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UNIVERSITE DE NANCY II
FACULTE DE DROIT, SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION
LES DISPARITES ECONOMIQlTES REGIONALES:
ESSAI D'APPROCHE EPISTE1\\10LOGIQUE
APPLICATION AU CAS DU GABON
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pour l'obtention du
GRADE DE DOCTEUR ES SCIENCES ECONOMIQUES
(nouveau régime)
présentée et soutenue publiquement
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par Mr OYAYA Jean-Rémy
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le 11 Juillet 1991

1
Membres du jury .
Président :
René GENDARME
Professeur émérite ès Sciences Economiques, Directeur de thèse,
Université dt Nancy II
Assesseurs :
Fernand GUYOT
Professeur d'Economie Politique, Université de Nancy II·
François BILGER
Professeur d'Economie Politique, Universite Louis Pasteur .
de Strasbourg
.;~~ .
. i·~ .

( j
CORPS ENSEIGNANT
Année
universitaire
1990-1991
DOYENS HONORAIRES
MM. ROBLOT, TALLON, BENTZ, GROSS
PROFESSEURS HONORAIRES
MM. TROTABAS, LESCOT, WALIl'Œ, TEITGEN,
MARCHAL. IMBERT
PROFESSEURS E"IERITES
M.
ROBLOT, Professeur de droit commercial
M.
CHAUMON1, Professeur de droit international
M.
VITU, Professeur de droit pénal
M.
GENDAR.\\1E, Professeur d'économie politique
PROFESSEURS
MM. JAQUET Paul
Professeur de droit public
COUDERT Jean
Professeur d'histoire du droit
BORELLA François
Professeur de droit public
GROSS Bernard
Professeur de droit privé
LACOMBE Jean
Professeur de droit privé
GOUBEAUX Gilles
Professeur de droit privé
GUYOT Fernand
Professeur d'économie politique
CHARPS......lIER Jean
Professeur de droit public
:MERLE Philippe
Professeur de droit privé
~ PATAULT Anne-Marie
Professeur d'histoire du droit
MM. RA.Y Jean-Gaude
Professeur d'économie politique
DRUES NE Gérard
Professeur de droit public
\\VEBER Yves
Professeur de droit public
SEUROT François
Professeur de sciences économiques
~ GEBLER Marie-Josèphe
Professeur de droit privé
MM. ALLOUCHE José
Professeur de sciences de gestion
DUGAS DE L-\\ BOISSON"NY Christian Professeur d'histoire du droit
SEUVIC Jean-François
Professeur de droit privé
MOUTON Jean-Denis
Professeur de droit public
COHEJ."l' Daniel
Professeur de sciences économiques
BUZELAy Alain
Professeur de sciences économiques
JACQUOT François
Professeur de droit privé
RAllvffiOlJRG Philippe
Professeur de sciences de gestion
Mme GAY Marie-Thérèse
Professeur d'histoire du droit
NfM. BIHR Philippe
Professeur de droit privé
ARNOULD Daniel
Professeur de sciences économiques
AUDEOUD Olivier
Professeur de droit public
HERA.UD Jean-Alain
Professeur de sciences économiques
LECAILLON Jean-Didier
Professeur de sciences économiques
GILARDI Jean-Claude
Professeur de sciences de gestion
/

MAITRES DE CONFERENCES
Mme LCXJE1TE Aline
Maître de conférences d'histoire du droit
MM. BILLORET Jean-Louis
Maître de conférences de sciences économiques
DUCROS Jean-Gaude
Maître de conférences de droit public
BOURlON Christian
Maître de conférences de sciences économiques
GOSSEREZ Christian
Maître de conférences de droit public
BOURGAUX Oaude
Maître de conférences de droit privé
BARDELU Pierre
Maître de conférences de sciences économiques
ANTOINE Alain
Maître de conférences de sciences économiques
BEAUFORT Jean-Louis
Maître de conférences de droit privé
PELLISSIER Dominique
Maître de conférences de sciences économiques
MmesJAEGER },tfireille
Maître de conférences de sciences économiques
CHARDIN France
Maître de conférences de droit privé
Ml\\1. DEREU Yves
Maître de conférences de droit privé
ROSE José
Maître de conférences de sciences économiques
GERMAIN Eric
Maître de conférences de droit public
Melle MANSUY Francine
Maître de conférences de droit privé
MM. LUlSIN Bernard
Maître de conférences de droit public
KESSLER Francis
Maître de conférences de droit privé
VENAL"-iTIET Guy
Maître de conférences de droit privé
\\ \\
"

La faculté n'entend donner ni approbation, ni improbation aux opinions
émises dans la thèse, les opinions devant être considérées comme propres à leur auteur.

REMERCIEMENTS
Je voudrais d'abord présenter mes recmerciements à:
- Monsieur le Professeur René Gendarme, pour m'avoir dirigé et conseillé
tout au long de ce travail avec une gentillesse au moins équivalente à son savoir qui est
grand. J'espère ne pas avoir démerité de sa compétence scientifique.
- Monsieur le Professeur Fernand Guyot, pour ses critiques, ses suggestions,
et aussi pour avoir bien voulu se charger d'être mon rapporteur.
- Monsieur le Professeur François Bilger, pour l'intérêt et le temps accordés à
ce travail, et aussi pour l'honneur et l'amitié qu'il me fait en ayant accepté d'être un de
mes rapporteurs.
Je voudrais également remercier:
- Monsieur et Madame le Professeur Daniel Arnould, Monsieur Hubert
Gérardin, Monsieur Jean Brot et tous nos amis du CREDES (Centre de Recherche et de
Documentation Economiques) pour l'amitié et le concours apportés dans la préparation et
la mise au point de ce travail.
- Monsieur le Professeur Jean-Claude Rayet tous mes amis du LASARE
(Laboratoire de Statistique Appliquée à la Recherche Economique) pour le soutien, l'aide
et les conseils informatiques. Ils m'ont été d'un précieux concours dans la manipulation
des techniques de l'analyse factorielle des données.
- Monsieur le Professeur Paul Dickès et l'ensemble des enseignants du
CASDOS (Certificat d'Aptitude à l'Analyse Statistique des Données) pour
l'approfondissement de la démarche scientifique et des techniques de l'analyse
quantitative.
- Le Ministère du plan, du développement et de l'aménagement du territoire
de la République Gabonaise, de m'avoir permis de faire un stage dans ses services
(Direction de l'action régionale) et ce faisant, d'avoir facilité ma collecte des données
socio-économiques sur le Gabon.
Que soient également remerciés tous ceux qui de près ou de loin m'ont
soutenu par leur aide morale, intellectuelle, financière ou matérielle.

A ma famille
Et à tous ceux qui oeuvrent sincèrement
pour le développement de tout l'Homme et de tous les hommes.

"Les époques de sciences en crise
sont les époques de changement
de paradigme"
(B. d'Espagnat, 1990).

RESUME DE LA THESE
Le problème des disparités régionales s'est déplacé du champ de l'expérience
à celui de l'analyse. Il se présente désormais comme un problème théorique. Il
s'agit d'un problème essentiellement épistémologique que l'étude se propose de
résoudre en procèdant :
- à un examen critique des principales théories et méthodes de l'analyse
spatiale, et
- à la construction d'une nouvelle grille d'analyse et d'interprétation de la
dynamique des disparités régionales.
Mots-clés
Disparités régionales
Dynamique des disparités
,
\\
Théorieséconorniques
Développement régional
Analyse spatiale
Economie régionale
Gabon
Approche complexe

SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
9
CHAPITRE PRELIMINAIRE :
Les niveaux conceptuels de compréhension du problème
16
1. Les avatars de la notion de disparités régionales
17
n. Les fondements de la problématique
29
Ill. Les bases de la nouvelle analyse et le sens du problème à traiter
61
N. Conséquences du renouvellement de la problématique
92
V. Conclusion du chapitre préliminaire
94.
PREMIERE PARTIE:
Examen des principales théories et analyses du processus
de formation des disparités économiques régionales
97
TITRE 1 - Examen des théories et analyses en tennes de
centre périphérie
102
TITRE il - Examen des théories et analyses en tennes de
systèmes et de structures
159
Conclusion de la première partie
231
DEUXIEME PARTIE:
Construction d'ur paradigme pour l'analyse des disparités
économiques régi'onales
232
TITRE 1 - Fonnalisation de l'analyse
241
TITRE II - Application de l'analyse au cas du Gabon
291
Conclusion de la deuxième partie
366
CONCLUSION GENERALE
......................................................369
INDEX DES PRINCIPALES ABREVIATIONS
382
REFERENCES ET BIBLIOGRAPHIE
.446
TABLE DES ANNEXES
.475
TABLE DES MATIERES
.476

- 9 -
INTRODUCTION GENERALE
"Les temps de crise incitent à la méditation. La crise
de la cité grecque nous a légué la République de
Platon et la Politique d'Aristote.
Les conflits religieux qui déchiraient l'Europe du
XVlle siècle firent surgir, avec le Léviathan ou Traité
politique, la théorie de l'Etat neutre, nécessairement
absolu selon Hobbes, libéral au moins à l'égard des
philosophes selon Spinoza".
1. Ces propos de Raymond Aron 1 trouvent bien à s'appliquer à la situation
de crise que traverse notre époque; mais quelle en est la nature? S'agit - il d'une crise
religieuse ou politique2 ? d'une crise de civilisation ou de la modernité3 ? d'une crise de
l'Etat-providence ou bien, ne s'agit-il que d'une crise dont les causes et les effets ne
concernent que les différents domaines de la connaissance scientifique4 ?
Faut - il alors pour s'en sortir: organiser des "révolutions de palais"5 qui
consisteraient à sauver les théories dominantes par simple modification de leur contenu;
ou procéder à de véritables "révolutions coperniciennes" et mieux encore, à des
"révolutions keplériennes"6 qui, pour l'essentiel, signifient adoption de nouveaux
paradigmes et programmes de recherche ?
1 Cf Paix et guerre entre les nations. Paris, 1962, p.l3.
2 Cf Françoise Champion: "Du mal nommé retour du religieux" in Rev. Projet, n° 200, Juil-Août,
1986, pp 91-105; Gérard Mendel. La crise cst politiquc. La politique est en crise. Payot, Paris, 1985.
3 Cf Gianni Vallimo. La fin de la modcrnité. Seuil, Paris, 1987 ; Abel Jeannière : "Une modcrnité
désabuséc "in Rev. Projct, n0197, Janv.-Févr. 1986, pp 82-93.
4 Cf C. Stoffaës - Fins des Mondes. Op. cil.; Jean-François Revel. La connaissance inutilc. Grassct,
Paris, 1988.
5 Cf Calion ct Latour, cités par François - André Isambcrt : "Un programme fort cn sociologic de la
science ?" in Rcv. rrc. sociol. XXVI, 1985, p. 491.
6 Cf Prigogine ct Stcngcrs. La nouvclle alliance. Gallimard, 1979, p. 364.

- 10 -
2. Il n'y a pas d'accord sur la nature des causes ou sur les solutions à adopter
pour sonir de la crise1. En matière de science économique, les avis divergent d'autant
plus que certains auteurs perçoivent cette crise comme un simple problème
d'interprétation des théories existantes ou comme résultat d'une excessive intrusion des
idéologies et des mathématiques qui, ce faisant, empêcheraient de distinguer l'essentiel et
le contingent2.
D'autres auteurs estiment que nous sommes plutôt en période de profondes
mutations des réalités socio-économiques; ces mutations découlent des récents progrès
scientifiques et qu'en définitive, il y a une situation de "crise ouvene" qui oblige à une
révision des fondements même de notre discipline3.
Quoi qu'en disent les uns et les autres, le décalage entre la théorie et la réalité
se creuse4 ; la théorie se revélant toujours "plus pauvre que la réalité"5, nécessité est de
sortir de cet état de crise.
3. Du point de vue de l'Analyse économique de l'espace, la tendance a de ce
fait été de s'ouvrir aux enseignements issus des nouveaux paradigmes scientifiques.
1 Cf Bernard Rosier. Les théories des crises économiques. La découverte, Paris, 1988.
2 Cf Roger Dehem - Histoire de ILl pensée économique. Dunod, Paris, 1984. Concernant la crise des
théories économiques et des méthodes d'analyse de l'espace, on consultera notamment: Joseph Lagugie
et al. Espace régional et aménagement du territoire, dernière partie de l'ouvrage, op. cil. ; J. Louis
Guigou : "Le sol et l'espace : des énigmes pour les économistes" in L'espace géographique, n01, 1980;
et par exemple aussi, les nombreux écrits de Claude Lacour: espace et développement: des enjeux
théoriques nouveaux face aux contr;dicLÎons des sociétés contemporaines" in Rev. d'Eco. régio. et Urb.
N°5, 1985, II pages, et aussi du même auteur: "Nouveaux espaces: Nouvelles recherches? Compte -
rendu des colloques: Recherche de développement régional. Les dynamiques du territoire. Montpellier
13-15 Janvier 1986" in Rev. d'Eco. Régio. et Urb. WI, 1986, pp 113-123.
3 Cf C. Stoffaës. Fins des mondes. Op. cil.
4 Cf Gérard de Bernis et alii. Théories économiques et fonctionnement de l'économie mondiale.
UNESCO, Paris, 1988.
5 Selon l'expression de Yves Lacoste: "La théorie plus pauvre que la réalité" in rev Espace Temps.
W36, 1987, pp 9- 10.

- Il -
Par ce tenne, on désigne l'ensemble des théories et modèles que sont: la
théorie des catastrophes, la théorie de l'infonnation, et par exemple aussi la théorie des
structures dissipatives, structures d'ordre et de désordre.
Ces théories paradigmatiques constituent le support d'une nouvelle
orientation de l'Analyse Economique. Celle-ci s'intéresse de plus en plus à l'étude des
processus, des déséquilibres, des structures, des systèmes ... et aux phénomènes d'auto-
organisation 1.
Dans ce contexte de crise généralisée des savoirs, c'est cette attitude
d'ouverture et de dialogue interdisciplinaire qui nous est apparue la mieux indiquée pour
traiter notre sujet de thèse.
4. En effet, dans la mesure où elle implique un grand nombre de variables
d'ordre économique, politique, géographique, historique ... l'étude du processus de
fonnation des disparités économigues et régionales conduit inévitablement à s'intéresser à
des domaines d'étude extra-économiques.
L'Analyse Economique régionale, et mieux encore, la Science régionale est
par définition une discipline "où ont leur mot à dire, les géographes, les sociologues, les
politologues, les architectes, les urbanistes, et même... les poètes, à travers des méthodes
tout aussi techniques et sophistiquées que celles des économistes"2. Ceci justifie aussi
l'intérêt porté aux méthodes et techniques d'analyse issues des autres disciplines.
1 Cf Rev. Eco. appliquée, N°3/4, 1985. La science économique et l'auto-organisation. Lib. Droz, Paris,
1986.
2 Cf Espace régional et aménagement du territoire. 2èmc ed., 1985, p. 743.

- 12 -
Et enfin, c'est aussi au regard de l'audience accordée par la communauté
scientifique à ces nouveaux paradigmes que se justifie leur prise en compte dans la
présente étude!.
Précisons dès lors qu'il s'agit de nouveaux instruments d'analyse qui bien
au-delà de l'analyse économique régionale, renouvellent le corps théorique de l'ensemble
des sciences économiques et sociales. Ils modifient nos rapports à la science tout comme
ils modifient notre vision de l'univers2. Ils opèrent le décloisonnement entre les sciences
sociales et les sciences de la nature3. Ils valorisent le recours à l'analogie, à la métaphore;
favorisent l'interdisciplinarité, la transdisciplinarité, la multidisciplinarité ou comme nous
le verrons plus en détails, ces nouveaux paradigmes scientifiques, justifient et valorisent
le recours aux méthodes d'analyse dynamiste. Telles la méso-analyse4 , les analyses en
termes de systèmes et ceux en termes de "trends", de "cycles" ou de "rythmes 10ngs"5.
Ces paradigmes ont eu une grande influence sur notre démarche et plan
d'analyse des disparités économiques régionales qu'il importe alors de préciser.
5. En effet, notre plan d'étude comprend deux grandes parties.
- La première partie est consacrée à l'examen des principaux types de théories
explicatives du processus de formation des disparités régionales. il s'agit des théories du
développement inégal, des théories de la division spatiale du travail, des théories des
pôles de croissance et de la théorie de la modernisation qui nous ont permis de cerner les
principaux aspects critiques des théories économiques: assurant de mains en moins bien
1 Cf. Idate Université des nations Unies. Science et pratique de la complexité. Actes du colloque de
Montpellier. Mais 1984. La documentation française. Paris, 1986 ; et par exemple aussi Bernard
d'Espagnat. Penser la science ou les enjeux du savoir. Bordas, Paris, 1987.
2 Cf René Passet : "L'économie au défi: la thermodynamique du développement" in Rev. Futuribles,
N°39, déc; 1980; et aussi Ervin Lasz1o: La cohérence du réel. G. Villars, Paris, 1989.
3 Idem
4 Cf Claude Lacour: "L'arbre et la forêt: la science régionale vue par un économiste "in Espaces, jeux et
~. Fayard, Paris, 1986, p 42.
5 Cf Bernard Rosier. Les théories des crises économigues. Op., cil. p. 91.

- 13 -
leur véritable fonction épistémologique l , elles sont de plus en plus déterministes,
réductionnistes et tendent à privilégier l'une ou l'autre des multiples causes de disparités
alors que ces dernières sont interdépendantes.
- La deuxième partie de notre étude est de ce fait consacrée à l'examen des
multiples relations de dépendance existant entre les différents facteurs et causes de
disparités. L'exercice fut d'autant plus salutaire qu'il nous a permis de construire une
nouvelle grille d'analyse et d'interprétation de la dynamique des disparités. Il s'agit d'un
paradigme conceptuel défini à partir d'un ensemble de facteurs et de phénomènes spatio-
économiques qui en constituent les principales causes explicatives - des causes
matérielles, formelles, motrices et finales.
6. Quel intérêt accorder à ce paradigme? Et plus généralement, quelle est
l'utilité de la présente étude? Deux types de réponses méritent d'être ainsi formulées:
- Sur le plan méthodologigue, l'étude a notamment permis d'identifier la
nature du processus de formation des disparités régionales: il s'agit d'un processus
intrinsèquement dynamique dont la "logique globale"2 est une logique d'ordre par
fluctuation.
- Sur le plan pratique, pour freiner le développement des disparités, l'étude
concourt à valoriser quatre grandes idées. A savoir qu'il y a lieu:
a) de procéder aux révolutions "régionale" et "fédérale" nécessaires à la mise
en oeuvre des politiques régionales de développement;
b) d'abandonner les traditionnelles politiques de développement régional
sectorielles, peu diversifiées et centralisées;
c) de favoriser la coopération inter et intra-régionale, et en somme,
1 La fonction véritable des théories est d'établir la rupture épistémologique vis-à-vis des prénotions de
sens commun. Cf. P. de Bruynes et al. DynamiQue de la recherche en sciences sociales op. cil. p.95.
2 Comme dirait Etienne Duval: "Débloquer le processus de la connaissance ... " in Eco. et humanisme,
n0:281, Janvier-Février, 1985.

- 14 -
d) d'opter pour une stratégie globale de développement régional; ainsi que
cela ressort de l'expérience européenne!, et de nombreuses autres études
contemporaines2.
7. Autres traits caractéristiques de l'étude: pour juger de la cohérence et des
limites de notre analyse, nous avons poussé la réflexion sur le cas du Gabon, notre pays.
Aussi avons-nous eu à traiter de son histoire, de sa géographie, de ses caractéristiques
régionales ... Et ce faisant, l'occasion nous a été donnée de recourir aux techniques de
l'analyse des données - analyse en composantes principales, et classification ascendante
hiérarchique - pour obtenir quelques mesures et représentations graphiques des disparités
économiques régionales.
Comprendre, expliquer, tester, mesurer constituent les principales étapes de
notre démarche intellectuelle. Il faut, dans cette attitude de recherche, ne voir rien d'autre
qu'un autre aspect de l'influence exercée par les nouveaux paradigmes scientifiques sur la
façon dont nous avons traité notre sujet de thèse.
1
1.
8. En effet, il importe aussi de préciser que comme mode d'investigation et
de recherche, ces paradigmes privilégient "l'intention scientifique", "l'expérimentation
opérationnelle" autrement dit, ils valorisent la recherche-action.
Il s'agit d'un courant de recherche axé sur la dynamique du changement3. Sa
démarche est une sorte de dialectique de la connaissance et de l'action puisqu'elle, "la
recherche-action, vise en même temps à connaître et à agir"4. Elle stipule que "l'objectif
! Cf. Commission des Comunautés Européennes. Le dialogue Eurone-Sud sur le terrain. Luxembourg,
1988.
2 Cf. W. Léontief, A.P. Caner, P. Pétri. 1999: l'expertise de Wassily Léonlicr. Une étude de l'ONU sur
l'économie mondiale future. Bordas, Paris, 1977; Fritjo[ Capra. Le temps du changement. Science-
Société-Nouvelle culture. Ed. du Rocher, 1983, p. 374 et sq.
3 Cf. P. de Bruynes et al. Dynamigue de la recherche en sciences sociales, Op. cil. p. 229.
4 Ibid.

- 15 -
de la recherche n'est pas définitivement spécifié au départ et ne demeure pas absolument
constant du début à la fin; celle-ci découvre au fur et à mesure les questions qui
l'orientent. .. " ; et entre autres caractéristiques nécessaires à la compréhension de notre
propre démarche, la recherche-action assigne comme rôle au chercheur, de "clarifier et de
traduire en un langage scientifique des hypothèses du sens commun, qui gardent comme
telles le caractère de questions conjecturales"l.
9. C'est ainsi que dans sa fonne et dans son contenu, la présente étude est
une succession de chapitres, de sections et de sous-sections où les réflexions portent
aussi bien sur le contenu de la problématique des disparités régionales, que sur les débats
d'ordre épistémologique [débats sur les méthodes, sur le rôle des théories, sur
l'objectivité scientifique, etc.] qui agitent la pensée scientifique moderne.
1 Ibid.

- 16 -
CHAPITRE PRELIMINAIRE:
LES NIVEAUX CONCEPTUELS
DE COMPREHENSION
DU PROBLEME

- 17 -
Que désigne-t-on par la notion de disparités régionales: la diversité des
régions? Des inégalités régionales de croissance, de revenu, d'emploi etc ... ?
Quel type de problème leur étude soulève-t-elle en matière d'analyse
économique? Comment entendons-nous y faire face?
Autrement dit quels sont les tenants et les aboutissants du problème des
disparités économiques régionales?
C'est à cet ensemble de questions qu'il nous faut dès ici répondre pour mettre
en évidence l'actualité, l'intérêt et surtout pour cerner le sens du problème que pose
l'étude de ces disparités.
1. LES AVATARS DE LA NOTION DE DISPARITES REGIONALES.
Il existe plusieurs définitions des disparités. Elles sont divergentes et c'est de
cette divergence que découlent les difficultés que posent leur érude. Aussi est-il utile d'en
rappeler ainsi les coordonnées historiques.
1. Il importe de noter à ce propos que c'est à l'issue de la seconde guerre
mondiale que l'on a collectivement pris conscience de l'existence des disparités régionales
de développement. Elles furent d'abord perçues comme de simples disparités
géographiques entre pays, territoires ou continents. D'où, explique Joseph Lajugie1, les
efforts de l'OrganisationK des Nations Unies et de ses in stitutions spécialisées (F.A.O.,
O.M.S., U.N.E.S.C.O.) polir favoriser la promotion économique et sociale des pays en
développement. D'où, précise-t-il aussi, les plans élaborés par les Etats-Unis (Point IV),
la Grande-Bretagne (Plan de Colombo), la France (FJ.D.E.S. et F.A.C.) pour accélérer
le développement des pays entrant dans leur zone d'influence. "Mais, poursuit notre
auteur, en même temps que se poursuivaient ces effons, on découvrait (le mot n'est pas
1 Cf. Espace régional et aménagement des territoires. 1ère cd., op. cil. p.68.

- 18 -
trop fort), qu'il existait, au sein même des pays les plus évolués, des inégalités de
développement considérables, des disparités régionales qui entraînaient, entre habitants
d'une même nation, des différences de niveau de vie sensibles et difficilement
acceptables"1.
Aussi est-ce en toute logique qu'on en vient dans l'étude de ces disparités, à
se demander par exemple "si les régions sous-développées dans les pays développés
relèvent de la même analyse que les phénomènes généraux de sous-développement"2. Ou
si le sous-développement des pays en voie de développement (P.V.D.) est assimilable à
celui des régions de pays développés. Deux types de réponses ont à ce propos été
fournies.
A savoir, tenons-nous alors de l'analyse qu'en a faite Claude Lacour:
a) "Il y aurait une différence de nature entre régions sous-développées (dans
les pays développés) et les pays sous-développés (P. Bauchet)"3. Ne fut-ce que parce
que les structures politiques, mentales, sociales d'une pan; les niveaux et genres de vie
d'autre part, sont différentes ... Et qu'en outre, à la différence du cas des P.V.D., le sous-
développement des régions des pays industrialisés "n'apparaît (ou n'est ressenti) que
lorsque l'ensemble national a déjà atteint un haut niveau de développement, notamment en
matière de sauvegarde du Patrimoine Naturel, souvent présenté comme un luxe des pays
rîches"4.
b) Second type de réponse: "Il y aurait une différence de degré seulement (J.
Lajugie) car le sous-développement est une notion et une réalité homogène se traduisant
dans les deux types de situation par:
1 Ibid.
2 Claude Lacour. Aménagement du territoire et dévelQrmement régional. Dalloz, Paris, 1983, p.13.
3 Cf. Aménagement du territoire et développement régional, op. cil.
4 Cf. Aménagement du territoire et développement régional, op. cil.

- 19 -
- une agriculture souvent archaïque et peu productive (dans un cas on est en
présence d'une population nombreuse et jeune, dans l'autre au contraire d'une population
faible et vieillie);
- une industrie peu importante et se trouvant dans deux grandes catégories:
• des activités de pointe sans grand effet inducteur;
• des activités tradiùonnelles à faible prcxiuctivité et à faible salaire.
- l'absence ou la faiblesse de centres de décision autonomes;
- la mauvaise utilisation des ressources (travail, capital, sol et sous-sol), non
nécessairement absentes "Et aussi par d'autres faits, telles l'existence de grosses
concentrations urbaines non relayées par des villes moyennes, l'hypertrophie du secteur
tertiaire, ou encore par l'absence d'un marché de consommation assurant une demande
locale suffisamment motrice"l.
Dans une seconde phase d'analyse, instruits d'ailleurs des échecs des
politiques nationales d'aménagement du territoire2 et des plans de développement socio-
économique3 ; on comprit très vite la nécessité de dépasser les positions ci-dessus
évoquées. Car force fût de reconnaître que dans le cas des pays industrialisés et des
P.Y.O.: les régions sont inégalement développées, il faut mesurer ces inégalités, "le cas
échéant en proposer une explication et une thérapeutique." Et c'est ainsi qu'on en vint à la
notion de disparités régionales.
1.1. Elle fut d'abord utilisée parallèlement à la notion d'équilibre
économique, note Jean-Pierre Jobard4 précisant qu'on parlait de disparité pour désigner
"une modification, un changement que subissait par rapport aux autres, l'un des éléments
constitutifs d'un équilibre "[Romeuf J., Dictionnaire des sciences économiques, 1956].
1 Ibid. p. 14.
2 Ibid.
3 Ibid.
4 Cf. Les disparités régionales de croissance. Armand Colin, Paris, 197 I.

- 20 -
Transposée dans le domaine de l'espace économique, elle devint voisine de la
notion de dispersion: "On parle de disparités départementales ou régionales par exemple,
lorsque les indices calculés à l'échelon du département ou de la région varient entre eux,
ou par rapport à la moyenne nationale, et présentent ainsi de notables différences". Et
note-t-il au même endroit! "l'idée de disparités doit être envisagée aujourd'hui par rapport
aux phénomènes de la croissance économique puisque (citant Jean Pautard): il y a non
seulement disparités dans les niveaux à un moment donné, il y a en outre disparités dans
les rythmes de croissance".
Citation qu'on retrouve dans l'analyse qu'en donne aussi Claude Lacour2
auteur qui ce faisant souligne que la notion de disparité est relative à deux dimensions:
"une première dimension statique" où elle est équivalente à la notion d'écart, de
dispersion, et "une seconde dimension dynamique qui s'applique à mesurer les rythmes
différenciés de croissance".
Si dans la perspective néo-classique ainsi évoquée, "la notion de disparité est
utilisée comme révélateur neutre des inégalités"3, elle demeure toutefois sujet à caution4 et
se heurte notamment à la question de savoir quels indicateurs ou normes choisir pour en
faire l'étude: faut-il par exemple, opter pour une norme d'identité? "Certainement pas!
Les régions n'ont pas lieu d'être identiques; que la consommation de beurre soit
supérieure ici et celle d'huile là ne marque pas une disparité. D'égalité? mais alors se
trouvent posés deux problèmes:
- égalité selon quelle unité de mesure, selon quel indicateur? Le niveau de vie?
Mais pourquoi pas un autre indicateur?
- l'égalité est-elle un objectif opposable à une collectivité entière? De quelle
égalité s'agira-t-i1? De l'identité du revenu par habitant? De l'égalité du revenu par actif?
! Ibid. p.29.
2 Cf. Aménagement du territoire et développement régional, op. cit. p. 16.
3 Ibid.
4 Cf. M. Laget "La notion de disparité en économie régionale" in Eco. Mé.ridionaJe, n096, 1976; Agnès-
Christine Tomas "Evolution des structures et disparités régionales de 1966 à 1975" in Rev. d'éco. régio.
~., n02, 1979.

- 21 -
De l'identité de modes de vie?"]. Et c'est faute d'une réponse satisfaisante à ces questions
que nécessité fut alors d'élargir la problématique du développement régional en recourant
à l'explication centre-périphérie.
1.2. Considérée dès lors du point de vue des analyses marxistes selon
lesquelles "le développement inégal est entre autre, inégal sur le plan spatial"2 et qu'ainsi,
l'espace n'est que la matérialisation des rapports sociaux, tout comme les inégalités ne
sont que le prolongement des inégalités sociales3; la notion de disparité devient synonyme
de celles de sous-développement et de développement inégal. En effet, on y recourt pour
alors désigner soit "les inégalités de toutes natures apparaissant entre différentes zones
d'un même espace"4; soit "la situation économique défavorable d'une région envisagée
par rapport à d'autres régions dans le cadre du territoire d'un même Etat. .. "s.
En définitive et "A l'heure acmelle, disparité régionale et ce que l'on appelle
colonisation intérieure sont pratiquement des synonymes". Tenons-nous d'autres auteurs
tel Milton Santos6 qui à ce propos précise que le colonialisme interne n'est pas un
phénomène nouveau, "il ne prend une expression générale dans le Tiers-Monde qu'avec
la modernisation technologique", il trouve son explication dans "le colonialisme externe:
celui-ci est responsable de la sélectivité des régions capables de polariser et des finnes ou
individus capables de bénéficier de cette polarisation"7 et qu'en outre, les disparités
1 Cf. Philippe Aydalot. Economie régionale et urbaine. Economica. Paris, 1985, p. 160.
2 Cf. Samir Amin. Le développement inégal. Ed. de Minuit, Paris, 1973 et du même auteur: "CNUCED
III: un bilan" in Revue Présence Africaine. n084, 1972, article figurant aussi dans le Bulletin of peace
proposaIs. Oslo, 3 [1972], pp. 377-384.
3 "Il n'y a pas de région pauvre, il n'y a que des régions de pauvres, et s'il y a des régions de pauvres, c'est
qu'il y a des régions de riches, et des rappons sociaux qui polarisent richesse et pauvreté, et les disposent
différentiellement dans l'espace" Cf. Alain Lipietz. Le capital et son espace. Maspero, Paris, 1977, p.
26.
4 Cf. Jacques Bugnicourt. Disparités régionales ct aménagement du territoire en Afrique. Armand Colin,
Paris, 1971.
5 "... celui-ci pouvant relever du Tiers-Monde comme du groupe des pays très industrialisés". Yves
Lacoste, Géographie du sous-développement. Op. cit. p. 45.
6 Cf. L'espace partagé. Les deux circuits de l'économie urbaine des pays sous-développés. M. Th. Génin,
Paris, 1975, p. 278.
7 Ibid. p. 275 et sq..

- 22 -
spatiales que sont les inégalités ville/campagne, les différences entre types urbains et les
disparités régionales proprement dites1.
Il existe des similitudes de fait et de structures entre le sous-développement
national et international. Mais bien que le recours à l'explication centre-périphérie ait
permis de produire un discours cohérent dans l'analyse des inégalités existant entre les
pays industrialisés et les P.Y.D., entre les régions riches et les régions pauvres d'un
même espace national; bien qu'elle ait aussi favorisé un affinement des concepts tel "celui
de périphérité qui renvoie essentiellement à l'observation et à la définition de typologies
des espaces en retard de développement"2; ou des notions de "périphérisation,
satellisation. domination, dépendance" à travers lesquelles "il s'agit de montrer que les
inégalités, résultant nécessairement de la logique fondamentale du mode de prcxluction et
d'accumulation capitalistes, qui, en permanence, conduit à l'exploitation ou au rejet
d'espaces internes (Nord Lorraine) ou externes (Extrême-Orient)"3; le moins qu'on
puisse en dire, est qu'elle ne clarifie pas la notion de disparités régionales. Celle-ci, dirait
Gaston Bachelard, demeure un pauvre mot. C'est-à-dire un mot qui permet d'exprimer
des phénomènes très variés [le développement inégal, le sous-développement, le
colonialisme interne, la croissance inégale, etc.]; mais qui ce faisant a l'inconvénient de
nous tromper: "Ce qui nous trompe, c'est que le même mot à la fois désigne et explique.
La désignation est la même, l'explication est différente"4.
Au-delà des querelles d'écoles que visent à spécifier les divers types de
définitions évoquées chemin faisant, hormis le fait qu'en outre la notion de disparité a
également dans le langage courant, un contenu problématique; la difficulté d'en donner
une définition satisfaisante s'explique aussi par le caractère ambiguë des notions de
région et d'espace en matière d'analyse économique.
1 Ibid.
2 Cf. Dominique Bruguera. Le développement inégal. Mémoire de Dca, Paris l, Février 1977.
3 Cl. Lacour. Aménagement du territoire ct développement régional. Op. cil. p. 17.
4 Cf. Bachelard. Espitémologie. Textes choisis Dar Dominigue Lecourt. Pur. Paris, 1980, p. 174.

- 23 -
2. Il est en effet bien connu de tous que l'espace, la région, le ou les
territoire(s) sont, comme en maints écrit, le souligne fort bien Cl. Lacour: des notions
"faussement claires"l; des mots qui renvoient à des réalités connues de tous [l'espace
concret; les régions naturelles, humaines; le territoire, les territoires, espaces-régions
vécus historiques, culturels ... F; mais cependant, "complexes et profondément ambiguës"
(sic). Réalités d'autant plus fuyantes que dans le champ de l'analyse spatiale, elles y
circulent sous trois catégories distinctives. Ce sont, a-t-on fait pressentir: les catégories
d'espace et région des économistes que sont, depuis François Perroux: l'espace
homogène, l'espace polarisé, l'espace-plan et corollairement, la région homogène, la
région polarisée, la région-plan3; et enfin les notions d'espace-cadre et d'espace-objet
d'analyse qui constituent la troisième des catégories conceptuelles en présence. Fixons
notre attention sur ces dernières afin de définir les notions de région-cadre, région objet
ou instrument d'analyse dont l'intérêt, verrons nous, n'est pas des moindre dans la
compréhension de notre sujet d'étude.
2.1. L'espace-cadre d'analyse se définit "comme une étendue et une
structure formelle servant de cadre et de référence à la distribution spatiale des éléments
du système (le km2, le département, la région ... )" 4. Il s'agit de l'espace géographique
considéré comme un simple support des activités économiques. C'est un référent un
"espace pré-formé"5 ou encore, "un contenant dont l'économie serait le contenu" [F.
Perroux] 6.
L'espace, dans cet ordre d'idée, n'est que le lien d'application des principes
économiques issus de la théorie de l'équilibre général, de la théorie du commerce
international, de la théorie de la croissance ... Il répond à la logique des analyses en
termes d'utilités, a permis d'énormes progrès à la théorie de la firme et à la gestion des
1 CF. Aménagement du territoire et développement régional. Op. cit.
2 Cf. Espace régional et aménagement du territoire. Op. cit.
3 Nous y reviendrons.
4 J. Guigou in Espace régional et aménagement du territoire. Op. CiL p. 779.
5 Cf Michel Mougeot. Théorie et politique économiques régionales. Economica, Paris, 1975.
6 Cité dans Espace régional et aménagement du territoire. Op. cit. p. 777.

- 24-
entreprises et en définitif: l'espace-cadre concerne moins la problématique de l'espace que
celle des activités et des agents qui s'y trouvent. Il en va de même de la région-cadre
d'analyse: elle définit le milieu de propagation de flux entre agents économiques
prélocalisés, et par exemple aussi, le cadre d'action pour une politique de développement
régional!.
2.2. L'espace-objet d'analyse se définit par contre "comme l'étendue et la
structure de la distribution spatiale des éléments d'un système économique ou ce qui
revient au même, comme l'espace contenu par chaque élément du système économique"2.
C'est donc d'un espace-moyen ou instrument d'analyse qu'il s'agit. Il postule que chaque
élément du système économique a une "composante spatiale": les dimensions, les formes,
les positions et les qualités [l.L. Guigou].
L'espace a ici valeur d'un concept théorique mis à la disposition de l'analyste.
C'est un concept méthodologique. Il participe du langage et des exigences de l'économie
d'intention scientifique. TI en va de même de cet autre concept.
Le concept de région-instrument d'analyse a aussi valeur d'un concept
méthodologique. En ce sens que pour l'économiste chercheur, plus théoricien que
praticien, la région n'est plus considérée comme un simple support ou cadre d'activité;
"elle devient un moyen, un instrument de l'analyse économique qui permet, par exemple,
d'expliquer la localisation des agents et activités économiques et les transformations que
subissent ces phénomènes de localisation pendant un processus de développement
économiq ue "3. Elle aurait une double nature: celle d'un espace concret et
méthodologiquement abstrait.
Ces définitions et précisions étant faites, venons-en donc au fait essentiel que
justifie leur évocation. A savoir la principale source d'ambiguïté qui pèse sur la notion de
! Cf. Boudeville Jacques R. Les espaces économiques. Pur, Paris, 1961.
2 J.L. Guigou. Op. cil.
3 Cf. Jean-Pierre Jobard. Les disparités régionales de croissance. Op. Cil p. 25 et sq.

- 25 -
région et par voie de conséquence, sur celle de disparité régionale. Cette ambiguïté, fait
remarquer lP. Jobard, découle principalement de ce que la notion de région - instrument
d'analyse coïncide souvent avec celle de région-cadre ou objet d'analyse. Cadre, objet
d'analyse, la région peut en effet être définie à partir de trois critères: c'est une zone
d'iso-comportement; elle constitue un ensemble de zone d'influence des villes
principales, secondaires; et correspond enfin à un phénomène d'auto-suffisance. La
réalité géographique ainsi décrite, s'étudie bien par recours à la méthode des tableaux
économiques. Tableaux qui est une excellente illustration de la région-instrument
d'analyse. "Ainsi, la notion de région-objet coïncide avec celle de région-instrument
d'analyse" [p. 27.]. Le présent exemple fait référence à l'étude de la régio~ Lorraine de
Pierre Bauchet. J.P. Jobard renforce son argumentation en citant ainsi le cas de la région
du Nord [René Gendarme] où l'étude des facteurs de développement dépasse largement
le cadre géographique de la région observée; tout comme dans le cas de l'étude des
facteurs propres de croissance du "pays de Montbéliard" [Goetz-Girey R., 1960] ou
ceux de la croissance de Saint-Amand [Fruit René, 1963].
Une des vertus d'un concept méthodologique ou d'un instrument d'analyse
est d'aider à comprendre et à mieux structurer la pensée. Les analogies ou identités de
structures, entre le réel et sa représentation constituent un des phénomènes bien connus
des structuralistes; et n'est pas surprenant dans les exemples sus-mentionnés. Car,
importe-t-il de se souvenir: "la région devient une construction artificielle à mesure que
l'économie l'emporte sur les données géographiques"l. Aussi est-ce en auteur averti qu'à
ce propos, J.P. Jobard conclut sa réflexion par la remarque suivante. La notion de
région-instrument d'analyse est venue d'Outre-Atlantique. Si elle "pouvait facilement
s'adapter aux vastes espaces régulièrement découpés dans le territoire américain, en
revanche, il devenait beaucoup plus délicat d'utiliser cette notion en Europe où l'histoire
et la géographie ont façonné un espace plus complexe"2.
1 René Gendanne. L'analyse économigue régionale. Cujas, Paris, 1976, p. 21.
2 J.P. Jobard. Op. cit. p. 27.

- 26-
S'ajoutant à tout ce qui précède, le problème ou piège d'anatopisme que
dévoilent ces propos de J.P. Jobard, renforce ce qui nous semble davantage être la
principale cause de l'ambiguïté qui pèse sur la notion de région. C'est l'absence d'une
définition "objective", "scientifique", autrement dit "non idéologique" des notions
d'espace et de région l . Car, est-il également opportun de s'en souvenir: le mot "région
provient du verbe latin regerer signifiant gouverner"2; nous [économistes] sommes
"prisonniers de l'utilisation que l'histoire et la politique en ont fait"3; "l'analyse spatiale
serait ainsi idéologique et superficielle par sa volonté systématique de procéder à des
explications fonctionnelles et techniques" de l'espace4; idéologiques seraient également
les discours sur les territoires5, les régions nationales6, ...... et sur le développement
régional qui ne constituerait dans les P.V.D. qu'une partie de l'idéologie mimétique
oeuvrant dans le sens d'une acculturation de ces pays7.
Se trouve ainsi évoquée, une série de raisons qui, répétons-le, donne à penser
que c'est par manque d'une définition "réaliste", "objective" ou "scientifique" de la notion
de région que s'expliquent fondamentalement les querelles et difficultés conceptuelles qui
pèsent sur la notion de disparités régionales. Querelles, difficultés, conflits et ambiguités
terminologiques qui dans l'ensemble, amènent à poser la question de savoir: qu'est-ce
donc que du point de vue scientifique, définir un mot. un concept. un phénomène, une
.
?
nonon ....
S'agit-il, "de façon volontariste ou institutionnelle de normaliser le sens et
l'usage du mot, du concept ou de la notion à définir en lui assignant une acception
1 Cf. André Dauphiné. Espace. région et système.Economica, Paris, 1979.
2 Cf. René Gendarme. L'analvse économique régionale. Op. cil. p. 16.
3 Cf. Petrella Riccardo. La renaissance des cultures régionales en Europe. Ed. Entente, Paris, 1978.
4 Cf. Espace régional et aménagement du territoire. Op. cil. p. 798.
5 Cf. Jacques Bugnicourt. "Illusions et réalités de la région et du développement régional en Afrique" in
Rev. Tiers-Monde, n073, Jan.-Mars 1978, T 19. Claude Bataillon. Etat. pouvoir et espace dans le Tiers-
Monde. Puf, Paris, 1977.
6 Cf. Régionalisme et universalisme dans le droit international contemporain. Colloque de la Société
française pour le droit international. Bordeaux 20-21-22 mai] 976. P. Pcdone, Paris, 1977.
7 Jacques Bugnicourt. Op. cil.

- 27 -
univoque et définitive? La solution reléverait-elle de l'élaboration, à partir de tous les
usages paniculiers, d'une définition synthétique et générale permettant de fédérer tous les
usages? Ou encore, faudrait-il identifier le statut réel et les effets véritables du mot ou du
concept en question?"l.
Il existe en effet plusieurs théories et conceptions de ce qu'est une définition2.
Ce qui importe alors de noter, est que la définition qu'utilise la science a toujours un
caractère explicatif et opératoire3. Elle doit comme ci-après illustré, permettre de dévoiler
la nature du mot, du concept ou encore de la chose étudiée, en en restituant les divers
aspects problématiques.
D'Aristote, nous savons que la définition est "une formule manifestant le I2.ill:
quoi de la chose", Elle ne fait pas que la nommer [cas des défmitions nominales], mais
vise à en faire ressortir la quiddité; et peut être caractérisée comme étant "la conclusion
d'une démonstration" ou comme la démonstration de l'existence d'une chose, en ce
qu'elle en expose la condition d'existence4 . De Jean Ullm05 et dans le même ordre
d'idée, la science a pour métJwde première de montrer ce dont elle parle.
Elle repose sur la notion de définition opératoire: "Une définition opératoire
est une définition qui comporte la description d'un procédé régulier pour repérer,
mesurer, plus généralement atteindre et identifier le concept défini"6 Cette idée est à
rapprocher à celles d'auteur tel Gaston Bachelard dont, pour l'essentiel, on sait que:
"Toute définition est une expérience"?; un concept ne devient scientifique que "dans la
1 Cf. Martial Delignon. Usages et fonctions du conceRt de structure en économie politique de ] 930 à
.l.21ill.Thèse d'Etat, Univ. Nancy II, Oct. 1982.
2 Cf. Martial Delignon. Us~ges et fonctions du concept de structure en économie politique de 1930 à
1980.Thèse d'Etat, Univ. Nancy II, Oct. 1982.
3 Cf. Jean Ullmo. La pensée scientifique moderne. Flamarion, Paris, 1969.
4 Cf. Gilles Gaston Granger. la théorie aristotélicienne de la science. Aubier Montaigne, Paris, 1976,
p.235.
5 La pensée scientifique moderne. Op. cit. p. 24.
6 Ibid. p. 24.
7 Cf. Le Nouvel esprit scientifique. Puf, Paris, 1934, p. 45.

- 28 -
proportion où il est devenu technique, où il est accompagné d'une technique de
réalisation"1; ce qui en d'autres termes, signifie qu'il est le résultat d'une "dévaluation des
idées premières"2. Idées ou opinions contre lesquelles mettent aussi en garde, G.
Canguilhem et bien d'autres auteurs dont les citations éparses permettent d'ainsi clore la
présente réflexion:
Les mots n'ont pas toujours le même sens "ici et là, aujourd'hui et
demain". Ils changent de sens chez un même individu d'un instant
l'autre de sa vie; de même qu'il varie d'un individu à l'autre3.
"Un mot n'est pas un concept [. . .] il peut recouvrir des concepts
différents" [D. LecourtJ4
"Un concept ne naît pas de l'expérience sensible, mais est le produit de
transformations de discours antérieurs sur cette expérience"5. "Il a pour
rôle de résoudre un problème théorique et d'indiquer les conditions de
sa réalisation technique"6. Son sens varie au gré des mutations des
problématiques qui la soustendent. Sa connaissance passe par une
tentative de reconstitution par identification de ces problématiques. Et
pour tout résumer: un concept se définit par "sa fonction dans un
système de relations inter-conceptuelles"; et mieux encore "par les
relations qu'il entretient avec les autres concepts, sa place et les
foncrions qu'il exerce au sein d'une problématique théorique"7.
1 G. Bachelard. La fonnation de l'esprit scientifique. Paris, Vrin, 1975.
2 Bachelard. Epistémologie. Op. ciL. p. 61.
3 Cf. Lecerrf Yves, E. Parker. Les dictatures d'intell igenstsia<;. Puf, Paris, 1987.
4 Cité par Martial Delignon. Usages et fonctions du concept de structure en économie ... Op. cit. p. la.
S Ibid p. JO et p. 417.
6 Ibid p. JO et p. 417.
7 Ibid p. JO.

- 29-
II. LES FONDEMENTS DE LA PROBLEMATIQUE.
Il n'y a donc pas de définitions "opératoires" [J. VIlmo] des disparités
régionales. Et tant il est par ailleurs vrai que "définir un concept, c'est formuler un
problème" [G. Canguilhem]l; ce problème est celui de la recherche d'un procédé ou
système de relations interconceptuelles à partir
duquel proposer une définition
"scientifique" des disparités régionales.
Tenant compte de ce que définir c'est aussi "démontrer", "manifester le par
quoi de la chose", "mettre en lumière un certain enchaînement à l'intérieur de l'être"
[Aristote]2; remarquons que la recherche de ce procédé, méthode ou règle d'explication
causale des disparités répond fon bien à l'objet de notre étude.
Il Y a besoin d'apprécier l'impact des récents progrès techniques sur
l'évolution des disparités régionales. Ceci suppose en effet d'en étudier les causes et
mécanismes de développement. Il y a également besoin de dépasser les conflits
d'interprétation que suscitent de telles études. A savoir par exemple que les progrès
techniques accroissent les disparités régionales; thèse que mentionnent les unes et que
réfutent certaines autres de ces études en vertu des mécanismes équilibrant du marché qui
donc, favoriseraient la réduction des écarts de développement régionaux.
Ce problème est énigmatique, complexe, délicat; et est d'autant plus difficile
à traiter qu'en définitive, il pose un problème de sens: sens de l'évolution des disparités
[tendent-elles à s'accroître ou à se réduire?]; sens du procédé ou système de relations que
requiert leur définition; sens aussi du processus de connaissance de leur mode
d'évolution, car verrons-nous, celui-ci implique également la définition d'un procédé,
système ou "paradigme conceptuel..." Et sens de la nature du problème à traiter, car il
1 Cité par Martial Delignon. Op. Cil
2 Cf. Gilles Granger. La théorie aristotélicienne de la science. Op. cil.

- 30 -
n'est pas évident pour tous les esprits que les disparités régionales constituent un
problème. Comment en effet est né ce problème? Depuis quand interpelle-t-il les
économistes? Pourquoi y-a-t-il problème? Comment a-t-il pris corps?
Il importe de poursuivre nos propos en faisant dès lors référence à
l'excellente étude des disparités régionales faite par Alain Rallet1. Il y fournit de
nombreux éléments de réponses à ces questions; réponses qui, à bien des égards, relèvent
d'une conception classique ou étatonationale des problèmes régionaux2.
1. Du point de vue politico-national.
C'est l'Etat qui fait et défait les régions. L'Economie et en l'occurrence
l'Analyse Economique Régionale [en abrégé A.E.R] n'est qu'un de ses moyens d'action:
moyen de planifier, gouverner, aménager le territoire national ... et qui en épouse souvent
la cause.
De ce fait, il n'y aurait de disparités régionales à étudier qu'en tant que
"problème d'état" à résoudre. Ou comme le souligne fort bien A. Rallet: les disparités ne
constituent un problème pour l'analyse économique qu'à la condition qu'elles soient
"l'objet d'un énoncé politique".Ce qui encore signifie que "il n'y a de problème régional
que national" ou que "les disparités régionales prennent figure de problème à la condition
que s'y représente un souci national" (sic).
L'analyse porte sur le cas de quatre pays capitalistes développés [l'Italie, la
France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis]. A. Rallet développe sa thèse selon l'hypothèse
1 Cf. La théorie économique contemporaine et les disparités régionales. Thèse doctorat Es-Sciences
Economiques. Univ. de Reims, 1988.
2 Cf. Claude Lacour: Espace et développement: des enjeux théoriques nouveaux face aux contradictions
des sociétés contemporaines" in Rev. d'économie régionale et urbaine. nOS. 1985.

- 31 -
d'un problème régional par période. Il en distingue trois dont l'évocation vise à nourrir
nos réflexions sur la problématique des disparités.
- La première période; période d'avant la guerre mondiale, correspond à "une
situation d'effacement du problème régional" [cf. première partie]. Car s'il existe en effet
des disparités régionales: dualité Nord-Sud, et sous-développement du Mezzogiorno en
Italie; dualité Nord-sud aux Etats-Unis; disparité dès le XVI siècle entre "une France de
l'Ouest, riche et activée par les ports atlantiques [et] une France continentale" [p 73 et sq]
... il n'y a pour l'ensemble de ces pays, pas de problème régional [cf. chapitre 1]. La
situation est différente en Grande-Bretagne ([chapitre II]. Celui-ci y prend la forme
d"'une crise sociale régionale", se caractérise par le chômage dans les aires déprimées et
aussi par la mise en oeuvre d'une politique régionale. Le problème demeure toutefois
sans explication théorique. Car, explique A. Rallet dénonçant au passage la mutisme de
Keyne, les disparités régionales y sont support d'autre chose que d'elle-mêmes: la fin de
l'impérialisme britannique que traduit aussi la perte de son hégémonie mondiale.
- La seconde période d'analyse va de 1945 à 1975. C'est la période d'après-
guerre. Et la nouvelle donne de l'expérience régionale qu'alors décrit A. Rallet [cf.
Deuxième partie], est l'émergence des disparités comme problème politique; et de ce fait,
problème pour l'analyse économique du Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Italie. En
France également où il s'identifie à trois impératifs:
a) un impératif de restructuration de l'espace et de l'appareil économique
national,
b) un impératif d'aménagement du territoire et
c) le besoin de reconsolider une "France déchirée" de l'après-guerre
[p. 260].

- 32 -
Pour l'ensemble des pays, le fait nouveau est que "la région devient ou
redevient un miroir de la nation", et ce à trois titres qui, note A. Rallet [p. 854]. .. "jouent
inégalement selon les pays:
1) Le souci de s'intéresser au sort des régions est lié à l'articulation d'un
nouveau rapport entre l'économie nationale et son environnement international.
2) Les régions apparaissent comme des ayants-droits au partage du produit
national dont la croissance régulière favorise la thématique de sa répartition.
3) Dans les pays à structures centralisées, se manifestent les premières
tendances à la régionalisation de certaines structures étatiques. " En Italie par exemple, la
régionalisation se présente comme le moyen de renouer avec l'appareil institutionnel,
coupé de la société civile depuis sa fonnation. En France, "la région se réintroduit en
contrebande d'un discours politique plus que jamais anti-régionaliste aux lendemains de
la guerre ... [Elle] est le produit de pragmatiques nécessités dont le ressort est d'accroître
l'efficacité de l'Etat" [p. 858]1.
L'attention aux disparités régionales [identifiées par le problème des
inégalités des revenus régionaux par tête] était, durant cette même période et pour s'en
tenir à l'essentiel, détenninée par la fonnulation nationale d'une exigence d'équité socio-
spatiale: "les écarts de niveau de vie entre régions attentaient à l'idée que l'on se faisait de
l'unité nationale dans une période de forte croissance. Il fut déclaré inacceptable que
l'élévation rapide du bien être national laisse de côté certaines parties du territoires" [p.8].
Déclaration d'autant plus compréhensible que savons-nous par ailleurs: "la justice n'est
pas seulement désirable entre les hommes, mais aussi entre les régions, ... entre les villes
et les campagnes" [Pierre Dockès]2.
Demeure, tout aussi nécessaire à la compréhension de notre problématique:
l'émergence de l'Economie régionale en tant que discipline nouvelle devant donc aider à
faire face aux problèmes spatio-économiques que pose depuis lors une croissance
IOn lira avec profit: Perrin Bernard "Le sacre de la région" in Regards par l'aclualité n0120, Avril 1986.
2 Cf. L'espace dans la pensée économique du XVI au xvn siècle. Flamarion, Paris, 1969, p.14.

- 33 -
économique mal composée, mal gouvernée et mal gérée1. Nous y reviendrons dans un
chapitre prochain. Il impone de simplement noter dès ici que sous grande influence d'une
théorie néo-classique" ... pour laquelle l'essentiel était de définir une géométrie des
espaces [ ... ] de répondre à des impératifs immédiats de localisation" [Claude LacourF et
à ceux d'ordre politico-économique; l'Economie régionale s'est depuis fondée à partir des
logiques de la croissance, et ne propose au mieux qu'une lecture fonctionnaliste, étatique
et nationale des faits spatio-économiques3.
Ceci expliquant cela, la problématique des disparités, rappone, A. Rallet, se
résume à la question de savoir si "les disparités régionales tentent-elles à s'accroître ou à
diminuer le long du sentier de croissance d'une économie de marché?" [p. 361]. Ou si, en
termes plus exhaustifs: "Les disparités régionales sont-elles appelées ou non à
s'accroître? Etant entendu que si elles s'accroissent, cela constitue un problème pour la
nation, le devoir de l'Etat étant alors d'intervenir" [p. 862].
L'Economie régionale fournit de nombreuses réponses à ces questions. Elles
sont essentiellement contenues dans deux thèses: celle de la convergence des niveaux de
développement et celle de la divergence ou encore, du renforcement des écarts régionaux.
1.1. La thèse de la convergence.
Elle résume le point de vue des néo-classiques. A savoir que les régions, en
vertu des mécanismes du marché, évoluent norrnalemer.t et "naturellement" vers une
situation d'équilibre. Il est en ce sens, affirmé que les écarts de développement régional
ne peuvent être que transitoires. Car s'ils subvenaient entre deux régions A et B par
1 Cf. Commissariat Général du Plan. Voies nouvelles pour la croissance. Doc. française. Hachette, Paris,
1975.
2 Cf. Espace régional el aménagement du territoirc. Op. cil. p. 821, 1ère édition.
3 Cl. Lacour: "Espace et développement: des enjeux théoriques nouveaux face aux contradictions des
sociétés contcmporaines" art. déjà cité.

- 34 -
exemple, les mécanismes du marché les gouverneraient automatiquement par le jeu de la
mobilité des facteurs de production. Ces mécanismes d'ajustement des équilibres
régionaux sont décrits dans divers schémas conceptuels. Telles la théorie des étapes de la
croissance [Rostow], la théorie des migrations l ; et bien d'autres théories et modèles
d'analyse néo-classiques [modèles dynamiques, statiques ou synthétiques, théorie du
commerce international] fondées sur l'hypothèse de la croissance régionale équilibrée.
1.2. La thèse de la divergence.
Elle est représentative du point de vue d'auteurs non nécessairement
marxistes, mais qui ont en commun d'être critiques des théories néo-classiques.
L'idée ici défendue quant à l'évolution des disparités régionales est que ces
dernières, se développent non seulement en s'aggravant, mais en se reproduisant et en
renforçant toutes les autres formes d'inégalités et de hiérarchies spatio-économiques.
C'est de cette aggravation et renforcement des inégalités que rendent compte les théories
de l'impérialisme, les analyses centre-périphérie2 et nombre d'autres théories et modèles
explicatifs de la croissance inégale [modèle spatiaux de Richardson et Von Boventer, le
modèle kaldorien de la croissance inégale, les thèses de G. Myrdal, celles de A. O.
Hirschman sur le déséquilibre comme dynamique du développement, les théories de la
polarisation] également passées en revue par A. Rallet3.
Notre compte-rendu de lecture serait incomplet sans évocation des critiques
que formule notre auteur à propos de l'ensemble des théories sus-mentionnées. En effet,
note-t-il ici et là: ces théories ne sont pas susceptibles de répondre à la question de savoir
si les disparités régionales s'accroissent ou non; elles sont a-spatiales, ce qui ne les
prédispose pas à l'étude des phénomènes économiques régionaux; et pour tout dire: "Le
1 Cf. Philippe Aydalol. Economie régionale et urbaine. Op. Cil
2 Cf. Philippe Aydalol. Economie régionale et urbaine. Op. cil.
3 Cf. Partie II, titre II, de sa thèse intitulée: La théorie économique contemporaine et les disparités
régionales. Op. cil.

- 35 -
problème des théories de cette période, c'est qu'elles analysent en fin de compte assez
peu le mouvement des structures régionales, mobilisées qu'elles sont par le désir de
soutenir un point de vue sur la question posée par l'intervention d'une politique
corrigeant les disparités de revenu: ces disparités s'accroissent-elles en économie de
marché? li y a celles qui démontrent que oui et il y a celles qui démontrent que non.
Cela donne un tour téléologique à la démonsrration: l'évolution des disparités
régionales de revenu est sommée d'avoir un sens, la théorie s'organisant pour soutenir un
point de vue quant à sa direction. Or il est tout aussi vain de chercher à démontrer que les
disparités régionales sont appelées à s'élargir tendanciellement qu'à se réduire sinon pour
"justifier une politique parce que leur évolution passe par des cycles différents et qu'elles
changent qualitativement de forme au travers de ce processus ... " [p. 866].
Remises en cause, ces théories le sont. Car ainsi que le note A. Rallet: le
problème régional construit sur l'idée que des écarts séparent les régions, repose sur
l'idée d'un classement hiérarchique inconscient des régions. Idée d'autant plus justifiée à
l'époque qu'elle s'appuyait sur d'évidentes raisons historiques: le Mezzogiorno en Italie,
le Sud des Etats-Unis ... Mais depuis les années 60 et 70, il Ya dislocation des hiérarchies
industrielles l et apparition de nouveaux dynamismes spatiaux1. lis traduisent une remise
en cause des traditionnelles hiérarchies régionales. De sorte que le dynamisme d'une
région comme le Sud des Etats-Unis, l'industrialisation de l'Ouest de la France, la crise
des régions comme les West Middlands, le développement d'une troisième Italie ...
constituent autant de phénomènes qui "infirment par leur nouveauté tant l'hypothèse de la
divergence que de la convergence. De la divergence car des hiérarchies séculaires se
modifient. De la convergence car s'il y a bien un mouvement de réduction des écarts de
revenus, d'autres formes de disparités apparaissent, requerrant d'autres indicateurs. Il
importe de remettre en cause la vision téléologique du développement et d'expliquer les
processus détenninant les nouvelles configurations spatiales 3, la politique régionale ne
1 Cf. Stoffaës Christian. Fins de mondes, Ed. Odile Jacob, Paris, 1987.
2 Cf. Philippe Aydalol. Economie régionale et urbaine. Op. cil.
3 Soulignés par nous.

- 36 -
pouvant être retenue comme le seul ni même le principal facteur d'explication de ces
transformations" [p. 868].
Toutes ces remarques laissent croire que la problématique de base se résume
à la question de savoir quels sont donc les causes, facteurs et autres processus explicatifs
des disparités régionales? Voire quels en sont les origines et fondements? Mais c'est
paradoxalement à une autre thèse et interprétation de la problématique des disparités que
débouche A. Rallet.
1.3. La thèse de la différenciation territoriale.
Elle se veut synthèse des thèses de la convergence/divergence précédemment
évoquées. Elle concerne l'actuelle période d'analyse des disparités. A. Rallet en situe
l'origine dans les années 70 où tout a commencé à bouger: transformation du schéma
géographique des disparités que par exemple traduisent la montée en puissance du Sud
des Etats-Unis, l'industrialisation de l'Ouest de la France; les crises socio-économiques et
les tendances au développement local, la croissante insemon de la région dans la division
nationale et internationale du travaiL .. Et pour en venir à l'essentiel, la question, estime
A. Rallet, n'est plus de savoir si les disparités régionales tendent à s'accroître ou non;
mais plutôt: "Quel est le rôle des différenciations spatiales à l'échelle infra-nationale dans
la formation de la dynamique économique?" [p. 750]. Ou encore: "en quelle manière, la
différenciation territoriale de l'espace national est-elle la source d'un développement pour
cet espace mais aussi pour les territoires en lesquels il se décompose, le développement
des seconds supportant le développement du premier?" [p. 870].
Le changement de problématique ainsi signifié, A. Rallet s'en explique en
faisant référence aux récentes évolutions politiques et économiques avec comme
conséquences: "Des visions transformées de la région et des disparités régionales" [Cf.
Troisième Partie, Titre II].

- 37 -
Ces transformations se seraient notamment opérées dans les années 60 et 70
et méritent d'être aussi expliquées.
Côté politique, la région jadis ne désignait que des étendues territoriales dont
la dénomination administrative attestait de l'existence d'ayants-droits à la richesse
nationale. Cause révolutionnaire sociale, politique ou idéologique, la région a
progressivement changé de statut. Et aujourd'hui, on serait plus proche de la conception
traditionnelle américaine selon laquelle la région a ses propres instruments de
valorisation, ses moyens de développement, son pouvoir. .. Et précise A. Rallet: "Si la
région se signale à l'attention de l'économiste, c'est de constituer le cadre spécifique
d'une dynamique économique. Les écarts enregistrés entre les régions et mesurés par un
certain nombre d'indicateurs économiques (revenus par tête, taux de chômage, niveau de
productivité ... ) sont l'expression normale de la concurrence interrégionale par laquelle
chaque région tente d'améliorer sa position" [p. 747]. La région s'est métamorphosée en
un nouveau sujet économique. "A suivre la littérature sur le développement local et
régional, le sujet économique régional n'est pas un agent institutionnel (l'autorité
politique régionale par exemple), une catégorie d'agents (les entreprises régionales), ni
même l'ensemble des unités économiques de la régions.
'" Le sujet n'est pas un agent mais un système. Ce qui fait sujet, c'est le
réseau de relations par lesquelles se tisse un système propre d'organisation" (p. 743]. Il
est bidimensionnel.: "Un processus le définit par une règle de placement (sujet passif), un
autre le définit comme une force économique rassemblant ses ressources pour améliorer
sa position concurrentielle (sujet actif) "1. Et pour tout résumer, la région c'est désomlais
"un acteur sujet actif du développement" (sic).
1 Cf. A. Rallet: "La région et l'analyse économique contemporaine" in Revue d'Economie Régionale et
Urbaineno3, 1988, pp. 365-380

- 38 -
Côté économique, ce sont 3 faits qu'évoque alors A. Rallet pour aussi
expliquer "le sacre de la région" comme sujet socio-économique: les nouvelles
technologies qui modifiant les exigences de la localisation, donnent une plus grande
liberté d'action aux entreprises; le renouveau des PME désormais emblèmes d'un
nouveau type de développement régional, et enfin, l'extension d'un nouveau type de
tertiaire "lié non hiérarchique" [A. Bailly, D. Maillot et Rey, 1984]1.
C'est fon des éléments d'analyse sus-mentionnés que "les régions, estime
notre auteur, ne sont plus des espaces qu'il s'agirait de protéger contre les effets de
l'ouverture des économies naturelles, [ ... ], mais la base territoriale d'où recomposer
l'élan concurrentiel
qu'implique cette ouverture" (sic); et qu'il n'y a plus lieu de
considérer les disparités régionales comme un problème. Dans la période actuelle, elles se
conçoivent comme "un levier du dynamisme économique national" [p. 739]. "Par elles
s'exercent en effet une dynamique concurrentielle opposant régions et localités ... [Elles]
ne sont plus connotées négativement par l'écart à une norme nationale de revenu [... ]
Elles mesurent des performances diversifiées qui sanctionnent l'aptitude concurrentielle
de chaque milieu territorial [860]. En définitif "Les disparités régionales se représentent
davantage aujourd'hui comme un problème d'animation du développement économique
que comme un problème de société" [p. 861]. D'où reformulation de la problématique qui
revient aussi à savoir: "en quoi le développement économique est-il lié à ce que l'espace
national soit territorialement différencié et le reste en dépit de toutes les forces qui
poussent à son uniformisation?" [ p. 766] "qu'est-ce que l'espace comme territoire pour
la dynamique économique?" (sic).
Mais ces nouvelles visions et interprétations des disparités posent plus de
problème qu'elles ne permettent d'en résoudre: elles débouchent en effet sur la question
de savoir comment "penser" la région en tant que "acteur" ou "sujet" économique? Ou
1 Cf. La théorie économique contemporaine et les disparités régionales Thèse op. cil. P; 733.

- 39 -
encore: "comment s'articulent organisations fonctionnelles et territoriales que sous-tend
une telle conception de la région?" "Quelle est la consistance propre des organisations
territoriales? Quel rapport s'établit entre les divers niveaux d'organisations
territoriales ... ?" [p. 944].
Ces questions posent en effet de nombreuses difficultés dont la principale,
note A. Rallet "est que la constitution de l'espace régional ou local en acteur du
développement ne peut se comprendre à partir d'un strict fondement économique.
L'analyse économique ne suffit pas à expliquer les raisons pour lesquelles des relations
se nouent entre agents économiques dans un cadre territorial. [Elle] doit s'élargir sur ce
point à des facteurs socio-historiques et institutionnels ... " [p. 886]. Il conclut sa thèse en
réflechissant sur ces questions et difficultés d'analyse économique régionale. Reflexions
d'autant plus justifiées, qu'elles résultent d'un examen critique des récentes théories et
méthodes d'analyse économique de l'espace: théorie de la division spatiale du travail dont
le principal aspect critique réside dans "la vision téléologique du monde ou de la nation
comme un grand atelier" [cf. Chapitre III]; la méso-analyse ou approches méso-
territoriales de la région [J.c. Perrin, 1983, 1986, 1987] critiquées pour n'être
"qu'idéalistes", "normatives" ... 1, et enfin, l'approche conceptuelle dont les limites et
difficultés tiennent à l'impossibilité de définir une théorie de la région en tant que "acteur"
ou "sujet" économique.
Dépasser les impasses théoriques et méthodologiques ainsi constatées oblige
à reconsidérer l'hypothèse de base de A. Rallet.
Son étude, rappelons-le, pone sur "la théorie économique contemporaine et
les disparités régionales", Elle part d'une réflexion épistémologique que résume la
question suivante: "comment se fait-il que les disparités régionales mobilisent l'analyse
économique, une ses branches du moins, l'économie régionale, après 1950-1955, alors
qu'avant-guerre, il n'en est rien bien qu'elles soient de toute évidence quantitativement
1 A. Rallet. Ibid, p. 836.

- 40-
aussi importantes sinon plus?" (sic). La réponse à cette question amène notre auteur à
traiter de la façon dont un problème, tel celui des disparités, passe du champ de
l'expérience à celui du discours pour ensuite faire objet d'une réflexion théorique, en
matière d'analyse économique par exemple.
Faisant alors prévaloir le fait que "historiquement, le savoir économique s'est
développé sous l'impératif d'éclairer la décision étatique [... ], l'analyse économique ne
s'est jamais départie du rôle de conseiller du prince qui est particulièrement vrai des
disciplines jeunes de l'analyse économique comme l'économie régionale dont la naissance
et le développement répondent à des enjeux immédiats de politique économique" [p. 46].
Soulignant par ailleurs que l'analyse économique n'est entre autres considérations
"qu'une manière de réfléchir un ensemble de déterminants sociaux" [p. 849], A. Rallet
s'emploie à démontrer que c'est la politique qui détermine en dernière instance les
progrès, les orientations et le contenu de l'analyse économique. Il appuie cette idée en
notant par exemple que du côté de l'expérience, un problème ne devient visible à
l'analyse économique que "s'il peut être fixé en un enjeu de politique économique ... " et
que "du côté de la théorie, les problématiques sont mobilisées par la nécessité de définir
une position par rapport aux questions ouvertes par l'émergence d'une politique ... " [p.
47]. D'où l'idée selon laquelle: les disparités régionales ne constituent un problème qu'à
condition qu'elles soient source d'un problème politique, objet d'un énoncé politique ...
Idées que A. Rallet développe en disant par ailleurs que "l'économie est politique quant à
sa source et sa finalité ... ", que l'analyse économique est principalement requise par
l'exigence d'une politique économique, "elle n'est qu'une manière de réfléchir un
ensemble de déterminants sociaux" ... [p, 849]. Et qu'en définitif, c'est la politique qui
anime l'analyse économique, qui l'éveille "institue son mode d'accès au réel, l'oriente et
en même temps la contraint, fenne son angle de vision" [p. 851].

- 41 -
On ne saurait nier l'emprise du pouvoir politique sur la science économique l ,
il faut toutefois en relativiser les effets.
D'abord, parce qu'il n'y a pas une, malS des histoires de la pensée
éconornique2; histoires qui, comme celle plus générale de la Science, enseigne que bien
souvent, ce sont les progrès accomplis dans le domaine des sciences exactes [la
physique, la cybernétique, la biologie ... ] qui orientent et déterminent le champ des
possibilités de l'analyse économique3; ils la rendent plus apte à mieux appréhender le
réel. Ensuite, parce que les évolutions politiques et économiques ne sont généralement
que des produits des progrès scientifiques et techniques. Nous allons voir que c'est
fondamentalement en fonction de ces progrès que s'expliquent:
a) les visions transformées de la région;
b) la nouvelle conception des disparités; et comme en parle aussi A.Rallet,
c) le déplacement du champ de notre problématique.
En effet, importe-t-il de noter à sa suite: "le problème régional s'est déplacé
de l'expérience à l'analvse. [p. 625]. C'est dire qu'il "n'est plus seulement dans la réalité
où il s'est d'ailleurs modifié, mais qu'il est aussi dans la capacité à comprendre cette
réalité, qu'il est aussi vécu comme un problème théorigue"4.
D'où, poursuit-il, changement du rôle de l'économiste régional à qui il
incombe désormais moins de soutenir une intervention qu'une explication. Car "au fond,
dans la période antérieure, on ne prenait pas la peine de beaucoup expliquer le
développement régional, on cherchait surtout à l'orienter ou à élaborer l'argument pour ne
pas l'orienter" (sic).
1 CF. Hervé DUMEZ. L'économiste. la science et le pouvoir; le cas Wabr<lS. pur, Paris, 1985; Jean-
Marie Pousseur. Francis Bacon. Novum organum. pur, Paris, 1986, et par exemple aussi, Brian Easlea.
Science et Ilhilosophie. Ramsey, Paris, 1986.
2 Cf. Guitton Henri, D. Vitry. Economie politique. Introduction générale. Analyse micro-économique.
Analyse macro-économique. Dalloz, Paris, 1985.
3 Cf. Espace région et aménagement du territoire. Op. cil. et par exemple aussi, André Marchal. Méthode
scientifique et science économique. 2 tomes, M. Th. Genin, 1951, Bertrand Nogaro. La méthode de
J'économie po!itiQue. VoU, L.G.DJ., Paris, 1939.
4 Souligné par nous.

- 42-
2. D'un point de vue contemporain.
2.1. Le point de vue de la nouvelle Science Régionale.
La Science Régionale dans son acception française, s'est beaucoup
rapprochée [au cours des vingt-trente dernières années], de sa signification anglo-
saxonne: elle ne produit plus la distinction académique géographie-économie fortement
marquée en langue française 1; elle privilégie l'analyse en terme d'espaces-systèmes sur
celle des espaces-lieux2.
A la faveur des crises économiques survenues depuis les années 60 [10 choc
pétrolier, 1973-74; 2ème choc 1980, etc]3, elle a renoué avec la problématique du
développement "par une espèce de symbiose permanente, entre interrogations nouvelles
et réponses adaptées" [Cl. Lacour] 4.
Dans le même temps, les disparités régionales se démultiplient. Présentes en
tout type de pays, elles en réorientent les politiques de développement. Elles débordent
largement les contours de "la géographie du sous-développement"5 qui coïncide
désormais avec celle des "idéologies fausses" [la révolution verte, le développement
accéléré, la croissance, etc]6. Les Nations-Unies ont été amenées à abandonner la
conception sectorielle du développement au profit de stratégies de développement
1 Cf. Claude Lacour: "Espace et Développement: des enjeux théoriques nouveaux face aux contradictions
des sociétés contemporaines" in Rev. d'éco. régio. et urb., nOS, 1985.
2 Cf. Cl. Lacour: "L'Arbre et la forêt: la science régionale vue par un économiste" in Espaces. jeux et
enjeux, ouvrage collectif, ed. Fayard, 1986, pp. 27-46.
3 Cf. Lacour. Aménagement du territoire et développement régional. Dalloz, Paris, 1983.
4 Cf. Espace régional et aménagement du territoire. Op. cit. p. 283 et sq. 1ère ed.
5 Cf. Yves Lacoste. Géographie du sous-développement. Puf, Paris, 1981.
6 Cf. Ashis Nandy: "Les peuples du Tiers-Monde ne croient plus au développement"; et
M.S.Swaminathan: "La carte de la famine coïncide avec celle des idéologies fausses" textes in Guy
Sonnan. Les vrais penseurs de notre temps. Ed. Fayard, 1989, p. 275 et sq.

- 43 -
régionaIl , car les disparités régionales s'affmnent de plus en plus comme un problème de
dimension internationale: elles s'y manifestent aussi bien en matière d'équipements
intellectuels [inégale dotation en centres de recherches, en universités, en écoles, etc]2
qu'en termes de "bien-être" ou d'inégalité dans la répanition des revenus et des emplois3.
En l'état actuel des faits, ce sont les progrès scientifiques et techniques qui
jouent le rôle moteur des nouveaux dynamismes spatiaux [dislocation des hiérarchies
industrielles, déclin des anciens centres d'activités, disparités régionales, économiques,
sociales, etc]; tout comme "la révolution intellectuelle" qui les sous-tend, opère une
modification de notre conception de l'espace, de l'économie et de l'activité scientifique
elle-même.
Mais comment les progrès scientifiques et techniques influencent-ils la
dynamique des régions? Pourquoi, sur quelles bases et comment en découle-t-il une
modification de notre conception des phénomènes spatio-économiques? Comment rendre
compte de tout ceci? Telles sont les questions auxquelles il nous faut alors tenter de
répondre.
2.2. Eléments pour une nouvelle analyse de la dynamique des
disparités régionales.
En plus des éléments d'ordre politique précédemment évoqués, il nous faut
alors mettre en lumière le rôle croissant:
- de la recherche-développement;
- des sciences et des techniques dans la vie des régions.
1 Cf. Pub. des Nations-Unies: Quelques expériences de développement régional. Doc. ST/SON101 , N-Y,
1971; Rapport de l'atelier interrégional des directeurs des centres de recherche et de formation en matière
de développement régional. Nagoya, Japon, 10-27 Nov., 1972, DP/UN/INT. 71-400, "Développement
socio-économique régional" in Rev. Internationale du développement rural, n04, ST/SONSER X/4, N-
Y, 1973.
2 Cf. J.F. Gravier. Economie et organisation régionales. Masson & Cie, ed., 1971.
3 Cf. Jean Mayer: "L'évolution des idées et des pratiques en matière de développement régional de
l'emploi dans le monde in Problèmes économiques, n01878, 1984, pp.26-3l.

- 44-
L'objectif à atteindre étant, ce faisant, d'expliciter en quels termes la
modernité appréhende la problématique des disparités. Et si l'accent est mis sur le rôle
des sciences et des techniques, la raison en est que ces dernières ont de tout temps
beaucoup influencé le développement des régions, ainsi que nous allons commencer par
l'évoquer.
2.2.1. L 'histoire des progrès-techniques et le développement
des régions.
La technique constitue "un système global" qui à chaque période, entraîne
des déstabilisations économiques1.
Son influence sur l'économique a commencé par une sorte de "révolution du
regard" ou de "l'attitude technique" de l'homme2 qui, ayant franchi le pas qui sépare la
pratique des techniques de l'attitude technique, a découvert cette dernière comme un
moyen universel d'ouvrir "l'accès au champ inconnu et illimité du possible, [ou] du
faisable en général"3.
Deux moments cruciaux de transformations techniques se sont depuis lors
opérés; l'un vers 1100 et l'autre au XVIIlè siècle4 . Ils auraient l'un et l'autre entraîné
quatre changements fondamentaux relatifs au monde vivant, aux matériaux, aux
ressources énergétiques et à la structuration du temps5.
La connaissance des phases de la civilisation technique est donc
indispensable pour comprendre l'apparition et le développement de l'Economie, tout
comme le développement des phénomènes régionaux.
1 Bertrand Gilles. Histoire des technigues. La Pléiade, Paris, 1978; cité par Thierry Gaudin. Les
métamornhoses du futur. Essai de prospective technologigue. Economica, Paris, 1988, p.2.
2 Georges- Hubert de Radkowski. Les jeux du désir. Puf, Paris, 1980.
3 Ibid.
4 Cf. Thierry Gaudin. Les Dieux intérieurs, 1986, Cohérencc-Sophon.
5 Cf. Thierry Gaudin. Les Métamorphoses du futur. Essai de prospective technologigue. Op. cit.

- 45 -
Ce thème a suscité une littérature abondante en matière d'analyse économique
régionale l . Les études portent à ce propos sur les processus de diffusion de la
technologie, de l'innovation; sur l'aptitude des milieux à secréter et diffuser cette
innovation ... et peuvent être par ailleurs réparties entre ceux pour qui le progrès technique
renforce les disparités et ceux qui comme Ph. Adaylot, sont d'un avis contraire2.
Les analyses essentielles ont en la matière, été esquissées par l'économiste
britannique Patrick Geddes et précisées par le sociologue américain Lewis Mumford. Ces
auteurs ont mis en évidence trois grandes phases d'évolution des techniques à la lumière
desquelles et sur les traces de Jean-François Gravier3, il est ainsi possible d'apprécier
l'influence des techniques sur l'économie et l'organisation régionales.
- La phase éotechnique: elle correspond à l'aube des techniques et, note J.F.
Gravier, "peut être définie comme un complexe technologique de l'eau et du bois" [p. 6].
Elle débute avec le recours aux "esclaves mécaniques" [la roue hydraulique, la moulin,
etc] et repose essentiellement sur l'usage de l'énergie éolienne hydraulique et animale.
Les données physiques interdisaient la formation de grandes concentrations d'usines.
L'énergie hydraulique ou éolienne était intransportable, mais largement répandue; de
même que le bois dans la plupart des régions.
Les unités industrielles, de tailles généralement modestes, s'éparpillaient le
long des cours d'eau au coeur des massifs forestiers. L'industrie éotechnique était surtout
implantée dans les zones rurales. Et ce qu'il importe de retenir est que "dans l'économie
éotechnique, les disparités entre régions dépendaient essentiellement des ressources
agricoles et hydrauliques. Lorsque ces ressources étaient équitablement réparties, la
géographie du peuplement et celle des activités présentaient un aspect à peu près
homogène, sans grandes concentrations urbaines et sans espaces déserts" [p. 70]. Elles
étaient naturelles.
1 Cf. Espace régional et aménagement du territoire. Op. cit. et par exemple aussi, la thèse de A. Rallet.
La théorie économiQue contemporaine et les disparités régionales. Op. cil. p. 725.
2 Cf. Economie urbaine et régionale. Op. cit. p. 175.
3 Cf. Economie et organisation régionales. Ed. Masson, 1971.

- 46-
- La phase paléotechnigue (anciennes techniques) se définit "comme un
complexe du charbon et du fer" (sic). Elle débute vers 1767 avec une série d'inventions
telles le bateau à vapeur (Jouffroy d'Alban, 1781), le lancement de la première
locomotive (1804), la création du convertisseur de Bessmer pour la production de l'acier;
Il y a, d'une façon générale, multiplication des esclaves mécaniques. Et pour en venir à
l'essentiel, notons que "sur le plan strictement économique et social, l'âge pa1éotechnique
se traduit par un divorce entre les agglomérations manufacturières ou minières et
l'ensemble des zones rurales, qui dépourvues de sources d'énergies comme de transports
rapides, semblent condamnées à l'isolement et au déclin" [p. Il]. Autrement dit, c'est
avec la révolution paléotechnigue qu'apparaissent les premières fonnes de disparités
régionales. Elles se traduisent par la constitution de profonds et brutaux clivages à
l'intérieur des nations qui, comme la Grande-Bretagne, l'ont vécue le plus intensément.
- Dernier stade de l'évolution des techniques, c'est la phase néotechnigue; ou
"la dernière révolution industrielle" que présente ainsi J.F. Gravier dans un récent
ouvrage [L'espace vital].l
La révolution néotechnique a en une première étape reposée non plus sur un
complexe du charbon et du fer [cf. le paléotechnique], "mais sur un complexe infiniment
plus riche de l'électricité, du pétrole et des alliages métalliques ou chimiques" [p. 121]. Et
dans sa phase actuelle, le néotechnique ce sont aussi de nouvelles matières premières,
plus légères, moins naturelles; des industries
nouvelles comme celle de
l'électrométallurgie ou de l'électrochimie. De nombreux autres progrès et grandes
inventions en ponctuent également l'essor: création de la première lampe à incandescence
par Edison en 1878, apparition du téléphone de Bell en 1876, de la radiodiffusion en
1920, de la télévision en 1927, de l'automobile et bien d'autres faits qui tous "montrent
que de nouvelles énergies, de nouveaux produits, de nouvelles relations entrent en scène
et sont prêts à enfanter, au moins dans les pays développés, les mutations qui
1 Ouvrage sous-titré: Du paradis terrestre à J'aménagement du territoire.Ramarion, 1984.

- 47 -
s'épanouissent progressivement après la Seconde Guerre Mondiale" [p. 126). Propos
qu'illustre J.F. Gravier en présentant les six traits essentiels de ces mutations
néotechniques. A savoir: la diversification des ressources, la décentralisation du potentiel
industriel, la mobilité de l'énergie et des matières premières, la dissociation entre la taille
et le rendement, la diffusion des communications, l'expansion des télécommunications et
enfin, la liberté géographique des activités ainsi soulignée: "Les lignes électriques
atteignent les moindres hameaux, où les camions amènent les produits pétroliers par des
chemins bitumés et où d'autres véhicules peuvent apporter les nouvelles matières
premières. Les anciennes contraintes géographiques ont disparues ou se sont estompées:
on ne peut pas fabriquer n'importe quoi n'importe où, mais on peut fabriquer quelque
chose en tout lieu habitable. Ainsi que l'écrivait le sage et savant Louis Armand:
"L'industrie ne se sent plus liée aux gisements: la terre est ouverte. Il sera permis,
maintenant de choisir le climat et même le microclimat le plus favorable au travail
humain" [p. 132).
L'influence décisive des progrès techniques sur l'économie et le
développement régional, J.F. Gravier nous permet encore de le signifier à travers le cas
de ces deux pays: la Suisse, territoire montagneux, cloisonné ... et Israël dont il dit: "Ici
comme en Suisse, le facteur essentiel de la croissance a été la présence, la formation ou
l'immigration d'un personnel qualifié riche d'initiatives. Sans le polytechnicum de
Zurich, la Suisse ne serait pas à l'avant-garde de l'industrie européenne. Sans l'Institut de
Technologie d'Haïfa [... ) et l'Institut Scientifique Weizmann de Rebrovoth [18J
départements de recherche), Israël ne serait pas devenu une nation moderne dans les
conditions physiques et politiques les plus défavorables. En fin de compte, nous venons
d'entrer dans le temps où l'homme est indépendant par rapport au sol (J. Fourasité), dans
une vie où l'unique déterminisme est celui de la promotion humaine"l.
l Cf. Economie et organisation régionales. Op. cil. p. 19.

- 48 -
2.2.2. Les
influences
multiples
d'un
facteur
clé
de
développement : la recherche-développement.
Le terme de recherche-développement s'applique notamment aux activités de
recherche dont le résultat est normalement couvert par un brevet. Il s'agit d'activités
susceptibles de valorisation marchande "grâce à la protection du brevet"l. Car la
recherche-développement (R-D) recouvre des activités aussi variées et complémentaires
qui sont celles de la recherche scientifique fondamentale et de la recherche appliquée, de
la recherche officielle et de la recherche privée, de la recherche collective ou encore de la
recherche assurée par les Centres Techniques interprofessionnels2.
Les activités de la R-D ont pour objectif "l'avancement des connaissances
théoriques et pratiques" [activités de recherche proprement dites] et concernent aussi "le
développement qui vise l'innovation". Leur étude a donné naissance à une discipline
nouvelle: "l'économie de la recherche-développement". C'est aussi dire avec Jacques
Mairesse3 , que si les activités de la R-D concernent l'étude par excellence des
changements ou des progrès techniques: elles se rapportent également à celles du
développement économique.
Parler de la R-D, c'est en effet traiter des rapports qui existent entre
l'Economie et la Recherche; et mieux encore, c'est traiter de l'impact de la création
scientifique et technique sur l'Economie. Pour bien en comprendre l'intérêt dans une
étude comme la nôtre, il faut se souvenir que longtemps en effet, l'Economie et la Science
ont été considérées comme deux mondes totalement différents, étanches. Et ce jusqu'aux
environs de 1956. Les études sur les rapports entre Recherche et Economie ne s'étaient
pas encore sérieusement confrontées. "Bien que réalités plus que séculaires, l'impact de
la création scientifique et technique sur l'économie [... ], n'avait pas encore été reconnus
comme une investigation digne d'une effort soutenu et systématique de réflexion, de
1 Cf. Revue économique, nOS, Septembre 1985, vol. 36.
2 Ibid.
3 Ibid.

- 49-
conceptualisation et de problématisation" [François Russo]l; "la recherche était
considérée comme un phénomène marginal, presque accidentel, bouleversant sinon
rarement [... ] les structures industrielles et les marchés", note Bernard Daude, signalant
par ailleurs que "la recherche était rejetée dans ce que les statisticiens appellent le résidu
1,
. "[
]2
a eat01re
'"
.
Tâchons alors d'expliquer avec B. Daude3, pourquoi la recherche reste une
inconnue pour la théorie et la politique économiques. Trois raisons peuvent ainsi être
évoquées:
- l'insuffisance, au niveau des projets comme la politique, des mesures de
rentabilité tant aux niveaux micro que macro-économique. Car, note-t-il au passage, ce
n'est que dans les années 1956-1960 que furent élaborées les premières analyses, études
ou modèles économétriques susceptibles de convaincre de l'utilité et de la rentabilité des
projets de recherche;
- le doute, à l'époque, sur le rôle de la R-O comme facteur de croissance;
doute "à l'égard de la fonction R-D qualifié alors par de nombreux économistes de
destruction créatrice" [p. 1332]; et parce qu'aussi,
- "la créativité, source de la R-D, est une inconnue" [p. 1363]. Question se
pose de savoir alors s'il n'y a pas une limite à l'imagination et donc une barrière à la
croissance par la science...
Mais en fait, souligne B. Oaude, dans sa conclusion, c'est au regard de la
rigidité des componements, des structures économiques et financières, des attitudes ... du
1 Cf. Economies et sociétés. TIl, n07, Juillet 1968.
2 Cf. Economies et sociétés. TIl, n07, Juillet 1968.
3 Ibid.

- 50 -
mode de raisonnement et de vie que s'explique le mépris pour la recherche; et partant, la
dichotomie précédemment évoquée entre science et économie.
Le moins qu'on puisse en dire, est que cette dichotomie était fondée sur une
méconnaissance de l'utilité et de la rentabilité de la recherche. Or, souligne par ailleurs B.
Daude, dans l'analyse qu'il en donne: "La recherche est rentable économiquement,
financièrement, socialement, humainement, il faut quitter le court ou le moyen terme pour
le long terme" [p. 1345]. C'est ainsi qu'on peut mieux juger de sa rentabilité.
"Sa typologie est en effet, originale et sa rentabilité est spécifique et différente
de celle de l'investissement traditionnel; la principale caractéristique étant qu'elle est lente
à apparaître" [p. 1346]. Et de poursuivre ses propos en évoquant, en premier: la lenteur
dans la production et la productivité scientifique1; le délai inévitable entre une découverte
et son développement technique2; et le délai entre la recherche de développement et
l'innovation3. "A ces time-Iags, écrit-il par ailleurs, il faudrait encore ajouter celui de la
transmission internationale des inventions et des innovations, qui est d'autant plus lente
que le pays est peu développé" [p. 1350].
Autrement dit, le cloisonnement science-économie n'a plus lieu d'être. Et
comme en témoignent de nombreuses autres études portant sur les politiques d'orientation
de la recherche, sur le traitement et la propagation de l'information scientifique et
technique, sur les brevets d'inventions dans l'économie; on connaît mieux les
caractéristiques de la recherche-développement. Elle a d'inévitables conséquences sur les
structures et systèmes économiques. C'est la R-D qui en fait est à la base de nombreuses
révolutions intervenant au niveau de la technique financière d'intervention de l'Etat
1 Les découvertes ne sont pas, en règle générale, rapides; la plupart du temps, elles sont, au contraire,
progressives: il a ainsi fallu attendre un quart de siècle entre la théorie des quanta de Planck (1900) et la
mécanique quantique d'Heisenberg (1924) par exemple. Cf. B. Daude. "La recherche: cette inconnue aux
révolutions prévisibles". in Economies et sociétés, nO?, op.
2 Dix ans se sont écoulés entre la découverte de la pénicilline et l'étude technologique systématique de
toutes ses propriétés; dix ans se sont aussi écoulés entre le premier prototype de Watt (1765) et le
modèle définitif, vendu dans le marché. Ibid.
3 B. Daude cite les chiffres de 102 ans pour la photographie; 56 ans pour le téléphone; 25 ans entre la
découverte de l'effet thermoïodique et la mise en vente de la première lampe triode. Ibid.

