N° D'ORDRE:
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES
LABORATOIRE DE PHYSIOWGIE ANIMALE
THESE DE 3 ème CYCLE
en
SCIENCES BIOLOGIQUES APPLIQUEES,
OPTION: PHYSIOLOGIE ANIMALE
Présentée par
YoussoufOUATTARA
ETUDE DE L'ACTIVITE DES EXTRAITS AQUEUX DE PLANTES
HEPATOTROPES SUR LE FOIE DE SOURIS SOUMISES A UNE
INTOXICATION AlGUE AU TETRACHLORURE DE CARBONE
J!!!:y :
Président:
Monsieur Laya SAWADOGO, Professeur, Université de Ouagadougou
Membres:
Messieurs: Pierre 1. GUISSOU, Professeur, Université de Ouagadougou
Issiaka Z. KABORE, Directeur de Recherches, CNRST
Bobléwendé SAKANDE, Maître - Assistant, Université de Ouagadougou
OUAGADOUGOU, le 21 Juin 1999

PLANCHE [
A: lot témoin normal (noo iotoxiqué, non traité)
B : lot témoin traité avec l'huile d'olive
C : lot témoin intoxiqué avec le tétrachlorure de carbone
56

REMERCIEMENTS
Au
Professeur
Laya
SA WADOGO,
Directeur
du
laboratoire
de
Physiologie Animale.
C'est à l 'homme de Sciences et de cœur que j'adresse mes remerciements.
Vous avez initié et dirigé le présent travail avec la rigueur scientifique,
l'enthousiasme et la persévérance amicale qui sont les vôtres. Soyez assuré que
j'ai bénéficié de vous de l'éducation qui doit animer un chercheur: l'ingéniosité
et la persévérance, car en recherches scientifiques "il n'existe pas d'escalier en
verre". Ce que vous nous avez toujours fait savoir. Aux tribulations diverses qui

auraient pu compromettre la réalisation de ce travail, vous avez toujours trouvé
les solutions qui s'imposaient. Aussi grande que puisse être ma gratitude, soyez
assuré qu'elle ne sera jamais à la hauteur de tous les efforts que vous avez
déployés.

Au Professeur Robert B. SOUDRE, Directeur du laboratoire d'Anatomie-
pathologie du Centre Hospitalier National Yalgado OUEDRAOGO, à tout le
personnel
du
laboratoire
et particulièrement
au
Docteur
Bobléwendé
SAKANDE qui n 'a ménagé aucun effort pour nous assister dans l'exécution des
travaux

d'histologie
hépatique
malgré
ses
multiples
occupations
professionnelles
et
académiques.
Recevez
l'expression
de
toute
ma
reconnaissance. Soyez assuré que vous me faites un honneur en acceptant de
prendre part au présentjury.
Au Père Jacques SIMPORE, Directeur des laboratoires d'analyses
médicales de Saint Camille et à tout le personnel du laboratoire de Biochimie.
Vous avez suivi les dosages des paramètres biochimiques avec toute la rigueur
et la persévérance amicale qui sont les vôtres. Je vous exprime ici toute ma
reconnaissance.
Aux Professeurs Issiaka Z. KABORE et Pierre I. GUISSOU. Vous avez
marqué un intérêt certain pour le présent travail dès son initiation. Disponibles
à chaque fois que je me référais à vous, vous avez toujours fait des remarques

pertinentes et des observations constructives lors de sa réalisation. Je vous suis
d'autant plus reconnaissant que vous me faites un honneur en acceptant de le
juger.

Au
Directeur,
aux
Chercheurs,
au
personnel
du
CIRDES
et
particulièrement au Docteur SIDIBE Issa pour m'avoir assisté lors de mes
séjours de recherches dans ce centre. Je vous suis reconnaissant.
Aux enseignants du département de Biologie et Physiologie Animales
pour les remarques pertinentes que vous avez faites lors de la réalisation de ce
travail. Soyez en remerciés.
A Monsieur Alain BAMBARA, Technicien de laboratoire qui m'a été d'une
assistance remarquable lors de la réalisation de ce travail. Je vous remercie.
A mon père, à ma mère pour tous les sacrifices consentis. Ce travail est le
témoignage de ma reconnaissance. A mes oncles et tantes, pour les conseils et
encouragements.
A mes frères et sœurs, à mes cousin(e)s , Que ce travail vous serve
d'exemple pour vous surpasser.
A toi Haoua Kam, pour ton soutien tant combien inestimable.
A mes collègues, à mes amis, à mes compagnons du PMK, Promotion
1980.

TABLE DES MATIERES
AVANT PROPOS
1
INTRODUCTION GENERALE
3
PImMJEIm PARTIE: GENERALITES ET RAPPELS
BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 1: RAPPELS SUR LE FOIE
6
1 - / RAPPELS EMBRyOLOGIQUES
6
II - / HISTOLOGIE DU FOIE
7
If- A - LES ELEMENTS DE LA STRUCTURE HEPATIQUE
7
II - A - 1 - Les cellules hépatiques
7
11 - A - 2 - Les sinusoïdes hépatiques........
.
7
II - A - 3 - Les artères portes hépatiques.
.
8
II - A - 4 - Les veines portes hépatiques
.
8
11 - A - 5 - Les canaux biliaires
.
8
If- B - DESCRIPTION DE L'ORGANISATION HISTOLOGIQUE DU FOIE
8
II - B - 1- Le lobule hépatique........
.
8
II - B - 2 - Les acini
9
11 - B • 2 - a - L'acinus simple
.
9
11 - B • 2 - b - L'acinus complexe
10
III - / L'INNERVATION HEPATIQUE
Il
IV - / LES GRANDES FONCTIONS HEPATIQUES
Il
IV - A - LA SECRETION BIL/AIRE.
12
IV· A - 1 • La composition de la bile
12
IV - A - 1 - a - Les sels biliaires
12
IV - A - 1 - b - Les pigments biliaires
13
IV - B - LA REGULATION DU METABOL/SME ET LA ZONATION META BOL/QUE DU FO/E
14
IV - C - LA DETOXICATION DE L'ORGANISME: BIOTRANSFORMATION DES XENOBIOTIQUES
16
IV - D - LES FONCTIONS DE SYNTHESE, D'HEMOSTASE, DE RESERVOIR ET D'HEMATOPO/ESE./7
IV - E - ROLE DU FO/E DANS LA REGULATION DU META BOL/SME HORMONAL, L'HEMOLYSE ET
LA DEFENSE DE L 'ORGANISME
/7
V - / LES ALTERATIONS DE LA STRUCTURE ET DES FONCTIONS HEPATIQUES:
LES HEPATITES
18
VI - / LES CONSEQUENCES PHYSIOPATHOLOGIQUES D'UNE ATTEINTE HEPATIQUE
18
VII - / L'EXPLORATION DE LA FONCTION HEPATIQUE
19
VII- A - L'EXPLORATION BIOLOGIQUE HEPATIQUE
.
/9

VII - A - 1 - Les transaminases
19
Vlf- B - L'ETUDE HISTOLOGIQUE
2/
VIII - / LES METHODES UTILISEES PAR LES TRADIPRATICIENS POUR LE DIAGNOSTIC DES
AFFECTIONS HEPATIQUES
21
CHAPITRE 11- RAPPELS SUR LE TETRACHLORURE DE CARBONE...... 22
l - / LES EFFETS TOXIQUES DU TETRACHLORURE DE CARBONE
22
II - LES LESIONS D'INTOXICATION AlGUE ET CHRONIQUE DU FOIE PAR LE TETRACHLORURE
DE CARBONE
23
III - / LES MECANISMES DE TOXICITE DU TETRACHLORURE DE CARBONE EN CE QUI
CONCERNE LE FOIE
24
IV/ LA TOXICITE DU TETRACHLORURE DE CARBONE ET LA TOPOGRAPHIE DES LESIONS DE
NECROSE HEPATOCYTAIRE
25
CHAPrrRE III - RAPPELS SUR LES PLANTES UTILISEES
27
l - / NAUCLEA LATIFOLIA SM (RUBIACEAE)
27
1 - A - ETUDE BOTANIQUE..................................................................
..
27
1 - A - 1 - Systématique
..
27
1- A - 2 - Description de la plante....................................
.
29
1 - B - LES USAGES DE NAUCLEA LAT/FOLIA Sm (RUBIACEAE) EN MEDECINE
TRADITIONNELLE...
... 29
1 - C - DONNEES EXPERIMANTALES SUR NAUCLEA LATIFOLIA Sm (RUBIACEAE)
30
1- C - 1 - Eléments d'étude chimique sur N latifolia
..
30
1- C - 2 - Données pharamacologiques sur N latifolia
31
II - / COMBRETUM GLUTINOSUM PERR. (COMBRETACEAE)
33
If - A - ETUDE BOTANIQUE..............................
.....................33
II - A - 1 - Systématique
33
II - A - 2 - Description de la plante.
..
35
If - B - LES USAGES DE COMBRETUM GLUTINOSUM Pm (COMBRETACEAE) EN MEDECINE
TRADITIONNELLE....
.35
If - C - DONNEES EXPERIMENTALES SUR COMBRETUM GLUTINOSUM Perr
36
11- C - 1 - Eléments d'étude chimique sur C. glutinosum
36
Il - C - 2 - Données pharmacologiques sur C. glutinosum
36
III - / TINOSPORA BAKIS (A. RICH.) MIERS. (MENISPERMACEAE)
37
III -A - ETUDES BOTANIQUES........................................
..
37
III - A- 1 - Systématique
37
III - A - 2 - Description de la plante......
..
38
III - B - LES USAGES DE TINOSPORA BAKIS (A. Rich) Miers. EN MEDECINE TRADITIONNELLE. .38
III - C - DONNEES EXPERIMENTALES SUR TINOSPORA BAKIS (A. RICH.) MIERS.
(MENISPERMACEAE)...................
. 38

III - C - 1 - Eléments d'étude chimique
38
II - C - 2 - Données phannacologiques sur T bakis
39
DEUXIEME PARTIE: MATERIEL ET METHODES
CHAPITRE 1: MATERIEL
40
1 -/ LE MATERIEL VEGETAL
40
II -/ LE MATERIEL ANIMAL
40
CHAPITRE Il: METHODES ET TECHNIQUES
41
1 -/ LE TRAITEMENT ET LE CONDITIONNEMENT DU MATERIEL VEGETAL
.4 1
II -/ OBTENTION DES EXTRAITS DE PLANTES A TESTER
.41
1I- A - OBTENTION DES DECOCTES DE N. LATIFOLIA ET DE C. GLUTINOSUM........................
41
1I- B - OBTENTION DU MACERE DE T BAKIS......................................................................
. 42
III -/ EVALUATION DES DOSES D'ADMINISTRATION EXPERIMENTALE
.43
IV ./ NATURE DES TESTS A REALISER ET REPARTITION DES ANIMAUX
.43
IV - A - LES TESTS A REALISER.............
..43
IV - B - REPARTITION DES ANIMAUX SELON LES TESTS A REALISER...
.
.44
IV - B - 1 - Le test d'action protectrice des extraits de plante face à une intoxication massive d'ordre létal.......
...44
IV - B - 2 • Le test d'activité préventive et curative réalisé en 24 heures avec une seule administration d'extraits de
plantes
45
IV - B - 3 - Le test d'activité curative d'une semaine de traitements avec les extraits de plantes
.45
V -/ METHODE D'OBTENTION DE L'HEPATOPATHIE EXPERIMENTALE
45
VI -/ METHODE D'ADMINISTRATION DES EXTRAITS DE PLANTES
.46
VII - L'ABATTAGE DES ANIMAUX ET LES PRELEVEMENTS DE SANG ET DE TISSU HEPATIQUE
.......................................................................................................................................................................... 47
VIII -/ LES PARAMETRES D'ETIJDES
47
VIII - A - L'EXAMEN MACROSCOPIQUE...........
..
"".""
47
VIII - B - LE DOSAGE DES TRANSAMINASES
47
VIlI - B - 1 - Principe du dosage
"""''''
..
47
VllI • B - 2 - Mode opératoire......
..
.48
VIII - C - L'ETUDE HISTOLOGIQUE DU FOIE................
.. .. 49
VIII - D - EVALUATION DU TAUX DE SURVIE APRES UNE INTOXICATION D'ORDRE LETAL
49
IX -/ EXPRESSION ET ANALYSE STATISTIQUE DES RESULTATS
50

TROISIEME PARTIE: RESULTATS ET DISCUSSIONS
CHAPITRE 1· LE TEST D'ACTION PROTECTRICE FACE A UNE
INTOXICATION MASSIVE D'ORDRE LETAL.
51
1 - VARIATION DU TAUX DE MORTALITE DES ANIMAUX TRAITES AVEC LES EXTRAITS DE
PLANTES FACE A UNE INTOXICATION MASSIVE AU CC~
51
1- A - RESULTATS........................................................................ ..................................
.
51
1 - B - DISCUSSION :............................
52
II - OBSERVATIONS MACROSCOPIQUES ET ETUDE HISTOLOGIQUE DU FOIE DES ANIMAUX .. 53
II - A - RESULTA TS.
53
II - B - DISCUSSION..................
.
63
CHAPITRE Il • LE TEST D'ACTION PREVENTIVE ET CURATIVE DES
DIFFERENTS EXTRAITS DE PLANTES FACE A UNE INTOXICATION
AlGUE AU CCL4
64
1 - VARIATIONS DU TAUX DES TRANSAMINASES SERIQUES
64
I-A -RESULTATS
64
1 - B - DISCUSSION...............................
68
II - OBSERVATIONS MACROSCOPIQUES ET ETUDE HISTOLOGIQUE DU FOIE DES ANIMAUX .. 71
II - A - RESULTATS
71
II - B - DISCUSSION........
.
80
CHAPITRE III • LE TEST D'ACTION CURATIVE DES TRAITEMENTS
CHRONIQUES AUX EXTRAITS DE PLANTES FACE A UNE
INTOXICATION AlGUE AU CCL4
81
1 - VARIATIONS DU TAUX DES TRANSAMINASES SERIQUES
81
I-A -RESULTATs...
81
1 - B - DISCUSSION:
84
II - OBSERVATIONS MACROSCOPIQUES ET ETUDE HISTOLOGIQUE DU FOIE DES ANIMAUX .85
II-A -RESULTATS........................
..
85
II - B - DISCUSSION.
94
CONCLUSION
96

AVANT PROPOS
La médecine conventionnelle ou moderne est trop onéreuse pour les pays en
développement. Elle l'est davantage pour ceux d'Afrique, compte tenu des récessions
économiques qu'ils vivent en cette fin de millénaire. Bien qu'on assiste à une introduction
massive des spécialités pharmaceutiques dans la plupart de ces pays, la majorité de leurs
populations (plus de 80%) n'a accès à la santé qu'à travers l'usage des ressources de leurs
pharmacopées et leurs pratiques médicinales traditionnelles. Cela est non seulement lié au
coût prohibitif que leur impose l'usage de la médecine moderne, mais aussi, à la déception
qu'ont certains de son échec bien que relatif face à certaines maladies (hépatites, cancers,
etc.). Au Burkina Faso, la place qu'occupe la médecine traditionnelle dans la satisfaction des
besoins de santé de la population est très importante. Ceci justifie les efforts déployés à
travers l'organisation des tradipraticiens burkinabè en Cellules Régionales de Pharmacopée,
et le vote de la loi N°23!ADP du 19 mai 1994 qui rend légale la pratique de la médecine
traditionnelle.
Il est par ailleurs remarquable de nos jours, que l'utilisation des ressources de la
médecine traditionnelle ne s'observe pas uniquement dans les pays économiquement faibles.
Depuis deux décennies, on observe dans les pays développés d'Europe, un phénomène de
retour massif à la phytothérapie. A titre d'exemple, ROQUIER-CHARLES (1990) rapporte
que les besoins français en plantes aromatiques et médicinales sont passés de 1970 à 1988, de
Il 000 tonnes à 30 000, dont 6 000 tonnes pour l'herboristerie.
Selon MOORE et al. (1985), le regain d'intérêt des populations des pays développés en la
médecine traditionnelle serait surtout imputable à la déception qu'ont de nombreux patients
des résultats de la médecine moderne et à l'inquiétude qu'ils ont des risques d'effets
secondaires des drogues pharmaceutiques. Cela ne saurait être qualifié de phénomène de
"mode", même si les mouvements écologiques y ont joué un certain rôle à travers une
médiatisation de la nécessité pour l'homme de s'intégrer dans la nature (PELICIER, 1992).
Cet engouement pour l'utilisation des ressources de la pharmacopée traditionnelle n'est
cependant pas sans danger. Des investigations scientifiques ont mis à nu l'effet pervers de
certaines préparations à base de plantes médicinales qui bénéficient pourtant d'une bonne

renommée thérapeutique. Ainsi peuvent être évoqués les cas rapportés par PAUWELS et
MüSTEFA-KARA en 1993 :
exagérément consommés, les extraits de feuilles et les préparations à base de fruits de
Cassia angustifolia indiqués pour les cas de constipation entraîneraient une hépatite aiguë
cytolytique. Leur toxicité serait due aux sennosides qui sont transformés par les bactéries
intestinales en anthrone, substance dont la structure est voisine de la dantrone qui est
hépatotoxique.
Azadirachta indica (neem) dont l'écorce est réputée être tonique et antipalustre, les
parties aériennes (feuilles et huile des graines) antihelminthiques, antiseptiques et
antiparasitaires (BRUNETüN, 1993) est suspecté dans la survenue de syndromes de
Reye, à cause d'une huile contenue dans ses graines.
Teucrium chamaedrys (germandrée petit-chêne) abondamment utilisé depuis l'antiquité
comme tonique amer, fébrifuge, vulnéraire et ensuite comme aide aux régimes
amaigrissants, a été inscrit sur la liste des drogues végétales par le Ministère français de
la Santé en 1986. Les fréquents cas d'hépatites aiguës cytolytiques parfois accompagnées
d'ascite et d'hépatites fulminantes à évolution mortelle, constatées à la suite de traitements
par cette drogue ont amené le même ministère à supprimer son utilisation médicale en
Mai 1992.
des prises de préparations végétales contenant entre autres du Valeriana officinalis
(valériane) et peut-être du Stercularia sp (le sterculaire) ont provoqué des hépatites
aiguës cytolytiques et des ictères.
Ces observations imposent aux Etats africains, la nécessité de se redéfinir une politique
de santé restée trop longtemps et exclusivement basée sur l'importation des spécialités
pharmaceutiques, en recomposant autant que possible avec les pratiques médicinales
ancestrales de leurs terroirs. Néanmoins, les plantes médicinales recensées auprès des
populations et bénéficiant de bonnes renommées thérapeutiques devront être mises à
l'épreuve d'investigations sérieuses de décryptage chimique et biologique qui rendront leurs
utilisations beaucoup plus efficientes.
C'est dans cette optique que nous envisageons dans le présent travail, l'étude de l'activité
biologique d'extraits de plantes jugées hépatotropes par la pharmacopée traditionnelle
burkinabè.
2

INTRODUCTION GENERALE
Le foie est un organe annexe du tube digestif. Interposé entre le système digestif et le
reste de l'organisme, il remplit de nombreuses fonctions indispensables à la vie. D'une part, il
participe au processus de la digestion par la sécrétion biliaire et d'autre part, il transforme
l'apport discontinu des substances absorbées par le tube digestif en un flux continu de
substances nutritives qui assurent une fourniture suffisante de principes nutritifs à
l'organisme, même en dehors des repas. Toutes les substances introduites dans l'organisme et
atteignant le torrent circulatoire, y transitent et y subissent des transformations plus ou moins
complexes de leurs structures avant d'être excrétées. Le foie se trouve de ce fait exposé à
diverses agressions qui ont parfois de graves répercussions sur tout l'organisme. Rien que
pour les atteintes hépatiques d'origine alcoolique et virale, GUILLOUZO et al. (1989)
estimaient au minimum à 800 millions, le nombre de cas à travers le monde. Cela nous donne
un aperçu sur le problème de santé publique que posent les pathologies hépatiques à l'échelon
mondial. De gros efforts devront alors être déployés en termes de prévention, de traitement et
de recherches scientifiques. Tous les horizons concourant à la résolution d'un tel problème
doivent de ce fait être explorés.
La présente étude a été initiée parce que d'une part, des investigations scientifiques
ont apporté des preuves biologiques de l'action hépatotrope des extraits de plantes
médicinales et que d'autre part, la pharmacopée traditionnelle burkinabè dispose d'un
répertoire assez varié en de telles plantes.
A titre d'exemples, les travaux de THIOMBIANO et al. (1987) peuvent être évoqués.
Ces travaux ont révélé un effet hépato-protecteur des extraits aqueux de Cochlospermum
tinctorium contre les atteintes toxiques au tétrachlorure de carbone chez le rat. Ceux de
LANHERS et al. (1986) et de FLEURENTIN et al. (1986) ont respectivement mis en
évidence l'activité hypercholéretique et l'activité hépatoprotectrice de deux plantes
médicinales yéménites (Anisotes trisulcus et Crepis rueppelli) contre les atteintes hépatiques
au tétrachlorure de carbone et à l'alcool éthylique chez le rat et la souris. Deux études
réalisées par KEITA et al. ont respectivement mis en évidence un effet antiviral des extraits
aqueux de Phyllanthus amarus et de Entada africana sur le virus de l'hépatite A en culture
3

