UNIVERSITE
DE
BORDEAUX
III
UNITÉ PLURIDISCIPLINAIRE DES TECHNIQUES D'EXPRESSION
ET DE COMMUNICATION
(U. P. T. E. C.)
LA RADIODifFUSION EN HAUTE-VOLTA:
SYSTÊME INSTITUTIONNEL El EVOLUTION SOCIOa[UlTUREllE
(TOME 1)
CONSEil AFfUCAIN ET MALGAtCHE.I
i POUR L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR 1
'1
C. A. M. E. S. -
O\\J.AG~OUGOU \\
; Arrivée .O·g· JAN.. LU
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THEsE POUR LE DOCTORAT DE Ille CYCLE
en Sciences de l'Information, de la Communication
et de l'Expression
présentée par
Théophile Serge BALIMA
Sous la direction de M. le Professeur André·Jean TUDESQ
-
JANVIER
1980
-

A V A N T
PRO P 0 5
-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
Le présent travail a été réalisé après trois
longues années de recherche difficiles, d'effort de documenta-
tion,
d'analyse et de synthèse qui restent à la mesure des sa-
crifices et des limites auxquels nous sommes parvenu.
Privé de la bourse d'Etat voltaïque dans des
conditions objectivement discutables,
nous réalisons ici un
rêve d'étudiant stimulé par la curiosité intellectuelle,
le
goOt de la recherche et les problèmes socio-culturels de l'in-
formation dans les sociétés contem~oraines de l'Afrique Noire.
Cette réalisation n'a donc pas été du tout une
sinécure.
Nous mesurons encore aujourd'hui la complexité des
problèmes relatifs à la recherche dans notre pays
: les données
officielles sont souvent fragmentaires et les considérations
singulièrement égoïstes de nos cadres et
professionnels dé-
couragent facilement l'esprit d'initiative en cette matière.
Au départ notre ambition était de brosser un
tableau plus complet
par une étude plus exhaustive.
Mais au
cours du travail de recherche et de réalisation nous nous som-
mes rendu compte que c'était une tentative idéaliste que de
vouloir traiter de la radiodiffusion en Haute-Volta sous
des
aspects à la.
fois
historiques,
juridiques,
économiques,
cul-
turels et sociologiques.
Journaliste de formation,
l'auteur a
également
flirté avec l'Institut d'Histoire, le Centre d'Etudes d'Afrique

2
Noire de l'I.E.P. de Bordeaux.
Ces données suffisent-elles
alors à expliquer l'intér@t particulier qu'il accorde à l'évo-
lution historique et aux
fondements institutionnels tout au
long de l'exposé?
En dehors de notre passion secrète pour
les
sciences historiques et politiques,
nous pensons que l'évolu-
tion socio-culturelle d'une institution comme la radiodiffusion
ne peut @tre envisagée que par rapport à l'histoire,
au systè-
me de production et enfin aux différents publics qui consomment
ces programmes.
Ce choix ou plut6t cette orientation est
à
la fois d'ordre universitaire et professionel,
ce qui donne un
caractère hybride à notre 'discours.
Cela dit nous ne prétendons -pas accomplir un
travail de spécialiste.
Nos conclusions demandent à @tre vé-
rifiées et nos analyses sont par moments contestables.
Par
ailleurs
certains renseignements que fo~rnit notre étude sont
sans doute approximatifs,
peut-@tre inexacts tant la vérité
n'est pas facile à déceler.
Surtout, certaines données pour-
ront se trouver dépassées ou vite tombées en désuétude.
Sans aller loin,
nous précisons qu'il n'est
pas question dans
'ce travail,
de la technique pure qui est à
la
fois
le fondement du moyen radiopbonique et qui constitue,
si nous puissions dire,
le moyen du moyen.
La technique comme
composante essentielle du "moyen'I a son avenir propre,
issu
des découvertes de la physique électronique, et i l est évident
que les sciences de la matière n'ont rien à apprendre des

3
utilisations culturelles qui en sont faites.
C'est plut6t
l'utilisateur qui a
tout à apprendre des instruments dont i l
devra se servir.
Et c'est
là une des raisons essentielles
de notre démarche~
Tout ce qui est traité ou évoqué dans cette
étude relève donc,
avant tout,
des sciences humaines et socia-
les appliquées à la radiodiffusion voltaique,
considérée
en
tant que mode de communication et de diffusion des courants de
pensée, des options politiques et culturelles dans notre socié-
té.
Enfin l'auteur admet une implication entre le
politique et le culturel car i l ne saurait y avoir entre
les
deux une sorte de "no man's land",
un butoir où s'arrète la
contamination,
une sorte de zone démilitarisée où tout en re-
connaissant le phénomène politique,
les systèmes et les pou-
voirs ne soient pas directement engagées.
Les chapitres qui suivent,
pensons-nous,
per-
mettront aux instances professionnelles et sociales de recon-
sidérer les pratiques en cours,
de comprendre que leurs expé-
riences sont normatives et engagées,
et enfin de faire oeuvre
de recherche dans le but de mieux répondre aux attentes de
leurs publics.
Cette modeste réalisation se situe au-dessus
des considérations polémi~es et individualistes, au-dessus
des calculs d'intérêts personnels,
au-dessus enfin de l'esprit
de critique systématique o..
Nous y avons exprimé nos convic-
tions avec la plus grande sincérité, convaincu cependant
que

4
nous ne sommes pas les seuls à détenir le vérité en cette ma-
tière.
C'est pourquoi nous souhaitons que nos lecteurs,
en
toute franchise,
nous fassent part de leurs critiques et de
leurs suggestions,
pour que nous en tenions compte pour nos
travaux ultérieurs.
Nous souhaitens
également leur compréhen-
sion vis-à-vis de nos prises de positions personnelles qui
n'engagent que notre seule
et unique responsabilité.

l \\
..'.. .
~;
'.'
.. ...i/ -1 mon père et à ma mère f
je dédie ce modeste travail qui est llun des
multiples couronnements de ces longues années
de sacrifices et de dévouement auxquels
ils
ont toujours consenti pour chacun de nous.
-L7=1 mon adorable épouse dont l'affec-
tion et les encouragements ont été détermi-
nants tout au long de ces années difficiles.
-L/-1 mes très chers fils, Régis
., 'Dimitri et Diétrich Lysandre dont l'attache-
ment chaleureux a inspiré une bonne partie de
mes
réflexions sociales.
-L7=1 tous mes frères et soeurs à qui
mon absence du cercle familial a paru trop
longue.
-L/-1 tous mes amis Voltaïques et
africains •
. .;
cieusement le métier périlleux de journaliste
.\\
,
\\
"e'n Af.rique Noire.
:'Z, l ",
'±"\\' i
"
...
tous les Auditeur~ de Raa{o dJAGA •
."

..

REM E R C I E MEN T 5
-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-
L71/ous remercions le Brofesseur
T U 0 E 5 Q
pour l'intér@t qu'il a toujours accordé à notre travail
et
pour sa disponibilité constante à notre égard malgré ses
nombreuses occupations~
L71/ous rermercions aussi M. BOUCHTA pour le
service qu'il nous a rendu en faisant la programmation infor-
matique de notre questionnaire d'enqu@te.
Lïl/ous remercions très particulièrement no-
tre chère Eglantine pour tout ce qu'elle a enduré,
pour
les
nombreuses privations suscitées par la confection de cette
réalisation contraignante.
L71/ous remercions également notre père
et
notre mère,
nos frères et soeurs pour les soutiens qu'ils nous
ont apportés à la haute dimension de leur esprit de sacrifice •
..i.7=l nos amis DUBDA Issoufou Blek, Thomas
DUEDRAOGO et tous les autres,
nous adressons nos remerciements
pour tout ce qu'ils ont fait pour nous.
L71/ous remercions notre collègue Yaya DRABD
pour sa collaboration et sa contribution estimabl~dans
le
travail d'investigation.
L/-l
Jean-Pierre ILBOUDO à qui nous devons
l'obtention de certains enregistrements,
nous disons merci.
Merci également à Etienne DOMINGO pour ses encouragements

lointains.
L]:l tous ceux qui ont répondu à notre ques-
tionnaire,
à tous ceux qui de loin ou de près, ont contribué
matériellement et moralemen~ à la réalisation de ce
travail~
Nous exprimons toute notre gratitude.
LZ:ette gratitude va également au camarade
MABONZO
pour le dévouement et la compréhension avec lesquels
i l a dactylographié notre texte.

LA
SIT UATION
DE
LA
HAUTE
VOLTA
MAURITANIE
Corte
I

5
PRESENTATION SOMMAIRE OE LA
HAUTE - VOLTA
-=-=-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
1 0 /
Aperçu géographique
La superficie de la Haute-Volta est
de
2
274 122 Km
soit à peu près la moitié de la France.
Située quasiment à l'intérieur de la boucle
du Niger, cette République constituée en grande partie par le
bassin de la Volta Supérieure, est limitée au
Nord-Est par le
Niger, au Sud par le Dahomey dit Bénin, le Togo, le Ghana et
la COte-d'Ivoire; au Nord-Ouest et au Nord par le Mali.
Ain-
si enclavée, elle ne possède pas de débouchés sur la mer.
La capitale, OUAGADOUGOU est situÉe à
vol
d'oiseau à 810 kilomètres de COTONOU, 830 kilomètres d'ABIDJAN,
450 kilomètres de CONAKRY, 1 800 kilomètres de DAKAR et
3 800 kilpmètres de PARIS.
La Haute-Volta s'étend sur 820 kilomètres
d'Est en Ouest, e~
: sur 480 kilomètres du Nord au Sud.
Placée
entre gô 20' et 15° 5' de latitude nord, 2° 20' de longitude
est et 5° 30' de longitude ouest, elle appartient au monde
souda no-sahélien de l'Afrique.
La population résident~ en 1975 s'élève
à
5 638 203 habitants.
Les, ruraux qui représentent 91 % de la
population totale, sont largement majoritaires.
Leur densité
2
moyenne est de 18,7 habitants au Km
mais ils sont très mal

6
répartis,
essentiellement concentrés sur les plaines graniti-
ques du Centre,
en pays mossi.
C'est
un pays de villes moyennes africaines
aD ces résidents .~urbains ne représentent que 10 % environ de
la population totale.
-
OUAGADOUGOU
(200 000 habitants), capitale de
la
République,
siège des institutions gouvernementales;
chef-
lieu de r~sidence du MOGHO-NABA (chef sup~rieur des Mossi)
-
BOBO-DIOULASSO
(110 000 habitants),
capitale écono-
mique
-
KOUDOUGOU
(45 000 habitants),
centre de grand mar-
ché
-
OUAHIGOUYA
(25 000 habitants).
La Haute-Volta est partagée en dix
(10)
dé-
partements,
subdivisés en 44 sous-pr~fectures, 54 arrondisse-
ments et 254 cantons.
Ces circonscriptions sont placées sous
l'autorité d'un fonctionnaire:
préfet,
sous-préfet,
chef d'ar-
rondissement,
chef
de canton,
qui représentent l'autorité cen-
trale.
Les cantons regroupent 7 700 villages et 10 communes
urbaines.
Le village est administré par un chef.
Quand
le village est chef-lieu de canton,
d'arrondissement ou sous-
préfecture, ce
chef est un fonctionnaire nommé par le Gouver-
nement.
Mais
dans la réalité,
ce dernier s'appuie sur
le
chef coutumier dont l'influence demeure très grande auprès de
la poupulation.

7
En 1974, le produit intérieur brut par t@te,
l'un des plus bas du monde, se situait aux environs de
20 000 CFA (400 FF).
Les aléas climatiques, la sécheresse notamment,
paralysent le secteur primaire, le principal pôle de l'activité
économique du pays.
Bian que les productions agricoles soient
essentiellement constituées de
denrées vivrières, la
Haute-Volta éprouve de sérieuses difficultés à nourrir sa po-
pulation.
Cette situation économique désastreuse est à
l'origine de l'émigration de la population vers la Cete-d'Ivoire
et le Ghana.
11°/
Apercu historique
Les origines des puissants royaumes autochto-
nes qui se constituèrent
en Haute-Volta sont controversées
mais semblent fort anciennes puisque, selon certaines tradi-
tions orales, elles remontent au XIe siècle.
Pendant neuf (9) siècles ces royaumes se sont
maintenus sans changements notables.
En dépit de quelques in-
cursions ennemies, notammentde SoNNI ALI et de membres de
la
dynastie des A5KIA, les trois Etats de l'empirecmossi ne furent
jamais sérieusement menacés.
Ils infligèrent par contre de
sérieux échecs aux empereurs du MALI, de GAO, de SEGoU et aux
pachas de TOMBOUCTOU.
Ainsi cette partie de l'Afrique Noire demeura

8
e
inexplorée et inconnue des Europée~s jusqu'au début du XIX
siècle.
En 1888 le lieutenant Binger explore en pro-
fondeur les pays mossi
gourounsi et dagomba.
Parti de BAMAKO,
t
i l arrive à BOBO-DIOULASSO et OUAGADOUGOU.
Puis c'est le tour
du capitaine MONTEIL traversant d'Ouest en Est la boucle
du
Niger, de décembre 1890 à ' . aoOt 1891.
La période d'installation française
(traité
de OUAHIGOUYA avec le roi du YATENGA
protectorat sur l'empire
t
de OUAGADOUGOU - 1897 -, occupation de BOBO-DIOULASSO - 1898 -)
prend fin en 1901.
Un décret du 18 octobre 1904 crée la colonie
er
du Haut-Sénégal et Niger dont sont détachéesle 1
mars 1919
les régions constituant la colonie de
Haute-Volta.
Celle-ci
forme un bloc distinct des régions avoisinantes par sa popula-
tion mais s'en rapproche par sa situation géographique et ses
courants commerciaux.
Concernant l'avenir de la Haute-Volta il y eut
deux tendances coloniales : ou bien constituer une colonie dis-
tincte, composée d'éléments ethniques semblables, ou bien mor-
celler le bloc ethnique pour en rattacher les éléments aux trois
territoires voisins (Niger, Soudan -.aujourd'hui le MALI -
COte-d'Ivoire), en raison de leurs caractères géographiques et
économiques.
La seconde tendance l'emporta en 1932 avec
le rattachement du territoire de la Haute-Volta, après morcel-
lement des territoires français voisins.

9
Mais une loi du 4 septembre 1947 reconstitua
le territoire de la Haute-Volta dans ses limites actuelles en
raison des inconvénients d'ordre administratif et politique,
nés de ce
démembrement.
La Haute-Volta devient alors un territoire
dtOtitre-Mer faisant partie de la République au sein de l'Union
française.
En 1956, en application de la législation ré-
sultant de la loi Cadre, la Haute-Volta possédait un Conseil
de gouvernement dont les membres étaient élus par l'Assemblée
Territoriale~
En 1959 elle devient une République membre de
la Communauté.
En 1960 l'''indépendance'' fut ratifiée par
les parlements français et voltaïques ; puis consacrée le
11
juillet 1960 par la signature de l'accord de transfert des
compétences de la Communauté à la République de Haute-Volta.
Enfin le 5 aoOt 1960, a été la date de proclamation de l'ac-
cession de la Haute-Volta à l'''indépendance''.

10
l
N
T
R
o o u c T
l
o N

10
Un des faits marquants de l'histoire contem-
poraine africaine est incontestablement le bouleversement des
structures traditionnelles engendré p a r l a colonisation.
Celle-ci,
tout en introduisant un autre type de culture implan-
tait de nouveaux moyens de communication sociale.
La presse,
le télégraphe puis la radio vont s'insérer dans
l'étonnante
panoplie des inventions européennes à conséquences multiples
qui vont se succéder en Afrique à un rythme de plus en plus ra-
pide depuis maintenant un siècle.
Autour des années 1930,
la prodigieuse proli-
fération des postes émetteurs faisait la preuve,
dans une com-
plète
anarchie,
de
la force d'un nouveau moyen de communica-
tion dont on pouvait penser qu'il n'était pas contrôlable.
La
radio,
phénomène désordonné donc,
posait à la société industriel-
le
un problème de contrOle.
Une fois
lancée en Europe et en Amérique,
la
radiodiffusion n'a pas attendu très longtemps pour aborder les
rivages puis les zones intérieures du continent africain.
En Afrique française,
la pénétration de
ce
moyen de communication s'accompagna d'une série de mesures
l'anarchie dans le domaine de l'information sous la Ille
République ne pouvait sUBsister aux règlements coloniaux. L'i-
dée
générale était de faire entendre partout la "Voix de la
France" ;
ainsi la radio devenait un auxiliaire de la politi-
que métropolitaine.

Dans la période précoloniale,
la communication
était assurée par des systèmes informels de petits groupes ar-
ticulés à partir des différentes structures hiérarchiques de
la société féodale:
famille,
clan,
coutumes
•••
Avec donc la pénétration européenne, apparais-
sent des modèles autoritaires de communication caractérisés
par une structure pyramidale
:
un système informel univectoriel
découlant du commandement militaire.
Malgré tout l'Afrique traditionnelle présente
des
résistances qui surprennent parfois l'Europe.
Sa culture
est le terrain sur lequel
i l faut bâtir,
même si elle se trou-
ve enracinée dans un lointain passé.
Cette Afrique des
tradi-
tions s'est
continuellement adaptée aux changements de milieu,
composant aujQurd'hui avec le Pouvoir moderne.
En Haute-Volta,
l'avènement de
la radio
en
tant que technique de diffusion à grande échelle depuis 1959
n'a
pas étouffé les circuits de l'information traditionnels.
Ils
jouent
encore un rele non négligeable dans la société
contemporaine,
au milieu des institutions de la République.
L'importance de
!la radio en Haute-Vol ta tient
surtout au fait de l'analphabétisme qui isole les masses
pay-
sannes de la communication écrite et d'une certaine manière.
de la communication iconique.
Aussi le manque de voies routiè-
res
ne permet pas souvent aux autorités
politiques ou leur re-
présentatnts d'aller
expliquer (si tel etait leur désir)
leur
politique aux populations rurales.
Dans ce contexte la radio
peut suppléer ce manque de "contact physique",
de "contact

1 2
humain" par le contact auditif qu'elle crée entre gouvernants
et gouvernés.
Enfin la radio peut jouer un rOle éducatif très
important en prodiguant des conseils utiles pour la réalisation
d'une "oeuvre de progrès économique et social" (1) dans tous
les secteurs importants : éducation civique et politique, for-
mation scolaire, lutte contre l'analphabétisme, santé et hygiè-
ne publique, développement agricole,
protection des sols et
des for@ts .00
car en Afrique, 13 radio "a souvent précédé
la route, le chemin de fer,
l'industrialisation, le livre et
le cinéma"
(2).
En effet,
on ne peut pas ne pas @tre frappé
par l'expansion croissante de la radio qui va s'élargissant
jusqu'aux limites des collectivités nationales et même de la
communauté internationale.
ln Haute-Volta, les gouvernements qui se sont
succédés
à la tête de l'Etat ont tous conçu la radio comme
un moyen de liaison avec les régions et les villages diffici-
lement accessibles.
Il s'agit de communiquer au peuple, dans
les meilleurs délais, les concepts
et les attitudes qui per-
mettent de concilier la société traditionnelle avec la nouvelle
société gérée par le pouvoir d'Etat.
Dans notre trav~il, nous nous attachons essen-
tiellement à la Radiodiffusion voltaique et, sans s'interdire
le recours
à d'autres exemples africains au hasard
de
la
( 1) et (2)
Cf. Ben oST ERNEE RG EtE v e 1 y ne SUL LER 0T : : " As pe ct s
sociaux de la radio et de la tél~vision", Coll.
MOUTON, Scien-
ces Sociales,
Paris,
1966.

1 3
documentation ou pour préciser une analyse particulière.
A
notre avis,
i l faut envisager désormais
une nouvelle approche
des problèmes socio-culturels posés
par la radio dans les Etats
africains.
Certains de ces problèmes sont permanents,
ils
tiennent à la nature m@me du medium
d'autres sont
spécifi-
ques à ces Etats sous-développés et extravertis,
et surtout à
l'insertion de la radio dans la vie politi~oe et quotidienne
des populations africaines.
Toutes ces considérations aux implications
multiples nous amènent à concevoir un
travail en trois parties
à la fois
distinctes et complémentaires.
Dans une
première partie,
notre réflexion por-
tera sur le contexte socio-culturel de la communication radio-
phonique en Haute-Volta.
Il s'agit de
procéder ici à une des-
cription de l'ensemble des institutions
influant directement
ou indirectement sur le fonctionnement particulier de
la Ra-
diodiffusion.
Dans ce domaine du pourquoi des choses,
on
se
heurte à bien des obscurités,
à bien des inc~itudes relatives
aux chiffres,
aux estimations,
aux sources officielles
•••
Et
pourtant,
i l
est plus que nécessaire de cerner avec le maxi-
mum de rigueur
l'environnement de la Radio d'Etat ainsi que
les forces sociales et politiques qui contrOlent
ou exercent
une action modificatrice sur les institutions de l'Etat "indé-
pendant".
A ce propos,
i l faut souligner la particula-
rité du paysage socio-pclitique voltaïque où l'on rencontre un
foyer d'institutions à caractère social ou politique:
des par-
tis politiques relativement nombreux,
un mouvement syndical

1 4
plus ou moins dynamique,
une hiérarchie féodale encore agis-
sante,
une presse aux titres divers,
une présence française
dominante •••
Cet environnement nous permettra de voir les
différents apports sur lesquels la Radio doit b~tir son équi-
libre de production et de diffusion.
Notre méthode, dans cette
description "sociologique", vise non seulement à mettre en re-
lation un ensemble d'interactions entre les acteurs principaux
ayant la charge des décisions plus ou moins contraignantes
mais surtout à apporter les éléments nécessaires
à la com-
préhension des programmes, de leur évolution,
de leur structu-
re morphologique •••
En d'autres termes, la description du cadre
général de la communication radiophonique n'est,
en effet,
qu'un prélude,
une longue introduction au problème fondamental
qui est celui des programmes et de leurs implications socio-
culturelles.
Cette première partie relative à l'environnement
apportera un
éclair~ge sur le pourquoi des choses et aussi sur
la teneur des émissions radiophoniques.
Notre approche, dans cette seconde partie, a
pour objectif de circonscrire lm physionomie et la pnysiologie
des programmes. diffusés·
par Radio
OUAGADOUGOU.
Là èncor~,
i l a fallu tout entreprendre ; décomposer les programmes heb-
domadaires ou quotidiens, les claàsifier par langue et par ca-
tégorie
(information, culture ou divertissement).
Cette métho-
de a comporté deux apporches : une quantitative et
l'autre
qualitative.
La première s'est avérée fastidieuse et précieu-
se dans la mesure où elle a permis
l'observation de deux

1 5
phénomènes: d'abord elle fait surgir les rapports de forces
horaires entre les différentes langues utilisées sur les an-
tennes de la Radio Nationale et précise, par ailleurs, les dif-
férentes évolutions quantitatives depuis 1959.
Pour mener
à
bien cette analyse de l'évolution des programmes,
il importe
de respecter la distinction,
fondamentale,
entre langue fran-
çaise et langues locales.
Cette répartition quantitative sera un support
de notre analyse qualitative où le chercheur va tenter de dé-
finir la nature ou plutôt les caractéristiques essentielles
des programmes radiodiffusés.
C'est là une t§che particulière-
ment difficile qui comporte des déductions que nous voulons
objectives.
Mais n'avons-nous pas, en dépit de la prudence
scientifique qui est de règle en cette matière, investi par
moments notre propre subjectivité?
Dans tous les cas, notre raisonnement sur ce
point évolue selon un procédé simple et personnel que nous a-
vons adapté à la problématique de notre recherche dont le but
est de définir "objectivement" l'aspect social et culturel des
émissions de Radio OUAGA.
Notre typologie relevant somme toute
de la méthode d'analyse de contenu est loin de pouvoir faire
l'unanimité.
Nous avons voulu nous situer
en dehors des que-
relles doctrinales qui agitent tant de chercheurs en cette ma-
tière.
Premier travail du genre en Haute-Volta, nous
nous sommes efforcé de dégager, aussi rigoureusement qu'il
nous était possible de le faire,
quelques indications généra-
les et
le
sens d'une orientation susceptible d'expliquer le

16
développement et l'utilisation de la radio dans notre pays.
susceptible aussi d'éclairer l'évolution socio-culturelle de
la Haute-Volta.
En effet, si la radio est généralement défi~
nie comme un instrument d'éducation de base et un moyen de pri-
se de conscience politique au sens le plus large du terme, le
chercheur doit s'évertuer à vérifier les thèses couramment ad-
mises, en l'occurence, sur l'audio-visuel:
La radio, par la diffusion instantanée et
universelle de son message, accessible à tous,
constitue effectivement le moyen le plus économique
de toucher la masse.
En outre, elle ne rompt pas
avec la grande
tradition des cultures orales.
Pour ces raisons, parmi d'autres, les moyens d'in-
formation audio-visuels ont pris, dans ces pays,
une influence prépondérante,
écrasante, vis-à-vis
de la presse et du livre considérés comme véhicu-
les de la culture et de l'information (1).
A notre avis le problème fondamental ne rési-
de pas dans l'appréciation de la radio en tant que technique
de diffusion mais plut8t dans l'utilisation qui en est faite,
tant par les pouvoirs publics que par les auditeurs.
Dans les
limites de notre sujet, l'art de la mise en ondes est certaine-
ment l'un des plus attachants et des plus singuliers qui soient,
tout comme le réalisateur est en quelque sorte le magicien de
l'impalpable.
Mais nous abandonnons ce lyrisme à des esprits
moins prosaïques.
C'est donc
derrière le récepteur que nous
préférons situer le troisième domaine de notre investigation.
Dans quelle mesure 1Ila diffusion instantanée
et universelle" des messages radiophoniques est-elle "accessible
(1) BINGHArvI (B.) et LEAUTE (J.).- in Précis de Journalisme, le
Sécrétariat de Rédaction 1l par A. BOYER.
1.I.P. et C.I.E.S.P.
Strasbourg,
1965
p. 7.

17
à
tous"?
Est-il vrai que la radio voltaique en l'occurence
ne
"rompt-elle pas avec la grande tradition des cultures o-
raIes"?
Autant de questions qui en appellent d'autres:
les
programmes actuels correspondent-ils aux attentes des diffé-
rents publics voltaiques?
Les opinions des auditeurs coinci-
dent-elles avec celles de EINGHAM et
LEAUTE sur la pratique
de la radio ?
Pour le savoir,
nous
avons tenté de faire la
sociologie des publics radiophoniques en Haute-Volta au moyen
d'une enqu@te réalisée sur le terrain.
Une telle démarche,
ou-
tre les obstacles matériels,
pose des problèmes extrêmement
difficiles à résoudre.
Si l'on peut étudier des publics de
théâtre ou de cinéma en tant que groupe humain ayant des réac-
tions
plus ou moins les uns par rapport aux autres,
i l est
beaucoup plus malaisé de saisir les auditeurs auxquels s'a-
dressent les programmes.
Et c'est là un nouveau paradoxe de
la radiodiffusion.
Voici en effet,
des publics dont la particula-
rité,
évidemment contradictoire,
est de former une multitude
composée d'unit~disperséBs, de catégories sociales qui, le
plus souvent s'ignorent les uns
les autres et ne peuvent,
en
tout cas,
se communiquer leurs réactions personnelles au moment
où,
tous ensemble et chacun pour soi ils écoutent la même
émission.
Notre étude d'audience porte sur un échantillon
de 107 personnes dont la répartition ne correspond pas aux quo-
tas de la population voltaique.
C'est dire que nous ne pré-
tendons pas en tirer des conclusions générales.

1 8
Cela dit cette méthode d'enqu@te
aura seule-
ment pour objectif de chercher des indications utiles sur l'~­
coute, le comportement et les jugements de nos auditeurs.
Il
s'agit de mesurer d'une part les indications globales sur
l'audience
de la station voltaïque dans son cadre g~ographi­
que et d'apprécier les attitudes et les réactions des publics
en fonction de leurs milieux socio-culturels respectifs:
cultivateurs, fonctionnaires,
étudiants •••
Cette approche,
en dépit de sa valeur
pure-
ment suggestive
pourrait @tre le point de départ d'un travail
plus scientifique à l'échelle nationale.
Dans les analyses
que nous ont
inspir~es ces résultats, nous avons laissé une
large part à l'hypothèse personnelle
souvent bâtie sur de
biens minces
certitudes.
Par ailleurs les contradictions ne
manquent pas
qui détruisent bien des
hypothèses péniblement é-
chaffaudées mais en toile de fond,
l'évolution socio-culturel-
le des auditeurs voltaïques restent marquée par la résultante
du facteur historique
et par la survivance des traditions lo-
cales et l'émergence d'une nouvelle cat~gorie sociale sensib~
aux
idées politiques de l'époque contemporaine.
Cette vue à la fois panoramique et
spécifi-
que sur la réception des messages radiodiffusés en Haute-Volta
nous a conduit à réfléchir sur la situation générale de l'In-
formation dans les sociétés de l'Afrique
"indépendante".
En
fait si nos conclusions sur ce point ne découlent pas systéma-
tiquement de notre cadre d'étude,
elles s'appuient sur une
documentation fragmentaire sur les radios africaines, l'exer-
cice du pouvoir d'Etat, les radios dans la sociologie des

1 9
relations internationales •••
Autant de considérations qui posent finale-
ment le problème général de la malnutrition informative dans
les Etats africains.
Dans cette condition quelle thérapeuti-
que appliquer pour une meilleure circulation du
flux des nou-
velles ou pour une communication plus adéquate ?
Sans prétendre répondre à cette grande ques-
tion de notre époque,
nous conclurons par une série de consi-
dérations théoriques et pratiques sur l'institution,
l'é~olution et les implications socio-culturelles de la
radiodiffusion en Haute-Volta.

20
PROlIERE
PARTIE
l N S T l TUT ION
E T
CON TEX T E
SOC l 0 - CUL T URE L
o E
L A
CDMr~u-
NIC A T ION
RAD l 0 P HON l QUE
E N
H A U T E
VOL T A

21
SECTION
I
-------------~---------------------------------------- -------
PAYSAGE SoCIO-CULTUREL ET RADIODIFFUSION EN HAUTE - VOLTA -
-
-------------------------------------------------------------
Cha p i t r e
p r e mie r :
H i s t o i r e
d e
1 a
Rad i
a
e n
A f
r
i
g u e
N a i r e
e t
e n
H a u t e
Vol t a
La radio, comme le système économique, politique
et social actuel, a été introduite
en Afrique par le fait colo-
nial. Cet outil technologique avait pour but, entre autres, de
diffuser l'ordre et la discipline européens aux sociétés indigè-
nes de l'Afrique
Noire.
L'intér@t colonial pour le développement de la
Radio dans les Territoires d'Outre Mer est accéléré par les di-
mens ions de la Seconde Guerre mondiale. Le monde en guerre était
devenu un champ d'action pour la bataille des ondes. Les Français
Libres parlaient à Londres d'abord puis à Brazzaville, à Alger,
à Dakar,
au proche-Orient. Les Anglais entraînaient par la Radio
les peuples d'Asie
dans la Guerre.
Dès lors, les puissances occidentales allaient
se livrer ~ une Guerre sans merci pour la "clientèle" radiopho-
nique
du Tiers Monde. Ainsi, la guerre a entraîné en
Afrique, l'accroissement global de l'écoute radiophonique. L'im-
plantation des systèmes de radiodiffusion dans les pays sous-dé-
veloppés était le moyen le plus efficace d'associer ces pays à
l'effort de la
Guerre.

22
Cependant, avant la Guerre de 1939 - 1945, les
pays colonisateurs avaient déjà perçu la nécessité d'installer
quelques moyens de communication radiophonique.
En Afrique anglophone pendant l'ère coloniale
Oès 1927, dans les colonies anglaises d'Afrique,
les colons se préoccupaient d'installer la Radio.
La British
East African Broadcasting Company diffusait des programmes ré-
guliers
dans l'Est africain britannique avec l'accord du gou-
vernement du Kenya.
En 1935, les ingénieurs britanniques construi-
saient des stations d'émission en COte-d'Or (actuel Ghana)
et
en Sierra Leone.
Les responsables du Colonial Office à Londres
systématisèrent l'expérience et dotèrent d'un
ensemble radio-
phonique toutes les possessions britanniques d'Afrique Noire.
En 1937, les autorités coloniales de Londres assignaient offi-
ciellement aux radios africaines un double objectif: "l'édu-
cation et l'information des populations", ainsi que "la dis-
traction",
controlées toutes par la B.B.C.
(British Broad-
casting Company).
A partir de cette date, les Anglais vont accor-
dér aux nations africaines un intérêt tout particulier. Jusque-
là il n'est pas q~estion pour ces stations emettrices de diffu-
ser des programmes en direction des populations indigènes.
En
1940, trois stations fonctionnaient sur le continent:
celle de la British East African Broadcasting Corpo-
ration installée au Kenya.
-
La seconde station de l'Afrique Noire anglaise était

23
celle de la Sierra Leone.
Avec la station de Freetown, instal-
lée en 1934, la Radio prenait pied en Afrique Occidentale.
A-
près la Seconde Guerre mondiale,
un émetteur de 5 kilowatts per-
mit de couvrir plus ou moins le territoire.
-
En 1935, la COte-d'Or,
futur Ghana,
avait à Accra une
station relais destinée à répandre dans le pays les émissions
venues de Londres.
Comme en Sierra Leone le système des fils
et des hauts parleurs fut d'abord retenu puis intervinrent des
postes-relais.
En 1939, la station émettrice d'Accra fut ins-
tallée et l'année suivante,
une Maison de la Radio fut construi-
te,
devenant
-ainsi pour les colonisateurs britanniques une
grande station de
"l'Afrique en guerre"~
Pendant la
Guerre,
le Ghana Broadcasting System
émettait exceptionnellement en Anglais et dans les langues a-
fricaines de l'OUEST africain.
Les
Forces Françaises Libres
se servirent de Radio Ghana pour diffuser des émissions à desti-
nation de l'Afrique Noire française non libérée du Régime
de
Pétain.
Par contre,
i l faut attendre 1959 pour que
la
station installée au Kenya diffusât' des programmes africains à
partir de Mombassa,
de Kisimu,
de Nairobi et de Nyeri,
et des
programmes britanniques pour les colons.
e
D'autres stations furent créées:
-
en 1941
à Lusaka en
Rhodésie du Nord
(actuelle
Zambie) mais celle-ci ne se développe qu'à partir de 1949 où un
programme africain fut conçu.
Pour les Européens,
une autre
station fut construite en Rhodésie du Sud, signifiant par


24
que la ségrégation englobait donc la Radio.
-'Les Anglais installèrent une station radio dans
le
territoire des Somalies,
dès qu'ils l'eurent libéré de l'occu-
pation italienne, en 1941.
Ils lancèrent une vaste campagne
radiodiffusée à partir du Kudu à des fins de propagande
po-
litique.
Les autres territoires britanniques d'Afrique
Noire ne reçurent véritablement la Radio qu'après la guerre:
le Tanganyika en 1949 ;
en 1956,
Radio-Dar-es-Salam commença à
émettre en trois langues
: anglais,
swahili et un dialecte
de
la Région cOtière;~'Ouganda en 1959.
Le Nigéria avait un réseau de Télédiffusion dès
1936 mais ce n'est qu'en 1949 qu'il bénéficia d'un service
de
Radiodiffusion.
Enfin en 1956, ce fut la création de la Broad-
casting Corporation installée à IBADAN,
ENUGU et KADUNA pour
tenir compte des exigences linguistiq~es.
11
En Afrique francophone pendant l'ère coloniale
~
En Afrique française,
l'équipement radiophoni-
que fut plus tardif que dans l'Afrique anglaise
le poste le
plus ancien ne fonctionna pas avant 1939.
A l'inverse de la politique britannique, le sys-
tème français était très centralisateur.
Les autorités colo-
niales françaises estimaient qu'un seul organisme devait pla-
nifier et concevoir les radios et leurs programmes pour
l'Afrique Noire.
Pour répondre à cette politique, la SDRAFDM
~Société de Radiodiffusion de la France d'Outre-Mer) fut créée

25
en 1956.
Son rOle était
"de coordonner et de planifier l'ac-
tion des diverses stations de radio installées sur le territoi-
re africain" (1).
Avant la création
de la
SDRAFDM
Auparavant, une société financière de Radiodif-
fusion (SDFIRAD) avait été constituée.
Mais
faute d'investis-
ments nécessaires elle échoua dans ses objectifs qui étaient
d'assurer l'installation des émetteurs et la fabrication de
programmes communs pour toute l'Afrique française.
Avant la SDFIRAD, il Y avait le service de
la
Radiodiffusion d'Outre-Mer.
Celui-ci avait tout de même mis
sur pied quelques installations dans certains territoires
de
l'Afrique française.
Ce fut le cas de Madagascar où, dès 1931, un
émetteur de faible puissance diffusait deux heures de program-
mes quotidiens avec aide technique des P. T. T. et sous la res-
ponsabilité du gouverneur.
En 1946, une station plus moderne
fut installée avec des programmes bilingues : malgache et fran-
çais.
Radio-Tananarive
qui avait différencié ses émissions
grace à deux chaînes faisait bonne figure en 1957.
Rattachée
à la SORAFDM elle devenait alors Radiodiffusion de Madagascar.
C'est aussi les Po T. T. qui avaient créé en
1939 Radio -Dakar~
La SDRAFOM fit de la station de Dakar la
plus
:importante de l'Afrique
occidentale et de celle
de
Brazzaville la plus importante de l'Afrique équatoriale.
Tout
(1) MIGUEL (P.)~- Histoire de la Radio et de la TVo- Edition
Richelieu, l'Univers Contemporain, Paris"
1972, p~ 186.

26
ceci pour des raisons politiques.
C'est pourquoi toute station de radio sur le
continent devait jouir de l'assentiment du ministère des colo-
nies.
En réalité,
seul le Gouvernement français était habilité
à établir des postes radioélectriques
sur ses territoires.
L'arr@té N° 243 du 22 février 1929 portant réglémentation des
postes radioélectriques
en Afrique traduisait bien cet esprit.
Cet arr@té stipulait que l'installation de
ces postes devait
@tre
t1 su bordonnée
à une autorisation spéciale du gouvernement
général".
Comment comprendre que cette
"autQrisation spécia-
le" pOt @tre accordée à un particulier quand on sait qu'à l'é-
poque,
la conception française était fondée sur l'idée d'un
réseau
radiophonique unique dans chaque
groupe de terri toi-
res
:
Dakar pour l'A.O.F.
(Afrique Occidentale Française)
et
Brazzaville pour l'A.E.F.
(Afrique Equatoriale Française).
A la libération,
Radio -
Dakar et Radio -
Brazza-
ville
étaient tout de suite placées sous le contrOle des for-
ces armées de la France Libre.
A partir de 1945 le monopole
de l'Etat s'étendait à toutes ces "transmissions,
émissions ou
réceptions des signaux,
d'écrits,
d'images,
des sons ou des
renseignements de toute nature par fil optique,
radioélectri- c
oité ou autres systèmes électriques"
(1).
Lors de la Conférence de Brazzaville en 1944,
le Général de Gaulle reprenant l'idée de Georges Mandel,
don-
nait mission à cette station de "rayonner l'influence française
(1)
Notes et Etudes documentaires
"la radio et la Télévision en
Afrique",
Avril 1963.

27
dans l'Océan Indien et en Amérique"
(1).
Radio -
Dakar et
Radio -
Brazzaville couvraient donc plus ou moins l'ensemble
des colonies françaises dans le continent.
Elles devinrent
ainsi
"la voix de la France" à l'extérieur de la métropole.
En Afrique occidentale toujours,
les P.ToT. a-
vaient installé en 1949 en
COte-d'Ivoire un poste d'essai re-
lativement modeste,
qui emettait quinze minutes par jour.
En
1950,
un émetteur d'un kilowatt sur ondes moyennes fut instal-
lé à
Bingerville.
Quelques mois plus tard prenait naissance
la station Radio de COte-d'Ivoire.
Enfin en 1954,
la mise
en
service d'un émetteur de plus grande puissance permettait
à
Radio-Abidjan de se faire entendre sur toute l'étendue du Ter-
ritoire.
Toujours en Afrique occidentale,
i l faut citer
les stations du Dahomey et du Togo dont la création fut anté-
rie ure à celle de la SDRAFOM.
Radio-Lomé,
créée en 1953, dis-
posait d'un micro-émetteur permettant de faire
dix heures
de
de programmes par semaine.
Au Dahomey,
la radio existait
mais
seulement à titre expérimental en 1953.
En Afrique équatoriale,
deux
postes existaient
bien avant 1956.
Radio Brazzaville,
,~le grand poste français
d'A.E.F.".
C'est un groupe privé qui avait lancé le poste de
Brazzaville avant la Guerre de 1939.
En 1941, le poste deve-
nait,
en pleine guerre,
"une station avec un émetteur de
50
kilowatts spécialement équipé pour la propagande de guerre"
(2~
(1)
Notes et Etudes documentaires
"la radio et la'Télévision
en Afrique"
Avril 1963.
(2)
MIGUEL
(P.).- Op. Cit.
p.
187.

28
Radio-Brazzaville pouvait ainsi couvrir,
non seulement les ter-
ritoires libérés de l'A.E.F.,
mais les territoires étrangers
voisins.
En
1946, Radio-Brazzaville n ' était plus
seul.:
Après accord entre l'administration et la R.T.F.,
Radio-A. E.F. é-
tait le second poste du Congo.
C'était un poste d'intérêt local
et régional qui fonctionnait dans les locaux même de Radio-
Brazzaville.
Cette centralisation des moyens de communication
était une politique constante des colonisateurs français.
Il
faut attendre 1954 pour voir s'élaborer une certaine politique
en matière de
Radiodiffusion dans les Territoires d'Outre-Mer.
Cette politique s'appuiait sur le principe de la création des
"stations non seulement territoriales,
n'ayant aucun rapport
entre
elles, mais un réseau de stations
disséminées sur l'en-
semble du Territoire français d'Afrique et
fonctionnant
grace
à
la coordination assurée
par un échelon central"
(1).
Dans son décret du 14 septembre 1954, la prési-
dence du conseil des ministres place le service public de l'é-
mission et réception des communications radiodiffusées sous
l'autorité du ministre de la France d'Outre-Mer
(F.O.M.).
Ce
dernier doit en définir l'organisation,
l'équipement et les mo-
dalités d'exploitation de l'ensemble des stations fédérales ou
tèrritoriales
(art.
1).
C'est aussi le ministre de la F.O.M.qui,
sur a-
vis des chefs de groupes des territoires non groupés,
nomme les
chefs de stations ou du réseau de~radiddiffusion et assure
DZAMBEYA
(B.).- Histoire de la Radiodiffusion au Congo.-
8
C.E.A.N.
Bordeaux,
thèse 3
cycle, Th. Cb.
96,
1977 p. 39.

29
l'attribution,
la r~partition des lots d'heures et de fr~quen­
ces
(art~ 2).
Le contrOle d'activit~s des stations locales est
laissé aux hautsl commissaires ou chefs des territoires autono-
mes
(art. 3) ainsi que les dépenses de fonctionnement des sta-
tions ou réseaux, supportés par des budgets fédéraux ou
10-
caux (art. 6).
~
Après
la création de
la
SORAFOM
En 1956, la loi cadre de Gaston Defferre entraî-
ne pour la Radio en Afrique, une situation nouvelle avec la
création par Pierre Schaeffer de la
SORAFOM que nous évoquions
plus haut.
Cet organisme, outre son rOle que nous définissions,
devait jouer à la fois le rOle de centre technique et d'école
des cadres.
Son objet était de faciliter l'amélioration et
le
développement de la radiodiffusion dans les colonies d'Afrique
notamment, en mettant en place, avec la collaboration de la
R.T.F., l'équipement d'un réseau (art. 1).
La
SORAFOM
devait
aussi "apporter son concours aux autorités locales pour assurer
le fonctionnement, la gestion et l'exploitation du Réseau, pour
organiser des stages de formation du personnel.
Son siège était
à Paris d'où partaient
toutes les d~cisions pour l'Afrique
française"
(1).
Après l'échec de la
SOFIRAD, c'est à la SORAFOM
que dévolut la
charge d'équiper le réseau français d'Afrique
Noire et d'assurer
sonfsnctionnement.
Elle prenait en char-
ge également un ensemble d'installations qui avaient été ~.!
(1) BALIMA (Th. S.).- Programmes Radiophoniques et système cul-
turel en Haute-Volta.- Mémoire Maîtrise, UPTEC, 1977, p. 22.

30
antérieurement mises en place
par le Service de la Radiodiffu-
sion d'Outre-Mer.
En Afrique équatoriale, quand la SDRAFDM prit en
main la situation, elle assura la gestion de Radio-AEF et diffu-
sa des programmes pour les quatre territoires de cette Région
(Congo, Oubangui-Chari, Tchad et Gabon).
Trois à ~uatre heures
par jour en moyenne.
"Radio-Brazzaville, installée par les
Français Libres, continuait à @tre une station de la R.T.F.
émettant d'une manière indépendante, et prêtant en partie ses
émetteurs à Radio-A.E.F." (1).
En 1959, les républiques équatoriales devenues
autonomes se mirent d'accord pour exploiter Radio-A.E.F. sous
le nom de Radio-Inter-Equatoriale.
Avec l'aide de la SORAFOM,
deux émetteurs de 25 kilowatts permirent à la station de se
rendre indépendante de Radio-Brazzaville.
En fait les désac-
cords politiques entre les Etats et les difficultés techniques
eurent vite raison du poste commun.
Alors des stations natio-
nales furent construites à Bangui,
puis au Gabon et au Tchad.
Radio-Congo fut créée à Brazzaville sur les ruines de Radio-In-
ter.
Au Congo-Léopoldville une station appelée Radio-Congo
belge émettait avant l'indépendance en deux programmes, euro-
péens et africains.
La SORAFOM intervint dans l'équipement radio-
phonique des pays d'Afrique équatoriale: Radio-Fort-Lamy,
lancée dès 1955 avait sa Maison de la Radio en 1961
et un émet-
teur de 30 kilowatts l'année suivante.
(1)
MIGUEL (P.).~ Op~ Cit.
p. 188.

31
Un plan d'~quipement permit d'installer trois
stations au Cameroun entre 1955 et 1956 : Radio-Yaoundé et Ra-
dio-Garoua vinrent s'ajouter à Radio-Douala,_avec des émetteurs
suffisants pour couvrir tout le territoire.
A Bangui, en 1958, il n'existait d'abord qu'une
station mobile montée sur camion.
Là, comme ailleurs, une sta-
tion fixe fut installée par la SDRAFDM, sous le nom de Radiodif-
fusion Centrafricaine.
Au Gabon, l'installation et l'équipement Radio
intervint en 1959.
Dans l'ancienne Afrique occidentale française,
la même politique d'équipements techniques ou d'installation
radiophoniques fut observée.
Au Togo, en 1957, un émetteur d'un kilowatt per-
mit de fabriquer 45 heures de programmes.
La puissance
de la
station ne fut étendue qu'en 1961 de manière à couvrir tout le
territoire.
La même année, le Dahomey obtenait sa Maison de
la Radio, dotée de quatre émetteurs, dont un de 30 kilowatts en
1961
; ce qui lui permit de diffuser deux programmes.
La COte-d'Ivoire, dès 1961, émettait plus de
cent heures par semaine.
Une année après, elle était dotée
d'un puissant émetteur sur ondes courtes de 100 kilowatts avec
deux chaines (inter et nationale).
En 1958, la création de la Fédération du
Mali
(Sénégal et Soudan) amena la transformation de Radio-Inter
A.O.F.
qui devint Radio-Mali avec un émetteur à ondes courtes

32
de 25 kilowatts et d'un émetteur ~ ondes moyennes pour couvrir
la Région de Dakar.
Peu après cette date,
la Fédération du
Mali éclatait :
Radio-Mali devint une station nationale instal-
lée à Bamako ; alors Radio-Sénégal précédemment à Saint-Louis
s'installait aussi à Dakar et s'emparait du matériel et des 10-
caux de l'ancien Radio-Mali à Dakar et restait ainsi le poste
le plus puissant de l'ancienne
A.O.F.
En 1958 également, la SORAFOM avait installée
un poste émetteur ainsi que des postes à basse fréquence dans
les grands centres régionaux pour couvrir cet immense terri toi-
ra.
En Mauritanie la Radio fut mise sur pieà
à
Nouakchott après
"l'indépendance~ Une société constituée, Ra-
dio-Mauritanie,
échappait à la tutelle de la SORAFOM et diffu-
sait des programmes en français et en arabe.
Enfin la Haute-Volta recevait un équipement ra-
dio à la fin de l'année 1959.
L'oeuvre de la SORAFOM était donc remarquable à
certains égards.
Orientée d'abord par la politique coloniale
vers la centralisation des moyens et des programmes,
elle s'é-
tait très vite adaptée,
avant même "les indépendances africai-
nes" aux exigences régionales,
à la fois techniques et politi-
ques,
de stations autonomes.
Les événements politiques avaient
contraint la
SORAFOM à modifier ses planning
à~équipement,
pour accorder aux Etats nouvellement constitués des radios na-
tionales.
Comme en Afrique coloniale britannique,
"on s'était
vite rendu compte que la solution financière d'un re-
groupement des radiOs régionales en systèmes plus vas~~
tes ne correspondait ni
aux besoins techniques
de

33
couverture de vastes territoires en pays tropicaux,
ni surtout aux besoins politiques incoercibles des
Etats, qui voulaient tous, du plus petit au
plus
grand, un service national de radio" (1).
(1) MIGUEL
(P.).- Op. Cit. p. 189.

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FRANCAIS
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PARIS
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DIRECTEUR-FONDATEUR: Maurice JEANNI
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Le seul moyon final aùquel il
. sou loug torp.ldo. ou m3rna dans
faudra recourir sera 'de lrouver le
Or. il eat plua importcml d'attein· 'SOD avion, pourra ainsi lour parler moyen de placer des haul-rarlours
dre les' villages' tlpars et 10intClins
dlrectemenl et leur faire: traduire
dans toua les villages en" hitant
q'ue les centres' où les nouvelles
ses parolee dana leur dialecle, plus
la conslruction caûteu6e et précaira
sonl connues par \\.es lournaux. par
rap:demant el Burlou 1 plus fidèle'
de
lignes élactIiques
qui
eu fa·
J'allichage· dos lélégrammes' à
la
menl qUit par n'importe quel in,tar~ , raioant. somme loute, uu simple tll·
poste ou à la Résidence, etc. '
prèle hnprovisé, Caux.d. '. dans le
lé-microphone.
.; Ce d.llaU explique le peu d'eilica.
pand, . travllstirent
trop' souvent
Voilà un probll!mo posé il la loch•
:'cit4 rencont.-lie pat les multiples eS·
leurs
propos,
ce
qui
occasionna,
nique mod-erne. qui n'~st pus in.
aaÛl
d'amiasions en dialectes indi·
par/ois,
de
grav'es
malentendus.
soluble ~ qui a pout-êlre d6111 roçu
gones fcrils tant depuis la mâlro'
C'est donc. li la fols, .un auxiliair'
des solutions plus inqllnieuâea que
pole que dans les postes llmeaeurs
administratil da première utilill6 et
l'emploi
dea p<;sl'Os
il accumu\\Q.
locaux. La France y recourul dès
un instrumenl de propagande ad·
lours. puisqu'il faut également dis.
après Ici Grande Guerre, lorsqu'elle
mirable donl ils pourronl dispos~r: posor do courant pour recharger cu
consttuisil le posle à. ondes courtes
Celle utilisalion avail llté recon·
accumulalours.
Radio-Colonial
de
Pontoiw.
que
nus el onvisagQ.e depuis plusieurs
C'ost
,sgalGwent
un
important
. remplaça. U y a dix ans, l'anlenne
années
par loa
pouvoirs
publics.
problème d'équipoment et· d'outil:
des EsJiarla-le-Roî.
mais seules dos dillicullés d'ordre
lage publics pour nos colonies quJ
D'imporlanla inconvénients lech. ma1ériel
eD
avaient
fail
dilléror
tonull da~ 1&8 fulunJ programmas
niques. lala que la persislcI:lce do
l'exécution. En
A.OF~ par o:o:em'
complomenlaires de lIÙu en valeur
larges :tonas <W silence qui interdi.
pie, l'Administration avail onvisQl/é
de nos larritoires d'ou'lre-mer.
.
aaienl l'écoute d,ms des directious
l'inslallation d'un très VClshl Tlb6UU
C'osl à. ce momonl seuloment. lu
où lu ondes étaienl orientées el
de haula parlolurs iWltal1és l'ur la récepuon
c:yalll
élé
rcisolue, quo
nuisaienl
à
la
propagande
fran·
place du villagu où se tionnenl or-
l'on pourra
abord~. du 'F"lnt : do
, ÇCIi.>O à uavers I{) monde, ürenl en- din<:ùremenl les palc:bres.
yue politiquo,TorgcùiisàUoÎl d'émis.
· tiàremeni reconsidérer le problème
Les milliers de \\-.ilolnèlJ'es de câ·
&iona en .. dialocles, maia on· a fait,
· et, au momenl où la guerre éclala, bl'ès nécesiiait~a, la créalion d:im.! jur-u'à présent. le conlrcrire, et l'Cln 1
ûn htJIsJèro~ amelleur. inspiré des portantos équlpos pour surveiller,
'"
' 1
h
d
t 1
1
con'co}JlionF l'E>s plus moâ&rnes, iitClÎt
,
,
1 LI L 'hé
'1 a, ""nsl, =S a c af!UO
ev""
ca
1cs lIgnes qUI eUBllen ....
queta',.
ufs
eu' construction' à. Allouis, 'aux Ion·
ment inlerrompues, surtoul duna les

,
viroua do Bourges. Ce Q'rand poste
régions forestières, constituaisnl au·
La sanction eu çnt que c<>lle pro·
il ondes CÇlurtes a été torminé do·
tanl d'obstacles qu'il faudra
bien
paga.nde, qui serail ~-~IH,adanl plus
· 'Pui~ et. bien.que So ~rouvant ?n 6urmonler demain,'
ulile que lamai .. dans los cilCous-
· i:one' occupâe, a élé mis à. la dUl-
'!
,
tances présoll:es pour faire coanai·
.- pOl1ition' de l'Elat Irançais pout
Les ,autorités
dlssldente~ ,<1e tro la vérit6 b. uo~ pupulalivn. loin.;
SIiS
, liuï-o.,s av'ec l'Empire. Aujourd'hui. \\'.\\.O.F., me dit·on, ont P~VIS,01T;J;1 IO'.nos et maintenir 10 lien d·allé.
il
~~ul
con3tilus le loul lien racliol{,I.5·
ré30lu le prob~ônlc ail· fCl1sau
geance rno:lqra los d'.stançes, 10 blo.
grapwqull de la France auc l'ex.
clro=ulll,r ÙCIl~:l 138 Yll1aqoB. dç.. ca·
CUli el la d:4ideur.o, jJ'Jrl" trop peu
lérieur,
ell' palûculi&r
l'Indochine,
mionuelles
muuiea
de
haul·par·
pcu rappvr1 li ·co qu'oll" p<:lurrait.
avec
laquolle
tous
I"s
outro,s
lsurs. mais c'ost un .speaker am~u. lt ~d Qu'ell.. dnrail litre.
ii-.~)'~'Ci d.., é~m!!w!\\.i"Çlt!on,mari\\l·
lant qui, de la VOIlure. émellnce,
A cl 'I
d'" 't' li'
dl'''' 1 d
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es
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18
ou l~rto"IIeg, sll'.1 c.,ujJJ. Jo).
d;'IllIS
di:oct~m~nt hcturo do 10..- 1. llociétéll conCO'33ionllUireD pnvees
puu f-l\\lS dol deux a"~.
4
ùii~"ser, LT.!l~lemcnt .c,o~.,ne. ~ù l' pourraje<ll prtlndroan uain <:2
j"~I, uU:I~ r.~a. ~Ill~" <JI VlII.n .. e,~' H,>! 1 problème, rmUa il eBt proba11e qu~
Le tn:ui.t':'Te yi~hY.liOü d,] l'blot- ,"ollures p"bhcltoHCS li. nCU1-r.,'I·1 1811 l"uo:Îouces publiql,eû felonl
mClu"a. utilib"
OCd
untO!ln~s pOUf
I"ur.
.kan"r !,·ut SYStOtClO de
rogie. il
p:xrl"r ca "rub .. , en ouoi',f, è:l bum·
c." !lyn!bruc, sïl <JJCistc vraiment.
n'l a d<;uc qu'a'Vunl,J.gea. à. ce quo
LatCl, on m"lqachCl DU en quoc.n~u repr&aonte un progrès ind~ni!lb!e, la pui:'Eanco publique oj::ère olle-
au" ·p<Jpula'ions de notra Empira.
mais il !l'aldol en~ore d" multipliJs
m~me, cn la cit~on.sl:mcù, li. la con·
·.'..'M:'ia. nou. le tép~\\~ns, l'es;onuel inconvénien.lJI ~ sen adiou esl lin~' " ..iou qu'el1-e> o'u.e 'pas dll ce mc',
e;;l Je lOavoir qui cetle propagan-
tae au:o: villages situés sur des rou-
nopolit poUt "ni errer unè rJknn<J 1
~dCl, au justo. peut altcind~e. Les tei DU piil:OS automcbili..ables : lu
qu'il G$I de lion irdÉtûl h''''l com-I
apuçUil
qua
lIOUS
avons
donnJd
diUusion e8t, ausai lo~gu. que la
PZ;ll d'{;hiJèpT(jJ\\drl) (,; ù'~lilc;or a:; i
pera.e Il,,nt d'i:li,hor que le uomLu
tournée roullère 01 clOge par con·
plOÜt do la cI)llecllvil6 Ilutio,'.c1o. 1
deJi a:.lfliteU:3 GU est des plu" tes-
séquont.
malgré
la
multiplication
!
tr'~il1~~~
possible
des
circuits,
plusieul;l
G~orge$ G.·JOiJTfL
1
'.' n'y
jO',JTS, alors quo le
systèluQ do 1'6-
._.
..
....
a, cependant, '<;lrand intérêt li
mission uniquo la tendail instania-
'iudier., pour l'.oprèl:-<]1.lE.-rre, la gé'
nee. Les possibililés dll pl.Inn~ sont
'néraJisaûon 4es moyer.s de técop- 1au\\tiplih·s. dODc lei risques d'une
lion. La propagande depuis la mé·
dillu!i~on incom...lole.
.
ircp"],,
~sl une choae dool l'im·
'poltance. dans la damaio .. de la
La voilu~e à baut-parleur 'actuelh
politique généralo, ne doit p.u être
poul donc. être consid6rée comme
méconnuE:.' Mais


la
radio
un progrh 'sur 10' éoureur de bro1!~'
moritrera le maximum d'eUicacîlé,
se de ladis. mais oHe'. doit oncore
'é'eslon jouant, auprh cHa grouPes
Aua devanc6e, bien sèl\\lveo·j. par la
ethniques lea plÙoa éloillnh dUpQu,
Iélégraphie rituelle dos 'In~i9~nea,
'voir 'central de la colonie dont ils lesqu'E>la' communiquont ancestrale·
rllillvilnl, le rôle d' • apparïtBuT mo-
ment pCIr feux de ..lJrousse ou par
'tcnï-'é. _. c'èat-à.-dire en remplaçant
tcrm-tcun 'sur des arbres, creux, ~t
,la uaditiounel coureur de hrousse
p"'r plu!Jeurs moyens ilouvent mal
qui 'apporte les u1<ases udClinislra-
connus de l'Européen.
. ~
. t
"~.,."
_
.- •• ': 1::1

'!J
TABLEAU
N° 1
<"l
EVOLUTION
DE
L'ENSEMBLE DU
RESEAU DE
RADIODIFFUSION
D'OUTRE MER: SITUATION EN 1958
(SOURCES s AGENCE DE PRESSE DE LA LIBERTE
N° 45 DU15 MAI 1959)
NOMBRE
PUISSANCES
HEURES
BUDGET
de
D'EMIS9I0NS
DE
STATIONS
RAYONNEES
PAR
AN
FONCTIONNEMENT
Fin
1955
1 1
62,2
28 - 611
123,5
1956
1 5
97,7
35 - 820
569,0
1957
1 7
1 31 ,2
46 - 350
719,0
Début
58
20
145,3
50 - 100
950,0
Fin
1958
21
245,0
64 - 600
1 236,0
Unités
Puissance en Kw J
budget en millions de francs-métro
(1
franc-métro = 0,5 franc CFA).

r--
['"")
TABLEAU
N° 2
SITUATION
DE
LA
RADIO
EN AFRIQUE
OCCIDENTALE ET AU TOGO
EN
1958
- - -
STATIONS
DATE
DE
PUISSANCE
NOMBRE
PUISSANCE
VOLUME
PERS ON-
CREATION
EN Kw
D'EMETTEURS
RAYONNEE
HEBDOMA-
NEL
DAIRE DES
EMISSIONS
EN h.
Radio-Inter •••••
1926
64
4
64
72
63
Radio-Sénégal •••
1 5-12-55
12
2
12
70
40
Radio-COte
d'Ivoire ••••••••
1949
29
2
29
66
32
Radio-Dahomey •••
1953
5
2
5
48
21
Radio-Togo o •••••
1953
5
2
5
64
31
Radio-Soudan ••••
1-6-1957
5
2
5
A8
22
Radio-Guinée ••••
1952
5
2
5
-
12
Radio-~1auri tanie
15-7-1957
6,25
2
6,25
22h45
28
Radio-Niger •••••
6-10-58
5
2
5
30h30
14
Radio-Haute-Volta
Octobre
1959
5
2
Sources
Agence de Presse de Liberté
Numéro
45,
15
mai
1959.

TABLEAU
N° 3
co
M
SITUATION
DE
LA
RADIO
EN
AFRIQUE
EQUATORIALE
ET
AU
CAMEROUN
EN
1958
1
STATIONS
DATE
DE
PUISSANCE
NOMBRE
PUISSANCE
VOLUME
PERSONNEL
.
CREATION
EN
Kw
D'EMETTEURS
RAYONNEE
HEBmOMA-
DAIIlŒ DES
EMISSIONS
.,
EN h •
, 1
Radio-Inter
Equatoriale ••
1946
58,6
4
-
-
-
Radio-Douala •
1941
5,0
2
5,0
54
12
Radio-Yaoundé
18-8-1955
5,0
2
5,0
65
21
Radio-Garoua
01
12-1-1958
5,0
2
5,0
33
8
Radio-Tchad ••
1-2-1956
5,0
2
5,0
52
1B
Radio-Centra-
frique
(sta-
tion mobile) •
3~12-1958
4,5
2
4,5
1 5
2
Radio-Gabon ••
Nov. 1959
5,0
2
-
-
-
Radio-Congo ••
23-5-1960
1 2,0
2
-
-
-
Sources
Agence de Presse de la Liberté
numéro
45,
15
Mai
1959

39
Devant l'aspiration croissante des peuples afri-
cains à l'indépendance,
la SDRAFDM avait dO progressivement
s'effacer,
pour jou~r un rOle
"d'assistance technique et finan-
cière".
Désormais dans toute l'Afrique Noire,
la politique des
Radios dépendait étroitement de la nature des régimes poli ti-
ques en place.
'/fi,
~
La
congu@te des pays africains par la radio
Après l'introduction de la Radio en Afrique
Noire,
l'ensemble des pays
semble @tre conquis par l'outil
technologique bien que l'obstacle le plus important à l'au-
diance soit encore aujourd'hui celui de la langue.
Dans
la
mesure où les Etats constitués étaient de langue française ou
anglaise les programmes de Radio établis dans ces langues
ne

toucnaient que la minofité des populations susceptibles de les
entendre.
Mis à part quelques langues africaines qui pouvaient
faire l'objet d'une diffusion sur de larges
distances,
les
autres étaient utilisées de manière secondaire.
L'impact de la
radio dépendait en dernière
analyse des progrès de l'éducation
de base,
à laquelle elle pouvait d'ailleurs contribuer en dif-
fusant des programmes ~ducatifs en langues locales,
française
et anglaise.
Le second problème,
et non des moindres,
était
celui des récepteurs.
L'appareil construit par les anglais en
1950 avait l'avantage d'@tre simple et peu onéreux
(5 livres
sterling à l'achat soit .50FF).
Il connut par conséquent
un
grand succès.
Malgré tout,
la véritable révolution Radio devait

40
provenir,
tant en Afrique anglophone qu'en Afrique. francopho-
ne,
de l'introduction des transistors dans les années 1960.
Jusque-là,
en effet, les solutions adoptées dans les pays eu-
ropéens étaient difficilement valables pour l'Afrique Noire s
le climat tropical détériorait le matériel Radio et rendait
son entretien coOteux.
L'installation de
postes à fils et
haut-parleurs n'était guère facile car celle-ci était condi-
tionnée par l'existence d'une infrastructure électrique.
Jusqu'aux années 1961, l'équipement africain en
postes récepteurs resta très insuffisant.
En Afrique équatoriale les résultats sont les
suivants :
-
120 000 récepteurs au Cameroun pour 5 millions d'ha-
bitants en 1961.
-
12 000 en République Centrafricaine.
_ 11
000 au Congo-Brazzaville et 120 000 au Congo-
Léopoldville.
-
15 000 récepteurs au Gabon pour 450 000 habitants.
En Afrique occidentale, la situation n'est guè-
re meilleure ••
- 80 000 récepteurs dans la COte-d'Ivoire de 1961
- 25 000 au Dahomey
- 20 000 en Haute-Volta
- 10 000 au Mali
-
15 000 en Mauritanie
-
11
000 au Niger
5 000 au Togo.-
-
300 000 au Sénégal, ce dernier étant entré relativement

41
très t8t dans l'ère radiophonique.
En Afrique anglaise la situation de l'écoute
était très inégale avant la vulgarisation des transistors.
Le
Ghana compte plus de 160 000 récepteurs.
Comme le Sénégal, le
Ghana est entré très vite dans l'ère radiophonique.
En 1959, la
radio ghanéenne compte
34 stations-relais et plus de
30 000
abonnés disposant de haut-parleurs.
400 000 personnes étaient
desservies par le système de l'écoute collective ou individuel-
le par fils.
A cela s'ajoutaient des campagnes pour la récep-
tion des programmes de Radio et les ventes promotionnelles
d'appareils récepteurs depuis 1956.
-
Le Kenya en 1960 comptait plus de 230 000 récepteurs
pour 6 millions d'habitants.
-
Au Libéria, 65 000 récepteurs
-
Au Nigéria,
200 000 récepteurs et 20 000 haut-parleurs
pour une population de 35 millions d'habitants.
-
En Ouganda on ne comptait que 90 000 récepteurs pour
6 millions d'habitants,
100 000 encore en Rhodésie-Nyassaland,
70 000 en Ruanda et Burundi,
25 000 en Sierra Leone,
80 000 en
Tanganyika.
Comme en Afrique de l'OUEST, les radios des
territoires britanniques étaient confrontées au problème
des
langues.
Elles avaient tenté de les résoudre en faisant appel
à une politique de décentralisation des programmes et aux lan-
gues vernaculaires.
D'une manière générale,
les obstacles techniques
et socio-économiques s'opposaient toutefois à l'introduction
massive des récepte~rs.
Mieux organisées, les radios

42
britanniques d'Afrique Noire avaient un développement plus re-
marquable.
La promotion de la radio en territoire ex-français
restait plus limitée.
Les problèmes de l'après-guerre ainsi
que les problèmes culturels constituaient autant de freins
et
rendaient les systèmes de radio aSsez rigides.
Toutefois
les
stations de Radios
étaient devenues le complément indispensa-
ble des diverses politiques de "promotion nationale".
Chaque
nouvel Etat avait sa propre Radio qui devenait un instrument de
gouvernement~
Situation de la communication sur le Territoire de
Haute -
Volta
sous
la
colonisation
Comme nous le disions plus haut,
le système fran-
çais en matière de communication se voulait particulièrement
centralisateur.
Ceci tant au niveau des postes,
télécommunica-
tions et télégraphes qu'au plan des émissions et messages radio-
électriques.
A.)
Au ni v eau des
P. 1 T. T.
En 1919,
les correspondances télégraphiques
é-
taient limitées et soumises à des règlements plus que draco~
niens.
La liberté d'expression,
si chèrement défendue aujour-
d'hui,
n'avait pas droit de cité sur l'ensemble
du
plateau
mossi.
Ainsi le 15 octobre 1919,
une circulaire du Lt-Gouverneur
è MM.
les commandants de Cercle de la Colonie évoquait "les abus
de la correspondance télégraphique"
(1).
Néanmoins pour expédier les affaires courantes
à l'intérieur de la colonie "un service de courriers intérieurs"
(1)
Cf~ J. D. de la République de Haute-Volta. 15 octobre 1919,
p.
1.

(::-::,~,~
!
4 3 ~ 1
\\"A"'~_'.
"_".>-J'~
fut cr~~ en mai 1920.
Les int~r@ts coloniaux croissant,
"un
courrier postal entre la Haute-Volta et la COte~d'Ivoire" fut
er
~galement cr~~ par -arr@t~ d~ Lt-Gouverneur le 1
juillet de
cette même ann~e.
A l'occasion,
on fixa les taxes t~l~plhoni-
ques interurbaines de la Colonie de Haute-Volta.
Ce n'est que le 15 juin 1930 que "la correspon-
dance priv~e par voie radio-t~l~graphique" fut admise
(1).
En 1932, avec le d~membrement du territoire de
Haute-Volta et son rattachement aux territoires français,
les
difficultés de communication se trouvèrent
fort agrandies.
Le 23 Avril 1934,
une décision de l'administra-
tri on coloniale permit "l'utilisation des liaisons radio-télé-
graphiques sahar~ennes entre l'Algérie et l'Afrique Occidenta-
le française pour la transmission des télégrammes"
(2).
Malgré cet ~largissement de l'aire de communi-
cation légale,
les services coloniaux ne cessaient de vérifier
la nature de ces liaisons.
Ainsi le 26 AoQt 1939,
un arrêté
portait création d'une commission
de contrOle postal et
t~l~graphique à Abidjan et à Bobo-Dioulasso (3).
La liberté de
communication était alors exclusivement réserv~e aux autorités
de la politique coloniale française.
B)
A propos
des
enregistrements
sonores
Sur ce terrain également,
le contrOle ~tait de
rigueur.
Pour ne citer que quelques exemples,
nous évoquerons
(1 )
Cf ~ J.O. de la Rép. de Hte-Volta,
1 5 Juin 1930,:p. 1 74.
(2 )
Cf. J.O. de la Rép. de COte-D'Ivoire, 31 Janv.
1934,
p.1057~
(3)
Cf. J.O.
de la Rép.
de COte d'Ivoire,
9 Sept.
1939,
P.817.

44
les décrets et décisions suivants :
- le décret
du 22 Juillet 1933 "portant organisation
en A.O.F. du contrOle des disques phonographiques et des en-
registrements sonores (arr@té de promulgation nO 1923 A.F. du
19 Août 1933)" (11
- le "décret portant organisation du contrOle des films
cinématographiques,
des disques phonographiques, des prises de
de vue cinématographiques et des enregistrements sonores
en
A.O.F.,
(arr@té de promulgation nO 658 A.P. du 29 mars 1934)"(2)
- Enfin la "décision instituant en COte-d'Ivoire une com-
mission chargée du contrOle des films cinématographiques,
des
disques phonographiques, des
prises de vue cinématographiques
et des enregistrements sonores" (3).
C)
L'avénement
de
la
Radio
en
Haute - Volta
Avant la naissance de la station émettrice
de
OUAGADOUGOU, fut créé le service de l'Information de la Haute-
Volta en 1957.
Ce service éditait un bulletin quitidien
de
500 exemplaires environ.
Devenue République membre de la Communauté, en
1959, la Haute-Volta n'avait pas un département de l'Informa-
tion important requi~rant une structure administrative parti-
culière.
Le contrOle et la censure sur la presse étaient exer-
cés par le ministère de l'Intérieur.
(1)
Cf~ J~O. de la Rép. de COte-d'Ivoire, 15 Sept. 1933,P. 771.
(2)
Cf. J.O. de la Rép. de COte-d'Ivoire, 30 Avril 1934
(3)
Cf~ J.O.cde la Rép. de COte-d'Ivoire, 15 Mai 1934, p. 366.

45
C'est d'abord "un Sécrétariat d'Etat à la
Présidence chargé de la
coordination int'ermitlistérielle et de
l'Information" qui fut la première structure administrative de
l'Information sous la Communauté.
Quelques mois plus tard,
un décret transforma
ce Sécrétariat d'Etat en Ministère d'Etat "chargé de la Coordi-
nation Générale et de l'Information"
(1) dont les services
c
avaient été définis comme s u i t :
-
le cabinet du Minsistre
-
le sécrétariat général du Conseil des Ministres
-
les services de liaisons interministérielles
-
la direction de l'Information
-
la direction de la Radiodiffusion.
L'article 5 de ce m~me décret précisait que "l'or-
ganisation et le fonctionnement de la direction de la Radiodif-
fusion sont ceux résultant des dispositions de la Convention si-
gnée entre la République de Haute-Volta et la République fran-
çaise le 11
Juin 1959 et approuvée par la loi nO
31-59-AL
du
25-11 -1 959"
(2).
Le premier ministre de l'Information auquel sera
rattaché le Tourisme verra le jour par décret présidentiel
le
1 er J
.
anv~er
1961 •
Cela dit,
i l faut souligner dans ce cadre histo-
rique que la Haute-Volta est l'une des dernières nées des ra-
diodiffusions implantées en zone tropicale par la SORAFOM.
(1)
Cf. J.O. de la Rép.
de Haute-Volta,
Décret nO
110 du
31
Juillet 1959.
(2)
La convention signée le 11
Juin 1959 entre la Haute-Volta
et la France.

46
C'est au mois de Juin 1959 que
M. DA PIEDADE,
ingénieur dahoméen, arrivait à OUAGADOUGOU et prenait les pre-
miers contacts pour l!installation d'une station de Radiodif-
fusion dans la capitale voltaïque.
"Deux émetteurs, l'un de 1 ··.Kw Ondes Moyennes, et
l'autre de 4 Kw Ondes Tropicales, tous deux de la T.R.T. furent
transportés, par l'aviation militaire française,
ainsi que
le
matériel de première urgence pour les installations du studio.
Et le 25 Octobre 1959 è 19 h. OO~ sur 1 439 Kcs et 9 515 Kcs,
jaillissait sur les ondes : "Ici OUAGADOUGOU, Radiodiffusion de
Haute-Volta".
"A 20 h. 00 se termine le premier programme de
cette nouvelle venue en Afrique tropicale qui occupait quatre
bureaux d'un building de cinq étages et se mit à diffuser
six
heures de programmes par semaine.
"Un bureau fut aménagé en studio "provisoire" et
un magnétophone de reportage type NAGRA III, un magnétophone
de
montage type SAREG, et deux PU LENCO semi-professionnels"
constituaient l'équipement technique.
"Le personnel comprenait le àirecteur,
M.
DA
PIEOADE ; un animateur de programmes,
Djibril Konaté,
un ani-
mateur adjoint, Raphaël Zongo, et deux opérateurs, NIKIEMA
Seydou et SIE Gérard".
nCette équipe de base utilisait le concours de
"collaborateurs occasionnels" comme de
speakers, speakerines,
présentateurs, et différents concours administratifs pour
la
réalisation
des Radio-services"
(1 l.
(1)
R.H.V. nO 1 "Informations générales. Programmes". 1962,
Cf~ Centre de Documentation Africaine de Radio-France In-
ternationale.
Dossier Haute-Volta.

.----.....
(
.'
1
; ," 4 7 '!
i.~ _..•. _.J"" j
Deux ans après son
installation, la Haute-Volta
faisait l'acquisition d'un émetteur de 25 Kw ondes courtes
qui
couvrait pratiquement l'Afrique tropicale.
A cette occasion,
la Radio obtint "des magnétophones professionnels de montage et
'"
de reportage,
une organisation de programmation avec une réserve
de 20 000 disques et une phonothèque riche en enregistrements
folkloriques et discours officiels"
(1).
(1) BAZIE
(J. H.).- Histoire de l'Information en Haute-Volta.-
e
Thèse 3
Cycle,
I.F.P.
Paris II,
1978,
pp.
259-260.

48
Cha p i t r
e
s
e c-o n d
T r a d i
t
i o n
e t
m 0 -
d e r n i
s m e
d a n s
1 e
s
y s
t
ème
d e
c 0 m -
m u n i c a t
i o n
8
0
c i
a l e
e n
H a u t e - Vol t a
Le
poids
des
structures
traditionnelles
Les réseaux de Communication traditionnels ont
été pratiquement détruits pour les besoins de l'occupation
française.
Ainsi une des premières conséquences immédiate
de
l'occupation coloniale
fut-elle d'obstruer progressivement les
voies par lesquelles circulait l'information dans le système
traditionnel.
Et pour s'assurer de leur domination culturelle,
les autorités coloniales ont isolé les régions du pays~surtout
celles-ci et l'extérieur au moyen des Commandants de Cercle
(1).
L'organisation coloniale,
la politique de qua-
drillage ont réduit la circulation de l'information à l'inté-
rieur des structures autochtones voltaïques.
Le bouleversement
des modes de vie dont l'occupation militaire fut responsable a
affecté bien des domaines,
en particulier celui de l'expression
et de la communication.
Cependant,
l'introduction des moyens modernes de
communicatioil
(1"u5.F., voiture, avion, etc.
) n'a pas effacé
totalement les cultures des différentes sociétés locales.
La
raison en est que l'infrastructure de ces moyens de
télécommu-
nication n'est pas près de couvrir toute la Haute-Volta.
En
(1)
Autorité Administrative à caractère militaire chargée de
veiller au maintien de l'ordre.

49
d'autres termes,
depuis 1960, sa structure orientée vers l'an-
cienne métropole n'a fondamentalement pas changé.
Cette situa-
tion excluant environ 70 % de la population, celle-ci se devait
de ne pas laisser mourir ses circuits de communication précolo-
niaux.
Il s'est formé donc deux milieux:
la ville où vivent
3D % de la population et la campagne avec ses moeurs
ses ha-
bitudes et ses traditions.
A ces deux niveaux correspondent
deux systèmes de diffusion des nouvelles
~ l'un moderne, cons-
titué par des installations techniques de presse,
de cinéma,
de
radio-télévision:
à cOté de ce système
hérité du fait colo-
nial, survit celui de la société ethnique qui utilise ses
ca-
naux et ses circuits oraux.
Sur ce terrain,
la société tradi-
tionnelle voltaique compense l'insuffisance de ses moyens tech-
niques par la densité et la diversité de ses réseaux de
relations interpersonnelles.
A)
Les forces
linguistiques
en
présence
L'oeuvre coloniale a eu pour première conséquen-
ce de réduire la portée culturelle de nos langues nationales.
S'il est vrai que l'alphabétisation en français et plus parti-
culièrement le rOle de l'école ont fait de celles-ci des véhi-
cules d'intér@t local ou régional,
elles
demeurent encore
une
donnée fondamentale dans la société voltaique.
Le taux de sco-
laristion étant bien en deça des espérances:
12 % de la popu-
lation scolarisable.
La carte ethnographique de la Haute-Volta révèle
au total quelque 160 groupes ethniques d'importance inégale.
En
fait,
ils se réduisent à une
vingtaine de groupes homgènes qui
constituent les forces linguistiques du pays.

50
- Mossi •
48

%
- Peulh, Touareg, Riwaibe
10,4 %
- Gourounsi
5,3 %
- Bobo s
6,7 %
- Sénoufo
5,5 %
- Lobi, Dagari
7,0 %
- Gourmatche s
4,5 %
- Boussance
4,7 %
- Mandé ·
6,9 %
·
- Divers •
1 ,0

%
Les grandes unités relèvent pour la plupart de
deu~ grandes familles ethniques :
1) la famille dite voltaique,
composée de quatre groupes :
-
le groupe mossi peuplant le centre de
Haute-Volta
avec 27 % du territoire;
-
le groupe gourounsi,
habitant les préfectures de PO,
Léo et Koudougou ;
-
le groupe bobo (bobo-fing,
bobo-oulé, bobo-dioula et
nieniegué)
peuplant les préfectures de Bobo-Dioulasso, Nouna,
Houndé et Dédougou ;
-
le groupe lobi situé dans les préfectures de Diébougou
et de Gaoua
-
les dagaris
2)
la famille mandé constituée essentiellement par
les
Samos
(préfecture de Tougan),
les Markas
(Nouna),
les Dioula
(Banfora)
les Boussancé (Tenkodogo,
Garango et Zabré)
Outre ces
deux familles,
i l faut citer les
Sénoufo
(Banfora),
les Haoussa,
les Twareg
(Dori)
Enfin les Peulh
(région de Dori et de Ouahigouya).

51
Voilà brièvement présentée,
la carte ethnique
de la Haute-Volta à partir de
laquelle nous examinerons plus
loin les différentes répartitions du temps d'antenne par lan-
gue nationale.
B}
Les
circuits
de
l'Information
traditionnelle
au
niveau
du
village
Avant d'aborder ce point,
devons-nous
préciser
que notre réflexion portera essentiellement sur l'exemple de
la société mossi que nous connaissons par
culture et par édu-
cation.
Cependant par souci de méthode,
nous sommes allés
à
la recherche de quelques exemples portant sur les traditions
des autres composantes ethniques de la Haute-Volta.
Malheu-
reusement i l ne s'agira là que de références sommaires.
Ainsi,~chez les Gounounsi de Koudougou la flO-
te est un merveilleux instrument de transmission de véritable
langage que les initiés décodent facilement.
"Elle a
servi au
rassemblement des guerriers dans les luttes contre
l'enne-
mi"
(1).
Chez les Dioula, c'est surtout le griot qui aS-
sure la diffusion des messages.
C'est aussi l'historien
qui
véhicule la culture.
Chez les peulh,
ce sont les nomades qui communi~
quent les informations.
(1) BAZIE
(J.H. ).- Op.
Cit.
p.
37.

52
Enfin,
dans la société mossi de 1979,
l'informa-
tion circule suivant des canaux conçus pour chaque type de nou-
velles.
1°/
Les informations d'origine hi~rarchique.
L'autorité traditionnelle,
en l'occurence
le
"Mogho-Naba"
(1), les "Nabas"
(2),
possède ses moyens appro-
priés pour la diffusion des informations qu'elle veut communi-
quer à la collectivité.
A l'échelon national
(c'est-à-dire au niveau de
"l'~mpire mossi" (3)
les fonctions du journalisme primaire sont
assurées.
par les différents ministres de l'empereur qui se
chargent à leur tour de communiquer ladite nouvelle aux rOyau-
mes de OUAGADOUGOU, TENKODOGO
et
OUAHIGOUYA.
Ces derniers
entreront en contact avec les chefs des villages qui composent
leurs royaumes qui,
à leur tour également,
informeront les
ag ents de diffusion qui se mettront automatiquement au travail.
Ce système exige une liaison effective entre
l'empereur et les royaumes,
les royaumes et les chefs de canton~,
les chefs de cantons et les propagandistes de l'information.
Cette organisation hi~rarchique sera reprise un peu plus loin
lorsque nous traiterons spécifiquement des agents de diffusion
dans la société mossi.
(1)
L'empereur des Mossis
(2)
Rois ou Chefs
(3)
L'ensemble des trois royaumes constituent l'empire Mossi.

53
Au niveau de la cellule de base, le village,
la
transmission des nouvelles se fait encore aujourd'hui de la fa-
çon la plus traditionnelle 1
-
par des appels au moyen du "bendré"
(1)
-
par l'intermédiaire du "lounga"
(2)
-
par les crieurs
-
par le "tablet" dans l'ouest volta.
Tous ces appels sont faits selon un système con-
ventionnel qui n'est autre qUE le code du message.
Les plus importants des instruments sonores sont
le "lounga" et le "bendré".
Selon l'accélération rythmique
et
le nombre de coups donnés au "lounga",
le joueur transmet
des
messages précis: ordre t alerte, communiqués.
Ainsi i l peut
traduire un appel de guerre,
annoncer l'imminence d'une offen-
sive face à l'ennemi.
Cette dernière fonction est aujourd'hui
quasiment détruite t le pouvoir étatique assurant dans la prati-
que la sécurité du territoire
avec son administration régiona-
le.
Par contre les informations d'actualité à carac-
tère exceptionnel
(mort d'un personnage,
catastrophe naturel-
let
etc.
) donnent lieu à des rassemblements spontanés dès que
le message
est diffusé par ces journalistes de la civilisation
orale.
Ces crieurs-batteurs SB déplacent à pied à
l'intérieur
du village,
ou à bicyclette pour transmettre la nouvelle.
On
(1)
Instrument à sons graves et lourds communément appelé
tam-
tam en français.
(2)
Instrument à sons relativement petit qui rappelle un mini-
tambour.

\\
1\\
retrouve ici l'usage des instruments sonores comme systèmes de
t
communication dans l'ensemble du pays.
1
f.1'"
Il faut souligner que ces communicateurs empiri-
1i
ques constituent des réseaux univoques de communication au ser- .~
vice des chefs et des autorités féodales.
Le griot et ses
pairs transmettent au public une information que l'on subit,
souvent une décision à exécuter.
Ce réseau d'informations
est donc important
dans la mesure où les conseillers des chefs ou des rois s'en
servent à des fins de propagande politique en faveur du pouvoir
traditionnel du village et par ricochet pour ou contre l'autori-
té traditionnelle supérieure ou le chef de l'Etat moderne lui-
m8me
(1).
On peut ainsi faire de la bonne
ou mauvaise propa-
gande pour telle ou telle personnalité politique,
telle ou tel-
le ethnie voltaique,
telle ou telle région
•••
~-
Cette propagande circule toujours sous forme d'anecdotes,
de
contes, de poésies et de chansons populaires.
A ce titre,
musiciens et griots jouent un grand
rOle dans la production et surtout dans la diffusion de l'in-
formation-propagande.
Cette création artistique populaire est
une arme redoutable que les responsables du pouvoir moderne
tentent de récupérer au profit de leur image de marque.
Ces
griots sont généralement efficaces en milieu paysan.
Ils pro-
fitent de l'auditoire auquel ils s'adressent pour réciter
la
(1)
Ce phénomène est particulièrement remarquable lors des
campagnes électorales.
Il n'est pas rare que des chefs
n'appartenant pas au m@me parti politique usent de cès ca-
naux de diffusion
pour se dénigrer mutuellement.
Cette
fusion des techniques traditionnelles avec l'idéologie po-
litique "moderne" donne un autre type de propagande de ten-
dance totalitaire,liée étroitement à la manipulation psy-
chologique.
/1
1

55
littérature élogieuse à l'endroit de telle famille
"célèbre"
ou tel homme politique local,
en évoquant uniquement ses bon-
nes actions.
Et_s'ils n'ont pas l'intention de
le
célébrer,
ils retiennent délibéremment les actions les plus ternes de
son histoire.
Et comme les chansons de ces griots sont généra-
lement reprises par nombre de villageois au cours des causeries
du soir sous l'arbre à palabre,
dans les cabarets et les céré-
monies rituelles,
on peut considérer que les relais pour la dif-
fusion de la production propagandiste sont nombreux et variés.
Parmis les relais,
i l faut citer aussi les jeu-
nes,
les femmes,
les enfants et les servantes dont le rOle
de
vulgarisateur n'est pas à négliger dans la société mossi.
Par ailleurs, le marché local est,
par excellen-
ce,
le lieu de rencontres et d'échanges des nouvelles.
Il
a
lieu tous les trois jours et donnent l'occasion de contact et
de communication entre habitants des différentes localités. Ce
carrefour périodique favorise pleinement la circulation des nou-
velles de tout genre.
Il permet: aussi de soulever
ou d'expo-
ser tous les problèmes d'actualité de la communauté.
Enfin,
c'est le marché
qui est le lieu de rassemblement à l'occasion
des
grandes f@tes religieuses
(IIBasga ll ,
funérailles
••• ).
Dans ces rencontres périodiques se tisse l'opi-
nion mominante qui peut s'imposer au chef et à son entourage.
Une sorte de feed-back qui permet au pouvoir traditionnel de me-
surer son impact au sein des masses.
Parallèlement donc aux circuits officiels
(Illo u nga",
IItablet",
"bendré ll ,' crieur-batteur,
griot)
i l existe

56
d'autres canaux d'information J
les cris stridents des femmes ~pleurées devant la per-
te de l'être cher
- les contacts directs entre individus du le "bouche
è
oreille".
"La plus grande masse des nouvelles et des connais-
sances s'éparpillent en particulier par l'intermé-
diaire du "bouche è oreille~ C'est grace è ce der-
nier mode de communication que dans un campement
(ou village), tout le monde sait en détail ce
qui
se passe,
et souvent plus ••• " (1).
A cette phase, ce sont les récits des vieillards
qui sont les plus ~coutés.
Dans ces causeries à batons rompus,
chaque intervenant précise autant qu'il le peut les sources de
l'information qu'il révèle. Tant et si bien que l'auditoire ne
perd parfois dans un labyrinthe de phrases rondement construi-
tes et où la formule "oub' yéti ••• oub'
yéti ••• " (D' après
que ••• d'après que ••• ) prolifèrent.
De part ses fondements,
la tradition orale de l'information n'offre aucune garantie de
pr~cision rigoureuse ; le risque de déformation étant plus
grand pour
les informations qui ne sont pas d'un intérêt im-
médiatement pratique.
C'est aussi le domaine de la fantaisie
littéraire, la possibilité morale pour l'opinion de s'exprimer,
de se défouler è la faveur des citations anonymes.
C)
L'Organisation
de
l'Information è l'échelon
de
la hi~rarchie supérieure
Mossi
L'''Empire mossi", avec è sa tête l'Empereur Mossi,
est compos~, disions-nous plus haut de trois grands royaumes :
(1 )
.;;L~'..::I~n-!-f.:.;..::o-=ro:.:m.;.::a;,.t=-~~·:::o.:..:n,-...:e~n_..:...M.:.:a::..:u:::.;r==-=i..:t:..=a:.:.n~~=-·e:::,. - Th è s e 3e cyc 1 e , l F P.
Paris.
1974,
p.83,
Soutenue par HAEIEOULAH OULD MOHM1ED
AEDOU (H.)

57
ceux
de Tenkodogo,
Ouagadougou et Ouahigouya.
tes liaisons
entre les diff~rentes composantes de l'"Empire" dont l'organi-
sation socio-politique et économique englobent souvent de vas-
tes étendues territoriales,
demandent aujourd'hui encore la
création de véritables réseaux de courriers et de messagers.
Au niveau de cette l 'hiérarchie supérieure, la
circulation de l'information suit des circuits mieux organisés,
à cause de la nécessité spécifique pour les Rois de provinces
(royaumes) de maintenir un contact étroit avec les chefs de
village qui relèvent de leur autorité respective.
Le système informatif traditionnel se retrouve
être quasiment le même dans les trois royaumes.
Oans chaque royaume,
l'information est d'abord
tenue par l'ensemble des chefs qui participent hebdomadairement
au Conseil du Royaume.
C'est à partir de là que certaines in-
formations seront diffusées à l'ensemble des chefs des villages
dépendant du royaume.
Au niveau de chaque Royaume,
cette diffusion des
nouvelles est l'oeuvre des messagers ou courriers spécialisés
ils s'appèlent "Nab Yèta" quand ils ont rOle d'espion auprès
d'un ennemi.
"Songna" ou "Songné" lorsqu'ils sont envoyés par
le Roi,
auprès d'une autorité traditionnelle.
En fait le
"Sanga" est un serviteur perpétuel du Roi aux fonctions multi-
ples.
Il peut m~me @tre chargé de surveiller les femmes du sou-
verain,
de lui communiquer ce qu'il sait de leur conduite.
Toujours à cette échelle hiérarchique,
on
re-
trouve comme au
ni~eau du village, un groupe de confidents qui

58
sont des Sages du Royaume et qui jouent auprès du Roi et de ses
ministres le rÔle d'informateurs et de conseillers.
Ils
sur-
veillent
et recueillent les avis en
cours et en discutent
avec le souverain.
Quant aux liaisons du Mogho-Naba avec les chefs
de provinces
(Royaum~), elles sont assurées au niveau officiel
par des "Nanamsé",
une sorte d'ambassadeurs dont la mission est
de trouver avec l'autorité centrale
(Mogho-Naba)
une solution
pour un problème en suspens.
Cette dernière liaison peut être
confiée à un ministre de la Cour du Mogho-Naba.
Ce dernier,
comme tous les autres ministres de la Cour "impériale" est te-
nu d'informer quotidiennement le Mogho-Naba par ordre de pré-
séance de l'actualité politique,
économique et sociale dans les
di fférentes
provinces.,
Les ministres sont également chargés
d'introduire les personnalités traditionnelles
(auprès
du
Mogho)
venues exprimer les doléances auprès de l'"Empereur des
Mossi".
Ces derniers confient à l'Empereur des informations
parfois très utiles concernant les intentions bienveillantes
ou malveillantes
de ses hÔtes ou de ses chefs à son égard.
Des messagers servent de relais entre les minis-
tres du Mogho et les chefs de villages.
Inversement,
les cQefs
de village utilisent leurs enfants
ou leurs serviteurs avisés
pour transmettre des messages aux gouverneurs de provinces
(Royaumes) ou par leur canal au Mogho-Naba lui-m@me.
"Ces in-
termédiaires évitaient les face à face qui pouvaient troubler
les relations entre ceux dont la position découlait de l'ap-
partenance au lignage royal"
(1).
Aujourd'hui encore
cette
(1)
BAZIE
(J.H.).- Op. Cit.
pp.
40 -
41.

59
pratique est de rigueur en raison des combinaisons politiques
auxquelles participent les structures du pouvoir traditionnel.
Dans les relations entre chefs de canton et
chefs de village ou simplement entre Rois de provinces ou chefs
de même rang,
les communications se font souvent par des envois
confidentiels.
Les
porteurs de tels courriers sont des spécia-
listes rusés et avertis qui ne doivent à aucun prix divulguer
leur mission.
Il faut préciser que les informations à carac-
tère officiel sont diffusées par les canaux de la hiJrarchie
coutumière et sont plus ou moins contrOlées.
Les nouvelles venant de l'extérieur de l'Empire
mossi" sont essentiellement l'oeuvre de marchands et de commer-
çants musulmans.
Rompus aux longs parcours,
ils savent dépis-
ter les renseignements sur les routes des
troupeaux,
du pois-
son et de la kola
•• ~
Les esclaves ont d'abord
été les véhicules
de
l'information sur les Royaumes africains environnants.
C'est
après l'abolitiion de l'esclavage que les circuits commerciaux
vont prendre les relais pour les renseignements.
Les mossis longtemps restés à l'écart des con-
tacts avec l'Europe,
ont bénéficié
de l'expérience des
pre-
miers royaumes colonisés.
A ce propos SKINNER fait dire ceci
à un dtimestique interrogé sur les raisons de la méfiance du
Mogho Naba envers les Européens
s
"les blancs agissent
toujours de la même façon
•••
Il y en a
toujours un qui vient et, s ' i l est bien
reçu,
les autres arrivent en grand nombre
,
ils se

60
fixent dans le - pays et une fois qu'ils s'y sont
établis,
i l n'y a
plus de chef noir. Ce sont eux
qui règnent"
(1).
Dans la structure administrative
:, traditionnel.,.
le du Mogho, l'information n'était pas et n'est
toujours pas
un domaine négligé.
Les Mossis ont vite compris la relation
intime qu'il y a entre pouvoir et information.
D'où l'existen-
ce d'une éthique de l'information.
En effet dans les domaines où le sacré et le re-
ligieux se trouvent imbriqués, les complaisances dans les in-
formations ne sont pas tolérées.
Chaque Mossi est tacitement
tenu à cette règle d'importance.
C'est ainsi que les nouvelles
sur les pluies, les cultures,
les récoltes,
les épidêmies,
les
décès,
les funérailles
•••
sont sacr~es.
Elles circulent ra-
pidement à la faveur des déplacements,
pendant les salutations
d'usage,
les rencontres au marché mais en aucun cas ne souffrent
de distorsion.
Les rapporteurs sont tenus
moralement de faire
une narration précise et de donner les relations les plus cor-
rectes possibles de ce qu'ils ont vu ou entendu.
La vérité ici
est de rigueur et la responsabilité sociale et religieuse de
l'informateur est engagée.
(1) SKINNER
(E.P.)~- Les Mossi
de la Haute -
Volta.-
Paris,
Editions Internationales. Traduction 1972,
édition 1964,
pp. 320 -
321.

61
D)
L'influence
du
pouvoir
traditionnel
et
les
moyens
d'information
modernes
La radiodiffusion est un acquis du pouvoir mo-
derne dont les structures dépendent étroitement de l'Etat.
Alors les forces traditionnelles peuvent-elles avoir une quel-
conque influence sur l'orientation de cette énorme machine?
Toutes les conséquences de
la colonisation, à
l'instant considérées, concourent à un affaiblissement du pou-
voir et de l'autorité de
l'organisation sociale antérieure.
La désacralisation de la royauté et de la chefferie demeure a-
gissante au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire
contemporaire voltaique.
Cependant, la société mossi qui, par son orga-
nisation est dite "société étatique", possède une administra-
trion rudimentaire, comportant une hiérarchie capable d'inter-
venir au niveau de la bureaucratie moderne pour demander une
orientation précise.
En ce sens, le pouvoir traditionnel
a
changé de nature.
Depuis l'épo~ue coloniale, la coexistence
du système traditionnel (régissant des relations de subordina-
tion directe) et le système moderne (fondé sur la bureaucratie)
s'est avérée efficace en Haute - Volta.
Les deux se sont plus
ou moins associés, l'un pour ne pas disparaître et l'autre
pour mieux contrOler la population.
Cette force relative de la chefferie tient
au
fait que plus de 90 % de la population restent encore analpha-
bètes.

62
Les relations particulières qui lient la hie-
rarchie traditionnelle avec le pouvoir politique ne sont pas
sans incidence sur la radiodiffusion.
Au niveau des programmes,
i l paraît
encore
inimaginable
d'animer des émissions dont le contenu tendrait
à démystifier cette institution féodale.
Un tel programme se-
rait considéré comme
une manoeuvre attentant à
la sécurité
intérieure de l'Etat.
En décembre 1965, le premier président
de
la République annonçait publiquement qu'il ~mettait
fin
aux traitements des chefs traditionnels.
La
réaction à cette
décision fut d'abord une campagne de dénigrement à travers les
canaux de diffusion
rudimentaire.
La situation économique
catastrophique
doublée d'une politique de gabégie que menait
M.
Yaméogo accentuait l'impopularité du régime qui,
un mois
seulement après,
était renversé par un soulèvement populaire
le 3 janvier 1966.
On n'a jamais souligné assez l'influence de la
propagande défavorable à M. Yaméogo menée par les chefs coutu-
miers à cette pêriode.
L'ancien président perdait ainsi ses
alliés les plus conservateurs.
Mais si le premier président a cru bon devoir
mettre fin aux traitements des chefs, c'est aussi en raison de
sa volonté de réduire l'autorité de ceux-ci et surtout de con~:
sacrer la suprématie de l'Etat moderne.
De toute façon,
à l'heure actuelle,
le Régime
de Ouagadougou n'a pas-
l'intention:
de briser le pacte qui le
lie de fait avec les forces féodales.

63
L'importance de la hi~rarchie traditionnelle
dans le domaine de l'information moderne se situe à plusieurs
niveaux:
1 0/
Toutes les qrandes cérémonies coutumières voient la
participation effective de la presse~ de la radio et", parfois" de
la télévision: cérémonies d'intronisation,
funérailles des
chefs sont la personnalité est jugée rayonnante par le gouver-
nement,
fêtes traditionnelles •••
A ces différentes occasions,
la presse consacre des articles et des images ; la Radio diffu-
se les éléments sonores recueillis sur place.
Sur ce point,
i l faut souligner les.luttes
d'influence de plus en
plus croissantes entre les différents
chefs impliqués dans les partis politiques.
La situation poli-
tique nationale a débouché sur la représentation de trois par-
tis politiques à l'Assemblée Nationale dont deux constituent
l'opposition au
sein de ce parlement.
Certaines autorités
féodales ont dO choisir leur camp;
conséquence: l'informa-
tion sur les
"faits coutumiers dans les Grands moyens d'infor-
mation est censurée selon les vues des chefs affiliés à la ma-
jorité gouvernementale.
Autre conséquence non négligeable :
le Larlhé-
Naba,
ministre de la guerre
du Mogho-Naba, s'étant prononcé
pour un parti de l'opposition favorable au retour de l'ancien
président Yaméogo, s'est
vu
suspendre
l'animation
de son
émission "la Soirée en Mooré"
(1).
Cette émission,
par
le
(1)
Une analyse qualitative du contenu de cette émission s~ra
faite plus loin dans notre seconde partie consacrée à l'~­
'tudequantitative et qualitative.

64
simple fait d'être conçu et animé par un représentant des for-
ces féodales révèle assez l'influence de la chefferie tradi-
tionnelle dans les structures de l'Etat moderne et particuliè-
rament dans le domaine de l'Information.
Cette irruption
du
pouvoir Royal n'est possible que dans la mesure où celui-ci
ne s'oppose pas ouvertement à l'action du président de
la Ré-
publique~
2°/
L'infèrmation officielle émanant du pouvoir
Central transite obligatoirement par les différents chefs
avant d'être diffusées largement au sein des masses:
pièces
d'état civil, dates et bureaux des élections nationales, réfé-
renda,
recensements divers,
perception des impOts •••
Sur
ce terrain,
préfets et sous-préfets travaillent en collabora-
tion avec ces "souverains".
En raison de l'état des voies de
communication
(routes impraticables en toute saison,
insuffi-
sance des
pistes de liaison entre villages),
de l'isolement
des masses par rapport à l'administration locale, ces chefs
centralisent à leur niveau un capital d'informations qui
fait
graviter autour d'eux les habitants des villages.
La réalisation de certains prOgrammes de
la
Radio-Rurale nécessite la collaboration des chefs.
C~s derniers
n'y sont pas toujours inconditionnellement favorables estimant
que le Pouvoir moderne n'honore pas ses engagements vis-à-vis
de leurs localités w
3°/
Les chefs livrent des informations importantes
aux autorités politiques sur l'attitude des autres chefs ju-
gée par exemple hostile au ministre de la région.
Il n'est
pas rare qu'ils soient consultés sur la nomination éventuel-
le d'une personnalité locale à une responsabilité nationale.

65
Et même i l arrive qu'ils interviennent eux-mêmes pour deman-
der que tel homme de leur région soit membre du gouvernement.
On peut dire donc que les notables traditionnels détiennent
d'une certaine manière l'information politique.
Cette situa-
tion peut expliquer qu'ils s'intéressent par personnes inter-
posées à ce qui est écrit ou dit dans les Grands moyens d'in-
formation de la société contemporaine~
Après cette vue panoramique sur les circuits de
l'information traditionnelle et sur l'influence de la hiérar-
chie sur le fonctionnement de l'information d'Etat,
on peut se
demander si la radio n'a pas supplanté le système rudimentaire
de l'information~
La radio dispose d'un atout sérieux:
elle est
le prolongement moderne du système de communication orale.
La
radio jouit donc d'un prestige certain en milieu rural.
Par ailleurs, la radio court-cirœuite les cir-
cuits de la diffusion traditionnelle dans la mesure où l'au-
ditoire n'est plus tenu de s'en remettre au chef de village
pour entendre les messages radiodiffusés en langues locales.
Cette nouvelle technologie a donc inculqué une forme de com-
plexe d'infériorité aux moyens artisanaux de communication so-
ciale.
Cependant, deux restrictions s'imposent:
-
le temps imparti aux programmes en langues locales
est-il suffisant pour répondre à toutes les préoccupations du
monde rural?
La vîe quotidienne du village ne peut être
constamment réglée sur le rythme de la vie nationale.
C'est
à ce moment que le mode de communication ancien joue son rOle
et symbolise la
persistance de cette culture autochtone
qui

66
nous vient du fond des âges.
-
L'influence des masses populaires vis-à-vis de
l'orientation générale des programmes gouvernementaux néces-
site pour le pouvoir moderne d'avoir des intemédiaires effi-
caces.
Dans ces conditions, les deux systèmes de communica-
tion sociale
(ancien et moderne)
ne sont pas incompatibles
mais pl~t6t complémentaires.
Jf
Le
poids
du
modernisme
ou
la
dynamique
de
la
modernité
La colonisation a transformé tout problème po-
litique en un problème technique relevant de la compétence
administrative~
Le doublage des autorités reconnues adminis-
trativement,
par les autorités traditionnelles illustre
le
premier processus.
D'autres facteurs ont opéré de façon
indirec-
te
: les églises catholiques et protestantes ~ui se multi-
plient après 1920 sous le couvert d'une action apolitique.
Par aillewrs,
la modification des
stratifications sociales dOs au processus de modernisation a
mis en place les 'générateurs de classes sociales hors du ca-
dre étroit des ethnies.
Ces classes
classifient les agents
du pouvoir étatique
envisagé sous ses formes politique, et
économique,
les agents de l'occidentalisation sous l'aspect
de l'école et des
"élites lettrées", les commerçants et pe-
tits entrepreneurs et enfin les
salariés organisés ou non en

67
groupements professionnels.
"Des intér@ts communs tendent è
allier certaines de ces couches sociales et à pro-
voquer, par réaction, la prise de conscience de
celle d'entre elles qui se découvrent la plus dé-
munie (la dernière).
Ainsi s'ébauchent les con-
tours d'une bourgeoisie bureaucratique, d'une
bourgesisie économique et d'un prolétariat encore
peu nombreux"
(1).
Avec "l'interdépendance", la situation d'ensem-
ble ne s'est pas améliorée.
Elle reste caractérisée par
un
retard économique et une dépendance de l'économie qui ten~ent
à contrarier la différenciation des classes sociales.
En ef-
fet, les rapports de production modernes n'ont
pas encore
acquis, en Haute - Volta, le rOle déterminent qu'ils ont dans
les sociétés occidentales.
L'explication doit @tre recherchée
à partir des données
politiques, c'est-à-dire au plan des re-
lations entretenues avec le nouveau pouvoir.
L'accès à celui-
ci contribue au renforcement de l~ seule classe bien cons ti-
tuée, la classe dirigeante.
C'est la participation au pouvoir
politique qui donne une emprise sur l'économie, beaucoup plus
que l'inverse.
Dans la société voltaique en voie de moderni-
sation, la prépondérance du politique reste accentuée; cela
pour une raison évidente: l'armature politico-administrative
est mise en place, à l!échelle nationale, bien avant que l'é-
conomie moderne ait pu s'édifier, et elle constitue le prin-
cipal instrument de liaison entre les différents groupes eth-
niques.
D'où encore l'importance de l'information.
A)
L'école et les nouveaux clivages culturels
L'introduction de l'école dans la société voltaique a
(1)
BALANDIER
(G.).- Problématique des classes sociales en
Afrique Noire.- in Cahiers Internationaux de Sociologie,
XXXVIII,
1965.

68
engendré une nouvelle manière de penser, de vivre et d'agir.
Elle appara1t comme le remède-clé au développement socio-é-
conomique.
C'est le point de départ de tous les programmes
quinquenaux et la condition essentielle pour une amélioration
de l'i~formation des citoyens.
L'importance de la presse
et
d'une certaine manière de la Radiodiffusion dépend du seuil
d'alphabétisation de la population.
Car certaines informations
à caractère technique ou scientifique ne sont,
pour l'heure,
compréhensibles qu'avec la formation générale de l'école.
Cette catégorie de la population scolarisée ou
alphabétisée est presque toujours acquise aux conceptions
du
mode de vie occidentale et exige une diffusion de l'informa-
tion du type libéral.
On peut
donc
dire
que l'école
se-
crète de nouveaux clivages culturels qui sont susceptibles de
conditionner l'écoute des programmes radiophoniques et surtout
le contenu des émissions diffusées.
Enfin l'école est une ouverture sur le monde
occidental en particulier.
De ce
fait,
elle prépare l'indi-
vidu à la propagation de cette culture sur laquelle nous re-
viendrons dans les seconde et troisième parties de notre dé-
veloppement.
E)
he cadre constitutionnel: un héritage modernisant
Le projet de constitution soumis par le géné-
ral de Gaulle en Afrique française a été approuvé le
28
septembre 1958 par la Haute -
Volta.
Cette première consti-
tution a été promulguée le 19 mars 1959.
Elle rappelait
en
son préambule l'attachement du pays aux principes de la

69
démocratie et des droits de l'homme.
L'Etat, au fur et
à
mesure, s'établit en droit moderne.
"Comme cette transformation
(entendez l'indépen-
dance)
est de droit,
qu'elle ne comporte pour
nous aucun dommage,
qu'elle ne fait que modifier
la forme sans nullement changer le fond de la
solidarité franco-africaine,
nous l'acceptons
volontiers"
(1).
A cette m@me année de la promulgation de la
constitution voltaïque en 1959, intervint la création de la
Radiodiffusion Voltaïque.
On peut dire que dans l'esprit de la décoloni-
sation proposée par de Gaulle,
i l s'agissait de créer des l i -
mites géographiques,
de
territoires épars qui propageraient
éternellement la culture française.
Il s'agissait donc d'ame-
ner les
Africains à une intégration totale de la langue et du
système politique français.
Parlant des institutions, l'auteur
des "Mémoires d'Espoir" é c r i t :
"Ainsi s'édifie décidément entre la France, d'une
part,
une importante partie de l'Afrique
et
Madagascar,
d'autre part,
un ensemble d'hommes,
de
territoires,
de ressources,
dont la langue commune
est le français,
qui,
au point de vue de la mon~
naie constitue la "zone franc",
où les produits de
toute nature s'échangent sur la base de la préfé~
rence,
où 'on se consulte régulièrement sur
les
sujets politiques et diplomatiques,
où en cas de
péril on se porte mutuellement secours, où sont
conjuguées les transports maritimes et aériens
et
les réseaux du télégraphe,
du téléphone et de la
radio,
••• "
(2).
Conçu et créé de cette façon,
l'Etat voltaïque
est doté de la souveraineté internationale.
Il fut,
comme
les autres,
subtilement amené à adopter des textes constitu-
tionnels préparés par l'ancienne métropole.
L'adoption de
(1)
de GAULLE
(Ch.).- Mémoires d'Espoir".- Plon 1970,
p. 84.
(2)
Ibid.
pp~ 86 - 87.

70
ces textes étant présentre par l'Occident comme une preuve con-
crète de m~turité, une preuve que les nouveaux Etats pouvaient
accéder aux organismes internationaux.
Depuis cette date,
plusieurs constitutions ré-
publicaines se sont succédées dans notre pays:
celle de 1959,
de 1970, de 1974 et de 1978.
Fondamentalement toutes les cons-
titutions se ressemblent.
Elles garantissent toutes l'option
libérale et réaffirmeent les principes essentiels des droits
de l'homme
et de la démocratie.
En tout état de cause,
toutes ces constitutions
elles-mêmes
ne sont jamais scrupuleusement respectées.
Dès
lors,
le constitutionnalisme apparaît comme
peu tourné vers
les intér@ts de la population.
Agitations et mécontentements
se succèdent: manifestations populaires du 3 janvier 1966, la
cascade de soulèvements sous le gouvernement de la seconde ~é­
publique, la crise de régime de février 1974 entraînant la
formation d'un régime
militaire de
fait ne reposant sur au-
cun texte constitutionnel,
le mouvement syndical de décembre
1975,
la prolifération des tracts signés ou anonymes contre le
système politique, l'expérience non concluante de tous les
partis en place, la oarticipation minoritaire de 35 % aux élec-
tions législatives et présidentielles de 1978 •••
Chacun de
ces mouvements sociaux et de ses bouleversements a ses réper-
cussions au niveau de
la radiodiffusion et de son utilisation.
Pour le pouvoir, en effet, la colère populaire dépend de la
manière dont les informations sont livrées aux auditeurs.
Gonidec,
analysant la crise des institutions
africaines,
pense que le phénomène est dO au fait
que "le

71
peuple dont on dit qu'il est""
souverain n'est rien ou presque
rien.
Il est esclave,
i l est marginal,
ou absent,
dans sa
grande maj"orité et dans la
plupart des Etats du jeu politi-
que".
Sur le plan intérieur,
,l'Etat voltaïque ins-
taure des types de communication centrés sur une langue inter-
nationale et des moyens de communication dont les principaux
sont le discours, l'écriture et les techniques audio-visuel-
les.
Mais la presse,
ne jouant qu'un rOle mineur en Afrique,
c'est à la Radio qu'incombe la t§che de popularisation de
l'action gouvernementale.
Théoriquement la Radio serait donc
un moyen de communication entre le peuple et les pouvoirs pu-
blics.
C'est surtout par des messages radiodiffusés que ll or-
dre étatique et juridique agit de façon' régulatrice et déter-
minante sur l'ensemble de la population.
L'Etat moderne voltaïque a donc besoin d'un
système d'information qui affirme constamment son existence.
La radiodiffusion est,
à ce titre,
l'expression du principe de
territoire.
Dans les structures de la modernité,
le medium
a l'ambition de s'adresser à toutes les forces sociales dont
l!étude schématique fait ressortir les clivages suivants
s
-
la bourgeoisie politique et bureaucratique constituée
par les hommes politiques chargés de gérer l'Etat dans ses:
structures léguées par l'ancienne mé~ropole, l'aide supérieu-
re de l'armée,
la bourgeoisie compradore
(Grands commerçants
de l'Import-Export)
et les vestiges des forces
féodales
(les
tenants de la royauté ou de la chefferie traditionnelle dans
ses nouvelles formes).
Cette catégorie de Voltaïques représente

72
moins de 1 %de la population nationale
-
la petite bourgeoisie dans laquelle on retrouve
les
élèves,
étudiants,
employés,
enseignants,
infirmiers et cadres
de la santé,
techniciens,
artisans,
petits commerçants
•••
Cette fraction sociale aspire généralement au confort social
et matériel,
à un système politique et économique libéral.
Cet-
te catégorie d'hommes et de femmes atteint 4 % de la popula~.
tion
-
les coucnes et classes sociales confrontées plus dure-
ment aux conditions de vie les plus pénibles
(ouvriers et pay-
sans notamment soit près de 95 % de la population voltaique
avec moins de 300 FF par an et
par
habitant).
Elles
sont
étrangères aux institutions modernes dont elles ne voient pas
la relation avec leur vie quotidienne
(1).
Terminons pour dire que si les constitutions
voltaiques
ne déterminent pas toujours la décision politique,
elles fixent au moins le cadre de la décision.
A ce titre,
les règles constitutionnelles
non appliquées rev@tent beau-
coup d'intérêts s
-
elles expriment les croyances
politiques des gouver-
nements et proposent un modèle de société pour la Haute-Volta.
Ce modèle constitue l'oqjectif de la politique culturelle
du
régime
-
elles traduisent l'idéologie donc révèle la nature
du système culturel en cours
-
enfin elles manifestent la recherche de la légitimité.
A partir de ce cadre constitutionnel,
nous
(1)
BALIMA
(Th.).- Op. Cit.

73
présenterons très sommairement les partis politiques et les
syndicats afin de cerner les traits généraux du contexte cul-
turel de la
radiodiffusion en Haute -
Volta.
C}
Les partis
politiques,
éléments
modernisants
En
Haute -
Volta, les partis politiques accèm-
plissent des fonctions multiples: ils définissent l'Etat,
orientent l'économie nationalè et l'Information, organisent
la suprématie du politique et contribuent au remaniement
des
structures sociales.
Cette participation au changement est une oeu-
vre fondamentalement culturelle o
Car ils veulent,
théorique-
ment,
construire un cadre unitaire au-delà des particularis-
mes, assurer la diffusion d'idées nouvelles,
attribuer un rO-
le prépondérant à leurs agents de la modernité
(en l'occurence
les Journalistes).
Biens qu'ils utilisent parfois un langage
et un discours symbolique adapté au milieu traditionnel,
les
partis politiques sont à la fois les agents et les instruments
efficaces de la modernité:
utilisation des divers moyens
d'information et de persuasion,
référence à l'organisation so-
ciale occidentale,
adoption de la légalité bourgeoise du droit
français,
accords culturels divers •••
Une observation rapide de l'évolution du sys-
tème partisan voltaique révèle de façon probante les contours
culturels de la vie
politique ou du moins le modèle culturel
dominant~
La première République est l'ère du parti uni-
que et du contrOle syst~matique de la circulation de

74
l'information~
La seconde République, au contraire,
avec
son
multipartisme, constitue une originalité et retient tradition-
nellement l'attention des analystes politiques et des constitu-
tionnalistes.
Avec la chute du pouvoir politique de la premiè.
re République en 1966 prend fin la période du parti· unique
tandis que s'ouvre celle du
"libéralisme politique".
Cette
expérience ne s'est pas faite sans problèmes:
prenant prétex-
te de l'incapacité des partis à s'entendre sur un programme
de
gouvernement,
le "gouvernement militaire provisoire" suspend
"toutes les activités politiques" le 12 décembre 1966 et ceci
pour une durée de quatre
(4) ans.
Dans la pratique, le'cours de la vie politique
partisane s'est poursuivi' durant cette période de suspension,
donnant l'occasion de réaménagements divers à l'intérieur des
partis.
Au terme de cette suspension officielle,
en
1970,
huit
(8)
partis politiques vont émerger à la surface,
tous légalement reconnus.
En réalité,
la plupart de ces par-
tis n'ont eu qu'une implantation marginale car ils sont
l'oeuvre improvisée de certaines "personnalités" à la recher-
che des voies et moyens pour
accéder à
n'importe quel gouver-
nement.
Ainsi s'explique la naissance de cette gamme de par-
tis sans
. lendemain sous la seconde République
-
P.R.N.
(parti du reqroupement national)
-
U.N.R.V.
(union pour la nouvelle république voltaïque)

75
-
P.T.V.
(parti' travailliste voltaique)
-
G.A.P.
(groupement d'action populaire)
Ces quatre partis n'ont jamais pu @tre repré-
sentés à l'Assemblée Nationale.
en dépit d'un système électo-
rale réputé pour @tre fondé sur la représentation proportion-
nelle.
Celle-ci permettait théoriquement à ces marginaux
d'accéder modestement au Parlement.
leur échec collectif
a
donc consolidé la position des partis relativement anciens
le R.D.A.
(Rassemblement démocratique africain),
le P.R.A.
(Parti du regroupement africain) et le M.l.N.
(Mouvement de
libération nationale)
-
l'U.D.V. -
R.D.A.
(Union démocratique Voltaique du
Rassemblement démocratique africain)
est ~n parti de gouverne-
ment depuis 1959.
D'abord le parti de Maurice Yaméogo,
i l de-
viendra après sa chute en 1966, celui de ses anciens opposants
Joseph OUEDRAOGO
(ancien leader syndicaliste)
et Gérard Kango
OUEDRAOGO
(ancien ambassadeur à Londres) qui se partagent res-
pectivement le sécrétariat général et la présidence du parti
en 1970.
Après les élections de 1970, le R.D.A. conserve
la majorité absolue à l'Assemblée avec 37 sièges sur 57 à pour-
voir.
Mais les dissensions et rivalités internes orchestrées
par les deux nouveaux leaders ne donnent pas à ce
"Rassemble-
ment" les moyens de s'adapter
aux exigences et aux revendica-
tions sociales~
Il se divise en plusieurs tendances hostiles :
celle de Gérard Kango,
celle de Joseph OUEDRAOGO et celle
de
l'ancien président de la Républi~ue Maurice Yaméogo.
A
ces
trois s'ajoute·
une dernière tendance animée par les transfuges
du R.D.A. au sein de l'Union nationale des indépendants.

76
Ces querelles internes,
alors même que le par-
ti R.D.A. assume le pouvoir gouvernemental, donnent prétexte
au coup d'Etat militaire du B février 1974 perpétré par
le
président de la République lui-même,
le général LAMIZANA.
Le R.D.A.
se présente comme un parti conserva-
teur de droite,
allié moderne de la chefferie traditionnelle,
de la bourgeoisie "compradore"
et de la "bourgeoisie politico-
bureaucratique" vieillissante.
Anti-colonialiste avant 1950,
ce parti s'est
mO en parti favorable à l'idéologie libérale de l'Europe oc-
cidentale.
Son option économique est celle de la libre entre-
prise.
Au plan diplomatique,
le R.D.A.
s'aligne généralement
sur les positions de l'ancienne métropole et privilégie ses
relations continentales avec les Etats africains dits modér~s.
Au terme de la constitution de la rrr e Républi-
que
(en date depuis 1978),
seuls les trois premiers partis
issus de la compétition électorale d'avril 1978 sont légalement
reconnus.
Au cours de ces élections,
le R.D.A.
s'est ac-
caparé 28 sièges sur les 57 à pourvoir,
marquant ainsi un re-
cul notable par rapport à 1970.
A ce propos,
i l faut souli-
gner le changement de l'échiquier politique :·voltaique avec
la naissance de l'U.N.D.D.
-
L'U.N.D.D.
(Union nationale pour la défense de la dé-
mocratie)
est une création de l'ancien président de la Répu-
blique.
Mais ne jouissant pas encore de ses droits civiques
depuis son procès d~avril
1969
c'est son fils ainé,

77
Hermann Yaméogo qui en assure le sécrétariat général.
Ce parti cs'inspire de la doctrine libérale du
R.D.A.
et se propose de défendre les libertés démocratiques et
l'unité nationale.
Il pr8ne une société libérale plus avancée,
avec en
toile de fond,
l'ambition de contribuer efficacement
à la réhabilitation de l'ancien président de la République.
Il faut dire que l'U.N.D.D.
a connu un succès
relativement important.
Créé seulement en octobre 1977,
i l
remportait 13 sièges aux élections d'Avril 1978 au détriment
du R.D.A.
qui pera 11
sièges par r?pport aux
élections de 1970.
Un autre élément- d'importance en faveur de
l'U.N.D.D.
est le fait que son candidat à la présidence de la
République,
Macaire
OUEDRAOGO,
a mis en ballotage le qénéral
LAMIZANA qui finalement ne l'a emporté que d'une courte tête
sur son adversaire.
L'U.N.D.D.
est donc la seconde force
politique
agissante du pays.
-
L'U.P.V.
(Union progressiste voltaïque)
est avant
tout un prolongement du M.L.N.
que dirigeait Joseph KI-ZERBO
de 1966 à 1977, date de sa mutation tactique.
Le fondement de
ce changement de dénomination
relève d'une orientation
franchement réformiste dans la mesu-
re où la notion de "mouvement de libération nationale" pouvait
prêter à confusion.
Ce parti,
anti-communiste et prétendument con-
tre le capitalisme sauvage,
se réclame d'un
"socialisme négro-

78
africain".
La plupart de ses membres se sont prononcé histori-
quement pour le l'NON" au référendum gaulliste de 1958 sur la
Communauté Africaine,
contrairement au R.D.A.
et au P.R.A.
Ses militants,
généralement issus de l'Union
Générale des Etudiants Voltaiques,
synsdicat_ anti-impérialis-
te,
ont adopté une modération opportuniste de
~llaspect révo-
lutionnaire ou progressiste.
L'U.P.V.
dans le contexte socio-politique vol-
taique tend à devenir l'aile moderniste et éclairé de la bour-
geoisie "politico-bureaucratique et compradore".
-
Le P.R.A.
(parti du regroupement africain)
n'a
pu

réapparaître qu'en 1966, à la chute de la première République
car l'instauration du parti unique par Maurice Yaméogo de 1960
à 1966 ne lui permettait pas de mener une existence légale en
Haute-Volta.
Il est assez implanté dans l'OUEST du pays où
i l demeure l'instrument de la "bourgeoisie politico-bureaucra-
tique et compradore".
Sur le plan doctrinal,
le P.R.A.
professe
un
"africanisme
éclectique se fondant sur les particularités
de la société voltaique.
~onsacré second parti
à l'issue des
élections
législatives du 20 décembre 1970, le
R.R.A. a été amené
à
disparaître
juridiquement de l'Assemblée après les élections
d'avril 1978.
En effet l'article 6 de la constitution du 27
novembre 1977 prescrivant le tripartisme,
le P.R.A.
alors de-
vancé par le R.D.A.,
llU.N.D.D.
et l'U.P.V.,
se devait
de

79
fondre ses 6 sièges dans l'un ou l'autre des partis constitu-
tionnellement reconnus.
Pour l'instant,
si l'aspect juri~ique
semble résolu,
la question de la mise en
pratique de cette
disposition légale n'est pas définitivement réglée.
Ses é-
lus étant soumis à l'appétit croissant des trois partis offi-
ciels.
Ainsi donc,
la seconde République de 1970
à
1974 a
vu naître une floraison de partis politiques dominés
par le
R.D.A.,
le M.L.N.
et le P.R.A.
A partir de 1978,
la
scène politique est accaparée par le R.D.A.,
l'U.N.D.D. et
l'U.P.V.
En fait,
IF.S
oppositions
partisanes ne sont
pas celles d'orientation idéologique mais celles que susci-
tent les contradictions et les rivalités entre fractions adver-
ses dans le but de gérer l'appareil d'Etat.
Politiquement
donc,
i l n'y a pas de différence fondamentale entre ces partis
qui présentent d'ailleurs les mêmes caractéristiques,
c'est-à-
dire le nomadisme,
l'opportunime et l'électoralisme de leurs
leaders et militants.
En outre,
ils recourent
tous au ré-
gionalisme et au tribalisme pour capter les voix dans les dif-
férentes localités de pays.
Ils sont enfin favorables
à
la
doctrine de l'économie libérale,
à l'axe diplomatique
Paris-
Ouagadougou et en revanche
,
farouchement anti-communiste.
En définitive,
le système partisan pluraliste
ou tripartiste voltaique est homogène quant à la nature des
orientations politiques qui le composent.
Pour clore cette présentation laconique des
partis politiques voltaïques,
i l faut souligner l'existence

80
de partis marginaux et clandestins qui,au total,
excèdent
la
dizaine.
Cette r~alit~ objective influe indirectement sur le
cours de la vie politique et aura indubitablement des consé-
quences pratiques dans l'exercice du pouvoir d'Etat en
Haute-Volta.

