UNIVERSITE DE CLERMONT 1
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
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I--CONSEIL AFRICAIN ET MALGACHE \\
, POUR L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR 1
THE SEI c. A. M. E. S. - OUAGADOUG~U 1
i Arrivée ."
,
NOUVEAU REGIME \\ Ënre;lis:ci> S'JUS n° .03·0~t1.. . "
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CONTRE-CHOC PETROLIER ET AJUSTEMENT
STRUCTUREL DANS UN PAYS EN VOIE DE
DEVELOPPEMENT MEMBRE DE L'O.P.E.P.
LE GABON
THESE PRESENTEE ET PUBLIQUEMENT SOUTENUE DEVANT LA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
DE L'UNIVERSITE DE CLERMONT 1
POLIR L'OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR
PAR GABRIEL ZOMO YEBE
SOUS LA DIRECTION DU PROFESSEUR
H. F. HENNER
ANNEE ACADEMIQUE 1990-1991
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Monsieur (ou Madame)
H. F.
HENNER
Président
1
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Monsieur (ou Madame)
Suffragant
1
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Monsieur (ou Madame)
Suffragant
Monsieur (ou Madame)
Suffragant
Monsieur (ou Madame)
Suffragant
1
La Faculté n'entend donner aucune approbation ni
improbation aux opinions émises dans cette thèse
; ces opinions
doivent être considérées comme propres à leur auteur.

-
III -
J
1
,
Président de l'Université
:Mme A. ROUHETTE
-
Vice-Président de l'Université
:M. B. DASTUGUE
:M. M. DOLLY
: M. J. P.
FO l RRY
-
Secr~taire Gén~ral de l'Universit6 :M. J. ORTOLI
Doyen de la Faculté
M.
J.
AULAGNIER
Assesseurs du doyen
Mme M. BOISSONNADE
M. J.P.
VEDRINE
-
Professeurs de la Faculté
M. J.P.
AZAM
M.
F. BLANC
M. G.
FRELASTRE
M.
P. GUILLAUMONT
Mme S. GUILLAUMONT
M. H.F.
HENNER
M. J.Y.
LESUEUR
M.
P.
NDONDANG
M.
P.
PASCALLON
M.
L.
RIGAUD

M. J.P.
VEDRINE
- Maîtres de Conférences
M. J.
AULAGNIER
M.
R.
BERTHUET
Mme M. BOISSONNADE
Mme F. BROCHART
Mme M. DEMEOCQ
M.
Y. DEMONTEIX
MIe M.C. DIARD
M. J.P.
FOIRRY
Mme C. GRELET
M. B. GUILHOT
M. J. MATHONNAT
M. M.
PASSEMARD
- Maîtres-Assistants
Mme M.F. BARA
M. M.
BERGOUGNOUX
M. .J • C.
DERTIIOLON
Mme E. MANCEL

-
IV -
RESUME
ET MOTS-CLES
Depuis décembre 1985, l'économie gabonaise est secouée par une grave
crise des paiements.
Les simulations du modèle MEGA et une analyse
de la politique gabonaise de développement montrent que ses origines
sont à la fois exogènes et endogènes.
Pour juguler cette crise et réorienter son économie, le Gabon a appli
qué deux programmes d'ajustement structurel du F.M.I .. Mais malgré la
relative pertinence théorique
de ces programmes, les simulations du
modèle MEGA montrent qu'ils n'ont pas atteint tous les objectifs es-
comptés à cause de certains facteurs endogènes de la crise dont le
Fonds avait négligé les effets induits. De ce fait,
il apparait que
l'approfondissement et la réussite de l'ajustement passent par des
conditions socio-politiques et économiques propres à chaque pays mais
,
dont l'instauration d'un Etat de droit est l'aspect le plus fondamen-
ïî
tale
1
l
1
l
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1
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GABON -
CONTRE-CHOC PETROLIER -
DOLLAR -
PETROLE -
MODELE MEGA -
1
ENDOGENE -
EXOGENE -
AJUSTEMENT -
PROGRAMME -
APPROFONDISSEMENT
DESEOUILIBRE -
SYNDROME HOLLANDAIS -
CONDITIONS - DEMOCRATIE.
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1
J

----~':\\
- v -
SOM MAI R E
PREMIERE PARTIE : NATURE DE LA CRISE AU GABON
CHAPITRE l
: LES ORIGINES EXOGENES DE LA CRISE
SECTION 1 : L'instrument d'analyse de la crise au Gabon:
le modèle
MEGA.
SECTION 2
Evaluation des effets des fluctuations du prix du baril
de pétrole et du taux de change du dollar sur l'économie
gabonaise de 1984 à 1987.
CHAPITRE II
: LES ORIGINES ENDOGENES DE LA CRISE
SECTION 1 : La stratégie gabonaise de développement avant le contre-
choc pétrolier: présentation et conséquences.
SECTION 2
Les facteurs de déséquilibre et leurs effets.
DEUXIEME PARTIE
SOLUTION A LA CRISE
L'AJUSTEMENT STRUCTUREL
AU GABON
CHAPITRE l
ANALYSE DU PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
l1
ET DE SES EFFETS SUR L'ECONOMIE GABONAISE.
t
SECTION 1
Approche de l'ajustement du F.M.I.:analyse théorique du
déséquilibre de la balance des paiements et des mesures
1
l
pour y faire face.
SECTION 2
Le premier PAS du Gabon
SECTION 3
Bilan du premier PAS
CHAPITRE II : OPPORTUNITE,PORTEE ET LIMITE DU DEUXIEME PAS
SECTION 1 :
Le compte de référence et les objectifs du deuxième PAS:
analyse comparative.
SECTION 2
Analyse de l'opportunité du deuxième PAS à travers une
étude des variantes du schéma de référence.
SECTION 3
Les mesures supplémentaires préconisées par le F.M.I.
le cadre du deuxième PAS et leurs conséquences sur l'écono
mie gabonaise.
CHAPITRE III:ESQUISSE D'UN APPROFONDISSEMENT DE L'AJUSTEMENT AU
SECTION 1 :
Les conditions politiques, sociales et économiques de
l'approfondissement de l'ajustement.
SECTION 2
Le développement de l'intérieur

- VI -
REM E R CIE MEN T S
Nou~ ~eme~cion~ Mon~ieu~ le P~o6e~~eu~ HENRI-FRANCOIS HENNER qui a
bien voulu accepte~ de nou~ guide~ tout au long de no~ ~eche~che~.
Nou~ lui exp~imon~ not~e t~è~ vive g~atitude pou~ ~a di~ponibilité
con~tante, le~ ~ema~que~ 6aite~, et ie~ con~eil~ p~odigué~ avec le
~ouci de ~e~pecte~ not~e iibe~té de pen~ée.
No~ ~eme~ciement~ vont au~~i à Me~~ieu~~ ZIZA, POSSO NOEL, et LEON
NVEMBET de la Vi~ection Géné~ale de l'Economie à Lib~eville pou~
avoi~ mi~ à not~e di~po~ition le~ di~quette~ du modèle MEGA, le
cent~e in6o~matique du Mini~tè~e du Plan et de l'Economie, et pou~
leu~~ con~eil~ p~atique~.
Nou~ ~eme~cion~ également
Mon~ieu~ ALAIN FONTENEAU de L'O.F.C.E.
pou~ nou~ avoi~ 6ou~ni ce~tain~ document~ de t~avail.
Que Mon~ieu~ EYI METOU, Ingénieu~ Ag~onome au Mini~tè~e de l'Ag~i­
cultu~e à Lib~eville, t~ouve ici l'exp~e~~ion de not~e g~atitude
pou~ ~on aimable collabo~ation.
En6in nou~ ad~e~~on~ no~ ~incè~e~ ~eme~ciement~ à Mademoi~elle BRUN
ISABELLE pou~ nou~ avoi~ aidé dan~ la dactylog~aphie de ce t~avail.

- VII -
A mon Pè~e YEBE ELIE,
A ma Mè~e OBONO MAVELEINE,
pou~ ~ou~ ee que vou~ avez 6ai~
j
pou~ moi.
lil
J
1
A me~ ~e9~e~~é~ F~è~e~ e~ Soeu~~,
ENGOIOGHO YEBE HILAIRE,
lE YEBE PATRICE,
MONEBANG YEBE AGATHE,
AVA OVILE.

A ma ~e9~e~~ée Mè~e IANG JEANNE.

." .... _-.-~..,,"",........... "'
r-
CARTE ECONOMIQUE DU GABON
A M E R O U N
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H
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A Puit de pétrole
• • . •
Chemin de fer
Sette_~
Téléférique
Route existante
C:SCOc:K:I
Route en construction
o C É A N
==== Route en proJet
CONGO
~
Aérodrome Important
Petit aérodrome
o
À T L A N T l a . u E
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1
l
,
o
AZ ZAVILLE
100
200
300 km
Source: BOUCQUEREL (J),
Le Gabon, Que sais-je,
PUF
1916.

31'd~ 3 N 3D
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NOI1JnaO~lNI
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N T RaD U C T ION
G E N E R ALE
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Depuis décembre 1985, la baisse conjuguée du prix du baril
J
1
de pétrole et du taux de change du dollar appelée "contre-choc pé-
j
trolier" a plongé le Gabon,
pays de l'Afrique centrale membre de
i
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l'O.P.E.P. dans l'une des plus graves crises de son histoire.
lj
j
En effet, le prix du brut est tombé de 28$ le baril au cours du
J
-
dernier trimestre 1985, à moins de 10$ à la fin du premier semes-
11
tre 1986, avant de remonter à 14$ environ en fin d'année.
"Même
J
]
si ce retournement du marché pétrolier était patent depuis quatre
1
ans,
l'effondrement des prix a surpris par sa brutalité";(1)
ce
1
qui montre la complexité et la multiplicité des variables pouvant
j
agir sur les prix internationaux du baril. Depuis 1973, l'explica-
tion des mécanismes de fixation et de fluctuation des prix pétro-
t
liers divise les économistes tant sur le plan théorique, que celui
l
!
de la vérification empirique.(2)
Ici, nous essayerons seulement
l
de comprendre et situer cette baisse brutale amorcée en décembre
l1
1985, à travers une rétrospective de l'évolution de l'offre et de
J
(1) ~AURUS (V),Pltnole en ehute, l~_~Q~~~L~~~~~_~~Q~Q~~1~~_~!_~Q~~~~,
n
~péeial, Vo~~ien~ et Voeument~, janvien 1987,p.20.
12)
FISHER
(V), The pno~peet~ 60h a.p.E.C. A ehitieal ~uhvey~ 06
1
model~ 06 the wOhld oil manket.
Jouhnal oi develoEment eeonomie,
vol II,
n04,
1975 p.p 363-386.
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2
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1
1
la demande sur le marché pétrolier depuis 1979.
1
1
Au lendemain du deuxième choc pétrolier de 1978, qui a vu le prix
1
du baril augmenter de 140%, les pays consommateurs de pétrole
décidèrent de poursuivre les vigoureux programmes d'indépendance
1
énergétique
commencés dans les années 1975.
J
,~
Les uns vont s'orienter vers le nucléaire (cas de la France),
1
j
d'autres pays comme la Grande-Bretagne vont eux aussi se lancer
1
l
dans la prospection pétrolière en dépit des coûts de production
élevés.
Ces vastes programmes d'indépendance énergétique vont avoir pour
conséquence une diminution de la demande pétrolière mondiale. De
51,9 millions de barils par jour en 1979, elle est passée à 45,4
millions de barils par jour
en 1983.
1
1
Du côté de l'offre,
l'augmentation des prix du brut a fait appa-
"
.1
1
raitre sur le marché beaucoup de producteurs marginaux, car au
1
prix de 20$ le baril,
plusieurs puits non rentables par le passé
1
:1
le sont devenus.
l
J1
J
Le bilan pétrolier par région
de 1979 à 1984 se caractérise alors
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par un surplus sur le marché, comme l'indique le tableau suivant:
Tableau 1: Variation des bilans pétroliers de 1979 a 1984
( en
"Il
ml
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lons d e
t onnes eQUlva l en t
'
pe t ro 1 e
Consommation
Production
Solde
U.S.A.
- 163
+
6
- 169

O.C.D.E.
- 228
+
42
- 270

P.V.D.
50
+
113
- 63
Total
- 341
+
161
- 502
• O.C.D.E.
sauf U.S.A.

P.V.D.
sauf O.P.E.P.
Source: B. P. Sta tis tical review , 1985 .

-
3
-
Dès 1975, la production des pays non-O.P.E.P.
augmente sensiblement.
De 16,5 millions de barils par jour, elle est passée à 26,9 mil-
lions de barils par jour en 1985. Dans le même temps,
la production
de l'O.P.E.P.
est passée de 27,2 millions de barils par jour a 15,3
millions de barils par jour.
Tableau 2: Evolution de la production journalière de pétrole
(en millions de barils/jour)
1975
1979
1980
1985
Non-O.P.E.P.
16,54
21,20
21 ,46
26,87
O.P.E.P.
27.16
30.93
26,88
15.30
Source: B.P. Statistical review,1986.
En 1983, la production de l'O.P.E.P.
va devenir inférieure à celle
des autres pays producteurs de pétrole.
Le pouvoir de fixer les
prix va lui échapper petit à petit.
"Prise en ciseaux entre la bais-
se de la consommation
et la montée en puissance des nouveaux pro-
ducteurs,
l'O.P.E.P.
est contrainte en mars 1983 de baisser ses
tarifs officiels, puis de limiter son rythme d'extraction afin de
soutenir le marché menacé par une énorme surcapacité".(l)
Le prix
du brut baisse alors de 5$ par rapport au niveau de 1982 pour se
situer à 29$, niveau qu'il gardera jusqu'en 1984.
Après la réunion de l'O.P.E.P. en décembre 1985, la chute des prix
va s'accélérer. De 28$,
le prix du baril tombera à 15$ en l'espace
1
de quelques mois, niveau qu'il avait en valeur réelle au début de
1
1974. Deux facteurs vont être à l'origine de cet effondrement
1
brutal:
1
l
[1)
MAURUS
rV),
Le~ année~ 6olle~ du pét~ole,
Le Monde,
Bilan Economi-
1~~_~!_~~~~~~L nO ~pécial Vo~~ie~~ et Docu~~~~~~-l~~~Z~~-T~iY~~~~T
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- 4 -
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Le non respect des quotas de production de certains pays de
l'O.P.E.P.
notamment les pays en guerre (Irak, Iran) qui doivent
financer leurs achats d'armement,
et les pays endettés
(Nigéria,
Vénézuela ..• ) qui rendit inefficace la tentative de stabilisation
des prix par une politique de réduction de la production.
-
La lutte pour le maintien des parts de marché entre l'O.P.E.P.
et les autres producteurs de pétrole.
MAURUS V. note à cet effet que l'Arabie Saoudite, principal produc-
teur de l'O.P.E.P.
"contrainte de jouer seule les chiens de garde
du marché et voulant donner une leçon tant aux producteurs concur-
rents de l'O.P.E.P. qu'à ses propres partenaires dont l'indiscipli-
ne
l'exaspérait, va lancer la guerre des prix dans l'espoir
d'évincer du marché les producteurs marginaux".(l)
Pour le Gabon, objet de cette étude,
la chute des prix sera drama-
,
~ . ~~~ueJJde 26$ le baril en 1986, le prix du brut gabonais est des-
j
j
f
cendu à 12$ et même à 9$ le baril en août pour le Lucina1 (2) Da~s
"--
.,
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1
1
ce contexte particulièrement morose,
le simple maintien de sa
1
1
;~
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,
production,
au demeurant marginale sur le marché international, ne
1
lui permettra pas de compenser les effets négatifs de la baisse
des prix sur les recettes totales comme nous le verrons par la
suite.
(1)
MAURUS
(V),
Le~ année~ 6olle~ du pét~ole,
op.Œit.
(2)
Le lUŒina e~t un type de pét~ole p~odu~t pa~ SHELL GABON ~u~ un
pe~mi~ d'exploitation po~tant le même nom.

-
5 -
praphique 1:
Evolution de
la production,
du
prix de vente et des
recettes de pétrole
au Gabon
i:
recettes pétrOliè~e~
Prix de
vente
~
rob
en
$/b.
Production annuelle
en millions de
tonnes
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Prix de
vente
1
. . . . Recettes pétrolières
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1
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Production
j
1
1
1
1
1

- 6 -
(auant au taux de change du dollar,
après avoir baissé face au mark
r
~
et au yen en 1977-1978, il a connu une longue période de surévalua-
tion de 1981
à 1985. Au début de cette dernière année,il atteignit
des sommets par rapport aux autres principales dévises,
valant 10
francs français en février 1985, 254 yens et 3,15 marks.
Dès le mois d'avril 1985,
il se réorienta à la baisse et deux ans
plus tard,il avait perdu 40% de sa valeur par rapport au yen et 45%
par rapport au mark. Quelles sont les causes de ces fluctuations
du dollar?
Selon PAUL ISARD,
Economiste au F.M.I.,"les modèles existants n'ex-
pliquent pas grand chose de la variation
du taux de change
du
dollar pendant les années 1970 et 1980.
Les analystes ne s'accor-
dent pas sur les causes profondes de ces variations erratiques des
taux".(1)
Face à cette difficulté d'expliquer par des estimations sur séries
longues les déterminants des fluctuations du taux de change du dol-
lar,
nous nous intéresserons ici qu'à une courte période c'est a
dire à partir de 1985, où selon GODIN,
sous le triple effet du
ralentissement économique aux U.S.A.,
de la baisse des taux d'in-
térêt, et des interventions des Banques Centrales,
le dollar s'est
nettement réorienté à la baisse.
Le ralentissement de la croissance américaine est la conséquence
selon certaines études, de la perte de compétitivité des produits
américains sur les marchés étrangers.
(1)
POSTEL-VINAV (0),
JEZEGABEL
(M),
Un k~aeh 6inaneie~
e~t-il po~~i­
ble? P~oblème~ Eeonomi1ue~, n02024 du 14/5/87, p.p 1-9. A~tiele
pa~u dan~-Q~~~~!~~~~=I~=~~~~~~~_~~~_~~~~~,nO de ma~~ 7987.
1
~
ll1
1
1

- 7 -
En effet, la valeur trop élevée du dollar a permis aux Américains
d'acheter à bas prix non seulement les biens de consommation issus
des nouveaux pays industrialisés (N.P.I.) mais aussi des biens
d'équipement issus des autres pays développés
(Japon,
Allemagne,
France . . . ).
La diminution des exportations et l'accroissement des
importations qui ont suivi, ont entrainé un important déficit de
la balance commerciale des Etats-Unis. De 28 milliards de dollars
en 1982,
i l est passé à plus de 107 milliards de dollars en 1985.
Par ailleurs,
pour financer l'important déficit qu'a le budget
américain depuis quelques années,
le Trésor américain a emprunté
massivement à l'extérieur. Ce procédé qu'ils appellent le "refun-
ding" consiste tout simplement à vendre des bons du Trésor de trois,
dix,
et trente ans aux investisseurs étrangers.
Ainsi le Trésor
des U.S.A.
a pu se procurer 29 milliards de dollar en novembre
1986, 29 autres en février 1987.
De 1985 à 1987, les investisseurs japonais ont financé entre le 1/4
et le 1/3 de ce déficit américain.
"La peur de voir un jour les
Japonais manquer le rendez-vous ou revendre les bons du Trésor amé-
ricains
moins chers a provoqué dans les marchés boursiers une
crise de confiance dans la monnaie américaine".(1)
En dehors de la hausse des importations,
le niveau élevé du dollar
a
aussi attiré une masse importante de capitaux aux U.S.A.
Les
entrées nettes de capitaux privés sont ainsi passées de 84,8 mil-
liards de dollars en 1984 à 102,7 milliards en 1985. Les investis-
sements de portefeuille des étrangers aux U.S.A.
eux se sont accrus
de 35,9 milliards de dollars en 1984 et de 71,4 milliards en 1985.
(1)
POSTEL-VINAY
(0),
JEZEGABEL
lM),
op c.it.

- 8 -
Pour faire face à cette situation, les autorités monétaires ont
décidé de diminuer leur taux d'intérêt.
Ainsi le taux d'escompte
qui était de 8% au début de l'année 1985 a été ramené à 7,5% en
mai;
tandis que le "Prime rate" des banques revenait dans le même
temps de 10,75% à 9,5%.(1)
Il a fallu l'accord des cinq
(2)
pour "faire attérrir le dollar
en douceur",
les U.S.A. ayant accepté de participer a une poli ti-
que commune de baisse de leur propre dévise.(3)
Les interventions
des autres Banques Centrales
(10 milliards en quelques semaines
après l'accord de New-York)
permirent au dollar de perdre 21% de
sa valeur par rapport au mark en 1986; vis à vis du franc fran-
çais,
il perdra à la même date 16% seulement compte tenu de la
dévaluation de la monnaie française comparativement au mark.
Pour les pays de la zone franc,
le dollar se si. tuera en 1986 à
346 franc cfa contre 449,5 franc cfa en 1985. En 1987 la chute du
dollar s'accentuera; la valeur de la monnaie américaine descendra
à 300,5 francs cfa.
1
Cette double baisse du taux de change du dollar et du prix du
1 ~\\.,
baril s'est fait ressentir différemment dans les économies pétro-
\\ f"'
I
lières compte tenu des différences de capacité de production et
j
de structures économiques.
i
(1)
GOVIN IG),
Le~ p~~n~~paux évènement~ monéta~~e~ de t'année 1985,
J
~n f~~~~~~~~_~~~~~~~1~~~, n01957 du 15/1/86, a~t~~te t~~é de
'~
l
L'E~h.o de ta bou~~e ~ou~ te t~t~e:"te dotta~ a p~e-6que ~éu-6-6~ ~on
j
ëïtteïtïtZ-;;-;;ëïge-en-dou~e.u~".
(2)
L'a~~o~d de.~ ~inq e.-6t un a~~o~d -6~gné à Ne.w-Yo~k te. 22/12/85 e.nt~e
ta F~an~e, te.-6 U.S.A.,t'Atte.magne., te. Japon e.t ta G~ande.-B~e.tagne..
1
Compte tenu de.-6
J
~mpt~~at~on-6
-6U~ t'é~onom~e. mond~ate,
d'une. ~hute
l
b~utate. de-6 taux de. ~hange. du dotta~,
~e.t a~~o~d vi-6a~t te ~ont~ôte
!1,
ptU-6 ét~o~t de.-6 évotut~on-6
de.-6 g~ande.-6 monna~e-6.
1
i
(3) RENARV (Fl, Votta~ e.n dou~eu~,
~n ~~_~~~4~_§~~~~_~~Q~Q~~1~~_~~
1
~~~~~~_ 1986, op ~~t. p.22

j
j
- 9 -
j
,
Au Gabon,
les premiers effets de cette baisse ont été en 1986 une
diminution de 130 milliards de fcfa des recettes budgétaires, une
détérioration de la balance des paiements caractérisée par un sol-
de global de -47,65 milliards de fcfa,
et un accroissement alarmant
du niveau de la dette et de son service.
L'ampleur prise par ces effets au fil des mois va contraindre le
Gabon à demander l'aide du F.M.I. et le 23 décembre 1986, celui-ci
lui ouvre un crédit "stand-by" de 98,7 millions de D.T.S. soit
{!
1
780 millions de francs français contre l'acceptation d'un program-
1
me d'ajustement structurel susceptible de réorienter l'économie
l
gabonaise.

Deux ans plus tard, en décembre 1988, le Gabon décide de suspendre
~
1
les négociations avec le F.M.I.,jugeant certaines mesures du deu-
!
,
l
xième programme
d'ajustement difficiles à réaliser en raison de
1
j
leurs effets sur le niveau de vie de la population.
Il relance du
1
,
même coup les controverses sur la nécessité et les fondements des
i
conditionnalités du F.M.I ..
1
J
L'analyse des effets du contre-choc pétrolier sur un pays membre
de l'O.P.E.P. et des mesures pour y faire face,
est donc un sujet
1
d'actualité qui aujourd'hui plus que jamais est loin d'être désuet.
Elle
présente en effet un intérêt à la fois historique,
théorique
1
1
et pratique.
J
J
Sur le plan historique,cette étude rentre dans le cadre de l'analyse
t,
j
des effets de la participation aux échanges internationaux, dont
~
l'aspect bénéfique pour un pays a été mis en lumière dès le XVIIIe
j
siècle par les auteurs tels que ADAM
SMITH dans sa "théorie des
avantages absolus",
RICARDO dans la théorie des avantages relatifs
llj
J,
1

l
-
10 -
.~
..,~
1
1
ou plus recemment par B. OHLIN.(l)
De ces théories a découlé celle du libre échange qui suppose qu'
une concurrence internationale sans entrave racilite au niveau
mondial la division du travail, et l'utilisation optimale des
ressources productives, qui sont proritables à
tous les pays.
Ainsi grâce à la politique de libéralisation des échanges interna-
tionaux concrétisée par l'élimination de certains obstacles soit
sur le plan international
(G.A.T.T.,Kennedy Round, Tokyo Round)
soit
dans un cadre plus restreint
(C.E.E.
par exemple),
les
échanges internationaux de marchandises se sont développés de
raçon nette et rapide depuis la seconde guerre mondiale. Ils repre-
sentaient en 1982 15%
du Produit Mondial Brut, contre seulement 8%
en 1952.
La part relative des échanges a ainsi doublé en moins de
30 ans.
,~
,~
Parallèlement à cet accroissement des échanges internationaux, les
1
1
pays industrialisés ont enrégistré depuis une trentaine d'années
1
1
une croissance économique remarquable.
Les exportations de ces
1
,~
pays ont constitué un soutien à leur expansion,
tandis
que les
1
importations
ont
été des
stimulants pour
les industries natio-
.~
.,
,i
1
(7)
Poutz. p.tu~ de. dé.ta..l.t~
c.6:- MUCCHIELLI
(J.L),
SOLLOGOUB (M)
'{'Yl.
,~
~~~~~~~a~_~~i~~~~i~Q~~~,
Ec.oYl.om..lc.a,
Patz...l~,
7980.
t
HENNER
(H.F),
Le.~ te.Yl.daYl.c.e.~ ptz.o6oYl.de.~ du c.omme.tz.c.e. ..lYl.te.tz.Yl.at..loYl.a.t,
j
f~~Q~~1~~~_~~~~i~~~~~~L __~fQfl~L Yl.ove.mbtz.e. 7976.
- HENNER
(H.FI,
Le. ptz.ote.c.t..loYl.Yl...l~me.
c.oYl.te.mpotz.a..lYl., fi~~~~_~~_QQ~~~~~i~
1
E~Q~~~Q~~~~,
C.E.R.V.I. C.te.tz.moYl.t-Fe.tz.tz.aYl.d 7988.
Î
/
1
1
l
1
:1
1
1
l
~
1
i

-
11
-
-nales.(l) Cependant, cette croissance des pays industrialisés
s'est accompagnée d'une aggravation de la situation relative d'une
grande partie des pays du Tiers-Monde. De cette situation paradoxale
est née la théorie de la dépendance formulée après la deuxième
guerre par les structuralistes, dont la figure de proue en Amérique
Latine est R.
PREBISCH.(2)
Analysant la tendance à la détérioration des termes de l'échange
des pays latino-américains, i l constate que ces derniers à l'instar
de tous les pays du Tiers-Monde, appartiennent à un système de
relations économiques internationales:
le système "centre-périphérie".
,
Avantagés par leurs positions et par leur avance technologique,
j
1
les pays industrialisés (et surtout les U.S.A.)
organisent ce sys-
l
tème global pour leur propre intérêt . . . (3)
Dans le même ordre d'idées, D. GOLDSBROUGH et 1.
ZAIDI
(4) estiment
(1) C6 LASSUVRIE-VUCHENE (B), ~~~~~a~_~~~~~~~~~~~~~_~~_~~~~~~~~~~,
i
1
Ec.onom-tc.a,
Palt-t~,
1972.
Le~ ex.polttat-ton~ c.on~t-ttuent un ~out-ten à
t'ex.pan~-ton c.alt te dynam-t~me de~ ~ec.teult~ toultné~ velt~ t'ex.poltta-
f
t-ton ~t-tmute t'en~embte de t'éc.onom-te, palt ta 6ablt-<.c.at-ton de~ b-ten~
j
néc.e~~a-tlte~ aux. -tndu~tlt-<'e~
ex.polttatlt-tc.e~
et palt te~ Ite~~oultc.e~ que
c.e~ -<'ndu~tlt-<'e~ d-<'~tlt-<'buent et qu-<. c.ontlt-<'buent à at-<'mentelt ta deman-
j
de de~ autlte~ bltanc.he~, et au~~-t palt te~ dév-t~e~ -<.~~ue~ de~ vente~
i
à t'étltangelt.
Le~ -<.mpolttat-ton~ c.on~t-<'tuent un ~t-<'mutant c.alt devant
de~ c.onc.ultltent~ pu-<'~~ant~, te~ -<'ndu~tlt-te~ ~ont -<'nc.-ttée~ à -<'nve~t-tlt
j
POUIt
pelt6ec.t-tonnelt teult~ méthode~ a6-tn de Ité~-t~telt à t'a66tux. de
pltodu-<'t~ étltangelt~.
(2)
PREBISCH IR)
11901-1987l
6ut te pltem-telt Sec.ltéta-tlte de ta c.omm-t~~-to
de~ Nat-ton~-Un-te~ poult t'Amélt-<'que Lat-tne ICEPALl
c.ltéée en 1948.
Cette c.omm-<.~~-ton 6ut t'auteult de ta ~tltatég-te d'-tndu~tlt-<'at-t~at-ton
palt ~ub~t-ttut-ton de~ -tmpolttat-ton~ poult éc.happelt aux. c.ontlta-tnte~
du
~y~tème éc.onom-tque -tnteltnat-tonat. Poult ptu~ de déta-tt~ c.6 PREBISCH,
F-tlt~t ~tage~ -tn my th-tnk-<.ng, f~~~~~~~_~~_~~~~~~E~~~~, Ox.6oltd Un-tvelt
~-tty plte~~,
1984.
( 3)
Idem
(4) GOLVSBROUGH IV),
lAIVI
(1),
Le~ Itepeltc.u~~-ton~ de~ pot-tt-tque~ et
de~ Ité~uttat~ de~ pay~ -tndu~tlt-tat-t~é~ ~ult te~ pay~ en vO-te de déve-
toppement, -tn f~QQ~~~~~_~~~~~~~1~~~L
n02006 du 8/1/87, p.p.2-6.
Altt-tc.te paltu dan~ f~~~~~~~_~~_Q~~~~~EE~~~~~ltevue tlt-tme~tlt-tette
du F.M.I.
dan~ ~on numélto de déc.emblte 1986.'

-
12 -
que la politique macroéconomique et les performances des pays in-
dustrialisés influencent à divers égards les principales variables
des économies en développement.
"Le rythme de la croissance et de
l'inflation, le protectionnisme dans le monde industrialisé, et les
mouvements des taux d'intérêt et de change sont autant de facteurs
de nature à peser sur les résultats des pays en développement,
par
le biais des marchés de biens et services ou des marchés financiers".
La situation économique
des pays industrialisés influence surtout
les prix et les volumes des exportations des pays du
Tiers-Monde.
A leur tour, les recettes d'exportation influencent les perspecti-
ves de croissance,
tant a court terme par leur effet sur le niveau de
la demande globale
et les disponibilités des devises, qu'à long
terme par leurs effets sur le niveau de l'investissement et la
taille du secteur des exportations.
j
j
Sur le plan théorique,
la plupart des travaux empiriques sur les
1
effets des chocs extérieurs ont surtout été orientés vers les pro-
duits primaires;
c'est surtout après le premier choc pétrolier que
1l
les problèmes des revenus pétroliers vont retenir l'attention des
j
J
économistes.
Cet intérêt s'est limité pour certains à l'étude de
;
j
!
l'influence de la hausse des prix du brut sur la croissance, le
1
l
développement, l'inflation, le chômage ••. etc des pays développés
1
et sous développés;
pour les autres à l'étude des moyens d'inves-
j~
tissement optimum des recettes pétrolières.(l)
1
Depuis quelques années, les problèmes de balance de paiements et de
t
service de la dette publique que connaissent les pays du Tiers-Monde
(1)
OTHMAN (S),
L'in6luen~e de~ ne~ette~ pétnoliène~ ~un la ~tnu~tune
de la pnodu~tion et la népantition de~ nevenu~ en Inak,_I~~~~_f~o­
~Q~~~, Clenmont-Fennand 1985.

-
13 -
victimes d'un choc extérieur, ont rendu nécessaire les programmes
d'ajustement structurel.
Il s'agit d'un ensemble de politiques
économiques préconisé par le F.M.I. et la Banque Mondiale dont le
"but est de redonner une position viable à la balance des paiements
du pays intéressé,
dans un contexte de stabilité des prix et de
croissance économique soutenue,
tout en évitant l'emploi des mesu-
res contraires à la liberté du commerce et des paiements exté-
rieurs"(l),
dont l'application est une condition sine qua non d'ob-
tention des crédits auprès des principaux bailleurs de fonds.
~ Mais malgré l'importance du F.M.I. comme prêteur et catalyseur
d'une part croissante des ressources financières destinées aux
pays endettés du Tiers-Monde,
l'efficacité de ses mesures divise
toujours les économistes.
-
Pour les uns,
ces mesures sont inefficaces,
les conditions aux-
quelles le Fonds(ou la Banque Mondiale)subordonne
ses
prêts
sont difficilement applicables;
en outre,
ses Experts se trompent
sur la nature véritable du déséquilibre extérieur dans les pays en
voie de développement. (2) Dès lors,
certains économistes n'hésitent
pas à voir en le F.M.I. un instrument de pression politique au
service des U.S.A.
et des autres pays développés,
"chargé de réparer
vaille que vaille les ratés du système libéral occidental".(3)
-
Pour les autres comme J. DE LAROSIERE,
l'échec des mesures du
Fonds est dû au fait que ces mesures ont été rarement mises en
(1) et (2) BUTTNER (V),
Le F.M.r. et le~ d~66~~ulté~ de~ pay~ du T~e~~­
Monde: une ~~~t~que du ~on~ept d'aju~tement, E~QQ~~~~~_f~Q~Q~iQ~~~
nO 1 953 du 1 8/1 2/ 8 5 p. 1 2 .
(3)
SrVHOM (M),
Le~ thé~apeut~que~ du F.M.r·,E~QQ~~~~~_f~Q~Q~iQ~~~
nO'652 du 19/12/79. A~t~~le publié dan~ l'Expan~~on du 5/10/79 ~ou~
le t~t~e "le~ ~olo n~e~ du F. M. r .

-
14 -
1
1
1
1
oeuvre intégralement. De plus,
la plupart des pays s'adressent au
1
î
F.M.I.
tardivement.
"Nos remèdes seraient plus doux, si les pays
i~1
venaient nous consulter dès le début de leurs maux,
au lieu d'at-
1
tendre la dernière extrémité",
affirme t-il.(l)
Ce n'est donc pas
1
le F.M.I.
ni sa politique qui est en cause, mais la capacité et la
l1;~
volonté des Etats concernés à appliquer les recommandations du
il
f
Fonds.
1
Ce débat qui n'est pas sans rappeler la vieille controverse latino-
J
1
américaine entre monétaristes et structuralistes, est devenu depuis
l1i
plus empirique;
deux types d'études ont ainsi été réalisées:
des
1
j
études par pays et des études transversales. Trois principales
j
méthodes de comparaison y sont utilisées pour juger de l'efficacité
des mesures des programmes d'ajustement:
-
Les comparaisons de résultats d'un programme par rapport aux ob-
jectifs ;
-
Les comparaisons des performances économiques avant et après l'ap-
plication d'un programme (the Before-After approach);(2)
-
Les comparaisons des performances économiques des pays a program-
me
et des pays sans programme (the traditionnal control-group ap-
proach).(3)
î
(1)
SlVHOM
(Ml, op c.-it.
i
(2) Cette méthode a été ut-il-i~ée pa~ RElCHMANN (Tl
e.t ST IL LSON -tn:
l
Expé~-ienc.e w-ith p~og~am~ On balanc.e On payment~ adju~tment:
Stand-
i
By A~~angement~
-in the h-ighe~ c.~éd-it t~anc.he~, 1963-1972. ~i~ii_E~- f
E~~~_l~~~f~ Wa~h-ington, vol 25 june 1978, p.p.293-309.
1
Méthode ut-il-i~ée au~~-i pa~ KlLLlCK (T) et CHAPMAN IMl,-in Muc.h ado
"1.
about noth-ing? te~t-ing the -tmpac.t 06 l.M.F. ~tab-il-i~at-ion p~og~am-
me~ -in develop-ing c.ount~-ie~, Q~~~l~~l_Q~~~~Q.E~~~i_l~li~i~i~_fQQ.~k~~.9.;
E~E~~_Z
London, ma~c.h 1982.
f
(3)
Méthode ut-il-i~ée pa~ VONOVAN (V.J) -in Mac.~oéc.onom-ic. pe~60~manc.e
t
and adju~tment unde~ Fund-~uppo~ted p~og~am~: the expé~-ienc.e 06 the t
~event-ie~, ~i~iA_E~E~~lL_l~~~E~ Wa~h;ngton,vol 29 june 1982,p.pI71- 1
-203.
1
Pou~ une étude géné~ale de c.e~ méthode~ c.6 GOLVSTElN tMl,MONTEIL (Pli'
in "Evaluat-ing Fund ~tab-il-izat-ion p~og~am,6 w.-i..th mult-tc.ount~y data/' .
~i~Ai_E~E~~_ l.M.F.,june 1986.
1

1
-
15 -
1
,
t
Enfin sur le plan pratique,
l'intérêt de cette étude provient du
1
nombre sans cesse croissant de pays en voie de développement qui
1
1
l
sont sous le coup d'un ~rogramme d'ajustement structurel du F.M.I ..
1
1
l
Les incertitudes qui pèsent sur l'évolution de l'environnement
1
économique international, la grande diversité des causes engendrant
1
1
les déséquilibres de balance des paiements, le manque de consensus
'1
1
des travaux empiriques sur l'efficacité des mesures du Fonds, nous
1
si
montrentnau'il est impossible de formuler un concept de stratégie
l
4
1
d'ajustement optimum, simple et universellement applicable".(l)
~!
mais que tout programme d'ajustement devrait
tenir compte des
j
i
spécificités propres de l'économie a restructurer.
1.
~
1
f
~
Pour le Gabon, objet de cette étude, le problème revient à trouver
1
1
1
1
comment concilier la nécessité de l'ajustement structurel avec les
1
1
j
i
caractéristiques et les spécificités de son économie et en particu-
1
f
lier la taille de son marché. Quelle est l'importance des mesures de
1
rigueur budgétaire en période de bonne ou de mauvaise conjoncture?
f
Quelle est l'opportunité, la portée et la limite d'un programme
1
1
d'ajustement appliqué dans un contexte socio-politique et économique
1
tel que celui du Gabon? D'autres mesures sont-elles envisageables
pour améliorer les effets bénéfiques des programmes d'ajustement? .•
Bref, autant de questions auxquelles nous essayerons de répondre
dans cette étude.
1
Mais en temps que thérapeutique de redressement,
on ne peut compren-
dre,
critiquer, ou améliorer un programme d'ajustement structurel
1
(PAS) que si l'on connait au préalable la nature des maux dont
1
;~j
[Il
BUTTNER
(V),
op
c.'<':t.

-
16 -
1
!
souffre une économie.
1
1
j
Cette connaissance des causes réelles des problèmes économiques
j
4
d'un pays est nécessaire car toute thérapeutique qui consisterait
i
1
seulement
à
soigner les symptômes
d'une crise
ne ferait
l
que différer à plus ou moins longue échéance le problème réel de
l'économie en question. De plus l'histoire économique de ces der-
nières années montre les dangers d'une généralisation, (l)surtout
en matière de politique économique.
Une telle démarche, malgré sa conformité vis a vis de la théorie
économique, semble à notre avis simpliste; La réalité économique
étant beaucoup plus complexe,
car elle comporte aussi une dimension
sociale et politique.
D'ailleurs note J.
ROBINSON,
"Il n'existe pas de problème purement
économique qui pourrait être résolu par une logique purement écono-
mique; des intérêts et des préjugés politiques sont en jeu dans
_"-/
toute discussion des questions concrètes".(2)
D'où le plan suivant:
PREMIERE PARTIE
NATURE DE LA CRISE
DEUXIEME PARTIE
SOLUTION A LA CRISE:
L'AJUSTEMENT
STRUCTUREL
AU GABON
[1)
"Aux même.J.J
J.J ymp.tôme.J.J,
fe.J.J même.J.J .théltape.u.t-ique.J.J.
Une. de.J.J
c.lt-i.t-ique.J.J
6oltmufée.J.J à f'e.nc.on.tlte. de.J.J
PAS du F.M.I.
(2)
BASLE
lM), ~~!~Q~~~_~~!_E~~!!~!_!~Q~~~~1~~!L~~!_~Q~~~~EQ~~~~!,
Ed-i...t-ionJ.J Sylte.y,
Palt-iJ.J,
1988,
p. Il.

-
17 -
J
!!1
1
1
1
1
1
!
1
1
PREMIERE
PARTIE
NATURE
DE
LA
CRISE
AU
GABON
1
i
1
J
!1
~.
li'
"Le plu~ ghand ~oin d'un gouveh-t
nement devhait êthe d'habitueh f
-
~
peu a peu le~ peuple~ à ~e pa~-f'
~ehdelui".
ir
ALEXIS DE TOCQUEVILLE,
Cahnet~
de voyage,
1831.

-
18 -
INTRODUCTION
DE
LA
PREHIERE
PARTIE
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale,
le
dévéloppement des échanges commerciaux,
la circulation des
capitaux,
les liens institutionnels . . . etc, ont accru l'inter-
dépendance entre le Nord et le Sud.
L'analyse du sous-
dévéloppement ou d'une crise est ainsi devenu extrèmement
complexe vu le nombre sans cesse plus élevé de facteurs
externes et internes dont on doit tenir compte.
C'est pourquoi,
afin de mieux cerner la nature de la crise
actuelle qui sévit au Gabon depuis la fin de l'année 1985,
nous analyserons dans un premier chapitre,
son aspect
conjoncturel en évaluant l'incidence des fluctuations des
variables de l'environnement international sur l'économie
gabonaise.
Dans un deuxième chapitre,
nous analyserons l'aspect structurel
de cette crise.
Il s'agira de montrer les obstacles internes
qui bloquaient bien avant le contre-choc pétrolier,
la crois-
sance et le développement du Gabon.
l
D'où le plan suivant:
1
,1j
Chapitre 1:
LES ORIGINES EXOGENES DE LA CRISE
1
Chapitre II:
LES ORIGINES ENDOGENES DE LA CRISE.
1
1
1
1
1
Î

-
19 -
CHAPITRE 1: LES
ORIGINES
EXOGENES
DE
LA
CRISE
INTRODUCTION
Selon G.
PUPION,
"le jeu combiné dans le temps d'une part des
variables sur lesquelles l'Etat peut agir,et
d'autre part des
variables dont l'évolution lui échappe est l'objet de l'analyse
dynamique de la macroéconomie".(l)
Le présent chapitre est consacré a cette deuxième catégorie de
variables que nous identifierons ici comme étant les variables
de l'environnement international à savoir:
taux de change du
dollar et prix du baril de pétrole.
Son but est a la fois descriptif et analytique.
La démarche
descriptive vise à présenter les grands traits de l'économie
gabonaise afin de faire ressortir sa structure ou sa spécificité
à partir des données de la Comptabilité Nationale; structure qui
justifiera l'utilisation d'un modèle macroéconomique particulier
de type keynésien dans l'approche analytique.
Cette dernière visera à faire apparaître le type et les mécanismes
essentiels de la croissance gabonaise de 1984 à 1987. Elle
montrera dans quelle mesure la variation des variables de l'envi-
ronnement international en 1986, contribue à expliquer la crise
que traverse le Gabon.
Pour ce faire,
après avoir présenté le circuit économique
du
Gabon et la structure du modèle qui en découle,
nous évaluerons
J
( 1)
PU PlO N
r G) , "~~~~Q~~~L~Q~i:~,
D.Q~~g.~ ~~:!~ ~:!_D.Q~~~~i:~~~i:Q~",
l1
collection Vuibe~t, 'Pa~i~ 1980.
~
~
J
1

-
20 -
par des simulations macroéconomiques l'incidence des fluctuations
des variables de l'environnement international sur les principaux
comptes de la nation, des agents et des secteurs économiques.
SECTION 1:
L'INSTRUMENT D'ANALYSE DE LA CRISE AU GABON,
LE MODELE MEGA
La modélisation macroéconomique est encore à son stade embryon-
naire dans beaucoup de pays africains.
Au manque de statistiques
fiables,
de cadres spécialisés et d'une Comptabilité Nationale
bien élaborée,
s'ajoutent des contraintes politiques et finan-
cières qui entravent le développement de la modélisation.
Cependant, certains pays,
en collaboration avec des organismes
spécialisés des pays développés,
ont pu avec un minimum de
données et du matériel approprié, élaborer des modèles de court
terme pouvant aider à l'orientation de la politique économique
et appréciant la sensibilité de l'économie à la variation de
certains paramètres,
notamment de ceux qui constituent les leviers
de commande de la Puissance Publique.
C'est le cas du modèle
Budget-Plan de Côte-d'Ivoire,
du modèle de prévision à court-terme
du Niger élaboré par le P.N.U.D,
et du modèle sur l'économie
gabonaise (modèle MEGA)
élaboré par l'Office Français de Conjonc-
tureEconomique et le Ministère du Plan et de l'Economie du Gabon.
C'est ce dernier modèle que nous utiliserons tout au long de cette
étude.
Avant de présenter sa structure,
examinons le cadre théori-
que
sur lequel i l est basé et qui fait du modèle MEGA un modèle
particulier.

-
21
-
A -
LE CIRCUIT ECONOMIOUE GABONAIS
Limité au Nord par le Cameroun, à l'Ouest par l'Océan Atlantique,
au Nord-Ouest par la Guinée Equatoriale,
au Sud et à l'Est par la
République Populaire du Congo,
le Gabon couvre une superficie de
2
261.661 km
avec une population estimée à 1.234.000 habitants.(l)
Par sa situation en latitude, le Gabon est doté d'un climat
équatorial de type particulier,
caractérisé par des faibles
amplitudes thermiques
(la température moyenne annuelle varie
entre 24° et 30°), et une pluviométrie élevée (en moyenne 2000mm
de pluie par an). On y distingue cependant deux saisons sèches et
deux saisons de pluies.(2)
Pendant longtemps, la forêt qui couvre les 3/4 du pays,
a rendu
difficile l'exploration de l'intérieur du Gabon. Seul le littoral
avait été exploré dès le XVe siècle par les navigateurs portuguais.
Ce n'est qu'en 1830 que PAUL DU CHAILLU, explorateur français fit
pour la première fois la reconnaissance de l'Ogoué, suivi en 1814
par MARCHE et COMPIEGNE. Ces explorateurs furent les précurseurs
de DE BRAZZA, le premier à avoir remonté l'Ogoué jusqu'à France-
ville.(3)
(1)
E~t~mat~on o66~~~elle du ~e~en~ement de 1981.
La populat~on
gabona~~e e~t ~ompo~ée d'une mo~a~que d'ethn~e~ [Fang~, Punu~,
Batéké~, Myené~, Bakota~ ... ) .Elle e~t ~a~a~té~~~ée pa~ une
6o~te p~é~en~e de pe~~onne~ d'o~~g~ne ét~angè~e.
[?)
La g~ande ~a~~on ~è~he va de m~-ma~ à m~-~eptemb~e;la pet~te
~a~~on ~è~he va de m~-ma~~ à m~-ma~.La g~ande ~a~~on de~ plu~e~
va de m~-dé~emb~e à m~-ma~~; la pet~te ~a~~on de~ plu~e~ va de
m~-~eptemb~e à m~-dé~emb~e.
(3)
Pou~ plu~ de déta~l ~u~ l'h~~to~~e du Gabon ~6
BOUQUEREL
(J)
~n ".!:.~_Q9.:QQ.!!::, que ~a~~ - je, PU F 1976.
~
1
j

-
22 -
En dépit de ces handicaps naturels,
le Gabon est doté
d'importantes ressources naturelles
(pétrole, manganèse,
uranium,
bois .•. ).
Il possède grâce à cette richesse du sous-sol l'un des
revenus par tête les plus élevés de l'Afrique (4250 $
par habitant
en 1983; 2100 $
par habitant en 1981).
Pour mieux
faire ressortir
les forces et les faiblesses de son économie,
nous analyserons
successivement les origines sectorielles de la production et la
structure du budget avant le contre-choc pétrolier.Ce qui nous
permettra d'élaborer le circuit économique du Gabon,
cadre théo-
rique de MEGA.
f
l
-
LES ORIGINES SECTORIELLES DE LA PRODUCTION
Nous emprunterons ici une nomenclature agrégée dont le double
intérêt est:
-
de concentrer l'attention sur un nombre restreint de branches
tout en continuant à donner une image complète de l'ensemble
des activités.
-
De faire ressortir les branches motrices par rapport
aux
branches induites.(l)
Il ressort du tableau ci-après,
la forte dépendance de l'économie
gabonaise vis a vis de l'exploitation des ressources naturelles
(pétrole,
bois, mines).
Elle y puisait de 1982 à 1985 en moyenne
plus de la moitié de ses revenus. C'est donc essentiellement une
économie de rente.
L'industrie y est faiblement développée. Cette
branche n'aura fourni qu'un peu plus de 5~ du Pla total.
Il en
(1)
B~anche mot~~ce: b~anche 6ou~n~~~ant à l'économ~e l'e~~ent~el
de ~e~ ~evenu~.
B~anche ~ndu~te: b~anche dépendant de l'act~v~té de~ aut~e~
b~anche~.

-
23 -
est de même de la branche agriculture-élevage-pêche dont la
contribution dans le PIB annuel ne dépasse guère 4,8%.
Tableau 1:0rigine sectorielle de la production en milliards de fcfa
de 1982 à 1985.
-
1982
% PIB
1983
% PIB
1984
% PIB
1985
% PIB
Pétrole (1)
547.80 46,08 568,89 44,01
738,00 48.05 733,40 44,56
Mines
38.80
3.26
45
3.48
47.3
3.07
53
3.22
Bois
16.70
1 .40
21 .11
1 ,80
23,7
1 ,54
15.5
0.94
Bat.et T.P
89.90
7,56
82, 'f
6,39 101 ,2
6,58 125,00
7,59
Ind et En.
70
5.8
71 ,7
5.54
81 .5
5.30
87.3
5.30
Agr.
Elev.et
pêche
56,1
4,71
61 ,9
4,78
64
4.16
71 ,1
4,32
Serve march.
194,1
16,32 242,8
18,78 256.3
16.25 300.1
18.23
Services non
marchands
101 ,1
8,50 120,5
9.32 131 ,7
8.57 154.7
9.39
D.T.I
74.3
6.25
78
6.03
92.1
5.99 104.90
6.37
PIB total
1188.8
100
1292,6
100
1535.8
100
1645.8
100
Tableau élaboré par nous à partir des sources statistiques de la
Direction Générale de l'Economie (D.G.E).
Le dualisme sectoriel
caractérise donc l'économie gabon~ise. A
i
côté de secteurs fortement capitalistiques et utilisant une tech-
l!!
nologie de pointe, subsistent des secteurs traditionnels margina-
1
lisés
(agriculture, élevage,
pêche . . . ).
!
L'importance des droits et taxes sur importations
(D.T.I) montre
qu'il s'agit d'une économie fortement dépendante de l'extérieur
pour l'approvisionnement en équipement, en matière-premières, ou
11)
Pétnole + neehenehe pétnol~ène,

-
24 -
en produits finis.
Les causes de ce déséquilibre sectoriel sont à rechercher d'abord
dans les deux booms pétroliers.
Le pétrole représente en effet
à lui seul près des 3/4 de la valeur ajoutée de la branche
exploitation des ressources naturelles
(pétrole, mines,
bois),
et en moyenne 46% du PIB total au cours de la période 1982-1985.
Ce déséquilibre sectoriel s'explique aussi
comme nous le verrons
dans le chapitre II,
par les choix sectoriels contestables, les
projets non rentables,
l'environnement socio-politique néfaste •..
De par son importance dans le PIB,
nous pouvons qualifier la
branche exploitation des ressources naturelles de branche motrice.
Le poids respectif dans les exportations des principales compo-
santes de cette branche nous permet de mesurer encore plus
l'importance du pétrole dans l'économie gabonaise.
Tableau 2: Evolution des exportations par activité de 1982 a 1985.
1982
1983
1984
1985
Exploitation fores t.
47
55
51 ,7
55
Exploitation pé trol.
592
'>58.4
722.4
723.2
Extraction de min.
55,6
70,1
78,6
76,5
Divers
15,3
7,6
10,3
13,4
Total exportations de
la branche res.
nat.
709,9
691 ,1
863
867,7
En milliards de fcfa.
Sources: D.G.E.
et B.E.A.C
Au cours des cinq années qui ont précédé la crise,
le pétrole a
représenté en moyenne plus de 80% des exportations de la branche

-
25 -
exploitation des ressources naturelles soit pres de 15% des
exportations totales du Gabon.
C'est a
juste titre que l'on
parle "d'insularité du pétrole" dans l'économie gabonaise. Le
caractère insulaire de ce secteur apparaît encore nettement
lorsque l'on analyse l'évolution et la part des consommations
intermédiaires qui lui provient des autres secteurs.
Tableau 3: Eléments du compte d'exploitation pétrolier de
1980 à
1982
~n milliards de fcfa
1980
1981
1982
Cons.
Interm.
locales
20.6
24.11
31,1
Cons.
Interm.
importées
43,13
89,04
92,08
~otal cons. intermédiaires
63.1
113.22
129.8
~aleur ajoutée
429.4
521.89
613.31
Source:
comptes de la nation
Ce tableau r~vèle la faible intensité des relations qui existent
entre le secteur pétrolier et les autres secteurs. En moyenne les
consommations intermédiaires locales représentaient de 1980
a
1982 seulement pres de 5,2% de la valeur ajoutée du secteur, dont
près de la moitié sont intérieures à la branche et réalisées par
la recherche pétrolière.
Les sociétés locales ne fournissent
qu'une part infine
des achats du secteur pétrolier, dont l'essen-
tiel
des consommations intermédiaires est importé.
Le montant des frais de personnel distribués par le secteur
pétrolier
par rapport aux rémunérations des ménages est égale-
ment un indicateur pertinent de l'insularité de la branche
pétrolière.
Alors qu'elle réalisait près de 46% de la valeur
ajoutée de la période, elle ne distribuait cependant en moyenne
que 4% des rémunérations des ménages.
C'est en réalité par le

-
26 -
biais
de l'Etat que s'effectue la redistribution des revenus
pétroliers dans le reste de l'économie.
Il est à cet égard
instructif d'analyser la structure du budget de l'Etat.
II -
LA
STRUCTURE
DU
BUDGET
DE
L'ETAT
Le budget de l'Etat a longtemps été considéré "comme un simple
moyen de couvrir les dépenses nécessaires au fonctionnement
administratif de l'Etat et des collectivités".
Mais depuis la crise économique de 1929, les idées keynésiennes
ont fortement contribué à une modification totale du rôle du
budget dans un pays.
Il est devenu un moyen d'action économique,
notamment de régulation conjoncturelle,
surtout dans les pays
dévéloppés.
Dans la plupart des pays du Tiers-Monde,
l'Etat est plus qu'un
simple agent économique,
il est "l'instrument du dévéloppement",
le secteur privé étant peu développé.
Il est par conséquent utile
d'examiner les sources de ses revenus et la répartition de ses
dépenses.
~,
1
al
Les ressources budgétaires avant le contre-choc pétrolier
~-j
On distingue généralement les recettes ordinaires ou recettes
propres,
des recettes d'emprunt.
Afin de mieux faire ressortir
l'importance de chaque type de recettes,
nous diviserons les
recettes ordinaires en recettes pétrolières et autres
recettes.
Leur évolution avant le contre~hoc pétrolier est donnée dans
le tableau 4.

-
27 -
Tableau 4: Evolution des recettes budgétaires en milliards de fcfa
1980
1981
1982
1983
(1)
Recettes pétrolières
187.2
271 .5
310.2
311 ,4
( 2)
Autres rec.
propres
122.8
136.7
163.4
171 ,4
Total recettes propres
310
408,2
473.5
587,3
Emprunts
37
19,7
20,3
56
Recettes budg.totales
347
427.9
493.8
538,8
Source:
Loi de finances initiale 1985. Direction Générale du
Budget
Ce tableau montre l'importance des recettes pétrolières dans le
budget gabonais.
Elles représentaient en 1982, 65,5~ des recettes
propres de l'Etat;
64,49~ en 1983. Ce qui représente en moyenne
61,84~ des recettes budgétaires totales de la période. Les recettes
propres hors pétrole, elles, ont représenté en 1982, 34,5~ des
recettes budgétaires propres,
35,5~ en 1983 soit en moyenne 34,5~
des recettes budgétaires totales de 1980 -
1983.
-f
b)
Les dépenses budgétaires avant le contre choc pétrolier
Elles se répartissent en dépenses de fonctionnement,
en dépenses
d'investissement, et en dépenses consacrées au service de la
dette.
(1)
Ette~ ~e ~ompo~ent de~ ~mpôt~ ~un te~ ~o~~été~ pétnot~ène~
pençu~ ~un te~ béné6~~e~ de t'année pné~édente, de~ nedevan~e~
pençue~ ~un ta pnodu~t~on de t'année en ~oun~, et de~
d~v~den­
d!?.~ .
(2)
Ce ~ont: te~ dno~t~ de douane,
te~ impôt~ ~un te~ ~o~~ét~~, te~
taxe~ ~un te~ ~h~66ne~ d'a66a~ne~, te~ ~mpôt~ ~un te~ pen~onne~
nevenu~ de~ pen~onne~, te~ taxe~ 6on6a~ta~ne~ ~un te~ ~ata~ne~,
1
te~ autne~ ne~ette~ non vent~tée~ ...
il
,1
J1!

-
28 -
Tableau 5: Ventilation des dépenses budgétaires
(En milliards de fcfa)
1980
1981
1982
1983
Service de la dette
116.5
124,8
116.6
158.6
Fonctionnement (1)
109.9
138
148.4
177.9
Investissement
96,1
134,6
171 .9
245.9
Dép.
hors exercice ( 2)
15
17.4
20.1
41 ,9
Source:
Loi de finances 1986.
Avant la crise actuelle,
les dépenses de fonctionnement ont
représenté en moyenne 37,9% des dépenses budgétaires totales;
Ce
qui constitue une source de préoccupation constante, car il s'agit
là de dépenses non seulement incompressibles mais encore soumises
aux glissements professionnels et fonctionnels.
En dehors des
années 1980 et 1982, ces dépenses ont été souvent supérieures aux
recettes propres hors pétrole.
Le niveau des investissements au cours de la
période 1980-1984
a lui presque quadruplé. De 37,39% des dépenses totales en 1980
ils en représentaient 54,05% en 1984.
Nous verrons dans le chapi-
tre suivant, quelle a été leur productivité.
Le service de la
dette,
lui,
a représenté 31,6% des dépenses totales en 1983 contre
45,33% en 1980.
En résumé,
les analyses des origines sectorielles de la production
(1)
Le~ dépe»~e~ de 60»ct~0»»eme»t comp~e»»e»t: ta ~otde de~ 60»c-
t~o»»a~~e~, te pa~eme»t de ta ma~» d'oeuv~e »0» pe~ma»e»te, te~
dépe»~e~ de b~e»~ et ~e~v~ce~ et te~ t~a»~6e~t~.
(2) Ce ~o»t de~ dépe»~e~
»0» p~évue~ ou ~é~utta»t d'u»e ~év~~~o»
à ta hau~~e de ce~ta~»~ po~te~ budgéta~~e~.
N.B.
Le totat de~ dépe»~e~ budgéta~~e~ e~t de 257 m~tt~a~d~ de 6c6a
1980,
332 e» 1981, 402,4 e» 1982 et 500,4 e» 1983.

-
29 -
et de la structure du budget montrent que le pétrole occupe une
place capitale dans l'économie gabonaise.
Le schéma suivant résume
les inter-relations entre le secteur pétrolier,
l'Etat,
les mena-
ges et les autres secteurs.
Schéma 1: Relations entre secteurs,
Etat, et ménages
23)
Salair~s ~t ~i vid~des <2.8 ~)_
_
--+ Ménages
-1
1
1
salaires
1
(121,6)
achat
Secteur
Dividendes,
impôts
de
saI.
Etat
pétrolier
partage de
bien
et
(384,6)
div.(295,9)
et
Div.
Impôts
(422,
autres rev.
1
(177,7)
Achat de biens et services
1
(98)
L
secteurs
Subventions
d'expl.(34,1 )
Source: ZOMO YEBE
(G)
"Le contre-choc pétrolier et ses effets sur
une économie en voie de dévéloppement membre de l'OPEP:
Le Gabon". Mémoire D.E.A Economie,
Clermont-Ferrand 1988.
La grosseur des flèches dépend de l'importance des flux.

-
30 -
Ce schéma montre que le secteur pétrolier influence le reste de
l'économie essentiellement par le biajs de l'Etat.
Les revenus
verses par ce secteur aux agents privés sont très faibles.
Il en
est de même de la part des consommations intermédiaires qui pro-
vient des autres secteurs.
Par contre les revenus versés à l'Etat
sous forme d'impôts et de dividendes sont très importants; Nous
avons vu
qu'ils ont représenté 61,8~ en moyenne des recettes
budgétaires totales. C'est pourquoi au lieu de diviser l'économie
gabonaise selon les critères habituels à savoir secteur exportateur
et secteur produisant pour la demande intérieure,
i l est plus
pertinent de distinguer le secteur pétrolier et le secteur non
pétrolier; D'où le circuit économique suivant élaboré par MUET (P.A)
Schéma 2:
Le circuit économique gabonais
~ Importations
Exportations
1
hors pétrole
\\ .
>i
Production non
\\
<
pétrolière
Demande
;
~
.-
"'
.-
.-
-
intérieure
.-
.-
.-
~ r
-
.-
Revenus
1 - -
---
Privés
~- - - - --- - --i Recettes Dépenses
des
des
,
adminis
adminis-
Production
L
o
"
tions
tions
pétrolière
1
o
Variables exogenes
Variables endogènes
------~. Flux de revenus
---. Liens ajoutés par nous relatant
les flux de revenus les moins
importants
Source: Document de travail n081-03 de l'O.F.C.E

-
31
-
" Le moteur de la croissance du revenu national réel a été cons-
titué par l'augmentation de la valeur de la production pétrolière
et de façon beaucoup plus marginale,
par le dévéloppement des
exportations non pétrolières.
La redistribution des revenus pétro-
liers par le biais du budget de l'Etat alimente la demande inté-
rieure, soit directement sous la forme de dépenses de biens et
services,
soit indirectement par les revenus distribués aux agents
privés et l'effet induit sur leurs dépenses".
La variable essentielle du modèle macroéconomique issu de ce cir-
cuit est donc la production pour l'exportation. Celle-ci détermine
la demande intérieure principalement par la redistribution réalisée
par les administrations.
" Si l'on rend exogène les dépenses publiques,
comme dans les
modèles utilisés dans les pays dévéloppés,
la production pour le
marché intérieur devient indépendante des revenus pétroliers et
l'influence du secteur exportateur sur l'économie est limitée
à son poids dans le PIB"
(1),
sans effet induit sur le secteur
non pétrolier. Or le rôle redistributeur de l'Etat n'apparaît
que lorsqu'on lie les dépenses publiques aux recettes fiscales.
C'est pourquoi dans le modèle MEGA,
les dépenses publiques
seront endogènes.
(1)
MUET
IP.AI, P~opo~ition~ pou~ a~ti~ule~ l'élabo~ation de
~ompte~ p~ovi~oi~e~, le diagno~ti~ ma~~oé~onomique et la
p~évi~ion à ~ou~t-te~me. RaEEo~t de mi~~ion
O.F.C.E
Septemb~e 1985.
--
-----------------------

-
32 -
B -
LA
STRUCTURE
DU
MODELE
MEGA
Comme dans la plupart des modèles macroéconomiques,
la struc-
ture du modèle MEGA s'inspire du modèle traditionnel de KEYNES
et sa formalisation par le schéma de HICKS et HANSEN.(l)
Elle
est basée sur 1a description de l'économie gabonaise en deux
secteurs (voir paragraphe précédent)
et égalise l'offre à la
demande effective, cette dernière étant le butoir à court-terme.
Mais le modèle MEGA devant servir a l'élaboration de budgets et
de prévisions économiques,
il a été tenu compte des problèmes de
gestion des finances publiques et d'endettement extérieur auxquels
le Gabon, comme tous les pays d'Afrique noire,
est confronté.
C'est pourquoi le modèle ne se contente pas d'une description de
l'économie gabonaise en terme de Comptabilité Nationale;
Il intègre
la prévision budgétaire élaborée selon les normes de la Comptabi-
lité Publique et tient compte de la compatibilité entre la prévi-
sion macroéconomique et les possibilités d'endettement extérieur
ainsi que des contraintes de la balance des paiements.
"Pour
satisfaire cette double exigence,
le modèle MEGA retient systéma-
tiquement une double description du compte de l'Etat et du compte
du reste du monde".(2)
( 1) Il exJ..td.e un.e muLtJ.tude d' exptte.6.6 J.o n..6 de "la T héottJ.e 9 én.éttale de
l'emploJ.,de l'J.n.téttêt et de la mon.n.aJ.e".MaJ..6 c.'e.6t en. 1937 que le
.6c.héma de ba.6e keyn.é.6J.en. a été vulgattJ..6é patt le BttJ.tan.n.J.que HICKS
et l'AméttJ.c.aJ.n. HANSEN.
Leutt appottt e.6.6en.tJ.el tté.6J.de dan..6 la tteptté-
.6en.tatJ.on. de l'équJ.lJ.btte .6J.multan.é .6utt le mattc.hé de.6 bJ.en..6 et .6ett-
vJ.c.e.6 aJ.n..6J. que .6utt le mattc.hé de la mon.n.aJ.e. équJ.lJ.btte c.on.n.u .60U.6
le n.om d'équJ.l~btte
IS-LM.
Poutt plu.6 de déta~l.6,c.6 ARTUS (Pl,
VELEAU
(M), MALGRANGE
(Pl J.n. "Modé.e.~.6atJ.on. mac.ttoéc.on.om~que",
Ec.on.om~c.a,
PattJ..6
1986.
(2)
MUET
fP.A),
FONTENEAU
(A), NVONG SIMA
(R) ,ZIZA [RI,BOULAY [V),
"Un. exemple de modélJ..6at~on. et de pttév~.6~on. en. A6tt~que:
le modè.le
MEGA de l'éc.on.om~e gabon.aJ..6e", Ob.6ettvat~on..6 et VJ.agn.o.6tJ.c..6 Ec.on.o-
'!l.d:Ç{~~~,
n. 0 1 7, 0 c.t 0btt e 1986,
p. 213:-- ---. --.----------- --------------

-
33 -
Comme le modèle traditionnel de KEYNES,
le modèle MEGA s'appuie
d'une part sur une description comptable de l'activité économique
(TEE et TES), d'autre part sur une analyse théorique et quantitati-
ve des interactions économiques résumée par les relations de com-
portement.
Cependant,
la brieveté des séries de la Comptabilité Nationale rend
impossible l'estimation économétrique de la plupart des équations
de comportement.
Il a été donc utilisé des équations de la forme:
Yt = at.Xt
Le modèle est donc composé de plusieurs relations de proportion-
nalité où les paramètres sont des propensions moyennes.
En effet,
il s'agit simplement d'estimer ou de calculer at par la formule:
at = Yt/Xt
Le modèle MEGA est pour cela un modèle d'abord quasi-comptable.
Il
comporte néanmoins trois relations qui font intervenir des aspects
dynamiques et par conséquent des délais d'ajustement. Ce sont les
fonctions de consommation, d'investissement,
et d'emploi du secteur
privé non pétrolier.
Au total, le modèle MEGA comporte 134 équations et variables endo-
gènes dont 52 relations de comportement.
Il distingue le secteur
pétrolier (secteur 1)
hors raffinage et l'ensemble des autres
secteurs (secteur 2)
y compris le secteur non marchand et les autres
secteurs exportateurs
(bois, manganèse,
uranium).
La structure du modèle résumée en 33 équations se présente ainsi
par bloc:

-
34 -
l
-
LES EQUATIONS DU BLOC PRODUCTION-DEMANDE-REVENUS
Dans le secteur pétrolier,
le prix de la tonne de pétrole en
francs cfa (PPEF)
est déterminé à partir de son prix en dollar
(PPED)
et du cours du dollar en francs cfa (DOLLAR).
PPEF = PPED • TCO*1
• DOLLAR
( 1 )
La production pétrolière en francs cfa (PR01)
est fonction de ce
prix de la tonne en fcfa
(PPEF) et du volume de la production en
milliers de tonnes
(PROP).
Cette production en
tonnes est exogène.
PR01
= PPEF • PROP
( 2 )
L'équilibre des biens et services du secteur pétrolier détermine
les exportations
(EXP1)
par solde, en retranchant à la production
(PR01), la consommation intermédiaire pour le raffinage (CI12)
et
les variations de stocks (DS1).
EXP1
= PR01
-
(CI12 + DS1)
( 3)
Dans le secteur non pétrolier, la production est déterminée par la
demande;
Le partage importations-production résultant d'une fonction
d'importation.
Le bouclage keynésien se limite ici
au secteur non
pétrolier.
L'équilibre des biens et services hors produits pétro-
liers d&termine la production de ce secteur.
( 4)
PR02 + VIMP = CI22 + CI21 + CM + VIE1 + VIE2 + CG +IG + EXP2 + DS2
Les composantes exogènes de la demande étant ici les exportations
du secteur 2 (EXP2),
les variations de stocks
(DS2)
et les dépenses
publiques (consommation CG et l'investissement IG).
La fonction distingue la propension à importer sur les demandes
intermédiaire
m1
et finale m2.
* Le~ aut~e~ équat~on~ contenant de~ coe66~c~ent~ ~e t~ouvent en
Anne.xe. 7.

-
35 -
VIMP = ml(CI22 + CI21)
+
m2(CM + VIEl
+
VIE2 + CG + IG + DS2)
(5)
L'emploi du secteur pétrolier (Nl)
est exogène.
Par contre dans le
secteur non pétrolier,
la fonction d'emploi utilisée ici fait dé-
pendre le niveau de l'emploi de celle de l'année précédente et de
la capacité de production.
L'utilisation d'une telle fonction se
justifie par le fait que la masse salariale
(1)
a été calculée à
partir des effectifd et du
taux de salaire. On a donc lié impli-
citement ces effectifs à la production.
Certes i l se pose alors
les délicats problèmes d'estimation du cycle de productivité,
du
partage volume-valeur de la production et par conséquent de la
formation des prix de production. Comme l'on ne disposait pas de
données statistiques sur la formation des prix de production,
l'effectif a été lié directement au volume de la production selon
la relation traditionnelle traduisant la viscosité de l'ajustement
de l'emploi à la production.
( 6 )
Les taux de salaires des deux secteurs
(wl
et w2)
et des adminis-
trations
(wg)
sont exogènes.
Le revenu des ménages est la somme
de la masse salariale et des intérêts et dividendes reçus par les
ménages
( IPE),
diminuée de l'impôt sur le revenu
(TM).
(1) VaYl-6 c.VttaiYl-6 modè.le-6, l' équatioYl de -6alaùte e-6t
doYlYlé.~ paIL
la ~elatioYl de PHILLIPS.
Elle explique la c.~oi-6-6aYlc.e de-6 -6alai~e-6
pa~ le-6 méc.aYli-6me-6 d'iYldexatioYl -6U~ le-6 p~ix et l'ampleu~ de-6
dé-6équilib~e-6
-6U~ le ma~c.hé du t~avail.
W = a + bP + c.N
avec. P = p~ix
et N = t~avail

-
36 -
La consommation s'ajuste au revenu avec une propension a consommer
constante à long terme
(c)
et des délais d'ajustement assez courts.
CM = pCM-1 + (1-~)
c(w1N1
+
w2N2 + wgNg +
IPE)
( 7 )
Il a été choisi cette forme de fonction de consommation car i l a
été difficile d'évaluer le pouvoir d'achat réel des consommateurs
gabonais en raison du manque de statistiques fiables sur les prix
pratiqués sur l'ensemble du territoire gabonais.
De même,
il a
été difficile d'évaluer l'effet négatif des taux d'intérêt (1)
sur
cette consommation en raison du manque d'analyse ou d'étude sur
l'épargne au Gabon.
Il n'a donc été tenu compte que de deux varia-
bles pour lesquelles on disposait d'informations relativement
fiables:
l'ensemble des revenus des ménages (sans revenus du sec-
teur informel)
et la consommation de l'année antérieure.
L'investissement du secteur pétrolier
(VIE1)
est exogène.
Par
contre celui du secteur 2 (hors Transgabonais) est déterminé par
un accélérateur flexible.
K est le coefficient du capital.
VIE2 =À (VIE)-1 + (1-À).K[PR02 -
(1- ~).(PR02)-1J
( 8 )
(1)
Dan~ t'exp~e~~~on de ta théo~~e keyné~~enne de P.ARTUS,ta con-
~ommat~on de~ ménage~ dépend du ~evenu d~~pon~bte pondé~é pa~
te~ p~~x, Rd/p (e66et du pouvo~~ d'achat), du n~veau de~ p~~x
à ta con~ommat~on p et du taux d'~nté~êt ~. Cette de~n~è~e
va~~abte ag~t négat~vement ~u~ ta con~ommat~on. Lo~~que ce taux
e~t étevé te~ ménage~ ont tendance à ptu~ épa~gne~.
C = CIRd/p,~, pl.
Ce~ta~n~ auteu~~ ajoutent en ptu~ de ce~ va~~abte~,ta ~~che~~e
(MODIGLIANI,
1963;
FELDSTEIN,
1874),
t'~n6tat~on [HICKS,
1939).
Dan~ d'aut~e~ étude~,~t y a une d~66é~enc~at~on ent~e te~
~evenu~ ~ata~~aux et non ~ata~~aux ( FRIEDMAN,
1957).

-
37 -
L'utilisation d'une telle fonction d'investissement est justifiée
par le fait qu'il n'y a pas d'études fiables sur le coUt d'usage
du capital
(1)
(taux d'intérêt accru de la dépréciation du capital)
au Gabon.
"Par contre les estimations économétriques réalisées à
la D.G.E montrent qu'on peut comme dans beaucoup de pays retenir
un coefficient d'accélération
instantané de l'ordre de 0,3".
(2)
Pour éviter le problème de l'instabilité traditionnelle d'un
multiplicateur- accélérateur,
i l a été fixé à
priori les délais
d'ajustement (distribution g6om6triquc de raisonÀ)
en
tenant compte
d'études réalisées sur la série d'investissement des 10 dernières
années. S
es t
ici le taux de déclassemen t
(égal à 5%).
Le PIB en valeur (PIB)
est déterminé à partir des productions des
deux branches et des coefficients techniques.
(3)
2 2 2
PIB = PRal (1
-
al)
+
PR02 (1
-
al
-
a
)
(9)
2
Les impôts
indirects nets de subventions des deux secteurs sont
proportionnels à la production.
VIID = til.PROl
+
ti2.PR02
( 1 0 )
L'impôt sur le revenu des ménages dépend de la masse salariale qui
leur est versée.
(1)
ARTUS
(P)
utili~e dan~ ~on exp~e~6ion de la th~o~ie keyn~~ienne
une 6onction d'inve~ti~~ement qui lie lrinve~ti~~ement à la p~o­
duction Q le66et d'acc~l~~ateu~l et au coùt d'u~age du capital.
1=
I(Q,
~+8)
avec
:~ = i>O
En plu~ de ce~ va~iable~, on t~ouve dan6
ce~taine~ ~tude~ le~
p~o6it~ IKALECKI,
1937),la cont~ainte de ~olvabilité. (COURBIS
1968
MALINVAUV
1981)
le capital d~~i~é. (LUCAS 1967, SCHRAM 1970) ...
(2)
MUET
(P.A), Rappo~t de mi~~ion, op cit.
[ 3)
Le~ co n~ ommatio n~ inte~m~diai~e~ ~ a nt do nn~e~ pa~ le~ ~elatio n~ :
2 2 1
CI12 = a
.PR02;
CI22 = a
.PR02;
CI21
= a .PROl
l
2
2
VAl
= PROI-CI21=PROl-a~PROl=PROl(l-ai) .Même calcul pou~ VA2.

-
38 -
VIRPP = tm(w1N1 + w2N2 + wgNg)
( 11)
L'impôt sur les sociétés est proportionnel a l'excédent brut d'ex-
ploitation de l'année précédente.
VIS = ts1(EB1)-1 + ts2(EB2)-1
( 1 2 )
Les intérêts et dividendes versés par les entreprises sont calculés
à partir des besoins de financement (BFE) des trois dernières
années,
le coefficient de proportionnalité dépendant du taux
d'intérêt (r).
IPE = (a + b.r)

(O,5.BFE + BFE-1
+ BFE-2 + C)
( 13)
II -
LES EQUATIONS DU BLOC "DETTE PUBLIQUE"
Le sous modèle sur l'endettement du modèle MEGA s'inspire
du
modèle ENDEX (modèle d'endettement extérieur) élaboré également
par l'O.F.C.E, et ayant pour but la réalisation des prévisions et
des variantes sur l'endettement extérieur de la France.
Le modèle
ENDEX est un modèle périphérique destiné à fonctionner en relation
avec le modèle O.F.C.E.
annuel.
Il comporte une soixantaine d'équa-
tions. ( 1 )
Compte tenu du relatif détail avec lequel est connu l'endettement
extérieur public et l'échéancier des intérêts et des remboursements
qui lui sont associés, on est amené à distinguer dans le calcul
prévisionnel, l'endettement antérieur et l'endettement nouveau.
La baisse brutale du prix du pétrole ayant commencé en décembre
1985, nous considérerons dans le modèle que l'endettement antérieur
est l'endettement au 31
décembre 1985.
Le principe du calcul qui
(1)
Il e.x.i-6te. une. pJté.-6e.ntation Jté.-6umé.e. du modè.le. ENVEX dan-6 l'anne.x.e.
du livJte. de. MUET
[P.A),
FONTENEAU
(A),
MILEWSKI
[F)
intitulé.:" t_e.
~Q!!~!!:.~_~h:Q~_E~~!!:.Q~~~!!:._~~_~~_Q~~~~~_Q~_QQ~~~!!:. Il

- 39 -
s'inspire du modèle ENDEX consiste à ré~valuer l'échéancier des
charges de la dette antérieure en fonction des taux d'intérêts
(taux du
Libor et taux de base bancaire français).
On ajoute
ensuite l'échéancier correspondant à l'endettement nouveau.
L'on tient compte dans le modèle, de la structure de
cet endette-
ment nouveau par catégories de monnaies et par catégories de taux.
Toutefois,
pour le calcul des intérêts et de l'amortissement de la
dette antérieure,
i l a été supposé pour simplifier que la dette
libellée en dollar était entièrement à taux variable et négligé
les autres monnaies autres que le dollar et le franc.
L'équation 14 revalorise les intérêts dus a la date t
sur la dette
antérieure
(IPGAt)
par les taux de change et les taux d'intérêts.(1)
to
LIBORt.Z
IPGAt = IPGA
TBBt]
( 1 4 )
t
-
Ato -
Bto)
+ Ato.LIBORto.Zto
+ Bto·TBBto
Taux fixe
dollar taux varia-
franc
taux vari
ble
ble
A représente la dette libellée en franc a
taux variable
B
. 11.
• JI •
. 11 .
dollar
.11 .
(1-A-B)
représente la dette libellée en franc à
taux fixe.
L'équation 15 calcule les intérêts
(valorisés en francs)
payés a
la date t
sur l'endettement nouveau à partir:
-
des emprunts bruts en différentes catégories de monnaies.(Par
exemple EZj = emprunts en dollar réalisés à la date j; to+1'j't).
-
des taux d'intérêts de la période j
(par exemple LIBORj)
pour la
partie à taux fixe
(aj).
-
Des taux d'intérêts de la date t
(par exemple LIBORt)
pour la
(1)
Le calcul de~ inté~êt~ tient compte du 6ait qu'en 1985, 44% de la
dette libellée en dolla~ et 3% de la dette libellée en 6~anc~
étaient cont~actée~ à taux va~iable. Pou~ le~ aut~e~ monnaie~,éta
donné
la 6aible~~e
de l'endettement à taux va~~ab!e, on a con-
~idé~é que l'endettement était à taux 6ixe. Le montant de~ inté-
~êt~ e~t alo~~ ~eulement co~~igé deô va~iation~ du change.

-
40 -
partie à taux variable (l-aj);
-
des taux d'amortissement (dj),
-
de l'évolution des taux de change
(Zt/Zj).
L'intérêt sur la dette nouvelle libellée en dollar est ainsi égal à:
EZt.LIBORt
f-
IDNZt =- - - - - -
EZJ
• ( 1 -
j
di)
. [aj.UROBi +
2
i=l
( 1 5 )
(1- aj). LIBOR tJ. ~
Zj
Le même principe est utilisé pour le calcul des intérêts sur la
dette nouvelle libellée en d'autres monnaies
(mark,
franc,
livre,
florin,
franc belge).
Le total des intérêts de la dette publique (IPGt) à l'année t e s t
donc la somme des intérêts revalorisés de la dette antérieure et
des intérêts de la dette nouvelle par catégories de monnaie.
IPGt = IPGAt + (IDNZt + •••• )
( 1 6 )
De la même façon que l'équation
14, l'équation 17 calcule l'amor-
tissement à la date t
de la dette accumulée en to en revalorisant
l'échéancier connu par les variations du cours des changes.
to
( 1 7 )
AMORAt = AMORA
• r(l-AtO)
+
Ato
. Zt ]
t
L
Zto
Pour l'endettement nouveau c'est à dire postérieur au 31
décembre
1985, i l a été fait des
hypothèses sur sa structure en différentes
monnaies et sur l'échéancier des amortissements.
Ainsi pour la
période 1986-1988, i l a été supposé que la part des principales
monnaies dans cet endettement nouveau sera de 18% pour le dollar,
12% pour le mark et le florin,
10% pour la livre,
5% pour le
franc belge,
le reste
(55%)
pour le franc français et les monnaies
qui lui sont rattachées
(fcfa .•• ).