(KEITA, RENAUDET et al., 1994) et une activité hypercholérétique des extraits aqueux de
Acacia seyal chez le lapin (KEITA, DJIMBE et al., 1994).
Des
investigations
effectuées
auprès
des
tradipraticiens
et
des
recherches
bibliographiques nous ont pennis de retenir trois (3) plantes de la phannacopée traditionnelle
burkinabè pour l'étude de leurs activités hépatoprotectrices. Il s'agit de :
- Nauclea latifoUa Sm (Rubiaceae) : l'utilisation du décocté aqueux des écorces de
racines
de
Nauclea
latifoUa
Sm.
comme
médicament
traditionnel
des
affections
hépatobiliaires
nous
a
été
révélé
par
les
structures
de
recherche
de
l'I.R.S.S.lC.N.R.S.T/Ouagadougou/Burkina Faso. Il est par ailleurs reconnu que différentes
parties de cette plante (écorces, bois jaune des racines et des tiges) sont utilisées dans le
traitement traditionnel des affections hépatobiliaires allant des ictères avec ou sans
vomissements bilieux aux hépatites paludéennes (SOME et al., 1983) ; (FERNANDEZ DE
LA PRADILLA, 1982a,b) ; (AKE ASSI et GUINKO, 1991).
- Combretum glutinosum Perr. (Combretaceae) : les feuilles de Combretum
glutinosum Perr. sous fonne de décocté sont utilisées comme médicament anti-ictérique par
un bon nombre de tradipraticiens de la province du Gounna (THIOMBIANO, 1996). La
synthèse des travaux de la première semaine départementale de la santé publique tenue du 24
au 31 janvier 1982 à Fada N'gounna sous le thème de "la phytothérapie dans le Gourma"
confinne également cette médication traditionnelle (SOME et al, 1983). En outre BERHAUT
rapporte en 1974 que les feuilles de Combretum glutinosum Perr. partagent les mêmes
propriétés diurétiques et cholagogues avec celles de Combretum micranthum. KERHARO et
ADAM (1974) et POUSSET (1989) soulignent qu'elles revêtent des propriétés hépato-
rénales, dépuratives et anti-ictériques. Les tradipraticiens sénégalais les utilisent pour le soin
de diverses affections hépatobiliaires allant des ictères à la fièvre bilieuse hématurique.
- Tinospora bakis (A. Rich) Miers. (Menispennaceae) : pour les guérisseurs
sénégalais, les racines tubéreuses de cette plante sont par excellence le médicament de tous
les troubles hépatobiliaires, de l'ictère banal aux fièvres hématuriques et même de la fièvre
jaune (BERHAUT, 1979). D'ailleurs le mot "peis" signifiant jaunisse en dialecte sénégalais
(sérère) désigne le végétal et la maladie pour laquelle il est employé (KERHARO et ADAM,
1974). Au Burkina Faso, cette plante pousse à l'état naturel dans le Nord du pays, dans le
4

bassin d'Oursi. Les populations de cette localité lui attribuent également une bonne
renommée dans le soin des affections ci-dessus citées.
Les investigations scientifiques cherchant à apporter une preuve biologique
mesurable de l'activité hépatoprotectrice attribuée à ces plantes seront effectuées à l'aide de
tests
d'action
préventive
et
curative
de
leurs
extraits
aqueux
totaux
vis-à-vis
d'hépatotopathies toxiques expérimentales provoquées chez la souris par intoxication aiguë
au tétrachlorure de carbone. Le tétrachlorure de carbone (CCI4) est ici utilisé pour induire
l'hépatoxicité expérimentale car il est le plus communément utilisé d'une part et d'autre part,
il induit une pathologie rencontrée en clinique : lésions de stéatose, nécrose hépatocytaire et
même cirrhose (MARTIN et FELDMANN, 1983 ; FLEURENTIN et JOYEUX, 1990)
5

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CHAPITRE 1
RAPPELS SUR LE FOIE
INTRODUCTION
Le foie, annexe du tube digestif constitue l'interface entre le système digestif et le
reste de l'organisme. A l'état normal, le foie est de couleur rouge foncé à chocolat homogène,
de consistance ferme et de texture lisse au toucher. C'est un viscère plein, enveloppé dans une
mince capsule fibreuse, la capsule de glisson (tunica fibrosa). Il est situé dans la région
thoraco-abdominale et est maintenu fixé sous la coupole diaphragmatique droite par des
ligaments, des adhérences à la veine cave inférieure, le pédicule hépatique et le petit épiploon
(CASTAING et MORINO, 1989). Il représente la plus volumineuse des glandes de
l'organisme des vertébrés. A titre d'exemple le rapport entre le poids du foie et celui du corps
est estimé à 1/50 chez l'homme, 1/55 chez le bœuf, 1/80 chez le mouton et 1/37 chez le lapin
(KOLB, 1975).
1-/ RAPPELS EMBRYOLOGIQUES
Le foie naît d'un bourgeonnement de l'entoblaste situé sur la face ventrale de
l'extrémité distale de l'intestin antérieur. Cela survient à partir du 18ème jour de vie chez
l'embryon humain. L'ébauche hépatique ainsi mise en place, prend rapidement une forme en
T, reconnaissable chez l'embryon de 22 jours. Cette ébauche envahit le septum transversum
selon deux directions: une direction crâniale et une direction caudale. La partie crâniale ou
pars hepatica, plus volumineuse, donnera le parenchyme hépatique, les canaux biliaires intra-
hépatiques et les canaux hépatiques droits et gauches. Quant à la partie caudale ou pars
cystica, elle donnera la vésicule biliaire, le canal cystique et le canal hépatique commun
(futur cholédoque). C'est au cours du développement de la pars hepatica dans le septum
transversum que se constitue l'architecture hépatique. Elle découle de la rencontre et la
réunion de la pars hepatica avec les veines vitellines puis avec les veines ombilicales.
La formation de l'architecture hépatique est interprétée selon deux théories: l'une de
conception classique et l'autre de conception récente développées par Lipp et Elias.
Selon la théorie classique, la pars hepatica prolifère à la manière d'une glande
exocrine sous la forme de cordons hépatiques pleins. Dans leur poussée ces cordons
hépatiques rencontrent le plexus vasculaire composé des veines vitellines qu'ils fragmentent
6

en petits vaisseaux qui constitueront les sinusoïdes. Les cordons se vacuolisent par la suite et
donnent les tubes précurseurs des voies biliaires intra-hépatiques.
Quant à la théorie de Lipp et Elias, elle stipule que la pars hepatica envahit le
mésenchyme du septum transversum sous la forme d'une masse d'hépatoblastes et le
fragmente en petites formations isolées qui donneront les sinusoïdes. Ce n'est qu'après la
mise en place du réseau vasculaire que les hépatoblastes se transformeront en vésicules
biliaires précurseurs des voies biliaires intra-hépatiques (MARTIN et FELDMANN, 1983).
Il -/ HISTOLOGIE DU FOIE
Le foie est un organe compact dont les cellules (hépatocytes) sont arrangées en lames
plus ou moins complexes uni ou bistratifiées. On dit que cet organe constitue une "éponge"
épithéliale et vasculaire car le réseau de sinusoïdes qui circulent entre les lames de cellules
(travées de Remak ou muralium) représente 40% de son volume (MARTIN et FELDMANN,
1983).
Il - A - LES ELEMENTS DE LA STRUCTURE HEPATIQUE
Il - A - 1 - LES CELLULES HEPATIQUES
Observés à fort grossissement au microscope optique, les hépatocytes se présentent
sous forme de volumineuses cellules penta ou hexagonales dont certaines sont binucléées.
Leur diamètre varie entre 25 et 30 !Lm. Les noyaux, ronds ou ovales occupent une position
centrale. Le cytoplasme abondant, finement granité, contient de nombreux grains de
glycogène. Chaque cellule a au moins deux faces opposées qui sont en rapport avec les
sinusoïdes. Les autres faces qui sont directement en contact avec celles des cellules
adjacentes de la même travée forment les parois des canalicules biliaires (DANGUY,
TOUBEAU et HEUSON-STIENNON, 1979).
Il - A - 2 - LES SINusoïDES HEPATIQUES
Les sinusoïdes épousent complètement la forme des espaces ménagés entre les lames
de cellules parenchymateuses. De ce fait ils ont un calibre plus large et plus irrégulier que
celui des capillaires ordinaires. Leur paroi discontinue dépourvue de lame basale est faite
7

d'une seule couche de cellules endothéliales soutenue par une lame réticulinique fenestrée. La
paroi sinusoïdale comprend trois types de cellules:
- les cellules endothéliales,
- les cellules de Kupffer, véritables cellules macrophagiques,
- les cellules périsinusoïdales ou cellules de Ho ou "fat storing cells".
L'espace de Disse correspond à un espace quasi virtuel situé entre la lame endothéliale et la
face sinusoïdale de l'hépatocyte.
" - A - 3 - LES ARTERES PORTES HEPATIQUES
Ce sont des vaisseaux dont la lumière est assez étroite. Leur paroi est constituée d'une
épaisse couche musculaire entourée par un fin feutrage de fibres élastiques.
Il - A - 4 - LES VEINES PORTES HEPATIQUES
Elles sont caractérisées par leur mince paroi. Leur lumière est cependant plus large
que celle des artères portes.
Il - A - 5 - LES CANAUX BILIAIRES
Leur paroi est constituée par un épithélium cubique régulier reposant sur une lame
basale réticulinique et sur un réseau élastique.
Il - B - DESCRIPTION DE L'ORGANISATION HISTOLOGIQUE DU FOIE
Il - B -1- LE LOBULE HEPATIQUE
La description histologique classique du foie repose sur le concept d'un regroupement
des hépatocytes au sein d'unités anatomiques que sont les lobules hépatiques.
Un lobule hépatique représente une portion du parenchyme hépatique dont la forme
est celle d'un prisme polyédrique aux limites constituées par le tissu conjonctif accompagnant
les axes vasculaires et biliaires. Au sein d'un lobule, les lames d'hépatocytes (travées de
Remak) sont disposées de façon radiaire autour d'une veine centrolobulaire vers laquelle
convergent les sinusoïdes pour s'y aboucher par de larges fenêtres. Les angles des lobules
constituent les espaces portes ou espaces de Kieman limités par une lame parenchymateuse
8

bordante unicellulaire, régulière et percée d'orifices. Ces espaces, de forme arrondie ou
triangulaire contiennent la triade porte préterminale (une artère porte, une veine porte et un
canal biliaire). Les cotés des lobules forment les septa péri lobulaires dans lesquels cheminent
les structures biliaires avec les branches de divisions terminales des vaisseaux portes.
Le lobule hépatique peut être divisé en trois territoires:
- le territoire centrolobulaire correspond aux zones les plus proches de la veille
centrolobulaire;
- le territoire périlobulaire longent les limites périphériques du lobule, et
- le territoire médiolobulaire est situé entre les territoires centro et périlobulaire.
Il existe une discrète hétérogénéité entre les hépatocytes du lobule. Les cellules
centrolobulaires sont plus petites et plus claires tandis que celles du territoire périlobulaire
sont plus denses et plus basophiles. (MARTIN et FELDMANN, 1983).
Chez l'homme, les lobules hépatiques ne forment pas des entités nettement
individualisées comme ci-dessus décrites. Les lames parenchymateuses sont en continuité
d'un lobule à l'autre et les limites entre les lobules n'apparaissent que dans des situations
pathologiques telles que la cirrhose. On dit de ce fait que chez l'homme les lobules
constituent des unités anatomiques virtuelles (DUBROCA et aL, 1986).
\\1 - B - 2 - LES ACINI
C'est à Rappaport que l'on doit le concept de l'organisation histologique du foie en
unité fonctionnelle que sont les acini. On distingue les acini simples et les acini complexes.
(voir figure 1)
\\1 - B - 2 - a - L'acinus simple
Il
est
centré
par
l'axe
vasculo-biliaire
septal
et
correspond
à
la
masse
parenchymateuse occupant les deux zones situées sur deux lobules adjacents, de part et
d'autre du septum vasculo-biliaire terminal.
La zone parenchymateuse, la plus proche de l'axe vasculaire est la mieux irriguée et la
mieux oxygénée. Elle représente le secteur 1 de l'acinus simple de Rappaport et correspond
aux territoires périlobulaires de l'organisation histologique du foie en lobules. Les zones les
plus distales de l'axe vasculaire sont les plus fragiles et les moins oxygénées. Elles
représentent
le
secteur
3
de
l'acinus
simple.
Elles
correspondent
aux
territoires
9

centrolobulaires. Le secteur 2 occupe l'espace compris entre le secteur 1 et le secteur 3. Il
correspond aux territoires médiolobulaires (MARTIN et FELDMANN, 1983).
Il - B - 2 - b - L'acinus complexe
L'acinus
complexe ou unité complexe a pour centre
l'axe vasculo-biliaire
préterminale. Composé de trois acini simples agencés autour des trois branches de division
de l'axe porte. Il a une forme théorique en étoile. 11 correspond au secteur parenchymateux
dont la sécrétion est drainée par le même axe canalaire central et dont la vascularisation est
assurée par le même axe sanguin portal.
f--- Lobule hépatique
-?'"---+~ Veine centrolobulaire
' ' ' - - - . Espace porte
....-;,
flgure 1: Schéma dt l'organisation du folt on acinI
Légende:
a.c. : acinus complexe
a.s. : acinus simple
10

III -, L'INNERVATION HEPATIQUE
Le foie possède une double innervation sympathique et parasympathique. Les fibres
sympathiques proviennent du nerf splanchnique et prennent relais dans le ganglion
cœliaques. Quant aux fibres parasympathiques elles proviennent du nerf vague. Tout comme
la cholécystokinase, l'excitation du nerf vague entraîne une stimulation du vidange de la
vésicule biliaire tandis que l'excitation du nerf splanchnique entraîne une inhibition des
mouvements vésiculaires et une accélération de la dégradation du glycogène hépatique. Ceci
induit une hyperglycémie, même en l'absence des glandes surrénales (KOLB, 1975).
Il faut noter que l'innervation du parenchyme hépatique est uniquement assurée par
des fibres adrénergiques. Entourées de fibres de collagène, elles circulent dans les espaces de
Kiernan le plus souvent associées aux artères portes. Elles émettent de petits filets nerveux
qui pénètrent dans les espaces de Disse. A côté des terminaisons nerveuses libres, la plupart
des axones établissent des contacts étroits sans spécialisation synaptique avec la membrane
sinusoïdale des hépatocytes ou avec les cellules sinusoïdales (cellules de Kupffer, cellules
endothéliales et cellules périsinusoïdales) (DUBROCA et al., 1986).
IV·' LES GRANDES FONCTIONS HEPATIQUES
Les principales fonctions du foie sont digestives (sécrétion biliaire) et métaboliques.
Grâce à un équipement enzymatique très important, le foie est le siège de multiples réactions
biochimiques. Toute substance qui y transite voit sa structure modifiée dans un sens qui
permettrait à l'organisme de l'utiliser immédiatement ou de le stocker, ou encore dans un
autre sens qui favoriserait son excrétion hors de l'organisme ou son intégration dans des
réactions de synthèse d'autres substances. C'est à juste titre que le foie est qualifié de
"laboratoire central" de l'organisme animal.
Le foie participe également à la régulation du métabolisme hormonal, à la défense de
l'organisme, à l'hématopoïèse, à l'hémolyse. Il sert même de réservoir pour le sang
(WRIGHT, 1980).
Il

IV - A - LA SECRETION BILIAIRE
La sécrétion biliaire constitue l'une des fonctions les plus importantes du foie. La bile,
sécrétée de manière continue par les hépatocytes, est stockée dans la vésicule biliaire où elle
est concentrée. Cependant le foie de certains animaux tels que le rat ou le cheval est
dépourvu de vésicule biliaire.
De saveur amère, la bile est un liquide filant au pH légèrement alcalin compris entre
7,3 et 7,7 (SAMSON, 1980). Sa composition et sa couleur varie selon l'espèce animale. Brun
verdâtre chez le cheval et la souris, vert émeraude chez les bovins et le lapin, elle est brun
jaunâtre chez les carnivores, l'homme et le porc (KOLB, 1975). Déversée dans l'intestin au
niveau du duodénum sous l'effet d'excitations spécifiques, la bile est nécessaire à l'absorption
des graisses et des vitamines liposolubles grâce à l'action des sels biliaires. Elle renforce
l'action de la trypsine et de l'amylase pancréatique, augmente le péristaltisme intestinal et
modère la contractilité du colon. Elle joue aussi un rôle antiputride par action sur les
bactéries intestinales.
La bile représente également la voie d'élimination de nombreuses substances dont les
plus importantes sont le cholestérol et les pigments biliaires.
IV - A - 1 - LA COMPOSITION DE LA BILE
La bile contient de l'eau en grande quantité, des électrolytes non organiques (Na+,
K+, Ca++, Cl-, HC03-), des sels, des pigments, des protéines, du cholestérol et des
phospholipides (GEROLAMI, 1990). Parmi ces composés, il conviendrait de revenir sur les
sels et les pigments biliaires dont les perturbations du métabolisme ou de l'excrétion sont
sources de troubles plus ou moins sévères.
IV - A - 1 - a - Les sels biliaires
Ils représentent la fraction active de la bile. Après avoir été déversée dans l'intestin, la
majeure partie des sels biliaires (98%) subissent le cycle entéro-hépatique : ils retournent au
foie en empruntant la voie de la circulation porte hépatique pour être de nouveau excrétés.
Les
sels
biliaires
sont
synthétisés
à
partir
du
cholestérol.
Les
réactions
d'hydroxylation et d'oxydation opérées sur le cycle phénanthrénique et la chaîne latérale du
cholestérol
aboutissent
d'abord
à
la
formation
d'acide
cholique
et
d'acide
chénodésoxycholique.
12

La réaction de synthèse est tenninée, juste avant le processus d'excrétion par la
conjugaison de ces acides avec la glycine ou la taurine pour donner des sels d'acides
glycocholiques ou d'acides taurocholiques appelés sels d'acides primaires. Dans l'intestin, une
partie de ces sels subira une réaction de déconjugaison suivie dans une moindre mesure par
une réaction de déshydroxylation pour donner les sels biliaires secondaires. Ces réactions
sont l'œuvre des bactéries de l'iléon et du colon. L'acide cholique est transfonné en acide
désoxycholique,
et
l'acide
chénodésoxycholique
en
acide
lithocholique.
L'acide
désoxycholique suit le cycle entéro-hépatique tandis que l'acide lithocholique est éliminé
dans les fèces (GEROLAMI,1990).
IV - A - 1 - b - Les pigments biliaires
Les pigments biliaires sont des substances auxquelles la bile doit sa couleur. Ils
proviennent de la dégradation de l'hémoglobine et de dérivés porphyriques (enzymes
héminiques). Le premier élément de la chaîne de synthèse des pigments biliaires est la
biliverdine. Il constitue le seul pigment que contient la bile des herbivores. Chez les autres
mammifères, la biliverdine subit une transfonnation pour donner la bilirubine (KOLB, 1975).
La bilirubine nouvellement fonnée dans les hépatocytes est appelée bilirubine libre,
bilirubine indirecte ou bilirubine non conjuguée. Elle est insoluble dans l'eau, mais soluble en
milieu lipidique. Elle passe dans le plasma où elle fonne un complexe avec l'albumine. Cette
fonne de bilirubine sera recaptée par les hépatocytes et subira une glycuruno-conjugaison
pour donner la bilirubine conjuguée encore appelée bilirubine directe; soluble dans l'eau et
passant dans les canaux biliaires par transport actif. Excrétée dans l'intestin avec la bile, la
bilirubine conjuguée est soumise à l'action des bactéries intestinales qui lui font subir une
série de réactions de réduction pour donner de la stercobilinogène, de la mésobilinogène et de
l'urobilinogène. Ces pigments subissent une oxydation spontanée et donnent à leur tour de la
stercobiline, de la mésobiline et de l'urobiline qui sont éliminées dans les selles. Cependant
une petite partie d'urobiline peut être ramenée au niveau du foie par le cycle entéro-hépatique
et réexcrétée dans l'intestin ou éliminée dans les urines (ODIEVRE, 1986). C'est elle qui
donne à l'urine sa teinte jaune plus ou moins foncée en fonction de la diurèse ou de l'état du
sujet.
13

IV - B - LA REGULATION DU METABOLISME ET LA ZONATION METABOLIQUE
DU FOIE
Les matériaux
ISSUS de la digestion des aliments et qUi parviennent au foie, y
subissent des remaniements plus ou moins profonds de leurs structures avant d'être déversés
dans le milieu intérieur par l'intermédiaire du torrent circulatoire.
Toutes les voies du métabolisme intermédiaire des principes nutritifs (glucides, lipides et
protéines) y sont représentées. C'est par le truchement de ces voies métaboliques que le foie
joue un rôle majeur dans les équilibres nutritionnels et leurs régulations. Les principales
voies métaboliques utilisées à cet effet sont les suivantes:
la glycogénogenèse ou fonction glycogénique: c'est la voie de synthèse du glycogène à
partir de glucose-6-phosphate ;
la glycogénolyse : voie de dégradation du glycogène en glucose-6-phosphate ;
la glycolyse: elle conduit à la dégradation du glucose en acide pyruvique. En aérobiose,
le pyruvate est transformé en acétyl-CoA (glycolyse aérobie) tandis qu'en anaérobiose, il
est transformé en lactate (glycolyse anaérobie) ;
la gluconéogenèse ou néoglucogenèse : c'est principalement la VOle de synthèse de
glucose-6-phosphate à partir de composés en C3 tel que le pyruvate ou en C4 tel que
l'oxalo-acétate. On attribue également à cette voie, la synthèse de glucose ou de
glycogène à partir des acides aminés;
la lipolyse: par cette voie, les triglycérides sont dégradés en glycérol et en acides gras qui
sont par la suite dégradés en acétyl-CoA ;
la lipogenèse: c'est la voie de synthèse des triglycérides à partir de glycérol-phosphate et
d'acides gras,
eux-mêmes synthétisés à partir de l'acétyl-CoA.
Cette voie est
essentiellement alimentée par la glycolyse;
la cétogenèse: c'est la synthèse de composés en C4 du type hydroxybutyrate à partir de
l'acétyl-CoA.

