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Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales - EHESS
Groupement de Recherche en Economie Quantitative d'Aix-Marseille - GREQAM
Simulations du Comportement Prévisionnel
d'un Système Economique Complexe:
Etude des effets de la dette sur la croissance
économique congolaise.
Thèse Nouveau Régime pour le diplôme de Doctorat en
Economie Mathématique et Econométrie
présentée et soutenue le 3 Novembre 1995 par
Merlin Guy N'KODIA
Directeur de Recherche: Professeur Louis-André GERARD-VARET
Membres du Jury :
R. DAVIDSON
Professeur à l'Université d'Aix-Marseille II -
GREQAM
G. FIOR!
Professeur à l'Université de Nice - GREQAM
L. A. GERARD- VARET
Professeur à l'EHESS
Directeur d'Etudes à l'EHESS
Directeur du GREQAM.
M. LUBRANO
Directeur de Recherche CNRS-GREQAM

L'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales n'entend donner
aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les thèses:
ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

A tous ceux qui me sont très chers

REMERCIEMENTS
Durant toute la préparation de cette thèse, j'ai été encadré et soutenu par de
nombreuses personnes. Sans elles, ce travail n'aurait pu aboutir.
Professeur Louis-André GERARD-VARET, Directeur du Groupement de
Recherche en Economie Quantitative d'Aix-Marseille (GREQAM), en deça de ses
multiples occupations a accepté de diriger cette thèse. Il l'a fait avec l'enthousiasme et
l'efficacité qui le caractérise. Qu'il en soit ici très vivement remercié. Qu'il en soit
également remercié pour m'avoir procuré l'environnement favorable à la réalisation de
cette thèse.
La présence de Michel LUBRANO est le second personnage clé ayant permis
cet aboutissement. Sa rigueur, sa disponiblité et son exigence ont été pour moi très très
motivantes. Qu'il trouve ici l'expression de ma plus profonde gratitude. Qu'il en soit
aussi vivement remercié pour l'honneur qu'il me fait d'être rapporteur de cette thèse.
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude aux professeurs Georges FIORI et
Russel DAVIDSON pour les multitudes sollicitudes, et de me faire aujourd'hui
l'honneur d'être respectivement rapporteur et membre du jury. Qu'ils en soient
vivement remerciés.
J'adresse
une
pensée
reconnaissante
à Xavier
JOUT ARD,
Jean
Paul
LACHARME, Olivier CHANEL et de l'aide de mes co-doctorants du GREQAM
notamment Thierry BRACKE, Duc Chau TRAN et Arnobio CAVALCANTI FILHO
de leur collaboration agréable et fructueuse. Qu'ils reçoivent une fois de plus mes
sincères reconnaissances.
Au Centre d'Etudes et de Recherche de l'Emploi et de la Qualification
(CEREQ), Saïd HANCHANE a contribué à l'avancement de mes travaux grâce aux
nombreuses discussions. Qu'il en soit ici remercié.

A l'Observatoire Français de Conjonctures Economiques (OFCE), J'ai bénéficié
des sollicitudes de Abderrahim LOUFIR. Qu'il trouve ici l'expression de ma plus
profonde reconnaissance.
Au Centre d'Analyse de Mathématiques Sociales (CAMS), par des discussions
très fructueuses, Cyrille MBIAGA et la regrettée Sylvie SOUKUP ont contribué à
l'aboutissement de cette étude. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma plus profonde
gratitude.
De tous les soutiens que j'ai eu, il en est un qui m'a permis moralement de
mener à terme ce travail: c'est celui de ma famille. Je lui dédie de ce fait cette thèse.
Une institution a participé au financement de cette recherche: la mission
française de coopération et d'action culturelle. Que Véronique GLASS (attaché
culturel) et le Centre International des Etudiants et Stagiaires (CIES) trouvent ici
l'expression de mon plus profond remerciement.

TABLE DES MATIERES
Page
INTRODUCTION GENERALE............................................................
13
Chapitre 1 : GEOGRAPHIE ECONOMIQUE
17
Introduction.................................................................................
17
1. Population........................................................................................ 17
II. Economie
18
2.1 Le Secteur Traditionnel...................................................
19
2.2 Le Secteur Modeme............................................................. 20
III. Evolution de la politique économique....
23
IV. Principales activités économiques................................................
26
4.1 Agriculture........................................................................
26
4.2 Elevage..............................................................................
27
4.3 Forêt....
27
4.4 Energie et Eau...................................................................
29
4.5 Industries et Mines..........................................................
30
4.6 Transports...........................................................................
33
4.7 Prix....................................................................................
35
4.8 Balance des paiements........................................................
36
4.9 Monnaie et Crédit.
40
4.10 Finances publiques
41
Conclusion.......................................................................................
43
Chapitre 2 : UNE ECONOMIE DUALE...............................................
44
Introduction
.
44
1 T l "
.
. ypo ogle economIque
.
45

II. Economie congolaise: une économie duale.........
47
III.Relations entre les secteurs traditionnel et moderne
49
3.1 Relations structurelles.......................................................
49
3.2 Relations fmancières............................................................. 51
IV. Relations entre les secteurs public et privé....................
55
4.1 Structure du secteur public
56
4.2 Du partenariat public-privé
61
V. Approches de modélisation dans les PVD à économie duale
64
5. 1..L'Emploi et le chômage
67
5.2 Le poids des recettes pétrolières dans l'économie......................
79
5.3 La Dette Publique
81
'
VIL
r

. a crOIssance economlque
.
89
6.1 Croissance économique congolaise
89
6.2 Analyse sectorielle................................................................ 95
6.3 Evolution du PIB par habitant..
99
6.4 Relation entre le taux de croissance et l'évolution de la
dette pubique.................................................................
102
Chapitre 3 : BASE DE DONNEES..........................................................
106
Introduction............................................................................
106
Section 1 : CONSTRUCTION DE LA BASE DE DONNEES.........
106
Section 2 : ETUDE ET ANALYSE DES DONNEES......................
107
L'ANALYSE DES DONNEES................................................. ............
109
1. Analyse en Composantes Principales............................................
112
1.1 Poids
114
1.2 Transformation des données................................................
115
1.3 Le Nuage
116
II. L'Analyse en Composantes Principales Normée.............................
118
III. La Base de données.........................................................
118

3.1 Introduction.......................................................................... 119
3.2 Présentation des variables..................................................
120
IV. Tableau des données..................................................................
127
4.1 Les variables................................
127
4.2 Etude des données à plat
128
4.3 Etude des corrélations.................................................
131
V. Les Résultats et leur interprétation
135
5.1 Représentation des individus (=années) dans
le plan principal
137
5.2 Interprétation des composantes principales
et des axes principaux
143
VI. Commentaire de l'analyse en composantes principales
normée
148
VII. Interprétation économique de l'analyse
149
Section 3 : RECONSTITUTION STRUCTURELLE DES
DONNEES.......................................................................
152
I. Des procédures de raccords...........................................................
152
II. Des données utiles
154
2.1 Le degré d'utilisation des capacités productives..............
154 -
2.2 Uniformisation des indices.......
155
Conclusion....................................................................................
155
Chapitre 4 : METHODOLOGIE ECONOMETRIQUE........•.................. 157
Introduction.....................................................................................
157
1. Etude de la dynamique
158
1.1 Approche économique.
158
1.2 Approche statistique et économétrique.............................
159
II. Méthologie économétrique adoptée...............................................
166
2.1 Causalité.................................................................
166

2.2 Sélection des retards................
170
2.3 Spécification.......
171
2.4 Test d'autocorrélation des résidus..
173
2.5 Test de normalité et d'homoscédasticité
des résidus....
174
2.6 Reparamétrisation
178
2.7 Simplification.........
179
2.8 Test prédictif.......................................................................
180
2.9 Evaluation du modèle........................................................... 183
Conclusion.......................................................................................
183
Chapitre 5 : UNE MAQUETTE DE L'ECONOMIE........................••...... 185
Introduction......................................................................................
185
1. Caractéristiques techniques de l'étude
186
IlL
.
es carac térisri
ensques
" 1
genera es
.
186
1.2 Les caractéristiques quantitatives
..
187
II. Les équations.................................................................................. 189
2.1 Les équations du bloc réel................................................
189
2.2 Le bloc nominaL............
198
2.3 Les autres équations de comportement..............................
204
2.4 Le bouclage de la maquette.................................................. 206
2.5 Représentativité de la maquette...........................................
208
III. Vérification expérimentale et interprétation
économique des estimations
212
Conclusion......................................................................................... 215
Chapitre 6 : ANALYSE PREVISIONELLE ET SIMULATIONS
DE POLITIQUE ECONOMIQUE
217
Introduction
217

1. Simulation........................................................................................ 217
1.1 La procédure de simulation...............................................
219
1.2 Evaluation des performances des simulations....................
220
II. Résultats......................................................................................
223
2.1 La résolution......
223
2.2 Les résultats des simulations..........
228
III. Prévisions...............
233
IV. Variantes de politique économique............................................
235
4.1 Taux d'intérêt: effets d'une baisse du taux d'intérêt
étranger sur les endogènes
235
4.2 Prix des exportations françaises vers le Reste du Monde:
effets d'une augmentation des prix français sur les
endogènes.....................................................................
236
4.3 Les exportations: effets d'une hausse
des exportations sur les endogènes................................
241
V. Choc de structure.........................................................................
245
Conclusion........................................................................................
247
CONCLUSION GENERALE..................................................................
248
ANNEXES...........................................................................................
253
Annexe 1 :Structure de l'économie
254
Annexe 2 : Flux monétaire ..
255
Annexe 3 : Données statistiques...................................................
256
Annexe 4 : Notations des variables utilisées................................
262
BIBLIOGRAPHIE
263

LISTE DES TABLEAUX
Page
Tableau 1.2: Evolution de la dette publique..
88
Tableau 1.3 : Optima des variables
130
Tableau 2.3 : Matrice des corrélations.................................................
132
Tableau 3.3 : Facteur, Variance, et Importance......................................
136
Tableau 4.3 : Vecteurs propres orthonormés..........................................
137
Tableau 5.3 : Composantes principales..................................................
138
Tableau 6.3 : Corrélation entre les composantes principales
et les caractères initiaux.................................................. 144
Tableau 1.5: Bilan des variables
188
Tableau 2.5 : Equations de la maquette.................................................
210
Tableau 3.5 : Equations auxiliaires...............
211
Tableau 4.5 : Estimation de la maquette..
213
Tableau 5.5 : Estimations des équations auxiliaires
214
Tableau 6.5 : Principaux tests des équations estimées
214-215
Tableau 1.6: Résolution de la maquette......
225-226-227
Tableau 2.6 : Evaluation statistique des simulations
232
Tableau 3.6 : Prévision et évaluation statistique
234

LISTE DES GRAPHIQUES
Page
Figure 1.2: Evolution du PIB et des Investissements................................
84
Figure 2.2: Evolution des Exportations et des Importations......................
85
Figu re 3.2 : Evolution ds ratios de la dette publique ( en pourcentage )....
87
Figure 4.2: Evolution du PIB en valeur et en volume....................................
90
Figure 5.2: Evolution du PIB par habitant ( en dollar US )
101
Figure 6.2 : Fluctuation de la dette publique congolaise.........
104
Figure 1.3 : Axes factoriels......................................
139
Figure 2.3 : Représentation des individus dans les plans principaux...............
140
Figure 3.3 : Représentation des variables dans les plans principaux................ 146
Figure 1.6 : Simulations restrospectives........................................................
228
Figure 2.6: Effet d'un choc du taux d'intérêt sur de la Dette Publique........... 236
Figure 3.6 : Impact du Prix des exportations françaises vers le Reste
du Monde.dans l'économie
237
Figure 4.6 : Effets d'une variation du volume des exportations. dans
l'économie................................................................................
241
Figure 5.6 : Effets induits du choc structurel
245

INTRODUCTION GENERALE
Les préccupations des économistes se tournent souvent vers l'inflation, le
chômage, l'évolution des niveaux de vie, bref, les grandes tendances qui réduisent ou
aggravent les inégalités des conditions individuelles. Ces résultats sensibles de
l'activité économique ont des origines plus ou moins complexes qui remontent à un
passé tantôt proche, tantôt lointain. C'est pourquoi les pays à économies en croissance
s'inquiètent lorsque la situation leur paraît présager des difficultés futures: un déficit de
la balance des paiements, une aggravation du déficit du budget de l'Etat, une
détérioration de la rentabilité et de la solvabilité des entreprises, une baisse soudaine et
importante des cours sur les marchés fmanciers, une variation à la hausse du taux
d'intérêt étranger, etc...
Evoquer ces phénomènes vaut mieux qu'en donner une définition abstraite qui
prétendrait tous les embrasser. Dans la recherche d'une explication, on identifie
évidemment bien d'autres phénomènes, à l'intérieur du système économique des Pays
en Voie de Développement, qui rétroagissent entre eux et amènent les effets souvent
constatés. Si l'on veut connaître tous ces phénomènes, c'est précisément qu'on doit
même être à mesure d'expliquer leur résultat fmal, à le prévoir sous diverses
hypothèses. On devrait notamment appréhender les effets d'une variation de la dette
publique sur la croissance de l'économie; telle est notre préoccupation dans cette étude.
Du coup, on est confronté aux problèmes d'approches et de méthodologies.
Guidé par la nature complexe et multidimensionnelle de l'économie
mondiale héritée de la crise de 1930, on s'est intéressé à calculer un effet de maillon
intersectoriel à travers la modélisation économique. C'est ainsi que JAN TINBERGEN
initia une telle approche qui fut plus tard enrichie par LAWRENCE et KLEIN. Depuis
cette période, une tradition de représentation de divers secteurs de l'économie en

-14-
quelques équations et leurs solutions simultanées sont pratiquées dans plusieurs pays,
aussi bien dans les pays développés qu'en développement. Cependant dans les Pays en
Voie
en
Développement,
les performances
des
modèles
macroéconométriques
traditionnels sont l'objet de controverses. Les résultats de leurs simulations, bien que
non convergentes sur de nombreux points sont très médiocres en termes d'emploi. C'est
ainsi qu'il s'est développé la modélisation macroéconométrique moderne. Celle-ci
consiste à la mise au point d'une structure dynamique par LAWRENCE KLEIN qui
combine le schéma keynésien de court terme et la théorie de croissance, d'un
développement des méthodes scientifiques d'estimations des relations économiques sur
des séries temporelles.
L'existence d'un long et continuel débat parmi les économistes au regard de
l'étude et de la manipulation globale des problèmes économiques révèle que la nature
de l'économie est souvent responsable du débat basé sur les approches. A chaque
tendance de vouloir résoudre, avec son approche la situation spécifique que génère la
crise économique, ou d'accomplir quelqu'autres buts socio-économiques. Sous de telles
situations, il nous est impérieux de définir la problématique et les approches
méthodologiques adoptées dans cette étude.
L'objet de ce travail est d'identifier la vraie nature des éléments de la croissance
économique congolaise d'une part, et d'autre part, de déterminer les effets de la dette
publique qui seraient des éléments inhibiteurs des déséconomies. Pour cela, l'analyse
portera crucialement sur l'impact de l'évolution de la dette publique sur celle de la
croissance économique congolaise. L'étude de cette dernière s'effectuera par le biais
d'un ensemble de variables macro-économiques notamment les dépenses publiques, les
exportations, les importations, la consommation et les investissements. Sur ce, nous
confectionnerons un modèle à deux secteurs productifs: un
secteur de biens
exportables et un autre de biens non exportables.

-15-
L'approche théorique considérée est d'obédience keynésienne. Bien que souvent
décrite dans un contexte statique, cette approche tiendra compte d'une certaine
dynamique des comportements.
La démarche scientifique se caractérise par l'alternance dialectique entre
l'observation et la modélisation. Elle consiste à examiner les conjectures préexistantes
et à en introduire de nouvelles. La confrontation de l'observation et de la théorie, c'est-
à-dire l'induction, a une double fonction: apporter des précisions supplémentaires
(estimations de la valeur de certains paramètres figurant dans le modèle ), et tester le
réalisme de la théorie utilisée.
Cette étude se doit d'être aussi détaillée que possible dans la mesure où elle
couvre de
larges systèmes d'informations et leurs interactions.
La qualité,
la
disponibilté et la véracité des données pourraient être la plus grande partie des
contraintes, forcément responsable de notre ensemble d'arguments. Quoiqu'il en soit, le
point fondamental de notre argument demeure le profil du pays et la charpente
analytique de son économie.
Les données statistiques sont recueillies essentiellement dans les annuaires de
statistiques fmancières internationales, les annuaires statistiques et les comptes
nationaux congolais. Ces données sont soumises à des raccords. Les données sont
prises non seulement en valeur, mais aussi en volume. En effet, les données macro-
économiques utilisées sont exprimées en francs, et non en quantités physiques. C'est là
la condition pour que les principaux "agrégats" économiques puissent être constitués,
puis mesurés. Cette observation, simple en apparence, recouvre cependant une
difficulté beaucoup plus importante: les données sont exprimées en " milliards de
francs courants" ; c'est dire que dans l'évolution d'une quelconque année par rapport à
la précédente, la variation que l'on observe comprend de manière indissociable la
variation physique ( en volume) et la variation dûe aux changements de prix survenus

-16-
au cours du même intervalle de temps. Il est vrai que les informations contenues dans
cette optique sont trop globales. On aimerait voir une distinction entre l'aspect
physique et l'aspect nominal. C'est pourquoi nous considérons les données en volume.
Notre trajet consistera de partir des comportements en volume, afm de retrouver les
agrégats en valeur, au moyen de l'indice des prix. Ceci permettra de mieux viser le
bouclage du modèle.
Dans cette étude, nous supposerons que le "Taux de change" est fixe. Ceci se
justifie par l'appartenance du franc cfa dans la zone franc qui lui accorde une garantie
de convertibilité à taux fixe.
Ce travail s'articule autour des points ci-après:
- dans le premier chapitre, nous présentons la géographie économique du
Congo;
-le deuxième chapitre est consacré à l'analyse de la dualité de l'économie
congolaise;
-le troisième a pour but d'étudier, et d'analyser la base de données
statistiques;
- le chapitre quatre présente la méthodologie économétrique utilisée;
- le cinquième chapitre consiste à faire une présentation de la maquette;
- le chapitre six est consacré aux simulations de politique économique.

Chapitre 1
GEOGRAPHIE ECONOMIQUE
INTRODUCTION
Situé au centre-ouest du continent africain, le CONGO s'étend de part et
d'autre de l'équateur sur 342.000 km-. C'est l'un des plus petits Etats de l'Afrique
Centrale. Il est limité par le ZAIRE à l'est et au sud-est, la CENTRAFRIQUE au nord,
le CAMEROUN au nord-ouest, le GABON à l'ouest, l'ANGOLA par son enclave de
CABINDA, et l'Océan Atlantique sur 170 km au sud.
Le CONGO était inconnu virtuellement à la plus grande partie du monde, à
l'exception de la
FRANCE avant 1900. C'est aussi après l'indépendance politique
d'août 1963 qu'il a été amené au contact avec le monde extérieur qui prit un intérêt
bien particulier en lui donnant ainsi un épanouissement à la vie sociale, politique et
économique.
J. POPULATION
Elle est de l'ordre de 2.450.000 habitants et très jeune dans son ensemble.
C'est l'un des pays le moins peuplé d'Afrique Centrale ( à comparer au ZAlRE 40.370
millions, CAMEROUN 12.013 millions, ANGOLA 9.142 millions, TCHAD 5.339
millions, RCA 3.107 millions, GABON 1.110 millions ). Néanmoins, elle bénéfice
d'un taux d'accroissement naturel de 3 % par an lui permettant d'occuper le deuxième
rang après le ZAlRE. Sa structure globale comporte 46 % de personnes agées de moins
de 15 ans et 55 % de moins de 20 ans. Avec un taux d'urbanisation de 41 % , 44 % de
la population se trouverait dans les communes de Brazzaville, NKayi, Dolisie et
Pointe-Noire. En particulier, Brazzaville compte à elle seule 27 % de la population

-18-
totale. Ce dernier critère révèle que la population congolaise est mal répartie. Sa
densité est de 7 hab / km-.
Comme toute population d'un pays sous-développé, elle présente un état
sanitaire déplorable. Néanmoins, les investissements de la santé et de la sécurité
sociale prévus dans les budgets de l'Etat ne cessent d'avoisiner 900 à 1955 millions de
francs cfa. La structure de base de l'organisation des services de santé est la région
sanitaire qui correspond à la région administrative. Cette dernière est centrée autour
d'un C.H.U., d'un hôpital général ou secondaire. Mais dans la plupart des régions, c'est
le centre médical du chef lieu de région qui joue ce rôle. Autour de cet hôpital général
ou de centre gravitent un certain nombre de formations sanitaires de son ressort
notamment des infirmeries, des dispensaires et des centres hospitaliers. En plus de la
région sanitaire, on distingue des secteurs opérationnels, des services épidémilogiques
et de grandes endémies. Le territoire correspond généralement à celui de la région
administrative. Force est de souligner que ces dispositifs ne répondent aucunement aux
besoins escomptés dont les taux bruts de natalité et de mortalité sont respectivement de
43 /1000 et 13 / 1000, et une mortalité infantile de 108/ 1000.
II. ECONONIIE
Elle est constituée de deux secteurs: le traditionnel et le moderne. Le
premier utilise des moyens de travail archaïques et est caractérisé par l'absence des
machines et de techniques modernes. L'expérience séculaire y est très vivace. Le
commerce et les relations monétaires sont peu développés. Le second utilise des
moyens de travail perfectionnés: machines, équipements, techniques de pointe, etc... Il
évolue sur la base des acquis de la science et des percées technologiques.

-19-
2.1 LE SECTEUR TRADITIONNEL
Il est constitué de trois sphères socio-économiques: les sphères paysanne,
féodale et de petits producteurs.
2.1.1 La sphère paysanne
On y pratique une économie naturelle. L'essentiel de la production est
assuré par la petite production marchande individuelle ou familiale. L'unité familiale
(2,5 actifs agricoles en moyenne ) exploite une superficie variant entre 1,2 et 2 ha.
L'agriculture paysanne individuelle et familiale exploite chaque année environ 280.000
ha, soit 70 % des 400.000 ha des terres cultivées représentant ainsi 2 % de la superficie
utile. La quasi-totalité de la production agricole est fournie par cette agriculture
paysanne: banane plantain, igname, haricot, pomme de terre, arachide, etc...
Notons que de multiples contraintes sociales, techniques et institutionnelles
justifient la faiblesse de la production dans cette sphère: les moyens de production y
demeurent archaïques et ne permettent de produire que pour l'auto-subsistance dans la
plupart des cas. La création du secteur coopératif semblait être une solution radicale
aux inégalités sociales tant en zones rurales qu'en zones urbaines. Ainsi, en 1972 fut
mise en place une politique basée sur la création des groupements précoopératifs. A cet
effet, 880 groupements précoopératifs, totalisant 24.449 membres en 1983, n'ont
exploité encore que moins de 1 % de la surface agricole utile sous forme de champs
collectifs.
2.1.2 La sphère féodale
Elle est représentée par les propriétaires fonciers. Elle est une entrave au
développement des forces productives. Fort heureusement, elle est en voie d'extinction.

-20-
2.1.3 La sphère de Petits Producteurs
Elle est constituée des artisans et de petits capitalistes n'employant que le
travail salarié. Elle est principalement constituée de sculpteurs, tisserands, vanniers,
potiers. Dans les zones rurales, son activité est liée à celle de la sphère paysanne. Dans
les zones urbaines, c'est du domaine commercial qu'elle tire ses revenus. Son
importance numérique est sans cesse croissante, mais sa contribution dans le PIB reste
encore très insignifiante.
En définitive, par la précarité de sa production, le secteur traditionnel ne
représente pas encore une source de richesse nationale.
2.2 LE SECTEUR MODERNE
C'est la juxtaposition artificielle de trois sphères de production suivantes:
le privé étranger, le privé national et l'Etat.
2.2.1 Le Privé Etranger
C'est la sphère la plus performante. Son activité est essentiellement
dirigée vers les BIP regroupant le BIP-pétrole, le BTP-amenagements bâtiments, la
forêt et le commerce.
2.2.2 Le Privé National
Il se distingue dans les activités:
- agriculture et élevage où l'on note un intérêt particulier pour le
développement des activités agricoles notamment pour l'agriculture proprement dite et
l'élevage avicole et bovin, quand bien même la production demeure encore dérisoire;

-21-
- eaux et forêts où la pêche continentale et la chasse offrent une
production assez timide. Les activités piscicoles sont très peu développées;
- mines dont l'activité des privés nationaux intéresse surtout l'exploitation
des carrières d'agrégats notamment les pierres à bâtir, le sable, etc... Ces carrières sont
nécessaires à la réalisation de grands travaux d'infrastructures et de construction;
- et industrie particulièrement l'agro-industrie qui y occupe une place de
choix. On note la présence de plusieurs yaourteries, de boulangeries, de savonneries,
de fabriques de glaces et des huileries. Ces entreprises contribuent d'une manière
effective à l'approvisionnement en produits de première nécessité des populations.
Plusieurs entreprises nationales réalisent des constructions métalliques, le plus souvent
dans les grands centres urbains. Des imprimeries sont des oeuvres des privés
nationaux.
2.2.3 La Sphère d'Etat
Elle a une double origine: la nationalisation des entreprises étrangères
existantes et la création de nouvelles entreprises, généralement financées par l'Etat.
Ces entreprises sont constituées d'entreprises à profil économico-sociale et d'autres à
profil politique.
En définitive,
l'économie congolaise
comporte
deux
secteurs
productifs
fondamentaux. Le premier dont le perfectionnement est totalement traditionnaliste
marchand. Il produit des biens à usage nationaux. Tandis que le second produit des
biens destinés principalement à l'exportation. Celui-ci à son tour peut être subdivisé en
secteurs privé, public et mixte.
Le secteur traditionnel non marchand couvre celui des biens et services que les
membres des ménages produisent pour leur propre consommation en combinant leur
travail non rémunéré et les biens et services qu'ils acquièrent sur le marché. De ce fait,
la production non marchande couvre tous les biens et les services produits par les

-22-
ménages pour leur propre consommation. Ce secteur est constitué d'environ d'un tier de
la population. Les ménages sont répartis en ménage moderne et ménage du secteur
traditionnel. Le dernier se différencie du premier par son aspect rural et se livre par
conséquent à l'auto-subsistance. Les seules relations financières se réduisent en totalité
dans l'informel notamment la tontine pour l'épargne, et des transactions qui s'opèrent
par les mouvements de migration dans le ménage. Il est d'usage dans ces ménages de
faire migrer l'un de ses membres. Les éléments des comptes de production liés à ce
secteur pose des problèmes relatifs aux hypothèses et aux sources selon les branches
d'activités. En effet, une analyse de la fonction de l'artisanat dans le système
économique congolais se heurte à la difficulté de la base d'informations qui s'avère très
insuffisante. Ceci s'explique en grande partie par le fait que la plupart des systèmes
d'enquètes du Centre National de Statistiques et des Etudes Economiques (C.N.S.E.E.),
écartent des entreprises de moins de onze salariés en référence à l'inscription au
répertoire des métiers. Celui-ci exige que soient remplies d'autres conditions pour la
validation d'une entreprise artisanale. Ce qui peut conduire à une grande incertitude
des bases de données statistiques.
Ce secteur ne participe que très modérément au produit intérieur brut. Sa
contribution a été estimée à 14,1 % en 1976, 15,4 % en 1978 et 10,4 % en 19801
L'agriculture y occupe une place primordiale.
Du poids de la sphère économique nationale et de la sphère étrangère, on peut
noter que la sphère nationale regroupant l'Etat, le privé national et les coopératives
représente une sphère importante de l'économie. Quantitativement, la sphère privée
nationale est très mal connue et les coopératives ne sont qu'au stade des
précoopératives. La sphère d'entreprises d'Etat y est la sphère dominante, en dehors de
l'agriculture encore tenue par la sphère paysanne. En moyenne, les chiffres d'affaires
de la sphère du privé hors pétrole et celle d'entreprises d'Etat, sont dans un rapport de
1,4 à 1; alors que le privé, pétrole y compris et les entreprises d'Etat sont dans un
ICNSEE, Annuaire statistique du CONGO 1981, p.311

-23-
rapport de 4 à 1. Dans les deux cas, le privé l'emporte. Comme on le constate, le privé
supplante la sphère des entreprises d'Etat de très loin.
En revanche, les effectifs du privé et des entreprises d'Etat sont dans un rapport
de 1 à 1,8 et en ajoutant les effectifs de la fonction publique, le rapport des effectifs
devient 1 à 4,2. Ainsi, la sphère d'Etat et la
fonction publique sont l'employeur
principal.
Il apparaît que la sphère d'Etat qui emploie le plus de main d'oeuvre est aussi la
sphère qui réalise des chiffres d'affaires inférieurs à ceux du privé. Finalement, autant
la sphère d'Etat semble fragile, mal organisée et inefficace, autant le privé est organisé
et efficace; autant la sphère d'Etat s'intéresse à l'ensemble du pays, se soucie de
conquérir l'intérieur, autant le privé étranger ne s'intéresse qu'aux agglomérations
urbaines et notamment les capitales, lieux de profits faciles.
Le privé étranger s'intéresse à certaines activités telles que le commerce, le
pétrole, la forêt, l'industrie qui lui permettent de réaliser des taux de profits très élevés.
Il méprise l'agriculture dont la rentabilité n'est pas immédiate et certaine.
Toutefois,
la
sphère
d'Etat
contrôle
quelques
hauteurs
importantes
et
stratégiques de l'économie notamment l'énergie, les transports ferroviaire et fluvial, les
télécommunications, les assurances et les réassurances, etc... Mais sa capacité à
dominer le privé étranger est encore problématique.
Finalement, l'économie congolaise repose sur l'activité pétrolière entièrement
contrôlée par le privé étranger.
III. EVOLUTION DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE
En définitive, le CONGO est paralysé par une politique économique
incohérente. La dépendance alimentaire est très grande. Il y a lieu de s'interroger sur la
capacité du CONGO à nourrir sa population. Au cours de ces dernières années, la
production agricole n'a augmenté que de 2 % par an. Les exportations agricoles ont
diminué et les importations alimentaires se sont accrues d'environ 7 % par an. Cette

-24-
tendance au gonflement des importations, aujourd'hui enrayée sous l'effet de la crise,
concerne principalement les céréales: riz asiatique et blé européen. En effet, pour
approvisionner des villes en pleine explosion démographique, plutôt que de soutenir la
production vivrière locale, le gouvernement congolais a préféré se tourner vers un
marché mondial des céréales très attractif entre 1975 et 1988, dont le cours mondial a
baissé de 60 % . De même, la viande, les bas morceaux de boeuf exportés par la
Communauté Européenne avec de fortes subventions arrivaient au port de Pointe-Noire
à 200 francs cfa le kilo. Ainsi, le CONGO avec une politique économique inadéquate
et inappropriée, a complètement ruiné son élevage de porcs et de poulets. L'économie
congolaise souffre de quatre handicaps majeurs:
- la faible productivité de l'agriculture vivrière: elle ne permet pas d'assurer
l'autosuffisance alimentaire à une population dont le taux de croissance démographique
s'élève à 3% par an;
- l'absence de maîtrise de la technologie énergétique:
elle conduit à une
dépendance étroite des fmnes multinationales;
-I'absence d'un minimum de protection de la production locale;
- le niveau élevé des importations de produits de base et de produits
industriels: il engendre un déficit structurel du commerce extérieur.
Face à cette situation, le gouvernement adopte dès la fm des années 1963 une
politique de substitution
aux importations liée à une forte protection du marché
intérieur. Ainsi, au cours des années 1975, le gouvernement amorce un programme
triennal de développement économique et social, dont le financement est basé sur
l'estimation des ressources devant provenir des redevances pétrolières. Cela s'est
traduit par une forte progression des dépenses budgétaires, des investissements publics,
et par un appel important aux emprunts extérieurs. Les résultats de ce programme sont
médiocres.
Le boom pétrolier enregistré en 1980, a conduit le gouvernement à édifier un
plan quinquennal de développement économique et social ( 1982-1986 ). Là aussi, le
mode de financement a été structuré sur les recettes pétrolières. Ceci s'est traduit par

-25-
une forte progression des dépenses budgétaires, des investissements publics, et par un
très grand appel aux emprunts extérieurs. En outre, les investissements ont surtout
profité aux secteurs de la construction publique et sociale. Cependant, ils n'ont pas
abouti à un renforcement du secteur industriel. Cette politique de développement s'est
poursuivie alors que les médiocres performances des exportations n'ont pas été en
mesure de compenser le manque à gagner dû à la chute du prix du baril de pétrole
connu en 1986. A cela s'ajoute une conjoncture internationale défavorable.
Le taux de croissance annuelle moyenne de l'économie congolaise a été
d'environ 4,2% entre 1965-1973, 1,1 % entre 1973-1980, et 1,7 % entre 1980-1987 et
un taux annuel moyen d'inflation de 4,4 % entre 1965-1973,9,2 % entre 1973-1980, et
1,8 % entre 1980-1987. Il est aisé de constater que ce taux de croissance s'est effectué
au prix d'un considérable engagement des dépenses publiques financées notamment par
le recours à l'emprunt.
Après le coup de frein apporté aux dépenses publiques en
1986, le
gouvernement congolais s'est engagé, à partir de 1987, dans une politique de rigueur
dite de programme d'ajustement structurel ( P.A.S. ) et de programme d'ajustement
structurel renforcé (P.A.S.R.). Cette politique a été mal perçue par l'ensemble de la
population comme en témoignent les revendications qui ont enregistrées l'organisation
d'une conférence nationale en 1991.
Dans un courant rénovateur récent, il s'est développé le souci de protéger la
production locale. Le gouvernement congolais cherche à encourager les paysans qui
fournissent l'essentiel de la production
alimentaire.
Il leur remet
1,2% des
investissements totaux qu'il réalise. Celui-ci étranger aux logiques paysannes, a
progressivement cédé à la tentation de disjoncter la paysannerie des résultats
intéressants. C'est à ce titre, des deux grandes unités avicoles créées au début des
années quatre-vingt, l'une a fermé ses portes et l'autre s'est reconverties dans
l'importation des poulets congelés. Ces fermes étaient parvenues à éliminer la
concurrence de petits éleveurs, avant de sombrer à leur tour dans un gouffre financier,
faisant à ce jour place nette aux importations. De même, le gouvernement n'a pas été

-26-
heureux en lançant une production industrielle de manioc. Les défaillances de ce
complexe agro-industrie1 n'ont pas affecté les paysans. Ces derniers ont toujours assuré
à la capitale, un approvisionnement régulier en manioc et en foufou? .
En dépit de multiples slogans, le CONGO est loin d'atteindre son autosuffisance
alimentaire bien que son PNB par habitant soit l'un des plus élevés du continent. Il
importe deux fois plus de produits alimentaires ( en valeur) qu'il n'en produit.
IV. PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES
4.1 AGRICULTURE
Le CONGO présente d'énormes potentialités pour mener à bien l'activité
agricole. La régularité des précipitations ( une pluie en moyenne un jour sur trois sur
l'ensemble du territoire ), l'existence d'immenses pâturages notamment dans le sud et le
centre du pays, et enfin la disponibilité des terres cultivables estimées à près de 8,2
millions d'hectares, sont des facteurs qui devraient contribuer au développement de
cette activité. Malheureusement, la prédominance du mode traditionnel de culture et
l'exode rural constituent un frein à ce développement. Néanmoins, on y rencontre une
grande diversité de cultures comprenant entre autres le café, le cacao, la canne à sucre,
l'arachide, le paddy et le manioc. La production artisanale, autoconsommée ou
commercialisée localement demeure très mal quantifiée. Les cultures industrielles
bénéficient d'un appui régulier et se présentent de la manière suivante: les palmistes se
rencontrent plus dans le Niari et le Kouilou; la Lékoumou, la Cuvette et les Plateaux
demeurent les meilleurs producteurs du café.
2Parine de manioc

-27-
4.2 ELEVAGE
C'est une activité marginale dans la VIe du paysan congolais. On
rencontre dans les milieux traditionnels de la Bouenza, la Lékoumou, le Pool et le
Niari quelques têtes de bovins, caprins, porcins et dans une moindre mesure, des ovins.
Quant à la volaille, elle couvre l'ensemble du pays. Ce petit élevage est souvent laissé
en divagation et, dont les produits sont orientés vers les activités cérémoniales non
monétarisées pour la plus grande partie. Toutefois, les pressions monétaires multiples
et de plus en plus importantes ne cessent d'entraîner la commercialisation du vivrier, y
compris la part qui est destinée à l'autoconsommation. En définitive, l'élevage est
surtout l'apanage de l'Etat ( 63 % de la production nationale ). On y compte six ranches
et quelques fermes installées aux alentours de grandes villes et centres secondaires.
L'élevage des bovins connaît un développement régulier. Cependant, celui des porcins
ne cesse de baisser dans le milieu moderne. Force est de souligner que le caprin
demeure encore le plus élevé après la volaille.
4.3 FORET
L'exploitation forestière congolaise s'effectue aussi bien à des fms
traditionnalistes que modernes. En effet, dans le premier cas, la situation énergétique
congolaise est caractérisée par la faible demande en énergie dans son ensemble, due
tout simplement au bas niveau de développement. Ainsi, une part importante de
l'énergie consommée est produite par le bois de chauffe et sa dérivée le charbon de
bois. De ce fait, le paysan qui reçoit une commande est obligé de satisfaire son client.
Il abat par conséquent des arbres jusqu'à concurrence de la quantité demandée. Le bois
abattu sert de combustible aux populations. Ce phénomène en développement est en
train de prendre des dimensions inquiétantes. Il sied de constater, lorsqu'un citadin ne
peut pas acheter du bois sur le marché local, il va lui-même le chercher en forêt. Aussi

-28-
dans les grandes villes, aucun arbre ne peut espérer atteindre l'âge adulte. Dès qu'il
atteint les dimensions du bois de chauffe, il est coupé. L'homme répondant à un besoin
primaire, celui d'assurer sa propre subsistance, participe à la destruction des éléments
et des valeurs qui apparaissent de nos jours importants et vitaux. Cette dégradation
coïncide malheureusement avec une augmentation rapide de la population, et avec une
exigence toujours plus grande de l'homme. En fait, il suffit de se placer sur la route
national n° 1 (niveau du Pont Djoué ), ou sur la route nationale n02 ( niveau du Pont de
la Tsiémé )3 pour se rendre compte de la désagréable déforestation ne serait-ce que de
la région du Pool; sans omettre ici la quantité orientée hors de la zone de Brazzaville
qui échappe évidemment au contrôle. Il sied de souligner que la production et la
demande du bois de chauffe sont difficiles à évaluer car les moyens de contrôle jusqu'à
lors en place sont insuffisamment rigoureux pour donner des estimations fiables. Son
évolution est encore difficile à cerner car le producteur-consommateur a la possibilité
de se procurer lui-même la quantité dont il a besoin. Les seules zones contrôlées
demeurent celle d'entrée dans la circonspection de Brazzaville. Or, il s'avère que les
plus grands consommateurs de ce produit demeurent la population la plus reculée de
ladite ville.
S'agissant du cas moderne, il convient de noter que l'exploitation de la forêt
congolaise a perdu son rang de première source de revenu du pays au profit du pétrole.
Cette exploitation forestière a connu une certaine constance dans le temps. Le bois est
exporté sous forme de bois bruts, de bois sciés, des placages et contre-plaqués.
L'exploitation des forêts congolaises est une activité règlementée en quatre types de
permis
notamment
le
contrat
d'exploitation
forestière,
le
contrat
temporaire
d'exploitation, le permis par convention et forestier de délimitation, et le permis
industriel. La superficie moyenne de permis octroyés est toujours croissante. La
production de bois débité en grumes sur les chantiers forestiers est soit traitée
localement dans les scieries et usines de déroulage et placage, soit exportée. En
général, plus de 60 % de la production des grumes sont livrés aux usines locales. La
3 Ponts servant d'entrées principales dans Brazzaville-centre.

-29-
production et la transformation du bois sont faites par des sociétés étatiques, mixtes,
privées nationales et privées expatriées. Dans le domaine des grumes et des sciages, les
expatriés assurent la majeure partie de la production, alors qu'au niveau des placages et
des contreplaqués, ce sont les sociétés étatique et mixte qui prédominent. Les essences
essentiellement produites demeurent l'Okoumé, le Limba Acajou, et le Douka-Moabi-
Dibetou.
4.4 ENERGIE ET EAU
On a vu qu'une part importante de l'énergie consommée par les ménages
est produite par le bois de chauffe. Sur ce, l'énergie électrique n'est consommée que
par les industries, les administrations et par quelques ménages modernes.
4.4.1 Electricité
Elle est produite par deux barrages hydroélectriques notamment le
barrage du Djoué qui alimente Brazzaville, et le barrage de Moukoukoulou qui dessert
la région de la Bouenza et les principales gares du Chemin de Fer Congo Océan
(C.F.C.O.).
L'électricité est fournie par des centrales
thermiques installées à
Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie, et par des groupes électrogènes installés
principalement dans les centres secondaires. La production de l'énergie électrique est
assurée par la Société Nationale d'Energie. Cette production demeure encore très
insuffisante. En effet, les besoins de plus en plus croissants en énergie électrique au
niveau de Brazzaville n'ont été satisfaits que par des achats au ZAlRE.
4.4.2 Eau
Le réseau de distribution d'eau potable est contrôlé par la Société
Nationale de Distribution d'Eau ( S.N.D.E.). Une faible consommation nationale d'eau

-30-
potable est traitée. Elle s'explique par le fait que cette société ne distribue l'eau que
dans les centres urbains.
4.5 INDUSTRIES ET MINES
L'industrie congolaise est principalement concentrée dans les grandes
villes notamment Brazzaville, Pointe-Noire et Nkayi. Elle est composée des industries
de transformation de matières premières et des industries de substitution. Le sous-sol
possède diverses richesses minières. Parmi elles, le pétrole qui joue un rôle de premier
plan dans l'économie congolaise.
4.5.1 Industrie
Elle regoupe:
a) les industries alimentaires: elles produisent essentiellement l'huile de palme, le
tourteau et la farine de blé.
b) les industries de boissons: elles se caractérisent dans la production de la bière et
des jus de fruit.
c) le tabac: le CONGO produit du tabac notamment des cigarettes et de scaferlatis.
d) les articles en plastic
e) les articles en aluminium: ce sont des articles ménagers et des grillages.
f) le gaz industriel : cinq produits constitutifs de ce groupe sont produits dans cette
industrie. La production d'oxygène demeure la plus forte et l'azote liquide en est la plus
faible;
g) les chaussures
h) les industries diverses: elles produisent des serviettes, des lubrifiants, des cahiers,
du ciment, de l'aliment de bétail, des mousses, etc...
i) production et utilisation des sciages, placages et déroulages:
l'évolution des
exportations des sciages, placages et déroulages est liée à la conjoncture internationale

-31-
difficile du marché. Toutefois, les utilisations locales de sciages sont généralement
supérieures aux exportations. Cependant, celles des placages leur sont inférieures; et
toute la production de déroulage est exportée.
L'industrie manufacturière emploie environ 11% de la population active et
représente 4 %
du PIB. Les principales caractéristiques du tissu industriel congolais
sont les suivantes:
- une forte concentration économique et géographique: moms d'un tiers des
entreprises réalisent plus de 60 % de la valeur ajoutée industrielle et environ 90 % des
établissements sont concentrés dans les villes Brazzaville - Dolisie - Nkayi - Pointe-
Noire;
- la faible dimension de la majeure partie des entreprises: plus de 80 % des
entreprises emploient moins de 100 salariés;
- l'absence de tradition industrielle: près de 90 % des entreprises ont été créées
après l'indépendance, ce qui doit expliquer sans nul doute l'absence d'infrastructures
scientifique et technologique;
- la carence en main-d'oeuvre qualifiée;
L'industrie congolaise est, par ailleurs, marquée par le clivage entre les branches
qui produisent pour le marché local et les branches exportatrices qui, soumises à la
concurrence du marché international, sont généralement plus performantes.
L'industrie manufacturière congolaise peut être répartie en quatre groupes
d'activités distincts:
- les industries orientées presque exclusivement vers l'exportation et qui
valorisent une matière première locale: les placages;
- les industries orientées vers l'exportation mais dont une grande partie des
approvisionnements est importée: craies, pagnes;
- les industries dont la production est orientée exclusivement vers le marché
intérieur et dont l'approvisionnement est en grande partie importée: huiles alimentaires,
ciment, etc ..

-32-
- les industries orientées vers le marché intérieur et qui valorisent une matière
première locale: sucre.
En définitive, l'industrie congolaise demeure fortement dépendante de ses
importations de biens d'équipement et de demi-produits de base et présente une faible
diversification de ses exportations.
4.5.2 Industries Minières et Pétrolières
Le pétrole brut occupe une place de choix dans le commerce congolais. Il
est produit par des sociétés multinationales ( ELF, AGIP, AMOCCO, etc ...). Le
CONGO bénéficie des recettes pétrolières de chaque gisement. Celles-ci sont
constituées
des
charges
déductibles
notamment
des
coûts
d'exploitation
et
d'amortissement, des frais financiers, des redevances dont 17,5 % de la production, du
bénéfice fiscal, du taux d'importation et d'impôts sur le bénéfice ( exercice).
La production et la commercialisation des produits pétroliers sur le territoire
national sont assurées par la Société Nationale de Recherche et d'Exploitation
Pétrolière
dénommée
Hydro-Congo.
Pour
rendre
cette
chaîne
complète
et
fonctionnelle, une raffinerie a été construite: la Congolaise de Raffmerie (Coraf), Ces
produits représentent une proportion en valeur des exportations qui, de 59 % en 1977,
est passée à 63 % en 1978, à 85 % en 1979, à 90 % en 1980, et avoisine 95 % à nos
jours. Le CONGO fait partie du N.O.P.E.P. Après l'ANGOLA et le GABON, il
occupe la troisième place des pays d'Afrique Centrale, producteurs du pétrole. Ses
réserves sont estimées à 710 millions de barils contre 2.100 et 980 millions de barils
respectivement pour l'ANGOLA et le GABON. Du point de vue consommation par
tête, il occupe la seconde place après le GABON. Ceci le situe sans nul doute parmi
les pays d'Economies à Revenu Intermédiaire.

-33-
Grâce au pétrole le secteur des industries est le plus important de l'économie
congolaise. Quant à la production de gaz naturel, les difficultés économiques
enregistrées depuis 1977 ont conduit à l'arrêt de son activité en 1981.
4.6 TRANSPORTS
Le secteur des transports possède un système de réseaux intégré,
administré par une société d'Etat: l'Agence Transcongolaise des Communications
(A.T.C.). Celle-ci gère l'axe Pointe-Noire - Brazzaville - Nord Congo, constitué par le
port maritime de Pointe-Noire, le Chemin de Fer Congo-Océan, les ports et les
transports fluviaux. Cet axe possède un point de rupture: Brazzaville en aval de
laquelle le fleuve congo n'est plus navigable. Il existe plusieurs bretelles reliant la
plupart des régions à celui-ci. A cet axe, il convient d'ajouter:
- les transports aériens, qui comprennent des lignes internationales
exploitées par la société multinationale Air Afrique, et par les compagnies étrangères
(Air France, Sabena, Air Portugal, etc ...), et des lignes intérieures assurées par la
compagnie nationale Lina Congo.
- les transports routiers ne sont pas organisés au niveau national, en
dehors de quelques collectivités qui exploitent certains axes jugés importants par
celles-ci. Les axes fondamentaux des réseaux routiers sont la route nationale n"!
reliant
Brazzaville à Pointe-Noire et la route nationale n02 joignant
Brazzaville-
Ouesso. Sur toute la longueur de ces deux axes se joignent l'ensemble des axes du
réseau routier congolais.
4.61 Trafic Maritime
Il s'effectue par le port de Pointe-Noire, qui constitue la plus grande porte
ouverte du CONGO vers l'extérieur par voie maritime. C'est à partir d'elle que se fait le
plus grand volume des échanges de marchandises. Ce port comprend deux sites: le port

-34-
public et le terminal de Djeno qui est situé à 9,5 milles du port public et à 3.800 mètres
de la côte. Il est utilisé pour le chargement du pétrole, extrait au large des côtes du
CONGO.
4.6.2 Trafic Ferroviaire
Il comprend: le Chemin de Fer Congo Océan (C.F.C.O.) et le Chemin de
Fer de la Compagnie Minière de l'Ogoué ( COMILOG). Ces deux voies ferrées font
environ 800 km.
4.6.3 Trafic Fluvial
L'ensemble du réseau fluvial des voies navigables du bassin du Congo et
de ses affluents de droite, représente environ 4000 km sur le territoire national,
aboutissant d'une part au port de Brazzaville et de l'autre aux ports secondaires. Le
réseau des voies navigables du bassin Congo-Oubangui-Sangha constitue un maillon
très important de la chaîne de transport en Afrique Centrale. Il permet d'assurer la
liaison entre Brazaville, point terminus du C.F.C.O. et l'ensemble des ports fluviaux
existants sur le réseau des voies navigables du CONGO, du ZAlRE, du sud-est
camerounais et de la CENTRAFRIQUE.
Le port de Brazzaville est le plus important de tous les ports fluviaux. Son
importance tient au fait qu'il est le point de rencontre des trafics de la voie ferrée et
des voies navigables. C'est dans ce port que s'effectue le transfert des charges en
provenance de la voie ferrée et des voies navigables. Il se compose de deux parties
distinctes: le port agrume et le port public.

