1,1inistère de l'Enseignement Supérieuro el
REPUBLIOUE DE CÔTE D'IVOIRE
!. de la Recherche Scientifique
Union-Discipline- Travail
~
DE COTE-D'IVOIRE
Departement de Biologie
el Physiologie Animales
n'd'ordre 210 1 94
THE8E
présentée à la
Faculté des Sciences et Techniques
Centre Universitaire de Cocody
de
L'UNIVERSITÉ NATIONALE DE CÔTE D'IVOIRE
pour obtenir le titre
de
DOCTEUR DE TROISIÈME CYCLE
Spécialité Physiologie Animale
par
YAO DArrE Jacques
sur le thème
Soutenue le
devant la commission d'examen.
-sldgnt:
AKA KadJo Justin. Maitre de Conférences, FAST, Université d'Abidjan
,mlnatgurs:
EHllE Ehouan Etienne. Professeur. FAST. Université d'Abidjan
GUEDE Gulna Frédéric. Professeur. FAST, Univers~é d'Abidlan
KONE Penahoure Pascal. Maitre de Conférences. FAST, Université d'Abidjan
OFFOUMOU Arta Michel, Professeur. FAST, Univers.!O d'Abicjan

AVANT-PROPOS
Le travail rapporté dans ce mémoire a été réalisé, sous la direction
scientifique du Professeur OFFOUMOU ATTE Michel, au Laboratoire de
Physiologie Animale et de Psychophysiologie de la Faculté des Sciences et
Techniques (FAST), Centre Universitaire de Cocody; en collaboration avec
l'Institut National de Floristique et l'Institut Pasteur de Côte d'Ivoire.
22 BP 582 ABIDJAN 22

REMERCIEMENTS
J'exprime mes sincères remerciements au Professeur AKA KADJO
Justin,
Directeur
du
Laboratoire
de
Physiologie
Animale
et
de
Psychophysiologie, qui a bien voulu m'accepter dans son Laboratoire, Qu'il soit
persuadè de ma très vive reconnaissance.
Au Professeur SÉRI BIALLI, Doyen de la Facultè des Sciences et
Techniques. Je me fais le plaisir de le remercier ..
Quelques lignes ne suffisent certainement pas à exprimer tout ce que je
dois 11 Monsieur le Professeur OFFOUMOU ATTE Michel, Responsable du
Laboratoire de Physiologie Animale. Après m'avoir initiè à la recherche et
guidé, en collaboration avec le Professeur TAHIRI zAGRET Claudine, les
travaux de mon mémoire de DEA, il a assuré, avec beaucoup de dévouement
l'encadrement scientifique du présent mémoire. Il a su être, pour moi, non
seulement un directeur scientifique, mais aussi un maître me prodiguant de
sages conseils, qui ont permis l'aboutissement de ce travail. Il a toujours
essayé de trouver des solutions à mes problèmes de tout ordre dans la mesure
de ses possibilités. Je lui renouvéle une fois de plus, mon estime ainsi qu'à sa
famille.
Je
suis
particulièrement
reconnaissant
au
Professeur
KONE
PENAHOURE Pascal, qui a acceptè de me recommander au Serpentarium de
l'Institut Pasteur et de juger mon mèmoire, je me fais un agréable devoir de lui
témoigner ma profonde gratitude pour toutes ses interventions qui ont facilité
l'élaboration de ce mémoire.
Au Professeur EHILE EHOUAN Etienne, Directeur du Département de
Biologie et Physiologie Animales. Il m'a donné la preuve de toute l'importance
qu'il accorde à mon travail. J'ai ainsi pu bénéficier de ses conseils lors de
multiples rencontres. Qu'il soit persuadé de ma sincère admiration.
Je tiens à remercier le Professeur GUEDE GUINA Frédéric, pour avoir accepté
de juger ce travail de thèse. Je lui exprime ma profonde reconnaissance.
Je tiens également à remercier le Professeur DJAKOURE ATOUTOU,
Responsable du Laboratoire de Chimie Organique, pour m'avoir initié aux
techniques d'extraction de la Chimie Biologie.

J'exprime mes vifs remerciements au Professeur AKE ASSI Laurent,
pour l'étude systématique et l'iconographie de Caesalpinia bOl/duc
Au Docteur VANGAH née MANDA OBOUO Madeleine, Chercheur à
l'Institut National de Florlstique, qui a effectué avec nous, une mission pour la
récolte et l'étude ethnobotanique de Caesalpinia bOl/duc étudié dans ce travail.
Je lui dis merci.
Mes remerciements s'adressent également:
- Au Docteur TAKO Antoine, qui, m'a aidé dans la réalisation des manipulations
de l'électrocardiographie et de l'actogramme. Je lui adresse tous mes
remerciements pour sa disponibilité.
- A tous les élèves-chercheurs du Laboratoire de Physiologie Animale P'IONGA
Martin, TRAORE Aristide, ADOU Kobenan Fiéni Jean Baptiste, MOUSTAPHA
Gréma, ASO
Kouakou Jean Claude et surtout MoiTA Allan pour leur esprit
d'équipe.
- A feu SEKA AIIatin, ex-éléve chercheur en DEA, tous mes regrets.
-Je tiens à remercier le personnel technique, notamment Messieurs KOUAKOU
Edouard, BA Jean, GNENEGBE Gutemberg et
DIADAN Rémi, pour leur
aimable collaboration.
Je ne saurai terminer sans remercier mon pére et ma mère, pour leur
affection et pour les nombreux sacrifices qu'ils ont généreusement consentis
pour mon éducation. Je leur dédie ce travail.
- A ma famille et à mes amis, pour leur soutien, en particulier à Mademoiselle
Marie-Yvonne GBEDJO , en gage, de ses nombreuses marques de sympathie,
pour son soutien et son indéfectible affection pendant tout ce travail.
·A Monsieur KOUASSI KRA Emile et ses secrétaires, qui m'ont aidé dans la
réalisation de ce travail. Qu'ils trouvent
ici l'expression de mes sincères
remerciements.

SOMMAIRE
l'age
AVANT -PROPOS
A - INTRODUCTION ET POSITION DU PROBLEME
1
B - RAPPELS BIBLlOGRAPHIQUES
5
1 - DONNEES SUR LES PARAMETRES BIOLOGIQUES
_6
1 - Étude des paramètres biologiques in vivo
6
1.1. Activité générale spontanée
6
1.2. Pression sanguine artérielle
7
1.3. Électrocardiogramme (ECG)
9
2 - Données physiologiques sur la préparation nerf-muscle et
sur le muscle lisse utérin
I l
2.1. Structure neuro-musculaire
11
2.2. Muscle lisse utérin
18
II - ETUDE BOTANIQUE ET ETHNOBOTANIQUE DE
CAESALPINIA BONDUC (Linn.)
31
1. Répartition géographique
31
2. Description éthnobotanique
31
3. Usages thérapeutiques
33
4. Pharmacologie
34
C - MATERIEL El' MEl'HODES
36
1 - MATERIEL BIOLOGIQUE
37
1 - Les animaux
37
1.1. Les souris
37
1.2. Les rats
37
1.3. Les cobayes
38
1.4. Les lapins
38
1.5. La vipère (Bitis arietans)
38
2 - Matériel végétal
39
2.1. Répartition géographique
39
2.2. Description systématique
39

II - TEClINIQUES EXPERIMENTALES
40
1- TECHNIQUE D'EXTRACTION DES SUBSTANCES NATURELLES
FruDlËES
40
1.1. Méthode de préparation de l'extrait aqueux de
Caesalpinia bonduc (EACB)
40
1.2. Venin de Bitis arietans
42
2 - TECHNIQUES D'INTUBATION
43
2.1. Dissection de la veine jugulaire
43
2.2. Dissection de la veine saphène
43
2.3. Dissection de la carotide
44
2.4. Dissection de la trachée artère
44
3 - DISSECfION DES STRUCTURES CONTRACfILES
45
3.1. Dissection du muscle tibial antérieur de Rat mà.le
.45
3.2. Dissection de bandelettes de myomètre
45
4 - MfTHODE D'ÉTUDE TOXICOLOGIQUE
47
5 - TECHNIQUE D'ÉTUDE DE L'ACTMTf: LOCOMOTRICE DE LA
SOURIS
49
6 - MtTHODE D'ENREGISTREMENT DE L'ACfMTf:
RESPIRATOIRE ET DE LA PRESSION ARTÉRIEllE
52
6.1. Dispositif d'enregistrement de l'activité respiratoire
52
6.2. Mesure de la tension artérielle sanguine 52
7 - ENREGISTREMENT DE L'ÉI.ECfROCARDIOGRAMME (ECG) DE
COBAYE PAR LA MÉTHODE DE DÉRIVATION STANDARD
53
8 - truDE DE L'ACTNITÉ CONTRACTILE DU MUSCLE
55
9 - ITUDE DE L'ACTNITÉ CONTRACTILE DU MYOMETRE
57
9.1. Cuve expérimentale
57
9.2. Appareillage
59
III - SOLUTIONS PHYSIOLOGIQUES
59
IV - CONTRÔLE STATISTIQUE
61

JII
o - RESULTATS EXPERIMENTAUX
1
PREMIERE PARTIE 1
ETUDE IN VIVO DES EFFETS PHARMACOLOGIQUES DE
L'EXTRAIT AQUEUX DE CAESALPINIA BONDUC.
63
1- ETUDE TOXICOLOGIQUE
63
1. Toxicité aiguê de l'extrait aqueux de Caesalpinia bonduc
....................................................................................................................................... 63
2. Toxicité aiguê du venin de Bitis arietans
65
3. Influence de l'EACB sur des souris traitées avec des doses
croissantes de Bitis arietans
65
4. Discussion - Conclusion
65
11- ETUDE DE L'ACTIVITE LOCOMOTRICE DE SOURIS
....................................................................................................................................... 65
1. Effet de l'EACB
67
2. Effet du propranolol
69
3. Discussion - Conclusion
69
III- EFFET DE L'EXTRAIT AQUEUX DE CAESALPINIA
BONDUC
SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE ET
L'ACTIVITE RESPIRATOIRE DE COBAYE ET DE LAPIN
....................................................................................................................................... 72
1. Influence de l'EACB et du propranolol sur la pression
artérielle sanguine de Cobaye
72
2. Effets du flaxédil et de l'EACB sur la pression artérielle et
l'activité respiratoire de Lapin
77
3. Discussion - Conclusion
79
IV - INFLUENCE DE L'EXTRAIT AQUEUX DE
CAESALPINIA BONDUC SUR
L'ELECTROCARDIOGRAMME (ECG) DE COBAYE
83
1. Effet de l'extrait de Caesalpinia bonduc (EACB)
83
2. Effets du propranolol sur l'ECG de Cobaye
87
3. Effets de l'EACB associé au propranolol
89
4. Discussion - Conclusion
92

IV
1
DEUXIEME PARTIE 1
ETUDE DE L'INFLUENCE DE L'EXTRAIT AQUEUX DE
CAESALPINIA BONDUC
SURL'ACTIVITE
CONTRACTILE DU MUSCLE TIBIAL DE RAT IN SITU
95
1 - Effet de l'extrait de Caesalpinia bonduc (EACB) et du
propranolol sur la contraction du muscle tibial
9S
1.2.Effet du propranolol
9S
1.3 .Action de l' EACB associé au propranolol
97
2 - Effet du fla..xédil et de l'EACB sur la comtraction du
muscle tibial antérieur
100
2.1. Effet du flaxédil
100
2.2. Effets du flaxédil associé à l'EACB
100
2.3. Effets du flaxédil associé à la prostigmine
103
3. Discussion - Conclusion
103
1 TROISIEME PARTIE 1
ETUDE DEs EFFETS DE L'EXTRAIT AQUEUX DE
CAESALPINIA BONDUC SUR L'ACTIVITE
CONTRACTILE DU MUSCLE LISSE UTERIN DE RAT
GESTANTE
107
1 - Effet de l'EACB sur les contractions rythmiques du muscle
lisse utérin
107
2 - Contractures du muscle lisse utérin induites par et
l·acétylcholine
107
3 - Contractures du muscle lisse utérin induites en milieu
hyperpotassique
110
4 - Discussion - Conclusion
11 S
E - CONCLUSION-PERSPECTIVES
119
F - RFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
121

v
Liste des abréviations
ACh: acétylcholine
ADR: adrénaline
ATR: Atropine
EACB: extrait aqueux de Caesalpinia bonduc
EBA: extrait de venin de Bitis arietans
FlAX: flaxédil
PRO: propranolol
PROST:prostigntine

A-INTRODUCTION ET
POSITION DU PROBLEME

-2-
De tous les besoins vitaux de l'Humanité, la santé a toujours été une
préoccupation majeure pour les populations. Les pharmacopées africaines
traditionnelles, à base de drogues végétales, animales et minérales, prennent
leur source, non seulement dans la diversité des us et coutumes, mais
également, en relation avec la variation de la flore, de la faune et du sol.
L'utilisation de ces substances naturelles par les tradithérapeutes, reléve
de pratiques souvent mystiques, transmises de génération en génération. La
préparation de ces médicaments à partir de ces substances demeure, encore
de nos jours, dans le secret.
Ce qui fait qu'en Afrique, la disparition progressive des Guérisseurs, est
un
danger pour
la
conservation
des
connaissances
et
des
pratiques
thérapeutiques. Dans nos pays, où la tradition orale est le seul mode
d'expression pour la majorité de ces Guérisseurs, l'étude de la pharmacopée
traditionnelle s'avére indispensable et pressante.
Malgré tout, les populations d'Afrique noire, quels que soient leur
situation géographique et leur groupe socioculturel, recourent encore à la
Médecine traditionnelle. Ainsi donc, l'importance des plantes médicinales
d'Afrique noire n'a jamais fait de doute (KERHARO, 1977); particuliérement
dans les zones rurales dépourvues d'infrastructures sanitaires ou éloignées
des centres de santé. Pour le seul continent africain, cinquante mille espéces
de plantes vascularisées ont été recensées dans le traitement de diverses
affections (ADJANOHOUN, 1990).
Si
nous
sommes
unanimes
pour
reconnaître
l'importance
des
substances végétales africaines dans la thérapeutique moderne, il n'est
cependant pas aisé de donner des indications thérapeutiques précises sur une
espéce végétale pour telle ou telle affection.
Au cours de cette derniére décennie, avec l'accroissement incessant de
la crise économique et la paupérisation des populations, la phy10thérapie a pris
une importance capitale dans les pays en voie de développement. Les
recherches mises en place pour explorer les plantes médicinales concernent,
avant tout, le recensement des plantes utilisées par les autochtones, les
particularités écologiques des divers milieux naturels tels que les forêts, les
savanes, ensuite les modes de préparation et d'administration du médicament;

-}-
les maladies et les symptômes pour lesquels le médicament est proposé. enfin
les effets physiologiques et toute autre indication thérapeutique
Pour une revalorisation et une exploitation rationnelle de cette pratique
traditionnelle.
la
conjugaison des
efforts de chercheurs de
différentes
spécialités s'impose pour la recherche de principes actifs indispensables aux
besoins thérapeutiques. L'utilisation de techniques modernes sophistiquées
permettra à ceux-ci de produire des résultats indiscutables, élément qui sera
nécessaire pour l'isolement de nouvelles molécules bioactives plus efficaces,
Depuis 1972, en Côte d'Ivoire, il existe un programme national d'étude sur les
substances naturelles à usage thérapeutique et cosmétique, programme qui
regroupe de nombreux chercheurs de différentes disciplines.
Les études systématique et ethnobotanique du Professeur AKE ASSI
(1991). lui ont permis de recenser de nombreuses plantes utilisées dans la
Médecine traditionnelle ivoirienne pour le traitement de diverses affections. Il
indique
que
1421
espéces
de
plantes
médicinales
et
761
recettes
médicamenteuses ont été déjà recensées en Côte d'Ivoire. Des études
scientifiques rationnelles sont nécessaires pour rechercher les propriétés
thérapeutiques de ces espéces végétales. Dans le cadre de ce travail, notre
choix a porté sur une plante utilisée en Médecine traditionnelle dans les
régions du Sud et de l'Est de la
Côte d'Ivoire:
Caesalpinia
bonduc
(Cesalpiniacées),
contre les morsures de serpents et pour ses effets
utérotoniques, depuis longtemps. observés par les populations de ces régions.
En effet, depuis le siécle dernier, DUJARDIN recommandait même pour
les fiévres intermittentes la prise de 1 à 2 g trois fois par jour d'une poudre
composée à parties égales de Caesalpinia Bonduc et de poivre. Mais, il a été
prouvé en 1945, que ces graines étaient inactives contre le paludisme
expérimental des Poussins. Par contre. IYENGAR et PENDSE (1965), ont mis
en évidence les propriétés antidiarrhéiques de la substance chez des Souris
Ces mêmes auteurs ont utilisé des extraits de rameaux feuillés. pour
mettre en évidence une toxicité aigüe, à une dose correspondant à 1 g de
l'extrait séché chez la souris traitée par voie intrapéritonéale. La recherche du
pouvoir antibiotique des extraits aqueux d'écorces vis à vis des organismes
Grarn+ a été négative. Les extraits aqueux de racines, de tiges et de feuilles

--1-
rnontrent une acl10n curative sur le sarcome 180. En effet, ces auteurs
obtiennent expérimentalement une réduction des tumeurs chez l'animal traité
avec des doses de la tranche de 65 il 100 unités. De leur côté, DHAR et Coll.
(1968) ont constaté une certaine activité antivirale (Virus vaccinia) , des extraits
de racines.
Selon WATT et BREYER (1962), les extraits de rameaux feuillés
provoquent une baisse de la pression artérielle sanguine. De mëme, les
extraits alcooliques provoquent une hypotension chez le Chien et une
dépression sur le coeur de Grenouille.
Les
racines
et
les
feuilles
en
poudre
sont
employées
comme
antivenimeux chez les Pheul du Sénégal (BERHAUT, 1967); et comme
antipoison chez les Krobou (N'GU ESSAN, 1990).
C'est pourquoi, il nous a paru intéressant d'entreprendre une étude
pharmacologique, pour tenter de mettre en évidence les propriétés bioactives
de Caesafpmia bonduc au niveau des trois caractéristiques antivenimeux,
utéroactlfs et cardioactifs, qui ont été décrites par les populations.
L'intérêt de ce travail réside dans le fait que ce serait la premiêre fois
que des procédés scientifiques, autour de tests pharmacologiques, seront
menés sur J'extrait aqueux de Caesalpinia bonduc (Linn.).

B-RAPPELS
BIBLIOGRAPHIQUES

-6-
1- DONNEES SUR LES PARAMETRES BIOLOGIQUES
1- Etude des paramètres biologiques in vivo
1.1. Activité générale spontanée
L'étude
du
comportement
général
spontané
des
animaux
après
administration
d'une
substance
constitue
un
moyen
pour
dèterminer
le
comportement spécifique de l'animal sous l'infiuence de la drogue.
Il est généralement connu que le comportement gènéral spontané est la
résultante d'une série de facteurs. Elle est l'expression d'un niveau énergétique
endogéne
déterminée
par une
action
plus
ou
moins
directe
de
certaines
modifications du milieu intérieur sur les structures neuroniques activatrices (facteurs
internes). De même, ce phénomène rend compte de la réaction de l'organisme vis-
à-vis de l'environnement. Le déterminisme de cette réaction met en jeu l'ensemble
des contrôles avec leurs aspects innés et acquis. Le comportement est commandé
par les structures du systéme nerveux central telles que la formation réticulaire
mésencéphalique, le système limbique et les motoneurones. Ces neurones moteurs
prennent en charge la transmission des volées d'infiux vers les organes effecteurs
périphériques (muscles).
Les travaux de KARL! (1968) ont mis en évidence le rôle fonctionnel du
système limbique. Cette structure assure le contrôle central de la génése des
différents états de vigilance et du déterminisme du comportement général spontané
(activité locomotrice spontanée et du comportement confiictuel ou agressivité)
L'étude du comportement confiictuel permet d'apprécier les modifications de
l'agressivité et de l'anxiété.
Depuis BON Eni et Coll. ( 1982), l'activité locomotrice spontanée peut être
traduite
sous
forme
de
courbes
ou
d'histogrammes
cumulés.
Par
ailleurs,
l'établissement des courbes et des histogrammes montrant l'évolution de l'activité
locomotrice de l'animal par unité de temps, permet de mettre en évidence la
dynamique de j'animal. Le niveau de dynamisme de l'animal après administration de
la substance va indiquer le degré d'infiuence de la substance sur le système nerveux
central.

-7-
1.2. Pression sanguine artérielle
La pression sanguine artérielle est la force qui s'exerce sur les parois des
vaisseaux sanguins qui permet au sang de circuler Cette force sanguine peut être
quantifiée à l'aide d'un appareillage approprié. (CONSTANTIN et TAYLOR, 1973).
La force tensionnelle peut être quantifiée par l'expression de POISEUILLE:
Pression artérielle = Débit cardiaque x résistance périphérique totale.
De sorte que la pression qui régne dans une portion du vaisseau sanguin
peut également s'exprimer. en première approximation, en fonction de la loi de
POISEUILLE.
- (P,_Pl)ql
Vm'L'n'SM
D- ----'-'- avec P, - Pl = - - - , - - -
L'n'S
ql
Dans ces expressions
D est le débit sanguin
P1 - P2 représente la différence entre les pressions des
points initial (P 1) et final (P2).
Vm le débit (volume par minute)
q la surface de la section du conduit
L la longueur du systéme tubulaire
n la viscosité du liquide
aM une constante.
• signe de multiplication.
La pression sanguine artérielle dépend donc des caractéristiques de la
pompe cardiaque intervenant dans la valeur du débit (fréquence, force de
contraction), de la résistance à l'écoulement présenté par les vaisseaux et de la
viscosité du sang.
La pression artèrielle est donc normalement sous la dépendance de
mécanismes réflexes qui en assurent la régulation du fonctionnement cardiaque et
du comportement des vaisseaux.

-x-
Sa régulation est sous la dépendance de facteurs nerveux et humoraux
agissant, soit au niveau du coeur, SOit au niveau vasculaire Il existe deux systémes
de régulation, qui sont le systéme vasomoteur (vasoconstriction) et le systéme
vasodilatateur. Il a été montré que la section du sympathique cervical chez le Lapin,
entraîne une dilatation spectaculaire des vaisseaux de l'oreille du mème côté.
La maladie hypertensive est une défaillance de la régulation circulatoire et
consiste, en général, en une résistance anormalement élevée au débit sanguin. Les
mécanismes par lesquels une augmentation des résistances vasculaires apparaît et
se maintient, restent encore mal élucidés; toutefois, de nombreux travaux, dans ce
domaine, permettent de comprendre la pathogénie de celle maladie (BRODY et
ZIMMERMAN, 1976).
Il existe au moins trois sites effecteurs au niveau desquels la pression
artérielle peut-être influencée (ZUSMAN et coll., 1973) :
- les résistances vasculaires périphériques,
- l'élimination rénale,
- et l'efficacité cardiaque.
Plusieurs
mécanismes
importants
de
régulation
réflexe
agissent
par
l'intermédiaire:
-du système nerveux autonome (DORR et BRODY, 1966; AYITEH-
SMITH
et VARMA, 1970;
CHAMPLAIN, 1972; FOLKOW et Coll.,
1972),
- du systéme rénine-angiotensine-aldostérone (
GOLBBLATT , 1938;
OPALI et HABER, 1974; BEEVERS, 1977; NIES, 1977)
- et des facteurs
structuraux en rapport avec des modifications
structurales et fonctionnelles
de la musculature lisse vasculaire
(BRODY et ZIMMERMAN, 1976).
De
ce
fait.
l'action
des
substances
antihypertensives
peut
se
manifester
essentiellement à deux niveaux:
- soit sur la résistance périphérique des vaisseaux
c'est le cas des
vasodilatateurs périphériques et aussi des diurétiques;
- soit sur le débit sanguin : c'est le cas moins intéressant des
dépresseurs cardiaques.