-
41
-
L'amortissement de la dette nouvelle libellée en dollar sera par
exemple de:
j=t-l
Zt
AMORZt = L
d t-j
• EZj.
j=to+l
Zj
t>- to+2
( 18)
Celle libellée en francs français aura pour amortissement:
j=t-l
FFt
AMORFFt = L..
dt-j.
EFFj

t ~ to+2
( 19)
j=to+l
FFj
La même formule est utilisée pour le calcul de l'amortissement de
la dette nouvelle libellée en d'autres monnaies.
Le total des amortissements de la dette publique sera alors de:
AMORTt = AMORAt + (AMORZt + AMORFFt + ••• )
(20)
L'encours total de la dette publique au temps t
(DPt)
sera la
somme de la dette antérieure et de l'endettement nouveau soit:
j=t-l
i=t-j
Zt
]
DPt = DPAt • [( 1 _ At 0) + At 0 • Z t
] + [E Zt
+ ~
EZj.(l-~ di)
+ •••
to
.
Zto
j=to+l
i-l
Zj
dette antérieure
endettement
( 21)
nouveau
,
Le total des emprunts bruts (Et)
est la somme des emprunts
libellés en différentes monnaies.
Et = EZt + •••••
(22)
III -
LES EQUATIONS DU BLOC "BALANCE DES PAIEMENTS, CAPACITES
ET BESOINS DE FINANCEMENT"
L'équilibre des comptes d'agents est soldé sur leur capacité ou
besoin de financement,
sauf pour l'Etat où trois bouclages sont
possibles, en raison de son rôle de "redistributeur" de la rente
pétrolière.
Nous avons vu dans le premier chapitre que l'Etat
-----------------
t
i=t
i
N.B Dette lte.6tant due à la date t:
DPA
= DPta - ~ AMORA
ta
L -
i=ta+ 1
ta

-
42 -
constitue le seul lien véritable entre le secteur pétrolier et
le reste de l'économie. Ses dépenses ont souvent été fonction des
perspectives de recettes de ce secteur pétrolier. C'est cette
considération qui a conduit le Ministère de l'Economie au Gabon
à ne retenir qu'un
mode de bouclage à dépenses publiques
endogènes.
Les trois modes de bouclage possibles sont:
-
le bouclage sur l'endettement,
l'investissement public étant
exogène;
-
le bouclage sur l'investissement public, l'endettement étant
exogène;
-
le bouclage sur le solde de trésorerie,
l'investissement et
l'endettement étant exogènes.
Dans les trois équations qui vont suivre, l'on a négligé les insti-
tutions financières,
la dette publique intérieure ainsi que les
transferts autres que les intérêts et dividendes.
Les intérêts de
la dette publique sont donc
versés entièrement par hypothèse a
l'extérieur tandis que les intérêts et dividendes versés par les
entreprises sont ventilés entre les ménages (c()
et l'extérieur
(1-o().
Le besoin de financement de l'extérieur ou solde de la balance
courante (BC)
est égal à l'excédent de la balance commerciale
diminué des intérêts de la dette extérieure et de la fraction
(1-GQ
des intérêts et dividendes versés par les entreprises.
BC = EXP1 + EXP2 - VIMP - IPG -
(1-~}.IPE
(23)
Les mouvements de capitaux (MCX)
sont en partie exogènes
(MCXo),
en partie (crédits commerciaux)
fonction de la variation des expor-

-
43 -
tations.
MCX = MCXo -
~. [EXP1. + EXP2 - (EXPl + EXP2) -1]
(24 )
L'équilibre de la balance des paiements est soldé sur les variations

des reserves
RES),les emprunts extérieurs bruts
(E)
et l'amortis-
sement de la dette
(AMORT) étant calculés dans les blocs "comptes
de l'Etat" et "dette publique".
ARES = BC + MCX + E - AMORT
(25)
La
capacité de financement des ménages (CFM)
est fonction de leur
revenu (intérêts et dividendes reçus inclus)
diminués des impôts
qu'ils payent.
CFM = (wlNl
+ w2N2 + wgNg)
+o(IPE -
VIRPP
(26)
Le besoin de financement des entreprises (BFE)
est lui/égal à la
production en valeur diminuée des salaires,
intérêts et dividendes
versés aux ménages et des
investissements réalisés.
BFE = PROE -
(wlNl
+w2N2 + IPE)
-
(VIEl
+ VIE2)
(27)
IV -
LES EQUATIONS DU BLOC "COMPTE DE L'ETAT"
Le calcul du besoin de financement de l'Etat et du compte financier
dépend du mode de bouclage choisi

Pour le bouclage sur l'endettement,
l'équilibre des opérations cou-
rantes de l'Etat (BUDGET) détermine le solde budgétaire;
autrement
dit le besoin de financement de l'Etat
(BFG)
est la somme des
salaires,
investissements, consommation de l'Etat diminuée de la
masse totale des impôts qui lui sont versés.
BFG = (wgNg + IG + -
CG + IPG)
-
(VIID + VIRPP + VIS)
(28)
Le compte financier de l'Etat dans ce cas se solde sur l'endette-
ment; le solde du trésor (TRES) étant fixé.

-
44 -
E = BFG + AMORT - TRES
(29)
Pour le bouclage sur l'investissement public,
le solde du trésor
(TRES)
et l'endettement (E)
étant fixés,
le solde budgétaire est
déterminé par solde du compte financier.
BFG = E - AMORT + TRES
(30)
L'investissement réalisable par l'Etat se déduit alors de l'équi-
libre budgétaire, c'est à dire de la somme
du besoin de financement
de l'Etat plus les impôts qu'il reçoit, diminué des dépenses
(sa-
laires, consommation,
intérêts et dividendes) qu'il engage.
IG = BFG + (VIID + VIRP + VIS) -
(wgNg + CG + IPG)
( 31)
Pour le bouclage sur le Trésor public,
le solde budgétaire résulte
de l'équilibre du budget.
BFG = (wgNg + IG + CG + IPG) -
(VIID + VIRPP + VIS)
(32)
Le solde du Trésor,
lui résulte du compte financier de l'Etat.
TRES = BFG + AMORT - E
(33)
Dès le début du contre-choc pétrolier, le Gabon s'étant fixé un
niveau d'endettement et un niveau d'investissement compatibles
avec ses perspectives de croissance,
i l n'a été retenu que le
bouclage sur le solde du Trésor,
autrement dit,
les déficits
public et extérieur seront couverts par le Trésor public.
Nous pouvons
représenter cette structure du modèle MEGA par le
schéma suivant:

-
45 -
Schéma 3: Structure du modèle MEGA
Taux de change
Prix du baril
.L
.L
BUDGET
BOUCLAGE MACROECONOMIQUE
BALANCE DES
PAIEMENTS
Recettes ~
1 Ménages
Balance
"'-
/
l/1
""
~
courante
Dépenses ~
" Adminis 1 Extérieurr
--~
----/--
trations
-
.
"
Solde
Entreprises
Mouvements
,.-
budgétaire
de
Institutions
capitaux
financières
JAmortissemen tsl
Amortis-
~ r--..
sements
Solde hors
emprunts
extérieurs
Endette-
- H Solde global 1
ment brut
-
' - -----
Emprunts
Intérêts
Amortissements
1
1
4
extérieurs
~ ,If
/
...
Dette antérieure
.,. Endettement extérieur public
j
Î
.
Taux de change
Taux d'1nterets
A
Source: MUET (P.A),
FONTENEAU
(A),
NDONG SIMA (R),
ZIZA
(R),
BOULAY (0),
nun exemple de modélisation et de prévisions en
,
Afrique:
le modèle MEGA de l'économie gabOnaise n ,Observation1
et Diagnostics Economiques n011, octobre 1986, p.219

-
46 -
C -
RESOLUTION
DU
MODELE
La résolution du modèle MEGA peut se faire sur micro-ordinateur.
Le
principe du calcul est simple.
Il s'agit de déterminer les coeffi-
cients reliant les variables endogènes et exogènes sur une période
donnée et les projeter dans le futur pour effectuer des prévisions.
l
-
ESTIMATION
MATHEMATIQUE
DES
COEFFICIENTS
Comme tout modèle en temps discret, autonome, linéarisé,
déterministe,
après changement de variables pour réduire l'ordre dynamique,
le
modèle MEGA peut s'écrire sous la forme:
~t(yt, ît-l, ••• Xt) = 0
(1)
Relation dans laquelle yt est le vecteur des n variables endogènes,
et Xt le vecteur des r
variables exogènes à la date t,
~t est le
modèle pour la date t
qui dépend des paramètres estimés.
a)
Les variables exogènes
Elles sont de trois types:
-
Les variables de l'environnement international ou variables de
conjoncture.
Il s'agit du taux de change du dollar et du prix du
baril de pétrole. Ce sont les variations de ces deux principales
variables dont nous évaluerons les effets sur les comptes de
l'Etat et des agents économiques.
Il a été aussi pris en compte
dans cette catégorie de variables,
le taux de l'eurodollar et le
taux de base bancaire qui peuvent influencer le montant de l'en-
dettement et de son service.
Les variables de politique économique: Ce sont des variables dé-
terminées par l'Etat gabonais en fonction de ses ressources dis-
ponibles,
des aléas conjoncturels et des objectifs de ses plans de
dévéloppement.
Il s'agit du niveau de l'investissement public,

- 47 -
du taux de fiscalité,
du montant des emprunts intérieurs et
le
solde du Trésor.
-
Les variables de stock en début de période de simulation:
Il
s'agit du niveau de l'endettement intérieur et extérieur de 1985
accumulé et leur échéancier.
b)
Les
variables
endogènes
Ce sont les principaux agrégats macroéconomiques dont nous voulons
évaluer les variations lorsque les deux principales variables
exogènes fluctuent.
Ces agrégats macroéconomiques sont:les impor-
tations en valeur,
le PIB,
les recettes fiscales,
les amortisse-
ments des emprunts, les capacités et besoins de financement
des
agents
( en terme de comptabilité nationale et en terme de solde
budgétaire et de balance des paiements courants).
Le modèle
(1)
peut encore s'écrire sous forme résolue par rapport
aux variables endogènes.
Il se ,présente alors sous la ·forme de n
équations du type:
It = A.It-l
+
B.xt
( 2 )
Où A et B sont des matrices des coefficients du modèle.
Connaissant les variables endogènes et exogènes de chaque annee t,
résoudre le modèle revient donc à chercher un ensemble de coeffi-
cients qui peuvent satisfaire les n équations a la date t.
Pour
cela on peut regrouper les équations selon leur forme
(quasi comp-
table ou économétrique).
Pour les équations quasi comptables,
i l
s'agit simplement de calculer les propensions marginales par inver-
sion des équations.
Par exemple,
si la fonction de consommation est
la relation quasi comptable suivante:
Ct = ct.Ht
( 3 )
On calcule la propension apparente a consommer par la relation:

- 48 -
ct = Ct/Rt
( 4 )
Pour les trois relations dynamiques du modèle,
l'économétrie n'a
été utilisée que pour estimer les paramètres de retard.
Pour la
fonction de consommation du modèle par exemple qui est de la forme:
ct = ~.Ct-1 + (1-~).ctRt
(5)
Il s'agit d'estimer le paramètre ~. Les relations sont ensuite
ajustées sur les années récentes en calculant année par année les
les propensions moyennes par inversion de ces relations économétri-
ques.
Pour notre équation
(5)
ci-dessus, on aura par exemple:
ct = (Ct - ~Ct-1)/ Rt.(1-~)
II -
GESTION
INFORMATIQUE
DU
MODELE
La gestion et la résolution informatique du modèle MEGA ont été
réalisées par GIRAUD
(C) du Département Informatique de l'O.F.C.E.
Nous ne faisons que décrire ici les différentes étapes de la procé-
dure
qu'il a suivi pour élaborer en basic l'ensemble des program-
mes du modèle MEGA.
a) Elaboration des fichiers de données
Il s'agit de créer trois sortes de fichiers séquentiels qui sont:
-
Le fichier des variables exogènes
(EXO);
-
Le fichier des variables endogènes
(ENDO);
-
Le fichier des coefficients (COEFF).
Il ya donc trois fichiers par an,
soit 18 fichiers pour la période
1980-1985.
Les années sont repérées par le suffixe (XX).
La saisie et la modification des données sont gérées en conversa-
tionnel par un programme (SAISIE) dans lequel chaque variable est
identifiée par un mnémonique.
Les équilibres comptables sont véri-
fiés par un programme (MODETES) qui est simplement constitué des

-
49 -
équations comptables du modèle.
Une fois les données sur les varia-
bles endogènes et exogènes réunies, on peut avec un deuxième pro-
gramme (TCO)
calculer automatiquement,
selon le principe de calcul
expliqué plus haut, ~es coefficients du modèle sur le passé. En
prévision i l faut proionger ces coefficients ainsi que les var~ables
exogènes.
Schéma 4: Gestion des données
Entrée ou modification des données
SAISIE
.J,.
~
Variables exogènes
(88)
Variables endogènes
( 1 35)
un fichier par an
un fichier par an
EXOxx
ENDOxx
..

Calcul des coefficients sur le
passé.
TCO
W
Coefficients ( 44 )
un fichier par an
COEFF
r:=I Programme Basic
c==J Fichier données.
Source: GIRAUD (C),
Annexe:
un exemple de modélisation et de prévis
en Afrique:
le modèle MEGA de l'économie gabonaise. Observa-
tions et Diagnostics économiques, O.F.C.E. n011,
octobre
1986,
p.232.
b) Résolution informatique du modèle
Elle se fait à l'aide d'un programme (MODELE)
écrit également en
Basic. Après avoir ncharg~ n les données,
(EXO,
ENDO, COEFF), on
résoud par itérations le modèle.
La convergence est vérifiée pour la

- 50 -
principale variable de bouclage:
la production de la branche hors
pétrole. Une fois cette convergence assurée,
les résultats sont
stockés sur un fichier (MEGA).(Voir schéma ci-après)

Schéma 5: Résolution informatique du modèle MEGA
Coefficients du
Variables exo-
Variables endogènes
modèle
gènes
ENDOxx
COEFFxx
EXOxx
Initialisation des
variables endogènes
Variables endogènes
a l'itération précé-
,,
~
dente
Equations et résolution du modèle
MODELE
Variables endogènes
1'-----.... Test de
,
non
a l'itération suivante
convergence
Stockage de résultats
yy MEGA xx
Modification des
exogènes et/ou des
-
coefficients
""
Editions des
oui
\\' Variante
1
non
tableaux de
~
résultats
yy EXO xx
RESULT
yy COEFF xx
D Programme Basic
D Fichier données
Source: GIRAUD (C)
op cit.
c)
L'élaboration des variantes
Pour réaliser une variante du modèle MEGA, on peut modifier soit

-
51
-
les coefficients, soit
les variables exogènes.
Les fichiers des
variantes sont repérés par un préfixe yy au choix de l'utilisateur.
L'édition des tableaux de résultats du compte central ou des va-
riantes est assurée par le programme RESULT.
Comme le montre sa structure,
le modèle MEGA en intégrant, non
seulement l'ensemble des comptes nationaux mais aussi les finances
publiques, la balance des paiements et l'endettement public, ne se
contente pas de décrire en terme de comptabilité nationale, l'eco-
nomie gabonaise.
Il tient compte des possibilités d'endettement et
des contraintes de la balance des paiements dont la connaissance
est indi~pensable à une bonne prévision macroéconomique.
Le modèle
MEGA est donc un modèle globalisant,
un instrument technique sus-
ceptible de répondre à certains des besoins suivants:
Gérer plus efficacement et contrôler l'endettement extérieur.
-
Elaborer une programmation annuelle du plan et en assurer l'exécu-
tion.
-
Assurer une prévision,
une programmation et un contrôle bUdgétaires!
f
sur des bases plus efficaces et plus économiques.
f
Alerter les responsables sur les déséquilibres graves de l'économie~!
Apprécier l'impact des mesures sur les prix,
les revenus,
la
monnaie, et l'endettement.
~ D'un point de vue technique, ce genre de modèle est utilisé pour
établir un compte central c'est à dire une prévision complète de(s)
l'année(s)
étudiée(s)
et pour réaliser des variantes à partir de ce
compte central en modifiant une ou plusieurs variables exogènes.
D'un point de vue pratique un tel modèle de comportement a ainsi
deux utilisations possibles: l'analyse retrospective et les études

N
previsionnelles.

-
52 -
Les études prévisionnelles utilisent indifférement
le modèle en
compte central
( pour établir une prévision) ou en variante
(pour
étudier l'impact de mesures de politiques économiques ou éclairer
les incertitudes de la prévision centrale).
(1)
L'analyse retrospective utilise uniquement les propriétés varian-
tielles du modèle pour dégager l'influence des principaux facteurs
sur l'évolution économique passée.
L'on définit alors une référence
et calcule l'impact des écarts à la référence sur l'évolution des
des principales grandeurs économiques. (2)
Le modèle MEGA est donc tout à fait approprié pour le genre d'études
que nous comptons mener ici.
Pour la section 2 de ce chapitre, nous ferons une analyse rétrospec-
tive pour mesurer l'impact de la baisse conjuguée du prix du baril
de pétrole et du taux de change du dollar sur l'économie gabonaise.
Par contre pour la deuxième partie, nous utiliserons surtout les
propriétés variantielles du modèle MEGA pour simuler l'impact des
mesures des programmes d'ajustement structurel sur l'économie gabo-
naise.
Mais comme tout modèle économique,
i l tend à simplifier la réalité
et a des limites dont il faudra tenir compte lors de l'interpréta-
tion des résultats obtenus par son intermédiaire.
D -
LIMITES
DU
MODELE
Elles sont inhérantes aux hypothèses de base,
et à sa 3tructure.
l
-
LIMITES DUES AUX HYPOTHESES DE BASE
-
Le modèle MEGA distingue le secteur pétrolier du reste de l'écono-
11)
et (2)
MUET (P.A], Rappo~t de mi~~ion O.F.C.E
op cit.

-
53 -
mie. De ce fait,
i l néglige implicitement les exportations d'ura-
nium, de bois,
et de manganèse. Même si elles n'ont représenté que
5,6% de la valeur ajoutée marchande en 1985, ce sont surtout des
secteurs tournés vers l'extérieur comme le pétrole.
Il aurait peut-
être été préférable de les inclure dans le secteur 1. Ce qui aurait
eu l'avantage de ne pas surestimer l'importance du pétrole et de
montrer la faiblesse et la marginalisation de certains secteurs
comme l'agriculture.
-
Certaines hypothèses semblent irréalistes et trop simplistes.
C'est le cas de l'exogénéisation de l'emploi du secteur pétrolier.
Or nous savons que le niveau de l'emploi dans cette branche dépend
de l'évolution et des perspectives de la production. D'ailleurs les
sociétés pétrolières ont été les premières à réduire leurs effec-
tifs dès les premiers soubresauts du dollar et du baril;
Elles sont
premières à réembaucher à la suite des nouvelles découvertes de
Rabi-kounga.
II -
LIMITES DUES A LA STRUCTURE DU MODELE
-
Sur les 135 équations du modèle MEGA,
52 sont des équations de com-
portement.
La principale question qui découle de cette constatation
est de savoir si réellement ces équations expliquent ou traduisent
le comportement des agents économiques au Gabon.
De façon générale,
les équations de comportement sont obtenues
dans les modèles des pays dévéloppés par des estimations
économé-
triques revélant les déterminants d'une variable donnée. Ces esti-
mations traduisent mieux le comportement des agents car elles sont
basées sur des observations échelonnées sur au moins 15 ans. Or
dans le modèle MEGA seules trois équations s'apparentent à des mo-
dèles économétriques,
le reste étant des équations quasi comptables.

- 54 -
-
Enfin le modèle étant basé sur une estimation des coefficients
dans le passé que l'on projette dans l'avenir,
i l peut exister un
biais dans les résu~tats,
surtout que le modèle ne tient pas compte
non plus des éléments d'offre.
Toutefois, la plupart des limites ci-dessus peuvent être négligées
pour deux raisons essentielles:
-
C'est avant tout un modèle de court-terme, et de ce fait certaines
équations quasi comptables utilisées reflètent donc plus au moins
le comportement des agents économiques a court-terme.
-
La distinction entre secteur pétrolier et secteur non pétrolier
même si elle n'est pas la meilleure,
permet de montrer le poids du
pétrole dans l'économie gabonaise et les effets des fluctuations du
prix relatif du baril sur l'évolution du revenu national réel,"c'est
à dire du pouvoir d'achat du revenu national en fonction du prix à
la consommation".
L'analyse. de l'évolution de ce revenu national
depuis 1974, montre que celui-ci dépend,
non du volume du PIB, ni
des prix à la consommation, mais de l'évolution des revenus pétro-
liers,
et donc des prix relatifs. C'est pourquoi la notion de volu-
me agrégé n'a pas vraiment de signification concrète ici.(l)
Avec les données que nous avons pu recueillir
au Ministère du Plan
et de l'Economie à Libreville, à l'O.F.C.E à Paris, nous allons
résoudre empiriquement le modèle MEGA,
et déterminer par simulation
ex-post,
l'incidence des variations des variables de l'environnement
international sur l'économie gabonaise de 1984 à 1987.
(1)
MUET (P.A)
et aut~e~,
op
~~t.

-
55 -
SECTION
II: EVALUATION DES EFFETS DES FLUCTUATIONS DU PRIX DU
BARIL DE PETROLE ET DU TAUX DE CHANGE DU DOLLAR
SUR L'ECONOMIE GABONAISE DE 1984 A 1987
Après une analyse descriptive présentant les caractéristiques de
l'économie gabonaise,
nous consacrerons cette section à l'analyse
dynamique des mécanismes de sa croissance.
L'objet de cette analyse est de faire apparaitre le type de crois-
sance de l'économie gabonaise à travers les effets des fluctua-
tions du prix du baril et du taux de change du dollar sur l'économie
gabonaise à travers les effets des fluctuations du prix du baril
et du taux de change du dollar sur cette économie.
Effets que
nous évaluerons à partir des simulations ex-post du modèle MEGA.
Le tableau suivant donne les valeurs de nos
deux variables au
cours de la période 1984-1987.
Tableau 6:
L'environnement international de 1984 a 1987
1984
1985
1986
1987
Dollar (moy.
an)en cfa
436
449.5
346
301
Prix du baril en $
29
27.9
12.5
17.1
Taux de l'euro $ ( 1,)
8.96
8.05
7.5
7
Taux de base bancaire
( 'X. )
12,15
11.14
9.9
9.9
L'environnement international se caractérise au cours de notre
période par un dollar en hausse continue de 1984 à 1985, année
à laquelle il atteint sa plus forte valeur, avant de chuter de
23,021. en 1986,
puis de 131. en 1987. Dans le même temps,
le prix
du baril de pétrole après une relative stabilité entre 198A et
1985
a chuté de 55,191. en 1986 avant de remonter à 17,1
dollars

-
56 -
en 1981. Evaluons les effets de ces fluctuations de l'environne-
ment international sur les secteurs pétroliers et non pétroliers,
les comptes de l'Etat 'et des agents économiques, à partir des
données de la Comptabilité Nationale regroupées selon la nomen-
clature MEGA.
A -
INCIDENCE DES FLUCTUATIONS DU PRIX DU BARIL DE PETROLE
ET DU TAUX DE CHANGE DU DOLLAR SUR LES SECTEURS PETROLIERS
ET NON PETROLIERS
Nous respecterons ici l'ordre et la nomenclature des comptes tels
qu'ils découlent de l'analyse empirique du modèle MEGA.
l
-
IMPACT SUR LE SECTEUR PETROLIER
Tableau 1
: Evolution du compte de la branche pétrolière en
milliards de fcfa.
1984
1985
1986
1981
Prod.
pétrol. en valeur
19 7,3
114,4
258.2lJ
289.• 4"2
Cons.
int. de pétrole
58,3
59,3
21 .39
15.41
Exportations
122,tf
123.2
236,86
214,01
Variations de stocks
16,6
-8.1
0
0
Valeur ajoutée
699.3
638.4
205.54
239.31
Frais de personnel
11 .5
12
10,13
11 ,41
Impôts indirects
111 • 1
181 .8
61 .24
63.38
E.B.E
516,1
444,8
134,11
164.51
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
La relative bonne tenue des
variables de l'environnement interna-
tional a permis à ce secteur de 1984 a 1985, de maintenir à un
niveau élevé sa production en valeur et donc ses exportations.
Mais dès 1986, ce secteur a été le premier à être touché par le
retournement de la conjoncture internationale.
La production a
baissé de 66,65% de 1985 à 1986. Cependant grâce à la légère

-
57 -
hausse du prix du baril en 1987, la production augmenta en valeur
de 12,07% au cours de cette année.
Les exportations de pétrole
ont suivi le même rythme.
Par contre, en dépit de cette baisse
globale de la production en valeur de 1985 à 1987,
les frais de
personnel n'ont pas beaucoup diminué
(-1,8 milliards de fcfa seu-
lement de 1985
à 1986). Il n'y a pas eu de compression de personnel
en rapport avec la diminution du chiffre d'affaire des entreprises
pétrolières.
Elles sa
sont débarrassées
du personnel expatrié
en fin de contrat et du personnel en âge de retraite.
II -
IMPACT
SUR
LE
SECTEUR
NON
PETROLIER
La crise s'est transmise dans ce secteur par l'intermédiaire de
l'Etat. Celui ci en diminuant ses subventions
(-18 milliards de
fcfa de 1985 à 1987) et son investissement dans ce secteur (-74,3%
entre 1985 et 1987)
a précipité la faillite de plusieurs entrepri-
ses; d'où la baisse de 54,7 milliards de fcfa des frais de person-
nel enrégistrée en deux ans.
De toute évidence, ce secteur n'a pas profité de la baisse d'acti-
vité du secteur pétrolier même si sa part dans le Pla total est
passée de 43,7% en 1983 à 55,3% en
1987. En effet, sa production
après avoir
augmenté entre
1984 et 1985 de 18,5% a chuté de plus
24% de 1985 à 1987.
La chute des exportations de ce secteur com-
mencee avant le contre-choc pétrolier (-22 milliards de fcfa de
1983 à 1985) s'est accentée avec la baisse conjuguée du
prix du
baril de pétrole et du taux de change du dollar.
Cette chute a
atteint 64,5 milliards de fcfa de 1985 à 1987.
Au total la branche non pétrolière a connu un accroissement de
son excédent brut d'exploitation de 40,8%
de 1983 à 1985 en raison

-
58 -
d'une hausse du taux de change du dollar (449,5 fcfa en 1985
contre 381,1
fcfa en 1983) et d'une relative bonne tenue du prix
du baril. En 1981, la baisse conjuguée de ces deux variables de
l'environnement international amorcée dès décembre 1985, a entrainé
une chute de cet excédent brut d'exploitation de plus de 31% par
rapport
a son niveau de 1985.
Tableau 8: Compte de la branche hors pétrole en milliards de fcfa
1984
1985
1986
1981
Production
1429,12
1693,18
1531,12
1211,13
Importations
628,81
111 ,00
640.19
461,15
D.T.I
86.1
104.9
91.16
65.13
C.I branche pétrole
98
136
52,1
50,05
C.I branche hors pétr.
152,25
819,3
198,45
102,21
C.I des administ.
161 ,4
16'f,/t9
119,3
89,1
Cons. march. des men.
422,45
492,1
539,49
480,44
Inv. des ménages
25,99
28
30,95
29,05
Inv.
sect.
pétrole
102
111,10
68,2
60,9
Inv.
sect.hors. pétr.
220,29
216,4
301,81
185,11
Inv. des adm.
126,0
114
151 ,4
44,6
Inv.
des I.F et asse
4,2
1,3
1,9
6
Exportations
212
212,5
222,
148
Variations de stocks
20,10
24,9
-22.5
3.5
Valeur ajoutée
618.56
155,2
111 .88
554,51
Subvention d'expl.
34.10
38.1
35.19
20.03
Frais de personnel
295.99
328.8
312.12
214,03
Impôts indirects
81 .6
89.3
80.18
65.15
E.B.E
215.08
315.8
353.5
235.36
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
B -
INCIDENCE DES FLUCTUATIONS DU DOLLAR ET DU BARIL SUR LES COMPTES
DE LLETAT
La dégradation vertigineuse du prix du baril de pétrole et du
taux de change du dollar a affecté tous les comptes de l'Etat,

-
59 -
l'obligeant à revoir la plupart de ses ambitions des années
1984-1985.
Nous verrons ici les effets de cette dégradation sur
le budget,
la balance des paiements et les finances publiques.
l
-
IHPACT
SUR
LE
BUDGET
Tableau 9: Evolution du solde des opérations budgétaires
en milliards de fcfa.
198/f
198t.>
1986
1981
Dépenses courantes
Fonctionnement
203,02
220, <(3
230,30
198
Solde
81,61
94,48
102
94
H.O.H.P
11,66
13,06
13,06
11 ,4
Biens et services
19,48
82,86
81,20
11 ,50
Transferts et interv.
30,22
30,33
21,50
21 ,10
Intérêts
32,14
41 ,18
45,45
49,84
Dépenses hors exercices
42,68
25,04
29,20
0
Dépenses d'invest.
333,89
403,53
311,50
91 ,54
Total déoenses budg.
611.14
690.48
622.45
339.54
Recettes pétrolières
384,64
399,12
218,01
66,44
Recettes non pétrol.
111,11
206
203
180
Recettes budp;.totales
581.21
631.88
500.01
262.93
Exc. (+) ou def.(-)
-24.41
-58.60
-122.38
-16.61
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
Dès 1985, la baisse de la production pétrolière en valeur a eu pour
conséquence une baisse continue des recettes budgétaires de l'Etat.
En l'espace de deux ans,
celles-ci sont passées de 631,88 milliards
de fcfa à 262,93 milliards de fcfa soit une diminution de 58,38~.
Cette réduction des recettes budgétaires a concerné beaucoup plus
celles issues du secteur pétrolier que celles issues du secteur
non pétrolier. En effet ces dernières qui représentaient en 1984
30,21~ des recettes budgétaires totales, en représentaient en 1981
68,4~ et ce, malgré une chute de 14 milliards entre
1985 et 1981.
Dans le même temps les recettes pétrolières ont baissé de plus de

- 60 -
83%.
Le train de vie de l'Etat s'en est trouvé affecté.
Le budget
de fonctionnement par exemple,
après une hausse moyenne annuelle de
plus de 12% a chuté de 22 milliards de 1985 à 1987, dont 11 milliards
pour le seul poste Il biens et services". On remarque cependant que
la baisse des dépenses courantes pendant les premières années de
la crise n'a pas été proportionnelle à la chute des recettes de
l'Etat. Celui-ci a préféré
réduire beaucoup plus son budget
d'investissement.
Il est passé de 403,53 milliards de fcfa en 1985
à 91,7 milliards de fcfa en 1987.
Par contre seuls les intérêts ont été en constante augmentation
(+55,07% de 1984 à 1987) reflétant le poids considérable de la
dette.
II -
IMPACT SUR LA BALANCE DES PAIEMENTS
Tableau 10: Evolution du solde global de la balance des paiements
en milliards de fcfa.
1984
1985
1986
1987
Besoin de financement
de l'extérieur (1)
94,03
-30,7
-365,4
-225
Solde bal. courante
54.13
-73
-331.95
-197
Capitaux privés L.T.
45,10
56,6
78,10
65
Capitaux C.T.
-82
-21 ,74
119,3
-37
Moins amort.dette ext.
-61 ,9
-73,10
-58,7
-81
Erreurs et omissions
-1 ,50
-22,9
-12,7
°
Solde hors emprunts
Ipublics
-46.17
-134.14
-205.95
-250
Emprunts publics
93,7
112,05
158,3
199
Solde p;lobal
47.53
-22,05
-47,65
-51
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
(1) Le be~oin de 6inan~ement de t'exté~ieu~ e~t te ~otde du ~ompte
"~e~te du monde". Ce ~ompte ~eg~oupe en emptoi~: te~ expo~tation~,
te~ inté~êt~ et dividende~, te~ aut~e~ t~an~6e~t~
ve~~é~, te~
t~an~6e~t~ en ~apitat et te~ a~qui~ition~ nette~ de te~~ain~ (ANT
En ~e~~ou~~e~:
te~ impo~tation~,
te~ impôt~ indi~e~t~,te~inté~êt~
et dividende~,te~ aut~e~ t~an~6e~t~ ~eçu~,et te~ t~an~6e~t~ en
~apitat.

-
61
-
Les équilibres extérieurs sont restés gravement compromis au
cours de cette période.
La baisse conjuguée du dollar et du baril
ayant entrainé une contraction plus forte des exportations par
rapport aux importations,
la balance commerciale est
devenue
déficitaire de près de 190 milliards de fcfa en 1986, de 39 mil-
liards en 1981, alors qu'elle était excédentaire de 224 milliards
en 1985, et de 305,5 milliards en 1984.
Le déficit du solde global de la balance des paiements, élevé dès
1986, a été cependant atténué par des emprunts publics importants,
au cours de la période considérée. Mais ils risquent d'entrainer
dans l'ayenir un service de la dette élevé.
ttI -
IMPACT SUR LA DETTE PUBLIQUE
Tableau 11: Evolution de la dette publique extérieure en
milliards de fcfa.
1984
1985
1986
1981
Tira43es d'emprunts
extérieurs
93,1
112,05
158,30
199
Moins amortissements
-61 ,9
-13,10
-58,1
-32,4
Ajustements
13,2
-19,8
-5,11
-8,43
Dette au 31
décembre
252,8
312,85
401,34
565,52
dont dette an t. à 85
0
0
255,31
250,54
dette post. à 85
0
0
151. 91
314.91
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
Tableau 12: Evolution de la dette publique intérieure en
milliards de fcfa.
1984
1985
1986
1981
Tirages d'emprunts
intérieurs
21,5
62,60
89,4
39,1
Amortissements
19
32,5
83,8
33
Dette au 31
décembre
46.10
86,5
92,10
98,8
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA

-
62 -
Tableau 13: Evolution de la charge de la dette extérieure
en milliards de fcfa.
,
1984
1985
1986
1981
Intérêts sur dette
extérieure
26,15
31 ,25
31,38
43,69
.
Amortissements
61 ,9
13,10
58,1
32,4
Charp;es de la dette
88.65
104.35
96.08
16.09
Charges en % des
exportations
9
1 1
21
18
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA.
Ces tableaux montrent à quel point les déficits budgétaires
successifs ont alourdi chaque année la dette publique ainsi que
les charges afférantes. De 1984 à 1981 le montant de la dette
publique extérieure a plus que doublé;
celui de la dette publique
intérieure lui s'est accru de plus de 114% sur la même période.
En dépit de la baisse du taux de change du dollar par rapport au
franc cfa,
les charges de la dette sont restées presqu'au même
niveau. Mais si elles représentaient seulement 11% des exportations
en moyenne avant la crise,
elles étaient équivalentes à 20% des
exportations en moyenne entre 1986 et 1981.
En conclusion, la bonne tenue du prix du baril et du taux de change
du dollar par rapport au franc cfa au début des années 1980 et les
premiers effets des mesures d'austérité prises en 1911-1918 (1) ont
permis à l'Etat de maintenir un taux d'endettement relativement
modeste
(18% en 1984). Mais le retournement de la conjoncture
internationale en 1986, le manque à gagner en recettes budgétaires,
et l'incapacité de l'Etat à réduire ses dépenses l'ont obligé à
(I)
Le Gabon a connu une p~em~e~e c~~~e de pa~emen~ en 1977 ~u~~e
aux dépen~e~ ~~op é{evée~,e66ec~uée~ pou~ {a ~éun~on de {'O.U.A
à L~b~ev~{{e en 1976; d'où {a po{~~~que d'au~~é~~~é p~écon~~ée
pa~ {e F. M. 1. dè~ 1977.

-
63 -
s'endetter de raçon alarmante. C'est pourquoi un rééchelonnement
de cette dette a été nécessaire.(l}
IV -
IMPACT
SUR
LES
FINANCES
PUBLIQUES
En dérinitive, le compte rinancier de l'Etat a dégagé un solde
mitigé au cours de la période.
Excédentaire de 13 milliards de rcra
en moyenne de 1984 à 1985, ce solde du compte rinancier est devenu
déricitaire de plus de 17 milliards de rcfa en 1986, en raison du
déficit budgétaire et des charges de la dette publique élevés.
Par
contre le solde excédentaire de ce compte financier en 1987 est dû
au rééchelonnement de la dette intervenu dans le cadre du programme
d'ajustement structurel, et à la baisse des emprunts intérieurs.
Tableau 14: Evolution du compte financier de l'Etat en milliards
de fcfa.
1984
1985
1986
1987
Solde budgétaire
-24,47
-58,6
-122,38
-76,61
Total des emprunts
121 ,2
174,65
242,7
238,7
- Emprunts ext.
93,7
112,05
158,3
199
- Emprunts int.
27,5
62,5
89,4
39,7
Total des rembours.
80,9
105,6
142,5
65,4
- Dette extérieure
61 ,9
73,1
58,7
32,4
- Dette intérieure
19
32,5
83,8
33
Solde du trésor
15.83
10.45
-17.18
96.69
.
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
Ce compte financier de l'Etat montre l'importance des nouveaux
emprunts et des mouvements des capitaux pour le retour aux équili-
bres.
Ils ont comblé d'une certaine manière une partie de la perte
en recettes publiques causée par la baisse conjuguée du dollar et
du baril.

-
64 -
Cependant les études prévisionnelles (1)
en laissant supposer un
retour du déficit dans les années 1988-1989, montrent les limites
d'une
politique conjoncturelle financée par emprunt extérieur
surtout lorsque la crise dure plus de trois ans,
et la nécessité
d'un ajustement structurel capable de redonner confiance aux bail-
leurs de fonds et de réorienter l'économie tout entière.
C -
INCIDENCE DES FLUCTUATIONS DU DOLLAR ET DU BARIL SUR
LES COMPTES DES AGENTS ECONOMIQUES
L'analyse
du circuit économique gabonais montre que l'influence du
secteur pétrolier sur le reste de l'économie transite par le biais
de l'Etat. De ce fait la crise commencée dans le secteur pétrolier
s'est repercutée par effet d'entrainement sur chaque secteur insti-
tutionnel,
alors que le niveau élevé de la production de pétrole
avait contribué auparavant à l'amélioration de leur situation.
l
-
IMPACT
SUR
LE
COMPTE
DES
ENTREPRISES
Après une augmentation de l'excédent brut d'exploitation des entre-
prises de 1984 à 1985 de 3,42~ consécutive
à une augmentation des
ressources,
la crise amorcée en 1986 a eu pour conséquence, une
baisse de la production de 21,5~. Cette baisse de la production
a entrainé celle de la valeur ajoutée.
Elle est passée en effet
de 1393,6 milliards de fcfa en 1985 à 193,81 milliards de fcfa en
1981, soit une réduction de 43,03~.
Le contre-choc pétrolier a surtout révélé le nombre
d' 'en treprises
non rentables qui vivaient sur le dos de l'Etat.
La réduction des
subventions que l'Etat leur accordait chaque année a précipité la
faillite de plusieurs d'entre elles,
réduisant au chômage la plupart
(1)
c6 ZOMO YEBE /G)," Le.-6 e.66e.t-6 du contJte.-cnoc pétJto.t-i..e.Jt -6UJt un
palJ-6 e.n vo-i..e.
de. déve..toppe.me.nt me.mbJte. de. .t'O.P.E.P: .te. Gabon."
M!~Qi~~_Q~f~~~_f~Q~Q~i~, C.te.Jtmont-Fe.JtJtand 1988.

-
65 -
de leurs employés.(l)
La masse salariale des entreprises qui
était en augmentation de 10,83% de 1984 à 1985 a chuté de 16,24%
de 1985 à 1981.
Tableau 15: Evolution du compte des entreprises en milliards
de fcfa.
1984
1985
1986
1981
.
Emplois
Consommation interm.
908,55
1014,60
812,54
161,61
:
Masse salariale
301,49
340,80
322,85
285,44
Impôts indirects
252,10
210,90
142,02
128,54
Intérêts
68,68
86,20
51 ,96
39,09
Dividendes
62,60
55,20
42,56
35,08
Impôts directs
251,41
262,90
263,80
36,25
Autres transferts
119,90
195,90
211,90
190
A.N.T.E
96,30
116,60
31 ,45
36,90
Variations de stocks
36,10
16,80
-22,50
3.50
Ressources
Production
2226,42
2468,19
1189,96
1561,55
Subventions d'expl.
34,10
38,10
35,19
20,03
Intérêts et div.reçus
22,08
24
11,63
11 ,52
Autres transfets reç.
49,30
55,10
11,10
34
Subventions d'éQUiPe
156
184
151~50
36.90
Soldes
Valeur ajoutée
1311,86
1393,60
911,42
193,81
E.B.E
800,41
821,90
495,14
401,93
Epargne brute
309,21
291,40
14,86
153,02
Besoin de financement
-9,98
39,50
206,61
96.54
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
L'épargne des entreprises,
après avoir atteint 14,8 milliards de
fcfa
en 1986 est remontée à 153,02 milliards de fcfa en 1981. Cette
évolution positive se traduit par une contraction du besoin de
financement qui passe de 206,61 milliards en 1986 à 96,54 milliards
en 1981.
(1)
Ca~ de la SOTRAVIL et de la COVEV.

-
66 -
Au total,
le nombre des faillites,
les compressions du personnel,
et les réductions de salaire montrent l'ampleur de la détérioration
des soldes caractéristiques des entreprises.
II -
IMPACT
SUR
LE
COMPTE
DES
ADMINISTRATIONS
Tableau 16: Evolution du compte des administrations en
milliards de fcfa.
1984
1985
1986
1987
Emplois
Consommations interm.
161 ,40
167,49
119,30
89,70
Rémunérations
121,60
137,50
148,60
134,72
Amortissements
4,50
4,80
0,30
0,30
Prestations sociales
14,90
16,60
16
11
Autres transferts vers.
87,80
92,69
84,50
48,10
Consommation finale
284,39
306,29
268,20
224,72
In térêts versés
30,95
41 ,20
41 ,93
41 ,96
F.B.C.F.
126
174
151 ,40
44,60
Aides a l'invest.
158,40
185.40
157,50
38,90
Ressources
Production marchande
5,10
5
8
7,50
Prod. non marchande
287,50
309,79
268,20
224,72
Cotisations sociales
37,90
42,50
36,94
32,66
Intérêts reçus
25,59
32,40
13
9,80
Autres transferts reçus
34,50
37,49
33,50
24,71
Impôts indirects
277,11
373,80
238,38
192,27
Impôts directs
338,39
289,80
291,69
61 .53
Soldes
Valeur ajoutée
131 ,20
147,30
156,90
142,52
E.B.E.
9,60
9,80
7,80
7,80
Revenu disponible
589,44
479,38
227,72
227,72
Epargne brute
305,05
211 ,18
3
3
Capacité de financ.
22,35
-28,59
-97.72
-79
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
Le compte des administrations rerlète le train de vie de l'Etat
avant et pendant la crise. Celui-ci a ralenti dès 1986, car les

-
67 -
ressources des administrations ont diminué dès le début de la crise.
La baisse de l'activité des entreprises a entrainé par exemple une
réduction des impôts indirects et directs de respectivement 48,5~
et 78,7~ entre 1985 et 1987. La baisse des revenus des ménages, elle,
a entrainé
une réduction des cotisations sociales de 23,15~ en deux
ans. Seule la production marchande a connu une hausse au cours de
la période. Cette baisse des ressources s'est répercutée sur les
emplois.
Le montant des aides accordées par les administrations
à l'investissement a été réduit de pres de 155 milliards de fcfa,
ce qui a accru les difficultés des entreprises traditionnellement
dépendantes des marchés publics.
Au total le compte des adminis-
trations dégage une capacité de financement négative dès 1985.
III - ~MPACT SUR LE COMPTE DES MRNAGRS
Tableau 17: Evolution du compte des ménages en milliards de fcfa
1984
1985
1986
1987
Emplois
Impôts directs
23
24
24,89
22,38
Cotisations sociales
37,90
42,50
36,94
32,66
Intérêts versés
1
2
5,30
4
Autres transferts vers.
68,60
78,30
62,80
51
Consommation
430,65
501,20
547,49
487,94
F.B.C.F.
25,99
28
30,95
29,05
A.N.T.
-6
-5,30
-0.30
-5
Ressources
Rémunérations
429,09
478,30
471,45
420,15
Prestations sociales
14,90
16,60
16
1 1
Int.
et div.
reçus
25,18
26
3,39
2,22
Autres transferts reçus
178
184.90
196.20
189.69
Soldes
Revenu brut dispo.
516,67
559
557
502
Epargne brute
86,02
57,80
9,51
15,02
Capacité de fin.
66,03
35,10
-21,14
-9,03
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA

-
68 -
Après une amélioration de 1984 à 1985, la situation des ménages
a été marquée après 1985 par sa dégradation continue.
La réduction
du budget de fonctionnement de l'Etat,
les licenciements et les
faillites de certaines entreprises ont entrainé une baisse de près
de 51 milliards de fcfa du revenu brut disponible en deux ans.
Par
ailleurs, la consommation elle, ne s'est ajustée au niveau des
revenus qu'en 1981, car en 1986 elle était encore en hausse de 46 mil
liards de fcfa;
les ménages ayant sans doute sacrifié leur épargne
pour maintenir leur niveau de consommation.
La baisse des revenus
disponibles supérieure à la baisse de la consommation des menages
de 1985 à 1981 laisse également penser que ces derniers ont dû
trouver dans le secteur informel quelques revenus supplémentaires.
D -
INCIDENCE DES FLUCTUATIONS DU DOLLAR ET DU BARIL SUR
L'EOUILIBRE DES BIENS ET SERVICES ET SUR L'EMPLOI
Tableau 18: Evolution de l'équilibre des biens et services
en milliards de fcfa
1984
1985
1986
1981
PIB total
1535,15
1645,80
1112,08
1000,12
PIB marchand
1405,56
1498,50
1015,18
859,61
Importations totales
628,81
111
640,1Q
461,15
Total des ressources
2164.62
2356.80
1812.81
1463.88
Consommation
des mén.
430,65
501,20
541,49
481,94
Consommation des adm.
284,39
306,29
268,20
224,12
Invest.
total
418,48
596,80
560,33
325,12
Exportations
934,40
935,10
459,36
422,01
Variations de stocks
36,10
16,80
-22,50
3,50
Total emplois
2164,62
2356,80
1812.81
1463.88
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
En augmentation de 1984 à 1985 de 8,81%,
les ressources de l'écono-
mie constituées par le PIB et les importations, destinées à la

-
69 -
demande intérieure (consommation et variations de stocks)
et à la
demande extérieure
(exportations) ont diminué de 31,8% de 1985 à
1981. La réduction du PIB est la conséquence directe de la baisse
des valeurs ajoutées des différents secteurs. Quant aux importa-
tions,
leur diminution s'explique par la baisse du chiffre d'af-
faire des entreprises et les réductions de salaires des fonction-
naires.
Du côté des emplois
dans l'équilibre des biens et services, on
constate une forte chute des investissements surtout en 1986 et
1981 (-39,5%) due de toute évidence à l'achèvement du Transgabo-
nais,
au désengagement de l'Etat vis à vis de certaines entreprises,
à l'arrêt ou gel
de nombreux projets gouvernementaux et à la con-
traction des investissements privés.
Tableau 19: Evolution de l'emploi en milliers de personnes
1984
1985
1986
1981
Branche pétrole
2,24
2,25
1 ,90
2,14
Branche hors pétrole
91 ,15
96,35
93,11
82,11
Etat
21,31
29,01
30
29,50
Autres administrations
9.45
9.22
9.11
9.20
Source: Simulation ex-post du modèle MEGA
Si les exportations en volume n'ont pas beaucoup varié,
leur valeur
a diminué considérablement. De 935,1 milliards de fcfa en 1985,
elles ne s'élevaient plus qu'à 422 milliards de fcfa en 1981. Cette
chute a été essentiellement causée par les exportations de pétrole
qui sont passées de 123,2 milliards de fcfa en 1985 à 214,01 mil-
lards de fcfa en 1981.
Globalemen t,
le niveau de l'emploi (tableau .19) n'a pas suivi l ' évo-
lution de l'activité économique de la période. Cependant l'on
remarque ici l'ampleur des licenciements dans le secteur privé.
Plus

-
70 -
de 14.200 personnes ont perdu leur emploi dans les secteurs pétro-
lier
et non pétrolier,
ce qui représente 14,4% des effectifs.
Le secteur public par contre a préféré mettre à la retraite les
fonctionnaires de plus de 55 ans,
d'où la faible baisse des effec-

tifs que l'on constate ici de 1986 à
1981.
En résumé,
le bilan sommaire de cette période s'établit comme suit:

Tableau 20:
Le bilan de la période 1984-1981
(en %)
période avant la crise
Période du contre choc pétrolier
84/85
Conséquences
85/86 86/81
Variation du prix du baril
-3,19
Situation stable mais
-55,2
36,8
Crise dans les pays pétro-
fragile dans les pays
-//-
du taux de change
liers
pétroliers
du dollar/fcfa
3.09
-23
-13,1
Variation de la production
Niveau élevé des re-
Baisse des recettes pétrolières
de pétrole en valeur
-2,81
cettes de l'Etat
-9,5 -16,9
Accroissement des dé-
Réduction des budgets de
Variation des recettes de
penses improductives,
fonctionnement et d'investis-
l'Etat
1,59
-20,8 -41,4
Intervention croissan-
sement
te de l'Etat
Variation de la production
Création d'emplois,
Faillite ,licenciement, fuite
des entreprises en valeur
10,85
accroissement des
-21,4 -12,1
de capitaux
importations
-4
...
Inflation ,augmentation
Baisse de la consommation,gre-
Variation des revenus des
de la consommation et
ves, développement de la corrup-
ménages
8,19
-0,3
-9,8
des importations
tion et du secteur informel
Augmentation de la
Chômage, développement du sec-
Variation de l'emploi
4,88
-1,1
-9,1
consommation, immigra-
teur informel,accroissement de
tion favorisée
la criminalité et du banditisme
Etatisation de l'econo
Baisse des aides à l'investis-
Variation des ressources des
mie, augmentation des
sement et des marchés publics
administrations
8,41
-18,4 -31,8
aides aux entreprises
Economie endettée,ca-
Economie endettée, charges de la
Variation du niveau de la
pacité de rembourse-
dette trop lourdes, problèmes de
dette publique extérieure
23,15
30,2
38,8
ment élevée
balance des paiemen ts
Augmentation du niveau
Baisse du niveau de vie général
Variation du PIB
1,16
-28,1 -14,5
de vie de la popula-
de la population et de la
croissance
tion
Tableau élaboré à partir des différentes simulations du chapitre 1.

-
72 -
CONCLUSION
DU
CHAPITRE l
Il ressort de cette analyse de la structure et de l'examen des
mécanismes de sa croissance -réalisés à partir d'une évaluation
des effets des fluctuations du taux de change du dollar et du
prix du baril de pétrole- que l'économie gabonaise est très
sensible à la conjoncture internationale.
Elle est caractérisée par sa trop grande dépendance vis a vis de
l'extérieur, car le pays tire la majeure partie de ses revenus
de l'exportation d'une ressource non renouvelable:
le pétrole,
dont il ne peut influencer le prix.
Ce dernier ainsi que le taux
de change du dollar lui sont imposés de l'extérieur.
La faible contribution de certains secteurs notamment l'agriculture
dans le PIB total montre qu'il s'agit d'une économie dualiste et
désarticulée.
Avant 1986 la forte croissance du secteur moderne
(pétrolier), consécutive à la bonne tenue des variables de l'en -
vironnement international, ne s'est pas propagée véritablement sur
les secteurs traditionnels.
L'Etat qui constitue le seul lien véritable entre toutes ces
branches en a profité pour maintenir élevé le niveau de ses dépen-
ses, et ce, malgré la faiblesse de sa population.
Mais la croissance calée sur la conjoncture internationale com-
portait en elle-même ses propres limites.
Elle exposait l'économie
gabonaise à ses fluctuations.
Après en avoir tiré profit pendant
longtemps, le contre-coup était inévitable. Le retournement de la
conjoncture internationale caract~risé par la baisse conjuguée du
prix du baril de pétrole et du taux de change du dollar a eu ainsi
des conséquences désastreuses sur toute l'économie gabonaise.
Le taux de croissance qui avoisinait 6% en moyenne de 1982 a 1985

- 73 -
est devenu négatif après 1985, la baisse de la production pétro-
lière en valeur ayant entrainé une diminution des recettes de
l'Etat et par effet d'entrainement,
la baisse du niveau d'acti-
vité des entreprises, de l'administration et des ménages.
La dép ré-
ciation brutale des exportations a perturbé considérablement les
équilibres extérieurs et entrainé un accroissement du besoin de
financement vis à vis du reste du monde.
Le recours aux ressources
d'emprunt a été ainsi nécessaire pour réaliser au cours de cette
période l'équilibre budgétaire.
On peut donc dire d'une certaine manière que la crise que connait
actuellement le Gabon est due à l'environnement international
défavorable.
Cependant par la rapidité avec laquelle la crise s'est propagee
au reste de l'économie,
l'on se pose des questions quant à la
manière dont a été utiliséela manne pétrolière qui devait théori-
quement aider au développement des autres secteurs. De plus,
si
l'on se réfère au corrollaire de la "théorie du syndrome hollan-
dais", ces autres secteurs auraient dû se développer lorsque la
crise a touché le secteur pétrolier, du moins grâce à une libéra-
lisation d'une partie de sa main d'oeuvre accaparée lors des
booms pétroliers.
Force est de constater aujourd'hui qu'il n'en a
rien été.
Au contraire ce sont les entreprises pétrolières qui
ont plus ou moins vite retrouvé l'équilibre, certes à des ni-
veaux inférieurs à ceux des années précedentes,
alors que les
difficultés des entreprises non pétrolières ne font que perdurer.
Cette incapacité du secteur non pétrolier à prendre le relais
du secteur pétrolier montre que la crise actuelle n'est pas seu-
lement conjoncturelle.
La baisse conjuguée du taux de change du
dollar par rapport au franc cfa et du prix du baril n'a fait que
1J

- 14 -
révéler la faiblesse du secteur agricole,
le mauvais fonction-
nement des entreprises publiques,
les investissements non renta-
bles . . . ,
bref un problème structurel beaucoup plus important
qui existait depuis longtemps dans l'économie gabonaise.
Il est
alors nécessaire de l'analyser avant de juger de l'opportunité
ou non du programme d'ajustement du F.M.I •.

-
75 -
CHAPrrRE Il:
LES
ORIGINES
ENDOGENES
DE
LA
CRISE
INTRODUCTION
Selon l'analyse sociologique et politique du sous-développement,
i l existe un certain nombre de comportements, d'habitudes, ou de
manières inhérantes aux sociétés sous-développées qui peuvent à
quelque chose près expliquer leur état actuel.
Ainsi dans son livre "la Nouvelle richesse des nations",
G.
SORMAN
pense que"l'appartenance d'un peuple au Tiers-Monde tient avant
toute chose à son système politique .•• Le Tiers-Monde
ce n'est pas
seulement la pauvreté des masses,
c'est à des degrés divers la vic-
toire permanente des forts sur les faibles,
le règne d'idéologies
délirantes,
la priorité donnée à
la politique sur l'économie,
à la
hiérarchie sur le talent,
l'ignorance des droits de l'homme,
l'ab-
sence de légalité, le refus du pluralisme, l'interdiction de la
critique, et le mépris de l'individu . . . "(l}
Le Professeur P.
GUILLAUMONT
lui,
distingue cinq caractères
principaux des régimes politiques qui paraissent résulter des
caractéristiques même du sous-développement:
-
Le degré de dépendance du pouvoir à l'égard de
forces particu-
lières ou de l'extérieur;
-
Le degré de stabilité dans un contexte économique instable;
-
Le degré d'intégration de la société politique dans un milieu
socio-économique inarticulé ou dualiste;
-
Le degré d'autoritarisme
(ou de libéralisme)
en face de la
gravité des problèmes économiques à
résoudre;

-
76 -
Le degré d'intégrité dans une économie en voie de modernisa-
tion sociale et génératrice de besoins croissants.(l}
Ces différentes caractéristiques
et ces influences virtuelles
doivent être présentes à l'esprit lorsqu'on envisage comme ici
d'analyser l'aspect structurel d'une crise dans un pays en voie
de développement.
En effet,
l'on ne peut s'empécher de se demander pour certains pays
frappés par la crise comme le Gabon,
pourquoi celle-ci sévit avec
autant d'intensité alors que l'Etat avait disposé pendant une
quinzaine d'années de ressources suffisantes pour faire face à
terme à ce genre de situation? A quoi ont servi les budgets d'in-
vestissement? Pourquoi la plupart des sociétés para-étatiques sont-
elles déficitaires? Ouels sont les problèmes auxquels se heurtent
les entrepreneurs privés?
•• etc.
Bref, autant de questions qui sous-sbtendent qu'il eki~te des obs-
tacles internes ou freins au développement, obstacles qu'il fau-
drait analyser et dont la connaissance est primordiale pour
l'élaboration, l'appréciation et l'amélioration d'un programme
d'ajustement structurel
(PAS).
Ces
obstacles selon nous sont surtout d'ordre socio-politique et
économique. Ils proviennent non seulement du contexte socio-politi-
que particulier dans lequel s'est appliquée la stratégie gabonaise
de développement, mais aussi de ses composantes. Cette stratégie
basée pourtant sur l'avantage comparatif que le Gabon pouvait avoir
(mines et pétrole),
a engendré des déséquilibres sectoriels.
Avant de voir les facteurs de ce déséquilibre et leurs effets, nous
essayerons de comprendre par quel processus la politique de dévelop-
(1) GUILLAUMONT (Pl, f~Q~Q~~~_Q~_Q~~~~Q~~~~~~~, tome 2, PUF,Pa~~~
1985,
p.516.

-
11 -
pement est devenue inefficace.
Notre but ici,
s ' i l est atteint,
est d'éclairer sous un angle nou-
veau avec réalisme et objectivité,
l'un des aspects les moins connus
de l'économie gabonaise;
aspects qui constituaient bien avant le
contre-choc pétrolier la principale cause des distorsions.
SECTION l
LA STRATEGIE GABONAISE DE DEVELOPPEMENT MLA»-±-·-LE-.
Au lendemain de son accession à la magistrature suprême, le
Président o. BONGO choisit comme doctrine générale d'économie, celle
du "libéralisme dirigé et planifié". Dans son livre intitulé "Gou-
verner le Gabon",
i l définit cette doctrine comme étant "un com-
promis entre la liberté économique qu'il faut laisser aux individus,
et l'autorité économique que l'Etat seul peut et doit tenir".(l)
Cette doctrine donna lieu en 1911 à la naissance d'une nouvelle
voie gabonaise de développement:
"la voie du Progressisme Démocra-
tique et Concerté".
'.
--"--"'-r
Cette voie
"entend donner et promouvoir un contenu autrement positif
au développement économique et social du Gabon.
Il s'agit de promou-
voir le progrès
(d'où progressisme)
dans l'intérêt non d'une classe
de privilégiés mais de la masse,
du peuple tout entier (d'où démo-
cratique), dans un climat de confiance,
dans un cadre de concertation
permanente, d'informations réciproques où les agents économiques
sont libres dans le respect strict des lois et des réglements et
dans les limites fixées par le plan et par les pro&rammations du
gouvernement (d'où concerté)".(2)
(1)
BONGO (0) ,Gouve~ne~ le Gabon, Soei~t~~ de~ Edition~ P.BORY,
Pa~i~,
197T~-p~-88----------
(2)
MINKO
[H) ,l~_f~!~~~~~~_a~~Q~~~!~_~~_~~~~~QEE~~~~~,
L.G.V.J.
Pa~i~, 1981, p.
17

- 18 -
Constatant que le Gabon n'était pas un pays agricole et que ses
ressources provenaient essentiellement de la forêt,
des mines,
et
du pétrole,
le Gouvernement gabonais avait fait de l'industriali-
..
sation, l'objectif numéro un de cette stratégie de développement.
L'idée de base étaiL à
terme de compenser dans la mesure du possible,
les effets dépressifs que
risquait
d'entrainer tôt ou tard une
diminution de la production de pétrole,
sur les autres secteurs
d'activités. De ce fait,
la création ou le développement d'activités
motrices destinées à
prendre progressivement le relai du pétrole
devait être encouragé.
Il s'agit donc d'une stratégie aprés.pétrole
axée sur la promotion des exportations et la substitution aux impor-
tations.
Les activités de substitution aux importations
présentaient selon
cette stratégie,
l'avantage de pouvoir être implantées dans des
délais relativement brefs,
de réduire la dépendance à l'égard de
l'extérieur et de concerner les petites et moyennes entreprises
gabonaises dont on voulait favoriser la promotion.
La faible dimension du marché gabonais limitant cette voie,
un
accroissement du Pla devait surtout être recherché du côté des
activités tournées vers l'extérieur,
dans la transformation des
ressources naturelles exploitées sur place et où le Gabon pré-
sentait des avantages comparatifs par rapport aux pays concurrents.
A partir du troisième plan quinquennal,
l'Etat s'est orienté
d'avantage vers la promotion des gabo?ais et leur participation
accrue à la maîtrise de l'appareil industriel.
Ainsi fut décidée
la création d'une société financière gabonaise de développement
dont l'objet était de prendre des participations au capital des
entreprises dans le but d'assurer le relai de l'épargne privée

-
19 -
gabonaise en rétrocédant ultérieurement une partie de ces actions
à des privés gabonais. Cette société dont les actionnaires devaient
être l'Etat, des privés gabonais,
et des organismes financiers
internationaux, devait permettre la mobilisation des capitaux privés
nationaux et internationaux pour le financement du développement
industriel.
Pour atteindre les objectifs ainsi définis, un certain nombre de
mesures incitatives tant sur le régime des échanges extérieurs que
sur la politique fiscale et des prix,
fut prévu.
Présentons ces
composantes de la politique économique avant de voir la conséquence
de l'application de cette stratégie gabonaise de développement.
A -
LES COMPOSANTES DE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT
Elles visent à protéger les produits locaux par des mesures volon-
taris tes sur le régime des échanges extérieurs, à promouvoir les
exportations et à attirer les capitaux extérieurs par des stimulants
fiscaux.
l
-
LE REGIME DES ECHANGES EXTERIEURS
L'industrialisation du Gabon étant encore au stade embryonnaire,
un certain nombre de mesures administratives furent prévues pour
1
proteger les jeunes entreprises contre la concurrence internationale.
Ces mesures volontaristes sont:
-
Les interdictions totales d'importations qui touchaient en 1988
une trentaine de produits dont les capacités de production locale
sont susceptibles de satisfaire tout le marché gabonais
(à un prix
supérieur au prix frontière).
C'est le cas du sucre et du ciment.
-
Les limitations d'importations qui concernent les produits dont
la fabrication locale n'est pas suffisante
pour satisfaire tout le

-
80 -
marché domestique.
Ce sont par exemple l~s produits tels que
l'huile, le savon,
l'eau minérale, la farine.
-
L'application des droits de douane élevés à tous les produits
provenant hors de l'Union Douanière et Economique de l'Afrique
Centrale
(U.D.E.A.C.) susceptibles de concurrencer les produits
locaux.
L'augmentation des droits de douane visent dans ce cas à
élever le prix de détail du bien en question de manière à découra-
ger les consommateurs de produits importés. Cette mesure peut avoir
un double effet: elle encourage la production locale et/ou augmente
les recettes budgétaires.
-
L'octroi du monopole d'importation et de distribution de produits
chimiques dangereux,
des armes,
de certains biens de première
néces-
sité à l'Etat ou a des entreprises autorisées.
Il s'agissait donc d'un régime à
haut niveau de protection qui devait
faciliter la politique de substitution à l'importation en même
temps que le régime fiscal attirait les investisseurs étrangers
par des avantages de toute sorte.
II -
LE REGIME FISCAL
Les principaux stimulants fiscaux se trouvent dans le code national
des investissements (ordonnance 21-67 du 23 mars 1967) élaboré à
partir du code-cadre U.D.E.A.C de 1965.
Ce code national des investissements prévoit 7 régimes exceptionnels
(5 régimes privilégiés et deux régimes spéciaux),auxquels peuvent
accéder les entreprises désireuses de créer une activité nouvelle
ou de développer une activité existante, à l'exclusion des activi-
tés du secteur commercial.(1)
(1)
Pou~ la li~te de~ ent~ep~i~e~ pouvant béné6icie~ de ce ~égime
C6 MIN K0 (H l,op cit.

-
81
-
Les principaux avantages fiscaux relatifs a ces régimes sont:
éi)
Les._régimes lA et l'B
Les entreprises soumises a ces régimes peuvent bénéficier des
avantages de droit suivants:
(1)
-
Application d'un taux global réduit a 5% des droits et taxes
perçus à l'importation ou d'un taux nul sur le matériel et les
matériaux, machines et outillages directement nécessaires à la
production et à la transformation des produits.
-
Exonération totale des droits et taxes perçus à l'importation
ainsi que des taxes uniques et des taxes indirectes perçues à
l'intérieur sur les matières-premières,
les produits destinés a
l'emballage ou au conditionnement et éventuellement sur l'énergie
électrique.
-
Taux réduits ou nuls des droits d'exportation pour les produits
fabriqués.
-
Exonération des T.C.A.
intérieures sur les mêmes produits.Toute-
fois ceux-ci sont soumis à une taxe de consommation intérieure dont
le taux révisable est fixé par le d~cret d'agrément.
Par contre les avantages facultatifs prévus
par ces régimes sont:
-
Exonération de l'impôt sur les B.I.C ou sur l'I.S,
pendant les
cinq premiers exercices d'exploitation.
-
Imputation sur les trois exercices suivants des amortissements
normalement comptabilisés au cours des cinq premiers exercices.
-
Exonération pendant la même période de la patente et de la re-
devance foncière, minière ou forestière.
-
Stabilisation,
pendant la durée du régime,
du système fiscal de
droit commun.

-
82 -
-
Admission au bénéfice de toute disposition plus favorable pou-
vant intervenir dans la législation douanière ou fiscale.
-
Exemption
temporaire
(maximum 10 ans)
de l'I.F.B sur les cons-
tructions nouvelles,
reconstructions ou additions de construction.
-
Exemption temporaire
(maximum 10 ans)
de l'I.F.N.B. sur les
terrains nouvellement utilisés pour l'élevage du gros bétail ou
défrichés et ensemencés.
·b}
Le régime II
Pour le régime II qui concerne les entreprises dont l'activité est
limitée au territoire national mais qui sont d'une importance capi-
tale pour le développement économique et social du pays, et mettent
en oeuvre des investissements exceptionnellement élevés, le code
gabonais a repris les dispositions qui figurent dans la convention
commune sous la rubrique "régime-cadre II.(1}
c)
Les régimes III et IV
Ils s'adressent aux entreprises installées au Gabon et dont le mar-
ché s'étend aux territoires de deux ou plusieurs Etats de
l'U.D.E.A.C •• Les avantages de droit prévus par ces régimes sont:
-
Application pendant la période d'installation d'un taux global
réduit à 5% des droits et taxes perçus à l'importation sur les
matériels d'équipement.
Bénéfice du régime de la taxe unique.
-
Bénéfice d'une convention d'établissement.
Par contre les avantages facultatifs prévus par ces régimes sont:
-
Exonération de l'impot sur les B.I.C. ou sur l'I.S.
pendant
cinq premiers exercices d'exploitation.
( 1)
c6 MIN K0 (H), 0 p c.'<':t, p. 4 5

-
83 -
_ Imputation sur les trois exercices suivants des amortissements
comptabilisés au cours des cinq premiers exercices.
Exemption temporaire
(maximum 10 ans) de l'I.F.B.
et de l'I.F.N.B.
Exonération pendant cinq ans de la patente,
de la redevance
foncière, minière ou forestière.
-
Stabilisation du régime fiscal de droit commun pendant une pério-
de donnée.
d)
Les régimes tarifaires privilégiés et le régime tarifaire
exceptionnel.
Ces régimes concernent les entreprises forestières exploitant des
permis situés en seconde zone et les industries déja installées
désireuses d'augmenter leur capacité de production.
Les avantages
prevus par ces régimes sont les suivants:
-
Bénéfice d'un régime tarifaire préférentiel,
entrainant l'appli-
cation d'un taux
_ réduit à 5% des droits et taxes à l'importation
sur les matériels d'équipement (à l'exclusion des matériaux, mobi-
liers et pièces détachées).
Ces matériaux bénéficiant du tarif ré-
duit à
l'importation doivent correspondre à un programme d'inves-
tissement approuvé par le Ministère de l'Economie.
En outre,
leur
valeur doit dépasser 10 millions de fcfa.
-
Stabilisation pour la durée du permis des redevances forestières
ou taxes de superficie.
-
Tarification privilégiée égale à un tiers du montant des droits
et taxes de douane pour l'importation des matériels et de l'outil-
lage visés dans la loi n041-66. Cet avantage n'est accordé que pour
une durée de deux ans.

-
84 -
III -
LE CONTROLE DES PRIX
La politique des prix est l'expression au niveau des prix
de la politique générale de dévelopement.
Elle a pour objectif "de
limiter l'inflation, orienter les activités,
les décisions et les
comportements des agents économiques vers les objectifs du plan,
et de tenir compte des objectifs sociaux ou d'aménagement du terri-
toire,
dans la mesure où l'instrument des prix est effectivement
le plus adéquat pour atteindre ces objectifs p .(1)
Ainsi en dehors des prix des produits exportés,
la plupart des prix
sont· fixés par l'Etat.
Par ailleurs,
la limitation de l'inflation à un taux ne dépassant
pas ceux des pays voisins et des pays de la zone franc,
et plus
particulièrement ceux des pays concurrents du Gabon sur les marchés
extérieursidoit se faire
par l'intermédiaire d'une politique des
revenus
(limitation de l'augmentation des salaires à la hausse des
prix), d'une politique budgétaire (contenir la demande intérieure
à un niveau conforme aux objectifs de prix), et d'une politique
monétaire et de crédit visant à contenir l'expansion du crédit
intérieur et à créer les conditions propres à la mobilisation de
l'épargne intérieure.
L'orientation des activités des agents économiques vers les objec-
tifs du gouvernement elle,
se fait par la fixation des prix d'un
certain nombre de produits par l'Etat.
Par ce biais il devait
pallier les déficiences de la concurrence sur les marchés et instau-
rer le principe de vérité des prix surtout dans les Services Publics.
(1)
Mini~tè~e du Pian, du Développement et de~ Pa~ticipation~, Pian
~~~f~~~~~~~_~~_~f~~lQEEementéconomique et ~ocial 1980-1982,----
Lib~eville,
1980,
p--:p. 40-~-,f3~----------
--~-------------------
-------

-
85 -
Enfin,
la prise en compte des objectifs sociaux d'aménagement
du territoire devait se faire par la mise à la disposition des
populations de l'intérieur de certains biens de première nécessité,
aux mêmes prix que ceux pratiqués à Libreville ou à Port-Gentil où
ces biens sont produits ou importés. Elle se fait également par
la mise à la disposition de la population de certains biens à un
prix inférieur à leur prix normal de marché,
au moyen d'une sub-
vention. Cette dernière disposition concerne surtout les produits
suivants: sucre,
poisson,
farine ..• etc et les services de trans-
ports urbains,
d'eau,
et d'électricité
(pour les bas revenus seu-
lement).
Théoriquement, la politique gabonaise de développement basée sur
l'avantage comparatif semble viable.
Elle est cependant caractérisée
par un code d'investissement laxiste qui prévoit de nombreux avan-
tages aux sociétés s'installant au Gabon,
une protection structu-
relle ou douanière du marché visant à faire du secteur para-public
l'instrument du développement. Malgré son caractère libéral, l'Etat
y est le principal. acteur. De ce fait,
l'application de cette
politique de développement s'est soldée par une étatisation de
l'économie gabonaise.

-
86 -
B - CONSE~UENCE DE L'APPLICATION DE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT:
l'ETATISATION DE L'ECONOMIE GABONAISE
L'importance du secteur public
(1)
dans une économie est au
centre de l'un des débats majeurs de notre époque que ce soit dans
les pays développés ou dans les pays sous-développés.
Au delà de ce
débat se pose en réalité la question de l'erricacité de l'interven-
tion publique et partant, du rôle de l'étatisation d'une économie
dans une crise.
Pour les Economistes de l'Orrre
(Supply Siders)
par exemple, c'est
le poids excessir de l'impôt demandé par l'Etat aux contribuables
qui explique la crise dans les pays développés,
car" à la suite
d'un prélèvement riscal,
le contribuable peut aussi bien être
amené à diminuer qu'à augmenter son errort productir."(2)
Le poids
de l'impôt peut ainsi avoir des errets pervers sur l'offre de tra-
vail, sur l'épargne, et sur l'investissement.
Les tenants de la thèse du "Public Choice" eux, expliquent la crise
dans les pays occidentaux par les effets nérastes de la bureaucratie
qui
naît
de la croissance spectaculaire du secteur public. Ainsi
selon le Proresseur P.
PASCALLON (3),
l'utilisation à leur propre
(7)
Nou~ entend~on~ ~~~ pa~ ~e~teu~ publ~~, l'en~emble de~ ~t~u~tu~e~
~ont~olée~ pa~ l'Etat à ~avo~~ l'adm~n~~t~at~on et le~ ent~ep~~~e~
dan~ le~quelle~ la pu~~~an~e publ~que dét~ent un pou~~entaqe de
telle 6açon que le~ 'pa~tena~~e~ p~~vé~ ne pu~~~ent le~ ~ont~ole~.
(2)
VISCHAMPS
(J.Cl ,Cont~~but~on à la théo~~e de~ d~~to~~~on~
PU F, Pa~~~,
7958, -p-:zTZ;-:------------------
(3)
PASCALLON
(Pl,
~n f~~~~_Q~_Q~f~~~_Q~~~~~~~~~_~~~~~~~~~_~~_Q~QH~~
~~{~~, Fa~ulté de V~o~t et de~ S~~en~e~ E~onom~que, Un~ve~~~té
de Cle~mont 7,
7987-7982.

- 87 -
profit d'une partie ou de tout le budget discrétionnaire par les
bureaucrates, sous le prétexte de l'intérêt général, entraine "un
certain nombre de déviations et de gaspillages".
Pour BACON et ELTIS de la nouvelle Ecole d'Oxford,
c'est l'éviction
du secteur marchand par le développement du secteur non marchand
qui explique la crise dans les pays développés,
notamment en
Grande-Bretagne.(1)
Malgré ce consensus quant aux effets néfastes de l'étatisation d'une
économie,
les indicateurs de l'intervention diffèrent cependant
d'une étude a l'autre.
Il n'existe pas un indicateur synthétique
du poids de l'Etat dans une économie,
et de plus,
les méthodes
d'appréciation de l'efficacité de l'intervention publique diffèrent
d'une étude à l'autre et d'un pays à l'autre.(2)
Dans la mesure où le processus de formation des Etats des pays en
voie de développement est exogène et où les structures politico-
économiques et sociales existantes dans ces pays ne sont que la
simple transposition des processus de développement de type occi-
dental, nous essayerons ici de nous appuyer en même temps sur la
thèse de BACON et ELTIS et-sur La théorie du syn~rame hollandais
pour. expliquer la crise au Gabon.
(1)
Poun BERG (E)
~~ e~t po~~~b~e d'ana~y~en ~'e66~~a~~té de ~'~n­
tenvent~on de ~'Etat à tnaven~ ~e~ dépen~e~ pub~~que~ en ~a~~u~ant
~e nat~o entne ~e~ dépen~e~ pub~~que~ ~un ~e~ ~a~a~ne~ et ~e~
dépen~e~ de matén~e~ au ~e~n du budget de 6on~t~onnement.
Un nat~o é~evé ~nd~que ou p~utôt ~uggène une e66~~a~~té ne~at~ve­
ment ba~~e.
Une autne me~une ~e p~u~ ~ouvent ut~~~~ée e~t ~'évo~ut~on de~
~a~a~ne~ née~~ de~ ~adne~. L'on pnend a~on~ ~omme hypothè~e
~'ex~~ten~e d'une ~onné~at~on négat~ve entne ~e ~hangement de~
~a~a~ne~ née~~ et ~a pnodu~t~v~té du tnava~~.
C9 Commenta~ne~ de BERG (E) ~n ~~~~~~gi~~_4~_4~~~~Qee~~~~~_~Q~e~~
~~~~, de GUILLAUMONT (P et 5), E~onom~~a, 1988, Pan.ü, p.738-739.
(2)C6 GUILLAUMONT (P et 5), ~dem.

-
88 -
Compte tenu du contexte socio-politique particulier des pays en
voie de développement,
nous montrerons dans la section suivante
\\
les causes spécifiques de la crise au Gabon.
Auparavant à l'aide
de la loi de WAGNER montrons qu'il y a eu au Gabon un excès d'inter-
ventionnisme et donc une étatisation de l'économie.
l
-
LA MESURE DE L'ETATISATION DE L'ECONOMIE
Elle se fera par l'analyse de l'importance des entreprises
contrôlées par l'Etat et par une analyse économétrique des dépenses
publiques.
a)
L'importance des entreprises contrôlées par l'Etat
Tableau 1:
Les principales entreprises du secteur publique
Part de
Entreprises
Activités
Statut l'Etat en
1.
AIR GABON
Transports aériens
SEM
80
S.N.B.G
Commerce du bois
SEM
51
SONOTRAM
Transports maritimes
SEM
51
SOTEGA
Fabrication des tissus
SEM
OCTRA
.Transports ferroviaires
EPIC
100
C.F.G
.Industrie du bois
SEM
52
C.N.I
.Transports fluviaux
SE
100
S.H.O
Hotellerie
SEM
88
S.H.M
- / / -
SEM
55
S.N.T.H
Tourisme et hotellerie
SE
100
Ciment du Gabon
Cimenterie
SEM
91
Gabon informati-
que
Informatique
SEM
36
O.P.R.A.G.
Services portuaires
EPIC
100
B.N.C.R.
Crédit rural
SE
100
S.E.E.G
Eau et électricité
SEM
64
Agro Gabon
Agriculture
SEM
96
SEPOGA
Huilerie
SEM
25
O.P.T.
Poste
EPIC
100
T.loG.
Télécommunications
SEM
61

-
89 -
SOSUHO
Sucrerie
SEM
41
Agro Gabon
élevage
Elevage
SEM
94
CECA-GADIS
Commerce-distribution
SEM
41
.
100
C.N.S.S.
Sécurité sociale
EPIC
C.N.G.S.
-11-
EPIC
100
CREFOGA
Crédit foncier
SEM
66
HEVEGAB
Hévéaculture
SEM
99
L.B.T.P.
Laboratoire T.P.
EPIC
100
OGAPROV
Elevage
EPIC
100
S.I.A.E.B.
Agro-industrie
SEM
33
S.N.A.T.
Services transitaires
SEM
51
S.N.I.
Immobilier
SEM
77
SONADIG
Prise de participations
SE
100
ASECNA
Services aéroportuaires
EPIC
100
SOGARA
Raffinerie
SEM
SEM:
société d'économie mixte
SE:
société d'Etat
EPIC:
entreprise publique d'intérêt collectif
Il ressort de ce tableau que les interventions étatiques vont des
secteurs agro-industriels aux services aéroportuaires.
En 1988,
l'Etat détenait des participations dans le capital d'une soixan-
taine d'entreprises et la totalité du capital de 26 d'entre elles.
Pendant les premières années de l'indépendance cet interventionnisme
tout azimut de l'Etat avait été justifié par le manque d'hommes
d'affaire locaux,
capables de faire contre-poids aux investisseurs
étrangers.
A ~erme,
au fur et à mesure que le niveau d'épargne
local le permettait,
l'Etat devait rétrocéder aux gabonais les parts
d'actions qu'il détenait.
Une trentaine d'années plus tard,
l'on se rend compte que cette
rétrocession d'actions n'a pas encore eu lieu pour plusieurs raisons
essentielles:

- 90 -
-
L'Etat a investi dans des projets non rentables financièrement
comme nous le verrons plus tard.
-
De plus on constate toujours une défaillance généralisée de l'ini-
tiative privée,
issue entre autre d'une politique de bas taux d'in-
térêts qui décourage l'épargne.
b)
Analyse économétrique de l'interventionnisme étatique
Pour montrer l'excès de l'intervention de l'Etat dans l'économie,
nous comparerons l'évolution des dépenses publiques par tête prises
globalement et par nature, et l'évolution du PIB/tête qui traduit
le niveau de vie des agents économiques résidants.
Nous nous interrogerons en même temps sur les conséquences des
actions de l'Etat sur la croissance économique.
La dépense publique
par tête étant considérée comme indicateur de l'importance de l'Etat
dans l'économie.
(1)
Ce débat sur les conséquences de l'interventionnisme étatique n'est
pas nouveau.
Il oppose généralement deux écoles de pensée:
le libé-
ralisme et l'interventionnisme.
Pour les premiers,
(LANDAU D.
1983,
KORHENDI et HEGUIRE,
1985 ..• )
l'intervention de l'Etat mesurée par l'importance de la dépense
publique exerce des effets négatifs sur la croissance dans les
pays en voie de développement ou dans le meilleur des cas n'en
exerce aucun.
(1)
Ce~ta~n~ auteu~~ ut~t~~ent ~omme ~nd~cateu~ de t'~mpo~tance de
l'Etat la pant de~ ~e~ette~ 6~~caie6 dan6 l~ PIB. C'~~t l~ ca~ de
KEIT~ MARSVEN ~no"L~nl2~ between tax.e~ and é~onom~c g~owth",_~~~..6...6.
~Q~É:.i:!!Il_f~E~~~ n 65, et de
RUBINSON R. ~n "Vependancy, gove~n­
ment ~ev~nue and économ~~ g~owth: a ~~o~~ ~ountny ~tudy". StudJi
An~Q~E~~~~~~~_~~~~~!!~~~Q!!~~_Q~~~~QE~~~i,~umme~, 1977,noI2----
V'aut~e~ ut~t~~ent de~ va~~able~ muett~~, ~'e~t t~ ~a~ de SINGH R.
~n "State ~nte~vent~on, 6o~e~gn a~d, ~av~ng~ and g~owth ~n LVC~:
~ome ~e~ent ev~dence." !5.Jift~Q.~_..6.~~~_X, 1985

-
91
-
Par contre pour les partisans de la thèse de l'interventionnisme
tels que RUBINSON R.
(1977)
ou RATI RAM (1986)(1)
les dépenses
publiques ont un effet positif sur la croissance économique et le
développement.
Pour eux,
seul l'Etat peut concilier les intérêts
privés et les intérêts nationaux.
L'instrument d'analyse que nous utiliserons ici est la loi de
WAGNER et la notion d'élasticité.
1)
La loi de WAGNER
La mesure de la croissance des dépenses publiques tire sa justifi-
cation dans la loi d'extension croissante de l'activité publique
de WAGNER.
"Sa traduction moderne admise par la plupart des auteurs
stipule que les dépenses publiques vont croitre plus vite que la
production nationale".
(2)
Malgré un consensus quant à cette interprétation,
les divergences
apparaissent quand i l s'agit de déterminer les grandeurs adéquates.
Ici nous utiliserons l'interprétation de PEACOCK-WISEMAN.(3)
Pour ces deux auteurs la loi de WAGNER s'interpréte ainsi:"les
dépenses publiques croissent plus que proportionnellement au produit
intérieur".(4)
D'où le calcul de l'élasticité-produit suivant:
(1)
RATl RAM "Gove~nment ~~ze and é~onom~~ g~owth: a new ô~amewo~k
and ev~den~e" ~f~, n01 vo.t. 76, ma~~h 1986.
(2)
SUBEGA
[E)
"La .to~ de WAGNER et ~on app.t~~at~on dan~ 17 pay~
d'Aô~~que,
d'Amé~~que,
de~ Ca~a~be~,
et du Pa~~ô~que." Thè~e
3e ~y~.te E~onom,(e, Un~ve~~~té de C.te~mont 1, 1985, p.55-=-sT-:--
( 3 l PEAC 0CK- WISE MAN ~ n "I.h:!_!1:!:~~:!.h:_~n __2!:~J2_!:iS:_~~2!!:!:Qi:!g:!:~_i!:!:_:!f!!
g!:!:i:!~Q_~i!:!:!1Q~~",P~~n~eton
Un~ve~~~ty P~e~~,1966.
(4)
Pou~ .te~ aut~e~ ~nte~p~état~on~ de .ta .to~ de WAGNER SUBEGA
E LOI,
0 P ~~t.