-35-
4.6.4 Transports Aériens
On note deux aédromes de classe internationale au CONGO: les
aérodromes de Brazzaville et de Pointe-Noire, et 21 aérodromes de moindre
importance. Le trafic national est assuré par Lina Congo et la compagnie privée Aéro-
Service.
4.7 PRIX
Les services de statistique et des études économiques procèdent à
l'observation permanente des prix de certains produits de consommation courante à
Brazzaville. Celle-ci est faite une fois par mois pour les produits manufacturés vendus
dans les magasins et deux fois par mois pour les produits alimentaires vendus sur les
marchés. Ces relevés concernent
les prix de gros et les prix de détail. Ceux-ci
résultent d'une confrontation entre l'autofmancement calculé à partir de la production
en valeur comme solde du compte des entreprises et l'autofinancement déduit de la
relation" profit-volume" et donc associé à la production en volume.
Deux types d'indices de prix à la consomation sont observés: l'africain
et
l'européen. Le premier a connu des évolutions très contrastées à cause de la chute des
prix des produits locaux. A titre d'exemple, pour la première fois en 1991 et 1992, on a
assisté à un effondrement des prix des produits importés consommés par la population
africaine respectivement de l'ordre de -2,3 % et -3,5 % . Cette chute est imputable à
l'importation massive des produits en provenance du ZAIRE ainsi qu'à l'arrivée de
nouveaux commerçants notamment les libanais et les mauritaniens. Ces derniers ont
pratiqué une politique de rabattement de prix ( dumping) afin de conquérir le marché
brazzavillois. La diminution la plus déterminante sur la variation de l'indice est celle
des prix des produits locaux. Ceux-ci constituent près des 3/4 des dépenses des
ménages. Le comportement de l'indice africain est influencé largement par le niveau
général des prix locaux. Les prix des produits alimentaires ont fléchi de 3,4 % en

-36-
moyenne par an entre 1988 et 1992. Ces produits absorbent près de 60 % du budget
des ménages. Ce sont les produits alimentaires locaux qui ont enregistré les baisses les
plus fortes. La baisse des autres produits agricoles peut être attribuée au repli de la
demande locale consécutive à la compression de la masse salariale ( retard dans le
paiement des salaires des fonctionnaires), à l'amélioration de l'approvisionnement
urbain, à la libéralisation du marché céréalier et à la vente aux ménages du riz
provenant de l'aide alimentaire internationale.
Le second est constitué par une forte majorité des produits importés ( 70% ). Il
est exposé aux fluctuations des prix du marché international.
4.8 BALANCE DES PAIEMENTS
Elle se défInit par l'ensemble des relations du CONGO avec le reste du
monde. Pour mémoire, en considérant la période 1977-1980, la balance des paiements
du CONGO présente:
- un déficit des transactions courantes de 46.198 millions de francs cfa en 1977,
47.198 en 1978, 23.489 en 1979, et 34.996 en 1980. Il représente respectivement
23,8%, 9,2 %, 9,7 % du PIB en 1977, 1978, 1979 et 1980;
- des entrées nettes de capitaux à long terme de 37.336 millions de francs cfa en
1977,39.608 en 1978,15.551 en 1979 et 52.076 en 1980 millions de francs cfa;
- des sorties de capitaux à court terme de 4.029 millions de francs cfa en 1977,
3.084 millions en 1978 et de 14.236 millions de francs cfa contre des entrées de 4.353
millions en 1979;
- des entrées des Erreurs et Omissions dont 9.162 millions en francs cfa en
1977, 149 millions en 1978, 4.351 millions en 1979 et 8.895 millions en 1980;
- une variation de la position monétaire extérieure de -315 millions de francs
cfa, le secteur bancaire réduisant son endettement à court terme de -5.692 millions de
francs cfa et des avoirs du secteur public augmentant de 5.377 millions de francs cfa.

-37-
Force est de constater que la balance des paiements du CONGO a enregistré
aussi bien des déficits notamment en 1975 ( 5.058 millions) que des excédents entre
autres de 3.020 millions pour 1977, 11.524 millions de francs cfa pour 1980.
L'évolution favorable des transactions commerciales et financières entre le CONGO et
l'extérieur, traduit l'amélioration de la situation due à l'accroissement très substantiel de
la balance commerciale.
4.8.1 Balance Commerciale
Elle se caractérise par un doublement des transactions commerciales
entre 1974 et 1979, et par un accroissement de l'ordre de 63,4 % en 1980 par rapport à
1979. Cette tendance est marquée par le dégagemennt d'un excédent de 77.202
millions de francs cfa en 1980, alors que celui-ci était de 7.991 millions de 1977 et
28.231 millions de francs cfa en 1979. Cette situation s'explique par:
- l'accroissement et la valorisation des produits pétroliers;
- la hausse moins forte des importations par rapport aux exportations (lesquelles
ont triplé de 1977 à 1980 alors que les premières n'avaient que doublé dans le même
temps );
un large déficit des
services courant 1977-1979, malgré les
recettes
substantielles du transit des marchandises des pays voisins. Cette situation est
imputable à l'accroissement des paiements des services liés aux travaux de recherches
et d'investissements des sociétés pétrolières multinationales;
- une dégradation comparativement à 1979, du déficit des Biens et Services en
1980. Il convient de souligner que pour ces deux années, une amélioration est apparue
par rapport à 1977 et 1980;
- un léger déficit en 1977 et un léger excédent en 1980 des prestations gratuites.
Si l'excédent dégagé à ce niveau peut s'expliquer par des montants accrus au titre de
l'aide au développement, il semble nécessaire de relever que l'évolution de cette

-38-
rubrique est influencée par la mise en application du blocage des avancements des
travailleurs;
- un excédent positif de la rubrique capitaux à long terme, qui est passé de
37.366 millions en 1977 à 52.076 millions de francs cfa en 1980. Cette évolution s'est
effectuée après un enregistrement d'une baisse de 15.551 millions en 1979;
- un déficit des capitaux à court terme de 1977 à 1980, excepté pour l'année
1979. Ceci s'explique par l'importance des crédits commerciaux et des remboursements
effectués par le secteur privé.
4.8.2 Evolution Géographique
Elle est caractérisée par des relations commerciales et financières avec
quelques pays.
L'évolution de la balance générale des paiements extérieurs du
CONGO accusent globalement des déficits. On peut citer à titre d'exemples, celle avec:
- la FRANCE, est toujours en perpétuelle dégradation. Néanmoins, tant bien
que mal, un excédent assez sensible a été enregistré en 1980. Cet excédent est dû à
l'expansion des échanges des marchandises et à l'afflux des capitaux à long terme.
- le CAMEROUN est aussi en perpétuelle dégradation s'expliquant par la nature
des importations. Le déficit le plus élevé a été effectué en 1980 avec 3.324 millions de
francs cfa.
Par ailleurs,
- le TCHAD, la CENTRAFRIQUE et le GABON présentent de substantiels
excédents imputables à la balance des Biens et Services. Malheureusement, ces
derniers sont pleine décroissance. En effet, celle-ci peut s'expliquer entre autres par la
situation d'insécurité installée au TCHAD.
Les déficits accusés sont essentiellement financés au moyen de
l'accumulation d'arriérés extérieurs et du réechelonnement de la dette publique
extérieure.

-39-
En défmitive, nous pensons que le commerce extérieur congolais est
traditionnellement déficitaire en raison du manque de diversification des exportations
et du volume difficilement compressible des importations ( alimentation, bien
d'équipement ).
Le CONGO entreprend des relations commerciales avec plus de cent pays
appartenant à des zones géographiques, économiques et monétaires diverses. Elles sont
caractérisées par la faiblesse des échanges dans le continent africain dont le taux ne
dépasse pas 0,4 % , et des contacts timides avec l'Amérique du Nord et l'Amérique
Latine. Cependant, il effectue de très bonnes relations de l'ordre de 70 % avec la
Communauté Economique Européenne dans laquelle la FRANCE occupe une place de
choix.
S'agissant des exportations, outre le pétrole et le bois, le CONGO exporte des
produits agricoles dont le café, le cacao, les palmistes, les tabacs et les cigarettes, le
sucre et les melasses; les minerais dont le cuivre et les diamants, et aussi divers
produits tels que des peaux de crocodiles, des pointes d'ivoire, etc ... Ces derniers ont
une part très infime dans les exportations, soit de l'ordre de 13,07 % en 1977, de 12,59
% en 1978, de 8,14 % en 1979, de 4,98 % en 1980, et en forte décroissance en ces
jours. Il sied de souligner que les mouvements des exportations résultent en très grande
partie de l'effondrement des cours du pétrole brut sur le marché international.
Le CONGO importe divers produits en provenance d'Europe Occidentale,
d'Europe Orientale, d'Afrique, d'Amérique du Nord, d'Amérique Latine et d'Asie.
Toutefois, la FRANCE demeure le premier fournisseur et qu'elle lui fournit en valeur
plus de 50 % des ses importations. Les mouvements des achats extérieurs congolais
s'expliquent en grande partie, par le repli de la demande en biens d'équipement et en
biens et services intermédiaires.

-40-
Les variations les plus élevées des importations de biens et services ont été
enregistrées en 1982 ( 48,8 % en valeur et 30 % en volume ). Elles ont été suivies
d'une importante restriction en 1983 ( -15 % en valeur et -31,4 % en volume ), en
passant par une stabilisation en 1985 avant de décroître fortement en 1986 ( -21,6 % en
valeur et -21,8 % en volume ). Les mouvements des achats extérieurs s'expliquent en
grande partie par le repli de la demande en biens d'équipement et en biens et services
intermédiaires. Cependant, la baisse des exportations en valeur de 53,8 % en 1986,
résulte en grande partie de l'effondrement des cours du pétrole brut sur le marché
international dont les signes précurseurs se sont annoncés déjà en 1985, année au cours
de laquelle la valeur et le volume de cet indicateur ont diminué respectivement de 6,6
% et 6,5 % . La hausse des ventes à l'exportation réalisées par les entreprises de la
filière bois en 1986 n'ont que très peu atténué la baisse du volume global des
exportations (-3,5 % ).
4.9 MONNAIE ET CREDIT
Le CONGO appartient à la zone franc. Sa monnaie est le franc cfa'.Ce
dernier est une monnaie commune à six autres Etats, émis par la Banque Centrale des
Etats d'Afrique Centrale. Le franc cfa est convertible en franc français grâce aux
comptes d'opérations ouverts auprès du trésor français aux banques centrales africaines
( Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, Banque Centrale des Etats
d'Afrique Centrale, Banque Centrale des Comores). Ceci découle des conventions de
coopération de Brazzaville 1972 entre les Etats membres de la Banque des Etats
d'Afrique Centrale d'une part, et la France de l'autre. Ces accords prévoient, entre
autres, quatre dispositions: la création pour les cinq Etats de l'Afrique Centrale d'un
Institut d'Emission Commun notamment la RE.A.C., la mise en commun de leurs
réserves de change, l'adoption d'une unité monétaire commune notamment le Franc de
4Le Franc CFA est la monnaie convertible créée par la France et mise en circulation dans les pays d'Afrique de
la zone franc.

-41-
la Coopération Financière en Afrique Centrale ( le franc cfa ), et la convertibilité
illimitée du franc cfa en franc français, la parité entre les deux monnaie étant fixe
(lfranc cfa équivaut à 0,01 franc français )5
Le système bancaire congolais comprend: un Institut d'Emission ( B.E.A.C. ),
trois
banques
commerciales,
une
banque
de
développement,
une
banque
de
développement des Etats d'Afrique Centrale et d'un établissement public français. La
masse monétaire est composée de la monnaie fiduciaire, de la monnaie scripturale et
de la quasi-monnaie. Les ressources extra-monétaires sont constituées des emprunts
extérieurs à moyen et à long terme, des fonds propres des banques et des allocations en
droit de tirages spéciaux (D.T.S.).
Il convient de souligner qu'en garantissant la convertibilité du franc cfa,
l'obligation était faite aux pays membres de:
- déposer au trésor français au moins 65% de leurs réserves de change;
- favoriser le contrôle exercé sur les banques commerciales ( qui sont souvent
des agences de banques françaises ) et le secteur privé ( dominé par les entreprises
françaises implantées au CONGO );
- l'interdiction pour tout pays membre de quitter la zone sans s'acquitter de ses
dettes.
On voit bien qu'un tel contexte dénote que le CONGO n'est pas maître de sa politique
monétaire. En d'autres termes, le système monétaire du CONGO n'est pas aux mains
des congolais.
4.10 FINANCES PUBLIQUES
Elles sont constituées des recettes, et des dépenses. Les recettes sont
composées des recettes fiscales, pétrolières, douanières, des domaines et services, et
des transferts. Il convient de noter qu'il est d'usage d'assister à une croissance
5L'ancienne parité du franc est: IFF = 50 FCFA. Cette parité est demeurée inchangée de 1945 au Il Janvier
1994. Elle est alors passée à 1FF = 100 FCFA.

-42-
considérable des investissements prévus sur le budget de l'Etat. Cependant, il est
difficile de dire quels secteurs économiques bénéficient de cet effort.
Néanmoins, les recettes pétrolières demeurent jusqu'à ce jour, la composante
principale des ressources de l'Etat. Dominantes dans les années 80, elles ont conduit à
des surconsommations et à des investissements publics en grande partie onéreux
(surfacturation, surdimensionnement des entreprises industrielles du secteur public,
etc... ). Les recettes pétrolières sous l'effet conjugué de la variation positive des prix et
de la production en volume du pétrole brut, restent tributaires de l'environnement
externe et interne.
La redevance pétrolière (REP) est fonction des variables suivantes:
- le prix moyen de référence du baril en dollar (p);
- le taux de change du dollar en franc cfa (e);
- la production en volume (q);
- le taux de la redevance (k);
Elle s'exprime par la relation:
REP=k*q * p *e
En outre, l'impôt pétrolier est calculé sur le bénéfice ( 50 % du montant de celui-ci ). Il
tient compte de la nature et du contenu des contrats pétroliers qui lient l'Etat congolais
aux sociétés pétrolières exploitatrices. Les contrats en vigueur, qui ne concernent
nullement les sociétés en récente activité, datent de 1968. Cependant, certains pays
d'Afrique ont dû procéder à leur révision.
Le jeu pétrolier présente un cycle de vie des gisements et donc de rente. Les
acteurs pris dans l'enjeu pétrolier ont des stratégies de long terme. Ainsi, nous pensons
que l'amélioration des recettes pétrolières congolaises passe non seulement par
l'augmentation de la production, la stabilité favorable des prix et des cours du dollar,
mais également par une renégociation de différents accords qui ont été passés avant,
entre les sociétés pétrolières d'une part et l'Etat congolais d'autre patio

-43-
CONCLUSION
A l'issue de cette présentation de la géographie économique congolaise, il
s'est posé sans nul doute des questions relatives non seulement aux phénomènes de
dualité de cette économie, mais aussi à sa modélisation. C'est à cela que nous allons
nous intéresser au chapitre suivant.

Chapitre2
llNE ECONOMIE DUALE
INTRODUCTION
Si les problèmes de dysfonctionnement des économies se posent avec
acuité dans les pays en développement en général et au CONGO en particulier, c'est
pour une raison
fondamentale: l'approfondissement de la récession. Les principaux
problèmes économiques auxquels ces pays sont confrontés se défmissent en termes
d'endettement extérieur excessif par rapport à leurs ressources nationales, de réduction
des recettes d'exportation, de déficits croissants des finances publiques, de croissance
économique quasi-nulle et de " surchômage " urbain.
L'objet principal poursuivi dans ce chapitre est la compréhension de l'ensemble
des relations économiques associées dans le secteur traditionnel marchand et le secteur
structuré ou moderne d'une part, et les interactions qui existent entre les secteurs public
et privé d'autre part. Et si nous avons orienté notre recherche uniquement vers le
secteur structuré, c'est parce qu'au stade actuel, une analyse englobant la composante
informelle et la compsante agricole traditionnelle au Congo se heurte au problème de
manque d'informations chiffrées.
Dans
ce chapitre, nous présentons d'abord la typologie de l'économie
congolaise, ensuite montrerons sa dualité et les relations entre les secteurs, puis les
approches de modélisation dans les Pays en Voie de Développement, et enfin
analyserons la croissance économique congolaise.

-45-
1. TYPOLOGIE ECONOMIQUE
Un processus de développement suppose une connaissance suffisante des
moyens de production nécessitant des outils d'organisation adéquats. Or, celle-ci est
fonction de la nature de l'économie considérée. De nos jours et de plus en plus, on
utilise des attributs inhérents à la nature d'une économie par rapport à son état de
développement notamment les Pays en Voie de Développement, Pays Développés,
Pays à revenu Intermédiaire, etc ...
Les caractéristiques de ces états se déterminent à partir de trois indices
principaux suivants:
-le produit national brut (P.N.B.) par tête;
- l'investissement et l'emploi;
- la démographie.
Le Produit National Brut (P.N.B.) Par Tête
Il a été retenu depuis une dizaine d'années qu'un pays disposant d'un
produit national brut par tête de plus de 2000 dollars US est considéré comme
développé; situé entre 500 et 1999 dollars US est en voie de développement; entre 200
et 499 dollars US est sous-développé; et inférieur à 200 dollars US est dit "non
développé" .
L'investissement et l'emploi
L'investissement ayant été considéré comme le pilier du développement,
on a constaté que le taux d'investissement des pays sous-développés est très faible. Il
est d'environ 15 % du revenu global.

-46-
La Démographie
Cet indice renvoie à l'analyse de MALTHUS des rapports qui existent
entre l'évolution démographique et le processus de développement. Le taux minimum
de croissance démographique de ces pays est égal à 3 % .
Toutefois, les pays sous-développés sont caractérisés par les types d'économie
suivants:
- l'économie sauvage, où l'activité dominante est la cueillette;
- l'économie pastorale, caractérisée par une sémi-sédentarisation de la
population qui se consacre de manière générale à l'élevage;
- l'économie agricole qui, avec le perfectionnement des outils de travail et
aux progrès des connaisances sur la nature, privilégie la production végétale;
- l'économie manufacturière, commerciale et agricole dominée par la
structure précédente, est caractérisée par un très grand développement des rapports
marchands;
- les multinationales étrangères, nées des
tendances historiques à
transformer l'économie de marché: d'une part, l'intervention croissante au niveau
économique et d'autre part, l'ouverture des frontières qui a suivi une période
protectionniste. Ainsi l'on assiste de plus en plus à ce jour au développement de l'Etat-
providence, des fiscales-relais et des fiscales-ateliers respectivement pour les stratégies
commerciale et productive;
- et l'économie duale caractérisée par la coexistence de deux secteurs:
- un secteur traditionnel, agricole ou rural marqué par un surplus
de travail et dont la productivité est très faible;
- un secteur moderne, capitaliste et/ou urbain vers lequel le
surplus disponible ci-dessus révélé peut être transféré sans entraîner une perte de
production dans le secteur agricole.
C'est
à
ce
dernier
type
d'économie
auquel
nous
nous
intéressons
particulièrement dans ce travail. En effet, l'économie congolaise est constituée de deux

-47-
secteurs dont un secteur traditionnel et un secteur moderne. Le premier subdivisé en
deux sphères dont une sphère non marchande et une autre marchande. La première
composée des agriculteurs vivriers, des pêcheurs et des chasseurs a son activité basée
sur l'autoconsommation. La seconde est formée de la première, à laquelle s'associent
les petits commerçants et les artisans qui gèrent assez souvent des entreprises
familiales.
Le second secteur est constitué des sphères publique, mixte et privée. La sphère
publique regroupe la fonction publique et les entreprises d'Etat. La partie mixte est
formée principalement des banques, des assurances et réassurances. Le secteur privé
est subdivisé en privé national et privé étranger. Le premier opère dans l'élevage et
dans l'exploitation forestière. Le second s'investit dans cette dernière, les Bâtiments et
Travaux Publics, le Pétrole.
Le secteur traditionnel est imparfaitement quantifié. Il n'y a pas de données
statistiques existantes. En revanche, le secteur moderne est assez bien connu. C'est
ainsi qu'une étude quantitative bi-sectorielle de l'économie congolaise ne serait
intéressante que dans le secteur structuré.
II.
ECONOMIE
CONGOLAISE
UNE
ECONOMIE
DUALE
Les concepts
"dualité",
"dualisme", économie duale sont sujets à
plusieurs interprétations fort différentes. Il sied de distinguer les conceptions de la
dualité qui soulignent la disjonction entre deux sphères bien séparées, obéissant
chacune à sa propre logique, et celles au contraire qui souligne le rapport entre les
deux sphères, la distribution des rôles au sein d'une logique globale.
La première interprétation prend ses fondements dans l'histoire de la pensée
économique. En effet, toute une école de pensée des pays en développement, en fait
état. Elle analyse la "dualité" entre le secteur paysan traditionnel et le secteur industriel

ou tertiaire connecté sur les flux internationaux. De même, on parle actuellement
d'économie comme une forme possible de sortie de la crise des économies capitalistes.
Cette conception prône le développement, à côté d'un secteur hautement productif
chargé de fournir le minimum nécessaire au moindre coût en travail possible, d'un
secteur convivial, plus ou moins affranchi des contraintes de la compétition
marchande.
Le secteur traditionnel, créateur d'emploi, ne peut survivre en dehors du recours
systématique au travail informel et à la fraude fiscale que dans la mesure où J'on sait
admettre et reconnaître dans la législation, la différence naturelle entre la production
de série et l'oeuvre non répétitive. Encore faut-il que ceux qui choisissent d'oeuvrer
dans le secteur traditionnel ne revendiquent pas la même nature d'avantages en termes
de revenus que ceux qui subissent les contraintes de l'impératif technologique et de son
contexte industriel.
Les conceptions de la dualité qUI viennent d'être évoquer soulignent la
dichotomie entre les deux secteurs: le secteur moderne semble être la récompense des
efforts consentis dans le secteur traditionnel. Mais, ce dernier peut se développer
isolément, si tous en acceptent les nonnes. Or, dans la réalité, pour autant que "dualité"
il y ait, il s'agit soit d'une complémentarité, soit d'une polarisation entre les deux
secteurs. L'un des secteurs tire avantage de l'existence de l'autre, sans que la réciproque
soit obligatoire.
La nature duale des économies des pays en développement notamment celle du
Congo marquée par l'existence des secteurs traditionnel et moderne d'une part, public
et privé de l'autre mérite un examen judicieux de l'étude de leur interaction. Celle-ci
s'effectue sur la base des comportements et spécifications manifestés par l'Etat, les
entreprises, les ménages, l'extérieur et les prix.

-49-
III. RELATIONS ENTRE LES SECTEURS TRADITIONNEL
ET MODERNE
Elles sont d'ordre structurel et financier.
3.1 RELATIONS STRUCTURELLES
L'économie congolaise s'articule autour d'un schéma très général du
processus de développement: un secteur ( moderne ) capitaliste se développe en
attirant les travailleurs du secteur non-capitaliste caractérisé par les activités de
subsistance. Des échanges entre les deux secteurs subsistent.
En théorie, on admet qu'à un stade initial de développement, d'importantes
disponibilités en travailleurs se révèlent dans le secteur traditionnel. L'offre de travail
dans le secteur moderne excède la demande de travail, le salaire pouvant rester stable
durant une phase prolongée de ce transfert de travailleurs. Le niveau du salaire dépend
de l'alternative dont disposent ceux qui prennent un emploi dans le secteur moderne,
c'est-à-dire le niveau du secteur traditionnel. En définitive, le salaire est supérieur au
minimum. Par conséquent, une partie de cet écart permet de favoriser le transfert de
travail et de représenter l'accession des travailleurs du secteur moderne à un niveau de
vie plus convenable. Une seconde partie consiste à compenser l'accroissement du coût
de la vie dans le secteur d'emploi moderne. A l'intérieur de ce dernier, la part des
profits varie suivant les moments et les changements techniques. La croissance du
secteur moderne par rapport au secteur traditionnel se traduit par une part croissante
des profits dans le revenu national donc du développement économique. Ce processus
s'achève quand le surplus de travail est absorbé et que les salaires subissent une
augmentation. La croissance du niveau de vie dans le secteur traditionnel peut exercer
un effet sur le salaire minimum réel. Lors des échanges entre les secteurs, notamment
si le secteur moderne achète des biens au secteur traditionnel, la détérioration des

-50-
termes de l'échange a pour conséquence, même à salaire réel constant, les travailleurs
prélèveraient une part accrue du produit
capitaliste. De même, les travailleurs du
secteur moderne, par l'action des syndicats, réussissent à élargir l'écart entre leur
salaire et les revenus du secteur traditionnel.
Au Congo, cette dualité tend à la création d'une classe capitaliste composée du
lignagner des responsables politiques. Ceux-ci réinvestissent pour la plupart de temps
une bonne partie de leurs profits. Parallèlement, le secteur traditionnel est voué à
stagner. En effet, il n'existe pas de grandes possibilités d'accroître la production
agricole du fait que l'on ne donne pas aux agriculteurs des inputs bon marché, de
meilleurs
prix
pour
leur
production
et
l'on
ne
procède
pas
aux
réformes
institutionnelles appropriées.
En revanche, le développement du secteur moderne n'est ni conforme à celui
des métropoles ni authentique au regard des critères normatifs. La structure des
relations internationales est telle que le Congo ne peut pas connaître un développement
capitaliste indépendant. Il est réduit à une forme de relations perverties, de dépendance
bénéficiant seulement à une minorité, toujours inapte à fournir des emplois à la
multitude qui s'entasse dans les villes et à générer le développement. En tout état de
cause, l'émigration de la campagne vers la ville qui n'aboutit pas à un emploi dans le
secteur moderne est en quelque sorte un processus interne au secteur traditionnel
composite. Le processus d'émigration, n'est pas uniforme pour toutes les familles
congolaises. Il tend à aboutir à l'élargissement de l'écart entre appauvris et enrichis. La
chance d'une part et les effets variés de la croissance de la population d'autre part,
peuvent avoir le même effet. En ce cas comme en d'autres, le revenu moyen croît sans
pour autant éliminer une couche de bas revenus pour laquelle le salaire minimum
constant offert par le secteur moderne est une incitation suffisante à transfert. Ce qui
confère aux niveaux de vie
du secteur traditionnel et de leurs liens avec le salaire
capitaliste du secteur moderne, non seulement la croissance démographique tendant à
annuler toute hausse mais aussi le processus de transfert de travail intimement lié à la
différenciation sociale du secteur.

-51-
Dans ce secteur, les exploitations fami hales fonctionnent à la manière des
entreprises privées. Ainsi, la privatisation des moyens de production agricoles
débouchent sans doute sur des inégalités des revenus. Celles-ci tiennent compte des
différences notamment
des ressources
familiales en main-d'oeuvre, des capacités
financières des ménages pour l'achat d'une bête ou simplement pour l'acquisition des
engrais nécessaires. Le creusement des écarts de revenus est le fruit de l'autonomie de
gestion des exploitations et du dynamisme retrouvé de la production. Aucune politique
concrète ne tend à réduire ces inégalités, malgré les affirmations en sens contraire des
autorités. En tout
cas, la dichotomie des secteurs économiques réside dans la
découverte des mécanismes d'entraînement qui permettent d'associer la majorité des
paysans aux progrès des plus avancés et d'éviter qu'une minorité ne confisque à son
profit les bénéfices de croissance nouvelle.
3.2 RELATIONS FINANCIERES
L'économie traditionnelle congolaise correspond à la majeure partie du
secteur rural et du secteur urbain informel, englobant au total 70 % environ de la
population active. Ce secteur ( informel rural et urbain) est en train de connaître une
véritable explosion liée pour l'essentiel à la croissance démographique et aux
politiques d'ajustement économique de ces derniers temps.
Soulignons
que
l'économie
traditionnelle
congolaise
végète
du
fait
principalement du manque de son système de financement. Ainsi, le dualisme financier
ne cesse d'aggraver le dualisme économique. Les besoins de financement de ce secteur
mettent en exergue les relations financières entre les secteurs moderne - traditionnel
d'une part, et traditionnel-traditionnel d'autre part.
Le premier est sans nul doute celui de trésorerie particulièrement aigu pour les
agriculteurs dont les rentrées d'argent sont saisonnières. Pour beaucoup de ménages
traditionnels, la période de soudure est une période de misère où l'on fait recours aux
commerçants ou à l'usurier pour pouvoir simplement survivre jusqu'à la récolte. Mais

-52-
au-delà de cette période de crise, le manque de trésorerie est un handicap important
pour la commercialisation de la récolte ou de la production artisanale, pour l'achat des
intrants
agricoles ou des matières premières des micro-entreprises. En effet, nul
n'ignore qu'un agriculteur qui ne peut préfinancer ses achats d'engrais se condamne
souvent à une mauvaise récolte, et de même un menuisier ou un forgeron qui ne peut
acheter un lot de bois ou de ferraille se condamne à des prix élevés, à des ruptures de
stock
continuelles et
à des
pertes
de
temps
importantes
pour
assurer son
approvi sionnement.
Le second est lié à l'investissement. La transformation progressive des activités
informelles en micro-entreprises plus performantes exige le fmancement de l'outillage
de base, souvent insuffisant et d'un minimum d'équipement moderne tel que le poste
de soudure pour le forgeron ou la scie mécanique
pour le menuisier.
Le
développement des secteurs productifs dépend largement de celui des services. Le
facteur limitant au niveau de l'agriculture congolaise étant
la main d'oeuvre,
l'amélioration des conditions d'approvisionnement en énergie domestique exige des
fmancements appropriés.
Face à ces besoins multiples, on assiste à des relations fmancières entre soit le
moderne et le traditionnel, soit entre le traditionnel et le traditionnel. En effet, les
crédits bancaires, les projets, les coopératives d'épargne et de crédit, ne jouent point de
rôle significatif dans la distribution du crédit. Ainsi les financements du secteur
traditionnel sont assurés, pour l'essentiel, par des circuits informels qui prennent des
formes diverses entre autre les tontines et les commerçants. Les tontines se présentent
de plusieurs manières: attribution à chaque membre, à tour de rôle, du total des
sommes collectées, jusqu'à des formes plus complexes où l'on s'efforce de faire
fructifier le capital accumulé par le biais d'un service de prèts avec intérêt ou par
l'attribution de la cagnotte aux enchères. Leurs objectifs sont également divers depuis
la simple fonction de solidarité et de prévoyance, essentielle dans une société dominée
par le risque, jusqu'à l'investissement économique qui exige un montant minimum
difficile à atteindre par l'épargne individuelle. Les règles des tontines, aussi informelles

-53-
soient-elles, sont inviolables. Au-delà des amendes en argent ou en nature versées pour
les manquements mineurs ( non paiement de la cotisation à la date prévue ), une faute
grave ( défaut de versement de la cotisation après que l'intéressé ait reçu son tour )
entraîne
l'exclusion de l'individu de son groupe social. Les montants des cagnottes
varient en fonction du nombre des membres, de la fréquence des tours (semaine, mois)
et du montant des cotisations. Les commerçants mettent souvent à la dispositon de
leurs clients un crédit à la consommation accordé
notamment au moment de la
soudure et remboursé, souvent en nature, au moment de la récolte ou de la rentrée des
fonds. Dans certains cas, ce type de crédit est disponible aussi par des intrants. Il est
plus difficile à obtenir auprès des artisans ou micro-entrepreneurs qui manquent eux-
mêmes, de façon cruelle, des fonds de roulement et ne peuvent souvent entreprendre la
fabrication, qu'après commande et versement d'une avance. Mais à cela, qu'en est-il
des relations des tontines aussi bien avec les banques qu'avec la masse monétaire?
3.2.1 Des Relations Tontines-Banques
Il sied d'abord de rappeler que les tontines sont des associations non
réglementées par les pouvoirs publics, qui poursuivent des objectifs sociaux, culturels
et de croissance économique. Deux catégories importantes de tontines sont distinguées:
les tontines de solidarité ou tontines simples ( le mode d'attribution de tours de
cotisation est sans marché ) , et les tontines économiques ou de marché ( véritables
marchés financiers, mais fermés aux seuls membres et de manière rotative ). En
quelques mots, on peut définir les tontines comme des associations de personnes qui
utilisent des moyens non réglementés pour poursuivre des objectifs de type légal.
Quant à la monnaie utilisée, elle se défmit par une créance à vue sur le système
bancaire. Parmi les différentes formes de monnaie, seuls les pièces et les billets y sont
acceptés. A contrario des banques, les tontines ne créent pas la monnaie. Seuls les
dépôts ( les cotisations) fournissent les crédits des tontines. Le pouvoir de création de
monnaie reste donc du domaine exclusif du système bancaire ( Trésor, Banques

-54-
primaires et Banque Centrale ). Les tontines recupèrent la monnaie soit indirectement
par une transaction de biens ou de services ( cas d'un membre de tontine qui assure sa
cotisation par la vente directe d'un produit ou d'un service ), soit directement sur
l'épargne thésaurisée ou l'encaisse disponible. Les tontines agissent sur l'augmentation
de la masse monétaire en accélérant la vitesse de circulation de la monnaie fiduciaire
ou métallique.
Finalement, bien que son effet soit nul sur le stock de change, la tontine crée
une masse monétaire additionnelle.
3.2.2 Des Relations Tontines-Masse Monétaire
Les tontines agissent aussi sur l'évolution de la masse monétaire,
constituée au niveau du système. Elles canalisent les fonds collectés vers les banques
par l'intermédiaire des membres bénéficiaires qui brassent les affaires et ont intérêt à
accélérer les mouvements de leurs
comptes bancaires pour prétendre à un crédit
auprès des banques. Les tontines permettent surtout à certains membres de constituer,
soit par l'apport personnel pour bénéficier d'un crédit documentaire, soit pour disposer
d'un crédit. Mais mieux encore, les tontines donnent l'occasion à beaucoup de
nationaux de rassembler le minimum exigé pour l'ouverture d'un compte d'épargne
bancaire.
Dans les zones rurales où il n'existe pas de guichets bancaires et où les
commerçants, les petits marchands, les agriculteurs et autres artisans doivent se rendre
en ville pour s'approvisionner en marchandises et autres produits manufacturés, les
tontines permettent de déthésauriser l'argent pour fmancer ces activités économiques
nécessaires à la communauté. Par le mécanisme des cotisations, elles recupèrent les
sommes par les paysans qui n'ont pas de projets d'investissement en vue. Elles
contribuent ainsi à accroître la masse monétaire en circulation.
En raison de l'exigence de monnaie pour participer aux différentes tontines,
certains ruraux vivant de l'auto-consommation sont obligés de vendre une partie de leur

-55-
production pour acquérir l'argent nécessaire à la cotisation. Le système contribue à la
monétarisation de l'économie rurale, ce qui amène à constater que les tontines
contribuent au renforcement de la liquidité des banques en canalisant vers elles les
fonds déthésaurisés.
En définitive, nous venons là de voir les rapports entre le traditionnel - moderne
et le traditionnel - traditionnel. On peut dire que les relations fmancières y sont sans
équivoque. Mais qu'en est-il des rapports moderne - moderne notamment entre les
secteurs public et privé? C'est l'objet du paragraphe suivant.
IV. RELATIONS ENTRE LES SECTEURS PUBLIC ET
PRIVE
Les relations entre le secteur public et le secteur privé ont joué et
continuent de jouer un rôle capital dans la dynamique des structures de l'économie
congolaise, tant symboliquement que concrètement. Les nationalisations incarnent
l'une des dimensions essentielles de la révolution d'Août 1963. En réalité toutes les
nations africaines ont une part non négligeable de leur économie qui se trouve sous le
contrôle de l'Etat. Au Congo en 1963, on partait de peu de chose: l'Etat contrôlait les
Postes et les Télécommunications, l'électricité et l'eau. Mais on peut dire que la vague
.
de 1963 allait au-delà d'une flambée de rattrapage. A nos jours se cherche un
rééquilibrage.
Après 1963, le mot d'ordre politique tournait autour de "l'intérêt collectif'. Ce
terme est sujet à maintes interprétations. En l'occurrence, il a été compris au sens le
plus large. Actuellement, si les entreprises nationalisées ne peuvent plus
être
reprivatisées, elles peuvent disparaître faute de rentabilité économique et se VOIr
remplacées éventuellement par des entreprises privées plus rentables. En outre, on peut
relativiser le poids du secteur
des entreprises d'Etat par la création des entreprises
privées nouvelles - dommaine bancaire à titre d'exemple -. Maintenant, la sensiblité

-56-
populaire s'accorde sur l'urgence de lutter efficacement contre le déficit excessif du
budget de l'Etat et du secteur public en général.
Pour mieux appréhender l'articulation de ces secteurs, il n'est point inintéressant
de revoir leur structure.
4.1 STRUCTURE DU SECTEUR PUBLIC
Le secteur public congolais se divise en deux grands ensembles: le
secteur public administratif et le secteur des entreprises d'Etat.
4.1.1 Un secteur administratif à l'épicentre de la vie
congolaise
Il pèse lourdement sur les finances de la nation congolaise. On y
distingue trois niveaux:
L'administration centrale: elle comprend les services centraux de l'Etat et les
fonds autonomes.
Les services autonomes: ils sont constitués des services autonomes de la santé,
de l'enseignement et de la sécurité sociale. Cette dernière est alimentée par des
cotisations payées par les employeurs et les employés.
Les
collectivités
locales:
elles
se
voient
reconnaître
de
plus
larges
responsabilités financières.
Notons que chacune des composantes du secteur public administratif dispose
de son propre budget. L'évolution de la répartition des dépenses dans ce secteur, à titre
d'exemple, de 1977, 1978, 1979, 1980 est respectivement de 86,9 %,
94,58 % ,
97,5% , et 96,48% pour l'administration centrale, 10,2 % , 4,5% , 2,18% , 3,1% pour
l'enseignement, la santé et la sécurité sociale, et 2% , 0,85% , 0,34% , 0,4% pour les
collectivités locales.

-57-
Ce secteur public se caractérise par sa fOI1e rigidité. L'ossature est constituée
par une fonction publique dont les effectifs sont importants, et dont la situation est
fortement
défendue
par
un
syndicat
puissant
(
Confédération
Syndicale
Congolaise(C.S.C.». Les salaires de la fonction publique, négociés plus ou moins avec
ce dernier donnent le ton à la politique salariale du pays. Les services publics comptent
actuellement 80.000 personnes environ.
Le besoin de fmancement du secteur administratif, dû à d'importants déficits
budgétaires, est considéré comme l'un des facteurs d'inflation les plus marquants. La
politique de redressement amorcée depuis 1986 tend à financer ce déficit par des bons
de Trésor au lieu de recourir au fmancement monétaire traditionnel. A nos jours, il faut
compter un volume important d'arriérés non indiqués dans les comptes administratifs
officiels, dus par le secteur public administratif à des entreprises d'Etat. Ces arriérés
sont l'objet de procédures d'ajustement.
4.1.2 Un secteur des entreprises d'Etat à la fois puissant et
soumis
Le secteur des entreprises d'Etat comprend deux grandes catégories
d'unités de production de biens et services:
- les entreprises dont la totalité du capital est publique et qui mettent en
oeuvre des services d'utilité publique aux différents niveaux: local et/ou capital;
- les entreprises qui ont leur capital en totalité ou en majorité détenu par
les pouvoirs publics et qui agissent sur le marché dans des conditions comparables aux
entreprises privées; il convient de faire une distinction avec les entreprises mixtes,
dans lesquelles l'Etat n'est pas majoritaire et qui ne sont pas rangées dans la catégorie
des entreprises publiques.
L'Etat détient des parts dans les entreprises relatives à la production et la
distribution de l'énergie électrique et de l'eau, des postes et télécomunications, des
fermes d'Etat, des banques et dans le secteur de l'industrie ( sucrerie et autres ). Le

-58-
secteur des entreprises d'Etat avait produit respectivement 15% et 18% de la valeur
ajoutée brute en 1985 et 1986. Toutefois, le poids du secteur des entreprises d'Etat est
largement inférieur à celui du secteur privé.
Le problème majeur de ce secteur est son insuffisante autonomie face au
pouvoir d'Etat, qui en a fait très souvent l'outil de sa politique financière. En
particulier, l'Etat l'a poussé à recourir à l'endettement extérieur pour financer le déficit
de la balance des transactions courantes. Les entreprises non financières du secteur des
entreprises d'Etat sont débitrices de plus de la moitié de la dette extérieure du Congo.
Certaines entreprises d'Etat ont assumé des missions d'intérêt public pesant lourdement
sur les transactions extérieures; à titre d'exemple , la Société Nationale d'Energie
(S.N.E.), chargée de l'approvisionnement en énergie électrique, continue à importer
l'électricité du ZAIRE.
Les déficits du secteur de ces entreprises tiennent à un système de gestion
incohérent et inadapté: lourdeurs et contraintes des relations avec le syndicat et les
autorités de tutelle. Des espèces de contrats de gestion réduisant au minimum les
interventions du gouvernement dans la gestion technique, sous réserve de son
efficacité, et garantissant aux responsables une stabilité,
sous réserve de leur
compétence et de leurs résultats, sont établis. De ce fait, le problème est d'ordre
structurel: la dichotomie entre l'activité de l'entreprise et le développement de
l'économie nationale. Il ne peut y avoir un secteur des entreprises d'Etat performant
sans planification de leur activité au sein des objectifs nationaux, par conséquent sans
planification par objectif de la dynamique économique.
4.1.3 Le secteur privé congolais et la modernisation
Le secteur privé exerce ses activités principalement dans le tertiaire et
fort peu dans la production. Dans les activités directement productives, il a davantage
occupé le créneau de l'irnport-substitution que celui de la valorisation des ressources
naturelles du pays. Les entreprises y afférant sont encore largement entre les mains

-59-
d'étrangers. Ainsi, en période du boom pétrolier, il n'y a pas eu de renforcement par
exemple du secteur BTP national malgré l'opportunité exceptionnelle qu'auraient pu
représenter les marchés de l'Etat. Finalement, la plus grosse partie de l'effort
d'équipement et de création d'infrastructures consenti
par l'Etat et le secteur public
profite à des sociétés étrangères venues sur place, qui repartent dès que se produit le
retournement de conjoncture. Le seul bénéfice que le secteur privé enraciné au Congo,
qu'il soit de capital étranger ou national, a pu tirer du boom pétrolier se traduit par une
expansion des ventes de biens de consommation ( souvent importés) et des prestations
de service dont la demande est dopée par le gonflement de la masse salariale: fonction
publique, employés nationaux et expatriés des grandes sociétés étrangères venues
exercer momentanément au Congo. Sitôt que la rente pétrolière et la capacité
d'endettement se sont affaiblies, la demande se contracte et les entreprises ont connu
une forte récession.
Il convient de noter que le secteur privé est extrêmement hétérogène et en cela
rebelle à une appréciation globalisante: de grandes multinationales pétrolières
(d'ailleurs pour l'essentiel relevant du secteur public européen) à l'informel en passant
par les entreprises commerciales et industrielles privées étrangères traditionnelles, par
le privé national moderne ou par les segments industriels et commerciaux conquis par
les communautés libanaises ou lesdits nouveaux privés engagés dans les opérations de
mixage du secteur public. On se trouve d'évidence en présence de composantes bien
distinctes à tous égards.
Une incapacité du secteur privé à SaISIT l'opportunité du boom pétrolier
congolais pour effectuer des mutations structurelles s'est toujours révélée. Elle provient
sans nul doute, à la fois des faiblesses endogènes et du poids des contraintes exogènes
qui entravent son développement.
Les premières sont illustrées par le fait que le secteur privé d'origine étrangère
n'est pas facilement enclin à ré-investir dans le même pays. Il lui arrive souvent de
préférer rapatrier ses bénéfices, soit ouvertement, soit en recourant à des fournitures de
biens et services en provenance de l'étranger dans des conditions qui évalent à de

-60-
véritables transferts de valeur ajoutée. Les entrepreneurs du secteur privé national, de
leur côté, n'ont pas derrière eux
une longue tradition manageriale. Enclins aux
dépenses somptuaires, ils sont en outre l'objet de pressions sociales considérables de
la part de leur lignage dont l'appel à leur solidarité entrave fortement leurs capacités
d'accumulation et de ré-investissement. En outre, les opérateurs économiques ont pris
depuis longtemps l'habitude de maximiser leur profit en prélevant des marges unitaires
importants, plutôt qu'en recherchant un accroissement du volume de leurs ventes par
abaissement des marges et des coûts de production.
Les secondes tiennent à l'étroitesse du marché, à la faible densité de la
population, à la situation géographique du pays ( éloignée de ses principales sources
d'approvisionnement ) et à la difficulté de maîtriser les fluctuations du marché
pétrolier, alors que ce dernier pèse d'un poids considérable sur la conjoncture
économique nationale.
Si l'on veut tracer des frontières réalistes entre, d'une part le secteur privé et,
d'autre part le secteur public, il nous semble qu'il faut compter dans le second tous les
emplois créés dans le secteur privé par les achats publics. Ce à quoi, il est possible de
parvenir en convertissant les francs cfa consacrés par l'administration à ses achats en
équivalents-emplois. Il en résulte qu'un congolais actif sur trois environ dépend,
directement ou indirectement, du secteur administratif ou des commandes de l'Etat.
A certaines exceptions près et à l'inverse du secteur d'Etat, le secteur privé
congolais est dans un système à forte intensité de travail. L'interprétation de ces faits
ne prète à aucune équivoque: la performance de l'économie congolaise est beaucoup
moins publique.
4.1.4. Le secteur mixte
Il regroupe les entreprises qui sont constituées à partir d'un mélange de
capitaux privés et publics. Ces entreprises sont soumises à un impératif d'équilibre
fmancier, mais ne se comportent pas exactement comme des entreprises privées: elles

-61-
sont soumises à certaines obligations de service public non rentables financièrement,
mais utiles au développement économique et social du pays. Dans leur gestion
courante, les entreprises gardent une très grande liberté. L'intervention de l'Etat, et les
obligations de service public qui en résultent, se traduisent par un contrat entre les
deux parties. Celui-ci définit les objectifs, les obligations des entreprises, et les
moyens qu'elles mettent en oeuvre. Ces entreprises sont en nombre très infime au
Congo, et sont constituées principalement des banques, des assurances et réassurances.
4.2 DU PARTENARIAT PUBLIC-PRIVE
Nous avons vu que l'économie congolaise comporte deux secteurs de
production: le secteur traditonnel marchand et le secteur moderne. Ce dernier est
constitué des
parties privée, publique et mixte.
Il se propose d'augmenter la
compétitivité des produits par rapport à ceux des concurrents étrangers,
tout
particulièrement leurs prix relatifs et de modérer la demande intérieure.
Les
déterminants du commerce extérieur en produits pétroliers notablement différents de
ceux des autres biens et services, nous impose d'analyser le secteur privé du secteur
public. Le secteur privé, exposé à la concurrence internationale, regroupe les industries
de transformation. Il est constitué des sociétés et quasi-sociétés privées sans but
lucratif ( IPSBL), les institutions fmancières ( IF), les ménages et entreprises
individuelles.
En revanche, le secteur public regroupe
les autres branches de
l'économie.
En réalité, la nature duale de l'économie congolaise trouve ses fondements dans
le partenariat public-privé comme méthode de développement économique. Confrontée
à un déficit budgétaire en forte croissance et à une économie en déconfiture,
l'administration congolaise s'efforce de restreindre les dépenses publiques. Elle se
décharge des programmes réalisables sur le secteur privé qui les met en chantier afin
de réaliser des bénéfices. Ceci a pour but d'économiser l'argent public et permettre un