-9-
1.3. Electrocardiogramme (ECG)
L'électrocardiogramme
est
un
paramètre
precieux
d'évaluation
de
la
transmission de l'influx cardiaque. Quand l'influx chemine dans le coeur, le champ
électrique, produit par la dépolarisation membranaire à la surface du muscle
cardiaque, diffuse dans les liquides qui entourent le coeur et de faibles variations de
potentiel atteignent la surface corporelle. En plaçant des électrodes sur la peau,
directement en deux points situés de chaque côté du coeur et reliant ces électrodes
à un appareil d'enregistrement convenable, on peut enregistrer la variation de
potentiel ou activité électrique globale produit au cours de chaque révolution
cardiaque.
De nombreux travaux ont montré qu'il est possible d'enregistrer l'activité
électrique du coeur à distance et à travers la peau. En effet, l'activité cardiaque
donne naissance à un champ électrique que l'on peut mettre en évidence à l'aide
d'électrodes périphériques. Cette étude est menée sur le cobaye par rapport aux
études antérieures faites sur le rat et le pangolin (TRICOCHE. 1967 : KREHER,
1973).
L'activité électrique globale enregistrée, à travers la peau, est présentée sous
forme de cycle cardiaque ou encore révolution cardiaque ayant un décours
caractéristique. L'enregistrement comporte des ondes caractéristiques PQRST
renseignant sur le fonctionnement de l'organe.
Sur l'électrocardiogramme normal, l'onde P est due à l'activité électrique
développée par les oreillettes. Elle correspond à la dépolarisation des oreillettes
dont la repolarisation n'est
pas visible. Les ondes Q, R et S correspondent à la
dépolarisation ventriculaire. L'onde T est la fin de la répolarisation ventriculaire.
L'intervalle P-Q est le temps de conduction auriculo-ventriculaire, tandis que
l'intervalle R-T représente la phase du plateau du potentiel d'action. Le complexe
QRST
correspond
à
l'activité
ventriculaire.
Plusieurs
substances
pharmacodynamiques sont capables de modifier ces différentes ondes. c'est le cas
des bêta-bloquants (le propranolol)

-lll-
En général, Il est connu que les bêtabloquants sont des antagonistes
compétitifs des récepteurs béta-adrénergiques Ces substances sont subdivisées en
deux groupes selon leur solubilité
- les substances du premier groupe (qulnldine, procainamide, propranolol)
sont caractérisées par leur "effet stabilisant sur la membrane cardiaque" ,
- les substances du deuxiéme groupe (diphényldantoine, lignocaine) n'altèrent
pas, ou parfois augmentent la réactivité de la membrane cellulaire,
Le premier groupe se subdivise en deux sous-groupes; en effet si la quinidine
et la procainamide allongent la durée du potentiel d'action et la période réfractaire
effective, le propranolol, au contraire, les réduit; bien que dans les deux cas, le
rapport de la durèe de la période rèfractaire a la durée du potentiel d'action se
trouve augmentè, C'est ainsi que le propranolol est c1assè dans le groupe des
bêtabloquants liposolubles, et utilisé en clinique sous le nom d'avlocardyl. Les
propriétés cardio-vasculaires des bêtabloquants sont nombreuses, Pour BASSETI
et HOFFMAN (1971), le propranolol appartient aux substances du premier groupe
caractérisé par leur effet stabilisant sur la membrane, Alors que VAUGHAN
WILLlAMS(1975), a partir de travaux menés sur les cellules atriales de Cobaye, a
proposé une classification pharmacologique des substances antidysrythmiques en
trois classes:
- la classe l, caractérisée par son "effet stabilisant sur la membrane"
(propranolol) :
- la classe Il présente un effet sympatholytique ou bêta adrénolytique
(brétylium, sotalol) :
- la classe III, provoquent un allongement de la durée du potentiel d'action
(amiodarone) ;
Ainsi le propranolol appartiendrait au groupe 1 qui entraîne une diminution de
la contraction, de la réactivité du coeur, de même que l'excitabilité et la période
réfractaire cardiaque (GIUDICELLI, 1971), Cette seconde classification est la plus
admise pour l'étude analytique des principales substances utilisées dans le
traitement des dysrythmies cardiaques,

-11-
2 - Données physiologiques sur la préparation nerf-muscle et sur le muscle
lisse utérin.
2.1. Structure neuro-musculaire
Avant DOYERE.
la conception générale était que les nerfs moteurs ne se
terminaient pas dans les muscles. mais comme les capillaires, formaient de fines
boucles et retournaient au système nerveux centraL DOYERE (1840) fut le premier
a découvrir les relations intimes entre les terminaisons des fibres nerveuses et les
fibres musculaires.
Des cellules nerveuses appelées motoneurones (ou neurones moteurs)
transmettent l'influx nerveux nécessaire à la contraction des fibres musculaires
squelettiques. les neurones forment avec les fibres musculaires squelelliques des
jonctions spécialisées appelées jonctions neuro-musculaires ou plaques motrices
(fig.1). A la jonction neuro-musculaire, l'une des terminaisons d'un motoneurone
s'approche très près d'un point spécialisé situé le long du sarcolemme d'une fibre
musculaire squelellique, sans toutefois entrer en contact directement avec le
sarcolemme : un mince espace ou fente synaptique sépare la terminaison du
motoneurone du sarcolemme de la fibre musculaire. la plupart des fibres
musculaires squelettiques possèdent une seule plaque motrice.
2.1.1. Structure des myofibrilles
2.1.1.1. Striation
Dés 1840, BOWMAN note que la striation transversale d'une fibre musculaire
est due à une alternance de zones à haut et bas indices de réfraction. En lumière
polarisée, les zones à haute réfringence sont anisotropes (bande A) alors que celles
à basse réfngence sont isotropes (bande 1). Chaque bande 1 est séparée en deux
par une ligne fine d'indice élevé, la ligne Z. la bande H correspond à la règion
centrale de la bande A dont l'indice est moins élevè que celui de la périphérie.

Figure 1
Ultrastructure de la jonction neuromusculaire
A- Relation entre la terminaison nerveuse et la fibre musculaire
B- Coupe transversale en microscopie électronique passant par un
plan XY perpendiculaire à la plaque motrice
( MAILLET, 1976)

- \\1-
B
~~.
rfJ. ... F,." ".'<-"""
.
\\ ..
"",,,d,,"
.~1HOLl'o.on":ro<
"-" mu.de

-13-
Les myofibrilles sont formées de sous-unités ou myofilaments qui sont
disposés parallélement à leur axe longitudinal. Le sarcomére (compris entre deux
stries Z) est composé de deux types de filaments qui offrent des degrés de
chevauchement dépendant de la longueur du sarcomére; les filaments épais
(diamétre . 10 nm) sont présents dans la bande A dont ils déterminent la longueur;
les filaments fins (diamètre: 6 nm) s'étendent à partir de la ligne Z, dans la bande 1;
jusque dans la bande A où Ils s'interposent entre les filaments épais. L'organisation
tridimensionnelle des myofilaments a été suggérée par HUXLEY (1960) et confirmée
à partir des observations en microscopie électronique ( Figure 2A)
D'aprés les résultats de HUXLEY et HANSON (1954) , la contraction
musculaire résulte du glissement des filaments fins par rapport aux filaments épais
(théorie des filaments glissants) : la longueur de chaque filament ne change pas, le
glissement se fait par l'intermédiaire de "ponts" qui se forment cycliquement entre
deux types de filaments pendant la contraction
2.1.1.2. Protéines contractiles
Les filaments épais, caractéristiques de la bande A, sont essentiellement
constitués de myosine. Cette protéine comprend deux principaux
constituants, la
méromyosine lourde (HMM) et la méromyosine légére (LMM). La molécule compléte
est asymétrique et se présente sous la forme d'un bâtonnet de LMM surmonté à une
extrémité par une masse globulaire de HMM. La HMM constitue la fraction active de
la myosine et est le siége de l'activité ATPasique.Les filaments fins ont une
composition
hétérogène
(fig.2B).
Ils
comprennent
deux
chaînes
d'actine
polymérisées, hélico"dales. L'actine a une trés forte affinité pour la myosine. Le
contrôle de la contraction est réalisé par un groupe de protéines régulatrices : la
tropomyosine (TM) et le complexe de la troponine (TN) (EBASHI et ENDO, 1968).
La tropomyosine est une molécule très allongée, logée dans la gorge délimitée par
les deux chaines de globules d'actine. La troponine est localisée de façon
discontinue tous les 40 nm environ. Le rapport des

Figure 2
Protéines contractiles
A - Représentation schématique de la structure du muscle strié montrant le
chevauchement des filaments d'actine (a) et de myosine(m).
a) Coupe transversale au niveau de la bande H, les filaments de
myosine sont disposés au centre et au sommet d'un hexagone.
b) Coupe transversale au niveau de la bande A, chaque filament
d'actine est équidistant de trois filaments de myosine.
(HUXLEY, 1960)
B - Modéle moléculaire du filament d'actine de muscle strié de vertébrés
(EBASHI et ENDO, 1968)
C - Vue schématique transversale des relations spatiales entre la myosine
(HMM), l'actine (A), la tropomyosine (TM), et les trois sous unités de la
troponine (T,C,I)
1- en l'absence de calcium (Ca2 ')
2-en présence de calcium
(POTTER et GERGELY, 1974)

-\\4-
..• • • ..
~.~.~
0
...

• • •
• •
Q • •
...
2

-15-
divers composants du filament sont de 7 actines/1 tropomyosine/1 troponine est en
fait un complexe de trois unités dont les rôles sont différents (fig. 2C)
La troponine T (TNT) assure la liaison entre la tropomyosine et la troponine
C. La troponine C (TNC) est associée à la TNT et présente une grande affinité pour
le calcium. La troponine 1 (TNI) est associée à la TNC et à l'actine : en l'absence de
calcium, elle inhibe l'interaction entre l'actine et la myoslne En présence de calcium,
l'affinité de TNI pour la myosine diminue et la tropomyosine reprend sa place dans la
gorge du filament; ce déplacement permet l'interaction entre l'actine et la myosine (
GILLIS et O'BRIEN, 1975). Chaque molécule de troponine contrôle donc l'interaction
actine-myosine sur une longueur de 40 nm.
2.1.2. Contraction de la fibre musculaire squelettique
HODGKIN et HUXLEY(1952), à l'aide de solutions de concentrations variées
en potassium, montrent que l'amplitude de la contraction évolue avec le potentiel de
la membrane de la fibre musculaire squelettique. SANDOW et Coll. (1965)
établissent une relation entre le potentiel d'action et la secousse et définissent ainsi
au niveau du potentiel d'action une surface "utile", appelée "mechanically effectiv
period" (M.E.P.), comprise entre deux limites: le potentiel du seuil mécanique et le
potentiel de saturation mécanique. D'où tous les facteurs susceptibles de modifier le
décours du potentiel d'action retentissent sur l'amplitude de la secousse.
L'étude des fibres musculaires "pelées" (NATORI, 1954) montre que le
calcium cont,enu dans les citernes du réticulum peut être libéré aussi bien par une
dépolarisation de sa membrane (ENDO et NAKA.lIMA, 1973) que par un choc
osmotique (ENDO et THORENS, 1975) ou encore par la présence d'une certaine
quantité d'ions calcium dans le milieu externe.

-16-
2.1.3. Couplage excitation-contraction
L'expression
couplage
excitation-contraction
désigne,
l'ensemble
des
séquences de phénoménes qui; permettent à un potentiel d'action circulant le long
du sarcolemme d'une fibre musculaire squelettique de, provoquer des interactions
entre les filaments minces et épais des sarcomères et de produire la contraction de
la fibre.
Les ions calcium se lient aux molécules de troponine des filaments minces et
épais. Ces interactions sont directement responsables de la contraction musculaire.
FORD et PODOLSKY (1970) montrent qu'une concentration en calcium du
milieu externe comprise entre 3.10-5 M et 10-4 M provoque la libération du calcium
stocké dans les citernes. Plus \\a concentration intrarèticulaire est élevée, moins la
concentration externe doit l'être pour observer ce phénomène. Ce mécanisme de
libération autocatalylique a été confirmé par les résultats de EN DO et THORENS
(1975).
Un tel mécanisme a relancé le problème du rôle possible du calcium
extracellulaire dans le déclenchement de la contraction (SANDOW et Coll., 1965).
L'hypothèse d'une origine membranaire (sarcolemme) du calcium intervenant dans
le déclenchement de la contraction est maintenant abandonnée. En effet HILL
(1949) a calculé que, compte tenu du grand diamètre de la fibre, la diffusion du
calcium membranaire est trop lente pour rendre compte du délai entre l'excitation et
la contraction.
CURTIS (1966) calcule que, l'influx calcique pendant Un potentiel, est 100 fois
plus faible que les quantités requises pour activer les protéines contractiles.
Cependant. d'aprés CHIARANDINI et STEFANI (1976) la faible quantité de calcium
qui entre dans la cellule pendant un potentiel d'action pourrait provoquer la libération
d'une quantité suffisante de calcium réticulaire pour activer la contraction. Ainsi
POTREAU et RAYMOND (1978) en augmentant la concentration externe des ions
calcium mettent en évidence un courant entrant calcique qui pourrait déclencher la
libération du calcium des citernes du réticulum.
Par contre ENDO et THORENS (1975), dans des conditions de concentration
calcique normale, apportent des arguments en faveur d'Une non participation du
mécanisme autocatalylique :

-17·
- le déclenchement du mécanisme requiert une concentration calcique
de l'ordre de 10-4 M, concentration pour laquelle les protéines
contractiles sont complètement activées. Une telle concentration est
largement supérieure à celle des conditions physiologiques normales,
- de plus, les expériences de CONSTANTIN et TAYLOR (1973), en
voltage imposé, suggère que la libération du calcium intracellulaire est
contrôlée par le potentiel de membrane tubulaire.
SCHNEIDER et CHANDLER décrivent en 1973 sur les fibres musculaires
squelettiques, des mouvements de charges intramembranaires dépendant du
potentiel et semblant en relation avec l'activation de la contraction. Ces mouvements
de charges présentent quelques ressemblances avec les "courants de porte" décrits
pour la premiére fois par ARMSTRONG et BEZANILLA (1973), mais ils ne sont pas
en relation avec l'activation de la conductance sodique. CHANDLER et Coll. (1975)
montrent qu'il ne correspondent pas non plus à des "courants de porte" des canaux
potassiques. En effet, ni le tetra ethyl ammonium, ni la tétracaone ne les affectent
(ALMERS et ADRIAN, 1976)_
2.1.4. Régulation du processus contractile
Une fois qu'un influx nerveux a stimulé une fibre de muscle squelettique et
que, les ions calcium ont été libérés du réticulum sarcoplasmique, comment
expliquer que la formation de liens entre les filaments minces et les filaments épais
(le processus contractile) ne continue pas indéfmiment ?
En fait, la libération d'ions calcium déclenchée par un seul influx nerveux est
un phénoméne de courte durée. Aprés avoir été libérés, les ions calcium sont
rapidement repris en charge par un mécanisme de transport actif qui les raméne
dans le réticulum sarcoplasmique
Avec le retour des ions calcium dans le réticulum sarcoplasmique, la
troponine renforce son lien avec l'actine et replace la tropomyosine dans sa position
initiale de blocage, ce qui empêche d'autres interactions entre les molécules de
myosine de haute énergie et les sous-unités d'actine. Le processus contractile est

-18-
donc interrompu et la fibre musculaire se relâche. Lorsqu'un autre influx nerveux
stimule la fibre musculaire et que des ions calcium sont de nouveaux libérés du
réticulum
sarcoplasmique,
le
processus
contractile
recommence
(BATRA
et
POPPER, 1989)
2. 2. Muscle lisse utérin
La pérennité de l'espéce est assurée par la fonction de reproduction. Cette
ronction impose à l'utérus une adaptation remarquable ; il intervient dans la
fécondation, il permet le développement foetal et placentaire, puis au terme d'une
adaptation progressive, se déclenche le travail ou parturition qui permet l'expulsion
du foetus. La diversité de ces fonctions rend compte de la complexité de l'anatomie
fonctionnelle de l'utérus.
2.2.1. Anatomie
L'utérus est un muscle lisse viscéral doué de propriétés contractiles. Il a la
forme d'un cône tronqué. bilobé chez la rate de méme que chez la femme. L'utérus
comporte trois éléments essentiels.
- un corps grossièrement triangulaire dont l'extrémité supérieure convexe
est le fond utérin, avec de chaque côté une corne:
- un col utérin divisé en deux parties, une partie supra vaginale et une
portion infra vaginale
Quant à la paroi utérine, elle est constituée de trois couches qui sont de
l'intérieur vers l'extérieur ; l'endomètre, le myomètre et la séreuse péritonéale. Au
niveau du myométre, les fibres musculaires lisses sont disposées en trois couches:
- une couche externe très mince comprend un plan superficiel de fibres
longitudinales sur les faces et le fond du corps et un deuxième plan de
fibres circulaires:
- une couche moyenne très épaisse ou couche plexiforme constituée de
faisceaux de fibres musculaires lisses entre croisées et richement
vascularisées,

.. pl.
- une couche interne réduite et dans la partie profonde de laquelle, l'on
observe quelques fibres longitudinales, mais surtout constituées de
fibres circulaires
Cette description histologique est beaucoup nette chez les mammiféres à
utérus bicorne (rate, lapine, cobaye) Mais chez ces espéces, la contractilité de
l'utérus
et
sa
régulation
différe
selon
la
couche
étudiée
(BELL,
1972)
L'enchevêtrement des faisceaux est trés complexe, mais c'est surtout la densité en
fibres musculaires lisses selon les zones de l'utérus qui permet de comprendre la
physiologie de la contraction.
Sans nier l'importance de l'interaction des différentes couches histologiques
de l'utérus, il faut insister sur l'élément qu'est la fibre musculaire ou encore cellule
myométriale.
2.2.2.
Structure du myomètre
Le myométre est un muscle lisse constitué de faisceaux contractiles.
L'observation microscopique montre la présence de myofilaments. Les myofilaments
comportent des filaments d'actine et de myosine. Cette structure est comparable à
celle du muscle strié. Mais à la différence, le myométre ne comporte pas cette
disposition spatiale et la présence de stries. Les dimensions des cellules sont
relativement faibles (CSAPO, 1962). Cet auteur a mis en évidence des cellules de
10 à 600 microns de longueur (fig.3).
Il a été démontré la présence de "ponts" qui constituent des zones de
contacts. RICHARDSON (1962), BENNET et ROGERS (1967) ont décrit des
interpénétrations cellulaires. Il y a présence de régions d'apposition des cellules où il
y a fusion des membranes plasmiques. Ce type de connection est appelé nexus. Au
niveau des nexus la résistance membranaire est faible (BATRA,1986).
Les protéines contractiles des myofibrilles des muscles lisses sont moins bien
orientées que celles des muscles striés (SMALL et SQUIRRE, 1972). Quand la
gestation s'établit, il y a une augmentation des myofilaments dans la cellule (MARK,
1956).

·20-
Le cytoplasme de ces cellules contient des myofllaments d'acline et de
myosine, un systéme de réticulum endoplasnlique, le complexe golgien, les
mitochondries, un nucleus central proéminent et d'autres organelles (GARFIELD,
1984) La transmission de cellule en cellule est assurée par les jonctions de type
gap. La gap jonction est une structure composée de portions identiques de la
membrane plasmique de deux cellules fermement apposées (PERACCHIA, 1980).
Ces formations augmentent de nombre et de dimension à la fin de la gestation et
pendant le travail, et commencent à disparaître vingt quatre heures aprés
l'accouchement (GARFIELDS et ColL.
1982 , PURI et GARFIELDS.
1982;
GARFIELDS et ColL, 1988).

Figure 3
Représentation tridimensionnelle de l'ultrastructure du muscle lisse
A- Muscle relaxé
B- Muscle activé
fe = filament épais
ft =filament fin
gl = glycogéne
m =mitochondries
rs = réticulum sarcoplasmique
vs =vésicule subcellulaire
(d'aprés HEUMANN, 1971)

-21-
A
B

-22-
En 1984, GARFIELDS a démontré qu'au moment du déclenchement du
travail, les gap jonctions s'établissent entre les cellules myométriales, phénoméne
qui assure les échanges privilégiées d'ions et de molécules de poids moléculaire
inférieur à 16000 daltons entre deux cellules.
2.2.3. Protéines contractiles du myomètre
La contraction du muscle utérin, dépend de l'interaction de deux protéines:
l'actine et la myosine, mises en évidence et étudiées par CAVAILLE (1985) Les
filaments d'actine sont assemblés en rosette autour des filaments épais du myosine
(figure 4.1).
Comme dans les muscles striés, le raccourcissement et le développement de
la force contractile sont dus au glissement des filaments de myosine et d'actine les
uns par rapport aux autres, l'énergie étant produite par l'hydrolyse de l'ATP. La
libération de calcium intracellulaire est le premier événement du couplage excitation-
contraction (MIRONNEAU et Coll" 1984). Le calcium va induire la contraction en se
liant à des protéines activatrices de l'appareil contractile.
Dans les muscles lisses, le calcium en se liant à la calmoduline, active une
kinase (DABROWSKA et Coll., 1977), qui va fixer un groupement phosphate sur une
sous unité de la myosine (SOBIEZECK, 1977). Cette phosphorylation permet
l'activation de l'actomyosine ATP-ase (CRAIG et Coll., 1983), Cette activation des
chaînes légéres de myosine induit la liaison actine-myosine, donc la contraction. La
force de contraction du muscle dépend donc du niveau d'activation qui met en route
les mécanismes régulés par le calcium, que l'on peut qualifier de phénoménes
instantanés.
La
contraction
est
ainsi
proportionnelle
au
taux
de
calcium
cytoplasmique d'une façon réversible, avec contraction entre 10-4 M et
10-5 M et
relaxation pour les taux inférieures à 10-7 M (figA.2).
Par ailleurs, une régulation à plus long terme peut se faire par la qualité des
protéines contractiles que va synthétiser le muscle. En effet, il est maintenant bien
connu que l'actine et la myosine existent souvent

Figure 4
1- Interaction myosine-actine
a. Chaînes légéres-partie hélico·dale, responsable de la
transmission de la tension musculaire.
b. chaînes lourdes -partie globulaire comportant trois importants
sites:
-site combiné-actine
-site ATPase
-site de chaînes légéres
c.d. structure de myofilament
c. Muscle squelettique
d. Muscle lisse
2 - Diagramme du cycle contraction-relaxation du muscle lisse
myometrial avec intervention de:
-la calmoduline
-la Kinase
-l'ATP (source d'énergie)
calm= calmoduline, cAMP Kinase = AMPc dépendant de la protéine kinase,
MLCK = Myosin light chain kinase, x-P = phosphorylatedx, AOP = Adénosine
diphosphate, ATP = Adénosine triphosphate, Ca2+ = calcium.
(BATRA,1986)
3- Mécanismes contrôlant la concentration calcique (Ca2+) libre
intracellulaire. Le calcium de l'espace extracellulaire entre à travers des
chaînes spécifiques, qui sont:
-les chaînes sensibles au potentiel (PSC)
-les chaînes de récepteurs (ROC)
L'interaction dépolarisalion de la membrane cellulaire et récepteurs des drogues ouvre
respectivement PSC et ROC. Le calcium peut être libéré par les mitochondries et le
réticulum endoplasmique (ER). Il peut élre également libéré dans le milieu extracellulaire par
le calcium extrusion pump. Il y a aussi le mécanisme d'échange du sodium avec du
calcium (Na/Ca exchange).
(BATRA,1986)

-23-
l
c
d
·1·ll"~P",~.J,,,LPl"
, "4"'1 "cf"/'''J'''I "/
c•••
Calmodulln
\\ (
ATP
ADP
MLC~~CK.'P
Ca.!almOdulln
y
ATP
AOP
ATP
C •. C"'m.MLCK
l
AClomyo.ln-p
2
PhOsphlllase
AOP
Actln
Relaxation
Contraction
~,
3

·2·1·
simultanément ou successivement élU sein du méme muscle, sous plusieurs formes
(GABBIANI et Coll, 1984 , KU RODA, 1985, CAVAILLE et LEGER, 1986) La nature
des isoformes présentes, peut donc déterminer l'efficacité de la contraction. C'est
ainsi que dans le cas de l'utérus, il a été montré une synthése
d'actine et de
myosine pendant la grossesse (CSAPO, 1962 , NEEDHAM et WILLIAMS, 1963).
En 1986, des études in vitro sur des extraits totaux d'utérus humain et de
singe macaque (Macacus fascicularis) ont été réalisées par CAVAILLË et LEGER
(1986). Ils ont montré que l'actifle se présente sous trois formes alpha, bêta et
gamma. La forme alpha est toujours minoritaire tandis que la forme bêta est
majoritaire dans le cas de l'utérus non gravide et la forme gamma dans les utérus
gravides.
En 1976, des études similaires électrophorétiques ont été également
entreprises par HOH et Coll.(1976), et dans ce cas, il a été montré une seule bande
électrophorétique. Mais il a été montré que les deux sous unités constituant cette
molécule, ne présentent aucune variation de proportion en fonction de l'état
physiologique (CAVAILLE, 1985)
2.2.4. Rôle du calcium dans la contraction myométriale
RINGER (1883) a montré, pour la premiére fois, que la présence du calcium
dans le milieu extracellulaire était Indispensable au développement de la contraction
cardiaque. Plus tard, il a été montré qu'une injection de calcium ionisé dans une
fibre
squelettique isolée de grenouille par l'intermédiaire d'une
micropipette
provoquait le raccourcissement de la fibre (BATRA et Coll, 1988).
Le calcium ionisé joue un rôle clé dans la contraction du muscle lisse utérin.
Au cours du développement de l'activité contractile, le calcium fixé ou stocké dans
les réservoirs internes est libéré dans le milieu intracellulaire (BATRA, 1986). Parmi
les organites présents, nous insisterons sur certains d'entre eux en raison de leur
importance fonctionnelle. Ce sont:
- la membrane plasmique dans laquelle nous avons des invaginations
appelées cavéolaes intracytoplasmiques, qui augmentent la surface de
la cellule musculaire et constituent des réserves de calcium;
- les mitochondries;

-25-
- le réticulum endoplasmique lisse
Il faut remarquer l'importance de ces éléments quant a leur intervention dans
la contractilité cellulaire, en assurant les mouvements intracellulaires du calcium.
Ainsi BOLTON (1979) précise l'origine des différentes sources de calcium
responsables de l'activation de l'appareil contractile. Ces sources sont:
- le canal sensible au potentiel. courant entrant, responsable du
développement du potentiel d'action,
- le canal calcique dépendant du récepteur (ROC) mis en jeu par les
amines stimulantes
- la libération du calcium à partir du récepteur sur la membrane
-la libération du calcium à partir des structures internes de stockage
(figure 3)
L'origine du calcium est multiple. D'une part, il est libéré à partir de stocks
intracellulaires situés dans le chondriome, le réticulum sarcoplasmique, la face
interne de la membrane cellulaire. D'autre part. il provient du milieu extracellulaire
par voie transmembranaire, par diverses sortes de canaux:
- canal lié aux courants d'action (couplage électromécanique);
-canal commandé par des récepteurs spécifiques (couplage
pharmacomécanique).
Ces deux types de canaux,
représentent le site d'action des inhibiteurs
calciques. Ces substances agissant selon leurs affinités pour les récepteurs. Ainsi
l'adrénaline stimule la contraction chez la femme, elle est inhibitrice chez la rate
(ROUSSEAU et Coll, 1981).
Les données recueillies à partir de fractions subcellulaires isolées montrent
que la capture du calcium par les mitochondries peut jouer un rôle significatif dans le
processus de la relaxation du myométre humain ou de lapine.
La nicardipine favorise le recaptage du calcium ionisé dans la cellule,
probablement grâce à une élévation de l'AMP cyclique par inhibition de la
phosphodiesterase.