Selon les deux états nutritionnels (l'état de jeûne et l'état de satiété) dans lesquels peut se
trouver l'organisme, certaines voies se trouvent favorisées. Dans l'état de jeûne ou
d'alimentation uniquement protéique, les voies métaboliques privilégiées sont ce11es de la
gluconéogénèse et de la lipolyse tandis que dans l'état postprandial (état de satiété), ce sont
les voies de la glycolyse et de la lipogenèse (HANOUNE, 1990). Le jeûne et la satiété sont
des états nutritionnels opposés et non symétriques, car la glycolyse conduit à la lipogenèse
tandis que la gluconéogenèse provient du catabolisme protéique et non de la lipolyse puisque
les acides gras ne peuvent jamais être convertis en glucose.
De nos jours, ce qui est important de noter est le fait que le parenchyme hépatique ne doit
plus être considéré comme un ensemble ce11ulaire homogène où les voies métaboliques
classiques se déroulent en même temps et au même endroit. Il existe une zonation
métabolique basée sur une hétérogénéité des hépatocytes. C'est d'une te11e compartimentation
des voies métaboliques que relèvent les différences constatées dans l'altération des différentes
voies métaboliques pendant les affections hépatiques. On comprend ainsi que les différents
flux métaboliques dépendent des interactions assez fines qui existent entre les ce11ules du
tissu hépatique. Ceci explique le fait qu'ils ne puissent pas être tous reproduits par des
systèmes de cultures de ceIJules isolées. Le modèle de zonation métabolique du foie proposé
par HANOUNE (1990) est le suivant:
Zone périportale
Zone périveineuse
Métabolisme énergétique
- oxydation des acides gras
- cycle de Krebs
- chaîne respiratoire
Libération de glucose
Captation de glucose
- glucogenèse
- glycolyse
- glycogénogenèse à partir
-glycogénogenèse à partir
dupyruvate
du glucose
- glycogénolyse en glucose
- glycogénolyse en pyruvate
15

Utilisation des acides aminés
- conversion en glucose
- dégradation
- uréogenèse
Synthèse du cholestérol
Cétogenèse
Métabolisme du glutathion
Métabolisme des Xénobiotiques
- péroxydation
- mono-oxygénation
- conjugaison
- glucuronidation
- formation d'acide percapturique
Détoxication de l'ammoniaque
- formation de l'urée
- utilisation de la glutamine
- formation de glutamine
IV - C - LA DETOXICATION DE L'ORGANISME: BIOTRANSFORMATION DES
XENOBIOTIQUES
Par deux grandes séries de réactions enzymatiques, le foie modifie la structure de la
plupart des xénobiotiques en vue de leur excrétion par les différents émonctoires de
l'organisme. Les transformations que peuvent subir un xénobiotique dépendent d'une part de
sa structure chimique et d'autre part de l'espèce animale (WRIGHT, 1980).
Dans certains cas tels que ceux rencontrés avec l'acide acétyl salicylique, le mercure ou
les sulfamides, l'action des réactions hépatiques aboutissent à l'exacerbation de l'action de la
substance étrangère. Les réactions intervenant dans les processus de biotransformation
hépatiques des xénobiotiques peuvent être reparties en deux phases 1 et II.
Les enzymes des réactions de la phase 1 regroupent les oxydo-réductases, les hydrolases
et les transférases.
Celles de la phase II, catalysent des étapes de conjugaison des composés renfermant des
fonctions alcooliques et phénoliques avec l'acide glucuronique ou le sulfate et des
réactions de conjugaison des acides aromatiques non catabolisables par l'organisme avec
la glycine ou la glutamine, l'acide acétique et le glutathion.
16

Bien qu'il ne semble pas exister une répartition préférentielle de ces réactions dans le
parenchyme hépatique, la zone périveineuse semble être la plus favorisée. Les raisons d'une
telle zonation seraient attribuées d'une part au gradient de densité nerveuse du lobule, et,
d'autre part aux gradients d'oxygène, de substrats et d'hormones qui est observé pendant la
circulation du sang à travers l'acinus (HANOUNE, 1990).
IV - 0 - LES FONCTIONS DE SYNTHESE, D'HEMOSTASE, DE RESERVOIR ET
D'HEMATOPOIESE
Le foie réalise de nombreuses synthèses. A partir des acides aminés provenant de la
digestion des protéines et du catabolisme des protides, il procède à la synthèse des protéines
cellulaires, des enzymes, des protéines plasmatiques, des protéines de la coagulation et de la
fibrinolyse, ainsi que l'érythropoétine inactive. C'est dans le foie que les vitamines
liposolubles (A et E), la vitamine B12, les folates et certains oligo-éléments tels que le fer, le
manganèse et le cuivre sont stockés. Il sert également de réservoir pour le sang. Par
l'entremise de certaines des fonctions déjà citées, le foie joue un rôle important dans la
fonction hématopoïétique et le contrôle de l'hémostase (GUILLIN, 1990).
IV - E - ROLE DU FOIE DANS LA REGULATION DU METABOLISME HORMONAL,
L'HEMOLYSE ET LA DEFENSE DE L'ORGANISME
Le foie revêt un certain rôle dans la régulation du métabolisme hormonal car il est le
lieu où sont inactivées les hormones sexuelles et la tyroxine. En outre l'angiotensinogène 1 y
est transformé en angiotensine 1 nécessaire à la régulation du métabolisme hydrominéral du
rein (vasoconstriction et sécrétion d'aldostérone).
Grâce aux cellules de Kupffer qui sont de véritables cellules macrophagiques, le foie
participe à la lutte de l'organisme contre les micro-organismes. Il participe également à la
fonction hémolytique, qu'il partage avec les cellules endothéliales de la rate et de la moelle
osseuse.
17

V ./ LES ALTERATIONS DE LA STRUCTURE ET DES FONCTIONS
HEPATIQUES: LES HEPATITES.
La structure et les fonctions du foie font l'objet d'altération dont l'ampleur dépend de la
nature et de l'intensité de l'agression. Ces états d'agression sont parfois réversibles et
l'utilisation du terme "hépatite" pour les désigner se réfère surtout à la dénaturation des
structures parenchymateuses associée aux réactions mésenchymenteuses qu'on observe
pendant les hépatopathies. Selon les différentes causes des affections hépatiques, on
distingue:
les hépatites infectieuses liées aux agents infectieux tels que les virus, les bactéries et les
parasites;
les hépatites toxiques et iatrogènes : elles sont provoquées par les intoxications aux
toxiques naturels tels que la phalloïdine et l'aflatoxine, les toxiques industriels tels que le
tétrachlorure de carbone, l'alcool éthylique, le plomb et les médicaments;
les hépatites par anoxie : celles-ci sont liées à un défaut d'oxygénation des structures
hépatiques;
les hépatites métaboliques : elles surviennent pendant les troubles du métabolisme
hépatique ou pendant les états de déficits et de surcharges nutritionnelles. (MARTIN et
FELDMANN, 1983).
VI -/ LES CONSEQUENCES PHYSIOPATHOLOGIQUES D'UNE ATTEINTE
HEPATIQUE
Etant donné la multiplicité des fonctions que remplit le foie, un tableau univoque des
conséquences liées à une atteinte hépatique ne peut être dressé. Celles-ci sont d'ailleurs
multiples et diversifiées. Sur la base d'un recoupement des principaux signes d'insuffisance
hépatocellulaire on peut retenir l'ictère, les troubles de l'hémostase et l'intoxication de
l'organisme. Ceux-ci peuvent être accompagnés d'asthénie, de chute de la pression artérielle,
de tachycardie, d'atrophie musculaire, d'ataxie, de dyspnée, de fièvre, d'agitation, de
modification de la personnalité, de détérioration intellectuelle avec confusion et trouble de la
parole et de coma (WRIGHT, 1980).
18

VII ., L'EXPLORATION DE LA FONCTION HEPATIQUE.
VII - A - L'EXPLORATION BIOLOGIQUE HEPATIQUE
Les maladies du foie se caractérisent par la perturbation ou la perte d'un bon nombre
de ses fonctions. Les méthodes d'évaluation de la fonction hépatique incluent des méthodes
dites d'exploration biologique qui se résument en un ensemble de tests biochimiques. Encore
appelé" bilan biologique hépatique", l'exploration biologique hépatique comporte un nombre
pléthorique d'examens. Selon DIAZ et al. (1990), on pourrait se limiter à six examens qu'on
qualifie d'examens "utiles". Ce sont: le dosage de la bilirubine, des phosphatases alcalines,
du gamma-glutamyl-transférase, de la prothrombine et l'électrophorèse des protéines
plasmatiques.
Ces
examens
servent
à
diagnostiquer
les
pathologies
hépatiques
même
asymptomatiques, et à apprécier de l'efficacité d'un traitement apporté.
Le regroupement de ces tests permet d'isoler plusieurs syndromes de l'affection
hépatique. Ce sont:
le syndrome de cholestase avec le dosage de la bilirubine, des phosphatases alcalines et
du gamma-glutamyl-transpeptidase,
le syndrome de la cytolyse hépatocellulaire avec le dosage des transaminases sériques ou
plasmatiques,
le syndrome de l'insuffisance hépatocellulaire avec la détermination du taux de
prothrombine et le dosage des éléments du complexe prothrombinique, et
le syndrome inflammatoire avec l'électrophorèse des protéines sériques.
VII - A - 1 - LES TRANSAMINASES
Les transaminases sont des enzymes qui catalysent le transfert réversible du
groupement aminé d'un amino-acide à un a-cétoacide (WEIL, 1987).
19

Dans le règne animal et végétal, il existe un très grand nombre de transaminases
spécifiques à divers amino-acides, mais deux sont particulièrement abondantes dans les tissus
animaux. Ce sont:
la transaminase glutamique-oxaloacétique (TGO) ou aspartate ami no-transaminase
(AsaT)
la transaminase glutamique-pyruvique (TGP) ou Alanine ami no-transaminase (AlaT).
La répartition de ces enzymes est très variable d'un organe à l'autre. Le cœur, le foie et
les muscles squelettiques sont riches en TGO tandis le foie et les reins le sont en TGP. Il
existe un réel parallélisme entre la lésion (nécrose en particulier) d'un de ces organes et
l'élévation de l'activité de l'un ou de l'autre de ces enzymes dans le sérum. Le résultat de la
détermination de l'activité transaminasique du sérum est donné en unités internationales (UI).
Une unité internationale est la quantité d'enzyme capable de transformer à 25°C, une
micromole de substrat par minute. En pratique, il est souvent exprimé en milli-unités par
millilitre de sérum (mU/ml). Chez l'homme, un sérum normal a une activité TGO et TGP
toutes inférieures à 20 mU/ml (HARTMANN, 1971).
L'activité du sérum pour la TGO augmente au cours de l'infarctus du myocarde (30 à
150 mU/ml) et des hépatites aiguës. Elle atteint des valeurs très élevées au cours des
hépatites infectieuses ou toxiques (500 à 700 mU/ml). Chez les brûlés et les grands blessés,
au cours des myopathies et dans certaines pancréatites on observe qu'une légère élévation de
l'activité de la TGO. Cette élévation modérée d'activité transaminasique portant sur la TGO
s'observe également pour les ictères par obstruction et la plupart des ictères des cirrhotiques.
Quant à l'augmentation de l'activité du sérum pour la TGP, elle s'observe surtout au cours des
hépatites aiguës, infectieuses ou toxiques. Elle peut atteindre des valeurs très élevées (500 à
800 mU/ml) qui sont généralement supérieures à celle de la TGO.
Le dosage des transaminases demeure alors une méthode de diagnostic assez précise
pour les hépatites aiguës infectieuses ou toxiques car elles s'accompagnent d'une nette
élévation de l'activité transaminasique du sérum (HATMANN, 1971).
20

VII - B - L'ETUDE HISTOLOGIQUE
Elle est réalisée à partir de pièces issues de ponctions-biopsies-hépatiques, de tranches
chirurgicales et de prélèvements nécroscopiques. L'histologie de la glande hépatique
demeure une importante méthode d'investigation pour le diagnostic des hépatopathies malgré
le développement et la précision des méthodes biologiques et physiques (MARTIN et
FELDMANN, 1983). Il est d'ailleurs conseillé que l'utilisation de termes consacrés tels
qu'hépatite, nécrose hépatique, hépatite chronique ou cirrhose ne doit pas être faite en
l'absence de données histologiques, même si des anomalies sont observées dans les tests
biochimiques (DANAN, 1993).
VIII -/ LES METHODES UTILISEES PAR LES TRADIPRATICIENS POUR LE
DIAGNOSTIC DES AFFECTIONS HEPATIQUES
Les tradipraticiens établissent essentiellement le diagnostic des hépatopathies à partir
de facteurs subjectifs et cliniques qui sont:
l'état général du malade (asthénie, fièvre, céphalées, insomnie, cauchemar, délire
nocturne, cachexie progressive) et surtout l'ictère dont l'expression constituerait le facteur
déterminant. Celui-ci se caractérise par une coloration jaune à jaune-foncé des yeux, des
téguments et des urines.
Selon ces critères, les tradipraticiens burkinabè distinguent des états d'affection
hépatique qu'ils identifient à des formes spécifiques d'ictères désignées par les termes
vernaculaires suivants:
"wed-rud-roondo" en moré, "diokadio" ou encore "souma-ba" en dioula pour les états
d'affections qui se caractérisent par un ictère intense et persistant.
"wed-rud-pelga" en moré, "souma-gwè" en dioula qui signifie "jaunisse blanche" pour les
états d'affections qui ne se manifestent pas par un ictère franc et durable.
21

CHAPITRE Il • RAPPELS SUR LE TETRACHLORURE DE CARBONE
Le tétrachlorure de carbone ou tétrachlorométhane, de formule chimique CC14 est un
alcane polyhalogéné de poids moléculaire égale à 82 grammes. Il est utilisé comme solvant
ou comme réactif dans les laboratoires et les industries chimiques (MERCK INDEX, 1989).
En thérapeutique animale le tétrachlorure de carbone a été utilisé comme un antihelmintique
principalement actif contre la grande douve du foie (Fasciola hepatica). Sous le nom
commercial de Didakol®, il a même connu une certaine utilisation chez l'homme
(THIOMBIANO, 1984). Son utilisation médicinale a été abandonnée à cause de sa très
grande toxicité.
1·/ LES EFFETS TOXIQUES DU TETRACHLORURE DE CARBONE
Le tétrachlorure de carbone manifeste sa toxicité sur l'organisme animal en
provoquant d'importantes lésions sur plusieurs organes. Sur le foie, le CC14 provoque des
lésions de nécrose qui à long terme peuvent évoluer en cirrhoses hépatiques. Cette
cytotoxicité du CCl4 est obligatoire et prévisible chez tous les individus d'une même espèce
animale. Elle est de type indirecte, car c'est une toxicité qui se manifeste après la conversion
hépatique du CC14 en des métabolites réactifs toxiques (MARTIN et FELDMANN, 1983).
Le CCl4 présente également une toxicité pour la peau, les yeux, le cœur, et même
pour les embryons et les fœtus d'animaux. Le CCl4 est cancérigène chez les animaux, mais
les preuves d'une telle action carcinogénésique ne sont pas encore nettement établies chez
l'homme. Par mesure de prudence, le Centre International de Recherche sur le Cancer
recommande de le considérer comme un produit potentiellement carcinogène pour l'espace
humaine.
Tous les effets nocifs ci-dessus cités font du CCl4 un produit chimique présentant une
très grande toxicité générale. Il doit alors être manipulé avec précaution et en cas de besoin,
le remplacer autant que
possible par le 1,1,1 trichloroéthane qui possède à peu près les
mêmes propriétés chimiques. (PICOT et GRENOUILLET, 1992).
22

\\1 - LES LESIONS D'INTOXICATION AlGUE ET CHRONIQUE DU FOIE PAR LE
TETRACHLORURE DE CARBONE
L'intoxication aiguë au CCl4 survient en cas d'absorption massive ou d'inhalation
prolongée. Les lésions d'intoxication hépatique apparaissent dès la deuxième heure qui suit
l'absorption du toxique et sont maximales 24 ou 36 heures après (ZIMMERMANN, 1982).
Ce sont des lésions de nécrose parenchymateuse accompagnées d'infiltrats inflammatoires à
mono ou polynucléaires et de changements des substances graisseuses.
Dès l'administration du CCl4 à l'animal, la toxicité se manifeste par une ballonisation
cellulaire qui en certaines circonstances entraîne un ralentissement de la circulation sanguine
intrahépatique. A partir de la troisième heure, une clarification et une microvacuolisation
cellulaires s'installent. Dix-huit heures après l'intoxication, le foie présente des zones
centrolobulaires dont la grande majorité des hépatocytes est nécrosée. Autour de ces zones de
nécrose, le parenchyme hépatique présente des cellules ballonisées ou stéatosiques et des
régions périporta1es qui sont le plus souvent intactes. La nécrose hépatique massive constitue
de ce fait un phénomène assez rare (MARTIN et FELDMANN, 1983).
En microscopie électronique, il apparaît immédiatement après la prise du toxique, une
désorganisation et une dégranulation du réticulum endoplasmique rugueux. Ceci est associé à
une raréfaction du glycogène et à de grandes altérations et ballonisations mitochondriales.
L'importance des lésions dépend toujours de la gravité de l'intoxication. Une réparation ad
integrum s'avère possible même si des cicatrises de fibroses subsistent souvent chez l'animal.
Les intoxications chroniques obtenues expérimentalement chez l'animal par répétition
des doses administrées pennettent d'aboutir à des cirrhoses hépatiques associées à une
hypertension portale (MION et al., 1996) pouvant évoluer en hépatomes. (MARTIN et
FELDMANN,1983).
23

III -/ LES MECANISMES DE TOXICITE DU TETRACHLORURE DE CARBONE EN
CE QUI CONCERNE LE FOIE
Lors de son passage hépatique, le CCl4 subit une réaction de conversion métabolique
catalysée par le système enzymatique du cytochrome P-45Ü microsomial et donne des
radicaux libres CCI3-. Les radicaux libres CCI3- issus de cette réaction de déshalogénation
réductive du CCl4 sont des radicaux libres réactifs car ils ont la capacité de réagir avec les
macromolécules hépatiques pour déclencher des lésions ou des perturbations de la fonction
hépatique. Comme la toxicité du CCl4 est secondaire à sa transformation en radicaux libres
réactifs CCI3-, on dit qu'il possède une toxicité indirecte.
En présence d'oxygène dans le milieu de catalyse du CCI4, les radicaux libres CCI3-
fournissent d'autres types de radicaux nettement plus réactifs après réaction avec l'oxygène
moléculaire : les radicaux CCI300-. Les actions de ces deux types de radicaux libres
conduisent à la nécrose hépatocytaire suite à des réactions de péroxydation des lipides des
membranes cellulaires, des réactions d'inhibition enzymatique et des réactions de liaison
covalente avec les macromolécules cellulaires.
De tous ces évènements, les réactions de péroxydation lipidique sont celles qUI
interviennent le plus dans les processus de la mort des hépatocytes en cas d'intoxication aiguë
au CCI4. Elles s'observent immédiatement après la prise du toxique et se caractérisent par une
dilatation du réticulum endoplasmique et un gonflement des mitochondries (STACHURA et
al., 1981). La capacité de captation du calcium par les vésicules du réticulum endoplasmique
diminue (RECKNAGEL, 1983) tout comme celle des mitochondries à le stocker (ALBANO
et al., 1985). Il en résulte une perturbation de l'homéostasie intracellulaire du calcium (Ca++)
dans les hépatocytes : les cellules devenant incapables de stocker le Ca++ dans leurs
compartiments intracytoplasmiques présenteront des concentrations de Ca++ cytosolique de
plus en plus élevées. La conséquence immédiate de cette augmentation prolongée de
concentration de Ca++ cytosolique est l'activation des phospholipases dépendant du Ca++
(les phospholipases A2). L'activation de ces phospholipases entraîne une diminution
drastique des phospholipides membranaires. Ceci a pour effet une élévation de la
perméabilité de la membrane plasmique des hépatocytes. Il s'ensuit un débordement des
24

cytosols en Ca++ suite aux influx de Ca++ extracellulaire. A partir de cet instant, il se
produit
une
activation
et
une
augmentation
des
endonucléases
et
des
protéases
intracytoplasmiques dont les actions combinées aboutissent à la mort hépatocytaire par
caryolyse ou par nécrose de coagulation.
L'élévation prolongée du calcium cytosolique est à la base de la mort cellulaire lors de
l'intoxication hépatique au CC14 et l'influx de calcium extracellu1aire semble être l'étape
irréversible. Ceci s'observe également lors de la mort hépatocytaire par anoxie cellulaire, par
stress oxydatif ou par intoxication à la phalloïdine et aux acides biliaires. (PAVOINE et al.,
1989). L'application d'anticalciques a alors été proposée pour la protection hépatique en cas
d'hépatotoxicité. La bépridil, la vérapamil et la nifédépine sont des antagonistes des canaux
calciques lents voltage-dépendants du système cardio-vasculaire (canaux L). L'application de
ces anticalciques sur des modèles de foie perfusé isolé prévenait ou réduisait la nécrose
hépatique provoquée par différents agents hépatotoxiques (LEFER, 1984 ; LANDON et al.,
1986). Selon MAUGER et CLARET (1988), les antagonistes des canaux calciques lents du
système cardio-vasculaire ne sont pas les mêmes que les antagonistes des canaux calciques
de l'hépatocyte.
IVI LA TOXICITE DU TETRACHLORURE DE CARBONE ET LA TOPOGRAPHIE
DES LESIONS DE NECROSE HEPATOCYTAIRE
Si le milieu de catalyse du CCl4 par le cytochrome P-4S0 est bien oxygéné (forte
pression partielle d'oxygène), les radicaux libres CCI3-, réagissent de façon spontanée et
fulgurante avec l'oxygène moléculaire pour donner les radicaux libres CCI300-. Aussi
paradoxal que cela puisse paraître, il ne se produira pas de lésions de nécrose dans ces
milieux car la toxicité des radicaux CC1300- y est inhibée par leur propre formation et par
les réactions de conjugaison qu'ils effectuent avec le gluthation hépatique qui les
transforment en métabolites stables non toxiques.
La très forte réactivité des radicaux CC1300- leur permet également de réagir in situ
et d'inactiver le cytochrome P4S0 qui est à la base de leur production. Une déplétion en
cytochrome P4S0 se produit ainsi dans ces milieux. Ceci a pour effet une inhibition de la
production de radicaux libres CC13- en amont et par conséquent l'inhibition de celle des
25

radicaux CCI300-. C'est par l'intermédiaire d'un tel mécanisme que les zones 1 des acini de
Rappaport demeurent intactes au cours des attaques toxiques au CC14 (BURK et LANE,
1984).
Dans les conditions de faibles concentrations en oxygène, comme le présentent les
zones centrolobulaires, il se produit très peu de réactions de conjugaison avec le gluthation.
Les radicaux CCI3- peuvent alors quitter leur point de formation avant de donner des
radicaux CCI300-. Il n'y a donc pas d'inactivation du cytochrome P450. Tout comme la
catalyse du CCI4, la nécrose cellulaire y est alors maximale. (BURK et LANE, 1984).
26