-62-
fonctionnement plus efficace de l'économie en élargissant la sphère d'activité dirigée
par les forces du marché.
A nos jours, cette tendance à la privatisation s'étend des fonctions de protection
sociale aux entreprises para-publiques du secteur productif de l'économie qui avaient
été nationalisées. En somme, la réduction des dépenses publiques et l'augmentation de
l'efficacité économique sont la raison explicite à cette tendance. Le renouveau urbain
est entrepris par l'intermédiaire de partenariat entre le secteur public et le secteur privé.
Ces derniers combinent l'initiative de l'investisseur du secteur privé à la prévoyance et
au souci gouvernemental du bien public. Le contrat du partenariat public-privé semble
être la stratégie principale du développement économique urbain ( coopératives ). Les
activités du "Ministère du développement rural" étaient orientées par l'idée qu'il fallait
former des
partenariats entre
l'Etat,
le
secteur privé,
les
organisations non-
gouvernementales pour promouvoir le développement économique des villages en
stimulant l'initiative privée. Le partenariat public-privé s'est spécialement développé
dans le secteur des transports routiers. Actuellement, suite à l'accroissement galopant
de la dette, la politique d'ajustement structurel imposée par la Banque Mondiale ou / et
le Fonds Monétaire International vise à réduire les dépenses publiques
et à
promouvoir le partenariat des secteurs public et privé.
Le partenariat public-privé, plutôt qu'une pièce maîtresse d'une stratégie de
développement, est essentiellement un ensemble de rapports institutionnels entre le
gouvernement et les différents acteurs du secteur privé et de la société civile
(MITCHEL, WEAVER, MANNING (1991)).
Le désengagement de l'Etat trouve ses fondements dans la croissance du déficit
budgétaire. En effet, alors que de 1974 à 1977, les dépenses en capital de l'Etat
dépassaient à peine les 35% du budget total, celles-ci vont pourtant s'accroître dès
1980 pour avoisiner les 55 % de ce même budget. Cette envolée financière
correspondra à la grande mobilisation des moyens publics pour une politique
d'investissement dans les entreprises stratégiques de l'Etat. Dès 1986-1988, le secteur
productif public représentait près de 12 % du PIB. En outre, l'endettement extérieur,

-63-
d'abord très contenu entre 1974 et 1987, devrait brusquement s'accroître pour se situer
à près de 30 milliards de francs français en 1989. Cette évolution se traduit par le
déficit de la balance des paiements. Face aux déficits externe et interne, le Congo a
tenté de négocier avec le FMI et la Banque Mondiale pour l'application d'un
Programme d'Ajustement Structurel (P.A.S.), puis d'un Programme d'Ajustement
Structurel Renforcé (P.A.S.R.), et enfin du Programme d'Ajustement Economique et
Social ( P.A.E.S.) dans la période (1987-1989) dont les objectifs visaient: le retour à
l'équilibre budgétaire, une réduction des dépenses d'équipement et une diversification
de l'économie nationale. Les mesures prises dans le cadre de ces programmes
concernent d'abord le secteur public où il est recherché une plus grande efficacité et
une affectation efficiente des ressources.
D'un point de vue structurel, ces programmes remettent en cause l'intervention
de l'Etat dans le domaine économique et social. Imposant une régulation conjoncturelle
et un assainissement structurel, leur but est d'instaurer un ordre social par le marché.
En d'autres termes, il s'agit d'une remise en cause de l'Etat-providence dont on
recherche la limitation du rôle et de l'étendue dans l'économie nationale. Ceci
s'explique entre autres par la contre-performance du secteur public. A cet effet, les
autorités de tutelle ont imposé à la plupart des entreprises parapubliques, à la fois des
objectifs contradictoires et une politique des prix et d'investissement à bien des égards
inadéquate. Cet état de l'économie illustrée par les mauvaises performances des
entreprises a conduit à des opérations de privatisation et de liquidation de certaines
sociétés publiques. On comprend combien il est difficile de coiffer toutes ces situations
par une théorie du secteur public. Et pourtant aucun Etat n'accepte longtemps voir, à
titre d'exemple, ses transports mal assurés; et, que ce soit par choix ou nécessité, tous
sont partie prenante dans ce secteur stratégique ( tous y consacrent une part
appréciable du budget national, tous y légifèrent et y réglémentent, tous en un mot ).
C'est en cela que se présentent les différents rapports infra et inter-sectoriels. La
connaissance parfaite de ces derniers nous conduira sans équivoque à une bonne

-64-
modélisation de l'économie. Or, une telle modélisation ne pourra s'effectuer sans une
connaissance préalable des approches relatives aux économies duales en général et à
celle du Congo en particulier.
Beaucoup de travaux menés par des chercheurs en général et des économistes
en particulier, ont pour objet principal de décrire les structures économiques et sociales
ainsi que les institutions régissant l'activité économique. Le plus souvent, ces travaux
sont descriptifs, qu'il s'agisse de suivre au cours du temps les évolutions les plus
significatives ou d'étudier simultanément divers pays. Quelles ont été les différentes
approches retenues de modélisation dans les économies duales ? C'est ce que nous
allons voir au paragraphe ci-après.
V. APPROCHES DE MODELISATION DANS LES PAYS
EN VOIE DE DEVELOPPEMENT A ECONOMIE DUALE
Si la modélisation macro-économique des pays développés semble avoir
atteint un stade de standardisation, celle des Pays en Voie de Développement, du fait
de la plus grande faiblesse de l'information statistique, n'est pas encore passée du stade
artisanal au stade industriel. Le problème est plus aigu au Congo. L'information
statistique lacunaire contrarie la modélisation nationale. La prise en compte des
conditions spatiales du développement pose à ce niveau le problème de la construction
d'informations statistiques pertinentes et de l'utilisation de simulations, de prévision et
d'éclairage des décisions.
Un modèle est un outil précieux de diagnostic, de prévision, et d'aide à la
décision. Il s'établit sur la base de l'existence d'un système d'informations statistiques
fiables et permanentes. Or, un sous-développement statistique accompagne souvent le
sous-développement économique. Les modèles traditionnels de comptabilité nationale
sont trop complexes et trop lourds à mettre en oeuvre du fait des besoins d'information
requis. La collecte statistique dispersée, ponctuelle, se heurte à une forte composante

-65-
informelle. La production régulière de comptes intégrés, cohérents et fiables, reste un
défi presque insunnentable pour les offices statistiques. Les principaux agrégats
fournis par la comptabilité nationale et les données utilisées par les services
statistiques ne sont pas suffisants pour appréhender dans sa globalité les processus de
développement,
les mécanismes à l'oeuvre et évaluer l'impact des
politiques
structurelles.
L'objectif d'un modèle des Pays en Voie de Développement à économie duale
est double. Il doit être un vecteur de compréhension et d'analyse des mécanismes du
développement. Il doit fournir des simulations et des données de cadrage utiles pour
restituer des informations partielles. De ce fait, il pourra répondre aux préoccupations
des conditions et des effets de l'investissement, l'emploi, la voie d'un développement
tiré par le commerce extérieur, les effets des politiques publiques, etc ... L'une des
premières tentatives d'explication du fonctionnement des économies des Pays en Voie
de Développement a été réalisée dans le cadre général de l'approche dualiste du
développment.
Les
modèles
dualistes
(
LEWIS,
JORGENSON,
HARRIS-TODARO,
TODARO) s'appuient sur le fait que les Pays en Voie de Développement présentent
des structures économiques dualistes.
Ce schéma dualiste présente des limites dans le phénomène explicatif général
du développement des Pays Sous-Développés notamment
dans les problèmes
d'emploi. En effet, l'existence d'une part d'un secteur agricole ou rural très vaste dont le
développement est quasiment nul et d'autre part, d'un secteur moderne dont la
dépendance vis-à-vis de l'extérieur continue de s'accroître et qui, de par ses méthodes
souvent très capitalistiques ne favorise pas une importante création d'emplois, entraîne
le blocage du fonctionnement du marché du travail dans le secteur moderne.
Sur le plan typologique, on peut classer les modèles des Pays en Voie de
Développement à économie duale selon différents critères distinctifs qui, réunis,
forment leur état signalétique. Les caractéristiques qu'il convient de considérer rendent
compte de manière générale:

-66-
- de leur architecture formelle ( modèle interdépendant );
- de leur objet ( modèles de population-migration, d'activité économique;
modèle de politique économique, etc ...);
- des méthodes de quantification retenues (modèle économétrique, systémique).
Pendant les années 50 et une bonne part des années 60, le développement a été
en grande partie assimilé à l'extension du secteur moderne, à dominante urbaine et
industrielle, et à la régression concomitante du secteur traditionnel. Ce double
mouvement devait se réaliser grâce au transfert de la population du secteur traditionnel
vers le secteur moderne où des emplois étaient créés et le plein emploi supposé. Les
modèles de développement dualistes illustraient cette conception. Cependant, l'ampleur
des migrations des campagnes vers les villes, le chômage urbain et l'absence de
développement rapide qui les a accompagnés ont plus ou moins amené à les mettre en
cause.
En tout état de cause, l'analyse dualiste du développement a pour 'fondement la
division de l'économie en deux secteurs, l'un moderne, l'autre traditionnel. Certes, la
division peut être aussi bien entre agricole et non agricole, ou rural et urbain, et il
existe parfois une certaine confusion sur la nature des deux secteurs distingués par la
théorie. En tout cas, dans l'analyse dualiste du développement, ces deux secteurs sont
socialement et techniquement différents, leur position relative agit sur la migration et
est modifiée par elle.
De ce qui précède, notre analyse portera sur les secteurs des biens exportables
et non exportables. Du fait que les phénomènes économiques soient avant tout des
phénomènes de population active, c'est-à-dire des phénomènes essentiellement
engendrés par le travail humain et dont les résultats sont la production des biens et
services, la connaissance de la structure de l'emploi et du chômage congolais s'avère
indispensable.

-67-
5.1 L'EMPLOI, LA MASSE SALARIALE ET LE CHÔMAGE
5.1.1 L'Emploi
Le volume de la population active occupée correspond généralement à
l'offre d'activité qui émane du système productif à un moment donné, c'est-à-dire au
nombre d'emplois offerts par l'économie d'une région, d'un pays à une date de
référence donnée. Sur une demande globale d'activité congolaise correspondant à une
population active évaluée à 487.889 personnes en 1974 et 625.297 en 1984, l'offre
d'activité mesurée par l'effectif de la population active occupée ( 425.988 en 1974 et
550.225 en 1984 travailleurs) s'établit respectivement à 88 % environ.
La demande d'activité est plus satisfaite en milieu rural qu'en milieu urbain,
même si l'écart observé en milieu urbain entre les hommes et le femmes est faible.
Sans nul doute, la prédominance des activités agricoles de type traditionnel ( pratiqué
par les hommes et surtout les femmes des cultures vivrières dont une bonne partie est
destinée à l'autoconsommation), est à l'origine de cette situation.
Les travailleurs de sexe masculin sont dans l'ensemble légèrement plus
nombreux que leurs homologues de sexe féminin. Cependant, il n'en va pas de même à
des niveaux plus fins. En milieu rural, ce sont les femmes qui sont les plus nombreuses
au sein du groupe des travailleurs. On dénombre 100 femmes environ pour 79
hommes. Cependant en milieu urbain, c'est le phénomène inverse qui est observé: 208
hommes pour 100 femmes. Cette situation découle de la forte cencentration des
femmes occupées en milieu rural où prédominent les activités de type agricole: 71,5 %
environ des femmes occupées résident en mileu rural.
Les zones les plus peuplées aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain sont
celles qui renferment le plus grand nombre de travailleurs. Ainsi les capitales politique
et économique régorgent l'essentiel des travailleurs en milieu urbain en raison de leurs
dimensions économiques, administratives et démographiques au niveau national. En
milieu rural, ce sont les régions de la Bouenza et du Pool. La différence essentielle au

-68-
plan du marché du travail entre les milieux urbain et rural réside dans la structure par
sexe des travailleurs.
Les employeurs, les indépendants, les salariés, les apprentis et autres constituent
la typologie des travailleurs congolais.
Les travailleurs indépendants sont fortement présents dans l'agriculture (76,5% ),
dans une moindre mesure dans le commerce ( 14,1% ), et dans les industries
manufacturières ( 4,7% ). Dans ces dernières, on y compte beaucoup plus d'entreprises
de type artisanal que d'industries manufacturières à proprement parler. Les travailleurs
indépendants du sexe masculin sont beaucoup plus diversifiés que ceux des femmes.
Les travailleurs salariés sont très nombreux dans la branche de production des
services destinés à la collectivité des services sociaux et des services personnels, où
prédominent les services gouvernementaux. On y note des différences de structure par
sexe assez importantes. Les femmes salariées y sont très fortement présentes ( 70,3% ).
Il sied de souligner que toutes les activités relevant du secteur primaire de
l'économie, notamment l'agriculture, l'élevage, la pêche, la chasse et la sylviculture
sont en zone rurale. Le cas des industries extractives est très particulier en raison de la
localisation de la plupart des carrières ( pierres à bâtir, sable ) dans le voisinage
immédiat de grandes villes, et aussi de la présence à Pointe-Noire de grandes sociétés
de recherche et d'extraction pétrolières.
Les entreprises qui relèvent des autres branches d'activité économique sont en
grande majorité localisées dans les zones urbaines, car plus de 70% des travailleurs de
ces différentes branches y résident. La branche "Production des services destinés à la
collectivité des services sociaux et des services personnels" régorge la plupart des
fonctionnaires et agents contractuels de l'Etat. Cette excessive concentration des
travailleurs en zone urbaine peut être à la fois une preuve et une source de grand
déséquilibre régional, au plan administratif, démographique et économique. En tout
état de cause, les migrations de type rural-urbain aboutissent à un véritable exode du
monde rural; celles-ci favorisées par de tels déséquilibres surtout dans la situation
particulière du Congo où l'agriculture est encore largement dominée par des méthodes

-69-
culturales de type traditionnel. En effet, l'agriculture congolaise est marquée par une
pyramide des âges des travailleurs relativement vieille; en moyenne un travailleur
congolais évoluant dans l'agriculture a 43,8 ans d'âge, soit 46,1 ans chez les hommes
contre 42,2 ans chez les femmes. La structure par sexe est largement favorable aux
femmes: deux travailleurs de l'agriculture sur trois sont des femmes. La majorité
d'entre elles est analphabète: en tout cas, 95% environ des femmes agricoles n'ont pas
le Certifiact d'Etudes Primaires Elémentaires (C.E.P.E.) contre 88,2% chez les
hommes. Cette agriculture est caractérisée par une masse très importante des
travailleurs exerçant leur activité économique à leur propre compte ( 94% ), et sans nul
doute sur de petites exploitations à caractère familial. Cependant, les efforts de
modernisation du secteur privé agricole ont tendance à porter leur fruit. On note la
présence de quelques 209 exploitants agricoles et forestiers qui travaillent sur des
exploitations d'une certaine taille, nécessitant le recrutement de salariés agricoles, à
titre temporaire ou permanent et ayant parfois des compétences élevées. Toutefois, la
portée de ces efforts de modernisation de l'agriculture reste encore très insignifiante.
En définitive, la structure professionnelle des actifs .occupés change considérablement.
Chez les femmes, les cultivatrices et agricultrices représentent les 3/4 des actives
occupées, vient ensuite la catégorie des femmes vendeuses ou commerçantes ( 12% ).
Chez les hommes, les catégories les plus importantes sont constituées des agriculteurs,
éleveurs, chasseurs et forestiers ( 34% ), des ouvriers et manoeuvres non-agricoles
(32% ). Les autres catégories sont plus ou moins bien représentées.
La structure des travailleurs par sexe subit des variations assez importantes. En
milieu rural, on assiste à une très forte représentation des agriculteurs, éleveurs et
chasseurs qui constituent 95% et 64% respectivement de l'ensemble des travailleurs de
sexe féminin et des travailleurs de sexe masculin. Les autres groupes sont faiblement
représentés chez les femmes. Chez les hommes, deux autres catégories regroupent un
nombre assez important des travailleurs. Il s'agit du groupe des ouvriers et manoeuvres
non agricoles (20%) et du groupe de personnel des professions scientifiques, libérales
et assimilées ( 7% ). Cette situation peut êre expliquée par la présence dans le milieu

-70-
rural des centres administratifs qui présentent des caractères urbains assez marqués. En
milieu urbain, les emplois agricoles ne sont plus ceux qui sont les plus importants. Il y
a une plus grande diversité des groupes professionnels aussi bien chez les hommes que
chez les femmes. Ainsi, pour les travailleurs de sexe féminin, le groupe le plus
important est celui constitué par le personnel commercial et vendeurs ( 38% ); et pour
les hommes, c'est le groupe des ouvriers et manoeuvres non-agricoles ( 43% ).
A l'exception du groupe des agriculteurs, éleveurs et chasseurs, les SIX
communes urbaines regroupent plus de 65% des travailleurs de chaque groupe
professionnel aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Cependant, dans
l'ensemble de la population active occupée, les travailleurs du milieu urbain ne
représentent que 51,2% et 28,5% respectivement chez les hommes et chez les femmes.
Cette situation traduit le poids relativement important des agriculteurs dans la
population des travailleurs congolais, leur concentration exclusive en milieu rural et la
faible représentation des emplois non agricoles dans cette zone.
Du point de vue rapport de masculinité, on peut retenir que les femmes sont les
plus nombreuses dans deux groupes: le groupe des agriculteurs, éleveurs et celui du
personnel commercial et vendeurs. En effet, deux travailleurs sur trois dans chacun de
ces groupes professionnels sont des femmes. Dans les autres groupes, ce sont les
hommes qui sont les plus nombreux. On peut citer à titre d'exemple, la catégorie des
Directeurs et Cadres administratifs supérieurs où l'on compte une seule femme pour
quinze hommes; il en va de même dans le groupe des ouvriers et manoeuvres non
agricoles et conducteurs d'engins de transport. Dans le premier cas, cette situation
résulte d'un retard de scolarisation des femmes sur les hommes qui limite l'accès de
celles-ci à des emplois nécessitant un bagage scolaire important tandis que dans le
second cas, il s'agit beaucoup plus d'une division traditionnelle du travail héritée de la
colonisation: les femmes ne participent que très rarement aux métiers techniques et
manuels non agricoles nécessitant d'intenses
efforts physiques tels manoeuvres,
ouvriers dans l'industrie, etc ...

-71-
Les travailleurs indépendants, c'est-à-dire les personnes travaillant à leur propre
compte, sont les plus nombreux. Ils représentent 65,8% environ
de la population
active occupée. Ce groupe est constitué en majorité de femmes: 100 femmes pour 64
hommes. Ce groupe est suivi par celui des travailleurs salariés avec 30,8 % environ de
l'ensemble des effectifs. En définitive, les travailleurs salariés et les travailleurs
indépendants forment ensemble plus de 95% de la population active occupée.
Cependant si l'on considère séparément chacune de ces deux catégories, des
différences remarquables apparaissent d'une région à une autre. Ainsi dans les régions
urbaines, notamment les grandes villes, plus des 2/3 des hommes qui travaillent
occupent des emplois salariés. En ce qui concerne les femmes, ce rapport est réduit à
1/5 . Les records sont détenus par les deux capitales. Ces dernières sont marquées par
une grande diversité d'activités économiques modernes notamment les transports, le
commerce, les banques, les industries, les administrations, etc ..., qui explique
l'importance des emplois salariés. Mais, dans leur grande majorité, elles sont portées à
exercer une activité économique pour leur propre compte soit dans le commerce de
détail ou / et dans les cultures maraîchères et vivrières. Dans les villes de moyenne
importance, un nombre proportionnellement plus faible d'emplois salariés est offert
aux fenunes car l'essentiel des activités modernes dans ces villes est dominé par un ou
deux secteurs de l'économie: services publics, agriculture et sylviculture.
En
ce
qui concerne les zones rurales,
le phénomène est
inversé.
La
prépondérance des travailleurs indépendants est très nette aussi bien chez les hommes
que chez les femmes. Cette situation se traduit par la faiblesse numérique des emplois
salariés en milieu rural. Ainsi chez les hommes, un travailleur sur quatre occupe un
emploi salarié. Les régions les plus nanties demeurent celles du Kouilou, du Niari, de
la Bouenza et de la Sangha, en raison de la présence des activités économiques liées au
développement d'une agriculture moderne tournée vers l'industrie ou l'exploitation
minière ou / et
forestière. Dans les autres régions, l'essentiel des emplois salariés
émane des seuls services gouvernementaux implantés dans les chefs-lieux des
circonscriptions administratives et dans certaines localités rurales notamment les

-72-
dispensaires et les écoles. Les femmes qui occupent des emplois salariés dans la
plupart des cas en milieu rural, sont des fonctionnaires et des agents de l'Etat. Pour
toutes ces raisons, en milieu rural, les travailleurs indépendants constituent la plus
grande partie des travailleurs. Ils sont essentiellement des agriculteurs, des pêcheurs et
des chasseurs, et dans une moindre mesure de petits commerçants et des artisans,
exerçant cette activité pour leur propre compte ou dans certains cas, dans le cadre
d'une entreprise familiale.
Pour terminer, il sied de souligner que le niveau de modernisation de l'économie
congolaise est encore relativement très faible. Cela vient du fait que plus de la moitié
des emplois sont des emplois publics occupés par des fonctionnaires et autres agents
de l'Etat. La grande majorité des travailleurs sont des travailleurs indépendants (65% )
qui se retrouvent dans l'agriculture ( 75% ) et dans le secteur informel, notamment le
commerce de détail ( 110/0 ), les services (3% ) et dans les autres secteurs tels que le
bâtiment, la menuiserie, l'artisanat, etc ...( 9,6% ). En ce qui concerne les salariés du
groupe des agriculteurs, éleveurs, forestiers et chasseurs, il s'agit des personnes
travaillant dans les exploitations forestières ou dans quelques rares fennes dispersées
à travers le pays. Cette typologie confmne bien l'existence d'une agriculture faiblement
mécanisée et dans la majorité des cas tournée vers les cultures vivrières et l'auto-
subsistance.
5.1.2 La Masse Salariale
Les modes de rémunération des travailleurs congolais sont directement
liés au système de l'emploi à vie et ne s'appliquent que par lui. Il sied de rappeler que
les mouvements des travailleurs ont tout fait pour institutionnaliser le système.
Néanmoins, les données nouvelles résultant de l'insertion de moins en moins marquée
des exportations congolaises dans l'économie mondiale pourraient conduire à une
révision des anciens concepts, et à partager nettement les impératifs de la production et

-73-
les responsabilités sociales entre les entreprises et les gouvernements. Telle semble
être la position des directions de quelques grandes entreprises, qui ressentent comme
une entrave le régime salarial découlant de l'emploi à vie et s'efforcent, pour s'en
libérer de vaincre l'opposition syndicale.
Dans le contexte de l'emploi à vie, la structure générale de la rémunération est
fort différente de ce qu'elle est en occident. L'idée de "service rendu" n'y prédomine
pas, mais plutôt celles de l'ancienneté et de la satisfaction de besoins familiaux. La
plupart des salaires sont mensuels. Les taux
horaires ne sont utilisés que pour les
comparaisons
internationales,
le
calcul
des
heures
supplémentaires
ou
complémentaires, la paye des travailleurs temporaires et dans quelques métiers
traditionnels entre autres les travaux effectués au noir. En outre, le salaire mensuel
peut être fragmenté en cas d'absence et amputé d'une retenue égale au 1125 ème du
salaire de base par journée de base pour les travailleurs privés et invariant pour ceux
qui sont régis par l'Etat notamment les fonctionnaires et les militaires. En revanche,
une allocation pour encourager l'assiduité peut être versée pour ceux qui évoluent dans
les services privés. La rémunération comprend un salaire de base et diverses
allocations (qui peuvent être mensuelles telles que les heures supplémentaires, la
qualification, les familiales, les transports, l'assiduité, le coût de la vie, etc ...). Dans la
composition du contrat mensuel de gains en espèces, le salaire de base atteint 70 % et
les allocations dont certaines telles que les primes sont destinées à stimuler non
seulement l'individu, mais le groupe dont il fait partie.
La masse salariale congolaise n'a cessé de connaître une hausse en valeur. Sa
valeur est passée de 72.355,2 à 112.658 millions de francs cfa entre 1976 et 1980, soit
un taux de croissance moyen de 13,4 % par an'. Les administrations et les entreprises
ont une part importante dans la masse salariale. Ces deux agents économiques
représentent à eux seuls 86 % du total de la masse salariale en 1980. Il n'est point
inintéressant de signaler que la masse salariale considérée est constituée des salaires
des agents de la fonction publique ( hors armée ), des entreprises privées, des
lCNSEE, Cadre Macro-économique 1990, Directions des synthèses économiques

-74-
entreprises publiques et mixtes. Elle a connu une très légère régression du fait de la
diminution des effectifs. En effet, la suspension des recrutements dans la fonction
publique et les départs anticipés à la retraite de certains fonctionnaires liés à la baisse
de
l'activité économique
observée
depuis
1986,
ont
contraint
les
opérateurs
économiques à effectuer des compressions de personnel. Ceci explique en grande
partie la situation dépressive du marché actuel de l'emploi. Force est de remarquer que,
s'agissant des frais de personnel des entreprises privées, une importance notoire du
secteur pétrolier représente à lui tout seul près de la moitié des salaires versés par
catégorie d'entreprises pour un personnel de faible effectif (1.342 contre 11.444 pour
l'ensemble ).
Le nombre des travailleurs et la masse salariale à la fonction publique n'ont pas
fondamentalement diminué dans leur ensemble depuis 1985 en dépit des mesures
visant à bloquer les salaires et à geler les recrutements du personnel, prises à cette date
par les pouvoirs publics au commencement de l'exécution du Programme d'Ajustement
Structurel (P.A.S.). L'augmentation des effectifs qui a été de 3,8 % en moyenne par an
entre 1988 et 1992 ( contre 7,3 % en moyenne par an entre 1983 et 1987 ) peut être
attribuée au développement dans la fonction publique notamment en Mars 1991, des
salariés provenant de différents services du parti unique d'antan et des entreprises
publiques telles que l'Office Congolais de l'Entretien Routier (O.C.E.R.) en difficultés,
qu'à l'embauche réalisée en 1992 sous le gouvernement de transition.
Au cours de la même période ( 1988-1992 ), le montant global des salaires
versés aux fonctionnaires s'est élevé de 7,9 % en moyenne par an ( contre 7 % en
moyenne par an entre 1983 et 1987 ). Ce dernier s'effectue en dépit des cinq mois
d'arriérés de salaires accumulés entre 1991 et 1992 ( respectivement deux et trois mois
pour les exercices budgétaires de 1991 et 1992 ). Le salaire mensuel moyen est passé
de 87.286 entre 1983-1987, à 111.973 entre 1988-1992, suite essentiellement aux
augmentations salariales accordées en Octobre 1990 par le gouvernement.
Par ailleurs, les effectifs des salariés de la fonction publique ont baissé en 1989
(-1,8 % par rapport à 1988 ) et en 1990 ( -0,9 % par rapport à 1989 ) alors que la

-75-
masse salariale a continué de progresser tout le long de cette période. Ce phénomène
se justifie par:
la pnse en charge par l'Etat des rémunérations
des salariés des
collectivités territoriales notamment les mairies, le retour dans la fonction publique des
agents détachés dans les entreprises publiques et mixtes, et la revalorisation en 1990
des primes et indemnités des fonctionnaires rabattues en 1985;
- l'admission à la retraite d'un nombre important d'employés constitué
essentiellement d'agents subalternes aux bas salaires tels que les plantons, les
chauffeurs, les dactylographes, etc... qui ont été remplacés par un personnel de
conception notamment les ingénieurs, les docteurs, etc ... recruté parmi les jeunes
diplômés sans emploi, et mieux rémunérés.
Parallèlement, la quasi-totalité des entreprises du secteur moderne a accusé une
forte baisse de son personnel permanent au cours des cinq dernières années. Un emploi
sur trois a été supprimé entre 1984 et 1988, et quatre emplois sur cinq ont pu être
sauvegardé entre 1988 et 1992. Ce recul généralisé des effectifs recouvre des
évolutions
intra-annuelles
très
différenciées
selon
les
branches
d'activités
économiques. Les entreprises dont les compressions du personnel sont
élevées
appartiennent aux branches: agriculture ( -27 % en moyenne par an entre 1988-1992 ),
pêche ( -12,4 % ), commerce ( -10,4 %), industries alimentaires ( -8,2 % ), bâtiments
( -9,6 % ), industries métalliques et mécaniques ( -8,7 % ). Les industries textiles, les
entreprises énergétiques et de transport ont plus ou moins maintenu leurs effectifs. Par
contre, les entreprises d'exploitation pétrolière et les imprimeries ont globalement
enregistré de légères augmentations du nombre d'employés ( 4,2 % en moyenne par an
pour les entreprises pétrolières, et 3,7 % pour les imprimeries ).
La masse salariale versée par les entreprises du secteur moderne a fortement
augmenté en 1990 (14,2 % par rapport à 1989 ) et en 1991 ( 10,3 % par rapport à
1990), suite aux accords salariaux signés en 1991 entre le syndicat et le patronat. Cette
masse salariale a connu un fléchissement en 1992 ( -0,5 % par rapport à 1991 ) à cause
des tensions de trésorerie apparues dans les entreprises commerciales, transitaires, et

-76-
des travaux publics. A cela, il convient d'ajouter la suspension des activités de la
COMILOG.
A l'issue de cette analyse descriptive de l'emploi et de la masse salariale au
Congo, il y a lieu de s'interroger par suite du comportement du chômage.
5.1.3 Le Chômage
Il peut être défini par la situation d'une personne en âge de travailler,
mais sans travail, disponible pour travailler et à la recherche d'une collectivité
économique.
Sur 625.297 personnes reconnues comme actives économiquement au dernier
recensement effectué en décembre 1984, on a dénombré 75.072 chômeurs dont 69,4%
des hommes contre 30,6% des femmes. Selon la nature du chômage, les hommes sont
beaucoup plus de personnes n'ayant jamais travaillé et se présentant sur le marché du
travail à la recherche de leur premier emploi ( 83 % ). Chez les femmes , une
proportion très élevée témoigne de la prépondérance de cette catégorie de chômeurs.
En effet sur 12.709 chômeurs ayant déjà travaillé jusqu'à cette période, les fenunes ne
comptent que 12,2% contre 34,4% des 62.363 chômeurs n'ayant jamais travaillé.
Soulignons ici que le phénomène du chômage au
Congo est un phénomène
essentiellement urbain. Les grandes villes ( Brazzaville et Pointe-Noire) régorgent à
elles seules 70% de chômeurs, soit 62,2% des effectifs. Ce chômage concerne
essentiellement les personnes qui sont à la recherche de leur premier emploi: 85,5 %
en milieu urbain contre 77,6 % en milieu rural. Cette situation est la résultante des
différences de niveau de développement entre les grandes villes qui concentrent
l'essentiel des équipements socio-éconorniques et administratifs du pays, et offrent par
conséquent de plus grandes possibilités d'emplois modernes que le reste du pays qui,
du reste, est moins bien nanti et est caractérisé par la prépondérance des activités
économiques du secteur primaire en général, l'agriculture en particulier. A la base de

-77-
croissance rapide du chômage urbain, on peut évoquer, outre la croissance naturelle
des populations urbaines, les migrations rurales-urbaines provoquées par le contexte
économique des régions rurales particulièrement très défavorable. Il peut s'agir
également des migrations scolaires et / ou universitaires vers les villes qui n'ont pas de
contre-courant migratoire: les migrants une fois leur scolarité terminée, reste en ville
pour chercher un travail en rapport avec leur nouvelles aspirations.
En définitive, l'importance relative du chômage est plus accrue chez les hommes
que chez les femmes. En fait, l'importance numérique des femmes considérées comme
ménagères peut masquer l'importance du chômage féminin. En effet, une partie des
femmes qui n'exercent aucune activité économique se font souvent passer pour des
ménagères et sont par conséquent considérées lors de enquètes comme des personnes
inactives. Si l'on examine les variations de ces indices selon le milieu de résidence, il y
a lieu de dire que le chômage congolais est un phénomène uniquement urbain. Le
chômage urbain est trois fois plus important que le chômage rural. En ce qui concerne
les femmes, ce rapport est beaucoup plus élevé. Les femmes en milieu urbain
connaissent un niveau de chômage presque aussi important que celui des hommes,
alors qu'en milieu rural, le niveau du chômage féminin est très faible. Ceci se justifie
par le niveau de scolarisation croissant des jeunes filles qui les conduit à développer
des comportements nouveaux en matière d'activité économique, notamment la
recherche d'emplois salariés dans le secteur moderne de l'économie, ou d'activités
rémunératrices en dehors de l'agriculture traditionnelle. Les différences de nature du
marché du travail en milieu urbain et en milieu rural expliquent en grande partie ces
résultats. En milieu rural, les activités sont essentiellement agricoles, le plus souvent
orientées vers l'agriculture vivrière et l'accès au marché est presque automatique pour
les individus physiquement et mentalement aptes à travailler. En milieu urbain par
contre, les emplois offerts sont de type moderne. Ils ne nécessitent non seulement des
capacités
physiques
certaines,
mais surtout
des
compétences
professionnelles
particulières. La création d'emplois de ce type suppose des investissements plus
importants qui ne sont pas toujours disponibles. Il s'en suit un déséquilibre plus ou

-78-
moins important entre l'offre d'activité et la demande d'activité entraînant une masse
importante des chômeurs. Toutefois, les migrations internes, toutes défavorables au
milieu rural opèrent une ponction désastreuse pour l'agriculture et de la main - d'oeuvre
rurale en faveur du milieu urbain. Le peu d'attrait des emplois en milieu rural d'une
part, et d'autre part l'inadaptation du système éducatif sont surtout des causes réelles
qui engendrent l'abandon du milieu rural par les jeunes. En définitive, la main -
d'oeuvre rurale comprend en grande majorité des personnes agées, faiblement
instruites. Cependant en ville, le faible dynamisme du tissu économique, l'expansion
rapide d'une marée de jeunes qui se déverse chaque année sur le marché du travail et
l'inadéquation de la formation aux besoins réels de l'économie engendrent un chômage
visible de plus en plus inquiétant. Il s'agit d'un chômage qui résulte non seulement des
jeunes à la recherche de leur premier emploi, mais aussi d'anciens travailleurs victimes
d'une compression de personnel ou de la faillite pure et simple de leur entreprise. Dans
tous les cas, la saturation apparente de la fonction publique et la crise économique qui
perdure en s'intensifiant chaque jour augurent une expansion rapide du chômage et de
graves problèmes sociaux en perspectives. Malgré tout, on peut observer actuellement
une diminution globale du chômage des hommes. En effet, deux phénomènes peuvent
expliquer cette baisse: le développement des activités du secteur informel, notamment
dans les grandes villes d'une part, et d'autre part, les faibles performances du système
scolaire et universitaire qui retient anormalement un grand nombre d'élèves et étudiants
ayant dépassé l'âge légal de scolarité.
Après avoir explorer l'emploi, la masse salariale et le chômage, analysons
maintenant la nature des ressources. C'est l'objet du paragraphe ci-après.

-79-
5.2 LE POIDS DES RECETTES PETROLIERES DANS
L'ECONOMIE
Le rôle moteur du secteur pétrolier, recettes fiscales mises à part, est très
important par la demande qu'il excerce sur les industries mécaniques et métalliques
privées. Les investissements pétroliers se maintiennent aux environs de 120 milliards
par an. Ils dépendent des gisements en développement. La part locale des dépenses de
ce secteur s'améliore grâce à une meilleure insertion de l'industrie dans les activités
pétrolières, à l'implantation d'un chantier de construction de plate-forme, et enfm au
développement de l'exploitation off-shore qui permet un appel plus facile à la sous-
traitance locale pour les travaux de génie civil.
Les salaires distribués par ce secteur représentent 3% environ de la masse
salariale hors administration, dont 50% va à des nationaux.
L'effet indirect de cette activité pétrolière correspond à environ 20 milliards de
valeur ajoutée supplémentaire. Notons qu'une part de cette valeur ajoutée n'est pas de
la valeur ajoutée nationale. Son effet dans le circuit économique n'est pas de mise. Les
revenus directement versés par le secteur pétrolier aux agents privés notamment ELF,
AGIP, CHEVRON, AMOCO et CONOCO en guise d'allègement de taxes sont très
faibles. Les salaires ne représentaient en 1985 à titre d'exemple que 5,4% de la valeur
ajoutée de la branche contre 2% dans les autres branches exportatrices et dans la
production
pour la demande intérieure. A contrario, les impôts ( sur le bénéfice )
payés par le secteur pétrolier s'étaient élevés à 74% de la valeur ajoutée, contre 0,6%
dans le bois et 7% dans la production pour la demande intérieure. C'est à travers les
dépenses publiques que s'exerce l'effet d'entraînement du secteur pétrolier sur les
autres secteurs de l'économie. Le moteur de croissance du revenu national réel est
constitué par l'augmentation de la valeur de la production pétrolière et par le
développement
des exportations non pétrolières. La redistribution des revenus
pétroliers par le biais du budget de l'Etat alimente la demande intérieure, soit

-80-
directement sous la forme de dépenses des biens et services, soit indirectement par les
revenus distribués aux agents privés et l'effet induit sur leurs dépenses.
En raison de l'importance du secteur pétrolier et des fluctuations du prix relatif
du pétrole au cours de ces dernières années, l'évolution du pouvoir d'achat du revenu
national en fonction du prix à la consommation, est déconnectée de l'évolution du
volume du Produit Intérieur Brut (PIB). La baisse du volume de l'extraction pétrolière
depuis le point le plus haut a entrainé une diminution du volume du PIB au cours de
ces dernières années. En revanche, du fait des chocs pétroliers ( 1974 - 1979 - 1985 )
et de l'appréciation du dollar, les revenus pétroliers ont crû à un rythme supérieur à
celui des prix à la consommation entraînant une forte augmentation du revenu national
réel.
L'évolution du revenu national réel congolais est essentiellement fonction des
évolutions de prix relatifs, de sorte que la notion de volume agrégé n'a pas vraiment de
signification concrète pour l'analyse économique. En outre, selon l'année de base
choisie et le poids accordé au pétrole dans le Produit Intérieur Brut, les évolutions en
volume diffèrent considérablement.
Dans
le
secteur pétrolier,
la production
est
controlée
par
les
firmes
multinationales. La production pétrolière en francs est calculée à partir du volume, du
prix du baril et du taux de change du dollar. L'équilibre des biens et services du secteur
pétrolier détermine les exportations par solde, en retranchant la consommation
intermédiaire pour le raffmage et les variations de stocks au volume de la production.
Dans le secteur non-pétrolier, la production est déterminée par la demande, le
partage
importations-production
qui
résulte
de
la fonction
d'importation.
Les
composantes extérieures de la demande sont les exportations non pétrolières dont la
valeur dépend des cours mondiaux, et les dépenses publiques. La consommation des
ménages dépend de leur revenu. L'investissement des entreprises est fonction des
variations de la demande.

-81-
En définitive, il apparaît ouvertement par ce qui précède, le rôle distributeur de
l'Etat des recettes pétrolières et de leur importance dans le circuit économique
congolais.
En tout état de cause, le poids de ces recettes a provoqué le "syndrome
hollandais". Ceci explique entre autres la dépendance fmancière du Congo à certaines
institutions financières. Pour mieux appréhender ce phénomène, il convient de porter
l'analyse sur:
- le montant de la dette publique et sa structure;
- le rapport de la dette publique au produit intérieur brut;
- les indices qui caractérisent les conditions d'attribution des crédits en général
et le taux d'intérêt en particulier.
Sur ce, examinons chacun des points ci-dessus énuméré.
5.3 LA DETTE PUBLIQUE
Elle est constituée de la dette intérieure et de la dette extérieure.
5.3.1 Structure et Poids de la dette publique
En 1970, l'économie congolaise était marquée par:
- d'une part, la montée du chômage urbain et l'accumulation en ville d'une force
de travail jeune, libre, disponible, alors que les capitaux privés, nationaux ou étrangers,
ne voulaient plus investir à cause de l'option politique choisie, ou tout simplement
parce que l'industrialisation par "l'import-substitution" n'avait alors plus de projets
intéressants pour eux, mis à part le domaine forestier: il fallait donc trouver du travail à
cette jeunesse et maintenir les investissements à un niveau suffisant;
- d'autre part, la baisse de la production agricole, le non contrôle par l'Etat des
secteurs stratégiques de développement tels que les circuits financiers, commerciaux,

-82-
de transit, d'infrastructures et énergétiques posait le problème de leur maîtrise, à défaut
de leur nationalisation.
Apparemment correcte dans son principe, cette stratégie de développement du
secteur économique d'Etat s'est, dans les faits, traduite par des difficultés qui
s'expliquent par un ensemble de causes tenant aussi bien aux structures et au
fonctionnement internes des entreprises publiques qu'aux pressions exercées sur elles
par leur environnement. Ces difficultés ont retenti gravement sur la situation
économique et financière du Congo: non seulement les entreprises d'Etat n'ont pas
réussi à dégager les surplus que l'Etat propriétaire était en droit d'en attendre, mais les
déficits qu'elles ont enregistrés continuent de peser sur les finances publiques telles
que les subventions d'équipement et d'équilibre, les moins values fiscales et douanières
importantes au budget.
La flambée pétrolière des années 1974-1975 a marqué là
aussi le point de
départ des difficultés supplémentaires. En effet, l'exploitation pétrolière dépend
totalement de l'extérieur. Elle brasse des capitaux sans commune mesure avec les
capacités nationales de réalisation et d'absorption notamment l'emploi des technologies
sophistiquées hors de portée des opérateurs nationaux, l'accélération de l'inflation,
etc...
Ainsi est apparue au cours de la deuxième moitié de la
décennie 70 une
situation dont les éléments, formés au cours de la période coloniale et poursuivis
depuis lors, ont mûri et se sont développés pour engendrer une crise importante au
niveau des équilibres des finances publiques congolaises. En effet, ces dernières
années ont été soumises à un processus de dégradation inexorable caractérisé:
- d'un côté par une stagnation, voire la récession des recettes publiques;
- de l'autre, par une augmentation continue des charges de l'Etat sous la pression
de l'inflation et de la croissance continue des effectifs de la fonction publique,
débouché quasi-unique des demandeurs d'emploi que le système éducatif injecte
annuellement sur le marché du travail.

-83-
Parallèlement, l'efficacité de l'appareil d'Etat n'a cessé de décroître, les charges
écrasantes de personnel ne permettent plus jusqu'en 1980 pratiquement de financer
dans des proportions convenables les moyens de fonctionnement de l'appareil étatique.
La
détérioration
des
finances
publiques
et
l'inefficacité
de
l'appareil
administratif ont cumulé leurs effets jusqu'à mettre en cause la capacité de l'Etat à
assurer le maintien des infrastructures indispensables à la survie des activités
économiques.
Cette crise a en conséquence retenti
crucialement sur le ruveau de vie des
agents de l'Etat. Elle a conduit en dépit de grands efforts, à la réduction des
investissements, et de proche en proche, a provoqué une contraction générale des
activités économiques et un accroissement sensible de la dépendance politique vis-à-
vis de l'extérieur: l'endettement.
Le besoin de trouver les moyens de financer ses projets économiques et sociaux
est pour ce pays de plus en plus aigu, alors qu'il est de moins en moins en mesure
d'amortir les crédits qu'on lui a consentis. D'où cette situation extrèmement alarmante:
de nouveaux crédits sont sollicités pour pouvoir s'acquitter de ceux qui ont été obtenus
antérieurement, ce qui alourdit de plus en plus le fardeau des dettes contractées.
Finalement à nos jours, la dette publique congolaise augmente d'elle-même, sans que
l'on emprunte nécessairement davantage. En effet, le CONGO ayant emprunté chaque
armée un peu plus de dix milliards de dollars, les remboursements et les intérêts ont
progressé de telle manière que le service de la dette représente près de dix milliards par
an. Le pays tente de rendre à peu près ce qu'il reçoit sans que sa dette diminue. Le
CONGO se trouve intégré dans une mécanique d'endettement dont on voit mal l'issue.
Le poids que représente la dette publique pour l'économie du CONGO n'est
qu'imparfaitement rendu par la valeur ou l'évolution des pourcentages. On se trouve
réellement en présence d'un pays fortement pris en otage par le FMI, la Banque
Mondiale et le Club de Paris. Dans le but d'assurer la survie des entreprises publiques
moribondes et le fonctionnement de son Etat, le CONGO a fmi par gagé son pétrole,
l'unique ressource potentielle de ses revenus.

-84-
En revanche, quels ont été les prix de telles performances? Les graphiques ci-
après peuvent sans nul doute répondre à cette question.
Graphique nO].2 :Evolution du PIB et des Investissements
1900,000
900,000
800,000


~--.