-2h-
Alors que le pool calcique intracellulaire semble relativement faible et difficile
à identifier, la participation du calcium extracellulaire dans la contraction est sans
équivoque et peut représenter un niveau d'action pour des objectifs thérapeutiques.
L'entrée du calcium extra-ceillulaire est bloquée par certains agents qui sous la
forme
de
radioligands
servent
aussi
à
caractériser
les
canaux
calciques
membranaires.
En utilisant 3H-nitrendipine (3H-NT) on a identifié et caractérisé les canaux
calciques dans le myométre. Des sites de liaison à forte affinité pour 3H-NT ont été
trouvés dans des fraclions membranaires de myomètre de rat. de lapin et de
myométre humain.
Ces résultats sont en accord avec les effets bien connus des oestrogènes sur
l'excitabilité et la motilité utérine. Chez la femme les myomètres gravide et non
gravide différent par leur densité en canaux calciques.
2.2.5. Récepteurs du myomètre au cours de la gestation
La
réponse
d'un
tissu
à
une
molécule
effectrice
(hormone
ou
neurotransmetteur) dépend non seulement de la concentration plasmique de la
substance, mais de la présence d'un récepteur et de l'affinité de cette substance à
ce récepteur. Il existe plusieurs types de récepteurs myométriaux :
-les récepteurs à l'ocytocine qui, est l'hormone endogène utérotonique la
plus spécifique;
- les récepteurs aux prostaglandines E et F2 alpha;
- les rècepteurs alpha adrénergiques (FUCHS, 1983):
- les récepteurs aux hormones ovariennes.
Le nombre des neuromédiateurs et la distribution des fibres nerveuses dans
l'utérus suggérent un rôle physiologique non négligeable dans le contrôle de la
quiescence ou de l'activité myomètriale. L'innervation utérine est essentiellement
assurée par des neurones adrénergiques à axone court. Le contrôle nerveux se fait
au niveau des jonctions neuro-musculaires ou par l'action des cathécholamines sur
les cellules myométriales (fig.5).

-27-
DepuIs
longtemps,
on
connaissait
l'Influence
du
systéme
nerveux
sympathique sur le muscle utérin. Dé]a en 1961\\, DALE et FELDBERG montraient,
sur le chat, les effets comparables de l'adrénaline et de l'excitation électrique des
filets du nerf hypogastrique. En 1967, HOLTZ et WOLLPERT, sur le cobaye,
observent la suppression de la motilité utérine en cours de gestation, par
l'adrénaline. Toutes ces constatations n'appol1ent cependant aucune déduction
thérapeutique
AHLOUIST, en 1948, se basant sur le fait que les réponses a une excitation
du sympathique ne sont pas uniformes, émet l'hypothèse de l'existence dans les
muscles lisses, de deux types de récepteurs: alpha, activateurs, et bêta, Inhibiteurs,
Certaines substances comme la noradrénaline, stimulent seulement les récepteurs
alpha
tandis que l'adrénaline stimule en même temps les deux sortes de
récepteurs,
Cette
conception est confirmé
par la découverte de bloquants
spécifiques des récepteurs adrénergiques, Déja dans sa premiére publication en
1948, AHLOUIST reconnaissait la sédation de l'utérus par la stimulation des bêta-
récepteurs Mais ce n'est qu'en 1967 que LANDS et Coll. différencient les

Figure 5
L'activité de la Kinase de myosine à petites chaînes, est modulée par le
calcium et l'AMP cyclique Selon les connaissances actuelles, 6 voies
différentes peuvent être utilisées:
1. La voie bêta adrénergique-AMP cyclique, qui est à l'heure
actuelle la voie la plus fréquemment utilisée;
2. Les anticalciques (Nitrendipine, Nifédipine ... )
3. Les inhibiteurs de la synthése des prostaglandines;
4. L'inhibition de l'interaction calcium/calmoduline-Kinase de
myosine à chaîne légére:
5. L'utilisation des peptides qui altérent la relaxine, certains
peptides apparentes au VIP (Vasoactive Intestinal Peptide)
6. Les substances agissant au niveau membranaire comme le
sulfate de magnéSium (MgS04) ou les progestines.
(d'aprés HUSZAR, 1986)

II
~
MYOSIN L1GHT-
CHAIN KINASE

\\
p
ACTIf'-i + MYOSIN _
ACTOMYOSIW"

récepteurs béta 1 et bêta 2
béta 1 spécifiques de la stimulation cardiaque, bêta 2
de la relaxation utérine et de la dilatatIon bronchique et vasculaire.
L'étude de l'effet des cathécholamlnes sur l'utérus doit tenir compte de
l'espèce. de la couche musculaire étudiée, de l'imprégnation hormonale ou de
l'action excitatrice ou inhibitrice selon l'amine considérée. Celle-ci agissant selon ses
affinités pour les récepteurs alpha et bêta. Ainsi l'adrénaline stimule la contraction
chez la femme, elle est inhibitrice chez la rate (ROUSSEAU et Coll., 1981)
2.2.6. Influence hormonale en période de gestation
Les hormones ovariennes (oestrogénes et progestérone) jouent un rôle de
contrôle important au cours de la gestation sur la motilité utérine
Le taux élevé de progestérone en début de gestation inhibe les contractions
utérines. Cela plaide en faveur du maintien de la gestation (BEDFORD et Coll.,
1972). Il est également signalé au cours des différents stades de la gestation, une
diminution progressive de la concentration de la progestérone associée à une
augmentation rapide du taux des oestrogénes en fin de gestation. Cette situation de
prédominance oestrogénique favorise l'activité contractile de l'utérus durant la
parturition.
Par ailleurs, la progestérone et les oestrogènes présentent des propriétés
régulatrices sur divers récepteurs membranaires du myométre. Ainsi,
l'affinité des
récepteurs à /'ocy1ocine sur le myométre de lapin (NISSESON et Coll., 1978) et de
rate ovariectomisée se trouve considérablement augmentée par les oestrogénes. La
progestérone présente des effets contraires. Cette situation se traduit par un taux
èlevé d'ocy1ocine observé en fin de gestation. Des résultats similaires ont été
obtenus sur les récepteurs aux protaglandines (CSAPO, 1962; KURIYAMA et
SUZUKI, 1976). L'ocy1ocine et les prostaglandines sont des substances connues qui
provoquent l'accroissement de la force contractile utérine en fin de gestation
(MIRONNEAU et Coll, 1977).
Dans ces conditions, il y a une profonde transformation de l'organisation de
l'appareil contractile, caractérisée par un accroissement et une hypertrophie des
cellules musculaires du myométre (MARSHALL, 1959). Selon KAMEYA (1969), la
plupart des organites cellulaires voient leur nombre augmenter au cours de la
gestation. De même, il est noté des modifications des propriétés électriques

l
-30-
membranaires. CASTEELS et KURIYAMA (1965) observérent que le potentiel de
membrane augmente pendant la gestation.
\\1 est également mis en évidence que selon l'état hormonal, la réactivité
pharmacologique du myométre est variable. les conclusions des travaux de
MARSHALL (1959) montrérent qu'en période de la gestation. le myomètre est sous
dominance progestéronique. Dans ces conditions, le seuil d'excitabilité du muscle
utérin est élevé avec pour conséquence une réduction de la contractilité du
myométre. Cette situation plaide en faveur de la nidation de l'oeuf fécondé.
RAHETY (1980) a démontré que la réponse du muscle lisse utérin aux
cathécholamines dépend également de l'état hormonal de cet organe au cours des
différents stades de la gravidité. D'une façon générale il est noté des modifications
morphologiques, cytologiques ainsi qu'une variation des phénoménes bioélectriques
durant la gestation.
Ainsi il a été montré qu'au cours de la grossesse chez la femme, sous
influence progestéronique. le taux de noradrénaline myométriale baisse pour
n'atteindre qu'un taux égal à 2% de celui de l'utérus non gravide (THORBERT,
1979). Par ailleurs, CARSTEN (1974)
a rapporté une action favor'isante de la
progestérone sur le repompage de calcium dans les sites internes. Cela se traduit
sur le muscle utérin de la rate gestante sous dominance progestéronique par un état
d'inactivation (REYNOLDS, 1965) ou "blocage progestéronique" (CSAPO, 1962).
Malgré
la
relative
abondance
de
pompes
calciques,
elles
varient
considérablement d'un tissu à un autre. Ainsi CADWELL (1969) montre que l'EGTA
et l'EDTA se lient sélectivement au calcium des systémes biologiques. L'affinité de
l'EDTA est plus élevée pour le calcium que celle de l'EGTA.

-3\\-
II· ETUDE BOTANIQUE ET ETHNOBOTANIQUE DE CAESALPINIA BONDUC
Caesalpinia bonduc, (linn.) Roxb, FI. 2'.362 (1B32), est de la famille
des Caesalpiniacées, du nom de Caesalpino. botaniste italien du XVII siécle. Elle est
de la sous famille des Léguminosacées ayant pour principaux caractéres des
étamines libres en deux verticilles, l'ovaire supère, appartenant à l'ordre des
Rosales.
Synonymes: Guilandina bonduc Linn.(1753)
Caesalpinia bonducella Fleming
Caesalpinia crista auct.,Dazniel
Guilandina bonducella Linn.
Noms usuels: bonduc (commun en francais), awalé (en Akan)
1. Répartition géographique
Caesalpinia bonduc est une plante pantropicale répandue en Afrique, dans
les fourrés aux abords des villages. Cette espéce est également souvent rencontrée
à proximité des mangroves sur le littoral (ADJANOHOUN et AKE ASSI, 1979). Elle
est généralement connue sous l'appellation de
Kpohoun (Oubi), Awalé (Attié) ,
Awaré (Abbey), Ahalé (Baoulé), Waré (Abron)
2. Description éthnobotanique
Arbuste sarmenteux, grimpant à de nombreux rameaux entremêlés et garnis
d'épines.
Les feuilles bipennées avec 4 à 7 paires de pennes, sont alternes, oblongues
et elliptiques de 3,5 cm de longueur sur 2 cm de largeur, finement pubescentes. Les
pennes de 6 à 10 cm de longueur, portent 4 à 6 paires de folioles ovales de 1,5 à 5
cm de longueur, de 1 à 3 cm de largeur. Le nombre de nervures latérales varient de
6 à 10. Les nervures sont peu saillantes. Les pétioles pubescents mesurent 3 à 6
cm de longueur.
Les
influorescences
en. panicules
terminales
ou
subterminales,
sont
tomenteuses au niveau des axes. Les fleurs jaunes, larges de 1 à 1,2 cm, sont en
grappes spéciformes, longues de 10 à 20 cm.

Figure 6
Caesalpinia bonduc (Caesalpiniacées)
1. Rameau de tige épinée (x2)
2. Feuille
3. Inflorescence
4. Gousse
5. Fruit (x3)
6. Graine (x2)

-32-

-33·
La gousse elliptique, un peu aplatie longuement et densément épineuse,
mesure 5 cm de longueur sur 3,5 cm de largeur, contient 1 ou 2 graines sphériques,
lisse de couleur plombée vert-pâle.
3. Usages thérapeutiques
L'emploi de Caesalpinia bonduc pour le traitement de diverses affections a
été signalé par plusieurs auteurs. Les différentes parties de celte plante sont
employées en Médecine traditionnelle.
3,1. Racines
La poudre de racine est consommée en cas de dyspnée. Les racines
semblent plus employées par les Pheuls comme antivenimeux et vermifuge, par les
Niominkas comme aphrodisiaque et par les Wolofs comme fortifiant des dents et
pour le traitement des paradontolyses (BERHAUT, 1967).
3.2.Tiges
Les tiges sont également employées pour le traitement de diverses affections.
Ainsi les tiges feuillées broyées dans du jus de citron donnent un laxatif. Les
Baoulés utilisent la poudre de lige et des racines, délayée dans du vin de palme. De
même chez les Sérères et les
Niominkas,
il
est
reconnu des
propriètés
aphrodisiaques aux tiges et racines de Caesalpinia bonduc . La tige est utilisée dans
la guérison de la blennorragie et la distocie.
3.3.Feuilles
Caesalpinia
bonduc
(L.)
Robx.
est
utilisé
comme
antidiarrhéique
et
analgésique dans le cas des céphalées. Il entre dans la composition de plusieurs
préparations magiques.
Les feuilles sont employées pour le traitement des
épidémies de variole. Il nous a été signalé plusieurs fois comme remède contre les
éruptions cutanées, les maux de ventre et les ictères.
Les feuilles et les racines fraiches, découpées, mises en macération dans une
bouteille d'un litre, pendant 30 minutes, soignent la syncope aprés une prise en

-)'\\-
boisson. Le macéré des folioles calme les gastralgies et triturées dans du jus de
citron, soignent, les douleurs abdominales.
Contre diverses dermatoses, une décoction des parties aériennes de
Caesalpinia bOl1duc associées à Parquelina nigrescens. dans quelques gouttes
d'huile de palmiste, est employée contre les affections dermiques
Les feuilles séchées, carbonisées et présentées sous forme de poudre sont
utilisées en Gynécologie contre la dysménorrhée. Pour faciliter les accouchements,
on triture les feuilles en association avec celles de Byrsocarpus coccineus dans
deux litres d'eau, l'extrait aqueux est donné en boisson à la femme. L'effet est
obtenu deux heures après. En dystocie, le décocté de 20 9 de tiges feuillèes dans
deux litres d'eau,
est bu à volontè par la patiente, à la suite des couches
pathologiques (AKE ASSI et TAHIRI z.A.GRET. 1979). Cette plante est utilisèe
comme abortive et
facilite l'expulsion de foetus morts chez la femme enceinte
(VANGA,1986).
3.4. Fruits
On reconnaît à la poudre de la graine, dont le goût amer très prononcé, des
propriétés fébrifuges, mises quelques fois à profit dans le traitement du paludisme
(KERHARO et BOUQUET, 1950).
4. Pharmacologie
Déjà au siècle dernier, DUJARDIN-BEAUMETZ et EGASSE recommandaient,
même pour les fiévres intermittentes, la prise de 1 à 2 g trois fois par jour d'une
poudre composée à parties égales de graines de bonduc et de poivre.
Il a été prouvé en 1947 que ces graines étaient inactives contre le paludisme
expérimental des poussins. Par contre IYENGAR et PENSDE (1965) ont mis en
évidence leurs propriétés antidiarrhéiques chez les souris et estiment qu'on ne peut
les attribuer aux tanins qui n'existent pas dans la drogue. Le goût amer de la graine
et son pouvoir fébrifuge en Médecine populaire indienne avait tout naturellement
incité les médecins à prescrire cette drogue comme antimalarique (antipaludique)
(FENG et Coll,1964).

·35·
Des
extraits
de
rameaux
feuillés montrent
chez
la
souris
par voie
intrapéritonéale une toxicité aigCJe aux doses correspondant il 1 g de drogue par
kilogramme de pOids corporeL Chez le chien les mêmes extraits provoquent une
baisse de la pression sanguine (SPENCER et Coll.1947).
Les extraits aqueux de racine. de tiges et de feuilles donnent une action
intéressante sur le sarcome 180 En effet. IYENGAR et PENSDE (1965), ont obtenu
expérimentalement une réduction des tumeurs chez l'animal traité dans la tranche
de 65 à 100 unités. DHAR et Coll(1968). ont constaté une certaine activité antivirale
(Virus vacclnia) avec les extraits de racines.
Les extraits alcooliques provoquent une hypotension chez le chien et une
dépression sur le coeur de grenouille (WATI et BREYER, 1962).
Les travaux de COCKER (1966) ont déterminé la structure des principes
amers de graines de celle Caesalpiniacée, il s'agit des alpha, bêta et gamma
césalpines. Ces mêmes graines auraient une activité antidiarrhéique chez la souris.
Cette plante renferme en outre du n-heptacosane, du sitostéroide et un dérivé du
benzopyrane la braziline. Il est rapporté que le principe actif des graines est un
alpha cesalpine du groupe des diterpénoides. Cette plante utilisée de facon
extensive dans la Medecine traditionnelle jamaicaine est essentiellement due à la
Caesalpin F, un nouveau furanoditerpéne (PASCOE, 1986).
L'étude récente de
RAO et Coll (1994) montre l'effet antihyperglycemique de cette drogue administée
chez des Lapins.

C - MATERIEL ET METHODES

-37-
1- MATÉRIEL BIOLOGIQUE
1 - Les animaux
Les Rats ont été élevés à l'Animalerie du Département de Biologie et
Physiologie Animales: les Lapins et les Cobayes ont été achetés sur les marchés
locaux et les Souris proviennent de l'élevage de l'Institut Pasteur d'Abidjan. Les
animaux en provenance de l'extérieur sont acClimatés pendant une semaine au
moins avant leur utilisation.
1.1. Les souris
Les études de toxicité et de l'actogramme de l'extrait de Caesalpinia bonduc
ont été réalisées sur des Souris blanches de souche SWISS âgées de quatre à six
semaines et pesant 25 à 30 g. Les souris utilisées sont des deux sexes pour le test
de toxicité et de sexe mâle pour l'actogramme, car les hormones sexuelles
infiuencent l'activité locomotrice des femelles dans la cage d'élevage.
Pendant
leur séjour à l'animalerie, les animaux sont nourris aux granulés
IVOGRAIN fabriqués par la Station de Recherche de Layo. Ils sont abreuvés à l'eau
de robinet contenue dans des biberons. Ces animaux sont repartis en lots de quatre.
1.2. Les rats
Les Rats utilisés, issus de la souche WISTAR, sont des deux sexes et pésent
de 250 à 300 g. Ils sont mis en reproduction à raison de trois femelles pour un mâle
par cage. Le début de gestation est déterminé à l'aide de la technique de frottis
vaginaux. Les Rats sont nourris dans les mémes conditions que les Souris.
Les études de la contraction du muscle tibial antérieur et de "activité contractile
du myométre
sont respectivement réalisées sur des Rats mâles et des Rats
femelles en fin de gestation (19 à 21 jours), car à cette période. le muscle utérin
devient
hyper-excitable
et
répond
mieux
à
l'action
des
substances
pharmacodynamiques.

-38-
1.3. Les cobayes
Les Cobayes Cavia utilisés sont des deux sexes, et pèsent 500 à 650 g. Ils
It nourris de feuilles fraîches et/ou séches de Panicum maximum (Graminèes). Il
. est imposé un régime adipique sans eau, car l'eau provoque, chez ces animaux,
fortes diarrhées pouvant entraîner leur mort. Quand ces conditions d'élevage sont
isfaisantes, les animaux grossissent et croissent rapidement en l'espace de deux
'ois semaines Ils sont repartis en groupe de quatre animaux par cage. Avant son
isation, le cobaye est isolé dans une cage et mis à jeün 24 heures
La mesure de la pression sanguine carotidienne, l'étude de l'activité électrique
Ibale du coeur (électrocardiographie), ont été réalisées sur des Cobayes.
1.4. Les lapins
Les Lapins sont de l'espéce Orycto/agus cumicu/us (Léporidés) et pésent 3
~ kg. Ils sont nourris aux granulés. Ils sont utilisés pour la mesure de la pression
:érielle au manométre de Ludwig et pour la respiration.
1.5. La vipère (Bitis arietans)
Les serpents, de par leur caractère venimeux, ont toujours été l'objet d'une
ainte ou d'une répulsion irrépressible chez l'homme. Cependant, certaines
ôpèces ne sont pas venimeuses (MAZE et SANKALE, 1988).
Il existe trois familles principales de serpents venimeux qui sont les Vipéridés,
s Elapidés et les Colubridés (ARON et Coll., 1986). En Cote d'Ivoire, 82 espèces
~ serpents ont été recensées, mais seulement une dizaine est très dangereuse
Jur l'homme.
L'espèce Bitis arietans
appelée Vipère heurtante ou Vipère hébraique
ppartient à la famille des Vipéridés. Ce sont les serpents venimeux les plus
Irgement répandus en Afrique. Cette vipère vil, de préférence, dans les lieux secs,
ierreux et ensoleillés. La forme de ces serpents est spécifique. Le mode
'inoculation et l'extraction du venin, de cette espèce, sont délicats.
L'étude du venin de cette Vipéridé,
nous permettra d'approfondir les
1formations recueillies par KER HARO et ADAM en 1974, selon lesquelles l'extrait
Iqueux de Caesa/pinia bonduc aurait un effet antivenimeux.

Comme les autres vipères. la vipère heurtante est ovovivipare. Elle se
reconnaît par sa tête triangulaire et sa longueur pouvant atteindre 1 m 50. La tête
est nettement sèparèe du cou Le corps est trapu. La queue est courte. L'on note
l'existence de deux ou trois rangèes d'ècailles entre l'oeil et la mâchoire.
2 - Matériel végétal
2.1. Répartition géographique
Caesalpinia bonduc est une espèce pantropicale, rencontrêe dans les fourrès
aux abords des villages. Cette espèce est également souvent rencontrée à proximité
des mangroves sur le littoral (MALCOLM et SOFOWORA, 1969).
2. 2. Description systématique
Caesalpinia bonduc est rencontrée dans les rêgions du littoral et du centre
de la Côte d'Ivoire (VANGAH, 1986). Sa position systématique est la suivante:
Embranchement: Spermaphyte
Sous-embranchement: Angiosperme
Ordre: Fabales (Leguminosae)
Tribu: Caesalpinieae
Classe Dicotylèdones
Sous-classe: Dialypétales
Famille: Caesalpiniaceae
Genre: Caesalpinia
Espèce: bonduc

-40-
Il - TECHNIQUES EXPÉRIMENTALES
1 - Technique d'extraction des substances naturelles étudiées
1.1. Méthode de préparation de l'extrait
aqueux de Caesalpinia
bon duc
(EACS)
Les feuilles de Caesa/pinia bonduc peuvent être utilisées, soient fraîches,
soient séchées. Dans le cas de notre étude, nous avons utilisé de préférence les
feuilles séchées par souci d'une meilleure conservation des récoltes.
Les feuilles, préalablement séchées au Laboratoire (25 à 30·C), sont
finement
broyées et réduites en poudre à l'aide d'un broyeur électrique. Dix
grammes de feuilles broyées sont introduites dans un erlenmeyer. On y ajoute 100
ml d'hexane comme solvant en raison de son caractère apolaire. L'ex1rait hexanique
obtenu après filtration n'est pas utilisé. Cet ex1rait est susceptible de contenir des
substances telles que les huiles essentielles, les triterpénes, les caroténoides et les
flavones. Après macération, le rèsidu est séché au laboratoire à une température de
25 à 30·C . Ce résidu est repris dans l'eau bidistillée, solvant très polaire.
Aprés 24 heures de mixage à l'aide d'un agitateur magnétique, la solution est
filtré. Cette opération est répétée deux fois afin de récupérer tous les composants
solubles dans l'eau. A l'aide d'un rotavapor BUC HI, les filtrats obtenus, sont
récupérés dans différents ballons. L'ensemble du processus d'ex1raction est
schématisé dans le tableau nO!.