CHAPITRE III • RAPPELS SUR LES PLANTES UTILISEES
1-/ NAUCLEA LATIFOLIA Sm (RUBIACEAE)
1- A - ETUDE BOTANIQUE
1- A - 1 - SYSTEMATIQUE
- Embranchement: Spermaphytes,
- Sous-embranchement: Angiospermes,
- Classe: Dicotylédones,
- Ordre: Rubiales,
- Famille: Rubiaceae,
- Genre: Nauclea,
- Espèce: Nauclea latifolia Sm.
Synonymes: Sarcocephalus esculentus Afzel. ex Sabine, Sarcocephalus russeggeri Kotschy
ex Schweinf., Sarcocephalus sambucinus K.Schum., Nauclea esculenta (Afzel. ex Sabine)
Merrill, Sarcocephalus sassandrae A. Chev. (KERHARO et ADAM, 1974).
Noms communs en français:
- Pêcher africain,
- Liane à fraise (BERHAUT, 1967)
Noms vernaculaires:
- bambara: bati, bari, bara
- bissa: doudou
- gourmantchéma : bou-nahiimbou, bou-nanyiimbou
- moré : gwinga
- peul: baku-léri
- haoussa: tafashyiya, igiya
- agni et baoulé: trêlè
- wolof: doundaké
27

Lr"""-
----::
Figure 2 : Schéma de rameaux de Nauclea tatifoUa Sm
(source ADJANOHOUN & al., 1981)
1.
rameau fleuri
2. rameau fructifère
28

1- A - 2 - DESCRIPTION DE LA PLANTE
C'est un arbuste sarmenteux pouvant atteindre 9 mètres de haut. Les branches
flexibles, lianescentes, entremêlées sont dressées puis retombantes. Les feuilles, grandes,
elliptiques ou suborbiculaires possèdent un limbe de couleur vert foncé, brillant et glabre au
toucher en dessus. Leurs faces inférieures présentent des touffes de poils à l'aisselle des
nervures latérales. Les inflorescences en gros glomérules terminaux sont constituées de
petites fleurs odoriférantes de couleur blanche ou blanc jaunâtre. Les fruits composés de
nombreuses petites baies soudées les unes aux autres sont globuleux et sont à surface
alvéolée. Ils sont rouges à maturité et possèdent une chair de couleur rosée.
Nauclea latifolia est une espèce de savane répandue dans toute l'Afrique intertropicale
allant du Sénégal à la Centrafrique au Nord et du Soudan en Ouganda à l'Est.
Au Burkina Faso, on la rencontre surtout au Nord-est dans les provinces du Gourma
et de la Tapoa, au Sud et au Sud-ouest dans les provinces de la Sissili, de la Bougouriba, du
Poni, du Houet, de la Comoé, du Kénédougou et des Balé.
1- B - LES USAGES DE NAUCLEA LATIFOLIA Sm (RUBIACEAE ) EN MEDECINE
TRADITIONNELLE.
Partout où il pousse, N. latifolia est utilisé par les populations pour soigner diverses
maladies. La plante est utilisée dans sa quasi-totalité puisque écorces de racines ou de tiges,
racines entières, bois jaune des racines et des tiges, feuilles et fruits sont exploitées pour
préparer divers remèdes. Seul ou en association avec d'autres plantes, N. latifolia est utilisé
comme médicament pour un très grand nombre de maladies. On cite:
les accès palustres, la jaunisse, les hépatites paludéennes, les gastro-entérites, les entéralgies,
la dysenterie, les vomissements, la diarrhée, les dyspepsies atoniques, les hémorroïdes, la
bilharziose, le syphilis, la blennorragie, les orchites, la filariose, les parasites intestinaux, les
œdèmes, les crises nerveuses, les aménorrhées, la stérilité féminine, les courbatures fébriles,
les fibromes utérins, les contusions, les ecchymoses, les plaies, les hémorragies, les maux de
dents, les affections broncho-pulmonaires, les ulcères, la varicelle, la rougeole, les ascites,
l'insomnie, les conjonctivites, l'ascaridiose, les menaces d'avortement, les douleurs péri-
ombilicales infantiles. (BERHAUT, 1967) ; (KERHARO et ADAM, 1974) ; (BOUQUET et
DEBRAY, 1974) ; (AKE ASSI et al., 1978) ; (HOTELLIER, 1981) ; (FERNANDEZ DE LA
29

PRADILLA, 1982 a, b); (SOME et al. , 1983) ; (ADJANOHOUN et al., 1985) ;
(ADJANOHOUN et al., 1986) ; (ROBINEAU et al., 1986) ; (ADJANOHOUN et al., 1989) ;
(AKE ASSI et GUINKO, 1991) ; (NACOULMAIOUEDRAOGO, 1996).
Etant donné la multiplicité des affections dont les soins le font intervenir, N latifolia
constituerait une véritable panacée pour les tradithérapeutes. A ce titre, il pourrait être inséré
dans la catégorie des "grands médicaments traditionnels" bien que son utilisation sous forme
de décocté ou de macéré pose parfois des problèmes d'intoxication chez le nourrisson
(KABORE,1986).
1- C - DONNEES EXPERIMANTALES SUR NAUCLEA LATIFOLIA Sm
(RUBIACEAE)
1- C - 1 - ELEMENTS D'ETUDE CHIMIQUE SUR N. LATfFOLlA
L'analyse chimique qualitative des extraits d'écorces de racmes exécutée par
SOURABIE (1993) révèle la présence des principes suivants:
Acides gras, stérols et tri terpènes, alcaloïdes, coumarines, tanins, saponosides, composés
réducteurs, et glucides.
HOTELLIER (1981) identifie au total treize (13) alcaloïdes dans la plante. Ce sont:
les alcaloïdes indolo-pyridino-quinolizidinique qui sont au nombre de 8 (angustoline,
angustine, nauc1éfine, naufoline, naulafine, nauc1éidinal, descarbométhoxynauc1échine et
épinauc1éidinal),
1 alcaloïde indolo-dihydro-pyridinique (nauc1éfoline)
1 alcaloïde indolo-pyridinique (nauc1éfoline)
3 gluco-alcaloïdes (strictosamide, cadambine et 3-a-dihydrocadambine).
Dans les feuilles, les écorces de tronc et de racines de N. latifolia, DUEZ (1984) a mis
en évidence de la strictosamide (un lactame de strictosidine ou d'incovincoside) précurseur
des alcaloïdes indoloquinolizidinique et des glucoalcaloïdes contenus dans cette plante.
30

1- C - 2 - DONNEES PHARAMACOLOGIQUES SUR N. LAT/FOLIA
Diverses investigations réalisées avec des extraits aqueux ou organiques ont montré
que cette plante est douée d'activités biologiques. Certains résultats constitueraient même la
preuve de son usage traditionnel pour un bon nombre d'affections. KERHARO et ADAM
(1974) rapportent:
un effet hypothermisant des extraits aqueux de feuilles et d'écorces qui se manifeste chez
le cobaye par un abaissement de la température rectale de l'ordre de ZOC pendant
plusieurs heures après une injection intrapéritonéale d'une dose de 6 glKg p.c.
des propriétés anticancéreuses obtenues expérimentalement vis-à-vis des tumeurs
transplantables du sarcome 180 et du carcinome de poumon de Lewis.
un effet inhibiteur du tonus de la musculature lisse et un effet anti-acétylcholinergique sur
le duodénum isolé de cobaye.
En utilisant des extraits aqueux de racines entières ou d'écorces de racines, LOMPO
(1987) a également apporté la preuve d'un effet antispasmodique nette de cette plante sur le
duodénum isolé de rat. Il a également mis en évidence:
une
activité
anti-inflammatoire
des
extraits
aqueux
de
racmes
vis-à-vis
d'une
inflammation provoquée par la carrhagénine 1% chez le rat.
Sur le cœur isolé de grenouille maintenu en survie par la solution de ringer, il a obtenu à
forte dose (30 à 60 mg/ml) avec des extraits aqueux et organiques de racines entières et
d'écorces de racines un effet cardiotonique et cardiotoxique. A faible dose, des effets
inotrope et chronotrope positif ont été obtenus.
GUIS SOU et al. (1991) ont montré que le support pharmacodynamique explicatif de
l'utilisation de N latifolia dans le traitement des manifestations gastro-intestinales relèverait
d'interactions entre les principes chimiques la plante et les neuromédiateurs impliqués dans le
fonctionnement (sécrétion et motricité) du tractus digestif. Les études menées par ces auteurs
ont en effet montré que les extraits (macéré - décocté - extrait organique) de N latifolia
présentaient un antagonisme avec l'Acétylcholine,
la Nicotine, la Sérotonine et la
Prostaglandine E. Ils suggèrent en outre que lors de certaines maladies diarrhéiques avec
douleurs, les extraits pourraient agir par effet anti-spasmodique et anti-sécrétoire de type
anticholinergique et antinicotinique. L'effet anti-prostaglandine au niveau du tractus digestif
31

se traduit parfois par une hyperrnotricité à l'origine de diarrhée et vomissements bien que les
prostaglandines puissent être des protecteurs de la muqueuse digestive.
Selon les mêmes auteurs, le macéré est plus actif et plus toxique que le décocté.
L'étude de la toxicité générale aiguë du macéré donne une DL 50 de 460 mg!Kg p.c. contre
une DL50 de 1 600 mg!Kg p.c. avec le Iyophilisat du décocté aqueux total (SOURABIE;
1993).
A partir d'un sirop réalisé avec les écorces de cette plante, YANGNI-ANGATE (1993)
a effectué des tests cliniques sur des cas de fièvre en Guinée. Il a obtenu un pourcentage
d'efficacité de 83,33 % sans qu'un cas d'effet secondaire ait été signalé.
N. latifolia possède un effet anti-plasmodique vis-à-vis du Plasmodium falciparum
isolé de malades. Cela a été mis en évidence avec des extraits aqueux de racines
(GBEASSOR et a1.1989) et des extraits hydro-alcooliques et alcaloïdiques (COULIBALY
1996).
KAMBU et al. (1989), DEENI et HUSSAIN (1991), SOURABIE et al. (1992), et
KABORE et al. (1995) ont mis en évidence des activités anti-bactérienne et antifongique de
différents extraits de feuilles et de racines de la plante (extraits aqueux totaux de feuilles,
extraits hydro-alcooliques de macéré de poudre d'écorces et de totums alcaloïdiques). Il
ressort de ces travaux que la plante est douée d'activités contre Corynebacterium diphteriae,
Lactobacillus sp, Staphylococcus aureus, Streptococcus sp, klebsiella sp, Neisseria sp,
Proteus
vulgaris,
Pseudomona
aeruginosa,
Escherichia
coli,
Salmonella
typhi,
Streptobacillus sp, Shigella flexneri, Aspergillus niger, Mucor sp et de nombreuses bactéries
Gram+ et Gram- responsables de gastro-entérites.
32

Il -, COMBRETUM GLUTINOSUM Perr. (COMBRETACEAE)
Il - A - ETUDE BOTANIQUE
Il - A - 1 - SYSTEMATIQUE
- Embranchement: Spermaphytes,
- Sous-embranchement: Angiospermes,
- Classe: Dicotylédones
- Ordre: Myrtales,
- Famille: Combretaceae,
- Genre: Combretum,
- Espèce: Combretum glutinosum Perr.
Synonymes : Combretum passargei Engl. et Diels., Combretum Leonense Engl. et Diels
(KERHARO etADAM, 1974).
Nom commun en français:
- chigommier
Noms vernaculaires:
- bambara: tangara
- gourmantchéma : li fapébli, li pepebli
- moré : kwilenga, kwigenga
-peul:dôki, dôko,ndôki,dôkigor~ dôgè
- wolof: raft
- sérère : yay
33

Fi2ure 3 : Schéma d'un rameau fruitier de Combretum glutinosum Perr.
(source THlOMBIANO, 1996)
1 rameau fructifère
2. fleurs
34

Il - A - 2 - DESCRIPTION DE LA PLANTE
Sous fonne d'arbuste ou de petit arbre, cette plante peut atteindre 12 mètres de haut.
Son écorce est rugueuse et claire. Les feuilles, grandes, verticillées ou opposées sont
rarement alternes. Le revêtement tomenteux des rameaux, visibles à la loupe est
caractéristique de l'espèce. Elle se distingue également des autres Combretum par ses feuilles
blanchâtres et des nervures saillantes en dessous. Les inflorescences sont faites de petites
fleurs jaunâtres groupées en épis axillaires. Lorsqu'ils sont immatures, les fruits tétra-ailés
sont de couleur verte et légèrement collants. Ils sont rouge vif ou jaune paille à maturité
(BERHAUT, 1967); (VON MAYDELL, 1985).
C'est une espèce soudano-guinéenne et soudano-sahélienne qui ne semble pas
présenter une exigence édaphique. On la rencontre dans toute la zone allant du Sénégal au
Cameroun et même au Soudan. Elle colonise facilement les jachères et pousse généralement
sur les dunes fixées, les sols pierreux et latéritiques et les bordures des mares. L'étude menée
par THIOMBIANO (1996) sur la phénologie de cette espèce montre que la feuillaison qui
commence nonnalement en mars ou avril pour atteindre son optimum en mai est très
influencée par les feux de brousse. Elle intervient généralement au Burkina Faso pendant le
mois de janvier, un mois après le passage des feux.
Il - B - LES USAGES DE COMBRETUM GLUTINOSUM Perr. (COMBRETACEAE)
EN MEDECINE TRADITIONNELLE
Du geme Combretum, Combretum glutinosum Perr. est l'une des espèces les plus
citées dans les pratiques médicinales traditionnelles. Panni les différentes parties utilisées, les
feuilles occupent une place de choix (ADJANOHOUN, 1980).
Les indications thérapeutiques traditionnelles de Combretum glutinosum Perr. sont
nombreuses. La plante est citée pour le soin des syndromes ictériques, des troubles urinaires,
des affections hépatiques et rénales, de la fièvre, du paludisme, des œdèmes, du coryza, des
céphalées, de la toux, des bronchites, de la pneumonie, de la constipation, des coliques, de la
dysenterie, de la diarrhée, des vomissements, des hémorroïdes, des vers intestinaux, de
l'anémie, de l'asthénie, de l'anorexie, du chancre syphilitique, de la blennorragie, des plaies,
des hémorragies (KERHARO et ADAM, 1974) ; (BERHAUT, 1974) ; (ADJANOHOUN et
35

al., 1980); (SOME et al., 1983) ; (VON MAYDELL, 1985)
(BURKILL, 1985)
(ADJANOHOUN et al., 1986) ; (ADJANOHOUN et al.,1989)
(POUSSET, 1989)
(THIOMBIANO, 1996).
Il - C - DONNEES EXPERIMENTALES SUR COMBRETUM GLUTINOSUM Perr.
Il - C - 1 - ELEMENTS D'ETUDE CHIMIQUE SUR C. GLUTINOSUM
Les données chimiques sur Combretum glutinosum Perr. sont rarissimes.
La gomme contenue dans les graines est de type uranique. Cette gomme étudiée à
partir de graines de l'espèce nigériane est très variable d'un échantillon à l'autre (KERHARO
et ADAM, 1974).
Les
feuilles
contiennent des
hétérasides
flavoniques,
du
leucocyanidol,
du
leucodelphinidol et des acides organiques (acides galliques, ellagiques et féruliques)
(FORTIN et al., 1990).
Il - C - 2 - DONNEES PHARMACOLOGIQUES SUR C. GLUTINOSUM
Les seules données recueillies sont celles que relatent KERHARO et ADAM (1974).
A Dakar, des expérimentations cliniques ont été réalisées par le Docteur Blatt avec le décocté
aqueux de feuilles. Selon ces expérimentations, le décocté de feuilles de C. glutinosum
présente une action très appréciable comme diurétique et hypotenseur d'appoint. Ils
possèdent également une activité remarquable contre les lithiases rénales et contre les ictères
par hépatite.
36

III -/ TINOSPORA BAKIS (A. Rich.) Miers. (MENISPERMACEAE)
III - A - ETUDES BOTANIQUES
III - A- 1 - SVSTEMATIQUE
- Embranchement: Sperrnaphytes
- Sous-embranchement: Angiospermes
- Classe: Dicotylédones,
- Ordre: Ranunculales,
- Famille: Menispermaceae,
- Genre : Tinospora,
- Espèce: Tinospora bakis (A. Rich) Miers.
Synonyme : Coccu/us bakis A. Rich.
Nom commun en francais : bakis
Noms vernaculaires:
- moré : bésindé, bésanna, wob sandé
- peul: filfilondé, peguuye buudi
- sonrhaï : tindéria
- wolof: bakis
- sérère : peis
- toucouleur : baka"i, baka"e
Légende
A : bouton floral
B : fleur mâle
C : sépale externe
D : sépale interne
E: Pétale
F: Etamine
G : fruit
H : section transversale du fruit
H
Figure 4 : Schéma de Tinospora bakis A. Rich. Miers.
(Source KHERARü & ADAM, 1974)
37

III - A - 2 - DESCRIPTION DE LA PLANTE
C'est une plante herbacée volubile, vivace et à feuilles alternes. La tige sarmenteuse,
lianescente et glabre atteint 10 m. L'écorce gris claire est garnie de grosses lenticelles
blanchâtres et saillantes. Les feuilles alternes et cordiformes possèdent 5 nervures
translucides. Les fleurs mâles, petites et jaunâtres sont disposées en racèmes axillaires. Les
fruits sont de petites baies verdâtres. Les racines tubéreuses à cassure jaune sont recouvertes
d'une peau brune facilement détachable qui laisse voir une surface irrégulière pigmentée d'un
jaune orangé (KERHARO et ADAM, 1974) ; (BERHAUT, 1979).
III - B - LES USAGES DE TINOSPORA BAKIS (A. Rich.) Miers. EN MEDECINE
TRADITIONNELLE
Les racines employées sous forme de poudre, de pâte, de décocté ou de macéré
constituent les seules parties utilisées par les tradithérapeutes. Elles sont indiquées pour
traiter plusieurs troubles dont les états pyrétiques graves, les retours de fièvre, les paludismes
aiguës, les ictères, la fièvre bilieuse, la bilharziose, les maladies vénériennes, les dermatoses,
les oligoménorrhées, les gastralgies, les algies inflammatoires et les états d'envenimation
ophidienne (KERHARO et ADAM, 1974) ; (BERHAUT, 1979) ; (NACOULMA 1
OUEDRAOGO, 1996) ; (SOME, 1992).
III - C - DONNEES EXPERIMENTALES SUR TINOSPORA BAKIS (A. RICH.)
MIERS. (MENISPERMACEAE)
III - C - 1 - ELEMENTS D'ETUDE CHIMIQUE
KERHARO et ADAM (1974) rapportent que les racines de T bakis renferment de la
colombine, des alcaloïdes dont la majeure partie serait constituée par la palmatine et parfois
de la pélosine. NACOULMAIOUEDRAOGO (1996) rapporte également que les principaux
principes des racines de T bakis seraient la palmatine, la colombine, les glycosides et les
principes amers représentés par des alcaloïdes berbériques et des hétérosides amers
(picrocrétine, tinosporine, cordifoline).
38

Le screemng phytochimique élargi effectué par SOME (1992) sur la poudre de
racines de l'espèce burkinabè de cette plante révèle les principes suivants: acides gras à haut
poids moléculaire, stérols et tri terpènes, polyoses, composés réducteurs, caroténoïdes,
alcaloïdes bases et sels, stéroïdes, hétérosides, saponosides, tanins catéchiques, coumarines et
anthocyanosides.
Il - C - 2 - DONNEES PHARMACOLOGIQUES SUR T. BAKIS
Les extraits de racines exercent un effet atropine-like sur les contractions de base du
duodénum isolé de rat. Cet effet s'exerce également sur des contractions provoquées par
l'acétylcholine. Ceci peut justifier l'utilisation de la plante pour soigner certaines gastralgies
tels que les coliques spasmodiques. La DUO des extraits aqueux (macérés) de racines chez la
souris albinos est de 650 mg/Kg de poids corporel de souris par voie sous-cutanée et de 360
mg/Kg de poids corporel de souris par voie intrapéritonéale (SOME, 1992).
KERHARO et ADAM (1974) rapportent que les alcaloïdes totaux et la palmatine
isolés de T bakis bien que toxiques pour le cobaye possèdent un effet hypothermisant. Chez
cet animal, cet effet est moins marqué avec les alcaloïdes mais demeure toujours supérieur à
celui du sulfate de quinine. Sur les protozoaires, ces deux substances ne donnent pas de
résultats appréciables et l'emploi de la plante dans les cas de fièvre serait plutôt justifiable par
son effet anti-thermique que par sa toxicité à l'égard des micro-organismes. Ces substances
possèdent également une action hypotensive chez les mammifères et la grenouille.
La colombine revêt quant à elle une action favorable sur la vésicule biliaire, l'estomac
et l'intestin. Elle est cependant toxique pour la poule et le cobaye. A forte dose, elle ferait
subir au foie une dégénérescence graisseuse. L'emploi de la plante pour les propriétés anti-
ictérique signalées par les tradipraticiens serait surtout attribuable aux alcaloïdes présents
dans les racines (FORTIN et al., 1990).
39