- 92 -
y
x = f(Y) = tx/y
T
x = dépenses publiques
y
= PIB ou PNB
x/y = élasticité-produit des dépenses publiques
Il découle de cette formule que l'outil fondamental qui permet
de vérifier la loi de WAGNER dans sa "morphologie de base" est
l'élasticité. Elle permet de mesurer la vitesse de croissance entre
deux grandeurs comparees.
La plupart des auteurs admettent en général que la condition essen-
tielle pour que la loi de WAGNER soit vérifiée est que:
6X/Y ,. 1
Si
&X/Y = 1
ou
si
ex/y < 1, la loi de WAGNER est infirmée.
Appliquons cette loi dans le cas du Gabon.
2)
Application de la loi de Wagner dans l'analyse des dépenses
publiques
La vitesse de croissance des dépenses publiques par tête par
rapport au PIB/tête peut donc se mesurer par la notion d'élasticité-
revenu des dépenses publiques par tête.
Celui-ci mesure la variation
du niveau de vie par habitant consécutive à une variation de la
dépense publique par tête.
Ici nous essayerons de déterminer l'élasticité-revenu des dépenses
publiques/tête prises globalement et l'élasticité-revenu des dépen-
ses publiques par structure.
Graphiquement si l'on représente les dépenses publiques/tête en
fonction du PIB par tête,
nous obtenons un nuage de points qui
peut être ajusté par une droite de régression ayant pour équation
une fonction exponentielle.(Graphique en annexe 2A)

-
93 -
a
DPG = D.P
(1)
Avec DPG = dépenses publiques global/tête
P = PIB/tête
a = élasticité-revenu des dépenses
publiques
D = niveau de dépenses publiques/tête incompressibles
Sous forme logarithmique l'équation
(1) devient
a
Log DPG = Log(D.p )
(2)
= LogDPG = aLogP + b
(2')
L'équation (2')
peut être estimée par la méthode des moindres
carrés ordinaires,
et les résultats peuvent être interprétés ainsi:
Si
a ) 1, les dépenses publiques s'accroissent plus vite que le
PIB/tête en pourcentage, la loi de WAGNER est vérifiée.
Ce qui
laisse suggérer qu'il y a eu un exces d'interventionnisme au
Gabon.
L'évolution du revenu par tête n'a pas suivi l'évolution des
dépenses publiques. On peut donc penser qu'il y a eu des dépenses
improductives.
Si
a ~ 1, les dépenses publiques par tête s'accroissent moins
vite ou aussi vite que le PIB/tête en pourcentage;
la loi de WAGNER
est infirmée. Ce qui laisse supposer que l'Etat a réalisé par
habitant des dépenses en fonction de la capacité économique et
des perspectives de croissance du pays. On ne peut donc pas dire
qu'il y ait un excès d'interventionnisme car sa politique de dépen-
ses publiques semble dans ce cas plus réaliste •
• Elasticité-revenu des dépenses publiques globales/tête
Sur la période 1968-1985 l'estimation de l'équation
(2')
nous donne
pour le Gabon les résultats suivants:
Log DPG = -2,06 + 1,26LogP
( 3 )
(-9,23)
(23,69)
2
R
= 0,97
DW = 1,38
F = 561,46

-
94 -
Remarque:
Au seuil de signification de 5%,
sur la table DL = 1,13
DU = 1,38.
DL < DW
pas d'autocorrelation.(l)
a = 1,26> 1
Loi de WAGNER vérifiée.
L'équaLIon
(3) montre bIen qu'Il exisLe une relatIon posItive
entre les dépenses publiques globales/tête et le PIB/tête
2
(R =0,91).
Le coefficient de LogP est significatif au sens de
Student.
a > 1, on peut conclure qu'au cours de notre période d'étude, les
dépenses publiques/tête se sont accrues plus vite que le PIB/tête
en pourcentage.
Il y a eu excès d'interventionnisme et donc étatisa-
tion de i'économie •
• Elasticité-revenu des dépenses de fonctionnement et d'investisse-
ment
L'estimation d'une relation de type
(2')
pour les dépenses de fonc-
tionnement et d'investissement/tête par la méthode des moindres
carrés ordinaires donnent les équations suivantes:
LogDPF = -1,19 + 0,81LogP
( 4 )
(-1,43)
(21,15)
2
R
-- °, 96
DW = 1,31
F = 441,39
LogDPI = -4,12 + 1,62LogP
( 5 )
(-12,51)
(18,03)
2
R
--
0 , 95
DW = 1,85
F = 325,13
Dans l'équation
(4)
relative aux dépenses de fonctionnement/tête,
a est inférieur à un.
La loi de WAGNER n'y est pas vérifiée.
Les
dépenses de fonctionnement se sont accrues moins vite que le PIB-
par tête.
Par contre dans l'équation
(5),
i l existe une relation
positive et significative entre les dépenses d'investissement par
(1)
Le~ aut~e~ te~t~ ~u~ ce~ équat~on~ ~ont en annexe 26.

-
95 -
tête et le PIB/tête.
a > 1, la loi de WAGNER y est vérifiée. DPI s'est accru plus vite
que P.
En considérant seulement cet indicateur, on peut dire qu'il
y a eu étatisation de, l'économie gabonaise au sens d'un excès de
dépenses d'investissement.
Quelles conclusions peut-on tirer de ces résultats?
3l Interprétation des résultats
Au cours de la période 1968-1985 le PIB global est passe de 57 mil-
liards de franc cfa à 1645 milliards.
Il a été multiplié par 22,6
en 18 ans.
Les dépenses globales ainsi que les recettes publiques
elles, ont été multipliées par 41, les dépenses de fonctionnement
par 16,5 et les dépenses d'investissement par 115.
Cependant, s ' i l on tient compte de l'accroissement de la population
au cours de la même période (voir annexe
2C)
l'on se rend compte
que le PIB/tête qui reflète le niveau de vie des agents économiques
résidants ou le revenu moyen par habitant en fonction de la valeur
ajoutée totale,
ne s'est multipliée que par 11,37;
les dépenses
publiques, les dépenses de fonctionnement et les dépenses d'inves-
tissement par tête elles, ont été multipliées respectivement par
20,6, 8,31
et 59,51.
Le PIB/tête a donc augmenté plus vite que les dépenses de fonction-
nement par
tête;
par contre i l s'est accru moins vite que les dé-
penses publiques totales et les dépenses d'investissement/tête.
On peut donc dire que les recettes publiques ont financé des acti-
vités improductives ou du moins qui ont eu peu d'effet de croissance.
Il
Y a eu un problème de choix des investissements, de rentabilité
du capital au sens d'HARROD et DOMAR. (1)
(1)
La 6onction de type HARROV-VOMAR ~'~c~it:
G=4Y/Y=I/Y. l/Q ce qu~
gni6 i e que le taux de c~oi~~ance du p~oduit G e~t p~opo~tionnel au
taux
.d'inve~ti~~ement,la p~opo~tion ~tant ~tablie pa~ Q le coe66icie
ma~g~nal de cap~tal (I/AY) ~uppo~~ con~tant.

-
96 -
La comparaison des pentes des courbes de PIB/tête, et des dépen-
ses/tête montre cependant que ces augmentations
ou cette croissance
n'ont pas été régulières.(Voir annexe 2C
).
De 1968 à 1914,
tous nos indicateurs ont presque la même pente. C'est surtout après
le premier choc pétrolier que la rupture va avoir lieu.
Les inter-
ventions de l'Etat vont s'accroitre avec l'augmentation de la rente
pétrolière; d'où l'augmentation vertigineuse des dépenses d'inves-
tissement que l'on constate à partir de 1914.
Cette étatisation ou cet excès d'interventionnisme est confirmée
par les résultats de l'analyse économétrique.
Lorsque le PIB/tête
augmente de 100~, les dépenses publiques totales/tête s'accrois-
sent de 126~. De même une augmentation de 162~ des dépenses d'in-
vestissement n'entraine qu'une variation de 100~ du PIB/tête.
On peut donc dire que l'intervention croissante de l'Etat dans
l'économie a entrainé un exces des dépenses publiques et surtout
des dépenses d'investissement.
Celles-ci ayant augmenté plus vite
que le PIB/tête.
Cette étude ne fait cependant que constater le résultat de l'appli-
cation de la stratégie de développement au Gabon.
Elle montre qu'il
s'agit d'une politique expansive, mais ne nous renseigne pas sur
son efficacité, même si. d'aucuns verraient déja en l'accroissement
moins spectaculaire du PIB/tête un critère d'inefficacité.(l) C'est
pourquoi il est utile d'analyser les effets de l'étatisation pour
voir si elle est COmme dans les pays développés,
à l'origine de la
crise au Gabon.
(1)
C'e~t le ca~ de COULIBALV (V) ln "L'~tati~ation et la c~l~e
~conomlque de~ pay~ en vole de d~veloppement: le ca~ de la
Côte-d'Ivol~e." Thl~e 3e cycle Economie, Unive~~it~ de Cle~mont 1,
1985.
-----

-
97 -
II -
L'ETATISATION EST-ELLE A L'ORIGINE DE LA CRISE AU GABON?
Nous répondrons a cette question en nous appuyant sur les
analyses de la nouvelle Ecole d'Oxford et surtout sur la thèse de
BACON et ELTIS relative a la situation de la Grande-Bretagne.
Nous
nous appuyerons ensuite sur la théorie du syndrôme hollandais.
a)
La thèse de BACON et ELTIS
BACON et ELTIS constatent en analysant l'évolution des secteurs
marchands et non marchands
(1) que la dégradation de la situation
de la Grande-Bretagne et plus précisement de son industrie s'est
accompagnée d'un fort développement du secteur public non marchand.
ILs concluent donc que la crise y est due à l'éviction du secteur
marchand par le secteur non marchand.
Pour mieux montrer les effets pervers de l'extension excessive du
secteur non marchand et donc des activités non productives, BACON
et ELTIS vont élaborer un modèle comptable inspiré des modèles de
croissance économique classiques qui lient le taux de croissance
économique au développement des activités productives. Résumons
ce modèle. (2)
(1)
Le ~eQteuk makQhand Qompkend la pkoduQt~on de b~en~ et ~ekV~Qe~
dont le~ pk~X de vente ~ont ~up~k~euk~ aux Qoût~ de 6abk~Qat~on.
Il e~t donQ Qompo~~ d'aQt~v~t~~"pkOduQt~ve~'.'
Le ~eQteuk non makQhand e~t Qompo~~ d'aQt~v~t~~ ~Qonom~que~ qu~ ne
peuvent ~e d~veloppek nOkmalement que pak le ~out~en du ~eQteuk
makQhand.
Ce ~ont de~ aQt~v~t~~
"~mpkoduQt~ve~".
VESSILIER
(E)
elle, pk~6èke ut~l~~ek le~ tekme~ "~Qonom~e publ~que
makQhande ou non makQhande.
L'~Qonom~e publ~que makQhande ~tant
Qelle qu~ vend ~e~ b~en~ et ~ekV~Qe~ ~Uk de~ makQhé~ même ~~,du
6a~t de ~a d~pendanQe à l'~gakd de~ pOUVO~k~ publ~Q~,le~ Qond~t~o
de ~e~ vente~ ~ont pak6o~~ d~66ékente~ de Qelle~ de l'~Qonom~e pk~
v~e. L'~Qonom~e publ~que non makQhande elle,
e~t Qelle qu~ attk~­
bue Qe qu'elle pkodu~t ~an~ en 6a~ke payek le pk~X aux b~n~6~Q~a~- "
ke~ ~tant entendu qu'elle ~e pkOQUke pak la QOntka~nte le~ ke~~ouk-~
Qe~ n~Qe~~a~ke~.C6 VESSILIER (El ,_~~9~Q~~~_e~~~~~~~, Ma~~on,
.
Pak~~,
1977,
p.1
3
.
,
(2)
BACON
(R), ELTIS
[W),
~~~~~~~~!_~~Q~Q~~~_e~Q~~~~~~QQ_i~~_e~Q~~~~~~
MaQ M~llan , London,
1978,p.p.
166-171
..

- 98 -
Pour BACON et ELTIS ,
la production du secteur non productif (sec-
teur marchand)
(Om) couvre non seulement le coût de la main d'oeu-
vre de ce secteur Cm, son investissement productif lm, ses exporta-
tions Xm, mais elle assure aussi le fonctionnement du secteur non
marchand en finançant la consommation du secteur public Cn,
l'in-
vestissement improductif In, et les transferts du secteur public
Tn •
. D'où l'équilibre comptable suivant:
Om = Cm + lm + Xm + Cn + In + Tn
{O
celle-ci en s'écrivant de la façon suivante:
Om -
Cm = lm + Xm + Cn + In + Tn
(2 )
permet de dégager le surplus du secteur marchand
(Om -
Cm). Ce
surplus sert d'abord à financer
(obligatoirement)
la consommation,
l'investissement et les transferts du secteur non marchand,
et
ensuite permet au secteur marchand de réaliser ses investissements
et ses exportations. D'où l'équation suivante:
[om -
C~ - [cn + In + TnJ = Xm + lm
(3)
En divisant les deux membres de cette égalité par Om on obtient:
Om -
Cm
_ [cn + In + Tn) = Xm + lm
Om
am
am
( 4 )
Equation où:
Om - Cm
Taux de surplus du secteur marchand
(TSM).
Om
=
Cn
Taux
Qiii =
de consommation du secteur non marchand (TCN).
In
1lrD = Taux d'investissement du secteur non marchand (TIN).
Tn
Om = Taux de transfert du secteur non marchand (TTN).
Xm
(ïuï= Taux d'exportation du secteur marchand (TXM).

-
99 -
~: = Taux d'investissement du secteur marchand (TIM).
L'équation
(4)
peut donc se réécrire ainsi:
TSM -
[TCN + TIN + TTN]
= TIM + TXM
(5)
Il se déduit de l'équation
(5) que lorsque le taux de surplus du
secteur marchand augmente à un rythme au moins égal à celui de la
somme du taux de consommation, du taux d'investissement et du taux
de transfert du secteur non marchand,
l'économie fonctionne sans
effet pervers.
Mais si le taux de surplus global reste constant ou augmente moins
vite, et que l'accroissement du secteur public non marchand engen-
dre une augmentation plus rapide du taux de consommation, du taux
d'investissement et du taux de transfert
du secteur non marchand,
l'économie ne peut être financée que par déficit budgétaire.
Le
secteur ne peut plus seul financer l'économie nationale.
Il y a
donc une limite à partir de laquelle l'accroissement du secteur
non marchand donne naissance à un ralentissement de la croissance
économique et plus particulièrement de la croissance industrielle,
indicateur de crise.
La condition suivante:
FCN + TIN + TT~< TSM
doit donc être
satisfaite pour que l'économie fonctionne sans problème.
Si
~CN + TIN + TT~ ~ TSM le sec teur marchand serai t évincé par
l'augmentation du secteur non marchand.
Voyons dans quelle mesure cette analyse de BACON et ELTIS peut
nous aider à expliquer la crise au Gabon.
b) Tentative d'explication de la crise au Gabon à l'aide de la
thèse de BACON et ELTIS
Compte tenu de la difficulté à distinguer les secteurs marchands et
non marchands au Gabon, nous nous référerons au concept plus simple

-
100 -
de secteur privé et de secteur public.
Ces termes nous semblent les plus appropriés ici car le financement
du secteur public se fait au Gabon par les ressources tirées du
secteur privé et surtout des entreprises pétrolières et minières.
De par sa situation de quasi-faillite,
et vu le montant des subven-
tions qu'il recevait,
le secteur public s'apparente ici au secteur
non marchand de BACON et ELTIS.
Nous essayerons de voir si le développement du secteur controlé par
l'Etat a évincé ou risquait d'évincer le secteur privé beaucoup
plus productif dont il dépendait.
Pour se faire,
à partir de l'équilibre macro-économique qui décom-
pose le PIB en consommation,
investissement privés et publics, en
variation de stocks et solde de biens et services, nous détermine-
rons le taux de surplus du secteur privé et les taux de consomma-
tion et d'investissement publics.
Nous comparerons ensuite l'évolution de ces taux.
Si le taux de
surplus du secteur privé augmente moins vite que la somme du taux
de consommation et du taux d'investissement du secteur public,
il y
a éviction ou risque d'éviction du secteur privé.
L'équilibre macro-économique peut s'écrire:
Q = Cp + Cg + Ip +
Ig + Vs + SBS
( 1 ' )
Dans cette équation Cp et Cg représentent la consommation privée
et publique, Ip et Ig,
l'investissement privé et public;
Vs repré-
sente la variation de stocks; SBS est le solde des biens et servi-
ces ou plus exactement la différence entre les exportations et les
importations. Q est le PIB marchand.
Si le surplus dégagé par le secteur privé finance d'abord la con-
sommation et l'investissement public,
avant de financer l'investis-

-
101
-
sement (productif)
de ce secteur privé lui-même. Nous pouvons réé-
crire comme BACON et ELTIS,
l'équation
(1') de la façon suivante:
o - Cp = [Cg + Ig] + Ip + Vs + SBS
( 2 ' )
En divisant les deux membres de cette égalité par Q, on obtient:
Q -
Cp
[Cg + Ig)
+
Ip + Vs + SBS
d
Q
Q
( 3 ' )
Si ~Q
~C~p
= taux de surplus du secteur privé (TSP).
o
et Cg
-a- = Taux de consommation du secteur public (TCG).
~g = Taux d'investissement du secteur public (TIG).
~p = Taux d'investissement du secteur privé (TIP).
La condition suivante doit être satisfaite pour que l'économie
fonctionne sans effet pervers au sens de BACON:
[rCG + TIG) < TSP
( 4 1 ) •
Hais si l'accroissement du taux de surplus du secteur privé est
plus faible que la croissance de la somme des taux de consommation
et d'investissement du secteur public, nous pouvons déduire qu'il
y avait risque d'éviction du secteur privé par le secteur public.
Si nous posons TGN = TCG + TIG
(5')
la condition
(4')
devient:
TGN <. TSP.
A partir des données statistiques de l'annexe 6,
nous avons cal-
culé les taux de surplus du secteur privé
(TSP),
les taux de con-
sommation et d'investissement du secteur public (TCG et TIG), ainsi
que leurs taux de croissance.
Les principaux résultats regroupés dans le tableau 2 montrent qu'au
cours de la période 1910-1985 le taux de surplus du secteur privé
a été toujours supérieur à la somme du taux de consommation et du taux
d'investissement du secteur public. On peut donc déduire qu'il
n'y a pas eu d'éviction du secteur privé au sens de BACON au cours

-
102 -
de cette période.
Tableau 2: Evolution du taux de surplus du secteur privé et de la
somme des taux de consommation et d'investissement du
secteur public.
PIB
TSP
TGN
TTSP
TTGN
Obs
march'O)
en ex.
en ex.
en ex.
en ex.
70
66,40
50,60
37,65
-2,09
11 ,45
71
76,80
51 ,69
39,06
2,15
2,18
72
83,70
56,63
37,63
9,55
1 ,70
73
133,20
If 4,74
33,33
-20,98
-5,06
74
330,90 •
72,25
29,01
61,48
-6,23
75
404,10
73,10
47,78
1 ,16
61 ,60
76
644,50
81,64
53,52
11 ,68
14,88
77
590
72,52
48,37
-11,16
-13,81
78
'153,10
78,68
34,'f7
8,48
-29,94
79
550,70
60,30
31 ,86
-23,35
-6,01
80
781,40
69,70
25,56
15,59
-18,86
81
902,60
68,90
29,70
-1 ,15
15,63
82
975,70
66,68
34,19
-3,22
9,85
83
1098,80
64,90
39,14
-2,65
18,58
84
1364
68,43
41,70
5,42
11 ,32
85
1498,50
66,55
44,43
-2,74
9,21
86
990
48,58
59,54
-27
34
PIB marchand = 0 (en milliards de fcfa)
TTSP = Taux de croissance annuel de TSP
TTGN = Taux de croissance annuel de TGN
Tableau élaboré par nous à partir des données de l'annexe 6.
A partir de 1981, on remarque que la croissance de TSP devient
inférieure à celle de TGN. Ce qui supposait un risque d'éviction
du secteur privé par le secteur public. De fait en 1986, cette
éviction devient effective car TGN est supérieure à TSP au cours
de cette année.
S'il était possible de différencier dans le secteur privé, le sec-
teur pétrolier du reste des autres secteurs, on constate~-~-en

-
103 -
réalité que l'éviction du secteur privé hors pétrole est antérieure
à 1986.
Certes la méthode comptable de BACON et ELTIS est critiquable (1),
cependant en laissant entrevoir la possibilité d'une liaison
entre l'accroissement des dépenses publiques et la réduction des
investissements privés (supposés plus rentables) et de la crois-
sance économique, elle nous permet d'une certaine manière de voir
dans l'étatisation croissante de l'économie,
une des causes de la
crise au Gabon.
c) Tentative d'explication de la crise a l'aide de la théorie du
syndrôme hollandais
L'augmentation brutale et importante du prix d'une ressource natu-
relIe a des effets différents selon que l'économie concernée est
importàtrice ou exportatrice de cette ressource.
Du côté des pays exportateurs qui nous intéressent ici,
la plupart
des études ont surtout concerné les effets bénéfiques du transfert
de revenus en provenance de pays acheteurs.
Il est très vite apparu
cependant que l'effet d'enrichissement global au sein des pays
qui bénéficiaient de la hausse du prix de la ressource naturelle
qu'ils produisaient, pouvait paradoxalement s'accompagner d'effets
sectoriels pervers se traduisant par un déclin des branches d'ac-
tivité exposées à la concurrence internationale.
C'est l'ensemble des effets préjudiciables créés dans une économie
par l'expansion du secteur qui produit la ressource naturelle que
l'on désigne par l'expression de nsyndrôme hollândais".(2)
(1)
C6 ANVAME
(E), Anaty~e Q~~~~que de ta ~hè~e de BACON e~ ELTIS,
Ih:t~~ 3e QYQte EQonom~e, Un~ve~~~~é de CteJtmon~ 1. 1984.
121 GRIMAUD
rAl, CAMPAN IEl .-ln "Le ~ynd~ôme hottanda.-l~", Revue
~~~~Q~Q~i~_EQ~~~i~~~, n06, 1989, p.p.810-834
-----

-
104 -
nA la suite de la hausse du revenu réel et de l'augmentation géné-
ralisée de la demande qui en résulte,
i l y a un relèvement du prix
relatir du bien produit par le secteur abrité par rapport au bien
produit par le secteur concurrencé. Cette appréciation en termes
réels a notamment pour erret de déplacer de la main d'oeuvre vers
le secteur abrité alors que la baisse de la rentabilité fait
diminuer l'emploi et la production dans le secteur exposé:
i l y
a désindustrialisation n .(l)
On analyse ce phénomène de désindustrialisation en erfet de dépen-
se
et en effet de déplacement des ressources en facteurs.
Au Gabon le phénomène de désindustrialisation a concerné surtout
l'agriculture paysanne.
1)
L'erret de dépense
L'erret de dépense se manireste par le fait que le boom du secteur
de la ressource naturelle provoque une baisse de l'activité dans
le secteur exposé.
Face à la baisse de la production intérieure
de ce secteur exposé,
la demande stimulée par l'augmentation du
revenu réel se tourne vers les importations. D'où la détérioration
du solde extérieur en produits agricoles que l'on constate.
Ici nous analyserons l'erfet de dépense à travers les conséquences
de l'utilisation de la rente pétrolière dans l'agriculture.
Depuis 1966, les crédits arrectés à l'agriculture par les plans
de développement sont en nette augmentation. De 1,2% des investis-
semen ts publ ics en 1966, ils en représen taient 9,7% dans le plan
1984-1988. Cependant,
lorsqu'on analyse la composition des dépen-
ses selon le secteur d'intervention on constate que l'essentiel
des investissements a été consacré à l'agro-industrie au détriment
(1) Se{on GRIMAUV (A)
op c~t, out~e ce~ e66et~ ~ecto~~el~ ~u~ l'éco-
nom~e,un boom e~t ~ouvent a l~o~~g~ne du chômage.

-
105 -
de l'agriculture paysanne comme le montrent les tableaux suivants:
Tableau 3: Investissements agricoles
(fonds publics,emprunts
extérieurs et privés) en milliards de fcfa.
1911
1918
1919
Objectifs
Programme vivrier
1
1 ,3
1 ,5
6,3
Cultures agro-indust.
2,5
2,4
3,3
23,3
Elevage
0,5
0,4
0,1
5,9
Mesures générales
-
-
0,4
2.3
Total
4
4.1
5
31.8
Source:
Plan intérimaire 1980-1982
Tableau 4:
Prévisions des dépenses publiques agricoles 1984-1988
en milliards de fcfa.
84
85
86
81
88
Total
Opérations agro-
industrielles
10,93
1,36
5,4
3,6
3,8
31,09
Opérations diverses
en cours
0,64
-
-
-
-
0,64
Actions et opérations
d'accompagnement
2,15
2,9
3,3
3,4
3,5
15,25
Programme riz-maïs
soja
-
0,15
0,5
1
1
2,65
Prop;ramme O.Z.I
3,5
8
13.9
19.2
19.5
64.3
e
Source:
5
Plan
Cette répartition sectorielle tire sa source dans le Plan direc-
teur Agricole du Ministère de l'Agriculture élaboré par la
S.A.T.E.C. et la B.D.P.A.
(l).Celui-ci préconise une agriculture
fixe,
intensive, mécanisée et salariale afin,
d'homogénéiser les
niveaux de revenus entre ruraux et citadins,
et d'approvisionner
en vivres de première nécessité les centres urbains.
"Ce plan
prend l'exact contre-pied de l'agriculture traditionnelle,
i t i -
nérante, familiale et dépourvue de tout outillage, dans la mesure
(1)
Plan Vi~ecteu~ Ag~icole. Mini~tè~e de l'Ag~icultu~e,de l'éleva-
et du développement ~u~al, Lib~eville, 6év~ie~ 1977. Etude e66ec
tuée pa~ la SATEC, avec la collabo~ation du BVPA et le~ in~ti­
tut~ de ~eche~che.

-
106 -
où il vise a faire table rase des systèmes d'organisation du
monde rural".(l)
Ce plan précisait d'ailleurs que "l'action à entreprendre doit
s'articuler autour d'un certain nombre de plantations agro-indus-
trielles, seules capables d'offrir aux ruraux des emplois présen-
tant des caractéristiques voisines de l'industrie, aussi bien du
point de vue de la nature et de l'organisation des tâches à accom-
plir, que des revenus et des modes de vie qui en découlent".
C'est dire en clair que l'on privilégie le salariat au lieu de
rénover la paysannat.
Voyons quels ont été les résultats d'une
telle politique?
La création des industries agro-alimentaires (S.I.A.E.B.
et
SOSUHO par exemple) a contribué certes à baisser les importations
de sucres et de poulets, mais ceci s'est fait au prix d'une
salarisation accrue de la population rurale et d'un affaiblis-
sement du secteur vivrier.
Au déficit financier dû à une mauvaise
gestion
et à un surdimensionnement de ces
sociétés, l'on devrait
ajouter à leur passif,la destruction socio-économique des villages.
Les quelques 5000 emplois créés constituent en même temps un
transfert non négligeable
d'hommes et de femmes vers le salariat,
mais aussi dans le contexte gabonais, à un dépouillement des
villages du peu de main d'oeuvre valide qui y est resté.
Le résul-
tat d'une telle politique appliquée depuis 1968 a été une chute
de la production des aliments de base.
La production de bananes
est passée par exemple de 15~000 T en 1960 à 124n00 T en 1910
puis à 9ODOO T en 1916. Celle des tarots est passée de 88AOO T en
1960 a 6&000 T en 1916.
Même la production de manioc,
principal
11) POURTIER IR), i~_Q~Q~~~_f~~~_~!_Q~~~~Q22~~~~~,Tome2
Ed~~~on~ i'Ha~ma~~an,
Pa~~~,
1989,
p.283

-
107 -
aliment de base est passée de 170.000 T en 1972 à 122.000 T
en
1976 .
Les productions d'ananas,
d'arachides,
des céréales ont
aussi dégringolé.
Nous démontrerons l'effet de dépense ici en testant à partir d'une
relation linéaire simple,
l'influence des recettes pétrolières (RP),
de la dépense publique (DP) et de la masse monétaire
(MM) sur les
prix
des produits vivriers.
Nous raisonnerons en termes relatifs;
les variables seront rapportées au déflateur du PIB (PB).
HPG
sa~sira l'influence théoriquement négative du secteur pétro-
lier sur le secteur agricole vivrier,
car face à la baisse de la pro-
duction vivrière intérieure,
la demande stimulée à la fois par la
hausse du revenu réel et par la baisse des prix relatifs des produits
vivriers, se tourne vers les importations.
- DPG
saisira l'influence des dépenses publiques
(et donc des reve-
nus des ménages)
sur les prix des produits vivriers.
MMG
saisira l'influence de l'augmentation de la masse monétaire
r
sur le niveau général des prix. Mais les prix agricoles étant exogè- ti~
nes (hypothèse petit pays), cette influence peut être minime.Le même
résultat est probable quand les prix sont administrés. Cette influenc~iLf
p~ut être aussi négative dans le cas où les transactions monétaires
1
~
sont beaucoup plus denses dans le secteur ayant connu le boom.
-
PAG est l'indice des prix relatifs des produits vivriers.
L'estimation par la méthode des doubles moindres carrés ordinaires
donne:
PAG = 1,44 -
0,008MMG
+
0,06DPG
-
0,31 RPG
(10,2)
(-0,02)
(0,96)
(-3,86)
R2 = 0,71
DW = 1,73
F = 11,78
L'influence de la masse monétaire étant non significative, si l'on
enlève cette variable on a:
PAG = 1,43 + 0,06DPG
-
0,31 RPG
(20,9)
(2,04)
(-4,96)
R2 =0,71
DW=1,73
F=18,93
(tests de l'équation en annexe 3~)
[
!
t

-
108 -
Il se dégage de cette deuxième équation, l'influence positive des
dépenses publiques sur les prix relatifs des produits vivriers.
Par
contre, l'influence des recettes pétrolières est bien négative. Ce
secteur a donc contribué au déclin du secteur agricole. Malgré une
augmentation de la production locale de sucre (38% entre 1968 et
1984), d'huile de palme (15% entre 1980 et 1985) •.• ,les importati
de produits alimentaires n'ont cessé d'augmenter au Gabon. De 4,6
milliards de fcra en 1910, elles sont passées à 43,5 milliards en
1984. Or à la même période, la population s'est accrue seulement
de 11 %.
Le tableau suivant donne une idée de l'importance des importations
de différents produits.
Tableau 5:
Imporations alimentaires en 1980
1000 T
Milliards de fcfa
Viande et poisson
14.962
5,8
Dont viande bovine
6.266
2,9
Céréales
38.300
3,1
Dont blé
20.000
1 ,5
Fruits et légumes
3.960
1 ,2
Conserverie
9.930
4
Source: Statistiques du Commerce Extérieur,
1981.
La relation suivante montre bien en terme d'élasticité l'influence
indirecte du secteur pétrolier-qui a augmenté le revenu/habitant de
manière significative entre 1910 et 1984-sur ces importations.
MP = 0,14REV + 2,20TCR -
9,18
(8,56)
(3,05)
(-2,89)
RZ
= 0,95
DW = 1,41
(1)
F = 132,31
Toutes ces variables sont prises en Logarithme.MP = Importations;
REV = Revenu/habitant; TCR = Taux de change réel.
D'aucuns diraient que ces ~mportations sont destinées certes pour
partie à la consommation des étrangers,
spécialement des européens
(1)
Pa~ d'autoeo~~eiat~on au ~eu~i de 1% Vi=0,69 Vi=I,07. VW>Vi

-
109 -
qui s'approvisionnent peu sur le marché local. Mais elles répon-
dent aussi,
et de plus en plus à la demande
des citadins natio-
naux; la baguette de pain concurrence le baton de manioc, la viande
de boucherie se substitue au gibier.
2) l'effet de déplacement des
ressources en facteurs
L'effet de déplacement des ressources en facteurs s'explique par
le fait que l'expansion du secteur ayant connu un boom,élève la
productivité marginale du travail dans ce secteur (et surtout si
le boom s'accompagne d'un progrès technique).
Celui-ci va drainer
de la main d'oeuvre qui sera retirée des autres secteurs.
Nous analyserons cet effet en estimant la relation simple qui lie
l'évolution de la population active agricole à la production du
secteur pétrolier.
Ici nous remplacerons la production du secteur
pétrolier par sa valeur ajoutée,
puis par la part de sa valeur
ajoutée dans le PIB total.
L'équation de régression que nous obtiendrons nous permettra de
savoir dans quel sens l'augmentation de la production pétrolière
explique la variation de la population active agricole.
L'équation à estimer est de la forme:
y
= aX + b
avec Y = production pétrolière, X = population
active agricole, b = constante.
-
La valeur ajoutée pétrolière au Gabon a suivi à quelque chose
près l'évolution de la production de pétrole en valeur. C'est à
partir de 1910 qu'elle devient de plus en plus importante:
34,4
milliards de fcfa en 1911, 35,2 milliards en 1912. Elle représen-
tait au cours de cette dernière année 32,44% du PIB total.
De 1913 à 1915, le PIE pétrolier passe de 39,3 milliards de fcfa

-
110 -
à 186,3 milliards de fcfa en raison d'une augmentation de la pro-
duction pétrolière de 50% et du quadruplement des prix. Dès 1978,
elle accuse un léger recul après un petit accroissement en 1911,
puis sous l'effet de la hausse des prix et de l'augmentation de la
production elle s'accroit de nouveau entre 1983 et 1984 de 29,1~.
La part du PIB pétrolier dans le PIB total passe de 45,6~ en 1980
a 48~ environ en 1984.
-
La population active agricole elle,
est passée de 173.000 person-
nes en 1969 à 203.000 en 1912. Ce chiffre restera presque le même
jusqu'en 1914, date à laquelle la population active agricole com-
mencera à baisser. De 1974 à 1985, elle a ainsi baissé de près de
3~. En réalité la baisse de la population active agricole est plus
importante si on tient compte de la population totale du Gabon.
Ainsi en 1969, la population active agricole représentait selon
les
statistiques de la F.A.O.
près de 35% de la population totale.
En 1985 elle n'en représentait plus que 15%.
L'estimation d'une équation de la forme
Y = aX + b
donne des
résultats non significatifs pour la période 1969-1985,si l'on prend
comme variable à expliquer la population active agricole.
Par contre
en prenant la part de la population active agricole dans la popula-
tion totale, nous obtenons l'équation:
PA = -0,64VPP + 54,03
(-4,64)
(9,89)
2
R
= 0,58
DW = 1 ,4
F = 21,59
PA = population active agricole/population totale
VPP = valeur ajoutée pétrolière/PIB.
Cette équation montre que le secteur pétrolier a eu un effet néga-
tif sur le secteur agricole.
De 1969 a 1985, l'augmentation rapide
des recettes provenant de ce secteur a diminué la population

-
111
-
active agricole et surtout sa part par rapport a la population
totale.
Cependant i l est difficile de conclure que cette population active
qui a abandonné le secteur agricole s'est orientée vers le secteur
pétrolier.
Ce secteur utilise une main d'oeuvre qualifiée; Or
l'agriculture gabonaise est une agriculture traditionnelle utili-
sant une main d'oeuvre non qualifiée.
La plupart des travaux agri-
coles se font manuellement avec un matériel rudimentaire.
Il est
plus probable par contre que cette baisse de la population active
agricole ait profité directement à des secteurs comme le batiment
ou les travaux publics;
Ces derniers s'étant eux-mêmes développés
grâce au boom pétrolier.(1)
L'effet de déplacement des ressources en facteurs peut donc s'in-
terpréter en terme de dévitalisation des campagnes gabonaises.
Si en 1960 la population rurale s'élevait à 80% de la population
totale, en 1980 cette proportion chute à moins de 50%. Un tel
exode rural
atteint un seuil critique dans le contexte de sous-
peuplement qui caractérise le Gabon.
Il se conjugue avec un
vieillissement des exploitants agricoles,
une baisse des surfaces
cultivées, et par conséquent une importation de plus en plus mas-
sive des produits alimentaires.
De 1960 à 1975, la tranche des 12-25 ans a déserté les campagnes
au profit des villes,
accentuant le vieillissement de la popula-
tion rurale.
(voir tableau 6)
Après le premier choc pétrolier la perte de la main d'oeuvre la
plus active se poursuit dans les campagnes; 80% des exploitants
agricoles avaient
plus de 50 ans dans les années 1980. Ce vieil-
[1)
Voi~ ~hapit~e 1, ~e~tion 1, A) ~e ~i~~uit é~onomique gabonai~.

-
112 -
lissement de la population rurale se répercute sur les espaces
cultivables.
La superficie moyenne des exploitations régresse
en tre 1960 et 1914 de 141 à 102 ares, soi t
une diminution
de près
de 30%.
(1)
L'agriculture gabonaise utilisant un équipement archaïque, la
dimunition des superficies cultivées,
a eu pour conséquence une
baisse de la production agricole paysanne et donc une pénurie de
la production intérieure devant satisfaire le marché local.Celui-ci
en forte croissance grâce aux revenus élevés indirectement indexés
sur le pétrole s'est donc tourné vers l'extérieur. Ainsi,
alors
qu'en 1960 les besoins vivriers étaient entièrement couverts par
la production nationale (2),
actuellement ils sont couverts à
concurrence de 65% par les importations.
Tableau 6: Répartition des exploitants selon leur âge en %.
A es
1960
1914
Variation 14/60-
20
à
30
10 20
3 30
-68
30
a
40
24 10
16 60
-31
40
a
50
35
21 50
-22
+
de 50
30 40
52 20
11
Source: POURTIER ( R)
"La crise de l'agriculture au Gabon". p.46
L'exode rurale et le changement d'habitude alimentaire qu'il en-
traine (du riz au lieu du manioc)
a donc accentué cette dépendance.
A titre de comparaison, le Gabon importait pour 128 $ de produits
par habitant en 1911.
Le Japon plus peuplé et qui était l'un des
plus gros importateurs mondiaux de produits alimentaires en chi···-~a.~,
(1)
POURTIER
IR),
La ~~~~e de i'ag~~~uitu~e dan~ un Etat m~n~e~:
ie Gabon, f1~~~~_~~~~~~~ nO??, janv~e~-ma~~ 1980.
[2) M~n~~tè~e du Pian, Pian ~nté~~ma~~e 1980-1982, L~b~ev~iie 1980
p.94
--------------------------

-
113 -
absolus en consacrait 80 dollars en 1916.Dans la même période,
les importations du Gabon en viande
et préparations à base de
viande étaient évaluées a 26 $ contre 9 $ pour le Japon.{l).
Tableau 1: Exportations et importations alimentaires en millions
de $
1910
1914
1918
1982
Exportations
2,21
2,50
10,53
6.1
Importations
11 ,91
32,84
102.13
123.19
Déficit
9,16
30.34
91 ,60
116,44
Source: F.A.O.
La raison de cette situation dramatique,où l'augmentation géomé-
trique de la population urbaine s'oppose à la progression arithmé-
tique de la quantité de produits alimentaires locale (2)
est à
rechercher comme nous le disions au début de ce chapitre, dans la
logique de la politique de développement, qui fait de l'industria-
lisation la base du développement.
C'est pourquoi les ruraux qui ont abandonné leur activité de
subsistance (pêche, chasse,
agriculture) ont regagné dans la plu-
part des cas, villes et chantiers forestiers,
principaux centres
industriels du pays, où ils espéraient à tort ou à raison gagner
plus d'argent et donc changer de statut social. Cette situation a
en elle-même quelque chose
de précaire estime NZE NGUEMA, car les
intermédiaires qui payent à un prix dérisoire la force de travail
du paysan par la dévalorisation monétaire de ses produits,affament
également ceux des ruraux qui ont choisi la ville ou le chantier
forestier,
dans la mesure où
ils leur revendent à un prix indiffé-
,
~
{3X
rent à leur pouvoir d'achat, les produits de la campagne gabonaise. f,

-
114 -
Au total, le syndrôme hollandais s'est manifesté au Gabon par la
désindustrialisation de l'agriculture paysanne et par un déficit
net du commerce extérieur pour le secteur agricole.
L'exode rural,
la mauvaise politique agricole, la désagrégation des structures
d'organisation du monde rural causée par l'agro-industrie ont pro-
voqué les déficiences de la production agricole gabonaise tant
qualitative que quantitative.
Certes,
il nous a été impossible de démontrer le phénomène du
syndrôme hollandais par des méthodes économétriques telles que
celle de E. CAMPAN (1989) ou de VAN WIJNBERGEN
(1984,1986)
(1)
par manque de données statistiques sur les taux de salaire des
différentes branches, du solde des échanges par produits •..
Cependant notre analyse laisse entrevoir une relation entre la
baisse de la production de produits traditionnels comme le cacao
et l'augmentation de la production pétrolière en valeur.
Mais l'analyse du syndrôme hollandais ne peut se limiter à cet
aspect économétrique seulement pour un pays en voie de développe-
ment; Car pour ASSIDON et JACaUEMOT (1988)
le phénomène se
manifeste aussi dans les pays du Tiers-Monde par la préférence
donnée à la redistribution des gains du
boom par rapport à leur
allocation vers des projets durablement productifs.
Les revenus
pétroliers ou miniers induisent alors dans ces pays,
une forte
hausse de la demande de construction et de services,impliquant des
(1)
C6-CAMPAN (E) ,GRIMAUD [A) op ~~t.
t
-VAN WIlNBERGEN (S) Ùl. "The. dut~h d~-6e.a-6e.:a d~-6e.a-6e. a6tvl. aLt?"~
f~Q.~Q.'!!~ ~_1Q.~~~~~, 9 4 , 19 84, p. P. 4 1- 4 5 .
'
-NEARY Tl.P.),
VAN WIlNBERGEN (SI ~n. "Natultal 1te.-60UIt~e.-6 an.d
~~~c~~~ÎI~~T~Ï~~~-~_i~~Q.~~i~~~~_n~~'!!~~Q~kn~OX60~d~-Ba~II-
-NEARY (l.P. 1 ,"Non-tltade.d good~ and -the. balan~e. 06 tltade. -tn a
néo-Qe.~ne.-6~an te.mpoltalty équ~l~blt~um",Q~~i~~~~_lQ~~~~~_Qn
~~Q~Q'!!~~~, 9 5, 19 8 0, P. P. 4 0 3 - 4 29 .

-
115 -
des importations et des dépenses publiques nouvelles.
Les facilités
financières ont poussé à la fuite en avant et favorisé les projets
de grande taille, en même temps que le secteur exportateur en
forte croissance a accru ses investissements •.• Une économie
d'endettement se crée ainsi autour de J.'argent facile.
L'effondre-
ment des cours mondiaux tue ensuite cette économie de rente en
révélant brutalement
l'ensemble des déséquilibres financiers et
des dépendances technologiques créées antérieurement.
(1)
C'est cet aspect fondamental du syndrôme
hollandais au Gabon que
nous expliquerons ici.
Pourquoi les dépenses publiques ont étéim-
productives malgré une stratégie de développement qui favorisait
théoriquement l'Etat?
Les effets néfastes engendrés par le syn-
drôme
hollandais sont-ils mécaniques ou favorisés par d'autres
facteurs non économiques?
Il existe un aspect socio-politique interne à chaque pays du Tiers-
Monde que l'on ne saurait négliger et qui pour beaucoup d'auteurs
(P.
PEAN, G. SORMAN) constitue la véritable cause de la crise
dans ces pays.
(2)
Nous verrons pour cela comment le contexte
socio-politique a perverti l'application de la stratégie gabonaise
. '
,~" ,t, '
!
développement et favorisé les déséquilibres économiques.
(1)
ASSIV~N (E), .J~CQ~EMOT (Pl ,EQ~~~~~~~~_~~_~~~~a~_~~_~i~~~~~~n~
~~_~~~i~~~, M~n~~~e~e de la coopé~a~~on, Pa~~~, 1988,p.26.
-
(2)
Pou~ PEAN (Pl, Le~ maux. don~ ~ou66~en~ le~ patj~ a6~~ca~n~ ~on~
à ~eche~che~ dan~ le ga~p~llage de l'a~gen~, la ma~n m~~e du
pouvo~~ pol~~~que ~u~ la ~épa~~~~~on de~ ~~che~~e~...
C6 "La co~~up~~on ne pa~e plu~",E'~~e~~~~ nO ~péc~al,av~~l 1990.

-
116 -
SECTION II:
LES FACTEURS DE DESEQUILIBRE ET LEURS EFFETS
Nous venons de voir dans la section précédente que
grâce a ses revenus élevés tirés des exportations de matières-
premières, l'Etat gabonais est intervenu dans tous les secteurs
d'activités du pays,
avec cependant une préférence pour les in-
dustries à forte teneur capitalistique (pétrochimie,cimenterie •• ).
Mais malgré la diversité de ses interventions,
le bilan de l'éta-
tisation de l'économie gabonaise reste négatif.
La plupart des
entreprises publiques avaient des problèmes financiers avant le
contre-choc pétrolier, et ce, malgré leur situation de monopole
dans plusieurs domaines, et malgré la protection des marchés qui
les favorisait largement. Chaque année elles étaient remises "à
flot" grâce aux subventions que leur alloue l'Etat.
Parallèlement, les multiples interventions de l'Etat se sont
accompagnées de la création de plusieurs services administratifs,
sans que le rendement en soit amélioré pour autant.
Au contraire,
le déficit public s'est creusé et des problèmes d'endettement sont
apparus.
Plusieurs facteurs sont à l'origine de ces déboires du secteur
public.
Ils ne sont pas seulement imputables à la manière
dont il use des instruments qu'il a mis en place,' mais "également
à la place prédominante que l'appareil d'Etat occupe dans l'écono-
mie.
Ce sont donc, le mauvais fonctionnement de l'administration,
les choix sectoriels contestables, le financement des projets non
rentables,
la mauvaise politique agricole •.•
qui sont en cause.
En ne développant pas l'infrastructure de base, l'Etat a réduit

-
111 -
indirectement les échanges et a affaibli la compétitivité des
entreprises déjà défavorisées
par la faiblesse de la population
gabonaise. En privilégiant certaines villes au détriment des
campagnes,
l'Etat a engendré des déséquilibres sociaux graves ••••
Bref, autant d'effets néfastes provoqués par l'étatisation de
l'économie, et dont le contexte socio-politique n'est pas sans
rapport, qui nous obligent à qualifier d'inefficace la politi-
que gabonaise de dévéloppement actuelle.
A -
LE CONTEXTE SOCIO-POLITIQUE ~'T L~;' ;~~fTIONNEMENT DE
L'ADMINISTRATION
Noùs avons vu dans les paragraphes précédents que la politique
de développement du Gabon s'est orientée vers une participation ac-
crue
des Gabonais dans les entreprises existantes, mais cette
politique s'est heurtée à une limite évidente qui était le manque
d'hommes d'affaires véritables.
En réalité, ce sont les dirigeants politiques qui se sont substi-
tués à cette classe d'entrepreneurs, car comme le note ONDO OSSA:
" par la masse de ses revenus directs et indirects,
par les faci-
lités dont elle jouit a
tous les niveaux, la classe dirigeante
constitue une véritable bourgeoisie d'Etat qui gère les
moyens de
production,
a le monopole de la décision,
s'associe au secteur
privé étranger,
et abuse de sa position pour asseoir son pouvoir
et s'enrichir de plus belle".(1) On retrouve ainsi les mêmes
personnes à la tête des Ministères et de certaines entreprises.
(1)
ONVO OSSA (Al," L~ pa~adox~ du Gabon: un pay~ ~~ch~ ma~~ ~ou~­
dlv~loppl: I~!!!_4~fi~i_f~Q~Q~~!, Nancy, 7984, p.323

-
118 -
L'existence d'un Parti unique favorisait encore plus cette étatisa-
tion de l'économie (1) et l'émergeance de cette "kleptocratie" •
.....~,_.c• .,."::::..
, . /
" Cette idéologie du développement archétype du Tiers-Monde, qui
fait prospérer toute une clientèle de faux entrepreneurs
par la
grâce de l'Etat, crée une injustice sociale flagrante en tenant
à l'écart les
)/4 de la population".(2)
Le Président gabonais
O.
BONGO reconnait lui-m&me que "les fruits de la croissance du
Gabon au cours des deux dernières décennies n'ont pas toujours
été répartis de façon équilibrée."()
De manière plus directe,
un
Expert occidental estimait qu'au Gabon "80% du PIB sont dans les
mains de cette bourgeoisie politique" dont_ parlait ONDO OSSA.
On comprend alors pourquoi et comment une telle idéologie a modi-
fié les comportements et les mentalités des individus.
Le r&ve de
tout jeune gabonais était alors d'appartenir à cette élite poli-
tico-administrative,
symbole de la réussite sociale. Tous les
moyens
é talent bons.à cette fin,
de la trahison des supposés
opposants politiques a la corruption.
L'on n'hésitait pas a
faire jouer les relations pour accéder
à un poste plus rémuné-
rateur.
Les liens de parenté ou d'amitié primaient sur la compé-
tence .
.-1
Cette mentalité égoïste, où l'intér&t individuel passe avant
l'intér&t collectif gangrène l'administration,
le recrutement
se faisant dès lors selon d'autres critères extra-économiques et
non selon les besoins de l'Etat ou selon les compétences de
l'individu.
La corruption et les détournements de fonds publics
(1)
Vepui~ av~il 1990, le ~y~t~me de pa~ti unique a ~t~ ~emplac~ pa~
un ~y~tème multipa~ti~te.
(2)
SORMAN
lGl
op cit
p.p.76-80
(3)
C6 Le Monde du mahdi 20 ma~~ 1990 p.6

-
119 -
étaient devenus presque la règle.
Le même Expert occidental cité
plus haut estime que la fortune cumulée du
Président et de ses
Ministres représente plus de deux fois la dette extérieure du
Gabon.
(1)
Pour toutes ces raisons,
l'administration est bureaucratique,
inadaptée et inefficace.
La bureaucratie se reflète à
travers le
nombre élevé des membres du Gouvernement par rapport à la popula-
tion.(2)
Il n'est donc pas étonnant que cette administration
pèse si lourd dans le budget de l'Etat,s~rtout lorsqu'on connait
la mauvaise répartition des revenus dans les pays en développement.
En 1985 ses dépenses de fonctionnement s'élevaient à environ 220
milliards de fcfa dont près de 106 milliards pour le seul poste
" solde et main d'oeuvre non permanente" pour des recettes esti-
mées à près de 690 milliards de fcfa.
La lourdeur et l'inadaptation de l'administration se reflètent
encore plus dans la répartition de l'emploi dans le secteur pu-
blic par catégorie hiérarchique.
En 1986 il Y avait plus de fonc-
tionnaires en Al
qu'en A2 (3490 contre 3462), plus de fonction-
naires en 81 qu'en B2 (8304 contre 4688)
(3),
ce qui suppose qu'il
y a plus de "patrons" que de subalternes •.•
L'administration constitue donc dans une certaine mesure un frein
au développement,
car comme le note RENE DUMONT,
" on ne développe
(7) C6 Le Monde du 20 ma~~ 7990,p.6
(2)
En août 7990, le gouve~nement gabona~~ éta~t ~ompo~é de 42 mem-
b~e~ dont un P~em~e~ M~n~~t~e, 4 v~~e-P~em~e~~ M~n~~t~e~, 9 M~­
n~~t~e~ d'Etat,
78 M~n~~t~e~
et 70 Se~~éta~~e~
d'Etat,
~ont~e
29 memb~e~ pou~ le Gouve~nement ~vo~~~en à la même époque.
(3)
Sou~~e: Tableau de bo~d de l'é~onom~e gabona~~e n076 ju~n 7987.
V~~e~t~on Géné~ale de l'E~onom~e, p.729.

-
120 -
pas un pays en doublant l'effectif de ses services administratifs
ou en distribuant des sinécures à des amis, mais en mobilisant les
bras et les énergies au service d'un idéal fondé sur le lien com-
mun" • ( 1 )
L'inefficacité de cette administration se reflète dans le tableau
relatif au ratio dépense sur salaire/dépense de matériel à l'inté-
rieur
du budget de fonctionnement.
Pour E.
BERG,
un ratio élevé
suggère une efficacité relativement basse,
dans la mesure ou cela
signifie qu'il y a
trop de personnes pour une même tâche.(2)
Tableau 8
:
Evolu tion du ratio dépense
sur salaire- /
dépense
de
matériel administratif dans le budget de fonctionnement.
( en milliards de fcfa
)
1980
1981
1982
Dépense sur salaire
51 ,50
63,90
73,40
Dépense de matériel adm.
19,67
25,66
22,91
Ratio
2,61
2,49
3,20
Tableau élaboré par nous a partir des données de la D.G.E.
Nous pouvons donc à juste titre parler de "chaos administratif"
(3)
pour qualifier le contexte socio-politique dans lequel a été
appliquée la politique gabonaise d~ développement. En effet,
"les
affinités politiques et les considérations éthniques en prenant
le pas sur la compétence, ont engendré le népotisme et des poli-
tiques de développement peu appropriées;
la corruption, encouragée
par l'absence d'éthique administrative a perverti les régIes éco-
nomiques élémentaires"
(4),
d'où une mauvaise gestion des ressources
(1)
VUMONT
IR) ,~~~f~i~~~_~~i~~_~~!_~~f_E~~!i~L
Seuil,Pa~i~, 1973,p.68.
(2)
C6 ~ommentai~e de BERG (El in ~!~~!~ai~~_~~_~~~~f~EE~~~~!_com-
E~~~~~, de P.et S. GUILLAUMONT,op cit.
---
(3)
ASSIVON
lEI,
JACQUEMOT
IPl, op CA.-t, p.175.
(4)
C6 Rappo~t ECA-CERAV pou~ la con6é.~ence d'Abuja, 15-19/6/1987.

-
121
-
de l'Etat et des politiques sectorielles contestables.~
B -
LES CHOIX SECTORIELS CONTESTABLES ET LA MAUVAISE GESTION
DES RESSOURCES.
Pour montrer la mauvaise gestion des ressources au Gabon, nous
utiliserons le concept "de coefficient du capital". Certes i l
s'agit d'un instrument d'analyse critiquable à plus d'un égard,(l)
mais i l nous semble le plus approprié en l'absence de certains
documents comptables pour montrer le gaspillage de capital au
Gabon.
l
-
LA PRODUCTIVITE DU CAPITAL AU GABON
Le capital occupe une position privilégiée dans la théorie moderne
du d~veloppement économique . .J.M.
KEYNES s'Interessait à sa forma-
tion non pour la production qu'il fournirait,
mais pour l'emploi
qu'il offrirait.
HARHOD lui, mit en évidence la dose d'expansion
dans la dépense
nécessaire au maintien du plein emploi.
Ouant à DOMAR,
i l examina a
quel rythme la production pourrait être accrue dans une économie
en expansion.
(2)
De nos jours, l'accent est surtout mis sur l'importance de la for-
mation de capital au regard de la croissance économique.
L'instru-
ment d'analyse utilisé à cet effet est le coefficient de capital.
A l'échelle globale le coefficient de capital peut être traduit
11) Pou~ le~ ~~~t~que~ du ~on~ept ~6 AUSTRUY (J),~n Le ~~andale du
Q~~~~~EE~~~~~L Ed.
StatR~ne, Gen~ve 1987,p.p. 215~228~-et-P~--­
GUILLAUMONT,~n ~~Q~Q~~~_~~_Q~~~{~ee~~~~~,T.2,PUF,Pa~~~,1985
p.p.65-94.
(2) ABRAHAM-FR~IS (G) ~_f~~~~_~~~_~~~_E~~~~~~~~_Q~~~~~~~~~~~~~~~_en
E~H~_~Q~~_Q~~~~QEE~~,
S.E.E.S.
Pa~~~, 1962,p.74.
--

-
122 -
sous deux formes:
- Celle du rapport Capital/Produit ou coefficient d'intensité du
capital C/P qui traduit le degré plus ou moins capitalistique de
la structure de production et se situe plutôt dans une perspective
statique;
-
Et celle du rapport Capital/Revenu ou coefficient de capitalisa-
tion C/R qui saisit la formation du capital à partir du revenu et
se place plutôt dans une perspective dynamique. (1 )
Les deux peuvent être calculés
sur des valeurs moyennes ou sur
des
accroissements marginaux.
Dans les modèles néo-keynésiens
par exemple, on utilise souvent:
4c/AR = I/AR
Dans les modèles de développement par contre,
"l'évaluation du
capital étant délicate,celle de l'amortissement souvent incertaine
et rarement représentative de la dépréciation effective, c'est un
concept de coefficient marginal brut qui est le plus souvent uti-
lisé". Il est désigné en anglais d'IncrementaI Capital Output
Ratio (ICOR). Il exprime le rapport de l'investissement brut à
l'accroissement du produit.
(2)
I/!JY = (AK + ,K) /AY
Equation dans laquelle l
désigne l'investissement,
8 le taux de
dépréciation du capital, Y le produit et K le capital.
Dans certaines études, l'ICOR est défini par le rapport de la moyen-
ne des taux d'investissement de l'année et de l'année précédente
au taux de croissance moyen réel du PIB sur les trois années
(1)
AUSTRUY (J)
op c.Lt, p. '216
('2) GUILLAUMONT {Pl
op c.it.p.67.

-
123 -
suivantes.
(1)
Un ICOR négatif ou positif élevé reflète l'utilisation impro-
ductive des ressources.
Cela suggère donc une faible productivité
des investissements et un gaspillage des ressources •

Par contre, un ICOR faible suggère une productivité élevée.
Nous calculerons ici l'ICOR par l'investissement total puis l'ICOR
par secteurs avec la même formule que RAMAHATRA ci-dessus.
a)
L'efficacité des investissements pris globalement
Le tableau suivant donne la valeur de l'ICOR au Gabon de 1980 a
1985.
Tableau 9:
La productivité des investissements
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
Iuv.
to t . r
21)8.1
/1 J'}. ~
J38
22'1
20J.1
2 1,1 .2
3 1,'( • 1
38 1, .5
PIB
Y
462.4
719,1
690,2
539.2
6 /,4,6
904.5 1049.6 1188
ICOR
2
4.6
2,0
1 .7
1 .5
2.3
2.2
2,8
ICOR
France
1 .9
1 J 8
1 .8
1 .6
1 ,7
1 .7
1 ,8
1 ,2
Tableau élaboré à partir des données de la D.G.E.
En comparant l'ICOR Gabon et l'ICOR France (calculés avec la même
formule),
on constate que la productivité reste faible au Gabon mal-
gré un taux d'investissement élevé.(2)
(1) C6 RAMAHATRA
(01
in M~~~a~!~~~~_~~~_~~~~~~~~_~~_~~~!~_~~~i~!~~~
'!I.~~~, EdLtion.6 l'HaJtma-U:an,PaJti.6,
1989,p.237.
(2)
Si l'on ealeule l'ICOR paJt la 6oJtmule: taux moyen d'inve.6ti.6.6e-
ment/taux moyen annuel de eJtoi.6.6anee Jtéelle, utili.6ée paJt P. GUIL-
LAUMONT,
nou.6 obtenon.6 pouJt le Gabon le.6 Jté.6ultat.6 .6uivant.6:
pouJt la péJtiode 1960-1970,
ICOR = 5,3; PouJt la péJtiode 1970-1975,
ICOR = 1,02; POUJt la péJtiode 1975-1980,ICOR = 2,63. En eompaJtai.6on
le PJto6e.6.6euJt GUILLAUMONT tJtouve le.6 Jté.6ultat.6 .6uivant.6:
POUJt la péJtiode 1960-1970,
ICOR pay.6 en développement = 3,6 dont
CameJtoun:3,7; Ghana:5,8; AlgéJtie:6,3;
IJtak:2,8
PoUJt la péJtiode 1960-1970,
ICOR pay.6 développé.6:4,6
PouJt la péJtiode 1970-1975,
ICOR AJtabie Saoudite=l ,4; Côte-d'ivoiJte
3;PouJt la péJtiode 1975-1980,
ICOR IJtak= 1,9; CameJtoun:4,5
C6 GUILLAUMONT [Pl
op eit,
p.p.69-70.

-
124 -
Il Y a également du gaspillage car beaucoup d'investissements
sont mal répartis, mal distribués comme nous le verrons plus tard.
De plus ils tendent à s'accumuler dans les mêmes secteurs. Il s'en
suit un
sur-investissement dans certaines activités et un sous-
investissement dans d'autres.
Cependant malgré cette
faiblesse
tendancielle du rendement des
investissements au Gabon,
il y a une
différence de productivité
entre les investissements du secteur privé et ceux du secteur
public.
b)
L'efficacité des investissements par secteur
Elle sera analysée par l'intermédiaire de la valeur de l'IeOR de
chaque secteur. Celui-ci sera déterminé par la même formule que
précédemmen t.
Tableau 10: Valeur de l'IGOR dans les secteurs public et privé de
1918 à 1982 (investissements en milliards de fefa)
1918
1919
1980
1981
1982
Investissement public
82,40
91,60
80,10
118,60
146,80
Investissement privé
141,60
105,50
161,10
228,50
231,10
ICOR secteur public
6,45
4,28
5,86
5,61
6,10
ICOR secteur privé
1 ,16
1,08
1,60
1 ,61
2,12
Tableau élaboré par nous à partir des données de la D.G.E.
Ge tableau montre que ce sont les investissements du secteur public
qui ont été les plus improductifs. G'est dans ce secteur qu'il y a
eu le plus de gaspillage. L'Etat a investi dans des activités

i l n'avait pas un avantage comparatif certain ou a
surdimen-
sionné ses entreprises.
Par contre le secteur privé a su investir
dans des domaines où le Gabon disposait d'un avantage comparatif
tels que le bois, le pétrole, les mines et dans des secteurs qui

-
125 -
dégageaient très vite des bénéfices
(le batiment par exemple)
d'où cet ICOR très faible.
II -
LA MAUVAISE REPARTITION SECTORIELLE DES BUDGETS D'INVESTIS-
SEMENT.
Elle se matérialise ici par le sacrifice de l'agriculture au béné-
fice de l'industrie conformément à la stratégie de développement
prônée par l'Etat; la santé et l'éducation elles,
ont été sacri-
fiées au bénéfice de la défense ••..
Plus que de longs commentaires,
les tableaux suivants montrent ces
deséquilibres sectoriels:
Tableau 11: Structure du budget d'investissement (en%)
1980
1981
1982
1983
198'.
,
Productif
1,10
9,50
9.10
8,40
7,40
Infrastructures
61,00
54,90
58.20
51.50
56,00
Educatif et social
8,10
12,80
15,20
18,20
8,80
Etudes et recherche
0,90
0,80
1 .20
1 .20
1 ,40
Participations
1 .50
3,40
1.80
2.00
1 ,40
EQuipement adm.
et divers
20.20
18.60
13.90
23.10
25,00
Source: D.G.E.
Tableau 12: ProgFamme de dépenses de développement de l'agriculture
et des mines
(en milliards de fcfa)
Plan 1966-1910 Plan 1911-1915 Plan intérim. 80-82
Secteur minier
48,00
52.00
5.00
Secteur ap;ricole
1 ,30
4.00
36.00
'Source: Plans 1966-1910, 1911-1915, 1980-1982.

-
126 -
Tableau 13:
Prévisions des dépenses de santé, d'éducation et de
défense dans le Plan intérimaire 1980-1982 et dans le
e
5
Plan.
(en milliards de fcfa)
1980
1982
1984
1986
Education 'et formation,
5,10
5,40
8,90
15.36
Santé
2,80
3.05
2,90
4.70
lDéfense nationale
17.15
14.00
24,90
28.00
e
Source:
Plan intérimaire 1980-1982,
5
Plan quinquennal.
Ces tableaux montrent le peu d'intérets porté aux secteurs pourtant
clés du développement.
Ainsi pour l'agriculture,
le Plan quinquennal 1966-1970 ne prévoy-
ait que 1,3 milliards de fcfa contre 48 milliards pour le secteur
vivrier. Dans le plan suivant (1971-1975),
ce budget est passé a
4 milliards de fcfa ce qui ne représentait que 1,7% du budget
total des investissements envisagés.
Il faut attendre le Plan
intérimaire 1980-1982 pour voir ce budget dépasser la barre des
10% des investissements totaux.
Mais cela restait encore insuf-
fisant à l'égard des besoins croissants de la population.
Les dépenses consacrées aux secteurs de la santé et de l'éducation
elles, sont restées inférieures à celles consacrées à la défense
et à l'équipement administratif.
Et pourtant dans un pays li~ à
la France par des accords de défense, où les jeunes représentent
60% de la population totale,
et où les maladies endémiques ont
décimé des régions entières, ces deux secteurs devaient être
prioritaires.
Cette mauvaise répartition des ressources de l'Etat ne s'arrête
pas au niveau sectoriel,
car à l'intérieur de chaque secteur,
certaines branches ont été sacrifiées au bénéfice d'autres,accen-
,)
tuant des deséquilibres économiques et sociaux.

-
127 -
III -
LA MAUVAISE UTILISATION DES BUDGETS D'INVESTISSEMENT
A L'INTERIEUR DE CHAQUE SECTEUR
Nous limiterons cette analyse aux secteurs de la santé, de
l'infrastructure, et de l'éducation où les déséquilibres entre
branches sont plus manifestes.
(1)
a) Dans le domaine de la santé
Selon les statistiques de la Banque Mondiale,
il existait au Gabon
en 1987 un médecin pour 2790 habitants et un infirmier pour 270 ha-
bitants.
Par ailleurs selon les statistiques officielles il y a
en moyenne un l i t d'hopital pour 113 habitants.
Et pourtant le taux
de mortalité reste aussi élevé que dans un pays comme le Bénin où
la R.C.A.
bien moins "riches".(2)
La mortalité infantile elle,
s'élevait à 103~ en 1987 contre 16~ pour le Portugal qui avait
presque le même PNB/habitant,
tandis que l'espérance de vie à la
naissance était au Gabon de 52 ans contre 73 ans pour le Portugal.(3)
Cette situation paradoxale prouve que la programmation des investis-
sements de santé a été mal faite.
L'Etat a mis plus d'accent sur la
médecine curative que sur la médecine préventive.
Les 3/4 de cet
investissement se concentrent globalement dans trois villes seule-
ment (Libreville,
Port-Gentil, et Franceville).(4)
L'importance des crédits alloués à la médecine curative par rapport
à la médecine préventive, et de l'équipement de trois villes par
(1)
Le ~a~ de l'agn~cultune a été tna~té dan~ l'analy~e du ~yndnôme
hollanda~~. (Vo~n ~ect~on 1)
(2)
Le taux de montal~té ~elon la Banque Mond~ale éta~t de 16~ au
Gabon,
II~o au Congo,
16~o au BénLn,16~oeYl RCA.
(3)
Sounce:Banque Mondiale,
Rappokt 6Uk le d~veluppement dan6 le
monde 1989.
(4)
Soit pnè6 de la moitié de la population

-
128 -
rapport au reste du pays, montre la mauvaise politique sanitaire
appliQuêe jusqu'alors au Gabon.
Rn
toute vraissemblance il s'agit
d'un système à deux vitesses Qui accentue les dêsêquilibres sani-
taires dans la mesure où i l privilégie les villes et surtout les
classes aisêes par rapport aux classes pauvres et de la campagne.
En effet l'absence de sêcuritê sociale en campagne,
le coût des
mêdicaments,
la faiblesse des revenus des ruraux et l'êloigne-
ment des centres hospitaliers excluent une bonne partie de la popu-
lation de ce système sanitaire.
Tableau 14: Rêcapitulation des investissements de santê
en milliards de fcfa.
1980
1981
1982
Total
Mêdecine curative
2,10
1 ,85
1. 49
6.04
Mêdecine prêventive
0.10
0.82
0.81
1 .13
Autres activitês
0.01
0.38
0.11
0.62
Source:
Plan intêrimaire 1980-1982
b)
Dans le domaine de l'infrastructure de transport
Depuis le dêbut de la construction du chemin de fer
près des 3/4
des investissements de ce secteur y ont êtê affectês.
Les routes
Qui pouvaient relier toutes les villes du Gabon ont ainsi êtê sacri-
fiêes comme le montrent les tableaux suivants:
Tableau 15:
Programme des dépenses de dêveloppement pour l'infra-
stucture de transport.
(en milliards de fcfa)
1980
1982
1984
1985
Infrastructure de
transport
45,1
19.2
129
132
Dont chemin de fer
31 ,8
41,1
110
106
Route
1.3
24,6
19
26
Sources:
Plan intérimaire 1980-1982 et Se plan 1984-1988.
On ne peut Que se' demander les raisons d'un
tel choix sectoriel,

-
129 -
lorsque l'on sait que ce chemin de fer relie seulement trois gran-
des villes,
Libreville,
Moanda,
Franceville et lorsque l'on connait
l'état des routes au Gabon et leur importance pour les autres sec-
teurs (agriculture,
commerce . . . ).
Tableau 16: Réseau routier du Gabon en 1981.(en kilomètres)
Longueur
RMB
ROB
RMLL
RMEL
ROL
PA
P
Totale
Voie express
23,4
0
0
0
0
0
0
23,4
Routes nat.
284
116
416.5
322
14623
128
105
3553.8
Routes provo
1 ,3
1 1
131
110
603,5 299,5
0
1216,3
Routes dep.
0
102
18.5
11
354.2
915
919.5
2380.2
Voiries urb.
4
161
0
0
50.6
0
0
215.6
Total
312,1
450
626
503
24106 20025 10245
1389,3
Source: D.G.E.
RMB= Routes modernes bitumées;
ROB = Routes ordinaires bitumées;
RMLL = Routes modernes larges latérite;
RMEL = Routes modernes
étroites latérite;
HOL = Routes ordinaires latérite; PA = Pistes
am6nae6es;
P = PisLes.
L'état lamentable du réseau routier se reflète ici à
travers ce
tableau. Sur 1389,3 Kms de routes publiques, seules 162,1 Kms
étaient bitumées en 1981 dont 161
Kms de voies urbaines.
Pendant
les saisons des pluies plus de la moitié de ce réseau est imprati-
cable. De nombreuses villes restent enclavées pendant des mois.
Ce constat nous permet de dire qu'il y a eu une mauvaise politique
en matière d'infrastructure de transport surtout si l'on compare la
situation du Gabon à celle des pays limitrophes comme le Cameroun
ou le Congo. (1)
( 1)
Le. Came.ltoun dJ...6po.6 e. de. plu.6 de. 1500 km.6 de. ltoute..6 bJ..tumée..6.
Le.
Congo e.n ~ompte. plu.6 de 900 km.6. C6 deltnJ..elt.6 plan.6 de développe-
me.nt du Came.ltoun e.t du Congo.

-
130 -
c) Dans le domaine de l'éducation
Dans ce domaine aussi,
il y a eu une mauvaise répartition du
budget d'investissement consacré à ce secteur. Même s ' i l ne nous
est pas possible de calculer ici les taux de rendements apparents
ni les taux de déperdition
(1), néanmoins,
le tableau suivant
permet de voir le déséquilibre provoqué par la faiblesse des bud-
gets consacrés à l'enseignement technique
et scientifique depuis
bien des années.
Tableau 17: Evolution des effectifs a l'Université OMAR BONGO
1981
1982
1983
1984
formations sc.
et tech.
514
616
709
709
Total
U.O.B.
1889
2188
2385
2350
ex.
29,1
30,4
29.7
30.2
Source: Ministère de l'Enseignement Supérieur
Bien que le système éducatif soit relativement développé,son rende-
ment externe reste médiocre. On remarque en effet une incapacité de
ce système éducatif à contribuer à l'intégration sociale et économi-
que des jeunes si l'on observe le nombre élevé d'entre eux qui en
sortent sans formation,(environ 60ex. l,voire sans alphabétisation
durable;
Le tableau 11 montre que cc système prépare mal aux for-
mations professionnelles ou supérieures scientifiques et techniques.
Il Y a une préférence donnée à des formations longues, donnant
accès aux études supérieures générales longues.
Les formations
conduisant aux métiers techniques demeurent insuffisantes. Il
,
(1)
Pou~ une p~omot~on ent~ée ~'année t, ~e taux de ~endement appa-
~ent ~a en année ~ du eye~e d'en~e~gnement
e~t ~e ~appo~t ent~e ~e~
e66eet~6~ ~e t~ouvant dan~ ~'année ~ du eye~e en t+~-l aux e66eet~6~
.ent~é.~ en 7è.~e anné.e du eye~e en t. (e6 6eet~6~ ~n~t~aux de ~a p~omo­
t~o n)..
Un
aut~e ~nd~eateu~ ut~~~~é e~t ~e ~appo~t ent~e ~e nomb~e d'année~­
é~è.ve~ no~ma~ement néee~~a~~e~ pou~ obten~~ un d~p~omé et ~e nomb~e
d'année~ qu~ a été e66eet~vement néee~~a~~e.

-
131
-
en résulte au niveau du marché de l'emploi,
une offre qui ne cor-
respond pas à la demande de main d'oeuvre.
Les entreprises font
pour cela appel à la main d'oeuvre étrangère.
Le déséquilibre dans l'éducation ne se situe pas seulement entre
les différentes sortes de formations,
mais aussi
entre les villes
et les campagnes,
entre Libreville et les villes de l'intérieur.
A
titre d'exemple,
près de 60~ des élèves de Terminale réussissent
au Baccalauréat à Libreville contre 5~ seulement pour une ville
comme Bitam.
Les villes de l'intérieur ne disposant pas de matériel
didactique approprié,
beaucoup de familles préfèrent envoyer leurs
enfants à Libreville. D'où le surpeuplement des classes dans le
primaire que l'on y constate.
Au total la politique gabonaise de développement est caractérisée
par des choix contestables des pôles sectoriels de développement.
L'orientation des investissements vers l'industrie s'est effectuée
en premier lieu au détriment de l'agriculture,des infrastructures
routières des provinces et donc de la population rurale.
Ces choix sectoriels de l'Etat auraient été moins dommageables si
les projets nés de ceux-ci avaient été rentables.
En effet les
entreprises du secteur public ont depuis bien des années des dif-
ficultés énormes à s'affirmer que ce soit sur le plan national ou
sur le plan international, même dans des domaines où elles dispo-
saient d'un avantage comparatif certain comme le bois.
Analysons
les raisons de cette faible compétitivité.

-
132 -
C -
LA FAIBLE COMPETITIVITE DES ENTREPRISES GABONAISES
Elle est due pour les entreprises du secteur public au finan-
cement des investissemenŒ ou des projets non rentables, et pour les
entreprises privées, au coût élevé des facteurs de production, et à
la
distorsion des prix.
l
-
LE FINANCEMENT DES PROJETS ETATIQUES
Théoriquement la sélection des investissements publics composant
le programme de dépenses publiques de développement est opér~e
suivant les critères d'évaluation des projets et à partir des prio-
rités suivantes:(l)
-
Priorité aux investissements productifs et aux investissements
destinés à renforcer la compétitivité des entreprises et la promo-
tion des Gabonais, et à réduire les inégalités.
-
Priorité à la conservation du patrimoine national:
entretien,
,
travaux de refection,
ou de confortation destinés à éviter des
dégradations ultérieures plus importantes.
En ce qui concerne les projets productifs avec une participation
de l'Etat,
les principes et critères de sélection sont les suivants:
- Dans le cas des projets tournés principalement vers l'exportation,
la sélection est effectuée selon le niveau du taux de rentabilité
financière interne.
- Dans le cas des projets tournés vers l'intérieur,
en dehors du
taux de rentabilité interne, l'Etat s'assure de l'intérêt du projet
pour la collectivité.
[1)
Mini~tè4e de la Plani6ication et de l'Aménagement du te44itoi4e,
i~_E.{~!!:_~~_~i:~~{QJlJ~_~'!!~!!:~_i:~C!-!'!Q'!!iÇ[g~_~~_~c!-~i~~L_L2~i=-l~~~·

-
133 -
Voyons au regard de leur situation actuelle,
le critère qui a
contribué réellement au financement des projets étatiques à l'aide
de quelques exemples.
a)
La rentabilité financière
La rentabilité financière d'un projet permet de s'assurer qu'il
y aura suffisamment de fonds pour couvrir les coûts d'exécution du
projet.
La détermination du taux de rentabilité financière peut se
faire soit à l'aide de critères comptables (élaboration des états
financiers prévisionnels, puis calcul des ratios) soit par la mé-
thode de l'actualisation.
Au Gabon, pour se prémunir contre les risques d'erreurs ou d'incer-
titude, l'Etat réalise certains projets en s'associant avec des
partenaires privés compétents dont la participation devra être suf-
fisamment importante (environ 50~) pour qu'ils assurent les risques
financiers de l'entreprise.
Même s ' i l ne nous a pas été possible d'avoir les comptes d'exploi-
tation des entreprises publiques, néanmoins l'importance des sub-
ventions d'exploitation et d'équipement que ces sociétés reçoivent
de l'Etat laisse à penser que la rentabilité financière de certains
projets étatiques était très faible sinon nulle.
Une étude sur un échantillon de 24 sociétés soit 35~ des entrepri-
ses du secteur para-public réalisée par "La Maison LAZARD"
(1)
montre effectivement qu'en 1982, avant subvention, les comptes
d'exploitation de ces entreprises faisaient ressortir
un déficit
(7)
Ma-i.6on LAZARV et c.ompagn-ie,"Le .6ec.teu!L pa!Lapubl-ic. au Gabon"
Rappo!Lt
de .6ynthè.6e, ju-illet 7984.

-
134 -
net global de 21 milliards de fcfa se répartissant ainsi par
secteur:
Tableau 18: Résultats financiers des entreprises publiques par
sec teur.
(en milliards de fcfa)
Résultat net avant subvention
Transport
-10,3
Agro-industrie
- 4,9
Service public
- 1
Industrie
- 4,8
Finances
-
Total
-21,0
Source: Maison Lazard
Trois secteurs apparaissent déficitaires tandis que le secteur
financier et les services publics sont quasiment équilibrés. Neuf
sociétés ont un déficit de plus de 1 milliard de fcfa.
Elles repré-
sentent 86~ du déficit global (1). Cinq sociétés dont AIR GABON,
OCTRA, SEPOGA, SMAG,
SEEG se partagent 18~ des subventions versées
par l'Etat soit une aide globale de plus de 16 milliards de fcfa.
Les coûts de disfonctionnement des entreprises publiques est donc
très élevé pour l'Etat,
tel que l'indique le tableau suivant:
Tableau 19: Importance des subventions aux entreprises
(en milliards de fcfa)
1983
1984
1985
1986
Subvention d'exploitation
21,15
34,1
38,1
35,19
Subvention d'équipement
100,4
156
184
151,5
Source: D.G.E.
Dans un rapport sur le développement (2),
La Banque Mondiale
(1)Mai6on LAZARV op ~it.
IZ)
Banqh~e Mondiale: ~~EeQ~!_~~~_~~_~~~~~~ee~~~~!_4~~~_~~_~Qnde1985,
Wa6 ~ngton 1985, p.59.
--------

-
135 -
attirait déjà l'attention sur le fait que bon nombre de gouverne-
ments dans les pays sous-développés ne font pas la distinction
entre rentabilité financière et rentabilité économique. Certains
investissements semblent financièrement rentables parce que ces
entreprises sont protégées par des droit de douane ou que l'Etat
les subventionne par des prêts à
taux bonifiés ou des transfertsen
espèces
• Or une rapide comparaison dans l'étude de faisabilité
des recettes et des coûts d'exploitation prévisionnels,
aurait dû
décourager ce genre d'investissement.
A titre d'exemple,
l'OCTRA supporte chaque année des coûts d'exploi-
tation de près de 30 milliards par an.
Le prix de revient du Kg de sucre à la SOSUHO est de 280 fcfa alors
que le prix mondial du sucre produit par les A.C.P.
est de 100 fcfa
sur le marché européen.
Le prix auquel l'Etat est disposé à vendre
au consommateur gabonais est par contre de 250 fcfa le Kg.
Ce prix
de revient trop élevé résulte de la taille trop grande de l'usine
par rapport au marché potentiel.
Plusieurs facteurs expliquent donc les résultats financiers médio-
cres des entreprises publiques. Ce sont les contraintes du marché
intérieur et extérieur, et les relations que les pouvoirs publics
ont avec ces entreprises.
-
La taille limitée du marché domestique gabonais réduit les pos-
sibilités d'économie d'échelle.
Le mauvais état du réseau routier
accroit les coûts de transport à l'intérieur du pays.
Une bonne
partie de la population n'est pas de ce fait approvisionnée régu-
lièrement.
-
Comme nous le verrons par la suite, à cette étroitesse du marché
s'ajoute le coût élevé des facteurs de production
(salaires élevés

-
136 -
dus aux effets induits du pétrole).
-
L'Etat en déterminant les objectifs et les champs d'action des
sociétés publiques exerce aussi souvent des contraintes sur leur
exploitation et leur bilan. En effet,
ses objectifs ne sont pas
toujours d'ordre financier,
ils peuvent être d'ordre macro-économi-
que ou social. Dans ce cas,
le prix des services ou des biens de
ces entreprises sont fixés de façon à les rendre abordables à
toutes les couches de la population. En contre-partie,
ces entre-
prises bénéficient du soutien de la Caisse de stabilisation et de
péréquation (1).
Par contre pour des motifs politiques,
l'Etat
oblige d'autres entreprises a absorber les excédents d'offre sur
le marché d'emploi,et i l fixe parfois les salaires de cette main-
d'oeuvre qu'il impose. Il est cependant utile de noter que certains
investissements ne répondent pas toujours à des critères commerciaux
à court terme mais à une politique de développement à long terme:
c'est le cas des infrastructures.
Voyons alors si les projets éta-
tiques ont une rentabilité économique certaine.
b)
La rentabilité économique
La plupart des projets étatiques gabonais ont une rentabilité
économique limitée,
en dépit de la masse salariale distribuée et
de quelques avantages sociaux.
A titre d'ex~ple, si le taux de rentabilité financière du projet
"Cimenterie du Gabon" se situe à 18% dans l'étude de faisabilité,
nos calculs (2) montrent que le taux de rentabilité économique
(1]
Ca~ de la SOSUHO, de la SMAG, de SOTRAVIL, de l'OCTRA ...
(2)
ZOMO YEBE
(Gl,L'anaiy~e de~ p~ojet~ ~ndu~t~~el~ à la BVEAC:
Etude de ca~: la c~mente~ie du Gabon. Ra22o~t de ~tage VESS
Q~~~~~22~~~~~,
Un~ve~~~té de Cie~mont T~ 1986~------ ------

-
131 -
se situe seulement à 9%. Tandis que l'effet sur les finances pub-
liques demeure négatif en raison des nombreuses éxonérations
d'impôts et de taxes permises par un code d'investissement laxiste.
Ouant au chemin de fer Transgabonais,
la rentabilité économique
supposée, qui a été à l'origine de sa réalisation n'est pas elle,
aussi évidente.
Le développement de certaines villes
(Ndjole,BouJ ••. )
par accroissement démographique que l'on espérait ne s'est réalisé
que pendant les travaux.
Aujourd'hui ce sont des cités fantômes
clairsemées
le long du chemin de fer.
Il n'y a pas eu ce déplace-
ment massif de la population vers la voie ferrée,
car celle-ci
traverse une zone presque inhabitée,
comme le montre le tableau
ci-après relatif au
trafic
des voyageurs et des marchandises:
Tableau 20: Evolu tion du trafic
OCTRA
1982
1983
1984
1985
1986
1981
1988
Voyageurs
90561 102283 135914 137111
125816
99696 121188
Colis (T)
451
853
1210
1264
1153
1299
1409
Wagons
(T)
402828 620193 664605 72303/J 660412 671645 564860
Dont bois (T)
101048 230193 311369 359434 401961
481055 489011
Source: OCTRA,
rapport d'activité.
Il ressort de celui-ci que l'OCTRA transporte en moyenne 350 passa-
gers par jour. Ce qui est très faible pour assurer sa rentabilité.
Seul le transport du bois semble avoir réellement profité de ce
chemin de fer.
En conclusion, on remarque que dans la plupart des cas, l'Etat
préfère sacrifier ses finances publiques pour assurer une supposée
rentabilité financière à ses projets.
La capacité de production et
le schéma technique de bien des projets auraient dû être revus.
La plupart des projets de l'Etat n'ayant donc ni une rentabilité

-
138 -
financière,
ni une rentabilité économique évidente, c'est dire
que les motivations qui ont 6té à la source du financement et de
la réalisation de ceux-ci sont autres.
c)
La rentabilité politique
Elle semble être la véritable cause de la réalisation des projets
étatiques tels qu'ils se présentent actuellement. On définira cette
rentabilité politique comme tout effet autre qu'économique et
financier visant à renforcer ou à promouvoir l'influence,
la force,
la renommée,
la popularité .•. d'une équipe au pouvoir. D'où la
réalis~ti9n des projets grandioses, "des éléphants blancs" que
l'on rappel~e souvent dans des discours démagogiques au peuple. En
période de croissance,
aucun obstacle ne semble arrêter cette
lubie, même pas les recommandations de la Banque Mondiale dont
l'étude de faisabilité avait démontré la rentabilité économique
et financière presque nulle du chemin de fer Transgabonais.
Comme le note le rapport 1984 de la
Banque Mondiale,
"l'erreur
et la malchance ne suffisent donc pas à expliquer le nombre de
ces opérations anti-économiques. Trop de projets ont été sélection-
nés pour des raisons politiques sans analyse adéquate de leur
rendement financier et économique.(l)
Le fait que la plupart de ces projets non rentables aient été réali-
sé.
avec la complicité de
certains pays industrialisés malgré les
études de faisabilité non favorables nous amène a nous poser des
questions sur les vraies motivations de l'aide.
Mais il serait erroné de penser que tous les projets 6tatiques ont
[1)
Banque Mondiale,
&~EE~~~_!~~_~~_~~~~~~eE~~~~~_~~~!_~~_~~~~~,
Wa-6hington V.C.
1984,
p.28.

-
139 -
été mal analysés dès le départ.
La SEEG,
l'OPT,
AIR GABON semblent
théoriquement avoir une rentabilité financière ou économique évidente
et pourtant, ces entreprises font face à d'importants déficits fi-
nanciers.
Ce qui prouve qu'elles sont soit mal gérées, soit qu'elles
supportent des coûts qui n'ont rien à voir avec l'exploitation de
l'entreprise. En 1989, AIR GABON a enregistré un déficit de 4- mil-
liards de fcfa,
la SEEG,Société d'énergie et d'eau du Gabon elle, a
eu une perte de 5 milliards de fcfa en 1987 et de 8 milliards
en
1988. Ouant à la SNBG, la société nationale des bois du Gabon, son
déficit s'est élevé en 1988 à 5
milliards de fcfa.(1)
Les résultats négatifs de ces entreprises publiques proviennent
surtout des facteurs internes.
Au niveau de la gestion des ressources
humaines, ces entreprises souffrent d'un recrutement anarchique qui
ne tient compte ni de leurs besoins réels, ni même de la compétence
des individus à recruter.
Ici aussi comme dans l'administration,
seuls les liens de parenté ou d'amitié comptaient réellement,
d'où
les effectifs pléthoriques,
le manque de respect de la hiérarchie,
la mauvaise circulation des informations,
les salaires élevés injus-
tifiés,
les contrôles financiers inefficaces ou inexistants qui les
caractérisent.
Dans un tel climat,
les rendements sont nécessairement bas.
La
plupart de ces entreprises ont à leur tête des hommes politiques
cumulant plusieurs fonctions;
ceux-ci n'ont pas toujours le temps
ni la capacité de les diriger convenablement. Or au delà des fonc-
tions achat ou vente de l'entreprise,
c'est l'ensemble de la gestion
qui peut influer sur la compétitivité de celle-ci.
(1)
C6 Ma~ché~ T~op~caux et Ma~gache~ du 15/1Z/89 nOZ301.

-
140 -
Dans beaucoup de cas, l'on avait l'impression que les résultats
financiers importaient peu, car les chefs d'entreprises étaient
sûrs d'équilibrer leurs comptes chaque année avec des subventions
de l'Etat.
Les détournements de fonds ou de matériels,les dépenses
injustifiées, l'octroi de salaires élevés étaient ainsi facilités.
II -
LES COUTS DE PRODUCTION AU GABON
TrOis principaux cofits affaiblissent la compétitivité des entreprises
au Gabon, ce sont:
-
les cofits salariaux
-
les cofits de transport,
et les cofits de déforestage pour les entreprises privées agricoles.
a)
Les cofits salariaux
Le niveau élevé des salaires au Gabon est dfi indirectement au secteur
pétrolier. En effet, la redistribution des revenus pétroliers par le
biais du budget de l'Etat alimente la demande intérieure,
soit direc-
tement sous la forme de dépenses de biens et services, soit indirec-
tement par les revenus distribués aux agents privés et l'effet induit
sur leur dépense.(l)
La masse de revenus que ce secteur a procuré à l'Etat a permis à ce
dernier et aux entreprises étatiques
de distribuer des salaires
élevés. Un secteur minimum inter-proffessionnel garanti
(SMIG) unique
se rapportant à toutes les catégories de travailleurs,
a été ainsi
imposé à toutes les entreprises sans tenir compte ni du niveau de
travail réalisé, ni de l'impact de salaires administrés sur les cofits
d'exploitation des petites entreprises.
III
Vo~~ le c~~cu~t économ~que gabona~~ 1le chap~t~el

-
141
-
Ce SMIG a évolué comme suit de 1916 à 1985.
Tableau 21: Evolution du SMIG
(en milliers de fcfa)
Années
16
78
80
82
84
85
Montant SMIG
11,5
23
40
50
60
64
Source: D.G.E.
Il est certes difficile de d6terminer l'importance des coQts
salariaux sur les coQts totaux de chaque entreprise, mais il nous
semble qu'au niveau des entreprises publiques, c'est le niveau
élevé des salaires des cadres qui pose problème.
A titre d'exemple,
le salaire du Directeur Général de L'O.P.T était équivalent en
1989 (donc après la réduction des salaires demandée par le F.M.I)
aux salaires de 100 ouvriers qualifiés ou d'une vingtaine d'ingé-
<.
nieurs.
Les rapports étaient presque les mêmes à la SEEG et à
l'OCTRA.
Le manque d'encadrement intermédiaire accentue ces déséquilibres
salariaux. Beaucoup d'entreprises sont ainsi obligées de faire
appel à la main d'oeuvre étrangère et surtout européenne qui coQte
encore plus cher si l'on tient compte de la production de ces en-
treprises.
Selon une étude comparative réalisée en 1980, en dehors de la masse
salariale des nationaux (déja importante) l'existence d'un plus
grand nombre d'expatriés dans les entreprises gabonaises
(8 à 10%
des effectifs)
contre 4% en Côte-d'Ivoire et 1 à 2% au Cameroun
est l'un des élements qui contribue à leur faible productivité.(l)
Les coQts de personnel par unité produite sont pour cela 2,3 fois
(1)
E-tude. Ke.,ev-i..nga-te. L-i..m-i..-te.d,"Le. c.oû-t de.-6 6ac.-te.uJt-6 au Gabon",
déc.e.mbJte. 1980.


-
142 -
plus élevés au Gabon qu'au Cameroun et 35% plus
élevés qu'en Euro-
pe.(1) Ces chiffres illustrent les difficultés d'une entreprise
installée au Gabon, ne bénéficiant d'aucun réRimc
privilégié
et
comprenant un pourcentage important d'expatriés.
Tableau 22:
La distribution des revenus par groupes socio-économi-
ques en 1980.
Rev. moyen
Nombre de me-
Groupes
fcfa/mois
nages en %
-
Pauvres du secteur agricole
et du secteur non structuré
15.000
12,4
-
Agriculteurs indépendants
38.000
24,4
-
Travailleurs du sect. informel
46.000
1
-
Salariés agricoles
54.000
1
-
Ouvriers
10.000
22,1
-
Employés
100.000
13,1
-
Fonctionnaires
160.000
13,3
- Cadres
350.000
0,6
-
Employés non Africains
400.000
1 ,4
-
Employeurs,
Professionnels
650.000
1 ,1
-
Cadres no~ Africains
130.000
1 ,8
Moyenne/total
110.000
100
Sources: -
L'emploi et la répartition de revenus dans la Républi-
que Gabonaise
PECTA/BIT,
Addis-Abéba,
1980
-Size distribution of income:
a compilation of data
Banque Mondiale, Washington DC 1915
-
A.
KERVYN,
l'emploi de la réPrrti tion de revenus dans la
République Gabonaise,
Rapport janvier 1980, p.13
Les autres facteurs de l'environnement que l'on appelle les écono-
mies externes et qui constituent au Gabon "des déséconomies externes"
nuisant à la compétitivité des entreprises
(surtout agricoles)
sont
le mauvais état de l'infrastructure routière et la végétation.
(1)
Etude Kelv~ngate L~m~ted,op ~~t.

-
143 -
b)
Les coûts de transport
L'êtat lamentable des routes rend onêreux les coûts de transport
des produits agricoles ou industriels des lieux de production aux
marchés.
Les investisseurs potentiels sont souvent découragés car
l'état des routes ne leur permet pas de ravitailler les deux prin-
cipaux centres de peuplement,
le Woleu-Ntem au nord et la vallée
de la Ngounié au sud.
De même, le surplus agricole de ces deux rêgions et de la Nyanga
arrive difficilement dans les autres régions, car les nombreux
bourbiers et l'état défectueux des ponts rendent impossible la
circulation en saison des pluies. Il faut par exemple 1 à 8h de
temps pour aller de Mitzic à Libreville
en saison séche contre
4 h pour aller de Clermont-Ferrand à Paris (les deux distances
êtant approximativement égales).
Pendant la saison des pluies cette
durée du trajet avoisine près de 12 heures.
L'état des routes n'augmente pas seulement les coûts d'exploitation
des entreprises, i l diminue la durée de vie ou la durée d'amortis-
sement de tout matériel roulant;
ce qui diminue d'autant les pos-
sibilités de bénéfices.
A titre d'exemple,
le coût de production d'une tonne d'huile d'AGHa
GABON s'élève à 1000 $ la tonne alors que les cours mondiaux tour-
nent autour de 300 $ la tonne.(1) Dans ces conditions i l est préfé-
rable de consommer au Gabon des produits importés qui coûtent
moins cher.
Pour certains produits comme le cacao, ce problème de coût de .
(1)
GAULME
IF), Atout~ et 6a~ble~~e~ de l'é~onom~e gabona~~e,
P~~Q~~~~~_f~o~~~~~~~~, nO'829 du 20/6/1983, p.p. 16-18. a~t~~le
t~~é de Ma~~né~ T~op~~aux du 14/1/1983, ~ou~ le t~t~e:"un pa~te­
na~~e p~o~he et ex~geant".

-
144 -
transport est précédé d'un problème de mise en place des cultures
ou coût de défrichement.
c)
Les coûts de défrichement
En milieu équatorial. la végétation dense empèche les paysans
de défricher de grandes étendues de terrain avec les moyens archa-
iques dont ils disposent.
La plupart des exploitations paysannes
ne dépassent guère 2 Ha car. compte tenu du degré d'humidité et
de la densité de la forêt.
pour mettre en valeur une grande super-
ficie.il.se pose automatiquement un problème de temps et de moyens.
Afin d'éviter le problème de régénération rapide de la végétation.
il est primordial d'utiliser un matériel lourd approprié (engins
de déforestage.
tracteurs .•• )
dont le prix malheureusement n'est
pas à la portée de tous.
Pour mémoire.
un engin de déforestage de
type Bulldozer Fiat Allis F.D.14 coûte environ 50 millions de fcfa
à Libreville et il peut consommer près de 2001 de carburant par
jour de travail.
Le coût de l'investissement de départ est donc
tellement élevé que pour espérer le rentabiliser. ce n'est pas
une dizaine d'hectares qu'il faut exploiter mais une centaine. A
moins que l'on puisse trouver une société pouvant faire louer ce
genre d'engins.
ce qui n'existe pas au Gabon.
L'on comprend alors le comportement tout à fait rationnel des
paysans qui se contentent d'exploiter un ou deux hectares tout en
suivant le rythme des saisons.
Ils défrichent en saison sèche et
plantent dès les premières pluies. En suivant ce cycle naturel.
ils sont au moins assurés d'une production minimale pour leur
auto-consommation. car vouloir produire plus ici équivaut à prendre
des risques énormes. surtout que l'on n'est pas sûre d'écouler
l!
J
1
j
j

-
145 -
normalement sa production.
A titre d'exemple, nous donnons ici les coûts de mise en place
des cultures de la société P.I.N.(1)
pour comparer le défrichement
au Bulldozer et le défrichement manuel.
Tableau 23:
Les coûts de
défrichement de la P.I.N.
(coOts totaux)
. Au Bull
Temps
A
la
main
Temos
1ha défriché
300.000 fcfa
1 a
1.120.000 fcfa
10 à
3j
20j
~km de piste
1.000.000 fcfa
2 a
4.000.000 fcfa
30J
6j
Source:
ZOMO YEBE (G),
Rapport d'activités P.I.N.
1989.
En dehors de ces coOts
moins élevés,
l'utilisation d'un engin de
déforetage comme le Bulldozer offre deux autres avantages:
un gain de temps;
un ha défriché complètement en une journée et
demi en moyenne;
Elle livre un terrain propre et dégagé de tout débris de bois
et sain
ou indemne de pourridiés et champignons divers,
permettant
des interventions semi- mécanisées
(accès aux véhicules et tracteurs
pour les opérations phyto-sanitaires, les récoltes et les épandages
divers), sans lesquelles la conduite d'une plantation
semi-indus-
trielle reste impossible.
Cet exemple de la P.I.N. montre le principal problème auquel se
heurtent les paysans ou toute entreprise agricole.
Ils doivent
pour minimiser les coOts et le temps de défrichement,
s'équiper
d'un matériel dont le coOt reste trop élevé; ou alors ils doivent
maximiser les coOts de défrichement
(utilisation d'une main d'oeu-
vre
nombreuse)
avec un matériel simple
(machettes,
houes ••• ).
(1)
La Poly~ultu~e
lndu~t~ielle de Nkolayop e~t une ~o~iété pou~
laquelle nou~ avon~ ~éali~é un p~og~amme de ~éhabilitation de
juillet à novemb~e 1989.

1
l
- 146 -
i
j~1
1
Dans tous les cas,
l'investissement de départ important reste le
J
principal handicap à la création de plantations industrielles au
Gabon.
III -
LA DISTORSION DES PRIX
Selon l'analyse économique,
les prix sont des signaux desti-
nés a assurer la régulation des marchés par la transmission d'in-
formations concernant les quantités disponibles,
les coûts de pro-
duction et l'ampleur de la demande pour chaque produit faisant
l'objet d'échanges.
Au Gabon,
les prix constituent un instrument de politique écono-
mique. C'est l'Etat qui les fixe afin d'agir théoriquement sur
les structures de rémunération des agents et sur l'orientation de
la production vers des secteurs prioritaires.
La distorsion des prix s'exprime ici par le fait que les prix des
biens et services, du capital et de la main d'oeuvre ne reflètent
pas de manière exacte leur rareté.
C'est dans ce sens qu'elle
constitue un handicap à la compétitivité des entreprises. Avant de
voir un effet de l'administration des prix sur la production agri-
cole, analysons l'évolution des taux de change effectifs réels et
nominaux
(1)
pour voir la compétitivité de l'économie gabonaise.
(7)
Le taux de Qhange e66eQt~6 néet e~t te nappant du pn~x de~
6aQteun~ de pnaduQtian et de~ bien~ dame~t~que~ au pn~x de~
6aQteun~ de pnaduct~an et de~ b~en~ ~ntennat~anaux.
Le taux de Qhange e66eQt~6 nam~nat e~t te pn~x de ta manna~e
nat~anate expn~mé pan nappant à un pan~en nepné~entat~6 de
dév~~e~.

-
147 -
a)
Evolution des taux de change effectifs réels et nominaux
De 1966 a 1970, et de 1974 à 1985 il Y a eu une appréciation du
taux de change effectif réel
(TCR)
par rapport au taux de change
effectif nominal
(TCN)
comme l'indique le graphique suivant:
Graphique 1: Evolution des taux de change effectifs réels et
nominaux
(base 100 de 1970).
TC ER
TCEN
"UJ
,-..
,
.........., ---.-- - ....-. .--~-',,'.",,....,...'............ TCEN
--_.
1
"
1.1
'8
"
':fo
ri
Ho
l-~
~4 "15 H 1t
'tH
1~ go 111
IlL
3~ 8 ,
BI
Années

-
148 -
L'appréciation du taux de change effectif réel constaté ici impli-
que la surévaluation de la monnaie.
La compétitivité de l'économie
gabonaise en a été touchée,
car cette appréciation a entrainé une
fuite des capitaux sous forme de sous-facturation à l'exportation
et de sur-facturation a l'importation.
Par ce biais les distorsions
des prix,
résultantes de la pratique généralisée des prix adminis-
trés,
a des effets néfastes sur la balance des paiements. Elles
favorisent largement les agents disposant de revenus fixes salariaux
et pénalisent les paysans comme le montre l'exemple ci-après rela-
tif au cacao.
b)
Prix administrés et productivité agricole:
l'exemple du cacao
Depuis plusieurs années,
la production de cacao ne cesse de décroi-
tre au Gabon, en dépit des augmentations relatives des prix. De
5211
tonnes en 1910, elle est passée à
1540
tonnes en 1985. Et
pourtant comme le note J. BOUCaUEREL,"l'exportation du cacao a
permis aux populations du nord du Gabon d'augmenter leurs achats
de biens de consommation, des vêtements aux voitures,
de développer
leur artisanat du bois et de placer leur argent dans l'achat de
terre ou la construction locative" dans les années 1950 et 1960.(1)
A partir d'un modèle inspiré du modèle de NERLOVE,
nous avons
tenté de comprendre la cause exacte de cette baisse de la production
en analysant économétriquement les déterminents de celle-ci
de
1910 à 1985.
-
Comme dans toute fonction d'offre la variable à expliquer est la
production annuelle de cacao
(PRD).
Il s'agit de
la production
Que -6a-i...-6-je PUF,PaJt-i...-6,
1976,
p.65.

-
149 -
vendue à l'organisme d'Etat chargé d'acheter le cacao aux produc-
teurs:
la Caisse Cacao. Nous avons retenu comme variables explica-
tives:
-
Le prix du cacao au Gabon
(PCG): c'est un prix administré qui
dépend de la qualité du cacao (supérieure, courante, moyenne,
mauvaise).
Il existe donc en réalité 4 prix.
Nous avons fait leur
moyenne pour avoir un prix moyen défini comme étant le prix mini-
mum que peut espérer un planteur.
-
Les prix du Kg de cacao des pays voisins peuvent aussi influencer
la production gabonaise. Compte tenu de la perméabilité des fron-
tières, i l peut être avantageux
pour un paysan de vendre dans
l'un ou l'autre pays et cela d'autant plus facilement que les prix
sont connus d'avance.
n'ayant pas pu avoir les prix du cacao en
Guinée Equatoriale,
cette période étant celle où ce pays utilisait
une monnaie non convertible "l'Ekwelé", nous avons seulement com-
paré le prix moyen du Kg de cacao au Cameroun par rapport à celui
du Gabon. Cela nous a permis de déterminer le prix relatif cacao-
Cameroun/Gabon (PRCG).
-
Le prix moyen du café au Gabon a été aussi pris en compte car
il s'agit d'un produit substituable.
La variable qui saisira son
influence sera le prix relatif café/cacao décalé d'une période
(PRCC).
-
La variable qui saisira l'influence de la population rurale sera
PAA,
la population agricole économiquement active.
-
Enfin le trend montrera l'influence du progrès technique et des
autres facteurs sous-jacents.
Le modèle à estimer peut s'écrire sous la forme:
PRD = aX + b

-
150 -
Nous résonnerons en terme d'élasticité,
toutes les variables seront
prises en logarithme.
Après élimination des variables non significa-
tives, l'estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires
donne:
LogPRD = -0,462LogPCG - 1,038LogPRCG + 15,14
(-4,38)
(-5,18)
(16,02)
2
R
= 0,80
DW = 1,81
F = 28,91
·N.B.
Le mode de sélection des variables et les tests sur cette
équation se trouvent en annexe 3B.
Certes dans cette petite étude,
i l n'a pas été pris en compte tous
les facteurs pouvant influencer la production de cacao par manque
de données, néanmoins les résultats montrent clairement l'effet
négatif des prix pratiqués au Gabon,
ainsi que des prix relatifs
Cameroun/Gabon sur la production de cacao au Gabon.
Ce qui suppose
que la fixation arbitraire des prix par l'Etat décourage les
planteurs.
Le prix relatif du cacao Cameroun/Gabon exerce les mêmes effets.
Lorsque l'on compare les prix moyens des deux pays, on constate
qu'à partir de 1919, i l est plus avantageux pour un paysan Gabonais
d'aller vendre sa production au Cameroun;
Le rapport entre les
deux prix s'étant amélioré en faveur du Cameroun.
La distorsion des prix, le manque d'infrastructure routière adé-
quate expliquent en partie le manque de circuit de commercialisation
des diverses productions agricoles.
Ils expliquent pourquoi la po-
pulation rurale a été la principale à ne pas bénéficier de la rente
pétrolière.
,
1
~1j
1
1

-
151
-
CONCLUSION DU CHAPITRE II
L'analyse structurelle de la crise au Gabon montre. les
limites d'une politique de développement dans un petit pays.
Nous
avons tenté de montrer que des facteurs endogênes tels que les
politiques de formation de la main· d'oeuvre,
les politiques sec-
torielles, et le contexte socio-politique peuvent détruire ou
nuire à l'exploitation d'un avantage comparatif.(l)
Les difficul-
tés d'une société comme la S.N.B.G.
(bois)
en est un exemple patent.
On peut même dire à l'instar de LEAMER que trop de richesse a nui
au développement industriel.(2)
Au niveau du secteur agricole la plupart des problêmes des entre-
prises publiques et privées proviennent du fait qu'en dehors des
facteurs endogênes que nous évoquions ci-dessus,
i l existe des
facteurs exogênes qui nuisent à leur compétitivité. Si l ' o n part
de l'hypothêse de RICARDO selon laquelle l'avantage comparatif nait
de la différence de productivité relative du travail d'un pays a
un autre,
(3)
i l est clair qu'une politique agricole basée sur
l'agro-industrie ne peut être réaliste compte tenu de la différence
des coûts salariaux entre le Gabon et les pays limitrophes (Congo,
Cameroun)
• Pour ce dernier pays les unités agro-industrielles
bénéficient de plus d'économie d'échelle évidente. Or pour LINDER
des proportions de facteurs
trop différentes peuvent constituer
(1)
Poun plu~ de déta~l~ ~un le~ 6a~teun~ endogène~ et exogène~
pouvant nu~ne à l'avantage ~ompanat~6, ~6 HENNER (H.F) ,_i~
~o~~~~~~_i~!~~~~!~~~~~, Vomat E~onom~e,Pan~~, 1989,p.p. 126-130.
(2)
LEAMER,
Path~ 06 development ~n thnee-6a~ton, n good genenal eq
l~bn~um model,2~~~~~~_~i_f~~i!~~~~_~~~~Q~~, vol.95,no5,1987.
(3) C6 RICARVO (V),_f~i~~iE~~_Q~_~~~~~~~~~~_E~~~!i1~~_~!_Q~_~~i~E~!L
Londne~
1817, Pan~~, Calmann-Levy,
1972.

-
152 -
un obstacle potentiel a l'échange.
(1)
La question qui se pose est alors de savoir s ' i l est plus réaliste
pour le Gabon d'importer tous les produits agricoles (moins chers)
dans les pays limitrophes en restant spécialisé dans les mines et
le pétrole? Sans un partage de projets entre les pays de la sous-
région U.D.E.A.C.
nous pensons que non.
En dehors des problèmes
d'aléas de la conjoncture internationale évoqués au premier chapitre,
nous pensons qu'il existe une branche agricole où les dotations
factorielles sont semblables entre le Gabon et les pays limitrophes.
C'est l'agriculture paysanne ou traditionnelle. Dans cette branche,
les prix sont presque les mêmes de part et d'autre des frontières.
Nous verrons au dernier chapitre de cette étude quelles sont les
actions à entreprendre dans ce domaine afin d'augmenter la capacité
concurrentielle du Gabon et d'abord de son marché intérieur.
Cet échec d'une politique économique nous rappelle que la princi-
pale limite de toute stratégie économique est d'ordre politique.
La
situation politique et sociale d'un pays à un moment de son histoire,
crée un contexte particulier qui influence négativement ou positi-
vement le comportement des agents économiques. On ne peut donc
comprendre les choix sectoriels contestables, le financement des
projets non rentables,
l'oubli de la masse paysanne •••• Bref, la
façon dont ont été conçues, orientées, mises en oeuvre les poli ti-
ques de développement au Gabon qu'en s'interrogeant sur les rela-
tions entre pouvoir et développement.(2)
(1)
C6 HENNER
1H. F)
op c.i..t,
p. 13 2- 133 •
12l GU r LLAUMONT (P),
op.
c.i..t T. 2
p.S09

-
153 -
L'échec de la politique gabonaise de développement provient d'abord
de la faiblesse de l'Etat. Malgré l'importance de ses interventions,
il s'agit vraissemblablement d'un "Etat mou" au sens de MYRDAL, car
manquant d'autorité dans l'ordre économique et de volonté politique.
Selon P. GUILLAUMONT,
"Le manque d'autorité économique des respon-
sables d'un régime politique vient souvent de sa dépendance à
l'égard des intérêts qui l'ont porté ou maintenu au pouvoir:
intérêts d'une catégorie sociale, ou intérêts étrangers".
(1) Si
tel est le cas au Gabon, nul doute que ces intérêts constituerons
d'une manière ou d'une autre un obstacle à l'application du pro-
gramme d'ajustement structurel.
(1)
GUILLAUMONT
(P)
T • 2
0 P
c.it,
p. 5 2 5

-
154 -
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
SEI.ON F. MAGNARD,
"Il a
fallu loneLcmps pour pouvoir porter
un jugement sur les expériences économiques et sociales menées
par les gouvernements
africains
depuis la vaeue d'indépendance.
Le manque de recul,
la difficulté ressentie à distinguer le con-
joncturel -crises politiques,
sécheresse . . . -,
du stucturel -mode
d'organisation des relations économiques et sociales- la répugnance
éprouvée à condamner à l'aide de critères propres au monde indus-
triel du colonisateur, les politiques menées dans un Tiers-Monde
nouvellement indépendant, ont retardé et assourdi jusqu'à une pério-
de relativement récente les bilans qui s'imposaient.
(1)
C'est ce bilan que nous avons tenté de faire dans cette première
partie de notre thèse,
pour le Gabon.
Nous pouvons ainsi présenter
nos principales conclusions sous forme de difnostic général sur
l'économie gabonaise.
Ainsi celle-ci avant le contre-choc pétrolier était caractérisée
par les points suivants:
-
C'était une économie de rente,
tirant de ses gisements pétroliers
et miniers la
majeure partie de ses ressources Elle était de ce fait
très dépendante de la conjoncture internationale et de l'extérieur.
Les secteurs moteurs de cette économie étaient donc constitués
essentiellement par les activités d'exploitation des ressources
non renouvelables
(pétrole,
uranium, manganèse)
-
Le pétrole jouait un rôle prédominant dans cette économie;
il
représentait plus de la moitié du
PIB,
plus de 60% des recettes

-
155 -
de l'Etat et plus des 3/4 des exportations ·en valeur. Son incidence
sur l'~conomie, par le jeu des effets indirects et induits sur les
autres activit~s ~tait en fait beaucoup plus importante comme le
laisse supposer la plupart de nos simulations macro-~conomiques.
Mais le p~trole contribua ainsi à entretenir des tensions infla-
tionnistes sur les biens et services et sur le march~ du travail.
-
A l'inverse l'agriculture, employant plus de la moiti~ de la popu-
lation active,
ne contribuait que très peu à la production int~rieure
brute (environ 6%).
Ainsi l'exc~dent important de la balance commerciale n'~tait obtenu
que grâce à l'exportation des ressources pétrolières et minières;
alors que les exportations provenant de ressources renouvelables
ne contribuaient que pour 11% du total des exportations en valeur.
Par nos simulations macro-~conomiques du modèle MEGA,
(1)
il s'est
av~r~ que derrière une crise conjoncturelle se cachait un problème
structurel beaucoup plus important qu'il importait de r~soudre au
pr~alable. Nous avons analys~ ce problème structurel en terme de
freins ou d'obstacle au d~veloppement.
Ces obstacles qui peuvent emp~cher l'efficacit~ de toute th~rapeu-
tique sont n~s d'un contexte socio-politique particulier propre au
pays du Tiers-Monde et dans une moindre mesure de la strat~gie de
d~veloppement.
Ce sont:
* Un secteur public ~tendu mais qui constitue un gouffre financier
(Il
Vo~~ 1e~ chap~t~e
Vo~~ au~~~ le~ ~~mulat~on~ p~év~~~onnelle~ e66ectuée~ en 1988
pou~ le~ année~
1989 et 1990. dan~ le cont~e-choc pét~ol~e~ et ~e~
e66et~ ~u~ une économ~e en vo~e de développement memb~e de l'OPEP:
L~ Gabon,
Mémo~~e D.E.A. Econom~e 1988 de ZOMO YEBE
(G).

-
156 -
par l'importance de ses investissements non rentables et par sa
mauvaise gestion.
* Des choix sectoriels contestables qui ont aggravé les déséquili-
bres sociaux et faussé les priorités.
* Un régime de protection qui avec notamment des tarifs dispersés
et des exonérations prévues par un code d'investissement laxiste,
fausse la concurrence.
* Une infrastructure routière en mauvais état qui limite les échan-
ges entre les provinces,
empèche la mobilité des facteurs de pro-
duction et accroit les coûts de production en agriculture.
* Une politique agricole qui néglige les paysans au profit des uni-
tés agro-industrielles et dont la rentabilité n'est d'ailleurs pas
évidente.
* Une mauvaise répartition des revenus caractérisée par des écarts
trop criards entre la classe politico-administrative et le reste
de la population, qui engendre la corruption,
le favoritisme,
les
détournements de fonds publics, et ce d'autant plus facilement que
l'appareil politique >manquait de contre-poids et de structure de
contrôle viable.
Tels étaient avant l'application du programme
d'ajustement stuc-
turel les principaux caractéristiques et problèmes de l'économie
gabonaise.

-
151 -
PEUXIEME
PARTIE:
SOLUTION
A
LA
CRISE:
.L' AJUSTEMENT
S"rRUCTUREL
AU
GABON
"Pflépaflefl l'apflè.-6-pétflole ne peut plu-6
êtfle une claU-6e de -6tyle. C'e-6t une
néce-6-6ité impéflieu-6e, un dé6i auquel
le-6 Gabonai-6 doivent 6aifle 6ac e -6'il-6
veulent évitefl qu'un joufl la 60flêt
flepflenne ce que le pé.tflole a donné.."
POURTIER
(R) ,Le Gabon, tome 2,
l'Haflmattan, Pa~I~~-T989,
p.312.

-
158 -
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
Notion longtemps ambigüe,
l'ajustement selon le pro-
fesseur P. GUILLAUMONT désigne "le processus de rééquilibre de la
balance des paiements, l'adaptation d'une économie à une nouvelle
situation,
l'adaptation
(interne) grâce a laquelle sera assure le
nouvel équilibre externe".
(1)
Il s'agit donc d'un processus nécessaire et inéluctable car aucun
pays ne peut vivre durablement au dessus de ses moyens.
La notion d'ajustement est donc fortement liée à la notion de fi-
nancement du déficit de la balance des paiements. C'est pourquoi,
il existe plusieurs types d'ajustements selon l'origine et le
caractère du déséquilibre. Mais comme le note RAMAHATRA,
"si le
financement sans ajustement ne constitue qu'une fuite en avant,
i l
n'en demeure pas moins que l'ajustement sans financement n'est pas
envisageable pour la simple raison que l'adaptation à une situation
nouvelle demande un certain temps et donc un certain coût".
(2)
La démarche du F.M.I. et son principe fondamental de la condition-
,
nalité découlent de ce simple constat, et nous permettent de com-
prendre le type d'ajustement qu'il prône. Ce principe s'énonce
ainsi:
"Il n'est ni souhaitable,
ni possible de financer des défi-
cits importants et durables de la balance des paiements sans cher-
(1)
GUILLAUMVNT
(P),
CJto-<-.6.6anc.eet ajy.6tement en A]h-<-gue de l'oue.6t"
Ec.onom-<-c.a,
PaJt-<-.6,
T985~-p~p~T5~T6.--------------
-- --------------
(2)
RAMAHATRA
(V),
M~~~a~!~~~~_~~~_~~Q~Q~{~_~~_e~~!~_~~~i~!~~~~~~,
L'HaJtmattan,
PaJt-<-.6,
1989,
p.44.

-
159 -
cher à réduire ou à éliminer les causes profondes de ces difficul-
tés qui sont souvent dues à des déséquilibres structurels de l'éco-
nomie".
(1)
Ainsi,
l'on qualifie de structurel un type d'ajustement préconisé
par le F.M.I.
et la Banque Mondiale, à plusIeurs pays en voie de
développement ou même à des pays développés, ayant des problèmes
de balance des paiements.
Nous verrons dans cette partie, à travers des simulations ex-post
et ex-ante du modèle MEGA,
les effets passés et futurs des deux
programmes d'ajustement structurel (PAS)
préconisés par le Fonds
Monétaire International et la Banque Mondiale au Gabon.
A partir
de cette analyse, nous essayerons d'approfondir l'ajustement afin
d'améliorer et de maximiser ses effets bénéfiques. D'où le plan
suivant:
Chapitre 1 :
ANALYSE DES MESURES DU PREMIER PAS ET DE LEURS
EFFETS SUR L'ECONOMIE GABONAISE
Chapi tre
2
OPPORTUNITE,
PORTEE
ET
LIMITES
DUDEUXIEME PAS.
CHAPITRE 3
ESQUISSE D'UN APPROFONDISSEMENT DE L'AJUSTEMENT
STRUCTUREL AU GABON
(1)
C6 Bulletin du F.M.I. (Supplément con~ac~é au F.M.I.) mai 1981.

-
160 -
CHAPITRE
1:
ANALYSE DU
PREMIER
PROGRAMME
D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL
ET DE
SES
EFFETS
SUR
L'ECONOMIE
GABONAISE
INTRODUCTION
Depuis les deux chocs pétroliers,
l'accroissement des
déficits des balances de paiements dans la plupart des pays du
Tiers-Monde et notamment des pays africains,
a donné une importance
nouvelle aux interventions du F.M.I. Celui-ci est devenu tant par
l'ampleur de ses interventions, que par leur nature,
un pivôt du
système financier international,
"le bailleur de fonds leader",
dont les recommandations sont décisives pour pouvoir prétendre
à une aide de la Banque Mondiale, des autres gouvernements et
même des banques commerciales.
C'est donc en toute logique que dès 1986, le Gabon, secoué par les
baisses du prix du baril de pétrole et du cours du dollar américain
entama avec le F.M.I. et la Banque Mondiale,
des négociations pour
l'obtention d'un crédit "Stand by", assorti d'un programme d'ajus-
tement structurel.
Ce programme fit l'objet d'un accord de confirmation le 22 décem-
bre 1986 pour une période de deux ans,
et un montant de 98,1 mil-
lions de D.T.S.
fut
alloué à cet effet.
Quelles ont été les mesures préconisées dans le cadre de cet
ajustement structurel? Sont-elles en conformité avec l'analyse de
la crise que nous avons faite
dans la première partie de cette
étude? Quel a été le bilan de ce premier PAS? A t-il été efficace
sinon quelles sont ses limites?
•.
Autant de questions que se sont déja posés de nombreux économistes

-
161
-
que ce soit pour un pays ou un groupe de pays, sans toutefois appor-
ter des réponses un-anim..es.
A un manque de. compromis quant aux métho-
des d'investigation ou d'analyse
s'ajoutent des interprétations
différentes des résultats obtenus par les uns et les autres.
Nous
nous risquons à participer a cc d6bat cn nous limitant ici au seul
cas particulier du Gabon.
Il est donc clair que les résultats em-
piriques auxquels nous aboutirons ne peuvent à priori faire
l'objet d'une quelconque généralisation. De plus,
une partie des
mesures de ce premier PAS devant avoir des effets seulement à
moyen ou long terme, nous nous limiterons pour le moment aux
"effets directs" des politiques monétaires et budgétaires préco-
nisées par le Fonds.(1)
Afin de faire ressortir l'opportunité et les limites des mesures
du programme, nous ferons en même temps,
une analyse comparative
des principaux résultats économiques du Gabon avant et après le
programme (The before after approach) et une comparaison des résul-
tats de 1988 (après le premier PAS)
par rapport aux objectifs indi-
catifs de celui-ci.
La plupart de ces résultats nous sera donnée par simulation ex-post
du modèle MEGA.
Il s'agit donc des chiffres de la Comptabilité
Nationale (2)
regroupés par secteurs,
par agents économiques et par
(1) Le F.M.I. a de pan ~a 6onct~on de~ object~6~ eonjonctunel~ de nee-
qu~l~bne 6~nanc~en ~ntennat~onal alon~ que la Banque Mond~ale ~e ~~tue
dan~ une pen~pect~ve d'aju~tement ~tnuctunel de moyen et de long tenme
on peut toute6o~~ noten ~elon P.HUGON, une centa~ne convengence quant
au d~agno~t~c et aux pnopo~~t~on~ type~ poun néal~~en le~ aju~tement~.
Le PAS du Gabon e~t donc un pnognamme ~péc~6~que qu~ englobe de~ me~u­
ne~ de count tenme et de~ me~une~ de moyen et long tenme~.
(2)
Au gabon, le~ ch~66ne~ dé6~n~t~6~ de la comptab~l~té Nat~onale ~o
publ~é~ apnè~ 3 an~, ~l peut donc y avo~n un écant entne le~ ch~66ne~
publ~é~ pan la O.G.E. à deux époque~ d~66énente~ d'une année.

-
162 -
comptes de l'Etat selon la structure et l'articulation des comptes
dans le modèle MEGA.
Au préalable, i l nous a semblé utile pour mieux comprendre la logi-
que de ce programme d'ajustement, de présenter l'analyse théorique
du déséquilibre du F.M.I. et le fondement des mesures qu'il préco-
nise.
SECTION 1: APPROCHE DE L'AJUSTEMENT DU F.M.I.:ANALYSE THEORIQUE
DU DESEQUILIBRE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS ET DES
MESURES POUR Y FAIRE FACE.
Malgré quelques différences secondaires dues à l'inten-
sité de la crise et à la structure économique de chaque pays,les
politiques préconisées par le F.M.I.
présentent un certain nombre
de ressemblances telles que l'on peut à juste titre parler d'un
" modèle du F.M.I.".(l)
Celui-ci repose sur un diagnostic simple et général de la crise des
paiements dans les pays du Tiers-Monde; diagnostic à partir duquel
sont élaborées en conformité avec son statut, les mesures de sta-
bilisation d'inspiration monétariste, qui conditionnent l'octroi
des aides du Fonds et de la Banque Mondiale.
Avant de voir le cas spécifique du Gabon dans les sections suivantes,
il nous a semblé utile de présenter de manière théorique l'approche
(1) HUGON (P), L~ ~ôl~ du F.M. 1. ~n A6~iqu~, Cona~è~ int~~national d~~
f~Q~Q~l~~~~_Q~_~~~ag~_ft~~~~~l~~, Cl~~mont~Fe~~ana-24~26-maI-T984~-

-
163 -
de l'ajustement du F.M.I.
A -
LE
DIAGNOSTIC DU F.M.I
Les Experts du F.M.I.
attribuent à divers facteurs les problèmes
de balance des paiements dont souffrent les pays en développement.
On peut les distinguer selon qu'ils sont extérieurs ou intérieurs,
passagers ou persistants.
On peut considérer comme déséquilibre temporaire,
un déséquilibre
dû à la conjoncture
soit sur le plan interne (conditions clima-
tiques exceptionnelles ••• ) soit sur le plan international (mouve-
~
ment des capitaux,
réduction du volume des reserves d'un pays ••• ),
ceci de façon
temporaire.
Par contre,
pour TRIFFIN et HANSEN "il Y a déséquilibre fondamental
si celui-ci ne peut être résorbé que par des mesures déflationnis-
tes (le contrôle des changes étant exclu), à moins qu'on ne procède
à un ajustement du pair".(l)
Pour MIKESSEL,
"est fondamental,
un déséquilibre tel qu'aucune
mesure satisfaisante autre que l'ajustement du taux de change ne
puisse être prise pour restaurer l'équilibre".(2)
Tandis que le déséquilibre temporaire peut se corriger de lui-même
ou exige le recours à un financement compensatoire (3),
le déséqui-
II} TRIFFIN
(R),
L'olt et la c.1t-i..f.Je du dollalt,
PUF,Palt-i..f.J 1962.
HANSEN
(A.J), M~il1~~~-1~l~~~-~ia-lI~~~lpol-i..c.y, Mc. Gltawh-i..ll,
New - Y0 It k ,
19 4 9 •
(2) MIKESSEL
[R.Fl ,f~~~~g~_~~~~~~g~_~~~~~~_e~~~~~~_~~~~~, New-Yoltk,
20 th.Cent.
Fund,
1959.
(3)
POUIt pluf.J de déta-i..lf.J f.JUIt lef.J d-i..veltf.J méc.an-i..f.Jmef.J 6-i..nanc.-i..eltf.J du Fondf.J
c.6 GOLV
[J),
L'aide 6inanc.-i..èlte du F.M.I. :Vlto-i..t et Pltatique,Sélt-i..e
~~~_Q~~~~~~~~_~~_f~M~l~_no27F, 2e éd-i..tion,Waf.Jhington V.C. 1980~--