1 Feuilles séchées de CaesalE!!3.ia bon duc
,
b'T
Poudre de feuilles(10g)
ExtJction â l'hexane (100 ml)
FiltJlon après 24 heures
Suspension hexanique
Culot
1
P'7::
extraction l'eau bidistillée
(50 ml x 2)
1
Solvant
Extrait hexanique
filtration après 24h
(composés lipophiles,
cu~aqueux
huiles essentielles)
1
Passage au rotavapor
EXTRAIT AQUEUX
Tableau 1: Schéma de la préparation de l'extrait aqueux de Caesalpinia bonduc
(EACB)

1.2. Venin de Bitis arietans
1.2.1. Extraction du venin
La méthode d'extraction du venin est celle décrite par KONE (1980),
N'OOKAIN (1987), ATIN (1988) et MOUSTAPHA (1992), Le venin utilisé au cours
des différents tests provient du Serpentarium de l'Institut Pasteur de Côte d'Ivoire.
L'animal est d'abord immobilisé à l'aide d'une fourche au niveau du cou par un
technicien spécialiste qui le saisit ensuite à ce niveau, ce qui oblige l'animal à ouvrir
grandement la gueule
On simule une morsure et le venin s'écoulant par les
crochets est recueilli dans un bêcher gradué recouvert de papier paraffine au niveau
duquel les crochets s'enfoncent. Le volume recueilli varie de 1 à 3 ml selon l'espéce
et la taille du serpent.
Une légére pression exercée au niveau des glandes situées dans la bouche
permet d'accroître la quantité de venin recueilli de 0,5 ml. Ce venin est ensuite
transvasé dans un ballon placé à l'intérieur d'une glaciére contenant du carbogéne. Il
est alors lyophilisé et conservé dans un congélateur et sera utilisé pour les tests
pharmacologiques
1.2. 2. Composition du venin des Vipéridés
La venimosité des Vipéridés serait due à la présence de toxines et
d·enzymes. Le venin de serpent est composé d'une fraction protéique et d'une
fraction non protéique. La fraction protéique est composée de trois éléments qui
sont:
- les enzymes essentiellement des hydrolases
- les toxines responsables de la toxicité du venin
- les facteurs de croissance liés au systéme nerveux.
L'analyse
biologique des venins
et les
troubles
enregistrés lors des
envenimations (effet nécrosant) ont conduit à distinguer deux groupes de serpents
qui sont les Elapidés et les Vipéridés. Contrairement aux Elapidés dont le venin est
riche en toxines (neurotoxines, myotoxines et cytotoxines), celui des Vipéridés est
riche en enzymes du type acétylchollnestérase, phosphatase, hyaluronidase et
phospholipase (MAZE et SANKALE, 1988)

1.2.3. Mode d'inoculation du venin
Les Vipéridés. espéces solenoglyphes aux crochets érectiles, représentent le
sommet de l'évolution dans la fonction venimeuse Pour mordre. ils projettent avec
violence leur tête. crochets déployés d'où leur nom de vipére heurtante. Ils inoculent
leur venin à l'aide de deux crochets situés à l'avant de la mâchoire supérieure .. Ces
vipéres sont actives dés le coucher du soleil. On les rencontre en Côte d'Ivoire
souvent dans la savane jusqu'aux limites de la forét (YASSINE. 1986).
2 - TECHNIQUES D'INTUBATION
La dissection est réalisée pour les tests pharmacologiques suivants:
- mesure de la pression artérielle sanguine de lapin et de cobaye
- enregistrement de l'activité mécanique tibiale de rat
- activité électrique globale du coeur de cobaye.
Pour cela. l'animal est anesthésié par voie intrapéritonéale à l'éthyle uréthane (20%)
à raison de 1 g/kg de poids corporel.
2.1. Dissection de la veine jugulaire
La veine jugulaire est située le long du cou sur la face ventrale. Le cobaye est
placé en décubitus dorsal sur une planche à dissection. Ses quatre pattes
sont
maintenues avec des noeuds lâches liés aux bords de la planche. Pour l'isolement
de la veine jugulaire, la peau du cou est incisée sur environ 5 cm. Les différents
plans musculaires sont délicatement coupés à l'aide d'une paire de ciseaux, pour
mettre en évidence les artéres, les veines et les différents nerfs. La veine jugulaire,
est en premier lieu disséquée, parce que plus facile à repérer. Cette veine est
débarrassée de ses adhérences et mise à nu par détachement progressif du tissu
conjonctif. La veine jugulaire est ligaturée à l'aide d'un noeud réalisé avec un fil de
tresse. Aprés une hémisection, la cathetérisation de la veine est faite avec un
cathéter adapté à une seringue remplie de solution physiologique de type Mac
Ewen. faiblement héparinée afin d'éviter la coagulation du sang dans le cathéter. Le
cathéter ainsi engagé dans la veine, est ligaturé avec le vaisseau.
2.2. Dissection de la veine saphène
L'animal utilisé est le Lapin. Il est anesthésié à l'éthyle uréthane â 20% à
raison de 1 g/kg de poids corporel. L'animal est ensuite placé sur la planche à

dissection en décubitus dorsal Après avoir posé un garrot au niveau de la cuisse de
la patte postèrieure gauche, la peau est incisèe à l'aide d'une paire de ciseaux. Le
plan musculaire de la cuisse est ouvert à l'aide de pinces fines. La veine saphène
repérée est débarrassée du tissu conjonctif. Une hèmisection est effectuèe. La veine
est intubée à l'aide d'un cathèter relié à une seringue remplie de solution
physiologique hèparinée Le garrot est ensuite ôté et une quantité de 0,5 ml de celle
solution est injectée afin d'éviter toute coagulation dans la veine.
2.3. Dissection de la carotide
La carotide est une artère. Elle a servi à l'enregistrement de la pression
artérielle. La carotide gauche repèrée en dessous de la trachée artère est dégagèe
de ses adhérences et des nerfs. Elle se reconnait par sa taille et sa couleur (rouge
sombre). Mais sa cathétérisation est plus délicate que celle de la veine saphène et
s'effectue à l'aide d'une canule remplie d'une solution de Mac Ewen héparinèe.
relièe soit au polygraphe BECKMAN, soit au système manométrique de LUDWIG.
La cathéterisation nécessite une dissection parfaite et correcte de la carotide.
Après le passage de deux fils de tresse sous celle artère, elle est clampée en amont
et ligaturée en aval, on rèalise une hémisection transversale du vaisseau, on y
introduit le bout de la canule en direction du coeur et on la ligature fortement. La
pince à clamper est alors retirèe. Le stylet inscripteur enregistre sur le papier ALVAR
, les oscillations de la pression artèrielle.
2.4. Dissection de la trachée artère
Chez le Lapin, la trachèe artère est très facilement repérable à cause de sa
taille, de sa couleur blanchâtre et de son aspect annelé. Après isolement,
on y
opère une hémisection par laquelle on introduit une canule reliée à une capsule de
MAREY, en direction des poumons.
Cette capsule permet "enregistrement des
mouvements respiratoires qui sont transmis à un stylet inscripteur .

3 - DISSECTION DE STRUCTURES CONTRACTILES
3.1 Dissection du muscle tibial antérieur de Rat mâle
L'animal est anesthésié avec 1 ml d'éthyle uréthane a 20% injecté par voie
intrapéritonéale. Aprés 10 a 15 minutes, l'animal est placé dans un bac a dissection
et maintenu grâce à des épingles fines qui clouent ces pattes au liége du bac.
La dissection commence par une Incision de la peau de la patte postérieure
droite. Le muscle gastrocnémien est dégagé du tissu conjonctif jusqu'aux tendons.
La ligature est effectuée au niveau des tendons et permet de relier le muscle au
transducer FT-03C.
Le nerf sciatique repéré au niveau des deux plans musculaires fessiers, est
délicatement mis à nu sur la face externe de la cuisse. Des électrodes de stimulation
sont placées sous le nerf et les chocs de stimulation sont délivrés par un stimulateur
GRASS S9
Le muscle tibial mis
à nu est périodiquement aspergée de solution
physiologique de type Mac Ewen, pour éviter qu'il se desséche.
3.2. Dissection de bandelettes de myomètre
Il est démontré que la capacité contractile du muscle utérin est sous influence
hormonale (OSA, 1973 : OFFOUMOU, 1980). Ainsi pour l'utérus non gestant, sous
influence progestéronique, l'activité contractile est trés réduite en raison de
l'inexcitabilité du muscle. Par contre, le muscle utérin en fin de gestation et plus
précisément au moment de la parturition ou de l'accouchement est sous l'influence
dominante d'oestrogénes. Dans ces derniéres conditions. l'organe utérin devient
hyper-excitable et répond aisement à l'action des substances pharmacologiques.
Les femelles utilisées sont tuées par dislocation cervicale. On procéde
immédiatement à une laparatomie médiane. En effet. une trop longue attente entre
la mort de l'animal et le début de l'expérience risquerait de diminuer ou méme de
supprimer la motricité intrinséque de l'utérus isolé.

Les deux lobes utérins sont prélevés et débarrassés de leurs foetus, par une
incision le long de la zone médiane de placentation. a l'aide d'une paire de ciseaux
fins
L'organe isolé est placé dans un bêcher contenant du Mac Ewen et soumis a
une oxygénation Une portion d'utérus est récupérée et étalée dans une cuve a
dissection sur un gel de rhodorSl1 Cette cuve est remplie de liquide physiologique
soumis à un barbotage de carbogéne dont le débit est réglé à une bulle par seconde
pour éviter l'anoxie de la préparation
Les bandelettes de myomètre isolées,
présentent des contractions spontanées et rythmiques.
La paroi utérine est constituèe de trois tuniques qui sont l'endomètre, le
myomètre et la séreuse pèritonéale
L'endomètre se reconnait par ses formations en dentelles et est surmonté de
vaisseaux sanguins de faible dimension. Aprés avoir débarrassé la préparation de
l'endomètre. on observe le myométre caractèrisé par la présence de bandes
musculaires, constituées de fibres irrégulièrement entrecroisèes (OFFOUMOU,
1973). Plus récemment, d'autres auteurs ont isolé les deux types de couches
circulaire et longitudinale (TOMIYASU et Coll; 1988).
La dissection des faisceaux de fibres musculaires est effectuée sous une
loupe binoculaire de type WILD. La préparation est éclairée à l'aide de fibres
optiques. Cette dissection permet d'isoler les bandelettes de myomètre.
Les faisceaux musculaires individualisés, sont isolés sur une largeur de 3 à 4
mm et un diamètre de 100 micromètres. ils représentent "unité physiologique du
muscle lisse utérin (MIRONNEAU et Coll., 1977). Les bandelettes isolées dans le
sens longitudinal ont une longueur de 5 à 6 mm et une largeur de 2 mm. Cette
dimension est suffisante pour avoir des contractions synchrones de toutes les fibres
(OSA,1975; OFFOUMOU,1980) Les autres bandelettes sont conservèes dans un
becher également oxygéné et seront utilisées ultérieurement pour d'autres tests.
Cette oxygénation permet la survie des lambeaux pendant
une période de six
heures.
Aprês isolement de la bandelette, l'un de ses deux bouts est attachè avec du
fil de tresse qui porte un noeud ouvert de 5 mm environ de diamètre. Ce noeud
permet la fixation de la préparation biologique à un transducer.La préparation est
montée dans une cuve expérimentale à organe isolé, remplie d'un gel de rhodorsil.
Elle est maintenue en
survie grâce
à
une perfusion continue de solution
physiologique de type Mac Ewen, à un débit de 1 ml/seconde. Dans cette solution,

-47-
on barbote le carbogène pendant toute la durèe de la manipulation.
4 - MÉTHODE D'ÉTUDE TOXICOLOGIQUE
4.1. Toxicité
Dans le cadre de notre travail, nous avons étudié la toxicité aigu' qui consiste
à administrer une dose unique de la substance étudiée et à en observer les effets
sur le comportement et la vie de l'animal (souris) traité. Nous avons déterminé les
paramètres physiologiques, après 24 heures, de l'action l'extrait aqueux de
Caesalpinia bonduc.
4.1.1. Observation des indices de souffrance
Les paramètres qui permettent d'apprécier et de suivre les indices de
souffrance dans ce test sont la locomotion, la torsion du corps, les mouvements
respiratoires, le toilettage, la dèfècation et surtout les taux de mortalité.
4.1.2. Détermination des paramètres pharmacologiques
Les rèsultats
obtenus sont exprimés graphiquement. Cette représentation
tient compte du pourcentage de mortalité exprimé en unités probits, en fonction de
la dose de l'extrait injecté chez l'animal pendant une période de 24 heures. Les
paramètres physiologiques à déterminer sont:
- la dose létale 100 ou DL1QO qui est la limite inférieure de dose
produisant 100 % de mortalité observée,
- la dose létale 50 ou DLso, c'est la dose tuant la moitié des animaux
traités d'un lot après une période donnée. La DLso peut être déterminée
par la méthode graphique et par la méthode de calcul de DRAGSTEDT
et LANG. Cette deuxième méthode repose sur le postulat suivant:
- tout animal ayant survécu à une dose, aurait survécu à toute dose
inférieure à celle qui lui aurait été administrée.

-48-
- tout animai ayant succombe à une dose. aurait succombé à toute
dose supérieure à celle qUI lUI allralt été administrée.
Ainsi, nous pouvons cUllluler pour chaque dose tous les morts aux doses
inférieures et tous les vivants observés aux doses supérieures. Pour chaque dose.
nous calculons le pourcentage de mortalité égal à
nombre de morts cumulés x 100
nombre de vivants cumulés + nombre de lllortS cumulés
De là, la DLsü est calculée par la formule suivante
50 (X2 - Xl) + X'Y2 - X2Y'
DLsü = - - - - - - - - -
X2 :: Dose supérieure encadrant la DLsü
Xl :: Dose inférieure encadrant la DLsü
Y2:: Pourcentage de mortalité correspondant à X2
y 1 :: Pourcentage de mortalité correspondant à XI
Ces différentes valeurs sont déterminées graphiquement à partir de la courbe
du taux de mortalité des souris exprimé en unité probit en fonction de la dose de
substance injectée (MEIER et THEAKSTüN, 1986). Le pourcentage de mortalité
des souris s'étale de a à 100 % selon la dose administrée à la souris aprés 24
heures. Ce test permet l'évaluation des limites possibles de l'utilisation de l'extrait de
Caesalpinia bonduc.
4.2. Méthode
Aprés avoir pesé les souris, elles sont reparties en lot de dix, dans des cages
étiquetées. Le poids moyen des souris de chaque lot est déterminé. Les solutions
diluées sont injectées par voie intrapéritonéale (IP) à raison de 0,5 ml. Les souris
d'un même lot reçoivent des solutions de même concentration. Cette premiéœ étape
permet d'obtenir les concentrations qui provoquent respectivement 100 % et 0% de
mortalité.
Au cours d'une seconde étape, nous effectuons des dilutions intermédiaires
entre ces deux concentrations limites en vue de déterminer la dose létale 50.

-49-
5 - TECHNIQUE D'ÉTUDE DE L'ACTIVITÉ LOCOMOTRICE DE LA SOURIS
L'activité locomotrice spontanée, qui est une composante de l'activité
générale spontanée, peut être enregistrée au moyen d'un actographe. Les tests
pharmacologiques sur l'activité générale spontanée sont étudiés sur des souris
traitées à l'EACB à différentes doses. L'activité locomotrice est alors enregistrée
dans ce cas précis sous forme d'un actogramme.
5.1. Dispositif expérimental
Le dispositif utilisé permet la mesure des variations du champ magnétique
induit par le déplacement de la souris sur un plateau. On utilise à cet effet un
actographe de type AUTOMEX. Cet appareil permet l'étude de l'activité exploratoire
des rongeurs en général.
L'actographe fonctionne comme un capteur de champ électromagnétique. Il
est composé d'une base comprenant des cellules photo-électriques. Sur cette base
est déposée une cage en plexiglas où est placé l'animal. Ainsi chaque déplacement
de l'animal modifie le champ électromagnétique.
L'actographe est muni d'un
compteur type MONITOR sur lequel est affiché automatiquement le nombre des
déplacements de l'animal. Ces déplacements peuvent aussi être réalisés grâce à un
dérouleur graphique LAFAYETIE de type RESEARCH CUMULATIVE RECORDER.
Celui-ci matérialise dans le temps les déplacements de l'animal. L'enregistrement
est fait sur papier ALVAR à une vitesse de 1 mm/s (figure 7).
5.2. Méthode d'étude de l'activité locomotrice de la souris
Nous utilisons des souris de sexe male, provenant d'un élevage homogéne,
pesant entre 26 et 30 g. Les animaux sont repartis en lot de dix dans des cages et
cinq groupes expérimentaux pour l'étude de l'innuence de l'extrait et du propranolol
sur la locomotion de souris. L'extrait aqueux de Caesalpinia bonduc est utilisé aux
doses variant de 10-5 à 5.10- 1 g/ml et le propranolol est utilisé aux doses de 10-3 et
10-4 g/ml.
Nous avons pratiqué le test dans une piéce éclairée à la lumiére du jour. La

-50-
température étant de 25° C. La piéce n'est pas insonorisée, mais le test est pratiqué
en dehors de tout bruit aigu. Pendant toute la durée du test, l'expérimentateur garde
un silence absolu et reste immobile, pour ne pas per1uber l'animal
Les animaux devant servir il l'expérimentation sont acclimatés dans des
cages la veille, dans la piéce même ou est pratiqué le test Le test est toujours
pratiqué à la même période de la journée entre 7 et 9 heures du matin Les souris
sont déposées une à une dans la cage en Plexiglas de l'actographe, et sur la base
de l'appareil, est marqué le nombre de fois que l'animal traverse un faisceau
photoélectrique. Pour chaque série d'expérience. nous avons réalisé un lot témoin
Les solutions à tester sont diluées dans du sérum physiologique (NaCI 9 %0) et
injectées par voie intrapéritonéale.
5.3. Enregistrement de l'activité locomotrice
L'actographe est mis en marche pendant 10 minutes afin de stabiliser les
variations de champ magnétique induit dans le milieu
Pour la manipulation
proprement dite, la souris est placée dans la cage en plexiglas pendant 15 minutes,
avant l'injection des substances, pour éliminer la phase exploratoire. Aprés la
période de la phase exploratoire, la durée de l'expérimentation est de 45 minutes.
L'actogramme obtenu, traduit la variation du nombre de déplacements de
l'animal dans l'enceinte, en fonction du temps. Le nombre de déplacements est lu
sur le compteur par période de 3 minutes. Cet enregistrement donne la valeur
cumulée des déplacements par minute, ce qui correspond à l'activité locomotrice
Des courbes sont obtenues pour chaque groupe traité d'un instant tn à un instant
tn+1 ce qui permet de quantifier l'activité locomotrice par la détermination des
pentes des
courbes obtenues.
Les
pentes sont exprimées en nombre de
déplacements par minute. Une représentation sous forme d'histogrammes des
valeurs des pentes permet de comparer l'effet de l'extrait de Caesalpinia bonduc et
du propranoloL

Figure 7
Dispositif expérimental pour l'enregistrement de l'activité locomotrice de
Souris (Actogramme)
1. Cage en plexiglas
2. Actographe AUTOMEX
3. Enregistreur LAFAYETIE 2i
4. Compteur MONITOR du nombre de déplacements
5. Fils de connection

-51-

-52-
6 - MÉTHODE D'ENREGISTREMENT DE L'ACTIVITÉ RESPIRATOIRE ET DE LA
PRESSION ARTÉRIELLE SANGUINE
6.1. Dispositif d'enregistrement de l'activité respiratoire
Le dispositif expérimental est un circuit fermé Il comporte la canule trachéale
qui transmet directement l'air des poumons à un vase renfermant de la chaux sodée.
Ce vase est surmonté d'une cloche spirométrique dont l'abaissement indique la
consommation d'oxygéne. Ce système est relié à une capsule manomètrique de
MAREY qui capte les mouvements respiratoires. Ces mouvements sont amplifiés
par un stylet enregistreur sur un cylindre enfumè mu par un moteur et tournant à une
vitesse constante de 1 mm/s.
6.2. Mesure de la tension artérielle sanguine
La méthode dite sanglante est utilisée pour l'étude de la tension artérielle
sanguine. Il s'agit de la méthode manométrique de LUDWIG, et la méthode de
capteur de pression polygraphique BECKMAN.
6.2.1. Méthode manométrique de LUDWIG
L'appareil
standard
utilisé pour mesurer la
pression
artérielle est le
manomètre à mercure de LUDWIG. Ce manomètre porte un tube de verre en U
comportant deux branches qui contiennent du mercure. L'une des branches du tube
adaptée à une seringue, est surmontée de solution physiologique reliée à un
cathéter en polyéthyléne, pour régler la sensibilité de l'appareil. L'autre branche est
reliée à un cathèter utilisé pour intuber la carotide. Ce cathéter est rempli de Mac
Ewen hépariné qui joint le sang et le mercure.
6.2.2. Méthode de capteur de pression du polygraphe BECKMAN
Le polygraphe BECKMAN permet l'enregistrement simultané de plusieurs
paramètres physiologiques (pression artérielle, ECG, EMG). Dans cette étude, il
s'agit d'enregistrer la pression artérielle par cathetérisation de l'une des artéres
carotidiennes de l'animal anesthésié. Dans ces conditions, il est possible de mesurer
la pression systolique (maxima) et la pression diastolique (minima) ou la pression

-53-
moyenne de l'animal en méme temps que sa fréquence cardiaque. Les variations de
la tenSion artérielle sont trarlsmises à un capteur de pression, connecté à
l'enregistreur BECKMAN Le phénomène est enregistré sur un papier ALVAR dont la
vitesse de déroulement est de 2,5 mm/s. Les substances pharmacologiques à tester
sont injectées par voie intraveineuse (veine jugulaire) grâce à une seringue reliée au
cathéter adapté à la veine.
7 - ENREGISTREMENT DE L'ÉLECTROCARDIOGRAMME (ECG) DE COBAYE
PAR LA MÉTHODE DE DERIVATION STANDARD
De nombreux travaux ont montré qu'il est possible d'enregistrer l'activité
électrique du coeur à distance et à travers la peau En effet, l'activité cardiaque
donne naissance â un champ électrique que l'on peut mettre en évidence â l'aide
d'électrodes périphériques. Notre étude a été menée sur le Cobaye contrairement
aux études antérieures faites sur te Rat, le Parlgolirl et le Sirlge (TRICOCHE, 1967 :
KREHER. 1973; AKA,1980).
La technique utilisée, est basée sur l'enregistrement et la mesure en continu
de phénomènes bioélectriques. Le dispositif expérimental utilisé représenté sur la
figure 8 est l'enregistreur graphique (PRAXIGRAPH II-IR) de type ALVAR. Le
principe
de
l'enregistrement
est
l'application
de
tension
sur
une
plume
galvanométrique. Avant toute manipulation, il est nécessaire de régler la constante
de temps (CT), le filtre (F), et la vitesse de déroulement du papier (V).
Dans cette expérimentation, nous avons seulement enregistré l'activité
électrique globale (Électrocardiogramme) de Cobaye à partir de la dérivation
standard 011 . Pour cela, nous avons adopté sur le Cobaye, la technique originale
utilisée par TRICOCHE en 1967 sur le Rat.
L'animal est anesthésié à l'éthyle uréthane (20%), ce qui permet d'éliminer
ses réflexes immédiats qui pourraient entraîner des phénoménes de compensation
et de restauration d'effet. Il est placé en décubitus dorsal sur un support de liége, les
4 pattes légèrement maintenues par des bracelets en caoutchouc adaptés aux
bords du support. Les 3 pattes qui servent à la pose des électrodes sont rasées à
l'aide d'une paire de ciseaux. Ces 3 électrodes ont les bouts enrobés de chlorure
d'argent (AgCI). Cette technique est de type langue - anus.

Figure 8
Dispositif expérimental pour l'enregistrement de l'électrocardiogramme
(ECG) de Cobaye avec la dérivation standard 011
1. Support en liège (bac)
2. Animal (Cobaye)
3. Electrodes
4. Enregistreur PRAXIGRAPH II-TR
5. Papier d'enregistrement ALVAR décrivant un ECG.

-5~-

-55-
La mise en place des électrodes est réalisée après un nettoyage aseptique
de leurs différents points de fixation avec de l'alcool éthylique 90° et l'application
d'une pâte conductrice. Le contact est solidairement maintenu avec un ruban
adhésif. Le phénoméne bioélectrique capté sur la préparation à l'aide d'électrodes
est convenablement amplifié et recueilli par l'enregistrement du PRAXIGRAPH II-TR.
Ce phénoméne est observé grâce à un tracé sur papier chronographié
ALVAR à une vitesse de déroulement de 30 mm/s (figure 8)
Les substances pharmacodynamiques étudiées sont injectées à l'animal par voie
intraveineuse (veine jugulaire). Le liquide de dilution est la solution physiologique de
type Mac Ewen.
8 - TECHNIQUE D'ÉTUDE DE L'ACTIVITÉ CONTRACTILE DU MUSCLE TIBIAL
ANTÉRIEUR DE RAT
Le dispositif expérimental utilisé pour l'étude de l'activité contractile du muscle
tibial antérieur de rat est composé de plusieurs éléments (figure 9).
Le muscle squelettique est mis à nu "in situ" aprés une dissection appropriée.
L'extremité du tendon de ce muscle est connectée à un transducer FT-03C à l'aide
d'un fil de tresse, qui est lui-même relié à un enregistreur graphique GOULD 2200.
Cet appareil recueille l'activité mécanique qui est enregistrée sur du papier BRUSH.
Cette activité mécanique est obtenue par l'excitation du nerf sciatique moteur, isolé
au niveau des deux plans musculaires fessiers, à l'aide d'électrodes de stimulation
connectées à un stimulateur GRASS Sg qui délivre des chocs répétitifs à une
fréquence de 0,2 cycle/s. Les substances à tester sont injectées au rat par voie
intraveineuse (veine jugulaire) à raison de 0,5 ml de solution.