700,000


600,000

- . - PIBvaleur
1
500,000
1
/
- - - 0 - - - FBCF
400,000
1

300,000

LJ
200,000
.......
.---.-
- 0
.---
100,000
--.--. __o. --
[;
ri
~;"-n-o--Q--~J-u---O-- --0
- -Uo-- [ i r J - L l--U
0,000 't-- 't'~---~ -+---t ---,--;-+--t- -+--1- -i-:
---t -+ - -1---+ -t--- I
;--+---1
O~N~~~~~romo~N~~~~~romo~N
~~~~~~~~~~rorororororororororommm
mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm
........................ ~~
,......
,......

-85-
Graphique n °2.2 : Evolution des Exportations et des 1mportations
300,000
250,000
t
u.
o
[J..- [J
1
200,000
. &1

t
[j


..
Il
150,000
J
Il
11-- 11-'-: Il
1
. !:J-lL_U
O--D-;-]
100,000
l\\~~"! u~ '~..
1
f i

l/r}--~,:
•_-11---.-
50,000
.-_11
0,000
1-+---+----+-+-+-- /--1---+----+--1----+--, ·1- -1- I---I--+---I----I--j--I-- -1- --1
Notons que ces dernières années sont caractérisées par un élément foncièrement
nouveau: la nature des prêts s'est modifiée. Si auparavant ceux-ci étaient destinés au
financement du développement économique et social, actuellement ils ont de plus en
plus pour but de couvrir le déficit de la balance des paiements. Autrement dit, les
nouveaux emprunts et crédits sont sollicités pour pouvoir s'acquitter de la dette
existante, d'où l'augmentation extrèmement rapide de la dette publique congolaise.
Pour pouvoir amortir celle-ci et payer les intérêts, Le Congo est obligé de contracter
sans cesse de nouvelles dettes, d'où les sommes croissantes versées à titre de
remboursement. Ce qui met le Congo dans la spirale infernale de l'endettement
extérieur, avec toutes les conséquences que nous lui connaissons. Finalement, la survie
à crédit semble avoir pratiquement bloqué la croissance économique. En effet,
l'encours de la dette extérieure se situe à 1500 milliards de francs cfa, soit 130% du
PIB. Cela représente douze (12) fois le montant des recettes annuelles d'exportation.

-86-
Le Congo qui passe auprès des institutions financières pour un pays "non performant",
détient un record très édifiant: le congolais est l'un des citoyens le plus endetté de la
planète.
Réduit à la diète fmancière depuis la rupture de ses accords de réajustement
avec la Banque Mondiale ( à laquelle il doit sept (7) milliards de francs cfa d'arriérés
au second semestre de 1992), le Congo n'a pu en réalité tenir le coup qu'en gageant ses
futurs revenus pétroliers afin de pouvoir payer ses fonctionnaires.
Cette situation qUI vient d'être brossée mériterait d'être analysé de fond en
comble. C'est la préoccupation du paragraphe suivant.
5.3.2 L'évolution des ratios de la dette publique
Durant la période antérieure à l'année 1975, la dette extérieure et son
service ne posaient guère de problèmes alarmants: son encours ne dépassait pas en
moyenne 50% du PNB moyen; le ratio du service de la dette atteignait rarement 18%
en moyenne; le gros des emprunts provenait des sources bilatérales et multilatérales.
Les paiements au titre du service de la dette extérieure n'étaient pas un obstacle majeur
car d'une part, les conditions pratiquées sur les marchés internationaux des capitaux
étaient généralement favorables et, d'autre part l'encours de la dette était en grande
partie constitué d'emprunts au cours des années 60 auprès des sources publiques et
multilatérales. Ils étaient de surcroît assortis de conditions libérales à taux fixes. De ce
fait, les taux d'intérêt effectifs applicables à la dette extérieure, une fois ajustés pour
tenir compte de la hausse des prix des exportations, étaient très bas en termes réels.
Mais après 1975, les tendances se sont sensiblement renversées: entre 1976 et 1983 par
exemple:
- l'encours de la dette extérieure a dépassé en moyenne 100% du PNB moyen
réalisé durant cette période;
- le ratio du service de la dette est allé de 14 à 30% en moyenne;

87-
- les taux d'intérêt réels ont oscillé entre 6 et 12% en moyenne;
- la durée de remboursement du principal et des intérêts, de même que les
périodes de grâce se sont sensiblement raccourcies;
- l'élément "Don" dans les emprunts est devenu à peine positif, nul et parfois
négatif.
Bref, l'évolution des ratios de la dette publique congolaise est résumée dans le
graphique ci-après.
Graphique n °3.2 : Evolution des Ratios de la dette publique
- . - Ratio1
- - - 0 - Ratio2
O~N~~~~~~mO~N~~~~~~mO~N
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~mmm
mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Ratiol : DElTElEXPORTATION
Ratio2 : DElTEIPIB

-88-
Cette situation a contribué
au
durcissement des
conditions
de
développement
économique du Congo. Celui-ci a été obligé à avoir recours aux déficits conditionnels
du Fonds Monétaire International (FMI). En raison de l'insuffisance des recettes en
dévises nécessaires au remboursement de sa dette venue à échéance, le Congo a accusé
des arriérés de paiements. Le besoin financier se faisant, il a augmenté le montant de
ses emprunts ne serait-ce que pour assurer le service de sa dette antérieure. Pour
alléger à
court terme
le
poids
de
ce
service,
le
Congo
a
eu
recours
aux
réechelonnements de sa dette, notamment avec le Club de Paris (cf. Tableau ci-après ).
Tableau n? 1.2: Evolution de la dette publique
1981 1982 1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
Dette extérieure 5.127
757
----- 15.740 49.170 113.263 127.084 134.350 125.571
Refinancements
3.717 ------ -----
-----
------
-----
-----
16.750
2.896
réechelonnements
----. ----- -----
----.
------ 172.277 75.797
24.100
12.009
Variation des
1.410
757
----- 15.740 49.170 59.014
51.287
93.500
110.666
arriérés
Remises
----- ----- -----
-----
-----
-----
21.817
-----
.-----
Autres
----- ----- -----
-----
-----
11.600
-----
-----
.----
financements
exception (l)
Total
5.127
757
-----
15.740 49.170 124.863 148.901
134.350
125.571
(I)Stabex,subventions du FMI
Sources: BEAC-FMI
et autres financements exceptionnels

-89-
En défmitive, la progression des aniérés de remboursement de la dette publique,
la fréquence des consolidations de celle-ci et le ratio assez élevé de son service, ont
fait baisser le crédit du Congo sur les marchés fmanciers. Cette situation a conduit à
des réductions additionnelles du niveau des prêts au moment où des ressources
supplémentaires
s'avèraient nécessaires.
Donc,
fléchissement
de
la
croissance
économique, détérioration des échanges extérieurs, alourdissement de la dette
extérieure et difficultés d'assurer son service, tels sont les traits caractéristiques de
l'économie congolaise durant la période 1970-1992.
Cette situation de crise est une conjoncture de facteurs structurels historiques,
d'influences conjoncturelles, et parfois d'accidents divers. Qu'il s'agisse des caractères
extravertis, déséquilibrés, désarticulés et dépendants de l'économie congolaise, qu'il
s'agisse des fluctuations des cours des produits énergétiques, de la hausse des prix des
produits importés, de la montée des taux d'intérêt réels sur les marchés internationaux
des capitaux, des politiques budgétaires et monétaires expansionnistes, de la gestion
peu rationnelle du secteur public, etc ..., toutes ces variables causales de la situation
économique que le Congo a comme durant la période 1970-1992 prise en compte, sont
connues pour qu'il vaille la peine de nous y attarder outre mesure.
Mais, à travers la situation économique que nous venons de présenter à grands
traits, quel a été le comportement de la croissance économique? C'est à cette question
que le paragraphe suivant va répondre.
VI. LA CROISSANCE ECONOMIQUE
6.1 CROISSANCE ECONOMIQUE CONGOLAISE
D'abord, il sied de définir la croissance économique comme étant les
tendances qui, sur plusieurs années, des décennies voire plus, affectent surtout la
production des biens et services, mais aussi un certain nombre de grandeurs en relation

-90-
avec la production: l'emploi, le volume de capital, la productivité, le volume de la
consommation, les niveaux de vie, etc... Elle n'est pas évidemment synonyme de
développement,
qui est une notion évoquant des valeurs humaines, sociales,
culturelles, voire psychologiques. Cependant, la croisance économique est perçue
corrune favorable au développement. A cet effet, la notion d'équilibre macro-
économique s'étudie suivant des approches diverses.
L'étude de la croissance économique congolaise s'effectuera au moyen de
l'analyse du PIB. Celui-ci, agrégat macro-économique caractérise l'évolution de
l'économie d'un pays, mesure la richesse créée de l'année. Au congo, son évolution tant
en valeur qu'en volume se résume dans le graphique ci-contre.
Graphique n04.2 : Evolution du PIB en valeur et en volume
1000
900
800
700
600

PIS valeur
500 t
-=- Pib volume
400 l,
1
,1i1,....,....
300
l ,
,
200
100
!
.
!
i l .
:
:
,
i

-91-
Dans ce graphique, il apparaît une stagnation en 1985. Cette baisse, qui intervient
après la faible croissance de 1984 confirme l'arrêt de la croissance économique
congolaise et marque le début d'une période de récession. L'analyse de la faible
croissance économique montre, au niveau de grandes branches économiques:
- le secteur marchand a connu, en 1985, une tendance à la baisse de son PIB
exprimé en francs courants;
- la faible progression globale du PIB est donc le seul fait de la croissance des
branches non marchandes, essentiellement l'administration.
Globalement à francs constants de 1984, le PIB a connu une régression de 3%
soit une
chute de 6,3% par habitant.
Ce résultat est dû essentiellement au
ralentissement de l'activité dans le secteur de l'extraction du pétrole brut ( baisse de 3%
en volume ) et dans celui du bâtiment et des travaux publics ( baisse de 29% en
volume ).
Le PIB marchand a enregistré une diminution globale de 3,8% de son activité en
volume.
Les meilleurs résultats enregistrés en 1985 sont dans les branches non
marchandes qui, grâce à l'augmentation de la masse salariale des fonctionnaires,
connaissent une croissance de 3% en volume.
En 1986, dernière année du plan quinquennal, on constate que le PIB a
enregistré une chute extrèmement importante de près de 34% . Cet effondrement du
PIB survient après qu'il ait connu, au cours des trois années précédentes, un taux de
croissance moyen de 11% . Suite à cet important recul, le PIB se trouve ramené en
francs courants à un niveau inférieur de 4,1% au PIB de 1982. Compte tenu de la
progression démographique (48% par an ), le PIB calculé par tête d'habitant a reculé en
1986 de 32,2% par rapport à 1985 et de 16,3% par rapport à 1982, soit une baisse
annuelle moyenne de 4,4% au cours de cette période de quatre années.
L'évolution négative constatée en 1986 n'a fait, en définitive que confirmer
l'important mouvement de tassement et de recul de la croissance économique
congolaise. Ce mouvement, amorcé en 1983 (croissance de 12,6% en francs courants,

-92-
soit une stagnation en volume ), confirmé en 1984 ( croissance de 19,9% en francs
courants, soit une très légère croissance en volume) et poursuivi en 1985 ( croissance
de 1,3 % en francs courants soit un recul de 3% en volume) est toujours net en 1986,
correspondant à une baisse globale du volume de l'activité économique de 1,4% .
Après une chute brutale en 1986 de 34% , le PIS n'augmente que de 1% en
1987. Le taux de croissance légèrement supérieur à zéro enregistré cette année est
voisin de celui réalisé en 1985 ( + 1,3% contre + 19,9% et 12,6% respectivement en
1983 et 1984). Ce résultat se justifie par:
- la hausse du prix du pétrole de 13,9% par rapport à 1986 et une évolution
modérée des coûts de production des industries extractives qui a permis un
accroissement de la valeur ajoutée de cette branche de l'ordre de 26,6% ;
- les mauvaises performances de l'ensemble des autres branches marchandes de
l'économie;
- la réduction des dépenses de fonctionnement de l'Etat et des programmes
d'investissement du secteur public.
Dans le même temps, on note que le PIS de 1986 et 1987 se situent à des
niveaux inférieurs à celui de 1982. L'évolution constatée en 1987 confrrme bien la
poursuite du mouvement de recul de la croissance économique amorcé depuis 1985
(-1,2% en volume contre 7,2% en 1984 ). Le PIS de 1987 a subi une baisse de 5,2%
alors qu'elle avait décru de 6,9% en 1986.
La croissance en volume du PIS légèrement redressée dès 1987 ( +0,1% ) a
connu une poursuite de tendance dont +1,7% en 1989 après +1,9% en 1988. La
conjoncture de la hausse de la production pétrolière et de ses prix explique en grande
partie la forte progression à prix courants du PIS en 1989 (+ 17% ). La politique
d'adaptation des structures économiques et de rétablissement des équilibres macro-
économiques engagée à ces derniers a semblé faire sentir ses effets positifs. Toutefois,
dans cette phase apparente de relance économique, il apparaît que d'importants
déséquilibres qui ont caractérisé l'économie au cours de ces derniers temps, et qui se
sont manifestés avec le plus d'acuité en 1986 sont en voie de résorption. Cependant,

-93-
cette reprise de la croissance observée depuis 1988 en terme réel doit être considérée
avec beaucoup de prudence, dans la mesure où elle n'est pas fondée sur un
réequilibrage des éléments moteurs de la demande qui devrait aller de pair avec une
amélioration des conditions de l'offre:
- une stabilisation des importations;
- un recul des investissements;
- une croissance timide de la consommation des ménages;
- une évolution précaire des exportations.
La croissance en terme réel a été essentiellement l'oeuvre des entreprises du
pétrole ( +15,9% ) et de l'agriculture au sens large du terme ( l'agriculture, l'élevage, la
pêche et l'exploitation forestière (+5,2%». C'est essentiellement dans les branches du
BTP ( -29,8% ) et des industries manufacturières (-4,3%) que l'on a enregistré en
1989 les résultats les moins bons. Plusieurs causes sont à l'origine de ce mouvement de
déclin de l'appareil productif et du secteur des BTP. On peut citer entre autres:
-
la
contraction
du volume
des
importations
des
biens
destinés
aux
investissements;
- les dépôts des bilans et la baisse d'activités de plusieurs entreprises se
traduisant par des licenciements des salariés;
- la restructuration de certaines entreprises étatiques avec rruse en place de
contrats de gestion avec les partenaires privés étrangers.
Par ailleurs, on a observé une stagnation du PIB non marchand consécutive aux
mesures dites d'austérité en matière des finances publiques et d'emploi se manifestant
non seulement par la suppression des avancements, des primes et des indemnités des
fonctionnaires, mais aussi par la défense des recrutements du personnel de la fonction
publique.
La hausse en valeur observée de cet indicateur en 1989 résulte esentiellement
des
entreprises
d'exploitation
pétrolière
ayant
bénéficié
comme
en
1987
de
l'amélioration des cours du pétrole brut sur le marché mondial et de la production en
phase de croisière de certains gisements ( Tchibouéla et Zatchi ). En termes réels, la

-94-
croissance n'est que de 2,6% en raison de l'évolution négative du PIB marchand hors
pétrole ( -1% ) et du PIB non marchand (-0,3% ).
En 1990, l'évolution du PIB en valeur ( +2,4% ) et en volume (+0,9% ) montre
que les prix se sont presque stabilisés (+1,4%) alors qu'ils avaient augmenté de 12,1%
l'année précédente. Un fait marquant à l'origine de cette situation dans le contexte
économique national demeure sans nul doute la guerre du Golfe. Celle-ci a occasionné
une réduction importante des exportations des pays arabes membres de l'OPEP
notamment l'Arabie Saoudite, le Koweit et l'Irak, et a favorisé un rafermissement des
cours du deuxième semestre de l'année. Ainsi, les baisses du premier semestre ont été
compensées.
A cela, il convient d'ajouter la vague des grèves des salariés pendant
plusieurs jours dans bon nombre de corporations professionnelles. A cet effet, le trafic
éme
du bois (2
produit d'exportation ) s'effectuant principalement par le réseau
ferroviaire a été sérieusement affecté. Les entreprises forestières opérant au nord du
pays ont été contraintes à stocker environ le quart de leur production. Par ailleurs, la
révision à la hausse des prix de production des produits raffinés de pétrole, et la baisse
des consommations intermédiaires entrant dans l'élaboration de ces biens, sont les deux
facteurs essentiels qui ont contribué à la forte croissance en valeur ( +20,6% ) des
industries manufacturières. Dans les mêmes temps, le PIB marchand hors pétrole a crû
de 4,2% en valeur et de 2,6% en volume.
1991 a été marquée par une morosité de l'activité au rnveau des branches
marchandes. La croissance en valeur est évalué à -8,6% . Ceci est dû en grande partie
aux difficultés rencontrées par les entreprises forestières qui se sont heurtée aux
contraintes
de
transport
intérieur
et
des
marchés
extérieurs
notamment
au
comportement des écologistes en Europe Occidentale, et plus particulièrement en
Allemagne, visant à la lutte pour la conservation des forêts tropicales en voie de
disparition d'une part, et la réduction de la demande des pays de l'Europe de l'Est
d'autre part. A cela, s'est greffée la chute des cours du pétrole intervenue après la crise
du Golfe.

-95-
Au cours de la même année, on assiste à une envolée du PIB non marchand
(c'est-à-dire celle qui est égale par convention à la rémunération des salariés des
administrations publique et privée ). Elle résulte de la hausse du taux de salaire de
45,5% environ. Cette augmentation du taux de salaire a résulté des négociations, à la
fm de 1990, sur la nouvelle grille des salaires des agents de l'Etat entre la
Confédération Syndicale Congolaise ( C.S.c. ) et le gouvernement. A cette hausse du
taux de salaire, il convient d'ajouter l'important
recrutement
de nouveaux
fonctionnaires, soit 10% environ des effectifs augmentés. Ce qui annihile sans nul
doute tout effort de participation de l'Etat au processus de développement économique
et social. Le taux: de participation des branches non marchandes à la formation du PIB
en valeur est passé de 13,7% en 1990 à 17,7% en 1991.
En 1992, on observe un recul du PIB en valeur ( -2,8% ) et une variation
positive en termes réels ( +2,5% ). Cependant, la valeur ajoutée des exploitations
pétrolières s'est établie à +10,5% en termes réels et de -6,40/0 à prix courants, alors que
le PIB hors pétrole tant en valeur qu'en volume est en baisse respectivement -3,2% et -
1% . Cette baisse se justifie par le délabrement du tissu industriel caractérisé par des
surcoûts de production, des tensions de trésorerie et par les taux: d'utilisation des
capacités de production qui sont à un niveau très bas.
Afm de mieux appréhender cette croissance économique, exammons son
évolution selon les branches d'activité.
6.2 ANALYSE SECTORIELLE
Au cours des années 70, l'activité économique congolaise a été d'une
manière générale dominée par le secteur primaire dont la valeur a atteint 37,8% du PIB
total en 1976. L'activité de l'agriculture, de la chasse, de la sylviculture et de la pêche a
contribué au PIB en valeur relative à un rythme décroissant: 17,1% en 1970, 16,5°,10 en
1971, 14,4% en 1975 ( période de la crise du bois ), 13,5% en 1976 tandis qu'en

-96-
valeur absolue, cette branche semble s'être bien comportée ( -13.026,4 millions francs
cfa en 1970 contre 31.792,7 en 1978 ). Le comportement antinomique du secteur
primaire résulte pour l'essentiel, d'une part de la prédominance de l'exploitation
minière sur les autres activités et, d'autre part de la hausse des prix des produits
agricoles
sur le marché. Il convient de signaler que l'agriculture, la chasse, la
sylviculture et la pêche sont longtemps demeurées l'activité principale de l'économie
congolaise (jusqu'en 1974, année du boom pétrolier et de la crise du bois sur le
marché mondial ).
La part de la valeur ajoutée brute des industries extractives dans le PIB total a
connu une ascension vertigineuse au cours des années 1970-1976. Occupant le dernier
rang avec le taux de 2% en 1970, l'extraction minière s'est hissée à la première place de
la hiérarchie de l'économie avec le taux de 23% en 1976, du fait de la production
pétrolière, et de la hausse du prix du pétrole sur le marché international. Tout le pétrole
est directement exporté. La cessation des activités de certaines industries extractives en
1977 explique la baisse de la valeur ajoutée brute de cette branche en 1978.
En ce qui concerne les BTP, le poids de cette branche d'activité n'a pas évolué
de manière satisfaisante entre 1970 et 1978. La contre performance observée d'une
année à l'autre s'explique par la baisse progressive de l'activité du secteur d'Etat.
A nos jours, le secteur pétrolier reste le moteur de l'économie congolaise. Alors
que, jusqu'en 1984, il avait été un facteur de croissance, il est devenu en 1985 un
facteur de récession. En effet, du fait de la baisse de ce secteur, on a
enregistré
également une récession au niveau de l'ensemble du secteur marchand.
La brutale récession dans le secteur du BTP ( baisse de 22% de la valeur
ajoutée) qui intervient après la très forte hausse de 1984 ( 29% ) ramène la valeur
ajoutée de ce secteur à un niveau inférieur à celui de 1982. Là également, la récession
est en partie due à la régression du secteur pétrolier puisque c'est en raison de l'arrêt de
la croissance de ce dernier que l'Etat s'est vu contraint de réduire de façon drastique ses
programmes de réalisation dans le secteur du BTP.

-97-
Le PIB marchand "hors pétrole et hors BTP" se maintient encore à peu près
avec une croissance de 7,2% qui fait suite à des croissances antérieures d'un peu plus
de 10%
• Cependant, si l'on tient compte de la réduction de près de huit (8) points du
taux d'inflation, on peut dire que le PIB marchand "hors pétrole et hors BIP" a
conservé en 1985 un niveau d'activité à peu près égal à celui des deux années
antérieures.
L'indice des prix de gros à Brazzaville a connu une augmentation de 14,4% en
1984 et de 6,7% en 1985.
Cependant les effets de la cnse pétrolière qui se sont aggravés de façon
considérable en 1986, ont pesé sur l'ensemble du secteur marchand. En outre, on a
observé en 1987 à un renversement de tendance c'est-à-dire à une baisse assez nette de
l'activité dans le secteur marchand hors pétrole et hors BTP.
En 1986, on a assisté en francs courants, outre l'effondrement de la valeur
ajoutée dégagée par le secteur pétrolier ( chute de 73,4% ), à un nouveau très vif recul
(succédant à celui de 1985 ) de la valeur ajoutée du secteur BTP. Cette baisse a atteint
17,30/0.
Les autres branches de l'économie marchande se sont globalement maintenues à
leur niveau antérieur ( progression de 1,9% ) alors que les branches non marchandes
(l'administration) ont enregistré une croissance de 6,1% .
La composante fiscale du PIB ( les Droits et taxes sur les Importations ) ont
enregistré un recul de 2,6 % correspondant à la contraction du volume des importations
des produits taxés en douane ( biens de consommation essentiellement ). La
contraction du volume des importations des biens destinés aux investissements ne se
décèle pas à ce niveau du fait que ces produits importés, dans le cadre de conventions
internationales ou bien bénéficiant du régime préférentiel du Code des Investissements,
sont en règle générale exonérés des Droits et Taxes.
En ce qui concerne ses structures, qui étaient restées relativement stables au
cours de ces dernières années, le PIB a fortement évolué en 1986, car la part du secteur
pétrolier dans le PIB global tombe de 40,9% en 1985 à 15,5% en 1986. Par contre, la

-98-
part du secteur non marchand qui s'était longtemps maintenue aux environs de 9% à
10% ( 10,1 % en 1985 ) a cru brutalement en 1986 ( 15,5% du PIB total). La
progression du secteur non marchand qui, en définitive, est celui qui s'est le mieux
comporté en 1986, est due uniquement à la politique de recrutement de la fonction
publique. Cette progression s'explique d'une part par les recrutements qui ont été
effectués au cours du premier semestre 1986 et d'autre part, par l'effet financier en
année pleine, des recrutements effectués en fin 1985.
Après un repli important de 75,1% en 1986, la valeur ajoutée du secteur
pétrolier a remonté en 1987 de 26,6% mais n'a pas pu atteindre le tiers du niveau de
1985. Une baisse de l'activité des BTP a été enregistrée. Celle-ci s'explique par le
féchissement des commandes de l'Etat en matières d'infrastructures d'intérêt public et
par la réduction des dépenses des gisements pétroliers qui a contraint une bonne partie
des contractors notamment des entreprises de sous traitance dans le domaine de
l'exploitation pétrolière d'arrêter momentanément ou définitivement leur activité.
Parallèlement, la valeur ajoutée des autres branches marchandes de l'économie a
légèrement régressé de 0,6% . Cette régression a été liée à celle de la demande des
biens et services par les agents intérieurs et extérieurs de l'économie. En outre, la
valeur ajoutée des branches non marchandes a décru de 1,2% à cause de la limitation
des dépenses de fonctionnement
au niveau des administrations publiques. Dans le
même temps, la composante fiscale a enregistré une diminution de 6,1% qui
correspond plus ou moins à la contraction des importations des produits taxés en
douane notamment les biens de consommation.
Au vu de tout cela, qu'en est-il du PIB par habitant? C'est à cette question que
nous allons maintenant répondre.

-99-
6.3 EVOLUTION DU PIB PAR HABITANT
Le PIB par habitant exprimé en francs courants, sans tenir compte des
effets de l'inflation, est en pleine croissance régulière de 1978-1984. il a connu en
1985 après plusieurs années de forte croissance un recul de plus de 2% . Exprimé pour
des fms de comparaisons internationales en dollar US, le PIB se situe pour un pays en
voie de développement à un niveau assez élevé. Ce niveau doit cependant être
considéré avec beaucoup de prudence dans la mesure où une part non négligeable de
ce PIB repart vers l'extérieur notamment par la consommation des résidents hors du
territoire économique, le salaire des expatriés, les bénéfices des filiales étrangères non
réinvestis, etc ... dégradant ainsi la part relative de l'activité économique restant dans le
pays et ceci sous l'influence conjuguée de plusieurs facteurs:
- la domination des sociétés étrangères dans le secteur BTP;
- l'importance croissante du service de la dette vis-à-vis des créances
extérieures;
- la part très importante des salaires des expatriés dans les entreprises;
- la part toujours dominante du capital étranger dans le secteur commercial
moderne.
Le PIB par habitant a enregistré après le recul de 1985 ( -2,1% ) un
effondrement spectaculaire de l'ordre de -33,3% . Il se retrouve ainsi ramené à un
niveau inférieur de 17,7% à celui de 1982, soit une baisse annuelle moyenne de 4,8%
au cours de cette période. Traduit en dollar US, la chute est moins importante en
pourcentage sur l'année ( -13,4% en 1986 ), mais plus forte
sur l'ensemble de la
période ( -60/0 en moyenne annuelle ). Toutefois, la part du revenu national qui reste
défmitivement acquise à la nation est nettement inférieure à 335.000 fcfa par habitant.
Alors que le PIB par habitant a connu une baisse de 36,3% en 1986, en 1987 le
fléchissement a été moins important ( 2,2% comme en 1985 ). Traduit en dollar US, on
note une progression de 12,7% en raison de la dépréciation du cours du dollar de
13,3% .

-100-
Si 1988 a été marquée par une baisse de 7,4% , 1989 a présenté un
retournement de tendance caractérisé par une reprise très nette de l'ordre de 13,2% .
On a observé une légère hausse de l'ordre de 4,4% environ, avec un revenu national
par habitant de 342.000 frs cfa, soit 1059 dollar US. Cette évolution a été directement
influencée par les variations des taux de change du dollar US, plaçant le Congo parmi
les pays dits "à Revenus Intermédiaires". Ce résultat doit être une fois de plus
considéré avec beaucoup de prudence car une part non négligeable du PIB repart par le
biais de ce qui a été notifié précédemment. A cet effet, ce phénomène tend à minorer la
part relative de la richesse restant dans le pays et ceci sous l'influence conjuguée de
plusieurs facteurs notamment la domination des sociétés étrangères dans certains
secteurs de l'économie tels que le BTP et le pétrole, l'importance du service de la dette
vis-à-vis des créanciers extérieurs, la part très importante des salaires des expatriés
dans les entreprises, et la part dominante du capital étranger dans le secteur
commercial moderne.
En 1991 et 1992, le taux de croissance a poursuivi le sentier de décroissance,
mais de manière atténuée (respectivement -1,8% et -0,8%).
Dans son ensemble, l'évolution du PIB par habitant est résumée dans le
graphique ci-après.

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1992

-102-
6.4 RELATION ENTRE LE TAUX DE CROISSANCE ET
L'EVOLUTION DE LA DETTE PUBLIQUE
Compte tenu du niveau élevé des taux d'intérêt réels et du haut ruveau
atteint par la dette publique congolaise, la connaissance de l'excédent primaire s'avère
important pour stabiliser le ratio d'endettement. En effet, lorque le taux d'intérêt sur la
dette est supérieur au taux de croissance du PIB en valeur, le ratio dette/PIB ne peut
être stabilisé que si le solde des administrations hors intérêt est positif. De surcroît, cet
excédent primaire est d'autant plus substantiel que la dette a déjà atteint un niveau
élevé. L'analyse des fluctuations de la dette publique congolaise peut être effectuée au
moyen de son accroissement. En effet, si l'on suppose:
DP l'encours de la dette publique nette à l'instant t,
S = ( G - T) le déficit hors intérêts des administrations,
r ,le taux d'intérêt qui s'applique à la dette passée.
Pour des raisons évoquées au chapitre précédent, nous prenons pour taux d'intérêt, le
taux prèteur français. Celui-ci est de long terme. C'est un bon indicateur du coût de la
dette publique congolaise. De ce fait, on peut écrire l'accroissement de la dette
publique nette qui résulte du déficit des administrations par:
DP désigne la dette publique nette à la période t.
En divisant par le produit intérieur brut au temps t, noté PIBt , les deux
membres de cette équation on a:

-103-
En notant par des minuscules le rapport de différentes grandeurs au PIB, on obtient:
Soit g =
PIBt
-1, le taux de croissance du PIB nominal.
PIBt - J
La relation (**) devient:
En supposant 'i, go et s constants, notés respectivement r,g,s, et dpo le niveau
1
d'endettement initial. Le ratio d'endettement dPt-J tend vers une limite égale à 1 + g .
dp,
1 + r
On voit bien que toutefois, le taux d'intérêt est supérieur au taux de croissance du PIB
en valeur, la dette publique est rendue explosive. Le graphique n05 illustre ce qu'il en
est dans le cas congolais.
On se rend compte: la stabilité du ratio d'endettement ne peut être assurée que
pour s = dpo(1 + g). A cet effet, les niveaux de croissance et de taux d'intérêt réel à
long terme sont relativement difficiles à prévoir d'une part, et d'autre part dépendent de
la politique économique du pays.
En définitive, la résolution triviale de la stabilisation de la dette publique
congolaise résulte dans la négociation à la baisse du taux d'intérêt prèteur, et à la
hausse de la croissance économique, mais jamais aux réechelonnements comme l'on
prétend le faire.

-104-
Graphique n06.2 : Fluctuations de la dette publique congolaise
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CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous venons d'établir:
-le niveau de modernisation de l'économie congolaise est très faible. Cela
s'explique par le fait que plus de la moitié des emplois sont des emplois publics
occupés par des fonctionnaires et autres agents de l'Etat;
-la
masse
salariale
congolaise
est
dominée
à 86%
environ
par
les
administrations, les entreprises d'Etat et les petites entreprises privées;
- le chômage congolais est un phénomène uniquement urbain. En outre, le taux
de chômage est difficile à définir à cause de l'exode rural;
- la dette publique, née de la structure et du fonctionnement internes des
entreprises d'Etat. Celle-ci n'ont pas pu dégager le surplus financier que l'Etat attendait
d'elles. Elles ont généré des déficits qui ont pesé lourdement à l'Etat. Pour assurer son
fonctionnement et l'existence de ses entreprises publiques moribondes, le CONGO

-105-
s'est endetté auprès des institutions financières internationales notamment la Banque
Mondiale, le Fonds Monétaire International; le Club de Paris, etc ...Depuis, le CONGO
est otage fmancier de ces dernières;
par ailleurs, nous avons montré que le réechelonnement de la dette en tant que moyen
d'amortissement à court terme, des fluctuations de la dette est une mauvaise voie. En
revanche, la solution réside dans les négociations à la baisse du taux d'intérêt prèteur et
à la hausse du taux de croissance économique.
En définitive, l'économie congolaise est bien une économie duale. Les relations
monétaires entre les secteurs moderne et traditionnel subsistent.
Par manque
d'informations chiffrées, une étude de la dualité de cette économie n'a de l'intérêt que
dans le secteur structuré. De ce fait, il s'agit de porter l'analyse entre le secteur pétrolier
et le secteur public auquel nous associons le petit secteur privé.
La connaissance de cette articulation économique est un atout majeur pour une
modélisation qui sera abordée au chapitre 5.

Chapitre 3
BASE DE DONNEES
INTRODUCTION
L'objet de ce chapitre est de nueux comprendre l'évolution de l'économie
congolaise. Il s'articule en trois sections: d'abord la construction de la base des données, puis
l'étude et l'analyse des données, et enfm la reconstitution des données anomales.
Section 1 : CONSTRUCTION DE LA BASE DE DONNEES
Dans ce travail, face à la pécarité sinon à la désuétude d'une banque de
données congolaises, nous sommes amenés à nous confectionner une base de données
statistiques. Pour cela, nous rassemblons des données provenant de diverses sources. Elles
sont issues fondamentalement des annuaires de statistiques fmancières internationales, des
annuaires de statistiques et comptes nationaux du Congo. Le mode de recueil de ces données
est plus ou moins mal connu. En effet, les données publiées par le Centre National de
Statistiques et des Etudes Economiques (CNSEE), sont recueillies auprès des entreprises du
secteur moderne, des administrations, des banques et des établissements fmanciers. Les
entreprises du secteur moderne sont définies comme étant des sociétés et quasi-sociétés non
fmancières organisées en matière de comptabilité. Elles appliquent le plan comptable
OCAM-UDEAC des entreprises et remplissent des tableaux annuels du document statistique
et fiscal. Elles constituent la base du champ de l'enquète permanente annuelle organisée par
le CNSEE. Cette investigation permet annuellement de recueillir les rapports d'activités des
entreprises. Sur la base de ces derniers, sont mentionnées les statistiques nécessaires à

-107-
l'établissement des comptes des entreprises publiques et privées. En revanche les autres
données, faute d'investigations suffisantes, ne présentent pas assez d'indications de la nature
de leur recueil.
En définitive, nous avons ici des données hétérogènes. Il nous importe de les
soumettre à l'analyse afin d'en apprécier la qualité informationnelle. Cette analyse s'effectue
au moyen d'une branche de la statistique mathématique qui a pour objet la défmition de
procédures systématiques servant à la constitution des regroupements emboîtés qui
minimisent à chaque étape l'hétérogénéité interne des groupes'. Cet examen des données
doit nous permettre à terme, de faire des raccords des données issues de ces différentes
sources. Ainsi, nous nous assurerons de leur homogénéité avant l'étude. C'est l'objet des
sections suivantes.
Section 2: ETUDE ET ANALYSE DES DONNEES
A nos jours, nous assistons de plus en plus à une prolifération de travaux
recouvrant divers champs de l'analyse économique qui n'hésitent pas à solliciter, de manière
très prononcée le secours des méthodes statistiques et économétriques pour la réalisation des
études empiriques. Dans tous les cas, deux voies sont offertes dans la démarche
traditionnelle de modélisation des phénomènes économiques: la voie traditionnelle dont le
mode d'emploi est aisément vulgarisé dans les ouvrages de base des modèles linéaires, et
celle
qui repose
sur
la procédure
méthodologique
inférentielle
c'est-à-dire
basée
essentiellement sur le principe allant du particulier au général.
La première voie consiste à souvent traduire une hypothèse théorique sous forme
d'une équation linéaire statique que l'on estime par la méthode usuelle des moindres carrés
ordinaires. Dans ce cas, on milite à ce que l'on puisse devoir obtenir un coefficient de
corrélation proche de l'unité et des variables explicatives dont les T-ratios sont proches de
deux (2), puis vérifier la nature des résidus par les tests de normalité, d'autocorrélation et de
l'hétéroscédasticité.
lE.MALINVAUD in Voies de la Recherche Macroéconomique, p.51

-108-
La seconde voie qui semble être la plus biscornue part d'un modèle théorique c'est-à-
dire d'un système de réprésentation abstrait qui décrit des relations d'équilibre. On construit
un modèle empirique s'appuyant sur une formulation parcimonieuse. Sa validité est établie
par des tests d'exogénéité faible des régresseurs pour garantir la consistance de l'estimateur
OLS, de normalité, d'indépendance et d'homoscédasticité des résidus en vue de leur examen.
On finit par obtenir de proche en proche le modèle définitif après élimination des variables
mal spécifiées. Cette méthode itérative, bien que très critiquable dans la plupart des cas du
fait qu'elle part d'emblée d'une formulation parcimonieuse comportant un grand nombre de
contraintes non vérifiées, réussit dès l'instant que l'on procède à un examen minutieux des
critères d'évaluation du modèle par des tests de diagnostic appropriés notamment les tests de
spécification, de mauvaise spécification et de diagnostic.
La caractéristique fondamentale de ces deux VOles est que l'échantillon des
observations est considéré comme provenant d'un processus de génération des données d'une
très grande complexité, et la théorie y afférente est structurée sur les lois de grands nombres.
Du coup, une modélisation basée sur des échantillons de petite taille demeure dénuée de tout
fondement statistique et économétrique.
La
nature
complexe
de
l'économie
de
croissance
à
modéliser
engendre
essentiellement deux problèmes: celui de la nature des données statistiques et celui de la
méthodologie.
S'agissant du premier problème, il est dû en grande partie à l'hétérogénéité des
sources de donriées. En effet, il est d'usage de constater que les différents services de recueil
d'informations n'utilisent pas les mêmes méthodes de récolte des données. C'est ainsi que
l'on assiste à une incohérence des données disponibles; quand bien même ces dernières sont
souvent inexistantes.
En ce qui concerne la méthodologie, il existe un arbitrage entre le degré de
désagrégation et la quantité d'informations disponibles. Ajouter un secteur ou une catégorie
sociale pour affmer la désagrégation requiert des informations supplémentaires dans les
matrices de comptabilité sociale, puis dans les variables exogènes du modèle. Cet arbitrage
conduit à retenir un degré de désagrégation tel que l'on ne peut plus considérer que chaque

-109-
branche soit suffisamment différenciée pour donner un bien homogène. Ceci revient a
différencier les biens composites que traite la matrice de comptabilité sociale. Le compte
des produits demeure la source de ce bien composite, en faisant un distingo entre la partie
produite dans le pays de celle qui est importée. Face à ces problèmes de données mis en
relief, il nous revient toutefois de faire une analyse exhaustive de ces derniers avant toute
étude. C'est l'objet du paragraphe ci-après.
L'ANALYSE DES DONNEES
Le recours aux informations factuelles notamment aux données statistiques, est à nos
jours fréquent en macro-économie, tantôt pour valider ou infmner telle grande hypothèse,
tantôt pour préciser tel modèle ou telle théorie qui ne sont pas remis en cause. Dans le
second cas, il s'agit d'estimer des paramètres
plus ou moins importants et de tester des
hypothèses secondaires. La force des conclusions qui résultent de l'un ou l'autre type
d'induction dépend de la nature des données statistiques qui sont considérées. Celle-ci
variant d'un cas à l'autre, laisse toujours plus ou moins à désirer puisque l'on souhaiterait
pouvoir conclure avec certitude. Pour connaître l'étendue de ce qui reste à la portée des
investigations scientifiques, pour savoir dans quelles directions nouvelles rechercher des
preuves factuelles et une méthodologie adaptée, on doit avoir une certaine idée de la
richesse ou / et de la pauvreté informative des données mises à notre disposition. Le
CONGO, notre domaine d'application, est un Etat indépendant depuis Août 1963.
Cependant, il n'a pas pu mettre sur pied à temps son système de statistiques. Ce n'est qu'à
partir de 1974 qu'il prétend mettre à l'échelle internationale ses comptes nationaux. Ceci
revient à dire qu'une éventuelle étude macro-économique est nécessairement structurée sur
des séries de taille courte. Or, toute étude économétrique ou statistique sérieuse trouve ses
fondements dans une théorie hermétiquement confectionnée sur des échantillons de taille
grande notamment sur la loi de grands nombres.
L'objet de cette section est d'examiner la base des données mise à notre disposition.
La connaissance de la qualité informationnelle de cette base doit nous permettre de mieux

-110-
comprendre l'évolution de cette économie afin d'en construire la maquette avec séreinité. Sur
ce, nous présentons d'abord une méthodologie statistique que nous utiliserons en vue de
répondre au dénuement de la taille de l'échantillon dont nous disposons. Cette méthodologie
est axée à l'étude de la qualité interne des données statistiques disponibles en vue de
localiser celles qui ont une influence sur les variables que nous supposons endogènes. Ceci
nous permettra d'emblée de retenir les variables fondamentales dans l'étude et en rejeter
d'autres.
L'outil statistique utilisé à cet effet demeure l'analyse des données. Cette dernière
consiste à définir des procédures systématiques servant à la constitution de regroupements
emboîtés qui minimisent à chaque étape l'hétérogénéité interne des groupes. Nous disposons
des données statistiques concernant un nombre de caractères observés sur chacune des
unités considérées. En dehors de toute considération théorique économique, il nous revient
ici de repérer les unités, puis les groupes d'unités qui se ressemblent le plus par l'ensemble
de leurs caractères.
L'échantillon des observations étant de manière générale considéré comme provenant
d'un processus de génération des données d'une très grande complexité, il nous revient
moins à décrypter et décrire ce processus que d'en extraire les traits saillants notamment les
principales caractéristiques. De ce fait, on pOWTa élaborer un modèle c'est-à-dire une
représentation simplifiée, par conséquent approximative, basée sur des données observables
et sur toute l'information a priori, en particulier celle qui est fournie par la théorie
économique. Cette modélisation devra tenir compte aussi bien de la réalité intrinsèque des
données que des sous-bassements théoriques du phénomène étudié. Ce problème devient
complexe compte tenu de la nature et la taille de l'échantillon. D'où le recours aux méthodes
factorielles en l'occurrence l'analyse en composantes principales.
Les méthodes factorielles se proposent de représenter synthétiquement d'énormes
ensembles de valeurs numériques. Les principes dont elles s'inspirent sont souvent très
anciens, cependant le développement et la diversification de ces techniques sont récents. Ces
méthodes jouent le rôle d'instruments d'observation. Elles sont nées du fait de résoudre
fondamentalement le problème suivant:

-111-
" Soit un tableau rectangulaire de valeurs numériques représenté par une matrice X à
n lignes et p colonnes, de terme général Xij.
Est-il possible de reconstituer les np valeurs Xij à partir d'un plus petit nombre de
valeurs numériques ?
Pour répondre à cette question, il convient de supposer qu'il existe deux vecteur-
colonnes ul et "t àp composantes, tels que:
On reconstitue les np valeurs de X avec uniquement n+p valeurs numériques conduisant à X
d'être de rang un. En réalité, il s'avère improbable d'établir une telle décomposition. Par
contre, on peut trouver une approximation de X de rang égal à q, autrement dit de l'écrire
sous la forme:
E dénote une matrice résiduelle de format ( n, p ) dont les termes sont suffisamment
petits pour que l'on puisse admettre que les np valeurs qui composent X soient reconstituées
de manière satisfaisante par les q( n+p) valeurs des vecteurs ua et va
[LEBART L., MORINEAU A., & FENELON 1.P, p.275].
Ce problème de reconstitution numérique semble avoir été une bonne occasion pour
une présentation bien détaillée du formalisme sous-jacent aux différentes méthodes. C'est
ainsi,
quand
il
s'agit
d'une
analyse
statistique

l'on
dispose
d'informations
complémentaires
sur
la
nature
des
données,
on
est
bien
obligé
d'effectuer
des
transformations de données brutes en faisant une transformation sur le tableau de départ.
C'est ce qui conduit à la mise sur pied des techniques plus robustes telles que l'analyse en
composantes principales et l'analyse en composantes principales normée que
nous
présentons dans les paragraphes suivants.

-112-
I. ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES
L'analyse en composantes principales ( ACP ), méthode d'analyse des données
proposée par PEARSON et mise au point par HOTELLING en 1933, est un outil
couramment utilisé pour mettre
en évidence les relations entre différentes mesures
effectuées sur un ensemble d'individus ( aspects "variables" ) comme pour représenter les
individus caractérisés par ces mesures ( aspect"individus" ). Elle fait partie des méthodes
dites multidimensionnelles en opposition aux méthodes de statistiques descriptives simples
qui ne traitent qu'une ou deux variables à la fois. Elles permettent la confrontation d'un
ensemble d'informations, ce qui est infmiment plus riche que leur examen séparé. Les
représentations simplifiées de grands tableaux de données que ces méthodes
permettent
d'obtenir s'avèrent un outil de synthèse remarquable. Des données trop nombreuses pour être
appréhendées
directement,
elles
extraient
les
tendances
les
plus
marquantes,
les
hiérarchisent et éliminent les effets marginaux ou ponctuels qui perturbent la perception
globale des faits. La méthode repose sur la recherche d'une réduction de dimension qui
préserve au mieux les données originales, en un certain sens. L'objectif essentiel est de
résumer un tableau d'observations afin d'en permettre une compréhension efficace et
pertinente, le plus souvent au moyen des représentations graphiques euclidiennes. Pour cela,
il est important d'adapter l'outil aussi fmement que possible à l'objet précis sur lequel il est
utilisé, c'est-à-dire aux données spécifiques que l'on doit traiter. Ainsi dans notre contexte,
l'analyse en composantes principales nous permet de traiter les tableaux croisant les années
de chocs socio-politiques ou / et socio-éconorniques et les variables macro-économiques.
Pour cela, le principe est de considérer deux nuages de points représentant respectivement
les lignes et les colonnes du tableau à étudier. Ces nuages sont construits et représentés sur
des graphiques. Les représentations des lignes et des colonnes sont fortement liées entre
elles. Les termes d'individus et de variables recouvrent des notions différentes. Le problème
fondamental est d'évaluer la ressemblance de deux individus et la liaison de deux variables.
En effet, deux individus se ressemblent d'autant plus qu'ils possèdent des valeurs proches