-
164 -
-libre fondamental lui, exige des mesures d'ajustement appropriées
selon les causes qui en sont à l'origine.
Pour le F.M.I. ce déséquilibre est attribué dans la plupart des
cas à un excès de la demande sur l'offre et à des distorsions au
niveau des prix administrés conduisant a une économie d'endette-
ment.
Le schéma suivant élaboré par P. HUGON
(1985)
permet de mieux
comprendre les conséquences de ces deux facteurs.
Schéma 1: Les facteurs explicatifs de la crise selon le F.M.I.
Causes
Effets
_ _ _ _ _ _
Conséquences
_ _ _---0.
_
Symptômes
Excès de la
~ Inflation--_ _-;
masse monétaire
7'
Excès de la
Salaires institu-
Déficit ~Endettement
tionnels élevés ~udgétaire
de l'Etat------~
demande sur
Excès de la consom-
mation des adminis-
l'offre
tions
Absence d'épargne
Déficit inves-
Crise des
intérieure
tissement/épar-
.. paiements il-
gne
... extérieurs ~
l'"
Faibles prix
,
Déficit
agricoles
--------~. alimentaire
Endettement
Prix subven-
Déficit des
..
du secteur _
tionnés aux
....----~y. entreprises~
~ara_public
consommateurs
publiques
~.
S'urévaluation
Prix
du taux de
change
~ Défici t com-
administrés
....------------
me rc i al
----------i
Taux d'intérêt
sources de
réel négatif ~
_ Surcapital~sation
~des entreprises --------
distorsions
et insuffisance
d'épargne
Source: HUGON (P),nLe rôle du F.M.I. en Afrique" Congrès interna-
tional des Economistes de langue française.
Clermont-
Ferrand, 24-26 mai 1984.

-
165 -
I -
l'EXCES DE LA DEMANDE SUR L'OFFRE
Selon le F.M.I., dans la plupart des pays en voie de développe-
ment,
l'excès de la demande trouve son origine dans l'accroissement
de la part de la consommation finale dans le P.I.B .•
Du côté des ménages,
la croissance de leur consommation finale est
rendue possible d'une part par des politiques salariales relati-
vement expansionnistes (accroissement des effectifs et des traite-
ments de la fonction publique et du secteur para-étatique) et
d'autre part,
par des politiques limitatives des hausses des prix
des produits de base.
- Du côté des administrations et des entreprises publiques, leur
consommation finale s'accroit au fur et à mesure que les Etats leur
allouent des subventions et des aides de toutes sortes.
Ces aides sont d'autant plus élevées que la gestion de ces entre-
prises publiques est mauvaise,
et la plupart des projets des
Etats
non rentables.
Comme le note B. BEKOLO " les pays du Tiers-Monde
investissent souvent dans des secteurs où les coûts de production
ne sont pas concurrentiels, ce qui les empêche de jouir d'un avan-
tage comparatif vis à vis de leurs partenaires".(l)
Dans ces conditions,
le déséquilibre provient soit d'un accroisse-
ment des coûts de production, d'une propension à importer trop
élevée, soit d'une propension à consommer telle que le pays en
question n'est plus à même de dégager un volume important de ses
(1)
BEKOLO-EBE
(Bl,
Le~ me~u~e~ de ~tab~l~~at~on du F.M.I. et le
dé~équ~t~b~e exté~~eu~ dan~ le~ pay~ en vo~e de développement,
E~QQ~~~~~_f~Q~Q~i~~~~, n01652 du 19/12/79. A~t~~te t~~é de ta
~evue P~é~en~e A6~~~a~ne, n0170, 2e t~~me~t~e 1979.

-
166 -
produits en vue de l'exportation. Ses recettes publiques s'accrois-
sent alors moins rapidement que ses d6penses publiques;
l'Etat est
obligé de s'endetter énormément vis à vis des agents économiques
intérieurs ou vis à vis de l'extérieur, et/ou d'utiliser abusive-
ment la planche à billet.
Ce déséquilibre dû à l'excès de la demande sur l'offre s'accompa-
,gne le plus souvent de distorsions des prix tout aussi préjudicia-
bles à l'équilibre des paiements.
II -
LA DISTORSION DES PRIX
Il Y a distorsion des prix, quand ceux-ci ne reflètent plus
les raretés relatives des biens ou des facteurs sur les différents
marchés. Dans les pays ayant des problèmes de balance des paiements,
le F.M.I.
a souvent constaté,
au niveau du marché du travail que
les salaires institutionnels n'expriment pas la rareté de la main
d'oeuvre;
sur le marché des capitaux,
les taux d'intérêt réels sont
généralement négatifs;
sur le marché des biens et services, les
prix ne sont pas incitatifs et sont souvent imposés par l'Etat;
enfin sur le marché des dévises,
les taux de change des monnaies
sont surévalués.
Le niveau faible des taux d'intérêt était fondé dans ces pays,par
le fait qu'une politique d'argent a bon marché était sensée accroi-
tre l'investissement et en trainer la croissance économique. Mais
selon CALAMITSI,"une telle politique qui ne tient pas compte de
l'incidence des taux d'intérêt sur l'épargne et l'intermédiation
financière,
ni du rôle décisif que ces taux jouent dans le choix

-
161 -
des investissements, décourage l'épargne privée".(l) De plus dans un
climat d'inflation comme celui qui prévaut dans les pays du Tiers-
Monde, le rendement des actifs financiers devient négatif;
Le coût
réel du capital est sous évalué, ce qui fausse les décisions en
matière d'investissement.
Par ailleurs, ce faible niveau des taux d'intérêt a découragé les
entrées de capitaux et encouragé les sorties dans certains pays.
Ces fuites de capitaux sont d'autant plus accentuées que les taux
de change surévalués des monnaies, affaiblissent la confiance que
l'on peut avoir vis à vis de celle-ci tant à l'extérieur qu'à
l'intérieur. Ces politiques de chan~e irréalistes ont eu pour
conséquence le développement des marchés parallèles, l'affaiblis-
sement des incitations à exporter, à épargner et à investir.
Au total, les politiques de faible
taux d'intérêt et de taux de
change surévalué ont conduit à des distorsions dans les rendements
du capital par secteur et à des affectations malencontreuses des
revenus de l'Etat vers des branches non virtuellement rentables.
Ces deux principales causes des déséquilibres à savoir, distorsion
des prix et hausse incontrôlée des dépenses publiques ont carac-
térisé au cours de ces dernières décennies,à des degrés divers la
majorité des pays du Tiers-Monde.
Dans les pays pétroliers, miniers, ou même agricoles ayant connu
un boom des prix de leur
principale exportation, ce phénomène
nommé naguère "syndrôme hollandais"
(dutch disease) s'est manifesté
(7)
CALAMITSIS
(E),
Le~ phobtème~ et te~ phoghamme~ draju~tement en
A6h~que et te hôte du F.M. 1. ~n Cho~~~an~e et aiu~tement: te~
E~~~{~~~!~~~_~~~A~~~~~_~~_{~Q~~~l~-~~-P~-~UfII~uMUNf-~
~-~ll~~. 785;

-
168 -
comme nous l'avons vu au deuxième chapitre,
par la préférence
donnée à la redistribution des gains du boom par rapport à leur
allocation vers des projets durablement productifs,
par une forte
hausse de la demande de construction et de services,
par la pro-
motion des projets de grande taille . . . . Ces phénomènes ont été
accentués par la forte croissance temporaire des rentes qui a en-
trainé des dépenses excessives
et des charges récurrentes,
créant
à terme des déficits publics énormes et par conséquent des problè-
mes de balance de paiement.
Voyons quelles sont alors les politiques préconisées par le Fonds
pour résorber les déséquilibres intérieurs et extérieurs.
B -
LES THERAPEUTIQUES DE REDRESSEMENT DU F.M.I
Du point de vue théorique,
pour résorber les déficits chroniques
des balances des paiements engendrés par les problèmes évoqués ci-
dessus,
il existe une multitude de
solutions allant des politiques
directes avec tout leur arsenal de mesures protectionnistes et tari-
faires
(1),
aux politiques indirectes basées sur la manipulation
de certains agrégats notamment la demande globale, l'offre,
le re-
venu national •••
Le F.M.I.
préfère cette deuxième catégorie de politiques économiques.
Il préconise de ce fait des politiques inspirées des théories
classiques de stabilisation par les prix, ou plus précisément des
fl)
C6-HENNER
[H.FI, Le photeet~onn~~me,_R~~~~ __f~Q~Q~i~~~Lnov.1982
-HENNER
(H.F), Q!Q~~_~~_~Q~~~~_~~_~~{~~!_~iQ~~~~~_~~_~~~Q!~~_~~
{~_E!Q~~~~~Q~_~~~~e~i~~, Eeonom~ea, Pah~~ 1975.
-CORVEN
IW.Ml, ~~_~~~Q!i~_~~_~~_E!Q~~~~iQ~,
Eeonom~ea,Pah~~, 1977

-
169 -
politiques monétaires et budgétaires pouvant influencer la de-
mande globale d'un pays.(l)
Avant de présenter les différentes
thérapeutiques de redressement du Fonds,
i l est utile de compren-
dre les raisons d'un tel choix.
l
-
OBJECTIFS FONDAMENTAUX DU F.M.I.
L'article 1 du statut du F.M.I.
(2)
précise que celui-ci a pour
but de:
-
"Promouvoir la coopération monétaire internationale au moyen
d'une institution permanente fournissant un mécanisme de consulta-
tion et de collaboration en ce qui concerne les problèmes moné-
taires internationaux".
Le Fonds assure donc par ce biais la fonc-
tion de gardien du système monétaire international.
Il veille à sa
stabilité. Selon DEMBINSKI P.
"implicitement, le F.M.I.
a pour tâ-
che de contribuer à résorber les situations où apparaissent les
débiteurs chroniques et les créanciers chroniques,
puisque cette
présence est en soi
une
menace pour le système monétaire".(3)
-"Faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux du commerce
international et contribuer ainsi à l'instauration et au maintien
de niveaux élevés d'emploi et de revenu réel, et au développement
des ressources productives de tous les membres, objectifs premiers
de la politique économique".
(1) Cn FRIEDMAN (Ml, The ~ounte~-~évolution in monéta~y theo~y ,
Q~~~~~Q~~~_E~E~! n033,In~titute on E~onomi~ An6ai~~,London 1970.
(2) Cn F.M.I. Statut~, Wa~hington, 1978.
(3)
DEMBINSKI
(P),
FLUCKIGER
IY),
Rôle du F.M. 1. dan~ le~ payJ.J en
développement, fQ~g!~~_L~~~!~~~~Q~~~_~~~_f~Q~Q~~~~~~d~ la~~ue
n!~~~~~~~, Cle~mont-Fe~~and 24-26 mai 1984.
-- ---
--

-
170 -
-
"Promouvoir la stabilité des changes, maintenir entre les membres
des dispositions de change ordonnées et éviter les dépréciations
concurrentielles".
-
"Aider à établir un système multilatéral de réglement des tran-
sactions courantes entre les membres et à éliminer les restrictions
de change qui entravent le développement du commerce mondial." Le
F.M.I.
ne peut donc préconiser des politiques économiques qui favo-
risaient le protectionnisme.
-
"Donner confiance aux membres en mettant les ressources générales
du Fonds temporairement à leur disposition moyennant des garanties
adéquates".
Il leur fournit ainsi la possibilité de corriger les
déséquilibres de leur balance des paiements sans recourrir à des
mesures préjudiciables à la prospérité nationale ou internationale.
Il découle de ce principe que l'aide aux balances des paiements
des pays en déséquilibre est le seul moyen dont dispose le Fonds
pour accomplir sa tâche prioritaire qui est de garantir la stabilité
du système monétaire international.
En résumé,on peut dire que le but du F.M.I. qui soutend sa politique
de conditionalité est "de redonner une position viable à la balance
des paiements du pays intéressé,
dans un contexte de stabilité des
prix et de croissance économique soutenue tout en évitant l'emploi
de mesures contraires à la liberté du
commerce et des paiements
extérieurs".
Pour atteindre ce but,
le F.M.I.
préconise en collaboration avec
la Banque Mondiale une série de politiques qui vont de la politique
monétaire à des mesures destinées à influencer le niveau des prix.

-
111
-
Nous les diviserons en politiques de gestion de la demande et en
politiques axées sur l'offre.
II -
LES POLITI~UES DE GESTION DE LA DEMANDE
Elles ont pour objectif la limitation de la demande à un niveau
compatible avec celui des ressources disponibles d'un pays. Cette
limitation se fait par une action à la fois sur les dépenses et
recettes publiques (politique budgétaire) et sur le crédit inté-
rieur ou sur le taux d'expansion de la monnaie (politique de crédit).
a)
Politique budgétaire
Elle consiste à diminuer les dépenses publiques et à chercher les
voies et moyens d'augmenter les recettes de l'Etat, et la compétiti-
vité des entreprises publiques.
Les principales dépenses publiques vis~cs sont le plus souvent les
dépenses de fonctionnement et d'investissement.
En effet,
dans la
mesure où l'accroissement de ces dépenses se traduit par une dis-
tribution de revenus et à terme par une augmentation des importa-
tions, et si les recettes ne suivent pas le même rythme,
i l suffit
de réduire les deux dépenses de fonctionnement et d'investissement
pour obtenir une baisse des importations et donc un gain de dévises,
et une réduction du déficit budgétaire.
C'est dans le même sens que le Fonds oblige les Etats en crise à
supprimer les subventions de certains produits ou des subventions
d'exploitation de certaines entreprises publiques.
Il attend d'une
telle mesure non seulement le rétablissement de la vérité des prix,
mais aussi l'allègement des dépenses publiques.
Les entreprises

-
172 -
publiques en difficulté doivent alors être rétrocédées au secteur
privé.
Le graphique suivant montre en guise d'exemple,l'effet
néfaste d'une subvention aux exportations dans un petit pays comme
le Gabon.
Prix
DD'= demande domes-
tique du produit
Ps
SS'= offre domesti-
subvention
que du produit
Pm
Ouantités
Graphique 1: effet d'une subvention aux exportations
Nous avons ici la situation d'un petit pays participant au commerce
international.
Le prix mondial Pm s'impose donc sur le marché domes-
tique du produit.
La demande domestique ou la consommation nationale
du produit s'établit à 02 alors que la production domestique s'élève
à 03.
La différence 0203
est
donc exportée.
Si l'Etat verse une subvention
(Ps-Pm) à l'exportation et dans le
cas où l'importation de produits substituables est libre, le prix
domestique reste le même c'est à dire à Pm,
par contre la recette
unitaire des exportations s'élève alors à Ps. Dans ce cas la produc-
tion domestique du produit s'élève alors à 04, à cause du supplément
de recettes obtenu grâce à la subvention
à l'exportation, versée
sur les quantités 0204.
Il n'y a pas par hypothèse variation de

-
173 -
la consommation domestique.
La subvention ici augmente la production et les exportations d'un
même montant 0304.
Dans ce cas de figure,
le coût supporté par la nation (contribuables)
est représenté par la surface BCGE.
Selon le Professeur HENNER (1)
cela suppose que les producteurs locaux veulent conserver leur
marché intérieur, ce qui n'est pas forcément leur intérêt à court
terme.
Ils perçoivent alors une recette totale d'exportation
OPsC04 composée des recettes extérieures OPmG04 et
des subventions
PmPsCG.
La consommation locale n'est satisfaite alors que par les
importations.
La subvention à l'exportation peut donc accroitre en même temps
les exportations et les importations.
En favorisant un détourne-
ment de trafic, elle introduit une distorsion supplémentaire dans
l'économie.
Par contre, si l'importation de produits substituables~est-interditeJ
les producteurs domestiques risquent de faire augmenter le prix
intérieur jusqu'à ce qu'il soit égal au prix mondial plus la sub-
vention, soit Ps.
La subvention versée par les contribuables
s'élève alors à ACGD, et la rente du consommateur local se réduit
de PsAEPm, d'où une perte nette AED. Même si les profits des pro-
ducteurs augmentent de PsCFPm, cette augmentation est inférieure
à la somme des subventions reçues et de surcroît payées par le
consommateur domestique, d'où une perte du producteur CGF repré-
sentant le nsurcoût d'inefficacité".
Dans tous les cas, c'est donc par leur coût élevé et leurs gains in-
duits faibles,
que les subventions sont critiquées par le F.M.I.
(11
Cn HENNER
(H.F),
Le p~oteQt~onn~~me
Qontempo~a~n,
CERVI op Q~t.
Comme~Qe ~nte~nat~ona~, Vomat,
op c~t.

-
174 -
Pour le reste des entreprises publiques, le Fonds préconise le
blocage ou la réduction des salaires.
En erret,
le F.M.I. considère
que s ' i l y a distorsion des prix, c'est à dire décalage entre les
prix intérieurs et les prix extérieurs, c'est parce que les coûts
de production élevés et administrés n'expriment pas la rareté des
racteurs de production. La compétitivité des entreprises exporta-
trices s'en trouve ainsi pénalisée. Or les salaires représentent
souvent lé principal
coût
de
production,
le'
Fonds
déduit
donc que leur réduction allègerait les coûts totaux supportés par
les entreprises et rendrait les prix à l'exportation compétitirs.
Par ailleurs une réduction des salaires que ce soit dans l'adminis-
tration ou dans le secteur parapublic
aurait aussi l'avantage de
réduire la consommation non seulement des biens produits locale-
ment mais aussi des biens importés. Dans le premier cas, ces biens
non consommés localement sont libérés pour l'exportation, et dans
le deuxième cas,
la baisse des importations réduirait le déricit
de la balance commerciale.
Au total,
l'allègement des charges des entreprises, en permettant
à celles-ci de raire des bénérices stimule indirectement l'activité
économique interne et contribue à la baisse de l'inrlation, ce qui
à terme est bénérique pour toutes les catégories sociales.
En
dehors de ces principales mesures, d'autres recommandations
secondaires peuvent être conseillées arin d'améliorer les résultats
rinanciers des entreprises publiques.
ce sont par exemple les modi-
rications des politiques de recrutement, de gestion,
et d'organisa-
tion, la planirication des investissements, les rérormes des métho-
des comptables ••• etc.

-
175 -
Au niveau des recettes publiques,
le Fonds estime qu'il est possi-
ble dans un certain nombre de pays de les accroitre, car beaucoup
d'activités normalement imposables échappent encore au contrôle
des services des impôts, d'autres sont favorisées par les codes
des investissements en vigueur. Il est donc nécessaire dans ces
cas de procéder à une révision du système fiscal et de relever cer-
tains taux tels que les droits de douane des produits de luxe, les
taxes sur les ventes intérieures •.•• En cas de nécessité,le F.M.I.
fournit l'assistance technique aux pays membres pour r~former leur
système fiscal et l'administration de l'impôt.
Pour qu'elle soit plus efficace,
la politique budgétaire est sou-
vent accompagnée d'une politique du crédit.
b)
La politique
du
crédit
Elle vise à limiter ou à plafonner les crédits intérieurs en vue
d'une utilisation efficace des ressources de l'Etat. Dans certains
pays en développement, le F.M.I.
a constaté que les Etats limitent
arbitrairement l'expansion du crédit au secteur privé pour pouvoir
utiliser les ressources ainsi dégageées au financement de leurs
déficits budgétaires. Ce qui à terme entraine si ces déficits sont
permanents, une utilisation abusive de la planche à billet.
Dans ce cas le Fonds fixe sur une base trimestrielle, les plafonds
de crédit intérieur total
(crédit bancaire net à l'Etat et crédit
à l'économie),
pour limiter la création de monnaie.
En général ces plafonds de crédits constituent des critères de rea-
lisation dans la plupart des programmes supportés par les ressour-
ces du Fonds.
Ils constituent en quelque sorte les instruments qui
servent à surveiller les progrès réalisés dans la mise en oeuvre

-
116 -
des programmes d'ajustement.
III -
LES POLITIQUES AlEES SUR L'OFFRE
Elles visent à rétablir l'équilibre de la balance des paiements
par une augmentation de la production destinée à l'exportation et
à la consommation intérieure
(pour certains produits), et donc
la capacité d'un pays à pouvoir s'acquitter de sa dette.
La princi-
pale politique préconisée
par le Fonds pour atteindre ce but est la
correction du taux de change. A cette mesure, on peut ajouter les
politiques de taux d'intérêt et d'investissement.
a)
Le rétablissement de l'équilibre extérieur par correction
du taux de change
Selon les tenants de l'approche monétaire de l'ajustement de la
balance des paiements dont s'inspire le F.M.I.,
les variations
des réserves internationales qui constituent une mesure des déséqui-
libres
des paiements, sont fonction de la différence entre offre
et demande de monnaie.(l)
Le surplus d'un pays étant égal à la
différence entre la quantité de monnaie que les agents veulent
détenir
et la quantité de monnaie créée dans le pays.(2) JOHNSON
,
a pu ainsi écrire que "tout déséquilibre de balance des paiements
(1)
L~~ aut~~~ app~och~~ d~ t'aju~t~m~nt d~ ta batanc~ d~~ pa~~m~nt~
~ont: t'app~och~ pa~ t~~ éta~t~c~té~ qu~ ~'~nté~~~~~ au ~otd~ cou~ant
d~ ta batanc~ d~~ pa~~m~nt~ ~t qu~ ch~~ch~ a dé6~n~~ ~ou~ quett~~
cond~t~on~ un~ mod~6~cat~on du taux d~ chang~ pou~~a~t comp~n~~~ t'~na
déquat~on d~~ t~~m~~ d~ t'échang~; L'app~och~ pa~ t'ab~o~pt~on qu~ t~~
l~ ~u~ptu~ d~ la balanc~ d~ pa~~m~nt5 a la val~u~
d~ la p~oduct~on
nat~onat~ mo~n~ ta vat~u~ d~ t'ab~o~pt~on c'~~t a d~~~ ta dép~n~~ to-
tat~ d~~ ag~nt~ du pay~ con~~déké.
POUk ptu~ d~ déta~t~ c6: BENASSY, M~~~Q!~Q~Q~~!_!~_!~!Q~~!_4~_4!!!1~~~
t~bk~, Vunod,
Pa~~~, 1984, p.122; SIVNEY (A), E66~t~ 06 a dévatuat~on
on-a-t~ad~ balanc~, IMf_~~~~fi_E~E!~L __~E~{~LI~i1i_JOHNSON
(Hl ,V~k~ un~
théok~~ géné~at~ d~ ta batance d~~ pa~~ment~, I~~!~~~~{Q~~~_!~~~!_~~4
~~Q~Q~{~_~~Q~!~, Londk~~ ,1958.
(2)
BENASSY, op c~t,
p.122.

-
177 -
est d'origine monétaire n .(l)
JACQUEMOT et ASSIDON quant à eux,
résument cette approche ainsi:
n
Un excès de la dépense globale qui ne trouve pas à se rinancer
par des aides ou des emprunts extérieurs et qui n'est pas contra-
rié par une politique monétaire restrictive, conduit à une baisse
dangereuse des r~serves de change qui appelle tôt ou tard une
dévaluation, sinon l'économie ayant un système de prix relatirs
qui ne rerlète plus sa position réelle dans les échanges internatio-
naux
se marginalisera vis à vis du reste du monde n .(2)
La correction par le taux de change est de ce fait la principale
mesure préconisée par le F.M.I pour rétablir l'équilibre extérieur.
Le modèle de KHAN et KNIGHT (1982)
permet de mieux comprendre le
rondement de cette politique.(3)
Soit une petite économie ouverte ayant une ofrre à long terme (0)
inélastique par rapport au système de prix sur le marché mondial
(Px). Sa demande domestique totale (D) elle, est élastique par
rapport au prix mondial de la production exprimée en monnaie na-
tionale. Soit Pe ce prix avant la dévaluation;
Pe = T.Px
T = taux de change
Avec l'hypothèse de racteurs constants c'est à dire sans accumula-
tion du capital ni augmentation de la main d'oeuvre disponible,
la
situation de ce petit pays qui n'a qu'une influence dérisoire sur
le marché mondial peut se représenter ainsi:
( 1)
JOHNSON (H),
op c~t.
(2)
JACQUEMOT (P), ASSIVON lE)
op c~t,
p.20.
(3 )
KHAN (M)
KNIGHT (M.Vl, Some tkeo~~cal and emp~~~cal ~~~ue~ ~ela­
t~ng to ~conom~c ~tab~l~~at~on ~n develop~ng count~~e~, Ox6o~d,
~Q.~~4_Q~~~~Q.E~~!!!' vol.l0~~eptembe~, 1982, p.p. 709~730.
Pou~ le~ équat~on~ du modele de KHAN et KNIGHT, vo~~ annexe·4

-
178 -
Prix en monnaie
nationale
o
Pe'=t'.Px
D'
Pe=t.Px
D
I--
......;~......
__:_~..-..------;, Prod uc tion
/)
Y..,
AL
Y" AA
Px = Prix mondial en dévises (exogène)
L'offre à long terme "de ce pays étant inélastique_par rapport au
système de prix sur le marché mondial,
la courbe d'offre prend en
conséquence une allure verticale au delà d'un certain seuil.
Au prix Pe = t.Px
la production se fixe à Il
et la demande à Al.
Le
déficit courant sera alors égal à Pe(Al
-
Il)
en monnaie locale
et a
Px(Al
-
Il)
en dévises.
L'adoption d'un autre taux de change t ' a u lieu de t
a pour effet
du côté de la demande,
une augmentation en monnaie nationale du
prix mondial. Celui-ci passe de Pe à Pel,
tandis que la demande
domestique diminue.
Elle passe de Al
à A2. Les prix intérieurs
augmentent,
ce qui fait fléchir les revenus réels.
Du côté de l'offre, si les prix des facteurs de production augmen-
tent moins vite que celui de la production,
la dévaluation c'est à
dire l'adoption du taux de change L'au lieu de t
a un effet inci-

-
179 -
-tatif à court terme sur la production,
infléchissant la courbe
d'offre de 0 vers 0'.
A brève échéance,le pays passe d'un déficit commercial Al
-
Yl
a
un excédent Y
-
A •
2
2
Cependant à long terme,
les coûts intérieurs augmentent progressive-
ment et donc la courbe d'offre va se rétablir sur 0 qui est sa ten-
dance à long terme;
tandis que la demande passera de D à D'en
raison de l'accroissement des revenus nets à l'exportation et de la
hausse des revenus des facteurs.
Le solde positif va diminuer ainsi
que l'excédent de l'offre.
Un équilibre global sera alors réalisé
en F c'est à dire à un niveau général des biens et des facteurs
supérieur à ce qu'il était avant la dévaluation.(l)
Depuis des années,
les modifications du taux de change en Afrique
ont surtout concerné les programmes d'ajustement des pays hors zone
franc,
comme le Ghana,
le Nigéria,
le Kenya .•• etc.
Les pays de la
zone franc,
eux étaient plus ou moins à l'abri d'une telle mesure
car le mécanisme du compte commun au Trésor français,
permettait
aux pays en déficit de profiter de l'excédent en devises des autres.
En 1987, pour la première fois,
le solde cumulé des deux sous-ré-
gions
(B.C.E.A.O. et B.E.A.C.)
en devises s'est trouvé débiteur
auprès du Trésor français.
Le Compte d'Opération qui enregistre les
recettes et les dépenses en devises des Etats membres, était globa-
(1)
Pou~ plu~ d~ détail~ c6 KHAN (M),
KNIGHT
(M.V)
op cit.

-
180 -
lement à découvert,(l) la plupart des pays de la zone franc étant
en crise. Du coup s'est posé théoriquement le problème de la déva-
luation du franc cfa.(2) Mais dans les programmes d'ajustement
structurel préconisés à la même période,
une telle mesure n'y
figurait pas, car il y a des substituts à la dévaluation, et i l
est possible de faire varier le taux de change effectif réel d'un
pays sans dévaluer.
Comme le montre le schéma ci-après, la surévaluation d'une monnaie
se constate à partir de l'évolution de son taux de change effectif
réel. Celui-ci est défini comme "le rapport du prix des facteurs
de production et des biens domestiques aux prix des facteurs de
production et des biens internationaux". Selon S. GUILLAUMONT,
c'est ce prix relatif qui détermine la capacité de l'économie à
produire des biens importables et exportables ou des biens domes-
tiques et la demande relative de ces deux types de biens.
Pour un
niveau de production donn6,
il d6termine le solde de la balance
commerciale.(3)
Mathématiquement si r
= Taux de change effectif réel,
(1)
Pou~ plu~ d~ d~ta~l~ ~u~ l~ 6oH~t~onn~m~nt d~ la Zon~ F~an~, c6
GUILLAUMONT (P. ~t S.), ~~~~_A~~~~_~~_~!~!~~EE!~!~~_~l~~~~~~,
Econom~ca, Pa~~~, 1984.
(2/ GAUTRANV 11), Faut-~l d~valu~~ l~ 6~an~ CFA,_l~~~!_~l~~~~!_~~~~~~
~~! , n 0 10 9, j u ~ n 19 8 8 .
131 GUILLAUMONT Ill, P~ut-on ~~ pa~~~~ d~ la d~valuat~on? L'~xp~~~~n~~
d~ l'Un~on Monéta~~~ oue~t-a6~~~a~ne, 5e Jou~née~ lnte~nat~onal~~
d'E~onom~~ Mon~ta~~~ ~t Ban~a~~~. Cl~~mont~F~~~and-9~TO-juIn-T988;

-
181 -
n = Taux de change effectif nominal (1)
(calculé à partir des cours
du change côtés au certain),
Pd = Indice des prix des facteurs et des biens domestiques dans le
pays,
Pi = Indice des prix des facteurs et des biens internationaux dans
le pays,
Pe = Moyenne des indices de prix à l'étranger
Pd
Pd
Pd
r
= PT = Pe lIn = n o -

Pe
Pd
r
= n 0 Pe
Pour diminuer r
, on peut soit diminuer n (dévaluation) soit dimi-
nuer Pd, ou encore augmenter Pe.
Nous verrons plus loin comment
la mise en oeuvre des deux dernières solutions est réalisée au F.M.I.
Théoriquement,
les effets attendus d'une dévaluation sont multiples:
-
Au niveau de la balance commerciale, elle favorise le développe-
ment du secteur exportateur.
En effet puisque l'on suppose que la surévaluation du taux de change
rend les prix des exportations plus élevés, la dévaluation doit
avoir pour effet de baisser ces prix et donc de stimuler leur achat
à l'extérieur.
Par contre elle accroit en même temps les prix des
importations, qui de ce fait,
verrons leur demande se ralentir.
-
Dans le même sens, on attend de la dévaluation,
une augmentation
significative des prix internes, qui aura pour conséquence la
baisse de la consommation des produits internes. Ceux-ci sont alors
(1)
Le taux de change e66ecti6 nominal e~t le pkix de la monnaie na-
tionale expkimé pak kappokt à un paniek kepké~entati6 de dévilel.

182 -
disponibles pour l'exportation.
En entrainant une variation des quantités-prix,
la variation du taux
de change permet de ce fait la résorption du déséquilibre extérieur.
Cependant un tel effet positif n'est possible que si les condi-
tions suivantes sont réunies:
-
Le pays considéré doit avoir un appareil de production diversifié
capable de répondre aux diverses incitations du système des prix.(1)
-
Les exportations doivent avoir une élasticité de la demande
élevée;
_
La dégradation des termes de l~échange ne doit pas être trop forte;
-
Il ne doit pas exister dans ce pays des rigidités de nature
structurelle pouvant freiner les transferts intersectoriels des
facteurs.
-
Les agents économiques ne doivent pas anticiper sur la dévalua-
tion.
L'impossibilité de réunir de telles conditions dans beaucoup de
pays africains notamment les pays de la zone franc,
oblige le F.M.I.
à préconiser des substituts à la dévaluation tels que,
la taxation
des importations pour rétablir la compétitivité des activités natio-
nales de remplacement des importations,
et l'octroi des subventions
à l'exportation, soit à accompagner la
dévaluation des mesures de
gestion de la demande
politique de crédit,
politique budgétaire)
que nous avons déjà vues.
(1)
Pouh BOURGUINAT (Hl, la phem~ehe et e~~entielle ~ondition de ~u~~
d'une dévaluation e~t la ~tabilité de~ phix intéhieuh~. La deuxième
~ondition ~on~ehne le~ éla~ti~ité~-phix. POUh ROBINSON, la dévaluatio
d'un monnaie e~t e66i~a~e loh~que la ~omme de~ éla~ti~ité~ de la de-
mande nationale POUh le~ impohtation~
éthangèhe~ et de la demande
éthangèhe pouh le~ expohtation~ nationanle~ e~t ~upéhieuhe à 1.
Co BOURGUINAT, M~~~~~_~~~_~~~~a~~_~~_~~~~~~-~~~-~Q~~~~~~,
C.L., 1972.