- 51 -
[crédit, autofinancement, aides publiques, etc]; au niveau des rapports entre l'Etat et les
fmnes, entre les branches industrielles, entre les fmnes et au sein même de la fmne l .
Ne fut-ce que pour des raisons de "profitabilité" , la R-D oblige la firme à
aVOIr une structure plus complexe plus adaptée à l'évolution des produits et des
technologies. Elle l'oblige à modifier ses méthodes et techniques classiques de gestion au
profit de celles où le capital humain est mieux valorisé.
Les Etats-Unis bénéficient d'une solide industrie pour la Recherche-
Développement.
Albert Shapero en rend fort bien compte dans son étude de l'industrie
américaine de recherche et de développement militaire2. Intérêt de l'étude? L'auteur y met
en évidence laR-D comme principalfacteur explicatif de la dynamique concurrentielle des
régions américaines. La raison en est que la R-D s'inscrit dans le cadre d'une politique
d'aménagement du territoire, visant notamment à assurer une bonne gestion des
ressources intellectuelles et technologiques. Politique nationale stratégique fort bien mise
en évidence quand il précise les deux objectifs prioritaires pour, par exemple, la création
en une région donnée, d'un complexe de R-D militaire:
1) un effort continu pour susciter de multiples points de croissance
potentielle jusqu'à ce que l'industrie locale soit à même de voler de ses propres ailes;
2) une spécialisation visant à acquérir des avantages concurrentiels, suivie
d'un effort conscient en vue d'approfondir, d'agrandir et de renforcer le domaine des
spécialités techniques3; ou quand il précise que pour réaliser un complexe de R-D, la
collectivité doit avoir, ou doit aider à assurer, des conditions qui favorisent la création de
sociétés techniques et qui attirent les petites et moyennes entreprises techniques 4.
1 Bernard Daude. Economies et sociétés. n07, Op. CiL p. 1389 sq.
2 "Notes sur l'industrie américaine de recherche et de développement..." in Econom ies et sociétés, n07,
Op. CiL pp. 1411-1487.
3 Ibid, p. 1452.
4 Ibid, p. 1453.

- 52 -
Ces conditions sont au nombre de trois:
a) présence d'une organisation financière devant pourvoir aux besoins des
petites et moyennes entreprises techniques pour leurs investigations initiaux;
b) un élément favorable aux entrepreneurs orientés vers la technologie dû,
par exemple, à la présence d'universités ou d'écoles d'ingénieurs, et enfin,
c) existence d'autres formes de soutien [facilités commerciales, loyers
gratuits, consultations gratuites, etc] pour l'installation des nouvelles entreprises.
C'est ainsi souligner l'importance pour les régions, de la R-D. Car la R-D
c'est le capital en équipement intellectuel. Pour la région [équipement scolaire, culturel,
universitaire et technique, etcJl comme pour la firme [recherche scientifique, culture
d'entreprise, centre de formation, etc]. il nécessite des investissements, engendre perte et
profit comme le capital physique. Il est au premier plan de toute action de promotion
régionale et l'analyse économique met de plus en plus l'accent sur le rôle déterminant des
centres de recherche scientifique et technique dans la politique de localisation des
entreprises, des PME et des PMI2. D'une façon générale, c'est la R-D qui est reconnue
comme étant un/acteur de croissance et de développement.
C'est ainsi que les activités de l'enseignement, de recherche, d'éducation et
de formation sont devenues - selon le mot de G. Hubert de Radkowski3 - t1 ••• la
principale industrie des pays scientifiquement et technologiquement avancés". Elle y
favorise les progrès scientifiques et techniques. Elle créée les conditions du
développement économique et social. Mais mal gérée, cette industrie peut aussi être
source de disparités régionales. Et ces propos de J.F. Gravier méritent d'autant plus
d'être rapportés qu'ils ressortent de l'étude du cas concret de la France. A savoir que:
1 Cf. J.F. Gravier. Economie et organisation régionales. Op. cil.
2 A ce propos, on consultera avec profit les Revues d'économie régionale et urbaine, n01, n02 de 1987; et
par exemple aussi Alain Bucaille, Bérold Costa de Beauregard - PMI, enjeux régionaux et internationaux.
Economica, Paris, 1987, la Revue d'éco, régio, et urb. n03, 1987, où l'on trouvera de nombreux
éléments d'analyse sur les milieux industriels, le développement régional et sur la recherche-
développement
3 Les jeux du désir, Op. cil.

- 53 -
"Une région sans chercheur ne peut être que dépendante et subalterne. C'est
pourquoi, poursuit-il, la concentration des chercheurs français dans la capitale [... ]
représente un des aspects les plus graves du déséquilibre national"1.
* * * *
* * *
* *
La Recherche-développement est la clé de l'évolution des processus et
mécanismes économiques2. Elle en détermine la dynamique, tout corrune elle influence le
mode d'évolution des disparités régionales. Telle est la conclusion de cette partie de notre
exposé. Ce faisant, nous avons simplement voulu mettre en évidence l'influence
croissante des progrès scientifiques et techniques, sur les dynamismes économiques
régionaux. Ceci n'est pas sans conséquences sur l'étude des disparités régionales.
En effet, sur le plan analytique, il découle de cette influence croissante des
sciences et des techniques:
- un déplacement du champ d'étude des disparités, et il y a corrélativement,
- nécessité d'une nouvelle grille d'analyse et d'interprétation de la façon dont
elles évoluent.
C'est de cet ensemble de faits que nous allons rendre compte, dans les lignes
qui suivent.
1 Cf.Economie et organisation régionales. Op. cil. p. 107.
2 Cf. Bernard Daude. "Notes sur l'industrie américaine de recherche-développement" art. déjà cilé, p. 107.
Sur la recherche développement américaine, on lira aussi Pierre Papon. Les logiQues du futur: science.
technologie et pouvoir. Aubier, Paris, 1989.

- 54-
2.3. Le caractère moderne de la dynamique des disparités.
2.3.1. Une dynamique de longue période.
Pour mieux souligner ce trait caractéristique du mode d'évolution des
disparités, commençons donc par préciser ce qu'est la longue période1.
Entre autres définitions, "la longue période est celle dans laquelle l'outillage et
l"équipement deviennent des variables. Cette variation peut prendre deux aspects:
augmentation de l'outillage et de la dimension des entreprises existantes, et création de
nouvelles entreprises"2.
C'est, en d'autres termes, la période qui rend compte des phénomènes de
prise de conscience. Ou comme le dirait MarchaI3, c'est la période qui "tient compte des
mouvements occasionnés par le développement graduel des connaissances techniques, de
la population et du capital et par des conditions changeantes de l'offre et de la demande
d'une génération à l'autre". Elle amène à "replacer les phénomènes économiques dans
leur cadre historique et sociologique" [R. Barre]4. Telles les disparités régionales,
phénomène dont l'étude amène à prendre en compte la longue histoire de l'évolution des
structures institutionnelles5, politiques, économiques ... et aussi, l'histoire longue des
progrès techniques évoquées chemin faisant.
C'est dire aussi, à la lumière de cet ensemble de faits que l'étude des
disparités est plus justiciable d'une analyse dynamique que d'une analyse statique. Et
mieux encore, elle est du domaine de l'analvse dynamique de longue période plutôt que
de celui d'une analyse de courte période. Aussi est-il dès à présent utile de s'intéresser
l Nous poursuivrons nos propos en rélléchissant ensuite sur les exigences de l'analyse dynamique de
longue période, pour tirer les conséquences qui en découlent pour l'étude des disparités.
2 Cf. André Marchal. Méthode scientifique et science économique. T II. Problèmes actuels de l'analyse
économique: ses approches fondamentales. Lib. de Médicis, Paris, 1955, p. 156.
3 Ibid, p. 157.
4 Ibid, p. 157.
5 Cf. Jean-Claude Perrin. Le développement régional. Op. CiL et aussi Perrin Bernard. "Le sacre de la
région" in Regards sur l'actualité, n0l20, Avril 1986.

- 55 -
aux panicularités de l'analyse dynamique de longue période; et ce en vue de savoir
comment mener à bien notre étude des disparités.
En effet, il existe plusieurs fonnes de mouvements dynamiques. Telle en
l'occurrence, la dynamique de coune période et celle de longue période. Leurs objets
d'étude sont différents. La coune période étant celle où seuls se manifestent "les réponses
routinières aux appels économiques " [Koopmans]l; autrement dit, "les réflexes
économiques et les ajustements spontanés des variables entre elles", la dynamique de
coune période est celle qui étudie "les mouvements résultant des tensions structurelles"2.
TI en va autrement de l'analyse dynamique de longue période: cette dernière à pour objet
"l'étude des mouvements nécessaires aux adaptations strllcturelles"3. Elle repose sur un
cenain nombre de principes exposés de la façon suivante:
1) Dans l'optique de l'analyse dynamique de longue période, le principe
d'exclusion n'est pas applicable. On part de l'idée qu'il n'existe pas de variables
purement économiques spécialisées dans l'explication des mécanismes de courte période
et d'autres, réservées pour la longue période4. Le processus de fonnation des disparités
régionales étant un phénomène dynamique de longue période, il faudra dans son analyse,
accorder une égale importance aux variables qui y sont impliquées; les y intégrer en tenant
compte de leurs multiples relations d'interdépendance.
2) Il résulte, de ce qui précède, que si dans l'analyse dynamique de longue
période, le principe d'exclusion n'est pas applicable, c'est pour éviter les problèmes
d'interprétation. Car, ainsi que le fait remarquer A. MarchaIS: "ce qui est facteur de
rigidité à court tenne (... ) peut devenir élément dynamique à long tenne" (sic); et le plus
1 Cité par A. Marchal. Méthode scientifique et science économique. Op. cil. p. 158.
2 A. Marchal, Ibid, p. 165.
3 Ibid.
4 Ibid, p.165.
5 Ibid. p. 165.

- 56 -
souvent, ce sont les mêmes causes, les mêmes facteurs qui, sous des terminologies
différentes (innovations pour la courte période, inventions pour la longue période par
exemple)1 sont évoqués; alors qu'il s'agit "d'une même réalité, diversement saisissable et
en fait, appréhendée différemment selon l'angle de vision, large ou rétréci, que l'on a
adapté" (sic). Aussi aurons-nous, dans l'étude des disparités, à faire attention au sens du
mot, à adopter l'angle de vision sous lequel il nous sera possible d'interpréter et
d'expliquer dans toute sa complexité, le mode d'évolution des disparités.
3) "En longue période, l'aspect qualitatif des phénomènes doit prédominer
sur l'aspect quantitatif. Ainsi, on doit s'interroger (par exemple) sur l'influence des types
d'investissements, de la structure monétaire, de la structure de la production et de la
consommation ( ... ) de l'attitude des entrepreneurs en face du risque, des goûts et
aptitudes de la population etc (... ). En outre, en longue période, un changement d'optique
du modèle doit s'opérer. Alors que l'essor à court terme est apprécié sur le plan de la
production, soit à l'échelle micro (entreprise), soit à l'échelle macro (nation), le progrès
économique (long terme) est apprécié sur le plan de la répartition, à l'échelle intermédiaire
qui est (... ), l'échelle des groupes sociaux"2. Rapportés à l'étude des disparités, ces
principes de l'analyse dynamique reviennent à dire ceci: on prendra soin de décrire les
différentes phases (micro et macro) du processus de fonnation des disparités régionales.
Et comme dirait R. Barre3, "l'analyse doit se soucier bien plus des enchaînements entre
les périodes que d'une juxtaposition d'analyses faites pour des périodes diverses". Elle
aura une dimension historique, sociologique et philosophique.
En résumé, l'étude des disparités est passée du domaine de l'analyse des
phénomènes de courte période - période de réflexes routiniers typiques de processus
1 Ibid. p. 165 et p. 166.
2 Ibid. p. 165 et p. 166.
3 Cité par A. Marchal. Ibid. p. 1683

- 57 -
cumulatifs (essor ou déclin)1 - au domaine de l'analyse de phénomènes de longue
période. Mais ce changement de domaine d'analyse n'est qu'une des multiples
conséquences théoriques de l'influence des progrès scientifiques et techniques dans
l'analyse économique du développement régional.
En effet, si comme noté dans les lignes antérieures, l'étude des disparités est
appelée à tenir compte des considérations d'ordre historique, sociologique et d'ordre
épistémologique2, il s'en suit un problème de méthode: celui en l'occurrence du passage
d'un schéma d'analyse de courte période à un schéma d'analyse de longue période.
Le problème a été savamment étudié par A. Marchal3. La conclusion qui
s'impose - note-t-il après avoir réfléchi sur les essais de transpositions des schémas de
courte période dans la longue période; et ce faisant, précisé les difficultés auxquelles se
heurtent ces essais4 - est de procéder à un changement de concepts. D'user, comme le
dirait 1. Ullmo, de "concepts opératoires" et mieux encore, de recourir à des concepts et à
des vocables qui reflètent l'état actuel des connaissances scientifiques5. Autrement dit, il
est utile et opportun de changer de langage pour bien appréhender lajaçon dont évoluent
les disparités régionales.
Changer de langage ou de concepts et de vocables comme précédemment
noté, c'est en fait changer de mode de penser. Et nous allons voir qu'en raisonnant en
termes de dvnamigue des svstèmes au lieu de dynamique de longue période, il nous sera
possible de comprendre comment surmonter le problème de méthode que pose l'étude de
la façon dont évoluent les disparités régionales.
1 ainsi les analyses ne faisant cas que des mouvements de convergence ou de divergence des disparités ne
valent que pour la courte période.
2 Cf infra p. 63 et suiv..
3 Cf Méthode scientifique et science économigue, op. ciL. p. 266 et sWv.
4 "... si l'on veut passer d'un schéma instantané de courte période, comme le schéma Keynésien, à une
analyse de séquence, puis à une analyse de croissance, on doit s'efforcer de subsùtuer à l'analyse globale
une analyse structurelle, aux concepts totaux des concepts départementaux. aux modèles d'ensemble des
modèles différenciés". A. Marchal. Op. cil. p. 272.
5 François Perroux. L'économie du 20ème siècle. Pur, Paris, 1954.

- 58 -
2.3.2. Une dynamique des systèmes.
Il Y a la dynamique des systèmes et des structures socio-économiques, et la
dynamique des institutions qui en premier lieu, interagissent sur la dynamique des
disparités économiques et régionales.
Vient ensuite la dynamique des systèmes et des structures scientifiques et
technologiques. Nous avons fait cas de leur influence sur les dynamismes régionaux,
alors que nous traitions de la recherche-développement et des différentes phases
d'évolution des progrès techniques 1.
Il y a un troisième type de système qui doit également être pris en compte
dans l'analyse de la dynamique des disparités régionales: c'est le système écologique,
l'environnement, l'éco-système.
En effet, l'existence des disparités dépend, entre autres considérations, du
milieu naturel. C'est-à-dire des conditions géographiques propres à chaque région. De
nombreux auteurs l'ont souligné en évoquant qui le climat2, qui la position géographique
des régions3, et qui plus généralement alors, les traits caractéristiques de la géographie
[physique humaine et historique] des pays4. Et dans le cas du Gabon, notre pays, nous
verrons que l'inégale dotation des régions en matière première est une des principales
causes explicatives des disparités économiques et régionales.
A l'autre bout de la chaîne des systèmes et des phénomènes qui interagissent
sur la dynamique de ces disparités, citons l'ensemble des Technologies de l'Infommtion
1 Supra page 44 et suiv.
2 Cf Pierre Georges. Sociologie et géographie. pur, Paris, 1972. Labasse Jean. L'organisation de J'espace.
Eléments de géographie volontaire. Hermann, Paris, 1966.
3 Cf. G. Gaudard. Les disparités économiques régionales en Suisse. Ed. Uni\\'. de Fribourg, Suisse, 1973.
4 Cf. Lucien Brocard. Les conditions générales de l'activité économique. Paris, Sirey, 1934.

- 59 -
et de la Commande automatique [les T.Le.p. Ces technologies sont au coeur de
l'actuelle révolution industrielle2. Elles ont pour principales caractéristiques de
consommer très peu d'énergies, d'entraîner une automatisation systématique et générale
dans la production des biens et services.3
Ces technologies informationnelles sont à l'origine d'un processus de
dématérialisation des systèmes de production économique. Ce processus se caractérise
par une intellectualisation croissante du processus même de production économique.
En effet, avec les T.Le.: l'intelligence devient "la principale source de
compétitivité"4: "l'espace mental", le nouveau territoire sociaIS, "la création,
l'imaginaire", les nouvelles régions d'exploitation économique où la propriété industrielle
prend silencieusement ses droits 6 . Les facteurs de production immatérielle
[l'organisation, le savoir-faire, la fonction administrative, etc] sont de plus en plus
valorisés7. LA matière grise devenant la matière première; les sciences, la technique, la
recherche-développement deviennent la source de nouvelles formes de disparités: ce sont
celles que révèlent l'inégale dotation des régions en équipement intellectuel; mais aussi ce
qu'à l'échelle des régions de pays, signifient l'inégale dotation en hommes de 'sciences,
en chercheurs, en scientifiques8. Ultime conséquence des T.I.e., elles amènent à une
prise de conscience des multiples relations d'interdépendances existant entre les systèmes
socio-économiques, scientifiques, techniques et la nature: l'éco-système.
1 Cf. Jacques Robin. Changer d'ère. Seuil, Paris, 1989.
2 Nous en serions à la cinquième révolution industrielle. Elle est marquée par le développement de la
micro-électronique, de l'informatique, de la robotique, etc. Cf. Stoffaës. Fins de mondes. Op. cit.
3 Cf. Jacques Robin. Changer d'ère. Op. cit.
4 Cf. Thierry Gaudin. Les métamorphoses du futur. Essai de prospeqive technologie. Economica, Paris,
1988, p.58.
5 Ibid.
6 Ibid.
7 Cf. Bressand Albert "Déstabilisation technologique: le Tiers-Monde dans la nouvelle économie
mondiale", in Revue Tiers-Monde, nOIO?, 1986, T XXVII; A. Bressand, Catherine distler: "Choc
technologique et défi culLurel" in Revue Projet, n0200, Juil. Août, 1986.
8 Cf. UNESCO. Comprendre pour agir. L'UNESCO face aux problèmes d'aujourd'hui et aux défis de
demain. UNESCO 1977, pp. 119, et 172 et sq. Cf. aussi revue Mondes en développement, n049, T 13,
1985.

- 60 -
C'est de ces relations d'interdépendance que rendent compte des auteurs aussi
variés que René Passet], en faisant cas de l'extension de la sphère de l'activité
économique jusque dans la biosphère. Serge Moscovici2 en traitant de l'histoire humaine
de la nature (histoire de l'évolution des sciences, des Arts, des techniques) et par exemple
aussi, Serge Boulgakov qui, ce faisant, nous rappelle le sens des fonctions économiques
fondamentales3.
L'introduction des nouveaux paradigmes scientifiques en matière d'analyse
économique et corollairement la conception thermodynamique de l'espace économique:
c'est-à-dire conception de l'espace défini comme un système vivant, auto-organisé et
dynamique4, reflète également cette prise de conscience de l'interdépendance croissante
des systèmes socio-économiques, scientifiques, technologiques et écologiques.
Ceci expliquant cela, l'étude des phénomènes spatio-économiques et en
l'occurrence, celle des disparités régionales, est donc du domaine de l'analyse dvnamique
des systèmes dynamiques. C'est-à-dire en d'autres termes, qu'elle relève du domaine de
la théorie de l'évolution.
Par conséquent, c'est au regard des récents apports de la théorie de
l'évolutionS sur les systèmes vivants, systèmes intrinsèquement dynamiques qu'il nous
faut réfléchir sur les conditions les meilleures de poursuivre notre étude des disparités.
Cette étude se heurte, souvenons-nous:
- à un problème de méthode d'analyse et;
- à un problème d'interprétation 6•
] Cf. L'économique el le vivanl. Op. cil.
2 Cf. Essai sur J'histoire humaine de la nature. Flamarion, 1977.
3 Parlant de J'idée que la vie économique se ramène à un échange à un circuil ou à une succession
d'inspiralions el d'expirations; "la production correspond à J'inspiration et la consommation à
l'expiration". Cf. Serge Boulgakov. Philosophie de J'économie. Traduit du russc par Constantin
Andronikof. Ed. L'Age d'homme. S.A. Lausanne. p. 59. et sq.
4 Cf. Espace régional et aménagcment du territoire. Op. cil.
S Cf. Ervin Laszlo. La cohérence du réel, Evolution, cocur du savoir. Op. cil.
6 Cf. pp 29, 77 et suiv.

- 61 -
La solution à cet ensemble de problèmes, passe par la prise en compte d'un
cenain nombre d'enseignements issus de la théorie (moderne) de l'évolution. Et ce sont
ces enseignements que dans la section suivante nous allons présenter au titre des bases de
l'analyse économique moderne.
III. LES BASES DE LA NOUVELLE ANALYSE ET LE SENS DU
PROBLEME A TRAITER.
Dans la nouvelle perspective d'analyse - analyse dynamique des systèmes
dynamiques - il n'y a plus d'antagonisme entre les différentes thèses descriptives du
mode d'évolution des disparités. Car, allons-nous voir, les mouvements de convergence
et de divergence ne sont que deux des multiples traits caractéristiques du processus
éminemment complexe et selon lequel se développent les disparités régionales.
Nous verrons aussi que les différentes méthodes d'analyse qui sont la base
des thèses en présence: méthodes d'inspiration néo-classique pour la thèse de la
convergence, et les méthodes d'inspiration marxiste pour la thèse de la divergence!, sont
également complémentaires. Cette complémentarité résulte de deux faits majeurs:
1) une meilleure connaissance de la nature et des lois de l'évolution des
systèmes: elle constitue un des principaux appons des "Nouvelles Sciences" (sciences
des systèmes ou sciences de la complexité)2 qui,par le biais des nouveaux paradigmes
scientifiques (paradigme de la régulation, paradigme cybernétique, paradigme
structuraliste, paradigme de la modélisation systémique)3; enseignent que les systèmes
intrinsèquement dynamiques sont non seulement interdépendants, mais obéissent aux
mêmes lois d'évolution que les éco-systèmes4.
! Cf. Supra page 33 et sq.
2 Cf. Université des Nations-Unies. Science et pratique de la complexité. Op. cit.
3 Cf. Jean-Louis Le Moigne. La modélisation des systèmes complexes. Bordas, Paris, 1990.
4 Concernant les nouveaux apports de la science, on consultera avec profit: Encyc]ooédia Universalis. Les
enjeux. Suoplément ]984. George Gilder. Microcosme. La révolution quantique dans l'économie et la

- 62 -
2) Une meilleure connaissance de la nature de l'activité scientifique: il s'agit là
d'un autre des enseignements des Nouvelles Sciences. Egalement diffusé par le biais des
nouveaux paradigmes scientifiques, cet enseignement revient en substance, à souligner en
science l'unité des méthodes d'analyse.
Et c'est de cet aspect unitaire (autrement dit complémentaire et interdépendant)
des modes d'investigations scientifiques que nous allons commencer par traiter. Ceci
nous amènera à réfléchir sur la façon dont en science, on procède pour styliser, modéliser
ou construire le savoir.
Nous serons également amenés à prendre part au débat qui agite l'ensemble
des sciences économiques, sociales et humaines. Ce débat tourne autour de trois types de
questions:
- est-il justifier et nécessaire pour les sciences économiques et sociales, d'user
des mêmes méthodes et techniques d'analyse que les sciences exactes?
- y-a-t-il besoin d'une nouvelle philosophie ou d'un nouveau socle
épistémologique pour la pensée économique?
- est-il nécessaire de soumettre les théories économiques à des tests pour
juger de leur cohérence et pertinence?
Ces questions ainsi évoquées donnent lieu à des réponses très contrastées.
Nous les examinerons dans les lignes à venir. Mais on peut d'ores et déjà dire pourquoi il
nous est apparu opportun de traiter de ces questions d'ordre épistémologique: elles vont
nous aider à identifier les nouvelles conditions d'analyse et d'interprétation des processus
de formation des disparités économiques régionales, en prenant connaissance de ce qui
nous semble constituer les fondements épistémologiques de la nouvelle pensée
économique régionale, et plus généralement, de la pensée scientifique moderne.
technologie. Inter-éditions, Paris, 1990; Edgar Morin. Introduction à la pensée complexe. ESF éditeur,
Paris, 1990; et entre autres ouvrages, celui de Bernard d'EspagnaL Penser la science. Op. cil.

- 63 -
1. Les bases de la nouvelle analyse.
Elles reposent sur deux acquis de la pensées contemporaine.
1.1. Une
meilleure
connaissance
de
la
nature
de
l'activité
scientifique.
C'est une activité de production d'un langage: le langage scientifique. Toutes
les sciences et disciplines y procèdent par formalisation, par stylisation 1 ou encore par
structuralisation de la pensée. Elles axiomatisent et conceptualisent, comptabilisent. Les
sciences de la nature le font à trois niveaux2;
1) elles regroupent les phénomènes singuliers sous un même concept;
2) elles inscrivent les concepts ou les symboles mathématiques qui leur
correspondent par les relations exprimables ou non mathématiquement. "Les relations
utilisées ont d'abord été, telles les lois causales, relativement linéaires, mais au fur et à
mesure que la connaissance scientifique a progressé, on a introduit les catégories de
structures ... de système" (sic); de sensibilité, d'histoire, ou encore de potentialité, de
virtualité, d'imprévisibilité3. Et enfin,
3) "Elles tentent de plus en plus d'établir des relations entre les connaissances
acquises dans diverses disciplines, c'est-à-dire entre les aspects différents, qu'elles ont
distinguées dans le réel" (sic). Il en va de même des sciences socio-économiques qui,
rappelons-le brièvement: partant soit de l'observation, soit de l'examen d'une série de
statistiques à partir des quelles elles décrivent des relations4 : élaborent des schémas, des
lois, des modèles, des paradigmes élémentaires ou dialectiques ... Elles usent également
1 Cf. G.G. Granger. Essai d'une philosophie du style. Armand Colin, réel., 1988; P. De Bruyne et alü.
Dynamigue de la recherche en sciences sociales. Op. cil.
2 Cf. J. Parain Vial. Philosophie des sciences de la nature. Klincksieck, Paris, 1985.
3 Cf. J. Parain Vial. Ibid. p. 96, 143 et sq.
4 Cf. G.G. Granger. Concept. structure et loi en science économigue, Op. cil.; Jean Vilma. La pensée
scientifigue moderne. Op. cil.

- 64-
des théories et des concepts issus des sciences exactes. Telle la théorie de l'évolution 1 qui
dans un sens donne à traiter des mécanismes du marché néo-classique2, de "l'ordre
entropique"3 et dans l'autre sens, de la place du désordre ou donc du paradigme
ordre/désordre4 . Telle aussi la théorie du chaos5 et celle de la catastrophe dans la
recherche sur les processus de croissance, les discontinuités des formes spatiales ou sur
les phénomènes d'inflation et de fluctuation monétaires, financiers 6. Et bien entendu,la
théorie de l'information et celle des structures dissipatives? qui dans l'ensemble des
sciences, véhiculent les concepts bien familiers de: système dynamique, ouvert,
complexe... et les notions de sensibilité, d'irréversibilité, de birfurcation, etc.
Il existe donc une communauté de vocables, de concepts ou des
"transconcepts" qui comme ceux d'équilibre, de loi, de système et structure8 sont très
caractéristiques du langage scientifique. Ils se "balladent" aisément d'une discipline à
l'autre9. Il en va de même des méthodes d'analyse. Telle structuralisme qui par exemple,
est une méthode dégagée par les phonologistes pour mieux comprendre la structure de la
langue, des discours ou des "chaînes parlées"lO. Les mathématiciens, les informaticiens
et les électroniciens, y recourent pour la mise au point de la traduction mécanique ou du
langage artificieP 1. On en use en anthropologie pour déchiffrer les civilisations et leurs
mythes 12. Les sociologues en tirent parti pour l'étude du contenu des textes: de même,
1 Cf. F. Chapeville et alii. Le darvinisme aujourd'hui. Seuil, Paris, 1979. lrvin Laszlo. La cohérence du
réel. Evolution au coeur du savoir. Op. cit. ete.
2 Cf. Friedrich Hayek. Philosophie. économie et politigue. Economica, Paris, 1989.
3 Cf. Michel Forsé. L'ordre improbable. Op. cit.; Michel Crozier, E. Friedberg. L'auteur et le système.
Seuil, Paris, 1977.
4 Georges Balandier. Le désordre. Op. Cil
5 Cf. James Gleick. La théorie du chaos. Vers une nouvelle science. Albin Michel, Paris, 1989.
6 Cf. Economie appliquée, n02-3 "Révision de la théorie de l'équilibre général ... " Op. cit.; Economie
appliguée, n03, 1982 "La monnaie dans le circuit", T XXXV.
7 Cf. llya Progogine, Isabelle Stengers. Entre le temps et l'éternité. Fayard, Paris, 1988.
8 Cf. G.G. Granger. Concept. structure et loi en science économigue. Op. cil
9 Cf. Renato Di Ruzza. Eléments d'épistémologie pour économistes. Op. cil. p. 110; André Marchal.
Méthode et science économigue. Le connit traditionnel des méthodes et son renouvellement. 2 tomes;
Ed. M. Th. Gerrin, Paris, 1951.
ID Cf. Charron Ghyslain. Du langage. A. Martinet et M. Merlan-Porty. Ottawa, Canada, 1972.
11 Cf. Lucien Sfez. Critigue de la communication. Op. cit.
12 Cf. Lévi-Strauss. Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958; et plus généralement Madeleine
Grawitz - Méthodes des sciences sociales. Dalloz, Paris, 1979.

- 65 -
les juristes en usent par souci de cohérence et de rationalisation du droit l . Et l'Economie
se voulant d'intention scientifique n'est pas en reste: elle recourt au structuralisme pour
connaître aussi bien la structure des régions, des espaces que des mécanismes et des
systèmes économiques2. C'est ainsi que l'étude des déséquilibres, des seuils, du
développement et de bien d'autres processus qualitatifs l'amène, comme l'ensemble des
sciences humaines, à également faire usage des instruments d'analyse que sont les
nouveaux paradigmes scientifiques.
Mais hors de leur domaine de définition, ces méthodes et concepts ne sont
pas toujours utilisés, à bon escient. Ainsi, en est-il du structuralisme, méthode qui par un
excès de fonctionnalisme et de formalisme a vite fait de dériver en pratique idéologique
dès lors qu'elle déforme la réalité3. De même tout concept à l'exemple bien connu du
concept de système, débouche par excès de fonctionnalisme sur une autre forme de
pratique sociale également condamnable: le holisme ou donc, pratique de l'analyse des
systèmes consistant à expliquer et à réduire les parties au tour4.
Conséquence de tout ce qui précède: c'est de longue date que, bon an mal an,
il y a transfert de concepts et de méthodes d'analyse entre les sciences humaines et les
sciences exactes5. Le fait à constater de prime abord pour mieux en rendre raison, c'est
que les différents concepts ou catégories d'intelligibilité à l'exemple des théories, des lois
et notions d'équilibre, système et structure dont usent également les sciences n'ont pas
toujours une valeur scientifique "opératoire" [J. Ullmo]. Ou comme le dit si bien Jean
1 Cf. Archives de philosophie du droit. T 23. Formes de rationalité en droil. Ed. Sirey, Paris, 1978.
2 Cf. M. Gilli et alii: "Pour une approche SL';JcturaIe en économie" dans Revue Economique n02, Mars
1983, pp 277-304; Jules Gazon: "Une nouvelle méthodologie: l'approche structurale de l'inOuence
économique "dans Economie appliquée, n02-3, 1979, pp 301-337; et par exemple aussi la Revue Esprit:
structuralisme, idéologie et méthode, Mai 1%7, n0360.
3 Cf. Henri Lefèbre. L'idéologie structuraliste. AnLhropos, Paris, 1971; et par exemple aussi Revue
~,Structuralisme,idéologie et méthode, Mai 1967, n0360.
4 Cf. Edgar Morin. Science avec conscience. Fayard, Paris, 19812, p, 172 et sq.
5 Cf. André Marchal. Méthode de scientifiQue et science économiQue. Op. cil.; et par exemple aussi
Bertrand Nogaro. La méthode de l'économie politiQue. Lib. Gle. Dn. et jurisprudence, Paris, 1939.

- 66-
Petitot1: valeur objective d'un concept constitutifrelevant dans son usage de la "faculté de
juger déterminante", ou encore de ce que Kant a appelé "la faculté de juger
réfléchissante"2. En effet, précise-t-il: "Non schématisée, une catégorie n'en est pas une à
proprement parler. Elle fonctionne de façon métaphysique, ou objective".
Tel a toujours été le cas pour "les catégories finalistes de structure,
d'organisation et de fonne" [J. Petitot). Et ainsi qu'on l'aura compris, pour que ces
dernières aient comme les autres catégories d'intelligibilités une valeur objective, il faut
qu'on puisse rendre intelligible les rapports qu'elles entretiennent avec les phénomènes
qu'elles sont sensées représenter et ce faisant; pouvoir aussi "objectiver" [P. Bourdieu),
schématiser ou modéliser les mécanismes de leur transfert d'un domaine à l'autre du vaste
champ des savoirs.
La science a en effet pour tradition de montrer ce dont elle parle [J. DUmo].
Cette démonstration ou modélisation objectivante des concepts et autres êtres abstraits qui
donnent vie au langage scientifique3, est aujourd'hui chose faite. Et c'est justement ce
dont rend compte J. Petitot en nous signifiant ainsi le concours des nouveaux paradigmes
dans cette démonstration.
Ces paradigmes dans leur ensemble traitent des phénomènes d'organisation
de la matière, de l'émergence des fonnes toujours nouvelles d'espèces vivantes; ou donc,
des processus qualitatifs au cours desquels apparaissent des systèmes complexes,
dynamiques, variés, qualitativement différents les uns des autres. Leur problématique de
base [temps et devenir] est corrélative à la problématique des rapports entre fonne et
apparence. Cette dernière pose la question de savoir: "quel rapport y-a-t-il entre d'un côté
la manifestation des phénomènes dans leur apparaître et d'un autre côté la reconstruction
1 Cf. "Pas même un ange ... Le problème de l'émergence du descriptible hors de l'indescriptible" in Temps
et Devenir. A partir de l'oeuvre d'IIya Prigogine. Colloque de Cerisy, Op. cil. pp 295-305.
2 Ibid. p, 229.
3 Cf. G.G. Granger. La théorie aristotélicienne de la science. Op. cil.

- 67 -
mathématique de leur être objectif? Ou encore: quel rapport y-a-t-il entre la physique
mathématique et la structuration qualitative du monde en morphologie et en état de choses
perceptibles et linguistiquement formulables?" 1 La question, on le voi t, est ainsi une
interrogation sur la validité des descriptions linguistiques. Mais ce qu'il y a alors lieu de
retenir, c'est que s'interroger sur la valeur scientifique d'un concept, revient à poser la
question de savoir exactement en quoi cette structuration qualitative du monde - par
recours aux mots, aux concepts, aux vocables, etc. - est-elle objective, fiable, intelligible?
Ou quel en est donc le principe? Il est alors utile de se reponer au tableau suivant:
Tableau
1:
Schématisation
des
rapports
entre
forme
et
apparence:
Catégories de l'ontologie régionale
Subsomption
Mathématiques
Diversité empirique des phénomènes
Modélisation
Source: Jean Petitot. "Le problème de l'émergence du descriptible hors de
l'indescripti ble"2.
J. Petitot y résume en effet le principe de schématisation en vertu duquel les
concepts scientifiques acquierent une valeur objective. Le diagramme montre qu'il y a une
indiscutable complémentarité entre les phénomènes dans leur diversité empirique et leur
maîtrise. Cette maîtrise se fait par des actes de modélisation "sémantico-conceptuelle" et
1 Jean PetitoL Op. cil. p. 301.
2 Cf. Ouvrage collectif: Temps et Devenir. A partir de l'oeuvre d'Th'3 Progogine. Op. ciL. p. 300.

- 68 -
mathématique. Et ainsi que l'explique notre auteur: "On modélise mathématiquement la
diversité empirique et on subsume cette même diversité sous des concepts catégoriaux.
Pour que la modélisation soit «confonne aux choses mêmes», il faut donc qu'il existe un
rappon entre mathématiques et concepts catégoriaux" (sic).
Ces concepts ont ainsi pu acquérir une valeur objective parce qu'on a pu
schématiser la façon dont ils deviennent des concepts opératoires et "plus précisément,
parce qu'on a réussi à substituer à leur sémantisme conceptuel un contenu mathématigue
explicite" [J. Petitot]. Et ce, grâce au principe de schématisation [cf. tableau nqui donc
établit un rapport positif entre fonne et apparence, langage et réalité, structure du réel et
structure mathématique l . Il signifie en effet que l'objectivité physique est une objectivité
mathématiquement construite et réciproquement que l'objectivité linguistique a un contenu
mathématiquement vérifiable.
Rationaliser les rapports entre le langage et la réalité, c'est aussi dans ces
autres implications, les rapports entre les divers domaines de la connaissance que
rationalise ce principe. Car il n'est que l'ossature du schéma récapitulatif de l'ensemble
des transferts de concepts, théories et méthodes d'analyse d'une discipline à l'autre.
1 Cf. Economies et sociétés. Structures mathématiques et structures du réel en sciences humaines.
Repères fondamentaux. T. V? n08, 1972; et par exemple aussi: .G.G Granger. Pensée [onnelle et
sciences de l'homme. Aubier, Paris, 1960.

- 69 -
Tableau 2: Schématisation des rapports entre région physique et
région structurale.
Région physique
Région structurale
1
Conflit
1
1
Physique mathématique
Catégories structurales et
morphologiques de J'organisation
Aperception objective du sens
noématique «structures»
Théorie des bifurcations,
des déploiements, etc.
,
1
Transfert
Schématisation des catégories structurales.
réciproque
tvlodélisation analogique des phénomène
Modèles morphologiques des phénomènes
f------1-~ non strictement physiques d'organisation:
critiques, structures dissipatives, catastrophes,
biologie, psychologie, linguistique,
ete.
phy!ique ---1
so::iologie ete ...
structural isme
1
1
Source: Jean Petitot in Temps et devenir. Op. cit. p. 299.
La schématisation des rapports interdisciplinaires passe par la distinction de
deux ordres de phénomènes empiriques ou "deux ontologies régionales" [J. Petitot] que
sont: La région phvsiQue et la région structurale.
La région physique correspond au domaine de définition des phénomènes,
théories et modèles relevant essentiellement des sciences exactes [théories des
bifurcations, des structures dissipatives, etc ... ].

- 70 -
La région structurale est quant à elle, lieu de "modélisation analogique des
phénomènes non strictement physiques d'organisation". C'est en d'autre termes, le lieu
de structuralisation de la pensée ainsi que s'y emploient les sciences humaines et sociales
[linguistiques, sociologie, etc].
Ces ontologies régionales sont des "régions épistémologiques" au sens de G.
Bachelard. Elles sont dans le tableau, séparées par un trait en pointillé: c'est une zone de
conflit qui alors symbolise le mur épistémologiquement bâti entre les sciences exactes, les
sciences naturelles et les sciences humaines.
Le tableau fait également état des mouvements d'échanges interclisciplinaires.
Et commente fort à propos J. Petitot: "On voit donc que ce dont il s'agit dans l'extension
du paradigme des structures dissipatives (et il en va sur ce point exactement de même
avec le paradigme de la théorie des catastrophes) est un transfert réciproque entre les
deux ontologies régionales"1.
De la région physique à la région structurale, c'est principalement d'un
transfert de méthodes et de modèles qu'il s'agit. De la région structurale à la région
physique, il s'agit par contre d'un transfert de concepts théoriques et précise-t-il, "de
concepts théoriques d'un type très particulier". Ce sont les concepts catégoriaux ou,
souvenons-nous en, "les concepts opératoires", "concepts constitutifs" qui dans leur
usage relèvent de "la faculté de juger réfléchissante".
On comprend aisément qu'à l'exemple de ces concepts, les théories et
paradigmes scientifiques renforcent également "la faculté réfléchissante" des disciplines
socio-économiques. Dès lors, il suffit ainsi que nous y inspire 1. Petitot, de rappeler que
"l'objectivité physique est une objectivité mathématiquement construite" pour aussi
conclure que si les transferts de concepts et de paradigmes sont épistémologiquement
justifiés, fondés, c'est parce qu'ils ont pu être schématisés [cf. tableau p. 69]; et parce
"1 Ibid.

- 71 -
qu'il est en outre acqUIs que l'objectivité linguistique a une réalité, un contenu
mathématique testable, vérifiable1.
Autrement dit: il y a effondrement du mur idéologique séparant les sciences
exactes, sciences de la nature et les sciences humaines et sociales2. Elles font objet d'une
"nouvelle alliance". Corollairement à cette alliance qui donc conforte, l'Economie
d'intention scientifique dans ses visées, c'est également la fin des conflits et clivages
entre les divers étages de la pensée économique, ainsi qu'en témoigne une abondante
littérature aussi bien en faveur d'une révision des paradigmes classiques3 que de la co-
existence entre les pères fondateurs de la Sciences éconorniques4.
Ces progrès résultent d'une meilleure connaissance de la nature de l'activité
scientifique. A savoir aussi que la région structurale et la région physique sont
homologues: ce ne sont là que les versants complémentaires d'une même réalité que traite
la science5.
La région structurale concerne en effet le monde des phénomènes, des
processus et des évolutions socio-économiques qu'en l'occurrence traitent les sciences
humaines et sociales. La région physique quant à elle, concerne l'étude des phénomènes,
des processus et des évolutions physico-chimiques: dans un cas comme dans l'autre, on a
affaire à l'étude de systèmes ou processus d'évolutions également complexes,
irréversibles, instables ...
Il Y a "un continuum de l'évolution"6. Il se traduit par l'existence de ces
systèmes complexes dont l'analyse fait éclater les traditionnelles frontières érigées entre
1 Cf. G.G. Granger. Pensée tonnelle et sciences de l'homme. Aubier, ] 960.
2 Cf. Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines. Op. CiL
3 Cf. Economie appliguée, n02-3, "Révision de la théorie de l'équilibre généra!...". Op. ciL
4 Cf. Maurice Baslé. Histoire de pensées économigues. Op. ciL
5 Cf. Serge Moscovici. Essai sur l'histoire humaine de la nature. Op. CiL
6 Cf. Irvin Laszlo. La cohérence du réel. Op. iL

- 72 -
les sciences de la nature et les sciences sociales l . Et le renouveau de l'esprit scientifique
n'est par ailleurs possible que parce qu'on en connaît mieux les mécanismes.
1.2. Une meilleure connaissance des lois et de la logique de
l'évolution.
Le nouveau discours scientifique n'est pas un simple "effet de mode" qui en
l'occurrence consisterait à concevoir l'espace comme un organisme vivant, l'Economie
comme un système vivant, une structure dissipative ou par exemple aussi, à parler de leur
dimension naturelle tout comme de "la co-existence pacifique" que cela suppose entre les
sciences de la nature, et les sciences sociales. il faut plutôt y voir le fruit d'une meilleure
connaissance des lois et de la logique de l'évolution que, par ailleurs, signifie un nombre
croissant d'ouvrages traitant du temps, du devenir, de la matière, de l'ordre ou du
chaos2.
Et c'est ici le lieu de rappeler un des fondements de l'actuelle "révolution
intellectuelle": la découverte des structures dissipatives. Découvene qui en effet, dans le
domaine des sciences exactes, "achève de détruire la vision mécaniste de la physique
classique supposant une matière inene, localisée ... "3; de même que dans le domaine des
sciences économiques, elle permet de rompre avec la conception néo-classique de
l'espace ponctiforme tout comme elle achève de détruire la vision mécaniste et
déterministe d'un système économique en état d'équilibre permanent.
Insistons-yen précisant que c'est de l'étude de ces structures ou systèmes
dissipatifs que l'on a pu mieux comprendre les domaines et processus de l'évolution: ils
1 Cf. Abraham Moles - Les sciences de l'imPrécis. Seuil, Paris, 1990; Michel Poty - L'analyse critigue
des sciences .. , L'Harmattan, Paris, 1990, ete.
2 Citons pour l'essentiel: 1. Prigogine, 1. Stengers. Entre le temps et l'éternité. Op. cil. La nouvelle
alliance. Op. cil; Stephen Hawking. Une brève histoire de temps. Ramarion, Paris, 1988. Ervin Laszlo/
La cohérence du réel. Op. Cil, Jacques Robin. Changer d'ère. Op. cil.
3 Cf. J. Parain Vial. Philosophie des sciences de la nature. Op. cil. p. 94.

- 73 -
sont variés l , ils ne sont aucunement isolés, mais bien au contraire, ils sont d'une telle
interdépendance que, démontre E. Laszlo dans son merveilleux ouvrage déjà cité: La
façon dont évoluent et chan gent les sociétés humaines est de plus en plus logique et
prévisible à la lumière de ce Que l'on sait de l'évolution2.
C'est dire l'importance de la découverte et ce faisant, c'est aussi souligner la
nécessité qu'il y a de s'informer de la logique et des lois de l'évolution. Commençons
donc par traiter de sa logique.
On sait en effet, que quelque soit le domaine, l'évolution fait preuve d'une
logique singulière: elles produit des systèmes d'un type particulier: les systèmes
dissipatifs, structures fondamentales de l'évolution. Elle les expose les unes aux autres;
se faisant, créé des systèmes à des niveaux hiérarchiques multiples. A chaque niveau, la
structure du système le plus élevé est, au début, relativement plus simple que la structure
des sous-systèmes qui la composent. Ainsi donc, l'évolution est un processus qui va des
micro-organismes aux sociétés humaines, du type de systèmes les plus simples vers les
plus complexes, et du degré d'organisation le plus simple vers le plus élevé3.
Elle obéit à des lois précisées par une meilleure connaissance des propriétés
des systèmes dynamiques. Pour bien en parler, c'est-à-dire pour saisir, "l'esprit des lois
de l'évolution"; il importe alors de partir des caractéristiques de ces systèmes. Car allons-
1 "Même s'ils sont parfois controversés, les résultats obtenus dans ces domaines démontrent parfaitement
que les univers physiques, biologiques et sociaux où se déroule l'évolution ne sont en aucun cas isolés
les uns des autres [... ] Des conditions créées par l'évolution dans le monde physique, naissent les
conditions qui permettent le début de l'évolution biologique. Et des conditions qui permettent aux êtres
humains - et à de nombreuses autres espèces - de développer certaines formes d'organisation sociale" Cf.
Ervin Laszlo. La cohérence du réd. Op. cil. p. 6.
2 "Même s'ils sont parfois controversés, les résultats obtenus dans ces domaines démontrent parfaitement
que les univers physiques, biologiques et sociaux où se déroule l'évolution ne sont en aucun cas isolés
les uns des autres [... ] Des conditions créées par l'évolution dans le monde physique, naissent les
conditions qui permettent de début de l'évolution biologique. Et des conditions qui permettent aux êtres
humains - et à de nombreuses autres espèces - de développer certaines formes d'organisation sociale" Cf.
Ervin Laszlo. La cohérence du réel. Op. cil. p. 6.
3 Ibid.

- 74 -
nous voir, elles reposent non seulement sur des nouveaux concepts, mais aussi sur
certaines notions qui n'ont pas toujours le sens que leur donnent les sciences sociales.
En effet, les systèmes issus de l'évolution sont des systèmes vivants. Et en
l'occurrence, ce sont des systèmes matière-énergie. Ils ont en commun, d'être
structurellement le siège de phénomènes de "rétroactions et des cycles catalytiques"l. Ces
cycles sont à la base de la persistance des structures complexes des systèmes produits par
l'évolution. Ils tendent à s'entrecroiser pour donner des "hypercycles". Et c'est la
formation de ces hypercycles qui permet aux systèmes dynamiques d'accèder à des
niveaux d'organisation toujours plus élevés.
Le passage d'un niveau d'organisation à un autre se fait donc par la création
d'hypercycles catalytiques. On parle alors de hiérarchisation par le biais d'hypercycles ou
de principe de convergence. Mais, précise E. Laszlo: "Dans ce contexte, convergence ne
signifie pas similarités croissantes entre systèmes (comme dans convergence des
idéologies ou des systèmes socio-économiques), puisque les systèmes formateurs des
hypercycles se complètent mutuellement du point de vue fonctionnel. L'aboutissement
d'une convergence est un système de niveau supérieur qui dédaigne de manière sélective
nombre des détails de la dynamique de ses sous-systèmes et impose une contrainte
interne afin de faire entrer les systèmes dans un mode de fonctionnement collectif' (sic).
Ce qui en d'autres termes, signifie que la convergence traduit aussi l'avènement d'autre
processus évolutionnistes: la mutation et la spéciation. La spéciation est en effet un
processus relativement rapide au cours duquel il y a émergence de nouvelles espèces.
L'avènement des processus de spéciation est à la fois indéterminée et imprévisible. Il en
est de même des processus de mutation. Ceux-ci sont plus complexes, car des individus
mutants peuvent entreprendre une spéciation.
1 Cf. La cohérence du réel. Op. CiL p. 42.

- 75 -
Cet ensemble de faits manifeste une autre propriété des systèmes dynamiques:
la propriété de divergence. C'est dire des systèmes et processus évolutionnistes, qu'ils
sont intrinsèquement irréversibles, dynamiques. L'irréversibilité est en effet une propriété
intrinsèque de ces systèmes, à l'excellent exemple des processus et systèmes chimiques et
géologiques l . Elle existe à toutes les échelles offertes à notre expérience: "panicules
élémentaires, phénomènes physico-chimiques dits macroscopiques, astro-physique"
(sic); elle est source d'ordre et de nouveaux états de la matière, loin de l'équilibre2.
Intrinsèquement irréversibles, les systèmes dynamiques sont "auto-
poïetiques"3.
L'autopoïèse [venant du mot grec poiesis, création] désigne la faculté de ces
systèmes à se renouveler, se réparer, se répliquer ou se reproduire. Ils sont auto-
organisés, au to-créateurs ...
Et l'évolution s'explique parce qu'en outre, ces systèmes ne sont pas
entièrement stables, mais plutôt multi-stables. c'est dire alors qu'ils n'évoluent pas de
façon hannonieuse et continue, mais par des bonds et des sauts: les systèmes dynamiques
peuvent en effet évoluer en passant par des séquences de déstabilisation et de chaos, vers
un nouveau régime dynamique radicalement différent de l'état stationnaire ou quasi-
équilibré. C'est en ce sens qu'on les qualifie aussi de "systèmes du troisième état"4. Les
deux autres états étant ceux dans lesquels les systèmes sont soit en équilibre, soit proches
de l'équilibreS. Ils possèdent des seuils de stabilité qui une fois franchis, produisent des
instabilités critiques que désigne alors la notion de bifurcation.
La bifurcation indique la période de mutation majeure du système. Elle
désigne l'espace-phase de changement qui correspond au passage d'un type d'état stable
1 Cf. Temps el Devenir. Op. ciL. p. 163.
2 Ibid.
3 Cf. La cohérence du réel. Op. cil.
4 Ibid. p. 28.
S CeLLe notion symbolise la diversité qualitative des systèmes dissipatifs. Cf. Entre le temps et l'éternité.
Op. cil. p. 69.

- 76 -
à un autre. L'analyse établit une distinction entre les bifurcations chaotiques [ou discrètes]
et "les bifurcations catastrophiques qui donc consistent en l'apparition ou la disparition
soudaine (<<comme par enchantement») des attracteurs statiques, périodiques ou
chaotiques"l.
La spéciation est un exemple de bifurcation que traduit dans la vie du
système, l'émergence de nouvelles espèces. C'est un processus indéterminé et
imprévisible tout comme cet autre exemple de bifurcation qu'est la mutation; et ainsi qu'il
sied de conclure: l'évolution du système se déroule selon un processus également
aléatoire, imprévisible et auto-entretenu comme décrit à la lumière des concepts et notions
de convergence, mutation, spéciation, divergence, bifurcation et autopoïèse des
systèmes. Et les "axiomes évolutionniste"2 que sous-tendent ces concepts descriptifs ne
sont que plus aisés à interpréter. A savoir notamment que si l'évolution se déroule de
façon aléatoire, imprévisible, c'est en vertu de ce qu'elle implique des systèmes dont la
croissance et le développement sont fondés sur des propriétés d'auto-organisation,
d'autonomie, d'interdépendance mutuelle et écologique; tout comme ils supposent des
propriétés de convergence et de divergence.
Raisons pour lesquelles, importe-t-il aussi de préciser: "Les lois
conceptualisées dans le contexte évolutionniste ne sont ni déterministes ni normatives:
elles ne déterminent pas uniquement le cours de l'évolution. Elles posent plutôt les
ensembles de possibilités au sein desquelles les processus évolutionnistes peuvent se
dérouler. Ce sont des règles du jeu qu'il convient chaque fois d'exploiter selon le talent et
la prédisposition de chaque joueur"3. Elles disqualifient toute attitude déterministe et ce
aussi bien à propos des processus et systèmes qui relèvent de l'univers physico-
chimiques qu'à propos de ceux qui relèvent de l'espace socio-économique. Les systèmes
1 Ibid.
2 Cf. La cohérence du réel. Op. cil. p. 113.
3 Ibid. p. 27.

- 77 -
socio-économiques, étant également "des joueurs du jeu de l'évolution"}, il reste à la
science économique d'en tirer conséquences2.
2. Le double sens du problème théorique.
Dans la nouvelle perspective d'analyse, l'Economie est perçue dans sa
dimension naturelle de système vivant, ouvert; système intrinsèquement dynamique et
irréversible.
Intrinsèquement dynamique, cela ne signifie pas que le système économique
est toujours en situation de déséquilibre ou qu'il ne connaît point de situation d'équilibre,
mais plutôt qu'il est multistable. Et dans le même ordre d'idées, considérer l'Economie
comme un système intrinsèquement irréversible ne doit pas être réduit au sens négatif du
mot, excluant tout retournement de tendance, de hiérarchie ou par exemple aussi de
situation d'ordre. Loin de ces "interprétations subjectistes"3, le concept d'irréversibilité
signifie en l'occurrence que le système économique est auropoi'étique et qu'alors, il se
développe en donnant lieu à "une suite de changements spontanés"4 qui dans l'espace et
dans le temps, se traduisent par l'apparition de nouveaux agents, ordres et structures
économiques. Tels pour l'exemple: apparition des managers [grands directeurs,
organisateurs, techniciens supérieurs] des nouveaux systèmes productifs [les TIC], des
nouvelles matières premières [la matière grise, l'intelligence artificielle]; et bien entendu,
de nouveaux types et formes de disparités régionales.
Ce;" donc avec beaucoup de raison que A. Rallet a pu dire du problème
régional qu'il s'est déplacé de l'expérience à l'analyse; qu'il n'est plus seulement dans "la
} Selon l'heureuse formule de E. Laszlo. La cohérence du réel. Ibid.
2 Pour approfondi; la réflexion sur l'évolution, sur \\cs systèmes complexes, sur les nouveaux paradigmes
scientifiques et leurs conséquences dans les divers domaines de la connaissance, on consultera avec profit:
IDATE, Université des Nations Unies. Science et pratigue de la complexité. Op. cil. Fritjuf Capra. Le
temps du changem_~nl. Science-société-nouvelle culture. Ed. du Rocher, 1983; Bernard d'Espagnal.
Penser la science. Cp. cil.; Michel Paty • L'analyse critigue des sciences ... Op. cil., etc.
3 Cf. Prigogine et Stengers. La nouvel\\c alliance. Op. cil. p. 284.
4 Idem.

- 78 -
réalité (où il s'est d'ailleurs modifié) mais qu'il est aussi dans la capacité à comprendre
cette réalité", il est vécu comme un problème théorigue1, et avions nous fait pressentir, il
s'agit de prime abord d'un problème d'illusion langagière.
2.1. L'étude des processus évolutionnistes [le développement social,
économique, régional, etc] a en effet - de tout temps et en tout domaine - été source de
conflits d'interprétation et "d'illusion langagière". Pour s'en convaincre, il suffit de
parcourir la littérature sur le paradigme de l'évolution [à propos des sciences exactesF et
celle relative à sa transposée dans les sciences sociales [le paradigme du
développement]3. Mais restons donc dans le champ de l'analyse spatiale pour en
souligner quelques manifestations. Les conflits d'interprétation ponent sur le contenu de
la théorie de la polarisation4 ou par exemple aussi, sur la nature du phénomène de
polarisation5. L'illusion langagière consiste, quant à elle à ne voir que crise, déclin là où
il y a mutation; désordre, délocalisation "là où il y a relocalisation" [Roger Brunet]6; et
plus en rappon avec notre sujet d'étude: parler "d'animation" du développement [thèse de
la différenciation] quand il y a émergence de nouveaux facteurs [la science, la technique]?
et de nouvelles formes de disparités régionales, affirmer que les progrès techniques
réduisent les écarts régionaux [thèse de la convergence] alors qu'il y a par ailleurs une
démultiplication des formes d'inégalités spatio-économiques [thèse de la divergence],
sont autant d'attitudes que de discours révélateurs de la nature du problème que pose
l'illusion langagière. C'est un problème d'interprétation qui oblige à ces quelques
1 A. Rallet. Op. cit.
2 Cf. Le darwinisme aujourd'hui. Op. cit. Henri Bergson. L'évolution créatrice. Puf, Paris, 1989, ou les
très instructives contributions de E. Laszlo. La cohérence du réel. Evolution. coeur du savoir. Op. cil. el
René Passet. L'économique et le vivant. Op. cit.
3 Cf. Rev. Tiers-Monde. nOIOO. Le développement en question. T XXV. Op. cit. et par exemple aussi,
Rev. Tiers-Monde, nOl12. Les débats actuels sur le développement. T XXVIIl, Op. cil.
4 Cf. Philippe Aydalot. Economie régionale et urbaine. Op. cit. CI. Lacour. Aménagement du territoire
et développement régional. Op. cil. p. 147.
5 Cf. Philippe Aydalot. Economie régionale ct urbaine. Op. cit. Cl. Lacour. Aménagement du territoire
et développement régional. Op. cil. p. 147.
6 Cf. Espace. jeux et enjeux. Op. cil. p. 299.
7 Cf. La science et les facteurs de l'inégalité. UNESCO, Paris, 1979.
i
III

- 79 -
clarifications. A saVOIr, dès lors qu'on traite de processus ou de phénomènes
dynamiques, il Ya lieu de noter que:
a) convergence ne signifie pas exclusivement qu'il y a croissance des
ressemblances, de similarités qui en l'occurrence signifieraient réduction des disparités
économiques ou régionales, puisque l'aboutissement d'une convergence est l'émergence
de nouvelles entités ou systèmes complexes.
b) De la même façon, la notion de divergence ne se résume pas à l'idée qu'il y
aurait dans le processus de développement, croissance des dissemblances ou des
disparités en vertu de quelques lois universelles; mais plutôt que loin de l'équilibre, le
processus se déroule de façon multidimensionnelle, aléatoire et imprévisible.
En effet, sur la trajectoire du développement et de la croissance, les disparités
n'évoluent pas de façon linéaire vers un état donné des rapports régionaux. Ces rapports
sont fonction de la dynamique des systèmes socio-économiques; Et il y a bien lieu de
parler d'illusion langagière car, observe-t-on par ailleurs: il y a non seulement "illusion
sur la réalité de la région"]; mais bien aussi parce qu'il ya:
1) des vraies et des fausses disparités: les disparités liées aux fluctuations
économiques et celles dûes aux rivalités politiques, idéologiques, ou ethniques2;
2) des disparités en équipements collectifs, publics, intellectuels et par
exemple aussi;
3) des disparités naturelles dûes aux conditions climatiques ou
géographiques3 et plus généralement, des disparités issues des errements de politiques de
développement. Le phénomène est multidimensionnel. Les thèses en présence n'en
donnent que des descriptions fragmentaires auquel cas, et ce en vertu des imprécisions
terminologiques précédemment évoquées; on peut encore parler d'illusion de la
] Cf. Bugnicourt Jacques "Illusions ct réalités de la région ct du développement régional en Afrique" in
Rev. Tiers-Monde, n073, T XIX, 1978.
2 Cf. Roger Bastide. La recherche interdiscinlinaire dans le domaine des relations eLhno-économigues. Fac.
lettres, Paris, la Sorbonne.
3 Cf.Pierre Georges. Sociologie et géogranhie. Puf, Paris, 1972.

- 80 -
convergence, de la divergence et de la différenciation. Et ainsi qu'on l'aura saisi:
l'analyse des disparités n'échappe pas plus à l'illusion de la convergence qu'à celle de
l'irréversibilité. L'illusion de l'irréversibilité consiste à exclure du processus de formation
des disparités, la possibilité de mutations reverses [retournements de dynamiques
spatiaux]; où à idéaliser la Ù1èse de la divergence [accroissement des disparités], alors que
les disparités n'ont pas toujours une connotation négative [thèse de la différenciation].
L'illusion de la convergence consiste donc à exclure la possibilité d'un
accroissement des disparités [thèse de la divergence] en idéalisant l'idée qu'elles tendent
naturellement à se réduire. Tel est le cas général des thèses néo-classiques. Elles se
fondent sur l'hypothèse de la croissance régionale équilibrée1. Elles privilègient les lois
du marché comme mécanisme d'ajustement des écarts régionaux. Or, dans la vie des
régions; c'est le marché politique qui a le rôle déterminant2; le marché économique est en
état d'équilibre dynamique plutôt que stationnaire3. On y observe en outre des rivalités
entre agents économiques, de la concurrence et maints phénomènes de domination4.
L'hypothèse néo-classique de la croissance équilibrée est irréaliste, et la thèse de la
convergence qui s'en déduit est plutôt subjective. C'est en ce sens que dans l'étude des
phénomènes inrrinsèquement dynamiques, on parle de conver~ence de droit et non de fait
pour alors signifier la distinction entre ce qui relève de la pure spéculation théorique et ce
qui relève de la réalité même des faits 5.
1 Cf. A. Rallet. La Ù1éorie économique contemporaine et les disparités régionales. Thèse déjà citée.
2 Cf. Gordon Tullock. Le marché politique. Analyse économique des processus politiques. Economica,
Paris, 1978. René Gendarme. L'analyse économique régionale. Op. cil.
3 Cf. Rev. Economie appliquée Révision de la théorie de l'équilibre général. Op. cit. et par exemple
aussi: F. Perroux. L'économie du XXème siècle. Op. cil
4 Au-delà des considérations purement économiques, les rivalités et les conOits générateurs de disparités
régionales, s'expliquent par les querelles ethniques ct politiques: ainsi qu'en rendent compte maints
auteurs, traitant du "colonialisme intérieur" ou du régionalisme nationalitaire. Cf. R. Lafont - 1&
Révolution régionaliste, idées N.R.F. 1967. Revue Oue Faire? "Colonialisme intérieur et minorités
nationales", n08-9, Décembre 1971, Jean Denis Mouton - Etudes du régionalisme nationalitaire à
partir du thème du "Colonialisme intérieur". Mémoire DEA, Mars 1977. Université de Nancy 11. Lire
aussi Guy Héraud: "Analyse de M. Robert Lafont concernant les rapports de l'ethnique et de
l'économique (... r in Institut d'études el de recherches interethniques et interculturelles, op. cit. pp.
157-164.
5 Cf. Olivier Costa de Beauregard. Le temps déployé. Ed.1c Rocher, 1988, p. 123 sq.
1:
_1'----_

- 81 -
Il existe en effet plusieurs types de théories: les théories stricto sensu et les
théories formelles qui elles, peuvent s'appliquer à divers domaines d'analysesl . Elles ne
sont pas systématiquement conformes à la réalité. Elles représentent des idées, des
opinions qui ne sont nécessairement pas conformes aux "faits objectifs". En outre, "le
savant qui réfléchit sur sa démarche et la met sous forme de théorie n'est pas toujours un
guide digne de confiance"2. On parle de scientisme3 ... Raison pour laquelle l'illusion de
l'irréversibilité donne aussi à distinguer l'irréversibilité de fait et l'irréversibilité de droit,
comme l'illusion de la divergence implique également distinction entre la divergence de
fait et la divergence de droit. Cette dernière signifiant la pertinence de la théorie et
corrélativement, le droit du chercheur de légitimer son point de vue en toute logique et
cohérence de son cadre de pensée.
Ceci expliquant cela,la tentation est grande de prendre pani pour l'analyse
économique normative qui, privilégiant la recherche d'instrument d'action et de technique
de planification4 , se veut définir "science de la décision" [J. Boudeville], pragmatique et
donc "anti-théoricienne".
Il existe certes des décalages entre la théorie et la réalité, entre les idées et les
faits objectifs; mais distinction existe aussi entre théorie et doctrine: "la théorie s'exprime
à l'indicatif: les prix montent dans la disette. La doctrine s'énonce à l'impératif: il
convient de faire baisser les prix [...] La théorie unit les esprits. La doctrine les distingue
et les oppose"5. La théorie a sans doute beaucoup de pouvoirs: elle est responsable de
l'orientation générale des esprits, influence le comportement des dirigeants 6 etc. et ce
qu'il sied de noter avec Gaëtan Pirou [1939]7: c'est que "seule la théorie est scientifique.
1 Cf. Raymond Boudon. "'Notes sur la notion de la Ùléorie". Op. cil.
2 Cf. Friedrich Von Hayek. Scientisme et sciences sociales. Op. cil.
3 Cf. Friedrich Von Hayek. Scientisme et sciences sociales. Op. cil.
4 Cf. Philippe Aydalol. Economie régionale et urbaine. Op. cil. p. 4.
5 Cf. Henri Guitton, D. Vitry. Economie politique. Op. cil. p. 73.
6 Cf. A. Mural. Initiation à la théorie économique. Puf, Paris, 1943, p. 9,
7 Cité par A. Dauphin Manier. Principes de sciences économiques. Dunod, Paris, 1958, p. 30.

- 82 -
Exempte de jugements de valeur, rigoureusement objective, elle vise à rechercher, à
observer, à constater, à comprendre et à expliquer".
Tandis que la doctrine tend à transformer la réalité, non point à l'expliquer:
elle est "projection d'un désir et non pas photographie du réel" (sic). C'est d'elle que
découle nombre de confusion terminologique, de falsification de théories, et bien d'autres
formes de dérive du langage scientifique qui font de l'Economie une "science de la
propagande"l. Ce n'est donc pas "la valeur logique"2 mais bien plus encore, le faible
pouvoir explicatif et prédictif des théories en présence qui pose problème. A savoir: les
théories de la division spatiale du travail, les théories de la croissance régionale inégale et
celles de la croissance régionale équilibrée auxquelles se rapportent les thèses de la
différenciation spatiale, de la divergence et de la convergence.
Nous en avons vu certains aspects critiques3. Ils concourent à souligner que
l'illusion langagière, c'est aussi le fait de s'employer à conforter telle ou telle autre
hypothèse d'école plutôt qu'à expliquer les origines et fondements du processus des
disparités; c'est en réduire l'étude à l'analyse de telle ou telle variable "purement
économique" alors qu'il y a antérieurement aussi des facteurs d'ordre politique,
historique, anthropologique... Et d'une façon plus générale, l'illusion consiste à croire
en "la belle logique" et "raison économique" alors que celles-ci sont subjectives4 et que
comme toute pratique sociale, l'économie en tant que science n'est pas plus neutre
qu'exempte de tendances idéologiques5.
Derrière les illusions langagières et autres conflits d'interprétation que soulève
l'étude des disparités régionales; problème théorique, le problème des disparités
1 Cf. C. Stoffaës. Fins des mondes. Op. cil. p. 249.
2 Comme dirait Bertrand Nogaro. Essai sur la valeur logique des théories économiques. Paris, 1947.
3 Supra page 70 et suiv.
4 Cf. F. Miro Quesada: "Critique de la raison économique" in Economies et sociétés, T XI, n03, 1977, pp
587-611; Joan Robinson "la pertinence de la théorie économique" in Economies et sociétés, T Vi, n08,
1972, pp 1599-1609; etc. Sur la logique en science économique, cf. Economies et sociétés, n03, 1982 et
aussi le n°6, 1983.
5 Cf. Hubert Brochier "fondements idéologiques et visée scientifique en économie" in Economies et
sociétés, nOlO, 1988, pp 169-188; et en paniculier l'article de Michel de Vmey: "Une explication
sociologique de la prédominance du paradigme néo-classique dans la science économique" in Economies
et sociétés, n08, 1972, pp. 1655-1701.

- 83 -
n'implique donc pas consrruction d'une nouvelle théorie des espaces économiques. Mais
exige plutôt de savoir qu'est-ce que l'objectivité? La vérité scientifique? Ou qu'est-ce
donc que du point de vue scientifique expliquer, décrire, interpréter unfait à l'exemple de
celui que représente la dynamique des disparités régionales?
Ces questions rejoignent nos interrogations sur ce qu'est la définition
objective, scientifiquel . Et de fait, elles sont toutes au coeur des débats actuels sur le sens
de la science2. Débats qui en effet portent sur la science elle-même, sur ses pratiques, sur
sa finalité et dont le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il se résoud en la fin de "l'illusion
du déterminisme"3.
La science est désormais plus consciente de ses propres limites et ne
s'enorgueillit plus de soi-disant rigoureuses certitudes ou vérité scientifique. Car, du
point de vue de la pensée moderne, la vérité ne peut jamais êrre que relative; ainsi que le
précise Jean Ullmo, parlant de vérité-vérification, de vérité-consistance et de vérité-
cohérence4. Il en est de même pour le concept d'objectivité que définit ainsi M. Cuvillier:
"la véritable objectivité consiste d'abord, non pas à être déterminé et à l'ignorer, mais à
prendre conscience de ses propres déterminations"5. Et pour tout résumer avec Jeanne
Parain- Vial 6 : "Il semble donc que le véritable esprit scientifique ne doit avoir aucun
préjugé; aucun concept, ni aucune catégorie n'ayant un privilège à priori de scientificité,
tous peuvent, un temps au moins, devenir scientifique, s'ils permettent de penser les
données de l'observation et de l'expérimentation".
On comprend d'autant mieux que du point de vue de la philosophie des
sciences modernes: "Le caractère de science, la scientificité, comme il est à la mode de
1 Supra p. 26.
2 Cf. Economie et humanisme, n0281: "Débloquer le processus de la connaissance, une nécessité pour
penser la mutation actuelle". Op. cil. et par exemple aussi, art. de Abel lcannière: "Une modernité
désabusée" in Rev. Projet. n0197, 1986, pp.82-93.
3 Cr. La nouvelle alliance. Op. cit;
4 Cr. La pensée scientifique moderne. Op. cil. p. 206.
5 Cité par A. Marchal. Méthodes des sciences de la nature. Op. cil. p. 152.
6 Philosophie des sciences de la nature. Op. CiL, p. 152.

- 84 -
dire aujourd'hui, ne tient donc pas à l'utilisation privilégiée de certains concepts ou de
certaines catégories, mais à l'objectivité des observations"}.
Il existe donc une nouvelle conception de l'objectivité scientifigue. Elle
revient à dire que c'est la nature même du phénomène étudié qui non seulement détermine
comment nous devons décrire son rapport à l'environnement, mais aussi les types ou
catégories d'intelligibilité [les concepts, les théories] les plus pertinents pour le décrire,
l'expliquer, comprendre sa "genèse", ses "histoires possibles"2. En effet, ces progrès
scientifiques s'accompagnent aussi d'une nouvelle conception de l'interprétation.
Il importe avec J. Parain- Vial, d'attirer l'attention sur le caractère relatif des
mots comme interpréter et expliquer3. Ils recouvrent des descriptions de valeurs très
différentes. Elles vont, précise notre auteur, des descriptions grossières par lesquelles les
sciences sont inévitablement obligées de commencer [telles par exemple, les explications
verbales] à des modèles mathématiques de haute précision et aux clartés qu'une science
peut fournir à une autre: la biochimie à la biologie, la microphysique à la chimie; et bien
entendu, les sciences exactes aux sciences sociales. "Ces différences de valeurs ne sont
pas sans danger lt4. Car précise-t-il en prenant le cas du savant qui, dans une discipline
qui ne fournit que des descriptions grossières. Celui-ci peut avoir l'illusion d'aboutir à
des explications reposant sur une connaissance effective de la matière étudiée. Mais dans
la mesure où ces explications relativement grossières pennettent d'intervenir dans le réel,
de le manipuler, elles n'engendrent de fait que l'illusion d'une connaissance objective de
la matière. Illusion qu'évoque J. Parain- Vial en faisant référence aux relations
d'indétermination d'Heisenberg et au théorème de Brillouin5; illusion que dans le champ
} Philosophie des sciences de la nature. Op. cil., p. 152.
2 Cf. 1. Prigogine, J. Stengers. Emre le temps et l'éternité. Op. cil. p. 76.
3 Cf. Philosophie de sciences de la nature. Op. cil. p. 143 et sq.
4 Cf. Ibid.
5 Elles fom état des limites de la mémoire humaine. Cf. J.P.Vial libid.

- 85 -
de l'analyse économique, combat le professeur F. Perroux en traitant notamment des
"psychoses collectives de la localisation"1.
Mais restons donc avec J.Parain-Vial pour alors préciser en quoi consiste la
nouvelle conception de l'interprétation. Du point de vue des sciences modernes,
interpréter: c'est expliquer en établissant "une relation d'ordre" entre les divers éléments
qui concourent à la compréhension d'un problème donné. Autrement dit, et nous
inspirant en cela de la définition de Charles Taylor2: interpréter. c'est mettre en lumière
une cohérence sous-jacente à un ensemble de données tout en cherchant à en dégager le
C'est en d'autres termes, chercher à fournir une définition opératoire d'un fait
ou phénomène observé. Ce qui en l'occurrence, signifie expliquer en s'intéressant aux
causes, origines et fondements du processus de formation des disparités régionales. Ou
encore, expliquer en énumérant "les bifurcations traversées et la succession des
bifurcations qui ont décidé de l'histoire réelle parmi toutes les histoires possibles"3. C'est
en ce sens que Georges Balandier nous parle d'explication générative4; et Prigogine, plus
généralement encore de "narration sciennfique", de description en termes "dynamistes",
"probabilistes" ou "évolutionnistes".
Toutes ces remarques signifient aussi qu'une théorie sera d'autant plus
"objective" ou "réaliste" que de l'avis de nombreux auteurs, elle remplit:
- soit les critères de vérité-cohérence, vérité-consistance et vérité-vérification5;
- soit les "exigences minimales nécessaires" de sensibilité, de cohérence et de
prédictivité6;
1 Ou les complexes de la citadelle, complexe de l'encerclement, complexe de la petite nation et autres
problèmes de frontière. Cf. F. Perroux. L'Europe sans rivage. Op. cil.
2 Cité par J.P. Vial. Op. cil. p". 126.
3 Cf. Georges Balandier. Le désordre. Op. cil. p. 54 et 58.
4 Cf. Georges Balandier. Le désordre. Op. cil. p. 54 et 58.
5 Cf. Jean DUmo. La pensée scientifique moderne. Op. cil. p. 197 sq.
6 Cf. 1. Prigogine, J. Stengers. Emre le temps et l'éternité. Op. cil. p. 48.

- 86 -
- soit donc, trois "conditions essentielles" que précise ainsi André Marchal: il
convient:
a) "que les rapports qu'elle exprime soient traduits en termes de causes et
d'effets;
b) elle doit pouvoir prendre en considération les éléments de temps entre
les facteurs appartenant aux différentes périodes d'analyse;
et enfin,
c) elle doit aussi être prédictive. C'est-à-dire prendre en compte et
"l'influence des causes secondaires, généralement dissimulées sous la clause ceteris
paribus", et "le fait que les données se modifient à chaque instant"l.
Ces conditions, fait-il remarquer, "ce sont ceux qui ont été adoptés par 1.
Tinbergen dans son ouvrage: Vérification statistique des théories des cycles
économiques. C'est dire qu'ils sont déduits de l'expérience et que, ajoute-t-il, seule une
théorie qui satisfait à ces trois conditions est susceptible d'être appliquée à un
développement à la fois historique (se déroulant dans le temps au milieu de conditions
changeantes) et statistiques (susceptible d'une expression quantitative)"2.
Les disparités régionales constituent l'exemple type de phénomènes qui dans
le temps, se développent dans des conditions changeantes et sont susceptibles d'analyse
statistique. Leur étude exige donc de la théorie économique non seulement d'être capable
d'expliquer mais aussi de décrire et de pouvoir prévoir. C'est-à-dire d'être une théorie
véritablement dynamique. Et quand A. Marchal précise l'ultime conséquence d'une telle
théorie: la nécessité de concilier le point de vue des historiens et des économistes tout
comme les méthodes d'analyses purement théorique et économétriques3; il nous donne à
ainsi préciser la nature du défi que l'étude des disparités régionales, pose à l'analyse
1 Cf. André Marchal. Méthode scientifique et science économiQue. T~, Op. cil. p. 128.
2 Ibid p. 135.
3 Cf. lire avec grand profit la conclusion de André Marchal. Méthode scientifiQue et science économiguQ.
Op. cil. p. 277. T 2.

- 87 -
économique: ce défi revient en pratique, à faire synthèse de l'ensemble des thèses et
théories qui s'y rapportent. C'est-à-dire les regrouper en une "théorie-cadre" pour
prétendre à une interprétation "réaliste" du processus de fonnation des disparités. Et ce
n'est là qu'un aspect du problème à résoudre, l'autre aspect étant d'ordre
méthodologique.
2.2. En effet, les thèses et les théories précités, renvoient à différentes
méthodes d'analyse économique. En rapport avec les principaux courants de pensée
économique, ce sont notamment: des méthodes d'analyse néo-classique pour les thèses et
théories de la convergence; et pour les thèses et théories de la divergence, des méthodes
d'analyse d'inspiration marxiste. Ceci expliquant cela, l'illusion langagière n'est donc
qu'un reflet de l'illusionnisme des méthodes.
De prime abord, il s'agit des méthodes dérivées de l'analyse néo-classique de
l'économie nationale. Telle l'approche structurelle, l'approche prévisionnelle et
l'approche décisionnelle étudiées par le professeur René Gendanne 1 pour se faisant
mettre en évidence les causes fondamentales de l'illusionnisme des méthodes de
l'Economie régionale: le pouvoir politique et "l'illusion statistique"2. Mais aussi pour
signifier qu'une analyse économique "réaliste" ne peut se fonder sur les seuls instruments
et outils mathématiques. car, "contrairement à ce qui se passe en biologie, où en
grossissant une cellule on en observe mieux les éléments constitutifs, ici on déforme et on
régresse parfois sur la voie de l'explication; le grossissement devient inversement
proportionnel à la connaissance"3.
Mais l'illusionnisme des méthodes ne se résume pas au seul conflit ainsi
évoqué entre les méthodes d'analyse théoriques et celles d'ordre logico-mathématique. Ils
1 Cf. L'analyse économique régionale. Op. CiL
2 Cf. Oskar Morgenstern. L'illusion statistique. Dunod, Paris, 1972.
3 Cf. L'analyse économique régionale. Op. CiL, p. 25.
Il,- - - - - - - - - -

- 88 -
se traduit aussi par l'attitude qui consiste à idéaliser soit les seules méthodes d'analyse
néo-classique; soit celle d'inspiration marxiste. Car, l'espace remet en cause aussi bien
l'épistémologie néo-classigue gue l'épistémologie marxiste: Cl. Lacour le démontre fort
bien dans son étude des différentes méthodes d'analyse spatiale que sont aussi les
analyses en tennes d'espace-lieu, d'espace-système et d'espace-territoire 1.
Dans la panoplie des méthodes d'analyse de l'espace, on ne saurait manquer
de citer aussi les démarches que constituent: les analyses en tennes de centre-périphérie;
celles en termes de répartition des revenus; ou en terme de consommation d'espace, de
production d'espace ou encore, les analyses en termes de pratiques spatiales. Une étude
fort exhaustive nous en est donnée par Jean-Louis Guigou2. Et cet auteur y attire notre
attention sur l'insuffisance des concepts économiques pour cerner la réalité complexe des
relations entre l'homme, le sol et l'espace. C'est en effet à ce complexe de relations que
se heurte toutes les études relatives à l'espace. Elle est d'une complexité et d'une
originalité telles qu'elle pose problème de choix du niveau d'analyse: l'individu isolé?
[analyse néo-classique de type psychologique]; les classes sociales homogènes? [analyse
marxiste de type sociologique en termes de rapports de classe], les groupe sociaux
territorialisés3 ... Et ce faisant, elles posent le problème de choix d'une méthode
d'analyse pluridisciplinaire que signifie J.L. Guigou en notant que "seules des analyses
socio-anthropologiques peuvent permettre d'entrevoir ce que les économistes ... et les
géographes ... essayent imparfaitement d'interpréter"4.
Ces problèmes de niveau d'analyse et de choix de méthodes figurent
également au nombre des difficultés que soulève l'étude du processus des disparités
régionales. Les approches "descendantes" [analyses en termes d'espace-lieu, espace-
système] ont aussi fait place à des approches "ascendantes" des phénomènes spatio-
1 Cf. Espace régional ct aménagement du territoire. Op. ciL.
2 "Le sol et l'espace: des "énigmes pour les économistes"; an. déjà cité.
3 Ibid p. 19,28.
4 Ibid p. 19,28.
_1_'_

- 89 -
économiques. Ces dernières s'inscrivent dans la perspective d'analyse du développement
par le bas qu'en l'occurrence illustrent la méso-analyse [étude des niveaux d'organisation
territoriale définis comme des cadres de vie, se différenciant par les niveaux de
reproduction qu'il assurent des systèmes vivants] et l'approche conceptuelle. A. Rallet
nous en a brossé les aspects critiques dans sa thèse1; tout comme il y plaide aussi pour
une approche interdisciplinaire des problèmes régionaux.
Bien au-delà de l'analyse spatiale, l'interdisciplinarité devient d'ailleurs une
des exigences communes aux sciences modernes2• En effet, on parle de plus en plus des
"dimensions interdisciplinaires de la recherche" [Jean Piaget]3; et précisément dit: de
"recherche orientée" [recherche coopérative, recherche et développement. .. ] de recherche
"trans-culturelle", "trans-sociétale" ou de recherche "trans-nationale" [Stein Rokk:an]4. Ce
faisant, il y a une remise en cause de "l'individualisme universitariste"5 au profit d'une
reconnaissance des autres formes de savoirs et de réalités socio-culturelles; tout comme
l'on observe par ailleurs, une remise en cause de "l'individualisme méthodologique"6 - et
plus généralement du "falsificationnisme" ou de "l'irréalisme méthodologique"7 - au
profit de modes d'analyses transdisciplinaires.
Comme chacun le sait: la transdisciplinarité est bien plus dans les intentions
que dans la pratique scientifique, dans les discours que dans la réalité ...
1 La théorie économique contemporaine et les disparités régionales. Op. CiL
2 Cf. Michel Paty - L'analyse critigue des sciences. Op. CiL; Le Nouvel Observateur: La pensée
aujourd'hui, n02, collection Dossiers.
3 Cf. Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines. Op. Cil
4 Cf. Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines. Op. Cil
5 On critique de l'attitude discriminatoire des universitaires qui cultivent le cloisonnement entre
l'université et la société, ou entre le mode de connaissance universitaire et les autres moyens et formes de
savoir. Cf. Renato Di Ruzza. Eléments d'épistémologie pour économistes. Op. cit. p. 143: "Science et
savoirs économiques". PNUD. Comprendre pour agir L'UNESCO face aux problèmes d'aujourd'hui et
aux défis de demain. Op. cit. et par exemple aussi, l'ouvrage ci-dessus cité en note 2.
6 Cf. Friedrick Von Hayek. Scientisme et sciences sociales. Essai sur le mauvais usage de la raison. Op.
Cit.
7 La thèse de l'irréalisme constitue l'argument principal en vertu duquel les marginalistes estiment que les
théories économiques n'ont pas à subir de test. Cf. Philippe Mongin "La controverse sur l'entreprise
(1940 - 1950) et la formation de l'irréalisme méthodologigue" in Eco. et sociétés n05, 1986, pp 95/151.
On consultera aussi Friedrich Hayek. Philosophie. économie et politigue. Op. cit. Eco et sociétés, nOlO,
"la pensée de Karl Popper et la science éco. " Op. cil ou encore la poste face méthodologique de Mark
Blaug. La pensée économigue. Origine et développement 4ème cd., 1985.

- 90-
l'interdisciplinarité pourtant si nécessaire en matière d'anafyse spatiale et économique. Il y
a bien risque d'illusionnisme qui par ailleurs consisterait à croire en la neutralité du choix
des méthodes d'analyse, alors qu'il n'en est rien: chaque méthode est panie constitutive
d'un mode raisonnement et implique le chercheur, l'usager1. Elles sont toutes plus ou
moins subjectives2.
Ce qui dès lors mérite d'être souligné, c'est qu'avec les récents progrès
scientifiques, une nouvelle conception de la transdisciplinarité a vu le jour. Elle implique
justement prendre en compte cette implication du chercheur dans sa démarche. Dans son
analyse, dans ses propos. C'est ce qu'illustrent ces citations éparses de E. Morin3 qui ce
faisant, contribue à mieux faire comprendre le sens moderne du problème des méthodes.
En effet, écrit-il: "Nous savons de plus en plus que les disciplines se
referment et ne communiquent pas les unes avec les autres. Les phénomènes sont de plus
en plus morcelés, sans qu'on arrive à concevoir leur unité. C'est pourquoi on dit de plus
en plus: «Faisons de l'interdisciplinarité». Mais l'interdisciplinarité n'arrive pas plus à
contrôler les disciplines que l'ONU ne contrôle les nations. Chaque discipline entend
d'abord faire reconnaître sa souveraineté territoriale, et, au prix de quelques maigres
échanges, les frontières se confirment au lieu de s'effondrer.
Il faut donc aller plus loin, et ici apparaît le terme de «transdisciplinaire»
[p. 270]. Faisant alors remarquer que depuis le XVIIème siècle,le développement de la
science occidentale n'a pas seulement été un développement disciplinaire mais aussi un
développement transdisciplinaire: "Il faut dire, précise-t-il, non seulement les sciences,
mais aussi «la science, parce qu'il y a une unité de méthode, un certain nombre de
postulats implicites en toutes disciplines, comme le postulat d'objectivité, l'élimination du
1 Cf. Paul Feyerabend. Conrre la méthode. Seuil, 1979. Friedrich Von Hayek. Scienlisme et sciences
sociales. Op. CiL On lira aussi avec profit l'article de Enrique P. Maba "Rationalité et méthode dans le
droit" in Archives de philosophie du Droit. Op. CiL pp. 265-393.
2 Cf. Paul Feyerabend. Conrre la méthode. Seuil, 1979. Friedrich Von Hayek. Scientisme et sciences
sociales. Op. cit. On lira aussi avec profit l'article de Enrique P. Haba "Rationalité et méthode dans le
droit" in Archives de philosophie du Droit. Op. CiL pp. 265-393.
3 Cf. Science avec conscience. Op. CiL

- 91 -
problème du sujet, l'utilisation des mathématiques comme langage et un mode
d'explication commun, la recherche de la formalisation, etc" [Ibid]. Il s'ensuit que "le
vrai problème n'est donc pas de «faire du transdisciplinaire» mais «quel transdisciplinaire
faut-il faire»? Ici, il faut considérer le statut moderne du savoir. Le savoir est-il fait
d'abord pour être réfléchi, médité, discuté, critiqué par des esprits humains responsables,
ou bien est-il fait pour être stocké dans des banques informationnelles et computé par des
instances anonymes et supérieures aux individus? [p.271]. Faisant alors référence à
l'actuelle révolution scientifique qui constitue une remise en cause du "principe
d'explication de la science classique" [p. 42] qui éliminait l'observateur de l'observation;
tenant compte de ce que "aujourd'hui, le problème du retour du sujet est un problème
fondamental, à l'ordre du jour" [p. 271], et qu'il y a aussi interdépendance croissante
entre les domaines physiques, biologiques, et anthropo-sociologique; "Il nous faut donc,
note E. Morin, pour promouvoir une nouvelle transdisciplinarité, un paradigme qui certes
permette de distinguer, séparer, opposer donc disjoindre relativement ces domaines
scientifiques, mais qui puisse les faire communiquer sans opérer la réduction [... ] Il faut
un paradigme de complexité, qui à la fois disjoigne et associe, qui conçoive les niveaux
d'émergence de la réalité sans les réduire aux unité élémentaires et aux lois générales".
[p.273].1.
1 Cf. aussi Edgar Morin. La méthode. 1. La Nature de la Nature, 1977; II. La Vie de la Vic, 1980, aux
éditions du Seuil.
__J_I_

- 92 -
IV. CONSEQUENCES DU RENOUVELLEMENT DE LA PROBLEMA-
TIQUE.
1. Sur le plan des objectifs de l'étude.
Pour réduire la part d'arbitraire et surmonter les conflits d'interprétation que
soulève l'étude des disparités régionales, il nous faudra "construire" un paradigme de
complexité.
Les paradigmes ont en effet fonction de clarifier et deféconder les théories l .
Ils permettent d'en actualiser le contenu. Il existe plusieurs autres fonctions et types de
paradigmes, en attendant d'y revenir plus en détails2, notons qu'en fait c'est vers la
construction d'un paradigme conceptuel que nous allons nous orienter.
2. Sur le plan méthodologique.
Pour construire ce paradigme, nous adopterons le structuralisme comme
méthode d'analyse. A ce propos, il importe de prime abord de faire remarquer que
construire signifie "interpréter, ordonner, connecter les données [pertinentes] au moyen
d'hypothèses - [et] en un mot, intégrer la réalité philologique brute qui constitue le
matériel" [F. Enriques, 1936]3. Le structuralisme répond fort bien à ces exigences
d'ordre méthodologique. Car sied-il alors de noter: "La méthode structuraliste
contemporaine se définit [assez] bien comme une logoanalyse ... (elle) désigne une
filiation neuve entre l'abstrait et la prolifération des contenus significatifs de la culture
humaine ... "[M. Serres]4 qu'en l'occurrence sont nos différents types de théories
1 P. de Bruyne et alii. Dvnamique de la recherche en sciences sociales Op. cil. p. 127.
2 Infra p. 235.
3 Cité par Guilio Giorello: "Le système des savoirs" in Encylopédie Universalis. Supplément 1984. Op.
cil. p. 557.
4 Cités par P. de Bruynes et alii. Dynamigue de la recherche en sciences sociales. Op. cil. p. 144 et 148.

- 93 -
économiques. En outre" ... La description structuraliste fait apparaître des relations qui
sans elles n'auraient pu être isolées; elle permet de définir des éléments récurrents, avec
leurs formes d'opposition et leurs critères d'individualisation; elle permet d'établir aussi
des lois de construction, des équivalences et des styles de transformation" [M.
Foucault] 1.
L'analyse structurale consiste en effet, en une activité opératoire de nature
essentiellement constructiviste. Activité qui, selon R. Banhes2 se résume en :
a) une opération de découpage ou de segmentation identification et classement
des éléments en vue d'isoler "les énoncés en situation" et
b) en une opération de découverte de règles d'association: ... c'est-à-dire des
règles de combinaison qui permettent de dégager un sens - une répétition - à partir de
l'inventaire des éléments systématisés" (sic).
C'est une méthode d'analyse à caractère transdisciplinaire, prospectif,
réflexif... Elle contribue à "l'objectivation des problématiques de la recherche par la voie
de la formalisation "3.
C'est là en effet, une des caractéristiques du structuralisme qu'à su exploiter
"l'Economie structurale"4 et plus généralement, "l'économie d'intention scientifique"5.
Car la méthodologie structuraliste, implique non seulement des possibilités de
"structuration hypostatique" [dictée par le cours de l'histoire]6 et de construction de
modèles [au sens général, comme peut l'être le modèle relativiste ou indéterministe] ;
mais aussi "leur vérification historico-statistique" et "leur résistance à posteriori à la
1 Cités par P. de Bruynes et alii. Dynamique de la recherche en sciences sociales. Op. cil. p. 144 et 148.
2 Ibid, p. 146.
3 Cf. Dynamique de la recherche en sciences sociales Op. cil. p. ]49.
4 Elle repose essentiellement sur le postulat qu'aucune explication d'un phénomène économique n'est
réductible au phénomène des explications partielles; aussi s'emploie-t-elle à la recherche des "invariants"
nécessaires à la globalité de l'explication, et ce par voie économétrique. Cf. Manfred Gilli, G. Ritschard,
D. Roger: "Pour une approche structurale en économie" in Rev. éco, vol. 34, n02, Mars] 973, pp. 277-
304.
5 Elle sc préoccupe de l'étude des "processus et des éUlts", et use notamment des outils de la mathématique
de l'économétrie exploratoire de la mathématique de l'inLerpréUltion générale. Cf. Eco. appliquée, n02-3-4,
T XXVI, 1973.
6 L'Economie étant en effet et de prime abord, une science historique. Cf. Bertrand Nogaro. La méthode de
l'économie politique. Vol. l, L. G.DJ., Paris, 1939.