Figure 9
Dispositif expérimental pour l'enregistrement de l'activité contractile de la
préparation nerf-muscle de Rat mâle in situ
1. Nerf sciatique
2. Muscle tibial antérieur
3. Transducer GRASS FT-03C
4. Tibia
5. Électrodes de stimulation
6. Boite d'alimentation électrique
7. Enregistreur GOULD

-:'6-
8
0
o

9 -TECHNIQUE D'ÉTUDE DE L'ACTIVITE CONTRACTILE DU MYOMETRE
9.1. Cuve expérimentale
La
cuve
expérimentale
utilisée
a
été
décrite
par
RAHETY(1980)
QUATERO(1991) a employé une cuve similaire pour l'étude des contractions
spontanées du myométre. La cuve à organe isolé comporte un puits rempli d'un gel
de rhodorsil (ALI, 1989). Les caractéristiques de ce puits sont les suivantes: 20 mm
de longueur, 6 mm de largeur et 3 mm de profondeur Elle est surmontée de fils
conducteurs d'argent. Le lambeau de myométre monté dans la cuve à contraction,
est fixée sur une couche de rhodorsil, à l'aide d'une fine épingle. La préparation est
perfusée de façon continue; ce qui lui assure ses propriétés physiologiques.
Il faut remarquer que la cuve et le robinet de perfusion à voies multiples qui
lui est connecté comportent, chacun, un systéme de vidange qui fonctionne par
aspiration, (fig.10).
L'intérêt de ce robinet est de permettre la sélection des solutions à
tester sur l'organe. On évite les effets robinet, grâce à un espace mort négligeable
entre la cuve et le robinet de perfusion
Le systéme de perfusion est constitué d'un ensemble de quatre godets
contenant les solutions de perfusion, et placés sur un support au même niveau pour
avoir la même pression. Chaque solution de perfusion reçoit un barbotage de
carbogène (95% 02 et 5% Co2). Ce mélange est indispensable, car l'oxygénation à
100% d'oxygéne provoque une acidification du milieu physiologique.
Le liquide de perfusion traverse le bain-Marie par des serpentins qui
communiquent avec un robinet à voies multiples fixé sur la cuve expérimentale. Les
godets et le bain-Marie sont reliés par des tubes en polyvinyle. La température du
bain marie est réglée à 35°C La vitesse d'écoulement de la solution physiologique
de perfusion est réglée à 0,8 ml par minute.

-58-
sr

-59-
9.2. Appareillage
L'appareillage est compose de plusieurs éléments qui sont.
- l'enregistreur, oscilloscope cathodique TEKTRONIX 502A DUAL BEAM;
- le transducer FT - 03C
9.2.1. L'oscilloscope
L'enregistreur utilisé est un oscilloscope cathodique de type TEKTRONIX
502A comportant deux voies. Les phénomènes bioélectrique et biomécanique
visualisés sur l'écran de l'oscilloscope sont photographiés à l'aide d'une caméra
CATHOMATIC ALVAR à déroulement continu (0,5 mm/s), Cette caméra utilise un
film de type KODAK plus X
9.2.2. Le transducer
Le transducer GRASS FT-03C
est utilisé pour l'enregistrement des
contractions, induites par les substances pharmacodynamiques. Ce transducer est
alimenté par une source électrique stabilisée à 4,5 Volts. Son fonctionnement est
basé sur celui du pont de wheastone. Ce dispositif permet de régler la tension
musculaire de base à une valeur fixe
III - SOLUTIONS PHYSIOLOGIQUES
Les différentes dissections sont réalisées sous imprégnation de solutions
physiologiques, de type Mac Ewen, à pH égal à 7,4 et à une température de 35°C,
Dans cette solution on fait barboter du carbogène ( 95% 02 et 5% C02)
La
composition du Mac Ewen normal est représentée dans le tableau n° II.

-60-
Tableau fi: Compositions des solutions physiologiques utilisées au cours des
différentes manipulations.
SUBSTANCE
PM (g)
Concentration
quantité (g)
volume (ml)
(mM)
NaCI
58,44
122
7,6
95
KCI
74,56
4,9
0,42
21
CaCI2
111
2,52
0,24
12
NaP04H2
119,96
1,18
0,14
9,5
-~
NaC03H
84,01
15,5
1
25
MgC12,6H20
203,3
1,2
0,05
5
Glucose
180,16
5,5
2
2g
q s p
1 litre
N.B: L'eau distillée est ajoutée après le CaC\\2 et le P04H2Na
pour éviter la précipitation des solutions physiologiques
Le glucose est dissous dans la solution physiologique juste avant l'utilisation.
- La solution sans calcium
Elle est obtenue sans du chlorure de calcium(CaCI2) et sans modifier la
concentration des autres constituants de la solution de Mac Ewen.

-él-
- La solution hyperpotassique
Elle est préparée par augmentation de de la concentration du chlorure de
potassium (KCI) et réduction de la concentration de chlorure de sodium (NaCI) de
manière équimoléculaire, en vue de maintenir l'isotonlcitè et l'osmo\\arité de la
solution. Cette solution est dépourvue de chlorure de calcium.
- La solution d'acide éthyle diamine tétra acétique (EDTA)
Elle est obtenue par dilution de l'EDTA à 10-4 M.
- La solution physiologique de type Mac Ewen adaptée au myométre est composée
de (mM) : NaC1. 122 ; KCI. 4,9 : CaCI2. 2,S2 : NaP04H2. 1,18 : NaC03H. 1S,S :
MgCI2. 1,2 et de glucose 5,5.
IV - CONTRÔLE STATISTIQUE
Chaque fois que les résultats présentés sous forme de tableau ou de courbes
portent
sur
plusieurs
essais,
plusieurs
échantillons,
pour
un
même
type
d'expérimentation, ils sont exprimés sous la forme de la moyenne X ± erreur
standard de la moyenne (ESM), les valeurs obtenues en présence des substances
sont comparées à celles obtenues dans les conditions de référence, par le test "r de
Student pour valeurs appariées, afin de dèterminer \\a signification des variations
obtenues, donc les limites de confiance des résultats. Pour ce travail, la valeur de
"p" est considérée comme significative pour l'expression des resultats: p " O,OS.
L'observation d'une moyenne- X distribuée selon la loi normale sur un petit
échantillon de n cas permet d'assigner à la moyenne calculée "intervalle de
confiance à 5 %:
x ±ESM
avec ESM = t.s /vn
5
étant l'écart type estimé sur un l'échantillon et t pour le nombre de degrés de
liberté (ddl) n-1 et le risque 5 % .

D-RESULTATS
EXPERIMENTAUX

Figure 10
Dispositif expérimental pour l'enregistrement de l'activité
contractile de bandelettes de myomètre de Rate gestante
1. Cuve expérimentale il organe isolé
2. Robinet il voie multiple
J. Électrodes de stimulation
4. Système de vidange
5. Transducer optique
6. Boîte d'alimentation
7. Oscilloscope cathodique TEKTRONIX
8. Godets contenant la solution physiologique (MAC EWEN)
9. Canalisation (cathéter en polyéthylène)
10. Cuve il bain marie
11. Thermomètre
12. Thermostat
(ALI, 1989)
10 ·1.
aVue en perspective
1 transducer
2 écoulement de la solution
3 canal de vidange
b. Vue de dessus
1 électrodes
2 écoulement de la solution
3 canal de vidange
(OUATERO, 1991 )

ETUDE IN VIVO DES EFFETS PHARMACOLOGIQUES DE L'EXTRAIT AQUEUX
DE CAESALPINIA BONDUC (EACB)
1· ETUDE TOXICOLOGIQUE
Cette étude nous permet d'apprécier le dégré de toxicité de l'EACB et de
virulence du venin de Bi/is arie/ans, et l'influence de l'EACB sur la toxicité du
venin de Bi/is arie/ans.
1. Toxicité aigüe de l'extrait aqueux de Caesalpinia bon duc (EACB)
L'administration de l'EACB à 5.10-5 g/ml aux souris se traduit, au cours des
15 premiéres minutes, par un déplacement accéléré de l'animal dans toutes les
directions à l'intérieur de la cage. Cette vitesse locomotrice se trouve ralentie pour la
dose de 5.10- 1 g/ml. L'on observe ensuite des torsions du corps de l'animal aprés
20 minutes. L'animal traine péniblement son train arriére. On note également des
mouvements respiratoires accélérés, qui se traduisent par des "gasps" au niveau de
la cage thoracique.
Les animaux finissent par se blottir, poils hérissés, dans un coin de la cage.
La durée de cet état est variable selon la dose administrée et peut conduire à la
mort de l'animal traité. Le nombre d'animaux tués par l'EACB dans chaque lot est
compté; ce qui permet d'étudier le taux de mortalité.
La figure 11A représente le taux de mortalité exprimé en unités probits en
coordonnées semi logarithmique en fonction de la concentration de l'EACB. La dose
létale 100 ou DL 100 est de 2 ± 0,03 g/kg de poids de l'animal et la dose létale 50 ou
DL50 est de 160 ± 10 mg/kg. La valeur de la DL50 correspondant à la détermination
par la méthode de calcul est de 166,66 ± 12 mg/kg.
L'utilisation en Médecine traditionnelle de cette plante a montré qu'elle
posséde des propriétés antivenimeuses (BOUQUET et DEBRAY, 1965). Notre
étude a pour but d'examiner l'effet antivenimeux de l'extrait de Caesalpinia bonduc.
Nous avons entrepris l'étude de l'effet de l'EACB utilisé dans les conditions d'un
traitement curatif.

Figure 11
Graphe représentant l'évolution du taux de mortalité (unité
probits) de Souris traitées en fonction de la dose injectée par voie
intrapéritonéale.
A- Extrait de Caesalpinia bonduc (EACB).
Détermination graphique de la DL50 (160 ± 4 mg/kg de poids de
Souris)
8- Venin de Bitis adetans ( V)(1). Détermination graphique de la DL50
(1,12 ± 0,04 mg/Kg·de poids de Souris). Doses croissantes de venin
de Bitis adetans associé à l'extrait de Caesalpinia bonduc (V +E) (2).
( 2,5 ± 0,10 mg/Kg de poids de Souris)
Les courbes sont tracées en coordonnées semi-logarithmiques avec
des équations de régression sous la forme Y = b + aLOG(x) avec le
coefficient de régression correspondant R"2 (sous le logiciel cricket
graph). Chaque point représente la moyenne ± erreur standard de n
expériences (n=6)

-64-
Y" 6.RI0~ + "."17H'LOGC\\) )('2;' 0.915
\\0
o
0
'"
~
0
A
0
E
"
"0
0
><
'"
~
2
0+-..,....,M"n'TnT'----n-~..---.-,.~"'T'"-r"T"T""'"
.01
. \\
1
10
100
Dose (g/kg)
Evolution du taux de mortalité (Unité probits)
en fonction de la dose de C bonduc .
y = 5,2630 + 5.6575 'LOG(x)
R'2 =0,873
Y =4,4401 + 5,3284'LOG(x) RA 2 = O,a07
10
~
~
,"
~6
B
E ~------;{'n7f
"
"0
4
><
'"
~
2
1
10
Dose (mg/kg)

-65-
2.Toxicité aigüe du venin de Bitis arietans
Aux faibles doses de 10-6 à 610-5 mg/ml, le venin de Bitis arie/ans (EBA)
induit une agitation des souris au cours des 10 premiéres minutes qui suivent le
traitement.
Ce
comportement
est
ponctué
de
mouvements
rapides
et
de
défécations L'animal devient très agressif et cherche à s'échapper de la cage.
Les animaux traités aux fortes concentrations (6.10-4 à
10-3 mg/ml)
présentent des "gasps" respiratoires. Ils se déplacent en s'allongeant sur l'échine,
avec des étirements. Cette phase est suivie d'un blottissement dans un coin de la
cage .Des convulsions sont observées, ce qui entraîne la mort de l'animal, le plus
souvent, allongè sur le ventre.
Des doses plus fortes de 10-2 mg/ml entraînent 100 % de mortalité. Ces
observations sont réalisées sur une période de 6 heures après l'injection du venin.
La DLSO obtenue graphiquement est de 1,12 ± 0,04 mg/kg de poids de souris. La
valeur corrrespondant, selon la méthode de calcul de DRAGSTEDT et LAND, est
de 1,10 ± 0,08 mg/kg de poids corporel (figure 11 B)
3. Influence de "EACB sur des souris traitées avec des doses croissantes de
venin de Bitis arietans
L'EACB est utilisé à une dose physiologique de 10-4 g/ml et est injecté à des
souris préalablement traitées avec une dose donnée de venin. L'expèrience est ainsi
répetée avec plusieurs concentrations de venin. Dans ces conditions, la DLSO est
de 1,12 ± 0,04 mg/kg pour le venin de Bilis arie/ans , utilisé seul, contre 2,5 ± 0,10
mg/kg pour l'association avec l'EACB.
4.Discussion - Conclusion
L'administration,
par voie
intrapéritoneale (IP),
de l'extrait aqueux de
Caesa/pinia bonduc
à des souris montre une modification de la locomotion et
parfois une augmentation du rythme respiratoire SUivies de convulsions aux doses
élevées, et parfois, de mort. Dans ces conditions, la valeur de la DLSO se situe à 0,2
g/kg de poids corporel. Cette valeur est nettement inférieure à celle de 1 g/kg
déterminée avec des extraits de rameaux feuillésde cette plante, injectés par voie IP
(SPENCER et Coll., 1947)

La DLSO du venin de Bills arietalls est de 1,12 ± 0,04 mg/kg. Minton (1974) a
obtenu les valeurs
de
O,S g/kg et 7,7S mg/kg
respectivement par voie
intrapéritoneale et par voie sous cutanée. Les valeurs de DLSO obtenues avec le
venin de Bitis
sont proches les unes des autres mais pas identiques. Les
différences seraient dues au mode d'inoculation. Pour Bitis gabonica, qui est aussi
un Vipéridé, la DLSO déterminée par voie IP est de 0,S2 mg/kg (NDOIKAN, 1987), ce
type de venin est nettement plus toxique que celui de Bitis arietans.
Cette expérimentation a pour but de mettre en évidence l'interaction entre le
venin de Bitis arietans (Viperidé) et l'EACB. Ainsi, utilisé dans les conditions d'un
traitement curatif c'est-à-dire injecté aprés le venin de Bitis , l'EACB entraîne un
déplacement, vers la droite, de la courbe linéaire du taux de mortalité en fonction de
la dose de venin injectée. Cette modification traduit une diminution de la toxicité du
venin par l'EACB. Comme conséquence, la DLSO passe de 1,12 ± 0,04 mg/kg à 2,S
± 0,10 mg/kg de poids de Souris.
Aussi, avons-nous choisi la voie IP, car elle semble plus proche de celle des
tradithérapeutes, qui en général l'utilisent par voie orale. Chez ces derniers, l'EACB
est essentiellement utilisé comme curatif, mais dans certaines situations (chasseurs,
cultivateurs), ils l'emploient en traitement préventif.
La DLSO de Securidaca
longepedoncu/ata est égale à 0,064 g/kg. Cette
espéce végétale serait utilisée, aussi bien pour le traitement préventif que curatif
dans la pharmacopée traditionnelle africaine, chez les chasseurs et les cultivateurs
(KONE, 1980). Elle serait plutôt efficace lorsqu'elle est injectée avant le venin
(préventif). Mais au niveau des expériences réalisées sur la souris dans le but de
mettre en évidence un antagonisme entre le venin de naja et l'extrait de Securidaca
n'ont pas conduit à des résultats probants (KONE, 1980). Cette confirmation faite
par cet auteur montre que l'EACB pourrait agir comme une substance qui
antagoniserait l'effet du venin de serpents. Contrairement au Securidaca, l'EACB
serait indiqué pour le traitement curatif.
Afin de mieux étudier l'interaction venin de Bitis arietans -EACB, nous allons
faire une expérimentation sur différents paramétres biologiques (Actogramme,
respiration, préparation nerf-muscle) pour préciser le mode d'action de ce dernier.

-67-
Il
-
ETUDE
DE
L'INFLUENCE
DE
CAESALPINIA
BONDUC
ET
DU
PROPRANOLOL SUR L'ACTIVITE LOCOMOTRICE DE SOURIS
1. Effet de l'EACB
L'activité locomotrice de souris est évaluée par le
nombre moyen de
déplacements de l'animal par période de 3 minutes pendant une durée de 45
minutes. Ces courbes sont établies à partir de l'actogramme des souris témoins ou
traitées avec différentes concentrations de l'EACB (10- 5 à 10-1 g/ml) Cette étude
est réalisée aprés une période exploratoire de 15 minutes.
L'activité locomotrice chez les souris témoins (416 ± 10,75 déplacements) est
réduite à 248 ± 5,62; 215 ± 2,75 et 78 ± 2,80 déplacements respectivement pour les
doses de 10-4 , 10-3 et 10-2 g/ml (fig. 12A) Dans ces conditions , la variation du
niveau d'activité se traduit par une baisse de 40,40 % à 10-3 g/ml et de 58,32 % à
10-2 g/ml. La figure 12A2 représente les variations de l'activité locomotrice
par
période de 3 minutes ou écart de déplacements. En situation normale, le niveau
d'activité locomotrice des souris après un séjour de
45 minutes dans la cage
d'expérimentation, passe de 46,6 ± 1,6 à 12,8 ± 1,16 déplacements par période de 3
minutes. Lorsque les souris sont traitées à l'EACB à 10-3g/ml aprés un même séjour
de 45 minutes le niveau d'activité passe de 43,6 ± 1,18 déplacements à 2,6 ± 0,25
déplacements. Cette réduction du niveau d'activité est de 38,23 %.
L'évaluation du niveau d'activité par le calcul des pentes des courbes des
valeurs cumulées est représentée sous forme d'histogrammes, exprimant la
variation de ces pentes en fonction des doses de l'EACB (fig.12C). La pente indique
le niveau d'activité par unité de temps. Le lot témoin présente une pente de 7,83 ±
1,5 déplacements par minute. Le traitement des souris à l'EACB montre une nette
baisse du niveau d'activité qui passe de 3,15 ± 1,01 déplacements par minute à 10-
3 g/ml; 2 ± 0,2 déplacements par minute à 10-2 g/ml et devient 1,5 ± 0,2
déplacements par minute
à
10-1 g/ml.
Soient des
baisses respectives de
59,77;72,54 et 80,84 % par rapport au niveau d'activité locomotrice normale.
A dose faible (10-7 g/ml), l'EACB augmente significativement l'activité
locomotrice, comparativement aux souris témoins. Par contre, à dose élevée
(10- 2 g/ml), l'EACB diminue sévèrement l'activité locomotrice par rapport aux
souris témoins. A la dose de 10-4 g/ml, il n'y a pas de différence significative entre
l'activité locomotrice des témoins et des animaux traités.

Figure 12
Activité locomotrice (actogramme) de Souris par période de 3
minutes
A- en présence de l'extrait de Caesalpinia bonduc (EACS).
Courbe d'évolution de l'activité locomotrice exprimant l'écart entre
deux déplacements successifs par période de 3 min (n=7) pendant une
durée de 45 minutes aux doses de 10-4; 10-3; 10-2 et 10-1 g/ml(1).
Courbe exprimant le nombre de déplacements cumulés de
l'actogramme (n=7) (2).
8- en présence de propranolol (PRO). Courbe d'évolution de l'activité
locomotrice exprimant l'écart entre deux déplacements successifs par
période de 3 min (n=5) pendant une durée de 45 minutes (1) .
Courbe exprimant le nombre de déplacements cumulés de
l'actogramme (n=5) (2).
c- Évolution des pentes des courbes de déplacements cumulés par
période de 3 min en fonction des concentrations (5.10-4; 10-3; 10-1
g/ml) de l'EACB (n=7) et du propranolol (n=5)

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-69-
2. Effet du propranolol
Le propranolol diminue l'activité locomotrice des souris. Le niveau d'activité
locomotrice de 450 ± 8,10 déplacements pour les sOlins témoins, est réduite à 210 ±
9,22 et 98 ± 3,77 déplacements, pour les doses de 10-4 g/ml et de 10-3 g/ml. La
figure 12B2 indique la variation de l'activité locomotrice par période de 3 minutes des
souris traitées au propranolol. Cette activité est nettement réduite 30 minutes aprés
le traitement des souris à 36,27 % et de 69,80 % respectivement pour les doses de
10-4 g/ml et de 10-3 g/ml. Cette réduction est très accentuée pour le propranolol
utilisé à 10-3 g/ml.
La variation des pentes des courbes des valeurs cumulées en fonction des
doses de propranolol est représentée sous forme d'histogrammes (fig 12C). Cette
représentation montre une réduction progressive du niveau d'activité locomotrice. En
situation normale, le niveau d'activité des souris est de 9,52 ± 1,2 déplacements par
minute. Lorsque le propranolol est injecté aux souris la pente est de 3,8 ± 0,5
déplacements par minute à 10-4 g/ml et devient 1,67 ± 0,18 déplacements par
minute à 10-3 g/ml. La baisse du niveau d'activité est respectivement de 60,10 % et
de 82,45 % pour les doses de 10-4 et 10-3 g/ml.
3. Discussion - Conclusion
L'activité locomotrice spontanée est un aspect fondamental de la réponse de
l'animal
aux modifications de la stimulation environnementale (BARNEn et
COWAN, 1976). Cette action parvient au système nerveux sous forme d'information,
ce qui induit un comportement de l'animal. Des éléments vont ëtre intégrés au
niveau du système nerveux central, qui entraînent l'èlaboration d'ordres. Ces ordres
sont communiquès aux effecteurs, pour l'exècution
de
commande.
Comme
conséquence, tous les facteurs susceptibles d'agir sur le fonctionnement du système
nerveux central, influencent l'élaboration des ordres dictés par le centre nerveux, ce
qui va jouer sur le commportement de l'individu. C'est ainsi que les drogues agissent
sur le systéme nerveux central. Ainsi, par exemple, la diminution de l'activité
spontanée d'un animal, destiné à mettre en èvidence une action sédative, est
souvent utilisée pour l'étude des psycholeptiques (BaiSSIER et SIMON, 1962). Ces
auteurs montrent qu'un animal déposè pour la première fois dans une enceinte
nouvelle ou un environnement nouveau, présente deux périodes de significations
différentes.

·70-
Dans la période dite investigation, la motilité de l'animal dépend à la fois de
ses possibilités de déplacement, de son activité "basal" et de son besoin de se
rendre compte de la nature de la nouvelle enceinte qui motive cette réaction Celte
réaction que BOISSIER a appelé réaction d'exploration est en rapport avec la
curiosité de l'animal. Cette premiére période varie avec de nombreux facteurs dont
le principal est la nature de l'enceinte (BUCHEL et
LEVY, 1962). Une fois la
curiosité satisfaite, dans un deuxième temps appelé phase d'activité, survient au
cours duquel les déplacements ou les mouvements de l'animal sont uniquement
fonction de l'activité "basale". Au cours de celte deuxiéme période alternent les
phases de déplacement, de mouvements sur place Dans notre expérimentation, la
phase d'exploration n'a pas été prise en compte.
Nous avons constaté que la faible concentration (10-7glml), de l'EACB
augmente significativement l'activité locomotrice, des souris, alors que la dose forte
(10-2g/ml) l'inhibe. Puisque la dose de 1Q-2g/ml est la dose létale, celte dose peut
être dépressante pour l'activité du systéme nerveux central, dans la mesure ou on
note une réduction sévère de l'activité locomotrice. Par contre à 1Q-2g/ml, il y a une
augmentation significative de l'activité locomotrice qui persiste pendant les 45
minutes de test. L'EACB pourrait donc agir à dose faible comme un activateur
gènèral du systéme nerveux central. En particulier, l'activation du cortex cérébral par
le thalamus diffus est cholinergique (BUCHEL et
LEVY, 1962). En conséquence,
l'EACB
pourrait
agir
sur
ces
structures centrales
pour
augmenter l'activité
locomotrice. Cette hypothése est d'autant plus confirmée, qu'on a obtenu un blocage
des effets de l'acétylcholine par l'atropine en étudiant la contraction musculaire
(POHORECKY et ROBERTS, 1991).
Quant au propranolol, substance bêta-bloquante, ayant de surcroît une
activité dépressante au niveau du systéme nerveux central, son action pourrait
s'interpréter comme une altération de l'activité centrale (BOISSIER et SIMON,
1962). Celte altération serait traduite par une diminution de l'état de vigilance,
entraînant une baisse de l'activité locomotrice.
Dans les mêmes conditions, SHIK ORLOVSKY(1976), ont montré que
lorsque des rats mâles sont testées 30 minutes après injection du diazépam, dérivé
des benzodiazépines,
aux concentrations de 0, 1, 5 mg/ml, la dose de 5 mg/ml
déprime la fréquence de l'activité locomotrice. Par contre la défecation, qui,
augmente avec la dose de 1 mg/kg, décroît avec la dose de 5 mg/kg). ont été
également testées. 1\\ a été montré par ALI
(1989), que le diazépam augmente

-71-
l'activité locomotrice et le comportement exploratoire de rates de 14 jours de
gestation, aux doses modérée et faible. et diminue ces deux paramétres aux doses
élevées de 5 et 10 mg/kg
Des résultats similaires sont obtenus avec CRAWLEY (1981), qui a montré
que l'effet du diazépam n'est pas de type dose-réponse. Par contre l'effet stimulant
de la caféine sur l'activité locomotflce est potentialisée lors d'une exposition au
stress. Cette différence observée chez la femelle gestante serait due à un facteur
endocrinien. La génération des cycles de pas est sous le contrôle de l'automatisme
spinal; le cerveau assure la coordination inter-membres et régule la vitesse de
locomotion, en contrôlant la force des muscles, et module ainsi indirectement la
fréquence des pas. Le développement rapide de l'activité locomotrice du 10éme au
15 éme jour refléterait l'apparition du contrôle cérébral de la locomotion (BOISSIER
et Coll, 1964)
Notre étude indique que la fonction de locomotion peut être modifiée par
certaines substances. Cette modification peut être rattachée au systéme nerveux
central
L'EACB
et le propranolol diminuent de
façon
significative l'activité
locomotrice des souris. Cette étude peut être poursuivie sur l'action de L'EACB sur
d'autres paramètres physiologiques.