-
183 -
Schéma 2: Opportunité d'une dévaluation dans un pays en crise
1) Constat
Hausse du
Baisse des ré-
Ecart croissant
Blocage des
taux de change
serves de change
entre le taux
importations
effectif réel
et augmentation
officiel et
essentielles
des arriérés
celui du marché
extérieurs
noir
2) Décision
Modification dans
la réglementation
cambière et doua-
nière
3) Evaluation
Impact sur les
impact mécanique
prix des
et immédiat sur
importations
le budget et la
balance des
paiements
Impact sur
les salaires
Effets durables
sur le budget
Nouvelle con fi-
Impact sur
Effets durables
.-------------~guration du
l'offre
sur la balance
budget et de la
d'exportation
des paiements
balance des
et de substi-
paiements
tution aux
importations
Source: JACQUEMOT P. et ASSIDON M.
op cit, p.32

-
184 -
b)
La politique d'investissement et les politiques sectorielles
Les politiques d'investissement et les politiques sectorielles
sont des politiques à moyen terme. Elles relèvent plus de la Banque
Mondiale que du F.M.I .•
L'objectif de ces deux politiques est d'une part d'accroitre la
production de biens pouvant faire l'objet d'échanges et donc qui
peuvent avoir un effet favorable sur la balance des paiements, et
d'autre part, d'augmenter l'investissement et d'en améliorer l'effi-
cacité.
Etant donné l'importance relative du secteur public dans beaucoup
de pays
sous développés, les programmes d'ajustement exigent dans
la plupart des cas une réorientation des priorités en matière de
dépenses publiques, l'investissement étant privilégié au détriment
des dépenses de consommation,
ainsi qu'une réallocation des ressour-
ces en faveur des activités directement productives.
(1)
Si les projets non rentables sont éliminés, les programmes mettent
souvent l'accent sur les projets de réhabilitation, d'entretien
et de maintenance, plutôt que sur des projets nouveaux.
Pour réaliser des programmes d'investissement réalistes et des pro-
jets rentables tenant compte du coût réel pour le pays des diffé-
rents facteurs de production utilisés,le Fonds et La Banque Mondiale
aident
les pays concernés,à renforcer les services de planification
et d'exécution, et à améliorer la structure des institutions et des
administrations. de base.
(7)
GUILLAUMONT (P), ~~Q~~~~~~~_~~_~i~~~~~~~~~_i~~_E~Q~il~~~_Q~
~~~A~~~~~_~~_i~Q~~~~, op c~t, p.783.

-
185 -
c) La politique de taux d'intérêt
Elle vise à favoriser l'entrée des capitaux étrangers dans le
pays, à éliminer les arrierés de paiements extérieurs pour renforcer
la crédibilité de l'effort d'ajustement entrepris, et a accroitre
l'épargne. Les principales mesures souvent prises sont:
-
La modification de la structure des taux d'intérêt;
L'élimination de la réglementation des prix des biens et services;
-
L'assouplissement des restrictions existantes aux paiements et aux
transferts afférents aux transactions internationales courantes
ainsi que des restrictions en vigueur à l'importation de certains
produits.
Selon CALAMITSIS A."de nombreux pays d'Afrique ont eu tendance à
maintenir les taux d'intérêt à des niveaux peu élevés et relative-
ment stables, en supposant qu'une politique d'argent à bon marché
favorise l'investissement et la croissance économique.Toutefois,
cette politique
ne tient pas compte de l'incidence des taux d'in-
térêt sur l'épargne et l'intermédiation financière,
ni du rôle déci-
sif que ces taux jouent dans le choix des investissements".(1)
Dans certains pays les faibles niveaux de taux d'intérêt ont encou-
ragé les sorties de capitaux et les placements à l'étranger sur-
tout dans les pays développés.
Ces politiques de taux d'intérêt affaiblissant les balances de
paiements, le F.M.I.
demande le plus souvent qu'une modification
de la structure des taux d'intérêt soit faite.
En définitive, les programmes d'ajustement structurel préconisés

-
186 -
par le F.M.I. et la Banque Mondiale sont composés d'une série de
mesures économiques, obéissant à une logique économique particu-
lière, et se renforçant les unes les autres. Une application incom-
plète de l'une des mesures peut pour cela rendre difficile les
objectifs visés.
Mais un PAS n'est cependant pas "statique", certaines mesures ou
objectifs peuvent changer en fonction de la conjoncture nationale
ou internationale.
Malgré leur nécessité,les PAS condition première de l'octroi des ai-
des du' Fonds· et de
la Banque Mondiale sont souvent critiqués que
ce soit sur leur fondement théorique ou sur les résultats obtenus
par les pays les ayants appliqués.

-
187 -
C -
CRITIQUES DES PROGRAMMES DU F.M.I.
En général, si l'on ne remonte pas à la vieille controverse
monétaro-keynésienne, deux principaux reproches sont formulés à
l'encontre des programmes du Fonds.
-
Pour les uns, les programmes du Fonds sont basés sur un diagnostic
théorique discutable, et qui de surcroît l'oblige à préconiser la
même politique à tous les pays ayant des problimes de balance des
paiements.
-
Pour les autres, les mesures d'ajustement ont des effets économi-
ques,
politiques et sociaux néfastes, d'où des doutes quant à leur
opportunité véritable.
l
-
UN DIAGNOSTIC THEORIQUE DISCUTABLE
Nous avons vu que le F.M.I rattache le déficit de la balance
des paiements à un problime d'ordre monétaire, à un problème de
prix et de quantités (les prix étant peu compétitifs et plus élevés
dans les pays considérés que sur le marché mondial). Son modèle de
référence repose donc sur les avantages comparatifs, la théorie
quantitative de la monnaie, la parité du pouvoir d'achat, l'opti-
mum du marché, le rôle créateur du profit, les vertus de la concur-
rence
et l'effet éducateur du commerce international. Il suffirait
donc d'après cette conception de procéder à des ajustements soit
du taux de change, soit des prix intérieurs, pour qu'il y ait un
déplacement de la demande externe vers les produits du pays défici-
taire et un accroissement de la production interne en vue de l'ex-
portation.

-
188 -
-
Selon B. BEKOLO (1) il est peu probable qu'une simple variation du
taux de change ou des prix puisse produire les effets rééquilibrants
que le Fonds en attend. Si l'on tient compte de la structure des
exportations et des importations des pays en développement,
il est
plutôt probable qu'une hausse des prix des importations provoque
une baisse de la production interne et donc des exportations. le
matériel et certaines matières premières nécessaires aux industries
locales deviennent alors plus chers, ce qui les oblige à diminuer
leur production. De plus l'offre interne n'a pas cette élasticité
infinie que lui supposent les Experts du Fonds.
Il est peu probable
que le changement de prix relatif augmente du coup l'offre domesti-
que. Et même si cela était vrai, i l est évident que cette offre
serait limitée par la capacité d'absorption des pays développés,
principaux consommateurs des produits du Sud.
-
Au niveau des prix et des quantités des produits agricoles ou
miniers d'exportation, ceux-ci obéissent aux lois du marché inter-
national; ils ne sont donc pas maitrisés par les pays en dévelop-
pement. Une dévaluation de la monnaie d'un pays risque de ne pas
véritablement améliorer ses exportations, surtout que l'apparte-
nance à une zone économique ou à un cartel oblige les pays soit
à vendre à un seul client, soit à limiter leurs exportations.
La
dévaluation de la monnaie zaïroise par exemple en 1918 n'a pas pour
autant entrainé
une augmentation des exportations de cuivre.
-
Au cours d'une rencontre organisée par le F.M.I. à Nairobi au
Kenya
en 1985, les intervenants Africains ont relevé unanimement
(7)
BEKOLO-EBE
(B),
op c.-i.,t.

-
189 -
que "l'absence de marché rend illusoires, inopérantes, voir des-
tructrices,
les tentatives de régulation par les seuls prix".(l)
- Du côté de la balance commerciale, le F.M.I. propose souvent la
réduction des importations pour rétablir son équilibre. Cette mesu-
re nous semble en contradiction avec une autre de ses recommanda-
tions : celle de libéraliser l'économie et d'ouvrir les frontières.
-
Pour P. HUGON (2),
les liens de causalité du modèle de référence
peuvent être inversés ou du moins nuancés. Ces liens sont:
Pression
< d é f i c i t ~défiCit
~régUlation de la
de la de-
budgétaire
extérieur
emande
mande
, t·
,
.
t
t
d
Off
crea 1.on
reaJus emen
u
re
monétaire
inflation
taux de change
relance de l'offre
Or,
"l'endettement extérieur peut plutôt être un facteur causal du
déséquilibre de la balance des paiements et de l'accroissement de
la masse monétaire, ou résulter d'un choc externe";
" Les mouvements des taux de change peuvent avoir une antériorité
sur le mouvement de prix par exemple en cas de spéculation contre
la monnaie nationale; et l'extension du crédit peut être le reflet
d'une baisse des apports étrangers et la conséquence des déficits
de la balance des paiements".
En résumé, le F.M.I. se trompe donc pour beaucoup d'Economistes
sur la nature véritable de la crise dans les pays en développement.
De plus i l ne tient pas compte des spécificités de chaque pays.
(1)
HELLEINER (G.Kl, A6~~ca and ~nte~nat~onaf Monéta~y Fund,_I~M~f~
W:t6h<ngton, 1986, p.119.
[2] HUGON (Pl, Le ~ôfe du F.M.I.
en A6~~que, op c~:t.

-
190 -
A. DAUVERGNE a pu ainsi écrire que " les missions du Fonds circu-
lent et travaillent dans un monde qui est celui des années 1970 et
1980 avec des outils de 1945, forgés par des analyses de 1935,
basés sur des évenement survenus dans le monde occidental".(l)
-
Pour J.M.
FONTAINE (2),
"les déséquilibres dont souffre
l'Afri-
que sont de nature contractionniste et structurelle, et à ce titre
très peu sensibles aux instruments du F.M.I.". Une intervention
d'ordre monétaire et financier ne saurait donc être la composante
centrale d'une solution en Afrique.
Mais c'est surtout en raison de ses implications sociales, politi-
ques et économiques que les critiques des PAS sont les plus vives.
II -
LES EFFETS SOCIAUX,
POLITIQUES ET ECONOMIQUES NEFASTES
L'un des effets immédiats des mesures d'ajustement les plus
critiqués est l'appauvrissement des plus défavorisés. Certes une
étude faite par le Département des Finances Publiques du F.M.I.
sur 94 pays ayant appliqué un PAS de 1980 à 1984 montre plutôt
que, si les groupes sociaux les plus défavorisés voient leur niveau
de vie encore réduit par l'ajustement, les riches sont fréquemment
plus touchés encore. Comme l'estime A. DAUVERGNE, ce n'est pas un
résultat satisfaisant en ce sens qu'un appauvrissement, même faible
est moins supportable pour un foyer dépourvu de ressources qu'une
baisse de niveau de vie conséquente pour un ménage à revenu moyen
(1) VAUVERGNE (Al, ~~_f~~~l~L_~~_~Q~Q~_~Q~~_~~~~~~~~~,Ed~~~on~
Molte.au,
Palt~~
1988,
p.49.
(2)
FONTAINE
IJ.Ml, Le.~ pltogltamme.~ du F.M.I. POUIt l'A6ltique., un po~n~
de. vue. cltit~que.,
E~QQ~~~~~_f~Q~Q~~1~~~ n02139 du 6/9/89. Altt~cle.
t~lté de. la Ite.vue. Tie.It~-Monde.;

-
191
-
ou élevé.(1) C'est pourquoi l'application des mesures du Fonds s'est
souvent soldée dans beaucoup de pays, par des émeutes et des grèves,
comme en témoignent les évènements relatés le plus souvent par la
presse.(2)
Ce qui est en cause en définitive, ce n'est pas seulement la baisse
de la croissance à court-terme et ses effets mécaniques sur la si-
tuation des agents économiques et surtout de la population que l'ap-
plication des mesures du Fonds risque d'engendrer, mais aussi une
décision de nature politique dont la population ignore qui la prend.
Comment faire répartir l'effort à consentir parmi les différents
groupes sociaux? D'où un autre grief lancé à l'encontre du Fonds:
i l ne donne pas assez de temps pour la mise en oeuvre de ses réfor-
mes; ses critères de performance sont trop stricts et inadaptés.
Quel que soit le bien fondé de ces critiques,
i l est plus réaliste
pour juger de l'efficacité des PAS du fonds de comparer les perfor-
mances économiques des pays à programme et celles des pays sans
programme, ou de comparer les performances d'un groupe de pays (ana-
lyse transversale)
ayant appliqué un PAS.
Malgré les problèmes d'interprétation des résultats, de choix des
variables, des conditions de départ . . . Les principales études
réalisées laissent sous-entendre une relative efficacité des pro-
grammes du F.M.I.
(1)
VAUVERGNE
(Al,
op c.i;t p.p.45-46
(2l
en l'Expa.n.6ion du 5/10/7979; Le Monde du.. 26/4/1984; Le FigaJto dü
22/2/85.

-
192 -
-
L'étude de KILLICK
qui teste l'impact des programmes sur les va-
riables suivantes: le taux de croissance du PNB, le taux d'inflation,
le compte courant de la balance de paiements, le ratio déficit fis-
cal/PIB, donne des résultats mitigés
par sous période et par varia-
ble.(l)
-
L'étude de ZULU et SALEH réalisée sur quelque
pays africains,
a donné par contre les résultats suivants:
lorsqu'on compare les résultats économiques aux objectifs à réaliser,
on constate que ces derniers ont été atteints,en matière de crois-
sance dans un cas sur cinq, pour la situation extérieure dans deux
cas sur cinq. Les ratios d'épargne et d'investissement ont généra-
lement été proches des prévisions.
Si l'on compare les résultats d'avant et apres le programme, l'on
constate que dans 40% des cas, on assiste à une nette amélioration
de la croissance; l'inflation a été réduite dans plus de la moitié
des pays, et dans
près de 50% des cas la situation des paiements
a été redressée.(2)
En conclusion, les auteurs ont mis en évidence l'existence d'un lien
entre la réalisation des objectifs et l'application des mesures du
F.M.I.
(3)
(7)
KILLICK, The impact 06 I.M.F. ~tabili~ation p~og~amme~ ~n develo-
ping count~ie~, ~~!k~~H_E~E~! n07 OVI ma~ch 7982.
(2)
lULU (J.B),
NSOULI
(S.M),
Le~ p~og~amme~ d'aju~tement en A6~ique,
f~~~~~~~_~~_Q~~~~~EE~~~~~, vol.27 n07, ma~~ 7984, p.5 et ~.
Voi~ au~~i l'étude de REICHMANN (T.M) ,L'aide conditionnelle du
Fond~ et le~ p~o~lème~ d'aju~tement, 73-75. f~~~~~~~_~~_Q~~~~~E~
E~~~~~,vol. 75, n 4, décemb~e 7978, p.78 et ~.
[3)
lULU
[J.B), NSOULI
(S.M),
op cit.

-
193 -
-
La plupart des études par pays donne aussi des résultats mitigés,
bons pour le cas du Portugal,
médiocres pour le cas du Pérou. Cl)
-
Quant aux comparaisons pays à programme,pays sans programme, les
résultats des études semblent montrer que les performances des pays
ayant appliqué des réformes ont été meilleures au regard de certains
indicateurs, comme le montre le tableau ci-après:
tableau la
Performances comparées pays à programme /pays sans
programme
Indicateurs
Période
Pays à prog.
Pays sans pro~
Croissance du
80 - 84
1 ,4
1,5
PIB (prix cons-
tants de 1980)
85 - 87
2,8
2,7
Prod. agricole
80 - 84
1 , 1
1 ,3
85 - 87
2,6
1 ,5
Croissance du
80 - 84
-1,3
-3,1
volume des ex-
85 - 87
4,2
0,2
portations
~roissance de
80
84
-8,1
-3,7
~'investissement
-
intérieur
85 - 87
-0,9
-7
!Epargne inté-
82 - 84
9,9
2,3
rieure/PIB
85 - 87
10,7
6
Source
Banque Mondiale et P.N.U.D., L'ajustement et la
croissance en Afrique pendant les années 1980.
Les analyses par pays fournissant une approche plus "finie", plus
détaillée, que l'analyse transversale,
voyons pour le Gabon, les
résultats du premier PAS préconisé par le F.M.I. et la Banque Mon-
diale.

-
194 -
SECTION II
LE PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
AU GABON.
Nous avons vu dans la première partie de cette étude
que la crise qui sévissait au Gabon depuis la fin de l'année 1985,
avait un double aspect: un aspect conjoncturel et un aspect struc-
turel.
Le programme d'ajustement structurel préconisé par le F.M.I.
pour la période 1986-1988 avait pour cela un double ojectif:
-
Réduire les déséquilibres de l'économie tant du point de vue
interne que du point de vue externe, pour permettre une reprise de
la croissance économique dans un climat de stabilité financière.
-
Réorienter l'économie gabonaise vers une moindre dépendance vis
à vis du secteur pétrolier et des aléas de la conjoncture interna-
tionale.
Nous pouvons donc diviser ce programme d'ajustement structurel en
deux phases:
- Une première phase difficile mais essentielle, visant à ajuster
les grandeurs nominales ( Politique de stabilisation), et à amélio-
rer la gestion des ressources de l'Etat;
- Et une seconde phase orientée surtout vers des effets macro-écono-
miques a moyen et long terme, qui concerne le secteur para-public
et les politiques sectorielles (politique d'ajustement).
Pour une meilleure interprétation de ce programme, nous présenterons
les différentes mesures telles qu'elles ont été formulées dans
"La
Déclaration de Stratégie de Développement {1} dans le cadre d'un
(1)
V~eta~at~on de St~at~g~e de d~vetoppement dan~ te ead~e d'un
Pkogkamme d'Aju~tement St~uetu~et, M~n~~tè~e du Ptan et de
t'Eeonom~e, L~b~ev~tte 6~vk~e~ 1988.

-
195 -
programme d'ajustement structurel n et dans son annexe,
A -
LA POLITIOUE DE STABILISATION.
Elle comprend d'une part,
toutes les mesures pouvant faire
pression sur les salaires et sur les prix de façon à obtenir les
effets d'une dévaluation du taux de change effectif réel (faute
de pouvoir dévaluer le franc cfa), et des mesures favorisant le
déplacement des facteurs de production des secteurs non échangea-
bles vers des secteurs échangeables; d'autre part, il y est aussi
inclus des mesures introduisant le libre échange et accroissant
la productivité.
l
-
LA DIMINUTION DES SALAIRES
Constatant que le niveau élevé des coûts de production (salaires,
services) constituait une sérieuse entrave à la compétitivité du
secteur productif non pétrolier, et à la réorientation de l'activité
économique en faveur de ce secteur; constatant que les entreprises
publiques faisaient supporter à l'économie des coûts trop élevés
du fait des monopoles ou des protections diverses, le PAS prévoyait:
a} - Dans
le secteur public
-
Une réduction de 10,4% des rémunérations des fonctionnaires à
compter de Novembre 1986;
- Et une diminution de l'indice de base des salaires; au total, ces
deux mesures devaient avoir pour effet la réduction de 15~ de la
masse salariale.
Les dépenses de fonctionnement de l'Etat devaient
alors passer de plus de 240 milliards de fcfa en 1985 à moins de

-
196 -
200 milliards en 1988.
- Une réduction des dépenses d'investissement de près de 400 mil-
liards de fcfa en 1985 à environ 10 milliards en 1981 et 1988. Cette
mesure devait avoir un impact sur les prix des biens non échangea-
bles,
réduire la demande globale et les importations.
b) -
Dans le secteur para-public
_ "Un premier abaissement des taux de salaire entre Mars et Novem-
bre 1988 en commençant par le haut de la hiérarchie de façon à obte-
nir une réduction des taux et de la masse salariale au moins équi-
valente à celle pratiquée dans la fonction publique".
-
"Un ajustement des salaires, des effectifs et des structures hié-
rarchiques de chaque entreprise, en fonction des résultats des
audits, des plans de redressement adoptés et de la politique salaria-
le définie en Janvier 1988". Cette mesure prenait effet à partir
du
01/01/89.
L'activité du secteur privé étant fortement dépendante
de l'investissement public, le programme estimait que les salaires
dans le secteur privé finiraient par s'ajuster à ceux de la fonc-
tion publique. Toutefois, les mesures d'accompagnement suivantes
avaient été élaborées afin de faciliter cet ajustement:
-
"Encouragement de la rémunération à la tâche,
- Renforcement des sanctions contre l'absentéisme,
- Définition de statuts de l'apprentissage et du pré-emploi"
II - REFORMES DES INSTITUTIONS ET PROMOTION DU SECTEUR
PRODUCTIF.
Constatant que la politique de protection des marchés utilisée par

-
197 -
le Gabon dans le secteur industriel isolait les entreprises des
forces du marché, entretenait des coûts élevés sans encourager les
gains de productivité, était coûteuse pour l'Etat et les consomma-
teurs, et donc était néfaste à la croissance économique, le PAS
entendait:
-
"Réorienter les incitations pour stimuler la concur-
rence par. les échanges,
Réduire la protection qui entretenait des coûts et des
prix élevés,
-
Favoriser la mobilité des facteurs de production,
- Encourager le secteur privé".
Pour cela, les mesures suivantes ont été préconisées dans le
Programme:
a) -
Réduction de la protection
Elle visait à éliminer aussi rapidement que possible les inter-
dictions d'importation qui concernaient à l'époque une trentaine
de produits.
La levée de ces interdictions devait être effective
avant Juin 1988 après que les droits de porte correspondants
( Taxe complémentaire ) aient été ajustés de façon à faire bénéfi-
cier les producteurs gabonais d'une protection équitable face à
la concurrence extérieure.
Toutefois en raison des fluctuations imprévisibles des prix des
produits suivants sur le marché mondial (Sucre, huiles végétales,
savon et ciment), et compte tenu de l'investissement colossal réa-
lisé par l'Etat dans ces secteurs et des protections dont ils
jouissent dans d'autres pays,
il a été décidé le maintien de l'in-
terdiction d'importation des produits sus-mentionnés.

-
198 -
b) - ·Ratîonalisation des incitations
Elle avait pour but de diminuer la protection effective des indus-
tries
(naissantes ou pas) que
le code d'investissement prévoyait
(voir chapitre 2). C'est pourquoi il a été prévu l'élaboration
d'un nouveau code des investissements à partir de Juin 1988, qui
devait entrer en application au début de l'année 1989, apres sa
présentation à l'Assemblée Nationale et son acceptation par la
Banque Mondiale et les institutions de l'U.D.E.A.C ••
En attendant ce nouveau code des investissements, certaines déci-
sions avaient été prises immédiatement:
-
" les niveaux des droits et taxes à l'importation hors T.C.A.
devaient être révisés en 1988. Ils ont été plafonnés à 100~ pour
les produits courants et à 150~ pour les produits de luxe".
Toutefois il a été
prévu une diminution progressive de ces pla-
fonds a partir de 1990. Ils se situeraient respectivement à 80~ et
1201. " Le but étant d'atteindre progressivement un taux normal de
l'ordre de 201".
-
Les droits et taxes à l'importation de la viande, des céréales
et des autres produits alimentaires devaient être rétablis afin
non seulement d'accroitre les recettes douanières, de financer les
allègements évoqués plus haut, mais aussi de ne plus défavoriser
les productions agricoles locales correspondantes. Dès 1989, un taux
minimum de 10~ devait être mis en application. A partir de 1991, il
serait porté à plus de 20~. Pour l'exercice final 1988, ce taux
-
devait déjà s'élever à 5 %.

-
199 -
c) -
Promotion des exportations
En raison de la faible taille du marché gabonais, le Fonds a recom-
mendé l'encouragement du développement des activités tournées vers
l'exportation.
A cet effet, sauf pour les ressources naturelles
Cbois, pétrole, uranium, manganèse .•. ) qui procurent des ressources
à l'Etat, il avait été prévu dans le PAS: "La suppression progrés-
sive
de toute fiscalité à l'exportation avec dans un premier temps
et dès l'exercice 1989, suppression de la T.C.A. à l'exportation".
Pour un produit comme le bois où le Gabon devrait bénéficier d'un
avantage comparatif, i l a été décidé qu'une étude générale sur tous
les déterminants de son prix, y compris l'aspect fiscal,
serait me-
née afin de trouver les voies et moyens de rendre plus compétitif
le bois gabonais sur le marché mondial.
Parallèlement,
"afin de rétablir les conditions équitables de con-
currence notamment avec les pays qui pratiquent un régime de T.V.A.,
il a été décidé que le gouvernement devra mettre en place à compter
de fin 1988, un régime économique dit "d'entrepôt industriel" pour
permettre l'importation hors D.T.I. des intrants réexportés après
transformation".
d) -
Promotion du secteur privé local
Après avoir créé
l'agence PROMO GABON et le Fonds d'Aide et de
Garantie CF.A.G.) de 1983 à 1986, en vue de développer les petites
et moyennes entreprises locales, le programme a prévu en 1981 la
création d'une Direction de l'Assistance et de l'Encadrement per-
mettant de prolonger l'assistance à la création de ces P.M.E. par
une véritable assistance à la gestion.

-
200
-
III -
LES MESURES MONETAIRES
En dehors de ces mesures budgétaires directes, une politique
monétaire a été arrêtée en collaboration avec la Banque des Etats
de l'Afrique Centrale (B.E.A.C.).
Le but de cette politique moné-
taire était d~aider à la réduction du déficit des paiements, par
une politique de crédit restrictive.
Les principaux outils retenus
par les autorités monétaires à cette fin sont:
a) -
L'encadrement des crédits
Le PAS avait mis en place un encadrement des Avoirs Intérieurs Nets
(A.I.N.) dont la réalisation conditionnait l'octroi des concours
des fonds.
Les A.I.N. sont définis comme étant "le crédit intérieur duquel on
déduit les engagements extérieurs à moyen et long terme, les fonds
propres, les allocations de D.T.S. et autres postes nets".(1)
b) -
La politique des taux d'interêts
Il s'agit de relever
les taux d'intervention de l'Institut d'Emis-
sion, afin de contenir le crédit intérieur, de fixer l'épargne natio-
nale , et d'attirer les capitaux étrangers par une rémunération plus
attrayante.
c) -
L'application des mesures statutaires de l'Institut d'Emission
En cas de détérioration de la balance des paiements et du déficit
du compte d~opérations auprès du Trésor Français, la B.E.A.C. 'devrait
appliquer les mesures statutaires en ~ue de redresser la situation
(1)
V~nect~on Génénale de l'Econom~e, Le tableau de bond de l'écono-
~~e gabona~~e, ~~tuat~on 1988, n018 man~ 1989.

-
201 -
suivantes:
(1)
Augmenter ses taux d'intervention,
-
Procéder à une réduction de 10% des plafonds de réescompte,
-
Freiner la sortie des capitaux et inciter leur rapatriement,
en relevant les taux d'intérêts créditeurs.
Les objectifs que devait atteindre cette politique monétaire sont:
-
"En 1988, la masse monétaire devait rester inchangée par
rapport au niveau de l'année 1987".,
-
"Réduction de 5~ du crédit à l'économie par rapport à la
masse monétaire en début de période; cette réduction devant
correspondre à la baisse prévue de l'activité du secteur
privé non pétrolier~.
Maintien du niveau du crédit bancaire à l'Etat au niveau du
crédit accordé par le F.M.I. soit 12 milliards de fcfa.
-
Plafonnement des créances nettes sur les organismes publics
et sur les entreprises para-publiques.(Voir tableau ci-
après).
(7)
Poun ptu~ de déta~t~ ~un ta zone 6nanc c6 GUILLAUMONT Il) op c~t.

-
202 -
Tableau 1: Les critères de réalisation en matière d'encadrement de
crédit et les objectifs indicatifs des créances.
En milliards de fcfa
31/12/87 31/03/88 30/06/88 30/09/88 31/12/88
Avoir
intérieur net
262.9
269,5
272.3
263
265,9
Créances sur l'admi-
nistration centrale
100,2
106,3
111
123
112,1
Créances nettes sur
l'Etat
77,9
77,2
83,5
96,9
87,1
Crédit a l'économie
287.5
300.8
297.8
293.3
288,1
Créances nettes sur
les organismes pub.
- 22,3
- 28,8
- 27,5
- 26,3
- 25
Créances nettes sur
les entreprises pub~
12
14
15
16
17
Source: D.G.E.
B -
LA GESTION A MOYEN TERME DES RESSOURCES DE L'ETAT
Les recettes et dépenses de l'Etat dépendaient avant 1985 des
ressources pétrolières; la crise a montré leur instabilité. Il était
donc primordial de chercher les voies et moyens d'accroitre les
ressources stables de l'Etat,
particulièrement celles issues de
l'activité non pétrolière,
et de les gérer le plus sainement possi-
ble.
Le programme d'ajustement structurel de 1986-1988 visait à cet
effet:
-
nUne augmentation des recettes, d'une part par un élargis-
sement de la base fiscale,
et d'autre part, par une amélioration
des taux de recouvrement;
-
Une recherche continue de la simplification et de l'harmoni-
sation des procédures fiscales,
de manière à réduire leur coût et
rehausser leur transparence et par conséquent leur efficacité;

-
203 -
-
Une certaine continuité dans l'évolution des dépenses de l'Etat
globalement et par grandes fonctions;
-
Une répartition par grandes fonctions qui garantisse non seu-
lement un effort soutenu en faveur de l'investissement dans le
secteur productif, une réabilitation, puis une maintenance adéquate
des infrastructures nécessaires au développement des zones de produc-
tion, à l'approvisionnement en intrants et à l'évacuation des pro-
duits, mais aussi un fonctionnement rationnel de l'administration
et le développement des ressources humaines;
-
Une meilleure gestion dans la fonction publique".
Les mesures suivantes ont pour cela été préconisées par le Fonds
Monétaire International:
-
"Réduction de 22% en1981 et de 24% en 1988 des transferts aux
ménages et aux entreprises,
hors
restructuration".
-
"Interdiction des dépenses extra-budgétaires à compter de 1988";
-
"Maintien en toute circonstance d'une épargne positive de
l'Etat";
-
"Les dépenses de fonctionnement doivent être désormais infé-
rieures ou égales aux recettes hors pétrole";
-
"Restructuration des dépenses d'investissement en faveur des
activités de production et de la maintenance des infrastructures".
Le gouvernement devait chercher à
consacrer 34% de ses dépenses de
développement aux secteurs productifs en 1981, 31% en 1988 contre les
14% qu'il avait consacré à cette fin en 1984, 1985 et 1986.
-
"Programmation des investissements publics et para-publics".
Chaque année, l'administration devait préparer un projet de loi-
programme des actions de l'Etat pour les trois années suivantes,
afin de mieux gérer et réguler les dépenses publiques.

-
204 -
-
"Budgétisation appropriée des consommations de l'Etat-. Cette
mesure visait à éviter l'usage abusif des pré-financements et des
crédits budgétaires, et le recours massif à l'emprunt, que l'on a
constaté dans le passé.
-
"Restructuration de la dette extérieure". Le gouvernement
devait engager des négociations pour obtenir le rééchelonnement de
sa dette privée et publique à partir de 1987.
-
"Constitution d'un Fonds de Réserve qui permettra à l'Etat de
geler c'est à dire rendre indisponible pour le Budget ou même pour
garantir les emprunts, les ressources provenant d'un accroissement
important des recettes".
-
"Amélioration de la gestion de la fonction publique". Un audit
diagnostic devait être réalisé à cet effet en 1988. Son objectif
était de déterminer les moyens d'accroitre le dynamisme de l'admi-
nistration, de rationaliser le cadre juridique et institutionnel,
de définir une politique de formation et de faire apparaitre les
recoupements éventuels dans les compétences des administrations.
C -
LES MESURES CONCERNANT LA GESTION DU SECTEUR PARAPUBLIC
Dans les précédents chapitres, nous avons vu que le secteur
parapublic constituait par l'importance des subventions qu'il exi-
geait, une charge de plus en plus lourde pour l'Etat. De plus i l se
caractérisait par une gestion désastreuse qui accentuait la non
compétitivité de l'économie gabonaise, et creusait le déficit des
finances publiques. C'est pourquoi les mesures prises dans le cadre
de l'ajustement structurel visaient à:
-
"Mettre en place des mécanismes de suivi des entreprises para-
publiques et un cadre institutionnel des relations Etat/entreprises

-
205 -
plus transparent et plus performant;
- Rationaliser la taille du secteur parapublic sur la base d'une
série d'audits-diagnostics en cours;
- Opérer une restructuration financière du secteur et instaurer
une stricte discipline financière;
- Améliorer la structure et la gestion des entreprises du secteur
parapublic afin de réduire leurs coûts d'exploitation et d'améliorer
leur compétitivité".
Ces mesures sont:
l
- DANS LE CADRE INSTITUTIONNEL ET DU SUIVI DES ENTREPRISES
-
"La remise systématique des budgets des entreprises en Septembre
de l'année précédente au Ministère du Plan et de l'Economie, et au
Ministère des Finances, du Budget et des Participations". Cette
mesure permettait ainsi a l'Etat de mieux programmer et planifier
ses investissements et de mieux contrôler et suivre le fonctionne-
ment et la gestion des entreprises parapubliques.
-
"La signature de contrats-programmes entre l'Etat et les entre-
prises". Ces contrats-programmes fixent les obligations respectives
des entreprises et de l'Etat. Les premières entreprises concernées
furent AIR GABON (Transport aérien), OCTRA (Transport ferroviaire),
SEEG (Energie et eau), et la SNBG (Commercialisation du bois).
-
"L'élaboration d'une étude institutionnelle du secteur para-
public".

-
206 -
II -
DANS LE DOMAINE DE LA RATIONALISATION DE LA TAILLE DU
SECTEUR PUBLIC ET DE LA REHABILITATION DES ENTREPRISES.
Les mesures suivantes ont été prises:
-
nLiquidation et/ou privatisation de 9 entreprises représentant
19% du chiffre d'affaire des entreprises du secteur para-étatique n .
A la fin de l'année 1981, la liquidation et/ou la cession des
actifs de 6 entreprises devait être en cours d'exécution ou termi-
née.
-
nLancement d'un programme d'audit-diagnostic de 34 entreprises
du secteur public n .
Ces audits avaient pour but de mieux privatiser
ou liquider les entreprises publiques visées.
La date limite de
signature de ces contrats pour 11 entreprises était le 31/12/81;
par ailleurs en Juin 1988, les audits de 14 autres devaient commencer
Sur la base des audits, le Conseil des Ministres devait prendre une
décision pour au moins 22 entreprises y compris OCTRA, SEEG, AIR
GABON, et SNBG, au plus tard en Novembre 1988. Un programme général
de restructuration du secteur parapublic devait être présenté au
F.M.I ..
-
nPlafonnement des effectifs au niveau de fin 1981 n . Cette
mesure qui devait rentrer en application a compter de Février 1988
contraignait les entreprises publiques à ne plus embaucher.
III - DANS LE DOMAINE DE LA DISCIPLINE ET DE LA RESTRUCTURATION
FINANCIERE.
Les mesures suivantes ont été prévues par le PAS:
-
nApprobation préalable de l'Etat pour tout programme d'inves-
tissement supérieur à 500 millions de fcfa quel que soit le mode de

-
207 -
financement envisagé". Cette mesure permettrait à l'Etat de contrô-
ler l'endettement des entreprises publiques.
-
"Recensement des dettes croisées entre entreprises parapubli-
ques et l'Etat, et évaluation de l'effet sur le secteur privé".
La
date limite d'application de cette mesure était Février 1988, car
en Juin de la même année, un document prévoyant les modalités
d'apurement devait être élaboré, et à partir de Novembre le régle-
ment d'une partie des dettes croisées devait être effectué.
D -
LES MESURES DU P.A.S. RELATIVES A LA POLITIQUE SECTORIELLE
Elles complètent les mesures précédentes en faveur du secteur
e
productif, et reprennent les objectifs du 5
Plan quinquennal, à
savoir: amélioration des conditions de vie en milieu rural pour
réduire l'exode rural, et augmentation de la contribution du sec-
teur agricole au PIB. Ces mesures concernent de ce fait l'agricul-
ture, la forêt et les transports.
l
- DANS LE DOMAINE AGRICOLE
Ayant constaté que dans le passe, l'essentiel des ressources
disponibles étaient affecté aux projets agro-industriels,
laissant
peu de moyens pour les autres volets du dévéloppement agricole, à
savoir la recherche,
la vulgarisation ••. etc, et que l'agriculture
gabonaise souffrait d'un certain nombre de problèmes structurels
et institutionnels (coût de production élevé,
faiblesse de la den-
sité de la population .•. ) les mesures suivantes ont été prises:
-
"Elaboration d'une stratégie de développement rural".
La base
de cette stratégie devait être les Opérations Zonales Intégrées
(OZI), qui pouvaient permettre à une population d'une zone donnée,

-
208 -
facilement mobilisable, de bénéficier d'une aide appropriée de
l'Etat.
-
"Elaboration d'une étude sur la commercialisation des produits
vivriers et examen du système des mercuriales". Cette étude qui
devait être menée de Mai à Octobre 1988, devait permettre à l'Etat
de mieux cerner les raisons du désintérêt pour l'agriculture. Elle
devait aussi permettre l'amélioration de la commercialisation des
deux principales cultures de rente:
le café et le cacao.
-
"Réduction des coûts de production d'AGRO GABON et d'HEVEGABW.
-
"Interdiction d'importation d'huile végétale afin de permettre
à AGRO GABON de supporter la baisse des subventions de l'Etat ft •
Cette interdiction est cependant temporaire.
-
"Encouragement des PME agricoles par un soutien de l'Etat à
l'initiative privée
locale"{fourniture d'un encadrement technique,
assistance à la commercialisation, achat d'intrants, réparation et
maintenance du matériel, services administratifs ..• ).
-
"Création d'une banque nationale de crédit rural en 1986 pour
améliorer la disponibilité de crédit et de services financiers en
milieu rural".
II - DANS LE DOMAINE FORESTIER
Les mesures suivantes ont été prévues par le programme:
-
"Revue et analyse de tous les élèments entrant dans la cons-
titution du prix des biens, y compris les aspects fiscaux,
depuis
l'abattage jusqu'à l'exportation ou à la transformation locale".
Cette analyse devait être faite avant la fin de Novembre 1988, et
avait pour but de rendre plus compétitif le bois gabonais par rapport
au bois indonésien qui constitue son principal concurrent.

-
209 -
-
"Elaboration d'un schéma directeur de l'exploitation forestière
et du bois y compris les aspects commerciaux et d'environnement en
Octobre 1988".
III - DANS LE DOMAINE DES TRANSPORTS
Constatant que la construction de l'infrastructure ferroviaire
avait progressivement absorbé la majeure partie des ressources de
l'ensemble du secteur au point de ne plus permettre à l'Etat d'as-
surer la maintenance du réseau routier, et que cette situation ris-
quait de compromettre le développement agricole, il a été décidé:
-
Pour l'OCTRA, la mise en place d'une discipline financière
accrue en matière d'utilisation des ressources de l'Etat à partir
de janvier 1988, la réduction des avantages en nature et des indem-
nités du personnel dès fin 1987.
-
"La réduction du budget d'investissement de 130 milliards de
fcfa en 1986 à 32,5 milliards en 1987 et à 27 milliards en 1988".
-
Pour les routes, un programme d'urgence et de transition d'en-
tretien routier de 3 milliards par an devait être lancé à compter
de Novembre 1988.
E -
IMPACT SOCIAL ET SUIVI DU PROGRAMME
Pour parer ou amortir les conséquences négatives du programme,
il a été décidé la mise en place d'un fonds de réinsertion pour les
travailleurs licenciés qui voudraient créer ou développer une entre-
prise. L'Etat avait aussi envisagé de mobiliser aussi tôt que possi-
ble des ressources supplémentaires ( prêts ou dons)
pour au moins
maintenir le niveau des prestations notamment dans les domaines de
la santé et de l'éducation.

-
210 -
En outre,
il a été décidé la création d'une commission chargée du
suivi et de la gestion du PAS.
Cette commission devait être prési-
dée conjointement par le Ministre de la Planification et de 1'Econo-
mie, et le Ministre des Finances, du Budget et des Participations.
Elle devait être
composée du Haut-Commissaire au Plan, des Conseil-
lers Economiques et Financiers du Président de la République, et du
Premier Ministre, du Tréorier Payeur Général et du Directeur Général
de l'Economie.
Au terme de cette présentation du premier PAS, on peut dire que celui i
ci
respecte
le principe de tout programme d'ajustement a savoir:
- modification des prix relatifs et de la structure de la dépense,
-
réorientation de l'activité économique par des réformes touchant
la gestion des finances publiques, la politique monétaire et la
politique sectorielle, le cadre réglementaire et l'appareil insti-
tutionnel.
Il prévoit des modifications de la fiscalité,
du régime des subven-
tions et des astreintes quantitatives permettant de moduler 1a
répartition des ressources entre les différents secteurs.
Il prend donc en
compte
la plupart des problèmes évoqués dans 1es
chapitres précédents à savoir:
le niveau élevé des dépenses publiques;
-
le manque de compétitivité des entreprises publiques
;
-
les problèmes causés par les relations que l'Etat entretient avec
les entreprises;
-
les choix sectoriels contestables . . .
Sa pertinance théorique est de ce fait indiscutable. Cependant du

-
211
-
point de vue pratique, l'analyse du chapitre 2 nous permet de dou-
ter de l'efficacité de certaines mesures.
Beaucoup d'entre
elles
restent incomplètes et ne tiennent pas compte des réalités sociales,
culturelles,
politiques ••. du pays.
En ce qui concerne la réduction des salaires, le PAS ne fait pas
une distinction claire entre les hauts et les bas salaires. Il est
juste prévu une réduction totale de 10,4% de la masse salariale
par une réduction de l'indice salariale de base. Ce qui est injuste
si l'on tient compte des écarts de salaires trop criards entre les
catégories sociales. De plus une grande partie des salaires les
plus élevés échappait à la grille
indiciaire de la Fonction publi-
que,
car l'article 21
de la constitution donnait implicitement la
possibilité au Président de la République~le droit de fixer les
salaires fonctionnels de certaines personnes. Ces salaires hors-
grille échappaient de fait à la réduction générale des revenus déci-
dée dans le PAS.
La structure des importations de produits de luxe
avant et après le premier PAS nous le montrera.
Au niveau des recettes de l'Etat, le PAS vise certes à les augmenter
grâce à un élargissement de la base fiscale,
et à la restructuration
des services des impôts et des douanes; Cependant,
i l n'est rait
aucunement mention de la multiplicité des circuits d'encaissement
des recettes de l'Etat qui ne permet pas un contrôle strict et une
transparence des circuits financiers.
Au niveau de la politique sectorielle, le PAS reprend la stratégie
des Opération Zonales Intégrées en agriculture,
alors que celle-ci
a déjà été un échec .Malgré la vie communautaire qu'ils mènent, les
paysans n'acceptent pas cette forme de collectivisation de leur
exploitation. Celle-ci ne tient nullement compte ni de la structure

-
212 -
de la société traditionnelle, ni même des problèmes réels de cette
agriculture. Comment intéresser
ou inciter une partie oisive des
citadins à revenir dans les villages? Vu
la taille des exploita-
tions et les problèmes de coût de défrichage, comment améliorer
le rendement à l'hectare? Quelles genres d'actions menér
pour
aider les paysans à créer des plantations semi-industrielles? Telles
sont les questions auxquelles on devrait répondre.
Le PAS devait plutôt reprendre l'exemple du Ghana où l'on a offert
des primes de départ conséquentes aux fonctionnaires afin que ceux-
ci
puissent créer des entreprises privées agricoles.
Aucune politique agricole ne peut cependant être pleinement efficace
si le problème de l'évacuation des produits et donc des routes
n'est pas résolu.
Pour les transports,
le PAS prévoit juste un programme d'urgence
et de transition de 3 milliards/an pour les routes, ce qui est très
insuffisant au regard de l'Etat actuel de ce réseau routier, et de
son importance pour le développement des autres secteurs.
Pour l'OCTRA,
il n'est nullement fait mention de l'évacuation totale
du manganèse par le port d'Owendo. Et pourtant cette évacuation
peut diminuer une grande partie du déficit de cette société •••.
Mais pour que l'ajustement débouche sur la croissance et le déve-
loppement,
il faut d'abord que son coût soit équitablement réparti,
qu'il soit accepté par tous les agents économiques comme une néces-
sité. Cela exige avant tout un changement de mentalité, des moyens
institutionnels,et de l'habilité politique. Il ne peut être pour
cela une tâche seulement économique.
L'effort d'ajustement se
heurte comme le signale le rapport 1989 de la Banque Mondiale,
aux
intérêts acquis, car il a des incidences sur les droits acquis, les

-
213 -
revenus, les prestations diverses, la rente et les coûts. Lorsqu'il
s'agit de réformer les structures politiques et économiques en place
depuis un certain temps, l'ajustement peut être un processus extrè-
mement douloureux.Une réforme ne saurait d'autre part donner des
résultats durables si elle est précipitée. Il faudrait enfin que
la communauté internationale puisse bien apporter aux réformes le
soutien nécessaire.
Après ces remarques préliminaires voyons quels ont été les résultats
effectifs de ce premier programme d'ajustement structurel.

-
214 -
SECTION III
BILAN DU PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL
Deux ans apres le contre-choc pétrolier, l'environ-
nement international est resté caractérisé par une morosité des
principaux marchés financiers due à l'incertitude quant à l'éyolu-
tion des prix du baril et du dollar.
Le prix du brut qui était monté à 17,18 $ en moyenne en 1987 est
retombé à 13,10 $ en 1988. Quant au dollar américain, sa valeur
par rapport au franc cfa s'est de plus en plus détériorée au cours
de la même période. De 346 fcfa en 1986, il ne valait plus que
298 fcfa en moyenne en 1988.
Il aura donc chuté pendant l'app1ica-
tion du premier PAS de plus de 13~.
Tableau 1: L'environnement international pendant le premier PAS
1986-1988
1986
1987
1988
Dollar (moyenne annuelle) en cfa
346
301
298
Prix du baril en $
12,5
17,18
13,10
Taux de l'Eurodollar en ~
7,5
7
7
Taux de base bancaire en ~
9.9
9,9
9.9
Pour mieux apprécier l'efficacité des mesures préconisées par le
F.M.I., nous comparerons les performances économiques effectives
réalisées par le Gabon avant et après le premier programme. Nous
soulignerons à chaque fois que cela est possible, les écarts entre
les objectifs prévus dans le programme et
leurs résultats effectifs
de 1988.
Les chiffres utilisés dans cette comparaison nous serons
donnés
par simulation ex-post du modèle MEGA. Il s'agit donc comme nous
l'avons vu de chiffres provisoires de la comptabilité nationa1e

-
215 -
regroupes selon la nomenclature du modèle HEGA.
A -
LES RESULTATS DES SECTEURS ECONOMIOUES
Compte tenu de la structure de l'économie gabonaise, le modèle
MEGA distingue le secteur pétrolier du secteur non pétrolier.
l
-
LE SECTEUR PETROLIER
Tableau 2:
Les comptes du secteur pétrolier en 1986 et 1988
(en milliards de fcfa).
1986
1988
Variation(~)
Production pétrolière
258,24
223.41
-13,48
Consommation int. de pétrole
21,39
12,32
-42,40
Exportations
236,86
211 ,09
-10,88
Variations de stock
0
0
-
Valeur ajoutée
205,54
183,41
-10,76
Frais de Personnel
10,13
17,10
68,80
Impôts indirects
61 ,24
52,47
-14,32
E.B.E.
134,17
113.84
-15.15
Source: Simulation du modèle MEGA.
Les résultats du secteur pétrolier ont eté à l'image de l'environ-
nement international, mitigés.La production de pétrole en valeur
après avoir augmenté de 12,4~ en 1987, a rechuté de 23% en 1988. Au
total,
la variation aura été de -13,4% sur la période, malgré une
certaine stabilité de la production en volume.
Les exportations et
la valeur ajoutée de ce secteur ont suivi le même rythme.
Les frais de personnel par contre,
après la chute des années 1985-
1986 ont recommencé à augmenter dès 1987. La découverte du gise-
ment de RABI-KOUNGA a certainement exigé l'embauche d'un person-
nel Qualifié. En 1988, ces frais de personnel se situaient au même
niveau Qu'en 1987 selon nos simulations, c'est à dire à 17 mil-

-
216 -
liards (1). Notons touterois,que ces résultats n'ont pas été con-
rormes aux hypothèses du programme, le dollar ayant chuté beaucoup
plus que prévu.
II -
LE SECTEUR NON PETROLIER
Tableau 3: Les comptes du secteur non pétrolier
en milliards de rcra
1986
1988
Variation ~
Production
1531,12
1212,16
-20,8
Importations
640,19
454,69
-29,04
- D.T.I.
91,16
60,88
-31,12
Cons. int. branche pétrole
52,1
40
-24,09
Cons.
int.
-//- hors pétrole
198,45
601,15
-23,88
Cons.
in t.
des Adm.
119,3
99,24
-16,81
Cons. march. des ménages
539,49
482,80
-10,5
Investissement des ménages
30,95
31 ,61
2,13
-//-
du sect. pét.
68,2
86
26,09
-//-
du sect. non pét.
301,81
195,33
-35,29
-//-
des adm.
151 ,4
24,10
-84,08
-//-
des 1. F. et Ass.
1,9
1
-11,39
Exportations
222,5
159,5
-28,31
Variations de stock
- 22,5
0
0
Valeur ajoutée
111 ,88
591,61
-16,04
Subvention d'exploitation
35,19
10,08
-57,14
Frais de personnel
312,12
246,05
-21,31
Impôts indirects
80,18
16,96
- 4,72
E.B.E
353,58
284,15
-19,46
Source: Simulation du modèle MEGA.
La production de ce secteur a chuté beaucoup plus que celle du sec-
teur pétrolier au cours de la période d'application du premier PAS.
De 1986 à 1988, sa baisse
était de 20,8% contre 13,4% pour le
(71
L'augrnentat~on
de~ 6~a~~ de pe~~onnet dan~ ~e ~e~teu~ ~'expt~que
pa~ t'embau~he d'un pe~~onnet quat~6~é pa~ te~ ent~ep~~~e~ pé-
t~ot~~~e~ a6~n d'expto~te~ dan~ de~ déta~~ b~e6~ te 9~~ement
pét~ot~e~ de RABI-NKOUNGA. De nouveaux opé~ateu~~ ~ont au~~~ ap-
pa~u dan~ ~e ~e~teu~.

-
217 -
secteur pétrolier.
La principale cause de cette dirrérence réside
dans les nombreuses faillites enregistrées par ce secteur et dans
la baisse des marchés publics. Ce qui montre une fois de plus
l'incapacité de ce secteur à prendre le relai du secteur pétrolier
dès que s'essourfle la conjoncture. Cette baisse de la production
s'est répercutée sur l'excédent brut d'exploitation; celui-ci a
chuté de 19,4~ alors que la valeur ajoutée elle, passait de plus de
711 milliards de fera à moins de 598 milliards.
Par ailleurs, les rrais de personnel et les subventions se sont
contractés respectivement de 21,3~ et de 57,14% au cours de la même
période. On remarque cependant que malgré cette baisse de la produc-
tion et des subventions de l'Etat, les impôts indirects n'ont varié
que de -4,7~.
Au regard de ces chiffres, on peut conclure que malgré l'application
du PAS, la situation du secteur est restée comparable à celle de
1986 comme
en témoignent les ratios ci-après:
Le rapport E.B.E./production est passé de 23,08% en 1986 à 23,47%
en 1988. La part de la valeur ajoutée dans la production elle, s'est
même accrue de plus de 6 points.Quant au ratio importations/produc-
tion, il est passé de 41,83~ à 37,49% soit une réduction de près de
10~.
Globalement, on peut dire que le PAS, malgré la baisse supplémen-
taire du prix du pétrole a permis au Gabon de limiter la dégrada-
tion de ce secteur non pétrolier.
La baisse des salaires a limité
les déficits d'exploitation car elle a été plus importante en valeur
réelle
56 milliards de fcfa},que la baisse des subventions de
l'Etat ( 25 milliards de fcfa)
et la baisse des impôts indirects
( 4 milliards de fcfa)
réunies.

-
218 -
B - LA SITUATION DES COMPTES DE L'ETAT AVANT ET APRES LE
PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
L'un des objectifs du PAS étant de réduire les déséquilibres
internes et externes de l'économie gabonaise, ses effets devraient
se faire ressentir en
priorité sur le budget, la balance des paie-
ments, la dette publique et les finances de l'Etat.
l
-
LE BUDGET DE L'ETAT
Tableau 4: Evolution du budget de 1986 a 1988.
(en milliards de fcfa)
1986
1988
variation 1.
Ioépenses courantes
lFonctionnement
230,30
198,90
-13,90
Isolde
102
96,80
-5,09
~.O.N.P.
13,6
9,80
-27,94
lBiens et services
87,20
75,80
-13,07
trransferts et interventions
21,5
16,50
-40
p:ntérêts
45,45
61,34
34,96
bépenses hors exercices
29,20
0
0
béDenses d'investissement
311,50
15,53
-76,21
rotaI déDenses bud,getaires
622,45
335,11
-46,05
Recettes pétrolières
278,01
115,45
-58,48
Recettes non pétrolières
203
160,25
-21,06
~ecettes bud,gétaires toto
500,07
287,16
-42,51
~xcédent ou déficit
-122,38
-48,61
-60,07
Source: Simulation du modèle MEGA
Le budget de l'Etat a été caractérisé au cours de cette période
d'application du premier PAS par une baisse continue des dépenses
de fonctionnement et d'investissement.
Pour ce qui est des dépenses
de fonctionnement, elles ont chuté en deux ans de 13,9%, grâce
surtout à la baisse des dépenses de biens et services ( 13,07%),

-
219 -
des tansferts et interventions (40~) et des salaires (7,78~). (1)
Quant aux dépenses d'investissement, leur chute est encore plus
accentuée. De plus de 317 milliards en 1986, elles ne s'élevaient
plus qu'à
76 milliards en 1988, soit une diminution de 76,2~.
En ce qui concerne les recettes de l'Etat, elles ont chuté. de 42,5~.
Les recettes non pétrolières n'ont pas comme prévu compensé une
partie de la baisse des recettes pétrolières.
Au contraire elles
ont aussi baissé de 21,05%.
Au total, en matière budgétaire, nous pouvons dire que les princi-
paux objectifs du PAS ont été atteints. Les dépenses de fonctionne-
ment ont été réduites à moins de 200 milliards de fcfa comme prévu;
les dépenses d'investissement accusent même une baisse de près de
4,5 milliards par rapport au programme.
Cependant, la masse salariale n'a baissé que de 7,78% alors que le
programme
préconisait une réduction de 10,4%. Les dépenses de fonc-
tionnement restent supérieures aux recettes non pétrolières.
Les
transferts et interventions n'ont diminué que de 40% au lieu des
46% prévus.
Les deux
critères de réalisation dans ce domaine n'ont pas aussi
évolué comme prévu.
Le ratio recettes non pétrolières/PIB non pé-
trolier qui était de 28,5% en 1986 est descendu à 26,6% en 1988.
Le ratio déficit budgétaire/PIB quant à lui, est passé de 10,4%
en 1986 à 4,9% en 1988.
L'objectif du PAS était de le limiter à
3%. Cela constitue cependant un effort important si l'on tient
compte du coût à terme du matériel et de l'investissement.
Ces résultats mitigés montrent que certains obstacles subsistent
dans l'économie gabonaise, et il est impératif d'en trouver une

-
220 -
solution. Les salaires par exemple restent rigides. La part des
dépenses de fonctionnement dans les recettes totales et les dépenses
non pétrolières s'est accrue respectivement de 50~ et de 9~. Mais
l'Etat peut-il faire accepter à la population une réduction supplé-
mentaire des salaires?
Une des limites du PAS apparait aussi à travers ces résultats. Il
est difficile sinon impossible d'accroitre les recettes non pétro-
lières en augmentant les .taxes. Une telle mesure n'a fait que dimi-
nuer la base taxable, et développer le secteur informel.
(1)
II -
LA BALANCE DES PAIEMENTS
Tableau 5: Evolution des balances des paiements de 1986 et 1988
(en milliards de fcfa)
1986
1988
Variation-"
Besoin de financement de l'ext.
-365,7
-217,51
40,52
Solde balance courante
-331,95
-210.52
36.68
Capitaux privés Long terme
78,10
153,5
96,54
Capitaux court terme
119,30
-.57,42
-148,13
Moins amortissement dette ext.
-_58,7
- 71,78
22,28
Erreurs et omissions
- 12,7
8,74
- 31 .18
Solde hors emprunts publics
-205.95
-177.49
- 13,81
Emprunts publics
158,30
155,40
- 1.83
Solde global
- 47.65
- 22.09 - 53.64
Source: Simulation du modèle MEGA.
Après l'application du premier PAS, le solde de la balance des
paiements s'est amélioré.
Le déficit de la balance courante qui
avoisinait 332 milliards de fcfa en 1986 a été ramené à 210 mil-
(1) C6 HENNER (H.Fl, Re~ette~ budgéta~~e~ et ~nté~e~~ement de la
douane, ~~gQ~~_~~_Q~~~~~~!~_2~~~~~~~~~~,CERVT, Cle~mont,
1990.

-
221 -
liards en 1988, soit une réduction de 36,58~ en deux ans. Le besoin
de financement de l'extérieur, qui est ici le solde du compte
reste du monde, s'est contracté également de 40,52~.
Malgré une amélioration significative du solde hors emprunts publics,
le niveau de ces emprunts publics nécessaires à l'équilibre de la
balance des paiements est resté élevé.
L'augmentation du niveau
d'endettement de l'Etat qui s'en suit, l'oblige à consacrer beau-
coup plus de ressources à l'amortissement de cette dette extérieure
(voir les tableaux suivants relatifs à la dette publique).
Globalement i l Y a donc eu une amélioration au niveau des comptes
extérieurs; le principal critère de réalisation, le ratio déCicit
balance courante/PIB est passé de 28,3% en 1986 à 21,45% en 1988; ce
qui constitue un résultat positif bien qu'insuffisant, car le ratio
déficit balance service/PIB a aussi diminué de près de 9~.
Cependant la plupart des objectifs n'ont pas été atteints; le pro-
gramme avait misé sur une augmentation ou du moins une stagnation
des exportations en valeur, mais celles-ci ont plutôt diminué de
1987 à 1988 de près de 14%. Le poids de la dette est devenu alors
plus pesant, d'où la necessité de nouvelles négociations pour un
nouveau rééchelonnement comme le montrent les tableaux suivants:
Tableau 6 : Evolution de la dette publique intérieure
( en milliards de fcfa)
1986
1988
variation %
Tirages d'emprunts int.
89,40
97,10
8,61
Amortissements
83,80
18,90
-77,44
Dette au 31 décembre
92,10
363,40
294,57
Source: Simulation du modèle ME GA

-
222 -
Tableau 7: Evolution de la dette publique extérieure
(en milliards de fcfa)
1986
1988
Variation ~
Tirages d'emprunts extérieurs
158,30
155,4
- 1,83
Moins amortissements
- 58,7
- 71,78
22,28
Ajustements
- 5,11
37,38
831,5
Dette au 31 Décembre
407,34
660,7
62,19
Dont dette antérieure a 1985
255,37
390,52
52,92
dette postérieure à 1985
151,97
270.18
77.78
Source: Simulation du modèle MEGA.
Tableau 8: Evolution de la charge de la dette extérieure
(en milliards de fcfa)
1986
1988
Variation %
Intérêts sur dette extérieure
37,38
40,63
8,69
Amortissements
58,7
71,78
22,28
Charp;es de la dette
96.08
112,41
16.99
Charges en % des exportations
0.21
0.30
42,85
Source: Simulation du modèle MEGA.
La dette
publique extérieure totale s'est accrue de 62% au cours de
la période, ce qui a alourdi son service.
Les charges qui représen-
taient 21% des exportations en 1986, représentaient en 1988, 30% de
ces exportations. Mais c'est la dette intérieure qui s'est le plus
accrue (294,57%). Cette augmentation est due à "l'emprunt solidarité"
instauré par l'Etat dès 1986.
L'emprunt solidarité est un emprunt obligatoire qui consiste en une
retenue à la base
d'un pourcentage de salaire de tout fonctionnaire
que ce soit dans le secteur public ou privé.
L'augmentation alarmante du niveau de la dette publique extérieure
pose ici le délicat problème de la dette et de l'ajustement.
Il ressort de nos simulations que le Gabon a eu besoin de ces em-
prunts extérieurs et d'un rééchelonnement de sa dette
pour essayer

-
223 -
de faire red~marrer l'~conomie. En effet si l'on
raisonne sur la
base d'un modèle HARROD-DOMAR simple (1),
pour pouvoir en même
temps
rembourser
sa dette, et assurer
un
niveau
minimal
de
croissance, il faudrait que l'épargne domestique (S) ait à terme
un montant suffisant pour couvrir l'investissement (1) requis pour
la croissance souhait~e,et le paiement des int~rêts sur la dette
ext~rieure, estim~s à rD (ou r est le taux d'int~rêt et D les stocks
actuels de la dette).(2)
Appliqu~ dans le cas du Gabon, pour que sa dette se r~duise, il est
donc nécessaire que l'~pargne domestique augmente plus vite que la
somme investissement et intérêts de la dette ext~rieure (l+rD).
En d'autre terme, i l faudrait que la croissance de la consommation
soit
inf~rieure de manière durable au taux de croissance du produit.
Or une augmentation brutale de la part de l'~pargne ne peut être
esp~r~e à court terme au Gabon. C'est pourquoi celui-ci a ~t~ oblig~
dans un premier temps, devant la baiss~ de ses revenus, de s'endet-
ter vis à vis de l'ext~rieur; se faisant,le niveau des charges en
pourcentage du PIB est devenu alarmant à court terme. Il est apparu
un problème de solvabilité. Les critères
de liquidité ne peuvent plus
être satisfaits pendant quelques ann~es. L'aide financière de la
Banque Mondiale et du F.M.I.
tire son fondement sur ce constat. Celle1~
ci doit pallier pendant ces ann~es le retrait des banques commercia-
les pour qui le Wrisque-pays serait devenu trop grand, malgré les
perspectives de croissance à long terme.
(1)
et (2) C6 HENNER (H.F),
La dette et !'aju~tement, Revue d'Econom~~
f~~~~~~~~, n03,
7989,
p.p.482-496.
----------------~

-
224 -
III -
LE COMPTE ~INANCIER DE L'ETAT
Tableau 9: Evolution du compte financier en 1986 et 1988.
(en milliards de fcfa)
1986
1988
Variation '-'
Solde budp.;étaire
-122,38
- 48,61
-
60.27
Total des emprunts
247,7
252,5
1,93
- Emprunts extérieurs
158,3
155,4
- 1 ,83
-
-11-
intérieurs
89,4
97,10
8,61
Total des remboursements
142,5
90,68
- 36,36
- Dette extérieure
58,7
71,78
22,28
- -11- intérieure
83,8
18,9
77,44
Solde du trésor
- 17,18
113.21
-
Source: Simulation du modèle MEGA.
En définitive, le compte financier de l'Etat dégage un excédent en
1988 de plus de 113 milliards de fcfa.
Cependant, l'on constate
que ce résultat positif,
tout comme le solde de la balance des
paiements dépend du niveau élevé des emprunts et de la baisse énorme
des remboursements intérieurs (77,4%).
Voyons à présent comment l'application des mesures du premier PAS
a
été ressentie
au niveau de certains agents économiques.
C -
LA SITUATION DES AGENTS ECONOMIQUES AVANT ET APRES LE
PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
Comme dans tout programme d'ajustement, les agents économiques
ont été les principales victimes des mesures préconisées par le
F.M.I •. Examinons le compte des trois agents retenus dans le modèle
MEGA.

-
225 -
l
-
LES ENTREPRISES
Tableau 10:
Les soldes caractéristiques des entreprises
(en milliards de fcfa)
1986
1988
Variation %
Valeur ajoutée
917,42
781,08
- 14,86
E.B.E.
495,74
398,59
-
19,59
Epargne brute
14,86
78,99
81,18
Besoin de financement
206.67
176.58
30.0g
Source: Simulation du modèle MEGA.
La baisse des subventions d'exploitation et d'équipement que leur
allouait l'Etat a entrainé une diminution de leur production et
donc de leur valeur ajoutée.
La masse salariale et les intérêts
qu'elles versaient ont chuté respectivement de 21,9% et de 49,8% au
cours de la période.
Grace à l'amélioration significative de l'épargne brute, le besoin
de financement des entreprises a été réduit de 30%.
(1)
Néanmoins,
celui-ci reste élevé. On peut cependant dire que le PAS a permis
une légère amélioration des soldes caractéristiques des entreprises.
Certes, leur production a diminué de 23,9% pendant le programme,
cependant la part de leur valeur ajoutée dans le PIB est restée
presque au même niveau,
tandis que le ratio excédent brut d'exploi-
tation/la production du secteur a augmenté de près de 13%. Ce qui
suppose une légère amélioration du rendement.
II -
L'ADMINISTRATION
Les soldes du compte de l'administration en 1986 et en 1988 reflè
tent le
ralentissement du train de vie de l'Etat décidé dans le
(1) Gkâce à la kéduct~on de~ ~ala~ke~, le PAS pekmet ~c~ au~ entkepk~
~e~ d'augmentek leuk épa~gne bkute. Cependant ~on n~veau ke~te tkè~
~n6ék~euk à celu~ de 1985 QU~ ~'éleva~t à plu~ de 290 m~ll~akd~ de
6c 6a ;

-
226 -
PAS. En 1988, toutes les ressources étaient en baisse par rapport
à leur niveau d'avant le programme. La production non marchande a
par exemple chuté de 13,4%, les impôts indirects de 52,2%, les
impôts directs de 35%.
La réduction des salaires et des efCectiCs
dans les secteurs publics et privés a entrainé une baisse des coti-
sations sociales de plus de 18%.
Tableau 11: Le compte des administrations en 1986 et 1988
(en milliards de CcCa)
1986
1988
Variation %
Emplois
Consommations intermédiaires
119,3
99,24
- 16,81
Rémunérations
148,6
132,41
- 10,89
Amortissements
0,30
0,50
66,6
Prestations sociales
16
11
- 31,25
Autres transferts verses
84,5
38,79
- 54,09
Consommation Cinale
268,2
232,16
- 13,43
Intérêts versés
41,93
46,46
10,80
F.B.C.F
151 ,4
24,10
- 84,08
Aides a l'investissement
157.5
51,30
- 67,42
Ressources
Production marchande
8
6,3
- 21,25
-lI-
non marchande
268,2
232,15
- 13,44
Cotisations sociales
36,94
29,99
- 18,81
Intérêts reçus
13
6,24
- 52
Autres transferts reçus
33,5
11 ,23
- 66,47
Impôts indirects
238,38
113,72
- 52,29
Impôts directs
291,69
189.12
- 35.16
Soldes
Valeur ajoutée
156,9
139,21
- 17,69
E.B.E.
8,3
6,8
- 18,07
Revenu disponible
479,38
245,78
- 48,72
Epargne brute
211,18
13,62
- 93,55
Capacité de financement
- 93,72
- 57,28
41,38
Source: Simulation du modèle MEGA.

-
221 -
Le programme du F.M.I. s'est surtout attelé à réduire certaines
dépenses des administrations jugées inutiles ou supérieures à leurs
besoins.
Les aides à l'investissement ont été réduites de plus de
61~, la consommation finale
de 13,43%, les rémunérations de 10,89%.
On remarque cependant que malgré la baisse des ressources, les inté-
rêts versés se sont accrus de plus de 10~.
Au total,la valeur ajoutée de ce secteur a diminué de 11,6~ pendant
l'application du premier PAS. Malgré une forte baisse de l'épargne
brute, le besoin de financement s'est réduit de plus de 40~.
Les objectifs du PAS ont été ici atteints.
Les transferts aux
ménages et aux entreprises ont même été réduits plus que prévu
(50,4% contre 46%).
Les rémunérations ont été effectivement réduites
de plus de 10%. La part de valeur ajoutée aux administrations dans
le PIB est passée de 13,38% à 14,18%.
III -
LES
MENAGES
La situation des ménages s'est aggravée pendant la période d'appli-
cation du premier PAS, ce qui n'est pas
surprenant car la plupart
des mesures en matière budgétaire et monétaire visaient directement
ou indirectement à réduire leur consommation et à les obliger à
épargner plus.
Leurs comptes indiquent ainsi une baisse généralisée de leurs res-
sources. Les rémunérations ont diminué de 16~, les prestations
sociales de 31,25%, seuls les intérêts et dividendes reçus se sont
accrus de plus d'un milliard
de fcfa.
Le niveau de la consommation
des ménages a été affecté par cette baisse des ressources. Il a accu-
sé une diminution de 60 milliards de fcfa au cours de cette période.
L'on remarque cependant les premiers effets positifs du premier PAS

-
228 -
car l'épargne brute est en augmentation de 152~. Certes, elle n'a
pas retrouvé le niveau de 1985, néanmoins la limitation des crédits
à la consommation, la baisse de l'inflation, et les revenus subsi-
diaires trouvés dans le secteur informel ont permis aux ménages
de
renouveler- petit à petit leur épargne, et ce malgré la baisse de
leur revenu. C'est pourquoi le besoin de financement de ces ménages
est en diminution de plus de 60~.
Tableau 12: Les comptes des ménages en 1986 et 1988
(en milliards de fcfa)
1986
1988
Variation ~
Emplois
Impôts directs
24,99
14,45
- 42,17
Cotisations sociales
36,94
29,99
- 18,81
Intérêts versés
5,3
1 ,1
- 79,24
Autres transferts versés
62,8
54
- 14,01
Consommation
547,49
487,8
- 10,9
F.B.C.F.
39,95
31 ,61
2,13
A.N.T.
-0,3
-D,54
- 80
Ressources
Rémunérations
471,45
395,56
- 16,09
Prestations sociales
16
11
- 31,25
Intérêts et dividendes reçus
3,39
4,84
42,77
Soldes
Revenu brut disponible
557
511,86
-
8,10
Epargne brute
9,51
24,06
152
Capaci té de financement
-21,14
- 7,01
66.84
Source: Simulation du modèle HEGA.
Au niveau de l'emploi, les recommandations du F.M.I. ont entrainé
le licenciement de plus de 19.760 personnes, soit près de 14,6~ de
la population active des secteurs pétrolier , non pétrolier , de
l'Etat et des autres administrations, de 1986.

-
229 -
Tableau 13: L'emploi en 1986 et 1988.
(en milliers de personnes)
1986
1988
Variation $
Branche pétrole
1 ,90
2,3
4,75
Branche hors pétrole
93,77
75,32
- 19,67
Etat
30
30
0
Autres
administrations
9,71
8
- 17.61
Total
135.38
115.62
- 14,69
Source: Simulation du modèle MEGA.
La diminution des effectifs des secteurs a beaucoup plus concerné
le secteur non pétrolier, car c'est dans ce secteur qu'il y a eu le
plus grand nombre de faillites.
L'Etat par contre a accéléré les
procédures de mise à la retraite tout en maîtrisant l'embauche de
nouveaux cadres grâce au système des postes budgétaires.
D -
L'EOUILIBRE DES BIENS ET SERVICES AVANT ET APRES LE
PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
Tableau 14: L'équilibre des biens et services en 1986 et en 1988.
(en milliards de fcfa)
1986
1988
Variation $
PIB total
1172,08
981,18
- 16,28
PIB marchand
1015,18
841,97
- 17,06
Importations totales
640,79
454,69
- 29,04
Total des ressources
1812.87
1435.87
- 20.79
Consommation des ménages
547,49
487,8
- 10,90
-//-
des adm.
268,20
232,16
- 13,43
Investissement total
560,33
344,04
- 38,6
Exportations
459,39
370,59
- 19,33
Variations de stocks
- 22,5
0
0
Total des emplois
1812.87
1435.87
- 20.79
Source: Simulation du modèle MEGA.
Les ressources de l'économie constituées par le PIB et les importa-
tions ont diminué au cours de la période de plus de 20$. Ouant à la

-
230 -
demande intérieure (1), elle reste supérieure à l'offre intérieure
de 82 milliards de fcfa, mais elle est en baisse de 27%.
La demande
extérieure représentée par les exportations, elle, a baissé de
19,32%. Par ailleurs, l'investissement total a diminué de plus de
220 milliards de 1986 à 1988, en raison surtout de la fin du che-
min de fer Transgabonais.
Tels sont les principaux résultats auxquels nous sommes parvenus
par les simulations ex-post du modèle MEGA. Compte tenu des limites
de celui-ci, nous apprécierons les résultats des mesures de poli ti-
que monétaire et de prix par l'intermédiaire des informations
fournies par la B.E.A.C.
E -
LES RESULTATS DES MESURES DE POLITIQUE MONETAIRE ET L'EVOLUTION
DES PRIX
Pour apprécier les résultats des mesures de politique monétaire
préconisées par le F.M.I. nous analyserons d'abord l'évolution des
ressources monétaires et de ses contreparties,
puis calculerons les
avoirs intérieurs nets dont l'encadrement conditionnait l'octroi
des concours du Fonds Monétaire International.
Nous verrons enfin l'évolution des prix pendant l'application de ce
premier programme d'ajustement structurel.
l
-
LES RESSOURCES DU
SYSTEME MONETAIRE
Les ressources du système monétaire composées de la masse monétaire
et des ressources extra-monétaires (2)
ont évolué de façon contra-
II) Vemande intékieuke = con~ommation + vakiation de ~tock.
(2)
Re~~oukce~ extka-monétaike~ = empkunt~ extékieuk~ + nond~ pkopke~
+
allocation de~ V.T.S.

-
231 -
dictoire au cours de cette période d'ajustement structurel.
Tableau 15: Evolution des ressources du système monétaire
(en milliards de fcfa)
Sept.
1986
Seot. 1988
Variation %
Disponibilités monétaires
161,50
126,10
-21,91
Monnaie fiduciaire
39,4
39
-01,01
Monnaie scripturale
122,10
87,10
-28,60
Quasi-monnaie
124,60
102,60
-17,65
Sous-total
H2
286,10
228,70
-20,06
Ressources extra monet.
90.60
126.70
39.84
Total ressources
376.70
355.40
-05.65
Ressources/PIB en %
32,13
36,22
-
Source: B.E.A.C.
La masse monétaire, à la suite des variations des disponibilités
monétaires (-21,9%)
et de la quasi monnaie (-17,6%), a diminué de
20,6% de septembre 1986 à septembre 1988.
Par contre le montant des billets et pièces en circulation est resté
presque stable. Quant aux ressources extra monétaires, composées
principalement des emprunts extérieurs à moyen et long terme, des
fonds propres, de l'allocation des D.T.S.,leur niveau a augmenté
en deux ans de 39,8%.
La forte hausse des emprunts extérieurs
à moyen et long terme que l'Etat était obligé de contracter pour
équilibrer ses comptes et financer ses projets, est sans doute à
l'origine de cette variation positive des ressources extra-moné-
taires.
Par ailleurs, le taux de couverture des crédits à l'économie par
la quasie monnaie et le taux de liquidité (M2/PIB) n'ont pas varié
au cours de la période.

-
232 -
II -
LES CONTREPARTIES DES RESSOURCES MONETAIRES
Elles se composent des avoirs extérieurs nets et du crédit
intérieur.
Tableau 16: Evolution des contreparties des ressources monétaires
(en milliards de fcfa)
Sept. 1986
Sept. 1988
Variation ~
Crédit a l'économie
340,30
296
-13,01
Crédit a l'Etat
37.50
110,1
193.60
Sous-total crédit intérieur
377,80
406,10
7.49
Avoirs extérieurs nets
-1.10
-30,-40
-
Total contreparties
376.70
355,40
-5.85
Source: B.E.A.C.
Le crédit intérieur = crédit à l'économie + crédit à l'Etat.
Le crédit intérieur s'est accru de 7,49% au cours de la période,
passant de 377,8 milliards de fcfa en septembre 1986 à 406,1 mil-
liards en septembre 1988. Cet accroissement est dû seulement à
l'aggravation de la position débitrice de l'Etat vis à vis du sys-
tème monétaire (+193%). Les crédits à l'économie ayant, eux diminué
de 13,01% à la suite de la baisse des investissements privés mais
aussi à cause de l'encadrement du crédit en vigueur depuis 1987.
Par contre, le solde des avoirs extérieurs nets s'est considérable-
ment dégradé; le déficit de ce solde dépassant les 30 milliards de
fcfa en 1988.
III -
LES RESULTATS DE L'ENCADREMENT DU CREDIT
La politique d'encadrement du crédit avait pour but de plafonner
non seulement les avoirs intérieurs nets, mais aussi les créances
nettes sur les organismes publics et sur les entreprises para-étati-
ques.
La restriction du crédit était nécessaire si l'on voulait

-
233 -
atteindre les objectifs fixés en matière de balance des paiements
et en matière de prix.
Tableau 17 : Encours des avoirs intérieurs nets et des créances
sur les organismes publics et les entreprises publi-
ques de Décembre 1987 à Décembre 1988.
(en milliards de fcfa)
31/12/87 31/03/88 31/06/88 31/09/88 31/12/88
Avoirs int. nets
274
255,2
267,6
258
278,2
Créancp.s sur adm.
centrale
127,6
106,7
120,2
117.1
145,3
Creances nettes sur
Etat
96.3
77
91,7
91 .4
118
-
Cr~dits à l'é~onomie
301.4
297,1
295,6
296
275.7
Créances nettes sur
les or~anismes publics
- 31,3
-
29,7
-
28,5
-
25.7
-
27.3
~réances nettes sur
~es entreprises pub.
16,8
9.1
18~5
16.7
9
Source: D.G.E.
Il ressort des tableaux 1 (section 2) et 17 (section 3) les conclu-
sions suivantes:
- Dans l'ensemble il y a eu un respect des plafonds des avoirs
intérieurs nets au cours de l'année 1988, sauf en décembre où on a
enrégistré un dépassement de 2,3 milliards de fcfa.
-
L'administration centrale
elle, n'a pas respecté les plafonds
qui lui avaient été imposés. Elle a enrégistré un dépassement des
créances de plus de 9 milliards au 30 juin 1988, et de 33,2 milliards
de fcfa en décembre 1988.
-
Le niveau des créances nettes sur l'Etat a été conforme
aux
objectifs du F.M.I. en mars et en septembre, par contre les niveaux
des plafonds ont été dépassés en Juin et Décembre 1988.

-
234 -
-
Les banques ont respecté le plafonnement des crédits à l'économie
tout au long de l'année 1988, sauf en septembre où on enregistre
un dépassement de 2,7 milliards de fcfa.
-
Les entreprises para-publiques n'ont pas respecté les objectifs
indicatifs en matière de créances qui leur étaient assignés, excepté
au mois de mars et de juin.
Enfin le niveau des creances nettes sur les organismes publics
a été conforme aux objectifs du F.M.I.
, sauf en septembre et décem-
bre 1988, où les plafonds ont été dépassés respectivement de 0,6 et
de 2,3 milliards de fcfa.
En conclusion, le bilan des résultats des mesures monétaires reste
mitigé. Malgré l'augmentation du taux
d'escompte privilégié de 5 à
6,25%, du taux d'escompte normal de 8 à 9,25~, et du taux sur les
avances consenties au Trésor de 3,5 à 4,75~ (1), il n'y a pas eu
une entrée de capitaux
extérieurs significative. Le principal sujet
de préoccupation après ce premier PAS reste sur le plan monétaire,
cet important déficit des avoirs extérieurs, car l'inflation elle,
a pu être maitrisée.
IV -
EVOLUTION DES PRIX AVANT ET APRES LE PREMIER PROGRAMME
D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
Globalement, i l y a eu un net ralentissement de l'inflation
(T)
L'objec~~6 de~ AU~Ok~~é~ Moné~a~ke~ é~a~t de 6~xek le~ ~aux d'~n­
tékêt à un n~veau tel que le~ taux kéel~ ke~ta~ent po~~~~6~ et qu'un
d~66ékent~el po~~~~6 ~o~t ma~ntenu en 6aveuk de~ ~aux de la BEAC pak
kappokt à ceux du makché moné~a~ke de Pak~~. Il~
deva~en~ a~n~~
ê~ke at~kac~~6~ POUk découkagek la 6u~te de~ cap~~aux,encoukagek le
kapatk~emen~ de~ l~qu~d~té~ de~ ké~~den~~ placée~ à l'é~kangek et la
ken~kée de~ cap~taux de~ non ké~~dent~ dan~ le pay~.

-
235 -
durant le premier PAS.
L'indice des prix à la consommation des
ménages (1) qui avait augmenté en 1986 de 5,8~ pour les ménages
à revenus élevés, n'a augmenté que de 0,3~ en 1988. Pour les ména-
ges à revenus bas, cet accroissement de l'indice des prix est devenu
négatif (-8,3~). Seul l'indice des prix de gros (indice de 113 arti-
cles, base 100 Juin 1966) a affiché une hausse significative de 4,9~.
L'indice moyen des prix (2) qui avait augmenté en 1986 de 5,2~ a
diminué en définitive de 2,2~.
Tableau 18:
Indices des pri~ à la consommation des ménages
Indice de 125 articles
Indice de 155 artic1.es
Année-s
Mo . an.
Au m. en %
Mo . an.
Au m. en ~
1986
304,9
6,1
413
+
5,8
1987
300,8
-1,6
426,2
+
3,2
1988
275,7
-8,3
427,5
+
0,3
Source: D.G.S.E.E.
Tableau 19: Indices des prix de gros (sur 113 articles)
Indice des
ros
(11 3 art.)
Indice mo.
rix
.Années
Mo enne annuelle
Au mentation
Au mentation
%
1986
596,9
2,3
+
5,2
1987
610,2
2,2
+ 1,2
1988
639 8
4 9
-
2 2
Source: D.G.S.E.E.
(1)
Ind"<'ce calculé. à- palttÙt de 155 altt"<'cf.e.6 .6u/t b"aJ.Je 100 JU-<"Y!. -1972
pOUIt leJ.J ltevenu.6 é.levé..6 et à pa/tt"<'~ de 725 a/tt..<.cleJ.J .6u/t ba.6e 100 de
ju"<'n 1975 POUIt leI.! bal.! Iteven.ul.!.
~2) L'''<'nd''<'ce moyen e.6t calculé. à pa/tt"<'/t de" la pondé./tation I.!uivante:
40% ..<.nd..<.ce de 725 altt..<.cle.l.!, 40% "<'nd..<.ce deI.! 155 altt"<'cle.6,20% "<'nd..<.ce
deI.!
773 altt..<.clel.!.

-
236 -
L'évolution positive de l'inflation qui ressort de ces tableaux
est sans doute l'un des éléments positifs des mesures du PAS.
Cette baisse de l'inflation est sans doute due à la réduction des
revenus des ménages, qui a entrainé une contraction de la consom-
mation de biens et services. Cette dernière a enfin pésé sur les
prix par le jeu de la loi de l'offre et de la demande.
Dans le même sens,
le taux de change effectif réel
(rapport entre
les prix domestiques et les prix internationaux) s'est apprécié.
Il est passé de 51,08~ en 1986, à 64,49 à la fin du premier PAS.
F -
LIMITES ET CRITIQUES DU PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL
Au vu des résultats précédents obtenus par simulation ex-post
du modèle MEGA, nous pouvons dire que le premier PAS, notamment
sa partie stabilisation,
a atteint certains de ses objectifs en
matière budgétaire. Il a permis à l'Etat de ramener ses dépenses
à un niveau reflètant presque les capacités réelles de l'économie
gabonaise.Celui-ci a pu prendre ainsi des mesures impopulaires,