-113-
pour l'ensemble des variables. Ainsi, l'on définit la distance d(i,l) entre deux individus i et 1
par:
dl (i,l) = I( X ik - X1k)1
kEK
et la liaison entre deux variables k et h peut être mesurée par le coefficient de
corrélation linéaire:
cov arianceïk , h)
r(k,h)= .Jvar ianceïk) var ianceïh)

X k et sk
désignent respectivement la moyenne et l'écart-type de la variable k.
Force est de souligner qu'appliquée au tableau à étudier, l'objectif général de l'analyse
en composantes principales consiste à faire une étude exploratoire. Les deux voies
principales de cette exploration sont un bilan des ressemblances entre les individus ( les
années) et un bilan des liaisons entre les variables. Un autre aspect de l'étude des liaisons
entre les variables consiste à résumer l'ensemble des variables par un petit nombre de
variables synthétiques appelées composantes principales. Ce point de vue est lié au
précédent dans la mesure où une composante principale est la synthèse d'un groupe de
variables liées entre elles. Toutefois, ces deux voies ne sont pas indépendantes compte tenu
de la dualité inhérente à l'étude du tableau de mesures. En effet, la structure de ce dernier est
analysée à la fois par l'intermédiaire de la typologie des individus- et de celle des variables.
Ainsi, il est d'usage de relier ces deux typologies. De ce fait, on sélectionne les variables
2Dans ce chapitre, les individus correspondent aux années.

-114-
pour lesquelles J'ensemble des individus ( années) possède des valeurs
particulièrement
grandes ou particulièrement petites. De même, on sélectionne les individus qui détiennent
des valeurs particulièrement grandes ou des valeurs particulièrement petites pour un
ensemble de variables liées positivement entre elles. Dans la situation idéale, les deux
typologies peuvent être superposées c'est-à-dire chaque groupe de variables doit caractériser
un groupe d'individus et chaque groupe d'individus doit rassembler les individus types d'un
groupe de variables. C'est ce que nous tâcherons de faire dans cette analyse. Mais avant
cela, il nous importe de présenter la notion de poids.
1.1 POIDS
Cette notion intéresse aussi bien les individus que les variables.
1.1.1 Poids des individus
De manière générale,on a toujours souhaité que les individus jouent le même
rôle. C'est ainsi que l'on affecte le même coefficient à chaque individu de telle sorte que la
masse totale de ces individus soit égale à l'unité. C'est ce que l'on appelle le poids des
individus. De ce fait, à chaque individu est associé son poids 1/1 . Toutefois, dans certains
cas, on peut souhaiter attribuer des poids différents aux individus. Cette situation se présente
lorsque les individus présentent chacun une population; on affecte à un individu un poids
proportionnel à l'effectif de la population qu'il représente. Ce poids intervient dans le calcul
des moyennes de chaque variable c'est-à-dire dans la définition d'un individu théorique
moyen, mais aussi dans la mesure de liaison notamment du coefficient de corrélation entre
les variables.
Appelons Pi le poids affecté à l'individu i, on a:

-115-
1.1.2 Poids des variables
De façon analogue au poids des individus, celui des variables est défini par:
d 2 ( i, 1) = J; mk ( x ik - x lk )
kEK
Force est de souligner que les données
à analyser sont sounuses à
des
transformations. C'est ainsi qu'il nous revient de présenter l'aspect méthodologique appliqué
à celles-ci.
1.2 TRANSFORMATION DES DONNEES
Le tableau des données est avant toute analyse centré. A chaque valeur
numérique, on soustrait la moyenne de la variable en cause. Le tableau obtenu est de terme
général xik -xk' Cette transformation n'a aucune incidence sur les définitions de la
ressemblance entre les individus et de la liaison entre les variables.

-116-
1.3 LE NUAGE
De manière similaire à la notion de poids, la notion de nuage est appliquée
aussi bien aux individus qu'aux variables.
1.3.1 Nuage des Individus
L'étude des individus conduit à s'intéresser au tableau en tant que juxtaposition
des lignes. A chaque individu est associé une suite de k nombres. Ainsi, un individu est
représenté comme un point de l'espace vectoriel à k dimensions s", dont chaque dimension
représente une variable. L'ensemble des individus constitue le nuage Ni dont le centre de
gravité G est confondu avec l'origine 0 des axes. G symbolise à cet effet, l'individu moyen.
Notons que dans l'espace s", la mesure de ressemblance entre deux individus n'est
autre que la distance euclidienne usuelle. Cette interprétation géométrique constitue une
justification a posteriori tout à fait décisive du choix de la mesure de ressemblance. Le fait
qu'elle
soit
une
distance euclidienne lui confère un
grand nombre de propriétés
mathématiques indispensables. L'ensemble des distances inter-individuelles constitue la
forme du nuage Ni . De ce fait, une réalisation d'un bilan de ces distances est fonction de la
forme du nuage Ni c'est-à-dire de la détection d'une partition des points ou des directions
d'allongements.
1.3.2 Nuage des variables
S'intéresser aux variables revient à envisager le tableau en
tant
que
juxtaposition de colonnes. Toute variable est fonction d'une suite de 1 nombres. Ainsi, une
variable est représentée comme un vecteur dans l'espace vectroriel à 1 dimensions noté Ri,
dont chaque dimension représente un individu. L'ensemble des extrémités des vecteurs

-117-
représentant les variables constitue le nuage N k . Le choix de la distance dans RI consiste à
affecter à chaque dimension un coefficient correspondant au poids de chaque individu dans
le nuage
K
N k de R
. Dans le cas général où ces poids sont identiques, la distance utilisée
est, au coefficient III près, égale à la distance euclidienne usuelle. Avec cette dernière, les
vecteurs représentant les variables centrées réduites vérifient le propriétés ci-après:
Dans ce cas, le nuage N
est situé sur une sphère de rayon 1.
"
1
cos inus( j,k) = < j,k > = l
[x ..1) -x.]
)
[x.Ik -xk j= corrélation (j,k)
;=1
Sj
Sk
En définitive, réaliser un bilan des coefficients de corrélation entre les variables
revient à étudier les angles entre les vecteurs définissant le nuage
N k : Cette étude directe
est impossible du fait de la dimension de RI. L'intérêt de l'analyse en composantes
principales est de fournir des variables synthétiques qui constituent un résumé de l'ensemble
des variables initiales et sont la base d'une représentation plane approchée des variables et
de leurs angles [ ESCOFFIER & PAGES, p.l-13]. C'est ainsi qu'au vu d'une meilleure
compréhension du problème, il nous semble plus commode de présenter le mode opératoire
de l'Analyse en Composantes Principales Normée (ACPN). C'est ce que nous faisons au
paragraphe ci-après.

-118-
II. L'ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES
NORMEE
En considérant un tableau analogue à celui qui est présenté ci-dessus, les
variables peuvent être non homogènes en moyenne, mais aussi en dispersion notamment les
échelles de mesure peuvent être différentes. On peut considérer à titre d'exemple, la
production pétrolière exprimée en baril, alors que les autres variables sont en francs cfa. De
ce qui précède, il va de soi que la comparaison des mesures de ces variables n'a pas de sens.
De ce fait, on analyse le tableau Xij défini par:

s représente l'écart-type empirique de la r: variable.
De manière analogue à l'ACP, cette transformation est dite dyrnétrique. La matrice a
diagonaliser X'X est par conséquent la matrice de corrélations expérimentales des variables.
Dans tous les cas, les techniques ci-dessus présentées, méritent d'être appliquées dans
le cas des données congolaises. C'est le but du paragraphe suivant.
III. LA BASE DE DONNEES
Compte tenu de son importance, ce paragraphe s'articule en une partie introductive,
ensuite une présentation des variables à étudier, et enfm une constitution des tableaux des
données.

-119-
3.1 INTRODUCTION
La connaissance actuelle des phénomènes macro-économiques est contenue
dans un ensemble de théories s'exprimant par des modèles plus ou moins formalisés et
quantifiés. Ces derniers résultent d'hypothèses suggérées par l'observation, de déductions et
d'inductions scientifiques, poursuivies en parallèle et en continuelle interdépendance. C'est
ainsi qu'il importe toujours de réfléchir sur les méthodes de traitement de données
empiriques, la modélisation conceptuelle et théorique. Cette réflexion doit s'étendre à la
mise en oeuvre des connaissances en vue de prescriptions pour la politique économique.
C'est pourquoi il nous revient d'analyser rigoureusement les données dont on dispose,
préalable des phénomènes qui permet d'exprimer la connaissance directe du modèle. En
effet, les données macro-économiques apportent la précision désirée. Elles permettent de
discriminer entre divers cas compatibles avec le modèle. Elles servent à la simulation des
valeurs à retenir pour de nombreux paramètres que comporte le modèle. Force est de
constater que ceci se déroule non sans difficulté. En effet, le modèle a pour vocation de
spécifier ce que l'on sait à l'avance sur les facteurs susceptibles de déterminer le phénomène
macro-économique, sur les dépendances entre ces facteurs et sur l'équilibre des agrégats;
mais la connaissance préalable dont on dispose se situe principalement au niveau micro-
économique puisqu'elle concerne en grande partie les comportements de divers agents. Il
apparaît ainsi inévitable que la théorie macro-économique ne résulte pas seulement de
l'observation des grandeurs prises dans leur globalité et des indicateurs statistiques
généraux, mais aussi de l'analyse de tout le fonctionnement du système depuis le niveau des
agents individuels. C'est ainsi qu'il nous importe d'analyser la qualité informationnelle de la
base de données à utiliser.
Les données mises à notre disposition s'étendent de 1970 à 1992. Cependant, elles
souffrent d'un manque d'homogénéité. Les séries ont été établies à diverses époques et dans
des conditions différentes. Ainsi, une forte différence entre les évaluations a été constatée
notamment sur les années de base d'une part et les prix d'autre part. En effet, l'introduction
de plusieurs années de référence dans les données ne permet point de faire des comparaisons

-120-
judicieuses. Comme on le verra plus loin, la série portant l'analyse est 1974-1989. Elle se
divise en trois groupes notamment en période 1974-1977, 1978-1984 et 1985-1989.
les
autres
années recouvrant des périodes susceptibles de biaiser l'analyse sont mises
provisoirement de côté. Elles seront
abordées sur la base des raccords.
Quant aux prix
considérés, ils présentent des distorsions dans la mesure où des dichotomies sont révélées
entre les unités de mesure utilisées, les prix africains et les prix européens, les prix de gros
et les prix de détail.
De ce fait, le paragraphe suivant va être une présentation des variables choisies et des
questions posées par leur constitution.
3.2 PRESENTATION DES VARIABLES
La structure de l'économie congolaise fait référence à une production plus ou
moms planifiée

sont
appliqués
véritablement une
technologie
appropriée,
des
programmes d'actions gouvernementales pour suppléer et de la gestion de la demande à
travers les changements d'approches politiques. L'influence de ces actions gouvernementales
au niveau des activités semble ne pas être sous-estimée à nos jours. Le rôle du
gouvernement dans la régulation économique est soit celui de l'investisseur, du producteur et
du consommateur des biens et services, et du fournisseur d'infrastructures, soit du contrôleur
de nombreuses activités interdépendantes. Plus précisément, il convient de considérer les
problèmes économiques à la fois en termes d'offre et de gestion de demande. C'est ainsi que
nous nous sommes intéressés aux conséquences des effets de la demande, et / ou du côté
approvisionnement, des actions politiciennes au niveau des activités économiques c'est-à-
dire l'output, l'emploi et les prix. Les données relatives aux variables composant ces activités
économiques présentent d'énormes difficultés de gestion. Ces dernières engendrant le
manque de fiabilité de la base de données s'explique d'une part, par l'inexistence d'une
réglementation statistique adéquate et d'autre part, par des mutations socio-politiques. En
effet, la nouvelle réglementation est apparue à des périodes différentes et, de nombreux

-121-
chocs
politiques
aussi
bien
nationaux
qu'internationaux
ont
perturbé
les
données
économiques mises à notre disposition. S'agissant du deuxième point, on se souviendra à
titre d'exemple de l'année 1977 qui souffre d'une absence de données exhaustives dans les
comptes nationaux congolais. Soulignons que les variables constituant la base de données,
pour la plupart ont été prélevées dans des conditions plus ou moins homogènes honnis la
variable "niveau des prix". En effet, les prix utilisés sont déterminés sur la base des relevés
quotidiens des prix réalisés par les enquêteurs du Centre National des Statistiques et des
Etudes Economiques ( C.N.S.E.E.). Toutefois, l'observation des prix n'est effectuée que
dans la ville de Brazzaville et non dans l'ensemble du pays tout entier. Les prix sont calculés
à partir des relevés quotidiens effectués dans les différents types de points de vente de
Brazzaville. Il s'agit d'un échantillon de quarante produits consommés couramment par la
population de cette ville. En outre, il convient de faire un distingo sur le recueil des données
entre les prix de détail et les prix de gros. En ce qui concerne les prix de détail, la collecte
est organisée selon un calendrier qui tient compte du degré de fréquentation des marchés-
échantillon et des phénomènes liés à des périodes précises du mois notamment la période de
paye des salaires, le milieu du mois salarial, le début et la fin du mois correspondant
respectivement à de fortes, moyennes et faibles transactions monétaires. Dans les points de
vente de type moderne tels que les supermarchés, les boutiques, les épiceries, etc ..., les prix
sont généralement lus sur des étiquettes. Cependant, sur les marchés retenus de type
traditionnel, les prix - essentiellement des vivres frais - sont observés tels qu'ils sont vendus
notamment en tas, en paquet, en boîte de lait "guigoz" etc ... De ce fait, l'unité dans laquelle
le prix est exprimé à cet instant n'est pas en étroite liaison avec l'unité dans laquelle le prix
du produit a été observé. C'est ainsi que l'on procède à une conversion, dans la mesure du
possible, à l'unité métrique universelle dont le kilogramme, le litre, etc ...
Pour les prix de gros, l'observation se réalise au début de chaque mois dans les
magasins de vente en gros à l'exclusion des usines. Les prix relevés sont des prix lus sur des
étiquettes. Ce sont des prix payés par des détaillants. Les prix ainsi relevés servent au calcul
des prix moyens et de différents indices des prix de gros et des indices des prix à la
consommation. Toutefois, il convient de distinguer l'indice de prix à la consommation de

-122-
type africain de l'indice de prix à la consommation de type européen. S'agissant du premier,
il se manifeste par un comportement qui est largement influencé par le niveau général des
prix des produits locaux, alors que le second est constitué en grande partie de produits
importés exposés aux fluctuations de prix du marché international. Ce qui explique les
écarts qui apparaissent au niveau des deux catégories d'indices. Pour palier à ces déviations
assez remarquables, nous avons considéré la valeur du prix du PIB affiché dans les
annuaires de statistiques fmancières internationales.
Dans ce étude, les données macro-économiques utilisées sont considérées à prix
constant c'est-à-dire en volume. Rappelons que l'expression d'un indicateur en volume est le
résultat de la déflation d'une grandeur économique par un indice de prix, ce qui permet
d'observer les effets provenant des variations de prix et donc de mesurer l'évolution réelle de
la grandeur concernée. Afin d'éliminer l'effet des variations de prix, un certain nombre de
grandeurs notamment les consommations intermédiaires, la consommation fmale,
la
formation brute du capital fixe, les exportations, les importations (des biens et services), et
le produit intérieur brut ont été évaluées par le Centre National des Statistiques et des Etudes
Economiques aux prix de 1978. En effet, le choix de 1978 comme année de référence peut
se justifier par:
- l'introduction, dans la confection des comptes de la nation, de nombreuses et
importantes améliorations méthodologiques à partir de 1978. En conséquence, les comptes
des années 1978 et suivantes ne sont point comparables à ceux des années précédentes.
- le retour, en 1978, à la stabilité économique, après des années de choc marquées par
une forte dégradation du tissu économique et social, caractérisée par une baisse en volume
de la production de pétrole brut de 27% en 1975 et 18,1% en 1977; liquidation à la fm du
premier semestre 1977 de la Compagnie de Potasses du Congo (C.P.c.), qui était l'une des
plus importantes entreprises d'extraction minière, employant 1160 personnes et dont la
production destinée exclusivement à l'exportation, s'était située au cours de la période 1971-
1976, entre 429 et 475 milliers de tonnes.
En ce qui concerne la déflation de la production, des importations et des emplois, le
Centre National de Statistiques et des Etudes Economiques faute de données, fait

-123-
l'hypothèse que le prix d'acquisition des biens et services varient de façon identique au prix
à la production et au prix à l'importation. C'est ainsi que l'on a pu obtenir pour chaque
branche, des données à prix constants concernant la production et les importations des biens
et services d'une part, et les emplois ( entrées intermédiaires, consommation finale,
formation brute du capital fixe, exportations des biens et services) d'autre part. Sur ce, on a
pu déterminer la valeur ajoutée dégagée par chacune des branches. Il convient de rappeler
que chaque branche comporte une ou plusieurs activités concourant à l'offre des biens et
services homogènes et que chaque bien ou service produit par une branche représente un
poids dans la production globale (pondération). En conséquence, un indice de volume global
est une moyenne arithmétique pondérée de divers indices élémentaires de volume. Les
indices de volume qui ont permis de dégager, au niveau de chaque branche l'indice des prix
à la production ( en faisant le rapport de l'indice de valeur à l'indice de volume ) sont des
indices de type LASPEYRES.
la variable "indice de prix des biens et services importés" a été établie à partir des
statistiques du commerce extérieur, de celles des prix de gros à Brazzaville et des
statistiques des prix à la consommation des ménages des pays qui sont les principaux
partenaires commerciaux du CONGO. Pour un certain nombre de branches pour lesquelles
il est très difficile, voire impossible de définir une unité de mesure physique de leur
production notamment pour les branches: services marchands n.d.a., commerce, restaurants
et cafés, le Centre National des Statistiques et des Etudes Economiques a procédé par
estimation à l'établissement des indices de prix à la production. Avant 1978 notamment dans
la période 1970-1974 et 1974-1977, il a été presque impossible de calculer les données à
prix constants concernant les flux:
- les consommations intermédiaires, la production et la valeur ajoutée par branches;
- les consommations finales des administrations et des ménages;
- la formation brute du capital fixe;
- les exportations et les importations des biens et services.
Les indices de prix relatifs aux divers indicateurs que l'on a pu calculer en divisant les
indices de valeur par les indices de volume sont utilisés pour la confection des comptes

-124-
nationaux d'où nous puisons les données. C'est ainsi, l'on remarquera à titre d'exemple, que
l'indice des prix à la consommation des ménages que nous utilisons dans cette étude, est
différent de l'indice des prix à la consommation publié par le Centre National des
Statistiques et des Etudes Economiques, en l'occurrence l'indice des prix à la consommation
des ménages européens à Brazzaville, base 100 en 1964. Les divergences que l'on constate à
ce niveau sont normales dans la mesure où ces deux indices n'ont pas la même finalité et ne
concernent pas la même population. Ces variations d'années de base peuvent conduire sans
nul doute aux biais des séries de données mises à notre disposition, notamment celles des
périodes 1974 à 1977 et 1978 à 1989.
Une autre variable qui mérite d'être spécifiée: les taux de change. Les indicateurs de
taux de change effectifs réels sont structurés sur les coûts unitaires relatifs de main-d'oeuvre,
les coûts unitaires relatifs normalisés de main-d'oeuvre, les déflateurs relatifs de la valeur
ajoutée, les prix de gros relatifs et les valeurs unitaires relatifs des exportations. Ils se
rapportent tous au secteur manufacturier et représentent le rapport entre l'indicateur
pertinent du CONGO et une moyenne géométrique pondérée des indicateurs correspondants
aux pays industrialisés. Tous les indicateurs nationaux sont exprimés en une monnaie
commune. A nos jours, il est d'usage de prendre un indice ayant pour base 1985= 100, du
fait que l'année 1985 a été caractérisée par la fermeté particulière du dollar US par rapport
aux autres principales monnaies.
Plusieurs indices des taux de change effectifs réels font l'objet de révisions fréquentes
et parfois importantes résultant, dans une large mesure, des méthodes d'estimation de
plusieurs d'entre eux. Ainsi, l'on détermine les données nationales à l'origine des deux séries
de coûts de main-d'oeuvre et de celle des déflateurs de la valeur ajoutée en étalonnant les
meilleures séries mensuelles ou trimestrielles disponibles sur des données annuelles tirées de
la comptabilité nationale, assez complètes et comparables mais susceptibles d'être l'objet de
révisions permanentes. En effet, cette méthode rend les séries particulièrement sujettes à
révisions mais elle a le grand avantage d'obtenir des séries trimestrielles à jour qui, en base
annuelle sont elles aussi complètes appropriées pour une éventuelle comparaison.

-125-
Les coefficients de pondération affectés au commerce, utilisés pour calculer les taux
de change effectifs nominaux correspondants pour les cinq indices sont conçus de manière à
rendre ces indices sensibles aux fluctuations des coûts et des prix qui influencent
étroitement le secteur du commerce extérieur en l'occurrence les exportations et les
importations des biens manufacturés. Les coefficients de pondération qui sont établis à
partir des données commerciales désagrégées sur les produits manufacturés en 1980,
tiennent compte, au niveau de la désagrégation de l'importance relative des partenaires
commerciaux du CONGO dans ses relations bilatérales directes avec eux, à la fois sur les
marchés intérieur et extérieur, de la concurrence avec des pays tiers sur les marchés
particuliers, et des différences d'un pays à un autre en ce qui concerne l'importance du
commerce extérieur pour le secteur manufacturier.
La nature et la portée de différents indicateurs nationaux qui entrent dans le calcul
des indicateurs sont brièvement décrites ci-après. Bien qu'il soit fait mention des
inconvénients spécifiques de certains indicateurs des coûts et des prix, l'accent est mis sur ce
qu'ils sont censés mesurer. Etant donné que ces mesures de coûts et des prix reposent pour
une large majorité sur des estimations des services rattachés au sécrétariat d'Etat, elles ne
sont pas publiées dans les annuaires statistiques.
Les coûts unitaires de main-d'oeuvre sont définis comme une rémunération des
personnes employées, par unité de production réelle au sens de valeur ajoutée du terme,
dans le secteur manufacturier. De ce fait, il est tenu compte non seulement des salaires et
des traitements mais aussi des primes et d'autres charges salariales. Pour les périodes les
plus récentes notamment 1988 et 1989, les indices se rapportent aux salaires ou aux salaires
et traitements par unité de production totale de biens manufacturés et non par unité de valeur
ajoutée dans le secteur manufacturier.
La détermination des coûts unitaires normalisés de main-d'oeuvre dans le secteur
manufacturier se fait en prenant l'indice de la rémunération horaire effective par travailleur
que l'on divise par l'indice moyen mobile sur les cinq années - 1974/1979, 1980/1985 et
1986/1990 à titre d'exemple - de la production par heure ouvrée. L'utilisation de cette
moyenne mobile de la productivité de la main-d'oeuvre dans le processus de normalisation

-126-
des coûts unitaires de main-d'oeuvre consiste à supprimer les distorsions inhérentes aux
fluctuations cycliques. Ces distorsions sont dues en grande partie à l'inadéquation des
variations du nombre d'heures ouvrées aux variations du nombre effectif des travailleurs.
Les séries mensuelles sont établies en interpolant les données trimestrielles.
Les déflateurs de la valeur ajoutée représentent le quotient des estimations aux prix
courants d'une part, en prix constants d'autre part, de la valeur ajoutée dans le secteur
manufacturier corrigé des variations des impôts indirects. Dans ce contexte, ces indicateurs
ayant les mêmes propriétés que les séries correspondantes des déflateurs du produit intérieur
brut pour l'ensemble de l'économie, sont de préférence à considérer comme des indices
composites du coût ( par unité de valeur ajoutée réelle) de tous les facteurs de production.
Ils sont différents des prix des produits finaux en ce qu'ils ne tiennent pas compte du coût
des facteurs
de production intermédiaires obtenus d'autres secteurs par le secteur
manufacturier. L'extrapolation au-delà de l'année de référence la plus récente ( 1985 ) est
basée sur les prix de gros des produits manufacturés, corrigés des effets des fluctuations des
cours des matières premières.
Les prix de gros sont les prix des produits fmaux non compris les impôts indirects
qUI ne sont pas généralement prélevés sur les produits exportés. Cependant, les indices
nationaux sont difficilement comparables à cause de leur mode de détermination de
l'échantillon de produits qu'ils recouvrent. Dans tous les cas, les indices utilisés sont ceux
qui se rapprochent des prix des produits finaux.
Les valeurs unitaires des exportations servent de valeurs approchées des pnx des
produits
finaux
faisant
l'objet du commerce
extérieur
mais,
présentent
quelques
inconvénients analogues à ceux des prix de gros car elles ne recouvrent pas toutes, les
mêmes produits. En outre, du fait que les catégories de produits pour lesquelles les valeurs
unitaires sont calculées manquent d'homogénéité, il n'est pas rare que les séries statistiques
nationales soient quelque peu erratiques. Par contre, les rapports entre les valeurs unitaires
(c'est-à-dire le rapport entre l'indice d'un pays et celui de ses concurrents ), ont tendance à
être beaucoup moins variables que les rapports entre d'autres indicateurs de prix et coûts.
Cela tient à la forte concurrence qui caractérise le commerce international et , partant, au

-127-
som que chaque pays apporte au choix de ses produits d'exportation. En effet, la
concurrence internationale est telle qu'un exportateur ne peut glisser ses prix s'écarter de
ceux de ses concurrents, de sorte que les produits dont le prix n'est pas compétitif tendent à
disparaître du courant des échanges commerciaux pour lesquels les valeurs unitaires sont
calculées. Par conséquent, les valeurs unitaires des exportations reflètent imparfaitement
l'évolution des coûts sous-jacents.
A des fms d'une meilleure compréhension de cette base de données, il convient de
traiter les données au moyen de l'analyse en composantes principales normée. C'est l'objet
du paragraphe suivant.
IV. TABLEAU DES DONNEES
Le tableau à analyser comprend:
J8 colonnes: une colonne par variable macro-économique considérée;
J6 lignes: une ligne pour chaque année.
4.1 LES VARIABLES
Les variables considérées ont été représentées par leur symbole. Ce sont:
- la consommation finale (C),
- les recettes pétrolières (RP),
- le budget de l'Etat (B GE) ,
- le revenu national disponible (RND),
- la formation brute du capital fixe (FBCF) ,
- les importations (M),
-la demande monétaire (Md),
-le taux d'intérêt (RT),

-128-
- la production pétrolière totale (PP ),
- la rémunération salariale (RS),
- le prix du baril en dollar ( PB ),
- les recettes fiscales (RF),
- le produit intérieur brut (PIB),
- les exportations ( X),
- les dépenses publiques ( G),
-le niveau des prix ( P),
- la production de bois (R),
- dette publique (DP).
Rappelons que toutes ces variables ont été chiffrées en millions de francs cfa hormis
les variables relatives à la production pétrolière totale et la production de bois chiffrées
respectivement en baril de pétrole et en m 3 . Les variables révèlent globalement que de
croissances rapides se sont faites distinguées peu avant 1986 pour décroître par la suite.
L'importance des caractéristiques de ces variables mérite d'être décrypter au moyen de
l'étude des données à plat. C'est ce que nous faisons au paragraphe suivant.
4.2 ETUDE DES DONNEES A PLAT
Les données traitées s'étendent de 1974 à 1989. Cependant, elles prennent des
valeurs très élevées dans certaines périodes et moins bonnes dans d'autres. C'est à cet effet
qu'il convient d'étudier les optima et la dispersion des données. En effet, on constate une
grande dispersion des données. En vue de répérer la teneur de cette dispersion, nous avons
traité les données centrées réduites. Les moyennes et les écart-types sont très différents
d'une variable à l'autre ( cf. Tableau n° 1.3 ). Les optima se révèlent à
des périodes
différentes. Les maxima et les minima se présentent respectivement de manière suivante:
1985 et 1974 pour la consommation finale, le revenu national disponible, la rémunération

-129-
salariale et les dépenses publiques, 1984 et 1976 pour les recettes pétrolières et les recettes
fiscales, 1984 et 1974 pour le budget de l'Etat, les dépenses publiques et la dette publique,
1982 et 1976 pour les importations, 1986 et 1974 pour la demande monétaire, le prix du
baril en dollar et la production pétrolière totale, 1989 et 1974 pour le taux d'intérêt, 1989 et
1974 pour le produit intérieur brut, 1984 et 1977 pour les exportations, 1988-1989 et 1974
pour la production de bois, 1979 et 1976 pour le niveau des prix. Il sied de constater que
cette dernière variable ne présente pas de grands écarts dans la composition de ses années.
Cependant, le maximum et le minimum sont très proches de 1978. Ainsi, l'on peut souligner
que l'année 1978 est une année assez remarquable dans la base de données à traiter. En
effet, l'on constate que les valeurs minimales sont situées en 1977. Ceci conduit à établir les
années dont la portée est non moins importante: 1978, 1980 et 1985. Ces années autrement
appelées années-témoins ont clairement été spécifiées précédemment.

-130-
Tableau nO}.3 : Optima des Variables
VARIABLES
MAX
MIN
MOYENNES
ECART-TYPES
C
563.30
114.10
339.78
177.93
RP
231.30
8.20
82.49
71.50
BGE
460.30
43.80
193.46
139.32
RND
688.10
100.50
362.39
201.17
FBCF
404.70
43.20
156.93
108.87
M
478.10
82.60
251.33
138.79
Md
196.00
57.70
145.05
46.58
RT
16.90
6.50
10.16
3.83
PP
5512859.00
1790017.00
3484400.00
1307141.00
RS
264.40
66.00
170.10
81.08
PB
35.00
9.70
20.37
8.33
RF
187.17
10.44
73.12
58.60
PIB
919.10
162.00
491.41
265.30
X
590.70
44.30
258.36
172.99
G
192.90
50.00
113.91
55.84
P
290.80
170.40
231.19
36.24
B
547.00
102.00
242.16
129.22
DP
133.23
3.10
39.77
39.43
Ce tableau nous permet d'apprécier le niveau d'aplatissement des données mises à
notre disposition. Le niveau de variation peut être observé par le rapport entre l'écart-type et
la moyenne. Nous remarquons qu'il n'y a pas une grande variation entre les données car le
coefficient de variation ne dépasse pas 1. De plus, nous constatons que les variations ne sont
pas très fortes. Ceci laisse supposer que l'on a une bonne qualité des données pour un
éventuel traitement.

-131-
4.3 ETUDE DES CORRELATIONS
Nul n'ignore que la représentation d'un point sur un axe ou un plan est
qualitativement bonne dès que celui-ci se situe proche de l'unité. Si tel est le cas, ce point est
proche de l'axe ou du plan. Des données mises à notre disposition, une matrice des
corrélations au seuil de signification 75%, a été construite. En situant les identifieurs en
ligne, cette matrice révèle que les variables: consommation finale, revenu national
disponible, taux d'intérêt, rémunération salariale, produit intérieur brut, production de bois,
dette publique sont liées positivement avec toutes les autres. Cependant, les recettes
pétrolières, le budget de l'Etat, les importations, la production pétrolière totale, le prix du
baril en dollar, les recettes fiscales, les exportations, les dépenses publiques sont liées
négativement avec la variable "niveau des prix". Toutefois, de très bonnes corrélations se
sont faites distinguées notamment de 99% entre les variables exportations- revenu national
disponible, dépenses publiques - budget de l'Etat, rémunération salariale - consommation
finale ( cf. Tableau n02.3 ). En revanche, les variables "Niveau des prix et production de
bois" ne sont correlées qu'à 75% avec d'autres variables de l'étude.

-132-
Tableau n? 2.3 : Matrice des Corrélations
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Il
12
13
14
15
16
17
18
C
100 62
72
87
61
80
92
89
93
99
80
59
94
82
88
5
62
71
RP
100 98
92
89
90
70
22
76
67
84
98
72
95
88
-7
13
94
bee
98
100 96
93
96
76
35
85
77
90
98
78
97
93
-10 20
95
rnd
87
92
96
100 88
96
89
57
91
90
91
89
90
99
97
3
39
91
fbcf
89
93
88
100 95
69
26
72
68
86
92
67
86
87
-5
15
79
M
80
90
96
96
95
100 81
49
88
85
94
91
83
94
96
-8
31
87
Md
92
76
89
81
100 75
91
93
85
68
89
83
87
22
56
72
RT 89
75
100 74
86
54
18
79
48
62
9
73
35
pp
93
76 85
91
88
91
100 94
92
76
90
88
93
-6
49
85
RS
99
77
90
85
93
86
94
100 84
65
94
85
91
3
60
74
PB
80
84
90
91
86
94
85
92
84
100 89
76
86
92
-14 23
81
RF
98
98
89
92
91
76
89
100 65
91
86
-14 4
91
PIB
94
78
90
83
89
79
90
94
76
100 88
91
17
71
77
X
82
95
97
99
86
94
83
88
85
86
91
88
100 95
-1
36
94
G
88
88
93
97
87
96
87
93
91
92
86
91
95
100 -4
42
89
P
100 41
-16
B
100 20
DP
94
95
91
79
87
85
81
91
77
94
89
100
Au vu de ce tableau, en retenant un seuil de signification de 95°,/0 , nous pouvons établir le
schéma ci-après indiquant les différentes relations remarquables entre les variables macro-
économiques.

-133-
Schéma nO): Relations remarquables de la structure économique
RF,
x 95%
98%
BG
RF
M

-134-
Ce schéma appelle quelques commentaires.
Des Commentaires
On constate l'apparition de quatre blocs de relations entre les variables: à
plusieurs, à quatre (4), à trois (3) et à deux (2) variables. Le premier bloc fait ressortir une
imbrication très prononcée des variables de l'économie. Il regroupe neuf (9) variables
révélant ainsi le support de cette économie. Il dénote les liens entre les exportations et les
recettes pétrolières. Ce qui est tout à fait normal car les exportations congolaises sont basées
sur le pétrole. En revanche, celui-ci a un impact sur les recettes pétrolières ( RP ). Nous
voyons également apparaître l'influence des recettes fiscales (RF) sur les recettes pétrolières
(RP) par le biais des impôts sur le bénéfice'. Ce schéma marque aussi l'impact des recettes
pétrolières dans la confection du Budget. Il apparaît que ce dernier s'appuie également sur
les exportations ( par le biais du pétrole) et les recettes fiscales (autres que les impôts
pétroliers ). De même, il s'effectue sur la base d'un endettement public (DP). Il met en
exergue son impact sur le volume des importations et sur le revenu national disponible.
Le deuxième Bloc est lié au premier. Il dégage la force des exportations ( X ) sur le
revenu national disponible ( RND ), le Budget de l'Etat ( BGE ) et les recettes pétrolières
(RP).
Le troisième bloc dénote les liens étroits existant entre:
- les importations et les investissements d'une part, les importations et les
exportations d'autre part. Il met en relief les relations qui existent entre le volume des
exportations marquées essentiellement par les exportations pétrolières et le volume des
importations. Par ailleurs, les relations entre les importations et les investissements se
justifient par la nature des liens ci-dessus mentionnés. En effet, il importe de signaler ici que
les plus importantes dépenses d'investissement des sociétés non pétrolières concernent en
l'occurrence les investissements des sociétés d'Etat, les investissements des institutions
fmancières notamment les meubles et les immeubles, et les amenées de matériel des
3pour plus de détails, cf. Chapitre 1,4.10 du présent travail.

-135-
opérateurs de bâtiments et travaux publics liées aux engagements pluri-annuels de l'Etat
(produits importés, et à titre d'exemple l'installation des services informatiques ).
- les liens entre les recettes fiscales et les recettes pétrolières d'une part, les recettes
fiscales et le Budget de l'Etat trouvent leur explication dans ce qui a été évoqué
précédemment.
Le quatrième bloc est constitué des liens entre les investissements et les importations
d'une part, la rémunération salariale et la consommation d'autre part. Nous remarquons ici la
pertinence des investissements qui génèrent les importations en raison de ce qui vient d'être
agencé ci-dessus.
Au vu de tout ce qui vient d'être présenté, il nous est possible d'établir des liens entre
les quatre blocs, exprimant ainsi l'articulation du secteur moderne de l'économie congolaise
(cf. schéma n'' l ).
v. LES RESULTATS ET LEUR INTERPRETATION
Dans ce paragraphe, nous allons tenter d'interpréter les résultats numériques et
graphiques obtenus dans l'étude. En effet, si les phases de calcul sont effectuées
automatiquement par des progranunes de BIOMECO et de DATAVISION, la lecture des
documents obtenus nécessite une certaine méthode afin d'éviter des interprétations erronées.
Au moyen d'un progranune standard d'Analyse en Composantes Principales du
logiciel BIOMECO, on trouve:

-136-
Tableau n03.3 : Facteur, Variance et Importance
Facteur
Valeurs
Inertie (%)
Cumul (%)
Propres
1
14,48
76,229
76,229
2
2,565
13,501
89,730
3
1,015
5,341
95,071
, 4
0,3855
2,029
97,1
""'Q;
5
0,2654
1,397
98,497
6
0,1378
0,725
99,222
7
0,05512
0,290
99,512
8
0,04314
0,227
99,739
9
0,032212
0,169
99,908
10
0,00878
0,046
99,954
Il
0,004487
0,024
99,978
12
0,00208
0,011
99,989
13
0,001199
0,006
99,995
14
0,000529
0,003
99,998
15
0,000278
0,001
99,999
16
0,000000
0,0000
99,999
17
-0,00000
0,000
99,999
18
-0,00000
0,000
99,999
Force est de constater que la somme des valeurs propres est égale au nombre de caractères,
soit 18. De même, il n'est inintéressant de vérifier que la dernière valeur propre est nulle, ce
qui est attendu puisque les caractères sont liés par une relation linéaire ( leur somme vaut
100 ).
Les trois premières valeurs propres représentent environ 95% de l'inertie. De ce fait,
nous résumons les données par les trois premières composantes principales.
Les trois vecteurs propres orthonormés VI, V2 et V3 sont les suivants:

-137-
Vecteurs propres Orthonormés
VI
V2
V3
-024
0,24
-0,17
-0,24
-0,29
0,17
-0,25
-0,18
0,08
-0,26
-0,02
0,07
-0,23
-0,21
0,16
-0,25
-0,09
0,02
-0,24
0,19
0,08
-0,16
0,44
-0,32
-0,25
0,09
-0,16
-0,24
0,2
-0,15
-0,24
-0,08
-0, Il
-0,23
-0,28
0,12
-0,24
0,22
0,04
-0,26
-0,07
0,09
-0,26
0,00
-0,02
0,01
0,31
0,84
-0, Il
0,49
0,12
-0,24
-0,17
-0,01
5.1 REPRESENTATION DES INDIVIDUS (= ANNEES)
DANS LE PLAN PRINCIPAL
Des trois vecteurs propres orthonormés, on obtient- trois composantes
principales Cl, C2 et C3 de moyenne nulle et de variances respectives 14,48 ; 2,56 et 1,01.
Elles se présentent dans le tableau suivant:

-138-
Tableau n? 5.3 : Composantes Principales
ANNEES
Cl
Cl
C3
1974
0,4849
-0,1133
-0,0843
1975
0,4662
-0,0980
-0,0786
1976
0,4598
-0,0964
-0,1372
1977
0,4385
-0,0173
-0,0396
1978
0,3983
0,0146
0,0851
1979
0,3522
0,0414
0,1508
1980
0,1741
-0,007
0,0512
1981
-0,0941
-0,0748
0,1636
1982
-0,3561
-0,1509
0,0831
1983
-0,4250
-0,1444
-0,0062
1984
-0,6043
-0,1571
0,0234
1985
-0,5561
-0,1441
-0,0333
1986
-0,2741
0,0554
-0,2436
1987
-0,0824
0,2026
-0,0272
1988
-0,1540
0,3404
-0,0097
1989
-0,2279
0,3490
0,0233
Ces composantes donnent les coordonnées des individus sur les axes factoriels 1, 2 et 3.
Ainsi, l'on obtient la configuration suivante:

-139-
Graphique n? 1.3 : Axes Factoriels
AXE] 06%) ; RND
76
U
~
85
83
82 86
89
88
87 81
80
79 78 77
74
----------------------------------~
-6
-5
-4
-3
-2
-]
0
]
2
3
4
5
Nouvelle Base
Crise, Désordre,
Données peu fiables
Prospérité
Dette Publique
Valeurs petites
Bases différentes
AXE 2 (] 3%); Production de Bois (B)
85 81
84 83 76 80
79
89
82 74 75 77 78 86
87
88
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - >
-6
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
Stabilité Economique
Baisse d'activités

-/4U-
AXE 3 ( 5% : Niveau des Prix CP»
88
75 878589
82
81
86
76 74 rr 8384 80 78
79
-.-._._._._._._.-._.-._.-.-._._.-._._._.~
-6
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
Crise socle-
Economique
Tendance à
la baisse de
Tendance à la
l'activité économique
hausse de "activité
économique
Sur les plans principaux, les composantes Cl, C2 et C3 ont une configuration présentée aux
graphiques ci-après.
Graphique n? 2.3 : Représentation des Individus dans les
Plans Principaux
2
.89
.88
.87
.79
.86
.78
.77
.81
7675
.85
••. 74
.84
83
82
.

3
-141-
.79
.82
.78
84
89
.80
1
• 83
8'8 •
.77
85
87
75•• 74
.76
79
"
8
84
80 •
89
2
83
77
87,
8'8
"85
7475
•••76
.86

-142-
Commentaires des graphiques
Le premier axe factoriel représente l'essentiel de l'analyse. Compte tenu de la
représentation qui doit se faire, nous retiendrons les axes 1-2 , 1-3, et 2-34 . Cependant, nous
ne porterons nos commentaires essentiellement que sur les graphiques représentés par les
axes 1-2 d'une part, et 1-3 d'autre part qui nous donnent plus d'informations.
Ces graphiques constitués exclusivement des axes factoriels 1 et 2, ensuite de 1 et 3,
enfm de 2 et 3 font apparaître :
- pour le premier graphique, quatre groupes d'individus bien séparés:
-le groupe 1 constitué des années 1974, 1975, 1976 1977 (quadrant IV).
- le groupe 2 composé des années 1978, 1979, 1980 ( quadrant I).
- le groupe 3 renferme les années 1986, 1987, 1988 et 1989 ( quadrant ll).
-le groupe 4 formé des années 1981, 1982, 1983, 1984 et 1985 (quadrant llI).
Le second graphique présente une répartition des années en deux pôles principaux,
répartis dans le premier et quatrième quadrant d'une part, et d'autre part, le deuxième et le
troisième quadrant. Le premier pôle regroupe les années soixante dix, alors que le second est
constitué des années quatre vingt. Nous constatons que l'année 1980 est isolée du groupe.
L'isolement de cette année peut sans nul doute s'expliquer par le flux fmancier enregistré à
cette période suite au revenu pétrolier de 1979.
De manière analogue au précédent, le troisième graphique présente deux pôles dont
celui constitué d'une période normale d'une part, et d'autre part celui de la phase de crise
caractérisée par les années 1986, 1987, 1988 et 1989.
L'examen de la qualité représentative de chaque point révèle que dans l'ensemble,
presque tous les points sont bien représentés sauf peut-être les années 1987 et 1981. La
bonne qualité de la représentation de chaque point s'explique par le fait que l'inertie du plan
principal est très élevé ( 90% et 81% environ respectivement pour le premier et le deuxième
graphique). Cependant dans le troisième graphique, on assiste à une mauvaise représentation
de l'année 1980.
4lire axes 1 et 2, 1 et 3, 2 et 3.

-143-
Par ailleurs, il se doit de rappeler la place et l'importance des individus dans l'étude.
En effet, on remarque que le long des axes 1, 2, et 3, les années ne s'échelonnent pas de
manière convenable c'est-à-dire selon un ordre chronologique. De ce fait, ceci ne nous
permet pas de mettre en évidence un phénomène d'évolution temporelle de la structure
économique congolaise. Tous ces facteurs méritent d'être enrichis dans l'étude des
corrélations.
En outre, il est aisé de constater que le premier axe caractérisant le revenu national
disponible se manifeste dans les périodes 1974-1980 et 1982-1986, avec une rupture en
1981. En établissant un lien avec le graphique n03.3, on peut dire que les variables correlées
négativement correspondent à la période 1982-1986. En revanche, celles qui sont correlées
positivement représentent la période 1974-1980 correspondant à l'axe 2. L'axe 3 est
caractérisé par l'année 1981. La représentation graphique des axes 1 et 3 montre bien cette
séparation: ( 1974-1980) et (1982-1986 ).
En définitive, le graphique n02.3 montre bien le passage de la période d'instabilité
politique à la période de stabilité politique d'une part, des déboires économiques à la crise
économique d'autre part. Les variables déterminant l'axe 2 en sont les éléments moteurs,
jouant ainsi le rôle de séparateurs. Au vu de ces graphiques, il laisse à penser que la crise
économique congolaise découle d'une mauvaise gestion des variables Il taux d'intérêt (Rn et
production de bois (B). Toutefois, ce résultat mériterait d'être enrichi au paragraphe 7.
5.2 INTERPRETATION DES COMPOSANTES PRINCIPALES
ET DES AXES PRINCIPAUX
Elle se fait en considérant d'une part les corrélations avec les caractères
initiaux et, d'autre part, des individus typiques.
Le calcul des corrélations entre les composantes principales et les caractères initiaux
a été effectué à l'aide du programme de BIOMECO. On trouve:

-144-
Tableau n? 6.3: Corrélations entre les Composantes
Principales et les Caractères Initiaux
Variables
rtcr.xi)
rfcr.x] )
rtcs.xj)
C
-0,895
0,389
-0,168
RP
-0,895
-0,376
0,172
BGE
-0,950
-0,292
0,081
RND
-0,992
-0,084
0,072
FBCF
-0,867
-0,329
0,164
M
-0,967
-0,148
0,017
Md
-0,903
0,298
0,078
RT
-0,615
0,708
-0,318
pp
0,951
0,147
-0,162
RS
-0,926
0,326
-0,146
PB
0,932
-0,128
-0,110
RF
-0,880
0,446
0,117
PIB
-0,915
0,347
0,041
X
-0,972
-0,105
0,089
G
-0,987
-0,000
-0,024
P
0,019
0,497
0,845
B
-0,425
0,792
0,116
DP
-0,908
-0,266
-0,006
Ces résultats révèlent que la première composante principale est très correlée
négativement avec les pourcentages de toutes les variables à l'exception du niveau des prix
(P) et de la production du bois (B), Cependant sur le deuxième axe factoriel, les variables
sont très faiblement représentées. Toutefois, on y note RT et B. Cet axe oppose les variables
des axes 1 et 2. La troisième composante principale est l'axe des prix. En outre, on constate
une opposition de deux groupes de caractères. Elle est négligeable sur le premier axe
factoriel et très dominante dans les deux autres, Ceci enrichit l'interprétation de la position
des individus sur les trois plans principaux. En effet, plus un point se situe à droite sur le

-145-
graphique, plus il s'écarte de la moyenne par de fortes valeurs des caractères. C'est ainsi,
dans le premier plan principal, la variable P relative au niveau des prix s'écarte de manière
concomitante de la moyenne par des valeurs des caractères du Budget de l'Etat (BGE),
Revenu National Disponible (RND), Importations (M), Production Pétrolière Totale (PP),
Dépenses Publiques (G), Exportations (X). On constate que les variables de la Production de
Bois (B), Taux d'Intérêt (RT), Consommation (C), Rémunération Salariale (RS), Demande
Monétaire (Md), et la Production Pétrolière Totale (PP)
sont soumises à des phénomènes
inverses au Niveau de Prix (P).
Quant à la deuxième composante principale dont l'importance est près de 5,6 fois
moindre, traduit essentiellement l'opposition entre la consommation, la Demande Monétaire,