-72-
III - EFFET DE L'EXTRAIT AQUEUX DE CAESALPINIA BONDUC
SUR LA PRESSION ARTERIELLE ET L'ACTIVITÉ RESPIRATOIRE DE COBAYE
ET DE LAPIN
Le but de cette étude est de caractériser et d'analyser les effets de l'EACS en
comparaison avec des substances pharmacodynamiques, sur la régulation de la
pression artérielle sanguine chez des animaux à pression normale (normotendus),
et sur la régulation de la respiration. Les mesures de la pression artérielle sanguine
sont réalisées sur le cobaye et le lapin, à l'aide de la méthode sanglante. Les
caractéristiques de ces deux activités sont enregistrés de façon simultanée pour
permettre leur comparaison.
1. Influence de l'EACB et du propranolol sur la pression artérielle sanguine de
Cobaye
1.1 • Effet de l'EACB
L'enregistrement témoin présente une enveloppe globale de la pression
artérielle avec un niveau de tonus systolique et un niveau de tonus diastolique.
L'amplitude de cette pression artérielle est de 35 ± 2,10 mm. En présence de
l'EACB, "on constate une réduction de l'amplitude globale de 52%. L'EACB aux
doses de 10-5, 10-4, 10-3 g/ml produit une baisse dose-dépendante significative de
la pression sanguine, Le maximum de diminution étant observé 10 à 30 minutes
aprés le traitement de "animal (fig. 13),
Une représentation graphique de ces résultats sur la pression artérielle est
indiquée sur la figure 14. Sur la figure 14A, la valeur témoin présente une fréquence
cardiaque de 258 ± 19,31 battements/minute, En présence de l'EACB, cette valeur
passe à 234 ± 20,62, 198 ± 25,80 et 188 ±, 1.5,72 battements cardiaques/minute,
respectivement pour les doses de 5,10-4; 10-3 et 10-1 g/ml. Ce qui correspond
respectivement à une réduction pression artérielle de 10,5; 22,17 et 26,85 % de la
valeur initiale Cette diminution est plus prononcée pour les doses élevées
(10-3
g/ml à 10- 1 g/ml), Dans le but d'élucider le mode d'action de l'EACB, nous avons
comparé ses effets à ceux du propranolol et dont le mode d'action est bien connu,

Figure 13
Enregistrements de la pression artérielle sanguine de Cobaye
(polygraphe BECKMAN )
A-P ression artérielle sanguine du Cobaye dans les conditions
normales (1) et aprés 10 et 30 min d'effet de l'EACB (2 et 3) à 10-4
g/ml
B- Pression artérielle sanguine du Cobaye dans les conditions
normales (1) et en présence de l'EACB à 10-4 et 10-3 g/ml (2 et 3).

1
2
3
-n
+f~ACH (10- /. glrlll)
TEMO(N
10mln
JO min
/ommL
1
+EACB
(10- 5 g/ml)
...
Hg
1min
2
+EA ca
(10-4
g/ml)
....
3
+EACB
(10-J
g/ml)
..

-74-
1. 2- Effet du propranolol
Le
propranolol,
administré
chez
le Cobaye.
provoque
une diminution
significative de la pression diastolique et systolique de l'animal. En effet à une
concentration de 10-4 g/ml, la fréquence
cardiaque passe de 240 ± 15,05
battements/minute à 200 ± 10,77 battements/min 3 minutes aprés. Les amplitudes
maxima et minima sont également réduites de 25 % par rapport à la valeur
normale. La baisse de l'amplitude persiste pendant 10 minutes, puis devient
stationnaire Une récupération partielle est alors observée (fig 14B). Par contre pour
les doses
supérieures
à
10-3 g/ml,
l'effet deVient
irréversible.
Ces
fortes
concentrations entraînent une réduction de la force tensionnelle jusqu'à 62 % de sa
valeur initiale. Cette baisse de la pression artérielle en présence du propranolol est
similaire à celle de l'EACB. Les concentrations de l'EACB et du propranolol
provoquant une baisse suivie d'une restauration partielle sont respectivement 510-4
g/ml et 10-4 g/ml .
1.3- Antagonisme de l'EACB et du propranolol vis-à -vis de l'adrénaline
L'EACB et
le propranolol induisent une baisse appréciable de la pression
artérielle sanguine, à la dose de 10-4 g/ml (figure 15A1 et 15B1).
Cet effet
maximum est reversé par l'injection d'adrénaline à 10-5 g/ml (figure 15A2 et 15B2).
1.4 - Effets des injections répétées de l'EACB sur la pression artérielle
Cette étude menée sur des Cobayes a pour but de montrer si l'influence
exercée l'EACB sur la pression artérielle pendant une période de 40 à 60 minutes
peut étre maintenue et soutenue pendant une durée beaucoup plus longue. Cette
expérimentation a une durée de 72 heures, avec des traitements à 1,6,12, 18,36,
48 et 72 heures. L'expérience a été réalisé avec 7 lots constitués, chacun de 5
Cobayes. Ces différents lots sont accompagnés d'un lot témoin. La quantité de
l'EACB injectée est de 0,5 ml par Cobaye. Les dilutions sont faites dans le sérum
physiologique, le lot témoin étant traité avec ce dernier. Les mesures de la pression
artérielle sont réalisées par la méthode sanglante à l'aide du manomètre de Ludwig.
A chaque nouvelle injection pour les différents lots, il est observé une baisse de la
pression artèrielle moyenne. La récupération est lente et incompléte. Pour toutes les
périodes de mesure, l'animal ne meurt pas.

Figure 14
A- Etude de la variation de la fréquence cardiaque de Cobaye en
fonction de la dose de l'extrait de Caesalpinia bonduc (EACS )
pendant une durée de 40 min.
B- Etude de la variation de la fréquence cardiaque de Cobaye en
fonction de la dose de l'extrait de Caesalpinia bonduc (EACS ) et du
propranolol pendant 60 min.

-75-
A
- - . . -
TemOIn
~J-5 10- 4 glm\\
- - . - 10-3 glml
10
15
20
25
30
35
Ts{miu)
B
1:::L~ r l 1 ~EAC8(\\O-3g1ml)
.~
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l
240 1
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~ 220
~._ _
_
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T.(min)

Figure 15
Etude de la pression artérielle sanguine de Cobaye enregistrée au
polygraphe BECKMAN
A- Enregistrement temoin suivi de l'effet de l'EACB à 10-4 g/ml
après 5 et 10 minutes (1). Traitement à l'EACB à10-4 g/ml suivi de
l'administration par voie intraveineuse de l'adrénaline (ADR) à 10.5
g/ml (2)
B- Enregistrement temoin suivi de l'effet du propranolol à 10-4 g/ml
après 5 et 10 minutes(1).Traitement au propranolol à 10-4 g/ml suivi
de l'administration par voie intraveineuse de l'adrénaline (ADR) à 10-5
g/ml (2).

A
-76-
J
TEMOIN
+EACll
(10- 4
g/ml)
5
min
10
min
2
l O m m L
B
l min
1
TEMOIN
+PRO (l0-4
g/ml)
~ II~
5
min
10 min

-?7-
Une heure aprés, la tension est à 70 % de sa valeur initiale (100 %). Ce qui
représente une chute de 30 % Celte pression reste maintenue. Nous observons un
effet stationnaire, 24 heures après l'injection de la substance.
Après 30 heures, suite à la premiére expérimentation, l'on note une
récupération sensible de 17 %. Ce qui ramène la valeur à 64 ± 2 mm de Hg Celte
étude de l'action de l'extrait sur la variation de la pression artérielle confirme bien les
effets dose-rèponses.
2, Effets du flaxédil et de l'EACB sur la pression artérielle et l'activité
respiratoire de Lapin
2.1 - Effet de l'EACB
Les résultats de la figure 16, obtenus chez le Cobaye, indiquent une nelte
diminution de la pression artérielle sanguine et une légère réduction de l'amplitude
des mouvements respiratoires aux doses de 10'3 et 10-1 g/ml.
Une minute après l'injection de l'EACB,, la pression artérielle est réduite de
35,70 % et l'amplitude des mouvements respiratoires diminue de 30 ± 2 mm (26%)
pour une concentration de 10-3 g/ml. Pour les doses supérieures, l'animal présente
des "gasps" respiratoires. Les modifications observées au niveau des mouvements
respiratoires sont de courte durée de 1 à 5 minutes (fig.16). Ces effets induits par
l'EACB à 10-1 g/ml sont irréversibles.
2. 2 • Effet du flaxédil
Le f1axédil, administré par voie intraveineuse (veine saphéne) chez le Lapin à
une concentration 10-3 g/ml, entraîne la mort de l'animal après 5 minutes, suite à
une hypotension de 20 ± 1,25 mm de Hg (n=4) et un arrêt des mouvements
respiratoires.
A des doses plus faibles
(5.10-4. 10-4 g/ml), on observe une diminution
prononcée de la pression sanguine. Celte valeur est de11, 10 ± 3,10 mm de Hg.

Figure 16
Effets de l'EACB à deux concentrations sur l'activité
respiratoire et de la pression artérielle sanguine de Lapin
A- EACB à10-3 g/ml
B-EACB à 10-1 g/mL
Pour chaque enregistrement, la trace supérieure représente l'activité
respiratoire (1) et la trace inférieure (2) la pression artérielle

+EACB(lO-3gl ml)
-+-
-7l\\-
mmL
B
10
+EACB(lO-lg/ml)
+
1 min
-------

-79-
2.3 - Interaction f1axédil - EACB
Le flaxédil, injecté au Lapin à 10-3 g/ml, provoque une baisse notable de
l'amplitude des mouvements respiratoires Cet effet est irréversible.
Lorsque cette injection du flaxédil est associée immédiatement (20 secondes)
à celle de l'EACB à la dose de 10-4 g/ml, on note une reprise des mouvements
respiratoires (fig. 17A ). L'utilisation de l'EACB à des doses supérieures à 10-4 g/ml
antagonise de façon très nette l'effet du f1axédiL L'EACB reverse l'action du flaxédiL
Sur la figure 17B, la prostigmine administrée à une concentration de 10-4
g/ml reverse également l'effet du f1axédiL Elle provoque une nette reprise des
mouvements respiratoires. Les effets de l'EACB sont comparables à ceux de la
prostigmine vis à vis du f1axédiL La pression artérielle est peu modifiée.
2.4 • Interaction venin de Bitis arietans et l'EACB
La figure 17C montre que le
venin de Bitis arietans
diminue de façon
significative l'amplitude des mouvements respiratoires et le niveau de la pression
artérielle. L'association de l'EACB et du venin entraîne une suppression de l'effet du
venin et une reprise du rythme normal des mouvements respiratoires. Le venin induit
une hypotension trés nette. La remontée de la pression artérielle reste trés lente.
3. Discussion - Conclusion
Les résultats observés montrent que l'EACB et le propranolol induisent une
hypotension chez le Cobaye ou le Lapin . Le propranolol développe des effets
comparables à ceux de l'EACB. Aux faibles concentrations, l'hypotension est
réversible. Par contre, en présence de doses élevées, l'hypotension induite par la
substance est maintenue.
Le propranolol induit une action dose-réponse sur la pression artérielle. Cela
implique que cette substance agit sur les récepteurs correspondant du propranolol
localisès sur les organes essentiels (coeur et vaisseaux),
responsables du
développement de l'hypertension.

Figure 17
Interaction EACB-flaxédil et antagonisme venin de Bitis - EACB
sur l'activité respiratoire et de la pression artérielle sanguine de
Lapin
A- en présence du flaxédil ( FLAX) à10-3 g/ml suivi de l'administration
par voie intraveineuse (veine saphéne) de l'EACB à 10-4 g/ml
B- en présence du flaxédil (FLAX) à10-3 g/ml suivi de l'injection par
voie intraveineuse (veine saphène) de la prostigmine (PROST) à10-4
g/ml.
C- en présence du venin de Bi/is ade/ans ( EBA) à 10-3 g/ml) suivie de
l'injection par voie intraveineuse de de l'EACB à10-4 g/ml.
Pour chaque enregistrement, la trace supérieure représente l'activité
respiratoire (1) et la trace inférieure (2) la pression artérielle

+FLAX(lO-3 g / m l)
..
·80·
1
A
10 mm Hg
L
..-
1 min
+EACB(lO-4 g / m l)
(lO-3 g / m l)
B
...
+PROST(lO-4 g / m l)
+ EnA (lo-4mg/ml)
...
1
c
..-
+EACBOO-4g/ml)

-s \\-
Sur le coeur, les récepteurs béta adrénergiques induisent un accroissement
de l'activité du coeur
(DUSTING et Coll, 1989) Le propranolol étant un bêta
bloquant. la réduction de la pression artérielle pourrait, en partie, due à une inhibition
des récepteurs bêta adrénergiques du coeur (JOHENNING et L1NDHEIMER, 1993).
L'EACB qui, provoque un effet comparable sur la pression sanguine pourrait
également agir sur les récepteurs béta bloquants.
BONDURAND et Coll. (1980), ont montré que le propranolol induit chez
l'Homme une hypotension dose-dépendante. L'action plus prononcée, obtenue avec
les doses élevées de l'EACB renforce le caractère comparable des effets de l'EACB
et du propranolot. Ces deux substances exerçant des effets similaires semblent se
comporter comme des substances agonistes.
L'adrénaline
est une
substance,
qui
exerce
une
action
hypertensive
(CHAPPLE et Coll., 1980). Cette substance reverse,
de façon très nette, l'action
hypotensive du propranolol et de l'EACB Cela nous permet d'émettre l'hypothèse
suivant laquelle
le
propranolol
et l'EACB ont pour
site
d'action
les
sites
adrénergiques et plus précisément les sites béta bloquants; c'est à dire que
l'adrénaline est une substance antagoniste vis à vis de l'EACB et du propranoloL Le
caractère bêta bloquant est révelé par les travaux de DURAO et Coll.(1977).
Le flaxédil ou curare est une substance qui agit de façon spécifique sur la
transmission
de l'influx nerveux au niveau de la jonction neuro-musculaire
(POTREAU et RAYMOND, 1978). " occupe les récepteurs cholinergiques de la
membrane
post-synaptique,
c'est-à-dire
les sites
de
fixation
des molécules
d'acètylcholine, jouant un role de médiateur cholinergique (DUSTING et MAC
DONALD,1991).
Nos
résultats
indiquent
une
trés
nette
diminution
des
mouvements
respiratoires en présence du flaxédil. L'EACB associé au flaxédil antagonise l'effet
du flaxédil. Cette action est significative avec les doses plus fortes de l'EACS. Cela
peut s'expliquer par une compétition entre les molécules du flaxédil et de l'EACB au
niveau de l'occupation des sites cholinergiques dans la plaque motrice (nerf
phrenique-diaphragme et nerfs intercostaux-muscles intercostaux).

-82-
La prostigmine administrée à 10-4 g/ml reverse également les effets du
flaxédil sur l'activité respiratoire. Il apparaît ainsi que les effets de la prostigmine et
de l'EACB vis à vis du f1axédil sont comparables. Ces effets sont liés au mode
d'action du flaxédil (curare) qui est un curarisant L'EACB développerait notamment
un effet anticurarisant
Le venin de serpent est une substance curarisante qui est capable de bloquer
également la transmission du message nerveux dans la jonction neuro-musculaire
des muscles respiratoires (KONE, 1980; COPPOLA et HOGGAN, 1994). Nous
avons noté que l'association de l'EACB et du venin de Bitis adetans entraîne une
abolition de l'effet du venin. Ces résultats sont en accord avec ceux de KONE (1980
), ce qui se traduit par une reprise de j'activité respiratoire.
II ressort de cette observation que l'EACB antagonise, de façon notable,
l'effet du venin qui est attribué à une inhibition de la libération du médiateur
chimique, acétylcholine, ou à une diminution du taux d'acétylcholine dans l'espace
synaptique. L'EACB pourrait induire des effets antagonistes vis à vis du venin, ce qui
nous permet d'emettre l'hypothèse, selon laquelle, l'EACB aurait une propriété
antivenimeuse.
Dans le but d'apporter des éclaircissements sur les effets de l'EACB sur le
coeur, nous envisageons d'ètudier l'action de cette substance sur l'activité électrique
globale (ECG).

-83-
IV - INFLUENCE DE L'EXTRAIT AQUEUX DE CAESALPINIA BONDUC SUR
L'ELECTROCARDIOGRAMME (ECG) DE COBAYE
La pharmacopée africaine renferme des espéces dont l'utilisation, entraîne
une hypotension artérielle. AinsI, les premiéres expérimentations réalisées sur
l'extrait de Caesalpinia bonduc ont montré un effet hypotenseur chez le chien
(WATI et BREYER, 1962). Il nous a paru intéressant de voir si ces effets
s'accompagnent d'une bradycardie ou tachycardie au niveau du fonctionnement du
muscle cardiaque. C'est dans le but de vérifier cette action au niveau du coeur, que
nous avons entrepris cette étude de l'activité électrique globale. Pour cela, il est
donc nécessaire de comparer les effets de l'EACB à ceux du propranolol et de
l'adrénaline, sur l'électrocardiogramme (ECG) de Cobaye.
1. Effet de l'extrait de Caesalpinia bonduc (EACB)
1.1. Effet de l'EACB à doses croissantes
La figure 18 présente les enregistrements des différentes ondes P, Q, R, Set
T de l'ECG de Cobaye. Elles sont caractéristiques du cycle cardiaque. L'EACB aux
doses de 10-4, 5.10-4,10-3 g/ml, induit une diminution de 12 % de l'amplitude de
l'onde R et une réduction du rythme cardiaque de 30,12 %. L'enregistrement témoin
présente, en effet, une fréquence cardiaque de 270 ± 3,10 cycles/minute, qui passe
à 194 ± 6,15 cycles/minute aprés le traitement à 10-3 g/ml (n=8), ce qui correspond
à une réduction de la fréquence de 28,48 % de la valeur normale. L'EACB entraîne
sur l'ECG de Cobaye un effet chronotrope négatif.
1.2. Effet de l'EACB à dose unique
Les para métres étudiés sont l'amplitude de l'onde R et les intervalles R-T,
durée de l'activité électrique ventriculaire (dépolarisation ventriculaire) et p.Q, temps
de conduction auriculo-ventriculaire. Les valeurs des paramétres sont indiquées
dans le tableau n0111.

Figure 18
Electrocardiogramme (ECG) de Cobaye enregistré au
PRAXIGRAPH.
A- Témoin
B- Effet de l'EACB à doses croissantes de 10-4; 510-4 et 10-3 g/ml

-84-
TEMOIN
A
+EACB(lO-4 g / rn l)
n
Ij~~
L
O,4mV
100 ms
+EACB( 5.10- 4 g /m1 )
2
+EACB(lo-3g/rnl)
3.J

-85-
Tableau nOIIl: Effel de J'EACB il 10-4 g/ml sur J'ECG pendant une durée d'une heure (ES M.
erreur sur la moyenne. n=S).
Té~
-
1
Paramètres étlldiés
1S min
JO min
45 min
60 min
Intervalle R-T(lIls)
108.02
J 15
116,06
13D3
138,96
ESM
0,10
0,96
0,19
0,13
0.38
Intervalle l'-Q(llISl
56,8
62,5
60,l
68,03
75,66
E,S.M
0,75
0,42
0,81
0,75
0,91
Onde R amplituue(m\\')
0.379
0,330
0,312
0,267
0,142
LS,M
0,085
0,0145
0,023
0,022
0,017
Le traitement des animaux avec l'EACB entraîne un allongement des
intervalles R- T et P-O. La durée de ces paramétres passent respectivement de
108,02 ± 0,10,56,8 ± 0,75 ms aux valeurs de 138,96 ± 0,38 et 75,66 ± 0,91 ms.
L'onde R est réduit de 36,10 % de sa valeur normale une heure après.
la figure 19 correspond à "action de l'EACB (5.10-4 g/ml) sur l'amplitude de
l'onde R et le rythme cardiaques pendant une période de 5 heures.
Les observations portent sur la fréquence cardiaque et les modifications des
diffèrentes ondes de la révolution cardiaque.
Le rythme normal est de 271,72 ±
18,28 cycles/minute et l'amplitude de l'onde R est de 0,307 ± 0,012 mV , La baisse
est de 5,51 % de la valeur initiale 5 minutes aprés. L'onde R est peu modifiée, par
contre l'onde T présente une inversion de polarité.
Au cours de l'expérience, la fréquence cardiaque passe à une valeur de
157,22 ± 12,72 cycles/minute et l'onde R a une amplitude de 0,232 ± 0,018 mV, une
heure après. Ce qui correspond à une diminution de 42 % de la fréquence
cardiaque. Après 3 heures, on note des modifications remarquables des ondes Ret
T. Cette diminution de la fréquence s'accompagne d'une nette dépolarisation du
complexe ORS, qui voit l'onde R diminuée de plus de 50 % de son amplitude.
Il serait intéressant de comparer les effets de l'EACB à ceux d'une substance
cardiomoderatrice, le propranolol, utilisé fréquemment en Cardiologie: pour l'étude
de l'activité électrique globale d'un animal d'expérimentation: le Cobaye.

-XG-
350
300
;-
:J
250
..;.
Il>
200
"tl
::J
150
A
a.
E 100
<t
50
0
0
Il)
o
0
~
0 0 0
0
0
0 0 0
~
~
~
m
N
m
w
~
~
0
C\\J
C\\J
C\\J
C")
temps (min)
~ 270 1
*'''~
B
; :::
,-l~l 11 _I_LLLI
z 170
- - - - - _ _ f
ù: 150
.r
~
0
g
"'
a
:;::
~
a
0
~
0
0
M
....
a>
'"
N
~
g
tetnpS (min)
Figure 19
Courbe exprimant j'évolution de l'amplitude de l'onde R (mV) et de la
fréquence cardiaque (cycle/minute) de Cobaye en fonction du temps,
en présence de l'EACB, pendant une durée de 300 min (n=4).

-87-
2. Effets du propranolol sur l'ECG de Cobaye
2.2. Effet du propranolol à doses croissantes
La figure 20 montre les enregistrements des modifications des différentes 1
ondes de l'ECG en présence du propranolol. L'injection du propranolol par voie
intraveineuse aux doses croissantes de 10-4 et 10-3 g/ml montre une réduction de
l'onde R (25 %) une baisse trés nette de la fréquence cardiaque, qui passe de 237
± 19 à 150 ± 11,10 cycles/minute, ce qui correspond à une réduction de 36 % de la
fréquence par rapport au rythme normal (251 cycles/minute).
2.2. Effet du propranolol à dose unique
Les paramétres étudiés sont les intervalles R-T et P-Q, et l'amplitude de
l'onde R. Les valeurs mesurées en présence du propranolol à 10-4 g/ml, pendant
une durée d'une heure, sont consignés dans le tableau nOIV.
Tableau nOIV: Effet du propranolol à 10-4 g/ml. Sur ce tableau. il faut noter la diminution de
l'amplitude de l'onde R el l'allongement du temps de conduction P-O et R-T (E.S. M. = erreur sur la
moyenne, n=5).
Paramètres étudiés
Témoin
15 min
30 min
45 min
60 min
Intervalle R-T(ms)
123,6
136,00
129,16
152,08
138,8
E.S.M
0,1823
0,1415
0.2200
0,276
0,2575
Intervalle P-Ql"'s}
66,66
69,78
77,60
77,5
&1,25
E.S.M
0,1666
0,1361
0,124
0,104
0,1452
Onde R amplitude
0,361
0,325
0,304
0,296
0,2&2
(mv) E.S.M
0,03
0,036
0,024
0,012
0,0135
L'ECG témoin présente une fréquence cardiaque de 264 ± 0,31 cycles/min
avec des intervalles R- T de 123,6 ± 0,18 ms, p-q de 66,6 ± 0,16 ms et
une
amplitude
de
l'onde
R
égale
à
0,361
±
0,030
mV.
Aprés
une
heure
d'expérimentation, ces para métres passent respectivement aux valeurs de 138,8 ±
0,25; 81,25 ± 0,14 ms et 0,28 ± 0,013 mV. Ce qui correspond à une baisse de 12,3
et 23 % pour R-T et P-Q, et 22 % pour l'onde R.
Tout comme l'EACB, le propranolol provoque des effets chronotrope et inotrope
négatifs.