1
1

CHAPITRE 1
MATERIEL
1-, LE MATERIEL VEGETAL
Il est constitué de feuilles de Combretum glutinosum Perr. (COMBRETACEAE), de
racines de Tinospora bakis (A. Rich.) Miers. (MENISPERMACEAE) et d'écorces de racines
de Nauclea latifolia Sm (RUBIACEAE). Ces organes de plantes ont été prélevés sur des
plantes poussant sur leurs sites naturels de croissance. Les feuilles de C. glutinosum et les
écorces de racines de N. latifolia ont été récoltées en début mai 1995 à Dindéresso (Province
du Houet) entre 7 heures et Il heures de la journée. Les racines de T bakis proviennent quant
à elles d'Oursi (Province de l'Oudalan) où elles ont été récoltées en fin mai 1995 entre 6
heures et Il heures.
Il -, LE MATERIEL ANIMAL
Pour les expérimentations des souris Ico : N.M.R.I. (I.O.P.S. Han) provenant du
Centre International de Recherche-Développement sur l'Elevage en Zones Sub-humides
(C.I.R.D.E.S. sise à Bobo-Dioulasso/Burkina Faso) sont utilisées.
Seules les souris mâles adultes âgées de 2 mois et demi pesant en moyenne 30 g ont
été retenues. Elles sont maintenues dans les conditions standards d'alimentation, d'éclairage
et de température de l'animalerie (Aliment pour souris provenant de l'Atelier de Fabrication
d'Aliments pour Bétail de Bobo-Dioulasso dont la teneur en protéine est égale à 29% ; temps
d'éclairage de 12 heures par jour; température moyenne de 24°C pour l'animalerie).
Vingt-quatre heures avant le début des manipulations, les animaux sont mis àjeun.
40

CHAPITRE Il
METHODES ET TECHNIQUES
1 -/ LE TRAITEMENT ET LE CONDITIONNEMENT DU MATERIEL VEGETAL
Une fois les récoltes effectuées, les différents organes de plantes sont transportés au
laboratoire pour être soigneusement lavés à l'eau courante et mis à sécher sous ventilation
continue. Après le séchage, ils sont réduits en poudre à l'aide d'un broyeur à marteaux.
Les poudres obtenues du broyage sont mises dans des sacs en plastiques stériles qui
sont soudés et conservés à l'abri de la lumière et de l'humidité.
Il -/ OBTENTION DES EXTRAITS DE PLANTES A TESTER
L'objectif
de
la
présente
étude
est
l'évaluation
biologique
de
l'activité
hépatoprotectrice attribuée par les traditions au matériel végétal retenu. Les extraits à tester
sont alors obtenus selon des procédés qui demeurent le plus près possible des modes de
préparation traditionnelle de ces drogues végétales. Les procédés d'extraction sont ainsi les
suivantes:
la décoction aqueuse pour les poudres d'écorces de racines de N. latifolia et la poudre de
feuilles de C. glutinosum,
La macération aqueuse pour la poudre de racines de T bakis.
11- A - OBTENTION DES DECOCTES DE N. LAT/FOLIA ET DE C. GLUTlNOSUM
Cinquante grammes de poudre d'écorces de racines de N. latifolia ou 100 g de poudre
de feuilles de C. glutinosum sont homogénéisés avec 1 000 ml d'eau distillée dans un ballon à
fond plat de 2 litres. Le mélange obtenu est porté à ébullition sous agitation magnétique
continue pendant 45 mn. Après refroidissement à la température ambiante puis effectuer une
filtration sous vide sur coton au Büchner est effectuée. Le filtrat obtenu est centrifugé à 3 000
tours par minute pendant 15 minutes et le surnageant est recueilli dans des flacons en
polyéthylène stériles puis congelé à -20°C en vu des expérimentations.
41

Selon ce procédé 795 ml d'extrait de N. latifolia et 560 ml d'extrait de C. glutinosum
sont en en moyenne obtenus.
Les rendements des extractions effectuées sont évalués par extrapolation. Dix (l0) ml
de chaque extrait sont prélevés et déposés dans des capsules en porcelaine préalablement
pesées. Ces prélèvements sont mis à dessiccation pendant 24 heures dans une étuve réglée à
100°e. A la sortie de l'étuve chaque capsule est pesée avec son contenu et les différences de
poids obtenues correspondent aux masses de substances extraites contenues dans les
différents prélèvements effectués. Cela permet d'obtenir la concentration de chaque extrait en
mg de matières sèches extraites par millilitre d'extrait (mg m.s.lml) puis la quantité totale de
matières sèches contenues dans les différents extraits. Le rendement de chaque extraction
effectuée est égal au poids de la quantité totale de matières sèches contenues dans l'extrait sur
le poids de poudre de plantes utilisée multipliée par 100. Les valeurs suivantes sont obtenues:
- Pour N. latifolia: 8,85 mg m.s.lml comme concentration, 7035,75 mg de matières
sèches totales extraites et 14,071 % comme rendement de l'extraction.
- Pour C. glutinosum: 17,43 mg m.s.lml comme concentration, 9760,8 mg de
matières sèches totales extraites et 9,760% comme rendement de l'extraction.
La DL50 obtenue chez la souris N.M.R.I mâle avec le lyophilisat des extraits aqueux
de cette plante est de 200 mglKg p.c.
Il - B - OBTENTION DU MACERE DE T BAKIS
Cent grammes de poudre de racines de T bakis sont homogénéisés avec 1000 ml
d'eau distillée dans un ballon de 2 litres dont l'ouverture est fermée avec du parafilm. La
macération est effectuée sous agitation magnétique continue pendant 15 heures. Après
filtration sous vide sur coton au Büchner, le filtrat obtenu est centrifugé à 3000 tours/minute
pendant 15 mn. Le surnageant est recueilli dans des flacons en polyéthylène et congeler à -
20°e.
Selon ce procédé 700 ml d'extraits de T bakis sont en moyenne obtenus.
Le rendement de l'extraction effectuée est calculé selon la même méthode que ceux de
N. latifolia et de C. glutinosum. Les valeurs suivantes sont obtenues:
- 18,53 mg m.s.lml comme concentration de l'extrait, 12971 mg de matières sèches
totales extraites et 12,971 % comme rendement.
42

11\\ ./ EVALUATION DES DOSES D'ADMINISTRATION EXPERIMENTALE
Les doses expérimentales utilisées sont obtenues par extrapolation des prises
thérapeutiques traditionnelles. Elles sont exprimées en mg de poudre d'organes de plantes
séchées par Kg de poids corporel de souris.
S'il faut considérer que pour chacune des plantes ci-dessus indiquées, un homme
adulte de 70 Kg de poids corporel pendrait en moyenne un quart de litre d'extraits (250 ml)
par jour en cas de médication, les doses expérimentales suivantes sont obtenues:
- Pour les extraits de N. latifolia: (8,85 mg/ml x 250 ml)/(rendement x70 Kg) =
224,626 mg p.éc. rac/ Kg p.c.
- Pour les extraits de C. glutinosum : (17,43 mg/ml x 250 ml)/(rendement x 70 Kg) =
637,807 mg p.f.lKg p.c.
- Pour les extraits de T. bakis: (18,53 mg/ml x 250 ml)/(rendement x 70 kg) =
510,204 mg p. rac.lKg p.c.
IV ./ NATURE DES TESTS A REALISER ET REPARTITION DES ANIMAUX
IV - A - LES TESTS A REALISER
Les tests suivants sont exécutés:
- deux tests d'hépatoprotection en vue d'évaluer l'activité des extraits de plante au
bout d'un temps relativement court (24 heures) ; ces tests comportent des administrations
préventives et curatives d'extraits de plantes.
• Un test réalisé avec des administrations uniques d'extraits de plantes face à une
intoxication massive d'ordre létal: Ce test sert à évaluer la capacité des extraits
de plantes à empêcher ou à réduire la mortalité provoquée par le toxique et par
conséquent, à protéger le foie .
• Un test réalisé avec des administrations uniques d'extraits de plantes face à une
intoxication aiguë non mortelle: Ce test sert à évaluer la capacité des extraits de
plantes à empêcher les effets pervers d'une intoxication à venir ou d'une
intoxication très récente de se développer.
43

- Un test d'évaluation de l'activité hépatoprotectrice réalisé sur un temps plus ou
moins long (7 jours) :
C'est un test d'action curative des extraits de plantes comportant plusieurs
administrations d'extraits de plantes après une intoxication aiguë non létale avec
le CC14. Les administrations se font une seule fois par jour pendant les 7 jours. Ce
test sert à évaluer l'action de traitements chroniques d'extraits de plantes vis-à-vis
d'une hépatotoxicité provoquée par intoxication aiguë avec le CC14. Dans ce test
des lots d'animaux non intoxiqués et traités avec les différents extraits de plantes
sont introduits. Ils permettent l'analyse de l'activité intrinsèque des différents
extraits de plantes sur la glande hépatique en situation d'administration plus ou
moins longue.
IV - B - REPARTITION DES ANIMAUX SELON LES TESTS A REALISER
Les animaux sont repartis en lots de 6 souris chacun. A chaque lot correspond un
traitement bien déterminé.
IV - B - 1 - LE TEST D'ACTION PROTECTRICE DES EXTRAITS DE PLANTE FACE A UNE INTOXICATION MASSIVE
D'ORDRE LETAL
- Lot 1 : lot témoin non intoxiqué non traité
- Lot II : lot témoin traité avec l'excipient de dilution du CC14,
- Lot III : lot témoin intoxiqué avec une dose létale de CC14,
administrations préventives des extraits de plantes
- Lot IV : lot traité avec les extraits de N. latifolia puis intoxiqué au CC14,
- Lot V : lot témoin traité avec les extraits de C. glutinosum puis intoxiqué au CC14,
- Lot VI : lot traité avec les extraits de T bakis puis intoxiqué au CC14
administrations curatives des extraits de plantes
- Lot VII : lot intoxiqué au CC14 puis traité avec les extraits de N. latifolia,
- Lot VIII : lot intoxiqué au CC14 puis traité avec les extraits de C. glutinosum,
- Lot IX: lot intoxiqué au CC14 puis traité avec les extraits de T bakis.
44

IV - B - 2 - LE TEST D'ACTIVITE PREVENTIVE ET CURATIVE REALISE EN 24 HEURES AVEC UNE SEULE
ADMINISTRATION D'EXTRAITS DE PLANTES
- Lot 1 : lot témoin non intoxiqué non traité,
- Lot II : lot témoin traité à l'excipient de dilution du CCI4,
- Lot III : lot témoin intoxiqué au CCI4,
administrations préventives des extraits de plantes
- Lot IV : lot traité avec les extraits de N. latifolia puis intoxiqué au CCI4 ,
- Lot V : lot témoin traité avec les extraits de C. glutinosum puis intoxiqué au CCI4 ,
- Lot VI : lot traité avec les extraits de T bakis puis intoxiqué au CCI4
administrations curatives des extraits de plantes
- Lot VII : lot intoxiqué au CCI4 puis traité avec les extraits de N. latifolia,
- Lot VIII : lot intoxiqué au CCI4 puis traité avec les extraits de C. glutinosum,
- Lot IX : lot intoxiqué au CCI4 puis traité avec les extraits de T bakis.
IV - B - 3 - LE TEST D'ACTIVITE CURATIVE D'UNE SEMAINE DE TRAITEMENTS AVEC LES EXTRAITS DE PLANTES
- Lot 1 : lot témoin non intoxiqué non traité,
- Lot II : lot témoin traité à l'excipient de dilution du CCI4,
- Lot III : lot témoin intoxiqué au CCI4,
- Lot IV : lot intoxiqué au CCI4 puis traité avec les extraits de N. latifolia,
- Lot V : lot intoxiqué au CCI4 puis traité avec les extraits de C. glutinosum,
- Lot VI : lot intoxiqué au CCI4 puis traité avec les extraits de T bakis.
- Lot VII : lot témoin traité avec les extraits de N. latifolia,
- Lot VIII : lot témoin traité avec les extraits de C. glutinosum,
- Lot IX : lot témoin traité avec les extraits de T bakis
V -, METHODE D'OBTENTION DE L'HEPATOPATHIE EXPERIMENTALE
L'hépatopathie est obtenue chez la souris par intoxication aiguë au CCk La voie
d'administration utilisée est la voie intrapéritonéale. Sauf pour le test d'action protectrice qui
se définit à travers l'utilisation d'une dose létale de toxique, les intoxications sont réalisées
avec des doses qui induisent une hépatopathie significative chez les animaux sans pour autant
entraîner leur mort pendant l'expérimentation.
45

Après plusieurs essais, les doses d'intoxication suivantes ont été fixées à :
0,1 ml de CCl4 purlKg p.c.souris comme dose létale pour le test d'action protectrice des
extraits de plantes,
0,025 ml de CCI4 purlKg p.c.souris comme dose d'intoxication pour les autres tests.
Une heure après les intoxications les animaux sont mis en présence d'eau et deux
heures après, les aliments sont apportés.
Pour des commodités d'ordre expérimental, le CCl4 est dissous 1130 ème ou 11120
ème dans de l'huile d'olive achetée sur place au commerce (huile d'olive extra pure Lesieur
14, Bd du Général Leclerc 92572 Neuilly-sur-Seine CEDEX, France). Des solutions
d'intoxication de 3 m1lKg p.c.souris sont ainsi obtenues.
L'utilisation du CCI4, tient compte du fait qu'il est le plus communément utilisé d'une
part et d'autre part qu'il induit une pathologie rencontrée en clinique: stéatose, nécrose et
même cirrhose (MARTIN et FELDMANN, 1983). Son expression cytopathologique se
résumant en un syndrome de cytolyse hépatique, l'intensité de son action peut facilement être
suivie par les marqueurs de ce syndrome (les transaminases sériques GOT et GPT)
(FLEURENTIN et JOYEUX, 1990); (DIAZ et al., 1990).
VI·' METHODE D'ADMINISTRATION DES EXTRAITS DE PLANTES
Les administrations des différents extraits de plantes se font par gavage à l'aide d'une
seringue munie d'une canule de gavage. L'animal saisi par la peau du dos est maintenu dans
une position verticale. On insère la canule dans sa bouche et on la fait descendre jusque dans
l'œsophage. Tout doucement, on pousse sur le piston de la seringue de manière à envoyer
directement la quantité d'extrait voulue dans l'estomac.
Les administrations commencent 24 heures après les intoxications pour le test d'action
curative de 7 jours. Pour les deux autres tests une seule administration est réalisée. Elle a lieu
30 minutes avant ou après l'intoxication (30 minutes avant pour les tests d'action préventive
et 30 minutes après pour les tests d'action protectrice).
46

VII - L'ABATTAGE DES ANIMAUX ET LES PRELEVEMENTS DE SANG ET DE
TISSU HEPATIQUE
A la fin de chaque type d'expérimentation (24 heures après la dernière administration
d'extraits de plantes), les animaux sont sacrifiés. Les échantillons de sang prélevés serviront
au dosage des paramètres biochimiques (transaminases). Des lambeaux de foie sont
également prélevés et fixés pendant 4 heures dans des tubes stériles individuels avec du
liquide de Duboscq-Brazil (Bouin alcoolique) en vue de l'étude histologique.
VIII -/ LES PARAMETRES D'ETUDES
L'examen macroscopique du foie, la variation du taux des transaminases sériques,
l'histologie du foie et l'évaluation du taux de survie sont les paramètres qui ont été retenus
pour évaluer l'activité hépatoprotectrice des différents extraits de plantes testés.
VIII- A - L'EXAMEN MACROSCOPIQUE
D'ordre qualitatif, il se limite à l'observation macroscopique de la structure externe du
foie entier prélevé. Il prend en compte sa couleur, sa consistance et sa texture. Des
photographies faisant ressortir les caractéristiques macroscopiques des foies des animaux de
chaque lot expérimental sont effectuées à l'aide d'un appareil photographique Canon EOS
500.
VIII - B - LE DOSAGE DES TRANSAMINASES
Le dosage des transaminases est effectué selon les techniques spectrophotométriques
de détermination des activités enzymatiques reposant sur le principe du test optique de
Warburg (HARTMANN, 1971).
VIII - B - 1 - PRINCIPE DU DOSAGE
L'activité catalytique des enzymes est mesurée dans les conditions optimales définies
(pH, température, force ionique, concentrations en substrats, co-substrats, coenzymes et
effecteurs) par la détermination de la vitesse d'oxydation ou de réduction d'un coenzyme à
47

pyridine-nucléotide tel que la nicotinamide-adénine-dinucléotide (NAD) ou la nicotinamide-
adénine-dinucléotide phosphate (NADP) :
NADH + H+
NAD+ + 2H
NADPH + H+
NADP+ + 2H
A l'état réduit, la propriété essentielle de ces deux coenzymes est de fournir une
bande d'absorption caractéristique dans le proche ultraviolet à la longueur d'onde de 340 nm.
Cette bande d'absorption disparaît à l'état oxydé. Des réactions d'oxydation et de réduction
catalysées par la déshydrogénasse à NAD ou à NADP peuvent alors être suivies
quantitativement à l'aide d'un spectrophotomètre réglé sur 340 nm ou sur une longueur
d'onde assez proche (334 nrn).
La glutamique-oxaloacétique transaminase (GOT) ou Aspartate-aminotransférase
(ASAT) : la GOT catalyse le transfert réversible du groupe a-aminé de l'acide L-Aspartique
sur l'acide a-cétoglutarique avec production d'acide oxaloacétique et d'acide L-glutamique. A
pH 7,4 et en présence de malate-déshydrogénase (MDH) et de NADH2 ajoutés au milieu
réactionnel, l'acide oxaloacétique est transfonné en acide L-malique avec oxydation du
NADH2 en NAD+.
La glutamique-pyruvique transaminase (GPT) ou Alanine-aminotransférase (ALAT) :
la GPT catalyse le transfert réversible du groupe a-aminé de l'acide L-Alanine sur l'acide a-
cétoglutarique avec production d'acide pyruvique et d'acide L-glutamique. A pH 7,4 et en
présence de lactate-déshydrogénase et de NADH2 ajoutés au milieu réactionnel, l'acide
pyruvique est transfonné en acide L-Iactique avec oxydation du NADH2 en NAD+.
VIII - B - 2 - MODE OPERATOIRE
Après la constitution des milieux réactionnels tels que décrits par les Kits de dosage
utilisés (Sigma Diagnostics, P.O.B. 14508 St-Louis, MO 63178 USA), la lecture est effectuée
à l'aide d'un spectrophotomètre (Eppendorf PCP 6121) réglé en mode automatique à 334 nrn.
Après trois lectures à 30 secondes, 45 secondes et 1 minute le résultat est affiché en unités
internationales. Si des dilutions ont été nécessaires pour effectuer le dosage des différents
échantillons, les valeurs obtenues doivent être multipliées par les facteurs de dilution.
48

VIII - C - L'ETUDE HISTOLOGIQUE DU FOIE
L'inclusion se fait à la paraffine selon le protocole indiqué par MARTOJA et
MARTOJA (1967):
La déshydratation commence par trois bains successifs d'éthanol 95° de 3 heures de durée
chacun. Ces bains sont suivis de trois bains de butanol-1 de 12 heures chacun. Comme
solvant intermédiaire le benzène est utilisé et trois bains de 30 minutes chacun sont
réalisés.
Après imprégnation à la paraffine 56°-58° (trois bains de 30 minutes chacun), on procède
à la mise en bloc.
Une fois l'inclusion terminée, des coupes de 3 I-lm d'épaisseur sont réalisées au
microtome (Microtome LEICA HM 2315). Deux types de coloration sont exécutées
la coloration topographique classique à l'hématéine-éosine (H.E.),
la coloration des polysaccharides par la réaction à l'acide périodique-schiff (P.A.S.) selon
la méthode de Hotchkiss-Mc Manus-Lillie, accompagnée d'une coloration de fonds des
substances basophiles par l'hématoxyline de Harris.
Les observations microscopiques sont effectuées avec un microscope ZEISS. Les
photographies des coupes observées sont réalisées à l'aide d'un appareil photographique
M35W couplé au microscope et commandé par un posemètre de marque ZEISS MC 63.
VIII - 0 - EVALUATION DU TAUX DE SURVIE APRES UNE INTOXICATION
D'ORDRE LETAL
Elle est effectuée uniquement pour le test d'action curative utilisant une dose massive
de toxique. Vingt-quatre heures après les traitements, les animaux ayant survécu à
l'intoxication sont dénombrés dans les différents lots constitués et les résultats sont exprimés
sous forme de pourcentages. Cette démarche est analogue à celle de HIROSHI (1983). Selon
celle-ci, l'amplitude de l'activité hépatoprotectrice d'une substance peut être appréciée en
comparant le pourcentage de survie que produit cette substance dans un lot test intoxiqué
avec le pourcentage de survie d'un lot témoin traité uniquement un hépatotoxique connu.
49