le Taux d'Intérêt, la Production Pétrolière Totale, le Niveau des Prix, la Production de Bois,
les Recettes Pétrolières d'une part et, d'autre part, le Budget de l'Etat, le Revenu National
Disponible, la Formation Brute du Capital Fixe, les Importations, le Prix du Baril en Dollar,
les Recettes Fiscales, les Exportations, les Dépenses Publiques et la Dette Publique.
S'agissant de la troisième composante principale, dont l'importance est de 2,53
moindre que la seconde, et de 14,27 fois plus petite que la première, traduit l'opposition
entre la Consommation Finale, le Taux d'Intérêt, la Production Pétrolière Totale, la
Rémunération Salariale, le Prix du Baril en Dollar, les Dépenses Publiques, la Dette
Publique, les Recettes Pétrolières d'une part, et de l'autre le Budget de l'Etat, le Revenu
National Disponible, la Formation Brute du Capital Fixe, les Importations, la Demande
Monétaire, les Recettes Fiscales, le Produit Intérieur Brut, les Exportations, le Niveau des
Prix, la Production de Bois. Les graphiques ci-après illustrent tous ces commentaires.

-146-
Graphiques n 03.3 : Représentation des Variables dans les
Plans Principaux
2
. RT
p
rnd
.pb
m
J'bd
.rp
p
.rp fbcf
.rf
md
.b
J
. RT

-147-
3
p
.rp
.tbcf
rf.
.x
.
.b
bge,
rnd
2
m
.
dp.
s
Les représentations de chaque caractère par des points dont les coordonnées sont
leurs corrélations avec les composantes principales Cl, C2 et C3, et les caractères initiaux
s'inscrivent à l'intérieur du cercle de corrélations. La position de ceux-ci dans le disque
s'explique par le fait que les composantes principales Cl et C2, Clet C3, et C2 et C3 soient
non correlées. Ainsi, l'on peut établir:
1
j
2
j
r (c ,'X )+r (c;x )~1
J
2
2
.
2
.
r (c " Xl ) + r (c ; Xl ) ~ 1
J
J
1
j
1
j
r (c ;X )+r (c ,'X )~1
1
J

-148-
L'examen de ces figures nous permet d'interpréter les composantes principales et de
répérer les groupes des variables liées entre elles ou opposées, à condition que les points
soient proches de la circonférence. En effet, au vu des représentations faites, on constate
l'isolement de la variable NP. Toutefois, il convient de noter que ces représentations jouent
pour les caractères le même rôle que le plan principal pour les individus.
VI. COMMENTAIRE DE L'ANALYSE EN COMPOSANTES
PRINCIPALES NORMEE
Dans le cours du travail, la nécessité d'une interprétation conjointe des
représentations des individus et des variables nous a conduit à faire une juxtaposition de
tableaux. Certes, la justification d'une telle représentation simultanée des individus et des
variables est essentiellement pragmatique. En effet, la représentation des variables aide
l'interprétation de celle des individus et réciproquement. Toutefois, elle pose le problème de
la représentation sur un même graphique de points de nature différente. Il convient de
souligner qu'au cours de cette opération de juxtaposition de tableaux, nous avons· pu
harmoniser les données brutes. C'est ainsi que de simples approximations se sont opérées sur
les données, nous permettant d'obtenir des valeurs entières arrondies sur les différentes
variables économiques. Le traitement des données et la représentation des graphiques y
afférents ont été effectués avec les logiciels DATA VISION et BIOMECO.
Les axes factoriels nous ont fourni des images approchées des nuages de points. De
ce fait, il nous a été nécessaire de mesurer la qualité des approximations tant pour chacun
des points que pour l'ensemble du nuage. Dans tous les cas, nous avons retenu les trois
premiers axes du fait qu'ils représentent 95% de l'inertie totale. Le premier axe l'emporte
totalement sur les deux autres et représente plus de 76% de l'inertie totale soit les 3/4 de la
masse totale d'inertie; suivi du troisième axe avec plus de 13%, et enfin du troisième axe
factoriel avec plus de 50/0 . Force est de constater qu'à partir de ce dernier axe retenu pour

-149-
notre analyse, on assiste à un ralentissement. Sur le premier axe, les variables sont liées
entre elles négativement, saufla variable niveau des prix (P) (cf. Tableau n03.3 )
En défmitive, ce premier axe met en évidence l'opposition qui existe entre toutes les
variables considérées et le niveau des prix. Deux groupes urus dont l'un positif et l'autre
négatif se dégagent sur les années. Le groupe des années 1974-1980 à coordonnées positives
qui est en opposition à celui des années 1981-1989. Ceci peut s'expliquer aisément par la
nature de l'économie en ces instants. Le deuxième axe, constitué également des groupes
positifs et négatifs, présentent des corrélations moins élevées que sur le premier axe. Les
variables les mieux positionnées demeurent celles qui sont isolées du premier axe,
notamment la Production de Bois (B)[ 79,2% J,
Le Taux d'Intérêt (RT) [ 70,8% J et le
niveau des Prix (P) [ 49,7 %j. Sur le troisième axe, seule la variable "Niveau des Prix (P)
qui présente une bonne corrélation ( 84,5%). Les graphiques relatifs aux plans factoriels en
sont une illustration. Ces graphiques représentent respectivement le comportement des
individus d'une part, et des variables d'autre part sur les axes factoriels retenus dans l'étude.
Pour des raisons évoquées plus haut, ce sont les axes factoriels 1, 2 et 3.
VII. INTERPRETATION ECONOMIQUE DE L'ANALYSE
Au vu des représentations graphiques effectuées, il sied de remarquer le
regroupement des années en divers pôles. Ceci marque sans nul doute les périodes de chocs
socio-économico-politiques intervenus dans la chroruque considérée. Ces chocs sont
caractérisés par:
a) 1974-1977
Aspect politique:
Période marquée par une politique socialiste dite révolutionnaire. Son
leader mourut le 18 Mars 1977.

-150-
Aspect économique:
En 1974, les investissements rrnruers en général et pétroliers en
particulier commencèrent à porter leurs fruits. Ainsi, grâce à J'augmentation de la production
pétrolière de l'ordre de 2.400.000 tonnes et au quadruplement des prix du pétrole brut par
suite des activités de l'G.P.E.P. , l'Etat congolais a vu ses revenus pétroliers doubler en cette
année. Le pétrole a apporté des ressources effectives de 19.500 millions de francs cfa.
La forêt, naguère principale ressource en dévises a connu la même année une crise
aiguë. Le marasme du marché mondial du bois et l'écremage des forêts de la zone sud
facilement exploitables ont dû précipiter la fermeture de petites exploitations.
Les investissements dans le secteur des transports a connu une croissance régulière
avec l'effort de modernisation des infrastructures.
Malgré tout ce qui précède, la haute conjoncture financière reposant essentiellement
sur une ressource aléatoire, a marqué la crise car, hormis la forêt, l'agriculture et l'industrie
étaient toujours en déclin. Il n'y avait pas eu de grands investissements
dans ces deux
secteurs clés.
Dans la période 1975-1977, on a assisté à l'établissement d'un programme triennal
dont la caractéristique essentielle a été l'impulsion d'un développement harmonieux et
équilibré entre toutes les régions. Malheureusement, il n'a pas nùs en cause le modèle de
développement néocolonial existant. De plus, son financement était basé sur une production
pétrolière attendue de l'ordre de 14.250.000 tonnes. Rien d'étonnant alors qu'il ait eu à subir
les fluctuations de la production pétrolière qui ne fut que de 5.551.700 tonnes, soit 38,30%
des prévisions.
b) 1978-1979
Aspect Politique: Période caractérisée par une insécurité sociale et économique qui résulte
de la
mort de
l'ancien
Président.
Elle se manifeste
par une timidité absolue à
l'investissement.
Aspect Economique:
Pour faire face à la conjoncture économique défavorable, il a été
réalisé un programme d'action gouvernementale. Celui-ci avait pour objectifs de redresser
l'économie nationale en général et du secteur productif d'Etat en particulier d'une part, et

-151-
d'autre part, de relancer la production à partir des actions spécifiques en milieu paysan. Son
exécution a été compromise par le manque de financement. En effet, en 1978 sur 14.269
millions de francs cfa d'investissements d'Etat attendus, il n'a été mis à la disposition des
services et des entreprises intéressés que 6.000 millions de francs cfa, soit 42,25% des
prévisions. Du coup, il y a eu suppression d'allocations des subventions aux entreprises à
redresser.
c) 1980-1985
Période marquée par le boom pétrolier congolais, et mise sur pied d'un plan quinquennal de
développement économique (1982-1986).
d) 1986-1989
Période de crise économique justifiée par la baisse du prix du baril et de la dévaluation du
dollar d'une part, et d'autre part par les fmances publiques qui accusent des déficits
chroniques qui sont fmancés par des emprunts extérieurs, du fait de l'instabilité des recettes
vis-à-vis des dépenses. Il sied de rappeler ici que depuis le mois d'Août 1986, le prix du
pétrole exprimé en francs cfa avait régulièrement diminuer. En Janvier, plusieurs
évènements ayant une certaine influence étaient intervenus notamment le faible déficit du
commerce extérieur américain de l'ordre de 13.5 milliards environ, et la vente du pétrole
Saoudien de gré à gré abandonnant ainsi les prix Spot fixés. Ces évènements ont joué sans
nul doute, d'une part positivement sur le dollar et d'autre part, négativement sur le prix du
pétrole.
Au terme de cette analyse, il nous importe de souligner que les variables
projetées dans le plan sont des vecteurs et non des points. Ce n'est pas la proximité entre un
individu et un ensemble de points représentant des variables qui est importante mais
l'éloignement de l'individu dans la direction de cet ensemble de variables.

-152-
Section 3 : RECONSTITUTION STRUCTURELLE
DES DONNEES
Dans la section précédente, nous avons fait l'analyse statistique des données
initiales. Celles-ci nous a permis de vérifier l'homogénéité de quelques tranches de données
initiales et de l'indépendance statistique des séries d'observations constituant ces données
d'une part, et d'une meilleure compréhension de l'évolution de l'économie congolaise.
Nous nous proposons dans cette section, de raccorder la série analysée aux séries
brutes d'avant 1974 et d'après 1989. Ce qui nous permet d'obtenir une base de données
couvrant la période 1970-1992. Il est à relever ici que ces données statistiques brutes ne sont
soumises à aucune correction.
La présente section sera consacrée à la présentation des procédures de raccords d'une
part, et d'autre part à la constitution des variables utiles dans ce travail.
1. DES PROCEDURES DE RACCORDS
Les procédures de raccords que nous considérons sont concentrées sur la
situation où l'on est en face d'un manque de précision, ou d'une absence totale de données.
En effet, souvent il arrive que pour une raison ou une autre, une variable ne couvre pas la
même période entre deux séries d'observations. De manière plus explicite, si une première
série débute à l'instant tg et termine au temps t k. La seconde série débute à t et s'achève à
th ) tg.
Ces deux séries recouvrent partiellement tg - t h+1observations. Pour diverses
raisons, il est judicieux de travailler avec des séries de données les plus récentes. En outre, il
importe de jouir d'une longue série d'observations. Pour cela, il est d'usage de combiner la
nouvelle série à l'ancienne. Si durant la période de recouvrement, il n'y a pas de différence
entre les séries; dans ce cas, il n'y a pas de problèmes particuliers. Dans le cas contraire,
l'une des séries s'ajuste par rapport à l'autre ( notamment à l'ancienne pour des observations
de tg ) en tenant compte de l'ordre afm d'éviter les distorsions dans l'estimation. Ceci pennet

-153-
d'avoir une connaissance exhaustive de la description de la nouvelle série par rapport à
l'ancienne. Ainsi, on utilise cette information pour corriger l'ancienne série. En définitive, le
problème revient à ajuster l'ancienne série à la nouvelle.
En tout état de cause, l'application de ces procédures est conditionnée au préalable
par la découverte des observations anormales. Celle-ci s'appuie sur l'examen automatique,
visuel ou fugitif des données initialement observées. Il consiste à jeter la suspicion sur la
véracité ( ou la légitimité) de certaines observations qui tranchent nettement sur les autres.
Dans ces cas, il est légitime de nous poser la question suivante: les écarts ( dépassements
anormaux ) sont-ils des fluctuations aléatoires habituelles de l'échantillon ( fluctuations
conditionnées par la nature de la population générale analysée ) ou bien le fait d'une
transgression aux normes habituelles de recueil des données statistiques, voire d'une erreur
flagrante d'enregistrement? Dans les derniers cas, les observations "suspectes" sont
manifestement bannies.
Le seul moyen absolument sûr de supprimer les observations anormales est d'étudier
en détail les conditions dans lesquelles elles ont été obtenues. Mais cette analyse est
objectivement difficile ou pratiquement impossible. Il est donc question de se rabattre sur
des méthodes statistiques formelles adéquates. Ces méthodes peuvent se formuler de la
manière suivante:
Soit:
*
*
1J1( Xi] ,Xi / ,"', X ik )
(*)
une fonction de toutes les observations X, caractérisant le degré d'anomalie ( l'écart par
rapport à la principale masse des observations dites suspectes Xi]* , X i2* ,''', X ik* , porte
dans (*) les valeurs réelles des observations et compare la valeur obtenue à un seuil1Vo*); si
1J1
> 1V0*' les valeurs suspectes sont, soit définitivement exclues, soit leur contribution est
diminuée par le biais d'une fonction de poids qui décroît lorsque le degré d'anomalie des
observations croît.
Sur la base de la connaissance de la procédure ci-dessus présentée, nous nous
assurons de la qualité des données à raccorder. Ainsi, nous avons raccordé les données

-154-
notamment celles recueillies dans les annuaires du Centre National de Statistiques et des
Etudes Economiques avec celles des statistiques financières internationales. Ce qui nous a
permis de constituer une base de données ( 1970-1992 ) plus efficiente que nous utilisons
dans ce travail (cf.annexe 3).
Par ailleurs, certaines données utiles à l'étude sont quasiment inexistantes. Il s'agit
entre autres du taux d'utilisation des capacités productives, et des indices uniformisés en une
base commune. L'objet du paragraphe ci-après est de répondre à cette question.
II. DES DONNEES llTILES
2.1 LE DEGRE D'UTILISATION DES CAPACITES DE
PRODUCTION (DUC)
Le DUC, représente le degré d'utilisation des capacités de production. Il se définit
habituellement par le rapport de la production ( production observée ) à la capacité de
production ( production potentielle ). Il mesure la pression de la demande. Cette pression est
forte lorsque la production observée se rapproche de la production potentielle. Elle est au
contraire faible quand elle s'en éloigne. Dans le premier cas, quand la production observée
est au voisinage de la production potentielle, on dit que la production est saturée, ou qu'il y a
des tensions sur l'offre. Il y a donc une utilisation maximale des équipements productifs.
Dans le deuxième cas, il y a une sous-utilisation des équipements productifs.
Devant la désuétude ou l'inexistence d'évaluation de la production potentielle
congolaise, nous déterminons le DUC sur la base de l'équation:
DUC =
PIB(en volume)
aT+f3T2 +Y T 3 + K
T désigne le trend.
En définitive, le DUC est obtenu en posant k = 3,3219.

-155-
2.2 UNIFORMISATION DES INDICES
Eu égard les considérations présentées dans la première section du présent
chapitre, le niveau des prix congolais est confronté à deux difficultés majeures: les
coefficients de pondération utilisés dans sa détermination, sinon dans la reproduction des
indices sont vétustes d'une part, et la présentation de ces indices en une prolifération d'année
de base (période de référence qui se situe en décembre pour le type africain et en janvier
1964 pour le type européen d'une part, et des séries présentées dans des bases 1974, 1978,
1985 d'autre part ). Or, la crise économique qui affecte le Congo depuis plusieurs années a
incontestablement conduit les consommateurs congolais à modifier la structure de leurs
comportements économiques. Ces pondérations ne sauraient présentement s'adapter au
panier de la ménagère. Pour mieux analyser le bloc nominal, nous uniformisons et
actualisons les indices de prix en base 100= 1990.
CONCLUSION
La force des résultats de notre étude dépend sans équivoque de l'acuité de la
qualité de notre base de données statistiques. Pour connaître l'étendue de la portée des
investigations scientifiques d'une part, et pour savoir dans quelles directions rechercher des
preuves factuelles, il nous a fallu examiner la richesse ou la pauvreté informative des
données mises à notre disposition Ceci nous a permis de mieux comprendre l'évolution de
l'économie sur laquelle porte l'étude.
Nous sommes partis des données très globales. Grâce à la robustesse de la
méthode multidimensionnelle utilisée, cette analyse nous a donné une typologie qui permet
de résumer l'évolution économique congolaise. Elle fait apparaître deux pôles qui marquent
les points saillants de cette économie: 1974-1980 et 1981-1989. Le premier temps fort
marque une période de désordre politique et de déboires économiques. Cependant, le second

concrétise le moment d'une stabilité politique et de crise économique caractérisée par un
endettement excessif auprès des institutions de Bretton 'Woods, Le passage de ces deux
périodes a été provoqué par une mauvaise gestion du taux d'intérêt prèteur et de la
production de bois.
Pour conclure, on peut retenir que la base de données construite est une base
fiable devrant être l'objet d'un sous-bassement à toute confection d'une banque de données
congolaises. Par ailleurs, la connaissance de l'évolution de l'économie congolaise est un
atout majeur à sa modélisation. Ceci étant, il nous revient de présenter la méthodologie
économétrique que nous adoptons, avant la construction de la maquette. C'est l'objet du
prochain chapitre.

Chapitre 4
METHODOLOGIE ECONOMETRIQUE
INTRODUCTION
La sphère de modélisation dynamique dans laquelle nous nous situons est
celle d'une modélisation autorégressive à retards échelonnés (Autregressive Distributed
Lags: AD ). La caractéristique des modèles associés à cette dernière est essentiellement
des modèles de régression dynamiques. Ceux-ci mettent en relation une variable
endogène et des variables conditionnantes ( régresseurs ).
Ces modèles se différencient des modèles usuels de régression statiques
restreints aux seules relations instantanées entre les variables, en ce qu'ils comportent
explicitement des aspects dynamiques. La notion temporelle est introduite par la
formulation d'une structure de retards qui permet de s'interroger sur la nature cruciale
du délai de réaction de la variable à expliquer aux variations des variables explicatives.
Cette structure de retards se traduit par l'introduction des valeurs retardées des
variables du modèle.
Dans ce travail, nous avons adopté l'obédience économétrique au détriment
de l'approche des séries temporelles de BOX et JENKINS ( 1976 ). Cette dernière,
structurée dans le fait qu'elle ne pose aucune hypothèse a priori sur la variable, se
limite au strict examen des données. Le choix d'une telle approche se justifie par:
- sa confrontation à une objection fondamentale: dans la recherche de la
stationnarité de la série statistique étudiée, la procédure de modélisation à la BOX et
JENKINS consiste à faire des transformations de la série par différenciation. Ces
transformations qui s'opèrent aussi bien par le logarithme que par la différenciation
posent de sérieux problèmes relatifs à l'interprétation. Les séries transformées sont

-158-
prises pour la plupart des temps pour des taux de croissance, dès l'instant que l'ordre de
différenciation est supérieur à un;
- l'approche des séries temporelles détermine le processus de génération des
données statistiques sans se préoccuper de l'existence des variables autres que l'histoire
de la variable étudiée dans le cas d'un modèle autorégressif standard ( AR(p)). Or, l'un
des critères de base de l'économétrie est de soumettre des propositions théoriques,
faisant intervenir des relations de comportement, à l'épreuve de l'expérimentation. Ces
relations prennent souvent la forme de contraintes a priori imposées par la théorie
économique.
Ce chapitre vise à présenter la méthodologie économétrique utilisée dans
cette étude. Il s'organise comme suit: dans un premier temps, nous faisons l'étude de la
dynamique, et le second est consacré à la spécification d'une modélisation dynamique
traditionnelle.
I. ETUDE DE
LA DYNAMIQUE
La complexité de cette notion impose trois approches d'analyse: économique,
statistique et économétrique.
1.1 APPROCHE ECONOMIQUE
Depuis les travaux d'ADAM SMITH sur la main invisible dans le
processus d'accroissement et de changement dans l'économie, de MALTHUS sur la
possibilité d'une croissance équilibrée de la production humaine et physique, basée sur
le contrôle des naissances et de fertilité humaine plus élevé, RICARDO sur la
synthétisation des conséquences économiques et la rationalisation des origines de la
pénurie et du surplus différentiel de l'agriculture, la préoccupation actuelle de toute
littérature économique est l'utilisation optimale de maigres ressources disponibles,

-159-
notamment la terre, le travail, le capital, etc..., et l'évaluation de ces ressources aux
actuels déterminés par leur rareté et leur abondance. Ceci pose finalement les bases du
principe des prix dans l'ombre, qui préoccupe largement l'économie de développement.
Les théories des économies en développement sont structurées sur la
généralisation du monde réel où les changements sont ressentis et observés quand les
comportements s'altèrent dans une direction ou une autre. Telle est la vertu d'un monde
dynamique fondé sur le déséquilibre. La croissance et le changement au sens réel sont
bien sûrs des rejetons. Rien n'inhibe ce processus de changement naturel en cours et
éventuellement dans les années à venir.
L'étude de la dynamique économique permet d'adapter une économie aux
aléas de perturbations économiques mondiales. En effet, le besoin de résoudre un tel
problème conduit à faire une étude de la dynamique du modèle congolais. Si les
positions classique et néo-classique de croissance équilibrée sont insdiscemables, la
distinction peut être rétablie dans le manque de prise en compte de l'état mais du
mouvement. Cette interrogation déplace le pôle d'intérêt de l'existence à l'examen de la
dynamique. Les ressources initiales, héritées du passé à la date prise pour origine de la
dynamique, imposent des contraintes physiques sur les trajectoires accesibles. Le
seraient-elles, si un choc économique tel qu'une variation des prix étrangers, du taux
d'intérêt réel, du prix du pétrole, etc... altéraient les caractéristiques du régime quasi-
stationnaire et rendrait le modèle statique inadapté. Comment réagira de ce fait le
système économique congolais? C'est à ce type de question que tente de répondre notre
dynamique économique.
1.2 APPROCHE STATISTIQUE ET ECONOMETRIQUE
L'étude de la
dynamique d'un modèle se
traduit crucialement par
l'introduction des variables retardées dans la spécification des équations. Etant entendu
que l'ordre de la dynamique c'est-à-dire le nombre de retards est fonction des pas. C'est
ainsi qu'il peut être élevé dans le cas des modèles à pas rapprochés notamment pour

-160-
des données trimestrielles (P.ZAGAME, 1988 ). Dans tous les cas, cette dynamique
s'appuie sur un ensemble de délais.
La branché de la statistique mathématique qui s'intéresse aux séries
temporelles a développé des modèles et des outils mathématiques relatifs à l'étude de
celles-ci. On peut citer entre autres les modèles AR, MA, et univarié. Ces derniers
étudient respectivement les processus autorégressifs, moyenne mobile et ceux assurant
la
combinaison
des
deux.
Ils constituent les
fondements
de
la
dynamique
économétrique.
Contrairement aux modèles usuels de régression ( la variable à expliquer
dépendant d'un ensemble de variables explicatives observées en fonction du temps ),
un modèle dynamique implique des relations non contemporaines entre les variables.
Les modèles dits à retard distribué sont très importants en économétrie, du
fait qu'il y ait beaucoup de situations où il est plausible d'assumer que l'effet d'un
changement dans une variable explicative s'effectue au moyen des retards à la variable
dépendante. En principe, un modèle fini de retard distribué sur les variables ne cause
pas de nouveaux problèmes d'estimation. En effet, si U -7 NID( 0, cr), l'OLS fournit des
estimateurs efficaces de tous les paramètres. Cependant, si u est sujet à une corrélation
sérielle ou à l'hétéroscédasticité, il est obtenu par les techniques de moindre carré
généralisé. Néanmoins, si le but de l'analyse est d'obtenir des estimations d'une
précision raisonnable, une telle approche risque de ne pas être satisfaisante. La raison
en est qu'en économie, les séries temporelles varient très lentement ainsi les variables
explicatives sont sujettes à être hautement correlées entre elles ( HARVEY, P.222 ).
Cette multicolinéarité rend difficile la détermination précise de la structure de retard.
Toutefois, il existe plusieurs manières de faire face à ce problème. Le principe
fondamental consiste à imposer une structure a priori à la forme du retard, réduisant
ainsi le nombre de paramètres à estimer. Une approche originale d'ALMON (1970) est
d'approximer le modèle de coefficients retardés par un polynôme de degré assez bas.
Une approche alternative convenant plus naturellement à la structure retardée demeure

-161-
le rapport de deux polynômes dans l'opérateur retard. Ceci est connu sous le nom de
retard rationellement distribué.
L'une des structures bien connue, de retard rationnel demeure celle de KOYK où les
retards sont distribués géométriquement. Dans cette structure, les coefficients du
modèle sont contraints à diminuer
exponentiellement lorsque le nombre de retards
augmente. En posant:
j
Ô.=f3a. , j=O,1,2, ... .m
)
avec
a
, J3 des paramètres; et 0< a
< J.
Sous cette contrainte, on obtient un modèle plus parcimonieux du fait que les m+J
coefficients de retard soient représentés par seulement deux paramètres. Bien que le
nombre de retard m puisse prendre n'importe quelle valeur, il est plus convenable dans
ce contexte de le poser égal à l'infmi. En général, ceci ne conduit nullement à de
sérieuses distorsions dans une structure finie de retard, car les coefficients de retard
impliqués tendent à être très petits pour les grandes valeurs de j. En considérant le
modèle:
00

Y = f3 La.) X _ . + Ut
(1)
t
t
. 0
)
)=
et en multipliant les deux membres de (1) au temps 1-1 par a
,en soustrayant et en
arrangeant, on a:

L'équation (2) est celle d'un modèle AD(1,O) qui résulte d'un comportement optimal.
Notons que si le terme d'erreur u est un bruit blanc, v sera correlé sériellement et le
moindre carré ordinaire ne sera pas une technique d'estimation appropriée. Pourvu que
le problème soit approché par une structure du maximum de vraisemblance, il n'y a pas
de difficulté pour construire des estimateurs efficaces de a
et J3
. En définitive, la

-162-
dynamique économétrique trouve ses fondements dans un modèle décrivant des
comportements par le modèle d'anticipations adaptatives et le modèle d'ajustement
partiel.
1.2.1 Le Modèle d'Anticipations Adaptatives
Introduit par CAGAN (1956) pour des problèmes monétaires et par
NERLOVE (1952) pour des exemples agricoles, le modèle d'anticipations adaptatives
se présente dans un schéma d'anticipations adaptatives reliant la révision dans les
anticipations aux erreurs commises par le passé selon la formule suivante:

Yt+1 'Y
x
désignent respectivement la cible future, la cible et la
t
t
quantité à l'instant t.
o< a
< 1 pennet de mesurer la vitesse de réaction.
En définissant l'opérateur "retard" :
k
XL
=
X _
et
X L
= X
t 1
t
t-k
On résoud l'équation (1.1) pour déterminer l'anticipation en fonction des variables
antérieures. On a:
y
-y
=aX -aY
t+1
t
t
t
Y 1- Y +aY =aX
t+
t
t
t
~+1 -(1-a)~ = aXt

-163-
[1 - (1- a) L] Y 1 =aX
car
LY 1 = Y
t+
t
t+
t
y
=
a
X
t+1
1-(1-a)L
t
Une autre approche consiste à introduire des valeurs retardées de la variable
dépendante dans la régression. Un exemple d'un tel modèle serait le cas des modèles
d'ajustement partiel que nous présentons dans le paragraphe ci-après..
1.2.2 Le Modèle d'Ajustement Partiel
Depuis les travaux de NERLOVE, les économistes recourent aux modèles
d'ajustement partiel pour traduire l'adaptation graduelle d'une quantité à sa cible, valeur
anticipée ou désirée. En effet, soit
y la quantité
X la cible
Y -
la quantité au temps précédent,
t
1
on a:
y - y 1 + aY 1
= aX
t
t-
t-
t
En adoptant la définition de l'opérateur "retard" comme précédemment énoncée, on a:
(J-L+aL)I(
<œ X,
=
a
X,
,
soit
I(
= tV( L)X
(1.3)
l-L+aL
t

-164-
Depuis 1980, suite aux travaux de DAVIDSON, HENDRY, SRBA & YEO (1978), la
spécification (1.3) a été rejetée. Ce rejet s'explique aisément par l'existence d'un
problème lié à la dimension temporelle dans (1.3). En effet, soit à considérer (1.2) :
y - y
1
= a( X - y( 1)
( ( -
( -
y - y 1
= a( X - X
1) + a( X
1 - Y 1)
( ( -
( ( -
( -
( -
Il est paradoxal que a
soit le même. En effet, il doit exister a 1 et a 2 . De ce fait,
pour rendre compte correctement de ce comportement, un nouveau mode d'ajustement
fut mis sur pied: le mécanisme à corrections d'erreurs.
1.2.3 Les Modèles à Corrections d'Erreurs (MCE)
Nés à la suite des insuffisances des modèles d'ajustement partiel, les
Modèles à Corrections d'Erreurs partent d'une relation statique de long terme sur un
sentier stationnaire entre deux variables, d'une spécification dynamique de court terme.
De nombreux auteurs ont participé au développement de cette méthode d'ajustement.
L'intérêt économique de ces modèles est de rechercher une justification déduite des
comportements économiques optimaux. Du point de vue économétrique, ces modèles
sont très utilisés dans l'étude de la dynamique car ils permettent une estimation par
simple OLS et une stratégie de recherche de spécification dite du général au
particulier.
De ce fait, l'ajustement dynamique d'une variable observée X(t) à sa cible X*(t) se
présente:
A(L) Y(t) = B(L) X(t) + Urt)

-165-
A et B sont respectivement des polynômes de retard de degré r et s définis par:
2
,
A(L)=l+aL+a/~ +... +a,L
l
s
B(L)=l-f3L-f3 L - ... -f3 L
l
s
A( L) = Ïali satisfait à la condition de normalisation ao=1 .
i=O
A(L) est inversible: ses racines sont en dehors du cercle unité. Ainsi l'on peut
déterminer Y(t) par les valeurs antérieures de X(t). X(t) désigne une quantité cible
autrement dit une relation de long terme vers laquelle Y(t) doit converger: c'est la
relation dite d'équilibre de long terme. Son évolution entraîne des restrictions sur la
relation de court terme.
Au terme de l'exploration des approches sur la notion de la dynamique, il
sied de retenir que la dynamique du modèle, annuel, conduit à tenir compte de l'inertie
des comportements et de la non simultanéité des enchaînements dynamiques, tant dans
la sphère volume que dans la sphère valeur; ce qui justifiera la présence de variables
retardées dans les spécifications des équations de notre maquette. Par ailleurs, le choix
de la forme de ces équations sera influencé par des considérations pragmatiques
comme la facilité de l'estimation et la qualité d'ajustement. Plus fondamentalement, les
deux formulations peuvent être rationalisées en terme de théorie de comportement.
Pour cela , il nous revient d'annoncer la méthodologie que nous allons adopter. C'est
l'objet du paragraphe suivant.

-166-
II. l\\1ETHODOLOGIE ECONOMETRIQUE ADOPTEE
La modélisation dynamique exige que soit définie une méthodologie
associée.
Deux
approches
se
sont
souvent
distinguées:
l'analyse
des
séries
chronologiques et les modèles à corrections d'erreurs. Bien qu'il existe jusqu'à lors un
lien intuitif entre cointégration et modèle à corrections d'erreurs, notre approche se
limite crucialement au dernier pris dans sa forme traditionnelle. La méthodologie
adoptée consiste à faire passer des tests au modèle pour s'en assurer la compatibilité
avec les données utilisées. Ainsi, la procédure se résume à:
- d'abord se rassurer de la spécification du modèle afin de le rendre
parcimonieux par des tests d'autocorrélation, de normalité et d'homoscédasticité des
résidus;
- ensuite, le repararnétriser de façon à rendre les paramètres interprétables
par induction des retards de la variable endogène;
- puis, le simplifier;
- et enfin, l'évaluer en lui faisant passer le test de Fisher, le test
sur les
résidus et le test de prédiction.
Sur la base de cette ossature, nous présentons ci-après, les différents tests
dont on se servira.
2.1 CAUSALITE
L'élaboration d'un modèle s'appuie sur les liens de causalité entre les
variables. En effet, ce type de modèle traite des comportements des variables entre
elles. L'ordre d'entrée de ces dernières dans le modèle est toujours pris
en
considération. Ainsi, une étude de causalité s'impose entre les variables antérieurement
à la construction du modèle. Cette notion s'explique par:

-167-
2.1.1 Définition
Le principe de base consiste à associer à chaque variable l'information
contenue dans son passé:
co
co
X = "X
, y
pour
i ~o
LJ
1-;
= I~_;
-
1
;=0
- 1
;=0
co
co
(X,YJ=(IXI_;'~_; J, t >o
-1
-1
;=0
;=0
E(;,{) est la meilleure prévision de Xsur l'information 1;
E( Xi) est l'erreur associée;
V.(Xi) est l'erreurquadratique moyenne associée.
Il existe quatre types de causalité:
- la causalité simple ou unidirectionnelle: Y cause X
- la causalité bidirectionnelle: Y cause X et X cause Y
v'[l~-J' _v} v'l;~,J
v'lY Y-J' -x} v·[;f_J J
t

-168-
- la causalité instantanée: la valeur présente de Y cause la valeur
présente de X.
la causalité retardée: les m valeurs passées de Y causent la valeur
présente de X
avec
YI, t-m : la valeur présente et les m valeurs antérieures du processus;
Yt, I+m : les valeurs postérieures à m.
Dans le cas multidimensionnel, la causalité s'exprime dans une matrice des coefficients
où la valeur des coefficients renseignent sur l'existence et la nature de la relation
causale.
2.1.2 Test de Causalité
Le test de causalité utilisé est une généralisation multivariée des tests de
GRANGER-SIMS. Il indique si la variable Yt améliore la prévison de Xt. Le test est
effectué sur le bloc des variables pseudo-exogènes Zt, sous l'hypothèse nulle Ho:
l'ensemble des variables retardées Z t n'améliore pas la réalisation ou la prévision de
X t . La procédure de test est le ratio de vraisemblance, valable si la matrice des
covariances est non contrainte:

-169-
(T-C)(log L r - log LU)

L r : matrice des covariances résiduelles;
LU: matrice des covariances résiduelles non contraintes;
T
: nombre d'observations;
C
: correction pour utiliser les propriétés de petits échantillons.
La causalité s'exprime en terme de corrélation entre les variables. Il s'agit d'une
~J
fonction croissante avec l'écart entre v(Xt {

et v[ x~ J Finalement,
/s.,
/ !J.L- 1
l'utilisation d'une fonction logarithmique des erreurs quadratiques conduit à l'existence
de causalité entre deux variables:
a 7
t
X
JI:
-t-1
Cy
~
X = /og-----'------'---
JI:
X~~-l ,ft
a
/

-170-
Pour GRANGER, la causalité passe par un critère de prédictabilité: min V(a ).
Il vient un test de causalité en comparant la somme des carrés des résidus (SCR) de
l'équation de départ et de l'équation causale par la statistique F de FISHER. On estime
par l'OLS les coefficients des deux équations suivantes:
p
q
X = a + La. X _ . + Lb. Y - . + Et
(2.1)
t
t
t
. JJ
J
. JJ
J
J=
J=
A(D) et B(D) représentent les coefficients des variables pour lesquelles on connaît
l'environnement D.
On effectue le test:
(SCR(1) - SCR(2))/ p*
F = - - - - - - - - - -
SCR(l)/ M-N
Si F< (P, M-N) on accepte HO
Si F> (P, M-N) rejet de HO
avec
P" : nombre de retard;
M : nombre maximum d'observations;
P
: nombre fmi de variables endogènes retardées;
N
: nombre fmi de variables exogènes retardées.
2.2 SELECTION DES RETARDS
Le problème de la sélection des retards est au centre de la modélisation
dynamique. Il est d'usage de craindre une surparamétrisation qui alourdirait la
procédure d'estimation et pourrait conduire à des estimations biaisées. Dans ce cas, on

-171-
associe à toutes les variables la même longueur de retard. Pour distinguer entre les
longueurs de retard à retenir pour chaque variable, HSIAO (1981) a proposé de
considérer chaque variable séparément et de retenir le sous ensemble qui minimise la
FPE. En effet, soit:

aI l ( L) Yt est un polynôme en L .
Alors:
FPE( p) = [(T + P + 1)/ (T - p -1)] (SeR( p) / T)
avec
T
: taille de l'échantillon;
p : ordre du modèle estimé.
La longueur du retard qui minimise la FPE est la meilleure.
Pour conclure, il sied de souligner que cet exposé de la sélection des
retards n'est exhaustif. Néanmoins, la méthode présentée ici semble être la plus
utilisée.
2.3 SPECIFICATION
Le test de spécification est un test d'exogénéité notamment d'exogénéité faible
(HAUSMAN, 1978). Ce test consiste à étudier la consistance de l'estimateur OLS, du
fait qu'une hypothèse erronée d'exogénéité des régresseurs puisse provoquer une
instabilité d'une équation estimée due à un changement des variables déterminant le
régresseur dont on postule l'exogénéité. En considérant à titre d'exemple, une équation
d'un Modèle à Corrections d'Erreurs standard:


-172-
ut -fAR(I)
c'est-à-dire lit =pll(_] +Et
,
avec Et -f N(O, o' l }
L'estimateur flols de fJ qui n'est autre que l'estimateur du maxiumurn de vraisemblance
s'obtient en maximisant le logarithme de la fonction de vraisemblance de Y ( ou en
t
minimisant
-log L( Y
' la fonction de
t
,
a
, fJ , p , 5] J ). En fixant YI et Y2
vraisemblance ou la densité jointe de Y ' Y" ,"', Y '
est déterminée par les résidus
J
T
Etant données les valeurs de a, fJ, et p, l'ensemble des T-2 résidus est défini par:
E
=u - p u )
,
t=3,4, ... ,T
t
t
t -
E
=[Y -aV
-px]-[y
-aV
-pX
]
t
(
r-t
t
i -:
(-2
t-)
A
_ /
.
Soit l'estimateur f3
.= ( X' X)
X'y· En remplaçant Y par sa valeur, on obtient:
ols
ft ==f3 +(X'X)-l X'U
A
Pour que l'estimateur soit consistant c'est-à-dire P lim f3 == f3, il faut que les
régresseurs soient indépendants des perturbations aléatoires (Plim (I/T) X'u = 0),' c'est
ce que l'on traduit par l'hypothèse d'exogénéité faible. Intuitivement, l'existence d'un
estimateur consistant donne une indication sur la validité de J'hypothèse d'exogénéité
faible pour le modèle considéré. Le test consiste donc à mesurer l'écart entre un
estimateur consisant et l'estimateur non consistant ( estimateur OLS). .Plus cet écart est
faible, en d'autres termes plus les estimateurs sont proches, plus on est à même
d'accepter l'hypothèse nulle ( Plim arrrx: u =0J.

-173-
2.4 TEST D'AUTOCORRELATION DES RESIDUS
Nul n'ignore que dans le cadre d'un modèle de régression statique, le test
classique d'autocorrélation des résidus utilisé est le test de DURBIN-WATSON. La
statistique DURBIN-WATSON notée DW est:
1\\
avec Q le coefficient d'autocorrélation des résidus d'ordre Ur Û _ A
1\\
t -
Q Ut - 1
Cependant, cette statistique n'est plus approchée lorsque le modèle contient la variable
endogène retardée [ DURBIN (1970)]. En effet, en présence d'une variable endogène
retardée, le test de DURBIN-WATSON n'est plus applicable car sa valeur est biaisée
vers 2. La présence de l'endogène retardée rend inapplicable la théorie asymptôtique
utilisée pour déterminer la distribution du test. Ainsi, il a proposé la procédure de test
fondée sur la statistique h, Cette dernière tient compte de la présence de l'endogène
retardée et est définie par:
h = (1 -li DW)
T
N(O,l)
A
-
1- Tvar(a)

A
var (a) est la variance de l'estimateur OLS de a
dans le modèle (2.3), avec
t = 2, ..•, T
, laI < 1.
Sous l'hypothèse nulle d'absence d'autocorrélation des résidus, le test est
distribué selon une loi normale de moyenne nulle et de variance égale à l'unité. Pour
tester une autocorrélation positive au seuil de 5% par exemple, on prend h > 1,645
comme région critique. Cependant, ce test dont ne peut assurer la robustesse ne
présente pas des possibilités d'applications inouïes. En effet, l'une des contraintes

-174-
demeure sans nul doute romr(;) (1 . Ainsi, il est d'usage d'utiliser le test de
Lagrange Modifié. Celui-ci basé sur une régression augmentée, est construit en
ajoutant à la régression étudiée les résidus retardés de un. Quand cette régression
augmentée est estimée par moindres carrés, la statistique de Student associée au
coefficient de régression des résidus retardés sert de test asymptôtique pour détecter la
présence d'autocorrélation à l'ordre un. En définitive, la statistique h sert à tester
l'hypothèse d'un processus AR( 1) pour les erreurs, soit:
u=pu
]+&
,
t
t -
t
ce qui revient à tester Ho : p ~ O. Sachant que DW 3" 2[1 -;'] , il s'ensuit:
~ N(O,l)
2.5 TEST DE NORMALITE ET D'HOMOSCEDASTICITE DES
RESIDUS
L'hypothèse de normalité du processus des erreurs et les hypothèses
portant sur la non autocorrélation et l'homoscédasticité des résidus constituent le pilier
de l'analyse économétrique des modèles de régression. La transformation de la
première hypothèse notamment celle de la normalité compromet l'inférence statistique
et, en particulier, remet en question la validité des tests statistiques.
Bien que certains auteurs ( JARQUE & SERA (1980)), aient construit un
test regroupant les trois hypothèses. Nous convenons dans J'étude de présenter les tests
séparément. En effet, soit à considérer le modèle AD( P,l[] "",lfkJ s'écrivant sous la
forme du modèle de régression multiple standard:

. -175-
y = x
f3
+U
T.I
T.K'
K'.I
T.I
avec
K' = p + 2) q . + 1)
.
)
)
2)q . + 1) , les variables exogènes instantanées:
.
)
)
p , les variables prédéterminées;
Du fait que nous nous intéressons exclusivement au cas relativement standard où les Ut
suivent un processus autorégressif d'ordre 1 (AR( 1)), conduit à établir:
U
=pu
l +c
,
t=l,···,T
t
t -
t

Ut =0, tE]-co, 0 ]
c, est supposé bruit blanc c'est-à-dire Ct ~ iùl [0, c/].
On suppose que la densité G( Ct) de Ct appartient à la famille des distributions de
PEARSON. Cette hypothèse n'est pas pour autant très restrictive car un grand nombre
de distributions appartient à cette famille. Sur ce, la distribution s'écrit:
exp [<;o( U )]
G(u)=
t
,-co(u
(+co
t
+co
t
Jexp[<;o(Ut)] dUt
-co
avec
(C
-u)
<;o( U ) =J
u
t
du
t
2
t
(C
-cu Ut -»,
Ot
Cu désigne le mode de la densité.
Si l'échantillon suit une loi normale centrée et réduite, la valeur la plus probable de
l'échantillon est égale à son espérance donc nulle c'est-à-dire cl =0 ,. Puique Cu est le
mode de l'échantillon, on peut supposer qu'il est égal à c , pour tout t.
J
4
On montre que la variance de U
est:
t

-176-
2
c
E(u)=
(JI
1
(I-Jc]l)
d'où
si cl =C =0, la densité g(u ) des ", devient une densité normale de moyenne nulle et
2
l
2
de
vanance
Œ
=c
-za,
sous
l'hypothèse
Ho: a =0.
En
effet,
pour
OI
Cu =c
=0, tp(u ) devient:
21
l
u
tp( u ) =J- _1 du
1
C
1
01
U
=J __1 du
2
1
Œ
1
2
= - - - u
2 2
Œ
1
par suite,
1
2
expi - - - , u )
2 Œ-
1
g( u ) = - + - 0 0 - - - - - - - -
l
I
'
J e.:~p( - --,- u - ) du
2 Œ-
1
1
-00
or par définition, la densité de probabilité est une loi normale. Par conséquent:
+00
1
1
1
2
J---e.:~p( ---u du ) = 1
_00.J2Jr Œ
2Œ2
1
1
d'où
+00
1
Jexp(---2 u: du ) =~ Œ
l
-00
2 Œ
amsi,
1
1
1
2
g(u ) =---e.:~p( - - - u )
1
.J2Jr Œ
2Œ2 1
2
ce qui prouve une densité normale N[ 0, Œ ] .
Le logarithme de la fonction de vraisemblance est donné par:

En supposant que les résidus sont indépendants c'est-à-dire r] = r , = ... = r
= 0 dans
~
p
Il
=r ] + r ,+'" + r
+ e
soit e =Il . Sous l'ypothèse d'homoscédasticité c'est-
1
1 -
1 -~
1 - p l I
1
, d'
2 .
d
2
Z ' l
.
a- Ire cOI <a
,SOIt Ho :a] "": = ... =a =0
ans cOI =a +
a, 1 ne peut y aVOIr
q
apparition des paramètres r et a comme arguments dans le logarithme de la fonction
de vraisemblance. Il n'est point inintéressant de rappeler que le test qui en découle est
un test de normalité et d'homoscédasticité des résidus. C'est ainsi qu'en partitionnant le
vecteur des paramètres ° en (° °
,
) ° = cl et ° = (C ,c ) et en opérant une
1
2
1
2
l
2
décomposition de la matrice d'information conforme à la partition de O.
On détermine la statistique LM du multiplicateur de LAGRANGE.
o
LIW =[0' ;/Log L( 0)]' lIn
00,
1
-
21
j Log L(O)
802
LM =;/Log L(O)
;/Log(O)


2
2
Sous l'hypothèse Ho : ° = 0 c» c] =C2 = 0, la statistique LM suit asymptôtiquement
2
une distribution de x2 , de degré de liberté correspondant aux deux restrictions
opérées. En ne retenant
que les deux premières expressions de la statistique LM
relative à la normalité u . =~ };uj , les calculs conduisent à:
}
T
1
1

-178-
Du fait que les Ut ne soient pas observés, ils sont remplacés par les résidus OLS.
1
/\\
Sachant que - r Ut =0, on obtient:
T t
LM=T
La seconde expression de LM s'annule et la statistique finale se résume à:
a
l
2]
2
LM = T - + -
(a - 3)
~ X
[ a
24
2
sous l'hypothèse Ho' avec
/\\
/\\
2.6 REPARAMETRISATION
Elle est introduite en vue d'insérer la dynamique. Elle consiste à étudier
la solution de long terme. Elle permet d'obtenir des paramètres interprétables de
manière directe et, des régresseurs orthogonaux entre eux. Cette demière exigence

-179- .
consiste à éviter une multicolinéarité toujours trop grande entre les variables retardées.
En considérant à titre d'exemple le modèle standard à corrections d'erreurs ci-dessous:
y =fJ+aY } +/3 X +/3}X
} +u
(l)
1
1-
0
1
1-
1
on compose ( - y }) dans les deux membres de (1) et l'on a:
1-
y - y
= fJ + ( a -/ ) Y } + fJoX - /3 X } + /3 X } +/3}X } + U
1
1-1
1-
1
0
1-
0
1-
1-
1
L1Y =fJ+{a-/)Y } +/3 L1 X +{/3o+/3})X 1+ u
1
1-
0
1
1-
1
(/3
+/3 )
]
L1 Y = fJ + /3 L1 X +( a -l) Y 1 -
0
}
X
} + U
1
0
1
[ 1-
(l-a)
1-
1

L1 Y =fJ + fJ L1 X indique la relation de COUIt terme;
1
0
1
(a-l)[Y
- (/30 +/3}) X
}] en est la relation d'équilibre de long terme;
I-}
(I-a)
1-
y
---.1..::.L représente le terme correcteur d'erreurs.
XI-}
2.7 SIMPLIFICA TI ON
La procédure de recherche de spécification adoptée pait de la fonne la
plus générale possible. On considère le maximum de régresseurs avec un maximum de
retards finis. Le choix de ces retards dépend de la nature de l'échantillon. La
simplification consistant à réduire le modèle, doit obéir à la règle de cohérence avec la
théorie économique. Par conséquent, on est amené à vérifier si les paramètres sont de
signes convenables et interprétables. L'évaluation de la représentation parciminieuse
retenue comme une bonne approximation du processus de génération des données, se

-180-
fait à la lumière des tests de spécification et de mauvaise spécification ci-dessus
présentés. Elle s'effectue par élimination simple des variables qui apparaissent avec un
t de student très faible d'une part, et la recherche de nouvelles combinaisons de
paramètres en imposant des restrictions.
2.8 TEST PREDICTIF
Les tests statistiques présentés ci-dessus ont pour objectif de sélectionner le
modèle approprié. Ce demier doit caractériser de manière adéquate le processus de
génération des données. De ce fait, si le modèle passe cette battérie de tests, il doit en
principe être à mesure de fournir des prévisions précises en dehors de l'échantillon de
l'estimation. D'où la nécessité de ne pas utiliser toutes les observations disponibles lors
de la construction du modèle. Les observations qui sont soustraites de l'échantillon
servent à consrruire le test prédictif en dehors de l'échantillon initial. La procédure de
ce test est la suivante:
Soit le modèle AD( p,"l' "', "k) pouvant s'écrire sous la forme standard:
Y=Xf3+u

k
Y et u sont de dimension Tx1 , X et f3 respectivement de format T, ( p + I( q. + 1)
. 1
J
J=
et
k
(p+ I(". +1))x1. u~N(O,(//), t=l, ... ,T
. 1
J
J=
En élargissant l'échantillon à 1 observations, on a:
x~/) =(XT+/, XT+2 , X1'+] "'" XT+/)
et
(1)
Y
=(Y