- 94 -
preuve logique"!. C'est dire combien elle est en accord avec les sciences modernes qui ne
se veulent autrement être que falsifiables, testables ou réfurables2
V. CONCLUSION DE LA PARTIE PRELIMINAIRE
"L'Idée , c'est la graine;
la méthode c'est le so!,,3
Cette partie de notre étude a, pour l'essentiel, été consacrée à l'examen des
problèmes que pose l'étude des disparités économiques régionales. Elle a permis d'en
distinguer trois principaux types, et ce sont:
- des problèmes de définition: qu'est ce que l'espace, la région; et
corollairement, comment définir les disparités régionales?
- des problèmes d'interprétation: sous l'action des récents progrès
techniques,les disparités régionales tendent-elles systématiquement à s'accroître [thèse de
la divergence]? Constituent-elles, pour l'analyse économique, un problème dont il faut
étudier les causes; ou plutôt, doivent-elles être perçues comme n'étant que des révélateurs
"neutres" de l'inégale aptitude des régions à profiter des progrès scientifiques et
technologiques [thèse de la différenciation]?
- des problèmes de méthode d'analyse: étant donné que l'espace remet en
cause aussi bien l'épistémologie marxiste que l'épistémologie néo-classique [Cl. Lacour],
1 Cf. Giuseppe Palomba: "Les hérétiques dans l'économie mathématique" in Eco. appli. archiv. de
l'I.S.M.E.A. T XXIX, 1976, n03, p. 406.
2 Cf. Karl Popper. La logiQue de la découverte scientifiQue. PayOl, Paris, trad. frcse, 1973; la revue Eco et
sociétés. La pensée de Karl Popper et la science économique. T XXI, nOlO, op. cil.; et par exemple
aussi, les réflexions de Thierry de Montbrial. La science économiQue ou la stratégie des rapports de
l'homme vis-à-vis des ressources rares. Puf, Paris, 1988; M. Blang. La méthodologie économiQue.
Economica, Paris, Op. cil.
3 Claude Bernard, cité par André Marchal. Méthode scientifiQue et science économiQue. Op. cil. p. 14.

- 95 -
comment mener l'étude des disparités? Comment réaliser la synthèse des différents types
de méthode et d'analyse, nécessaires à une telle étude? Quelles en sont les causes
principales ou les principaux facteurs explicatifs?
En vérité, les disparités régionales constituent un exemple de phénomène
complexe, multidimensionnel et multivarié dont les processus de formation et d'évolution
ne peuvent être, à bon escient, expliqués à partir des traditionnelles théories et méthodes
de l'analyse économique.
Les voies et moyens de faire face à l'ensemble des problèmes que pose leur
étude, passent par la construction d'un "paradigme de complexité" [E. Morin]. Et il
s'agira, en l'occurrence, de construire un paradigme conceptuel. C'est-à-dire une sone de
théorie par défaut à partir de laquelle nous espérons rendre plus explicite la logique de
leur mode d'évolution.
Pour construire ce paradigme, nous nous laisserons guider par les
enseignements de l'analyse structurale. Cette dernière, avions-nous vu 1, implique un
travail de modélisation d'une nouvelle grille des disparités. En effet, l'analyse structurale
moderne est une des récentes techniques de modélisation des phénomènes complexes.
Elle s'apparente à ce que nous pouvons d'ores et déjà nommer: l'approche complexe du
réel. C'est-à-dire une approche qui - verrons-nous chemin faisant - enjoint d'accepter
qu'il existe des relations cohérentes, voire des logiques qui sont à la fois contradictoires
et complémentaires, aussi bien dans notre manière de concevoir l'univers que dans le
concret de notre vie économique et sociale2• Par ailleurs, étant donné qu'elle exige du
chercheur de préciser "quels sont les éléments constitutifs, les objets ou les organes, dont
la combinaison constitue ou peut constituer le phénomène (que l'on appelle plus souvent
1 Cf Supra page 92.
2 Cf. Jacques Robin - Changer d'ère. Op. Cil

- 96-
alors un objet) à modéliser"l; il y a lieu de poursuivre notre étude par un examen de
quelques théories susceptibles de nous aider à identifier l'ensemble des faits, des
mécanismes et autres éléments d'analyse, à partir desquels nous procéderons à la
construction de cette nouvelle grille d'analyse du mode d'évolution des disparités
économiques régionales.
1 Cf. l.L. Le Moigne - La modélisation des systèmes comu1exes. Dunod, Paris, 1990, p. 46.

- 97 -
PREMIERE PARTIE:
EXAMEN DES PRINCIPALES
THEORIES ET
ANALYSES DU PROCESSUS
DE FORMATION
DES DISPARITES ECONOMIQUES
REGIONALES

- 98 -
"Comme dans la démarche psychanalytique,
il ne suffit pas de remonter au passé
immédiat, il faut aussi prendre en compte les
ondes en provenance du passé lointain".
re. Stoffaësjl
1 Cf Fins de mondes. Op. cil. p. 22.

- 99 -
INTRODUCTION
L'Analyse économique fournit de nombreuses explications au processus de
formation des disparités régionales. C'est à l'essentiel de ces explications que nous allons
nous en tenir pour en identifier les principaux mécanismes. Et cet exercice d'identification
se fera sur la base d'un examen des théories que sont: la théorie du développent inégal, la
théorie de la division spatiale du travail, la théorie des pôles de croissance et la théorie de
la modernisation.
Chemin faisant, nous avons notamment attiré l'attention sur la faible portée de
leur pouvoir explicatif et prédictif de la dynamique des disparités régionales. C'est là un
des aspects critiques de l'ensemble des théories économiques 1 ; et les théories en
présence sont d'autant plus critiquées qu'à l'exemple de nombreuses autres théories du
développement et du changement socio-économique2, elles passent pour être ambiguës3
et de validité douteuse4.
Chacun ayant sa lecture du contenu de ces théories, employons-nous plutôt à
justifier dès ici de leur intérêt dans la présente étude. Deux types de faits mérite alors
d'être évoqués. A savoir que:
- Toutes les théories n'ont pas un même statut épistémologique5 ; et les
théories ici retenues sont des exemples de ce qu'à la suite de 1. Lesourne6 on désigne être
1 Cf. Miro Qucsada "Critique de la raison économique", Eco et sociétés n03, op. cil.
2 Cf Henri Mendras, Michel Forsé - Le changement social. Tendances et paradigmes. Armand Colin,
Paris, 1983.
3 Cf Pierre Dockès et Bernard Rosier - L'histoire arnbigüe. Croissance et développement en question.
PUF, Paris, 1986.
4 Cf Raymond Boudon - La place du désordre. Critique des théories du changement social. PUF, Paris,
1984.
5 Certains types de théories concementla découverte de lois générales ou de tendances générales (le trend);
d'autres concernent la recherche de lois conditionnelles, structurelles ou probalilistcs. Cf Raymond
Baudon - La place du désordre. Op. cil.
6 Cf problème économique, nOI877, Juin 1984.

- 100-
des "théories interprétatives". C'est-à-dire des théories qui comme le keynésianisme ou le
monétarisme, sont caractérisées par le fait qu'elles lient "des analyses positives et des
attitudes normatives"1. La théorie du développement inégal et celle de la division spatiale
du travail relèvent d'un mode d'analyse dialectique [centre/périphérie] des faits spatio-
économiques, alors que la théorie des pôles de croissance et celle de la modernisation s'y
emploient en termes d'analyse de système et de structures. Elles représentent les
principaux modes d'étude des disparités spatiales et nous verrons aussi qu'elles y
pourvoient en s'aidant des récents apports de la pensée scientifique sur le temps,
l'espace, les systèmes et les structures.
- Deuxième raison de leur choix: c'est que du poinI de vue réaliste dont se
réclame la présente étude, les théories ne sont autrement perçues et considérées que
"... comme des (tentatives de) descriptions vraies des invariants structurels
(éventuellement) cachés et profonds qui sont causalement responsables des régularités
phénoménales "[K. PopperF. Et en l'occurrence, les disparités régionales constituent un
de ces phénomènes [régulièrement constatés dans l'espace des pays développés et de
ceux en développement] que les théories en présence contribuent à dévoiler les "invariants
structurels" qui, en sont causalement responsables. La théorie du développement inégal y
contribue en donnant à réfléchir sur la logique et les mécanismes du syslème économique
international, alors que la théorie de la division spatiale du travail, dans le même ordre
d'idée, met l'accent sur la mobilité inlra-nationale des techniques, des entreprises et du
capital humain. Et si à ce propos la théorie des pôles de croissance traite des mécanismes
de diffusion et polarisation de la croissance, la théorie de la modernisation fait en plus état
des récents phénomènes de modernisation et de colonisation technologiques pour
également rendre compte de la façon dont se forment ces inégalités spatiales. S'appuyer
1 Cf Huben Brochier : "Les théories économiques sont - elles réfutables ?" in Eco Cl Soc., nOlO, Op. cil.
p.
2 Cf. A. Boyer: "Karl Popper face aux sciences sociales" in Eco el Soc. nOlO p. 11.
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1
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- 101 -
sur cet ensemble de théories, répond donc au besoin de faire face à la complexité du
phénomène que représentent ces inégalités.
Elles n'en analysent que des aspects partiels~ Et comme dirait R. Boudon 1 :
"la question n'est pas de savoir si elles [ces théories] sont blanches ou noires, mais de les
mettre à leur juste place du point de vue de la logique". Nous les examinerons en effet de
façon à refléter aussi bien l'évolution des techniques et méthodes d'analyse de l'espace
que l'évolution de la problématique du développement socio-économique. Car c'est
également en rapport avec cette dernière que s'explique leur "logique de la découverte" :
trouvant son origine aux problèmes liés à la constitution du système économique
internationaI2, cette problématique a en effet évolué en se cristallisant d'abord autour des
problèmes de division du travail, des problèmes de croissance et de développement
régionaI3 pour récemment se focaliser sur les problèmes cle modernisation technologique.
Les disparités ne sont qu'une des composantes des problèmes spatio-économiques que
traitent les théories précitées; et leur examen se fera de façon à ainsi identifier les données
qu'elles mettent "en situation", pour l'analyse de la dynamique des disparités.
1 Cf la place du désordre. op. cil. p. 220.
.
21. Wallerstein - Le système du monde du XVe siècle à nos iourL Rammarion. Paris 1980 ; Bernard
Lavergne - Essor et décadence du capitalisme. Payot, Paris, 1938; ete.
3 Cf Jean Claude Perrin. Le développement régional. Op. cit ; A~dclkader Sid Ahmed - Croissance el
développement. T2, 2e éd., 1981, p. 423, ete.

- 102-
TITRE 1
EXAMEN DES THEORIES ET ANALYSES EN
TERME DE CENTRE PERIPHERIE
Chapitre 1 - La théorie du développement inégal
Chapitre II - La théorie de la division spatiale du
travail

- 103 -
,
CHAPITRE 1
LA THEORIE DU
DEVELOPPEMENT INEGAL

- 104 -
Il. L'ANALYSE DE SAMIR AMIN
A l'origine de cette théorie se trouve la question du sous-développement;
question qui dès la fin de la seconde guerre mondiale a favorisé l'émergence d'un
nouveau courant de l'économie politique: le courant développementaliste1.
Celui ci s'est constitué au cours des années cinquante. "Hétérodoxe",
"réformiste", il se veut critique de l'analyse économique néo-classique. On y trouve les
travaux d'économistes tels Gunnar Myrdal, Albert O. Hirschman ou François Perroux2.
Pour ce courant de pensée économique3, le sous-développement correspond
"à un état tout à fait particulier, historiquement daté, original par rapport à toute fonne
connue par les pays développés. Il n'est pas une «étape» d'une histoire linéaire mais le
produit d'une histoire spécifique caractérisée essentiellement par deux traits: le dualisme
et la dépendance" [p.250].
A leur tour, les travaux, du courant "développementaliste" ont favorisé
l'émergence de courants de pensée tiers-mondistes. Telle courant "désarolliste cépalien"
qui s'est employé à réinterpréter" .. .les phénomènes de dépendance dans le cadre d'une
théorie actualisée de l'impérialisme et [qui alors s'efforce] de dépasser l'analyse en tennes
de dualisme pour tenter [...] de saisir les modes d'articulation entre les deux «secteurs»
"[p. 255] de l'économie sous-développée. Dès lors : c'est la logique du système
économique dominant qui est mise en cause; ".. .la dépendance est vue comme la source
même du sous-développement, et Comme la propriété des rapports centre/périphérie qui
1 "L'élément central constitutif des analyses de ce courant est la reconnaissance de la spécificité du sous-
développement et par conséquent de la nécessaire prise en compte de la nature des structures économiques
tant des pays concernés que du lien essentiel de leurs relations avec les nations développées". Cf L'histoire
ambigüe. Op. cil. p. 250
2 Idem.
3 Sauf indication contraire, les citations à venir sont extraites de l'histoire ambigüe. Op. cil.

- 105 -
l'entretiennent et, ce faisant accentuent les disparités et perpétuent, voire élargissent le
sous-développement" [p. 257].
Une synthèse de cet ensemble de remarques qu'aussi reflètent nombre
d'études des disparités régionales, prend corps dans la théorie du "développement du
sous-développement" d'André Gunder Frank!. Cet auteur y développe l'idée selon
laquelle le système capitaliste se développe en favorisant - aux niveaux international,
national, régional, sectoriel et local - Je développement relatif d'une minorité et le sous-
développement de la majeure partie de ses composantes. Autrement dit, le développement
de ce système s'accompagne d'une organisation hiérarchique de l'espace. A savoir que
chaque espace lieu ou métropole capitaliste entretiendrait des rapports d'exploitation avec
les pays sous sa domination. Et dans chacun de ces pays dominés, la métropole nationale
entretiendrait les mêmes types de rapports avec les régions qui, à leur niveau, exploitent
également les différentes autres portions du territoire national qui leur sont inféodées.
Ce système aurait donc des effets spatio-économiques ; et la "structure spatio-
coloniale" ou chaîne des relations centre/périphérie serait la cause du "blocage" de la
croissance et du "développement du sous-développement" des économies dominées2. Ce
sont les mécanismes de ce blocage de la croissance que Samir Amin s'emploie à expliciter
dans sa théorie du développement inégaI3.
11.1. UNE MISE EN CAUSE DU SYSTEME ECONOMIQUE DOMINANT
Si le sous-développement se perpétue, ou si les disparités se creusent entre le
"centre" et la "périphérie" ; c'est! parce que le système économique international ne
progresserait qu'en polarisant les forces du développement dans les pays capitalistes
avancés [le centre du système économique] ; et ce au détriment des autres espaces, pays
1 Cf Le dévelopement du sous-dévelopocmem en AmériQue Latine. Maspero, Paris, 1970.
2 Lire en particulier le chapitre 13. Dialectique ou dualisme. Ibid. p. 201.
3 Cf Le développement inégal. Essai sur les formations sociales du capitalisme périphérigue. Ed. de
minuit, Paris, 1973.

- 106-
ou régions qui en constituent la périphérie. C'est là une des idées maîtresses de la théorie
de Samir Amin. Il l'étaie en s'adonnant à une analyse critique du capitalisme qu'il opère
en mettant l'accent sur les traits caractéristiques de ses "formations sociales" et modes
d'expansion ou "d'accumulation" à l'échelle mondiale l .
1. Il existe autant de sociétés historiques que de formations sociales, et l'on
désigne par la notion de formations sociales, les "structures concrètes, organisées,
caractérisées par un mode de production dominant et l'articulation autour de lui d'un
ensemble complexe de modes de production qui lui sont soumis"2. L'analyse établit une
distinction entre les formations sociales des sociétés précapitalistes "caractérisées par la
dominance d'un mode de production communautaire, par l'existence de rapports
marchands simples et aussi par l'existence de rapports de commerce lointain "[p. 12] ; et
les formations sociales capitalistes qui sont essentiellement caractérisées par la
dominance du mode de production [m.d.p.] capitaliste.
Le mode de production" ...est un concept abstrait qui n'implique aucun ordre
de succession historique pour toute la période de l'histoire des civilisations qui s'étend
des premières formations différenciées jusqu'au capitalisme" [p.9]. Il en existe cinq
types3, aucun d'entre eux n'a jamais"existé à l'état pur" et, précise aussi S. Amin: "le
mode capitaliste se définit [... ] par trois caractères essentiels: 1) la généralisation de la
forme marchandise du produit social entier, 2) l'acquisition de la forme marchandise de la
force de travail elle-même [... ] et 3) l'acquisition de la forme marchandise par les
équipements, dans lesquels se concrétise matériellement un rapport social, le rapport
d'appropriation exclusive de classe qui définit le capital" [p. 49].
1 L'accumulation à l'échelle mondiale. Critigue de la théorie du sous-développement. Ed. Anthropos,
Paris, 1971.
2 Rappelons que les citaùons sont extraites de S. Amin. Le développement inégal. Op. cit.
3 1) Le mode de producùon communautaire primitif; 2) le mode de production tributaire qui caractérise
les formaùons de classes précapitalistes ; 3) le mode de production esclavagiste; 4) le mode de production
petit marchand simple; el, 5) le mode de production capitaliste. ibid. p. 9. Cf aussi Jean Suret Canal.
Essai d'histoire africaine De la traite es Noirs au néo-colonialisme. Ed. sociales, Paris, 1980.

- 107 -
Il aurait des propriétés telles qu'estime par ailleurs S. Amin: il n'y a sur le
plan économique pas un marché socialiste dissocié d'un marché capitaliste; mais un seul
marché que définit le système capitaliste1. Cette conception unifiée des marchés et du
système économique international est de fait révélatrice d'un autre des aspects distinctifs
de ce mode de production : "il constitue en effet un système mondial, où toutes les
formations (centrales et périphériques) sont ordonnées en un seul système organisé et
hiérarchisé" [p. 17]. Ce faisant, S. Amin ne fait pas que rejoindre A.G.Frank dans son
analyse de la chaîne des relations centre/périphérie qui structurent les rapports de pays à
pays comme celles de régions riches et pauvres. Il l'approfondit en mettant en lumière
cette autre particularité du mode de production dominant: sa tendance à l'exclusivité, à
dominer les autres modes de production; ou encore, à leur ôter "leur fonctionnalité
propre pour la soumettre à la sienne, sans pour autant les détruire radicalement" [ibid.].
S. Amin est bien plus explicite à ce propos quand il dit aussi qu'à chaque fois que le
mode de production capitaliste est en rapport avec les autres modes de production qu'il se
soumet, "apparaissent des transferts de valeurs des derniers vers le premier qui [donc]
relèvent des mécanismes de l'accumulation primitive. Ces mécanismes ne se situent pas
seulement dans la préhistoire du capitalisme: ils sont aussi contemporains" (sic).
2. Du point de vue de la théorie du développement inégal. "L'accumulation"
est en effet le principal mécanisme explicatif tant des inégalités de développement spatio-
économiques que de l'expansion du capitalisme. Elle consiste notamment en la
transformation de tout surplus économique en un nouveau capital; mais est ici critiquée
pour ses effets, discriminants dans les différentes parties du système économique.
Revêtant une forme tantôt cyclique, tantôt conjoncturelle, l'accumulation
s'opère dans les "formations capitalistes centrales" [p. 60] selon un modèle dit
d'accumulation autocentrée. C'est dire avec S. Amin
1 Cf L'accumulation à l'échelle mondiale. Op. Cil On lira aussi avec profit 1. Wallerstcin. Le système du
monde du XVe siècle à nos jours. Tl : capitalisme et économie-monde. Op. cit.

- 108 -
Revêtant une fonne tantôt cyclique, tantôt conjoncturelle, l'accumulation
s'opère dans les "formations capitalistes centrales" [p. 60J selon un modèle dit
d'accumulation autocentrée. C'est dire avec S. Amin
- qu'en cas d'insuffisance de débouchés au centre, le capital central national
n'est nullement contraint d'émigrer vers la périphérie;
- qu'il y a une relation de complémentarité entre les différents secteurs de
l'économie
- et qu'il y a aussi une relation objective entre la rémunération du travail et le
niveau de développement des forces productives.
3. Au sein des pays et autres fonnations sociales de la périphérie, c'est par
contre un modèle d'accumulation extravertie [p. l64J qui prévaut. Celui-ci est
fondamentalement différent du modèle précédent. Il est à l'origine d'un ensemble de
phénomènes spécifiques qui constituent l'essentiel des mécanismes du "blocage "de la
croissance" auto-centré et autodynamique" que du "développement inégal" des espaces
socio-économiques! :
- la marginalisation des masses,
- la dépendance [politique, commerciale, financière et technologique] et enfin,
- la désarticulation. Conséquence la plus connue de l'accumulation
extravertie, elle se traduit par une "structure extravertie" [p. 335] du commerce extérieur
des espaces ou des régimes de pays en développement.
4. C'est
fort de ces mécanismes que sur le plan des rapports
internationaux, S. Amin soutient la thèse selon laquelle "le développement du capital est
partout développement des inégalités régionales ... " chaque pays a en son sein son propre
1 La thèse du développement inégal revient à dire que c'est le blocage de la croissance et du développement
des pays de la périphérie qui va constituer le principe même à partir duquel ces pays vont être amenés à
dépasser les pays dits développés. Cf aussi à cc propos. S. Amin - La déconnexion. Pour sortir du
système mondial. Ed. la découverte, Paris, 1986.

- 109-
pays sous-développél . " ... Car le développement inégal est, entre autre, inégal sur le plan
spatial. Il engendre ici une croissance forte, qui donne l'impression d'un miracle, et là en
relation avec celle-ci, la stagnation ou même la dévastation et la décadence d'une
économie autrefois considérée comme florissante"2.
Autrement dit : les effets du modèle d'accumulation extravertie s'inscrivent
également dans "la géographie historique" des pays de la périphérie. Ils y agissent par le
biais du commerce international; et c'est ainsi que "les zones intéressées par un produit
d'exportation relativement important pour le développement du capitalisme au centre
connaissent des périodes brillantes de croissances très rapide. Mais [... ] dès que le
produit perd l'intérêt qu'il avait pour le centre, la région tombe dans la décadence: son
économie stagne, voire regresse"3.
Parachèvons ces généralités sur les caractéristiques du système économique
dominant, en considérant l'explication qu'en deuxième lecture, la théorie du
développement inégal nous livre sur le processus de formation des disparités régionales.
11.2. UNE EXPLICATION DES DISPARITES PAR LES EFFETS DE LA
DEPENDANCE COMMERCIALE
Cette dépendance est en effet d'ordre politique, financière, technologique et
surtout d'ordre commercial. Elle est cause de l'asymétrie dans les relations internationales
[p. 225]. Il en résulte une série de distorsions qui, allons-nous voir avec S. Amin,
constituent autant d'explications à l'absence d'effets d'entraînements entre économies de
régions et de pays sous développés, que de reflets d'une mauvaise intégration de ces
types d'économies dans les relations internationales.
1 Cf L'accumulation à l'écheIIe mondiale. Op. cit. p. 37.
2 S. Amin: "Cnuced III. Un bilan" in Bulletin of peace proposaIs, Oslo 3, 1972.
3 Le développement inégal. Op. cit. p. 207.

- 110 -
1. La distorsion en faveur des activités exportatrices.
Elle concerne l'orientation préférentielle des investissements dans les activités
économiques tournées vers l'extérieur alors que sont délaissées celles répondant aux
besoins locaux. Du point de vue géographique, cette distorsion signifie que seuls les
espaces détenteurs de matières premières destinées à l'exportation sont "mis en valeur" et
associés à l'activité économique nationale. Mais comme le fait remarquer S. Amin, cette
association qui vise l'ouverture du pays sur le marché international est éphémère: "telle
région à un moment prospère lorsque le produit d'exportation qu'elle fournissait
intéressait le centre, est irrémédiablement tombée en décadence plus tard, lorsque l'intérêt
du centre s'est porté sur un autre produit"l.
2. La distorsion en faveur des activités tertiaires.
Cette distorsion signifie essentiellement qu'il y a entre les différents espaces
socio-économiques:
- une inégale répartition de la population active, des emplois, des revenus ...
au profit du secteur tertiaire2 ; et qu'il y a corrélativement,
- concentration urbaine, hypertrophie administrative et en définitif:
développement atrophié des régions concentrant les activités de service [secteur tertiaire]
au détriment de celles consacrées aux activités qui arrachent directement les richesses
économiques à la nature [secteur primaire]3, et des activités de transformation industrielle
[secteur secondaire]4.
1 Cf L'accumulation à l'échelle mondiale. Op. cil p. 208.
2 Ibid. p. 212
3 ibid. p. 215 et sq.
4 ibid. p. 215 et sq.

- 111 -
Comme le phénomène de distorsion en faveur des activités exportatrices,
c'est là aussi une conséquence des mécanismes de dépendance et d'accumulation
extravertie. Mais elle ne constitue qu'une explication partielle des disparités spatiales.
3.
La
distorsion
en faveur
des
activités
et
des
techniques
légères.
Cette dernière forme de distorsion éclaire le phénomène constitutif des
disparités en faisant référence aux éléments qui influencent l'orientation des
investissements l . L'analyse en révèle deux principaux: les matières premières et le
marché international. C'est dire avec notre auteur que ces activités et techniques légères
seraient de prime abord, préférentiellement orientées vers les régions dotées de ressources
naturelles stratégiques. Les régions et autres parties du territoire qui en sont démunies, ne
bénéficiant que peu ou pas de ces investissements et des progrès techniques qu'ils
induisent.
Quant au marché international, il renforce la discrimination dans l'orientation
des investissements en ce qu'ils ne s'intéresseraient qu'aux espaces économiques
présentant des possibilités de complémentarités entre branches légères et lourdes de
l'industrie. La constitution de telles complémentarités suppose l'existence d'un marché
intérieur parce que national. Or les espaces ou pays de régions auxquels s'applique
l'analyse ne sont pas de "vraies nations"2 ; de telle sorte qu'ils se caractérisent par
l'absence de "marché intégré" et de toute forme de complémentarité entre les divers
secteurs de l'activité économique. Leur analyse révèle aussi qu'il y a d'un secteur à
l'autre des différences de productivité de travail, des disparités de salaire et dans
l'ensemble extraversion des effets multiplicateurs de revenus.
1 Cf Le développement inégal. Op. cil. p. 249.
2 ibid; p. 21 el sq
,
1

- 112 -
La concurrence est responsable de cette triple torsion qui par ailleurs traduit
l'intégration asymétrigue de la périphérie dans le marché mondial l . Elle signifie non
seulement qu'il y dualisme, désarticulation ou blocage de la croissance des espaces et
pays de régions sous-développés; mais aussi: formation d'inégalités spatio-économiques.
Et ces inégalités seraient d'autant plus accentuées que les dits espaces et régions de pays
sous-développés, demeurent dépendants du système économique dominant. C'est là une
des thèses de la théorie du développement inégal que S. Amin vérifie à l'étude des "pays
les moins avancés" [les P.M.AP.
II en distingue trois groupes classés selon leur degré d'intégration - ou forme
de dépendance - vis à vis du système économique dominant.
Le premier de ces groupes est composé de pays qui y sont faiblement
intégrés, tels: l'Afghanistan, la R.C.A. le Yemen du Nord, le Burundi, l'Ethiopie de
1935 et par exemple aussi le Rwanda. Ces pays ne sont pas sous-développés mais,
précise-t-il, méritent d'être qualifiés de traditionnels. Car ils ont comme caractère essentiel
d'être relativement homogènes, cohérents" ... non seulement au plan de l'économique,
mais [aussi] à celui du système social tout entier"(sic).
Le deuxième groupe est composé de pays tels la Haute-Volta [l'actuel
Burkina-Faso], le Lesotho, le Mali et le Niger. Ces derniers ont en commun d'être
intégrés au système économique dominant. Ils y participent surtout en tant que
fournisseurs soit de main d'oeuvre, soit de marchandises à la périphérie principale que
constituent alors les pays tels que le Ghana et la Côte d'Ivoire. Les disparités s'y révèlent
sous-forme d'oppositions entre régions riches et pauvres et entre pays côtiers et pays
continentaux.
1 ibid. p. 252, sq
2 Cf "la CNUCED ct la problématique des pays moins avancés (Lcasl developcd) "in Rev. Présence
Africaine, n084, 1972, pp 15-20.

- 113 -
Quant au troisième groupe: "Il s'agit de pays ou de régions intégrés très tôt et
très fortement au système mondial et ruinés de ce fait. de zones dévastées. En Amérique,
le cas de Haïti, et plus généralement des Antilles, en constitue le meilleur exemple,
comme d'ailleurs le Nord Est brésilien ou, en Afrique, certaines régions comme celle du
Fleuve Sénégal". Les distorsions sectorielles et les disparités régionales y sont très
prononcées, et elles évolueraient selon qu'il y ait accélération ou ralentissement de la
croissance de la demande par le centre de leurs produits d'exportation "1.
Selon toute vraisemblance, il existe une relation entre les fonnes de
dépendance [commerciale, financière, technologique, etc] et la fonnation des disparités
économiques et spatiales. Cette relation de cause à effet que sous-tend la théorie du
développement inégal, peut être ainsi résumée:
Par le biais de ses modes de production et d'accumulation à l'échelle
mondiale, le système économique dominant se soumet les autres types de systèmes et de
régions de pays en état de dépendance multiforme. Il en résulterait maints autres
phénomènes de désarticulations socio-économiques et de distorsions sectorielles que
traduisent les disparités spatiales; disparités qui seraient d'autant plus accentuées que ces
types d'espace - systèmes sont fortement intégrés et dépendants de "l'économie - monde
dominant".
On ne pourrait nier que le capitalisme se propage à l'échelle mondiale en
produisant des inégalités économiques, sociales et spatiales. Mais ce système ne peut
pour autant être idéalisé comme en étant la cause exclusive et directe.
Il ne faut pas en effet, oublier les inégalités que même dominés, sécrétent
également les divers types de régimes et systèmes qui commercent avec le capitalisme2.
Ce commerce se déroule d'ailleurs dans un climat de concurrence où se trouve éprouvé la
capacité des pays et régions à gagner leur pan du marché international.
1 Pour plus de détails, cf Rev. Présence Africaine, nO 84, op. cil.
2 Cf Yves Lacoste. Géographie du sous-développement. PUF. Paris, 1981. Jean Claude Perrin - Le
développement régional. Op. CiL; et par exemple aussi Labasse Jean. L'organisation de l'espace. Op. cil.

- 114-
"La dépendance aux multiples facettes"l qui en découle, est" ... un trait
commun majeur des situations très diversifiées de «sous - développement» (également,
les structures sociales, culturelles et politiques liées historiquement à cette dépendance et
qui la renforcent"2. C'est la pluralité des causes de disparités et de multiples autres
formes d'inégalités [ville/campagne ; régions riches, régions pauvres, etc] qui ce faisant
est signifiée.
On ne peut en réduire l'explication au seul fonctionnement du capitalisme [ou
à ses mécanismes d'accumulation, de marginalisation, d'extraversion et de distorsions
sectorielles]. Car si ce système n'avait que des effets dévastateurs dans les espaces et
pays de régions qu'il se soumet: comment comprendre l'émergence des nouveaux pays
industriels [l'Inde, la Corée du Sud, Taïwan, le Brésil, l'Argentine]3. Ou par exemple
aussi, "Comment expliquer l'extrême misère des pays dans lesquels le capitalisme
mondial semble avoir peu d'impact? Comment expliquer la pauvreté, et quelquefois la
pauvreté extrême, dans des pays qui, selon leurs dirigeants, se sont affranchis du
capitalisme et sont, plus ou moins, engagés dans la voie du socialisme ?"4.
Le capitalisme progresse par auto-organisation, en se dotant de nouvelles
structures et catégories d'agents économiques [cf thèses du management de James
Burnham ; et celle plus générale de la technostructure de J.K. Galbraïth]5. Système
intrinsèquement dynamique, il évolue selon un processus de "destruction créatrice" [1.
Schumpeter]6 : "il détruit continuellement ses éléments vieillis et en crée continuellement
de nouveaux" ... Il prolétarise par grande masses, et produit "par grandes masses et pour
les masses" ".. .il fonctionne au bénéfice des masses" [F. Perroux, Le Capitalisme], bien
1 Cf. P. Dokès, B. Rosier - L'histoire ambi~uë. Op. cil. p. 263.
2 Ibid.
3 P. Judet - Les nouveaux pays industrialisés. Op. cil.
4 Michel Béaud - L'économie mondiale dans les années 80. Op. cil. p. 300.
5 Cf André Piettre, Alain Redslob - Pensée économique et théories contemporaines. Dalloz, Paris, 1986,
p. 552 ; Bruno S. Frey - Economie politique moderne. PUF, 1985 ; Maurice Baslé et alii - Histoire des
pensées économiques. Les contemporains. OP. cil.
6 Cité par A. Piettre et A. Redslob - Pensée économique ct théories contemporaines, op. cil. p. 552 q.

- 115 -
qu'en toutes ses panies, il soit miné de contradictions d'intérêts et y produise des effets
inégalitaires.
De nombreux auteurs contemporains s'accordent en effet sur la dualité
créatrice du capitalisme ainsi évoquée. Ce faisant, ils rendent justice à ce qu'enseigne
toute son histoire. A savoir que "c'est dans un même mouvement que la propagation du
capital produit richesse et pauvreté, développe un processus de destruction-création
profondément inégal dans l'espace géo-politique (national et mondial) et social"!.
Ceci expliquant cela, les disparités ne peuvent non plus être idéalisées comme
étant la propriété intrinsèque des rapports qu'entretient ce système avec les différents
espaces-systèmes qu'il se soumet. De tout ce qui procède, nous allons progressivement
mieux en rendre raison avec cette autre analyse des faits spatio-économiques. L'intérêt est
double : elle montre qu'au - delà des mécanismes économiques, le politique et
précisément dit l'Etat, a une pan importante dans la chaîne des causes explicatives des
disparités.
12. L'ANALYSE DE ALAIN LIPIETZ
12.1. UNE CONTRIBUTION D'ORDRE METHODOLOGIQUE
"Le capitalisme n'est pas une entité douée de raison, mais la structure qui
domine et que reproduit la pratique d'agents privés: les capitalistes" (sic). Il se développe
en exploitant les inégalités plutôt qu'en les créant. Les simples mécanismes économiques
ne permettent de maîtriser "ni les conséquences socio-politiques du développement
inégal, ni même les conditions de l'inscription dans l'espace des activités capitalistes... "
Ce ne sont là que quelques unes des idées maîtresses qui ponctuent l'étude du
capital et de l'espace par Alain Lipietz2. Il s'y emploie en effet à expliquer le caractère
1 P. Dockès, B. Rosier - L'histoire ambiguë. Op. cil. p. 189.
2 Le canita1el son espace; Ed. Maspero, Paris, 1977 p. 12
1.

- 116 -
hétérogène ou inégalement développé de l'espace et la façon dont le capital s'y reproduit
et s'y développe. L'analyse rejoint celle de Samir Amin. Mais si ce dernier a mis l'accent
sur les divers types de modes de production pour démonter les mécanismes du
développement inégal, Alain Lipietz en approfondit l'étude en mettant préférentiellement
l'accent sur La théorie de l'articulation des modes de production ... l .
Cette théorie concerne le processus d'évolution du capitalisme2. En effet, elle
montre 1°) que le mode de production capitaliste a toujours besoin d'un rapport extra-
économique pour "prendre pied dans une formation précapiraliste... "3 ; 2°) qu'il "pratique
l'échange marchand avec les branches de la division du travail où il ne domine pas.
Pendant ce temps, il pratique l'approfondissement capitaliste dans les branches qu'il
organise ... " [p. 34] et qu'enfin, 3°) "...comme les produits importés des autres modes
finissent par lui revenir plus chers qu'avec ses méthodes, il élargit ses rapports de
production à toutes les branches" [ibid].
Intérêt immédiat de cette théorie qui va guider A. Lipietz dans son analyse des
disparités régionales, elle vise dans son essence à souligner que c'est l'économie
marchande que combat le capital. Autrement dit, "Le capitalisme entre en concurrence
avec l'économie marchande; après l'avoir fait surgir, il lui dispute les moyens de
production, la main d'oeuvre et les débouchés. [... ] à présent, le capitalisme se donne
pour but de séparer le petit producteur de marchandises de ses moyens de production" [p.
35]. Et ce au cours de ses principales phases d'évolution. ainsi décrites:
- La phase mercantiliste [1500 - 1770] ou phase d'accumulation primitive du
capital ;
1 ... et non sur quelques grands principes de la loi du développement inégal; car note - t- il en bas de
page: "Marx, Lénine et Mao ont maintes fois insisté sur le fait que les grandes lois de la dialectique
matérialiste (développement inégal, négation de la négation) ne peuvent pas jouer un rôle explicatif. Il
faut à chaque fois, dans l'analyse concrète du particulier, retrouver leur caractère universel". ibid. p. 12.
2 ibid. p. 34.
3 Sauf indications contraires, les citations à venir sont toutes extraites de Alain Lipietz. Le capital el son
~.Op.cit.

- 117 -
- La phase industrielle pré-monopoliste [1770 - 1870] ou stade concurrentiel
au cours duquel, note A. Lipietz : les formations sociales entrent en "articulation externe"
; et enfm,
- la phase impérialiste [1870 - 1930] aussi bien définie comme étant le stade
monopoliste international que le stade d'intégration des branches de production et des
régions dans le système capitaliste l .
"Sous la modalité de l'articulation externe, le vecteur du rapport est l'échange
de marchandises, et pour autant que cet échange est inégal, [il] recouvre un état de
domination" [p. 35]. Celui-ci est au coeur de nombre de thèses et de théories marxistes
des rapports économiques internationaux. A savoir "que les échanges entre pays ne visent
pas à compenser une allocation initiale des facteurs inégalement répartis, que les pays
sous-développés ne sont pas des pays chronologiquement en retard, mais que les
rappons internationaux traduisent la pénétration du mode de production capitaliste
dominant (dans les métropoles occidentales et au Japon) vers les pays où dominent des
modes de production précapitalistes ou paléo-capitalistes et que cette pénétration se traduit
donc par un rapport de domination du premier groupe de pays sur l'autre. Dès lors il n'y
a pas sous-développement, mais développement inégal, dissymétrique, entre les deux
groupes" [sic].
A. Lipietz nuance et relativise la portée de cet ensemble de propos critiques du
capi talisme. L'étude de l'articulation des modes de production (l) le donne en effet à
souligner ici et là, par exemple que l'industrie n'exploite pas l'agriculture, que "le mode
de production capitaliste ne domine et n'exploite pas toute la paysannerie [p. 43] ; ou que
: "il n'y a jamais pure domination externe par le capital. Le capital trouve toujours son
cheval de Troie dans une branche, un mode de production, une zone qu'il domine". [p.
44]. "Dans la phase de l'articulation externe, c'est le coq de village à la Maupassant,
notable clérical ou républicain (selon les régions), représentant de l'ordre et de la
1 A propos des phases d'accumulation du capital, on consultera aussi: Pierre Jacquenot, Marc Raffinot _
Accumulation et développement. L'Harmattan, Paris, 1985. p. 36.

- 118 -
propriété. Dans la phase de l'intégration, c'est le petit patron dynamique, représentant de
la technicité, de la compétitivité, support paysan du bloc agraire monopoliste" [ibid]. La
phase d'intégration étant bien entendu, celle où le vecteur des rapports entre modes de
production est le capital argent, et plus mobile encore le capital financier.
Mais l'originalité de l'analyse de A. Lipietz ne tient pas seulement à la
distinction qu'il établit entre la phase de l'aniculation externe et celle de l'intégration des
branches des pays, et des autres modes de production au système capitaliste. Elle se
signale aussi par l'étude de la spatialité des modes de production. II ne faut entendre par
là rien d'autre que la dimension spatiale de la forme d'existence matérielle que sous-
tendent les rapports sociaux. En termes plus précis, "elle consiste en une correspondance
entre présence/éloignement (dans l'espace) et participation/exclusion (dans la structure ou
le rapport considéré) ou encore entre la distribution des places dans l'espace et la
distribution des places dans le rapport" [p. 22].
Chaque mode de production a sa topologie, et pour s'en tenir à l'essentiel, le
déploiement du capitalisme se caractérise dans l'espace par "la fixation d'unités de
production (capital fixe) en fonction d'un calcul de rentabilité privé tenant compte de la
capacité de s'approprier de façon marchande les objets du travail et de la force de travail,
et d'écouler les produits sur un marché" [p. 29].
L'analyse en termes d'aniculation des modes de production fait preuve d'un
souci constant de pragmatisme et de réalisme. Car à ce propos, elle donne aussi occasion
à A. Lipietz de dissiper cette autre illusion ou idée d'une spatialité pure du mode de
production capitaliste, qui donc n'impliquerait qu'étude de la division du travail en
branches autonomes; séparation du producteur de ses moyens de production; ou par
exemple aussi: séparation entre la ville et la campagne; avec dans la ville, séparation des
fonctions de direction, de valorisation des procès de travail, de réalisation des produits ...
De telle sorte que "les autres différenciations régionales [ne seraient] alors que le fruit de
hasards historiques destinées à se dissoudre" [p. 28].

- 119-
Comment? Pourquoi? Il importe plutôt de conclure l'examen de ces
considérations méthodologiques en précisant le fond de la pensée d'A. Lipietz.
Il estime en effet que les disparités existent de prime abord en tant que reflet
de l'inégale dominance des modes de production en aniculation. Au stade actuel de son
développement, le capital ne fait que se déployer et se redéployer "sur ce déjà donné
qu'est l'échiquier des régions inégalement développées" [p. 53]. Et dans ce nouveau
processus d'expansion du capitalisme : l'espace politique a un rôle déterminant sur
l'espace économique. L'Etat, nouvel acteur économique, y intervient en agissant
effectivement au niveau:
" - des formations sociales nationales : aniculation des modes de production
sous la dominance de l'un d'entre eux, dominance cimentée par le pouvoir politique
d'une alliance de classes disposant d'un appareil d'Etat et assurant son hégémonie
(idéologique) sur l'ensemble de la formation sociale.
- de l'annature régionale: définie comme une région d'aniculation de rapports
sociaux ne disposant pas d'appareil d'Etat complet, [...]
- et au niveau des blocs multinationaux: ensemble des Etats nationationaux
[... ] qui, d'une certaine façon assume des fonctions étatiques par rapport à l'ensemble"
[p. 33].
C'est ainsi que examinant les rapports interrégionaux dans leurs différences
avec les rapports internationaux, A. Lipietz, formule une nouvelle explication au
développement des disparités régionales.
12.2. UNE MISE EN CAUSE DU CAPITALISME MONOPOLISTE
D'ETAT.
Il Y a un espace encombré, "... c'est l'espace économico-social considéré
comme une donnée, avec la division interrégionale du travail, le capital fixe matérialisé

- 120-
préexistant, l'emplacement des marchés, l'état du système des transports et des
télécommunications, la structure de l'espace juridique (cadastre), etc. "1.
Le stade monopoliste auquel se référe l'analyse se caractérise par le fait que
c'est l'autorité publique qui décide de l'organisation de l'espace; il y a renforcement des
rapports entreprises/marchélEtat ; nouvelle division du travail; intégration des branches
[articulation verticale] des pays et des régions [articulation horizontale] dans le système
capitaliste. "Mais le capital n'est pas seulement fractionné en branches, il l'est d'abord en
capitaux, en unités de production et de mise en valeur indépendantes les unes des autres"
[p. 104].
C'est donc à une économie caractérisée par l'intervention sur une grande
échelle des groupes multinationaux et de l'Etat que renvoie le concept de Capitalisme
Monopoliste d'Etat. Notons qu'entre autres considérations, le C.M.E. est aussi
caractérisé par le fait qu'il y a "... interpénétration des monopoles les plus puissants du
capital financier d'une part, et de l'appareil d'Etat [... ] d'autre part, afin de réaliser des
profits de monopoles et de combattre les crises"2.
Les mécanismes du marché ne permettent pas d'atteindre ces objectifs socio-
économiques. Les entreprises privées non plus. Des disparités observées: l'Etat en
alliance avec les groupes d'unités ou firmes monopolistes, les exploite en s'ingéniant à
les intégrer dans un processus de production de profits de monopoles.
C'est de cet usage monopoliste de l'espace que traite A. Lipietz3 , en
commençant par ainsi définir la spécificité des rapports interrégionaux.
1 Le capital et son espace. Op. cil. p. 104.
2 Cf Philippe Aydalol - Economie régionale et urbaine. Op. cil. p. 8 ; et plus généralement M. Baslé et
alii - Histoire des pensées économigues. Op. cil.
3 Le capital et son espace. Op. cil.

- 121 -
On désigne, par la notion de rapports interrégionaux ou par l'idée
d'interrégionalité, "les rapports au sein d'un même espace politique. La conséquence
immédiate en est l'unicité de l'espace monétaire et douanier. .. ". Autrement dit : "l'on vise
les rapports gui s'établissent entre régions inégalement développées au sein d'une zone
d'intégration articulée en circuits de branches desservant un marché unigue. En ce sens,
on peut dire que les rapports «internationaux» entre certains pays de la Communauté
économique européenne relèvent plus de l'interrégionalité que de l'internationalité"
[p. 84].
L'espace économique européen constitue en effet un excellent champ
d'observation du comportement du capital monopoliste. A. Lipietz en profite pour
d'abord caractériser la capacité du capital à s'interrégionaliser.
"L'interrégionalisation suppose l'articulation du capital industriel au capital
financier, l'autonomisation de la fonction d'ingénierie, etc. Elle peut encore être freinée
par les liens de la propriété du capital et de la propriété foncière (mines, Lorraine). Des
conflits peuvent donc apparaître entre:
- d'une part, le petit et le moyen capital, et même le grand capital familial -
régional/de type lorrain , clermontois, etc.) jaloux de ses prérogatives parfois
«féodales» ...
- et, d'autre part, le capital national voire international, qui, lui, peut adopter
d'autres normes de salaires, n'a pas à prendre en compte les intérêts politiques des
classes dominantes régionales (. .. ). Ces contradictions se cristallisant sur la politique
foncière, la politique des infrastructures, la politique des implantations industrielles, etc."
[p. 85].
La politique influence beaucoup le mouvement des capitaux; mais il faut
aussi tenir compte de ce que les régions n'offrent pas les mêmes opportunités
d'investissement. Elles n'ont pas les mêmes caractéristiques socio-économiques; et

- 122 -
l'espace économique européen contient trois principaux types de régions. Ce sont
présente-t-il [p. 84] :
1°) Des régions qui bénéficient d'un fort environnement technologique, avec
des liens étroits entre les centres d'affaires, les centres d'ingénieries et les établissements
de recherche et d'enseignement technologiques et scientifiques. Exemple type de telles
régions, ce sont les métropoles nationales ou internationales. Elles concentrent l'essentiel
des activités socio-économiques et offrent d'autant plus d'opportunités au déploiement du
capital monopoliste que leur dynamique de développement s'opère selon le modèle de
l'accumulation auto centrée. Relativement proches de ce premier type, il y a
2°) des régions de vieilles traditions industrielles et dotées d'une valeur
moyenne de main d'oeuvre qualifiée. Ce sont des régions de types intermédiaires; elles
assurent des fonctions de sous - traitance ; le tissu industriel y est en effet faiblement
diversifié; et pour s'en tenir à l'essentiel: dans ces régions qui pour la plupart sont des
anciennes zones d'activités industrielles [textiles, minières, etc], la dynamique du capital
est celle de "l'accumulation élargie" qui s'opère essentiellement au sein d'une même
branche de production.
3°) et enfin figurent des régions de type III. Elles offrent peu d'opportunités
au redéploiement du capital. Ce sont des "régions périphériques". Toute création
d'emploi s'y accompagne d'un accroissement du chômage. Mais aussi de phénomènes de
baisse des salaires, de dévalorisation du travail qualifié individuel, ou encore de
féminisation et de déqualification de la main d'oeuvre. Ces régions sont des réserves de
main d'oeuvre: il y existe une demande d'emploi, une offre effective d'emplois et une
fois l'industrialisation amorcée, c'est "dans le moulinet du salariat, de reproduction
entièrement marchande de la force de travail" que cette main d'oeuvre se trouve enfermée
1
[p. 90].

- 123 -
A la lecture de ce qui précède, le capital monopoliste n'est donc pas cause du
développement inégal des régions. Il ne fait que "mettre à profit" leurs différences,
reproduisant ainsi, et ce de manière spécifique, l'inégal développement des régions.
Mais qu'a donc de spécifique ce procès de développement et de production
d'espaces économiques monopolistes? Pourquoi l'Etat s'en mêle - t - il, et surtout: quel
rôle y joue - t - il pour alors être mis en cause? A. Lipietz s'en explique en partant de ces
quelques autres éléments d'analyse des disparités.
A savoir que la restructuration de l'espace que suppose le déploiement du
capital, "est toujours la trace d'une restructuration des rapports entre classes ; et en
particulier, l'effet de la lutte que mène la bourgeoisie contre le prolétariat.
"Cette lutte consiste en l'incessante remise en cause, à travers la
révolutionnarisation permanente des forces productives, de la force collective du
prolétariat que la concentration industrielle à elle - même produite: et notamment les
grandes concentrations d'ouvriers professionnels, fruits de l'accumulation capitaliste
d'avant - guerre, base sociale et locale des partis et des organisations traditionnelles de la
classe" [p. 91].
Principalement politique et dès le stade de l'accumulation primitive, cette lutte
fut menée par la bourgeoisie contre "les masses pauvres des anciens modes de
production" (Sic). Elle vise à plier la main d'oeuvre aux besoins spatialement déterminés
par l'accumulation du capital.
Le capitalisme dans la poursuite de ses objectifs de production, ne se contente
pas du "simple jeu des lois économiques" : au stade actuel du capitalisme Monopoliste
d'Etat, le système trouve en l'Etat un allié dont l'activité consiste essentiellement à palier
les insuffisances du marché ou les besoins des groupes et firmes privés plutôt que ceux
de la collectivité. Pour le démontrer, A. Lipietz s'employe alors à montrer comment se

- 124 -
structure l'espace en fonction du calcul privé des groupes dominants [cf mécanismes du
tribut différentielp ; et ce, en dénonçant également le caractère idéologique des politiques
d'aménagement du territoire et de l'action régionale de l'Etat. Elles constituent les
principaux moyens par lesquels l'Autorité publique agit sur et dans l'espace. Et ce qui dès
lors mérite d'être souligné, c'est que
1°) L'Etat est mis en cause de par ses pratiques monopolistes: en principe, il
a pour rôle de "veiller à ce que n'apparaissent pas de trop graves distorsions sur son
territoire" [p. 143]. Mais le fait est qu'il demeure un instrument d'action des groupes
dominants.
2°) La répartition des activités économiques n'obéit pas exclusivement à la
logique du marché économique: celui - ci se veut être un lieu d'échange dans des
conditions de concurrence pure et parfaite; mais connait en pratique une situation de
monopole. Le monopole est certes nécessaire au développement du mode de production
capitaliste, mais ce qu'il sied de noter avec A. Lipietz, c'est que l'usage monopoliste que
font les capitalistes soit du développement inégal des régions, soit de l'existence d'armée
de main d'oeuvre, des zones de bas salaires ... "n'est pas le seul produit de la concurrence
des capitalistes entre eux, force de coercition qui leur imposerait de se soumettre à la loi
immanente du développement inégal des régions" [p. 91]. Il est bien plus produit d'un
rapport politique de classes, opposant l'Etat à ses administrés.
3°) et enfin, si les mécanismes économiques ne suffisent pas à l'analyse des
disparités régionales, c'est parce qu'elles ne sont pas reflets que de rapports économiques
; mais reflètent plus vraisemblablement, un complexe de rapports entre division du
travail, vision de l'espace, rapports marchands et rapports étatiques.
1 Le capital et son eSI)ace. Op. cil. p. 126 ct sq

- 125 -
CHAPITRE II
LA THEORIE DE LA DIVISION
SPATIALE DU TRAVAIL

- 126-
Cette approche de l'espace, "essaie d'intégrer la fonnation des processus
/?
centre - périphérie dans une conception d'ensemble de l'espace et du développement
régionale"l.
Elle en approfondit l'analyse
- en situant l'étude des rapports centre-périphérie au niveau de l'espace
national [considéré comme porteur de modes de vie], et non plus de l'espace international
[lieu d'articulation des modes de production capitalistes et non capitalistes] ;
- en montrant qu'effectivement, les disparités ne sont pas la propriété
intrinsèque des rapports de dépendance existant entre les pays développés et le reste du
monde: mais se définissent bien aussi comme "un moment", "une phase" ou comme
"une fraction" de l'ensemble des relations complexes qui existent entre tout couple de
régions riches/régions pauvres2. Et aussi,
- en interprétant les disparités régionales comme n'étant en définitif que le
fruit de décalages entre les modes de vie et les fonnes de production [techniques et
organisationnelles] .
C'est donc une nouvelle lecture de la dynamique de l'espace régional que
propose la théorie de la division spatiale du travail. Ce phénomène de division du travail
est une des principales causes explicatives de l'intégration de l'espace dans l'analyse
économique3. Il a donné lieu a de nombreuses études4 dont celles de Ph. Aydalot à partir
desquelles nous allons mener notre exposé.
1Philippe Aydalot - Economie régional et urbaine. Op. cit. p. 140.
2 Ph. Aydalot - Dynamique spatiale et développement inégal. Economies, Paris, 1980.
3 Cf Claude Ponsard - Economie et espace: Dedes, Paris, 1951 ; ou le désormais classique Espace
régional et aménagement du territoire Op. cit.
4 Cf 1. Wallerstein - Le système du monde du XV siècle à nos jours, T2, Op. cit. ; D. Dufourt -
L'économie mondiale comme système. PUL, Lyon, 1979 ; Nicolas Boukharine - L'économie mondiale et
l'imérialisme. Anthropos, Paris, 1971 ; etc.

- 127 -
Ill. LES ORIGINES ET LES BASES DE LA THEORIE
111.1.
ORIGINES DE LA THEORIE
La théorie de la division spatiale du travail se présente comme étant un
prolongement de la théorie du développement inégal. En ce sens précis qu'elle se présente
comme étant une étude des relations centre - périphérie; ou des rapports existant entre les
espaces riches et les espaces pauvres, à l'échelle du territoire national.
Dans cette perspective, l'espace est conçu comme étant "l'une des
expressions du système économique"] ; et défini d'un point de vue fonctionnel: "un
espace, estime Philippe Aydalot, est un lieu de division spatiale du travail privilégié
(hypothèse de coût nul des déplacements) au sein duquel peuvent être calculés et analysés
les agrégats traditionnels de l'analyse économique"2. Et entre autres considérations il
"doit donc être analysé comme le cadre des mobilités hiérarchisées qui le structurent. La
notion de mobilité est centrale; l'analyse est dynamique par nature. Ce qui est essentiel
pour fonder l'état des localisations, c'est la définition de leur mouvement. .. "3. C'est
indiquer à travers cette dernière notation, que la théorie de la division spatiale du travail se
présente par ailleurs comme étant également une théorie de la localisation et une théorie de
la migratiort4 .
Elle s~ veut critique des approches marxistes et néo-classiques des
migrations; critiques que Ph. Aydalot formule ainsi:
1 Cf Dvnamigue spatiale et développement inégal, Op. cil. p. 24.
2 ibid. pp 13 et 20
3 ibid. pp 13 et 20
4 Cf Economie régionale et urbaine. Op. cil. p. 54

- 128 -
"L'approche néo-classique incite à traiter de façon symétrique la mobilité du
travail et celle du capital. Mais ces deux mobilités ont une ponée bien différente. La
mobilité du capital ne fait qu'exprimer des choix de localisation, l'investissement étant la
lecture monétaire des implantations nouvelles, des modernisations, des extensions
d'établissements : il exprime les décisions de localisation en tennes de facteurs de
production. Toutes différentes sont les migrations qui matérialisent des componements
qui sont bien autres choses que la traduction comptable de la croissance comparée des
divers espaces"l. En ce sens que, les mouvements de personne tirent leurs spécificités
non seulement de leur grande variété rdéplacements quotidiens, saisonniers,
hebdomadaires, trajets domicile-travaiL .. ] ; mais aussi de ce qu'ils relèvent en genre et en
nombre d'un grand mélange de causes: "causes familiales liées à l'âge, motifs
économiques, facteurs accidentels et individuels, collectifs, psychologiques, etc.". Leur
étude implique inévitablement analyse de plusieurs autres facteurs [inclividuels, collectifs,
psychologique ... ]2.
On ne peut alors résister à la tentation de dire de la théorie de la division
spatiale du travail qu'elle constitue en définitif une analyse qualitive de la mobilité.
Mobilité qu'elle nous présente comme étant "l'instrument des relations hiérarchisées
centre-périphérie qui ponent des noms variés (pays développés, pays sous-développés;
capitale - province ... )"3. Mobilité qu'elle interprète comme étant: "la transfonnation
spatiale (migrations) du travail, la transformation technologique du travail, la
transfonnation sectorielle du travail" ; et dont l'étude, ainsi qu'on va le voir, amène de
même à interpréter la croissance comme étant "une transformation de la structure
technologique, [... ] de la structure spatiale, et comme une transfonnation de la structure
sociale du travail"4.
1 ibid. p. 190 eL sq
2 ibid. p. 190 cL sq
3 ibid. p. 24
4 Dynamique spatiale eL déve]otmement inégal. Op. ciL.

- 129 -
II1.2. LES BASES DE L'ANALYSE
La théorie privilégie deux types de variable dans l'explication des disparités
économiques régionales. Ce sont :
- les techniques de production et les salaires; puis,
- la mobilité des activités et des facteurs de production.
111.2.1. LES SALAIRES ET LES TECHNIQUES DE PRODUCTION.
1. Les techniques de production
Bien comprendre les rapports entre l'espace et les techniques de production,
passe par un effort de définition de ces dernières. Profitons donc pour préciser, toujours
à la suite de Ph. Aydalot que: "une technique est immatérielle; elle s'incarne dans une
succession de gestes productifs à accomplir par des travailleurs sur des objets matériels
qui sont les biens de production "1.
Elle possède une traduction matérielle que représentent les matières premières
et surtout les machines. La technologie quant à elle se rapporte à "une génération de
techniques" et se définit "par la dose d'inventions que demande la conception des gestes
et des machines et la construction des machines".
Par ailleurs, si les progrès concernant une technologie donnée exigent une
hausse de l'intensité de capital, "il n'en va pas de même lorsque l'évolution technique
s'accompagne d'une progression technologique". [ibid.]. Car cette progression s'opère
selon certaines lois comme ci-après évoquées. En effet, fait alors remarquer Ph. Aydalot :
la progression technologique n'implique pas nécessairement une croissance de l'intensité
1 ibid. p. 79.

- 130 -
capitalistique : les branches les plus avancées de l'industrie [cas Etats - Unis] ont une
forte proportion d'ingénieurs et souvent, une intensité de capital inférieures aux autres
branches. Elle exige une élévation du niveau technologique du travail [qualification de la
main d'oeuvre]. Elle entraîne une modification des structures sectorielles par introduction
de nouvelles technologies. Ces quelques lois aident à mieux comprendre ses effets dans
l'espace. A savoir, pour s'en tenir à l'essentiel: des effets de localisation de l'innovation,
de diffusion du progrès technique et donc, des effets de différenciation spatiale de
productivité que décrit Ph. Aydalot à titre de "contenu spatial des technologies"l.
Intéressons nous de plus près à ces deux autres aspects de la progression technologique.
1.1. La progression technologique a un contenu travaiz2. C'est
dire de la technologie qu'elle va de pair avec une augmentation des connaissances; ou
accroissement de l'intensité de capital humain. Elle est donc en relation avec les progrès
dans l'éducation, l'instruction, la qualification professionnelle [ouvriers spécialisés,
cadres, techniciens supérieurs ... ]. Et par voie de conséquence, elle exerce une influence
discriminatrice sur l'évolution sociale. La relation étroite entre hiérarchies sociales et
hiérarchies technologiques ainsi soulignée n'est pas sans attirer l'attention sur des
problèmes de pouvoirs politiques. La technologie ne peut être considérée comme une
donnée neutre; "un facteur tombé du ciel". "Le choix des technologies nouvelles par les
maîtres du jeu, note alors Ph. Aydalot, découle des calculs liés à la logique de leur
pouvoir, et n'est aucunément imposé par une rationalité supérieure" [ibid.].
1.2. La progression technologique a un contenu consommation 3
Car la hiérarchie technologique influençant la hiérarchie sociale, elle agit sur le mode de
consommation. Et d'une façon plus générale, sur le style de vie des populations.
1 Cf Dynamigue spatiale et développement inégal. Op. cit. p. 90 et sq
2 ibid. p. 83 et sq
3 ibid. p. 83 et sq

- 131 -
En effet, par le choix de cenaines technologies ou techniques de production,
on peut imposer à la collectivité certains modes de transpons [collectifs, individuels ...] ;
cenains types de valeurs, culture, éducation [technique, professionnelle ... ]. Imposer
donc divers types de consommations "inspirées par les formes d'organisation issues des
techniques nouvelles (forme de vie collective découlant du développement urbain en
matière de loisirs, spons ... ; croissances des transpons individuels), voire le coût net des
techniques (des économies externes, coût de la lutte anti-pollution ... ).
De tout ceci, retenons que de par ses lois et effets, la progression
technologique influence aussi bien l'évolution sociale que le mouvement de structuration
de l'espace. Et concernant son principal agent de diffusion: "dans ses choix l'entreprise
choisit simultanément une technique et un espace: elle choisit la technique adaptée à la
force de travail qu'elle souhaite employer; dans le même mouvement, elle choisit la
localisation dont la force de travail est adaptée à la technique qu'elle entend adopter"l.
C'est là une des idées forces de la théorie de la division spatiale du travail. On en
appréciera tout l'intérêt après examen de cette autre composante - clé de l'analyse spatiale.
2. Les salaires
2.1. Définition et composantes du salaire
Le salaire joue en effet un rôle stratégique dans l'ensemble des ajustements
économiques, aussi bien dans une optique générale (ajustements prix-quantités) que
spatiale (déplacement du travail et/ou du capital)2. Et savons - nous notamment des néo-
classiques, il est principalement défini par la productivité marginale du travail. Il constitue
ainsi le mécanisme privilégié des ajustements d'offres et de demandes d'emplois. C'est là
une conception "individualiste" [néo-classique] du salaire que remet en cause l'analyse en
1 Economie régionale et urbaine. Op. cil. p. 55
2 Dynamique spatiale ct dévcloppcment inégal. Op. cil. p. 108

- 132 -
termes de division spatiale du travail. Cette dernière présente le salaire comme étant à
priori "l'expression des rappons de force entre catégories socio-économiques"!. Et tenant
compte de sa grande hétérogénéité intra et interprofessionnelle, elle débouche sur une
conception "collective" du salaire. Il s'agit d'un salaire relatif. Sa valeur est considérée
finie ou-définie en fonction des deux composantes suivantes : "une composante
individuelle exprimant les coûts humains liés à la technique utilisée [... ] ; une composante
collective exprimant les coûts liés à la localisation de résidence et d'exercice de l'activité
professionnelle"2.
Conséquence logique de cette nouvelle conception du salaire, c'est la remise
en caused'un cenains nombre d'idées néo-classiques. Telle la "croyance en une
convergence fondamentale des niveaux de salaires dans l'espace" [Ph. Aydalot] ; tout
comme est remise en cause l'idée selon laquelle les économies externes constitueraient le
seul mécanisme capable de justifier une différence de productivité des combinaisons
productives dans l'espace.
Partant de cette définition - ou hypothèse du salaire relatif selon laquelle loin
d'être indépendants et liés à des niveaux directs de productivité, les salaires sont plutôt
liés à l'ensemble de salaires qui servent alors de référence - examinons donc quel rôle
spatial lui reconnaît alors la théorie de la division spatiale du travail.
2.2. Le contenu spatial du salaire
Que les salaires ne tendent pas mécaniquement à s'égaliser; qu'ils n'aient
plus une fonction rééquilibrantes des écarts régionaux; ceci est dû aux diverses
influences qu'y exercent les syndicats [selon les catégories socio-professionnelles] et les
technologies [selon les branches d'activités économiques].
1 ibid. pp 144 el 118
2 ibid. pp 144 el 118

- 133 -
Nous en tenons à l'essentiel, notons donc que l'analyse dévoile que sous
l'action des syndicats et de divers autres considérations: des effets de contagion,
d'imitation, d'amplification, de consommation, se conjuguent pour produire tant au
niveau inter qu'intra - régional, des différenciations de salaires1. On observe de la même
façon: des tendances à l'homogénéisation socio-professionnelle ; l'homogénéisation des
styles, des genres [et non point des niveaux] de vie. Et d'une façon générale, on note que
les activités à bas salaires [et faibles taux de croissance] tendent à se décentraliser dans les
zones périphériques; tandis que les activités à hauts salaires [croissance rapide] se
concentrent dans les grands centres.
Autrement dit, le salaire n'ayant vraisemblablement plus un rôle incitatif, on
observe du côté des populations des tendances à la sédentarisation ; et du côté des
entreprises, des tendances à la mobilité. La théorie en distingue deux catégories
principales.
IU.2.2. LES DIFFERENTES CATEGORIES DE MOBILITE
Ce sont d'une part, les mobilités essentielles; et d'autre part, les mobilités
induites.
La théorie de la division spatiale ne leur accorde pas le même rôle dans
l'explication de la dynamique spatiale2.
1. Les mobilités essentielles
Ce sont la mobilité des activités économiques et la mobilité du travail. Elles
sont directement impliquées dans le processus de formation des inégalités spatiales, selon
1Cf Dynamique spatiale et développement inégal. Op. CiL
2 Cf Dynamique spatiale... le chapitre III, op. cil.

- 134-
divers types de mécanismes, de lois et de règles, lois, règles du mouvement ci-après
décrits.
1.1. La mobilité des activités
Autrement dénommée mobilité de la production, puisqu'il s'agit du
mouvement des entreprises el1es-mêmes ; elle est fonction de la progression
technologique et corollairement soumise aux exigences propres à la localisation des
activités économiques.
. Fonction de la progression technologique, ce type de mobilité est en
d'autres tennes, fonction des lois de la transmission spatiale des technologies. Cette
transmission s'opère selon divers techniques ou procédés de diffusion des techniques
entre les nations.
Le commerce étant la première fonne de relations inter-spatiales, il constitue
le procédé le plus simple et le plus traditionnel de la propagation des technologies.
L'investissement international; l'achat des technologies définissent également d'autres
procédés de diffusion des technologies qu'analyse Ph. Aydalot.
Notons pour l'essentiel : qu'il y a plusieurs techniques de diffusion
technologique. Ils ne sont pas sans évoquer certains problèmes [aptitude des espaces,
régions, pays d'accueil ou importateurs de ces technologies à les maîtriser, les
reproduire; problèmes de prix, de domination, d'exploitation socio-économique qu'elles
impliquent. .. J. Et qu'en définitif: bien loin d'être un mécanisme de rééquilibre, "de
redistribution périodique des cartes, la transmission de la technologie n'est qu'un
processus d'enracinement des hiérarchies spatiales "1.
1 ibid. p. 153

- 135 -
. Fonction des exigences de leur développement, la mobilité des activités
dépend également des lois, et des règles qui président au choix de leur localisation. C'est
dire des activités, des entreprises, que leur mobilité dépend des structures d'ordre
politique, économique, socio-Iogique ; lesquelles varient en effet d'un espace à l'autre.
Elles se dirigent de préférence vers les régions qui leur offrent les meilleures conditions
d'exploitation de leur capacité technologique, tout en leur permettant de produire au
moindre coût salarial. C'est dire dans cet ordre d'idée que la recherche d'une main
d'oeuvre qualifiée, le besoin de profiter des effets d'agglomération, de réaliser des
économies externes ... sont autant de données que de facteurs qui sont à la base de la
mobilité des entreprises.
Des mouvements qui en ressortent, se dégagent une tendance à
l'homogénéisation technologique des espaces. En ce que, souligne Ph. Aydalot : "les
espaces centraux tendent [... ] à devenir de plus en plus centraux et les espaces
périphériques, de plus en plus périphérigues"l.
La mobilité des activités, découlant du double souci des entreprises d'adapter
leur technique aux types de travail permettant le meilleur bilan productivité-coût, et de
réaliser des coûts salariaux; participe donc au renforcement des différenciations spatio-
régionales. Mais parce qu'elle traduit par ailleurs la diffusion de nouvelles technologies,
cette mobilité suscite une dynamique interne des structures spatiales [mobilité dynamique
des activités]. Cette dernière est à l'origine d'effets d'entraînement qui tendent à
compenser les écarts centre-périphérie. Et ce selon les mécanismes ou processus ci-après
décrit : "l'apparition d'une branche nouvelle (ou d'une innovation technologique
importante) au centre entraîne un glissement des branches existantes en direction de la
périphérie. Ce faisant, le niveau technologique moyen de chaque espace progresse dans
1 ibid. p. 158

- 136 -
des proportions dont on peut penser à priori qu'elles sont approximativement identiques,
si bien que la structure d'ensemble de l'espace demeure inchangée (chaque sous-espace
ayant progressé d'autant, leur hiérarchie, ainsi que les écarts relatifs demeurent
constants)"1.
Le mécanisme de rattrapage centre-périphérie ainsi mis en vue est un reflet de
l'interprétation dialectique de la dynamique des disparités régionales que propose la
théorie de la division spatiale du travail.
1.2. La mobilité du travail
"La force de travail peut être analysée de multiples manières qUI se
complètent: comme une quantité de travail disponible, comme une mesure d'un niveau
technologique localisé, comme une structure d'activité, comme une structure sociale
hiérarchisée"2. C'est dire de la mobilité du travail qu'elle revêt plusieurs fonnes. Celle
d'une mobilité quantitative [liée par exemple aux mouvements migratoires] ; d'une
mobilité sectorielle [déplacement du travail d'un secteur à l'autre] ; d'une mobilité
technologique [mobilité socio-professionnelle, expression des transformations
technologiques] ; d'une mobilité sociale [expression de la dynamique sociale]. Mais
quelqu'elle soit, la mobilité, contrairement aux thèses néo-classiques: elle n'est plus
exclusivement intelligible à partir des facteurs classiques que sont la recherche de gains
ou de salaires plus élevés, et ne se situe plus sur le plan inter-spatial. Elle s'observe et
s'opère de plus en plus sur le plan inter et intra - professionnel.
Que l'apport du gain, l'exploitation par les travailleurs des in~galités spatiales
de revenus ne soient plus des causes explicatives de leur mobilité; c'est d'abord dire que
1 ibid. pp 160 el 167
2 ibid. pp 160 el 167

- 137 -
la migration, acte individuel, autonome, ne répond plus aux injonctions du marché l . La
raison en est que du point de vue de la théorie de la division spatiale du travail, le
problème se pose désormais en terme de capital humain. Et dans cet ordre d'idée, ce sont
les données telles "l'information", "l'éducation", "le niveau d'instruction" qui sont à
prendre en compte dans l'explication de la mobilité du travail. Elle s'opère de plus en plus
sur le plan professionnel. C'est dire qu'elle s'explique de plus ou plus à partir des
conversions internes, reconversions et promotions offertes au sein de chaque catégorie
socio-professionnelle.
Tout se passe comme si la population active, parce que de plus en plus
"éduquée", "instruite" recherche une "distance technologique non nulle" du point de vue
professionnel et sociaI2. L'étude de la mobilité du travail rejoint désormais celle du
phénomène de la fuite des cerveaux: le brain drain3.
Conséquence logique de tout ce qui précède, c'est que la mobilité du travail
n'a plus un rôle rééquilibrant du point spatial. En ce sens qu'elle relève des
considérations internes à chaque types de profession plutôt que des inégalités de revenus
que traduisent les inégalités spatiales.
Notons pour l'essentiel que la mobilité du travail est en définitif liée à la
mobilité des activités et par voie de conséquence, à la mobilité des techniques de
production qui la détermine.
1 ibid. p. 196 et sq
2 ibid
3 Cf. Economie régionale et urbaine. Op. cil. p. 207.
1

- 138 -
2. Les mobilités induites
Il s'agit de la mobilité des biens et des capitaux. Elles sont induites par le
besoin de mobilité des activités productives. Nous en avons déjà parlé. De même que,
savons nous désormais, la mobilité des activités s'incarne en fait dans la mobilité des
techniques. TI en résulte que c'est en fonction du cycle technologique que s'expliquent les
mobilités induites. Et c'est la raison pour laquelle le commerce international, les
mouvements des capitaux à l'échelle internationale, ne constituent pas le fondement des
inégali tés spatiales.
2.1. La mobilité des biens
Elle concerne le commerce international et est aussi bien fonction du cycle
d'évolution des technologies qu'en rapport avec la structure ou le style de consommation
des pays commerçants. Car ainsi que le note Ph. Aydalot : "il ne peut y avoir commerce
que dans la mesure ou les types de consommation sont suffisamment voisins pour que
l'offre d'une nation corresponde à une demande d'une autre"!.
Précisant par ailleurs que le commerce dépend:
a) du rythme de diffusion des fonctions de consommation et des
technologies,
b) du cycle du produit et corollairement du mveau de développement
technologiques des pays.
Aydalot procède par la suite à la critique d'une série de thèses et de théories
traditionnelles en économie internationale. Critique à travers laquelle il souligne par
1 Dynamique spatiale et développement in6gal. Op. cil. p. 250.

- 139 -
exemple que: la croissance n'est pas nécessairement liée à l'évolution du commerce;
qu'elle ne constitue pas nécessairement un indicateur de prospérité ... Mais qu'elle va
plutôt de pair avec un élargissement des échanges; "engendre une divergence accrue dans
les répartitions des activités dans l"espace ... " . Alors que le commerce - qui en est un
effet, un produit - se développe, évolue en fonction des phases de révolution
technologique ... Indicateur de prospérité, son montant dépend de la position
technologique de la nation, et de ses spécialisations: toutes productions confondues,
" ... certaines positions engendrent nécessairement un excédent, tandis que d'autres
débouchent sur un déficit, et cela indépendamment des rapports de change et des
considérations monétaires".
Ayant ainsi éclairé les rapports possibles entre croissance et commerce, mis
en avant le rôle déterminant de la technologie; Ph. Aydalot fait aussi remarquer que: "les
termes de l'échange ne sont que le symptôme de la structure spatiale des technologies"! ;
que "les prix (dans l'échange interspatial) sont normaux en ce sens qu'ils expriment les
contraintes de la formation et de la reconstitution de la force de travail; ils n'en sont pas
moins inégaux dans la mesure où le rapport d'échange des quantités de travail est
inégal "2; et qu'en dernière analyse, simple mesure de l'inégalité spatiale, "ils n'en
constituent pas le fondement" [p. 257].
Telles sont les raisons pour lesquelles, du point de vue de sa théorie de la
division spatiale du travail, la mobilité des biens, des capitaux, ne constitue pas le
fondement de l'exploitation impérialiste; et ne sont de ce fait pas à mettre au premier plan
de l'analyse des inégalités spatiales.
Cette théorie
est donc l'antithèse de celle du développement inégal
précédemment examinée [cf analyses de S. Amin et de A. Lipietz, dans le chap. 1]. Elle
repose sur l'idée selon laquelle le commerce interspatial implique des comportements de
l ibid p. 255 el sq.
2 ibid P 255 el sq.

- 140 -
conversions internes et de migration qui influencent son évolution: "les migrations
tendent à réduire le commerce: en réduisant la capacité productive de la périphérie et sa
population (et par là, sa consommation), elles agissent à la baisse, sur les échanges. A
l'inverse, les conversions élèvent le volume des échanges puisqu'elles permettent
d'accentuer les spécialisations, d'homogénéiser la structure sectorielle des espaces"l. Il
[le commerce] n'agit sur le plan de la dynamique spatiale, que par le biais des
mécanismes de "diffusion des schémas de consommation" et corollairement ; au moyen
des mécanismes de la propagation/transmission spatiale des technologies. Et ces
mécanismes, notons à sa suite, "sont la traduction d'un système social: le cycle du
produit n'est pas le fruit d'une norme quelconque, mais celle de la stratégie des
entreprises du centre qui, soucieuses de maximiser leurs profits, sécrétent aussi bien les
déplacements des activités que les modèles de consommation de la périphérie".
2.2. La mobilité des capitaux
Elle constitue le deuxième type de mobilité induite [par la mobilité des
activités et des techniques]. Son analyse, conduite dans la même perspective critique des
théories traditionnelles - et selon lesquelles le commerce est interprèté dans l'optique
classique comme "signe d'interdépendance générale et d'avantages réciproques, ou dans
une approche plus critique, comme moyen d'exploitation; nous permettra de mieux
aborder l'explication du développement inégal et des disparités régionales que propose
alors Ph. Aydalot.
A sa suite, notons donc que les mécanismes du financement bancaire par
lesquels s'opèrent l'investissement international, défi!1issent autant de mécanismes que de
modalités variées par lesquels s'explique la mobilité des capitaux. Cette mobilité est entre
1 ibid p. 269.

- 141 -
autres considérations, également un reflet des rapports sociaux de production. Aussi
analyse - t - il les mécanismes financiers de deux points de vue:
- d'abord comme expression du pouvoir financier du centre: ils matérialisent
une inégalité de pouvoir, laquelle n'est que le verso de "cette inégalité technologique" à
l'origine de la mobilité des activités!.
- et ensuite comme expression de la suprématie technologique du pays
investisseur: les mouvements de capitaux sont perçus comme étant "un moment dans le
cycle du produit2 ; l'entreprise multinationale comme étant "le support institutionnel du
cycle du produit, l'instrument de la mobilité limitée des technologies et des capitaux"3.
Autre donnée qu'il nous fournit à travers l'analyse des investissements
internationaux; c'est que les mouvements de capitaux, selon la stratégie des pays du
centre comme de celle de la périphérie, interviennent dans la localisation des activités. En
ce sens qu'ils renforcent le pouvoir attractif des espaces et des régions riches au détriment
des zones pauvres4.
Pour l'essentiel, notons donc que tout comme le commerce, le mouvement
des capitaux n'est ici aucunement retenu comme jouant un rôle déterminant dans le
processus de formation des disparités régionales. Ils sont interprétés comme n'étant "que
les deux faces du phénomène général des hiérarchies technologiques et de leur
évol ution "5.
1 ibid p. 283 el sq.
2 ibid p. 283 el sq.
3 ibid p. 287 el 293.
4 ibid p. 287 el 293.
5 ibid.

- 142-
II.2. L'EXPLICATION DES DISPARITES REGIONALES
TI résulte de tout ce qui procède que seules les mobilités essentielles [mobilités
du travail, des activités, des techniques de production] constituent les principaux éléments
d'analyse du processus de formation des inégalités spatiales. Elles sont au centre d'une
nouvelle interprétation de la dynamique des disparités économiques et régionales.
112.1. UNE REINTERPRETATION DU MODELE DE DEVELOPPEMENT
INEGAL
Le développement inégal, avions nous vu, implique une analyse des rapports
centre-périphérie, menée soit en termes d'articulation des formations sociales [S. Amin] ;
soit en termes d'articulation des structures sociales [A. Lipietz] et fondée par ailleurs sur
les mécanismes d'extraversion économique, de distorsions sectorielles... découlant des
relations économiques internationales.
Il en va autrement du point de vue de la théorie de la division spatiale du
travail. L'analyse est exclusivement de nature intranationale. Elle est menée en termes
d'articulation des formes de la production [techniques, organisationnelles] et du mode de
vie. Et ainsi qu'on va d'abord le constater, c'est principalement la dynamique des
techniques qui par des effets d'entraînement technologique, des transferts d'emplois ou
"glissement" d'activités centre-périphérie,. détermine en dernière analyse la dynamique
des inégalités spatiales.
Deux modèles d'analyse nous sont alors proposés par Ph. Aydalot.
1. Le modèle simplifié
Le schéma explicatif se limite ici au cas de deux régions (A) et (B). On
considère que chacune est dotée d'un secteur d'activité ancien (1) et d'un secteur moderne

- 143 -
(II). Secteurs dont on admet que les productivités croissent au même rythme; le secteur
ancien ayant bien entendu une productivité inférieure au secteur moderne ...
Et entre autres hypothèses l , on considère que l'emploi total est égal à la
somme des emplois tel que:
- région A
UA = UAI + LAtn
- région B
UB = UBI + LRtrr
L'emploi total croît selon une progression géométrique au taux n :
Lt = Loent
On pose que dans le secteur I, il décroît selon un taux p,
Et donc dans le secteur II :
Un = Loent - LOIe-pt
Bref, le traitement des données relatives au modèle ci-dessus présenté, révèle
par exemple des transferts d'emplois relatifs au secteur moderne de B vers le secteur
moderne de A [lequel est plus dynamique]. Symétriquement, cette évolution
s'accompagne d'effets irréversibles et défavorables dans la région B : cette dernière
enregistre une baisse de croissance démographique.
Ce processus ne saurait toutefois pas durer. Car les possibilités de mobilité
sectorielle de l vers II dans la région A tendent à se réduire parallèlement à la baisse des
1 Cf pour plus de détails dynamique spatiale et développement inég;aI.Op. cil. p. 211.

- 144 -
effectifs du secteur lA. Et "d'autre pan, l'appon des migrations tend à stagner puisque le
réservoir des migrations (la zone B) est affecté tant par les migrations passées que par le -
déclin de sa croissance démographique ... "1.
Le processus se déroulant, la croissance du secteur dynamique en A tend à
ralentir; une partie des activités s'étant décentralisée en B ; région dont la structure
s'améliore de sone qu'il y a "convergence des niveaux de productivité moyen dans les
deux espaces". Ceci se ressent sur les migrations qui se réduisent, "et sur les rythmes de
croissance démographique (qui tendent à s'égaliser)". Les deux régions évoluent donc
vers une situation de convergence totale. C'est là une situation d'équilibre caractérisée
toutefois par" ... une structure spatiale très inégale quant à la répartition de l'emploi et de
la population, même si elle est devenue égale quant aux niveaux de productivité et de
revenu".
Au total, les écans interspatiaux tendent à se réduire du fait de l'égalisation
des taux de productivité que favorisent les mouvements migratoires. Et sur une très
longue période, il peut même avoir convergence des croissances globales. L'apparition
d'un nouveau secteur plus productif que nA et localisé dans la région A, laquelle est plus
dynamique que B, va relancer la poursuite de l'émigration. Il va en résulter simplement
des mouvements de "convergence différée", ainsi qu'on va le constater.
2. Le modèle à trois secteurs
Les nouveaux produits font objet de demandes croissantes. "Les secteurs
nouveaux tendent donc à prendre rapidement une place imponante dans l'économie. Leur
localisation (et leur mobilité) jouent un rôle croissant dans la définition des équilibres
régionaux". Et ce dans des conditions restrictives que definissent certaines hypothèses
1 ibid p. 219.
Il
_1_,_

- 145 -
supplémentaires [le secteur nouveau pennet une productivité égale à n fois la productivité
du secteur II ; il a un taux de croissance initial égal à un ; le secteur l continue sa
décroissance au taux - p] 1.
Les rapports interspatiaux entre A et B se déroulent selon les mêmes logiques
ou mécanismes précédemment décrits. La principale différence avec le précédent modèle à
deux secteurs étant que les convergences de niveaux de productivité évoluent alors de
façon cyclique: "... à chaque période de spécialisation de A dans le secteur de pointe
[IlIA], correspond un élargissement des écarts de productivité moyenne (et de revenu
moyen) entre les deux régions. A chaque période de diffusion du secteur de pointe
correspond une convergence spatiale". On observe des décalages ou "écarts temporels"
entre l'apparition des nouveaux secteurs. Le caractère cyclique des mouvements de
convergence, est plus ou moins apparent selon les paramètres choisis. "La réduction de
l'écart temporel réduit l'aspect cyclique. A la limite, le cycle ferait place à une inégalité
constante et stable dans les niveaux de revenu".
Autrement dit : si dans une première phase les nouveaux secteurs [ou les
activités nouvelles] tendent à aggraver les écarts existants ~ "le bond en avant du taux de
croissance de la productivité moyenne" qu'ils engendrent, constitue de façon cyclique des
phases de rattrapage/convergence des écarts de productivité. En effet, qu'il s'agisse du
modèle simplifié ou de celui à trois secteurs, il resson que les écarts de productivité
tendent à se réduire. C'est une conséquence de la dynamique des secteurs d'activités
socio-économiques. Si essentielle soit - elle, elle ne constitue qu'une des composantes de
la dynamique des entreprises.
En fait, ces modèles n'ont ici que valeur introductive à une explication plus
fine de la dynamique spatiale.
1 ibid p. 221 et sq.

- 146 -
11.2.2. UNE
INTERPRETATION
FONDEE
SUR
LA
DIALECTIQUE DES FORMES DE LA PRODUCTION
ET DES MODES DE VIE
Il existe des correspondances entre les formes techniques d'un mode de
production et les modes de vie: "chaque forme d'organisation de la production sécrète
des formes de la vie quotidienne, des types d'habitat, des modèles de consommation".
"Toute technologie nouvelle implique des formes de fonctionnement plus complexes, des
modes de vie plus urbains, plus marchands, plus coûteux... "1.
Par ailleurs tout espace, toute région, constitue, définit une structure socio-
technologique, un mode de vie précis. Par conséquent, lorsqu'une technologie nouvelle
est mise en action dans un milieu donné [c'est - à - dire encore déterminé par des formes
techniques antérieurs] ; l'adaptation n'est pas immédiate. il en résulte des décalages, des
disparités interspatiales. Non seulement parce que les techniques de production évoluent
plus vite que les modes de vie, la structure technologique locale; mais également parce
que les régions réagissent inégalement aux technologies nouvelles. Et les décalages ainsi
crées peuvent être porteurs de plus - value pour l'entreprise "puisque le coût de
reproduction de la force de travail est encore calqué sur les pratiques de production
antérieures ... " [ibid].
L'entreprise exploite donc l'hétérogénéité de l'espace. Espace qui de ce fait,
ne se présente plus que comme étant: "une image de décalages" ; "le fruit des strates
déposées par les périodes antérieures, chacune conservant la marque des modes de
production qui se sont succédées. Et dans le même ordre d'idée: le centre se définit
comme étant "l'espace d'origine du mode de production dominant en expansion" ; la
1 Cf Economie régionale et urbaine. Op. Cil p. 141.

- 147 -
périphérie. "le siège des anciens modes de production détruits et qui n'ont laissé subsister
que des éléments épars que le centre utilisera à son profit" (sic).
Après en avoir ainsi examiné le contenu, il impone dès à présent, de cerner la
portée et les limites de la théorie de la division spatiale du travail.
. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle enrichit notre connaissance de la
dynamique des disparités régionales en y faisant intervenir deux nouveaux éléments
d'analyse: "les modes de vie", la capacité des régions à produire, à retenir et diffuser les
technologies [analyse de la mobilité du travail] ; et d'autre part, les mécanismes ou "lois
de transmissions des techniques" dans l'espace [analyse de la mobilité des activités et des
entreprises] .
La diffusion des techniques joue en effet un rôle important dans
l'interprétation qu'elle nous propose de la dynamique de l'espace. A ce propos, on ne
pourrait mieux souligner le facteur "loi de transmission des technologies" qu'en
l'assimilant à une sone de loi de Gresham.
La théorie y trouve effectivement, le principe explicatif d'une corrélation entre
la dynamique spatiales et celle ainsi résumée des technologies: chassant les anciennes, les
nouvelles technologies accroissent en une première étape les écarts régionaux [phase
d'innovation technologique] ; favorisent ensuite l'homogénéisation des formes de la
production pour réaliser en une dernière étape [phase d'essoufflement technologique],
l'homogénéisation des structures "socio-technologiques" de l'ensemble des parties et
régions du territoire national.

, - -
- 148 -
Mais de Jean Jacques Rousseau J à J. F. Gravier2, l'histoire montre que les
progrès techniques ne favorisent pas plus le rattrapage des écans de développement des
régions que celui des pays; et ce ne fut ce que pour des raisons d'ordre politique ou
militaire3. Les techniques et les sciences en général ne sont pas neutres. Nouveaux
facteurs de production, support de l'activité économique moderne, elles semblent plutôt
jouer comme nouveaux instruments d'exploitation, et ce faisant, facteurs d'aggravation
des inégalités spatio-économiques. Les chapitres à venir nous donneront en effet occasion
de rendre compte de l'impact dévastateur des progrès scientifiques.
. Ce qui dès ici mérite d'être souligné, c'est que la théorie de la division
spatiale du travail ne peut être idéalisée comme définissant l'ensemble des causes
nécessaires et suffisant à l'interprétation de la dynamique des disparités.
Il en va de même pour les autres versions - ou analyses faites en tennes de
division sociale de l'espace, division économique du travail, division technique du travail
- associées aux noms d'autres auteurs francophones tels A. Saliez, B. Planque, H.
Lefebvre ou M. Castells4.
L'étude de la division spatiale du travail est en effet au centres de nombreux
travaux. On y trouve ainsi de multiples contributions d'auteurs américains [R.A. Walker,
K. Fox, AJ. Watkins, B. Harrisson, etc] ; anglophones [D. Massey, M. Dunford, D.
Perrons, J. Carney, etc] ou australiens rFJ.B. Stilwell, C. Hadimichalis], et ce pour ne
s'en tenir qu'aux principaux auteurs cités par A. Rallet5.
1 Discours sur j'origine et les fondements de J'inégalité parmi les hommes. Texte présenté et commenté
par J. François Braunstein, Ed Nathan, Paris, 1981 ; ] .F. Gravier - L'espace vital. Op. cil.
2 J.F. Gravier - L'espace vital. Op. cil.
3 Cf Robert W. Tucker - De l'inégalité des nations. Economica, Paris, 1980, et par exemple aussi Lewis
W. Arthur - L'ordre économique international. Fondements et évolution. Economica, Paris, 1980
4 Dont un aperçu des travaux sont présentés par Ph. Aydalot. Economie régionale et urbaine. Op. cti. pp
41 et 54 ; LL. Guigou : "Le sol etl'espacc : des enigmes pour les économistes" arl. déjà cité. , p. 25 et
sq.
5 CF. La théorie économique contemporaine etlcs disparités régionales. Op. cil. p. 791

- 149 -
Mettons donc à profit la synthèse que fait A. Rallet des diverses théories et
analyses de la division du travail pour mieux en cerner les limites1.
· Elles s'accordent pour représenter la division du travail comme produit d'un
rapport dialectique entre les conditions de l'accumulation du capital et les structures
spatiales existantes. "Dans cette dialectique, l'accumulation est le facteur moteur: le rôle
économique de la différenciation spatiale est subordonné aux changements enregistrés
dans l'organisation sociale de la production" [sic].
· Elles se rejoignent aussi pour caractériser le régime d'accumulation qui
résulte des transformations actuelles des conditions de la production. On parle de régime
d'accumulation intensive: ''l'accumulation est dite intensive quand «le développement des
capacités productives s'accompagne d'une modification des normes de production», c'est
- à - dire d'une organisation du travail fondée sur la recherche d'une augmentation de la
productivité... ".
· Et pour en venir à l'essentiel, elles réinterprétent le problème des disparités
régionales "comme la forme variable que prend l'accumulation du capital dans l'espace"
[p. 802]. Ou comme expression du processus historique par lequel "chaque round de
nouvel investissement porte en lui une nouvelle forme de division spatiale du travail" [D.
Massey, 1979].
A la faveur des récents progrès techniques, plusieurs autres formulations de
la divisions du travail ont vu le jour. Elles consistent sunout :
1 Sauf indications contraires, les citations à venir sont extrailes de la Ùlèse de A. Rallel ci-dessus citée en
note 1.
Il
Il,

- 150 -
- en une critique du discours sur les industries à haute technologie comme
fondement d'une revitalisation endogène des économies régionales [cf E. Schoenberger
(1984), E.A. Swyngedonw et K. Archer (1986), S.D. Anderson (1987)] ;
- en une interprétation de la stratégie des entreprises comme moyen de
transformer en leur faveur, le rapport salarial des régions [cf Ph. Aydalot (1984), ou B.
Bluestone et B. Harri (1982)] ;
- ou encore, en une explication du comportement spatial des entreprises en
tenant compte alors de la structure concurrentielle du marché économique [cf E.
Schroenberger (1987), B. Planque (1983), J. Henderson et AJ. Scott (1987)]1.
La division spatiale du travail est étudiée sous de nouveaux angles de vue;
mais quelqu'en soit l'analyse, le principe d'interprétation demeure le même: il se fonde
invariablement sur le comportement des entreprises, en ce qu'elles cherchent à miniser
leur coût salarial "par une stratégie d'homogénéisation spatiale des normes de productivité
en présence d'un espace différencié par des conditions inégales de reproduction de la
force de travail" [sic].
Mais en cette période de crise et de mutation économique, ce principe
d'explication ne peut plus à lui seul rendre compte des nouvelles tendances de répartition
spatiale des activités. Cette remarque de A. Rallet crée l'occurrence pour avancer
plusieurs autres raisons pour lesquelles, on ne peut donc idéaliser la théorie de la division
spatiale du travail comme définissant "la cause pleine" [le comportement des entreprises,
la transmission des progrès scientifiques et techniques] du développement des inégalités
économiques et spatiales.
l Pour plus de détail cf. A. RaIIet ibid; p. 806.