IX·/ EXPRESSION ET ANALYSE STATISTIQUE DES RESULTATS
Pour les différents lots constitués, les résultats quantitatifs sont exprimés comme
suite:
- sous forme de pourcentages d'animaux morts dans le cas du test d'action curative
utilisant des doses massives de l'agent d'intoxication.
n
(%) survie = ------ x 100
N
n : nombre d'animaux ayant survécu dans le lot
N : effectif du lot
Les résultats des lots traités aux extraits de plantes sont comparés à celui du lot
témoin intoxiqué grâce au test de y) (Fisher exact test ; logiciel de statistique "GraphPad
InStat tm", GraphPad software 10855 Sorrento Valley, Road #203, San Diego, CA 92121
USA).
- sous forme de moyennes (m) plus ou moins déviation standards (cr) pour le dosage des
transaminases sériques (SCHWARTZ, 1987) :
Xi
m = L ------- (Rapport de la somme des valeurs individuelles Xi
N
sur le nombre des observations N effectuées dans le lot)
----~-----
La variance S2 ='1.
x L (X - m)2. L'écart type cr = S2
\\
N-l
Aux cas où les différences ne sont pas évidentes entre les différentes moyennes
obtenues, le logiciel de statistique "GraphPad InStat tm" est utilisé pour effectuer une analyse
de variance (One-way Analysis of Variance "ANOVA") pour p<0,05.
Si aucune variation significative n'est détectée entre les différentes moyennes et que le
test d'homogénéité des variances de Bartlett décèle des différences hautement significatives
entre les variances observées, le test non paramétrique de comparaison multiple de Student-
Newmann-Keuls est effectué pour P<0,05. Cela pennet de savoir si:
- les résultats des
lots tests traités avec les extraits de plantes diffèrent
significativement de ceux des lots témoins,
- les traitements effectués avec les extraits de plantes diffèrent significativement d'une
plante à une autre.
50

IlE
1:
E ~
E 1

CHAPITRE 1 - LE TEST D'ACTION PROTECTRICE FACE A UNE
INTOXICATION MASSIVE D'ORDRE LETAL
1- VARIATION DU TAUX DE MORTALITE DES ANIMAUX TRAITES AVEC LES
EXTRAITS DE PLANTES FACE A UNE INTOXICATION MASSIVE AU CCI4
Selon la nature du test qui est d'évaluer sur des animaux expérimentaux le taux de
mortalité induit par l'administration des extraits de plantes en cas d'intoxication massive et
létale, les différents lots constitués subissent les traitements qui leur sont spécifiques. Vingt-
quatre heures après, les morts sont dénombrés dans chaque lot et les résultats obtenus sont
exprimés en pourcentages.
1- A - RESULTATS
Tableau N°l : Variation du taux de survie des animaux en fonction des traitements avec les
extraits de plantes en cas d'intoxication d'ordre létal au CC14
Lots
Pourcentages
P
de Mortalité
Lot 1 : témoin normal
0%
Lot II : témoin traité avec l'huile d'olive
0%
Lot II : témoin intoxiqué
100%
Lot IV: traité avec les extraits de N
50%
P=0,09091
laûfoUa puis intoxiqué
Faiblement significatif
Lot V: traité avec les extraits de C.
50%
P= 0,09091
~lutinosum puis intoxiqué
Faiblement significatif
Lot VI: traité avec les extraits de T
66,66%
P= 0,22727
bakis puis intoxiqué
Non significatif
Lot VII: intoxiqué et traité avec les
33,33%
P= 0,03030
extraits de N latifolia
Significatif
Lot VIII: intoxiqué et traité avec les
50%
P=0,09091
extraits de C. ~lutinosum
Faiblement significatif
Lot IX: intoxiqué et traité avec les
83,33%
P= 0,5000
extraits de T bakis
Non significatif
51

1- B - DISCUSSION:
L'administration des extraits aqueux totaux des plantes entraîne une réduction de la
mortalité dans les lots subissant l'intoxication au CCI4. Le taux de mortalité qui est de 100%
dans le lot témoin intoxiqué simple a tendance à baisser dans les lots intoxiqués et traités
avec les extraits de plantes. Les différents extraits aqueux de plantes ici testés seraient alors
dotés d'une activité hépatoprotectrice de type antitoxique dirigée contre l'intoxication avec le
CCI4.
Aux regards des résultats obtenus, ce test obéit à la démarche de HIKINO (1983) qui
veut que l'activité d'une substance hépatoprotectrice puisse être jugée par sa capacité à
réduire le taux de mortalité induit par un hépatotoxique connu. Cette démarche a été utilisée
par WAGNER et al. (1986) et FLEURENTIN et al. (1986) qui ont respectivement étudié
l'activité hépatoprotectrice des extraits d'acétate d'éthyle de Eclipta alba et de Wedelia
calendulacea sur des modèles d'hépatotoxicité induite par la phalloïdine chez la souris
N.M.R.I. mâle et l'activité hépatoprotectrice des extraits éthanoliques de Crepis rueppellii et
de Anisotes trisulcus sur des modèles d'hépatotoxicité induite par l'éthanol chez la souris
Swiss mâle.
En tentant une classification de l'activité de ces extraits en fonction des différents
taux de mortalité obtenus suivant les modes d'administration préventive et curative, les
extraits de N. latifolia seraient les meilleurs (p<0,1 en préventif et p<O,OS en curatif).
Viennent ensuite ceux de C. glutinosum (p<O,I). Quant aux extraits de T bakis, la réduction
du taux de mortalité étant non significative avec les traitements effectués, ils pourraient ne
pas être considérés comme des substances végétales qui protégeraient efficacement le foie
contre une intoxication massive au CCI4
52

Il • OBSERVATIONS MACROSCOPIQUES ET ETUDE HISTOLOGIQUE DU FOIE
DES ANIMAUX
Il - A - RESULTATS
PLANCHE 1: PHOTOGRAPHIES RESUMANT LES OBSERVATIONS REALISEES SUR
LES FOIES DES ANIMAUX DES LOTS TEMOINS
PL. 1 A : Lot témoin normal (non intoxiqué et non traité avec les extraits de plantes)
Observations macroscopiques
Les animaux présentent des foies à l'aspect normal: couleur marron clair, mou et ferme au
toucher (PL. 1 fig. A-l).
Histologie
PL. 1 fig. A-2 : structure histologique du foie normal. (H. E. x 256)
v.c.l. : veine centrolobulaire
s : sinusoïde hépatique
PL. 1 fig. A-3 : structure histologique du foie normal (P.A.S. x 256)
~ : réaction au P.A.S. positive
Les coupes observées montrent l'organisation histologique d'un foie normal (PL 1 fig.
A-2). Les hépatocytes sont disposés en travées autour des veines centrolobulaires et la
réaction à l'acide périodique de Schiff (P.A.S.) indiquant la présence de glycogène
intracytoplasmique ou de glycoprotéines est positive (PL. 1 fig. A-3).
PL. 1 B : Lot témoin traité avec l'huile d'olive (excipient de dilution du CCI4)
Observations macroscopiques:
Le foie présente un aspect normal (PL. 1 fig. B-l).
Histologie:
PL. 1 fig. B-2 : structure histologique du foie des animaux (H. E. x 256)
PL. 1 fig. B-3a et 3b : structure histologique du foie des animaux (PAS x 256)
~ : vasodilatation discrète
53

L'observation histologique montre la présence d'une stase veineuse à minima (PL. 1
fig. B-2 et B-3). La réaction au PAS est positive (PL. 1 fig. B-3b) mais certains animaux
présentent un foie aux hépatocytes clarifiés (PL. 1 fig. B-3a).
PL. 1 C : Lot témoin intoxiqué avec le CCI4
Observations macroscopiques:
Les foies prélevés sur les animaux morts présentent des caractéristiques de foie
muscade: granité, bigarré avec des ponctuations rougeâtres (PL. 1 fig. C-1 a et 1b).
Histologie:
PL. 1 fig. C-2a : structure histologique du foie des animaux morts après une
intoxication aiguë au CCl4 (H E x 104)
e.p. : espace porte
v.p. : veine porte
v.c.l. : veine centrolobulaire
PL. 1 fig. C-2b : structure histologique du foie des animaux morts après une
intoxication aiguë au CCl4 ; aspect de clarification hépatocytaire éparse et de
ballonisation (H Ex 256)
PL. 1 fig. C-3a : structure histologique du foie des animaux morts après une
intoxication aiguë au CCl4 (P.A.S. x 104).
~ : condensation glycogénique résultant d'un processus de dégénérescence
cytoplasmique
PL. 1 fig. C-3b : structure histologique du foie des animaux morts après une
intoxication aiguë au CCl4 (PAS. x 736).
* :dégénérescence vacuolaire
~ : résidu de glycogène intracytoplasmique
L'observation des coupes réalisées montre un aspect de foie d'hépatite toxique aiguë,
massive, nécrosante et congestive. La nécrose massive multilobulaire est accompagnée d'une
54

stase hépatocytaire aiguë (les espaces portes et des veines centrolobulaires sont dilatés) (PL. 1
fig. C-2a). La mort cellulaire est intervenue par caryolyse et par caryopycnose. L'architecture
des hépatocytes en travées de Remak est méconnaissable (PL. 1 fig. C-2b). La technique de
coloration utilisant la réaction au P.A.S. montre des zones de nécrose hépatocytaire
(dégénérescence vacuolaire) et des résidus de glycogène intracytoplasmique (PL. 1 fig. C-3a
et 3b).
55

PLANCHE [
A: lot témoin normal (noo iotoxiqué, non traité)
B : lot témoin traité avec l'huile d'olive
C : lot témoin intoxiqué avec le tétrachlorure de carbone
56

PLANCHE II: PHOTOGRAPHIES RESUMANT LES OBSERVATIONS REALISEES
SUR LES FOIES DES ANIMAUX DES LOTS TRAITES EN MODE PREVENTIF AVEC
LES EXTRAITS DE PLANTES
PL. II D : Lot traité avec les extraits de N. tati/oUa puis intoxiqué
Observations macroscopiques du foie:
Les foies des animaux ayant survécu à l'intoxication sont finement granités. Ils présentent
des lésions d'atrophie jaune (PL. II fig. D-l).
Histologie:
PL. II fig. D-2 : structure histologique du foie des animaux: foyer de nécrose
hémorragique centrolobulaire (H E x 256)
PL. II fig. D-3 : structure histologique du foie des animaux (P.A.S. x 256)
* :noyaux hypertrophiques réactionnels ouhypertrophie nucléaire
compensatrice
~ : cellules en stéatose microvacuolaire
La stase sanguine et la nécrose sont importantes. Elles atteignent la quasi totalité des
zones centrolobulaires présentes sur les coupes (nécrose aiguë caryolytique en pont) (PL. II
fig. D-2).
A proximité de ces zones nécrosées, le parenchyme hépatique présente des zones de
stéatose microvacuolaire ponctuées d'hépatocytes aux noyaux pycnotiques. A côté de ces
zones de stéatose des hépatocytes présentent des hypertrophies nucléaires compensatrices.
Les limites intercellulaires ne sont cependant pas nettes et la réaction au P.A.S. est positive
dans les régions périnucléaires (PL. II fig. D-3).
PL. II E : Lot traité avec les extraits de C. gtutinosum puis intoxiqué
Observations macroscopiques:
Les animaux ayant survécu présentent des aspects de foie muscade bigarré
(PL. II fig. E-l).
57

Histologie:
PL. II fig. E-2 : structure histologique du foie des animaux ayant survécu (H. E. x 104)
~ : cellules clarifiées et ballonisées
PL. II fig. E-3 : structure histologique du foie des survivants (P.A.S. x 256)
*: dégénérescence vacuolaire
Il est observé des lésions de nécrose aiguë en pont atteignant la quasi-totalité des
zones centrolobulaires. Autour des zones de nécrose aux hépatocytes caryopycnotiques, le
parenchyme présente des zones de stéatose microvacuolaire renfennant quelques cellules
clarifiées et ballonisées (PL.II fig. E-2). La réaction au P.A.S. est faiblement positive (PL. II
fig. E-3).
PL. II F : Lot traité avec les extraits de T. hakis puis intoxiqué
Observations macroscopiques:
Les animaux ayant survécu présentent des foies d'atrophie jaune (PL. II fig. F-1).
Histologie:
PL. II fig. F-2 : structure histologique du foie des survivants (R.E. x 256)
nécrose hémorragique centrolobulaire et stéatose périportale
PL. II fig. F-3 : structure histologique du foie des survivants (P.A.S. x 256)
Les coupes histologiques observées montrent des lésions de nécrose aiguë en pont. La
stase sanguine est assez importante vue la dilatation des veines centrolobu1aires (PL. II fig. F-
2 et F-3). La réaction au P.A.S. est faiblement positive (PL. II fig. F-3).
58

PLANCHE II
D: lot traité avec les exttaits de NaucJea latifolJa puis intoxiqué
E : lot traité avec les extraits de Combretum giutinosum puis intoxiqué
"''7.1
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F: lot traité aveç les extraits de Tmospora bakis puis intoxiqué
59

PLANCHE III : PHOTOGRAPHIES RESUMANT LES OBSERVATIONS REALISEES
SUR LES FOIES DES ANIMAUX DES LOTS TRAITES EN MODE CURATIF AVEC
LES EXTRAITS DE PLANTES
PL. III G : Lot intoxiqué puis traité avec les extraits de N. latifoUa
Observations macroscopiques:
Les survivants présentent des foies granités de couleur jaune et de consistance nonnale. Ce
sont des foies d'atrophie jaune (PL. III fig. G-1).
Histologie :
PL. III fig. G-2a : structure histologique du foie des survivants (H.E. x 104)
PL. III fig. G-2b : structure histologique du foie des survivants (H.E. x 256)
c> : cellules clarifiées et ballonisées
~ : aspect de cellules en nécrose éosinophile
PL. III fig. G-3 : structure histologique du foie des survivants (P.A.S. x 256)
L'observation histologique montre des lésions de nécrose hépatocytaire aiguë en pont.
A côté des zones nécrosées, il y a des amas de cellules clarifiées et ballonisées. Les cellules
sont surtout détruites par caryolyse ou par nécrose éosinophile. La stase veineuse est
remarquable (PL. III fig. G-2a 2b) et la réaction au PAS. est faiblement positive.
PL. III H : Lot intoxiqué puis traité avec les extraits de C. glutinosum
Observations macroscopiques:
Les animaux ayant survécu présentent des foies granités de couleur jaune (PL. III fig. H-1)
Histologie:
PL. III fig. H-2a : structure histologique du foie des survivants (H.E. x 156)
PL. III fig. H-2b : structure histologique du foie des survivants (H.E. x 256)
~ : noyaux hypertrophiques réactionnels
c> : cellules ballonisées
PL. III fig. H-3 : structure histologique du foie des survivants (P.AS. x 156)
60

La nécrose est aiguë et est en pont. Des amas de cellules ballonisées mêlées à des
cellules nécrosées sont le plus souvent observés à côté des zones nécrotiques (PL. III fig. H-
2a et 2b). Des hépatocytes proches des zones lésées présentent une hypertrophie nucléaire
compensatrice. La réaction au P.A.S. est très peu positive (PL. III fig. H-3).
PL. III 1 : Lot intoxiqué puis traité avec les extraits de T. bakis
Observations macroscopiques:
Les animaux ayant survécu présentent des foies d'aspect granité et de couleur légèrement
jaune (PL. III fig. 1-1).
Histologie:
PL. III fig. 1-2 : structure histologique du foie des survivants (H. E. x 256)
~ : nécrose éosinophile
PL. III fig. 1-3 : structure histologique du foie des survivants (P.A.S. x 256)
La
nécrose
est
massIve.
Les
cellules
nécrosées
sont
caryorexlques
et
caryopycnotiques (PL. III fig. 1-2). De nombreuses cellules ballonisées se trouvent mêlées
aux cellules nécrosées (PL. III fig. 1-3). La stéatose microvacuolaire y est également
remarquable (PL. III fig. 1-2). La réaction au P.A.S. est faiblement positive (PL. III fig. 1-3).
61

PLANCHE III
G: lot intoxiqué puis traité avec les extraits de Naudea latifolia
H : lot intOxiqué puis traité avec les extraits de Combretum glUtinOSUIn
1 : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de Tinospora bakis
62

Il - B - DISCUSSION
L'injection intrapéritonéale d'une dose unique de CCI4 de l'ordre de 0,1 ml/Kg p.c. de
souris entraîne au bout de 24 heures la mort de tous les animaux du lot témoin intoxiqué.
L'examen histologique des foies des animaux montre que la mort est liée à l'altération
massive provoquée par le toxique sur cet organe.
Les foies des animaux ayant survécu à l'intoxication grâce à l'administration des
extraits de plantes présentent des lésions moindres que celles observées sur les foies des
animaux morts à la suite de l'intoxication. La nécrose hépatique bien que systématisée
n'aboutit pas à une désorganisation complète de l'organisation histologique du foie telle
qu'observée chez les animaux morts. L'aspect de foie d'atrophie jaune le plus souvent
observé est caractéristique de foies ayant subit une atteinte toxique (KOLB, 1975). La faible
positivité de la réaction au P.A.S. traduit une raréfaction des glycoprotéines ou du glycogène
hépatique chez ces animaux. Ce qui est caractéristique de l'intoxication au CCI4 (MARTIN et
FELDMANN, 1983).
Les modes d'administration préventive ou curative n'entraînent pas des variations
notoires dans la structure histologique des foies des animaux ayant survécu car les lésions de
nécrose sont partout aiguës et systématisées. Il faut cependant noter que la clarification
cellulaire et la stase veineuse minime observées sur le foie de certains animaux du lot témoin
traité avec le solvant de dilution du CCI4 sont à mettre au compte d'un effet solvant direct que
suspectent des travaux dont FLEURENTIN et JOYEUX (1990) font échos. Ces lésions sont
ici des lésions à minima car ce sont des lésions de clarification cellulaire et de stéatose
microvacuolaire. Elles sont le plus souvent anodines et réversibles (FELDMANN, 1989).
Elles pourraient être négligées dans la mesure où l'aspect macroscopique de ces foies est
normal.
63

CHAPITRE Il - LE TEST D'ACTION PREVENTIVE ET CURATIVE DES
DIFFERENTS EXTRAITS DE PLANTES FACE A UNE INTOXICATION
AlGUE AU CCI4
1 - VARIATIONS DU TAUX DES TRANSAMINASES SERIQUES
Selon le protocole mis en place, l'étude de la variation du taux des transaminases
sériques porte sur la GOT et la GPT. Les différents lots constitués à cet effet subissent les
traitements appropriés. Vingt-quatre heures après, les animaux sont sacrifiés et les
échantillons de sang recueillis ont servi au dosage de ces transaminases. Les résultats obtenus
sont exprimés en Unités Internationales par litre (UV1) et sont représentés sous forme de
moyennes plus ou moins écart-types pour les différents lots.
1- A - RESULTATS
Les résultats du dosage des transaminases sériques (moyennes ± écart types) sont
représentés sous forme d'histogrammes (figures 5 et 6).
64

18000
(UI/I)
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
Lot I
Lot II
Lot III
Lot IV
Lot V
Lot VI
Lot VII
Lot
Lot IX
VIII
Figure 5: Variation du taux du GOT chez la souris N.M.R.I. mâle 24 heures après les
traitements
Légende:
*** : résultat significativement différent de ceux des lots témoins normal et traité à
l'huile d'olive (p<O,OO 1)
•• : résultat significativement différent de celui du lot témoin intoxiqué (p<O,OI)
Lot 1: lot témoin normal (non intoxiqué non traité)
Lot II: lot témoin traité à l'huile d'olive
Lot III : lot témoin intoxiqué
Lot IV : lot traité avec les extraits de N. latifolia puis intoxiqué
Lot V : lot traité avec les extraits de C. glutinosum puis intoxiqué
Lot VI : lot traité avec les extraits de T. bakis puis intoxiqué
Lot VII : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de N. latifolia
Lot VIII : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de C. glutinosum
Lot IX : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de T. bakis
65

Comme le montre la figure 5, l'administration d'une dose unique de CCI4 de l'ordre de
25f!I/Kg p.c. souris entraîne au bout de 24 heures une élévation très significative du taux du
GOT du lot témoin intoxiqué (9568,7 ± 118,97 UVI) par rapport à ceux des lots témoins
normal et traité à l'excipient de dilution du CCI4 (huile d'olive) (p<O.OOI). L'administration
des extraits de plantes tant en mode préventif que curatif n'entraîne pas une diminution
statistiquement significative du taux du GOT des animaux traités par rapport à celui des
animaux du lot témoin intoxiqué. Des tendances à une baisse de ce taux existent et sont
observées pour les lots suivants:
-lot traité en mode préventif avec les extraits de N latifolia (8238,3 ± 4734,4 UVI),
- lot traité en mode curatif avec les extraits de N latifolia (8518,3 ± 3560,4 UI/I),
- lot traité en mode préventif avec les extraits de C. glutinosum (7666,7 ± 3566,8
UVI).
Les lots traités avec les extraits de T. bakis présentent des taux du GOT supérieurs à
ceux de tous les autres lots (17150 ± 5612,4 UI Il en mode préventif et 14083 ± 3032,8 UI/I
en mode curatif). Ils marquent d'ailleurs une différence statistiquement significative avec le
taux du GOT du lot témoin intoxiqué (p< 0,01) si les extraits de T. bakis sont administrés en
mode préventif. Les taux du GOT des lots traités avec les extraits de N latifolia et de C.
glutinosum sont significativement plus bas que ceux des lots traités avec les extraits de T.
bakis.
- En mode préventif, les taux du GOT des lots traités avec les extraits de N latifolia
ou de C. glutinosum sont plus bas que ceux des lots traités avec les extraits de T. bakis en
mode préventif (P<O,OOI) et en mode curatif (P<0,05).
- En mode curatif les lots traités avec les extraits de N latifolia ou de C. glutinosum
sont plus bas que celui du lot traité avec les extraits de T. bakis en mode préventif (P<O,OI).
Seul le lot traité en mode curatif avec les extraits de N
latifolia présente un taux
significativement plus bas que celui du lot traité avec les extraits de T. bakis en mode curatif.
Pour une même plante, il n'y a pas de différence notable entre les modes
d'administration préventive et curative quant aux résultats obtenus. Aux doses utilisées, les
modes d'administration retenus n'auraient pas d'influence sur l'hépatotoxicité induite.
66