T
T+ /, YT+ 2 , YT+] , .. " YT+/)
L
'd"
d
(1)
es pre tenons
e YI'
sont:

"
p est l'estimateur OLS de p .
Les erreurs de prédiction sont:
(l ) _ y/V(I) = -;fI)
Yl'
T
(.,1'
En supposant que Var(~) = c/ (X' X) -1 , on établit de manière implicite la variance
résiduelle du modèle à T observations. Soit cl la variance résiduelle du modèle à T
2
observations, et a (1 ) celle du modèle à 1observations. On a:
= X(I) P
(1) _ v( 1) pA
l'
" " :
./\\.1'
ou
par suite
par conséquent, le modèle est correctement spécifié. La variance:
1\\(1 ) ]
2(1)
(1)
" ( 1 ) /
Var Gr
[
= Œ
/1 + (Xr Var(P)Xr )
S
l'h
th .
2(1 )
2
1
d '
1
d '
d
ous
ypo
ese Ho: a
= Œ
,
es termes
e covanance sont nu s car P epen
uniquement de "/,u
, ... ,u
2,u3
r . Ceux-ci sont supposes non correlés avec les
bari
1'
.
f
(1)
F'
1
pertur anons a eatoires utures ur . ma ement,
Il
[,,(1)] = 2(1)/
X(I)
2 (X'X)-l X(I)'
~ (Ir Gr
a
1 +
l'
a
l'

-182- .
= :2 [1 + x(l)(.v, v)-I v(I)']
a I T
./\\./\\
./\\ T
Par suite,
W=_1 [y(I) _Y(/)]'[I
\\,(1)(
»,"
VI
X(l)/]-I [y(I) _y(/)]
2
T
T
1 +./ T
./\\ ,'\\
T
T
T
a
2
2
et IV ~X: sous l'hypothèse Ho :a =a ( 1) . Finalement, le modèle est correctement
spécifié du point de vue du pouvoir prédictif si les erreurs de prédiction sont nulles. Si
"'2
1
A A
.
bi .
d
'
~
1
ê
a
=
,u'u est un esnmateur non
taise e if, avec k' = P + ~('1. + 1), pour es
T -K
. 1
J
J=
premières observations, la statistique de WALD modifiée est:
~w
w* =----','------
,
A
a-(T-K)
2
a (T -k')
w* est distribuée selon une statistique de Fisher F(l, T-K') sous l'hypothèse Ho'
Il convient de souligner que ce test peut aussi s'écrire sous la forme alternative du
quotient de vraisemblance. Dans ce cas, il suffit de comparer les variances résiduelles
à l'intérieur et en dehors
de
l'échantillon.
En effet,
sous
l'hypothèse
nulle
2
2(1)
1
d '
bl
. . ,
. ,
d
Ho : a = a
, e rapport
e vraisem ance maxumse se ramene a un rapport
e
somme des résidus au cané (RS.\\J, soit:
~(RSS* -RSS)
2
A
J
AA
LR = - --'--,-----
a
=
u'u
T-K'
1
sss
T-K'
RSS* et RSS désignent respectivement la somme des résidus au carré à partir de
T+l et T observations.
Sous l'hypothèse nulle, LR est distribuée selon une statistique F( 1, T-K'). Cette forme
est dite forme usuelle du test de CHOW.

-183-
2.9 EVALUATION DU MODELE
Elle consiste à étudier la stabilité du modèle. Celle-ci s'opère en examinant
une seule équation finale, dès lors que toutes les équations ont la même structure
autorégressive. De ce fait, on étudie IA(LJI. Le degré de ce polynôme en L est en
général considérablement plus petit que r ; ceci s'obtient aisément si toutes les
variables apparaissent avec
un
retard
de
r-périodes, chacune dans différentes
équations. Si ce polynôme peut être écrit en 1 - PiL facteurs, alors la condition de
stabilité s'établit en montrant que les coefficients p. sont en valeur absolue plus petite
1
que l'unité. Comme annoncé- plus haut, cette condition est équivalente à établir que
l'équation caractéristique A(Z) = 0 a des racines en valeur absolue plus petite que
l'unité.
CONCLUSION
Nous terminons ce chapitre en rappelant que le mode opératoire évoqué dans
ce chapitre que nous adoptons, s'opère après passage des tests de spécification et
d'exogénéité. Le premier consiste à s'assurer que le modèle de départ est correctement
spécifié, c'est-à-dire qu'aucune variable ne manque et que les retards sont en nombre
suffisant. Ceci se fait par une analyse fine des résidus au niveau des tests ci-dessus
mentionnés (autocorrélation, hétéroscédasticité et normalité ). Ensuite s'effectue la
procédure de simplification consistant à ôter des variables sur la base des tests de
student t. Comme l'on essaie d'ôter plusieurs variables à la fois, il urge de s'assurer par
un test du rapport de vraisemblance que la simplification retenue ne fait pas perdre
d'information notamment les principaux tests de diagnostic. Ensuite, il doit faire la
preuve de son habileté à prédire le futur. Ainsi, on lui fait passer le test de CHOW
pour la constance des paramètres, et un test de prédiction hors échantillon. Celui-ci
s'obtient en estimant le modèle que sur un sous échantillon pendant toute l'étape de

- 184-
recherche de spécification. On reservera par conséquent quelques observations en
l'occurence de la fin de la période pour effectuer ce test. Toutefois, l'on ne peut quitter
cette procédure de simplification sans passer le test d'exogénéité En effet, l'importance
dont jouit l'exogénéité au niveau de la théorie économique et les difficultés rencontrées
lors des tests empiriques conduisent au test d'exogénéité dans toute modélisation
économétrique. En revanche, il convient de relever l'aberration
selon laquelle
l'exogénéité se vérifie par passage des tests de non causalité. Nous pensons que cela est
à l'origine de l'impossibilité de dotation des propriétés liées à ce concept.
Après avoir présenté les techniques et les procédures économétriques dont nous
avons besoin dans la confection et la validation de la maquette, il ne nous reste plus
qu'à les appliquer. C'est l'objet du chapitre suivant.

Chapitre 5
UNE MAQUETTE DE L'ECONOMIE
INTRODUCTION
L'architecture de cette maquette s'articule autour de deux blocs: le réel et
le nominal, auxquels s'associent des tensions notamment sur le marché du travail et
celui des biens. Ces tensions révèlent l'existence des interactions.
En s'éloignant de toute pureté doctrinale, nous supposons que l'équilibre de
court terme est atteint sur la base de l'approche keynésienne adoptée: la demande
détermine la production qui donne une nouvelle valeur à la demande.
La particularité de la sensibilité économique congolaise fait que celle-ci prète
en permanence le flanc aux tensions. En effet, l'économie est sujette aux aléas de la
conjoncture. Le système productif en dépendance étroite aux effets de la demande de
prix à la production et à la demande de facteurs est souvent infecté. Il en est de même
du commerce extérieur. Celui-ci est sujet à la variable de tensions et au prix indexés
sur le prix de la production. Ce dernier traduit aisément l'absence de faculté qu'ont les
entreprises nationales ( étatiques et mixtes en l'occurrence) à ne pas faire face à une
hausse de demande.
Le but de ce chapitre est de modéliser l'économie congolaise, dont la structure
caractéristique demeure l'exportation des matières premières notamment le pétrole.
Ceci permet d'avoir une meilleure connaissance de l'articulation de différentes
nomenclatures comptable et la prise en compte des contraintes résultant de
l'endettement.
Sur ce, nous tâcherons d'étendre le champ de la maquette, en vue de connaître
les mécanismes de la dette publique en y incluant les dynamiques intrinsèques des

-186-
systèmes issues de l'interaction entre stock et flux à travers un modèle à deux secteurs
dans lequel le taux de change est supposé fixe. Pour ne pas avoir à distinguer l'impôt
de l'emprunt du fait qu'il n'y ait pas de marché de titres au Congo, nous supposons que
les dépenses publiques sont financées par un impôt d'un montant égal au déficit public.
Ainsi, la maquette s'articule sur deux secteurs, répartis en cinq composantes. Ce sont:
- l'articulation des actifs provenant du financement du déficit budgétaire par
l'Etat: la dette publique;
- l'offre de monnaie influencée par les flux de capitaux et par la balance de
paiement. Notons ici que la monnaie et l'endettement sont un moyen de financement
des déficits à la disposition de l'Etat;
- l'output;
- les prix;
- les salaires.
L'endogéinisation de l'endettement conduit à l'étude de la stabilité du processus
d'ajustement du modèle. Le flux des intérêts est analysé du fait de son influence sur la
stabilité et sur l'équilibre de long terme.
Ce chapitre est divisé en deux parties. La première présente les principales
caractéristiques techniques de l'étude. La seconde développe quelques considérations
méthodologiques des équations constituant le modèle.
I. CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DE L'ETUDE
Elles peuvent être réparties en deux types: les caractéristiques générales
et les caractéristiques quantitatives.
1.1 LES CARACTERISTIQUES GENERALES
Elles se résument en:

-187-
- un modèle macroéconométrique analysant
les effets variantiels de la dette
publique sur une économie en croissance à deux secteurs: un secteur orienté vers les
biens exportables et un autre tourné vers celui des biens non exportables;
- un bien: "à tout faire";
- quatre agents économiques: les Ménages, les Administrations, les Sociétés et
Quasi-Sociétés, et le Reste du Monde;
- une dynamique annuelle.
1.2 LES CARACTERISTIQUES QUANTITATIVES
Les variables ont été retenues essentiellement sur la base de leur degré de
corrélation avec les premiers axes factoriels ( cf. Tableau 2.3 du Chapitre 3 ). Le seuil
de signification est de l'ordre de 90%.
La maquette est constituée de vingt trois
variables
environ.
Les
variables
exogènes
du
système 1sont
des
variables
prédéterminées ou celle qui nous sont données de l'extérieur. Ce sont soit des variables
de politiques du gouvernement, soit des variables exogènes non politiques. C'est à cet
effet que nous aimerions souligner à titre d'exemple, que la variable" revenu national
disponible (RND) " est prise pour une exogène. En effet, nous pensons qu'une
hypothèse d'estimation d'une fonction de production nous paraît trop lourde par rapport
aux données disponibles. En revanche, les variables endogènes sont celles qui sont
déterminées par le système.
Le bilan des variables se résume dans le tableau ci-après:

-188-
Tableau n" 1.5 : Bilan des variables
Variables endogènes
C, Pm, Pi, M, Pc, la, W, DP, RPFD,
10
lp,
Variables exogènes
Pf, G, X, T, r, RND
6
Le décompte des variables fait ressortir dix variables endogènes, SIX variables
exogènes. En défmitive, la maquette est composée fondamentalement de:
- cinq équations de définition;
- dix équations de comportement;
- deux équations comptables.
Ces équations seront analysées séparément.
Les spécificités techniques se résument à:
i) Estimation économétrique
moindres carrés ordinaires;
ii) Support informatique
- Logiciel d'estimation: PC-GIVE, RATS;
- Logiciel de simulation: MUSCADINE, RATS;
- Méthode de résolution: Gauss-seidel.
iii) Base de données
- Données en base 1964, 1978, et 1985 initialisées en 1990;
- Comptes annuels ( Fichier Public );
- Période: 1970 à 1992

-189-
iV) objet
- Simulations dynamiques;
- Analyse prévisionnelle de moyen terme;
- Variantes de politique économique et d'environnement international.
II. LES EQUATIONS
Elles se présentent sous la forme d'un système désagrégé d'une part, et
agrégé
de l'autre.
Les variables relatives aux équations désagrégées sont
les
investissements.
Les équations agrégées sont relatives à la consommation, aux importations, aux
recettes ( pétrolières, fiscales et douanières ), à la dette publique, aux prix et aux
salaires.
2.1 LES EQUATIONS DU BLOC REEL
Elles sont constituées des investissements ( public et pétrolier ), de la
consommation et des importations en volume. Les exportations sont supposées
exogènes. Le niveau de la production est déterminé par le solde de la demande
effective et des importations.
2.1.1 Consommation
Née de la théorie générale, elle est structurée par le fait que la
consommation croît avec le revenu, mais dans une moindre proportion [ KEYNES,
(1936)1]. En posant:
C=a+I3 R
1Pour plus de détails, le lecteur pourra consulter KEYNES J.M in Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et
de la monnaie, op.cit.

-190-
Il se dégage un certain nombre de propriétés entre autres
des propensions à
consommer.
La propension marginale à
consommer
(13 = d~R ' 0(13 (1 ),
implique l'existence d'une élasticité du revenu par rapport à la consommation qui est
inférieure à l'unité. La part du revenu consommé c'est-à-dire la propension moyenne à
consommer décroît si le revenu augmente car a) 0 avec tI( %) (O. Par ailleurs, des
tiR
suggestions ont été effectuées d'une part, sur les modifications dans la valeur monétaire
de la richesse qui entraîne à court terme des changements dans la propension à
consommer et d'autre part, sur la propension marginale à consommer de court terme
qui est inférieure à celle de long terme. Cependant, les contradictions apparues ont
remis en cause l'hypothèse selon laquelle la part consommée du revenu baisse
proportionnellement avec la croissance du revenu. Ce qui conduisit DUESEMBERRy
(1949) à établir que les consommateurs ne réagissent pas de manière identique au
mouvement de leur revenu. Il privilégia ainsi l'éventuelle difficulté de compression du
volume de consommation en cas de baisse du revenu. A ce mode de pensée, BROWN
quelques années plus tard prit en compte l'existence des habitudes de consommation et
établit:
avec
A ce courant de pensées, d'autres se développèrent notamment FRIEDMAN
(1957) privilégiant les anticipations aux fluctuations ponctuelles, DEATON (1981)
soulignant l'importance de l'évolution des prix, et d'autres encore situant la richesse
dans la théorie du cycle de la vie en général et dans le cadre d'un niveau agrégé en
régime de croissance en particulier. Force est de souligner que les travaux effectués par
ce courant de pensées ne touchaient nullement le cas dynamique. C'est amsi,

-191-
cadre de l'étude sur la consommation anglaise, proposèrent un nouveau mode
d'ajustement des modèles de consommation.
La notion de consommation pouvant être comparée à diverses mesures du
revenu global, notre analyse est basée sur le revenu national disponible des particuliers
que nous appelons très simplement revenu national disponible. Cette propension est
très significative dans la mesure où elle révèle les habitudes de consommation des
particuliers [ R. BARRE, pA 79 ].
La demande des ménages congolais provient de deux sources de natures
différentes: celle issue d'une part, de la masse salariale distribuée par le secteur
productif et du revenu des entrepreneurs individuels et, d'autre part celle provenant de
la masse salariale de la fonction publique.
L'accroissement de la demande provenant de l'augmentation de la masse
salariale de la fonction publique a un effet inflationniste très fort, puisqu'il n'est pas
précédé d'une augmentation
de la production effective. La masse salariale de la
fonction publique et des administrations représente environ 40 % de la masse salariale
totale.
De manière générale, l'accroissement de la demande joue un rôle moteur dans
le développement de l'activité des industries agro-alimentaires notamment des
boulangeries, des brasseries, des services, du commerce et du transport, mais aussi
pour l'accroissement des importations.
Il convient de noter ici que les investissements des ménages en logement ne sont
pas négligeables. L'effet d'accroissement de la demande des ménages sur l'économie
est très important.
S'agissant de la demande des biens importés par les ménages qui sont en pleine
croissance, il sied de relever que les parts respectives de l'augmentation réelle et de
l'inflation dans ce taux d'augmentation dépendent fortement de l'existence ou non des
pénuries de certains produits, de la réussite des actions en matière de contrôle des prix
et de la régularité d'approvisionnement. Ces contrôles ont assez souvent des effets

-192-
contradictoires. En effet, la fixation des pnx de certains produits incitent les
commerçants à organiser des pénuries sur ces produits.
En tenant compte de toutes ces considérations théoriques, le modèle de
consommation que nous adoptons doit mettre en évidence les influences:
i) du revenu : la prise en compte de son influence est structurée sur l'hypothèse de
revenu permanent;
ii) du prix: celui-ci a un effet qui peut se décomposer:
à très court terme par:
- la fuite devant la monnaie. En effet, les ménages anticipent une hausse
de l'inflation contre laquelle ils se couvrent par une croissance de la consommation;
- la constitution d'encaisses réelles. Les ménages reconstituent le pouvoir
d'achat de leurs actifs fmanciers érodés par l'inflation.
à moyen terme par:
- la nullité de l'effet-prix qui engendre la neutralité de la monnaie;
- l'effet de précaution: les ménages se protègent en constituant une
épargne de précaution. De ce fait, ils minimisent leur consommation et maximisent
leur détention de liquidités;
- l'effet de richesse: celui-ci intervient par l'introduction du patrimoine
des ménages qui se compose des actifs liquides, desquels on peut retrancher les crédits
à court, moyen et long terme, La richesse n'influe positivement sur la consommation
qu'assez lentement.
Sur ce, la consommation congolaise peut être modélisée par:
c= I( RND) +E

C, RND, et E
désignent respectivement la consommation des particuliers, le
revenu national disponible et la consommation incompressible.

-193-
2.1.2 Investissements
Au demeurant, il importe de souligner que l'investissement considéré dans cette
étude est l'investissement induit. Il fait référence aux investissements productifs et à la
variation de stocks.
L'investissement productif, tel qu'il se définit et qu'il s'agit d'expliquer est un
investissement brut. Or, la théorie économique concernant la fonction d'investissement
a pour objet de relier l'investissement net ( c'est-à-dire la différence de stock de capital

entre deux périodes ) aux différents facteurs ayant une influence sur lui. Cet aspect
des choses est très souvent passé sous silence. C'est pourtant un problème fondamental
qui ne mériterait pas d'être laissé dans l'ombre.
Néanmoins,
la
théorie
économique
nous
enseigne
que
les
principaux
déterminants de l'investissement, à court terrne, sont le taux d'intérêt, le revenu et le
stock de capital.
1 = f(PIB, T, k)
Cette approche laisse de côté le facteur "profit des entreprises". Celui-ci est pourtant
un indicateur non seulement de la rentabilité de la production mais également des
sources de fonds disponibles pour l'investissement. Malheureusement, les statistiques
relatives aux profits des entreprises opérant au Congo ne sont pas fiables. Par
conséquent, il n'est pas raisonnable de rechercher des liaisons significatives avec des
chiffres aussi sujets à caution. On peut tout de même admettre que le revenu, ou le
produit intérieur brut, est un indicateur général du niveau de la demande et des moyens
de financement. A cet effet, nous nous limiterons aux trois variables ci-dessus
énoncées dans le modèle.
L'influence du taux d'intérêt sur la détermination de l'investissement au niveau
macro-économique dérive de l'approche des décisions d'investissement d'une firme et
prend ses fondements dans la micro-économie. On suppose que l'entrepreneur compare

-194-
le taux d'intérêt du marché à l'efficience marginale du capital, puisqu'il prend une
décision positive si le taux de rendement attendu est supérieur à ce taux d'intérêt,
négative dans le cas contraire. On conçoit clairement qu'au fur et à mesure que le taux
augmente, le volume des investissements de la firme diminue. Au niveau macro-
économique, la liaison est la suivante:
/=-ar+b
ou encore
/ = a -:' + b

1 et T représentent respectivement l'investissement et le taux d'intérêt.
Les ajustements' que nous avons effectués montrent que sur la période 1970-
1992, le coefficient de régression du taux d'intérêt est positif pour les deux secteurs.
Le signe positif des coefficients de ces taux d'intérêt réels s'explique sans nul
doute par le fait que les investissements d'une année à l'autre ont en moyenne
augmenté sur la période, ainsi que les taux d'intérêt. Certes, nous pensons que la
variable "taux d'intérêt" cache ici la variable "prix" due au climat inflationniste. Dans
tous les cas de figure, la liaison investissement-taux d'intérêt est mauvaise. Ce résultat
nous interpelle à faire un petit commentaire sur les spécificités des taux d'intérêt
considérés.
Dans cette étude, nous considérons le CONGO comme un Pays en Voie de
Développement, donc un petit pays. Par conséquent, le prix des exportations est
supposé constant en devises, et la demande des exportations nationales par le Reste du
Monde est infiniment élastique. Cette hypothèse conduit à établir que le CONGO n'a
point d'influence sur le taux d'intérêt mondial, sinon en subir les effets. Sous
l'hypothèse de la parfaite mobilité des capitaux, nous induisons l'exogénéité de la
variable "taux d'intérêt étranger".
Nous avons retenu le taux prèteur français pour le taux d'intérêt étranger. Ceci
se justifie par le fait que le CONGO entretienne des relations commerciales et

-195-
financières à plus de 50% avec la FRANCE, et d'autre part par sa dépendance étroite
au Franc français.
S'agissant des variables explicatives restantes notamment le produit intérieur
brut et le stock de capital, nous adoptons
l'approche de CHOW. Celle-ci consiste à
faire une supposition selon laquelle le stock de capital désiré est fonction de la
production à réaliser au cours de cette période. En posant:
K*t+l=aPIBt + J..l
(1)
K* est le stock de capital désiré en fin de la période t.
Et, en admettant que l'accroissement du stock de capital réalisé au cours de la période
est une fraction (a) de celui désiré au cours de la même période, on établit:
En combinant les équations (1) et (2), on obtient:
c'est-à-dire
Kt+l = a a PIBt + ( 1 - a ) Kt + a J..l
(3)
L'investissement brut 1BI se détermine au moyen de l'hypothèse que la dépréciation du
stock de capital reste constante au cours du temps. En appelant "ô " le taux de
dépréciation. On a:
KI+1 - (1 - Ô ) K, = lB
( 4)
1
L'équation (3) décalée d'une période peut s'écrire:

-196-
Kt =aaPIBt_ I+(1-a)Kt_ 1+af..l
(5)
et en formant (4) , on obtient:
K'+I - (}- ô) K, = a a (PIB, - PIB,_I) + a a ô PIB'_I + (}- a) IB,_I + ô a ~
(6)
En adoptant les notations d'accroissement des valeurs, on a:
Il lB = a a Il PIB, + a a ô PIB'_I - a lB
+ Ô a ~
(7 )
r
1-1
Soulignons que si a=1,
le capital réalisé est égal à celui désiré; l'adaptation
s'est effectuée complètement au cours de la période. En revanche, si a=O, le système
économique est inerte.
Du fait que notre étude porte sur deux secteurs, il va de soi que la maquette
comporte au moins deux équations relatives aux investissements. La première est liée
aux investissements pétroliers et la seconde aux investissements publics. En tenant
compte de l'influence du PIB dans l'une ou l'autre des équations, on a une modélisation
suivante:
I = cp(PIB)
p
et
la =l; (PIB)

1p ,la' PIB indiquent respectivement les investissements bruts des secteurs des
biens exportables, des biens non exportables, et le PIB.
Cependant, il n'est point inintéressant de noter que les régressions sont effectuées en
tenant compte des investissements productifs et de la variation de stock, de telle sorte
que l'on ait lB = 1p ou la = lB' lB désigne l'investissement brut.

-197-
2.1.3 Capital et Effectifs
La fonction de production qui est retenue dans l'étude pour calculer les quantités
désirées de chacun des facteurs est de type CES. Elle est homogène de degré un et
spécifiée en terme de capital et d'effectifs. La substitution n'intervient qu'entre ces deux
facteurs car on établit que le capital se résume à la formation brute de capital fixe. De
même, la substitution entre le capital et les effectifs est possible avant comme après
l'installation des équipements. On peut écrire:
VA = f(FBCF , N)
avec:
- VA la valeur ajoutée;
- FBCF = FBCF] + FBCF2 ' la formation brute du capital fixe;
-FBCF] : investissement du secteur des biens exportables;
- FBCF2 : investissement du secteur des biens non exportables;
- N = N] + N 2 ' les effectifs;
- N] : effectif du secteur des biens exportables;
- N 2 : effectif du secteur des biens non exportables.
Ces facteurs doivent s'ajuster à leur niveau désiré par un ECM. Son utilisation se
justifie par le fait qu'il rend mieux compte les données congolaises.
2.1.4 L'Extérieur
La littérature antérieure évoque de nombreux travaux notamment ceux de
LERNER, ROBINSON, MALINVAUD , HOUTHAKKER et MAGEE . Ceux-ci ont
distingué l'effet-revenu et l'effet-prix dans la formulation des modèles d'importations et
d'exportations.

-198-
Les produits bruts, semi-finis ou finis, destinés à l'exportation dépendent
nécessairement des aléas du marché international. Or, ce marché se caractérise
essentiellement par les variations des prix. Une crise grave, sur le plan mondial suffit
pour ruiner l'économie congolaise.
Les exportations congolaises sont opérées fondamentalement dans le secteur
pétrolier. La situation spécifique de la production pétrolière conduit à considérer cette
variable comme exogène. En effet, ceci se justifie aisément par l'influence des prix
associés à ce secteur qui demeurent très exogènes. De ce fait, l'étude de l'extérieur se
ramène à celle des importations.
Nous nous intéresserons particulièrement à l'approche de KHAN et ROSS.
Celle-ci mettant en exergue la distinction des effets revenus de court et long termes,
tout en conservant les prix relatifs semble mieux s'accorder à notre analyse ..
Soit:
M = I(DI, l-DUC, PyIPm) + E

M, DI, l-DUC, PyIPm
désignent respectivement les importations, la
demande intérieure, les tensions sur les capacités productives, et la compétitivité de
l'économie.
Après cette analyse du bloc réel, examinons les différentes variables du bloc
prix-salaires.
2.2 LE BLOC NOMINAL
Il est constitué des prix et des salaires.
2.2.1 Les Salaires
Les considérations économiques doctrinales imposent que soient connues la

-199-
formation des prix et des salaires. Ceux-ci ont un rôle antagoniste. D'une part, ils
rentrent dans la détermination des coûts de production, et d'autre part, ils interviennent
dans l'offre de travail. Ainsi, ils déterminent le niveau de la demande fmale. En
principe, le niveau des salaires permet d'assurer l'équilibre entre l'Etat ( ou les
entrepreneurs) et les travailleurs. En effet, un niveau très élevé des salaires soutient la
demande, certes. Mais, celle-ci propulse les coûts de production qui agissent en retour
négativement
sur la compétitivité. Ceci peut générer une
augmentation des
importations et une réduction de la production se soldant par un déficit de la balance
commerciale. A contrario, de faibles taux de salaire et de coûts de production génèrent
une bonne compétitivité avec un excédent de la balance commerciale.
Une modélisation de la formation des salaires congolais est un exercice délicat.
Traditionnellement, deux alternatives se présentent: le modèle de négociation salariale
et la courbe de PHILLIPS.
Nous pensons que le niveau réel est déterminé par une série de variables autres
que celles exprimées par PHILLIPS. On pourra entre autres citer celle qui sont liées
aux fonctions d'utilité du syndicat et de la firme. Cependant, les estimations effectuées
ne présentent pas des résultats satisfaisants. Ainsi, nous nous proposons de retenir
l'expression du taux de croissance du salaire en fonction du taux d'inflation et du
niveau de chômage. En dépit des insuffisances
qu'elle pose, non seulement par les
sous-bassements théoriques et empiriques déplorables, maisaussi par le niveau du
chômage congolais très mal quantifié, il s'accorde mieux aux données congolaises
disponibles.
2.2.2 Les Prix
Ils permettent d'analyser les effets inflationnistes. La détermination des pnx
dans les modèles macro-économiques s'effectue par des approches dites implicites et
explicites. La première exige la présence d'équations de prix et se fonde par solde qui

-200-
résulte du comportement de rentabilité des entreprises compatibles avec le partage de
la valeur ajoutée entre les salaires et le profit. La seconde consiste à déterminer les prix
sur la base d'équations. Dans ce travail, nous optons pour ce dernier cas de figure.
Trois fondamentaux types de prix sont considérés dans cette étude: les prix des
biens exportables recouvrant les prix à l'importation ( prix étranger égal au prix à
l'importation car le taux de change est supposé fixe ), le prix des biens non exportables
(prix intérieur ), et le prix à la consommation qui analyse l'inflation. Le premier
considéré comme exogène est influencé par le prix du baril et le cours du dollar. Le
second subit crucialement le jeu du prix de la production. Le troisième établit le lien
entre les deux premiers.
Les dépenses concernant les biens non exportables comprennent les salaires du
secteur public. Cependant, celle des biens exportables couvrent les biens d'équipement
importés. Le CONGO, pays à économie tournée vers l'extérieur, est plus susceptible
d'enregistrer un excédent lié aux biens exportables. C'est ainsi qu'il est intéressant
d'explorer les origines des prix dans les différents secteurs considérés.
a) LE PRIX DU SECTEUR DES BIENS EXPORTABLES
Il est le résultat des facteurs d'offre qui tiennent leur origine à l'extérieur. Les
sources extérieures sont essentiellement les prix substitués au profit des prix
mondiaux. Ainsi, il est largement influencé d'une part, par le prix du baril du pétrole en
vertu de son poids dans ce secteur, et du dollar par son taux de change et, d'autre part,
par les importations.
b) LE PRIX DU PIE
Il est déterminé sur la base du rapport du PIB en valeur et du PIB en volume.

-201-
c) LE PRIX DE LA CONSOftfMATION
C'est un indicateur de l'inflation. Celle-ci caractérise le pouvoir d'achat. Ce
dernier peut être défini par la mesure de l'écart ( en pourcentage ), entre l'évolution des
salaires et celle des prix. Une différence positive entre ces deux indices reflète une
amélioration du pouvoir d'achat, tandis qu'un résultat négatif correspond à une
détérioration de cet indicateur. Les causes de l'inflation sont de deux sources: la source
monétaire et la source réelle. La première se justifie par la quantité trop élevée de
monnaie injectée dans l'économie à une certaine période. La seconde se distingue
principalement par la demande et par les coûts.
D'entrée de jeux, nous tenons à exclure le premier cas de figure. Ceci s'explique
par l'absence de maîtrise des données monétaires et fmancières par les autorités
locales. Notons qu'il y a inflation par les coûts de production quand la hausse des prix
occasionnée par la diffusion des hausses des éléments entrant dans la détermination
des prix intérieurs, telle que l'augmentation des salaires réels, mais aussi lorsque les
producteurs nationaux répercutent dans leur prix de vente l'augmentation des prix des
produits étrangers, tels que les prix des biens de consommation intermédiaire; on a
dans ce cas une inflation importée. En revanche, il y a inflation par l'excès de demande
si des hausses de dépenses se heurtent à une offre rigide que la montée de la
productivité ne suffit pas à satisfaire. Ceci peut se résumer par: si la demande est
supérieure à l'offre, il y a augmentation des prix. Il y a par conséquent augmentation
des prix par la demande et par les coûts avec d'importantes répercussions dans toute
l'économie.
Au CONGO, une appréciation de l'environnement tirée de l'environnement
socio-économique révèle une dépréciation du pouvoir d'achat. Celle-ci a des causes
aussi bien internes qu'externes. En effet, la restructuration intervenue dans la majorité
des entreprises, l'application des mesures du Programme d'Ajustement Structurel parmi
. lesquelles le gel des salaires dans la fonction publique, la suspension des intégrations
et la réduction des primes et indemnités dans l'ensemble du secteur d'Etat, et la non

-202-
révision du SMIG et de la grille des traitements des fonctionnaires avant 1990,
combinées à la hausse ininterrompue des prix n'ont cessé d'exercer toute leur pression
réductrice sur le pouvoir d'achat des ménages congolais. Par ailleurs, l'importance des
recettes pétrolières dans les ressources de l'Etat est bien connue. Elles sont composées
de la redevance et de l'impôt sur le bénéfice. Elles sont calculées à partir des données
sur les coûts d'exploitation, de développement et de l'évolution du taux d'imposition.
Elles dépendent lorsqu'elles sont calculées en francs courants, de l'évolution du Baril
(prix du baril exprimé en dollar, cours du dollar par rapport au franc cfa ). Cependant,
ces derniers ne suffisent pas pour déterminer les ressources réelles de l'Etat. Ainsi, il
est nécessaire de tenir compte de l'évolution des prix intérieurs. Finalement, l'inflation
congolaise est liée de loin ou de près à l'inflation mondiale. Ceci peut s'expliquer par:
- le CONGO est fortement dépendant, pour ses importations, de la FRANCE;
- les structures économiques sont encore inadaptées à la forte croissance des
investissements et à la croissance des revenus distribués. Des goulots d'étranglement
apparaissent dans le domaine des transports et malgré les investissements consentis,
leur résorption est lente. De même, l'inadéquation des structures de commerce, son
caractère néo-colonial font qu'une partie des revenus distribués et de l'accroissement
des dépenses publiques soit absorbée par une augmentation des prix;
- le CONGO ne dispose pas encore des moyens nécessaires pour un SUIVI
conjoncturel efficace de l'économie. Tout retard dans la mise en place des outils
indispensables, n'a cessé d'aggraver le poids des facteurs inflationnistes structurels;
- de même, compte tenu de l'endettement de certaines entreprises d'Etat, une
pression à la hausse des prix ne cesse de se faire sentir dans la résolution de leur
équilibre financier.
En conséquence, une modélisation de l'inflation devra prendre en compte de:
-la
différence entre
le taux
d'inflation moyenne congolaise et le taux
d'augmentation du prix du pétrole;
-la différence entre le taux spécifique sur les investissements et le taux
d'inflation moyenne congolaise.

-203-
Ce dernier point sert de base au réajustement des salaires des fonctionnaires et
des dépenses courantes de l'Etat.
La prise en compte de ces facteurs aurait conduit , sans nul doute, au contrôle
des motifs générant une inflation supplémentaire, notamment:
- la forte inflation des biens importés, en particulier ceux en provenance
de la zone franc;
- l'absence d'industrie nationale pour la réalisation de grands travaux
d'infrastructure, obligeant le CONGO à passer des contrats dans des termes peu
favorables. Cette situation étant , d'ailleurs le plus souvent aggravée par le souci de
procéder rapidement à la réalisation de ces travaux, ce qui ne permet pas toujours
d'entamer des négociations en position propice;
- le manque d'études techniques et économiques préalables à la
réalisation de certains travaux, augmentant dans des proportions bien supérieures le
coût de ces études, la réalisation des contrats d'équipement ou/et de construction;
- les carences de contrôle des travaux;
- l'absence de contrôle efficace des marchés de l'Etat, qui est aggravée
par la pression des groupes contractants ces marchés.
En tenant compte de toutes ces considérations, une modélisation des prix de la
consommation doit être constituée des prix intérieurs et des prix étrangers. Elle peut
être formalisée dans l'optique du théorème de la parité du pouvoir d'achat. Ainsi, la
relation entre le niveau des prix intérieurs et celui des prix de consommation est la
suivante:
Pc = a
Py + (l-a ) Pm + E

Pc, Py , et Pm représentent respectivement le prix de la consommation, le prix
intérieur et le prix étranger.

-204-
Pour clore ce paragraphe, il convient de souligner que le niveau des pnx
congolais n'a pas son origine dans la demande et dans l'offre. Les explications à travers
la demande sont basées sur l'accroissement du revenu national disponible et la poussée
excessive de l'offre monétaire par rapport à la poussée de l'output. Les sources à
travers l'offre sont des causes structurelles comme l'étranglement de l'offre
dans le
secteur industriel réel. La génération de l'offre de la tendance inflationniste peut naître
à partir des importations et de la fragmentation des marchés. L'exceptionnelle versalité
des prix futurs n'est pas moins importante que d'autres facteurs dans un monde
dynamique. Cette dernière source d'inflation est même plus apte à générer une pression
inflationniste divergente qui est elle même une source dangereuse d'inflation.
2.3 LES AUTRES EQUATIONS DE COMPORTEMENT
Elles sont liées aux finances, revenus et dépenses. Elles permettent d'étudier et
de mieux apprécier le mouvement de la dette publique. Elles sont celles relatives aux
recettes ( pétrolières, fiscales et douanières) et à la dette publique.
La fiscalité regroupe les cotisations sociales des employeurs, des employés, l'impôt sur
le revenu des personnes physiques, la taxe sur la valeur ajoutée, les droits de douane et
les prestations sociales. Toutes ces variables ( honnis les IRPP et les taxes ) sont
sujettes à des équations de définition, et ne pourront de ce fait pas être estimées
économétriquement. C'est ainsi
que nous nous
intéressons essentiellement aux
dépenses et aux revenus.
2.3.1 La Dette Publique
Elle peut se définir par le sock qui diminue par remboursement et croît avec le
déficit des fmances publiques.
Soit:
(1.1)

-205-
avec
T = 1 + RT/100 le taux d'intérêt réel;
DP: dette publique;
G: dépenses publiques;
T: taxe;
R: remboursement.
Une reformulation de l'équation (1.1) est:
( 1.2)

ô , G-T , et E désignent respectivement le taux de remboursement, le déficit public
et l'erreur de mesure.
Une transformation de l'équation (1.2) est:
(1.3)

2
A( L) = 1 - aIL - a 2 L -' ..
Ce qui conduit à:
(1.4)
L'équation (1.4) obtenue représente la dette publique nominale. Cependant, elle peut
poser des problèmes relatifs à la non linéarité très forte dans un modèle qui autrement
est linéaire au moment de la simulation. Sur ce, nous linéarisons (1.4) au moyen de
développements de Taylor réalisés autour de la moyenne des variables''. on a::
(1.5 )
2Pour plus détails, le lecteur pourra consulter M.LUBRANO in Approximation des Identités Comptables dans
les Modèles de Simulation Spécifiés en Logarithmes,
1990; op.cil.

-206-
C'est l'équation (1.5) qui est retenue dans la maquette.
2.3.2 Les Recettes Publiques
Elles sont représentées par les recettes pétrolières, fiscales et douanières. Elles
incarnent l'évolution d'ensemble de l'économie. De ce fait, une modélisation de cette
variable est:
RPFD = ~ (PIB) + TI

RPFD, PIB, et 11
désignent respectivement les recettes pétrolières, fiscales et
douanières, le PIB et l'ensemble des variables non observées.
2.4 LE BOUCLAGE DE LA MAQUETTE
Un modèle dynamique pertinent doit faire apparaître les logiques essentielles du
développement, articulées sur une ou plusieurs boucles, qui agissent
de manière
variable au cours du temps. Ces circuits combinent des dynamiques d'offre et de
demande, internes et externes.
Dans ce travail, nous avons jusqu'à présent insisté sur des équations de
comportement et / ou de définitions qui résument les influences multiples ou non,
permettant de mettre en évidence les mécanismes de développement interne et externe
interreliés les uns aux autres. Il sied maintenant de les boucler.
Le bouclage s'articule sur les effets multiplicateurs et l'obtention-diffusion des
gains de productivité. En effet, les effets multplicateurs de revenu-demande et d'offre
(effets d'entraînement inter-sectoriels au sein du tissu productif) se manifestent à partir
d'impulsions
par
les
dépenses
publiques:
production-revenu
des
ménages-
consommation,
production-revenu
des
entreprises-investissement
et
l'effet

-207-
accélérateur. On capte ICI les dynamiques particulières d'amplification de et par la
demande.
Les gains de productivité engendrés par les investisssements occasionnent un
surplus de revenu distribuable. La réparttion peut se faire, selon des degrés divers, en
accroissement de salaire ou en diminution de prix qui, de manière indirecte se traduit,
sur le plan interne par une augmentation du pouvoir d'achat des ménages.
La pureté doctrinale du modèle keynésien impose le seul fonctionnement du
bloc réel, en gélant les variables du bloc nominal, les salaires, les recettes et la dette
publique. De ce fait, le fonctionnement du modèle est résumé par la condition
d'équilibre du marché des biens. Soit:
PIB + M= C+ FBCF+ G +X
(1.1.1)

PIB, M, C, FBCF, G, et X désignent respectivement le produit intérieur brut, les
importations, la consommation finale, les investissements, les dépenses publiques et
les exportations en valeur.
Cet équilibre détermine le niveau de production, et donc l'emploi via la fonction
de production. Selon l'expression consacrée, le modèle est un modèle de demande:
seuls les changements sur les comportements de demande sont susceptibles d'affecter
le niveau de production.
Nous finissons de clore la maquette décrite plus haut en réintroduisant les
équations de prix, de salaire, des recettes et
de la dette. Et fmalement, on a une
maquette qui retrace l'ensemble de l'économie. Cependant, cette maquette ne doit pas
seulement décrire le fonctionnement de certaines variables stratégiques de l'économie
congolaise, mais en même temps servir de moyen de prévision des effets de certaines
mesures de politique économique.
Sur la base de ces considérations théoriques, nous complétons la maquette par
l'ajonction des équations auxiliaires du bloc nominal. Elles sont constituées des prix
d'exportation, d'importation et d'investissement. Ces équations permettent de traduire

-208-
l'équation comptable {l.LL) en prix courants, nous conférant ainsi les propriétés du
bouclage de la maquette.
2.5 REPRESENTATIVITE DE LA MAQUETTE
Une
maquette théorique chiffrée qUI se veut représentative, à la fois
qualitativement et quantitativement, vient d'être définie.
La transparence de ces fondements théoriques jointe à la présence des
"fonctions de comportement macro-économiques" chiffrées de manière réaliste en font
un chaînon privilégié. Comme la majorité des modèles macro-économiques, notre
maquette a une structure keynésienne à court terme: la production est déterminée par la
demande. Finalement, la maquette peut être assimilée à un modèle IS-LM dynamique
avec des équations de prix et de salaires usuelles.
Les équations constitutives de la maquette sont présentées dans les tableaux
n02.5 & n03.5 (18 équations au total ). Elles expliquent les endogènes et les endogènes
intermédiaires.
Quelques commentaires sur certaines équations s'avèrent nécessaires:
a) la fonction de consommation est la fonction keynésienne habituelle;
b) les importations dépendent de trois types de facteurs:
- le volume du marché ( demande intérieure );
- la compétitivité ( rapport des prix intérieurs aux prix étrangers );
- les tensions de l'appareil productif.
Les prix étrangers sont des grandeurs exogènes. Sous cette hypothèse, la fonction
d'importation a la forme spécifiée par l'équation n06.
c) le taux de salaire est déterminé au moyen de la relation de PHILLIPS. Il est vrai que
la spécification usuelle relie le taux de croissance du salaire nominal au taux de
croissance du niveau général des prix et au taux de chômage. En dépit des chiffres de
ce dernier, nous l'avons regroupé dans l'ensemble des variables non observées. C'est
l'équation n02.

-209-
d) Je niveau général des prix se détermine sur la base du taux de salaire nominal
(donné) en relation avec le marché du travail, obéissant ainsi à la logique keynésienne.
e) l'investissement fixe le niveau de la production selon la logique keynésienne. Par
conséquent, il dépend de la production ( effet accélérateur ) et du coût d'usage du
capital; celui-ci devrait être incorporé du prix relatif de l'investissement (Pi/Py); on
l'omet à des fins de simplification. Le coût d'usage est alors homogène au taux d'intérêt
réel accru de la dépréciation du capital.

-210-
Tableau n? 2.5: Equations de la Maquette
1) Prix de la consommation
t:. Ln PCt = ao t:. Ln Py, + al t:. Ln Pm, + al Ln Pyt-1 + a3 Ln P~-l
+ a4 Ln PCt - 1 + utJ
(2) Taux de salaire
t:. Ln Wt =130 t:. Ln Pyt + 131 Ln Pyt-1 + 131 Ln Wt- 1 + ua
(3) Consommation
Ln Ct =10 LnRNDt +11 LnCt- 1 +Ut3
(4) Investissements publics
t:. Ln la, = T'Jo t:. Ln PIBt + T'JI Ln PIBt- 1 + T'Jl Ln lat-1 + Uu
(5) Investissements pétroliers
!1 Ln 1Pt = À o !1 Ln PIBt + À 1 Ln PIBt- 1 + À 1 Ln 1Pt-1 + À 3 Ln DPt- 1 + Dt5
(6) Importations
t:. Ln Mt = Qo t:. Ln DIt +Q1 t:. Ln( Py) +Ql Ln Dlt- 1
Pm t
+ Q3 Ln( ~J t-1 + ua
(7) Recettes
!1 Ln RPFDt = to !1 Ln PIBt + r 1 Ln PIBt- 1 + r 1 Ln RPFDt_1 + Da
(8) Dette Publique
Ln DPt = So Ln (G - T )t + SI Ln't-1 + Sl Ln DPt - 1 + DtB

-211-
Il convient de noter que les prix d'investissement, et ceux liés aux échanges extérieurs
sont présentés dans le tableau ci-après.
Tableau n03.5 : Equations Auxiliaires
(9) Prix d'importations
Ln Pm, = Xo Ln PEt + Xl Ln Pmt-l + u t9
(10) Prix d'investissements
D. Ln Pit = <Po D. Ln Pyt + <Pl D. Ln Pmt + <P2 Ln Pyt-l + <Pl Ln Pmt- l
+ <P4 Ln Pit - l + uUl
(11) Solde de la balance commerciale
(12) Investissement total
(13) Demande intérieure
(14) Déficit gouvernemental
( 15) Prix intérieur
_ nP/Bt
Pyt - P/Bt
(16) PIB nominal
(17) Equilibre Ressources-Emplois

-212-
Il convient de noter ici que le prix des importations est le produit du prix des biens
étrangers en dévises et du taux de change 't
(en nombre de francs par dévises ). Sous
l'hypothèse où 't
est constant, on a l'équation (10). Par ailleurs, il est expliqué par le
niveau des prix des exportations françaises vers le Reste du Monde( PF).
En guise de conclusion de cette partie, disons que nous avons esquissé un
modèle qui vise à élucider les différences entre le secteur des biens exportables et celui
des biens non exportables. Celui-ci intègre les différents éléments dans l'agrégation de
l'économie congolaise. Il permet d'analyser les mécanismes de la dette publique.
Après toutes ces considérations théoriques, intéressons-nous maintenant aux
applications.
III. VERIFICATION EXPERIMENTALE ET INTERPRETATION
ECONOMIQUE DES ESTIMATIONS
Ce paragraphe s'attèle exclusivement à vérifier la cohérence des données avec la
théorie économique. Sur ce, nous estimerons dans un premier temps la maquette, et.
dans un autre nous apprécierons les différentes élasticités des équations.
En application de la méthodologie présentée au chapitre 4, le tableau n03
présente les estimations définitives des équations de la maquette. Par souci de clarté,
nous avons omis toutes les étapes intermédiaires pour ne garder que l'étape finale.
Les équations constituant la maquette semblent un bon départ de modélisation
car elles passent les tests de mauvaises spécification effectués.
Mais certains
coefficients des équations ont été peu interprétables. Ainsi, au moyen des calculs qui
consistent à prendre la somme des coefficients des polynômes de retard, nous avons pu
faire apparaître les solutions de long terme: la reparamétrisation. A part les R2 qui
dépendent des moyennes des endogènes respectifs, les caractéristiques des équations
n'ont pas changé; ce qui laisse supposer que les restrictions imposées sont acceptables.

-213-
Tableau n04.5 : Estimation de la Maquette
(1) Prix de la Consommation
Ln PCt = ·143 Ln Pyt + ·096 Ln Pmt - ·695 Ln PCt-1 + ·340
(.040)
(.065)
(.079)
(.125)
(2) Taux de Salaire
Ln Wt = ·400 Ln Py, - ·514 Ln ~-1 - 1· 895
(.154)
(.156)
(.749)
(3) Consommation
Ln Ct = .182 Ln RNDt + .619 Ln C t- 1 + 1.062
(.040)
(.077)
(.208)
(4) Investissements Publics
/1 Ln lat = 664 /1 Ln PIBt - .463 Ln I at- -1.904
1
(.251)
(.181)
(.918)
(5) Investissements Pétroliers
/1 Ln '» = 3.540/1 Ln PIBt - .244 Ln I p
-
.642
t
(.967)
(.063)
t-1
(.201)
(6) Importations
Ln Mt = 1.275 Ln DIt + 0.124 Ln COMPt -1.031 Ln DIt_1
(.113)
(.051)
(.120)
- .679 Ln M t - 1 + .176
(.102)
(.233)
avec
COMP = Py
Pm
(7) Recettes
Ln RPFD =
t
2.323/1 Ln PTB +
t
.177 Ln PTBt - 1 - .155 Ln RPFDt _ 1 - .294
(.864)
(.386)
(.150)
(1.560)
(8) Dette Publique
Ln DPt = .259 Ln (G - T)t + 18.062 Ln 't-1 + .773 Ln DPt-1 - 21.260
(.265)
(4.889)
(.073)
(6.034)
Il convient de souligner ici que .182 représente l'élasticité marginale à consommer.

-214-
Tableau n05.5: Estimation des Equations Auxiliaires
(9) Prix d'Importations
Ln Pm, = .716 Ln PF. + .265 Ln Pmt-l + .260
.
J
(.14)
(.146)
(.300)
(10) Prix d'Investissements