Figure 20
Electrocardiogramme (ECG) de Cobaye enregistré au
PRAXIGRAPH.

A- Témoin
B- Effet du propranolol (PRO) à doses croissantes [10-4 g/ml(1) à 5x
10-4 g/ml (2) à 10-3 g/ml g/ml (3)].
C- Temoin(1). Effet de l'EACB à 10-4 g/mL+ PRO à 10-4 g/ml(2).

1
-88-
TEMOIN
~
+PRO (10. 4
g/ml)
IJwlJ~~
+PRO( S.10·4 g1ml)
2~~LUC
L
0,4 mV
+PRO(lO·3 g/ml)
100ms
3
TEMOIN
+PR0(10-4 g /ml)
2~~,~:~,~,~
+EACB(lO·4 g/ m l)

·89·
3. Effets de l'EACB associé au propranolol .
Les propnétés cardia-vasculaires du propranolol sont prouvées en clinique
(BASSETT et HOFFMAN,
1971)
AinsI, son utilisation pour les cardiopathies
relatives à l'accélération du rythme cardiaque est connue C'est pourquoi cette étude
comparative s'avére importante pour mieux connaître les effets de l'EACB sur
l'activité cardiaque.
3.1. Effet comparé de l'EACB et du propranolol
La figure 21A présente les enregistrements de l'effet de l'adrénaline chez le
Cobaye prétraité à l'EACB. Sur cet enregistrement, le rythme cardiaque normal (200
± 5,19 cycles/minute ), modifié en présence de l'EACB, est rétabli avec l'adrénaline
à 10-5 g/ml. Le rythme passe alors de 150 ± 3,10 il 225 ± 5,12
cycles/minute.
L'adrénaline reverse les effets de l'EACB. Cette observation est semblable à celle
obtenue en présence du propranolol. Dans ce cas, la fréquence cardiaque passe de
277 ± 8,42 à 187 ± 2,35 cycles/minute avec le propranolol à 10-4 g/ml. Ce rythme
est rétabli (235 cycles/minute), en présence de l'adrénaline à 10.5 g/ml (fig 21B).
Les effets observés sont également reversés par l'adrénaline.
Le traitement des cobayes à l'EACB seul entraine une baisse du rythme
cardiaque et une diminution de l'amplitude de l'onde R. Ce qui correspond à une
réduction de 25 % de la fréquence cardiaque et de 20 % de l'amplitude de l'onde R.
L'administration du propranolol provoque également une diminution de 36 % du
rythme et une baisse de l'amplitude de l'onde R de 22 % Le traitement simultané
des animaux au propranolol et à l'EACB
entraine une baisse trés prononcée du
rythme ( 43,50 %).
3.2. Effet de l'EACB et du propranolol
Lorsque l'adrénaline à 10-5 g/ml est injectée aux Cobayes prétraités à l'EACB
et au propranolol, il y a une reprise de l'activité globale du coeur; les valeurs sont
portées dans le tableau nOV.

Figure 21
Electrocardiogramme (ECG) de Cobaye enregistré au
PRAXIGRAPH.
A- Témoin (1). Effel de l'EACS à10-4 g/ml (2) et à 10-4 g/ml. suivi
de l'adrénaline (ADR) à 10-5 g/ml (3).
B· Témoin (1). Effel du propranolol (PRO) à 10-4 g/ml (2) et à 10-4
g/ml suivi de l'adrénaline (ADR) à10-5 g/ml (3).

TEMOIN
-90-
A 1
+E AC B ( 1() - 4 g/ml)
2
L
O,4mV
100 ms
TEMOIN
B
2

-91-
Tableau n·V: Influence de l'adrénaline il 10-5 g/ml sur les effets de l'EACB (10-;4 g/ml) associé au
propranolol (10-4 g/ml) , n=5
Paramètres
Amplitude
Intervalle P-Q
Intervalle R-T
étudiés
Onde R (mv)
(ms)
(ms)
Témoin
0,311±0,031
32,63 ± 0,28
66,6 ± 0,70
\\
mn
0,311 ± 0,012
36,16 ± 0,28
70,83 ± 0,50
EACB( 10-4 g/ml)
15 mn
0,310±0,031
38,54 ± 0,54
76,33 ± D,51
+ Propranolol
30 mn
0,309 ± 0,03
40,05 ± 0,51
88,10 ± D,3D
0,30\\
(10-4 g/ml)
± 0,03
43,05 ±0,52
101,66 ± 0,30
45 mn
0,289 ± 0,07
50,10 ± 0,26
107,29 ± 0,32
60 mn
Adrénaline
0,319 ± 0,07
35,41 ct 0,36
70,8 ± 0,31
(10-5 g/ml)
Les intervalles R-T et P-Q qui présentent des valeurs de 66,6 ±7 ms et 32,63
± 2,83 ms passent respectivement il 107,3 ± 3 ms et 50,10 ± 3,7 ms, après 60
minutes. Ce qui correspond il 60 % et 34,9 % d'augmentation du temps des
intervalles R-T et de P-Q, Par contre le traitement à l'adrénaline provoque une
restauration de l'activité cardiaque, avec des valeurs pour les intervalles R-T et P-Q
égale à 77,08 ± 3,1 ms et à 35,46 ± 3.6 ms: soit une reprise globale de 28 % pour R-
T et de 29 % pour P-Q

-92-
5. Discussion - Conclusion
L'EACB réduit l'activité électrique globale du coeur de Cobaye qui se traduit
par une modification du rythme et de l'amplitudedes différentes ondes cardiaques à
la concentration de 10-4 g/ml.
Depuis les travaux de CORABOEUF et Coll. (1955), de GARGOUIL (1958) et
de TRICOCHE (1967) sur le systéme cardio-vasculaire de mammiféres, il est admis
qu'il existe une spécificité de la réponse électrique cardiaque aussi bien au niveau
tissulaire qu'à l'échelle de l'animal entier. Ainsi, il pourrait s'agir d'une différence de
sensibilité de cellules atriales et ventriculaires vis-à-vis de l'EACB, soit d'une fixation
éventuellement plus facile de ce dernier au niveau ventriculaire qu'auriculaire.11
pourrait également s'agir d'une réduction
de la conduction intraventriculaire qui
déprimerait plus rapidement la contractilité ventriculaire (JOHNSON, 1979).
L'EACB augmente le temps de conduction auriculo-ventriculaire. Il pourrait
modifier le centre de réactivité de type pacemaker, ce qui induit la baisse du seuil
d'excitabilité du centre de l'automatisme de l'oreillette droite.
L'effet inhibiteur de l'EACB nous permet de suggérer que l'EACB est
constitué de substances cardioinhibitrices.
Par ailleurs, certaines substances
naturelles cardiotoniques comme la mansonine agissent en entraînant un blocage
de l'ATPase - Na+, K+ (GUEDE et ATTIAS,1977; GUEDE et Coll., 1989)· Cet effet
activerait un flux entrant d'ions calcium, qui favoriserait, à son tour, un effet inotrope
positif (EHILE et Coll., 1991)
L'EACB
provoque
un
effet
chronotrope
négatif
(bradycardie).
L'effet
bradycardisant pourrait résulter d'un ralentissement de la conduction intracardiaque
ou auriculoventriculaire.
Il agirait également sur les propriétés bathmotropes
négatives en réduisant l'automatisme cardiaque (HOU et Coll.,1989; VOGT et Coll,
1993).
Les effets chronotrope et inotrope négatifs observés avec l'EACB sont
comparables à ceux du propranolol. De telles observations ont déjà été faites par
BON DURAND et Coll.(1980) avec la chloroquine
Comme dans le cas de la

-93-
chloroquine, l'EACB entraîne une réduction de l'amplitude du complexe ORS avec
une augmentation de l'intervalle R-R
L'utilisation de l'EACB associée au propranolol entraîne un renforcement des
effets de l'EACB seul, c'est à dire des effets chronotrope et inotrope de plus en plus
négatifs. Il pourrait s'agir d'un phénoméne de synergie entre ces deux substances
pour leur fixation sur les sites des récepteurs membranaires.
Le ralentissement du rythme cardiaque peut donc provenir de l'action directe
de l'EACB ou du propranolol sur des éléments responsables de l'automatisme
cardiaque de type pacemaker ou une diminution de la vitesse de conduction. Cet
effet pourrait être également sous la dépendance du systéme nerveux central ou
sous l'excitabilité de la membrane cardiaque cellulaire.
Le propranolol est connu comme inhibiteur spécifique des récepteurs bêta-
adrénergiques (BASSETI ET HOFFMAN, 1971). Cette action comparable à "effet
de l'EACB, peut s'expliquer soit par une stimulation de l'appareil contractile du centre
cardiomodérateur, soit par une diminution de la durée de l'activité électrique
ventriculaire ou de la conduction auriculo-ventriculaire.
L'emploi de l'adrénaline aprés traitement de l'animal avec l'EACB ou le
propranolol entraîne un retour aux valeurs témoins. L'adrénaline entraîne un
rétablissement partiel du rythme cardiaque sur l'animal prétraité durant une heure au
propranolol et à l'EACB. Les effets inotrope et chronotrope positifs de l'adrénaline,
expliquent, en partie, l'antagonisme observé avec l'EACB et le propranolof.
Au niveau du myocarde de grenouille. les effets inotropes positifs de
l'adrénaline ont déjà été mis en évidence par ERlIJ et Col1.(1965). L'adrénaline est
la plus active des amines biogénes (OUMAROU,1981). Pour ROSEMBLUM (1974).
l'adrénaline éléve la pression artérielle beaucoup plus par une vasoconstriction
qu'une élévation du débit cardiaque. L'effet chronotrope positif de l'adrénaline a été
attribué à une augmentation de la pente de dépolarisation diastolique (HUTIER et
TRAUTWEIN, 1956)
De nombreux auteurs rapportent que l'action de l'adrénaline sur l'amplitude
du potentiel électrique peut être expliquée par une augmentation du courant entrant
lent calGico-sodique . Il est actuellement admis que les ions calcium sont étroitement
impliqués dans la genèse et le développement du plateau du potentiel d'action

-94-
(ROUGI ER et ColL, 1969: VASSORT et ROUGI ER, 1972; AKA, 1980; BERTOLET
et PEPINE, 1995). L'action de ces substances cardiomodératrices pourraient être
liées à des modifications des perméabilités membrannaires ioniques du coeur, en
particulier les perméabilités calcique, sodique et potassique.
Les effets inotrope et chronotrope positifs induits par l'adrénaline seraient dus
à une augmentation de l'influence calcique cardlaque(GILLlS, 1977). Elle agit ainsi
sur les récepteurs alpha et bêta. Mais sur le coeur de grenouille, pour ERLlJ et
CoIL(1965), les récepteurs cardiaques impliqués dans les réponses adrénergiques
seraient uniquement de type bêta.
OUMAROU (1981) a montré que le propranolol et l'adrénaline développent un
antagonisme de type compétitif, ce qui pourrait expliquer le mode d'action de l'EACB
utilisé. Mais l'adrénaline n'est pas compétitif avec les autres amines biogènes
comme la dopamine et la tryptamine. L'EACB serait également en compétition avec
l'adrénaline. Les effets de l'EACB reversès par l'administration de l'adrènaline, rend
compte de l'action antagoniste de l'adrénaline.
En conclusion, les effets de l'EACB sur l'ECG, indiquent que l'EACB exerçant
un effet inhibiteur sur le coeur de Cobaye, a une action comparable à celle du
propranolol, substance adrénergico-bêta bloquante.
L'adrénaline étant capable de reverser à la fois l'effet de l'EACB et celui du
propranolol, il nous est permis de suggérer que l'EACB et le propranolol ont des
effets synergiques; et que l'adrénaline, antagoniserait l'effet de l'EACB et celui du
propranoloL Ces résultats sont en accord avec nos observations sur les effets de
l'EACB sur la pression artèrielle sanguine, vis-à-vis du propranolol et de l'adrénaline.
Ces hypothèses èmises ne pourront être confirmées que par une étude fine
de la structure de la fibre musculaire cardiaque de Cobaye avec la technique de la
microélectrode
couplèe
à
une
étude
des
différents
courants
ioniques
transmembranaires cardiaques en présence de l'extrait aqueux de Caesalpinia
bonduc.

-'15-
DEUXIEME PARflL:]
ETUDE DE
L'INFLUENCE DE L'EXTRAIT ACQUEUX DE CAESALPINIA
BONDue SUR L'ACTIVITE CONTRACTILE DU MUSCLE TIBIAL
ANTERIEUR
DE RAT IN SITU
L'étude de la toxicité aigüe du venin de Bitis arielans en présence de l'ex1rait
aqueux de Caesalpinia bonduc (EACB) sur les souris blanches et celle de
l'innuence du venin sur l'activité respiratoire du Cobaye ou du Lapin, ont révélé le
caractére inhibiteur de l'EACS vis-à-vis du venin.
En vue de confirmer ou d'infirmer ces observations, nous envisagons
de mener une étude sur l'interaction venin de Bilis - EACB sur la préparation nerf-
muscle tibial antérieur de Rat, pour préciser le mode d'action de l'EACB au niveau
de la plaque motrice. La contraction du muscle tibial antérieur in situ est enregistrée
au moyen d'un transducer GRASS FT-03C et d'un enregistreur sur papier G"OULD
2200
1 • Effet de l'EACB et du propranolol sur la contraction du muscle tibial
antérieur de rat in situ
1 1· Effet de l'EACB
La figure 22 montre des seccousses isolées du muscle tibial de rat, obtenues
par stimulation éléctrique du nerf sciatique. Le stimulus a une intensité efficace et
une fréquence de 0,2 cycle/minute. Ces seccousses isolées déclenchées dans ces
conditions ont la même amplitude (6,15 ± 1.55 g, n==7)
On note que l' EACS utilisé
à 10-6 à 10-3 g/ml augmente l'amplitude maximale de la contraction du
muscle
antérieur tibial. La valeur de l'amplitude de la contraction maximale passe de 7,94 ±
0,02 g à 9,82 ± 0,05 g, ce qui correspond à un accroissement de 15 % à 36 %.
Sur la figure 23A, l'effet de l'EACS est étudié à doses croissantes, durant les
périodes de 2 à 10 minutes aprés l'injection. Les effets d'accroissement de la
contraction induite par l'EACB sont plus nets à partir de 10 minutes pour les doses
élevées (10- 3, 5.10-3 g/ml).

Figure 22
Enregistrement de la contraction du muscle tibial de Rat mâle, in
situ par stimulation répétitives du nerf sciatique
Témoin
Effet de l'EACB à doses croissantes de 10-6, 10-5 et 10-3 g/ml

-96-
A
+EAcn
(10- 5 g/ml)
B
600 mg
+EAcn
g/ml)
L
2 s
+EAcn (10-3 giml)

-97-
1. 2· Effet du propranolol
Le propranolol administré par voie intraveineuse chez le raI, est utilisé à
différentes concentrations Aux faibles doses uniques de 10-8 ou 10-7 g/ml, il se
développe un accroissement de la contraction du muscle tibial, ce qui entraîne une
augmentation de la tension maximale de contraction de 26 % (fig. 22C). Ce résultat
est semblable à celui de l'EACB.
La figure 23B montre qu'aux doses croissantes (10.6 à 10-3 g/ml), le
propranolol induit une diminution de la tension maximale des contractions obtenues
aprés une période de 2 et 10 minutes. Cette baisse est de 38,90 % par rapport à la
valeur obtenue dans les conditions normales.
1. 3 - Action de l'EACB associé au propranolol
L'observation des effets de l'EACB et du propranoJol indique que, l'EACB a
une activité stimulante sur la contraction musculaire, alors que le propranolol a une
action qui est fonction de la dose utilisée (inhibiteur aux fortes concentrations et
stimulant aux faibles doses).
L'administration successive de l'EACB et du propranolol renforce l'effet de
l'EACB (10-4 g/ml) (fig
220). Le traitement à l'EACS, suivi de l'injection du
propranolol à doses croissantes (10-6 à 10-3 g/ml) montre une augmentation
sensible de la force contractile, qui passe de 7,40 ± 0,12 9 à 8,43 ± 0,21 g: ce qui
correspond à un accroissement de 22,61 %, 5 minutes aprés. Le propranolol utilisé
à 10-4 g/ml développe une tension de 10,12 ± 0,34 g; soit 39,20 % d'augmentation
de la contraction. Cette expérimentation rend compte de l'effet agoniste aux faibles
concentrations de ces deux composés sur la contraction musculaire.
L'EACB peut avoir un site d'action au niveau de la plaque motrice et par
conséquent pourrait atténuer ou inhiber
l'effet de substances curarisantes. Afin
d'étayer cette propriété, utilisons un agent curarisant ( le flaxédil)

Figure 22
Enregistrement de la contraction du muscle tibial de Rat mâle, in
situ par stimulation répétitives dunerf sciatique
c- Enregistrement témoin(1) suivi de l'effet du propranolol à 10-6 gfml
(2)et à 10-4 gfml (3)
D- Influence de l'EAC8 à 10-4 glml et du propranolol à 10-3 gfml sur
l'activité du muscle tibial antérieur pendant une période de 5 minutes
(1) et 10 minutes(2)

-98·
TEMOIN
c
600 mg
L-
28
min
D
min

Figure 23
Courbes de variation de la tension maximale de secousses
isolées du muscle tibial pendant une période d'action de 2; 5 et
10 minutes en présence
A- de l'EACB à doses croissantes de 10-6 à 5x10-3 g/ml
B- du propranolol à différentes doses de 10-6 a 10-2 gfml
C- de l'EACB et du propranolol de 10-6 à 5x10-3 gfml

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-99-
A
11
10.5

10
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9.5
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0
9
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7
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10-5
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7
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c
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9
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min
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7
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6
10-6
5 IO-{i
10-5
5 10-5
10-4
5 10-4
10-3
5 10-3
Cg/ml)

-\\ 00-
2 - Effet du flaxédil et de l'EACB sur la contraction du muscle tibial
antérieur de Rat
2.1 - Effet du flaxédil
L'injection du flaxédil (10-3 g/ml) provoque une baisse de façon notable de la
tension musc\\aire deux minutes après le traitement (fig. 24A). Dans ces conditions,
il se développe chez l'animal des "gasps respiratoires" entraînant une agonie suite à
une réduction spectaculaire de l'activité contractile. Cette réduction peut atteindre
90% de la valeur normale.
2.2 - Effet du flaxédil associé à l'EACB
L'administration du flaxédil à 10-3 g/ml chez le rat entraîne la mort de
l'animal Si après une minute, cette injection est suivie de celle de l'EACB à 10-4
g/ml (figure 248), on observe, d'abord, un ralentissement des mouvements de la
cage thoracique, suivie d'une augmentation de l'amplitude maximale de la
contraction d'environ 11 % par rapport à l'amplitude normale. Elle passe de 8,69 ±
0,07 9 à 8,71 ± 0,05 9 deux minutes après. Cette contraction augmente jusqu'à une
tension de 9,08 ± 0,06 g, ce qui correspond à une augmentation de 21,12 % par
rapport à la valeur initiale.
2. 3 - Effet du f1axédil associé à la prostigmine
La prostigmine (5.10-4 g/ml) induit une augmentation des amplitudes de
contraction. L'amplitude de contraction dans ces conditions passe de 8,50 ± O,03g
à 10,47 ± 0,06 g. Cette augmentation correspond à un accroissement de 23,13 %
par rapport à la contraction normale.
Si l'administration du flaxèdil (10-3 g/ml) est suivie de celle de la prostigmine
à 5.10.4 g/ml, on assiste à une reprise de l'activité contractile (fig. 25C). Ces effets
obtenus avec la prostigmine sont semblables à ceux induits par l'EACB suite à
l'action du flaxédil

Figure 24
Contraction du muscle tibial antérieur de Rat in situ
Témoin
en présence du flaxédil à 10-3 g/ml pendant 2 (1) et 5 minutes(2);
suivie du traitement à l'EACB à 5 (3) et 10 minutes (4)

-\\0\\-
1
TE,'vIOIN
A
6ûOmg L-
2S
B
min
t::~j;:~:I'
-1---1-··' , •• -, .••.
min
min
III i n

Figure 25
Effets de substances sur l'activité contractile du muscle tibial
antérieur de Rat in situ en fonction du temps
A· Effet du f1axédil (FLAX) à 10-3 g/m\\
B· en présence du f1axédil à 10-3 g/ml suivie de l'EACB à 10-4 g/ml
c- en présence du flaxédil (10- 3 g/ml) suivie de la
prostigmine(PROST) à 10-4 g/ml
D- Venin de Bitis arietans(EBA) à 10-4 mg/ml et de l'EACB à 10-4
g/ml.
La flèche en (1) pour les figures A, B et C indique l'injection du
f1axédil et celle de la figure D, l'administration du venin de Bitis. La
flèche en (2) montre "injection en B de l'EACB, en C de la prostigmine
et en D de l'EACB.
Les courbes sont tracées en coordonnées représentant la force
contractile du muscle en fonction des doses des différentes
substances. Chaque point représente la moyenne ± erreur standard
de n expériences (n=6)

-\\02-
A
12
10
al
<J
Oi
.§.G 6
E
c~."c•>-
0
0
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2
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8.5
25
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9
1
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20
10
0
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G
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...
Ê
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0;;
~>-
7.5
0
'0
15
20
25
30
Tomps(mln)

-103-
2. 4 . Effet du venin de Bitis arietans associé à l'EACB
Le venin de Bi!is (10-4 mg/ml) dimminue la force contractile du muscle. Cette
baisse de la contraction est de 20% et 40% respectivement à 5 et 10 minutes après
l'injection. L'association de l'EACB (10-4 g/ml) et du venin (10-4 mg/ml) entraîne
une restauration quasi totale de la contraction musculaire (fig. 250). L'EACB
reverse nettement l'effet du venin de Bitis.
3. Discussion - Conclusion
La contraction de la préparation nerf-muscle déclenchée, indirectement par
j'intermediaire du nerf moteur, met en jeu les structures de la jonction neuro-
musculaire et en particulier la plaque motrice
L'EACB
injecté
seul
au
rat,
par
voie
intraveineuse,
provoque
une
augmentation dose-dépendante de la contraction maximale. L'observation d'une
augmentation de l'activité contractile de la préparation nerf- muscle tibial antérieur
en présence de l'EACB, peut être liée, soit à une action directe sur le muscle tibial
antérieur, soit à une action sur les phénomènes métaboliques au niveau de la
jonction neuromusculaire ou aux deux à la fois. L'EACB semble donc favoriser la
transmission de l'influx nerveux à travers la plaque motrice, cet ex1rait favoriserait la
mobilisation du médiateur chimique de la jonction neuro-musculaire qui est
l'acétylcholine (HODGKIN et HUXLEY, 1952: HODGKIN et HOROWICZ, 1960).
L'action favorisante de l'EACB peut être également lié à une sensibilisation des ions
calcium responsables de l'influx calcique au niveau du bouton synaptique.
Le propranolol utilisé dans les mêmes conductions développe
un double
effet sur la contraction du muscle tibial in situ On note un effet stimulant qui, induit
un accroissement de la contraction maximale du muscle pour les faibles doses
(10-8 g/ml) et au contraire, exerce une réduction notable de la contraction pour les
fortes concentrations (10-3 g/ml). Ces résultats sont
en accord avec les travaux
d'ALI (1989) sur le valium.