81
TABLEA~DES PRINCIPAUX PAHTIS POLITIQUES DEPUIS 1960
(1)*
! Période
Partis
Partis
Partis
!
officiels
!clandestins ou dits!
représentés à
!
clandestins
!l'Assemblée Nationale
!
1960
M..L.l~.
à
D.D.V·/R.L.A.
P •.,l..L
~
v.D.v./R.D.A.
1966
P.R.A.
!
v.D.v./R.D.A.
U.D.V.jR.D.A.
1970
P.R.A.
J'I"L.N.
P.R.A.
à
V.N.L
P.A.I.
U.N.R.V.
1'1. L. N.
F. R. .l~ •
1974
G.A.?
U.N.L
r.T.V.
u.D.v./R.D.A.
D.D.V.jR.D.A.
ti.N.D.D.
-1
!Depuis
ti.?V.
U.l\\.D.D.
!
P.R.A.
P.A.I.
D.N.I.
U.P.V.
1977
;'.. I.P.H.A.
G.A.P.
P.R.A.
P.R.N.
'l.:.N.I.
v.D.v./R.D.A.
Uni0n Dé~ocrati~ue Voltaïque, section du Rassemblement Africain.
- P.R.A.
Parti du Regroupement Africain.
- M.L.N.
Mouvement de Libération Nationale.
- U.P.V.
Union Progressiste Voltaïque.
- D.N.D.D.
Union Nationale pour la Défense de la Démocratie 6
._L·
- D.N.r.
Union Nationale des Indépendants.
- l'':.I.P.R.A.
Mouvement des IndéFer.dants du Parti du Regroupe~œBt Africain.
- G.A.P.
.' Groupeffient d'Action Populaire.
- P~R;N;
Parti àu Regroupement ;~ational.
- P.T.V.
:,Parti Travailliste Voltaïque.
- P.A.I.
: Parti Africain de l'Indépendance.
(2) - L'article 6 de la constit~tion du 27 novembre 1977 prescrivant le tripartis~e
il s'ensuit que les trois partis constitutionnels issus des élections lÉgislatives
d'avril 1976 sont théoriquement: l'l.D.V./R.D.A. , l'U.N.L.~. ,et l'L.P.V. !
*
Tableau extrait de la thèse de A. NIKIEMA,
Cf. Bibliographie

82
2
D)
Le
mouvement
démocratique
face
au
système
politigue
Les organisations syndicales voltaiques jouent
un rOle de premier plan dans le fonctionnement du système poli-
tique et culturel.
En contribuant courageusement à la chute de la
première République le 3 janvier 1966, elles ont donné la
preuve de leur capacité de mobilisation,d'appréciation politi-
que.
A la veille de ce puissant mouvement populaire,
les forces syndicales tentèrent de créer un "intersyndicat"
dans le
but de coordonner efficacement toutes leurs actions
revendicatives~ Cette initiative s'avéra sans lendemain
en
raison des divergences et des affrmntements perpétuels entre
centrales.
L'Intersyndicale éclata laissant le mouvement syn-
dical dans la diversitécs
-
la Confédération Africaine des Travailleurs Croyants
(C.A.T.C.) affiliée à la Confédération Internationale des
Syndicats Chrétiens
(C.I.S.C.)
-
l'Org~nisation Voltaique des Syndicats
Libres
(O.V.S~L.) affiliéeà la Confédération Internationale des Syn-
dicats tibres
(C.I.S.L.)
-
l'Union Syndicale des Travailleurs Voltaiques
(U.S.T.V.) qui se proclamait théoriquement révolutionnaire
tout en pratiquent une politique de collaboration avec les
autorités politiques.
quant au deux prem~~rBs, elles prO-
naiemt "l'apolitisme syndical".
Sous la seconde République
(1970 -
1974), le

83
mouvement syndical s'organisa au mieux et présenta unanimement
er
un cahier de doléanc~au gouvernement le
1
mai 1970.
Ces
revendications de par leur contenu social et politique témoi-
gnaient de la m~turité de ceux qui menaient la lutte syndica-
le l
augmentation de 20 % des salaires
- augmentation des allocations familiales
-
baisse des impOts
~ introduction d'un système de sécurité sociale pour
les salariés.
En 1973
(le 12 février),
après une grève âpre
et longue déclenchée par le Syndicat Unique Voltaïque des
Enseignants du Secondaire et du Supérieur (S.U.V.E.S.S.),
le
gouvernement se résolut à suspendre deux leaders de l'''agita-
tion" pour fait de grève.
La réaction du mouvement démocrati-
que fut de nouveau implacable et le gouvernement se vut con-
traint de faire marche arrière.
En septembre 1974, le paysage des forces syndi-
cales s'était quelque peu modifié
-
la C.A.T.C.
s'était transformée en Confédération Natio-
nale des Travailleurs Voltaïques
(C.N.T.V.), renonçant ainsi à
son caractère confessionnel
-
la naissance d'une quatrième centrale,
la (onfédéra-
tion
Syndicale Voltaique
(C.S.V.)
qui se donnait une plate-
forme anti-impérialiste avec l'ambition de regrouper toutes
les organisations autonomes d'orientation progressiste.
Avec la convergence de la crise politique,
éco-
nomique et sociale de 1974 -
1975, le mouvement démocratique

84
lance une grande offensive le 30 novembre 1975 avec les quatre
centrales (C.S.V.,
D.V.S.L.,
C.N.T.V.,
U.S.T.V.)
à la fois
contre le "Mouvement pour le Renouveau National"
(créé h8tive-
ment par LAMIZANA Comme devant @tre le cadre unique de toutes
les activités politiques, économiques, sociales et culturelles)
et contre les scandales de certains membres du gouvernement.
Les syndicats réclament le ch~timent des coupables, exigent en
outre le relèvement des salaires d'au moins 3D % et la suppres-
sion de la contribution patriotique instituée lors du conflit
malo-voltaïque àe 1974 -
1975.
Enfin, les centrales syndicales
proposent au chef de l'Etat la normalisation de la vie poli ti-
que par lt~vènement d'un "gouvernement populaire et démocrati-
que".
Devant le tollé général des militants syndica-
listes, le chef de l'Etat, devenu un habile manoeuvrier,
choi-
sit de "diviser pour régner".
Il improvisa une consultation
des représentants de toutes les
couches sociales et décida de
nommer le sécrétaire gnénéral de l'U.S.T.V.
ministre de la
Fonction publique et du Travail lors de la formation du gou-
vernement du 9 février 1976.
Ce dernier accepta sans hésiter.
Enfin "en annonçant la constitution de la
"Commission Spéciale Consultative" chargée de don-
ner un avis sur l'orientation politique de
la
Haute-Volta,
le Général LAMIZANA semblait donner
satisfaction à la quatrième revendication syndi-
cale (retour à une vie constitutionnelle normale).
En fait,
i l escamotait par la m@me occasion
les
exigences syndicales d'enqu@te sur les détourne-
ments de fonds,
à la satisfaction de la couche
supérieure de l'armée et de certains partis poli-
tiques dont les membres étaient compromis"
(1).
(1) SDME
(Catherine).- Sociologie du pouvoir militaire
s le
e
cas de la Haute -
Volta.-
Thèse de 3
cycle, C.E.A.N.
Bordeaux
1979,
p. 221.

BS
Ainsi le mouvement syndical n'est pas à l'a-
bri de la récupération,
de la collaboration en dépit de l'exis-
tence de courants résolument anti-impérialistes en son sein.
En définitive, le mouvement démocratique vol.
taique regroupe une minorité sociale
(moins de 0,5 % de la po-
pulation) mais consciente et résolue,
ce qui place les syndi-
cats au premier plan des forces agissantes à l'intérieur du
système culturel.
Mais leur faiblesse réside dans leur émiet-
tement,
dans leur incapacité à trouver une juste orientation
durable.
Et
"comme les rivalités syndicales en Haute-Volta
ne comportent pas de dimension idéologique véritable
qui les rendrait irréductibles,
la multiplicité
des
syndicats est un élément de démocratie et de liberté
qui est d'autant plus appréciable qu'il est rare
en
Afrique ll
(1).
E)
Information d'Etat et représentations diplomati-
gues en
Haute -
Volta
Oans la structure de l'Etat moderne,
tous les
moyens d'information sont tenus de vénérer les représentations
diplomatiques et les autorités publiques et personnalités of-
ficielles des différents pays.
A ce sujet, la loi ND 20 AL
du 31
aoOt 1959 de la République de Haute - Volta est formelle.
En effet les articles 33 et 34 du paragraphe
4 stipulent que toute offense envers les corps suscités "sera
punie d'un emprisonnement de trois mois à un an et d'une amen-
de de 10 000 à 1 000 000
de francs ou de l'une de ces deux
peines"
(c'est-à-dire de 200 à 20 000 FF).
(1)
SoME (Catherine).-
Op. Cit.
p. 223.

86
En réalité la portée de cette loi ne se limite
pas à ~ ~' son énoncé.
Présidents et ministres étrangers, am-
bassadeurs, envoy~s plénipotentiaires, chargés d'affaires et
autres agents diplomatiques accrédités auprès du gouvernement
de la République Volta!que ont
une valeur sacrée dans le ca-
dre particulier de l'information.
C'est ainsi que la diffusion
d'une nouvelle relative à la France et jugée tendancieuse par
l'Ambassade de France entra~ne l'ouverture d'une enqu@te offi-
cielle qui débouche sur des blgmes et menaces à l'endroit des
des journalistes.
Durant notre stage au cours de l'été 1975, une
dép@che de l'Agence algérienne de presse faisait état de "la
corruption et de la dictature du régime du président Eyadéma
du Togo: les journalistes du service de la rédaction du Jour-
nal parlé de Radio Ouagadougou ont décidé de diffuser la nou-
velle avec citation de la source.
Cela fut donc fait.
Dès le
lendemain, le ministre togolais des affaires étrangères arri-
vait expressément de Lomé pour faire part au Général LAMIZANA
de Haute-Volta de la protestation officielle du Gouvernement
togolais contre ce qu'il appelle "la diffamation et la calom-
nie" auxquelles venait de participer la Haute-Volta.
Dans la m@me semaine, le chef de l'Etat vol-
taique en voyage officiel pour le Nigéria a dO faire escale à
Lomé pour présenter les excuses du Gouvernement voltaique au
président Eyadéma.
Lamizana, pour la circonstance, aurait
assuré
à ce dernier que le journaliste voltaique responsable
de la diffusion de l'information "diffamatoire et calomnieuse"
avait été "normalement sanctionnée".
En réalité, il n'en a
rien été.

87
Cet exemple se passe de commentaire.
I l révèle
l'importance des institutions diplomatiques et d'une manière
générale la délicatesse des informations politiques dans
l'exercice du Journalisme.
Autrement dit, cet aspect de
la
modernité n'est pas sans incidence dans la diffusion culturelle,
c'est~à-dire dans l'élaboration des programmes et dans la sélec-
tion des informations radiodiffusées.
En définitive,
la modernité et ses conséquences
p~sent plus lourdement dans le système de diffusion de l'infor-
mation.
Le mode de communication traditionnelle est devenu le
prolongement des mass-media.
Autrement dit,
les r81es et
les
fonctions se ~rouvent inversés; la suprématie de droit et
de
fait étant conférée aux structures léguées par la culture fran-
çaise.
Dans ce contexte la Radiodiffusion devient
un
instrument modernisant marqué par les orientations et les doc-
trines politiques du parti
(ou des partis) au pouvoir.

88
C h a p i t r
e
t
r o i s i
ème
5 i
t u a t
i o n
d e
l
a
p r e s
s
e
é c r i t
e
e n
H a u t e -
V o l t
a
L'organisation territoriale actuelle de la pres-
se écrite en Haute-Volta conduit à couper le pays en deux
les zones urbaines où se rencontrent les pouvoirs po-
litiques et administratifs
les
~zones rurales où sévit l'analphabétisme chroni-
que.
Les zones de diffusion et de récolte d'informa-
tions dépassent rarement les périmètres des métropoles urbai-
nes.
Dans tous les cas,
les tirages voltaiques res-
tent extrêmement bas.
Aucune publication ne dépasse guère
500 exemplaires.
A ce prmpos,
i l faut remarquer qu'aucun
journal de l'Afrique francophone n'atteint un tirage de 100 000
exëmpiâires.
Théoriquement,
i l existe donc un espace encore
inexploré.
La faiblesse des tirages voltaiques est-elle dOe
à
une désaffection profonde vis-à-vis de la communication écri-
te dans notre pays ?
A divers égards,
la presse locale dépend encore
étroitement des pays occidentaux,
notamment de la
France. Comme
le souligne un journaliste africain
"ici nous ne trouvons pas de papier sur place J pas
d'encre sur place J nous en sommes encore -
et ce-
la va durer quelque temps -
au stade où i l faut
tout importer:
les machines d'imprimeries,
la
technique,
les véhicules qui transportent ces jour-
naux,
jusqu'aux hommes compétents"
(1).
(1)
KEITA
in "Afrique contemporaine".
Janvier -
Février 1978

8
Ce tableau fort
pessimiste révèle la situation
d'ensemble de la presse écrite en Haute-Volta et explique
en
partie le tassement relatif de celle-ci.
:r
L'Imprimerie
en
Haute -
Volta
L'imprimerie a
été introduite dans le pays
dès
1939 par l'Archévéché de OUAGADOUGOU au moyen de quelques
ins-
tallations qui
ont abouti aujourd'hui à l'Imprimerie de
la
Presse Africaine,
propriété de l'Eglise catholique voltaïque.
Il faut ajouter à cette imprimerie catholique
les installations de la Mission Protestante de Ouagadougou.
L'Imprimerie
Nationale,
établissement public
à caractère industriel et commercial, a été créée en
1958 et
équipée totalement par la
France.
Elle dispose de moyens
techniques relativement importants qui
lui permettent d'assu-
rer l'impression des travaux administratifs ou d'ordre gouver-
nemental.
Ainsi elle imprime le
Journal officiel et
Carrefour Africain.
Cet établissement est placé sous l'autorité du
ministre des Finances et souffre de la concurrence farouche
que lui mène la Société Nationale d'Edition
et de Presse.
Cette dernière
(la SONAPRESS) a pourtant
été
installée en 1973 mais
au titre de société privée à caractère
industriel et commercial.
Contrairement à l'Imprimerie Natio-
nale qui conserve encore le procédé de la typographie,
celle-ci
a adopté l'impression offsett en couleurs qui semble justifier
son succès commercial.

90
1f
Les
titres
des
organes
de
presse
en
Haute-
Volta
A}
Les
titres
gouvernementaux
L'Agence Voltaigue de Presse
(A;V.P.)
créée de-
puis 1964 ne réalise pour l'instant aucune publication digne
de ce nom.
Elle n'avait d'existence que dans les textes offi-
ciels mais les dernières réorganisations intervenues en 1978 au
ministère de l'Information laissent penser que le gouvernement
veut lui insufler un sang nouveau.
Le Bulletin quotidien de BOBO -
DIOULASSO
ini-
tialement édité d'abord par la Chambre de Commerce a
été ache-
té par le gouvernement pour en faire le prolongement de l'or-
gane~
~Bulletin quotidien de OUAGADOUGOU devenu au-
Jourd'hui
Notre
Combat.
Ronéotypé comme son frère ainé de
la capitale,
i l est seulement tiré à 500 exemplaires par
le
service régional de la direction de l'information de
BoBO-
DIDULASSo.
A l'heure actuelle, cette publication s'essouf-
fle par insuffisance de crédits et pourrait réduire considéra-
blement le volume de son tirage.
Carrefour
Africain
est l'organe gouvernemen-
tal le plus ambitieux.
Il se veut un grand journal d'informa-
tion et d'analyse politique.
Créé depuis 1958,
i l a d'abord é-
té l'organe du parti
Union Démocratique Voltaique
(section du
Rassemblement Démocratique Africain,
U.D.V. -
R.D.A.) au pou-
voir jusqu'au 3 janvier 1966, date à laquelle i l prend une
orientation strictement gouvernementale.

91
Cet organe qui a déjà une longue histoire,
a
connu les périodicités diverses: hebdomadaire, bi-hebdomadaire,
i l est aujourd'hui théoriquement bi-mensuel et pratiquement bi-
mestriel~
Cette variation dans la périodicité traduit plus
qu'un malaise financier en dépit de l'introduction de la publi-
cité sur les colonnes du magazine.
En réalité très peu lu,
l'opinion voltaique ne voit pas l'intér~t d'une annonce quelcon-
que dans
Carrefour
Africain.
Sur ce terrain,
ce journal est battu par la
Radiodiffusion et par le quotidien privé, l'Observateur qui
tous deux l'ont réduit au silence sinon à l'improvisation per-
pétuelle.
En effet, la demi-page de publicité est évaluée
à
35 000 CFA
(700 FF)
dans
Carrefour
Africain.
Ce qui est
ininteressant pour les clients qui lui préfèrent les tarifs
proposés par exemple par la Radiodiffusion
(15 CFA le mot soit
0,30 FF).
Tiré à 2 500 exemplaires, cette
publication
traverse également une crise de confiance dans l'opinion qui
la trouve inapte à susciter le jugement critique.
En consé-
quence elle est éditée pour les institutions et les organis-
mes officiels
qui
veulent
se
pénétrer
des points de vues
officiels des autorités voltaïques sur les questions touchant
à l'actualité.
Cet organe devrait être réanimé mais le manque
d'imagination, la censure
brutale et la
faiblesse des cré-
dits expliquent son périssement progressif.

Le Journal Officiel de la République de Haute-
Volta
est un le9 de l'administration coloniale, devenu pro-
priété de la République de Haute-Volta à partir de 1958.
Heb-
domadaire, puis bi-hebdomadaire il est aujourd'hui bi-mensuel~
Tiré à 800 exemplaires et vendu à 150 CFA (3 FF), i l est sur-
tout lu dans les chancelleries, les ambassades voltaiques et
par les missions diplomatiques étrangères accréditées
à
OUAGADOUGOU.
Notre Combat, quotidient ronéotypé par la direc-
tion de la Presse Ecrite, est né lors du conflit frontalier
malo-voltaique.
Il succède au Bulletin Quotidien, feuilles
ronéotypées depuis 1957.
Il est tiré à 1 500 exemplaires et
vendu uniquement par
abonnement à 25 CFA (0,5 FF).
C'est le porte-parole quotidien des déclara-
tions et communiquées officiels.
Au plan international,
le
journal reprend intégralement les dépêches de l'Agence France
Presse (A.F.P.).
Son contenu très conformiste lui confère un :
intér@t de seconde zone même si cette publication devance par-
fois la Radiodiffusion dans la diffusion de certaines informa-
tions gouvernementales.
Au titre des publications gouvernementales, on
peut citer les périodiques tels l'Essor Rural
du ministère
du Développement rural qui se veut un outil de vulgarisation
des méthodes et techniques agricoles, et Trait d'Union
pu-
blié par les services de presse du ministère des affaires
é-
trangères~

93
B)
les
titres
des
publications
priv~es
Ces titres sont divers et variés,
aussi nous
en tiendrons-nous à l'essentiel.
al
~~_E~~~_=~~!=~~~~~~_E~~!~!9~~' deux organes offi-
ciels 1
-
le Peuple,
initialement appelé l'Eclair est en fait
un périodique du Mouvement de libération Nationale
(M.l.N.)
fondé par M.
KI -
ZEREo, son leader.
Oe tendance plut8t ré-
formiste,
i l présente un contenu intellectuellement construit,
mais i l reste pour la plupart des lettrés, une Tribune
de
haut niveau.
Par ailleurs, sa parution est devenue occasion-~
nelle d'abord pour des raisons financières,
puis
pour des
raisons d'ordre politique.
En effet, le M.l.N.
s'est mO en
Union Progressiste Voltaique (UoP.V.) depuis 1977 pour les
raisons tactiques de politique
intérieure.
Cette situation
explique l'abandon du titre l'Eclair
au profit de la nouvel-
le dénomination.
le Flambeau est l'organe de l'Union Oémocrati-
que Voltaique, section du Rassemblement Démocratique Africain.
les difficultés et les divergences politiques croissantes
au
sein de ce mouvement ne favorisent
guère l'essor de cette pu-
blication,
pourtant celle d'un parti au pouvoir.
Ses prises
de positions sont dictées par le conservatisme politique.
A ces organes, i l faut ajouter l'Observateur,
journal dit d'information créé en 1973 et imprimé sur dix pa-
ges en offsett-couleurs.
Il est vendu à 65 CFA le numéro
(1,30 FF) avec un tirage de 2 500 exemplaires.
Son orientation
politique pr8ne le réformisme et la technocratie.

94
Ce quotidien est quasiment en situation de mono-
pole ce qui lui permet de se maintenir sur le marché intérieur
et extérieur.
En effet,
c'est le seul organe d'information en
Haute-Volta dont les structures organisationnelles sont les
moins l~ches.
Les circuits de distribution s'améliorent d'an-
née en année :
abonnement,
vente en kiosque,
vente à la criée,
acheminement à l'intérieur du pays et à l'étranger.
Pour améliorer l'état de
ses finances,
l'Observateur
consacre les 3/10 de ses pages à la publicité.
Il est devenu le quotidien voltaïque de référence,
faute de
mieux.
En dépit de ses insuffisances,
l'Observateur
est une
expérience qui retient nombre d'observateurs voltaïques et é-
trangers.
Ses moyens sont assez limités mais ses initiatives
ne sont pas toujours malheureuses pour les lecteurs.
Par ailleurs, l'élite intellectuelle de la pla-"
ce y trouve une tribune de débats
contradictoires sur le plan
politique,
économique et social.
Enfin,
la rubrique "Radio
Cancan"
ou
"I\\'lam t i fu",
une sorte de libres propos sans a u-
teur, recèle les rumeurs,
les informations et les interroga-~
tions de l'homme de la rue qui,
souvent sont d'une pertinence
sociale remarquable.
L'Observateur est aussi l'organe de liaison a-
vec les Voltaïques résidant à l'étranger: Afrique et Europe
notamment.
A cOté de cet unique quotidien,
on note depuis
seulement juillet 1979, la naissance d'un "journal

95
d'Information et d'opinion"
:
DUNIA
(1).
Sa présentation,
plus
recherchée,
lui donne une mise en page plus travaillée et mieux
conç ue~
La stratégie de ce journal est franchement poli-
tique et en cela,
i l a le mérite de se présenter aux lecteurs
comme étant un organe "d'information
e t . d'opinion".;en cela,
i l
soutient clairement llaction du gouvernement.
Toujours dans le domaine
strictement politique,
i l faut noter les feuilles et les publications clandestines.
La Haute-Volta est,
sans conteste,
le pays d'Afrique Noire où
fourmillent le
plus de feuilles à caractère
socio-politique.
{
Bug -
Parga~~appelé aussi Takisé et Jewol-
Jema~ est l'organe du parti communiste révolutionnaire voltai-
que
(P.C.R.V.).
Il paraît sous trois titres inspirés de nos
langues locales
(mooré,
dioula et peulh) mais son contenu
est
rédigé en langue française.
Cette presse est révolutionnaire et prOne
la
lutte des classes pour une société communiste.
C'est un or-
gane d'agitation et de propagande révolutionnaire.
Le Patriote
est la tribune officielle de la
tigue patriotique pour le développement
(LIPAO).
Il a
vu le
jour seulement depuis 1975.
Sa parution est mensuelle et pré-
sente l'aspect d'une brochure.
Cette presse milite pour
un
réformisme de gauche,
" se considérant généralement comme le
levier d'un véritable pmtriotisme national.
(1 )
Dans plusieurs langues locales,
ce terme signifie "l'en-
semble du monde",
"l'humanité toute entière".
(2 )
Etincelle

96
Le Prolétaire
est un organe ronéotypé publié
par un groupe d'intellectuels.
Il est né en 1978 et se récla-
me d'obédience marxiste-léniniste.
Cette publication clandes-
tine développe la théorie selon laquelle la Haute -
Volta est
"politiquement indépendante" et doit lutter maintenant pour
son indépendance économique.
Son contenu reste doctrinaire et
polémique.
fait figure d'exception en ce qui concerne le développement du
mouvement syndical.
Les libertés démocratiques,
arrachées par-
ticulièrement sous la seconde République se sont concrétisées
par la multiplication de la presse revendicative.
Dans ce do-
maine,
chaque organisation syndicale diffuse ses prises de po-
sition,
ses analyses de la situation nationale ainsi que ses
revendications sociales.
Cette presse militante est générale-
ment
lue par les travailleurs des villes mais elle demeure en-
core l'apanage d'une minorité politisée dont les orientations
divergentes les mettent en situation conflictuelle.
L'Action:
mensuel publié par l'U.S.T.V.
(Union
Syndicale des Travailleurs Voltaiques).
L'Echo de l'o.V.S.L.
(Organisation Voltaïque des
Syndicats Libres)
: mensuel ronéotypé tiré à 1 500 exemplaires
et vendu à 25 CFA
(0,50 FF).
L'Education
Nouvelle
1
organe du S.U.V.E.S.5.
(Syndicat Unique Voltaique des Enseignants du Second~ire
et
du Supérieur).
C'est un bi-mensuel tiré à 300 exemplaires au
prix de 150 CFA
(3 FF).

97
La Semaine du Travailleur Voltaigue
:
hebdoma-
daire ronéotypé par l'O.V.S.L.
Il est vendu à 25 CFA
(0,50 FF~
Synagri 1 mensuel publié par le syndicat des a-
gents de ltagriculture.
Syntsha
:est un~bimensuel publié par les tra-
vailleurs de la santé humaine et animale en 400 exemplaires.
Il est vendu à 100 CFA
(2~FF) le numéro.
La Voix des Enseignants
mensuel ronéotypé par
le S.N.E.A.H.V.
(Syndicat National des Enseignants Africains
de Haute-Volta)
en 300 exemplaires au prix unitaire de 50 CFA
(1
FF).
cl
~=~__~~~~== __e~~!~~~~~~~= sont un ensemble d'impri-
més émanant surtout des institutions scolaires et sociales:
L'ARC:
revue mensuelle des encadreurs.
Elle
est ronéotypée en 550 exemplaires et vendue à 100 CFA
(2 FF).
L'Action pédagogigue
: mensuel publié par
le
Centre de documentation et de perfectionnement pédagogique
(C.O.P.P.)
de l'Institut National de l'Education.
Le Bourgeon:
périodique publié par l'Ecole
Normale des Instituteurs de OUAGADOUGOU.
Le Bulletin de Liaison
: mensuel destiné aux
responsables de l'enseignement pédagogique et publié par l'Ins-
titut National de l'Education.
Le Cor :
revue mensuelle des élèves du Prytanée
militaire de Kadiogo de OUAGADOUGOU.
Bulletin d'Informations statistiques et écono-
miques
1
mensuel tiré à 300 exemplaires et vendu au prix uni-
taire de 600 CFA
(12 FF).

98
Echo de la Bougouriba
publication des élèves
du collège de
DIEBoUGOU.
Echo du Canard : publié par le Cours Normal des
élèves instituteurs de oUAHIGoUYA.
Jeune
Volta
de l'Union générale des Etudiants
Voltaïques J feuilles ronéotypées tirées à 2 500 exemplaires
et vendu à 500 CFA (10 FF).
Sa parution est annuelle mais il
faut remarquer que des sections territoriales de cette Union
font régulièrement
des publications qui circulent clandestine-
ment et abondamment à l'intérieur de la Haute-Volta.
La Sagaie : mensuel des élèves deu Lycée nation-
nal PhilippeZinda KABoRE
,de OUAGADOUGOU.
Sa parution
est
pratiquement irrégulière.
Le périodique est tiré à 100 exem-
plaires et vendu à 25 CFA (0,50 FF).
Le Masque du Wé : périodique des élèves du Col-
lège de ToUNoUMA de BOBO-DIOULASSO.
Notes et documents voltaïques s
revue trimes-
trielle ronéotypée en 500 exemplaires.
Elle est vendue à
225 CFA
(4,5 FF) par le Centre Voltaïque de Recherche Scienti-
fique.
Recherches Voltaïques : collection de publica-
tions annuelles du Centre Voltaïque de Recherche Scientifique.
Le numéro est vendu à 1 000 CFA (20 FF).
S.A.E.D.
Informations: mensuel économique pu-
blié par la Société Africaine d'Etudes et de développement en
400 exemplaires au prix unitaire de 200 CFA
(4 FF).
Statistiques du Commerce extérieur
document
annuel publié en 32 exemplaires et vendu à 10 000 CFA (200 FF).
Enfin il faut noter les publications catholiques

99
Témoin du Christ,
Présence Voltaigue
et
Prudentes.
Ce sont
tous des périodiques dont les parutions sont régulièrement bien
assurées.
C}
La
presse
étrangère
en
Haute - Volta
Au titre de la presse étrangère, est-il néces-
saire de rappeler l'existence de quelques revues diplomatiques
et consulaires.
Deux sont bien connues :
-
Progrès, hebdomadaire réalisé par l'Ambassade
des
Etats-Unis en Haute-Volta.
Il pr@che les "vertus"
de la socié-
té américaine et présente favorablement les Noirs américains.
On le trouve au Centre Culturel américano-voltaique.
- Bulletin d'Information publié
par l'Ambassade de
l'U.R.S.S. en Haute-Volta.
Il s'agit également d'un organe
d'information et de publicité en faveur de l'Union Soviétique.
Outre ces revues diplomatiques éditées à
OUAGADOUGOU, il Y a une série de titres que l'on rencontre
couramment dans les centres publics et les kiosques
de
OUAGADOUGOU
et
BOBO-DIOULASSO.
Cette presse est essentielle-
ment d'origine française.
Il est
difficile de donner ici le nombre res-
pectif des numéros vendus, ceci demandant
une enquête parti-
culière
auprès des maisons de vente dans les deux villes.
Nous nous bornerons donc à énumérer les princi-
paux titres qui circulent régulièrement dans le pays, soit une
dizaine environ.
-
Demain l'Afrique
- Le Canard Enchainé

100
-
L'Express
Le Nouvel Observateur
-
France -
Soir
-
Jeune Afrique
Le Figaro
Le Figaro Littéraire
Le Monde
(le quotidien et la sélection hebdomadaire)
Le Monde diplomatique
La circulation de ces journaux en provenance de
Paris est quasi libre mais i l arrive que des numéros particu~
liers soient jugés inopportuns par le gouvernement voltaique
pour
des considérations
de
politique intérieure.
La presse africaine est paradoxalement beaucoup
plus rare,
ceci en raison de sa faiblesse
organisationnelle,
de ses tirages limités,
de l'inadéquation des voies de liaisons
entre Etats
et surtout de la méfiance des autorités
politiques
vis-à-vis de la presse non nationale.
Problèmes
et
perspectives
de
la
presse
écrite
en
Haute -
Volta
A première vue,
la situation de l'Information
écrite en Haute-Volta n'est pas des plus alarmantes.
On sem-
ble y jouir d'une totale liberté d'expression puisque les ti-
tres privés ne cessent de se multiplier depuis le début de la
seconde République en 1970.
Mais la divers~té des titres n'est pas synonyme
d'efficacité.
La presse voltaïque,
comme la Radio,
n'a pas

101
encore trouvé une structure autonome.
Elle reste celle léguée
par la colonisation,
c'est-à-dire tournée vers Paris.
Toutes
les publications officielles et privées baignent dans un ma-
rasme financier qui Daralyse sa capacité de
rénovation.
Ain-
si aucun de ces organes
voltaïques ne peut se donner le luxe
de mettre sur
pied une structure régionale de l'Information.
Ce faisant,la quasi totalité de cette presse écrite est éditée
à OUAGADOUGOU au détriment de nouvelles souvent importantes
dont le thé~tre des opérations se déroule plus à l'intérieur
du pays. Ce phénomène limite
sensiblement la percée de l'Im-
primé sur une plus grande partie du territoire.
Par ailleurs, le Journal est une denrée chère
et même très chère pour les revenus de nos concitoyens. C'est
dire que la lecture ~uotidienne de la presse est un privilège
social qui reste fonction des ressources dont disposent
les
lettrés.
Dans un pays où la majorité de la population lutte
pour survivre, le prix d'un quotidien prend une tout autre di-
mension.
Il en résulte que dans l'ensemble, les tirages
sont très faibles.
Les moyens de transports ainsi que l'état
des routes sont si médiocres que la distribution de la presse
dans les différentes localités s'avère pour l'instant impossi-
ble.
Ou bien alors,
les lecteurs résident hors de certaines
villes doivent se résigner à consommer une information écrite
chaque fois dépassée.
L'observateur, quotidien se donnant les "ver-
tus" d'un journal d'information, a joui quasiment d'une situa-
tion confortable de monopole jusqu'en juillet 1979, date à

102
laq uelle a
~té lancé le journal "Dunia". '
Son promoteur qui s'est d~jà illustré dans le
lancement d'un magazine,
ron~otyp~ "Sport-Volta", aujourd'hui
d~funt,
se donne
l'ambition de concurrencer
"L'observateur", voire de le neutraliser.
Politiquement,
ce nouvel organe se situe dans
la tradition de l'échiquier politique voltaïque;
i l ne véhi-
cule pas donc un courant innovateur.
En dépit des moyens techniques modernes utili-
sés
pour la confection de "Dunia",
on peut craindre que son
existence ne soit vite
compromise par sa coloration politique,
en témoigne le sort tragique de "Carrefour
Africain".
La position de "L'observateur",
i l faut l'avoueJ;,
tient surtout à la situation de M. Martial OUEDRAOGO,
bailleur
de fonds
et propriétaire puissant.
Donc une situation de quasi
monopole qui s'explique par sa longue expérience de fonctionne-
ment autonome.
Et aussi par le groupe de pression qu'il repré-
sente vis-à-vis des autorités publiques.
Autant de données qui
maintiennent le quotidien privé, L'observateur,
dans
une routi-
ne qui pourrait le détruire à court terme.
Il est significatif de souligner que sur
une
dizaine de villes voltaïques, moins de la moitié reçoit
le
quotidien avant sa péremption alors que partout la Radio
a
droit
de cité.
Le succès relatif de cet
organe privé s'expli-
que par les libres propos que contiennet ses pages.
Celles-ci
ouvrent la possibilit~ d'un certain climat de ~iscussion néces-
saire au débat contradictoire et à l'évolution des
mentalités.

103
Cependant,
ces articles de réflexion et de cri-
tiques restent l'oeuvre d'une minorité d'intellectuels qui,
i l
faut le dire, sont souvent en qu@te d'une tribune d'où i l pour-
rait se faire entendre.
Ceci révèle donc que le journal dans
Sa forme actuelle tend à @tre un class-medium.
De surcroît,
l'information écrite officielle
n'a pas la confiance des citoyens qui considèrent souvent
qu'elle répète les pouvoirs publics au lieu d'analyser en pro-
fondeur les différents sujets de l'actualité.
Alors la portée
sociale du journal se rétrécit.
Par ailleurs,
la langue de diffusion de la pres-
se réduit l'auditoire de celle-ci en Hàute-Volta,
car en dehors
du français on peut considérer que la transcription des lan-
gues locales ne sert qu'aux missions catholiques pour l'évangé-
lisation des populations rurales.
Mais si le français est aujourd'hui la solution
la plus
commode,
on peut penser que la popularisation de
la
transcription des langues locales donnerait un nouvel élan à
la communïcation écrite;
à condition,
bien sOr, que celle-ci
tienne compte des préoccupations locales et régionales qui im-
pliqueraient davantage les lecteurs voltaïques.
Malgré tout,
i l faut ajouter un certain nombre
de paramètres qui conspirent à la restriction du développement
de la presse écrite:
-
l'absence d'informations pratiques dans les différents
quotidiens et magazines
-
la monotonie dictée par les discours officiels,
les

104
activités lassantes des partis au pouvoir,
les détails insipi-
des de visites officielles
etc.
etc.
-
la presse est tournée vers l'Europe au détriment
des
réalités locales: actualité internationale valorisée
l'intellectualisme et le style ampoulé de nos
jour-
nalistes plus soucieux de s'imposer dans l'arène politique et
l'intelligentsia voltaiques que d'@tre compris par tous les
lecteurs.
Cette tendance les conduit à s'éloigner du niveau
général des alphabétisés qui reste encore celui de l'enseigne-
ment primaire ..
-
dans nos villes,
les mentalités en cours
s'inspirent
du mépris de l'effort.
Ce faisant,
la lecture n'est pas enco-
re une habitude bien comprise,
celle-ci étant axée sur les
sorties,
les divertissements et les joutes oratoires souvent
mysogines.
Enfin sur le terrain de l'exercice profession-
nel,
les obstacles
politiques viennent décupler les problèmes
Si les libertés démocratiques arrachées entre 1966 et 1970 sont
plus ou moins sauvegardées,
i l reste que la presse n'est pas
encore affranchie de l'autocensure.
Il arrive même que le gouvernement opère des
saisies au prix de
~"la raison d'Etat" en s'en prenant
à
(ce qu'il appelle)
"une certaine presse qui,
insuffisamment
consciente de tout le mal qu'elle peut faire,
s'acharne délibé-
rément sur l'édifice qu'ensemble nous devons construire.
Elle
ne saurait au nom de la liberté d'expression,
se complaire à
déformer sciemment nos problèmes internes et à semer le doute
et la confusion dans les esprits ••• "
Voilà
'qui émousse l ' esprit critique des

105
Journalistes vis-à-vis des évènements de politique intérieure.
Cette complaisance un peu forcée jette un certain discrédit
suf la presse locale,
soupçonnée disions-nous, de servir tou-
jours l'appareil d'Etat.

106
C h a p i t r
e
9 u a t r i ème
Rad i
0
d i
f
_
f u s
i o n
V o l t a ï g u e
e t
p o l i
t
i
g u e s
c u l t
u r e 1 1 e s
A priori,
les politiques culturelles sont aussi
diverses que les cultures elles-m@mes.
Il appartient donc
à
chaque Etat de déterminer et d'appliquer la sienne, compte tenu
de sa conception de la culture,
de son système socio-économiqu~,
de son idéologie politique et de son développement technologique.
La politique culturelle pose des problèmes principalement d'or-
dre institutionnel,
administratif et financier.
En réalité,
elle
couvre non seulement l'évalua-
tion des
besoins culturels,
les structures de gestion,
la pla-
nification et le financement,
la législation,
l'autonomie et la
décentralisation culturelle,
la
formation du personnel mais aus-
si la présentation du patrimoine culturel,
les institutions
de
diffusion culturelle,
la coopération culturelle internationale
et questions annexes.
Les influences arabo-islamiques depuis le XIIe
siècle après la destruction de l'empire du Ghana,
les apports
e
du christianisme au XIX
siècle,
ont défiguré l'animisme mais
sans réussir pour autant à faire disparattre le fonds culturel
voltaïque.
Pour bâtir
donc un nouveau système culturel te-
nant compte de nos réalités et des a~pirations nationales,
i l
est indispensable de ra~définir les concepts culturels légués
par le colonisateur.

JC
Les
orientations
de
la
politique
culturelle
au
plan
national
A)
Situation et définition de la pol~tigue
culturelle
Comme en
Haute -
Volta,
i l est difficile de parler
de véritable programme culturel national dans un pays où la di-
mension nationale
reste à édifier.
Les actions culturelles inscrites dans les diffé-
rents discours-programmes officiels sont souvent vagues.
Aucu-
ne planification déterminée par l'Etat ne permet la définition
des options et des voies de recherche.
Les structures compéten-
tes en place ne prennent en charge ni la coordination,
ni
le
contr81e des investigations
parcellaires en matière de cultu-
re.
Cette situation
implique la rareté,
la dispersion
ou
l'hétérogénéité des informations officielles relatives à la po-
litique culturelle.
Les interventions d'ordre culturel ont toujours
été improvisées ou mises en perspective avec une
conception
"développementaliste" au nom de laquelle chaque Voltalque doit
s'unir
autour de l'action gouvernementale en vue du décollage
économique de la Haute-Volta.
Une telle notion peut-elle @tre
op~rationnelle dans un proche avenir, surtout en direction
de
toutes les couches de la population ?
Le discours-programme pronnoncé par le général
LAMIZANA le 23 février 1974, soit deux semaines après lé coup
d'Etat militaire par lequel le général s'est succèdé
à
lui-
même,
trace une perspective
:
"appréhender nos potentialités

10B
culturelles et les mettre en valeur pour en faire un outil
de
promotion de l'homme voltaique et du développement".
Le chef
de l'Etat prétend tout entreprendre pour "valoriser les riches-
ses de notre patrimoine culturel à l'intérieur comme à l'exté-
rieur"~
En parlant de patrimoine,
i l semble se référer à une
situation concrète ou à un ensemble de situations.
Autrement
dit,
le pouvoir public annonce par là son intention de soutenir
des actions culturelles ou plutôt de déterminer nettement le
concours ou l'appui qu'il va apporter à telle réalisation pré-
cise sur le terrain.
A ce propos,
i l faut dire que pendant longtemps,
la politique culturelle des pouvoirs publics s'est bornée à en-
courager théoriquement les rares initiatives culturelles prises
par des personnes ou associations de personnes privées.
Le ré-
sultat de cette attitude se traduit aujourd'hui par le manque
de bibliothèques publiques,
de structure efficace d'éducation
populaire,
de moyens d'écoute radiophonique,
d'aide aux artis-
tes créateurs • • •
Pourtant récemment encore,
dans son allocution
du 5 aoQt 1978, le chef de l,Etat réaffirmait ceci
" •••
nous travaillerons ainsi à l'enrichessement de
notre culture,
en la sortant du ghetto,
en lui ap-
portant de nouvelles ouvertures ct de nouvelles oc-
casions d'évoluer dans
son propre cadre; ce capi-
tal irremplaçable doit,
en effet, contribuer puis-
samment à nous enraciner dans nos propres valeurs,
alors que,
visiblement, les effets de la déperson-
nalisation,
inhérents à l'ouverture au monde moder-
ne,
étalent déjà leurs plaies dans toutes
nos
grandes villes africaines".
Les déclarations politiques de combler les re-
tards culturels des couches sociales défavorisées, de nous
sortir tous du "ghetto",
doivent @tre réalisées au moyen,

109
dit-on,
d'émissions radiodiffusées.
Alors que paradoxalement,
les institutions culturelles pouvant servir de relais aux pro-
grammes
d'lIéducation populaire ll sont quasi inexistantes.
Les Maisons
des
Jeunes et de la Culture n'ont au-
cun lien avec la Radiodiffusion
-
les Associations des Elèves en vacances qui manquent
souvent de soutien moral et financier dans les différents dé-
partements.
-
l'Union Générale des Etudiants Voltaiques considérée
comme subversive en raison de son orientation
anti-im~érialis­
te,
donc écartée des ondes de la radio nationale
-
les syndicats dont leurs analyses de la situation na-
tionale ne sont
presque jamais diffusées à la Radio
-
les artistes,
en dehors des vedettes de la chanson
sont igqorés de la Radio •••
En somme,
la situation de la culture dominante
en Haute-Volta reste fondamentalement celle que proposent
le
pouvoir d'Etat et ses structures.
Ceci
pose le problème de
l'élargissement de la notion de culture dans la mesure où tous
les ministères secrètent un ordre culturel homogène.
D'où la
nécessité de
"définir la culture.
T§che difficile car i l exis-
te des centaines de définitions de la culture.
Notre propos
n'est pas de dresser un inventai-
re de ces définitions,
ni d'établir une typologie permettant
de les classer toutes.
Dans la panoplie des définitions pro-
posées pour la culture et dans les emplois variés de l'adjec-
tif II culturel ll nous proposons de distinguer quatre acceptions
ou sens du concept qui ont,
d'ailleurs,
la particularité de se

110
superposer
(de se compléter).
-
1 0 /
le sens artistiques
i l s'agit ici de certaines
manifestations particulières de l'esprit humain:
les réalisa-
tions dans le domaine de la littérature,
du thé~tre, de la mu-
sique,
du cinéma, de la peinture,
de la sculpture •••
Dans ce
domaine
la Radio peut jouer le rele de
popularisation et d'in-
formation'
-
2°/
le sens humaniste:
la culture est un art de vi-
vre en tant qu'homme,
une sorte de conception du monde,
un en-
semble de modèles qui permettrait de dessiner une belle person-
nalité humaine.
Dans ce sens on peut intégrer un type d'évolu-
tion :
on abandonnerait peu à peu une conception plus classique
ou plus traditionnelle
(arts,
histoire,
morale)
pour arriver à
une conception plus moderne qui garderait certains modèles tra-
ditionnels en y ajoutant d'autres modèles relevant de l'esprit
scientifique et des sciences humaines.
C'est souvent celle du
gouvernement en Haute-Volta
-
3 0 /
la culture est une façon de vivre personnelle
mais également en tant que citoyen.
Dans ce
cadre "homo
so-
cius",
i l faut y joindre
tout ce qui a
trait à la vie politi-
que,
économique et sociale
-
4°/
enfin,
le sens anthropologique ou sociologique
la culture prend ici son sens le plus large et désigne tous
les modes de vie,
les modèles de pensée et d'action,
les tech-
niques et les objets matériels,
les arts et les connaissances
en vigueur dans la société voltaïque.
Elle implique une lutte
de classes, des rapports conflictuels et pose en dernière ana-
lyse la question du pouvoir d'Etat,
sa nature,
ses structures

111
et sa stratégie.
Après cette présentation laconique des aspects
que peut contenir la culture, essayons maintenant de voir com-
ment le concept est défini par les autorités prubliques.
Trois mois après le àiscours-programme de
LAMIZANA en février 1974, "son ministre de la culture
donnait
officiellement sa définition de la Gulture en citant fidèlement
Pierre Larousse:
lll'ensemble des èonnaissances acquises,
des
manifestations intellectuelles, artistiques qui caractérise une
société" (1).
Après quoi, il soulignait ainsi les axes de re-
cherche des éléments d'une politique culturelle en Haute-Volta
-
"circonscrire la culture devant conduire ~ une rétros-
pective et à l'évaluation de nos acquisitions
-
"l'examen des perspectives d'avenir dans le cadre du
discours de M. le président de la République".
Tout ceci se ramène à la "recherche de l'inven-
taire de notre patrimoine" ; ce qui signifie pour le ministre,
la nécessité de "rompre avec l'anomalie qui veut faire de la
culture l'apanage de quelques minorités l1 •
Toujours selon le ministre de la Culture, le
gouvernement envisage de "faire participer la population
à
la vie culturelle •••
C'est-~-dire l'associer à l'action cul-
turelle en stimulant son pouvoir créateur.
Le renouveau cul-
turel doit 8tre un changement profond de nos mentalités débou-
chant sur une plus grande confiance en nous-mêmes et en
nos
(1)
Cf.
Discours d'ouverture du Séminaire sur la Recherche
des éléments d'une politique culturelle en Haute-
Volta.
Mars
1974, Ouagoudou.

11 2
propres valeurs culturelles".
Voilà les grandes lignes de la politique cultu-
relle du gouvernement ~ la
fin de la seconde République.
De-
puis cette date,
la culture n'a
plus occupé dans les discours
officiels la place privilégiée qui était la sienne.
En fait i l
s'agissait d'un nouveau slogan pour le régime issu du coup
d'Etat militaire de février 1974.
Ce slogan est-il simplement
vieilli ou 'a-t-il peu convaincu les Voltaïques dans leur en-
semble ?
En tout état de cause,
on peut
se demander si
ce programme culturel
(en définitive toujours actuel)
peut être
un foyer de création populaire ou un cadre efficace pour la dif-
fusion d'une culture démocratique pour tous
(lettrés et analpha-
bètes par exemple).
Et surtout comment ces objectifs culturels
peuvent-ils aménager les voies d'accès et les conditions d'une
participation à la culture
(aux cultures)
nationale(s)
par
le
truchement de la Radio ?
B)
Les finalités culturelles assignées à l'Information
: Radiophonique
L'Afrique Noire est sans conteste,
le conti-
nent le plus pauvre en moyens de
communication de masse.
Si
le cinéma et la presse font partie de la vie quotidienne
des
Capitales et des grandes villes,
la Radio est allée jusqu'aux
villages les plus reculés.
Dans ces régions elle jouit d'un
prestige certain :
un poste radio y compte en moyenne dix
à
vingt auditeurs.
La radio,
en tant que phénomène culturel, est
une réalité vécue.
Malheureusement,
il n'existe actuellement

11 3
aucun travail de recherche traitant des problèmes sociaux
de
la radio en Afrique Noire
~francophone.
Ce pourrait ~tre une
piste d'investigation utile.
L'évolution de la Haute-Volta et celle du con-
tinent ont imposé la création d'un réseau de Radio au plan
juridique et professionnel.
Moyen de communication essentiel,
la radio est dans notre pays sans concurrence.
Les divers
Gouvernements q u i s e sont succédés à la tête du pays depuis
1960,
l'envisagent comme un instrument d'"unification nationa-
le",
de modernisation,
d'éducation et de développement.
Cet
intér~t culturel s'est trouvé agrandi avec la création de la
Radio Rurale et de la Radio Scolaire,
les deux voix du "pro-
grès économique et social".
L'éducation est alors devenue
le
..
premier objectif assigné ô la Radiodiffusion en raison du con-
texte socio-culturel de la Haute-Volta
:
une population essen-
tiellement rurale à 94 % et un taux d'alphabétisation qui gra-
vite autour de 12 %.
Situation préoccupante,
et d'où l'ambi-
tion de combler ces insuffisances dans l'éducation des enfants
et des adultes~
Au niveau de la Radiodiffusion m~me, on peut
rappeler ici l'initiative de certains professionnels qui a con-
duit à la création d'une Troupe Théâtrale de la Radio Nationale
depuis 1978.
Elle était dirigée jusqu'en se~tembre de la m@me
année par M.
Jacob SOU,
voltaique,
aujourd'hui responsable de
l'Action Culturelle au niveau des Etats de l'Ouest africain.
L'objectif de cette troupe de la Radio est
de
faciliter la promotion du théâtre en Haute-Volta, surtout
le
théâtre radiophonique.
L'originalité de cette entrprise tient

11 4
au fait qu'elle popularise le spectacle auprès des auditeurs.
Cette initiative de
personne privée a reçu l'en-
thousiasme du public et des autorités compétentes. Cependant
des problèmes se posent pour la jeune troupe:
-
les acteurs sont tous bénévoles J et c'est le person-
nel de la Radio qui forme le gros de la troupe.
On peut d'ores
et déjà mesurer l'ampleur des difficultés que représente un ef-
fort
sans rémunération dans un contexte socio-économique
à
peine supportable.
-
Cette situation résulte du fait que les moyens de cet-
te création thé~trale sont fort limités.
D'où l'impossibilité
de concevoir un certain type de représentation jugé onéreuse.
La troupe ne dispose d'aucun local approprié et s'exécute pour
l'instant dans le hall de la Radio Rurale.
Oans l'immédiat,
rien de concret n'est prévu pour faciliter l'oeuvre culturelle
de la troupe de Radio-Ouagadougou.
-
Enfin,
cette jeune troupe connaît un autre problème:
celui des langues nationales.
Par manque d'acteurs,
certaines
pièces sont jouées en mooré
ou
en bambara
par exemple avec
plusieurs variantes linguistiques,
une
émanation directe
des
empreintes
régionales.
Ce clivage dans le parler se traduit,
pour
le
mooré,
par la présence d'acteurs Yarsé de Ouahigouya et de
mossi de Ouagadougou par exemple.
Pour le bambara on peut re-
marquer également la coexistence du dioula de Bobo-Dioulasso
et du bambara de Bamako.
Pour les auditeurs,
i l faut souligner que
le
manque d'homogénéité de la langue appara!t comme
un amalgame

11 5
déroutant dans la mesure où certains
concepts ont une conno-
tation particulière selon que l'on est du Nord ou du Sud.
Il
faut donc des acteurs compétents dans chaque langue,
ce qui
suppose une campagne radiophonique de recrutement national.
Mais comment envisager une telle politique cul-
turelle alors que les acteurs ne peuvent pas @tre rémunérés ?
Malgré tout,
l'initiative privée de faire vivre
un thé~tre
radiophonique en français
et en langues nationales
reste
une idée originale qui mérite d'être encouragée.
En de-
hors des problèmes
matériels et humains Que rencontre la Trou-
pe de la Radio,
i l va falloir définir le contenu sinon
les
contours des pièces diffusées.
C'est donc le contenu de ce
Théâtre qui permettra de voir dans Quelle mesure i l s'inscrit
dans la perspective d'une culture véritablement populaire et
démocratique,
c'est-à-dire réflétant les aspirations actuelles
de la majorité silencieuse en
Haute -
Volta.
C'est ainsi que l'on peut résumer le rele cul-
turel de la Radiodiffusion en Haute-Volta.
En réalité, ce re-
le ne peut se limiter au domaine de l'encadrement éducatif pro-
prement dit.
Il couvre toutes les activités de la vie quoti-
dienne.
Il est communément admis par les autorités vol-
taiques que la radio doit contribuer au renforcement de "l'u~
nité nationale",
au changement des mentalités et à l'éducation
globale des masses.
Autrement dit,
l'information doit être as-
sociée à la réalisation de la conscience nationale.
D'abord
par la diffusion des informations régionales et nationales,
les autorités pensent amener les auditeurs à franchir les

11 6
limites du cloisonnement géographique pour s'intéresser à
la
vie de l'ensemble du pays.
Folklore, chansons et contes sont
susceptibles d'opérer un rapprochement entre les différentes
ethnies de la Haute-Volta.
Enfin transformer les mentalités,
c'est-à-dire assurer le passage d'une société traditionnelle à
une société moderne.
Une telle transformation suppose un choix,
une sélection des valeurs sur lesquelles les gouvernements res-
te nt vagues et timides.
La création en juin 1974 du Conseil National
pour l'Information chargé de "contrôler l'information en donnant
des directives au niveau de la radio, de la télévision et de la
presse écrite" n'a guère contribuer à préciser ce Qui
des tra-
ditions doit être sauvegardé
et diffusé.
Il n'a pas non plus
défini les traits de civilisation que nous devons abandonnés.
En d'autres termes, la remise en cause du passé qui devrait
s'accompagner
de réflexions et de débats n'est explicitement
confiée
à aucune structure sociale ou administrative.
Pourtant
une telle précision aurait peut-être permis d'infléchir le con-
tenu des programmes radiophoniques.
Oans ce contexte souvent flou,
le rÔle du Jour-
naliste reste essentiel.
Sur ce point le chef de l'Etat a
clairement défini son rOle au sein de la société voltaique
"Votre responsabilité est énorme ••• la presse dans
une nation est le moteur même de la nation,
vous
êtes (les Journalistes) des éduceteurs ••• la pres-
se est au service du régime en place.
Vous~devez tout
mettre en oeuvre pour que notre presse devienne
comme les autres presses"
(1)
(en tendez toutes sou:"
mises et inféodêes au pouvoir politique).
(1)
Cf.
Carrefour Africain.-
Bimensuel national d~informa~\\',
tion de la République de Haute-Volta: 6 aoOt 1976, p. 2.

11 7
Cette conception est partagée par son ministre
de l'Information
qui "fait appel au sens de responsabilité
des journalistes :
je suis des vOtres.
Ce que je vous demande,
c'est de faire en sorte que dans toutes vos
attitudes vous a-
gissiez en responsables,
en
meneurs d' hommes"(1)
D'une façon constante,
les
gouvernements voltai-
ques croient aux capacités mobilisatrices des moyens de communi-
cation modernes.
Bien que le thème de la mobilisation des hom-
mes ne soit pas évoqué par le ministre,
on sait qu'il ne s'éloi-
gne guère de ce que disait le président
Houphouet-Boigny
de
COte-d'Ivoire lors de la
conférence de l'Union Internationale
des Journalistes et 'Ide Presse de Langue Française
(U.I.J.P.L.F.)
tenue à Abidjan en Novembre 1975 :
"il s'agit de faire participer à ce combat toutes
les couches sociales de la nation dans la stabi-
lité ••• ,
de Bonner une claire compréhension des
options et de l'action du parti et du gouverne-
ment".
En fait une courroie de transmission entre gou-
vernants et gouvernés.
Récemment encore, le général Lamizana traçait
une perspective de l'information radiodiffusée
dans sa décla-
ration du 5 aoOt 1978
"Pour sa part,
le Gouvernement devra poursuivre son
effort pour une plus large diffusion du comment et
du pourquoi de ses décisions,
en augmentant encore
les émissions en langues vernaculaires.
Notre in-
frastructure radiophonique doit,
en effet,
pouvoir
suppléer au très faible impact de la presse écrite,
résultant du taux encore élevé de l'analphabétisme
dans notre pays; c'est en effet,
par l'image et le
son que nous devons chercher à motiver nos population~
(1)
Cf. Carrefour Africain.- Op.
Cit.
p.
2.
"Déclaration de
Mo
Emile BASSONO, ministre de l'Information et des
P.-et,T.

118
à les amener à se sentir concernées"
(1).
Voilà traduits le rOle et les finalités cultu-
relIes de l'information comme dans
bon nombre de pays afri-
cains où l'on admet un journalisme conforme au sous-développe-
ment.
Théoriquement,
la radio peut s'associer à la
lutte pour la définition de la nation voltaïque"
et pour l'af-
firmation d'une culture proprement nationale.
Cela pose un cer-
tain nombre de problèmes que nous soulèverons dans notre étude
sur l'audience de Radio-Ouagadougou dans la troisième partie
de notre exposé~
Il faut reconnaïtre que
les mots culture et
civilisation se sont enrichis de nombreux signifiés qui se sont
ajoutés et non substitués les
uns aux autres.
Dans le langage
courant, les relations entre les deux termes ne se sont guère
modifiées
mais apparaissent aujourd'hui dans la plus extrême
confusion.
Comment pourrait-il en être autrement quand
l'un
et l'autre apparaissent le plus
souvent comme des termes
frelatés,
porteurs de nombreux concepts dont la compréhension
est incertaine et donc l'extension indéfinie?
L'ambiguïté du mot culture suscite un certain
nombre de réactions
mais dans la perspective qui est la nôtre,
où devons-nous situer la notion de culture?
Est-ce finalement
l~fort de l'homme pour s'humaniser ou une certaine disposition
à la connaissance?
Pour nous,
c'est le développement de
la
capacité d'aimer la Haute-Volta,
la conscience en perpétuelle
e
(1 )
Discours prononcé à l'occasion du 18
anniversaire de
l'accession de la Haute-Volta à ltindépendance!

1·19
évolution que le Voltaïque prend de lui-m@me et la nature de
l'Etat dans lequel i l travaille et lutte
J et enfin la recher-
che et la création de nouvelles fins
pour une société voltaï-
que libre et indépendante. Cette notion met donc en lumière
l'importance de la fonction idéologique dans le système socio-
culturel.

120
11°/
La
Radio
Scolaire dans le système éducatif voltaïque
Chaque société considérée à un moment déter-
miné de son développement, a un système d'éducation qui s'im-
pose aux individus de manière contraignante.
L'école voltaique est aujourd'hui bloquée.
Après 18 années d'"indépendance", le taux de scolarisation
reste un des plus bas au monde: 12 % de la population scola-
riseble.
Dans les conditions de son sous-développement
économique, la Haute-Volta a besoin d'accélérer la mutation de
sa société.
Celle-ci est passée
(ou passe) de l'éconumie
de
subsistance à l'économie de marché:
le paysan qui produit pour
se nourrir doit changer de mentalité s ' i l doit produire pour
vendre; i l doit se spécialiser; s'intégrer dans les cultures
d'exportation, se familiariser avec le nouveau système
des
échanges commerciaux,
•••
Pour faire face à de tels changements,
les
pouvoirs publics ont eu recours à une éducation dont les mé-
thodes et les canaux s'inspirent des techniques modernes
de
diffusion:
la radio rurale.
Oans le domaine de l'enseignement, les res-
ponsables de l'éducation voltaique ont conçu la radio scolai-
re.
L'instituteur, sur lequel repose en grande partie les
espoirs d'une société largement analphabétéi-",Se trouve limi-
té par l'insuffisance des locaux et la pénurie des moyens.

121
Dans ces conditions, les programmes, les
ho-
raires et la formation des maîtres doivent s'adapter aux formes
de communication radiophonique.
Autrement dit, les institu-
teurs, comme seuls relais de diffusion ne suffisaient plus :
i l fallait compter avec le nouveau système de communication
pour résorber le "vide" de l'enseignement volta!que.
Mais une
radia scolaire suffira-t-elle pour alphabétiser, instruire
et
former élèves et adultes de façon satisfaisante?
Celle-ci
ne
sera-t-elle pas toujours un reflet du système éducatif dans
son ensemble ?
La Radio Scolaire n'est pas une structure
interne de la Radioèiffusion Nationale.
Elle est constituée
par un ensemble d'émissions conçues et réalisées par le
Centre de Documentation et de Perfectionnement Pédagogique
de l'Institut National d'Education.
Ainsi
Radio-OUAGADOUGOU
ne procède qu'à la diffusion des productions enregistrées re-
mises par ce grand service dépendant du ministère de l'Educa-
tion Natiomale.
A) Stagnation du développement scolaire
Au lendemain de
"l'indépendance", le taux de
scolarisation était très faible en Haute-Volta: tout ~juste
6 %.
Pour promouvoir sa politique culturelle et asseoir ses
orientations économiques et sociales, le gouvernement de
Maurice Yaméogo a affirmé consentir à des efforts d'ordre
bu-
dgétaire en faveur de l'éducation.
Malgré tout, de 1962 à 1975

122
le taux annuel moyen de croissance de la dépense publique
en
matière d'enseignement ne fut que de 23,7 %.
La part du budget
national consacr~e à ce secteur atteignit un taux dit
limite
pour le pays compte-tenu des problèmes divers qui se posent à
la Haute-Volta.
Pour cerner les limitee de la politiq~e sco-
laire, il y a lieu de constater les chiffres ci-dessous
de
l'année 1960 (1).
Répartition par niveau et type d'enseignement
des dépenses publiques de fonctionnement.
Administration centrale
Préscolaire
Général
Second degré
2,6
55,4
5,8
3,2
Normal
Autres
types
Dépenses non ventilées
6,6
1 ,8
24,6
Comme on peut le constater, le pr~scolaire et
le premier degré absorbent la plus grosse part du budget de
l'éducation nationale.
La radio scolaire aussi est particuliè-
rement axée sur ce m@me secteur de l'enseignement.
En 1973 le budget de l'Etat s'étant élevé à
11
726 170 000 (1 franc CFA = 2 centimes français), celui
de
l'éducation nationale en absorbait 2 438 843 000, soit 20,8 %.
Malgré ces efforts, il faut dire que le taux
de scolarisation est encore de 11 %.
En 1974, M. Aimé Damiba estimait qu'il faudrait
investir en construction de locaux 24 milliards de francs CFA
et disposer de 16 milliards de crédits de fonctionnement pour
(1) Source: Le thanh ko! "L'enseignement en Afrique tropica~~
le II'',
p. 252

~23
scolariser à 100 %au niveau du primaire (1).
En 1975, ces chiffres sont confirmés par le
ministre de l'éducation nationale
qui déclarait, à l'occasion
de la Conférence Internationale de l'éducation organisée à
Genève par l'UNESCO et son bureau international d'éducation:
»Bien que nous consacrions plus de 20 %
de notre budQst à l'éducation nous scolarisons
moins de 12 % des enfants.
En y affectant la
totalité de
nos ressources nous ne pourrions
guàre en accueillir que la moitié» (2).
Cette situation est d'autant plus préoccupan-
te que le taux annuel de croissance de la production intérieu-
re brute est de 1,8 %et celui de la croissance démographique
de 2,3 %.
D'où le dilemne : ou bien se résigner à la stagna-
tion, voire la regression, ou bien tenter de rénover le systè-
me éducatif.
(1) DAMIBA (A.l.; La planification scolaire et la formation"
C.D.P.P.
Ouagadougou
1974,
20 pages.
(2) Déclaration au journal le Monde du 9 septembre 1975.

124
Tableau général de l'enseigneQent
au 1er janvier 1974
Nombre d'éta~lissements
Enseignenent public
Enseignement pri\\'é
Degré
'enseignement
Public
Privé
Total
Gal-çons
Filles
Total
Garçons
Filles
Total
Préscolaire
83
73
156
222
152
381
161' è.egré
Gé:néral
625
40
665
74 567
44 188
1 Hl 755
4 010
2 452
6 462
Section ménagère
138
138
Section manuelle
148
148
Totar
_=~====~~~e.a=~~~~c~c ==--~~~=== :;:~..~g==
665
=====11::1==;::
==l~=Zl~== ~~=n~== ll~=~~l= ==~=~1~=_. -==~c;~~~~= a~;~~~cc
Fos ::prir.-aiTte
Edücation rurale
705
70S
16 866
2 007
18 873
~c~y.d degre G. L.
fer cycle CEG
14
16
30
1 897
427
2 324
047
131
2 178
1e r cycle li' cée
7
7
14
2 241
769
4 010
379
645
2 024
2e cycle
5
7
12
1 264
274
538
642
237
879
Tc~d
26
a=I:Il======-= ==~===c r
bQgCC:~~._E
30
56
• • CI:ll.DC~C:~==
====~====
===~=~~~== =l=~Z~== ==~=~Z~= ==~=Q~ê== =L~l~== =~=Q§L=
iVC,?";.";;;';Z
Ecole normale
1
123
9
132
Cours nomaux
4
2
! 70
60
230
Tot:=.Z
=~=c~=c=~»==.===~=~~=
======J=== -===;::;:::;:1;;:1... ::::=It:=~==c= =====~2~==
69
==-= ==::1 C '1: ====~§~= :==:::=c:~==c .,..==au;;:J;::;e: =::a..:::::or=cr:;
Teci;nique
Collège
10
10
772
606
1 378
Lycée
1
554
169
723
-r~~~~=~=:=====::I==~===F~=c:==c:J===~===19=c:
S~<ir~2U~
En Haute-Volta
286
38
324
A l'étH.nger
171
228
399
=r~~?~===_============ ======1===
====1==== ~==L~~Z== =~~~~§== ~=l=n~=
O::::=CIC Cil:
;;: 0::::0:
1I:::a=== ... 0::::= =0011:11:===
Tc~d génJraZ
1 356
73
1 429
99 370
48 380
147 7'je
8 072
5 223
13 302
~=c==c:==c:==~========~~b=a======~~
=~=~~=~~~~~==~=~=~=~=======~~;=~=~~~~~======~r_~===~===C_~===CD==_~~=~==r=
Sowrce : }~nistère de l'éducation nationale, service de la planification sociale.
Total
162 481
Journées de réflexion sur la réfo~e de l'éducation. 8-10 août 1974.
général

125
Evolution de la répartition des redoublements par année d'étude dans l'enseigtlement
primaire classique (1963/64 à 1971/72)
~ SI
CP
CEl
CE2
CMI
CM2
Total
)lj,r.te Bcolaire
Public
1 541
1 389
1 439
1 214
1 067
1 87&
8 526
1963/64
Privé
900
978
892
901
716
1 055
5 442
Tot&!
2 441
2 367
2.331
2 115
1 783
2 931
13 968
PubHc
1 425
2 189
2 147
1 887
1 990
2 954
12 592
1964/65
Privé
815
1 068
1 274
1 032
1 270
1 435
6 894
Total
2 240
3 257
3 421
2 919
3 260
4 389
19 486
Public
1 690
2 208
1 691
1 600
1 294
2 779
II 262
1965/66
Privé
857
796
719
740
689
1 021
4 822
Total
2 547
3 004
2 410
2 340
1 983
3 800
16 084
Public
1 895
1 724
1 678
1 524
1 186
2 146
la 153
1966/67
Privé
734
814
921
826
879
874
5 048
Total
2 629
2 538
2 599
2 350
2 065
3 020
15 201
Public
1 936
1 810
1 595
1 542
1 osa
2 465
la 428
1967/68
Privé
909
693
717
652
775
818
4 564
Total
2 845
2 503
2 312
2 194
1 855
3 283
14 992
Public
1 857
1 605
1 707
1 447
1 358
2 682
la 656
1968/69
Privé
719
676
667
638
650
978
4 318
Total
2 576
2 281
2 374
2 085
2 008
3 660
14 974
Public
2 934
2 609
2 543
2 399
2 154
4 444
17 083
1969/70
Privé
159
161
193
80
142
245
980
Total
3 093
2 770
2 736
2 479
2 296
4 689
18 063
Public
2 857
2 803
2 404
2 129
1 952
4 J71
16 316
1970/71
Privé
81
\\00
90
69
93
262
695
Total
2 938
2 903
2 494
2 198
2 045
4 433
17 011
Public
3 244
2 731
2 562
2 629
2 216
5 376
18 758
1971/72
Privé
163
87
89
74
79
290
782
Total
3 407
2 818
2 651
2 703
2 295
5 666
19 540
Source
L '~du.acction r".a'aZe et la difj'wJicn dea nouveZles uchnï.ques agricolee en
Haute-VoZta. Paris, International CouDcil for Educatiooal Developme~t/lnstitut
d'Etudes du développement économique et social, 1973. Annexe III, Tableau 6.

126
Premier degré. Processus moyen de scolarisation
(1963/64 - 1969/70)
Cours
S.1.
c.P.
CEl
CE2
CHI
CHZ
Année
114
Légende :
111 Redoublants
t
~
~ Promus
270.1J
730 119
JI Déperdi tion
t+l
(abandon + re-
i~9l
doublement)
il
613
119
236
~
t+2
~
200~ 532 ~5
.
~.
t+3
~
112
210#
437
~
t+4
~
182'J1.
367
205
t+5
~
Diplômés--253 JE
87
du CEPE
Admis dans le
2nd degré
Source: L'éducation rurale et Za diffusion des nouveZZes techniques
agricoZes en Haute-VoZta. op. cit., p. 93.
Compte tenu de ses ressources et de leur degré actuel d'exploita-
tion, on ne peut attendre de la Haute-Volta qu'elle ait d'ores et
déjà résolu un problème que connaissent tous les pays en voie de
développement, et parmi eux les pays africains. Mais pour claire
et certaine qu'elle soit, cette réponse ne nous avance guère.
D'abord, en effet, le gouvernement voltaïque et son Ministère de
l'éducation n'ont jamais méconnu l'importance de la formation et
lui ont très vite accordé beaucoup d'attention et de moyens.'

127
B)
Coat et rendement du système éducatif voltaïque
Sur ce point il faut souligner le mauvais ren-
dement du sytème éducatif actuel en Haute-Volta.
En témoigne
le volume des déperditions de la première à la sixième année
de l'enseignement primaire
ère
e
e
1
année
3
année
4
1957-58
1 000
780
684
"
"
"
1963-64
l'indice ses déchets en
pourcentage était le sui-
vant :
19,5
17,4
7,3
16,7
8,2
"
1963-70
1 000
849
732
647
549
572
Sur ces 572, 253 seulement allaient obtenir
le certificat d'études primaires élémentaires (C.E.P.E.).
En 1974, sur 592 élèves parvenus au cours
e
moyen 2
année (C.M.2), 208 seulement
passent avec succ~s les
épreuves de cet examen; 122 entreront en sixième.
Entre 1963-64 et 1971-72 le taux moyen d'ad-
mission n'atteint que 40,8 %.
En observant le tableau de la page suivante
sur les redoublement dans les six niveaux de l'enseignement
primaire nous obtenons, en pourcentage, les résultats suivants
ère
ème
1.
année
6
année
10,6
18,4
26
29,6
38,5
60,6
Nous obtenons une moyenne de redoublement de
25 %.
Les conséquences d'un tel phénomène sont catastrophiques J
"Dans ces conditions on a pu mesurer que
34 % desgarçons et 42 % des filles retmmbent dans
l'analphabétisme ; d'~utre part il est aisê de

128
calculer qu'un diplOme C.E.P.E.
garçon coOte 18 années-
élèves puisque le coOt unitaire de fonctionnement par
élève de l'enseignement public est de 10 421
CFA,
10 421
x 18 = 187 578 au lieu dB 62 526.
Chiffre en-
core plus élevé pour une fille
: 260 525 F CFA puisque
son C.E.P.E. demande 25 années-élèves"
(1).
ème
Sur 1 000 élèves entrant en sixième
(6
),
560 sont reçus au B.E.P.C.
J et sur 1000 élèves entrant
en se-
( ème)
conde
2
,
-
490 sont reçus au baccalauréat.
C)
De
la
formation
des
enseignants
On peut dire qu'en Haute-Volta la qualification
du
personnel
enseignant
primaire a connu une progression
relative et qu'elle atteint aujourd'hui un seuil appréciable.
Actuellement ce personnel comprend toujours
des instituteurs titulaires du baccalauréat,
des instituteurs
adjoints titulaires du B.E.P.C.,
enfin des moniteurs qui n'ont
pas ce dernier diplOme.
En 1962/63,
ils représentaient 17 %
sur un effectif de
;909 maîtres.
En 1974 la proportion des
moniteurs est réduite à 7,67 % pour un effectif de 2 775 dont
473 femmes.
Celle des instituteurs adjoints à 72,68 %contre
seulement 19,65 % d'instituteurs.
Au total un maître pour 50
élèves dans l'enseignement public,
un pour 40 dans le privé.
Le budget de l'enseignement primaire accapare
à lui seul 60 % du budget total de l'éducation mais il est con-
sacré pour 98 % à la rémunération du personnel.
Les sommes
affectées au poste "matériel" de 1965 à 1973 n'ont augmenté
que de
1,5 % (2).
( 1 )
LALLEZ
(R.)._ L'innovation en Haute-Volta.: éducation et
enseignement primaire",
p.
8
(2 ) .Document journée de réflexion sur la réforme de l'éducation
Ouagadougou 8-10 aoQt 1974,
p.
2

129
Au
regard de tous ces chiffres,
quelle conclu-
sion pouvons-nous tirer ?
On remarque avant la sixième ann~e une d~sBl­
phabétisstion notoire.
Les déchets constituent une opération
~ fonds perdus.
L'enseignement élitique de la Haute-Volta en-
tra!ne un redoublement du mythe de l'école.
Ce dernier point
trouve son support dans la position des dirigeants voltaïques
qui ont finalement accepté que l'enseignement pour tous ne soit
pas r~alisable immédiatement.
Le fait qu'une minorité seule-
ment soit retenue ~ l'~cole constitue la garantie de sa supé-
riorité~
Un premier indice de la diff~renciation des
rôles entre garçons et filles apparaît à la lecture des statis-
tiques que nous avons ~voquées.
Le taux de scolarisation des
filles étant nettement inférieur
à celui des garçons,
i l re-
lève qu'au niveau de l'institution scolaire,
i l existe une sé-
lection progressive en fonction du sexe.
Ce phénomène trouve
son correspondant au niveau de la repr~sentation que les ~lè­
ves se font du rOle des hommes et des femmes.
Dans ces conditions y a-t-il d'autre
issue
pour porter remède à tous ces maux que d'envisager le choix et
le bon fonctionnement d'une radio scolaire en Haute-Volta?
Autrement dit,
l'enseignement dispensé aujourd'hui peut-il r~­
pondre au besoin des
urgences économiques et sociales ?
L'introduction de la radio scolaire en
Haute-Volta constitue l'une des innovations apparemment révolu-
tionnaire qui peut permettre de résorber sinon de réduire les
dépenses annuelles pour les locaux et de pallier la crise des

13D
enseignants.
Quelles sont les forces et les faiblesses de
l'enseignement radiophonique, et quelle perspective peut-il
ouvrir en Haute-Volta 7
0)
De
la
n~cesBité
de
la
radio
scolaire
Dans ce contexte que nous venons de décrire,
l'int~ret de la radio scolaire se situe à plusieurs niveaux:
-
l'information, la formation et le recyclage des en-
seignants
-
la possibilité de pallier,
dans certaines disciplines,
la pénurie de mattres qualifi~s ;
-
la stimulation et l'éveil des ~lèves dans une pers-
pective interdisciplinaire ;
-
la possibilité de promouvoir une éducation permanente
des adultes.
En Haute-Volta,
et d'une manière générale en
Afrique Noire, ces besoins prennent une urgence particulière
quand on sait que l'analphabétisme reste un fléau invaincu.
Les voies de communications voltaiques sont
pour la plupart inefficaces et les écoles se trouvent très
isolées les unes des autres.
Par voie de conséquence, les maî-
tres de villages se trouvent dispersés.
Il en résulte deux
mondes entre lesquels existe un foss~ technologique et cultu-
rel que l'évolution actuelle est loin de combler: la ville,
rempart des apports "modernes" et la campagne,
réservoir des
traditions s~culaires.
Entre ces deux,
la radio apparaît comme

1 31
pouvant combler cet abîme en apportant des conditions identi-
ques de réception.
Elle peut donc résoudre partiellement
le
problème général de la qualification des maîtres.
Le problème de l'enseignement en Haute-Volta
est aggrav~ du fait de l'alignement étroit du système d'éduca-
tion sur celui de l'ancienne métropole.
Il faut préciser
que
cet alignement se caractérise par une rigidité des structures
et des habitudes hérités qui gèle toute initiative de réforme
au plan national.
Pourtant,
i l est impérieux "d'adapter réso-
lument aux situations locales en enseignement foncièrement
étranger et trop peu motivant"
(1).
La radio scolaire
peut
se révéler comme le levier d'une réforme du système éducatif
par motivation et entrainement de la base.
Le manque d'informations écrites,
journaux et
livres, l'importance considérable de l'an~lphabétisme et 1'0-
bligation de développer une langue de communication pour l'en-
semble du pays constituent des problèmes fondamentaux en ma-
tière d'éducation.
Dans
ces conditions, la radio scolaire
peut 8tre l'outil adéquat.
Mais son utilisation implique des
manuels pédagogiquement éprouvés, la création d'une bi~liothè-
que de documents audiovisuels
(sonothèque,
diapothèque) annuel-
lement enrichie.
L'essentiel est de
trouver une voie qui per-
mette de ne pas laisser l'alphabétisation au stade des projets
exaltants.
Sur ce terrain, radio nationale et radio scolaire
peuvent trouver les mêmes objectifs, car elles constituent
deux moyens d'éducation complémentaires.
(1)
RESCDUSSIE
(P~).- La radio scolaire du CD PP de la Haute-
Volta.-
p. 4

t32
En outre la radio scolaire, de par ses pro-
grammes, accro!t la productivité de la chaîne nationale dont
les installations sont sous-utilisées J et pour cause, les
émissions n'ont lieu qu'à des heures de grande écoute.
Dans
ces conditions, la perspective d'une seconde cha!ne pour
la
radio scolaire peut ~tre source d'espoir à plusieurs niveaux.
Mais pour que ce medium puisse jouer pleine-
ment son rOle d'éducation et d'alphabétisation de la population,
il faut que le système politique consente à traduire ces objec-
tifs de la radio scolaire au rang des priorités gouvernementa-
les.
Il faut également que tous ceux qui sont concernés par
les problèmes d'éducation de notre pays s'intéressent de plus
près aux solutions qui s'imposent.

133
-'
Radio -
Ouaga
et
ses
relations
continentales
On ne saurait aborder la question des échanges
ou accords culturels entre la station de Ouagadougou et celles
des autres pays africains
sans souligner de nouveau la phy-
sionomie de cette mosaïque d'Etats Sans le continent.
Décou-
pés artificiellement en entités plus ou
moins viables,
ils
tentent de construire des structures technico-administratives
sur une base socio-culturelle non africaine.
~
~)
La coopération culturelle avec les Etats
du Conseil de l'Entente
Jusqu'à ces dernières années,
la Radiodif-
fusion nationale n'avait pas encore de contacts officiels avec
les Etats du Conseil de l'Entente
(COte-d'Ivoire,
Dahomey
(Bénin),
Haute-Volta,
Niger et Togo).
Ce Eonseil fait partie des nombreuses tentatives
de regroupement à l'échelle contiMentale pour des r~isons éco-
nomique
et
politique.
Depuis sa création en 1961, son bilan
est loin d'être positif pour l'ensemble des Etats qui le compo-
sent.
C'est donc en Juillet 1977 qu'est née l'idée
~.
. ,

134
d'établir entre les Etats du Conseil de l'Entente une coopéra-
tion dans le domaine de l'information.
A ce sujet, la confé-
rence des Etats du Conseil de l'Entente s'est terminée à
Ouagadougou par l'adoption de plusieurs décisions concernant
notamment :
-
la création d'un Centre des échanges de programmes
à Lomé qui devait devenir
opérationnel dès 1978
-
la coproduction de films documentaires,
et la propa-
gande touristi~ue des cinq Etats.
Les ministres ont décidé d'apporter un soutien
actif au Studio Ecole de la Radiodiffusion-Télévision Ivoirien-
ne
où ils se sont engagés à former dpsormais tous leurs tech-
niciens de tous les niveaux.
A ce propos,
i l
est demander au
Conseil de l'Entente de renforcer les dispositifs techniques
de cet Etablissement afin de le rendre plus opérationnel.
Dans le cadre des efforts d'harmonisation
en
matière d'information écrite et audiovisuelle,
les ministres
ont également émis le voeu que les chefs d'Etat accordent,
dans
les cinq pays du Conseil de l'Entente,
l'autonomie de gestion
et de fontionnement aux organes de presse,
à
l'instar du Niger
et du Dahomey
(Bénin)
où ont été déjà créés les offices de
Radiodiffusion et de Télévision.
Enfin,
un accent tout particulier a été mis sur
la nécessité de renforcer les agences de
presse nationales afin
d'améliorer les échanges rapides des informations entre les
cinq
Etats.
Comme on peut le percevoir,
cette coopération

135
culturelle, si elle s'avérait fonctionnelle,
consacrerait
le
triomphe des points de vue gouvernementaux dans les Etats de
l'Entente.
En outre,
une telle politique culturelle ne serait
possible que dans la mesure où les différents pouvoirs parta-
gent les m@mes options idéologiques, ce qui n'est pas toujours
le cas.
En définitive, l'échange des programmes radio-
phoniques risque de poser des problèmes de politique intérieu-
re si le contenu des émissions n'est pas conforme ausspéci-
ficités des situations nationales dans les cinq Etats'
Car
culture, information et politique n'ont pas de frontière natu-
relle.
En marge des Etats du Conseil de l'Entente,
il
faut noter les entretiens officiels entre la
Haute-Volta
et
la Cete-d'Ivoire pour l'amélioration des télécommunications
entre les deux pays.
Ces entretiens qui ont eu lieu le
5
Avril 1974 à Abidjan ne semblent pas donner de suites concrè-
tes.
Il s'agissait d'examiner les possibilités
d'interconnexions
des
réseaux de faisceaux hertziens de la
Cete-d'Ivoire et la Haute-Volta, la mise en service des centres
de transit internationaux d'Abidjan et de Ouagadougou et
la
coopération à établir entre eux.
Elles ont porté également
sur l'utilisation de la station terrienne de télécommunications
d'AKAKRO
en Cete-d'Ivoire dans les domaines de la téléphonie,
de la télévision et de la téléinformatique.
La délégation voltaïque a pris note des propo-
sitions ivoiriennes dans ces différents domaines et fera con-
naitre le moment venu ses besoins éventuels.

136
E)
L'Union des Radios et Télévisions Nationales
d'Afrique
(U.R.T.N.A.)
1°/ Historique
de
l'Union
-----------------------
De toutes les initiatives africaines dans le do-
maine de la coopération culturelle
-entre organismes d'informa-
tion, l'URTNA
est sans conteste, celui qui paraît @tre le plus
actif.
Ce n'est qu'en 1960 que perça l'idée d'une union des Ra-
diodiffusions africaines.
Mais
les choses furent menées tam-
bour battant et l'URTNA fut officiellement ratifiée â Lagos en
1962.
En mai 1960,
une conférence groupe à Rabat les
représentants
de radio de Lybie, du Maroc,
de Tunisie,
de
Guinée, du Ghana et ~de l'Egypte.
Cette conférence crée
la
Commission administrative et juridique de l'URTNA chargée d'é-
laborer les statuts de l'organisation.
La m@me année, au mois d'octobre, ce sont
les
Tunisiens qui reçoivent les délégués des Radios et Télévisions
chargés de préparer les statuts.
Gabon,
Ghana,
Guinée,
Lybie,
Maroc,
Nigéria,
Sénégal,
Somalie et la Tunisie
y
étaient représentés.
On n'avait prévu une conférence plus lar-
ge mais beaucoup de délégués n'ont pu se joindre à cette réu-
nion. "La radio est pour nous un moyen dont nous apprécions à
juste titre la portée.
Elle oeuvre pour l'émancipation des
peuples d'Afrique dans tous les domaines"
déclarait pour ou-
vrir la conférence, Abdoulay Touré, président de l'URTNA;
Les travaux allèrent très vite; le modèle fut
pris sur le statut des organisations européennes.
On décida

137
qu'il y aura,
à cOté des membres actifs,
des membres associés.
Cette catégorie avait,
en l'occurence,
une signification poli-
tique:
elle permettait d'accueilli~ au sein de l'Union des
"Etats qui n'en étaient pas encore,
c'est-à-dire qui n'avaient
pas accédé à l'indépendance"
(1).
Ces travaux eurent aussitOt leur retentissement
en Europe de l'Est.
L'o.I.R.T.
(Organisation Internationale des
Radios et Télévision)
n'attendit pas que les statuts soient
ratifiés.
Son Conseil supérieur,
.sbucieux de s'attirer la
sympathie des Jeunes Etats africains,
s'empressa de saluer la
fondation de la nouvelle union des
Radios africaines.
Il se
déclara prêt à accorder son assistance sans exiger la contre-
partie aux pays africains
pour l'organis2tion de leurs services
de Radio et de Télévision,
tant pour les programmes que pour
le secteur technique et la formation du personnel (2).
En 1961, les délégués se réunirent au Caire pour
discuter des problèmes
techniques que pose la création de
l'Union puis à Accra pour discuter des modalités pratiques
d'échanges de programmes.
En 1962,
la cadence des conférences s'accélère
bien qu'il y ait des tiraillements.
Leur première conférence
est convoquée à Rabat,
mais le Maroc en froid avec
la
Mauritanie,
n'ayant pas invité cette dernière,
le Sénégal,
la
COte-d'Ivoire,
le Dahomey et Madagascar décident de
ne pas
prendre part à la conférence.
Un moment,
i l est question
de
faire une Union de la zone tropicale.
Mais c'est une idée
en
(1 ) Cf. les Journaux Tunisiens
Le Petit Matin et La Dépêche
du 19 au 22 Oct.
1960
(2 )
Idem.

1 38
l'air beaucoup plus qu'une volonté politique ou culturelle.
Et
qu'en aurait-il été de l'Unité africaine?
Enfin à Lagos, en septembre 1962, vingt-trois
pays ratifient les statuts de l'URTNA : Dahomey, COte-d'Ivoire,
Cameroun, Congo Brazzaville, Zaire, Egypte, Ethiopie,
Ghana,
Guinée, Haute-Volta, Libéria, Lybie, Mali, Mauritanie, Niger,
Nigéria,
République Centrafricaine, Sénéqal, Sierra Leone, Togo,
Tanzanie, Tchad et Tunisie.
Le Maroc, qui avait pris l'initiative des confé-
rences n'avait pas voulu participer à un accord dont faisait
partie la Mauritanie.
Il adhéra plus tard à l'Union comme
l'Algérie et les autres Etats.
Actuellement l'URTNA compte 34
pays au lieu de 23 en 1962.
Le siège de l'Union est fixé à Lagos.
Une Com-
mission d'échange des orogrammes a été créée; elle a son siè-
ge à Accra. l.
Les conférences de l'URTNA se tiennent réguliè-
rement chaque année pour examiner et faire le point des échan-
ges de programmes avec les pays européens,
notamment la France.
Celle-ci dispose pour l'heure d'un rapport de force évident qui
tient à la composition m@me des Etats membres de l'Union.
Théoriquement, l'URTNA oeuvre aussi pour que
les organismes de radio et de télévision africains envisagent
la création de leurs organigrammes structurels et fonctionnels
en fonction des objectifs de développement des pays africains.
Ceci
"aux fins d'o~tenir une meilleure participation des

139
question
masses aux diverses t~ches préconisées". En outre, l'URTNA'souli-
gne constamment "la nécessité d'un équipement technique
et de personnel qualifié,
la réalisation d'émis-
sions efficaces et l'extension de la transmission
radiophonique à toutes les parties du continent
africain"
(1).
Enfin l'URTNA se promet d'obtenir des institu-
tians internationales l'appui et l'assistance dont les diffé-
rents Etats ont besoin dans le domaine de la communication.
Cette Union,
comme tous les Regroupements afri-
cains,
connaît des
problèmes liés à la dépendance politique
et au sous-développement des Etats membres.
- Les problèmes financiers:
en septembre 1978, le prési-
e
dent de l'URTNA, issu de la 18
session de l'assemblée Généra~
le, entreprenait avec le sécrétaire général de l'Union,
une
tournée en Afrique du Nord
: Egypte, Tunisie,
Algérie,
Lybie,
Soudan.
Le but de ce voyage était de mettre l'accent sur les
cotisations.
En effet,
l'URTNA enregistre très peu de partici-
pation financière de la part des Etats.
Cette situation limite
considérablement le fonctionnement de cette Organisation.
Cette cotisation était jusqu'en 1978 fixée
au
prorata de la population des pays membres.
En fait il s'agis-
sait d'accréditer l'idée que le nombre de postes récepteurs é-
tait lié au
nombre d'habitants dans chaque Etat.
Ce procédé
s'est avéré peu
réaliste.
(1)
BALIMA
(Th.).- Programmes radiophoniques et système cul-
turel en Haute-Volta.- p.
34

140
~En 1978,
l'URTNA envisage une nouvelle base
de cotisation,
plutOt en fonction du revenu national.
Mais la
question n'est pas encore définitivement tranchée.
En atten-
dant l'Union souffre d'une insuffisance de ressources
finan-
cières~
Les problèmes d'échange de programmes,: depuis
la
création de l'URTNA,
le bilan des échanges de programmes en~
tre les stations africaines est resté nul.
En effet,
les
é-
-
changes se font entre les pays de l'Union individuellement et
les pays européens,
souvent anciennes puissances coloniales.
A ce propos
M. Awesso Batoké,
président de l'URTNA,
déclare
"Il faut avouer que malgré nos
indépendances qui
datent de près de vingt ans,
nous n'avons pas
été décolonisés.
La plupart de nos pays
sont
restés attachés à la puissance coloniale dans
beaucoup de d6maines
;
le cas le plus flagrant,
c'est celui de la radio -
Télévision.
Il est
vrai
que nous sommes quelque peu forcés de
procéder à ces échanges verticaux avec les
pays européens du fait de la modicité de
nos
moyens techniques et financiers qui ne nous
permettent pas de réaliser une production suf-
fisante de programmes.
Au fur et à mesure que
le temps avance,
nous pensons qu'il est abso-
lument impérieux de nous pencher sérieusement
sur la production typiquement africaine afin
de procéder à des échanges entre"les différents
membres de notre union.
Car c'est à travers
ces programmes que les Africains pourraient se
connaître et pourraient mieux apprécier les va-
riétés culturelles du continent.
Il faudrait
évidemment pour cela que chaque membre fasse
un effort pour doter le Centre de Nairobi* de
suffisamment de moyens"
(1).
S'il est vrai que l'échange des programmes en-
tre Etats pose des problèmes financiers et matériels,
i l
est
aussi impàrtant de préciser que la nature de ces programmes
constitue une difficulté non négligeable.
En effet,
pour Qu'il
* Le Centre de Nairobi est chargé de la coordination ses échan-
ges de programmes.
(1)
Cf.
Bingo.-

310,
Novembre 1978.
p. 33.
/
/

141
y ait ~change d'émissions radiophoniques,
i l faut que celles-
ci soient échangeables
c'est-à-dire non contraire au~ diffé-
rentes politiques culturelles des Etats.
Cette condition
n'est pas pour favoriser la réalisation des objectifs
de
l'URTNA car tous les Etats n'ont pas la m@me conception
des
choses.
En dernière analyse,
l'échange des programmes est une
question politique, même si
M. Awesso,
le président actuel
de l'URTNA,
pense le contraire:
"Vous savez nous ne nous occupons pas de politique.
A l'heure où l'Afrique est déchirÉe par des ten-
dances de tous bords,
nous préférons laisser
de
côté ce qui peut nous diviser ;
raison pour laquel-
le naos mettons l'accent sur des échanges cultu-
rels.
A ce niveau,
nous ne voyons pas d'empêche-
ment à ce que tel ou tel autre pays puisse adhérer
à notre union"
(1).
Un point de
vue bien étrange qui se passe
de
commentaire
1
Enfin,
l'ombre
des pays européens est permanen-
te dans l'URTNA où ils sont membres associés.
C)
L'Agence
de
presse
panafricaine
La conférence des ministres de l'information
de l'O.U.A.,
à laquelle appartient la Haute-Volta,
réunie
à
Kampala du 7 au 11
novembre 1977 a décidé que ladite agence
serait mise sur pied par étapes,
à partire de pools régio-
naux.
La Conférence a décidé le démarrage immédiat
de. pools ré~ionaux pour les échanges d'informations entre les
(1) Bingo.- Op~ Cit.
p.
34
Précisons que Radio-Ouaga est associé à l'Union Africaine et
Malgache des Postes et Télécommunications
(UAMPT),
chapeuté
par les postes et télécommunications françaises.

142
agences de presse existantes et le renforcement de la coopéra-
tion régionale et internationale entre les agences nationales
d'information.
Les pays ne disposant pas encore d'agence ont
été
invités à en créer une dans les meilleurs délais.
La conférence a également décidé la création
d'un Conseil intergouvernemental
"chargé d'étudier et
de suivre l'ensemble des questions relatives au démarrage de
la PANA.
Elle a créé un sécrétariat permanent chargé de "coor-
donner et d'animer la coopération entre les différentes agen-
ces de presse, ainsi que de suivre la mise en place des struc-
tures régionales de la PANA".
La conférence des ministres africains de
l'information qui se tient désormais tous les ans,
a par
ailleurs adopté une déclaration de Kampala portant sur les
problèmes de l'information en Afrique,
première ébauche d'une
"Charte de l'information" qui sera;
mise au point par
l'O.U.A.
Celle-ci en effet s'est penchée sur la ques-
tion lors de sa conférence de MONROVIA en Avril 1979.
Prenant
appui sur les conclusions adoptées par les ministres de l'in-
formation avant la conférence annuelle des
chefs d'Etat et
de gouvernement, l'O.U.A.
a annoncé officiellement la créa-
tion de l'Agence Panafricaine de Presse
(PANA) dans le
but
de "corriger l'image déformée de l'Afrique".
La capitale sénégalaise
(Dakar) a été choisie

143
pour abriter
"le siège de cette "grande" institution.
Sa
direction a été confiée au Nigérien Cheik Ousmane DIALLO,
lui-
m@me ancien chef de cabinet du Sécréta ire Général de l'O.U.A.
Le texte constitutif de cette Agence panafri-
caine présente une orientation révolutionnaire dans laquelle
les Etats se disent "conscients de la nécessité impérieuse de
soustraire l'information en Afrique de la domination impéria-
liste, des monopoles étrangers et de l'orienter résolument
vers la promotion du développement •••
(Elle constitue)
une
puissante arme de lutte contre le colonialisme, l'impérialisme,
l'apartheid,
le racisme,
le sionisme et toutes les formes
de
domination"
Cette Agence continentale travaillera en liai-
son étroite avec les agences nationales ainsi que les organes
officiels des
Etats membres.
A ce propos
un confrère avisé écrit
"On peut craindre que l'agence panafricai-
ne soit subordonnée aux gouvernements nationaux.
En ce sens,
elle se révèle déjà incapable de rédui-
re la déformation de l'image de l'Afrique"
(1).
(1) KClNE
(Marc Alassane).- in "Afrique" N° 27,
sept.
1979 p.
55

144
Analysant les perspectives et les problèmes
liés è son fonctionnement,
un autre professionnel africain ne
cache pas son pessimisme :
"La contradiction et les divergences d'in-
tér8ts entre pays africains sont une réalité.
Par
cons~quent, une telle agence •••
risque de devenir
une caisse de résonnance des conflits idéologiques
et des rivalités de toutes natures.
Très vite
ladite agence ne sera plus en état de fonctionner"
(1 J.
D)
La
coopération
afro -
arabe
La conférence des directeurs des agences de
presse arabes et africaines,
deuxième de ce genre,
organisée
sous les auspices
de l'O.U.A,
de la Ligue Arabe et
de
l'U.N.E.S.C.O. avait pour objectif une coopération accrue en-
tre les agences de presse arabes et africaines afin de parve-
nir à une plus importante circulation des informations afro-
arabes.
A l'ordre du jour figurait l'examen du renforce-
ment de la coopération entre l'Afrique et le Monde arabe,
le
(1) SIGNALE
(Ibrahim).- Cité par KDNE
(M.A.),
ibid.

145
développement des échanges d'informatio~et de documents pho-
tographiques et un projet de création d'un institut arabo-a-
fricain de presse.
Cette conférence estimait enfin que la libéra-
tion de l'information africaine
"conditionne le succès" des
batailles engagées pour le développement économique,
politique
et cul turel.

Par ailleurs l'URTNA discute avec l'Union
des
radios et Télévisions arabes de tous les éléments pouvant en-
trer en ligne de compte dans le cadre d'une coopération entre
Iras deux Unions.
A cela il faut ajouter la création de "La Voi>e
de l'Islam" financée par l'Arabie Saoudite et qui sera consa-
crée à la défense et l'illustration des causes islamiques.
On
peut penser que la communauté islamique de Ouagadougou pourrait
demander
des programmes enregistrés à "La Voix de l'Islam"
pour une diffusion sur les antennes nationales.
Rappelons
qu'il y a en Haute-Volta 68 ,7 %d'animistes'27,S %de musulmans et
3,8%~de chrétiens~
E)
L'Union
Internationale
des
Journalistes africains
( Ua 1. J.
A.
L'U.I.J.A. vient d'être créée en avril 78 par
un groupe de journalistes africains résidant
à Paris.
Cette
union s'est donnée pour but "de venir en aide à tous les jour-
nalistes africains ressortissants des pays membres de l'O.U.A.
et des mouvements africains de libération nationale reconnus
par l'O.U.A."
Le président de l'U.I.J.A.
, centrafricain,
a

146
été élu pour trois ans renouvelable.
Cette Union,
dont le siè-
ge provisoire est situé 19, rue des Ecouffes,
Paris
IVe,
est
dotée d'un bureau ainsi composé: Sécrétariat général
(centra-
fricain),
Trésorier
(H3ute-Volta),
Conseiller culturel
(COte-
d'Ivoire).
A travers les objectifs ainsi déclarés de cette
Union,
on peut d'ores et déjà émettre des réserves sérieu~es
quant à sa volonté réelle de défendre les intér@ts des Jour-
nalistes africains sur
une base conséquente.
~
Radio -
Ouaoa
et
les
relations
culturelles
internationales
La radiodiffusion est un instrument des relations
culturelles à l'échelle internationale par son organisation
et
son action.
Il n'est pas
'un organisme de radiodiffusion des
pays développés qui n'est pas
un service de relations extérieu-
res,
chargé des échanges de programmes et des relations avec
les représentantations diplomatiques
ou organismes internatio-
naux.
Aussi l'action de Radio -
Ouagadougou est d'une
certaine manière une ection diplomatique de par le partage des
ondes et des émissions culturelles.
L'exploitation de la ra-
diodiffusion soulève effectivement dŒ problèmes Qui ont néces-
sité une réglementation internationale.
Ces lignes d'Arno Huth écrites en 1937 alors
que la guerre n'avait pas révélé toutes les possibilités du

147
médium prennent aujourd'hui encore une 'signification réelle.
"La radia considérée au début comme un j~uet cu-
rieux est devenue une farce vitale.
Elle relie
pays et cantinent.
Elle diffuse des valeurs
culturelles
à travers le mande,
elle travaille
au rapprochement des hommes et des peuples.
C'est un facteur politique, social et écono-
mique ~e la plus extrème importance.
Une
armée d'élite allant du technicien au
chef
d'Etat est à san service, des millions d'êtres
lui sant soumis"
(1).
A)
L'Afrique
et
le
partage
des
fréquences
en
matière
de
Radia
et
de
Télévision
L'avènement des Etats africains,
l'accès
de
l'ensemble des payssous-développés à la scène internationale
à la suite des deux guerres màndiales, sant venus donner aux
émissions radiophoniques vers l'étranger une signification
politique.
Le nombre de postes existants dans le mande s'étant
considérablement accru,
i l fallait non seulement partager les
hautes fréquences au ondes cmurtes par langueur d'onde
(comme
pour les Ondes Moyennes et Ondes Langues) mais encore partager
une même langueur d'onde en tranches horaires.
Cette même
langueur d'onde devant être affectée à des émetteurs différents
suivant un horaire déterminé à l'avance.
Donc une répartition
dans l'espace et dans le temps.
Pour l'Afrique i l y a eu une première conférence
\\\\
à Genève en mai 1963
pour la répartition des ondes métriques et
décamétriques
(TV et modulation de fréquences)~
Un plan d'ensemble a été adopté et qui est en-
tré en vigueur
en octobre 1964.
Il prévoit l'utilisation du
(1)
HUTH
(Arno).- La radiodiffusion.
puissance mondiale.-
Gallimard,
1937.
p. 19.

148
système à 625 lignes pour les services de télévision de toute
l'Afrique.
Au moment de la signature de l'accord,
100 sta-
tions de télévisions seulement fonctionnaient sur tout le con-
tinent africain.
Après la conférence de Genève,
M.
DIALLO Alpha,
président de l'URTNA s'est félicité de l'accord réalisé "grâce
à l'esprit d'unité qui caractérise et dmmine les relations in-
terafricaines et qui facilitera les échanges de programmes en-
tre les stations et la réalisation future de l'afrovision"
L'unité africaine cristallisée contre l'Afrique
du Sud et le Portugal d'alors,
ne permettra pas,
paradoxalement,
un succès de la deuxième conférence,
réunie également à Genève
en 1964.
Celle-ci se proposait de répartir entre Etats afri-
cains les ondes tropicales
(ondes kilométriques et hectométri-
ques) mais elle a teurné court pour des raisons politiques.
Dès le début de la conférence,
en effet,
l'Algérie a
proposé d'exclure les représentants du Portugal et
de l'Afrique du Sud.
Elle a eu l'appui des délégations africai-
nes et des pays de l'Europe de l'Est présents,
ainsi que celui
du président de l'URTNA,
Guinéen.
Cette proposition a été combattue par plusieurs
délégations de l'Europe de l'Ouest,
celle de la Grande-Bretagne
en tête.
La déléqation britannique entraîne avec elle les dé-
légations de France,
de Belgique,
d'Espagne,
du Luxembourg,
d'Italie,
des Pays-Bas et naturellement du Portugal et de
l'Afrique du Sud.
Ces opposants ont fait valoir que selon la

149
convention de l'U.I.T.
(1),
cette question n'était pas de la
compétence de la conférence.
Aucune entente n'ayant été pos-
sible, la conférence a suspendu ses travaux sine die.
La conférence des plénipotentiaires de l'U.I.T.
qui s'est réunie en se~tembre 1965 n'a pas tranché ce différend
politique.
A cette occasion,
partisans et adversaires de
la
thèse du groupe africain se sont trouvés à égalité
(53 voix
contre 53).
La conférence sur les ondes tropicales devait
reprendre ses travaux à Genève le 19 septembre 1966.
C'est
alors que la répartition des ondes a
été faite
pour les diffé-
rents Etats africains.
Il s'est agi de maintenir sinon de re-
connaître le statu quo comme fondement légal.
B)
Radio -
Ouaga
et
la
coopération
radiophonigue
Avec
la
France
( O.CO.RA.
)
-------
Institué le 14 Avril 1962 par le sécrétariat
d'Etat chargé de la Coopération,
cet organisme avait pour rale
essentiel de collaborer étroitement avec les stations de
l'Afrique francophone.
Que ce soit donc dans le domaine de la radio~
diffusion ou de la Télévision,
l'Office fournissait aux Etats
africains et malgache
(dont la Haute-Volta)
ayant signé
avec
la France des accords particuliers de la coopération,
les pres-
tations suivantes
(1)
U.I.T.:
Union
Internationale des
Télécommunications.

150
-
étude technique
des matériels d'équipement et de
maintenance et fourniture desdits matériels
-
fourniture de programmes sonores, écrits et visuels
et de documents d'information de même nature: monotoring on-
des courtes, envois quotidens par avion et duplex particuliers
adressés aux stations à leurs demandes, chroniques sportives
et scientifiques •••
- réalisation à la demande des Etats de grandes campagnes
audiovisuelles à caractère éducatif ayant pour objectif de fai-
re connaître et d'expliquer aux populations les buts poursuivis
par les plans d'~quipement
- réalisation et distribution par l'OCORA de disques
conçus par les stations africaines.
L'office réalisait et fa-
çonnait ces disques à leur compte.
Cependant il y avait égale-
ment une distribution gratuite de disques OCORA à chacune
de
ces stations
- stage de formation,
de perfectionnement, de recyclage
ouverts aux ressortissants africains et malgaches destinés
à
servir dans les Radiodiffusions et Télévisions nationales de
leurs pays.
- envoi
d[agents français de l'OCORA en qualit~ d'ex-
perts, de conseillers et d'assistants techniques mis à la dis-
position des Etats demandeurs
Enfin il faut souligner que le service de docu-
mentation de l'Office offrait aux stations africaines les au-
tres prestations suivantes :
liste d'ouvrages de base remis à jour tous les ans,
- liste de périodiques, listes spécialisées dont
la

bibliographie des auteurs africains et malgaches
-
une série de monographi~ sur les organismes interna-
tionaux et des indications sur la manière d'organiser la docu-
mentation dans une station de radiodiffusion.
Toutes ces activités étaient assurées par
les
quatre directions de l'OCORA.
-
l'Agence de Production d'Information et de Documenta~
tian
(A.P.I.D.)
la direction des services techniques
-
le studio -
Ecole
-
l'Agence de Télévision.
Ainsi l'OCORA s'était donné comme mission d'ai-
der "sur tous les plans,
les radiodiffusions et Télévisions des
Etats africains et malgache,
coopérant ainsi activement à
leur
fonctionnement et
à leur développement comme à l'information
et à l ' éd u c a t ion de la mas s e de leu r s
au dit e urs"
(1).
En dehors de ce cadre de coopération radiopho-
nique,
i l faut préciser le rOle que
joue la France dans
les
participations internationales de Radio-Ouagadougou.
A ce ni-
veau,
soulignons que la station voltaique est membre associée
de l'Union Européenne de Radiodiffusion
(U.E.R.)
sur proposi-
tion faite
par le France.
En outre,
Radio Ouaga
participe à l'Union
Inter-
nationale des Télécommunications
(U.r.T.).
Et puisque les tél-
communications sont encore en Afrique francophone des
offices
français,
la participation des Etats comme la Haute-Volta ne
(1)
Bilan d'activités et perspectives
in "Conseil Supérieur de
l'Office de Coopération Radiophonique",
Paris,
27-28 avril
1967.

152
peut être séparée de l'influence qu'exerce encore l'ancienne
métropole dans les structures de l'Etat
"indépendant".
La coopération ou échange
de programme
avec
Radio France Internationale est avant tout un prolongement
de
la coopération avec l'OCORA.
Après celui-ci,
les échanges en-
tre les stations africaines et la France se faisaient
avec
l'O.R.T.F.
(Office de Radio Télévision française).
Mais après
la refonte de l'ORTF en 1974,
c'est Radio France Internationale
qui assure la coopération radiophonique avec les stations de
l'Afrique francophone dont celle de Ouagadougou.
Il apparaît donc que la
France maintient constam-
ment des relations culturelles avec les Radios de l'Afrique Noi-
re.
En réalité,
celles-ci trouvent leur fondement
dans les
vastes
"accords de coopération" que nous évoquions en abordant
le cadre de la coopération franco-africaine~
Nous
ne ferons
pas ici l'historique de ces accords passés entre la Haute-Volta
et la France.
Cependant,
i l est nécessaire de préciser en
quelques mots la doctrine de la nouvelle coopération française
et ses incidences culturelles dans le domaine de l'information
en Haute-Volta.
A la conférence de Bangui en 1975 réunie
sous
l'autorité de M.
Giscard
d'Estaing et de son ministre
de la
coopération d'alors,
M.
Pierre Abelin,
la nouvelle coopération
française a
été définie
"S'il s'agit encore de l'ensemble des relations fi-
nancières,
industrielles,
commerciales,
culturel-
les,
d'assistance technigue,
d'investissement
et
de formation,
la coopération est désormais ressen-
tie par les Etats du Tiers-Monde parmi lesquels

1 53
18 Etats d'expression française de l'Afrique au
sud du Sahara"
(1).
Cette mention spéciale de l'Afrique francophone
n'est pas le fait du
hasard.
"S'agissant particulièrement de nos partenaires
africains,
la
France entend
jouer un rOle moteur
dans le respect des priorités des Etats,
pour que
s'instaurent des mécanismes de coopération effica-
ces en vue du
développement".
Au dire des autorités
françaises,
ces rapports
de coopération s'exercent dans la neutralité culturelle:
"Notre coopération est encore parfois soupçonnée
d'impérialisme culturel,
suspectée de vouloir
maintenir une
influence politique ou de proté-
ger abusivement des intérêts
économiques
•••
La solidarité qui se man~feste entre les na-
tions qui ont en commun l'usage de la langue
française justifie amplement l'effort entrepris
et qu'il convient de développer pour adapter
partout l'enseignement du français aux exigen-
ces culturelles et linguistiques de chaque mi-
lieu"
(2).
Ce respect des cultures locales cache mal les
intentions de la France
:
"il faut affirmer sans complexe,
pré-
cise le
-même rapport,
que
la
France entend développer des
relations commerciales et culturelles avec une région du monde
dont elle veut faciliter l'épanouissement humain,
non seulement
en raison des
matières premières qu'elle recèle,
mais en rai-
son des richesses humaines,
des espaces géographiques et des
ressources historiques qu'elle sait y trouver".
Et le rapport de ~1.
AEELIN de conclure
:
"la
nouvelle coopération respecte les politiques culturelles des
Etats.
Si la pratique de la langue française est conçue comme
un élément fondamental de communication et de développement en
(1)
et
(2)
Rapport s ur la poli tique
française de coopération
présentê par Pierre Abelin,
ministre de la Coopération.
Documentation française,
Paris,
1975.

1 54
Afrique,
elle ne veut en rien empêcher le développement des
langues locales
porteuses de cultures nationales.
Provoquer
le dialogue des cultures
en m@me
temps que le dialogue poli-
tique est l'un de nos objectifs essentiels".
C~est dans ce cadre général qu'il faut situer
la coopération radiophonique entre Ouagadougou et Pa~is.
Cette
coopération correspond-elle à la doctrine définie par M.
Abelin ?
"Le dialogue des cultures" est-il placé
~sur un terrain neutre
sans aucun rapport de force?
A ces interrogations,
nous tente-
rons de répondre plus loin par une analyse des programmes de
Radio France que diffuse la station de Ouagadougou dans le cadre
des échanges culturels.
Pour l'instant quels sont les axes centraux
de
la coopération entre Radio Ouagadougou et Radio France Interna-
tionale.
En peu
de mots,
cette dernière assure toutes
les prestations de l'ancien OCORA.
Les objectifs restent fon-
damentalement les m@mes.
De temps en temps la France et ses
partenaires africains procèdent simplement à
un réajustement
des mécanismes de la coopération.
C'est ainsi que le colloque
sur "la coopération radiophonique et télévisuelle franco-afri-
caine" tenu à Yamoussokro en Juin 1977 a envisagé les points
suivants
-
adaptati6n des monotorings au public au~el ils
sont
destinés
-
récupération des documents sonores relebant de l'his-
toire africaine
-
le problème des droits d'auteurs.
Sur ce dernier

155
point,
i l faut souligner que jusqu'en 1974, la France devait
payer les droits d'auteurs pour les pays francophones sauf
Sénégal,
Mali et Zaïre au nom de l'encouragement de la culture
française.
Après l'OCORA,
l'ORTF ayant pris la suite
du
premier,
a voulu supprimer cet état de fait.
Finalement,
le
statu quo est maintenu jusqu'en 1974.
Avec l'éclatement de l'ORTF,
le ministère de la
Coopération est amené à prendre en charge les émissions de la
coopération radiophonique ainsi que les problèmes relatifs aux
droits d'auteurs.
Au départ,
i l s'agissait d'amener les pays
africains à payer en partie le montant de leur dO ~ la
SACEM
(Société
Anonyme des Compositeurs et Editeurs de Musique).
Cette mesure a suscité en Afrique un mécontente-
ment général.
La Société des Auteurs a
tenté de négocier.
Fi-
er
nalement à Yamoussokro,
i l a été décidé qu'à partir du 1
Janvier 1978,
les Etats payeraient la totalité des droits
d'auteurs diffusés au cours de leurs émissions propres.
Ca~endant un problème général: il n'y a pas
de déclaration de droit d'auteurs dans les Radios africaines.
Alors une redevance forfétaire sera fixée pour chaque station
puis la répartition se fera
en fonction de la déclaration
des
droits d'auteurs.
Ce procédé a pour conséquence de léser par-
ticulièrement les auteurs africains.
Ceux-ci ayant peu de chan-
ce d'être régulièrement déclarés
par les stations africaines.
Et puisque les Etats africains ont ratifié le protocole de
Berne
(1)
(c'est-à-dire la protection par la
SARCEM des auteurs
africains),
l~ Société des Auteurs est seulement tenue de donner
(1) Rappelons que le Sénégal,
le Zaïre et Madagascar n'ont pas
ratifié le protocole de Berne.

1 S6
aux africains au prorata des déclarations qui lui parviennent.
Une autre conséquence de la nouvelle politique
des droits d'auteurs adoptée par la France sera ! ~la diversifi-
cation de la coopération culturelle par les stations
de Radio-
diffusion.
A Ouagadougou déjà,
le rapprochement avec l'Allema-
gne fédérale paraît marquer le pas dans le domaine de la radio
et de la télévision.
Ce dernier pffrant gratuitement ses bons
offices
(exemple
:
diffusion régulière de films allemands
à
la Voltavision).
Il faut rappeler ici quelques aspects
de la poli-
tique culturelle avec l'Allemagne fédérale.
Le 15 septembre 1969,
une convention portant
création en Haute-Volta d'un réseau de radio-clubs a
été signée
par le commandant
Bila Zagré,
alors ministre voltaique des
P.
et T.
et de l'Information,
et par M.
Helmuth Maas,
chargé
d'affaires de la République Fédérale Allemande.
En 1974, c'était l'inauguration de nouvel émet-
teur de 100 kw avec
un nouvel office construit grâce
à la coo-
pération allemande.
Cette activité culturelle de l'Allemagne fédéra-
le
~est importante au point de susciter ce commentaire officiel
de
"Carrefour Africain",
bimensuel gouvernemental:
"Dans le domaine de la politique culturelle la pe-
tite colonie
allemande de Ouaga se montre
très
active. Alors qu'en avril 1974 on avait pu assis-
ter à une semaine cinématographique allemande,
un
important lot
de livres sera offert prochainement
à l'Université nouvellement fondée en Haute-Volta.
Les professeurs d'allemand travaillant en Haute-
Volta s'efforcent pour leur part de stimuler l'in-
tér@t pour la langue
allemande.
Déjà les
pre~
miers succès sont là :
de
349 en 1971, le nombre
des élèves apprenant l'allemand est passé à 2 004

1 57
en 1974" (1)0
Dans le prolongement de cette coopération avec
la France et l'Allemagne, il faut ajouter les relations exis-
tant entre Ouagadougou et l'Union Européenne des Radios et
Télévisions
(U.E.R.T.) par l'intermédiaire de l'URTNA.
Ces
deux ,',Unions travaillent en liaison étroite et observent ~ ce
titre la participation mutuelle à chacune de leurs assemblées
générales.
Il faut noter que 'ces
relations
sont loin
d'être égalitaires dans la mesure où l'URTNA dépend de
l'U.E.R.T. dans bien des cas:
"Nous y* avons été
d'abord
pour marquer notre
présence, ensuite pour remercier cette Union,
. car c'est par son intermédiaire que nous avons
pu obtenir la retransmission en direct du
Mundial de, foot-baIl d'Argentine.
Il a été
convenu ~ Athènes que pour l'avenir (car après
l'Argentine ce sera Madrid en Espagne) nous
n'allons plus sous-traiter avec une Union é-
trangère à l'Afrique, mais que nous serons mem-
bre actif d'un consortium mondial devant discu-
t~~ d~s problèmes de retransmission des manifes-
tations"
(2).
C)
L'Afrique
et
les
agences de
Presse
La conférence des agences de presse s'est tenue
pour la première fois dans l'histoire de l'information à
Stockholm en juin 1978.
Au cours de cette conférence, les représentants
des Etats africains ont reconnu que les réseaux de télécommu-
nication en Afrique ne sont pas contr81és par les Africains
(1)
Cf. Carrefour Africain.-
21
décembre 1974,
nO 589.
* l'URTNA a été invitée ~ Athènes à l'occasion de l'assemblée
générale de l'UERT en Septembre -
Octobre 1978.
(2)
Interview de M. Awesso,
in Bingo, nO 310, Nov. 1978, p. 33.

1 58
et profitent
beaucoup plus aux communications entre l'Europe
et l'Afrique qu'entre les pays africains.
Conséquence:
un
déséquilibre flagrant de l'information au détriment de
ces
Etats.
Les textes publiés à l'issue de la conférence
soulignent d'abord la "décision" de la conférence
dJaccro!tre les sources d'information par la création d'agences
nationales ou régionales,
pour redresser le àêséquilbre de
l'information causé par la disparité existant entre les gran-
des agences internationales et les autres.
Les représentants des grandes agences
se sont
tous déclarés prêts à "soutenir l'organisation d'agences natio-
nales de presse et à aider au développement de ces agences et
de ces centres,
notamment par la formation de journalistes et
de techniciens".
Les agences internationales ont reconnu,
et
cela pour la
première fois,
que les agences natiqnales des
pays en voie de développement ne se substituent pas à elles
mais sont au contraire des
"sources complémentaires de nouvel-
les".
En revanche,
l'appel lancé par leurs collègues
africains à reviser les critères de sélection des informations
en direction de l'Afrique ainsi que les
l'normes définissant les
pratiques
journalistiques" n'a pas été entendu.
Les représen-
tants des
grandes agences se sont éleves contre ces suggestions.
Un problème donc qui reste à résoudre entre
le
Tiers-Monde et le journalisme international.

159
0)
La
Haute -
Volta
et
le Nouvel
Ordre
mondial
de
l'information
La Haute -Volta participe également à
toutes les
conférences et institutions internationales susceptibles d'ap-
porter une solution aux
problèmes internationaux que pose au-
jourd'hui la diffusion de l'information.
Le nouvel odre a pour objectif d'établir un sys-
tème ~galitaire dans l'échange de l'information entre les pays
industrialisés et les ~ays en voie de développement.
Certains pr~conisent la création de fonds spé-
ciaux au niveau de l'O.N.U et des organisations internationa-
les spécialisées Qui auront
pour objet d'apporter aux pays
défavorisés leur assistance dans le domaine de l'information
et de la diffusion de celle-ci.
Sur le plan technique,
i l convient de reviser
la répartition du spectre des
fréquences,
car i l n'est pas
e
juste de mettre les 9/10
de ce spectre radio-électrique
à
la disposition du dixième de la population du globe,
tandis que
la grande majorité de cette population ne dispose pas des
moyens pour faire entendre sa voix.
Le m@me problème se pose pour la répartition des
canaux de télévision dont les émissions ne doivent pas déborder
les frontières des pays concernés sans l'autorisation des au-
torités intéressées
:
i l faudrait adopter une réglémentation de
l'utilisation de l'espace extra-atmosphérique à des fins
de té-
lécommunication,
en veillant à une répartition équitable des
orbites géostationnaires afin d'éviter aux pays en voie
de

160
développement de se voir opposer dans l'avenir des droits ac-
quis,
comme c'est le cas actuellement pour le spectre radio-
électrique.
A ce propos,
un Conseil intergouvernemental
de
coordination de l'information des pays non alignés a été créé
en aoOt 1977.
Ce conseil
de 1S membres qui se réunit au ni-
veau des ministres,
est chargé de "planifier la mise en oeuvre
d'un nouvel ordre mondial de l'information".
Le rele de l'UNESCO sur cette question est es-
sentiel.
Cependant,
cette institution spécialisée des Nations
Unies ne peut favOriser l'expansion de la culture sans tenir
compte des options idéologiques de chaque Etat.
e
Lors de la 17
session en juillet 1978,
l'UNESCO proposa aux Etats membres de l'organisation de rédiger
une déclaration sur les
"principes qui guident l'usage de
la
télévision via
satellite et garantissant le libre flux de
l'infDrmation,
l'expansion de l'éducation et un plus grand é-
change culturel".
Mais peut-on chercher à faire triompher le prin-
cipe de la libre circulation de l'information sans véhiculer un
point de vue sur la culture,
et sans vouloir imposer sa propre
philosophie politique aux autres pays?
La transmission directe à partir des satellites
vers les récepteurs des
pays sous-développés n'est donc
pas un phénom8ne technologique culturellement neutre.
Celui-ci
soulève bien des,
problèmes que nous évoquerons plus loin
(1).
(1)
Cf.
notre chapitre sur "l'influence des rpdios étrangères
en Afrique.
p.