Ln Pit = .541 Ln Py, + .724 Ln Pm, - 1.367
(.117)
(.256)
Tableau n06.5 : Principaux Tests des Equations Estimées
T 5.5.a
R2
0
RSS
h
Hétéroscédasticité
Prix de Consommation
.989
.041
.031
3.04
F(6, Il)=2.322
Taux de Salaire
.920
.140
.371
1.84
F(4,14)=1.716
Consommation
.989
.042
.034
1.97
F(4,14)=.926
InvestissementsPublics
.869
.207
.817
1.98
F(4,14)=.725
InvestissementsPétroliers
.612
.331
2.079
2.11
F(4,14)=.4669
Importations
.990
.048
.038
2.38
Recettes
.396
.263
1.246
1.64
F(6, Il)=.4331
Dette Publique
.888
.712
7.599
1.69
F(6,11)=.9508
Prix d'Importations
.929
.107
.217
1.51
F(4,14)=2.8277
Prix d'Investissements
.938
.147
.435
1.29

-215-
T 5.5.b
Normalité X2(2)
Arch test X2(2)
Prix de Consommation
.913
6.138
Taux de Salaire
5.084
.119
Consommation
20.815
.040
/
Investissements Publics
.273
.845
Investissements pétroliers
.433
.448
Importations
1.030
.319
Recettes
1.294
2.377
Dette Publique
.812
4.794
Prix d'Importations
.153
2.437
CONCLUSION
Au cours de notre exploration des VOles et moyens relatifs à la régulation
économique congolaise, nous avons estimé différentes équations constituant la
maquette de l'économie. De nombreux éléments notamment ceux de la détermination
de la demande, des prix, des recettes sont identifiés. Après les tests de régression,
seules les relations sélectives acceptables sont présentées.
Les
statistiques
utilisées pour l'interprétation des
résultats à partir des
estimations sont traditionnelles.
Du point de vue compatibilité à la théorie économique, les équations de la
maquette présentent de bons signes d'élasticités partielles. Ces dernières nous ont
permis d'avoir un découpage plus fin de différentes variables qui interviennent dans la
réalité congolaise. Les résultats obtenus présentent globalement des similitudes avec
ceux obtenus au chapitre 3. Ils concourent également à l'état des lieux fait au chapitre

-216-
2. Par ailleurs, il nous a été donné l'occasion d'appréhender à titre d'exemple, que les
biens de consommation dans l'économie congolaise, sont de deux natures: ceux
produits nationalement et ceux qui sont importés. Les prix doivent refléter cette
dichotomie, certes. L'estimation opérée a révélé que les prix de la consommation sont
plus sensibles au prix de la production intérieure qu'au prix étranger. En outre, nous
aurions aimé faire figurer dans l'équation relative aux investissements pétroliers la
variable Dette publique ( DP ) à l'instant précédent.
Malheureusement après
régression, il s'est avéré qu'elle n'est pas statistiquement significative. En revanche, elle
a présenté un signe négatif corroborant ainsi à son effet d'éviction aux investissements
pétroliers.
Pour terminer, on peut retenir que la variable DP bien que non significative au
sens statistique du terme, présente un signe négatif aux investissements du secteur des
biens exportables.
Toutefois, les performances de la maquette doivent être établies par le biais des
simulations. C'est l'objet du prochain chapitre.

Chapitre 6
ANALYSE PREVISIONNELLE ET SINIULATIONS
DE POLITIQUE ECONONIIQUE
INTRODUCTION
Il est vrai que l'intérêt et la qualité d'un modèle sur son degré
d'explication est fonction de la précision des ajustements statistiques, mais SUl10ut des
résultats prévisionnels qui en découlent. Notre maquette ayant déjà été estimée, il est
nécessaire d'examiner sa conformité aux prévisions et aux simulations. A cette fm,
nous sommes amenés à utiliser des techniques prévisionnelles et de simulations
déterministes.
Ce chapitre s'attèle à présenter d'abord les aspects méthodologiques des
simulations, ensuite les résultats et enfin les prévisions et les variantes de politique
économique et d'environnement international.
1. SIMULATION
Elle peut être définie par la résolution d'un système de n équations pour
en extraire l'ensemble des valeurs de la ième endogène non incluse dans le vecteur des
variables endogènes à l'instant t. On distingue deux types de simulation: la simulation
déterministe où l'on suppose les résidus égaux à leur moyenne ( nulle ), et la
simulation stochastique qui revêt un caractère totalement contraire au premier.
Soulignons au passage que la première simulation ici annoncée est la plus utilisée dans
l'évaluation et la caractérisation des modèles empiriques. Elle est également utilisée
dans les analyses variantielles et prévisionnelles.
Un distingo se fait entre la simulation ex post d'une part, et la simulation ex ante
d'autre part. La première se réalise avec les valeurs observées des
variables

-218-
explicatives. Elle sert, sur la base des valeurs historiques des variables endogènes
connues, à tester la validation du modèle. La procédure consiste tout simplement à
comparer les valeurs observées aux valeurs calculées des variables endogènes. En
revanche, la seconde s'opère sur la base des variables explicatives non observées, mais
prévues ou / et déterminées par hypothèse. Elle est souvent utilisée pour l'analyse
prévisionnelle.
On distingue deux catégories de simulation ex post: la simulation statique ( non
cumulée) et la simulation dynamique ( cumulée ). La première se caractérise par la
fixation à leurs valeurs observées à chaque instant des valeurs prises par les variables
explicatives, et les variables endogènes retardées. En revanche dans la seconde, les
endogènes retardées, pour autant qu'elles se rapportent à la période de simulation, ont
des valeurs calculées par le modèle.
Nul n'ignore que les progrès de la prévision économique à long terme, marqués
particulièrement par le développement des modèles dynamiques auto générateurs
susceptibles de simulation sur de longues périodes, ont conduit à une association
d'instruments économétriques classiques aux procédures de validation de type dont les
limites ont été déjà spécifiées.
Dans ce travail, les simulations permettront fondamentalement de vérifier la
cohérence des estimations. De ce fait, il nous importe de faire des simulations à
l'intérieur de la période d'estimation, puis à l'extérieur ( prévision ). Le type de
simulation ex post que nous considérons, est dynamique en ce sens que ce sont les
valeurs calculées une année donnée pour les variables endogènes qui sont utilisées
pour les variables retardées aux périodes ultérieures. Ainsi, l'on se met à cumuler les
erreurs de simulation et l'on reproduit l'évolution passée de l'économie du Congo. Il
permet de vérifier la cohérence entre le modèle construit et les faits par comparaison
entre les valeurs
observées et les valeurs calculées des variables endogènes.
Cependant, les variables exogènes sont prises égales à leurs valeurs observées.

-219-
Pour des raisons évoquées précédemment, il convient de souligner que les
simulations considérées dans cette étude sont purement déterministes. Celles-ci nous
permettront d'aborder sereinement les exercices
variantiels et prévisionnels. Aussi,
elles sont la méthode la plus utilisée pour l'évaluation et la caractérisation des modèles
empiriques tel celui que nous simulons. Elles consistent à trouver la trajectoire des
endogènes pour une trajectoire fixée des exogènes. Ainsi en modifiant la trajectoire
des exogènes, nous créerons différents scénarii de politique économique. L'évaluation
s'effectuera par comparaison de la trajectoire initiale à la nouvelle.
1.1 LA PROCEDURE DE SIMULATION
Soit donnée la forme générale de notre maquette:
avec:
Yt : le vecteur des variables endogènes à la période t;
X, : le vecteur des variables exogènes à la période t;
a
: les coefficients estimés de la maquette;
E
: le vecteur des aléas;
'II
: fonction log-linéaire des paramètres estimés.
La fonction 'II
peut aussi s'écrire sous la forme d'un système de n équations résolues
par rapport à chacune des endogènes:
Yt désigne la i ème variable endogène non incluse dms Yt • La simulation de la
maquette consiste à résoudre ce système de n équations pour en extraire l'ensemble des
valeurs de Yt solution, en supposant les résidus égaux à leur moyenne. On s'intéresse

-220-
crucialement aux variables endogènes retardées dont les valeurs calculées par le
modèle se rapportent à la période de simulation: la simulation dynamique.
La maquette étant déjà estimée, nous l'inscrivons dans un pogramme de
résolution RATS ou / et MUSCADINE. Par suite, nous faisons la simulation.
1.2 EVALUATION DES PERFORMANCES DES SIMULATIONS
Elle s'effectue sur la base de l'analyse visuelle graphique ou / et de
certains indicateurs statistiques.
1.2.1 Des graphiques
Pour mieux visualiser la réduction des possibilités de dérapage de la
maquette, nous représentons graphiquement l'évolution des grandeurs réelles des
variables explicatives. L'analyse de ces graphiques consiste à montrer que la maquette
retrace convenablement l'évolution du passé. Par suite, nous évaluons statistiquement
la qualité des simulations.
1.2.2 De l'évaluation statistique des simulations
L'appréciation de la maquette est fonction de la précision avec laquelle
elle reproduit l'évolution passée de l'économie. Ainsi, l'on est amené à tester la
maquette pour en savoir ses limites. L'analyse consiste à voir le rapprochement de la
simulation historique par rapport aux données historiques. Pour cela, nous faisons une
comparaison. entre les valeurs calculées et les valeurs observées sur la base
principalement de la Root-Mean-Square Simulation Error et du coefficient d'inégalité
de THEIL.

-22] -
i) La Root-Mean-Square-Simulation-Error ( RMSE)
C'est l'une des meilleures méthodes d'examen de la précision de la
simulation. Elle se définit par la racine carrée des erreurs quadratiques commises sur
diverses variables. On note:
r
21~2
RMSE=l/ ~ (y:-y;)
yS et yi désignent respectivement les valeurs simulées et initiale de
Y.
La Root-Mean- Square-Simulation (RMSE) est une mesure de la déviation de la
variable simulée de son sentier actuel. Par conséquent, elle doit être la plus faible
possible. On peut l'obtenir en pourcentage, dans ce cas, elle est appelée la Root-Mean-
Square-Percent-Error et égale à:
RMSE% = i.É
Y~ - y;
[T 1=1 [
"J2JY;
YI
ii) Le coefficient d'inégalité de THEIL
C'est un autre critère très utilisé d'évaluation statistique de la simulation.
Il permet de juger si le modèle simule bien les différents points de retournements des
données historiques et les changements rapides dans les données. Il est noté par U et
égal à:
T
]112
f
U =
[ E(Y/ -vil
T
]112 [T
]112
[~ Ir y/)2
+ ~ Ir y/ )2
T 1=1
T 1=1

-222-
Etant entendu que le coefficient doit prendre des valeurs compnses entre zéro et
l'unité. J] est trivial que pour U = 0, on a yS = yi, on dit qu'il y a un ajustement
parfait entre les deux séries. Par contre si U= 1, alors il y a une mauvaise performance
prédictive du modèle. Le coefficient d'inégalité de THEIL peut se décomposer en u" ,
Us, et U C U m , Us, et U C représentent respectivement les parts du biais, de la
m=
variance et de la covariance. En tout état de cause, l'on doit avoir U
Us, et U C =1
avec ir» ir» U C=1.. U m désigne l'erreur systématique due à la comparaison de la
moyenne de Y à celle de la simulation. Une valeur proche de 0,1 ou 0,2 révèle un biais
systématique et implique une révision du modèle. Elle se définit par:
En revanche, US indique la capacité du modèle à reproduire la variance des endogènes.
Une grande valeur de cette proportion implique que les séries simulées fluctuent
considérablement ( respectivement peu) quand les séries observées fluctuent peu
(respectivement beaucoup ). La révision du modèle est impérative quand les valeurs de
ces deux proportions sont assez élevées. Celle-ci peut être notée par:
U C représente les erreurs restantes, les erreurs non systématiques. Elle se définit par:
Pour terminer, il n'est point inintéressant de souligner que les simulations apportent
fondamentalement deux informations relatives aux erreurs d'estimation des relations

-223-
économétriques: l'erreur résultant du caractère dynamique des relations d'une part, et
d'autre part, celle résultant du fonctionnement simultané du modèle.
Après toutes ces considérations théoriques, qu'en est-il des résultats de la
maquette.
II.
RESULTATS
2.1 LA RESOLUTION
Nous transcrivons la maquette sous la forme
d'un programme de
résolution informatique intrinsèque au logiciel RATS ou / et MUSCADINE. Pour
mener à bien la résolution, nous établissons la matrice d'incidence et d'incidence
décomposée en blocs de dimension 15x15. Nous avons quatre (4) blocs:
- le prologue constitué des équations pouvant être résolues directement et
indépendamment d'autres équations de la maquette. Nous avons pris les équations qui
ne présentent aucune simultanéité. Ce sont: la Consommation (C) , le Prix des
importations (Pm), et la Demande Intérieure (DI).
- le coeur est composé des équations dépendant des variables déterminées
précédemment. Il regroupe les équations relatives aux variables: Importations (M),
Prix de la consommation (Pc), Prix des investissements (Pi), les PIB respectivement en
valeur et en volume (nPIB) et (PIB);
-le bouclage est assuré par le niveau des prix intérieurs (Py) ;
-Yépilogue est formé des variables de sortie. Ce sont: les Investissements
Publics (la), le Déficit Public (S), le Taux de Salaire (W), la Dette Publique (DP) , les
Recettes (RPFD), les Investissements Pétroliers (Ip).
Le programe est composé de deux grandes parties. Nous commençons par
"charger" les données, puis nous résolvons le système au moyen de la méthode de

-224-
GAUSS-SEIDEL. Certes, il existe un grand nombre de méthodes ( directes et
itératives) qui permettent de résoudre un système d'équations linéaires ou non linéaires.
Cependant chacune des méthodes a des avantages et des inconvénients. La méthode
que nous adoptons a la spécificité d'appartenir à la famille des méthodes itératives. Son
principe consiste à utiliser chacune des équations pour déterminer une nouvelle
estimation de la solution en prenant au départ un ensemble de valeurs d'essai. Ainsi, on
utilise pour chacun des calculs les dernières valeurs obtenues. De plus, elle semble la
méthode la plus simple à mettre en oeuvre pour résoudre un système linéaire ou non
linéaire. Sur la base de toutes ces considérations théoriques, nous résolvons le système
formé des équations du modèle estimé ( cf. tableau n" 1.6 ). Le schéma de résolution
suit l'ordre ci-après: d'abord, le Prologue, puis le Coeur, ensuite le Bouclage, enfin
l'Epilogue.
Il sied de rappeler ici que les équations constituant cette maquette sont
construites sur la base des propriétés standards à savoir que l'objectif recherché est
avant tout la compréhension des mécanismes et interrelations entre les phénomènes
étudiés. La taille est la plus réduite possible pour permettre de visualiser les liens entre
les variables. Les variables endogènes ont été implicitement données au chapitre 5. Les
autres identités utilisées dans la résolution de la maquette défmisent les endogènes
intermédiaires.

-225-
Tableau nOl.6: Résolution de la maquette
PROLOGUE
Consommation
Ln Ct = .182 Ln RNDt + .619 Ln Ct - 1 + 1.062
Prix d'Importations
Ln P"'t = .716 Ln PEt + .265 Ln Pmt-l + .260
Demande Intérieure

-226-
COEUR
Prix de la Consommation
Ln PCt = ·143 Ln Py, + ·096 Ln Pm. - ·695 Ln PCt-l + ·340
Importations
Ln Mt = 1.27J Ln DIt + 0.124 Ln COMPt - 1.031 Ln Dlt-1
(.113)
(.051)
(.120)
- .679 Ln M t - 1 + .176
(.102)
(.233)
avec
COMP= Py
Pm
Prix d'Investissements
Ln Pit = .541 Ln Pyt + .724 Ln Pmt - 1.367
PIB nominal
nPIBt = Ct PCt + FBCF; Pit + G, Pt + X, t», - Mt Pmt
PIB réel
BOUCLAGE
Prix du PIB
_ nPIB
Py
t
t -
PIBt

-227-
EPILOGUE
Investissements Publics
D. Ln lat =664 D. Ln PIBt -.463 Ln lat-1 -1.904
Investissements Pétroliers
D. Ln I
= 3.540 D. Ln PIB
p
t - .244 Ln I p
- .642
t
t-1
Déficit public
Taux de salaire
Ln ~ = ·400 Ln Pyt - ·514 Ln ~-1 -1·895
Recettes
~ Ln RPFDt = 2.323 D. Ln PIB +
t
.177 Ln PIBt - 1 - .155 Ln RPFDt _ 1 - .294
Dette Publique
Ln DPt = .259 Ln (G - T)t + 18.062 Ln 't-1 + .773 Ln DPt - 1 - 21.260

-228-
2.2 LES RESULTATS DES SIMlJLATIONS
Les simulations effectuées sont dynamiques. La période de simulations
retenue est 1972-1992. Les équations économétriques considérées sont spécifiées en
niveau et en variation. En effet, celles analysant le bloc nominal et les salaires sont en
variation, alors que les autres sont prises en niveau. Les résultats obtenus, avec un
critère de convergence de 0.5%, sont évalués dans le paragraphe ci-après.
2.2.1 Présentation des graphiques
Nous reproduisons ici l'évolution passée de l'économie congolaise. Ceci
nous permet d'observer la cohérence entre la maquette et les faits par comparaison
entre les valeurs observées et les valeurs calculées des variables endogènes. Les
variables exogènes sont prises à leurs valeurs observées. Dans l'ensemble, nous
constatons que la précision des variables de la maquette est satisfaisante (cf. Graphique
n" 1.6 ). Pour des fms de simplification, nous ne présentons que quelques variables.
Graphiques nO}.6: Simulations Rétrospectives
Simulation de la dette publique
5.6
... _ - - - - - - - -
4.8
,
,
,
4.0 'i
.t
r
.
3.2
r
,
.
2.4
1.6 .
0.8
0.0 ..
!
iLDETIE
-0.8
--=11
;TSEDETIE
- - - - Il
--'--~r
-1.6
T
';--:'-'--~ ..-; . 'r"-:' "J1
1973
1978
1983
1988

-229-
Simulation du prix de la consommation
5.4
5.2
,
,
,
5.0 ..
,
,
,
,
4.8
,
,
4.6 -
4.4
1
ILPCONS
,
,
1
1
iTSEPCONS
l
,
T
1
---- - - - - - - ~ -
,
1

;
1973
1977
1981
1985
1989
Simulation de la consommation finale
,
,
-
,
,
,
,
,
,
,
5.6
1
,
,
,
r
5.4 -.;
,
r
,
,
5.2
,
-i
5.0 -i
LCO-~STO----~---
1
_ :
4.8 !
1

i
[TSECONSTO
L
..
_
4.6 --'--------:- ---;- ---'-' r--- ~·---i----;·
----;-----T·----·~,- r - ~- "--;------ r - - - - -
1973
1977
1981
1985
1989

-230-
Simulation des investissements petroliers
4.5
1
4.0
,
3.5 .:
,,,
3.0
,
,
, '
\\
2.5
,,
,
,
,
,
\\
,
2.0 ";
"
,
1
1.5 -,
1
,------------.--1:
,
ILlNVPE
- I I
1.0 .;
Il
1
il
1
!TSEINVPE
-- - - I!
- - - - - - - - - - -
,
1
,
1
0.5
1973
1977
1981
1985
1989
Simulation des investissements publics
4.50
4.25 .
4.00 "
,
3.75 -
3.50
3.25 '
1
3.00 i
'L1NVAD
2.75 .,
TSEINVAD
2.50 ~·~--ï - '1------ ... 'T---~-----: ._. - '~'---j-- -~'-i-I--"r---------r"--·::.,--·-:::·: -------------.~------.
--~
~--~--------~. -------
"
,
1973
1978
1983
1988

-231-
Simulation des Importations
5.8
5.6
5.4
5.2
\\
5.0
4.8 '.
,
4.6
,
,
r
~MPOR--­
4.4
1
!ASEIMPOR
4.2 ---,---~,-,- - .-~,- - ,--,-,--,----r--.,---------.-,----.:::=:;==--=-=-,-.--,-.-r----.---
1973
1977
1981
1985
1989
Simulation du PIB
450 l,----------- ,-
-
i
---J-
-
- ,
. : >
- ; "
400 ~
1
1
350 ~
300
,
250 .
,
,
,
,
,
,
,
1 - - - - - : '
'IPIS
!
/
,
,
1
1
i
iSE23
1
i
..
~.
150 .!
-,--~---,----
--0;----,---,-- - ,---~-_.-,- , - ,-,--,------,--,--- -, -',-------, --,-- ----'
1973
1978
1983
1988

-232-
2.2.2 Evaluation statistique des simulations
Il est question de juger ici la précision avec laquelle la maquette
reproduit l'évolution passée de l'économie. Nous testons la fiabilité ou / et la
performance de la maquette en examinant de combien est proche la simulation
historique par rapport aux données historiques. Pour cela, nous comparons les valeurs
calculées aux valeurs observées aux moyens de la RMSE, la RMSE (%) et le
coefficient de THEIL. Les résultats sont résumés dans le tableau 1.6.
On constate la présence des lissages sur des variables explicatives, endogènes
au modèle, et une simultanéité prononcée des équations. Les erreurs propres à une
équation se cumulent avec celles des variables prédéterminées expliquées par ailleurs.
Cela justifie sans nul doute les écarts qui apparaissent dans les résultats. Dans son
ensemble, la maquette reproduit bien le passé, tout critère confondu. Finalement, la
maquette est apte à sublir des chocs variantiels. Mais avant cela, qu'en est-il de son
aspect prédictif? C'est l'objet du paragraphe suivant.
Tableau n? 2.6: Evaluation Statistique des Simulations
VARIABLES
RMSE
RMSE%
COEFFICIENT
de THEIL
LPc
.042734
.90185
.004385
LW
.153689
1.894122
.18441
Le.
.432872
7.142828
.03895
LIa
.207935
6.790890
.030205
LIp.
.378989
19.70956
.060948
LM
.038434-
.816788
.003916
LRPFD
.386133
7.630795
.040436
LDP
.352556
23.714
.049597
PIB
11.6207
4.028825
.018007
LPi.
.142114
2.85932
.014510
LPm
.110301
2.328498
.011064
Py
.136211
7.736801
.043875

-233-
III. PREVISIONS
Dans le paragraphe précédent, nous avons sélectionné la maquette
appropriée. C'est une maquette qui caractérise de manière adéquate le processus de
génération des données congolaises. Elle doit en principe être à même de fournir des
prévisions adéquates. Par conséquent, il est possible de faire des simulations en dehors
de la période d'estimation. Ces prévisions ex post sont réalisées entre 1993-1994.
L'appréciation des valeurs prévisionnelles s'effectue sur la base de l'écart de la
prévision. En se dotant des hypothèses sur l'évolution future des variables exogènes
provenant de la Comptabilité Nationale, on constate que seules les équations robustes
fournissent des résultats satisfaisants ( cf.tableau n02.6).
Les simulations que nous venons d'effectuer permettent de conclure que notre
maquette est apte à subir des chocs aussi bien variantiels que structurels.

-234-
Tableau n03.6: Prévision et évaluation statistique
VARIABLE
ANNEES
OBSERVE
PREVISION ERREUR ERREUR
0/0
LPc
1993
5.2598
5.2049
-.0549
1.044
1994
5.2580
5.1929
-.0651
1.238
LW
1993
.276
.3275
.0515
1.866
1994
..276
.3187
.0427
15.471
Le
1993
5.7443
5.7426
-.0017
.029
1994
5.7465
5.7448
-.0017
.0296
LIa
1993
3.2581
3.7935
.5354
16.432
1994
3.2581
3.7996
.5415
16.620
LIp
1993
3.2958
3.2087
-.0871
2.642
1994
3.2958
3.2719
-.0239
.725
LM
1993
4.9670
4.9646
-.0024
.0483
1994
4.9558
4.9624
.0066
.1332
LRPFD
1993
5.2001
5.1467
-.0534
1.027
1994
5.1527
5.1518
-.0009
.0175
LDP
1993
4.4158
4.4260
.0102
.231
1994
4.3577
4.3715
.0138
.317
PIB
1993
417.604
417.428
-.176
.042
1994
423.472
422.030
-1.442
.340
LPi
1993
5.4919
5.2690
-.2229
4.059
1994
5.4967
5.2285
-.2682
4.879
LPm
1993
5.3647
5.2722
-.0925
1.724
1994
5.3740
5.2348
-.1392
2.590
Py
1993
173.593
170.8182
-2.7748
1.598
1994
170.460
167.8834
-2.5766
1.511

-235-
IV. VARIANTES DE POLITIQUE ECONOMIQUE
Les variantes que nous présentons sont consécutives à un choc entretenu
débutant en 1985 et s'achevant en 1992. Elles sont simples. Elles portent sur la
modification de quelques variables exogènes notamment" taux d'intérêt étranger, prix
des exportations françaises vers le Reste du Monde et les exportations", d'une unité ou
/ et d'un pourcentage, et à en mesurer les effets sur les variables endogènes de la
maquette. Le choc subi est instantané ( une période 1985 ); et par suite, nous
examinons l'effet multiplicateur. Ceci nous permet de visualiser le comportement de
l'économie congolaise à travers la maquette. Le choc est établi sur la base des scénarii.
Les graphiques qui sont reproduits résultent des écarts entre les variables avant et après
le choc ( divisé par le montant du choc ).
Sur ce, perturbons d'abord la variable" Taux d'intérêt étranger".
4.1 TAUX D'INTERET: Effets d'une baisse du taux d'Intérêt
Etranger sur les variables endogènes
Nous altérons de plus 50% la variable exogène "taux d'intérêt". L'impact
de ce choc sur l'économie ne se manifeste que sur la dette publique. On remarque que
la différence entre la simulation ayant reçu un choc et la simulation de référence
divisée par le montant du choc impulsé ne présente pas de retournement immédiat sur
le sentier d'équilibre. Au contraire, des fortes divergences apparaisent.
L'effet d'un choc du taux d'intérêt étranger se présente comme suit:

-236-
Graphique n02. 6: Effet d'un choc du Taux d'intérêt sur
de la Dette Publique
o +---
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
4.2 PRIX DES EXPORTATIONS FRANCAISES VERS LE RESTE
DU MONDE: Effets d'une augmentation des prix français
sur les endogènes
Nous nous intéressons ici à une perturbation de la variable "prix des
exportations françaises vers le Reste du Monde". Sur ce, nous altérons cette variable
de moins 50%. Ceci prend le comportement d'une dévaluation monétaire. Le choc
impulsé en niveau d'une valeur de 339.8 en 1985 a des répercussions sur toute la
maquette de l'économie. La différence entre la simulation ayant reçu le choc et la
simulation de référence montre qu'un certain nombre de variables retourne rapidement
sur leur sentier d'équilibre. C'est le cas des importations, des investissements, du PIB
réel,
du déficit, de la dette , et des recettes publics. D'autres annoncent un
retournement vers le sentier d'équilibre pas très prononcé. Il s'agit des variables: taux
de salaire, prix intérieur, prix des importations, les prix de consommation et des

-237-
investissements dans une large mesure. D'autres encore, ne présentent pas de
retoumement vers leur sentier d'équilibre. Il s'agit du PIB en valeur.
La visualisation du comportement des variables endogènes de la
maquette au moyen des multiplicateurs se résument dans les graphiques ci-après.
Graphique n03.6: Impact du Prix des Exportations
françaises vers le Reste du Monde dans l'économie
30
Multiplicateur du Prix de la Consommation
25
20
15
10
5
0
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
0,03
0,02
0,01
0
1
5
-0,01
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
-0,02
-0,03
Multiplicateur des Importations
-0,04
-0,05
-0,06
-0,07

-238-
0,02 ,
Investissements Pétroliers
0,018 f\\\\
l '
0,016 i
1
\\
t
0,014
0,012 Î
0,01 t
t
0,008 l
0,006 t
0,004
0,002
Il
o ----+-----t---
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
0,003
Dette Publique
0,0025
~,---------------.~\\
0,002
\\
0,0015
\\\\\\
0,001
0,0005
o +--------+------+----'--------a---- Il
- . - - - - _ _ . - - - - _
a
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
0,35
Taux de Salaire
0,3
0,25
0,2 t
1
015
,
l1
!
0,1 +
j
0,05 +
o !------+
+-
-+--
+---
~---_+_--_
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992

-239-
Pr ix des lnvcstlssemcnts
1
350 1
300 ~
t \\
250 t \\
200
100
50


1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
. 1nvestissements
et
Déficit Publics
0,005
0,0045
0,004
0,0035
0,003
0,0025
0,002
0,0015
0,001
0,0005
0
1988
1989
1990
1991
1992
1985
1986
1987

-240-
250 •
Prix des lmportations
1\\
\\
\\
1
\\
200 + \\
1
,
1
1
150 -,.
\\
\\\\\\
100 '
\\
\\
1
\\\\
50 1L---+----+-----===::JF==-~------------------lII~
o


1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
PIB en volume
l
0,07
T\\
0,06
0,05 T
\\
1 \\
004
0:03
\\
0,02
~"-./"" <,
0,01
o
-----+-.
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
Prix intérieur
1
::: 1\\
1 1
1
1
0,8 1
0,6 +
\\
\\\\
!
\\
0,4 +
0,2 +
i
\\.~----0
..
.,
o i ___-+--
-~===~~==:=:::~====~
-+-
--t--_

1
1
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992

-241-
4.3 LES EXPORTATIONS: Effets d'une hausse des
exportations sur les variables endogènes
Nous examinons dans ce paragraphe l'impact de cette variable macro-
économique, qui a été exogénéisée. Ceci nous permettra de mieux appréhender ses
effets dans la maquette en général, et particulièrement dans le PIB et via la dette
publique. En d'autres termes, le problème est de savoir si une augmentation des
exportations peut faire décroître le niveau de la dette au moyen de la croissance
économique?
Sur ce, nous impulsons la variables "exportations" de 50% de sa valeur de 1985.
Nous constatons un mouvement de douze variables de la maquette dans cette emprise.
Il est résumé dans le graphique n04.6.
On constate que cette hausse des exportations provoque une augmentation de la
dette. Ce qui est logique pour cette économie qui est basée sur les recettes pétrolières.
Par ailleurs, la réaction du PIB est stabilisante.
Graphique n 04.6: Effets d'une variation des Exportations sur
l'économie
. Recettes Publiques
,/R\\
/
\\
/
\\
!
0,6
\\/
\\.
/
"\\
! /
0,4 -,-
\\
/
\\
/
'.
/
'.
1
0,2 t
i
\\/
1
R
o -,-1------;-----i-----------'---------+------'-----i------+-
_
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992

-242-
Prix des Jnvcstissements
3
1
1
•l"
2,5 f\\
i
\\.
:
\\
2 .1-,'
\\
l,
1
!
\\
Il
\\
1
1,5 !
\\ \\
i
\\
i
1
\\
i
1
1
\\
1
0,5 T
\\
o
--------:=====:===~====~======!F==~===J!I
Li
.-----.!----.1
•1
•1
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
Prix de la Consommation
7
0,
i"
i ~,
0,6 +
~
l
""
0,5 T
!
!
t
0,4
!
0,3 +
0,2 +
ii
0,1 T
!
o : ---~
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992

-243-
30 -
1

Investissements
25 ~~,
et Déficit Publics
20
15
\\
10
,
5 t
1
j
o

+----~'====I!I=====IIr:,
.
--~
======~~===== ' - -
!!'=.=~--.
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
0,06 T
1
Prix intérieur
f\\
0.05
0,04 T
i
\\
l
\\
0,03
1
\\
i
\\
1
\\
0,02 T
\\\\
1
i
t
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\\a'- II

a

Il
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1
1
j
o L
•i
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992

0,07 T
PIB en volume
1
1
l'
0.06
0.05 T\\
1
\\
0,04 l
\\
\\ \\
0,03
<..'-,
0,02
0,01 -

a-
,
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a
o -LI
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I
-+-
l
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I---_------1
1985
1986
1987
1988
1~89
1990
1991
1992

-244-
180 III"l'
Jnvcstisscrnents Pétroliers
"
160 ...1- \\
i
140 -
120
100
80
60 i
1
40 +
\\\\
20 l
\\
1
11
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1
- - - - , -
1
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
14 Ti•
. Dette Publique
1\\
12 T \\
1
\\
i
\\
10 T
\\
1
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\\
\\
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1
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J
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-T--
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
0,018 T
Taux de Salaire
•j".,
0,016 T"\\
0,014
\\ -.
1
0,012
\\
0,01 .i.
Il,•..
0,008 ~
0.006 .;
0,004 -
0,002 -'-
1 l I - - - - 1 I
_ _ _-+-
- + - - - - - i - - - - - - - - - - - - - - i
o
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992

-245-
V. CHOC DE STRUCTURE
Il sied tout d'abord de rappeler que notre préoccupation consiste à étudier
et à analyser les effets de la dette publique sur la croissance économique. Les variantes
de politique économique effectuées jusqu'à lors ne nous permettent pas de répondre
avec certitude à cette question. C'est ainsi qu'il nous revient de porter simultanément
des variantes sur une endogène et sur les coefficients cibles. Sur ce, nous nous
intéressons particulièrement à la variable "Dette publique" via "Déficit public", et les
coefficients de l'extérieur ( "Importation et Exportation"). Ces derniers, pour répondre
aux exigences de la politique de la Banque mondiale et du FMI, sont impulsés
respectivement à la baisse et à la hausse. La Dette publique est perturbée par le biais
d'une variation à la baisse du coefficient du Déficit public que nous ramenons à
0.1295, soit 50% de la valeur initiale. En effet, les effets de ce choc de structure sont
résumés dans le graphique n05.6. En s'intéressant crucialement à la dette publique et
aux variables macro-économiques en général, et au PIB en particulier, on constate qu'il
se produit un effet induit d'une baisse de la dette. En revanche, le PIB présente une
évolution très contrastée.
Graphique n05. 6: Effets Induits du Choc structurel
Produit Intérieur Brut
1000 T
900 T"
l
'
800 l
\\
700+~
600 J
<, <, <, -<,
500 l
r _-_-
Valeur.sans choc 1
1
400 -i-
!
- - - Valeur avec choc
!
L--
_
300 +
200 +
100 i
a !
IJ)
co
ID
co
co
(J)
a
(J)
co
(J)
co
(J)
(J)
(J)
.-
(J)

-246-
l nvcstisscmcnts Publics
120 Ti
i
100 -;- .....----............
". .
--.........<, -, <,
1
1
~
- - ~--
80 J
.;-- -
- - - - - - - - - - - -
1
1
1
!
- - - - - Valeur.sans choc
60 :
. -- - - - - Valeur avec choc
40
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0 1
1
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0)
0)
N
0)
en
en
en
en
en
en
en
en
140
Investissements pétroliers
Il
120 "_\\t\\\\
100
,
"
80 1
1
1
1
Valeur. sans choc
\\
1
i
1
1
1
l 1
60
\\
l ------Valeur avec choc
T\\
1
1
l '
1
1
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\\
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co
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en
o
N
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0)
0)
en
en
(J)
(J)
(J)
en
en
en
- - - Valeur.sans choc
- - - - - - Valeur avec choc
0,5
o -!-----+----+---------+-----:--------:--------jl------j
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992

-247-
Dette Publique
250
200
150
Valeursans choc
i
- - - - - - Valeur avec choc
1
100
i
5: l----+----+-- -----+
+--__---\\_ _--+
.
co

o
..-
N
U1
<D
t-



co
co
co

co


œ




(j)
CONCLUSION
Nous venons d'examiner le comportement de l'économie congolaise sur
la base des simulations effectuées. Des faits marquants peuvent être retenus: une
liaison très étroite entre les investissements et le déficit publics d'une part, et les
importations et le PIB d'autre part. En effet, tout le long des simulations, ces variables
ont en grande partie enregistré la même variation. Par ailleurs, l'étude du choc
structurel révèle que la politique adoptée par les institutions financières ( Banque
Mondiale et F.M.I.) dans les différents programmes d'ajustement structurel conduisent
indubitablement à la baisse du bloc nominal et taux de salaire en vue d'abaisser la dette
publique. A contrario, on assiste à une croissance des investissements publics et par
conséquent du déficit public à terme. En revanche, les investissements pétroliers
enregistrent des fluctuations à la baisse très prononcée qui affectent les recettes
publiques.

CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude relative à l'impact de la dette sur la croissance
économique congolaise, il sied de faire le point des difficultés pratiques surmontées,
des résultats obtenus et des suggestions formulées.
Dans cette étude, nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés
relatives à la nature des données recueillies. Face à la désuétude d'une banque de
données statistiques congolaises, nous avons rassemblé des données provenant de
plusieurs sources, fondamentalement du Centre National de Statistiques et Etudes
Economiques ( C.N.S.E.E. ) et des annuaires de statistiques financières internationales.
Nous les avons soumis à une analyse factorielle. Ainsi, les données ont été constituées
en des regroupements emboîtés dont l'hétérogénéité a été minimisée ( chapitre 3,
section 2 ). Cependant, les données recueillies ont la spécifité de ne pas contenir
suffisamment d'observations. De surcroît, elles sont imprécises et ne sont pas en
grande partie sectorielles. Cela s'explique surtout par l'absence d'investigations
statistiques suffisantes autrefois. Comme révélé au chapitre 2, le système statistique
congolais était très déficient avant l'indépendance. Après cette dernière, la mise en
place des structures institutionnelles a exigé un certain temps, de sorte que les comptes
de la nation et les indicateurs macro-économiques sont quasiment inutilisables avant
1970, très peu fiables en 1973, et nettement plus solides depuis
1974 par
l'intermédiaire du C.N.S.E.E . Par ailleurs, il nous est arrivé de constater une forte
différence entre deux évaluations de la même grandeur, obtenues par deux VOles
distinctes; ce qUI ne doit jamais être le cas de tout résultat scientifique. Cette
manifestation a illustré que l'une des deux sources d'informations au moins est
défectueuse. Mais même dans de tels cas où l'imprécision est détectée, nous ignorons
quelles
sont
les
responsabilités
respectives
des
deux
séries
ainsi
mises
en
contradiction. Tel a été le souci qui nous a amené à procéder à des raccords. Sur la
base des données disponibles, nous avons confectionné une base des données

-249-
statistiques devant regrouper les industries pétrolières d'une part, et le secteur public et
les petites entreprises privées d'autre part.
Dans ce travail, nous aurions aimé viser à la fois la précision et l'homogénéité.
Or, ces deux qualités n'ont cessé d'être en conflit. En effet, quand apparaissait une
source meilleure de données élémentaires, nous avons voulu la substituer pour
différentes évaluations macro-économiques, à une source ancienne moins précise.
Mais cela a provoqué une rupture de série dès l'instant que nous ne pratiquons pas des
raccords, par nécessité assez approximatifs. Cette préoccupation nous a conduit à
présenter un modèle congolais plus ou moins simplifié, compatible mais trop agrégé
pour une étude bi-sectorielle ( chapitre 5 ). Cette façon de faire est elle-même risquée,
car la précision apparente obtenue de la sorte a des chances d'être illusoire et même
d'induire en erreur.
En définitive, l'étude de l'impact de la dette publique sur la croissance
économique
congolaise
a
mis
en
exergue
plusieurs
points,
tant
théoriques
qu'empiriques.
Nous avons souligné, en commençant cette thèse, que le comportement de la
dette publique caractérisait le dysfonctionnement de l'économie congolaise. En effet, la
dette publique congolaise auprès des institutions de Bretton Woods notamment la
Banque mondiale et le Fonds Monétaire International présente une incompatibilité
avec toute croissance économique. L'augmentation du déficit public et le poids
croissant de la dette ont généré une réduction accrue du niveau de l'épargne publique
marquée par la chute des investissements publics ( cf.Annexe 3 ). En définitive, les
déficits publics congolais avérés déjà chroniques font de ce pays, qui du reste n'a plus
jamais accès direct au marché des capitaux, un otage de ses bailleurs de fonds (Banque
Mondiale, Fonds Monétaire International, Club de Paris ). Pour montrer la force des
raisonnements construits sur la base de ces résultats, nous avons fait l'état des lieux de
l'économie congolaise et établi:

-250-
- la faiblesse du niveau de modernisation de l'économie congolaise s'expliquant
par le fait que plus de la moitié des emplois sont des emplois publics occupés par des
fonctionnaires et autres agents de l'Etat;
- la domination de la masse salariale à 86% environ par les administrations, les
entreprises publiques et les petites entreprises privées;
- le chômage congolais est un phénomène uniquement urbain, dont le taux est
difficile à défnir à cause de l'exode rural;
- la dualité de l'économie congolaise marquée essentiellement par de faibles
relations monétaires entre les secteurs notamment le secteur traditionnel et le secteur
moderne;
- la dette publique congolaise est née de la structure et du fonctionnement
internes des entreprises publiques qui, du reste, n'ont pas pu dégager le surplus
financier que l'Etat attendaient d'elles. Elles ont généré des déficits qui ont pesé et qui
pèsent encore à l'Etat. Dans le souci d'assurer leur existence d'une part, et son
fonctionnement d'autre part, l'économie congolaise est entrée dans la spirale infernale
de l'endettement extérieur, avec toutes les conséquences que nous lui connaissons;
- la typologie de l'évolution économique congolaise se résume en deux pôles:
1974-1980 et 1982-1986. La première période est caractérisée par l'instabilité politique
et les déboires économiques. La seconde indique le moment de stabilité politique et de
crise économique marquée par un endettement excessif auprès des institutions de
Bretton Woods;
et avons montré:
- la dynamique de changement de ces moments a été provoqué essentiellement
par les variables "le taux d'intérêt prèteur et la production de bois";
- une solution possible pour amortir à court terme les fluctuations de la dette ne
réside pas dans la politique du réechelonnement, mais plutôt par des négociations à la
baisse du taux d'intérêt et à la hausse du taux de croissance économique (cf. chapitre
2).
En outre, nous avons:

-251-
1-
construit un petit modèle macro économétrique à deux secteurs productifs,
dont un secteur de biens exportables et un autre tourné vers les biens non exportables,
que nous avons simulé. On s'est aperçu que la conjoncture économique influence cette
dette publique par deux canaux: le déficit public et la charge de la dette ( cf. chapitres
5 & 6);
11-
les simulations effectuées ont révélé que les effets variantiels n'ont
pratiquement pas d'impact sur l'économie. Mais, seul le choc de structure porté sur le
déficit public ( chapitre 6 ). Ce qui permet de déduire que les effets de la dette sur
l'économie congolaise sont d'ordre structurel. En conséquence, tout programme de
privatisation à titre d'exemple initié par les institutions de Bretton Woods, devrant
permettre à injecter de l'argent frais dans l'économie congolaise, ne profite et ne
profitera en réalité qu'aux filiales étrangères. En outre, de par la structure économique
congolaise, les importations ( des denrées alimentaires ) ne cessent d'alourdir
l'endettement et sa dépendance extérieure;
iii- nous avons constitué une base de données fiable devrant être le sous-
bassement d'une banque de données capable de répondre aux questions à venir des
études de l'économie quantitative ( chapitre 3 ). Nous aurions souhaité que celle-ci soit
tenue à jour pour les années à venir notamment de son insertion sur INTERNET.
Pour terminer, il nous revient de souligner que notre travail présente des limites
certaines. Pour des résultats plus probants, nous aurions souhaité, à titre d'exemple,
mettre plus en exergue l'aspect bi-sectoriel de la maquette. C'est ainsi que nous
pensons qu'une telle analyse mériterait d'être plus affinée à l'avenir. Sur ce, nous
estimons qu'une amélioration de la banque de données doit être un atout majeur pour la
réussite de ce projet. Par ailleurs, contrairement aux résultats traditionnels 1 relatifs à
la dette qui n'a pas d'effets sur la croissance économique, nous venons de montrer ici
que dans le cas congolais, la dette publique a bien des effets pervers sur la croissance
économique. Ce résultat nous conduit à nuancer sans nul doute la nature des
Ipour plus de détails, cf. C.DENIAU, G.FIORl, M.LUBRANO, M.MATHIS in Modélisation des effets de la
dette publique sur l'équilibre macroéconomique. Décision d'aide n086.J.0867, 1988.

-252-
économies. C'est là une nouvelle piste de recherche qui s'ouvre pour les travaux à
venir.

-253-
ANNEXES

ANNEXEl
STRUCTURE DE L'ECON01\\'IIE
Taux du
Prix du
change
baril en dollar
+
+
INVESTISSEMENT
BALANCE
BUDGET
PUBLIC
DES
PAIEMENTS
Ménages
Recettes
~ r-.
/
-.
Balance
r-....
->~ courante
Administrations
Extérieur
l
l.#'
V
/
Mouvements
Dépenses
v
Entreprises
de
'- r--
Institutions
capitaux
.. _. _ .. - - - - .. _ ....
fina ncières
Solde
1
budgétaire
Amortissements
'-"
1
Amortissements
/
Solde hors
emprunts
extérieurs
Endettement

brut
Solde global
Emprunts
Intérêts
Amortissements
extérieurs
Dette
. -
Endettement extérieur
antérieure
t
..
Taux de
Taux d'Interet
change

ANNEXE2
FLlJX ~'JONETAIRE
r------------·i
ETAT
Impôts
Subventions
Impôts
Salaires
MENAGES
CRANDES FIRMES
~ll----Salaires - -........
MODERNES
EXPORTATRICES
Autoconsommation
Absence de flux monétaire
MENAGES
TRADiTIONNELS
BŒNSDE
CONSOMMATION

ANNEXE 3·
DONNEES STATISTIQUES
Années Exportations Importations Consommation Investissements
Publics
1970
42.309
54.054
110.94
15.620
1971
47.130
66.052
90.488
19.565
1972
54.355
67.496
120.168
20.389
1973
81.863
75.810
125.896
17.815
1974
93.023
79.615
133.449
15.473
1975
67.773
81.596
149.583
15.543
1976
73.006
86.385
155.709
13.261
1977
72.203
91.776
159.730
20.386
1978
78.562
97.936
163.390
12.861
1979
95.456
110.153
171.881
16.504
1980
104.687
144.774
185.451
20.569
1981
112.870
226.040
229.387
27.865
1982
131.532
293.898
270.673
45.549
1983
154.170
231.121
288.740
39.429
1984
169.264
223.770
314.755
43.927
1985
158.300
224.452
329.584
47.150
1986
152.812
175.501
311.850
55.815
1987
153.452
133.895
301.218
71.973
1988
173.179
134.989
299.441
50.042
1989
186.514
133.099
299.508
46.770
1990
198.000
146.000
302.800
49.118
1991
185.900
146.800
314.100
44.588
1992
202.500
140.400
317.800
42.083

-257-
Années
Dette
Taxes
DUC
Investissements
Publique
Pétroliers
1970
.625
5.879
.549
.918
1971
.390
6.991
.673
1.730
1972
.342
7.535
.727
2.368
1973
.682
9.107
.712
10.733
1974
.765
23.663
.719
15.240
1975
3.809
19.125
.798
12.921
1976
4.568
19.498
.511
16.014
1977
4.016
24.813
.727
12.861
1978
9.630
23.576
.493
8.679
1979
8.058
30.661
.607
13.650
1980
18.214
67.465
.757
32.682
1981
28.257
114.762
.870
65.492
1982
66.020
142.400
1.000
86.792
1983
87.017
157.846
.910
55.936
1984
133.231
187.170
.972
37.820
1985·
112.023
159.739
.930
37.904
1986
124.860
95.989
.838
33.399
1987
148.901
42.333
.786
28.886
1988
134.650
41.278
.780
15.074
1989
125.571
39.000
.782
25.791
1990
130.225
39.400
.849
22.803
1991
92.100
48.000
.874
22.761
1992
73.400
42.400
.912
22.331

-258-
Années
Salaires
Effectifs des
Recettes
Taux d'Intérêt
Travailleurs
Publiques
Intérieur
1970
9.080
21.000
18.100
3.250
1971
10.120
21.696
19.555
3.250
1972
11.009
23.815
21.498
3.250
1973
12.398
24.980
24.076
3.500
1974
14.090
27.018
43.800
4.000
1975
20.070
29.155
58.300
4.500
1976
23.007
32.398
49.600
5.500
1977
25.121
35.886
50.900
5.500
1978
36.564
39.513
56.500
5.500
1979
40.853
41.362
67.400
5.500
1980
46.052
44.492
139.000
6.500
1981
55.860
38.949
257.600
6.500
1982
63.549
41.509
363.600
6.500
1983
75.996
45.387
378.400
7.500
1984
90.305
51.290
460.300
7.500
1985
99.430
55.548
318.400
8.250
1986
103.000
56.573
194.500
8.000
1987
104.100
55.799
135.500
7.750
1988
77.575
72.091
125.400
8.000
1989
79.805
70.805
167.100
7.750
1990
79.934
70.179
208.500
7.750
1991
103.090
77.729
198.100
7.750
1992
105.207
79.788
]64.500
7.750

-259-
Années
Revenu
Prix du
Prix Extérieur
Taux d'Intérêt
Pétrole
Extérieur
Etranger
Français
1970
71.208
30.170
65.784
12.880
1971
77.713
' 31.740
57.269
12.100
1972
91.451
33.240
64.324
11.800
1973
90.890
35.800
55.987
14.300
1974
100.500
40.560
84.749
17.650
1975
111.100
45.100
82.720
15.970
1976
122.700
48.890
80.700
15.050
1977
136.300
53.090
85.600
15.500
1978
149.900
56.970
87.900
15.120
1979
194.900
62.260
93.850
15.900
1980
271.600
69.740
100.000
18.730
1981
244.900
76.850
114.050
20.770
1982
547.000
82.690
131.750
20.330
1983
587.200
86.990
145.450
18.950
1984
685.300
91.080
165.850
18.850
1985
688.100
94.810
169.900
17.770
/
1986
434.350
97.070
166.900
16.380
1987
438.600
100.000
161.950
15.820
1988
442.900
103.300
157.000
15.650
1989
443.000
107.950
165.500
16.010
1990
441.000
113.]50
163.500
16.280
]991
467.400
115.130
160.500
16.280
]992
478.300
115.130
]57.500
16.280

-261-
Années
Prix des
Prix de
Prix des
Prix des
Importations
Consommation
Exportations
Investissements
1970
40.276
35.238
32.754
22.241
1971
35.063
35.597
32.188
19.931
-"
1972
39.382
41.878
28.296
20.480
1973
34.278
39.463
24.494
23.436
1974
51.888
45.725
42.322
29.825
1975
63.695
43.689
46.007
37.203
1976
66.594
46.676
51.193
32.179
1977
50.092
50.088
32.206
34.685
1978
49.068
53.482
52.517
43.410
1979
44.076
56.597
59.555
48.238
1980
62.618
60.936
101.788
54.740
1981
71.720
68.403
146.170
61.660
1982
80.674
75.179
153.447
68.505
1983
80.744
81.995
154.647
67.860
1984
96.915
87.316
183.187
79.596
1985
96.842
91.403
183.009
82.853
1986
97.121
92.656
87.663
82.706
1987
98.781
94.595
98.620
63.376
1988
97.870
95.532
81.142
92.270
1989
100.825
98.314
103.597
98.890
1990
100.000
100.000
100.000
100.000
1991
104.185
103.281
85.275
104.269
1992
107.803
102.550
75.148
106.278

ANNEXE 4
NOTATIONS DES VARIABLES UTILISEES
Dette publique.
DP
Déficit public
S
Taux d'intérêt
r
Dépenses publiques
G
Consommation
C
Recettes pétrolières
RP
Budget de l'Etat
BGE
Rvenu national disponible
RND
Formation brute du capital fixe
FBCF
Importations
M
Exportations
X
Demande monétaire
DFMO
Production pétrolière
pp
Rémunération salariale
RS
Prix du baril ( en dollar )
PB
Recettes fiscales
RF
Produit intérieur brut
PIB
Production de bois
B
Niveau des Prix
P
Prix de la consommation
Pc
Prix des exportations
Px
Prix de la FBCF
Pi
Prix des importations
Pm
Prix du PIB
Py
Prix des exportations françaises vers le reste du
PF
monde
Taux de salaire
W
Recettes de l'Etat
RE
Solde extérieur
SE
Demande intérieure
Dl
Investissements publics
la
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