telles que la réduction des salaires qui s'imposaient depuis long-
temps comme nous l'avions vu au chapitre 2. Nos simulations mon-
trent que la baisse des salaires est le moyen principal pour
lutter contre l'inflation et la faible compétitivité des entreprises
publiques.
En ce qui concerne les équilibres extérieurs, le déficit de la ba-
lance courante a commencé à diminuer,
certes pas au rythme prévu.
Les importations ont diminué de près d'un tiers, ce qui a atténué
la détérioration du solde global de la balance des paiements.
Le

-
231 -
redressement des déséquilibres externes et internes permettant une
reprise de la croissance a été donc amorcé.
Le PAS a surtout permis et facilité les rééchelonnements successifs
de la dette publique extérieure dans le cadre des Clubs de Paris
et de Londres. Il a également favorisé l'octroi par les organismes
internationaux tels que la Banque Mondiale et la C.C.C.E. des aides
nécessaires dont l'économie gabonaise avait besoin en ces temps de
crise.
Cependant,
tous les objectifs n'ont pas été atteints.
Les prévisions
en matière de recettes et de dépenses ont souvent été revues dans
le programme à cause de la dégradation persistante des prix pétro-
liers et du dollar en 1988.
La première limite de l'ajustement découle de ce constat.
Tout comme
les plans de développement,
les PAS dépendent en grande partie de
l'évolution de la conjoncture internationale, et donc des marchés
internationaux actuellement instables.
En effet,
comme le note
P. HUGON (1),"la crise internationale traduit d'une part un dérègle-
ment du système monétaire international, d'autre part elle traduit
un écart à l'échelle mondiale entre les capacités de production
permises par les révolutions techniques et l'insuffisance de la
demande solvable de la part des 3/4 de la population".
La question
que l'on se pose alors est celle de savoir si les aléas de l'envi-
ronnement international continuent à en trainer des déficits budgé-
taires successifs, doit-on ou peut-on vraiment sans risque réduire
à chaque
fois la demande à hauteur de la baisse des revenus de
(1)
HUGON
(Pl,
L'A6~iqu~ Sub~aha~i~nn~ 6a~~ au F.M.I. ,Ai~i~u~
f~~~~~E~~~~~~, juiii~t-août-~~pt~mb~~ 1986.
- -- --

-
238 -
l'Etat comme le préconise le PAS?
l
-
PREMIERE CRITIQUE: LE COUT SOCIAL DE L'AJUSTEMENT
La principale critique que nous formulerons à l'égard de ce
premier PAS est son cont social. Certes une réduction de la masse
salariale était nécessaire au Gabon; mais à notre avis celle-ci
en valeur relative a plus concerné les détenteurs de bas et moyens
revenus que les catégories sociales à revenus élevés (hommes politi-
ques, cadres supérieurs de l'armée et des entreprises publiques •.• ).
Pour preuve, les importations de véhicules n'ont diminué que de 0,6
milliards de fcfa entre 1986 et 1988, passant de 6,4 milliards à
5,8 milliards; tandis que les importations de vêtements sont passées
à la même période de 12,6 milliards à 5,9 milliards de fcfa.
Compte tenu de la mauvaise
répartition des revenus
que l'on
constate dans les pays du Tiers-Monde, une politique de réduction
de la demande globale par baisse des revenus semble alors inefficace.
Au Gabon, la réduction des importations que l'on attendait d'une
telle politique n'a été évidente que pour les importations de biens
de consommation
essentiels de la communauté, et pour les importa-
tions pour consommation intermédiaire ou pour investissement néces-
saires à la relance de la croissance. Les importations de biens de
luxe elles, n'ont pas beaucoup changé. C'est dire que le pouvoir
d'achat des revenus élevés n'a pas diminué significativement (ou que
ces personnes
ont pu compenser .•. ).
La conséquence d'une telle inégalité dans la baisse des pouvoirs
d'achat est le mauvais fonctionnement de l'administration. Les ca-
tégories sociales pénalisées délaissent leurs bureaux administratifs

- - - - - -
-~-
-
239 -
pour s'occuper de leurs propres affaires. IL est plus urgent pour
eux de chercher d'autres revenus subsidiaires que de servir convena-
blement un Etat qui ne peut plus leur assurer le même niveau de
revenu.
Et pourtant il aurait été possible de réduire la demande globale, et
le remède aurait été bien moins douloureux, si la baisse des revenus
élevés et des avantages de toutes sortes des hommes politiques
des officiers supérieurs de l'armée, des directeurs généraux des
entreprises publiques ••• avait été significative. Hais le F.M.I
peut -il imposer aux dirigeants politiques l'application d'une
mesure qui diminuera leur propre pouvoir d'achat et donc leur pouvoir
tout court?
Tableau 20 : Les importations pour consommations finale, intermédiaire
et pour investissement en 1986 et 1988.
(en milliards de fcfa)
1986
1988
Variation %
Produits alimentaires
47,6
38,8
-18,48
- //-
d'hyg. d'entretien
14,3
9
-37,06
Véhicules
6,4
5,8
-09,3
Tissus et vêtements
12.6
5.9
-53.17
Importations pour
C. I.
73,9
63.2
-14,41
Importations pour inv.
143,9
84,1
-41.13
Source
D.G.E.
II - DEU~IEHE CRITIQUE: LE COUT ECONOMIQUE DE L'AJUSTEMENT
La tentative de redressement des équilibres extérieurs et inté-
rieurs au Gabon n'a pas seulement eu des effets sociaux néfastes,
elle comporte aussi des sacrifices économiques douloureux.
En effet selon nos simulations, pour diminuer le déficit du solde
hors emprunt public de la balance de paiements de 13,81%, et pour

-
240 -
réduire le déficit budgétaire de prèse de 60% en deux ans, i l a
fallu accepter une baisse de la croissance de plus de 16%. A cela
s'ajoute un déficit inquiétant des avoirs extérieurs nets de 30 mil-
liards de fcfa.
Malgré les rééchelonnements possibles du service de la dette, nous
pouvons dire que le programme d'ajustement n'a fait que reporter
dans le temps (s'il n'y a un accroissement conséquent
de l'épargne
domestique) l'un des problèmes cruciaux de l'économie gabonaise,
à savoir le niveau inquiétant de sa dette publique par rapport à
ses exportations.
C'est pourquoi l'on se pose des questions sur le bien fondé de
certaines mesures du PAS. Il est ainsi contradictoire de remarquer
dans la plupart de nos simulations ex-post que seuls les niveaux
des dettes remboursées étaient véritablement en hausse au cours de
la période 1986-l988,et cela que ce soit pour les agents économiques
que pour l'Etat. Il est possible cependant que cela soit dû aux
mauvais choix sectoriels
du passé, et au financement des projets
non rentables . Quelle que soit la réponse, on peut se demander s-il
n'existe pas une certaine
incompatibilité à moyen terme entre les
exigences de paiement du service d'une dette temporairement crois-
sante et les contraintes de liquidité ou de solvabilité qui restent
nécessairement au centre des préoccupations des pourvoyeurs privés
de fonds.(l)
Est-il logique de demander plus de sacrifices, plus d'impôts ou
plus de remboursement de la dette, à un pays ou à un agent économi~
(1)
HENNER
(H.F),
La dette et t'aju~tement , op c~t.

-
241 -
que qui connait déja une baisse de ses revenus?
On comprend alors l'effet contraire qu'a eu la tentative d'augmenta-
tion des recettes de l'Etat par accroissement de la pression fis-
cale à la fois sur les droits de douane, sur les revenus et les
bénéfices ainsi que sur les impôts indirects.
Les recettes hors
pétrole de l'Etat
ont plutôt chuté de 21,05~ en deux ans. Beaucoup
de petites et moyennes entreprises dont la rentabilité
ne pouvait
plus être assurée, se sont reconstituées dans le secteur informel
où elles sont sures d'échapper à la législation en vigueur.
Dans ces conditions, il nous semble utopique à court terme de pouvoir
compter sur le développement des
petites et moyennes entreprises
pour fournir à l'Etat des ressources stables, à moins que celui-ci
réussisse à controler le secteur informel en développement perpétuel.
grâce aux fraudes de toute sorte.
En effet les agents économiques
sont incités à frauder afin d'échapper à une taxation qu'ils estiment
excessive.
La rationalité économique les conduit alors à préférer
une activité illégale lorsque les risques courus leur paraissent
moins élevés que le gain attendu de cette activité.Cl)
Certes il n'est pas sûr non plus qu'une baisse des taux d'imposition
ou des taxes
va nécessairement accroitre-Iesrecettes fiscales de'
l'Etat; cela ne peut se faire comme l'estime le Professeur RENNER
qu'à travers le recours aux incitations donc au marché,
le renforce-
ment des contrôles •.. (2).
(1)
et (2:
HENNER
(H.FJ, Recette~ budg~ta~~e~ et ~nté~e~~ement de
douane,
op c~t.

-
242 -
Tableau 21: les principaux effets du premier PAS
Variation
86 - 88
Effets positifs
lRéduction du déficit du solde hors emprunt
Ide la balance des paiements en %
13,81
lRéduction du défici t
budRétaire en %
60
Effets négatifs
:Baisse de l'emploi en %
14,69
Baisse de la croissance en %
16,28
~ugmentation de la dette publique en %
62,19
~voirs extérieurs nets en milliards de fcfa
-30,4
Tableau élaboré à partir des différentes simulations.
Tableau 22: Comparaison objectif F.M.I./réalisation après le PAS
Objectifs
réalisations
Budget
Fonctionnement
-
de 200 mil-
198,9 milliards
liards
Investissement
80 milliards
76 milliards
Baisse de la solde des
fonctionnaires du sect. pub
10,4%
7,78%
Ratio déficit budget/PIB
3%
4,9%
Monnaie et balance de p.
Engagements extérieurs *
190 milliards
155,4 milliards
hors remboursement
Hausse du déficit des
avoirs extérieurs nets
9%
26~6%
* Niveau prévu compte tenu d'un rééchelonnement estimé a 69 mil-
liards de fcfa.
Tableau élaboré à partir de nos simulations.

- -
- - - - - - - - - -
-
243 -
Tableau 23: Comparaison entre réalisation effective et réalisation
prévisible sur la base des premières hypothèses sur
l'environnement international (en milliards de fcfa)
Prévision 88 Réalisation 88
Ecart
Environnement international
Dollar (en fcfa)
305
298
-1
Baril
(en $)
15
13,10
-1 ,9
Budget
Fonctionnement
185
198,9
13,9
Solde
+
M.O.N.P.
103
106,60
3,6
Investissement
80
15,53
-4,41
Total des dépenses
344.9
335.11
-9.13
...
Recettes pétrolières
64,1
115-
50,9
Recettes non pétrolières
113,3
160,25
-12,15
Déficit
-95,4
-48,61
46.19
Balance des paiements
Solde balance courante
-216,4
-210,52
5,88
Solde global
-91,29
-22,09
69,2
Solde du trésor
-23,36
113,21
136.51
PIB
948,01
981,18
33,11
Importations
452,66
454,69
2,03
Exportations
394,35
310,59
-23.16
Source: Tableau élaboré à partir de nos simulations.
-Exploitation de Rabi-Nkounga.
N.B.:
Le tableau 23 compare les résultats de nos simulations ex-ante
effectuées au début de l'année 1988 avec les prévisions sur l'envi-
ronnement international faites par le F.M.I.
(1) lors de l'élabora-
tion du premier PAS, et les réalisations effectives de 1988.
(1)
ZOMO YEBE (G), Mémo~~e D.E.A. EŒonom~e, 1988, p Œ~t.

_._-~~-~-
-
244 -
CONCLUSION DU CHAPITRE l
Le programme d'ajustement structurel lancé en 1986 pour deux ans,
en collaboration avec le F.M.I. et la Banque Mondiale visait
deux objectifs essentiels:
-
Le redressement des déséquilibres internes et externes pour
permettre une reprise de la croissance économique dans un climat
de stabilité financière;
-
La réduction de la dépendance de l'économie gabonaise vis a vis
du secteur pétrolier et une amélioration des performances des
autres secteurs.
Nos premières simulations montrent que s ' i l n'est pas possible
pour le moment de se prononcer sur le deuxième objêctif,
par contre
il a été difficile à l'Etat de respecter la plupart des mesures
visant à atteindre le premier objectif. L'analyse comparative
effectuée dans les tableaux 21,
22, et 23 montre que la plupart
des
objectifs ont été établis avec réalisme au regard des prévi-
sions sur l'environnement international de l'époque, sauf pour la
balance courante où on observe un écart trop grand entre les objec-
tifs du F.M.I. et les réalisations prévisibles ou effectives.
A la fin de l'année 1988, la mauvaise tenue des prix pétroliers,
le poids du service de la dette, ainsi que certaines dépenses mal
contrôlées par l'Etat n'ont pas permis d'atteindre tous les objec-
tifs des mesures du F.M.I.
C'est dire que certains obstacles struc-
turels et conjoncturels demeurent.
Certes, des progrès notables ont été accomplis dans le domaine

-
245 -
budgétaire et monétaire, mais le prix payé par certains agents éco-
nomiques
notamment une partie des ménages à bas revenus, nous
laisse sceptique quant à l'opportunité de ce premier PAS, surtout
que celui-ci dépend dans une large mesure de l'environnement inter-
national.
Faut-il pour cela renoncer à l'ajustement, ou pouvait-on appliquer
une autre politique?
De la manière dont fonctionne le système monétaire et financier
international de nos jours, nous répondrons à cette question néga-
tivement.
Certes, certaines mesures pouvaient être prises par
l'Etat, mais cela lui aurait-il permis d'avoir les fonds nécessaires
auprès des banques privées ou d'autres organismes financiers alors
qu'il était déja endetté et qu'il brillait par sa mauvaise gestion?
Pouvait-on alors prendre d'autres mesures supplémentaires ou ap-
profondir l'ajustement?
L'analyse des problèmes structurels du chapitre 2 nous permet de
répondre positivement à cette question. Nous verrons au chapitre 5
les autres réformes politiques et économiques pouvant aider à la
maximisation des effets bénéfiques de l'ajustement.
Conscient de la persistance de certains problèmes structurels et
conjoncturels, le Gouvernement gabonais a ainsi décidé de poursuivre
ses efforts d'ajustement en mettant en place un nouveau programme.
Ce programme en cours d'exécution est appuyé par un accord de con-
firmation d'une durée de 18 mois qui a été approuvé par le F.M.I.
le 15 septembre 1989.

-
246 -
CHAPITRE
Il.: OPPORTUNITE,
PORTEE
ET
LIMITE
DU
DEUXIEME
PROGRAMME
D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL
INTRODUCTION
La mise en oeuvre d'un deuxième PAS avec l'assistance du F.M.I.
a été décidée sur la base des résultats du
premier PAS et des
premiers résultats économiques du premier trimestre 1989.
En erret,nous avons vu qu'à la rin de l'année 1988, la mauvaise
tenue des prix pétroliers, le poids du service de la dette, ainsi
que certains dépassements au niveau des dépenses budgétaires, et
des moins values en matière de recettes non pétrolières, n'ont
pas permis au Gabon d'atteindre tous les objectirs du premier
PAS.
De ce rait le deuxième PAS en ayant pour objectir, le redressement
des déséquilibres économiques et rinanciers intérieurs et extérieurs
reprend presque les mêmes objectirs du premier, avec cependant une
conjoncture internationale nouvelle,
et donc des critères de réali-
sation nouveaux.
Hais ce deuxième PAS n'a pas été accepté par les autorités
gabo-
naises sans réticence. Au cours des premières négociations qu'ils
rompirent, ils se sont posés des questions quant au rondement et
à l'opportunité de l'ajustement que le F.M.I.
préconisait au regard
des chirrres proposés. En erret,
pour mieux atteindre les objectirs
de ce deuxième programme, le F.M.I. a préconisé au Gabon des mesures

-
241 -
supplémentaires restrictives afin de corriger les dépassements du
premier programme d'ajustement.
Ainsi, dans le présent chapitre, nous discuterons de l'opportunité
de ce deuxième PAS sans les mesures supplémentaires du Fonds en
comparant différentes prévisions sur l'économie gabonaise et les
objectifs du deuxième PAS, de 1989 à 1991. Nous répondrons alors
parallèlement à la question de savoir s ' i l est possible après le
premier PAS au Gabon, de résoudre les déséquilibres extérieurs et
intérieurs sans mesures supplémentaires.
Nous évaluerons ensuite sur la base de ces prévisions, les effets
probables des mesures supplémentaires sur l'économie gabonaise et
discuterons de leurs portées et limites.
Pour cela, nous élaborerons d'abord
un compte de référence sur la
base des hypothèses sur l'environnement international et sur les
productions pétrolières et minières retenues au cours d'une réunion
de concertation entre le Gouvernement gabonais, le F.M.I. et la
Banque Mondiale. C'est sur la base de ces hypothèses qu'a été
élaboré le deuxième PAS.
C'est à partir de ce compte de référence que nous élaborerons des
variantes soit pour tenir compte des possibles variations de l'en-
vironnement international, soit pour simuler les effets des mesures
du deuxième PAS.
Nous comparerons à chaque fois que cela sera possible les résultats
de nos simulations et les objectifs à atteindre selon
le Fonds
Monétaire. Pour l'année 1989, il sera à chaque mois mentionné les

- - - - - - -
-
248 -
chiffres provisoires et la comptabilité nationale afin de comparer
les résultats de nos simulations et les estimations provisoires de
la comptabilité nationale dans le domaine budgétaire.
Les limites actuelles du modèle MEGA ne nous permettant pas de faire
des simulations
et des prévisions dans le domaine de la monnaie et
du crédit, nous nous contenterons de les calculer par solde à partir
des chiffres de la B.E.A.C ••
SECTION l
LE COMPTE DE REFERENCE ET LES OBJECTIFS DU DEUXIEME
PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL: ANALYSE COMPARATIVE
L'analyse comparative des prévisions sur l'économie
gabonaise de 1989 à 1991 et des objectifs du deuxième PAS sera menée
en deux temps:
-
Dans un premier temps nous présenterons succintement les princi-
paux objectifs et mesures du deuxième PAS tels qu'ils découlent de
la lettre d'intention, première revue de l'accord de confirmation
adressée par le Ministre des Finances du Gabon au Directeur du
F.M.!. •
- Dans un deuxième temps nous comparerons les objectifs de ce pro-
gramme avec les résultats prévisionnels obtenus d'un compte central
retraçant une situation qui sera pour nous de "référence".
Celle-ci sera obtenue par une simulation du modèle MEGA se basant
sur des-perspectives de production publiées par les principales
entreprises pétrolières et minières, et sur des prévisions moyennes
des variables de l'environnement international dont s'est inspiré

-
249 -
le F.M.I. pour élaborer les mesures et objectifs du deuxième PAS.
Le tableau suivant résume ces hypothèses du F.M.I.
:
Tableau 1: Les hypothèses de base du F.M.I. utilisées pour
e
l'élaboration du 2
PAS.
1989
1990
1991
Production de pétrole (millions de T)
10.525
13.803
13.803
Prix du baril de pétrole en $
15,5
16,04
16,6
Taux de change du $/Fcfa
320
320
320
Taux de l'Eurodollar en ~
7
7
7
Taux de base bancaire en ~
9,9
9,9
9,9
Production manganèse (millions de T)
2,21
2,33
2,3
Production
uranium (Tonnes)
874
883
883
Production
Boi::; (exportations en
milliers de m3 )
1.320
1.330
1.330
Cours moyen de la T de manganèse
.Fcfa
15.560
16.070
16070
iCours moyen du Kg d'uranium en Fcfa
29.000
30.000
30.000
Prix moyen du m3 de bois en Fcfa
41.000
42.000
42.000
Présentons au préalable les mesures et objectifs de ce deuxième
programme d'ajustement structurel.
A -
LES PRINCIPAUX MESURES ET OBJECTIFS DU DEUXIEME PROGRAMME
D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
Approuvé en Septembre 1989 par le F.M.I., après l'approbation
d'un rééchelonnement de la dette du Gabon par le Club de Paris de
85 milliards de Fcfa, le deuxième PAS qui prévoit une aide de près
de 18 milliards de fcfa à la balance des paiements, a comme mesures
et pour objectifs (1):
(1) Sounce: Lettne d'~ntent~on, pnem~ene nevue de l'Accond de Con6~n­
mat~on (pnojet 1/11/89 adne~~ée au V~necteun Génénal du F.M.I.

-
250 -
l
- DANS LE DOMAINE BUDGETAIRE
La croissance étant projetée à 6~ en 1989 et à 9~ en 1990 grâce
à une forte augmentation en volume de la production pétrolière, et
un taux d'inflation faible de l'ordre de 3~ en 1989 et de 4~ en 1990,
le deuxième PAS prévoit la limitation du déficit budgétaire à moins
de 60 milliards de fcfa en 1989 et à 2,5~ du PIB en 1990.
La masse salariale doit rester pour cela inférieure à 104 milliards
de fcfa au cours de cette période, ce qui suppose une stabilisation
des effectifs, la poursuite des mises en retraite effectives, le
contrôle des rappels et la proscription des salaires multiples et
des indemnités indues.Ce niveau de la masse salariale constitue un
critère de réalisation.
Les dépenses de fonctionnement sont ainsi
limitées a 279,4 milliards de fcfa en 1990 pour des dépenses totales
évaluées dans le programme à 363,4 milliards de fcfa. Quant aux
dépenses d'investissement, elles sont limitées à 71,8 milliards de
fcfa en 1990.
Les recettes par contre sont projetéées globalement à 332 milliards
de fcfa dont 205 milliards proviendraient en 1990 du secteur non
pétrolier. Il est prévu de ce fait une hausse de 4,8 points de pour-
centage en 1989 du ratio recettes hors pétrole/valeur ajoutée non
pétrolière.
II -
DANS LE DOMAINE DE LA MONNAIE ET DU CREDIT
La reconstitution des réserves du système bancaire dans l '
ensemble reste le principal objectif.
Le programme limite de ce
1--(
fait les avoirs intérieurs n'éts à 306 milliards de l'cfa en 1989,

-
251
-
tandis que l'augmentation de la liquidité interne a été projetée
à 2,6% en 1989 et à 2,4% en 1990.
Le programme espère par là une reconstitution des réserves de la
Banque Centrale de 6,5 milliards de fcfa en 1990.
Pour appuyer notamment les objectifs fixés en matière de comptes
extérieurs, de croissance, et d'inflation, il est demandé aux
autorités gabonaises de poursuivre une politique prudente en mati-
ère de crédit. Il est ainsi prévu en ce qui concerne le crédit net
bancaire à l'administration centrale, un remboursement de 5,5 mil-
liards de fcfa à la Banque Centrale en 1990 et un montant équiva-
lent au système bancaire commercial;
tandis que le Trésor bénéfi-
cierait alors d'une partie de la contre-partie du tirage sur le
F.M.I. qui devrait atteindre 8 milliards de fcfa.
III -
EN CE QUI CONCERNE LES COMPTES EXTERIEURS ET LES TAUX
D'INTERET
Le programme table sur des exportations s'élevant à 490 mil-
liards de fcfa.
Le déficit du compte courant passerait alors de
6,5% du PIB en 1989 à 4,5% en 1990. Le déficit des services nets,
lui est estimé à 329 milliards de fcfa en 1989 tandis que l'excédent
du compte de capital est prévu à 115 milliards de fcfa à la même
période.
Le deuxième PAS prévoit en outre une limitation du recours aux
emprunts extérieurs afin de contenir le service de la dette dans
des
proportions raisonnables.
Les plafonds sur les emprunts dont
la maturité est comprise entre 1 et 5 ans et,
1 et 12 ans pour les

-
252 -
nouveaux engagements non concessionnels directs ou avalisés consti-
tuent
pour cela des critères de réalisation. Il en est de même de
la non-accumulation d'arrièrés.
Pour atteindre les objectifs du programme, promouvoir et fixer
l'épargne intérieure, le F.M.I. recommande la poursuite d'une poli-
tique active de taux d'intérêt afin que ceux-ci restent positifs
en termes réels. les Autorités gabonaises devront en outre maintenir
au niveau intérieur le différentiel de taux d'intérêt qui existait
recemment vis à vis du marché monétaire français.
Par ailleurs il a été demandé aux autorités
monétaires de veiller
au respect des coefficients bancaires et de continuer à appliquer
aux institutions financières défaillantes, les sanctions et pénali-
tés prévues par la réglementation bancaire.
IV - EN CE QUI CONCERNE LES ENTREPRISES PUBLIQUES
Le deuxième PAS prévoit la poursuite de la réforme des entre-
prises publiques suivantes: AIR GABON(transport aérien), OCTRA
(chemin de fer), SEEG (eau et électricité), SNBG (commerce du bois),
et OPT-TIG (postes et télécommunication).
En ce qui concerne AIR GABON, le programme prévoit après compensa-
tion des dettes et créances avec l'Etat, une réduction du déficit
d'exploitation de 3,9 milliards de fcfa en 1989 à 1,2 milliards en
1990 et le licenciement de 150 employés.
Pour l'OCTRA, le deuxième PAS préconise le licenciement de 300
employés et la signature d'un contrat-programme avec l'Etat.
Ce
dernier doit par ailleurs réduire sa participation au capital de la

-
253 -
SNBG et la limiter à 33%.
L'antenne de Paris sera supprimée et-une
réduction des salaires devra être effectuée.
Pour
rentabiliser les investissements,la réduction des coûts dans
l'économie gabonaise reste l'un des objectifs les plus importants
du programme.
Il en est de même de la rationalisation de la fonction
publique.
Telles sont les principales mesures envisagées dans le cadre du
deuxième PAS et dont le respect des critères de réalisation sont de
nature selon le F.M.I. à contribuer à la résolution des problèmes
économiques et financiers du Gabon.
Au vu
des résultats du premier PAS, voyons si les prévisions sur
l'économie gabonaise sur la période 1989-1991 obtenues avec les
hypothèses de base du tableau 1 sont conformes aux objectifs et
prévisions du deuxième PAS.
B - COMPARAISON ENTRE UNE PREVISION SUR L'ECONOMIE GABONAISE
EFFECTUEE AVEC LES HYPOTHESES SUR L~ENVIRONNEMENT
DU F.M.I.
ET LES OBJECTIFS DU DEU~IEME
PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
Nous avons déjà vu que le compte de référence désigne ici celui
obtenu à partir des hypothèses de base,
par simulation ex-ante. Il
retrace de manière
articulée les comptes prévisionnels des secteurs
pétrolier et non pétrolier, de l'Etat et des agents économiques.
l -
PREVISION DE LA SITUATION DES SECTEURS PETROLIER ET NON
PETROLIER
Sur la base des hypothèses du tableau 1, les résultats des

-
254 -
secteurs pétrolier et non pétrolier peuvent être prévus comme
suit:
a) -
Le secteur pétrolier
Tableau 2: Le compte de la branche pétrolière(en milliards de fcfa)
Compte de référence
1989
1990
1991
Production pétrolière
343,64
441,56
503.05
Consommations intermédiaires
19,53
23,82
24,06
Exportations
324,11
417,74
418,97
Variations de stocks
0
0
0
Valeur ajoutée
284,87
362,74
417,66
Fris de personnel
15,22
19,33
20,07
Impôts indirects
71,70
103,70
118,14
E.B.E.
197. 96
239.71
279,44
Source: Simulation du modèle MEGA.
Le tableau ci-après laisse entrevoir une augmentation de la produc-
tion pétrolière en valeur de plus de 28~ entre 1989 et 1990 et de
13,9~ entre 1990 et 1991. Les exportations et la valeur ajoutée
dégagée par ce secteur évoluent
au même rythme. On remarque une
faible hausse
des frais de personnel
(à peine 10~/an). Malgré
l'augmentation significative de la production, il n'y aura pas une
embauche supplémentaire excessive comme en 1988 lorsqu'il a fallu
mettre en exploitation le nouveau gisement de RABI-NKOUNGA. Cette
hausse faible des frais de personnel profite à l'excédent brut
d'exploitation qui s'accroit de façon continue tout au long de la
période 1989-1991.
b) -
Le secteur non pétrolier
Contrairement
au secteur pétrolier, le secteur hors pétrole connait

-
255 -
une augmentation très faible
(environ 5~) de sa production en valeur
de 1989 à 1991, et donc de ses exportations.
Tableau 3: Compte de la branche hors pétrole (en milliards de fcfa)
Compte de référence
1989
1990
1991
Productions
1190,90 1218,75 1256,22
Importations
397,37
477,43
492,12
D.T.I.
63.58
63.93
65,89
C.I. branche pétrole
58,76
78,82
85,39
C.I~ branche hors pétrole
553,78
608,25
626,95
C.I. des administrations
99,20
101 ,10
101 ,2
Consommation des ménages
489,13
500,15
513,71
Investissement des ménages
29,15
31,64
33,59
Inv.
du secteur pétrolier
140
100
86
Inv.
du secteur hors pétrole
112,49
148,07
173,84
Inv.
des administrations
33,10
49,60
46,7
Inv.
des I.F. et Ass.
7
8
8
Exportations
129,23
134,46
138,85
Variation des stocks
o
o
o
Valeur ajoutée
617,59
586,67
605,21
Subvention d'exploitation
13,6
10,92
10,40
Frais de personnel
248,39
239,93
236,82
Impôts indirects
65,38
76,86
78,18
E.B.E.
317,41
281.60
300.60
Source: Simulation du modèle MEGA.
Cette croissance est surtout due aux premiers effets à court ou
moyen terme de certaines mesures d'ajustement du premier programme.
Cependant cette hausse significative de la production est aussi
accompagnée d'une hausse des importations de ce secteur de plus de
23~ de 1989 à 1991. Les frais de personnel seront de ce fait en
légère baisse d'environ 4,6~. Ces variations des importations
influencent négativement l'excédent brut d'exploitation du secteur.

-
256 -
Celui-ci passe selon nos estimations de 317,41 milliards de fcfa
en 1989 à 300,60 milliards en 1991, soit une baisse de plus de
5,2%.
Analysons l'incidence de cette situation prévisionnelle des secteurs
pétrolier et non pétrolier sur les comptes de l'Etat et comparons
les soldes de ceux-ci à certains objectifs du deuxième PAS.
II -
COMPARAISON DES OBJECTIFS DU DEUXIEME PROGRAMME D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL ET DES-PREVISIONS DU COMPTE DE REFERENCE EN
MATIERE BUDGETAIRE
Le Budget de l'Etat selon nos simulations sera caractérisé
par une hausse des dépenses publiques de plus de 28% au cours de la
période. Cette agmentation cependant qui ne concerne que l'année
1989-1990<car de 1990 à 1991,il Y a une baisse légère de ces dépen-
ses publiques) sera surtout due aux dépenses d'investissement et
aux intérêts payés par l'Etat.
Les dépenses de fonctionnement elles, s'accroissent de plus de 4
milliards de fcfa.
Elles se situent vraisemblablement au dessous de
200 milliards de fcfa.
On remarque dans le tableau 4 qu'il n'y a pas non plus une augmen-
tation significative des salaires ou du nombre des salariés de la
fonction publique, car le budget consacré à cet effet passe de
104 milliards de fcfa en 1989 à 107 milliards en 1991.
Par contre cette période sera surtout marquée par l'augmentation du
poids de la dette et des intérêts (en ne tenant pas compte des
éventuels rééchelonnements).
Au titre de cette dernière rubrique,

-
257 -
l'Etat devra débourser en 1990 et en 1991 plus du double de la somme
versée en 1989, aCin de rétablir conCormément aux voeux du F.M.I.,
sa crédibilité vis à vis des bailleurs de Fonds.
Les recettes prévues pour couvrir ces dépenses elles, augmentent au
cours de la même période de plus
de 60~. Cependant cette hausse est
plus Corte pour les recettes pétrolières, car les recettes non
pétrolières baissent.
Tableau 4: Evolution du budget de l'Etat.
(en milliards de CcCa)
Compte de réCérence
1989
1990
1991
Dépenses courantes
Fonctionnement
196
201,3
200
192
Solde
95,3
95
97
95
M.O.N.P.
9
9
10
9
Biens et services
74,9
77,3
75
72
TransCerts et interventions
16,8
20
18
16
Intérêts
65
146,18
139,56
73,8
Dépenses d'investissement
64
80
80
66,1
Total dépenses budRétaires
325,44
427.48
419.56
332,3
Recettes budRétaires
Recettes pétrolières
69,54
202,32
240,69
78
Recettes non pétrolières
180,49
167,2
168,26
200,5
Droits de douanes
81,13
86,63
88,75
-
Impôts sur revenu et bénéCice
54,5
42,41
40,41
-
Impôts indirects
44,86
38,16
39,11
-
Recettes non Ciscales
11 ,47
11
11
-
Recettes budgétaires totales
261.5
380.52
419.95
278,5
Excédent ou déCicit
-63.94
-46.96
0.39
-53.8
• ChiCCres provisoires de 1989 de la D.G.E.(tableau de bord,
Mars 1990)
Source: Simulation du modèle MEGA.
Si l'on
compare les résultats de nos simulations aux objectiCs du

-
258
-
deuxième programme d'ajustement structurel, il se dégage les con-
clusions suivantes:
-
Le ratio recettes non pétrolières sur le PIB non pétrolier s'élève
à 29,2% en 1989, soit une augmentation de plus de 3%, alors que le
programme prévoit une hausse de 4,8 points. Ceci suppose qu'il y au-
ra des rentrées
douanières ou fiscales moins importantes que
prévues. Comme nous l'avons déjà souligné dans le précédent chapi-
tre, la tentative d'augmentation des recettes fiscales de l'Etat par
augmentation des taxes n'aura pas les effets escomptés. Elle ne
fera qu'élargir le secteur informel à court terme.
Ouant aux dépenses totales, elles atteindraient en 1990 plus de
400 milliards de fcfa à comparer avec les 363,4 milliards prévus
dans le programme. Cet important dépassement sera toutefois dû à une
hausse des intérêts de plus de 100% en 1990. Le rééchelonnement de
la dette publique sera donc nécessaire.
-
Le léger dérapage en matière de salaire continue ici. La masse
salariale n'atteindra pas la barre des 104 milliards de fcfa prévus
dans le programme. Apparemment, l'Etat n'arrive pas soit à stabiliser
les effectifs soit à freiner l'augmentation des salaires à chaque
fois que la conjoncture s'améliore légèrement. Ce qui suppose une
mauvaise répartition des revenus d'où la nécessité d'une refonte de
la grille des salaires. Les dépenses de fonctionnement accusent de
ce fait un surplus de près de 17 milliards de fcfa en 1990 par rap-
port aux objectifs du deuxième PAS.
-
Les dépenses d'investissement elles, sont projetées en baisse d'
environ 6 milliards
en 1989 par rapport au programme. Il est donc

-
259 -
possible de prévoir en 1990 un apport de ressources extérieures
T"
, _ "

pour couvrir ce manque à gagner du budget d'investissement de 1989,
pour une reprise errective de la croissance.
- Comme le programme qui prévoyait une baisse importante du déficit
budgétaire en 1990, nos simulations montrent que celle-ci diminuera
de 26,5% et l'Etat dégagera même un excédent de l'ordre de 0,39
milliards de rcra.
- Au total, malgré le solde budgétaire positir qui se dégage de
cette simulation avec nos hypothèses de base du tableau 1, i l est
à craindre en 1990, si ce scénario se réalisait sans une autre
intervention du Fonds Monétaire ou de tout autre organisme inter-
national, un dépassement de la plupart des limitations en matière
de dépense publique , même si
les prévisions en matière de recettes
budgétaires sont aussi plus élevées.
La plus grande inquiétude
réside dans la faiblesse de l'accroissement des recettes non pétro-
lières. Elles n'arrivent pas à retrouver leur niveau de 1985 et
même de 1986.
III - COMPARAISON,DES OBJECLIFS DU DEUXIEME PROGRAMME D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL ET DES PREVISIONS DU COMPTE DE REFERENCE EN MA-
TIERE DE BALANCE DES PAIEMENTS ET DE FINANCES PUBLI~UES
Il se dégage du tableau 5 (ci-aprés) une amélioration des
équilibres extérieurs. Le besoin de rinancement augmente de 78,8%
de 1989 à 1990 et diminue de 44,02% de 1990 à 1991. L'Etat ne dégage
pas une capacité de rinancement au cours de la période à cause du
niveau élevé des intérêts et dividendes qu'il doit verser.
Le solde
hors emprunt
public reste de ce rait déricitaire. Ce déricit est

-
260 -
en hausse de plus de 13% de 1989 a 1991.
Tableau 5
Evolution de la balance des paiements.
(en milliards de fcfa)
Compte de référence
1989
1990
1991
Besoin de financement de l'ext.
- 11,11
-139,08
- 11,85
Solde balance courante
- 68 64
-132 09
- 10 86
Capitaux privés à long terme
153,5
80
15
Capitaux a court terme
- 51,42
- 15
- 10
Moins amortissement dette ext.
-100,25
- 81,44
- 66,56
Erreurs et omissions
8 74
0
0
Solde hors
ublics
-
64 06
-154 53
- 12,42
ublics
155 4
37
42
Solde
lobaI
91
34
-111 53
- 30 42
Source : Simulation du modèle MEGA.
Cependant en l'absence d'hypothèses sur les arrièrés et le réé che-
lonnement de la dette pour équilibrer ce compte en 1989, l'Etat
risque d'avoir besoin d'un emprunt de plus de 100 milliards de fcfa.
Pour les autres années,
le niveau de l'emprunt public se réduit
considérablement, mais celui-ci reste nécessaire pour atténuer
le déficit du solde global. Parallèlement, l'amortissement de la
dette extérieure en augmentation de 1988 à 1989 est réduit de 12,1%
de 1989 à 1990 et de 23,86% de 1990 à 1991
(voir tableau 6).
Tableau 6: Evolution de la dette publique extérieure (en milliards
de fcfa).
Com te de référence
1989
1990
19 1
Tirages d'emprunts ext.
154,4
31
42
Moins amortissements
-100,25
- 81,44
- 66 ,56
A"ustements
31 83
1 39
- 61 51
Dette au 31 Décembre
753,68
695,85
609,13
Dont dette antérieure a 1985
390,52
390,52
390,52
dette
ostérieure a 1985
210 18
305 34
219 21
Source: Simulation du modèle MEGA.

-
261
-
Tableau 7: Charge de la dette extérieure (en milliards de fcfa)
Compte de référence
1989
1990
1991
Intérêts sur dette extérieure
47,40
121,46
115,19
Amortissements
100,25
81,64
66,56
Charp;es de la dette
147.64
208.9
181.75
ICharp;es en % d'exploitation
33
38
29
Source: Simulation du modèle MEGA.
Malgré une légère baisse du montant total de la dette extérieure
publique, les charges de la dette seront en augmentation de 23,1%
au cours de la période 1989-1991, car il faudra payer les services
des dettes d'avant 1985. Les charges de la dette représenteront ainsi
en 1991
29~ des exportations contre 33~ en 1989. La légère amélio-
ration de la situation économique sera consacrée en premier lieu
au remboursement de la dette publique.
Par rapport au PAS nos calculs montrent que le besoin de financement
de l'extérieur se réduirait plus que prévu. Il atteindrait 7% du PIB
en 1989 contre 11~. Ce résultat positif serait dû ici à l'augmen-
tation plus importante des exportations pétrolières et dans une
moindre mesure des exportations de manganèse dont les prévisions
de prix ont été revues à la hausse.
La valeur totale des exportations est projetée ici à 453,34 milliards
de fcfa en 1989 contre 510 milliards dans le programme.
Pour l'année
1990, le deuxième PAS prévoyait une réduction du déricit du compte
courant de 4,5% du PIB. Cet objectir ne sera pas atteint ici,
puisque ce ratio s'élevait selon nos simulations à 11,5% du PIB.
Par ailleurs du côté de la balance des capitaux, si l'on tient
compte d'un rééchelonnement possible de la dette de 81,5 milliards

-
262 -
de fcfa comme dans le programme, celui-ci dégagera seulement un
excédent de 86,07
milliards en 1989 contre 115 milliards dans le
programme.
Au total le compte financier de l'Etat ne peut présenter en 1989
un solde positif que si le montant des emprunts destinés à couvrir
1e déficit de la balance des paiements dépasse 84 milliards de fcfa
( on tient compte aussi ici du solde budgétaire ). En 1991, ce
solde devient négatif de plus de 30 milliards de fcfa;
c'est dire
qu'il ne sera pas possible à l'Etat de reconstituer ses réserves à
1a Banque Centrale sans le recours à une aide extérieure.
Tableau 8: Evolution du compte financier de l'Etat
(en milliards de fcfa)
Compte de référence
1989
1990
1991
Solde budgétaire
- 63,94
- 46,96
o 39
Total des emprunts
252,5
41
46
-
Emprunts extérieurs
155,4
37
42
- Emprunts intérieurs
97,10
4
4
Total des remboursements
119,15
99,44
76,56
- Dette extérieure
100,25
87,44
66,56
- Dette intérieure
18,9
12
10
Solde du trésor
69,42
-105,4
- 30 17
Source: Simulation du modèle MEGA.
Sur la base des hypothèses du tableau 1, nos simulations montrent
qu'un retour aux équilibres n'est pas possible en 1991. Celui-ci
reste conditionné à l'amélioration du solde budgétaire, au niveau
de l'apport extérieur en 1989 et en 1990, et au rééchelonnement
de la dette publique.
Voyons quel peut être l'impact de telles prévisions sur les comptes
des agents économiques en l'absence d'un nouveau PAS.

-
263
-
IV -
PREVISION DE LA SITUATION DES ENTREPRISES, DES MENAGES
ET DES ADMINISTRATIONS
Grâce à certaines mesures du premier PAS, à la hausse de la
production de pétrole, et à l'amélioration des comptes de l'Etat,
les agents économiques voient leurs situations s'améliorer relative-
ment comme l'indiquent les comptes prévisionnels ci-après.
a) Les entreprises
Tableau 9: Prévision des soldes caractéristiques des entreprises
de 1989 à 1991 en milliards de fcfa.
Compte de reférence
1989
1990
1991
Valeur ajoutée
902,46
949,41
1022,86
E.B.E.
515,37
521 ,31
580,05
Epargne brute
259,14
128,88
156,29
Besoin de financemen t
8,79
128,84
111,20
Source: Simulation ex-ante du modèle MEGA
Les ressources des entreprises connaissent une légère amélioration
grâce à la reprise de leur production. Celle-ci passe de 1534,54
milliards de fcfa en 1989 à 1759,27 milliards en 1991, soit une aug-
mentation de près de 14% en deux ans. En contrepartie, elles payent
plus d'impôts directs et indirects; et effectuent plus de transferts
aux autres agents économiques. C'est pourquoi malgré une augmenta-
tion significative de la valeur ajoutée qu'elles dégagent, leur
épargne brute est en diminution de près de 40% au cours de la pério-
de 1989-1991. Cette baisse de l'épargne est aussi due à l'augmenta-
tion de l'investissement des entreprises du secteur non pétrolier
qui s'accroit de 54,5% à la même période. C'est pourquoi on constate
une hausse significative du besoin de financement.

-
264 -
b)
Les ménages
Tableau 10: Prévision du compte des ménages en milliards de fcfa
Compte de reférence
1989
1990
1991
Emploi
Impôts directs
21,22
14,20
14,22
Cotisations sociales
26,32
29,55
29,28
Intérêts verses
1,20
1,30
1 ,40
Autres transferts versés
50
50
50
Consommation
494,13
505,15
518,71
F.B.C.F.
29,15
31,64
33,59
A.N.T.
-0,54
-0,50
-0,50
Ressources
Rémunérations
393,32
388,91
390,09
Prestations sociales
11
12
13
Intérêts et div. reçus
0,23
4,48
4,08
Autres transferts reçus
194,5
238,96
252,82
Soldes
Revenu brut disponible
500,31
549,31
565,08
Epargne brute
6,18
44,16
46,37
Capacité de financement
-22,43
13,02
13,28
Source: Simulation du modèle MEGA
Dans ce premier scénario, l'amélioration de la situation des ménages
se voit ici par l'augmentation de leur consommation et de leur
épargne, consécutive à un accroissement de leur revenu brut disponi-
ble de 12,04%.
Il
_ atteint en 1991 un peu plus du niveau qu'il
avait en 1985.
Par ailleurs nos simulations montrent que les impôts directs et les
cotisations sociales payés par ces ménages resterons presque au
même niveau pendant toute cette période, ce qui permet aux ménages
de dégager une capacité de financement de plus de 13,02 milliards
en 1990 et de 13,28 milliards en 1991. Il est cependant à craindre

-
265 -
une augmentation nouvelle
des importations due à l'accroissement
des rémunérations.
c) Les administrations
Tableau 11: Prévisions du compte des administrations
(en milliards de fcfa)
Compte de référence
1989
1990
1991
Emplois
Consommation intermédiaire
99,20
101 ,10
101 ,20
Rémunérations
129,71
129,65
133,19
Amortissements
0,50
0,50
0,50
Prestations sociales
11
12
13
Autres transferts versés
38,9
42
40
Intérêts versés
65,44
146,37
139,75
Consommation finale
229,41
231,26
234,90
F.B.C.F.
33,10
49,60
46,70
Aides à l'investissement
27,10
27.60
28.10
Ressources
Production marchande
6,3
5
5
Production non marchande
229,41
231,25
234,89
Cotisations sociales
26,32
29,55
29,28
Intérêts reçus
5,17
11 ,21
12,67
Autres transferts reçus
18,17
11 ,12
10,78
Impôts directs
60,29
136,85
157,18
Impôts indirects
199.46
241.69
260.29
Soldes
Valeur ajoutée
136,51
135,15
138,65
E.B.E.
6,8
5,5
5,5
Revenu disponible
200,88
235,55
282,95
Epargne brute
-28,54
4,29
48,05
Capacité de financement
-84,24
-68.41
-22.25
Source: Simulation du modèle MEGA
Les prévisions des comptes des administrations reflètent la situation
des deux autres agents et des comptes de l'Etat. En effet la produc-

-
266 -
-tion des entreprises étant en hausse, elles payent à l'administra-
tion plus d'impôts directs et indirects. Les ressources de ces ad-
ministrations sont ainsi en hausse en dépit d'une légère baisse de
la production marchande de 1,3 milliards de CcCa, et d'une stagna-
tion des cotisations sociales.
Au niveau des emplois de ces comptes prévisionnels, on note une aug-
mentation de la F.B.C.F. et des intérêts versés. Les autres postes
(rémunérations, prestations sociales, aides à l'investissement ••• )
restent en 1991
pratiquement au même niveau qu'ils avaient
en 1988
ou en 1989.
Au total,la valeur ajoutée de l'administration ne change presque
pas; l'excédent brut d'exploitation est même en baisse de 19,1~ au
cours de cette période. Par contre la capacité de financement reste
négative,ce qui montre l'incapacité des administrations à maitriser
leurs dépenses •
v - LES RESULTATS DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN 1989
Le modèle MEGA ne pouvant nous donner dans sa structure actuelle
les prévisions ou les résultats en matière de monnaie et de crédits,
nous nous contenterons ici des chiCfres provisoires publiés par la
B.E.A.C. pour analyser les résultats de cet instrument de la politi-
que
économique.
Le tableau ci-après résume les critères de réalisation, les objectifs
indicatifs du programme d'ajustement pour l'année 1989 dans sa compo-
sante monétaire, ainsi que les estimations des résultas de la B.E.A.C

-
267 -
Tableau 12: Les résultats de la politique monétaire
(en milliards de fcfa)
30/9/89
31/12/89
Pro~.
Réal.
Pro~.
Réal.
Avoirs intérieurs nets
284
278,5
280
277,3
Créances sur l'adminis-
tration centrale
155
147.6
147.8
147
Masse monétaire
249
245,5
255
255
Avoirs extérieurs nets
-34,8
-33
-25
-22,3
dont B.E.A.C.
-34,8
-41
-25
-25
Créances nettes sur
l'Etat
127,4
121 ,5
120,8
120,8
.
Crédits a l'économie
299,6
288,2
306.2
295
Source: B.E.A.C.
Il ressort de ce tableau 12 un respect des critères de réalisation
en septembre 1989, que ce soit pour les avoirs intérieurs nets que
pour les créances nettes sur l'Etat.
On peut dire que la politique d'encadrement du crédit qui consiste
en un contrôle du crédit par l'instauration d'un plafond des avoirs
intérieurs nets a été bien appliquée. Il en est de même de la poli-
tique des taux.
De ce scénario que nous venons d'élaborer avec les hypothèses de
base du F.M.I., il se dégage les conclusions suivantes:
-
La relance de l'économie gabonaise ne dépendra à court terme
que du secteur pétrolier. Celui-ci par le supplément de ressources
qu'il procure à l'Etat lui permettra d'honorer certains de ses
engagements et donc de rétablir la confiance des bailleurs de fonds.
Cependant à moyen ou à long terme, cette condition ne sera pas suf-
risante.
L'Etat devra en outre mieux gérer les ressources rares dont
i l dispose afin d'asseoir la croissance sur des bases plus solides.

-
268 -
Il devra notamment contenir les dépenses de fonctionnement pour
améliorer ses finances publiques.
- L'emploi restera à un niveau faible, on ne peut s'attendre à court
terme à une relance significative de celui-ci au cours de cette pério-
de et cela, que ce soit dans le secteur public ou privé. A moins
qu'une refonte de la grille des salaires de la fonction publique,
des mises en retraite effectives, et une relance de l'investissement
soient réellement effectuées.
- Le pouvoir d'achat des ménages s'améliorera. Cependant i l est
déjà à craindre une augmentation plus rapide de la consommation par
rapport au revenu brut disponible, car cela peut non seulement re-
lancer à terme l'inflation et les importations, mais aussi diminuer
l'épargne domestique nécessaire à la relance économique.
Il est donc
possible et nécessaire de réduire encore la masse salariale des
tranches de revenus supérieurs, car la masse salariale dépasse la
barre des 104 milliards de fcfa.
La hausse des cotisations sociales
ne suit pas la croissance du pouvoir d'achat des ménages. Cela lais-
se suggérer un mauvais système de sécurité sociale.
- La dette publique et son service resteront à court et à moyen terme
l'une des préoccupations majeures de l'Etat. Par suite des rééchelon-
nements successifs, i l est à craindre que celle-ci pèse lourdement
sur l'économie gabonaise dès les années 1992, si l'épargne domesti-
que ne s'accroit pas significativement. Nos premières estimations
montrent que le ratio de la dette/exportations augmentera de près
de 11% de 1991 à 1992. Il est donc primordial pour le Gabon de re-
cbercher les voies et moyens d'accroitre les exportations hors pé-
trole par une diversification de l'économie.

-
269 -
- Dans ce bouclage du compte de l'Etat sur le Trésor Public
la plu-
7
part des objectifs du deuxième PAS ne seraient pas atteints. En
l'absence des informations sur les arriérés internes ou externes
et
7
sur l'utilisation de la contrepartie nette du tirage sur le F.M.I. 7
pour obtenir un taux de croissance annuel moyen de 6716~7 et un sol-
de budgétaire positif dès 1990
l'Etat gabonais est obligé de s'en-
7
detter en 1989 de près de 155 milliards de fcfa.
Le rétablissement
des équilibres externes et internes se poursuivrait certes
mais en
7
1990 et 1991 l'Etat ne pourra pas s'endetter de plus de 18 milliards.
Dans ce cas
le déficit des paiements prévisible de ces deux années
7
sera couvert par une chute cumulée des réserves de plus de 141 mil-
liards de fcfa.
Une telle politique est-elle tenable à terme pour le budget, la
balance des paiements
et les finances publiques?
7
Avant de répondre à cette question il nous faut tenir compte du fait
que ce premier scénario peut être remis en cause par des circons-
tances exceptionnelles. Une brusque remontée du prix du baril et/ou
du taux de cbange du dollar pourrait favoriser un retour plus rapide
aux équilibres. De la même façon
une rechute de ce prix du baril et/
7
ou du dollar aggraverait de nouveau une situation déjà précaire.
Afin de tenir compte de ces éventualités
analysons les variantes
7
de ce compte de référence et jugeons de l'opportunité d'un deuxième
programme d'ajustement structurel.

-
270 -
SECTION II: ANALYSE DE L'OPPORTUNITE DU DEUXIEME PROGRAMME
D'AJUSTEMENT STRUCTUREL A TRAVRES UNE ETUDE DES
VARIANTES DU SCHEMA DE REFERENCE
Pour montrer l'opportunité d'un deuxième PAS, nous
partirons du compte de référence que nous venons d'élaborer et qui
représente une situation prévisionnelle de l'économie gabonaise de
1989 à 1991 sans
programme d'ajustement. Nous examinerons ensuite
à partir des variantes de ce compte de référence l'impact d'hypothè-
ses moins favorables et plus favorables de l'environnement interna-
tional sur l'économie gabonaise.
A partir des écarts par rapport au compte "de référence,nous verrons
s ' i l est possible au Gabon d'atteindre certains objectifs prévus
par le F.M.I. dans le deuxième PAS sans recourir à celui-ci.
A -
VARIANTE 1: INCIDENCES D'HYPOTHESES MOINS FAVORABLES
Pour certains auteurs, l'incapacité de l'O.P.E.P. à faire respec-
ter les quotas de production imposés à ses membres, la persistance
du déficit commercial américain, l'instabilité des marchés finan-
ciers, et le développement des énergies nouvelles, laissaièntpenser
qu'une baisse du prix du baril et/ou du dollar par rapport aux
hypothèses de base du F.M.I. était possible.
De ce fait nous examinerons dans cette variante une situation fictive
où le dollar et le baril seraient en· baisse par rapport aux pypothè-
ses du tableau 1.
Les écarts par rapport à ces hypothèses de base du compte de réfé-
rence sont résumés dans le tableau ci-après:

-
271
-
Tableau 13: Ecarts par rapport aux hypothèses
de base.
1989
1990
1991
Dollar(moyenne annuelle) en fcfa
-10
-10
-10
Prix du baril en $
- 0,5
- 0,54
- 1 ,10
Taux de l'Eurodollar en ...
0
0
0
Taux de base bancaire en ...
0
0
0
Nous avons donc ici une situation où la dépréciation du taux de
change du dollar est doublée d'un effritement du prix du baril de
pétrole. Evaluons les effets de ce double choc supplémentaire sur
l'économie gabonaise à partir des écarts par rapport à la situation
de référence et comparons les résultats prévisibles sur la base de
cette nouvelle situation, à certains objectifs du deuxième PAS.
l -
IMPACT D'UNE DEPRECIATION DU DOLLAR ET D'UNE BAISSE DU PRIX DU
BARIL PAR RAPPORT A LA SITUATION DE REFERENCE, SUR LES SECTEURS
PETROLIER
ET NON PETROLIER
DE 1989 A 1991.
Les effets directs d'une baisse du prix du baril et du taux de
change du dollar par rapport à la situation de référence sont:
- Pour le secteur pétrolier, une diminution de 23 milliards de fcfa
en 1989, de 32 milliards en 1990 et de 40 milliards en 1991 de la
production pétrolière
en valeur, soit en moyenne une réduction de
cette production de 6,3% par an.
La valeur ajoutée dégagée par cette branche ainsi que les impôts
indirects se contractent également de 6,25 ....
Seuls les frais de personnel semblent ne pas être affectés par ces
variations négatives de nos hypothèses de base, du moins à court

-
272 -
terme, car il n'est pas impossible si une telle situation perdurait
que ces frais soient de nouveau réduits.
Pour ces trois années,
c'est dans l'excédent brut d'exploitation que se répercute la baisse
de la production en valeur. Celui-ci connait une réduction moyenne
de 6,8% par an au cours de cette période.
Tableau 14: Impact sur les comptes des branches pétrolière
et non
pétrolière
(en milliards de fcfa)
Variante 1
1989
1990
1991
Branche pétrolière
Production pétrolière
-23,51
-32,69
-48,35
Valeur ajoutée
-19,34
-26,85
-40,14
Frais de personnel
0
0
0
Impôts indirects
- 5,54
- 1,68
-11,35
E.B.E.
-13.8
-19.11
-28.19
Branche hors pétrole
Production
- 3,46
- 4,93
- 1,03
Importation
- 2,40
- 3,37
- 4,18
D.T.I.
- 0,32
- 0,45
- 0,64
Valeur ajoutée
- 1,68
- 2,31
- 3,39
Subvention d'exploitation
0
0
0
Frais de personnel
- 0,32
- 0,62
- 0,95
Impôts indirects
- 0,19
- 0,28
- 0,40
E.B.E.
- 1.16
- 1.48
- 2,03
Ecarts par rapport à la situation de référence.
Source: Simulation du modèle MEGA.
-
Pour le secteur non pétrolier, dans ce mode de bouclage sur le
Trésor, cette baisse de la production pétrolière en valeur ne pro-
voque qu'une réduction de 3,4 milliards en 1989, 4,9 milliards en
1990 et de 1,03 milliards de fcfa en 1991, de la production hors
pétrole. l'impact sur les frais de personnel, les impôts indirects
et l'excédent brut d'exploitation est de ce fait moindre.

-
273 -
II -
IMPACT D'UNE DEPRECIATION DU DOLLAR ET D'UNE BAISSE DU PRIX
DU BARIL PAR RAPPORT A LA SITUATION DE REFERENCE SUR LE PIB~
LE BUDGET ET L'ENDETTEMENT PUBLIC DE 1989 A 1991.
Dans ce bouclage sur le Trésor choisi par les autorités gabo-
naises, le PIB diminue de 21,3 milliards de fcfa en 1989, de 29,6
milliards
en 1990 et de 44,1 milliards en 1991. La chute des recet-
tes pétrolières(impôt sur les bénéfices, redevance et partage, divi-
dende ..• ) et dans une mondre mesure des recettes non pétrolières
(droit de douane,
taxe, impôts indirects •.• ) n'ont pas d'influence
sur le niveau d'endettement globalement. Celui-ci reste constant tout
au long de la période. Elles entrainent cependant un déficit budgé-
taire supplémentaire de 6,5 milliards de fcfa en 1989, de 16,09
milliards en 1990 et de 23,14 milliards en 1991. Comme le niveau des
remboursements de la dette extérieure baisse légèrement,
pour finan-
cer ce déficit le Trésor est obligé de faire des avances à l'Etat
s'élevant à plus de 43 milliards de fcfa sur ces trois ans.(voir
. 0
tableau ci-après).
Tableau 15: Impact sur le budget, le PIB, et l'endettement public.
(en milliards de fcfa)
Variante 1
1989
1990
1991
PIB en valeur
- 21,34
- 29,68
- 44,11
Budp;et de l'Etat
Dépenses
- 0,05
- 0,04
- 0,03
Recettes
- 6,52
-16,09
-23,14
Solde budgétaire
- 6,47
-16,05
-23,12
Emprunt
0
0
0
Remboursement
- 0.52
- 0.36
- 0.11
Solde du Trésor
- 5,95
-15.1
-22,95
.Source: Simulation du modèle MEGA.
Ecarts par rapport à la situation de référence.

-
274 -
Le niveau des dépenses publiques reste presque le même malgré la
baisse des recettes de l'Etat, Ce qui prouve la difficulté pour
celui-ci de faire admettre à la population une baisse supplémentaire
des salaires. De plus, l'investissement semble avoir atteint un
niveau limite, en dessous duquel les chances d'un redémarrage écono-
mique seraient anéanties.
En l'absence de mesures supplémentaires, et malgré la baisse des
recettes pétrolières, les objectifs du deuxième plan ne seraient pas
toujours atteints dans le domaine budgétaire. Même si le ratio de
réalisation recettes non pétrolières/PIB non pétrolier s'améliore
-il passe de 26,69% en 1989 dans le compte de référence à 28,42%
dans cette variante- le déficit budgétaire s'aggrave ici.
Au total
celui-ci serait de 9,1 milliards de fcfa en 1989, de 9,75 milliards
en 199D.L 1 excédent budgétaire de 1991
ne s'élèverait plus qu'à 25,1
milliards de fcfa.
Cette difficulté
de baisser ses dépenses à hauteur
de la baisse de ses revenus montre que certains obstacles d'ordre
socio-politique demeurent dans la structure de l'économie gabonaise.
Elle montre également l'incapacité des pouvoirs publics dans leur
état actuel, de prendre des mesures de restrictions budgétaires sans
une aide extérieure;d'où la nécessité même des PAS ••
III -
IMPACT D'UNE DEPRECIATION DU DOLLAR ET D'UNE BAISSE DU PRIX
DU BARIL PAR RAPPORT A LA SITUATION DE REFERENCE SUR LA BA-
LANCE DES PAIEMENTS ET LES FINANCES PUBLI~UES DE 1989 A 1991.
Du côté de la balance des paiements, le tableau 16 montre
que la chute de 34 milliards de fcfa en moyenne des exportations
n'est que faiblement compensée par la baisse induite des importa-

-
215 -
tions de l'ordre de 2,4 milliards de fcfa en 1989, de 3,31 milliards
en 1990 et de 4,78 milliards en 1991. Les déséquilibres extérieurs
s'aggravent et atteignent des niveaux dramatiques. Le besoin de
financement de l'Etat s'accroit de 20,16 milliards de fcfa en 1989,
de 27,9 milliards en 1990 et de 41,6 milliards en 1991. Les emprunts
publics ne pouvant couvrir ce besoin de financement, le solde de la
balance des paiements se déprécie de plus de 19 milliards de fcfa en
1989, de 21,5 milliards en 1990 et de plus de 40 milliards en 1991.
Tableau 16: Impact sur la balance des paiements et les finances
publiques (en milliards de fcfa)
Variante 1
1989
1990
1991
Balance des paiements
- Exporations
- 23,52
- 32,59
- 48,21
- Importations
- 2,4
-
3,31
- 4,78
Solde de la balance courante
- 20,16
- 21,93
- 41,65
Capitaux privés
0
0
0
Moins amort. dette ext.
0,52
0,36
0,17
Solde hors emprunts publics
- 19,64
- 21,51
- 41,48
Emprunts publics
0
0
0
Solde global
- 19,64
- 27, 51 - 41,48
Compte finanèier· de l'Etat
- Solde budgétaire
- 6,47
- 16,05
- 23,12
- Total des emprunts
0
0
0
- Total des remboursements
- 0,52
- 0,36
- 0,11
Solde du Trésor
- 5,95
- 15,7
~22,95
Ecarts par rapport à la situation de référence.
Source: Simulation du modèle MEGA.
Sans une aide supplémentaire à la balance des paiements, un retour aux
équilibres n'est plus possible dans les années 1991-1992, car la
perte cumulée des réserves permettant la couverture du déficit des
paiements
s'élève alors à plus de 87 milliards de fcfa.
Tandis que

-
216 -
le Trésor public serait obligé d'accepter un déficit de plus de
42 milliards de fcfa pour couvrir comme nous l'avons déjà vu le
déficit budgétaire.
Par rapport aux prévisions du deuxième PAS, la plupart des objectifs
ne seraient pas atteints. les exportations ne s'élèveraient plus
qu'à 502 milliards de fcfa contre 510 milliards dans le programme
pour 1989. Le déficit du compte courant en pourcentage du PIB serait
alors supérieur aux 4,5~ du programme, puisqu'il atteindrait 10,22~
du PIB en 1989 Cà comparer avec les 8,2% du compte de référence et
les 11~ du PAS).
IV -
IMPACT D'UNE DEPRECIATION DU DOLLAR ET D'UNE BAISSE DU PRIX
DU BARIL PAR RAPPORT A LA SITUATION DE REFERENCE SUR LES
COMPTES DES AGENTS ECONOMIOUES DE 1989 A 1991.
Au niveau des trois agents économiques représentés dans le
modèle MEGA, ce sont les entreprises qui seraient les plus touchées
par une nouvelle détérioration de l'environnement international par
rapport aux hypothèses de base du compte de référence.
En effet leur production subirait une baisse cumulée de plus de
119 milliards de fcfa.
En dehors des intérêts qui augmentent, la
plupart de leurs dépenses en sont affectées négativement.
Les impôts
indirects par exemple subissent une chute cumulée de plus de 24
milliards de fcfa.
Il en est de même de la consommation intermé-
diaire, et dans une moindre mesure de la masse salariale. L'excé-
dent brut d'exploitation diminuant de plus de 14 milliards de fcfa
en 1989, de 20 milliards en 1990 et de plus de 30 milliards en 1991,
le besoin de financement des entreprises augmente de façon inquié-

-
211 -
tante.
Pour les ménages,
la réduction des recettes pétrolières consécutive
à la baisse conjuguée du prix du baril et du dollar par rapport a
la situation de rérérence, se traduirait par une baisse cumulée de
leur revenu brut disponible au cours de la période 1989-1991, de 1,64
milliards de rcra.
La baisse du niveau de l'emploi dans la branche
non pétrolière entrainerait une diminution de la consommation des
ménages de 0,8 milliards de rcra en 1989, de 0,4 milliards en 1990
et de 0,66 milliards en 1991.
L'administration qui tire ses ressources des entreprises et des ména-
ges verrait par conséquent ses revenus diminuer alors que la plupart
de ses dépenses resterait au même niveau.
Son besoin de rinancement
augmenterait en conséquence de plus de 45 milliards de rcra de 1989
à 1991.
Tableau 17: Impact sur les comptes des agents ~conomiques
Ecarts par rapport à la situation de rérérence
. Variante 1 ..
1989
1990
·1991
Soldes des entreprises
Valeur ajoutée
- 21,02
- 29,22
- 43,53
E.B.E.
- 14,97
- 20,65
- 30,82
Epargne brute
- 14,30
- 12,71
- 19,71
Besoin de rinancement
13,42
11 ,50
18,01
Soldes des ménap;es
Revenu brut disponible
- 0,28
- 0,53
- 0,83
Epargne brute
- 0,10
- 0,13
- 0,17
Capacité de rinancement
- 0,09
- 0,11
- 0,13
Soldes des administrations
Valeur ajoutée
0
0
0
E.B.E.
0
0
0
Revenu disponible
- 6,61
- 16,26
- 23,42
Epargne brute
- 6,61
- 16,26
- 23,42
Capacité de financement
- 6.61
- 16.26
- 23.42
Source: Simulation du moael.e MEGA.
(en ml..l.ll.ards de rcra)

-
278 -
En définitive, une réduction de la valeur de la production pétro-
lière par rapport à la situation de référence de 6~ pendant trois
années consécutives, soit environ 23 milliards de fcfa à partir de
1989, entrainera en 1991 une chute du PIB
de 44 milliards de fcfa
si la perte de recette est financée par le Trésor public. Il fau-
drait alors pour couvrir les déficits intérieurs et extérieurs
accepter en outre un déficit du Trésor Public Qui s'élèvera à près
de 23 milliards de fcfa en 1991 et une perte cumulée des réserves de
plus de 88 milliards, si l'on veut éviter une augmentation de l'en-
dettement extérieur.
La réalisation de cette variante hypothèQuerait l'avenir du Gabon,
évidemment en l'absence d'hypothèses additionnelles sur les mouve-
ments de capitaux ou sur l'endettement public intérieur et extérieur.
Ce constat montre un aspect fondamental de la crise Que traverse le
Gabon.
Pour éviter une augmentation supplémentaire de son niveau
d'endettement actuel, l'Etat est obligé d'accepter une baisse très
importante de ses réserves et de couvrir son déficit intérieur par
un déficit du Trésor Public. Dans ce cas, un PAS aurait l'avantage
de résoudre plus facilement le déficit public en même temps Qu'il
apporterait les fonds nécessaires pour renouveler les réserves.
Hais par contre une politique de financement du déficit extérieur
et intérieur par endettement public même si elle réduit le déficit
des réserves n'est pas tenable à terme car, par la tension Que les
intérêts et l'amortissement de la dette
feraient subir aux finances
publiques, elle engendrerait une nouvelle crise des paiements.
La nécessité d'une rigueur budgétaire accrue apparait à travers

-
279 -
cette analyse de la Variante 1. Voyons si celle-ci est aussi utile
si l'environnement international était plus ravorable par rapport
à la situation de rérérence.
B -
VARIANTE 2: IMPACT D'HYPOTHESES PLUS FAVORABLES
Pour certains auteurs, la reprise de la croissance dans les
principaux pays industrialisés, les errorts consentis par chacun
des pays européens en vue de l'Europe 1992, laissent présager une
relance des activités industrielles dans le monde, et donc un
possible accroissement de la consommation de pétrole.
De plus, depuis le mois d'août 1990, l'annexion du Koweit par l'Irak
et la tension persistante dans le golre, ont engendré une brusque
remontée temporaire du prix du baril. Il est repasse au dessus de
30$ comme dans les années 1978. Du coup pour un pays pétrolier com-
me le Gabon se repose sous un angle nouveau l'opportunité d'un pro-
gramme d'ajustement structurel.
Nous examinerons dans cette variante, une situation où le dollar
serait en moyenne à 275 rcra en 1990 et 1991. le prix du baril lui
étant respectivement égal
à 25$ en 1990 et à 20$ en 1991. D'où le
tableau suivant:
Tableau 18: Hypothèses variantielles
1989
1990
1991
Dollar en rcra
325
275
275
Baril en dollar
15.5
25
20
Evaluons les errets de ces hypothèses plus ravorables sur l'écono-
mie gabonaise à partir des écarts par rapport à la situation de
rérérence, et comparons les résultats prévisibles sur la base de

-
280 -
cette nouvelle situation,aux objectifs à court terme du deuxième
PAS.
l
- IMPACT
D'HYPOTHESES FAVORABLES PAR RAPPORT A LA SITUATION
DE REFERENCE SUR LES SECTEURS PETROLIER ET NON PETROLIER
Tableau 19
Impact sur les soldes des comptes des secteurs
pétrolier
et non pétrolier.(en milliards de fcfa)
Variante 2
1989
1990
1991
Secteur pétrolier
Production
5,89
222,51
212,18 :
Cons.
interm. de pétrole
0,63
0,59
Exportations
221,87
211,60
Valeur ajoutée
4,83
182,79
176,17
Frais de personnel
o
o
o
Impôts indirects
1,38
52,26
49,82
E.B.E.
3.45
130.53
126.34
Secteur non pétrolier
Production
0,86
32,46
30,8
Importations
0,60
22,56
20,76
D.T.I.
0,08
3,02
2,77
Valeur ajoutée
0,42
15,63
14,8
Subvention d'exploitation
°
°
°
Frais de personnel
0,08
3,18
3,99
Impôts indirects
0,05
1 ,82
1 ,75
E.B.E.
0.29
10.63
9 ~ 14
Ecarts par rapport a la situation de référence.
Source: simulation du modèle MEGA
- Sur la branche pétrolière, l'impact d'une telle situation se tra-
duit par une augmentation de la valeur de la production pétrolière
de plus de 222 milliards de fcfa en 1990 et de plus de 212 milliards
en 1991. Cette
augmentation
significative de .la
valeur
de la production de pétrole a un effet bénéfique sur les exportations
et la valeur ajoutée du secteur, même si elles sont en légère diminu-

-
281
-
-tion en 1991 à cause de la baisse du prix du baril.
Par contre les
frais de personnel restent stables. Il n'y aurait pas dans ce secteur
à court terme une reprise significative de l'emploi malgré cette
hausse de la production.
- Sur le secteur non pétrolier l'impact de cette nouvelle situation
est moindre. Il se limite à une augmentation cumulée de la produc-
tion de ce secteur de 64 milliards de fcfa en deux ans, et des
importations de 45 milliards. En dehors des consommations intermé-
diaires en provenance de la branche pétrole, les investissements,
les consommations intermédiaires des administrations et des ménages
restent inchangés.
Par ailleurs,
la variation positive de la production provoque une
légère hausse des frais de personnel et des impôts indirects; ce Qui
montre l'extrème sensibilité du niveau de l'emploi dans ce secteur
à toute croissance de la production.
II -
IMPACT D'HYPOTHESES FAVORABLES PAR RAPPORT A LA SITUATION
DE REFERENCE SUR LE PIB,
LE BUDGET ET L'ENDETTEMENT PUBLIC
Cette situation variantielle a un effet bénéfique sur le PIB
qui accuse une augmentation de plus de 17% en 1990 et de 16% en 1991.
Au niveau des recettes budgétaires, l'augmentation de la production
de pétrole engendre des recettes supplémentaires à l'Etat s'élevant
à près de 160 millards de fcfa.
La plupart des dépenses budgétaires
restent inchangées, en dehors des intérêts payés par l'Etat qui dimi-
nuent légèrement de 0,12 milliards de fcfa en 1990 et de 0,04 mil-
liards en 1991, et ceci à cause de la baisse légère du dollar.
Le niveau des emprunts reste le même par rapport à la situation de

-
282 -
référence,
tandis que les remboursements en augmentation en 1989
diminueraient légèrement en 1990 et 1991.
Tableau 20: Impact sur le PIB,
le budget et l'endettement public
(Ecarts par rapport a la situation de référence en mil-
liards de fcfa.)
Variante 2
1989
1990
1991
PIB en valeur
5,33
201,44
193.80
Budget de l'Etat
Dépenses totales
0,03
-0,12
-0,04
Recettes pétrolières
0
57,53
103,01
Recettes non pétrolières
0
4,07
4,94
Solde budp;étaire
1. 61
61.72
108
Emprunt
0
0
0
Remboursement
0,26
- 0,51
-0.25
Solde du trésor
1. 34
62,23
108,25
Source: Simulation du modèle MEGA
Par rapport aux objectifs du deuxième PAS, les principaux indic a-
teurs de réalisation s'améliorent significativement plus que dans
la situation de référence.
Le déficit public disparait.
Le ratio
recettes non pétrolières/PIB non pétrolier passe de 26,69~ en 1989
à 28,4~ en 1990. L'augmentation de ce ratio reste cependant infé-
rieure à ce qui est prévu dans le deuxième PAS. L'opportunité d'un
deuxième PAS s'explique ici dans la nécessité d'augmenter les re-
cettes non pétrolières de manière significative, afin que ce ratio at-
teigne les 31% souhaités.
III -
IMPACT D'HYPOTHESES FAVORABLES PAR RAPPORT A LA SITUATION
DE REFERENCE SUR LA BALANCE DES PAIEMENTS ET LES FINANCES
PUBLIQUES
Dans ce bouclage sur le Trésor public, la situation vis à vis
de l'extérieur s'améliore davantage.
Le besoin de financement

-
283 -
disparait. En 1990 l'Etat dégage une capacité de financement de plus de
50 milliards. Elle s'élève à plus de 100 milliards de fcfa en 1991.
La hausse de 216 milliards en moyenne des exportations en 1990 et
1991 n'est que faiblement amortie par la hausse induite des impor-
tations totales du pays.
L'excédent budgétaire total
comblant une partie du déficit antérieur
du solde du Trésor, l'excédent des paiements constitue une reserve
supplémentaire dans ce cas de plus de 73 milliards de fcfa pour la
seule année 1990.
Tableau 21: Impact sur la balance des paiements et les finances
publiques.
(Ecarts par rapport à la situation de réfé-
rence en milliards de fcfa.)
Variante 2
1989
1990
1991
Balance des paiements
Exportations
5,88
221,87
211 ,6
Importations
0,6
22,56
20,76
Besoin de financement de l'ext.
- .- -
5,03
190,91
183,17
Solde balance courante
5,03
190,91
183,17
Solde hors emprunts publics
4,76
191,42
183,42
Emprunts publics
0
0
0
Solde global
4,76
191,42
183,42
Compte financier de l'Etat
Solde budgétaire
1 ,61
61,72
108
Total des emprunts
0
0
0
Total des remboursements
0,26
-0,51
-0,25
Solde du Trésor
1.34
62,23
108,25
Source: Simulation du modèle MEGA
Par rapport aux objectifs du deuxième PAS le besoin de financement
de l'extérieur qui était à 7,8~ du PIB en 1989 dans le compte de
référence disparait en 1990. Il en est de même du déficit du compte
courant. La plupart des objectifs à atteindre dans le deuxième PAS
serai t
atteinte dans cette variante en ce qui concerne la balance

-
284 -
des paiements et les finances publiques.
IV - IMPACT D'HYPOTHESES FAVORABLES PAR RAPPORT A LA SITUATION
DE REFERENCE SUR LES COMPTES DES AGENTS ECONOMIQUES
Tableau 22: Impact sur les soldes des comptes des agents économiques
(Ecarts par rapport à la situation de référence en mil-
liards de fcfa)
Variante 2
1989
1990
1991
Solde des entreprises
Valeur ajoutée
5,25
198,42
191,05
E.B.E.
3,14
141,11
135,48
Epargne brute
3,51
134,88
80,28
Besoin de financement
-3,35
-126.59
- 72,78
Solde des ménages
Revenu brut disponible
0,07
2,17
3,45
Epargne brute
0,03
0,91
0,8
Caoacité de financement
0.02
0,89
0,64
Solde des administrations
Valeur ajoutée
0
0
0
E.B.E.
0
0
0
Revenu disponible
1,64
62,90
109
Epargne brute
1 ,64
62,99
109
Capacité de financement
1 ,64
62,99
109
Source: Simulation du modèle MEGA.
La situation des entreprises change évidemment dans cette hypothèse.
Nos simulations montrent que leurs soldes caractéristiques s'amé-
lioreraient. Elles dégagent une valeur ajoutée supplémentaire de
198,4 milliards de fcfa en 1990 et de plus de 191 milliards en 1991.
L'excédent brut d'exploitation lui, s'accroit de près de 26~ par
rapport à la situation de référence en 1990 et de 23,3~ en 1991.
Ces résultats positifs sont cependant imputables en grande partie
aux entreprises pétrolières, et à la faible variation des dépenses

-
285 -
des entreprises et surtout de leur masse salariale.
Dans cette variante, les ménages voient leur revenu brut disponible
augmenter en moyenne de 2,09 milliards de fcfa par an par rapport
au compte de référence.
Cette hausse des rémunérations des ménages
serait dépensée à plus de 56% en 1990 et à 66,2% en 1991 en achats
de biens de consommation.
Le reste permettrait aux ménages d'accroi-
tre leur épargne brute et leur capacité de financement.
Elles sont
de ce fait moindres en 1991 qu'en 1990.
-
Au niveau de l'administration, malgré l'augmentation supplémen-
taire des ressources et surtout des impôts indirects de 60 milliards
de fcfa en moyenne et des impôts directs de 30 milliards de fcfa,
sur les deux dernières années,
i l n'y a pas ici une variation signi-
ficative des dépenses par rapport à la situation de référence.
La
rigueur budgétaire préconisée au premier PAS continuerait au cours
de la période 1990-1991. L'administration dégagerait ainsi une
capacité de financement supplémentaire totale de plus de 200 mil-
liards de fcfa.
En définitive, une augmentation de la valeur de la production pétro-
lière par rapport à la situation de référence de 211,34 milliards de
fcfa en moyenne en 1990 et 1991 et qui est due à la hausse brutale
du prix du pétrole, entrainerait malgré une légère baisse du taux
de change du dollar, une augmentation cumulée du PIB de 395,24
milliards de fcfa en 1990 et 1991, si le gain de recettes est uti-
lisé pour combler le déficit du Trésor Public.
Les déficits inté-
rieurs et extérieurs disparaitraient pour laisser la place à un
excédent budgétaire
total de 14,16 milliards de fcfa en 1990, de
plus de 100 milliards en 1991 et un gain total des réserves de plus

-
286 -
de 14 milliards de fcfa
en 1990. Mais ce gain reste très inf-
rieur aux intérêts sur la dette extérieure.
L'épargne des ménages
reste aussi insuffisante
car ils utilisent le supplément de revenu
pour
la consommation.
En l'absence d'hypothèses additionnelles sur la monnaie et le crédit
ou sur les mouvements de capitaux,
la réalisation de cette variante
permettrait au Gabon de redresser totalement les déséquilibres
externes et internes à court terme, mais ne supprimerait pas à
moyen ou long terme certains problèmes qui subsistaient après le
premier PAS à savoir le niveau élevé des dépenses publiques, la
faiblesse du secteur non pétrolier .•••
Il ressort alors de l'analyse de ces deux variantes les conclusions
suivantes:
-Sur la base des résultats du premier PAS seulement et si l'économie
gabonaise fonctionnait sans un autre programme d'ajustement, ses
principaux déséquilibres extérieurs et intérieurs ne seraient pas
résolus si l'environnement international réduit la production de
pétrole en valeur de près de 6~ par an.
Par contre ils seraient presque résolus si l'environnement interna-
tional est celui de la variante 2, à condition que les gains de la
reprise temporaire de 1990 ne soient pas utilisés pour la consom-
mation ou l'augmentation des salaires, car i l resterait le pro-
blème de la dette publique et de son service qu'il faudrait rembour-
ser.
Dans les deux cas, plusieurs problèmes demeurent. Le secteur non
pétrolier n'arrive pas à prendre véritablement le relai du secteur

-
281 -
pétrolier du moins à court terme. Même avec un environnement inter-
national favorable,
il ne procurerait à l'Etat qu'un peu plus de
110 milliards de fcfa de recettes budgétaires en 1990 et en 1991
contre plus de 200 milliards en 1985.
En outre, certaines dépenses restent difficiles à réduire mécanique-
ment. Dans de telles conditions une politique économique sans ajus-
tement reste illusoire.
L'opportunité d'un deuxième PAS apparait
à travers ce constat.
Avec un environnement international défavorable, il permet à l'Etat
de réduire ou du moins de freiner ses dépenses. Il apporte des fonds
nécessaires
à l'application d'une politique économique réparatrice;
il
redonne confiance aux bailleurs de fonds ••.
Dans le cas où l'environnement économique serait favorable,
le PAS
permet une meilleure affectation des revenus supplémentaires. A cet
égard, la priorité serait donnée à la reconstitution des avoirs
extérieurs, au désendettement de l'Etat et à la résorption du défi-
cit du Trésor Public •••
C'est pourquoi pour atteindre les objectifs du deuxième PAS, et
pour corriger certains dépassements en matière de dépenses budgétai-
res du premier PAS, le F.M.I a proposé aux autorités gabonaises
des mesures supplémentaires dont nous analyserons les effets à la
section suivante.

-
288 -
SECTION III
LES MESURES SUPPLEMENTAIRES PRECONISEES PAR LE
F.M.I. DANS LE CADRE DU DEUXIEME PROGRAMME
D'AJUSTEMENT STRUCTUREL ET LEURS EFFETS PREVISIBLES
SUR L'ECONOMIE GABONAISE
Afin de reconstituer dès 1989 des réserves en avoirs
extérieurs grâce aux ressources supplémentaires dégagées par un
désendettement de l'Etat vis à vis de la B.E.A.C. et dans le but de
pallier certains dépassements enrégistrés au cours de la période
d'application du premier PAS, les mesures supplémentaires suivantes
furent préconisées par le F.M.I . .
- Sur le budget 1989, le Fonds proposa une réduction de 4,4 mil-
liards de fcra sur le budget d'investissement, après report des
travaux prévus sur le CICIBA <Centre International des civilisations
Bantous).
-
Réduction de 5 milliards sur la solde des agents de l'Etat, soit
l'équivalent en année pleine de 10 milliards de fcfa où environ
10% de la masse salariale en procédant à une réduction du point
d'indice de 7~.
-
Augmentation de 5 milliards de fcfa des recettes de l'Etat par
un relèvement substantiel du prélèvement de solidarité et de la
taxe complémentaire sur les salaires, soit un doublement des taux.
Pour simuler les effets de ces principales mesures sur l'économie
gabonaise de 1989 à 1991, nous étudierons d'abord le cas où ces
mesures supplémentaires sont appliquées dans un contexte interna-
tional qui est celui de la situation de rérérence. Nous analyserons

-
289 -
ensuite les effets probables de telles mesures dans un contexte
international qui est celui de la variante 1, étant entendu que la
situation de la variante 2 ne peut qu'être plus favorable à l'appli-
cation de celles-ci.
A -
INCIDENCE DES MESURES SUPPLEMENTAIRES DU F.M.I. SUR LA
SITUATION DE REFERENCE
Pour étudier cet impact, nous élaborerons une troisième variante
du compte de référence en modifiant cette fois-ci certains coeffi-
cients et d'autres variables exogènes afin d'obtenir les réductions
souhaitées par le Fonds. Les variables de l'environnement restent
donc les mêmes que celles de la situation de référence, d'où le ta-
bleau suivant:
Tableau 23: Principales modifications de la variante 3