161
Pour terminer,
notons que les journalistes
de
Radio Ouagadougou sont membres de l'Union des Journalistes et
de Presse de Langue française.

162
SECTION
II
----------------------------------------------------------------
LES STRUCTURES DE LA RADIODIFFUSION : ORGANISATION,
REGLE- :
MENTS
ET
STATUTS
..::C;.-:h..:.-;;:.a....l:D:.....:i=--t.=-.::r--:;e::.-_---I:D:.....:r=--=e--:.:m::.....;J.:=.·--=e--=.r:
S t
r
u c t
u r e
j
u - .
r
i
d i
gue
e
t
a d min i
s t
r a t i v e
Le statut des moyens d'information applicable à
l'Afrique francophone avant l'indépendance n'a pas été abrogé.
Les textes législatifs qui les régissent en Haute-Volta sont
issus de l'arsenal juridique français.
Ils visaient une situa-
tion dans laquelle l'Etat,
pour asseoir
sa domination, se de-
vait d'édicter des règles peu favorables au développement de
l'initiative privée.
1°/
Le
droit
de
l'Information
en
Haute -
Volta
La loi nO 20 AL du 31
août 1959 relative à
la
presse et aux délits de presse assure la liberté de la presse
sur l'ensemble du territoire.
Cette liberté est seulement le
corollaire de la liberté d'opinion consacrée par l'aricle 10 de
la Déclaration Universelle des droits de l'homme:
"Nul
ne
peut être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses,
pour-
vu que leurs manifestations ne troublent l'ordre public".
En fait,
la législation voltaique en matière de

163
liberté de la presse n'est qu'une reprise résumée de la loi
française du 29
juillet 1881.
Celle-ci non seulement affirme
la liberté de l'imprimerie et de la librairie et supprime
l'autorisation préalable des journaux et écrits périodiques
mais encore donne à ces libertés une organisation destinée
à
en assurer l'efficacité.
En
Haute-Volta,
cette liberté n'est pas toujours
observée par les autorités publiques.
Quoi qu'il en soit
la
liberté de la
presse sous ses différentes formes
(liberté d'im-
primer
et d'éditer un journal,
liberté de diffuser,
liberté de
recevoir et de lire ••• ) est prévue par le droit positif de
l'Etat voltaïque.
Evidemment cette liberté comporte bien
des limi-
tes résultant soit d'un régime administratif soit d'un régime
répressif sanctionnant les abus de la liberté,
abus que l'Etat
définit selon ses intérêts du moment.
A)
Le
cadre
général
de
la
liberté
de
la
presse
1°/
Ou droit de publication en
Haute -
Volta
Ce régime résulte des règles particulières édi-
tées pour les publications périodiques
:"Tout journal ou écrit
périodique peut être publié,
sans autorisation préalable et
sans dépôt de cautionnement,
après la déclaration prescrite à
l'article 5 de la présente loi".
Cet article 5 soumet les entreprises de presse
à un certain nombre d'obligations particulières:
-
toute publication doit être précédÉe d'une déclaration
faite au Parquet du Procureur de la République et contenant les

164
points suivants
-
le titre du journal ou écrit périodique et son mode de
publication
(quotidien,
hebdomadaire,
mensuel,
••• )
-
le nom du directeur de publication
-
l'indication de l'imprimerie où i l àoit ~tre imprimé
ainsi que le tirage moyen prévu.
Cette déclaration doit ~tre écrite sur papier
timbré et signée par le directeur de la publication qui
en
reçoit le récipissé.
En cas de contraventions aux dispositions ci-
dessus énoncées,
le propriétaire et le directeur de publication
seront punis d'une amende de 30 000 FCFA à 300 000 FCFA
( de
600 FF à 6 000 FF).
(art.
7).
Toutefois au moment de la publication,
deux
exemplaires signés par le directeur de publication doivent ~tre
déposés au ministère de l'Intérieur et au Parquet du Procureur
de la République
(art.
B).
S'il est vrai que la loi voltaïque qarantit la
liberté de publier et d'éditer,
on ne peut s'emp~cher de faire
la remarque selon laquelle une liberté n'est rÉelle que si les
bénéficiaires ont les moyens matériels de l'exercer.
Ces der-
niers réduisent énormément le champ d'application de la liberté
de la presse en Haute-Volta o
2°/
le droit de réponse
-------------------
"le législateur voltaïque" s'est montré favora-
ble au droit de réponse ouvert très largement aux
personnes
désignées par une publication.
Théoriquement,
ce droit apparaît comme l'exerci-
ce d'un droit fondamental de la personnalité exercé
de
la

165
façon la plus large pour permettre que soit assurÉe une infor-
mation complète sur une pensée ou un comportement qui a
pu @-
tre partiellement
exposé dans la presse.
Pourtant
une grande lacune subsiste
:
jusqu·au-
jourd'hui,
ce droit de réponse ne s'applique qu'aux journaux
et écrits p~riodiques :
i l ne joue pas
pour la radiodiffusion
et la Télévision.
Cette lacune compromet gravement la lé gis la-
tion dans la mesure où la Radio,
par exemple,
est le medium le
plus populaire donc le plus intégré aux différentes couches de
la population.
Il faut souligner qu'en pratique,
sous sa forme
contentieuse,
le droit de réponse est tr~s rarement utilisé.
Ce-
ci en raison du nombre limité des publications non
gouvernemen-
tales et aussi de leur audience réelle.
Excepté
"L'observateur",
quotidien privé à couverture quasi-nationale,
aucun autre organe
ne peut se tailler cette dimension géographique.
Pour le cas d'application du droit de réponse
l'article 11
stipule que
"le directeur de la publication
-sera tenu d'insérer dans les trois premiers
jours
de leur réception,
les réponses de toute personne
nommée ou désignée dans le ~ournal ou écrit pério-
dique quotidien,
sous peine d'une amende de
5 000
à 30 000
FCFA
(100
FF à 600 FF), .sans préjudice de
tous dommages et intérêts".
En ce qui concerne les périodiques
non quotidiens,
le directeur de publication,
sous les mêmes sanctions,
sera
tenu
s'insérer la réponse au
plus prochain numéro qui suivra la ré-
ception de la lettre rectificative.
Malgré tout la procédure de mise en oeuvre du
droit de réponse ne comporte pas de modalités suffisantes visant

166
à clarifier son application.
Ainsi le délai utile
pour
adres-
ser la réponse n'est pas précisé dsns la juridiction voltaique.
Il est seulement indiqué que cette réponse doit être publiée "à
la m@me
place et dans les m@mes caractères que l'article
qui
l'aura
provoqué et sans aucune intercalation"
(art.
11). Toute-
fois,
ces restifications ne dépasseront pas le double de l ' a r t i -
cle auquel elles répondro~t (art. 10).
Le refus d'insérer le droit de réponse entraîne
des sanctions généralement sous forme d'amende.
Enfin notons que la loi voltaique assure la pro-
tection des particuliers contre la diffamation et l'injure
(art.
2S et suivants ••••
art.
32).
~a distinction entre inju-
re et diffamation n'est pas clairement établie et les éléments
propres à chaque infraction ne sont pas explicitement précisés.
Ce vague confère au pouvoir public une marge de manoeuvre impor-
tante.
Il peut donc interpréter le texte en fonction de sa
stratégie.
Pour la diffamation,
i l s'agit de l'allégation ou
de l'imputation d'un fait déterminé et précis.
Celle-ci
doit
@tre de nature à porter atteinte à l'honneur ou à la considéra-
tion d'une personne visée et désignée.
Pour l'injure,
i l s'agit de notions
plus relati-
ves et plus délicates à définir.
Généralement c'est une expres-
sion outrageante,
terme de mépris ou invectives portant référen-
ce à un corps ou à une personne déterminée.
Cependant sur les
immunit~s, l'article 26 cite les
institutions suivantes: les cours,
les tribunaux,
les forces
de sécurité intérieures,
les forces armées,
les corps consti-
tués et les administrations publiques.

167
B)
les
limites
voltaïques de
la liberté de la presse
les textes une fois adoptés ont vite subi une
adaptation au contexte socio-politique et la Haute-Volta.
Sous la première république,
l'absence de liber-
tés démocratiques était totalso
Mais après l'éviction de
M.
Yaméogo par le soulèvement populaire du
3 Janvier 1966, la
situation a beaucoup changé: retour des partis politiques inte-
interdits, régime du multipartisme sous la seconde et la troi-
sième République.
Ce paysage politique a donné " ~ la presse
sinon aux moyens d'informations nationaux la possibilité d'ex-
primer des opinions contraires à celle du régime.
Execption
faite de la radiodiffusion et des organes gouvernementaux.
A-
vant de revenir sur les régimes de la radiodiffusion proprement
dite,
il convient de préciser _les limites traditionnelles de
la liberté de la presse en Haute-Volta.
1°/
~~=_e~~!~~~~~~~=__ ~!~~~9~~~=
le ministre de
l'intérieur voltaïque peut in-
terdire sur le territoire de la" République de Haute-Volta "la
circulation, la distribution ou la mise en vente" des journaux
ou écrits périodiques ou non "rédigés en langues étrangères,
française ou vernacûlaire" imprimés
;ou non en Haute-Volta.
Cette réglémentation n'a guère évolué depuis
1959.
Dans la pratique, elle permet au gouvernement de saisir
les publications considérées comme hostiles au pouvoir en place.
Ainsi "Jeune Afrique",
"Afrique-Asie",
"le Monde diplomatique"
ainsi que "l'Observateur" de Haute-Vol ta ont
été frappés d '.in-
terdiction chaque fois que ces organes contenaient des
articles

168
peu favorables au régime du général Ldmizana.
L'article 12 qui traite des publications étran-
gères ne précise pas les règles et les conditions de son ap-
plication.
En fait,
il s'agit de contrebalancer le contenu
théorique du cadre libéral qui
ne prévoit pas d'autorisation
préalable.
Au niveau de la radiodiffusion cette disposition
se traduit par l'autocensure au niveau des sources que peuvent
utiliser les professionnels de la communication radiophonique.
C'est au journaliste de juger de l'oPPDrtunité d'un article
paru dans tel organe
ou telle publication étrangère avant
de
s'en inspirer.
Une telle disposition juridique a pour consé-
quence de limiter les sources de l'information et les points de
vue souvent jugés subversifs.
Elle explique suffisamment l'ab-
sence de revue de la presse sur les antennes de la Radio Natio-
nale.
2°/
Les délits et les crimes commis par voie de mass-
------------------------------------------------
media
Dans les conditions prévues par la loi, des
sanctions peuvent être prononcées en cas de délits et crimes
contre le propriétaire, le directeur ou à défaut l'imprimeur
ou encore à défaut les vendeurs et les distributeurs.
Cette dimension de la lai sur la liberté de la
presse est une modification de la législation de 1881.
La
protection des particuliers apparaît comme un élément capital.
En fait,
cette insistance permet aux autorités publiques d'é-
voquer
-souplement "l'incitation aux ctimes et d~lits", "l'at-
teinte à la sQreté intérieure de l'Etat"
•••
pour museler

169
les moyens de diffusion non favorables aux orientations du gou-
vernement.
Enfin la procédure relève des institutions com-
pétentes pour les délits
(tribunal correctionnel)
et les crimes
(cour d'Assise).
En conclusion,
la loi du 31
aoOt 1959 relative
à la presse et aux délits de presse n'est pas
plus libérale
que celle du 29
juillet 1881
en France.
L'article 63 de
la
législation voltaïque stipule clairement que la loi française
de 1881
est abrogée et contraire aux dispositions de la loi de
l'Etat voltaïque.
En revanche le droit de réponse
reste théori-
quement .absolu,
la seule limite étant l'intér@t légitime des
tiers et l'honneur du journaliste.
La loi de 1881
dont s'est ins~irée l'Assemblée
voltaïque de 1959 ne s'appliquant
, s u r ce point,
qu'à la
presse écrite,
les droits de réponse et de rectification ne
sont pas valables pour la Radiodiffusion et la Télévision. Cet-
te situation déculpe le pouvoir de l'audiovisuel qui devient
une institution inattaquable.
Le statut de la Radiodiffusion applicable
à
l'Afrique francophone avant "l'indépendante" n'a pas été abroCdé.
Ces textes,
issus de l'arsenal juridique français,
visaient une
situation dans laquelle l'Etat,
pour asseoir sa domination,
se
devait d'édicter des règles peu favorables au développemem
de
l'initiative privée.
Comme nous le soulignons plus haut~
Le statut officiel de la Radiodiffusion voltai-
que conduit inévitablement à la
légalisation de la censure ou

170
de l'autocensure.
La protection de la collectivité nationale
est à priori
assurée par l'Etat et les particuliers hésitent
à prendre le risque de contredire celui-ci sur les antennes de
la Radio nationale.
Comme nous l'avons vu
l'Etat dispose des
moyens légaux non seulement pour intervenir dans le fonctionne-
ment de la Radio mais surtout pour
évoquer "1 es menaces
de
troubles",
"les atteintes aux institutions de la République ou
à
l'intégrité territoriale
••• "
En conséquence de quoi ce
moyen moderne de communication est bien la chose du Pouvoir et
des institutions de la République.
En définitive, si la loi nO 20 AL du 31
aoQt 1959
reprend en substance la loi de 1881, elle apporte des modifica-
tions non négligeables :
- l'article 24 réprime la publication de fausses nouvel-
les
- l'article 28 la diffamation fondée sur l'origine, la
race et la religion
- l'article 62 permet au ministre de l'intérieur d'or-
donner la saisie administrative des publications pour atteinte
à
la paix publique et à la sOreté de l'Etat, provocation
au
crime ou au délit suivie ou non d'effet,
incitation des mili-
taires à la désobéissance. ou offense aux autorités publiques.
La loi nO
- 60 du 14 janvier 1960 autorise le
gouvernement à interdire les publications de nature à créer de
l'agitation, de l'effervescence ou du trouble dans le public.
Enfin une ordonnance nO 69 - 33 du 1/7/1969 élè-
ve les peines prévues en cas de provocation des militaires
à
la désobéissance.

1 71
La carte d'Identité professionnelle de Journalis-
te est régie par la loi nO 40 - 60 du 12/7/1960 (1).
Une auto-
risation écrite du ministre de l'Information est nécessaire aux
Journalistes étrangers pour exercer en Haute - Volta.

Règlements et ordonnances depuis 1959 parus
au
Journal Officiel de la Républigue de Haute-Volta
et
relatifs
à
l'Information et à la Radiodiffusion
Nous nous sommes attachés à collecter tous
les
règlements, ordonnances et décrets parus dans le Journal Offi-
ciel de la République.
Notre souci est de traduire ici toutes
les décisions gouvernementales qui,
théoriquement, découlent de
la politique générale de l'information mais aussi du cadre juri-
dique qui l'inspire.
Si nous n'avons pas voulu retenir uniquement les
décisions concernant la Radiodiffusion, c'est parce que nous
pensons que l'information radiodiffusée ne peut être coupée des
autres canaux de diffusion.
En réalité,
toutes les techniques
de diffusion relèvent du ministre de l'Information.
A ce titre,
nous avons jugé utile de présenter ici le panorama d'ensemble
de l'expérience du droit
et des règlements dans lES différents
secteurs de l'information.
Aussi,
nos chercheurs de demain
y
trouveront matière à réflexion ou même des voies d'investiga-
tion.
Ce souci nous a ~amené à élargir davantage notre
domaine jusqu'aux libertés publiques.
Ces énoncés qui suivront
constituent un vibrant témoignage de la vie institutionnelle
dans laquelle évolue la radiodiffusion et les autres moyen8
(1)
Cf. notre chapitre sur les journalistes J PP.

1 72
d'information en Haute-Volta.
-
30 aoOt 1959 - Loi AL relative à la presse et aux dé-
lits de presse
(J.
O. 1 er
Septembre 1959
p. 1)
-
14 avril 1960 - Loi programme nO 20 ~ 60
du 2 février
er
1960, promulguée par arr@té nO
52 du 1
mars 1960, relative à
L'équipement, dans le cadre d'un plan triennal,
du service de
l'Information et de la Radiodiffusion en Haute-Volta.
(J. O. du
5
mars 1960, p. 163)
- 14 janvier 1960 - Loi nO 1 - AI\\J - 60 portant interdic-
tion et répression de toutes publications, diffusions ou exhibi-
tions d'écrits,
d'appels, de dessins, de signes de reconnaissan-
ce, de nature à créer de l'effervescence, de l'agitation ou des
troubles dans le public,
à compromettre la paix publique.
(J. Q.
du 8 février 1960)
-
02 février 1960 - Loi-programme nO 20 - 60,
promulguée
er
par arrêté nO 52 du 1
mars 1960, relative à l'équipement, dans
le cadre du plan triennal, du service de l'information et de la
Radiodiffusion (J. O. du 5 mars 1960. p. 163)
- 29 mars 1960 -
Decret portant création d'un Comité
Supérieur des Programmes de la Station de Radiodiffusion de
Haute-Volta.
(AFP du 29 mars 1960)
-
12 juillet 1960 - Loi nO 40 - 60 A.N. du 12 juillet
1960
partant institution d'une carte d'identité professionnel-
le de Journalisme et d'une carte de correspondant de presse
(J.
O. 26 novembre 1960, p. 957)
-
16 aoOt 1960 - Arr@té nO 195 -
PRES -
AN promulgant
diverses lois dont la loi nO 40 - 60 AN,
portant institution
d'une carte d'identité professionnelle de Journalisme et d'une
carte de correspondant de presse (J. O. du 26 novembre 1960, ,

173
p.
95)
- 16 avril 1963 - Decret nO 189 -
PRES - A - ET portant
adhésion de la République de Haute-Volta à la Convention
de
BERNE pour la protection des oeuvres littéraires et artistiques
(J.
O.
nO 16, du 20 Avril 1963, p.
252)
- 24 juillet 1963 - Loi nO 17 - 63,
promulguÉe par dé-
cret nO 410 du 17 août 1963, portant autorisation de programme
pour l'implantation et l'équipement d'une station com~acte
de
Télévision à OUAGADOUGOU
(J. 00 Spécial du 17 aoat 1963, p. 59)
19 aoOt 1964 - Arrêté nO
3 fixant les normes des émis-
sions de Télévision de la République de Haute-Volta
(J. O.
du
27 août 1964, p. 414)
er
- 1
octobre 1964 : Démarrage de la Voltavision.
-
13 janvier 1965 - Décret portant statuts particuliers
des personnels du Cadre de l'Information (J. O. du 21
janvier
1965,
p.
17)
- 12 mars 1968 - Décret nO
68 - 64 PRES - PT -
INFO ins-
tituant une publicité payante radiophonique.
(J. 0.21
mars
1968, p. 147)
- 31
octobre 1968 - Décret nO 68 - 281
PRES -
PTI -
FP
portant modification des articles 20 et 25 des statuts parti-
culiers des personnels du cadre de l'Information.
(J. O. nO 46
du 7 novembre 1968, p.
599)
- 29 novembre 1968 - Décret nO 68 -
312 P - T - CAB INFC
portant réorganisation du ministère de l'Information (J. O. nO 1
du 2 janvier 1969, p. 19)
er
- 1
juillet 1969 - Ordonnance n Q 69 - 33 modifiant
l'article
22
de la
loi
n 9 20 AL du 31
aoOt 1959, relative
à
la presse et aux délits de presse
(J. O. 3 juillet 1969,0. 336)

1 74
- 11 aoOt 1969 - Décret nO 69 - 161 mettant fin à
la
fourniture gratuite par l'Etat de postes récepteurs de télévi-
sion
(J. D. du 14 août 1969, p. 409)
- 19 aoOt 1969 - 08cret nO 69 - 171
PRES - PTT -
INFo -
MF.C. instituant une taxe annuelle de 5 000 francs CFA par pos-
te récepteur de télévision (J. 0.21
août 1969, p. 419)
- 24 novembre 1969 - Décret nO 69 - 251
portant création
d'un service de Radio Rurale en Haute-Volta
(J. O. du 4 décem-
bre 1969, p. 636)
er
- 1
avril 1972 - Additif nO 72 -
57 PM.
INFO au décret
nO 69 - 251
PRESPT INFO portant création d'un Service de Radio
Rurale en Haute-Volta
(J.
O. du 6 avril 1972, p. 226)
- 12 janvier 1973 - Décision nO 14 INFO - CAB accordant
délégation à des fonctionnaires pour gérer les crédits de l'Etat
mis à la disposition du ministère de l'Information (J. O. du 18
janvier 1973, p. 22)
- 2S janvier 1973 - Décret nO 73 - 18 PM. INFO, portant
rectificatif à l'article premier du décret nO 72 - 268 PM.
INFO
du 21
décembre 1972 portant nomination de M. Paul Isma~l
OUEORAOGO en qualité de directeur par intérim de la Radiodiffu-
er
sion Télévision Voltaïque
(J. O. du 1
février 1973, p. 46)
- 14 mers 1973 - Décision nO 179 MFC. DC/ CSP. autori-
sant le virement de la somme de 816 4S0 francs CFA au compte
BIAO nO S6 - 399 R au profit de l'agent comptable de la Caisse
de stabilisation des Prix des produits pour l'organisation de
"La nuit Radiophonique du paysan voltaïque"(J. O. du 29 mars
1973, p. 141)
- 14 avril 1974 - Décret nO 74 ~ 1 S du 28 janvier 1974
portant additif au décret nO 21
du 13 janvier 1965 portant

175
statuts particuliers des personne~s du Cadre de l'Information
(J. O. du 7 février 1974p. 74)
- 6 février 1974 -
Décret nO
74 -
28 du 6 février 1974
portant approbation de l'accord de prêt subsidiaire relatif
au second projet de télécommunications entre la République de
Haute-Volta et l'Office des P.
et T.
de la République
de
Haute-Volta
(J. O. du 14 février 1974 p. 96)
-
29 mars 1975 -
Décret nO
75 -
124 portant modification
de la taxe de base des communications téléphoniques et de l'ar-
er
ticle 2,
paragraphe 20 du dÉcret nO
316 du 1
juillet 1963
(J. O. du 3 avril 1975 p. 246)
-
26 avril et 6 juin 1975 - Ordonnance nO
75 -
21
et 75 -
22 et décrets nO
75 -
158 et 75 -
159 portant autorisation
d'adhésion et adhésion de la République de Haute-Volta à la
convention de BERNE pour la protection des oeuvres littéraires
et artistiques du 9 septembre 1886 revisée à Stockholm le 14
juillet 1967 et à l'organisetion Mondiale du Tourisme créée
à MEXICO le 27 septembre 1970
(J. O. du 26 juin 1975
pp. 483
et 484)
-
31
mars 1977 -
Ordonnance nO
77 -
11
et décret 77 -
105 autorisant la ratification et portant
ratification de
l'accord relatif à l'Organisetion Internationale de Télécommu-
nication par Satellite
(INïERSALT) fait à Washington le
20
août 1971
(J. O. du 23 juin 1977 p.
536)
-
10 décembre 1977 - Décret portant ratification de la
Convention Internationale des Télécommunications faite,
le 25
octobre 1973 à MALAGA-TORREMOLINOS
(J. O. du 9 février 1978
p.
83)
-
18 ma~ 1978 -
Décret nO
78 -
168 portant approbation

176
du protocole à l'accord de coopération culturelle et scientifi-
que entre le gouvernement de la République de Haute-Volta
et
l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques du 13 février
1977, relatif ~ la coopération culturelle pour les années 75 -
76 signés ~ OUAGADOUGOU le 6 septembre 1975 (J. O. du 1 er juin
1 978,
p.412)
- 10 avril 1978 -
Décret nO 78 - 123 portant
approbation du contrat entre le gouvernement de la République
de Haute-Volta et l'Agence France Presse relatif au régime d'u-
tilisation des informations de l'A.F.P., signé à OUAGADOUGOU le
22 avril 1976 (J. O. du 4 mai 1978,
p.
317)
-
avril 1979 - Décret portant réorganisation du ministè-
re de l'Information.
Il consacre l'éclatement de l'ancienne
Direction de la Radio - Télévision Voltaique en deux entités
distinctes :
- la direction de la Radiodiffusion
- et celle autonome de la Télévision.
~
L'administration
de
la
Radio et
de la T~lévision
p:--
L'administration de la Radiodiffusion doit ~tre
placée d'abord dans le cadre général de la Gestion Voltaïque.
Celle-ci peut être définie ~ deux niveaux différents mais com-
plémentaires : le ministère de tutelle et la Radio en tant que
service public.
A)
L'organisation du ministère de tutelle
L'organisation actuelle du ministère de l'infor-
mation date de
Janvier-Fêv. 1978. Depuis ce jour, le ministère
est composé, outre la àirection du cabinet et les conseillers

177
techniques, des services suivants:
-
Direction Générale des services de l'Information char-
gée de coordonner tous les services relevant de ce ministère.
C'est en principe une direction clé qui,
dans certaines cir-
constances,
peut jouer le rele effectif du ministre.
- La direction de la formation professionnelle chargée
des différents problèmes relatifs à la formation des cadres et
des agents de l'information. Dans la pratique, elle s'est plu-
tôt confinée à la gestion du Centre de formation professionnel-
le du ministère de l'information
(1).
La direction de la Presse Ecrite chargée des publications
gouvernementales et de la presse officielle.
- La direction de l'Agence Voltaique de Presse (A.V.P.)
La direction de la Radio
Voltaique chargée
de la Radiodiffusion Nationale,
des radios
rurale et régiona-
le, et de la Télévision~ devenue direction autonome depuis avril
78.
- La direction des services techniques de la Radio-Télé-
uision.
_ La direction
de la
'Documentation et de la Recherche.
La direction des services administratifs et financiers.
- La direction de la SONAVOCI
chargée de la gestion
de

la Société Nationale Voltaïque de Cinéma,
organisme d'Etat.
Il n'y a pas de service de rédaction centrale
comme dans certains Etats africains,
(notamment en Cete-d'Ivoire
et au Togo) pour assurer la rédaction et la diffusion des bulle-
tins d'informations de la Radio-Télévision et de l'Agence Vol-
taique de presse.
(1) Cf. Notre chapitre sur le personnel de la Radiodifnsion. p.~46

178
L'Agence voltaique,
créée depuis 1963 par décret
présidentiel n'est pas fonctionnelle.
L'appellation s'inspire
largement de l'A.F.P. comme beaucoup d'Etats francophones l'ont
fait en Afrique Noire.
S'agissant de la direction de la formation pro-
fessionnelle,
il faut préciser que celle-ci n'a pas les moyens
de contrOler la formation des journalistes universitaires. Cet-
te compétence est pratiquement dévolue au ministère de l'Educa-
tion nationale qui oriente donc les nouveaux bâcheliers en
fonction de ses propres préoccupations.
Il en résulte une cer-
taine discordance dans la planification des ressources humaines
au niveau des professionnels de l'Information.
Dans ce cadre juridique et administratif,
que
peut être le statut et le rele de l'information en Haute~Volta ?
Officiellement, l'information est associée à toutes les activi-
tés de la vie po~itique et économique, elle
doit permettre la
mobilisation des énergies pour le développement total du pays.
Ainsi conçue, elle est un aspect de la politique culturelle
dont nous préciserons un peu
plus loin les contours.
La radio n'est
qu'une direction du ministère de
l'information.
Cette situation ne laisse guère qu'une faible
part d'intervention à l'initiative privée.
L'information
d'Etat ou officielle est une structure importante qui pèse sur
les hommes qui les diffusent.
Le pouvoir informatif est un pouvoir intégré au
pouvoir exécutif lui-même.
Le ministère de l'information ayant
pour attribution de concevoir et de coordonner une politique

CJ'.
1'-
·ORGÀ1'l\\GRAMM'E"
.bU
MIt·nSTERE
J)E
L 'INFoRMAT\\OIf
Le
MIN \\STRE
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Vo L TPlïo.\\J e:
J)€
CrNeMI\\
.De. ClI'i e M ~
}e DlJAGA~O~

1 BD
d'ensemble pour ce qui a trait aux activités nationales dans
le domaine de la communication Écrite et audiovisuelle.
Il
est à la fois l'autorité de contrOle sur les activités et les
productions cinématographiques.
B)
L'administration
de
la
Radiodiffusion
en
tant
gue
service
publi~
Avec
"l'indépendance" du 5 aoOt 1960, le nouvel
Etat voltaique s'est trouvé du jour au lendemain mis en face
d'un problème épineux.
Une grande partie du personnel adminis-
tratif dont il disposait était constitué par les Français
qui
avaient été placés à leur poste par l'ancienne puissance colo-
niale.
De plus, ces derniers occupaient la quasi totalité des
fonctions de responsabilité.
Historiquement donc,
"l'existence de l ' adminis-
tration en Afrique ne correspond pas à l'évolution propre des
sociétés africaines mais bien à leur incorporation dans le
s ys tème colonial"
(1).
De 1959 à 1963, le personnel de la Radiodiffu- J
sion était très réduit
quelques Journalistes, des radiotélé-
graphistes français,
plus
un nombre dérisoire d'indigènes re-
crutés sur des critères souvent mal définis.
Après 1960, la première République de
Maurice
Yaméogo entreprit la voltaisation de la fonction publique.
"Cette mutation s'imposait aux gouvernements
(afri-
cains) pour plusieurs raisons.
La première vient
(1)
BA Lrr~A (Th.). - Prog rammes ra d iop honig u es et s ~/s tème,
c ul-
turel en Haute-Volta.-
Mémoire Maîtrise des Sciences et
Techniques de l'information,
UPTEC,
1977, Bordeaux, p. 42.

1 81
immédiatement à l'esprit:
il était inconcevable
que des Etats qui étaient parvenus récemment
à
l'indépendance se contentent d'une apparence
d'autorité en laissant à leur poste des fonction-
na ires colonia ux"
(1).
La dépendance serait flagrante et entrainerait
un mécontentement profond au niveau des petits bourgeois souvent
assoiffés de privilèges.
En effet,
"pour la majorité de la po-
pulation,
une des manifestations essentielles de l'indépendance
consistait dans le départ des autorités coloniales et la mise à
la disposition des Africains des postes devenus vacants"
(2).
Le renouvellement de ce personnel administratif
donna lieu à une valse de fonctionnaires nationaux à la t~te de
la Radiodiffusion.
Ainsi de 1964 à 1979, sept directeurs se
sont succédés à Radio-Ouagadougou soit une durée moyenn~ de
deux ans par nomination.
Les structures administratives de la Radiodiffu-
sion restent encore calquées sur le modèle de l'époque colonia-
le.
La Radiodiffusion reste alors sous-administrée.
Cela tient
à plusieurs facteurs
:
- i l existe une relation directe entre sous-développe-
ment et sous-administration
-
l'insuffisance sinon l'inexistence des études statis-
tiques sur les programmes radiophoniques et les attentes des
auditeurs
-
l'incapacité de financer sur les ressources propres
à la Radio ou à l'Etat,
la mise en place et l'entretien de ser-
vices régionaux ou départementaux dans le domaine de l'Informa-
tion.
D'où la centralisation qui s'exprime fortement dans
la
(1) MERLE {M. ).- L'Afrigue Noire Contemporaine.- Paris, p.,.
Colin p. 377.
(2)
Ibid.

182
capi tale, siège de la di ffusion cul turelle.
"La carence
de
l'administration locale est,
en effet, un des traits caracté-
ristiques des Etats africains contemporains"
(1).
Les charges
budgétaires semblent lourdes parce-
que les Journalistes dits cadres supérieurs sont trop payés par
rapport au niveau de vie général des habitants.
Pourtant, à la
Radiodiffusion,
"l'administration n'administre pas grand'chose,
si ce n'est un pourcentage infime de la population.
Elle existe
et son r8le est d'exister"
(2)
L'importance de cette administration se situe
essentiellement au niveau politique.
La Radio s'étant institu-
tionnalisée en tant que porte-parole des autorités publiques,
le régime exerce à ce titre le r8le de producteur.
Il a prio-
rité sur l'ensemble des émissions et dispose du maximum de temps
pour les interventions politiques ou compte-rendus de ses tra-
vaux.
La radio est donc un canal administratif par lequel
s'exerce l'autorité gouvernementale dans la mesure oQ décisio~s
et communiquées officiels sont portés à la connaissance du pu-
blic par diffusion radiophonique.
Ce phénomène explique ou renforce le modèle
hi~rarchique sur lequel repose l'organisation administrative de
la station de Ouagadougou.
Le pouvoir s'y distribue de façon
complexe entre les différents employés/et l'administration de
la Maison s'exprime à travers la bureaucratie,
le système poli-
tique et les relations qu'ont les uns et les autres avec la
classe politique.
(1)
MERLE
(M,).- Op. Cit. p. 85.
(2)
EALIMA (Th.).- Op. Cit.
p; 42.

183
SEp,. 'IJ le E.
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~i~ïioN RE6'{ON~l'E"
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184
C h a p i t r
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E c o n 0-
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l
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Rad i
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d e
l
a
T é l é v i s i o n
1 0 /
Le système économique de la
Radio
A)
Le système de financement et son fonctionnement
le système de financement qui régit la gestion
économique de la Radiodiffusion est resté de type administratif
comme en témoigne l'organigramme du ministère de l'information.
Si le fonctionnement du système politique et économique présen-
te
un caractère du type libéral, l'organisation de l'économie
de la Radiodiffusion est plut8t proche du système étatique de
l'Europe de l'Est.
Radio OUAGADOUGOU est une entreprise d'Etat
dont
le gouvernement assure directement la gestion.
Pour
simplifier, nous avons tenté~ d'élaborer l'organigramme de la
structure économique de la Radio en Haute-Volta.

185
ORGANIGRAMME
DE
L'ECONOMIE
DE
LA
RADIODIFFUSION
EN
HAUTE - VOLTA

Etat
régulateur
Contre
le des
ement
Pou-
Production
voirs
par
Public
l ' Eta t
(lois,
Diffusion
+
Règle-
ments
et
Relais, Stations
de
Consom-
Rég±on~les
de
ubli-
Or-
mation
Bobo-Dioulasso et de
don-
Radio - Rurale
it~
nan-
ces
Etat
Messages
Avis et communi
Agent
q ués, Annonces,
(Programmes)
Directeur
Publicités.
Sondages (2
Audience
(1)
et
(2)
voir, explication s au~ 'J!lage s suivante s.

186
(1)
La régulation ici
correspond à l'intervention sur le
plan économique et juridique.
[lest également l'aide
accordée par l'Etat à la Radio en tant
que service pu-
blic.
Il faut souligner à ce propos qu'il n'y a pas èe
redevance radio en Haute-Volta
(2)
Ils sont représentés à OUAGADOUGOU par le courrier des
auditeurs.

187
Pour comprendre plus clairement notre organi-
gramme,
il faut mesurer toutes les conséquences résultant
du
fait que la Radiodiffusion est une entreprise d'Etat,
un service
public dirigé par l'Etat lui-m~me et non par un organisme privé
ou semi-public.
En conséquence, l'Etat Voltarque remplit cinq
(5)
fonctions capitales:
- 1°/ il Bst
répartiteur: l'Etat voltaïque donne
le
droit à une station d'émettre à partir du territoire national
-
2°/ il est constructeur: le montage des stations na-
tionales et régionales, les liaisons et les relais sont assurés
et monopoliés par l'Etat
-
3°/il est concédant : le Gouvernement peut donner le
droit à des sociétés privées d'émettre ou de publier
- 4°/ il est contrôleur: le ministère de l'information
exerce la surveillance sur les stations d'émission et sur les
programmes diffusés à l'antenne
-
5°/ il est dirigeant: le directeur de la Radiodiffu-
sion
Voltaïque est nommé par le Conseil des minis-
tres sur proposition du ministre de l'Information.
Il dépend
directement de ce dernier.
La doctrine libérale de l'information que compor-
tent les constitutions Voltaïques depuis 1960 se trouve alors
être dans un contexte tout particulier qui justifiera même un
interventionnisme maximal du Pouvoir.
Cet interventionnisme de l'Etat s'est érigé en
règle pour trois raisons
- 1°/ des raisons d'ordre technique
la bourgeoisie

188
compradore n'est pas en mesure d'installer des postes d'émis- .
sions en Haute-Volta.
L'Etat monopolise alors la distribution
des fréquences
2°/ des raisons d'ordre financier: l'entreprise de
Radio ne pouvant être financée directement et uniquement par les
auditeurs, l'Etat a mis
en place un système de financement
è
trois sources
a)
une allocation budgétaire en provenance du
ministère de l'information.
Sur ce point,
il faut souligner
l'extr@me pauvreté de ce département ministériel.
Les crédits
accordés à celui-ci "ont toujours oscillé autour de 1 % du
bùdget national"
(1)
soit actuellement
35 000 000 francs CFA
environ
b) des prêts et subventions émanant de la coo-
pération franco -
voltaïque
(Fonds d'Aide et de CooQération),
de l'Allemagne Fédérale et des organismes internationaux
c) enfin des taxes diverses perçues au titre de
la publicité radiophonique et ce,
depuis le décret nO 68 - 64
PRES
PT
INFO
du 25 janvier 1965 (2) instituant une publicité
payante à la Radiodiffusion
- 3°/ des raisons d'ordre politique: la radio
est
en
Afrique, le p~rte-drapeau des opinions gouvernementales.
A ce
titre,
l'Etat s'adjuge le droit de contrôler ce qui est diffusé
sur les antennes nationales.
Au regard de l'ensemble de ces
données, l'obser-
vation empirique montre l'accaparement total de l'offre par
(1)
BAZIE
(J. H.~.- Histoire de l'Information en Haute-Volta.-
IFP,
thèse 3
cycle,
Paris 1978, p. 261.
(2)
Cf. J. O. du 25/1/1965,
p.
147.

1 89
Radio Ouagadougou, corporation de sroit public.
La Radiodiffu-
sion Voltaïque connaît donc une situation de monopole parfait.
Un monopole qui brille pourtant par l'insuffisance des
moyens
financiers mis en oeuvre par l'Etat voltaïque.
La dépendance
de certaines campagnes radiophoniques de sources extérieures
pour leur réalisation reflète la situation générale des divers
plans de développement du payS,
qui reposent,
pour leur finan-
cement,
sur
environ 75 % de crédits extérieurs publics et sur
5 ~~ de ressources privées intérieures (1).
B)
Les
recettes
de
Radio
Ouagadougou
D'une manière générale,
les moyens d'informa-
tions gouvernementaux accusent une baisse sensible de leurs
recettes en matière d'annances et de publicité.
Cette situa-
tian s'explique d'abord par
la montée des prix causée par
l'inflation galopante.
Le papier tirage, le journal et
la
photo sont de plus en plus des denrées chères, ce qui réduit
dans la presse officielle la superficie publicitaire.
C'est
le cas tragique du Bulletin Quotidien édité p8r la direction
du service de la Presse Ecrite~lZ8 service qui est également
chargé de la vente des photas officielles n 'a même plus
les
moyens suffisants pour
assurer le travail d'information.
La baisse des recettes est d'autant plus inso-·
lubIe que l'arr@té N° 70/0031/MFC/PTI
su 25 Novembre 1970
dispose
en son article 2 que "les insertions dans le Bulletin
(1) Cf.
BARBARA (Arnhold).- La situation de la Radio Rurale en
Haute-Volta en 1975.-
20 pages ronéotées.

190
Quotidien et dans Carrefour Africain",
des services administra-
tifs sont gratuites.
Oans le domaine de la Radiodiffusion le même
arrêté règle les annonces diverses
émanant des services adminis-
tratifs.
Depuis le decret N°
68 - 64 PRES PT INFO insti-
tuant
une
publicité payante radiophmnique
(1)
seuls les audi-
teurs et les entreprises privées sont soumis
à ce règlement.
Dans la pratique,
certaines sociétés
privées
par le canal de
l'administration publique,
diffusent abusivement et
gratuite-
ment leurs communiqués commerciaux.
En outre,
les annonces
individuelles fondées
sur les relations
interpersonnelles sont
fréquentes
et grèvent considérablement les recettes de cette
entreprise d'Etat.
L'essentiel des avis
et comMuniqués radiodiffu-
sés
provient des
services administratifs
de la capitale.
Oans
ces conditions,' i l est non seulement difficile de faire
bonne
r~6ette mais surtout de contrOler efficacement le montant réel
des annonces
payantes.
Cette confusion ou plutOt cette organi-
sa tian favorise souvent une gestion personnelle dont la rigueur
n'est jamais prouvée.
Cet arrêté donnant droit à une publicité
gratuite pour les services administratifs limite donc considéra-
blement les moyens financiers de la Radio en Haute-Volta.
Les recettes relatives
à
la publicité radiopho-
nique se répartissent en trois
rubriques essentielles
:
avis et
communiqués,
concert des auditeurs
et publicité sonore
ou
( 1 )
Cf.
J. O. du 25/01/1965,
p.
147.

191
commerciale.
Leur importance est fonction de l'allure générale
des activités industrielles et commerciales en Haute-Volta.
1°/ Les avis et communiqués
Cette rubrique est l'une des plus écoutées de
la Radio Nationale.
Les auditeurs y trouvent souvent des ~n-
formations pratiques relatives à la vie quotidienne et profes-
sionnelle.
Il s'agit de textes proposés par les clients et
lus directement par les speakers sur les antennes un quart
d'heure avant les
-Journaux Parlés de
13 heures et de 20 heures.
Ces communiqués se rapportent à des déclarations de naissances,
de décès,
de mariage,
de perte d'objets •••
Ils peuvent se
rapporter également aux manifestations publiques, aux soirées
dansantes,
auX examens et concours, aux activités culturelles
et sportives, aux appels d'offres lancÉs par le gouvernement •••
En raison de la diversité de leur domaine d'ap-
plication, les avis et communiquÉs constituent une rubrique à
succès
car le prix du mot est jugÉ intéressant: 15 FCFA
(0,30 FF)~
La demande croit annuellement et représente en va-
leur 70 % des recettes radiophoniques.
2°/ Le concert
des
auditeurs
Les Émissions dites
"concert des auditeurs" sont
diffusées en français,
mooré,
dioula et peulh.
A cet effet,
un
ticket donnant droit à
la diffusion du disque demandé est oré-
vu : son montant actuel est de 1S F CFA
(soit 0,30 FF~
Cette
taxe perçue par la Radiodiffusion-TélÉvision Voltaïque rapporte
au budget de l'Etat 1 % des recettes globales annuelles réali-
sées au titre de la publicité
Radiophonique.
A l'heure actuelle le problème du relèvement du
~'Avant 1966, avis et communiqués, concert des auditeurs,
étaient diffusés gratuitement.

192
prix du ticket est posé.
Certains proposent de le porter à
50 ou m@me 100 F CFA
(1
à 2 FF).
Une telle mesure pourtant
risquerait de porter atteinte à la popularité de cette émission.
3°/ La publicité
sonore ou
commerciale
Cette rubrique qui devait constituer le plus
gros
pourcentage des recettes radiophoniques ne représente ce-
pendant que 29 % du montant desdites recettes.
Cette situation
s'explique avant tout par la faiblesse relative de l'économie
de marché en Haute-Volta.
La concurrence industrielle est qua-
si inexistante sur le marché de la consommation ; le monopole
étant dévolu aux mêmes sociétés françaises souvent
gérées par
les affairistes nationaux.
Les annonceurs commerciaux ne
font
recours à la ,communication radiophonique ~ue pour annoncer un
important arrivage de marchandises.
Pratiquement donc, les
Maisons de commerce
ne prévoient pas dans leur comptabilité gé-
nérale une part de leur budget pour la publicité.
Ce qui ex-
plique qu'aucune I.Maison n'engage une campagne de publicité
continuelle ou régulière autour de ses produits.
Seule la Maison BRAVOLTA engage depuis quelques
années un budget peu négligeable pour la publicité de COCA
COLA,
SPRITE
et
FANTA.
Quant à la biÈre, i l semble que
la
BRAVOLTA
et la
SOVOBRA
ne connaissent m@me pas les besoins
des consommateurs.
Malgré cet état de chose,
il faut dire que
le
montant de la publicité commerciale ne cesse d'augmenter cha-
que année.
Ceci en raison de l'application du nouvel ordre
économique international qui a entraîné dans notre pays une
prolifération de sociétés diverses.

193
Il existe, à cOté de cette clientèle intérieure,
des annonceurs extérieurs qui renouvellent constamment leurs
campagnes publicitaires sur les antennes
de la Radio nationa-
le.
C'est le cas de Baume Végéborn,
Pile Wonder, Cigarettes
Gitane
et Gauloise,
•••
Dans ces conditions, le Régisseur chargé de la
publicité "n'a trouvé d'autre solution quede proposer le relè-
vement des tarifs de publicité en Haute-Volta.
Effectivement
la Haute-Volta applique les tarifs les plus bas en matière de
publicité radiophonique.
La nécessité de relever le prix du
mot (15 F CFA actuellement) paraît, à première vue, être un re-
mède à la baisse des recettes.
Une proposition de modification
des tarifs a été faite au Ministre des Finances suivant lettre
nO 217/DIR/76
du B décembre 1976.
Mais un relèvement du prix ne va-t-il pas exclu-
re une certaine catégorie d'auditeurs qui se verra contrainte
de réduire la fréquence de ses annonces
radiodiffusées?~
S'il est vrai que cette baisse générale des re~
cettes est liée à l'activité économique et
industrielle dans
le pays, elle a aussi son fondement dans l'organisation de la
Régie Publicité.
Elle travaille dans des conditions artisana-
les et souffre dtun manque de personnel.
Le travail dans cet-
te Régie est confié
généralement à des employés
subalternes,
issu souvent de l'école primaire.
Jusqu'en 1978, il n'y avait
pas un seul agent de la catégorie C dans ce service.
Cette
pauvreté organisationnelle n'est pas pour favoriser le dévelop-
pement de la publicité à la radio.

194
§,
Le
mécanisme
de
la
production
radiophonigue
en
Haute - Volta
A}
Au niveau des tableaux de service
Ce sont les techniciens qui assurent la perma-
nence dans les cabines
techniques.
Les speakers-~résentateurs
assurent la per-
manence au micro.
Les journalistes sont chargés de couvrir les re-
portages et d'assurer le traitement de l'information.
Les conducteurs de véhicules sont quotidienne-
ment tenus informés des missions de reportage mais i l n'est pas
rare qu'ils soient avisés à la dernière minute.
D'une manière générale, les documents de service
parviennent à la Régie Générale le même jour.
Ils sont contrO-
lés et transmis aux différents responsables de la station par
le directeur et le régisseur général.
Ce dernier jouissant
dans la Maison d'un pouvoir de contrOle non négligeable.
A Ouagadougou, le chef de Centre se'trouve dans
une situation particulière.
En principe, les demandes de four-
nitures techniques consommables (bandes magnétiques,
ciseaux, scotchs ••• ) sont formulées à ce dernier.
Mais c'est
plutOt le régisseur général et le directeur de la Radio qui
assurent la distribution de ces fournitures.
Une habitude qui
a eu pour conséquence d'amoindrir le rOle du chef de Centre au
profit de la hi~rarchie supérieure.
C'est surtout en cas de dÉfectuosité technique
que le chef de Centre en est directement informé soit par
un
technicien de la station, soit par le chef de service technique.

195
quant aux tranches
horaires de maintenance des différen-
tes installations techniques et matériel mobile,
elles ont lieu
une fois
par semaine aussi bien à la Radio Mère qu'à la Radio
Rurale.
Il s'agit d'un examen routinier des pupitres et magné-
tophones accompagné d'un contrale de modulation.
E)
La régie
d'exploitation: celle-ci est
connues sous
le nom de service des méthodes et d'organisation.
Il assure le "service intérieur"
(entretien des
bâtiments,
parc-automobile,
nettoiement,
plantons
••• ) et reste
placé sous la responsabilité de la régie générale.
L'éxécution des décisions arrêtées
par la Régie
générale incombe au service des méthodes et d'organisation qui
en assure la surveillance et en a la responsabilité.
Dans la
pratique,
Régie générale et service des méthodes sont confon-
dus et assurés
par une seule et même personne :
le régisseur
général d'antenne.
Cependant,
tout enregistrement réalisé en studio
ou en reportage est remis au service des méthodes
et d'organi-
sation qui en assure la conservation et l'acheminement vers son
utilisateur.
A ce sujet,
i l faut faire remarquer qu'aucune
solution viable n'a encore été donnée au problème de la conser-
vation des enregistrements.
Jusqu'ici,
une employée peu qualifiée se borne
à collecter ces bandes qui seront ensuite entassées dans le bu-
reau de l'Agent comptable de la Radio
Nationale.
Ces bandes,
quand elles sant répertoriées,
le sont après diffusion
donc

196
après montage.
Cette méthode de travail a pour inconvénient
de sacrifier une partie des éléments sonores qui,
pourtant,
gagnerait à @tre conservée intégralement.
Cette insuffisance
d'intér@t pour l'information est encore démontrée par le m~n­
que de régistre spécial pour la:
rubrique des actualités.
Seul le service de la Radio Rurale,
réalisé récemment par les
coopérants allemands brille par la qualité de son organisation.
Jusqu'au moment de la diffusion, le Journalis-
te et le technicien ~ui ont couvert le reportage
se partagent
la responsabilité des bandes.
Après diffusion,
certaines ban-
des de reportage sont envoyées à la récupération notamment cel-
les de Radio France Internationale,
de "La Voix de l'Amérique"
et de "La voix de l'Allemagne".
Il arrive m@me que celles....-ci
soient directement récupérées sans @tre diffusées à l'antenne~
C'est le sort réservé à tous les programmes étrangers reçus au
titre
de la coopération et non sélectionnés par la station de
OUAGA.
Cette situation appelle deux remarques :
-
i l est d'abord le résultat du fait que l'on n'utilise
pas systématiquement de répertoire pour les bandes enregistrées
et surtout parce que le dit bureau des enregistrements n'est
pratiquement pas contrOlé par la Régie Générale
-
la station souffrant d'une pénurie de moyens financiers
n'est pas à m@me de subvenir à tous ses propres besoins; d'où
la nécessité d'exploiter les bandes des grandes stations euro-
péennes.
C)
Les reportages
Le service des méthodes et d'organisation est

191
chargé de mettre à la disposition des reporters les véhicules
et le matériel nécessaires,
conformément aux indications por-
tées sur les
"demandes de reportage".
Dans notre station,
celles-ci ne sont pas tou-
jours prévues dans des délais raisonnables.
Pour le service
du J.P.
(Journal Parlé)
par Exemple,
les demandes de reportage
doivent être mentionnées sur le tableau de reportage 24
heures
à l'avance. Cependant,
i l est
fréquent que les journalistes
satisfassent des sollicitations de dernière
minute,
générale-
ment sous les recommandations des autorités
politiques.
Avant chaque mission de reportage,
le matériel
fourni au reporter est contrôlé par le technicien et le Jour-
naliste chargés de couvrir l'événement.
En revanche,
au re-
tour le contrôle du matériel est négligé
voire inexistant.
Et si l'actualité exige une liaison téléphonique
avec
Paris
(voyage officiel du chef de l'Etat en France par
exemple),
i l faut ou le Régisseur général BU le directeur lui-
même pour se charger d'effectuer auprès de l'Office des Postes
et Télécommunications,
les demarches nécessaires à la réserva-
tion de la ligne.
Cette tâche excède les compétences du servi-
ce des méthodes Et d'organisation qui se voit confisquer
la
surveillance des missions
importantes.
0)
Les émissions
enregistrées
Oans le système français,
l'animateur
chargé
de la réalisation,
ou l'assistant d'émission,
est responsable
de l'acheminement de l'ensemble des documents écrits et sonores

198
vers le studio d'enregistrement.
Il prend contact avec les
collaborateurs extérieurs et les convoque.
A Ouagadougou,
l'acheminement de ces documents
vers le studio est assuré par les techniciens et les journalis-
tes présentateurs.
Dans le cas des
êmissions enregistrées
(il s'a-
git souvent de programmes reçus au titre de la coopération ra-
diophonique avec Paris),
c'est le service des programmes qui
les remet directement au studio.
Ce qui explique que l'on
trouve dans la station plusieurs modèles de conducteurs d'émis-
sion :
-
le spécimen émanant du serv±ce des programmes
le spécimen émanant de la Radio-Rurale
-
enfin celui des autres productions locales.
Dans le fonctionnement interne de la station,
i l
faut signaler la présence de collaborateurs extérieurs
(pigis-
tes,
traducteurs,
••• )
C'est le service des méthodes et d'organisation
qui est chargé de les contacter.
Son rôle consiste égœlement
à l'établissement des fiches
de renseignements,
des feuilles de
présence,
au paiement des pigistes
•••
En ce qui concerne la gestion des locaux,
c'est
encore le service des méthodes et d'organisation qui met les
locaux et les installations inutilisés à la disposition
des
demandes urgentes.
Il en est responsable de leur libération à
l'heure prévue.
Oans la
phase
préparatoire des émissions,
c'est

199
le responsable du service des programmes qui contrOle l'éxécu-
tion de la préparation technique.
Il est à noter cependant que
6e contrOle n'est pas conduit méthodiquement mais plutOt
sous
le coup de l'improvisation.
Au cours du déroulement d'une émission radiodif-
fusée,
le personnel minimum présent au studio à ce moment d'an-
tenne dépasse très rarement une personne.
Ce nombre,
très ré-
àuit,
ne contribue pas à faciliter l'exécution des tâches com-
plexes que requiert le déroulement normal d'une émission.
Quant à la tenue des divers documents de Régie
pendant la diffusion, elle
est assurée par le technicien de
la cabine technique: compte-rendu d'émission
(minutage des pro-
grammes,
des coupures d'émetteurs ••• ).
Si un incident inter-
venait pendant la diffusion, c'est
ce même technicien qui
alerte les services compétents.
En fin de proqramme, le service des méthodes et
d'organisation est alors chargé d'assurer le retour des documents
à la discothèque
et à la phonothèque.
Il ne procède cependant
à
aucun
relevé
des
droits d'auteurs relatifs à chaque enregis~
trement.
Et pour cause, dans notre pays aucune solution n'a en-
core été trouvée pour les problèmes d'archivage
et de déclara-
tians l~gales aux sociétés de droits d'auteurs.
E)
Les émissions
réalisées
à
l'extérieur
Enregistrées ou diffusées en direct,
les émissions
réalisées à l'extérieur offrent certains aspects communs avec
les différentes formes d'exploitation en studio et en reportage.

200
Cependant, l'importance et la mobilité des moyens mis en oeu-
vre entraine,
normalement,
dans la préparation comme dans
le
déroulement des opérations,
un surcroît de charge et de person-
nel.
De ce fait,
le service des méthodes et d'organisation se
trouve souvent dans l'impossibilité de déléguer sur place
son
représentant.
Dans la phase de préparation,
les demandes de
matériel sont adressées au service des méthodes comme pour les
émissions réalisées à l'intérieur de la station.
C~est donc le
même service qui contr61e l'inventaire du matériel et se charge
d'en prévoir le transport jusque sur les lieux de travail.
Elle
prévoit, en outre, le transport du personnel de service et par-
fois celui des interorètes ou traducteurs.
Sur place, le délé-
gué du service des méthodes
(en l'occurence le technicien et le
journaliste) coordonne les installations, contr61e ~ue les dif-
férents essais techniques sont effectués, et assure la liaison
avec la station mère.
Après cette présentation de l'organisation inter-
ne de la Radiodiffusion en Haute - Volta, on peut dire que le
fonctionnement s'inspire de l'expérience française en matière
d'organisation des Services de la Radiodiffusion.
Après la mise sur pied de cette station par
la
SORAFDM, son organisation a été aussit6t confiée è l'Office de
Coopération Radiophonique
(OCORA) jusqu'en 1967, date è laquel-
le l'ORTF prendra la relève pour ensuite laisser cette tâche à
Radio France Internationale avec l'éclatement de l'ORTF en 1974.
Dans la pratique, l'héritage de cette culture

201
organisationnelle s'est heurté aux
problèmes des moyens humains
et matériels.
Autrement,
l'aspiration à structurer les servi-
ces selon le schéma français
n'est pas absente au niveau de la
hiér~rchie supérieure.
Cependant les problèmes conflictuels au sein du
personnel,
la volonté de puissance des cadres de la Maison,
et
les interventions gouvernementales et maximalistes sont de na-
ture à déformer le fonctionnement du modèle recherché.
Néan-
moins,
l'influence de la culture française constitue l'axe prin-
cipal tant sur le plan de l'organisation technique que sur
la
répartition des t§ches.
Il faut souligner également l'absence de cohé-
sion dans le fontionnement interne de la station de Radio-
Ouaga.
Les rôles y sont
mal définis,
l'autorité mal assumée.
En conséquence,
les compétences sont rarement
respectées dans la Maison et les relations personnelles avec
les hommes du pouvoir constituent la loi sacrée à laquelle i l
faut souvent se soumettre pour ne pas compromettre sa carrière
dans l'information.
~
L'infrastructure
technique
de
Radio
Ouagadougou
A)
Les dispositifs d'émission
de Radio Ouaga
Dans les Etats que la SORAFOM a eu la charge d'é-
quiper,
celle-ci s'est trouvée devant le problème classique et
propres aux pays en voie de développement
:
assurer la couvertu-
re radiophonique de zones très étendues,
peu peuplées,
n'ayant

202
qu'une infrastructure de connexions téléphoniques faible,
en É-
vitant de surcharger exagérément le budget de l'Etat.
Ces conditions imposaient de chercher à couvrir
le territoire voltaïque avec une seule station, située,-obliga-
toirement auprès de la capitale Ouagadougou.
C'était en 1959.
Cette dernière sujétion aggravait
les
difficultés
du
fait
de l'éloignement de certaines régions.
Les distances à couvrir
(environ
500 km) à partir de cette unique station d'émission
interdisaient de songer à atteindre les auditeurs en propaga-
tion directe.
IL convenait alors d'utiliser la
réflexion
des
ondes sur les couches ionisées qui entourent le globe terrestre.
Ce mode de transmission permettant d'assurer avec des puissan-
ces relativement réduites, des liaisons de portée considérable.
Il nécessite, cependant,
une continuelle adap-
tation des puissance~ et des fréquences de fonctionnement
en
fonction de la constitution des couches ionisées réfléchissantes
et du niveau des bruits atmosphériques.
Or, cette constitution et ce niveau varient avec
l'heure, la saison et aussi le degré d'activité scolaire.
Il
en résulte d'abord,
qu'il n'est pas question d'utiliser,
pour
.ce mode àe transmission,
des ondes moyennes qui se propagent
très mal par réflexion, de jour,
et qui, la nuit, sont extr@me-
ment parasitées par les bruits atmosphériques.
C'est dire donc
qu'il sera nécessaire,
non seulement, d'utiliser des fréquences
différentes au fur et à mesure des v~riations de l'activité so-
laire mais encore d'utiliser,
de bonne heure, le matin et
le
soir,
une fréquence différente de celle qui devra @tre utilisée

203
le jour.
Ainsi Radio Ouagadougou émet dans les conditions
suivantes :
- le matin:
60 m
soit. 7 230 KHZ
la mi-journée
41
m
soit
4815 KHZ
- le soir :
60 m
soit 7 230
KHZ
Puissance
( kw
Fréquen-
ce
(KHZ)
1
Ondes hectométriques
Ouagadougou
100
737
(O. f·i. )
Ouagadougou
1
1340
Bobo-Dioulasso
1
1 58 ( re-
lais
Bobo-Dioulasso
0,1
secours
Ondes décamétriques
Ouagadougou
20
7 230 et
(D. C. )---
4 ·81 5
Modulation de fré-
quence
Ouagadougou
0,02
92 mhz
0,02
99 mhz
(secours)
Cette sujetion
constitue le principal inconvé-
nient du système.
Aussi depuis 1975, les conditions d'écoute
sont améliorées par la mise en service d'un émetteur 100kw on-
des moyennes destiné-
à desservir en propagation directe, les
auditeurs immédiats.
La station ondes courtes de Ouagadougou
est ainsi doublée de cet émetteur qui assure un très bon servi-
ce aux auditeurs de la capitale et de sa banlieue.
En outre un
projet encore théorique
prévoit l'équipement de six autres
centres urbains d'émetteurs ondes moyennes de faible puissance
pour assurer le relais de l'émetteur principal ondes courtes au
moyen d'un excellent récepteur.

204
Pour l'instant, seule la ville de Bobo-Dioulasso
est
équipée d'un emetteur de 1 kw ondes moyennes.
t'lis à part
l'inconvénient des nombreux changements de fréquence,
un terri-
toire aux dimensions de la Haute-Volta
(la moitié de la France)
peut @tre couvert de manière satisfaisante au prix de dépenses
d'investissement
et d'exploitation assez peu élevées.
La première phase d'équipement en 1959 n'a pu
comporter que l'installation d'un émetteur de 4 kw.
Mais avant
fin 1961, la Haute - Volta était dotée d'un 25 kw.
Au total, le potentiel d'émission est le suivant
-
un émetteur de 25 kw.
O. C.
utilisé le soir et le ma-
tin
-
un émetteur de 4 kw.
O. C.
utilisé pour les émissions
de la mi-journée
-
un é met t e ur de 1 kw O. ~1 •
utilisé pour couvrir autour
de Ouagadougou l'aire dans laquelle les ondes courtes ne sont
pas reçues.
Ce centre de Ouagadougou comprend également un
groupe électrogène offert par
le F.A.C. (Fonds d'Aide et de Coo-
pération).
A cela il faut ajouter le centre rÉÉmetteur de
Bobo-Dioulasso équipé, disions-nous plus haut, d'un émetteur
de 1 kw
O. M. mais avec un pylon qui peut supporter 20 kw.
Enfin,
depuis 1975, la Radiodiffusion - Télévi-
sion Voltaïque
(R.T.V.) dispose d'un nouveau centre émetteur
équipé d'un groupe électrogène de 600 KVA,
d'un émetteur de
100 kw O.f<.
et d'un émetteur de 0,04 kw.
Ondes métriques
à
Ouagadouqou.
Les frais de fonctionnement de ces émetteurs

205
font l'objet d'une redevance de 5 500 000 F CFA
(sauf erreur)
payée par la RTV à l'Office des Postes et Télécommunications
de Haute -
Volta.
D'une manière générale,
i l faut souligner
que
cet équipement est ancien et s'avère nettement insuffisant.
L'émetteur de 25 kw par exemple date de
1959.
Il s'agit,
en
outre,
d'un type de matériel
(TRT)
dont la fabrication
est
abandonnée;
ce qui crée des difficultés
pour l'approvisionne-
ment en pièces de rechange.
Il couvre une grande partie du
territoire le matin entre 6 heures et 8
heures,
mais sa récep-
tion devient très irrégulière le soir.
Sa rénovation est en
cours depuis 1970 et pourtant les résultats
ne sont pas très
convaincanis (1).
D'où le plan d'extension qui comprend
essen-
tiellement les
projets suivants
:
-
un faisceau
hertzien vers Bobo-Dioulasso au profit
des P et T d'abord,
de la Télévision ensuite,
soit 400 000 000
F CFA dont la moitié pourrait être financée
par le F.A.C.
C'est
du moins ce qu'a indiqué le Ministre de l'Information à un char-
gé de mission français
(2).
-
un émetteur de 20 kw à Bobo-Oioulas~o que la coopéra-
tian canadienne pourrait financer même si le F.A.C.
a
également
retenu l'opération.
Ainsi le territoire sera couvert autour de
Ouagadougou et autour de Bobo-Dioulasso,
mais sur quelle éten-
due? C'est une question à laquelle i l est difficile de ré pon-
dre.
La R.T.V.
très optimiste,
pense que le 100 kw O.M.
a
un
(1)
80 000 FF
(4 000 000 F CFA)
ont été
engagés à ce titre par
le F.A.C.
à cette date.
(2)
Cf.
Rapport de ~1.
RESCOUSSIE
"La Badio Scolaire du [OPP
de
Haute-Volta"
;
p.
32

206
champ qui englobe la quasi totalité du pays.
Et pourtant les
régions situées au Nord-Est,
vers Dori, le long de la frontière
du Niger et à l'Est vers la Pendjari, le long des frontières
!
du Dahomey (dit BENIN) et du Togo ne reçoivent ou reçoivent
très mal les émissions.
Il s'agit d'une zone en majorité peu
peuplée mais
on y trouve tout de m@me des agglomérations des
écoles et des collèges d'enseignement secondaire.
Les derniers projets gouvernementaux envisagent
l'installation de six émetteurs ou réémetteurs O. M.
dont la
puissance reste à prÉciser.
Ces stations seront placées dans
les agglomérations régionales de TENKODOGO,
FADA N'GOURMA,
DOR~
DEDOUGOU et GAOUA.
Dans le contenu actuel de ce projet, le fi-
nancement de cette réalisation sera assuré par les pays-Bas.
Entre le problème du choix des bandes de frÉquen-
ces,
des antennes et des puissances, la Radiodiffusion Voltaïque
doit résoudre en permanence le choix
pratique des fréquences
exactes.
Les ondes courtes ont une portée plus grande le
jour que les Émetteurs en Ondes Moyennes.
Pour un investisse-
ment et des charges inférieures, le champ est beaucoup plus é-
tendu.
Ainsi le rayonnement des projets ou des émetteurs
de Radio Ouaga est fonction de bien des paramètres qui incitent
à la prudence :
- le projet de 20 kw O. M.
placé à Bobo-Dioulasso n'a
pas une puissance suffisante pour que les réflections ionos-
phériques nocturnes puissent intervenir d'une manière sensible.
Il n'a donc été tenu que l'onde de sol.
Ceci est également

207
valable pour les autres projets de stations régionales.
- l'émetteur allemand de 100 kw O. M.
placé à Ouagadougou
a l'inconvénient suivant : le soir des rÉflections ionosphéri-
ques peuvent produire un champ
et la combinaison de l'onde
de sol et de l'onde d'espace peut créer, dans certaines régions,
des zones de fading.
Finalement les dispositifs d'émission actuels
laissent un grande partie du pays utile hors d'atteinte cons-
tante (Cf. carte Probabilité de desserte;
p.
A long terme, les ondes métriques
(c'est-à-dire
la Modulation de Fréquence) devraient remplacer progressivement
les ondes moyennes et les ondes courtes.
La permanence des conditions de propagation des
ondes métriques le jour et la nuit, leur indifférence aux para-
sites atmosphériques,
assurent aux émissions qui les utilisent
une qualité très supérieure à celle que peuvent offrir les On-
des
'Moyennes et les Cndes Courtes.
De plus chaque centre é-
metteur en
Ondes métriques a trois fréquences à sa disposition
et par conséquent la pos~iblité de diffuser trois
(3) program-
mes simultanés.
Dans ces conditions, le problème de l'encom-
brement aux heures de grande écoute ne se pose plus.
Du fait
aussi de la similitude de rayonnement des émetteurs de Radio-
diffusion et des émetteurs de télévision de bandes l
et III
également sur ondes métriques, les centres d'émission des deux
réseaux peuvent être communs.,
Autrement dit, l'infrastructure
su centre émetteur de Radio Ouaga sur ondes métriques peut être
utilisée pour la construction du réseau d'Émission de la
Voltavision.

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209
On constate,
en effet,
que les bandes sur les-
quelles travaillent les stations africaines sont extrêmement
encombrées.
Il s'agit de trouver donc des fréquences qui
puissent @tre transmises aux auditeurs sans interférences.
Jusqu'à présent le problème a pu être résolu à peu près correc-
tement, mais i l y a lieu d'être inquiet pour l'avenir,
car
le
nombre des stations dans le continent se multiplie et leurs
puissances augmentent.
Sans doute,
comme ailleurs,
nous assis-
tons à une course à la puissance,
et à la phase des 25 kw quasi
dépassée,
il faut envisager de voir succéder très prochainement
la phase des 100 kw.
B )
.::L.;;:a:-....-.:··.~...;.1;::,a.::i.;;:s.;:o:.;.n.:..-_d=e_-=l:.,:a=----_R;..;.;:;:a..::d..::i:.;;;,o
Une maison de la Radio groupe,_outre les bureaux
de direction et d'administration de la station,
les locaux
et
moyens techniques nécessaires à la préparation,
à la
fabrica~
tion et à la diffusion des programmes.
Ce centre de production,
situé au coeur de OUAGADOUGCU,
à une centaine de mètres du mi-
nistère de l'Information, est indépendant du centré d'émission
implanté en dehors de l'agglomération, qui abrite les émetteurs
et les aériens.
L'aspect spécifique d'une Maison de la Radio
rÉside essentiellement dans la réalisation du bloc technique
qui groupe les studios,
les cabines de prise de son et d'enre-
gistrement, et les salles de montaqe.
Ce bloc doit être étu-
dié avec le
plus
grand soin,
tant en ce qui concerne le plan
d'implantation que les détails de sa réalisation.
~n Haute-
Volta,
les études entreprises sous ce double aspect ont été me-
nées dans un souci constant d'économie, sacrifiant parfois les

210
commodités de travail des exploitants;
ou bien faut-il
dire
simplement que les réalisations qui en ont résulté correspondent,
au plus près,
au stade d'évolution et de développement de cette
station.
Les solutions préconisées par la SORAFOM à l'au-
be de l'indépendance a
consisté en un agencement particulier de
cabines et studios qui assure
la
plus
grande
visibilité
de
certaines salles entre
elles,
dans le but de simplier et de nor-
maliser leur exploitation.
Les dispositions adoptées en Haute-
Volta ont eu pour objet de
réduire le prix de revient de la cons-
truction par une utilisation optimum de l'espace disponible,
et
d'autre part,
d'obtenir le
plus
haut degré d'occupation des é-
quipements
techniques,
ce qui conditionne le meilleur rendement
du personnel et du matériel.
En outre,
les blocs de Radio-
OUAGADOUGOU ont été conçus
et étudiés de façon
à pouvoir être
réalisés par tranches
successives,
permettant d'adapter ainsi
les dépenses d'investissement
au programme exact des besoins
d'alors.
Le bloc
technique de la Maison de la Radio avant
l'extension àe 1975 se composait
-
d'une cellule
technique destinée à la diffusion des
programmes vers l'émetteur,
composée d'un
petit studio dtenvi-
3
ron 35 m
pour le speaker et d'une cabine de prise de son équi-
pée de machines de
lecture de disques et ~e bandes magnétiques
et d'un dispositif de mélange permettant de sélectionner,
de
contrOler et de doser les différentes sources sonores
compo-
sant le programme
;

211
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soRalom (/::159:' 1.916)
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212
-
d'une cellule d'enregistrement destinée à la réalisa-
3
tion des
programmes,
composée d'un studio d'environ 150 m
susceptible de
recevoir au maximum une di2aine d'interprètes
et d'une cabine technique équipé de matériel de
prise de son et
d'enregistrement
-
de
trois
(3)
cabines de montage
destinées à
l'écoute
et à l'assemblage définitif des séquences enregistrées sur ban-
des magnétiques.
En fait,
les fonctions
de la cellule de diffu-
sion et de la cellule d'enregistrement ne se
trouvent pas dans
la pratique aussi nettement séparées.
L'équipement matériel
est quasi-identique mais
par souci de simplification la
diffu-
sion des émissions s'effectuait toujours à partir de la même
cabine technique
(A).
L'activité de la station de Ouagadougou se dé-
veloppant au plan du volume de ses
émissions
(programmes
de
radio rurale,
proqrammes de radio-scolaire,
introduction d'É-
missions diverses),
i l fallai t
réétudier l ' é t a t des cabi.nes
en
place.
C'est alors que des
travaux d'extension de la Maison de
la radio commencèrent en 1975 jusqu'en 1977,
financés
par
le
F.A~C. (Fonds d'Aide et de Coopération).
Ces
travaux compor-
tent deux studios,
2 cabines techniques ainsi que huit
(8)
bu-
reaux et 3 ateliers
pour une somme de 75 000 000 F CFA.
Cette disposition économique se
justifie si
l'on considère que les degrés d'occupation des studios sont re-
lativement faibles
étant donné que la diffusion d'un second
programme qui s'adresse à
un
public particulier s'effectue dans
des locaux extérieurs à la Maison Mère de la Radio Nationale.

213
En effet,
la Radio Rurale dispose
d'un complexe
récemment mis sur pied composé de trois
(3)
studios
accouplés
à trois cabines techniques,
d'un nouveau centre émetteur "équi-
pé d'un
groupe électrogène de 600 KVA
et d'un émetteur
de 100 kw o.
M.,
l'ensemble représentant avec ,.cert3in nombre
de
travaux annexes
un investissement d'environ 600 COD 000
FCFA
selon la R.T.V.
Toutes ces réalisations ont été
financées
par
la R.F.A.
et éxécutées
par des
techniciens allem3nds.
Il existe également dans l'enceinte de la
Radio
nationale,
un théâtre de plein air animé par une
troupe thég-
traIe récemment montée par le personnel de la Maison.
Celle-
ci est d{rigée par M.
SOU Jacob,
formé
à l'Ecole d'Art dramati-
que du CANADA.
L'utilisation de ce
théâtre de
plein air ne
saurait être escomptée pendant la saison des
pluies,
ce qui
limite nécessairement son
exploitation.
La rÉalisation d'un
auditorium couvert,
d'un volume suffisant pour recevoir un
important public,
représenterait une dépense hors de
proportion
avec son coefficient d'utilisation.
La construction de cet
auditorium ne peut raisonnablement être envisagée que dans
la
mesure où les pouvoirs
publics accepteraient qu'il soit utili-
sé,
en dehors de son exploitation par la Radiodiffusion,
à
d'autres fins culturelles
(spectacles,
thé§tre,
cinéma,
congrès,
conférences,
••• ).
Quoi qu'il en soit,
i l est quasi certain
que cette construction SEra envisagée ultérieurement à l'empla-
cement du théâtre de
plein air.
2 D )
Problèmes
particuliers
posés par la réalisation du
bloc technique
et par les matériels d'sguipement de
la Maison de la Radio à ouaoadougou.
Très somm3irement,
i l faut dire que les

214
problèmes spécifiques relatifs à l'isolement
phonique,
au
traitement acoustique et à la climatisation des
studios
et
cabines
ne sont pas
résolus.
Jusqu'en 1977,
c'est-à-dire avant l'inauguration
des nouveaux studios,
i l était impossible de s'affranchir,
à
l'intérieur des locaux de
prise de son,
des différents
bruits
en provenance des locaux avoisinants ou de l'extérieur.
Les
principales précautions d'isolement
phonique
étaient différentes.
Au
niveau du traitement acoustique des
studios,
i l faut souligner que la recherche systématique des
solutions économiques,
les
types de matériaux utilisss
et les
méthodes de réalisation des aménagements ont rendu l'opération
peu efficace.
Et
"partant,
i l faut
émettre de sérieuses réser-
V8S
quant à la robustesse des nouveaux studios
et cabines.
S'agissant des matériels d'équipement de
Radio
OUAGADOUGOU,
l'examen approfondi des solutions
techniques adop-
tées
peur la station requerrait un exposé théorique
et une des-
cription précise de l'appareillage qui ne sauraient entrer dans
le cadre de notre sujet.
Il n'est toutefois
pas sans intérêt de se deman-
der si,
cerrélativement aux aspects
essentiellement technologi-
ques,
on s'attache à l'économie des moyens mis
en oeuvre,
le
matériel onéreux
(c'est-à-dire la robustesse)
ne conduit pas
à plus
d'économie.
Il convient de
préciser que la SORAFDM
(fournisseur et réalisateur)
a
voulu définir
des
équipements
techniques dont les
prix de revient seraient susceptibles
d'intéresser un
grand nombre d'Etats africains.
Cela a
permis

215
non seulement d'aboutir à des équipements peu solides ma~s
de
favoriser les fournisseurs français dans les travaux d'aména-
gement
et de modernisation continus.

216
D)
Les
moyens
d'écoute radiophonigue et le parc
récepteurs-radio
en
Haute -
Volta
La radiodiffusion s'adresse en Haute-Volta
à
des populations profondément différenciées:
la
vie à "l'eu-
ropéenne",
telle que les classes aisées la
pratiquent dans la
capitale,
est:sans commune mesure avec les
conditions de vie
du monde rural.
Dans le confort d'une
villa
ou d'un appartement
moderne,
le récepteur de radio s'impose autant que le réfriqÉ-
rateur
la radio complète ou supplée
la presse imprimée,
et
meuble agréablement les heures de délassement.
Son usage ne
présente pas
plus de difficultés qu'en
Europe;
l'électrifica-
tion de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso permet de
brancher le
récepteur sur le secteur ;
les Émetteurs à ondes courtes et
ondes moyennes,
installés au voisinage
de la Capitale les cou-
vrant d'un champ radioélectrique confortable;
le
. prix d'a-
chat d'un récepteur paraît de moins
en moins en moins
prohi-
bitif,
même s ' i l s'agit d'un appareil de bonne musicalité,
ce qui
constitue
en fait
la qualité requise.
Qu'une panne sur-
vienne,
i l suffira de s'adresser à l'un des dépanneurs profes-
sionnels de
la ville.
Oans la case,
en brousse,
les
problèmes sont
bien différents.
L'objectif théorique de la radio vise essen-
tiellement
l'évolution économique et sociéle.
L'instruction
de base,
les chroniques éducatives,
le contact auditif avec
les responsables
de l'Etat,
jouent un rôle catalyseur dans
l'adaptation à la culture
"moderne".
1"1alheureusement l'écoute
radiophonique se heurte à de très
qrosses
difficultés matÉri~lles.

21'
1°/
Les difficultés
de
l'écoute
en
brousse
Le récepteur doit capter les ondes courtes ;
l'installation doit comporter une antenne correcte; la sensi-
bilité, la sélectivité, la stabilité, l'anti~fading, doivent
autoriser une écoute agréable.
Malheureusement, ces différen-
tes conditions n'existent pas souvent dans les villages vol-
taiques.
En l'absence de distribution d'électricité, les
récepteu~ à piles sont utilisés.
Ces derniers doivent être
régulièrement remplacés mais il n'est pas rare de voir des
postes-radios s'éteindre
progressivement par manque de piles
en bon état.
Changer les piles n'est pas une solution facile
pour nos paysans dans la mesure où le revenu annuel par tête
ne dépasse guère
300 FF
(15 000 CFA) dans ce milieu.
Or une
pile coOte aujourd'hui 1 FF
(50 CFA), soit 4 à 6 FF pour un
poste récepteur.
"pour un petit récepteur à tubes à vide à
chauffage direct, le remplacement de : blocs de piles entraîne
chaque année des dépenses qui s'élèvent à 6 000 F CFA"
Mais le développement du transistor a vite con-
damné les tubes à vide
à chauffage direct,
trop fragiles,
et
qui exigent des piles d'alimentation trop onéreuses.
Les tran-
sistors éliminent ces difficultés majeures.
Ils sont robustes
et. leur alimentation est économique ; les piles se ,,:limi tent
à quelques éléments
basse
tension, de
meilleure
conserva-
tian.
Cependant la chaleur torride
(20 à 45°) et
l'humidité de l'hivernage détériorent assez aisément les appa-
reils à bas prix.
Et en cas de panne, la réparation s'avère

difficile en raison de l'isolement des contrÉes rurales et de
l'état défectueux des routes.
Enfin,
le prix d'un récepteur,
si simple soit-il,
représente encore une fortune pour près de
70 % de la population voltaïque.
Le seul énoncé de l'ensemble de ces conditions
explique certaines difficultés de l'écoute Radiophonique à
l'intérieur
du pays.
Ces difficultés ont fait admettre les autorités
qu'une
aide officielle s'impose pour l'écoute
populaire,
aus-
si légitimement
et impérieusement que pour l'équipement et le
fonctionnement de la station émettrice de Radio OUAGADOUGOU.
L'intervention publique en la matière conditionne le "progtès"
que la radio peut faire accomplir aux populations rurales
;
elle constitue une nécessité culturelle,
sociale et nationale.
En Haute-Volta on peut dire que l'aide publique
se manifeste d'abord par l'absence de redevance radio sur les
récepteurs.
Cette intervention reste très limitée dans la me-
sure où les droits de douanes ou taxes d'entrée frappent sévè~
rement les appareils importés.
En réalité,
l'aide de l'Etat est pl~tOt théori-
que.
En 1961,
le gouvernement de la première République de
Haute-Volta achetait 10 000 récepteurs à la S.A.R.
d'Abidjan.
à
écouler en deux tranches de
5 000
unités sur le marché vol-
taïque.
Le prix de vente unitaire était de 8 000 F CFA mais
avec l'aide d'une subvention F.A.C.,
le gouvernement pouvait
les commercialiser à 6 000 F CFA.
Cette opération offrait
l'avantage de
proposer sur le marché des appareils radio

219
(Wapi)
d'assez bonne qualité.
Sur la
première
tranchef
360
postes n'ont pas été réglés et la seconde tranche de
5 000 pos-
tes Wapi était prête
à la vente et posait un délicat problème
de financement
(40 000 000 F CFA) pour honorer l'engagement
pris au nom de la Haute-Volta.
Jusque dans les premières an-
nées du régime militaire de Lamizana f le contentieux n'était
pas clos.
Nous ignorons si le gouvernement de la seonde ou de
la
troisième République voltaïque s'est acquitté de cette dette.
2)
Estimation
du
parc récepteur radio en Haute-Volta
"La Haute-Volta n'échappe
pas à l'engouement
pour le radio-récepteur à
transistors qui s'est emparé de
l'Afrique depuis une dizaine d'années"
(1).
En 1S67 f "rvlarchés Tropicaux" estimait officiel-
lement le nombre des
postes à 60 000.
En 1973,
les Nations Unies donnaient le chiffre
de 100 000
(2).
En 1976,
Radio France Internationale parlait de
120 000 récepteurs
en Haute-Volta
(3).
En 1977 pourtant,
M.
Sidiki OUEORAOGO,
journa-
liste
voltaïque,
écrivait ceci dans son mémoire
(4)
"le nom-
bre des récepteurs était plus de un million en 1974".
Le marché des appareils de récepteurs de radio
est alimenté de
trois
façons
en Haute-Volta
;
-
les achats
à l'étranger enregistrés normalement par
les services de douane
-
des acquisitions
gouvernementales dans le cadre d'une
opération de vulgarisation de l'écoute radiophonique
(1),
(2)
(3)
et
(4),
voir
page suivante

220
-
enfin des entrées clandestines ou frauduleuses
en
provenance surtout du Ghana,
Nigéria,
Dahomey, Mali, COte-
d'Ivoire et Togo.
Ce commerce. porte essentiellement sur les
appareils japonais.
Il est toutefois difficile de chiffrer son
importance car
jusqu'ici aucune estimation (si hasardeuse
soit-elle)
n'a encore été donnée.
Il faut ajouter qu'il existe aussi une fabrica-
tion artisanale des Pères Blancs: prix petit modèle inférieur
à 5 000 F CFA
(100 FF).
Un bel exemple d'ingéniosité
Pour terminer, les productions européennes res-
te nt les plus vendues en Haute-Volta
:
"les appareils Philips
sont extrêmement bien placés sur le marché local COmme partout
en Afrique francophone:
Pigmy-Radio,
"Transit-Radio" de
Teppaz, Grundig Et Téléfunken (Eâjazzo T5)
ont éqalement leur
clientèle.
Citons les marques japonaises 5HAP et SONY qui
sont bien vendues et quelques Zenith pour la clientèle
aisée"
(1).
Dans 26 pays d'Afrique,
on ne compte qu'un pos-
te récepteur pour 20 habitants.
Seul l'abaissement ou
la
suppression des taxes de licence et d'importation sur les pos-
tes récepteurs pourrait améliorer la situation d'une manière
tangible.
En définitive,
nous pensons qu'en H3ute-Volta
le nombre de récepteurs n'excède pas encore le million.
Il
pourrait se situer,
à notre avis entre 600 000 et 800 000.
(1 ) Cf."r'larchés Tropicaux";
nO 1 118,
15 Avri11~67.
( 2 )
Cité par RFI
"Centre de documentation africaine",
Informa-
tion et Radio-TV dans les pays francophones d'Afriqueet de
l'Océan Indien,
1977.
(3) RFI
Idem
(4 )
OUEDRAOGO 5idiki "Les moyens d'informations et leur public
en ~~ute-Volta, Mémoire DiplOme IFP, 1977, Paris p. 35

221
IVO/
Situation de la Voltavision
A)
Evolution
Historiquement, la Haute-Volta a
acquis la
télévision avant nombre d'Etats en Afrique francophone.
En 1963, dans les temps forts de la première
République,
~le président YAMEOGO n~gocie avec la France l'im-
plantation et l'équipement d'une station compacte de télévi-
sion dont la probabilité de desserte n'excèderait pas un rayon
de 10 kilomètres.
Dès le 5 aoOt 1963,
à l'occasion du troisiè-
me anniversaire de l'accesion du pays à l'"indépendance",
la
télévision voltaïque est inaugurée à grands renforts de publi-
cité dans la ville de OUAGADOUGOU.
Mais dans la
pratique,
la
er
Voltavision ne démarre que le 1
octobre 1964.
Le 19 aoOt de cette m@me année,
le gouverne-
ment fixe les normes des émissions télévisées dans le sens
d'un:· contrOle absolu des programmes.
Toujours en 1964,
un décret de la présidence
de la République décide la fourniture gratuite des postes-ré-
cepteurs de télévision aux hauts fonctionnaires et aux cadres
supérieurs de l'Etat.
En 1966,
après le mouvement populaire du 3
janvier, le général LAMIZANA instaure une politique d'austé-
rité qui devait conduire à l'arr@t des émissions télévisées
et à l'annulation du décret portant fourniture des
postes-récepteurs à certains cadres de l'Etat.

222
1
En 1969, la Voltavision reprend
_ses pro gram-
mes mais en raison de 6 heures d'émission par semaine.
Depuis
cette date la Télévision Voltaique fonctionne à
temps très
partiel.
Enfin en février 1978, un décret du conseil
des Ministres crée offici&llement une direction autonome de
la Télévision Voltaique.
TABLEAU DES HEURES D'EMISSIONS TELE DE
1963
A
1979
-=-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
Année
Nombre d'émissions
Nbre de jours de
par semaine
fonctionnement
1963
1 B
à
20 h
6 jours
(du lun-
di au samedi)
1964
1 B
à
20 h
6 jours
(du lun-
di au samedi)
1 965
18
à
20 h
6 jours ,( du lun-
di au samedi)
1969
6 heures
2 jours
(j eudi et
samedi)
1970
9 heures
3 jours
(mardi,
jeudi et samedi)
1971-1972
9 heures
3 jours
(mardi,
jeudi et samedi)
1973-1979
12 heures
4 jours
(mardi,
jeudi,
vendredi
et dimanche)

223
B)
Organisation
et
fonctionnement
Depuis sa création,
la Télévision n'avait ja-
mais bénéficié de structures autonomes de fonctionnement.
Elle
était rattachée à la Radio~diffusion Nationale.
Autrement dit,
pendant douze
(12) ans, la Voltavision est restée un service
dépendant de la direction de la Radiodiffusion.
Bien que ce décret de 1978 soit entré en
vi-
gueur au niveau des nominations administratives, la Télév~sion
paraît dépendre encore de la Radiodiffusion.
Elle manque de cadres appropriés et bénéficie
des locaux de la Maison de la Radio.
Ainsi la Voltavision
fonctionne sur l'organisation interne de la Radio.
Son dispositif
technique d'émission montre
bien la nécessité de reconsidérer totalement cet équipement
vétuste et dont les pièces de rechange sont aujourd'hui introu-
vables~
Puissance
(Kw)
Canal
Définition
Son
Image
OUAGADOUGOU
0,01
0,05
4
625 lignes
Ce potentiel technique est donc dérisoire.
A
cet effet,
on peut se demander dans quelle mesure la télévision
voltaïque peut-elle @tre considérée comme un moyen de communi-
cation sociale en Haute-Volta.
Son existence n'a-t-elle pas
un caractère de class-medium comme le rappellait récemment en-
core la jeune section syndicale de l'information en voie
de

224
constitution dans sa lettre ouverte au chef de l'Etat le
18
octobre 1978
"Dotés de ce joyau avant plusieurs Africains,
les Voltaiques allaient bient8t déchanter.
En 16 ans
la Voltavision détient le triste recor~ de ne pro-
grammer que des émissions étrangères sans actualité,
le plus souvent en provenance de France ou d'Allemagne
Fédérale.
Elle se singuliarise aussi par le fait
qu'elle n'émet que quatre jours sur sept •••
à raison
de 3
heures en moyenne par jour d'émission,
à desti-
nation d'un public bourgeois, concentré en général
dans les luxueuses villas de la capitale.
Ces télé.
spectateurs d'un genre particulier n'ont même pas
-
droi t
à des
émissions en direct ••• "
(1)
Dans ces conditions on peut douter que les
programmes télévisés interessent outre mesure cette fraction
nantie de la population urbaine,
souvent p~rtée à réclamer le
style des télévisions occidentales.
La télévision est dans ce
milieu socio-culturel,
un élément de prestige personnel servant
davantage à meubler les salons garnis.
La fameuse section syndicale poursuivant ses
remarques sur la Voltavision conclut:
"Un coup d'oeil dans ses locaux et l'on
s'aperçoit que la vétustité du matériel fait la
honte de cette station qui gagnerait plus
à
fermer ses portes qu'a persévérer dans la négation.
Panne se son par-ci,
panne de lumière par-là,
les
girafes de la Voltavision spécialisées dans l ' a r t
d'amuser et de faire patienter le télaspectateur dé-
concerté ont fini par ne plus convaincre du,tout.
Sans la détErmination et l'esprit de sacrifice du
personnel obligé de travailler dans des conditions
artisanales,
on peut se demander ce qu'il advien-
drait de notre station de Télévision dont les pro-
jets se sont (pourtant) multipliés sans succès"
(2).
\\
Le fonctionnement de la Voltavision est
loin
d'@tre celui d'un service autonome.
Elle reste à la remorque
(1) et (2)
Cf. C.S.V. -
S. T.O.V. sous section Information
dans la lettre ouverte au chef de l'Etat datée du
18 octobre 1979
pp.1
et 2.

225
de la Radiodiffusion qui lui fournit occasionnellement le per-
sonnel nécessaire à la diffusion de ses programmes.
Cette
pratique,
devenue une vieille habitude, a
eu pour conséquence
la non
distinction effective des personnels de la Radio et
de la
Télévision.
Cette description rapide de la station de
Télévision révèle assez bien les fondements de son incapacité
è produire des émissions sur place
(excepté les informations
ou les cérémonies officielles filmées par nos cameramen).
Elle explique également la politique de recours vers les pro-
grammes étrangers,
notamment ceux de FRANCE -
REGION 3
(FR3),
pour ses quatre jours de fonctionnement.
Cette situation d'ensemble explique la lente
augmentation du parc-récepteurs de télévision que l'on peut es-
timer aujourd'hui è 1000
(1).
En conclusion,
notre Télévision reste étroi-
tement tributaire de la France dans le domaine des programmes,
et partant elle assure la fonction de gaVage.
Acculée è un
tel point, la nature de
ses messages importent peu:
l'impé-
ratif est d'abord que ça défile,
que le temps soit occupé,
,
bourré;
ce qui compte donc c'est la continuité du precessus
dl/engorgement.
(1)
En 1972, l'UNESCO l'estimait è 6 000 s~ l'on en croit le
chiffre publié par la Documentation Africaine de Radio
France Internationale,
in "Information et radio-TV dans
les pays francophones d'Afrique et de l'Océan Indien"
Paris, Mai
1977,
p.
35
Quant à nous,
nous pensons qu'il s'agit purement et
simplement d'une erreur d'écriture
soit donc 600.

226
Cha p i t r e
t r o i s i
ème
L a
Rad i
0
R u r a I e %
i n s t
i
t u t i 0
n.~ a t t r i b u t i o n s
e t .
f
0
n c t 1 0 n n e men t
1°/
Organisation
et
fonctionnement
de
la
Radio
Rurale
A)
Nature de la Radio Rurale
statut, adminis-
tration et réglements
La Radio Rurale a été créée en Haute-Volta en
1969 par décret présidentiel du 29 novembre.
La mission officielle de la Radio Rurale est
"la formation et l'élevation du niveau de vie des populations
rurales".
Le texte du décret stipule que ses activités porte-
ront sur l'éducation civique, l'alphabétisation, l'éducation
sanitaire, l'élevage, les cultures et les problèmes sociaux
en milieu rural.
Trois structures régissent son fonctionnement
- le comité technique interministériel ayant pour t~che
l'orientation et le dontrele de l'action générale de la Radio
Rurale.
Il décide des programmes radiophoniques et des sujets
à traiter dans les différentes émissions.
- le service de la Radio Rurale "assure la réalisation
des programmes issus des délibérations du Comité Technique
Interministériel.
Il est dirigé par un chef de service nommé
par le Ministre de l'Information sur proposition du directeur
de la radiodiffusion.
Le chef de service de la Radio Rurale
présente "un rapport d'activité à chacune des réunions

227
trimestrielles du Comité Technique Interministériel".
- les groupes d'écoute de la Radio Rurale sont "implan-
tés dans les villages qui reçoivent bien les émissions de
la
Radiodiffusion, après décision du Comité Technique Interminis-
tériel et sur proposition du chef de ser~ice de la Radio Rurale.
Ils réunissent 30 à 35 membres autour d'un animateur bénévole,
susceptible de diriger valablement une discussion après chaque
émission destinée spécialement au groupe d'écoute".
Chaque groupe d'écoute reçoit un poste-récep-
teur,
et à l'issue de chaque discussion, l'animateur est tenu
de dresser un rapport d'écoute
quril adresse au service de
Radio Rurale par tous les moyens.
En définitive,
l'ensemble des différents dé-
partements ministériels se trouvent directement ou indirectement
impliqués dans l'élaboration des programmes de la Radio Rurale.
Il appartient donc è chacun de ces départements de faire parve-
nir au service de la Radio Rurale les thèmes de vulgarisation
ou les sujets élaborés de leur choix pour 'que les journalistes
de ce service s'appliquent à les adapter aux exigences de la
communication radiophonique.

228
B)
Organigramme de
la Radio
Rurale
Gouvernement
(Ministères
concernés)
Ji
Comité
Interministériel
\\l;
i7
Comité de Production des Emissions
1
Educatives
1
1
1
1
t
1
Radiodiffusion Télévision
1
Voltaique
1
,
1
'JI
1
1
Radio
Rurale
1
1
1
\\ /
\\ V
L_~
Section Radio-Clubs
Tournées, Reportagesl
,-'
1
1
/f\\
1
1/
1
1
TradL r-tions
1
,
\\
1
1
Enregistrement
Techn gue
1
1
,
1
1
Programmation
,
1
,
1
1
1
1
,
,
Rapports d'Ecoute
,
\\11
1
p
1
-
Auditoire
1
,
1
1
1
1
Radio-Clubs
viY.lageS
I~

229
110/
Les objectifs théoriques assignés à la Ràdio
Rurale dans le contexte socio-économique de
la
Haute-Volta
En raison de l'analphabétisme chronique,
la
dispersion des populations,
la faible
densité des voies de
communications
et l'insuffisance de l'encadrement éducatif
en Haute-Volta,
la Radio Rurale apparaît comme le chemin le
plus court entre la connaissance et celui qui veut apprendre.
Aussi le prix d'achat des récepteurs à transistors est relati-
vement abordable et d'un entretien facile.
Dans èe contexte,
la Radio Rurale constitue
une sorte d'artillerie lourde chargée de préparer le terrain
pour une "offensive éducative et économique".
Les conditions
économiques, la situation de l'agriculture,
les conditions cli-
matiques,
les modes de vie rurale sont assez différente
du
Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest du
pays.
Dans chacune de
ces régions,
le monde rural a des habitudes propres aux zones
géographiques et aux ethnies.
Les évalutions sont donc dissem-
blables.
Il s'agit maintenant de dégager quelques dé-
nominateurs COmmuns sur lesquels s'appuiera l'action de
la
Radio Rurale proprement dite.
Oans l'état actuel de développement économique
de la Haute-Volta,
l'agriculture constitue une richesse insuf-
fisamment exploitée.
Une exploitation plus rationnelle et
plus scientifique
de la
terre,
accessoirement des rivières
et des vallées des Volta,
aurait d'heurauses conséquences
-
amélioration éventuelle de la ration alimentaire

230
moyenne de chaque habitant
car en Haute-Volta la sous-ali-
mentation, la malnutrition et la famine ne sont pas des maux
vaincus.
- augmentation des disponibilités exportables de cer-
tains
produits industriels
(coton, arachide,
••• ).
Pour parvenir à ces résultats, il faut,
outre
l'orientation politique, que le producteur du village progresse
dans les deux domaines suivants
- 1°) technique: travail du sol, méthodes de récolte,
sélection du b~tail, lutte contre les parasites et les épizoo-
ties.
- 2°) économique: ce vocable couvre deux notions;
.- l'utilisation des moyens techniques améliorés
.- le producteur mal informé ne comprend pas tou-
jours les conditions de l'économie de marché et subit de ce
fait des pressions de toute nature.
Tous ces problèmes ~osent la nécessité de
- la reconversion de l'esprit des populations rurales
(de l'autarcie à l'économie monétaire)
- la diffusion de l'information sur l'agriculture
et
l'élevage.
les séries d'émissions sur les problèmes bien déter-
minés qui feront l'objet d'une campagne radiophonique.
A)
Rele de la Radio Rurale dans la conservation de
la nature
; en Haute-Vol ta
A ce niveau,
la fontion de la Radio rev~t deux
aspects
l'éducation des auditeurs et l'information des paysans.

231
- l'éducation des auditeurs: dans ses programmes,
la
Radio Rurale se doit de parler aux paysans de l'utilité des
~
forêts et des arbres, leur expliquer le rOle de ceux-ci dans
le régime des pluies.
Elle a pour mission de faire comprendre
les effets climatiques et le rOle hydrologique des arbres et des
forêts qui résident essentiellement dans le maintien d'une bonne
structure du sol en aUQmentant l'obsorption des précipitations.
Mieux e~pliquer aussi l'importance des animaux
non nuisibles pour l'homme tels les oiseaux mangeurs de mousti-
ques, de serpents •••
- l'information des paysans: il est à remarquer que
dans notre pays les paysans vivent dispersés sur tout le terri-
taire et les moyens de les atteindre sont très limités, le per-
sonnel d'encadrement étant insuffisant et les moyens financiers
limités.
Oans ces conditions la Radio Rurale a pour tâche
de
diffuser des informations utiles sur la conserv~tion des forêts,
la protection des animaux sauvages et pour
surtout pour le
reboisement en zone sahelienne.
B)
Oans le domaine de la santé et de la protection
animale
La Radio Rurale y travaille en collaboration
avec les cadres d'élevage et de santé animale existants.
Elle
contribue par là-même .à compléter l'instruction et la forma-
tian de ces cadres en les tenant régulièrement au courant des
nouveautés.
Elle permet au ministère du développement rural de
transmettre les consignes en matière
d'élevage et de police
sanitaire.
Les éleveurs recevant l'information par l'a-
gent vétérinaire et par la radio seront plus enclins à

232
considérer le problème examiné.
Au plan de la santé animale, la Radio Rurale
permet de diffuser les connaissances utiles sur les notions
d'hygiène appliquée,
des renséignements sur les maladies
et
les moyens qu'on peut leur opposer.
Enfin elle permet de sen-
sibiliser les éleveurs à la vaccination préventive.
C)
Dans la production et la commercialisation
agricoles
Comme dans le reste de l'Afrique Noire con-
temporaine, le paysan
voltaïque rêve d'avoir aussi une bicy-
clëtte, d'avoir un toit de tÔle,
un poste-récepteur •••
A
Cette aspiration légitime, les pouvoirs publics répondent
en
affirmant que la solution qui s'impose est de produire davan-
tage pour vendre.
Mais comment produire davantage en Haute-Volta ?
Les autorités sont tentées de dire que la solution passe par
une augmentation des superficies totales cultivées.
Celles-ci
devraient se faire au profit des cultures inàustrielles jugées
importantes pour l'économie de marché et pour l'économie
du
pays.
D'où le raIe primordial donné au vulgarisateur et à la
communication
radiophonique.
Et comment augmenter ces rendements ?
Théoriquement, plusieurs actions sont possibles
- l'utilisation des méthodes culturales améliorées:
semis en ligne, semis à des distances bien déterminées,
utili-
sation de la femure ••• qui sont dans l'ensemble des techniques
étrangères
aux méthodes traditionnelles.
- l'action phytosanitaire

233
-
l'amélioration des méthodes de stockage et
de conservation des
récoltes
-
la protection des plantations existantes.
Dans ces différents domaines quel peut @tre
le raIe de la Radio Rurale ?
Il peut rev@tir la forme d'un travail d~éveil
de la conscience,
un travail de sensibilisation et d'incitation
à l'action ou un travail de soutien d'une action déjà entrepri-
se
(les réalisations
pilotes par exemple).
La
radio pourra,
sous forme d'interviews,
fai-
re parler les paysans ayant déjà adopté les nouvelles méthodes
et les nouvelles variétés de culture.
Ainsi elle pourra faire
ressortir les diffÉrences des résultats obtenus par les métho-
des modernes et traditionnelles.
Cela suppose que la Radio réa-
lise des champs de démonstration et surtout qu'elle suive le
paysan et le monde rural depuis le semis jusqu'à la récolte.
Par ailleurs,
la nécessité de la radio s'im-
pose dans le domaine de la commercialisation aqricole.
Ceci
parce-que les produits agricoles d'exportation sont régis
par
des textes,
arrêtés et décrets qui en fixent les modalités.
Désormais,
les produits ne peuvent ~tre offerts à la vente Que
s'ils ont été conditionnés et s ' i l s répondent aux mesures impo-
sées:
des
prix minima sont fixés,
des calendriers de marché
sont dressés.
Le travail de traduction et d'information
peut être fait par la radio qui diffuserait,
dans ce cas,
les
textes autant de fois
que nécessaire en langues locales.
Les prix d'intervention pratiqués par l'Office

234
National des Céréales
(OFNACER)
doivent aussi faire l'objet
de communiqués radiodiffusés qui indiqueront aussi les métho-
des,
les lieux d'achat et de vente.
Il est également très utile d'annoncer à
la
radio l'état des
pistes,
la
fermeture ou la destruction
des
ponts en hivernage.
Ainsi on éviterait des
trajets inutiles
sinon des accidents aux producteurs,
transporteurs et commer-
ça nts.
Mais
du point de vue pratique,
cette campagne
radiophonique pour la
commercialisation ne va pas sans
poser
des problèmes considérables.
-
1°)
la
diminution continuelle du prix des
produits
d'exportation décourage les cultivateurs d'année en année.
Ils
se sentent exploités par une opération dont ils ne voient plus
le rendement.
-
2°)
les campagnes radiophoniques
pour l'accroisse-
ment des
produits
tels
le coton et l'arachide ont engendré la
famine locale
-
3 0 )
le paysan,
même s ' i l est au courant des
prix,
ne
peut pas contrOler le poids de ses produits car i l ne sait ni
lire
,et écrire.
D)
Formation des agents techniques et de la Jeunes-
se Rurale
Le
projet gouvernemental actuel vise à l ' u t i -
lisation des émetteurs à faible
puissance
(c'est-à-dire sur
ondes
moyennes de
5 kw)
dans les différentes régions du pays.
Ces stations régionales
(au nombre de 6 dans le projet)
aurent
un rayon d'action d'environ 150 kilomètres durant la journée,
et près de 200 kilomètres la nuit.
Ainsi,
ces stations pourront

235
mieux atteindre ces régions qui ne sont pas touchées
par
un
réseau d'émetteurs déjà sur place.
Et i l sera possible d'a-
dapter alors
un programme éducatif de radio agricole diffu-
sé par un émetteur à basse pruissance aux besoins spécifiqu~s
des différentes localités.
En conséquence,
le temps d'antenne
sera
plus long et permettra d'agir plus régulièrement sur les
auditeurs ruraux.
Enfin ces émetteurs
pourront contribuer à
renforcer la chaine nationale de la Radiodiffusion.
La formation des ruraux est en définitive un
travail d'information et de communication.
Elle pose concrète-
ment la question des moyenS techniques et humains.
Pour cela
nous nous
pencherons plus particulièrement sur cet aspect
de
son équipement avant de procéder à l'analyse de ses
programmes
pour "le développement économique et social".
E}
Les
moyens de fonctionnement de la Radio Rurale
-
Les moyens techniques et financiers
La Radio Rurale ne dispose pas de tous les
moyens de son efficacité.
Elle reste un secteur relativement
bien doté
par rapport aux exigences de la situation de sous-dé-
veloppement généralisé.
Son équipement technique est récent et se
présente comme s u i t :
-
un émetteur de 100 kw Ondes Moyennes inauguré en aoOt
1975 à Ouagadougou.
En dehors de cet émetteur,
la radio rurale
utilise les émetteurs de la Radio Nationale,
s o i t :

236
- 2 émetteurs Ondes Courtes de 4 kw et 25 kw à
Ouagadougou et Bobo-Qioulasso
- 2
émetteurs Ondes Moyennes de 1 kw à Ouagadougou
et à Bobo-Dioulasso
- un car podium.
C'est un camion de poids moyen dont
le plateau est ménagé en deux parties: vers l'avant,
une cabi-
ne technique avec matériel de
prise de son,
d'enregistrement
et de lecture,
un émetteur Ondes Moyennes de
kw;
vers l'ar-
rière la carosserie s'ouvre pour former un podium sonorisé
(scène surélevée) autour duquel le public se rassemble pour
assister aux émissions en direct.
100 postes récepteurs portatifs à piles
- un véhicule de transport des postes r~cepteurs avec
matériel de campement
-
un véhicule
de transport du personnel
-
un véhicule de transport de l'expert
occidental
- matériel de bureau et machines à écrire.
S'agissant de la dotation financière de la
Radio Rurale, on peut dire qu'elle est dérisoire.
Elle ne re-
çoit qu'une part tr~s infime du budget national dont l'essen-
tiel est alloué à l'Education Nationale et à la Santé publique.
Mais faute de ne pouvoir accéder à des renseignements pr~cis
sur les moyens financiers de la Radio Rurale,
nous avons pro-
cédé par recoupement en assemblant des données
officilles a-
fin de nous faire une idée sur les capacités de cette institu-
tion sociale.
Il s'agit là d'un devis réalisé en 1976-1977
correspondant à l'équipement de la Radio Rurale.
Il
nous
donne une mesure appréciable des moyens financiers dont dispo-
se ce service de la Radio Nationale.

237
Coût estimatif du Car-podium
équipé
-
Véhicule ch~ssis
3 700 000
(HT)
-
Carrosserie
(réalisable à Ouagadougou)
700 000
(HT)
-
Matériel prise de son et enregistrement
-
2 magnétophones Nagra
IV
1 300 000
(HT)
consolette de mélange 3 voies d'entrées,
2 sorties
200 000
(HT)
-
1 lot de 5 microphones;
cgbles,
pieds
500 000
(HT)
-
1 magnétophone-monta ge-lecture
000 000
(HI)
-
1 ensemble de sonorisation
2 000 COD
(HT)
-
1 é met t e u r
orvj
1 klA) CO mpa c t
a v e c an te n n e s
3 500 LJOO
(HT)
-
1 groupe électrogène à essence
200 000
(HT)
100 postes récepteurs portatifs à piles
(prix unitaire environ 17 000 frs
CFA)
1 7 000 x 1 DO
700 000
(HT)
Outillage,
pièces de rechange 20 %
340 000
(HT)
Véhicule de transport des postes-récepteurs,
matériel de campement
(type bgché)
200 000
(HT)
1 véhicule de transport du personnel
type break
2 000 000
(HT)
1 véhicule transport de l'expert
800 000
(HT)
Matériel de campement pour 7 personnes
300 000
(HT)
Matériel de bureau et machines à écrire
300 000
(HT)
N.B.
Ces prix s'entendent transport et as-
surances compris.
II - PERSONNEL ET LOGEMENTS
Personnel expatrié
réalisateur-radio
(24 mois)
+ voyages, cong~s
compris
24 000 000

238
Personnel national
Producteur
75 000
Frs
2 Rédacteurs-Animateurs 35 000 x 2
70 000
"
2 Techniciens
(maintenance et prise
de son 14 000 x 2
28 000
"
3 Chauffeurs
17 000 x 3
51
000
Il
Secrétaire dactylographe 18 000 x
18 000
Il
Indemnités et charges sociales 20 %,
soit
1 741
200
Logement
Location maison de l'expert expatrié
24 mois
2 400 000
III -
FONCTIDNNEMENT
12 jours de tournées par mois en moyenne.
Déplacement-Essence
(Véhicule et groupe
électrogène)
Déplacements estimés à 1 5Do km par mois et
par véhicule
36 mois
5 500 000
Entretien réparations des véhicules
36 mois
3 000 000
Frais divers,
idemnités 36 mois
3 000 000
-
Programme Radio
-
Bande magnétique :
300 bandes de 750 m par
an
(prix uni taire 1 500 frs soit pour 3 ans)
1 350 000
-
Amorces,
accessoires divers
650 000
-
Cachets pour traducteurs 12 000 frs/mois
soit 36 mois
450 000

239
Cachets pour musiciens et jeux radiophoniques
10 000 frs/mois soit 36 mois
360 000
-
Frais divers de fonctionnement
Papeterie,
dépenses de bureau 36 mois
3 000 000
Total N°
l -
II -
III
76 797 200
Compte tenu de l'inflation et de l'aug-
mentation du coOt de la vie,
il est à
prévoir une marge de 10 % en augmenta tio'n soit
76 997 200 x 10
100
=
7 699 720
IV CoOt total du projet
76 997 200 +7 699 920 =
84 699 920
Aujourd'hui on peut estimer ce budget en nette
régression dans la mesure où certaines réalisations ci-dessus
mentionnées ne sont pas des travaux annuels.
On mesure
donc
la modicité des moyens alloués à la Radio Rurale malqré les
objectifs de "développement économique et social" qui lui sont
assignés.
Dans ces· .charges financières,
il faut souli-
gner le r~le des interventions extérieures.
Elles constituent
une donnée importante dans les moyens dont dispose la Radio
Rurale en Hante-Volta. Elles permettent une répartition des
charges de financement du coOt de fonctionnement.
-
prise en charge partielle du personnel rédacteur à
partir de 1973
-
prise en charge du fontionnement total depuis 1973
également.
C'est dire que théoriquement la Radio Rurale est
pleinement financée par l'aide extérieure (équipement, person-
nel supplémentaire, fonctionnement)
pour une période de

240
trois ans comme ce fut le cas pour
la Campagne de Protection
des Semences et des Récoltes
Pour le gouvernement, cette façon de procé-
der est plus efficace,
si l'on veut qu'une entreprise de cette
envergure réussisse pleinement.
Elle permet à la Haute-Volta,
dit-il,
"de prendre les dispositions nécessaires à la poursui-
te de l'opération à partir de la quatrième année",
donc depuis
1 973.
- les activités de la Fondation allemande pour les
pays en voie de développement. Celle-ci, créée en 1959 par des
députés de la diète fédérale et des membres des ministères fé-
déraux, s'est assigné comme objectif de promouvoir la coopéra-
tion internationale avec~
les ~Jeunes Etats d'Afrique, d'Asie
et d'Amérique latine.
Par
cette activité, la Fondation allemande
se propose d'envoyer des experts "dans les conditions et les
cou t umes des pa ys 0 Ù ils s e r 0 n t a f f e c tés",
tel s
f'vl.
Z l TT ER
et M.
en Haute-Volta.
l'assistance technique française qui au niveau du
service de Radio Rurale est des plus limitée.
M. Oppenheim
qui en est le représentant à Ouagadougou s'occupe principale-
ment des techniques de classification et de répertoire des
bandes sonores.
2 - Le personnel
de la Radio Rurale
Le service de Radio Rurale comme la Radio Na-
tionale est caractérisél par une pénurie de Cadres.
En 1978,
la répartition du personnel était à peu près la suivante:

241
-
5 opérateurs en studio
- 4 rédacteurs - animateurs
-
6 techniciens
(maintenance et prise de son)
- 14 producteurs
-
2 sécrétaires dactylographes
-
3 standardistes
-
2 chauffeurs
- enfin une centaine d'animateurs de radio club~~ qui
sont bénévoles.
Présentement,
un certain nombre de ces ré-
dacteurs animateurs de la Radio Rurale sont en formation com-
plémentaire dans des Ecoles françaises et africaines.
La plu-
part du temps ces derniers y
effectuent 3 à 5 années d'études
ce qui paralyse
mementanément le dynamisme de la Maison;
Par rapport à la prospective, on peut penser que la
création, à titre expérimental pour deux ans d'abord,
du Centre
lnterafricain d'Etudes en Radio Rurale de Ouagadougou
(C.l.E.R.R.O.) augmentera sensiblement le nombre des spéci 9 lis-
tes de l'information
rurale.
3 - Les moyens d'action de la Radio Rurale
Divers moyens sont mis en oeuvre pour sensi-
biliser les populations
rurales aux divers problèmes de sous-'
développement.
Le sécrétariat permanent du Comité de Coordina-
tion du Développement AQricole prévoit une campagne d'Education,
d'information ~t de propagande en faveur de la conservation des
sols face à l'érosion aux feux de brousse et déboisements.
Aussi le Comité Technique Interministériel composé des repré-
sentants des différents ministères se
charge de concevoir les

242
orientat ions de la Radio Rurale aux moyens d'écrits et de
messages transmis à la Rédaction.
En outre,
i l est prévu des
moyens techniques pour appuyer l'action sur le terrain
des or-
ganismes intéressés
les o.R.D.
(1)
notamment.
Ces moyens
sont principalement
-
un échelon coordinateur
-
des équipes mobiles
utilisant des
techniques audio-
visuelles modernes
(télévision et magnétoscope)
-
une action radiophonique confiée à la Radio Rurale.
Et c'est ce dernier point qui retiendra
notre attention dans
cette étude.
Cette action par la Radio permet d'agir dans les
domaines essentiels au moyen d'une vaste campagne nationale.
Elle favorise la vulgarisation aqricole;
le
renforcement du
capital-sol et l'information sur les programmes
gouvernementaux
de "développement" en Haute-Volta.
Pour atteindre ces
buts,
la Radio Rurale dis-
pose d'une batterie d'émissions qui
ont déjà une certaine ex-
périence sur les antennes du pays
* les microprogrammes bâtis sur le mode des
"spots publicitaires",
c'est-à-dire brefs
et répétitifs,
ils
visent à la sensibilisation des massee à des
thèmes simples.
Ils sont généralement axés autour de slogans,
de proverbes
ou
de devinettes,
aisément mémorables.
Comme quoi la
.vulgarisa-
tion est une forme d'enseignement extrascolaire,
à la fois
technique et sociale.
* les magazines de 10 à 30 minutes de durée.
(1)
Organisme Régional de Développement.
Il en existe 11
qui se
partagent le territoire de Haute-Volta.
Chaque o.R.D.
est
un organisme autonome,
avec sa
propre politique,
définie
dans le cadre du Plan de Développement par une Assemblée
générale,
et mise en oeuvre par un
Directeur,
assisté d'un
Conseil de Direction.

243
Ils sont hebdomadaires et permettent une information régulière.
C'est l'un des moyens dont dispose la Radio Rurale pour jouer
pleinement son r81e
:
la production radiophonique.
Mais la ma-
tiÈre de cette production exige,
au
préalable,
une étude de
l'auditoire potentiel car le problÈme fondamental est de savoir
à qui les messages
sont-ils adressÉs.
D'où la nécessité pour
le responsable des
progr3mmes ou pour le
journaliste de Radio
Rurale de s8appuyer sur une solide documentation personnelle et
sur un
bon esprit d'orqanisation.
Il est utile,
dans les
moyens d'action de Radio Rurale,
que le communicateur suive le
cheminement et l'évolution des
problèmes en cours.
Il devrait
tisser des contacts permanents avec les différents services de
Développement Rural,
les coopératives et organismes régionaux,
les
techniciens et surtout les
paysans qui constituent une sour-
ce de renseignements
indispensable.
* les Émissions pour les radio-clubs
:
ce sont des magazines
de
30 minutes destinés
à
un auditoire en-
cadré.
Les paysans se regroupent à 30 ou 40 pour former
un
club d'écoute autour d'un animateur.
Sur les radio-clubs,
nous
y reviendrons
plus en détails dans la dernière partie de cette
étude.
* les opérations Ondes Moyennes :
elles ont
été, expérimentées à quelques reprises en Haute-Volta en 1971

Baréba et à Damo)
avec
un succÈs formidable.
Le principe de
ces opérations est le suivant
:
un ensemble mobile capable d'émettre en Ondes Moyennes
dans
un rayon
de 20 à 30 kilomètres s'installe au coeur de la
région
visée pour plusieurs
jours.
Un programme spécial,
en
partie enregistré et en partie rÉalisé en direct sur place,
est

244
diffusé depuis l'ensemble mobile dans la langue de la région,
pendant toute la durée de l'opération.
Oes postes récepteurs
sont alors distribués en grand nombre à l'intérieur du péri-
mètre arrosé par l'émetteur.
A la fin de l'opération, ces ré-
cepteurs sont récupérés.
Ces opérations
ne sont pas sans avantaQes
réels
1°/
l'ensemble mobile permet
la
,mise en service
d'une véritable station régionale temporaire et résoud en par-
tie le problème des langues sur l'antenne nationale.
2°/ la distribution des postes renforce considérable-
ment l'écoute pendant la durÉe de l'opératïon aux dires des or-
ganisateurs.
3 0 /
le caractère inhabituel et le côté sensationnel
de l'opération crÉe un climat favorable à la réception des mes-
sages dans l'auditoire,
et permet une animation locale des
plus remarquables.
Enfin la diffusion en Ondes Moyennes à courte
distance permet un grand c~fort d'écoute.
Les disponibilités des Opérations Ondes Moyen-
nes sont nombreuses : par exemple,
si une action est décidée par
les services de l'Action Sanitaire, une telle opération vient
en renfort de la station nationale.
Elle s'implante dans la
région concernée,
et dans sa langue des émissions
sont diffu-
sées pendant plusieurs jours pour les informer des mesures à
prendre, pour animer les .,manifestations éventuelles, réaliser
du
"radio-guidage" •••
-
les groupes d'écoute villageois.

245
La plus
qrande partie de la population ne
disposant pas encore d'un poste récepteur,
i l a
été créé des
groupes d'écoute pour multiplier l'effet des
programmes de la
Radio Rurale.
Une autre solution prfois envisagée consiste
à utiliser le vulgarisateur agricole local en tant qu'intermé-
diaire entre la radio et la population rurale en général.
L'animateur dans ce cas,
lui fait
écouter les programmes grâce
à san poste et à son magnétophone.
L'enregistrement des dis-
cussions après l'écoute des
émissions
peut permettre d'éveiller
l'intérêt d'autres groupes d'auditeurs
pendant la rediffusion.
Il peut également servir comme élément de documentation et d'é-
tude pour les Journalistes et les aqents techniques de l'agri-
culture au de l'élevage.
-
les tournées et les repartages sant
un ensemble de
sorties effectuées sur le terrain des
expériences agricoles
dans les différentes localités du pays.
Ces sorties consacrent
l'éxécution des séances de vulgarisation et de sensibilisation
autour de plusieurs centaines de
villageois.
Telles sont donc les deux modalités d'action
de la Radio Rurale en Haute-Volta.
Après cette description
générale de la structure de l'Information
"mise au service du
développement économique et social",
-nous
verrons
plus
loin
le contenu des
programmes de la Radio Rurale,(1)
(1)
Cf~ notre seconde partie

246
Cha p i t r a
q u a t r i ème
L B S
J o u r n a -
1 i s t a s
d a
1 a
Rad i
0
e t
d e
1 a
T é l é v i s i 0 n
e n
H a u t e - Vol t a
D'une
manière générale, le personnel de la
RoT.V. reste largement en dessous des besoins actuels.
Le
nombre de cadres progresse petitement chaque année mais ne sem-
ble pas résulter d'une politique cohérente de planification
humaine~
Si l'on se réfère aux publications annuelles
du Centre de document ion africaine de Radio France Internatio-
nale on obtient la progression suivante :
21 cadres
32 agents temporaires et pigistes
1972 : 66 cadres (dont 53 à Ouagadougou et 13 à Eobo-
Dioulasso)
53 pigistes
dont 43 à Ouagadougou et 10 à
Eobo-Dioulasso)
1975 : 60 cadres
70 pigistes
1977
60 cadres
80 pigistes
Il
faut souligner que tous ces chiffres
ne
correspondent pas à ceux que nous avons pu
obtenir à la direc-
tion de la Radiodiffusion.
Ainsi en 1972, un tableau du personnel cadres
et temporaires adressé par le directeur de la R.T.V. à Monsieur
le Directeur Général de ltInformatio~de la R.T.V., des services

248
apparemment chose facile.
~n réalité,
elle est complexe en
raison de la confusion qui est faite entre les catégories
d'emplois et la profession de Journaliste.
D'où la nÉcessité
de définir approximativement la notion de journaliste, d'anima-
teur de programme et d'agent d'exploitation •••
Qui
sont
les
Journalistes
de
Radio - Ouaqa ?
-----------------------------------------------
Avant donc de prétendre donner ici une identi-
té globale des journalistes voltaïques,
il faut s'arrêter
un
peu sur la définition même du journaliste.
Alors qu'est-ce qu'un Journaliste?
Pour le petit Robert c'est "celui Qui fait,
pu-
blie un Journal".
C'est aussi ajoute-t-il "celui qui collabo-
re à la rédaction d'un Journal".
Cette définition s'inspire directement de celle
acquise avec le vote de la loi du 29 mars 1935 qui établissait
le statut professionnel des Journalistes français,
sous forme
de neuf articles additionnels au Livre l
et IV, article 29, du
Code du Travail.
Ce texte définit le Journaliste professionnel
comme étant
"celui qui a pour occupation principale, réguli~-
re et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une publica-
tian quotidienne ou périodique éàitée en France ou dans
une
agence française d'information et qui en tire le principal des
ressources nécessaires à son existence".
Comme on peut le
constater, cette définition ne mentionne pas explicitement la
Radio et la Télévision, mais pour aujourd'hui cet additif pa-
rait naturel.
En Haute-Volta, cette définition du journàlisme
a été introduite par Paul Isma~l Ouédraoqo (ancien étudiant de

247
Techniques et des
Etudes
fait
état d'un total de
53 cadres et
temporaires à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.
Par eilleurs,
i l faut
souligner le complexité
de la
notion de cadres et de temporaires.
A ce propos,
i l
faut
remarquer que le tableau d16ersonnel établi par la direc-
tion de la Radiodiffusion ne retient qu'un
total de 19 cadres
contre 66
pour le Centre de documentation de Radio France
In-
ternationale.
Cet écart est plus que déroutant.
Pour les
pigistes
et temporaires,
ils compren-
nent certains animateurs,
les dactylographes,
les
discothécai-
res,
les té1éspeakerines,
certains
producteurs,
opérateurs
techniques
et les
speakers
en langues nationales.
Pour nous faire
une
idée plus précise du person-
nel de Radio Ouagadougou,
nous avons
réalisé une enquête auprès
de
tous les employés de la Maison lors
de notre staqe d'été~3u
pays.
Il en ressort qu'actuellement,
le personnel de la R.T.V.
s'élève pour Ouagadougou à 80 agents dont les pigistes et les
temporaires.
Pour Bobo-Dioulasso, nous avons obtenu un total
de 20 agents.
Cette situation est très alarmante et s'inscrit
finalement dans la politique générale de l'information
en
Haute-Volta.
La station connaît depuis sa crÉation une pénu-
rie
prononcée de personnel qui la
prive de correspondants ati-
trés sur l'ensemble du pays.
Au
total
une trentaine de
person-
nes
exercent ce raIe mais souvent au compte de la Radio Rurale.
C'est pour
elles une activité secondaire
sans avantage au-
cun,
puisque
pas du tout rémunérée.
L'étude du
personnel de Radio Ouaqa est

249
l'Eéole de Strasbourg et ancien directeur de la R.T.V.)
et
Emile Bassano
(ancien étudiant de Strasbourg également et di-
recteur de la Presse écrite gouvernementale).
A la radiodiffusion, comme à la Presse Ecrite,
elle a été définie depuis la réunion des personnels de l'infor-
mation le 28 aoOt 1974. Le compte-rendu de cette rencontre de-
vant aboutir à la création de l'Amicale des journalistes préci-
se :
"Le premier point d~achoppement jaillit
dès la création de l'Association,
plus particulière-
ment sur le terme "Journalistes" que d'aucuns ont
jugé trop restrictif.
Après plusieurs interventions sur la défini-
tion de ce terme,
i l fut convenu de l'entendre non pas
au "strictu sensu" mais au sens étendu du mot soit
"toute personne dont la vie est liée à un organe
d'information et qui en vit".
La plate-forme fut donc
élargie à l'ensemble des travailleurs permanents des
mass-media"
(1).
Au reçard de la lai N°
40 -
60 AN portant insti-
tution d'une carte d'Identité Frofessionnelle de journalisme et
d'une carte de correspondant de Presse et de Radiodiffusion,
on
ne trouve aucune disposition définissant clairement le statut
des Journalistes.
L'alinéa
5 de l'article 3 de cette loi de
1960 précise que le postulant de la carte devra fournir "l'af-
firmation,
sur l'honneur,
que le journalisme est bien sa oro-
fession principale régulière et rétribuRe,
et qu'il en tire
une rémunération au moins égale au salaire minimum en vigueur
au moment considéré".
C~la dit,
cette condition apporte une nuance
qui n'est pas des moindres
à la définition circonstantielle
de MM.
P.I.
OUEORAOGD et E.
BASSOND qui ont
cru utile
(1)
Cf. exemplaire ronéotypé du procès verbal de la 2e rêuni~n
portant sur le projet de statut "de l'Association,
p.
2

250
d'associer manoeuvres,
chauffeurs,
pigistes,
dactylographes ...
à la qualité de journaliste.
A notre avis,
nous
pensons que seuls peuven~
être considérés comme journalistes à
la Radiodiffusion les pro-
fessionnels qui collaborent directement à la création des
émis-
sions,
à l'élaboration des prOgr2mmeS,
à
la retransmission des
faits
d'actualité et à la diffusion de l'information au sens le
plus large du terme.
En somme,
i l s'agit de tous ceux dont la
tâche est de donner une voix à ceux qui,
ayant quelque chose à
dire,
ne savent ou ne peuvent le dire.
Car le journaliste n'é-
crit pas ou ne dit pas,
en règle
générale,
pour s'exprimer lui-
même.
Sa mission est de faire connaître les faits et de re-
cueillir les opinions.
A ce titre,
tous ceux qui sont à
la
fois
témoins professionnels et interprètes sont des journalis-
tes.
Le technicien,
le producteur,
le réalisateur,
le speaker,
le présentateur sont tous des professionnels de la communica-
tion mais à des niveaux variables selon le cursus de la
forma-
tion reçue.
Avant de revenir sur le niveau socio-profession-
nel des
journalistes de Radio-Ouaga,
voyons d'abord leur ex-
traction sociale et confessionnelle.
A)
Orioine
sociale et confessionnelle des Communica-
teurs
de
Radio
Ouaoa
D'une manière générale,
les communicateurs pro-
fessionnels sont d'une extraction sociale modeste.
La majori-
té est d'origine paysanne
(plus de 90 %).
Les autres sont plu-
tOt issus des couches et classes moyennes composées de petits
commerçants,
de petits fonctionnaires
et d'artisans.