25000
(UI/I)
20000
15000
10000
5000
O*""-~---
Lot l
Lot II
Lot III
Lot IV
Lot V
Lot VI
Lot VII
Lot
Lot IX
VIII
Figure 6 : Variation du taux du GPT chez la souris N.M.R.I. mâle 24 heures après les
traitements
Légende:
*** : résultat significativement différent de ceux des lots témoin normal et traité à
l'huile d'olive (p<O,OOI)
Lot l : lot témoin normal (non intoxiqué non traité)
Lot II: lot témoin traité à l'huile d'olive
Lot III : lot témoin intoxiqué
Lot IV : lot traité avec les extraits de N. latifolia puis intoxiqué
Lot V : lot traité avec les extraits de C. glutinosum puis intoxiqué
Lot VI : lot traité avec les extraits de T. bakis puis intoxiqué
Lot VII : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de N. latifoUa
Lot VIII : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de C. glutinosum
Lot IX : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de T. bakis
67

La figure 6 montre également que 24 heures après l'injection intrapéritonéale d'une
dose unique de CCI4, il se produit une élévation significative du taux du GPT sérique (17733
± 5111 DIli) (P<O,OOI). Dans les mêmes conditions le lot traité à l'huile d'olive, excipient de
dilution du CCI4 présente des valeurs physiologiques normales. Tout comme pour le GOT,
l'administration préventive ou curative des extraits de plantes n'entraîne aucune réduction
statistiquement significative du taux du GPT des lots tests par rapport au taux du GPT du lot
témoin intoxiqué. Les tendances à la baisse du taux du GPT ne sont observées que pour les
lots traités avec les extraits de N. latifolia (14000 ± 7594,7 DIli en mode préventif et 14900 ±
6979,7 DIli en mode curatif) ou de C. glutinosum (15775 ± 5079,3 DIli en mode préventif et
16267 ± 1936,7 UIII en mode curatif)
Les lots traités avec les extraits de T bakis présentent des élévations du taux du GPT
par rapport à celui des autres lots traités avec les extraits de plantes (17150 ± 5612,4 DIli en
mode préventif et 17633 ± 4698,4 UIII en mode curatif). Ces élévations, bien que non
significatives par rapport au résultat du lot témoin intoxiqué, le deviennent entre le lot traité
en mode préventif avec les extraits de T bakis et les lots suivants:
- lots traités avec les extraits de N. latifolia en mode préventif (p<O,OI) et curatif
(p<0,05)
- lots traités avec les extraits de C. glutinosum en mode préventif (p<0,05) et curatif
(p<0,05).
Pour le GPT et pour une même plante, les modes d'administration préventive et
curative des extraits n'auraient également pas d'influence notable sur leur activité. On note
cependant une tendance à la baisse du taux de GPT du lot traité en curatif avec les extraits de
T bakis par rapport au lot traité en préventif avec les mêmes plantes.
1- B- DISCUSSION
L'intoxication au CCI4 se définit par un syndrome de cytolyse hépatique (MARTIN et
FELDMANN, 1983, CABANNE et BONENFANT, 1986, HOCHER et al, 1995). Cette
atteinte toxique se traduit par une élévation significative des marqueurs biochimiques
caractéristiques de ce syndrome (les transaminases sériques) par rapport à la normale
(HARTMANN, 1971 ; FLEURENTIN et JOYEUX, 1990; DIAZ et aL, 1990). Dans le
68

présent cas, l'élévation très significative du taux des transaminases sériques (surtout GPT) du
lot témoin intoxiqué par rapport aux lots témoin normal et témoin traité à l'excipient de
dilution du CC14 (p<O,OOI) serait alors synonyme d'une cytolyse hépatique. L'administration
des extraits de plantes tant en mode préventive que curative n'a pas aboutit à une inhibition
significative des transaminases. Cela peut ne pas permettre d'affirmer ici et de façon
irréfutable l'existence d'un effet antitoxique des extraits de plantes aux doses utilisées.
Cependant, les tendances à la baisse du taux de transaminases qui sont observées pour les lots
traités avec les extraits de N. latifolia et de C. glutinosum pourraient être prises en compte car
la composition chimique des organes de ces deux plantes militeraient en faveur de leurs
utilisations comme substances hépatoprotectrices à activité antitoxique. Entre autres
substances, les écorces de racines de N. latifolia contiennent des saponosides, des coumarines
(ombelliférone) et des tanins (SOURABIE, 1993). Sur des systèmes de cellules isolées en
culture, HIKINO (1983) a obtenu des résultats positifs contre l'intoxication au CC14 en
utilisant des saponosides telles que la glycyrrhizine et de l'ombelliférone isolée des écorces
de Artemisia capillaris. Les tanins sont connus comme étant des piégeurs de radicaux libres
et revêtent de ce fait des potentialités dans l'inhibition de la péroxydation lipidique
(BRUNETON, 1993). Ils pourraient alors être indiqués comme substances hépatoprotectrices
contre l'intoxication au CCI4. Les feuilles de C. glutinosum contiennent des hétérosides
flavonoïques, des anthocyanosides (leucocyanidol et leucodelphinidol) et des tanins (acides
galliques, ellagiques et féruliques) (fORTIN et al. 1990). BRUNETON (1993) indique que
les flavonoïdes et les anthocyanes sont également des piégeurs de radicaux libres formés
dans diverses circonstances. Ils réagissent avec eux et empêchent la dégradation liée à leur
réaction avec les phospholipides membranaires. La tendance à la baisse des taux de
transaminases pour les lots traités avec les extraits de N. latifolia et C. glutinosum est
assimilable à une activité hépatoprotectrice dirigée contre l'intoxication au CC14 chez la
souris N.M.R.I. Si les résultats des traitements par ces extraits de plantes demeurent masqués,
cela peut être lié à une faiblesse des doses d'administration.
Les administrations des extraits de T bakis n'entraînent pas de diminution du taux des
transaminases. Les traitements avec les extraits de T bakis entraîneraient une exacerbation de
l'effet du tétrachlorure de carbone. Le taux de GOT du lot traité en mode préventif avec les
extraits de cette plante est même significativement supérieur (p < 0,01) au taux de GOT du
lot témoin intoxiqué. Les principes chimiques révélés par le screening phytochimique élargi
69

effectué par SOME (1992) sur les racines de cette plante ne laisseraient pas présager d'une
telle situation. Elles renfermeraient entre autres substances des tanins, des saponosides, des
coumarines et des anthocyanosides qui sont reconnues comme étant des piégeurs de radicaux
libres par BRUNETON (1993). Alors, force est de noter avec SERRANO (1990) qu'une
plante ou son "totum" n'a pas obligatoirement les mêmes effets que ceux que laisserait
supposer la nature de ces constituants. L'activité d'un extrait végétal résulte d'interactions
étriquées entre ses différents constituants plutôt que de la somme algébrique de l'activité de
isolée de chacun d'eux. Alors l'activité d'une plante entière est souvent différente de celle que
laisserait supposer la somme des activités respectives de chacun de ses constituants. C'est une
telle situation qui pourrait expliquer l'activité obtenue avec les extraits de T bakis.
Il faut noter que l'effet isolé d'un certain nombre de principes actifs peut être connu.
Mais si ces principes se trouvent associés dans un même extrait végétal, ils peuvent soit
s'annuler, soit se combattre ou se conforter, soit se potentialiser ou se corriger mutuellement
pour donner naissance à l'activité de la plante entière. Ces interactions dépendent d'une part
de la nature des principes contenus dans l'extrait et d'autre part de leur concentration.
En tout état de cause, comme l'administration des extraits de T bakis provoquent une
élévation du taux des transaminases sériques, ils ne seraient pas de bonnes substances
hépatoprotectrices aux doses ici utilisées. Ils provoqueraient une exacerbation de l'effet du
tétrachlorure de carbone.
70

Il - OBSERVATIONS MACROSCOPIQUES ET ETUDE HISTOLOGIQUE DU FOIE
DES ANIMAUX
II-A- RESULTATS
PLANCHE IV: PHOTOGRAPHIES RESUMANT LES OBSERVATIONS REALISEES
SUR LES FOIES DES ANIMAUX DES LOTS TEMOINS
PL. IV A : Lot témoin non intoxiqué non traité
Observations macroscopiques:
Les foies des animaux sacrifiés présentent un aspect macroscopiquement normal (PL. IV fig.
A-l).
Histologie:
PL. IV fig. A-2a : structure histologique du foie normal. (H. E. x 256)
PL. IV fig. A-2b : structure histologique du foie normal. (H. E. x 736)
PL. IV fig. A-3 : structure histologique du foie normal (P.A.S. x 736)
~ : réaction au P.A.S. positive
L'organisation histologique du foie des animaux est celle d'un foie normal (PL. IV fig.
A-2a et 2b). Les hépatocytes sont disposés en travées autour des veines centrolobulaires. La
réaction au P.A.S. est positive et indique la présence de glycogène ou de glycoprotéines dans
les cellules (PL. IV fig. A-3).
PL. IV B : Lot témoin traité avec l'excipient de dilution CCI4
Observations microscopiques:
Les foies présentent un aspect normal (PL. IV fig. B-l a et lb).
Histologie:
PL. IV fig. B-2 : structure histologique du foie des animaux (H. E. x 256)
PL. IV fig. B-3a et 3b et 3c : structure histologique du foie des animaux (PAS x 256)
71

e.p.
: espace porte
~
: stase veineuse
L'observation histologique montre la présence de stase veineuse à minima (PL. IV fig.
B-2, B-3b et 3c). La réaction au P.A.S. est positive (PL. IV fig. B-3a) mais certains animaux
présentent un foie aux hépatocytes clarifiés (PL. IV fig. B-3b) accompagnés d'une réaction
au PA.S. beaucoup plus marquée autour des espaces portes (PL. IV fig. B-3c).
PL. IV C : Lot témoin intoxiqué
Observations macroscopiques:
L'aspect macroscopique des foie des animaux est celui de foies d'atrophie rouge. Ils sont
granités et rougeâtres (PL. IV fig. C-l a et C-l b).
Histologie:
PL. IV fig. C-2a : structure histologique du foie des animaux témoins intoxiqués
(R.E. x 104)
PL. IV fig. C-2b et 2c : structure histologique du foie des animaux témoins intoxiqués
(R.E. x 256)
C>
: Cellules ballonisées
PL. IV fig. C-3 : structure histologie du foie des animaux témoins intoxiqués (P.A.S. x 736)
Les animaux présentent des foies en état de nécrose systématisée. Les cellules
nécrosées sont caryorrhexiques et caryopycnotiques. Autour des zones nécrotiques, on trouve
le plus souvent des cellules ballonisées. Les veines centrolobulaires dilatées indiquent une
stase veineuse (PL. IV fig. C-2a, 2b et 2c). La réaction au P.A.S. est positive (PL. IV fig. C-
3).
72

PLANCHE IV
A: lot témoin normal (non intoxiqué, non traité)
B: lot témoin traité avec l'huile d'olive
C : lot témoin intoxiqué avec le tétrachlorure de carbone
73

PLANCHE V: PHOTOGRAPHIES RESUMANT LES OBSERVATIONS REALISEES
SUR LES FOIES DES ANIMAUX DES LOTS TRAITES EN MODE PREVENTIF AVEC
LES EXTRAITS DE PLANTES
PL. V D : Lot traité avec les extraits de N. latifolia puis intoxiqué
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies à l'aspect sub-normal. La décoloration et l'aspect granité
paraissent peu marqués (PL. V fig. D-l).
Histologie:
PL. V fig. D-2 : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. V fig. D-3a : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 104)
PL. V fig. D-3b : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 256)
Les animaux présentent des foies avec des lésions de nécrose systématisée parfois en
pont (PL. V fig. D-3a). A la lisière des zones nécrotiques se trouvent disséminées des cellules
ballonisées. La dilatation veineuse est peu marquée (PL. V fig. D-2). Les zones non
nécrosées présentent une réaction positive au P.A.S. (PL. V fig. D-3b).
PL. V E : Lot traité avec les extraits de C. glutinosum puis intoxiqué
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies à l'aspect sub-normal. Les bordures des lobes hépatiques
sont le plus souvent décolorés (PL. V fig. E-l).
Histologie:
PL. V fig. E-2 : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. V fig. E-3 : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 104)
La stase veineuse est minimale et les lésions de nécrose parfois en pont sont systématisées.
La réaction au P.A.S. est positive pour les hépatocytes des zones demeurées intactes (PL. V
fig. E-3).
74

PL. V F : Lot traité avec les extraits de T. bakis puis intoxiqué
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies granités de couleur jaune. Ce sont des foies d'atrophie
jaune (PL. V fig. F-l).
Histologie:
PL. V fig. F-2 : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. V fig. F-3 : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 256)
La stase veineuse est assez importante et les lésions de nécrose parfois en pont sont
systématisées. La ballonisation cellulaire est rare. Autour des zones de nécrose se trouvent
des hépatocytes présentant une hypertrophie nucléaire compensatrice. La réaction au P.A.S.
est très peu positive.
75

PLANCHE V
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D : lot traité avec les extraits de NaucJea latifolia puis intoxiqué
E : lot traité avec les extraits de Combretllm glutinosum puis intoxiqué
E : lot traité avec les extraits de Tinospora hakis puis intoxiqué
76

PLANCHE VI: PHOTOGRAPHIES RESUMANT LES OBSERVATIONS REALISEES
SUR LES FOIES DES ANIMAUX DES LOTS TRAITES EN MODE CURATIF AVEC
LES EXTRAITS DE PLANTES
PL. VI G : Lot traité intoxiqué puis traité avec les extraits de N. latifoUa
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies de couleur jaune et d'aspect granité (PL. VI fig. G-l).
Histologie:
PL. VI fig. G-2a : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. VI fig. G-2b : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 736)
C>
: corps éosinophile intracytoplasmique
~ : microvacuole de stéatose
PL. VI fig. G-3 : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 256)
Les foies présentent des lésions de nécrose systématisée qui sont parfois en pont. Au
voisinage des zones nécrotiques, les hépatocytes présentent une stéatose microvacuolaire
(PL. VI fig. G-2a et 2b). La réaction au P.A.S. est faiblement positive dans les zones où
l'architecture hépatique est intacte. Elle est marquée et diffuse dans les zones nécrotiques
(PL. VI fig. G-3).
PL. VI H : Lot traité intoxiqué puis traité avec les extraits de C. glutinosum
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies d'aspect sub-normal (PL. VI fig. H-l).
Histologie:
PL. VI fig. H-2 : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. VI fig. H-3a : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 256)
PL. VI fig. H-3b : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 736)
Les coupes de foie observées présentent des lésions de nécrose systématisée. Les
cellules meurent par caryorrhexie ou par caryopycnose. La stase vasculaire y est presque
77

absente (PL. VI fig. H-2). Les zones parenchymateuses non nécrosées présentent une stéatose
microvacuolaire et une hypertrophie nucléaire compensatrice. La réaction au P.A.S. est
faiblement positive (PL. VI fig. H-3a et 3b).
PL. VII: Lot traité intoxiqué puis traité avec les extraits de T. bakis
Observations macroscopique :
Les animaux présentent des foies d'aspect livide qui indique une stase (PL. VI fig. 1-1).
Histologie:
PL. VI fig. 1-2 : structure histologique des foies des animaux (RE. x 256)
* :zone de dégénérescence vacuolaire
~ : stase veineuse centrolobulaire
PL. VI fig. 1-3a : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 256)
PL. VI fig. 1-3b : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 736)
Les foies présentent des lésions de nécrose systématisée parfois en pont (PL. VI fig. 1-
2). Les hépatocytes nécrosés sont caryolytiques et caryopycnotiques. Les régions adjacentes
aux zones nécrotiques présentent une hypertrophie nucléaire compensatrice et des réactions
intracytoplasmiques positives au P.A.S. (PL. VI fig. 1-3a et 3b).
78

PLANCHE VI
G: lot intoxiqué puis traité avec les extraits de NaucJea latifolia
H : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de Combremm glutinosum
1: lot intoxiqué puis traité avec les extraits de Tinospora balds
79

" - B - DISCUSSION
L'injection intrapéritonéale d'une dose unique de CCl4 de l'ordre de 0,025 ml/Kg p.c.
souris entraîne au bout de 24 heures des lésions de nécrose hépatocytaire systématisée chez
les animaux du lot témoin intoxiqué. Les foies des animaux traités avec les extraits de plantes
présentent les mêmes topographies lésionnelles que ceux du lot témoin intoxiqué. A côté des
zones nécrotiques les régions parenchymateuses qui sont restées intactes présentent
néanmoins des hépatocytes aux noyaux hypertrophiques réactionnels. Les plages de nécrose
plus étendues et la réaction au P.A.S. beaucoup moins marquée dans le lot traité en mode
préventif avec les extraits de T bakis que dans le lot témoin intoxiqué témoigneraient ici de
la relation qui existe entre le taux des transaminases et l'intensité des lésions de nécrose
hépatocytaire aiguë (FLEURENTIN et JOYEUX, 1990 ; DIAZ et al., 1990).
80

CHAPITRE III • LE TEST D'ACTION CURATIVE DES TRAITEMENTS
CHRONIQUES AUX EXTRAITS DE PLANTES FACE A UNE
INTOXICATION AlGUE AU CCI4
1- VARIATIONS DU TAUX DES TRANSAMINASES SERIQUES
L'étude de la variation du taux des transaminases sériques porte sur la GOT et la GPT.
Vingt-quatre heures après les intoxications effectuées par des injections intrapéritonéales de
doses uniques de CCl4 (0,025 ml/Kg p.c. souris), les différents lots subissent des
administrations chroniques d'extraits de plantes (une administration par jour pendant 7 jours).
Vingt-quatre heures après les dernières administrations d'extraits de plantes, les animaux sont
sacrifiés et les échantillons de sang recueillis ont servi au dosage des transaminases. Les
résultats obtenus sont exprimés sous fonne de moyennes plus ou moins écart-types pour les
différents lots.
1- A - RESULTATS
Les résultats du dosage des transaminases sériques (moyennes ± déviations standard)
sont représentés sous fonne d'histogrammes par les figures 7 et 8.
81

180
(UI/I)
160
140
120
100
80
60
40
20
0-f--1~~
Lot l
Lot II Lot III Lot IV
Lot V Lot VI Lot VII
Lot
Lot IX
VIII
Figure 7 : Variation du taux du GOT sérique chez la souris N.M.R.I. après 7 jours de
traitement avec les extraits de plantes.
Légende:
Lot l : lot témoin nonnal (non intoxiqué non traité)
Lot II: lot témoin traité avec l'huile d'olive
Lot III : lot témoin intoxiqué
Lot IV : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de N. latifolia
Lot V : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de C. glutinosum
Lot VI : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de T bakis
Lot VII : lot témoin traité avec les extraits de N. latifolia
Lot VIII : lot témoin traité avec les extraits de C. glutinosum
Lot IX : lot témoin traité avec les extraits de T bakis
82

80
(UI/I)
70
60
50
40
30
20
10
0
Lot l
Lot II Lot III Lot IV Lot V Lot VI Lot VII
Lot
Lot IX
VIII
Figure 8 : Variation du taux du GPT sérique chez la souris N.M.R.I. mâle après 7 jours
de traitement avec les extraits de plantes.
Légende:
Lot 1 : lot témoin nonnal (non intoxiqué non traité)
Lot II : lot témoin traité avec l'huile d'olive
Lot III : lot témoin intoxiqué
Lot IV : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de N. latifolia
Lot V : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de C. glutinosum
Lot VI: lot intoxiqué puis traité avec les extraits de T bakis
Lot VII : lot témoin traité avec les extraits de N. latifolia
Lot VIII : lot témoin traité avec les extraits de C. glutinosum
Lot IX : lot témoin traité avec les extraits de T bakis
Les différents lots expérimentaux constitués ne présentent pas de différence
statistiquement significative entre leurs taux de transaminases sériques. Les lots intoxiqués
puis traités avec les extraits de plantes ne présentent que de faibles différences entre leurs
taux de GOT et celui du lot témoin intoxiqué. Par rapport au lot témoin intoxiqué seul le lot
intoxiqué puis traité avec les extraits de C. glutinosum présente une tendance à la baisse du
taux du GPT.
Les taux de GPT des lots témoins traités avec les extraits de plantes sont comparables
à ceux des lots témoins nonnal et traités à l'huile d'olive.
83

1- B - DISCUSSION:
Sept (7) jours après l'injection d'une dose unique de CC14 de l'ordre de 251lllKg p.c.,
le dosage des transaminases sériques chez les souris N.M.R.!. mâles ne permet pas de déceler
une différence statistiquement significative entre les différents lots d'animaux constitués.
L'absence de différences notables entre les taux de transaminases du lot témoin intoxiqué et
des lots témoins normal et traité avec l'excipient de dilution du CC14 signifie que le taux de
transaminases du lot témoin intoxiqué est revenu vers les valeurs normales.
Etant donné que l'élévation de l'activité sérique des transaminases du lot témoin
intoxiqué est en dessous du double de la limite supérieure de la normale, les anomalies des
tests biochimiques ne persisteraient pas plus de 7 jours après l'intoxication. A partir de
l'étude de l'activité sérique des transaminases des différents lots constitués, une atteinte
hépatique imputable à l'intoxication ne peut être ici décelée (DANAN, 1993). Les
intoxications aiguës expérimentales effectuées sont donc parfaitement réversibles. Ceci se
justifie par le fait que le foie possède une grande capacité intrinsèque de régénération
(KOLB, 1975). En cas d'intoxication aiguë au CC14, la réparation commence dès la troisième
heure qui suit l'intoxication (MARTIN et FELDMANN, 1983) et les valeurs des
transaminases reviennent à des valeurs normales entre le cinquième et le sixième jour
(FLEURENTIN et JOYEUX, 1990). L'administration chronique des extraits de plantes à des
souris témoins normaux n'a pas également entraîné de modifications de l'activité des
transaminases sériques. Cela signifie qu'aux doses utilisées les extraits seraient dépourvus
d'effets secondaires au vu de l'activité sérique des transaminases.
84