-103-
2, 4 • Effet du venin de Bitis arietans associé à l'EACB
Le venin de Bitis (10-4 mg/ml) dimminue la force contractile du muscle. Cette
baisse de la contraction est de 20% et 40% respectivement à 5 et 10 minutes après
l'injection. L'association de l'EACB (10-4 g/ml) et du venin (10-4 mg/ml) entraîne
une restauration quasi totale de la contraction musculaire (fig. 250). L'EACB
reverse nettement l'effet du venin de Bitis.
3. Discussion· Conclusion
La contraction de la préparation neri-muscle déclenchée, indirectement par
l'intermediaire du neri moteur, met en jeu les structures de la jonction neuro-
musculaire et en particulier la plaque motrice
L'EACB
injecté
seul
au
rat,
par
voie
intraveineuse,
provoque
une
augmentation dose-dépendante de la contraction maximale. L'observation d'une
augmentation de l'activité contractile de la préparation neri- muscle tibial antérieur
en présence de l'EACB, peut être liée, soit à une action directe sur le muscle tibial
antérieur, soit à une action sur les phénomènes métaboliques au niveau de la
jonction neuromusculaire ou aux deux à la fois. L'EACS semble donc favoriser la
transmission de l'influx nerveux à travers la plaque motrice, cet extrait favoriserait la
mobilisation du médiateur chimique de la jonction neuro-musculaire qui est
l'acétylcholine (HODGKIN et HUXLEY, 1952; HODGKIN et HOROWICZ, 1960).
L'action favorisante de l'EACB peut être également lié il une sensibilisation des ions
calcium responsables de l'influx calcique au niveau du bouton synaptique.
Le propranolol utilisé dans les mêmes conductions développe
un double
effet sur la contraction du muscle tibial in situ On note un effet stimulant qui, induit
un accroissement de la contraction maximale du muscle pour les faibles doses
(10. 8 g/ml) et au contraire, exerce une réduction notable de la contraction pour les
fortes concentrations (~D-3 g/m\\). Ces résultats sont en accord avec les travaux
d'ALI (1989) sur le vafium,

-10-1-
L'association de l'EACB (10-4 g/m/)
et du propranolol (10-6 a 10-4 g/ml)
semble potentialiser l'effet stimulant de l'EACB Cet effet semble obéir a un effet de
type dose-réponse., même avec de fortes doses de propranolol, il apparaît une
nette augmentation de l'amplitude de contraction du muscle tibial. Cette observation
nous fait penser à un effet inhibiteur exercé par l'EACB vis-à-vis de l'action du
propranolol à doses élevées. L'EACB reversant l'action inhibitrice du propranolol
pourrrait s'expliquer par leur sensibilité sur les mêmes sites d'action au niveau de la
plaque motrice.
JONES et SIG LAND (1986) ont rapporté que l'inhibition induite par le
propranolol peut être restaurée par des substances comme l'épinephrine et le
salbutamol. Pour ces auteurs, cette baisse de la force contractile serait due à une
dépolarisation et une inexcitabilité de la membrane plasmique. L'étude faite par
CLAUSEN et EVERTS (1991) sur le muscle isolé de rat dans les mêmes conditions
montre l'intervention de la pompe sodium potassium dans la contractilité du muscle
chez le rat. En effet, l'augmentation de la concentration de potassium dans le milieu
extracellulaire entraine une diminution de la force contractile.
A partir de ces suggestions, nous allons entreprendre l'étude des effets
comparés de l'EACB et du flaxédil, substance pharmacodynamique curarisante.
L'injection du flaxédil réduit notablement la contraction du muscle tibial.
L'administration du flaxédil suivie de l'emploi de l'EACS, une minute aprés,
provoque une reprise de l'activité contractile, c'est-a-dire l'EACB reverse l'effet
inhibiteur du flaxédil sur la contraction du muscle tibial. Le matériel biologique utilisé
étant la préparation nerf-muscle, le siége de l'interaction de l'EACB et du flaxédil est
naturellement la plaque motrice.
Il est classiquement connu que le flaxédil ou le curare bloque la transmission
de l'influx nerveux. Cette action se traduit par une compétition entre les molécules
d'acétylcholine et celles du flaxédil vis-à-vis des sites cholinergiques (JONES, 1981
et BIGLAND-RITCHIE, 1984). Les molécules d'acétylcholine étant agonistes et
celles du flaxédil antagonistes de ces sites. Son association avec l'EACS reversant
son effet, il nous est permis de dire que l'EACB antagonise l'effet du flaxédil, c'est-
à-dire exerce un effet anticuràrisanl.

-\\05-
Le traitement de la préparation biologique par l'injection du flaxédil, suivie de
celle de la prostigmine, a également indiqué que ce dernier supprime l'effet
inhibiteur du flaxédil.
L'antagonisme entre ces deux substances est connu
(HOLMBERG et WALDECK; 1980 et 1986). Nous notons que les effets des
associations du flaxédil et de l'EACB sont comparables à ceux induits par le couple
flaxédil-prostigmine. L'interaction flaxédil-prostigmine a été décrite par de nombreux
auteurs(POTIER et GERGELY, 1974; KOVACS et SCHEIDER, 1978). Et il est
rapporté que sur la jonction neuro-musculaire et plus précisement à l'échelle
cellulaire, ces deux substances (flaxédil - prostigmine) sont antagonistes.
En effet, plusieurs drogues utilisées comme agents bloquants neuro-
musculaires sont connues pour leur effet antimuscariniques (KUDLACAZ et Coll,
1990). L'effet du flaxédil entraîne une suppression de la transmission nerveuse par
fixation compétitive de celui-ci et l'acétylcholine sur les récepteurs muscariniques
post-synaptiques. Les travaux de HOLMBERG et WALDECK et (1986) ont montré
que le blocage curarisant entraîne une réduction des amplitudes de contraction du
muscle stimulé de 30 à 92 % par blocage du potentiel post-synaptique excitateur.
Les travaux de KONË (1980) et de NDOIKAN (1987) ont permis de savoir
que les venins de Naja nigricollis et de Bitis gabonica ont un effet bloquant sur la
transmission de l'influx nerveux. Par contre certains venins comme celui de scorpion
agirait en bloquant seulement les canaux potassium, mais n'auraient aucun effet sur
le courant sodique (MARSHALL et HARVEY, 1989). Pour ces auteurs, ce même
venin faciliterait la libération de l'acétylcholine au niveau de la fonction neuro-
musculaire.
Il est rapporté par de nombreux auteurs que le venin est un agent bloquant
neuro-musculaire développant un effet antimuscarinique c'est-à-dire que les
molécules du venin sont sensibles aux sites cholinergiques (MINTON, 1974;
TU,1978).
Nos résultats nous permettent de conclure que l'EACB exerce une action
favorisante
sur
l'activité
mécanique
du
muscle
tibial
in
situ,
stimulé
par
l'intermediaire de son nerf moteur. Cette action peut être liée à une transmission
facilitée au niveau de la plaque motrice. Ce qui impliquerait un accroissement de la
mobilisation des molécules d'acétylcholine dans la fente synaptique.

-106-
Le propranolol utilisé aux fortes doses potentialise l'effet de l'EACB c'est-à-
dire exerce un effet stimulant sur la plaque motrice, Mais le flaxédil et le venin qui
agissent comme des bloquants neuro-musculaires, ont leurs effets inhibés à la fois
par la prostigmine et l'EACB, substance naturelle extraite de Caesalpinia bonduc, Il
apparaît ainsi que l'EACB développerait des propriétés antivenimeuse et antivenin,
Dans le but d'apporter des informations sur les effets de l'EACB, nous nous
proposons de mener une étude comparative de l'influence de l'EACB et de
l'acétylcholine sur l'excitabilité membranaire d'une structure contractile (myomètre),
à l'aide de
techniques
électrophysiologiques
adaptées comme
le
propose
GARGOUIL (1958) pour l'étude des modalités d'action des substances employées,
à l'échelle cellulaire,

-107-
TROISIEME PARTIE
ETUDE DES EFFETS DE L'EXTRAIT AQUEUX DE CAESALPINIA BONDUC
SUR
L'ACTIVITÉ CONTRACTILE
DU
MUSCLE
LISSE
UTÉRIN
DE RATE
GESTANTE
Les bandelettes de myomètre placèes dans une solution physiologique de
type Mac Ewen, soumises il un barbotage de carbogène, dèveloppent des
contractions isomètriques spontanèes. L'imprègnation de ces bandelettes de
l'EACB pourrait induire des modifications de l'activitè contractile du muscle lisse
utèrin Cette expèrimentation pourrait ainsi, nous permettre de mettre en èvidence
l'action directe de l'EACB sur les cellules utèrines et de prèciser les sites d'action à
l'èchelle cellulaire.
1. Effet de l'EACB sur les contractions rythmiques du muscle lisse
utérin
En solution physiologique normale (de type Mac Ewen), l'amplitude maximale
des contractions est de 436,70 ± 60,59 mg. Lorsque l'EACB est ajoutè à la solution
physiologique à doses croissantes (10-7 à 10-4 g/ml). il apparaît un accroissement
de l'amplitude maximale des contractions rythmiques. L'EACB à 5.10-4 g/ml induit
une contracture du myomètre (fig. 26A). Une reprèsentation graphique de la
variation du pourcentage d'augmentation de l'amplitude de contraction maximale en
fonction des doses croissantes de l'EACB, montre un accroissement significatif de
la tension maximale de 44 et 80% respectivement pour les concentrations de
5.10- 7 g/ml et 10-5 g/ml (fig. 26B).
2. Contractures du muscle lisse utérin induites par l'EACB et
par l'acétylcholine
2.1· contracture induite par l'EACB
L'EACB
à dose èlevèe (10-4 g/ml) dèveloppe une contracture du muscle
lisse. Cette contracture est supprimèe en prèsence d'atropine (5.10- 5 g/ml). Sur
lafigure 27 A, on note que l'association de l'atropine à l''EACB induit une relaxation
du myomètre.

Figure 26
A- Enregistrement normal des contractions rythmiques isométriques
de faisceaux de myométre suivi de l'effet de l'EACB à doses
croissantes (10-7 à 5x10-4 g/ml)
B- Courbe de variation du pourcentage de l'augmentation maximum
de la contraction développée par le lambeau de myométre sous
l'influence de l'EACB à doses croissantes (10-7 à 10-4 g/ml).

-\\üR- -
TEi\\I01N
A a
b
L
600 mg
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2 min
c
+EAcn(S
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5 10- 7
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Dose (g/mll

- \\\\il)-
+EACB(lO"1. gfml)
+ATR(S.lO-5 gfml)
+
+
A
L
600 mg
2 min
+ACH(lO-Sgfml)
+ATR(S.lO-Sgfml)

+
B
Figure 27
Contraction du myomètre induite par
A- l'EACB à 10-4 g/ml suivie de l'impregnation du myomètre d'atropine
(ATR) à Sx10-Sg/ml
B- l'acètylcholine à 10-Sg/ml suivie de l'administration d'atropine(ATR)
à Sx10- Sg/ml

-110-
On a également noté que la contracture musculaire développée sous l'effet
de l'acétylcholine (10-5 g/ml) est réduite sous l'action de l'atropine à 5.10-5 g/ml (fig.
27B)
Par rapport
à l'acétylcholine,
l'EACB induit une contracture à forte
concentration
2. 2 • Effet de l'EACB sur la contraction du myomètre
en milieu dépourvu de calcium.
Les contractions spontanées du myométre développées en solution normale
sont abolies en milieu dépourvu de calcium, Le tonus musculaire de base reste
maintenu à un niveau stable. L'imprégnation du lambeau d'une solution sans
calcium contenant l'EACB à 5,10-4 g/ml entraîne le développement de contracture
(fig. 28A). L'association de cette même solution à l 'EDTA 10-4 M, induit également
une élevation du tonus de base, une contracture maintenue à 180 ± 20,10 mg (fig.
28B).
2. 3 - Variation de la contracture induite par l'acétylcholine
en présence de l'EACB
L'acétylcholine est capable de provoquer une nette augmentation du tonus
de base du muscle, c'est-à-dire de développer une contracture musculaire. Quand
on associe l'acétylcholine à 10-5 g/ml il des doses croissantes de l'EACB (10-5,
10-4, 10-3 g/ml), on constate une augmentation de l'amplitude de la tension
maximale du muscle dêpendant de la concentration de l'EACB utilisê (fig. 29 et 30).
3. Contractures du myometre induites en milieu hyperpotassique
3.1- Contractures en milieu hyperpotassique sans calcium.
En milieu hyperpotassique (70,10 mM) sans calcium, le myomètre est relaxé.
Lorsque ce milieu est additionné de calcium (1 mM), il se développe une contracture
maintenue à une valeur de 400 ± 31,10 mg (fig. 31A). La tension de base revient à
sa valeur initiale 5 minutes après le retour en solution hyperpotassique sans
calcium.

.'
Figure 28
Enregistrement témoin (1) suivi de la contracture du lambeau du
myométre induite par l'EACB à 10-4 g/ml, en solution physiologique de
type Mac Ewen (ME) sans calcium (2)
Enregistrement témoin (1) suivi de la contracture du myométre
provoquée par l'EACB à 10-4 g/m/ en milieu dépourvu de calcium en
présence de l'EDTA à 10-4 g/ml (2) (ME:solution physiologique de
type Mac Ewen)
Les fléches dirigées vers le bas, indiquent que le faisceau de
myomètre est imprégné de la solution contenant la substance étudiée.
Celles dirigées vers le haut, montrent un retour à la solution de
référence (ME).

-\\11- .
TEMOIN
A 1
+EAcn( 5.10·4g/m\\)
ME
...
...
2
OCa 2 +
L
600m g
2 min
TEMOIN
B
1
ME
EDTA(lO-4M)
...
2
-'t'
EDTA(IO·4 M)
+EACB(lW 4 g/ml)

Figure 29
A- Témoin
B- Contracture du myométre induite par l'acétylcholine (Ach) à
10-5g/ml (1) et l'association de l'ACh et de l'EACB aux doses de 10-5,
10-4 et 10-3g/mL (2 et 3) (ME:solution physiologique de type Mac
Ewen)

-112-
TEMOIN
A
B 1
L
(iOOmg
+ACH(lO·Sg/ml)
+-
2min
2
3
+EACB(lO-3 g/m\\)

-113-
Tension max.(%)
c
b
a
50
10
o
12
15
18
Temps(min)
3
6
9
Figure 30
Courbe de type dose-réponse de la contracture développée par le
myomètre en milieu acétylcholine (Ach) à 1Q-5g/ml avec différentes
doses de l'EACB pendant une période de 18 minutes
a. 10-Sg/ml
b. 10-4g/m l
c.1Q-3g/ml

Figure 31
A- Témoin
B- Enregistrement en solution hyperpotassique sans calcium sUivie
de l'addition de 1 mM de calcium (1 mM Ca++), puis retour en milieu
hyperpotassique(HK+)
c- Contractions normales du myométre suivies de l'effet de l'EACB à
10-4g/ml en milieu dépolarisant hyperpotassique et retour en solution
hyperpotassique sans calcium (HK+)
D- Imprégnation du myométre de l'EDTA à 1Q-4M suivie de l'effet de
l'EACB à 10-4g/ml et retour en solution hyperpotassique sans calcium
(HK+). Les fléches dirigées vers le bas, indiquent que le faisceau de
myométre est imprégné de la solution contenant la substance étudiée.
Celles dirigées vers le haut. montrent un retour à la solution de
référence (HK+).

- \\ 14-
Dl
E
o
o
<D
+~::;::
E
+
-.....
eL
~
":T
,
==+
0
....
' - '
+
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W
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-;-
....
E-<
o
Cl
:2
W
w
f-
+
+::t:::::
u

· J 15-
3. 2- Contracture du myométre induite par l'EACS
Dans le milieu hyperpotassique dépourvu de calcium, l'addition de l'EACB à
une concentration de 10-4 g/ml fait apparaître une contracture maximale dont
l'amplitude est égale à 240 ± 40,10 mg. Ce qui correspond à une élevation du tonus
de base de 58,11%. Le retour en solution hyperpotassique sans calcium entraîne
une nette relaxation du myométre (fig. 31C).
3,3· Contracture du myomètre induite par l'EACS en
présence de l'EDTA
La figure 31D montre l'enregistrement de l'activité mécanique, obtenue en
milieu hyperpotassique dépourvu de calcium. Nous constatons qu'en présence de
l'EDTA (10-4 M), aucune modification du tonus de base n'est observée. Mais
lorsque l'EACB est ajouté à l'EDTA, il se manifeste le développement d'une
contracture maintenue à une amplitude égale à 220 ± 31,02 mg. Le retour
à la
solution de référence induit une relaxation du myométre.
4. Discussion· Conclusion
L'extrait aqueux de Caesalpinia bonduc (EACS) provoque une augmentation
nette de l'amplitude et du rythme des
contractions spontanées du muscle lisse
utérin. Ces effets de l'EACB sont comparables à ceux de l'ocytocine décrits
par
MIRONNEAU et Coll.(1977); GARFIELD et BEIER (1989). En pratique obstétrique,
l'ocytocine est utilisé pour faciliter les contractions du myométre pendant le travail
(SOMLYO et FRANZINI, 1985; CRANKSHAW, 1987).
L'EACB est capable d'induire à doses élevées une contracture du myométre.
Ce résultat rend compte de l'effet stimulant et dépolarisant de cette substance.
OFFOUMOU (1980) a obtenu des résultats similaires, avec les extraits totaux de
Alchomea cordifolia qui sont capables de développer une contracture ou une
contraction spontanée sur le myométre.
l'action utérotonique de l'EACB peut être également comparée à celle de la
prostaglandine E2 qui induit une contracture notable du myométre (FUCHS, 1983).

- 11(,-
Cette
substance
(prostaglandine
E2)
est
classiquement
reconnue
comme
substance abortive, à cause de ses propriétés utérotonlques(GILLlN, 1994)
L'EACB développe une contracture en milieu sans calcium. Cette observation
permet de suggérer que l'influx calcique qui se trouve réduit pendant l'activité en
solution sans calcium, serait couplé à un facteur acllvateur de l'activité contractile.
L'influx calcique réduit en solution sans calcium n'est pas favorable au
développement de contracture du muscle lisse utérin. Cela nous permet de dire que
la contracture provoquée par l'EACB en milieu sans calcium; serait lié à un certain
facteur capable d'activer le phénoméne contractile.
Afin de montrer ce facteur responsable de la contracture sous de l'effet de
l'EACB, nous avons réalisé une expérimentation en solution dépourvue de calcium,
additionnée d'EDTA (agent chélatant d'ions calcium).
Dans ces conditions, l'EACB a entraîné également le développement d'une
contracture du myométre. Cette réponse mécanique induite, qui se traduit par une
contraction musculaire soutenue, peut s'expliquer par une mobilisation de calcium
intracellulaire; l'infux calcique étant pratiquement aboli en milieu privé de calcium.
De tels résultats ont été décrits par BONVALLET et Coll. (1980), qui expliquent
qu'une telle activité, résulterait de la libération de calcium intracellulaire.
De nombreux auteurs ont
mis en évidence le rôle activateur de calcium
intracellulaire dans le développement de la composante lente de l'activité contractile
du muscle "lisse utérin. L'activité mécanique
peut être dissociée en deux
composantes une composante phasique et une composante tonique (BOGDAVON
et Coll.,
1979; OFFOUMOU,1980; MIRONNEAU et Coll.,
1984, LUDMIR et
ERULKAR , 1993).
La dépression de la contraction phasique peut être causée par une
diminution de l'influx calcique transmembranaire (FEINSTEIN. 1966). Certains
auteurs ont montré, dans ces conditions, que les contractions spontanées du
myométre de rate sont sous la régulation de sites superficiels de liaison de calcium
(HURWITZ et JOINER 1970; CHOW et MARSHALL,1981; MIRONNEAU et Coll,
1984)

-\\ 17-
Le passage en solution de référence (solution hyperpotassique sans calcium)
provoque une relaxation du muscle. L'addition de calcium (1mM) dans le milieu
hyperpotassique entraîne l'apparition d'une contracture maintenue. Cette relaxation
en milieu hyperpotassique serait due à l'absence d'influence calcique, suivie d'une
décharge d'ions calcium à partir des réservoirs calciques internes (BATRA 1982).
La relaxation du myométre est liée à l'existence des pompes calciques ATP-
dépendantes sur les membranes réticulaires, dans ces conditions expérimentales,
elle serait attribuée à une dépletion du calcium dans le myométre (BOZLER, 1948;
HURWITZ et Coll, 1973; SAVINNEAU, 1978).
La contracture observée dans cette solution par addition de calcium, indique
que le calcium est le facteur activateur principal (WILSON
et QWEST, 1995). 11
s'agit naturellement, d'un influx calcique déclenchant une décharge de calcium
ionisé libre, à partir des réservoirs internes
Les travaux de KAWANISHI et Coll, (1984) ont montré que lorsque la
concentration externe de potassium est augmentée à 40 mM, en solution sans
calcium, l'interaction sodium-calcium
se traduit par une prédominance de la
composante calcique. Ce qui explique le développement de la contracture.
Afin d'apprécier la contribution de calcium, dans l'effet de l'EACB, nous
avons réalisé une expérimentation en milieu sans calcium additionné d'EDTA.
L'association de l'EDTA dans la solution hyperpotassique sans calcium
entraîne une contracture du myométre. Cette contraction maintenue sous l'effet de
l'EACB, nous permet de dire que l'EACB, agent stimulant et dépolarisant, pourrait
mobiliser, de faSon notable, le calcium intracellulaire et par voie de conséquence,
accroître la composante calcique lente, c'est-à-dire la contraction tonique du
myométre.
La contraction maintenue en milieu hyperpotassique, nous permet d'émettre
l'hypothèse suivant laquelle, l'EACB peut mobiliser le calcium intracellulaire et par
voie de conséquence la composante lente par accroissement du taux de calcium
intracellulaire, mais son action se manifeste également sur la composante rapide

·1 1X-
(influx calcique) ou calcium dépendant du potentiel (BATRA et Coll, 1988 et
BYGDEMAN et Coll, 1994)
En
conclusion,
l'extrait
aqueux
de
Caesalpinia
bonduc
(EACB)
et
l'acétylcholine exercent une action stimulante sur la contraction du muscle lisse
utérin. L'EACB est une substance utérotonique. Cet effet utérotonique de l'EACB se
caractérise par le développement de contracture en solution normale de type Mac
Ewen ou en milieu dépolarisant (solution hyperpotassique dépourvue de calcium).
Cette activité peut être liée à une mobilisation de calcium extracellulaire. Il s'agit
donc d'une action de type ocytocique.
Dans ces différents milieux, l'addition de l'EACB provoque le développement
de contracture en présence d'EDTA, ce qui permet d'affirmer que l'EACB agirait sur
le double flux calcique comme la prostaglandine. Cette activité prostaglandine-like
se résumerait par la capacité de mobilisation du calcium intra- et extracellulaire, ce
qui confirme la propriété utérotonique de l'EACB qui pourrait ainsi présenter un
grand intérêt en obstétrique,

-119-
E- CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude, les propriétés bioactives de l'extrait aqueux de
Caesalpinia bonduc étudiées sur les différents paramètres physiologiques, nous
ont permis de relever les conclusions suivantes.
Au niveau de l'ètude toxicologique, il est montrè que l'EACB présente un
effet contraire à celui du venin de Bitis arietans. Il provoque une diminution de la
toxicité du venin de serpent. Les tests réalisés, nous permettent de suggérer que
l'EACB aurait un site d'action au niveau de la plaque motrice ( nerf phrénique-
diaphragme, préparation nerf-muscle), cela confirme le caractère antivenimeux de
l'EACB.
Au niveau du systéme cardio-vasculaire, l'EACB induit une hypotension
chez le Cobaye et le Lapin. L'EACB provoque également des effets chronotrope
et inotrope négatifs. Les effets chronotrope et inotrope négatifs observés, en
présence de l'EACB, sont essentiellement attribués à un allongement de
l'intervalle P-P et une diminution de l'onde R Ces résultats sont comparables, à
ceux du propranolol, utilisé pour le traitement des cardiopathies.
L'étude
de la contraction du myomètre montre que l'EACB exerce une
action stimulante et dépolarisante. L'EACB serait une substance ocytocique-like.
L'activité de type prostaglandine démontre la capacité de mobilisation de l'EACB
du double flux calcique. Cet extrait présente donc des propriétés utérotoniques,
qui lui confére un grand éventail d'intérêt gynéco-obstétrique.
Nos résultats montrent que la substance active de l'EACB pourrait agir de
différentes manières selon la structure considérée. Elle agirait comme un
antivenimeux au niveau de la transmission neuro-musculaire, en levant le blocage
induit par le venin de serpent. Par ailleurs, elle présenterait
des propriétés
cardiomodératrice et utérotonique. A la lumière des différents rèsultats, il a été
possible de caractériser quelques modalités d'action de l'EACB, ce qui a permis
de jeter les bases de nouvelles perspectives d'action pharmacologique d'une
substance naturelle d'origine végétale.

-120-
Ainsi, l'intérêt clinique de cette substance résiderait dans le fait que
pendant les périodes gravldalres, les femelles présentent une hypertension
fugace ou maintenue. Cette fraction de Caesalpinia bonduc pourrait être utilisée
pour le traitement des hypertensions sanguines artérielles et être également,
employée comme substance utérotonique lors du travail difficile chez les
parturientes.
Au terme de ce travail, il serait donc souhaitable que cette expérimentation
permette une amélioration des techniques utilisées, afin de réduire la toxicité de
ces drogues dans le traitement de nombreuses affections. Cette étude permet
d'espérer que l'usage thérapeutique de
Caesalpinia bonduc pourrait ainsi
améliorer Je traitement de certaines affections. Mais une collaboration s'avére
nécessaire entre Médecine moderne et Médecine traditionnelle, en vue d'une
exploitation rationnelle de l'énorme richesse que renferme notre patrimoine
floristique.
PERSPECTIVES
Ce travail sur les propriétés pharmacologiques de Ceasafpinia bonduc
pourrait être poursuivi suivant deux axes d'orientation:
- premièrement, la caractérisation des principes actifs à l'aide de
technique
chimique
d'extraction.
Ainsi,
l'obtention
d'extraits
fractionnès avec différents solvants, nous permettra de connaître
la nature des substances chimiques actives;
- deuxiémement, l'étude plus approfondie des mécanismes
d'action biologiques, ce qui suppose une étude de l'influence des
extraits
fractionnés
de
Ceasafpinia
bonduc
sur
différentes
fonctions : la régulation cardio-vasculaire et l'activité contractile
de structures musculaires lisse, cardiaque et vasculaire. Cette
étude
sera
complétée
par
des
coupes
cytologiques
et
histologiques de différents organes.
Les travaux de cette deuxiéme partie seront comparés à ceux obtenus
avec des substances pharmacodynamiques. L'objectif sera de rechercher le
groupe chimique et même la molécule du principe actif. Ces techniques nous
permettront de contribuer à la préparation de nouveaux médicaments, pour la
santé des populations en l'an 2000 .

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