251
Ce sont pour la plupart des
hommes qui confir-
ment ce qu'on sait de la mysoqynie de la profession en Europe.
Ce
phénomène est en Haute-Volta
un
héritage de la colonisation
et surtout de la société traditionnelle.
Pour l'essentiel ce
sont des hommes
jeunes puisque la répartition par âqe est la
suivante
-
moins de 25 ans
10 %
-
de 25 à
39
ans
65 %
de 40 à
55
ans
25 %
S'aQissant de leur origine confessionnelle,
les
journalistes de Radio -
Ouaga sont plutôt issus de milieu ca-
tholique.
Sur l'ensemble du personnel la répartition était la
suivante en 1978
:
-
catholiques
60 %
-
musulmans
30 %
-
animistes
10 %
Ces pourcentages,
toutefois,
exigent quelques
réserves car ils ont été établis à partir seulement des prénoms
officie~ de chaque membre du personnel.
Par ailleurs,
i l faut
souligner que l'origine confessionnelle n'implique pas automa-
tiquement la m@me conviction et pratique religieuse.
Cepend~nt,
elle permet de situer un des
nombreux aspects des
influences
socio-culturelles à Radio -
Ouagadougou.
L'importance relative du christianisme est enco-
re plus nette au niveau des cadres supérieurs puisqu'elle at-
teint plus de 75 %.
Cette donnée se retrouve vérifiée au plan natio-
nal et tient essentiellement au rOle joué par les missionnaires

252
dans la'
colonisation,
notamment avec la création des
écoles
primaires et secondaires.
B)
Le
niveau
socio -
professionnel
Un élément nouveau est capable de modifier
à
plus ou moins long terme Itétat moral,
matériel et technique de
la
profession.
C'est la
généralisation de la formation
profes-
sionnelle et de la formation
continue.
Celle-ci,
rare i l y a
quelques années,
est devenue aujourd'hui le leitmotiv des ca-
dres de la Maison.
Même si les raisons qui inspirent cet appé-
t i t des stages
(essentiellement effectués en France et en
Allemaqne)
ne sont pas
toujours dictées par le souci de renta-
bilité professionnelle,
on peut tout de même dire que cette ex-
périence n'est pas sans intérêt.
La
formation
classique des Journalistes se fait au
compte-gouttes soit environ deux à
trois
par an pour la station.
Dans l'ensemble le niveau socio-professionnel des
communicateurs se répartit de la façon suivante:
-
les cadres supérieurs.
Ils sont issus généralement
des Universités françaises avec un dipleme équivalent au moins
à la licence et
plus
(total 8).
-
les cadres moyens,
généralement titulaires du bac-
calauréat et d'une formation
requise allant de 10 mois à 2 ans.
Ils sont appelés agent de maîtrise
(total 25)
-
les
agents d'exploitation.
Titulaires du BEPC
(to-
tal 10)
-
enfin les agents d'éxécution qui sont souvent d'un
niveau difficile à situer
(40).

253
A ces différentes catégories,
il faut ajouter
les professionnels qui,
par avancement,
par intégration ou par
bénéfice de stages répétés ont été reclass~s. _Il n'est pas fa-
cile de trouver ici une référence homogène,
les niveaux de base
initiaux présentant parfois des différences énormes.
Le niveau socio-professionnel des communicateurs
de Radio Ouaga est assuré dans des
Centres de formation tant
en Afrique qu'en Europe.
Il faut noter que la formation des
journalistes
s'est affirmée depuis les d~buts de cette décen-
nie comme une préoccupation majeure des Etats africains dont la
Haute-Volta.
_ 10/
Le Centre de Formation Profe~sionnelle de l'Informa-
tion de
OuaoadouGou
Consciente des tâches de
plus en plus grandes
dévolues à l'information et de leur relation étroite avec cel-
les du développement,
consciente également de la nÉcessité d'une
formation adaptée aux persp~ctives locales, la Haute-Volta
a
retenu finalement le principe d'une formation dispensée à l'in-
térieur du pays.
La création du Centre de Formation Profession-
nelle en 1975 répond à cette préoccupation et surtout aux besoins
les plus immédiats dans le domaine de l'information.
Il s'agit
donc de rémédier dans les meilleurs délais à la pénurie de per~
sonnels
dont souffrent les secteurs voltaiques de l'information,
en l'occurence la radiodiffusion.
Depuis sa création
en 1974
ont été formés'dont
6 pour la Radiodiffusion~
Ce Centr~
selon nos chiffres, forme
davantage un personnel
de radio
que de presse écrite.
L'accès de la formation est réalisé à partir d'un concours
* Cependant ce Centre n'est opérationnel
que depuis 1976

254
national organisé ~ar le ministère de la fonction publique.
Les conditions du concours :
-
être de nationalité voltaïque
- avoir 18 ans au moins et 30 ans au plus
-
~tre titulaire du BEPC et justifier du niveau de la
classe de seconde.
-
2 0 /
Le Centre d'Enseignement des Sciences et Techni-
ques d'Information de l'Université de Dakar
(C.E.S.T.I.)
La formation des Voltaïques à Dakar varle selon
les années
(par exemple un voltaïque rentrant en 1979 et 8 pré-
vus pour 1981).
Initialement l'Ecole mettait l'accent sur la
presse mais depuis ces dernières
années,
elle.a reçu un impot-
tant équipement audio-visuel du CA~JADA qui lui permet de mieux
assurer l'enseignement de cette technique.
En fait l'Ecole a
la volonté de faire face aux tâches de développement dans un
m~me effort d'ajustement des méthodes pédagogiques et du conte-
nu de l'enseignement:
"former des spécialistes de l'information polyva-
lents,
possédant des facilités d'adaptation
et
des connaissances larqes qui leur permettent de
passer d'un secteur à un autre dans un métier
en devenir et des sociétés en mutation, ces a-
gents de développement conscients de leur rÔle,
capables de forger leur propre outils d'analyse
et d'action, de réinventer en fonction du milieu,
le métier d'informateur"(1).
Sur 15 voltaïques formés dans ce centre 6 se sont
orientés vers la Radiodiffusion.
A ce propos, il f3ut ajouter
que l'inscription au
CESTI se fait après un concours interna~io­
nal
(1) H. Bourges ln Afrique Contempor;:Jire ; N° 94, Nov - Déc ·1977
p ~
Î 7.

255
ouvert en principe chaque année aux
titulaires du baccalauréat.
Cependant i l faut
préciser également que des professionnels
non
titulaires du baccalauréat mais
exerçant depuis
ans au
moins peuvent prendre part au concours
à condition d'être a-
gent de maîtrise èe l'Information.
-
3 0 /
L'Institut
Natinnal
de
l'Audiovisuel de PMris
Cette Institut français,
une société issue de
l'ORTF,
dispense
un stage de 2 an~ pour les professionnels a-
fricains
qui veulent se spécialiser dans la conception et l ' a -
nimation des programmes audiovisuels.
Cette école permet aux cadres moyens de la radio
et de la télévision de perfectionner leur métier de producteur-
réalisateur.
Enfin elle leur apprend,
au-delà d'une.
connais-
sance
des
techniques classiques,
à savoir se situer par rap-
port aux publics auxquels ils s'adressent dans leur métier.
Depuis 1976,
début de cette expérience
à l'I.N.A.,
Radio -
Ouagadougou a seulement formé
3 animateurs de
program-
mes.
Le recrutement à cet institut est réalisé dans chacun
des Etats africains francophones
sur la base d'épr~uves con-
çues par Paris.
-
4 0 /
Le Centre universitaire
d'enseignement du
Journalisme de
Strasbourg
Radio Ouagadougou reçoit depuis 1972,
des Jour-
nalistes formés
à Strasbourg.
Envoyés après
le baccalauréat
(série A),
ils regagnent le Haute-Volta avec au moins
la maî-
trise.
Ce Centre privilégie particulièrement la
formation

256
générale de l'étudiant afin de lui permettre de mieux appréhen-
der les problèmes économiques et institutionnels. Sa réputation
de sérieux et de rigoureux en Haute-Volta tient surtout à la
sélection étrange qui frappe les ressortissants de l'Afrique
Noire.
Par ailleurs,
les succès radiophoniques de Paul .Isma~n
Ouédraogo, issu de cette école, ont donné un préjugé favorable
au Centre de Strasbourg.
Mnis ce préjugé ne semble guère se
confirmer outre-mesure s~ l'on s'en tient au jugement de
nos
auditeurs.
Depuis 1972, 4 Voltaiques y ont été formÉs
dont 3 ont
choisi le journalisme audiovisuel.
Parmi ces derniers, on note
-
un titulaire de la maîtrise
-
un titulaire du D.E.A.
e
- un titulaire du Doctorat 3
cycle.
-
5°/
L'ensemble 1. U. T. -
U.
P. T. E. C. dè Bordeaux
La Haute-Volta envoie depuis 1974, aes étudiants
à l'I.U.T. "B",
section "Carrières de l'Information", où ils
suivent un enseignement général et une formation de journalis-
te dans l'option journalisme de cet Institut.
Quatre Voltaiques ont suivi ce cursus et
taus
se
destinent probablement à l'audiovisuel, si l'on tient
compte du milieu professionnel où ils ont choisi d'effectuer
leurs stages.
En 1973 déjà, le département "Carrière de l'In-
formation" a signé une convention avec l'O.R.T.F.,
convention
gérée actuellement par T.D.F. et partant sur une formation
d'assistant de production et de réalisation en radia et té~_
sian.
Une dizaine de Voltaiques ont été acceuill~dans ce

257
cadre conçu essentiellement pour l'audiovisuel et spécifique
aux ressortissants de l'Afrique Noire.
Ces Voltaiques acquiè-
rent ainsi une formation technique de
base à partir de laquel-
le ils pourront envisager un cursus
universitaire complémentai-
re.
D'une manière générale t
l'I.U.T.
confère
une
solide formation
technologique mais le niveau de l'enseignement
général laisse encore à désirer.
Une autre critique plus spé-
cifique à la section africaine
"Information-Production-Réalisa-
tion" est que celle-ci pratique un certain laxisme au plan du
contrôle des connaissances.
Malgré cette défaillance,
certains
éléments présentent un profil largement positif.
A~rès l'I.U.T., les étudiants ont la possibili-
té de s'inscrire à l'U.P.T.E.C.
(Unité Pluridisciplinaire des
Techniques d'Expression et de Communication)
selon les possibi-
lités et les conditions suivantes:
pour la licence et maîtrise àes techniques de l'In-
formation et de la Communication.
Dans ce cas les candidats
doivent demander une dérogation au président de l'Université
de Bordeaux
III et avoir un avis favorable des enseiQnants de
l'I.U.T.
Depuis la rentrée d'octobre 1978, cette licence
ne débouchera plus sur une maîtrise comme c'était le cas jus-
qu'ici.
Dans cette voie,
quatre
(1)
Voltaiques sont
passés ou suivent encore ce cursus.
Aucun
d'entre eux n'a
encore regagné définitivement le milieu professionnel de
la
radiodiffusion
(1)
Ce chiffre tient compte des
professionnels venus préparer
le ôip18me de l'I.F.P.
(donc différent de celui de la pa-
ge précédente)

258
-
pour: la Maîtrise des Sciences et Techniques de l ' In-
formation et de la Communication.
L'inscription à cette formation est fonction de l'ob-
tention d'un Certificat préparatoire organisé pour les titu-
laires d'un diplOme du premier cycle de l'Enseignement Supé-
rieur.
La M.S.T.
de l'Information et de la Communication
prépare aux fonctions exercées dans les secteurs du journalis-
me,
des relations publiques,
de la documentation et de la réa-
lisation audio-visuelle.
La durée des études est de deux
(2) ans et
le
dip18me est délivré avec mention de l'option du candidat (Jour-
nalisme par exemple)
Pour l'instant un seul Voltaïque a suivi cette
filière.
Et comme ses autres collègues,
i l n'a pas encore re-
joint Radio - Ouaga.
-
Pour clore avec la formation des journalistes
à
Bordeaux, il faut souligner que trois Voltaiques préparent
en
e
ce moment un "doctorat de 3
cycle,
des Sciences de l'inform~-
tion, de la communication et de l'expression".
Ils sont tous
résolus à
exercer plus tard sinon dès 1980 dans l'audiovisuel.
- 6°/
L'Institut français de Presse et des Sciences
de l'information (1.
F.
P.)
Il a accueilli trois étudiants voltaiques déjà
titulaires du dip18me professionnel de Journalisme en vue de la
e
préparation au O.E.A. et au 3
cycle notamment.
Actuellement
ils ont intégrÉ la fonction publique voltaique dans le chapitre
de la Radiodiffusion.

259
C)
Comment
les
Communicateurs
Radio
sont -
ils
recrutés
en
Haute -
Volta
L'entrée dans la
profession se fait
par voie
administrative,
c'est-à-dire aprÈs constitution d'un dossier
qualifié,
ainsi jugé sur le critère du dipleme.
Cependant,
au
début de l'expérience de Radio Duaga,
certains ont pu accéder
au métier par décision administrative
ou par combinaisons
diverses.
A l'heure actuelle,
i l y a
plusieurs voies de
recrutement des communicatèurs radiophoniques.
-
Sur titre lorsque le
postulant
justifie d'un diplOme
professionnel reconnu
par l'Etat Voltaïque.
Il s'agit généra-
lement de diplOmes européens
notamment français
et ceux déli-
vrés
par les Ecoles régionales
qU2lifiées de l'Afrique
franco-
phone.
Ainsi
en 1974,
un
journaliste Voltaïque
titulaire du
diplOme
'professionnel ghanéen
(anglophone)
s'est vue
refuser
l'intégration dans la
fonction
publique.
Sur concours au
plan national.
Ce mode de recrutement
concerne les agents d'exploitation et les agents d'exécution.
Qui sont-ils et que font-ils?
r En
r~alité, ils font toute sor-
te de
travail
réalisation,
prise de'
son,
animateur d'anten-
ne
•••
-
Sur des bases subjectives et relationnelles.
C'est
souvent le cas d'une certaine catégorie du
personnel jouissant
de l'appui des milieux influents.
Dans ce sous-groupe,
on
trouve généralement les
produits
des combinaisons ou compromis
politiques.
Ces derniers sont souvent recrutés comme pour ma-
nifester un forme de reconnaissance à la suite des
tractations
locales ou régionales.

260
Toujours dans
ce même ordre d'idpe,
i l y a l e
caS de quelques
employées qui,
visiblement,
ont été retenues
sur des bases
"esthétiques",
subjectives et
personnelles.
Oans tous les cas,
l'ensemble de ces employés
occupe dans l'entreprise
d'Etat une
position sociale subal-
terne qui
explique parfois les
services parallèles qu'ils ren-
dent à leurs appuis extérieurs ou intérieurs.
:v:
Cl a s ~_~ fic a t ion
e t
ré mu n é rat ion des
Jou r na lis tes dan s
la
fontion
publigue voltaique.
En fait
cette classification est une suite lo-
gique du niveau socio-professionnel acquis
dans les différentes
Ecoles de
formation
et de
perfectionnement.
A propos du corps des
Journ21istes
proprement
dit,
leur classification est pluOt variable selon les circons-
tances et les rapports
de
force
du moment.
On
peut tout de mê-
me
faire
les distinctions
en vigueur dans
l'échelle des salai-
res de la fonction
publique.
Ces distinction sont issues du
dernier reclassement des
Journalistes qui date seulement de
1978.
A)
La
classification
hiÉrarchique
-
1 0 /
Les
"Conseillers de presse
et des
techniques
de
l ' in f 0 rm a t ion"
:
ca t é go rie
Ai'
t rai t e men t
de bas e
:
80000 CF.!O.
(1
600
Fr)
mensuels.
Appartiennent à cette catéqorie tous les
com-
municateurs dont la
formation
professionnelle ou le diplOme
équivaut à quatre années d'études
ou à la
Na!trise.
Ainsi
ceux qui prÉsentent un niveau supérieur à ce barème perçoivent

261
des bonnifications complémentaires.
Par exemple un docteur en
Sciences de l'information touche mensuellement 80 000 CFA +
30 000 CFA de surplus indiciaire •
Total = 110 000 F CFA(22oo FF)mensuels auxquels s'ajoutent les
avantages siuvants
:
-
une indemnité mensuelle de logement dont la valeur
est fixÉe forfétairement par la fonction publique
(14 000 CFA)
-
ùne indemnité journalière de frais de mission en cas
de voyage professionnel à l'étranqer.
Cette indemnité est de
9 oDO CFA
(180 FF)
-
et éventuellement une indemnité supplémentaire au seul
cas où l'intéressé occupe un poste de direction: 10 000 F CFA
(200 FF) mensuels.
Ce type de responsabilité s'accompagne de
l'attribution d'un véhicule de service affecté au nom de
"î-lonsieur le directeur!!,
d'une e1oiation mensuelle en essence,
d'un chauffeur et l'entretien de ce véhicule
est assuré par le
ministère de tutelle.
Enfin cette catégorie de journalistes est "minis-
t"rables" selon le degré de leur allégeance
au r~gime en place.
Depuis le dernier reclassement de 1978,certains li-
cenciés sont associés aux titr~ et avantages accordés aux titu-
laires de la maîtrise.
-
2°/ Les "chefs de section" ; catégorie A2
-
fDrmation -
Bac + 3 ans
-
traitement approximatif:
65 000 CFA
(1
300 FF)
-
indemnité mensuelle de logement
Somme
forfétaire correspondant à la catégorie et à l'échelon.
-
indemnité journalière
en c~ de mission
8 000 CFA
(120 FF)

262
-
indemnité supplémentaire en cas de responsabi-
lité
10 000 CFA
(400 FF)
pour les directions
-
selon leur niveau de responsabilité,
ils ont
droit éqalement au véhicule officiel.
Depuis le dernier reclassement,
certains d'entre
eux sont passés ~ la catégorie supérieure
provoquant un vide re-
latif au seuil des
" c hefs de section".
-
3°/
Les "Agents de i'1aîtrise de l'Information".
Ils sont
titulaires
du baccalauréat et ont suivi
au moins 10 mois de stage de
formation à Paris.
Ils sont clas-
sés en catégorie E
avec un traitement de base qui gravite au-
1
tour de
SOOOO CFA
(1
000 FF)
mensuels.
A partir de là,
les avantages s'amenuisent pour
disparaïtre avec les échelles inférieures.
-
indemnit§ de mission fixée
à 6 000 CFA
(120 FF)
par
jour
-
l'indemnité mensuelle de logement étant une samme for-
fétaire
-
4°/
Les aqents d'exploitation:
Catégorie
C1
Traitement de base:
40 000 CFA
(BOO FF).
Ils
sont titulaires du EEPC et ont bénéficié généralement d'une for-
mation technologique appropriée.
Quant aux agents d'exécution,
leur niveau de re-
crutement n'était pas clairement défini jusqu'en 1976.
Théori-
quement i l fallait être titulaire du C.E.P.E.
(Certificat d'Etu-
des
Primaires Elémentaires) mais
aujourd'hui cette condition
est pratiquement insuffisante
;
ceci
en raison du nombre sans
cesse croissant de diplÔmés du Second degré qui n'ont pas l~
possibilité de poursuivre leurs études.

263
Les agents d'ex~cution sont class~s en C
et
2
perçoivent un traitement mensuel de 30 000 CFA
(600 FF) environ.
A noter que jusqu'en aoOt 1978, la Radiodiffusion
avait un pourcentage élevé de personnel temporaire
(un .peu
plus
de 50 %).
Mais par
d~cret gouvernemental, ce corps a été sup-
primé dans la fonction
publique et la plupart a été reclassée
comme agents d'éxécution.
Le recrutement des temporaires qui
se faisait également par concours
(niveau C.E.P.E.) est totale-
ment abandonné.
Après cet exposé sur le classement des journa-
listes et communicateurs de Radio Ouaga dans la fonction publi-
que,
nous croyons utile de présenter des tableaux d'ensemble
sur les différents points afin de mieux faire ressortir
les
spécialités de chacun et les fonctions qu'il assume.

Cadres
Supérieurs
Radio -
T V
'<:t
\\0
N
Identité
Spécialité
Fmnctions
actuelles
C S* . nO 1
Animateur
Programmes
(A.
P )
3
producteur d'émissions variétés
Directeur de
~la Radio-
stage
Radio
Rurale,
R.F.A.
diffusion
C S
nO 2
Journaliste radiophonique.
Agent
Attaché de presse
de production niveau 3
ministère des affaires
Animateur chargé de réalisation
étrangères
en direct
C S
nO 3
Agent de maîtrise
Attaché de presse C.E.A.O.
Chef de section de l'information
tCommunauté Economique de
Conseiller de presse
l'Afrique de l'Ouest)
C S
nO 4
Agent de maîtrise de Radiodiffu-
Attaché de presse ministère
sion
de la jeunesse et des Sports
Che~ de section de l'information
Conseille» de presse

Ln
\\0
Identité
Spécialité
Fonctions
actuelles
N
C 5
nO
5
Agent de maîtrise de radioeliffu-
Attaché de presse présidence
sion
de la république
Chef de la section de l'information
Conseiller de presse
C S
nO
6
Agent de maîtrise de Radiodiffusion
Oirectmur du Cabinet de M. le
Conseiller de presse
Présidl!ll1t de la République
C S
nO
7
Conseiller de presse
Ministre des
P.
et
T.
C S
nO 8
Conseiller de presse
Directeur du Centre Interafri-
cain d'Etudes en Radio Rurale
(C.I.E.R.R.o.)
C S
nO
9
Conseiller de presse
Directeur des études duC. 1. E. R.R .C»
C S
nO
10
Conseiller de presse
Conseiller technique du ministre
de l'Information
C S
nO
11
Conseiller de presse
Directeur de la Presse Ecrite

- .
'D
'D
Identité
Spécialité
Fonctions
actuelles
N
C S
nO
12
Conseiller de presse
Directeur de la Formation pro-
feasionnelle au min~stère de
l'Information
C S
nO
1 3
Conseiller de presse
Directeur de la Télévision
Voltaïque
C S
nO
14
Ingénieur en Radio-élec-
Directeur
des
Services Techniques
tricité
de la
Radiodiffusion
C S
nO 1 5
Directeur des services administra. ti fs
CoNSe:! lLER..
:DE
P~t:.sS~
et financiers
A M*
nO
1
Agent de r~aîtrise
de
Uirecteur de la Documentation
l'information
et de
la Recherche
* C S = Cadre
Supérieur
* 1\\ M =
Agent de Maîtrise

267
A la lumière de ce tableau,
on peut @tre d'ac-
cord avec
M.
MERLE lorsqu'il
é c r i t :
"L'administration,
avec ses multiples services dont
la variété cro!t rapidement,
est une oc~asion
de
promotion que confirme l'orientation de l'enseigne-
ment dont elle prescrit ou favorise la diffusion.
Le secteur tertiaire s'est en somme développé
en
Afrique plus vite et de façon plus utile pour
la
promotion humaine que le secteur secondaire"
(1).
Cette donnée pose directement des problèmes cul-
turels.
Tous ces transfuges de la Radio peuvent-ils se situer
en dehors des traits culturels dominants,
résultante du fac-
te ur colonial et des autorités en place?
On peut dire que le Journalisme tend à provoquer
l'émergence de nouvelles catégories de communicateurs dont
le
mode de vie tend à différer profondément de cèlui de la grande
masse de la population.
Comme nous le montre notre tableau des cadres
supérieurs, la première de ces catégories est constituée par
des journalistes formés dans les moules français.
Parlant
la langue de Molière avec aisance,
ils se sentent souvent pro-
ches de la culture des sociétés occidentales que celle de leurs
anc@tres voltaiques.
"Leur e habitat,
leur v@tement,
leur nour-
riture,
leurs relations,
leurs valeurs,
tranchent sur ceux de
leurs compatriotes"
(2).
(1 )
MERLE
(M.).- L'Afrique
Noire
Contemporaine.-
Paris,
A.
Colin. 1972.
p. 121.
(2)
Ibid.
p.
230.

268
B)
L'avancement des professionnels et les problèmes
disciplinaires
1°/
L'avancement
Comme nous l'avons montré,
~il existe un
statut de journaliste mais i l ne définit pas sa responsabili-
té morale.
Il s'agit d'un barème de clasBement dans la fonc-
tion publique qui privilégie le salaire et laisse de c8té les
questions professionnelles.
Cette carence,
qui n'est pas des
moindres,
influe directement sur l'avancement des journalistes
dans la fonction publique.
Cet avancement,
à la suite de nos enqu@tes
personnelles,
est jugé plut8t variable selon une série de fac-
taurs internes et externes.
Sur le plan des influences étrangères à la
Radidiffusion,
nous retrouvons encore une fois les structures
de l'environnement politique,
économique et traditionnel.
Ce
facteur implique également une situation de relations privilé-
giées avec ce qu'il convient d'appeler le Lobby voltaïque.
Depuis ces dernières années, la coloration
politique importe beaucoup.
En d'autres termes,
toute attitu-
de jugée @tre de connivence avec les partis constituant l'oppo-
sition parlementaire à l'Assemblée Nationale
(U.N.D.D.,
U.P.V.,
R.D.A.
front du refus)
n'est pas pour favoriser "l'ascension
sociale" de l'intéressé.
Et pour éviter un tassement de leur
carri~re, certains n'hésitent pas à développer des initiatives
opportunistes et serviles dans le but de satisfaire leurs aspi-
rations matérielles.

269
Conséquence logique,
la turbulence
affective
s'installe entre collaborateurs, renforce la méfiance réci-
proque au sein même de la Maison.
Un autre
facteur d'avancement,
tout aussi lié
au~·
précédents,
est le dynamisme individuel.
Sur ce terrain,
les talents ne font pas défaut et s'avèrent chaque année effica-
ces pour leurs auteurs.
Enfin,
i l y a l e facteur de la compétence et du
rendement.
Théoriquement,
l'avancement eoit se faire tous
les deux ans à la fonction publique.
Et pourtant un des res-
ponsables de la Radiodiffusion a pu nous confier qu'il existait
bien des gens qui avancent régulièrement tous les six
(6) ou 12
mois.
S'il est également vrai que la titularisation se fait au
moins
un
an après son insertion dans la fonction publique,
nom-
breux sont ceux qui,
au bout de six ou huit mois ont été titula-
risés.
L'avancement de chaque journaliste est souvent
un cas particulier propre à sa situation.
A la
Radiodiffusion,
ils se définissent d'abord
comme des obstacles à l'avancement et la promotion.
Il semble,
~
~
selon nos enquêtés,
que les sanctions disciplinaires sont
monnaies courantes.
Et durant les stages saisonniers que
nous
avons effectués dans la station, nous avons pu -vivre cette réa-
lité quotidienne.
En effet, l'ombre des sanctions hante perpé-
tuellemerit les hommes qui collaborent à la
diffusion des nou-
velles.
Et quelle est la nature des actes indisciplinaires ?

270
C'est avant tout une notion
élastique car tel
acte sanctionné aujourd'hui peut n~a\\'@tre demain s'il est
commis par un autre jouissant alors
de la protection d'un mem-
bre du gouvernement.
Cette donnée revient constamment comme un
leitmotiv tant l~expérience professionnelle en a fait un para-
mètre indispensable.
Cependant on peut énumérer ici les actes
types faisant l'objet de mesures punitives
1
-
les retards dans la présentation des émissions notam-
ment du Journal Parlé.
Il n'est
pas rare que les présentateurs
accusent quelque retard dans l'animation de leur programme.
A
ce niveau,
c'est souvent le directeur de
la Radiodiffusion qui
intervient directement pour s'enquérir du pourquoi afin de
si-
tuer les différentes responsabilités "pénales",
-
les incidents techniques advenant au cours d'une émis-
sion à l'antenne.
Par exemple,
interruption subite de discours
officiels radiodiff~sés, enregistrement défectueux d'un message
présidentiel ou ministériel,
retard au lieu des cérémonies offi-
cielles
•••
Dans ces différents cas,
c'est le ministre de
l'Information qui se manifeste.
Toutefois,
le président
de la
République ou le membre du gouvernement directement concerné
par cet incident peuvent rouspecter par téléphone.
Il n'est
pas rare pourtant que certains officiels se donnent "la peine"
de se rendre p~écipitamment à la station pour se faire entendre,
-
la diffusion d'informations "tendnncieuse" ou inoppor-
tune sans avis préalable du ministre de tutelle.
Au cours d'un
de nos stages, le professeur Ky-Zerbo,
leader du M.L.N.
(Mouve-
ment de LIbération Nationale) d'alors,
donnait une conférence
de presse
à son domicile.
Ce jour là, nous étions programmé
pour couvrir l'actualité nationale.
A ce titre,
nous nous

271
sommes rendus
audit lieu pour r~aliser notre interview.
Ce
fut fait.
Aussit8t après,
le directeur de la Radio,
ancien
étudiant de Strasbourg jusqu'en 1972 mais d~jà
rompu aux cou-
turnes du milieu,
a exigé que l'enregistrement soit entendu par
le ministre de l'Information avant d'@tre diffus~ à l'antenne.
Dans le cabinet du ministre,
notre interview qui portait sur
le thème de la conf~rence de presse
("les assises du M.N.L.
à
Koudougou et l'analyse de la situation
nationale")
a visible-
ment embarrass~ le ministre.
Celui-ci,
comme pour se laver
les mains,
décrocha son tél~phone et appela le Premier ministre
pour recueillir son avis.
Ce dernier trancha sans la moindre
hésitation:
"je ne veux pas entendre parler du M.N.L.
à
la
Radio".
Et la volonté du Premier ministre fut faite.
L'exemple montre bien l'ampleur du risque que
prendrait un Journaliste à diffuser des messages au nom
de
"l'objectivité" ou
du souci d'informer".
Car l'objectivité
est définie par l'autorit~ hiérarchique et l'information doit
@tre bénie avant qu'elle ne soit livrée aux auditeurs.
A chacun des ~léments d'indiscipline que nous
avons évoqués,
correspond une mesure punitive.
Mais en règle
générale la gravité de la faute est proportionnelle à la
dimension subjective que lui confère l'autorité hi~rarchique.
Il y a donc plusieurs types de sanctions :
-
l'avertissement.
Il s'agit d'une remarque
verbale
,
mettant en garde l'individu contre toute récidive
-
la mise à pied.
C'est la suspension de ses fonctions
pour une durée déterminée.
A Ouagadougou la pratique révèle
qu'il ~'agit plut8t d'une suspension
de quelques jours
de

272
salaire
le bl~me.
Il entre noir sur blanc dans le dossier pro-
fessionnel et peut compromettre gravement la carrière lorsque
l'auteur accumule
jusqu'à trois blâmes.
Dans œe cas,
le "cou-
pable" est suspendu de la fonction publique à la demande du mi-
nistre de l'Information.
Dans la pratique,
le blâme est fréquent à tel
point que m~me les journalistes coulants, devenus ministres
par la suite,
ont été souvent blâmés dans l'exercice de leur
profession.
Le moins qu'on puisse dire est qu'on ne lésine pas
dans la distribution des sanctions.
-
Après le blâme,
i l y a la suspension d'antenne.
Celle-
ci peut prendre plusieurs formes
: ou bien le journaliste
n'est plus autorisé
à
.accéder au microphone ou bien,
i l est
simplement détaché dans un bureau au ministère sans attribution
précise.
Ce dernier cas concerne uniquement les cadres supé-
rieurs.
-
Enfin
la révocation de la fonction publique.
Jusqu'ici ce recours n'a pas encore
été pronnoncé à l'endroit
d'un journaliste ou communicateur professionnel de la Radiodif-
fusion.
Mais ceci est loin de signifier Qu'une telle mesure
n'est pas applicable dans
l'immédiat.
Ce caere répressif est d'autant plus vivant
qu'il n'y a pas de syndicat véritable de journalistes
Voltaiques.
En 1974, a été créée l'Association Nationale des
Journalistes de Haute-Volta
(A.N.J.H.V.) avec pour objectif de
"défendre
les intérêts matériels et moraux"
de<
ses membres.
Dans les faits,
cette Association a davantage le profil d'une

273
amicale qui ne semble pas se soucier de son autonomie organi-
sationnelle.
Ce faisant,
c'est le Chef de l'Etat qui en est le
président d'honneur.
Les créateurs de cette Association nationale
ambitionnaient de réunir,
sans distinction de rangs et de t~-
ches,
tous ceux qui pratiquent le journalisme comme un métier,
en les rassemblant autour de ce métier et de rien d'autre.
Le
premier objectif fut,
par conséquent de faire connaître la
profession comme telle en Haute-Volta.
Et le second,
à vrai di-
re indissociable du premier,
d'assurer à un journalisme en dé-
veloppement les appuis gouvernementaux et la sécurité dans les
avantages matériels.
Les garanties de liberté et de dignité ne
semblant pas retenir l'attention des animateurs de l'Associa-
tion,
on voit mal comment ce métier cessera d'être,
à moyen
terme,
un lieu d'intrigues et de combinaisens diverses.
En effet,
les compétitions à caractère personnel
y sont mal voilées;
chacun cherchant à entrer
dans l'anti-
chambre du porte-feuille ministériel.
Ainsi,
en présentant
son bureau au ministre de l'Information en juillet 1976,
le
président de l'A.N.J.H.V.
a fait allusion aux rivalités inter-
nes
:
"...
si nous devons interpréter la composition de
ce bureau,
nous dirons qu'il est le résultat du
désir de l'homme de la presse voltaïque d'oublier
les guerelles du passé,
les conflits de personnes
et les dissertations sur la renommée de telle ou
telle école où chacun de nous a été formé"
(1).
Dans un tel climat, l'Association Nationale des
Journalistes Voltaïques peut-elle être autre chose qu'une ami-
cale ou un
lieu d'intrigues?
Cette situation ne
(1) Cf. Carrefour Africain.- 6 AoOt 1976,
p. 2.

favorise-t-elle
pas la perpétuation de la mainmise du pouvoir
sur le personnel des entreprises d'information nationales?
En définitive, s'agissant de l'avancement et des
problèmes disciplinaires on peut affirmer que l'ancienneté et
les relations personnelles constituent, en dehors du diplOme,
et de la compétence technique,
un autre moyen de progression
vers le haut de l'échelle hiérarchique.
Cette situation,
peu
dissimulée en Afrique,
se renforce au fur et à mesure qu'aug-
mentent les privilèges sociaux de l'administratioh.
C)
La fonctionnarisation du
journalisme et ses inci-
dences
humaines à la Radio
Les Journalistes n'ont aucun statut d'indépen-
dance.
Ils sont fonctionnaires,
au mieux des administrateurs
civils de l'information.
Cette dépendance de la Radiodiffu-
sion vis-à-vis de l'Etat implique pour les professionnels de
la communication des attributions d'agents de la fonction pu-
blique~
Les corps du personnel de la Radio et de la
Télévision ont été rattachés au statut général de la fonction
publique.
Il n'ya
donc pas de statut particulier aux jour-
nalistes en Haute-Volta.
On assiste à leur fonctionnarisa-
tion pure et simple,
corollaire de l'étatisation de la Radio
nationale.
Ce fonctionnarisme tout en procurant une rela-
tive sécurité de l'emploi,
semble endormir l'esprit d'initiati-
ve et étouffer la recherche de la qualité.
A cela s'ajoute
l'absence d'une Radio concurrente à l'intérieur du pays pour

275
~veiller le sens du mieux faire.
1°/
~=_~~~~~~!~~~=_~=_!~_!~~~~~~~_~~e!!g~=
Les Journalistes sont des salari~s donc soumis
au lien de
subordination.
Salariés, ils ont les m@mes droits
et,
en un sens,
les mêmes devoirs que tous les salari~s de
l'administration publique.
Ce qui les diff~rencie c'est, pr~cisément, d'@-
tre Journalistes et,
donc,
d'@tre payés par l'Etat pour remplir
cette fonction,
non une autre.
A ce titre,
ils ne sont pas
salariés comme les autres.
Auteur de sa contribution, le journaliste peut
être poursuivi pour un "délit" commis dans les limites du lien
èe subordination.
La "clause de conscience" qui permet au journa-
liste de résilier unilat~ralement son contrat (si une situation
nouvelle dans l'exercice de son métier est "de nature à porter
atteinte à son honneur,
à sa r~putation ou, d'une manière g~n~­
raIe,
à ses int~r@ts moraux") n'existe pas dans la fonction pu-
blique.
On lui reconnaît la protection au cas où un particulier
portait atteinte à son honneur et à sa réputation.
Seulement dans
l'état actuel des choses,
tout ce
qui est premis au
journaliste'~ voltaique en pareille situation
c'est de s'en aller.
Se soumettre ou se d~mettre, telle est la
tragique alternative devant laquelle se trouvent nos communica-
teurs africains.
Enferm~s dans les paradoxes avec une dignit~
de principe,
une indépendance qui n'a d'issue que le chOmage
et le d~saveu, les journalistes fonctionnaires tombent dans

276
un conformisme qui tue le dynamisme et la création.
En défini-
tive le personnel de Radio-Ouaga est sous employé et ceci cons-
titue un goulot d'étranglement.
La valse des nominations,
liée surtout à l'appar-
tenance politique ou régionale,
s'est répercutée sur le person-
nel comme le souligne ce professionnel africain :
"Elle a atteint son moral d'oD incapacité d'innover,
donc de progresser.
Aucune compétence ne s'affirme.
La plupart des agents se laissent aller à la routine,
n'ayant pas trouvé le climat et le champ d'action
propices à leur épanouissement.
La participation
des agents à l'oeuvre fondamentale de promotion éco-
nomique et sociale dont le rêle incombe à la radio
est devenue dérisoire.
La conception m@me de
la
direction,
le style de commandement évoluant sans
cesse,
i l n'était pas possible de dégager une ligne
de fonctionnement du système"
(1).
Il y a actuellement un malaise dans notre profes-
sion en
Haute-Volta
c'est un fait qui ne nous paraît pas con-
testable.
On ne considère pas que le point de vue des Journa-
listes sur la liberté d'expression ou sur les décisions d'inté-
r@t professionnel peut avoir quelque importance.
En outre
on
ne semble jamais avoir supposé qu'ils puissent émettre une opi-
nion raisonnable sur l'exploitation matérielle des informations
d'actu~lité.
Pour ~e ministère de l'Information, seuls les
directeurs des Services
(Radiodiffusion, Télévision, Agence
Voltaïque de Presse,
Presse Ecrite
••• ) sont qualifiés pour
représenter l'ensemble des professionnels.
Malgré les conditions difficiles du métier,
les
(1)
Cf. la revue "Afrique Contemporaine",
nO
94,
Nov-Déc.
1977.

277
Journalistes voltaïques cultivent dans leur quasi totalité la
tendance au vedettariat.
Cette attitude s'inspire directement
de la recherche des "honneurs"
et de l'admiration populaire.
SDr ce terrain,
i l faut évoquer ici l'importan-
ce que revêt le micro-milieu pour chaque communicateur qui ac-
cède à l'antenne.
En fait chacun a les faveurs de son micro-
milieu qui représente pour lui une sorte de terroir sacré,
un
patrimoine culturel et social avec lequel i l faut compter.
Dans
ce milieu bien circonscrit,
on trouve les parents,
les amis,
les habitants de son village,
ses admirateurs
•••
Ce monde à
soi,
généreux en compliments et en superlatifs,
exagère plus
qu'il ne dit vrai et bandent
'ainsi les yeux de certains journa-
listes radiophoniques qui,
nourris et flattés
à cette table des
~~b
excès
feurs,
se targuent d'être les meilleurs au micro.
Envoutés alors par ce mini-public,
ils refusent désormais de se
remettre en cause, la moindre critique de leurs pairs apparaît
dans'
ces conditions comme une inimi~ personnelle et une jalou-
sie coupable.
L'esprit critique
est vite compris en tant
qu'esprit de critique.
Autrement,
l'exercice du métier de communicateur
radiophonique entraîne très vite la désillusion après quelques
mois de profession en Haute-Volta.
La conception que le &~~a-
giaire et l'étudiant se font du Journalisme ne fait jamais bon
ménage avec les pratiques façonnées par le milieu local.
Une conception de la liberté de la presse vite
redéfinie en fonction des coutumes et d'un rapport de force na-
tio~a1.
La critique devient alors un luxe que le Journaliste
voltaïque ne peut se payer.

278
Ce dernier n'est-il pas culturellement attiré
vers le type de journalisme occident~l?
C'est une question
à laquelle nous tenterons de répondre dans la troisième par-
tie de notre exposé.
Ce qu'on peut dire au plan natio~al Et profes-
sionnel est qu'aujourd'hui les Journalistes de Radio-Ouaga sont
des haut-parleurs qui se font l'écho de tout le régime. (Cepen-
dant,
i l faut rendre hommage à l'originalité des médiateurs
voltaïques qui,
excepté quelques
rares
tentatives isolées,
Se sont toujours abstenus de diffuser des papiers dythirambiques
à l'endroit du régime depuis le mouvement populaire du 3 Janvier
1966.
"Le griotage de tout louange et d'obséquiosité" n'est
pas une pratique courante dans les milieux professionnels du
Journalisme
volta!que.
Pourtant ils ont tendance à craindre les diri-
geants,
à s'autocensurer à longueur d'écrits.
Il est tout
aussi vrai que les officiels voltaïques craignent aussi ces
hommes de l'information.
Ils sont conscients du pouvoir théo-
rique qu'ils détiennent au micro,
et surtout de leur impact sur
les auditeurs.
Certains avisés de ce cette crainte du pouvoir,
usent de mille subterfuges pour s'assurer ou le respect ou l ' a l -
liance des autorités publi~ues.
La Radio devient dans ce cas
un tremplin pour accéder aux postes administratifs et politi-
ques.
Une attitude qui compromet non seulement les· capacités
de rendement de la station,
mais aussi les intérêts des audi-
teurs.
A qui la faute?
Aux journalistes ou aux struc-
tures de l'Etat moderne?

219
aux premiers dans la mesure où ils n'hésitent pas
à
utiliser leur intelligence et leur mythe professionnel au ser-
vice de leurs ambitions personnelles.
A ce propos,
un journa-
liste voltaique écrit:
"L'insuffisance du personnel est aggravé par la
fuite des compétentces purement journalistiques
vers les postes politiques et de direction. Ce
mouvement s' aCo:"lIpagne d'une cessation de leurs
activités professionnelles antérieures"
(1).
Cette observation est juste mais elle restreint
énormément le domaine des responsabilités.
-
aux structures également dans la mesure où les journa-
listes sont dans un système.
Fonctionnaires de l'administra-
tion ils sont censés @tre au service de l'Etat.
Alors jus-
qu'où faut-il aller au nom du service public?
Certains journalistes conscients dénoncent
à
demi-mot certains faits qu'ils jugent contraires à l'intér@t
national.
A propos de griotage, i l est à noter que celui-ci
n'est pas le fait exclusif des Journalistes africains mais de
tous les fontionnaires qui exercent
une fonction publique.
D'une façon globale,
on peut dire que l'évolu-
tion des journalistes de l'audiovisuel sera positive dans les
années à venir.
Ces derniers soulèvent
de plus en plus des
problèmes de fond qui laissent présager une issue heureuse pour
le journalisme et les journalistes en Haute-Volta.
(1)
BAZlE
(J. H.).- Op. Cit.
p. 261.

260
CONCLUSION
PARTIELLE
La d~couverte de la radio en Europe a permis
au medium de devenir un puissant moyen de conditionnement po-
litique tant en m~tropole que dans les territoires d'Outre-
r-1 e r.
La création de la SORAFOM en 1956 entraina
la création d'une série de stations émettrices notamment dans
les territoires français non encore équipés parmi
lesquels
la Haute-Volta.
Cet organisme coordonna et planifia l'action
des diverses stations de radio qui devinrent des entreprises
d'Etat après la cascade des "indépendances".
Malgré l'apparition de la Radio en Haute-Volta,
les réseaux de communication traditionnels n'ont guère été dé-
truits.
Aujourd'hui l'influence du pouvoir tradition-
nel sur l'orientation de certains programmes radiodiffus~s
n'est plus discutée.
En fait,
la coexistence du système tra-
ditionnel (régissant sur ~es relations de subordination direc-
te) et le système moderne
(fondé sur la bureaucratie) s'est
avérée efficace : les deux se sont plus ou moins associés,
l'un pour ne pas disparaître et l'autre pour mieux contrÔler
la population.
Il y a donc irruption d'un phénomène de mO-
dernité caractérisé essentiellement par la modification des
stratifications sociales.
Ce phénomène a mis en place les gé-
nérateurs de classes sociales hors du cadre étroit des ethnies.

281
La société de la Haute-Volta "indépendante" reste pourtant
sous l'empire des contradictions sociales.
Le cadre constitutionnel hérité de la Répu-
blique française est un arsenal juridique plutôt théorique,
la
pratique y apportant des entorses selon les circonstances qui
les inspirent.
Malgré tout,
le pluralisme politique d'abord
ère
interdit sous la 1
République,
devient quasiment effectif
à
partir de la constitution de la Ile République.
Ces partis
politiques constituent les éléments modernisant car ils défi-
nissent l'Etat, orientent
l'économie nationale et l'informa-
tion et contribuent au remaniement des structures sociales.
Ce système partisan voltaique révèle
l'existence d'un modèle
de référence qui demeure celui de l'expérience politique fran-
çaise.
Pourtant, les oppositions partisanes ne sont pas celles
d'orientation idéologique mais celles que suscitent les con-
tradictions et les rivalités entre fractions adverses dans
le
but de gérer l'appareil d'Etat.
Le mouvement démocratique ne mobilise qu'une
minorité sociale mais consciente et résolue ce qui place les
syndicats au premier plan des forces agissantes à l'intérieur
du système culturel.
Enfin les représentations diplomatiques sont
dans ce paysage culturel,
des institutions vis-à-vis desquel-
les la Radio doit
avoir une délicate attention.
Ce moyen de
communication ayant un statut gouvernemental, tout ce qui est
diffusé sur les antennes est interprété comme une position of-
ficielle de l'Etat moderne.

282
Dans ces conditions,
la presse écrite,
malgrÉ
la diversité de ses titres n'a
pas
non plus une grande marge
de manoeuvre,
excepté quelques organes privés plus ou moins
remarquables.
La presse écrite reste un espace inexploré dont
le développement paraît difficile sans une
.accélération de
la scolarisation et de l'alphabétisation de nos jeunes et adûl-
tes.
Face à ces données d'ensemble,
les orientations
de la politique culturelle de l'Etat voltaique ont toujours
été improvisées ou mises en perspective avec une conception
"développementaliste" de miracle économique.
En clair,
la no-
tion de culture est généralement reléguée à l'arrière plan des
préoccupations officielles.
Sur
le plan continental,
la station entre-
tient des relations culturelles de pure forme avec les Etats
du Conseil de l'Entente ainsi qu'avec les organismes intera-
fricains
de radiodiffusions,
l'URTNA
en particulier.
Sur le
plan des relations culturelles internationales,
Radio
OUAGADOUGOU reste très liée avec Radio France Internationale
dont les programmes sont régulièrement diffusés sur nos anten-
nes.
Héritière de la culture française,
la
Haute-Volta s'est reposée sur les dispositions législatives de
1881
applicable à la presse en y
apportant toutefois quelques
modifications pour la réglémentation du
droit de l'Information.
Au demeurant cette réglémentation présente constitutionnelle-
ment un caractère libéral.
L'organisation interne, la conception des

283
structures et la gestion matérielle sont encore fondées sur
l'expérience de la SORAFOM.
Cet
alignement sur le passé
est
si profond que l'infrastructure technique de Radio OUAGA
est probablement la plus faible d'Afrique.
Le parc radiophonique voltaique en revanche
se situe dans la bonne moyenne des Etats africains.
Soit en-
tre 600 000 et 800 000 postes-récepteurs.
Mais ce chiffre pa-
rait déjà dépassé.
Le personnel de la Radiodiffusion présente
des insuffisances numériques et qualitatives que le nombre
d'étudiants en formation ne semble pouvoir combler dans l'im-
médiat.
A ce props, il faut dire que la recherche des honneurs
et du confort personnels amène la majorité des cadres
supérieurs formés à accepter les postes bureaucratiques de di-
rection et ceci au détriment d'une amélioration de la produc-
tion radiophonique locale.
On retrouve à ce niveau le ph~no­
mène classique de la fuite des compétences professionnelles
engendrée par la fonction publique des Etats africains.

284
DEUXIEME
PARTIE
5 TRU C T URE
MOR P H 0 LOG l QUE
DES
PRO G R A MME 5
RAD 1 0 -
P HON l QUE 5
E N
H A U T E -
VOL T A

285
SECTION
l
APPROCHE
ANALYTIQUE
DES
PROGRAMMES
DE
RADIO
OUAGADOUGOU
C h a p i t r e
p r e m i e r
A n a l y s e
q u a n t
i
t a t
i v e
1°/
Objectif
et
méthode
Dans ce chapitre,
notre objectif est de montrer
les rapports de force horaires existant dans l'utilisation des
langues et dans la répartition par nature des programmes radio-
phoniques en Haute-Volta.
Quels programmes en quelles langues
et dans quelle proportion ?
Pour y parvenir,
i l nous a semblé indispensable
de donner un aperçu général de l'évolution quantitative des
programmes de Radio-Ouagadougou depuis 1959.
Y a-t-il ou non égalité de temps d'antenne entre
la langue
~officielle, le français, et les. 16
~angues loca-
les
utilisées à l'antenne? Ce point implique la recherche des
relations ou rapports entre Radio Nationale,
Radio Rurale,
Ra-
dio Scolaire et la Station régionale de Bobo-Dioulasso.
Le vo-
lume horaire imparti à chacune d'entre elles peut être

286
rév~lateur de l'importance et de
l'intérêt que les pouvoirs
publics leur accordent.
Après ce tableau général,
nous ferons une appro-
che plus systématique en tentant d'établir une classification
des programmes en trois catégories: émissions d'''information'',
émissions "éducati ves et culturelles", émissions "récréatives
et de divertissement".
Dans notre entendement il s'agit
de
mettre en relation l'''information'', l'éducation" et la "distrac-
tion" que constituent la devise de la station.
C'est également
une façon de faire ressortir non seulement les tendances domi-
nantes des programmes mais aussi d'établir une comparaison sta-
tistique des différents résultats.
Cette méthode de classification, pas plus
que
n'importe quelle autre approche quantitative, ne prétend
pas à
une explication exhaustive de ce que la Radio Voltaïque propose
à ses auditeurs.
Elle doit donc être appréciée en tenant comp-
te des limites et des nuanc~s qu'il convient d'apporter à ce
type de
classification.
Il est, en effet, difficile de présenter suivant
une classification internationale les statistiques relatives
aux programmes de Radiodiffusion à cause du manque d'uniformi-
té des définitions et des classifications nationales.
Au BENIN
et en HAUTE-VOLTA, les émissions éducatives n'ont ni la même
résonance ni le m@me contenu. En définitive, les émissions
de
"divertissement" ne sont-elles pas des émissions de "culturel-
les et
éducatives"?
Nous disposons, pour notre station de OUAGADOUGOU,

287
des données relatives aux programmes hebdomadaires sous la for-
me d'une énumération des titres.
Il est donc plus difficile de
trouuer des critères scientifiques pour classer en groupes ho-
mogènes les éléments très divers dont se composent les pro gram-
mes.
Cependant,
nous nous semmes efforcé d'être le
plus
ri-
goureux possible avec la réserve que la subjectivité peut s'ê-
tre introduite dans notre jugement.
Notre répartition s'inspire essentiellement d'un
projet de classification internationale des programmes établi
par l'UNESCO en 1960
(1).
Dès les débuts de la radiodiffusion,
les experts et les organisations professionnelles ont éprouvé
le besoin d'établir certaines normes qui permettraient la com-
paraison des statistiques relatives à la composition des diffé-
rents programmes nationaux.
Mais un large accord sur les objec-
tifs fondamentaux des classifications et sur les catégories gé-
nérales des émissions est encore prématuré.
Dans notre étude,
nous retenons les trois caté-
gories évoquées plus haut avec une répartition des programmes
axée sur le principal sujet traité à chaque émission.
Ainsi nous considérons comme émissions d'"infor-
mation",
les bulletins d'information y compris les avis et com-
muniqués,
les revues de la presse, les émissions consacrées
à
des sujets d'actualité,
les annonces de service et la publicité.
Sous la rubrique des émissions "éducatives et
culturelles", nous désignons les programmes qui ont pour
(1)
Statistiques de la Radiodiffusion et. de la Télévision,
1950 -
1960. UNESCO,
Rapport et études statistiques,
Paris
1963.

2BB
objectif principal de stimuler la curiosité intellectuelle ou
qui présentent un caractère purement didactique.
Nous retenons
donc les causeries culturelles
(philosophie,
histoire,
sciences
exactes et naturelles,
sciences humaines et sociales), les cours
de langue et les é~issions sp~cifiques ou spécialisées (radio
éducative,
radio scolaire,
éducation civique
••• ).
Nous ajou-
tons à cette rubrique,
les émissions religieuses.
Enfin dans la catégorie des émissions "récréati-
ves et de divertissement" nous incluyons les programmes destinés
à
distraire et à délasser
l'auditeur.
Dans ce cas,
i l s'agit
de la musique, des variétés,
des émissions ludiques •••
En ce qui concerne les répartitions horaires des
programmes en langue française et
en langues locales,
nous les
avons établies en fonction
:
-
de la langue de diffusion des différentes émissions
-
des trois catégories de classification.
Ceci à des fins de comparaison statistique.
Nous
avons regroup~ d'une part les programmes en langue française et
d'autre part ceux en langues locales
(c'est-à-dire toutes lan-
gues voltaiques réunies)
en observant toujours Rotre classifi-
cation catégorielle.
Ensuite pour dégager la physionomie des langues
locales utilisées à la Radio,
nous avons quantifié le volume
horaire par langue locale en 1979.
Il faut préciser que cette t§che n'a pas toujours
êté simple.
Les programmes de certaines années p~chaient
par
l'insuffisance de précision;
autrement dit, ils ne comportaient

289
pas toujours la mention de la lanque utilisée.
Les responsa-
bles des programmes radiophoniques voltaiques tablant sur
la
routine de l'écoute qui indiquait aux auditeurs le jour et
l'heure correspondant aux programmes en leurs langues maternel-
les.
Nous avons dQ clarifier le
flou de cette situation par
élimination et parfois par
renseignements méthodiques auprès
du personnel de Radio-Ouaga et des auditeurs.
Toujours dans le cadre de la répartition du vo-
lume horaire par langue locale,
i l faut dire que les informa-
tions d'actualité représentent un volume hebdomadaire total
de
12 heures 30 minutes pour l'ensemble des langues nationales.
Et puisque les informations quotidiennes sont diffusées en 16
lanques à partir d'un texte
cde
référence redigé en français,
en peut admettre comme hypothèse de travail que toutes les
traductions requièrent un temps d'antenne identique.
Oans cet-
te hypothèse chaque langue s'adjuqe
47 minutes par semaine
pour traduire l'actualité politique,
économique et sociale.
Enfin,
par souci de rigueur,
dans cette étude
quantitative,
nous avons considéré les intermèdes musicaux ra-
diodiffusés comme difficiles à situer par rapport à la langue
en raison du plurilinguisme dans la variété musicale.
Dans
ces conditions,
nous avons écarté ce temps musical des statis-
tiques portant sur les répartitions linguistiques du volume ho-
raire hebdomadaire car chansons et musique sont tantôt en fran-
çais,
tantôt en anglais,
tantôt en langues africaines et loca-
les.
Le dernier point de notre étude quantitative
portera sur la part des émissions de coopération radiophoniques

290
françaises dans les programmes de Radio-Ouagadougou.
Pour
le
savoir nous avons recueilli les témoignages des responsables
de Radio-FRANCE INTERNATIONALE.
Nous les avons confrontés avec
les données vécues de OUAGADOUGOU.
Après ce tableau général et à l'aide des résul-
tats que nous obtiendrons, nous tenterons d'expliquer le com-
ment et le pourquoi des différentes situations:
- au niveau de l'évolution générale du volume horaire
de la station depuis sa création en 1959
-
au niveau de l'évolution
de
la
répartition catégo-
rielle des programmes
-
au niveau de l'évolution des langues locales et des
rapports de force linguistique
enfin au niveau de l'évolution des proqrammes de coo-
pération
radiophonique français
avec OUAGADOUGOU.
11°/
Essai
de
quantification
des
volumes hebdoma-
daires des proqrammes radiophoniques de 1959 à 1979
A)
Répartition des programmes de Radio-Ouaqa
en 1959
et
1960
Au premier
jour de sa mise en marche, Radio-Oua-
gadougou a émis seulement pendant 30 minutes.
Puis, dès les
jours qui suivirent, la station prolongeait ce temps d'émission
jusqu'à 50 minutes.
Ainsi dans les premières semaines de sa mise sur
pied, Radio Ouagadougou émettait en moyenne 6 heures par semai-
ne.

291
Quelques semaines plus tard,
la station diffusait
quotidiennement environ 3 heures de programmes,
totalisant une
durée hebdomadaire de 21
heures 30 minutes.
En 1960, ce volume horaire hebdomadaire est por~
té à 28 heures 30 minutes, marquant ainsi le début d'une évolu-
tion post-coloniale.
Durant ces deux premières années,
les réparti-
tions
horaires par catégories de programmes ne nous ont pas été
possibles,
la documentation ayant généralement disparu aussi
bien à Ouagadougou qu'à Paris.
B)
Répartition des programmes de Radio Ouaga en 1961
(Volume hebdomadaire
38
heures)
1- Répartition générale des programmes
-
Rubrique des
"informations :
31 %
-
Rubrique des émissions
"éducatives
et
culturelles:
30,S %
-
Rubrique des émissions
"récréati-
ves et de divertissement"
:
38,5 %
2 -
Répartition des programmes en langue française
Volume hebdomadaire
69,95 %
-
Rubrique des
"informations"
16 %
-
Rubrique des
émissions
"~ducatives
et culturelles"
:
27,3 %
-
Rubrique des émissions
"récréatives
et de divertissement
:
26,65 %

292
3 -
Répartition des programmes en langues locales
-
Rubrique des
"informations" :
15,2 %
-
Rubrique des émissions "éducatives
et culturelles
s
03,2 %
-
Rubrique des émissions "récréa ti-
ves et de divertissœment"
:
C}
Répartition des programmes de Radio-Ouaga en 1962
(Volume hebdomadaire
79 heures)
1 -
Répartition générale des programmes
--Rubrique des informations s 25 heures hebdo-
madaires soit 31,6 % du volume général hebdo-
madaire.
-
Rubrique des émissions éducatives et culturel-
l e s :
24 heures hebdomadaires soit 30,5 % du
volume hebdomadaire de Radio-Ouaga.
-
Rubrique des émissions récréatives et de di-
vertissement :
30 heures hebdomadaires
soit
37,9 % du volume hebdomadaire de Radio-Ouaga.
2 -
Répartition des programmes en langue française
(Volume hebdomadaire:
50 heures 15 minu.:
tes)
:
63,29 %
-
Rubrique des informatiQns
10 heures 15 hebdo-
madaires
-
12,65 % du volume géné-'
raI hebdomadaire de Ra-
dio Ouaga
Ce volume représente
20 % des programmes
en langue française.

293
- Rubrique des émissions éducatives et cul tu-
relIes : 20 heures hebdom~daires.
-
25,5 % du volume gé-
néral hebdomadaire de
Ce volume représente
Radio Ouaga
- et 40 % des program-
mes en langue françai-
se.
-
Rubrique des émissions
récréatives et de di-
vertissement en langue française : 20 heures
hebdomadaires.
- 25,5 % du volume géné-
ral hebdomadaire de Ra-
dio Ouaga
Ce volume représente
-
40 % des programmes
en
langue française.
3 -
Répartition des programmes en langues nationales
(Volume hebdomadaire : 23 h 30 mn)
1
30,37 %
Rubrique des émissions d'Information
12 heures hebdomadaires
~~ 16 %du volume géné-
ral hebdomadaire de
Radio-Ouaga
C~ volume représente
et 52,35 % des pro-
grammes en langues
locales.
-
Rubrique des émissions éducatives et culturel-
les : 02 heures 30 minutes hebdomadaires.
3 % du volume général
hebdoma~aire de Radio-
Ce volume représente
Ouaga.
- et 8.~ % des program-
mes en langues locales
-
Rubrique des émissions récréatives et de di-
vertissement : 9 heures hebdomadaires.

294
~~ 12 %du volume général
hebdomadaire de Radio-
Ouaga
Ce volume représente
et 39 % des programmes
en langues locales
0)
Répartition des programmes de Radio - Ouaga en 1963
(Volume
hebdomadaire
79 heures)
-Répartition générale des programmes
-
Rubrique des émissions d'information: 25 heu.
res hebdomadaires, soit 31,6 % du volume général hebdomadaire
-
Rubrique des émissions éducatives et culturel-
les
: 24 heures hebdomadaires soit 30,5 % du volume hebdomadai-
re de Radio-Ouaga.
-
Rubrique des émissions récréatives et de diver-
tissement : 30 heures hebdomadaires soit 37,9 % du volume hebdo-
madaire de . Radio-Ouaga.
2 - Répartition des programmes en franCaise
(Volume hebdomadaire:
50: hi 15 mn) : 63,29 %
- Rubrique des émissions d'information: 10 h 15
minutes hebdomadaires.
r12,65 %du volume géné-
ral hebdomadaire de Ra-
dio-Ouaga
Ce volume représente
et 20 % des programmes
en langue française
-
Rubrique des émissions éducatives et culturel-
les
20 heures hebdomadaires.
25,5 % du volume général
hebdomadaire de Radio-
Ouaga
Ce volume représente
- et 40 % des programmes en
langue française.
-
Rubrique des émissions récréatives et de diver-
tissement : 20 heures hebdomadaires.

295
t~ 25,5 %du volume géné-
ral hebdomadaire de Ra-
dio Ouaga
Ce volu"1e représente
et 40 % des programmes
en langue française
3 -
Répartition des programmes en langues nationales
(Volume hebdomadaire: 28 heures 30 mn)
: 30,37 %
-·R8brique des émissions d'information en langues
nationales: 12 heures hebdomadaires
i~ 16 %du volume général
hebdomadaire de Radio-
Ouaga.
Ce volume représente
et 52,35 % des program-
mes en langues locales
-
Rubrique des
émissions éducatives et culturel-
les en langues nationales
02 ~ 30 mn hebdoma-
daires.
3 % du volume général
hebdomadaire de Radio-
Ouaga
Ce volume représente {-
et
8,65 %des program-
mes en langues locales
Rubriques des émissions récréatives et de di-
vertissement en langues nationales : 09 heures
hebdomadaires.
~~ 12 %du volume général
hebdomadaire de Radio-
Ouaga
Ce volume représente
et 39 % des programmes
en langues
locales
E)
Répartition des programmes de Radio - Ouaga en 1964
(Volume hebdomadaire: 79 heures)
1 -
Répartition générale des programmes
-
Rubrique des émissions d'information
21
heu-
res 15 minutes hebdomadaires s~it 27 %du volu-
me général hebdomadaire.

296
- Rubrique des émissions éducatives et culturel-
les : 20 heures 30 minutes hebdomadaires soit 26 % du volume gé-
néral hebdomadaire.
- Rubrique des émissions récréatives et de diver-
tissement : 37 heures 15 minutes hebdomadaires soit 47 % du vo-
lume général hebdomadaire.
2 - Répartition des programmes en langue française
(Volume hebdomadaire 58 heures 00 mn)
: 73,41 %
-
Rubrique des émissions d'information: 9 heures
15 minutes hebdomadaires.
{~ 11,5 %du volume général
hebdomadaire de Radio
Ouaga
Ce volume représente
et 16 % des programmes en
langue française
- Rubrique des émissions éducatives et culturelles
18 heures hebdomadaires.
représenteJ[~23 %du volume général
hebdomadaire de Radio-
Ouaga
Ce volume
et 32 % des programmes
en langue française
- Rubrique des émissions récréatives et de diver-
tissement
30 heures 45 minutes hebdomadaires.
représentet~39 %du volume général
hebdomadaire de Radio
Ejuaga
Ce volume
et 52 % des programmes
en langue française
3 -
Répartition des programmes en langues nationales
(Volume hebdomadaire: 21
heures)
: 26,58 %
Rubrique des émissions d'information en lanques
nationales: 12 heures hebdomadaires.

297
i~ 15,5 %du volume géné-
ral hebdomadaire de Ra-
dio Ouaga
Ce volume représente
et 58 % des programmes
en langues vernaculaires
- Rubrique des émissions éducatives et culturel-
les en langues nationales : 02 heures 30 mn hebdomadaires
3 % du volume général
hebdomadaire de Radio
Ce volume représente [
Ouaga
12 % des programmes en
langues locales
- Rubrique des émissions récréatives et de diver-
tissement en langues nationales : 6 heures 30 minutes hebdoma-
daires.
représente{:~8 %du volume général
hebdomadaire de Radio
Ouaga
Ce volume
et 29 % des programmes
en langues locales
F)
Répartition des programmes de Radio-ouaga en
1 966 - 1967
(Volume
hebdomadaire
80 heures)
1 - Répartition générale des programmes
-
Rubrique des émissions d'information: 21
heu-
res 15 minutes hebdomadaires soit 26,6 % du volume général heb-
domadaire.
- Rubrique des émissions éducatives et culturel-
les s 28 heures 15 minutes soit 35,8 % du volume général hebdo-
madaire.
- Rubrique des émissions récréatives et de diver-
tissement
30 heures 00 mn, soit 38 % du volume général hebdo-
madaire.

298
2 - Répartition des programmes en langue française
(Volume hebdomadaire : 55 heures 30 minutes
70 %)
- Rubrique des émissions d'information: 09 heu-
res 15 minutes hebdomadaires
{~ 11,25 %du volume gé-
néral hebdomadaire
Ce "volume représente
et 16,36 % des program-
mes en langue française
- Rubrique des émissions éducatives et culturelles
23 heures 15 minutes hebdomadaires
r: 28,75 %du volume gé-
néral hebdomadaire
Ce volume correspond à
41 ,81 % des program-
mes en langue fran-
çaise.
- Rubrique des émissions récréatives et de diver-
tissement
23 heures hebdomadaires.
28,15 % du volume géné-
ral hebdomadaire
Ce volume représente( -
~ et 41 %des programmes
en langue française
3 - Répartition des programmes en langues nationales
(Volume hebdomadaire: 23 heures 30 mn): 30 %
- Rubrique des émissions d'information en langues
nationales
1_
12 heures hebdomadaires.
15 % du volume géné-
ral hebdomadaire
Ce volume représente
et 52,17 % des program-
mes en langues locales
l
- Rubrique des émissions éducatives et culturel-
les en langues nationales : 05 heures hebdomadaires.

299
~- 6,25 % du volume géné-
(
raI hebdomadaire
Ce volume
représente
-
et 21,73 % du volume
des programmes en lan-
gues nationales
- Rubrique des émissions récréatives et de diver-
tissement en langues nationales : 6 heures 30 minutes
ra - 7,5 % du volume géné-
C
é
e volume repr sente 1_ ral hebdomadaire
L et 26,08 %du volume
des programmes en lan-
gues nationales
G)
Répartition des programmes de Radio Ouaga en
en
1973 - 1974
1 - Répartition générale des programmes
- Rubrique des informations : 25 heures 40 mn
Ce volume = 30,12 % du volume général hebdomadaire.
- Rubrique des émissions "éducatives et culturel-
les"
30 heures 15 minutes;
Soit 36,14 % du volume général hebdomadaire de Radio Ouaga
-
Rubrique des émissions "récréatives et de di-
vertissement" : 27 heures 35 minutes
;
Soit 32,53 % du volume général hebdomadaire
2 - R~partition des programmes en langue française
(Volume hebdomadaire: 54 heures 15 mn)
: 65,06 %
~ Rubrique des informations: 17 heures 10 ;
Ce volume représente.- 20,48 % du volume général
• -
68,68 %de la totsli té des rubri-
ques dites d'information
(Langues Nationales et Française)
.- 31,48 % des programmes en langue
française.

300
-
Rubrique des émissions "éducatives et culturel-
les" :
18 heures 15 minutes
Soit .- 21,68
du volume général
.-
60,19% de la totalité des programmes
"éducatifs et culturels".- (Langues Nationales et Langues Fran-
çaise)
~- 33,33 %des programmes en langue fran-
çaise.
-
Rubrique des émissions "récréatives et de diver-
tissement" s 18 heures 50 minutes
hebdomadaires.
Soit
.- 22,89 %du volume général
. - 67,64 % de l'ensemble des programmes é-
ducatifs
(L.
N.
et langue française)
0 -
35 %des programmes en langue française
3 -
Répartition des programmes en langues natio-
nales
(Volume hebdomadaire 29 h 15 mn
:
34,93 %
-
Rubrique des émissions "d'informfiltion"
:
B heures 30 minutes.
Ce volume = .- 9,63 % du volume
général
• - 32,67 %des programmes "d' infor-
mation"
(langues nationales et langue française)
.- 27,58 % des programmes en langues
locales
-
Rubrique des émissions "éducatives et cultu-
relIes: 12 heures.
Soit .- 14,45 % du volume général hebdomadaire
• - 39,80 % de l'ensemble des programmes
"éducatifs"

301
. - 41 ,37 ~ des programmes en langues du
pays.
. - Rubrique des émissions "récréatives et
de divertissement :
8 heures 45 minutes.
Soit .- 10,84 % du volume général hebdomadaire
• - 30,89 % de l'ensemble des programmes "ré-
créatif"
.- 31 % des programmes en langue nationale.
H)
Répartition des programmes de Radio-Ouaga en
1975 - 19 76
(Volume horaire hebdomadaire
105 heures 30 mn)
- Répartition générale des programmes
- émissions d'information : 42 heures 1 6 minutes
hebdomadaires, soit 40 % du volume hebdomadaire général
-
émissions éducatives et culturelles :
29 h 07mn
hebdomadaires soit 28 % du volume total
-
émissions récréatives et de divertissement
34 heures 07 mn hebdomadaires soit 32 % du volume général
2 -
Répartition des programmes en langue française
(Volume hebdomadaire:
71
heures 09)
:
67,61
%
-
émissions d'information:
26 h 46 mn hebdoma-
da ires
25 % du volume total des~programmes
soit
et 37 % du volume des programmes en langue
française
-
émissions éducatives et culturelles
16 heu-
res 16 minutes hebdomad~ires,

302
15,5 % du volume ~horaire général
et 23 % du volume des programmes en lan-
gue française
-
émissions récréatives et de divertissement :
28 heures 07 minutes hebdomadaires,
-
27 % du volume
horaire total de radio
Ouaga
Soit {
et 40 % du volume hebdomadaire des pro-
grammes en langue française
3 - Répartition des programmes en langues nationales
(Volume hebdomadaire s 34 heures 21 minutes):
32,38 %
-
émissions d'information: 15 h 30 mn hebdoma-
da ires
- 15 % du volume hebdomadaire des program-
mes de la station
Soit {
et 44 %du volume des programmes en
langues nationales
-
émissions éducatives et culturelles; 12 heures
51 minutes hebdomadaires,
{~ 12,5 %du volume total des programmes
de la semaine
Soit
et 30 % du volume des programmes en
langues locales
- émissions récréatives et de divertissement : 6 h
._- 6 %du volume général hebdomadaire
Soit {
et 18 % du volume des programmes en
langues nationales
l
- Répartition des programmes' de Radio Ouaga en 1977 -
78
Volume horaire de la semaine en 1978 : 106 h 30 "

303
La répartition de"
ces heures était la suivante :
-
Répartition générale des ~106 heures 30 minutes
-
langue française
(59 heures)
et langues loca-
les
(40 heures)
-
Total horaire hebdomadaire des
programmes d'in-
formation:
43 heures 35 minutes smit 41
% du volume hebdomadai-
re total.
-
Total horaire des émissions d'éduc~tion et de
culture:
39
heures soit 37 % du volume hebdomadaire de Radio
Ouaga
-
Total horaire hebdomadaire des rubriques ré-
créatives et de divertissement 23 heures 30
,
soit 22 % du volu-
me hebdomadaire
2 -
Répartition des programmes en langue française
(Volume hebdomadaire 59 heures)
:
55,66 %
-
émissions d'information:
28 heures 35 minutes
représente{'~ 27 %du volume général
hebdomadaire
Ce volume
et 48 % du volume des
programmes en langue
française
-
émissions éducatives et de culture
23 h 30
-
22 % du volume général
hebdomadaire
Ce volume représente {
-
et 39 % du volume des
programmes en langue
française
-
émissions de divertissement :
6 heures SS
-, 6 % du volume total heb-
~ domadaire
Ce total représente {
-
et 11
% du volume hebdo-
madaire des programmes
en langue française

304
3 -
Répartition des programmes en langues nationales
(40 heures hebdomadaires)
:
37,73 %
-
émissions d'information:
15 heures hebdoma-
daires
-_ 14,5 % du volume total hebdoma~aire
Soit {
et 37,5 % du volume hebdomadaire des pro-
en langues nationales
-
émissions éducatives et culturelles:
15 h 30
hebdomadaires
{ - 15 % du volume total hebdomadaire
Soit
37 % du volume des programmes en langues
nationales
-
émissions récréatives et de divertissement :
9 heures 30 hebdomadaires
-9 % du volume hebdomadaire général
Soit f_ et 23 %du volume hebdomadaire des program-
mes en langues nationales
4 -
Le volume horaire de la Radio Rurale
Les proQuctions hebdomadaires de la Radio Rurale
s'élèvent à 48 h 30 mn. Soit 46 % du volume total hebdomadaire.
Cependant,
seulement 40 heures sont diffusées en
langues locales.
La Radio Rurale qui représente théoriquement 46%
des programmes de la semaine ne constitue en fait que 38 % du
volume horaire général
J)
Répartition des programmes de Radio Ouaga en 1979
Volume horaire hebdomadaire en 1979 :
106 h 30 mn
1 -
Répartition générale des 106 heures 30minutes
-
Langue française:
(58 h 55 mn et langues lo-
cales
(40 heures)

305
-
programmes d'information: 45 h 10 mn soit
43 % du volume hebdomadaire total de Radio Ouaga.
- programmes éducatifs et culturels: 40 h 30 mn
soi t 38 % de,:- la totalité des heures
d'émission hebdomadaire s ~
- programmes récréatifs et de divertissement :
20 h 50 mn hebdomadaires soit 19 % du volume général hebdom~-
daire de la station nationale.
2 -
Répartition des programmes en langue française
(Volume hebdomadaire 58 h 55 mn ) :
55,66 %
- Rubrique des informations en langue française
29 h 25 mn hebdomadaires
28 % du volume général des heures d'é-
mission de la semaine
et 50 % des programmes en langue fran-
çaise.
- Rubrique des programmes éducatifs et culturels
en langue française z 24 h 15 mn hebdomadaires
Ce volume
~: 23 %du volume total
des heures d'émission
hebdomadaires de Radio
représente
Ouaga
et 42 % des programmes
en langue française
- Rubrique des émissions récréatives et de diver-
tissement en langue française: 05 h 15 mn hebdomadaires
i- 5 %du volume général
de Radio Ouaga
Ce volume représente
et 8 % des programmes
en langue française
Dans les programmes en langue française,
il faut
faire deux remarques :
- la part dévolue à la Radio Scolaire représente 5 h 15
minutes hebdomadaires soit 5 % du volume général et 9 % des pro-
grammes en langue française

,JUO
_ la part dévolue aux productions étrangères reçues au
titre de la coopération radiophonique et diffusées chaque se-
maine sur les antennes de la Radio Nationale représente théori-
quement 5 heures 05 minutes hebdomadaires.
Soit donc près de
5 % du volume général de la station et près de 9 % des pro gram-
mes en langue française.
3 -
Répartition des programmes en langues nationales
(Volume hebdomadaire:
40 heures)
:
37,73 %
-
Emissions d'information en langues nationales:
15 h
35 mn hebdomadaires
représente~~15 %de l'ensemble des émis-
sions de Radio Ouaga
Ce volume
et 38 % des programmes en
langues nationales
-
Emissions éducatives et culturelles:
13 heures 40 mn
1~ 13 %du volume horaire heb-
domadaire de Radio Ouaga
Ce volume représente
et 33 % des programmes en
langues locales
-
Emissions récréatives et de divertissement:
10 heures
30 minutes hebdomadaires
~- 10 %du volume horaire
hebdomadaire de Radio Ouaga
Ce volume représente
-
et 25 % des programmes en
langues nationales
4 -
Le volume horaire hebdomadaire de la Radio Rurale
Les productions hebdomadaires de la Radio Rurale
s'élèvent à 50 heures 10 minutes soit 48 % du volume total heb-
domadaire de la Radio.
Cependant seulement 40 heures sont destinées
aux programmes en langues locales.
Dans les faits donc,
la Radio Rurale ne représente

307
que 38 %des programmes de la semaine.
5 -
Répartition par langue nationale
-
Emissions d'information
* le mooré
2 h 35 mn hebdomadaires
* le dioula
47 mn + 1 5 mn = 1 h 02 mn heb-
domadaire
* le peulh
47 mn + 1 5 mn = 1 h 02 mn heb-
domadaire
En dehors de ces trois langues locales,
impor-
tantes en raison de leur caractère véhitulaire dans le pays,
toutes les autres ne disposent chacune 'que de 47 minutes heb-
domadaires pour ses inf6rmations' d'actualité.
C'est le cas des
langues suivantes:
Kassena,
Gourounsi
(lela),
Lobi,
Oagara, Gour-
mantché
,
Bissa, Samo, Bobo,Sénoufo, Bwaba,
8aying, Marka
et
Sonrai.
-
Emissions
éducatives et culturelles par lan-
gue nationale.
le mooré
3 h 25 mn hebdomadaires
le dioula
3 h 05 mn hebdomadaires
le peulh
h 45 mn hebdomadaires
le gourounsi
(kassena et lela) 45 mn hebdomadaires
le lobi
35 mn
hebdomadaires
le dagara
35 mn
hebdomadaires
le gourmantché
50 "
"
le bissa
25 "
"
le samo
45 "
"
le bobo
1 5 "
"
le sénoufo
1 5 "
"

308
- Emissions récréatives et de divertissement
par langue nationale.
le mooré
2 h 30 mn
hebdomadaires
le dioula
2 h 30 mn
hebdomadaires
le peulh
2 h 30 "
"
le gourounsi
h 30 "
"
le gourmantché
h 1 5 "
"
le bwaba
0 h 1 5 "
"
Pour permettre de mieux suivre et de mieux com-
prendre notre analyse,
nous synthétiserons l'ensemble de ces
données statistiques en trois ou quatre gDoopes de tableaux et
graphiques sur lesquels porteront nos commentaires d'explication.
Il ne s'agira pas dans ces tableaux de reprendre intégralement
ce que nous venons de parcourir mais d'en retenir les caracté-
ristiques essentielles.

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1

311
IIIO/
Caractéristiques de l'évolution générale du volu-
me horaire hebdomadaire de Radio Ouagadougou de
1959 - 1979
A la création de la station en 1959, celle-ci
émettait ~ peine 06 heures hebdomadaires dans les premières se-
maines.
Quelques semaines plus tard, la station diffusait
quotidiennement environ 3 heures de programmes, totalisant
une
durée moyenne hebdomadaire de 21
h 30 mn.
En 1960, la Haute-Volta devenue "indépend1Bnte"
fait passer ce volume horaire à 28 heures
30 minutes.
Une année après, la progression des
heures to-
~alise 38 heures par semaine.
De 1959 à 1961, le rythme de croissance a été
de 600 % ; cette extension, si l'on se réfère aux publications
officielles de cette période, serait dQ à la volonté de la pre-
mière République de Yaméogo de faite de la radio un puissant
moyen de gouvernement et d'''encadrement''.
Cette idée se confirme particulièrement en 1962
où le volume hebdomadaire réalise un bond spectaculaire en pas-
sant de 38 heures à 79 heures, soit donc une augmentation de
plus da 100 % de sa capacité initiale.
Ce grand souffle donné
à la Radio correspond à des opérations conjuguées de politique
intérieure et extérieure.
Au plan intérieur, le régime d'alors entendait
instaurer l'autorité de l'Etat et soumettre toutes les couches
de la population aux directives émanant de Ouagadougou, capita-
le politique de la nouvelle République.

312
C'est un aspect de la centralisation du pouvoir.
Ainsi que le disait Monsieur SAGOSSIRO SANON, ministre de l'in-
formation
"une station de radiodiffusion qui soit en quelque
sorte la voix de la région,
susceptible d'expri-
mer à travers des émissions variées,
ses activi-
tés ••• afin que de partout on puisse entendre les
battements de son coeur"
(1).
La progression spectaculaire de 1961
à 1962 est
dOe essentiellement à l'équipe de
base qué dirigeait Pierre
Barry. Celle-ci a pu .. réaliser une série d'émissions expérimen~
tales pour définir exactement les conditions d'exploitation de
la station.
A partir de 1963, les émissions deviennent quasi-
régulières avec un volume qui évoluera avec une certaine cons-
tance.
L'année suivante,
le ministre français de la coo-
pération accorde une aide technique pour le développement de la
radiodiffusion de OUAGADOUGOU et pour la construction de la sta-
tion régionale de BOBO-DIOULASSO.
De cette"aide", le président Yaméogo dira qu'elle
"a pour mission de développer les moyens d'information,
de cul-
ture et de divertissement de la Haute-Volta".
C'est donc
une
période de développement de la Radio voltaique.
Le mouvement populaire du 3 janvier 1966 qui
a
conduit l'armée au pouvoir ne semble pas avoir modifié sensi-
blement le cours de cette évolution.
Autrement dit,
la
(1)
Carrefour
Africain.- 19 Avril 1964

313
croissance verticale des heures d'émission est maintenue;
le
nouveau régime y voyant le m@me intér@t politique.
Pour preuve, la circulaire du ministère de l ' i n -
térieur et de la sécurité en 1968 demandant "une grande coopé-
ration de ses responsables
~régionaux avec l'équipe de la Radio
afin de permettre à celle-ci de
bien mener sa tâche".
Il s'a-
gissait d'une vaste campagne d'écoute radiophonique orchestrée
par le ~ouvoir Central, probablement aux fins de mesurer l'im-
pact du medium sur l'ensemble du territoire.
L'année suivante,
intervenait la réorganisation
du ministère de l'information qui a eu également pour conséquen-
ce de maintenir la montée du volume général de la station.
En définitive,
cette croissance quasi-verticale
du volume horaire s'étale sur dix
(10) ans,
de 1961
à 1971,
soit
donc une augmentation moyenne annuelle de plus de 10 %.
De 1972 à 1974,
ce taux de croissance baisse
de moitié:
5 % • Probablement en raison des divergences
ma-
nifestes au niveau du gouvernement de la Seconde République,
notamment sur la politique de l'information.
En 1974, le coup d'Etat militaire perpétré par
le général LAMIZANA et ses alliés objectifs pour se succéder à
eux-mêmes, a eu pour
conséquence immédiate la recherche de
l'affirmation d'un pouvoir plus personnel et plus militaire qui
conduira au gonflement des heures d'émission.
La création
à
cette date du Conseil National de l'Information est bien la
preuve que le "Gouvernement de Renouveau National" entendait u-
tiliser la Radio pour soutenir ses orientations.

314
En outre,
i l faut ajouter que l'inauguration du
nouvel émetteur, 100 kw/Bndes Moyennes, ainsi que celle du nou-
vel office de la Radio Rurale sont intervenues en décembre 1974.
Cette amélioration technique a également permis à la Radio Rura-
le d'augmenter le volume de ses programmes en direction des po-
pulations rurales.
D'où l'augmentation totale du volume
de
26,5 % (de 83 heures hebdomadaires à 105 heures 30 minutes
en
1975 -
76).
11 faut remarquer qu'après 1976,
la croissance
des heures d'émission se fait
très lentement
(de 105 heures 30
minutes à 106 heures 30 minutes) car la station centrale de
OUAGADOUGOU a quasiment atteint son maximum si l'on exclut l'in-
tervalle de
temps allant de minuit à 5 heures 30 minutes du
matin.
On peut conclure que Radio-OUAGADOUGOU fait ac-
tuellement le plein de son réservoir d'émission.
Une augmenta-
tion sensible du volume général est pour l'heure pratiquement
impossible à moins d'une multiplication des stations régionales.
Celles-ci déchargeraient la station-mère de OUAGADOUGOU et ac-
croitrait l'ensemble des heures d'émission radio en Haute-Volta.
Quant au volume
général des programmes en lan-
gues locales,
i l évolue régulièrement à une échelle nettement
inférieure par rapport au français qui reste la langue dominan-
te de Radio OUAGA
depuis 1959.
Deux phases importantes
-
de 1959 à 1962.
Dans cette période,
le nombre de lan-
gues locales utilisées s'accrott considérablement.
1959 1 3 langues: mooré,
dioula,
peulh.
1960
le gourounsi fait son entrée sur les antennes

315
1961
;
le nombre des langues locales croît de 100 %, il
passe de 4 à 8 langues avec l'utilisation du gourmantché, lobi,
bobo et sénouyo.
1962 ;
apparaissent le bissa et le samo
-
de 1966 à 1979.
Il faut attendre 1966, année du mouvement popu-
laire pour que
.de nouvelles langues locales soient utilisées
avec les dix autres pour la diffusion des programmes dits en
"langues vernaculaires".
Depuis cette date historique de 1966,
le nombre des heures d'émission en langues locales n'a cessé de
croître avec celui des langues
~ autochtones.
Si l'on considère la double décennie couvrant
la période
1959 -
1979, on peut dire que Radio Ouaga introduit
en moyenne chaque année une langue locale supplémentaire dans
ses programmes.
Par rapport aux cinquantes
(50)
parlers exis-
tants en Haute-Volta,
cette progression semble incapable de sa-
tisfaire certains groupes socio-ethniques avant un demi-siècle.
Cependant en
[~ratique, la vingtaine de langues
nationales utilisées à l'heure actuelle correspond
très large-
ment aux grandes variantes linguistiques existant dans le pays.
C'est donc sur le planhUm~riqU~~nrésultatfort satisfaisant qui
fait de la Radio Voltaïque,
l'une des stations les plus pluri-
linguistes du continent africain et même dans le monde.
Mais le nombre de langues locales utilisées
ne
saurait,
à lui seul,
être un critère d'appréciation suffisant.
Il nous faut donc voir comment se répartissent ces programmes
en langues nationales d'autre part.
En d'autres termes,
quel
type d'émission est diffusé dans ces différents parlers? C'est
ce que nous dirons les pages suivantes.

316
Ivoi
Evolution des répartitions catégorielles des pro-
grammes de Radio Ouaga de 1959 -
1979
A)
Exposé des données
(Cf.
pages suivantes)

Pourcentages des différentes rubriques de Radio Ouagadougou
t-
(langue
française
+
langues locales)
i"l
Années
Volume horaire heb-
Volume total des ru-
Volume
total des
Volume total
domadaire total
briques d'information
rubriques "éduca-
des x:ubriques
tives et culturelles" "récréatives-et
de divertisse-
ment"
1959
21
h 30
32 %
20 %
48 'fa
1960
28 h 30
-
-
-
1961
38 h
31
%
30,5 %
38 %
1962
79 h
31 ,6 %
30,5 %
37,9 %
1963
79 h
31 ,6 %
30,5 %
37,9 "/0
1964
79 h
26,6 %
26 %
47,4 %
1965
79 h
28 %
30 %
40,41 %
1966-1967
80 h
26,6 %
35,8 %
38 %

co
Pourcentages des différentes rubriques de Radio OUAGADOU&QU
..-
C"'"l
(langue française
+
langues
locales)
Ann~es
Volume hebdoma-
Volume total des
Volume total des ru-
Volume total
daire total
rubriques d'"infor-
briques "éducatives
des rubriques
mation"
et culturelles"
"r~créat'ves";
et de divertis-
sement"
1968-1969
Non
archivés,
portés
disparus
1 9 70-1971
79 %
28,2 %
30,5 %
30,20 %
1973-1974
83 h 30
30,12 '10
36,14 '10
32,53 %
1975-1976
105 h 30
40 '10
28 %
32 %
1977-1978
1 06 h 30
41
%
37 '10
22 %
1979-1980
106 h 30
43 %
38 %
19 %

~
Pourcentage de la répartition des progr~mmes radiophoniques par rapport
.-
fT")
aux volumes
horaires
annuels
Années
Rubrique des émissions
Rubrique
des émissions "édu-
Rubrique des émissions
"d'information"
catives et culturelles"
"récréatives et de di-
vertissement"
*L. F.
**L. L.
L.
F.
L. L.
L. F.
L. L.
1959
30 %
2 %
20 %
o %
48 %
o %
1960
Programmes
irrégulièrement
diffusés
1961
16 %
15,2 %
27,3 %
3,2 %
26,65 %
11 ,35 %
1962
12,65 %
16 %
25,5 %
3 %
25,5 %
12 %
1963
12,65 %
16 %
25,5 %
3 %
25,5 %
12 %
1964
11 ,5 %
15,5 %
23 %
3 %
39 %
8 %
*L. F. = Langue
française
**L. L. = Langues locales

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Pourcentage de la répartition des programmes radiophoniques par rapport
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aux volumes
horaires
annuels
Années
Rubrique des émissions
Rubrique des émissions
Rubrique des émissions
d'''information''
"éducatives et culturelles"
"r~créatives et de
divertissement"
L. F.
L. L.
L. F.
L. L.
L. F.
L. L.
1965
13 %
15 %
27 %
3 %
2 B, 06 O/C,
12,35%
1966
11,25 %
1 5 %
28,75 %
6,25 %
28,1 5 %
7~S %
1967
11,25 %
15 %
28,75 %
6,25 %
28,15 %
7,5 %
1968-1969
Non
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portés
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1970
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1971
13 %
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Pourcentage de la répartition des
programmes radiophoniques par rapport
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L. L.
L. F.
L. L.
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L. L.
1973':'f974
20,48 %
9,63 %
21,68 %
14,45 %
22,89 %
10,Bla %
1975
25 %
15 %
15,5 %
12,5 %
27 %
6 %
1976
25 %
15 %
15,5 %
12,5 %
27 %
6 %
1977
27 %
14,5 %
22 %
15 %
6 %
9 %
1978
27 %
14,5 %
22 %
15 %
6 %
9 %
1979
28 %
15 %
23 %
13 %
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326
divertissement" seront plus ou moins sacrifiées au profit des
rubriques "éducatives et d'information".
Cette chute sans pré-
cédent doit @tre attribuée en partie à l'actuel directeur de la
Radio nationale,
ancien responsable de la Radio Rurale et parti-
san chevronné d'une
"Radio au service du développement".
On peut y voir également l'enprise culturelle de
plus en plus grande de la République Fédérale
,Allemande sur la
radio voltaïque par l'intermédiaire de la Radio Rurale et de
ses programmes.
Il faut rappeler que l'Allemagne Fédérale
a
participé activement à la création du
"Centre Interafricain
d'Etude en Radio Rurale de OUAGADOUGOU".
2 -
Evolution comparative des répartitions catégoriel-
les des programmes en langue française et en lan-
gues locales
-
la rubrique des
"informations" est caractérisée par u-
ne certaine stabilité de 1960 à 19J3
(autour de 12 % du volume
gén~ral hebdomadaire de la station).
Ce constant équilibre
s'explique pour deux raisons:
a) En dehors des éditions d'actualités quotidiennes la
Maison ne se donnait
guère
d'initiatives particulières dans'
le sens de l'approfondissement des événements.
Elle n'avait
donc aucun magazine digne de ce nOm et le service de la Rédac-
tion était dans un appauvrissement intellectuel.
b) la station a longtemps évolué par improvisation
et
par tâtonnement en raison de l'insuffisance de personnel jour-
nalistique compétent susceptible de proposer et d'animer des
magazines ou commentaires d'actualité.

321
En 1973-1974 avec le lancement des programmes
telles "Retrospective de l'Actualité de la Semaine", création
de la "cinquième édition d'actualité" de 22 heures 30 ont rela-
tivement gonflé ce volume.
Par ailleurs, il faut remarquer qu'à partir de
1975, les avis, les communiqués et les annonces de service vont
prendre un essor non négligeable, aidés en cela
par la pu-
blicité sonore et·
la page nécrologique.
Ce phénomène va s'ac-
centuant depuis cette date ; ce qui portera le volume total de
la rubrique des "informations" en langue française à 28 % du
volume général hebdomadaire en 1979.
- Le volume des émissions "éducatives et culturelles" en
langue française,
tout COmme celui des "informations" observe
la même stabilité sur une langue période (environ 27 ~ de 1961
à 1971).
Cette proportion
est fort importante compte tenu de
la situation de plurilinguisme que conna!t le pays
et aussi
du fait qu'elle représente plus d'un quart du volume général.
Seconde remarque: à l'inverse de la rubrique
des "informations" en langue française, on
note une regression
quantitative des programmes dits culturels à partir de 1973 (de
5 à 10 % en moins).
A notre avis, les mêmes raisons évoquées
plus haut (multiplication des langues locales et émissions édu-
catives de la Radio Rurale) expliqueraient en partie ce recul
arithmétique de la langue officielle.
Enfin la part des programmes "récréatifs" en
langue française présente une évolution intéressante : de 48 %
en 1959 elle tombe à 5 % en 1979 après une stabilité moyenne
autour de 25 % jusqu'en 1976.
Ce "forcin~" ne peut être

expliqué que par l'accroissement des programmes en langues na-
tionales.
- En effet une analyse comparative des résultats révèle
le stagnation des
,rubriques d'"information" en langues indigè-
nes (15 % environ) de 1961 à 1979, et ce en dépit de l'accrois-
sement du nombre de ces langues locales.
- En revanche, les programmes dits "éducatifs"
en ces
m@mes langues passent de 0 % en 1959 à 13 % en 1979.
Si la
progression arithmétique
n'est pas sans intérêt, il faut dire
que ce volume demeure très insuffisant pour la masse des audi-
teurs voltaiques.
A bien regarder notre tableau, il apparaît
clairement que cette rubrique "éducative et culturelle" stagne
pendant plusieurs années autour d'un pourcentage franchement
dérisoire: 3 % en moyenne de 1961 à 1971.
A partir de 1973 et
jusqu'en 1979 cette moyenne
est multipliée par quatre mais ce résultat n'est vraiment posi-
tif que sur le plan de l'enregistrement statistiq~e.
- Dans le domaine des émissions de "divertissement"
en
langues locales, on observe seulement les variations suivantes
de 1961
à 1979
* un minimum de 6 % entre 1970 et 1976
* un maximum de 12 % entre 1961 et 1962
soit donc une moyenne de 9 % en 20 ans.
Cependant, on observe que depuis 1977, ce volu-
me des "divertissements" en langues locales est supérieur
à
celui en langue française.
En résumé on peut dire que le temps d'antenne
imparti aux langues Voltaiques cro!t
plus rapidement que
la
moyenne du temps consacré au français.

329
Dans l'ensemble les
~missions d'''information''
et d'''~ducation'' restent statistiquement consid~rables : cha-
cune d'entre elles s'adjugeant plus d'un quart du volume total
hebdomadaire.
Si l'on considère uniquement la langue françai-
se,
on remarque
que celle-ci accroît plus particulièrement
son importance sur le terrain des "informations".
Ceci signi-
fie que la langue officielle est en Haute-Volta un outil d'in-
formation aux yeux des ~utorités compétentes.
La fonction de "divertissement" n'est plus l'ex-
clusivité de la langue française;
celle-ci semble s'amenuiser
sur ce terrain pour se maintenir substantiellement dans la ru-
brique "éducative et culturelle".
La fonction de divertissement est de loin,
la
plus n~glig~e dans l'évolution des programmes,
tant en langue
française que dans les langues autochtones.
Si le français conserve encore un pourcentage
élev~ dans les émissions "culturelles" i l faut pr~ciser que
les langues locales,
malgr~ leur variété, ne recueillent ici
qu'une part infime du temps disponible.
On peut mettre en relation l'évolution g~nérale
du volume hebdomadaire en français et en langues nationales a-
vec celle de la répartition catégorielle des programmes.
Dans
la première évolution,
le français s'impose comme langue dimi-
nante,
et dans la seconde, essentiellement comme celle de
l'''information'' et de la "culture".
Finalement la langue
de
Balzac reste la langue de travail, _de conception et

330
d'organisation de la Radiodiffusion Voltaique.
v - De guelgues remarques générales sur l'étude quanti-
tative des programmes en 1979
Etant entendu que nous insistons particulière-
ment sur les programmes actuels,
nous présentons donc les points
saillants de cette étude.
5elon les calculs que nous avons effectués
(1)
pour dégager la répartition d'ensemble du volume hebdomadaire
des programmes,
i l ressort les conclusions suivantes
:
-
les programmes en langue française accaparent 59 heu-
res sur 106 heures soit à peu près 55 % du volume général heb-
domadaire
-
les programmes en langues nationales s'adjugent 40 heu-
res hebdomadaires so~t donc 38 % du volume total.
Il faut souligner que 7 % des programmes n'ont
pu @tre classés
(7 h 50 mn) dans cette
répartition linguisti-
que.
Il s'agit des intermèdes musicaux dont i l est difficile
de savoir à quelle langue ils se rapportent.
Cependant si l'on s ' e n - t i e n t aux programmes
explicitement
rattachés au français ou auX langues locales,
les
pourcentages deviennent plus explosifs.
Dans ce cas,
au
lieu de 106 heures de programmes hebdomadaires, nous tablerons
sur un total de 99 heures, c'est-à-dire la somme des volumes
hebdomadaires en français
(59 heures) et en langues voltaI-
ques
(40 heures).
(1)
Voir
Annexes
page

331
Ainsi nous obtenons pour les programmes en lan-
gue française un rapport de 59 % contre 41 % pour les langues
locales.
Ces résultats infirment catégoriquement les chif-
~res officiels de Radio FRANCE
INTERNATIONALE
(1)
qui donnent
50 % aux programmes en langues locales
Par ailleurs,
ils ap-
portent aussi
un démenti formel aux déclarations du responsa-
ble
(2)
de la Radio Rurale qui accorde 52 heures de programmes
à cette antenne spécialisée.
A ce propos,
i l faut souligner ici le problème
de la définition de la Radio Rurale dans les programmes radio-
phoniques.
Selon la direction de la Radiodiffusion tout ce
qui est produit et réalisé par le personnel de la Radio Rurale
s'inscrit automatiquement dans les programmes de celle-ci.
Pourtant,
une telle conception n'est pas
·opérationnelle dans
le
contexte socio-culturel voltaique.
Il est difficile sinon
paradoxal de concevoir
les émissions
en langue française pro-
duites par la Radio Rurale comme ayant pour cible les masses
paysannes.
Alors que le pays compte encore aujourd'hui près de
95 % d'analphabètes parmi lesquels moins de 3 %sont suscepti-
bles de comprendre la langue officielle,
fat-elle simplifiée.
A notre avis, la Radio Rurale n'est pas seule-
ment un service spécialisé chargé de fabriquer des programmes
"éducatifs" et agricoles.
C'est
aussi et surtout à partir
des
langues locales qu'il:faut définir la Radio Rurale.
C'est
le facteur primordial dans la communication radiophonique et
(1)
Cf.
Dossier Radio Hte-Volta préparé par le Centre de Docu-
mentation Africaine
de Radio
France Internationale.
( 2) Cf. Bi n go,

332
c'est encore l'indispensable moyen de sensibilisation.
En réalité donc,
la Radio Rurale ne repr~sente
que 38 % du volume hebdomadaire total de Radio-OUAGA ou 41 % si
l'on établit le rapport total
sans les intermèdes musicaux.
Dans les programmes en langue française,
i l faut
noter les parts respectives de la Radio
Scolaire et des émis-
sions reçues au titre de la coopération radiophonique avec
Paris.
La Radio Scolaire,
pour
l'instant,
n'occupe
que
les créneaux
horaires de la Radio Nationale.
Gérée par un
organisme extérieur à la Radiodiffusion
(le Centre de Documen-
tation et de Perfectionnement Pédagogique,
lui-même dépendant
de l'Institut National de l'Education),
elle n'occupe que 9 %
des programmes en langue française et 5 % du volume total heb-
domadaire de la station émettrice.
Cependant,
i l faut bien remarquer que cette
Radio Scolaire absorbe 21 % des programmes "éducatifs et cul-
turels" en langue française.
Sur ce terrain,
l'importance de
ces émissions se mesure au fait qu'il s'agit de productions es-
sentiellement locales.
Cette importance est évidente si l'on
sait que 21 % ~e ces m@mes programmes "éducatifs et cultur~ls"
sont des productions étrangères,
françaises notamment.
Quant aux programmes de coopération de Radio
FRANCE Internationale diffusés régulièrement par Ouagadougou,
ils totalisent 5 heures 05 minutes hebdomadaires.
Soit donc
près de 5 % du volume général de la station et près de 9 % des
programmes en langue française.

%2
333
En r~alit~ le volume diffusé serait supérieur à
ce chiffre si l'on devait envisager le bilan annuel.
Ceci par-
ce-que les émi~sions envoyées par Paris donnent', lieu à des u-
tilis~tions diverses.
En dehors
des
programmes r~alisés pour
être intégralement diffusés,
i l y
a
toute une série d'~missions
qui,
par leur présentation,
permettent une utilisation "à la
carte".
Elles sont enregistr~es mais découpables,
éléments so-
nores-et écrits "pouvant être incorporés dans les magazines lo-
caux et adapt~s".
Ces prestations de RADIO FRANCE sont diffici-
les à quantifier dans la mesure où elles sont exploitées et in-
tégrées à certaines productions voltaïques.
Par ailleurs,
certaines de ces productions
étrangères sont diffusées ou rediffusées en remplacement de
tout programme dont la diffusion pose des problèmes circons-
tanciés.
Ce qu'il faut souligner encore,
c'est que RADIO
FRANCE Internationale envoie chaque semaine environ 8 heures 30
minutes d'émissions dont
5 heures 05 minutes sont
officielle-
ment diffus~es sur les antennes locales.
VI -
De l'utilisation actuelle des
:langues locales à
Radio OUAGADOUGOU
Afin de pouvoir insister sur cet aspect de l'u-
tilisation de la Radio en Haut-Volta,
nous avons tenu à nous
arrêter particulièrement sur les répartitions horaires par lan-
gue locale en 19-79.

'?zmc t -,-W'
-
334
A)
Exposé
des
données:
les considérations arithmé-
tiques ou l'inégalité entre les lanques locales
(Cf.
les
tableaux des pages suivantes)

lJ"l
Parts respectives des langues locales dans les différents
programmes
C"1
C"1
Langues
Répartition par
Volume hebdoma-
Volume hebdoma-
Volume hebdoma-
Total
locales
groupe socio-
daire des émis-
daire des émis-
daire des émis-
ethnique
sions d'''infor-
sions "éducati-
sions "récréa ti-
mation"
ves et culturel-
vas et de diver-
les
tissement"
1
Bissa
4,7 '10
47 mn
25 mn
0
1 h 12 mn
1
Bobo
6,7 '10
47 mn
15 mn
0
1 h 02 mn
Bwaba
47 mn
0
15 mn
1 h 02 mn
(1 )
Dagara-
Lobi
7,0 %
47 mn
1 h 10 mn
0
1 h 57 mn
Dafing*
47 mn
0
0
47 mn
Dioula*
1 h 02 mn
3 h 05
mn
2 h 30 mn
6 h 37 mn
Gouroun-
~i (Kas-
sena +
Lela)
5,3 %
47 mn
45 mn
1 h 30 mn
3 h 02·mn
(1)
En fait le bwaba est une variante linguistique du groupe Bobo.
Celui-ci qui
représente dans l'ensemble 6,7 % de la population, se subdivise en trois
sous-groupes :
bobo oulé ou bwaba,
bobo fing et bobo dioula.

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[T)
Parts respectives
des langues locales dans les différents
programmes
[T)
Langues
Représentation
Volume hebdoma-
Volume hebdoma-
'Volume hebdoma-
Tatal ho-
locales
par groupe so-
daire des émis-
daire des émis-
daire des émis-
raire
cio-éthnique
sions d'''infor-
sions "éducati-
sions "récréa ti-
hebdoma-
mation"
ves et culturel-
ves et de diver-
daire
les"
tissement"
Gourman-
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4,5 %
47 mn
50 mn
1 h 15 mn
2 h 52 mn
Marka*
47 mn
0
0
47 mn
Moore
48,0 %
2 h 35 mn
3 h 25 mn
2 h 30 mn
8 h 30 mn
~-
Peulh
10,47 %
1 h 02 mn
1 h 45 mn
2 h 30 mn
5 h 17 mn
Samo
47 mn
45 mn
0
1 h 32 mn
Senoufo
5,5 %
47 mn
15 mn
0
1 h 02 mn
Sonrai
47 mn
0
0
.,
47 mn
* Le Marka, le Dafing,
le Dioula et le Samo constituent le groupe Mandé
qui
rassemble au total 6,9 % de la population Voltaique.

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341
E) Les considérations théoriques et socio-politiques
dans l'utilisation des langues à la Radio
A la lumière de ces tableaux,
le problème de
l'utilisation des langues locales est posé dans toute -sa com-
plexité : considérations arithmétiques dans la répartition
du
temps entre les langues et les considérations socio-culturelles
et politiques.
1 -
Les considérations arithmétiques ou l'inégalité
entre les langues locales
A première vue,
la répartition inégale des
heures entre les langues du pays peut être comprise comme ré-
sultant d'un phénomène sociologique.
Sur l'ensemble du terri-
toire,
les langues les plus parlées sont le Mooré,
le Dioula et
le Peulh.
Cette situation explique la prédominance relative de
ces langues dans toutes les catégories de programmes.
En principe,
la répartition du temps d'anten-
ne est proportionnelle à l'importance numérique des populations
qui parlent ces langues.
Sur ce point,
une observation atten-
tive fait ressortir bien des contradictions qui,
probablement,
ne relèvent pas du hasard.
En voici quèlques exemples
:
-
le Samo est une composante de la famille Mandé
(Samo +
Marka + Dioula).
Celle-ci représente au total 6,9 % de la popu-
lation Voltaïque.
Le total horaire hebdomadaire du Samo est de
1 heure 32 minutes alors que le Bissa qui représente à lui seul
4,7 % de la population ne dispose en revanche que de
heure 12
minutes hebdomadaires.
-
le Bissa avec ses 4,7 % de la population a un volume

342
horaire supérieur au Sénoufo qui atteint 5,5 % de Voltaiques
(1
h 02 mn hebdomadaire).
-
le Gourmantché qui correspond à une tranche de 4,5 %
de la population s'adjuge un total
'horaire hebdomadaire de 2
heures 52 minutes alors que le Eobo avec 6,7 % n'obtient que
heure 02 minutes.
-
au niveau des langues locales dominantes, la m@me i-
négalité est observée.
Aucune d'entre elles ne dispose d'un
volume hebdomadaire proportionnel au nombre potentiel de ses
locuteurs.
Ainsi le peulh avec 10,5 % recueille 5 heures 17
minutes contre 8 heures 30 minutes pour le Mooré qui regroupe
cependant 48 % de la population~
Comme
nous le montrent ~ces données, la dis-
tribution du temps d'antenne par langue locale n'est pas fonc-
tion du nombre de ses locuteurs en Haute-Volta.
Car bien des
langues plus parlées que certaines utilisées aujourd'hui à
la
Radio sont encore exèlues des ondes.
C'est donc sur un autre terrain qu'il faut
chercher les fondements des rapports horaires entre les langues
nationales.
A notre avis,
ils tiennent à deux hypothèses
:
les considérations politiques qui tenment à satisfaire
les
personnalités politiques de premier plan,
à ménager certai-
nes susceptibilités
locales ou régionales pour des motifs élec-
toralistes par exemple.
-
les considérations
socio-culturelle et intellectuel-
les qui jouent pleinement au niveau des élites voltaiques. Cel-
les-ci appartenant le pl~s souvent à la sphère de décision
s'évertuent à pr@cher d'abord pour leur propre paroisse.
ce

343
facteur n'est pas négligeable dans la distribution des forces
linguistiques à la Radio et pourrait expliquer certaines iné-
galités dans le partage "proportionnel" du temps d'antenne en-
tre les langues locales.
Certaines localités ou régions,
rela-
tivement ou anciennement dotées d'écoles privées catholiques,
ont contribué à "fabrique:c ll de haut-fonctionnaires qui influent
aujourd'hui sur nombre de décisions officielles.
En définitive,
toutes les langues locales
n'ont pas accès au même type de
programmes.
On note par exemple
sur nos histogrammes précédents que six
(6)
à huit
(8)
langues
(sur les 16 utilis~es à la Radio) bénéficient des émissions
II r écréatives"
et des émissions
"éducatives".
Toutes les autres
sont,
par voie de conséquence,
privées de ces catégories de
programmes pourtant conçus pour @tre diffusés en langues
du pays.
Dans ces conditions, le champ de réception
des campagnes d'éducation sanitaire et de vulgarisation agrico-
le est forcément limité~
Toute action "culturelle ou d'éduca-
tion",
en particulier par la radio,
doit si elle veut @tre ef-
ficace,
s'appuyer sur l'ensemble des langues autochtones ainsi
que sur les besoins des
populations qu'elle veut toucher.
Il
apparait très clairement,
au regard de nos tableaux,
que les
émissions "d'éducation" ne sont ni assez longues,
ni! assez fré-
quentes,
ni assez détaillées.
La réalisation d'émissions répondant largement
aux besoins des paysans nécessiterait l'extension du temps
d'antenne consacré aux langues voltaiques ainsi que la multipli-
cation de celle-ci.

344
2 -
Les considérations théoriques et politiques sur
l'utilisation des langues locales à la
Radiodif-
fusion
A l'heure actuelle,
la Radio Voltaique conti-
nue d'hériter sans réagir d'une situation que le général de
GAULLE décrit sans ambage :
l'apparition de ces nations,
presque toutes
à
leurs' débuts,
chacune assemblant des fractions
éthniques très différentes,
à
l'intérieur des
frontières qui n'avaient été tracées,
au temps
de la colonisation,
que pour des considérations
de partage entre Etats européens ou de commodités
administratives
•••
(1)
L'apparition de ces "nations" ne va sans poser
des problèmes notamment d'ordre linguistique.
Sur ce point
l'idéologie coloniale et postcoloniale a comporté l'idée que
les langues africaines sont des sous-langues parce qu'elles ne
sont pas écrites ou parce qu'elles sont dans l'incapacité
de
traduire le monde moderne.
D'où le nom de dialectes ou de lan-
gues vernaculaires donné par la puissance coloniale.
"Les considérations de partage entre Européens"
se sont accompagnées de segmentation taxinomique au détriment
des
populations indigènes.
Ce droit de nommer a été jusqu'à
e
l'aube du XX
siècle,
une manière de nier la langue des peuples
colonisés, cette
négation avec d'autres constituant le fondement
idéologique de la "supériorité" de l'Occident sur ces "exoti-
ques".
Pourtant,
"il est difficile de dire en quoi
consiste la différence entre une langue et un dialecte" déclare
(1)
de GAULLE
(Charles).- Mémoire d'Espoir.-
Plon 1970, p. 84.

345
SAUSSURE
(1).
Il laisse entendre que la différence n'est pas
d'ordre linguistique mais d'ordre politique: la langue ne serait
jamais qu'un dialecte adapté
par l'ensemble de la nation.
Pour certains,
celui-ci est défini comme un
idiome "parlé par la classe la moins privilégiée et qui s'oppo-
se à la langue nationale" :
pour d'autres comme dérivé diachro-
niquement d'une langue
(2).
Alors les langues Voltaiques non
encore utilisées à la Radio ne seraient-elles pas considérées
en tant que langues à part entière ?
En Haute-Volta, l'absence de certaines langues
sur les antennes de la radio s'explique par les rapports
de
forces économique,
politique et culturelle à
l'intérieur des
grands ensembles linguistiques.
Cependant au regard de la langue officielle,
toutes les langues locales ont la même position sociale.
Cette
différence de fait
entre le français et les autres tient au
fait que les locales n'ont pas acquis le statùt culturel ~et
social de cette langue étrangère indépendamment de laquelle el-
les se sont développées.
Mais au nom de quels critères décider du sta-
tut culturel et social de chacun des parlers pour les classer
ensuite en langues privilégiées et en langues démunies?
En pareilles circonstances, note J. L. Calvet
systématiquement, c'est la langue nationale qui
est baptisée "langue" et les langues non natio-
nales qui sont baptisées "dialectes", et le flou
(1) SAUSSURE, cité par CALVET
(J. L.)
in Linguistique et Colo-
nialisme.-
Payot,
p. 42.
(2)
BLOOMFIELD
(L.).- Le
langage.- pp.
52-53-54 et 294-298.

346
définitoire se fait donc nécessité au service da
la situation comme elle est
(1).
En définitive,
seul le français bénéficie réel-
lement du statut de
"langue" ~ la Radiodiffusion; l'utilisa-
tion des langues locales n'étant qu'une Eoncession tactique à
la situation eoncrète.
Cette situation est,
~ l'évidence juri-
dique et politique.
Car le français est non seulement une for-
me de parler au pouvoir mais aussi celui par lequel s'exerce
l'autorité gouvernementale.
Ce rapport de force politique et culturelle en
faveur du français s'explique aussi par la donnée historique
i l est la langue du colonisateur et le mooré,
le dioula,
le
peulh et le gourounsi celle des colonisés voltaiques.
Et
ce
refus de l'égalité entre le Blanc et le Noir,
entre le Coloni-
sateur et les Colonisés trouve,
au plan de l'utilisation des
langues à la Radio, son expression dans les rapports horaires.
L'existence de ces rapports entre langue dominante et langues
dominées constitue une acceptation et un renforcement de cette
discrimination.
A notre avis, la terminologie "langues nationa-
les" nous semble peu justifiée dans la situation actuelle dans
la mesure où elles sont battues par le français,
et que ce der-
nier a déjà politiquement réussi en Haute-Volta
et en Afrique
Noire.
Il est devenu "un dialecte dont les locuteurs ont pris
une certaine forme de pouvoir dans
la médiation de certaines
formes sociales et politiques dans un certain
cadre politi-
que"
(2).
(1)
CALVET
(J. L.).- Op. Cit.
p. 47.
(2)
Ibid,
p. 54.

347
Il est frappant de constater que le problème
linguistique est singulièrement absent de la pensée politique
africaine.
Les hommes politiques étant,
pour le moment,
dans
un rapport d'utilisation-profit qui rend difficile toute idée
de changement.
La langue à la Radio est une importante clef
sociale.
Elle confère des pouvoirs exhorbitants et les res-
ponsables de l'information qui profitent de ces potentialités
n'ont aucune envie de les perdre.
C'est pourquoi nous sommes en désaccord avec
ce que démontrait STALINE en 1950 :
la langue est un instrument qui sert également
toutes les classes de la société et manifeste à
leur égard une totale indifférence.
Autrement
dit
i l n'y a
pas de langue de classe mais
un
usage de classe de la langue
(1).
Et i l conclut :
"la langue comme moyen de com-
munication entre les hommes dans la société sert également tou-
tes les classes".
Ce point de vue de STALINE nous parît simplis-
te et ne s'accomode d'ailleurs que de situations unilingues.
Dans le cas du plurilinguisme voltaïque,
nous avons une langue
do~inante (le français) que les élites parlent par besoin
et
intérêt, et des langues dominées
(celles des indigènes).
S' i l est vrai que le·, français n'est pas une
superstructure comme le dit STALINE,
i l ·
n'en ~'reste pas
moins que la division linguistique sur les antennes de la radio
en langue dominante /langues
'd6minées peut être considérée
tf) STALINE
(J.).- Apropos du marxisme en linguistigue.-
Ca-
hiers marxistes-léninistes,
nO
12 -
13,
p. 32.

348
comme un fait superstructurel.
La pensée de STALINE selon laquelle "la lan-
gue comme moyen de communication entre les hommes dans la so-
ciété sert également toutes les classes"
est dangereuse.
Ap-
pliquée à la situation voltaïque,
elle devient ridicule: en
effet moins de 5 % de la population parle le français, langue
officielle,
tandis que tout le reste ~arle autre chose.
Dans
ces conditions, i l est difficile d'admettre Que cela soit in-
différent à la lutte des classes dans ce pays.
D'autant
que
la seule façon d'accéder à l'ensemble des postes de responsabi-
lité, au statut de fonctionnaire par exemple,
est justement de
parler la langue française.
Il devient alors clair que cette
langue sert les intér~ts de classe dans la mesure où elle est
langue exclusive; c'est-à-dire qu'elle exclut les langues loca-
les
et leurs locuteurs des sphères culturelles et d'information
(du pouvoir donc).
Ainsi encagée,
la Radio d'Etat semble oublier
le sort de ses millions d'analphabètes qui n'ont pour outil de
communièation que leurs langues maternelles.
Ceux-ci ne se
comportant pas,
ne vivant pas
et
ne pensant pas à l'européen-
ne sont les laissés pour compte
dans
la
consommation
des
programmes radiophoniques.
Et plus encore,
"l'accès à l'édu-
cation q~i permet de participer à la communication des messa-
ges,
n'est plus offert à tous mais réservé à une minorité d'en-
fants
: ceux qui entrent à l'école"
(1).
Cette éducation ab-
sente dans la plupart des cas,
préside à l'agrandissement du
fossé culturel qui sépare les deux camps des forces sociales en
e
présence
(Cf. tableau des barrières socio-culturelle~ 3
partie~
HOCHET
(J.).- Evaluation de la participation au dévelop-
e
pement rural dans le canton de Koper.-
Thèse 3
cycle,
Juin 1970, OUAGADOUGOU,
C.D.P.P.

" /
"
.,:.',
349
"
VII - Les programmes franeais
de coopération radio-
phonique avec la
Haute - Volta
A)
Exposé des données portant sur l'évolution des
programmes réalisés par Radio France Interna-
tionale en direction de Ouagagougou
(Cf. nos tableaux des pages suivantes).

oU"'l
('"l
Nature et évolution des émissions réalisées par Radio
France
Internationale
en direction de la Haute-Volte
au titre de la Coopération
Radiophonique
1 971
1972
1973
1974
Nature
ouaga et Bobo
ouaga
Bobo
ouaga
Bobo
ouaga
Bobo
Repri-
ses des
548 h 30'
345 h 25'
400 h
263 h 45'
323 h 15'
125h15'
443 h 15'
chaines
natio-
nales
françai-
ses
Program-
mes spé-
699 h 30'
373 h 1 5 '
323 h 50'
663 h 15'
328 h 30'
360 h 30'
313 h 30'
cifiques
de coo-
pération
Total
horaire
1 268 h
1 442 h
30 mn
1 578 h 45 mn
1 243 h

Nature et évolution des émissions réalisées par Radio
France
Internationale
en direction de la Haute-Volta au titre de la Coopération Radiophonique
1 975
1976
1977
1978
1
Nature
Ouaga
Bobo
Ouaga
Bobo
Ouaga
Bobo
ouaga
Bobo
Reprise
des chai-
nes na-
tionales
100 h 30'
506 h
037 h
250 h
017 h 45'
040 h 45'·
01
h
01
h
françai-
ses
Program-
mes spé-
- 376 h 30'
342 h 15'
447 h
421
h 30'
467 h 30'
452 h 30'
458 h 45
432 h
cifiques
de coo-
pération
Total
horaire
1 325 h 15'
1 155 h 30'
97B h ~l()'
892 h 45'

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.355
B}
Obsevations sur l'~volution des programmes de
Coop~ration Radiophonique français avec OUAGADOUGOU
La lecture des tableaux et graphiques
(pages
précédentes) sur l'évolution des programmes de coopération ra-
diophonique français avec la Haute-Volta fait ressortir
deux
phénomènes :
-
une baisse spectaculaire et continue
des programmes
~manant des chaines nationales françaises.
-
une mont~e en fl@che des programmes sp~cifiquement
conçus et destin~s à l'Afrique Noire.
L'ensemble de ces programmes,
rapoelons-le,
sont conçus à partir de r~unions p~riodiques entre directeurs
nationaux de Radiodiffusions africaines qui expriment leurs be-
soins en la matière.
Ce principe,
mis sur pied depuis 1960,
n'a pas
~volu~ jusqu'en 1974 ; les responsables africains donnent cons-
tamment leur aval à Paris qui propose et impose.
Mais de
plus
en plus, la gén~ration montante dans les Etats africains se re-
fuse à accepter docilement les reprises des chaines françaises
qu'elle considère comme l'expression d'une volonté de domination
culturelle.
A partir de 1975 donc,
les deux types de pro-
gramme vont ~voluer dans un sens diamétralement oppos~.
Selon
Française LIGIER,
responsable des programmes de coopération
à
Radio: France Internationale,
70 % des émissions envoy~es
aux
stations africaines en 1969 provenaient des chaines nationales
françaises.
Depuis 1975,
la tendance s'est invers~e au profit
des programmes spécifiques Qui atteignent 99 % en 1976.