1989
1990
1991
A.V
N.V
A.V
N.V
A.V
N.V
Coefficient (TC07)
3,2
2,87
3,16
2,83
3.23
2.89
Variables exoRènes
ZINPU
28,1
23,7
43,6
39,2
40,7
36,3
ATVM
50
55
50
55
50
55
Source: Construction personnelle
Le coefficient TC07 provient de l'équation suivante reliant la masse
salariale de l'Etat à l'emploi (effectifs)
permanent de la fonction
publique.
HSP = TC07 • NGP
(Voir en annexe pour les autres coefficients du modèle MEGA)
ZINPU = Investissement public
ATVH = Autres transferts versés par les ménages
A.V = Ancienne valeur
N.V = Nouvelle valeur
Comme dans les autres variantes, les résultats de nos simulations
de la variante 3 seront présentés sous forme d'écarts par rapport à
la situation de référence, afin de mieux faire ressortir les effets

-
290 -
positifs ou négatifs engendrés par ces mesures supplémentaires du
F.M.!. .
l
-
IMPACT DES MESURES SUPPLEMENTAIRES DU F.M.I. SUR LES COMPTES
DES SECTEURS PETROLIER ET NON PETROLIER
Tableau 24: Impact des mesures supplémentaires sur les comptes
des secteurs pétrolier et non pétrolier.
(Ecarts par rapport à la situation de référence en mil-
liards de fcfa).
Variante 3
1989
1990
1991
Branche pétrole
Production
0
0
0
Consommation int. de pétrole
-0,22
-9,36
-0,39
Exportations
0,22
0,36
0,39
Valeur ajoutée
0
0
0
Frais de personnel
0
0
0
Impôts indirects
0
0
0
E.B.E.
0
0
0
Branche hors pétrole
Production
-14,51
-18,60
-20,29
Importations
-5,52
-7,03
-7,67
~.T~I.
-0,74
-0,94
-1,03
Consommation des ménages
-8,61
-11,95
-13,47
Investissement des adm.
-4,40
-4,40
-4,40
Exportations
0
0
0
Valeur ajoutée
-7,05
-8,95
-9,77
Frais de personnel
-1,36
-2,39
-3,07
Impôts indirects
-0,81
-1,05
-1,16
E.B.E.
-4,88
-5,50
-5,54
Source: simulation du modèle MEGA
-Pour le secteur pétrolier, l'impact de ces mesures se limite à une
baisse de 0,22 milliards de fcfa en 1989, de 0,36 milliards en 1990,
et
de 0,39 milliards en 1991,dela consommation interne de pétrole.
Cette fraction non consommée de la production de pétrole sera alors

-
291
-
orientée vers l'exportation, qui augmente des mêmes montants.
-
Par contre, l'impact sur le secteur non pétrolier est plus impor-
tant.
Par suite de la réduction des investissements de l'Etat de
4,4 milliards de fcfa chaque année, les consommations intermédiaires
de la branche diminuent successivement de 7,24 milliards de fcfa en
1989, de 9,28 milliards en 1990, et de 10,13 milliards en 1991.
La consommation des ménages elle, subit une chute cumulée de 34 mil-
liards
au cours de ces trois ans.
La baisse de la production
du
secteur qui atteint 20,2 milliards
de fcfa en 1991, est amortie en
partie par la chute en moyenne de 6,7 milliards par an des importa-
tions.
Même si les exportations non pétrolières restent inChangées, ce
secteur non pétrolier dégage une valeur ajoutée en baisse de plus de
25 milliards de fcfa sur toute la période 1989-1990. La baisse de la
production se répercute sur les frais de personnel et l'excédent
brut d'exploitation qui diminuent pour la seule année 1991 de plus
de 8 milliards de fcfa (Voir tableau 24).
II -
IMPACT DES MESURES SUPPLEMENTAIRES DU F.M.I. SUR LE PIB,
LE BUDGET ET LE SOLDE DU TRESOR
La réduction en moyenne de 10 milliards de fcfa par an de la
masse salariale et de 4,4 milliards du budget d'investissement fait
faire à l'Etat une économie de plus de 14 milliards par an; économie
de ressources dont il faut cependant soustraire le manque à gagner
en matière de recettes bUdgétaires non pétrolières. En effet, la
baisse des importations réduit en même temps les droits de douane
sur importations perçus
par l'Etat de 1,03 milliards en 1991. Par

-
292 -
ailleurs, la réduction des salaires provoque une baisse de l'impôt
sur les personnes, des taxes sur les salaires et sur les biens et
services, de 1,58 milliards de fcfa au cours de ces trois années.
Tableau 25: Impact des mesures supplémentaires sur le PIB,
le budget
et le solde du trésor.
(Ecarts par rapport a la situation de référence en mil-
liards de fcfa)
Variante 3
1989
1990
1991
PIB en valeur
-20,33
-22,72
-23 88
Budget de l'Etat (l)
Dépenses totales
-14,3
-14,50
-14,70
Recettes totales
- 1 ,66
- 2,54
- 2,80
Solde budgétaire
12.64
11 .96
11 90
Emprunt
0
0
0
Remboursement
0
0
0
Solde de Trésor
12,64
11 .96
11
90
Source: Simulation du modèle MEGA
Malgré les réductions
légères des recettes issues du secteur non
pétrolier, le gain pour l'Etat reste important. Ces mesures supplé-
mentaires
lui:permettent de dégager
des ressources subsidiaires
de l'ordre de 12,6 milliards en 1989, de 11,9 milliards en 1990 et
1991. Le solde du Trésor s'améliore ainsi des mêmes montants,car
les niveaux des emprunts publics et des remboursements restent in-
changés.
Par contre pour obtenir cette amélioration du solde du Trésor de
plus de 34 milliards de fcfa de 1989 à 1991, l'Etat est obligé
(7)
Vont dépen~e~ de 6onet~onnement:-9,9 m~ll~a~d~ en 7989, -70, 70 m~l
l~a~d~
en 7990, -70,3 m~ll~a~d~ en 7991.
Reeette~ pét~ol~è~e~: -0,02 m~ll~a~d~ en 7990, -0,04 m~ll~a~d~ en 7997
Reeette~ non pét~ol~è~e~: -7,66 m~ll~a~d~ en 7989, -2,52 m~ll~a~d~
en 1990, -2,77 m~ll~a~d~ en 7997.

-
293 -
d'accepter une baisse de son PIB en valeur de 20,3 milliards en
1989, de 22,7 milliards en 1990 et de 23,8 milliards en 1991; ce
Qui réduit légèrement le taux de croissance de 1989.
L'application des mesures restrictives supplémentaires permet tou-
tefois au Gabon d'atteindre les objectifs du deuxième PAS en matière
budgétaire. La masse salariale se situe à 95 milliards de fcfa contre
105 milliards dans le compte de référence et 104 milliards dans le
deuxième PAS.
Le déficit budgétaire se réduit de plus de 12 milliards en 1989, de
11,9 milliards en 1990 et en 1991. Le ratio recettes non pétroliè-
res/PIB non pétrolier s'élève à 27,78% en 1990 contre 26,6% dans le
compte de référence.
III -
IMPACT DES MESURES SUPPLEMENTAIRES DU F.M.I. SUR LA
BALANCE DES PAIEMENTS ET LES FINANCES PUBLI~UES
L'incidence de ces mesures est globalement positive pour la
balance des paiements et les finances publiques. A l'accroissement
certes minime des exportations provenant du secteur pétrolier,
s'ajoute une diminution de 6,74 milliards en moyenne par an des im-
portations. Le solde positive de la balance courante Qui résulte
de cette évolution des exportations et importations engendre des
réserves supplémentaires de 5,81 milliards en 1989, de 7,45 milliards
en 1990, et de 8,09 milliards de fcfa en 1991.
Le solde de la balance des capitaux restant le même, le solde hors
emprunt
public diminue au total d'environ 21,35 milliards de fcfa
pendant ces trois ans (voir tableau 26).

-
29/~
-
Tableau 26:
Impact des mesures supplémentaires du Fonds sur la balance
des paiements et les finances publiques.
(Ecarts par
rapport à la situation de référence en milliards de fcfa)
Variante 3
1989
1990
1991
Balance des paiements
Exportations
0,22
0,36
0,39
Importations
-5,52
-7,03
-7,67
Solde balance courante
5,81
7,45
8,09
Capitaux privés
0
0
0
Moins amortissement dette pub.
0
0
0
Solde hors emprunts publics
5,81
7,45
8,09
Emprunts publics
0
0
0
Solde p;lobal
5.81
7.45
8.09
Compte financier de l'Etat
Solde budgétaire
12.64
11 .96
11 ,90
Total des emprunts
0
0
0
Total des remboursements
0
0
0
1
Solde du Trésor
12.64
11.96
11 .90
Source: Simulation du modèle MEGA
Par rapport à la situation de référence, l'amélioration des comptes
extérièurs et intérieurs est plus évidente. Les mesures du Fonds
permettent non seulement à l'Etat de couvrir le déficit du Trésor
,
,
des années antérieures, elles génèrent aussi des reserves supple-
mentaires en dévises.
Compte tenu du mode de bouclage choisi, on remarque qu'il n'y a pas
une variation du niveau des remboursements malgré l'excédent budgé-
taire supplémentaire.
IV -
IMPACT DES MESURES SUPPLEMENTAIRES DU F.M.I. SUR LES COMPTES
DES AGENTS ECONOMIOUES
Les agents économiques sont touchés différemment par ses mesu-
res supplémentaires du F.M.I ••

-
295 -
Tableau 27: Impact des mesures supplémentaires du Fonds sur les
soldes des comptes des agents économiques.
(Ecarts par rapport à la situation de rérérence en milliards de rcra)
Variante 3
1989
1990
1991
Solde des entreprises
Valeur ajoutée
-7,05
-8,95
-9,78
E.B.E
-4,88
-5,50
-5,54
Epargne brute
-4,70
-4,88
-4,90
Besoin de rinancemen t
4.60
4.77
4.80
Solde des ménages
Revenu brut disponible
-13,26
-14,41
-15,22
Epargne brute
- 4,64
- 2,46
- 1,75
Capacité de rinancement
- 4.24
- 1,63
- 0.85
Solde des administrations
Valeur ajoutée
-12,54
-12,83
-13,08
E.B.E.
0
0
0
Revenu disponible
- 2,21
- 3,32
- 3,71 1
Epargne brute
10,33
9,50
9,37
Capacité de rinancement
14.73
13.90
13.77
Source: Simulation du modèle MEGA
- Du côté des ménages, la suppression de plus de 2000 emplois
(voir
tableau 28) dans le secteur non pétrolier et la baisse des salaires
diminuent le revenu brut disponible de 14,29 milliards en moyenne
par an. Avec une réduction moyenne de 11,34 milliards par an, c'est
le niveau de la consommation qui en est le plus arrecté.Cette baisse
constitue un effet positif,car elle permet une réduction des impor-
tations et une mattrise de l'inrlation.
Dans une moindre mesure, l'épargne et la capacité de financement
des ménages se contractent également.
-
Pour les entreprises, les pertes subies en terme de production en
valeur s'élèvent en moyenne à 17 milliards par an.
Les autres res-
sources des entreprises restent par contre inchangées.

-
296 -
Au niveau des dépenses de ces entreprises, les réductions signirica-
tives concernent les postes , consommation intermédiaire (9,2 mil-
liards
en moyenne par an) et la masse salariale (2,27 milliards de
rcra en moyenne par an).
Au total, les soldes caractéristiques des entreprises présentent
un excédent brut d'exploitation en baisse par rapport à la situation
de rérérence de plus de 16 milliards de rcra pour les trois années,
et un besoin de rinancement en hausse moyenne de 4,7 milliards
de rcra par an.
Tableau 28: Impact des mesures supplémentaires du F.M.I. sur
l'emploi.
(Ecarts par rapport à la situation de rérérence en milliers de
personnes)
Variante 3
1989
1990
1991
Branche pétrole
0
0
0
Branche hors pétrole
-0,42
-0,73
-0,94
Etat
0
0
0
Autres administrations
0
0
0
Source: Simulation du modèle MEGA
-
L'erfet des mesures citées précedemment est par contre positir
pour les administrations.
La baisse des salaires des ronctionnaires
et de l'investissement public de plus de 4 milliards par an leur
permet de dégager une capacité de financement supplémentaire
totale de 42,4 milliards de rcra,
et cela malgré une diminution
des impôts directs et indirects de l'ordre de 2,82 milliards en
moyenne par an.
Au regard de ces simulations, i l se dégage de cette variante deux
principales conclusions:

-
297 -
-
Les mesures supplémentaires du F.M.I. améliorent les soldes
budgétaires, de la balance des paiements, et des finances publiques.
elles permettent à l'Etat de dégager des ressources supplémentaires
qui peuvent
être utilisées dès 1989 au remboursement de la dette
de l'Etat vis à vis de la B.E.A.C. et donc à reconstituer des réser-
ves en avoirs extérieurs. Elles permettent aussi de corriger le
dérapage salariale constaté au cours du premier programme; elles
ont de ce fait des effets induits sur l'inflation, et les importa-
tions. Tels devaient être les objectifs visés à court terme par le
F.M.I. au cours des premières négociations sur le deuxième PAS
qui échouèrent.
-
Par contre, pour atteindre ces objectifs, le Gabon est obligé
d'accepter une baisse légère de la croissance, mais surtout une
réduction de la masse salariale. Les rémunérations des ménages
seraient alors en 1989, 1990, et 1991 inférieures à leur niveau de
1988.
C'est en tenant compte de ce facteur que la délégation gabonaise
rompit ces premières négociations.
Pour elle, l'objectif de recons-
titution des réserves même s ' i l constitue la finalité à moyen terme
de leurs efforts ne peut justifier le coût et les risques sociaux
d'une baisse supplémentaire des salaires. De plus, elle a estimé
que "certes l'objectif dans l'immédiat doit consister à éviter une
dégradation de la position extérieure, mais celle-ci reste dans
les limites permettant un rétablissement très rapide dès que la
conjoncture du pétrole sera meilleure".
Peut-on dire que celle-ci avait raison?
Si l'on tient compte des hypothèses de l'environnement international

-
298 -
de la situation de référence,
il nous semble à partir des simulations
de la variante 3, qu'une réduction supplémentaire des salaires
était possible, surtout lorsque l'on sait que les réductions imposées
au premier PAS n'avaient pas été faites en totalité. Cette réduc-
tion des salaires par contre,
pouvait concerner, si l'on tient compte
de nos analyses du chapitre 2, les salaires des membres du gouver-
nement, des Généraux de l'Armée, et de tous les salariés non soumis
à la grille indiciaire de la fonction publique.
Ainsi on pouvait
éviter les troubles sociaux.
Par contre la réduction de cette masse
salariale si l'on se refère à la limite imposée par le Fonds, soit
104 milliards de fcfa,
devrait dans le cas présent s'élever seule-
ment à 2 ou 3 milliards de fcfa au lieu des 10 milliards demandés
par le Fonds.
En définitive, le problème qui se pose ici est un problème de prio-
rité économique, de délai d'ajustement et d'affectation des gains
de cet ajustement.
Doit-on essayer de maximiser les gains de l'ajustement pour résorber
très vite les déséquilibres internes et externes au mépris des effets
socio-politiques des mesures à prendre?
Ou,
peut-on étaler ces gains dans le temps et résorber à moyen ou
long terme les déséquilibres économiques, afin d'éviter les risques
socio-politiques des mesures restrictives de la demande interne? Mais
dans ce cas on s'exposerait alors aux fluctuations de l'environne-
ment international et aux effets pervers des anticipations des
agents économiques.
De la réponse à ces questions, naissent une bonne part des critiques
formulées à l'encontre du F.M.I.
par les pays du Tiers-Monde.
L'un

-
299 -
de ces griefs est justement "la rapidité que le Fonds exige dans
la mise en oeuvre des réformes et son manque total de prise en con-
sidération des conséquences sociales et politiques de ces change-
ments brutaux; l'absence de mécanismes financiers de transition
qui permettraient de continuer à fonctionner sur un mode déficitaire
pendant que des réformes graduelles se mettraient en place".Cl)
Dans le cas précis du Gabon,
i l nous semble que le F.M.I.
avait
misé indirectement sur une amélioration de la conjoncture interna-
tionale par rapport à la situation de référence. Mais même dans ce
cas, la plupart des pays sous programme préfèrent distribuer à la
population,
le supplément de ressources gagnées afin de réduire
les risques d'explosion sociale qu'un niveau bas des salaires pou-
vait entrainer dans une phase de croissance. Nul doute que les
promesses d'augmentation des salaires faites par le Président Gabo-
nais en février et mars 1990 vont dans ce sens. Le risque ici se-
rait alors une nouvelle dégradation de la conjoncture internationale.
c'est pourquoi, nous analyserons aussi les effets des mesures sup-
plémentaires du Fonds dans le cas où l'environnement international
serait celui de la variante 1.
B -
INCIDENCE DES MESURES SUPPLEMENTAIRES DU F.M.I. SUR L'ECONOMIE
GABONAISE DANS UN CONTEXTE INTERNATIONAL DEFAVORABLE
Pour étudier cette variante 4, nous partirons des hypothèses
de
dépréciation du taux de change du dollar et du prix du baril de
la variante 1 auxquelles nous ajouterons les modifications des
coefficients et des variables exogènes de la variante 3. Nous mesu-
(/)
FONTAINE (l.M),
Le~ p4094amme~ du F.M.I. POU4 t'A64~que: un po~nt
de.v~e c4~t~que,_fiQ~~~~~~_f~onQ~i~ue~ nOZI39 du 6/9/89; a4t~cte
t~4e de ta 4evue T~e4~-Monde dan~ ~on nO de janv~e4-ma4~ 1989.

-
300 -
-rerons ainsi par simulation ex-ante, les effets des mesures du
Fonds dans une conjoncture internationale défavorable.
l
-
IMPACT SUR LES SECTEURS PETROLIER ET NON PETROLIER
Contrairement à la situation de la variante 3, le secteur pétro-
lier est plus touché que le secteur non pétrolier dans le cas où
les mesures du Fonds sont appliquées dans une conjoncture interna-
tionale morose.
Tableau 29: Impact sur les secteurs pétrolier et non pétrolier
(Ecarts par rapport à la situation de référence en milliards de fcfa)
Variante 4
1989
1990
1991
Branche pétrole
Production en valeur
-23,57
-32,69
-48,35
Valeur ajoutée
-19,34
-26,85
-40,14
Frais de personnel
0
0
0
Impôts indirects
-5,54
-1,68
-11,35
E.B.E
-13.80
-19.17
-28.19
Branche hors pétrole
Production
-17,97
-23,53
-21,33
Importations
-1,91
-10,4
-12,45
D.T.I.
-1,06
-1,39
-1,61
Valeur ajoutée
-8,13
-11,32
-13,16
Frais de personnel
-1,69
-3,01
-4,03
Impôts indirects
-1 ,01
-1,33
-1,56
E.B.E.
-6,04
-6,98
-7,58
Source: Simulation du modèle ME GA
La baisse de la production de pétrole en valeur est seulement due
ici à la mauvaise conjoncture. Les résultats de la variante 1 sont
les mêmes que ceux de la variante 4 pour ce secteur.
Pour le secteur non pétrolier, aux effets directs d'une baisse de
l'investissement public de 4,4 milliards par an, s'ajoutent les

-
301
-
effets induits d'une baisse des prix du baril et du dollar dans le
secteur pétrolier.
La production de cette branche hors pétrole qui
atteignait dans la situation de réference 1277,1 milliards de fcfa
en 1989, 1326,7 milliards en 1990,et 1363,42 milliards en 1991 est
en réduc tion de
1, 4'X. en 1989, de 1, 7'X. en 1990, et de 2'X. en 1991.
Les importations et la valeur ajoutée de ce secteur subissent pres-
que les mêmes variations.
L'excédent brut d'exploitation en diminu-
tion
de 7,5 milliards en 1991 reste cependant supérieur à son ni-
veau de 1988.
II -
IMPACT SUR LE PIB ET LE BUDGET
Tableau 30: Impact sur le PIB et le budget
(Ecarts par rapport à la situation de référence en milliards de fcfa)
Variante 4
1989
1990
1991
Equilibre biens et services
PIB total
-41,67
-52,40
-68,05
Importations totales
-7,91
-10,40
-12,45
Total des ressources
-49,58
-62,80
-80,51
Investissement total
-4,94
-5,40
-5,47
Exportations
-23,30
-32,23
-47.82
Budget
Dépenses de fonctionnement
-9,9
-10,1
-10,30
Dépenses d'investissement
-4,4
-4,4
-4,4
Total dépenses budgétaires
-·14,35
-14,54
-14,73
Recettes pétrolières
-6,09
-15,34
-22,09
Recettes non pétrolières
-2,09
-3,3
-3,86
Recettes totales
-8,18
-18,64
-25,95
Solde budgétaire
6,17
-4,1
-11.22
Source: Simulation du modèle MEGA
Par rapport à la situation de référence, les ressources de l'écono-
mie constituées par le PIB et les importations connaissent une chute

-
302 -
de 49,58 milliards de fcfa en 1989, de 62,8 milliards en 1990, et
de 80,5 milliards en 1991. Les demandes intérieures et extérieures,
dans le m&me temps subissent respectivement des chutes cumulées de
89,54 milliards et de 103,35 milliards de fcfa.
Cette baisse des ressources de l'économie se reflète ici dans les
recettes de l'Etat. Elles diminuent au cours de notre période d'étu-
de de 17,59 milliards en moyenne par an. Cependant, le PIB diminuant
aussi, le ratio recettes non pétrolières/PIB non pétrolier reste
aux environs de 26% en 1989. Il augmente légèrement en 1990 et en
1991 et s'élève à plus de 27,7%.Mais comme dans les autres variantes
i l n'y a pas une augmentation de plus de 4 points de ce ratio en
1989 comme le prévoit le PAS.
Au niveau des dépenses budgétaires, la baisse est beaucoup plus
grande. Elle dépasse en moyenne 14 milliards par an. Comme dans la
variante 3, la masse salariale se situe en dessous du niveau plafond
du deuxième PAS.
Par ailleurs, les dépenses d'investissement qui sont amputées de
4,4 milliards par an,
voient leur niveau baisser dangeureusement
d'autant plus qu'elles accusaient déjà une baisse de 10 milliards
par rapport au programme en 1989 dans le compte de référence.
Les dépenses totales passent en dessous de la barre des 400 milliards
et se rapprochent du niveau plafond du deuxième PAS.
Leur niveau
légèrement supérieur par rapport aux objectifs du Fonds, reste dû
aux niveaux élevés des biens et services et des intér&ts qui ne
subissent pas de variations dans
ces simulations.
Au total, dans ce mode de bouclage sur le Trésor, la situation du
solde budgétaire influence le solde des finances de l'Etat. Il est

-
303 -
excédentaire en
1989 et déficitaire les autres années.
Par contre
si nous comparons ces résultats de la variante 4 aux
résultats de
la variante 1, l'on se rend compte ici que les mesures supplémen-
taires du Fonds sont salutaires pour le Budget de l'Etat et pour
le Trésor. Le déficit de ce compte du Trésor est de 44,6 milliards
pour les trois années dans la variante 1, il ne s'élève plus qu'à
8,09 milliards dans cette variante 4. C'est dire qu'il est néces-
saire et opportun pour le Gabon de continuer à appliquer une poli-
tique d'austérité même dans un contexte international défavorable.
Mais comme dans la variante 3, la limite de ces mesures restrictives
préconisées par le Fonds,
réside dans les risques socio-politiques
qu'elles peuvent engendrer.
III - IMPACT SUR LA BALANCE DES PAIEMENTS, L'ENDETTEMENT PUBLIC
ET LES FINANCES PUBLIQUES
La balance des paiements est caractérisée dans cette variante
par une détérioration de son solde global par rapport à la situation
de référence. Celle-ci est cependant moindre par rapport à la situa-
tion de la variante 1. Le ratio
besoin de financement/PIB en s'élé-
vant à près de 10~ reste encore en dessous des 11%-du deuxième PAS.
Au niveau de la balance commerciale, la chute des exportations de
23,3 milliards de fcfa en 1989, de 32,2 milliards en 1990 et de plus
de 47 milliards en 1991, est compensée par une baisse moyenne de
10,25 milliards par an des importations. Cette compensation reste
cependant insuffisante car l'objectif de réduction du déficit du
compte courant,
4,5~ du PIB n'est plus atteint en 1990; ce ratio
s'élevant à près de 6%.
Par ailleurs le niveau des emprunts publics ne change pas, seuls

-
304 -
les remboursements
subissent une légère réduction.
Le compte
financier de l'Etat dégage de ce fait un solde positif en 1989 de
6,7 milliards de fcfa et un solde négatif de 11,05 milliards en 1991.
Tableau 32: Impact sur la balance des paiements, l'endettement
et les finances de l'Etat
(Ecarts par rapport à la situation de référence en mil-
liards de fcfa)
Variante 4
1989
1990
1~1
Balance des paiements
- Exportations totales
- 23,30
- 32,23 - 47,82
- Importations totales
-
7,91
- 10,40 - 12,45
Besoin de financement ext.
- 14,35
- 20,48 - 33,56
Solde de la balance courante
- 14,35
- 20,48 - 33,56
Capitaux privés
0
0
0
Moins amort. dette ext.
0,52
0,36
0,17
Solde hors emprunts publics
- 13,82
- 20,13 - 33,51
Emprunts publics
0
0
0
Solde p;lobal
- 13,82
- 20,13 - 33,51
Compte financier de l'Etat
Solde budgétaire
6,17
-
4,10
- 11 ,22
Total des emprunts
0
0
0
Total des remboursements
- 0,52
- 0,36 - 0,17
Solde du Trésor
6,70
- 3,74 - 11,05
Source: Simulation du modèle MEGA.
Contrairement à la situation de la variante 1, le retour aux équili-
bres reste possible dans les années 1991-1992, s ' i l y a une aide
à la balance des paiements. En effet la perte cumulée des réserves
permettant la couverture du déficit des paiements s'élève dans cette
variante 4 à près de 68 milliards de fcfa (87 milliards dans la
variante 1) tandis que le Trésor Public ne subit qu'un déficit de
8,09 milliards de fcfa.
Ces résultats montrent qu'il est plus facile dans un environnement

- 305 -
international défavorable de résoudre le déficit budgétaire par une
politique d'ajustement que le déséquilibre externe.
IV - IMPACT SUR LES COMPTES DES ENTREPRISES, DES MENAGES ET DES
ADMINISTRATIONS.
Les comptes des agents économiques reflètent les limites prati-
ques des mesures supplémentaires du F.M.I. dans un environnement
international défavorable.
- Du côté des entreprises, la chute de leurs ressources(essentielle-
ment la production) atteint 75,6 milliards de fcfa en 1991. Même
si parallèlement les consommations intermédiaires, les rémunérations
et les impôts indirects sont réduits 21,7 milliards en 1989, 30,06
milliards en 1990 et de 39,31 milliards en 1991, leur compte indi-
que un excédent brut d'exploitation réduit par rapport à la situa-
tion de référence de 27,45 milliards de fcfa en moyenne par an,
contre 22,14 milliards par an dans la variante 1. De ce fait,
leur
besoin de financement atteint + 22,8 milliards de fcfa en 1991.
-
La situation des ménages quant à elle ne change presque pas par
rapport à la variante 3. Leur revenu brut disponible par rapport à
la situation de référence, diminue de plus de 14 milliards de fcfa
par an, ce qui équivaut à une réduction de leur consommation de plus
de 11 milliards de fcfa en moyenne par an et à une perte de 2670
emplois dans le secteur non pétrolier.
(1)
(1)
Van~ le ~ec~eu~ non pl~~olle~, 520 pe~62nne6 pe~den~ leu~6 emplol6
en 1989, 920 en 1990 ~t 1230 en 1991;Chl66~~j eaicull~ à pa~~l~ de
la 6l~ua~lon de ~l6l~enee.

-
306 -
Tableau 33: Impact sur les soldes des comptes des agents économi-
ques.
(Ecarts par rapport a la situation de référence en mil-
liards de fcfa).
Variante 4
1989
1990
1991
Soldes des entreprises
Valeur ajoutée
- 28,01
- 38,18
- 53,31
E.B.E.
- 19,85
- 26,15
- 36,36
Epargne brute
- 19
- 11,59
- 24,60
Besoin de financement
18,01
16,21
22.81
Soldes des ménages
Revenu brut disponible
- 13,54
- 14,94
- 16,05
Epargne brut
- 4,74
-
2,59
-
1,92
Capacité de financement
- 4.33
- 1 ,74
-
0.98
Soldes des administrations
Valeur ajoutée
- 12,54
- 12,83
- 13,08
E.B.E.
0
°
°
Revenu disponible
-
8,82
- 19,59
- 27,13
Epargne brute
3,72
- 6,16
- 14,05
Capacité de financement
8.12
- 2,36
- 9.65
Source: Simulation du modèle MEGA.
-
Le compte des administrations par contre reflète la situation du
Budget de l'Etat. En 1989, elles dégagent une capacité de finance-
ment de plus de 8 milliards de fcfa par rapport à la situation de
référence. Par contre cette capacité de financement devient négative
dés 1990 et atteint -9,65 milliards de fcfa en 1991. Cette évolu-
tion s'explique par une baisse brutale des impôts directs reçus
par les administrations dès 1990.
On peut donc dire que la réalisation de cette quatrième variante,
même si elle engendrerait des ressources supplémentaires élevées
à l'Etat, reste en pratique difficile, ce qui n'est pas le cas si
l'environnement international est celui de la variante 2.

-
307 -
En effet dans ce cas, les mesures supplémentaires du F.M.I. engen-
dreraient en 1990 une réduction du revenu brut disponible de seule-
ment 11,64 milliards de fcfa. Cette baisse s'élèverait à 7,81 mil-
liards de fcfa en 1991. Au niveau des entreprises,
les effets néga-
tifs des mesures restrictives supplémentaires du F.M.I. sont atté-
nués par les effets positifs d'un environnement international meil-
leur. Leur excédent brut d'exploitation resterait élevé:
135,67
milliards de fcfa en 1990 et 131,37 milliards en 1991.
Mais c'est l'Etat qui est le principal bénéficiaire des effets posi-
tifs d'un environnement international
favorable et d'une restric-
tion de ses dépenses.
Le solde budgétaire s'élèverait alors à 73,68
milliards de fcfa en 1990 et à 117,07 milliards en 1991. En raison
de la baisse des importations due aux mesures restrictives du deu-
xième PAS et d'une augmentation en valeur des exportations, la
balance commerciale positive permet à la balance des paiements de
dégager un solde positif de 198,87 milliards de fcfa en 1990 et de
189,42 milliards en 1991. L'opportunité et la portée d'un programme
d'ajustement apparait à travers cette analyse, car ces gains de
revenus supplémentaires peuvent permettre à l'Etat d'honorer ses
engagements. A titre de rappel, le service de la dette publique si
l'on ne tient pas compte des rééchelonnements s'élèverait environ
à 172 milliards de fcfa en 1990. Il est possible aussi que l'Etat
utilise une partie de ses revenus supplémentaires pour accroitre
le niveau de l'investissement productif, ou de l'investissement
consacré à l'infrastructure.
En conclusion, les années 1989-1991
apparaissent donc comme une
phase de consolidation des efforts engagés en vue de rétablir les

-
308 -
grands équilibres de l'économie gabonaise et de procéder aux ajuste-
ments structurels jugés nécessaires. Nos simulations de la varian-
te 4 montrent que cet assainissement de la situation économique,
conditionné déjà par le marché pétrolier, n'est possible à court
terme que si la population et l'Etat acceptent de faire les sacri-
fices nécessaires.
Les effets escomptés des mesures, qui conjointement à cet assainis-
sement de la situation devraient permettre le retour d'une crois-
sance durable et promouvoir la diversification de l'appareil produc-
tif ne seront eux,
tangibles qu'à moyen terme.
A travers les risques sociaux et même politiques des mesures d'ajus-
tement à prendre ressurgit le débat sur la conditionnalité des prêts
à l'ajustement et à l'élaboration de stratégies d'ajustement entrai-
nant le minimum de coûts sociaux au niveau national.
Peut-on alors croire à une thérapeutique douce dans le cas spécifique
du Gabon?
Sans changement de structures politiques, nous répondrons non à cette
question comme le Ministre kenyan (1), car si le diagnostic de la
crise fait par le F.M.I. est réaliste ici, Il n'empèche qu'il reste
incomplet car négligeant un aspect structurel fondammental de celle-
ci que nous avons souligné dans le chapitre 2.
"Les hommes ne sont
pas naturellement bons ou mauvais,efficaces ou pas, développables
ou non, mais ils adaptent leurs comportements aux institutions qui,
elles peuvent effectivement être bonnes ou mauvaises".(2) Ainsi
17)
FONT AIN E [J. M) 0 P c.-i.t.
(2)
SORMAN (G), op c.-i.t, p.24.

-
309 -
s ' i l subsiste des obstacles à l'ajustement, si les mesures n'ont
pas toutes les effets souhaités, ou si certaines sont difficiles a
prendre, c'est tout simplement pour nous parce qu'elles sont à appli-
quer sur des structures politiques immuables et non adaptées. Or
selon G. SORMAN, "La liberté économique sans la démocratie est une
aberration théorique et pratique". Conscients de cette limite pra-
tique des mesures de redressement inhérantes aux institutions poli-
tiques des pays en développement, de plus en plus d'Experts s'accor-
dent à demander en plus d'un "ajustement à visage humain", de con-
ditionner l'aide du F.M.I. et de la Banque Mondiale, à l'instauration
d'un Etat de droit, d'une société ouverte et pluraliste dont la
démocratie est un aspect.

-
310
-
CONCLUSION DU CHAPITRE II
Comme toute prévision économique par les modèles, les simulations
que nous venons de réaliser comportent certainement des lacunes ou
des limites relatives au choix des variables, au caractère frustre
des comportements individuels retracés dans un modèle macro-écono-
mique du type MEGA, ou aux hypothèses de base; néanmoins,
la cohé-
rence qu'apporte un modèle complètement bouclé tant en ce qui con-
cerne les flux que les relations flux-stocks,
en font un instrument
précieux de la réflexion macro-économique.
(1)
Ainsi nous tirons de ces quelques variantes, qui illustrent bien
la forte sensibilité de l'économie gabonaise aux fluctuations des
marchés mondiaux, les conclusions suivantes:
-
Les aléas de la conjoncture internationale peuvent encore entrai-
ner pendant quelques années des déficits budgétaires sucessifs résul-
tant d'une dépréciation des taux de change du dollar et/ou des cours
du baril ou des matières premières.
- Nos prévisions montrent que l'augmentation de la production de
pétrole en volume permettra à court terme à l'Etat même dans une
conjoncture internationale un peu défavorable, de pallier en partie
ses déficits budgétaires, à condition que celui-ci trouve a court
terme des fonds nécessaires pour gérer la période de crise et puisse
réaliser une restructuration profonde ou un ajustement structurel
important de son économie.
Mais comment réaliser une telle restructuration ou un tel ajustement?
(7)
MUET
(P.Al
op c.-i..:t.

-
311
-
Les simulations des effets de certaines mesures du F.M.I. montrent
qu'une politique de stabilisation telle que la concevait au préala-
ble cet organisme, n'est pas possible ici sans effets sociaux né fas-
tes. C'est là une limite pratique du nouveau programme d'ajustement
structurel. On ne peut sans risque réduire à chaque fois la demande
à hauteur de la baisse des revenus de l'Etat dans un pays où les
booms pétroliers de 1914 et de 1918 ont procuré à celui-ci des
revenus énormes et où le système politique a engendré gaspillage et
corruption.
Le problème revient alors à chercher,
devant l'impéri-
euse nécessité de résorber à court terme les déséquilibres externes
et internes
(1),
comment faire accepter à une grande partie de la
population n'ayant pas ou peu profité de la croissance, une baisse
(fut-elle temporaire) du peu de ressources qu'elle a
afin de per-
mettre untreprise de la croissance plus tard?
ft
Les autorités politiques qui ont géré la période faste ne peuvent
en aucun cas gérer la période de crise n, déclarait un responsable
de l'Opposition gabonaise pendant la Conférence Nationale.
(2)
Telle est la problèmatique de l'ajustement au Gabon.
Plus qu'ailleurs
il revêt ici un caractère en même temps économique et politique.
(7) Une annulat~on totale de la dette gabona~~e
e~t
exclue pou~
le moment. Elle pe~mett~a~t cependant au Gabon de ~édema~~e~ décla-
~a~t OLIVIER VALLEE,
c6 FOrrORINO (E), Vette, pa~e~a, pa~e~a pa~,
~_MQ~~~_~~_1~LiLl~~Q~
(2)
La Con6é~ence Nat~onale ~u~ la démoc~at~e.~'e~t ~éun~e a L~b~e­
v~lle de ma~~ a av~~l 7990. Son but éta~t de jete~
le~ ba~e~ d'un
~y~tème plu~al~~te au Gabon, ap~è~ le~ g~êve~ et le~ émeute~ de~ mo~~
de janv~e~,
6év~~e~,
et ma~~. Elle a donc m~~ 6~n au ~y~tème de pa~t~
un~que.

-
312 -
Les mesures supplémentaires du deuxième PAS pouvaient-elles être
alors applicables, acceptables et plus efficaces dans un autre envi-
ronnement socio-politique? Les récents troubles sociaux au Gabon,
en Côte-d'Ivoire ou au Cameroun, nous permettent de répondre affir-
mativement à cette question (1), car le problème ici est de savoir
comment faire répartir l'effort à consentir parmi les différents
groupes sociaux? Les dirigeants politiques africains peuvent-ils
faire cette répartition équitablement? L'ajustement structurel est-
il pour eux une nécessité ou une politique imposée de l'extérieur?
Certes le Gouvernement s'est donné pour maître-mot de préparer
l'après-pétrole. Mais il est difficile selon POURTIER nde négocier
le virage, d'aller à l'encontre d'habitudes contractées au cours
des années de l'argent facile,
d'agir non plus sous l'empire eupho-
risant de la croissance, mais avec la volonté de bâtir un développe-
ment durable n •
C'est à ce niveau qu'il serait erroné de se soustraire à une politi-
que d'ajustement dès lors qu'une amélioration de l'environnement
international permettrait de résorber les déséquilibres externes et
internes grâce à des revenus supplémentaires.
Nos simulations de la variante 2 montrent que certes, les problèmés
fondamentaux de l'économie gabonaise seraient temporairement atté-
nués, mais une telle politique est limitée dans le temps par le
caractère versatile de l'environnement international.
En attendant un développement du secteur non pétrolier a moyen ou à
long terme, quelle est alors la politique d'ajustement la plus appro-
Il) S'~~ y ava~t une d~moc~at~e v~~~tab~e dan~ ce~ pay~, ~~ n'y au~a~t
peut-êt~e pa~ eu ~e ga~p~~~age de ~e~~ou~ce~, ~e~ ~ca~t~ t~op c~~a~d~
de ~evenu~ ... que ~'on y €on~tata~t. La ba~~~e g~n~~a~e de~ ~evenu~
a pou~ ce~a ~t~ mal accept~e pa~ une majo~~t~ de ~a popu~at~on qu~
e~t~ma~t ne pa~ avo~~ b~n~n~c~~ de~ n~u~t~ de ~a c~o~~~ance.

-
313 -
-priée pour juguler la crise des paiements au Gabon? Une politique
de stabilisation par contraction de la demande comme celle utilisée
dans le deuxième PAS, serait certes efficace, mais sous certaines
conditions seulement car elle comporte un coût social qu'il est dif-
ficile à admettre dans une conjoncture international morose.
Il semble par contre qu'une dévaluation du Franc cfa de 100% à partir
de 1990 aurait eu plus d'effets positifs que les mesures supplémen-
taires du F.M.I. préconisées dans le cadre du deuxième PAS.
La
dévaluation aurait contribué beaucoup plus à la résorbtion des
déficits externes et internes; de plus elle aurait eu l'avantage
d'avoir moins d'effets négatifs sur les ménages du moins à court
terme.Cl)
Mais une dévaluation du Franc cfa est-elle possible sur la base des
résultats économiques du Gabon seulement? Au moment où l'Europe
est sur le point d'instituer une monnaie commune,
i l est d'ores et
déjà primordial de réfléchir sur les effets d'une dévaluation du
Fcfa sur les économies des autres pays membres de la B.E.A.C. et de
la B.C.E.A.O •• De monnaie rattachée au Franc français par l'inter-
médiaire du Trésor Français, le Fcfa peut-il alors devenir une mon-
naie à part entière à taux de change flexible,
ou être rattaché au
système monétaire européen?
(1)
Vo~~ annexe 5, Tentat~ve d'éva~uat~on de~ e66et~ d'une dévaluat~on
du 6c6a de 100% pa~ ~appo~t au F~anc F~ança~~ ~u~ ~'économ~e gabo-
na~~e.
.

-
314 -
CHAPITRE III·
ESQUISSE
D'UN
APPROFONDISSEMENT
DE
L'AJUSTEMENT
STRUCTUREL
AU
GABON
"Mai~ quelque impo~tante~ que pui~~ent
êt~e le~ ~e~~ou~ce~ de cette cont~ée
Gabon,je ~ui~ pe~~uadé que la popula-
tion qui l'habite
ne p~o~pé~e~a jamai~,
tant qu'elle n'au~a pa~ tou~né ~on at-
tention d'une
maniè~e ~é~ieu~e ve~~ l
t~avaux de l'a9~icultu~e, ca~ tôt ou
ta~d le~ éléphant~ doivent di~pa~aZt~e
PAUL VU CHAILLU,
(1883).
INTRODUCTION
"VoY'age~ et aventu~e~"
Selon A. LEWIS,
"Tout le monde est relativement développable; l'his-
toire, la culture, le climat, les traditions, les ressources nat-
urelles, la situation géopolitique ••• jouent bien entendu un rôle
déterminant qu'il serait absurde de nier. Les conditions de départ
confèrent à chacun atouts et handicaps, mais sur ces facteurs objec-
tifs il est à peu près impossible d'agir.
Il n'en va pas de même
avec les politiques. Les stratégies suivies peuvent aggraver les
handicaps ou favoriser les atouts.
Chaque nation est donc relative-
ment développable si ces institutions s'y prètent".
(1)
L'aspect politique de la crise au Gabon pourrait alors se résumer
en une perte de confiance entre l'initiative privée et l'autorité
publique, entre la population et l'Etat, entre les dirigeants poli-
tiques et leurs administrés ••.•
C'est pourquoi approfondir ou maximiser les effets bénéfiques de
l'ajustement exige avant toute chose,
la création ou l'instauration
de conditions politiques et sociales propices à son application.

-
315 -
Elle exige ensuite un inventaire des freins au développement ou
des faiblesses de l'économie du pays. Cet inventaire est indispen-
sable pour la définition des priorités sectorielles et l'élaboration
des plans de développement emboités assoçiant le court, le moyen
et le long terme. Elle implique enfin l'existence des moyens stables
nécessaires à l'application de cette politique. La rareté de ces
moyens oblige à une rationnalisation des dépenses budgétaires et
un assainissement préalable de l'économie après que la crise actuell
ait été jugulée. Ce n'est que sur cette base que peut commencer
l'entreprise de transformation économique et sociale basée sur le
développement de l'intérieur. Il ne s'agit pas d'une stratégie de
développement tournée vers l'intérieur mais d'une politique de
maîtrise et de mise en valeur des atouts spécifiques de chacune de
nos provinces, dont le but est de fournir à l'Etat des revenus sta-
bles internes moins dépendants des aléas de l'environnement inter-
national.
Cette stratégie découle de la simple constatation que la partici-
pation aux échanges mondiaux ne peut être bénéfique pour le Gabon
que si un certain nombre de blocages ou de problèmes internes sont
résolus, et si des structures économiques, politiques et sociales
adéquates existent pour permettre la diffusion des bienfaits du
commerce international.
Il est évident que nous ne comptons pas ici, ni inventorier les
solutions de tous les problèmes du Gabon car un tel travail dépas-
se le cadre de notre propre discipline, ni même approfondir à tous
les niveaux les solutions proposées; cela nécessite d'autres études
sectorielles. Mais ayant déjà eu à analyser dans les chapitres

-
316 -
antérieurs les aspects qui nous semblaient être négatifs dans le
fonctionnement de l'économie gabonaise, nous nous bornerons ici à
présenter succintement les conditions politiques ,
sociales et éco-
nomiques de la maximisation des effets de l'ajustement structurel,
avant d'analyser brièvement le socle d'une nouvelle stratégie.
SECTION l
LES CONDITIONS POLITIQUES,
SOCIALES ET ECONOMIQUES
DE L'APPROFONDISSEMENT DE L'AJUSTEMENT
Les simulations
des effets des mesures des PAS effec-
tuées tout au long de ce travail nous indiquent que celles-ci n'ont
pas toujours atteints les objectis escomptés,
soit à cause d'un
environnement international néfaste, soit à cause de certains pro-
blèmes spécifiques à la société et à l'économie gabonaise dont les
autorités ont minimisé les effets. D'où le terme de conditions socio-
politiques et économiques que nous utiliserons ici pour désigner
les préalables à tout développement du Gabon.
A -
LES CONDITIONS POLITIQUES ET SOCIALES
L'analyse des conditions politiques et sociales de l'ajustement
pose indirectement le problème des relations empiriques qui peuvent
exister entre le type de régime politique et le développement, entre
le mode d'exercice du pouvoir et le développement.
Par les controverses doctrinales qu'elle
suscite,(l)
cette analyse
reste difficile.
A un manque de compromis quant au choix des indica-
teurs socio-politiques s'ajoute le plus souvent le problème de l'anté
(1) Co GUILLAUMONT {Pl,
f~~~~~{~_~~_~~~~~~22~~~~~, tom~ 2, PUF
Pa.!l....t.6,
1985,
p.p.509-524.

-
311 -
riorité ou non des problèmes économiques par rapport aux problèmes
politiques.
Les structures politiques traduisent ou expliquent-elles
le niveau de développement d'un pays?
Nous ne participerons pas ici à ce débat, mais remarquons simple-
ment que structures politiques et développement s'influencentréci-
proquement. En effet les enseignements de l'histoire donnent à pen-
ser que la légitimité politique et l'existence d'un consensus sont
parmi les conditions essentielles d'un développement durable.(l)
A l'appui de cette affirmation la Banque Mondiale note que les deux
pays africains qui obtiennent les meilleurs résultats économiques,
le Botswana et l'Ile Maurice sont des démocraties parlementaires.
BARBER CONABLE estime à cet effet que "le développement de bien des
pays d'Afrique Subsaharienne a été contrarié d'une manière Qui
n'était vraiment pas nécessaire par leur système politique".
(2)
On remarque également que si tous les pays à régime démocratique
ne sont pas développés,
i l n'y a par contre aucun pays à régime
totalitaire qui soit développé. C'est dire que de nos jours, la
condition première d'une nouvelle stratégie dans un pays sous-déve-
loppé est l'instauration de la démocratie. De quelle démocratie
s'agit-il et quels sont les avantages qu'elle peut apporter au
Gabon?
(7) C6 Banque Mondiale, L'A6nique Sub~ahanienne, de la ~ni~e à une
~noi~~an~e dunable: étude pno~pe~tive à long tenme. Wa~hington
7989 .
(2)
C6 Man~hé~ Tnopi~aux du 4/5/7990.

-
318 -
l
-
QUEL TYPE DE DEMOCRATIE AU GABON?
Malgré leur caractère "autoritaire et instable",(1) la plupart
des pays africains à régime monolithique se disent démocratiques.
Il Y existe souvent les trois pouvoirs législatif,
exécutif et judi-
ciaire. Cependant cette existence des trois pouvoirs fait ici il lu-
sion car ces pays restent caractérisés par:
-
La confusion des pouvoirs (soumission du judiciaire et du législa-
tif à l'exécutif, Parlements factices, magistrature aux ordres ••. );
-
Les restrictions à la liberté d'expression;
-
Les restrictions à la formation et a l'activité des partis
poli-
tiques et des syndicats ••••
On ne peut donc parler ici de démocratie véritable au sens occidental
du terme. C'est pourquoi le choix d'un autre développement implique
la construction d'un Etat différent de l'impossible "Etat national
bourgeois" qu'a voulu ou tenté de créer le "Progressisme Démocrati-
que et Concerté".(2) Il implique d'abord un fonctionnement démocra-
tique de la société. Il ne s'agit pas seulement d'une démocratie au
sens formel du terme, caractérisée par le respect des droits et de
la légalité, l'expression libre de la diversité des opinions, l'ins-
titutionalisation des procédures électorales et de la séparation
des pouvoirs, l'organisation de contre-pouvoirs •••• Il s'agit aussi
(1)
Pou~ GUILLAUMONT [Pl, deux ea~aet~~e~ pe~mettent de d;66é~ene;e~
le~ ~é9;me~ pol;t;que~: ~a ~tab;l;té
[ou ~on ;n~tab;l;té)
et ~on
l;bé~al;~me (ou ~on auto~;ta~;~me) .C6
f~~~~~~~_~~_~~~~~~EE~~~~~
tome 2, op e;t.
(2)
C6 chap;t~e 2.

-
319 -
fr...t....·o'"..efJe
tt
d'une démocratie ayant une dimension sociale, fondée sur la partici-
pation effective de tous, la redécouverte des idéaux que sont la
solidarité nationale et l'équité, l'Etat de droit, la défense des
droits de l'homme et de la femme,
le civisme et l'éthique, le res-
pect des peuples et de leur
spécificité ••• principes oubliés ou ba-
foués dans le système de parti unique.
La charte des libertés adoptée à la Conférence Nationale (1)
permet
de mieux comprendre le type de démocratie auquel aspirent les Gabo-
nais, et qui doit être la base politique et sociale d'une nouvelle
stratégie gabonaise de développement.
En dehors de ces principes énumérés dans cette charte, l'approfon-
dissement de l'ajustement nécessite aussi comme le note le rapport
du CARPAS (2) que la bureaucratie trop centralisée fasse place à
la décentralisation locale et à l'auto-gestion communautaire, ce
qui permettra une participation effective de toutes les couches
sociales au processus de développement.
Cette charte situe l'importance des freins ou des obstacles socio-
politiques auxquels toute politique d'ajustement avait à faire face.
Quels sont alors les avantages prévisibles de ce type de démocratie
au
Gabon?
II -
LES AVANTAGES PREVISIBLES DE CE TYPE DE DEMOCRATIE AU GABON
Les avantages à attendre d'un tel environnement socio-politi-
( 7)
C6 anne.x e. 8-
Iz) Cad~e. de. ~é6é~e.nce. pau~ le.~ p~ag~amme.~ d'aju~te.me.nt ~tnuctu~el en
vue. du ~e.dne.~~e.me.nt et de la tnan~6onmat~on ~oc~o-économ~que.
Na-<'nob-<' 7989

-
320 -
-que sont nombreux. Ils découlent directement des effets néfastes
du système monolithique passé sur la stratégie de développement et
sur les agents économiques analysés au chapitre 2. Nous ne citerons
que les principaux:
-
La mobilisation et la responsabilisation de la population: L'ab-
sence de démocratie a rendu difficile la mobilisation et la responsa-
bilité effective. On attend donc d'un système démocratique qu'il
favorise non seulement la participation aux décisions, c'est à dire
qu'il donne· la possibilité à tout un chacun d'influencer les dis-
eussions politiques et économiques au niveau national, mais aussi
la participation aux résultats ou au fruit du progrès et de la crois-
sance.
-
L'intégrité
La démocratie oblige les responsables politiques
et administratifs à une certaine intégrité, à prendre en compte les
problèmes réels de la population (dans la mesure où ceux-ci auront
des comptes à rendre à leurs gouvernés). Elle libère l'esprit d'en-
treprise, instaure une compétition loyale entre les individus ou
groupes d'individus •••
-
La décentralisation: Selon M. CAMDESSUS (l),"le premier trait com-
mun aux programmes de réformes qui réussissent est une volonté de
décentraliser la prise de décisions.
Les économies sont à la fois
plus dynamiques, plus souples et productives lorsque les décisions
sont décentralisées et que les forces du marché peuvent s'exercer
plus librement ••. ".
La nouvelle démocratie gabonaise devra con tri-
buer à rendre l'administration à sa mission fondamentale: le service
public. "Cette mission doit être accomplie dans le cadre d'une
(1) CAMDESSUS
IMl,
L'appu~ du F.M.I. aux ~t~atég~e~ d'aju~tement,
M~~~~~i_~~~E{~~~~ du 4/5/1990.

- 321 -
décentralisation effective et de l'éradication des structures iner-
tes". Selon AGONDJO,"la gestion rationnelle des hommes doit être
recherchée en même temps que la fin
des inégalités qui caractéri-
sent la situation des agents, sinon il ne peut être possible de
rendre à tous le goût de l'effort et la conscience de servir avant
tout, la nation .•• ".
En conclusion, les conditions politiques et sociales de la réussite
de l'ajustement peuvent donc se résumer en un retour au multipartis-
me et au valeur de liberté, en une réforme de la société pour plus
d'égalité et de solidarité, en l'instauration d'un Etat de droit
respectueux des droits économiques fondamentaux,
car "seule une
société ouverte, dans laquelle le pouvoir politique est distinct du
pouvoir économique permet le risque et l'innovation".(1)
C'est sur cette base socio-politique qu'il est possible d'envisager
et
de mieux faire comprendre les sacrifices et les réformes à faire
dans le cadre de l'ajustement structurel.
' \\
B -
LES MESURES ECONOMIQUES
SUPPLEMENTAIRES SUSCEPTIBLES
D'APPROFONDIR L'AJUSTEMENT STRUCTUREL
AU GABON
Parlant de la crise en Afrique, B. CONABLE estime que celle-ci
"comprend ~es défis de la stabilisation à court terme comme du déve-
loppement à long terme, de la croissance combinée avec la justice
et des réformes institutionnelles de base dans le maintien de la
stabilité sociale".(2) C'est dire que l'objectif de transformation
(1)
LEWIS (Al, op c-i..t.
(2)
CONABLE [B), Anaty~e pe~~onnette de ta c~-i..~e 60ndamentate de
t'A6~-i..que, ~~~~~~~_I~~E~~~~~ du 4/5/1990, p.1199.

-
322 -
sociale et économique du Gabon à moyen ou long terme devra commencer
par une action résolue pour ramener à un niveau acceptable le servi-
ce de la dette et assainir l'économie.~
Cet objectif exige de l'Etat une redéfinition de son rôle dans
('
l'économie. Il doit s'ajuster à une nouvelle conjoncture
nationale,
à de nouvelles exigences.
La situation et les impératifs économiques
ne sont plus les mêmes aujourd'hui.
L'Etat, s ' i l était le moteur du développement dans les années 1960,
s'est révélé à travers notre étude un facteur de rigidité structu-
relle. Avec une fonction publique pléthorique et coûteuse, un sys-
tème éducatif inadapté, et une administration bureaucratique et
inefficace, des entreprises publiques déficitaires, des investisse-
ments improductifs ••• , l'Etat a été le principal frein au développe-
ment du Gabon. Il importe donc de changer son rôle.
D'Etat rentier et redistributeur de revenus, l'Etat devra s'atteler
à encourager les initiatives privées, à apporter aux secteurs agri-
cole
et industriel cohésion et dynamisme •••.
Ceci ne peut se faire que sous certaines conditions. Ayant déjà eu
à analyser les réformes institutionnelles comme conditions politi-
ques et sociales de la réussite et de l'approfondissement de l'ajus-
tement, nous analyserons ici, les conditions de la stabilisation à
court terme c'est à dire, les principales réformes ou mesures econo-
miques à prendre en plus des mesures de stabilisation des PAS suscep-
tibles d'aider à l'assainissement de l'économie gabonaise dans un
souci de justice sociale.
1
-
lES MESURES BUDGETAIRES SUPPLEMENTAIRES
Elles visent à accroitre les recettes budgétaires par une action sur

-
323 -
le mode de recouvrement des recettes de l'Etat, et à maitriser les
dépenses budgétaires pour plus de justice sociale.
a)
Les réformes du mode de recouvrement des recettes de l'Etat et
du système fiscal
Au niveau des recettes budgétaires, i l est vrai qu'à court terme,
elles proviendront toujours en grande partie du secteur pétrolier,
i l convient toutefois de mettre un terme à l'éclatement actuel des
comptes de l'Etat, qui ne permet pas de cerner l'importance réelle
de ses recettes. Le principe de l'unicité de caisse doit être rétabli
pour plus de transparence dans la gestion et le recouvrement des
recettes de l'Etat.
- Dans le même esprit, les administrations ne devront plus ouvrir
des comptes auprès du système bancaire, mais seulement auprès du
Trésor Public car celui-ci est et doit rester le seul banquier de
l'Etat.
-
Ces mesures administratives prises en amont doivent être complé-
tées par des mesures fiscales afin d'améliorer les ressources publi-
ques. Nous avons vu avec les résultats du premier PAS qu'il était
difficile sinon impossible d'augmenter les recettes non pétrolières
en élevant les taxes. Cette mesure a eu pour effet la diminution de
la base taxable et le développement du secteur informel. Il ne peut
donc être question d'alourdir à nouveau la pression fiscale.
Il
s'agit plutôt de l'améliorer pour plus de justice sociale, pour
accroitre la compétitivité des entreprises , à
travers des incita-
tions au marché et le renforcement des contrôles.
-
En ce qui concerne les entreprises, depuis 1983 certaines mesures

- 324 -
fiscales
(1) ont déjà permis un allègement de leurs charges d'exploi-
tation.Ces mesures ont permis aux entreprises de réaliser 3 mil-
liards de fcfa d'investissement supplémentaire en 1983 et 5 mil-
liards en 1984.(2)
Par ailleurs pour inciter les entreprises à investir, le rapport
CEGOS 1984 prévoyait une baisse de l'impôt sur les sociétés et une
augmentation à concurrence du versement au Fonds Gabonais d'Inves-
tissement. Cette mesure a permis de dégager 9 à 12 milliards de fcfa
en investissement productif.(3)
Cependant de manière globale, malgré ces nombreux avantages octroyés
par les régimes privilégiés du Code d'Investissement, la politque
d1incitation fiscale ne semble pas avoir atteint tous les objectifs
attendus.
Les investisseurs privés ont négligé certains secteurs
tels que l'agriculture, l'élevage et la pêche. Ils se sont canton-
nés dans les industries extractives, forestières,
et dans les bras-
series et matériaux de construction,et ce, d'autant plus facilement
que "Les avantages fiscaux ont été accordés de façon quasi-systéma-
tique et les critères d'appréciation n'ont pas toujours été claire-
ment définis et se sont révélés insuffisants".(4)
(1)
Ce~ me~u~e~ ~ont: ba~~~e de~ taxe~ ~u~ la Qon~ommation d'éne~g~e
élect~ique, le~ inté~êt~ banca~~e~ et le~ p~élèvement~ ~u~ ~ala~~e~.
Pou~ le~ ent~ep~i~e~ 6o~e~tiène~, l'Etat a néduit le~ dno~t~ de
douane de~ maté~iel~ d'exploitat~on de 10 à 3%. Il Y a eu également
une bai~~e de la rCA de~ ent~epn~~e~
~ou~-t~a~tante~
de~ batiment~
et de~ t~avaux public~.
(2) C6 Note ~un le budget économ~que 1985. M~ni~tène de l'EQonom~e
et de~ F~nance~.
(3)
BARRO CHAMBRIER
lH.A) ,L'économie du Gabon, EQonom~Qa, Pani~,
1990, p.313.
--------------------
(4)
MINKO (Hl, op cit, p.l3.

-
325 -
La réforme du système fiscal devra donc s'atteler à rationnaliser
les avantages fiscaux par l'instauration d'une plus grande sélec-
tivité dans les aides à l'investissement qui seraient accordées.
Malgré le manque d'avantage comparatif évident en agriculture ou
dans l'élevage, une nouvelle politique sectorielle devrait viser
l'utilisation de la rente pétrolière (subventions) dans le dévelop-
pement des entreprises privées dans ces deux secteurs. ~
-
En ce qui concerne les droits et taxes douaniers, en plus de la
réorganisation de l'administration fiscale pour une surveillance
accrue des frontières prévue dans les PAS, il est utile de lutter
contre la recrudescence des circuits frauduleux d'importation et
la contrebande d'Etat.
Nous appelons ici contrebande d'Etat, l'usage
abusif des franchises accordées à titre tout à fait exeptionnel et
qui revêtent un caractère permanent, l'importation en dehors des
zones sous douane de quantités importantes de marchandises à carac-
tère commercial et par ailleurs reversées sur le marché.
Un rapport du F.M.I. estime à cet égard que plus de 50~ des importa-
tions sont exonérées de droits et taxes en vertu d'un régime ou
d'un autre.(1)
La réforme de la tarification douanière pourrait alors avoir pour
but:
- De baisser la taxe complémentaire sur les produits de première
nécessité qui ne peuvent être produits localement;
- De simplifier la structure de la taxation des importations en
baissant le nombre de droits et taxes prélevés sur chaque produit;
(1)
Rappo~t F.M.I., Le ~y~tèrne n~~ca~ et rne~u~e d'~nc~tat~on a ~'~n­
ve~t~~~ernent au Gabon, av~~~ 1981.
!
j,
1

-
326 -
- De réviser certains taux pour qu'ils répondent aux besoins en
matière de recettes et de protection sans être un obstacle à l'in-
dustrialisation.
Cette réforme peut se faire comme l'avait proposé le rapport du
Fonds (1)
par l'instauration d'une T.V.A. en remplacement des taxes
et impôts sur le chiffre d'affaire à l'importation. Les exemples
d'autres pays de la zone franc
(Côte d'Ivoire, Sénégal .•. ) montrent
en effet que" La T.V.A. est la plus neutre des différentes-taxes
sur les ventes quel que soit le nombre de stades entre la production
et la distribution". Elle permet d'imposer une charge fiscale uni-
forme qui est fonction de la nature économique des biens et services,
tout en étant proportionnelle à leur prix.
b) La réforme en matière de salaires
En attendant un développement du secteur non pétrolier à moyen terme
permettant un accroissement des recettes stables de l'Etat, il est
primordial de respecter les mesures prises en matière de dépenses
dans les PAS.
Cependant, en ce qui concerne la masse salariale qui doit être
réduite à 104 milliards de fcfa,des mesures doivent être prises
pour diminuer les écarts de salaires et les ramener dans des pro-
DOM ~J)J <:lVlhC:W 34 .
portions raisonnables. Actuellement les salaires ~~l&'~·~élevés
-Q' :Jü.ra.è.-.r
se
montent à plus de 14 fois le salaire moyen qui est de près de
240.000 fcfa.
Pendant la Conférence Nationale,
la plupart des intervenants ont
montré que l'origine de ces écarts trop criards de salaires résidait
(1)
Rappo~t F.M.I.
op ~~t.

-
327 -
dans l'article 21
de la Constitution qui permettait implicitement
au Président de fixer le montant des salaires de certains fonction-
naires. Il est certes difficile de déterminer quelle est,l'impor-
tance de ces soldes fonctionnelles dans la masse budgétaire tota-
le, néanmoins le train de vie des personnes qui en bénéficiaient
laisse sous-entendre qu'elle était grande.
A cet effet il est indispensable d'élaborer une autre grille des
salaires où tous les agents de la Fonction Publique et des agents
des entreprises étatiques seraient assujettis.
Une telle mesure
~
favoriserait la justice sociale.
Il est cependant utopique de maintenir constant ou de réduire les
salaires si l'inflation d'un côté diminue le pouvoir d'achat réel
des ménageS~La politique d'ajustement doit donc continuer à lutter
contre l'inflation.
II -
COHERENCE DES NORMES BUDGETAIRES ET DES OBJECTIFS
SECTORIELS
La lutte contre les effets néfastes du syndrôme hollandais et
les préparatifs de la période post-pétrolière, exigent avant tout
une mutation qui consisterait à passer du seul effet direct actuel
des dépenses publiques à un effet multiplicateur grâce à des in-
vestissements productifs, une meilleure organisation, et une
mobilisation de toutes les potentialités du Gabon.
Il s'agit ici
de centrer à court et moyen terme tous les efforts sur les sec-
teurs succeptibles d'engendrer des ressources nouvelles, de dimi-
nuer les dépenses publiques et de maintenir ou élever le niveau
de vie de la population
(surtout rurale).
"Dans ce sens, i l serait
pertinent dans le cadre du plan de prévoir un niveau de dépenses
1
1
j

-
328 -
d'investissement qui soit garanti, même dans l'hypothèse la plus
défavorable, et de mettre en place un système de programmation
permettant d'affecter les éventuelles plus-values en fonction d'un
ordre de priorité en matière d'investissement".
Cl}
Compte tenu de la rareté des moyens dont disposera l'Etat à court
et à moyen terme, le financement de nouveaux objectifs sectoriels
à partir d'une planification permanente, implique donc que soient
comprimées autant que possible les dépenses de fonctionnement de
l'Etat. En effet, nos simulations ont montré qu'à court terme, une
baisse des recettes pétrolières.due à une mauvaise conjoncture inter-
nationale ne peut être compensée immédiatement par une augmentation
des recettes non pétrolières. De plus, une augmentation de l'encours
de la dette reviendrait à anticiper les recettes futures et donc
à hypothéquer une relance de l'économie.
C'est pourquoi dans le cadre de l'approfondissement de l'ajustement,
seuls les projets productifs dont les recettes ultérieures permet-
traient de garantir le remboursement des emprunts seront souhai-
tables.
Par ailleurs devant les risques d'une trop grande dépendance alimen-
taire vis à vis de l'extérieur, il est à notre avis vital de favori-
ser l'agriculture paysanne quels que soient les problèmes d'avantages
comparatifs qui peuvent s'y poser. Il s'agit ici d'un choix politique
délibéré dont nous verrons les avantages et les modalités à la sec-
tion suivante.
Ainsi en ce qui concerne les actions à réaliser à court et à moyen
[1)
BARRO CHAMBRIER
(H.Al,
op c.i.t,
p.304.

-
329 -
terme pour un budget d'investissement
limité à 80 milliards de fcfa
au moins chaque
année comme le veut le deuxième programme d'ajuste-
ment structurel, la répartition sectorielle serait la suivante:
Tableau 1
Budget d'investissement d'une nouvelle politique de
développement et part dès budgets sectoriels dans
l'investissement total de 1983 et 1988.
Inv. a
1./inv. Rappel*
Rappel
*
'X. en 88
réaliser total
inv. 88
'X. en 83
Secteur productif
28
35
20,6
26,7
8,37
- Agriculture
22
27,5
-
-
6,86
Dont agri. paysanne
16
20
-
-
0,4
- Eaux, forêt, pêche,mine
3
3,75
-
-
1 ,5
- Développement indus. et
P.M.E.
3
3,75
-
-
-
Infrastructure
32
40
34,5
44,74
51,70
Routes et ponts
25
31
2
2,59
13,17
OCTRA
3
3,75
30,9
40,07
30,24
Autres
4
5
1 ,6
2,07
8,29
Investissements sociaux
13
16,25
5,1
6,6
13,25
Dont éducation
5
6,25
-
-
8,37
Santé sociale
6
7,5
-
-
1,62
Urbanisme,
habitat
2
2,5
-
-
3.25
_Etudes,
recherches sc.
Participations et subven.
1
1 ,25
2,3
2,9
3,2
Equipement administratif
Tourisme et Défense nat.
6
7,5
14,7
19,06
23,45
Total
80
100
77,1
100
100
Source: Construction personnelle
* en milliards de fcfa
Cette répartition sectorielle du budget d'investissement reflète
l'importance à donner désormais à l'agriculture paysanne et aux
routes
dans l'approfondissement de l'ajustement. A titre de compa-
raison, elles engloberaient dans l'ordre 27,51. et 311. du total des
investissements à réaliser contre 71. et 141. en 1983,
191. et 2,51.

-
330 -
en 1988. La part reservée aux investissements sociaux
serait égale-
ment en hausse puisqu'elle représenterait plus de 16% du total des
investissements, si celui-ci est limité à 80 milliards de fcfa.
Bref, en ce qui concerne la politique sectorielle, l'approfondisse-
ment de l'ajustement s'entend iCi,un développement de l'agriculture
paysanne et des routes afin de faire bénéficier aux ruraux la rente
pétrolière et minière.

-
331
-
SECTION II: LE DEVELOPPEMENT DE L'INTERIEUR
Malgré les réechelonnements successifs de la dette ob te-
nus dans le cadre des programmes d'ajustement structurel, et le pos-
sible rétablissement des comptes extérieurs et intérieurs grâce à
une conjoncture internationale favorable,
les simulations que nous
avons faites tout au long de cette étude laissent supposer que le
développement du secteur non pétrolier restera faible.
Or ce secteur non pétrolier est surtout compose d'entreprises publi-
ques et privées dont la principale activité est tournée vers le
marché intérieur gabonais. La faible compétitivité de ces entreprises
rend difficile l'exportation de leurs produits vers les pays euro-
péens ou même vers les pays limitrophes.
\\
Il est donc clair que l'amélioration de leur compétitivité passe
d'abord par une grande maitrise des coûts de production, la conquête
des marchés nouveaux tant à l'extérieur qu'à l'intérieur pour vain-
cre le handicap que constitue l'étroitesse du marché gabonais.
L'accroissement et l'utilisation de la capacité totale du marché
intérieur passe nécessairement par un développement véritable de
l'intérieur du pays,
tandis que l'amélioration de la compétitivité
passe par l'utilisation des techniques à forte
intensité capitalis-
tique.
Deux actions sont nécessaires pour le développement de l'intérieur:
-
Le développement des infrastructures de transport;
-
la revalorisation de l'agriculture paysanne.

-
332 -
A -
LE DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
Nous avons vu au chapitre 2 que malgré les moyens mis par l'Etat
dans ce secteur, le Gabon reste un pays cloisonné. Le chemin de fer
et le réseau aérien ont été privilégié au détriment du réseau rou-
tier. De ce fait pour accroître réellement la circulation des person-
nes et des biens,
i l est nécessaire de concevoir une nouvelle poli-
tique de transport intégrant les différents modes de transport,
et où le réseau routier sera privilégié.
La mise en place de nouveaux pôles d'intégration permet de rendre
prioritaires les axes suivants permettant d'aller du nord au sud:
* Minvoul - Bitam - Oyem - Mitzic - Ndjolé - Bifoun ,soit environ
500 kms.
* Bifoun - Lambaréné - Fougamou - Mouila - Ndendé - Tchibanga soit
environ 335 kms.
A côté de ceux-ci,
toutes les voies débouchant sur ces deux axes ou
sur le chemin de fer doivent aussi être améliorées. Ce sont:
* Minvoul - Oyem;
* Mékambo - Makokou - Lalara;
* Ndendé - Lebamba - Koulamoutou - Lastourville;
* Mayumba - Tchibanga;
* Sam - Bibasse,
soit environ 725 kms.
Il est primordial de bitumer les deux premiers axes soit environ
835 kms.
Le coût de tels travaux s'élèvera, à raison d'un prix mo-
yen d'environ 150 millions de fcfa par kilomètre (1), à 125,25 mil-
fI)
Evaluation 6aite pa~ le~ In9~nieu~~ de T~avaux Public6 a Lib~e­
ville en 1990.

-
333 -
-liards de fcfa (1), soit près de 25 milliards par an si ce program-
me est étalé sur 5 ans.
Pour les axes annexes, à raison d'un prix moyen de 70 millions de
fcfa/kilomètre (2) le coût global d'amélioration de ces routes en
terme moderne s'éleverait à 50,7 milliards de fcfa soit environ
10,15 milliards/an si cet investissement est étalé sur 5 ans.
Au total, ce sont près de 35 milliards de fcfa que l'Etat devra
consacrer à ce projet. Un premier financement est fourni par la
Banque Mondiale et la B.A.D. dans le cadre
du programme triennal
1990-1992 à raison de 12 milliards/an.
Il est possible à l'Etat de trouver les 22 milliards restants dans
son budget d'investissement et en diminuant le budget consacré à
l'armée, ou encore en utilisant le supplément de revenu issu de la
hausse temporaire des prix du pétrole.
Les ressources nécessaires à l'entretien annuel de ces axes devront
provenir d'une fiscalité des transports plus appropriée.
Il est
par exemple possible d'instaurer des péages à différents niveaux
du réseau routier bitumé.
L'amélioration du réseau routier diminuera il est vrai, les recettes
des compagnies aériennes notamment Air-Gabon. Mais ces sociétés
pourront dans le même temps diminuer leurs charges en réduisant la
fréquence de certains vols et en licenciant une partie du personnel
qui pourra se recycler dans les transports terrestres ou en agricul-
ture.
(1)
Il eJ.Jt pOJ.JJ.J.-i.ble que c.e c.oû.t J.Jo.-i.t mo.-i.YlJ.J é.levé.,
c.aJt .-i.l e.x.-i.l.lte. pJtè..6
de 90 QmJ.J de Jtoute.J.J dé.jà b.-i.tumé.e.J.J pJtè.J.J de. Ndjolé..
Ve. pluJ.J le. 6.-i.Ylan-
c.eme.nt de. B~6oun-LambaJté.né.
e..6t aJ.J.6uJté. paJt leJ.J
Ital.-i.eYlJ.J.
(2)
EJ.Jt.-i.ma~~on deJ.J Ingé.Yl.-i.e.uJtJ.J de.J.J TJtavaux Publ.-i.c.J.J de L.-i.bJte.v.-i.lle.

-
334 -
Au niveau des transports ferroviaires et maritimes, i l est primor-
dial de respecter les conclusions des audits élaborés dans le cadre
des PAS. Cependant on peut noter qu'il est possible de diminuer
de manière significative le déficit de l'OCTRA si tout le manganèse
était acheminé par sa voie ferrée.(l)
Nous évaluerons ici sommairement la rentabilité économique d'un tel
projet routier et analyserons ses effets prévisibles.
1 -
LA RENTABILITE EceNOMIQUE DU DEVELOPPEMENT DE L'INFRASTRUCTURE
ROUTIERE
Nous pouvons calculer ici de façon sommaire la rentabilité
économique du bitumage de l'axe Minvoul
-
Bifoun avec péage.
Le coût des travaux s'élèverait selon nos calculs à 15 milliards
de fcfa.
Ceux-ci pourraient durer 5 ans.
La durée de vie du projet
serait de 20 ans à partir de l'année de fin des travaux.
La valeur
de récupération serait nulle après ces 20 ans.
-
Le trafic journalier moyen aux environs de Bifoùn est actuelle-
ment de près de 300 véhicules (voitures lég~res et poids lourds).
Compte tenu de l'état des routes au Gabon, la durée de vie d'une
voiture est de 3 ans. On espere que celle-ci sera de 6 ans après le
bitumage de la route. On peut donc estimer que le trafic doublera
dès la fin des travaux et augmentera de 8% par an. Outre cette
croissance normale du trafic, on peut s'attendre à ce qu'il y ait
un trafic induit par le bitumage de la route.
L'amélioration des
transports permettra par exemple d'élargir le marché des produits
agricoles dans la région ••. Ce trafic induit sera de l'ordre de 10%
11) Un accond entne le Congo et le Gabon obl~ge ce denn~en à toujoun~
évacuen une pant~e de ~a pnoduct~on de manganè~e pan le chem~n de 6en
Congo-Océan,
compte tenu de l'~mpontance de~ necette~ budgéta~ne~ que
cette évacuat~on pnocune au Congo.

-
335 -
du trafic normal.
-
Le coût d'entretien annuel de la route est estimé à 3 mil1ions
de fcfa/kilomètre.
Le revêtement devra se faire tous les 5 ans;
Cette opération coûterait à chaque fois 15 millions par kilomètre.
L'entretien se fera tous les ans.
-
Au niveau des avantages,
on peut estimer que la vitesse moyenne
des véhicules de toutes catégories pourra augmenter de 20 kms/heure.
IL en résultera donc une économie sur les coûts d'exploitation Cl}
des véhicules exprimés en avantage unitaire de 235 fcfa par voiture-
kilomètre.
Pour le trafic induit,
les avantages unitaires seront
égaux à la moitié des avantages relatifs du trafic normal soit 117
fcfa par voiture-kilomètre.
Le prix moyen du péage serait de 1500 fcfa/voiture.
Les tableaux suivants nous permettent de calculer la rentabi1ité
économique de ce projet.
(1) Ce coût comp~end le coût de 6onct~onnement (hu~le, ca~bu~ant,
pneu~, et ent~et~en), l'amo~t~~~ement, l'~nté~êt et le~ 6~a~~ de
ma~n d'oeuv~e pou~ le~ véh~cule~ comme~c~aux.
L'avantage
un~ta~~e a été évalué en
nou~ ~n~p~~ant d'un p~ojet
~~m~la~~e évalué pa~ GORDON, MURRAY (Ml, et HUBERT (E), pou~ la
Banque Mond~ale.

-
336 -
Carte 1: Le réseau routier gabonais et l'intensité du trafic
voitures légères et poids lourds (moyenne journalière
annuelle) .
1111
CAMEROUN
GUINEE
EQUATORIALE
CONGO
Source: D.G.E. 1989.

-
337 -
Tableau2: Evolution prévisible du trafic et des coûts.
Trafic
Trafic
total
Recette Cout dl
Coût du
Année
Normal
induit
trafic péap;:e
entretien revêtement
1
600
60
660
0,361
1 ,5
2
648
64
712
0,389
1 ,5
3
700
70
770
0,421
1 ,5
4
756
75
831
0,454
1 ,5
5
816
81
897
0,491
1 ,5
7,5
6
881
88
969
0,530
1 ,5
7
951
95
1046
0,572
1 ,5
8
1027
102
1129
0,618
1 ,5
9
1109
110
1219
0,667
1 ,5
10
1197
119
1316
0,720
1 ,5
7,5
11
1292
129
1421
0,777
1 ,5
12
1395
139
1534
0,839
1 ,5
13
1506
150
1656
0,906
1 ,5
14
1626
162
1788
0,978
1 ,5
15
1756
175
1931
1 ,057
1 ,5
7,5
16
1896
189
2085
1 ,141
1 ,5
17
2047
204
2251
1,232
1 ,5
18
2210
221
2431
1,330
1 ,5
19
2386
238
2624
1 ,436
1 ,5
20
2576
257
2833
1 .551
1 .5
7.5
Source: Construction personnelle
avec Trafic normal, Trafic induit,
Total trafic en nombre
de véhicules/jour et Recette péage, Coût d'entretien,et
coût de revêtement en milliards de fcfa.

-
338 -
Tableau 3
Calcul de la valeur nette actualisée
( 1)
( 2 )
Recette
Reduction
C.E.
Total
Année
Déa~e
coût expl.
v.
T.A.
C.Rô
coûts
( 1 ) - (2)
0
15
(15)
1
0,361
11,49
11,85
1 ,5
1 ,5
10,35
2
0,389
12,4
12,18
1 ,5
1 ,5
11 ,28
3
0,421
13,4
13,82
1 ,5
1 ,5
12,32
4
0,454
14,41
14,92
1,5
1 ,5
13,42
5
0,491
15,55
16,02
9
9
1,02
6
0,530
16,81
11,4
1 ,5
1 ,5
15,9
1
0,512
18,21
18,18
1 ,5
1 ,5
16,28
8
0,618
19,61
20,28
1 ,5
1 ,5
18,18
9
0,661
21,32
21,89
1 ,5
1 ,5
20,39
10
0,120
22,92
23,64
9
9
14,64
11
0,111
24,14
25,51
1 ,5
1 ,5
24,01
12
0,839
26,11
21,54
1 ,5
1 ,5
26,04
13
0,906
28,84
29,14
1,5
1,5
28,24
14
0,918
31 ,14
32,11
1,5
1 ,5
30,61
15
1,051
33,63
34,11
9
9
26,1
16
1 ,141
36,32
31,46
1 ,5
1 ,5
35,96
11
1 ,232
39,21
40,44
1 ,5
1 ,5
38,94
18
1 ,330
42,34
43,61
1 ,5
1 ,5
42,11
19
1,436
45,11
41,14
1 ,5
1 ,5
45,64
20
:
1 ,551
49,35
50,29
9
9
41,29
Source: Construction personnelle
avec
T.A.
= Total des avantages
C.E.
= Coût d'entretien et C.R.
= Coût de revêtement
La réduction des coûts d'exploitation des véhicules est égale au
nombre de voitures.
365.500.100 pour le trafic normal.
Elle est de: Nombre de voitures.365.500.50 pour le trafic induit.
(1) -
(2)
= Valeur nette.
En actualisant cette valeur nette du projet au taux de 15~ et de
20~ cela nous permet de trouver le taux de rentabilité économique
interne. Celui-ci s'élève ici à environ 19,8~. Un tel projet peut

-
339 -
donc avoir sous réserve d'une analyse de sensibilité, une rentabi-
lité économique évidente.
II -
LES EFFETS PREVISIBLES DE L'AMELIORATION DE L'INFRASTRUCTURE
ROUTIERE SUR LE DEVELOPPEMENT DE L'INTERIEUR
Malgré sa faiblesse,
la population gabonaise est inégalement
répartie. Une étude de SAUTTER (1) montre Que la densité de la po-
pulation rurale est plus. forte au nord-ouest où elle dépasse 10
habitants au Km 2 ,
puis viennent les régions de l'Estuaire, la vallée
de la Nyanga et de la Ngounié où elle varie de 6 à 10 habitants au
Km 2 •
Enfin dans le reste du pays (Nord-est, Est, Centre, Centre
Ouest, et Sud-Ouest) elle est souvent inférieure à 3 habitants au
Km 2 •
Parallèlement la carte économique du Gabon laisse entrevoir trois
pôles d'intégration économique (Estuaire, Ogoué Maritime,
Haut
Ogoué) où
est regroupée la plupart des industries minières, pétro-
lières, agricoles (2).
Les échanges entre
ces trois pôles restent
très faibles,
compte tenu du manque d'infrastructures adéquates. Il
en est de même des échanges entre ces trois régions et le reste du
pays.
Il existe de ce fait des "zones mortes" Qui regroupent pourtant
une frange importante de la population rurale,
dont la consommation
peut permettre aux entreprises locales d'accroitre leur chiffre
d'affaire.
Le développement de l'infrastructure routière peut donc avoir plus-
ieurs avantages:
( 1)
C6
BOUCQUEREL
(J)
op c.it,
p.30.
(Z)
idem
p.SO-SI.

340 -
-
Il ouvre la totalité du marché intérieur aux entreprises locales.
Les P.M.E. peuvent de ce fait bénéficier d'économies d'échelles
non négligeables.
-
Il accroit les échanges entre les régions et cree ainsi une véri-
table dynamique d'intégration de l'économie nationale.
- Dans la mesure où les coûts de transport et l'amortissement du
matériel roulant constituaient dans beaucoup de sociétés une charge
qui grévait énormément les profits,l'on peut estimer que l'amélio-
ration des routes diminuera leurs coûts de production.
- D'un autre côté, il est aussi à craindre dans le cas où la sur-
veillance des frontières n'est pas effective, une hausse de la
consommation des produits importés frauduleusement. D'où la nécessi-
té à notre avis d'une législation
fiscale qui protégerait pour
quelques
années les secteurs exposés comme l'agriculture.
B -
LA REVALORISATION DE L'AGRICULTURE PAYSANNE
L'enjeu agricole est au coeur du développement africain.
L'hypo-
thèque que fait peser sur la vie économique des pays du Tiers-Monde,
la permanence où la récurrence des déficits alimentaires, l'effet
désorganisateur des situations de famine, la contrainte interne
provenant de l'insuffisante productivité, qui mobilise une part
considérable de la population active sur le seul objectif de l'ap-
provisionnement en nourriture,
font du problème agricole le goulot
d'étranglement par excellence, l'obstacle majeur au démarrage des
économies africaines.
(1)
17)
MAGNARD
IF)
op cit,
p.107-108.

-
341
-
Ainsi après la politique routière, la relance de l'agriculture
paysanne
longtemps marginalisée,constitue le deuxième volet de
la politique de développement de l'intérieur, principal objectif a
moyen et à long terme de l'approfondissement de l'ajustement.
Cette priorité que l'on doit donner à l'agriculture paysanne se
justifie par l'échec ou l'incapacité des unités agro-industrielles
à diminuer les importations de produits alimentaires. A cela s'ajoute
leur faible rentabilité économique et financière.
Le but de cette revalorisation de l'agriculture paysanne est donc
double:
-
Elle doit assurer un revenu moyen supérieur ou égal au SMIG aux
agriculteurs afin de mettre un terme à l'exode rural.
- Elle doit mettre fin ou du moins diminuer de manière significative
les importations des produits alimentaires.
A cet égard les problèmes de cette agriculture analysés au chapitre
2 commandent que soient supprimés les goulots d'étranglement que
sont:
-
Les coûts élevés des frais de déforestage;
-
L'absence de financement du secteur;
-
L'inorganisation des circuits de commercialisation des produits
vivriers;
-
Le niveau bas du prix d'achat aux planteurs;
-
Les prix administrés pour le cacao et le café principalement;
-
Le manque de vulgarisation des méthodes ou des techniques modernes

-
342 -
en matière d'agriculture;
-
La primauté donnée à l'agro-industrie.
L'accroissement du rendement et de la production agricole exige pour
cela que les mesures suivantes soient prises.
l
-
L'AIDE TECHNIQUE ET FINANCIERE EN FAVEUR DES AGRICULTEURS
Contrairement à beaucoup de pays, le problème foncier ne se
pose pas au Gabon, vu la faible densité de la population au Km 2 ,