II· OBSERVATIONS MACROSCOPIQUES ET ETUDE HISTOLOGIQUE DU FOIE
DES ANIMAUX
11- A - RESULTATS
PLANCHE VII: PHOTOGRAPHIES RESUMANT LES OBSERVATIONS REALISEES
SUR LES FOIES DES ANIMAUX DES LOTS TEMOINS
PL. VII A: Lot témoin non intoxiqué non traité
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies aux aspects macroscopiques normaux (PL. VII fig. A-1).
Histologie:
PL. VII fig. A-2 : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. VII fig. A-3 : aspect macroscopique des foies des animaux (P.A.S. x 256)
L'organisation histologique des foies des animaux est celle d'un foie normal.
PL. VII B: Lot témoin traité avec l'excipient de dilution du CCI4
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies d'aspect macroscopique normal (PL. VII fig. B-Ia et lb).
Histologie:
PL. VII fig. B-2 : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. VII fig. B-3 : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 256)
Les foies prélevés sur les animaux présentent une organisation histologique de foie
normal. Les hépatocytes ne présentent pas de lésions observables et sont disposés en travées
de Remak autour des veines centrolobulaires. Ils présentent des réactions positives avec le
PAS.
85

PL. VII C: Lot témoin intoxiqué au CCI4
Observations macroscopiques:
Les animaux du lot intoxiqué présentent des foies d'aspect légèrement stasique (PL. VII fig.
C-la et lb).
Histologie:
PL. VII fig. C-2a : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. VII fig. C-2b : zone de nécrose centrolobulaire (H.E. x 736)
PL. VII fig. C-3a : structure histologique des foies des animaux (P.AS. x 256)
PL. VII fig. C-3b : stéatose microvacuolaire et noyaux hypertrophiques
réactionnels (P.AS. x 736)
Les coupes de foies observées présentent des lésions inflammatoires chroniques à
localisation le plus souvent centrolobulaires. Les sinusoïdes dilatés sont l'expression d'une
stase veineuse (PL. VII fig. C-2a). Les cellules nécrosées sont caryopycnotiques ou
caryorrhexiques (PL. VII fig. C-2b). Au voisinage des zones inflammatoires, les hépatocytes
présentent une stéatose microvacuolaire et une hypertrophie nucléaire compensatrice. La
réaction au P.AS. est faiblement positive (PL. VII fig. C-3a et 3b).
86

PLANCHE VII
A: lot témoin normal (non intoxiqué, non traité)
B : Jot témoin traité à l'huile d'olive
C : lot témoin intoxiqué avec le tétrachlorure de carbone
87

PLANCHE VIII: PHOTOGRAPHIES RESUMANT LES OBSERVATIONS REALISEES
SUR LES FOIES DES ANIMAUX DES LOTS TRAITES EN MODE CURATIF AVEC
LES EXTRAITS DE PLANTES
PL. VIII D : Lot intoxiqué puis traité avec les extraits de N. latifolia
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies aux aspects macroscopiques quasi normaux (PL. VIII fig.
D-I).
Histologie:
PL. VIII fig. D-2a : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. VIII fig. D- 2b : stéatose microvacuolaire centrolobulaire et hypertrophie
nucléaire compensatrice (H.E. x 736)
PL. VIII fig. D-3 : structure histologique des foies des animaux (PA.S. x 256)
~ : lésion inflammatoire chronique caractérisée par l'infiltrat de polynucléaires
Les coupes de foies observées présentent des lésions de stéatose microvacuolaire
situées dans les régions centrolobulaires (PL. VIII fig. 2a et b). A ces lésions de stéatose
s'ajoutent parfois des lésions inflammatoires chroniques cependant peu importants (PL. VIII
fig. D-3). A proximité des zones de stéatose, les hépatocytes présentent des noyaux
hypertrophiques réactionnels (PL. VIII fig. D-2a et 2b). La réaction au P.A.S. est positive
(PL. VIII fig. D-3).
PL. VIII E : Lot intoxiqué puis traité avec les extraits de C. glutinosum
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies d'aspect sub-normal car ils sont le plus souvent jaunâtres
mais non granités (PL. VIII fig. E-l b).
Histologie:
PL. VIII fig. E-2a : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. VIII fig. E-2b : stéatose microvacuolaire (H.E. x 736)
PL. VIII fig. E-3 : structure histologique des foies des animaux (PA.S. x 736)
~ : stéatose microvacuolaire
C>
: hypertrophie nucléaire compensatrice
88

L'organisation histologique des foies est nonnale (PL. VIII fig. E-2a). Les hépatocytes
sont disposées en travées de Remak et ne comportent pas des lésions majeures. Ils présentent
surtout des microvacuoles lipidiques (stéatose microvacuolaire intense) et des hypertrophies
nucléaires compensatrices. La réaction au P.A.S. est faiblement positive (PL. VIII fig. E-3).
PL. VIII F: Lot intoxiqué puis traité avec les extraits de T. bakis
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies d'aspect sub-nonnal (PL. VIII fig. F-l).
Histologie:
PL. VIII fig. F-2 : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
PL. VIII fig. F-3 : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 256)
~ : foie réactionnel (infiltrat inflammatoire modéré autour des vemes
centrolobulaires)
Les coupes de foies observées présentent une structure de foie réactionnel caractérisé
par des lésions inflammatoires chroniques modérées situées dans les zones centrolobulaires.
La réaction au P.A.S. est positive et les hépatocytes qui sont proches des zones nécrotiques
présentent des hypertrophies nucléaires réactionnelles (PL. VIII fig. F-2 et F-3).
89

PLANCHE VIII
D : Jot intoxiqué puis traité avec les extraits de Naudea latifolia
E : lot intoxiqué puis traité avec les extraits de Combretum glutinoswn
F: Jot intoxiqué puis traité avec les extraits de Tinospora bakis
90

PLANCHE IX: PHOTOGRAPHIES RESUMANT LES OBSERVATIONS REALISEES
SUR LES FOIES DES ANIMAUX DES LOTS TEMOINS TRAITES AVEC LES
EXTRAITS DE PLANTES
PL. IX G : Lot témoin traité avec les extraits de N. /atifoUa
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies aux aspects macroscopiques normaux (PL. IX fig. G-l a et
G-lb).
Histologie:
PL. IX fig. G-2 : structure histologique des foies des animaux (H.E. x 256)
~ : figure de mitose
PL. IX fig. G-3 : structure histologique des foies des animaux (P.A.S. x 736)
C>
: hypertrophie nucléaire réactionnelle
Les coupes de foies observées présentent l'organisation histologique typique d'un foie
normal. Il existe de nombreuses cellules possédant des noyaux hypertrophiques réactionnels.
Elles présentent également des figures de mitose (PL. IX fig. G-2 et G-3). La réaction au
PAS. est remarquablement positive.
PL. IX H : Lot témoin traité avec les extraits de C. g/utinosum
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies aux aspects macroscopiques normaux (PL. IX fig. H-l).
Histologie:
PL. IX fig. H-2 : structure histologique des foies des animaux (RE. x 256)
PL. IX fig. H-3 : structure histologique des foies des animaux (P.AS. x 256)
les coupes de foies observées présentent la structure histologique d'un foie normal
avec des réactions positives au P.AS.
91

PL. IX 1 : Lot témoin traité avec les extraits de T. bakis
Observations macroscopiques:
Les animaux présentent des foies d'aspect macroscopiquement normal (PL. IX fig. 1-1).
Histologie:
PL. IX fig. 1-2 : structure histologique des foies des animaux (B.E. x 256)
PL. IX fig. 1-3a et 1-3b: structure histologique des foies des animaux (PAS. X 256)
Les coupes de foie observées présentent le plus souvent de petites zones de stéatose
microvacuolaire situées dans les régions centrolobulaires (PL. IX fig. 1-2 et 1-3a). La réaction
au P.A.S. est positive (PL. IX fig. 1-3b). Elle est cependant moins marquée pour les coupes
présentant les lésions de stéatose microvacuolaire (PL. IX fig. 1-3a).
92

PLANCHE IX
G : lot témoin traité avec les extraits de Naudea latifolia
H : lot témoin traité avec tes e.xtta.itS de Combretum glutinosum
1: lot témoin traité avec les exuaits de Tinospora bakis
93

Il - B - DISCUSSION
L'administration d'une dose unique de CC14 de l'ordre de 0,025 ml/Kg p.c. à une
souris, aboutit au bout de 7 jours à des lésions inflammatoires chroniques situées dans les
régions centrolobulaires. Les cellules nécrosées, caryorrhexiques et caryopycnotiques sont
accompagnées d'infiltrats inflammatoires à polynucléaires.
Les coupes de foies réalisées sur les animaux des lots intoxiqués puis traités par
administrations répétées d'extraits de N. latifolia ou de T bakis présentent également
quelques lésions inflammatoires chroniques centrolobulaires. Les coupes de foies des
anImaux du lot intoxiqué puis traité par administration répétée de C. glutinosum ne
présentent par contre que des lésions de stéatose microvacuolaire.
Sur la base d'une approche qualitative (présence ou pas de nécrose hépatocytaire et
d'inflammation), les foies des animaux du lot intoxiqué puis traité par administration répétée
des extraits aqueux de C. glutinosum présenteraient des aspects histo-pathologiques moins
graves que ceux du lot témoin intoxiqué. La nécrose hépatocytaire centrolobulaire étant
l'étape ultime de l'atteinte aiguë au CC14 (MARTIN et FELDMANN, 1983; CABANNE et
BONENFANT, 1986), l'absence d'une telle lésion dans le lot intoxiqué puis traité avec les
extraits de C. glutinosum pourrait être une preuve de l'activité antitoxique de l'administration
répétée des extraits de C. glutinosum. Elle aurait entraîné une accélération du processus de
récupération du foie des animaux pour ce lot.
Les lésions inflammatoires observées sur les coupes de foies des animaux des lots
intoxiqués simples, des lots intoxiqués puis traités avec les extraits de N. latifolia et des lots
intoxiqués puis traités avec les extraits de T bakis représentent des réactions du foie à la
nécrose hépatocytaire
induite par le
CCI4. Les lésions inflammatoires chroniques
centrolobulaires étant beaucoup plus étendues et beaucoup plus répandues sur les coupes de
foies des animaux témoins intoxiqués que sur celles des lots intoxiqués puis traités avec les
extraits de. N. latifolia ou de T bakis fait dire qu'en cas d'intoxication au CCI4,
l'administration répétée des extraits de N. latifolia ou de T bakis pourrait accélérer le
processus de récupération du foie.
94

Un traitement chronique d'animaux sains avec les extraits aqueux totaux de N.
lalifolia et de C. glulinosum n'entraîneraient pas de modifications histo-pathologiques des
foies. Selon le protocole expérimental de recherche d'effets secondaires par des traitements à
long terme tel que le préconisent GUILLOUZO et al. (1989), les extraits aqueux de ces deux
plantes en seraient dépourvus suivant les doses ici utilisées. Les coupes de foies des animaux
du lot témoin traité avec les extraits de N. lalifolia présentent des figures de mitose et de
nombreux hépatocytes aux noyaux hypertrophiques réactionnels, à chromatine abondant et
régulièrement réticulée et à membrane bien visible. Ceux-ci représentent des signes de
cellules actives (MARTIN et FELDMANN, 1983). Les traitements avec les extraits de N.
lalifolia pourraient alors induire un certain accroissement de l'activité hépatocytaire. Quant
aux animaux du lot témoin traité avec les extraits de T bakis, certains présentent des lésions
de stéatose microvacuolaire discrète le plus souvent située dans les régions centrolobulaires.
Cela serait le signe de la dégénérescence graisseuse que pourrait induire des doses élevées
des extraits de cette plante tel que le rapporte (FORTIN et al., 1990).
95

CONCLUSION
L'intoxication aiguë au CCl4 induit une hépatopathie qui se définit par une anomalie
des tests biochimiques (élévation de l'activité sérique des transaminases au-delà de deux fois
la normale) et des lésions de nécrose hépatocytaire localisée dans les zones centrolobulaires.
Ces lésions régressent avec le temps si bien qu'au bout de 6 jours l'activité sérique des
transaminases reviendrait normale (FLEURENTIN et JOYEUX, 1990).
Les extraits aqueux totaux des poudres d'écorces de racines de N. latifolia et de
feuilles de C. glutinosum seraient dotés d'une hépatoprotectrice telle que le propose la
pharmacopée traditionnelle. Cette activité a pu être expérimentée vis-à-vis d'une hépatoxicité
induite par le tétrachlorure de carbone. L'activité anti-hépatotoxique des extraits de N.
latifolia et de C. glutinosum pourrait être justifiée par les faits expérimentaux suivants:
- l'administration des extraits aqueux de ces plantes à des souris subissant une
intoxication massive et létale permet d'obtenir un taux de survie supérieur à celui d'un autre
groupe ne subissant que l'intoxication massive,
- l'aspect histo-pathologique du foie des animaux survivant grâce à l'administration de
ces extraits est meilleur à celui des animaux morts suite à l'intoxication,
- les extraits de N. latifolia et de C. glutinosum exercent une certaine inhibition de
l'activité sérique des transaminases lors d'une atteinte aiguë au CCI4. Cette activité inhibitrice
est observable 24 heures après l'intoxication. Bien que non significative dans le cas présent,
l'inhibition observée ne pourrait être considérée comme un simple artefact car les principes
chimiques que renferment ces plantes incluent des substances qui sont reconnues être des
piégeurs de radicaux libres (saponosides, coumarines, flavonoïdes, anthocyanosides et tanins)
(BRUNETON,1993).
La toxicité du CCl4 étant secondaire à son métabolisme en radicaux libres réactifs
(HIKINO, 1983; MARTIN et FELDMANN, 1983; BURK et LANE, 1984), la tendance à
l'inhibition de l'activité sérique des transaminases lors d'intoxications aiguës obtenues par
injection intrapéritonéale de doses uniques de CCl4 (0,025 mllKg p.c. souris) serait alors
attribuable à l'administration des extraits de N. latifolia et de C. glutinosum.
96

Pour apporter sans ambiguïté la preuve de l'activité antihépatotoxique de ces extraits à
travers un test de screening à court tenne avec une seule administration, il faudrait peut être
s'élever dans l'échelle des doses utilisées pour obtenir une inhibition de l'activité des
transaminases sériques.
- en cas d'administration chronique des extraits de plantes (sept jours de traitement
après l'intoxication), l'étude histologique des coupes de foies effectuées dans les différents
lots montre que le foie des animaux intoxiqués puis traités sont dans une certaine mesure en
état de récupération beaucoup plus avancé que celui des animaux du lot témoin intoxiqué.
Cela semble être plus évident pour les extraits de C. glutinosum avec lesquels il n'existerait
même pas de lésions de nécrose (caractéristique de l'intoxication avec le CCI4) après 7 jours
de traitement.
Des résultats obtenus, des preuves biologiques de l'activité anti-hépatotoxique des
extraits aqueux totaux de la poudre d'écorces de racines de N. latifolia et de feuilles de C.
glutinosum paraissent être établies. Aux doses utilisées, ces extraits comporteraient pas
d'effets secondaires car leur administration chronique à des animaux sains n'a pas provoqué
de variation de l'activité des transaminases sériques et des lésions histo-pathologiques sur les
coupes de foies observées au microscope photonique.
Les mécanismes d'action de ces extraits seraient à rechercher sur les éventuels
interactions qu'ils pourraient présenter avec l'homéostasie cellulaire du calcium en ce qui
concerne l'hépatocyte. PAVOINE et al. (1989) ont en effet montré que la cytotoxicité
hépatique provoquée par différentes substances était liée à une élévation prolongée du
calcium cytosolique suite à un influx de calcium extracellulaire. L'application d'anticalciques
prévenait ou réduisait la nécrose induite par des toxiques (LANDON et al., 1986 ; LEFER,
1984). GUISSOU et al., (1991) ont montré que les extraits de N. latifolia présentaient un
antagonisme avec des neuromédiateurs (Acétylcholine, Nicotine, Sérotonine, Prostaglandine
E) impliqués dans le fonctionnement du tractus digestif. Etant donné que le mécanisme
d'action de ces neuromédiateurs met en jeu les nucléotides cycliques (AMP cyclique, GMP
cyclique) ou les ions calciques comme seconds messagers (MEYER, 1983), il serait possible
entre autre, que ces extraits pourrait procéder par une inhibition de l'élévation de la
concentration en calcium intracellulaire afin d'empêcher la cytolyse hépatocytaire induite par
leCCk
97

Quant aux extraits aqueux totaux de la poudre de T bakis, ceux-ci semblent induire
une exacerbation de l'effet toxique du CCI4 car leurs administrations provoquent en 24 heures
une élévation significative de l'activité des transaminases sériques des animaux des lots
traités par rapport à ceUe des animaux du lot témoin intoxiqué. Ces extraits posséderaient une
certaine toxicité même si leurs administrations à des animaux subissant une intoxication
massive au CCI4 permettent d'obtenir des taux de survie supérieurs à celui obtenu chez des
animaux ne subissant que l'intoxication massive. Cela semble être contradictoire.
Cependant l'étude histologique exécutée sur les coupes de foies réalisées lors du test
d'hépatoprotection avec une seule administration d'extraits montre que l'aspect histo-
pathologique des foies des animaux traités avec les extraits de T bakis ne serait pas meilleurs
que celui du lot témoin intoxiqué. En outre les coupes des foies des animaux du lot témoin
traité pendant 7 jours avec les extraits de cette plante présentent souvent de discrètes lésions
de stéatose microvacuolaire situées dans les zones centrolobulaires. Ceci pourrait constituer
une preuve de la toxicité qu'induirait l'administration des extraits de T bakis.
La dose d'extraits de T bakis ici utilisée serait probablement assez élevée car FORTIN
et al. (1990) signalent que la toxicité des extraits aqueux de cette plante se manifeste à des
doses élevées par des processus de dégénérescence graisseuse du foie. En cas d'intoxication
massive et létale avec le CCI4, la différence observée entre les taux de mortalité des lots tests
traités avec les extraits de T bakis et le lot témoin intoxiqué simple est positive. Ceci serait-
eUe liée à des différences qui pourraient exister entre les mécanismes d'action de ces deux
substances? Cette question pourrait être résolue à travers la recherche du mécanisme de
toxicité hépatique liée à l'administration d'extraits aqueux de T bakis.
98

ANNEXEI
MODE OPERATOIRE DES DIFFERENTES COLORATIONS EFFECTUEES
Hématéine-éosine (H.E.)
1°) déparaffiner les coupes et hydrater
2°) colorer à l'hématéine pendant 5 à 7 mn
3°) laver à l'eau courante
4°) différencier dans l'acide trichloroacétique
5°) laver à l'eau courante
6°) bleuir dans l'eau lithinée
7°) laver à l'eau courante et rincer à l'eau distillée
8°) colorer à l'éosine pendant 3 minutes
9°) laver à l'eau acétifiée
10°) déshydrater et monter au baume
Résultats:
les noyaux sont colorés en bleu par l'hématéine et les cytoplasmes
en rouge par l'éosine
Réaction à J'acide périodique-schiff (P.A.S.)
(APS : Hotchkiss-Mc Manus-lillie)
1°) déparaffiner la coupe et hydrater,
2°) traiter à l'acide périodique pendant 10 mn,
3°) laver à l'eau courante pendant 10 mn,
4°) traiter par le réactif de Schiff, en borrel bouché, pendant 10 mn,
5°) laver à l'eau distillée puis laver abondamment à l'eau courante,
6°) colorer le fond par l'hématoxyline de harris pendant 5 mn
7°) laver à l'eau courante,
8°) déshydrater et monter
Résultats:
Les composés P.A.S. positifs sont colorés en rouge et les composés
basophiles sont colorés en bleu par l'hématoxyline de Harris.

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RESUME
NallClea /4(ifOlia Sm (RUBlACEAE), Combretum glutinosum Perr. (COMBRETACEAE)
et T~'!OIpor'a blJkis (A. Rich.) Miers. (MENISPERMACEAE) sont des plantes largement
uûlis«:s dans la ~ burkinabè pour le soin des états d'affection hépatique.
L'activité qui leur-est attribuée est testée vis-à-vis d'une hépatopathie expérimentale de type
toxiqueprov~ chez la spuris N.M.R.I. mâle par une intoxication aigu<5 avec le
~ de ~ne (CC4). L'évaluation biologique de l'activité anti-hépatotoxique des
ex.ts ..UéIIX totaux de ces plantes est réalisée à travers ;
-
l'etQde fie la vntién du .pourcentage de survie des animaux soumis à une intoxication
~\\tè~~0tWê)é1al et; bénéficiant de traitements aux extraits aq~ de plantes;
. r_,~lâl~On de l'activité des transaminases sériques (GOT et GPT),des
.'" - .
~ux
80umis à une intoxication aiguê non létale et traités avec les extraits aqueux de plantes;
-
l'êtudt:~que <ks foies des animaux utilisés.
Les e~entations effectuées avec des doses d'administration correspondant aux doses
tnéJapeutiqueS' traditionnelles ont démontré un effet anti-hépatotoxique des extraits de
Nauc/ea /atifolia etde Combretum g/utinosum.