356
En 1960 déjà, les responsables de la coopéra-
tion radiophonique française pensaient que ce système de pro-
ductions et réalisations sonores en direction des stations de-
venues indépendantes ne tarderait pas à tomber en désuétude.
Dans la pratique,
la remise en cause officiel-
le de cette coopération n'a jamais été faite.
Et pour cause,
les problèmes d'ordre technique et professionnel rencontrés
par ces jeunes stations ont rendu
la présence française né-
cessaire, d'autant que la réalisation de certains programmes
i
1
"éducatifs et culturels" exige d'énormes moyens financiers sou-
vent au-dessus des possibilités locales.
Cette situation
est
1
interessante pour RADIO FRANCE
INTERNATIONALE qui
joue le rOle
t>
i
r
d'''une véritable agence de son au service des radios africaines".
,
,f
!
Cette
"agence"
financée par le
ministère français de la coo-
pération dispose de moyens suffisants pour créer .un rapport de
force en sa faveur.
Ainsi elle dispose d'un "Bureau des Missions
de Programmes",
créé en 1969, qui est une cellule spécialisée
dans l'étude, l'organisation et l'exécution d'opérations ponc-
tuelles demandées par les autorités africaines dans tous
les
secteurs touchant à la Radio-Télévision.
A l'origine ces interventions concernaient u-
niquement des campagnes de sensibilisation radiophonique
(puis
télévisuelle)
sur des thèmes axés sur le développement.
A partir de l'expérience accumulée au cours du
nombre croissant d'opérations et par une ré~lexion et une re-
cherche constantes,
le Bureau des Missions de Programmes,
s'est
attaché à diversifier les prestations qu'il propose à ses par-
tenaires,
tout en poursuivant l'action
entreprise
et
en

357
1
l'adaptan~,'par des perfectionnements successifs, à l'évolu-
i1
tion des demandes et des besoins.
~l
L'accroissement du volume des émissions spé-
t
cifiques s'explique par cette volonté d'édaptation à l'évolu-
tion politique et socio-culturelle des Etats africains.
On
1
1
peut y voir aussi une tendance à la personnalisation des sta-
~
/
tions destinaires qui,
progressivement,
prennent des formes
1
plus "nationales".
Cette adaptation des émissions spécifiques
[
t
explique aussi leurs succès relatifs sur les antennes africai-
i
nes et voltaiques.
Ajoutons que cette activité spéciale de
j
coopération radiophonique se fait avec la collaboration de
r
l
t1
professionnels africains qui fournissent 30 % de ces éléments
f
sonores.
1
r
On peut dire que l'ère des émissions émanant
,
des chaines nationales françaises est révolue.
En définitive,
les programmes de nos stations
africaines
se trouvent enfermés dans un carcan traditionnel:
la France contrale toujours
une partie des émissions au nom de
la
pr~pagation de la culture française.
Et ce phénomène rau-
jourd'hui n'est que plus subtil.

\\
3 SB
\\
\\ . .
- - ' \\-
Cha p i t r
e
s e c 0 n d
A n a 1 y s e
9 u a -
l i t a t
i v e
d e s
p r o g r a m mes
r a -
d i
0
P h 0 n i
g u e s
1 0 /
Objectif
et
méthode
Nous ne prétendons pas faire ici une analyse
exhaustive de tous les programmes diffusés par Radio-OUAGADOUGOU.
D'ailleurs nous en serions matériellement incapables.
Cela dit, notre
objectif est de faire une é-
tude de contenu ~ partir d'une série d'émissions que nous avons
enregistrées en Haute-Volta pour les besoins de notre recherche.
Mais de quoi sera-t-il question dans cette analyse de contenu ?
PlutOt que de
éhercher ~ donner des défini-
tions de l'analyse qualitative, il nous semble préférable de
définir les buts de notre recherche,
nos hypothèses de travail
et, ~ partir de là les méthodes à suivre, les techniques ~ ap-
pliquer, en les ajustant au cas particulier de la recherche en
matière
de radio et de télévision.
Nous ne pensons pas avoir trouvé une "recette"
dans un ouvrage ou dans un autre, mais nous
nous attelons sim-
plement au but que nous visons.
Les ouvrages que nous avons pu consulter en la
matière sont nombreux mais traitent de manière synthétique
de
la méthodologie DU de la typologie.
Ils sont même trop confus~
DU
trop vagues DU trop précis et laissent de cOté les probléma-
tiques qui sont les nOtres.

359
C'est la raison pour laquelle nous avons suivi
une méthode plutOt simple et personnelle.
En fait,
i l s'agit
d'une manière d'aborder une analyse des programmes radiophoni-
ques au moyen d'un procédé opératoire dont la rigueur peut @tre
par moments dixcutée.
Dans notre démarche,
l'objectif recher-
ché est de prouver que les résultats auxquels nous parviendrons
ne sont pas seulement des vues de l'esprit.
Dans tous les cas, l'analyse des programmes
est le moyen d'étudier le phénomène social et culturel de
la
radiodiffusion en Haute-Volta.
Notre approche se place donc
dans un contexte plutOt psycho-sociologique et socio politique.
Cependant est-il utile
de rappeler
ici cer-
taines définitions courantes de l'analyse de contenu.
La pre-
mière définition nous vient du sociologue Bernard BERELSON.
El-
le est de loin la plus connue et la plus citée:
"l'analyse de
contenu est une technique de recherche pour la description ob-
jective, systématique et quantitative du contenu manifeste de
la communication".
Roger MUCCHIELLI
la
défini t
comme "l' exameo
objectif,
exhaustif,
méthodique et si possible quantitatif
d'un texte
(ou d'un ensemble d'informations),
en vue d'en ti-
rer ce qu'il contient de significatif par rapport aux objectifs
de la recherche".
S'inspirant de celle-ci,
Albert KIENTZ
nous
~it que "l'analyse de contenu est un instrument de recherche
scientifique aux multiples usages.
Les procédés
qu'elle uti-
lise varient en fonction des objectifs de la recherche".

360
Avec un vocabulaire très behavioriste,
LINDZEY la décrit ainsi:
"technique qui consiste à affirmer
des descriptions trop approximatives et subjectives, pour met-
tre en évidence la nature et les forces relatives des stimuli
que subit le sujet".
Les auteurs du "général Inquirer"
lui ajou-
tent la notion très importante de déduction,
entraînant celle
d'inférence:
"l'analyse de contenu est
n'importe quelle tech-
nique de recherche
pour faire des déductions en travaillant
systématiquement et objectivement pour définir les caractéris-
tiques spécifiques d'un texte".
Pour l'application de notre méthode d'analyse,
nous avons choisi ou retenu des émissions suivantes :
Les "Journaux parlés" en français et en langues locales, "l'an-
thologie du mystère",
proposée par Radio-France Internationale,
la
"Soirée en mooré"
(ou "Sous l'arbre à palabre) et quelques
programmes que nous analyserons plus loin dans les chapitres
consacrés à la Radio Rurale et à la Radio Scolaire.
Et pourq uoi avons-nous c-hois i
ces émissions
pour l'analyse qualitative?
Les "Journaux parlés" sont, pensons-nous, le
reflet de la conception de l'information d'un pays.
Nous sup-
posons donc qu'il révèle explicitement le système social et cul-
turel en vigueur de part la façon dont les journalistes présen-
tent les événements nationaux et internationaux.
Une comparai-
son entre contenu manifeste des journaux radiodiffusés en langue
française et ceux en -_langues locales peut revfttir un certain
intérêt.

361
"L'Anthologie du mystère" parce que cette sé-
rie de pièces dramati~ues estJcomme le fait remarquer Radio
France Internationale~une des émissions les plus aporéciées de
l'auditoire africain.
Alors quèl contenu culturel pourrait jus-
tifier ce succès général?
Nous examinerons à l'aide des enre-
gistrements que nous avons pu obtenir à OUAGADOUGOU et à Paris
le contenu de ces programmes de coopération radiophonique.
"La Soirée en Moorée" ou "Sous l'arbre à pala-
bre" est une émission de divertissement fort appréciée des
au-
diteurs voltaiques.
C'est d'une certaine façon,
le programme
récréatif
des masses rurales analphabètes ou de tous ceux
qui cultivent encore l'amour des valeurs traditionnelles.
Il
est peut-@tre pertinent de s'arr@ter sur ce qui s'y dit.
Quant aux programmes "éducatifs" de la Radio-
Rurale et de la Radio Scolaire, nous les analyserons, disions-
nous, dans les chapitres qui leur seront
consacrés.
Dans la perspective qui est la nOtre, l'analy-
se qualitative
'se limite
d'une part au contenu manifeste de
l'information, et aux implications socio-culturelles d'autre
part.
Ce qui exclut systématiquement les approches séman~iques,
les paramètres littéraires et psycho-linguiqtiques.
Enfin il faut souligner la complexité de la
recherche qualitative en matière de
programmes radiophoniques.
Elle- exige des moyens techniques importantes : il faut dispo-
ser d'appareils de lecture, de bandes sonores, pouvoir réaliser
des enregistrements dans de bonnes conditions, avoir le temps
suffisant pour écouter et réécouter plusieurs fois le m@me

362
programme •••
Sur ce point,
force nous est de
reconnaître que
ces conditions impliquent des ressources financières considéra-
bles.
Nous n'en étions pas à la hauteur.
En clèir,
nous n'a-
vions pu jouir des perfectionnements modernes qui rendent l'em-
ploi des matériels techniques plus commodes.
Nous avons donc
travaillé sous les servitudes de l'insuffisance d'équipements
techniques.
Par ailleurs,
nous n'avons
pu obtenir dans
certains cas,
la collaboration des professionnels voltaiques
dans l'acquisition des données matérielles susceptibles d'éclai-
rer précisément notre réflexion.
11°/
Etude
des
émissions
d'information
A)
Les
journaux d'actualité en langue française
Avant d'aborder l'étude de contenu proprement
dite,
i l nous a semblé indispen~able de souligner en quelques
mots les points suivants :
l'évolution de l'information radiophonique depuis
1960
sa préparation et son traitement.
-
les sources de l'actualité radiodiffusée.
Ces points apporteront un éclairage sur l'ana-
lyse qualitative que nous ferons plus loin.

363
1 - Evolution de l'information radiodiffusée
prépa-
ration
et
traitement
Pour être panoramique, nous dirons d'entrée de
jeu que le service du journal parlé n'a pas bénéficié de tech-
niques particulières dans le traitement de l'information d'ac-
tualité.
Sur ce terrain,
les moyens techniques sant restés à
peu près invariables sous les trois Républiques.
Pas d'archi-
ves, pas de dossiers de presse,
pas d'ouvraqes généraux •••
Le service du journal parlé travaille donc sous le coup de l'im-
provisation.
L'ambiance politique et professionnelle est
également une donnée fondamentalement imperturbable.
Le person-
nel affecté au journal parlé ne dépasse guère, en
temps de pros-
périté numérique, le chiffre de 10.
Il arrive même que celui-ci
soit inférieur à 5.
['était la situation en 1978
avec les dé-
parts en stage et la cascade des nominations bureaucratiques.
Pour la préparation du Journal parlé, le servi-
ce des informations ne procédait pas
jusqu'en 1978 à une confé-
rence de rédaction, sur l'actualité à traiter.
Cette tâche é-
tait simplement dévolue à deux journalistes, c'est-à-dire
à
ceux qui étaient programmés pour présenter le journal radiodif-
fusé du jour.
Depuis 1978, une évolution a permis d'instau-
rer la conférence de rédaction quotidienne, fixée à 9 heures
précises.
Cependant, cette pratique peut-elle entraîner
une
modification de la structure et du contenu du journal parlé?
Nous le
saurons bientOt.
Nous savons que pendant les années précédentes,

364
l'information n'êtait pas traitée.
Celle-ci n'était pas
le
fruit
de l'imagination des professionnels voltaiques, mais u-
ne reprise fidèle et intégrale des textes de l'Agence France
Presse ou,
dans le cas de
l'actualité nationale,
une lecture
docile des communiqués officiels.
Aujourd'hui,
comment la page intérieure est-el-
le traitée par les Journalistes de Radio- Ouaga ?Y a-t-il davan-
tage de personnalisation ou s'agit-il toujours d'un travail
routinier et anonyme qui s'abrite derrière la dépendance des
sources
de l'information?
2 -
L'EnDnc~
des sources d'information
Les sources conditionnent inévitablement le
contenu de l'information radiodiffusée dans la mesure ou leur
éclairage ne porte pas toujours
sur les aspects relatifs
au
centre d'intérêt de la Haute-Volta.
Au plan
national
A ce niveau,
les sources ne varient guère de-
puis 1960.
Elles sont essentiellement composées:
-
de communiqués officiels du gouvernement
-
de compte-rendus
du Conseil des ministres
-
de déclarations officielles
-
de compte-rendus d'évênements rêgionaux ou nationaux
jugês importants par les autorités publiques.
C'est ;·par le canal des reportages réalisés princi-
palement dans la capitale que l'information locale est collec-
tée.
Une fois que celle-ci arrive au service du Journal parlé,
Journalistes et Techniciens doivent la mettre en forme.
Une

365
mise en forme plut8t théorique car la pratique veut que les élé-
ments sonores officiels soient diffusés dans leur intégralité.
Il faut souligner ici que l'Agence Voltaïque
de Presse
(A.V.P.) créée depuis 1964 n'est pas fonctionnelle.
Elle ne peut donc constituer une source d'information pour la
Radiodiffusion.
Dans ces conditions,
celle-ci assure elle-m@-
me et pour son propre compte les fonctions d'agence de presse
nationale.
Au
plan
interafricain
Dans le domaine des informations sur les dif-
férents Etats africains,
Radio OUAGADOUGOU ne dispose,
pour ses
renseignements,
que les messages transmis par les agences occi-
dentales:
Agence France Presse
(A.F.P.),
Agence Reuter de
la
Grande Bretagne et U.P.I.
fUnited
Press International).
Ces agences sèdent et
vendent par contrat au
gouvernement voltaïque le droit de capter,
utiliser et revendre
dans le territoire de la République le service d'informations
mondiales et africaines.
En contrepartie,
le gouvernement ac-
cepte de payer aux Agences un abonnement de 1 500 000 F CFA en-
viron versés par trimestre
(30 000 FF) d'avance et transférable
à Londres,
à Paris et Washington.
Dans ces différents contrats,
les Agences en
question sont responsables des frais de captation des services
ainsi que de leurs
distribution à Ouagadougou.
Elles s'enga-
gent également à assurer l'entretien du matériel et à fournir
quelques téléscripteurs à titre gracieux au gouvernement de la
Haute-Volta pour la réœeption desdits services.

366
Enfin, la location
des lignes téléphoniques
utilisées à Ouagadougou pour la distribution des services est
à la charge du gouvernement de la République.
A cOté de ces deux agences occidentales,
il y a
l'Agence TASS de l'Union Soviétique.
Le contrat avec celle-ci
fut signé le 2 juillet 1968 mais cet accord n'était valable que
jusqu'au 31
décembre 1969.
Depuis,
i l n'a pas été renouvellé,
probablement pour des commodités de politique étranqère.
En
principe,
cet accord prévoyait que l'Agence TASS remettrait au
gouvernement de Haute-Volta des équipements radio-récepteurs
pour la période d'action du contrat.
En outre,
l'Agence soviétique se déclarait
prête à effectuer la visite et les réparations nécessaires des
équipements une fois
par an,
et à envoyer à ses frais son ingé-
nieur à Ouagadougou.
Le contrat coOtait
une somme en monnaie vol-
taïque équivalente à 750 Roubles par trimestre
(soit plus
de
40 000 FF).
Cette somme apparaît très élevée pour le budget
du ministère de l'Information.
Pour en terminer avec les souves d'information
de Radio-Ouagadougou,
i l faut ajouter les émissions de service
de Radio France Internationale.
Ce sont des éléments sonores
constitués par des repQrtages,
interviews,
extraits de déclara-
tions ou enfin par des cpmmentaires et autres "papiersl! d'ana-
lyse susceptibles d'illustrer l'actualité africaine.
_ Sur le
plan international
A ce niveau,
les sources sont également cons-
tituées par les deux agences occidentales.

367
On soulignera encore ici les éléments fournis
par l'équipe de reporters de la rédaction de coopération dans
le domaine de l'actualité internationale.
Faute de moyens
et
de personnel,
Radio Ouagadougou a souvent recours à Radio France
Internationale pour "couvrir"
tel ou tel événement d'importance
par exemple,
l'intervention d'un délégué voltaique ou africain
à la tribune des Nations Unies,
ou la visite
du chef de l'Etat
dans
une capitale européenne}.
Cette activité spéciale de coopération se fait
sous la forme d'un duplex avec la Radio Voltaique.
3 -
Le contenu manifeste des
journaux radiodiffusés
Pour notre étude,
i l n'est pas inutile de pré-
ciser qu'il s'agit surtout d'une approche thématique portant
sur àeux périodes différentes:
l'une allant du 7 au 12 juin
inclus,
l'autre du 18 au 23 juillet inclus.
Si nous avons
choisi de prendre appui sur deux semaines distinctes,
c'est
pour éviter de tirer des conclusions Qui seraient davantage
liées aux circonstances de Quelque semaine.
Notre analyse concerne l'étude des thèmes ou
des nations Qui apparaissent dans les journaux parlés.
Mais
puisque le thème est une unité de signification,
la délimita-
tion de celui-ci est dans ce cas difficile car i l n'a pas de
mesure précise.
Il correspond dans notre approche à la réponse
donnée
à la question :
de quoi parle-t-on?
Cette réponse
est pour nous une unité de contenu.
Dans notre analyse,
nous nous limiterons au
contenu manifeste de la communication,
laissant de côté les

368
aspects linguistiques,
psychanalitiques par exemple.
Nous eR-
posons donc ici les thèmes Qui ont fait l'objet de développe-
ment dans l'actualité du 7 au 12 juin 1978 en respectant l'or-
dre de passage à l'antenne.
7
Juin
1978
Page
nationale
Le chef de l'Etat Sangoulé LAMIZANA reçoit en
audience le ministre d'Etat somalien aux affaires étrangères,
porteur d'un message au président SIAD
EARRE.
-
Des messages de félicitation parviennent toujours à
la présidence de la République à la suite de l'élection du gé-
néral Lamizana à la magistrature suprême.
* Lecture des libellés des messages en provenance de
l'Ambassade de Haute-Volta au Ghana,
du centre afro-américain
du Travail, du Commissaire européen de la C.E.E.
* Tous rendent hommage au chef de l'Etat.
-
Audience d~adieu des ambassadeurs d'Algérie,
des
Pays-Eas et des Etats-Unis d'Amérique en Haute-Volta.
-
Fin des travaux de la commission du règlement inté-
rieur de l'Assemblée Nationale.
-
Niamey abritera le second tirage en commun des 10-
teries nationales du Conseil de: l~Entente.
Départ de la délé-
gation voltaique
conduite par le directeur de la loterie Natio-
nale.
Page
africaine
-
Le président Sékou TaURE
poursuit sa visite au Togo.
Meetings populaires en son honneur à LAMAKARA et à LDME.
-
Reprise des combats en Ogaden au
Somalie.

369
-
De violents combats se déroulent entre le Front Poli-
sario et les forces marocaines.
"
U.N.E.S.C.O.
:
appel solennel de M. M'Eow,
président
de l'UNESCO pour le retour des oeuvres d'art dans leur pays
d'origine.
-
M. JALLOUD,
Premier Ministre libyen est à Paris.
On
ignore encore
les raisons de ce déplacement.
-
Karthaum :
le présièent et la délégation du comité
pour le cessez-feu au Tchad regagnent Karthoum.
-
Libreville clOture la première session ordinaire
de
l'Assemblée Nationale.
Approbation du programme économique ga-
bonais par le Fonds monétaire
international.
-
L'Afriq~e du Sud ne signera pas le traité de non pro-
l i fération , des armes nucléaires sans avoir la garantie sur la
possibilité d'avoir accès au carburant,
à la technologie et
à
l'équipement nucléaire.
Pàge
internationale
La force intérimaire au Liban n'accepterait aucune
condition posée au retrait total d'Isra~l du Sud Liban.
-
Le président SADATE n'exclut pas le recours aux armes
pour récupérer les territoires occupés.
-
"L'U.R.S.S.
peut construire des bombes à neutron en
moins de quatre ans" déclare un savant de la R.D.A.
e
-
64
confédération internationale du Travail à Genève.
Un invité d'honneur,
M.
Raymond BARRE.
-
Les U.S.A.
sont prêts à
toute éventualité avec
l'U.R.S.S." déclare le président CARTER.
-
Compte-rendu
'èe la coupe du monde.

370
-
Grande première à Djamena de la TV couleur insonore.
Mais avec un parfait synchronisme de Radio France Internatio-
nale.
8
Juin. 1978
Page
nationale
Compte-rendu du Conseil des Ministres par
le
ministre de l'Information.
- Adoption d'un projet portant encouragement ou encoura-
gement
à l'extension d'une entreprise voltaïque: énoncé
du
code des investissements voltaïque.
-
Projet de création d'un Centre de Formation Profes~
sionnelle du ministère des finances.
-
Approbation d'un marché conclu entre la direction de
l'hydraulique et de l'équipement Rural et l'Aménagement des
vallées des Voltas.
Ce marché s'élève à 157 millions de francs
CFA pour
51
forages dans la sous préfecture de TENKODOGO
et
49 puits dans la sous préfecture de ZABRE.
- Le gouvernement donne son accord pour la signature
d'une convention de 9 457 000 dollars pour les cinq prochaines
années.
Ceci pour:
* l'amélioration des capacités de l'Institut Supérieur
Polytechnique de l'Université de Ouagadougou.
* l'élargissement et l'amélioration du Centre polyva-
lent de MATOURKOU.
* la construction d'un vouveau centre agricole polyva-
lent à BOGANDE.
* le Ministère de la Santé publique
a fait une communi-
cation relative au bilan annuel de l'équipe médicale chinoise

371
installée à KOUOOUGOU en décembre 1973.
Le gouvernement s'est
félicité du travail accompli par l'équipe médicale chinoise et
donné son accord afin que la Haute-Volta soit représentée
au
voyage d'étude sur la santé publique en septembre 1978 à l'in~
tention de 7 pays francophones.
- Communication
orale du ministère du
développement
rural sur les activités de l ' OF"NACER (1) et sur la situation de
l'aide alimentaire.
-
Participation de la Haute-Volta aux réunions et con-
férences internationales :
e
* 2
session du Conseil économique et social des Nations
Unies
* Conférence des sécrétaires généraux des commissions
nationales pour l'UNESCO qui se tiendra à ABIDJAN
* Conseil d'Administration du Comité international
pour l'initiation à la science et le développement des activi-
tés scientifiques extra scolaires en Allemagne Fédérale"
* Conseil d'administration des Ecoles Inter-Etats d'In-
génieurs et de Techniciens Supérieurs de Ouagadougou et
Kamboinsé qui se réunira à LDME.
Cérémonie de signature d'un accord de siège au minis-
tère des affaires étrang~res entre l'Ecole Inter-Etats d'ingé-
nieurs d'équipement rural et la République de Haute-Volta.
- Convention de financement entre la R.F.A. et la
Haute-Volta.
- Réunion de l'Assemblée N§tionale en séance plénière
sur convocation du président du bureau d'§gepour débattre du
règlement intérieur.
(1) Office
National
des Céréales

372
9
Juin
1978
Page
nationale
-
Election du président de l'Assemblée Nationale et
compte-rendu du déroulement des événements à l'Assemblée Na-
tionale.
Page
africaine
-
Interview du chef de l'Etat zaïrois sur les affronte-
ments entre les
"ex-gendarmes katangais"
et l'armée régulière
zaïroise.
Arrivée des troupes marocaines et de la légion fran-
çaise au SHABA.
-
Le projet de création d'une
.force interafricaine
d'intervention susciste l'hostilité de certains Etats africains.
-
La SWAPO
dénonce à Lusaka la tentative de sabotage
de la lutte de libération par certains éléments.
Page internationale
-
Le point sur la situation au LIBAN.
-
La CHINE et la question de sa
'représentation au Co-
mité I~ternational Olympique (C.I.O.).
-
Le conflit entre le Vietnam et le
Kamputchea
in-
tense émigration et fuite de la zone des combats.
10
Juin 1978
Page
nationale
-
Débats houleux à l'Assemblée Nationale sur la défini-
tion de la majorité absolue.
-
Intervention du nouveau président de l'Assemblée
Nationale:
diffusion intégrale de son allocution.

373
- Composition du bureau de cette Assemblée.
- Communiqués de presse publié conjointement par
les
partis constituant l'opposition au sein du parlement (U.P.V.
,
U.N.D.D.
et R.D.A. front du refus).
- Communiqué de la présidence de la République indi-
quant qu'en route pour l'Arabie Saoudite, le président guinéen,
Sékou TOURE, effectuera une escale technique à Ouagadougou.
"Le
préfet de la ville de Ouagadougou, les présidents des institu-
tians, les directeurs des cabinets ministériels, les directeurs
et chefs de service sont appelés à accueillir le président
Sékou TOURE à l'aéroport".
Page
africaine
- Luanda : conférence organisée par la TANZANIE,
le
BOTSWANA,
la ZAMBIE, l'ANGOLA et le MOZAMBIQUE
sur le pro-
blème de la NAMIBIE.
- Mise en garde de l'U.R.S.S.
par certains pays ara-
bes contre toute intervention contre les révolutionnaires ery-
thréens.
Parution d'un nouveau magazine malien.
- Sport: "L'Etoile Filante" et le "Yennega club"
de
Ouagadougou font match nul.
11
Juin
1978
Page
nationale
- Escale technique du président Sékou TOURE à
Ouagadougou demain matin.
"Les membres du gouvernement, le pré-
fet de la ville de Ouagadougou, les directeurs des cabinets
ministériels, les directeurs et chefs de service sont invités

374
à aller saluer le
chef de l'Etat guinéen à son arrivée~.
Page
africaine
-
Les présidents
BONGO et EYADEMA battent campagne pour
la création d'une force interafricaine d'intervention soutenue
par la
France.
-
François Mitterand s'oppose à l'intervention françai-
se au
Zaire et au Tchad.
-
M.
Davis,
sécrétaire
britannique au Foreign Office
est en visite en Libye où i l a condamné les interventions étran-
gères en Afrique.
-
Condamnation de l'intervention française au Zaire
par la Tanzanie.
-
Un rapport des Nations Unies estime qu'"un ambargo
pétrolier de l'Afrique du Sud mettrait le régime de Prétoria à
genoux en deux ans".
"Sommet des pays de première ligne" consacré à
la
NAMIBIE.
Les participants réaffirment leur appui à la SWAPO
"l'intégrité territoriale de la NAMIBIE n'est pas à négocier".
-
Le président Ould Daddah rend hommage à l'armée mau-
ritanienne.
-
"Les Etats socialistes veulent un véritable désarme-
ment" déclare le ministre Ethiopien des affaires étrangères
à
l'occasion de la session spéciale des Nations Unies sur le dé~
sarmement.
-
Le président Tolbert du Libéria se rendra en visite
officielle en CHINE à l'invitation du gouvernement chinois.
-
Le Premier Ministre tunisien Heddi NOUIRA est arrivé
au Sénégal pour une visite officielle.
-
Yasser Arafat,
président de l'O.L.P.
est depuis hier

375
à Tripoli
en
Libye.
Sport
-
Le "Kadiogho-club" de Ouaga a tenu en
échec l'équi-
pe championne du BENIN, le "Dragon" au cours d'une rencontre
internationale:
"l'équipe voltaique s'est imposée sur le plan
technique devant un dragon minable".
- Championat national de première division : le "Yen-
nenga club" de Ouaga et l'A.S.F.A.V.
(1) ont fait match nul.
-
Dans les éliminatoires de la coupe des 3 5, le
"Pouloum poukou club" de Koudougou a battu l'Association des
commerçants de cette ville par 3 à 2.
- Coupe Koumi : les "11
frères de Barsalogho" ont bat-
tu les "Sports du lac de Kongousi" par un score de 2 à O.
-
Athlètisme : nouveau record du monde en Autriche sur
10 000 mètres en 27 minutes et 22 secondes remporté par
un
kenyan.
-
La R.D.A. a remporté le grand prix de vitesse en cy-
clisme.
-
France: l'équipe nationale féminine d'athlétisme a
battu celle de Belgique par 169 à 131.
12
Juin
1978
Page
nationale
-
Sékou TOURE en escale technique à Ouaga félicite le
chef de l'Etat voltaique pour sa réélection à la présidence de
la République.
- Diffusion intégrale du discours improvisé par le
chef de l'E~at guinéen.
(1)
Association
des
Forces
Armées
Vol taiques.

376
- Entretien avec le chef de l'exécutif voltaïque
- Arrivée du président Sékou TOURE en ARABIE Saoudite.
- Lecture des libellés de quelques téléqrammes de féli-
citation-
adressés au chef de l'Etat.
Soutenance des mémoires de fin d'études à l'ISPO
(Institut SupÉrieur Polytechnique de Ouaga)
-
Interview du directeur de l'ISPO à Radio-Ouaga sur
les problèmes de l'Institut~(diffusion intégrale de l'entretien).
- La Haute-Volta donne son accord pour prendre part
à
l'Assemblée constituante du Conseil International des Radios
et Télévisions d'expression française qui se tiendra à Montréal
au 19
au
23 Juin 1978.
4 - De quelques observations sur l'actualité radio-
diffusée
en
Haute -
Volta
Après cet exposé des journaux parlés, nous
pouvons faire quelques observations techniques.
Il n'est pas
question de procéder ici à une analyse des proportions horai-
res consacrées respectivement aux informations nationales, in-
terafricaines et internationales.
Une telle analyse ne saurait
se justifier
dans les limites du temps que nous avons retenues
(une semaine en Juin 1978, une autre en Juillet 1978).
En rai-
son même du caractère imprévisible de l'actualité voltaïque,
africaine et internationale,
une étude systématique sur le vo-
lume horaire imparti à chacun de ces volets ne revêt un intérêt
véritable que si elle porte sur une période particulière de
l'histoire contemporaine.
Dans ce cas, une observation compa-
rative permettrait de tirer des conclusions pratiques non aléa-
toires.

377
Dans notre optique,
nous pensons mettre en
exergue un certain nombre de caractéristiques fondamentales
dans le traitement de l'information d'actualité à la Radio Na-
tionale.
Comme nous le constations sur les pages précé-
dentes,
la structure du Journal radiodiffusé est composée d'une
triade
inusable:
-
page nationale
-
page interafricaine
page internationale.
Ces classifications sont très pertinentes
dans la mesure où i l s'aqit d'une référence géographique et
géopolitique constante.
a)
A propos de la page nationale
La justification de cet ordre immuable est rendu par l'expres-
sion
liA tout seigneur,
tout honneur",
devenue la routine du
service de la rédaction.
Dans les Ecoles de journalisme,
on enseigne
que le Journal d'actualité doit s'ouvrir avec l'information la
plus importante et la plus récente.
Cette considération pose
le problème de la définition de l'information car celle-ci est
liée à une situation donnée,
à un milieu socio-culturel précis.
Comment peut-on apprécier "l'importance" d'une
information
quand on sait que la mesure de la nouvelle dépend
des questions que l'on se pose devant l'événement.
L'unité de
mesure
est donc choisie par celui qui reçoit l'information.
Entre la priorité accordée aux informations par les Journalis-
tes et le jugement des auàiteurs,
i l peut y avoir une
marge

378
non négligeable.
Alors
est-ce la raison pour laquelle Radio-
Ouaga a choisi de présenter l'actualité par étape géographique,
pour éviter de s'embarrasser de considérations théoriques?
Ainsi,
le sens général du périple d'information va du plus pro-
che au plus lointain.
Souci de simplification ou compréhension
excessive du critère de proximité géographique?
A notre avis,
i l s'agit bel et bien d'une vo-
lonté de simplification à laquelle s'ajoute une certaine logi-
que
professionnelle propre à la Haute-Volta
-
le désir de respecter les habitudes du métier dans
l'entreprise d'Etat.
-
le refus d'apprécier l'actualité nationale,
terrain
d'action du gouvernement.
En d'autres termes,
en donnant
la
priorité absolue aux activités intérieures,
les journalistes ne
peuvent être soupçonnés de "minimiser les faits
et gestes des
pouvoirs publics.
Ils se refusent à établir une valeur hierar-
chique entre événements de politique intérieure et actualités
internationales.
-
le gouvernement responsable est,
théoriquement et
pratiquement, le meilleur juge de l'intér@t général dans le do-
maine des informations nationales.
Cette situation,
c'est-à-dire l'irruption de
"l'intér@t général" dans l'information quotidienne est une opé-
ration compromettante et dangereuse parce qu'elle aboutit
au
pis-aller,
à l'accumulation des faits officiels et, souvent,
sans le moindre effort de la part des communicateurs.
Seuls les reporters échappent, dans une moindre

379
mesure,
au carcan de la lecture fidèle des communiqués offi-
ciels.
Ayant couvert un reportage,
i l est admis qu'ils doivent
r~diger le "chapeau" introductif pour les él~ments sonores,
ou
faire un "papier" de compte-rendu sur le déroulement des év~ne-
ments qu'ils
ont suivis.
Cette rédaction,
malgré tout,
reste
sujette à la logique de la page nationale.
En guise d'exemple,
nous joignons une partie du volet national de l'actualité radio-
diffusée du 18 Juillet 1978.
«Mesdames,
Mesdemoiselles, Messieurs,
Bonsoir.
Nous commençons cette édition par un décret présidentiel.
Ce
décret dit ceci 1
./ ~ J...?TIOB 2. - L"9 D!'239nt décret
1
Cificiel de la R§publique./ ~
!~--------
..
','
./,
:--.
!

380
«Les insignes de Chevalier de l'Ordre
National ont été remis
hier soir à M. Jean
PATRIAT,
Chef de la Mission d'Aide et de Coopération de
la
République Française en fin de séjour dans notre pays~
~C'était au cours d'une sympathique récep-
tion offerte en son honneur au domicile du ministre
Patrice
OUATTARA.
Au
nombre des invités, les membres du gouverne-
ment, le corps diplomatique, des représentants d'organismes
internationaux ainsi que de nombreux Directeurs et . Chefs
de service~
C'est le ministre SOME YORGAN Gabriel qui
a
remis les insignes à M.
PATRIAT»:
BANDE
«La réponse de M. PATRIAT au mot de gratitu-
de du ministre SOME YORGAN Gabriel»
BANDE

381
Pour clore notre observation sur la
page na-
tionale,
i l faut souligner que l'habitude d'ouvrir le Journal
sur les activités officielles est si forte que les présentateurs,
à
défaut de pouvoir diffuser une information quelconque sur la
politique intérieure,
n'hésitent pas à rappeler l'actualité de
l'avant-veille comme
pour se donner bonne conscience.
A la
limite,
cette logique professionnelle a un côté arbitraire
et
simpliste.
b)
A propos de la page
interafricaine et interna-
tionale
Les informations africaines et internationales
sont une lecture des dépêches de l'Agence
France Presse et l'Agence Reuter.
Elles déga-
gagent ainsi la responsabilité morale et poli-
tique des Journalistes,
qui,
souvent,
sont in-
terpellés pour justifier les sources de leurs
"allégations".
Ce phénomène est parfois poussé
au ridicule lorsque les Journalistes voltaïques
préfèrent "repiquer" la dépèche de leur confrè-
re français
de l'A.F.P.
pour décrire l'actuali-
té politique de la Haute-Volta en certaines
circonstances· (1 )
La mise en forme des dépèches n'intervient que
pour des raisons d'ordre pratique:
illisibilité,
ponctuation
plus claire ou précision sur un point d'orthographe banal.
(Cf.
pages
suivantes).
(1)
BALIMA
(S. Th.).-
Rapport de stage présenté dans le cadre
de la Maîtrise des 5cienees et Techniques de l'Information
et de la Communication,
UPTEC,
1977,
Bordeaux III,
p.
2.
/~

382
8RUX~LLEs (CEE)~217 (.AFP)_
LI CEE ET LES:i4 PAYS D'ft.FRIQUE,
DëS CA RA lDëS ET DU PACiF IQUE (ACP/~lC~W!.IRES DE LA CDlimlT wil DE
li;;;j'?GCEOERO::ï LU1:D l PROCHAW A 3RUXELLEo/A L'OUVERTURE
j.
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DES l:EGOC lAI IOnS v ISAur A REnOUVELLER CET ACCO?O.x
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384
La diffusion de cette nouvelle le 22 juillet 1978
à 20 h
reste,
on ne peut plus incomplète.
L'auditeur se po-
sera des questions à l'écoute de l'information,
notamment sur
les points suivants
-
qu~est-ce que la convention de -LOME?
Un rappel en
quelques mots sur sa nature et ses objectifs aurait permis à la
majorité des auditeurs de mieux recevoir le contenu de la nouvel-
le.
-
pourquoi les ministres des affaires étrang~res des
"neufs'
éprouvent-ils le besoin d'évoquer "le respect des droits
de l'homme" à cette réunion?
-
et pourquoi les 'pays A.C.P. ont-ils rejeté ce princi-
pe des Etats membres de la
C.E.E.?
-
pourquoi les prix des denrées alimentaires et des ma-
tières premières ne croissent-ils que lentement alors que ceux
des produits industriels européens en direction des pays A.C.P.
augmentent rapidement ?
enfin,
pourquoi le déficit commercial de la C.E.E.
vis-à-vis de ces pays est passé de 1 265 milliards de francs
CFA en 1974 à zéro en 1977 ?
Tant de questions donc qui montrent que l'in-
formation n'est -ni traitée,
ni analysée en fonction des inté-
r@ts de la Haute-Volta et de l'Afrique.
En s'en tenant strictement à l'esprit et à
la
lettre de l'Agence France Presse,
Radio OUAGADOUGOU admet
le
fait que l'information véhiculée sur les téléscripteurs porte
sur les âspects les plus importants des événements.
Il est pourtant évident Que le journaliste

385
d'agence qui collecte les nouvelles est influencé par sa cultu-
re et ses préoccupations
: i l fait un choix,
conscient ou in-
conscient selon la hierarchie des valeurs qui est la sienne.
Dans le sens Afrique -
Europe,
les correspon-
dants d'agence sélectionnent ce qui les intéresse et ce qui
intéresse leur public.
C'est au bureau central de Paris et de
Londres que les informations sont sélectionneés,
en fonction de
l'intérêt africain,
avant d'être transmise aux abonnés du con-
tinent noir.
En dépit de l'énormité du travail que réalisent
chaque jour ces agences, on peut tout de même s'interroger sur
les limites de leur neutralité journalistique notamment dans
les grandes questions internationales.
Il en va de même dans le sens Europe -
Afrique.
Les faits et les idées qui sont choisis pour être présentés au
public voltaique reflètent les idées de celui qu~ les a collec-
tés.
D'autres éléments auraient probablement pu être retenus
qui auraient donné au public africain une idée tout autre
de
l'Europe.
Après tout,
ce phénomène est inévitable.
Il parait
comme normal que le pays qui est à l'origine de l'information
témoigne par la voix de ses journalistes sur lui-même,
même si
les messages comportent des interprétetions trop subjectives,
des accentuations excessives.
Mais le fait le moins normal ré-
side en ce que la Haute-Volta et l'Afrique soient décrites et
présentées au monde entier par des étrangers
généralement peu
soucieux de noS propres intérêts.
c)
Le ton,
le style et la présentation de l'infor-
mation radiophonique à OUAGADOUGOU
Nous avons écouté de nombreux journaux

386
radiodiffusés,
participé durant nos stages répétés à leur réa-
lisation et à leur présentation.
C'est donc en connaissance de
cause que nous tenterons de caractériser le ton,
le style et la
présentation.
Les formes et les structures de ce que Radio
OUAGA diffuse semble à première vue problématiques.
Cette sta-
tion a-t-elle ses propres formes ou bien ne fait-elle que diffu-
ser des formes déjà existantes? A la vérité,
cette forme ne
diffère guère de celle adoptée par les autres stations de
l'Afrique francophone.
On se souvient que pour Mc LUHAN,
ilIa radio
est le tam-tam tribal
••• elle est le message".
Ce qui signi-
fie Que le medium,
la transmission du son et du mot parlé con-
tient déjà un effet dont l'importance dépasse la matière et le
contenu.
En d'autres termes,
le medium radio est déjà une for-
me,
une forme conditionnée par sa propre technique.
Le ton utilisé par Radio OUAGA depuis sa créa-
tion est noblement proclama taire.
Ce ton dont un ancien direc-
teur de la station disait qu'il était solennel,
donne au jour-
nal un caractère très évangélique,
très statique et monotone.
Parfois,
i l tourne en oraison funèbre.
Cette caractéristique
tient à un ensemble de données
:
le débit posé et nonchalant contribue à paralyser
l'énergie de la voix devant le microphone.
-
le ton élevé et proclamatoire des présentateurs est
peut-être dO au fait que les Journalistes cultivent une sor~e
de dignité ou mettent trop de sérieux à se savoir écoutés sur
l'ensemble du pays.
Un certain public,
en effet,
accorde plus

387
d'importance à la voix des speakers qu'au contenu de leurs mes-
sages.
A ce titre,
les meilleurs Journalistes-Radio,
dans
l'état actuel des choses,
sont ceux qui se bornent à lire par-
faitement les textes à diffuser.
-
le style de la rédaction d'agence se prête mal
aux
normes de la communication radiophonique.
La dépêche doit être
réécrite en un langage plus commode.
L'information est la cel-
lule journalistique par excellence qui,
dans sa forme
parlée,
constitue l'archétype de toutes les émissions.
Pour parvenir
à ce résultat,
i l convient que la phrase,
les textes soient
construits pour être facilement transmis et compris de tous les
auditeurs moyens.
Il faut donc que la matière livrée à l'état
brut par les Agences de Presse soit soumise à un traitement
pendant la préparation des
journaux parlés.
Le français,
pour les auditeurs voltaiques
dans leur ensemble,
reste une langue encore à "maîtriser.
Et
partant,
le style de la rédaction se devrait d'être impérative-
ment simple.
Sans vouloir tomber dans
une correction litté-
raire ou grammaticale,
on peut relever à titre d'exemple,
le
texte écrit par la rédaction de Radio OUAGADOUGOU le 20 juillet
1978 au journal de 20 heures.
Ce papier qui introduisait une
information sur la conférence de l'O.U.A.
à Khartoum dit ceci
"Elle intervient à
un moment où les divisions longtemps
larvées se relèvent au sein de l'O.U.A.
Elle intervient aussi
au moment où s'engage
(afil n'est pas déjà chose faite)
un dé-
bat ardent pas toujours serein sur l'urgence de la résurrection
de l'esprit qui animait les fondateurs~
"On
commence à se
rendre compte que l'Afrique a
besoin

388
d'une forte personnalité pour s'adresser au monde et non
un
partisan de la division.
Trouvera-t-on un tel homme à Khartoum,
i l est facile pour l'instant de se perdre en conjectures".
Puis à propos de l'intervention du président
Malloum du Tchad,
la rédaction écrit :
"il a mis en accusation
les pays qui arment la Libye,
encourageant ainsi "les ambitions
diaboliques du régime de Tripoli".
Tout en combattant ce m@me régime,
comment le
président Malloum peut-il "encourager"
(lui-m@me)
les ambitions
"diaboliques" de la Libye ?
La précision et la simplicité doivent être com-
mandées par le niveau d'instruction des auditeurs,
encore tr~s
faible.
Une pbrase élémentaire
(un sujet,
un verbe,
un objet)
et des mots concrets obligent à cerner les questions d'actuali-
té avec rigueur.
Enfin,
le style radiophonique doit avoir la
capacité de retenir sinon de capter ou capturer l'attention de
l'auditeur, de le transporter sur le thé§tre des faits qu'on
lui relate.
C'est un peu cela,
le style, le talent et l'ambi-
tion du communicateur radio.
Pour ce faire,
i l est nécessaire que le choix
des présentateurs tienne compte de ces différents éléments que
nous avons évoqués.
Il existe des journalistes théoriquement
compétents mais techniquement inefficaces à l'antenne: voix
trop fine,
bégaiement à peine contenu,
diction maladroite •••
Il serait plus rentable qu'ils se consacrent" à la rêdaction des
"papiers" afin de permettre une relative évolution de la forme

389
qui reste,
en matière de Radio,
une donnée indispensable.
d)
Les insuffisances dans le traitement de l'infor-
mation radiodiffusée
Ces insuffisances se situent à trois niveaux
essentiels
:
_ le manque d'intérêt pour la culture générale.
Théori-
quement,
la collecte de l'information et son traitement exigent
une bonne connaissance du sujet et de son contexte.
Au stade
de l'exploitation,
cette nécessité devrait s'élargir jusqu'à la
culture générale.
En effet au stade de l'élaboration de l'in-
formation d'actualité,
nous constatons que les erreurs d'inter-
prétation dues à une mauvaise connaissance de la situation
ne
sont pas rares dans la Maison. Celles-ci deviennent
irrépara-
bles au micro.
Dans la pratique,
comme nous le disions dans
notre point sur la production radiophonique de Ouagadougou,
i l
n'y a pas de spécialisation des t~ches et de surcroît, l'en-
treprise d'Etat souffre d'une insuffisance chronique de per-
sonnel qualifié.
Pas de chroniqueur diplomatique,
pas de COm-
mentateur politique,
pas de journaliste économique •••
Chaque
homme du métier se suffit à lui-même,
et parfois au risque de
semer la
confusion chez les auditeurs.
Comme ce communicateur
qui,
à
propos d'Hassan II,
n'a pas hésité à lire "le roi
Hassan ii" ;
ou cet autre qui parle de 20 p.t.s. au lieu sim-
plement de 20 points
(pts).
Alors faut-il être docteur en droit et licen-
cié es lettres pour exercer le métier d'informateur en

390
Haute-Volta?
Absolument pas.
Le débutant qui n'~ pas eu la
chance de bénéficier d'une solide formation supérieure peut ac-
quérir lui-même une somme de connaissances au moyen des manuels
d'histoire contemporaine,
d'économie
politique,
de géographie
politique et économique, de droit public
•••
Cette base
ac-
quise,
i l peut la consolider par la lecture régulière d'articles
et de livres plus spécialisés dans les disciplines qui l'inté-
ressent ou qui lui sont utiles.
Cependant i l faut prendre garde de citer
Démosthène ou Thucydide par esprit de pédantisme,
défaut majeur
dans le journalisme exercé par certains intellectuels dans notre
pays.
Enfin i l faut rappeler
ici que le service du
Journal parlé manque d'archives et de dossiers correctement mis
à
jour;
ce qui constitue une tare profonde pour l'enrichisse-
ment de l'information radiophonique.
En fait on se contente
simplement de la synthèse de l'A.F.P.
sans se donner les moyens
de pouvoir infirmer ou confirmer ce qu'elle écrit.
-
l'absence de commentaires et d'analyse devant les
données brutes de l'information d'agence sur la situation afri-
caine et internationale.
Techniquement,
les reporters et l'ensemble de
l'équipe programmée dans la semaine doivent admettre que la nou-
velle comprend son explication et son traitement.
A ce niveau,
les pouvoirs publics répugnent à constater que les communica-
teurs de la Radio se livrent à des commentaires d'opinion poli-
tique.
Ce problème est donc lié à la structure même de l'Etat
VoltaIque,
à la conception que la radio doit être la caisse
de résonance de l'autorité gouvernementale.
Il n'y a point là

391
d'invention radiophonique mais un travail de routine qui s'ins-
crit dans le prolongement du conservatisme culturel et poli t i -
que.
-
la monotonie desséchante de l'actualité intérieure.
En principe,
une interview bien menée peut
être construite en suivant le plan de l'èntretien.
Mais pour
sa diffusion à l'antenne,
le plus souvent il faut démonter
complètement l'interview
recueillie pour la construire d'une
façon
tout à fait radiophonique.
Le talent du journaliste peut
alors donner toute sa mesure.
Il est vrai,
cette méthode d'application dif-
ficile demande beaucoup de métier;
elle est pleine d'embOches
et peut aisément conduire à la défiguration du contenu.
Plus
normalement on peut regrouper les déclarations
(ou l'ensemble
des discours)
pour qu'elles s'éclairent les unes les autres,
souligner la complémentarité ou la contradiction des réponses.
Le journaliste s'efface alors au maximum,
allant parfois jusqu'à
supprimer ses questions.
Nous reconnaissons cependant que l'exercice du
métier dans notre pays se prête difficilement à ce type de tra-
vail journalistique.
En règle générale,
le montage à
Ouagadougou n'a pas pour but de retenir l'essentiel de l'inter-
view mais de mieux diffuser,
disions-nous~ l'intégralité des
propos enregistrés.
Un autre aspect de la monotonie se situe au
niveau de la lectu~e des "papiers".
Celle-ci se fait
générale-
ment à tour de rOIe au rythme de 30 secondes par personne
(1).
(1)
Il y a en moyenne deux présentateurs à chaque édition du
Journal parlé.

392
Et ce,
jusqu'à la fin du Journal dont la durée moyenne oscille
entre 15 et 30 minutes.
L'absence de
"bobiné" véritables rend
les éditions d'actualité très insipides.
Par ailleurs,
le stu-
dio n'a
guère le privilège de recevoir ces hommes qui font l ' a -
tualité
(hommes politiques,
sportifs,
syndicats,
scolaires,
po-
lice nationale ••• ).
Ce sont donc les présentateurs qui tradui-
sent les faits,
sans qu'un témoignage direct n'intervienne à
l'antenne.
Les auditeurs ainsi que ceux qui font l'événement
ne sont pas associés aux informations à'actualité~
Pourtant une
telle initiative donnerait une certaine vitalité à la
page inté-
rieure qui reste,
pour l'heure,
coupée du feed-back
et plongée
dans le rituel cérémonial des gestes officiels.
e)
A propos du magazine d'actualité en langue
française
La "rétrospective
de
l'actualité
de
la
semaine" est,
comme son
nom l'indique,
une émission hebdomadaire.
Elle se
produit tous les dimanches à partir de 20 heures 20 minutes,
c'est-à-dire aussitOt après la traditionnelle édition de 20
heures.
Fondamentalement,
la structure de cette émis-
sion d'acutalité n'est pas différente de celle des Journaux ra-
diodiffusés de la semaine.
Elle s'articule sur la même triade
(pages' nationale,
interafricaine et internationale)
et présen-
te le même style.
Le contenu de cette édition est à l'image des
Journaux parlés dans la mesure où elle reprend en substance ce
qui a
été diffusé sur les antennes tout au long de la semaine.
La similitude réside également dans le fait

393
que "la Rétrospective de l'Actualité de la semaine" manque de
commentaire
et d'analyse.
Elle se veut événementielle,
donc
elle décrit la "réalité" à partir des sources d'information dont
nous parlions plus haut.
Dans le domaine des informations nationales la
"Retrospective" a tendance è reprendre la quasi-totalité des ac-
tivités officielles du Gouvernement, soit en les résumant soit
en rediffusant les éléments sonores de cette actualité.
Pour les pages interafricaines et internationa-
les, on peut dire que cette rubrique n'est ~qu'une synthèse des
dépêches
A.F.P.
Cependant, il faut dire que son mérite est
d'être le produit d'une synthsse.
Par ailleurs, elle a la qualité d'être pensée
et conçue.
Cette caractéristique lui confère une forme relati-
vement originale et bien appréciée des auditeurs lettrés.
Cette
"Rétrospective" peut être considérée
comme le début d'une évolution vers un traitement réel de l'ac-
tualité radiodiffusée.
B)
Etude des
journaux d'actualités en langues
nationales
1 -
Préparation et traitement de l'information en
langues
locales
L'idée d'une actualité radiodiffusée en lan-
gues locales est née avec la création de la Radio de Haute-Volta.
L'objectif prioritaire était de
véhiculer les informations

394
pratiques sur la santé, l'hygiène rurale,
l'encadrement politi-
que
•••
Progressivement,
la nécessité de développer
les nouvelles d'actualité en langues nationales apparut avec
les
plans quinquenaux de
"développement économique".
Il s'a-
git de permettre aux populations rurales non encore alphabéti-
sées et peu portées vers la modernité à intégrer les
nouvelles
méthodes de culture,
à assimiler les recommandations gouverne-
mentales et à exécuter les mots d'ordre du pouvoir central.
Pour ce faire,
la préparation des jounaux en
langues locales va se situer essentiellement à deux niveaux:
-
la reprise des événements officiels intervenus
en
Haute-Volta.
Les Journalistes désignés pour cette tâche col-
lectent l'ensemble des informations de politique intérieure et
en assurent la rédaction en français.
-
le texte de cette rédaction est ensuite tiré en
plusieurs
exemplaires pour les 18 traducteurs qui s'expriment
journalièrement sur les antennes.
Ces dernires,
souvent
des
collaborateurs externes de la Radiodiffusion,
interviennent
dans les différentes langues dans un intervalle de 5 à
15 mi-
nutes.
Oans la pratique, les traducteurs interprètent
les textes et se buttent souvent à des difficultés d'ordre lin-
guistique et culturel.
Par exemple comment peut-on exprimer
en nos langues les limites géographiques du continent africain
ou la résonnance de tous les sigles du monde contemporain
(O.U.A.,
U.N.E.S.C.O.,
C.E.E.,
O.N.U • • • • ) sans procéder à u-
ne explication préalable.
Alors le temps imparti à chacune de
ces langues Buffit-il à rendre l'information accessible à cette

395
catégorie d'auditeurs?
Par ailleurs, les traducteurs eux-mêmes n'ont
pas toujours une parfaite connaissance des Institutions Voltai-
ques ou internationales
encore moins de pouvoir expliquer
leur fonctionnement.
Ces restrictions faites,
le Journal en langues
nationales peut-il informer vraiment les populations rurales
au même titre que les éditions en langue française?
2 - Le contenu des informations en langues locales
Nous nous dispensons d'exposer ici tous les
titres des nouvelles diffus~es en langues locales durant
la
période couvrant notre êtude de contenu (du 7 au 12 juin 1978).
Ces éditions en langues
nationales s'étant pratiquement limi-
tées à l'actualité de politique intérieure.
Ainsi les points de développement étaient les
suivants :
7 Juin
les messages de félicitations parvenant au
chef de l'Etat à l'occasion de sa réélection à la présidence
de la République sont traduits en toutes langues.
8 Juin
Compte-rendu du conseil des ministres
9 Juin
Election du président de l'Assemblée Nationale.
10 Juin:
Débats à l'Assemblée Nationale
-
intervention du nouveau président
- communiqués des partis constituant l'opposi-
tion.
Annonce de l'escale technique que fera le pré-
sident Sékèu TOURE de Guinêe
11
Juin
Arrivée de Sékou TOURE à Ouagadougou.

396
~~_~~~~ : Compte-rendu de la visite du président guinéen
et annonce de l'arrivée de ce dernier en Arabie Saoudite.
Par ailleurs,
des ènregistrements qui nous
sont parvenus de Ouagadougou dans
le courant du mois d'Avril
1979 confirment cette structure des éditions d'informations en
langues nationales
(Cf. Annexes).
Comme nous le révèle le contenu manifeste de
ces journaux radiodiffusés,
l'actualité de politique intérieure
en constitue le commencement et la fin.
Encore une fois,
les journalistes chargés de
préparer les textes de diffusion ne prennent pas le risque d'o-
pérer une sélection des événements officiels.
La règle de
la
pratique est de tout mentionner,
ne fOt-ce qu'au détriment des
détails puisque le créneau horaire imparti à chacune
des lan-
gues n'excède pas 10 minutes.
Cette contrainte explique le
caract~re laconique et parfois dérisoire de certaines nouvel-
les livrées en langues locales.
Le traitement de l'information tel qu'il ap-
paraît dans ce type de programme est loin d'être .enrichissant
pour les auditeurs qui l'écoutent.
Ces informations sont d'ailleurs inondées
d'emprunts linguistiques français,
témoignant du type de rapport
qu'entretiennent les deux communautés en présence:
celle des
lettrées et celle des analphabètes.
Cette marque est,
à notre
avis,
une trace de la domination du français que nous avons dé-
montrée dans le chapitre précédent.
Il ne s'agit en aucun cas
de
l'incapacité des langues indigènes à traduire le monde mo-
derne comme certains le prétendent.
Bien au contraire
ces

397
emprunts r~sultent non seulement de l'absence de recherche lin-
guistique en nos langues mais surtout du fait que l'introduction
du français en Afrique Noire est pr~sentée comme un élément po-
sitif.
En conséquence, le traitement de l'information
en langues locales masque mal le peu d'intérêt culturel que les
pouvoirs publics accordent
à cette majorité d'analphabètes qui
baignent dans l'ignorance.
Le texte de base de ces informations
est une synthèse de l'actualité intérieure fondée généralement
sur le culte de la personnalité gouvernementale.
La traduction du texte original en diverses
langues donne lieu à des improvisations multiples qui fécondent
le même thème.
Ces traducteurs,
passés maîtres dans l'art
de
remuer les masses au moyen du verbe, comblent assez
aisement
l'insuffisance notoire des textes préparés et rédigés par
la
Rédaction de la Radiodiffusion.
De sorte que les auditeurs ne
sont plus devant la nouvelle mais dans la nouvelle.
Cette par-
ticipation au récit des événements que suscite le parler local
aboutit à une sorte de "dramatisation",
de défiguration et de
gonflement de l'information de la part du présentateur.
La
conséquence pratique de cette situation est que les différents
groupes linguistiques
ne reçoivent pas la même information
dans les mêmes termes.
Il peut donc en résulter des différen-
ces d'interprétation considérables
sinon contradictoires.
Cette forme de présentation est devenue
un
procédé courant dans la technique radiophonique d'aujourd'hui
au niveaù de nos
traducteurs en langues locales.
Un autre aspect de ces éditions d'actualité

398
en langues nationales est l'absence totale de "bobino"
bien
que cette rubrique soit consécrée presqu'exclusivement à la po-
litique intérieure,
il n'y a
jamais de comte-rendu sonore sur
ces différents événements.
Ils sont toujours rapportés comme
si cette frange d'auditeurs n'avait pas le droit d'être
les
témoins directs de cette actualité;
pas d'interviews, pas
de
reportages,
pas de direct.
Les informations en langue~ locales restent,
en définitive, une rubrique au contenu limité.
D'abord sur le
plan même des nouvelles
retenues comme essentielles, il y a
souvent des faits .. mineurs.
Ensuite, les limites géographiques
de la Haute-Volta ne sauraient être le champ clos de l'actuali-
té contemporaine.
Cette conception étriquée limite quotidien-
nement l'horizon culturel du monde rursl alors que du même
.
coup, le gouvernement ne cesse de souligner sa volonté "d'oeu-
vrer pour le changement des mentalités et l'ouverture sur
le
monde moderne".
111°/
Etude des programmes "éducatifs et culturels~
le film radiophonique ou la dramaturgie
de
l'imaginaire
Qu'est-ce que la "dramaturgie" de l'imaginaire
lorsqu'elle s'applique à la Radio?
C'est, dans notre enten-
dement, la mise en valeur dramatique d'un événement imaginaire
d'inspiration authentique.
Cette dramaturgie a pour but de
mieux faire comprendre à l'auditeur le phénomène qu'on lui
présente à l'antenne.
Pour Pierre Billard, auteur de "l'An-
thologie du mystère", le problème est tout autre.
Il s'agit

399
de créer l'événement, de l'organiser, de lui donner la couver-
ture du réel à l'aide de l'imagination.
Bien que notre approche soit ici limitée, il
convient d'aborder cette étude qualitative du film radiophoni-
que en connaissance de causa et avec un arsenal indispensable
de notions théoriques et pratiques.
"L'Anthologie du mystère" est al.ljourd'hui en-
trée dans les moeurs de la petite bourgeoisie voltaique,
elle
fait presque partie de l'habitude.
Pourtant,
il a fallu,
pour
que cette émission soit écoutée, que Radio France Internationa-
le s'attach~t à vaincre bien des obstacles: mettre n'importe
quelle histoire à la portée des auditeurs africains, sous
une
forme à la fois authentifiée et attachante.
L'auditeur doit
être séduit par ce qu'il entend afin qu'il écoute jusqu'au bout,
il
doit aussi avoir l'impression très nette qu'on lui présente
la vérité et non un événement tronqué
ou truqué.
Retenir
l'auditeur, le convaincre, c'est là tout l'art de la dramatur-
gie de Pierre Billard dont l'aspect a peu changé depuis l'intro-
duction de cette série sur les antennes africaines en 1968
Alors essayons de voir d'abord quel est le ",.:
contenu manifeste de
ses films radiophoniques, puis les impli-
cations socio-culturelles latentes.
A)
Le contenu manifeste des films radiophoniques
de Pierre Billard
- La trame des films radiophoniques
Il s'agit de tracer ici les grandes lignes des
drama tiq ues radiodi ffus ées et non de fa ire 'ni un compte-rendu

400
ni une synthèse classique.
Alain imagine une machination pour se dé-
barrasser de sa femme Claire au profit d'une amie
de cette dernière.
Il convainc sa femme de
la
nécessité pour elle d'accepter un internement dans
une clinique psychiatrique.
Tout est mis en oeuvre
avec l'amie de Claire,
Florence,
qui joue parfaite-
ment le jeu~
Pendant plusieurs semaines Claire
s'interroge sur les fondements de sa maladie qu'elle
n'arrive pas à cerner.
Pendant ce temps,
son mari cavale avec
Florence.
Au bout de plusieurs semaines d'interroga-
tions,
Claire se décide à fuir la clinique.
Elle
cherche refuge chez
Florence et découvre les traces
de son mari.
Cette dernière refuse de l'héberger et
la persuade de retourner en clinique et lui donne de
l'argent pour ses achats.
Désormais tout devient clair pour Claire.
Elle se précipite dans son foyer conjugal,
trouve son
mari sur le
point de sortir pour un prétendu dîner
d'affaire~
Cette fois,
Alain est pris au filet,
sa
machination se retourne maintenant contre lui.
Claire excédée par l'ent@tement de son mari qui lui
réitère la solution de la clinique,
l'abat de deux
coups de révolver.
Le
moindre
mal
L'action tourne autour de la mort d'une femme
qui habite dans
une villa au bord de la mer.
Le commissaire chargé de l'enqu@te est
persuadé qu'il ne s'agit pas d'une mort accidentel-
le.
Il soupçonne l'ancien mari de
. Geneviève,
la
victime,
séparé
depuis un an,
de l'avoir poussée du
haut de la falaise donc de l'avoir assassinée pour
avoir les moyens
juridiques d'épouser sa belle-soeur,
Cécile.
L'interrogatoire du commissaire débouche sur
l'unamité de l'ancien mari,
de Cécile et de la ser-
vante:
la victime était chagrine de nature,
neuras-
thénique,
jalouse à l'excès.
Elle détestait sa soeur
Cécile qu'elle soupçonnait constamment d'@tre la
maîtresse de Paul son mari.
Paul après avoir tenté de dissimuler son a-
mour pour Cécile finit par avouer au commissaire les
penchants de son coeur.

401
Alors que le Commissaire s'appr@tait à
conclure à la culpabilité de Paul et de Cécile, au
nom d'une lettre écrite depuis quelques mois par la
victime au procureur de la République, l'action re-
bondit.
Marthe la servante de la maison fait des a-
veux terrifiants
c'est elle qui a poussé Geneviève
au suicide.
Nous sommes en présence d'une histoire cri-
minelle sous la forme d'un monologue à double per-
sonnage.
Hervé,
S2 ans,
atteint d'une maladie fatale,
est lié d'amitié avec Georges depuis 40 ans.
Ce der-
nier,
tout en feignant de le réconfarter sur son l i t
de malade, ironise à plaisir sur le sort de Hervé de-
venu l'objet de sa haine.
Hervé aimait la vie et tous ses plaisirs,
et cela avec plus ou moins de bonheur.
Son ami
Georges, en revanche, avait la joie fragile depuis
son enfance.
Il réussissait peu et en voulait beau-
coup à Hervé d'être toujours la meilleure étoile.
Par ailleurs,
la femme de son coeur, Madeleine,
lui avait préféré Hervé.
Celui-ci ne sachant rien des
sentiments de son ami,
avait joui de cette opportuni-
té :
"je me suis envoyé Madeleine hier soir et je
voudrais en profiter un peu plus cet été".
Dans ce
but,
Hervé renonce à faire le voyage en Grèce pour-
tant prévu depuis leur enfance.
Dans son silence voulu, Georges souffre inté-
rieurement de cette situation.
Comme par réaction, il
tente de faire une fugue avec Catherine, l'épouse de
Hervé.
De nouveau,
c'est le revers.
Au cours de ce long monologue,
Georges~esse
d'évoquer devant son malade désespéré la briéveté de
la vie; il fait l'éloge de la boisson et de la nour-
riture avec un discernement remarquable.
A la fin de son monologue,
Georges avoue a~
voir provoqué volontairement le mort accidentelle de
Catherine.
Pour laver son humiliation 1
Aujourd'hui,
i l triomphe de Hervé et ne cache
pas sa satisfaction devant le déoérissement progressif
de son ami qui meurt sans pouvoir retrouver la parole.

402
Tendres
aveux
Cette
histoire est d'une diabolique ingénio-
sité.
Robert et sa femme vivent ensemble, isolés
en campagne,
hors des mondalités, dans une grande
propriété.
Pour arrondir
leur fin de mois, ils pas-
sent une annonce dans le journal et mettent en loca-
tion une partie de leur propriété pour la p~riode des
vacances.
Ils reçoivent finalement deux locataires,
une jeune fille, Véronique, et un jeune homme, Philippe.
Après les présentations, les deux se livrent à des é-
changes de propos qui tournent aussit8t à la confiden-
ce, aux déclarations d'amour, aux aveux.
Chacun d'eux
prétend @tre divorcé, puis veuf,
puis ils se disent
tous les deux coupables d'un crime, celui d'avoir tué
leur conjoint respectif.
Robert et sa compagne tiennent les deux loca-
taires à l'oeil, les écoutent constamment
les oreilles
collées aux murs et apprennent par là-m@me que les
deux ont éliminé leurs époux.
"Nous aussi nous avons
fait çà" s'exclament Robert et sa femme qui confient
à leu~locataires le crime respectif que chacun d'eux
a commis.
A ces mots, Philippe et Véronique, en fait
des officiers de police déguisés
qui jouaient aux
veufs, aux amoureux et aux criminels, les déclarent
coupables de meurtre.
Ils sont ainsi incarcérés.
2 - L'organisation technigue du'réef dans les
films radiophoniques de Pierre Billard
Au début du "huitième art", la dramaturgie
était l'apanage exclusif de la fiction,
le réel devant se conten-
ter d'une diffusion élémentaire.
En réalité, les émissions dramatiques de
Pierre Billard diffèrent peu de cette conception "primitive"
à
part que la radio donne à ses créations une dimension spatiale.
Après avoir écouté la série policière, on a du
mal à faire la différence entre le théâtre
visuel et le théâ-
tre auditif.
Cependant, la~présentation auditive reste infé-
rieure à la représentation visuelle. Elle n'a qu'une dimension

403
pour se dérouler,
celle du temps,
et elle est impuissante
à
correspondre avec tout ce qui remplit l'espace.
La représen-
tation auditive concentre l'attention sur la voix et les bruits.
Par là sa puissance d'évocation dépasse celle du thé§tre visuel
avec ses décors conventionnels et souvent misérables,
ses
fou-
les réduites à quelques figurants,
son trou de souffleur et ses
entractes.
Délivrés de ces assujetissements matériels,
les au-
diteurs voltaiques et africains sont beaucoup plus pr@ts à su-
bir l'oeuvre de la sugqestion.
L'atmosphère sonore la favorise.
Sur ce point,
i l faut reconnaître que Pierre
Billard a
effectué les tentatives les plus hardies
pour donner
au film radiophonique une certaine "noblesse",
pour la person-
naliser et lui conférer une
existence propre,
indépendante de
la scène.
Les progrès réalisés sont surtout d'ordre technique.
C'est à ce niveau que l'organisation du "réel" c'est-à-dire des
histoires criminelles gagne en efficacité
:
les micros sont
disposés de manière à SU2vre les personnages,
à saisir l'ex-
pression la plus
nuancée de leur verbe,
les bruits eux-m@mes
sont agencés de façon à souligner le caractère dramatique,
an-
goissant,
envoûtant,
de certains dialogues.
Parfois même les
bruits peuvent se substituer à la parole pour renforcer un
effet tragique ou comique.
Dans
"Le voyage en Grèce" le mono-
logue est bien rendu par les bruits des verres,
le claquement
des portes,
la sonnerie du téléphone
•••
Comme quoi,
une a-
coustique appropriée,
soigneusement aménagée,
renforce singu-
lièrement l'ensemble de l'émission.
Radio France Internationale a introduit ainsi
en Haute-Volta une
nouvelle forme de création culturelle basée

404
exclusivement sur la perception auditive et sur la sensibilité
du public.
Il en est de même pour son théâtre radiophonique
interafricain diffusé chaque semaine par les stations africai-
nes.
La bande magnétique avec ses infimes
possi-
bilités de montage,
ont certes
-modifié le technique du théâ-
tre et du film radiophoniques en leur permettant d'atteindre
la perfection relative dans l'exécution,
mais les principes
sont restés les mêmes.
On ajoute à la parole des
bruits,
des sons,
de
la musique éventuellement,
afin de corser l'effet produit par
l'audition et d'agir directement sur la sensibilité et les nerfs
des auditeurs africains.
Pour Pierre Eillara,
créateur,
l'évangile esthétique semble se réduire à la recherche de la
sensation et des émotions fortes.
A partir de ces effets recherchés
par les
instruments
sonores se cache une certaine conception des
au-
diteurs contre laquelle s'élève Carlos Larronde dans
nPoésie de
l'espace n :
Non,
i l ne faut
pas considérer les auditeurs com-
me des aveugles.
Ils sont autre chose.
Ils sont
des
"sur-auditifs ll •
Sachons leur donner tout
ce
que l'ouie,
le sens subtil et intérieur par excel-
lence,
peut accueillir de lyrisme,
de rêve ou d'é-
vocation.
Sachons en faire des voyants
•••
Il y a
deux définitions d'une pièce radiophonique.
La
première est absolue
:
un ouvrage qui serait irréa-
lisable à la scène.
La seconde est plus souple
:
un ouvra~ qui,
par sa conception et sa forme,
est
plus saisissant à l'écoute qu'il ne le serait dans
une salle.
Un drame joué par des âmes nues ou, si
vous préférez,
par des acteurs sans visage.
Un
drame qui nous oblige à fermer les yeux,
non parce-
que le décor est invisible,
mais parce-qu'un autre
décor,
tout
idéal et abstrait,
se construit dans
notre imagination.
Un drame qui se déroule à l'in-
térieur de l'homme.
Encore une fois,
i l ne s'agit


405
pas de rémédier à une absence, mais de créer une
présence
(1).
P.20
TéléDiffusion de France
PROGRAMME
RADIO. FRANCE INTERNATIONALE
1
~
O~R ES SALAM
JI
t
1
_ ..
EMISSIONS
\\'JANANhRI"l
o
.

VERS
[ /
.
ST OCN'5
L'AFRIQUE ET
L'OCEAN INDIEN
POUR
CHACUNE
DES
ZONES
INDIQUEES
SUR
LA
CARTE
:-:ONSULTEZ
L'HORAIRE
A
L'INTERIEUR
DE
CE
DEPLIANT
VOUS
Y lrouvelez
les heures. bilndes
el
Frequences
des
emissions
interessant
votre
zone.
EN
PAGE
QUATRE: PROGRAMME
DES
EMISSIONS
PERIODE
DU
7
MARS
AU
1 MAI
1976
***
(1) Carlos Larronde, cité par Jean Tardieu in Grandeurs et
faiblesses de la Radio,
UNESCO,
Paris, 1969, p. 101.

406
Les "Programmes de Coopération" constituent une véritable agence au
',erv1ce des Radiodiffusions d'Afrique Noire francophone et de l'Océan Indien. Le
>lan des programmes à réaliser est établi en commun à l'occasion de colloques
éunissant les responsables des radiodiffusions intéressées et il fait l'objet de con-
"ltations réguli~re5 s'appuyant sur des publications hebdomadaires, des sondages.
es missions.
Chaque radiodiffusion reçoit donc chaque semaine les émissions qu'elle
" commandées et qu'elle peut programmer à sa guise selon les besoins propres à
son antenne. Cette adaptation est d'autant plus aisée, qu'à cOté des émissions pr~tes
8. diffuser une part importante de la production, permet par sa présentation une
'Jtilisation "à la carte": émissions enregistrées mais découpables, éléments sonores
et écrits pouvant etre incorporés dans les magazines locaux et adaptés. dossiers
:acilement archivables après leur utilisation comme les disques-albums sur les pays
d'Afrique ou la littérature noire.
Originales dans leur forme, les prestations le sont plus encore par leur
contenu. En effet, elles constituent sur le plan culturel une véritable encyclopédIe
des connaissances africaines et de l'Océan Indi.en. Ainsi la série fort appr.!ciéede
"Mémoire d'un Continent" réalisée avec l'aide d' historien;et de chere-heurs africains
professant à PARIS a été enrichie de documents empruntés à la tradition orale et aux
,,,m01gt;;:.;::es de spédalistes résidant en Afrique.
Telle est l'orientation générale des magazines culturels des programmes
de coopération: une promotion de la culture africaine, malgache et mauricienne.
Ce service s'est également orienté vers une politique de coopération à
double sens permettant de mettre en valeur les ressources culturelles de ses par-
tenaires et de valoriser l'usage du français', Ainsi un "Concours Théâtral Intera-
fricain" a permis aux écrivains africains, malgaches et mauriciens de se faire
conna nre d'un vaste public, l'action radiophonique étant suivie de la publ ication des
oeuvres primées.
Devant le succès remporté par le Concours Théâtral, l'Agence de
Coopération Culturelle et Technique a décidé de participer il l'organisation d'un
concours de nouvelles qui en est actuellement à sa 4ème année.
En plus de cette production spécifique, les programmes de coopération
servent d'intermédiaire entre les Radiodiffusions africaines, malgache et mauricienne
et les autres Services de Programmes de Radio France, Ils mettent ainsi à la
disposition des premières les émissions diffusées par les Cha l'nes Nationales françaises
Des années d'étroite collaboration avec les radiodiffusions intéressées
et le souci d'une adaptation permanente aux besoins ont permis de créer une mlêthode
de travail originale et vivante qui sont la caractéristique des programmes de
coopération.

407
B)
Le contenu latent de
"l'Anthologie du mystère"
les implications socio-culturelles
"L'Anthologie du mystère" ne nous renvoie-t-el-
le pas simplement à la notion de spectacle?
Le vraisemblable
ne se présente-t-il pas comme une acceptation des
normes so-
ciales inhérentes à l'oeuvre?
1 - L'univers du film radiophonique
La struêture de ces oeuvres n'offre aucune
composante historique pour l'Afrique.
L'aspect information
y est très
négligeable, seules les machinations et les cabales
sont privilégiées.
Oans toutes ces histoires se retrouvent,
à
l'état presque fantastique,
les achétypes premiers de l'imagi-
naire : hasards providentiels (dans "Pauvre petite chérie",
Claire a la chance de trouver les traces matérielles de son
mari chez son amie Florence), aventures extraordinaires
(la
diabolique ingéniosité de Philippe et Véronique dans "Tendres
aveux"), innoncence persécutée (dans "le moindre mal" Geneviève
soupçonne et persécute sa soeur pourtant innocente au départ) •••
Pierre Billard met généralement en musique le
sentimentalisme légendaire de la femme,
ses intrigues "perver-
ses", son "caractère diabolique".
Cette série de films radiophoniques présentent
toujours des hommes et des femmes déchirés par les sentiments
les plus contradictoires,
rencontrant mille embûches sur le
chemin de leur bonheur (1).
Chez Pierre Billard, les histoires
(1)
Cf. Supra.
p. ~OO
Les situations et positions des person-
nages dans les films radiodiffusés.

408
ne sont pas sages comme dans le roman-film de la presse popu-
laire.
L'amour n'est jamais pr~sent~
sous une forme dépour-
vue de toute signification sexuelle.
C'est g~néralement le
crime
et les femmes qui corsent l'action
du drame.
Ces der-
nières affrontant seule les situations les plus tragiques
(Claire dans "Pauvre petite chérie" f Geneviève dans "Le moindre
mal n ••• ).
Elles sont les victimes du destin f celles qui com-
posent avec le vicef
l'intér@t et le crime ou résistent
vainement à la tentation de la tromperie.
Une des caractéristiques essentielles de cette
littérature mélodramatique est de présenter des personnages qui
ne sont pas toujours maîtres de leur sort (Hervé dans "Le
voya-
ge en Grèce" se retrouve comme par
·hasard accul~ à mourir aux
antipoàes des plaisirs terrestres,
Alain dans "Pauvre petite
chérie" se retrouve également victime de sa propre machina-
tion ••• )
Tout semble guidé par la loi de la fatalité.
En ce-
la, les pièces proposées par Pierre Billard relèvent du fatum
et de l'imprévisible;
ces él~ments entretenant le suspens dans
l'auditoire.
Le comble dans toutes ces histoires criminelles
est compris comme le retournement d'une action contre son au-
teur.
C'est une forme de l'imaginaire qui se retrouve aussi
bien dans le mythe que dans la tragédie et la comédie.
Les points communs à toutes ces pièces
le
tragique, le mythique,
le crime, le sang f le
sexe et l'argent
y sont toujours agencés de manière à apparaître comme combinés
par une machinerie occulte dont le fonctionnement engendre
l'inverse de ce que l'homme attend de
son oeuvre (action f
projet f entreprise ••• ).
Cette machinerie
qui entraîne
la

409
fixation des auditeurs,
et qui provmque souvent le contraire
de ce qui était espé-
rÉ,
n'est autre que celle du fatum.
Cette idée apparaît dans
"Pauvre petite chérie" où Claire, la victime devient l'auteur
du crime ainsi que dans "Le voyage en Grèce" où Georges pro-
clame dans son monologue:
"chaque fois que je fais le projet
de visiter la Grèce,
quelque chose
est venu
se mettre en tra-
vers".
L'univers du film radiophonique offre l'ima-
ge d'une société individualiste, où les lois, le pouvoir,
la
justice, l'argent et les femmes frappent l'imagination,
la sen-
sibilité, l'intuition m@me,
des auditeurs en leur suggérant tout
ce qu'ils ne peuvent voir.
La sugoestion, en effet,
devient
l'impératif
le plus rigide de la dramaturgie de l'imaginaire.
2 -
Culture et société dans
."L'Antholoqie du mys-
tère
"L'Anthologie du mystère ll en tant que forme-
type de divertissement et de culture n'est pas un art populai-
re.
Elle répond à une demande spécifique qui est le produit
d'une structure socio-culturelle et économique dans laquelle
elle s'insère.
C'est surtout le micro-milieu voltaique qui
s'en est accaparé probablement parce-que les événéments racon-
tés obéissent aux lois du II vra isemblable ll •
Celui-ci,
en définitive, n'est que le produit
d'une certaine éducation intellectuelle, d'un certain mode
de
pensée, d'une certaine civilisation.
Il
n'a donc aucun carac-
tère d'universalité.
Ce "vraisemblable" est le produit,
en

410
somme, d'une charge culturelle: le triple interdit concernant
l'ordre, l'habitude et la tradition joue le r81e d'une sorte de
pesanteur qui freine sinon qui empêche toute neutralité dans le
domaine de l'imaginaire.
Autrement dit, ce type de programme ouvre
la
Haute-Volta à la sensibilité européenne.
Les auditeurs voltaï-
ques trop bien formés précisément par ces émissions radiophoni-
ques,
trop éprouvés par la grimace
des miroirs, sont désormais
à la remorque d'un certain "way of life".
Ce septième art mis en
sons,
étend la notion
de culture,
propose un dynamisme individuel et montre le monde
comme un sytème de ruse et de combinaisons aléatoires.
La radio,
"oeuvre d'art moderne", est de plus
en plus un élément vivant et agissant de la culture assimilée
par l'école et l'Europe: en toile de fond,
"l'Anthologie
du
mystère" est un réseau de publicité pour la police française
savamment habile à déjouer l'intelligence criminelle dans l'in-
tér@t de la Justice.
Et dans "Le moindre mal" ne voit-on pas
le commissaire Gaston passionné et absorbé par une enquête
difficile qu'il mène à terme?
"L'Idéologie prend la place de la réalité.
Mais pour que cette usurpation soit efficace,
qu'elle ne soit pas constamment menacée, il
faut
que l'idéologie ressemble à la réalité, qu'elle
l'imite, la singe" (1).
Elle doit donner l'illusoire sentiment de la
possession du monde, ou du moins,
d'un contact réel permanent
(1 )
ZIroWIER
(C.).-
Cinéma et politigue.-
Cinéma 2 000, édi-
tian Seghers,
Paris
1974,
p. 134.

411
avec la vérité des choses,
d'une immergence au sein de cette
vérité.
Les séries policières de Radio France sont suivies
par les auditeurs
parce-que ceux-ci transposent idéalement la
réalité sociologique de l'unviers des
films radiophoniques.
Dans ces conditions,
l'auditeur voltaique intéressé accepte de
laisser s'y dissoudre son identité,
d'abdiquer sa responsabili-
té face à cet ordre naturel,
souverain,
inattaquable que repré-
sentent ces
émissions du crime,
du sexe,
du sang de la violence
et des calculs lucratifs.
De cette façon,
la radio est un instrument
idéal pour la diffusion de cette
idéologie.
Elle permet au
monde africain de consommer la culture française sous forme de
romans policiers.
Cette émission à la fois
"littéraire"
et
policière indique finalement comment i l faut s'y prendre pour
commettre un crime parfait,
i l apprend ce qu'il convient de di-
re ou de faire dans certaines circonstances de la vie quoti-
dienne
(naissance,
décés,
poursuites judiciaires ••• ),
i l im-
pose une certaine
façon de comprendre les événements
et
de
les accepter
(1).
C'est là un trait de la diffusion culturelle
occidentale aujourd'hui
comme l'écrit Jean MONOD,
ce qui
compte pour elle,
c'est l'image du monde,
et non,
ainsi
que
c'est le cas dans les sociétés africaines,
la "relation-vécue"
et "le lien dynamiq ue"
(2).
(1)
Cf. BALLE
(F.).- Institutions et publics des moyens d'ln-
formation.- Ed.
Montchrestien,
Paris 1973,
p.
620.
(2)
Voir Vive l'Ethnologie
in Le livre blanc de l'ethnocide
en Amérique,
Fayard,
1972,
pp.
379 et 380.

412
On peut dire que le contenu de cette drama-
turgie de l'imaginaire échappe de plus en plus à l'auditoire
voltaïque dans sa grande majorité.
La minorité qui s'attache
à comprendre ce contenu est en réalité coupée de la masse qui
l~entoure, en raison m@me de la permanence de contact qu'elle
entretient avec la civilisation occidentale.
En tant que production radiophonique,
"L'An-
hCiliogie du mystère" est un instrument de communication, comme
un "dialogue entre un auteur et un auditeur, comme un chemin
(quel que soit le sens dans lequel on l'emprunte) qui mène
d'un coeur à un autre coeur, d'un esprit à un autre esprit"(1).
Cependant si la production radiophonique
peut @tre considérée comme· un dialogue,
à y mieux regarder, la
communication des séries policières en Afrique fait problème
parce-que ce dialogue est quasi inexistant.
L'oeuvre enregis-
trée par
Radio France Internationale impose son sens, sans que
les auditeurs puissent interroger ni contester ses messages.
Ils ne peuvent entretenir avec elle un véritable échange.
Avec les oeuvres étrangères radiodiffusées,
l'auditeur moyen ne sait jamais à qui il a affaire.
A la limi-
te,
il ne
sait pas qui les écrit, elles n'pnt pas d'auteur.
Oans la mesure où celui-ci est comme absent, il est certain
qu'on ne peut pas parler de communication.
M@me si l'6n admet
son inexistence, l'auteur reste insaisissable, sans doute parce-
que l'oeuvre est le produit d'une société, d'une culture
que
(1)
Cf. art i cl e d e M. ZALM~ A1\\1 SKI
in "Systèmes partiels de
communication",
éd. Mouton,
Paris
La Haye,
1972

413
l'auditeur voltaïque n'appréhende pas dans son environnement.
Comment peut-on communiquer avec un genre "littéraire" qui ne
surgit pas de son monde historique et culturel? Comment peut-on
admettre qu'il s'aqisse du même processus de communication lors-
qu'on écoute un romancier étranger relater des parcours crimi-
nels engendrés par sa société et un autre parlant du terroir
voltaïque?
Disons simplement que le mode de production
de certaines émissions de la coopération radiophonique (com-
portant auteur et consommateur) est foncièrement conformiste.
C'est reconnaître qu'il y a des Français faits pour dire
et
écrire et des Voltaïques pour écouter,
qu'il y a ceux qui gou-
vernent et ceux qui obéissent.
Autrement dit, ce type de proorammes envoyés
par Radio France participent de la reproduction du schéma tra-
ditionnel : l'auditeur reste un consommateur, et Radio France
Internationale conserve le rBle important de producteur.
Cette relation producteur/consommateurs s'ét-
tend j usq ue dans le domaine id éologiq ue.
Ma is s'attaquer
à
l'idéologie n'est pas chose aisée car c'est dans une certaine
mesure s'attaquer à un fantBme,
puiqu'elle ne semble avoir ni
corps ni visage.
"L'idéologie ne se manifestant que sous la
forme du fluide,
du diffus, du polymorphisme permanent, agit
par infiltration, insimation, imprégnation"
(1 l.
C'est ce qui
explique que la série dramatique de Pierre Billard peut paraî-
tre innocent et neutre.
(1 )
ZIMI"1ER
(Ch.).-
Op. cit.
p.138.

414
Les autres programmes réalisés ou supervisés
par Paris ont pour obj ecti f premier de faire entendre "la v'oix
fraternelle de la France".
Les grands moyens techniques
et
financiers mis à la disposition de Radio France Internationale
pour la réalisation d'émissions radiophoniques à destination de
l'Afrique témoignent de cet intérêt culturel
(1).
"Hier, aujourd'hui, demain ••• la science",
ilIa Eibliothègue lt ,
"Mille soleils"
et 1I~'émoire d'un continent"
participent également de cette volonté de "faire rayonner la
culture française ll (2).
Le premier de ces magazines véhicule
le mythe de la civilisation technique et technicienne,
intro-
duit une dimension mathématique de la II sup ériorité ll de la cul-
ture européenne.
Les autres ci-dessus cités,
tout en prétendant
restituer la colture africaine à l'aide de témoignages
et
d'oeuvres littéraires diverses,
opèrent une sélection des tra-
ditions locales et des vérités historiques.
En fait sur ce terrain,
ces émissions se subs-
tituent au vide organisationnel des institutions culturelles de
l'Afrique contemporaine.
Ce faisant elles se posent en déposi-
taires de l'histoire, de la culture et de la civilisation des
Etats africains.
Cette générosité de façade cache mal les in-
tér~ts linguistiques et les considérations de politique interna-
tionale sur laquelle nous reviendrons plus particulièrement
dans la dernière partie de notre étude.
(1)
Cf. Annexes.
Documents sur les programmes de Coopération
de Radio France Internationale publiés par celle-ci.
=>
(2)
Cf. Notre premier chapitre portant sur l'histoire de la
Radio en Afrique Noire.

41 5
Le
"Concours thé§tral africain"
(1)
par exem-
pIe est doté de 9 000 FF
(450 000 CFA)
de prix dont Radio
France Internationale dit que la SOmme
"intéresse ~ous les su-
te urs francophones
de l'Afrique au sud du Sahara •••
Ainsi la
France encourage les auteurs
,africains à produire des
oeuvres
mais seules les oeuvres finalistes
(2)
sont enregistrées par
Radio France et diffusées
par toutes les radiodiffusions inté-
rées".
Dans ces conditions,
les oeuvres qui sorti-
raient des normes établies par les
pays organisateurs ne peu-
vent être prisées.
La France dispose donc d'un moyen de pres-
sion pour orienter cette littérature en herbe.
Cela est d'au-
.
tant plus vrai que
Radio France
Internationale a mis sur pied
une série de douze émissions
préparant ce concours théâtral
afin,
dit-elle,
de mieux
"informer les auditeurs sur les grands
courants
du théâtre moderne
••• "
Il Y a donc
une grille implicitement fixée
par les organisateurs du Concours.
L'intérêt de la France ne
peut être compatible qu'avec les oeuvres qui ne remettent pas
en cause sa présence culturelle en Afrique Noire.
Dans cet
ordre d'idée,
voici ce que les responsables de ces programmes
ont écrit à propos de "Première chance sur les ondes"
:
elle
complète ainsi l'action menée en faveur de l'expression en lan-
gue française
•••
(3).
(1)
Série de 12 dramatiques de 60 minutes environ par an.
(2)
A noter que le jury,
constitué aux 2/3 par des représentants
des Etats participants,
est présidé par Max Pol FOUCHET et
que le Ministère français
de la Coopération offre une bourse
au lauréat du grand-prix.
(3)
Série dramatique consacrée aux ouv~ages qui bien que n'ayant
pas été sélectionnées par le jury présentent néanmoins
"de
bonnes qualités".

416
D'une manière globale les oeuvres africaines
diffusées par Radio France Internationale sont monotones.
Il
s'agit de créations littiraires qui se veulent critiques et
qui cherchent à contribuer ~ux transformations que le seus-dé-
veloppement exige.
Des écrits qui s'éfforcent de réfléter
la
réalité continentale et qui le fait de façon désordonnée
per-
j
dus qu'ils sont dans la càmplexité des problèmes de la culture
et de la dynamique actuelle du continent.
De diverses façons,
ces écrivains tentent d'atteindre un objectif commun.
Malheu-
reusement souvent ils se trompent,
souvent leur idéologie est
confuse et révèle des inhibitions et des préjugés, souvent ils
réalisent des oeuvres en apparence progressistes et qui sont
en réalité paternalistes,
réformistes et sans orientation po-
litique.
Souvent enfin,
ils se limitent à des dénonciations
superficielles et parfois même leurs réalisations sont exacte-
ment à l'opposé de leurs intentions.
Mais peut-être il s'agit
là d'une étape nécessaire de l'expérience et de l'évolution
historique de l'Afrique.
Nos écrivains, d'ailleurs entravés
dans leur libre expression (censure-distribution-exploitation),
en viennent à préf~rer la structure de Radio France
pour faire
valoir leurs productions.
Les oeuvres africaines sont,
en
conséquence, mal connues sur leur propre continent parce-que
les rapports culturels entre les pays de cette région sont
occasionnels, superficiels et souffrent du manque de moyens et
de la dépendance envers les pays développés.
Cette situation
de dépendance sert de point d'appui à toutes les formes
de
pénétration culturelle française en Afrique Noire.
En clair, la station voltaique consacre le
prestige culturel de l'ancienne métropole de par la diversité
des programmes de cooperation radiophonique qu'elle diffuse.

417
Ivoi
Etude des programmes de divertis~ement : à tra-
vers les magazines "sous l'arbre ~ palabre en
Mooré"
et
"le Journal des Jeunes"
A)
Approche analytique du magazine "sous l'arbre
à palabre en Mooré"
Ainsi que nous l'avons fait pour l'étude
de
"l'Anthologie du mystère", nous allons tenter dans un premier
temps de transcrire en français les trames des différents enre-
gistrements que nous avons réalisés.
Ensuite, nous procéderons
à
une interprétation socio-culturelle du contenu manifeste.
Il faut préciser d'entrée de jeu que cette
approche du magazine "sous l'arbre à palabre en Mooré"
sera
placée dans le contexte socio-culturelle de la Haute-Volta
et
non sous l'angle littéraire.
Ce magazine de divertissement existe en langues
locales
mooré, dioula,
peulh,
gourounsi.
La littérature orale,
par définition, est une
littérature "parlée" et non écrite.
La transcription des tex-
tes oraux en français est donc une véritable trahison car - le
ton, le geste, le regard et m@me les silences sont parties in-
tégrantes du style oratoire.
De plus, cette trahison est sur-
tout aggravée parce-que les textes sont traduits et rédigés
dans une langue (le français) dont l'esprit est fort éloigné
de celui de la langue maternelle du
narrateur.
Il en résulte-
ra donc de nombreuses inexactitudes ou lourdeurs.
Tout ce qui
faisait la saveur, parfois un peu épicée, d'une expression
s'atténue, s'affadit ou m@me,
hélas, disparaît complètement en

418
passant par la traduction.
Cela dit, nous demandons au lecteur de pren-
dre le terme "conte" dans sa plus large acception, c'est-à-di-
re en n'établissant pas de délimitation tranchée entre le conte,
la fable ou le mythe.
Notre objectif, encore une fois,
dans l'~tude
de ce magazine est de faire connaître les fondements théoriques
des "histoires" que le Larlhé-Naba
(1) raconte dans cette émis-
sion de divertissement en mooré.
Dans les autres langues locales, le magazine
présente fondamentalement le m@me profil mais notre pratique
des langues voltaïques reste numériquement très limitée.
Au-
trement nous aurions tenté
de faire une analyse de contenu
comparative qui,
probablement, aurait fait ressortir une simi-
litude dans les traditions régionales.
La présentation qui sera faite est le résultat
de six semaines d'enregistrements allant du 10 avril au 25 mai
1978.
Les contes étant l'objet principal de l'émission, ce
sont eux que nous retiendrons pour notre analyse~
Ce faisant,
nous ne tiendrons pas compte ici des formules de politesse qui
abondent dans ce programme, ni des appels radiophoniques de tou-
te nature, lancés
à nos compatriotes émigrés au Ghana et
en
Cete-d'Ivoire.
Par ailleurs nous écartons
les intermèdes de
musique traditionnelle qui jalonnent le magazine.
Leur inté-
r@t culturel ne fait aucun doute mais nous entendons axer notre
réflexion sur le corps principal du
programme: l'animation
des contes populaires.
La musique et les communiqués n'étant
(1)
Seconde personnalité dans le gouvernement du Moro-Naba,
c'est
,le premier ministre de la guerre.

419
qu'un appoint dont l'importance reste inversément proportionnel
au nombre de contes proposés.
S'agissant du magazine
"Journal des Jeunes"
nous présenterons brièvement l'organisation de cette tranche
horaire hebdomadaire.
Il s'agira de mettre en relief son con-
tenu manifeste,
de critiquer certains aspects de l'animation
radiophonique et d'en faire le lien avec la notion de culture.
1 -
La trame des contes dans le magazine proposé
par le "Larlhé-Naba"
Mardi 4 avril 1978
Conte
nO
1
r
Il étai t
une fois
un homme qui avait
aëüx-rëmmës': l'une aveugle et l'autre lépreuse.
Au moment de manger,
l'homme épulche tou-
jours
oranges et bananes et autres .fruits pour la
lépreuse.
A l'aveugle i l remet ces fruits avec
leurs peaux.
A la longue,
l'aveugle finit par se sentir
moins aimée de son mari.
Elle se résolut à se
dé-
barrasser de sa coépouse.
Alors elle fit à la
lé-
preuse la proposition suivante:
-
"allons nous
jeter ensemble dans un puits
d'eau.
Ainsi nous mourons noyées et nous abandenne-
rons cet homme qui semble vivre aVec nous par pitié".
La lépreuse accepta la proposition de sa
coépouse mais prit le soin auparavant de poser une
grosse et lourde pierre au bord du puits par lequel
elles doivent se suicider collectivement.
Elles partirent ensemble,
la lépreuse gui-
dant la marche à l'aide de ses yeux jusqu'au puits
de la fatalité.
Une fois sur place,
la lépreuse,
se
servant toujours de ses yeux,
fit
tomber la lourde
pierre au fond du puits.
L'aveugle,
entendant le bruit souBdet pro-
fond provoqué par la tombée de la
pierre, crut
sa
coépouse réellement perdue.
Elle s'écria joyeuse-
ment
:
-
"Désormais,
mon mari n'est plus qu'à moi
seule".
Entendant ces mots,
la lépreuse
qui se te-
nait tranquillement aux cOtés de sa coépouse rétor-
qua :
-
"Repartons ensemble à la maison.
Je ne
me suis pas tuée comme tu l'espérais".
Comme quoi,
les coépouses ne s'estiment que
du bout des lèvres.

420
Conte
nO
2 :
Il était une fois
un serpent boa
~~I-i~iI~-ion boeuf ~ offrir.
Il dit ceci :
-
"Je donnerai cet animal ~ qui (1)
voudrait manger de sa viande.
Mais que celui
qui accepte de consommer le boeuf,
s'engage ~
consentir que
je vienne le dévorer sept
(7)
jours après"
Le lièvre s'engagea à prendre le boeuf et
~ respecter les conditions posées par le serpent
boa.
Le lièvre tua la bête,
la mangea et mit ses
os dans une marmite près du feu.
Au septième jour, le boa se présenta.
Oès que le lièvre le vit arriver;
i l convoqua tous
les membres de sa famille et les soumit à un in-
terrogatoire improvisé devant le serpent boa.
Il
fit semblant de n'avoir pas mangé de ce boeuf et
promit de trouver le coupable à l'aide d'un cou-
teau magique
(2)
qu'il passait sur les cous
de
chacun des lièvres vivant dans sa maison.
-
"Si c'est toi
qui a tué et mangé le
boeuf,
que le couteau magique te tranche la tête".
Toute sa famille défila tour à tour et i l n'eut
aucun coupable.
Le serpent boa qui était témoin de la scè-
ne se laissa tenter et se proposa de subir l'in-
terrogatoire par le couteau.
Il y passa et le
lièvre déchira
profondément sa chair et le reptile
mourut.
Oans la vie,
la ruse compense la force.
Conte nO
3
:
I l était une fois
un homme tranq~ille
ë~-sans-hIstoire connu
pour être très diicret et
réservé.
Cet homme élevait dans sa cour un ser-
pent vénimeux,
un épervier et des fourmis.
Sa fem-
me qui n'en voulait pas de ces bêtes le priait
tous les
jours de s'en débarrasser mais i l s'y re-
fusa.
Un lépreux du village trouvan~ le bonhom-
me insupportable,
se jura de lui créer des démêlées
avec le chef pour l'obliger ainsi à sortir de sa
réserve.
Le lepreux suggéra au chef de proposer
~
"l'homme sans
histoire" une tâche impossible
à
accomplir.
Ce serait par là un moyen pour le faire
exécuter.
Le chef accepta la machination et fit mé-
langer dans un sac une variété de céréales
:
grains
(1)
Il est d'usage dans les contes africains de personnifier
les animaux qui sont en fait des personnages humains.
(2)
Entendez là un couteau qui a la faculté magique de ne
trancher que les euls coupables.
Les innocents étant
invulnérables.

421
de mil, sorho,
petit-mil, haricot •••
Un soir,
il demanda à "l'homme sans histoire" d'emporter
le sac avec lui et de sélectionner les grains par
espèce et ceci avant le lever du soleil.
S'il
n'y parvient pas il sera exécuté.
L'homme rentra
chez
lui avec le sac et
se mit à pleurer; la tâche est pour lui irréali-
sable.
Mais les fourmis qu'il élevait lui promi-
rent de l'aider à faire le travail toute la nuit.
Dès le lendemain matin,
tout était fait et le
chef constatant l'exploit lui d i t :
-
"tu as échappé"
Le lépreux était loin d'être satisfait.
Il suggéra encore au chef une autre machination :
ce dernier demanda alors
au même homme de lui
trouver avant trois jours un bonnet identique
à
celui que porte le chef lui-même, confectionné
par un tissérand d'un certain village fort éloi-
gn é
(1).
Arrivé chez lui, l'épervier qu'il éle-
vait promit de l'aider pour n'avoir pas écouté
les conseils de sa femme qui ne voulait pas
de
la présence de ces bêtes dans la maison.
L'é-
pervier fit alors le parcours nécessaire et ra-
mena le bonnet conformément aux prescriptions du
chef de village.
Il fut de nouveau acquitté.
A la longue, le lépreux suggéra de nou-
veau au chef d'en finir avec cet "homme sans his-
taire".
1l
lui inventa une nouvelle mac hination
le chef fit appeler le même homme et lui montra
un boeuf :
-
"dès demain matin,
je vais te demander
de tuer ce boeuf simplement par le regard.
Et si
tu ne parviens pas à le tuer en le regardant fixe-
ment,
je te mettrai à mort".
"L'homme sans histoire" rentra chez lui,
exposa son nouveau problème aux habitants de sa
maison.
Et le serpent vénimeux qu'il élevait de
dire :
-
"Puisque tu n'as pas écouté
ta femme
qui voulait que je sois chassé de ta maison,
je
vais t'51ider".
L'homme indiqua le boeuf au serpent qui
promit d'être au rendez-vous dès le lendemain ma-
tin.
Dès le début de la séance
exécutée de-
vant le chef et le lépreux, le serpent caché dans
les hautes herbes alla mordre mortellement le
boeuf pendant que "l'homme sans histoire" regar-
dait fixement l'animal.
Celui-ci tomba mort.
(1)
La distance devant @tre.parcourue à pied.
Théoriquement
il faudrait une semaine de marche pour atteindre la lo-
calité en question.

422
Et le serpent s'attaqua ensuite au pro-
pre fils du chef qui tomba dans le comat.
Aupa-
ravant le serpent avait confié ceci à
"l'homme
sans histoire"
-
"si le fils
du chef venait à souffrir
de ma morsure,
révèle au chef que tu as le pou-
voir de le guérir mais que
ce remède exi~e néces-
sairement le foie d'un lépreux.
A défaut de cet
organe,
s~n fils ne pourrait ~tre sauvé".
"L'homme sans histoire" exposa poliment
le principe de son remède et vanta son efficaci-
té.
Le chef ordonna immédiatement que tous
ses
sujets se missent à la recherche d'un lépreux
à
travers le village.
A ces mots,
"l'homme sans
histoire" tint au chef ce langage :
-
"Agissez au
plus vite,
sinon votre
fils sera perdu.
Il y a
un lépreux à c8té de
vous,
vous devez en profiter".
Acculé,
le chef se vit obligé de faire
exécuter le fameux lépreux qui mourut ainsi avec
ses machinations diaboliques.
02ns la vie,
i l faut
éviter d'~tre de
mauvaise langue.
Mardi
1 1
avril
1979
Conte nO
4 :
----------
Il était une fois
un homme qui avait
deux femmes.
Celles-ci sont allées chercher
du
bois mort en brousse pour leur cuisine.
Sur
le
chemin du retour,
chacune portait sur sa tête
un
fagot de bois et les deux marchaient à la file in-
dienne.
Celle qui fermait la marche voyait dans
le fagot porté par sa coépouse un serpent-minute.
Elle se refusa
à l'en aviser dans l'espoir
que
le reptile finirait par piquer sa coépouse.
Elle
jubilait déjà dans son for intérieur et n'arr~tait
pas de dire à sa coépouse qui ne se doutait de
rien
-
"tu sais,
tous tes
projets gastronomi-
ques ne seront pas réalisables.
Je crains qu'il
ne soit déjà trop tard".
Finalement,
elles arrivèrent dans leur
foyer conjugal et chacune mit son fagot par terre.
A ce moment,
le serpent minute se dressa au milieu
de la CQur,
pr~t
à mordre.
Leur mari qui était présent,
tua le repti-
le.
La femme qui ne se doutait de rien comprit a-
lors
que sa coépouse la savait gravement menacée
mais ne voulut rien lui dire à ce propros.
C'est dire que l'amitié n'est jamais pos-
sible entre deux coépouses.
Elles ne se tolèrent
que du bout des lèvres car elles ne consentent ja-
mais à partager le même homme.

423
Conte nO
5 :
Un jour,
tous les arbres de la for~t
voülürënt-interroger les esprits
(1) sur leur a-
venir afin de déjouer,
s ' i l y a lieu, les mauvais
présages.
Tous se mirent d'accord et chacun ac-
corda une partie de ses biens aux rites prémoni-
toires.
Sauf le "néré"
(2)
refusa de s'associer
à cet effort collectif.
Un jour,
un feu
de brousse se déclencha
et détruisit toute la forêt.
Mais quelques mois
après,
tous les arbres qui s'étaient mobilisés
pour envisager leur avenir repoussèrent et portè-
rent des frui ts à l'exception de l "néré" qui de-
meura
"stérile" pendant un an.
En somme,
i l est nécessaire que chacun'
accepte de prier et de se sacrifier pour l'inté-
r@t général.
Sinon,
i l arrive que le sort vous
ex€lut
de la réussite collective.
Conte nO
6
U t ·
f t ' t
- - - - - - - - - - :
n ma ln,
un en an
Vl
une
abeille venir se poser sur les fruits d'un
"karitier"
(3).
Et l'enfant regarda la bête et de
dire
:
-
"tu ne fais que bourdonner et voler
d'arbre en arbre.
C'est le seul travail dont tu es
capable;
quelle vie de fénéant"'l
L'abeille écou-
ta le petit et rétotqua
:
-
" sur les fIe urs du" k a p a k i e r ",
du" k a ri i;lell-"
et du "néré"
•••
j'enlève la substance pour me nour-
rir moi et les miens.
Je construis moi-même ma
propre maison,
couve mes larves;
je n'ai pas peur
des saisons et mes petits ont le miel en abondance.
Et si l'on s'attaque à ces derniers,
je sais les
défendre~.
Je sais prévoir et je ne manque jamais
de prévisions pour mes petits.
A ton retour,
dis à
ton chef de village et à ton père qu'ils ne tra-
vaillent pas assez.
Etre responsable,
c'est savoir
prévoir et envisager l'avenir avec toutes les éven-
tualités.
Par ailleurs,
i l faut que les humains
apprennent à partager la nourriture entre eux,
à se
dévouer davantage pour la communauté à laquelle ils
appartiennent".
Ainsi parla l'abeille au petit garçon.
Mardi
18
avril
1979
Conte
nO
7 :
Il était une fois une vieille dame
très-gëntIIle et généreuse,
appréciée de tout le
village.
Elle guérissait les enfants malades et
soignait les femmes enceintes.
(1) Cérémonie cultu~~elle au cours de laquelle on invoque les es-
prits leur demandant d'interbenir à travers les offrandes:
si celles-ci sont acceptées c'est bon signe,
dans le cas c~­
traire on considère que l'avenir n'est pas brillant.
(2)
et
(3) Arbres de la zone tropicale.
africaine.

A la longue, la vieille dame mourut et
chacun la pleura.
Elle laissa un seul fils. Ce-
lui-ci était riche mais il fit des funérailles
moyennes à sa mère défunte.
Tout le village critiqua l'homme
~o~r
son avarice, estimant que la vieille dame mer1-
tait qu'il lui réserv~t plus de pompe et de fas-
te.
Le fils ayant compris que tout le monde
trouvait
boisson et nourriture insuffisantes,
décida de donner son point de vue en ces termes
-
"que ceux qui se plaignent de l'in-
suffisance des moyens mis en oeuvre à cette oc-
casion, qu'ils retournent au tombeau de ma mère,
qu'ils y prennent un peu de cette terre qui
la
recouvre et qu'ils organisent à leur compte
d'autres funérailles plus à la hauteur de ma mère.
Ainsi ils boiront et mangeront autant qu'ils
le
désirent".
De tous ceux qui entendirent le fils
personne n'eut à lui répondrè.
Tous prirent
leurs jambes à leur cou sans qu'aucun ne voulQt
relever le défi.
Comme quoi, dans la vie on ne doit soute-
nir que ce que l'an peut faire;
étant entendu
que chacun agit dans les limites de ses possibili-
tés.
Mardi
25 avril
1979
Conte
nO 8 :
Il était une fois un homme pauvre
et malheureux à qui l'on donna pour femme une
jeune fille d'une très grande beauté.
Avec le temps, sa femme mit au monde une
fille encore plus belle Qu'elle.
Son mari jura
de ne marier sa fille qu'à un chef ou à un prince
de sang.
A l'âge de la puberté, la jeun~ fille
faisait l'objet de toutes les convers~t1~ns ~as­
culines
Au cabaret, son père répéta1t a qU1 vou-
lait l';ntendre qu'il ne mariait sa fille qu'à un
chef ou alors à personne.
Rompant cette habitude, le père tint
un
autre langage au cabaret :
.
, . .
_ "j'assassinerai notre chef de v1l1age d 1C1 à
24 heures"Aussit8t quelqu'un s'empressa de rappor-
ter ses propos au chef qui fit venir l'homme
~ux
"intentions coupables".
Celui-ci reconnut aV01r
proféré de telles menaces à l'endroit du chef.
Ce dernier décida alors d: l'Bxé 7utera
mais l'homme supplia le chef de fa1~e vendr
ies
fille et de lui accorder le temps d en~en ~~t et
derniers mots de san ~ère~. Le ch~f cansen 1
l'on amena l'irrésist1ble Jeune f111e.

425
Le chef s'en éprit d'elle sur le champ
et demanda aussit8t à son père de lui accorder
la main de sa fille en échange de son acquitte-
ment.
Le condamné accepta et révéla au chef
qu'il n'avait jamais eu d'autres intentions que
celle de lui réserver exclusivement sa fille
:
-
"je le disais partout et toujours.
Donc quand
je parlais de faire du bien au chef,
i l n'y avait personne
pour vous le dire.
Alor~
j ' a i voulu
tester la moralité de mes concitoyens.
Ainsi j ' a i déclaré que j'allais vous assassiner.
Donc pour le mal i l y a des
gens pour vous
le
dire".
Après avoir écouté attentivement le
père de la
jeune fille,
le chef ordonna que le
rapporteur fût pendu en tant que fauteur
de
troubles.
Car ceux qui rapportent les critiques
sont souvent ceux-là m@mes qui se plaisent à dé-
nigrer leurs prochains.
Mardi 02 Mai 1978
Conte
nO
9 1
Il était une fois un village qui
nTavai~-pas assez d'eau pour ses habitants. Son
chef,
très soucieux de l'avenir de son pays,
souffrait de voir les femmes et les enfants par-
courir de grandes distances à la recherche
de
l'eau.
Une nuit,
un monstre réveilla le chef en
plein sommeil et lui posa la question suivante
-
"quel est ton problème fondamental 7"
Le chef répliqua
:
-~~n véritable souci est que tout mon
village ait assez d'eau pour tout le monde".
Le monstre lui fit la proposition sui-
vante
-
"je peux te faire obtenir abondamment
d'eau pour ton pays à la seule condition que
tu
me donnes
ta vie en
échange".
Le chef accepta la condition pour le sa-
lut de son village.
Le monstre amenà alors le
chef avec lui dans la nuit.
Après un certain par-
cours,
le monstre lui indiqua avec précision l'en-
droit où doit ~tre creusé le puits d'eau.
Le chef
y traça,
à
l'aide d'une pierre,
une circonférence.
Après ce geste de repérage,
le monstre s'en alla
en réaffirmant ceci au chef :
-
"Demain matin,
invite les jeunes de ton
village à creuser le puits à l'endroit indiqué.
Mais sache que dès qu'ils atteindront la nappe
fréatique
tu mourras tué par le sort que tu as
choisi pour le bien-être des habitants de
ton
village".
Le chef accepta
encore une fois
toutes

426
les conditions
et mourut comme prévut dès que
l'eau surgit du fond du puits.
Le village devint un pays d'abondance,
d'élevage et de prospérité.
Aujourd'hui, si ces conditions étaient
posées dans les mêmes circonstances, les Voltaï-
ques mourront de soif et de faim.
L'abondance
est inégalement partagée dans la nouvelle socié-
té, le patriotisme y a perdu son sens et les
hommes sr nourrissent de la faim.
2 - Le contenu latent du magazine
du "Larlhé-Naba"
a} Essai d'interprétation culturelle du ma-
aazine "sous l'arbre à palabre"
Les contes d'un peuple reflètent son mode
de
vie et ses croyances.
Dans cette société imaginaire des contes
radiodiffusés, nous retrouvons la société mossi avec ses chefs,
ses hommes, sa philosophie et sa culture idéologique.
Ainsi
chaque conte comporte ses implications sociales et culturelles.
a } Le thème
de
la
femme
1
Dans les contes N° 1, N° 4, nous découvrons
l'homme socialement responsable qui,
jouissant de deux femmes,
symbolise l'autorité dans la cellule familiale.
De même
que
dans le conte N° 3 on voit que le chef de famille symbolise
l'ordre et la discipline.
Les femmes sont appelées à la sou-
mission maritale qui constitue pour elles la seule forme
de
salut.
Dans le conte N° 3 par exemple le mari se re-
fusant ,.à se débarrasser des animaux nuisibles qu'il élevait
dans sa cour s'oppose triomphalement à la volonté de sa femme.
En dernière analyse, l'homme échappe au supplice de la mort
parce-que celui-ci n'a pas accordé grand intér~t aux sugges-
tians de son épouse:
"puisque tu n'as pas écouté ta femme
qui

427
voulait que je sois chassé de ta maison,
je vais t'aider n •
Ainsi s'expriment tour à tour les fourmis,
l'épervier et
le
serpent.
Dans les contes radiodiffusés, les femmes évo-
luent dans un milieu féodal fait de la puissance du m~le
qui
tranche les fautes de ses épouses sans appel.
La première constatation est que la polygamie
est constamment une expérience vécue,
un fait inéluctable pour
la femme~ (Cf. contes N° 1, et 4).
Rarement,
celle~ci est sans
coépouse.
Oans la société traditionnelle
mossi, la monogamie
est un symbole de pauvreté et d'immaturité sociale: dans le
numéro 8 en effet,
nous SOmmes en présence d'un homme pauvre et
monogame.
Les contes en situant la femme dans ce contex-
te précis propose indirectement un modèle de société pour les
auditeurs voltaïques.
Ou tout au moins peuvent-ils influer sur
la conscience des hommes et des femmes dans la mesure où ils
apparaissent comme une reproduction de l'ordre social existant.
La seconde remarque est que le monde de la
femme voltaïque,
tel qu'il nous est décrit dans le magazine, est
un monde qui,
à priori, se situe aux antipodes de la politique.
Au contraire de celle-ci qui est le monde de la logique
(chaque
fait ayant des causes et entraînant lui-même des conséquences;
tout est lié,
pas de hasard,
tout est responsabilité), l'émis-
sion du "Larlhé-Naba" ressemble beaucoup à une rubrique de faits
divers.
Les histoires qui y sont contées relèvent souvent du
fatum et de l'imprévisible comme dans
"l'Anthologie du mystè-
re" de Pierre Billard.
l\\Je voit-on pas dans les contes N° 2 et 3

428
le reptile et le conseiller "diabolique. " victimes du àes1r..i.n
ou de leur perversité.
Au fond,
ce sont les femmes et les gens ma-
lintentionnés qui précipitent l'inconnu.
Ce phénomène de dé-
politisation ne permet pas une remise en question des habitu-
des quotidiennes,
encore moins une prise de conscience dans la
sélection de nos cultures traditionnelles.
Par ailleurs, les hommes et les femmes ont
des situations sociales diamétralement opposées dans les con-
tes: la condition que leur fait la société féodale,
les cul-
pabilités que leur éducation et les moeurs ancestrales leur
ont longtemps inculquées à l'égard de la vie conjugale et ~
sexuelle justifient cette différence.
Si la femme,
au contraire de l'homme,
ne sym-
bolise ni l'autorité ni l'ordre hierarchique,
elle reste rat-
tachée aux idées de
~maternité et de t§ches ménagères.
Au
plan moral, elle paraît toujours mineure d'où sa dépendance
vis-à-vis de l'autorité paternelle ou maritale.
Ou même coup,
les contes en reprenant la morale populaire accable la femme
d'adultère, de mensonges et de perfidie.
Oans les contes N°
et 4, elle est conforme à tous ces clichés qui eux-mêmes s'in-
tègrent dans une vision cosmogonique du monde.
Si généralement la femme n'est pas synonyme
de vertu
dans les contes, l'§ge lui confère tous les honneurs
et les respects dans la société.
C'est surtout l'acquisition
de la sagesse par l'ancienneté qui nous fait découvrir dans le
conte N° 7 cette dame §gée fort vénérée de tout son village.

429
Cette caractérisation
da la vieillesse provient de l'organisa-
tion gérontocratique de nos sociétés traditionnelles.
Cette
situation mise à part,
on peut parler de mysogynie dans les
contes du "Larlhé-Naba" comme nous le résume G. CANU dans une
de ses pages consacrées aux thèmes des contes mossi
Si l'ingratitude est répandue,
la mysogynie est
générale,
dans les copies de garçons évidemment o
Il semble que les narrateurs, malgré leur
jeune ~ge, choisissent souvent à dessein les con-
tes qui "procèdent de ce fond de rancune que
l'homme a toujours en contre la femmell't.
L'un d'eux,
racontant l'histoire de la
jeune fille qui voulait épouser un homme ne por-
tant aucune trace de plaie sur le corps, précise
que la princesse était "prétentieuse comme le
sont en général les filles".
-
Par son bavardage inconsidéré ou vo-
lontaire, la femme cause souvent la perte de
son
mari.
Il faut noter que très souvent cette fem-
me n'est qu'un animal métamorphosé en belle
jeune fille pour punir le chasseur ou s'en venger.
Ceci e~plique donc cela.
L'obéissance ne paraît guère être la vertu
dominante des femmes mossi, si l'on
s'en rapporte
aux contes.
Plusie~rs d'entre elles provoquent la mort
de leurs maris respectifs en s'empressant, dès
qu'elles connaissent le secret, d'enfreindre l'in-
terdit attaché à la queue d'animal magique, ce qui
lui Ote le pouvoir de guérir les malades ou de res-
susciter les morts.
Le mari, confiant dans le pou-
voir magique,
ne peut de ce fait redonner la
vie
à la femme ou au fils du chef,
et ce dernier le
fait mettre à mort.
D'autres coupent, malgré-la défense du gé-
nie, l'épi de mil central, entraînant ainsi la fin
de la récolte miraculeuse.
que dire également des nombreux exemples
de désobéissance filiale?
La jeune fille refuse
d'écouter les conseils de ses parents, les avertis-
sements que lui donnent les objets domestiques,
meule ou canari**,
et persiste à épouser le beau
jeune homme qui n'est autre qu'un animal ou
un
monstre qui a pris une apparence humaine pour
la
séduire.
* Ci t a t ion der·' ASPERD,
" Les Con tes Egy p t i e n s ", in" Les Fa blia ux "
de J. BEDIER, éd. Champion,
Paris 1925,
p. 321.
** Vase en terre cuite.

430
Certaines, trop cupides, veulent asso~~
le génie à la t@te couverte de cauris, et ce génie
qui leur apportait la richesse les laisse,
en pu-
nition,
plus pauvres qu'auparavant.
Une femme,
en possession de la fameuse
queue magique,
en présence de son mari et de son
amant blessés,
guérit son amant et laisse mourir
son mari.
L'infidélité est donc un autre défaut
féminin.
Enfin,
un homme, désirant mettre à 11é_
preuve sa femme préférée, se fait passer pour la
Mort
à la faveur de l'obscurité et déclare qu'il
laisse le choix
à la femme entre la mort de son
mari ou celle de son "petit frère".
Bien entendu,
la femme préfère voir mourir son mari,
à la gran-
de déconvenue de celui-ci.
Nos fabliaux n'étaient pas plus misogynes.
Cette méfiance envers les femmes n'est-elle point
destinée à essayer ae 'contrebalancer l'attirance
qu'elles font naître dans le coeur masculin?
(1).
Pourtant la justification de ce magazine
de
divertissement est qu'il sauvegarde la personnalité a~ricaine
et partant
celle de la femme voltaique, e~ tant qu'il propa-
ge la philosophie et l'ordre social de l'époque précoloniale.
A cet argument courant, une Africaine réplique :
"les hommes nous diront : la colonisation nous a
dépersonnalisées
(les femmes), les femmes repré-
sentent notre "r~oi", notre tradition, oui mais
doit-on s'acharner à retrouver une tradition qui
ne soit pas belle,
peut-on revivre le passé autre-
ment qu'en l'enrichissant ?" (2)
a )
Les implications culturelles et socio-politigues
2
Si le président Yaméogo avait entrepris de
saper progressivement l'autorité des chefferies traditionnel-
les, le régime militaire du général Sangoulé Lamizana a entre-
pris au contraire de consolider cette institution décadente.
(1) CANU
(G.).- Contes mossi actuels.-
Etude Ethno-linguisti-
que;
IFAI\\I - Dakar.
f' 3D5
(2) Cf. AMINA.- Le magazine de la femme.- N° 19, p. 38.

431
Sous le gouvernement Lamizana ont été décidés la reconnaissan-
ce de la chefferie,
l'octroi d'une rému~ération aux chefs
et
la réglémentation officielle de la désignation des chefs par
le ministre de l'intérieur.
Ce dernier facteur a eu pour ré-
sultat de permettre à celui-ci de nommer les chefs par
'arrê-
té ministériel,
en respectant somme toute,
les procédures de
désignation locale.
C'est donc dans le cadre de la consolidation
de la chefferie traditionnelle qu'il faut interpréter le ma-
gazine "sous l'arbre à palabre" en mooré,
dioula,
peulh et
gourounsi.
En effet,
cette émission de divertissement en
mooré est conduit par un dignitaire de haut rang de l'empire
mossi,
en l'occurence le
"Larlhé-Naba".
C'est un groupe permanent de personnes ayant
des activités organisées qui conçoivent le contenu du magazine.
Elles assurent toutes la continuité du groupe et s'efforcent
de répondre aux besoins des populations rurales,
très atta-
chées à la langue locale et aux fondement de la société féodale.
L'émission radiodiffusée,
de par les contes
et ses allusions à la société précoloniale devient le moyen
le plus efficace d'assurer la continuité de cette collectivité
archaisante.
C'est donc une façon de sauvegarder l'identité
mossi ou voltaique à travers la g~riération actuelle.
C'est
pourquoi l'on peut dire que la radio est aussi une institution
de la chefferie traditionnelle par laquelle celle-ci transmet
l'expérience des adultes aux jeunes et défend ses structures et
sa philosophie contre les menaces extérieures et les
forces de
désagrégation.
Il est clair que pour la chefferie mossi,
"Sous

432
l'arbre à palabre" est le cadre d'une vie qui se développe de
la naissance à la mort s l'objectif étant de faire en sorte
~ue la grande majorité des auditeurs grandissent, se marient
et travaillent sans jamais sortir de la société globale ethni-
que.
En clair la radio permet aux auditeurs de s'identifier à
leur société globale, de s'attacher à elle et aux sympboles
qui la représentent, de se désigner
eux-mêmes comme mossi,
peulh , gourounsi •••
Produit du rapport de force au sein de la
société archaïque, le conte fait par les hommes se situe dans
le cadre des traditions séculaires, et en tant que tel,
prÔne
la sagesse des anciens et la fidélité aux us et coutumes
du
pays.
Dans ce contexte féodal et archaïsant, la culture est
l'oeuvre essentielle de la gérontocratie.
Le plus âgé des
descendants vivants de l'ancêtre est un relais
nécessaire de
la vie, non seulement parce~qu'il a autrefois procr~é mais
parce-qu'il continue à être le canal par lequel passe la vita-
lité des
générations passées aux générations présentes du li-
gnage ou de la société globale.
Il a la redoutable capacité
de maudire~
Ce respect quasi sacré du plus ancien est constant
dans les "histoires" racontées.
Ne voit-on pas en effet dans
le conte N° 7 une vieille dame jouissant de la vénération de
tout le village?
A aucun moment la vieillesse n'est remise
en cause car elle symbolise la sagesse et la cons~ation
du
patrimoine culturel.
L'âge entraîne donc une relation de pou-
voir et le "Larlhé-Naba" ne cesse d'inciter les jeunes à obser-
ver la plus grande soumission aux conseils prodigués par les
anciens.
En ce sens, le magazine de "divertissement" est une
tribune de conservatisme moral et politique.