- 151 -
A savoir donc que cette théorie demeure réducoice, mécaniste et déterministe
dans l'analyse qu'elle fait de ces inégalités. A. Rallet en rend fort bien compte, soulignant
ici et là que la différenciation régionale de l'espace national qui s'en dégage" ... ne semble
être qu'une réplique de la division technique du travail des grandes entreprises" [p. 805] ;
que les typologies avancées pour illustrer le schéma théorique de la division spatiale du
travail ne sont que reflets de "la décomposition taylorienne du processus productif", ou
conçues
comme de
simples
"résultantes
microéconomiques de
stratégies
microéconomiques" [ibid] ; et qu'en définitif, elle n'arrive pas à formuler ce que pourtant
elle contribue à mettre en évidence : "une vision du développement régional où
s'articulent facteurs internes et facteurs externes de développement, de la stratégie spatiale
des entreprises et rapports concurrentiels de localités et des régions" [p. 821].
Ces remarques n'expliquent pas tout. Il faut ainsi se souvemr que par
principe, la théorie de la division spatiale du travail, se veut critique du système de
production capitaliste l . Elle vise en ce sens à par exemple remettre en cause, sa fonction
sociale du contrôle hiérarchique de la production qui donc permet l'accumulation du
capital. A ce propos, il sied d'en nuancer le discours en faisant aussi remarquer que "pas
plus que la hiérarchie, la division du travail n'est née avec le capitalisme. La division
sociale du travail, la spécialisation des tâches est une caractéristique de toutes les sociétés
complexes et non un trait particulier des sociétés industrialisées ou économiquement
évoluées: il suffit de penser à la division du travail par castes et à la hiérarchie qui
l'accompagne dans la société hindoue traditionnelle. La division technigue du travail non
plus n'est pas propre au capitalisme ou à l'industrie moderne. La production de drap par
exemple, même sous le système corporatif, était divisée en tâches séparées, dont chacune
était contrôlée par des spécialistes"2.
1 Cf André Gorz - Critique de la division du travail. Seuil, Paris, 1973.
2 A. ibid page 48.

- 152 -
Propos d'étape 1 : Les raisons d'une réévaluation de l'analyse
en termes de centre-périphérie.
"U ne théorie n'est jamais, à proprement parler, remise en cause par la réalité,
mais seulement par une autre théorie, plus perfectionnée au sens où elle colle mieux aux
révélations de l'observaùon expérimentale" [cf. K. Popper]l.
En effet, c'est à la lumière des mécanismes du commerce international et
autres lois d'accumulation à l'échelle mondiale, que la théorie du développement inégal
explique le processus de fonnaùon des disparités régionales.
Mais trop générale dans ses explications, elle tend à minimiser l'influence des
facteurs d'ordre interne; tels les politiques d'aménagement du territoire ou les politiques
d'action régionales qui impliquent l'Etat-nation dans le processus de formation des
disparités.
La théorie de la division spatiale du travail affine l'analyse en considérant ces
autres facteurs internes que sont les modes de vie, la mobilité du travail, des activités ou
des entreprises.
Mais ce faisant, elle verse dans cette autre fonne de déterminisme où "les lois
de diffusion des technologies", la mobilité des activités, le comportement des entreprises;
passent pour être les causes exclusives, principales et suffisant à l'analyse du processus
de formation des disparités.
A ces éléments de critiques internes, trois autres faits méritent d'être évoqués
pour aussi bien signifier la nécessaire prise en compte des facteurs d'ordre interne et
externe qu'implique l'étude des disparités; que pour introduire à l'examen d'autres types
de théories et méthodes d'analyse.
1 Cité par C. SLoffaës - Fins de mondes. Op. ciL. p. 257.

- 153 -
1. La métamorphose du système économique international
L'étude ce système a en effet constitué le point de dépan de notre analyse des
causes et mécanismes d'évolution des disparités régionales [cf. chapitre ]J. Mais depuis
les années 80, l'économie mondiale a fondamentalement changé de structurel.
Avec les technologies nouvelles, le centre de l'économie mondiale s'est
déplacé de l'Atlantique Nord vers les rivages de l'Océan Pacifique2.
TI existe de nouvelles puissances économiques:
- les pays de la Communauté Economique Européenne;
- les pays asiatiques avec en tête le Japon; et
- les Etats-Unis.
Ces groupes de pays constituent les principaux pôles de l'activité économique
internationale. "Les capitalismes de ces pays se déploient à l'échelle mondiale à travers les
flux internationaux et les firmes multinationales ... "3. Ces capi talismes nationaux
dominants sont étroitement liés entre eux. Ce sont eux qui désormais dominent et
"... structurent les espaces nationaux, mondiaux, [... ] au sein desquels ils exercent, sur
les économies nationales intermédiaires et dominées, des effets de domination -
asymétriques et difficilement réversibles pour reprendre les formulations de François
Perroux"4.
1 Cf L'économie mondiale dans les années 80. Op. cil. et par exemple aussi Daniel DufoUft: "système de
l'économie mondiale et crise de relations internationales" in Rev. Mondes en dévelopnement, TI0, n037,
38, 1982, pp 15-40.
2 Cf C. Stoffaïs Op. cil.
3 Cf M. Beaud Op. cil.
4 Cf. M. Beaud Op. cil.

- 154 -
Autrement dit avec Michel Beaud : l'économie mondiale se définit de plus en
plus comme "un système à la fois national, international et mondial ; un système
hiérarchisé où joue un ensemble complexe de rapports de forces [... ] ; un système où
s'articulent différentes logiques économiques ... "1. Et en termes plus précis, c'est "un
système national, mondial, hiérarchisé dont la logique dominante est celle du capitalisme,
mais où jouent aussi, et sous des formes constamment renouvelées, les autres logiques
économiques "2,
Raison pour laquelle le capitalisme et ses mécanismes d'accumulation ne
peuvent être idéalisés comme définissant les causes nécessaires et suffisant à l'étude des
disparités. L'analyse en termes de système national/mondial/hiérarchisé - nous y
reviendrons - montre qu'elles impliquent au moins trois types de causes dynamiques: le
système économique national, mondial et international.
2. Le surdéveloppement de l'Etat
Il signifie logique de renforcement, de centralisation, de concentration du
pouvoir. .. " avec en son ultime essentiel, la logique du pouvoir pour le pouvoir" [M.
Beaud, 1982],
C'est là un autre aspect de la métamorphose du système économique
dominant. Celui-ci n'a en effet pu se développer à l'échelle mondiale qu'en prenant appui
sur des bases étato-nationales.
Dans ce processus, "il y a d'abord les Etats-nations qUI se sont
formés/affirmés dans le mouvement même du développement du capitalisme: avec à la
fois développement de leur capitalisme national (et secondairement de leur étatisme) et de
leur domination sur de larges contrées du globe: domination capitaliste, indirecte ou
1 M Beaud - Le système national mondial hiérarchisé. Op. Cil, pp 29 et 52.
2 M Beaud - Le système national mondial hiérarchisé. Op. cil.

- 155 -
directe, renforcée par des éléments de domination étatiste (colonisation, protectorat,
alliances forcées ... )" 1; puis viennent la Chine, l'URSS et enfin, les Etats-nations qui se
sont constitués soit dans la vague de décolonisation du XIXe siècle [pays d'Amérique
Latine] ; soit dans la vague de décolonisation issue de la seconde guerre mondiale [cas
des pays africains]2.
Des métropoles au tiers-monde, l'Etat ne se conçoit plus comme "un deus ex
machina, substitut aux crises"3 : c'est "un capitaliste collectif en idée. Sa nature de classe
est dérivée de la catégorie capital "4. Il intervient de plus en plus dans la vie des nations.
Partout, il a la main mise sur les sciences et les techniques5 . Il en use comme de
nouveaux instruments de domination, d'exploitation ... et ce faisant, n'est pas sans
renforcer ses alliances de classe à la faveur des récents phénomènes de
transnationalisation et de diffusion des technologies nouvelles6. Ceci n'est pas sans
expliquer cela.
3. La croissance des interdépendances entre les régimes, les
systèmes et l'économie mondiale.
C'est là une autre conséquence du développement des SCIences et des
techniques qu'il sied d'ainsi caractériser pour également souligner la limite des systèmes
de pensée dichotomique - les analyses nationales du capitalisme monopoliste d'Etat et
celles plus généralement fixées sur l'exploitation et l'accumulation à l'échelle mondiale.
1 Cas des pays comme la Hollande, la Grande Bretagne, la France, les Etals-Unis el le Japon. Cf Le
système national mondial hiérarchisé. Op. Cil p. 87
2 ibid.
3 Cf Gilbeno Mathias, Salama Pierre - L'Etal sur - déveloDDé. Des métropoles au tiers - monde. La
découvene, Paris, 1983.
4 ibid.
5 Cf E. Morin - Science avec conscience. Op. cil.
6 Cf Trenl Schroyer - Critique de la domination. Origine el déveloDPemenl de la lhéorie criliQue. Payol,
Paris, 1980.

- 156-
Depuis les années 80, force est de constater qu'il n'y a plus un centre, une
périphérie ou une division internationale du travail; mais: "des divisions internationales
du travail se succèdent et se superposant en fonction du passage d'un régime
d'accumulation à l'autre du capital"! ; le capital est de plus en plus varié dans ses
nationalités et dans ses formes [capitalisme privé: le salariat privé, la propriété privée ... ;
capitalisme d'Etat: le salariat public, la propriété publiques ... ]2. Loin d'être amené à tout
contrôler et à tout envahir, il étend le réseau de ses échanges et de ses influences à partir
de "quelques implantations ou relais locaux privilégiés: capital local, appareil d'Etat ou
secteur étatique, communauté (ethnique ou autre) jouant un rôle particulier dans les
domaines marchands et bancaires; c'est à travers eux que se constituent des relations
complexes" [... ] ; la domination ne signifie pas intégration. "Et une économie, un pays
que l'on peut analyser comme dominé n'est jamais réduit à être un simple rouage" [...] ;
le sous - développement de la périphérie n'est pas l'autre face du développement du
centre: "... c'est dans chaque pays, dans chaque formation sociale nationale qu'il y a
développement et sous-développement" [... ] ; et dans le même ordre d'idée: "dépendance
ne signifie ni impuissance ni passivité. Mais, du fait de l'intensité du phénomène de
mondialisation, elle rend irréaliste toutes les propositions simplistes d'indépendance, de
déconnexion ou de développement auto centré"3.
C'est pour les mêmes raisons et dans un même souci de nuance, qu'on
s'emploie aussi à réviser les traditionnels discours sur la colonisation, sur les processus
d'indusoialisation4, de même que sur les stratégies, les modèles et autres processus de
développement socio-économique.
D'une façon générale, on s'accorde à reconnaître qu'il s'agit là de
phénomènes et de processus dont l'évolution est complexe multidimensionnelle; et doit
1 Cf Gilberto Mathias, Salama Pierre - L'élat surdéveloppé. Des métropolis au tiers-monde. Op. cit.
2 Cf L'histoire ambiguë. Op. cit. p.
3 Cf Le système national mondial hiérarchisé. Op. cit. p. 86.
4 Cf Revue Tiers-monde - Industrialisation et développent. Modèles, expériences, perspcctives, TXXIX,
n0l15, 1988 ; Rev. Tiers-monde. Le développement en question, TXXV, n° 100, 1984 et par exemple
ainsi Rev. Tiers monde. Les débats actuels sur le développement, TXXVIII, n° 112, 1987, etc.

- 157 -
s'apprécier aussi bien en fonction de l'histoire générale de l'humanité que de la situation
particulière de chaque pays, régions ou type d'espace humain.
De fait, on ne saurait comprendre ces nouvelles conceptions du
développement et des rappons centre-périphérie sans faire référence à l'avènement des
nouveaux paradigmes scientifiques: théorie des catastrophes, théorie de l'information,
théorie des structures dissipatives, etc. Ces derniers, avions nous vu 1 : transforment
notre conception de l'univers socio-économique, comme ils nous livrent une meilleur
connaissance de la logique de l'évolution. Et, savons-nous pour en avoir également
parlé2, ils favorisent aussi la définition de nouveaux instruments et méthodes d'analyse
économique de l'espace. Telle en l'occurrence:
- l'approche meso-territoriale qui en effet permet de conceVOIr le
développement régional en termes de système dynamique;
- les théories de l'organisation qui de même, permettent une analyse plus
réaliste de la logique de ces "systèmes ouvens et finalisés" que par exemple sont: l'Etat,
les entreprises et autres firmes multinationales3. Et bien entendu,
- l'analyse en termes de système national-mondial hiérarchisé [le SNMH],
dont l'intérêt immédiat fut de signifier les limites des traditionnelles analyses centre-
périphérie; en proposant une nouvelle lecture du développement du capitalisme et de
l'économie mondiale.
Il
Il1
i
1 Supra pages 61 et suiv.
2 Supra pages 61 et suiv.
3 A ce propos, on consultera avec profit: M. Darbelct, J.M. Langine. Economie d'entreprise. Foucher,
Paris, 1986, p. 33 ; D.W. Hynes, Roger Bow1es - La théorie économigue de l'Etat. E.d. universitaires,
Paris, 1981, p. 236.

- 158 -
L'économie mondiale est locale/régionale/nationale/multinationale ...
étatiste/marchande/tributaire/communautaire et domestique. Les noeuds de contradictions
sont multiples; et même dans les situations des plus extrêmes dépendance, des marges de
manoeuvre existent. Il en résulte" ... que chaque fait, chaque situation (aux niveaux local,
régional, national, international, multinational), doit, pour être compris, analysé dans son
contexte mondial"!.
Se trouve ainsi formulée une exigence de l'analyse moderne des faits et des
espaces économiques à laquelle répond fort bien cette "théorie par défaut" [R. BorellyF
ou analyse en termes de SNMH. Elle n'est d'ailleurs pas sans nous inspirer quelque
nouvelle interprétation du processus de formation des disparités régionales. A savoir
donc que ce processus résulte de l'interaction des systèmes économiques régionaux,
nationaux, internationaux que regissent par ailleurs les systèmes économiques
transnationaux et transcontinentaux des firmes multinationales3.
Mais ce n'est pas ici le lieu de discuter de la portée et des limites de la théorie
du SNMH quant à l'explication de la façon dont évoluent les disparités régionales. Pour
ce faire, commençons par prendre connaissance de ces autres théories et méthodes
d'analyse.
1 Cf L'économie mondiale en 1980. Op. cil. p. 29.
2 Cf Eco. et société. W5. Op. Cil
3 Pour une meilleure compréhension des faits et de l'économie contemporaine cf Maurice Baslé el alii.
Histoire des pensées économiques. Les contemporains. Op. cÎl ; el entre autres aUlCurs, Georges Gilder.
Microcosme. La révolution QuantiQue dans J'économie el la technologie. Op. CiL

- 159 -
TITRE II
EXAMEN DES THEORIES ET ANALYSES EN
TERME DE SYSTEME ET DE STRUCTURE
Chapitre III - La théorie des pôles de croissance
Chapitre IV - La théorie de la modernisation

- 160-
"A la conception cumulative qui voit dans la
pensée économique un processus de progrès
continu, et à la conception relativiste, qui
refuse d'établir une hiérarchie de vérité entre
les doctrines économiques, il faut substituer
une conception kaléidoscopique, dialectique
et
catastrophique
de
la
science
économique.. .".
. ,. /lfaut préférer l'approche dynamique à la
recherche de l'équilibre, observer la
tendance plutôt que la mode, s'intéresser
aux structures - c'est - à - dire aux
techniques,
à
la
démographie,
aux
institutions, aux cultures - plutôt qu'à la
conjoncture, traquer les jeux de pouvoir et
les effets de dominations" [Christian
StoffaësJl.
1 Cf Fins de mondes. Op. cil. p. 267.

- 161 -
CHAPITRE III
LA THEORIE DES POLES
DE CROISSANCE

- 162 -
"
111.1. LES TRAITS CARACTERISTIQUES DE LA THEORIE
Elle se présente comme étant à la fois une théorie du développement, une
théorie de la croissance déséquilibrée; et comme étant également une théorie de la
croissance régionale, rendant compte de laformation des inégalités dans l'espace}.
Observateur attentif de l'évolution des sciences et des espaces économiques,
son auteur, le professeur François Perroux, part d'une critique des traditionnelles théories
économiques. Il s'agit d'abord d'une critique des théories néo-classiques qui remet en
cause le modèle de base: l'équilibre walraso-paretien. Modèle qui réduit l'analyse
économique à celle d'un marché dit de concurrence pure et parfaite, présente l'agent
économique comme étant un être inanimé, rationnel, asservi aux mécanismes des prix ...
Modèle qu'il critique surtout pour son "interprétation individualiste" de la réalité
économique2 et dont il faut savoir aussi que les caractéristiques "s'expliquent par les
conceptions philosophiques morales et scientifiques qui dominent la période bourgeoise
au cours de laquelle elle ~oit le jour : l'individualisme d'inspiration kantienne
(continentale), ou pragmatique (anglo-saxonne) ; l'égalitarisme et ses expressions
politiques (la démocratie parlementaire) et mathématique (issué' de la mécanique de
Lagrange "3.
Egalement critique de la théorie marxiste, F. Perroux critique aussi le
matérialisme historique, "voire le négativisme dialectique de certains néo-narxistes,
récuse le déterminisme... "4 ; rejette certaines des idées-forces de l'analyse marxienne: la
plus-value, la composition organique du travail, les lois relatives à la baisse tendancielle
du taux de profit. .. ; en réexamine d'autres: "il considère que le concept de la lutte des
1 Philippe Aydalol- Economie régionale el urbaine. Op. cil. p. 127.
2 Cf "Théorie de l'équilibre général. Essais de généralisation. Cahiers Franco-Italiens. n09. nov. 1967.
Coll. éco. el sociétés. p. 227 el sq.
3 Encyclopédie de l'économie. Le présent en Question. Larousse, Paris, 1978, p. 140.
4 ibid.

- 163 -
classes doit être élargi aujourd'hui à la dialectique réelle masse-minorité... ne rejette donc
pas l'idée de lutte, bien au contraire, il l'étend à des relations infiniment plus complexes et
multiples que celles qui résultent de la fragmentation sommaire établie par Marx entre les
classes"}.
En bon économiste hétérodoxe2, voire néo-institutionnaliste3 ; F. Perroux
n'est pas que critique. En témoigne cette rapide présentation de sa théorie généralisée.
C'est une théorie d'ensemble. Elle intègre, généralise et dynamise les régimes
monopolistiques; réalise une synthèse englobante de concepts dont la pertinence n'est
plus à prouver: structure, effets de domination, de leadersphip ; asymétries .... A
l'équilibre des choses, elle tend à substituer, "une équilibration et une régulation
d'activités humaines évoluant dans un univers caractérisé par les différences et les
inégalités"4. Sa théorie généralisée, est-il important de souligner, se fonde sur le concept
fondamental de l'unité active : un agent porteur d'énergie, capable "de modifier
localement - c'est - à - dire dans une zone spécifiée - son milieu, son environnement des
choses et son entourage composé d'autres agents"5. Les agents sont aussi bien
hétérogènes qu'inégaux: "leurs relations sont un mixte d'échanges libres et de rapports
de force". L'équilibre n'est pas spontané, mécanique: "l'équilibre généralisé résulte de
l'interaction des macro-agents (différentes catégories dans les différents secteurs de
l'activité) au sein d'un grand jeu social... ". Il ne dépend donc pas "du jeu mécanique à
règles fixes des quantités globales correspondant aux catégories (artificielles) des
classifications classiques ... , voire marxistes (évolution mécaniciste et prédéterminée)".
1 ibid.
2 Cf Bruno S. Frey - Economie politique moderne. PUF, 1985, p. 85.
3 "L'instÎlutionna1isme a pour essence une vision de l'économie où des entités évolutives modèlent et
expriment les choix de la société qui émergent à propos des utilisations à donner aux ressources. Celle
vision d'un processus interactif par lequel les valeurs sociales se créent et les décisions relatives aux
ressources se prennent est le trait le plus distinctif de l'instutionnaJismc, et c'est ce qui, en dernière
instance, le distingue d'autres écoles de la pensée économique". Cf Encyclopédie économique. Douglas
Green wald, éd., Economica, Paris, 1984, p. 304.
4 Sauf indications contraires, les citations sont extraites de Encyclopédie de l'économie. Le présent en
question. Op. cil.
5 Cf Pour une philosophie du nouveau développemenl. Op. cil. p. 96.

- 164 -
Bref "sa théorie généralisée fait appel à diverses disciplines [la cybernétique,
la théorie des jeux, la topologie ... ] et à la thermodynamique. C'est ici le lieu de noter que
toute l'oeuvre de F. Perroux, centrée sur la dynamique des déséquilibres [la croissance
est déséquilibre, le développement est déséquilibre] est en fait d'inspiration
thermodynamiste1. Et c'est la raison pour laquelle, concernant notre problématique, nous
pouvons dire de sa théorie des pôles de croissance qu'elle contient "la bonne fonnule
explicative" du processus de formation des disparités régionales. A savoir que la
croissance - élément de base à partir duquel nous est décrit ce processus - "n'apparaît pas
partout à la fois; elle se manifeste en des points ou pôles de croissance, avec des
intensités variables ; elle se répand par divers canaux et avec des effets terminaux
variables pour l'ensemble de l'économie"2. Elle est donc déséquilibrante, ne connaît ni
n'est une progression linéaire, "mais un processus heurté, vivant et se propageant dans le
déséquilibre, sous l'impact de l'action privilégiée de certains agents"3. Les unités
motrices, simples ou complexes d'où elle se propage.
Propagation qui, parce que non linéaire, non automatique, non mécanique,
est révélatrice de ce que les mouvements de "destruction-structuration" de l'espace, les
disparités, les inégalités spatiales, sous les effets de cette croissance polarisée; de même,
évoluent de façon non linéaire, non dialectique ... Mais plutôt par cumul, fluctuations,
amplification croissante de déséquilibres tant spatiaux que socio-économiques. Mais si
satisfaisante soit-elle, la théorie des pôles de croissance demeure toutefois sujet à caution:
elle se fonde notamment sur la dynamique de la croissance, or celle - ci ne constitue pas la
seule cause motrice ou génératrice des disparités. Mais plutôt que d'en anticiper l'examen
critique, employons-nous à expliquer et à justifier dès ici: comment, pourquoi pourrons
nous dire de la théorie des pôles et partant, de l'ensemble des théories et thèses du
professeur F. Perroux, qu'elles sont d'inspiration thermodynamiste. Economiste
1 Cf excellent commentaire qu'en donne Jean Bancal dans Cahiers Franco-Italiens. économie et société,
n09, nov. 1967, Op. cit.
2 F. Perroux - L'économie du XXe siècle. Op. cit. p. 143.
3 Philippe AydaIot - Economie régionale et urbaine. Op. cit. p. 227.
li

- 165 -
hétérodoxe!, F. Perroux est un esprit ouvert aux sciences. Ouvenure d'esprit que signale
l'éminence de son oeuvre: palais de la connaissance plus que musée du savoir2. Et qui à
juste titre donc, lui vaut d'être présenté "comme un fécondateur puissant de la pensée
économique contemporaine, comme un traceur de pistes d'une intuition incomparable ... "
[A. Ch. Maninetp. Car sied - t - il de noter, instruit des progrès accomplis dans les
sciences modernes, il en avait génialement et de "bonne" heure, tiré toutes les conclusions
pour une rénovation de la science économique. Appuyons ces propos d'un rapide examen
de son texte justement intitulé: "développement et mouvement des sciences. Quelques
repères "4.
En effet, l'objet principal, précise - t - il, Y est de "mettre au jour [... ],
quelques correspondances incontestables entre le mouvement des sciences et cette
rénovation de la théorie économique qu'est l'équilibrage global par les unités actives".
Et dans cene perspective:
a) Il nous éclaire sur les tenants et aboutissants de "la phase mécaniste de la
science occidentale". Celle-ci trouve son origine dans la Mécanique analvtique de
Lagrange [1788]5.
b) Il montre ensuite comment la science s'est progressivement libérée de "la
mythologie mécanique" [Ernst Mach] ; et faisant état des nombreux changements
intervenus dans le monde dès après la seconde guerre mondiale,
1 CF Bruno S. Frey - Economie politique moderne. Op. cit.
2 Cf Encyclopédie de l'économie. Le présent en question. Larousse, Paris, 1978.
3 Encyclopédie de J'économie. Op. Cil p. 152.
4 F. Perroux - Pour une philosophie du nouveau développement. Op. cit. p. 136 et sq.
5 Le dessein de Lagrange: "Réduire la théorie de la mécanique et l'an de résoudre les problèmes qui s'y
rapportent à des formules générales, dont le simple développement donne toutes les équations nécessaires
pour la solution de chaque problème" cf pour une philosophie du nouveau développement. Op. cit. p.
137.

- 166 -
.1
c) F. Perroux esquisse un bilan des progrès scientifiques pour mIeux
constater en la matière, le retard de la science économique. Ecoutons-le donc:
"Tandis que ces changements se produisent dans l'ordre politique et
économique, la communauté scientifique change d'orientation et de méthode.
Sans renoncer à la mécanique dans la représentation raffinée de la théorie
quantique, son intérêt est puissamment attiré par la biologie moléculaire que rencontre très
consciemment la thermodynamique non linéaire. Ces sciences, engagées sur leurs voies
originales, atteignent l'incontournable, l'inévitable, au sens de Martin Heidegger,
«l'objectivité de l'unité corporelle, psychique et spirituelle de l'homme tout entier». Non
certes qu'elles prétendent violer son intime secret mais parce que, rompant avec la pensée
mécaniste de l'époque précédente, elles abordent, au nom de la cohérence rationnelle et de
l'expérimentation avertie de ses limites, des réalités incompatibles avec l'homme-robot,
avec un petit mécanisme physique jouet de forces extérieures irréductibles". Et surtout,
sied - t - il encore de citer: "la biologie et la physique nouvelles se construisent dans le
temps irréversible, elles y lisent des itinéraires d'évolution marqués de bifurcations ou
coupés de discontinuités et de «catastrophes» ; ... y cherchent des structures
constructives-dissipatives ... ; rénovent le concept de l'entropie; enfin, sans tomber dans
la tentation d'augurer une fatalité malheureuse ou heureuse, elles réservent les sciences de
l'Homme dans une Nature qu'il connaît moins mal et où il sait qu'il participe activement".
Et si ces sciences, plus connues sous le nom de Scienza Nuova sont sorties
de leur âge mécaniste - et ont donc rompu avec le mode de pensée classique, déterministe,
réductionniste, objectiviste normativiste ... - les sciences humaines, poursuit-il "ne se sont
guère préoccupées de s'instruire méthodiquement de ces transformations de l'esprit du
temps. Les économistes lisent étonnamment peu ... "l. Aussi est - ce avec beaucoup de
1 "...Les uns, les experts, sont pressés de procurer des recclles pratiques pour résoudre des problèmes
qu'ils ne reformulent pas. Les autres, les conformistes, développent plus ou moins conscienment un
discours qui légitime le système existant. Le tout petit nombre restant se dévoue à l'économie d'intention
scientifique qui organise les savoirs en tentant de les purifier, de les maîtriser et de les contrôler par les

- 167 -
raison qu'il termine son texte en soulignant le fait que "l'économie traditionnelle est
demeurée hors du mouvement des sciences, et qu'au contraire l'économie rénovée
panicipe à ce mouvement", Mouvement de pensée qui, parce que bien inscrit dans le
sillage de la thermodynamique non linéaire, nous permet ces dernières remarques, F.
Perroux pense, appréhende, décrit la vie économique; ses systèmes, sous-systèmes et
autres mouvements de déstructuration-structuration de l'espace économique animé du
même esprit scientifique que Prigogine interprète ou raconte comme il plaît de le citer1 :
"la vie sociale des corps chimiques", "l'économie politique des processus naturels"", Et
pour tout dire, nous rend compte du processus de formation des "structures dissipatives",
Aussi comprendra-t-on qu'une bonne compréhension de ses enseignements,
et qu'en l'occurrence; bien juger du contenu de sa théorie des pôles de croissance
implique avant toute chose, faire état des innovations qui sous-tendent son oeuvre,
1111.1. DES INNOVATIONS METHODOLOGIQUES ET
EPISTEMOLOGIQUES
Elles passent par une meilleure connaissance de l'esprit scientifique et de la
méthode d'analyse perrouxienne.
1. L'économie d'intention scientifique
L'économie rénovée se définit avant tout comme une économie de "la
ressource humaine". Elle s'entend comme étant "l'économie de tout l'homme et
l'économie de tous les hommes"2, Elle a pour principe, pour axiome fondamental: la vie
sciences. Mais l'organisation de la recherche le style d'enseignement en matière économique sont peu
propres à encourager cet effort méritoire", F. Perroux ibid. p. 139.
1 La nouvelle alliance. Op. cil. p. 264.
2 F. Perroux. L'économie du XXe siècle. Op. cil. p. 511.
,
- - - -

- 168 ~
[M.A. SinaceurJl. Et ainsi que le précise F. Perroux: l'économie d'intention scientifique
vise à rendre compte d'une catégorie de phénomènes dits économiques; privilégiés parmi
ceux - ci "... les phénomènes d'évolution c'est - à - dire de changements liés les uns aux
autres par opposition à une succession "au hasard" dans le temps irréversible et
historique, d'évènements et de structures"2. Economie qui, dans le sillage des sciences
du devenir [biologie et physique nouvelles], est bien en rupture avec le mode de pensée
classique.
L'agent économique n'y est plus perçu comme prisonnier du temps
mécanique, temps unidimensionnel, chronologique ; mais étudié, décrit comme
participant à un temps déployé en actes et à une histoire non linéaire. Propos qui nous
plaît d'illustrer encore comme suit: "L'agent, l'actant, vit et oeuvre dans le temps
irréversible. Il a mémoire et projet... est néguentropique ... lutte contre l'âge, la maladie,
l'accident. .. avance, lui et son groupe, d'équilibrations en équilibrations, d'équilibrages
en équilibrages, de déséquilibres existentiels supponables en déséquilibres existentiels
supponables [... p.
Son évolution et celle de sa société ne suivent pas une trajectoire régulière et
linéaire: cene trajectoire connaît des fluctuations, des accélérations, des décélérations, des
ruptures ou des blocages. Les actions et rétroactions sont soumises à une régulation
collective de type hiérarchisé.
Cette régulation n'est aucunement mécanique. Son efficacité et sa stabilité
dépendent de la communication et du traitement de l'information, du bas vers le haut et en
sens inverse, dans le corps social. Ses espaces d'actions sont extensibles, compressibles,
déformables4.
1 Cf Pour une philosophie du nouveau développement. Op. ciL. p. 18.
2 ibid. p. 39.
3 ibid. p.140.
4 Pour une philosophie du nouveau développement. Op. cil. p. 95 et sq.

- 169 -
L'intention scientifique se signale donc par un souci de coller au plus près de
la réalité économique. Souci de réalisme que traduit encore le fait que du point de vue de
l'économie d'intention scientifique: l'équilibre walraso-parétien, note F. Perroux, n'est
qu'un "cas très spécial de l'équilibre ... "1 ; le système économique capitaliste tout comme
le communisme ne sont de même que des cas particuliers de l'économie généralisée. Et
cette dernière, précise - t - il alors: n'est pas d'emblée une économie générale, "elle est
peu à peu généralisée. Chaque moment de cette généralisation est précaire et reste soumis
aux enseignements de nouvelles expériences. L'économie généralisée n'aboutit à aucune
conquête qui puisse être considérée comme définitive; en quelque stade que ce soit, elle
est en voie de généralisation"2. C'est dire ainsi de sa démarche qu'elle est prédictive. En
ce sens qu'elle ne vise par exemple pas à "prophétiser" convergence ou divergence
inéluctable des systèmes économiques; mais tend plutôt à poser l'alternative. Idée que
souligne fort bien A. Ch. Martinet3 qui nous donne à préciser par ailleurs que "l'horizon
de l'économiste d'intention scientifique est une vie sociale de participation aux biens
matériels, à la culture, aux autres hommes ... " ; et que "L'économiste d'intention
scientifique se doit d'expliciter lui-même les hypothèses implicitement normatives qui
sous-tendent ses analyses: nécessaire loyauté".
Au total - et ainsi que nous noussommes efforcés de le signifier en axant nos
propos sur les aspects "thermodynamistes" de l'univers perrouxien - traiter de l'économie
d'intention scientifique, n'est donc qu'une autre façon de parler de la Nouvelle Alliance
ou nouvelle conception de l'objectivité scientifique qui prône la transdisciplinarité.
Conception qui sied - t - il encore de commenter:
- signifie que les relations homme - nature, homme - espace ne peuvent plus
se penser, s'étudier en termes manichéens: le savoir scientifique, tiré des songes d'une
1 " ... un cas limite: celui ou les effets, découlant de l'hétérogénéité et de l'inégalité des sujets, et de leur
appartenance à des groupes, se combinent de façon telle que leur résultante soiL égale à zéro". Cf "sur le
degré de généralité de la théorie de l'équilibre général", in Economie et soxiété N°9, nov., op. cil. p. 228.
2 L'économie du XXe siècle. Op. cil. p. 513.
3 Cf Encyclopédie de l'économie... Op. cil.
liL

- 170 -
révélation inspirée, se découvrant "aujourd'hui en même temps écoute poétique de la
nature et processus naturel dans la nature ... "1.
- et qui, de ce fait, implique dépassement, transformation du paradigme
Kuhnien2. C'est à dire ouverture, adoption de cet autre "modèle conceptuel d'ensemble"
ou "manuel d'instruction pour l'investigation scientifique"3 qu'est: le paradigme de la
nouvelle formulation/description/interprétation scientifique ou paradigme de
l'interprétation générative signifiant abandon, fin de l'esprit scientifique classique,
déterministe, dogmatique, normativiste, réductionniste ...
2. La méthode
analyse structurale et synthèse dynamique
Notons de prime abord qu'à la différence de l'analyse des structures - qui
pour l'essentiel ne concerne que l'étude des variables à évolution conjoncturelle dans leur
rapport avec les variables à évolution lente - l'analyse structurale est plus féconde4. Elle
peut être définie "comme la recherche de la loi de composition interne des éléments qui
constituent un ensemble et de la loi d'évolution de ceux-ci". Et permet de combiner deux
aspects principaux de la méthode perrouxienne:
- la synthèse dynamique et
- la dialectique généralisée.
1 Prigogine - La nouvelle alliance. Op. cil. p. 393.
2 Olivier Costa de Beauregard - Le temps déployé Op. cil. p. 381.
3 Olivier Costa de Beauregard - ibid~
4 Nous nous référons au commentaire qu'cn donne Alain Martinet dans Encyclopédie de l'économie".
Op. cil.

- 171 -
2.1. La synthèse dynamique et l'analyse spatio-temporelle
En effet F. Perroux met au centre de son analyse de l'univers économique,
plusieurs types de dynamiques: dynamique de l'inégalité, dynamique de la puissance de
la domination .... Et plus précisément, il établit une distinction entre des types de
dynamismes que sont :1
- les dynamismes d'encadrement, ou dynamismes historiques: car concernant
divers faits historiques [la population, la technique et les règles du jeu social] ;
- la dynamique économique ou dynamique de fonction, dynamique du
marché;
- et la dynamique des structures qui, précise - t - il "met en cause les
structures structurantes qui changent un milieu d'unités élémentaires (individus, firmes)
ou qui changent d'autres structures industrielles agissant sur des structures agricoles,
structures d'investissements extérieurs dans un milieu développé ou moins développé
etc".
Dynamique, l'analyse de F. Perroux l'est parce qu'en outre, elle se fonde sur
le temps irréversible: temps déployé en actes d'opérations, de décisions ou de réalisation
des plans, des projets. Et comme on le verra plus en détail, elle se base sur une
conception dynamique de l'espace économique: celui - ci est en effet, perçu décrit aussi
bien comme moteur de l'activité économique que comme résultant des conflits
d'expansion du jeu économique.
2.2.
La Dialectique perrouxienne,
dialectique généralisée et
synthétique
Dialectique généralisée, car, souvenons-nous, F. Perroux considère que le
concept de lutte de classes doit être élargi à "la dialectique réelle masse - minorité".
1 Cf Pour une philosophie du nouveau développement. Op. cit. pp 127 sq.
L

- 172 -
Dialectique qui, nous référant aux apports de l'ethnométhodologie, peut être définie
comme étant la dialectique des "villages politiques" des "villages professionnels" en
perpéruellutte-concurrence, conflit-coopération 1.
Synthétique, cette dialectique l'est également car F. Perroux en distingue trois
catégories principales :2
- la dialectique des besoins fondamentaux et du pouvoir d'achat;
- la dialectique de l'indépendance et de la coopération qu'implique l'insertion
des pays dans les réseaux de l'économie mondiale;
- et enfin, la dialectique des structures économiques intérieures et extérieures
ou les dialectiques industries - agricultures.
Mais alors il faut noter qu'il s'agit dans l'ensemble, pour F. Perroux, d'une
dialectique d'évolution laquelle "admet certes les rapports de force, mais exclut la
destruction du système ... ". Elle est donc différente de la dialectique de rupture,
caractéristique des thèses et théories relevant du matérialisme historique3.
1111.2. LES INNOVATIONS CONCEPTUELLES
Commençons par les évoquer en termes très généraux, pour subséquemment
centrer nos propos sur les notions d'espaces et régions économiques.
1. Aspects généraux
Unité active, effet de domination, structure; emprise de structure, asymétries,
créativité sont quelques uns des concepts, formules et notions - clé de l'analyse
1 Sur les notions de "villages politiques", "villages professionnels" voir Y. Lecerf, E. Parker - Les
dictatures d'intelligentsias. Op. cil.
2 Cf Pour une philosophie du nouveau déveloUQCrnenl. Op. cil. 162 et sq.
3 ibid. p. 114.

- 173 -
économique perrouxienne. Leur intérêt et importance ressort notamment de ce qu'ils
permettent alors de penser l'économie comme un système non seulement ouvert sur la
biosphère, sur l'énergie solaire [R. Passet] ; mais aussi et peut être bien plus
fondamentalement ouvert sur la vie, sur l'énergie humaine. Jugeons - en donc comme
suit.
1.1. La créativité et les sphères d'activités économiques
La capacité de création, l'innovation, ne sont pas le fait de quelques
individus. Mais lefait de tout Homme et de tout l'Homme. Cela s'observe dans toutes les
sociétés humaines et à tous les niveaux. Et s'il vaut mieux parler de création et non pas
d'innovation, il est deux raisons principales qu'avance alors F. Perroux1.
La première vise à améliorer le langage : "toute chose nouvelle, toute
nouveauté qui dans son ressort et son effet dépasse la routine et l'habilité professionnelle,
quel que soit son mode d'obtention, peut augmenter, de façon directe ou indirecte, la
productivité" .
La seconde raison, est la nécessité de rompre "avec une analyse de type
individualiste [... ] et qui est issue d'une époque, d'un stade du développement des
sociétés industrielles d'Occident". Voilà qui suffit à apprécier l'intérêt de cette innovation
que constitue l'introduction du concept de créativité dans l'analyse économique. Et il en
est bien d'autres, tels ceux de progrès, de progressivité économiques, d'information
économique, etc qu'il n'est pas nécessaire d'examiner ici2.
Faisons état tout aussi brièvement de cette autre innovation: la différenciation
des sphères d'activités économiques. En effet, au-delà de la sphère des activités
marchandes [cadre d'analyse en circuit fermé de l'économie classique et néo-classique],
1 L'économie du XXe siècle. Op. cil. p. 561.
2 Cf L'économie du XXe siècle. Op. cil.

- 174-
la théorie rénovée amène également à distinguer l'existence de la sphère d'activité relative
aux prélèvements et transfens sociaux économiques, de celle du donl.
Ces trois sphères de l'activité sont en interaction. C'est dire que les progrès
accomplis au niveau des institutions qui régissent la production et l'échange, tendent à
engendrer également des progrès sociaux. Et vice versa. L'intérêt de cette innovation - la
différenciation des sphères de l'activité économique - contentons nous de noter qu'elle
préfigurent la distinction de trois types d'espaces économiques [espace de production,
espace - site, espace - socialF. Nous en reparlerons. En attendant, instruisons-nous de
ces autres appons de la pensée perrouxienne.
1.2. Les
asymétries,
le
mouvement
et
les
structures
économiques
Un des traits distinctifs de F. Perroux, est qu'il intègre dans l'approche
macro-économique "les enseignements d'un courant de pensée de la théorie des
organisations fondé sur une approche cybernétique et sunout biologique: l'équilibration
résulte d'ajustements innombrables opérés par des agents innombrables, poneurs de
projets et dotés d'énergie provoquant d'innombrables
déstructurations et
structurations ... "3. C'est dire à travers ce rappel que nous nous proposons de faire état
des notions de structure/emprise de structure; asymétries, effet de domination, effet de
leadership par exemple; et corollairement de préciser sa conception des systèmes et des
mouvements économiques en panant alors d'un point de vue "thermodynamiste".
1 ibid. p. 20.
2 Cf Perroux - L'Europe sans rivage. PUF, 1954.
3 Encyclopédie de l'économie .... Op. cil. p. 149.

- 175 -
En effet, avons-nous noté et appris chemin faisant:
- l'économie est un système ouvert, vivant de ses interactions avec la
biosphère; vivant de la créativité des unités actives, simples ou complexes.
- c'est un système mixte, car composé d'autres types de systèmes [social,
politique... ]. On simplement des divers sous-systèmes, relatifs alors aux différentes
sphères de l'activité économique. Et de ce dernier point de vue, on peut parler de
systèmes de production/distribution/consommation des biens et services; systèmes de
diffusion/propagation/répartition des progrès économiques et sociaux...
Disons qu'à bien des égards, le système économique se présente comme étant
: un système dissipatif des biens et produits de consommation; un système dissipatif des
ressources et énergies humaines. Et dans cette perspective qu'inaugure la nouvelle
thermodynamique:
- le mouvement économique se conçoit fort bien comme étant un mouvement
dissipatif, mouvement créateur de "structures dissipatives".
- Et ce mouvement [développement, crOIssance économique], dans
l'approche perrouxienne dont nous faisons ici l'analyse, résulte d'une double dynamique
: celle des progrès et des inégalités.
a) La dynamique des progrès, sied-t-il de noter, trouve son origine dans
l'innovation collective. Et plus précisément, dans la capacité de création de l'Homme et
de tout l'Homme1. Elle participe d'une oeuvre collective2, ainsi que le soulignent ces
citations éparses3 : "Le progrès économique est la propagation aux moindres coûts
humains, à la vitesse la plus grande en première approximation [... ], de la nouveauté, au
sein d'un réseau d'activités économiques dont le sens, la signification devient accessible à
1 Cf. L'économie du XXe siècle. Op. cil. p. 381 et sq.
2 Cf. L'économie du XXe siècle. Op. cil.
3 ibid. p. 218 et 228.

- 176-
tous" ... "Ses temps (ses périodes et ses rythmes) ; ses objectifs concrets, ses modalités
d'effets cumulatifs se cherchent dans une expérimentation sociale qui, dès l'origine, est
consciente du rendement des dialogues sociaux s'ils deviennent plus libres"l.
b) La dynamique de l'inégalité, autre élément moteur "des progrès
économiques" et corollairement de "la progressivité de la société"2 ; offre l'occasion de
faire ces quelques autres précisions d'imponance.
De même qu'à travers le concept de "création" le professeur F. Perroux
"rompt la routine de la croissance" à travers les concepts d'inégalité et d'hétérogénéité, il
rompt de façon définitive avec le modèle d'équilibre néo-classique.
En effet, ainsi qu'il y insiste dans son analyse ponant justement "sur le degré
de généralité de la théorie de l'équilibre général"3 ; ce sont là deux faits, "essentiels et
décisifs dans la réalité économique: "ils en sont inéliminables, et constituent la base de
son modèle d'analyse économique. Car, note - il en l'occurrence : "c'est par
l'hétérogénéité et l'inégalité que l'optimum est obtenu dynamiquement; sa traduction
idéale en statique est un degré d'inégalité et une constellation de réseaux d'influences et
de pouvoirs".
Et dans cette perspective, il est logique, comme s'emploie le professeur F.
Perroux à le souligner: pour obtenir "un maximum du produit ou de la croissance d'une
structure souhaitée, c'est - à - dire pour atteindre à une optimation, il n'est pas guestion
d'éliminer les pouvoirs, ni même les inégalités de pouvoir". Il sied plutôt par des moyens
d'action publique en principe: d'agir sur ces inégalités et autres formes de déséquilibres;
1 ibid. p. 218 et 228.
2 Cf F. Perroux - Dialogue des monopoles et des nations. PUG Grenoble. 1982.
3 Cf Economie el société n"9, Op. cil.

- 177 -
de les maîtriser en cherchant à transformer les inégalités/déséquilibres dysfonctionnels en
équilibres fonctionnels].
Mais faute d'être bien comprise et interprétée dans le sens ci-dessus précisé,
la théorie des pôles ou théorie de la croissance harmonisée en "termes réelles" [J.
SoltererF est donc souvent critiquée plus à tort qu'à raison3. Nous en reparlerons.
En effet, est - il plus urgent de préciser, en se référant alors au second des
deux concepts de base, celui d'hétérogénéité. Il donne à penser et à raisonner avec plus
de réalisme sur les unités économiques. Ces derniers, savons-nous, sont en perpétuel
conflit coopération, lutte - concurrence" ".car en règle générale, leurs projets et plans ne
sont point "spontanément compatibles entre eux", Diverses combinaisons de coalitions ou
d'alliances voient le jour: "les forts rassemblent des faibles; des faibles se rassemblent
pour résister aux forts" [F. Perroux]4,
Autrement dit des turbulences ou de la dynamique des complexes d'action -
réaction ainsi décrits, résultent des inégalités structurelles: les effets de domination et
d'emprise de structure .
. Il s'agit de la domination des "faibles" par les "forts". Ces derniers
développent des actions d'attraction et de répulsion ; ont un fort pouvoir de
transformation de leur environnement, entretiennent des relations asymétriques avec leurs
partenaires, exercent des effets de leadership. Et ce qu'il y a d'important à noter dès ici,
c'est qu'intentionnel ou non, "l'effet de domination est une influence dissymétrique ou
irréversible"5, Constat d'analyse qu'éclaire le fait que "les actions [des unités
économiques également considérées] sont des processus irréversibles: leur pouvoir
1 "La croissance ... le progrès, ne craint pas d'écrire F. Perroux, se sont produits jusqu'à ce jour dans
l'inégalité et par l'inégalité. Et, nuance - t - il, il Ya des raisons de croire que la croissance et les progrès
ultérieurs dépendrons non plus de la plus grande égalité mais de l'élimination ou de la correction des
inégalités improductives". Cité par Jean Bancal dans Economies et sociétés. N°9, Op. cil. p. 264.
2 Cf "Dialogue avec Akerman" dans Economie apDliguée, TXV, N°3. 1962 pp 373-395.
3 Cf "Dialogue avec Akerman" dans Economie appliquée, TXV, N°3. 1962 pp 373-395.
4 Cf L'économie du XXe siècle. Op. cil.
5 id. ibid.

- 178-
modifiant les conditions dans lesquelles elles ont eu lieu, l'action qui se répète n'est plus
qu'un cas paniculier"l. Notons aussi que c'est partant de la notion de dominance
économique que "Perroux parvient à une généralisation des asymétries" [A. Ch.
Martinet]2. Et entre autres considérations, inrroduit : le concept de structure économique-
déjà définie comme étant l'ensemble des relations et proportions entre les différentes
composantes ou panies d'un tout3 - celui de préférence et d'emprise de structure.
Précisons qu'il s'agit de l'emprise "exercée par une structure sur une autre en moyenne et
longue périodes, de fume à fume, d'industrie à industrie, de région à région et de nation
à nation"4.
Emprise qui, sied - t - il de commenter pour parachever le présent exposé,
explique qu'une nation, qu'une région, qu'une industrie ... compte tenu de la nature
dissipative des mouvements des systèmes économigues, puisse déclencher des
déséquilibres croissants, cumulatifs; des effets de déstructuration/structuration sur
d'autres nations, pays, régions, industries ... et être à l'origine du processus irréversible
de fonnation des disparités et autres fonnes d'inégalités interspatiales.
Avant que d'examiner plus en détail ce processus, penchons-nous sur ces
autres innovations conceptuelles nécessaires à une bonne compréhension de la théorie des
pôles de croissance.
2. Autour des notions d'espace et de région économique
L'espace est une notion polysémique. Sa définition est aussi bien fonction de
nos sensibilités culturelles5 que de l'usage qu'on en fait 6 : l'espace religieux est le lieu
1 J. Solterer "Dialogue avec Akennan. Une théorie générale du développement économique en tennes
réels" dans Economie appliguée, TXV, n03, Op. CiL p. 375. Voir ainsi à ce propos le TXn, 1959, nOl-2,
elle TXIV, n01, 1961.
2 Encyclopédie et J'économie ... Op. CiL
3 Cf. supra p.
4 Cf Pour une philosophie du nouveau développement. Op. cit.
5 Cf Pierre Georges - Sociologie et géographie. Op. CiL
6 Cf F. Perroux L'Europe sans rivage. Op. CiL p. 339 et sq.

- 179 -
des pratiques religieuses: l'espace politique, celui des pratiques du pouvoir; l'espace
juridique, celui du droit; etc.
Tenant compte des spécificités de l'activité économique, F. Perroux innove
en proposant alors trois concepts abstraits - ou instruments d'analyse - de l'espace, à
l'intention des économistes. Après en avoir fait état, nous nous intéresserons aux trois
notions de régions économiques - espaces concrets, lieux d'actions territorialement
localisées - qu'à sa suite, J.R. Boudeville s'est efforcé de définir.
2.1. Les espaces économiques
Ainsi qu'on va successivement les examiner, ce sont l'espace plan d'actions
économiques; l'espace polarisé et l'espace homogène.
2.1.1. L'espace plan
Il s'agit de l'espace défini comme contenu de plan de l'unité économique. Ses
plans, projets, programmes, ont des horizons plus ou moins longs; dépendent des plans,
projets, programmes des autres agents, entreprises, acteurs économiques ; de
l'expérience des uns et des autres en la matière1.
Vu sous l'angle institutionnel, l'espace plan, dans le cadre d'une politique
d'aménagement du territoire, "correspond à la portion d'espace dont les diverses parties
relèvent d'un centre de décision unique ou, tout au moins, d'une autorité coordinatrice"2.
Mais, savons-nous, les plans, les projets ne sont pas homogènes. Ils
résultent et sont généralement déterminés par la confrontation de plusieurs plans non
spontanément compatibles. "La réalité se compose de plans qui se combinent et qui sont
les uns à l'égard des autres diversement dominants et dominés"3. C'est dire, pour en
1 F. Perroux - L'Europe sous rivage. Op. cil.
2 Cf. Espace régional et aménagement du territoire. Op. cil. 2 éd. p. 61.
3 L'Europe sans rivage. Op. cil. p. 363.
1
_ _' , - 1
_

- 180-
parachever la présentation, que c'est un espace éminemment déformable, extensible. Il
n'est aucunement réductible à l'espace géographique. Idée que souligne F. Perroux en
disant: "l'espace de l'économie nationale n'est pas le territoire de la nation mais le
domaine que les plans économiques du gouvernement et des individus embrassent"l.
2.1.2. L'espace champ de forces
Ce champ de forces, caractérisé par des mouvements d'attraction et de
répulsion, délimite la zone d'influence des unités économiques concernées2. Il s'agit des
entreprises, firmes dominantes ou dites motrices. Elles détiennent pouvoir de leadership
et ont capacité de transformer leur milieu. L'espace champ de forces, est un espace
hétérogène: il se caractérise par l'existence d'un ou de plusieurs foyers, centres, pôles de
croissance ou de développement. Raison pour laquelle on parle également d'espace
polarisé.
Sur le territoire national, existent nombre d'entreprise, régions, centres ou
pôles dominants. Ils sont certes soumis à l'organisation du pouvoir politique de la nation.
Mais leur périmètre d'efficacité ou zone d'influence, "déborde communément les
frontières du territoire national"3. Par ailleurs, ils sont également "soumis à l'influence de
pôles situés à l'extérieur du territoire national"4. C'est dire de l'espace champ de forces,
espace polarisé, que tout comme l'espace plan : il est très variable, instable, non
localisable. Il échappe à toute cartographie, et est très distinct de l'espace géographique,
espace "banal".
1 L'économie du XXe siècle. Op. CiL p. 363.
2 ibid. p. BI.
3 Cf. L'Europe sans rivage. Op. cil. p. 364.
4 Cf. L'Europe sans rivage. Op. cil. p. 364.

- 181 -
2.1.3. L'espace homogène
C'est "la notion la plus simple et la plus immédiatement perceptible. Elle est
depuis longtemps, connue des géographes, des démographes, des "économistes... "1.
Cette homogénéité s'apprécie notamment à partir d'éléments structurels et relativement
comparables tels: la structure des productions, des échanges commerciaux; les prix, le
niveau des revenus; les structures sociales, régionales, etc.
Mais quand bien même on peut pour en rendre compte, parler par exemple
d'un "marché national", d'un "niveau généraVnational des prix", etc; force est de
constater qu'en réalité: "l'espace national est un entrelacement inextricable des marchés
nationaux et internationaux, par catégorie de produits et de services" ; et qu'en outre, ces
derniers sont diversement influencés par l'Etat, par l'extérieur, etc2.
L'espace dit homogène, est comme les précédentes catégories d'espace
économique : déformable, instable, extensible ... Ils ne sont pas réductibles aux
dimensions de l'espace géographique. Leurs contours sont indéfinissables; ils ne
coincident jamais avec les limites des frontières nationales. Parachevons la présentation
des espaces économiques en disant que ce sont des entités dont la formation à l'exemple
de celle des multinationales, relève du domaine de "la dynamique multidimensionnelle"
[R. Gendarme]. Et que contre tout esprit localiste ou "psychoses collectives de la
localisation"3 qui revient à les identifier à l'espace banal, l'espace géographique: les
espaces économiques se définissent à partir d'un ensemble de réseaux de relations et de
proportions entre unités économiques, comme ci-après résumé.
1 Espace et aménagement territorial. Op. cil. p. 41.
2 L'économie du XXe siècle. Op. cil. p. 138.
3 Elles découlent d'une conccpLÎon rudimentaire et fautive de l'espace humain; et reflètent ces états
psychopathologiques que signifient: le complexe d'encerclement, le complexe du peuple sans espace, le
complexe de la dimension de la naLÎon [peLÎLC nation, nation puissante] etlc complexe de "la frontière
naturelle et aussi de la frontière historique". F. Perroux - L'Europe sans rivage, Op. cil. p. 330 et sq.

- 182 -
Tableau 3: TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPACES ECONOMIQUES (1)
Espace
Relation
Unités
Elémentaires
Complexes
Localisation
1
Relations géonomiques
Hommes
Groupes d'hommes
Espace géonomique
Points
Choses
Groupes de choses
(Eo)
entre
Lignes
Géonomique
Surfaces
Volumes
II
Espaces économiques Relations économiques
Micro-unités de
Macro-uni tés
(Ea)
production
Relations définissant le
Micro-quantités
Macro-quantités
Espace
plan d'une unité
comme contenu de
Relations définissant les Prix des micro-
Prix des macro-
plan
plans des autres unités
quantités
quantités
(Eal)
dans un même ensemble
Espace
Forces émanant d'une
Micro-unité de
comme champ de
unité
consommation
Economique
force
Forces agissant sur une
(Eai)
unité
Espace
Relations d'homogénéité
comme ensemble
relatives aux unités
(Ea3)
Relatives aux relations
entre ces unités.
(1) Les trois systèmes de relations signalés en Eal Ea2 Ea3 constituent des espaces
abstraits.
Cette expression utilisée par M. Fréchet tend à se spécifier selon la nature des espaces
abstraits déjà mathématisés (topologiques, vectoriel, etc.).
Bien que la certitude ne puisse être produite que par la mathématisation même, Eal Ea2
E a3 offrent clairement des chances et des risques très inégaux à une formalisation
mathématique.
Source: F. Perroux - L'économie du XXe siècle op. cit. p. 128.
_ _
.:...1
_

- 183 -
2.2. Les régions économiques
Partant des précédents enseignements, Jacques R. Boudeville définit alors
l'espace économique concret1. Celui-ci est à la fois matériel et humain: les différentes
relations économiques, les activités, les comportements des agents économiques y sont
localisés. Et à l'exemple du professeur F. Perroux, il en déduit les notions de régions
plan, pôle et homogène2•
2.2.1. La région, espace homogène
C'est un espace continu, unifonne. Chacune des parties constitutives ou
zones [types d'activités, niveau de revenu, des prix; la population ...] "présente des
caractéristiques aussi proches que possibles de celle de l'autre "3.
C'est en tant qu'espace homogène, la plus connue, la plus classique et la
plus courante des notions de région. Sa délimitation, précise J. Lajugie dans le
commentaire qu'il en donne: ".. .implique le recours à des tests statistiques, dont l'un des
plus fréquemment utilisés est un test d'homogénéité reposant sur le calcul de la
variance"4.
2.2.2. La région, espace polarisé
Elle se définit précisément comme étant "un lieu d'échanges de biens et de
services dont l'intensité interne est supérieure en chaque point à l'intensité externe"5.
1 Cf jacques R. Boudeville - Aménagement du territoire et polarisation. Ed. Génin, 1972. Voir aussi
"Note sur l'intégration des espaces économiques" in cahiers de 1'LS.E.A., série L, n° 14, 1964, pp 5-74.
2 Notons à sa suite "les trois notions d'espace économique peuvent être abordées de deux points de vue
différents: celui de l'unité qui s'y trouve localisé (micro-économie), celui de l'étendue elle-même dans son
ensemble (macro-économie) " JR. Boudeville - Les espaces économiques. PUF, Paris, 1961, p.8 note 1.
3 id. ibid.
4 Espace régional et aménagement du territoire. Op. cil. p. 137, 2e cd.
5 J.R Boudeville - Les espaces économiques. Op. cil. p. Il.

- 184-
C'est un espace hétérogène caractérisée en outre par le fait que ses diverses parties sont
complémentaires et entretiennent entre elles et notamment avec le pôle dominant, plus
d'échanges qu'avec la région voisine. Définit par ailleurs comme étant une région
fonctionnelle, ou encore une région nodale, "ses limites peuvent être déterminées par des
enquêtes d'attraction commerciales des villes [... ] éventuellement complétées par divers
autres indices "relatifs par exemple au trafic routier ou aux communications
téléphoniquesl .
2.2.3. La région espace plan
A
"La région-plan ou région de programme est un espace dont les diverses
fVV' ~ o.1J
parties relèvent d'~êmè décision, comme les filiales relèvent d'une maison mère.
C'est un instrument placé entre les mains d'une autorité, localisée ou non dans la région
pour atteindre un but économique donné"2. Il correspond au découpage de l'espace
national en circonscriptions administratives destinées à servir de cadre à la politique de
développement régional et d'aménagement du territoire3.
Telles sont les trois notions de régions économiques définies par J.R.
Boudeville. Complétons en la présentation en notant, comme il le précise par ailleurs4 :
"la première notion s'apparente à la mesure des faits (morphologie), la seconde à la
mesure des processus (physiologie), la dernière à la mesure des résultats (propriétés).
"Ceci pour souligner que contrairement à l'analyse de F. Perroux, où l'espace
économique, espace abstrait, est un concept à valeur explicatif et analytique des faits
spatiaux; dans l'analyse de J.R. Boudeville, les régions économiques ont fonction de
définir des espaces concrets. C'est à dire à caractère opérationnel ou encore, se prêtant à
l'action régionale.
1 Cf. Lajugie Op. cil. p. 137.
2 J.R. Boudeville op. cil. p. 16.
3 J. Lajugie op. cil. p. 138.
4 J.R. Boudeville ibid. p. 8 et 16.

- 185 -
Ainsi dit - il à propos de la région plan en particulier: "d'une façon générale
et abstraite, l'espace plan est l'analyse des choix des moyens géographiques disponibles
pour réaliser une fin déterminée dans un délai prévu [... ]. Ces moyens peuvent être la
localisation d'un type d'industrie motrice, la sélection de secteurs moteurs dans un espace
régional donné [... ] ou tout autre moyen localisé pouvant favoriser les activités que l'on
cherche à porter au maximum"1. Et écrit à propos de toutes ces régions, pour signifier
qu'en définitive les trois définitions de l'espace économique qu'elles recouvrent ne sont
ni forcément concordantes, ni surtout exclusives: il convient de les comparer: " la région
homogène d'inspiration agricole, la région polarisée d'inspiration industrielle et
commerciale, et la région plan d'inspiration prospective. Les deux premières sont des
instruments statiques d'analyse mis à la disposition de la troisième, que celle-ci relève de
l'entreprise [... ], ou qu'elle relève de l'autorité publique poursuivant une croissance
harmonisée des diverses ressources régionales et nationales"2.
Voilà qui clos notre présentation des espaces et régions économiques.
Examinons alors comment la théorie des pôles de croissance, rend compte du processus
de formation des inégalités spatiales.
III.2. L'EXPLICATION DES INEGALITES SPATIALES
Il en existe trois formes principales : les inégalités ville/campagne, les
différenciations urbaines et les disparités régionales proprement dites. Commençons par
cerner la nature même du phénomène de polarisation, puisque c'est là que réside le
principe explicatif de leur mode d'évolution.
1 J.R. Boudeville ibid. p. 8 et 16.
2 id. ibid. p. 18.

· 186 -
111.2.2.1. LA POLARISATION
LE CONCEPT ET LE PHENOMENE
QU'IL DESIGNE
La polarisation n'étant pas l'objet central de notre étude, qu'on nous
permettre de faire simplement remarquer ici la diversité des acceptions qu'elle recouvre:
polarisation technique, polarisation des revenus ; polarisation géographique,
économique1 etc. La nature de ce phénomène varie selon le type d'activité économique2
ou selon le niveau de développement socio-économique du pays. Ce phénomène présente
une ambiguïté. Celle-ci tient à ce que les auteurs anglo-saxons désignent par polarisation
l'attraction exercée par des pôles sur l'espace environnant, avec pour résultat la
concentration du développement sur un espace restreint3. Alors que dans le même temps,
"les auteurs francophones [... ], parlent de polarisation et de développement polarisé pour
désigner le processus de propagation dans l'espace de l'essor engendré par les pôles de
développement"4. Ceci étant dit, apportons les nuances suivantes pour préciser en quoi
consiste le phénomène de polarisation chez F. Perroux.
En effet, comme il en rend compte dans un de ses derniers ouvrages5, à la
base de ce phénomène se trouve un autre; lequel phénomène se manifeste comme une
irrégularité de l'évolution - tant humaine que économique - citons, tels qu'il le pré sente:
"la densification en des points privilégiés des hommes et des choses". Il faut voir là, tout
comme à travers le phénomène de polarisation, une explication de dimension historique6
1 Ainsi que l'illustre par exemple la citation suivante: "une industrie un pôle de croissance quand, par les
flux de produits et de revenus qui en dérivent, elle conditionne le développement et la croissance d'activités
en liaison technique avec elle - polarisation technique ., elle détermine la prospérité du secteur tertiaire par
voie des revenus qu'eUe engendre - polarisation des revenus ., elle augmente le revenu régional en
provoquant une concentration progressive d'activités nouvelles attirées par la perspective de disposer de
facilités de production - polarisation psychologique et géographique. Cf Louis E. Davin "les conditions de
croissance des communes régionales dans les pays développés" in théorie et politigue de l'expansion
régionale. Bibl. Liège, cité par 1. Lajugie Op. cil. p. 155.
2 Cf aussi : Marc Penouil - socio-économie du sous développement op. cil. ; J. Paclinck -
"systématisation de la théorie du développement régional polarisé" in l'espace et les rÔles de croissance,
PUF, 1968, pp 85-100; Louis E. Davin . economie régionae et croissance
3 J. Lajugie Op. cil. p. 147.
4 J. Lajugie op. cil. p. 147.
5 F. Perroux - Dialogue des monopoles et des nations. Op. cil. p. 37.
6 La citation intégrale est: ''j''évolution humaine et singulièrement le développement économique,
obéissent à une régularité de l'histoire universelle surtout depuis la naissance de l'industrie occidentale.
_ _
11:-\\
_

- 187 -
des mouvements de structuration/déstructuration des économies comme des espaces
humains.
Notons aussi, pour souligner la relation entre les deux phénomènes, que la
densification à un caractère expansif. C'est à dire qu'après les effets d'agglomération et
de concentration qui en résultent, s'ensuivent ceux de propagation et de diffusion comme
ci-après schématisé.
Densification
~
Concen tration
--..
Agglomération
+
Propagation
Polarisation
~
Diffusion
1
Il existe une relation d'ordre entre les deux phénomènes. Notons que dans la
pensée de F. Perroux la polarisation suppose qu'il y ait au préalable densification ,c'est à
dire précisément un aménagement préalable de l'espace.
Forts de tout ceci, nous pouvons aussi préciser en nous inspirant de la
précédente formule que : la polarisation désigne le processus de propagation et de
diffusion dans l'espace de l'essor engendré par les pôles de développement. Ajoutons
encore, et ce pour introduire la suite de nos propos, que la polarisation ainsi envisagée,
s'accompagne à son tour d'effets de domination et notamment d'effets d'entraînement et
de stoppage. Ces derniers sont localisables dans l'espace géographique - où nous allons
apprécier toute leur importance dans l'explication des disparités régionales - ; et également
repérables dans l'espace économique. Espace où nous proposons de porter d'abord notre
Elle se résume en une seule formule: la densification en des points privilégiés des hommes et des
choses". F. Perroux ibid.

- 188 -
attention pour examiner les mécanismes de polarisation et préciser subséquemment en
quoi consiste les dits effets.
111.2.2. LES MECANISMES ET EFFETS SPATIAUX
On peut établir une subtile distinction entre le mécanisme de polarisation
relevant de l'action de "la région motrice"l ; et celui relevant de l'action de la firme
motrice. Dans la mesure où leurs modalités d'action sont les mêmes, de mêmes que leurs
effets décrits dans l'espace économique [espace abstrait pris comme champ d'analyse],
rendons en compte en se référant notamment en cas de l'unité ou firme motrice.
1. Mécanisme
et
effets
de
la
polarisation
dans
l'espace
économique
Partons de la définition de ce qu'est un point, un pôle de développement ou
une unité motrice pour préciser en quoi consiste ces mécanismes et autres effets de
polarisation.
En effet, ce sont là des concepts dont nous avons faits usage sans les définir.
Ils font l'objet de nombreuses définitions qu'il n'y a pas lieu d'inventorier icï2. Nous en
tenant à ce qu'en dit F. Perroux, notons qu'un pôle de développement est une unité
motrice ou une combinaison de telles unités économiques. Autrement dit ce peut être soit
une industrie, une combinaison d'industries motrices; soit une région, c'est à dire un
espace moteur.
1 Cf F. Perroux - Dialogue des monopoles ... op. cil. chapitre 2 ; ou "la firme motrice dans une région el
la région motrice "in cahiers de l'I.S.E.A,, série A-Dl, nOlll, 1961, pp 11-67.
2 Cf. J. Lajugie el alü - Espace régional el aménagemenl du territoire; ou Claude Lacour - Aménagement
du terriloire et développement régional. Op. cil.

- 189 -
Il s'agit précisément d'industries nouvelles, modernes (électronique,
chimique, aérospatiale, etc.) ou innovantes 1. C'est à dire porteuses d'innovations,
génératrices d'autres activités économiques. Précisons qu'elles sont différentes des
industries industrialisantes définies par G.D. Bernis2.
En effet, ces industries innovantes ou unités motrices ont une double
caractéristique. Elles ont une grande importance dans l'ensemble de l'économie: "L'unité
est motrice dans un espace économique et social déterminé quand la résultante de tous les
efforts qu'elle engendre est positive, en ce sens qu'elle change la structure de façon telle
que le produit réel global et net de l'ensemble connaît un taux de croissance plus élevé"3.
La deuxième caractéristique de l'unité motrice est qu'elle exerce en outre un
effet de domination sur son environnement. Cette domination s'exerce aussi bien entre
unités de production et de consommation d'une part; qu'entre unités de productions
d'autre part4. Ainsi, prenant en exemple le cas de deux unités économiques F. Perroux
précise que: "... A exerce un effet de domination sur B, quand, abstraction faite de toute
intention particulière de A, A exerce une influence déterminée sur B sans que la
réciproque soit vraie ou sans qu'elle le soit au même degré"5. Cet effet de domination
caractérise, comme il le nomme par ailleurs une situation "d'interdépendance inégalé"
entre l'unité motrice et les autres unités économiques en relation avec elle. C'est dire qu'il
n'y a pas réciprocité dans leurs échanges, lesquels évoluent toujours en renforçant la
position dominatrice de l'unité motrice.
Soulignons en aussi les deux "composants typiques". A savoir la différence
de pouvoir de négociation [bargaining power] et la différence de dimension 7, En effet
1 Cf. F. Perroux - "L'innovation et l'économie de pleine innovation" in Eco. appliqué, tome XXIII; n02-
3, 1970.
2 Ces dernières ne cherchent pas la polarisaLion, mais simplement "la création d'une base industrielle
indispensable à un développement indépendant et dom la présence faciliterait le lallcement des auttes
industries "cf Ph. Aydalot - Economie régionale et urbaine. Op. CiL p. 128. Voir aussi Gérard DesLanne
,
'\\
de Bernis: "industries industrialisantes et contenu d'une politique d'intégraLion régionale" in Eco. appli.,
tome XIX, n03-4, 0966, pp 415-473 et également dans le tome XXI, nO l, 1968, pp 41-68.
3F. Perroux - L'économie du XXe siècle. Op. CiL p. 168.
4 id. ibid. pp 38 et 30.
5 id. ibid. pp 38 et 30.
6 id. Dialogue des monopoles ... op. cil. p. 220.
7 L'économie du XXe siècle op. cil. p. 33.

- 190 -
l'unité motrice, parce qu'ayant un pouvoir de négociation plus fort que ses partenaires,
bénéfice plus des subventions de l'Etat par exemple, dispose de suffisantes réserves
financières ... lesquels renforcent son pouvoir de domination; pouvoir qui se trouve
renforcé aussi par le fait qu'en raison de sa grande taille, l'unité motrice réalise facilement
des économies d'échelle, diversifie ses activités et participe de façon plus active à la vie
économique. Son pouvoir est d'autant plus fort que, l'unité motrice à investi dans un
secteur dynamique de l'économie.
Poursuivons cette caractérisation de l'unité motrice en précisant alors qu'elle
exerce sa domination sur son environnement par quarre types d'actions}. Citons:
"- action par les coefficients techniques, c'est à dire par l'élargissement de la
gamme des produits offerts et par l'abaissement de leurs coûts;
- action par les profits liés, dûs à la propagation de l'abaissement des coûts et
à la propagation de la demande ou à l'anticipation de ces conséquences;
- action par les blocs d'investissement, c'est à dire par l'effet
d'investissements porteurs d'innovation sur la réalisation d'investissements
complémentaires;
- action par les agglomérations territoriales, les activités motrices jouant un
rôle catalyseur à l'égard d'unités de transformation, de sous-traitance, de transport, par le
jeu des économies externes, technologiques ou financières, liées à l'existence des
premières unités de production et des équipements d'infrastructure et de services publics
correspondan ts "2.
Ce sont là mis en relief, les différents niveaux ou voies de diffusion de
l'innovation, de la croissance ou du développement induit par l'unité motrice.
1 En dehors des ouvrages déjà cités, voir aussi F. Perroux - La coexistence pacifigue, PUF, Tome 2,
1958.
21. Lajugie et alii - op. cit. p. 153.

- 191 -
Intentionnelle ou non, la domination qu'exerce le pôle sur son environnement
à des conséquences variables. Quand celles - ci se traduisent par exemple par des
créations d'emploi, l'augmentation des investissements ou de la capacité de
production ... , on parle alors d'effets d'entraînement1. Ces effets peuvent jouer au profit
d'activités d'amont [industries agro-alimentaires, industries d'outillage ... ] ; d'activités
d'aval [industries de transformation, de biens d'usages, opérations de sous-traitance ... ] ;
ou d'activités latérales [transport, crédit, commerces ... ]2.
Par contre lorsqu'on constate, et ce toujours au niveau des unités dominés,
qu'il y a baisse de la capacité de production, ralentissement des possibilités
d'investissement, d'embauche ... ; on parle alors d'effets de stoppage.
La polarisation n'a donc pas toujours des conséquences heureuses sur
l'environnement. Au delà des apparences, le mécanisme de diffusion et de propagation du
développement induit par les unités motrices est d'autant plus complexe que les types
d'actions qui les caractérisent ne génèrent pas systématiquement des effets de
multiplication de revenus, d'emplois, d'entreprises, etc.
Dans cet ordre d'idées, notons à la suite de F. Perroux, qu'aucun processus
de développement ne se déroule de façon automatigue3. Le développement polarisé, en
l'occurrence, suppose un aménagement préalable du milieu de la propagation de
l'innovation ou de la croissance dont il est porteur4. Aussi est ce bien à dessein qu'il note
ici: "pas de croissance ni de développement sans concentration et expansion"5. Et là pour
en préciser les mécanismes: "le développement s'opère par le couplage de points où se
concentrent des impulsions qui engendrent leurs effets dans un milieu de propagation
déterminé"6.
1 F. Perroux - Dialogue des monopoles ... op. CiL p. 194.
2 J. Lajugie op. cil. p. 152.
3 L'économie du XXe siècle op. CiL p. 213.
4 ibid. p. 223 sq.
5 ibid. pp 215 sq.
6 ibid. pp 215 sq.

- 192-
Et c'est bien faute de tenir compte de toutes ces remarques et aussi, faute de
se souvenir que polarisation, pôles, unités monices, espace économique... ne sont que
des concepts abstraits "analytiques"l définis pour aider à une meilleure étude des faits
spatiaux que souvent, la théorie des pôles de croissance est mal interprétée. Ou encore
que son application dans un pays donné, débouche sur la formation de disparités
régionales; observables alors dans l'espace concret.
2. Mécanismes et effets dans l'espace géographique
Envisagés par rapport à l'espace géographique, ces effets sont notamment la
formation des inégalités spatiales. C'est à dire des inégalités décrites en termes
d'opposition entre espaces indusniels et espaces ruraux, entre villes et campagnes; entre
types urbains; ou simplement en termes de disparités régionales. C'est à une explication
de ces inégalités qu'il nous faut nous essayer à présent en s'appuyant des enseignements
de la théorie des pôles de croissance.
Cette théorie, fondée en fait sur les caractéristiques de "l'économie
dominante"2, montre qu'il existe différentes catégories d'unités économiques. Certaines
sont motrices, d'autres ne le sont pas. Les unités motrices ont pour principales
caractéristiques d'être de grande dimension, d'avoir un important pouvoir de négociation
et d'évoluer dans des secteurs dynamiques de l'activité économique. De ce fait, elles
exercent des effets de domination sur les autres unités économiques; lesquelles unités
tendent par ailleurs à s'agglomérer autour d'elles. Cette tendance à l'agglomération autour
des unités monices n'est pas dûe à leur seul effet de domination: elle s'explique aussi par
le besoin de toutes les unités économiques de bénéficier des avantages des économies
1 Dont il réaffinne l'éfficacilé dans l'étude des problèmes relatifs à l'espace économique. Cf. dialogue des
monopoles ... op. cil. p. 169.
2 Cette économie dominante, avec ses trois caractéristiques de dimension, de pouvoir de négociation, et de
nature d'activité fait justement l'objet de la première partie du livre: L'économie du XXe siècle. Op. cil.
_ _ III

- 193 -
externes. Cette recherche d'économies et précisément "d'effets externes"1 explique la
localisation des unités économiques en certains points de l'espace national plutôt qu'en
d'autres. D'où la formation des disparités régionales. C'est à dire de régions pôles d'une
part et de "régions dispersées"2 d'autre part. Complétons ces explications en ajoutons
qu'au - delà des effets de domination, des rivalités, des conflits/concurrence entre unités
économiques, leur inégal localisation dans l'espace dépend aussi du caractère attractif des
régions.
En effet, certaines disposent par exemple d'une importante main d'oeuvre
active, dynamique, etc; présentent des structures de transpon, de communication assez
bien développées. D'autres par contre sont mal aménagées/organisées et ce du point de
vue physique et/ou humain, elles sont peu attractives pour les unités économiques.
Bref, à la lumière des enseignements de la théorie des pôles de croissance,
notons que les disparités régionales sont la résultante de multiples différences entre
unités et espaces économiques, souvent aggravées par les attitudes ou tendances
dominatrices des unités motrices3. Attitudes qui donnent à interpréter les pôles comme
étant des lieux de rétention, de confiscation et non plus de diffusion/propagation de la
croissance4. Ou qui donne à expliquer les inégalités de développement par des différences
de structures socio-économiques5 ; et non plus par l'absence de préparation du milieu
physique et humain à la réception des effets de polarisation.
1 Ou externalités, ou encore effets de voisinage (Milton Friedman). Ce sont les sous-produits des activités
socio-économiques qui échappent au système d'appréciation du marché et à sa sanction. Cf Michel
Gyment. Dictionnaire des lois. effets et principes économiques. Gujas, Paris 1979. Il s'agit pour une
entreprise par exemple des avantages offerts par l'Etat : dégrèvements fiscaux, aides sectorielle ou
régionale ... ; des avantages dûs à la proximité d'activités complémenUlires, à l'existence d'infrastructures
de qualités, etc ... qui se répercutent favorablement sur ses fonctions de coûts. Il s'agit ainsi des
phénomènes de pollution, de congestion, d'encombrement. Retenons surtout que ce sont ces effets
externes qui déterminent la répartition géographique des individus et activités dans l'espace. Cf Roger
Piccand - Création d'effets externes positifs dans les régions dispersée.s. Ed. unîv. Fribourg Suisse, 1984.
2 La région dispersée a ceci de caractéristique d'être une part constitutive de la région polarisée, et
précisément, c'est une région-problème. Cf Roger Piccand. Op. cil. p. 62.
3 Cf. J. Lajugie - Espace régional el aménagement du territoire. Op. cil. section 2. Conditions et limites
de la propagation et de l'intégration du développement induit.
4 Cf Philippe Aydalot - Economie régionale et urbaine. Op. cil. p. 130.
5 Cf Marc Penouil - Socio - économie du sous - développement op. cit. notamment p. 473 sq. Voir aussi
à ce propos: Loui E. Davin - "Phénomènes de polarisation, seuils de croissance et expansion économique
en Afrique centrale" in cahiers de J'LS.E.A., série V, 5 n0131, nov. 1962, pp 7 à 60.

- 194 -
Problème d'interprétation, d'appréciation de la ponée et des limites de la
théorie des pôles de croissance que nous proposons de résoudre au moyen de ces
quelques autres remarques.
III.3. PORTEE ET LIMITES DE L'ANALYSE
Si féconde soit-elle, la théorie des pôles de croissance n'est en effet pas
exempte de critiques.
On lui reproche ses sympathies idéologiques pour l'économie libérale. En ce
sens qu'elle constitue une justification ou explication bourgeoise de l'inégale
répanition/localisation des entreprises dans l'espace; qu'elle réduit les effets moteurs à
n'être que des mécanismes d'actions "par les prix, par les flux ... " ; ou "effet
multiplicateur des revenus distribués (théorie de la base exportatrice) ; effet accélérateur
(effet Aftalion) des consommations... ". Et que ce faisant, les dits pôles de croissance ne
seraient en définitive que "... des pôles de désarticulation, de dissolution, de
développement du sous-développement"l.
Cenes des incenitudes subsistent quant à la morphologie des pôles, à la
nature des "industries innovantes", des activités motrices, des éléments caractéristiques
de cette motricité. Et corollairement, des incertitudes subsistent sur les mécanismes, les
modalités ou sur le processus de polarisation dont on trouvera une remarquable analyse
séquentielle chez Anne Marie Rinaldi2. Cependant, y - a - t - il lieu de noter avec Ph.
Aydalot : la théorie des pôles de croissance, "possède un pouvoir mobilisateur puissant
qui repose sur la force de ses concepts centraux - l'inégalité, la domination ... ", et de ce
fait elle est victime de son propre succès3. En dehors des confusions et ambigurtés sur la
1 Alain Lipietz - Le capital et son espace. Op. CiL p. 122 et sq.
2 Le processus de désindustrialisation du bassin de Longwy ou la face caché(' de la polarisation. Thèse
doctorat en sciences économiques, Nancy 2, 1986.
3 Economie régionale et urbaine. Op. CiL p. 131.

- 195 -
nature des pôles de croissance, la polarisation passe en outre pour être synonyme de
plusieurs autres notions qui dans l'espace, peuvent revêtir des aspects voisins 1 :
"- la concentration spatiale (phénomène observé),
- l'attraction - commerciale ou autre (mécanisme de concentration spatiale
fondé sur l'aptitude d'une activité à attirer auprès d'elle une ou plusieurs autres),
- la gravitation (mécanisme expliquant l'intensité des relations entre deux
points notamment par la distance qui les sépare)".
Ces considérations étant et s'appuyant sur le déclin des principaux centres
d'activités, des anciens pôles industriels et sur la démultiplication des petites et moyennes
entreprises, Ph. Aydalot estime pour sa pan que l'âge d'or de la théorie des pôles de
croissance est passé2. Appréciation critique qui nous oblige à faire ce rappel: cette
théorie, et l'économie rénovée dans son ensemble, sont, dès l'origine, inscrites dans
l'actuel mouvement de rénovation des sciences physiques et sociales. Les triomphes ou le
regain d'actualité des thèses et théories thermodynamistes [théorie des structures
dissipatives] dont elles s'inspirent, témoigne plus que jamais de leur actualité; et aussi de
la fécondité de l'analyse en termes de polarisation3.
Ceci expliquant cela, il est alors utile de préciser que:
- la théorie des pôles de croissance, par nature, est avant tout une théorie de la
croissance harmonisée. C'est à dire une théorie, décrivant, analysant en "termes réels"
[J.L. Solterer], la croissance économique comme un processus de déséquilibres
croissants4.
1 Economie régionale et urbaine. Op. cil. p. 131.
2 ibid. p. 135.
3 Cf. F. Perroux - Dialogue des monopoles et des nations. Op. cil. p. 164.
4 Cf. "Dialogue avec Akerman" in Eco, appliquée, T XV, n03, op. cil

- 196-
- Théorie et croissance dont la bonne interprétation/compréhension passe par
la connaissance des trois thèses caractéristiques de l'oeuvre considérable et novatrice de
F. Perroux [Jean Bancal]l :
La première de ces thèses (qui regroupe ses théories des unités dominantes,
des pôles de croissance et des macrodécisions) nous fait saisir, grâce à l'étude de l'effet
de domination des unités motrices et à celles des grandes décisions autonomes, le
pourquoi de la croissance et de ses déséquilibres moteurs. Sa thèse de la propagation du
progrès économique (qui s'articule en une "théorie de l'information" et en une "théorie de
l'innovation" économiques) approfondit le processus de la diffusion des déséquilibres
moteurs et éclaire le moment du développement et de la croissance induite. Quant à sa
thèse sur la maîtrise de la croissance (qui groupe sa théorie sur l'élargissement et le
dépassement du calcul économique" et celle de la "croissance harmonisée") elle traite des
fins économiques de cette croissance et des déséquilibres socialement tolérables2.
Autrement dit la croissance harmonisée - tout comme son corollaire le
développement harmonisé [cf éco. du 20e siècle] - implique tenir compte des coûts de
l'Homme. Et dans cette perspective, on comprend que les pôles de croissance,
programmés, inscrits dans une politique économique basée sur la diffusion, sur
l'organisation de l'infonnation économique; sur l'éducation et pour tout dire, sur la
participation de tous les acteurs économiques, ont pour rôle et fonction, non d'anéantir,
d'éliminer; mais plutôt d'aider à encadrer, maîtriser, orchestrer les déséquilibres
existants. Les rendre sociablement supportables. Car sied - t - il de rappeler avec F.
Perroux: l'inégalité, le déséquilibre, sont moteurs de croissance, de développement, de
progrès. Il ne s'agit donc pas de les éliminer. Mais bien plutôt de transformer, d'agir sur
1 Cf "Le déséquilibre économique, moteur de la croissance" texte dans cahiers Franco - italiens, collection
Economies et sociétés, n° 9, op. cil. pp. 245-279. Concernant cet oeuvre, lire aussi Les Dossiers H.
Français Perroux. Dossier dirigé par François Denoël. L'Age d'Homme, Lausanne, Suisse, 1990.
2 Cf Jean Bancal. Op. cil.
_11,_,

- 197 -
les déséquilibres/inégalités [dysfonctionnels/improductifs] en favorisant l'action de ceux
qui sont générateurs de croissance, de progrès l .
- Et enfin, ne peut-on manquer de souligner aussi : cette croissance -
développement - progrès n'est point automatique, pré-déterminable. Car liée à des sujets
[inégaux] et à des projets économiques [d'horizons différents]. C'est, ce faisant dire qu'à
travers la notion d'interdépendance au coeur de la théorie des pôles, cette dernière est en
rupture totale avec l'interprétation déterministe de la dynamique de la croissance. Et
concernant toujours la croissance polarisée, c'est dans "une optique volontariste et
probabiliste" que F. Perroux l'interprète, en rend compte. D'où avions nous pu dire de sa
théorie des pôles, qu'elle répond fort bien aux exigences d'une analyse moderne de
l'univers économique.
La théorie est en effet construite sur le temps irréversible, il tient compte de ce
que: la dissymétrie, l'asymétrie, l'irréversibilité sont constitutives des effets de
domination. Elle tient également compte de ce que "chaque biographie d'évènements"
[Giuseppe Di Nardi]2 ou série d'événements qui; dans leur succession et ce de façon
aléatoire, imprévisible; modifient, pertubent, empêchent tout équilibre; favorisent,
multiplient les inégalités, les différences et les déséquilibres; déséquilibres dont la
cohérence ressort de ce que ces événements s'y inscrivent comme moteur de la
croissance, du développement et du progrès économique.
Il y a ainsi résumée, proposée : une lecture de la théorie des pôles de
croissance qu'on enrichira mieux encore en se référant aux écrits des auteurs tels J.
Solterer, Giuseppe Di Nardi et notamment Jean Bancal abondamment cités tout au long
du présent exposé3.
1 Pour plus de détails, cf F. Perroux "le sous - développement. La nation en voie de se faire et les
moyens de l'économie collective" in économie appliqué, TXL, n~, pp 385 - 393. Op. cit.
2 "La biographie apparaît comme une sorte d'ordre qui embrasse plusieurs évènements concomitants et se
succédant dans le temps, entre lesquels court une relation unificatrice" [G. Demaria] cité par Giuseppe Di
Nardi dans son texte: "interdépendance et indétermination dynamique dans la Ù1éorie économique"
Cachiers Franco-italiens. Coll Economies et sociétés. n09, Op. cit.,
3 Cf Cahiers Franco - italiens, n° 9, op. cit.

- 198 -
Autre regard porté sur cette théorie : autant demeure satisfaisante
l'interprétation générative de la croissance qu'elle développe [en en fournissant/décrivant
le pourquoi, le comment et la finalité] ; autant celle - ci demeure insatisfaisante quant à
l'interprétation - description compréhension du processus de formation des inégalités
interspatiales. Et ce pour deux raisons principales:
a) Ainsi que Jean Lepas nous permet de le dire, la théorie des pôles de
croissance rend fon bien compte de ce que "la structure, ou agencement des composantes
d'une économie, ne s'explique que par la morphogenèse des structures, c'est-à-dire des
composantes elles-mêmes, et, en corollaire, que la dvnamigue d'une structure ne
s'explique que par le dvnamisme des structures, autrement dit par l'évolution asynchrone
et différenciée des types multiples de l'activité économique" 1. Mais le dynamisme de la
croissance sur lequel elle se fonde, n'est qu'un aspect, une composante du dynamisme
économig ue. Elle n'est qu'une "fraction de l'énergie mentale", élément clé de toute
croissance, développement et progrès.
En effet, nous enseigne la psychologie scientifique2 : "cette énergie mentale
est bien plus qu'une simple forme d'énergie nerveuse" ; elle "n'obéit pas au principe de
conservation" ... Précisons alors que conformément au nouvel esprit scientifique: "le
dynamisme économique d'un individu ou d'un groupe donné peut se définir comme
l'ensemble des traits psychologiques et sociologiques qui favorisent une progression
dans le domaine économique".
Et dans cette perspective, il y a lieu de distinguer: "L'énergie mentale
potentielle, qui est celle que pourrait atteindre le sujet économique, s'il recevait une
éducation appropriée [ ... ]. L'énergie mentale mobilisable, ressort des aptitudes
effectivement éduquées que le sujet pourrait manifester s'il le voulait, mais il se peut que
ses attitudes actuelles ne l'incitent pas à s'en servir [...]." Et enfin, "l'énergie mentale
1 Cf Jean Le pas - Dynamisme des structures et croissance économique op. cil. p. 349.
2 P.L. Reynaud: "la psychologie scientifique et l'appréciation méthodique du dynamisme économique" in
ECQ, appliquée. TXV, n° 3,1962, pp 243 - 262.

- 199 -
effectivement mobilisée. "Cette dernière implique la question du plein - emploi qualitatif
des individus. En ce sens qu'elle permet de comprendre que selon leurs attitudes et
aptitudes, les individus mobilisent effectivement leur énergie vers telle ou telle autre type
d'activités. Et ainsi donc, y - a - t - il lieu de noter pour souligner la relation avec le
dynamisme économique: seule la pan de cette énergie qui s'oriente vers le progrès de
l'entreprise, est constitutive de ce dynamisme - auquel ne concourent pas "les efforts pour
obtenir plus de sécurité, l'avarice sans autre but que l'accumulation de moyens
monétaires inemployés ... " [ibid.].
C'est dire à travers ces propos que parallèlement au besoin d'affiner l'étude
du processus de polarisation l ; et notamment de mieux préciser, "renouveler la notion
d'activité motrice" [Ph. AydalotF, la théorie des pôles de croissance gagnerait en
envisageant le dynamisme économique d'un point de vue psychophilosophique. Elle
pourrait ainsi, pour parler comme Bergson : interpréter, décrire fort à propos, le
mouvement économique comme un "processus d'évolution créatif". Et mieux rendre
compte alors de la dynamique des structures; de la "spontanéité" et "créativité" des unités
actives.
b) Que la théorie des pôles de croissance en tant que théorie explicative des
inégalités régionales soit sujet à caution, c'est dire aussi que: les "causes motrices" dont
elle fait état [action des unités dominantes, effets de leadership, de domination ... ] n'en
sont pas les seules causes explicatives. Elles ne suffisent à expliquer la dynamique des
structures.
En effet pour d'autres auteurs, tels J. Akerman3, ce ne sont là que quelques
unes des "forces motrices primaires (techniques, population, guerre, mobiles)" et des
"forces motrices secondaires (crédit, groupes, industrie-agriculture, répartition des
revenus)".
lRinaldi Anne-Marie. Op. cil.
2 Cf Economie régionale el urbaine. Op. cil. p. 137.
3 Cf André PielLIe, Alain Redslob - Pensée économique el théories contemporaines. Op. cil. p. 577.