et
la structure de la société traditionnelle.
L'accroissement des su-
perficies exploitées se heurte plutôt à un problème de main-d'oeuvre
et surtout du coût de production.
Nous avons vu au chapitre 2 que le
principal
coût qui décourage les paysans en dehors des problèmes
de marchés ou de transport est le coût de déforestage ou coût de
défrichage.
L'analyse sommaire suivante d'un projet agricole lorsque
ce coût est pris ou pas en charge par l'Etat montre qu'en milieu
forestier,
la rentabilité d'une plantation semi-industrielle n'est
pas toujours évidente du moins à court terme.
La rentabilité d'un ha de bananiers
(cycle d'un an)
peut s'analyser
de la manière suivante:
(1)
Coût de production (2):
-
Main-d'oeuvre/ ha
582.000 fcfa
- Travaux mécanisés
282.600 fcfa
-
Produits/ ha
2.064.417 fcfa
Sous-total
2.929.017 fcfa
(1)
Le~ Qh~66~e~ p~ov~ennent d'un p~ojet que nou~ avon~ analy~é avec
en collabo~at~on avec mon~~eu~ EYI (Ml
Ingén~eu~ ag~onome au M~n~~tè~
~e de l'A9~~cultu~e du Gabon, été 1990.
(2)
Le déta~l de~ coût~ ~e t~ouve en annexe.7.

- 343 -
Coût de défrichage à la main (1)
1.120.000 fcfa
Coût de défrichage au Bull
300.000
Charges totales/ ha (défrichage non compris)
2.929.017
Revenu brut/ ha à 150 fcfa/ Kg pour une
production de 30 T/ ha
4.500.000
Revenu net/ ha
1.570.983
Revenu net/ jour de travail
8.098
Revenu net pour 200 jours de travail
1.619.600
Dans le cas où les coûts de défrichage sont pris en charge par
l'agriculteur lui-même, son revenu net/ ha dans le cas où celui-ci
est fait à la main s'élèverait seulement à 450.983 fcfa.
Par contre avec un défrichage au bull, le revenu net/ ha s'élève à
1.270.983 fcfa.
Cet exemple tiré d'un projet agricole que nous avons analysé avec
un ingénieur agronome du Ministère de l'Agriculture montre que
la principale aide que l'Etat devra fournir aux agriculteurs est la
prise en charge d'une partie ou de la totalité des frais de dé fores-
tage nécessaire à la création
de plantations de type semi-indus-
triel.
Une première solution peut être trouvée par la location des engins
des sociétés agro-industrielles (HEVEGAB,
AGRIPOG, SOSUHO ..• ) se
trouvant près de l'agriculteur nécessiteux.
Il est démontré à travers cet exemple sur la banane, que le revenu
moyen mensuel d'un agriculteur utilisant des méthodes modernes dans
le cas où il prend en charge lui-même les frais de déforestage est
seulement de 37.581 fcfa.
Ce qui est inférieur au SMIG qui s'élève
au Gabon à 55.000 fcfa. Dans ce cas il est toujours plus avantageux
(7)
Coût évalué à pa~ti~ de l'exemple de la Poly~ultu~e Indu~t~ielle
de NRolayop.

-
344 -
de travailler dans un autre secteur.
Par contre, si les frais de déforestage sont pris en charge par
l'Etat, le revenu moyen mensuel s'élèverait à 130.915 fcfa.
Il est
alors supérieur au SMIG. C'est dans ce cas de figure qu'il est pos-
sible
de stopper l'exode rural. Une partie de la population urbai-
ne trouverait alors avantageux de travailler dans le secteur agri-
cole.
Cet exemple montre également que l'amélioration du rendement agri-
cole passe par l'emploi d'un équipement approprié et l'utilisation
de nouveaux modes de production. C'est dans ce sens que la vulgari-
sation du crédit agricole sera nécessaire. Celle-ci peut permettre
aux jeunes sortis des Ecoles d'agriculture, aux agronomes ... d'acqué
rir cet équipement nécessaire à l'utilisation de nouveaux modes de
production.
Cette action exige de l'Etat la création des structures nouvelles
d'encadrement et d'animation afin de former et d'initier les paysans
aux techniques
appropriées.
II -
LES MESURES D'ACCOMPAGNEMENT
Ces mesures ont une importance primordiale car elles condition-
nent en grande partie la réussite des opérations de revalorisation
de l'agriculture paysanne.
Nous citerons succintement quelques
unes.
-
La formation professionnelle.
Les actions en faveur de l'agriculture se heurtent souvent aux
conditions défavorables
du milieu rural à savoir une population
âgée avec une grande pénurie d'actifs,
absence d'un véritable paysan-i
nat masculin, des solutions techniques à proposer non éprouvées, des

- 345 -
problèmes de voies de communication et de commercialisation .•••
La formation professionnelle doit être pluridisciplinaire et accorder
autant d'importance aux problèmes de gestion qu'aux problèmes tech-
niques. C'est pourquoi elle doit se faire tant au niveau des jeunes
qu'au niveau des agriculteurs eux-mêmes.
Au niveau des jeunes, la préparation aux carrières agricoles doit
passer par les Ecoles spécialisées, d'où la nécessité de créer des
Lycées agricoles en plus des deux Ecoles des cadres ruraux existant
déjà à Oyem et à Boumango.
Au niveau des agriculteurs, on se rend compte que l'encadrement
classique qui consistait plus à faire faire qu'à un transfert véri-
table de savoir-faire s'est avéré
inéfficace. Il en est de même des
tentatives de création des exploitations communes. Il est donc plutôt
utile d'initier les agriculteurs aux techniques modernes en leur
faisant comprendre l'intérêt de telles méthodes.
Le rôle de l'enca-
dreur agricole doit donc changer.
Mais il est inutile de former les jeunes ou d'initier les agricul-
teurs aux techniques nouvelles s'ils ne peuvent se procurer les moy-
ens techniques nécessaires à leur travail.
-
La vulgarisation du crédit agricole.
Les structures actuelles de crédit agricole sont inadaptées pour la
promotion de l'agriculture paysanne.
Peu de paysans ou d'agricul-
teurs connaissent l'existence de ces organismes de crédit. Ils sont
encore moins nombreux ceux qui ont reçu un crédit pour un projet
agricole. Ceci est souvent dû à l'inexistence de ces organismes
à l'intérieur du pays.
La politique de crédit agricole et rural doit être adaptée à chacune

-
346 -
des cibles visées: exploitations modernes, exploitations villageoi-
ses, investisseurs privés attirés par l'agriculture.
En ce qui concerne les jeunes qui sortiront des Ecoles d'agricultu-
re, ils peuvent être plus rentables à l'économie gabonaise, si au
sortir de ces Ecoles, l'Etat pouvait leur faciliter l'octroi de
crédit à taux bonifié et dont le terme devra dépendre du type d'ali-
ment qu'ils espèrent produire.
La seconde politique de crédit qui doit être définie et qui s'inté-
ressera aux villageois traditionnels doit tenir compte de certaines
particularités notamment l'absence de fonds propres et de garanties,
âge avancé, •.• etc. Il pourra s'agir de simples subventions sous
forme de dons de matériel et de primes pour ceux qui agrandiront
leurs plantations.
Enfin,une troisième politique de crédit doit être conçue en fonction
d'une cible particulière, celle des investisseurs privés intéressés
par l'agriculture (fermes d'élevage et de pisciculture en particu-
lier). C'est à ce propos que la notion de Banque de Développement
prend tout son sens car l'organisme de crédit doit être en mesure de
rendre des services complémentaires: assistance technique pour l'ins-
truction des projets et la constitution des dossiers, conseils de
gestion, eventuellement aide à l'organisation de la commercialisa-
tion.
L'Etat devra assurer un prix incitatif aux planteurs en évitant la
multiplicité des intermédiaires entre les planteurs et le marché.
Les autres mesures à moyen ou long terme à prendre sont:
- Inciter les unités agro-industrielles déja existantes à s'approvi-
sionner en matière première chez les paysans. Avec une route bitumée

-
347 -
en bon état, le Woleu-Ntem pourra par exemple fournir à la SOSUHO
une partie de la canne à sucre dont elle a besoin;
-
Encourager la vocation de certaines provinces dans la production
de certaines cultures traditionnelles (arachides, palmier à huile,
canne à sucre .•. ) ou dans la production des cultures nouvelles
telles
que la pomme de terre.
III -
LES EFFETS PREVISIBLES DU DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE
PAYSANNE
Le développement de l'agriculture paysanne doit se comprendre
en même temps que l'amélioration des routes, comme une politique
visant à lutter contre les effets pervers du syndrôme hollandais.
L'objectif
primordial
eét
d'abord
de réduire la dépendance ali-
mentaire par la suppression des importations de quelques produits
alimentaires pouvant être cultivés au Gabon.
Cet objectif ne peut
être atteint que si cette agriculture devient compétitive par rap-
port à celle des pays limitrophes.
Mais comment conquérir les marchés intérieurs et extérieurs dans
un domaine ou la dotation en facteur travail est à l'avantage de
ces pays limitrophes? En effet si l'on raisonne à partir d'un modèle
type HECKSHER-OHLIN, le Cameroun par exemple est abondant en travail
par rapport au Gabon car en autarcie, le revenu relatif du travail
y est moins élevé.
Par contre l'économie gabonaise est abondante
en capital.
Le problème est donc de trouver la meilleure combinaison de facteurs
qui égaliserait le prix des produits agricoles similaires au Gabon
et au Cameroun, sachant que le travail et le capital peuvent être

-
348 -
substituables (fonction de production de type COBB-DOUGLASS).
L'exemple de l'exploitation d'un hectare de bananiers nous permet
de dire qu'il est préférable au Gabon d'utiliser des techniques de
production à forte intensité capitalistique.
Le prix de revient
d'un kg de bananes dans notre exemple est de 90 fcfa si l'Etat
prend en charge les coûts de défrichage. Ce prix de revient est à
ce moment sensiblement égal à celui du Cameroun (1).
A une agriculture extensive, il est donc possible d'opposer une
agriculture intensive, qui nécessite évidemment la formation des
hommes, et la ma1trise des techniques modernes de production. C'est
à ce niveau que l'utilisation de la rente pétrolière et minière
peut réellement être bénéfique pour l'agriculture. Elle ne peut
être compétitive que si elle est subventionnée.
Cette subvention
devra
être comme nous l'avons vu,sous forme de prise en charge
par
l'Etat des coûts de défrichage, et des facilités d'acquisition
du matériel approprié.
En dehors de cette recherche de la compétitivité, les avantages
à attendre d'une agriculture privée subventionnée sont nombreuses;
nous ne citerons ici que quelques uns:
-
Elle permet de revitaliser les campagnes, car il sera possible
aux agriculteurs d'avoir des revenus aussi élevés que les citadins.
-
En dehors de la baisse probable de l'exode rural et du taux d'ur-
banisation que provoquera un retour
vers les campagnes d'une partie
de la population citadine, l'amélioration de l'agriculture paysanne
semble à nos yeux le seul moyen d'impliquer le monde rural à l'éco-
nomie de marché,
tout en préservant les str.uctures sociales tradi-
tionnelles. Ce qui n'est pas le cas des tentatives de création de

-
349 -
coopératives du programme O.Z.I .•
-
Avec le développement des routes et de l'agriculture, i l sera
alors possible à terme de créer deux autres pôles d'intégration
économique. Ceux-ci intègreraient la région Woleu-Ntem au nord,
la Nyanga et la Ngounié au sud, en enserrant l'Ogoué Lolo et le
Moyen Ogoué au centre.
La création de ces deux pôles économiques aux frontières de Libre-
ville, Port-Gentil, et Franceville pourra se faire par la création
d'unités de transformation dans les domaines où ces deux zones
possèdent un avantage comparatif par rapport aux autres régions
comme l'agriculture.
La logique de base est la suivante: lorsque la production paysanne
pourra satisfaire tout le marché gabonais à un prix compétitif, il
sera alors possible de passer à une deuxième phase qui est celle de
l'exportation et de la transformation.

-
350 -
CONCLUSION DU CHAPITRE
Cette esquisse d'un approfondissement montre les voies et moyens
d'une réorientation de l'économie gabonaise, et comment utiliser
efficacement les revenus de l'Etat pour un développement harmonieux
du pays.
Elle complète donc les PAS actuels. C'est pourquoi nous
nous sommes surtout intéressés ici sur les points,
les secteurs
dont les PAS ne fournissaient pas des solutions appropriées ou des
problèmes qu'ils ne pouvaient pas saisir.
Il nous a
paru inutile
de nous étendre encore sur certains domaines,
notamment les prix,
les entreprises publiques, la monnaie,
la balance des paiements •.• ,
pour lesquels les PAS fournissaient des solutions efficaces.
Nous avons voulu faire ressortir ici
les quatres éléments dont dé-
pend de façon cruciale le succès des réformes économiques en cours.
Ces éléments sont:
-
l'instauration d'une véritable démocratie;
- la décentralisation de la prise de décision;
-
la rigueur et la transparence en matière de budget et de gestion;
-
la reconnaissance des liens existants entre les objectifs d'ordre
économiques et ceux d'ordre social.
Elle montre enfin que le développement des infrastructures et de
l'agriculture paysanne peuvent constituer au Gabon les ressorts
d'une nouvelle stratégie de développement.

-
351 -
CONCLUSION DE LA DEUXIEHE PARTIE
Comment créer les 500 à 600 milliards de fcfa (au prix de 1985) de
valeur ajoutée liée à l'activité pétrolière lorsque celle-ci tendra
à regresser
ou lorsqu'il y a effondrement des cours comme actuelle-
ment ? Telle est la principale question qui se dégage de cette deu-
xième partie.
L'ajustement structurel est le moyen d'y arriver. Hais il est apparu
au fil de nos simulations que les effets de celui-ci seront toujours
mitigés, si la population n'accepte pas de faire le sacrifice néces-
saire, si l'on ne lutte pas contre les effets néfastes du syndrôme
hollandais, et si certains déséquilibres structurels ne sont pas
pas résolus.
C'est ce constat qui nous a incité à reflechir d'une part sur les
conditions politiques du développement, et surtout sur la nature de
la relation démocratie et développement. Il s'agit d'une nouvelle
approche globalisante du sous-développement. Cette approche selon
FURTADO CELSO (1)
"conduit à mettre l'accent sur la dimension poli-
tique de ce qui se présentait comme des problèmes économiques, à
imaginer le dépassement du sous-développement dans le cadre d'un
projet politique".
D'autre part cette étude nous montre l'étroitesse de la marge de
manoeuvre que l'internationalisation de l'économie laisse désormais
aux différents pays et l'importance de notions que beaucoup d'Etat
ont oubliées en période faste:
la planification, la rigueur budgé-
taire et l'ajustement.
La crise invite ainsi, non seulement a resituer les politiques

-
- - - - - -
-
352 -
économiques dans des plans emboités associant le court, le moyen et
le long terme, pour préserver l'économie nationale des turbulences
de l'économie mondiale, mais aussi à jeter les bases institution-
nelles et politiques d'un Etat de droit ou le pouvoir politique sera
distinct du pouvoir économique, et où l'initiative privée, le goût
du risque, une meilleure répartition des fruits de la croissance,
une fonction publique efficace ••• seront assurés. Ainsi se trouvent
posées, les bases d'une nouvelle stratégie gabonaise du développe-
ment.

- 353 -
CON C LUS ION
G E N E R ALE
Pourquoi la crise et peut-on s'en sortir avec les
programmes d'ajustement structurel? Telle était l'interrogation
première à laquelle nous avons essayé d'apporter des élèments de
réponses économiques sans pourtant hésiter à emprunter des chemins
nouveaux, au risque de nous perdre dans des contrées dont nous ne
possédions pas tous les codes. "Mais la connaissance ne procède-
t'elle pas de ces ouvertures, fussent-elles tatonnantes, vers des
champs réflexifs d'ordinaire peu fréquentés?" Nous sommes de ce Cait
conscients des lacunes qu'une étude pareille peut avoir. Mais malgré
tout,nous avons essayé
de donner une cohérence aux fragments de
réalité que le modèle MEGA et notre regard ont saisi sur la situa-
tion économique gabonaise et à l'interprétation que nous en avons
faite.
La manne pétrolière a permis au Gabon d'atteindre un certain niveau
de développement envié par bien des Etats africains confrontés à
trop de pauvreté. Cependant, les effets du contre-choc pétrolier
et les simulations faites tout au long de cette étude nous montrent
qu'il convient de ne pas se laisser aveugler par le présent. "La
richesse gabonaise est volage et incertaine car elle est produite
en grande partie par et pour des acteurs étrangers"
(1). Le pétrole
tout en engendrant des recettes élevées à l'Etat
a en même temps
déstructuré les organisations socio-spatiales autochtones. Les
difficultés de développement du secteur non pétrolier montrent que
l'amorce d'un développement endogène demeure très faible,
tandis
[Il
POURTIER
(R)
op c.iA.

-
354 -
que s'aggravent petit à petit les déséquilibres entre un secteur
économique moderne mais fortement extraverti et une économie rurale
en décomposition.
Certes la faiblesse de la population gabonaise a souvent constitué un
handicap au développement, car les entreprises gabonaises ne peuvent
bénéficier d'économie d'échelle, et se heurtent aux coûts de disper-
sion.
(1) Mais le sous-peuplement ne peut constituer un handicap
insurmontable compte tenu des relations économiques internationales
et l'existence des organismes
d'intégration régionale tels que
l'U.D.E.A.C. ou la C.E.E.A.C .. Dans un certain sens la faible popu-
lation aurait constitué un atout car le nombre d'infrastructures a
réaliser pour la santé, l'éducation •.. etc dans un petit pays est
moins élevé et donc relativement peu coûteux.
Mais après 30 ans d'indépendance,
certains indicateurs relatifs à
l'état de la population, à la structure de l'économie gabonaise .•.
montrent que les performances économiques du Gabon à l'instar des
autres pays africains ont été médiocres, et ce malgré la rente pé-
trolière dont il a bénéficié.nTel est le paradoxe du Gabon,
pays
riche mais sous-développé n .
(2)
On ne peut comprendre et expliquer ces performances relativement
médiocres qu'en s'interrogeant
sur la relation entre la nature du
pouvoir et le développement, car l'économie ne peut être dissociée
dans certains cas du politique.
(7)
Pou~ plu~ de déta~l~ ~u~ le~ ~nconvén~ent~ d'une 6a~ble popula-
t~on, c6 GUILLAUMONT (P), f~Q~Q~i~_Q~_Q~~~~QEE~~~~~, tome 7
PUF, Pa~~~ 7985, p.426-427.
(2)
ONVO OSSA (A), ~~~~~_Q~f~~~_f~Q~Q~i~, op c~t.

-
355 -
Ainsi malgré l'opportunité des PAS les effets mitigés des politiques
de stabilisation qui découlent
de nos simulations montrent que,
à court terme il est toujours possible de résorber les déséquilibres
extérieurs et intérieurs (si l'environnement international est favo-
rable); néanmoins, sans une volonté politique, beaucoup d'obstacles
socio-économiques bloqueront ou du moins rendront minimums 1es effets
bénéfiques que l'on aurait espéré d'un PAS.
Ainsi,
si les résultats de ces PAS sont mitigés, cela tient avant
tout à l'approche trop exclusivement déductive et macro-économique
des problêmes d'ajustement, à une vision trop é~riquée des objec-
tifs à atteindre. Bien que le F.M.I. n'entende pas se laisser détou
ner des objectifs que lui fixent ses statuts, une approche macro-
économique
à partir des quantités globales d'agrégats tel1e que
"l'offre globale" et ses composantes (PIB et importations) ou
la demande globale et ses composantes (Consommation, investissement,
stocks, exportations)
peut faire apparaître des déséquilibres
internes et externes. Mais elle ne permet pas de détecter l'origine
de ces déséquilibres
dans les comportements des acteurs économiques
(Producteurs, consommateurs, Etat, administrations ••• ) et dans
les structures de production, de consommation , ni dans les structu-
res socio-politiques . . . etc.
C'est pourquoi en jetant les bases d'un approfondissement de l'ajus-
tement, et au moment où certains pays africains (notamment le
Gabon)
s'ouvrent à la démocratie, nous invitons à réfléchir sur ce
que le Professeur BLARDONE (1) a appelé "une démarche inductive,

-
356 -
itérative, et pluridimensionnelle de l'ajustement"; nous invitons
à réfléchir sur la contribution de l'instauration d'un Etat de droit
sur la réussite d'un programme d'ajustement; bref nous invitons à
réfléchir sur "l'Ajustement Politique" tout court.l.

- 351 -
A
N
N
E
x
E
s

-
358 -
ANNEXE 1A : MODELE MEGA j
LISTE DES VARIABLES
Variables endogènes
1 -
Prix de la tonne de pétrole en francs cfa
PPEF
2 -
Production pétrolière en valeur
PR01
3 -
Exportations de pétrole
EXP1
4 -
Consommations intermédiaires des administrations
CIG
5 -
Production non marchande des administrations
PRONMG
6 -
Production totale des administrations
PROG
7 - Production totale
PRO
8 - Consommation intermédiaire en production 1 de
la branche 2
CI12
9 - Consommation intermédiaire en production 2 de
la branche 1
CI21
10- Consommation intermédiaire en production 2 de
la branche 2
CI22
11- Valeur ajoutée des administrations
VAG
12-
-11-
de la branche 1
VA1
13-
-11-
-11-
2
VA2
14- Masse salariale des administrations
MSG
15-
-11-
permanente de l'Etat
MSP
16-
-11-
des autres administrations
MSA
17
-11-
totale
MS
18- Effectifs du secteur 2
N2
19- Impôts indirects de la branche 1
VII1
20- Taxe sur les biens et services
TBS
21-
-11-
exportations
TEXP
22-
-11-
salaires
TSAL
23- Autres impôts indirects
AII2
24- Total des impôts indirects de la branche 2
VII2
25- Subventions d'exploitation reçues par la branche 2
SUBE2
26- Excédent brut d'exploitation de la branche 1
EB1
27-
-11-
-11-
-11-
2
EB2
28-
-11-
-11-
des E.N.F.
EBE
29-
-11-
-11-
des administrations
EBG
30- Impôts indirects nets des versements au reste
du monde
VIID
31- Impôts indirects + DTI
VII
32- Dividendes versées par les entreprises
DIVE

-
359 -
33- Dividendes reçues par l'Etat
DIRET
34- Intérêts payés par les entreprises
VIPE
35-
-II
-11-
institutions financières
VIPF
36-
-11-
-11-
administrations
VIPG
31- Intérêts et dividendes reçus par le reste du monde
VIRX
38-
-11-
-11-
-11-
les entreprises
VIRE
39-
-11-
-11-
-11-
les ménages
VIRM
40-
-11-
-11-
-11-
administrations
VIRG
41-
-11-
-11-
-11-
inst.
financières
VIRF
42- Impôts sur les sociétés pétrolières
VIS1
43-
-11-
-/1-
de la branche 2
VIS2
44-
-11- sur les revenus des personnes physiques
VIRPP
45-
-11-
directs reçus par l'Etat
VID
46- Cotisations sociales
CS
41- Autres transferts versés par l'Etat
ATVET
48- Transferts versés par les administrations y com-
pris subventions d'exploitation
RATVG
49- RATVG hors subventions d'exploitation
ATVG
50- Autres transferts reçus par les administrations
ATRG
51-
-11-
-11-
-11-
ménages
ATRM
52- Epargne des entreprises
EPE
53-
-11-
institutions financières
EPF
54- Revenu disponible des administrations
RDG
55- Consommation des administrations
CG
56- Epargne des administrations
EPG
51- Revenu disponible des ménages
RDM
58- Consommation des ménages
CM
59-
-/1-
marchande des ménages
CMM
60- Epargne des ménages
EPM
61- Investissement des entreprises de la branche 1
VIE1
62-
-11-
de la branche 2 hors subvention
d'équipement
VIE2P
63- Investissement total branche 2 y compris
subvention d'équipement
VIE2
64- Total investissement privé
VIE
65- Investissement des ménages
VIM
66-
-11-
des administrations hors
subvention d'équipement
VIG
61
Importations
VIMP

-
360 -
68- Importations pour demande finale
VIHPDF
69-
- / / -
consommation intermédiaire
VIHPCI
10- Droits et taxes à l'importation
DTI
11- Produit intérieur brut
PIB
12-
-//-
-//-
-//- marchand
PIBH
13- Production branche 2
y compris production
marchande des administrations
PR02
14- Transferts en capital reçus par les entreprises
TCRE
15- ANT + ANAl des entreprises
ANTE
16-
-//-
du reste du monde
ANT'lC
11- Besoin de financement des entreprises
BFE
18-
- / / -
- / / -
du reste du monde
BF'lC
19- Capacité de financement des institutions financières CFF
80-
- / / -
- / / -
ménages
CFM
81-
- / / -
- / / -
administrations
CFG
82- Recettes pétrolières
RPET
83- Droits de douane
DDOU
84- Impôts de la branche 2 y.c.
institutions fin.
VIBE
85- Impôts directs reçus par l'Etat de la branche 2
VIDRET
86- Autres impôts indirects reçus par l'Etat
AIIET
81- Total des impôts indirects reçus par l'Etat
VIIRET
88- Recettes fiscales non pétrolières
RNPET
89- Recettes non fiscales non pétrolières
RNFIS
90- Recettes budgétaires
RBUD
91- Dépenses de fonctionnement
DFON
92- Intérêts payés par l'Etat
VIPET
93- Capacité de financement de l'Etat
CFET
94- Dépenses d'investissement au sens budgétaire
DINV
95- Investissements publics (comptes nationaux)
VINPU
96-
Balance
couran te
BC
91- Solde global hors emprunts extérieurs
SOLD
98- Réserves
RESER
99 - Dette intérieure publique
DINTP
100- Dette antérieure en dollar
DAPD
101-
-//-
-//-
francs français
DAPF
102-
-//-
-//-
autres monnaies
DAPA
103- Indice de taux de change (le $) base 1985
AUTRF

-
361 -
104- Encours de la dette antérieure publique
DAP
105- Amortissement de la dette antérieure à 1985
AMORDA
106- Intérêts sur la dette antérieure à 1985
VINTDA
107- Indice de flottement des monnaies sur la dernière
année
FL01
108- Indice de flottement des monnaies sur les
deux dernières années
FL02
109- Indice de flottement des monnaies sur les
trois dernières années
FL03
110- Amortissement de la dette postérieure à 1985
AMOREN
111- Encours de la dette publique nouvelle
DNP
112- Taux d'intérêt moyen sur la dette nouvelle
TINE
113- Intérêts sur la dette nouvelle
VINTEN
114- Amortissement de la dette extérieure
AMORTI
115- Dette extérieure publique
DEXP
116- Intérêts sur la dette extérieure publique
VINTDX
117- Variation de l'encours due au flottement des
monnaies
FLOT
118- Dépenses budgétaires totales
DBUD
119- Exportations totales
EXPT
120- Variation de stocks totale
DST
121- Investissement total
VIT
122- Ressources totales
OFFRE
123- I.S.
total des entreprises
VISE
124- Impôts indirects totaux des entreprises
VIlE
125- Masse salariale totale des entreprises
MSE
126- Valeur ajoutée totale des entreprises
VAE
127- Amortissement de la dette publique totale
AMORTO
128- Tirages emprunts intérieurs + extérieurs
TEMPU
129- Service de la dette extérieure
CHARDX
130-
-//-
-//-
-//-
/exportations
CHARPE
131- Encours de la dette extérieure/PIB
DEXPY
132- Production totale des entreprises
PROE
133- Consommations intermédiaires totales des entrep.
CIE
134- Masse salariale secteur 1
MS1
135-
-//-
-//-
2
MS2

- 362 -
Variables exogènes
1- Prix du baril de pétrole en dollar
PPED
2- Taux de change du dollar
DOLLAR
3- Production de pétrole (en tonnes)
PROP
4- Frais commerciaux
FCD
5- Variation de stocks de la branche 1
DS1
6- Consommation interm. du budget de fonctionnement
CIBS
1-
-11-
-11-
-11-
d'investissement
CIT
8-
-11-
-11-
des autres administrations
CIAA
9- Amortissement des administrations
AMORG
10- Production marchande des administrations
PROMG
11- Emploi de la branche 1
N1
12- Masse salariale non permanente
MSNP
13- Emploi (effectifs)
permanent (Etat)
NGP
14- Emploi des autres administrations
NGA
15- Exportations de la branche 2
EXP2
16- Impôts indirects versés au reste du monde
VII3
11- Taux de base bancaire
TINT
18- Intérêts payés par les ménages
VIPM
19-
-11-
payés par le reste du monde
VIPX
20- Consommation non marchande des ménages
CNMM
21- Impôts directs payés par les Institutions Fin.
VISF
22- Transferts courants du budget de fonctionnement
TRET
23- Autres transferts de l'Etat
ATRET
24-
-11-
-11-
versés par les autres adm.
ATVAA
25-
-11-
-11-
-11- les entreprises
ATVE
26-
-11-
-11-
-11- les institutions fin.
ATVF
21-
-11-
-11-
-11- les ménages
ATVM
28-
-11-
-11-
- I l - le reste du monde
ATVX
29- Autres transferts reçus par les entreprises
ATRE
30-
-11-
-11-
-11-
les institutions fin.
ATRF
31-
-11-
-11-
- I l -
le reste du monde
ATRX
32- Excédent brut des institutions fin.
EBF
33- Prestations sociales
PS
34- Transferts en capital versés par les adm.
TCVG
35- Investissement des autres administrations
VINAA
36-
-11-
des institutions fin.
VIFF

-
363 -
37- Coerricient de capital de la branche 1
CKl
38-
-11-
-11-
-11-
2
CK2
39- Variation de stocks de la branche 2
DS2
40- Transrerts en capital versés par le reste du monde
TCVl
41-
-11-
-11-
reçus par les inst.
Fin . .
TCRF
42-
-11-
-11-
-11-
les administrations
TCRG
43-
-11-
-11-
- I l - le reste du monde
TCRl
44- Acquisition nette de terrain et d'A.!.
par ménages
ANTM
45-
-11-
-11-
-11-
-11- les inst. ri.
AHTF
46-
-11-
-11-
-11-
-11-
adm.
AH TG
47- PIB + I.S. hors budget
PIDG
48- Autres impôts directs reçus par l'Etat
AVIDP
49- Coopération internationale
COPIE
50- B.E.A.C.
BEAC
51- Autres recettes non riscales
ARR FIS
52- Dépenses hors exercices
DREl
53- Capitaux à long terme
CLT
54-
-11-
a court terme
CCT
55- Ecart budget d'investissement
(1.
des r.
et C.N.)
RESIHV
56- Autres droits de douane
ADDOU
57- Erreurs et omissions
EO
58- Solde du trésor
SOLTRE
59- Tirages emprunts bruts publics intérieurs
TEIP
60- Amortissements dette intérieure publique
AMORIN
61- Tirages emprunts bruts publics extérieurs
TEBP
62- Amortissement de la dette en dollar
AMORED
63-
-11-
-11-
rrancs rrançais
AMOREF
64-
-11-
-11-
autres monnaies
AMOREA
65- Deutsch mark en rin de période
DMFP
66- Livre sterling en rin de période
LIVREP
67- Franc belge en rin de période
FBFP
68- Dollar des U.S.A; en rin de période
DOLLARP
70- Intérêts revalorisés de la dette en dollar
VIRTED
71-
-11-
-11-
-11-
rranc rrançais
VINTEF
72-
-11-
-11-
-11-
autres monnaies
VINTEA
73- Libor
LIBOR
75- Poids du dollar
PDOLLAR
76-
-11-
mark
PDH

-
364 -
77- Poids de la livre sterling
PLIVRE
78- Mark
DM
79- Livre
LIVRE
80- Franc belge
FB
81- Taux de base bancaire
TBB
82- Part des tirages amortis dans l'année
AMO
83-
-11-
-11-
un an après
AM1
84-
-11-
-11-
deux ans après
AM2
85-
-11-
-11-
trois ans après
AM3
ANNEXE 1B: MODELE MEGA : COEFFICIENTS ET EQUATIONS LES CONTENANT
1) PPEF = PPED.TC01.DOLLAR
2)
CI12 = TC02.PR02
3) CI22 = TC03.PR02
4) CI21
= (TC04.PR01) + FCO.TC01 ....
5) MS1
= TC05.N1
6) MS2 = TC06.N2
7) MSP = TC07.NGP
8) N2 = [( PRO 2 1TC 0 8 ) . TC 0 9]. (N 2 ( - 1 ) ( 1 - TC0 9 il
9) VII1
= TC010.PR01
10) TBS = TC011.PR02
11) TEXP = TC012.EXP2
12) TSAL = TC013.(MS2+MS1)
13) AII2 = TC014.PR02
14) SUBE2 = TC015.RATVG
15) DIVE = TC016.EBE
16) DIRET = TC017.EB1
17) VIPE = ••• +VIPE(-1).( .... ).TC018
18) VIPF = TC019.VIPF(-1).(. .• )
19)
VIRX = VINTDX+TC020.(VIPE+ .... +VIPM)

-
365 -
20) VIRE = TC021.C1-TC020).CVIPE+ .••• +TC022)
21) VIPG = VIPET+TC022
22) VIRM = TC023.C1-TC020).CVIPE+ .••. +TC022)
23) VIRG = TC024.C1-TC020).(VIPE+ ..• +TC022)+DIRET
24) VIS1
= TC025.[EB1C-1)-0,2.VIPEC-1il
25) VIS2 = TC026.[EB2C-1)-0,8.VIPEC-1ll
26) VIRPP = TC027.CMS1+MS2+MSG+VIRM)
27) cs = TC028.CMS1+MS2+MSG)
28) ATRG = COPIE+TC029.ATVG
29) CM = O,7.TC030.RDM+0,3.CMC-1)
30) VIE1
= 0,2.CK1.CVA1 ... )+0,8.VIE1C-1)+TC031
31) VIE2P = 0,2.CK2.CVA2 .•. )+0,7.VIE2PC-1)+TC032
32) VIM = TC033.CO,5RDM+0,5RDMC-1»
33) VIMPDF = TC034.CCMM+ •.• +DS2)
34) VIMPCl = TC035.CCI12+ ... +CIG)
35) DTl = TC036.VlMP
36) AIlET = TC037.AII2
37) VlPET = VINTDX+TC038.DINTP
38) BC = BFX+TC039
39)
ATVG = RATVG-SUBE2+TC040
40)
ANTE = TC041.CCI21+VlE1)
41) CG = PRONMG = TC042
42) VINTDX = TC043.CDEXPC-1)+DEXP).
N.B. Certains sigles ont été changé dans le texte pour éviter des
confusions entre les variables.
Par contre les sigles utilisés
ci-dessus sont ceux du modèle original.

- 366 -
ANNEXE 2A
REPRESENTATION GRAPHIQUE DES DEPENSES PUBLIQUES
PAR TETE EN FONCTION DU PIB PAR TETE
penses publiques/tête




5~


,
4{


:le



.
5
••
• •
10
.20
30
lotO
~o
iCI
~o
10
511
11'0
/10
I~
I~O
I~O
-tro ""0 Ato
PIB/tête

-
367 -
ANNEXE 2B:
LES TESTS SUR LES EQUATIONS RELATIVES AUX DEPENSES
PUBLIQUES
Test d'indépendance sérielle des écarts
Soit X = résidu
_L'estimation de X par rapport à LogP donne pour l'équation 3
relative aux dépenses publiques totales/tête:
x = 3,116D-09 - 9,376D-10LogP
Au seuil de 5~ Dl=1,13
(1,39D-08)
(-1,754D-08)
Du=1,38. Au seuil de 1~
Dl=0,87
Du=1,10
RZ = 0
DW = 1,37
i l n'y a pas d'autocorrelation
_Pour l'équation 5 relative aux dépenses d'investissement/tête
x = 6,31D-08 - 1,993D-08LogP
(1,463D-0,7)
(-2,210D-0,7)
DW= 1,85
Il n'y a pas d'autocorrelation
Test de Breush et Pagan
Soit Y = XZ
_Pour l'équation 3 on a en estimant Y par rapport a LogP
y = -0,02 + 0,013LogP
(-0,32)
(0,86)
RZ = 0,04
DW = 1,84
F = 0,75
SCH = 0,61
-Pour l'équation 4 on a
y
= -0,01 + 0,006LogP
(-0,26)
(0,73)
HZ = 0,03
DW = 2,29
F = 0,53
SCR = 0,31
Il n'y a pas de liaison entre Y et les variables indépendantes.

- 368 -
Pour l'équation 5 on a
y = -0,11 + 0,05LogP
(-0,4)
(0,77)
R2
= 0,03
DW = 2,23
F = 0,60
Test de Chow
_En
réduisant la taille de notre échantillon à 15 l'équation 3
devient:
LogDPG = -1,99 + 1,25LogP
(-5,61>
(15,55)
DW = 1,37
F = 242,05
SCR = 0,60
SCR = Somme des carrés des résidus.
SCR(18) -
SCR(15)
0,61 :
0,60
F calculé =
0,016
SCR(15)
=
=
0,60
F Tab(N-K; K-1)
= 4,67
F cal <F Tab
cl. = 0,05
Les coerricients sont constants
_Pour l'équation 4 on a
LogDPG = -1,19 + 0,81LogP
(-4,74)
(14,25)
R2
= 0,93
DW = 1,32
SCR = 0,30
F = 203,09
0,31 -
0,30
F cal = -~~-=-=----
= 0,033
F Tab(N-K;K-1)
= 4,67
0,30
F cal < F Tab
_ Pour l'équation 5 on a:
LogDPI = -4,94 + 1,67LogP
( -8,33)
(12,44 )
DW = 1,87
F = 154,81
SCR = 1,69
F cal = 1,75 :
1,69
= 0,035
1 , 69
F Tab = 4,67
F cal <F Tab
Les coerricients sont constants.

-
369 -
ANNEXE 2C: REPRESENTATION GRAPHIQUE DU PIB/TETE ET DES DEPENSES
PUBLIQUES/TETE
,•
/
PIB/tête
",
1
1
,,
1
,
1
,1,
1 \\
1
,
1
, ,
1

\\
1
, \\
1
f
\\
1
,
\\
1
1
\\
1
1
\\
1
1
\\
Dépenses publi-
1
ques/tête
V
1
1

,
1
1
,
1

1
,
1
,
1
,
Dépenses d'in-
vestissement/tête
1
1
1
1
1
l
Dépenses de
t'onct./tête
,A _.-A
_.....-
.....
~.
-"
10
68'
14
Années

-
370 -
ANNEXE 3A: TESTS SUR L'EOUATION DE L'EFFET DE DEPENSE DANS
L'ANALYSE DU SYNDROME HOLLANDAIS
1) Test d'indépendance sérielle des écarts
SMPL
1968 -
1985
18 Observations
LS I l Dependent Variable is X
VARIABLE
COEFFICIENT
STD. ERROR
T-STAT.
2-TAIL SIG.
---------------------------------------------------------------
C
-4.849D-09
0.0684087
-7.088D-08
1.000
RPG
7.118D-10
0.0633682
1.123D-08
1.000
DPG
-8.699D-11
0.0310448
-2.802D-09
1.000
R-squared
0",000000
Mean of dependent var -4.17D-09
Adjusted R-squared -0.133333
S.D. of dependent var
0.136212
S.E. of regression
0.145009
Sum of squared resid
0.315414
Durbin-Watson stat
1.734418
Log likelihood
10.85728
X = Résidu.
Il n'y a pas d'autocorrelation (Dl=1,05; Du= 1,53
seuil de signification de 5") DW > Du
2) Test de BREUSH et PAGAN
Il permet de voir si la variance du terme d'erreur est constante
toutes les variables explicatives.
18 Observations
LS I l Dependent Variable is Y
Soit Y = X2
VARIABLE
COEFFICIENT
STD. ERROR
T-STAT.
2-TAIL SIG.
C
0.0216124
0.0192537
1.1225085
0.279
DPG
-0.0048763
0.0087376
-0.5580800
0.585
RPG
0.0090315
0.0178351
0.5063877
0.620
R-squared
0.020759
Mean of dependent var
0.017523
Adjusted R-squared -0.109806
S.D. of dependant var
0.038741
S.E. of regression
0.040813
Sum of squared resid
0.024985
Durbin-Watson stat
2.055486
F-statistic
0.158996
Log likelihood
33.67762
Il n 'y a pas de liaison significative entre y et les variables
indépendantes.

-
311
-
3) Test de CHOW
En réduisant la taille de notre échantillon à 15 observations
l'équation devient:
PAG = 1,36 + 0,006DP/PG - 0,28RP/PG
(14,05)
(2 )
(-3,92)
R2
= 0,58
DW = 1 ,81
F = 8,6
SCR15 = 0,28
or SCR18 = 0,31
F C l
_ SCR18 -
SCR15
0,31
-
0,28
=
=
a
-
SCRi5
0,10
0,28
F Tab(N-K; K-l) = 3,68
F Cal <F Tab
Les coefficients restent significatifs même si l'on
réduit la taille de l'échantillon.
4) Données statistiques
--------------------------------------------------------------
OBS
PG
RP
MM
PA
DP
--------------------------------------------------------------
1968
19,1
0,4
10,5
31 ,5
19,3
1969
20,1
1 ,0
12,3
32,3
20,4
1910
21 ,9
0,8
13,4
33,5
23,4
1911
22,1
2,3
15,2
34,4
21,0
1912
23,6
4,5
19,1
35,8
33,6
1913
21,5
6,3
26,1
38,8
49,5
1914
45,4
36,6
44,0
43,0
93,8
1915
41,4
99,0
10,8
55,4
225,8
1916
54,4
110,1
132,4
65,4
313,8
1911
59,1
128,6
129,5
14,4
466,6
1918
61,4
131,6
112,8
82,5
269,2
1919
13,0
129,8
122,4
89,0
293,1
1980
100,0
181,3
152,0
100,0
334,4
1981
120,9
211,5
116,2
108,1
411,0
1982
134,1
310,2
199,6
126,9
418,1
1983
149,3
311 ,4
235,3
140,0
582,9
1984
160,3
384,6
213,2
148,2
698,6
1985
161,6
339,8
310,2
159,1
196,0
--------------------------------------------------------------

-
372 -
PG = Déflateur du PIB;
MM = Masse monétaire;
PA = Indice des prix à la consommation(125 articles,Ménages africains
DP = Dépenses publiques
RP = Recettes pétrolières.
Tables du d de Durbin-Watson (1)
Risque a = 5 %
m =\\
m =2
m =3
m = 4
m = 5
T
dl
dl
dl
dl
dl
dl
dl
dl
dl
dl
15
1.08
1.36
0.95
1.54
0.82
1.75
0.69
1.97
0.56
2.21
16
1.10
1.37
0.98
1.54
0.86
1.73
0.74
1.93
0.62
2.15
17
1.13
1.38
1.02
1.54
0.90
1.11
0.78
1.90
0.67
2.10
18
1.16
1.39
1.05
1.53
0.93
1.69
0.82
1.87
0.71
2.06
19
1.18
1.40
1.08
1.53
0.97
1.68
0.86
1.85
0.75
2.02
20
1.20
1.41
1.10
1.54
1.00
1.68
0.90
1.83
0.79
1.99
21
1.~2
1.42
113
1.5.1
1.03
1.67
0.93
1.81
0.83
1.96
22
1.24
1.43
1.15
1.54
1.05
1.66
0.96
1.80
0.86
1.94
23
1.26
1.44
1.17
1.54
1.08
1.66
0.99
1.79
0.90
1.92
24
1.27
1.45
1.19
1.55
1.10
1.66
1.01
1.78
0.93
1.90
25
1.29
1.45
1.21
1.55
1.12
1.66
1.04
1.77
0.95
1.89
26
\\.30
1.46
1.22
1.55
1.14
1.65
1.06
1.76
0.98
1.88
27
1.32
1.47
1.24
1.56
1.16
1.65
1.08
1.76
1.01
1.86
28
1.33
1.48
1.26
1.56
1.18
1.65
1.10
1.75
1.03
1.85
29
1.34
1.48
1.27
1.56
1.20
1.65
1.12
1.74
1.05
1.&4
30
1.35
1.49
1.28
1.57
1.21
1.65
1.14
1.74
1.07
1.83
31
1.36
1.50
1.30
1.57
1.23
1.65
1.16
1.14
1.09
1.83
32
1.37
1.50
1.31
1.57
1.24
1.65
1.18
1.13
1.11
1.82
33
1.38
1.51
1.32
1.58
1.26
1.65
1.19
1.73
1.13
1.81
34
1.39
1.51
1.33
1.58
1.27
1.65
1.21
1.73
1.15
1.81
35
IAO
1.52
1.34
1.58
1.28
1.65
I.ll
1.73
1.16
1.80
36
1.41
1.52
1.35
1.59
1.29
1.65
1.24
1.73
1.18
1.80
37
1.42
1.53
1.36
1.59
1.31
1.66
1.25
1.72
1.19
1.80
38
1.43
1.54
1.37
U9
1.32
1.66
1.26
1.72
1.21
1.79
39
1.43
1.54
1.38
1.60
1.33
1.66
1.27
1.72
1.22
1.19
40
1.44
1.54
1.39
1.60
1.34
1.66
1.29
1.72
1.23
1.19
45
1.48
1.57
1.43
1.62
1.38
1.67
1.34
1.72
1.29
1.18
50
1.50
1.59
1.46
1.63
1.42
1.67
1.38
1.72
1.34
1.77
55
1.53
1.60
1.~9
1.64
1.45
1.68
1.41
1.72
1.38
1.77
60
1.55
1.62
1.51
1.65
1.48
1.69
\\.44
1.73
lAI
1.77
65
1.57
1.63
1.54
1.66
1.50
1.70
1.47
1.73
1.44
1.77
70
U8
1.64
1.55
1.67
1.52
1.10
1.49
1.74
f.46
1.77
75
1.60
1.65
1.57
1.68
1.54
1.11
1.51
1,74
1.49
1.77
80
1.61
\\.66
1.59
1.69
1.56
1.72
1.53
1.74
1.51
1.77
85
1.62
1.67
1.60
1.70
1.57
1.72
1.55
\\.75
1.52
1.77
90
1.63
1.68
1.61
1.70
1.59
1.73
1.57
1.75
1.54
1.18
95
1.64
1.69
1.62
1.11
1.60
1.13
1.58
1.75
1.56
1.18
100
1.65
1.69
1.63
1.72
1.61
1.74
1.59
1.76
1.57
1.18
T '" taille de l'échantillon.
m - nombre de vari3bles explic3ti ves.
(1) Revue trimestrielle 1951. nO 38. pp 159 à 178. J. DUllBIN et G. S. WATSl:JN 4( Testing ror
sorial correl311on in le3st squ3re regrcsslon " ".

-
373 -
ANNEXE 3B:
MODE DE SELECTION DES VARIABLES ET TESTS SUR
L'EQUATION RELATIVE A LA PRODUCTION DE CACAO
EQUATION 1:
LPRD = 9,90 -
0,58LPCG + 0,26LPCG2 + 0,99LPAA -
0,09LPRCC
(0,55)
(-0,90)
(0,57)
(0,34)
(-0,27)
-
1,07LPRCG -
0,06LT
(-2,03)
(-0,23)
RZ
= 0,81
DW = 2,01
F = 7,52
EQUATION 2:
LPRD = 13,55 -
0,71LPCG + 0,29LPCG2 + 0,43LPAA -
0,08LPRCC
(1,52)
(-1,87)
(0,69)
(0,27)
(-0,25)
- 1,16LPRCG
(-3,12)
RZ
= 0,81
DW = 2,05
F = 9,86
EQUATION 3:
LPRD = 13,14 - 0,70LPCG + 0,26LPCG2 + 0,49LPAA -
1,18LPRCG
(1,56)
(-1,93)
(0,67)
(0,33)
(-3,48)
RZ = 0,81
DW = 1,98
F = 13,35
EQUATION 4:
LPRD = 15,88 -
0,73LPCG + 0,29LPCG2 -
1,22LPRCG
(12,04)
(-2,10)
(0,81)
(-3,97)
RZ
= 0,81
DW = 2,03
F = 19,07
EQUATION 5:
LPRD = 15,14 - 0,46LPCG -
1,03LPRCG
(16,02)
(-4,38)
(-5,18)
RZ = 0,80
DW=1,81
F = 28,97
Les trois tests suivants confirment la stabilité de l'équation 5.
L'erreur peut être considérée comme étant due au hasard.
La·'variance
des résidus est constante.

-
374 -
Test d'indépendance sérielle des écarts
'l(
= Résidu
'l(
= -2,63D-07 + 1,44D-09LPCG + 5,48D-08LPRCG
(-2, 78D-07)
(1, 37D-08)
(2, 73D-07)
DW =1,81
Test d'homoscédasticité (Test de BREUSH et PAGAN)
y
= -0,01 + 0,02LPCG -
0,01LPRCG
(-0,09)
(1,36)
(-0,54)
RZ
= 0,12
DW = 2,27
F =0,97
Test de constance des coefficients
LPRD = 15,05 -
0,43LPCG -
1,04LPRCG
(14,53)
(-3,34)
(-4,90)
DW = 1,71
F =22,76
En réduisant la taille de l'échantillon
a 15 observations les
coefficients restent significatifs.
Données statistiques
PRD = Production de cacao au Gabon, en Tonnes;
PAA = Population agricole active,
en milliers de personnes;
PCG = Prix du cacao au Gabon,
en fcfa;
PRCG = Prix relatif cacao Cameroun/Gabon;
PRCC = Prix relatif café/cacao;

- 315 -
Obs.
PRD
PAA
PCG
PRCG
PRCC
1969
4366
113
95
84,21
52,63
1910
5211
203
95
84,21
52,63
1911
4342
203
95
80,69
52,63
1912
4442
202
100
16,66
52,63
1913
4522
202
100
81,66
50
1914
6000
202
130
15,63
50
1915
4410
201
150
15,55
38,46
1916
3510
201
230
56,52
33,33
1911
3120
200
250
58,80
18,26
1918
3095
200
300
61,11
12
1919
3668
200
266
85,21
60
1980
2849
199
262
89,05
61,66
1981
3353
199
281
85,40
14,80
1982
3500
199
219
90,19
69,15
1983
1595
191
254
114,11
11,41
1984
1543
196
254
140,41
85,03
1985
1540
195
216
140,41
98,42
Sources: -Statistiques de production de la F.A.O.;
-Tableau de bord de l'économie gabonaise 1985;
-Evolution économique du Gabon 1963-1983;
-World Bank Table 1981;
-Direction de la Statistique, Yaoundé Cameroun.

-
376 -
\\
ANNEXE
4
: MODELE ECONOMETRIOUE DU F.M.I. ET LES RELATIONS ENTRE
L'AJUSTEMENT ET LA CROISSANCE
Nous ne présentons ici que la structure du modèle qui
met en lumière les relations essentielles à la base des programmes
d'ajustement,
telle qu'elle découle de l'article de KHAN et KNIGHT
intitulé :nFund supported adjustement programs and economic growth n
Occasional paper n041, p.27, F.M.I. Washington,
1985.
1) Demande de monnaie
2) Importations
logIM
= log(Pm.e)t + ~a41ogYt - a 1og (Pm.e/ P )t
+
(1
- P1)[logIM _
t
5
t
1
-
log(pm. e )t_11
3) Exportations
log Xt
= log ( Px. E) t + a 610g y ~ + a r 0 g ( Px. el P ) t + a al 0g ( Px. el P ) t _ 1 +
a 1og (px.eIP)t_2
9
4) Inflation
AlogP t
= a
[lOg (M/P) t-1
-
lOgm~J
10
+
a 11 (AlogPm t + Âlog~t) + (1-a11 )·
(610 g ( Pm t -1) +!!. log t -1 )
5)
Production réelle ou revenu réel
~logYt = a
(AlogDCP
- AlogP ) + a
(àlogDCP _
- Alog t-l) -
12
t
t
13
t
1
a141og(Yt_1/Y~) + a
(A!ogG
-~logPt) + a
15
t
16 AlogX t
- Alog(px.e)t
6) Capacité de production
7) Offre de monnaie

- 377 -
8) Balance des paiements
ARt = X
-
IH
+ St +AFIP
+AFIG
t
t
t
t
9) Crédit intérieur
ADC
=
t
6DCP t
+ ADCG t
10) Crédit secteur public
ADCG
= G
-
Tt - AFIG
t
t
t
11) Inflation attendue
Âtrt = y(lt.logP t _ 1 -]( t-1)
Définition des variables
Variables endogènes
md = Demande de monnaie
IH = valeur des importations (en monnaie nationale)
X
= valeur des exportations (en monnaie nationale)
~logP = taux d'inflation
Alogy* = taux de croissance des capacités de production
Alogy = taux de croissance de la production
H = valeur nominale du stock de monnaie (au sens large:billets,
crédits . . . )
R = avoirs extérieurs nets du système bancaire (en monnaie nationale)
OC = avoirs intérieurs nets du système bancaire (crédit interne)
DCG = crédit interne au secteur public
Pi = taux d'inflation attendu
Variabes exogènes
DCP = crédit interne au secteur privé
e = taux de change de la monnaie nationale en monnaie étrangère
FIG = endettement extérieur net du secteur public
FIP =
-//-
-//-
-//-
privé

-
378 -
G = dépenses du gouvernement
IR = formation brute de capital fixe en termes réels (inflation dé-
duite)
= investissement réel brut
L = travail disponible
Pm = prix des importations
Px = prix des exportations
r
= taux d'intérêt nominal interne
S = mon tan t net des services
T = recettes du gouvernement.
TABLE DE DISTRIBUTION DE F
(Variable de Snedecor)
Valeurs de F ayant la probabilité P d'~tre dépassées ( F
,
"
1
-1 -
1
-1 - 2
.
-1 - 3
-1 - 4
-1
- 5
-, p-o.os P-O,Ol P-O,05 P-O,Ol P-O,05 P-0.01 P-0.05 P-0.D1 P-O,05 P-O,Ol
1
un,4
4052
199,5
4999
:n5,7
5403
224,8
5n5
230,2
5784
2
18,51
98,49
19.00
99,00
19,18
99,17
19,25
99,25
19,30
99,30
3
10,13
34,12
9,55
30,81
9,28
29,411
9.12
28,71
9,01
21,24
4
7.71
21,20
8,94
18, 00
8.59
18,89
8,39
15,98
8,211
l5,52
5
8.81
18,28
S, 79
13,27
5,41
12,011
5,19
11,39
S,OS
10,87
8
5,99
13,74
5,14
10,91
4,78
9,78
4,53
9,15
4,39
B,75
7
S,59
12,25
4,74
9,55
4,35
8,45
4,12
7,85
3,97
7,45
8
5,32
11,28
4,48
8,85
4,07
7.59
3,84
7,01
3,89
8.U
9
5.12
ID, sa
4,28
8,02
3,88
6,99
3,113
8,42
3,48
',011
10
4,98
10,04
4,10
7,56
3,71
8,55
3,48
5,99
3,33
5,84
11
4,84
9,85
3,98
. 7,20
3,59
8,22
3,38 .
5,87
3,20
5,32
12
4,75
9,33
3,88
8,93
3,49
5,95
3,:l8
5,U
3,11
5,08 .
13
4,87
9,07
3,80
8,70
3,41
5, 74
3,18
5,20
3,02
4, se
14
4,110
8,811
3,74
8,51
3,34
5,56
3.11
5,03
2,98
4,e9
15
4.54
8,88
3,88
8,36
3,29
5,42
3,011
4,89
2,90
·4, se
18
4,49
8,53
3,83
8,23
3,24
5,29
3,01
4,77
2,85
4.44
17
4,45
8,40
3,59
6,11
3,20
5.18
2.98
4.87
2,111
4,34
III
4,41
8,28
3,55.
Il,01
3,18
5. 09
:l 93
4,51
2.77
4,25
19
4,38
8,18
3,52
5,93
3.13
5,01
2~0
4.50
t,74
4,17
20
4,35
8,10
3,49
5,85
3,10
4,94
2,87
4,43
2,71
4,.10
21
4,32
8.02
3,47
5,78
3,07
4,87
2,84
4,37
2,811
.,04
22
'4,30
7,94
3,44
5,72
3,05
4,82
2,82
4,31
2,88
3,99
23
4,28
7,88
3.42
5,66
3,03
4,78 ,
2,80
4,25
2,114
3,84
24
4,28
7,82
3,40
~.61
3.01
4.72
2.78
4,22
2,112
3,90
25
4,24
7,77
3,38
5,57
2,99
4,88
:l, 78
4,18
2,80
3,88
26
4.22
7,72
3,37
5.53
2,96
4,84
2,74
4,14
2,59
3,82
27
4,21
7,66
3,35
5,49
2,96
4,60
2,73
4,11
2,S7
3,78
28
4,20
7,114
3.34
5.45
2.95
4.57
2,71
4,07
2,5&
3.75
29
4. 18
7,60
3.33
5.U
2.93
4,54
2,70
4,04
2,54
3,73
30
4,17
7,56
3,32
5.39
2.92
4.51
2,89
4,02
2.53
3,70
40
4,08
7,31
3,23
5,18
2,64
4.31
2,81
3.83
2.45
3.51
60
4,00
7,06
3,15
4.98
2.76
4.13
2.52
3,85
2,37
3,34
120
3.92
6,85
3,07
4, 7~
2.88
3.95
2.45
3.48
2,29
3.17

3,84
8.84
2,99
4,60
2.80
3.78
2,37
3,32
2.21
3,02
.1 ".t la plus irande de. deul< variances "stlm~e•. avec v, degr6. de Ilbert6.

-
379 -
ANNEXE
5
INCIDENCE D'UNE DEVALUATION DU FRANC CFA PAR RAPPORT
AU FRANC FRANCAIS SUR L'ECONOMIE GABONAISE
Tableau 1: Effet d'une dévaluation du Fcfa sur les secteurs pétro-
lier et non pétrolier.
(Ecarts en milliards de fcfa)
Variante 5
1990
1991
Branche Pétrole
Production
70,76
27,70
Exportation
70,52
27,57
Valeur ajoutée
58,13
22,99
Frais de personnel
0
0
Impôts indirects
16,61
6,5
E.B.E.
41 .51
16.49
Branche hors Pétrole
Production
12,31
5,3
Importation
7,9
3,87
Valeur ajoutée
5,92
2,54
Frais de personnel
2,99
2,36
Impôts indirects
0,73
0,33
E.B.E.
2.19
-0.15
Source: Simulation du modèle MEGA
Tableau 2: Effets d'une dévaluation
sur certains postes du budget
et sur le PIB.
(Ecarts par % à la situation de référence en milliards
de fcfa)
Variante 5
1990
1991
PIB en valeur
65,11
25,95
Budp;et de l'Etat
Dépenses totales
8,36
8,97
Recettes pétrolières
88,62
29,49
Recettes non pétrolières
3,31
1,22
Solde budp;étaire
83.57
21.74
Solde du Trésor
83,11
22,06
Source: Simulation du modèle MEGA

-
380 -
Tableau 3: Effet d'une dévaluation de 100~ du Fcfa sur la balance
des paiements et les finances publiques.
(Ecarts par rapport à la situation de référence en mil-
liards de fcfa)
Variante 5
1990
1991
Exportation
10,52
21,56
Importation
1,9
3,81
Besoin de financement de l'ext.
51,69
13,93
Solde balance courante
51,69
13,93
Moins amortissement dette ext.
-0,32
- 0,45
Solde hors emprunts publics
51,8
14,09
Emprunt public
0
0
Solde ~lobal
51 .8
14.09
Compte financier
Solde budgétaire
83,51
21 ,14
Total des emprunts
0
0
Total des remboursements
0,32
0,45
Solde du Trésor
83,11
22.06
Source: Simulation du modèle MEGA
Tableau 4: Effet d'une dévaluation sur les comptes des agents éco-
nomiques.
(Ecarts par rapport à la situation de référence en mil-
liards de fcfa)
Variante 5
1990
1991
Entreprises
Production
83,08
34,01
Valeur ajoutée
64,05
26,39
E.B.E.
43,1
16,93
Epargne brute
-30,06
- 1,23
Besoin de financement
32.63
8.18
MénaKes
Consommation
2,39
2,08
Revenu brut disponible
2,55
2
Epargne brute
0,24
-0,01
Capacité de financement
0,062
-0,22
A suivre . . .

-
381 -
Administrations
Intérêts versés
8,36
9,3
Intérêts reçus
1,67
0,69
Impôts directs
72,18
23,65
Impôts indirects
'11,71
7,76
Valeur ajoutée
0
0
E.B.E.
0
0
Revenu disponible
84,25
23,07
Source: Simulation du modèle MEGA
Remarque:
Pour élaborer cette variante, nous avons changé la valeur
de la variable DOLLARF qui liait implicitement le dollar au rranc
cfa par l'intermédiaire du franc rrançais.
La valeur de DOLLARF
est donc fixe
dans le modéle. Elle est de 300rcra. En erret:
lFF = 50Fcra
1$ = 6FF
(valeur moyenne retenue par les auteurs du
modèle MEGA)
d'où 1$ = 300rcra
valeur de DOLLARF.
Par ailleurs, pour tenir compte de la rlexibilité du dollar, le
modèle utilise une autre variable DOLLAR dont la valeur sert au
calcul de la production pétrolière.
Si l'on modifie la parité du fcfa par rapport au franc français
nous aurons par exemple lFF = 100fcfa. Dans ce cas la variable
DOLLARF est égale à 500 fcfa,
car au moment de notre simulation
la valeur de la variable DOLLAR était de 5FF.
Par contre si l'on
change la variable DOLLAR l'effet obtenu sera celui d'une hausse
directe du taux de change du dollar. Si l'on prend DOLLAR =500rcfa,
l'impact positir sur,l'économie gabonaise serait beaucoup plus
grand.

-
382 -
ANNEXE 6
DONNEES STATISTIQUES
Années
TCER
TCEN
CPR
CPU
IPR
IPU
sas
1966
111 ,51
104,43
25,8
11 ,8
13,2
3,6
1 ,5
1961
110,12
104,52
26,5
9,9
11 ,4
6
4,6
1968
109,62
105,24
27,4
13,8
17,1
4,3
9
1969
105,13
103,10
30,1
15,4
19,2
15,1
10
1970
100
100
32,8
17,6
19,8
7,4
10,5
1971
97,91
99,45
37,1
19,7
21 ,9
10,3
14,7
1972
97,04
100,83
36,3
19,2
39,2
12,3
0,9
1973
98,18
103,37
73,6
25,1
33
19,3
1,9
1974
94,42
100,98
91 ,8
34,4
94,7
61 ,6
53,1
1975
113,18
105,37
108,7
56,5
121,6
136,6
7,5
1976
121,74
103,09
118,3
76
166,5
269
-3,7
1977
124,29
101
162,1
124,9
177,5
160,5
2,3
1978
126,99
100,91
96,6
73,8
141 ,6
82,4
80
1979
126,24
102,01
218,6
77,9
105,5
97,6
135,9
1980
126,35
102,28
236,7
119,7
161 ,1
80,1
299,2
1981
115,84
96,41
280,7
149,5
228,5
118,6
237,9
1982
117 , 76
92,3
325,1
186,8
237,7
146,8
260,7
1983
115,10
88,56
385,6
222,3
261,6
207,8
229,9
1984
111,58
85,87
430,6
284,4
192
284,5
305,5
1985
113,89
85,63
501,2
306,3
237,3
359,5
224,7
1986
122,3
88.53
509
286
213
305.5
229,8
TCER = Taux de change effectifs réels; TCEN = Taux de change
effectifs nominaux; CPR = Consommation privée; CPU = Consommation
publique; IPR = Investissement privé; IPU = Investissement public;
SBS = Solde des biens et services.
Indices des taux de change calculés sur base 100 de 1970 a partir
des sources du F.M.I ••
Les consommations
et investissements privés et publics ainsi que
le solde des biens et services sont en milliards de Fcfa.
Source: D.G.E. -25 ans d'économie gabonaise
- Tableau de bord de l'économie gabonaise Juin 1987.

-
383 -
ANNEXE
7: ETUDE DE RENTABILITE DE L'EXPLOITATION D'UN HECTARE
DE BANANIER (CYCLE D'UN AN)
Hain d'oeuvre par ha
h/j
Fcra
-Préparation des piquets
4
12.000
- Piquetage
4
12.000
-Trouaison
26
78.000
-Transport des rejets et plantation
8
24.000
-Semis plante de couverture
4
12.000
-Traitement herbicide
4
12.000
-Sarclage manuel des couronnes
40
120.000
-Application d'engrais
14
42.000
-Application d'insecticide et
rématicide
8
24.000
-Contrôle cercosporiose
12
36.000
-Irrigation par aspersion en
saison séche
27
81.000
-Préparation des perches pour
tuteurage
4
12.000
-Tuteurage des rejets
4
12.000
-Oeilletonnage
10
30.000
-Récolte et transport hors
plantation
25
75.000
Sous-total
194 h/j
582.000 Fcra
Travaux mécanisés par ha (en heures)
-Sous-sol age croisé
0,6
3.600
-Labour suivi d'un passage au chiesel 3
18.000
-Epandage amendements
1 ,5
9.000
-Transport des rejets
2
12.000
-Transport des produits
3
18.000
-Irrigation
42
126.000
-Transport de la récolte
16
96.000
sous-total
68,1
h
282.600 Fcra

-
384 -
Produits par ha
Ouan ti té
Prix unité
Fcfa
-Engrais:l0-l0-20 (lKg/pied)
2.057. Kg
240 F/Kg
493.680
Sulfate potassium
(0,5 Kg/pied)
1.030 Kg
230 F/Kg
236.900
-Amendements:
Chaux
2.000 Kg
20 F/Kg
40.000
Sulfate de Hg
350
200
70.000
-Fongicide : Bayfidan
83
4.470
371. 01 0
-Insecticide
103
1 .045
107.635
-Nématicide
83
2.984
247.672
-Herbicide
3 l
3.840 F/I
11 .520
-Coût des rejets désinfectés
2.400
200
480.000
-Coût des semences de Hucuna
4 Kg
1.500
6.000
Sous-total
2.064.417 Fcfa
Défrichage d'un ha à la main
1 .120.000 Fcfa
TOTAL
4.049.017 Fcfa
a)
Charges totales/ha (défrichage non compris)
2.929.017
-Revenu brut/ha à 150 Fefa/Kg pour une production
de 30 T/ha
4.500.000
-Revenu net /ha
1.570.983
-Revenu net/jour de travail
8.098
-Revenu net pour 200 jours de travail
1.619.600
b)
Charges totales/ha défrichage compris
(à la main)
4.049.017
-Revenu net/ha
450.983
-Revenu net/jour de travail
2.324,65
-Revenu net/200J.T.
464.930
e) Revenu net/ha avec défrichage au Bull
1.270.983
-Revenu net/J.T.
6.551,45
-Revenu net/200J.T.
1.310.291,75

-
385 -
ANNE~E 8: CHARTE DES LIBERTES ADOPTEE A LA CONFERENCE NATIONALE
"Préambule: -Considérant que le bonheur du peuple gabonais passe
par l'existence d'une vie digne, basée sur la démocratie multipar-
tiste, la liberté syndicale et religieuse;
-Considérant la responsabilité collective des gabonaises et gabo-
nais devant les dangers susceptibles de menacer l'intégrité Terri-
toriale, l'avenir politique, économique,
social et culturel de leur
pays;
Les représentants des Partis, des Associations socio-professionnel-
les et confessionnnellesréunis en Conférence Nationale, adoptent
cette Charte et s'engagent:
- a s'en inspirer à toute circonstance dans leur action;
- à se conformer à sa morale, à ses principes et à ses dispositions;
- à la considérer comme un contrat commun qui les lie et qui est
susceptible de réunir tous les gabonais
sur la base d'un con-
sensus;
-
convaincus que chaque personne a un droit légitime a la différence
qui ne signifie ni sédition, ni déchirements;
- considérant que l'objectif suprême est de raffermir les fondements
de l'Etat qui n'est la propriété ni d'un homme ni d'un groupe,
ni d'une province ou d'une secte, mais l'instrument permettant de
réaliser les ambitions de notre peuple, de mobiliser toutes les
énergies et l'ensemble de nos ressources humaines et naturelles
en vue d'accroitre le bien-être de toutes les couches de la popu-
lation et de consolider les conditions de sécurité, de paix, de
liberté, d'égalité et de justice."
La Conférence Nationale
Article 1: Réaffirme solennellement les droits et libertés de l'hom-
me tels que définis en 1789 et confirmés par la déclaration univer-
selle des droits de l'homme et du citoyen de 1948, et la Charte
africaine des droits de l'homme et des peuples de 1981.
Article 2: Affirme solennellement que la République Gabonaise assure
devant la loi l'égalité de tous les citoyens sans distinction de
sexe, d'origine, de race, d'opinion ou de croyance.

-
386 -
Article 3: Affirme le droit absolu du peuple gabonais au multipar-
tisme et à la démocratie.
Article 4: Affirme le droit de grêve, le droit de créer des associa-
tions à caractère politique et syndical.
Article 5
-Les droits fondamentaux:
Droit a la vie et à la dignité; droit à la propriété privée; droit
a un logement décent; droit à la protection de la mère, de l'enfant
et un revenu minimum aux indigents;
- Droit à l'intégrité physique et morale, même en cas de garde à vue,
de détention préventive ou de condamnation pénale; droit à l'assis-
tance d'un interprète devant les juridictions répressives; droit à
l'égalité d'accès aux emplois; droit des handicapés aux emplois;
droit à la sécurité sociale et aux soins médicaux; droit d'accès
égal aux médias de l'Etat; droit a un environnement naturel sain et
préservé; droit à l'éducation et à l'enseignement; droit à la conser-
vation et à la protection du patrimoine culturel national.
-Les libertés fondamentales:
Liberté d'aller et venir tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des
frontières territoriales; liberté de pensée d'opinion et de croyance;
liberté d'association et de réunion; liberté de presse.
Article 6: Affirme pour les femmes le droit à la contraception.

-
387 -
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B
L
o
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397 -
T A BLE
DES
MATI
ERES

-
398 -
T A BLE
DES
MAT 1 E RES
INTRODUCTION GENERALE . . . . . • . . • . • . . • . . . . . . . • . ~ • . • . • . . . . • . . . . • • • . l
PREMIERE PARTIE:
NATURE
DE
LA
CRISE
INTRODUCTION DE LA PARTIE . . . . . . . . . . . . . • . • . . . . . • . • . • • • . • . • • . . • . . 18
CHAPITRE 1
:
LES ORIGINES EXOGENES DE LA CRISE
19
I~ff6duction du chapitre • • • . . . . . . . . • . . . . . • . • . • . • . . • • . • • . . • . • • • . 19
SECTION 1 :
L'INSTRUMENT D'ANALYSE
DE LA CRISE AU GABON:
20
LE MODELE MEGA
A -
LE CIRCUIT ECONOMIQUE GABONAIS •.•.•...•.••..••••• 21
1 -
Les origines sectorielles de la production •••••.• 22
II -
La structure du budget de l'Etat •..•.•.•.•.••••. 26
a)
Les ressources budgétaires avant le
contre-choc pétrolier •••.•.•.••...•.•.••••••••. 26
b)
Les dépenses budgétaires avant le
contre-choc pétrolier •.••..••.•.•••.•.•.•..•... 27
B -
LA STRUCTURE DU MODELE MEGA . . . . . . • . . . . . . . . . . . • . • . J2
1 -
Les équations du bloc production-demande-revenus.J4
II -
Les équations du bloc dette publique •••• ~; .• ~ •. ~J8
III -
Les équations du bloc 'balance des paiements,
capacités et besoins de financement ..•..•.••..• 41
IV -
Les équations du bloc compte de l'Etat •.•..••.•• 43
C -
RESOLUTION DU MODELE .•••.•.•.•.•.•••.•.•.••.••••• 46
1 -
L'estimation mathématique des coefficients •.••.•• 46
a)
Les variables exogènes .•.•...••••• ~ ••••.••.••.•. 46
b) Les variables endogènes . . . . • . . . . . . . . . . • . • . . . • . . • 47

-399 ...
II - Gestion informatique du modèle ••.•.......•.•••••48
a) Elaboration des fichiers de données ....••.•••..48
b) Résolution informatique du modèle . . . • . . . . . . . . • •49
c) Elaboration des varian tes . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . .50
D -
LIMITES DU MODELE . . . . . . . . . • • . . . . • . • . . . . . . . . . • . • • .52
4
l
-
Limites dues aux hypothèses de base . . . . . . . . . . . • . .52
II ... Limites dues à la structure du modèle . . . . . . . . • . .53
SECTION II : EVALUATION DES EFFETS DES FLUCTUATIONS DU PRIX
DU BARIL DE PETROLE ET DU TAUX DE CHANGE DU
DOLLAR SUR L'ECPNOMIE GABONAISE DE 1984 A 1987
55
--------------~~------------------------------
A -
INCIDENCE DES FLUCTUATIONS DU PRIX DU BARIL
DE PETROLE ET DU TAUX DE CHANGE DU DOLLAR SUR
,
,
LES SECTEURS ~ETROLIER
ET NON PETROLIER . . . . . • . . 56
l
-
Impact sur l~-s~cteurpétrolier. . . . . . . • . . . . . . . • • .56
II -
Impact sur le secteur non pétrolier . . . . . . . . . . • . .57
B -
INCIDENCE DES FLUCTUATIONS DU DOLLAR ET DU
BARIL SUR LES COMPTES DE L'ETAT . . . . . . . . . . . . . • . • . .58
l
-
Impact sur le budget . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . • . .59
II -
Impact sur la'~lance des paiements . . . . . . . . . . • . .60
III -
Impact sur l~'ette public ..................•..61
~~,
IV -
Impact sur leslÎinances publiques . . . . . • . . . . . . • . • 63
C -
INCIDENCE DES ~~CTUATIONS DU DOLLAR ET DU
BARIL SUR LES ClMPTES DES AGENTS ECONOMIQUES ..••. 64
l
-
Impact sur le compte des entreprises . . . . . . . . . . • . . 64
II -
Impact sur le compte des administrations . . . . . • . . 66
III -
Impact sur le compte des ménages . . . . . . . • • . . . • . . 67
D -
INCIDENCE DES FLUCTUATIONS DU DOLLAR ET DU
BARIL SUR L'EQUILIBRE DES BIENS ET SERVICES ET

-
400 -
SUR L' EMPLOI . . . . . . • . . • . . . . . • • . . . • . • . • . . . . • • • • • • • • • •68
Conclusion du chapitre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • •72
CHAPITRE II :
LES ORIGINES ENDOGENES DE LA CRISE
75
Introduction du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . • • . • . . . . . . . • • . . • •75
SECTION l
: LA STRATEGIE GABONAISE DE DEVELOPPEMENT AVANT LE
77
CONTRE-CHOC PETROLIER :
PRESENTATION ET CONSE~UENCES
A -
LES COMPOSANTES DE LA STRATEGIE DE DEVELOP-
PEMENT . • . • • • . . . . . • . . • . • . • . . . • . . . . . . • . . • . . • . . • • •79
l
-
Le régime des échanges extérieurs . . . . . . • . • . . . • •79
II -
Le régime fiscal . • . . . . . . . . . . . • . • . • . . . . . . • • . . • .80
a)
Les régimes lA et IB . . . . . . • . . . . . . • . . . . . • . . . • .81
b)
Le régime II . • . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . • . • . • . • .82
c)
Les rég~.es III et IV ...•.••....•......•••.•.82
d)
Les régimes tarifaires privilégiés et le
régime tarifaire exceptionnel . . . . . . . . • . • • • . • .83
III -
Le contrôle des prix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • •84
B -
CONSEQUENCE DE L'APPLICATION DE LA STRATEGIE
DE DEVELOPPEMENT:
L'ETATISATION DE L'ECONO-
MIE GABONAISE .•' . . . • . • . . . . . . • • • • • • . . • . . . . . . • . . • .86
l
-
La mesure de l'étatisation de l·économie ...•.••88
a) L'importance des entreprises contr8lées
par I·Etat . . . . . . . . . . • . . • • . . . . • • . • . • • . . . . . • • . • • •88
b) Analyse économétrique de l'interventionnisme
étatique • • . . • • • . . . . . . • • . . . . • . • • • • • • . . . . . . . . • • • 90
1)
La loi de WAGNER . . . . • • . . . • . • . . . . . • . . . . • • . • . • • 91
2)
Application de la loi de WAGNER dans
l'analyse des dépenses publiques .••....••.••• 92
3) Interprétation des résultats ••.•...•.•••••.•• 95
II -
L'étatisation est-elle à l'origine de la

-
401 -
crise au Gabon? • . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • 97
a)
La thèse de BACON et ELTIS . • . . . . . . . . . . . • . • • 97
b) Tentative d'explication de la crise au Ga-
bon à l'aide de la thèse de BACON et ~;. -.
ELTIS . • • . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . • • . . . 99
c) Tentative d'explication de la crise à
l'aide de la théorie du syndrôme
hollandais . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . • • 103
1) L'effet de dépense . . . . . . . . . . . . . • • • • . . . . . . . 104
2)
L'effet de déplacement des ressources
en facteurs . . • • . . . . . • . . . • . . . . . . . . . . . . • • . . . 109
SECTION II
LES FACTEURS DE DESEQUILIBRE ET LEURS EFFETS
116
A -
LE CONTEXTE SOCIO-POLITIQUE ET LE FONC-
TIONNEMENT DE L'ADMINISTRATION . . . . . . . . . . . • . . . . 117
B -
LES CHOIX SECTORIELS CONTESTABLES ET LA
MAUVAISE GESTION DES RESSOURCES . . . . . . . . . . • . . . . 121
l
-
La productivité du capital au Gabon . . . . . . . . • . . 121
a)
L'efficacité des investissements pris
globalemen t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . . 123
b) L'efficacité des investissements par
sec teur . . . . . • . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . • . • • • • . . . 124
II -
La mauvaise répartition sectorielle des
budgets d'investissement . . • • . . . . . . . . • • . • • • . . . 125
III -
La mauvaise utilisation des budgets d'in-
vestissement à l'intérieur de chaque
sec teur . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . 127
a) Dans le domaine de la santé . . • . . . . . . . . . • . • . 127
b) Dans le domaine de l'infrastructure de
transport . . . . • . • . . . . . • • • . . . . . . . . . . . . . • . . • . . 128
c) Dans le domaine de l'éducation . . . . • . . . . . . . . 130

-
402 -
C -
LA FAIBLE COMPETITIVITE DES EHTREPRISES
GABONAISES ..••.••••..••.•.••.....••...••••••.••132
l
-
Le rinancement des projets étatiques .••••...••• 132
a) La rentabilité rinancière •.•••....•..•....•••. 133
b)
La rentabilité économique • • . • . • • . . . . . • . . . . . . . . 136
c)
La rentabilité politique . . . . • . . . . • • . . . . . . . • . • . 138
II -
Les coûts de production au Gabon ...••....••••. 140
a)
Les coûts salariaux . . . . . . • . . • • . • . . . . . • • • • • . . • •140
b) Les coûts de transport ..•...••.......•••....•.143
c)
Les coûts de dérrichement . . • . • . . . . . . • • . . . . . • • .144
III -
La distorsion des prix . . • . . . • • • . . . . . • . • . . . • . • . 146
a) Evolution des taux de change errectirs
réels et nominaux . . . . . . . • . . . . . . . . . . . • • . . . . • . • .147
b) Prix administrés et productivité agricole:
l'exemple du cacao . • . . . • • . . . . . • • . . . . . • • . . . . • • .148
Conclusion du chapitre II . . . • . . . . • . • . . . . . . • • • • . . • . • . 151
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE . . . . . • . . . . . . . . . . . . • . • . . . . . . . . • •154
DEUXIEME PARTIE
SOLUTION A LA CRISE
L'AJUSTEMENT
STRUCTUREL AU GABON
INTRODUCTION DE LA PARTIE . . . . . . . . . . . . . • • . . . . . . . . . . . • • . . . . . . . • • . 158
CHAPITRE l
: ANALYSE DU PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL ET DE SES EFFETS SUR L'ECONOMIE
GABONAISE
160
Introduction du chapitre . . . . . . . • • . . • • . . . . . . . • . . . . . . . . . • . . . . . . • • 160
SECTION l
: APPROCHE DE L'AJUSTEMENT DU F.M.I.:ANALYSE
THEORIQUE DU DESEQUILIBRE DE LA BALANCE DES PAIE-
MENTS ET DES MESURES POUR Y FAIRE FACE
162

-
403 -
A -
LE DIAGNOSTIC DU F.M.I ..••...•..••..•..•••••••• 163
l
-
L'excès de la demande sur l'offre ••.....•••••.. 165
II -
La distorsion des prix • • . • • . . • . . • . . . . . • • • . . • . • 166
B -
LES THERAPEUTIQUES DE REDRESSEMENT DU
F.M.I . . . . . . . . . . . . • • . . . • . . . . • . . . • • . • • . . . • • • • • • . . 168
l
- Objectifs fondamentaux du F.M.I ..•.•••..•••••.• 169
II -
Les politiques de gestion de la demande •..••.. 171
a)
Politique budgétaire . . . . . • . . . . • . . . . . . • . • . • • • • 171
b)
La politique du crédit . . . . • . . . • . . . . . . . • . . • • • . 175
III -
Les politiques axées sur l'offre . . . • . . . . • • • • • 176
a) Le rétablissement de l'équilibre extérieur
par correction du taux de change . . . . . . . . • . • . . 176
b)
La politique d'investissement et les poli-
tiques sectoriellles . . • . . . . • . . . • . • . . . • . . . . • • . 184
c).La politique de taux d'intérêt • . . . . • . • . . . • • • . 185
C -
CRITIQUE DES PROGRAMMES DU F.M.I • . . . . • • . • . . • • . . 187
l
-
Un diagnostic théorique discutable . . • . • . . . . • • . . 187
II -
Les effets sociaux, politiques
et économi-
ques néfastes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . • . . . . • • . 190
SECTION II
LE PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
AU GABON
194
A -
LA POLITIQUE DE STABILISATION . . . . . . . . . . . • • . . • • . . 195
l
-
La diminution des salaires • • . . . . . . . . . . • . . . . . • • . • 195
a) Dans le secteur public • . . • • . . . • • . . . . . . • • . • • • • • • 195
b) Dans le secteur para-public • . • . • . • . . . . . • • . • • . . . 196
II -
Réformes des institutions et promotion du
secteur productif • . . • . • . . . . • . . . • . • . • • . . • . • • • • . • 196
a) Réduction de la protection . . • • • • . . . . . . • . . . • . . . J97

-
404 -
b} Rationalisation des incitations •••••••••••••• 198
c}
Promotion des exportations . . • • • • . . . . . . . . . • . • . 199
d} Promotion du secteur privé local . . . . . • . . . . . . . 199
III -
Les mesures monétaires . • . . . . • . . . • . . . . . • • . . . . . 200
a}
L'encadrement des crédits • . . . . . • . . . . . . . . . . . . . 200
b)
La politique des taux d'intérêts . . . . • . . . . . . . . 200
c}
L'application des mesures statutaires
de l'Institut d'Emission . • . . . • • . . . . . . . . . . . . . . 200
B - LA GESTION A MOYEN TERME DES RESSOURCES
DE L'ETAT . . • . . . . . • . . . • • . . . . . . . . • • • . . . . • . . . . . . . . 202
C -
LES MESURES CONCERNANT LA GESTION DU SECTEUR
PARAPUBLIC~ ..•.....•...••.•...........•.•.••... 204
l
- Dans le cadre institutionnel et du suivi
des entreprises . . . . . . • . • . . . . . . . . . . • . . . . . • . • . . . . 205
II - Dans le domaine de la rationalisation de la
taille du secteur public et de la réhabili-
tation des entreprises . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . • . . 206
III - Dans le domaine de la discipline et de la
restructuration financière . . . . . . . . . . . . . . • . . . . 206
D -
LES MESURES DU P.A.S. RELATIVES A LA POLITIQUE
SECTORIELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • . . . . • • • • . . 207
l
- Dans le domaine agricole . . . . . . . . • . • . . . . . . . • . • . . 207
II - Dans le domaine forestier . . . . . . • . . • . . . . . . • . • • . 208
III - Dans le domaine des transports .•.••.•..•••.•. 209
E -
IMPACT SOCIAL ET SUIVI DU PROGRAMME ••.••...•... 209
SECTION III : BILAN DU PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL . • • . . • . . . . . . . . . . . • . • • . • • . . . . . . • • • • . . • • 214
A -
LES RESULTATS DES SECTEURS ECONOMIQUES
215

-
405 -
l
-
Le secteur pétrolier ••••••.•••••.•.•••••••••••••215
II -
Le secteur non pétrolier .•.•..••..••....•.••.••216
B -
LA SITUATION DES COMPTES DE L'ETAT AVANT ET
APRES LE PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL . . . • • • . • . . . . . . • • . . • . . . • . . . • • . . . . . . • . • •218
l
-
Le budget de l'Etat . • . . . . . . • • . . . . • • . . • . . • • • . • • . • 218
II -
La balance des paiements • • . • . . . • • . . . . • . . . . • . . . • 220
III -
Le compte financier de l'Etat ....•.••••••••••. 224
C -
LA SITUATION DES AGENTS ECONOMIQUES AVANT ET
4PRES LE PREMIER PROGRAMME D'AJUSTEMENT
224
STRUCTUREL . . • • . . . . . . . . • • . . • . . • . . . • . . . . . • . • • • . . . •
l
-
Les entreprises . . . . . . • . . . • • . . . . • • . . . . . . . • • . • . • . . 225
II -
L'administration . . . . . . • . • • . . • • • • . . . . • . . . • . • . . . . 225
..
,
227
III -,. Les menages . • . . . . . . • . . . . . • . . . • . . . . • . • . . . • • • . . .
D -
L'EQUILIBRE DES BIENS ET SERVICES AVANT ET
APRES LE PRE"r~PKOGRAMME D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL . . . • • . . • • • . . • . . . . . . . . • . . . . . . • . . . . . . . . . 229
E -
LES RESULTATS DES MESURES DE POLITIQUE
MONETAIRE ET L'EVOLUTION DES PRIX . • . • . . . . . . • . • • . 230
l
' d
t '
' t
.
230
-
Les ressources
u sys eme mone alre . . . • . . . . • . . . .
II -
Les contreparties des ressources
moné taires . . . . . . • . . . . . . . . . . • • • . . . . . . . . . . • . • . . • . 232
III -
Les résultats de l'encadrement du crédit ••.••• 232
IV -
Evolution des prix avant et après le
premier programme d'ajustement structurel .•..•• 234
F -
LIMITES ET CRITIQUES DU PREMIER PROGRAMME
D'AJUSTEMENT STRUCTUREL . • . . • . . . . • . . . . . . . . . • • . . . . 236

-
406 -
l
-
Première critique: le coût social de
1·ajustement . . . . . . . . . . . • • . . • . • . . . . . . . . . • . . . • • • . 2 38
II - Deuxième critique: le coût économique
de l·ajustement • . • . . . • • . • . . . . . . . . • . . . . . . . . • • • • 239
Conclusion du chapitre 1 • . • . • . . . . . . . . . . . . . . • . . • • • • • 244
CHAPITRE II
: OPPORTUNITE, PORTEE ET LIMITE DU DEUXIEME
PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL .•....••..••••. 246
Introduction du chapitre . . • . . • • • • . . • . . . . • . • . . . . . . . . • • . • • . . . • • • 242
SECTION l
:
LE COMPTE DE REFERENCE ET LES OBJECTIFS DU DEUXIEME
PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL: ANALYSE
COMPARATIVE . . . . . . . . . . . . . • • • • • . . • • . . . . . . . . . • • • . • • • • 248
A -
LES PRINCIPAUX MESURES ET OBJECTIFS DU DEUXIEME
PROGRAMME D·AJUSTEMENT .•••••••.••••••••••••••••. 249
l
- Dans le domaine budgétaire •...•....•••.••..•••• 250
II - Dans le domaine de la monnaie et du crédit .•.. 250
III - En ce qui concerne les comptes extérieurs
et les taux d·intér~t............•..••••.•••• 251
IV -
En ce qui concerne les entreprises publi-
ques. . . . . . . . . . . . • . . . . . • . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . • •. 252
B -
COMPARAISON ENTRE UNE PREVISION SUR
L'ECONOMIE GABONAISE EFFECTUEE AVEC LES
HYPOTHESES SUR L'ENVIRONNEMENT DU F.M.I. ET
LES-OBJECTIFS DU DEUXIEME P.A.S .....••..•..•••• 253
l
-
Prévision de la situation des secteurs
pétrolier et non pétrolier •.•••••.......•...••• 253
a)
Le secteur pétrolier . . . . • . . . • . . . . • . . . . . • . . • • . . 254

-
407 -
b)
Le secteur non pétrolier •••......•.•••••.••..•254
II - Comparaison des objectifs du deuxième
programme d'ajustement structurel et des
prévisions du compte de référence en
matière budgétaire . . . . . . . • . . . • • • . . . . . . . . . • . . • •256
III -
Comparaison des objectifs du deuxième
P.j.S. et des prévisions du compte de
référence en matière de balance des
paiements et de finances publiques ••••..•••••259
IV -
Prévision de la situation des entreprises,
des ménages et des administrations • . . . . . . • . . • •263
a)
Les entreprises . • . . . • • . . • . . . • . • . . . • • • • . . . . . . •263
.,
b)
Les mén ages . . . . . . . . . • . . • . • . . . • • . . • . • . . . . • . • • •264
cl
Les administrations .•..•••..•••....••.•.•...•265
V -
Les résultats de la politique monétaire
en 1989 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . • • . . . •266
SECTION II
ANALYSE DE L'OPPORTUNITE DU DEUXIEME PROGRAMME
D'AJUSTEMENT STRUCTUREL A TRAVERS UNE ETUDE
-----------------------~~------------------
Q~~_Y!B~!~!~~_QQ_~fB~~!_Q~_B~!~B~~f~·············270
A -
VARIANTE 1 :INCIDENCES D'HYPOTHESES MOINS
FAVORABLES . . . . . . . . . . . . • . • . . . . . . . • . . . . • . . . . . • . . •270
l
- Impact d'une dépréciation du dollar et
d'une baisse du prix du baril par rapport à
la situation de référence, sur les secteurs
pétrolier et non pétrolier de 1989 à 1991 .••..•271
II - Impact d'une dépréciation du dollar et
d'une baisse du prix du baril par rapport à
la situation de référence sur le PIB, le

-
408 -
budget et l'endettement public de 1989
à 1991
~273
III -
Impact d'une dépréciation du dollar et
d'une baisse du prix du baril par rapport a
la situation de référence sur la balance
des paiements et les finances publiques de
1989 à 1991 .•..••..•..•••.•.•••••..•..•••..••• 214
IV -
Impact d'une dépréciation du dollar et d'une
baisse du prix du baril par rapport à la
situation de référence sur les comptes des
agents économiques de 1989 à 1991 ..•.••.•..•••• 216
B -
VARIANTE 2 : IMPACT D'HYPOTHESES PLUS
FAVORABLES . . . . • . . . • • • . . . • • • • • • . . • . . . . • • • . . • . . • • • 219
l
-
Impact d'hypothèses favorables par rapport
à la situation de référence sur les secteurs
pétrolier et non pétrolier ..•..••••.•...•••..••• 280
II -
Impact d'hypothèses favorables par rapport
à la situation de référence sur le PIB,le
budget et l'endettement public .••.•.•••.••..••• 281
III -
Impact d'hypothèses favorables par rapport
à la situation de référence sur la balance
des paiements et les finances publiques •••.••• 282
IV -
Impact d'hypothèses favorables par rapport
à la situation de référence sur les comptes
des agents économiques ••.•••...•••...•..•.••••• 284
SECTION III
_~~~_~~~l!.I!.~~_~l!.tt~~~~t!.'t~ll!.~~_tli.~Ç.Q.t!.l~~~~
_t~Ii._~~_t·_~':..I_':..__D_~t!.~_~~J~AP_Ii.~_DJL_D_~Q.ll~'1~

-
409 -
PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL ET LEURS
EFFETS SUR L'ECONOMIE GABONAISE • . . . . . . . . . • . . . • • • . . 288
A -
INCIDENCE DES MESURES SUPPLEMENTAIRES DU F.M.I.
SUR LA SITUATION DE REFERENCE ...••......•••••••• 289
l
-
Impact des mesures supplémentaires du F.M.I.
sur les comptes des secteurs pétrolier et
non pétrolier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • • . . 290
II -
Impact des mesures supplémentaires du F.M.I.
sur le PIB, le budget et le solde du Trésor •.•. 291
III -
Impact des mesures supplémentaires du F.M.I.
sur la balance des paiements et les
finances publiques . • . . . • . . . . . . . . . ·.•.•• ,.~o.;~..:-= ••••• 293
IV -
Impact des mesures supplémentaires du F.M.I.
'.,;
su'r les comptes des agents économiques . • . . . • . • . 294
B -
INCIDENCE DES MESURES SUPPLEMENTAIRES DU
F.M.I. SUR L'ECONOMIE GABONAISE DANS UN
CONTEXTE INTERNATIONAL DEFAVORABLE . . . . . . . . . . • . . . 299
l
-
Impact sur les secteurs pétrolier et non
p é t r o l i e r · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · . · · · · . 3 0 0
II - Impact sur le PIB et le budget . • . . . . . . . . . . . • • . . 301
III -
Impact sur la balance des paiements,
l'endettement public et les finances
publiques . . • • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . • . . • 303
IV -
Impact sur les comptes des entreprises,
des ménages et des administrations . . . • • . . . . • • . . 30S
Conclusion du chapitre II . . . . . . • . • • • . . . . . • • . . . • . • . . . . . • . . . • . . . 310
CHAPITRE III : ESQUISSE D'UN APPROFONDISSEMENT DE

-
410 -
L'AJUSTEMENT STRUCTUREL AU GABON .•...••••..•.•••••• 314
Introduction du chapitre • . . . . . • . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • • . • . . . 314
SECTION l
: ~~~_~2~~!!!2~~_~2~!!!~~~~~_~2~!~~~~_~!
ECONOMIQUES DE L'APPROFONDISSEMENT DE
L'AJUSTEMENT • . . . . . . . . • . . . . . • • . . · · • · . · •.• ·•·•· •.... 316
A
LES CONDITIONS POLITIQUES ET SOCIALES . . . . . . . . . • 316
l
- Quel type de démocratie au Gabon?
•....••....•• 318
II -
Les avantages prévisibles de ce type de
démocratie au Gabon . . . . • . . . • . . . . . . • • • • • • • • . . . • 319
B -
LES MESURES ECONOMIQUES SUPPLEMENTAIRES
SUSCEPTIBLES D'APPROFONDIR L'AJUSTEMENT
STRUCTUREL AU GABON . • . . • . . • . . . . • . . . • . . . . . • • . . . .321
l
-
Les mesures budgétaires supplémentaires .•.•...•322
a)
Les réformes du mode de recouvrement des
recettes de l'Etat et du système fiscal . • . . . . .323
b)
La réforme en matière de salaires ••...••..•... 326
II -
Cohérence des normes budgétaires et des
objectifs sectoriels . . . . • • . • . • . . . . . . . . . . . • . . . •327
SECTION II
LE DEVELOPPEMENT DE L'INTERIEUR . . • . . . . . • . . . • . . . • .331
-------------------------------
A -
LE DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES DE
TRANSPORT . . . • . • . • • • . . . . . . . . . . . . . • • • . . • . • . • • • . • •332
l
-
La rentabilité économique du développement
de l'infrastructure routière •••.•••••••..••..••334
II -
Les effets prévisibles de l'amélioration
de l'infrastructure routière sur le
développement de l'intérieur . . • • • • . • • . . . . . . . . •339