433
Le pouvoir moderne semble avoir repéré l'in-
tér@t de cette émission radiophonique dans la mesure où
le
contenu de celle-ci reflète la confirmation des formes
ancien-
nes du pouvoir.
A priori cela peut paraître paradoKal mais
les autorités gouvernementales sachant le processus de chan-
gement social entamé dans les mentalités,
pactise avec la
hiérarchie traditionnelle pour emp@cher la naissance des idées
progressistes jugées dangereuses par les deux parties.
La relation entre la culture conservatrice
de cette rubrique et le système politique voltaique est ob-
servable à trois niveaux,
soit trois
ordres de relations for-
tement associées dans le processus social et politique:
les
acteurs dans les contes,
les rOles et les contenus spécifiques.

o;;j"
Sch'mas des
implications culturelles et socio-politiques des contes
du Larlhé-Naba
r'1
~
MODELE DE RELATION
MODELE
DE
CATE-
MODELE
DE RE PRE-
POLITIQUE
GORIE
SOCIALE
5ENTATIDN FEODALE
Gouvernants
(Chef, mari,
Le chef (classe
Le,: chef domine les
père)
et gouvernés
(femmes,
supérieure)
personnes et les
ACTEURS
lièvre,
enfants symbolisant
Le lièvre
(re-
choses.
les sujets)
présentant
la
L'homme est le maî-
catégorie socia-
tre de la femme
le inférieure)
Se conduire
Service à rendre ou
conformément à
à
clevoir,
ordre
à
RClLES
Commander et Obéir
son statut
exécuter,
protection
à recevoir
Coutume = norme inviola-
ble et autorité coerci-
CONTENUS
tive
Rang social
Mode d'autorité =
personnel
SPECIFIQUES

435
Dans la société mossi,
on peut observer que
certains membres commandent aux autres de faire ou de ne pas
faire certaines choses.
Cette relation est génératrice d'un
r
réseau social stable et organisé.
Si le chef de village don-
ne per exemple une consigne de vote,
i l est certain que son
mot d'ordre sera largement suivi.
Ceci en raison de l'atta-
chement "pratriotique" des populations rurales.
aux coutumes
dont le chef est issu,
mais aussi parce-que l'autorité de ce
aernier s'exer~e sur une certaine limite territoriale exiguë
qui,
géographiquement, "facili te l'application de la contrainte.
Le principe de l'autorité traditionnelle
en
favorisant la diffusion d'une idéologie de consensus social au
niveau du village agit par ricochet au maintien
du système po-
litique moderne.
D'où le fait que les partis politiques con-
servateurs exercent une pressiôo constante sur les instances
coutumières pour qu'elles agissent dans la ligne des options
prises par eux.
La relation culturelle chef -
sujet devient
ipso facto une relation culturelle gouvernants -
gouvernés
dans le système des compétences modernes.
Car les valeurs so-
ciales exprimées par les contes dans notre schéma simplifié,
"socialisent l ' audi teur et le prépare à des "rlHes"
poli 1Ji-
ques par la communication des symboles et des messages.
Dans le contexte voltaique
(plus de 90 % d'a-
nalphabètes),
le rOle culturel de la "Soirée en mooré" est de
préparer le citoyen à la sacralisation de tout pouvoir officiel
existant:
chef de village,
préfet,
gouvernement
•••

436
Si l'on définit le pouvoir comme M~x Weber
c'est-à-dire comme une probabilité,
celle qu'un
acteur a de
réaliser ce qu'il veut en dépit des resistances, on comprend
que l,Etat issu des structures coloniales autorise la cheffe-
rie à organiser et à diffuser des programmes sur les antennes
de la Radio Nationale.
La relation de pouvoir ne peut pleine-
ment s'établir que si autorité gouvernementale et populations
rurales partagent le même système des valeurs culturelles ou,
au moins,
si le régime se conforme aux valeurs culturelles des
citoyens dominés.
Pour atteindre cet objectif essentiel, l'ins-
titution d'un programme sur la culture autochtone est nécessai-
re.
Ainsi que le dit A.
NIKIEMA
:
"En fait toutes ces mesures de rétablisse-
ment et de consolidation de la chefferie tradition-
nelle traduisent le poids réel d'une force sociale
et politique,
certes historiquement vouée au dé-
clin puis
à la disparition,
mais encore assez in-
fluente au sein de la société,
particulièrement en
milieu rural.
Les forces
féodales conscientes
de
cette influence,
se sont organisées dans un Conseil
Supérieur des Chefs Coutumiers,
véritable force po-
litique agissant sur les institutions politiques"
(1).
C'est pourquoi i l n'est pas exagéré de dire que
les pouvoirs publics ont un sens instrumental de la culture
(c'est-à-dire la poursuite effrenée des moyens d'arriver au
sommet de l'Etat moderne),
ce qui trahit sa pureté dans la dé-
mocratisation des valeurs.
Cette conception instrumentale de la culture
fait du magazine un moyen détourné pour la traduction de cer-
taines réalités sociales.
A travers tous les contes,
les fai-
bles sont présentés comme pratiquant la ruse et le mensonge
(1)
NIKIU~A
(Aimé).- Evolution du réqime politique de la
Haute-Volta depuis l'indépendance.- Thèse de doctorat d'Etat
en Droit public,
Université de Poitiers, 1979,
p.
104.

437
dans le souci de déjouer le droit ou la puissance
ainsi dans
les contes ND
2,
ND
3,
ND 8,
nous sommes en présence d'un liè-
vre manoeuvrier,
d'un "homme tranquille" accusé mais habile,
d'un homme pauvre "et fort rusé
•••
Rusés et au bout du compte
malfaisants et parfois cruels,
ces personnages représentent
les
hommes qui incarnent la faiblesse,
la ~etitesse et l'oppres~
sion.
Cette caractérisation et
cette mise en scène rendent
ces
personnages proches de la masse des auditeurs qui ne
sont
pas en position de commandement dans la société actuelle.
En définitive,
le conte tel qu'il est diffusé
sur les antennes donne un réconfort provisoire
(ou illusoire),
mais enfin une réponse aux questions posées par l'auditeur in-
féodé
aux traditions,
curieux de connaître la;
raison des cho-
s e s :
c'est avec la ruse que l'on parvient à se tirer d'affai-
res,
les mauvais seront punis par les dieux terrestres
•••
r~ais si les contes du "Larlhé-Naba" sont un moyen d'encadrement
culturel des masses rurales,
on peut se demander s'ils ne peu-
vent pas être une menace pour le régime en place.
En effet,
certaines des "histoires" traitées
dans le magazine font état du manque de patriotisme véritable
des
hommes politiques,
de la mauvaise compréhension du devoir
national ou même de la dépravation des moeurs dans la société
moderne.
Ainsi apparaît une virulente critique à l'endroit de
nos autorités
officielles dans le conte N°
9 où le "Larlhé-
Naba" conclut son récit avec l'idée que nos dirigeants ne sont
pas capables de sacrifier leur existence dans l'intérêt du
pays
J
"aujourd' hui,
si ces conditions étaient posées dans
les mêmes circonstances,
les Voltaiques mourront de soif et de

438
faim.
L'abondance est inégalement partagée dans la nouvelle
société, le patriotisme y a perdu son sens et les hommes s'y
nourrissent de la faim".
Tout en soulignant l'insuffisance
morale et politique des gouvernants, la chefferie traditionnel-
le fait manifestement l'éloge de l'organisation sociale préco-
lQniale.
D'ailleurs, cette opposition (1) entre pouvoir
traditionnel et pouvoir moderne se nroduit de temps en temps
avec fracas dans notre pays~
A la mort de Ouéz%in Coulibaly (2)
en 1958, l'Empereur des Mossi, le Mogho-Naba n'a pas hésité à
envoyer une
lettre aux membres de l'Assemblée territoriale le
15 octobre 1958 pour leur demander la constitution d'un " qou _
vetnement d'Union et de Salut public pour le pays Voltaïque".
Il s'agissait en clair d'unes aspiration à la monarchie.consti-
tutionnelle.
Cette volonté politique a été particulièrement
claire le 17 octobre: alors que l'Assemblée allait
s'ouvrir
en séance extraordinaire, des manifestants'
du Mogho-Naba
composés·
de 3 000 guerriers armés sont venus envahir les
lieux pendant deux heures. C'est alors que le Ouidi-Naba (3)
dirigea
ensuite la foule au Palais impérial où attendait le
Mogho-Naba en tenue de guerre.
Il faut préciser que cette démonstration a eu
le soutien de nombreux hommes politiq~es d'alors et de certains
milieux civils et militaires •
....r - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
(1) Pour un approfondissement de la question, on consultera le
mémoire de D.E.S. Sciences politiques présenté par CHEICK
oUf"1AR DI AvJ ARAs ur le th ème "A utor i t é tradi tionnelle et Pou-
voir politiqoe en Haute-Volta", Université de Poitiers,
Faculté de Droit et des Sciences Sociales, Mars 1975.
(2) Premier responsable du R.D.A.
en Haute-Volta
(3)
Chef de la Cavallerie.
Il ne participe pas aux guerres.

439
Si la réaction de Maurice Yaméogo a été de ré-
duire la chefferie traditionnelle, force est de constater que
cet objectif est loin d'avoir totalement réussi.
Au point
que le général LAMIZANA devait déclarer subtilement en 1974
"la recherche d'une reformulation pour faire accepter la chef-
ferie traditionnelle comme élément de progrès sera entreprise
pour aboutir à sa contribution effective au Renouveau"
(1).
Pourtant quelques mois seulement auparavant, le 31
juillet
1973, à l'occasion des "Tinsé" (2), le gouvernement s'associait
aux dignitaires de la hiérarchie traditionnelle pour en faire
un "jour de recueillement et d'action de grâce" afin d'obtenir
des "esprits terrestres" la pluie èont le pays avait besoin
pour vaincre la séchéresse.
Chefs coutumiers et certains mem-
bres du gouvernement se rendirent au Palais impérial pour de-
mander la clémence aux dieux protecteurs de la Haute-Volta.
Et
comme par "enchantement" une pluie diluvienne inonda la zone
sahélienne et les régions Est du pays.
Conséquence, les dieux
sont plutOt favorables au pouvoir traditionnel.
Si l'émission "Sous l'arbre à palabre" peut
être co1Fis comme une concession majeure à la chefferie tra-
ditionnelle, elle doit surtout être interprétée comme un ac-
quis du pouvoir féodal arraché de hautes luttes des mains
de
ceux qui défendent l'Etat postcolonial.
On le voit,
les pro-
grammes en langues locales ne sont pas innocents.
Ils concrÉ-
tisent le compromis politique et culturel entre le gouvernement
(1)
Cf. Le quotidien voltaïque,
"L'Observateur" nO 298.
(2)
Fête religieuse mossi célébrée tous les trente ans.

440
et la chefferie traditionnelle.
En définitive, le magazine du
"Larlhé-l\\Jaba" ne peut ni porter atteinte aux valeurs dàminan-
tes de la société précoloniale ni porter préjudice aux gérants
du pouvoir étatique :
"Nous l'avons déjà dit,
nous le répétons sur cette
tombe: il n'y a pas,il n'y aura pas, il ne peut y
avoir un conflit de pouvoirs entre l'autorité cou-
tumière et l'administration du gouvernement voltai-
que.
Les deux sytèmes vivant en symbiose condui-
ront harmonieusement ce pays vers son destini
Le
Mog~o-Naba est un symbole.
Le gouvernement est une
synthèse"
(1).
B)
Etude synthétique du "Journal des Jeunes"
'1- Le contenu manifeste du magazine
Cette émission est avant tout celle de la gaie-
té et du soleiL
Elle
se situe à la croisée de deux types de
programmes: d'une part elle porte l'empreinte du "divertisse-
ment" et de l'autre elle se
veut "éducative et culturelle ll •
Cette dualité dans sa vocation apparaît distinctivement dans
son contenu
a) l'aspect "récréatif et de divertissement se
compose essentiellement de la présentation mensuelle d'un "hit-
parade" de la chanson calqué sur la méthode européenne.
Sur
les quatre samedis du mois,
le programme est ainsi réparti.
- la préparation du juke-box: elle est axée sur les
nouveautés d~disque inspirées de la nouvelle formule de va-
riétés pro~osée par Radio France Internationale depuis 1976.
Cette formule
(45 minutes sonores et 15 minutes écrites hebdo-
madaires) est destinée à "permettre aux stations
(2) de diffu-
ser rapidement les
nouveautés avant même que les disques leur
(1 ) OUEZZIN Coulibaly aux obsèques de Naba Sagha (empereur des
Mossi) le 13 Novembre 1957.
( 2 )
Il s'agit ici des stations francophones de l'Afrique au
sud du Sahara.

441
parviennent".
En outre,
elle s'accompagne d'interview illus-
trées
(15 minutes hebdomadaires)
que les animateurs du "Journal
des Jeunes"
de Radio Ouagadougou intègrent à leurs productions
locales.
Ces interviews sont surtout axées sur les vedettes de
variétés du monde négro-africain.
la présentation du
"Juke-box" qui consiste à diffuser
les douze
(12)
chansons arrivées en t~He du "hit-parade" inter-
national.
Autrement dit,
les chansons les plus citées par les
auditeurs voltaïques dans leur participation écrite au "Juke-box"
requièrent le maximum de points.
Ainsi les auditeurs
~ui au-
ront classé la chanson gagnante en tête de leurs listes se
voient attribuer exceptionnellement cinq points,
les onze
(11)
autres chansons préférées des auditeurs comptant seulement pour
deux
(2)
points chacune.
Cette "liste-type" permet de départa-
ger les candidats au jeu du
"hit-parade".
Le "supergagnant" qui
totalise le ~lus de points bénéficie d'un disque de 33 tours dont
1.e choix lui est laissé librement.
Le second obtient une "super-
cassette" contenant les chansons
primées au "Juke-box" •••
Dans cette animation de variété,
i l ressort
selon nos observations et nos enregistrements allant du 7
octobre 1978 au 25 novembre 1978 que la fréquence des disques
diffusés pendant cette
tranche horaire s'articule sur le rap-
port numérique suivant
-
5/12 des disques diffusés dans cette émission sont
d'expression anglo-saxonne
4/12 sont africains
-
2/12 sont voltaïques
1/12 est français

442
Dans ce cas,
le "Journal des Jeunes" est
une
production divertissante visant à replacer la chanson dans un
contexte international.
Entre ces grandes plages de musique
anglo-saxonne,
africaine et voltaique,
on peut entendre un in-
vité du
jour
(ou des invités)
généralement des hommes de spec-
tacle~ des vedettes de tout genre, ainsi que des éléments de la
fraction scolarisée de la jeunesse urbaine.
Et même si leurs
bavardages sont rarement spirituels,
ils ont le "mérite lt de se
dérouler dans une ambiance décontractée à laquelle contribue
une musique
"poplt et négra-africaine.
C'est en quelque sorte
le plaisir de l'oreille et la couleur de l'émission.
-
Les deux autres samedis du mois sont plut8t consa-
crés à des activités culturelles locales ou à l'organisation
alun débat sur des problèmes spécifiques de la jeunesse.
b)
L'aspect "éducatif et culturel" apparaît
SuR te.
plan des informations spertives et culturelles.
L'intervention
du sport dans le magazine est permanente.
Cette rubrique fait
le bilan des compétitions en cours relatives à la Haute-Volta
et au reste du monde.
Très laconique,
elle apporte quelquefois
des réponses aux questions posées par les auditeurs.
Ce dernier élément est une pratique courante
dans l'émission.
Les auditeurs demandent par correspondance
écrite aux animateurs de la tranche horaire de samedi
("Journal
des Jeunes")
de les rensœigner soit sur des points d'histoire
contemporaine élémentaire,
soit sur la signification de certains
concepts ou termes juridiques,
économiques,
politiques
•••
Par ailleurs les animateurs de ce magazine ra-
content de petites histoires à l'antenne,
donnent quelques in-
formations pratiques et l'émission se déroule dans le sourire

443
et la bonne humeur.
L'esprit de cette production est de faire un
magazine du spectacle et des activités culturelles de la jeu-
nesse.
En fait
i l s'agit à certains égards d'un magazine cul-
turel au sens large,
c'est-à-dire le reflet d'un mode de vie
qu'il faudra
fcaractériser.
Sous cet angle "éducatif",
le "Journal des
Jeunes" traite des problèmes contemporains de la jeunesse vol-
taique,
souvent avec des témoignages en direct organisés sous
forme de table ronde sur des thèmes concrets:
difficulté
de
trouver un métier,
de pouvoir s'inscrire dans les rares éta-
blissements secondaires du pays,
les échecs scolaires,
l'orga-
nisation des vacances,
les
problèmes de la jeunesse féminine,
les relations aes jeunes avec leurs parents,
les spectacles et
les activités culturelles locales •••
2 -
Portéë et limites de l'animation dans les varié-
tés de Radio -
Ouagadougou
Nos animateurs donnent souvent le meilleur
d'eux-m~mes.
Ils sont pour la plupart authentiques et cela
constitue un élément essentiel du succès relatif du "Journal
des Jeunes" et autres programmes de variétés.
Le sourire et la
gaieté y sont permanents;
i l n'y a jamais de "blanc" à l'an-
tenne et l'on ne remarque pas d'affollement de
panique en cas
d'incidents techniques subits.
En d'autres termes,
la ma!trise
de soi parattêtre une expérience acquise m~me si le confort
devant le micro n'est pas encore à sa plus haute perfection.
En outre,
le vocabulaire de nos animateurs
a

la qualité de la simplicité mais elle pêche souvent par ses
inexactitudes et son manque de clarté.
Ce phénomène est dO au
fait que nos animateurs,
m@me lorsqu'ils excellent dans le
parler local,
sont contraints d'utiliser le français
pour tou-
cher l'ensemble de la population lettrée.
Ces animateurs,
jeunes pour la plupart,
sans
autre expérience que leur goOt pour la musique,
le sport et la
radio n'ont pas le niveau d'instruction théorique supérieur au
B.E.P.C.
Et comme le note Amadou TOUI\\IKARA
(1)
à propos de l'a-
nimateur africain
:
"il a acquis le français
jusqu'à un niveau
où l'on est encore loin de le débarrasser de toutes
les interférences avec la langue maternelle.
Le
message adressé à l'auditeur en souffre énormément,
surtout quand l'animateur cherche à l'enrober d'un
humour ou d'une réflexion sans rapport avec l'es-
prit de la langue française et finalement ni avec
celle de sa propre langue.
Conscient de ses lacu-
nes l'animateur se refugie dans de plates facilités.
Et lorsqu'il présente son émission de variétés,
i l
apparaît nettement qu'il s'adresse au petit groupe
d'amis qui l'applaudissent tous les
Boirs dans son
quartier".
Si les idées et la culture générale présentent
une relative insuffisance, la culture musicale est sans contes-
te le point le plus riche.
Dans le "Journal des Jeunes",
les
animateurs semblent imparables et constamment à jour dans l'é-
volution du "hit-parade" européen.
Acquisition culturelle de
fait ou étalage docile des nouveautés du disque préparées et
envoyées par Radio France ?
Quant aux aptitudes des présentateurs dans les
programmes de cette nature,
elles varient peu :
tant6t ils font
"compagnons créateurs d'ambiance",
tant6t "médiateurs" lorque
--1-..."...-------------------------------------
(1)
Ancien directeur de Radio Sénégal.
Cité par M. Servet in
"Animation d'Antenne" multiplex.
Radio France Internationa-
le,
1978,
p.
46.

445
le temps imparti est émaillé d'interviews ou de directs.
Ce
dosage des traits caractéristiques du savoir-faire n'est pas
toujours réussi,
ceci étant dO en partie à la personnalité de
nos
cadres moyens.
Nous ne saurions être,
en pareille ma-
tière,
ni systématique,
ni doctrinal car le profil de l'anima-
teur-radio échappe à toute définition rigide.
Mais tout au
moins,
peut-on
affirmer que l'animation s'accomode de tout
sauf
de la médiocrité ;
car i l faut sans cesse faire appel au
charme,
c'est-à-dire la compréhension rapide de ce qui va plai-
re à l'auditoire,
l'aptitude à changer de ton,
à jouer sur les
contrastes et à éviter les sujets insipides.
L'imagination,
en dépit de l'effort sensible
que fait l'équipe du "Journal des Jeunes",
reste insuffisante.
La composition de ce magazine obéissant à une structure iden-
tique,
les présentateurs doivent faire en sorte que les mêmes
formules ne finissent par ennuyer.
En effet,
l'équipe qui anime cette émission ne
tire pas assez parti des faits de la vie qumtidienne voltaique
on entend rarement des suggestions ou des réflexions
émanant de
l'observation.
Une autre criti~ue, plus profo~de celle-là,
porte sur le bagage culturel èe nos animateurs.
Dans notre
acception,
le mot ne se limite pas strictement au savoir livres-
que et au~ diplômes qui, dans certains cas, signifient vraiment
peu de choses.
I~ous regrettons seulement le fait que nos ani-
mateurs de la tranche horaire consacrée au~ jeunes omettent
d'évoquer certaines traditions de notre pays, certains faits
historiques qui ont nourri la mémoire collective des hommes et

446
des femmes auxquels ils s'adressent.
A notre avis, les animateurs des magazines de
variétés devraient ~tre à la pointe du renouveau culturel dans
notre pays.
S'il est vrai que les activités culturelles loca-
les font l'objet d'un développement particulier dans le "Jour-
nal des Jeunes", malheureusement il n'y a ni réflexion,
ni ana-
lyse,
ni encore approfondissement
de ces
manifestations.
Cet-
te carence s'explique par une dépolitisation de l'esprit
critique, ce qui a pour inconvénient ne
pas
combattre
efficacement l'obscurentisme,
pourtant exercice digne d'une
animation bien conç~e.
Il est possible, à partir d'un fait
banal d'apporter un éèlairage inattendu sur le fond des "choses".
D'où l'importance des idées générales
"elles seules peuvent sauver un dialogue
de la médiocrité, donner un tonus à un soliloque,
ménager des prolongements inattendus à
un cul-
de-sac verbal...
La
Radio
et ceux qui en font
manquent terriblement d'idées générales.
A de ra-
res exceptions près, personne ne pratique ou n'ose
pratiquer cette gymnastique grâce à laquelle on
passe du particulier au général,qui permet de ti-
rer l'enseignement d'un événement, d'extirper la
substance moelle d'un individu ou, à partir d'un
détail insignifiant, de faire réfléchir l'auditeur
sur un grand problème"
(1).
Dépassant le cadre du "Journal des Jeunes",
il faut remarquer que de façon fréqaente les animateurs voltai-
ques confondent leur talent et le pouvoir de l'instrument ra-
diophonique qu'ils utilisent,
erreur qui les fait
sombrer
dans la mégalomanie et l'exagération.
A ce propos, le film de
KAZAN
(2) ne repose pas sur la pure fiction: on a observé des
cas d'animateurs un peu grisés par leur situation, ayant
le
(1 )' Cf.
Ph. BDUVARD.- "Comment devenir animateur de radio sans
se fatiguer".- Edition de la Pensée moderne et Paris Match,
Paris 1 969.
( 2 )

447
sentiment de régner dans une sorte de "radiocratie", finissant
par ~tre victimes d'une sorte de névrose.
Radio Ouagadougou
en a connu de semblables dans ces dernières années.
Il apparaît à travers cet exposé laconique
et critique que la fonction de l'animateur d'antenne n'est pas
une t§che secondaire dans une station de radiodiffusion.
L'a-
nimateur donne un style à l'émission, c'est-à-dire la personna-
lité de la station elle-mgme ; il
permet aux auditeurs vol-
taiques et africains qui captent la station de Ouagadougou en
cours d'émission d~ l'identifier immédiatement.
C'est pourquoi
cette personnalité de l'animateur est fondamentalement dans le
succès de l'écoute radiophonique.
Aujourd'hui,
une station radio doit gtre con-
çue comme faisant une concurrence implacable aux autres.
Cela
dit, l'animateur doit s'attacher à accompagner l'auditeur, à
le renseigner utilement, à le relier symboliquement à l'ensem-
ble des autres auditeurs.
Cela exige de nos présentateurs lo-
caux qu'ils cessent de diffuser au pied de la lettre tous les
jeux et autres petites histoires de Radio France Internationa-
le qui, parfois, ont la maladresse de ne pas coller au vécu
socio-culturel voltaique.
On voit donc que les divertissements radio-
phoniques("Côncert des Auditeurs","Sous l'Arbre à paiabre"
et
variétés de tout genre) peuvent gtre considérés comme une ruse
supr@me, un moyen de maintenir les auditeurs en dehors de leurs
problèmes quotidienB~
Cette façon de masquer la réalité est
d'autant plus à l'aise que tous ses déguisements ont le double
alibi de l'innocence et du bien général.
Elle joue sur
les

448
deux tableaux: celui de la vie quotidienne et celui de l'ou-
bli du quotidien,
du rêve et -de l'imaginaire~
Dans ces condi-
tians,
se divertir,
c'est aussi
se désarmer o
D'où la nécessi-
té de repenser l'animation,
de la sortir de son carcan tradi-c-
tionnel et de lui donner les moyens d'une véritable éducation
culturelle, c'est-à-dire celle qui permettrait à nos compatrio-
tes de prendre conscience de leur devenir dans leur propre
pays.

SECTION
II
---------------------------------------------------------------
RADIODIFFUSION
ET
"DEVELOPPEMENT
SOCIO - CULTUREL"
L'EXPERIENCE VOLTAIQUE DES
RADIOS
EDUCATIVES
---------------------------------------------------------------
C h a p i t r e
"-:-D r e m i 19 r
A n a l
y
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d 19 S

~ r
Q
g r
a ID ID 19 S
d e
l a
R a d i
Q
R u r a l e
e
n
H a u t
e - y CI l t a
Depuis l'avènement de la Radio en Haute-Volta,
les autorités voltaiques l'ont utilisée
à des fins
diverses.
Aujourd'hui le medium n'est plus un moyen électronique tout à
fait à l'image de la radio en Europe occidentale.
Confinée dans son sous développement, la
Haute-Volta semble vouloir tenter toutes les expériences socio-
économiques.
En fait,
il s'agit de trouver les voies et moyens
susceptibles de mobiliser nos populations
rurales dans les
nouvelles exigences de l'économie de marché.
Pour ce faire,
l'information traditionnellement
l'apanage des couches alpha-
bétisées devait @tre reconsidérée.
Elle doit aller vers
la
majorité silencieuse pour jouer le rOle d'éducation en milieu
rural.
Dès lors, la Radio Nationale ne suffisait plus
il
fallait
une structure relativement autonome pour réaliser un
programme d'informations"au service du développement socio-é-
conomique" de la Haute-Volta.

450
r o /
Le contenu des programmes-types de la
Radio
Rurale
En 1974, sur 80 heures hebdomadaires d'émis-
sion de la Radio -Nationale, la Radio Rurale n'occupait enco-
re que 15 30 minutes, smit un peu
pl ms du cinquième (environ
1/5 e ) du volume total.
Par rapport au nombre de langues utilisées à
l'antenne (16), le tatal horaire ne permet pas de soutenir un
programme répétitif dans chacune de ces langues.
Chaque grou-
pe ethnique ou linguistique attendant près d'une semaine avant
que certaines émissions radiophoniques ne s'adressent à nouveau
à lui dans sa langue locale ou régionale.
Depuis ces dernières années,
l'évolution
du
volume horaire de la Radio
Rurale s'est faite de façon conti-
nue.
En 1976, ce volume atteignait déjà 34 heures
21
minutes sur un total de 105 heures 30 minutes.
Cette pro-
gression ira jusqu'à 51
heures en 1978.
Ceci "dans le souci
d'une participation plus efficace du monde rural"
(1).
Pour mieux dégager l'essentiel de ces program-
mes nous exposerons brièvement les fondements socio-culturels
des réalisations les plus régulières et les plus "conformes"
à l'optique développernentaliste de l'Information.
Par ailleurs
nous nous arr@terons essentiellement sur les radio-clubs et les
groupes d'écoute villageois qui constituent l'épine dorsale de
la Radio éducative dans notre pays.
(1)
Rapport sur le stage de recyclage tenu du 14 au 18 aoOt
1978 à la Radio Rurale de Ouagadougou, p. 5.

!, ~ :Jl_~,.",'..'l'

r'T:
~'.
Auparavant,
prenons connaissance de ce que dit
un ancien responsable de la Radio Rurale.
"La
Radio
Rurale"
Dans un pays où les moyens de communica-
tions modernes sont encore à l'état embryonnaire,
les mass-média jouent le double rOle d'information
et d'appui des moyens de développement.
La Radiodiffusion qui ignore les barrières
linguistiques peut violer le secret des familles les
plus élognées en leur apportant le messaqe de déve-
loppement.
La Haute-Volta qui désire mettre sa Ra-
diodiffusion au service de ce développement,
a choi-
si cette voie en créant une Radio-Rurale.
Les activités de celle-ci,
indissolublement
liées à l'idée de développement,
s'étendent à :
-
l'éducation civique
-
l'alphabétisation
-
l'éducation sanitaire
-
l'élevage
-
les
cultures rurales
Les problèmes sociaux posés par'
la vie
quotidienne en milieu rural,
bref tout ce qui peut
contribuer à l'augmentation du niveau de vie des
masses paysannes.
A cet effet,
i l est bon de rappeler ici que
l'instrument radiophonique permet d'agir dans trois
domaines
-
la sensibilisation des masses à des thèmes,
-
l'animation
sur le terrain
-
l'information et à la rigueur l'initiation
à des techniques élémentaires.
Pour atteindre ces buts, la Radio Rurale
met à la disposition de ses éventuels utilisateurs
une batterie d'émissions qui a déjà fait ses preu-
ves
-
micro-programmes répétitifs pour la sensi-
bilisation
(b§tis selon des
schémas semblables
à
ceux des sports publicitaires)
-
magazines hebdomadaires pour l'information
-
jeux et reportages pour l'animation et
pour un premier contrOle d'efficacité
-
émissions Radio-Clubs pour l'information,
l'initiation aux techniques élémentaires et le con-
trOle d'efficacité des thèmes diffusés, avec les rap-
ports d'écoute.
La Radio-Rurale gr§ce à ce genre d'interven-
tion peut conduire avec bonheur n'importe quel pro-
gramme de développement à la seule condition que
des
moyens de travail adéquats soient mis à sa disposition.
Avec elle,
toutes les batailles, menées contre les fac-
teurs du sous-développement que sont la misère,
la

452
pauvreté,
l'ignorance •••
connaissent un succès
é~idBnt (1).
Après avoir décrit las objectifs pompeusement
théoriques assignés à la Radio Rurale,
i l est nécessaire de
nous pencher sur le contenu de ses programmes afin de pouvoir:
en dégager la portée véritable.
Nous le ferons succintement
pour la simple raison qu'il s'agit principalement de cerner
les contours socio-culturels de ces émissions rurales.
A)
"Cinq millions de paysans"
On retrouve dans cette série une gamme de su-
jets relatifs pour la plupart au développement rural.
Dans ce
cadre, les projets économiques du gouvernement font l'objet de
mille explications sous la forme d'animation socio-culturelle,
entrecoupée de folklore ou de musique voltaiques.
En 1978,
par exemple, les thèmes développés
ont porté essentiellement sur
-
le projet de l'élevage Ouest-Volta
-
les cultivateurs,
piliers de l'économie nationale
(2)
-
les nouvelles méthodes agricoles
-
la diversification des cultures et la polyculture en
milieu rural
-
l'hygiène de l'eau.
C'est un magazine hebdomadaire diffusé les
Jeudis entre 9 heures 30 minutes et 12 heures en Peulh,
Dioula
(1) ZONGO Joachim,
ancien responsable de la Radio Rurale,
actuel
directeur de la Radio Nationale.
(2)
Il est dit que la richesse de la Haute-Volta repose sur l'a-
griculture et l'élevage.

453
et Mooré, les trois principales langues locales.
Les préoccupations régionales n'étant pas les
m@mes, les émissions en direction des Peulh sont fondamentale-
ment axées sur l'élevage et la santé animale; celles destinées
au groupe Mossi et Dioula sont plutOt d'intér8t cultural.
B) "Concours Radio Développement"
Il s'agit là d'un moyen d'incitation à l'éxé-
cution du programme de planification locale ou régionale.
Ce
procédé consiste en une camp~gne d'animation sous forme de
Jeux-concours.
La
Radio Rurale par son Unité Mobile de Pro-
duction se déplace pour prendre contact avec les cultivateurs
et les éléveurs.
Ces tou~nées sont
également effectuées par
les différents membres du jury rég~onal que préside le préfet
ou le sous-préfet.
Ces prises de contact ont pour but de mieux
informer les candidats participant au concours.
Celui-ci of-
fre aux paysans et aux groupements villageois les plus méri-
tants la possibilité de gagner l'un des prix de récompense que
le gouvernement met à leur disposition.
Pour cela il faut tra-
vailler dans le sens de l'orientation économique des autorités
publiques.
Le règlement du "Concours Radio Développement"
précise que les candidatures doivent parvenir aux chefs-lieux
des D.R.D. qui seront ensuite chargés de les transmettre au
sécrétariat du Jury national au service de la Radio Rurale a-
vant le 31
décembre.
En 1978 par exemple, le thème central
de
l'incitation au concours a porté sur le développement commu-
nautaire.
Ce type de développement tel qu'il est défini par
les ministres compétents, est "un processus dynamique" visant

454
~ la transformation et à "l'amélioration du niveau social,
culturel et économique".
Le développement communautaire se
veut aussi "une méthode d'action destinée à encourager l'amé-
lioration du niveau de la communauté sur sa propre initiative".
Il s'agit d'élaborer des programmes de développement villageois
à partir,
semble-t-il,
des
"préoccupations, des besoins et des
aspirations exprimées par le village".
Les objectifs ainsi
visés sont de
permettre la réalisation rapide des projets
de
développement économique et social au niveau locdl "par une
participation effective et intéressé de la collectivité villa-
geoise".
Ce système donc permet l'animation de la po-
pulation par la Radio Rurale.
L'intervention de la Radio
se
fait alors à plusieurs échelles.
-
l'organisation de la distribution des facteurs de
production depuis le Centre de coordination jusqu'à l'échellon
du village.
l'information sur la collecte primaire des produits
au niveau du village et sur le transport des quantités commer-
cialisables dans les centres de co~rdination.
-
l'incitation des paysans à participer aux travaux
d'intérêts communs en investissements humains et financiers.
-
la constitution de Caisses villageoises d'épargne
et de Crédit.
Le magazine "Concours Radio Développement"
apparaît donc cemme un moyen pour promouvoir la réalisation de
la politique gouvernemtale.
C)
"Rites
et
Coutumes"
Ce magazine est inspiré des tournées effectuées

455
dans les campagnes.
Il a pour ambition de répertorier et la
musique et les coutumes traditionnelles.
Par ailleurs,
i l
est singulièrement émaillé d'interviews des dépositaires de
la tradition,
de l'histoire,
des moeurs et de la culture des
milieux socio-ethniques voltaiques.
C'est aussi une tentative de recherche sur la
signification sociale des prénoms,
des noms de famille,
des
esprits terrestres et des dieux de la nature.
On y
rencontre
généralement des exposés sur les interdits,
les totems,
les
chefs,
les griots et leurs différents symbolismes dans la socié-
té précoloniale.
0)
"Patrimoine
Culturel"
Au départ,
ce programme se définissait comme
une radioscopie de notre passf,
et une réhabilitation de la
tradition orale.
En passant par les dépositaires,
le magazine
reconstituait l'histoire des entités sociales voltaiques
:
Gourmantché,
Peulh,
Mossi,
•••
Cette conception de l'émission s'apparentait
un ~eu trop au magazine "Rites et
Coutumes" d'autant qu'elle
traitait parfois de thèmes identiques tels la vie des masques,
la portée sociale des cicatrices et des tatouages,
les totems •••
Au bout du compte,
"Patrimoine Culturel" s'est
tourné sur l'actualité culturelle dans la société contemporaine
voltaïque.
A ce
titre,
toutes les activités relevant de la
Direction des Affaires Culturelles ét~ient largement reprises
dans ce magazine:
prix littéraires,
représentation thé~trale
et ses problèmes en Haute-Volta,
festival africain de Cinéma •••

\\0
BI!.1:..r~ DES SGRTIZS SUR LE TE;,:(~,LIN
lJl
" f
1977 -
1978
OCT. 1977
Présentation aUX O.~.D.
du programoe des sorties de l'Equipe d'anioation de la Radio-Rurale
SEANCES : Su~NCES
1~0~IJj=Œ DE
NOV.
1977
THEMES D' lü! UiL.T ION
DE PRE- : D'EVALUA-
: KI LO~lETRILGE
VILLh.GES
M.iINTENJ..NCZ
AVR. 1978
PAlli..TION:
TIaN
!-----------:--------------------------~---------:---- --------:----------------:-------------:---------------!
79
21
21
70
19,200 Kos
400,000 Frs
Dont les principaux sont:
-
Culture du coton
Âuxquel-: Auquelles
Nous estimons
2 400ICm/mois: 50 000 Frs/m
Coomcrcialisation
les ont
: ont assisté:
2. 600 v illa-
x 8 +
Culture attelée
"
,.'
assisté
:
environ 25
geais adultes
:::: 1.~· 200 km
400 000 Frs
-
Feux de brousse
environ : encadreurs
par animation
800 000 Frs
GroupC8Gutc villQgeois
Essence +
15 enca-:
par convo-
et par villa-
Petit élevaGe
400 000 Frs
drèurs
: cation
ge
-
ConservnticD des récol-; par con-:
soit 50 000
tes
vocation:
Ln nutrition
personnes en-
Les cngrJ.is
viron
Divers
.;"-----------------------"---------"'-------_.----"-----------------_._--_.
! ~lai 1978
Rencontre d'évaluation uvec Wessicurs les Chefs de Secteur
1
1 Juin 1978
Présentation du rapport d'activités à f~essieur6 les Directeurs des O.R.D" afi~ de mieux as-
1
surer l'intécration de la ~~dio-Rurale.
1
:
=============~=====~=========~=========~~============= ========================================================

457
11 0 /
L'expérience des Radio-Clubs en Haute-Volta
A)
Cadre général
Les Radio-Clubs sont des
groupements de 30
à 40 villageois qui souhaitent écouter collectivement des pro-
grammes bien déterminés de la Radio Rurale.
Ces programmes
constftuentdes
points
de
débats dont l'intér@t est l'en-
richissement des connaissances et des informations.
C'est,
en
quelque sorte des Centres d'éducation sociale dont les membres
s'associent de leur plein gré
pour élargir les horizons de
leur savoir.
Autrement dit,
un radio-club
'es~ un groupe de
villageois qui se réunissent pour écouter,
débattre et agir.
A ce propos voici comment un assistant techni-
que européen en poste à Ouagadougou définit "les Radio-clubs"
:
"Les
Radio -
Clubs"
Parmi les différentes formes d'émissions
que la Radio-Rurale produit à destination de la
population en majorité paysanne de la Haute-Volta,
les émissions Radio-Clubs assureront un double
objectif
-
une information aussi profonde que pos-
sible de la population
-
un dialogue aussi vivant que possible
avec
cette population.
Au niveau du service de la Radio-Rurale,
une équipe de Rédacteurs,
de Réalisateurs et de
Traducteurs se charge de
la mise en forme radio-
phonique des écrits techniques qui lui parviennent
des différents départements ministériels intéressés.:
Agriculture et Elevage,
Education Nationale,
Plan et TP,
Santé Publique et Affaires Sociales,
Fi-
nances et Commerces,
Information,
•••
Des représentants de ces Ministères sont
délégués dans un Comité Technique Interministériel,
l'organe d'orientation de la Radio-Rurale.
Afin
que les émissions réalisées par
la
Radio-Rurale soient rentables,
elles doivent être
écoutées et discutées par ceux pour lesquels elles
sont destinées.
C'est ainsi que des Radio-Clubs ont
été installés dans certains villages.
Cès eadio-
Clubs rassemblent des agriculteurs ou des éleveurs

458
(au nombre de 30 environ par club)
qui désirent
régulièrement @tre inform~s des nouvelles métho-
des de travail.
Ces discussions du groupe d'écoute sont
dirigées par un animateur recruté en général par-
mi le personnel d'encadrement des différents Orga-
nismes Régionaux de Développement
(O.R.D.)
ou au-
tres organismes d'intervention.
GrSce à des rap-
ports d'écoute que les animateurs des Radio-Clubs
font parvenir à la Radio-Rurale,
les auditeurs
peuvent entrer dans
un dialogue avec les techniciens
du gouvernement.
Ainsi,
la Radio-Rurale devient à
travers les Radio-Clubs,
la voix du plan de dévelop-
pement et en m@me temps l'écho d'une partie considé-
rable de la population voltaïque.
La Radio-Rurale
peut contribuer alors à l'évaluation de toute infor-
mation et animation destinées au monde
rural et
peut assurer un certain contrôle sur l'application
des pratiques modernes
(1)
L'idée de créer des groupes d'écoute en
Haute-Volta n'est pas
une
première en Afrique Noire.
En effet,
l'écoute collective d'émissions radiophoniques à des fins
édu-
catives a été organisée dans
beaucoup de pays,
souvent sous
l'inspiration directe et avec l'appui de l'UNESCO~
Au Ghana,
au Togo,
des groupes d'écoute ruraux
se sont constitués autour d'émissions quotidiennes radiodiffu-
sées qui donnent des informations relatives à l'économie rura-
le, la santé publique,
l'instruction civique et les affaires
sociales.
Au Niger,
des Clubs radiophoniques ont été
,
formés en 1962.
Comme en Haute-Volta,
ils s'adressent à
des
populations en grande partie illétrées.
L:AJ~objectifs sont
fondamentalement les m@mes que ceux des pays pré-cités.
Des activités analogues se sont développées au
Sénégal à partir de 1968 dans le cadre du projet pilote inspiré
par l'UNESCO sur l'utilisation des adultes.
(1) ZITTER
H.
Conseiller Technique allemand à la Radio Rurale
de Ouagadougou de 1969
à 1979.
Il s'occupait également du
projet germano-voltaïque en matière de Radio

459
En République populaire du CONGO, la Radio-
diffusion collabore avec les
centres des services nationaux
d'alphabétisation et d'éducation permanente pour diffuser des
émissions sur la santé, l'agriculture, le mouvement coopéra-
tif,
les questions domestiques et la sécurit~ routière.
En Haute-Volta, les Radio-clubs datent de
1 969.
Ils connaissent depuis lors un développement numérique
continu.
En 1974 déjà,
il y avait 300 radio-clubs comme l'af-
firme P.
DABIRE dans son mémoire de l ' 1. F. P.
(1).
En octobre 1977, M. Joachim ZONGO, directeur
de la Radio Télévision Voltaïque affirmait dans BINGO que le
nombre des Radios-clubs s'élevait ~ 350 mais ajoutait-il "nous
pensons installer les 400 restant d'ici les deux ans ~ venir (2).
Les discussions qui accompagnent l'écoute sont
dirigées par "un animateur recruté en général parmi le person-
nel d'encadrement des Organismes d'intervention" (3).
La principale caractéristique de ces clubs d'É-
coute est la coopération directe ou simplement le dialogue entre
les réalisateurs et les groupes villageois.
C'est une évocation
des problèmes concrets du monde rural sous forme de reportages,
de témoignages et de tribunes.
Cette méthode de travail, au plan théorique,
est dictée par le souci de mettre à la disposition du monde
rural un véritable moyen d'expression conçu dans une perspective
(1)
DABIRE
(P. ).- Information et Développement National: la
Radio Rurale en Haute-Volta.
IFP, Mémoire dipl~me I.F.P.
1974,
p.
34.
(2) ZONGO (J.)
in BINGO,
Octobre 1977.
p.34.
(3)
Cf, Article de H. ZITTER.

460
civique et pédagogique.
Dans ce cadre de l'écoute collective,
la participation de l'auditoire à l'activité radiophonique
n'est plus seulement consultatif.
Elle tend à @tre concrète
et effective.
B)
Le rOle des animateurs de Radio-Clubs
-
Le recrutement est un des facteurs importants pour le
rendement réel de l'entreprise.
Pourtant les critères de recru-
tement sont encore mal définis.
Dans la pratique quelques fac-
teurs semblent fréquemment retenus
:
Ces animateurs sont en général recrutés parmi
le personnel d'encadrement des différents organismes régionaux.
* l'~ge : une jeunesse dynamique entreprenante
et souvent dévouée
* le niveau d'instruction oscille entre
le
Certificat d'Etudes Primaires Elémentaires
(C.E.P.E.)
et le
Brevet d'Etudes du Premier Cycle
(B.E.P.C.)
* l'intégration dans le milieu rural est in~
dispensable.
Il faut,
de surcroît,
une bonne connaissance
géographique de la région et des relations humaines bien éta-
blies
* enfin des aptitudes appropriées: @tre un
animateur responsable,
avoir l'esprit d'équipe et le sens de
la collaboration,
parler la langue locale.
-
Formation.
Sur ce point l'approche du problème est
fondée sur l'expérience,
c'est-à-dire qu'à partir des activités
que vont menei les animateurs,
on leur
définit un répertoire
de
t~ches précises à exécuter sur le terrain.
Mais en réalité,
on se borne à tabler sur les
résultats des animateurs déjà sur le terrain et le nouveau

461
recruté se réfère plut8t aux perspectives et aux réalités vécues.
Dans ce flou professionnel, les animateurs se
heurtent parfois à un apriorisme qui conduit inévitablement à
des échecs fracassants parce-qu'ils sont insuffisamment prépa-
rés aux conditions nouvelles de leur travail.
La raison est
que ces derniers appartiennent déjà a~ monde rural de par le
métier qu'ils exercent principalement (encadreurs ruraux,
mo-
niteurs d'éducation rurale ••• ).
- L'action de l'animateur de Radio-Club.
Il mène une
action éducative intéressant les villageois.
* les enquêtes sonores qu'il réalise avec eux
par leur participation directe
* la réception et collecte des émissions réali-
sées à partir des enquêtes
L'animateur doit donc situer son action à cha-
cune de ces phases.
L'auditeur doit s'y reconnaître, y retrou-
ver son cadre de vie habituel, son langage et ses perceptions.
Son premier travail va être de "recueillir la vie", de rassem-
bler des
témoignages qui reflètent de façon fidèle les aspects
de la
'réalité auxquels les villageois sont se~sibles.
A la réception de l'émission, l'animateur est
responsable de son exploitation pédagogique.
Il se comporte
en incitateur: il aide les membres du club à prendre conscien-
ce des divers aspects des problèmes évoqués et leurs implica-
tions dans la vie quotidienne et locale.
En définitive,
le rOle de l'animateur de Radio-
club revêt une ambiguité :
1 0 /
i l travaille avec la radio sans être un

462
homme de radio.
Il lui faut
pourtant comprendre le medium,
ses
moyens,
ses limites et ses contraintes.
2°/ i l est éducateur populaire puisque son
activité a l'ambition de bousculer les habitudes acquises et de
permettre aux paysans de découvrir les conditions de l'évolution
socio-économique nécessaires.
Pour y parvenir,
l'animateur doit s'informer
régulièrement des moyens mis en oeuvre à l'échelon national
pour transformer le milieu.
Son action se situe donc en rapport
avec celle du gouvernement.
Au plan ~es techniques de base, dans le domai-
ne de l'animation, l'animateur de Radio-Club doit être capable
d'intéresser le public à ce qu'il f a i t :
s'assurer la vienveil-
lance des notables traditionnels,
convaincre la population de
participer aux manifestations qu'il organise.
En outre,
i l lance des réunions pour popula-
riser son action et rend régulièrement compte de ses réalisa-
tions en établissant des rapports d'écoute pour le service de
la Radio Rurale à Ouagadougou.
Actuellement ce dernier reçoit
près de 80 à 100 rapports d'écoute par semaine.
A cela s'a-
joute la communication par
correspondance écrite et bandes ma-
gnétiques.
Enfin,
on demande à l'animateur de savoir
organiser
des enqu@tes,
pratiquer l'interview,
tenir une
comptabilté
•••
Tout compte fait,
la tâche de l'animateur est
vraiment immense.
On lui demande d'@tre à la fois Journaliste,
animateur et producteur local.
Pourtant,
i l n'est jamais

4~3.
qu'animateur de Radio-clubs mais surtout et avant tout un em-
ployé de l'Organisme Régional de Développement.
Sa fonction
d'animateur de Radio-Clubs est très mal rémunéré, sinon même
que les règleme~ts statutaires veulent qu'il soit bénévole.
AdUtellement il ne perçoit que 10 F CFA d'indemnité journaliè-
re, soit exactement 0,20 FF.
Ce qui s'avère très insuffisant
pour le stimuler dans son travail.
c)
Le contenu des émissions de
Radio - Club
Dans les premières années de ces programmes,
il s'agissait pour le présentateur de lire un texte élaboré
sur des thèmes retenus par le Comité Technique Interministériel.
Bien que cette lecture souvent solennelle f~tentrecoupée de sé-
quences musicales (fmlklore notamment), le style et la monoto-
nie avaient fini par ne plus accrocher l'auditeur du village.
Dans ces conditions, il a fallu redéfinir une nouvelle formule.
Et ce fut une des décisions présentées à l'occasion du stage
de recyclage des correspondants régionaux tenu du 14 au 18
aoQt 1978 dans les locaux de la Radio Rurale de OUAGADOUGOU.
La nouvelle formule se veut plus vivante et
plus concrète.
Désormais une: large place est accordée aux té-
moignages et aux réflexions des populations locales.
L'intér@t
est de susciter davantage de feed-back,
de faire circuler l'in-
formation depuis la base jusqu'au sommet, domaine de conception
des programmes.
Le monde rural lassé d'être mal consulté ou
pas du tout entretenait de plus en plus une froideur sinon une
méfiance justifiée vis-à-vis
des émissions rurales.
Il fallait
donc reconsidérer celles-ci pour qu'elles cessent "d'@tre
le

464
plat tout fait" que l'auditeur du village doit dévorer mécani-
quement.
S'il est vrai que dans l'ancienne formule
on
prodigait des conseils
aux paysans,
ceux-ci en l'occurence
n'avaient que peu de moyens
pour faire entendre Le~~avis.
Au-
jourd'hui i l est question de leur rendre la parole,
de les ame-
ner à être les artisans des programmes de demain.
D'une façon
générale,
les thèmes centraux de
ces
émissions d'écoute collective portent essentiellement sur
l'hygiène de l'eau,
l'épargne,
la protection des semis,
des ré-
coItes,
des arbres
•••
Au niveau de la forme de ces émissions,
i l y a
d'abord un texte introductif,
une interview,
des sketches et
des questions-débats.
La forme,
en fait,
varie peu;
elle a
toujours pour objectif une relative clarté dans l'explication
des
phénomènes agricoles.
C'est donc une méthode à la fois di-
dactique et schématique qui
pêche parfois par excès de simpli-
fication.
En guise d'illustration,
nous reproduisons ici
deux émissions de Radio-club diffusées par la Radio-Rurale en
Août et Novembre 1978.
ND Texte:
7-4-006
Diffusion: Juillet 78
Langues
:
toutes
Indicatif
Début
-~Auditeurs et vaillants paysans à l'écoute de ce
Radio-Club,
bonsoir.
Nous sommes contents de vous retrouver
très nombreux autour de votre poste Radio pour cette émission
écrite par Charles Didace et qui vous sera présent~e par •••••
à la cabine technique et •••••••••
au micro.

MAG
\\'
,
- Apres cette s~quence musicale nous allons vous parler
ce soir de l'utilisation de l'engrais dans votre champ.
Beaucoup de p~ysans refusent encore de mettre de l'engrais dans
leurs champs car pour eux d~penser de l'argent pour r~pandre sur
la terre quelque chose qui n'est pas de la semence, c'est de la
folie.
La terre doit payer le travail du paysan en produisant
du grain, de l'arachide, du coton, du mil,
tout ce que le pay-
san peut manger ou vendre.
Mais sonner de l'argent à la terre
sous forme d'enqrais.
Alors là c'est un peu difficile à r~a-
liser.
MAG
~Maintenant je vais vous expliquer que ce n'est pas si
difficile que ça à r~aliser.
Surtout le moniteur de l'agricul-
ture aime souvent dire que si vous voulez qu'un boeuf travaille,
i l faut le nourrir tout comme un homme.
Et ça c'est vrai~
Est-
ce que vous avez envie de travailler, vous autres, si vous avez
le ventre creux? Non.
Eh bien! l'engrais est la nourriture
de la terre et la terre ne travaille pas quand elle n'est pas
bien nourrie.
\\\\ Vous me direz que la terre n'a jamais refus~ de tra-
va iller et que si elle est ~puis~e vous irez ailleurs parce que
personne ne vous en empêche.
Oui cela est vrai,mais le champ que vous allez abandonner trois
ou quatre ans après pour d~fricher ailleurs parce que le .pre-
mier est épuisé ; un jour viendra où tous les hommes auront
agrandi leurs champ et où il n'y aura plus de terres vierges
à défricher~
Que ferèz-vous alors ?

466
MAG
~ Vaillants paysans à l'écoute de notre Radio-Club, pour
produire davantage, mettez donc de l'engrais sur vos champs.
Certes il faut payer l'engrais, mais grâce à l'engrais vous
gagnerez beaucoup plus d'argent que vous n'en avez dépensé pour
acheter l'engrais.
Si vous mettez de l'engrais au pied d'une
plante, la plaRte va produire davantage.
Et vous, vous récupe-
rez trois fois le prix de l'engrais à la vente.
L'engrais c'est de l'argent que vous pr@tez à la terre.
Et au
moment de la récolte, la terre vous rend plusieurs fois votre
argent.
L'engrais ne semble cher qu'avant la récolte.
Ne
l'oubliez surtout pas.
MAG
~ Vaillants paysans et fidèles auditeurs de ce Radio-Club
notre émission est à présent terminée.
Mais avant de se quit-
ter nous vous rappelons que prochainement nous répondrons pour
tous qBelques rapports d'écoute que nous avons reçus.
Nous vous
souhaitons une bonne saison pluvieuse et à la semaine prochaine.
Aurevoir.
MAG
Indicatif
FIN./ •• 0
La seconde émission se présente sous la forme
d'un dialogue enregistré entre un Agent Technique de l'Agricul-
ture et un paysan, à la fois cultivateur et éleveur de volaille.
C'est une incitation à concilier l'agriculture et l'élevage.
Texte N° 8-4-010 /
GENERIQUE
~
Mic
Auditeurs et Auditrices des Radio-Clubs bonsoir.

,\\ M

Mag
us~que
10" Bruitage basse-cour Musique 10"
Mic
Slogan: il faut avoir plusieurs cordes à son arc : Elever
poulets, des poules et des pintades est une ressource de
plus pour chacun de nous.
Mag
\\'
Musique 10" Bruitage basse-cour 10"
Mic
Présentateur: vous avez tous entendu cette voix : il faut
avoir plusieurs cordes à son arc. Vous êtes des cultiva-
teurs très courageux des éleveurs très courageux.
La ri-
chesse de notre pays repose sur l'Agriculture et l'éleva-
ge.
Tous les pays qui sont riches aujourd'hui sont ceux
là-m~es don~ les habitants sont à la fois agriculteurs et
,
éleveurs.
Ces gens ne Yeulent pas que l'élevage
St$t seu-
lement réservé aux peulhs et ils ont raison.
,\\
Mag
MusiQue 30" à l' 00
(selon les langues)
Mic
~Au cours de notre émission d'aujourd'hui,
nous allons vous faire entendre une causerie entre un Agent
du service de l'élevage et un paysan qui avait essayé de
faire un grand élevage de poules pour vendre dans sa région
mais _, ça n'avait pas marché.
"Agent: Dis)à propos de ton élevage de poules, je crois que tu
as voulu faire trop à la fois
un grand élevage comme celui
que tu voulais lancer,
c'est
bon pour un paysan
qui
habite près de la grande ville parce que là
il est sûr de
vendre des oeufs et des poulets toute l'année alors qu'ici
en brousse loin de la grande ville ce n'est pas la même
chose.
,\\ Cultivateur: Mais -oui? tu nous conseilles d'élever des poules
et des poulets ensuite tu nous dis que ce n'est pas une
bonne affaire.

468
~Agent : Je dis ~ue c'est une bonne affaire mais
je dis aussi
qu'il faut bien calculer son coup.
Il n'est pas question
d'un grand élevage dans cette région,
parce-qu'il n'y a
pas de débouchés.
Ce que tu peux faire,
c'est un petit
élevage,
où tu auras
une ~ingtaine de poules qui te donne-
ront des oeufs pour nourrir ta
~famille.
Tu sais bien que
l'oeuf joue un grand rele dans la croissance des enfants.
Mag
Texte 3 207
~
Mic
L'oeuf est une excellente nourriture pour les enfants.
Tu
peux mon cher ami
••••••
(donner un nom à l'Ami = fonction
langue),
aussi vendre quelques oeufs à tes voisins.
Moi je
t ' a i dit
vingt poules mais tu peux augmenter le nombre.
Bien sOr cela dépend du nombre
que
tu peux vendre.
Paysan:
Et des poulets je ne peux pas les élever?
Agent:
Pourquoi pas,
tu peux bien les élever.
Mais je te con-
seille~ de ne pas en élever trop.
Tu sais très bien qu'ici
les
gens n'achètent les poules qu'au moment des fêtes.
Donc tu peux élever quelques
poulets pour avoir à vendre
ces moments là.
Vois-tu i l faut s'organiser avec soin.
L'élevage des poulets et des poules est comme une culture.
Il ne s'agit pas de produire quelque chose que tu ne pour-
ras pas vendre ensuite.
Au contraire,
tu dois connaître
tes clients avant de produire ceci afin d'être sOr de pou-
voir vendre.
~ Paysan: Je dois donc faire un peu d'élevage comme je fais mes
cultures?
~Agent
Exactement, c'est une culture de
plus et qui te donne-
ra un peu plus d'argent chaque année et aussi un peu plus
de nourriture pour ta famille.
Si tu es décidé à suivre

mes conseils,
je te dirai comment tu peux installer un pe-
tit élevage près de ta maison.
Paysan : Naturellement que je suis décidé à les suivre tes con-
seils.
~Agent : Parfait. Alors demain soir je te donnerai tous les ren-
seignements et maintenant il faut que je me sauve, l'infir-
mier du village m'attend.
Nous sevons
rendre visite à un
malade et ma présence est nécessaire
alors à demain.
Paysan: A demain et merci encore.
Mag
générique
Fin./ ••
Notre dernier exemple concerne l'éducation sa-
nitaire.
En voici le texte intégral :
N° , CAS
,
STUDIO
,.,,,
~ La méningite, comme son nom l'indique, est
,
,
,
,
une infection aigue, des enveloppes du cerveau,
,
, .
les méninges et elle est causée par un
micro-
be invisible à l'oeil nu, appellé méningocoque.
Tout le monde peut attraper la méningite,
hom-
mes comme enfants.
C'est une maladie qui se
reconnait à son début, par des céphalées (meux
de tête),
un vague malaise, ou des douleurs
dans les jambes.
Chez les enfants,
la diarrhée,
et une fièvre de 39 à 40°.
On remarque souvent
des frissons,
et des vomissements faciles.
Les signes précurseurs de la méningite sont
tout d'abord, la lumière, qui incommode le ma-
la de au point qu'il tourne le dos aux portes
ouvertes.
Il devient très sensible,
et ne veut

470
m@me plus qu'on le touche.
Couché sur le c8-
té, il est raide.
18
MAG
Musique '
D~ 32
1 9
MIC
~ Les membres inférieure sont fléchés sur le ven-
tre, comme une grenouille.
En regardant autour
de vous,
vous verrez des gens que la méningite
a rendu sourds, aveugles,
paralytiques, en
un
mot,
infirmes.
C'est d'autant plus regrettable,
que le remède existe de nos jours.
Il est à la
portée de vous,
chez le médecin.
Il faut l'appeler, car il détient des remè-
des efficaces contre la méni~ite.
Mais,
le
meilleur remède efficaces contre la méni~ite,
est la prévention.
La préocupation consiste
à isoler tout d'abord le malade.
En cas d'épidémie,
on supprimera les rassemble-
me~ts de masses (marchés, réunions) on fera une
antisepsie du nez,
de la gorge.
Et en cas de
nécessité, consulter le responsable médical de
1
,, votre quartier ou de votre région.
20
'
MAG
"1 1
Musique l,
O. 55
,
Les textes introductifs sont une prÉsentation
générale qui vise à situer le cadre du problème traité.
Il per-
met à l'auditoire desavoir d'entrée de jeu de quoi il sera

471
surtout question au cours du magazine de radio-club.
Pour joindre l'utile à l'agréable,
l'habitu-
de veut que les présentateurs intègrent dans leurs programmes
des séquences musicales comme
nous l'indiquent les conducteurs
que nous venons de parcourir.
Il s'agit de f~lklores régionaux
que les paysans savourent,
décodent avec un talent particulier.
C'est donc des intermèdes qui maintiennent le contact avec
l'auditoire.
Le €orps
du texte lu à l'antenne est structuré
de manière à répondre aux questions fondamentales
-
la description du phénomène
(rougeole,
méningite,
pa-
ludisme par exemple)
les causes
-
les remèdes possibles en milieu rural.
Toutefois,
i l faut y ajouter la réponse
aux
questions posées par les auditeurs des Radio-clubs et transmi-
ses à Ouagadougou par les animateurs.
Enfin les interviews et les reportagei servent
souvent d'illustrations sonores.
C'est la pièce à conviction
et la voix radiophonique du monde rural.

111°/
Portée
théorique et pratique de la Radio Rurale
en
Haute - Volta
De 1969 à 1979, la Radio Rurale s'est avérée
peu intégrée dans les organisations dites de développement na-
tional en Haute-Volta.
A l'occasion du stage de recyclage des
correspondants régionaux,
de grands projets furent exposés dans
le souci de mieux définir le rOle de la radio rurale dans
le
pays.
A)
Les
projets
actuels
- L'extension de la Radio Rurale à Bobo-Dioulasso
En Février 1977, le "ministre
de l'information
précisait
les moyens et les objectifs d'un projet de radio ru-
rale dans la capitale économique
voltaique.
La première étape de ce projet recouvrait en-
viron 17 mois soit de février 1977 à juin 1978.
Celle-ci avait
l'ambition d'@tre "pragmatique, exploratoire et monographique
afin de réaliser un travail utile" à partir des axes suivants
- aménager des locaux facilement accessibles et fonc-
tionnels
-
équiper
une cabine et une Unité Mobile de Production
Radiophonique
- dégager un personnel de base
- entrer en contact avec tous les secteurs agricoles
de l'Ouest Volta
..
-
offrir aux correspondants et animateurs ruraux l'oc-
. ,
~..
casion
et les moyens de dynamiser la vie radiophonique dans
'. 1
leurs D.R.D.
-
former les encadreurs des D.R.D. à conduire une ani-
mation sur des thèmes précis
-
faire la moisson des éléments musicaux et folkloriques.

473
Pour parvenir à de tels objectifs, le projet
de Radio Rurale à Bobo-Dioulasso a obtenu les moyens suivants
-
un personnel de base de 10 membres dont
* 1 chef d'antenne
* 1 technicien
* 4 opétateurs
* 1 sécréta ire
* 1 cha uffeur
* 1 factotum
* 1 conseiller technique canadien
- des locaux et un équipement technique fonctionnels
-
une Unité Mobile de Production Radiophonique
-
un budget d'opération pouvant supporter déférentes
conjonctures
Dans sa conception première, le projet de
Radio Rurale prévoit la construction d'un émetteur de 50 kw et
la formation de techniciens qui serviraient d'appui à la station
régionale de l'Ouest Volta.
Ce qui permettrait de pallier l'in-
suffisance technique et humaine de cette station.
La seconde étape
du projet
se veut être le
prolongement de la première.
Elle couvre un période
de 10
mois allant de septembre 1978 à Juin 1979.
Ses obJectifs sont
ainsi tracés :
-
intéresser les différents projets nationaux et étran-
gers de coopération à l'oeuvre de la Radio rurale.
-
privilégier le travail sur le terrain avec les ani-
mateurs ou correspondants ruraux.
-
relancer et dynamiser les radio-clubs ~
- acquérier,
installer et maintenir l'équipement sonore

474
des Unités Mobiles de Production Radiophonique des O.R.D.
de
l'Ouest Volta avant décembre 1978.
-
bénéficier d'une contre partie voltaique mensuelle
en guise de soutien à l'opération mensuelle
en cours.
2 - La régionalisation de la Radio Rurale
Compte tenu des spécificités régionales, les
autorités voltaiques ont admis que "seules les radios locales
donnent des informations et soulèvent des problèmes Qui concer-
ne nt directement chaque a udi teur ll
(1).
Il s'agit donc de dé-
centraliser la radio rurale afin
que chaque région ait les
moyens de diffuser ses programmes, ceci en conformité avec ses
préoccupations propres.
Dans cette perspective, six stations régiona-
les sont prévues outre celle de BOBO-DIOULASSO déjà en cours.
-
DEDOUGOU
-
DORI
-
FADA N'GOURMA
- GAOUA
- OUAHIGOUYA
- TENKODOGO
Ce projet dans son
contenu actuel sera finan-
cé et réalisé par les Pays-Bas.
B)
Analyse des rapports d'écoute des Radio-Clubs
-
De
l'aspect
formel
Il faut remarquer que les rapports d'écoute
qui parviennent à la Radio Rurale ne sont pas toujours
(1)
Cf. Rapport sur le recyclage des correspondants régionaux.
Ministère de l'Information.
Op. Cit. p. 16.

475
exploitables.
Les animateurs qui sont chargés de les remplir
à partir de leurs observations sur le terrain de l'écoute col-
lective ne semblent pas toujours comprendre l'intér@t des ques-
tions figurant sur les bulletins d'écoute.
La moitié de ces
questions ne comporte aucune réponse,
ce qui rend difficile
toute interprétation sérieuse.
Toutefois,
i l n'est pas impossible que cette
absence de réponse traduise une non participation
réelle des
auditeurs des radio-clubs.
Par exemple,
les questions N° 2,
3,
4
(1)
impliquent effectivement l'engagement et la subjectivité
des villageois.
Leur méfiance habituelle vis-à-vis de l'auto-
rité administrative.
Les inciter à critiquer ouvertement ce
qui est conçu
et élàboré à Ouagadougou paraît être un risque
que le paysan se refuse à
prendre sous l'oeil de l'animateur.
Malgré tout,
les critiques et les suggestions
existent dans
50 % des rapports d'écoute envoyés au service de
la Radio Rurale.
Dans ce caS,
i l s'agit de réflexions perti-
nentes sur les programmes proposés
:
-
"pourquoi met-on l'accent sur l'association de l'a-
griculture et de l'élevage albrs que nombre de paysans ne peu-
vent encore accéder à cette méthode de culture ?"
-
"certains programmes ne sont pas diffusés dans ~otre
langue"
"la radio s'intéresse uniquement
à
ceux
qui culti-
vent avec les charrues.
Nous n'avons
pas les moyens d'abandon-
ner l'utilisation de la daba"
(2).
(1 )
Cf.
photocopies d'un rapport d'écoute aux pages suivantes.
( 2 )
Outil de fabrication artisanale locale servant à labourer
la terre.

·~;;".J~ll. IY' 7~ ,
':;RADJOD FU'16N TELEVISION voLT AIQUE .'
...'
~-:' :. :. ", ':..."
-
-
".
'
.
LA VOIX DU RENOUVEAU
RADIO-RURALE
B,P. 7029 -
OUAGADOUGOU
Tél.: 28-29
Lang ue uti 1isée
"".d7.Z,,:,:/t:,,,,
~
..
RAPPORT D'ECOUTE DES RADIO - CLUBS
. l '
/Rapport du_.,13J/.:/u.':'w:/il, 1971
Nombre des membres pr~sents ,<.:?C)
Poste récepteur fonctionne:
oui
R0r;
.........\\
.
J;jl.
"
L'émission traitait J.e-.ey.. les sujets suivan~s/i·'.:;':.!.<!..7{J:',,~~,7{...
..è.l.:::...,.;..,L
.
,'"
" i
. '
/ .'
iL ('
/ ,
y;,.t-
; /
....................... ,.C)t.'i ... i.U:I< .. ,., .. ,.{:li.t.,',.,', ...,.,_.J,C:lC..?L.. ,........:....:... , '" ,.. "." .... "'.,., ........ ,.... ,.... "....... ,"', ..... ,,. ,...... ", .... ,'"
1 ) Quels sont les problèmes qui ont été soulevés au cours de la discussion?
2 l Quels sont les sujets pour lesquels les membres du radio-club désirent de plus amples explica-
tions?
.....
.
"
-
.
3) Des critiques ont-elles été formulées par I~s membres du Radio-Club à l'encontre de l'émission?
Si oui, lesquelles?
4) Les membres du Radio-Club, ont-ils fait des suggestions pour les émissions suivantes et lesquelles?

',"Ç;"~~~ê';;e,
.
avez vous des critiques ou' suggestio"ns
à nou's soumêttr~ ~t lesquels? .
r
.. '
/
.........................................................................
6 1 Les présentateurs de l'émission s'expriment-ils convenablement?
................................................................................
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1
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.
7) La qualité de l'émission était-elle: BONNE ·StJFfISANTE MAUVAISÈ
lRayer les mentions inutiles)
8) Avez-vous d'autres remarques ou suggestions sur la vie du Radio-club ou du village à nous
faire?
..........................
.'
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~'.,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ô••••••••••••••••••••••••••••••••• ' •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .u
• • • • . . •
;
.
N.B. Si vous avez fini de remplir ce rapport, expédiez-le à la Radio Rurale B.P; 7029 Ouagadougou

478
-
"la radio peut nous ouvrir l'esprit malS i l faut des
personnes: pour nous montrer ce qu'il faut faire sur le ter-
rain"
-
"la radio ne peut aller aux champs avec nous"
Autrement dit, l'éducation par la Radio, sans
encadrement effectif des populations rurales, risque de rester
lettre morte ou du moins inefficace.
En définitive, l'attitude générale des popula-
tions sollicitées par les enquêtes est plutOt timorée.
Il
existe
un décalage flagrant entre le comportement du public
lors des réunions d'informations qui sont une sollicitation col-
lective à adhérer au "Radio-Clubs et les comportements des au-
diteurs lorsqu'ils sont interviewés par l'animateur.
Le passa-
ge de l'adhésion formelle à la participation effectivs ne se
déroule pas sans difficultés.
Les animateurs soulignent
tout d'a~ord une
réaction générale de méfiance comme l'ont témoigné certains
d'entre eux au cours de notre enquête:
-
"ici les gens n'ont pas d'instruction, c'est la pre-
mi~re fois qu'ils voient un magnétophone ; ils ont peur"
-
"quand je suis passé au village, ils me prenaient
pour un agent secret du gouvernement : celui-là avec son ma-
gnéto, il va tout rapporter"
-
"on vous fait perdre votre temps, on va vous faire
critiquer le gouvernement.
ça va aller à Ouaga, vous aurez
des ennuis".
On ne peut donc prétendre que "l'association
des radio-clubs constitue une plate-forme où chacun
dit d'une

479
façon libre ce qu'il pense" (1) ou que "les débats ••• avec la
population sont placés sous le signe de la liberté d'expres-
sion" (2).
~
- L'impact de la Radio en milieu R~ral
Si la relation entre animateurs et auditeurs
ruraux n'est pas fondée sur la confiance mutuelle, il est main-
tenant
admis que le monde du village s'intéresse beaucoup au
phénomène de la radio.
En 1958, le Fonds Européen de Développement
a lancé une campagne de persuasion afin,
dit-il,
de "favoriser
le progrès rural".
A cette campagne radiodiffusée; a succédé
"un sondage d'opinion dont les résultats font fleurir des
sourires de satisfaction à Bruxelles" (3).
C'est au mois de février que commence la cam-
pagne: une poudre rouge pour la protection des semences,
"une
poudre blanche qui sent mauvais" pour la conservation des ré-
coltes.
Les sachets sont vendus relativement bon marché 20 à
30 F CFA (0,40 à 0,60 FF).
La radio où des programmes spéciaux
ont été mis sur pied avec l'aide du F.E.D. a fait du "matra-
quage".
C'est à une entreprise spécialisée dans les
sondages d'opinions
et les études de marché en Afrique,
la
société MARCOMER et à sa filiale d'Abidjan l'''lnstitut Ivoirien
d'Opinion Publique", que le F.E.D. demande de dire si
la
(1)
. Boubou MAMA,
.ancien pré~ident de l'Assemblée Nationale
nigérienne, cité par Guy ROBERT in "Le lancement des ra-
dio-clubs a u Niger",
p. 61.
(2 )
Maidah Mamadou, ancien ministre de l'économie rurale du
Niger cité par Guy Robert,
1bid. p.
61.
(3 )
Cf.
"L'ordinatmur eontre
le sous-développement" article de
Ch. SCHIFFMANN in "International Association", Mars 1972,
N° 3, p. 137.

480
campagne d'information a influencé les résultats.
Cette entreprise qui collabore avec l'IFOP
eet membre de la :cha!ne Gallup.
Son directeur fondateur
Michel
HOFFMANN a acquis depuis 1958 une solide expérience et
des données précieuses sur l'Afrique.
Les résultats du dé-
pouillement portant sur 2 000 chefs d'exoloitation représen-
tatifs fait apparaître que la rentabiltié de cette campagne dé-
passe tout ce qu'on a pu imaginer.
La radio voltaique avait annoncé aux cultiva-
teurs que la dépense d'un sachet de poudre rouge
(20 F CFA)
leur vaudrait, sur les récoltes,
un bénéfice supplémentaire
de 100 F CFA (2 FF).
L'enqu~te a ainsi permis de mesurer par
la
m~me occasion ce que les professionnels de la persuasion
ap-
pellent "l'impact d~m8dian.
Si 75 % des cultivateurs ont é~é
touchés d'une manière ou d'une autre, soit par la campagne ra-
diophonique soit par l'encadrement rural, 40 % ont bénéficié
de l'incitation simultanée de la radio et de l'encadrement.
En 1969, de mars à juillet, une campagne de .
vulgarisation des fongicides
(poudre insecticide) a été entre-
prise en Haute-Volta sur les antennes nationales.
nLes autori-
tés ont d'ailleurs attribué la réussite de la campagne aux é-
missions radiophoniques qui ont contribué très efficacement à
renforcer l'impact publicitaire" (1 ,.
Ce programme de sensibilisation dit micropro-
gramme était réalisé avec le concours de deux experts de .
(1) Cf. "Jeune Afrique" du 26 AoOt - 1er Septembre 1969, nO 451,
p. 37.

l'O.R.T.F.
(Office de Radiodiffusion Télévision Française) en
...;', ..
10 langues locales.
Enfin notre propre étude de l'audience de
Radio Ouagadougou ne présente aucune évolution notable quant
à l'écoute radiophonique en milieu
rural.
Nous y reviendrons
lorsque nous analyserons les résultats statistiques de cette
enquête sociologique.
C)
Les limites objectives et politiques de la Radio
Rurale en
Haute - Volta
1 - Les problèmes matériels et professionnels
Le public concerné, sensibilisé par une action
de propagande, tombe légitimement dans le scepticisme en voyant
le décalage entre l'incitation théorique et les moyens concrets
mis en oeuvre.
Au niveau des radio-clubs par exemple, les
postes récepteurs offets il y a quelques années sont aujourd'hui
en défection totale.
L'entretien est très mal assuré dans les
villages et le renouvellement du matériel se fait rarement.
En
conséquence, l'animateur manque de moyens pour être efficace
et les paysans qui adhèrent aux clubs cèdent au découragement.
Par ailleurs, les programmes sont souvent
inadaptés aux spécificités locales ceci en raison de
l'insuf-
fisance sinon même
de l'absence de stations régionales fonc-
tionnelles.
Les émissions sur l'élevage intéresse davantage
le Nord Volta que le plateau Mossi.
Le problème de reboisement
de la zone sahélienne n'est pas une préoccupation essentielle
dans le sud du pays où la pluviométrie dépasse 1 000 mm chaque
année.
Tous les paysans ne s'y retrouvant pas toujours finis-
sent par se savoir oubliés des autorités
centrales.
. \\~.
r:

482
~
i
~
Dans le domaine de l'animation des programmes
de la Radio Rurale, i l faut souligner l'insuffisance des lan-
gues nationales utilisées à l'antenne.
Les écoutes collee ti-
ves ne sont possibles que dans huit
(8) langues locales sur
une vingtaine nécessaire.
La radio
rurale se trouve alors li-
mitée dans ses propres objectifs qui sont d'informer,
d'éàuquer
et d'animer le monde exclu de la communication écrite.
En outre, les animateurs de radio-clubs
ne
sont pas uniquement des employés de la Radio Rurale.
Cette
situation n'est pas sans inconvénients.
L'animateur, s ' i l est
muté en cours de saison, doit repartir à "zéro"
dans une nou-
velle localité qu'il ne connaissait pas avant sa mutation.
Il
lui faut traverser une période d'adaptation qui constitue
un
manque à gagner pour la Radio Rurale.
Il semble cependant
qu'une telle pratique soit peu fréquente en Haute-Volta.
Enfin les animateurs et correspondants régio-
naux de la Radio Rurale travaillent dans des conditions maté-
rielles souvent insupportables.
Les animateurs des radio-clubs,
cheville ouvrière de l'écoute collective en brousse, n'ont pour
indemnité journàlière que 500 F CFA (10 FF).
Au regard de son
rOle,
l'animateur ressent un sentiment de frustration qui blo-
que toute initiative de sa part.
2 - Le problème de politigue économigue
Le Comité Interministériel chargé de définir
les programme de la Radio Rurale ne dispose pas d'informations
techniques en matière de communication de masse.
Dans ces dif-
férents
ministères,
il n'existe généralement pas de section
ou de service chargé de proposer une utilisation rationnelle

483
des mass-media pour accélérer la circulation de l'information
au sein des masses rurales.
Dans ces conditions,
les proposi-
tions du Comité Interministériel
manquent souvent de méthode.
Le problème le plus
politique se situe dans
les contradictions du système de développement économique.
Par exemple,
demander aux parents d'enfants
rougeoleux de présenter ceux-ci rapidement à un dispensaire
est une grossière plaisanterie peu appréciable quand on sait
qu'il n'en existe aucun
à plusieurs dizaines de
kilomètres à
la ronde.
Un autre phénomène non moins paradoxal est
celui qui consiste à inciter les cultivateurs à utiliser les
produits chimi~ues ou à abandonner les techniques traditionnel-
les
pour améliorer le rendement des récoltes.
Pourtant
le
revenu annuel du paysan voltaïque étant endeça de ~a 000 F CFA
par an
(400 FF),
i l est hors de question que celui-ci ~it les
moyens de changer ses méthodes.
Et ce,
malqré certains crédits
que lui offrent les organismes régionaux de développement.
Le
souci du
paysan n'est pas de se procurer des produits chimi-
ques et des charrues mais bien de pouvoir payer l'impôt an-
nuel
(1)
de sa famille,
le cauchemar traumatisant du citoyen
rural.
Dans cet ordre d'idées,
i l faut dire que la
politique économique en Haute-Volta a
toujours un caractère
improvisé et circonstancié.
Après la campagne de vulgarisation
des nouvelles méthodes de culture en 1976,
les cultivateurs de
1a région du
Centre-Est n'hésitaient pas
-à descendre
(1)
600 à 1 200 F CFA selon le régions
(12
à 24
FF)
par tête
imposable dans la
famille
:
femmes
et enfants au-dessus de
16 ans.

484
jusqu'à TENKOOOGO, Chef lieu de d~partement, pour demander au
fonctionnaire responsable de l'agriculture des charrues, des
insecticides,
des engrais et divers autres produits.
Ce tech-
nicien, en l'occurence M.
Pierre BALIMA, se trouvait souvent
dans l'incapacit~ de les satisfaire, faute de moyens mis
à
sa disposition~
"Il ne faut pas faire de promesse à la popu-
lation si on ne les tient paS,
i l ne faut pas nous en parler
si on ne nous en donne pas", lui répliquèrent un jour des cul-
tivateurs déçus.
Un ajustement plus rigoureux de la politique
économique entre les objectifs éducatifs et les possibilit~s
d'application sur le terrain doit donc intervenir.
Tout ceci
passe par une amélioration de la gestion au niveau des minis-
tères,
une orientation plus adapt~e aux spécificit~s r~giona­
le~ et surtout par une recherche d'ind~pendance vis-à-vis de
l'extérieur.
Enfin la Radio Rurale n'a pas de remède mira-
Ele à la situation socio-économique de la Haute-Volta.
La so-
lution n'est pas de multiplier les clubs d'écoute pour parve-
nir au développement du pays.
Car m8me si ces groupes d'écou-
te sont efficaces sur le plan p~dago~ique, le système tel
qu'il est conçu reste à petite échelle.
Son rayon d'action
est trop faible
et sa portée limitée dans la mesure où
ces
émissions éducatives s'adressent avant tout à des auditoires
organisés et num~riquement faibles.
En 197+
M. ZITTER,
conseiller technique allemand à la Radio Rurale prévoyait déjà
l'implantation de 700 radio-clubs pour la fin de l'année 1975.
Et deux ans après, en octobre 1977, l'actuel directeur de la
Radio Nationale affirmait n'avoir pourtant que 350 radio-clubs

485
sur l'ensemble du territoire.
Cette contradiction dans les
chiffres et les échéances traduit un malaise profond J la dif-
ficulté de trouver les moyens de mettre sur piéd une politique
cohérente et réalisable à moyen terme.
M@me en tenant compte
du projet qui vise à atteindre 750 (1) radio-clubs en 1979, ces
derniers ne pourraient permettre de couvrir l'ensemble de
la
Haute-Volta.
En
'quise de
conclusion
La machine dite du"dévelpppement économique",
pour bien fonctionner, requiert un certain type de valeurs
culturellesi
Et le pouvoir politique vise à imposer celles-lA
au moyen des contraintes de fonctionnement qui élimineraient
tout risque de voir subveNar les structures de l'orientation
économique officielle par des actions culturelles spontan~es
(refus d'adopter les cultures de rentes par exemple).
Sur ce
point, on peut dire que la Radio Rurale est un moyen de diri-
gisme culturel.
Ce dirigisme apparaît
clairement dans la
sélection et l'encouragement par le pouvoir" des cultivateurs
qui garantissent le taux de croissance de la production commer-
cialisable avec l'Europe.
A ce niveau, les mécanismes de l'é-
conomie de marché dénaturent la mentalité du monde rural pra-
tiquant les cultures industrielles~
Tout ce système engendre de
nouvelles façons
d'@tre, de penser et d'agir.
Autrement dit, par le biais
du
"développement socio-économique", on peut dire que nos villages
et campagnes flirtent, de loin certes, avec la culture dominan-
te de nos cités urbaines.
(1) ZONGO (Jeachim).- Ibid
in Bingo,
Octobre 1977,
p. 34.

486
C h a p i t r e
s
e c 0 n d
:
A n a l
y s e
d e s
p r a g r a m m e s
d e
l
a
R a d i 0
5 c 0 -
l
a i
r
e
-f 0
r c e s
e t
f a i
b l
e s s e s
10/
Constat
de
la
situation
actuelle
La radio, comme nous le disions plus haut,
peut @tre un excellent moyen d'animation de l'enseignement pri-
maire.
Oans cette seconde partie, nous tenterons de faire le
constat de la situation de la radio scolaire en Haute-Volta.
Il s'agit donc de faire ressortir les acquis positifs et les
insuffisances actuelles.
L'essor de la radiodiffusion est une des ca-
ractéristiques de l'Afrique contemporaine~
L'école qui
est
loin de bouder
ce fait,
semble bien accueillir cet auxilliaire

487
pour l'~ducation des élèves.
Il faut dire que la radio s'in-
tègre
de plus en plus à nos communautés villageoises.
M@me
dans les localités les plus éloignées des centres d'émission.
elle tend à devenir le compagnon fidèle des habitants.
Cela
nous permet dtaffirmer que l'impact de la radio comme
moyen
de diffusion massive et d'éducation est une réalité en Afrique
Noire,
notamment en Haute-Volta.
Elle est utilisée aujourd'hui pour l'enseigne-
ment des langues nationales, l'éducation civique et sanitaire,
l'alphabétisation fonctionnelle •••
La radio est donc un
moyen de sënsibilisation et de formation.
A)
L'enseignement et la communication radiophonique
Il est relativement difficile pour un ensei-
gnant de "situer" l~audio-visuel et se situer par rapport à
lui.
Dans le cadre d'un enseignement par la radio,
i l est nécessaire de d~finir
ici ce qu'est le medium en ques-
tion,
de cerner aussi ses effets dans la situation scolaire.
Dans le
cas de la Radio Scolaire i l ne faut
pas confondre ce qui est "audio" et ce qui est"moyen d'infor-
mation de masse" car les deux systèmes présentent des diffé-
rences de situations.
En effet, le sch~ma de fonctionnement du SyS-
tème "information de masse" est à peu près le suivant :

488
Une personne
Un groupe de pression
(émetteur)
S' adresse ~ _ _ _ _ _ _
_
_ _ _ _ _
_
X milliers, mil-
lions de personnes
(ré-
cepteurs) qui ne peu-
vent répondre en utili-
sant' le m@me moyen.
Exemple:
Bulletin d'infroma-
tions radiodiffus~
Ce système,
comme on le voit,
est caractéri-
sé par l'énorme inégalité de pouvoirs en~re émetteur
et ré-
cepteurs,
par la
"coupure" qui s'établit lorsque les récepteurs
veulent s'adresser à l'émetteur.
C'est le cas d'un
individu
qui cherche ~ démentir quelque chose ~ la Radio J il ne peut
le faire par le moyen des antennes de cette Radio.
En ce qui concerne la Radio Scolaire, l'émet-
teur (le C.D.P.P.) doit savoir essentiellement
-
quelle part du contenu notionnel est connu du récep-
teur
-
quelles façons de présenter ce contenu sont admises
par l'auditoire visé
-
quel sera l'effet produit par l'utilisation de la ra-
dio sur le message initialement conçu,
ou quelles modifications
au message initial seront apportées par l'emploi de la radio
-
~uelles circonstances favoriseront davantage la ré-
ception du message par les élèves et auditeurs.
Ceci
.afin que ce qui est diffusé à leur in-
tention soit adapté,
tant par son contenu que par sa forme,
aux
possibilités d'appréhension du récepteur.

489
Le récepteur,
c'est-à-dire les élèves, soit
pouvoir
-
établir facilement les rapports entre le message
qu'il reçoit et les contenus notionnels auxquels ce message se
réfère.
Par exemple,
éviter de parler de "neige" ou d'"hiver"
qui ne sont pour l'enfant que des mots dont i l ne perçoit pas
la réalité
-
puis assurer le "retour d'information" où des élèves
à leur tour deviennent émetteurs.
Ceci suppose la présence
d'un maître auprès d'eux.
A tout cela,
i l faut ajouter les préalables
i l faut que l'auditoire ait l'intention de recevoir,
i l faut
donc lui inculquer ce sentiment ;
enfin on ne peut émettre un
programme radiodiffusé sans assurer la fonction d'accrochage
de l'attention des élèves.
Cette fonction doit être choisie
en tenant compte surtout des risques d'évasion que cela pour-
rait provoquer chez l'enfant.
On ~eutsehématiser
(1) ainsi le fonctionnement
de la communication dans le cas de la Radio Scolaire:
(1)
5ch~ma inspiré d'une publication du Centre Régional de la
documentation pédagogique de Bordeaux sur la Pédagogie de
l'audiovisuel.

490
Contenu notionnel et moyens
façons de transcrire,
de traduire et de
lire ce contenu
Radio
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~
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.....
•J
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1
Il
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Message
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."" . .

u
.&
Retour
d'Information

491
B}
les acquis positifs de l'exp~rience voltaique :
le domaine de l'enseignement primaire
la radio est utilisée dans les classes de
cours préparatoire première et deuxième années
(C.P.1
et C.P.2)
au cours de l'émission "Bain Sonore de langage".
Ce "Bain Sonore de langage" ne couvre que la
régio~ de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et une partie
de
Koudougou, soit au total 163 écoles nanties de postes récep-
teurs.
la seule discipline concernée est le français oral.
Mais cette leçon radiodiffusée ne se fait pas sans un support
visuel.
Ce support est constitué de tablpau de feutre et de
figurines qui permettent de mettre en situation chaque énoncé
de la leçon.
le "Bain Sonore" voltaïque s'est d'abord ap-
puyé sur les efforts réalisés par les laboratoires de langues
i l a ensuite exploité les travaux du centre de linguistique ap-
pliquée de Dakar
(C.l.A.D.);
enfin,
i l a tiré quelques leçons
de l'expérience de l'enseignement télévisuel du Niger.
Fort de l'ensemble de ces travaux, le centre
de documentation et de perfectionnement pédagogique
(C.D.P.P.)
élaborait en avril-mai 1968 sur la base du livre "Rémy et Fati",
sa propre méthode d'apprentissage de la langue française.
l'expérience était alors menée dans six
(6)
classes de la ville
Ouagadougou.
Sept
(7)
personnes composaient l'équipe de
conception et jouaient en même temps le rOle d'animateurs à la
radiodiffusion nationale. Enfin,
elles contrOlaient sur
le

~t,-
,
~".!'
terrain l'éxécution de la méthode.
Au départ,
ce travail de laboratoiren'avait
,
pas l'ambition d'apporter aux jeunes voltaïques un échantillon
d'expression française.
Il s'agissait simplement d'apprendre
à ces petits élèves de cours préparatoires à traduire aisément
ce qu'ils voient,
à exprimer ce qu'ils font ou désirent,
"tout
en respectant les règles de la prononciation et de l'intona-
tian".
A la fin de l'année scolaire 1967-68, des pro-
grès réels étaient constatés en dépit de la faiblesse des
moyens mis en oeuvre.
Il faut dire que ce succès était plus
sensible au niveau des élèves,
moi~s g~nés et plus décontractés
avec l'appareil récepteur.
Du cOté des maîtres le succès était
moins évident: ils ont vu leur attitude modifiée.
A~rentrée de l'année suivante, le nombre de
classes équipées de récepteurs radio est passé de six
(6)
à
cinquante
(50).
Mais à partir de 1970, le manque de personnel
a obligé le
C.D.P.P.
à
utiliser
les productions du centre de
linguistique
appliquée de Dakar
(C.l.A.D.) sans toutefois
se
soucier de la différence des milieux sénégalais et voltaïques.
Et cela jusqu'en 1972 où des modifications ont été apportées
au contenu des dossiers sonores de Dakar.
Cependant,
i l faut
préciser que tous ces dossiers voltaïques ont été diffusés avec
des voix étrangères jusqu'en octobre 1973.
Depuis cette date,
les enregistrements sont refaits avec des animateurs voltaïques.
Désormais les récepteurs radio à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso
atteignent 150 au total.
A cOté du "Bain Sonore",
des émissions éduca-
tives sont programmées,
les unes s'adressant aux élèves,
les

493
autres aux adultes
(mattres et parents).
a}
Emission destinée aux élèves
s "le magazine des
enfants"
Le contenu de cette émission peut @tre résumé
aux thèmes sùivants
-
historique de l'école et du village
- le cadre de vie,
la localité et ses potentialités é-
conomiques
- les contes, les charades et les chants.
Cette émission comporte en outre des réalisa-
tions de l'école dans bien des domaines
:
étude du milieu,
organisation de coopératives scolaires et d'échanges intersco-
laires.
Enfin des enqu@tes sur le milieu voltaique et
plus
spécialement sur des sujets d'intér@t .. plus général complétent
les échos sonores enregistrés dans les écoles.
Des informations variées con~enues dans
le
"magazine des enfants" permettent d'ouvrir l'esprit des jeunes
auditeurs sur le monde extérieur.
Cet aspect culturel et for-
mateur est sous-tendu par une série de jeux éducatifs dont
le
but est à la fois de distraire et d!éduquer.
Cette émission,
aux dires des responsables de
l'Education nationale,
"suscite un vif intér6t" auprès des
en-
fants et des adultes.
De toute évidence,
son contenu permet
l'acquisition de connaissances générales sur la Haute-Volta et
dans beaucoup d'autres domaines.
Elle peut favoriser également
une saine émulation au niveau des écoles primaires.

494
b)
Emissions destinées aux
Educateurs
"Educateurs
è
l'Ecoute"
L'objectif de cette émission est de porter à
la connaissance des enseignants le niveau des recherches pé-
dagogiques entreprises au C.D.P.P.
en Haute-Volta et dans le
monde~
Elle intéresse plus~~articulièrement les mattres
du
premier degré et comporte plusieurs rubriques
- le français au cours préparatoire
- le français au cours élémentaire
-
les liaisons calcul/langage
- la mathématique moderne
-
vers une pédagogie d'éveil
"Parents et Educateurs à l'Ecoute"
Le but ici est de sensibiliser et intéresser
les parents et les éducateurs de tous niveaux
a~x problèmes
combien épineux de l'éducation.
Elle est réalisée aussi en
langues nationales afin qu'elle soit entendue de la majorité
des parents.
Par ailleurs, cette émission traite sous
le
titre "Avenir Jeunesse" les problèmes de l'enseignement secon-
daire et propose une gamme de carrières aux élèves des classes
ème
de troisième (3
) et de terminale.
"Information
et
culture"
Ce magazine radiophonique intéresse les maîtres
désireux de continuer à se former tout au long de leur carrière
et ceux qui préparent un examen pro~essionnel.
C'est
en
quelque sorte un'
radio-enseignement.

495
De l'avis de beaucoup d'enseignants,
il "com-
pIète harmonieusement la préparation écrite au Certificat
d'Aptitude Professionnel
(CAP)
et lui tient bien d'appui so-
nore" (1).
C)
Radiodiffusion et formation des enseignants
1 -
Dans le domaine de la formation initiale des
enseignants
A l'Ecole Normale de Ouagadougou,
l'initia-
tian des futurs maîtres à l'audiovisuel est
très nettement in-
suffisante et beaucoup' trop théorique.
Elle se limite à des
exposés sur "le bain sonore".
Ces exposés sont souvent l'oeu-
vre des spécialistes du C.D.P.P. qui présentent le matériel
utilisé et expliquent la conduite des leçons de langage.
Concernant la formation professionnelle des
élèves instituteurs adjoints,
on peut souligner les mêmes in-
suffisances au niveau de l'audiovisuel.
La formation pédagogique des enseignamts du
premier degré souffre donc de graves carences et ne prépare
pas les maîtres à la manipulation et à l'utilisation pédagogi-
que d'appareils tels que magnétophone,
appareil photo,
élec-
trophone •••
On peut dire que l'audiovisuel est pratiquement
absent des programmes de formation.
2 -
Sur le plan
de la formation continue des
enseignants
Malgré l'existence de la radio scolaire,
(1) Cf. Séminaire de sensibilisation à l'audiovisuel
CDPP
12 -
16 mai 1975
Ouagadougou

496
i l est à noter qu'aucun stage d'initiation n'a jamais été or-
ganisé dans notre pays à l'intention des enseignants du primai-
re n'ayant pas bénéficié au cours de leurs stages de formation
de la moindre sensibilisation à l'audiovisuel.
Néanmoins,
celui-ci a été évoqué au cours des
stages régionaux ou nationaux destinés aux maîtres devant appli-
quer la méthode
"pour parler françaiè en Haute-Volta".
Mais i l
faut dire que sur ce point, on s'est limité à des aspects
de
caractère pratique
-
conduite des leçons de français par une méthode au-
diovieuelle
-
apprentissage de l'emploi optimal du matériel fourni
dans le cadre de cette méthode.
Ces quelques constatations révèlent la néces-
sité sinon l'urgence de la formation des ma!tres au nouveau
processus pédagogique et technologique.
Si l'on veut que l'audiovisuel soit mieux
compris, mieux employé et,
par là,
joue son rOle dans la réno-
vation pédagogique,
le C.D.P.P. doit suivre un long cheminement
-
susciter chez les enseignants le désir de rénover
leur enseignement
-
les informer des possibilités que leur offre la radio
-
démystifier à leurs yeux et la machine et le message
et ceux qui emploient en leur donnant la possibilité de rencon-
trer des collègues utilisateurs
(1).
-
faire conna!tre également la nature dee messages
audio-visuels ainsi que les possibilités de créqtion que l'on a
(1)
Cependant attention aux ~recettes pédagogiques" et
aux
"dadas particuliers n

497
en choisissant des moyens adaptés à ses connaissances des tech-
niques de fabrication et à son budget
-
savoir que l'audiovisuel n'engendre pas un changement
d'attitude pédagogique,
mais que,
lorsque l'audiovisuel a été
introduit (à la faveur d'un désir de changement),
i l l accêlère
le processus.
D'emblée,
i l faut dire que l'utilisation
de
l'audiovisuel n'est pas à proprement parler une·
méthode mais
une technique.
M@me en temps que technique,
l'enseignement
par la radio ne peut @tre isolé de tous les paramètres qui~in­
terviennent dans les options pédagogiques.
En somme, la radio
scolaire reste le reflet de notre système éducatif.
0)
L'écoute des émissions scolaires
selon le C.D.P.P.
D'une
manière générale,
les enquêtes sur les
émissions radiophoniques sont rares en Haute-Volta.
['est donc
par rapport à cette situation que le C.D.P.P. a été amené à
effectuer une enqu@te sur toutes ses productions sonores en
1973.
Cette enqu@te avait une couverture nationale;
ce qui a permis de toucher un grand nombre d'enseignants.
Le
taux d'écoute se situait entre 53 % (Educateurs à l'Ecoute')
et 68 % ( Magazine des enfants).
Apparemment, l'intérêt porté
aux émissions de la radio scolaire est évident.
Il ne s'agissait pas de mesurer l'impact d'une
méthode, mais de consid~rer les conditions dans lequelles
le
message radiophonique est reçu et perçu :
"En Isnçant nôtre

498
enqu8te,
nos objectifs clairement d~finis étaient pr~cis~ment
de sentir le pouvoir et les effets d'un moyen technologique,
en l'occurence la radio,
utilisée comme support d'une m~thode
d'enseignement" (1).
Le questionnaire de l'enqu8te a ét~ déposé au
niveau de toutes les classes pratiquant le ~Bain Sonore"
soit
245 classes.
En définitive,
198 ont répondu;
en voici quel-
ques conclusions chiffrées :
1 - Qualité
technique
de
la réception
OUI
NON
SANS
REPONSE
Bonne r~ception
67 %
32 %
1 %
Poste en bon état
73,7 %
24.,2 l~
2 %
Postes préréglés
70,2 %
26,8 %
3 %
2 - Effets
pratiques
du Bain Sonore
OUI
NON
SANS REPONSE
Meilleure mémorisation
75 %
19,2 %
6 %
du dialogue
Les enfants parlent-ils
80,3 %
17,2 %
2,5 %
plus ?
Les enfants tirent-ils
86 %
13,5 %
0,5 %
profit de l'émission ?
(1)
ZOUNGRANA
(A.P.)
Directeur du COPP dans "Compte-rendu d'en-
quête sur les émissions du "Bain Sonore" et l'extension de
la radio scolaire" C.O.P.P.
juillet
1974,
p.
1

499
Le pourcentage élevé de "oui" dans chacune
des questions posées montre @ue le "Eain Sonore" est en géné-
ral apprécié.
La catégorie de "non" correspond probablement
aux maîtres irréductiblement acquis è la méthode DAVESNE.
Cependant i l ne faudrait pas exagérer les ré-
sultats de cette enquête dont le caractère scient~ue est loin
d'@tre évident.
Le questionnaire qui est fondé sur des ques-
tions fermées permet au C.O.P.P.
non seulement de prévoir les
réponses des enseignants mais de limiter leurs points de vue.
A la
question deS~voir si les enfants tirent
profit du "Bain Sonore",
86 % des mattres ont répondu par l'af-
firmative.
Mais comment savoir si les enfants tirent réellement
profit de cette
émission scolaire?
Les maîtres n'ont-ils pas
tendance à satisfaire les inspecteurs départementaux de l'ensei-
gnement primaire?
N·ont-ils pas le sentiment que la réponse
affirmative est une preuve de leur propre compétence pédagogi-
que?
Tant de questions qui nous :amènent à émettre quelques
réserves quant à l'objectivité des réponses recueillies.
Aussi
pensons-nous que la méthode de l'enquête relève d'un choix
plutOtsubjectif.
3 -
A propos des animateurs
L'africanisation des voix semble rencontrer un
avis favorable dans le milieu des enseignants: 91,4 % d'entre
eux se prononcent pour la voltaïsation des animateurs à l'an-
tenne.
Ce qui nous fait dire que l'intonation et l'accent
jouent un rOle non négligeable dans l'environnement de la com-
munication radiophonique.
Souvent,
en effet, les auditeurs

soo
investissent leur subjectivité dans la voix qu'ils écoutent
régulièrement.
La non voltaïsation est seulement souhaitée
par 7,6 % des personnes interrogées: elle implique une si-
gnification socio-culturelle où relève plutOt d'une option po-
litique selon laquelle le meilleur français est celui des
Français.
Ces enseignants évoquent le principe selon le-
quel "on apprend mieux une langue seconde en utilisant les mo-
dèles sonores authentiques de cette lan~ue seconde".
Ce prin-
cipe,
à notre avis, revèle d'une vision mythique de la langue
française.
En outre,
cet argument peut gtre mystificateur
et
trompeur dans la mesure où i l ne tient pas compte des caracté-
ristiques régionales françaises.
L'articulation authentique-
ment française serait-elle du Nord,
de l'Alsace ou du Midi
de
la France ?
Cette catégorie d'enseignants qui posent ce
principe de "modèles sonores _authentiques" posent un faux pro-
blème.
L'important est que les animateurs voltaïques devraient
faire un effort pour adapte~ le débit des répliques au niveau
de l'auditoire,
pour une articulation et une prononciation plus
rigoureuse.
Ceci suppose une formation technique car le langa-
ge à la radio est un e~ercice peu facile.
Le style doit toujours gtre clair,
simple,
con-
cret J préférer l'emploi d'un verbe à celui d'un substantif,
employer des images bien rendues,
ne pas abuser des adjectifs,
utiliser des chiffres qui parlent à la place des notions abs-
traites •••

501
Enfin le C.D.P.P. doit s'attacher à amélio-
rer la qualité de ses productions.
Des programmes enregistrés
doivent Stre constitués, assemblés, montés avec imagination et
efficacité.
Il s'agit là d'un rOle multiple et varié de con-
cepteur, -monteur et responsable technique.
La plupart des
émissions de la radio scolaire étant des magazines, le C.D.P.P.
devrait s'attacher à obtenir la plus grande perfection techni-
que et artistique possible.
Un tel résultat nécessite l'inter-
vention d'une personne principalement chargée de surveiller les
prises de son afin qu'elles ne soient entachées ni d'erreurs,
ni de fautes, ni ~de bavures quelconques.
4 - Les pourcentages d'écoute
En 1973, le service de Radio Scolaire et celui
d'Information et d'Orientation scolaire et Professionnelle ont
procédé à un travail de Bondage.
Celui-ci a porté sur un
échantillon au dixième des enseignants en ser~ice dans une
classe primaire en Haute-Volta.
sur 378 questionnaires distri-
bués, 211 sont revenus soit 56 % des instituteurs.
a) "Educateurs
à l'Ecoute"
56 % des auditeurs l'écoutent régulièrement J
7,3 % sont indifférents.
Parmi les raisons de faible écoute, 43,2 % ~
l'imputent à l'heure d'émission (heure souhaitée 19 h - 20 h)
et 39 % à la qualité de l'écoute.
La mauvaise écoute est par-
ticulièrement importante dans les régions limitrophes du Togo,
de la COte-d'Ivoire et du Mali.
Le désintér8t total est peu important (10,2 %).

b) "Parents
et
Educateurs
à l'Ecoute"
La proportion d'écoute importante ("régulière"
ou "souvent") est à peu près la m@me que pour l'émission pré-
cédente,
53 %.
L'écoute régulière est cependant moins impor-
tante.
Parmi les raisons de faible écoute le choix
des thèmes est ,-ici plus important.
L'étude du milieu a la
préférence des auditeurs.
Les problèmes.
généraux d'écoute sont ici les
m@mes : appareils défectueux, mauvaise réception, heure d'écou-
te •••
La proportion de non écoute se situe à 8,5 %.
c)
"Le magazine
des
enfants"
Cette série d'émissions semble rencontrer
un
grand succès auprès des éducateurs (68 % d'écoute régulière ou
fréquente).
Cependant il faut souligner la concurrence des
émissions radiophoniques enfantines des pays voisins.
Celles-
ci sont écoutées et appréciées.
Malgré tout la non écoute pour ce magazine ne
dépasse guère 8,7 %.
Elle est due, dans certains cas aux in-
convénients horaires et aux difficultés de réception des pro-
grammes radiophoniques dans notre pays.
cl)
Les autres émissions de la radio scolaire
"Enseignement - Promotion" conna!t une propor-
tion d'écoute
régulière (60,1 %) mais la non écoute reste as-
sez élevée (15,8 ~).
Parmi les thèmes souhaités par les maî-
tres ayant répondu au questionnaire on
retrouve l'actualité,
l'histoire et la géographie de la Haute-Volta (25 %) ainsi que

503
la pédagogie pratique (30 à 32 %).
Ces suggestions pourraient permettre de ré-
duire éventuellement le taux de non écoute.
Enfin,
"Club d'Ecoute Pédagogique" arrive
en
dernière position avec une fidélité d'écoute de 29,7 %.
Il
faut noter que cette émission est diffusée uniquement sur des
ondes moyennes ayant une portée de 80 kilomètres autoute de
Ouagadougou.
En conclusion sur sur cette enqu@te, i l faut
remarquer que toutes ces données ne correspondent plus à la
situation actuelle en Haute-Volta.
L'installation d'un nouvel émetteur de 100 kw
en 1975 a entraîné une amélioration relative dans la réception
des programmes radiophoniques sur une bonne partie du territoi-
re.
Le nombre des postes récepteurs a également augmenté J et
cela contribue à modifier le paysage technique de la communica-
tion radiophonique en Haute-Volta.
Le centre de documentation
et de perfection-
nement pédagogique a lui aussi évolué en matériel et en person-
nel.
Mais sur ce plan précis,
nous ne disposons
pas de renseignements complets susceptibles de nous servir
dans cette conclusion partielle.
Cependant, au regard des
réponses et des pourcentages que nous avons parcourus, sommes-
nous à m@me de
tirer les leçons suivantes J
Dans les limites imposées par l'échantillon
de l'enqu6te, on peut dire que les émissions considérées
re-
cueillent une opinion satisfaisante dans l'ensemble.
La

,
proportion d'écoute pourrait @tre très élev~e si quelques
améliorations techniques et de conception étaient apportées
aux différents magazines.
La radio scolaire
edonc un pu-
blic sur lequel elle peut compter.
Au niveau des émissions éducatives et d'infor-
mations, les améliorations souhaitées peuvent se résumer
en
cinq points :
-
publication des textes d'émissions et diffusion des
programmes ;
-
participation plus large des auditeurs
-
plus grande adaptation des émissions aux problèmes
voltaïques (en particulier, les émissions "Parents et Educa-
teurs à l'Ecoute" en langues
nationales)
-
améliorations techniques
(débit plus lent, style plus
clair, africanisation des voix)
-
davantage d'émissions à caractère pratique.
Au niveau de la radio scolaire, les suggestions
des auditeurs se ramènent à trois idées forces
-
extension de la radio scolaire
-
amélioration de la qualité du débit,
de l'articula-
tion et de la prononciation des animateurs
- création d'émission d'animation pédagogique
(92,4 ~)
de connaissance du milieu (91,4 ~) d'exercices sensoriels
(81,8 %) d'instruction civique (77,3 %) d'histoire-géographie
(73,2 %) d'animation rurale (67,7 %) et d'exercice de calcwl
(65,7 %).

505
lJO/
Faiblesse
de
la
Radio
S~olaire
ri
La radio scolaire, comme
la radio nationale,
présente des insuffisances à divers niveaux.
Sans vouloir
soulever tous les aspects du problème, nous nous en tiendrons
à trois domaines importants qui posent trois problèmes s
le problème technique
le problème pédagogique
le problème de la formation des enseignants.
A)
Faiblesse des moyens
technigues
a) Equipement du
C.D.P.P.
A Ouagadougou le C.D.P.P. dispose d'un studio
d'enregistrement et d'une cabine technique équipée du matériel
suivant :
Oésignation du matériel
Année
de mise en servi-
ce
Nagra IV
........................................
1966
Microphone MD 21
••••••••••••••••••••••••••••••••
1966
Platine Clément
................................. 1966
2 Hauts parleurs Supravox
•••••••••••••••••••••••••
1966
2 Paires de sciseaux antimagnétiques
• • • • • • • • • • • • • •
1966
2 Microphones Mélodium •••••• 0 ••••••••••••••••••••••
1966
Pied de sol






















0




0









1966
Interphone
. . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . • , .... Q.
1967
Magnétophone OPELEM
• • • • • 0
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
1969
Cet équipement modeste et rudimentaire s'a-
vère nettement insuffisant.
Par ailleurs le studio n'est pas climatisé
alors qu'il est situé sous le tott.
On ne peut donc y rester

506
pendant lengtemps à certaines périodes de l'année.
Il n'est
pas insonorisé, ses cloisons laissent pénétrer les
bruits
extérieurs,
une fen@tre est simplement condamnéec'
de la cabi-
ne technique on peut directement se faire entendre du studio
à travers la baie vitrée et réciproquement;
ce qui rend
l'interphone inutile.
Le matériel n'est pas professionnel.
Le
ma-
gnétophone Opelem,
tout à fait inadapté doit @tre remplacé.
Le seul équipement intéressant est constitué par le Nagra.
A
Bobo-Dioulasso le C.D.P.P.
possède une annexe qui est en rela-
tian avec le centre ~réémetteur régional de la R.T.V.
Le C.D.P.P.
doit obligatoirement utiliser du
matériel professionnel sous peine de se voir refuser ses en re-
gistrements par la radiodiffusion nationale.
L'évaluation de la consommation de bandes
magnétiques et matériels divers traduit bien les limites finan-
~.'i" cV'4 .-10, C()O .MO CA
cières des programmes de la radio scolaire ( 4:' ~.l.'
. .
.)
uo, t.. 1. () o, (1/J 0 FP- è nnueJs
b)
Valeur numérique des réceoteurs -
radio
Pour que la réception des programmes de la
radio scolaire soit satisfaisante il faut d'abord que les éco-
les soient bien équipées.
Sur ce point, l'équipement des éco-
les et des établissements du second degré
se fait à partir
d'un modèle type dont nous énumérons la composition:
-
un poste récepteur à transistors avec antenne
-
un module basse fréquence de 2 à 4 watts
-
un haut-parleur d'écoute en salle
-
un haut-parleur à chambre de compression pour l'écou-
te extérieure.

507
Ces éléments représentent un investissement
de 40 000 CFA environ
(800 FF)
par classe.
En 1975 le nombre
de récepteurs en service était estimé à 940.
On peut penser
donc qu'aujourd'hui,
i l y en a environ 1 000 sur l'ensemble
du pays.
En dehors des écoles,
i l faut souligner
que
la radio scolaire touche des milliers d'auditeurs intéressés.
Cela, non seulement en raison de l'intér@t Eroissant de la po-
pulation pour l'alphabétisation mais aussi de la multiplication
des transistors à travers la Haute-Volta.
Quant à la question
du nombre de"
postes récepteurs détenus par les voltaïques,
i l
serait illusoire de voùloir trouver des
renseignements précis ;
les services officiels compétents manquant de statistiques.
Cependant,
les importations de transistors
par les principales maisons de commerce voltaïques s'élèvent
à plus de 12 000 pour l'année 1971
et à près de 15 000 pour
1972.
Ces données sont nettement insuffisantes quand
on sait l'importance des entrées clandestines ou frauduleuses
par l'intermédiaire des pays limitrophes
(Ghana,
Benin, Mali,
C6te-d'Ivoire, Togo).
En 1967,
"Marchés Tropicaux" estimait les ra-
dios-récepteurs à 60 000 en Haute-Volta.
B)
Les problèmes pratiques et pédagoqiques posés
par l'utilisation de la radio scolaire
Notre propos ici n'est pas de faire un exposé
technique sur les sciences de l'éducation.
D'ailleurs nous eg
serions fort incapable.
Il s'agit de décrire en quelques

-T
508
lignes les contradictions dans lesquelles se réalise la radio
scolaire.
1 _La radio est un moyen incomplet
L'utilisation de l~ radio scolaire pose d'a-
bord un problème d'ordre pratique dont nous avons déjà souli-
gné certains aspects
: emplacement du poste,
réglage, mainte-
nance, contraintes institutionAelles •••
Tous ces points,
si
mineurs peuvent-ils paraitre)peuvent entrainer un mauvais fonc-
tionnement des appareils récepteurs si les négligences ne sont
pas vaincues.
La radio scolaire,
en elle-m@me,
n'a pas d'i-
mages concrètes à présenter aux élèves.
Elle est une machine
à produire uniquement des sons.
De ce fait,
elle peut @tre
abstraite pour les écoliers qui ont besoin d'appréhender le
réel à travers le langage qu'ils entendent.
Par ailleurs i l est à redouter que les jeunes
garçons ne soient particulièrement séduits par la transmission
magique de la voix pour oublier qu'il s'agit d'une séance clas-
sique de cours.
La radio
ne diffuse qu'une faible partie de
la leçon et le rOle du maître reste prépondérent.
Ce moyen de
communication ne peut donc @tre considéré comme une substitu-
tion de l'enseignant.
Il faut donc que le rOle de l'institu-
teur soit bien; adapté et surtout bien compris par rapport aux
contraintes institutionnelles.
2 _
Les contraintes
institutionnelles
L'horaire des émissions de la radio scolaire
est établi.
en fonction d'une série de contraintes.

509
Contraintes technigues d'abord:
Les émissions radiodiffusées se suivent afin
qu'il n'y ait pas de temps mort dans l'emploi de l'émetteur.
Elles ont été regroupées aux heures de grande écoute.
Ainsi
la radio scolaire succède sur la m@me chatne aux émissions na-
tionales.
Contraintes horaires ensuite
Il a fallu en effet respecter l'horaire des
différents ordres d'enseignement.
C'est ainsi que les cours
dans le
second degré s'arr@tent à 11
heures alors qu'ils re-
prennent l'après-midi dans le premier degré.
Les émissions
dans le second degré ont donc été regroupées le matin,
les
émissions hors programmes étant placées à 11
heures.
Les instituteurs ne travaillent pas le jeudi
matin alors que les professeurs ne sont libres que le jeudi
après-midi,
d'où la localisation horaire des émissions de for-
mation des uns et des autres.
Contraintes pédagogigues enfin s
Les émissions les plus motivantes doivent se
situer au début de la classe afin que le 'maître puisse passer
aussit6t à l'exploitation.
Cette contrainte n'est pas impéra-
tive dans le premier degré
;
le mattre ne changeant pas,
on
peut aménager l'emploi du temps des classes en fonction des
émissions.
Mais elle l'est dans le second degré où le décou-
page horaire des cours est de rigueur.
Par ailleurs,
au cours préparatoire,
sur une
heure 30 minutes de leçons quotidiennes de langage,
15 minutes
seulement sont diffusées par la radio scolaire.
C'est dire que

510
la part du maître reste entier, la radio n'a donc pas rempla-
cé le maître J car celui-ci doit préparer l'écoute,
c'est-à-
dire le contenu de l'émission en consultant ses fiches pédago-
giques.
Cela exige· qu'il sensibilise les enfants,
qu'il les
prépare
à entendre l'émission.
En outre, le rOle du maître
pendant l'écoute est capital: observer les élèves,
mimer les
phrases du dialogue •••
Après l'écoute enfin, celui-ci retrouve ses
fonctions habituelles qui sont d'expliquer et d'interroger les
enfants puis de compléter les points qui n'auront pas été suf-
fisamment traités.
3 _ La radio ne permet pas de feed-back
Pour l'instant,
on peut dire que la radio
scolaire ne permet pas
un dialogue efficace entre équipes de
production et utilisateurs
(professeurs et élèves).
Il s'agit
là d'un inconvénient majeur car le manque de feed-back
peut
favoriser des productions sans rapport réel avec les besoins
de l'auditoire.
La radio scolaire est donc un moyen pédagogi-
que directif dans la
mesure où l'absence de communication ré-
ciproque caractérise la diffusion des messages.
Il y a donc
lieu d'instaurer le dialogue entre les deux parties notamment
par le système du courrier des auditeurs.
4 - Messages radiodiffusés et enseignement
a -
Avant l'introduction des programmes de Radio
Scolaire
La communication est fondée uniquement sur
lJemploi du langage,
donc du verbal,
ce qui pose plusieurs

511
problèmes
la communication verbale est fondée sur l'évolution
des choses, des objets.
Il s'ensuit une polysémie assez gran-
de que l'on combat par une
recherche de précision.
Ce souci
entraîne un allongement du discours.
Exemple: si l'on
dit
à toute une classe de 50 élèves que "la scène se passe dans
une cour de ferme ••• et de dessiner
cette cour",
on obtien-
dra une cinquantaine de dessins différents.
la lenteur de la communication verbale est encore
accentuée par l'obligation qu'a tout évocateur d'utiliser
seulement des signes verbaux connus de chacun de ses auditeurs.
En effet, s ' i l utilise des signaux inconnus,
une part de son
discours ne sera pas comprise, ce qui nuira à la compréhension
de l'ensemble.
D'où la nécessité pour chaque orateur de s'as_
surer que son auditoire le suit bien, de donner des "explica-
tions de termes"
(parfois longues) en ne s'appuyant que sur
des notions ou des termes connus de l'auditoire;
i l faut donc
les rechercher au préalable.
-
les impossibilités de la communication verbale.
En
dépit de tout l'art de l'orateur, des difficultés subsistent
et des impossibilités apparaissent,
notamment lorsqu'il s'agit
de rapporter à la réalité ce qui a été dit.
Exemple:
les
exercices "classiques" de vocabulaire tels que définir,
ntimmer,
classer les bruits produits par l'orage.
-
i l convient de rappeler ici la situation précédente

Maître
r
Objet de l'enseignement, contenus
b - après l'écoute radiophonique, apparait une situation
nouvelle entre les composants du groupe-classe
Objet de l'enseignement
Contenus
--------:>&-
Ma î t r e
;;;;J!P'"
_ _ _
1
----J
~--------
La différence de savoir entre maître et élè-
ves subsiste
mais les rapports sont modifiés: le maître n'est
plus "l'informateur" mais un "m'diateur" entre les élèves et la
connaissance,
(le message radiodiffusé étant un autre médiateur).
D'où une modification du schéma de la communi-
cation.

513
Contenu
Notionnel
et
Moyens
Radio
J
{Emetteur
1
1
.R
Message
13
#
,
'
,
,
't "
, ,
. ""
, \\
, ,,
, \\
. ,
\\
\\
, ,
\\
\\
,
\\
\\
, ,
\\
\\
• ,
, ,
" \\
, ,
" \\
. "
, ,
,
" \\
, "
.... - - - -."
, \\
-
-
- , _
'\\:
o .
_
- '--
- - - -
:1&
~ «<
Pédagogue,
Récepteurs
2
(Récepteur
egal~-mentT
...... -- ..
- - - -
~
- - - - - - .... ~--
Peda go gue ë*iCiiiii::==============:::>~Récep te urs
2
1) Echanoes à propos du contenu, de sa mise en forme
(ex-
-f.
plo~ation du message") puis
2) Retour d' informat.-ion à l'émetteur 1
1i21.ê. 1 - Au temps "A",
le groupe récepteur R
sert de "banc
1
d'essai" pour ajuster le message au niveau des récepteurs 2.
("Opérations de test de niveau" des émissions de la radio
scolaire).

514
Aux temps "B et C",
l'existence de l'Emetteur
et des récepteurs R
n'est pas ressentie par les récepteurs da
1
message"
lorsqu'il s'agit d'un message bien réalisé,
destiné à
transmettre àes contenus.
En définitive,
l'action du maître reste im-
portante s
i l doit préparer à une bonne réception du message
-
exploiter au maximum le message
-
contr6ler (plus sbjectivement) les acquisitions des
élèves.
Cette situation a pour conséquence les modi-
fications du climat de la classe.
Elles sont possibles car les
élèves pourront demander
au maître des explications soit
à
propos du contenu, soit à propos de sa présentation,
de l'or-
ganisation du message •••
choses qu'ils n'auraient pas osé
faire si le maître lui-m@me avait lu ou présenté le contenu à
transmettre.
L'utilisation de la radio contient, en ger-
mes,
une évolution plus importante encore&ntre maître et élè-
ves.
La radio scolaire n'est pas un
"tout"
mais
simplement un auxiliaire,
un
outil au service de l'enseigne-
ment.