- 200-
Et, faisant état de ce que ces forces peuvent être étudiées, considérées "soit.à
l'état naissant (formes motrices libres) soit comme étant incorporées dans la structure
sociale (forces motrices cristallisées)" l, Akennan note que le développement des
techniques, l'industrialisme [la dynamique des "forces motrices libres"] n'est donc qu'un
des éléments explicatifs de la dynamique des structures. Lesquelles structures démontre-t-
il alors: se modifient évoluent également sous l'action de ces deux autres grandes
variables structurelles que sont la guerre et la population. Aussi l'analyse prend-t-elle de
plus en plus en compte les besoins de richesse, de sécurité2 , le développement des
techniques 3 et autres phénomènes de modernisation qui influencent aussi bien la
dynamique des structures, des systèmes que des disparités économiques et régionales.
1 Cf "Dialogue avec Akennan ... " in Eco avpligué, TXV, N°3, op. Cil
2 Cf Carl Prezeau : "L'équilibre soical el l'équilibre général reconsidérées" in Eco. avpl i. TXXXrv, 1981,
N° 1, pp 29-60.
3 Cf Nicolas Georgesen - Roegen : "La dégradation entropique et la destinée prouréthéene de la
technologie humaine" in ECQ-aVPli" TXXXV, 1982, nO} - 2, p. } - 26.

- 201 -
CHAPITRE IV
LA THEORIE
DE LA MODERNISATION
iilI1Im!!I'ill~~~,",,~.
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- 202-
De ce nouveau point de vue, les espaces se structurent et se déstructurent non
plus sous l'action des "forces motrices libres " [cf théorie de la polarisation] ; mais plutôt
sous l'action des "forces externes" que sont alors les vagues successives de
modernisation qui s'y stratifient1. Telle est l'idée maîtresse de la présente théorie qui
revient également à dire que tout comme la croissance: la modernisation ne naît pas
partout à la fois,. mais en des points, pôles d'influences - régions, pays, espaces
modernisés - à panir desquels se propagent, se diffusent ses divers effets spatio-
économiques.
Aurait-on enfin "la bonne formule" pour interpréter la façon dont évoluent les
disparités régionales ? Commençons par examiner le contenu de cette théorie pour
subséquemment en souligner l'intérêt.
IV.I LES ORIGINES ET LES PARTICllLARITES DE L'ANALYSE
IV.1.I. LES ORIGINES DE L'ANALYSE
Elle constitue une synthèse des récents travaux du professeur M. Santos et de
son groupe de recherche en matière d'analyse régionale et urbaine. L'essentiel de ces
travaux est exposé dans la Revue Tiers-Monde ayant alors pour thème principal
"Modernisations et espaces dérivés"2.
Aussi comprendra-t-on que c'est par commodité d'exposer qu'à ce propos
nous recourons à l'expression: théorie de la modernisation, et par variation: théorie des
espaces dérivés.
Les espaces dérivés sont des espaces périphériques ; ou des espaces
dépendants que constitue l'ensemble des pays du Tiers-Monde. L'ensemble des travaux à
ce propos, vise à montrer comment les vagues successives de modernisation y
1 Cf "Modernisations et espaces dérivés" Revue Tiers-Monde, TXIII, n050, Avril- Juin 1972.
2 Tome XIII, n050, op. cil.

- 203-
influencent l'organisation de l'espace; et ce à la lumière des récents acquis sur la
dynamique des systèmes.
1. Une analyse ell termes "d'espace-système généralisé"
L'expression espace-système généralisé nous vient de Cl. Lacour1. Il y
recoun pour faire état des appons de la Scienza Nuova en matière d'analyse spatiale.
C'est dire de la théorie de la modernisation, à l'exemple de la théorie des
catastrophes, théorie de l'information ou de la théorie des structures dissipatives qui en
font panie, qu'elle est également une théorie "dynamiste". En ce sens qu'elle se fonde sur
une conception dynamique de l'espace, du temps et de l'histoire.
1.1. L'espace dérivé
un espace-système
Il s'agit, ainsi que le précise d'abord M. Santos2, d'un système ouvert et
précisément, d'un espace-système ouven à l'influence de pôles et autres forces externes.
Tenant compte de ce qu'un système peut être défmi comme une succession de
situations, par exemple "d'une population en état d'interaction permanente, chaque
situation étant une fonction de la situation précédente... " ; l'espace est de quelque façon,
un sous-produit du temps. Et par conséquent, note - t - il alors: "La structure spatiale est
donc insuffisante comme objet d'étude". Il faut en généraliser l'étude, l'analyse, en la
conduisant alors en termes de structures spatio-temporelles3.
L'espace dérivé, y a - t - il lieu de préciser, est un espace-système dépendant,
périphérique, modernisé. Ceci signifiant corollairement que sa création, production ou
formation; résulte de l'expansion ou généralisation des rappons marchands. C'est à dire,
ainsi qu'on parlent fon bien Gilbeno Mathias et Pierre Salama, c'est un espace dont la
1 Cf Espace régional et aménagement du territoire. Op. cil.
2 Sauf indications contraires, nous faisons référence aux propos contenus dans la Revue Tiers-Monde,
W5ü. Op. cil.
3 ibid. p. 264.

- 204-
formation dérive de la succession des catégories M-V-A-C [Marchandise - Valeur -
Argent - Capital]l.
Aussi n'est - il pas étonnant que M. Santos note, faisant ainsi ressortir les
principales lignes de l'analyse qu'il en donne: l'impact des nouveautés est brutal dans les
pays sous - développés; "...dire qu'un espace est dérivé équivaut à signaler les tensions
que provoque l'irruption d'une innovation, soit qu'elle se présente par l'intermédiaire des
consommations nouvelles composées, soit qu'elle se crée dans le domaine de la
production ou des supports, comme les transports et communications [... ]. L'espace
dérivé représente ainsi une rupture souvent brutale avec le passé: c'est pourquoi l'espace
se transforme rapidement, appelant de nouvelles formules d'étude et de nouveaux
modèles de planification, car le mouvement est la règle".
Parachevons donc la définition/présentation de l'espace dérivé, en disant de
ses différentes parties ou régions, ici et là dénommées: "sous-espaces atomiques",
"cellules spatiales" ; sous espaces "modernisés", "spécialisés" ... qu'elles sont également
défmies comme constituant autant de sous-systèmes que de sous-produits du temps.
1.2. Le temps spatial . un concept diachronique
L'espace dérivé, espace-système est envisagé comme étant une mosaïque
d'éléments d'âges différents. Il en est de même de ses différentes parties, cellules ou
régions. Car étant également lieu d'impact de divers mouvements modernisateurs;
variables ainsi bien en genre qu'en intensité.
Leur étude implique travailler non avec un concept "transtemporel" ; mais
plutôt "diachronique" du temps.
M. Santos nous parle alors de temps spatial, et précisément d"'échelle du
temps"2. Cette dernière permet alors d'étudier chaque sous-espace en fonction du
1 Cf L'état surdéveloppé... Op. cil.
2 Revue Tiers-Monde Op. cil. p. 266.

- 205-
"rythme de son histoire événementielle" et de ses éventuelles caractéristiques communes
aux autres sous-espaces.
L'échelle du temps, disons le temps spatial, fait référence à la notion de
durée, temps d'action ou d'influence spatiale de la modernisation. Il y a là une conception
du temps dont on peut mieux signifier le sens en parlant de temps interne, d'âge ou de
temps biologique. Temps dont la fécondité, l'intérêt en matière d'analyse spatiale, est
suggèré par ces quelques lignes de Prigogine l .
"L'observation de l'onde de modernisation permet de briser l'homogénéité de
l'espace-temps de l'île ... ".
IV.l.2. LES PARTICULARITES ANALYTIQUES DE LA THEORIE
L'originalité et le caractère dynamiste de la théorie de la modernisation ne
ressortent pas seulement de ses innovations conceptuelles comme ci-dessus évoqués.
Mais aussi de ce que cette théorie constitue en outre une heureuse synthèse des
enseignements de la théorie des pôles et des analyses centre-périphérie. Rendons en
compte pour opportunément prendre connaissance de ses innovations épistémologiques et
méthodologiques.
..
1. Une réinterprétation du phénomène de polarisation
Notons donc à ce propos qu'à la différence de la théorie des pôles, centrée
sur l'étude de la croissance; la théorie des espaces dérivés se veut plus générale comme
ci-après expliqué.
1 Entre le temps et l'éternité. Op. cil. p. 201.

- 206-
L'espace est perçu comme une mosaïque d'éléments hétérogènes. Son
analyse est nécessairement dynamique, et ne peut être bien faite à partir de l'étude de
phénomènes locaux. Mais plutôt, note M. Santos - critiquant en cela l'ensemble des
analyses régionales 1 - elle doit se faire à partir des rythmes et formes d'évolution des
différents éléments formateurs de sous-espace. Tels par exemple et ainsi qu'en rendent
compte Georges Coutsinas et G. Domenach - Chich : les produits miniers, et l'agriculture
qui interviennent dans la structuration de l'espace2. Les activités tertiaires [Cf Hélène
Lamic, Catherine Paix]3. Et d'une façon plus générale, estime M. Santos, une véritable
analyse spatio-temporelle de l'espace doit se faire à partir de phénomènes de dimension
mondiale et à caractère historique. Ces "forces externes" que sont la colonisation, la
modernisation en constituent les exemples les plus significatifs". Autrement dit du point
de vue de la théorie des espaces dérivés, on abandonne le raisonnement en termes
d'unités motrices et de pôles de croissance au profit d'un raisonnement fait en termes de
forces externes et de pôles d'influences: la polarisation n'est interprétée que comme étant
"le résultat de la dépendance fonctionnelle d'un espace insuffisamment modernisé par
rapport à un autre espace jouissant de modernisations plus importantes en nombre, en
qualité et en intensité - espace contiguë ou éloigné" [M. Santos]. En attendant de clarifier
les relations entre modernisation et polarisation, portons notre attention sur cet autre
aspect caractéristique de la théorie.
2. Une réinterprétation de la dynamique centre/périphérie.
Ainsi que l'illustrent les tous premiers chapitres,
la dynamique
centre/périphérie est traditionnellement décrite, interprétée comme étant liée soit à la
dynamique des inégalités sociales, [dynamique des formations sociales] ; soit à la
1 Leur reprochant de ne s'en tenir en pratique qu'au niveau de l'analyse écologique ou chorographique,
plutôt que de considérer l'espace comme étant un système dépendant d'un système plus large. Cf Revue
Tiers-Monde, n050, op. cit; p. 248.
2 ibid.
3 Cf "Organisation de l'Escpace'' Rçvue Tiers-Monde, n061, TXYl, Janvier - Mars 1975.

- 207 -
dynamique de l'échange inégal; soit encore à la dynamique ou mouvement des capitaux à
l'échelle mondiale.
La théorie de la modernisation innove en la matière en centrant l'étude sur la
dynamique des mouvements modernisateurs. Cette innovation est d'autant plus
nécessaire et géniale qu'elle présente l'avantage de synthétiser, à travers le phénomène
universel de modernisation, l'ensemble des relations centre/périphérie.
Il Y a ainsi signifié un changement d'approche, et plus précisément une
nouvelle conception/interprétation de la dynamique de l'économie internationale.
L'économiste latino-américain, Prébisch, en rend fort bien compte dans une étude
justement intitulée: "Croissance, Déséquilibre et disparités: interprétation du processus
de développement économiques"l. Le document date de 1949. Il y dénonce notamment le
caractère statique des traditionnelles analyses et théories centre-périphérie. Théories qui,
estime - t - il, avaient "une certaine valeur" lorsque l'économie capitaliste avait comme
centre principal la Grande-Bretagne: l'économie anglaise avait une forte capacité de
stimulation de l'économie internationale [son coefficient d'imponation étant aux alentours
de 30 pour cent de 1870 à 1929] ; les exponations y avaient "une fonction dynamique
semblable à celle des investissements de capitaL.". Mais au fur et à mesure que les Etats-
Unis sont devenus le centre principal, ce tableau a changé de manière qualitative.
C'est dire qu'avec ce nouveau pôle d'influence, l'économie internationale est
dans une nouvelle phase de son évolution. La principale caractéristique en est qu'elle est
désormais un système en expansion permanente. Et ce sous l'impulsion des progrès
techniques.
1 Cf Celso Furtado - La fantaisie organisée. Op. cil. p. 83.

- 208-
Cette propagation des techniques se faisant essentiellement à partir des
économies centrales... Les échanges extérieurs jouant le rôle de vecteur de transmission
de ces technologies modernes ... Le développement des économies périphériques n'étant
plus qu'un processus d'absorption de ces technologies... Il y a bien ainsi constitution
d'une problématique nouvelle des relations centre/périphérie. Elle s'articule autour de
deux questions principales: les technologies modernes [comme jadis les produits
manufacturés] ont des exigences en matière de dimension de marché: quelle stratégie
adopter alors du côté des pays dépendants ou espaces dérivés? "D'autre parr, le progrès
technique dans les formes de consommation engendre dans la périphérie une forte
propension à la consommation de produits sophistiqués, presque toujours importés, d'où
un déséquilibre additionnel entre l'épargne disponible et les nécessités de la
capitalisation... "l : comment y faire face; et d'une façon plus générale, remédier aux
divers déséquilibres causés par la pénétration des techniques modernes?
Telles sont les termes généraux de la problématique tiers-mondiste rénovée La
théorie de la modernisation ou théorie des espaces dérivés s'en fait à juste titre l'écho.
Elle sous-tend une nouvelle conception de l'économie mondiale: celle - ci n'est plus
pensée, étudiée comme liée aux mécanismes de l'échange inégal; mais bien plus
fondamentalement au processus de diffusion des techniques ou de modernisations. Et à
ce propos, sied - t - il également de noter, deux thèses ou courants de pensée s'opposent:
les exogénéistes et les endogénéistes.
Pour les premiers, "le dynamisme des économies périphériques est
étroitement relié au mouvement des économies dominantes. Ils vont privilégier les
analyses en termes de dépendance. Pour les autres, les facteurs internes ont un rôle
fondamental". L'économie mondiale "est réduite à une toile de fond sur laquelle viennent
se greffer les différents processus d'accumulation national du capital"2.
1 ibid.
2 G. Mathias, P. Salama - L'Etal surdéveloppé. Op. cil. p. 135.
J'------I_

- 209-
Et ainsi qu'il sied de le préciser: la théorie des espaces dérivés est une
illustration du courant exogénéiste autrement dénommé encore courant dépendantiste.
D'où privilégie - t - elle l'étude des "forces externes". Tels les phénomènes de
colonisation et de modernisation qui, en l'occurrence, permettent de souligner cette autre
particularité.
3. Une analyse fondée sur des phénomènes historiques
C'est en effet là une des principales clés d'analyse des espaces dérivés. M.
Santos le souligne fort éloquemment en ces termes: "l'évolution historique est capable
d'expliquer l'histoire et les formes de colonisation, la distribution des colonisateurs,
l'essaimage des races et des langues, la distribution des types de culture et des formes
d'organisation agricole, les régimes démographiques, les formes d'urbanisation et
d'articulation de l'espace, les degrés de développement et de dépendance". Et permet en
définitif de comprendre les différences de lieu à lieu dans le monde sous-développé l .
Instrument d'analyse des effets de dépendance sur l'organisation de l'espace ;
notons qu'il ne s'agit point d'une "histoire raisonnée". Pas plus de l'histoire des
évolutions rostowiennes par étapes et débouchant mécaniquement vers des situations
d'équilibre. Il s'agit plutôt de "l'histoire active" selon la formule de P. Georges [cf Sara
Alonso et Eric MeyerF.
Soyons plus pragmatiques en disant qu'au regard de la nouvelle
problématique centre-périphérie, cette conception dynamiste de l'histoire implique:
- Réinterpréter l'étude des phénomènes telles la colonisation, la
modernisation. Mais en les envisageant alors en tant que processus de diffusion des
innovations. Innovations dont l'étude passe désormais pour être une nouvelle forme
1 Cf "Modernisations et espaces dérivés" Rev. Liers-monde, n° 50, op. cil. p. 251.
2 Cf "Modernisations et espaces dérivés" Rev. tiers-monde, n° 50, op. cil. p. 251.

- 210-
d'étude du changement social. "Est innovation, toute idée, tout organisme, toute
technique nouvelle" [Rolande Bonnain - Moerdijk].
- Etude chronologique des différents systèmes, sous-systèmes ou types de
colonisation et de modernisation. Ceci impliquant corollairement description,
interprétation des divers supports, véhicules ou formes qui leur sont caractéristiques: le
commerce, l'armée, l'administration, la scolarisation, l'urbanisation, l'évangélisation, le
travail forcé ... "chaque forme sécrétant sa propre structure pour assurer son existence et
sa pérennité". Tenons-nous toujours de R. Bonnaire Moerdijk. Résumons l'analyse
typologique que nous en donne cet auteur!.
3.1. La colonisation et ses formes historiques
Premier véhicule de diffusion des innovations, la colonisation aurait participé
à la déstructuration/structuration des espaces dérivés, en revêtant quatre principales
formes. Résumons - les.
3.1.1. La paléocolonisation
Elle couvre une période d'années allant de 1500 à 1750 ; et se présente
comme étant initialement une conséquence de l'expansion du commerce à l'échelle
mondiale.
Territorialement, la paléocolonisation par le biais du commerce, se caractérise
par la formation de factories, comptoires et autres lieux semblables d'échanges centre-
périphérie de prcxiuits exotiques..
! Pour plus de déuÜls cUvfodemisations et espaces dérivés. Op. cil. pp. 409-434.

- 211 -
Socio-politiquement, elle est marquée par l'avènement de la traite, le troc,
laquelle nécessite en effet une organisation "territoriale (fortins) ou politique (traités de
commerce ou déjà de suzeraineté politique...)".
Et enfin, autres aspects caractéristiques de la paléocolonisation, lesquels sont
bien connus des analystes régionaux: le dépeuplement et l'appauvrissement des arrières-
pays, la relative prospérité et peuplement des côtes. Et corollairement "l'instauration de
troubles sans fin, entretenus par les négriers, la désorganisation des marchés locaux, la
désorganisation des structures politiques... ". D'une façon générale, notons que dans cette
première phase, la colonisation implique en principe simple "captation des réseaux
commerciaux et ventes de services" ; et pas de conquête territoriale ainsi qu'on va en
parler.
3.1.2. La colonisation territoriale et politique
La traite, le troque s'organisant; la mondialisation des échanges et
l'établissement des réseaux de diffusion se développant: la paléocolonisation s'achève.
Et débute alors une nouvelle phase des relations entre les pôles d'influences et les espaces
dépendants. C'est la période de colonisation territoriale et politique [1750 - 1850].
Entre autres considérations, notons qu'elle se caractérise par la relative lenteur
des communications, par son caractère ponctuel et par "la non-existence des relations
entre périphérie et centre".
A partir des réseaux commerciaux existants, des messages d'ordre militaire,
politique, économique vont se diffuser: "le véhicule du message qui était le marchand va
progressivement devenir le soldat et l'administration avec pour conséquence une
ossification des réseaux ... " des relations centre - périphérie. Et le développement de ces
réseaux de communication va progressivement favoriser la constitution de zones

- 212 -
urbaines: lieux d'implantation du pouvoir colonial. Ce faisant, "les villes vont aider à
contrôler l'espace [... ]. Elles n'ont pas de fonction d'accumulation [... ]. Elles sont le lieu
où s'exercent les effets de polarisation et vont peu à peu s'inclure dans les Etats que
constitue la colonisation". Tout ceci annonce l'amorce d'une nouvelle étape des relations
centre/périphérie; l'avènement d'une autre forme ou sous-système de colonisation.
3.1.3. Le colonialisme économique
Il prend corps dès les années 1850 - 1880, et se manifeste avec plus de force
dans les années 1945 - 1950. C'est durant cette phase de la colonisation, note R. Bonnain
- Moerdijk de qui nous reprenons l'analyse l ; "que le décalage entre pays-pôles et sous-
espaces dépendants s'accentue définitivement". Et entre autres faits mis alors en exergue,
tel le partage de l'Afrique [Berlin 1885], notons à sa suite que:
- "c'est à cette époque que la colonisation territoriale et politique va prendre
une ampleur mondiale, mériter l'appellation d'impérialisme colonial et que la rivalité entre
puissances coloniales atteindra son point culminant". "Les idéologies justifiant la
colonisation directement ou indirectement prennent une forme dynamique ... ".
- cette période est aussi celle où les méthodes de coercition ont le soutien des
structures administratives; où les inégalités s'accroissent. Paternalisme rimant alors avec
exploitation maximum en vue du plus grand profit, c'est l'époque où se scellent les pactes
coloniaux; et qu'en outre:
- "parallèlement à la mise en place des voies de communications, la métropole
installe les institutions, les hiérarchies et la bureaucratie, édifie le sous-système de
colonisation qui va lui permettre d'assurer son emprise territoriale et économique;
administration, scolarisation, évangélisation, armée, impôts, travail forcé sont les
1 Cf Modernisations et eSIJ3ceS dérivés. Op. cil.

- 213-
différentes fonnes que vont prendre les forces externes pour remodeler les anciennes
sociétés où les traditions et les institutions visent à une survie de groupe ... ".
Prenant fin après la seconde guerre mondiale, cette époque est marquée de
divers déséquilibres et phénomènes de "rupture". Le principal étant le phénomène de
décolonisation. D'où, depuis lors, cette autre expression du colonialisme.
3.1.4. Le néo-colonialisme
C'est là une conséquence de la mondialisation du colonialisme économique.
R. Bomani - Moerdijk le situe dans un espace - temps allant de 1945 à 1970. Et s'emploie
à ce propos à faire état de ce que: l'adoption de modes de consommation, de mode de vie
importée; de structures sociales d'importation; l'adoption de certaines politiques de
croissance, de développement socio-économique. Et les problèmes de vocabulaire, de
langage auxquels est consacrée alors une bonne partie de l'analyse, constituent autant de
véhicules que de moyens d'action des forces externes et autres pôles d'influences sur
l'organisation des espaces dérivés.
Fort de ces quelques notations, chacun peut d'ores et déjà juger de l'intérêt
des mouvements modernisateurs en matière d'analyse spatiale.
3.2. La modernisation et ses formes historiques
Du point de vue de la théorie des espaces dérivés, la modernisation est définie
comme étant un vaste mouvement de "mise en place d'un ensemble cohérent d'éléments
d'ordre économique, social, politique et moral qui constituent un véritable système"l.
1 CF Milton Santos - L'espace partagé." Op. cit. p. 27.

- 214-
Appréciée à l'échelle mondiale, son évolution peut être décomposée en cinq
périodes. Mais pour l'essentiel, on s'en tiendra à trois principales: "la première serait la
période qui précède la révolution industrielle [fin du XV siècle et début du XVI siècle], la
deuxième celle qui se situe entre la révolution industrielle et la deuxième guerre mondiale
[moitié du XVIII siècle et moitié du XX siècle], la troisième celle qui succède à la
deuxième guerre mondiale" 1.
Autrement dit, il Y a trois principaux sous-systèmes ou formes de
modernisation, comme ci-après décrit à la suite du professeur Santos.
3.2.I.La modernisation commerciale
Impulsée par la révolution commerciale, elle s'est opérée à la faveur du
développement des transports maritimes, et progressivement par l'instauration d'une
division internationale du travail. Elle s'est traduite par la découverte de nouvelles terres.
Et comme l'enseigne l'histoire de la colonisation, par le pillage des matières premières, le
bouleversement des structures juridiques, politiques, socio-économiques des territoires
colonisés. Avec la constitution des enclaves économiques, la création de ville coloniale
qui en sont issues, etc, la modernisation commerciale eut également un impact dévastateur
sur le plan spatial dans les espaces dérivés. Dévastation territoriale que ne fit qu'aggraver
le second mouvement modernisateur.
3.2.2. La modernisation industrielle
Issue de la révolution industrielle, elle renforça les structures du système
spatial instauré par la modernisation commerciale. Constitution du grand capital, guerres,
colonialisme d'Etat, pacte colonial et finalement, renforcement de la division
internationale du travail. Voilà suggérées et résumées en quelques mots, les modalités de
1 ibid.

- 215 -
cette deuxième modernisation que connu le monde. Elle s'est traduite notamment par une
bipolarisation du système productif: les pays colonisateurs se spécialisant dans la
production des biens manufacturés, alors que les pays colonisés sont confinés au rôle de
fournisseurs de matières premières. "C'est sans doute cette époque qui éclaircit le mieux
combien les vicissitudes du développement moderne des pays sous-développés sont
directement liées aux besoins des pays industriels", écrit le professeur Santosl . Il nous
donne ainsi l'occasion de présenter la modernisation industrielle comme étant un facteur
aggravant des différenciations socio-économique des espaces humains. Elle fait des uns
des "pôles" de développement, des pays développés et des autres, des pays sous-
développés. Les premiers constituent depuis lors les principaux centres de décisions
économiques et financiers. Les seconds définissent, composent cette périphérie qu'à juste
titre M.M. Courlet et P. Judet2 qualifient "d'ensemble mou et indifférencié"a .
Brièvement, pourquoi ensemble mou? Car ce sont des pays "dominés" par le
capital internaùonal ; des périphéries "prolétarisées", manquant cruellement de moyens de
production; des "arrière-cours" de l'impérialisme, prisonniers de nombre de contraintes
imposées de l'extérieur3. Et pourquoi ensemble indifférencié? Parce que ces pays de la
périphérie, toute chose égale par ailleurs, composent les différents traits du visage du
Tiers - monde4. Ils sont tous uniformément sous-développés; de même, ils manquent de
"marge de manoeuvre réelle dans le mouvement de reproduction des relations
internaùonales".
Par ces détails, nous voulons atteindre deux objectifs. Le premier est de faire
ressortir l'importance de l'industrialisaùon - perçue "comme processus centrifuge"5, c'est
l Milton Santos. L'espace Partagé. Op. cit. p. 30.
2 Cf C~aude Courlet et Pierre Judet - "Industrialisation et développement: la crise des paradigmes" in
Rev. TIers - monde, n0107, T XXVII, Juil. Sept. 1986, pp 519-536.
a Souligné par nous.
3 Cf C~aude Courlet et Pierre Judet - "Industrialisation et développement: la crise des paradigmes" in
Rev. TIers - monde, nO 107, T XXVII, Juil. Sept. 1986, pp 519-536.
4 Cf par exemple: Guy Di Méo - Les pays du Tiers - Monde. Mementos de géographie Sirey - Paris,
1985.
5 Cf Claude Courlet et P. Judet. Op. cil.

- 216 -
à dire impulsé de l'extérieur et diffusé grâce aux mécanismes de marché - dans
l'explication des désordres socio-économiques observés ici et là. Et par voie de
conséquence - c'est là notre deuxième préoccupation - faisons remarquer que la
modernisation, conçue également comme une force centrifuge, s'exerçant comme un
phénomène de domination, se réalisant comme un fait de colonisation, est plus
génératrice de désintégration que de cohérence d'ensemble. Et ces effets pervers de la
modernisation se manifestent avec plus de violence de nos jours. Donnons plus de
consistance à ces propos en s'intéressant à présent à l'impact modernisateur de la
révolution technologique.
3.2.3 . La modernisation technologique
Elle fut notamment marquée par la révolution de la consommation. Laquelle
révolution s'explique par l'explosion démographique; la formidable croissance urbaine;
"le rôle de la guerre dans l'industrialisation de nombreux pays sous-développés" -
nouveaux marchés économiques - ; la production de masse que permet le développement
des industries. Plus précisément, elle s'explique "par l'importance prise par les
économies d'échelle, conséquence d'un technologie renouvelée"l et aussi par
"l'internationalisation de la division du travail sur le plan de la production industrielle".
Ces spécifications étant faites, il n'en est que plus facile de préciser la
particularité de la modernisation technologique. Elle se différencie des précédentes
notamment par sa formidable capacité de transformer les structures socio-économiques et
l'organisation même de l'espace.
L'importance des bouleversements qu'elle opère alors de par le monde,
mérite qu'à ce propos nous donnons la parole au professeur Santos: "pour la première
1 Milton Santos, ibid.

- 217 -
fois dans l'histoire des pays sous-développés, souligne-t-il, deux variables élaborées
dans le centre du système, trouvent une diffusion généralisée dans les pays
périphériques. Il s'agit de l'information et de la consommation - la première étant au
service de la deuxième - dont la généralisation constitue un facteur fondamental de
transformation de l'économie, de la société et de l'organisation de l'espace"l. Elles sont
"à la fois génératrices de forces de concentration et de forces de dispersion dont le jeu
définit les formes d'organisation de l'espace de sorte que désormais, la diffusion de
l'information et celle des nouvelles formes de consommation constituent deux données
majeures dans l'explication géographique".
Examinons donc comment en s'y appuyant, la théorie de la modernisation,
théorie des espaces dérivés, rend compte alors du processus de formation des inégalités
spatiales.
IV.2 L'EXPLICATION DES INEGALITES SPATIALES
Ces inégalités, rappelons - le, ce sont les inégalités ville/campagne, les
différenciations urbaines, et les disparités régionales proprement dites. Et pour mieux
rendre compte du processus selon lequel la modernisation les provoque, commençons
donc par identifier les variables par lesquelles elle agit
IV.2.I. LES PRINCIPALES VARIABLES ET FACTEURS D'ACTION
DE LA MODERNISATION.
1. Les facteurs de concentration
Ce sont par exemple et pour la période actuelle: les capitaux, la taille des
entreprises, les économies externes nécessaires à leur implantation; ainsi que les
1 id. ibid. p. 31.

- 218 -
externalités et indivisibilités. Et ainsi que le précise M. Santos, il s'agit de l'ensemble des
éléments qui contribuent "à la concentration des conditions de réalisation des activités
dans quelques points privilégiés de l'espace".
2. Les facteurs de dispersion
Ces derniers sont représentés par les conditions de diffusion de l'information
et des modèles de consommation. Citons à ce propos: les canaux d'information [mass-
médias, publicité, etc], les moyens de transport, la monétarisation de l'économie et ses
implications par rapport au phénomène de consommation de masse ; et aussi, la
révolution démographique1.
Tels sont, sommairement présentés, les divers facteurs, variables, véhicules
ou supports au moyen desquels la modernisation agit sur l'organisation de l'espace. Mais
ce n'est pas tout: les mouvements modernisateurs, sont porteurs d'innovations. Deux
types sont à distinguer. Il y a d'une part les innovations qui préexistent aux nouvelles
modernisations: ce sont des innovations incorporées. Diffusées à partir des pôles, leurs
transferts sélectifs se faisaient par accumulation en des points précis de l'espace
dépendant.
Il y a d'autre part, les innovations
induites dont la diffusion est
systématiquement tributaire des mouvements modernisateurs les plus récents2•
Notons que dans l'ensemble, ces innovations/modernisations dépendent des
besoins de croissance des pôles d'influences. Et si jadis on parlait notamment de
"localisation dépendante" [la contiguïté étant alors une condition impérative de leur
diffusion], ce n'est plus le cas. Aujourd'hui les conditions de localisation sont plus
indifférenciées géographiquement. Note M. Santos en précisant que "Le choix est
commandé par des raisons moins strictement liées à la localisation, plus extérieures. C'est
1 Pour plus de détails Cf MilLon Santos - L'espace partagé ... Op. cil.
2 Cf Modemisalion et espaces dérivés. Op. CiL p. 260.

- 219 -
la donnée politique dans le sens du choix délibéré et programmé qui semble avoir la
préséance"1.
Et ainsi qu'on va le constater, les mécanismes et les effets de la modernisation
ne sont, à bien des égards intelligibles que comme produits des mécanismes du marché
économique et du "marché politique"2.
IV.2.2. LES MECANISMES ET EFFETS DE LA MODERNISATION
Quel qu'elles soient, les modernisations engendrent, accentuent aussi bien les
inégalités spatiales que "les inégalités de chances entre les citoyens" [M. Santosp. De ce
fait, il est intéressant de distinguer deux types de mécanismes ou effets que sont:
- la dialectique des variables de concentration et de dispersion d'une part ; et,
- les effets de spécialisation, polarisation d'autre part, pour mieux rendre
compte de la façon dont sont causées ces inégalités.
1. La dialectiques des facteurs de concentration et de dispersion
"L'espace, écrit M. Santos, s'organise selon un jeu dialectique defacteurs de
concentration et de dispersion. Les structures monopolistiques constituent unfacteur de
concentration, la diffusion de l'information et de la consommation ont un rôle de
dispersion, tandis que l'Etat à un rôle mixte"4.
1 ibid.
2 Cf Gordon Tullock - Le marché politique. Op. cil. Lire aussi dans le même ordre d'idée _ David
Whynes, Roger Bowles - La théorie économigue de l'Elat. Ed;: universitaires, Paris 1981.
3 L'es.pace partagé. Op. Cil p. 261.
4 ibid. pp 263.

- 220-
C'est dire, à travers cette citation, que l'Etat et les monopoles constituent les
principaux facteurs ou agents économiques qu'implique cette dialectique. Et
corollairement suggérer, que c'est par la dialectique de leurs actions et rôles que la
modernisation participe à la structuration destructuration des espaces dérivés; espaces
dont l'étude est - il opportun de rappeler, s'inscrit dans une nouvelle approche ou
conception de l'analyse spatiale: "analyse macro-spatiale" ou approche "macroscopique"
de l'organisation de l'espace l .
A l'origine de ces changements, évoquons des faits aUSSI variés que
l'internationalisation croissante des marchés, l'importance croissante des données
organisationnelles et notamment des données technologiques passant pour être les
facteurs dominants et moteurs de toute activité; et aussi le fait que les entreprises, dans le
contexte des récentes révolutions scientifiques et technologiques, se trouvent à tout égard
~
!
en situation de "concurrence monopolistique", "concurrence imparfaite", "concurrence
multinationale"2 ... Entreprises qui donc développent en tout domaine et en tout lieu, des
tendances et des comportements monopolistes.
L'organisation de l'espace s'en ressent. L'analyse en devient macroscopique
et concerne alors, pour l'essentiel: a) l'étude des conditions de réalisation des structures
monopolistiq ues; b) elle porte notamment sur l'impact spatial de leurs actions et rôles. Et
dans cette nouvelle ligne d'analyse, centrée sur les tendances monopolistes des unités
actives [les monopoles, oligopoles, grandes firmes multinationales et autres structures
monopolistiques] : les régions, points, pôles de croissance n'en paraissent plus que
comme des régions, points, pôles de sous-développement.
Ces spécifications étant et pour bien en rendre raison, les monopoles, peut-on
alors préciser: détemlinent en quelle quantité et à quel prix les biens et services doivent
1 ibid. p. 259.
2 ibid. p. 124.

- 221 -
être fournis; décident comment, où et quand exploiter, allouer les ressources existantes et
potentielles. Facteurs de concentration, ils interviennent dans l'organisation et la
distribution des transports, des équipements, des infrastructures; influencent le niveau
d'industrialisation. Ces monopoles, entreprises géantes et autres firmes: ont le soutien
des gouvernements, bénéficient d'avantages qui de temporaires "deviennent souvent
permanents et irréversibles" ; sécrètent eux-mêmes des forces qui renforcent leur position
dans le pays. Protectionnistes, elles contrôlent, influencent: les conditions d'entrée
d'autres firmes ; les possibilités de création d'entreprises de différentes tailles,
branches ... Et en définitif, par la concentration des activités qu'ils organisent en certains
points ou régions de pays, créent engendrent ce que la littérature nomme des situations de
"colonisation intérieure". C'est à dire, et ainsi que le précise encore M. Santos chez qui
on trouvera une analyse plus fine de leurs actes et comportements l : les monopoles créent
des situations de dépendances du reste du pays de ces points ou zones où ils sont
implantés. Les espaces "colonisés" financent la croissance des espaces riches; y envoient
leurs surplus de capitaux, d'hommes ... Et ce "colonialisme interne"2, responsable de la
sélectivités des régions qui bénéficient des effets de modernisation, est également pratiqué
par l'Etat.
Cet autre facteur de concentration, l'Etat, est la seule structure organisée
capable de rivaliser avec les monopoles. Tous deux sont de dimension internationale,
fonctionnent dans le cadre des relations internationales ; ont des plans, projets de
développement dont les horizons économiques ne sont pas toujours compatibles et pour
tout dire : l'Etat, les monopoles sont souvent en conflit - coopération, lutte-
concurrence3 ...
l L'espace partagé ... Op. cil.
2 A prop~s du colonisme interne, on ne peut manquer de citer une fois de plus, le remarquable ouvrage de
Jean DeniS Mouton - Etude du régionalisme nationa!itaire à partir du thème dy colonialisme intérieyr. op.
cil.
3 Cf François Perroux - Dialogue des monopoles et des nations. Op. cil. ; et aussi René gendarme - Des
sorcières dans l'économies; les multinationales. Op. cil.
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- 222-
Autre élément d'analyse parmi les "forces externes" et faisant de l'Etat un
facteur de concentration : les exigences de la vie internationale ; et précisément les
nouvelles réalités de l'économie internationale dont il tient sa force actuelle. Réalités qui,
précise alors M. Santos, faisant référence à Navarro de Britto : sont créatrices de
nouveaux besoins, l'obligent à se moderniser, à être partout présent. Et en termes plus
clairs "la participation aux conditions de la modernisation technologique conduit l'appareil
d'Etat à une série de contraintes, soit dans les relations avec le monde extérieur, soit pour
être en mesure de répondre à des besoins nouveaux de la population nationale. Dans le
premier cas, la nécessité de créer certains mécanismes ou instruments d'échanges
internationaux attribue à l'Etat le rôle centralisateur dans le domaine de la monnaie, de
l'impôt, du commerce extérieur, de la banque"l.
Dans le second cas, et dans des domaines aussi variés que l'éducation, la
santé, les communications, les transports, l'énergie électrique, les équipements collectifs,
etc, l'Etat joue alors comme un facteur de dispersion. Et compte tenu des considérations
électorales, géopolitiques, éthniques, idéo-régionalistes ... pulvérisant des projets
d'investissements ici ; essaimant ici et là "des villes industrielles, commerçantes,
administratives; des villes de repos ou de villégiature, des villes universitaires" et autres
cités et cathédrales dans le désert ; l'Etat modernisateur, "Etat postcolonial"
[P.Tchivounda]2, "Etat mou" [G. Myrdal] ; ne peut - on s'empêcher de dire, joue à bien
d'égards un rôle "dissipatif' dans l'organisation de l'espace.
"Espace
partagé"3,
divisé
en
ville/campagne,
en
métropoles
complètes/métropoles incomplètes4 et donc fortement marqué de disparités régionales.
Une explication plus fine de ces effets de la modernisation nous est ainsi proposée.
1 L'espace partagé. Op. cil. p. 261.
2 Essai sur l'Elal africain poslcolonial. LOFJ, Paris, 1982.
3 Cilé par MilLan S,mlos - L'espace partagé. Op. cil. p. 164.
4 ibid. p. 265.

- 223-
2. Les
corrélations
.
modernisation
spécialisation
polarisation et disparités régionales
En effet, à travers la précédente dialectique des facteurs de concentration et de
dispersion, ce sont en définitif des effets de spécialisation et de polarisation que déclenche
tout mouvement modernisateur. Pour rendre compte de l'enchaînement de ces divers
causes et phénomènes, notons à la suite de M. Santos l que la modernisation
s'accompagne toujours d'une spécialisation de fonctions. Laquelle spécialisation
[horizontale], est "responsable d'une hiérarchie fonctionnelle, elle-même génératrice
d'une hiérarchie de lieu".
Cette hiérarchisation fonctionnelle est d'autant plus inévitable que l'espace en
ses divers points ou régions n'est pas susceptible de recevoir toutes les modernisations:
quelques - unes peuvent les subir toutes; d'autres non. En outre: "il y a des retards, des
décalages dans l'apparition de telle ou telle variable moderne ou modernisatrice, et cela à
différentes échelles".
Ainsi donc les espaces - points spécialisés ou régions ayant reçu les éléments
les plus dynamiques du système dominant - les effets des modernisations les plus
importantes - ont de ce fait possibilité de dominer les autres sous-espaces. Ils constituent
des points privilégiés du territoire à tendance polaire.
C'est dire, ainsi que le précise fort bien M. Santos: "La spécialisation est
responsable d'une polarisation. Le sous-espace plus modernisé, spécialisé, prend ainsi la
position de pôle (de diffusion) vis-à-vis d'autres sous-espaces. Ceux -ci deviennent ainsi
l'objet d'impacts de plusieurs origines, d'ordres et de significations divers. Le sous-
système correspondant à un sous-espace donné est dépendant de plusieurs systèmes
d'échelons supérieurs ; ceux-ci peuvent soit être liés entre eux par des liens de
dépendance, soit exister simplement. De toute façon le sous-système situé à l'échelon
1 Cf Modernisations et espaces dérivés. Op. cil. p. 262.
= a !DiE

- 224-
inférieur en est dépendant. Il y a donc une sorte de hiérarchisation des espaces et des
systèmes correspondants"}.
C'est au regard de cet ensemble de phénomènes qui trouvent leur origine
dans la modernisation technologique en particulier [le colonialisme interne; les conditions
de concurrences monopolistiques ; les effets de hiérarchisation ou spécialisation
fonctionnelle ...] que, du point de vue de la théorie des espaces dérivés:
- la polarisation apparaît n'être qu'un des effets possible de la modernisation
ou des divers mouvements modernisateurs; et aussi que;
- les différences dites de développement ne traduiraient somme toute que des
"différences de modernisation entre les continents et les pays, ainsi qu'à l'intérieur des
pays"2.
IV.3. PORTEE ET LIMITES DE L'ANALYSE
IV.3.!. LES CENTRES D'INTERET
L'étude des mécanismes de la croissance n'épuise donc pas la problématique
des inégalités de développement spatio-économique : il faut également tenir compte de
l'action des phénomènes mondiaux qu'en l'occurrence sont les phénomènes de
modernisation.
La théorie de la modernisation a en effet pour mérite d'éclairer les nouveaux
dynamismes spatiaux à la lumière des mécanismes de diffusion des récents progrès et
vagues de modernisation technologiques.
1 Modernisations et espaces dérivés. Op. cil. pp 267 et 262.
2 Modernisations et espaces dérivés. Op. cit.

- 225-
Ce faisant, elle présente nombre d'avantages qui consistent à éviter les
traditionnelles erreurs d'interprétation liées à "l'ambiguïtés des termes comme celui de
croissance ou celui de développement") ; et par exemple aussi, à mieux comprendre le
caractère incertain de la diffusion de la croissance polarisée: aux traditionnels effets
d'entraînements et de stoppage, s'ajoutent les effets de spécialisation et ceux liés aux
phénomènes de "colonialismes internes" inhérents à tout mouvement modernisateur.
Mutatis mutandis, cette théorie a aussi le mérite de rénover le contenu des
analyses en terme de centre et de périphérie : elle montre qu'en cette période de
modernisation
technologique - où
les
luttes de classes
[riches/pauvres,
bourgeois/prolétariat, etc] se sont transformées en luttes entre classes ou entre catégories
socio-professionnelles2 - c'est essentiellement à partir de la dialectique des facteurs de
concentration et des facteurs de dispersion que s'expliquent alors la division du travail et
les inégalités de développement.
Elle fait preuve d'un esprit de synthèse qui témoigne de l'intérêt d'une
nouvelle méthode d'analyse: l'analyse macro-spatiale; et d'un parti pris de recherche qui
donc se veut non déterministe, non dogmatique.
"Nous avons appelé cela [... ], une recherche naïve; pour signifier d'un mot,
à la fois notre manque total de prétention, mais aussi notre ambition de partir de zéro. Il
s'agissait alors de trouver une ligne de recherche susceptible de nous débarrasser d'idées
toutes faites et de ne pas se borner à confirmer ou infirmer des thèses connues" [M.
Santosp.
) Fait remarquer M. Santos - L'espace partagé. Op. cit. p. 25 sq.
2 Cf Gérard Mendel - La crise est politique. La politique est en crise. Op. cit. ; Adam Schaff - Les effets
sociaux de la nouvelle révolution industrielle. Op. cit. et par exemple aussi Le Guen René - Mutations et
Révolution. Op. cit. p. 50 et sq.
3 Cf Modernisations et espaces dérivés. Op. cit. p. 244.

- 226-
Cette ligne de recherche, la théorie l'a trouvée en se fondant sur les acquis de
l'analyse des systèmes. C'est en effet, un autre trait caractéristique de cette nouvelle
méthode d'approche des problèmes spatio-économiques [l'analyse macro-spatiale].
Dans ses ultimes implications, elle laisse entendre que "l'élaboration et la
reélaboration des espaces (formation et évolution) tiennent plutôt des processus
chimiques"}. Et l'espace ainsi formé tire sa spécificité de la combinaison de vagues
successives de modernisations que résume donc cet autre extrait de texte:
"Chaque période est caractérisée par la mise en place d'un ensemble cohérent
d'éléments d'ordre économique, social, politique et moral qui constituent un véritable
système. Chacune de ces périodes représente une modernisation [ ... ]. Dans chaque
période historique ainsi défini, les régions polaires ou centres de dispersion du pouvoir
structurant disposent d'énergies potentielles différentes et de différentes capacités de
transformer celles - ci en mouvement. A chaque modernisation, le système tend à
déployer sa nouvelle énergie vers les sous - systèmes subordonnés. Cela représente une
pression ... les possibilités d'innovation sont ouvertes ainsi aux mêmes variables qui font
l'objet de modernisation dans le système dominant"2.
II est toutefois un certain nombre de critiques qui amènent à relativiser le
pouvoir explicatif de la présente théorie.
} ibil. p. 250.
2 L'espace parlagé. Op. cil. p. 27.

- 227 -
IV.3.2. LES ASPECTS CRITIQUES
Il en est deux principaux:
a) D'abord en tant que théorie de la modernisation. Elle ne considère en effet
la modernisation que comme une "force externe" exercée par les pôles d'influences ou
pays développés sur les espaces dérivés, espaces de pays en développement. Et ce faisant
elle laisse entendre que la modernisation ne peut y avoir que des effets dévastateurs; toute
modernisation,
innovation
s'y
accompagne
de
ruptures.,.
l'urbanisation,
l'industrialisation y revêtent un caractère exceptionnel, etc.
Or, font remarquer CI. Courlet et P. Judet 1 s'appuyant sur les résultats de
récentes études consacrées à ce thème: la modernisation, appréciée du point de vue de
l'histoire de chaque société, n'a pas systématiquement des effets dévastateurs; pas plus
que l'industrialisation dont elle est porteuse n'a pas un caractère exceptionnel. Cette
dernière, précisent - ils en outre "ne peut être considérée simplement ni comme une
rupture, ni comme un processus d'évolution inéluctable et unilinéaire. Pour certaines
classes, dans certaines régions et dans certains secteurs, l'industrialisation s'est
accompagnée d'involutions et d'autres transformations contradictoires avec les théories
du sous - développement". Autrement dit, la présente théorie est criticable car elle repose
sur un modèle de diffusion des innovations, de la nouveauté, de la science de type
colonial. S'y oppose donc aussi le point de vue ou thèse internaliste2, Selon cette dernière
- considérant que la science n'est en définitif qu'un mode de pensée parmi d'autres - au -
delà des dites forces ou facteurs externes, ce sont des données internes à toute société [la
culture, les rites initiatiques, la religion, le brassage des populations, etc] qui sont les
principaux facteurs explicatifs de l'essor et de la diffusion de la modernisation.
1 Cf Revue Tiers - Monele. N° 107, Tome XXVH, Op. ciL.
2 Cf La science et les facteurs de l'inégalité. Op. cil.

- 228-
C'est dire donc de la théorie de la modernisation qu'elle gagnerait en
distinguant les modernisations de types colonialiste de celles qui ne le sont pas; un peu
comme dans l'analyse qu'il fait des véhicules qu'elles empruntent, le professeur R.
Gendarme établit une distinction entre les anciennes compagnies, entreprises ou grandes
unités territoriales colonialistes et les firmes multinationales; firmes récentes agissant
alors en tant qu'acteurs économiques "indépendants" des Etats, "libres" de toute
préoccupation idéologique et susceptibles d'oeuvrer dans le sens du progrès de
l'humanité l .
b) En tant que théorie des espaces dérivés, elle s'inspire de nombreux
enseignements de l'école de la dérivation [pénétration/diffusion des rapports marchands,
rôle instrumental de l'Etat soumis aux forces externes, etc].
Mais ainsi que le soulignent G. Mathias et P. Salama2 : Les enseignements de
l'école de la dérivation ne sont pas pertinents dans le cas du sous-développement. A
savoir et par exemple que la généralisation des rapports marchands fou la diffusion des
catégories marchandise - valeur - argent - capital] est aussi bien "incomplète" dans le cas
des pays développés que dans les pays en développement. De même, pas plus qu'à
propos des premiers, l'Etat sous-développé ne peut être réduit à n'être qu'un instrument
dont le rôle serait de "répondre à l'irrationalité du capital et de se substituer à sa
logique ... ". Au centre comme à la périphérie, l'Etat est irrationnel; et le problème est en
fait celui de l'irrationalité globale du système étatique, bureaucratique3, économique ...
"Nous mangeons du mulLinational (Nestlé, Unilever).
Nous nous restaurons en mulLinational (Jacques Borel).
Nous buvons du multinational (Coco-cola).
Le multinational nous transporte (Michelin, Dunlop-Pirelli).
Le multinational nous soigne (Bayer, Rhône-Poulenc).
Le multinational nous informe (philips, I.T.T.).
Le multinational nous rase (GilelLe)". Cf René Gendarme - Des sorcières dans l'économie; les
multinationales. Op. cil. p. 14.
2 L'Etat surdéveloppé. Op. cil. p. 26.
3 cr Michel Crozier, Erhard Friedberg - L'acteur et le système. Op. cil.
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- 229-
problème de logique de système laquelle par ailleurs ne peut "être fonnalisée dans des
alternatives techniques" [N. Lechnerp.
En outre, et ce sur le plan méthodologique l'école de la dérivation prête
également le flanc à la critique en ce qu'elle est fondée sur une conception simplificatrice
de l'économie mondiale. Cette dernière est en effet perçue comme une "totalité donnée"
composée de sous-ensembles hiérarchisées dont la structure donne à distinguer: l'externe
[le tout détenninant] et l'interne [les parties déterminées]. Mais dès lors qu'on tient
compte des différentes formes de spatialité, réconomique, juridique, physique, etc] qui
résultent des rapports sociaux, ces deux notions qui servent à délimiter l'idée de nation
dans la théorie de la dépendance" .. .les notions d'intériorité et d'extériorité, acquièrent un
tout autre sens que celui d'une totalité externe déterminant d'une façon unilatérale et
indépendante le champ interne, dans la mesure où elles se réfèrent désormais à l'idée
d'intégration/exclusion à un mode de production donné"2.
Ces remarques critiques s'appliquent également à la théorie des espaces
dérivés dont elles soulignent corollairement le caractère réductionniste. Elle l'est parce
qu'à travers la notion de "forces externes", la modernisation est de fait réduite à l'idée de
progrès socio-techniques. Or, écrit J.M. Ferry: "la modernisation est un phénomène
complexe qu'on ne saurait réduire au seul aspect du développement économique lié aux
progrès scientifiques et techniques"3.
Réductionniste, criticable, cette théorie l'est encore pour une autre raison. A
savoir qu'au delà de la dialectique des variables de concentration et de dispersion, à
1 L'Elal surdéveloppé. Op. cil. p. 123
2 ibid. p. 142.
3 Cf "Modernisation el consensus" in Esprit, Mai, 1985. nOl0l, pp 13-28.
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- 230-
travers les phénomènes de colonisation intérieure, colonialisme internet; et en situant
l'analyse au niveau de l'action, du rôle de l'Etat et des monopoles: elle réduit, en définitif
l'explication de tout phénomène à une dimension politique.
Cette tendance à tout réduire au politique, est le propre de toute analyse
dynamiste. F. Rognon2 en rend fort bien compte dans son examen des différents modèles
d'analyse [synchroniques, fonctionnalistes, structuralistes, narcistes, etc]. Dans la
perspective de l'analyse dynamiste, ce sont en effet les enjeux et conflits d'ordre politique
- plus que les conditions matérielles de vie et les structures économiques - qui passent
pour être les principales causes, facteurs de tout changement, de tout mouvement. Aussi
y - a - t - il bien dans cette optique "une nouvelle réduction de tous les phénomènes, non
plus à un langage ou à des rapports de production, mais à un enjeu politique"3.
t Notons au passage que le colonialisme interne trouve son origine dans la jonction logique de la période
de ~onqu~te qui ,aboutit à la formation de l'Etat-Nation. Exacerbation des inégalités de développement
régional, II expnme cet effet pervers de l'Etat qui, entre autres faits, rend les nationaux incapables de
concevoir la défense de leur région. Cf. Jean Denis Mouton - Etude du régionalisme nationalitaire à partir
du thème du colonialisme intérieur. Op. cil., pp. 14,67 et suivantes.
2 Les primitifs nos contemporains. Op. cil. p. 112.
3 Les primitifs nos contemporains. Op. cil. p. 112.

- 231 -
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Chapitre après chapitre, nous avons examiné le contenu de quatre théories
explicatives de la façon dont se forment et évoluent les disparités économiques
régionales.
Chacune de ces théories n'en donnent que des explications partielles, sinon
partiales:
- les théories et les analyses en termes de centre et de périphérie envisagent la
façon dont se forment et évoluent les disparités comme une des conséquences des
mécanismes et des lois d'accumulation du capital qui gouvernent aussi bien les relations
économiques internationales [Cf théorie du développement inégal] que, sur le plan
national, la mobilité des entreprises, des activités et la transmission des progrès
techniques [cf théorie de la division spatiale du travail].
- Les théorie et les analyses en termes de systèmes et de structure mettent
plutôt l'accent sur l'action des phénomènes spatio-économiques que sont : les
phénomènes des polarisation [Cf théorie des pôles de croissance] et par exemple aussi,
les phénomènes de colonisation intranationale ou phénomène de colonisation intérieure
que favorisent les vagues successives de modernisation commerciale et technologique [Cf
théorie des espaces dérivés].
li est par conséquent nécessaire, pour avoir une vision globale et cohérente de
la façon dont se forment et évoluent les disparités régionales, de définir un instrument
d'analyse qui puisse permettre de faire la synthèse de cet ensemble de mécanismes et de
causes de disparités.

- 232-
DEUXIEME PARTIE:
CONSTRUCTION D'UN
PARADIGME POUR ,L'ANALYSE
DES DISPARITES REGIONALES

- 233 -
"Toute connaissance opère par solution de
données significatives et régit de données non
significatives: sépare (distingue ou disjoint) et
unit (associe,
identifie), hiérarchise (le
principal, le secondaire) et centralise (en
fonction d'un noyaux de notions maîtresses).
Ces opérations, qui utilisent la logique, sont en
fait commandées par des principes «supra-
logique» d'organiSation de la pensée ou
paradigmes, principes occultes qui gouvernent
notre vision de choses et du monde sans que
nous en ayons conscience"]
Que signifie donc la notion de paradigme? Par quels principes pennet-il de
changer notre vision des choses? Quelle différence y-a-t-il alors entre la notion de théorie
et celle de paradigme; puisque le paradigme, avons-nous dit, est une sorte de "théorie par
défaut" ?
En effet, ces deux notions prêtent souvent à confusion dans les sciences
sociales2. Aussi proposons nous, pour introduire à la présentation des chapitres
constitutifs de cette partie de notre étude; de commencer par refléchir sur les notions de
théorie et de paradigme.
Une telle réflexion est d'autant plus utile qu'entre autres considérations, elle
va pennettre de préciser l'hypothèse de travail nécessaire à la suite de nos réflexions.
1 Edgar Morin. Communication et comolexité. Introduction à la pensée complexe. ESF éditeur, Paris,
1990, p. 16.
2 Cf. Raymond Boudon. La place du désordre. PUF, Paris, 1984; et du même auteur: "Notes sur la noùon
de théorie dans les sciences sociales" in Rev. européenne de sOciologie, n02, XI, 1970, pp. 201-290.
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1

- 234-
1. Sur la notion de théorie
La notion de théorie désigne, d'une façon générale, la connaissance
spéculative, idéale et indépendante de toute application. C'est en ce sens large qu'elle
signifie aussi: ensemble systématisé d'opinions, d'idées sur un sujet politique,
économique, historique ou d'autre nature.
En un sens plus restrictif, la notion de théorie correspond à celle de "système
hypothético-déductif de propositions"}; ou d'ensemble d'hypothèses scientifiques dont
chaque membres est, soit un postulat initial (axiome, hypothèse auxiliaire, donnée) , soit
une conséquence logique d'un ou de plusieurs postulats initiaux2.
Variables d'une discipline à l'autre, les théories n'ont pas un même statut
épistémologique: certaines théories portent sur des situations délibérément idéalisées [les
théories formelles]; d'autres constituent des grandes synthèses, mélangent des analyses
positives et des attitudes normatives [les théories interprétativesp. Et plus récemment
encore, distinction est faite entre théorie a priori et théorie ad hoc; ou entre théorie
scientifique [testable, falsifiable] et théorie métaphysique4.
Par ailleurs, elles assument des fonctions différentes dans la résolution d'une
problématique donnée, ainsi que l'illustre l'anatomie du programme de recherche sur le
changement social: certaines théories se rapportent à l'étude des tendances [théorie des
étapes de la croissance, théorie des trois états, etc]; d'autres se rapportent à l'étude des
} Cf. "NoLes sur la notion de théorie... " Op. ciL.
2 Cf. P. de Bruyne eL al. Dynamique de la recherche en sciences sociales. Op. ciL. p. 94 eL sq.
3 Cf. Hubert Brochier "Les théories économiques sonl-elles réfutables" in Economies el sociélés. La
pensée de Karl Popper eL la science économique. Rev. nOlO, 1987, pp. 106-118.
4 Cf. Raymond Boudon "NOles sur la nOlion de théorie dans les sciences sociales" in Archives CUroP, de
sociologie. Op. ciL.
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1

- 235 -
formes du changement [théorie des révolutions scientifiques], soit à l'étude des causes du
changement [éthique protestante, etc]l
Retenons surtout que dans leur ensemble, les théories ne sont que des
représentations d'idées ou d'opinions qui "ne sont pas nécessairement conformes à la
réalité observée". Elles sont généralement remises en cause du fait: soit de l'avènement de
théories plus pertinentes [T. Khun]2; soit parce qu'il y a un changement de programme de
recherche [Lakatos]3; soit encore, parce qu'il y a une nouvelle conception de la rationalité
scientifique [K. Popper]4 - qui en l'occurrence, induit une révision des fondements
épistémologiques de notre discipline5.
2. Sur la notion de paradigme
D'une façon générale, le terme de paradigme désigne un schéma, une
construction intellectuelle, un modèle.
En grammaire, il signifie: "Modèle de déclinaison, de conjugaison: la série
des formes d'un verbe" [Cf. Le Littré]. On en use dans ce sens grammairien pour par
exemple, construire des modèles de transformations sociales6.
Alors que du point de vue des linguistes, le terme de paradigme est employé
pour dénoter un concept élaboré par Ferdinand de Saussure sous le nom de "Rapport
1 Raymond Boudon. La place du désordre. Op. cil.
2 Cf. La structure des révolutions scientifiques. Paris, Flamarion, 1970.
3 Cf. "Falsification and the methodology of Scientifc Research Programmes" in Lakatos. The
Methodology of Scientific Research Programmes, Cambridge University Press, 1978.
4 Cf. "La pensée de Karl Popper et la science économique". Rev. Economie et sociétés, nOIO; Op. cil.
5 Cf. Stoffaës Christian. Fins de mondes. Op. cil.; Kolm Serge-Christophe Philosophie de l'économie et
entre autres auteurs: P. Chanier "Trimitarisme, unitarisme et physique économique" in Cah. de
l'ISMEA. série M. n031; Eco et Société. T XVll, n06, Juin 1983, pp. 1003-1055; La société de droit
selon F,A. Hayek. PUF, Paris, 1988.
6 Cf. Henri Mcndras, Michel Forsé. Le changement social. Armand Colin, Paris, 1983.
1
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- 236-
associatif', principe ou "groupe associatif dont les éléments ne sont reliés que par des
associations d'idée fil.
Autrement dit avec Raymond Boudon2; "Le paradigme à la structure d'un
ensemble de propositions enchaînées portant soit sur un autre secteur de la réalité soit sur
une réalité artificielle".
D'un point de vue épistémologique, les paradigmes jouent un rôle
fondamental dans le développement des sciences: ils peuvent être évalués par rapport à
des critères semblables [généralités, pouvoir heuristique, découverte d'explication, etc];
ils apparaissent parfois comme des éguivalents des théories lorsque celles-ci sont
logiquement inapplicables3.
En effet, la Science ne s'exprime pas toujours par le biais de théorie au sens
propre. Elle use, notamment en temps de crise, de ces autres moyens de communications
que sont, en l'occurrence, les paradigmes.
Trois types sont à distinguer:
- les paradigmes théoriques ou analogiques: ce sont des théories développées
dans un secteur de la réalité et appliquées par analogie à d'autres secteurs - cas de la
théorie des catastrophes, de la théorie des jeux ou encore de la théorie des structures
dissipatives.
- les paradigmes formels: ce sont des systèmes de propositions qui ne se
réfèrent à aucun contenu particulier - Cas du fonctionnalisme, du structuralisme, etc. Et
enfin,
l Cf. Encyclopédie des sciences sociales. Op. cil.
2 Cf. "Noies sur la nolion de théorie dans les sciences sociales"; Op. cil.
3 Ibid, p. 212.
1
~i.œeia.==s_
&
. 12A2ZiU&m

- 237-
- les paradigmes conceptuels : ce sont des
systèmes de concepts qui
préfigurent le vocabulaire dans lequel seront exprimés les propositions explicatives du
problème étudié - Cas des concepts de systèmes, de division du travail ou de la notion de
l'échange1,
Ainsi donc, les paradigmes peuvent contribuer à affiner les théories comme
par ailleurs, on peut transformer les paradigmes élémentaires en paradigmes plus
complexes [paradigmes formels et analogiques] puis en théories2,
Autres caractéristiques principales: les paradigmes ont la propriété de
structurer un ensemble de phénomènes, de rapprocher des phénomènes différents. Leur
avantage par rapport aux théories, est de faire apparaître des liens entre des recherches
apparemment de nature hétérogène3,
"TI faut d'autre part noter que l'utilisation de tel ou tel type de paradigme est
parfois dictée par les caractéristiques logiques des phénomènes analysés"4.
3. Sur ['hypothèse de travail
Si notre intuition est bonne, c'est au moyen d'un nouveau paradigme qu'on pourra
atteindre l'ultime objectif de la présente étude, Et c'est précisément un paradigme
conceptuel qu'il nous faut construire. Car les paradigmes conceptuels ont comme
particularités épistémologiques d'assumer des fonctions de détection de facteurs
explicatifs; et aussi, des fonctions de généralisation5. C'est en d'autres termes, dire qu'ils
1 Pour plus de détails, Cf. Raymond Boudon. La place du désordre. Op. cit.; "Noles sur la nOlion de
lhéorie" ... Op. cit.
2 Cf. Raymond Boudon. "NoLes sur la nOlion de lhéorie" ... Op. cit.
3 Raymond Boudon. Op. cil.
4 Raymond Boudon. Op. cil.
5 Cf. "Noles sur la nOlion de lhéorie... " Op. cil. p. 217. concemanl les propriélés des paradigmes, lire
aussi: P. de Bruyne el alii. Dynamique de la recherche en sciences sociales. Op. cit. p. 125 sq; Edgar
Morin. La mélhode. T 2. La Vie de la Vie. Op. cit.; Kuhn Thomas. La slruclure des révolulions
scientifïques. Op. cil. elc.
- .....
.

- 238 -
contribuent par définition à trouver une explication commune à des corrélations entre les
divers facteurs et phénomènes qu'implique l'étude des disparités régionales.
De l'examen des théories fait à ce proposl, c'est une chaîne de phénomènes spatio-
économiques qui nous semblent constituer le système de concepts "correspondants" le
mieux à l'objet de notre recherche. Il s'agit de phénomènes bien connus de division du
travail de polarisation et les récents phénomènes associés de modernisation et de
colonisation technologiques. Ils ont une dimension historique et se manifestent au niveau
international. Le choix en faveur de ce paradigme ou "hypothèse stratégique" [Henri
LefebvreF fondée sur ces phénomènes spatio-éconorniques offre maints avantages:
- Eviter autant que possible les dérives de langages des analyses
traditionnellement centrées sur les notions ambigües de croissance, de développement. ..
et d'autre part, échapper aux pièges tout aussi bien connus des raisonnements faits en
tennes de système: le holisme, le déterminisme, l'historicisme3, le systémisme4.
- Tenir compte de l'irréductible nouveauté: "le phénomène"5 ou "le vécu"
comme nouvelle catégorie de l'analyse économique.
C'est bien ce qui, à la lumière des nouveaux paradigmes scientifiques, nous
semble constituer la caractéristique commune des récentes études portant soit sur
l'économie mondiale - alors définie en termes de "système d'économies nationales-
mondiale hiérarchisées" [M.Beaud] où coexistent des "empires-monde" [1. Wallerstein]
1 Cf. Première partie de notre étude.
2 L'hypothèse stratégique émerge au niveau de l'expérience, dans la pratique et la réalité dynamique. "Cette
hypothèse jaillit grâce au caractère aléatoire des processus dynamiques sociaux réels; ce caractère
aléatoire implique une exploration du champ des possibles ou l'imagination du chercheur est un guide
précieux quoique peu contrôlable. Cf. P. de Bruyne et alï. DvnamiQue de la recherche en science
sociales. Op. cil. p. 56.
3 Cf. Karl Popper. Misère de l'historicisme. Plon, Paris, 1956.
4 Cf. Edgar Morin. Science avec conscience. Op. cil. p. 172.
5 Phénomène vient du grec "phainomenom" signifiant: ce qui apparaît, ce qui est donné par l'expérience
ou par le sens. Cf. Dictionnaire philosophiQue. Ed. du Progrès, 1985.
,
~tii&fi!i••Z§Aaaœcz S.S-u,:;,M&JlUli+.'!S!!tEi.iS2iSW!.&tUii&Jb.4ia:&C&

- 239-
bureaucratiques, étatiques, technocratiques, etc. Soit aussi sur les nouveaux agents
économiques que sont le managers, les "effendias" et autres "éthnies d'intelligents"l.
Il s'agit bien d'exemples d'analyse de phénomènes; car tout comme les
récentes études sur le processus de développement dont on s'accorde à reconnaître la
complexité2; elles s'inscrivent dans une même lecture de l'histoire du capitalisme et du
développement, désormais perçus et pensés comme un "vécu collectif" des nations.
Il en va de même des phénomènes paradigmatiques ici retenus: les
phénomènes de division du travail,de modernisation, de colonisation et de polarisation
qui, avions-nous vu dans la première partie de notre étude, sont des phénomènes de
dimension historique et observables à l'échelle de toutes les nations.
Ils traduisent autant d'éclairage que d'explications à cette régularité de
l'évolution qu'est le phénomène de densification des hommes et des choses en des points
privilégiés de l'espace [Cf. F. Perroux].
- Et enfin, traiter des disparités régionales d'un
point de vue
"phénomènologique", présente aussi l'avantage de demeurer cohérent avec les exigences
d'une analyse moderne des espaces et régions économiques3.
L'économie d'intention scientifique se veut en effet orientée vers l'étude des
seuils, des déséquilibres ou des processus et non des états.
C'est à de telles préoccupations méthodologiques que permet de réponde
notre chaîne de phénomènes paradigmatiques. Qu'il s'agisse du phénomène de
1 Cf. Y. Lecerf. E. Parker. Les dictatures d'intel1igentsias. Op. cit.
2 Cf. P. Dockès et B. Rosier. L'histoire ambigu~. Op. cil.; Revue T. Tiers-Monde; nOlOO. Oct-Deco
1984; n01l2. Oct-Deco 1987, ete.
3 Comme pratique scientifique. la phénoménologie est une méthodologie de la compréhension. El1e
permet de surmonter les oppositions existant entre l'idéalisme et Je réalisme. Cf. Ph. Brachet.
Introdyction aux sciences sociales. Erasme. Paris, 1988; P. de Bruyne et alii. Dynamique de la
recherche. Op. CiL. voir aussi Jacques Herman. Les langages de la sociologie, PUF, Paris, 1983.
1
iiieB'NiiZ 22,UZ&&n& a.~J. au2za::WE%MM.QiL..2J~lX==

- 240-
modernisation, de colonisation, de polarisation ou division du travail, il nous semble
également constituer des faits régulièrement constatés dans le processus de formation des
disparités régionales. Ils y sont impliqués les uns les autres. Ils en constituent les
principaux éléments actifs, "les invariants structurels".
Autrement dit de ces phénomènes spatio-économiques: ils définissent la
stmcture dynamique du processus de formation des disparités économiques régionales.
Notre travail de recherche va dès lors consister à montrer que ces disparités
évoluent en fonction des multiples interactions existant entre les phénomènes de
modernisation, de colonisation, de polarisation et de division de travail. Aussi ne s'agira-
t-il pas seulement de construire une nouvelle grille d'analyse des disparités régionales
[Titre lJ~ mais en plus, il faudra en vérifier la pertinence, à l'étude d'un cas concret [Titre
II] .
._
2
2
.._.t

- 241 -
TITRE 1
FORMALISATIÜN
DE L'ANALYSE
~ f
.2
~
a

- 242 -
Le problème des disparités régionales s'est déplacé du champ de l'expérience
à celui de l'analyse.
Il s'agit d'un problème "d'organisation du savoir" dont l'analyse revient en
l'occurrence, à construire un schéma ou paradigme conceptuel fondé sur les concepts de
colonisation, de mcxlemisation, de polarisation et de division du travail.
Mais quels types de relations existe-t-il entre cet ensemble de phénomènes
spatio-économiques? Comment s'impliquent-ils les uns les autres pour constituer le
processus explicatif des disparités? Et dans quelle mesure est-il possible de considérer les
disparités comme étant le produit de leurs multiples interactions?
C'est ici le lieu d'affiner l'analyse des théories qui sont à la base de nos
réflexions pour subséquemment "formuler" et "expliciter" les termes du paradigme à
construire. Notons pour mémoire qu'il s'agit:
- de la théorie du développement inégal;
_de la théorie de la division spatiale du travail;
_de la théorie des pôles de croissance et enfin,
- de la théorie de la modernisation.
Elles constituent autant de tentatives de synthèse que d'explication générale de
la façon dont se forment les inégalités spatio-économiques. C'est à ce titre qu'on peut leur
concèder le statut de "théories interprétatives" comme définie dans nos propos antérieurs.
Affiner l'analyse de ces théories va d'abord consister à mettre en évidence les
principaux éléments constitutifs du paradigme, et ce en traitant non seulement de leur
nature - de quels types de facteurs ou de causes de disparités s'agit-il? Quelle importance
leur accorder? etc - mais aussi et surtout des types de relations qu'ils entretiennent dans le
processus de formation des disparités rchapitre Il. Il nous sera ainsi plus facile de
formuler et d'expliciter le contenu du paradigme [chapitre II].

- 243 -
CHAPITRE 1
LES ELEMENTS CONSTITUTIFS
DU PARADIGME
~.lP1Niiè4g
tL_
. &#SICUlS2C&C41P9SJ1L,œEE _~

- 244-
Les éléments constitutifs du paradigme correspondent aux principales causes
de disparités que sont les phénomènes spatio-économiques de colonisation, de
modernisation, de polarisation et de division du travail.
Dans les lignes qui suivent, nous allons rendre compte de la façon dont ils se
combinent pour constituer le processus de formation des disparités régionales.
Commençons, pour ce faire, par préciser ce qu'ils représentent dans notre
"programme de recherche" sur la dynamique des disparités.
1.1. QUATRE CATEGORIES DE CAUSES EXPLICATIVES
1.1.1. DES CAUSES MATERIELLES ET FORMELLES
1. Les causes matérielles.
En un premier sens, "la cause, c'est ce dont une chose est faite et qui y
demeure immanent, par exemple l'airain est cause de la statue d'argent, de la coupe"l. En
rapport avec notre problématique, il s'agit donc de la nature2, des matières premières, de
"l'économie, du territoire, de la population. des rapports entre les classes sociales"3; et de
ces divers autres éléments d'analyse mis en scène par les théories du développement
inégal: les faits et phénomènes d'accumulation, de distorsion sectorielle... d'impérialisme
ou de colonisation qui de même, participent à l'explication du processus de formation des
disparités régionales.
1 Cf. Millet Louis. Pour connaître Ar~ Bordas, Paris, 1987, p. 71.
2 Cf. Henri Guitton, Daniel Vitry. Economie politique. Dalloz, Paris, 1985, p. 183; voir aussi Michel
Ambacher. Les philosophies de la nature. PUF, Paris, 1974; Jeanne Parain-Vial. Philosophie des
sciences de la nature. Klinck Sieck, Paris, 1985, p.129.
3 Cf. Pawel Rybickiin. Aristote aujourd'hui. ErislUNESCO, Paris, 1988, p. 159 sq.

- 245-
2. Les causes formelles.
En en autre sens, la cause, "c'est la forme et le modèle"; c'est-à-dire ce qui
définit "l'expression rationnelle qui montre le par quoi la chose est"1. Autrement dit, c'est
ce qui signifie l'essence d'une chose, sa forme propre. C'est en d'autres termes,
l'instrument du travail et en l'occurrence: le capitaI2, la science et les progrès
technologiques mis en avant par la théorie de la division spatiale du travail; et bien
d'autres facteurs que sous-tend la mobilité des entreprises, des firmes multinationales ou
des nouvelles technologies qui concourent aussi bien à l'explication des disparités
régionales qu'à celle des diverses formes de division du travail: divisions nationales,
internationales, économiques, sociales, spatiales ou autres.
1.1.2. DES CAUSES MOTRICES ET FINALES.
1. Les causes motrices
A ce propos, on parle aussi de "causes efficientes" pour alors désigner "ce qui
produit le changement de ce qui est changé ... ", "l'auteur d'une décision"3, l'auteur ou le
sujet d'un acte4.
Viennent donc à l'esprit, l'ensemble des causes, phénomènes et facteurs issus
de l'examen de la théorie des pôles de croissance. Citons la croissance, comme
phénomène des sociétés modernes5, mais aussi et surtout: les phénomènes de
1 Louis Millet Ibid.
2 Cf. Henri Guillon, Daniel Vitry. Ibid.
3 Louis Millet Ibid.
4 Henri Guillon, D. Vitry. Ibid.
5 Cf. Club de Rome. Halte à la croissance? Fayard, 1972.
,
~
--

- 246-
polarisation, de densification ou d'agglomération; l'action des agents économiques [l'état,
les entreprises, les individus].
Ou comme dirait J. Akerman 1: les forces motrices primaires et secondaires,
forces à l'état naissant [du fait des conflits/coopérations culturelles, ethniques ... ]., forces
incorporées dans les structures sociales [par le biais des constitutions ou des formes
d'organisation politique], forces qui dans l'ensemble interviennent aussi bien comme
sources d'énergie et des dynamismes socio-économiques, que comme causes explicatives
des mouvements de structuration/destructuration des espaces économiques2.
2. Les causes finales
On désigne ainsi la fin, le but dans lequel est faite une action 3. La santé par
exemple, est cause de la promenade4 ; tout comme le désir de satisfaire les besoins
essentiels est cause de l'activité économique.
En rapport avec notre problématique et selon le plan d'exposé suivi, c'est
vraisemblablement la théorie de la modernisation qui, selon toute vraisemblance, fournit
l'essentiel des facteurs, variables et phénomènes à ranger dans cette catégorie de causes:
les facteurs de dispersion [ou moyens de transport, de communication, la publicité, les
modes de consommation, etc]; les facteurs de concentration [la taille des entreprises, des
villes, etc] et plus généralement encore, le phénomène de modernisation technologique et
ceux associés de polarisation et de colonisation intranationale.
La synthèse qu'en donne la théorie de la modernisation n'est par ailleurs pas
sans inclure le jeu des facteurs et variables "futuribles" [les progrès scientifiques,
1 Supra. p. 191, note I.
2 Cf. supra p. 199.
3 Cf. Aristote aujourd'hui. Op. cil. p.160.
4 Cf. Connaître Aristote. Op. cil.

- 247-
technologiques, politiques]l, des variables "stratégiques" et "causales" que l'étude des
disparités régionales implique autant que celle de la pauvreté des nations2.
Comme dirait alors L. Brocard: "Ce sont des causes d'ordre géographique et
physique, des causes d'ordre démographique et humain, auxquelles se sont superposées,
depuis un demi-siècle, des causes d'ordre technique et industriel qui les ont renforcées
considérablement"3.
De tout ceci, les théories citées chemin faisant contribuent à tour de rôle à en
rendre compte. Elles mettent en vue un grand nombre de facteurs explicatifs des
disparités; et ces derniers trouvent une expression synthétique dans la série de causes
variables que sont les phénomènes de colonisation. de division du travail. de polarisation
et modernisation.
Reportons-nous au tableau suivant pour mieux apprécier le jeu de
correspondances existant entre ces phénomènes, les théories et les catégories de causes
qu'ils représentent.
1 Cf. Pierre Papon. Les logiques du futur. Op. cil.
2 Cf. Pierre Gendarme. La pauvreté des nations. p. 218 et sq.
3 Cf. Les conditions générales de J'activité économique. Op. cil. p. 124.
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Ao.s;;:;.rt
_

- 248-
Tableau 4: TABLEAU SYNOPTIQUE DES THEORIES, DES PHENOMENES ET
CAUSES DE DISPARITES.
A
B
TYPES
PRINCIPAUX CHAMPS
DE THEORIES
ET NIVEAUX
PRINCIPAUX ELEMENTS D'ANALYSE
EXAMINEES
D'ANALYSE
En termes
1En termes de
1En termes de
de factures ou de
1 phénomènes
1calégories de
variables
1
1cause
THEORIE DU
- Espace de l'économie
o Le système écono oAccumulalion,
DEVELOPPEMEN1 internalionale
mique imernational
dominalion ...
INEGAL
- Pays, zones d'intégration o L'hisLOire, la géo- o DisLOrsions
économique
graphie...
sectorielles,
Causes
- Régions, terriloires
o Les formalions
extraversion
matérielles
1
dévaslés
sociales, etc
économique...
- Analyse, loi d'évolulion
o Colonisation
des sociélés
territoriale,
oolitiaue etc ...
THEORIE DE LA
- Espace de l'économie
o Les formes de pro o Divisions tech-
DIVISION
nationale
duction, les salaires
niques du travail
SPATIALE DU
- Régions étatonationales
o Les mobilités es- o Divisions éco
TRAVAIL
- Analyse loi de transmis-
sentielles (activilés, miques, sociales
Causes
sion spatiale des technique travail); les mobili- du travail...
formelles
tés induites (les cap -. Division
2
taux, les biens)
spatiale du
• Les formations
travail.. .
sociales, les modes
de vie ele ...
THEORIE DES
- Espaces économiques:
• Diffusion de la
• Domination,
POLES DE
espace plan, espace pôle,
croissance, de l'inno- dépendances ...
CROISSANCE
espace homogène
vation
- Régions économiques:
• Actions des unités .Agglomération
Causes
régions polarisées, région
économiques:
des individus,
motrices
3
homogènes, régions plans conflits/coopération des entreprises,
- Analyse de la dynamique rivalilé, concurrence ele...
des structures
• Influence des
• Densification,
forces motrices
polarisation éco-
libres, primaires,
mique, géogra-
secondaires, ele...
phique, sociolo-
giaue etc ...
THEORIE DE
- Espaces dépendants
o Les facteurs de
• Polarisation ,
LA MODERNI-
- Régions et territoires
concentration: taille spécialisation,
SATION
dépendants
des entreprises,
division du
- Analyse de la dynamique tailles des villes, ele travail
Causes
des systèmes
.Les facteurs de dis- • Colonialisme
finales
4
persion: moyens de
interrégional,
transport, de com-
intranational. ..
munication, ele ...
.Modernisation
.Les variables stra-
technologique,
tégiques et futurible économique,
les progrès scientifi- sociologique,
ques, technologique~ ele...
socio-économ iq lies ..
Source: construction personnelle.
_ _
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..
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_
1

- 249-
Le
tableau
nous
représente
les
théories
avec
leurs
"coordonnées
épistémologiques", Elles figurent dans ses parties A et B.
Dans sa partie A, on y remarque que les théories du type 1 et 2 ont
respectivement pour champ d'analyse principal: l'espace de l'économie internationale
[théorie du développement inégal] et l'espace de l'économie nationale [théorie de la
division spatiale du travail]. Les deux autres types de théories se rapportent
essentiellement aux espaces économiques [théorie des pôles de croissance] et à l'étude
des espaces dépendants [théorie de la modernisation].
Et si ces deux types de théorie portent sur l'analyse de la dynamique des
structures et des systèmes, les deux premiers ont pour particularité de s'employer à
l'étude des lois d'évolution des sociétés et des lois de transmission des progrès
techniques.
C'est dans la partie B du tableau qu'on peut mieux apprécier le caractère
complémentaire des théories en présence. On remarquera que d'une façon générale, elle
prennent en compte les mêmes facteurs, variables et autres éléments d'analyse qu'il n'y a
pas lieu de reprendre en détail. En effet, on s'intéressera plutôt à cette autre information
que fournit le tableau: à savoir que les disparités régionales peuvent donc s'étudier:
- soit en termes de facteurs tenant compte des éléments naturels, de
l'influence des pesanteurs du passé [les facteurs historiques, géographiques, etc]; des
pesanteurs du présent [les modes de vie, les formes de production, etc] et des variables
caractéristiques des logiques du futur [les progrès scientifiques, techniques, politiques,
etc];
- soit en termes de catégories de cause que sont les causes matérielles,
formelles, motrices, finales;
1
~,.,,*&._i"'~_-.·=:==~
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SE.ba.MiE

- 250-
- soit aussi en termes de phénomènes spario-économiques à l'exemple de ce
que sont la Polarisation, la Modernisation et ses multiples effets de Colonisation et de
Division spatiale du travail.
Tant il est admis que c'est en termes de phénomènes qu'il convient de traiter
des problèmes spatio-économiques, il sied d'ainsi orienter nos propos pour alors mieux
rendre raison du système de concepts représentant les phénomènes CDPM comme moyen
d'analyse et d'interprétation de la façon dont se forment et évoluent les disparités
économiques régionales.
1.2. DES
EFFETS
A IDENTIFIER,
MESURER, SYNTHETISER ET
INTERPRETER 1
1.2.1. NATURE ET MESURE DES EFFETS.
1. La nature des effets.
Il ressort de ce qui précède qu'on ne peut systématiquement établir des
relations de cause à effet entre les disparités et les systèmes économiques nationaux,
internationaux, régionaux ... ou entre les disparités et les politiques de croissance, de
développement ou de modernisation socio-économiques.
Elles impliquent en effet, une grande variété de causes explicatives, et ceci
n'est pas sans conforter ce qui fut établi par ailleurs. A savoir notamment que le système
économique dominant, est un "système-étape"; il a une "dualité créatrice"; il est auto-
poïetique... Et que d'une façon plus générale: l'incertitude pèse autant sur son devenir
1 A ce propos, nous nous inspirons des réflexions de Jean-Claude Ray, LM. Dupuis, B.Gazier Analyse
économique des politiques sociales. PUF, Paris, 1988.
ne-
. 2&

- 251 -
que sur celui des politiques de croissance, de modernisation ou de développement socio-
économique.
Ceci expliquant cela, nécessité est dès lors de réfléchir non plus sur
l'économie dominante, sur ses formations sociales et autres modes de production
capitalistes, mais sur les phénomènes spatio-économiques que représente en l'occurrence,
le système de concepts CDPM.
C'est de leurs effets, conséquences ou impacts dans l'espace qu'il s'agit de
traiter.
A l'exemple des disparités régionales, il s'observent en tout temps et au
niveau de chaque pays. Il n'en constituent peut être pas la "cause pleine", la cause
suffisante; mais selon toute vraisemblance, ils sont nécessaires à l'étude de ces disparités.
Et se pose alors la question de savoir comment identifier, mesurer ou juger de
leurs impacts spatio-économiques.
2. La mesure des effets
Tous les facteurs explicatifs des disparités n'ont pas la même temporalité;
c'est-à-dire que leurs effets ne s'inscrivent pas de la même manière dans le temps.
Il importe à ce propos de se souvenir que "l'espace est une mosaïque
d'éléments d'âge différents" [M. Santos], liés entre eux par des vagues successives de
modernisation: modernisations commerciales, industrielles, technologiques ...

- 252-
Chaque type ou système de modernisation à en effet dans le temps et dans
l'espace, ses propres facteurs et variables d'action 1. On peut en dire autant des
phénomènes de colonisation, de polarisation ou de division du travail qui par ailleurs
n'ont pas une même durée d'action, d'emprise, ou d'influence sur l'organisation de
l'espace.
Mesurer leur impact spatio-économique pose de grands problèmes
méthodologiques2. Ceux-ci supposent être à même:
a) de pouvoir différencier les facteurs d'actions propres à chaque type de
phénomène; ou par exemple aussi,
b) pouvoir chronologiquement juger de leur durée d'action sur l'espace: y-
ont-ils un impact durable, conjoncturel, à long terme, à court terme?
C'est en faisant face à ces exigences méthodologiques qu'on peut à bon
escient, prétendre, qu'il existe des relations de cause à effet entre les disparités et le
groupe de phénomènes CDPM.
Une des solutions au problème consiste à prendre pour repère chronologique,
l'événement historique que constitue le développement du capitalisme; et d'établir en
fonction des phases de son expansion, les différentes périodes d'analyse de l'impact
spatio-économique des phénomènes en présence.
C'est ainsi que dans le cas des pays en développement, cinq périodes ont été
retenues pour pouvoir juger
1 Cf. Supra. La Lhéorie de la modernisation.
2 Cf. Revue du Tiers-Monde, nOSO. ModemiSa)ion eL esnace dérivés. Op. cil. p. 329 et sq.

- 253-
- soit de l'impact spatial de la colonisation1:
Périodes A, B
1500 - 1750
Période
c
1750 - 1850
Période
o
1850 - 1880/1945 - 1950
Période
E
1945 - 1970.
- soit d'une façon plus globale encore, de l'impact des facteurs d'action que
sont par exemple les pôles d'influence, les progrès techniques, le commerce et les
échanges au niveau mondial2:
Période
A
1590 (milieu du XVème siècle)
Période
B
1590 - 1720
Période
C
1720 - 1740/1850 - 1880
Période
D
1850 - 1180/1945 - 1950 et
Période postérieure
à
1945-19503.
Mais ce faisant, on s'expose aux pièges de l'historicisme qui en l'occurrence
consiste à réduire l'histoire du processus de formation des disparités régionales à celle de
l'exploitation des matières premières ou de l'économie mondiale.
Aussi sied-il de noter une des leçons tirées des analyses prospectives ci-
dessus cités: il n'existe pas de critère ou de période d'analyse en soi: "à chaque
problématique sa périodisation" [S. Alonso, E. Meyer].
1 Cf. Rolande Bonnain-Moerdjk "La colonisation, force externe" in Rev. Tiers-Monde, nOSO, Op. cil. p.
409 et sq.
2 Cf. Sara Alonso, Eric Meyer "Pôles d'influence et espace dépendants". Ibid. p.
3 On lira aussi avec intérêt, G. Coutsinas "Forces externes et slructuraùon de l'espace dans les pays sous-
développés: le rôle des produits miniers" Rev. Tiers-Monde. nOSO, Op. cil. p. 379 et sq.

- 254-
En effet, s'intéresser à la durée d'action d'un des facteurs explicatifs des
mouvements de structuration/déstructuration de l'espace n'a en soi pas grande utilité; ne
fut-ce parce que le phénomène de colonisation pris en exemple revêt diverses fonnes
[colonisation agricole, monastique, politique, etc] et modes d'action [directe, indirecte...
en continuité ou en rupture administrative]l
L'objectif à ne pas perdre de vue est, souvenons-nous en, de pouvoir retracer
"l'histoire" des disparités régionales en en spécifiant les différentes périodes ou phases de
bifurcation. Ces dernières résultent de l'interaction des phénomènes CDPM. En attendant
d'y revenir plus en détails, mûrissons notre réflexion en considérant cet autre aspect du
problème.
1.2.2. SYNTHESE ET INTERPRETATION DES EFFETS.
1. La synthèse des effets
Traiter du problème des disparités régionales, c'est de quelque façon
s'employer à évaluer l'impact spatial des pratiques et des politiques socio-économiques.
C'est là une des dimensions expressives du système de concepts que représente la chaîne
des phénomènes CDPM. Et l'analyse de leurs impacts spatio-économiques exige d'autant
plus de prudence et de réflexion que savons nous en matière d'évaluation des politiques
sociales: "les effets ne se produisent pas nécessairement là où on les attend, là ou on
désire qu'ils se manifestent. .. " de sorte qu'il n'est pas toujours évident de pouvoir les
attribuer à tel ou tel autre des politiques mises en oeuvres2. ,_
Leur étude pose suffisamment de similitudes avec celle des effets attribuables
aux phénomènes CDPM pour une fois de plus en inspirer l'analyse.
1 Cf. Textes réunis par Catherine Coquery-Vidrovitch,Alain Forest. Décolonisations et nouvelles
dépendances. Presses univ. de Lille, 1986. La deuxième partie en particulier.
2 Jean-Claude Rayet alii. Analyse économique des politiques sociales. Op. cit. p. 101.
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- 255 -
Tableau 5: EFFETS ET OBJECTIFS DANS L'ETUDE DES DISPARITES
LES EFFETS POSSIBLES
LES OBJECTIFS PROBABLES
Effets
+
Objectifs affichés
+
souhaités
(explicites)
Effets
-
-
prévus
Effets jugés
+
Objectifs inavoués
+
indésirables
(implicites)
-
-
Souhaitables
+
Objectifs implicites
+
(affichés)
-
-
Effets
imprévus
Effets jugés
+
Objectifs implicites
+
indésirables
inavoués
-
-
Signification des signes: + pour favorables; - pour défavorablesl .
1 Dans le tableau, nous les avons rangés selon le modèle proposé par Jean-Claude Rayet alii. Op. cil.
J
MAg_iL
as.
.L

- 256-
L'impact de ces phénomènes peut se comprendre à partir de deux types
d'effets bien caractéristiques des politiques sociales: les effets prévus et ceux imprévusl.
Leur analyse ne peut que contribuer à nourrir la réflexion sur le problème d'évaluation de
l'impact spatial des phénomènes CDPM.
• Les effets prévus se subdivisent en deux autres types d'effets,
représentatifs des aspects positifs et négatifs des phénomènes en présence: les effets
souhaités et ceux jugés indésirables.
a) Il est normal que les effets souhaités soient positifs. Ceci signifie que les
phénomènes CDPM interagissent dans un sens favorable au développement socio-
économique des régions. Autrement dit, leurs effets d'entraînement l'emportent sur ceux
de stoppage.
En situation concrète, ceci signifie le succès de la politique de développement
par pôles de croissance; ou par exemple aussi, la réussite d'une politique de
modernisation dont les multiples effets de colonisation, de polarisation, et de division du
travail sont positifs pour l'ensemble des parties et régions d'un pays donné.
En cas d'échec, ce sont les effets de stoppage qui l'emportent .C 'est que les
effets souhaités sont négatifs; et peuvent en l'occurrence se traduire par un renforcement
des disparités régionales.
b) Les effets jugés indésirables: ils traduisent les situations où comme
prévus, les phénomènes CDPM interagissent dans un sens effectivement négatif pour
l'ensemble des régions; ou contre toute attente, ils y exercent une influence bénéfique. Ce
dernier cas de figure illustre la situation de régions économiquement en retard, mais qui
l Dans le tableau, nous les avons rangés selon le modèle proposé par Jean-Claude Rayet alii. Op. cil.
_ ,
j , S . "

- 257 -
du fait d'une population dynamique, sont à même de transfonner positivement ce qui des
phénomènes CDPM fut dès le départ, jugés comme étant indésirables. Le tableau 5
pennet d'en faire une analyse plus générale à partir de la seconde catégorie d'effets.
• Les effets imprévus: on y distingue également les effets souhaitables de
ceux indésirables; et comme précédemment constaté, ils peuvent être positifs et négatifs.
a) Il est des situations où pour des "raisons imprévisibles" les régions
bénéficient des effets "positivement souhaitables" des phénomènes CDPM. Un exemple
significatif est celui des Nouveaux Pays Industrialisés, dont les scénariis de
développement participent d'autres modalités que ceux traditionnellement prévus!. En
vertu de ces mêmes raisons - imprévisibles ou extra-économiques - il n'est pas exclu que
les phénomènes aient plutôt un impact contraire, et les effets souhaitables sont négatifs.
Cette situation n'est alors pas sans faire penser au cas général des régions et espaces de
pays du Tiers-Monde2.
b) Autres types de situations possibles: les effets indésirables - le sous-
développement, le retard économique, l'aggravation des disparités sociales,
économiques ... , ) comportent aussi leur part d'aspects positifs et négatifs. C'est le
dernier cas de figure que suggère le tableau 5 et ce, toujours dans le domaine de
l'imprévisible.
Tout comme les politiques de développement qu'ils sous-tendent, les
phénomènes CDPM exercent une grande variété d'effets spatio-économiques: il est tout
1 Cf. sous la direction de Louis Emmerij. Les politigues de développement et la crise des années 80.
OCDE, Paris, 1987. Revue Tiers-Monde, nOl15, Op. cil.
2 Cf. René Gendarme. L'analyse économique régionale. Op. cil.; et du même auteur: La pauvreté des
nations. Op. cil. p. 662 et suiv. Cf. aussi Roland Barachette "Etudes régionales et plan national" in
Rev. Tiers-Monde n034, 1968.
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- 258-
aussi délicat de les différencier que de préjuger du caractère positif ou non de leurs
impacts sur la dynamique des disparités.
C'est donc à un souci de prudence que permet de faire face un mode
d'analyse et d'interprétation de ces disparités, fondé sur la chaîne de phénomènes CDPM.
On ne saurait mieux rendre compte de ce souci de pragmatisme qu'en considérant le
second volet de réflexions que suppose l'étude de leurs effets: l'analyse des conflits dans
l'élaboration des politiques économiques et sociales.
Chacun sait qu'en la matière, il existe autant de conflit/coopération entre les
divers types d'unités économiques [cf. théorie des pôles de croissances] qu'entre les
principaux centres de décision [l'administration, les partis politiques, les groupes de
pression, le parlement et le gouvernement] 1.
Ces derniers divergent non seulement dans le choix des instruments de
politique économique [les finances publiques, la monnaie et le crédit, le contrôle des prix,
des salaires ... ou les modifications institutionnelles]2; mais aussi et surtout dans le choix
des objectifs de développement.
Ces objectifs peuvent être considérés du point de vue soit de leur contenu:
objectifs principalement conjoncturels [plein emploi, stabilité des prix, équilibre de la
balance des paiements]; objectifs principalement structurels [expansion de la production;
satisfaction des besoins collectifs, amélioration de l'allocation des facteurs de production;
amélioration de la distribution des revenus, etc]3; soit aussi selon le champ d'action des
1 Cf. Jean Bernard. "Conflits et choix dans l'élaboration de la politique économique" in Rev, économique.
nOS, 1962, pp. 701-735,
2 Ibid.
3 Ibid.
_ _.~I
~

· "
- 259-
unités économiques: objectifs à caractère local, régional; objectifs à caractère national,
international, mondial, etc ... 1
Mais dans tous les cas, on peut parler d'objectifs affichés explicites, et par
exemple aussi, d'objectifs implicites et d'objectifs inavoués comme résumé dans le
tableau 5 [ page 255]. Poursuivons-en ainsi le commentaire.
Il est normal qu'une politique aux objectifs clairement affichés [ou
explicites), ait des effets souhaités positifs ou favorables à l'ensemble des parties
concernées. Ceci traduit tout en l'expliquant, les situations où il y aurait non seulement
une bonne diffusion de l'infonnation économique et sociale, mais aussi une bonne
communication/explication du contenu des politiques et des plans de développement
socio-économique.
Une telle diffusion et connaissance "généralisée" des plans et programmes de
développement, pemlet ainsi de comprendre que des objectifs inavoués ou implicitement
affichés puissent également avoir des effets positifs. Tel en l'occurrence, une réduction
des disparités économiques régionales.
Les mêmes causes induisant probablement les mêmes effets: on peut aussi
comprendre que la diffusion généralisée de l'infonnation économique et du contenu des
politiques mises en oeuvre, expliquent par ailleurs que les autres types d'objectifs
[inavoués, implicites, ou non affichés) puissent également avoir des effets positifs. C'est-
à-dire agir dans un sens favorable à la réduction des écarts de développement
économiques et régionaux. Tous les autres cas de figure illustrent donc les situations
inverses. A savoir les situations où quelque soit le type d'objectifs, les effets possibles
1 Cf. "Etudes régionales et plan national" art. déjà cité.

- 260-
[prévus ou imprévus] ont toutes les chances d'être négatifs. C'est dire qu'il y aurait alors
aggravation et non plus réduction des disparités régionales.
Aussi peut-on par déduction parler d'objectifs négativement marqués. Une
des principales causes explicatives en serait soit une mauvaise diffusion de l'information
socio-économique; soit un manque d'explication sur le contenu des plans et programmes
de développement; soit encore une mauvaise estimation des difficultés que comporte la
réalisation des projets et objectifs à atteindre.
En effet, les agents économiques rencontrent inévitablement des "difficultés
inattendues" dans la réalisation des projets. Leur manque de clairvoyance, la myopie des
théories et des prévisions économiques ... renforcent ces difficultés qui peuvent
déclencher ou pas des réactions positives. De telles réponses positives aux objectifs fixés
ne peuvent se produire qu'en cas d'illusion psychologique comme expliqué par A.O.
Hirschman dans sa théorie de la main cachée!.
Par cette métaphore fondée sur les incertitudes qui affectent notamment les
agents économiques dans l'exécution de leurs projets, Hirschman désigne en effet "une
sorte d'illusion psychologique" qui dissimule la véritable étendue des difficultés que
comporte la réussite d'un projet2.
"La main cachée" concourt à l'explication des incertitudes qui pèsent sur les
objectifs et effets des politiques économiques tout comme elle contribue à expliquer le
! Cf. Hirschman A.O., Développement Projects Observed. Washington D.C., The Brookings Institute,
1967, cité par John Toye: "Théorie et expérience du développement: questions pour le futur" in ~
politiques de développement et ta crise des années 80. OCDE, Op. cil., pp. 20-46.
2 "Ce phénomène avait pour effet de faciliter l'expression d'une créativité authentique dans les sociétés
généralement hostiles à l'innovation et aux changements délibérément provoqués. L'accent mis sur la
stimulation de la créativité authentique comme facteur clé de la réussite du développement découlait de la
conviction sous-jacente que le développement dépend non pas tellement de la découverte de
combinaisons optimales de ressources et de facteurs de production existants que la mise ne jeu et de la
mobilisation pour le développement de ressources cachées, éparpillées ou mal utilisées" [Hirschman,
1985: 5] cité par John Toye. Ibid. p. 24.

- 261 -
caractère d'imprévisibilité qui ressort des différentes expériences de développement
socio-économique.
Mais cette métaphore dont le contraire serait "la main révélée" ou
"l'anticipation parfaite" ne suffit pas à expliquer toutes les incertitudes et insuccès des
politiques de développement). En matière d'économie régionale, il sied à ce propos de
surtout signaler l'existence de problèmes d'ordre méthodologique, d'ordre théorique et
conceptuel étudiés par maints auteurs. Tel M. Mougeot dénonçant alors l'influence des
anglicismes dans la pensée économique régionale d'expression française2; tel aussi
Cl. Lacour faisant état des "fausses polarisations terminologiques" qu'illustrent les
débats noués autour des notions de pôles de croissance ou de développement3 et
Ph. Aydalot, les confusions et usages ambigus que font les uns et les autres, du
phénomène de polarisation4. Une réflexion alors centrée sur la chaîne du phénomène
CDPM ne peut en l'occurrence que mieux signifier l'exigence de prudence qu'implique
toute analyse de leurs effets spatio-économiques.
- La colonisation ne peut être idéalisée comme phénomène explicatif des
disparités économiques ou du sous-développement des régions et des pays5. Il évolue
dans le temps et dans l'espace. C'est un phénomène de civilisation qui a de nombreux
effets positifs, tels l'émergence et l'organisation des jeunes Etats-Nations6 ou la diffusion
des cultures et des modes de vie7. Et plus en rapport avec les sociétés modernes: il se
présente comme "le phénomène Autorité" [G. Mendel]8 ou phénomène du pouvoir d'Etat
1 John Toye. Ibid.
2 M. MougeoL. Théorie et politique économique régionales. Economica, Paris, 1975.
3 CI. Lacour. Aménagement du territoire et développement régional. Op. ciL. p. 146, Paris, 1983.
4 Ph. AydaloL. Economie régionale et urbaine. Op. cit. p. 131.
5 Cf. Rodney Walter. Et l'Europe sous-développa l'Afrique. Analyse historique et politique du sous-
développement. Ed. Caribéennes, Paris, 1986. Catherine Coquery Vidrowitch, Alain Forest.
Décolonisations et nouvelles dépendances. Op. cit. Hubert Deschamps. La fin des empires coloniaux.
PUF, Paris, 1976, etc.
6 Cf. G. Pambou Tchivounda. Essai sur l'Etat africain post colonial. L.G.DJ. Paris, 1962,; Thierry
Michalon. Ouel Etat pour l'Afrique. L'Marmattan, 1984, etc.
7 Cf. Philippe Decraene. Vieilles Afrique, Jeunes Nations. PUF, Paris, 1982.
8 Cf. Pour décoloniser l'enfant, Payot, Paris, 1971.

- 262-
dont les multiples effets s'exercent à l'échelle des pays en développement comme dans les
pays développésl : il y sont également positifs ou négatifs.
- La division du travail est un phénomène également sujet à évolution. Elle
favorise les échanges humains dans la complémentarité et l'équité comme cela ressort de
toute la pensée économique libérale2. Mais dès lors que l'équité ne joue plus, que le
déséquilibre et non l'équilibre devienne la règle: toute division du travail produit
inévitablement des effets négatifs3.
- Le phénomène de polarisation se prête aux mêmes constats d'analyse: ses
effets auront toutes les chances d'être positifs si les mécanismes de diffusion l'emportent
sur ceux de confiscation de la croissance et du développement. Ils seront d'autant plus
négatifs que des effets de domination et des relations asymétriques gouvernent le jeu des
échanges économiques4•
- Et enfin, la modernisation. C'est un phénomène qui comme les précédents,
évolue et s'opère de différentes façons. Il signifie "planifier pour anticiper", repenser
"l'investissement productif', mettre en place "une organisation qualifiante" et entre autres
considérations, "concilier" la logique économique avec les logiques des partenaires
sociaux5.
Ses effets seront d'autant plus positifs que ce faisant, il y a aussi
modernisation des relations sociales6; et négatifs en absence donc d'une modernisation
1 Cf. Alain de Benoist. Europe. Tiers-Monde. même combat. R. Laffont, 1986.
2 Cf. Wilhem ROpke. Au-delà de l'offre et de la demande". Payot. Paris, 1967.
3Cf. André Gorz. CritiQue de la division du travail. Op. cil.. on pensem aussi aux critiques de la division
du travail, faites par les auteurs tels Karl Marx, Adam Smith, etc.
4 Cf. François Perroux. L'économie du XXème siècle. Op. cil.
5 Antoine Ribaud. - Modernisation. mode d'emploi. Union gl d'Ed., Paris, 1987.
6 Antoine Ribaud. - Modernisalion. mode d'emploi. Op. cit.

- 263-
des rapports humains. Car alors se produisent les phénomènes de domination, de néo-
colonisation ou colonialisme intranational comme vu dans nos propos antérieurs.
Toutes ces réflexions nous sont inspirées par la lecture du tableau 5
[page 255]. Ce qu'en dernière analyse révèle le commentaire de ce tableau, ce sont donc
les conditions dans lesquelles les phénomènes CDPM interagissent dans un sens
favorable ou non au développement des régions. Cette interaction sera négative au cas où
elle favorise des disparités; par contre, elle sera dite positive dans le cas où elle les
atténue. Et dans ce dernier cas de figure, on pourra dire des phénomènes CDPM qu'ils
constituent, selon l'heureuse formule de l'économiste italien Ugo Papil des événements
favorables au développement socio-économique.
Ces événements jouent un rôle très important dans le développement
économique d'un pays aussi bien que de la communauté internationale. Ils donnent lieu à
une augmentation du revenu réel d'un pays ou d'une région et ainsi que le précise notre
auteur: la signification économique de l'expression "événements favorables" réside dans
le fait qu'ils donnent lieu à des économies externes et internes à toute entreprise
productive2.
En termes concrets, il s'agit par exemple d'une conduite plus économique du
gouvernement et des organismes publics; une meilleure organisation des marchés,
l'ouverture des marchés nouveaux, des accords entre gouvernements pour la limitation de
certaines dépenses publiques ... et bien d'autres actes semblables qui donnent lieu à des
économies externes. Tels les inventions, les innovations ... l'esprit d'entreprise qui
réalisent alors les économies internes3.
1 cf. "Théorie du développemenl économique el de la formalion des zones arriérées" in Rev. Juridique et
éco. du Sud-Ouest., n03, 1959, pp 411-436.
2 Ibid., p. 417.
3 "Ces événemenls favorables jouenl un rôle uès importanl dans le développemenl économique d'un pays
aussi bien que de la communaulé inlernalionale. Ces événemenlS favorables donnenl lieu à une
augmentalion du revenu réel d'un pays ou d'une région par rapporl auxquels il esl possible de préciser la

- 264-
Cet ensemble d'éléments concourent à l'évaluation de l'impact spatio-
économique des phénomènes CDPM qu'il sied d'ainsi parachever.
2. L'interprétation des effets
"Interpréter les effets, c'est aussi interpréter les données qui mesurent ces
effets"l.
Les "données" ce sont ici les quatre types de théorie dont nous sommes
partis: la théorie du développement inégal, la théorie de la division spatiale du travail, la
théorie des pôles de croissance et la théorie de la modernisation.
Ces théories constituent le "dispositif d'observation" à partir duquel nous
avons extrait non seulement quatre types de causes, mais aussi quatre phénomènes
explicatifs de la façon dont se forment et évoluent les disparités régionales.
Par ailleurs, a-t-on également vu 2 , si ces théories ont le même statut
empirique de "théories interprétatives", elles ne remplissent toutefois pas la même
fonction épistémologique dans la fonnation des disparités: axées sur l'étude des lois
d'évolution [des sociétés, des progrès techniques], les deux premières théories ont révélé
l'existence de causes matérielles et fonnelles; centrées sur l'étude des systèmes et des
structures, les deux autres théories ont plutôt mis en vue des causes motrices et finales.
La multiplicité des causes ainsi identifiées, souligne plus que jamais la
nécessité de nuancer la portée des analyses, des interprétations et des thèses évoquées
notion de revenu réel - ou bien à une augmentation du revenu des individus - entre lesquels le revenu
total va se distribuer ct devenir un revenu personnel". Ugo Papi. Op. cil.
1 Jean-Claude Ray ct alii. Analyse économique des politiqyes sociales. Op. cil. p. 472.
2 Cf. supra, p. 242.

- 265-
chemin faisant quant à la dynamique des disparités. C'est là un constat d'analyse
qu'anonçait déjà l'examen critique auquel nous les avons soumis [Cf. premières parties
de la présente étude]. L'analyse des différents types d'effets et objectifs des politiques
économiques n'a fait que confirmer ce pronostic avec d'autant plus de vraisemblance que,
avons-nous eu à constater: il n'est pas évident d'établir une relation de cause à effet entre
les disparités et en l'occurrence la chaîne de phénomènes CDPM. De ceci découlent deux
remarques principales.
A savoir que:
1) Il n'existe pas de variable, de facteur, de cause "pure", "unique"
[endogène ou exogène] mais un système de phénomènes en interaction qui dans le temps
et dans l'espace, gouvernent le mode d'évolution des disparités économiques régionales.
Et corollairement.
2) C'est en termes de phénomènes en interaction, et mieux encore en termes
de causalité au sens probabiliste et non déterministe que d'un point de vue réaliste, il est
possible de "re-fléchir" sur la dynamique des disparités.
Ces remarques soulignent le passage d'un mode de pensée tendanciellement
déterministe [généralement dû au faible pouvoir explicatif et prédictif des théories
économiques]l à un mode d'analyse et de raisonnement en termes dynamiques et
probabilistes. Pour mieux en rendre raison, appuyons-nous de la définition ainsi donnée
par les théoriciens de la causalité probabiliste:
1 Cf. F. Miro Quesada in Economie el sociélé, n03, T XI, 1977, pp. 587-611.

- 266-
"c et e étant des événements spécifiques observés, c est la cause de e si et
seulement si
1) c ne se produit pas après e;
2) P (e/c) > P (e);
3) il n'existe aucun événement s susceptible de masquer c vis-à-vis de e;
s masque c si P (els,c) = P (els) ;t P (e/c); intuitivement s est alors la
véritable cause de e dont c n'est qu'un indicateur" [Good, SalmomY.
Notre analyse fait état de quatre événements représentés par la chaîne de
phénomènes CDPM. Ces derniers sont en interactions conditionnelles. C'est ce que sous-
tend l'ordre d'exposé des théories à partir desquelles nous les avons identifiées. Et
chacun est à même de comprendre que ces phénomènes entretiennent:
- soit de relations de dépendance réciproque [cas des rapports existant entre
les phénomènes de modernisation et de polarisation 1;
- soit des relations de dépendance unilatérale [cas des rapports entre la
division du travail et les fOffiles de polarisation qui en découlent];
- soit des relations de dépendance a priori rcas des rapports généralement
évoqués entre le phénomène de colonisation et ceux de polarisation, de modernisation et
de division du travail].
Quand on tient compte du caractère éminemment dynamique de chacun de ces
phénomènes, on ne peut manquer d'attirer l'attention sur la fragilité des rapports de
dépendance que nous venons d'en donner. Ils peuvent en effet s'établir selon d'autres
1 Cité par M. Swain (1987) cr repris par Daniel Gourgeau, Eva Lelièvre. Analyse démographique des
bioj;raphics. Ed. de l'institut National d'études démographiques. Paris, 1989, p. 74.

- 267-
modes combinatoires l . Plutôt que d'en discuter, passons donc au second volet de la
démonstration que nécessite la construction du paradigme que représente le système de
concepts CDPM.
1 Pour plus de détails sur les différents types de dépendance, et plus généralement sur l'étude des
phénomènes en interaction, Cf. Daniel Courgeau, Eva Lelièvre. Analyse démographique des
biographies. Op. cit. Consulter aussi: Revue frnnçaise de sociologie. L'approche biographique; Janvier-
Mars 1190, XXXI - 1; Denis Kessler et André Masson. Cycles de vie ct générations. Econimica, Paris,
1985.

- 268-
CHAPITRE II
LE PARADIGME :
FORMULATION,OBJECTIVATION
ET EXPLICITATION
CONCEPTUELLE

- 269-
Nous venons de voir qu'il existe des relations de dépendance entre les
phénomènes CDPM.
Mais la science ayant pour méthode première de montrer «ce dont elle parle
[J.Ullmo], exige une formalisation ou démonstration plus fine de tout ce qui précède.
D'où ces trois autres étapes d'analyse dont la phase première [l'objectivation] va
effectivement consister à mettre en évidence le réseau de relations constitutif de l'espace
de causation et de signification des phénomènes CDPM.
ILL L'OBJECTIVATION.
Deux principaux angles de réflexion.
11.1.1. D'UN POINT DE VUE PARTICULIER: LE POINT DE
VUE
DE
LA
THEORIE
DE
LA
CAUSALITE
PROBABILISTE.
Soit Tl et T2, les durées auxquelles se produisent deux événements.Tel pour
les régions d'un pays donné:
- événement A: elles subissent l'influence des phénomènes de modernisation
[modernisation technologique, économique, administrative, etc];
- événement B: elles subissent l'influence des phénomènes de polarisation
[polarisation économique, politique, commerciale, etc].
Les durées d'actions de ces phénomènes peuvent toutefois être mesurées par
l'effet qu'on observe sur la distribution du premier événement lorsque le second survient
et réciproquement les modifications dues à l'apparition du premier sur la distribution du

- 270-
second. On fonnalise ainsi les processus et étapes au cours desquels les régions subissent
l'un ou l'autre des événements A et B.
FIGURE 1.A
FIGURE 1.B
EVT.A
EVT.A
Inactives
Actives
Actives
Inactives
0
() AvlTI
...
°IAV1T2
~O
1
h oA (l)
JAprès Tl
Avl Tl i hoB (1)
h lB (tlu)
! h'07\\(~prèsTl!EvlB
Avl Tl
h' oB (1)
h' lB (tlu)
---1
~
Après T 2
ICd
--""";"21
~ l u3
Après T 2
1
h 2A(tlu)
h' 2A(tlu)
Figure 1: DIAGRAMME DES ETATS DANS LE CAS DE 2 EVENEMENTSl
Laissons la possibilité à chaque région de commencer le trajet en étant inactive
ou active et ainsi finir dans des états différents.
On part donc de l'idée simple et simplificatrice, que l'on peut assimiler les
différents stades du développement d'une région aux différents états d'une chaîne de
Markov; et "les taux de passage" entre chacun des stades, aux "quotients instantanés de
sortie" que sont par exemple: hoA(t) et hoB(t) dans le cas de la figure 1.A.
A l'instant t, on trouve en 0 les régions qui débutent le parcours avant d'avoir
vécu les événements A ou B. Dans la case 1 sont celles qui ont déjà subi A; en 2 celles
1 Cf. Daniel Courgeau, Eva Lelièvre. Analyse démographique des biographies. Op. cil. p. 71 el sq.

- 271 -
qui ont déjà subi B et en 3, figurent les régions actives selon qu'à l'origine elles furent ou
non actives.
Les quantités hA(t), h.B(t), h.A(t/u) ou quotients instantanés d'occurrence
d'un des événements} peuvent être mesurés; et cette mesure revient en pratique à tester les
égalités hoA(t) = h2A(t/u) et hoB(t) = h lB (t/u)2;
C'est le test d'égalités entres les quotients instantanés qui en effet, "fournit
une indication de la dépendance stochastique du premier événement vis-à-vis du
deuxième, sans pré-supposer de la réciproque".
Autrement dit, c'est par l'analyse des diagrammes que représente la figure 2
[page 273] qu'il est possible:
_ d'étudier les interdépendances et interactions entre phénomènes, entre
événements et ,
_de déterminer le sens de leurs influences en termes de probabilités et non en
termes de causalité déterministe3.
L'étude est généralisable à des situations plus complexes: telles celles d'entrée
et de sortie du processus de développement mettant alors en jeu l'ensemble des
phénomènes CDPM.
} "Si l'on utilise le terme quotient instantané de sortie, c'est parce que l'on estime non la densité de
probabilité de l'événement subi, mais la densité conditionnelle à la survie des individus [ici les régions]
dans l'état où ils se Lrouvaient avant l'événement". D. Courgeau, E. Lelièvre. Analyse des biographies.
Op. cil. p. 194.
2 On Lrouvera de précieuses indications sur les logiciels actuel1ement disponibles pour l'étude des
événements et phénomènes en interaction dans le même ouvrage de D. Courgeau et E. Lelièvre.
3 Cf. D. Courgeau, E. Lelièvre. Analyse démographique ... Op. cit.p. 72.

- 272-
Ces phénomènes spatio-économiques constituent en effet autant d'événements
favorables que défavorables à la vie des régions l . De par leurs multiples interactions,
celles-ci peuvent être:
1: "en situation" de régions colonisées;
2. en situation de régions divisées, dévastées;
3: en situation de régions, espaces polarisés; ou
4: en situation de régions, espaces modernisés.
Le diagramme retraçant tant leurs itinéraires que les probabilités de passer
d'un état de développement à l'autre se schématise de la façon suivante:
1 Cf. supra p. 263.

- 273-
Figure 2: SCHEMA D'ETUDE MULTIVARIEE DANS UN ESPACE A DEUX
DIMENSIONS.
~mbred'états
Nomb"~ 0 01
1
12
2
23
3
34
4
phénomènes
ho (l)
1 hO(~ ~ hO(~ 1
o r
- ~ hO(~1
1
....
1
-
1
1
o
1
2
3
4
h Dl (l),
Dl
h Dl (l)
12
h Dl (l)
h Dl (l)
34
h Dl (l),
23
hl(l)
hl{t)
hl(l)
hl(l)
1
,
1 1
-
1
1
_.. _1
_1
",,_1
1
....
1
1
1
1
1
1
0
1
2
3
4
h 12 (l)
h 12 (l)
h 12 (l)
h 12 (l)
h 12 (l)
01
12
23
34
1
h 2 (t)
h 2 (t)
h 2 (t)
h 2 (l)
, _1
1
1
_1
_1
1
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2
1
1
1
1
1
....
1
1
0
1
2
3
4
h 23 (t),
h 23 (l)
h 23 (l)
h 23 (l)
h 23 (t)
01
12
23
34
- 1
h 3(l)
h 3 Ct)
h 3 (l)
h 3 (l)
,
1
1
_1
.. 1
3 1
.....
1
1
1
1
1
J
1
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1
2
3
4
h 34 (l)
h 34 (l)
h 34 (l)
h 34 (l)
h 34 (l)
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Dl
1
12
23
34
h 4 (l)
1
h 4 (l)
h 4 (l)
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1
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1
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:1
1
,1
,)
SOURCE: Daniel Courgeau, Eva Lelièvre 1
1
'1
Par construction, on admet un état initial où les régions ne subissent
l'influence d'aucun des phénomènes CDPM. Ceci correspond dans la figure 2 au nombre
O. Les phénomènes y sont [en colonnes] résumés avec leurs quotients instantanés
d'occurrence. Il s'agit [en lecture verticale du tableau 2] des h.(t).
1
1
il
1 Cf. Analyse démographique des biographies. Op. cil. p. 86.

- 274-
h101 (t) exprimerait la probabilité d'occurrence du phénomène 1 à l'instant t.
h212(t) fournit la même information sur le phénomène 2, mais en tenant compte aussi de
ses interactions avec le premier phénomène. h323(t) et h434(t) se rapportent aux
phénomènes 3 et 4 en faisant respectivement état des interactions entre les phénomènes
2,3 et 4,3.
C'est de leurs conséquences - ici interprétées comme autant de causes que
d'occasions pour les régions d'entrer et de sortir du processus de développement - que
dégage l'interprétation des lignes de notre schéma d'étude.
Horizontalement considérée, la figure 2 retrace en effet - et ce de façon
simplifiée - les itinéraires au cours desquels les régions sont susceptibles d'entrer et de
sortir du processus de développement. Ce faisant, elles passent d'un état initial [0], aux
états 1, 2, 3 puis 4 ainsi que le représente le schéma de la figure 2 [cf. page précédente].
Chaque itinéraire est fléché par les quotients instantanés du trajet notés hi(t).
Ces quotients indiquent la probabilité qu'ont les régions de passer soit de leur
état initial à l'état 1 rhoIO(t)!; soit par exemple aussi de l'état 2 [signifiant un espace
dévasté morcelé ...] à l'état 3 [signifiant région ou espace polarisé].
Mais comme chacun le sait, ces changements d'état ne se font pas de façon
automatique ou sur un mode d'évolution linéaire: il existe une multiplicité de mouvements
,/
1
"
de processus, de mécanismes et de scénarios que précisent ces autres schémas d'analyse,!
également empruntés à D. Courgeau et Eva Lelièvre l .
1 Ibid. p. 88.

- 275 -
Schéma 3a:
Destinations possibles
Schéma 3b: Trajets possibles
au départ
après avoir subi un événement
,
irréversible
A
A
Schéma 3c: Seuls trajets restants.
A
Figure 3: SCHEMAS D'ANALYSE DES ITINERAIRES REGIONAUX 1
En effet, nous y inspirent-ils une fois de plus à titre de commentaire:
- Quelque soit leur état, les régions peuvent être classées en espaces actifs ou
inactifs [en abrégé A ou 1]; et dans tous les cas, sortir de leur état initial selon au moins
les 7 façons ou itinéraires fléchés de la figure 3, schéma 3a
1 empruntés à D. Courgcau, E. Lclièvre. Ibid, p.

- 276-
- Autre situation remarquable, c'est celle d'une région qui aurait par exemple
déjà subi l'action d'un des phénomènes en étude: selon donc qu'elle est au départ active
ou inactive [4 états possibles symbolisés par 0 et • dans le schéma], il lui est une fois de
plus possible de sortir de l'état atteint ne fut-ce que des 3 façons alors indiquées dans le
schéma 3b de la figure 3.
- Et si à l'inverse, la région aurait déjà subi l'action de trois des 4
phénomènes en interaction, il lui resterait toujours une ou deux possibilités de
"sortie/transformation" de son état comme signifié dans le schéma 3c de la figure 3
La diversité des situations vécues et la complexité des itinéraires disqualifient
tout jugement péremptoire sur l'état et le devenir des régions. Tout est question de
probabilité, de potentialité, et le moins qu'on puisse dire est que sur le chemin du
développement: les espaces, les régions ou les territoires ne sont ni colonisés, ni
dévastés, polarisés ou modernisés... mais selon toute vraisemblance, bifurqués.
II.1.2. D'un point de vue général
l'approche cognitive
En effet, traiter des différentes formes de dépendances existant entre les
phénomènes spatio-économiques CDPM n'est que l'aspect particulier d'un problème plus
général: démontrer que le système de concepts qu'ils constituent a une dimension
cognitive. C'est-à-dire un sens, une valeur opératoire, un pouvoir explicatif. .. et autant
de propriétés semblables qui en font un instrument d'analyse et d'interprétation de la
façon dont les régions sont par exemple susceptibles d'entrer ou de sortir du processus de
développemen t socio-économique.

- 277-
Il s'agit bien d'un problème d'ordre cognitif qui en dernière analyse, revient à
s'intéresser à l'aspect qualitatif des relations existant entre les concepts CDPM. Ces
relations sont d'ordre métonymique et métaphorique ainsi que contribue à le démontrer, le
schéma ci-après proposé des mécanismes possibles de la connaissance.
Figure 4: SCHEMA D'ANALYSE DES RELATIONS METONYMIQUES ET
METAPHORIQUES.
C
Juridique
B
Religieux
Définition
A
Economique
réciproque
de a' et a
Sujet historique agissant
SOURCE: Lucien Sebagl .
- On parle de relations d'ordre métonymique pour signifier qu'elles sont
fondées sur la contiguité. Et on peut parler de "contiguité probabiliste" pour donc à ce
propos évoquer les formes de dépendance existant entre les phénomènes CDPM [cf.
page ... ;
1 Cf. Marxisme Cl strucluralisme. Payol, Paris, ]964, p. ]58.

- 278-
- Les relations d'ordre métaphoriq ue, concernent quant à elles les rapports
pouvant exister entre des éléments appartenant à des domaines différents; tels ceux
existants entre les domaines de l'économie, du religieux et du juridique comme évoqués
dans la figure 7. Ainsi parle-t-on de similitude, d'inversion, de complémentarité. mais
quelles qu'elles soient, ces connexions supposent toujours la discontinuité initiale,
l'existence de plusieurs chaînes dont chacune est régie par sa propre logique"l.
C'est cet ensemble de relations que vise à exprimer notre graphique2. Il a une
double signification: ontologique et épistémologique.
Et plutôt que de s'apesantir sur sa dimension ontologique - qui vise à traduire
le rapport que toute action humaine entretient avec la société3 - traitant de sa dimension
épistémologique. Car c'est sous cet angle d'analyse du schéma qu'il représente qu'on
sera à même de mieux rendre raison du pouvoir explicatif du système de concept CDPM.
" Soit [donc lai série de domaines A, fi, C; ils sont définis
par l'organisation d'un certain nombre d'éléments
homogènes les uns aux autres. Chaque ensemble est
caractérisé par un lexique et une syntaxe qui lui sont
particuliers. Ceci admis nous pourrons écrire que:
L'ensemble A n'est jamais en relation métonymique avec
l'ensemble B, dans la mesure où il possède son propre plan
d'efficience auquel correspond une certaine organisation de
ses éléments. Le rapport ne peut être que d'ordre
1 Ibid. p. 159.
2 Il importe de préciser que ce graphisme participe d'un ensemble de réflexion critique du caractère
idéologique de la pensée scientifique. Cf. Lucien Sebag. Marxisme et structuralisme. Op. cil.
3 " ... cette action se déploie verticalement: tout comportement fait intervenir une pluralité de
déterminations économiques, psychologiques, sociales, idéologiques qui se donnent comme liées,
supportées par un sujet qui est tout cela à la fois [... ], de ce fait l'individu considèré comme SOurce
émetrice apparaît à la fail comme puissance énergétique qui permet à chaque instant l'articulation
réciproque des différents systèmes symboliques qui constituent une société et comme puissance
dissolvante, qui dissout leurs figures particulières; les intègre à sont être". Lucien Sebag; Ibid. p. 160.

- 279-
métaphorique, posant l'équivalence l'antithétie ou la
complémentarité sémantique et syntaxique des deux
domaines envisagées comme des touts.
Par contre, le terme a appartenant à l'ensemble A peut,
quelle qu'en soit la nature (trai t li ngui stique, ri tuel, fai t
économique) être dans une relation métonymique (cause-
effet; facteur-produit; exprimant-exprimé) avec le temle b
appartenant à l'ensemble B; mais cette relation sera
insuffisante à expliquer leurs valeurs
sémantique
respectives en tant qu'ils appartiennent aux ensemble A et
B; ils sont à tout moment redéfinis par les lois de ces
derniers. De même le rapport métonymique qui lie un
élément b' à un élément b antérieur dans le temps et de
même nature est insuffisant à rendre compte de sa fonction
et de sa signification r... ].
Cependant l'ensemble B contenant le terme b est en rapport
métonymique avec l'ensemble B' contenant le terme b'
r...].
Enfin, le processus de redéfinition des termes, preuve
manifeste de l'existence d'un système implique que les
éléments qui en sont l'objet peuvent primitivement
appartenir à des domaines distincts et avoir des origines
multiples"l.
C'est le cas des concepts CDPM et des notions de convergence, de
divergence, d'évolution et de développement comme examiné chemin-faisant: ce sont des
1 cr. Lucien Sebag. Op. ciL. p. 162 et sq.

- 280-
"transconcepts", leur signification varie d'une discipline à l'autre ... et "l'événement
souhaitable" serait que chaque domaine de la pensée scientifique en redécouvre les
origines de façon à éviter ces effets bien connus de la dérive des langages: le dogmatisme
ou l'idéologie pour ne pas parler d'intolérance et de "terrorisme intellectuel").
Cette forme d'intolérance consiste par exemple à établir des frontières
hermétiques entre les différents champs du savoir. Le graphique dont nous achevons le
commentaire est d'un intérêt majeur à ce propos.
_D'abord parce qu'il explique en les justifiant les relations d'interdépendance
observées entre les différents pans de la réalités sociale et entre les différentes régions du
savoir [régions structurales, régions physiques, régions épistémologiquesF en situant la
réflexion au niveau de la connaissance des processus cognitifs3. Ceci nous semble
d'autant plus salutaire que de nos jours, c'est en termes "cognitifs" qu'on s'emploie à
penser l'Economie4.
_ Second fait intéressant, c'est l'explication des relations d'ordre
métonymique et métaphorique qui donc existent entre les éléments du système de
concepts CDPM.
Ces relations signifient d'une part leur contiguité ou appartenance au même
domaine d'étude [la science économique, l'économie spatiale, l'analyse économique
régionale]; mais aussi leurs multiples relations de dépendance ou de cause à effet et
d'autre part, les relations d'inversion, de similitude et de complémentarité qui les
1 Cf. Lecerf Yves, E. Parker. Les dictateurs d'intelligentsias. Op. cil.
2 Traiter de divers aspects de la complexité fort bien décrits in PNU. Science et pratique de la complexité.
Op. cil. pp 101 et sq.; pp. 471 et sq.
3 A propos des processus cognitifs, on lira avec profit, le texte de Karl Pribram: "Complexité et
causalité" in Science et pratique de la complexité. Op. cil., pp. 143 - 157.
4 Cf. notamment Thierry Gaudin. Les métamomhoses du futur. Op. cil.; Serge Moscavici. Essai sur
J'histoire humaine de la nature. Op. cil. et entre autres auteurs, Serge Boulgakov. Philosophie de
l'économie. Op. cil.

- 281 -
réunissent en un système explicatif du mode d'évolution des disparités économiques
régionales.
II.2. FORMULATION ET EXPLICITATION CONCEPTUELLE.
II.2.l.EXPLICITATION CONCEPTUELLE.
Le système de concept CDPM, constitue un paradigme conceptuel. C'est-à-
dire un système de concepts suffisamment généraux [la colonisation, la division du
travail, les politiques de polarisation et de modernisation] pour s'appliquer à l'étude des
disparités régionales, et des inégalités spatio-économiques.
Il pennet d'affmner en les nuançant, les explications et analyses particulières
qu'en la matière, développent nombre de théories économiques et sociales. C'est en vertu
de cet avantage des paradigmes conceptuels sur les théories [détecter les facteurs
explicatifs] que demeure possible le principal objectif de la présente étude: proposer une
interprétation du processus de formation des disparités selon les modalités de l'évolution
développées par la théorie des structures dissipatives.
Cette théorie se rapporte "à une analyse qualitative des situations de non-
équilibre"l, elle en souligne le caractère irréversible; explique l'émergence des nouveaux
états de matière, des nouvelles figures d'ordre, de désordre2..•
Une de ses principales caractéristiques est de s'attacher à l'étude d'une des
illustrations les plus frappantes des nouveaux rapports entre le hasard et la nécessité: les
structures dissipatives.
1 cr. I. Pregogine, J. SLengers. EnLre le Lemps eL l'éternité. Op. cil.
2 Cf. I. Pregogine. J. SLengers. EnLre le temps eL l'éternité. Op. cil.

- 282-
Il s'agit de fonnes d'organisation très instables, telles celles que représentent:
les tourbillons d'eau, liés à l'accélération du débit d'un robinet et, qui se produisent
spontanément quand on vide un évier ou lors de l'écoulement de l'eau contenue dans une
bouteille qu'on renverse; telles aussi les formes d'organisation sociale, politique ou
économique l .
L'analyse fait notamment état de trois types de structures dissipatives2; mais
quelles qu'elles soient, elles reflètent intrinsèquement la situation globale de déséquilibre
du système qui leur a donné naissance\\
La théorie enseigne qu'i} s'agit de système intrinsèquement irréversibles - les
chaînes alimentaires, écologiq ues, les cycles et les réactions chimiques, biologiques - et
que c'est par divers mouvements dissipatifs [les réactions chimiques biologiques et autres
mouvements de diffusion, d'échanges de consommation/production ... d'énergie ou de
matières] que ces systèmes produisent des structures dissipatives4 ; et aussi que ces
structures évoluent selon une logique d'ordre par fluctuation vers des états d'équilibre
qualitativement différents les uns des autres5.
Transposée dans notre champ d'étude, cette théorie revient à dire que c'est au
moyen des mouvements dissipatifs que représentent les multiples interactions des sous-
systèmes et phénomènes CDPM, que les systèmes socio-économiques produiraient les
1 Cf. René Passel. "L'économie au défi: la thermodynamique du développement" in Rev. futuribles, n039,
io. cil.; Georges Balandier. Le désordre. Op. cil.
2 Certaines ont un caractère spatial; d'autres structures sont temporelles et manifestent un caractère
rythmique de cycles et enfin la troisième catégorie est celle de structures spatio-temporelles. Cf.
Colloque de Cerisy. Temps et devenir. Op. cil. p. 24.
3 Cf. Prigogine et Stengers. La nouvelle alliance. Op. cil. p. 215.
4 Cf. Le supplément 1984 de J'Encyclopaedia Universalis, "Les enjeux". On y trouvera de nombreux
textes relatifs à la théorie des structures dissipatives.
.
5 Notons avec le prix Nobel, lIya Prigogine qui en avait fait la déc ou-verte que l'expression "structure
dissipative" fut choisie à une fin précise. Elle vise à traduire "l'association entre l'idée d'ordre et l'idée de
gaspillage; mais aussi ce fait fondamental et nouveau: "la dissipation d'énergie et de matière _
généralement associées aux idées de perte de rendement et d'évolution vers le désordre - loin de
l'équilibre, source d'ordre; [elle] est à l'origine de ce qu'on peut bien appeler de nouveaux étalS de la
matière" Cf. La nouvelle alliance. Op. cil. p. 215 ct sq.
III
_I~
- - - - - - -

- 283 -
structures dissipatives qu'en l'occurrence sont les disparités régionales et plus
généralement: les inégalités spatio-économiques.
L'idée est séduisante; le recours à la métaphore ou à l'analogie avec les
enseignements de la théorie des structures dissipatives est certes justifié par nombre de
remarques et de considérations antérieurement établies; mais sachant que les phénomènes
CDPM représentent les différents facteurs, variables et autres causes explicatives des
disparités, comment dès lors en expliquer le rapport avec les systèmes socio-
économiques?
En effet, c'est ici le lieu de préciser aussi que dans notre perspective
d'analyse: les systèmes socio-économiques sont certes liés au processus de formation des
disparités, mais ils y interviennent bien plus à titre de "référent" ou de "conditions
explicatives" de l'avènement et de l'action des causes agissantes.
Les causes agissantes - c'est-à-dire les causes matérielles, formelles, motrices
et celles dites "finalitaires"l - sont en effet toutes désignées par chacun des éléments du
paradigme. Et c'est d'ailleurs en vertu de la théorie aristotélicienne des quatre causes ainsi
évoquées que s'expliquent aussi les relations d'ordre existant entre les phénomènes
CDPM: ces derniers s'impliquent les uns les autres tout comme, sait-on depuis Aristote,
les différentes catégories de cause qu'ils représentent, s'appellent les unes les autres2.
Mais ces précisions ne suffisent toutefois pas à légitimer le caractère
opératoire du système de concepts CDPM dont nous venons d'expliciter le sens et la
nature: il reste à formuler de façon démonstrative et non plus suggestive, l'interprétation
de la dynamique des disparités qui en découle3 .
l Expression empruntée à E. Morin. La méthode TL la Nature de la Nature. Ed. Seuil, Paris, 1977. p,
261.
2 Cf. Louis Millel. Pour connaître Aristote. Op. cil.
3 Précisons, pour ne pas l'avoir fait que l'explicitation et la formulation sont des aspects complémentaires
et dia1ectiquementliés de tout travail de théorisation: "La formulation obéit au principe de réduction -
qui permet la manipulation d'un objet théorique clairement délimilé et décidable; l'explicitation obéit au
principe de compréhension, qui veut donner aux hypothèses de recherche leur plus large pertinence". Cf.
P. de Bruynes et alii. Dynamique de la recherche cn sciences sociales. Op. cil. p.lOS.

- 284-
Tl.2.2. FORMULATION THEORIQUE.
Le fait ici à souligner est le suivant: les disparités économiques régionales
résultent des multiples effets d'entraînement et de stoppage des phénomènes spatio-
économiques que sont les phénomènes de Colonisation, de Division du travail, de
Polarisation et de Modernisation. Autrement dit, les disparités évoluent - vers des états
qualitativement différents les uns des autres - selon une logique d'ordre par fluctuation,
liée aux multiples effets des phénomènes CDPM.
L'idée, la théorie et mieux encore, la conjecture ainsi formulée, repose sur
une série de sept "propositions explicatives":
Première proposition : les systèmes socio-économiques évoluent en
favorisant l'émergence de divers sous - systèmes spatio - économiques.
Deuxième proposition : ces sous-systèmes historiquement connus sont
les phénomènes de colonisation, de division du travail, de polarisation et de
modernisation - phénomènes CDPM en abrégé.
Troisième proposition : la chaîne de phénomènes CDPM constitue le
principe explicatif de la dynamique des inégalités spatiales que sont les inégalités
ville/campagnes, les différenciations urbaines et les disparités régionales. Autrement dit,
ces inégalités spatio-économiques évoluent en fonction des multiples effets
d'entraînement et de stoppage des phénomènes CDPM.
Quatrième proposition : cette évolution se faisant selon une logique
d'ordre par fluctuation, il est possible d'identifier les différentes phases de bifurcation ou
les différentes étapes du processus à partir desquelles se ferait le passage d'un état à
l'autre des disparités régionales.

- 285 -
Cette proposition mérite d'autant plus d'être commentée que ce faisant, c'est
l'histoire des disparités qu'elle donne à résumer en permettant d'affiner la description du
processus.
En effet, tant il est vrai que "toutes les histoires s'approfondissent en fable"
[Paul Valéry]; et considérant l'hypothèse théorique selon laquelle tout groupe humain
évolue en passant de l'état de nature à l'état de société!, on observe:
- des disparités de type classique : elles signifient le caractère "naturellement
et sociologiquement différencié" de l'espace2. Elles s'expliquent essentiellement par les
conditions d'ordre géographique3 , par les modes de production indigènes archaïques ... et
se signalent sous forme de contrastes entre "régions naturelles"4 , ou sous formes
d'oppositions entre les régions côtières et régions continentales;
_des disparités de "situation coloniale" ; elles se rapportent à l'influence des
phénomènes de colonisation [monastique, politique, territoriale, etc] qui ont à divers
degrés et époques, marqués la vie des pays5.
- des disparités d'ordre communautaire : elles découlent des processus et
mécanismes d'intégration économique. Elles se rapportent aux phénomènes de division
du travail [technique, sociale, économique, etc] entre les régions de pays faisant partie
d'un même espace économique6 ; et enfin,
! Cf. 1.1. Rousseau. Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Présenté
et commenté par Jean-François Braunstein, Ed. Nathan, Paris, 1981.
2 Cf. René Courtin, Pierre Maillet. Economie géographiQUe. Dalloz, Paris, 1962.
3 Cf. Lucien Brocard. Les conditions générales de l'activité économique. Op. cit. p. 194; Pierre George.
Sociologie et géographie. Op. cit. p. 31.
4 Cf. Espace régional et aménagement du territoire. 2è ed., Op. cil., p. 105.
5 Cf. J.F. Gravier. Paris et le désert français, Op. cit.; Georges Balandier. Sociologie de 'l'Afrique noire.
Op. cil.
6 Cf. Bourguinat Henri. Espace économ ique et intégration européenne. Scdes, Paris, 1961; J. Lajugie et
aliL Espace régional et aménagement du territoire. quatrième partie de la première édition.

- 286-
- des disparités d'ordre technico-économique : elles se rattachent
essentiellement aux phénomènes et mécanismes de polarisation et de modernisation. Elle
révèlent notamment l'inégale dotation des pays et des régions en équipement intellectuels:
centres de recherches, grandes écoles, universités 1•
D'un type de disparités à l'autre, on observe une phase d'action
microscopique où seuls sont en jeu les phénomènes de colonisation et division du travail,
et une phase d'action macroscopique signifiant l'entrée en scène des phénomènes de
polarisation et de modernisation.
Autrement dit des phénomènes CDPM qui donc commandent "l'espace-temps
de formation" des disparités: ils procèdent par amplification croissante des différences de
départ [les disparités classiques, naturelles] selon une logique d'ordre par fluctuation.
Cinquième proposition : le processus de formation des disparités est
auto-poi"etique et auto-organisé. C'est dire que les phénomènes CDPM ont capacité de se
transformer en s'engendrant les uns les autres. Et ainsi qu'on peut encore l'exprimer: une
chaîne de phénomènes (COPM]A est capable de se transformer en une autre chaîne
(CDPM]B; expression d'un nouveau processus et de disparités qualitativement
différentes des précédentes.
Sixième proposition: le processus est irréversible. C'est dire qu'il s'agit
d'un processus évolutionniste et qu'à ce titre, il est sensible à l'environnement tout
comme il vérifie les propriétés de convergence et de divergence.
1 Cf. J.F. Gravier. Economie et organisation régionales Op. cil.; et du même auteur: L'espace vital. Op.
cil.; ou encore René Ulrich. Pour une nouvelle politique de développement régional en Europe.
Econom jca, Paris, 1983.
_--'1:'"
_

- 287 -
. Dans le domaine des processus évolutionnistes que représente la chaîne de
phénomènes CDPM, on recourt à la notion de convergence pour signifier l'avènement de
nouveaux processus évolutionnistes1•
Ces derniers se greffent aux premiers pour en assurer la continuité.
Traiter de convergence revient à faire ici l'état de l'influence d'un certain type
de causes agissant sur la dynamique des phénomènes CDPM: la Science et les
Techniques.
Elles passent pour être des nouveaux/acteurs d'inégalité2. On leur reproche
d'être à l'origine des phénomènes de pauperisation du milieu de vie, de pollution de la
nature, de l'esprit humain3... et de multiples autres effets d'appauvrissement culturel, de
domination ou "d'accoutumance mercantile" [des consommateurs, des producteurs à la
télévision, aux magnétoscopes, aux réseaux de communication, etc]4 à l'échelle
internationale.
Mais ce qu'il sied de retenir, c'est que la science et les techniques sont au
centre des métamorphoses du système de production économique: celui-ci est de plus en
plus complexe et segmenté. Aussi en parle-t-on volontiers en termes de processus
cognitif; voire de processus hétéronome, multidimentionnel avec pour principaux
vecteurs: les systèmes et nouvelles technologies de l'informations.
Il en va de même au niveau de l'Etat: la science et les techniques y ont eut
pour principaux effets de favoriser l'émergence de nouvelles fonnes de domination,
d'inégalités et d'exploitation socio-culturelles. Autrement dit, ils seraient à l'origine de
1 Processus de mutation et de spéciation par exemple. Cf Ervin Laszlo - la cohérence du réel. Op. cil.
2 Cf. Charles Morozé et alii. La science et les facteurs de l'inégalité. Op. cil.
3 Cf. Philippe Saint-Marc. Socialisation de la nature. Op. cit; Albert Meglin. Le monde à l'envers. Ed.
du Rocher; Monaco, 1984; Jeanne Parain-Vial. Philosophie des sciences de la nature. Op. cil.
4 A propos de ces effets relatifs à l'impact spaLio-économique des récents progrès techniques, cf.: transferts
des technologies de communication et développemenl. Rev. Tiers-Monde. T XXVIII, n0111, 1987.
Denis Clair Lambert. Le mimétisme technologique des Tiers-Mondes. Economica, Paris, 1983, etc.
S Cf. Philippe Guilhaume. Les mots et les hommes, Les procédés de la communication. Economica,
Paris, 1988; Jacques Robin. Changer d'ère. Seuil, Paris, 1989; George Gilder - Microcosme. Op. cil.

- 288 -
Il
III
nouveaux processus de "rationalisation totalitariste" [Marcuse] ou "instrumentale"
Il
[Habermas] du socio-cultureJl; des processus de marchandisation cuIturelle2 ou encore
des processus de professionnalisation3 et d'aliénation4 . C'est ainsi que: l'Etat, la
Science et les Technologies interviennent comme des causes explicatives de nouveaux
processus et fonnes de disparités régionales.
. Seconde partie du commentaire de la proposition 6, eUe concerne la notion
de divergence. Celle-ci signifie qu'on ne saurait préjuger de l'impact spatio-économique
des phénomènes CDPM. Autrement dit, il n'y a pas de déterminisme et qu'on ne saurait à
priori dire des phénomènes CDPM qu'ils accroissent ou réduisent la dynamique des
disparités.
Nécessité est donc de nuancer ce qui précède. A savoir notamment que:
- L'Etat ne peut être idéalisé comme n'étant qu'une "machine inégalitaire"5. Il
en existe effectivement plusieurs types6 et notons que l'Etat moderne, Etat qui sait
produire son information scientifique et s'appuyer des progrès scientifiques en vue de
répondre aux problèmes socio-économiques; est à même de déclencher des processus
correcteurs de ses inégalités. Ceux-ci passent par la mise en oeuvre de politiques
régionales accordant une grande importance aux équipements intellectuels [centres de
recherches, universités, grandes écoles, etc] et à la coopération scientifique7. Ainsi qu'on
l'aura compris:
1 Cf. Trent Schroyer. Critique de la domination. Origines et développement de la théorie critique. Op.
cil.; Lucien Sfez. Critique de la communication. Seuil, 1988; Revue Tiers-Monde, nOlll, Op. cil. etc.
2 Cf. Trent Schroyer. Critiqye de la domination. Origines et développement de la théorie critique. Op.
cil.; Lucien Sfez. Critique de la communication. Seuil, 1988; Revue Tiers-Monde, nOlll, Op. cit. etc.
3 Cf. Le Guen René. Mutations et révolution. Messidor, cd. Sociales, Paris, 1988.
4 Cf. Gérard Mendel. La crise est politique. La politique est en crise. Op. cit.
5 Cf. Alain Minc. La machine égalitaire. Grasset, Paris, 1987.
6 Cf. Décolonisation et nouvelles dépendances. Op. cit.
7 L'Etat français demeure exemplaire à ce propos, ainsi qu'en témoignent les missions ct travaux de
l'INSEE résumés dans: l'INSEE résyltats, n030-31-32. Economie Générale rSIRF]. Annexe au projet de
loi des finances pour 1990, Ed. 1989; de même que l'illustre par exemple aussi, la publication

- 289-
la Science et la technique n'ont pas que des aspects négatifs. Comme à
propos de l'Etat, il y a certes lieu de les condamner pour leurs effets nuisibles et
déstabilisant. Mais ne s'en tenir qu'à leur aspects critiques, c'est pécher en perdant de vue
que ce sont des instmments de progrès; ou simplement ignorer par exemple l'essence de
la Technique: elle est de faire venir à la réalisation, l'être caché de la nature, "elle dévoile
ce qui ne se produit pas soi-même et n'est pas encore devant nous, [c'est-à-dire] ce qui
peut donc prendre tantôt telle apparence, telle tournure et tantôt telle autre" [Heidegger] 1.
Septième proposition : l'espace, la région ou les territoires sont
bifurqués. Telle est l'ultime conséquence de la proposition 6 et de toutes celles qui la
précèdent.
Elle vise notamment à signifier que la relation de cause à effet entre la chaîne
de phénomènes CDPM et la dynamique des disparités est d'ordre probabiliste et non pas
déterministe. Ceci constitue une des raisons pour laquelle il ne faut voir dans le système
de concepts CDPM rien d'autre que l'expression d'un paradigme conceptuel ou d'une
théorie par défaut.
d'ouvrages telle Guide de Recherche. Développement en Soar-Lor-Lux. Ed. les ChallllH':s de Commerce
el d'Industrie de Lorraine, Luxembourg, Trèves el IRI asbl.
1 Cité par Jean-Marie Domenach. Approche de la modernité. Op; cil. p. 77.
J~l_

- 290-
Propos d'étape 2.
"Il faut pour parvenir à la vérité, connaître non beaucoup de
faits, mais les faits essentiels et véritablement influents, les
envisager sous toutes leurs faces, et surtout en tirer des
conséquences justes, être assuré que l'effet qu'on leur
attribue vient réellement d'eux, non d'ailleurs [. . .J".
Say 1.B. Traité d'économie nolitique]
L'étude approfondie des théories à la base de nos réflexions a en effet
pennis de mettre en évidence quatre types de phénomènes générateurs de disparités
régionales. Ce sont les phénomènes de Colonisation, de Division du travail, de
Polarisation et de Modernisation. C'est cet ensemble de phénomènes spatio-économiques
qui constitue la chaîne de causes explicatives de la dynamique des disparités que
représente le paradigme conceptuel CDPM.
Ce paradigme pennet de penser la dynamique des disparités dans toute sa
complexité. C'est, comme dirait Edgar Morin2, un paradigme de la complexité. Il signifie
que les disparités régionales se développent sous l'action des multiples effets
d'entraînement et de stoppage des phénomènes CDPM.
Il sied de tester la pertinence du paradigme en procédant à l'étude d'un cas
concret pour subséquement traiter à bon escient, de sa portée et de ses limites.
1 Cité par J .P. Jobard. Les disparités régionales de croissance. Op. cil. p. 31.
2 Cf. La méthode. La vie de la vie. Tome 2, Op. cil.

- 291 -
TITRE II
APPLICATION DE L'ANALYSE
AU CAS DU GABON

- 292-
"Ce qui distingue l'économiste scientifique de
tous ceux qui réfléchissent, parlent et écrivent
sur des sujets économiques, c'est une maîtrise
des techniques que nous classons sous trois
rubriques: histoire, statistique et théorie"
Joseph A. Schumpeter1
Les chapitres qui suivent visent à donner plus de consistance à nos réflexions
théoriques. Ils sont consacrés l'un, à la description du système territorial gabonais
[chapitre 1]; l'autre, à la mesure et à la présentation des disparités régionales observées
[chapitre In;
Ce faisant, l'occasion nous sera effectivement offerte de faire un peu
d'histoire et de l'analyse statistique des données économiques et sociales du pays; et ce,
avions-nous dit, en vue de tester le contenu du paradigme CDPM.
1 Cité pnr M. Benud. L'économie mondiale dans les années 80. Op. cil.

- 293-
CHAPITRE l
LE SYSTEME TERRITORIAL ET
LES REALITES GABONAISES

- 294-
La science ayant pour méthode première de montrer ce dont elle parle, un des
centres d'intérêt du présent chapitre sera de montrer - au moyen de quelques schémas et
représentations graphiques - en quoi consiste effectivement les notions de région,
d'espace et de système territorial. Ainsi nous ferons progressivement connaissnce avec
les réalités gabonaises.
1.1. DESCRIPTION DU SYSTEME TERRITORIAL
Qu'est-ce qu'un espace national? Un système territorial, politique,
économique, etc? Quand peut-on par exemple aussi parler à bon escient de systèmes ou
de régions centres, périphériques? Il s'agit là d'un ensemble de concepts que nous avons
eu à manipuler sans trop insister ni sur leur sens, ni sur l'usage qui en est fait.
Mettons donc à contribution l'excellente étude qu'en a faite Antonio Cunhal
pour palier à nos insuffisances.
Cet auteur s'y attache en effet à démontrer que les analyses centre-périphérie
fondées alors: soit sur l'hypothèse selon laquelle il n'existerait qu'une catégorie d'espace-
centre et d'espace-périphérique; soit alors sur les nouvelles hypothèses telles celles du
"retournement" des tendances ou retournement spatial ; comme aussi celle de la
"bifurcation des systèmes productifs", relèvent en définitif d'une "conception
stagnationniste" du processus centre-périphérie.
"Cette conception stagnationniste, précise-t-il alors, sous-estime à l'évidence
les capacités de développement des espaces périphériques: c'est là sa grande limite"2. En
ce que, savons nous de par les thèses et hypothèses ci-dessus évoquées, elle sous-entend
[et ceci dit avec beaucoup de simplismel que les "périphériques" ne peuvent se
développer à cause de l'emprise structurelle qu'exercent sur eux, les espaces centraux.
1 Cf. Revue d'éco. région. ct urb. n02, 1988, pp. 293-331.
2 Ibid. p. 300.

- 295-
Or, dit A. Cunha de cette emprise de structure, "... elle ne bloque pas nécessairement la
transformation et même le développement endogène des systèmes productifs
périphériques"l.
Aussi, pour bien en rendre raison, s'employe-t-il dans la première partie de
son texte2 à démontrer qu'il y a non pas un, mais des processus centre-périphérie ou des
processus territoriaux [processus spatio-économiques, endogènes, interactifs]. Car de
fait, il Y a non pas une, mais des catégories de systèmes "centres", "périphériques", tout
comme avions-nous vu par ailleurs avec G. Mathias et P. Salama3, qu'il y a non une
mais des divisions du travail.
Examinons donc les composantes du système ou ensemble territorial
[national, région, ville, etc] ainsi présenté.
1 Ibid. p. 300.
2 La seconde partie élant réservée à une analyse économétrique des struclures terriLoriales suisses.
3 Cf. L'Elal smcléveloppé. Op. cil.

- 296-
1.1.1. STRUCTURE
ET
FONCTION
DU
SYSTEME
TERRITORIAL.
Figure 5 : LE SYSTEME TERRITORIAL: structure et fonctions.
l
1
1
1
SYSTEHE'ECONOHIQUE
..
SYSTEHE
:!!t.....
POLITIQUE
~l:Ic:
SYSTEHE
HUHAIN

....
..."
~..
..Cl::y--------t--------:lI
SOURCE: A. Cunha: "Centralité, périphérité ... " in Rev. d'éco. régio. et urb. n02, op.
eit. p. 296.

- 297 -
Et ainsi qu'un rapide coup d'oeil suffit pour en juger, le système territorial est
structuré en un ensemble complexe de sous-systèmes que sont: le système humain,
culturel, économique, politique spatial et bien entendu, le système naturel défini entre
autres par la biosphère.
Ils sont tous interdépendants les uns des autres, et remplissent comme fort
bien décrit par A. Cunha, des fonctions qui sont complémentaires. Prenons donc prétexte
de leur description pour découvrir le pays gabonais.
- Le sous-système humain. Espace humanisé, il se définit par l'ensemble des
relations Homme-Homme et Homme-Nature. "Du point de vue fonctionnel, ce sous-
système opère la reproduction biologique, sociale et culturelle des individus. Autrement
dit, il assure la satisfaction des besoins humaines matériels et immatériels fondamentaux"
[A. Maslow, J. Galtung]l. Disons donc du Gabon, pays d'Afrique Equatoriale, que sa
côte ouest est baignée par l'Océan Atlantique, et que pour une superficie de 267 667 km2,
il compte 1 232 000 habitants2.
- Le sous-système culturel. Il se rapporte à "l'Univers symbolique crée par
l'homme et constituant sa réserve de savoir". Sa fonction: stimuler l'esprit de recherche,
de créativité, d'innovation de la société. Ou encore: développer ses facultés d'adaptation
et autres volonté d'agir tant sur elle-même que sur le territoire.
Le Gabon se défini à ce propos comme un système multi-culturel composé de
60 à 45 groupes éthniques3 . Et ceux-ci se ramènent pour l'essentiel à huit ethnies
principales, si l'on tient compte de la faiblesse représentative de certains groupes4
1 Sauf indications contraires, les citations sont de A. Cumba: "Centralité, périphérité et développement
territorial... in Rev. d'éco. régionale et urbaine n02, Op. cit.
2 Cf. Jacqueline Bouquerel. Le Gabon. Op. cil.
3 Cf. Roland Pourtier. Le Gabon: organisation de J'espace et formation de l'Etat. Doctoral d'Etat, Op. cil.
Gilles Sautter. De l'Atlantique au neuve Congo, une géographie du sous-peuplement. Thèse lettres,
Paris, 1966.
4 Cf. Roland Pourtier. Le Gabon; ... Op; cit.

- 298 -
- Le sous-système technologique. Celui-ci "opère l'introduction des
connaissances dans le domaine de la production économique. Il englobe les procédés de
production de nouveaux biens et services, le savoir-faire permettant l'utilisation de
ressources initialisées, etc". Et "si l'archéologie industrielle"! du Gabon témoigne d'un
passé industrieI2; le technologique dans le "Gabon nouveau" est très dépendant de
l'extérieur.
- Le sous-système spatial. Cadre de vie, support de l'activité économique: sa
fonction essentielle est d'assurer les multiples relations d'interdépendances que cela
suppose. Aussi se définit-il comme "constitué par un ensemble de noeuds, de places
centrales, de voies de communication qui les relient et de l'ensemble des zones
intersticielles" et aussi comme ayant "la propriété de créer des synergies et des champs de
polarisation qui orientent les flux de personnes, de capitaux et d'informations autour de
formes hiérarchisées de peuplement et d'habitat".
Le système spatial du Gabon est semblable à celui de nombreux pays en
développement. C'est dire que c'est un système hybride où se mélangent réseaux et
circuits de l'économie forestière, économie villageoise, et ceux de l'économie urbaine,
citadine, dont les multiples facettes et circuits infom1els ne sont plus à décrire.
- Le sous-système écologique. C'est lui qui fournit l'énergie et les matières
premières nécessaires au fonctionnement de l'ensemble du système socio-économique.
Et, précise alors A. Cunha, dont nous reprenons l'analyse3: "Il est constitué par la
biosphère, l'hydrosphère, la lithosphère, l'atmosphère [... l" C'est un système fragile.
Son équilibre est instable.
1 Ou différcntes formes du patrimoine industricl. Cf. Jacques Pinard. L'archéologie industrielle. PUF,
1985.
2 Cr. Roland Pourticr. OP. cil.
3 "CcnLralilé, périphérité Cl dévcloppcmcnL tcrrilorial..." Op. cil. p. 297.

- 299-
- Le sous-système politique. Il se caractérise par le maillage administratif du
territoire. Et fonctionnellement défini: "Il opère la régulation des divers conflits et
contradictions entre les groupes sociaux localisés. Il influe sur le choix et la définition des
objectifs du développement territorial et mobilise les pouvoirs institutionnalisés pour les
accomplir" .
Des auteurs tels J.A. Avaro et J.P. Agondjo nous fournissent d'excellentes
analyses du système juridico-politique du Gabon ancien 1. Et si d'autres encore tels Max
Remondo nous instruisent de son organisation administrative d'après les indépendances2
; c'est notamment avec Roland PouI1ier que nous en avons une étude plus approfondie3.
Car ce dernier auteur s'est savamment employé à démonter le processus historique de par
lequel furent conjointement créés, formés, organisés, tant l'Etat que l'espace du Gabon
actuel. "Gabon nouveau" dont il est opportun de dire qu'il est composé de 9 régions
[l'Estuaire, le Haut-Ogooué, le Moyen-Ogooué, le Ngounié, le Nyanga, l'Ogooué-
Ivindo, l'Ogooué-Lolo, l'Ogooué-Maritime, le Woleu-N'Tem]. Et que chacune est
subdivisée en département, sous-préfecture, chef-lieu et autre préfecture comme ci-après
illustré.
1 Cf. P.L. Agondjo-OKawe. Structures parentales gabonaises et développement les N'Komi. Thèse
d'ELat, Paris, 1967. Joseph Ambourouct Avaro. Un peuple gabonais à l'ilube de la colonisation.
KarLhaler, Paris, 1981.
2 L'organisation administrative du Gabon. Thèse d'ELat, Paris, 1970.
3 Cf Le Gabon: Organisation de l'espace et formation de l'Elat. Thèse Op. ciL.

- 300-
HAUT NTEM
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(3)DJOUORI AGNII.I
lEKABI lEWOlO
® OGOOUE lET/LI
limites
p
de Pro';lince
de Sous· Pr"ecture
Pr"ecture

Sous· Pr'fee lu r.
Carte du Gabon: Carte administrative (1985)

- 301 -
L'espace système territorial est donc fort complexe. Et tout ce que
nous venons de dire, souligne bien en quoi il est opportun de parler non plus tellement
d'espace socio-économique, mais plutôt d'espace éco-biosphérique et ce pour alors bien
marquer l'idée d'interdépendance existant entre les divers systèmes de l'ensemble
territorial. Disons pour être précis: interdépendances entre le système économique et celui
définissant la biosphère. Corollaire de cette "nouvelle perception" du système territorial,
la reconnaissance des multiples catégories de systèmes centraux et périphériques.
1.1.2. SYSTEMES CENTRAUX ET SYSTEMES
PERIPHERIQ UES.
En effet, au-delà du socio-économique, le centre et la périphérie ne peuvent
plus être définis à partir de ce cliché dichotomique que traduisent les notions classiques de
riches/pauvres; bourgeois/prolétaires; patrons/ouvriers, etc ... Ils se différencient en outre
par maints autres attributs qu'une fois de plus, faisant montre d'un bel esprit de synthèse
et de pédagogie, A. Cunha nous résume en cet autre tableau:

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d~ poloArl~raon
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Sou, ")llierne
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T«hnoJog'es InirnSI"," ~ maln4oru-
C-
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tà.e~ contr61r ôu re-1I,ourCrl "stra-
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contrÔle cks reuourCeS;
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sous~repte-­
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ln W\\'lancn ACfmlniuraliYes nalIOf'\\l'"
wnU,llon cs",ns les ."".nce, .dminl'~
'3
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Ir,ul'l'M I\\iUIOf\\.ItM; .bwt\\Ce d'autono~
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ACce-ple tes modè-Ie-s
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systèFM
s)'mboliq~, 'e-s uy Ie-s 6rt'
&ene-,; consomme les )~lnbole!o crées
;;V
'l'le- dOmlnAnU; contrOle- l'jntormoAlioni
".llh~'urs'l; ~!t.lnlt:gratlon cuiturelle-;
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die, surlOUI au. autres rr!,lons pén-
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M 1'f'n'lirof"H'le"m~t en poaé MitAnt
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dans les ré-&lons pér IphftotqUeS que
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dans le "centr~j. Un &rand nombre
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S)'ue. mr
PopulallC)t'\\ ~Cll'1't' 't'une, Oynamurn~
y,t:dhss.e-mtont aemo~raphlque
té oans certal~S r~lons ~ ~lnSI
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~mograp""que, Immlgr~lIon, oen!t.lle-
drprls.e- otomographlQue.
comme conse-quence la ~r ~IIII"~
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Pollullon. ioul·Ullhwllon M' u''''~our~
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- 303-
Reconnaître qu'il y a plusieurs catégories de systèmes centraux et de systèmes
périphériques, c'est reconnaître que chacun des sous-systèmes constitutifs de l'ensemble
territorial peut être défini par un centre et une périphérie. Ainsi, le sous-système humain
se caractérise en son centre par: un style de vie urbain et l'insatisfaction de besoins
immatériels. Et en sa périphérie, lit-on dans le tableau 6, par un style de vie rural dont on
sait les exigences.
C'est dire aussi par ce même exemple, que les systèmes centraux se
caractérisent en ce qu'ils sont dans l'ensemble des espaces "références", "modèles", des
hauts-lieux d'accumulation des connaissances, de gestion, de contrôle, de production
etc ... Les systèmes périphériques se caractérisent par des fonctions ou propriétés
inverses: ce sont des espaces de second rôle, marginalisés, infériorisés, n'ayant en outre
pas de pouvoir économique, politique, culturel, ou technologique par exemple.
Ce sont ainsi résumé les attributs caractéristiques du centre et de la périphérie
qu'il importe de définir du point de vue de la nouvelle perspective d'analyse. Procédons
y ainsi.
a) Le concept de centre, du latin "centrum", nous vient du mot grec
"Kenteron "l, A l'origine, il désigne "le point équidistant de tout les points d'un
circonférence"; sens qui devenu d'un usage courant dans les "sciences du territoire" le
mot [centre] a progressivement perdu. Et désormais, par le concept de centre, on entend:
soit désigner "l'importance d'un lieu relativement au territoire qui l'entoure"; soit ce
faisant, signifier, "la manière dont chaque point de l'espace participe à l'activité
générale[, .. dans un ensemble territorial".
b) La notion de périphérie est quant à elle issue de cet autre mot grec"
peripheria"; circonférence. Opposé à centre qui donc fait penser à un point de
convergence; périphérie suggère "l'idée d'une position excentrée, d'une situation aux
1 Ibid, p. 298.

- 304-
limites d'un espace donné ... " Et entre autres considérations, retenons, qu'il est admis,
d'une manière tout à fait générale ... " que les systèmes périphériques sont des territoires
qui du fait de leur situation dans le réseau des voies de communication et des points
centraux qui les animent, de leurs activités et des groupes sociaux qui y correspondent,
etc ... sont marginaux ou marginalisés: territoires industriels ou mraux désavantagés, en
perte de vitesse, dépendants ou isolés dans les angles morts du développement technique
et économique"l.
Autrement dit, et ce dans la nouvelle perspective d'analyse systémique, les
systèmes centraux et ceux périphériques sont perçus comme des espaces étant également
instables, déformables, extensibles. Leurs frontières varient tout aussi bien au gré des
progrès scientifiques que des divers enjeux territoriaux. Ces derniers ne relèvent plus des
seuls problèmes socio-économiques. En témoignent la multiplicité des relations
[horizontales, verticales, diagonales] et corollairement; la diversité des mécanismes et des
processus de polarisation, concentration, de drainage, d'entraînement, de répulsion ou
de dispersion.
Qu'en est-il du système territorial gabonais: serait-il partagé en systèmes
centraux et périphériques? Y aurait-il des disparités régionales? Emprise de structure,
l Ibid.

- 305-
L2. REALITES GABONAISES
APPROCHE EXPLORATOIRE
1.2.1. PAR
COMPARAISON
DE
LA
STRUCTURE
DES
ACTIVITES REGIONALES.
Cette comparaison révèle l'existence d'une grande inégalité dans la dotation et
la répartition des activités économiques de base.
Tableau 7: STRUcrUREDES ACllVITES REGIONALES AU GABONl
ACTIVITÉS DE DASE
DANS
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OG01f"E -IVltlOO
J
SOURCE: Otha Patrice - Croissance et espace économique au Gabon. Thèse op. cit. p.95
Premier constat d'analyse: il y a des activités qui marquent la vie de
l'ensemble des régions [cas de l'hôtellerie, de l'agriculture, du bâtiment et des travaux
publics]; et d'autres qui ne concernent que cenaines régions: soit pour des raisons
naturelles [cas du pétrole, des usines et de la forêtl soit pour d'autres types de raisons
[cas du commerce de gros de l'industrie textile et alimentaire].
1 Source: Olha PaLrice. Croissance ct espace économique au Q,lbon, Thèse Op. CiL. 95,

- 306-
D'une façon générale, on remarquera que la région de l'Ogooué Maritime et
celle de l'Estuaire du Gabon contiennent 8 sur 10 des activités recensées; on en compte 6
pour le Haut Ogooué; 5 pour le Moyen-Ogooué; 4 pour le Woleu-N'Tem, le Ngounié, la
Nyanga; et 3 pour les régions de l'Ogooué-Lolo et de l'Ogooué-Ivindo.
Il existerait donc des régions qUI constituent des centres d'activités
économiques et d'autres qui par contre, correspondraient à des régions "périphériques".
Exprimons sous forme graphique les informations contenues dans le tableau pour mieux
en parler.
Figure 6: Distribution des activités de base par région
20
18%
18%
2
3
4
5
6
7
8
9
Régions
SOURCE: construction personnelle, faite à partir du tableau précédent.
Legende:
1: Estuaire
6: Ogooué-Ivindo
2: Haut-ogooué
7: Ogooué-Lolo
3: Moyen-Ogooué
8: Ogooué-maritime
4: Ngounié
9: Woleu-N'Tem
5: Nyanga
Les histogrammes permettent de mettre en évidence des ressemblances ou des
différences entre des "échantillons parents" [ici les neuf régions du Gabon].

- 307 -
En abscisse de l'histogramme, les régions y figurent classées par ordre
alphabétique. En ordonnée, nous y avons pour chacune d'elles, reporté le nombre
d'activité de base.
Chaque colonne est proportionnelle à ce nombre rapporté au total des activités
pour l'ensemble des paysl.
Le graphique ainsi construit fait apparaître l'existence d'au moins quatre types
de régions.Ce sont les régions qui comme l'Estuaire et l'Ogooué Maritime représente
chacune 18% de la surface hachurée: puis, vient un groupe intermédiaire de régions que
sont d'une part les régions du Haut-Ogooué [13%], celle du Moyen-Ogooué [Il %] et
d'autre part, les régions de la Nyanga, de la Ngounié et du Woleu-N'Tem [9%], et enfin,
les régions de l'Ogooué-Lolo et de l'Ogooué-Ivindo ayant chacune 6,5% de la surface
hachurée.
On peut d'ores et déjà dire qu'il existe plusieurs catégories de région dans
"1'espace-Gabon"2: l'Estuaire, l'Ogooué-Maritime et le Haut-Ogooué font figure de
régions-centres d'activités économique; alors que celles de l'Ogooué Lolo et de
l'Ogooué-Ivindo présentent des allures de régions périphériques.
Il y a donc bien lieu de parler de disparités régionales: mais on ne peut en
juger à partir d'un simple examen de la structure des activités régionales. Il nous faut
élargir le champ de réflexion.
l Nous sommes partis du lableau 7. Le tOlal des activités de base est: 8+8 +6+5+4+4+4+3+3=45. Aussi
avec ses 8 activilés de base, la région de l'Estuaire par exemple, contient 8/45= 18% des activités
reœnsécs.
2 Expression empruntée à R. Pounier. Le Gabon: organisation de l'espace et formation de l'Etal. Op. cil.

- 308-
1.2.2. PAR LA PRISE EN COMPTE DE L'ENSEMBLE DES
COMPOSANTES DU SYSTEME TERRITORIAL.
Il s'agit de l'ensemble de variables et de sous-systèmes ci-après représentés.
Tableau 8 : VARIABLES ET SOUS-SYSTEMES TERRITORIAUX.
Sous-systèmes
Variables
Démographique
Population totale
Population urbaine
Socio-économique
Salariés des secteurs publics et privés
Budget de développement
Technologique
Nombre d'entreprise en activité
Siège social de société
Politique
Membres au gouvernement
Culturel
Groupes éthniques
Nbre élèves et enseignants du secondaire
Spatial
Infrastructures médicales
Abonnés en eau et électricité
Naturel
Superficie
Constmction personnelle.
Ces sous-systèmes ont été définis dans nos propos antérieurs1; Ils constituent
autant de caractéristiques des régions que les divers types de variables associés. Et c'est
d'ailleurs à partir de ces variables que contient aussi le tableau 9, qu'on va pouvoir affiner
l'étude des différents types de régions.
1 Supra p. 296 cL suiv.

- 309-
Tableau 9
Informations régionales (1)
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Z
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Il Estuaire
20
26
54
38
58
86
21
9
46
31
66
8
Il Haut-Ogooué
13
14
9
23
Il
2
15
16
8
12
6
14
Moyen-Ogooué
Il
5
6
4
8
0,5
6
12
4
10
2
7
Il Ngounié
14
12
5
5
2
0
15
18
9
12
2
14
Il Nyanga
Il Ogooué-Ivindo
6
4
:2
0
6
12
Il Ogooué-Lolo
4
4
2
0
5
12
3
6
9
Il Ogooué-Maritime
12
16
16
Il
24
Il
7
12
7
8
17
9
Il Woleu-N'Tem
20
Il
6
7
0,5
17
2
15
10
4
14
Gabon %
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
1
(l) Nota bene: Ce tableau a essentiellement été contruit à partir des livres blancs publiés
par le Ministère Gabonais de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire en Juillet 1983. (Dernières enquêtes régionales, faites au niveau
national).
1
1

- 310 -
Plusieurs enseignements peuvent être tirés du tableau 9. On vérifie par
exemple que l'essentiel de la population salariée réside dans les régions centrales: les
chiffres sont de 54% pour l'Estuaire, 9% pour le Haut-Ogooué et 16% pour l'Ogooué-
Maritime.
Autres aspects caractéristiques de ce premier type de région: elles bénéficient
des plus grosses parts du budget de développement: Estuaire [38%], Haut-Ogooué [23%]
et Ogooué-Maritime [11 %1. Notons ainsi que la plupart des entreprises s'y trouvent
localisées et y ont leurs sièges sociaux à proportion de 86% dans l'Estuaire, Il % dans
l'Ogooué-Maritime et 2% dans le Haut-Ogooué alors que les autres types de régions n'en
bénéficient point.
En effet, les régions périphériques -telles la Ngounié, la Nyanga, l'Ogooué-
Lolo et l'Ogooué-Ivindo - ne comptent aucun siège social de société. Elles n'ont qu'une
faible part des budgets de développement: 5% pour la Ngounié, 2% pour l'Ogooué-Lolo,
3% pour l' Nyanga ... et ce sont, entre autres caractéristiques, des régions à faible
population urbaine: 12% pour la Ngounié et 4% pour l'Ogooué-Ivindo et l'Ogooué-Lolo.
Cet ensemble de régions constitue donc lIne excellente illustration de l'analyse
de A. Cunha portant sur les concepts de centralité et de périphéricité. Il y souligne
l'existence de plusieurs catégories de systèmes centraux et de systèmes périphériques.
Les régions du Haut-Ogooué et de l'Ogooué-Maritime constituent deux
exemples de systèmes centraux; mais elles sont aussi bien différentes l'une de l'autre
qu'elles le sont de la région de l'Estuaire.
De la même façon, plusieurs types de régions périphériques sont à distinguer:
les régions du Woleu-N'Tem, de la Ngounié et du Moyen-Ogooué ont en effet des
caractéristiques bien différentes de celles de l'Ogooué-Ivindo et de l'Ogooué-Lolo.

- 311 -
Qu'il s'agisse des régions centrales ou des régions périphériques, elles
présentent dans l'ensemble des profils variés que les techniques de l'analyse des données
nous permettront de décrire avec plus de détails et de précisions l ,
Dans l'immédiat, il importe en effet de poursuivre nos réflexions prospectives
en se demandant alors si ces disparités régionales peuvent s'expliquer à la lumière de
quelques facteurs géographiques, climatiques, historiques.,. ou encore, si elles sont dues
à quelques autres conflits rivalités politiques, économiques ou éthniques?
• Des hypothèses non vérifiées.
Une lecture attentive du tableau 9 [cf. p....] permet de déjà éliminer certaines
des hypothèses ainsi suggérées. En effet, il en ressort aussi qu'aucune catégorie des
régions en présence ne monopolise le pouvoir politique: 21 % et 15% des membres du
gouvernement sont par exemple originaires de l'Estuaire et du Haut-Ogooué. Ce SOnt là
deux types de régions centres. La précision mérite d'être faite car c'est dans les mêmes
ordres de proportion qu'on trouve des personnalités politiques [ministres et secrétaires
d'étatF qui sont originaires de régions périphériques; telle celle du Woleu-N'Tem [17%]
et la Ngounié [15%]3.
Il existerait donc un certain équilibre géo-politique qui écarte l'hypothèse de
rivalités politiques du champ d'explication des disparités régionales au Gabon: ayant opté
pour "Le libéralisme Economique Dirigé et Panifié"4, le pays se développe sous un
régime de parti unique et ce depuis 19685.
1 cr. chapitre suivant.
2 Nous ne nous sommes intéressés qu'aux gouvernements relatifs couvrant la période de 1974 à 1984.
3 Comme précisé en annexe statistique, nos chiffres ne valent que pour les années 1974-1984.
4 Cf Marc Aicardi de Saint-Paul. Le Gahon du roi Denis Ü Omar Bongo. Ed. Albatros, Paris, 1987.
5 Cf Marc Aicardi de Saint-Paul. Le Gahon du roi Denis à Omar Bongo. Op. cil.

- 312 -
Les populations gabonaises sont toutes de culture bantoue. A cet égard les
géographes reconnaissent que le pays est relativement homogène, uniforme tant du point
de vue de sa géographie physique que humaine) ... les données ethniques voire
l'ensemble des facteurs naturels [la forêt, le climat, la faune] n'yon t vraisemblablement
pas valeur déterminante dans l'explication des disparités économiques régionales2;
Autrement dit, les phénomènes naturels [désertification, insalubrité
géographique], les modes de productions autochtones [forestier, lignagier, parental, etc]3
n'om vraisemblablement pas au Gabon une importance telle qu'il suffirait d'y faire
référence pour expliquer la formation des disparités régionales.
• Les facteurs et phénomènes mis en cause.
Ayant fait la part des facteurs d'ordre géographique, l'explication semble
résider dès lors du côté des phénomènes et des processus spatio-économiques.
ck.+w.
En effet, ces derniers attirent de plus e
plus l'attention des économistes. Ils
prennent de l'ampleur avec le développement des relations économiques internationales.
Ils amènent à s'interroger sur l'impact de la mobilité croissante des biens, des facteurs de
production, des technologies, des consommateurs, des activités et des fonctions
économiques sur l'organisation de tout système territorial4.
Ils ont des effets disymétriques et parfois cumulatifs. Ils peuvent réduire,
aggraver ou favoriser l'émergence de nouvelles inégalités spatiales.
1 Cf. J. Boucquerel. Le Gabon. Op. cil.; R. Pounier. Le Gabon: Tome 1: Espace-Histoire-Société.
Tomme Il: Etat et développement. Paris, L'Harmattan, 1989.
2 Cf. Gilles Sautler. De l'Atlantique au fleuve Congo ... Op. cit.
3 Cf. Economies et sociétés al! Gabon dans la première moitié du XIXème siècle. Op. cil. et aussi
Agondjo Okawe Pierre Louis. Structures parentales ct développement al! Gabon ... Op; cil.
4 Cf "Centralité, périphéricité, ct développement territorial. .. " Op. cil.

- 313 -
L'analyse en distingue deux types principaux. Il s'agit d'une part des
processus endogènes tels les processus de différenciation, de décentralisation, de
segmentation ou de drainage fort bien analysés par A. Cunhal; et d'autre part, ce sont les
phénomènes bien connus de colonisation, de division, de polarisation et de
modernisation.
Nous en avons longuement parlé chemin faisant. Contentons-nous alors d'en
souligner simplement les différences avec les processus endogènes; ces derniers n'ont
qu'un caractère d'épiphénomène; ils ne concernent que des espaces, régions ou territoires
sans relations extérieures2. Alors que les processus et phénomènes spatio-économiques
de colonisation, de division du travail, de polarisation et de modernisation - soit en abrégé
phénomènes CDPM - supposent un espace ouvert; Ils ont un aspect historiquement
détenniné, et ont en outre une caractéristique principale, celle d'être des phénomènes
agissant et observables à l'échelle de tout pays .
• Implication.
La chaîne des phénomènes CDPM serait donc la cause principale des
disparités régionales au Gabon. C'est dire qu'il existerait des relations de cause à effet
entre ces phénomènes et les mouvements de structuration/déstructuration de l'espace-
Gabon; et qu'en l'occurrence les disparités régionales peuvent s'interpréter comme étant
le produit des multiples effets d'entaînement et de stoppage qu'y exerceraient les
phénomènes CDPM.
Une telle explication des disparités n'est effectivement vraisemblable qu'à
trois conditions:
1 cr "Central ité, périphéricité, et développement territorial. .. " Op. cit.
2 Ibid.

- 314-
- identifier l'ensemble des facteurs par lesquels ces phénomènes auraient agi
sur l'espace-Gabon;
- rendre compte de leurs différentes périodes et phases d'action spatio-
économiques; et enfin,
- attester de l'existence d'au moins quatre types de régions que "présuppose"
l'influence des phénomènes CDPM.
Il est par conséquent utile et opportun de savoir quelles sont les périodes au
cours desquelles ces phénomènes auraient agit sur l'esapce-Gabon? Et surtout, comment
se présentent les disparités économiques régionales au Gabon?

- 315 -
CHAPITRE II
LES DISPARITES ET LES TYPES
DE REGIONS OBSERVES

- 316 -
L'étude quantitative de l'espace-Gabon révèle l'existence de quatre types de
régions. Il Ya :
- d'une part des régions-centres actifs [l'Estuaire, le Haut-Ougoué] et une
région-centre passive [l'Ogoué-Maritime];
- et d'autre part, des régions que nous qualifions de périphéries-actives [le
Woleu-Ntem, la Ngounié] et des régions qualifiées de périphéries-passives [la Nyanga,
l'Ogoué-Lolo, l'Ogoué-Ivindo et le Moyen-Ogoué].
D'importantes disparités existent entre ces quatre types de régions. Les plus
criantes étant celles observées entre les régions de l'Estuaire, de l'Ogoué-Lolo et de la
Nyanga.
Ce sont, ainsi résumés, les résultats obtenus par usage des techniques de
l'analyse factorielle des données [analyse en composantes principales et classification
ascendante des données]. Mais faut-il se fier aux résultats de l'analyse des données?
La question mérite bien d'être posée, car de l'avis de nombreux auteurs 1 :
l'analyse des données n'aurait pas grande utilité dans le domaine de la régionalisation et
"d'une manière générale en science économique (... ). Le statut épistémologique de
l'analyse factorielle n'est pas bien défini et l'on doit regretter qu'une sorte de déontologie
de l'interprétation des graphiques n'ait pas véritablement émergé de la multitude de
travaux ayant employé cette technique ces dernières années"2.
Il est vrai que cette méthode d'analyse à des limites. Les résultats sont sujet à
caution, ne fut-ce qu'en raison des incertitudes d'ordre statique. Cependant nous pensons
que l'analyse factorielle comme toute technique d'analyse, est perfectible. Et en l'état
actuel de nos connaissances, elle nous est apparue comme étant la méthode d'analyse qui
1 Cf. Labrousse C. - Introduction à l'économétrie, Dunod, Paris, 1972. Michel Mougeot _ Analyse
factorielle et régionalisation ou l'irréductibilité des particularismes régionaux. Université de Franche-
Comté. Document de travail nO ll, Janvier 1977, ele.
2 Michel Mougeot - Analyse factorielle et régionalisation". Op. cil., p. 13.

- 317 -
réponde le mieux à nos préoccupations immédiates: montrer le caractère
multidimensionnel des régions, faire ressortir les profils variés des disparités, des
facteurs d'analyse, des plans d'analyse et ce faisant conforter l'idée selon laquelle "la
question régionale"l disqualifie tout discours déterministe ou réductionniste.
Dans ce travail, ayant opter pour ce que F. Perroux appelle l'économie
d'intention scientifique, il sied d'étayer nos propos, en précisant dans les lignes qui
suivent :
- en quoi consistent les techniques de l'analyse des données;
- quelles sont les données étudiées;
et en précisant aussi, le détail des traitements et des résultats de l'analyse, afin
qu'à bon escient, chacun puisse juger de l'utilité de cette technique d'analyse et de la
validité des résultats obtenus.
ILL
PRESENTATION
DES
DONNEES
ET
DE
LA
TECHNIQUE
D'ANALYSE UTILISEE.
II.l.l. LES DONNEES
Il s'agit d'un ensemble d'informations statistiques sur les populations
[urbaines, actives, rurales, etc] sur les budgets de développement; sur les groupes
éthniques, sur les membres du gouvernement et sur bien d'autres indicateurs de bien-être,
d'environnement. .. et de qualité de l'infrastructure.
Ces informations portent sur chacune des neuf régions du Gabon. Les
principaux documents d'oll nous les avons puisées sont:
1 Comme dirait J.F. Gravier - La Question régionnle. Flammarion, Paris, 1970.

- 318 -
le schéma général d'aménagement du territoire [Gesar, 1975]; les livres blancs
(1983] et le cinquième plan de développement économique et social [1984-1988] de la
République gabonaise.
Indiquons aussi que nos données ne valent que pour la péricxle d'années allant
de 1960 à 1984. Elles sont décrites en détail dans l'annexe statistique, "in fine" de la
présen te étude l,
On se bornera alors ici à caractériser d'abord les techniques d'analyse des
données mises en oeuvre; puis on présentera les résultats obtenus.
II.1.2. CARACTERES DE L'ANALYSE DES DONNEES.
L'analyse des données recouvre une collection d'instruments de statistique
descriptive.
"Collection, c'est-à-dire rassemblement et juxtaposition dont le lien logique est
parfois ténu. Instruments, c'est-à-dire outils dont on attend d'abord qu'ils aient une
efficacité pratique, la justification théorique éventuelle n'étant recherchée qu'en second.
Statistique descriptive, c'est-à-dire que l'analyse des données s'applique à des résultats
statistiques bruts, dont elle vise à faciliter le maniement: elle se situe immédiatement en
aval de la production de ces résultats et immédiatement en amont de leur présentation
littéraire qu'elle prépare, des raisonnements probabilistes (notamment économétriques)
que l'on peut effectuer sur eux et des études proprement économiques, sociologiques ou
autres qu'ils peuvent nourrir"2.
Autrement dit, l'analyse des données est très différente des outils traditionnels
de la statistique descriptive: elle consiste à dégager des ressemblances et des différences
1 Infra p. 385.
2 Michel Voile Analyse des données. Economica, Paris, 1985, p.9.