515
111°/
Portée théorique et pratique de la Radio
Scolaire en
Haute -
Volta
La réaction de l'Afrique à l'impact colonial
a entraîné une transformation de la société.
Il fallait pour
cette nouvelle évolution du continent renouvéler è la fois
le
savoir, les méthodes d'apprentissage et les mentalités.
Cette mutation se produit en Haute-Volta.
L'économie est passée,
sur bien des points,
de la subsistance
au système de marché:
le paysan qui produit pour se nourrir
doit changer de mentalité s ' i l doit produire pour vendre
J i l
doit se spécialiser,
s'intégrer dans une planification J se fa-
miliariser avec les mécanismes élémentaires de la
~monnaie •••
Pour faire face à de tels changements on a toujours recours à
l'éducation dont les méthodes et les canaux varient en fonction
des contraintes multiples.
En Haute-Volta, la méthode la plus
utilisée et la plus répandue aujourd'hui est sans conteste la
radio.
L'instituteur est l'homme sur lequel repose
en grande partie les espoirs d'une société appelée à se trans-
former.
La centralisation du système éducatif par le ministre
de tutelle, les programmes, les horaires,
la formation des maî-
tres,
tout contribue à faire de l'école voltaique un système de
diffusion qu'on peut assimiler aux moyens d'information moder-
nes,
rapidité en mains.
On peut considérer que ce système se fixe trois
buts: l'acquisition du savoir, l'apprentissage de techniques
mettant en relation,
avec les sources du savoir, l'idéologie.
Cela parc~que le système scolaire ne fonction-
ne qu'au sein d'un système plus large dont i l dépend en grande

516
partie.
A)
Le projet d'extension de la radio scolaire
Le centre de documentation et de perfectionne-
ment pédagogique (C.D.P.P.)
a décidé en 1973 d'envisager l'ex-
tension nationale de la radio scolaire.
Ceci dans le cadre
d'un programme dit "second plan quinquenal de développement
économique et social" de la Haute-Volta.
En fait,
le projet a été officiellement lancé
le 8 octobre 1970.
Il faisait partie des projets que le chef
de l'Etat devait proposer au gouvernement français lors de sa
visite officielle en France.
En accord avec le ministre de l'Education Na-
tionale, le C.O.P.P.
a fourni la note suivante signifiant les
objectifs de l'opération:
-
"extension de la radio scolaire à l'ensemble du ter-
ritoire et pour tous les ordres de l'enseignements;
-
"généralisation d'une méthode d'apprentissage du
français par les moyens audiovisuels ;
-
"soutien pédagogique des ma!tres dans toutes les
disciplines ;
-
"formation permanente des enseignants,
préparation
aux concours et examens professionnels,
perfectionnement con-
tinu ;
-
"mise en place d'une structure d'écoute pouvant ser-
vir à l'alphabétisation des adultes,
à l'animation parascolai-
re".
Pour la mise en oeuvre technique du projet,
le CoO.P.P. a envisagé la création d'une seconde chaîne
Ondes
\\

51 7
Courtes.
L'unique chaîne nationale,
déjà saturée aux heures
de grande écoute,
pourra difficilement accueillir tous les
programmes destinés aux adultes en dehors des heures de tra-
vail.
Cette seconde chaîne serait réservée en priorité à la
radio scolaire et à toutes les émissions de l'Education Natio-
nale.
Elle pourrait diffuser également des programmes d'au-
tres services publics concourant au m@me but.
Elle servirait
d'appoint à la première chaîne,
notamment pour la diffusion en
Ondes Courtes des journaux parlés.
La réalisation la plus économique du projet
consisterait à installer deux émetteurs de 20 kw O.C.,
l'un à
Ouagadougou la première année,
l'autre à Bobo-Dioulasso l'an-
née suivante.
Reliés par le faisceau hertzien Ouagadougou-fron-
tière ivoirienne,
ils émettraient le m@me programme sur l'en-
semble du territoire.
"Cette so\\u.·bon permettrait
z
-
d'étalèr l'investissement initial sur plusieurs an-
nées
:
d'utiliser au mieux les installations en place
-
d'intégrer le projet dans le plan général d'extension
de la Radiodiffusion Télévision Voltaique et d'en suivre l'évo-
lution technique"
(1).
En fait,
le projet d'extension de la radio
scolaire devrait s'étaler sur une première étape de cinq ans
allant de 1974 à 1979.
Ainsi en témoigne le calendrier des
différentes phases aux pages suivantes.
(1)
Publication C.O.P.P.
"Projet d'extension de la radio sco-
laire",
B pages
Ouagadougou
30 novembre 1974,
p. 5
;'
/

518
~
ère
1
tranche du projet 1 financée par les F.A.C. de
1972 èt 1973
a) - Mise en place du matériel d'enregistrement
-
Estension du service de reprographie
b) - Actions pendant l'année 1974
* Production d'émissions
* Mise en place du processus d'évaluation
a) - Equipements
- Réduction de la requ@te pour un montant de
300 000 000 F CFA
b) -
Actions
- Production d'émissions
-
Formation de 10 conseillers pédagogiques
-
Formation d'un électricien radio
ère
1976
1
tranche du projet d'extension
a) - Eguipements
-
Installation d'un émetteur de 20 Kw O.C. à
OUAGADOUGOU
Répartition d'un premier lot de postes récepteurs
(1
000 postes radio)
- Extension du service de maintenance du C.D.P.P.
b)
-
Actions
Mise en service de l'émetteur de Ouagadougou et dif-
fusion d'une première tranche d'émissions pour les
écoles primaires.
-
ContrOle technique et pédagogique de la zone d'écou-
te de Ouagadougou
-
Production d'émissions
Formation du personnel pédagogique et technique
(15
personnes)
ème
1977 : 2
tranche du projet
a) -
Eguipements
-
Installation d'un émetteur de 20 kw O.C. à Bobo-
Dioulasso
ème
- Répartition d'un 2
lot de postes récepteurs
(750
postes de radio)
Installation d'un service de maintenance à l'Annexe

519
du C.D.P.P.
de Bobo-Dioulasso
. -
Mise à la disposition du C.D.P.P.
d'un· studio d'enre-
gistrement à la Maison de la Radio
b) :.:: Actions
Mise en service de l'émetteur de Bobo-Dioulassa par
commande unique à partir de Ouagadougou
-
Extension de la couverture d'écoute et augmentation
des séries d'émissions
-
Poursuite des opérations de contrOle,
de production
d'émissions,
de formation
en ~ersonnel •••
~
ème
3
tranche du projet
-
Fin d'équipement en postes récepteurs pour Octobre 1978
-
Développement du projet vers une couverture d'écoute
totale et une augmentation constante des séries d'émis-
sions
-
Expérimentation de la radiovision dans les établissements
du Second Degré.
Evaluation du projet
COUT GLOBAL DU PROJET
~
Nos estimatoions sont très grossières.
Les devis dé-
taillés seront demandés pour l'élaboration de la re-
qu~te.
1 0 )
Investissement pour projets séparés et déjà finan-
cés
:
-
Aménagement et équipement du studio:
8 500 000
-
Extension service de la reproqraphie
:
30 000 000
38 500 000
.
2 0 )
Investissement pour projet radio
à
échelonner de 1 975 à 1979
- 2 émetteurs de 20 Kw OC (tout compris)
140 000 000
- Equipement en postes récepteurs
30 000 000
-
Service de Maintenance
5 000 000
-
Equipement de contrOle
10 000 000
185 000 000

520
3°)
Frais de fonctionnement en 1979
s
-
Emetteurs
:
5 000 000
-
Location d'une ligne oUAGA/SoBo
2 000 000
-
Studios
s
1 000 000
-
Maintenance
1 000 000
-
Imprimerie
s
1 000 000
-
Fournitures d'impression
5 000 000
15 000 000
4°)
CoOt approximatif de la réalisation à solliciter
-
Investissements :
230 000 000
Fonctionnement pour 4 ans
60 000 000
298 000 000
Telle
est
l'ampleur
du
projet
BESoINS·EN PERSONNEL
Ils sont relativement peu importants car le
projet d'extension de la radio scolaire s'intégrant dans
les
opérations de développement de la radio et le mouvement de ré-
novation de l'Education Nationale i15 bénéficient,
de ce fait,
des recrutements spécifiques de l'un,
pour le personnel techni-
que,
et des mesures de reconversion de l'autre,
pour le person-
nel pédagogique.
Dans les deux cas,
i l s'agit d'aménagements
internes ou de transformation de postes ~ui ne sauraient grever
le budget national

521
B)
Les limites pratiques de la radio scolàire
Il est souvent
utile de procéder à l'élabora-
tian des projets pilotes comme ceux du C.D.P.P.
Mais lorsqu'au
terme de cette conception on aura décidé de donner au pro-::'
Jet ses véritables dimensions,
on se heurte d'emblée ~ une sé-
rie de problèmes nouveaux ou même à un fléchissement de l'ar-
deur pédagogique.
Malgré tout,
les responsables de l'éducation
ne
,semblent pas découvrir que la radio scolaire n'est pas une
panacée.
'Elle comporte en effet bien des limites pédagogiques.
Il serait très difficile de prouverr~es argu-
ments convaincants que telle ou telle forme de présentation de
la matière pédagogique ~ la radio est la plus appropriée.
Le
degré d'efficacité d'une émission dépend de plusieurs
variables;
à ce titre une certaine forme de présentation ne
saurait justifier une généralisation quant aux moyens les
meilleurs d'utiliser la radio scolaire.
Dans tous les cas, celle-ci ne peut fonction-
ner valablement et efficacement que si un double courant d'é-
eJ.~te.-
changesventre le radiodiffuseur et les élèves
(ou le public)
auxquels i l s'adresse.
La participation active de ces audi-
teurs est d'une importance capitale et la connaissance de
leufs réactions présente un intérêt pédagogique.
Sur ce point,
i l faut souligner que les rap-
ports, les enquêtes statistiques et les questions par corres-
pondance ne sont pas toujours suffisants.
Il est peu probable
qu'ils rendent pleinement compte des attitudes et des impres~
sions des élèves et partici~ants J car nombreux sont les ef-
fets et les réactions qui se prêtent mieux à l'observation

522
directe.
Prétendre que l'on comprend
ou que l'on maî-
trise la technique de la radio ne suffit pas à améliorer le
rendement général
de la radio scolaire.
L'audiovisuel, quel
qu'il soit, n'est qu'un moyen bien secondaire.
Ce qui importe,
ce sont les méthodes pédagogiques, c'est-à-dire la façon dont
on l'utilise, donc les objectifs
-que l'on vise et les métho-
des que l'on suit pour y parvenir.
C'est pourquoi il y a lieu de démystifier le
point de vue selon lequel le procédé technologique de la radio
se suffit à lui-m@me.
En effet ce
moyen de communication so-
ciale ne pe~~~lui
seul jouer
le rOle bénéfique
pour la for-
mation scolaire.
En d'autres termes, l'élève ne peut @tre
abandonné à lui-m@me dans le processus d'apprentissage.
Le
plus souvent, il a besoin de surveillance, de conseils et
d'explications supplémentaires sur les informations qu'il re-
çoit.
Il lui faut faire également des exercices, faire véri~
fier les résultats obtenus à certaines étapes de ces études •••
Les moyens d'information, en l'occurencB la
radio scolaire, ne peuvent y aboutir d'eux m@mes.
Pour consoli-
der et étendre sa rentabilité pédagogique, la radio doit s'ac-
compagner d'un daBpositif d'appui et d'exploitation des ré-
sultats sous une forme ou sous une autre.
Elle doit donc @tre
intégrée comme un système qui assure les contacts humains 1n-
dispensables à l'éducation.
Une autre donnée susceptible de limiter
l'efficacité de la radio scolaire est que celle-ci reste
un
moyen d'information aveugle.
Elle diffuse les leçons sans

523
mécanisme de retour automatique.
Il s'agit là d'un aspect
important qui ne milite pas en faveur de ceux qui croient à
la magie de l'enseignement audiovisuel.
Moyen de communica-
tion à sens unique, la radio ne permet pas de dissiper
les
malentendus qui peuvent apparaître au cours du processus de
transmission de l'information.
Partant, elle ne permet pas
non plus de répondre aux questions qui n'auraient pas été pré-
vues avant la réalisation de l'émission.
Le fond du problème est que les émissions qui
sont produites par le C.D.P.P. ne peuvent pas prendre en comp-
te tous les besoins individuels des élèves auditeurs.
Elles
ne peuvent
en tant que telles tester ou contr81er les connais-
sances de ces derniers.
C) Les dangers éventuels de la Radio Scolaire
Présentement, la radio est utilisée en
l
1
Haute-Volta
comme un placage moderne sur une sortè de vieux
J
1
j
bois vermoulu.
Les considérations techniques,
économiques,
J
1,.1;
pédagogiques expliquant les difficultés qui ~nent l'intro-
1
1
,
duction de la radio en classe sont,
parfois
sinon souvent, le
voile qui masque le ~olonté de ne rien changer ou bien le
masque d'une appréhension légitime ~ utiliser des "choses"
mal connues.
Cependant de réels dangers subsistent s
- la radio est un moyen autonome; celui qui l'utilise
n'a que très peu de pouvoirs sur elle.
Il y a deux possibili-
tés
s'en servir ou non.
Le maître qui l'utilise ne peut
faire des réalisations individuelles.
Celles-ci se font
en
équipe (spécialistes des contenus, spécialistes de la

524
transmission de ces contenus, réalisateurs,
techniciens, spé-
cialistes des contrOles et des réceptions et les récepteurs
eux m~mes).
La réalisation peut donc ne pas correspondre
tout à fait à l'attente du maître de classe.
- la radio en tant que moyen autonome impose le maxi-
mum de contraintes à celui qui veut les utiliser.
Les messa-
ges transmis par ce moyen de communication ont "leur structu-
re, leur démarche, leur progres&~on" (1).
Dans ce cas, une
pédagogie traditionnelle peut difficilement les intégrer.
Leur emploi impose que le groupe-classe s'adapte à eux et donc
que les relations entre maître et élèves soient modifiées.
-
on peut craindre que l'emploi de ce medium autonome
n'incite les élèves à une attitude de consommation "passi~'.
Ce qui est certain, c'est que l'utilisation de
la radio scolaire permet de supposer que la Radiodiffusion Na-
tionale y trouvera une forme de publicité positive.
En accoutu_
mant les enfants dès le primaire à percevoir ainsi le raIe de
ce medium, celui-ci devient pour eux une source immaculée de
vérité.
Les enfants ne risquent-ils pas de voir dans toutes
les émissions radiodiffusées un prolongement de leur program-
me ?
Sur ce point, de sérieuses
inquiétudes sont
à émettre
à l'égard des programmes de Radio Ouagadougou comp-
te tenu de l'importance relative des émissions de qualité
médiocre.
(1 )
LA BORDERIE
(R.).- in "Media".- nO 1,
p.
19

S2 S
"Cette importance est plus nette lorsqu'on.
prend seulement
en compte la totalité des émissions
en langue française.
Dans ce cas, le taux de récréa-
tion dépasse sensiblement 39,5 % du total horaire soit
an fait 40 %." Il ap~aratt nettement qu'avec un total
de 16 heures 16 minutes d'émissions culturelles
par
semaine, celles-ci
sont de loin la rubrique la
moins importante des programmes en langue
française"
(1)
et
(2).
Cettè situation risque de nuire aux program-
mes scolaires radiodiffusés.
En d'autres termes, les respon-
sables de l'éducation en Haute-Volta se bornent à "planifier"
uniquement les programmes scolaires sans rien faire ou presque
rien pour créer et développer les programmes culturels et
é-
ducatifs sur les antennes de la Radio Nationale.
Dans les conditions actuelles,
les initiatives
du C.D.P.P. en matière de radio scolaire résultent parfois
-
sinon souvent -
de projets éducatifs des organismes inter-
nationaux.
Par ailleurs,
ces· initiatives bien que répondant
à des besoins urgents sont prises isolément sans coordination
avec toutes les institutions responsables de la culture.
Cette
absence de concertation débouche alors sur,des projets dont la
mise en application est vite compromise.
La radio scolaire ne
peut fonctionner plus efficacement qu~ si elle bénéficie
de
l'ind~pensable concours des éducateurs et de l'appui d'un dis-
positif pédagogique approprié.
Ce dernier point implique que l'utilisation
de la radio ne doive pas résulter d'un engouement excessif ou
du mythe de l'outillage technologique.
Une telle attitude a
11) BALIMA (Th~ s.).- Programmes radiophoniques et système cul-
turel en Haute-Volta.- U.P.T.E.C.
Bordeaux III p. 66, Mémoi-
re de Maîtrise des Sciences et Techniques.
1977.
(2)
Cette remarque statistique est particulièremant juste jus-
qu'en 1977.
Après cette date,
le taux de divertissement en

526
l'inconvênient de sacrifier le c8té "software", c'est-à-dire
les dispositions pédagogiques.
Un autre danger que comporte le projet actuel
est plut8t d'ordre logistique.
En effet,
il n'est pas recom-
mandable de se lancer dans une entreprise visant à la généra li-
sation de la radio scolaire sans disposer de ressources et de
moyens nécessaires.
Malheureusement,
en Haute-Volta comme
souvent en Afrique,
beaucoup de projets sont mis en train sans
que l'infrastructure indispensable existe.
Pour ne citer qu'un
exemple, les postes récepteurs qui tombent en panne dans les
écoles ne sont pas remis en service faute de réparation et de
réparateurs.
Et comment peut-on concentrer ses efforts sur
le studio et les lieux d'émission quand on se préoccupe peu
d'org~niser l'écoute.
Cette situation paradoxale appelle une
autre remarque de m@me ordre.
Certaines émissions éducatives
de la radio scolaire
s'adressent à des publics qui n'ont pas
la possibilité d'acheter eux-m@mes leurs appareils récepteurs
("Parents et Educateurs à l'Ecoute").
Les objectifs de cet
ordre, orientés plutOt vers une écoute collective, exigent
qu'on s'attache à organiser et à entretenir des centres
de
réception en dehors des écoles.
langue française décroît mais sans toutefois traduire une amé-
lioration qualitative des programmes radiophoniques.

527
En
guise
de
conclusion
En Haute-Volta, le but de l'école qui
est
aujourd'hui de vaincre l'analphabétisme et de promouvoir au
développement économique et social du pays est de loin d'8-
tre atteint.
La radio scolaire qui apparaît comme
une
socialisation méthodique de l'enseignement reste tributaire
du système éducatif,
avéré sélectif et sans rendement.
Les
obstacles traditionnels à la rénovation pédagogique
(conser-
vatisme professionnel~
orientation
politique) constituent
des goulots d'étranglement pour le ~onctionnement
efficace
de la radio scolaire.
Celle-ci en dépit de ses tentatives
pour réduire le dessèchement rapide des enseignants isolés,
et pour une école interdiseiplinaire
n'a pas les moyens de
son épanouissement.
Elle est encore imprécise,
même dans ses
projets à court terme,
comme si elle ne savait pas quoi met-
tre dans ses programmes.
En vérité,
nombreux sont les ensei-
gnants voltaiques ~ui sont parfaitement conscients de cet
état de choses;
les habitudes
pédagogiques les entraînent
à privilégier le
passé et à faire comme si l'école d'hier
était accessible à tous.
La radio scolaire pourrait faire un procès
du livre si le mythe de l'outil technologique n'est pas tem-
péré par des soucis pédagogiques.
Dans tous les cas, le rOle
de l'enseignement d~e le système politique et culturel n'a
pas changé.
La création de la radio scolaire n'a donc
pas résolu le problème fondamental voltaique qui reste l'a~
nalphabétisme,
l'obscurantisme et l'ignorance.

528
CDI'JC LUS ICIN
PARTIELLE
Depuis la création de Radio OUAGADOUGOU,
l'é-
volution de son volume horaire bedomadaire présente un rythme
de croissance remarquable.
En effet, de 1959 à 1961, la station augmente
ses heures d'émission de 600 %, aspirant à @tre déjà sous
Yaméogo un puissant moyen d'encadrement".
Cette idée se confirme particulièrement en
1962 où le volume hebdomadaire passe de 38 heures à 79 heures,
soit donc une augmentation de 100 %.
A partir de 1963,
cette
évolution quantitative se fera avec une certaine constance.
Le mouvement populaire du 3 Janvier ne semble
pas avoir modifié sensiblement le cours général de cette évo-
lution.
La croissance verticale des heures d'émission est
maintenue, le nouveau régime y voyant probablement le m@me in-
térêt politique et culturel.
Cette croissance plus ou moins verticale du
volume horaire s'étale sur dix années, de 1961
à 1971, soit
en moyenne une augmentation annuelle de plus de 10 %.
Dans la seconde moitié de la Seconde Républi-
que
(de 1972 à 1974) ce taux de croissance baisse de moitié:
5 % , sans qu'il soit possible d'attribuer ce phénomène à la
crise politique qui a conduit au pustch militaire de février
1974.

529
Ce coup d'Etat militaire semble avoir eu
pour conséquence directe la recherche de l'affirmation d'un
pouvoir plus personnel et plus militaire qui aboutira au gon-
flement des programmes dans le but probablement de mieux as-
seoir les bases d'un pouvoir militaire de f a i t :
de 1974 à 1975
26,5 % d'augmentation.
Depuis cette date la progression demeure es-
sentiellement faible car la station fait
le plein de son réser-
voir d'émission avec actuellement 106 heures 30 minutes hebdo-
madaires.
Une augmentation de ce volume est pour l'heure im-
possible à moins d'une multiplication des stations régionales.
Les langues locales connaissent une évolution
quantitative relativement inférieure par rapport à la langue
française qui reste la langue dominante sur les antennes de
la Radio Nationale.
Si l'on considère la double décennie couvrant
la période 1959-1979,
on observe que la station introduit
en
moyenne chaque année une langue locale supplémentaire dans la
diffusion de ses programmes.
Ce total fait de la radio vol-
taïque l'une des stations les plus plurilinguistes du conti-
nent africain et même dans le monde.
La répartition de ces heures d'émission com-
porte trois catégories de programmes dont les variations quan-
titatives restent marquées:
-
la rubrique des
"informations",
jusqu'en 1975,
est
en seconde ou en troisième position.
A ce sujet, on peut pen-
ser que le conflit frontalier malo-voltaïque de 1974-75 a
pu

530
faire grimper la courbe.
-
la rubrique des émissions "éducatives et culturel-
les" passe ostensiblement de la troisième place en 1959 à
la
première place sous la Ire République.
Mais depuis 1977, elle
accuse un léger recul,
ce qui est pour le moins contradictoire
avec les exigences d'éducation que nécessite la "politique de
développement".
-
la rubrique des émissions
"récréatives et de diver-.
tissement" présente l'évolution la plus spectJaculaire
,
de 48 %
du volume général en 1959 elle tombe à 19 % en 1979.
Apparem-
ment la période d'euphorie radiophonique paraît révolue
J
L'évolution comparative des répartitions ca-
tégorielles des programmes en langue française et en langues
locales révèle les points suivants
:
* la langue française accro!t plus particuliè-
rement son importance sur le terrain des "informations"
* le français conserve encore un taux élevé
d'émissions
"culturelles" et les langues locales,
malgré leur
nombre,
ne recueillent qu'une part infime de cette catégorie
de programmes.
* depuis 1977, le volume des divertissements
en langues locales est supérieur'
à celui en langue française.
En définitive,
la langue française s'impose
à la fois comme langue dominante et langue d'"information" et
de la
"culture".
Les programmes de coopération de Radio France
Internationale représentent en 1979 5 % du volume général de
Radio OUAGA
(5 h 05 mn hebdomadaires) et 9 % des émissions en
langue française.
A notre avis,
ces chiffres
sont un peu

531
inférieurs à la réalité.
Parlant de l'utilisation de nos langues loca-
les sur les antennes,
force est de reconna1tre que le temps
d'antenne imparti à chacune d'entre elles n'obéit pas toujours
la loi èe la répartition arithmétique.
Si théoriquement la
division du temps tient compte de l'importance numérique des
populations, la pratique révèle bien des inégalités flagran-
tes auxquelles les considérations politiques ne sont pas étran-
gères.
L'évolution des programmes de coopération ra-
diophoniques français démontre avec intérêt la montée en flê-
che des programmes spécifiquement conçus et destinés aux sta-
tions africaines au détriment des émissions repiquées sur les
chaines nationales françaises.
Ainsi Radio France s'adapte à
l'évolution socio-culturelle des Etats africains en réalisant
pour
ces dern~s
des émissions qui tiennent compte de
la
personnalisation progressive de leurs stations.
L'analyse qualitative, quoique sujette
à
caution nous semble confirmer les caractéri~tiques de l'appro-
che quantitative.
Les informations d'actualité radiodiffusées
en langue française présentent deux aspects classiques
:
-
sur le plan intérieur,
Radio OUAGA a
tendance à dif-
fuser les communiqués et les discours officiels.
-
sur le plan extérieur,
les informations africaines
et internationales sont rendues
par une lecture proclamatoire
des dépêches de l'Agence France Presse et de l'Agence Reuter.
Ces informations présentent des insuffisances à tois niveaux

532
essentiels
:
la monotonie desséchante de l'actualité intérieure
-
le manque d'intér@t pour la culture générale
l'absence de commentaires et d'analyse.
Les
journaux parlés en langues nationales
prêsentehtun contenu de moindre importance:
les limites géo-
graphiques de la Haute-Volta en constituent l'horizon culturel
et politique.
L'étude des programmes "éducatifs et cultu-
rels" fait ressortir trois aspects non antinomiques:
une nouvelle forme de consommation de la culture
française qui prend l'allure d'un divertissement radiophonique
avec l ' "Anthologie du ~1ystère".
Cette nouvelle forme apparaît
également dans les efforts d'encouragement déployés par
la
France pour "les auteurs francophones
de l'Afrique au Sud du
Sahara~ •••
n.
Ce procédé en tant que moyen de pression,
in-
flue sur l'orientation des oeuvres dans la mesure où
Radio
France Internationale se donne le·· privilège d' "informer
les
auditeurs
(intéressés par le concours littéraire africain) sur
les grands courants du thé~tre moderne •••
"
-
le second aspect de
cette rubrique est l'irruption
des émissions éducatives en langues locales conçues par
le-
service de Radio Rurale.
Elles présentent dans l'ensemble un
intér@t social positif car elles informent le monde -,rural
sur la santé publique,
l'hygiène
•••
Cependant certaines émissions rurales sont
contestables tant sur l'orientation sotio -économique que sur

533
les cons~quences sociales qu'elles entraînent dans nos campa-
gnes.
En fait ceiprogrammes apparaissent comme le résultat
d'un dirigisme culturel qui concourt à l'acceptation d'une so-
ciété nouvelle,
fond~e sur l'~conomie de march~ et les grandes
exploitations insdustrielles
-
le troisième aspect est celui de l'utilisation de la
radio comme moyen de scolarisation méthodique
: malheureuse-
ment,
les ~missions scolaires ne sauraient ~tre pleinement ef-
ficaces sans
une reconsid~ration générale de l'ensemble
des
programmes de la station.
Car les enfants pourraient voir dans
toutes les rubriques radiodiffusées un prolongement de leur
programme scolaire.
Par
ailleurs la radio scolaire, au
de-
meurant inféodée à notre système éducatif,
avéré sélectif et
sans rendemen~ ne peut nullement résorber les insuffisances de
l'enseignement voltaïque.
Les émissions de "divertissement et de
distraction" se placent toutes à deux niveaux linguistiques
productions en langue française et celles en langues locales.
En langues locales, ce sont essentiellement
les magazines "sous l'arbre à palabre" qui constituent le fon-
dement de cette rubrique récré~tive.
En fait de divertissement,
le magazine de par les contes populaires qu'il diffuse parti~
cipe d'un ordre socio-culturel à la faveur du statu quo né
du compromis entre Etat moderne
et pouvoir traditionnel.
En langue française,
nous retrouvons les ~­
missions du t:;pe
"Hit-parade" européen sur les antennes de
Radio OUAGA.
Le phénomène culturel des sociétés occidentales
a donc un ~cho retentissant dont la station voltaïque est le

534
support.
C'est dire que l'animation de ces émissions de va-
riétés en langue française ne comporte aucune identité cultu-
relle locale,
aidée en cela par des présentateurs encore sans
expérience ou sans
"bagage" déterminant.
Dans cette inconscien-
ce relative,
la soif immodérée de la musique en vogue sur les
radios internationales occidentales condamne nos créations
artistiques à des complexes d'infériorité.

535
TRDISIEME
PARTIE
-------------------------------------
A U 0 l E NeE,
E F F E T S
RAD l 0 P HON l QUE 5
E T
l M PLI C A T ION S
POLITIQUES
ET
CUL T URE L LES

536
SECTION
l
AUDIENCE
RADIOPHONIQUE
EN
HAUTE - VOLTA : ETUDE
DE
CAS
PARTICULIERS
Objectif
et
méthode
L'enqu@te sociale est avant tout une donnée
d'une extr@me rareté en Afrique Noire, notamment en Haute-Volta.
Pas d'Institut de sondage, pas d'initiative non plus allant
dans ce sens.
Premier travail universitaire portant sur l'é-
coute radiophonique en H2ute-Volta,
notre entreprise ne peut
qu'être modeste.
Elle n'a pas pour 2mbition de recouvrir tou-
te l'opinion voltaique,
vu la faiblesse des moyens matériels et
techniques dont nous disposons.
Les auditeurs voltaiques à étudier constituent
un ensemble trop vaste pour qu'il soit possible de procéder à
un recensement exhaustif avec une méthode d'investigation som-
me toute artisanale.
Nous avons donc été amené à recueillir
l'information d'une partie seulement de l'ensemble,
puis,
à
partir des renseignements obtenus,
à
"estimer"
les caractéris-
tiques en prenant soin de ne pas les exagérer.
Le choix de notre échantillon pose un problè-
me.
En effet sur 107 personnes qui ont répondu à notre

537
questionnaire,
nous remarquons que la répartition de nos
unités
statistiques ne correspond pas aux quotas de la population vol-
taique.
Ainsi nous n'avons eu que 10 % de réponses en provenan-
ce de nos cultivateurs alors que le pays en compte 90 % environ.
A ce propos nous nous sommes demandé s ' i l
fallait absolument respecter la distribution de cette variable
contr81ée.
Une telle proportion de cultivateurs serait sociale-
ment trop conforme à la réalité,
sinon exagérée car les forces
sociales agissant sur le contenu des divers programmes n'en se-
rant
que plus exclues.
Notre méthode d'enquête présente un caractère
empirique,
résultant plut8t d'un choix raisonné.
Ainsi la dé-
termination à priori de la taille et des unités de sondage fait
beaucoup de place à l'empirisme.
Au départ,
nous
avions voulu appliquer la mé-
thode des quotas
(1),
peu coûteuse et plus facile
à mettre en
(1)
Il s'agit de construire un "modèle réduit"de la population
à partir de certains caractères importants
(variables de
contr81e mu contr81ées).
Oans ce cas i l est indispensable
que la répartition
(en effectifs ou en pourcentages)
de ces
variables soit connue dans la
population préalablement
à
l'enqu~te.
On obtient les quotas en multipliant l'effectif
de chaque classe par le
taux de sondage choisi.
Par exem-
ple si l'on désire un échantillon de 1225 auditeurs sur la
population de TENKODOGO
(12 250 habitants) on prendra comme
taux de sondage
f
= - 1 225 -
= 1/10.
Ainsi on veillera à
12 250
ce que la répartition des variables resoecte ce taux.

538
en place.
Mais sur le terra~n de nos investigations, nous
nous sommes heurté
à bien des réticences de la part des popu-
lations locales.
En effet,
la peur du lettré,
la méfiance
vis-à-vis de l'écriture,
la phobie des hommes de lois sont au-
tant de faits historiques
qui ont éloigné parfois certains
auditeurs des réponses à fournir.
En outre l'application de la méthode des quo-
tas nous aurait conduit à un échantillon beaucoup plus grand
et nous aurions été incapable de l'appliquer jusqu'au bout.
Dans ces conditions de travail qui sont les
nStres,
la méthode de stratification "à postériori" nous au-
rait permis,
en tant que procédé simple de correction,
de
pon-
dérer chaque strate en reproduisant un nombre de questionnaires
égal au nombre manquant dans les strates
·sous-représentées
(celles des cultivateurs notamment),
ou au contraire en élimi-
nant dans les strates sur-représentées
les questionnaires
en
surnombre
(fonctionnaires,
étudiants en l'occurence).
A notre avis,
si cette méthode a l'avantage
de corriger les déformations systématiques dues aux non-répon-
ses pour la variable de contrele
(cultivateurs),
elle peut ce-
pendant introduire de nouvelles erreurs au niveau des variables
non contrOlées.
En d'autres termes,
elle pourrait conduire à
doubler un certain nombre de questionnaires de cultivateurs.
Or si les cultivateurs de notre échantillon effectivement obte-
nu sont sur-représentés quant à la pratique de l'écoute radio-
phonique,
nous aurons
une surévalution encore accrue de cette
caractéristique dans l'achantillon redressé.

539
Voilà pourquoi nous pensons que notre
"son~
dage" a une valeur très relative mais dont les résultats per-
mettront d'obtenir des indications
utiles sur l'écoute,
le
comportement et les jugements de nos auditeurs.
Cela dit,
nous nous contenterons dans un pre-
mier chapitre de faire une étude descriptive,
c'est-à-dire en
nous gardant de tirer des lois générales tout en déterminant
l'importance des facteurs en cause.
Les explications que nous
avancerons à
partir de ces données sœront essentiellement sug-
gestives.
Eien que globale et un peu imprécise,
cette première
approche n'est pas sans intér@t
elle révèlera certaines ten-
dances de nos auditeurs mais le lecteur doit se garder de pren-
dre nos conclusions . pour définitives.
Oans
un second chapitre,
nous entendons pro-
céder à
une étude de trois milieux socio-culturels face
à la
consommation radiophonique.
Notre analyse d'audience portant
sur un sujet encore mal délimité,
nous avons toléré une popu-
lation peo
sélectionnée dont nous cherchons à appréhender
néanmoins toutes les variations d'attitude.
Le but est
de
s'orienter dans ce nouveau domaine,
d'inventorier les problèmes
à résoudre,
et de mettre en évidence les vari~bles les plus
importantes.
Oans ce chapitre qui sera une étude des faits
particuliers a
pour but de faire un travail de reconnaissance
d'un certain ordre de données.
Nous espérons pouvoir plus
tard entreprendre une étude plus systématique en utilisant des
conditions et des populations différentes.

540
C h a p i t r
e
p r e m i e r
P r
~ s e n t a t i o n
d e s
r
~ s u l t
a t
s
g l o b a u x
Avant d'exposer les résultats globaux auxquels
nous sommes parvenus,
est-il sans doute n~cessaire d'~voquer
brièvement la façon dont les informations brutes ont ~t~ ex-
ploitées~
1 0 /
Le codage et le déchiffrement de notre question-
naire
La première opération a consist~ ê traduire
le questionnaire en un langage syst~matique destiné a facili-
ter le traitement, selon
le principe suivant:
nous avons as-
soci~ à chaque question une ~chelle numérique, et à chaque
possibilité de réponse une position sur cette échelle.
Le pro-
cessus est décomposable en deux phases semblables d'examen des
réponses pour regrouper les caractères observ~s en catégories :
-
l'~laboration d'un code, d'une nomenclature (ou co-
dage).
l'application du dictionnaire ainsi créé
(ou chif-
frement).
Nous avons veillé à ce que le code satisfasse
à deux couples d'exigences quelque peu contradictoires
1 0 )
Le codage des questions fermées a
~té an général
automatique,
et s'est ramené à
une simple transcription numé-
rique des items propos~s par le questionnaire
(1).
(1)
Cf. Notre questionnaire codé en annexe.

541
Dans certaines de nos questions "cafétéria",
plusieurs choix simultanés étaient possibles
(colonnes 28 -29
de notre questionnaire par exemple).
Il nous fallait donc co-
der non seulement chaque apparition mais également combinaisan
de modalités.
Pour cela nous avons utilisé la propriété ~de
tout nombre entier d'@tre représenté d'une façon et d'une seu-
le par une somme de puissance de 2.
C'est pourquoi nous avons
codé tout d~abord chaque item de la question considérée au
moyen d'une
puissance de 2 (colonnes 45 -
46).
Dans ce cas,
les réponses multiples ont été affectées d~un numéro- de code
correspondant à la somme des codes élémentaires des items
qui
les composent.
2°)
Pour les questions ouvertes,
nous n'avons pas ju-

ge
utile "de les coder
sous cette forme,
car elles ne repré-
sentent que des questions secondaires dans notre questionnaire.
Nous les avons analysées selon la méthode d'observation et de
recensement simple.
Une fois notre dictionnaire de codes créé,
nous avons procédé
BU chiffrement
des réponses fournies par
notre questionnaire,
en utilisant des grilles de chiffrement
comportant autant de colonnes que de questions posées et autant
de lignes que d'individus interrogés
(107 au total).
Ce volume
nous a
imposé de recourir à l'analyse mécanographique, avec le
support "carte perforée",
en l'occurence la carte I.B.M.
à
80 colonnes
utilisée pour tris
en tabulatrice électronique
(ou ordinateur)
gr~ce au service informatique de la Maison des
Sciences de l'Homme d'Aquitaine.
Nous joignons ici un exemplaire des grilles
de chiffrement utilisées.

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...
_
_
..~.
~.
' - ,
'<';)
.....'f:

543
11°/
Exposé
des
données
statistiques
Pour la présentation des résultats globaux
nous avons choisi de la faire sous forme de tableaux simples
avec indication de pourcentage correspondant à chaque item.
Et
par souci de précision,
nous indiquerons parallélement le nom-
bre d'occurences afin que nos lecteurs puissent se faire une
idée de la valeur réelle des résultats statistiques.
Il serait
intellectuellement malhonn@te de masquer la
faiblesse d'un
échantillon par la mention des seuls pourcentages.
Dans certains cas,
pensons-nous, la formula-
tion de la question dans notre questionnaire ainsi que le vo-
cabulaire employé ont pu avoir une incidence non négligeable
sur quelques résultats.
Ainsi nous avons jugé utile de préci-
ser souvent le texte exact de
la question qui a été proposé
aux auditeurs interrogés.
Avant toute chose,
voici quelle est la venti-
lation de notre échantillon par catégories socio-professionnel-
les.
Occurences
Pourcentages
Cultivateurs ••••••••••••••
11/107
10,28 %
Petits commer-
çants et arti-
sans
••••••••••••••••••••••
7/107
6,54 %
Fonctionnaires
••.•••••••••
27/107
25,23 %
Ouvriers . .0. . . . . . . . . . . . . . .
8
7,47 %
"
Employés
• • • • • • • • • • • • • • • • • •
7
6,54 %
"
Cadres
10
9,34
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
%
"
Elèves ....................
1 5
14,01
%
"

Etudiants •••••••••••••••••••
18
16,82 %
Catégorie non définie •••••••
4
3,73 %
Total •••••.••••••••••••.••.•
1.07
100
"la
Possédez-vous personnellement un poste réc82-
~?
(tableau 1)
Réponses
Occurences
Pourcentages
Oui •••••••••••••••••••
92/107
85,98 %
Non
11/107
10,88
• • • • • • • • • • 0
• • • • • • • •
%
Non répondants ••••••••
4/107
3,73 %
Le matin à votre réveil écoutez-vous la radio ?
(tableau 2)
Réponses
Occurences
Pourcentages
Oui •••••••••••••••••••
97/107
90,65 %
Non
8
7,47 "la
• • •
0
• • • • • • • • • • • • • • •
Non répondants ••••••••
2
1 ,86 "la
Ecoutez-vous davantage les programmes radio-
diffués ?
- en semaine
- pendant le week-end
(tableau 3)
Moments
Mariés
Célibataires
Sans
Total
d'écoute
Statut
En
Semaine
(11/48) 22,91 %
(15/54)
(2/5)
(28/101)
27,77 %
40 %
26,16 %
Pendant le
(19/48) 39,58 %
(28/54)
0
(47/107)
week-end
51 ,85 %
43,92 %
Semaine et
(15/48) 31 ,25 %
(11/54)
(3/5 )
(29/107)
week-end
20,37 %
60 "la
27,10 %
Total
(45)
42 "la
(54)
50 % (5):,4,67
( 104 )
97 %

1Il
"""
1Il
Que
représente
à
vos
yeux
un
poste radio
?
(tableau 4)
Occurences
Pourcentages
-
Nécessité
68/107
63,55 %
Luxe et nécessité
2/107
1 ,87 %
Compagnon de tous les jours
14/107
1 3,08 %
Nécessité et aussi
compa-
gnon de tous les jours
13/107
12,15 %
Luxe
7/107
6,54 %
A la
fois
luxe,
nécessi-

et compagnon
2/107
1 ,87 %
Sans
opinion
1/107
0,94 %

\\0
~
111
Comment écoutez-vous
la radio
?
(tableau 5)
Modes
d'écoute
Occurences
Pourcentages respecti~
En fammille
30/107
28,03 %
Seuls
26/107
24,29 %
Ou en famille,
ou avec
amis ou seuls
12/107
11 ,21
%
Avec amis et en famille
11/107
10,28 %
Avec des amis
9/107
8,41 %
Ou seuls ou en famille
9/107
8,41
%
Ou seuls ou avec amis
8/107
7,47 %

541
Allumez-vous souvent votre récepteur ?
(tableau 6)
Occurences
Pourcentages
Plutflt le jour •••••
6/107
5,60 %
- Plutflt la nuit •••••
12/107
11 ,21 %
- Jour et nuit o •
83/107
6
e 0 • •
77,57 %
- Non répondants 8 • e 0 •
7/107
6,54 %
y a-t-il des programmes dont vous souhaitez qu~ils
soient améliorés ?
(tableau 7)
sans
Oui
Non
opinion
Auditeurs possé-
dant un poste-
(69/92) 15 % (1 3/92 ) 14,13 %
(10/92)
récepteur
10,86 %
Auditeurs
ne
possédant pas
(6/11 )
(2/11 )
(3/11 )
de poste-ré-
54,54 %
18,18 %
27,21 %
cepteur
Auditeurs
n'ayant pas ré-
(2/4)
(1/4 )
(1/4 )
pondu à cette
50 %
25 'fa
25 %
question
Total
(77/107)
(16/101)
(14/107)
71 ,96 %
14,95 %
13,08 'fa

co
Qu'attendez-vous de
la
Radio~?
(ta~leau 8)
.q
Ln
Nature des attentes exprimées
Occurences
Pourcentages
Informations
22/107
20,56 %
Informations éducation et
culture
13/107
12,15 %
Divertissements
16/107
14,95 %
Informations et divertisse-
ment
28/107
26,17 %
Education et culture
+
divertissement
0/107
0
Education et culture
3/107
2,80 %
Informations + Education et
culture + Divertissement
8/107
7,47 %
* 17/107 ne précise~t pas ce qu'ils attendent de la renio, soit donc
15,88 %

Sur le plan des informations nationales estimez-vous @tre très mal •••
0-.
'<;j
plut6t bien inform~s ••• ?
lJ1
La Radio est-elle favorable ou d~favorable à la politique
gouvernementale?
(tableau 9)
Qualité des informations por-
La Radio est favorable
La Radio est d~favo-
tant sur l'actualité int~rieure
BU
gouvernement
rable au gouvernemat
Très mal inform~s
(27/28) soit 96,42 %
-
(28/107) soit
26,16 %
Très bien inform~s
(24/25) soit 96 %
(1/25) soit
4 %
( 2 5/ 1 07) soi t
23,36 %
Plut8t bien inform~s
(30/107) soit 28,03 %
(28/30) soit93,33 %
(1/30) soit 3,33 %
Plut6t mal inform~s
(22/107) soit 20,56 %
(21/22) soit 95,45 %
(1/22) soit 4,54 %
Total
98,11
%
(102*/107) soit 95,32 %
(3/107) soit 2,80 %
* Certains auditeurs ne donnent pas leur sentiment sur les informations nationales
radiodiffusées mais expriment leur point de vue sur l'"objectivité"
de la station.
2 auditeurs sans opinion -
(1,86 %).

550
D'une façon générale. la radio est-elle favorable
ou défavorable aux traditions de notre pays?
(tableau 10)
Réponses
Occurences
Pourcentages
Favorable . ••. . . . . . .0. . •
72/107
67,28 %
Défavorable o • • • c • • • • • • •
29/107
27,10 %
Sans àpinion • • • • • 0 • • • • •
6/107
5,60 %
o • •
favorable ou défavorable ~ l'islam et au chris-
tianisme ?
(tableau 11)
Réponses
Occurences
Pourcentages
Favorable o • • • • • • • • • • • • •
97/107
90,65 %
Défavorable
4/107






0


0


3,73 %
Sans opinion
.0.
o • • • • • • •
6/107
5,60 %
Vous arrive-t-il d'écouter la radio scolaire?
(tableau 12)
Réponses
Occurences
Pourcentages
Souvent • • • • • • • • • • • • • • •
27/107
25,23 %
Parfois •••••••••••••••
52/107
48,59 %
,
Jamais
23/107
21 ,49
• • • • • • • • • • • • • • • •
%
Non répondants . . . . .0. .
5/107
4,67 %

tri
tri
" 4
Selon vous, la Radio. Scolaire concerne quelques
uns~ tout le monde?
(tableau 13)
Elle concerne quel-
Elle concerne tout
Sans opinion
ques uns
le monde
Souvent
(8/27)
29,62 '10
(18/27)
66,66 '10
(1/27)
3,70 '10
Parfois
(31/52)
59,61 '10
(17/52)
32,69 '10
(4' 52 )
7,69 '10
Jamais
(14/23)
60,86 '10
(3/23)
13,04 '10
(6/23)
26,08 %
Non ré-
pondants
-
-
(5/16)
31,25 '10
,
Total
(53/107)
49,53 '10
(38/107)
35,51 %
(16/107)
14,95 '10

f'l
lJl
Jugement
des auditeurs écoutant les programmes en langues locales sur la
lJl
Radio
Rurale
(tableau 14)
Fréquence d'écoute
Radio Rurale est tour-
Pas assez vers
Indifférente
née vers les problèmes
les pr:oblèmes
aux condj,.
ruraux
ruraux
tians rurales
Souvent
(43/107)
(24/43) soit
(16/43) soit
(2/43)
soit
40,18 %
55,81 %
37,20 %
4,65 %
Parfois
(60/107)
(20/60)
soit
(32/60) soit
(6/60)
soit
56 t 07 %
33,33 %
53,33 %
10 %
Jamais
(3/107)
-
(3/3) soit
-
2,80 %
100 %
Total*
(44/107)
(51/107)
(8/107)
41,12 %
47,66 %
7,47 %
* Les chiffres manquant correspondent aux réponses non exprimées

"<:1
Relations entre les opinions émises préalablement sur
la Radio Rurafe et les réponses
lJ1
lJ1
aux questions suivantes :
-
la Radio Rurale contribue-t-elle au développement économique ?
-
la Radio Rurale est-elle favorable aux traditions locales?
(tableau
15)
La Radio Rurale con-
La R. R. ne con-
La Radio est
La Radio est
tribue au développe-
tribue pas au
favorable aux
défavorable
ment économique
développement
traditions
aux tradi-
économique
locales
tions localel:
Tournée vers les pro-
(37/45) soit
( 5/45)
soitt
(33/45) soit
(6/45) soit
blèmes ruraux
(45/107) soit 42,05 %
62,22 %
1 1 , 11
%
73,33 %
17,77 %
Pas assez tournée vers
(33/51 ) soit
(14/51 )
soit
(35/51 ) soit
( 1 5/51 ) soi t
les problèmes ruraux
64,70 %
27,45 %
68,62 %
29,41 %
(51/107) soit 47,66 %
Indifférente aux con-
(3/8)
soit
(4/8)
soit
(1/8 )
soit
':( 6/6 ) soi t
ditions rurales
37,5 %
50 %
12,50 %
75 %
(8/107) soit 7,47 'tu
Au
total
(*75/107) soit
(23/107) soit
(72*/107) soit
(29/1 07h soit
70,09 %
21,49 %
67,88 %
27,10 %
* Certains auditeurs s'étant abstenu dans un premier temps de dire si oui ou non la
Radio Rurale était tournée vers les problèmes ruraux
ont
par la suite donné
leurs sentiments sur les questions annexes.

Comment les auditeurs se disant bien ou mal inform~B par .
Radio OUAGA .
l/1
définissent les responsabilités dans la ~iffusion des nouvelles nationales
(tableau 16)
l/1
l/1
Les auditeurs
Autorités po-
Directeur de
Journalistes
Journalistes Directeur
Journalis-
litiques
la Radio
+ autorités
+ autori-
tes + Oirec-
politiques
tés poli-
teur politi
tiques
que
Très mal
9/28
soit
4/28
soit
1
1/28 soit
5/28
soit
1/28 soit
1/28 soit
informés
32,14 '10
14,28 '10
3,57 '10
17,85 '10
3,57 '10
3,57 '10
Très bien
informés
2/25 soit
6/25 soit
3/25 soit
2/25 soit
3/25 soit
4/25 soit
8 '10
24 '10
12 '10
8 %
1 2 '10
16 '10
PlutOt
bien
6/30 soit
9/30 soit
3/30 soit
2/30 soit
.2/30 soit
3/30 soit
informés
20 '10
30 '10
1 0 '10
6,66 '10
6,66 '10
10 %
PlutOt
bien
1/22 soit
9/22 soit
2/22 soit
6/22 soit
2/22 soit
informés
4,54 '10
40,90 "/0
9,09 '10
27,27 %
9,09 '10
Total
9/107 soit
33/107 soit
10/107 soit
7/107 soit
7/107 soit
10/107 soi
10/107 soit
8,41
'10
30,84 %
9,34 '10
6,54 '10
6,54 '10
9,34 '10
9,34 '10
.-.
. "
~:
/".

Relation entre la fréquence d'écoute des proqrammes en langues locales et les répon~es à la
' ! )
question "sur le plan 'de la durée~.
estimez-vous ces émissions, en langues nationales plu-
tf1
tf1
t8t courtes •••• conformes?
(tablea u 1 7)
Fréquence d'écoute
Emissions jugées plut8t
Emissions jugées plu-
Emissions jugées
courtes
t8t longues
plut8t conformes
au temps normal
Souvent
(43/107)
22/43
soit 51,16 %
5/43 sOit 11,62 %
1 5/43
soit
soit 40,18 %
34,88 %
Parfois
(60/107)
21/60
soit 35 %
10/60 soit 16,66 %
26/60 soit
soit 56,07 %
43,33 %
Jamais
(3/107)
1/3
soit 33,33 %
soit 2,80 %
Total*
43/107 soit 40,18 %
16/107 soit14,95 %
41/107 soit
38,31
%
* 3 personnes se disent sans opinion et 2 autres qui prétenœent ne jamais écouter les
programmes en langues locales ne donnent ~videmment pas leur avis.
A la question "commen jugez-vous la proportion actuelle des
langues Voltaiques à la
Radio",
on obtient les réponses suivantes :
-
30/107
soit 28,03 jugent la répartition juste
-
29/107
soit 27,10 % la jugent injuste
-
26/107
soit 25,23 % la jugent plut8t suffisante
20/107
soit 18,69 % la jugent plut8t insuffisante.

557
Les informations en langues locales vous donnent-elles
satisfaction '2
(tableau 18)
Occurences
Pourcentages
Oui o ••••••••••••••••••
62/107
57,94 %
Non • • • • • 0 • • • • • • • • • • • • 0
35/107
32,71 %
Non répondants o
10/107
9,34
CI
• • • • • •
%
Pour vos informations guotidiennes. écoutez-vous d'au-
tres stations africaines ?
(tableau 19)
Occurences
Pourcentages
Ecoutent des sations
africaines ••••••••••••••
77/107
71 ,96 %
N'écoutent pas des
stations africaines •••••
24/107
22,42 %
Non répondants ••••••••••
6/107
5,60 %
••••
en guelles langues ?
(tableau 20)
Occurences
Pourcentages
Langues africaines
exclusivement •••••••••
o
o
Langue française •••• ~.
57/77
74,02 %
Langues africaines
et langue française ...
17/77
22,07 %
Non répondants ••••••••
3/77
3,89 %

558
Pour vos informations quotidiennes.
écoutez-vous les
stations africaines ? Oans ce cas écoutez-vous également les
radios internationales ?
(tableau 21)
Auditeurs écoutant
Auditeurs n'é-
les radios interna-
coutant pas les
Non répon-
tionales
radios interna-
dants
tionales
Auditeurs é-
67/77
soit
6/77 soit
4/77 soit
coutant
les
stations a-
87,01 %
7,79 %
5,19 %
fricaines
Auditeurs
n'écoutant
10/24
soit
13/24 soit
1/24 soit
pas les sta-
tions afri-
41 ,66 %
54,16 %
4,16 %
caines
Non ré pon-
3/6
soit
1/6
soit
2/6 soit
dants
50 %
16,66 %
33,33 %
Total
80/107 soit
20/107 soit
7/107 soit
74,76 %
18,69 %
6,54 %
•••
en quelles langues ?
(tableau 22)
Ecoutant les ra-
Ecoutant les ra-
dios internatio-
dios internatio-
Non ré pon-
nales en langues
nales en langue
dants
africaines
française
Auditeurs é-
coutant les
1/77
soit
63/77
soit
13/77 soit
stations a-
1 ,29 %
81 ,81
%
16,88 %
fricaines
Auditeurs
n'écoutant
5/24
soit
19/24 soit
pas les sta-
20,83 %
79,16 %
tians afri-
caines
--
Non répon-
3/6
soit
3/6
soit
dmnts
50 %
50 %
Total
1/107 soit
71/107 soit
35/107 soit
0,93 %
66,35 %
32, 71
%

Quelles sont les raisons gui
justifient votre écoute des s~ations extérieures?
(tableau 23)
Icat~gOrieS
Raisons non
meilleurs
Réception
Réception
Convenan-
Récept.ion
Récp.
tech.
Autres
Total
soc~o-pro-
exprimées
programmes
technique
tech.
+
ces horai-
tech. +
+ C. H. +
raisons
fession-
meilleurs
res
conv~ Ho.
meilleurs
nelles
programmes
programmes
(J'\\
lf'l
1
lf'l
Cultiva-
7/11
soit
2/11
soit
1/1 1 soit
-
-
-
-
1/11
f
11
teurs
63,63 "la
18,18 "la
9,09 "la
9,09 "la
1
J
Petits
r
commer-
5/7 soit
1/7 soit
-
-
-
-
-
1/7
1
7
çants
71,42 "la
14,28 "la
14,28 "la
Fonction-
naires
2/27 soit
8/27 soit
3/27 soit
-
1/27 soit
1/27 soit
3/27 soit
4/27
27
7,40 "la
29,62 "la
1 1 , 1 1 %
3,70 "la
3,ïü "la
11 , 11
"la
14,81 "la
Ouvriers
3/8
soit
2/8 soit
-
1/8 soit
-
-
-
2/8
8
37,5 "la
25 "la
12,50 "la
25 "la
Employés
-
1/7 soit
-
3/7 soit
1/7 soit
-
1/7 soit
1/7
7
14,28 "la
42,85 "la
14,28 "la
14,28 "la
14,28 "la
Cadres
-
3/10 soit
1/10 soit
2/10 soit
-
-
-
3/10
10
30 "la
10 "la
20 "la
30 "la
Elèves
-
2/15 soit
3/15 soit
1/15 soit
5/15 soit
-
-
3/15
15
13,33 "la
20 "la
6,66 "la
33,33 "la
20 "la
Etudiants
1/18 soit
3/18 soit
2/18 soit
2/18 soit
-
2/18 soit
2/18 soit
2/18
1 8
5,55 "la
16,66 "la
1 1 , 1 1 "la
1 1 , 1 1 "la
1 1 , 1 1 "la
1 1 , 1 1 "lu
11 , 1 1 "la
Total
18/107
22/107
10/107
9/107
7/107
3/107
7/107
17/107
107
16,82 "la
20,56 "la
9,34 "la
8,41
"la
6,54 %
2,80 "la
6,54 %
15,88 %

A votre avis.
gui est responsable de ce gue "dit la Radio?
(tableau 24)
o
1
Catégories
Auditeurs
Journalistes
Directeur
Autorités
Pôli tiq'ues
Politiques
Politi-
Ai:i:.-
\\D
, socio-profes-
de la Radio
Ln
politiques
+ Journa-
+ Directeur
ques +
tre!:
sionnelles
listes
Journa-
listes +
Directeur
Cultivateurs
-
2/11
-
-
2/11
1/11
4/11
~/1
18,18 %
18,18 %
9,09 %
36,36 %
1~,flJ
Petits com-
2/7
-
2/7
1/7
-
2/7
-
-
merçants
28,57 %
28,57 %
14,28 %
28,57 %
Fonctionnai-
3/27
-
3/27
8/27
-
4/27
3/27
41ZZr
res
11 , 11 %
1 1 , 11 %
29,62 %
14,81 of/0
11 , 1 1 %
14,U 1
Ouvriers
-
1/8
2/8
1/8
2/8
1/8
-
-
12,5 %
25 %
12,5 %
25 %
12,5 %
i
Employés
-
1/7
-
4/7
-
-
1/7
1/7
14,28 %
57,14 %
14,28 % 14,28
.
1
Cadres
-
-
1
1/10
5/10
1/10
-
1/10
2/1 [1
10 %
50 %
10 %
10 %
20 %
Elèves
2/15
1/1 5
2/1 5
6/1 5
-
-
-
2/15
13,33 %
6,66 %
13,33 o/a
40 %
13,33~
Etudiants
2/18
2/18
-
6/18
2/18
2/18
1/1 8
3/16
11 , 11 %
11,11 %
33,33 %
11,11%
11 , 11 %
5,55 %
16,66~
Total
9/107
7/107
10/107
33*/107
7/107
11*/107
10/107
15*/H
8,41 %
6,54 %
9,34 %
30,84 %
6,54 %
10,28 %
9,34 %
14,01
* Certains auditeurs n'ayant pas précisé leurs catégories socio-professionnelles
ont
parfois répondu sur la question des responsabilités.
Par ailleurs,
i l faut noter que 4 auditeurs au total sont
sans opinion (3,73 %).

561
Relation entre l'appréciation des informations natio-
nales et les réponses à la glJestion "gui est responsable de ce
gue dit la radio?
(tableau 25)
1) Ceux qui
se disent très mal informés attribuent
cette responsabilité dans l'ordre suivant:
-
les hommes politiques .••••••••••••••.
9/28
32,14 %
-
les journalistes et les politiques •••
5/28
17,55 %
- le directeur de la Radio •••••••••••••
4/28
14,28 %
2) Ceux qui se disent très bien informés désignent les
responsabilités dans cet ordre :
-
les autorités politiques ·
. 6/25
24 %
-
les journalistes, le directeur
et les politiques •••••••••• o ••••
4/25
0

16 %
-
le directeur de la Radio ••••••••••
3/25
12 %
.
3 ) Ceux qui se disent plut6t bien informés
- les autorités politiques ·... ......
-
9/30
30 %
- les auditeurs .....................
6/30
20 %
- le directeur de la Radio • •••••••••
3/30
10 %
4) Ceux qui se disent plut6t mal informés:
-
les autorités politiques ••••••••••
9/22
40,90 %
-
le directeur et les politiques ••••
6/22
27,27 %
-
les journalistes ••••••••••••••••••
2/22
9,09
%

562
1} Ceux qui pensent gue la Radio est favorable
au
gouvernement précisent guels en sont les responsables
(tableau
26)
-
les autorités politiques
• • • • • • • • • •
33/102
32,35 %
-
les politiques, le directeur
et
les journalistes ••••••••••••••••••
10/102
9,80 %
-
les politiques et le directeur ••••
10/102
9,80 %
-
le directeur de la radio ••••••••••
8/102
7,84 %
-
les auditeurs •••••••••••••••••••••
8/102
7,84 %
-
les journalistes ••••••••••••••••••
7/102
6,86 %
-
les politiques et les journalistes
7/102
6,86 %
2}
Ceux qui pensent gue la Radio est défavorable à la
politique gouvernementale dégagent les responsabilités
de la façon suivante :
-
les auditeurs ••••.....••••••••••••
1/3
33,33 %
-
le directeur ,de la Radio ••••••••••
1/3
33,33 %
-
les politiques et le directeur ••••
1/3
33,33 %

563
111°/
Analyse des données relatives à l'écoute de la Radio
Voltaïque
A)
Les formes et les habitudes de l'écoute radiophonique
Deux documents réalisés par l'Agence d'Informa-
tion des
Etats Unis
(U.S.I.A o ),
l'un sur les habi-
tudes
"mass-mediatiques"
en Afrique de l'Ouest (1)
et l'autre
sur l'écoute de la radio dans quatre
(4)
pays de cette m9me
région
(2) révèlent que le pouroentage des~ auditeurs réguliers
de la radio varie entre 65 et 89 % de la population.
Les résultats auxquels· nous sommes parvenus
au travers de notre mini-enqu9te sociologique confirment très
la~gement les conclusions de l'Agence américaine.
En effet,
90 % des auditeurs affirment écouter la radio à leur réveil,
m9me s ' i l n'y a que 85 % qui déclarent posséder un poste récep-
teur.
A notre avis, ces résultats doivent 9tre modé-
rés par la prudence du
chercheur~
Il n'est pas impossible que
nombre de
nos auditeurs ayant plus ou moins
accès à l'écoute
de la radio se disent posséder personnellement un poste pouvant
recevoir les programmes de Ouagadougou.
Ce qu'il faut dire
ici,
c'est le fait que
les uns et les ~utres évoluent vers une société de l'écoute ra-
diophonique.
Ce phénomène apparaît à deux niveaux d'observa-
tian :
(1)
et
(2)
Research and Reference Service U.S.I.A.
"mass-media
habits in West Africa". R.
64-66.
Mars 1966 p. 12
Remis à jour en 1970,
1972 et 1976.

564
-
l'influence de la structure familiale paraît marquée.
Autrement dit le statut social
(mariés ou célibataires) influe
de façon sensible sur la régularité d'écoute: la quasi totali-
té des célibataires écoutent la radio contre 63 % de mariés.
Cette indication· semble accréditer l'idée selon laquelle l'ha-
bitude la plus spécifique de l'écoute radiophonique reste
la
consommation individuelle.
Dans le fond,
cette habitude n'a qu'une valeur
relative en Haute-Volta
car 28 % affirment suivre les program-
mes radiodiffusés en famille cèntre seulement 24 % qui les écou-
tent seuls.
En définitive, le poste-radio est un bien in-
dividuel mais dont l'écoute demeure plus ou moins familiale ou
plus ou moins collective
(tableau 5).
Le récepteur reste alors
le foyer central des activités de la Soirée familiale ou amica-
le.
Apparemment c'est surtout le soir que le taux d'écoute
est le plus important m@me si plus de 77 % des personnes inter-
rogé~s déclarent allumer "jour et nuit" leur poste-radio
(ta-
bleau 6).
A ce propos, i l faut noter que le temps fort de la
semaine
se situe pendant le week-end: 44 % environ (tableau 3)
traduisant une certaine adoption du mode de vie européen.
B)
La consommation des Journaux d'information radio-
diffusés
Si l'on en croit les réponses données par les
auditeurs qui ont bien voulu répondre à notre questionnaire, i l
ressort que les attitudes à l'égard de cette rubrique intérieure

565
ne sont pas fondamentalement n~gatives.
26 % (28/107) se disent très mal inform~s contre 23 %
(25/107) qui estiment ~tre très bien inform~s.
Êntre les aeux extr~mes, on remarque que 28 %
(30/107) se déclarent plutet bien informés contre 20 % (22/107)
qui affirment @tre plutet mal informés
(tableau 9).
Au total donc,
46 % des personnes interrogées
refusent leur confiance aux nouvelles nationales radiodiffusées.
Ce résultat constitue un démenti formel de certaines opinions
émises dans les milieux intellectuels selon lesquelles moins de
5 % acceptent de croire à ' Rl'objectivité" des
nouvelles inté-
rieures.
En établissant une relation entre ces opinions
et les réponses à la question de savoir si la radio est favora-
ble ou défavorable à la politique gouvernementale, on aboutit à
des conclusions intér~8santes
- 96 % de ceux qui se disent très mal informés trouvent
la radio favorable au gouvernement.
- Tout autant,
96 % des auditeurs qui affirment ~tre
très bien
informés la jugent également favorable au Pouvoir.
Alors
deux hypothèses peuvent @tre avan-
cées
-
ces opinions émises de part et d'autre sont des opi-
nions dictées par des convictions politiques.
-
ou alors i l n'y a pas de relation évidente entre l'o-
rientation pro-gouvernementale ae la radiodiffusion et le fait
que l'on juge négativement la rubrique de l'actualité intérieu-
re.

566
Il faut donc ~tre prudent dans l'interpr~ta­
tion des donn~es car dans les ~tudes d'audience,
rien n'est
jamais d~finitif J les types de comportement étant g~n~ralement
très variables.
Ce qu'il faut retenir,
c'est que 95 % (102/107)
de nos auditeurs perçoivent clairement l'orientation pro-gou-
vernementale de la Radio
(tableau 9).
Les auditeurs m~contents de la "page int~rieu­
re" expriment g~néralement les
griefs suivants
"les retransmissions intégrales des discours officiels"
" l'absence de commentaires et de réflexions sur les
év~nements" ••• "
"l'incompétence de certains pr~sentateurs ••• "
"les pannes techniques rép~t~es au cours des journaux
parlés ll
Ces mécontents attribuent,
dans leur majorit~,
la responsabilité de l'orientation pro-gouvernementale des in-
formations aux principaux acteurs suivants :
-
autorités politiques
(32 % soit 33/102)
-
les politiques et le directeur de la statibn
(9 %soit
10/102)
-
les politiques,
le directeur et les journalites
(9 %
soit 10/102)
-
le directeur de la station
(7 % soit 8/102)
-
les auditeurs
(7 % soit 8/102)
-
les journalistes
(6 % soit 7/102).
Le fait à retenir est probablement la tendance
à assimiler les politiques et les journalistes de ~
radio ou

567
les politiques et le directeur de la station.
Cette assimila-
tion signifie,
dans une certaine mesure,
que les auditeurs mé-
contents ne font pas,
tout à fai t
confiance à la volonté
d'objectivité de leurs journalistes professionnels.
Du moins
ont-ils perdu la foi à force,
peut-@tre,
de déception.
Quant aux auditeurs non mécontents des infor-
mations d'actualité nationale
(55/107 soit 51
%) ils n'hésitent
pas à juger insuffisant le temps généralement imparti au traite-
ment des nouvelles intérieures.
Leurs suggestions et leurs cri-
tiques se ramènent à des exigences qui frisent parfois le chau-
vinisme :
"les informations nationales
ne sont pas assez dévelop-
pées" ;
"les nouvelles de l'étranger sont trop nombreuses"
"les informations internationales sont parfois inuti-
les".
Au regard de ces opinions partagées sur le
traitement des informations nationales on peut penser que cet
équilibre relatif entre auditeurs mécontents et non mécontents
est dO au fait que la radio voltaïque,
sous la
rr e
et la rrr e
République,
ne consacre pas ses pages intérieures au culte abu-
sif de la personnalité.
S'agissant des informations internationales
et africaines tout indique que nos auditeurs sont moins satis-
faits.
En témoignent l'écoute des stations étrangères et les
motivations des personnes interrogées.
Nous y reviendrons un
peu plus loin.

568
C)
Les
auditeurs et les programmes "éducatifs et
culturels"
1°)
Les émissions de la Radio Scolaire
L'écoute de ces programmes reste relativement
faible:
25 % des auditeurs qui nous ont répondu disent suivre
souvent
ces programmes et 48 % prétendent en écouter parfois.
Mais si l'on compare ce
pourcentage au taux
de scolarisation de la population,
on peut dire que ce résultat
reste intéressant.
En établissant une comparaison avec les résul-
tats de l'enqu@te réalisée par le C.D.P.P. en 1973 on peut fai-
re deux observations :
-
la première est que le taux d'écoute de 53 % à 68 %
donné par le C.D.P.P.
paraît un peu exagéré
-
la seconde observation est qu'il y a eu probablement
une baisse relative de l'audience de la radio
scolaire inspi-
rée par l'absence d'innovation.
Parmi les auditeurs qui disent écouter souvent
les programmes de la Radio Scolaire,
29 % (8/27) estiment que
celle-ci s'adresse à "quelques uns",
contre 66 % qui pensent
qu'elle concerne tout le monde
(tableau 13).
De -toute éviden-
ce,
ceux qui écoutent régulièrement ces émissions ont tendance
à la considérer comme étant d'un intérêt général.
Et les autres qui suivent parfois ces program-
mes jugent au contraire que ceux-ci s'adressent davantage à un
public spécialisé 59 % (soit 31/52) contre seulement 32 %
(17/107) qui pensent qu'elles sont conçues pour "tout le monde".

569
Au total, 49 % (53/107) estiment que la radio
scolaire s'adresse à quelques uns et 35 % (38/107) considèrent
qu'elle concerne tout le monde.
Les jugements émis sur la portée de
,la radio
scolaire se ramènent à des considérations techniques et socia~
les.
Ainsi les insatisfaits ne ménagent ni la forme.
ni le con-
tenu de ces messages didactiques
:
-
"les programmes sont diffusés pendant les heures de
travail. Ces inconvénients horaires ne permettent pas de les
écouter"
"la radio scolaire concerne uniquement les fils
de
fonctionnaires qui disposent de meilleurs moyens pour en suivre
les émissions"
-
"celles-ci concernent les enfants ayant le privilège
de fréquenter une école équipée de poste-récepteurs ••• "
Au delà de ces critiques. certains décrivent
favorablement cette expérience radiophonique :
-
"elle permet de se pénétrer de l'histoire régionale
que présentent les écoliers des différentes localités du pays"
-
"elle
évoque et fait prendre conscience des problèmes
d'éducation et de formation scolaire.
permettant ainsi aux pa-
rents de mieux suivre ce que font leurs enfants"
~ "les contes et les devinettes contenus dans
les émis-
sions scolaires sont intéressantes"
-
"les chansons enfantines sont
agréables".
En l'absence de tout résultat scientifique,
bornons-nous à rappeler que la Radio Scolaire est un processus
de changement dans les mécanismes éducatifs et culturels de la

570
société contemporaine.
Cependant son insertion dans la
vie
courante reste encore limitée,
et la confiance que lui accordent
les publics voltaiques font encore d'elle une institution
à
repenser,
une méthode à définir.
2°)
La Radio Rurale et les programmes en langues
locales
La fréquence d'écoute de la Radio Rurale est
nettement plus élevée que celle de la radio scolaire : 40 %
(43/107) disent écouter régulièrement ses programmes et 56 %
(60/107) déclarent suivre parfois les programmes en langues 10-
cales.(tableau 14).
Si l'on
_ne peut pas tirer de conclusions géné-
rales sur le taux d'écoute régulière,
on peut admettre, avec
les réserves qui s'imposent,
que ce résultat est encore en des-
sous de l'objectif de la radio rurale.
Par ailleurs,
on peut
observer que les catégories moyennes ne semblent pas porter un
intér@t soutenu pour les programmes en langues locales.
On retrouve néanmoins cette frange d'auditeurs
dans les 56 % qui écoutent parfois
ces émissions de la Radio
Rurale.
En essayant d'établir une relation entre la
fréquence d'écoute et les opinions émises sur le contenu de ce
type de programmes,
on aboutit à des données significatives
-
55 % de ceux qui écoutent souvent
les émissions ru-
rales trouvent
la Radio Rurale "réellement tournée vers les pro-
blèmes ruraux".
Tout comme au niveau de la Radio Scolaire, on
remarque que l'assiduité dans l'écoute des programmes radiopho-
niques est fonction de l'mpinion Que l'on se fait de leur

571
contenu.
Tout au moins,
remarque-t-on cette raltion dans
les
cas dont
. nous parlons.
-
Parmi ceux qui disent écouter parfois
ces programmes
de 'ùa Radio Rurale,
53 % (32/60)
jugent que celle-ci n'est
"pas assez tournée vers les probl~mes ruraux".
Au total,
41
% ont une opinion favorable de la
Radio Rurale en pensant que cette institution s'intègre réelle-
ment aux problèmes spécifiques du secteur primaire.
Cet optimisme semble battu par 47 % de nos au-
diteurs qui estiment au contraire que la Radio Rurale n'est pas
suffisamment acquise à la cause de l'agriculture
et de l'élé-
vage.
A la question de savoir si la Radio Rurale
contribue au développement économique 70 % (75/107) répondent
par l'affirmative parmi lesquels:
-
82 % (37/45) de ceux qui la considérent tournée vers
les problèmes ruraux
(tableau 15).
-
et 65 % (33/51) des auditeurs qui la jugent pas assez
préoccupée de ces problèmes spécifiques.
Par ailleurs,
21
% (23/107) seulement disent
que la Radio Rurale ne contribue pas au développement.
Tout en restant prudent, on peut avancer que
cette antenne spécialisée,
en tant qu'institution de communica-
tion,
bénéficie d'un soutien relativement important (70 % soit
75/107).
Ce qu'il faut souligner c'est que les critiques pré-
cédentes portant sur les préoccupations
(réelles ou insuffisan-
tes)
de la Radio Rurale vis-à-vis des problèmes ruraux,
appa-
raissent comme des remarques plutôt de forme que de fond.
Cette

572
indication nous est révélée par la proportion relativement fai-
ble des opinions défavorables exprimées sur cette question
(21 %).
On peut raisonnablement affirmer que ces r~pon­
ses contenuœs dans notre échantillon constituent un succès pro-
bable à la fois
pour les programmes en langues locales et indi-
rectement pour l'assistance technique de la République Fédérale
allemande,
opérante dans le fonctionnement de la Radio Rurale.
Cette "cote de popularité" de ce grand service
se la Radio Nationale transpara!t encore à une autre échelle :
en effet 67 % (72/107) sont d'èvis que, d'une façon générale,
la Radio est favorable aux traditions locales.
Seulement 27 %
(29/107) expriment un point de vue contraire, (tableau 15). Au-
trement,
pour la majorité de nos répondants le fonctionnement
de ce moyen de communication sociale ne porte aucun préjudice
à la culture
(aux cultures) voltaique(s).
Il faut ajouter que sur l'ensemble des audi-
teurs interrogés 40 % (43/107) jugent les émissions en langues
locales "plut8t courtes contre 15% (16/107) qui les trouvent
"plut6t longues".
(tableau 17).
Entre ces deux extrêmEs,
38 %
(41/107) estiment normale la durée actuelle des différents pro-
grammes en langues nationales.
Dans l'ensemble, la répartition du temps d'an-
tenne au niveau des
langues locales ne semble pas soulever
cette vague de protestations comme nous le laissions supposer.
En effet 58 % (62/107) confirment cette idée en se déclarant
satisfaits des informations en langues locales.
En revanche,
33 % (35/107) en sont mécontents.

573
A propos des langues utilisées pour la commu-
nic~tion radiophonique, les réponses données à notre minl-en-
qu@te révèlent assez la complexité des problèmes linguistiques.
Ou
cOté de ceux qui acceptent ou tolèrent
l'utilisation actuelle de nos langues à la Radio,
on relève les
justifications suivantes
:
-
"je suis satisfait parce-que c'est en ma langue"
-
"pour le mooré j'estime le volume horaire suffisant"
-
"j'éprouve de la joie en bénéficiant d'une éducation
par la tradition orale"
-
"toutes
les langues importantes sont représentées et
surtout le mooré et le dioula qui sont parlés par presque tout
le monde, alors c'est juste".
De l'autre cOté,
les arguments sont un peu
plus analytiques
-
"le contenu des émissions en langues locales est mé-
diocre"
-
"la répartition du temps est injuste parce-qu'il y a
des majorités oubliées"
-
"toutes les langues ne sont pas parlées à la radio"
-
"Dans ces émissions,
tout n'est pas dit en langues
nationales, sur 10 mots employés,
5 sont en français".
Voilà brièvement tracés les contours essentiels
des différentes réponses qui nous sont parvenues.

574
0) Les auditeurs et les ~missions "r~cr~atives et de
divertissement"
Si l'on se penche sur notre tableau nO B, on
constate
deux choses s
la recherche du divertissement et rien que le divertis-
sement ae représente que 14 % (16/107).
Les motivations avou~es
par les unités de notre échantillon font apparaître
que la
distraction constitue un besoin
fondamental pour nos auditeurs.
En effet à la question "qu'attendez-vous de la radio",
20 %
(22/107) citent les informations,
14 % la distraction et seule-
ment 2 % (3/107) la culture.
-
la recherche du couple informations-distraction sem-
ble marquer le pas sur les attentes exprimées.
Alors que la
trilogie informations-culture-distraction ne recueille que 7 %
(8/107).
Il ressort de ces résultats que le plus grand
contingent des auditeurs est plus ou moins favorable aux dis-
tractions radiophoniques.
Ce sont surtout les jeunes qui con-
sidèrent la Radio
comme un moyen de distraction favorit.
Ils
sont souvent à la recherche de la musique comme le ~montrent
les suggestions et les critiques qu'ils ont exprimées au bas
de notre questionnaire
-
"le réveil matinal"
"il y a plus de paroles que de
musique"
-
"la racilio doit créer beaucoup d'émissions de distrac-
tion en langues locales.
La musique moderne voltaïque doit
tenir une place importante à l'exemple de Radio Conakry".
"il faut améliorer les émissions de distraction par-
ce-qu'elles permettent de suivre agréablement la radio".

575
-
"les ~missions récr~atives sont assez brèves è
Radio OUAGA"
-
"ce qui est d~plorli!ble dans notre station, c'est
l'insuffisance de la musique o ••
"
-
"la radio ae fait pas assez de musique.
Oans l'après-
midi,
elle reprend ses programmes à 16 heures et i l f&~t atten-
dre 19 heures pour entendre 2 ou 3 morceaux de musique.
Ce
n'est pas suffisant".
-
"le concert des audi teurs doit IHre maintenu le diman-
che à 10 heures.
Le week-end doit @tre consacré aux émissions
intéressantes".
A travers ces remarques abondantes on est ten-
t~ de dire qu'en Haute-Volta la Radio, pour beaucoup d'audi-
teurs,
joue les fonctions d'~lectrophone, de cin~ma et presse
populaire.
L'utilisation du "transistor" comme "fond sonore"
ne paratt pas encore effective pour la majorit~ de nos audi-
teurs.
Si on allume également son récepteur pour la muéique,
force
·est de constater qu'on l'~coute souvent avec certaine
assiduit~.
Ivoi
Analyse des données relatives à l'~coute des stations
étrangères
La communication est aujourd'bui une acti-
vit~ qui ne tient aucunément compte des frontières dress~es
par la logique des différentes disciplines,
par les découpages
g~ographiques ou par les divisions résultant des faits histori-
ques.

576
A l'heure actuelle,
des centaines d'émetteurs
étrangèrs
et africains déversent quotidiennement en Afrique
Noire des milliers d'heures d'émissions pour la plupart tein-
tées de propagande.
Ces programmes sont diffusés en plusieurs
langues et dialectes parlés par les habitants du continent.
A lm vague des "indépendances"
africaines, les
puissances économiques rivales sont entrées en compétition pour
conquérir les marchés et gagner à leur cause les populations
et les dirigeants de ces Etats.
Dans cette anàlyse descriptive,
nous tairons
volontairement les radios internationales africaines.
Leur ex-
ploitation est plus un élément de prestige pour les nouveaux
Etats qu'wn instrument de politique culturelle indépendante.
En conséquence,
nous entendcns. par stations internationales,
l'ensemble des radios figurant sur notre "tableau des émetteurs
à destination de l'étranger"
(P.
~).
Cette distinction que
nous faisons est dictée par un souci de clarification et de
méthode d'approche.
A)
L'écoute des stations africaines
Si l'on en croit les résultats,
72 % (77/107)
de nos auditeurs écoutent qumtidiennement les radios africaines
pour leurs informations
(tableaux 19 et 20).
Cette proportion
est importante et montre que l'évolution contemporaine de
la
"société" contenue dans notre "sondage" traduit une certaine
aspiration à l'ouverture
sur le monde extérieur.
En revanche,
22 % (24/107) disent se contenter

577
exclusivement des nouvelles diffusées par Radio OUAGADOUGOU.
On peut se demander si nombre de ces auditeurs ne constituent
pas le lot des infortunés qui n'ont pas les moyens techniques
et intellectuels de s'adonner à l'écoute des stations continen-
tales.
En toùt état de cause,
cette affirmation peut @tre pré-
sentée de deux manières
:
ces fidèles irréductibles sont probablement ceux qui
déclarent @tre "très bien informés" sur le plan des informations
nationales.
-
cette frange d'auditeurs regroupe peut-@tre ces audi-
teurs qui manifestent un chauvinisme enthousiaste dès l'instant
qu'ils se savent "branchés" sur les longueurs d'ondes de la sta-
tion voltaique.
-
ou alors s'agit-il simplement d'un comportement
de
classe.
Par ailleurs,
l'utilisation de la langue fran-
çaise reste l'instrument de liaison entre les auditeurs voltai-
ques et les radios continentales.
74 % (57/77) de ceux qui
captent régulièrement les stations africaines en suivent
les
émissions en français.
Et 22 % (17/77) prétendent le faire en
français et en langues africaines.
En fait i l ne peut s'agir
que des langues parlées dans les pays limitrophes de la
Haute-Volta que certains de nos compatriotes pratiquent aisément.
S'agissant des stations africaines les
plus
citées dans notre échantillon,
l'ordre d'importance est le
suivant
- TOGO
(LOME
et LAMAKARA)
48 fois
2 -
COTE-D'IVOIRE
(ABIDJAN)
:
42 fois

578
3 -
GUINEE
(CONAKRY)
26 fois
4 -
MALI
(BAMAKO)

26

fois
5
DAHOMEY dit BENIN (COTONOU)
.
20

fois
.
6 - NIGER
(NIAMEY)
14

fois
7 - ZAIRE
(KINSHASA)
:
8 fois
8 -
NIGERIA
6 fois
A la lumière de ces indications, on constate
le triomphe des stations des pays limitrophes de la Haute-Volta
Togo, Cete-d'Ivoire, Mali, Dahomey, Niger.
Pratiquement donc,
les radios des Etats voisins sont
plus ou moins assez écou-
tées par nos auditeurs.
A ce sujet on p~ut faire deux remarques
- le Ghana, Etat voisin anglophone, est très peu cité
en dépit de son complexe radiophonique important.
On peut pen-
ser qu'il s'agit là d'une résultante du facteur linguistique.
- la station guinéenne arrive en bonne position bien
qu'étant située à près de 1 500 kilomètres de OUAGADOUGOU.
Cet
exploit de Radio CONAKRY peut @tre expliqué par la conjugaison
de deux facteurs
* la propagande politique. savamment diffusée
par cette station tend à faire accréditer l'idée que'elle tra-
vaille à la mise en valeur de la culture négro-africaine.
En
outre les discours politiques à caractère progressiste suscitent
un cerain enthousiasme chez nos auditeurs assoiffés de change-
ment et de démocratie sociale.
* le malinké, langue guinéenne la plus utilisée
à la radio, est étroitement apparentée au bambara du Mali, lui-
meme assez parlé en Haute-Volta.
En définitive le facteur linguistique est

579
fondamental.
Il intervient considérablement dans
.. le choix
des stations continentales.
E)
L'écoute des stations internationales
Sur la totalité des auditeurs disant écouter
les stations africaines, 82 ~ (63/77) déclarent écouter aussi
les radios internationales
-pour leurs informations quàtidien-
nes
(tableau 21).
Par contre,
sur les 22 ~ (24/107) qui n'écou-
tent pas les stations afric~ines, 42 % (10/24) d'entre eux sui-
vent cependant les émissions d'information des radios i~terna­
tionales.
Au total,
i l y a plus d'auditeurs voltaïques
pour les grandes stations internationales que pour les stations
africaines.
75 ~ (80/107) contre 72 ~ (77/107).
L'explication de ces tendances que nous enre-
gistrons tient au fait que les stations lointaines exercent des
influences diverses que nous développerons plus loin.
Aussi
parmi les justifications données
par les personnes interrogées
on retrouve les arguments suivants
(tableau 23)
:
-
meilleurs programmes
bonne réception technique
-
convenances
horaires.
Quant aux stations les plus citées, on relève
l'importance des démocraties occidentales dans les habitudes
d'écoute.
-
La Voix de l'Amérique
citée
66 fois

saD
2
Radio France Internationale
citée
64 fois
3
British Broadcasting Corporation
"
24
"
4
Radio Moscou
"
1 2
"
5
La Voix me l'Allemagne
"
6
"
Les stations occidentales paraissent avoir
les faveurs de l'auditoire voltaïque et ceci pour plusieurs
raisons
1° -
A en croire les remarques faites par les uns et
les autres,
les informations que diffusent Radio oUAGA ont
de
nombreuses insuffisances que comblent les stations internationales
-
"la radio dans notre pays diffuse les nouvelles
avec retard.
Ailleurs on les apprend plus vite"
-
"les nouvelles internationales sont mal dévelop-
pées.
Elles ne sont pas assez documentées"
"notre radio est tuoujours en retard sur les in-
formations africaines"
-

ne lire que
des dép@ches on ne peut que mal
informer les auditeurs"

Les moyens techniques mis en oeuvre par les grandes
puissances s'avèrent efficaces sur le plan de l'écoute radio-
phonique
3° -
Les Etats africains se livrent à une certaine con-
currence radiophonique.
Chaque Etat aspire alors à plus de
puissance.
En conséquence de quoi les habitants de certaines
régions frontalières n'écoutent que les stations des pays voi-
sins ou celles des pays développés.
4° -
Les programmes des radios internationales sont
"savamment" dosés
(musique,
jeux-concours ••• ) et la rapidité

581
dans la diffusion des nouvelles font que certains Voltaiques y
trouvent ce que Radio Ouaga B escamoté ou occulté.
5° - Les survivances des attaches culturelles nées du
fait colonial.
Le mythe de la France et de la puissance écono-
mique des Etats Unis explique partiellement l'attrait des audi-
teurs vers l'information de type libéral.

~"
-.
582
C h a p i t r e
5 e c o n d
Con som m a t i o n
Rad i
0
p h 0 n i
g u e
e t
m i l i
e u
s o c i
0-
c u l t
u r e l
Encore une fois,
ce chapitre ainsi dénommé
n'a pas pour objectif de révéler de façon très
précise quelles
sont les classes ou catégories sociales qui fournissent le plus
grand contingent d'auditeurs.
Cette prudence que nous avons
vise à ne pas induire nos lecteurs en erreur en leur livrant
des stéréotypes.
Autrement dit,
nous ne trancherons pas ici de
façon irrémédiable tant nous sommes persuadé que la vérité
en
la matière est extrêmement difficile à cerner.
Nous parviendrons à des faits sympt8matiques
des différents milieux sociaux et ceci nous permettra de
voir
si le poste-récepteur, les programmes et les attentes exprimées
présentent des variations importantes.
ID/
Le
cas
des
cultivateurs
A)
La
pratique
de
la
Radio
Dans ce milieu des traditions et des conditions
d'existence particulièrement pénibles 45,45 % (5/11) considé-
rent encore le poste-récepteur comme un luxe contre seulement
18 % (2/11) qui l'admettent comme une
;nécessité.
Pourtant 73 % (8/11) des cultivateurs interro-
gés disent @tre en possession d'un
poste-récepteur.
Ce pour-
centage laisse penser qu'une bonne partie du monde rural aspire

583
de plus en plus à la consommation radiophonique.
Une situation
résultant peut-~tre de l'émergence d'une nouvelle mentalité
dans nos campagnes.
Quant à l'habitude d'écoute,
elle commence
à
entrer dans les moeurs.
Pour l'instant elle ne semble pas at-
teindre la moyenne des pratiques urbaines, mais reste promet-
teur.
36 % (4/11) disent avoir l'habitude d'écouter la radio
jour et nuit et 27 % (3/11) plutOt seulement la nuit.
Ces données pourraient constituer un démenti
formel à la thèse généralement répandue selon laquelle les
paysans africains,
peu instruits,
et doté de peu de pouvoir,
s'exposent à l'écoute des programmes radiodiffusés.
B)
L'information et la réaction des cultivateurs
Sur le plan des informations nationales diffu-
sées par Radio-OUAGADOUGOU,
la majorité de ce groupe s'estime
"plutOt bien informé"
s 64 % (7/11).
Cependant,
au sujet des
nouvelles africaines,
73 % (8/11) se considérent comme "très
mal informés".
Est-ce un repli sur soi ou le manque d'ouvertu-
re aux problèmes extérieurs 7
Est-ce une désaffection par rap-
port au traitement ou au contenu de cette actualité?
Il
ne
faut pas perdre de vue les conditions d'existence de nos culti-
vateurs,
quotidiennement en butte à des difficultés matérielles,
morales ou autres concernant leur propre survie.
Ce fait méri-
te dl~tre relevé,
car i l influe sur les désirs de ce groupe en
matière d'informations internationales.
Cette hypothèse paraît vérifiée
quoique mal

584
informés sur les problèmes africains par la ramio de leur ~ays,
73 % (8/11) des cultivateurs déclarent ne pas recourir à d'au-
tres stations continentales pour leurs informations.
Cependant
i l faut tenir compte d'un fait plus important: les barrières
linguistiques
sont plus nombreuses
pour les auditeurs non al-
phabétisés.
En effet les possibilités de chmisir ou d-é-
couter les nouvelles dans les stations désirées sont très
limitées pour cette catégorie de la population.
La significa-
tion ~e ce drame socio-culturel est rendue par 64 % (7/11) de
paysans. qui disent ne pas savoir quel type d'émission ils é-
coutent dans les radios extérieures.
Et les 36 % (4/11) restant
prétendent y entendre des rubriques de divertissement.
A
la
lumière de ces indications,
on peut estimer que les radios é-
trangères,
loin de modifier les appartenances culturelles,
ren-
forcent les barrières et obstacles difficillement franchissables
pour nos pqysans qui ne possèdent pas les clefs d'accès.
C)
Langues locales et Radio Rurale
Interrogés sur la proportion des langues loca-
les à la radio,
73 % (8/11) la jugent équitablement répartie.
Ce résultat peut paraître satisfaisant pour la station voltai-
que mais i l convient de préciser que l'origine géographique
des répondants peut avoir joué en faveur de ce point de vue.
Car les paysans des localités dont la langue'
est peu ou pas
utilisée'
sur les antennes de la radio nationale seront proba-
blement portés à trouver injuste ou insuffisante la proportion
actuelle.

585
L'écoute régulière des programmes en langues
locales atteint son plus haut point dans le monde rural 82 %
(9/11) et 18 % (2/11) disent les suivre parfois.
En conséquen-
ce,
dans notre étude de cas spécifique,
personne ne semble igno-
rer l'existence des émissions rurales;
ce qui pourrait suggérer
que le phénomène radio s'installe ou s'est déjà installé dans
les esprits de nos cultivateurs.
A la question de savoir si les informations en
langues voltaiques donnent ou non satisfaction,
ils sont quasi-
ment unanimes pour répondre par l'affirmative
:91 % (10/11).
Une
attitude
qui rompt avec certaines critiques généralement
émises dans d'autres milieux sociaux au sujet de
'ce type
de
programmes.
Cette attitude favorable vis-à-vis des émis-
sions en langues locales se traduit encore par
82 % (9/11) de
ce groupe d'auditeurs qui
jugent la Radio Rurale "réellement
tournée vers les problèmes ruraux" contre 18 % (2/11) qui la
trouvent "pas assez préoccupée de leurs problèmes".
C'ast donc
dans le monde rura2que la Radio Rural paraît, logiquement,
@tre le plus appréciée puisque,
par ailleurs,
82 % (9/11)
de
cultivateurs estiment qu'elle "contribue au développement éco-
nomique".
En revanche,
dans un tout autre domaine,
en
l'occurence la radio scolaire,
% (1/11) prétend se livrer à
une écoute régulière contre 55 % (6/11) qui disent ne jamais
suivre cette production radiodiffusée.
Encore une fois,
le
conditionnement et l'analphabétisme excluent les m@mes audi-
teurs.
D'ailleurs dans leur majorité,
ils considèrent que la
Radio Scolaire ne concerne que "quelques uns" dans notre

586
société 55 % (6/11).
A un
autre niveau
plus g~n~ral, les cultiva-
teurs sont unanim es
à 100 % (11/11)
pour estimer que la ra-
dio est favorable à la politique gouvernementale.
S'agissant de tout ce qui est diffus~ par
la
voix des ondes, cette fraction du monde rural ne semble pas en
attribuer la responsabilité uniquement aux autorités politiques.
Celles-ci
SOAt
bien
citées mais en association avec'
les
journalistes et le directeur de la station. (36 % soit 4/11). En-
suite ils évoquent et soulignent le rele des communicateors
(18 % soit 2/11) ou celui des politiques et des journalistes
(18 % soit 2/11).
Vis-à~vis de l'islam et du christianisme, ils
sont 91 % (10/11) pour juger la Radio voltaique favorable à ces
deux religions.
Un tel jugement dans le milieu rural paratt
significatif car 64 % (7/11) des paysans interrogés considérent
que la radio est favorable aux traditions de notre pays.
Cet
écart numérique entre les coutumes et les deux religions, s'il
était vérifié à une plus grande échelle, impliquerait que le
monde rural a conscience du péril progressif de nos cultures lo-
cales.
En définitive, le monde rural rencontré
se
comporte selon les intér@ts de son groupe, attend,
beaucoup de
la radio en dépit des insuffisances de cette dernière à son
égard.
Les paysans aspirent à la possession de poste-
radio~' non seulement pour entendre diffuser leurs chansons po-
pulaires mais aussi pour suivre tous les programmes de la Radio

587
Rurale et enfin apprendre ce qui se passe à OUAGADOUGOU.
Car
les nouvelles locales,
restent encore véhiculées par les con-
versations,
les marchés,
les envoyés de chef et de l'adminis-
tration.
Il faut souligner que la radio reste en milieu
rural un moyen aux mains des hommes,
où l'écoute reste relati-
vement peu ouverte aux femmes.
D'ailleurs celles-ci de par
leurs activités domestiques ont rarement le temps matériel, ni
m@me autant d'occasions qu'ont les hommes,
d'écouter la radio.
"Il s'ensuit que m~me les émissions d'éducation féminine sont
plus écoutées par les
hommes que par les femmes.
Nous avons
pu constater, d'ailleurs,
que ceux-ci ne font rien en général
pour favoriser l'écoute de la radio par les femmes"
(1).
Cer-
tains d'entre eux allant jusqu'à prétendre que les émissions
féminines radiodiffusées contribuent à instaurer l'instabilité
dans les foyers.
Autrement dit,
le poids de la tradition est
considérable et fait que les femmes sont
génées de trop
se
familiariser avec la radio.
lra/
Le
groupe
des
fonctionnaires
Il ne s'a gi t
·ici ni des cadres supérie urs,
ni
de la catégorie de hauts fonctionnaires que secrète la fonction
publique.
Dans ce groupe,
nous entendons les petits fonction-
na ires
:
commis,
agents,
techniciens et cadres moyens ••• Leur
niveau socio-culturel oscille entre le B.E.P.C. et le cycle
(1) Société MARCOMER "La Radio éducative en Afrique Noire : la
Haute-Volta"
Paris
1976,
C.E.A.N. de l'I.E.P. de Bordeaux
R
HV
p.
154.
367
16

588
court de l'Enseignement supérieur.
Cette précision faite,
examinons à présent la
relation entre cette catégorie d'auditeurs et la radiodiffusion.
A)
La pratique de
la
Radio
Dans ce milieu relativement "nanti" par rap-
port à la masse des cultivateurs,
près de 93 % (25/27) disent
posséder un poste-récepteur.
L'observation empirique montre
en effet que le statut de fonctionnaire implique socialement
un minimum d'équipement dont la jouissance d'un poste-radio à
son domicile.
Le groupe de fonctionnaires interrogés consi
dère que la radio est une nécessité dans la société contempo-
raine:
74 % (20/27) et 15 % (4/27) la définissent à la fois
comme une nécessité et un compagnon de tous les jours.
Cet attachement ou plut6t cette relation étroi-
te avec le medium rend son utilisation quasi-permanente car
81
% (22/27) allument jour et nuit leurs récepteurs contre seu-
lement 11 % (3/27) qui l'utilisent plut6t le jour.
On peut
donc penser que dans le milieu des fooctionnaires,
l'écoute de
la radio fait partie de l'habitude; surtout que 96 % (26/27)
affirment allumer leurs postes le matin dàs leur réveil.
A cet
instant de la journée,
ils constituent les plus grands consom-
mateurs de programmes radiodiffusés.
Cependant,
ce groupe de fonctionnaires n'at-
tend pas de la radio le m@me type d'émissions: 26 % (7/27)
mettent l'accent sur les informations et la culture, 41
%
(11/27) attendent à la fois des informations, de la culture et

589
de la distraction.
B)
L'information et les réactions des fonctionnaires
De m@me,
sur le plan des informations nationa-
les radiodiffusées,
30 % (8/27) s'estiment "très mal informés"
contre 33 % (9/27) qui pensent lHre "très bien informés".
Par
ailleursj
11
% (3/27) se disent "plut8t bien informés" et 22 %
(6/27) conviennent qu'ils sont "plut8t mal informés".
Au total,
52 % (14/27) s'estiment plus ou moins mal informés contre 44 %
(12/27)
qui se déclarent plus ou moins satisfaits des informa-
tions nationales qui leur sont présentées.
Au niveau des informations africaines, on re-
trouve à peu près le même rapport.
Ainsi 48 % (13/27)considè-
rent être plus ou moins mal informés contre 44 % (12/27) qui
expriment une opinion contraire.
Les informations figurent en tout caS parmi
les émissions les plus suivies.
A tel point que 89 % (24/27)
déclarent écouter d'autres stations africaines pour leurs nou-
velles d'actualité.
Est-ce réellement par intér8t,
par curio6
sité ou par habitude?
Est-ce l'heure qui constitue l'élément
décisif?
On a peine à le dire ici.
Tout ce que l'on peut
affirmer,
c'est que le journal radiodiffusé apparatt comme l'a-
1iment le plus nécessaire à tous les fonctionnaires.
Il cons-
titue l'émission la plus recherchée dont la fréquence d'écoute
atteint le matin et le soir un taux de 63 % (17/27) ce qui est
considérable.
Dans ce groupe social, les stations africàines

590
sont donc plus ou moins bien écoutées: en moyenne 48 % (13/27)
attendent des informations,
19 % (5/27) de l'éducation et de
la culture et 30 % (8/27) de la distraction.
Le taux de rejet
des programmes dits de culture reste donc important et l'on
peut se demander si finalement,
la recherche des journaux d'in-
formation- n'est pas une simple satisfaction passive.
En
d'autres termes,
l'écoute des rubriques d'information ne fait
que ratifier peut-@tre la contrainte du statut de fonctionnaire
et devient un index de conformité et de prestige.
En outre,
justifiant la recherche des stations
étrangères, 30 % (8/27) évoquent les meilleurs programmes, et
les autres un concours de raisons techniques,
de convenances
horaires et de considérations linguistiques.
Ce sont les compesants
de ce milieu social
qui soulignent davantage la qualité des programmes des radios
internationales en en faisant ainsi leur cible de prédilection.
On peut penser que l'état actuel d~s productions radiophoniques
de Ouagadougou ne peut totalement les satisfaire
Ces fonc-
tionnaires sur les problèmes d'actualité ont besoin d'autre
chose que le quotidien radiophonique de leur station nationale.
C)
Les
-fonctionnaires,
les langues locales et la
Radio
Rurale
Ce groupe de fonctionnaires n'est pas indiffé-
rent à la situation des langues locales à la radio.
Il ne sem-
ble pas leur accorder l'importance que l~i attribue le monde
rural
mais ce groupe reste tout de même attaché au sort rése-
vé aux langues du terroir.

591-
A propos de la proportion actuelle des langues
nationales utilisées à la radio,
56 % (15/27) la jugent juste
ou suffisante contre 44 % (12/27) qui trouvent cette situation
injùste ou insuffisante.
Comme ailleurs,
on retrouve les diver-
gences habituelles lorsqu'il s'agit d'apprécier les fondements
des forces linguistiques à la radiodiffusion.
Pourtant 19 % (5/27) seulement des fonctionnai-
res interrogés écoutent "souvent" les programme~ radiodiffusés
en langues locales contre 70 % (19/27) qui disent les suivre
"parfois".
Ces auditeurs donnent l'impression d'appartenir
à
un groupe culturel dont les préoccupations et les centres d'in-
térêt divergent fondamentalement avec ceux
des masses rurales.
Ils sont 56 % (15/27) pour estimer que la Radio Rurale n'est
pas assez "tournée vers les problèmes rüraux contre 33 % (9/27)
qui la trouvent réellement préoccupée des condititons de vie en
brousse.
En consé~uence,
les fonctionnaires se trouvent être plus
exigeants
que les auditeurs les plus concernés par ces émis-
sions spécifiques.
On peut alors prétendre ~ue les désirs mani-
festés
par les auditeurs en matière de radio rurale s'articulent
sur des axes différents selon les catégories socio-profession-
nelles.
Malgré tout,
i l faut nuancer cette suggestion car par
ailleurs 74 % (20/27) croient que la "Radio Rurale contribue
au développement économique" contre seulement 15 % (4/27).
Ce dernier résultat semble signifier que mal-
gré certaines réserves émises sur les progr~mmes en langues
locales, le groupe de fonctionnaires interrogés a, majoritaire-
ment,
une opinion favorable de cette institution.

592
Si l'on compare l'audience potentielle de la
Radio Rurale à celle de la Radio Scolaire, on constate que cet-
te dernière est moins intégrée dans les publics:
26 % (7/27)
en écoutent souvent les émissions;
52 % (14/27) le font ~ar­
fois et 22 % (6/27) ne le font jamais.
Le statut social sem-
ble influer sur l'écoute des émissions scolaires mais dans
le
sens inverse:
plus l'auditeur est "cultivé",
plus i l semble se
démarquer de cette méthode pédagogique.
Mais cette indication
demande encore à @tre vérifiée puisque 52 % (14/27) de ce grou-
pe de fonctionnaires admettent que la Radio Scolaire "concerne
tout le monde" contre 44 % (12/27) qui pensent qu'elle s'adres-
se à un public . spécialisé.
D'une façon plus générale, 93 % (25/27) des
fonctionnaires de notre échantillon jugent la radio favorable
à la politique gouvernementale.
Remarquons que sur
cette o-
rientation précise les cultivateurs sont plus unanimes pour
traduire la m@me opinion
(100 %).
S'agissant de l'action d e i la radio par rap-
port à nos traditions 70 % (19/27):;
la jugent favorable contre
22 % (6/27) qui ne partagent pas cet avis.
De m@me,
les fonctionnaires sont encore nom-
breux 89 % (24/27) pour dire que la radio est favorable à l'is-
lam et au christianisme~
A la question de savoir qui est responsable de
ce qu'on dit à la radio voltaïque,
3D % (8/27) pensent que la
responsabilité en incombe d'abord aux autorités politiques, au

593
directeur et aux politiques 15 % (4/27), au directeur de la
station 11 % (3/27), aux auditeurs 11 % (3/27), aux politi-
ques, aux journalistes et au directeur 11 % (3/27).
Ces réponses différentes révèlent la difficul-
té de l'opinion publique de situer plus clairement la responsa-
bilité de chacun des acteurs politiques et techniques dans les
programmes proposés aux auditeurs.
Si la classe politique est
désignée comme premier responsable,
i l reste que le r8le et la
place du journaliste ne sont pas rigoureusement cernés
111 0 /
Le groupe des étudiants
Le troisième exemple porte sur les étudiants.
Leur niveau socio-culturel étant relativement élevé par rap-
port à la moyenne des fonctionnaires,
nous avons cru utile d'a-
nalyser leurs comportements.
Comme dans
les deux exemples
précédents i l s'agit de
fournir ~ux lecteurs des indications de
tendance sur cette catégorie de la jeunesse voltaïque.
A)
La pratique de la radio dans le milieu des étudiants
Ce groupe social en raison même de sa jeunesse
semble plus porté à la curiosité,
à une plus grande utilisation
des postes-radios.
La plupart des étudiants questionnés possèdent
personnellement un poste-récepteur 83 % (15/18) et 67 % (12/18)
le considèrent comme une nécessité.
On peut constater,
compa-
rativement aux groupes sociaux que nous avons analysés

594
précédemment, gue le niveau socio-culturel paraît @tre le fac-
teur le plus déterminant dans la structure de la demande radio-
phonique en Haute-Volta.
Ces jeunes,
peut-@tre plus habitués
à la radio parce-que celle-ci existait déjà dans leur premier
gge,
tendent à faire de l'écoute des programmes une activité
sociale.
En effet,
56 % (10/18) disent allumer leurs postes le
jour et la nuit et 28 % (5/18) le font plut6t la nuit.
Ce qui
ramène le taux de "fréquentation" quotidienne à 83 % environ.
Si l'on en croit nos unités de sondage,
l'al-
lumage matinal de la radio devient un réflexe de plus en plus
acquis: 89 % (16/18) captent une ou plusieurs stations dès
leur réveil.
Au niveau de ces
étudiants interrogés,
on peut
estimer que la Radio,
gr~ce à la révolution du "transistor" est
devenue
un élément permanent dans leur vie.
Ses émissions sont
consommées par l'ensemble de ce groupe mais très diversément.
Ainsi 50 % (9/18) attendent de la Radio à la
fois
des informations,
de la culture et la distraction
22 %
(4/18)
des informations et de la culture; 17 % (3/18) des in-
formations.
Celles-ci
(les informations) sont,
apparemment, le
dénominateur commun des attentes exprimées par cette fraction
des auditeurs~
Au fond la façon dont les attentes ont été ar-
ticulées traduit une façon d'appréhender les faits et les be-
soins.
Nous pensons qu'elle exprime des divergences flagrantes
au sein de ce groupe au "niveau d'instruction supérieur:.
A
ce propos,
on peut prétendre qu'au fur et à mesure que l'on
,
monte dans la hierarchie des catégories socio-culturelles d'ap-
partenance, au fur et à mesure les auditeurs se scindent en
plusieurs groupes ou sous-groupes de comportements différents.

595
B)
Les étudiants et les informations radiodiffusées
S'agissant de l'appréciation des informations
nationales radiodiffusées, on retrouve ici le reflet de la ten-
dance générale: à peu près 61 % (11/18) se considèrent ~tre
plus ou moins mal informés contre 39 % (7/18) qui croient @tre
plus ou moins bien informés.
Mais en ce qui concerne les nouvelles inter-
africaines, on observe les résultats inverses soit 56 % (10(18)
pour se dire plus ou moins bien informés contre 44 % (8/18) qui
pensent le contraire.
Dans tous les cas, le désir d'@tre informé,
la recherche de la confrontation des opinions, le refus d'une
information à sens unique paraissent ~tre la justification
de
l'écoute radiophonique vécue par ces auditeurs qui vont recou-
rir aux stations étrangères.
Dans ce groupe d'étudiants 67 % (12/18) décla-
rent suivre également les informations d'actualité sur d'autres
radios africaines contre 17 % (3/18) seulement qui se contentent
uniquement de Radio OUAGADOUGOU.
Il faut pr~ciser que seuls
39 % (7/18) suivent uniquement des informations sur les radios
extérieures et 44 % (8/18) des émissions distractives et des
informations.
Il est alors une règle qui paraît s'imposer.
Elle veut que la recherche de l'information soit cumulative et
qu'elle sait cumulative dans taus les domaines.
Ces auditeurs
qui disposent d'un capital culturel et
linguistique s'adonnent
plus aisément à l'accumulation des informations sur'
les

596
événements par le biais des radios étrangères.
C'est une rè-
gle dont i l faut situer l'importance car elle se retrouve à
partir d'un certain seuil socio-culturel.
Cette observation semble si vrai
que 72 %
(13/18) recourent
aux stations internationales pour "entendre 1
les meilleurs programmes ll notamment les rubriques d'information.
C)
Les programmes de Radio Rurale et les étudiants
Le groupe des étudiants juge assez sévèrement
la proportion des langues locales à la radiodiffusion.
61
%
(11/18) la trouvent injuste ou insuffisante tandis que seule-
ment 28 % (5/18) admettent que la situation actuelle est équi-
table.
Il faut évoquer ici le fait que l'appréciation d' "injus-
te" ne présente pas un contenu homogène dans ce milieu.
Cer-
tains éléments relèvent la non représentation des langues plus
ou moins minoritaires,
d'aucuns,
au contraire,
exigent plus de
temps pour tel parler local.
Autrement dit,
sur le terrain des
êquilibres linguistiques,
i l apparaît que les réactions sont
souvent entachées de subjectivisme et de régionalisme déguisés
ou manifestes.
Ces exigences n'excluent pas des discordances
entre la critique théorique et la pratique de ce groupe social
ainsi 22 % (4/18) seulement avouent écouter "souvent" les pro-
grammes en langues locales alors que la grande majorité,
soit
78 % (14/18) ne les suit que "parfois".
En réalité cette dis-
cordance résulte probablement de celle que l'on trouve généra-
lement entre la culture reçue par l'école et les moyens de com-
municœtion modernes.

597
Pour terminer sur la Radio Rurale,
notons
que 50 % (9/18) de notre groupe d'étudiants estiment qu'elle
contribue au développement économique et tout le reste pense
tout à fait le contraire
(33 % soit 6/18) ou se déclare sim-
plement sans opinion
(17 % soit 3/18).
La radio scolaire paraît
@tre la plus défa-
vorisée dans le milieu
des étudiants: 28 % (5/18) lui sont
fidèles à
l'écoute et 67 % (12/18) disent
suivre parfois ses
émissions.
Aussi estiment-ils à 72 % (13/18) que la radio sco-
laire concerne l'quelques-uns" et non l'ensemble des auditeurs.
Ce jugement implacable explique en partie le retrait relatif
de ces étudiants par rapport à cette gamme d'émissions.
Enfin sur un autre plan plus général,
94 %
(17/18)
des étudiants affirment ~ue la Radio est favorable au
gouvernement.
Mais tentant de sérier les responsabilités dans
le traitement
et l'orientation des messages radiodiffusés,
33 % (6/18) désignent les autorités politiques; 11 % (2/18)
les awditeurs, 11 % (2/18) les Journalistes, 11 % (2/18) les
politiques et les Journalistes,
11 % (2/18) les politiques et
le directeur •••
Encore une fois le rOle des communicateurs
professionnels paraît mal compris m@me si la tendance à assi-
miler politiques et journalistes
: n'est pas primordiale com-
me dans certains Etats africains.
Enfin,
83 % (15/18) jugent la Radio générale-
ment favorable à l'islam et au christianisme mais vis-à-vis de
nos traditions,
seulement 56 % (10/18) analysent favorablement
son action contre 39 % (7/18 qui la conçoit négativement.
On

598
peut craindre que la majorité de ces auditeurs ne soit amenée
à cette conclusion au nom du tourisme culturel que propose ré-
gulièrement Radio OUAGADOUGOU au cours de ses tournées ou sim-
plement par l'intermédiaire des enregistrements sonores.
Ivoi
Les indications de tendance relatives au milieu socio-
culturel
Après cette observation que nous venons de
faire sur les exemples de catégories socio-culturelles,
on
peut conclure que la pénétration de la radio selon le statut
social est probablement effective en Haute-Volta.
A l'heure actuelle,
cette écoute radiophoni-
que n'est pas encore,
à notre avis,
dans sa phase de
maturi-
té totale ;
car elle est plut8t en train de se généraliser,
davantage en ville que dans les zones rurales.
Dans les campagnes,
i l ressort que la radio
est encore dans sa phase d'utilisation pionnière, c1est-à-dire
que l'écoute reste encore un acte plus ou moins public ou plus
ou moins collectif
avec les amis et les voisins.
Si les struc-
tures sociales expliquent partiellement ce type de pratique
collective,
force est de reconnaître que l'usage de
: la radio
reste plut8t un luxe,
le symbole d'une certaine évolution so-
ciale.
Raisonnablement on peut affirmer que la radio est en-
core loin d'atteindre un seuil de saturation dans notre pays.
En ce qui concerne le niveau d'instruction,
chaque groupe que nous venons d'observer
(du cultivateur à l'é-
tudiant)
semble avoir une position critique vis-à-vis de la

599
radiodiffusion,
tant sur l'objectivité des messages que sur la
qualité générale des programmes.
Dans l'ensemble,
le niveau
socio-culturel joue énormément sur la
consommation des pro-
grammes radiophoniques notamment sur les préférences des audi-
teurs.
A travers notre enqu@te particulière,
i l res-
sort par exemple que l'information de nature internationale
est surtout désirée par les fonctionnaires
et les étudiants,
les cadres supérieurs.
En revanche,
l'information de caractè-
re national est plut6t désirée par les cultivateurs, les ou-
vriers et une partie des fonctionnaires.
La tendance que l'on peut observer est donc
que le besoin que l'on a des informations en matière interna-
tionale,
nationale ou locale est intimement fonction du statut
social et du niveau socio-culturel.
Autrement,
l'information
est voltaique dans les couches et classes sociales opprimées
et elle devient mondiale au niveau de la petite-bourgeoisie.
En outre,
la consommation radiophonique est
selon nous,
influencée par la structure familiale.
Si l'on se
réfère aux résultats* exposés plus haut,
on peut avancer que
la constitution d'une famille et son accroissement en Haute-
Volta entraîne des modifications importàntes dans l'utilisation
du revenu familial et dans l'emploi des temps dits de loisir.
En effet,
l'accès des radios lointaines par exemples est fonc-
tion de la qualité et de la puissance du poste-radio donc des
dépenses~que l'on fait pour son acquisition.
Enfin les raisons de toutes ces discriminations
* Cf. le tableau 3 dans le
chapitre précédent

600
devant la consommation radiophonique
(informations et divertis-
sement notamment)
trouvent leur source dans la structure de la
société contemporaine et d~ns l'inégalité que l'on découvre à
tous les niveaux de l'appréhension du réel en Haute-Volta,
(iné-
galité devant le travail,
la justice,
l'école,
le pouvoir
d'achat ••• ).
vol
Schématisation du système de communication radiophonique
en
Haute -Volta
Après avoir décrit l'institution de la Radio-
diffusion et de son environnement socio-culturel,
après avoir
cerné plus ou moins le contenu des messages dans notre seconde
partie,
puis enfin tenté d'analyser les réactions d'un certain
auditoire en Haute-Volta,
nous croyons utile de schématiser ici
le système de la communication radiophonique tel que nous
le
voyons.
Par cette présentation laconique,
nous n'en-
tendons pas circonscrire tous les problèmes psycho-sociologi-
ques.
L'essentiel est de mettre en relief les mécanismes de
base mais en fonction de notre étude précédente.
En effet, les publics que nous venons d'obser-
ver réagissent différemment
(et dans certains cas pas du tout)
sur l'émetteur.
Plut8t que de nous livrer ici à une approche
trop théorique et complexe,
nous avons préféré simplifier notre
raisonnement au risque de déformer considérablement notre mes-
sage.
Le rayonnement du message radiodiffusé
dans les paliers

601
de la réalité sociale africaine nous semble obéir plus ou moins
à notre schéma.
Schéma simplifié de la communication de masse appliqué
au
processus de la communication radiophonique en HAUTE - VOLTA (1).
,
Création des pro gram- V
r - - - - - - - - - - - - - I l
r
mes ra d io
I é l ' - - - - - - - - - - - .
(SOURCE)
Règles sociales
Facteur socio-
culturel
\\ )---------------- /f
Censure gouvernemantale
et auto-censure
"rrJ
'il
rrJ
o
Message ~adiopho­
t:rJ
):>
~
nique
n
u
A
«
CANAL
c:1
o
w
W
IJ..
RECEPTION
Leaders de grou-
Interprétation
pe ou dl opinion
~
CENSURE~ individuelle ou
socio-culturelle
MESSAGES
INFLUENCES

602
(1)
Au niveau de la création ou de la source,
nous entendons
l'intervention de la conception:
producteurs,
réalisa-
teurs,
journalistes.
Ces derniers subissent un certain
nombre de contraintes qui sont les empreintes de leur pro-
pre milieu,
de leur formation et de leurs convictions po-
litiques.
Ce sont les facteurs socio-culturels ainsi
que
les règles sociales
(l'ensemble des normes) dont nous par-
lions plus haut
(Cf.
notre première partie).
Cette source est chargée de mettre l'informa-
tion en code.
La censure: i l s'agit ici des refus opposés
par le gouvernement à la diffusion de certaines nouvelles
(par exemple les travaux de l'opposition parlementaire ou
des centrales syndicales).
L'auto-censure consiste, pour les journalistes,
à ne prendre aucun risque pouvant entraîner des sanctions
disciplinaires dans la sélection de l'information.
Ainsi
ils refuseront de leur propre chef à développer un point
de vue anti-clérical ou anti-islamique.
Le message est l'ensemble des symboles qui
voyagent de la source aux destinataires.
Ce sont des élé-
ments de connaissance transmis par la radio.
Au niveau de la réception, les auditeurs déco-
dent le message en fonction des facteurs
subjectifs:
intervention de l'état d'Sme et du milieu socio-culturel.
Il y a donc une forme de censure différente de celle que
l'on rencontre au niveau de l'élaboration du message.
C'est une question d'interprétation individuelle.
Le feed-back
est le retour du message {névi-
tablement déformé par les auditeurs vers son créateur ou
la source.
C'est en l'occurence l'objectif de notre ques-
tionnaire.
Cette enqu@te a fait apparaître que le feed-
back positif ou négatif était fondé non seulement sur le
vécu et l'expérience
(ce que SCHRAMM appelle le feed-back
par inférence)
mais aussi sur les besoins du milieu social.
Par rapport aux milieux socio-culturels que
nous avons examinés plus haut,
nous pensons que l'on
peut en déduire que le feed-back est quasiment un moyen
de classe.
Pour les cultivateurs, la communication radio-
phonique est davantage à sens unique en ce sens précis
qu'elle est sans feed-back.
En d'autres termes~ le monde
rural voltaique ne dispose pas d'organe de feed-back*,
c'est-à-dire les moyens d'informer.
l'émetteur
sur ses
réactions.
Cette absence de
moyens de r'gulatien
c
si-
gnifie probablement que la source et son environnement
contraignant n'ont pas le souci d'ajuster leur action en
direction de cette catégorie sociale.
Dans ce milieu, le
schéma de
Lasswell "qui dit quoi à qui avec quel effet"
paratt adapté.
Mais pour éviter de pécher par enti-con-
formisme,
disons que le feed-back y est plut8t difficile.
*A ce sujet on consultera avec intér@t la démonstration de
R.
ESCARPIT "Théorie générale de l'Information et de la Commu-
nication", Hachette,
Paris, 1976
pp. 49-52.

603
Dans le milieu socio-culturel de petits bour-
geois,
i l est certes plus facile de reconsidérer Lasswell
i l est alors plus juste de se demander:
"qui choisit quoi
de qui,
~ quel usage avec quel effet".
Il implique que la
communication radiophonique ne dépend pas uniquement de la
source.
En effet cette catégorie d'auditeurs possédant
davantage la liberté d'accepter ou de refuser les messages
radiodiffusés,
elle en influence le contenu.
Ses intér@ts,
ses goOts et ses disponibilités agit pleinement dans la
création,
ne serait-ce que par ce rapport de force que
ce
public détient dans l'environnement socio-po1itique et
culturel~
L'influence DU la non influence des messages
radiophoniques sur les auditeurs n'est pas automatique.
Elle résulte d'un ensemble de transformation et de réin-
terprétation et d'évaluation opérées à partir des stimuli.
Ces effets dépendent de la perception de l'audience par
rapport ~ la source.
On aurait tort dans le contexte socio-culturel
voltatque de rechercher dans la communication radiophoni-
que, l'unique source d'information et d'influence dans la
formation et le changement des attitudes.
Comme nous
le
faisions remarquer dans notre première partie*, les grou-
pes primaires,
en particulier,
tels que la famille ou les
amis,
exercent une influence prépondérante dans les zones
rurales.
C'est pourquoi nous avons intégré ce facteur au
schéma de la communication radiophonique.
Sur ce point,
nous sommes en parfait accord
avec "la communication à deux étages".
En observant
la
façon dont les cultivateurs adoptent les innovations de
la radio rur~e, nous en arrivons ~ la conclusion que les
relations sociales informelles
(parenté,
voisinage,
rencon-
tres au marché ••• ) particulièrement importantes dans un
tel milieu,
contrôlent de près les attitudes et les com-
portements des individus et exercent une influence plus
grande que la radio.
La théorie de la
communication ~ deux paliers
permet d'inclure plusieurs processus
psycho-sociologiques
dans le processus de la communication radiophonique.
On peut m@me se demander si historiquement le
problème n'a pas été posé à l'envers car,
l'influence du
groupe est
de loin plus fondamentale que celle
de la diffusion en Haute-Volta.
Au lieu donc de poser la
question de l'influence du groupe dans le processus de
communication radiophonique, peut-être aurait-il
.été plus
logique
(sinon plus facile)
de s'interroger sur l'action
de la radio dans le processus d'influence du groupe.
En Haute-Volta,
le groupe
(social ou ethnique
ou religieux)
joue un raIe d'intermédiaire entre la radio
et l'individu, quand l'information radiodiffusée n'a pas
pu être captée par cet auditeur s o i t :
-
parce~que le canal ne lui est pas accessible (cer-
taines stations laintaines ou obstacles linguistiques ou
* Cf. Supra.
L'information dans la société traditionnelle p.

604
non possession de poste-radio)
-
à cause d'activités concurrentes
(les paysans
au
champ).
Dans de tels cas, le
groupe peut
,servir de
véhicule de l'information en complétant la diffusion ra-
diophonique.
On peut donc dire que les intér@ts du grou-
pe vont jouer le rOle d'''ondes porteuses"
;
ce support est
donc nécessaire.
Réception potentielle des proarammes et apparte-
nances
socio-culturelles;: le problème des bar-
ri ères linguistiques
Sphèro des petits-bourgeois
~1i ero-mil ieu
Bruit dO.
au code li-=n----
guistique
Barrière
culturell e
(obstacle lin-
l'via cro-m ilieu
guistique)
Sphère des masses populaires
Langues nationales

605
SECT ION
II
RADIODIFFUSION
ET
EVOLUTION
CONTEMPORAINE
EN
AFRIQUE
NOIRE
---------------------------------------------------------
Cha p J. t r e
p r e mie r
L e s
i
n f
1 u e n -
e n
c e s
d e s
8 a d i 0 S
é t
r a n 9 è r
e's
~'--------"------
A f r i q u e
N a i r e
la/
Rappel historigue
Les premières émissions radiophoniques inter-
nationales datent de la première guerre mondiale.
Au cours de
celle-ci, l'Allemagne diffusait chaque jour en radiotélégra-
phie des bulletins d'informations sur les opérations de guerre
à l'intention des milieux intéressés.
Ces informations étaient
reproduites par de nombreux Journaux d'Europe ainsi que par
d'autres publications dans le monde.
Les révolutionnaires de Russie usèrent égale-
ment des émissions internationales pour exposer leur politique
dans la Guerre et faire pression sur les Allemands au cours de
la négociation du traité de BREST-LITOVSK en mars 1918.
Ils
s'en suivirent également pour exprimer au monde la significa-
tion du communisme et la portée de la révolution de 1917 (1).
La phase la plus importante des émissions
(1) Cf. F. BALLE "1 nsti tutions et publics des moyens d' informa-
tion",
Et. Montchrestien, 1973,
p.

606
radiophoniques internationales débuta au moment où certains
pays sans colonies, mais ayant à l'étranger de nombreux ressor-
tissants, commencèrent à émettre sur les ondes courtes en di-
rection des pays d'Afrique, d'Asie et d'Am6rique afin de les
atteindre.
La Suisse et la Tchécoslovaquie figurent parmi ces
pays.
En 1935 le service Suisse parvient aux anciens suisses
établis en h\\rgentine et en Amérique du I\\lord.
Ces
programmes
diffusés danS les trois langues officielles (français, allemand
et italien) contribuèrent au renforcement des liens
entre les
expatriés et leurs pays (1).
Le fait le plus marquant d~ns l'évolution con-
temporaine des radios internationales B
été l'utilisation des
ondes courtes pour atteindre les auditeurs d'autres pays.
Sur
ce point, l'Union Soviétique,
probablement grâce à Lénine,
a
été la seule jusqu'en 1930 à avoir reconnu la valeur et les
possibilités de la radio internationale.
A cette date, Radio-
Moscou émettait des programmes à destination d'auditeurs étran-
gers en quelque cinquante langues et dialectes (2).
Tour à tour, l'Allemagne à partir de 1933 com-
rnença à émettre en anglais et en allemand un programme à des ti-
nation de l'Amérique du Nord; l'Italie en 1935 avec un service
en langue arabe pour l'Afrique et le Proche-Orient; le Japon
avec les émissions en japonais et en anglais à l'intention des
habitants des tes Hawaï et de la COte occidentale des Amériques.
A l'aube de la seconde guerre mondiale, le dé-
veloppement de r~dios internation~les connu un grand essor :
.(1) Service de la Radiodiffusion suisse,
"les dix ans de la ra-
dio suisse", rapport annuel pour l'exercice 1940-1941
p. 23.
(2) UNESCO "la Radiodiffusion dans le monde" Op. cit.
P; 59.