- 319 -
entre éléments en transformant les données pour les visualiser1, Elle fournit un
algorithme de réduction des données2; elle détermine des relations de proximités entre
variables, entre individus; et entre autres caractéristiques: "Elle cherche à extraire d'une
masse énorme d'informations, des liaisons privilégiées entre variables et individus en
fournissant de surcroît des critères de lectures de résultats" [Cl. Lacourp, Ainsi qu'en
témoignent de nombreux auteurs, c'est un précieux instrument d'étude des problèmes
spatio-économiques4•
L'analyse des données comprend deux grands groupes de méthode : les
méthodes d'analyse factorielle et les méthodes de classification automatique.
- L'analyse factorielle porte sur "des nuages de points dont on cherche à
trouver les directions d'allongement maximal (axes factoriels)"S, Elle permet un travail
préparatoire "dans la mesure où son but est de réduire de façon synthétique une masse de
données statistiques trop encombrantes pour être exploitées telle quelle" Lebart L. ]6. Il
existe deux grandes méthodes d'analyse factorielle. Ce sont l'analyse factorielle des
correspondances [qui suppose un traitement préalable des données] et l'analyse factorielle
en composantes principales [qui s'opère sur des valeurs brutes].
- Quant aux méthodes de classification elles portent sur des ensembles
d'individus qu'il s'agit de "regrouper en catégories jugées homogènes au regard de tel ou
tel critère"7. Distinction est également faite entre les méthodes de classification non
1 Cf. llouroche Jean-Marie et Gilbert Saporta.: L'analyse des données. S PUF, Paris, 1980;
Voir aussi: Bertier Patrice, J.M. Bouroche. Analyse des données multidimensionnelles. PUF, Paris,
1975; Fenelon J.P. Qu'est-ce Que l'analyse des données? Lefonen, 1981.
2 Cf. Chevalier Jean-Claude. Classification en analyse économique spatiale. TEM, Espace, n07, Cujas,
Pais, 1974.
3 Cf. Espace régional et aménagement du territoire. 1ère édition, p. 685.
4 Cf.. Lacour fournit une excellente bibliographie sur les travaux de ces auteurs dans le même ouvrage, p.
682, en bas de page, note 1.
5 M. Voile. Analyse des données. Op. cit. p. 17.
6 Cité par J.Cf.. Chevalier. Classification en analyse économique spatiale. Op. cit. p. 35.
7 M. Voile. Op. cil.

------------~'-_rt"i..-
- 320-
hiérarchique et les méthodes de classification hiérarchique. La façon dont on calcule
l'homogénéité des groupes d'individus varie donc d'une méthode à l'autre." Le résultat
de la classification se présente le plus souvent sous la fom1e d'un arbre renversé [... ] qui
schématise les divers regroupements d'individus"l.
Et enfin, il importe aussi de souligner que le choix de l'une ou l'autre des
techniques et des méthodes de l'analyse des données, dépend de la nature du tableau des
données.
Distinction est faite aussi à ce propos entre ce que l'on appelle un tableau de
contingence; c'est-à-dire "un tableau qui donne la ventilation d'une population (ou d'une
quantité) selon deux caractères qualitatifs que l'on croise"2, et les autres types de tableaux
statistiques des données: tableaux logiques, tableaux de notations, tableaux de distances
etc ...
"Parmi les tableaux qui ne sont pas des tableaux de contingence, la majeure
partie est constituée de tableaux qui indiquent les valeurs d'un ensemble hétéroclite de
variables observées sur une population donnée. Par exemple, si l'on considère un tableau
qui indique, sur une population de communes, la valeur de variables telles que: le nombre
d'habitants, la superficie, le montant du budget communal, le nombre de téléphones, etc,
ce tableau n'est pas un tableau de contingence: on voit bien que la somme des diverses
variables relatives à une même commune n'a pas de sens" [M. Volle]3. Et c'est le cas de
notre tableau des données sur les régions du Gabon. Sa forme est la suivante:
1 M. Voile Op. cil.
2 "On reconnaîL un tableau de contingence à ceci: en calculant des sommes en ligne ou en colonne, on
obtienL des quantiLés qui ont un sens (... effecLif d'une région, effccLif d'une classe d'âge, chiffre d'affaires
d'une entreprise ...). Cf. M. Voile. Analyse des données. Op. cil. p.27.
3 Ibid.

- 321 -
Tableau A: STRUCTURE DU TABLEAU DES DONNEES.
j variables
Variables actives
Variables illustratives
i Régions
jl , '2
J
1
jlO
1. .....
1 j95
.................. jm
Estuaire
Haut-Ogooué
Moyen-Ogooué
Ngounié
Nyanga
Ogooué-Ivindo
Ogooué-Lolo
Ogooué-Maritime
Woleu-N'Tem
SOURCE: constmction personnelle.
On appelle i les individus [ici les 9 régions du Gabon]; et j, les variables.
Comme précédemment annoncé, nous en avons retenues 101 par région; et il s'agit
effectivement de variables telles que les populations urbaines et rurales; le nombre de
salariés, le nombre d'écoles, d'hôpitaux, de téléphones ou de groupes éthniques ... dont
on sait bien que la somme [en ligne ou en colonnes] n'a pas de sens.
C'est à partir de ce tableau dont le détail figure en annexe statistique [p.... ]
que nous avons pli obtenir une première description des variables: calcul des moyennes,
des écart-types, valeur minimum, valeur maximum, construction des histogrammes et de
la matrice des corrélations.
II


- 322-
C'est au regard des coefficients de corrélation que nous avons pu procéder à
une première identification des variables illustratives.
Il s'agit des 6 variables suivantes:
- population totale,
- population villageoise équipée,
- actifs salariés du privé et du public,
- actifs totaux du privé et du public,
- rémunération totale du privé et du public,
- budgets totaux de développement.
On parle alors "de variables redondantes" [coefficients 1 dans la matrice des
corrélations], ou d'éléments supplémentaires [les individus et les variables illustratives].
Il importe à ce propos de préciser que par définition, ces éléments ou variables
iIIustratives ne contribuent pas à la définition des axes factoriels et n'interviennent
aucunement dans l'interprétation des résultats. Leur élimination en tant que variables
actives s'explique aussi au regard d'un des principes de l'analyse des données: "consentir
une perte en infonnation afin d'obtenir un gain en signification "1.
C'est d'ailleurs en vertu de ce principe que nous avons dû procéder à
plusieurs analyses des données et ce furent notamment
- des analyses en composantes principales. Les premières comprenaient 95
variables actives pour 6 variables illustratives; et la dernière ne contenait plus que 22
variables actives pour 79 variables iIIustratives. Nous avons ensuite procéder à
1 M. Voile. Ibid. p. 12.

- 323 -
- des analyses de classification hiérarchique des régions, et ce sur la base des
101 variables.
Principal résultat de cet ensemble d'analyses des données: elles confirment
notre hypothèse de départ. A savoir que l'espace-Gabon est marqué de disparités entre
quatre groupes de régions.
Quelles sont ces régions? Quel est leur profil et sur quels critères sont
mesurés ces disparités régionales? C'est à ces questions que nous allons répondre en
commentant les résultats d'analyse.
II.2.
PRESENTATION
DES
RESULTATS
DE
L'ANALYSE
EN
COMPOSANTES PRINCIPALES.
Précisons qu'il s'agit d'analyses en composantes principales [ACP]
"normées" et ce pour tenir compte des "effets de taille" et du caractère hétérogène des
variables. On s'intéressera d'abord aux résultats de l'analyse préliminaire avant de faire
mention des résultats définitifs.
II.2.1. LES RESULTATS DE L'ANALYSE PRELIMINAIRE.
Elle porte sur 9 individus [les 9 régions du Gabon] décrits par 95 variables
actives. La liste des variables a été reportées en annexe statistique. Elles y figurent avec
les chiffres relatifs à leurs écart-type, moyenne, valeurs maximale de corrélations des
variables.
Un examen attentif de cette dernière a permis de repérer 73 autres "variables
redondantes" [variables à coefficients 1 dans la matrice des corrélationsp. Ceci souligne
déjà la nécessité de reprendre l'analyse en les classant alors comme variables illustratives.
1 Le cocfficienl de corrélation inlCrvienl en effel comme crilère de sélcclion des variables. Autremem dil,
l'analyse n'esl possible que si les données som indépendanles cl onl des coefficienls de corréla lion non
nul.
1
!i!l","",-1i.jn,,~N"" _

- 324-
Mais avant que de s'y employer, il convient d'examiner aussi les autres
résultats fondamentaux issus de l'ACP. Ils sont au nombre de trois.
1°) Les résultats d'ordre technique.
Us aident à juger de la qualité de l'analyse des données et concernent de prime
abord, les quantités d'inertie expliquée par chaque axe factoriel [dénommées valeurs
propres en raison d'une propriété mathématique des axes]!.
Tableau B: EDITION DES VALEURS PROPRES.
N'
Valeurs
%
%
propres
d'inertie
cumule
1
49,00
51,59
51,59
2
21,85
23,00
74,59
3
6,94
7,32
81,90
4
5,51
5,80
87,71
5
4,73
4,98
92,68
6
3,07
3,24
95,92
7
2,60
2,75
98,67
8
1,26
1,33
100,00
9
0,00
0,00
100,00
SOURCE: sortie de programme de l'ACP.
La première valeur-propre représente 52% de cette inertie, la deuxième 23%.
Et ce pourcentage d'inertie va décroissant jusqu'à la 9ème valeur propre où elle n'est plus
expliquée. Le nombre des valeurs propres est donc égale à 8. Ce chiffre correspond au
nombre des nouveaux caractères ou variables obtenues par ACP: ils définissent un espace
à 8 dimensions qui donc demeure invisible.
1 Ou propriélé malhémaùque de la variance. Cf. M. Voile. Op. cil.

- 325-
Aussi est-il préférable de ne s'en tenir qu'aux deux premières valeurs propres
[ou composantes principales]. Elles expliquent environ 75% de l'inertie. Et un tel résultat
d'analyse est d'autant plus intéressant qu'il signifie qu'en acceptant de passer d'un espace
de dimension 8 à un espace de dimension 2 - défini par les deux premières valeurs
propresl -, on ne perd que 25% d'information sur l'ensemble des données en étude.
2°) Les coordonnées et les résultats d'analyse sur les variables.
De même qu'elle informe sur le nombre d'axes de projection du nuage des
"points-variables" à construire, l'ACP renseigne également sur la position qu'y occupe
chacune des variables. A cet effet, il édite un tableau à partir duquel on peut apprécier les
contributions des variables à la définition des axes et du plan de projection.
l Ceci signifie aussi abandonner 6 des composanles principales pour ne s'en tenir qu'aux deux premières.
Cf. J.M. Bouroche, G. Sapona. L'analyse des données.

- 326-
Tableau C: PRINCIPALES CONTRIBUTIONS DES VARIABLES.
Facteurs
Contributions absolues
Contributions relatives
':-
Variables
FI
1
F2
FI
1
F2
poru
0,04
- 0,20
0,29
- 0,94
pvee
0,05
- 0,20
0,33
- 0,92
Pvef
0,01
- 0,18
0,05
- 0,84
pvne
0,03
- 0,19
0,20
- 0,88
pvpp
0,03
- 0,20
0,23
- 0,94
penp
0,04
- 0,18
0,30
- 0,84
pcec
0,02
- 0,20
0,17
- 0,93
peet
0,01
- 0,20
0,10
- 0,94
paat
0,03
- 0,20
0,24
- 0,93
nepr
0,02
- 0,21
0,13
- 0,98
pseg
- 0,14
- 0,00
- 0,99
- 0,01
ptel
- 0,14
- 0,01
- 0,98
- 0,06
pasi
- 0,14
- 0,01
- 0,99
- 0,05
padm
- 0,14
- 0,03
- 0,97
- 0,12
pnad
- 0,14
- 0,02
- 0,97
- 0, la
mrbe
- 0,14
- 0,02
- 0,99
- 0,09
rnrpp
- 0,14
0,02
- 0,97
0, la
rnrsd
- 0,14
0,01
- 0,99
0,04
SOURCE: sortie de programme de l'ACP.
Pour un axe factoriel donné, la somme des carrés des contributions est égale à
1. Cet extrait du tableau d'édition des contributions des variables1 montrent que les plus
fortes contributions s'établissent avec le deuxième facteur.
Autrement dit, ce sont des variables telles la population rurale [poru], la
population villageoise équipée d'écoles [pvee], ... les actifs agricoles traditionnels [paat]
l Pour plus de détails, voir l'annexe statistique p 412 et suiv.

- 327 -
et en particulier la variable nombre d'écoles primaires [nepr] qui contribue le plus à la
difinition du deuxième axe factoriel.
En revanche, ce sont les variables telles celles relatives au nombre d'abonnés
à la société d'énergie et d'eau du Gabon [pseg], au nombre d'abonnés téléphone [ptell,
au nombre d'actifs du secteur informel [pasi] ... ou les variables relatives aux revenus
bruts d'exploitations individuelles et assimilés [mrbe], aux rémunérations des secteurs
privés, publics [MRPP] et des services domestiques [mrsd] qui alors contribuent le plus à
définir le premier axe factoriel.
Notons aussi que c'est toujours à partir des variables à forte contribution que
se fait l'interprétation des axes.
Dans sa deuxième partie, le tableau C nous informe sur la qualité de
représentation de chaque variable. Le critère de qualité, communément admis est que pour
une variable donnée, la somme des carrés de ses contributions relatives aux axes FI et F2
doit être proche de 1.
A l'exception des variables qui contribuent le plus à la définition des 2 axes
factoriels, l'ensemble des autres variables ont une mauvaise qualité de représentation.
Notre analyse préliminaire n'a à ce propos, pas été satisfaisante: il existe des problèmes
de projection des variables dans le plan défini par les deux premiers axes facroriels ; de
nombreux "point-variables" y sont mal positionnés el c'est pour mieux rendre raison de
ces difficultés d'analyse que nous proposons d'examiner le plan de projection des
variables qu'annonce la liste ci-après fournie des points cachés.

- 328 -
----------------- -----------------------------------------------------
VHU.ûL[S
ACTIVES: 95
llLUSTRAT IVES:
-------------------------------------- --------------------------------
PLA~ DE PROJECTION DES
101
PùlNTS
SUR LES
AXES
----------------------------------
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AXE
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28

- 329-
Graphique A: PLAN DE PROJECfrON DES 95 VARIABLES.
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-0.550
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-0.570
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-0.10e
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LEGENDE: à la différence des variables illustrarives, les variables actives sont repérées
par le signe Cl

- 330-
Le long du premier axe, factoriel, on lit l'opposition entre d'une part les
prestations sociales [mpso], le nombre d'abonnés à la société d'eau et d'électricité du
Gabon [pseg], celui des institutions financières [nmit], le chiffre du trafic postal [npos],1
et d'autre part, des variables relatives à la population villageoise [pvip], au nombre des
divisions administratives [nadm], au chiffre de superficie régionale [stot] et par exemple
aussi, à celui des migrations interrégionales [pmig]. Les premières catégories de variables
caractérisent pour l'essentiel des populations urbaines [populo Les deuxièmes donnent
plutôt à identifier des populations rurales [poru]. Autrement dit: le premier axe peut
s'interpréter comme "facteur population". Il traduit donc l'opposition entre diverses
catégories de variables relatives à la population urbaine et à la population rurale2.
Le deuxième axe factoriel oppose des variables relatives au nombre d'écoles
primaires [nepr], au nombre des exploitants agricoles de 31 à 40 ans [pcet], à la
population rurale [poru]; et des variables relatives à la valeur ajoutée du secteur
secondaire [pvas], à la quantité de produits exportés [nmet], à la masse des salaires du
secteur secondaire [msse] etc.
Les premières catégories de variables tendent à caractériser le milieu rural et
les deuxièmes, l'activité économique. C'est dire du deuxième axe qu'il peut être interprété
comme "facteur activités économiques rurales secondaires".
Parachevons ainsi cette première lecture du plan de projection des variables.
On observera que les variables sont le plus dispersées le long du premier axe.
Celui-ci explique en effet 52% de l'inertie [ou variance] du nuage de points ainsi obtenu.
De même, remarquera-t-on, l'existence d'un "paquet" de variables qui lui sont fortement
correlées. Contentons-nous d'en dire qu'il est révélateur d'un défaut de projection des
données dont l'explication va être fournie à travers l'examen de ce troisième type de
résultat.
1 Cf. points cachés, p. 328
2 Cf. aide à l'interprétation des axes en annexe I, p. 414 et suiv.

- 331 -
3°) Les coordonnées et autres résultats d'analyse sur les régions.
L'ACP nous les livre sous forme de tableau ainsi résumé l .
Tableau D: EDmON DES COORDONNEES ET CONTRmUTIONS DES REGIONS.
Coordonnées
Con tributions
Contributions
absolues
relatives
a
b
c
FI
F2
FI
F2
FI
F2
Estuaire
- 1,95
- 0,13
81,84
0,76
0,99
0,00
Haut-Ogooué
0,01
- 0,01
0,00
0,00
0,00
0,00
Moyen-Ogooué
0,22
0,39
1,06
7,38
0,08
0,26
Ngounié
0,33
- 0,53
2,31
13,41
0,14
0,36
Nyanga
0,34
0,24
2,55
2,82
0,34
0,17
Ogooué-lvindo
0,43
0,10
4,00
0,46
0,38
0,02
Ogooué-Lolo
0,50
0,32
5,35
4,86
0,50
0,20
Ogooué-Maritime
- 0,19
0,64
0,80
19,67
0,05
0,59
Woleu-N'Tem
0,31
- 1,02
2,09
50,63
0,07
0,77
SOURCE: sortie de programme de l'ACP.
Le tableau D donne les coordonnées des observations - les 9 régions du
Gabon - sur les deux dimensions que sont les axes factoriels FI et F2. La région de
l'Estuaire par exemple à pour coordonnées [-1,95] sur le premier axe; et [-0,13] sur le
second.
La partie b du tableau nous informe sur la contribution de chacune de ces
régions à la définition des axes. Notons pour l'essentiel que c'est la région de l'Estuaire
[81,84]qui contribue le plus à la définition du premier axe, tandis que le second axe est
principalement défini par la Woleu-N'Tem [50,63]. Et si les diverses autres régions
1 Cf. Annexe statistique pour plus de détails, p. 411.

- 332-
concourent à des proportions variables à la définition de ces mêmes axes, on remarquera
aussi que la région du Haut-Ogooué n'y contribue aucunement.
Et enfin, la partie C du tableau donne à apprécier la qualité de représentation
de chacune des régions en présence. Etant donné qu'une telle représentation est d'autant
bonne que la somme des carrés sur tous les axes est égale à 1; notons que la région de
l'Estuaire [0,99] est la mieux représentée sur le premier axe. Le Woleu-N'Tem [0,77]
l'est sur le second axe. Et une fois de plus, la région du Haut-Ogooué se différencie de
l'ensemble en ce qu'elle est très mal représentée dans le plan de projection défini par les
deux premiers axes.
4°) L'interprétation graphique des résultats.
Ainsi que cela ressort du graphique B présenté en page 334 :
L'axe 1 oppose le groupe de régions que sont l'Estuaire, l'Ogooué-Maritime
et le Haut-Ogooué à cet autre groupe de régions composé du Moyen-Ogooué, de la
Nyanga, de l'Ogooué-Ivindo, de la Ngounié, de l'Ogooué-Lolo et du Woleu -N'Tem.
Etant donné que ce même axe est celui où les données relatives à la population
urbaine s'opposent à celles caractérisant la population rurale: on peut en dire qu'il traduit
l'opposition [les disparités] entre un groupe de régions caractérisées par des catégories de
variables définissant un mode de vie urbain et un groupe de régions défini par des
variables révélatrices d'un mode de vie rural. Autrement dit encore, l'axe 1 est celui où
les régions centres s'opposent aux régions périphériques.
L'axe 2 est pour l'essentiel défini par le Woleu-N'Tem, qui y figure opposée
à celle de l'Ogooué-Maritime. Les régions y sont dans l'ensemble mal représentées. Et
sachant qu'en termes de variables il s'interprète comme "facteur" activités économiques
rurales secondaires: l'axe 2 traduit les disparités régionales sur la base des activités
économiques du secteur secondaire en milieu TUral.
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DE
PROJECTION DES
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ET
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1
1
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1
1
-0.995
1
1
-1.021,
1
------------------------
----------------------------------------------------WONT----------------------------
1
-0.193
-0.055
0.084
0.222
0.360
O.1,9t

- 335 -
Autres commentaires qu'appelle la lecture de ce graphique: la position
particulière de certaines régions, telles celle du Haut-Ogooué. En effet, elle figure au
centre du nuage de points. Elle ne contribue à la définition d'aucun des axes considérés et
ce que donne à constater le graphique, c'est que cette "variable-région" [le Haut-Ogooué]
n'est point correlé avec le plan de projection que définissent les axes factoriels 1 et 2.
L'ACP révèle que ce n'est qu'à partir d'un espace factoriel à 4, 5 ou 6
dimensions qu'on peut en avoir une bonne représentation graphique.
Il importe de noter qu'en règle générale: les points les plus contributifs sont
les plus éloignés du centre du nuage l . Cette remarque amène alors à considérer la
position des régions de l'Ogooué-Lolo [Oglo], du Woleu-N'Tem [wont] et de l'Ogooué-
Maritime [Ogma]. Ces dernières figurent sur les bords extrêmes du cadre délimitant le
plan de projection. Mais leur interprétation n'est ici d'aucun intérêt car à l'exemple de
celle de l'ensemble des régions, leur représentation graphique n'est pas d'excellente
qualité [cf. tableau D, p.... ]. Nuançons ces remarques en considérant alors cet autre
tableau où sont indiquées les distances de chaque région par rapport au centre de gravité
du nuage des points.
1 Cf.Lecture commentée de sortie de programmes en analyse des données. Bulletin a.d.d.a.d., nOI1.
Association pour le développement et la diffusion de l'analyse des données. 4, rue André Chénier, 92130
ISSY-LES-MOULINEAUX.
_ _
1
_

- 336-
Tableau E: TABLEAU DES DISTANCESl
Régions
Masses
Disto
Estuaire
1,00
3,84
Haut-Ogooué
1,00
0,41
Moyen-Ogooué
1,00
0,58
Ngounié
1,00
0,77
Nyanga
1,00
0,35
Ogooué-Ivindo
1,00
0,49
Ogooué-Lolo
1,00
0,50
Ogooué-Maritime
1,00
0,69
Woleu-N'Tem
1,00
1,37
Ce tableau permet d'apprécier la position de chaque région. On remarquera
qu'à la région de la Nyanga, correspond un chiffre de distance inférieure à celui du Haut-
Ogooué: cette dernière ne serait donc la plus proche du centre de gravité du nuage que par
"effet de perspective" inhérent à tout mode de représentation graphique de données
multidimensionnelles2.
On remarquera aussi que la région de l'Estuaire est la plus excentrée de toutes:
elle se trouve en réalité à 2,3 écarts-types du centre du nuage des points. Tenant compte
de ce qu'en outre elle en explique l'inertie à 52%, contribue à 82% à la définition d'un
des premiers axe factoriel, on ne peut manquer de noter que l'Estuaire a beaucoup
influencé ces premiers résultats de notre analyse des données. Il y a lieu d'y remédier.
Et pour ce faire, on aurait pu reprendre l'analyse en attribuant alors à chaque
type de données pris en compte une masse différente3. Mais en l'absence de théorie qui
aurait par exemple justifié l'attribution d'une masse plus importante à telle région et une
de moindre importance à telle ou telles autres, nous avons procédé autrement. C'est-à-
1 Cf annexe statistique page 411.
2 Cf. M. Voile. Analyses des données. Op. cit.
3 Ibid. p. 119.
- , ' - - - - - - - - - - - -

- 337 -
dire choisi de reprendre notre analyse des données en y éliminant deux des régions en
présence: celle de l'Estuaire pour sa trop forte influence, et celle du Haut-Ogooué, dont la
position ne peut être expliquée à partir du même plan d'analyse de l'ensemble des régions
gabonaises l .
Ces deux régions, du fait de leurs "excentricités statistiques" ne figurent plus
qu'à titre de données supplémentaires dans les autres essais d'A CP. Et avant d'en livrer
les résultats, il sied d'ainsi résumer les enseignements de ce premier essai d'analyse.
11.2.2. REFLEXIONS SUR LES RESULTATS DE L'ANALYSE
PRELIMINAIRE.
C'est sur la base du facteur mode de vie urbain que l'ACP nous a permis de
vérifier des faits connus: l'existence de région-centre et de régions périphériques; mais
aussi et surtout d'affiner l'étude typologique des régions gabonaises.
Fort de ce que nous en avons dit, il existe deux types de régions centres. Ce sont d'une
part des régions centres-actifs: l'Estuaire et le Haut-Ogooué qui donc concentrent les
pouvoirs économiques et politiques. Elles se définissent pour l'essentiel, à partir des
catégories de variables M.V.A.C. La série de variables marchandises-valeur-argent-
capital ainsi annotées signifie que ces régions sont des types d'espace où s'observent une
"grande diffusion des marchandises"; ou encore "classification" et "fétichisation des
rapports sociaux de production"2. Le processus de "déstructuration-adaptation" de
l'espace régional aux modalités de diffusion des catégories M.V.A.C., s'observe aussi
dans la région de l'Ogooué-Maritime. Cette dernière est également un exemple de région
centre. Mais à la différence des régions de l'Estuaire et du Haut-Ogooué, elle ne détient
pas de véritables pouvoirs de décision économiques ou politiques. Convenons d'en dire
l "Le fait que quelques individus puissent avoir des conlributions importanLes à la formation d'un des
premiers axes principaux peut alors êlre un grave défaut car le fait de retirer ces individus risque de
modifier profondément les résultats: il y a alors tout intérêt à effectuer l'ACP en éliminanL cet individu
quille à le faire figurer ensuite sur le graphique en point supplémentaire L .. ]. Cf. J.M. Bouroche, G.
SaporLa. L'analyse des données. Op. cil. p. 44.
2 Cf. G. Mathias. L'Etat surdéveloppé. Op.CiL

- 338-
que c'est une région centre-passif. Elle occupe une position intennédiaire entre le type de
régions centres et celui de régions périphériques.
Parachevons-en la caractérisation en disant de la région de l'Ogooué-
maritime quelle est faiblement correlée à la catégorie de variables M.V.A.C., et présente
sur plusieurs plans d'analyse, un profil semblable à celui des régions périphériques.
Les premiers résultats d'analyse ainsi commentés, se sont avérés confortés
par plusieurs autres analyses des données que nous avons été amenés à faire. Ces
dernières, comme ci-après indiqué, ce sont pour l'essentiel ramenées à l'étude des
régions périphériques.
II.3. PRESENTATION DES RESULTATS DEFINITIFS DE L'ANALYSE
EN COMPOSANTES PRINCIPALES.
Tenant compte des défauts de perspective que pose par exemple la région du
Haut-Ogooué, et d'autres anomalies d'analyses dues par ailleurs à la trop forte influence
de la région de l'Estuaire sur l'ensemble des résultats précédemment commentés; la
présente analyse des données à ceci de caractéristique de ne porter principalement que sur:
- 7 des 9 régions du Gabon: le Moyen-Ogooué, la Nyanga, l'Ogooué-
Ivindo, la Ngounié, l'Ogooué-Lolo, l'Ogooué-Maritime et le Woleu-N'Tem.
- et sur 22 variables actives, retenues après maintes transformations du
tableau des données pour éliminer les effets de taille et autres redondances d'information.
L'ensemble de ces données d'analyse figure avec force détails en annexes
statistique l . Contentons-nous de n'en examiner ici que les résultats fondamentaux.
1 Cf. Annexe II, p. 418.

- 339-
1°) Les résultats d'ordre technique.
Tableau F: EDITION DES VALEURS PROPRES.
N'
Valeurs
%
%
propres
d'inertie
cumulé
1
7,26
32,98
32,98
2
4,93
22,43
55,41
3
3,26
14,82
70,23
4
3, Il
14,12
84,36
5
2,28
10,37
94,73
6
1,16
5,27
100,00
7
0,00
0,00
100,00
SOURCE: sortie de programme de l'ACP.
Rappelons - nous que le nombre de valeurs propres correspond à celui des
"variables typiques" issues de l'A CP: les composantes principales; variables ayant ceci
de caractéristique d'être centrées, réduites et à variance maximale.
On en dénombre 6. C'est dire des données en étude qu'elles sont projetées
dans une espace à 6 dimensions. Il y a lieu de ramener ce dernier à des proportions où il
nous sera plus aisé de procéder à l'interprétation du nuage des points et notamment des
axes factoriels qu'il importe de définir pour mieux apprécier la typologie de régions.
Les deux premières valeurs propres représentent 55% de l'inertie du nuage de
points. Nous interpréterons les résultats d'analyse à partir des deux premiers axes
factoriels. Ce qui encore signifie que le plan principal de projection - où nous
examinerons la représentation graphique des données - est celui défini par les deux
premiers axes factoriels.
~.:..'------------

- 340-
2°) Les résultats d'analyse du nuage des points-variables.
Ils concernent en premier lieu, la contribution des variables à la définition des
axes factoriels.
Tableau G: EDmON DES CONTRIBUTIONS DES VARIABLESl.
Facteurs
Contributions
Contributions
absolues
relatives
Variables
FI
1
F2
FI
1
F2
Pvee
0,35
- 0,04
0,94
- 0,10
Mrag
0,10
- 0,41
0,26
- 0,92
SOURCE: extrait de l'annexe statistique II.
Pour l'essentiel, notons que c'est la variable relative à l'équipement des
populations villageoises [Pvee] qui contribue le plus à la définition du premier axe [0,35];
et elle y est en outre fort bien représentée [0,94].
L'axe 2 est principalement défini par la variable revenu agricole [Mrag-0,41].
Elle s'y trouve aussi bien représentée. Les variables sont dans leur ensemble assez bien
corrélées au plan de projection défini par ces deux axes; comme ci - après commenté.
1 Pour plus de détails, cf. annexe statistique II, p 428.

GRAPMIQUES
DANS
LE
GROUPE
1
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VARIAOLES
ACTIVES
~
II
IllUS'RAtIVES

19
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4
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1
PLAN DE
PROJECTION DES
101
PO'HIS
SUR LES
AXES
1
El
2
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ORDONNEE
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ABSCISSE
APPROCHEE
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APPROCHEE
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APPAOCItEE
APPROCHEE
'".;g
0.60
0.l9
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'pvrd
0.80
0.60
0.39
0.37
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'0.l9
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0.80
O. 61
0.37
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· · I i r
=0.l9
'0.44
=0.61
'0.61
In.c~
=0.44
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=0.44
·0.61
: O. 6 S
·n.if
=0.44
: 0.6
• ~t o-
: 0.44
=
S
O. 6 S
'n-tO
'0.44
• Pi PP
=0.24
: 0.6 S
'0.70
D' ~
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:0.24
9
=O.l'
=0.70
"0.70
• n. c.
'O.l'
• p t ~ l
:0.34
·0.70
• 0.78
In.t'
'0.34
: 0.78
kOMO~E
DE
POINTS
DOuBLES.
11

- 342-
Graphique C: PLAN DE PROJECTION DES 22 VARIABLES ACTIVES.
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- 343-
A l'instar de M. Volle1, nous avons subdivisé le graphique en groupes de
variables [0 1,02,03,04] pour ainsi en faciliter l'interprétation.
De part et d'autre de l'axe 1, figure un premier groupe de variables dont les
coordonnées sont proches de 1 [01] et un deuxième groupe de variables proches de -1
[02]. Les variables du groupe 3 sont positivement correlées aux axes 1 et 2, celles du
groupe 4 ne le sont qu'avec l'axe 2.
Notons aussi l'existence de quelques autres variables gravitant autour du
centre de gravité du nuage de points. Il s'agit des variables illustratives. Telles les
variables: flux de consommation des ménages de produits importés [,mfi], nombre de
succursales gaboprix par région [nmsg].
Les variables actives figurent encadrées. Elles n'apparaissent pas toutes dans
le graphique. On y remarquera aussi que la plupart des variables du groupe 1 sont des
variables de population - totale [popt], rurale [poru], villageoise. Elles visent dans
l'ensemble à caractériser un milieu de vie rurale. On peut en dire autant des variables du
groupe 3 et 4. Les variables du groupe 2 - importations tous produits [nmit]. populations
actives du secteur privé [papr] caractérisent plutôt l'activité économique. Procédons alors
à l'interprétation proprement dite des axes factoriels. L'axe 1 oppose principalement des
variables du groupe 1 à celles du groupe 2; et cette opposition peut ainsi être schématisée.
Quantité produits importés
Pop. villageoise équipée
[nmit]
[pvee]
.--------------....:-------------..7 axe 1
-1
o
1
Elle subsiste notamment entre les variables [nmit] et [pvee] dont les
coordonnées sont respectivement les plus proches de -1 et 1. Forts de ce que nous venons
l Cf. Analyse des données. Op. cil. p. 116.

- 344-
de dire des groupes auxquels elles appartiennent, et ainsi que nous y inspire l'aide à
l'interprétation des axes l : l'axe 1 peut s'interpréter comme étant le facteur mode de vie en
milieu mral.
Le facteur ainsi défini est synthèse des groupes de variables contribuant à la
définition de l'axe 1. Aussi peut-on l'interpréter comme étant "une nouvelle variable"2 qui
en outre "serait approximativement fonction linéaire croissante de chacune des variables
du groupe 1, fonction linéaire décroissante de chacune des variables du groupe II''.
L'axe 2 oppose principalement des variables du groupe 3 - telles les variables
surface de production des bois [sbol]; taille moyennes des villages [pvmo] - à certaines
autres des variables du groupe 1 - masse des revenus agricole [mrag], nombre
d'employés hors administration [Pnad] - comme ci-après schématisé.
Mrag
Sbol
Pnad
Pvmo
.-----------------...;~----------~
axe 2
-1
o
1
Convenons d'interpréter l'axe 2 comme étant le facteur population [rurale] a
revenus hors administration. Défini sur l'ensemble des variables qui le composent, ce
nouveau facteur d'analyse des typologies régionales est en relation linéairement croissante
avec les variables du groupe 3 et en relation linéairement décroissante avec celles du
groupe 1.
1 Infra, annexe Slalislique, II, p. 433.
2 Cf. Michel Voile. Op. cil. p. 116.

- 345 -
L'analyse des données nous a donc fourni deux nouvelles variables ou
facteurs synthétiques à partir desquelles apprécier les différents types ou groupes de
régions: quels sont ces types de régions? Comment les interpréter? Laquelle des
nouvelles variables ou facteurs d'analyse en propose la description la plus pertinente?
C'est ce à quoi nous allons répondre en abordant ainsi la deuxième phase de notre
commentaire des résultats obtenus.
3) L'interprétation graphique du plan de projection des régions.
Ce plan est le même que celui à partir duquel nous venons de procéder à
l'analyse des divers groupes de variables. Son étude va nous aider à parfaire la
description du processus de formation des disparités régionales. Avant toute chose,
commençons par identifier les groupes de régions figurant derrière les oppositions
précédemment évoquées entre les groupes de variables. L'AC? nous y aide à travers la
masse d'informations résumées dans cet autre tableau des données.
Tableau H : Edition des coordonnées et des contributions des régions
Individus
Coordonnées
Contributions
Contributions
ou
absolues
relatives
Régions
a
b
c
FI
F2
FI
F2
FI
F2
Estuaire
0,40
-5,42
0,00
0,00
0,00
0,20
Haut-Ogooué
0,28
- l,50
0,00
0,00
0,01
0,26
Moyen-Ogooué
- 0,26
- 0,19
2,88
2,22
0,08
0,04
Ngounié
0,89
0,34
33,98
7,46
0,59
0,09
Nyanga
- 0,21
0,03
1,88
0,05
0,08
0,00
Ogooué-Ivindo
- 0,12
0,66
0,60
27,59
0,01
0,46
Ogooué-Lolo
- 0,51
0,42
Il,17
Il,39
0,32
0,22
Ogooué-Maririm
- 0,65
- 0,68
18,07
29,78
0,36
0,40
Woleu-N'Tem
0,85
- 0,58
31,42
21,51
0,52
0,24
SOURCE: sortie de programme de l'AC?
_-'1
_

- 346-
Trois types d'informations nous sont fournies par le tableau H sur la
répartition des régions dans l'espace de projection où nous allons les visualiser.
Concernant le premier axe factoriel [FI] du tableau H, nous savons par exemple que:
a) un groupe de 4 régions aux coordonnées positives s'oppose à un groupe de
5 autres régions qui y sont négativement coordonnées. Les oppositions extrêmes figurent
entre le Ngounié [0,89] et l'Ogooué-maritime [-0,65];
b) les régions de l'Estuaire et du Haut-Ogooué réléments supplémentaires] ne
contribuent pas à la définition de l'axe 1. Et à l'exception de la Ngounié [34%], les autres
régions y contribuent fort peu;
c) les régions de la Ngounié et celle du Woleu-N'Tem sont les mieux
correlées au plan de projection de l'ensemble des régions. Examinons en le graphique.

GR"PHIQUES
D" ~~ S LE GROU P E
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L 1 Gl, E S
ACTIVES
ILLUSTRATIVES
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PLAN
DE
PROJECTION
DES
9
POINTS SUR
LES
AXES
1
ET
2
~-=-~-=-~-=-~-=-~-=-=-~-~-=-=-=-=-=-=-~-~-=~=-=-=-=-~-=-=-=.=-=-=-=-~-=-=-=_:_=-~-=-=_:_~.=-=-~-=-=-=--------
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IHORIZONTAL
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LES
POINTS
CI-DESSOUS
ET"IENT
A PLUS
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ECARTS~TYPES DU CENTRE
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ONT
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- 349-
Le graphique est subdivisé en quatre cadrans. Les relations de proximités
et/ou disparités régionales y sont ainsi plus faciles à commenter.
L'opposition entre les régions de la Ngounié et celle d'Ogooué-maritime est
repérable le long de l'axe l.L'axe 1 à partir duquel est interprétée cette opposition a
précédemment été défini comme étant le facteur mode de vie en milieu rural. C'est le long
de cet axe que se lisent les disparités entre les régions figurant dans les cadrans 1 et III [le
Woleu-N'Tem, la Ngounié] et les régions figurant dans les cadrans II et IV [l'Ogooué-
Maritime, le Moyen-Ogooué, la Nyanga, l'Ogooué-Lolo, l'Ogooué-Ivindo] ; mais aussi
les relations de proximités entre régions d'un même cadran. Telles les régions du cadran
Il [Ogooué-maritime, Moyen-Ogooué] dont on peut dire qu'elles sont très proches sur le
plan du mode de vie rural.
Le long de l'axe 2 se lit les oppositions entre les régions de l'Ogooué-
maritime et celle de l'Ogooué-Ivindo. Et d'une façon générale, ce sont les oppositions
entre les régions des cadrans 1, 11 d'une part et celle des cadrants 111, IV d'autre part.
Cet axe s'interprète comme étant le facteur population rurale à revenu hors
administration, et c'est sur la base du facteur population ainsi définie qu'il y a lieu
d'apprécier les oppositions constatées le long de l'axe 2. Mais aussi les cas de contiguïté
et autres proximités régionales graphiquement observables l . Ces relations de
proximités/disparités régionales, varient selon que l'on prenne pour référence: le premier
ou le deuxième des facteurs d'analyse construits par l'ACP. C'est, ce faisant, dire qu'à
travers les deux axes factoriels à partir desquels elle nous a permis de les définir, l'ACP
nous a fournit deux autres hypothèses à considérer pour aider à l'interprétation des
disparités.
1 Ce ne sont que des cas de contiguité, proximité ou disparités statistiques. Ils ne coïncident pas
nécessairement avec les relations de contiguité; disparités ou proximités géographique que révèle alors la
carte du Gabon p. 300.

- 350-
La première des deux hypothèses - interpréter les disparités en fonction du
facteur mode de vie en milieu rural - est la plus intéressante; car le premier axe factoriel
qui en a pennis la fonnulation, contribue le plus à la définition du plan de projection des
donnée l . Aussi est - ce en fonction de ce même axe factoriel qu'il y a lieu d'identifier nos
divers types de régions.
Les oppositions, le long de l'axe 1, s'observent notamment entre les régions
de la Ngounié et du Woleu-N'Tem [cadrans l, In] et l'ensemble des régions figurant dans
les cadrans II, IV.
La Ngounié et le Woleu-N'Tem sont en effet celles qui contribuent le plus à la
définition du premier axe factoriel: concèdons leur alors le statut de régions périphérie-
actives. De ceci découle que l'ensemble des autres régions en présence2 : le Moyen-
Ogooué, la Nyanga, l'Ogooué-Ivindo et l'Ogooué-Lolo ont statut de régions périphérie-
passives. Un tel statut - signifiant par ailleurs que ce sont là des exemples d'espaces
périphériques particulièrement dépourvus de tout pouvoir d'action socio-économique - est
ici expliqué par le fait qu'elles sont très faiblement correlées au plan de projection défini
par les deux premiers axes factoriels. Et un examen plus attentif du tableau des données
régionales révèle qu'il en va de même sur les autres plans d'analyse.
Propos d'étape 3: réflexions sur les régions étudiés.
• Ce sont des régions telles celles de l'Ogooué-Ivindo, de l'Ogooué-Lolo, du
Moyen-Ogooué, et celles de la Ngounié et du Woleu-N'Tem. Nous venons de voir
qu'elles se différencient les unes des autres à partir surtout des variables qui contribuent le
plus à la définition du facteur mode de vie en milieu rural. Les premières ont été qualifiées
de régions périphérie-passives et les autres [la Ngounié et le Woleu-N'Tem] de régions
l Cf. supra p 345.
2 A l'exceplion donc des régions de l'Esluaire, du Haul-Ogooué el de l'Ogooué-Marilime ayanl
précédemmenl élé définies comme ayanl respeclivement stalul de région centre-aclif el région centre
passif.

- 351 -
périphérie-actives. Les unes comme les autres constituent ces parties de l'espace-Gabon
peu marquées par la diffusion des biens et des rapports marchands.
L'extension des valeurs marchandes à travers les sous-systèmes territoriaux
est généralement favorisée par la chaîne de phénomènes colonisation-division du travail-
polarisation-modernisation. Phénomènes CDPM qui donc propagent, diffusent la série de
variables dites MYAC. Et la diffusion de ces dernières, signifiant extension des rapports
marchands, y est freinée en ce que les régions périphériques ne bénéficient que de très
faibles parts des budgets et des investissements de développement; et par le fait que le
m.d.p autochtone [m.d.p. classique, lignagier, tribal, parental]! y demeure encore très
vivace. Ainsi avions-nous eu à constater: les catégories de variables contribuant le plus à
la définition des régions périphériques [G 1, G2, G3] sont positivement correlées à l'axe
1. Et ce à l'opposé des variables du groupe 2. Ces dernières relèvent de la catégorie
M.Y.AC. et sont négativement correlées à ce même axe factoriel.
• Principaux enseignements tirés des analyses en composantes
principales.
Il existe quatre types de régions caractéristiques de l'espace-Gabon. Ce sont
d'une part: des régions centre-actifs [l'Estuaire, le Haut-Ogooué] et une région centre-
passif [l'Ogooué-maritime]; et d'autre part, des régions périphérie-actives [la Ngounié, le
Woleu-N'Tem] et des régions périphérie-passives [le Moyen-Ogooué,la Nyanga,
l'Ogooué-Lolo, l'Ogooué-Ivindo].
Les régions centres ne sont pas nécessairement des centres socio-
économiquement actifs au sens où trop facilement on les définit comme étant des pôles
d'activités économiques. Notion qui en toute rigueur ne vaut que pour des espaces
1 Modes de production africain, communautaire, tribal, esclavagiste ou encore lignagier ainsi que les
passe en revue Jean-Ferdinand Mbah. La recherche en sciences sociales al! Gabon. L'Harmallan, Paris,
1987, pp. 09-122.

- 352-
économiques réellement dynamiques, productifs, créatifs, industrialisés: l'innovation
étant une de leurs principales caractéristiques.
De même, les régions périphériques ne sont pas que des types de "sous-
espaces": leurs caractères dynamiques, attractifs, créatifs apparaît sur des plans d'analyse
autres que ceux où dominent la catégorie de variables marchandes [M.V.A.C.]. On ne
peut donc toujours pas les analyser sur "un mode déficitaire"l. C'est-à-dire comme étant
des parties de l'espace national manquant de dynamisme ou incapables d'auto-
organisation économique et sociale.
II.4.
LA VERIFICATION DES RESULTATS PAR RECOURS A LA
METHODE DE CLASSIFICATION DES DONNEES.
11.4.1. LES CARACTERISTIQUES DE LA METHODE ET LE
CRITERE DE CLASSIFICATION.
1. Les caractéristiques de la méthode.
Chemin faisant, nous avons fait état d'un certain nombre d'anomalies et de
défauts qui entachent les résultats issus de la série d'analyses des données - [analyses en
composantes principales]. Il s'agit, pour mémoire: des défauts de perspective, de
projection et autres difficultés d'interprétation des axes factoriels.
Les méthodes de classification aident à les surmonter2. Elles procèdent non
plus comme en ACP par réduction et transformation du nombre des variables en de
nouveaux facteurs d'analyse, mais plutôt par réduction du nombre d'individus qu'en
l'occurrence, sont les 9 régions en étude. Elles cherchent à les regrouper en "classes"
homogènes [ou similaires]: leur principe consiste en effet "à construire une suite de
1 Picrre Clastres. La société contre l'état. Op. cil. p. 13 et sq.
2 M. Vollc. Op. cil.

- 353 -
partitions en n classes, n-l classes, n-2 classes ... , emboîtées les unes dans les autres, de
la manière suivante: la partition en x classes est obtenue en regroupant deux des classes de
la partition en k+l classes. Il y a donc au total n-2 partitions à déterminer [... ] et la
partition en une classe n'est autre que la réunion de tous les individus"l
Il existe plusieurs types de méthodes2, et nous avons choisi la méthode dite
de classification ascendante hiérarchique. ou "on parle de classification hiérarchique ou de
hiérarchie, car chaque classe d'une partition est incluse dans une classe de la partition
suivante. La suite des partitions obtenues est usuellement représentée sous la forme d'un
arbre de classification analogue à l'organigramme d'une entreprise"3.
Le principe de construction de l'arbre de classification ou dendogramme étant
ainsi présenté, reste à définir la nature du critère de regroupement des régions. Problème
qui dans la pratique est celui du choix du critère de mesure de la distance [ou de l'inertie
entre les classes de la partition] et qui oblige à ces autres précisions.
2. Le critère de classification.
Entre autres techniques de groupements, qu'il nest pas nécessaire de définir
ici4 , nous avons choisi pour critère de l'inertie: la méthode de Ward.
Notons pour l'essentiel qu'elle consiste à "fusionner les deux classes pour
lesquelles la perte d'inertie est la plus faible. Ceci revient à réunir les deux classes les plus
proches en prenant comme distance la perte d'inertie que l'on encourt en les regroupant"s.
Une bonne partition est celle où l'inertie interclasse est fone et l'inertie
intraclasse faible. La méthode suppose que l'on opère dans un espace euclidien. Il peut
arriver que dans le processus d'agrégation, les distances ne soient pas euclidiennes. Tel
1 Cf. J.M. Bouroche; G. Snporta. L'analyse des données. Op. cil. p. 54.
2 Les méthodes hiérarchiques et celles non hiérarchiques qui produisent directemem une parlÎtion en un
nombre fixé de clnsses. et pour plus de détails, cf. Jenn-Claude Chevalier. Classification en analyse
économigue spatiale T.E.M. espace, n07, Cujas, Paris, 1974.
3 Cf. Jean-Claude Bouroche, Gilbert Saporta. L'analyse des données. Op. cil. p. 55.
4 Cf. Jean-Claude Chevalier. Classirication en analyse économique spatiale. Op. cil.
S Cf. L'analyse des données. Op. cil. p. 56.

- 354-
dans le cas où "l'inégalité triangulaire d(a, b) ~ d(a,c)+d(b; c) n'est pas vérifiée pour
certains points (on parle alors de dissimilarités plutôt que de distances), la notion d'inertie
n'a plus de sens et on ne dispose pas d'un critère objectif pour calculer la distance entre
deux classes"!. Et parmi les solutions que représentent aussi les calculs de distance
moyenne, distance du diamètre ou du sup; nous avons opté pour la formule du saut
minimal de Lance et Williams2. Comme pour toute formule du genre: elle "tend à
favoriser le regroupement de deux classes, dès qu'elles possèdent des points proches; le
risque est alors de trouver dans une même classe des points très éloigné"3. Mais, c'est la
formule la plus utilisée, dont le principal avantage est de fournir les classes de régions les
plus homogènes.
II.4.2. PRESENTATION DES RESULTATS.
1. Descritpion des classes de la hiérarchie.
Tableau 1 : Description des classes de la hiérarchie.
N° de la classe
Nombre
Description des classes
Niveau
d'éléments
d'agrégation
aîné
1
beniamin
10
2
5
7
0,964 E+05
Il
2
4
9
0,112 E+06
12
3
Il
6
0,158 E+06
13
5
12
10
0,166 E+06
14
6
13
3
0,248 E+06
15
7
14
2
0,385 E+06
16
8
15
8
0,474 E+06
17
9
16
1
0,600 E+06
Source: Sortie de programme de la CAR
1 Ibid. p. 60.
2 Cf. Annexe slaùstique III, p. 439.
3 Cf. L'analyse des données. Op. ciL. p. 60.

- 355-
Ce tableau résume l'ensemble des résultats figurant en annexe statistique l .
Notons que les régions y sont repérables à partir des chiffres allant de l à 9 correspondant
à leur ordre alphabétique;
8 classes de régions ont été construites. Chacune d'entre elles est décrite de
façon détaillée par :
- son numéro,
- le nombre d'éléments qu'elle contient,
- les numéros des deux noeuds dont elle est isuse : à savoir l'aîné et le
benjamin2,
- son niveau d'agrégation, exprimé en millièmes.
Elles se sont constituées de la façon suivante : ce sont de prime abord, les
régions de la Nyanga [5] et de l'Ogooué-Lolo [7] qui sont les plus homogènes. Puis
viennent les régions de la Ngounié [4] et du Woleu-N'Tem [9] : elles forment la classe
nOIl. Classe à laquelle est ensuite associée la région de l'Ogoué-Ivindo [6] pour former la
classe n012, et c'est de l'agrégation de cette dernière avec la classe nOlO qu'est formée la
classe nOl3.
Ce processus, selon le principe de classification décrit dans nos propos
antérieurs, se poursuit jusqu'à constitution de la classe nOl7. C'est la dernière. Elle
comprend l'ensemble des 8 régions précédemment agrégés et auquel s'associe la région
de l'Estuaire [1].
C'est du tableau des classes de région ainsi décrit qu'est déduit l'arbre de
classification. Son examen va permettre de mieux voir les classes les plus homogènes et
les plus hétérogènes.
1 Cf. page 440.
2 Autremenl dénommés ses successeurs. Cf. Associalion pour le Développemenl el la Diffusion de
l'analyse des données. "Leclure commenlée de sorlies de programmes en analyse des données". Bulletin
(jcldad n011, Op. cil.

- 356-
2. Représentation de la classification hiérarchique.
Elle prend corps dans le graphique suivant:
1

- 357 -
Graphique E Arbre de la classification hiérarchique des régions
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- 358-
L'arbre de classification est en "position couchée"}.
Le sommet d'un tel arbre est le noeud (figuré par un *]le plus extrême. Les
tenninaisons sont du côté où se lit le nom des régions. Celles-ci y figurent rangées par
classes dont nous avons reporté les numéros aux creux des branches de l'arbre.
On y repère également des disparités régionales précédemment obtenues par
l'ACP. Et ceci confinne la qualité de la classifiCation, car les deux approches ITACP et la
CAH] sont complémentaires. Et pour mieux mettre en évidence la structure centre-
périphérie _ à quatre niveaux - caractéristique de l'espace Gabon, nouS avons, comme cela
est de pratique: coupé par un trait vertical, l'arbre de classification au niveau de la branche
la plus longue. Le point de coupure K figure indiqué sous le noeud 15.
Ainsi retrouve-t-on de façon "automatique", les différents types et classes de
régions: à la droite du point K se trouve l'ensemble des noeuds [15 à 17] correspondant
aux "régions-centres" ; et à sa gauche, l'ensemble des noeuds [10 à 141, concernant les
types et classes de régions périphériques.
On remarquera aussi que les classes de région-centre sont toutes des
singletons. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles sont très homogènes. Ce qui
importe de noter, c'est la forte dissimilarité des régions concernées~ et ce sont la région de
l'Estuaire (capitale du Gabon], de l'Ogooué-maritime et du Haut-Ogooué.
Par contre, les régions périphériques ont un profil relativement homogène.
Cette homogénéité est très marquée entre les classes de régions que composent les
1
couples [Ogooué-Lolo, Nyangal, rNgounié, Woleu-N'Tem] puis les régions de
l'Ogooué-Ivindo et celle de Moyen-Ogooué.
J Cf. Bullctin addad. nO ll, Op. cil. p. 20.
•.,..J

i - -
1
- 359-
Propos d'étape 4: extrapolation des résultats de la
classification .
. La classification hiérarchique des régions, confirme l'existence de la
structure centre périphérie [à quatre niveaux] précédemment obtenue par l'analyse
factorielle en composantes principales. Et on y retrouve bien d'autres traits
caractéristiques de l'espace-Gabon.
- Par comparaison avec la carte administrative du pays [cf. page 300] on
vérifie aisément que d'un bout à l'autre de la classification ce sont les disparités
économiques existant entre les régions de l'intérieur [la Ngounié, le Woleu-N'Tem],
l'Ogooué-Ivindo, l'Ogooué-Lolo, le Moyen-Ogooué] et les régions de la côte [Estuaire et
Ogooué-Maritime].
- Parallèlement à cette classique opposition entre les régions maritimes et
celles continentales, c'est aussi le caractère dualiste de l'économie gabonaise que
représente l'arbre de classification.
En effet, dans les régions de la Ngounié, du Woleu-N'Tem et dans celles de
l'Ogooué-Ivindo, de l'Ogooué-Lolo de la Nyanga et du Moyen-Ogooué, ce sont les
activités économiques traditionnelles qui constituent l'essentiel de l'économie régionale.
La situation est différente pour chacun des "régions-centres" constituant les
premiers niveaux de la classification: la région de l'Estuaire est le centre des activités
administratives, politiques; et concentrent l'essentiel du secteur économique tertiaire. Le
Haut-Ogooué est le centre des activités minières et la région de l'Ogooué-Maritime le lieu
d'exploitation du pétrole au Gabonl .
1 On trouvera un excellent exposé sur l'économie gabonaise dans: Roland Pourtier. Le Gahon" ' Op. cil..
Marc Arcardi de Saint-Paul. Le Gabon dy roi Denis à Omar Bongo. Op. cil. etc.

- 360-
- Et enfin, il importe aussi de se souvenir que cette classification des régions
gabonaises a été faite à partir de plusieurs variables relatives à la population [urbaine,
rurale, villageoise], aux équipements collectifs [écoles, routes, hôpitaux, aéroports,
téléphone, etc] et par exemple aussi des variables relatives aux budgets de développement
[1980-1985] par région. A ce propos, nous avons vu que c'est notamment à partir des
variables "marchandises-valeur-capital-argent" [cf. la première ACP, page 323] que
s'expliquent les disparités entre les région-centres et les régions-périphériques; alors que
ce sont des variables relatives au mode de vie rural [cf. la deuxième ACP, page 3381 qui
rendent compte des disparités existant entre les régions-périphériques.
C'est en suivant l'évolution de ces deux groupes de variables qu'on peut
espérer agir sur la dynamique des disparités régionales l . C'est là une proposition qu'on
examinera plus en détail en d'autre lieu. En effet, ce qu'il sied de souligner ici, c'est que
ces variables constituent autant de traces que de moyens par lesquels les phénomènes
CDPM interagissent sur l'espace-Gabon;
Autrement dit, les techniques et méthodes de l'analyse des données nous ont
permis de vérifier la vraisemblance de notre hypothèse de départ. A savoir que c'est la
chaîne de phénomènes CDPM qui constitue le processus explicatif de la génèse et de
l'évolution des disparités régionales.
. Ceci étant admis, on peut dès lors traiter du second aspect de notre
démonstration: faire état des différentes circonstances, événements, phases ou période
hypothétiques au cours desqueUes ces phénomènes auraient effectivement contribué au
mouvement de structuration/déstructuration de l'espace-Gabon.
Une teUe démonstration qui vise à caractériser les différentes phases du
processus de fom1ation des disparités régionales, revient de fait à retracer l'histoire même
de la constitution de l'espace-Gabon. Celle-ci a commencé avec l'arrivée des portugais en
J JI s'agil notamment de groupes de variables camclérislique du mode de vie rurale; lellespar exemples la
variable relaLive à l'équipemenl des villages [Pvcc] el celle relalive aux revenus agricoles rMragl. Ces
variables ont en commun la particularité de contribuer le plus à la définition des axes factoriels.

- 361 -
14721; et peut se décomposer en quatre périodes qui permettent ainsi de distinguer les
différentes phases de fonnation des disparités régionales.
- La première phase qui va de 1472 au 1er Avril 1844 [date de naissance du
Gabon coloniall est toute marquée par l'influence du phénomène colonisation.
Phénomène qui par ces "mouvement dissipatifs" que figurent les sous-systèmes de
comptoirs, factories et systèmes de firmes concessionnaires n'a dans un premier temps
fait qu'amplifier les disparités pré-coloniales. Telles par exemple les disparités
géographiquement naturelles; les disparités liées au commerce pré-colonial2 qui, dans le
cas du Gabon, s'établirent notamment entre la plaine côtière, la vallée de l'Ogooué et
l'hinterland3 .
Disparités que dans leur ensemble, le phénomène colonisation multipliant
comme partout ailleurs ses réseaux d'échange et points de relais à subséquemment
accentué, par intégration de l'espace-système-pré-colonial au système économique
international.
- C'est donc en rapport avec le commerce international que la colonisation
accélère la fonnation des disparités. Et le processus dans sa deuxième phase [1844-1960]
se poursuit sous l'action de cet autre phénomène: la division internationale du travail.
Celle-ci s'opère à l'échelle mondiale. Elle définit un système d'organisation de l'économie
internationale dans lequel le Gabon, comme l'ensemble des pays en développement,
figure en tant que fournisseur de matières premières et consommateur des produits
essentiellement importés des pays industrialisés.
L'économie et la division du travail ainsi organisées, vont favoriser
l'émergence d'une nouvelle génération de mouvements et sous-systèmes dissipatifs.Ces
1 Cf. entre autre ouvrages, El Hadj Omar Bongo: un homme. un pays
le Gabon. Nouvelles ed.
africaines. Dakar, 1984.
2 Cf. N. Melcgue N'Nah. Economies el sociétés au Gilbon dans Jil première moitié du XIX siècle; Op.
cil.
3 Cr. Rohmd Pounicr. Le Gabon: organisation Cl formmion de l'Etat. Op. cil.

- 362-
derniers prennent corps dans les multiples mécanismes et processus d'intégration
politique, culturelle, socio-économique qu'en l'occurrence traduisent la constitution des
empires coloniaux [A.O.F.; A.E.F.]l et des grands ensembles économiques européens,
asiatiques ou groupement économiques africains tels en exemple aussi: la C.E.D.E.A.O.
et l'U.D.E.A.C.2. Il en est conséquemment résulté aggravation et fom1ation de nouveaux
types de disparités régionales; telles les disparités de régions frontières qui dans les pays
européens, ont fait l'objet de nombreuses études et colloques3.
Et pour bien en rendre raison, notons que figurent derrière ces processus
d'intégration, des conflits/coopérations entre puissances coloniales à des fins de partage et
protection des marchés économiques. Les faits de rivali té/concurrence internationales
ainsi évoqués ont en effet débouché sur la définition de frontières coloniales - marquées
par l'organisation politique et administrative des territoires dominés - et corolairement sur
l'élaboration de politique d'aménagement et de mise en valeur de ces territoires. Ils n'ont
pour l'essentiel bénéficié qu'à ceux figurant comme capitales coloniales. C'est dire de la
division du travail et des politiques territoriales, qu'elles n'ont pas été sans créer d'autres
types de conflits, rivalités concurrences au sein des territoires ainsi constitués et ce
faisant, préparé le terrain à cette autre phase d'évolution des disparités régionales.
- Le processus dans sa troisième phase [1960-1980] devient encore plus
complexe que dans ses deux premières phases de développement: aux effets des
systèmes-processus colonisation et division internationale du travail, s'ajoutent ceux liés
aux pratiques idéologico-économiques de l'Etat, "acteur" de développement. Acteur dont,
1 Cf Marianne Comevin - Histoire de l'Afrique contemporaine. Payot, Paris, 1978 ; Robert Comevin -
L'Afrique noire de 1919 à nos jours. PUF, Paris, 1973 ; Deschamp Hubert - Fin des empires coloniaux.
PUF, Paris, 1950.
2 Cf. Oyaya Jean-Remy. Les obstacles et voies de réalisation de l'intégration économique en Afrique
francophone. Mémoire DEA en croissance ct développement économiques. Université de Nancy II,
1983.
3 Cf. Economie régionale sans frontière. Actes du colloque scientifique bel go-allemand d'économie
régionale. Liège, Oct. 1965. Claude Raffestin. "Eléments pour une problématique de régions
frontalières" in L'espace-géographique. nO l, 1974, p. 12-18. Les régions frontières et la polarisation
urbaine de la C.E,E. Cahiers de l'I.S.E.A., T5, n03-4, Mars-Avril 1971. Coll. éco. ct ptés. Droz,
Genève; etc.

- 363-
savons-nous de M. Crozier: les actions sont pleines d'incertitudes, d'arbitraire, d'effets
contre intuitifs ou effet organisation!. Effets qui pour l'essentiel sont liés aux diverses
fonnes de rivalités politiques, idéologiques, ethniques et modes de développement
"polarisés" sur l'exploitation des seules régions disposant des matières premières. Les
systèmes étato-politiques nationales qui les génèrent, démultiplient les disparités plus
qu'ils ne favorisent la cohérence nationale2 . L'histoire des disparités se confondant ici
avec celle des plans de développement il importe d'évoquer cette dernière pour illustrer
comment le hasard, la nécessité, l'événement se mélangent pour en influencer le cours.
De nombreuses études préconisaient dès le début des indépendances, la
nécessité pour les jeunes nations d'opter pour un mode de développement régionalisé.
Telles les études scientifiques dans le cadre de l'AEF, visant par exemple à moderniser,
réorganiser les villages afin d'en faire des partenaires de développement3 ; études
spécialisées à l'exemple aussi de celles de A. Dubly, M. Fiemeyer4 qui de bonne heure
soulignèrent pour le Gabon, la nécessité d'un mode de développement régional que plus
récemment encore recommanda Philippe Lamour [Président de la Commission Nationale
d'Aménagement du Territoire Françaisp, conviant le pays à compléter ses plans
nationaux de plans régionaux; études qui pour des raisons relevant des "ruses de
l'histoire" [F. Perroux]6 n'avaient en temps opportun, pas eu d'échos favorables chez les
planificateurs du Gabon. Ces planificateurs, partisans du "développement sectoriel" et
n'ayant pour l'essentiel que des objectifs économiques et financiers 7, se justifiaient en
disant du développement régional qu'il est voué à l'échec, car nécessitant "une masse
! Cf. L'acleur el le syslème. Op. cil. El aussi Albert Costa de Beauregard. La discordance des Temps. Ed.
Masson, Paris, 1988.
2 Cf. Andrée Maueaccioli. Diversité régionale et cohérence nationale. Op. cil.
3 Cf. Les villages gabonais. Op. cil.
4 Cf. A. Dubly, M. Fiemeyer. Etude pour orienter l'élaboration Cl la mise en oeuvre d'une poliliQue de
développement du Gabon. Minislère de la coopéralion, Paris, 1961.
5 Cf. Rapport sur les perspectives à long terme du développement économique ct de l'il ménagement du
territoire de la République du Gabon. Ministère de la coopémlion, Paris, 1977.
6 Cf. L'économie du XXème siècle. Op. cil. p. 124.
7 Cf Minislère du plan, du développemenl el de l'aménagemenl du lerriloire. Plan de développement
économique ct soçial: 1966-1970", p. 18.

- 364-
d'investissement hors de proportion avec celle dont disposent les pays en voie de
développement. .. " et qu' "en tout état de cause, la structure de l'économie gabonaise,
l'importance restreinte des économies régionales, le manque de moyens financiers et en
techniciens, rendent impossible actuellement la régionalisation du Plan tel qu'on l'entend
communément"l.
Le développement par le haut ou par le bas, donne en effet lieu à des
interprétations souvent contradictoires.
Contentons-nous de dire que si attention y avait été accordée plus tôt, les
disparités auraient présentées une structure moins accentuée que celle décrite chemin
faisant. Structure qu'explique également une série d'événement tout aussi imprévisibles:
a) le phénomène OUA 1977 s'est en effet traduit par d'importants travaux
d'aménagement du territoire gabonais2. Et plus récemment encore
b) la crise économique internationale3, le regain d'interêt en France par
exemple pour l'étude des disparités4 qui par un heureux effet de contagion s'est traduite
par l'adoption au Gabon, d'un mode de développement régional 5.
Tels sont rapidement évoqués, quelques exemple d'événements et concours
de circonstances qui participent à l'explication du processus de formation des disparités
régionales.
1 Cf Ministère du plan, du développement et de l'aménagement du territoire. Plan de développement
économigue et social: 1966-1970", p. 18.
2 Cf. Roland Pourtier. Le Gabon; organisation de l'espace ct formation de l'Etill. Thèse op. cil.
3 Cf. Pierre lacquemot: "Les enjeux économiques du Gabon à la veille du Plan 1984·1988" in Afrigue
Contemporaine, n0l30, Avril-Mai-luin 1984, Documentation française, pp. 31.43.
4 Cf. Documentation française: Rap[?Ort du groupe de travail disparités spatiales: Préparation du IX plan
1984-88
5 Cf. République gabonaise. Cinquième Plan du Développement Economiquc ct socia 1: 19R4-19RR

- 365 -
- Processus qui enfin, dans sa quatrième phase [1980-1990] s'interprète
corolairement à la lumière des effets de la modernisation. Effets précisément dit de la
modernisation technologique à propos de laquelle avions-nous évoqué: le colonialisme
intranational de l'Etat en tant que nouveaux facteurs de disparités.
Disparités dont le processus, souvenons-nous en, est alors démultiplié par un
processus de production de plus en plus hétéronome et dont les "effets télé-actifs"} à
l'échelle du Gabon se traduisent par l'émergence de grands domaines et ranches aux
alentours de Libreville qui donc ne sont pas sans faire penser à Dallas et autres feuilletons
télédiffusés2
} cr. Supra p. 219 et sq.
2 Cf. Revue Tiers-Monde. Transfert de technologies de communication et développemenl. Op. cil.

- 366-
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
"Une vision scientifique ne saurait se contenter du
choix d'une
causalité,
ni d'une observation
concentrée en une seule facette" [René Gendarmej!.
En effet, c'est en tenant compte des "observations" issues des analyses centre-
périphérie et des théories en termes de système et de structure que nous avons pu
identifier quatre principales causes explicatives de la genèse et de l'évolution des
disparités économiques régionales.
Ce sont des causes d'ordre matérielle, formelle, motrice et finale. Elles
prennent corps dans quatre phénomènes spatio-économiques que sont les phénomènes de
colonisation, de division du travail, de polarisation et de modernisation - en abrégé,
phénomènes CDPM.
Ces "phénomènes-causes"2 constituent le principe explicatif de la dynamique
des disparités régionales. Autrement dit, le "phénomène-effet"3 que représentent les
disparités régionales, résulte des multiples effets d'entraînement et de stoppage
qu'entretiennent les phénomènes spatio économiques CDPM.
Ces phénomènes - et l'ensemble des variables associés4 - sont tour à tour
causes et effets, conséquents et antécédents du processus de formation des disparités
régionales. Ce processus est éminemment complexe et dynamique. Et c'est la raison pour
laquelle on ne peut de façon déterministe dire que les disparités tendent systématiquement
1 Cf. Des sorcières dans l'économie. Op. cil. p. 30.
2 Cr. Expressions empruntées à Raymond Aron. Paix et guerre entre les nations. Calman Levy, 1962, p.
184.
J Cr. Expressions empruntées à Raymond Aron. Paix ct guerre enlre les nations. Op. cil.
4 Cf notre tableau synoptique des théories, des phénomènes ct des causes de disparités, page 248.

- 367 -
à s'accroître [thèse soutenue par les traditionnelles analyses et les théories d'inspiration
marxiste], ou qu'en vertu de quelques mécanismes correcteurs1, elles tendent à se réduire
[thèse soutenue par les traditionnelles analyses et théories d'inspirations néo-classique].
Le moins qu'on puisse en dire, c'est que les disparités - dans le temps et dans
l'espace - évoluent en revêtant des formes qualitativement différentes les unes des autres2.
La conclusion qu'appellent ces observations est la suivante: pour faire face au
problème des disparités économiques, les pays en développement - tel le Gabon en
l'occurence - doivent s'employer à réussir deux grandes révolutions: la "révolution
régionale" et la "révolution fédérale" que les pays membres de la CEE, comme la France3,
mènent avec courage et sagesse, de longue date.
- La révolution régionale. Elle signifie essentiellement lutter contre les
tendances centralisatrices de l'Etat; mettre en oeuvre des politiques de développement
régional; ou encore, renforcer le pouvoir exécutif et décisionnel des régions en les
responsabilisant, en les dotant d'équipements intellectuels, de structures administratives et
de bien d'autres institutions [des sociétés, des banques, des entreprises, etc] nécessaires
au développement des régions.
- La révolution fédérale. En effet, si la révolution régionale permet notamment
de faire face aux causes internes ou nationales des disparités [le colonialisme intérieur,
1 Tels, par exemple, les mécanismes du marché économique.
2 Ce sont, rappelons-le: a) des disparités liées aux effets administratifs et économiques des différenls types
de colonisation et qui se traduisent par la constitution d'enclaves économiques; par la valorisation des
seules régions pourvues de matières premières, et par la constitution de systèmes politiques et
administratifs excessivement centralisés; b) les disparités qui résultent des différentes formes de division
du travail et qui se traduisent par l'inégale répartition des entreprises, des activités économiques et aussi
par des inégalités de salaires; c) des disparités perceptibles en Lcnnes de pôles de croissance et de régions
arrièrécs, disparités qui pour l'essentiel, expriment un manque de maîtrise des politiques d'aménagement
du territoire, et enfin d) des dispariLés qui de plus en plus se traduisent en termes d'inégalités scolaires,
d'inégalités en matière d'éducation et de formation professionnelle. Elles révèlent l'inégale dotation des
régions en centres de recherches et en équipement intellectuel.
3 Cf. R. Lafont - La révolution régionaliste. Op. cil.; J.F. Gravier - La Question régionale. Op. cil.;
Pierre Fougeyrollas - POlir une France fédérale. Vers l'unité cUfODécnne Dar l,) révolulion régionale.
Dcnoël, Paris, 1968.

- 368-
l'échec des politiques nationales de développement, la mauvaise répartition des activités,
etc]; la révolution fédérale s'impose quant à elle, pour faire face aux disparités découlant
de l'appartenance d'un pays à une communauté économique. Aussi signifie-t-elle, en
l'occurrence, mettre en oeuvre une politique de développement régional qui soit commune
à l'ensemble de pays membres d'organismes régionaux tels la CEEAC ou l'UDEAC dont
fait partie le Gabon. Autrement dit de la révolution fédérale!, elle implique de doter ces
grandes régions que sont la CEEAC et par exemple aussi la CEDEAO de structures,
d'organismes ou d'institutions telles le FEDER, le FEOGA, le CPR... , institutions qui
dans la CEE, servent à la mise en oeuvre de la politique régionale communautaire2.
Telles sont les idées qui se dégagent de l'analyse et de l'interprétation de la
dynamique des disparités régionales. Elles reviennent essentiellement à attirer, l'attention
d'une pan, sur la nécessité de donner aux régions les moyens effectifs de participer au
développement des Nations; et d'autre part, de coordonner les politiques nationales de
développement régional.
Pour mieux étayer ces idées, nous proposons de conclure notre étude en
essayant alors de cerner ce que le paradigme CDPM apporte de nouveau sur l'analyse, la
compréhension et l'interprétation de la dynamique des disparités régionales.
1 Tout comme la révolution régionale, elle vise à favoriser d'une part, la participation des hommes au
développement de leurs pays; ct d'autre part, la participation des pays au "devenir social planétaire". Cf.
Pierre Fougeyrollas. Pour une France fédérale ... op. cil.
2 On trouvera une récente analyse de ces institutions et des politiques régionales de la CEE dans Yves
Petit - Politiques régionales de la Communauté économique euroI)éenne et dévelQPp.;ment des régions:
lInaluse des interactions. Thèse de doclOmt en droit, nouveau régime, Université de Nancy Il, 1991.

- 369-
CONCLUSION
GENERALE
jJ, ' - - - - - - - -

- 370-
La complexité des problèmes que rencontre toute étude relative à l'espace et
en l'occurrence, celle des disparités économiques régionales, nous a amené à recourir à ce
qu'il sied de nommer: ['approche complexe.
Il s'agit d'une méthode qui demeure aussi bien applicable à l'étude des états et
des processus désordonnés de la matière1, qu'à celle des états et des déséquilibres socio-
économiques2. La pratique de l'inter-et de la transdisciplinarité est un aspect de la
complexité de cette méthode. Car, ainsi qu'en témoigne modestement la présente étude;
elle procède par synthèse et articulation des principes méthodologiques que sont ceux des
analyses quantitatives [exemple l'analyse des données] et celle des analyses qualitatives
[l'analyse structurale, l'analyse en termes de centre-périphérie et par exemple aussi, les
analyses en termes de systèmes et de structures].
L'approche complexe relève de ce nouveau corps de pensée qu'évoquent les
notions de "Nouveaux paradigmes scientifiques", de "Science de la complexité" ou
encore "Science du désordre".
Comme pour tout fait nouveau et de surcroît complexe, il importe d'en
préciser - en cette période de crise de la pensée - les fondements épistémologiques.
Il est d'autant plus utile de conclure en réfléchissant sur ces questions d'ordre
épistémologique que les réponses apportées permettent de mieux comprendre:
- pourquoi la crise actuelle oblige à un changement de méthode, de mode de
penser le développement, la région, etc? Et à ce propos,
- quels sont l'intérêt, l'utilité, la portée et les limites du paradigme, en tant
qu'instrument d'analyse?
l Cf. Revue mensuelle La Recherche: la science du désordre. n0232, Mai 1991; el divers ouvrages déjà
cilés de E. Morin, llya Prigogine el alii.
2 Cf. G.Balandier. Le désordre. Op. ciL el pour plus de détails Universilé des Nalions Unies - Science Cl
pratiQuc de la complexité. Op. ciL

- 371 -
"Le progrès naît le plus souvent de structures
Î(,
/Vu) CA v~
qui remplacent et contredisent les structures
antérieures".
(Jean Ullmo, 1969)
1. Les théories rendent fon bien compte de la dynamique des disparités
régionales. Mais comme dirait R. Gendarme :" Contrairement à ce qui se passe en
biologie, où en grossissant une cellule on en observe mieux les éléments constitutifs, ici
(en se servant des théories), on les déforme et on régresse parfois sur la voie de
l'explication; le grossissement devient inversement proportionnel à la connaissance" 1.
2. Aussi était-il nécessaire, pour mieux rendre compte de la dynamique des
disparités, de trouver un autre type d'instrument d'analyse.
3. L'instrument répondant aux besoins de notre étude est un paradigme. 11
s'agit, pour être plus précis, d'un paradigme conceptuel. A savoir, le paradigme CDPM à
partir duquel nous avons avancé la proposition suivante: les disparités économiques
régionales se développent selon un processus dont la dynamique dépend des multiples
effets d'entraînement et de stoppage des phénomènes CDPM (Cf. première panie de
l'étude).
4. Pour construire le paradigme - autrement dit l'hologramme que représente
le système de concepts CDPM - nous avons tant bien que mal usé des enseignements de
l'analyse structurale moderne.
Mais en fait, la méthode adoptée pour construire le paradigme CDPM est plus
complexe. Car notre méthode d'analyse - qu'à juste titre nous avons nommée "l'approche
1 Cr. R. Gendarme - L'nnalyse économique régionale. Op. cil. p. 25.

1 - -
- 372-
complexe"1 - s'inspire aussi et surtout des enseignements des nouveaux paradigmes
scientifiques.
5. Par cette expression - les nouveaux paradigmes - on désigne l'ensemble
des Nouvelles Sciences: Sciences de la communication, Sciences de la commande,
Sciences de l'infomlation, Sciences de l'organisation; de la cognition; Sciences des
systèmes, de l'autonomie, de la complexité, etc.
Ces Sciences Nouvelles prennent leur statut scientifique au sein des
épistémologies constructivistes "alors que les Sciences classiques ou les Sciences
normales, se réfèrent habituellement plus volontiers au paradigme des épistémologies
positives"2.
6. Principales caractéristiques de ces sciences: elles proposent "une nouvelle
méthode visant à supplanter la démarche cartésienne pour embrasser le monde de la
physis au social" [Y. Lung]3.
Mais en fait de méthode, ces Sciences Nouvelles [les nouveaux paradigmes
scientifiques] véhiculent deux types de méthodes de modélisation: la modélisation
systémique [en abrégé la M.S.] et la modélisation analytique [la M.A.].
7. Ces deux pratiques méthodologiques sont en compétition. Leurs objets
d'étude sont différents. Il importe de préciser le domaine de définition de l'une et de
l'autre de ces deux méthodes pour ce faisant, dissiper nombre de confusions sur le
contenu des nouveaux paradigmes scientifiques4.
1 Selon la formule de Jacques Robin. Changer d'ère. Op. cil. p. 200.
2 Cf. Jean-Louis Le Moigne. La modélisation des systèmes complexes. Op. cil. p. 22-23.
3 cité par J. Cl. Lacour, in Espace régionale et aménagement du territoire. Op. cil. p. 756 2ème éd.
4 Cf. Essais d'appréciation du contenu de ces paradigmes par CI. Lacour in Espace régiona 1 et
aménagement du territoire. Op. cil. pp. 773 sq. 2è cd.; Bernard d'Espagnal. Penser la science, Op. cil.,
p. 173 e sq. lire aussi Université des Nations Unies. Science el pratique de la complexité. Op. cil.

- 373-
En effet:
- la M.S. met l'accent sur les principes de l'organisation ou de construction
des systèmes complexes artificiels. Tels "la boîte noire ou le processus symbolique qui
rend compte de l'action"!; les robots et par exemple aussi, les ordinateurs, machines
grâces auxquelles il nous a été possible de faire de l'analyse des données2.
La M.S. est une méthode d'essence téléologique3. Elle constitue, selon toute
vraisemblance, le socle épistémologique de la systémographie4 , de la méso-analyse et par
exemple aussi, de l'analyse systémique5.
- La M.A. est une méthode dont les principes, nous semble-t-il, sont
analogues à ceux de l'analyse structurale moderne6 . C'est dire de cette pratique
méthodologique qu'elle met l'accent sur l'analyse des processus, des mouvements ou de
événements dont la combinaison constitue rou peut constituer] le système à modéliser.
Tout comme la M.S.,la M.A. concerne effectivement l'étude des systèmes
complexes. Mais le fait à noter, c'est que la M.A. s'applique essentiellement à l'étude des
systèmes [complexesl naturels. Tels les systèmes écologiques, politiques, économiques,
sociaux et bien d'autres types de systèmes, de phénomènes ou de processus
intrinsèquement dynamiques: telle processus de formation des disparités régionales.
Les systèmes naturels étant intrinsèquement dynamiques, irréversibles,
instables ... la raison scientifique [moderne] veut que l'on puisse tester, évaluer la
pertinence ou la cohérence des modèles représentatifs de leur mode d'évolution.
! Cf. J.L. Le Moigne. La modèlisation des systèmes complexes. Op. cil. P. 46.
2 Cf. Supra p. 316 et sq.
3 Cf. J.L. Le Moigne. La modélisation des systèmes complexes. Op. cil. et du même auteur:
"L'Intelligence de la complexité" in Science et pratique de la complexité. pp. 47-77.
4 Cf. J.L. Le Moigne. La modélisation des systèmes complexes. Op. cil. et du même auteur:
"L'Intelligence de la complexité" in Science et pratique de la complexité. pp. 47-77.
5 Sur l'analyse systémique, Cf. Edgar Morin. Introduction à la pensée complexe. ESF éditeur, Paris,
1990, p. 28 et sq.
6 Notons à ce propos que "l'analyse structurale se combine à la dynamique temporelle et spatiale ainsi
qu'à la dialectique généralisée pour fournir aussi correcte que possible des asymétries, distorsions,
retards ou accélérations, réductions ou amplifications de la propagation des phénomènes économiques."
Cf. Alain Ch. Martinet, Henri SavaII in Encyclopédie de l'économie. Op. CiL p. 151.

- 374-
Autrement dit, dansla perspective de la M.A.: les modèles représentatifs des
phénomène perçus complexes, sont d'autant plus "réalistes", "pertinents", "objectifs" ou
"scientifiquement" valables qu'ils satisfont aux critères de vérité-cohérence, de sensibilité
et de prédicticité.
8. Mais quels qu'ils soient, les modèles construits par M.S. ou par M.A. ne
sont pas infaillibles: ce ne sont que des tentatives de représentation des phénomènes
complexes. Malgré leur grand degré de réalisme, ces modèles [des machines, des
théories, des paradigmes, etcl ne constituent pas le monde réel. Il faut en signaler les
aspects critiques en notant avec Jacques Miermont 1 que les embûches ne manquent pas
dans leur utilisation à des fins pragmatiques:
- prise du modèle comme la réalité à appréhender;
- identification des modèles à des thérapeutes prestigieux, débouchant sur des
placages d'attitudes dans des situations hors-contextes;
- attitudes opposée d'éclectisme et d'incohérence méthodologique, etc2.
9. Et ainsi qu'il sied de le préciser, pour bien marquer la portée et les limites
de notre étude:
le paradigme n'est qu'une sorte de "théorie par défaut"; une astuce
mnémotechnique qui aide à penser la complexité3 . Il ne produit ni ne détermine
l'intelligibilité des phénomènes complexes4. TI n'explique pas, "... mais permet et oriente
le discours explicatif'5. Il définit" ... un type de relation logique (inclusion, conjonction,
1 Cf. "Quelques questions posées aux modèles" in Trilces de foires. Revue de PriltiQue de l'Institutionnel,
n04, pp. 13-21.
2 Pour une meilleure connaissance du contenu ct de l'usage des nouveaux paradigmes scientifiques ou des
différentes pratiques constructivistes, on consultera avec profit les textes de: Graham P. Chapman:
"L'epistémologie de la complexité", Edward W. Ploman: "La science et la pratique de la complexité" in
Universités des Nations-Science et prilliQue de la complexité. Op. cil. p. 411-432 et pp. 15-32. Et entre
autres auteurs: Edgar Morin - Introduction à la pensée complexe. Op. cil., le chapitre 6 "Epistémologie
de la complexité", p. 125-158.
3 Cf. Edgar Morin. Lil méthode. Tome 2, Op. cil. p. 354.
4 Edgar Morin. Science avec conscience. Op. cil. p, 312 et La mélhode. Tome 2, Op. cil. Ibid.
5 Edgar Morin. Science avec conscience. Op. cil.

- 375-
disjonction, exclusion) entre un certain nombre de notions ou catégories maîtresse. [Il]
privilègie certaines relations logiques au détriment d'autres, et c'est pour cela qu'il
contrôle la logique des discours. Le paradigme est une façon de contrôler à la fois le
logique et le sémantique"].
Il joue certes un rôle important dans le progrès des sciences, mais on ne peut,
pas plus que les théories conventionnelles ou "standards"2, l'idéaliser comme étant l'outil
scientifique par excellence.
10. Pour illustrer nos propos, notons que:
- le paradigme CDPM n'est qu'un "pense-bête", un "pense-intelligent"3: il
nous indique comment analyser la dynamique des disparités régionales dans toute sa
complexité; comment l'interpréter dans tous les sens de la versalité du processus.
Mais l'analyse et l'interprétation de la dynamique de ce processus n'est pas
automatique: elles doivent tenir compte de l'environnement économique, culturel, social et
plus généralement, se faire à la lumière de l'histoire des régions et des pays étudiés.
Dans la présente étude, nous nous sommes généralement inspiré de l'histoire
des pays en développement. Or, cette dernière reste encore à être approfondies4; pour une
meilleure connaissance de l'impact spatio-économique des phénomènes CDPM. Des
efforts restent également à faire pour mieux évaluer l'impact régional des politiques de
développement; l'impact des formes d'organisation ou de division régionale (nationale)
internationale du travail; et aussi l'impact régional des processus d'intégration _
1 Edgar Morin. Introduction à la pensée complexe. Op. cil. p. 147.
2 Selon le mot de Bernard d'Espagnal. Penser la science, Op. CiL, p.19Ü et sq.
3 Edgar Morin. La méthode. lome 2;-. Op. cil.
4 Tout Comme mérite ainsi d'être approfondie l'analyse des processus, des systèmes et des sous-systèmes
sociaux dont un aperçu est donné par Jacques Herman. Les langllges de la sociologie. Op. cil. p. 78 et
sq.

- 376-
économiques, politiques et sociale - au niveau des organismes régionaux, des pays en
développemen t1.
- Tenant compte des inévitables critiques et interrogations que par ailleurs,
suscite notre approche quantitative des disparités régionales: était-il nécessaire de recourir
aux techniques de l'analyse des données [l'ACP, la CAH]? L'analyse des données
répond-t-elle aux préoccupations de la présente étude? Les sources statistiques2 sont-elles
fiables? Notre étude aurait-elle ainsi fait preuve de "réalisme"? Ne demeure-t-elle pas
victime de "l'illusionnisme des méthodes"3 et ce en raison des insuffisances de nos
statistiques ou des techniques de l'analyse des données4?
Le moins qu'on puisse dire de la méthodologie adoptée dans la présente étude
[l'approche complexe ou analyse en terme de paradigme] et de ses principaux apports, à
savoir:
a) l'identification de la structure explicative du processus de formation des
disparités régionales: le paradigme CDPM.
b) la détermination de la nature de ce processus
un processus
intrinsèquement dynamique, auto-entretenu, aléatoire, etc.
1 De telles études ont par ailleurs le mérite d'éclairer l'action des décideurs politiques et favorisent la
coopération entre chercheurs; ainsi qu'en témoignent par exemple, les lO études récemment publiées
sous la direction de Kamadini S. Ouali - Intégration et déveloPDCmenl. Ed. Economica, Paris, 1990.
2 Cr. Annexe statistique IV, page 444.
3 Comme dirait le professeur René Gendarme. L'analyse économique régionale.Réalisme ou
illusionnisme des méthodes Op. cil.
4 Notre analyse des données est certes loin d'être parfaite; mais on en appréciera [mieux] la validité,
l'utilité et l'intérêt on se réfèrent à : Oskar Morgenstern. L'illusion statistique: précision et incertitude
des données économiques. Op. cil.; Michel Voile. L'analyse des données. Op. cil.; Ahmed Trachem.
Développement et dynamique de l'inégalité. Economiea, Paris, 1985; Jean-Claude Ray; "Mieux tirer
pani des statistiques disponibles au Gabon: quelques suggestions méthodologiques" in Rçv, gabonaise
d'élUdes politiques économiques ct juridiques, nOl2, pp. 11-15, 1981.

- 377 -
c) la définition d'un ensemble de propositions fcf. page 284] relatives à la
façon dont il faut aborder, traiter, analyser ou interpéter la dynamique des
disparités régionales 1.
C'est que les résultats ainsi obtenus ne doivent être considérés que comme
exploratoires. Ils méritent d'être "confirmés ou infirmés"2 par des études qui porteraient
sur un plus grand nombre de pays que le Gabon.
Il. 11 s'agira d'études comparatives qui devront engager les scientifiques des
pays membres des divers organismes et groupements économiques régionaux [l'UDEAC,
la CEEAC, la CEDEAO, etc] à travailler dans un programme commun de recherche sur la
dynamique des disparités régionales. Et il est d'autant plus utile et souhaitable
d'encourager de telles études qu'en cette période de mutation de l'économie mondiale3,
les disparités se développent sous l'influence de causes nouvelles; telles "les nouvelles
guerres commerciales", "le vieillissement" des populations, "la croissance sans
progrès"4. Telles aussi les nouvelles techniques Iles techniques de maîtrise de la distance,
les techniques de télé-relation, la télématisation, etc]5 qui par leurs multiples effets sur la
société et sur la nature, concourent à souligner le fait suivant: aujourd'hui, la
décentralisation politique et le développement régional sont devenus des besoins urgents
de tous les grands pays6.
1 En effet, notons au passage que pour des auteurs comme Lcca, "le paradigme n'est pas une théorie, mais
un ensemble de propositions partagées par un groupe de chercheurs et organisant la façon d'aborder un
fait concret, de découper un certain nombre de questions à propos de cet objet, d'élaborer des méthodes
d'établissement et d'évaluation des preuves, de formuler des généralisations découlant de ces preuves".
cf. Madeleine GrawilZ - Méthodes des sciences sociales. Op. cil., p. 490.
2 Remarques inspirées par Jean-Claude Ray: "Quelques réllexions à propos de la mesure de l'impact des
lransferts sociaux sur les comportements individuels" in rev. Economie et prévision, n087n 1989-1 pp.
85-92.
3 Cf. Christian Stoffaës. Fins de mondes, Op. cil.
4 Cf. René Uhrich. Pour une nouvelle politique de développement régional en Europe. Op. cil. p. 77 et
sq.
5 Cf. René Uhrich. Pour une nouvelle politique de développement régional en Europe. Op. cil. p. 154 et
sq. George Gilder - Microcosme". Op. cil.
6 Cf. Fritjof Capra. Le temps du changemenl. .. Op. cil. p. 384 et sq. On lira ainsi avec intérêt: W.
Léontief, A.P. Carter, P.Petri. 1999. l'expertise de Wassily Léonticf. Une étude de l'ONU sur
l'éçonomie mondiale future. Dunod, Paris, 1977.

- 378 -
12. Dans les pays de tradition démocratique, on a effectivement pns
conscience de ces exigences de la vie en société; exigences qui par ailleurs soulignent
l'importance du facteur régional dans le processus de développement!.
Cette prise de conscience s'est par exemple, traduite dans le cas des pays de la
CEE, par la définition de programmes et de projets communs de recherches scientifiques,
tel en l'occurrence, le projet de recherche comparative internationale sur les déséquilibres
régionaux en Europe2, et de nombreuses autres études portant aussi bien sur l'économie
et les régions européennes3, que sur les politiques régionales en Europe4 .
13. L'expérience communautaire ainsi acquise en matière de développement
régional, est riche d'enseignements pour l'Europe et pour le reste du monde.
Pour l'Europe, les recherches et études faites sur les disparités régionales ont
permis de mettre en évidence l'inefficacité des politiques et des stratégies de
développement "peu diversifiées", "centralisées", "sectorielles", "unidimensionnelles" ...s
Elles ont corollairement permis d'élaborer des politiques et des stratégies de
développement régional plus efficientes. Telles la politique organisationnelle de
1 Cf. Le facteur régional dans le développement économique. Politiques suivies dans quinze pays
industrialisés de l'OCDE. OCDE, Paris, 1970; Pierre Fougeyrollas - Pour une France fédérale. Vers
l'unité européenne Par la révolution régionale. Op. cil.; J.F. Gravier - La question régionale. Op. cil.;
etc.
2 Cf. Centre Européen de coordination de recherche et de documentation en Sciences Sociales. Les
déséquilibres régionaux en Europe. Régions en retard des pays industrialisés. Projet de recherche
comparative internationale. Ed. de l'Institut de Sociologie. Université Libre de Bruxelles, 1968.
3 Cf. Paul Romus. Economie Régionale Européenne. Presses univ. de Bruxelles, 1983; du même auteur:
Economie Régionale Européenne, 5è ed., 1988-1989. Citons aussi: Office des publications ollicielles
des CEE. La Communauté européenne et ses régions. 10 ans de politique régionale communautaire et
de fonds européen de développement régional. Feder, Luxembourg, 1985; Institut d'études juridiques
européennes. L'Europe et ses régions. Actes du septième Colloque de l'I.E.J.E. sur les communautés
européennes organisées à Liège les 7. 8 et 9 Novembre à Liège. Maritimus Nijhoff, La Haye, 1975,
etc.
4 Cf. Office des publications officielles des CEE. La communauté européenne et ses régions. 10 ans de
politique régionale communautaire. Op. cil.; Alain Buzelay, Jean-Luc Gail1ardin. La politique régionale
communautaire. Une analyse en termes de cohérence. Presses Univ. de Nancy, 1983; Dusan Sidjanski,
Charles Ricq. Les politiques régionales en Europe. Actes du colloque de Genève. Mai 1982.
Association des instituts d'études européennes (AlEE). Eresa, S.A., Lausanne 1985, ete.
5 Cf. Andrée Mallcaccioli. Diversité régionale ct cohérence nationale. Op. cil., la première partie du livre.

- 379-
développement régional) et celle des bassins d'innovation2. Telles aussi les politiques et
les stratégies de développement local. Ces dernières ayant pour particularités de valoriser
et de coordonner le rôle des régions, des Etats et des divers autres acteurs et partenaires
pour le développement3,
Pour le reste du monde, l'expérience de l'Europe a ainsi contribué à rénover
les termes du dialogue Nord-Sud et mieux encore, l'approche de la coopération au
développement4 .
En effet, dès le début des années 80, on parle de moins en moins de projets
ou "d'aides sectorielles"; et l'on raisonne de plus en plus en termes de Stratégie globales,
Il s'agit d'une nouvelle approche de la coopération au développement, dont le postulat de
base est de ne pas traiter isolément les projets de développement. Il faut comme dans le
cas de l'agriculture, "tenir compte de la multitude d'éléments qui, tous ensemble (de façon
intégrée), contribuent au développement: infrastructures et formations agricoles,
initiatives sociales (écoles, dispensaires, etc), amélioration des techniques,
commercialisation des produits, assistance juridique, etc"6.
1 Elle consiste à favoriser la coopération inter-régionale et à encourager, l'intégration inter et intra-
régionale en diversifiant (multipliant les activités) et en complexifiant (stimulant) les inter-relations
entre les activités. Cf Andrée Matteaccioli. Diversité régionale et cohérence nationale, Op. cit. et du
même auteur: "Diversification et articulation des régions pour un meilleur développement" in Mondes
en développement, n037/38, 1982, pp. 201-218.
2 La politique des bassins d'innovation, pour l'essentiel, à corriger les effets de la croissance-
développement, tout en s'employant à créer dans chaque régions: des lieux, des zones où l'on regroupe
divers atouts [recherche, enseignement. formations professionnelles" ... qui permettront l'éclosion
d'industries utilisant les technologies nouvelles" [P. Pnimlin]. Ce faisant, il s'agit de mobiliser le
potentiel de développement endrogène des régions. Cf. René Uhrich. Pour une nouvelle politique de
développement régional en Europe. Op. cil.
3 Sur le rôle de la Région, des autres acteurs et des stratégies de développement local, cf: Edgard Pisani.
La Région". pour Quoi faire? Calmann-Lévy, 1969; OCDE; De nouveaux rôles pour les autorités
locales: Initiatives locales de création d'emplois. OCDE, Paris, 1987; P.Poplu - Les sociétés de
développement régional. Berger-Levmult, 1973; ete.
4 Cf. Partenaires pour le développement. Les ONG. la CEE et les peyples du Tiers-Monde ... Editeur
comité de liaison des ONG pour le développement auprès des Communautés européennes. Et aussi, le
document publié par la Commission des Communautés Européennes. Le dialogue Europe-sud sur le
lliTIlin. Luxembourg, 1988.
S Cf. "De l'aide à la stratégie globale" in Le dialogue Europe-Sud syr le terrain. Op; cit; pp. 21-26.
6 Cf. pour plus de détails: "De l'aide sectorielle à la stratégie globale" art. déjà cité.

- 380-
14. Et ainsi qu'il sied de le noter: c'est dans le cadre de projets de recherches
comparatives internationales que le Gabon, les pays de la CEEAC et l'ensemble des PVD
peuvent espérer mener à bien la bataille contre la pauvreté1 et en l'occurrence, la bataille
contre le sous-développement et les disparités économiques régionales.
Réussi,\\une telle bataîlle signifie certes repenser la région, procéder aux
révolutions régio(lale l\\t fédérale comme précédemment évoqués; mais aussi faire des
enquêtes sur le terrain,proctuire des statistiques régionales, définir comme c'est le cas aux
Etats-Unis, en France ou au Maroc, quelles sont les variables régionales significatives2;
créer des I régiothèques"3 et entre autres considérations, produire toujours plus d'études
sur la vie des régions.
15. De telles études et recherches ont I~Cernf{lent été entreprises en Afrique de
l'Ouest4 , et ce sous la responsabilité scientifique de la CIEREA [Conférence des
Institutions d'Enseignement et de Recherche Economique et de Gestion en Afrique]5.
1 Cf. René Gendarme. La pauvreté des nal ions. Op. ciL. eL les sLimulallLes réllexions d'auLeurs Lcls Jean-
Claude Ray: "PauvreLé dans les pays développés, pauvreLé dans les pays en développemenL" in Rev.
gabonaise d'éLudes poliLiques, économiques et juridiques. 1981, pp. 3-5; Paul Dickès, Gailly B.,
Hausman P., Schaber G.: "Les désavantages de la pauvreté" ... in Mondes en développement, n045,
Paris, 1984.
2 On lrouvera une lecLure commentée de ces variables dans Ahmcd Trachen. Développement et dynamigue
de l'inégalité. Op. cit.
3 C'est-à-dire des banques de données appliquées à la région, ainsi que l'explique Jean Beaufays: "La
notion de région" in L'Europe et ses régions, Actes du septième colloque de l'IEJE sur les
communautés européennes organisés à Liège. les 7. 8 et 9 Novembre 1974. Op. cit. p. 287 et sq.
4 Ces recherches onL éLé faites dans le cadre du projet intiLulé : Evaluation de l'illLégration au sein de la
CommunauLé Economique de l'Afrique de l'Ouest (CEAO). Elles ont donné lieu aux 10 études publiées
sous la direcLion de K.S. Ouali - Intégration et développement. Op. cit.
5 Celte conférence a été crée sous l'initiative du Centre d'Etudes, de la Documentatio, de Recherchers
Economiques et sociale (CEDRES), de l'Université de Ouagadougou (Burkina Faso); et ce en 1986.

- 381 -
Sachant que lors de sa dernière conférence1, la CIEREA a approuvé la
poursuite de ces études à caractère multinational, et que le projet de recherche2 a été
étendu à l'Afrique Centrale dans le cas de la CEEAC ; on ne saurait mieux conclure le
présent essaP qu'en disant avec Saint Bernard:
"Que ceci soit lafin du /ivre,
mais non lafin de la recherche".
1 Elle s'esllenue à Abidjan les 27 el 28 février 1989.
2 Cf. nole 4, page 380.
3 Ess[lj d'approche épistémologique du processus de fonnmion des disparités économiques régionales.

- 382-
INDEX DES PRINCIP ALES ABREVIATIONS
A.C.P.
Analyse en Composantes Principales
A.E.F.
Afrique Equatoriale Française
A.O.F.
Afrique Occidentale Française
A.E.R.
Analyse Econonùque Régionale
C.A.H.
Classification Ascendante Hiérarchique
C.D.P.M.
Colonisation, Division du Travail, Polarisation, Modernisation
C.E.E.
Communauté Economique Européenne
C.E.E.A.C.
Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale
C.LE.R.E.A.
Conférence des Institutions d'Enseignement et de Recherche
Economique et de Gestion en Afrique
C.E.D.E.A.O.
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.
C.P.R.
Comité de Politique Régionale
F.A.C.
Fonds d'Aide à la Coopération
F.A.O.
Food and Agricultural Organisation
F.E.D.E.R.
Fonds Européen de Développement Régional
F.E.D.G.A.
Fonds Européen d'Orientation et de Garantie Agricole
F.I.D.E.S.
Fonds d'Investissement pour le Développement Economiq ue et
Social
M.A.
Modélisation Analytique
M.S.
Modélisation Systémique
M.V.A.C.
Marchandise, Valeur, Argent, Capital
N.P.L
Nouveaux Pays Industrialisés
N.T.I.
Nouvelles Technologies de l'Information
O.N.U.
Organisation des Nations Unies
P.V.D.
Pays en Voie de Développement
R.D.
Recherche-Développement
S.N.M.H.
Système National Mondial Hiérarchisé
T.I.C.
Technologies de l'Infomlation et de la Commande
U.D.E.A.C.
Union Douanière et Economique des Etats de l'Afrique Centrale
U.N.E.S.C.O.
United Nations Education, Science and Culture Organisation
-i.;.,1
-'---__

- 383-
INDEX DES TABLEAUX ET DES FIGURES
(Les nombres renvoient aux pages)
Tableau 1
Schématisation des rapports entre forme et apparence
67
Tableau 2
Schématisation des rapports entre région physique et
région structurale
69
Tableau 3
Tableau synoptique des espaces économiques
182
Tableau 4
Tableau synoptique des théories, des phénomènes et des
causes de disparités
248
Tableau 5
Effets et objectifs dans l'étude des disparités
255
Tableau 6
Les attributs de la centralité et de la périphéricité
302
Tableau 7
Structure des activités régionales au Gabon
305
Tableau 8
Variables et sous-systèmes territoriaux
308
Tableau 9
Informations régionales
309
Tableau A
Structure du tableau des données
321
Figure 1
Diagramme des états dans le cas de deux événements
270
Figure 2
Schéma d'étude multivariée dans un espace à deux dimensions
273
Figure 3
Schéma d'analyse des itinéraires régionaux
275
Figure 4
Schéma d'analyse des relations métonymiques et métaphoriques
277
Figure 5
Le système territorial: structure et fonction
296
Figure 6
Distribution des activités de base par région
306
_ ; . . . i
_

- 384-
INDEX DES CARTES ET GRAPHIQUES
(Les nombres renvoient aux pages)
Carte du gabon
Carte administrativre
300
Graphique A
Plan de projection des 95 variables
329
Graphique B
Plan de projection des 9 régions
334
Graphique C
Plan de projection des 22 variables actives
342
Graphique D
Plan de projection des 7 régions
348
Graphique E
Arbre de la classification hiérarchique des régions
357

:j
.
1

1
q
- 385 -
'1
ANNEXES
STATISTIQUES

- 386-
Sont présentés dans l'ordre:
- l'annexe J, pour les résultats du premier traitement d'analyse des données en
composantes principales;
- l'annexe II, pour les résultats du dernier traitement d'analyse des données
en composantes principales;
- l'annexe III, pour les résultats de la classification ascendante hiérarchique;
- l'annexe IV, pour le divers documents et sources statistiques de base.

- 387 -
ANNEXE 1:
RESULTATS PRELIMINAIRES DE
L'ANALYSE DES DONNEES
1
1

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17
18
19
20
21
22
23
24
25
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27
NUMEROS
28
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32
33
35
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37
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56
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SB
59
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62
63
64
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70
71
72
73
74
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7/J
77
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80
81
82
83
84
85
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87
BE
B9
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91
92
93
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9/J
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99 100 101
VARIABLES
DE TYPE
4
IIU~EROS
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34
67

BILAN DE LA SELECTICN
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3
I;OM3RE DE VARIABLES
95
TYPE
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- 389-
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3
2 .
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r 0 ~ rn. = poo u )
3
• ~or" popuLation ruraLe
( CONTINUE,
IDENT.
= poru )
L

Dvmo
tailLe
Moyenne
d~s vilLa~es
( CO~TI~0E,
IDE~T.
= ovmo )
5

pvee
Dc~uLation viLlajC'oise '?Quipee c1ecoles
( CChTI~UE,
IDENT. = ovee )
6 .
pved
DO;)uLation
viLLôgeoise
'?Qu;pee
ce dispensoires
( CONTINUE,
IDôNT.
= pvee )
7 • pvef
popuLation viLLayeoise
eQuipee de
fontaines
pu~.
( CONTINUE,
IDENT. = pve!
9
• pvne popuL"tion viLLageoise
non
equipee
( CO~TINUE,
IDENT. = pvne
)
10

pvap popuLation viLLaueoise par act1vite productive
( CC~TI~UE,
IDENT.
= pvap )
V)
\\C
11
• pvic
population vilLageoise
isolee pe
la
capit.
re.ionaLe
( CONTINUE,
IDENT. = pvic )
o
12 • pvip oopulation viLLageoise isoLee de la prefect"re
( CO~;T I~JUE,
IDENT.
= pv ip )
13

pvpp pOPuL"tion vi Llageoise
proche de
la
prefecture
( COhTINUô,
IDENT.
= ovpp )
l '
.
r,vpc
population
viLlageoise
proche
je
la
caoit.regiondle
( CONTINUE,
IOENT. = pvoc )
15 • pmig migrations
interregionales
( CONTINUE,
IDENT. = pmig )
16

pavi
voyageurs
aer;ens
( CONTINUE,
rDENT. = pavi
)
17

pseg abonnes seeg
( CONTINUE,
IDENT.
= pseg )
18

pt eL
abonnes tel ephone
( CONTINUE,
IDENT. = ptel )


pese nbre eleves
& enseignants du secondaire
( CONTINUE,
IDENT. = pese)
20
• peft ntre eleves & enseignants
techniques
( CONTINUE,
IDENT.
= peft )
21
• pelp nbre eleves du primaire
( CONTINUE,
IDENT.
= peLp )
22
• penp nbre enseignants du primaire
( CONTINUE,
IDENT. = penp )
23
• psan personneL
sante
( CONTINUE,
IDENT.
= psan )
2'
• pgou participation gouvernementale
( CONTINUE,
IDENT.
= Pgou )
25
• pcec
chefs
exploitants agricoles ~
50 ans
CONTINUE,
IDENT.
= pcec )

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------_.
27

~cet
crcf~ r~~lu;tun~s
d~r;col~s j~ 31
a ,~
ans
( C~NTINUE,
IDôNT. = pcet
28

pcev
chefs e~olc'tant5 ~~r'coltS O~ 21
J
~D an~
( CONTINUE,
IDENI. = pcev )
29

pJat
Jctif~ JJrlçol~s :raç; t;on~~ls
( CONTINUE,
IDENT. = paat
)
31
• pas;
-2ct;fs
secteur
;nfor~('l
( CONTI'IU~,
IDENT. = pasi
32.
pacm
fonctionnaires
( CONTINUE,
IDENT. = oacm )
33

~nad er..oluyes nors
3um;n;strat;on
( CONTINUE,
IDE'IT. = pnao )
35
• pa~r
actifs Cu orive
( CONTINU~,
IDENT. = paor
3.6.
pasb actifs secteur bois-foret
( CONTINUE,
IDENT. = pasb )
37
• ~btp salaries ces
btp
( CONTINU~, IDENT. = POtP )
38

~co~ e~ployes O~
çom~erce
( CONTINUE,
IDENT. = pcom )
39

oaam
Jc~;fs agr;cole~ mocernes
( CONTINUE,
IDENT. = pao", )
40

netn
nombre ethnies
( CONTINUE, IDENT.
= neth )
41
• naer
no~bre aeroports
( CONTINUE,
IDENT. = naer )
42
• nseg nombre centres seeg
( CONTINUE, IDENT. = nseg )
43
• npos
trafic postal
( CONTINUE, IDENT. = npos )
W
44

nepr nombre ecoles primaires
( C~NTINUE, IDENT. = neor )
\\0
-
45

nscp
nombre salles de
classes Ou pri~aire
( CONTINUE,
IDENT. = nscp )
46

nese
nombre etaol;sse~ents du
secondaire
( CONTINUE, IDENT. = ne se )
47
• nscs
nombre salles
de
classes du
secondaire
( CONTINUE, IDENT.
= nscs )
48
• nhot
nombre
hotels
( CONTINUE,
IDENT. = nhot
49

neep
nombre etatll issements
enseignement
secondaire
( CONTINUE,
IDENT. = neep )
50

nsal
nombre salles-ateliers-laboratoires
enseignement
techni
( CONTINUE,
IDENT.
= nsal
51 • nime nombre infrastructures meoicales
( CONTINUE, IDENT. = nime )
52

nvil
nombre villes
( CONTINUE,
IDENT. = nvil
5 3 . nllig
nombre villages
( CONTINUE,
IDENT. = nvig )
54. nadm nombre de dillisions administratives
( CONTINUE, IDENT. = nadm )
55 • nrpi nombre
kilometres
routes
~ pistes
( CONTINUE,
IDENT. = nrpi
56
• ncho
nomore chambres hotels
( CONTINUE,
IDENT. = ncho )
57
• stot
superficie regionale
( CONTINUE,
IDENT.
= stot

---- -- -------- -- - ------- -- -- --- - -- -- -- -- - ----- -- --- - -- - --- ----- ------- -- -';;._';'~-';'._--~""---------'=--~~-~.

• salI') .;u,..fJc~ <.J~r,J-jn8u!>trif'
( (or.T!·~UE,
r~ENT.
= s~~n
)
S9

seul
surf~ce cultivee
( CONTI~UE,
IDENT.
= seul)

• sbcl surface crcGucticn ~ois
( CCNTI~UE,
IDENT. = stol)
61
• mrop
r€'muntrat~cn secteur
prive
{,
public
( CONTINUE,
IoE~T.
= mrpD
)
62
~rsd re~unerdtion Ces
$~rvices jc~e~tiques
( COhTINUE,
rDENT.
= mrsc )
63

mrfa
remunt:'ra:ion c~s
fonctionnaires
( CONTINUE,
!DENT. = mrlo )
6 4 .
mrte rtei
e assimiles
( CO~TI~UE,
IDENT.
= mrDe )
6S
• meso erestations sociales
( CONTI~UE,
IDENT.
= mcso )
66
• mbou courSes
( CONTINUE,
I)ENT.
= mCOU )
68
• msaf
salaires cans agri.& exnloitaticn
forestiere
( CO" Tl rw E,
1DE'1 T. = ms a f
)
---------------~-------------------------------------- ----------------------------------------------------------------------------
69

msse
salaires dans
~ect~ur secûncaire
(
COhTI~UE,
rOENT.
:
mSSf
)
70

mste
solaires
dans
$€,cteur
tertiaire
( CONTINUE,
IDENT. = mste )
71
• msfs salaires dans
fonction
Dut.e
services
do~esti~ues
( CONTINUE,
IDENT. = msls
)
72 • mrag revenus agricoles
( CO~TINUE,
IDENT.
= mrag )
73

mape
investissements
dans
a9riculture-p~chf-eleva~e
( CONTINUE,
IDENT. = ma ce )
74.
mcag chiffres d'affaire
gabocrix
( CONTINUe,
IDENT. = mcag )
W
'D
7S

mbép budget
developcement
secteur
eroductif
( CONTINUE,
IDENT.
= mtd~ )
N
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
76

mbdi pudget
aeveloçcement
secteur
infrastructure
( CONT!~UE,
IDENT.
= mbdi
)
77

~oos budget Developpement secteur social
( CONTINUE,
IOENT. = mtos )
78

mbas
budaet
c~v~lop~~ment autres seCteurs
( CONTINUE,
IDENT.
= maas
)
80
• mvao va~eur ajoutee
secteur
cri~aire
( CONTINUE,
IDENT.
= mvap )
81
• mvas valeur ajoutee sectuer
seconéaire
( CONTINUE,
IDENT. = mvas
)
82
• mvat valeur ajoutee
secteur
tertiaire
( CONTINUE,
IDENT. = mvat )
83

nmsg nombre succursales gabopri.
( CONTINUE,
IDENT.
= nmsg )
84 • nmif
nomore
institutions
financieres
( CONTINUE, IDENT.
= nmil
)
85

nmpv production
vivriere
commercialisee
( CONTiNUE,
IDENT.
= nmpv )
86
• nmpg production grumes
( CONTINUE,
IDENT.
= nmeg )
87
• nmeb
elevage betail
( CONTINUE, IDENT.
= nmeb )
88
• nmea nombre exploitations agri.
tra,htionnellt's
( CONTINUE,
IDENT.
= nmea )
89

nmci
commerces
im",41triculE'~s
( CONTINUE,
IDENT.
= nmci

iO
• nmss
sic~cs soci~les oes
societes
( CQhTI~UE.
I~ENT.
= n~ss
91

nmen
entrepris~s & ~ctivites econo~iques
( COhTI~UE.
IDENT.
= nmen )
---------------------------------------------------r------------------------------------------------------------------------------
9 2 .
nmi"
irr"ort~tions produits vivriers
( CO~TINUE.
I~ENT.
= nm;ç )
93
• nmet
expcrt~tions tous produits
( CONTINUE.
IDENT.
= nmet
9~

nmit
importations
tous
proouits
( COhTINUE.
IoENT.
= nmÎt
95
• nml x 1 lux
produ; ts
conson,mat ion des menages
exportes
( CONTINU~.
IoENT.
= nmlx )
96

nmfi
flux
produits
consommation des menages
importes
( CO~TINUE.
IDENT.
= nmfi
97

nmcrn
consonlmatiorl
J~s m~nJyes (div~r~ ~roduils)
( CONTINUE.
IoENT.
= nmcm )
9 8 .
nmut
consommation
L .... timent
~ triJ,vauJ: puulics
( CONTINUE.
IDENT.
= nmbt )
Q9

nmch
consommation
hyuroc~rbure
( CO~TINUE.
IDENT.
= nmch )
100

nmce
consommation electricite
( CO~TINUE.
IDENT.
= nmce )
lùl

nmco
consommation eau
( CO~TINUE.
IDENT.
= nmco )
6 VAR:A&LES DU TYP~
~

popt ponulation
totale
( CONTINUE.
IDENT.
= popt )
UJ
\\0
UJ
8 • pveq population villa~eoise equipee
( CONTINUE.
IDENT.
= pveq )
30

pspp actils
salaries du prive & puelic
( CONTINUE.
IDENT.
= psPP )
3~

pa pp actifs
du prive
~ para.public
( CONTINUE.
IDENT.
= pa pp )
67

mrto
remunerdtion
totale du prive e public
( CONTINUE.
IDENT.
= mrto )
79
• mbtd bud~ets totaux de developpement
( CONTINUE.
IDENT.
= mbtd )
EffECTIf
TOTAL DES LIGNES
10 1
FIN
DE L-ETAPE
LI LEX

._-- ..... _.._---_....--_ .. ~ .. - _.. ---...... - _._--_.--- ...... -~ ..-
[TAPE
•• COMPL ••
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
C~~TE-P~~A~[TRE POUR
CCMPL
o
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6
LESSI=
o
LIsT3=
~HAa =
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2
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NLIGT=
NTEXC=
3
NP~GC=
NLIGC=
o
F:CHIER EN ENTREE
8
C~;D!C)
acp
F!CHIER EN [NT~EE
=
9
C~;DC~')
acp
FICHIER EN ECRITURE=
11
CNGUS)
RE-LECTURE DES7PARAMETRES SUR LES FICHIERS
NQDIM= 102
ND 1:1
101
NMAX =
9S
\\.).)
NCFIN= 101
NVAR = 101
NACT =
9S
ICARD=
9
ISUP =
\\0
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0
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ms f S
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fonction
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des
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nmbt
consommation bati",ent
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travaux
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· . nmbt
nsal
nombre
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mbou
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·. mbou
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nombre saLLes
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nombre
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n ho t
nombre
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secondaire
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exportations
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neth
nombre
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de
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40 ans
nepr
nepr
nombre
ecoles
nrimaires
sai n
sain
surface
a]rO-industrie
ocec
pcec
chefs
exploitants
a']ricoles
b
50
ans
sc u l
scul
surfa~e cultivce
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pvne
pvne
population
vilLalJeoise
non
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......
VI
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surface
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nmpv
nmpv
production
vivrlere
commerCidlis.ee
,''10G 0
pcev
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chefs
exploitants
agricoles
de
21
a
30
ans
ovop
pVpP
population villageoise
proche de
la
prefecture
nrpi
nrpi
nOfl'lbre
kilometres
routes
e pistes
oaat
paat
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pceq
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chcf.
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41
a
58
ans
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pved
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disncnS.l;res
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populatiofl
rurale
penp
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primaire
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population
villa']eoise
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nmea
nmea
nombre
exploitations
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traditionnelles
NYGA
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nombre
villaaes
pvic
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population villageoise
isolee oe
la
capit.
regionale
omig
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interregionales
stot
stot
superficie
regianale
nadm
nadm
nombre
de
divisions
administratives
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isolee oe
la
prefecture
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chefs
e<oloitants
agricoles
oe 31
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poru
oaru
f'loJlulation
rurale
aVD;::
ovon
pooul.Jtion
villageoise
;Jroche de
la
\\=reff:cture
pcec
ncec
chefs
e(ploitants
agricoles
P
50
J0~
pa·) t
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agrlcoll'~ traditionnels
ovee
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population
villageoise
('qu'ioee
nr.'le-a
n",ea nonore
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agri.
traditionnelles_
pvee
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population
villageoise
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nscp
nscp
nombre
salles
de
classes
du
primaire
n r p i
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nombre
k,lometrf:S
rout~s e. pistes
nmeb
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eleva']e
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popul-ltion
v;lla~eoise eQ~i~ee de
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valeur
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Ju
primaire
sc u l
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surface
cultivee
pceo
:Jceo
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41
û
5J ans
nmpv
nmpv
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villageoise
oroche de
la
capit.regionale
nvig
nvig nombre
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pc~v
pcev
chefs
e<ploitants agricoles
de
21
a
30
ans
pv i c
pvic population villageoise
isolee de
la
capit.
regionale
pg ou
pgou
participation
~ouvernementale
ne se
nese
nombre
eta~lissements du secondaire
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nombre
de
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stot
stot
superficie
regionale
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surface
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activite
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pelp
pelp nbre
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nmog
nmog
production grumes
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moyenne
des
villdges
nv il
nvil
nombre
villes
pmig
pmig mi~rat ions
irlterregionales
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sbol
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paam actifs
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secteur
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nscs
nscs
nombre
salles
de
classes
du secondaire
pvip
pvip population villageoise
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la
prefecture
mape
mape
investissements
dans
agriculture-peche-elevage
nseg
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nombre
centr~s seeg
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nombre
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nsal
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techni
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oe f t
oeft nbre eleves & ensei.nants
techniques
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nombre
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enseignement
secondaire
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salaires
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Jutre~ secteurs
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nmbt
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travaux
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pcam
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de
commerce
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remuneration
totale
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secteur
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-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
MOGO
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mvas
valeur
ajoutee
sectuer
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OGMA

- 418 -
ANNEXE II:
RESULTAT FINAL DU
TRAITEMENT DES DONNEES,
EN COMPOSANTES
PRINCIPALES
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NUMEROS
1
4
S
10
12
15
VARIABLES DE
TY PE
NUMEROS
33
35
36
40
42
53
~4
VARIABLES DE
TYPE
3
NUMEROS
57
60
68
72
74
75
VARIABLES DE
TY PE
NUMEROS
80
86
94
VARIABLES DE TYPE
4
Nur1E ROS
2
3
6
7
8
9
11
13
14
16
17
18
19
20
21
22
23
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2~
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32
VARIABLES DE
TY PE
4

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~
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NU~EROS
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51
52
55
56
V~R[A8LES DE
TyoE
NU~EROS
58
59
61
62
63
64
65
66
67
69
70
71
73
76
77
78
79
VAR [ABLES oE
TYPE
NU~EROS
81
82
83
84
85
87
88
89
90
91
92
93
95
96
97
98
99
100 101
B[LAN OE
LA
SELECTION
TY?E
3
~O~8RE DE VARIABLES
22
TYPE
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NOM8RE
OE
VARIA8LES
79
~:~:_:~.~:~::_~:~_:::~:~~~~_l~~:~:~~~

-

0

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0







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SELECTION
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MODE
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OE
LA SELECTION
TYPE
1
NOM8RE
OE
VARIA8LES
7
TYPE
2
NOM8RE
OE
VARIABLES
2
VECTEUR
INDICATEUR OES
la
ELEMENTS PAR GRCuPE
DE
10
2211111110

- 421 -
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MEMOIRES
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SOMME
oEs VALEURS=PROPRES
22.00000048
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III'

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HISTOGRAMME
DES
PREMIERES VALEURS
PROPRES
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. . . . . . . . _
4.~
..
VALEuR-PROPRE
?OU~CENTAGE
POURCENTAGE
CUMULE
..
.
..
~.
- - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - -
- - - -
1
7.25619155
32.98
32.98
·
.
·
.
2
4.93426637
22.43
55.41
................................
3
3.26120776
14.82
70.23
4
3.1:)721123
14.12
..............................
34.36
·
.
5
2.23133640
10.37
? 4. 73
·
.
6
1.15978646
5.27
100.00
7
0.:JaOOOO06
0.00
100.00
8
0.00000005
0.00
100.00
9
0.ClOOOOO03
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100.00
10
0.00000002
0.00
100.00
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0.OClOOOO02
0.00
100.00
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0.00000001
0.00
100.00
N
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0.00000001
0.00
100.00
\\C
14
0.00000000
0.00
100.00
15
O.OClOOOOOO
0.00
100.00
EOITIO~ SOMMAIRE OES VALEURS~PROPRES
OE
16
A
22
.
. . . .
.
~ .
~
----------------------------------------------------
'o:oooàodoi
'o:oàoooool -o:oÔOÔ0002
0:05000502 '0:c0000003
0.00000003
0.00000013
INTERVALLES LAPLACIENS
O~ANOERSON AU SEUIL 0.95
OINF
=
2.3402
0(1)
=
7.2562
OSU? =
22.4988
OINF
=
1.5914
0(2)
=
4.9343
OSU? =
15.2994
OINF
=
1.0518
0(3)
=
3.2612
OSU? =
10.1118
OINF
=
1.0021
0(4)
=
3.1072
OSUP =
9.6343
DINF
=
0.7358
0(5)
=
2.2313
OSUP =
7.0736
OINF =
0.3740
C!6)
=
1.1598
OSUP =
3.5961
1 • • • • • • -xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx-xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxXXXXXXXXXXXXXXXXXXxxxxxxxXXXXXXXXlXXXXXllllXXXXlXXXlXll
2 • • • • -XXXXXXXXXXXXXxXXXX-XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXllXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX- • •
3 • • -xxxxxxxxxxxx-xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxXXXXXXlllXXXXX-

4 • • -xxxxxxxxxxX-XXXXlxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx-.
5 •
-xxXXXXXX"XxxxxxxxxxxxxxxxXXXXXXlllX"".
6 -XXX-XXXXXXXXXXXlX-

EDIT[O~ DES
COORDONNEES
ET
DES
CONTRIBUTIONS
DES VARIABLES
------------~--~----~-----~-----~---~-----------~-~---~-~-;---~-------------=---~-----------~---------~---------~-~------_:_=-
. . . . . . .
4
"'

. . . . .
~ _ . _
_
'
',
NOMS
E. TY PE
COORDONNEES
• PROJECTION ANCIENS
AXES
UNITE.
CORRELATION VARIABLE-FACTEUR

(CARRE=CO~TRIBUTION
ABSOLUE)
.(CARRE=CONTRIBUTION RELATIVE)
il
<lIr:
..
..........................................................................................................................................................................................
F 1
F 2
F3
F 4
F 5
F6
F 1
F 2
F3
F4
F5
F6
F 1
F 2
F 3
F'
F 5
F 6
.,
..
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50309.950
iL 67 -0.55 :: 0.21
0.06
0.43
0.12
• 0.25:0.25~0.12 0.03 J.28 0.11
• Ù.67~0.55:0.21
0.06 ... 43 0.12·
P"",O
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0.44
·0. 52
0.42 :0.11
0.52 - 0.28 • 0.16 0.23 0.23-0.06 0.35-0.26
• 0.44'0.52 0.42-0.11
0.52-0.28 •
0" ee
7337.020
0.94 - 0.10
0.19
0.20
0.07
. 0.14
• 0.35;0.04 0.11'0.11 0.05'0.13
• 0.94-0.10 0.19'O.2u 0.07·0.14

0" ap
21 60.382
3.54 :0. 4 3 -0 45
0.1' -0.23 -0.50 • 0.20-0.17~0.25
0.06~0.15:0.47 • 0.54:0.43-0.45 0.11-0.23-0.50 •
~"i iJ
2733.731
0.20
0.29 '0:69
0.42 '0.46 ;0.09 • 0.03 0.13 0.33 0.24 0.31;0.08 • 0.20'0.29 0.69 0.42 0.46;0.09 •
pm;g
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0.60
0.40 -0 64 -0 21 - O. 1 3
0.06 • 0.22 0.13~0.36-0.12~0.08 0.05 • 0.60 0.40~0.64-0.21~0.13-0.06 •
pnad
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O. 11
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O. 11
• 0.04'0.3' 0.30:0.13 0.04
0.10 • 0.1':0.76 0.5 4;0.32 0.05 0.11

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41
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0.53
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• '0:29 =0.31 - 0.58 ~O: 44
0.53 .0.14
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neth
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• -0.04
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0.26
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0.03
0.43
• 0.2~;0.20~0.07;0.13 0.02 0.40 • 0.74:0.44:0.13;0.22 0.03 0.43 •
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171.957
0.67 -0.16
0.06
0.53 - 0.22
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• 0.25:0.07 0.03 0.30-0.15 0.4a
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nadm
7.651
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0.61
0.41
0.37
0.19
0.54
0.02
• 0.23 0.18 0.20 0.11
0.36 0.02
• 0.61 0.41
0.37 0.19 0.54
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sb 0 1
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0.40
0.78
0.07 -0 15 - 0.18
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ms a f
971.763
0.85
0.01
-0 22 ;0: 36 ;0.23 :0.22 • 0.31 0.OO~0.12;0.2C:0.15:0.20 • 0.85 0.01~0.22;0.36~0.23iO.22 •
mraJ
910.685
0.26 -0.92 ·0:05
0.20
0.21
-0.01
• 0.1070.41
0.03 0.11
0.14-;0.01
• 0.26-0.92 0.05 0.20 0.21-0.01

mcag
48470.720
"0.22
• ;:0.05
0.50 .0.83 ii 0.1 3 ;0.04 .10.02 0.10 0.28;0.47CO.09;0.0'
.=0.05'0.22 0.50:0.83 0.13;0.0 4
m:,dp
7436.529
0.44 -0 53
0.39 -;a.l0 -0.61 :: O. 02 • 0.16-0.24 0.22-0.06~0.40-0.02 • 0.44-0.53 0.39-0.10 0.61-0.02 •
"nvap
3119.864
0.93 : 0 ·'5
0.27 liO.1 1 :0.15 :; O. 11
• 0.3'~0.07 a.15;0.06~0.10;0.10 .0.93;0.15 0.27;0.11 0.15jO.ll •
nmpg
95550.820
0.63 "0:,4
0.48 ;0.55 ~0.13 - 0 19 • 0.23 0.06 0.27-0.31-0.08-0.18 .0.630.14 0.43-0.550.13-0.19
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56458.068
:;0. 4 9
0.29 ;0.68 "0.04 " 0: 1 2
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.
.
VJ
o
ELEMENTS
SUPPLEMENT~IRES
VALEUR~TEST POUR UNE CORRELATION SIGNIFICATIVE
0.8002
(AU SEUIL 0.05>
POpu
38245.754
0.24 -0.68 ;0. 4 0 -0 15
0.54
0.01
• 0.00 0.00 C.OO 0.00 0.00 0.00 • 0.24:0.68~0.40;0.15 0.54 0.01

poru
27263.249
0.90 ;'J.05
0.18 ·0: 33
0.04
0.21
• 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 • 0.90:0.05 0.18 0.33 0.04 0.21

pv~d
594.804
0.30
0.37 ;0.26 -;0.20
0.27
0.21
• 0.00 0.00 O.CO 0.00 O.CO 0.00 • 0.80 0.37=0.26-0.20 0.27 0.21

pv~f
801.736
0.65 ;0.18
0.29
0.67 ;0. 1 0
0.09
• 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 • 0.65-0.18 0.29'0.67-0.10 0.09 •
pv~q
8403.571
0.94 -0.07
0.18
0.22
0.07
0.15·0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 • 0.94;0.07 0.18 0.22 0.07 0.15
pvneo
15527 .469
0.79 ;0.34
O. 31
0.32
0.03
0.23 • 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 • 0.79'0.34 0.31 0.32 0.03 0.23 •
pv;c
13181.171
0.83
0.35 -0 09
0.10
0.34
(1.22

0.00 0.00 0.00 O.CO 0.00 0.00 • 0.83 0.35:0.09 0.10 0.34 0.22 •
pvpp
17519.952
0.91
0.02 ·0: OB
0.31
0.02
0.25
• 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 • 0.91
0.02 0.08 0.31
0.02 0.25

pv PC
9927.235
0~60 :0.34
0.41
0.50 :: O. 28
0.14 • 0.00 0.00 O.CO 0.00 0.00 0.00 • 0.60,0.34 0.41 0.50:0.28 0.14 •
;)dvi
38019.376

0.36 ;;0.66 'i O. 16 ;0.03
0.63
O. 11
• 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 • 0.36;0.66-0.16-0.03 0.63 0.11
ps~g
3252.196

0.36 -0.69 - 0 19 -0.13
0.57
0.12 • O.CO 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 • 0.36:0.69~0.1910.'3 0.57 0.12 •
pt~l
293.718

0.32 ;0.77 ;0: C9 ;0.09
0.52
0.15
.0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 • 0.32-0.77-0.09-0.09 0.52 0.15 •
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1414.441
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••..•..........•••.•••.••.•...••...•••..•......•..........•..•............................................................

EDITION DES
COORDONNEES
ET
DES
CONTRl8UTlONS DES
IND[VIDUS
~-~-=-=-~_:_~-:_=-~-~-=-~_:-=_:_~-=-=-~-=-=-~-=-=-~-=-~-~-~-~_:-~-~_:_:_~_:_=_:_~_:_=-~-=-~-~_:_:_~-~_:_:-=-~-----------------_.
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• •
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..........................................................................................................................
CONTRIBUTIONS
RELATIVES
NO~S ~ASSES O[STO
COORDONNEES
CONTRI9UTIONS
ABSOLUES"0C
f 1
f 2
f 3
f 4
f 5
f6
f 1
f
f
2
4
f3
f 5
f 6
f 1
f 2
f 3
f 4
f 5
f 6
..........................................................................................................................
~~ 0 GG 1.GCJ
0.83
• ;0.26 :0.19
0.36 ;0.62 :0. 4 6
0.02
• 2.55
2.2212.2233.5829.69 G.14
• 0.08 C.04 0.15 0.46 0.26 O. JO ·
~l::; : E 1.000
1 .34
· 0.89 0.34 ~0.50 :0.40 0.14 0.07 '33.98 7.4623.B716.30 2.60 1.49 · C.5? 0.0? 0.1? 0.12 0.0' 0.00 ·
NYGA
1.000
0.52
• -: O. 21
0.03 ;;0.37
0.27 ;0.25 ;0. 4 5 · 1.BB 0.0513.44 7.4B 8.9053. 9 6 • O.OB 0.00 0.27 0.14 0.120.3B ·
OG: '/ 1.000
0.94
• -0.12
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0.57
0.03
C.39 :0. 14 · 0.6027.5?31.57 0.Q?20.62 5. 24 · 0.01 0.46 0.35 0.00 0.16 0.02 ·
OGLO 1.000
0.81
• :0.51
0.42 ;G.18
0.40 :0.22
0.37
'11.1711.39
3.2616.03 6.5937.28 • 0.32 0.22 0.04 O.l? 0.06 0.17 ·
~
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1 • 1 7
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:0.12
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1.5731.C7 0.79
• 0.36 0. 40 G.04
0.01
0.1? 0.00
·
VJ
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1. 'J 00
1 .3il
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N
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SU PP LEM EtJ i AIR ES
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1.000 144.24

0.40 -5.42
3.49 -3.39
0.97
1.00' 0.00 O.CO 0.00 0.00 0.00 0.00
• 0.00 0.20 o.OB O.OB 0.01
0.01
HOGO
1.000
B.6B

0.2a :'.50
0.69 ~0.?5 :0.01
1.14' O.CO O.CO 0.00 0.00 D.OO
0.00 • 0.01
0.26 0.06 0.10 0.00 0.15

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L
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PR'O"J"E'CTTO NOE S
P OUl rS~S"UR L--4"x'f'
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1
• •
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1
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..
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~
.... - - ;., .. - = .. -
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nmip
im~ortat;ons D,oauits
vivriers
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nm~ t
nmet
exportations
tous
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..
.'
~
........
OGLO
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nmbt
consommation
batiment
& travaUl pu~lics
m~j;
mndi
~udget develOD~ement secteur
infrastructure
mvas
mvas
valeur
djoutee
sect uer
secondaire
nIT.ch
nmen
conso~mation hydrocarbure
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mSse
sataires
jans
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secondaire
nl":"1 S S
nmss
s;e~es sociales
des
societes
nmlt
nmie
importations
to~s oroduits
nmce
nmce
conso~mation electricite
nm if
nmit
nombre
institutions
financieres
Dcam
ocom
emcloy~s de
commerce
nmeo
n~co conso~mation eau
;>d or
~apr
actifs
du
prive
~rs:::t
mrsd
remuneration
des
services
domestiques
nlJl~n
nmen
entreprises
& activites economiQues
III ste
mste
salaires
dans
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tertiaire
tRvat
mvat
valeur
ajoutee
secteur
tertiaire
",rop
mrcp
remuneraeion
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prive
& oublie
mnas
mbas
budge~ developpement
autres
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nDOS
n;:lOS
trafic
postal
odvl
pavi
~oyageurs ae~iens
pseg
pseg
abonnes
seeg
"",ci
nmCl
co~rnerces im~atrjculees
nmcm
nmcm
consom~ation des
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(divers
prOduits)
pte l
ptel
abonnes
tele~hone
pap;:l
paop
actifs
du
prive
& para.public
.j::>.
pbtp
pbtp
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des
btp
VJ
VJ
mrt:l
mrto
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ncho
ncho
nombre
chambres
hotels
• = : ~ ~ ; ~ = : = ~ : : ~ = : = : ~ = : : : : : ~ = : ~
l'lOGO
pspp
pspp
actifs
salaries
du
prive
& public
mpsa
mps0_p~e~tatlo~s_s2cia~e~ •

. ._ _
.
~
__
NYGA
~ ~ - - - ~ - - - . ~ - - - : ~ - - - - - - - - - - - -
naer
naer
no~bre
aeroports
mbtd
mbtd
oudgets
totau.
de
developpement
pas.
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actifs
secteur
informel
os an
osan
personnel
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_ _ = ~ ~ ~ ~ ~ ~ a 2 & = = : : : : : : = ~ : ? : : = 2 ~ :
OGIV
IObds
mbds
budget
developpement
secteur
social
mrb~
Illrne
rbei
& assimiles
Illca1
mcag
chiffres
d'affaire
gaboprix
nlllfx
nmfx
flux
produits
consomlllation des
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exportes
neth
neth
nombre
ethnies
nID f ;
nmfi
flux
produits
consommation des
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importes
pnad
pnad
employes
hors
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n.sg
nmsg
nombre
succursales
gaboprix
nhot
nhot
nombre
hotels
pv;p
pvip
population villageoise
isolee de
la
prefecture
D3a!l
paam
actifs
agricoles
lOodernes
lIaD~
mape
investisse.ents
dans
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POPu
popu
population
urbaine
",rag
:r19_r:v1n~s;a~r2c~l~s~~ ~
_
HOGO
- -
- - -

oasb
pas~ actifs seCteur bois=foret
S di n
sain
surface
31ro-industrie
ms t S
msfs
idld;reS
~ans fonction pub.& services do~estiQues
nee;J
nee~ nombre
etablissements
enseignement
professionnel
s~ol
sool
surfdce
~roduction 00;5
: : = : = 1 : : : : ~ ~ : = ~ : = : : : ] : ~ : : = : :
ESTU
mrfo
mrfa
re~uneration des
fonctionnaires
".~d;>
mbdp
budget
developpement
secteur
;>rocuctif
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pvmQ
taille
moyenne
des
villages
De t t
pete
nbre
eleves
& enseignants techniQues
pvap
pva;>
Dopulation
villcHJeoise
par
3ctivite
productive
nsal
nsal
no~bre salles=ateliers:laboratoires enseignement teehn;
padm
padm
fonctionnaires
pv PC
pvpc
population
villageoise
proche
de
la
capit.regionale
pmi']
pmig
mi~ratlons lnterre~ionaleS
stot
stot
su;>erficie
re~ionale
n,T, p ')
nmog
production
grumes
nime
nlme
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PI/pt
ovef
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villageoise
ecuioee
de
fontaines
pub.
nal Pli
nmpv
production
vivriere
commercialisee
popt
popt
populat ion
tot.le
",,;g
nvig
nombre
village,
SC u l
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surface
cultivee
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nseg
nombre
centres
seeg
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nombre
villes
nscs
nscs
nombre
salles
de
classes
du
secondaire
+>-
Dvne
pvne
population
villageoise non ecuioee
UJ
Dcev
pcev
cnefs
exploitants
agricoles
de
21
a
30
ans
+>-
pved
pved
population
villageoise
eQuipee
de dispensaires
moou
mbou bourses
pese
pese
nbre
eleves
& enseignants du secondaire
pelp
pelp
nbre
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du
primaire
pv i c
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villageoise
isolee
de
la
capit.
regionale
msaf
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agri.&
exploitation
forestier~
~
~ = ~ ~ : ~ : ~ : ~ ~ a ~ : ~ a ~ ~ ~ = : 2 ~ :
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IIONT
penp
penp
nbre
enseignant~ du primaire
nadm
nadm
nombre
de
divisions
ad~;nistratives
. . .
. .
...
-
~ ~
~
~
~
.
-
~
...
...
.. ~
- - - - - - - - - - - . - - - - - - - - - - - -------
NGIE
nr p i
nrpi
nombr~
kilometres
routes"&
pistes
pceQ
pce~ chefs exploitants agricoles
de
41
a
50 ans
paru
poru population
rurale
paat
oaal
actifs
agricoles
traditionnels
pcec
pcec
chefs
exploitants
agricoles
de
plus
de
50
ans
pv pp
pvpp pOPulation
villageoise
proche
de
la
prefecture
nepr
nepr
nombre
ecoles
primalres
ravap
mva~ valeur
ajoutee
secteur
priNa;re
P']ou
pgou
membres
du
90uverne~ent par
reg;on
nscp
nscp
nombre
salles
de
classes
du
primaire
pc e t
pcel
chefs
exploitants
agricoles
de
31
a
40 ans
n .. eb
nmeb
elevage
betail
pveq
pveQ population
villageoise eQuipee
;JI/ee
pvee
population
villageoise
eQuipee
d'ecoles
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nmea
nombre
exploitations
agri.
traditionnelles
ne st!'
nese
no~br~ etablissements du secondaire

AIDE
A L lN1ERPRE1AliON
DES
AXES
PROJECIION
DES
POINIS
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L-AIE
2
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HOGO
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mrbe
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& assimil~s
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secteur
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ncho
nombre
chambres
hotels
nhot
nhot
nombre
hotels
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nmei
nme;
eommerc~s immatricul~~s
pnad
pnad
em;J~oyes hori
~dministration
pe f t
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nbre
eleves
& enseignants techniQues
mrto
mrto
r~mun~ration totale
du
prive
& public
nmem
nmcm
consommati~n
des
~eonage'S (j;veors
produits)
oseg
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abonnes
seeg
pa;:>r
papr
actifs
du
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mpso
mpso
prestations
sociale's
poou
po~u.p?p~l~tYon ~r~ain~..
~
'
. . •
- - - - - - - - - - ~ - - - - - - - - - - - -
OG/'iA
osoo
pspp
dct;fs
salaries
du
prive & public
msfs
ms f s
salaires
dans
fonction
pub.&
services domestiques
mste
mste
salaireos
dans
se'cte'ur
te'rtiaireo
mrfo
/II r fa
re~une'ration des
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pavi
pavi
voyageours
ae'rieons
oapp
paoo
actifs
du
prive & para.public
nm if
nm if
nombre'
institutions
financ;ereos
psan
psan
personnel
sante'
nI'! f II:
nmf",
fluII:
produits
consomllation
de's
me'nag~s ~lI:port~s
+>.
w
nmeo
nmcO
conSO~l1Iation eau
1Il
na~r
naer
nombre'
aeroports
paa",
paall
actifs
agricoles
modernes
mrpp
'"rpp
remuneration
5~cte'ur prive' & publ;e
PCOII
pco"
employes
de
Commerce
nm ss
nm ss
sieges
sociales
des
societes
'11 V a t
IIv a t
valeur
ajouteeo
seocte'ur
teortiaireo
nrneot
nmet
ell:Dortations
tous
produits
nm!'n
nmen
entreoprise's
& activiteos ~cono",iaueos
nme!'
nmeeo
con'ommati~n e'leoctriciteo
rlSS~
"'ss~
salair~s dans
Se'cte'ur
Se'condair~
IIrsd
mrsd
remuneration
des
service's
dO.e'stiQueos
noos
npos
trafic
postal
mbas
mbas
budget
developpement
autres
secteurs
mvas
"'vas
valeur
ajoutee
sectuer
secondaire
nscs
..
nscs
nombre
salles
de
classes
du
secondaire
-
. . . .
-
..
-
".~
...
- -
. . . . . . . . .
- - . - - - - - - - . - - - - - - . - - - - - . .. . -
- . - - .
liaNT
nmbt
nm b t
consommation
batiment
& travaux publics
IIbds
mbds
budget
developpement
secteur .social
poot
popt
population
totale
"'bou
mbou
bourses
pbtp
Pbtp
salaries
des
bto
;:>ese
pese
nbre
eleves
& enseignants du secondaire
IIbdp
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budget
ceveloppement
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productif
padm
oadll
fonctionnaires
l'fIapeo
"'aDe
investisse.ents
dans
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nl1l1 t
nrRit
importations
tous
p~oduits
'"bdi
mbdi
budget
developpement
secteur
infrastructure

n'i e 1
nse'J
nombre
centres
see~
nmcn
nmcn
consommati~n nydrocarbure
scul
sc u l
surfdce
cultivee
OV-lP
pvap
;)opulatlon
v;lla~t'oist' Oar act iVlte
Or~ductive
pelp
pe lo n~re eleves du pri~airt'
nrr.pv
nmov
production
vivrit'rt'
commercialisee
o~n;:>
pen;)
nbre
ensei~nants du primaire
n!':'. i;)
nmlp
importations
oroduits
vivriers
nime
nime
nombrt'
infrastructures
mt'dicales
n s a l
n sa l
nombre
salles~ateliers;laboratoirt's enseignement teenni
sJin
s di n surface agro-industrit'
~v pc
pv pc
population villageoise
proche
de
la
capit.regionale
ovne
pvne'
population
villageoise
non
eQuipee
paso
pasb actifs secteur bois~foret
o.;ou
p,ou membres du gouvt'rnement
par
region
n~se
nt'se
nombre
etablissements
du
secondaire
paat
paat
actifs
agricoles
traditionnels
nlr. sg
nmsg
nombre
succursal~s gaboori.
niT. fi
nm f i
flul
oroduits
consommation
dt's
menages
importes
. .
""
. .
- - - - - - - - - - - . - - - - - -
MO GO
ovef
ovt'f
pooulation
villagt'oise
e~uiot't' dt' fontaines Ou~.
nsco
nscp
nombre
salles
de
classt's
du
orimaire
"'v; 9
nvig nombre
villages
rnva;:>
mva;)
valeur
ajoutee
secteur
primaÎre
nrr. ea
nmea
nombre
exploitations
agri.
traditionnelles
neor
nepr
nombre
ecoles
primaires
Ovee
pvee population villageoise
eQuipee
d'ecoles
pveQ
pveQ population
villageoise
eQuipee
ocec
pcec
chefs
exploitants
agricoles
de
plus
de
50
ans
poru
poru population
rurale
msaf
msaf
salaires
dans
agri.&
exploitation
forestiere
OVPo
pvpp population
villageoise proche
de
la
prefecture
oceQ
pceQ
chefs
exploitants
agricoles
de
'1
a
5C ans
+:>.
VJ
;
~ ~ J :
:
~ : :
1 J
~ ;
J
:
:
~ :
~ ~ • t
~ : = : 2 =
NYGA
0\\
PC e t
pcet
c~ejse;pioit~nts agric~l~s de 31 a '0 ans
ne~;J
neep
nombre
etablissements
enseigne~ent professionnel
nm01
nmpg
production
grumes
nrpi
nr~i nombre
kilom~tres routes & pistes
mcag
mcag
chi ffres
d'affaire gabopri.
ovip
ovip
pooulation
v'll~gt'o;5t' i~olt't' dt' la ort'ft'cture
nadm
nadm
nombre
de
jivisions
administrativt's
nm~b
nmeb elevage
betail
nvil
nvil
nombre
ville~
~ - ~ ~ - ~ ~ ~ - ~ ~ - - - -
NG 1 E
- -
- - -
Ov;c
pvic
population villageoise
isolee
de
la
capit.
regionale
Pcev
pc ev
chefs
exploitants
agricoles
de
21
a
30 ans
pved
pved population villageoise eQuipee de dispensaires
pm i g
pmig migrations
intt'rregionales
Stot
stot
superficie
~e~ional~ ~ __ ~
-
. . -
" .
OGLO
- - - - -
neth
neth nombre ethnies
p"",o
pvmo
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villages
:
:
:

:
3
:
:
= 3 3 = ~ : c : ~ : : : ~ : = = : : : c : :
, .
. . .
.
OGIV
Sb 0 l
sbol
s~rface production bois
::~~:;=;~::;~.·;~;~;=:~;~~~:~;~i2;:;5:~:::::2.~:~:~.~: ~;~:=~3;~;~;::~:::=;J:~;~.C:~;:1:~~;R.~:~I:.J::;~.~;:l~:-~-:~:~_~~_:.
FIN
DE
L-ETAPE
••
CLAIR

- 437-
ANNEXE III:
RESULTATS DE LA
CLASSIFICATION
ASCENDANTE
HIERARCHIQUE

.•......••.•..•.•.....•......•.••••....•.•.•.•.•••.•.•..•••.....•.•.•...•.••.......•......•.............................
SIC LA
Syste~e Interactif
de
CLassification AutomatiQue
Version
1.2 ~ultics
1 NR [ A
Rocquencourt
78153
Le
Chesnay
Cede.
Tel
39.63.54.34

C 0 r~ MArl DE:
5 AU T
<>
Hierarchie
du
saut
~inimu~ ou ~a.imum
Ver
17/07185
........•.•....•••...•••..•.•.......••......•..•••••...•.••••••.•..........••.•....••...................................

Structur~ de Donnees:
regionl •• do
Type
Individus
X Variables
• ======================
Archive
region1.sar
TITRE
2
Date 03/06/86

+:>.
VJ
00
Nombr~ d
{nd;v;dus
9
Nombre
de
Variables
:101
(
Quantitativesl01
Qualitatives
o )
-~;~:~~4_:~~~:~~;C.~
~~~~3_~_a~~.:_J~~_~_
.. ~ ~ .-.~.-. ~ ~
".,"..


..
• ~ III
• • ", •
........••••..•......•••...•.••..••..•..•••••••.••••.••••••..••...••..••.•••••••••••.••••.•.•...........................

- 439-
Classification HierarchiQ~e:
---~-~-~-~-~-~-~-~-~---~---­
L
~

M
~
• . •
~~.~
Methode des
voisins
reciproQues
~-~-~-~-~-;-=-~-~-;-~:~-.~-
..~-.~:~
..... ..-
avec
formule
de Lance et
willi~m~
--~---~---~-~-~-~~:~=-~-~-~:~:-;-
4,·..




..
c:,
Indice du saut=minimum
-~-~_:_~---~-~;~:~:~;~

- 441 -
nom du
constituant
_:~=_:~=~=~:~m~=~:
~ ..
Ji
. "•
. 11

':
abrege:
cah
libelle:
cah
avec
saut
minimum
sur
101
variables
Methode
utilisee:
~~~:_:~c_s_=~~;:_
.. .. ,. ... ,.... "
Classification HierarChique:
_:_=_~_=~~~=_ll:~2_'_::a~I~:
4l
tI
r;
tl'
tif
..
_ . . . . . .
la.
~·'.ioI •
• '! .....

- 442-
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- 444-
ANNEXE IV:
DOCUMENTS ET SOURCES
STATISTIQUES DE BASE

- 445-
SOURCES STATISTIQUES
Les statistiques proviennent pour l'essentiel des documents officiels gabonais
ci-après recensés.
- Ministère du plan, du développement et de l'aménagement du territoire: plan
de développement économique et social: 1966-1970.
- Ministère du plan, du développement et de l'aménagement du territoire:
· Schéma directeur d'aménagement du territoire; Gersar, 1977.
· Schéma national des transports publics routiers du Gabon, 1976.
- Ministère du plan, du développement et des participations:
· Plan intérimaire du développement économique et social: 1981-1982.
- République Gabonaise:
· Annuaire National et International, 1980.
· Annuaire National, 1983-1984.
- Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire:
· "Livre Blanc" des régions gabonaises, 1983.
· Régionalisation du budget de développement (1981-1982-1983-1984).
· Mesures de l'isolement et du sous-équipement du monde rural. Août
1985.
· Fichier des villages. Caractéristiques socio-économiques et localisation
de l'ensemble des villages gabonais. Décembre 1984.
· Cinquième plan de développement économique et social: 1984-] 988.
*
*
*

- 446-
REFERENCES ET
BIBLIOGRAPHIE

- 447-
La liste qui suit comprend les références du texte et d'autres travaux sur les
sujets traités qui peuvent spécifier, préciser ou étayer divers remarques ou arguments.
Sa structure est la suivante:
1. Ouvrages généraux.
II. Ouvrages de spécialisation.
A. Sur les nouveaux paradigmes scientifiques.
B. Sur l'analyse des données.
C. Sur le Gabon.
III. Articles, revues et documents divers.

- 448-
1. OUVRAGES GENERAUX.
AMIN S. -
Le développement inégal. Essai sur les formes sociales du c pita]
périphérique. Ed. de Minuit, Paris, 1973, 365 p.
AMIN S. -
L'accumulation à l'échelle mondiale. Anthropos, Paris, 1976.
AMIN S. -
La faillite du développement en Afrique et dans le Tier -Me-
L'Hannattan, Paris, 1989,384 p.
AMBACHER M. -
Les philosophies de la nature. Puf, Paris, 1974, 128 p.
ARON R. -
Paix et guerre entre les nations. Paris, 1962, 797 p.
AUBENQUE et al. -
Aristote aujourd'hui. Unesco, Paris, 1988,355 p.
AURIACK F et al. -
Espaces, jeux et enjeux. Fayard, Paris, 1986,343 p.
AYDALOT Ph. -
Mobilité et croissance spatiale. Gauthier-Villars, Paris, 1971 25~
l,
AYDALOT Ph. -
Dynamique spatiale et développement inégal. Economi
P.
1980,352 p.
1
AYDALOT Ph. -
Crise et espace. Economica, Paris, 1984, 350 p.
AYDALOT Ph. -
Economie régionale et urbaine. Economica, Paris, 1985, 487 p.
AYDALOT Ph. et J.P. GAUDMAR -
Les migrations. Gauthier-Villars, Pa t ],
278 p.
BACHELARD G. -
Epistémologie. Textes choisis par Dominique Lecourt. P f, P:
1980, 216 p.
BACHELARD G. -
Essai sur la connaissance approchée. J.Vrin, Paris, 1973, ilO:
BACHELARD G. -
Le nouvel esprit scientifique. Puf, 1968, 183 p.
BACHELARD G. -
La fonnation de l'esprit scientifique. Lib. J. Vrin. P~ri
] (
256 p.
BACON F. -
Novum organum. Traduction et notes de Michel Malherbe, Jea -M
Pousseur. Puf, Paris, 1986, 349 p.
BAILLY A. et MAILLOT D. -
Le secteur tertiaire en question. Dévelop :em
1
économique et spatial. Ed. Régionales Européennes, Genève, 1986, 1 ;3 1

- 449-
BASLE et al. -
Histoire des pensées économiques. Les contemporains. Sirey, Paris,
1988,557 p.
BATAILLON Cl. -
Etat, pouvoir et èspace dans le Tiers-Monde. Pu f, Paris, 1977,
288 p.
BALENDIER G. -
Sociologie actuelle de l'Afrique noire. Puf, Paris, 1982, 4è ed,
530 p.
BEAUD M. -
Histoire du capitalisme de 1500 à 1980. Seuil, Paris, 1987,331 p.
BEAUD M. -
Le système national, mondial hiérarchisé (une nouvelle lecture du
capitalisme mondial). La Découverte, Paris, 1987, 132 p.
BEAUD M. -
L'économie mondiale dans les années 80. La Découverte, Paris, 1989,
335 p.
BLANCHE R. -
L'épistémologie. Puf, Paris, 3è ed., 1983, 124 p.
BLAUG M. -
La méthodologie économique. Economica, Paris, Tr. fr. 1986, 4è ed.,
891 p.
BOUDEVILLE J.R. -
L'espace et les pôles de croissance. Puf, Paris, 1968,232 p.
BOUDEVILLE J.R. -
Aménagement du territoire et polarisation. Ed. Génin, Paris,
1972.
BOUDON R. -
Dictionnaire critique de la sociologie (avec F. Bourricaud), Paris, Puf,
1986, 2è ed., 714 p.
BOUDON R. -
Effets pervers et ordre social. Puf, Paris, 1989,282 p.
BOUDON R. -
La place du désordre (critique des théories du changement social). Puf,
Paris, 1984, 245 p.
BOULGAKOV S. -
Philosophie de l'économie (Traduit du russe par Constantin
Andronikof). Ed. l'Age d'Homme, S.A. Lausanne, 1987, 221 p.
BOURGUINAT H. -
Espace économique et intégration européenne. Sedes, Paris,
1961,345 p.
BOURGUINAT H. -
L'économie mondiale à découvert. Paris, Calman-Lévy, 1985,
271 p.

- 450-
BOURCIER de CARBON Luc. -
Essai sur l'histoire de la pensée et des doctrines
économiques. Tome 2, Aux sources du scientisme et de l'humanisme
économiques modernes. Les origines d'une dichotomie fondamentale. Ed. de
Montchrestien, 1972,534 p.
BRACHET Ph. -
Introduction aux sciences sociales. Ed. Erasme/Publisud, Paris,
1988,224 p.
BRASSEUL J. -
Introduction à l'économie du développement. Armand Colin, Paris,
1989, 191 p.
BRAUDEL F. -
La dynamique du capitalisme. Arthaud, Paris, 1985, 120 p.
BROCARD L. -
Principes d'économie nationale et internationale. Sirey, Paris, 1929-
1931.
BROCARD L. -
Les conditions générales de l'activité économique. Sirey, Paris, 1934,
608 p.
BUCAILLE A. et COSTA de BEAUREGARD B. -
PMI. Enjeux régionaux et
internationaux. Economica, Paris, 1987, 327 p.
BUZELAy A., GAILLARDIN J.L. -
La politique régionale communautaire: une
analyse en termes de cohérence. Presses universitaires de Nancy, 1983,94 p.
BUGNICOURT J. -
Disparités régionales et aménagement du territoire en Afrique. A.
Colin, Paris, 1971, 335 p.
BRUGUERA D. -
Le sous-développement régional. Mémoire de DEA, Paris, l,
Février 1977.
BRUYNE (Paul de) et al. -
Dynamique de la recherche en sciences sociales. Puf, Paris,
1974,240 p.
CAVAILLES J. -
Sur la logique et la théorie de la science. Puf, Paris, 1960, 78 p.
CELSO F. -
La fantaisie organisée. Le développement est-il encore possible? Publisud,
Paris, 1987, 258 p.
COSTA de BEAUREGARD O. -
Le temps déployé. Ed. le Rocher, Paris, 1988, 190 p.
COURGEAU D., LELIEVRE F. -
Analyse démographique des biographies. Ed. de
l'Institut National d'Etudes Démographiques. Paris, 1989, 268 p.

- 451 -
COURTIN R., MAILLET P. -
Economie géographie. Dalloz, Paris, 1962, 617 p;
CHEVALLIER 1., DIDIER F., TESTARD D. -
Centre, périphérie, territoire. Puf,
Paris, 1978, 352 p.
BOISSIEU Christian de -
Principes de politique économique. Economica, Paris, 1980,
651 p.
CHARRON Ghyslain -
Du langage. A. Martinet et M. Merleau-Ponty. Ottawa, Canada,
1972, 187 p.
CROZIER M., ERHARD F. -
L'acteur et le système. Ed. du Seuil, Paris, 1977, 436 p.
DA VIN L.E. -
Economie régionale et croissance. Ed. Génin, Paris, 1964, 300 p.
DAUPHINE A. -
Espace, région et système. Economica, Paris, 1979,167 p.
DEHEM R. -
Histoire de la pensée économique. Dunod, Paris, 1984.
DELIGNON M. -
Usages et fonctions du concept de structure en économie politique de
1930 à 1980. Thèse d'Etat, Université Nancy II, Oct. 1982, 500 p.
DESCHAMPS Hubert -
La fin des empires coloniaux. Puf, Paris, 1976, 126 p.
D'ESPAGNAT B. -
Penser la science ou les enjeux du savoir. Bordas, Paris, 1990,
294 p.
DESTANNE de BERNIS et al. -
Théories économiques et fonctionnement de
l'économie mondiale. Unesco, Pug, Paris, 1988, 193 p.
DENOEL F. (Dossier dirigé par). -
François Perroux. Les dossiers H. L'Age
d'Homme, Lausanne, Suisse, 1990, 312 p.
DOCIŒS P. -
L'espace dans la pensée économique du XVlème au XVlIIème siècles.
Flammarion, Paris, 1969,458 p.
DOMENACH lM. -
Approches de la modernité. Ed. Marketing, Paris, 1986, 208 p.
DORST J. -
La nature dé-naturée, pour une écologie politique. Delachaux, Niestlé,
1965, 188 p.
DURAND P. -
Industries et régions. La documentation française, Paris, 1974,212 p.
DUFOURT D. -
L'économie mondiale comme système. Pul, Lyon, 1979,566 p.
EMMERIJ L. -
Les politiques de développement et la crise des années 80. OCDE,
Paris, 1987, 200 p.

- 452-
EDUARD P. -
L'Homme et la croissance (près de vingt après «Halte à la croissance?»).
Economica, Paris, 1988, 189 p.
ERVIN Laszlo. -
La cohérence du réel. (Evolution, coeur du savoir). Bordas, Paris,
1989,230 p.
FEDERVISCH J., ZOLLER H. G. -
Technologie nouvelle et ruptures régionales.
Economica, Paris, 1986, 216 p.
FISCHER G.N. -
La psychosociologie de l'espace. Puf, Paris, 1964, 127 p.
FISCHER G.N. -
Espace industriel et liberté. L'autogestion clandestine. Puf, Paris,
1989,258 p.
FOUGEYROLLES P. -
Pour une France fédérale. Vers l'unité européenne par la
révolution régionale. Denoël, Paris, 1968,212 p.
FREMONT A. -
La région, espace vécu. Puf, Paris, 1976,223 p.
FREY B.S. -
Economie politique moderne. Puf, Paris, 1985, 203 p.
FRITJOF C. -
Le temps du changement. Ed. du Rocher, 1983-1990, 406 p.
GAUDARD G. -
Les disparités économiques régionales en Suisse. Ed. Universitaire,
Fribourg, 1973, 173 p.
GANGUILHEM G. -
Idéologie et rationalité dans l'histoire des sciences. Vrin, Paris,
1981, 2è ed.
GAUDIN Th. -
Les métamorphoses du futur. Essai de prospective technologique.
Economica, Paris, 1988, 169 p.
GILBERTO M., SALAMA P. -
L'Etat surdéveloppé des métropoles au Tiers-Monde.
La Découvene, Paris, 1983, 165 p.
GENDARME R. -
L'analyse économique régionale. Réalisme ou illusionisme des
méthodes. Cujas, Paris, 1976, 463 p.
GENDARME R. -
La pauvreté des nations. Cujas, Paris, 1973, 2è ed., 933 p.
GENDARME R. -
Des sorcières dans l'économie: les multinationales. Ed. Cujas,
Paris, 1981,527 .
GENDARME R. -
Sidérurgie Lorraine. Les coulées du futur. Ed. Serpenoise, Metz,
1985,314p.

- 453 -
GORZ A. -
Critique de la division du travail. Seuil, Paris, 1973, 295 p.
GRANGER G.G. -
Méthodologie économique. Puf, Paris, 1955,424 p.
GRANGER G.G. -
Pensée fonnelle et science de l'homme. Aubier, Paris, 1960,
226 p.
GRANGER G.G. -
Essai d'une philosophie du style. A. Colin, 1968, 312 . Réed.
Odile Jacob, Paris, 1988.
GRANGER G.G. -
La théorie aristotélicienne de la science. Aubier, Paris, 1976,
382 p.
GRANGER G.G. -
Pour la connaissance philosophique. Odile Jacob, Paris, 1988
283 p.
GRAVIER J.F. -
La question régionale. Flammarion, Paris, 1970, 338 p.
GRAVIER IF. -
Economie et organisation régionale. Masson et Cie, 1971,211 p.
GRAVIER J.F. -
L'espace vital. Flammarion, Paris, 1984,338 p.
GRA VIER J.F. -
Décentralisation et progrès techniques. Flammarion, Paris, 1953,
395 p.
GRAWITZ M. -
Méthodes des sciences sociales. Dalloz, Paris 4è, ed. 1979, 1102 p.
GUESNIER B. -
Développement local et décentralisation. Anthropos, Paris, 1986,
278 p.
GUITTON H., VITRY O. -
Economie politique. Introduction générale. Dalloz, Paris,
1985,813 p.
GUIGOU J.L. -
Théorie économique et transfonnation de l'espace agricole. Gauthier-
Villars, Paris, 1972, 2 tomes.
HAYEK F. -
Scientisme et sciences sociales. Agora, Paris, 1986, 181 p.
HAYEK F. -
Philosophie, économie et politique. Economica, Paris, 1989.
HERMAN J. -
Les langages de la sociologie. Puf, Paris, 1983, 127 p.
HIRSCHMAN A. O. -
La stratégie du développement économique. Ed. Ouvrière,
Paris, 1964, 246 p.
HIRSCHMAN A.O. -
Développement Projects Observed. Washington, D.C., The
Brookings Institute, 1967.

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u:z
_ _....."""'_.
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- 467 -
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JEANNIERE A.: "Une modernité désabusée" in Revue Projet n0197, Janv-Fev. 1986,
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urbaine nOS, 1986, pp. 837-847.
LACOUR Cl.: "L'arbre et la forêt: la science régionale vue par un économiste" in Espace,
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PASSET R.: "Prévision à long terme et mutation des systèmes économiques" in Revue
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PERRIN B.: "Le sacre de la région" in Revue Regards sur l'actualité, n0120, Avril 1986,
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PERROUX F.: "Théorie de l'équilibre général. Essai de généralisation" in Cahiers
Franco-Italiens, n09, Nov. 1967.
PERROUX F.: "La finne motrice dans une région et la région motrice" in Cahiers de
l'ISEA, série A-D, n0111, 1961, pp. 11-67.
PERROUX F.: "Savoirs économiques mathématisés et théorie englobante: quelques
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PERROUX F.: "Le sous-développement. La Nation en voie de se faire et les moyens de
l'économie collective" in Revue Economie appliquée. T XL, n02, pp. 385-
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- 470-
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RAISON J.P.: "La colonisation des terres neuves intertropicales d'après les travaux
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RA Y J.Cl.: "Mieux tirer parti des statistiques disponibles au Gabon: quelques
suggestions méthodologiques" in Revue gabonaise d'études politiques,
économiques et juridiques n012, 1981, pp. 11-15.
REYNAUD P.L.: "La psychologie scientifique et l'appréciation méthodique du
dynamisme économique" in Revue Economie appliquée, T XV, n03, 1962,
pp. 243-262.
RICOEUR P.: "La structure, le mot, l'événement" in Revue Esprit n0360, Mai 1967, pp.
801-821.
ROBINSON J.: "La pertinence de la théorie économique" in Revue Eco. et Sociétés, n08,
TVI, 1979,pp. 1599-1609.
SHAPERO A.: "Notes sur l'indusnie américaine de recherche et de développement" in
Revue Eco. et Sociétés n07, Juillet 1968, pp. 1411-1487.
SOLTERER J.: "Dialogue avec Akerman. Une théorie générale du développement
économique en termes réels" in Revue Eco. appliquée n03, T XV, 1962, pp.
373-395.
TOMAS-AGNES c.: "Evolution des Structures et disparités régionales de 1966 à 1975"
in Revue d'Economie régionale et urbaine, n02, 1979, pp. 236-258.
UGO P.: "Théorie du développement économique et de la formation des zones arrièrées"
in Revue Juridique et économique du Sud-Ouest, n03, 1959, pp. 411,436.
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classique dans la science économique" in Revue Eco. et Sociétés n08, 1972,
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- 471 -
B. Revues et docyments divers.
Centre Européen de coordination de recherche et de documentation en Sciences Sociales.
les déséquilibres régionaux en Europe. Régions en retard des pays industrialisés. Projet
de recherche comparative internationale. Ed. de l'Institut de Sociologie. Université Libre
de Bruxelles, 1968.
Colloques internationaux du centre national de la recherche scientifique. Régionalisation
et développement. Strasbourg, 26-30 Juin 1967. Ed. du C.N.R.S., Paris, 1968.
Commissariat Général du Plan. Voies nouvelles pour la croissance. Hachette, Paris,
1975.
Commissariat Général du Plan. Rapport du groupe de travail disparités spatiales. La
Documentation française. Paris, 1984.
Commission des Communautés Européennes. Le dialogue Europe-Sud sur le terrain.
Luxembourg, 1988.
Dictionnaire actuel de la langue française. Flammarion, Paris, 1985.
Dictionnaire philosophique. Ed. du Progrès, Paris, 1985.
Economie régionale sans frontière. Actes du colloque scientifique bel go-allemand
d'économie régionale. Liège, Octobre 1965.
Economie appliquée. Archives de l'ISEA, T XXI, 1968, n01 - Aspects contemporains de
l'industrialisation.
Economie appliquée. Archives de l'ISEA, T XXN, 1971, n03. - Mélanges.
Economie appliquée. Archives de l'ISEA, T XXVI, 1973, n02-3-4. Mathématique
d'interprétation générale.
Economie appliquée. Archives de l'ISMEA, T XXIX, 1976, n03. Révision de la théorie
de l'équilibre général (III).
Economie appliquée. Archives de l'ISMEA, T XXXII, 1979, n02-3. Révision de la
théorie de l'équilibre général. De la mécanique de l'équilibre à l'équilibrage par les unités
actives.

- 472-
Economie appliquée. Archives de l'ISMEA, T XXXV, 1982, nOl-2. L'équilibre
in ternational.
Economie appliquée. Archives de l'ISMEA, T XXXVII, 1984, n°1. Mélange.
Economie appliquée. Archives de l'ISMEA, T XXXVIII, 1985, n03/4. La SCIence
économique et l'auto-organisation.
Economie appliquée. Archives de l'ISMEA, T XL, 1987, n02. François Perroux.
Economie et humanisme. Méthodes en sciences sociales, n0239, Janvier/Février 1978.
Economie et humanisme. Régions, régionalisme, écologie: le temps du soupçon. n0 241,
Mai/Juin 1978.
Economie et sociétés. Information, Recherche, Innovation. Cahiers de l'ISEA, TIl, n07,
Juillet 1968. Lib. Droz, Genève.
Economie et sociétés. Structures mathématiques et structures du réel en sciences
humaines. Repères fondamentaux. Cahiers de l'ISEA, série RS., n014, Août 1972.
Economie et sociétés. Les brevets d'invention dans l'économie. Cahiers de l'ISEA, série
T, n09, Octobre 1972.
Economie et sociétés. La pensée de Karl Popper et la science économique. Cahiers de
l'ISMEA, série H, nOlO, Octobre 1987.
Economie et sociétés. La modernisation des activités productives dans les pays socialistes
européens. Cahiers de l'ISMEA, série G, n02, Février 1988.
Economie et sociétés. Histoire de la pensée économique. Cahiers de l'ISMEA, série
P.E., nOlO, Octobre 1988.
Encyclopédie de l'économie. Le présent en question. Larousse, Paris, 1978?
Encyclopédie économique. Economica, Paris, 1984.
Guide de Recherche-Développement en Saur-Lor-Lux. Ed. Les Chambres de Commerce
et d'Industrie de Lorraine, Luxembourg, Trèves et IRI asbl.
INSEE résultats, n030-31-32. Economie Générale (SIRF]. Annexe au projet de loi des
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Institut d'Etudes Juridiques Européennes. L'Europe et ses régions. Actes du septième
colloque de l'IEJE sur les Communautés Européennes organisées à Liège les 7, 8 et 9
Novembre à Liège. Maritimes Nijhoff, La Haye, 1975.
Institut d'études et de recherches interethniques et interculturelles - Relations
économiques et relations interethniques. IDERIC (CERIN): Etudes préliminaires n02, Mai
1970. Université de Nice.
Les régions frontières et la polarisation urbaine de la CEE. Cahiers de l'ISEA, TV, n03-4,
Mars-Avril, Lib. Droz, Genève.
Office des publications officielles des CEE. La communauté européenne et ses régions,
dix ans de politique régionale communautaire. Feder, Luxembourg, 1985.
Partenaires pour le développement. Les ONG, la CEE et les peuples du Tiers-Monde,
acteurs de nouvelles solidarités. Ed. Comité de Liaison des ONG pour le développement
auprès des Communautés Européennes, Bruxelles, 1986.
Publications de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques
(OCDE):
• Bulletin de liaison n05, nouvelle série. Coopération inter-régionale en sciences
sociales pour le développement. OCDE, Paris, 1980.
• Bulletin de liaison n07, nouvelle série. Points critiques du développement dans
les années 80. OCDE, Paris, 1981.
• Le facteur régional dans le développement économique. Politiques suivies dans
quinze pays industrialisés de l'OCDE. OCDE, Paris, 1970.
Publications de l'Organisation des Nations-Unies (ONU):
• Quelques expériences de développement régional. ST/SOA/lOl, N-Y, 1971.
• Rapport de l'atelier interrégional des directeurs des centres de recherche et de
formation en matière de développement régional. Nogoya, Japon, 10-27 Nov.,
1972; DPNN/INT. 71-400.
• Revue internationale du développement rural, n043. Développement socio-
économique intégré et planification: quelques perspectives nouvelles. N- Y,
département des affaires économiques et sociales. ST/SONSer Xl3, 1972.

- 474-
• •
Revue économique nOS. Economie de la recherche -développement. Vol. 36, Sept. 1985.
Revue d'Economie Régionale et Urbaine, n04. Dynamiques régionales et urbaines en
méditerranée. ADICUEER, 1988.
Revue française de sociologie, T XXXI-l. L'approche biographique. Ed. du CNRS,
Janvier-Mars 1990.
Revue projet numéro spécial 219. Acteurs d'un autre développement. Sept. 1989.
Revue Mondes en développement, T 10, n037-38. Nouveau système mondial. ISMEA,
paris, 1982.
Revue Mondes en développement, T 13, n049. Infratechnologies, technologies de pointe,
investissement dans et pour les pays en développement. ISMEA, Paris, 1988.
Revue Mondes en développement, T 16, nOM. Science et développement. ISMEA, Paris,
1988.
Revue Tiers-Monde, T XIII, n050. Modernisation et espaces dérivés. Puf, Paris, Avril-
Juin 1972.
Revue Tiers-Monde, T XXV, n0100. Le développement en question. Puf, Paris,
Octobre-Décembre 1984.
Revue Tiers-Monde, T XVI, n061. Organisation de l'espace. Puf, Paris, Janvier-Mars
1975.
Revue Tiers-Monde, T XXVIll, n0111. Transferts des technologies de communication et
développement. Puf, Paris, Juillet-Septembre 1987.
Revue Tiers-Monde, TXXVIII, nOl12. Les débats actuels sur le développement. Puf,
Paris, Octobre-Décembre 1987.
Revue Tiers-Monde, T XXIX, nO 1l5. Industrialisation et développement. Puf, Paris,
Juillet-Septembre 1988.
Revue Que Faire? "Colonialisme intérieur et minorités nationales" n08-9, Décembre 1971.

- 475-
TABLE DES ANNEXES
Pages
ANNEXE 1
Résultats préliminaires de l'analyse des données
387
ANNEXE II
Résultat final du traitement des données, en
418
composantes principales
ANNEXE III
Résultats de la classification ascendante hiérarchique
437
ANNEXE IV
Documents et sources statistiques de base
444

- 476-
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
9
CHAPITRE PRELIMINAIRE
Les niveaux conceptuels de compréhension du problème
des disparités régionales
16
I. Les avatars de la notion de disparités régionales
17
1. Les définitions traditionnelles
17
1.1. Les définitions à tendance nonnative
19
1.2. Les définitions à tendance thématique
21
2. Les limites des définitions traditionnelles:
la prise en compte de l'espace et de la région
23
2.1. Les concepts d'espace et de région-cadre d'analyse
23
2.2. Les concepts d'espace et de région-objet d'analyse
24
II. Les fondements de la problématique
29
1. Du point de vue politico-national
30
1.1. La thèse de la convergence
33
1.2. La thèse de la divergence
34
1.3. La thèse de la différenciation territoriale
36
2. D'un point de vue contemporain
42
2.1. Le point de vue de la nouvelle science régionale
42

- 477 -
2.2. Eléments pour une nouvelle analyse de la dynamique des
disparités régionales
43
2.2.1. L'histoire des progrès techniques et le développement
des régions
44
2.2.2. Les influences multiples d'un facteur clé de
développement: la recherche-développement
48
2.3. Le caractère moderne de la dynamique des disparités
54
2.3.1. Une dynamique de longue période
54
2.3.2. Une dynamique des systèmes
58
III. Les bases de la nouvelle analyse et le sens du problème à traiter
61
1. Les bases de la nouvelle analyse
63
1.1. Une meilleure connaissance de la nature de l'activité scientifique
63
1.2. Une meilleure connaissance des lois et de la logique de l'évolution
72
2. Le double sens du problème théorique
77
2.1. Un problème d'interprétation
78
2.2. Un problème de méthode
87
IV. Conséquences du renouvellement de la problématique
92
1. Sur le plan des objectifs de l'étude
92
2. Sur le plan méthodologique
92
V. Conclusion du chapitre préliminaire
94

- 478-
PREMIERE PARTIE :
Examen des principales théories et analyses du processus
de formation des disparités économiques régionales
97
INTRODUCTION
99
TITRE 1 : Examen des théories et analyses en termes de centre
périphérie
102
Chapitre 1 - La théorie du développement inégal
103
1.1. L'analyse de Samir Amin
104
L 1.1. Une mise en cause du système économique dominant
105
1. Du fait de son mode de production
106
2. Du fait de son mode d'accumulation
107
L 1.2. Une explication des disparités par les effets de la
dépendance commerciale
109
1. La distorsion en faveur des activités exponatrices
110
2. La distorsion en faveur des activités teniaires
110
3. La distorsion en faveur des activités et des techniques légères
111
1.2. L'analyse d'Alain Lipietz
115
1.2.1. Une contribution d'ordre méthodologique
115
1.2.2. Une mise en cause du capitalisme monopoliste d'état
119

- 479-
CHAPITRE II . La théorie de la division spatiale du travail
125
ILL Les origines de la théorie et les bases de l'analyse
127
11.1.1. Les origines de la théorie
127
II.1.2. Les bases de l'analyse
129
1.2.1. Les salaires et les techniques de production
129
1. Les techniques de production
129
1.1 La composante spatiale de la technologie
130
1.2. La variable consommation
130
2. Les salaires
131
2.1. Définition et composante du salaire
131
2.2. Le contenu spatial du salaire
132
11.1.2.2. Les différentes catégories de mobilité
133
1. Les mobilités essentielles
133
1.1. La mobilité des activités
134
1.2. La mobilité du travail
136
2. Les mobilités induites
138
2.1. La mobilité des biens
138
2.2. La mobilité des capitaux
140
II.2. L'explication des disparités régionales
142
II.2.1. Une réinterprétation du modèle de développement
inégal
142
1. Le modèle simplifié
142
2. Le modèle à trois secteurs
144
11.2.2. Une interprétation fondée sur la dialectique
des fonnes de la production et des modes de vie
146

- 480-
PROPOS D'ETAPE 1
Les raisons d'une reévaluation de
l'analyse en termes de centre-périphérie
152
1. La métamorphose du système économique international
153
2. Le surdéveloppement de l'état
154
3. La croissance des interdépendances entre les régimes, les
systèmes et l'économie mondiale
155
TITRE II - Examen des théories et analyses en termes de système
et de structures
159
CHAPITRE III - La théorie des pôles de croissance
161
ID. 1. Les traits caractéristiques de la théorie
162
III. 1. 1. Les innovations méthodologiques et épistémologiques
167
1. L'économie d'intention scientifique
167
2. La méthode: analyse structurale et synthèse dynamique
170
2.1. Synthèse dynamique et analyse spatio-temporelle
171
2.2. Dialectique généralisée et synthétique:
dialectique perrouxienne
171
III.l.2. Les innovations conceptuelles
172
1. Aspects généraux
172
1.1. La créativité et les sphères d'activités économiques
173
1.2. Les asymétries, le mouvement et les structures
économiques
174
2. Autour des notions d'espace et de régions économiques
178
2.1. Les espaces économiques
179
2.1.1. L'espace plan
179
2.1.2. L'espace champ de forces
180

- 481 -
2.1.3. L'espace homogène
181
2.2. Les régions économiques
183
2.2.1. La région espace homogène
183
2.2.2. La région espace polarisé
183
2.2.3. La région espace plan
184
m.2. L'explication des inégalités spatiales
185
IIL2.1. La polarisation : le concept et le phénomène
qu'il désigne
186
III.2.2. Les mécanismes et les effets spatiaux
188
1. Mécanismes et effets de la polarisation dans l'espace
économique
188
2. Mécanismes et effets de la polarisation dans l'espace
géographique
192
IIL3. Portée et limites de l'analyse
194
CHAPITRE IV - La théorie de la modernisation
201
IV.1. Les origines et les particularités de l'analyse
202
IV.1.l. Les origines de l'analyse
202
1. Une analyse en termes d'espace-système généralisé
203
1.1. L'espace dérivé
203
1.2. Le temps spatial
204
IV. 1.2. Les particularités analytiques de la théorie
205
1. Une réinterprétation du phénomène de polarisation
205
2. Une réinterprétation de la dynamique centre-périphérie
206
3. Une analyse fondée sur des phénomènes historiques
209

- 482-
3.1. La colonisation et ses fonnes historiques
210
3.1.1. La paléoco1onisation
210
3.1.2. La colonisation territoriale et politique
211
3.1.3. Le colonialisme économique
212
3.1.4. Le néo-colonialisme
213
3.2. La modernisation et ses fonnes historiques
213
3.2.1. La modernisation commerciale
214
3.2.2. La modernisation industrielle
214
3.2.3. La modernisation technologique
216
IV.2. L'explication des inégalités spatiales
217
IV.2.1. Les principaux facteurs d'action de la modernisation
217
1. Les facteurs de concentration
217
2. Les facteurs de dispersion
218
IV.2.2. Les mécanismes et les effets de la modernisation
219
1. La dialectique des facteurs de concentration
219
2. Les corrélations: modernisation - spécialisation _
polarisation et disparités régionales
223
IV.3. Portée et limites de l'analyse
224
IV.3.1. Les centres d'intérêt
224
IV.3.2. Les aspects critiques
227
Conclusion de la première partie
231

- 483-
DEUXIEME PARTIE
Construction d'un paradigme pour l'analyse des disparités
économiques régionales
232
Notes liminaires
1. Sur la notion de théorie
234
2. Sur la notion de paradigme
235
3. Sur l'hypothèse de travail
237
Titre 1 - Formalisation de l'analyse
241
Chapitre 1
Les éléments constitutifs du paradigme
243
1.1. Quatre catégories de causes explicatives
244
1.1.1. Des causes matérielles et formelles
244
1. Les causes matérielles
244
2. Les causes formelles
245
1.1.2. Des causes motrices et finales
245
1. Les causes motrices
245
2. Les causes finales
246
1.2. Des effets à identifier, mesurer, synthétiser et interpréter
250
1.2.1. Nature et mesure des effets
250
1. La nature des effets
250
2. La mesure des effets
251
1.2.2. La synthèse et interprétation des effets
254
1. La synthèse des effets
254
2. L'interprétation des effets
264
Chapitre II:
Le paradigme
objectivation, formulation et

- 484-
explicitation conceptuelle
268
II.1. L'objectivation
269
n.1.1. D'un point de vue paniculier : le point de vue de la
théorie de la causalité probabiliste
269
11.1.2. D'un point de vue général: l'approche cognitive
276
n.2. Formulation et explicitation conceptuelle
281
n.2.1. Explicitation conceptuelle
281
II.2.2. Formulation théorique
284
PROPOS D'ETAPE 2 : Un constat d'analyse
290
Titre II • Application de l'analyse au cas du Gabon
291
Chapitre 1 - Le système territorial et les réalités gabonaises.
293
LI. Description du système territorial
294
1.1.1. Structure et fonction du système territorial
296
1.1.2. Systèmes centraux et systèmes périphériques
301
1.2. Réalités gàbonaises : approche exploratoire
305
1.2.1. Par comparaison de la structure des activités régionales
305
1.2.2. Par la prise en compte de l'ensemble des composantes
du système territorial
308
Chapitre II • Les disparités et les types de régions observées.
315
n.l. Présentation des données et de la technique d'analyse utilisée
317
n.1.1. Les données
317
n.1.2.. Caractères de l'analyse des données
318

- 485 -
n.2. Présentation des résultats de l'analyse en composantes principales
323
11.2.1. Les résultats de l'analyse préliminaire
323
1. Les résultats d'ordre technique
324
2. Les coordonnées et les résultats d'analyse sur les régions
325
3. Les coordonnées et les autres résultats d'analyse sur
les régions
331
4. L'interprétation graphique des résultats
332
11.2.2. Réflexions sur les résultats de l'analyse préliminaire.
337
IL3. Présentation des résultats défInitifs de l'analyse en composantes
principales
338
1. Les résultats d'ordre technique
339
2. Les résultats d'analyse du nuage de points-variables
340
3. L'interprétation graphique du plan de projection des régions
345
PROPOS D'ETAPE 3
Réflexions sur les régions étudiées
350
nA. La vérification des résultats de l'analyse par recours à la méthode de
classification des données
352
nA.1. Caractéristiques de la méthode et le critère de classification
352
1. Caractéristiques de la méthode
352
2. Le critère de classification
353
111.4.2. Présentation des résultats obtenus
354
1. Description des classes de la hiérarchie
354
2. Représentation de la classification hiérarchique
356
PROPOS D'ETAPE 4: Extrapolation des résultats de la classification 359

- 486-
Conclusion de la deuxième partie
366
CONCLUSION GENERALE
369
INDEX DES PRINCIPALES ABREVIATIONS
382
INDEX DES FIGURES ET DES TABLEAUX
383
INDEX DES CARTES ET DES GRAPHIQUES
384
ANNEXES STATISTIQUES
385
REFERENCES ET BIBLIOGRAPHIE
446
TABLE DES ANNEXES
475
TABLE DES MATIERES
476
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