607
25* pays au moins avaient adopté cette méthode.
Après la guerre cet essor reprendra à partir
de 1950, atteignant maintenant 62 Etats avec un volume horaire
hebdomadaire de plus de 6 500 heures d'émissions~
Aujourd'hui, les pays développés ne sont plus
les seuls à attacher une grande importance aux services exté-
rieurs de radiodiffusion.
Nombre de jeunes Etats issus de la
période post-coloniale accordent une priorité à leurs chaînes
internationales au détriment parfois des stations régionales.
Ainsi pour ces pays, la radio internationale est devenue une
question de prestige
national et surtout un moyen de propa-
gande politique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de leurs
territoires.
*
Il s'agit de l'Albanie, l'Allemagne, l'Australie, la Belgique,
la
Bulgarie, la Chine, le Danemark, l'Espagne, les Etats-
Unis d'Amérique, la Finlande, la France, la Hongrie,,~l'Italie,
le Japon, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal,
la Roumanie, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, la-
Turquie, l'Union Soviétique, le Vatican et la Yougoslavie.

608
TABLEAU
ND 1
EMISSIONS VERS L'ETRANGER DES PRINCIPAUX PAYS
(1972)
(en heures programmes, par semaine)*
Pays
1950
1960
1972
1
1
U.R.S.S.
(a)
533
1 01 5
1 883
Chine populaire
66
687
1 584
Pays de l'Est (Bulgarie
All~ de l'Est, Hongrie,
Pologne,
Roumanie)
386
1 009
1 297
Albanie
26
63
487
._---
TOTAUX
1 011
2 774
5 251
i
1
i1
U.S.A.
( b )
497
1:- 51 3
1 832
1
l
i
1
,
Grande Bretagne
643
667
71 1
1
i
Allemagne Dcc.
-
31 5
796
1
France (c)
1 98
326
196
1
j
Italie
1 70
205
186
Japon
-
205
259
TOTAUX
1 508
3 229
3 980
a) A l'exception de la plupart des émissions
vers l'étranger
en langue russe
b) Y compris les émissions de Radio Free Europe et de Radio
Liberty
c) A l'exception de certaines émissions métropolitaines diffu-
sées également sur ondes courtes
* In sociologie des relations internationales, M. Merle, coll.
Sciences politiques, êconomiques et sociales, Dalloz 1974,
p. 168.

609
TABLEAU
N° II
NOMBRE DE LANGUES UTILISEES PAR LES EMETTEURS A DES-
TINATION DE L'ETRANGER
(1972)*
ORGANIS~1ES
NOMBRE DE LANGUES
1 ) Radio-Moscou
84
2 ) Tirana
60
3 ) B.B.C.
40
4 ) Radio-Pékin
38
5 ) Deutche-\\:Jelle
37
6 ) V.D.A.
36
7)
Radio-le-Caire
36
8 ) R.A.I.
26
9 ) Radio-Japon
23
10) AlI
Indian
Radio
19
11 ) Radio France Internationale
17
12 ) Vos de Los Andes
16
1 3 ) Radio Buccarest
13
14) La Voix du Vietnam (nord)
13
1 5 ) Radio Nationale Espagnole
12
16 r Radio-Canada
12
17) Radio-Ankara
11
18 ) Radio-Bulgarie
11
1 9 ) Radio-Varsovie
11
20) Radio-Berlin Internationale
11
21 ) Radio-Israël
10
* In Sociologie des relations internationales, déjà cité, p.171
N.B.
Il n'a pas été mentionné les radios privées religieuses,
non commerciales: l'ex-La Voix de l'Evangile (Ethiopie)
14 langues.
F.E.B.C.
(Monaco) 36 langues, de même que
Radio-Vatican qui émet en 32 langues.

TABLEAU
III
610
ORGANISMES DIFFUSANT VERS L'ETRANGER
(1972)
(par ordre d'importance et en heure-programme par semaine)
ORGANISI'-'1ES
Nombre d'heures
Sources
par semaine
1)
Radio-Moscou
1 922 h 15
D.W.
2) Radio-Pékin
1
311
h 3D
R. Pékin
3)
Voix de l'Amérique
B41
h
V.o.A.
4)
Radio-le Caire
787 h
D. ~J
5) B.B.C.
726 h
B.B.C.
6)
Deutche Welle
600 h
7) Radio Free Europe
568 h
B)
Radio-Liberty
541
h
D.W.
9)
Radio-Albanie (tirana)
487 h
B.B.C.
10) Radio-Pyong Yang
476 h
B.B.C.
11)
Radio-Séoul
47D h
D.W.
12) Radio-Portugal
452 h 30
D.W.
13)
S.S.R.
(Suisse)
412 h
D.W.
14) Radio-nationale Espagnole
400 h
15) D.R.F.
(Autriche)
379 h 30
16) Radio-Australie
360 h
B.B.C.
1 7)
Radio-Habana (Cuba)
358 h
D.W.
1B) Voz de Los Andes
(Equateur)
354 h 1 5
D.W.
19) N.o.S.
(Hollande)
344 h 20
N.o.S.
20) AlI Indian Radio
340 h
A.I.R.
21) Radio France Internationale y
compris la retransmission de
France Inter)
266 h
Radio France
22)
Radio Japon
259 h
R. Japon
23)
Deutchlandfunk (R.D.A.)
200 h
D.W.
24) R.T.B.
(Belgique)
183 h
R.T.B.
.L
25) Radio-Israël
1 71
h
B.B.C.
26) R.A.!.
(Italie)
16B h
R.A.I.
In Sociologie des relations internationales ••• p. 169

611
IIO/
Les visées des Radios internationales
A)
Les rapports entre
Radios
internationales et
leurs Etats
Avant de prétendre définir les visées des ra-
dios internationales en Afrique Noire,
i l faut s'arr~ter sur
les rapports existant entre ces radios et les Etats d'où elles
émettent.
Consécutivement aux résultats de notre enqu@te sur
l'écoute des radios internationales,
nous examinerons
les trois
principales stations internationales retenues par nos auditeurs.
D'une façon
générale,
les émissions radiopif-
~usées vers m'étranger font l'objet d'une réglémentation et
d'un contr81e plus serrés que les services intérieurs ou ré-
gionaux
de
radiodiffusion·
Aux Etats-Unis par exempele,
la radio exté-
rieure dépend directement du gouvernement fédéral et de la
V.D.A.
(Voice of America) sur le plan financier.
En revanche,
une convention entre les organismes de radiodiffusion et le
gouvernement fédéral interdit à celle-ci de posséder une radio
ou une presse qui s'adresserait aux populations de l'intérieur.
La V.D.A. est,
elle-m@me,
une subdivision de
l'U.S.I.A.
dont le directeur est responsable devant le prési-
dent.
Quant aux pays où la radio nationale est diri-
gée par un établissement public,
les services extérieurs sont
étroitement liés aux ministères des affaires étrangères et de
la coopération.
C'est le cas de la France,
de la Grande
Bretagne et du Canada.

612
La B.B.C.
qui se targue d'indépendance admet
que le contenu des programmes internationaux est sous la res-
ponsabilité des autorités publiques:
"les langues et les heures d'émission sont prescri-
tes par le gouvernement.
De plus,
la B.B.C. doit
se procurer auprès du ministère intéressé tous les
renseignements relatifs aux conditions des pays
auxquels elle s'adresse,
et aux grandes lignes de
la politique adoptée par le gouvernement à leur
égard,
de nature à leur permettre d'établir son
programme conformément à l'intérêt national"
(1).
pour ce qui est de Radio France Internationa-
le,
en dehors de la contribution propre de Radio France, ses
ressources de financement proviennent de cinq
(5)
bailleurs de
fonds qui financent chacun l'activité qui le concerne:
-
Pour les émissions en ondes courtes et moyennes et
pour les informations et chroniques
:
le Ministère des Affai-
res Etrangères
(Direction des Services ~e Presse et d~Informa-
tion)
2 -
Pour les programmes enregistrés
:
le Ministère des
Affaires Etrangères
(Direction Générale des Relations culturel-
les,
scientifiques et Techniques)
3 -
Pour la coopération radiophonique
le Ministère de
la
Coopération
(Fonds d'Aide et de Coopération)
4 -
Pour les émissions destinées aux travailleurs immi-
grés
le Ministère du Travail
(Fonds d'Action
Sociale)
5 -
Pour l'émission régionale de Lille en langue polo-
naise
Société France Régions 3.
Ces pays nantis qui disposent de structures
radiophoniques puissantes ont-ils le droit d'émettre
(1)
Extrait d'un livre blanc sur la politique gouvernementale
en matière de Radiodiffusion,
cité dans "BBC Handbook",
1958,
p.
40

61 3
n'importe quel message à destination ~des auditeurs africains?
E)
Les obligations des entrprises Radio è l'égard des
auditeurs et des gouvernements étrangers
En 1936 était adoptée la Convention Interna-
tionale (1) concernant l'emploi de la radio dans l'intér@t de
la paix. Cette convention enjoignait,
entre autres, aux Etats
membres
d'interdire les
émissions de nature è inciter les
habitants d'un territoire quelconque è des actes contraires à
l'ordre intérieur ou à la sécurité;
de veiller è ce que les émissions diffusées par les
postes de leurs territoires respectifs "ne constituent ni inci-
tation à des actes susceptibles d'y conduire" ;
-
d'interdire toute émission "susceptible de nuire à
la bonne entente internationale par les allégations dont l ' i -
nexactitude serait ou devrait @tre connue des personnes res-
ponsables de la diffusion" ;
-
de veiller notamment en temps de
crise à ce que
les postes ••• diffusent sur les radios internationales des in-
formations dont l'exactitude aura été vérifiée par les person-
nes responsables de la diffusion de ces informations.
Cette convention est entrée en vigueur le
2
avril 1938.
Restée en veilleuse durant la Seconde guerre mon-
diale, elle fut ravivée par l'Assemblée générale des Nations
Unies qui, le 17 décembre 1954, adopta une résolution aux ter-
mes de laquelle la Convention constituait "un élément important
(1)
S.D.N.
"Recueil des Traités,
1938, vol. CLXXXVI pp.3D3-317

614
dans le domaine de l'information".
Théoriquement donc,
les émissions internatio-
nales devaient être au service d'objectifs neutres,
désintéres-
sés et humanitaires.
Mais dans la
pratique,
la propagande po-
litique et les divers intérêts économiques,
culturels et mili-
taires se glissent dans les programmes ramiodiffusés qui
deviennent simplement le but avoué de l'opération.
Or ces
moyens de diffusion qui font l'objet de notre propos
(B.B.C.
V.O.A
;
R.F.I.)
appartiennent à de
grandes puissances qui trou-
vent dans cette activité un moyen d'étendre leur influence sans
avoir à redouter la réciprocité.
L'expérience de ces radios internationales
est loin de s'inscrire dans l'esprit de la convention de 1938.
De nos jours le fonctionnement de ces institutions ne peut être
isolé de la politique générale des
gouvernements.
Ces stations,
dans leur principe,
rendent des services divers aux autorités
publiques.
"Pour l'essentiel,
ces services consistent
à faire connaître au-delà des frontières,
directement
ou indirectement,
le point de vue français sur les af-
faires du monde,
ainsi que la culture,
l'histoire et
la civilisation de notre pays.
Ils consistent égale-
ment à assurer des liens radiophoniques quotidiens
avec leur terre natale aux Français expatriés pour
longtemps ou temporairement"
(1).
La question des ressortissants expatriés ne
justifie pas de façon décisive le rele véritable de ces émis-
sions.
En fait la radio permet aux gouvernements de
répondre au jour le jour aux
nouvelles fausses ou tendancieuses
(1)
Brochure publiée par Radio France Internationale sur ses
activités,
son organisation et ses ressources.
Société
~ationale de Radiodiffusion,
Service des Relations Publiques
paris,
1976,
p.
11

61 5
émises par une autre radio et susceptibles de compromettre
d'une façon ou d'une autre les intérêts de l'Etat mis en cause.
Mais c'est essentiellement le besoin de s'ex-
pliquer auprès des pays africains dont la préférence pour un
camp ou pour un autre peut faire basculer l'équilibre géo-po-
litique de monde.
Il s'agit
à la fois de défendre sa manière
de vivre en diffusant sa culture et d'obtenir l'adhésion poli-
tique et psycho-sociale des Etats africains récepteurs ou, au
minimum, leur neutralité dans les conflits internationaux.
La signification des radios internationales
avaient été bien dégagée par la Suisse :
"Sans devenir importun
ou
vaniteux, nous
devons montrer que la Suisse n'est pas seulement un
pays d'inaustrie, de commerce et de tourisme, mais
aussi et surtout un pays de haute et ancienne civili-
sation, que celle-ci est autochtone et qu'à toutes
les époques nous avons fourni notre apport à la cul-
ture européenne et mondiale"
(1).
L'ancien directeur général de la B.B.C. défi-
nit ainsi les autres buts de la radio internationale britani-
que
"Dire la vérité avec autant d'exactitude
et de sincérité qu'il est donné à des êtres humains
de le faire;
élucider objectivement la situation
mondiale, les pensées et les actes de notre pays et
travailler à une entente plus étroite entre les peu-
ples en suscitant leur intérêt, en leur fournissant
des informations et des divertissements selon un do-
sage correspondant aux besoins des divers auditoi-
res
(2).
Pour sa part Edward R. MURROY ancien directeur
de l'U.S.I.A.
(United States Information Agency) disait
-
t t
(1 )
Service de la ~Radio Suisse, Op. ci t.
p.
146
( 2 )
B.B.C. Handbook,
Op~ Cit.
p;
20

· 616
"La vérité doit ~tre le guide.
Qu'elle
nous aide ou qu'e12 nous
blesse,
nous aurons la
satisfaction de savoir que l'humanité peut nous
connaître tels que nous sommes et peut au moins
croire en ce que nous disons"
(1).
Tous ces principes,
ces règles de bonne con-
duite,
ces intentions plus ou moins avouées ne correspondent
pas à la pratique de ces différents Etats dont les actions ra-
diophoniques s'irotègrent parfaitement dans la
sociologie des
relations internationales.
lIra /
Les effets potentiels des
radios internationales sur
les auditeurs africains
Les influences des radios étrangères en Afrique
Noire constituent un sujet complexe aux implications politiques
et économiques.
Elles sont essentiellement politiques parce-
qu'elles posent le problème fondamental des droits souverains
des Etats dans les questions concernant-
les communications qui
franchissent les frontières
nationales et celui de la libre
circulation des informations.
A)
Les influences politiques et économigues
De nos jours,
la communication est,
à certains
égard,
synonyme de puissance.
Le contrôle des mécanismes
ainsi que le contenu des systèmes
de communication d'un pays
(1)
La Voix de l'Amérique,
brochure éditée par les
.-services
de presse de la V.O.A.,
1976,
p.
4

617
permet,
soit aux pouvoirs publics,
soit à des
groupes d'inté-
r@ts privés,
de contrOler d'importants aspects de l'appareil
de prise de décision d'une soci~té humaine déterminée; et
partant de dominer les symboles culturels et politiques qui
unissent cette sociêté.
L'utilisation des radios internationales par
les
grandes
puissances pose de graves
questions politiques
par rapport à l'indépendance culturelle des auditeurs d'un
Etat africain considéré.
Ce sujet,
souvent débattu dans les
instances internationales,
est bâclé ou simplement obscurci
par les appétis et les principes contradictoires de ces m@mes
institutions.
Sans
vouloir faire du juridisme étroit
on
sait que la charte de l'o.N.U.
pose en principe
qu'aucune de
ses dispositions
"n'autorise les Nations Unies à intervenir
dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compéten-
ce nationale d 1 un Etat".
Par ailleurs l'article 19* de la
Déclaration Universelle des droits de l'homme proclame que
"tout individu a le droit de chercher,
de recevoir et de répan-
dre,
sans considérations de frontières,
les informations et
les idées par quelque moyen d'expression que ce soit".
Au delà des idéaux et des proclamations inter-
nationales se pose une série de problèmes idéologiques.
Apparemment aucun Etat africain n'est à même
de pouvoir contrOler les émissions
étrangères Qui pénètrent
dans ses limites territoriales.
Les auditeurs ~ui ant la
* Ce principe figure généralement dans le préambule des cons-
titutions africaines.

618
possibilité d'écouter ces programmes
peu innocents peuvent-ils
facilement se conformer aux orientations culturelles et idéolo-
ques de leurs Etats respectifs?
N'est-ce pas une façon dé-
guisée de porter atteinte à la souveraineté et à l'intégrité
nationales ?
Les gouvernements africains ont
tendance à
bâillonner les libertés démocratiques,
à contrôler facilement
les radios nationales mais ils
n'ont pas les moyens d'emp@cher
la diffusion et la réception des émissions radiophoniques en
provenance de l'étranger.
Il n'est donc pas exagéré de dire
qu'il existe un pluralisme de l'information radiodiffusée tota-
lement indépendant des pouvoirs politiques en place.
Les audi-
teurs ont ainsi la possibilité de s'informer à d'autres sour-
ces qu'à celles, nationales, contrôlées farouchement par le
gouvernement.
Finalement la mainmise sur la
communication
radiophonique s'avère en définitive peu efficace pour les au-
diteurs jouissant d'un certain niveau socio-culturel.
La pos-
sibilité de capter les messages extravertis ne compromet-elle
pas une certaine conception de l'information,
étatique et
univectorielle ?
Le problème des effets politiques que pose
l'écoute radiophonique repose,
à notre avis, sur une conception
linéaire du processus de communication.
Radios internationales ---~) Atti tude ---~> Comportement
Dans une situation de non-coercition comme
celle de l'écoute de la radio, l'effet passe par l'influence
sur l'attitude.
Le concept d'attitude englobe cette circons-
tance où
l'auditeur pense, à la suite des messages entendus:

6'9
"il est possible donc que tel événement d'actualité ait cette
signification que notre Radio n'a
pas eu le courage d'évoquer".
On retrouve cette réaction dans le milieu petit-bourgeois où
l'attitude initiale vis-à-vis des radios internationales est
plut8t favorable.
C'est pourquoi nous pensons que l'influence
de
celles-ci n'est pas ce que leurs messages
font
à ces audi-
teurs mais plut8t ce que ces
derniers font de ces messages ra-
diodiffusés des
sociétés libérales.
L'influence de ces stations occidentales se
mesure également par la sélection des auditeurs.
En se réfé-
rant à notre étude particulière sur l'écoute radiophonique en
Haute-Volta,
nous constatons que la V.D.A.,
R.F.I.
et la B.B.C.
sont les radio auxquelles s'exposent volontiers nos populations
lettrées.
A travers cee
choix,
on peut voir une défense des
opinions acquises,
les
publics étant plus portés vers des infor-
mations en accord qu'en désaccord avec leurs opinions.
Une autre conséquence possible de l'intrusion
des stations internationales dans la vie politique,
c'est une
sorte de "vedettisation"
des chefs d'Etat occidentaux généra-
lement décrits sous l'emprise des mythes.
Ce phénomène tend à
présenter ces hommes d'Etat
de façon
à
forcer l'adhésion des
Africains à la politique internationale des
U.S.A.,
de la
Grande Bretagne ou de la
France en définissant celle-ci comme
soucieuse des intérêts des Etats africains.
E~ les radios qui
sous-tendent cette doctrine le font par des procédés allant du
lyrisme poétique au ton
familier,
des commentaires explicatifs
à
la propagande paternaliste ••• En témoignent les campagnes ra-
diophoniques françaises
et britanniques sur la politique

620
africaine des deux Etats respectifs.
Ces campagnes influencent considérablement les
hommes d'Etat africains,
alignés sur Paris,
Londres et
Washington,
qui s'y réfèrent pour définir leurs positions poli-
tiques sur la scène internationale.
Cette irruption des émissions radiophoniques
du monde bourgeois pourrait poser une hypothèse théorique quant
à l'évolution idéologique du continent africain.
La révolution
serait-elle possible dans un Etat entouré de pays dont les sta-
tions déverseraient
à des
fins de contre-propagande des mes-
sages idéologiques contraire ?
Dans ces conditions,
les audi-
teurs naguère imprégnés des comportements de la société anté-
rieure ne seront-ils pas enclins à choisir,
par facilité et par
habitude,
les stations du système libéral?
Cette inquiétude peut sembler exagérée mais
i l faut éviter de sous-estimer les conséquences de la diffusion
de la parole.
"On a constaté que la voix humaine donnait
à l'argumentation une
vie,
une présence,
qu'elle
n'a pas dans
un texte imprimé,
et la renforçait con-
sidérablement
••• Mais
(la ramio)
est plus fréquem-
ment utilisée par les gouvernements qui s'en servent
pour soutenir leurs cooceptions et leur politique
dans aes émissions destinées à leurs nationaux ou à
des peuples étrangers.
L'influence de la radio
peut encore @tre accrue par "l'écoute collective"
(1)
comme c'est souvent le cas en Afrique Noire.
En définitive,
ces informations d'actualité
véhiculées par les radios internationales
sont semblables
à la propagande,
les deux termes étant plut8t synonymes.
Ces
chaînes d'Etats tout en remplissant leurs fonctions d'information
(1)
DDMENACH
(J.M.).- La propagande politigue.-
pur, Qsj,
Paris 1969,
N)
448

621
diffusent la vérité officielle qui n'est autre qu'une certai-
ne transformation de la réalité
politique et sociale.
E)
Les influences culturelles et linguistiques
Cette répartition des influences ne traduit
pas à nos yeux une dissociation entre les différentes formes
d'influences.
En réalité,
i l s'agit de "deux faces d'une m@me
médaille".
Après l'analyse faite sur les programmes de
coopération radiophonique
(1),
après la définition des!
objec-
tifs des radios internationales,
nous voulons situer ici l'in-
fluence des relations culturelles internationales.
Si l'on admet que la société voltaïque
ou
africaine est différente de celle de la fin de la période colo-
nia le en 1960,
"la politique de coopération a gardé pour l'es-
sentiel les m@mes
pratiques qu'autrefois"
(2).
A ce sujet,
il
faut rappeler que les radios internationales participent au
jeu de la coopération et proposent aux différentes stations a-
fricaines
des programmes enregistrés pour leur auditoire local.
Ce subterfuge,
connu sous le nom de l'''aide'' "favorise la dif-
fusion de la langue française,
la diffusion de la culture et
de la divilisation porteuses de traits spécifiques de la
France
et contribue ainsi à
une présence morale d'une nation qui veut
rester une "grande nation" et voudrait donc jouer un rOle im-
portant dans les relations internationales"
(3).
(1)
Cf. Supra.
Analyse qualitative des programmes radiophoniques
p.
(2)
LAVROFF
(D.G.).- La coopération franco-africainei- in Monde
Diplomatique,

242,
Mai 1974.
.
(3)
SOME
(G.).-.Analyse de l'idéologie de la coopération fran-
çaise.- Mémoire D.E.A.
-
C.E.A.N.
3 207
Bordeaux 1978,
p.79

622
Cette remarque pertinente vaut également pour
tous ces pays qui diffusent des programmes par les radios inter-
nationales.
Dans le cas de Radio France Internationale, la
diffusion de l'influence culturelle tient une place importante,
contribuant à la soumission culturelle des auditeurs visés.
fl.insi que le note Paolo FREIRE :
"les sociétés dépendantes ne
sont pas seulement soumises économiquement, mais aussi envahies
culturellement.
U invasion cul turelle montre leur aliénation" (1 ).
Le plus important donc reste la double référen-
ce que font les auditeurs africains dans le système
culturel
de la communication.
Organiquement, on peut dire qu'ils s'ali-
mentent à une double source,
celle de la tradition locale plus
ou moins reprise
par les radios nationales et celle de l'ap-
port occidental, issu des programmes
diffusés en langue fran-
çaise sur les antennes locales et
des stations internationales.
C'est ce dualisme structural,
puisqu'enraciné dans les modèles
les plus profonds, qui aboutit à l'aliénation des auditeurs
africains qui pratiquent le français ou l'anglais.
Ceux-ci
restent à cheval entre deux modes de conceptualisation.
L'éthi-
que et la morale en sont ainsi arrivée à une phase où l'on ne
sait plus décider entre le l'intérêt africain et l'intérêt ln-
dividuel.
Les auditeurs se trouvent alors écartelés entre
l'Afrique et l'Europe, la coutume et la loi,
finalement entre
des exigences opposées.
Mais le drame est qu'ils ne se rendent
pas toujours compte des multiples implications qu'entraîne une
écoute passive des radios internationales.
(1)
Cf. Re vue Es prit
nO 7,;; 8 j ui Il e t
1 970.

623
Sur le plan linguistique, il faut retenir que
le nombre de langues utilisées par les services internationaux,de
radiodiffusion s'est sensiblement accru (Cf. tableau nO 2). Si
cet accroissement des langues semble se maintenir en dépit du
coat que présente chaque langue supplémentaire utilisée à la
radio, on peut comprendre l'importance de la question.
Par ailleurs, si l'on considère le monde entier
comme une communauté linguistique, l'anglais, le français,
l'a-
rabe,
le swahili et quelques autres langues luttent pour s'as-
surer la prédominance radiophonique de la m@me manière que les
langues locales à l'intérieur des Etats africains.
Cette pression des langues étrangères affecte
d'une façon ou d'une autre la culture africaine qui s'en trou-
ve déjà dénaturée.
En effet, si les radios internationales
émettent en anglais,
français,
arabe •••
c'est probablement
parce-qu'elles visent la disparition ou la non apparition des
langues africaines sur le terrain des relations internationa-
les.
Cette hypothèse nous fait dire que les radios nationales
et internationales, dans la situation actuelle de dépendance
culturelle, concourent à la disparition des langues minoritai-
res dans les Etats africains.
Enfin, les influences psychologiques des ra-
dios étrangères ne àoivent pas @tre prises à la légère.
S'il
est vrai qu'elles ne contribuent pas beaucoup à la modifica-
tion des opinions générales,
il n'en demeure pas moins qu'elles
renforcent les attitudes socialement prévalentes en Afrique.
Cellee-ci, bien souvent, ne favorisant pas le changement réel
des structures de sous-développement.

624
Un autre risque qui n'est pas des moindres
est que les communications radiophoniques à des fins de pro-
pagande politique ou de domination culturelle influent grande-
ment sur l'image que l'auditoire africain se fait de lui-m@me.
Il n'est pas exagéré de conclure que les ra-
dios internationales de langues anglaise,
française constituent
l'expression la plus achevée dans le concept de commonwealth
"à la française"
ou "à la britannique" fondé sur une communau-
té de langue ;
ce qui est une négation des intér@ts africains
puisqu~elle condamne même les efforts d'union en Afrique (cloi-
sonnement entre auditeurs francophones,
anglophones par exem-
ple)
tout en emp@chant le développement des langues
locales
porteuses de la culture africaine,
celle de la majorité des
Africains.
Face à ces différentes influences,
les gouver-
nements africains sont-ils en mesure d'interdire à leurs
populations l'écoute des radios internationales?
Théoriquement,
tout gouvernement,
s ' i l dispose
des moyens techniques,
peut recourir aux différents systèmes
de protection contre les émissions étrangères qu'il juge non
conformes à ses intérêts.
L'Afrique du Sud,
pour ne citer que celle-ci,
fabrique à l'intention de
ses habitants noirs,
des récepteurs
à une seule longueur d'onde.
Ces récepteurs sont essentielle-
ment équipés pou~
recevoir des émissions en modulation de fré-
quence,
ce qui exclut ipso facto la réception des émetteurs
éloignés et implique le développement de l'obscurantisme au

625
niveau des populations indigènes.
Cette situation révèle assez le danger que
pourraient encourir d'autres nationalités
africaines si leurs
dirigeants tortionnaires avaient les moyens d'interdire l'écou-
te des radios étrangères.
Les autres Etats du continent sont,
comme on
le dit,
plus ou moins pauvres et n'ont pas les moyens de fa-
briquer ni des postes qui ne seraient branchés que Sur l'émet-
teur national,
ni des stations de brouillage qui interdiraient
l'accès des populations aux programmes des radios étrangères.
Malgré la condamnation de son utilisation par
l'Assemblée générale de l'O.N.U.
certains pays dont l'U.R.S.S.
et la CHINE considèrent encore le brouillage comme un moyen
de défense justifé contre la propagande que véhiculent certai-
nes radios internationales.

626
Cha p i t r e
s e c 0 n d
P r a t
i
g u e s
d e
l
a
r a d i
0
d a n s
l e s
E t a t
s
a f r i e a i
n s
B i l a n
e t
p e r s p e e t i v e s
1 0 /
Radiodiffusion et pou~oir d'Etat
"Les Etats du monde sous-développé'
ne
constituent pas des nations parce-qu'ils ont été
fabriqués du dehors.
C'est là le problème majeur
de ces Etats nouveaux qui doivent faire face à de
multiples problèmes inhérents au découpage colo-
nial.
Contrairement aux pays d'Europe et
d'Amérique à l'assise nationale plus solide, les
pays africains en particulier ont connu un système
à rebours,
l'Etat ayant précédé la nation"
(1).
La difficulté majeure des Etats africains est
celle que soulève pour eux la structure et la délimitation de
leurs assises nationales.
En effet, force est de reconnaître que la
plupart des Etats au sud du Sahara se caractérisent par l'ab-
sence de consensus populaire sur les structures "modernes" du
pouvoir.
Dans ces conditions particulières, la radio
va tenter de résoudre la contradiction entre Pouvoir et con-
sensus populaire,
en niant ou en s'efforçant de nier cette
contradiction.
La radio devient alors une pièce maîtresse de
la stratégie de soutien du pouvoir d'Etat.
A)
La définistion politique des structures administra-
tives de l'Information dans les Etats africains
(1) BENDT (Y.).- Qu'est-ce-gue le développement.- Maspéro, Paris
p.120

627
1 0 )
Les
ministères et leur
signification
Les ministères de l'information ont générale-
ment pour mission de recueillir,
de mettre en oeuvre,
de dif-
fuser par tous les moyens,
l'ensemble des éléments utiles à
l'affirmation et oa propagat~on de la pensée politique à l'in-
térieur des Etats, ainsi qu'à la défense des "intérêts supé-
rieurs" desdites nations.
Dans nombre d'Etats, la nation de mise en oeu-
vre implique une
'opération de sélection
et de présentationà
laquelle journalistes et communicateurs doivent soumettre les
faits pour que soient diffusÉs les seuls éléments susceptibles
de concourir aux fins de l'''unité nationale", du "développement
économique et social" •••
Sur le plan formel,
les attributions assignées
à ces ministères africains marquent officiellement la volonté
de se distinguer des exemples que donnent les régimes du monde
dit totalitaire quend bien même l'intervention des E~ats dans
le domaine de l ' information serait institutionnalisée
sous la
forme d'un ministère.
En effet,
ces ministères n'ont pas seulement
à organiser, animer et coordonner les services de leur départe-
ment
(ce qui leur donnerait un rele purement administratif),
mais participent aux décisions gouvernementales et il leur ap~
partient d'assurer l'affirmation et la diffusion de la politi-
que des
régimes au pouvoir.
Dans certains Etats existe soit un Conseil
Supérieur de l'Inormation,
soit un Conseil National
de

628
. constituent
l'Information qUl
en quelque sorte un état-mojor
de
la pensée politique.
D'une manière générale,
ces structures se sont
avérées inefficaces en dehors de l'exercice de la censure,
et
ceci pour trois raisons
:
l'évolution sociale dans les différents Etats ne ml-
lite pas en faveur de ces Conseils
- l a faiblesse des moyens théoriques et idéologiques des
personnalités qui les composent
-
enfin une relative absence d'autorité de
,ces Conseils
sur les questions techniques.
Le
fonctionnement de l'ensemble de ces struc-
tures administratives de l'Information dans les Etats africains
rappelle plus ou moins celui
des cabinets de crise que l'his-
toire contemporaine a
connus dans le monde.
Cette situation
tient au fait que la
plupart de ces pays évoluent entre le
bouillonnement social et les coups d'Etat.
2°)
Les voies de la censure
En Afrique,
le pouvoir de soumettre à un con-
trOle tous les textes devant être radiodiffusés est lié plutôt
aux événements et aux circonstances.
Cependant dans certains
Etats de régime autoritaire,
ce pouvoir a
un caractère exorbi-
t a n t ;
et les circonstances qui en amènent l'instauration don-
nent une importance particulière à la portée politique et à
l'action des services auxquels l'exercice est confié.
Les
exemples sont nombreux mais cela ne reviendrait-il pas à mon-
trer du doigt les Etats concernés?

629
Par ailleurs,
i l arrive que les directeurs de
service viennent jusqu'à la sallIe de rédaction pour trancher
sur les questions de conjoncture.
Cette venue prend souvent
l'aspect d'une marque de défiance sinon de vexation.
Cette for-
me de censure paratt être,
aux yeux des autorités africaines, ~
formule qui convient le mieux à une action sur la radio ne
consistant pas seulement à interdire mais aussi à orienter,
à
prescrire des obligations à faire.
Les radios africaines fonctionnent
générale-
ment sous l'emprise des notes d'orientation qui sont des
di-
rectives adressées aux communicateurs,
considérés comme
des
propagandistes de la fonction publique.
La miseen oeuvre des instruments de propagan-
de est confiée,
dans la plupart des cas,
à des
journalistes du
régime qui conçoivent,
réalisent les slogans et les appels et
dont le contenu doit être diffusé sur les antennes de la Radio
nationale.
B)
La Radiodiffusion comme parti unique au pouvoir
dans
les Etats africains.
Nous sommes arrivé dans l'évolution politique
des nouveaux Etats africains où s'amorce un phénomène de "con-
centration progressive du pouvoir entre les
:mains des partis
victorieux".
Ces
partis victorieux ont le plus souvent évolué
vers l'atablissement d'un parti unique en accompagnant ce phé-
nomène de multiples aménagements juriqiques favorisant leur
emprise totale sur la vie politique) sociale et culturelle.

630
Surviennent alors des
incidences sur la radio qui s'érigent
peu à peu en parti unique de droit ou de fait dans nombre de
ces Etats.
A notre avis, la structure fondamentale des
régimes politiques africains est constituée par le parti uni-
que ou par la radiodiffusion.
Celle-ci apparaît de plus en
plus comme le moteur de gouvernement national.
Dans certains
cas, son existence paraît liée à la personne du président
(Togo, Cameroun, Zaïre pour ne citer que ces pays) mais elle
joue un rôle croissant dans l'articulation politique du pays
et l'encadrement des masses.
La plupart ~du temps la radio est la seule
institution dont certaines structures s'intègrent sensiblement
aux populations autochtones.
C'est dire qu'en Afrique Noire,
i l
y a naissance d'un type nouveau de radiodiffusion qui
se
sépare fondamentalement de ses modèles européens.
La radio
est un instrument de gouvernement destiné à "encadrer et édu-
quer" les peuples.
Dans la société contemporaine africaine, c'est
à la radiodiffusion, considérée dans les faits comme la tribune
d'un "parti de masse", qu'incombe la t.§che de propager l'idéo-
logie et de donner aux citoyens l'habitude de la vie politique
moderne.
Cela suppose en premier lieu que ses structures ré-
gionales
(correspondants départementaux, animateurs de radios
éducatives) regroupant les paysans et les ruraux pour les ar-
racher à l'influence des autorités traditionnelles avec les-
quelles le pouvoir politique est implicitement (ou explicite-
ment) en concurrence.

631
Cette utilisation de la radio en Afrique
Noire est fondée sur la personnalisation du pouvoir d'Etat.
La radio entretient le fait que "l'autorité politique est con-
centrée entre les mains d'un homme".
Cette situation, inté-
rieure aux réqimes eux-m@mes, débouche sur un autre phénomène
qui est la personnification du pouvoir.
Celle-ci, par
le
biais de la radio,."permet au pouvoir de s'incarner dans la
personne de son détenteur -
réel ou supposé - au regard de
l'opinion publique l1
(1).
Mais le bilan de ce type d'utilisation de la
radio ne paraît pas positif.
On connaît le langage hyperboli-
que employé sur les antennes pour vanter les chefs d'Etat a-
fricains.
Arr ê ton s - no us sur le cas d e M. AH l 0JO:
Il f\\'l 0 i s e
du
Cameroun l1 ,
I1Périclès du Cameroun",
"pionnier de l'Afrique mo-
der ne",
Il Père
deI' In dép end an ce Il,
"c hr i 6 t deI' Af ri que '~•• ( 2 ) •
La vérité est que certains chefs d'Etat afri-
cains ne peuvent pas supporter d'autre image que la leur,
d'autre voix que la leur ou celle du parti qui les prolonge,
d'autre jugement que la louange démésurée autant qu'intéressée
des journalistes qui ne sont souvent que des flatteurs à gages.
Le politologue français R.G. SCHWARTZEMBERG
observe, non sans raison, que le parti unique, la personnali-
sation du pouvoir et l'autoritarisme dans les pays du Tiers-
Monde influencent à la fois la mise en place des orgnismes de
diffusion et les conditions de leur utilisation.
(1) Cf. ~jlERLE I1L'Afrigue Noire Contemporaine"
A. Colin,
paris,
1972.
(2) P.F.
GONIOEC "Les systèmes politiques africaines Il 2e partie
les réalités du pouvoir l1 ,
Pedone,
Paris, 1974

632
On peut ajouter une autre remarque,
plus fon-
damentale
:
peut-être le politique africain est si peu sOr de
son autorité qu'il ne peut supporter la moindre mise en ques-
tion.
Aussi devons-nous éviter de croire que c'est seulement
l'insondable vanité des hommes qui est en cause,
mais plus
gravement une 'certaine conception de l'autorité et l'informa-
tion.,
Les responsables politiques africains font de la radio
leur chose,
leur propriété car "en afrique,
avoir le contrale
de la ramio,
c'est avoir le pouvoir •••
En parodiant MAO,
un
responsable congolais s'était écrié au lendemain d'un coup
d'Etat manqué:
"Décidément chez nous,
le pouvoir n'est pas
au bout du fusil mais sur les ondes hertziennes"" (1).
11°/
Vers
une
société africaine sous-informée?
A)
La malnutrition
informative
Admettant que la communication radiophonique
vise à transmettre de l'information
(au sens large),
i l s'agit
de déterminer qu'elle est la nature exacte,
le répertoire,
l'extension des éléments de celle-ci.
A ce propos,
si l'on ose contempler l'abîme
qui sépare l'information telle qu'elle devrait être de l'in-
formation telle qu'elle est,
on ne manquera pas de ressentir
un vertige.
Les nombreuses chaines de radiodiffusion fonc-
tionnant sur le continent ne déversent souvent que des
(1 )
B.
OZAMBEYA.- Op. Cit.
p.
27

633
demi-vérité
ou même des mensonges dans les Etats policiers.
Dans ces conditions, chaque poste récepteur devient l'instru-
ment diabolique, le chantre de l'asservissement des auàiteurs
africains car la pseudo-information appauvrit trop souvent ces
derniers dans un contexte social où prédominent déjà l'obscu-
rantisme et l'ignorance.
!'1alheureusement ,
lI com bien
d'Etats
(africains),
à l'affût de tous les progrès leur permettant d'affermir un pou-
voir,
insatiable quand i l est fort et artificieux quand il caan-
celle,
ont-ils transformé les moyens d'information en moyen de
("dictarue 1111 )?
(1) .Les
dernières évolutions de 1 ' actualité a-
fricaine ne confirment-elles pas cette analyse de l'auteur?
Combien de Centrafricains ont-ils été informés par Radio BANGUl
des massacres d'enfants qui ont eu lieu dans cette
capitale?
été
Combien de fois la vérité des faits a-t-elle falsifiée sur les
antennes de la Radio Ougandaise. Combien de tortures,
d'enpri-
sonnements sauvages et de àisparitions sommaires sont gardés
à l'insu des auditeurs africains?
"La liberté d'un peuple ne se ~uge pas aux
prescriptions de la constitution mais à la hauteur,
tout autant qu'à la solidité des digues bâties con-
tre les débordements du pouvoir"
(2).
[e système
d'é-
quilibre manque à nos Etats africains.
Dans les pays du Tiers-Monde, le sous-dévelop-
pement s'accompagne d'une sous-information quise-
caractérise
par la caricature et la déformation des faits décisifs.
(1) et f2)
VOYE I\\J/IJE
(B.). -
Le droit à l ' Information. - Aubier-
Montagne,
coL
R.E.5.
f Paris,
1970,
p.
34

634
La notion de
"l'in formation a u service du
dé-
vBloppement
nous paraît souvent suspecte au bout des lèvres
des responsables africains.
Elle sert d'alibi au contrOle de
l'information qu'ils pratiquent avec une volupté déformatrice.
En définitive,
le
droit à l'inf~rmation com-
plète ne pourrait être dissocé de la liberté d'informer car les
deux constituent
les deux faces
d'une m@me conception.
Et
puisque ces conditions ne nous paraissent pas réunies dans l'é-
volution contemporaine des Etats africains,
les publics concer-
nés baignent encore dans la sous-information.
B)
Un douleureux diagnostic du
journalisme africain
Après ce que nous venons de dire,
i l ne fait
aucun doute que les faits
peuvent @tre interprétés de mille
manières selon des arrangements qui se font
et se défont
-sans
cesse,
pour parvenir à satisfaire les pouvoirs en
place.
En
Afrique donc)
les
preuves matérielles,
aussi nécess~ires qu'el-
les soient,
ne suffisent jamais à déterminer l'engagement du
journaliste dans le traitement de l'information.
Il est vrai,
le
problème n'est pas simple.
Toute observation est rela~ive à celui qui observe,
elle n'est
pas dans l'objet,
elle est uniquement dans l'esprit de cet ob-
servateur.
Elle
-:est donc hors de l'événement,
toujours indis-
tinct et insignifiant.
C'est le regard qui se pose sur l'Évé-
nement,
et déjà le crée en tant que tel.
L'objectivité est
donc
une représentation,
elle-m@me liée à l'idéologie.
Cependant l'objectivité journalistique
est,

635
quoi qu'on en dise,
le code de déontologie professionnelle et
l'équivalent du serment d'Hyppocrate pour les communicateurs
professionnels.
En fait,
les autorités africaines ont cons-
cience du caractère élastique que revêt la notion d'''objecti-
vité".
Elles savent que "ce concept suppose de la part du
journaliste une vision capable de pénétrer sélectivement la réa-
lité, en déterminant ce qui en elle est important et ce qui ne
l'est pas"
(1).
et c'est pour contribuer à l'abstraction du
moi journalistique au nom de cette objectivité indéfinissable
que les pouvoirs d'Etat délèguent la conscience de leurs idéo-
logies dans le choix des nouvelles.
Dans ces conditions, le journaliste africain
est loin de ne dépendre que de lui-même.
Il est le dernier
maillon d'une chaine d'intermédiaires, très longue,
et qui à
chacune de ses étapes,
subit des distorsions plus ou moins "né-
cessaires" ou plus ou moins inévitables.
Ainsi le journaliste africain,
politiquement
conscient considère généralement son "papier"
(son propre pro-
duit, le fruit de son travail), comme un fait étranger et ex-
térieur.
"Professionnel privilégié en apparence,
souvent peint avec des touches romantiques, le
journaliste - est en fait doublement condamné par
la nature de sa pratique dans la société (afri-
caine)
: condamné à ne pas se reconnaître dans
~on
propre produit, condamné à être l'agent de
l'aliénation idéologique des (auditeurs et des
lecteurs) qui consomment son produit"
(2).
(1 )
MATTELART
(A.).-
Mass-media.
idéologies et mouvement ré-
...;;v_o....;;l;;..;u~t.;..~::::.·.;;;.o,.:..;n"--n....;;a::..;;i;;.,or__e~__--=C;..;,h",",~;;;,,·1=i_1~9-,7,..;;O,--_1.;...9,,-,-7.;;;.3 • -
An th r 0 p0 s,
Par i s , 1 9714
p.
65.
( 2 )
l bid~ p. 67

636
Cette situation du journaliste africain,
désa-
busé, vidé de toute passion créatrice et aliéné dans sa pro-
fession constitue aujourd'hui une des causes profondes de la
sous-information dans les Etats africains.
C)
~lle thérapeutiQue de l'information en Afrigue ?
Si la
mise en oeuvre des moyens
modernes
d'information en Afrique dépend pour l'instant,
techniqsement
et juridiquement, d'un petit groupe de spécialistes
et de po-
litiques, ceux-ci n'ont pas le droit de
s'approprier l'infor-
mation elle-même.
Ils sont détenteurs des mass-média,
et à ce
titre,
ils en ont simplement la garde.
La radio et la presse remplissent des tâches
d'intérêt général qui· justifient des protections particuliè-
res mais elles exigent des contre-parties extrêmement précises
que les
journalistes doivent arrachées.
Ce processus passe
avant tout par la mise sur pied d'une intersyndicale, autono-
nome par rapport aux gouvernements,
à l'échelle continentale.
Sans cette forme de contre-pouvoir le service public de l'in-
formation restera longtemps dangereusement équivoque dans la
mesure où il implique la soumission aux bons plaisirs des au-
torités politiques.
Car l'étatisation
en tant qu'ultime de-
gré du monopole,
ne doit en aucun cas signifier la confiscation
pure et simple des libertés démocratiques,
ni l'ablation de
la faculté de penser de ceux qui diffusent l'information.
Cette situation est si grave que bien souvent,

631
la violence de la censure gouvernementale vient protéger des
gouvernants abusifs dans les Etats africains.
Ceux-ci tombent
ainsi dans l'incapacité morale et politique de laisser dénon-
cer les régimes arbitraires et sanguinaires et cette attitude
culpabilise.de
plus en plus chaque Africain dans sa per-
~onnalitéo
La solution,
à notre avis,
réside dans lè liber-
té d'informer, c'est-à-dire la suppression des entraves, de la
manipulation, brutales ou sournoises dans le système de commu-
nication africain.
Ces moyens d'information appartiennent de
droit aux auditeurs et aux lecteurs africains mais
si ceux-ci
ne se soutiennent pas par une mobilisation vigilante,
ils fini-
ront par perdre ce qu'ils méritent: le droit à l'information.
Un tel objectif impli~ue une création permanente dans une lutte
continue : jamais il ne sera facilement atteint
mais toujours
à
conquérir.

638
CONCLUSION
PARTIELLE
L'écoute de Radio OUAGA à l'intérieur du pays
ne para!t pas être contestable malgré les critiques de formes
et de fond que suggèrent nos auditeurs interrogés.
En vérit~,
on aime sa station,
du moins s'y sent-on plus ou moins attaché
comme si elle était le prolongement de la communauté sociale
à laquelle on appartient.
Cet attachement explique la profon-
deur de la déception que ressente~les publics nationaux.
A travers
notre étude de cas particuliers,
tout indique que les Voltaiques évoluent
.vers une société
de l'écoute radiophonique car si le poste-radio est générale-
ment considéré comme un bien individuel,
l'usage de celui-ci
demeure plus ou moins collectif et de plus en plus permanente.
En dépit de leurs carences que nous évoquions plus haut {Ze
partie),
les informations nationales ne sont jugées négative-
ment que par 46 % des personnes interrogées.
Dans tous les cas,
les hommes politiques sont
impliqués dans l'opinion comme
premiers responsables de
la
médiocrité des actualités radiodiffusées.
Sur le plan des informations africaines et
internationales,
i l apparaît que les Voltaiques
de notre é-
chantillon sont,
dans leur majorité,
mécontents du traitement
des nouvelles diffusées par leur Radio.
72 % recourent quoti-
diennement à l'écoute des stations extérieures pour leurs in-
formations
étrangères.
On remarque le
succès de certaines
stations africaines,
notamment celles du Togo

639
et de C8te-d'Ivoire.
Au niveau des
grandes stations internationa-
les la Voix de l'Amérique
(V.D.A.),
Radio France Internationa-
le
(R.F.I.),
la British Broadcasting Corporation
(B.B.C.) sont
respec~ivement les plus citées et probablement les plus appré-
ciées en Haute-Volta.
On retrouve encore ici les survivances
des attaches culturelles nées de l'histoire.
Ainsi,
les sta-
tions des pays de l'Est sont rarement citées.
La Radio Rurale,
dans un tout autre domaine,
bénéficied'une opinion très favorable soit 70 % de notre popu-
lation.
On peut penser que ce succès confirme la popularité
des productions radiophoniques en langues locales.
A ce props,
i l faut retenir le fait que la
répartition du volume horaire entre les différentes langues
nationales ne semble pas soulever de protestations particuliè-
res.
Esquisse d'un sentiment national ou évolution positive
des mentalités locales?
La consommation radiophonique semble varier
selon les catégories socio-culturelles et ce résultat n'est
pas pour surprendre.
D'ailleurs la radio en tant que moyen
est considérée comme un objet de luxe chez les cultivateurs
tandis que les fonctionnaires,
les cadres sup~rieurs et étu-
diants la définissent plut8t comme une nécessité.
Les cultivateurs emmurés dans leurs langues
&ocales
. -sont peu
portés vers les informations africaines et
internationales.
Cette attitude découlant des obstacles lin-
guistiques et de l'obscurantisme dans lequel ils
vivent,
est

640
donc une réaction dictée par des considérations de milieu.
C'est ce qui explique que cette frange de la
population se déclare plut8t satisfaite des programmes en lan-
gues locales (91 %).
Il Y a l~ une manifestation d'intér@t de
groupe qui montre plus que jamais la nécessité d'adapter plus
encore les programmes en direction du monde rural souvent dè,_
laissé
pour compte dans les décisions importantes.
Le groupe des fonctionnaires pratique une é-
coute régulière dont le temps le plus fort se situe au réveil
matinal.
Si les informations nationales et africaines ont ten-
dance à être mal appréciées, il res~que les radios internatio-
nales sont recherchées soit par besoin, soit par prestige.
Vis-à-vis de la r~partition des langues loca-
les à la radio, ce groupe social ne semble pas lui accorder un
intér@t de première grandeur.
Cependant dans son ensemble, on
trouve une forte majorité d'opinions favorables à la Radio Ru-
rale.
Enfin, les étudi~nts constituent le groupe le
moins homogène dans les questions relatives à l'audience aux
effets •••
ce groupe sociale en raison même de
sa jeunesse
paraît très porté
à divers types de consommation radiophoni-
que. Au fur et à mesure que l'on grimpe dans l'échelle des ca-
tégories socio-culturelles d'appartenance, on remarque que les
auditeurs interrogés se scindent en sous-ensembles de comporte-
ments
différents.
Le seul dénominateur commun dans ce milieu
serait la recherche cumulative
de l'information.

641
Excédant le cadre de la Haute-Volta,
i l est
urgent de souligner l~influence des radios étr~ngères en
Afrique Noire.
Celles-ci depuis 1960 se sont engagées à con-
quérir
l'auditoire du continent au mepris des conventions in-
ternationales en la matière.
L'objectif est d'influencer les
publics en fonction de la conjoncture politique internationale.
Les stations internationales n'ont pas de visées neutres,
elles
oeuvrent dans la logique des influences culturelles que se
disputent les grandes puissances économiques et
idéologiques de notre temps.
L'intrusion de ces émissions radiophoniques
sans frontière est la preuve
que l'Afrique
entre dans une se-
conde phase de son aliénation socio-culturelle.
Car
cà l'inté-
rieur des Etats,
la malnutrition informative traine son cortège
de maux
autoritarisme,
obscurantisme •••
qui conspirent à
la ruine de nos valeurs sociales.
La solution n'est
certes pas pour demain
mais les Africains ne devraient-ils pas agir en faveur de leur
culture?

642
CON C LUS ION
E T
CON S IDE RAT ION S
PRA T l QUE S

643
En arrivant à l,gge radiophonique,
la Haute-
Volta s'accaparait d'un moyen de communication rapide dont l'u-
tilisation quotidienne semble marquer l'histoire contemporaine
de ces dernières décennies.
La conception univectorielle
de
l'information héritée du fait
colonial n'est pas fondamentale-
ment remise en cause.
Depuis donc
l'accession de notre
pays
à l'''indépendance'',
une réorganisation structurelle de cette
entreprise d'Etat n'a pas eu l i e u :
les pouvoirs publics se
sont contentés de
gérer une situation anachronique sous l'ins-
piration des
tâtonnements et des improvisations circonstanciés.
,
\\
Aujourd'hui,
la station de OUAGADOUGOU fonc-
tionne dans un état de rachitisme matériel et technique,
dans
un climat social conflictuel,
dans
la médiocrité morale et
_ .
professionnelle.
L'autorité y est
généralement mal assurée,
la
conscience de certains plutOt galvaudée par l'esprit de criti-
que systématique
•••
et ainsi l'intérêt des auditeurs paraît
relegué au second plan des
préoccupations.
A cette atmosphère
de bouillonnement subjectif,
s'ajoute l'interventionnisme maxi-
mal du pouvoir qui,
loin d'encourager les initiatives hardies,
paralyse l'esprit de novation et de création.
Alors
Radio
OUAGADOUGOU s'installe progressivement dans l'accoutumance des
incidents techniques en cours d'émission,
perdant ostensible-
ment une partie de son auditoire national.
Finalement le contexte socio-culturel voltai-
que dans lequel et pour lequel
sont diffusés les programmes

644
radiophoniques présente deux groupes d'auditeurs plus ou moins
oppos's : d'un côté les acteurs des institutions "modernes" à
teneur française avec leurs adeptes et leur mode de vie et de
pensée, de l'autre une majorité d'analphabètes qui, relative-
ment,
ne sont plus que des laissés pour compte dans l'accumu-
lation de la culture par la radio.
La structure morphologique des programmes,
dans ce contexte que nous savons, ne peut assurer suffisament
la diffusion de la culture pour tous, ni aménager efficacement
les voies-d'accès et les conditions d'une participation ~ la
culture (aux cultures)
nationale{s).
Le patrimoine culturel,
pour être réanimé et trouver une force d'impact, doit faire
l'objet d'une "reprise en commun" par le plus grand nombre.
Il s'agit de ne pas laisser cette culture par la radio se pour-
suivre selon son mode traditionnel mais de tenter, au contrai-
re,
un constant dépassement des simples enregistrements sono-
res dans les villages vers une culture en train de se faire.
La radio rurale, dans une certaine mesure, est
celle qui hérite de la culture traditionnelle et la prolonge
par la voix des ondes.
Or il faut que cette institution ne
conçoive pas ce rOle comme un travail de description, elle doit
aller au-delà de la juxtaposition sonore.
A notre avis, toute
remise en jeu, toute remise en oeuvre des valeurs reçues par
la tradition doit s'accompagner nécessairement du refus de les
considérer comme sacrées
sous toutes les formes et dans tous
les termes où elles ont été transmises par la civilisation o-
rale.
Autrement dit les émissions de cette nature devraient
être un moyen de réflexion et d'approfondissement sans lesquels

645
notre patrimoine est condamné au dépérissement continu.
Par rapport à nos auditeurs encore analphabè-
tes,
i l est clair que la culture radiodiffusée n'aura de sens
que dans l'exacte mesure où ce "non-public" pourra y trouver
l'instrument dont i l a
besoin.
Et ce que nous pouvons déjà
tenir pour assuré,
c'est que la radio devrait lui fournir
(entre autres choses)
un moyen de rompre son isolement relatif,
de sortir du ghetto villageois,
en se situant de plus en plus
consciemment dans le contexte social et historique de la
Haute-Volta.
C'est pourquoi tout effort d'ordre éducatif
ou culturel au niveau de la radio nous paraîtra vain aussi long-
temps qu'il ne se proposera pas expressément d'@tre une entre-
prise de concientisation et de politisation.
Par ailleurs les clivages linguistiques sur
les antennes nationales devraient être reconsidérés en tenant
compte des composantes aritmmétiques et surtout du caractère
véhiculaire de certaines langues nationales dont on sait
qu'elles sont comprises par bon nombre de nos concitoyens.
Toutes les autres seraient alors utilisées dans les six stations
régionales prévues par les autorités,
ce qui permettrait d'ac-
croître la rentabilité des langues véhiculaires par
une aug-
mentation de leur temps d'antenne respectif.
Jusqu'ici,
la Radio contribue à l'expansion
de la langue française et cette expansion horizontale de
la
langue dominante est-elle pratiquement sans frein tant que les
conditions historiques et sociales qui lui ont donné naissance

646
seront perdurables.
La
coopération
avec Radio France Inter-
nationale,
(dont il faut apprécier certaines réalisations) en
dépit de ses adaptations de pure forme n'apporte pas une pra-
tique effective de la culture voltaïque.
Par ce biais, la
France, comme tous les autres pays, diffuse et illustre sa
culture aux dépens des civilisations traditionnelles des pays
récepteurs.
Il faut dire que le recul tacite de nos langues
tient aussi à des facteurs plus contingents
c'est la légis-
lation sur l'administration, les tribunaux, l'école et aussi
les autres techniques d'expression modernes (presse, cinéma,
télévision,
tracts, conférences ••• l qui viennent seconder
l'action radiophonique.
Cependant,
il il ne faut rien exagérer car
l'utilisation des langues à la radio n'est pas l'instance ulti-
me où se résoudraient magiquement toutes les contradictions.
La solution du problème n'excède-t-il pas le cadre de la déci-
sion technique?
En clair, elle ne peut ê~re conçue qu'en
fonction d'un objectif social.
En attendant l'échéance de cet objectif, Radio
OUAGADOUGOU tend à reproduire les mécanismes de la diffusion
que connaissait l'Afrique anglophone avant la
cascade
des
"indépendances" : elle prolonge l'oralité en ouvrant la radio
aux langues locales mais l'écriture reste très majoritairement
un fait culturel français.
Cela dit, nous sommes loin de penser qu'il
est incorrect de privilégier la communication écrite même
si
elle demeure enore l'apanage d'une minorité sociale en
Haute-Volta.
Cette situation explique que pour longtemps encore

647
l'écriture ne pourra prendre la place de la radio ou de la tra-
dition orale dans la transmission de l'information:
l'écritu-
re est sélective,
elle ne s'adresse qu'à ceux qui ont pénétré
le mystère de ses caractères abstraits,
l'analphabète n'y a pas
droit.
Et justement c'est la raison pour laquelle on doit
oeuvrer à la généralisation de la scolarisation et de l'anal-
phabétisation.
Car dans
une certaine mesure,
l'efficacité
de
la communication radiophonique dépend du seuil socio-culturel
indissociable de la faculté de lire.
A ce titre,
les auditeurs
ont besoin de l'écriture,
ils éprouvent la faim de lire,
ils
ressentent la soif de la communication audio-visuelle:
les
moyens de communication si différents
soient-ils sont toujours
complémentaires car nulle part la radio n'a tué le livre pas
plus que la télévision n'a tué la radio.
S'agissant plus spécifiquement de la Radio
Scolaire elle ne peut trouver un réel épanouissement radiopho-
nique que si
elle s'inspirait d'un autre système éducatif
et
si la Radio Nationale parvenait à créer une seconde chaîne
(Ondes courtes) sur laquelle seraient diffusés les programmes
scolaires.
L'encombrement de l'unique chaîne nationale ne lui
permet pas de concilier les avantages horaires et la période
des classes qui correspond aux meilleures conditions de récep-
tion
des ondes courtes
(saison sèche).
Au-delà de ces considérations culturelles et
techniques se pose une· question plus fondamentale qui est de
savoir quel usage fera-t-on de la radiodiffusion dans l'avenir
en Haute-Volta.
Les désirs,
les avis des auditeurs seront-ils
pris en compte pour une amélioration de leur écoute quotidienne"?

648
En effet, la diffusion des programmes ne suf-
fit pas à
établir la communication radiophonique avec cette
multitude d'individus attentifs certes mais vigilants et exi-
geants.
Le besoin que les auditeurs voltaiques éprou-
vent d'@tre informés n'est pas une pure curiosité i
il traduit
une des exigences fondamentales de leur solidarité et de leurs
responsabilité civiques car ils veulent @tre informés pour agir,
pour
porter un jugement sur les faits nationaux et inter-
nationaux.
C'est
dire que la marche vers la m~turité socio-
politique est perceptible dans la conscience de nos auditeurs.
Mais dans
quelle mesure les structures actuel-
les de la Radiodiffusion peuvent-elles s'avérer capables de ré-
pondre à cet intérêt de nos publics intérieurs?
A notre avis,
le bilan des vingt
(20) années de fonctionnement ne nous paraît
pas très encourageant comme nous le révèle ce passage de la
lettre ouverte de la jeune section syndicale de l'Information
adressée au chef de l'Etat
le 18 octobre dernier:
La station mère de Radio OUAGA (000) scan-
dalise l'opinion avec ses censures qui étouffent
tout esprit d'initiative et de création o
Avec des
journaux
(radiodiffusés submergés de) discours
"fleuves"
ses nombreuses pannes, on
est faci-
0 0 .
lement amené à tourner le bouton au profit d'une au-
tre station
Le paysan voltaique prend une part
0 0 0
de moins en moins active dans les émissions
(rurales)
dont l'éléboration se fait de manière plutOt bureau-
cratique .0.
Outre la vétusté du matériel, l'exi-
guité des locaux,
d'autres problèmes subsistent
0 0 0
o
Ils ont pour noms : manque de personnel qualifié et
recrutement s~uvage de personnel subalterne,
absence de véhicules, de fournitures de première né-
cessité,
utilisation abusive des antennes nationales
à des fins
personnelles, dépenses incontrOlées de
fonds •• 0
(1 )
(1) Confédération Syndicale Vol taique (C 0 S 0 V. ), Syndicat des
Techniciens et Ouvriers Voltaiques
(SoToOoVo) sous section
SoToOoV.
Information.

649 '
Dans la logique des conclusions à tirer, Radio
OUAGA évolue vers une voie de garage
tant que ces carences ma-
jeures sUBsisteront.
Alors quelles considérations concrètes
pour l ' aveni..~ ?
Il est difficile et malaisé au chercheur, dont
la prudence scientifique est la règle, de définir les implica-
tions pratiques qui doivent en découler dans le concret.
Ce-
pendant nous nous refusons à théoriser sans agir.
Voilà pour-
quoi nous pensons qu'il n'est pas un péché, loin s'en faut,
de
communiquer ici quelques considér~tions pratiques émanant de
l'observation scientifique qui les motive
(de notre observation).
Celle-ci agira dans trois domaines précis
1 0 ) _ Le domaine institutionnel de la radiodiffusion.
Il faut combler le vide juridique sur l'organisation et le fonc-
tionnement de la radio qui explique en partie une gestion im-
provisée, incohérente et trop personnelle.
A ce propos, il nous
paraît fondamental de définir et de préciser les points sui-
vants :
- le financement actuel de la Radio ne nous
semble pas en mesure de répondre à l'accroissement des dépenses
qu'exigent les prestations de plus en plus nombreuses aux usa-
gers de l'écoute (accroissement des programmes diffusés par
exemple).
Dansees conditions, il va falloir trouver les
mOYenS de répondre à l'accroissement des dépenses soit par une
augmentation régulière et sensible du budget alloué à l'entre-
prise d'Etat, soit en lui donnant
une autonomie financière en
tant qu'organisme à caractère industriel et commercial.
-
pour la gestion des fonds alloués au fonc-
tionnement de la Radiodiffusion il Y a nécessité de créer une

650
commission de contrOle qui examinera trimestriellement l'utili-
sation des crédits.
Cette commission pourrait être composée
des représentants des différentes catégories de personnel exer-
çant dans les services dépendant du ministère de ~'Information.
-
le statut actuel du monopole étatique ne
correspond plus à l'évolution de la société contemporaine.
Il
mérite une révision profonde qui permette de réglémenter les
formes d'intervention des pouvoirs publics.
Cette absence de
codification favorise
les excès qui font le malheur du person-
nel et la médiocrité des programmes.
-
les droits à l'antenne du gouvernement,
des
groupements politiques,
philosophiques ou religieux doivent
être clairement définis.
-
la mise sur pied de la condition statutaire
du personnel: la reconnaissance de la condition de droit pri-
vé des communicateurs
;
de la règle de non discrimination
en
fonction des opinions politiques,
des appartenances syndicales
ou religieuses.
-
les conditions de mise en jeu de la respon-
sabilité de llent~rise de Radiodiffusion dans la protection
des intérêts publics et privés.
-
enfin les communicateurs de Radio OUAGADOUGOU
devraient au regard de ces considérations statutaires, commencer
par rompre la stratification sociale à l'intérieur de leurs
champs professionnels.
La distinction qui sépare les cadres
supérieurs
symbolisant le "savoir et le pouvoir" des agents
de maîtrise et ouvriers techniques de la station.
Cette
ré-
partition dichotomique de fait se combine avec un ensemble de
préjugés et de réflexes qui pourrait constituer une marge
de

6 5~
manoeuvre pour les autorités
publiques.
Aussi les journalis-
tes doivent-ils renoncer à développer leur orgueil petit-bour-
geois,
à rechercher uniquement la consécration de leurs
publics
ou le vedettariat personnel.
Un tel comportement a
pour consé-
quence de mettre en jachère leur responsabilité sociale
et
culturelle dans l'élaboration des
programmes.
20) __ dans le domaine des programmes radiodiffusés.
La radiodiffusion constitue un cadre privilégié d'expression
des idées et des informations.
Ses programmes doivent être do-
tés d'un statut permettant le respect et l'épanouissement de
cette liberté d'expression affirmée par les textes officiels.
Cette condition nécessite:
-
l'élaboration d'une législation relative aux
émissions radiodiffusées.
-
la précision des normes de contrOle éventuel
des
programmes ainsi que les organes habiletés à le faire afin
d'éviter les irruptions inconvenantes et humiliantes dans
la
salle de rédaction.
La
fonction de ces organes consisterait
essentiellement à
une appréciation de la qualité des émissions.
Ils pourraient également faire des suggestions ou des recom~~,
mandations en cette matière.
-
la protection des programmes conçus et réa-
lisés par le personnel au compte de la Radiodiffusion.
-
la détermination officielle du nombre
de
séquences de publicité admises quotidiennement et leur durée.
Ceci pour éviter que ces
programmes commerciaux n'envahissent
les antennes nationales dans
un proche avenir.
30) -
pour les questions relatives à l'audience,
force
est de reconnaître que Radio OUAGADOUGOU est encore loin de

652
pouvoir épouser son époque.
En restant dans le domaine des
équipements
matériels,
l'orientation actuelle de
l'infrastruc-
ture
technique est un
problème de premier ordre.
Les fondements
techniques de la station sont périmés et exigent un renouvelle-
ment de la quasi totalité de l'appareillage radiophonique.
Il est urgent de faire avancer le projet de
création dffisix stations
régionales prévues en principe pour
1983,
de
ne pas le laisser au stade des voeux exaltants.
Si
ces stations régionales doivent ~tre équipées d'émetteurs ou
de réemetteurs Ondes moyennes,
i l serait tout à fait regretta-
ble de ne pouvoir disposer d'un émetteur national d'au moins
150 Kw ondes courtes dans
un très proche avenir.
L'amélior~tion de cette infrastructure est
liée également au développement des télécommunications.
Ce
facteur implique l'électrification du pays mais cette perspec-
tive dépasse déjà le cadre de notre domaine de réflexion.
Ce qui nous paraît fondamental,
c'est la re-
cherche des voies et moyens susceptibles de répondre aux atten-
tes des publics voltaïques.
L'agrandissement de cette audience
de Radio OUAGADOUGOU passe nécessairement par la création de
nouveaux programmes ayant
une certaine teneur socio-culturelle.
Une telle réalisation ne peut ~tre opérante que si la Radio
dispose d'un service de Recherche,
laboratoire d'idées,
de pro-
positions et de critiques qui travaille en liaison étroite avec
les auditeurs.
C'est là une des fonctions
essentielles de la
recherche
en communication sociale que de permettre par une
connaissance plus précise des mécanismes de la diffusion
des
messages,
de leur compréhension et de l'acculturation qui

653
s'en suit,
une réadaptation incessante des flux de la communi-
cation.
Cela posé,
-
la station doit s'efforcer de créer ::,<,
des
émissions accessibles à tous
·à la fois
par les thèmes
qu'elle développe et le langage qu'elle utilise.
-
les responsables de la programmation ne
doivent pas hésiter à
prendre le risque de tenter un renouveau
des
émissions d'initiation touchant
à la vie concrète des ca-
tégories sociales respectives.
-
beaucoup de
nos programmes culturels
et artistiques s'entourent d'un halo intellectualisant et se
diffusent dans
un langage difficilement accessible par qui n'en
possède pas la clef.
(C'est le cas des journaux radiodiffusés
non traités,
de certaines productions de la Radio Rurale ••• ).
Il faut
donc éviter que cet emballage extérieur n'impose des
contraintes aux publics voltaïques qui rejettent,
dans leur ma-
jorité,
ce langage intellectualisant.
-
pour ce faire,
les Pouvoirs publics doi-
vent intensifier la formation des communicateurs en procédant
d'abord à une planification cohérente des
ressources humaines.
-
comme les désirs témoignés vis-à-vis des
informations et des
nouvelles que l'on souhaite recevoir sont
intimement liés au niveau socio-culturel,
la seule voie conve-
nable serait de m@ler les informations locales et les
problè-
mes internationaux dans un ordre qui serait dicté par le critè-
re d'importance.
Cela suppose que les autorités comprennent
que les longs discours radiodiffusés ne sont écoutés que par
un
carré de fidèles et non par la moyenne des auditeurs qui
répugnent à pr@ter attention à ce qu'ils appellent "la propagande'~

654
- la recherche de la bonne musique, de la
distraction et de la gaieté inspire le comportement et la fidé-
lité de grand nombre d'auditeurs.
Dans ce domaine, la station
de OUAGA brille p8r sa morosité comme si elle ne devait plus
remplir ses fonctions de divertissement et de détente :
5 % du
volume hebdomadaire en 1979.
L~s Radios étrangères ~pparais­
sent alors, avec
flagrance,
COmme un substitut de
Radio
OUAGADOUGOU,
et peut-être une compensation et une nécessité
vitale pour certains.
Car le fonds sonore agréablement diffu-
sé n'irrite point outre mesure.
Il faut donc augmenter sensi-
blement le volume actuel des variétés musicales pour le bon
plaisir de nos compatriotes abreuvés et gavés d'émissions par-
foi s i n d i g e st es.
-
enfin sans repenser entièrement la grille
des pro~rammes en fonction de l'horaire
et de la teneur, les
modifications souhaitées ne serviraient à rien ou à peu de
chose.
C'est donc un travail d'ensemble à envisager, des idées
à exécuter pour tenter de répondre aux aspirations des auditeurs.
C'est,
à
notre avis, la voie difficile mais indispensable qui
permette d'atteindre à tout prix la plus grande audience et
d'instaurer la lIcommunicabilité" et non la lIconsommationll et la
lImassificationll.
L'accroissement de l'audience radiophonique
est un combat à gagner dans ~le contexte des relations contem-
poraines.
Et pour cause •••
Le fameux préambule de la Con-
vention de Madrid
(1932)prescrivaiemle principe selon lequel
un Etat doit restreindre la puissance de ses stations à ce qui
est nécessaire pour assurer un service national de haute qualité

655
dans son territoire n'est nullement respecté.
On est passé
d'une occupation unilatérale des ondes incontr81ée à une occu-
pation unilatérale des ondes contr81ée.
Dans cette jungle de la communication radio-
phonique, Radio OUAGADOUGOU doit aspirer à une plus qrande
puissance, faute
de quoi,
elle pourrait s'éteindre sous les
tintamares et les déchainements conjugués des stations africai-
nes et internationales il de plus en plus viriles et féroces.
Mais un tel résultat ne saurait @tre obtenu par un développe-
ment sectoriel qui se ferait a~x dépens de l'ensemble des au-
tres secteurs encore à l'état de sous-développement.
Un chan-
gement du système culturel de la Radiodiffusion,
et partant,
de son impact et son efficacité, résultera nécessairement d'u-
ne transformation globale de la société voltaïque.

656

LES
DIVIS!ONS
ADM IN ISTRATIVES
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660
2.:. I~ovembte 19
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PARTICIPATION DE LA RAn~DIFFUSION-TELEVISION-VOLTAIQUE
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662
REALISATIONS ORIGINALES DES.
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PROGRAMMES DE COOPERATION
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'9-
!-EMI55rONS LITTERAIRES & CULTURELLES
le_La Bibliothèque (15' hebdomadaires)
Présentation des oeuvres littéraires intéressant directement ou indirec-
tement l'Afrique et l'Océan Indien. Chaque émission est illustrée par de larges
.,
extraits des oeuvres présentées. Estimée "utile" ou "très utile" par tous les respon-
"
sables des radiodiffusions africaines, malgache et mauricienne, cette série est com-
mandée par 27 stations et est confiée au poète mauricien Edouard MA UNICK.
2°-Mille Soleils (45' hebdomadaires)
Cette série commandée par plus des quatre cinquième des responsables
des radiodiffusions lors du CoUoque 1974, a débuté au mois d'octobre de la même
an!1é". :S~'e se veut un reflet des différentes cultures d'Afrique et de l'Océan Indien.
Pour la réaliser il est fait appel à la collaboration d'hommes de radio et de spécia-
listes des pays intéressés. Composé de trois rubriques pouvant être chacune détachée
et incorporée à la production locale, ce magazine traite de sujets très divers: grandes
enqu~tes sociales, économiques, culturelles, musique, théâtre, etc ...
A noter que cette série rée lame des missions permettant de recueillir sur
le terrain les différents éléments qui la composent.

, '
i:
3"-Mémoire d'un continent (45' hebdomadaires)
I li
!
Cette émission, qui en est à sa huitième année, est l'une des plus appréciées
dans toute l'Afrique. Vaste panorama de l'histoire africaine, malgache et mauricienne,
la série est conf iée à Joseph AMEGBOH secondé par le Pro Ibrahima KAKE. Cette
série nécessite également des missions afin de recueillir le témoignage des historiens
africains et des détenteurs de la tradition.
4"-Hier. aujourd'hui. demain ... la science (3D' sonores - 5' écrites
hebdomadaires)
Ce magazine scientifique sc présente sous forme de courtes séquences
détachables et comporte à côté de chroniques, des jeux et reportages. Axé sur la
1
science mise à la portée de tous. il traite également des applications techniques en
Afrique et plus généralement dans la vie courante. Ce magazine est diffuse très
largement. Parmi les collaboratellrs réguliers: le spécialiste Lucien BARNIER,
deux Africains: Tony da SILVA et Alphonse-Marie TOUKAS.

663
5"-Disques-albums sur les auteurs africains
Le principe de cette série réalisée en co-production avec le C. L. E. F.
~socjation s'occupant des problèmes du livre au Ministère de la Coopération) a
e décidé )..ors du précédent colloque,
1
Chaque numéro comprend un ou deux disques 33 tours 30 cm (entretiens
ec l'auteur et extraits de son oeuvre) et un livret comportant une biographie, une
bliographie, des notes critiques, etc ..
Sont actuellement sortis: "Cheikh Hamidou Kane" (disque simple) •
:-el'dinand Oyono " (disque double), "Hampaté Bâ" (disque double).
GO-Disques -albums sur les pays africains
Cette série comporte actuellement 4 numéros (Zafre, Ile Maurice,
entrafrique, la Côte d'Ivoire), Deux numéros (Cameroun et Haute-Volta) en
··éparation.
Chaque numéro se compose d'un disque 33 tours 30 cm Once 1 :
,Cclarations de personnalités permettant de retracer l'histoire contemporaine dl!
"ys - Face 2 : musiques modernes et traditionnelles des différentes régions)
d'une monographie d'une cinquantaine de pages.
7°-Ephéméride historique (chroniques écrites quotidiennes de 5'environ)
Cette éphéméride présentée lors du dernier colloque a reoueilli l'unani-
:lité des suffrages. Sa rédaction est confiée au Pro 1. KAKE.
I-CO:\\COURS & THEATRE
S'-Concours Théâtral (12 dramatiques de GO' environ par an)
(édition de 5 volumes)
Le Sème concours a été lancé au mois d'Octoure 1975. Le succ',s de cette
"éa!isa:ion est indéniable, tant auprès des auteurs (nous recevons en moyenne 500
'1'3nu,.;crits par an) qu'auprès des radiodiffusions et du public qui participe largement 1·
3. l';lttl'iolltion du "Prix
des Auditeurs". Rappelons que le concours, doté de 9.000 FrE'
1
.il' prh intéresse tous les auteurs francophones de l'Afrique, au sud du Sahara, de
;
:.iadagascar et de l'Ile Maurice. Les oeuvres finalistes sont enregistrées par Radio
j-'j'a ne e et diffusées par toutes les rad iod iffusions interessées.
Les 5 pièc es primées
sont éditées par Radio France dans le cadre du "Répertoire Théâtral Africain". A
noter que le jury.
constitué aux 2/3 par des représentants des états participants,
est pr0sidé par Max Pol FOUCHET et que le Ministère offre une bourse au lauréat
du Grand-Prix.

664
9"- Emissions préparant le Concours Théâtral (I::! émissions de 3D' annuelles)
Ces émissions sont destinées soit aux auteurs, afin de mieux les informer
les grands courants du Théâtre moderne ou de les inciter à chercher leurs sources
-3piration dans leur propre tradition, soit au grand public afin de l'alerter sur le
.cours et de susciter sa participation pour le "Prix des Auditeurs"
10°-Première chance sur les Ond~s (38 émissions de 45' environ par an)
Diffusée en dehors de la période consacrée plus spécialement au coucours
:e série dramatique est consacrée aux oeuvres qui bien que n'ayant pas été
~ctionnée6 par le jury présentent néanmoins de bonnes qualités. Elle complète
si l'action menée en faveur de l'expression en langue française et permet de
'poser aux auditeurs un répertoire théâtral qui leur soit proche.
11°-Anthologie du mvstère (GO'hebdomadaircs)
La suppression des émissions policières sur les antennes françaises
ant suscité une certaine émotion parmi l'auditoire africain malgache et mauricien,
;; été demandé au producteur, Mr. Pierre BILLA RD de faire une sélection parmi
meilleures oeuvres déjà diffusées et d'en effectuer une présentation originale.
12°-Concours de la Meilleure Nouvelle de Langue Française (30'hebdomadaire
?our la 4°année consécutive. ce concours
est organisé avec l'Agence de
'opération Culturelle et Technique, il donne lieu:
- A des émissions préparatoires; "Nouvelles, Paroles nouvelles" présentation
commentée de nouvelles de bonnes qualltés.
- Diffusion des 10 nouvelles sélectior.nées
- Série parallèle à "Première Chance sur les Ondes":
"Nouvelles, talents nouveaux" permettant de faire connâ.ftre les nouvelles de
bonne qualité non sélectionnées.
Ce concours, comme celui concernant le théâtre, remporte un grand succès.
est doté de 10.000 Frs de prix, les nouvelles finalistes sont éditées dans un recueil
;0 nouvelles de ... " et le gagnant du Grand Prix bénéficie d'un voyage à PARIS
'ert par le Ministère de la Coopération,
:-r-1AGAZINES DESTINES A UN PUBL IC PARTICULIER
13-Magazine féminin (15'sonores, 3D' écrites hebdomadaires)
Ce magazine est formé de courtes séquences écrites et sonores destinées
alimenter la production féminine locale. Les émissions de chaque série :>ont géné-
;dement en nombre limité (le plus souvent 13 numéros), afin d'assurer une large
lversité à cette production dont les éléments sont conçus à des n:veaux culture:.,
dférents.
.

665
P.4b
14-Jeunesse Magazine (30' sonores 15' écrites hebdomadaires)
Ce magazine est conçu selon les m~mes principes que la série consacrée
\\ femmes .
.'-EMISSIONS DECO]';TACT & VAlHETES CULTURELLES
15-Le Monde à la carte
(30' sonores + 15' écrites)
Répondant aux questions que se posent les auditeurs africains, malgaches
mauriciens, celte émission présente sur un mode plaisant de grands sujets d'actu-
:ité culturelle et de connaissance générale.
.
A noter que le {;ourrierqu'elle suscite est en constante augmentation
'rouvant non seulement l'impact de la série mais la progression de sa diffusion (selon
es réponses du Colloque, près de 90 %l.
16-Dossier pour l'antenne (dossier écrit hebdomadaire de 30' environ)
Celte série, envoyée depuis le 3ème trimestre 1974, réunit dans un même
·ascicule des idées de jeux, transitions, devinettes, etc. pouvant être facilement
it ilisées et adaptées par les prés enta teurs loea ux.
': - El\\IISSIO"'S DE VARIETES
La nouvelle formule d'émissions de variétés, adoptée lors du dernier
c'olloque. comprend trois séries:
17-Nouveautés du disque (45'sonores, 15' écrites hebdomadaires)
Série destinée à permettre aux stations de diffuser rapidement les nou-
\\'eautés avant même que les disques leur parviennent.
lB-Interview illustrée (15' hebdomadaires)
; j
Destinée à s'intégrer aux productions locales, cette série est surtout axée
' I
, 1
sur les ve<Jettes de variétés du monde négro-africain
l,
: 1
19-Dossiers-Vedettes (ldossier mensuel)
1
ChaC]ue dossier comprend une interview sur disque 33 tours 17 cm de la
vedette ainsi qu'un livret (biographie, discographie, notes critiques)
\\'1- E:'IlISSIONS REGlO NALES
20-Magazine de l'Océan Indien
Cette production intéresse non seulement Madagascar et l'Ile Maurice mai
"s:1!cment la Réunion et les Seychelles.
Il s'agit d'une émission très éclectique
(musique, liltérature, courrier des auditeurs, interviewes d'iliens habitant la France
qui f('rme un véritable lien entre la France et les Iles et suscite un très important
courrier.

INFGR~::ATICNS E.N LANGUES NATIONALES DU 4/4/79
666
Le Chef de l'Etai, le Général Sangoulé LAMIZANA, effectuera le samedi
7 avril prochain une visite au périmètre de blé, puis à celles des périmètres Qr
canne à auere, de Soja, de Nébié, et de la Station Mét&o, à Sourou dans le
Département de la Volta Noire.
A l'issue des différentes visites, de retour dans la localité de Di, le
Général LA!-:IZANA et les membres de aa sui te assisteront aux mani îet> ta tions
organisees par les vaillantes populations de la région de DI.
Le chef de l'Etat regagner~ Ouagadougou à la fin de la cérémonie prhvue
le 7 avril à 15EOO, en passant par Tougan.
La direction du protocole d'Etat attire l'attention des personnalit&e
se rendent BU Sourou, à l'occasion de la visite du complexe Agro-indistriel
de la région, sur les dispositions suivanten
- le déplacement de Cuaga au Sourou et retour 6'cffectuera par la route.
Le parcours étant long de 260 kms, les personnalités devront ~tre
parties de Ouagadougou au plus tard le samedi matin à 4 heures, afin d'être
sur les lieux à l'heure prévue pour le déroulement des céramonieo.
Compte tenu de l'Etat de la route, et er. vue d'éviter les accidents, des
instructions devront ~tre donnéea aux conducteurs, pour le resp~ct rigoureux
d'une vitesse raisonnable.
En route pour le Sourou, où il asaintera à l'inau~ur~tion des expérience:
de champs de bl', BOUO la prisidence du chef de IfEtat, le Pr~sident de l'As-
semblée Nationale, Monsieur Gérard Kanr,o OULDRACGC, quittera Bobo-Dioulaeso le
vendredi 6 avril prochair;, et s'arr~tera succeosivement clann les localités
suivanttes
Vallée du Kou, eumandént, Bandé, Koundoungou, Kourournana, Kouka, Kotaura,
Siguinoghin, Bên-Na Horadoucou, Solenzo, Dassakoui, Daboura, Rio, Sanaba,
Nouna, DjibasGo, et Dédougou.
Les populations sont invit~eG à sortir rna6sivemer,t, pour saluer
le président de lfAsaemblée Natioclne, tout au long deG villages traversés.
Le ministre de la Jeunesse dt den sports, ~cnüieur Dra~an8 Sa~ou, a
présidé hier après mièi en son C~binp.t, une réunion groupant les déléguée
de la F~dération Voltatque de f6ot-ball, pour examiner la rencontre du match
Kadiogo-Kotoko.
Après les diver~es explications, mes deux parties ont convenu du rep-
port BU 15 avril prochain, du match retour Kadiogo-Kotoko A Ku~aBGi, et ont
à cet effet, adresoé le téléeram~e 6uivant à la confération Africaine de Foot-
ball :
Primo z d'un commun accord, les deux !éd~rDtion~ retian~ent la date d~
15 avril pour le match retour. Secondo 1 l'aSBoci&tion GhanGenne defoot-ball
. . .1. ..

s'engage â re~bour3er les fraio de transport occasionné5 par le 667
déplacement du r~diogo, le 2) mara dernier.
La dél~gat1on de notre pays ~u congrês de l'Union démocratique àu
peuple H&lien, qui s'est tenu à Bamako du 28 au 31 mars dernier, est
rentrée à Ouagadougou hier, par un vol spécial Air-Volta. Cette dél&gation
conduite par Mon~ieur imDdou Gha~y TAMBOURA, ministre du Tourisme,
comprenait en outre Monsieur faul Ismaël Cü~DriJ\\CGO, minifitre des
Postes et Télécommu:-ications, et ~':on6ieur 20umana TRAO~E, d.&puté fi
l'Assemblée Nationale.

668
-
CEN~~ES SYNDICALES
C~N~~~~~-C.S.V.-O.V.S.L.-
U.S.T.V.
) ~:;,\\'
.
~
"\\"'".
:l r;LS(C:";:!.~I"
........... e
~L
A TOUT TRlNAr.uLEUR
~
Génèiol
~.

GRJ1.VE ATI'EINTE A LA LIBERTE DE PRESSE
...
~. b
". / (
-:;--.' G. E.~.
...;/
'>:;:.-En:"·~Haute-VoltD. c:c.nque jou-::- apporte une grave déception au peu~le~
. Apr08 avoiD abusé de sn confiŒllCC et supprinn toutes les libertGs dGmocra~
tiques le Gouverncnent entreprend de b~illonncr le peuple en frQppant ln
pre~:Îse•
L'unique quotidien non gouvGT.'nemcnta..l:"J.:'OBSERVATEUR" a fait l'objet
de saisie le 2 DéccGlbre 1975. C'est en lis3nt son numéro 7l l-6 du 3 Déc8i:'..lbre
que nous relevor'.:3 ceci: "Notre numé:r:'o d'hièr scJ.si. rrous o.vorw le regret
d'w..J.J.oncer à rJ.lJS lect~u:t·s que notre nUtléro d'hier·a é:bé saisi. Nous en
ignor~ls ln rcison officielle, mais il somble que c'est le compte rendu
qUe nous fuisionR cl la lli1e du '8eeting tenu par les syndicc.ts le dirr:.anche
dûr:lier q1ll a motivé la Qûsure~
Pour tous CC.....lX qui connaimscnt 10 co.rnctè:r.e objectif de l ' Observ3teur,
on ne peut que déplorer que ce j Durnal suit b<:iLl1omlé.
IJe Gotl.Ve::::-neI7i0n't rnili ta5.re prend p.le-isir ù !'e.;>peler D. la natiün que
les travaillmu's o"t tm:.t le peuple l ' on~ np~81~~ cu pouvoir le ;) JElnvier
1%6& r',lais de 196(; a. 1975, il Y a dix cns et le tjouvern0:1ent ['lilite.j.r'~ ne
veut plus rnppc.l PT cu peuple qu 1 il Q nb~Lc;é è..e SQ. con.fic.~1t::e en usurpant le
pouvoir le '12 D0C8rllt"~e.. 1965 ~ q'l~nd i~ a ~écidé ~e. ~'~ rlé1in~enir. pendm;t qua
tre ans. C'est l'c.cte ~e plUt, dGJ.oyaJ. qU.l c. cona.ul.'t D. la sltUc.t~on tres
mau\\'.?i.se que tout le ruonde déploTc an 'ce momen1i ..
'Alors, le Gouvernenent militnire ne vent plus entendre ce que le pcu-
op},:: lui reproche e-t veut ignoï."'e::- que depuis 196ô 11 n tro.hi les tr:::tvo..illeUJ::·'
è~é:.\\:;' ~ !l.Tl moins t:::-ois fois très graverJ.ent J le 12 Déce~bre 1 S'66, et en 19?O
p;;x' U!le mauvaise constitution, enfin le S Février 1974 en violant Sé'. pro-
2~'e constitution et en mettant des urnes auto~ntiques dans les rues pOUT
rc::"_~cur de rendra 108 comptes qu'on lui d€nnandui t sur l(;:s bmells roçus au
t1~~e de la sécherasse.
Il voudrait s'éterniser au pouvoir ct emp2che l'Obl3ervo..teur de
}Y>,'h?r au bout do lu nation le cri de désespoir du peuple des
travc.illGi~.I;; ,-
T:ravaill~urs
1 toute
liberté Gst supprimée cn·Haute-Volta .. Dis-,le
à .~. ,:-'ut le monde de bouche Ù or0ille., Le. presse ne pourra pl us refletcl'
f:1.ù~} ement tu souff:'ancc ct tes voeux .. Rl~pro<luis ,8' il le faut à 13 r:.:lin \\
1<'.:_:.'<501 utio!1s du dioo.nche 30 .Novembre 'j 975 et diffuse-les 0» Tra7.1SClCL3-:l..:;
(co,
'·;1r;'.:e illanière ..
c.,S ..V.
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Ze.bré Rada
Kaboré Borifo.c C
-=-=-=-=-=-=-=-=~=-=~~-=-=-=-=-=
Reproduit et diffusé par le Cami'cé Exécutif de l'UGb'V Ct

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lT N D l
669
-::..: -:::: - ::: - = -:::.. -
l<J\\.TINEE
MI-JOUHNBB
05H28 -
INDICATIF STATION + EYMNE NATIONAL
-11H58 -
INDICATIF STATION
05H30 -
ANLONC]:; PROC;RAH~lE
-12H00 -
ANNONCE PROGRA~lliE
-
ANH!ATION RURALE EN BI::;SA
-
FLASH D'ACTUALITE
05H55 -
NOS JOIES ET NOS PEINES
-12H05 -
INTERMEDE MUSICAL
06H00 -
RE'EIL 11U8ICAL
-12H10 -
COMMUNIQUES.
L.N.
06H15 -
COl-J1UNIQUB.s ADHIIHSri'l<A.'l'IFS
-12H30 -
COMMUNIQUES.
L.F.
06H30 -
R':::UOU VE.I', V-ACT.
1ère L;DITION
-12H45 -
PUBLICITE SONORE
06H45 -
PU3LICITE SONORE
-12H55 -
INTEffi1EDE MUSICAL
07H00 -
11BJ'.:'...GE EI~ hU::; IQIJE EN DIOûL.;"
-13H00 -
RENOUVEAU-ACT.3èrne
07H30 -
lŒ:;OUVE .... U-hC'l'.
2ème .t:DITIQ;j
-13H20 -
JOIES ET PEINES
OJH45 -
IE1 DROIT, TEL DEVOIR
~I3H30 - PATRIMOINE CULTUREL
08H00 -
B;..:::l SONORS
-14H00 -
INDICATIF STATION
09H00 -
li;~ICi.TIF S'rI.TION
-
FIN DES EMISSIONS
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NATIONhLES
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..::;W;;Cli.- ~ UITE FIWGRM1HE
-
~·L,,:.ii-i DI ;,CTUALITE
-19H05 -
!-\\"l) IQ-CUJB EN
DIOULA
-19H45 -
"VIS ET CO>H1UN IQUES
-19H55
-
IUTE:·:l·1EDE ~1U8ICI,L
-20;100 -
Î\\';:;IJQUVE1,U ACTU;\\LITL:':
4ème EDITION
-20H30 -
PUELICIT~ SONORE
-20B 4 5 - . .rJ;, FEI·aiE CI ES l' LE FOYER
_(~IHOO -
"YOUH r>:GLISH 'l'HiE"
-2IHlj -
~OTJS L! nRDRE n. P;,Li.BRES EN DIOI1LA
-~2HI) -
Hu::> JUIL::; ET NOS PEINES
-2Ôl)O
-
;,:t;;:OUVL.... 'J -;,C'l' ü"LITES.
5 ème EDITION
-2;>!1I5 -
!HLLb l:iùLLILS
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r;i:.nc.'n .... '')T"TIUN + HYMNE Hil.TIüN!.L

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MI-JOURNEE
-05H28 -
INDIC/rIl' S'ri.TIUN + lIn:;;::., :;;.,.TION,.L
11H58 -
INDIC"ri'IF STJ...TION
-05H30 - ;.NNONCB l'HOGHM'iI'!:::
12H00 -
~NHONC~ PROGRJ...MMB
hNHh,TION HUH..LE EN DIOUI:i,
FLhSH D'i-;.CTUALITE
-05H55
NOS JOIES ET NOS PEINES
12H05
IN'rERHEDE toms l CJ~L
-06H00 -
HJ.o,;VEIL !'-iUSIC;,L
12H10 -
COMMUNIQUES EN L.N.
-06H15
cor''!f'l UN IQ lJ:C;S I.DI-'i IN 1S Ti{,.'1 IFS
12H30
COMMUNIQUES EN L.F.
-06H30
12H45
PUBLICITE SONORE
-06H45
PUBLICITE SONORE
12H55
INTERt-~DE MUSICriL
-07H00 - H}'N"cm E:\\ J'IUSIQUE EN I:COl"::::;
13H00 -
RENOUVEAU ùCT. 3è~e EDITION
RENOUV~AU-~CT~
2~me EVITIC\\
13H20
NOS JOIES ET NOS PJ::INES
,07H45 - TEL DROIT, TEL D~VOIU'
13H30
DE Li. VILLE J... L11 Ci\\.MPi,GNE
-08H00 -
B~IN SON0~B
14H00 -
INDIChTIF STJ...TION
-09nOO -
n:DlC,,'nl" S'L.TIŒl
-
FIN DES EMIS~IüNS
-
YIN DES l:;hI.:i::JIOi;S
~O:J:REE
-1511:58 -
Il'IDIC'i.TIF STi,TION
-IE)SOQ -
J'di::œ~CL PROGRAI1HE
-. l:,!.Ul,:.TIOH lWH;i.LE EN GOURMlI.NTCHE
-IG:i3J - INl"ü:R:-'i•. TIONS EN LANGUES NJITION/.LES
-19::00 - I\\.I.:OilCS S VITE PROGRAl-1HE
-
FL,,3H D' ,\\.CTUli.LI'rE
-I:;:~05 ....- Rl.DIO-CS:JUB EN NOORE
-19H45 -
hVIS ET COMMUNIQUES
-ISH55 .. ILTER~1EDE 11USICAL
-~O~:~0 - R.tc:NJ'JVEi\\.U J,.CTUj,LITES. 4ème EDITION
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FiJDLICIT~ SONORE
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Li\\.
FE;:;~1S 7 C'EST LB FOYER
·-21Y"') -
VG'I'RE SJ,NTE
·-2IE15 -
SOUS LI ;-..RBlŒ h
P;.L}.BIŒS EN MOORE
-22H1j -
NOS JOIl;S ET NOS PEINES
-22H:O -
RENOUVEAU ACTUhLI1ES. 5~me EDITION
-22H4')
-
Li. VUIX DES iloNCETRES
-.:-'4':::0 -
F.lJJC;..TIF ST.SION + HYMNE Nj.TIONJ...L
-
~I~ D~S EMISSIONS.

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671
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M1-JOURNBL
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H!i)IC"TIF .s'l';'.'i'IU1~ -+ HY!';lü, i'l •. 'L'IuH"L
11H58 -
INDICnTIF STi,TION
1
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1
12H00 -
~NNONC1 PROGRAM~E
~
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)5H55 -
NOS JOIES ET NOS PBINES
12H05 -
INTERt'ŒDE hUSIC"L
f
)6HOO - H~V~IL MUSIC~L
12H10 -
COM1'lUNIé,UES EN L. N.
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)~HI5 - CQt-ihUN I,~lJb.s i,DJ.:INI...iT1LTIFS
12H30 -
COHNUNIQUES EN L. F.
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1
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)6H50
REilOUVEnU l.cr.
18r(; 1D1'I'IO\\'!
12H45
PUBLICITE SONORE
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PUBL1ClfE SOIiUl-:E
12H55 -
INTERMEDE MUSIChL
13H00 -
RENOUVEhU ~CT. 3èrne EDITION
)7H30
13H20
NOS JOIES ET Nb~ PEINES
)ïH45 -
LIiŒ DioNS LE 'l'::::X.E
13H30 -
DES METIERS li:T DES HONNES
J8HOO -
B,.:;:r/ SOHùH~
14H00 -
INDIC1.TIF ST/,TION
:J9HOO -
IND:~C,.TIF STi,r.::rON
-
FIN DES EHIS.sIONS
S O l R E E
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-15H58
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INlJICi,TIF srr;,'rrON
-16HO)
:umuHCE PROG1~A!'H'1E
- ;,lUI'I"TION
RUHl.LE EN Di,GiJ~j.. ET LOBI
-16H50 -
üljiOlI.I'1':.TIONS EN LANGUES Ni.TIONJ,LiS
·-ISlEOù - •• 1'iJF);~C.E: S UI'rE PROURM1NE
~~ : ,,,.sE D' i,CTUi.LITE
-I9E05
-
r{f~DTO-CLUB GOUHMi-NTCHE ET PEULH
-I9:~4S - "VI;:; tT CUi-I~1UNIQUES
-19H55
-
INT~RM~UE MU~ICl~
-?OEOO -
:r~K;OUVSi,U ,hCTU;.LITES. 4ème EDITION
-20HjO
PUBLICITE SONORE
-c~O11 L;.5 - L/, F El·;lD~ C 1];;S T LE FOY ER
-·nlIJU -
LSSi~DUC"TEURS J~ L'ECOUTE
-2.1HI5
~. :i01JS L'"RI3RF 1. P.lLùBRES EN PEULH
-!-2H15
-
~W.s JOIES ET NOS PEINES
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._~vV.u"U II.CTUi.LITES. 5ème EDITION
,~..l45 - :WUV.t:LL~S, T.',LENTS NOUVEAUX
-2)[[15
-
:JISCO-CLUB ;,FRIC;,.IN
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_. i"I~1 DS~ EMISSIONS

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MI-JOURNBE
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HJDIC"I'ü ':::T;,TIOh + iIYhI!t, ;'. .. TI,)!J"L
12H00 - i\\NNOl'lCb SUITE PriOGfLHh1
-05H30 -
••NNOUC1~ r :·.O(;J!>!'lKL
- l'L.,SH D' i.CTU"LITES
- "rEK.l'lü:'; l~lL-i;.LL .i';N l'BULE
12H05 -
1NTEHNEDE 1'1 US ICi.L
-05H55 - NOS JOIES ET JW.s PEII,;ES
12H10 -
CON1·jUNhlUES EH L.N.
-06H00 -
REV1IL N~;SIC::cL
12H30 -
COl"il"lUN IqUES ~N L. F.
-OfJHI5 -
COI'lMUNI,~L:C:;) Î,vLlr;I~'~j~,.T'I}'.':l
12H45 -
PUBLICITE SONORE
-06H50 -
RBIWL!\\'L,,~: ,.CT. hl'e SDlTIOI-i
12H55 -
INTE1U1EDE !·lUSICJ,L
-06H45 -
PUBLICI E
SOilU!tl;.;
13H00 -
RENOUV~<1.U;'':'CTIJaL.3ème ED.
-07H00 - l'1EI~,,Gr; L;: LU::)IiUE EN (;OLJ:::O'JN:.JI
13H20 -
JOILS BT PEINES
-O'!H}O' )-. ·Ri.NOUVLJ~::-':"'C'j'. 2~meC:;DITiON
IjH30 -
MhGAZINE DES ENFANTS
-O'lE45 -
LI:ŒJ,.k; LE 'l'i:;XTE
14H00 -
CONCOURS R~DIO-DEVELOP.
-03H00 -
C1L,Nk;ï\\l.:..::;~1 id:; fl\\Ei2Ut:NCl::S
15H00 -
HENOUVEAU-HEBDO
15H45 -
DETBNTE MUSIC1\\LE
-
C1.UB D' BCOl"1'1 Pl::Di,GOGh,UE
-09EOO - ....' .. l·:.d.:;')~:· VO~iEi'<-)!;:-)r jOl~~)(" ~ ~,,)
16H00 -
RIf ES ET COUTUMES
-09H3U -
CIi~\\-l hIL!...IùNS Dl'': i-lnYSi,N.s V. Pt:ULH
16H30 -
INFORMATIONS EN L.N~TION~LES
-10H00 -
Cii'~:~ j"·iIL. IOki Dl:: P"Y::.inNS V. DIOULi~
17H00 -
CH;..NGEMENT DE FREQm;I~CES
-11H00 - cnq ;;ILUOll:i D.G l?,Y:::;,J~S
V. t'lOOHE
-
INFORI"'J~TIONS EN L.W.TImtr-~
SOI I< E E
-19H00 -
,fl~ONCL ::>UITB PROGt<I,HI·lt;
-
l'1.•;.,H D' "CTU"LIT:l::S
-19H05 -
RnDIO-CLUB DhG~R~ ET LOBI
-19H45 -
"V L'; iT COl'.!'IUNlt;'UES
-19H55 -
I,n'j~Hl':t:DE; ~lUSIC;..L
-20H00 -
l:-:~;rWUVt;.. u ,·,CTU••L1TES 4ème EDITION
-~OHjO - .roUBLICITE SONOHE
-20H4~ - L, VOIX DE L'ISL~M EN DIOUL~
-2 IH 15 -
SOU.s L' ,'~HBHE i.. Pil.L.~BRES EN GOUHOUNS l
-22H15 -
NOS .JOIES ET NOS PJ:;INES
-~2H30 - R~NOUVE~U ~CTU~LITES 5ème EDITION
-12H45 -
HBt'lOIrtE D'UN CONTINENT,
C ~
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-~3H30 - Ry:lfFff;.s.-t>i.N&-'îJi.--NUI--T (j.-\\À>-J--
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-24H00 -
INDIC,.'rIF STi.TION + HYHNE Ni.TION;.L
FIN DES EMISSIONS.

673
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IIH58
n~DH:;;.TIF STi,TION
12H00 -
iJ~NOi~Cl:; .t-:rIOG.I:<.id·il-i1
- F'L,.SH D' I.CTUU"IT1
12H05 -
IlLC;Rl·iEDE l-iU::;ICl,L
12H10 -
COH~iUNI(~UES EN L.N.
12H30 -
COlvlHUNI(~UES EN L.F.
12H45
PUBLICITE SONORE
12H55 -
IN'n':RHEDE HUS IC,·.L
13H00
RENOUVEi. U Î,CT.
3ème EDITION
13H20 -
JOIES ET PEINiS
13H30 -
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14H00 -
INDICrlTIF SThTION
-
FIN DES EI'iISS IONS
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-
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II- J.':C::W·;i:..l.)i I;U;,; lC,J,
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)'}!3l1CLTL SONOHE
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VOlX DE LI ISLi,M EN MOOllli
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-2.d{I5 -
;105 JOIKS
ET NOS PEINJ:;S
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~)::;r"lOUjt,JJ-"Cl'U,'.LITBS.5ème EDITION
_,)r'HLi~1 - cùncsrt'l' Jr.;:.:; idJDITBURS EN PEULH
-,' -jH4S, -
HYTm~]:;~; LJ.j~S Li. NUIT
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674
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67S
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-06H50
12H00
ùNNonCE SUITE PROGR;"i .ME
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12H05 -
IN'l'~ :HED:':; !'1U::>ICi,L
-07H30 -
r:r:;[·juUE"i) .. CTU .• L.
1';1'(;' EDITlUN
12H10 -
COt:r1UNIL~U:r::S EN L.N.
-0?H4) -
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12HjO -
CO~'IJvtUNI(,UES EN L. F.
-08H00 -
C;i..l~Gu;~:n Dj~ }~.:::;i,,(;;;l:Cj"::i
12H45 -
PUBLICITE SONORE
-
HILR , ;.U,JOURDlii\\.iI,DÜ·i.. IN.L. SCIl:.NCr;
12H55 -
IN'Tt;RNEDE t,m::>Ic;.L
-08HjCJ -
~!;!L SLi·i..1 lib 1 Ui'! .t'riOi il\\;Jiftt~
13H00 -
Rt;NOUVE;, U-nCT.
2ème BD.
-09H00 -
.;.(L'l'R,.i"J::::':).il(:~; :JE L. !':t;:::'::l,t;
13H20 -
JOIES ET PLINES
-10H00 -
:':OI;C}<;}·:i' DG:.) .. UJ.;Il'LLih::l LN Yb'ni'lC,.I::l
13H30 -
PROGRhHl'iE EN
..... NGL" IS
-IIl!OO
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Dli\\...;CT Ut;.':i l'J •• l'IUN.:5-UIH:r:;.::i
14H00 -
CONCERT i.UDITEURS DIOULJ,.
-- IIll"O
L. VuI.\\ lJU
CHRIST
P .• R L1;';S UNV.r:;S
I:ïHOO -
VOLT;,I\\~UE-V;.HI1TE
15H45 -
DB'i'iSNTE MUS ICi.LE
16H00 -
FL..SH DI "C1'U;,LITE
-
SPOHT P;.NORi.Nj..
S O I R E E
- SPOln P.. NORi.H;,
(SUITE)
-1S1100 -
Sj,TELLI'i'B 2.000
-IL.H45 -
INFüHj·;,:nONS Ht:LIGIEUSES C.. THOLlr,UES EN F&',NCiLIS
-19H00 -
~NNONC~ JUITL rHOGRhMME
- FL.0H DI "CTUi.LITE
:';19H0:3
-
LI "NGL.• IS P.'.R L;. R,',DIO
-191i 15 -
Li:: CHi.NT JOYEUX
-19H45 - .• VI::> ~'f COH1·1Urnc2uES
-
INTERt"lEDL l'mS IC;,L
-~O!iOO - riE!'; UUVl;;i. U i.CTU:.LIT~S. 3ème EDITION
~
-2UHjO -
PYftf;ICI~O~ ~"' Q.j) \\ <~ c '\\ ~ .... e- - A. t.
-
-20h45 -
IllJ}i'OF~W:.L'ION ET CULTURE
_é-:IHOO -
1'HE..TRE 1J0LT},1(,UE
-"'2.HOO -
Dt.:'i.'H1!1'J:.: j·,USIC,.LE
-2.<.'111 ~ -
l'lm, Ju~iS 1;';T NOS P.r~INES
-2,:iI>G -
kI:;NUU't:J, U j.CrU;,LITBS.
4ème BVITION
-2211'<7 -
Dl:;'i'Ehl'r; ilUSIC .. LB
-t.: jiiOl"
-
L' HEU.<::t, DU ",lY::;TEl-{B
-(~4HOO - INDIC.,TIF ST",'nON + HYMNE N.i..TIONj,L
-
FIN D]:;;:; ÜiIS.::ilüNS.

676
QUE 5 T l 0 ~~A IRE
Ceci est réalisé dans le cadre d'un travail de recherche sur la
radiodiffusion en Haute-Volta.
1
----
----
!
i

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,
.
:---,
cultivateur
1
ouvrier
Lf-
élève

1
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1
L.. ___
"
,
Ct~ petit commerçant C::J ~
employé
~--i 5
étudiant
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cadre industrie
fonction'laire
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cadre fonc-----
.:.. __ J h
l __J j
tionnaire
et
comnerce
1
Harié(e)
célibataire
!1
c13-
~
Age e •••••••••••••
u{~sexe .
.
Ville ........•....
1
C~
f
/ '
/ '
tl
(1) - Possédez-vous personnellement un poste radio?
Si oui depuis combien de temps ?
- Si vous avez déjà possédé ~, poste récepteur, depuis combien
1
de temps l'avez-vous eu pour la première fois?
1~f
(2) - Que représente à vos yeux un roste-radio ?
- un luxe
r--l 1
----
- une nécessité
[::J 21
- un compagnon de tous les jours
!~
- Autres (précisez).
(3) - Allumez-vous souvent votre récepteur ?
- plut8t le jour
~--1
1
:
1
tAtA'"
- plut8t la nuit
(,i
/
jour et nuit
,
~
----
en moyenne combien de t8r:lp5 par jour ?
(~)
~ommept l'écoutez-vous ?
- avec des amis
j---j .Ii
- en famille
j--; . "
seul
----;
LI.
L_..: -,
(5) - Ecoutez-v0us davantage les programmes radiodiffusés
- en semaine
,--1 ;t
pendant le 'flee]<-end
;
f
-2.,
---
le matin à votre réveil, écoutez-vous la radio?
- si oui pendant combien de ternrs
- et quelles stations ?

677
,
(7) - Que pense~-vous de la qualité tecThïique des réception dans votre région?
- Benne
- Assez bonne
PC3 du tout
(8) - Par ordrE d'importance quelles sont vos émissions préférées ?
- Sont-elle suffisc.rnrnent longues
._--- 1
- ou trop courtes
,
1.. _ _ ...
~
jtstes comme il faut
----" S
émis~ions que vous suivez sont elles présentées è votre goÛt?
- à ~ause du présentateur
~
- à cause du contenu
L __ -,
~
- At.tres (précisez)
.L
'
,
i
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( 10) - Y a-t-i2., des programmes dont vous souhaitez qu'ils soient améliorés ?
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oui
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1
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- si oui lesquels ?
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(11) - En géné! a:'., qu' at tendez-vous de la radi 0 ?
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informations
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-
d0 l'éducation et de la culture
- de la distraction
(12) - Sur le ~lan des infovlilations
nationales estimez-vous être
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1
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(13) -
Sur le J'tan des informations inter-africaines et internationales,
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- tr~s mal informé
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(11r)
-
Pour VOf
informations quotidiennes, écoutez-vous d'autres stations
c.fricaÏt.es ?
ut,z,t,
- 1<3quellcs ? -(citez-les par ordre d'im[-ortance)
.---- ..
A quel moment ?
mati:l
midi
1
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soir

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(21) - Sur le [ ..nn de la durée, e~til!1ez-vous cés émissions en langues
"
vernacul'.ires

Û{~, - 1-'. d8t courtes
[ ] If
- r· utât 10i19:..1e3
[] .l."
",..--
- r~l1tôt CO;l:::'orr:ll:13 au temf.'s qu'il faut C::J 3
(22) - Trouvez·vous ln Radio Rurale
- r ~ellemCi:t tournée vers les rroblèmes ruraux j--J- ;1
'---
- F ~s ass~z
C:j .z
----
ildiffére;yte aux co:-.di tions de vie rurales
l __ J.3
(23) .. A votrE avis, quel thème rarticulier la radio rurale doit privilégier
dans s~ 3 rro[rai:1mes.
(24) - Selon vous,
la radio-rurale contribue-t-elle au déveloprement
écoi1omi::J.ue de le. Haute-Volta?
- Fourquoi ?
(25) -
Vous an~ve-t-i) d'écouter la radio soolaire ?
- ~;ouvent
~:] If
~!J
----
Farfois
-
L.__ J 1.1
----
- ':arnais
L__ J 5
- Fourquci ?
( 26)
-"
- c'.lelqucs uns
lesquels ?
pourquoi ?
(27) -
Avez-V('i..1S eu l'occe-sioll d'écouter la statior. régionale de Bobo-Dioulasso?
CA{~ 'J ~i oui cormnent la jugez-vous ?
/ '
- lroche des habitants de la région
- ~an assez proche
~~O - ~'ourné(;; vers Ouagadougou
/

681
B l B ~ l 0 G R A PHI E
-=-=-;-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
Pour une connaissance g6n~rale de l'histoire de l'Afrique
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"Mythes et réalités de l'impérialisme
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Paris, 1960
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"Histoire de l'Afrig.I!e"
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Paris, 1956
CORNEVIN
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"Histoire des peuples d'Afrique"
Berger-Levra ul t,
Paris,
1960
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"Histoire de l'A.O.F."
Delagrave,
Paris,
1942
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"L'Afrique Noire fran~aise et son destin"
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Tome II" de 1800 à nos jours"
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J.L., MLO,
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francophone et MadaGascar lî
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Tome
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année universitaire
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683
Nous consultons
également le. périodiques sui-
vants 1
-
"Le mois de l'Afrique" qui suit l'actualité
depuis 1966 et publie d'interessants numéros spéciaux
- "L'Afrique contemporaine", une publication
bimensuelle de la documentation française
-
"L'année africaine" qui depuis 1963 contient
une importante chronique des relations internationales.
Pour une approche des questions de communication socia-
le en Afrigue
BALIMA
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"La femme africaine è travers AMINA,
le magazine de la femme"
Mémoire,
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nov-déc.
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Thèse, Université Paris 1;
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1975,215
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Thèse, 3
cycle, CEAN.
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Th. Cb. 92
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1970-1973"
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131
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CANU
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"Evaluation de la participation au déve-
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Thèse, 3
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1970
NIKIEMA
"E volution de régime poli tique de la,
Haute-Vol ta depuis l'indépendance "1
Thèse de doctorat d'Etat en droit public,
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discours"
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"Pour cmprendre les media"
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"Théorie de l'information et perception
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ou contre
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ALBERT
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"La presse"
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CAZENAVE
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"Sociologie de la Radio-Télévision"
PUF, Q.5.J~, nO 1 026,
Parls,"1969

686
DEBBASCH
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"Le droit de la radio et de la
lélévision"
PUF, Q.SJ.
nO 1 360,
Paris,
1969
DoMENACH
J.M.
"La prop'agande' poli'tiQ'uè ï'
PUF, Q.S.J.,
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ESCARPIT
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"L'écrit et la communication"
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nO 1 546,
Paris,
1973
GAILLARD
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"Technique du . journalisme"
PUF, Q.S.J.,
nO 1 429
Paris
1971
TERROU
F.
"L'information"
PUF, Q.S.J.,
nO
000, Paris,
1974
A ces ouvrages, il faut ajouter les publica-
tions
- du centre d'études des communications de
masse ;
- de l'I.L.T.A.M.
de Bordeaux;
- du Centre International d'enseignement su-
périeur du journalisme de Strasbourg
- de l'Institut Français de Presse.
Pour un complément de lecture
Nous nous appuyons également sur
- les magazines africains
- les quotidiens africains d'expression fran-
çaise du Centre d'Etude d'Afrique Noire.
- les journaux et périodiques voltaïques
- les notes documentaires de l'UNESCO, de la
bibliothèque africaine de Radio France Internationale, de
la
Fondation Nationale des
sciences politiques et de la Documen-
tation Française.
Nous examinons également avec intér@t les di-
vers travaux réalisés par les étudiants africains
à Bordeaux
(I.U.T. et U.P.T.E.C. notamment), à Strasbourg (Centre de Jour-
nalisme), à l'I.F.P. de Paris et à Lille (Ecole de Journalisme).
Tout en
consultant régulièrement les bulle-
tins belges de liaison édités à l'intention des professionnels
et des stagiaires en "information et technique de diffusion",
nous avons effectué.
des déplacementts dans divers instituts et
organisations susceptibles de nous fournir des renseignements
utiles.
Bibliographie relative à la radio-scolaire
CHRISTOL et
"Scolarisation en Haute-Volta"
MEDARD
R~
Sedes ,
Paris,' 1959
'
DAMIBA
A~
"La planification scolaire et la forma-
tion"(sémina!re sur ,lek problèmes de
l'orientation, de la formation et de
l'emploi dans l'optique d'une réforme
de l'enséignement)
,
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687
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GAUTHIER
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"Educ_ation et développement "Perspectives
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lA BORDERIE
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lAllEZ
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"l'innovation en Haute-Volta 1 éducation
et enseignement prtm~i~e"
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lE THANH KHOI
"l'ensei...9nement en Afriq ue tropical B"
P.U.Fo,
Paris,
1971,'463
p.
Sur la radïo-scolaire "
nous avons consulté
les travaux du Centre de Documentation et de Perfectionnement
Pédagogique
- "les moyens audiovisuels dans l'enseigne-
,
,,"'
ment en Haute-Volta"
Oua gadougou,
'.mai
1975,
18 p.
,-
- "compte-rendu d'enquête sur l'écoute des
émissions radiophoniques du C.D.P.P:"
Duaga, juin
1973, 8 p.
- "séminaire de sensibilisation ~ l'audiovi-
sllel,
Ouaga, 12-16 mai
1975,
48 p.
- "rapport de mission effectué ~ Montréal du
5 au 16 octobre 1974 par
M.
~~gougou,
conseiller pédagogique
au C.D.P.P.
- "compte-rendu d'en~u8te sur les émissions
d.u "bain,_~_Q.D.ore" et l'extension de la radio scolaire"
Ouaga,
juillet
1974,
6 p.

688
TABLE
DES
MATIERES
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~
Pages
AVANT-PROPOS
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 1\\
PRESENTATION DE LA HAUTE-VOLTA
••••••••••••••••••••• S
1°/
Aperçu géographique
••••••••••••••••••••••••••• 5
11°/
Aperçu historique
••••••••••••••••••••••••••••• ~
INTRODUCTION
••••••••••••.•••••••••••••••••••••••••• ~o
PREMIERE PARTIE : INSTITUTION ET CONTEXTE . SOCIO-
CULTUREL DE LA COMMUNICATION RADIOPHONIQUE EN
HAUTE-VOLTA
••••••••..•••.•••••••••••••••••••••••••• -Z..o
SECTION 1 : PAYSAGE SOCIO-CULTUREL ET RADIODIFFU-
SION EN HAUTE-VOLTA
••••••••••••••.••••••...••••••••~1
Chapitre premier: Histoire de la Radio en Afrique
Noire et en Haute-Volta
•••••••••••••••••••••••••••• ~~
1°1
En Afrique anglophone pendant l'ère colonia-
1 e
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• •-tt
11°/
En Afrique francophone pendant l'ère colo-
niale
• . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ~
~A} Avant la création de la SDRAFOM •••••••••••• ~r
~B) Après la création de la SDRAFOM •••••••••••• tj
111°/
La conqu@te des pays africains par la radio •• ~j
IVo/
Situation de la communication sur le Terri-
toire de Haute-Volta sous la colonisation
•••••••••• ~t
A) Au
niveau des P.T.T •••••••••••••••••••••• ~~
B) A propos des enregistrements sonores
•••••• ~~
C) L'avénement de la Radio en Haute-Volta ••••• q~
Chapitre second: Tradition
et modernisme dans le
système de communication sociale en Haute-Volta
•••• ~~
1°/
Le poids des structures traditionnelles
•••• ~~
A) Les forces
linguistiques en présence •••••• ~~

689
B) Les circuits de l'Information traditionnel-
le au niveau du village
••••••••••••••••••••••••••••••• 51
C)
L'Organisation de l'Information à l'éche-
lon de la hiérarchie supérieure Mossi
•••.••••••••••••• {~
0) L'influence du pouvoir traditionnel et les
moyens d'information modernes
•.••••••••••••••••••••••• '1
lIai
Le poids du modernisme ou la dynamique de la
modernité
••••••••••••••••• G ••••••••••••••••••••• G ••••• Cb
A)
L'école et les nouveaux clivages culturels ••• 't
B) Le cadre constitutionnel
un héritage
modernisant
• . • • • • • • • • . • . . • • . . • . . . • • • . • . . • . . • . . . • • . • • . • 6tt
C) Les partis politiques J éléments modernisa.
teure
•· .... · .... · · · . · •. · . · · · · · · · · .. · . · · · · · · · · · · · · · · · . -1!.
0)
Le mouvement démocratique face au système
poli tiq ua
• • • • • • • • . . . . • . • • . • . • . . . . . . . • . . . . . • . . . . • . . . . • • Q
E)
Information d'Etat et représentations di-
plomatiques en Haute-Volta
•••••••••••.•••••••••••••••• 15
Chapitre troisième
Situation de la presse écrite
en Haute-Volta
•.•.••••..••....•.....•..•••••••••.••••. fl 8
loi
L'imprimerie en
Haute-Volta
•••••••••••••••••• tj
lIai
Les titres des organes de presse en Haute-
Volta
• . • • • . • • • • • . . . . • . . . . . . • • • • . . . . • . • . . . . . • • • • • • • • • • • 90
A)
Les ~itres gouvernementaux
•••••••••••••••••• 90
B)
Les titres des publications privées
••••••••• ~3
al Au plan strictement politique
••••••••••• 9~
bl Sur le plan strictement syndical
•••••••• 9b
cl Les autres publications
••••••••••••••••• Sr
C) La presse étrangère en
Haute-Volta
••••••••• ~q
111 0 1
Problèmes et perspectives de la presse écrite
en Haute-Volta
•••.•••.••.•••••••.•...••.•.....•.••••. •'100
Ihapitre quatrième:
Radiodiffusion et politiques
culturelles en
Haute-Volta •••••••••••••••••••••••••••• A~
loi
Les orientations de la politique
culturelle au plan national
••••••••••••••••••••••••••• ~Or
A)
Situation et définition de la politique cul-
t ure I l e
~ .••••••..••.•••.••.•.••••••••••...•..•.•••••••• AOr-
B) Les finalités culturelles assignées à l'In-
formation Radiophonique
•••••• 0 •••••••••••••••••••••••• ~1t

690
Le Radio
Scolaire dans le système éducatif
voltaique
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ,.,f.tD
A)
Stagnation du développement scolaire
••••••• ~~1
B)
CoOt et rendement du système éducatif
UoltaIqUB
••••.•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• ~?
C)
De la formation des enseignants
•••••••••••• It6
0)
De la nécessité de la radio scolaire •••••••• A30
111 0 /
Radio-Ouaga et ses relations continentales
••••• A~3
A)
La coopération culturelle avec les
Etats du Conseil de l'Entente
••••••••••••••••••••••••• ~~g
B)
L'Union des Radios et Télévisions Natio-
nales d'Afrique (U.R.T.N.A.) ••••••••••••••••••••••••••• ~~,
1 - Histo~~de l'Union ••••••••• ••••••••••••• A3{.
2
Les problèmes actuels de l'URTNA
••••••••A~q
C)
L'Agence de presse panafricaine
•••••••••••• A0
0)
La coopération afro-arabe
•••••••••••••.•••• )~~
E)
L'Union Internationale des Journalistes
africains
(U.I.J.A.)
•••••••••••••••••••••••••••••••••• ~5
IVO/
Radio-Ouaga et les relations culturelles in-
ternationales
••••••••••••••.•••••••••••••••••••••••••• A~'
A)
L'Afrique et le partage des fréquences en
matière de Radio et Télévision
••••••••••••.••••••••••• ~f
B)
Radio-Ouaga et la coopération radiophoni-
que avec la France
• • • . . . . . . . . . . . . • • • • • • . • • . • . • . • • • • • • •A'fJ
1 - L'Office de Coopération Radiophonique
(O.CO.RA.)
•••••••.•••••••••••••••••••••• •••••••••••••• tiLfJ
2 - La coopération avec Radio France Inter-
nationale
~ .•••.....••......................•......••.• • 115.<,
C)
L'Afrique et les agences de Presse
••••••••• ASr
0)
La Haute-Volta et le Nouvel Ordre mondial
de l'information
••••••••••••••••••••••••••••••••••••• • ;15 j
SECTION
I I : LES STRUCTURES DE LA RADIODIFFUSION:
oRGAN 1SA TION,
REG LEM ENTSET ST ATLI TS
• • • • • • • • • • • • • • • • • ",6.t
Chapitre premier: Structure juridi~ue et administra-
tive
• • • • • • . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • ACt
1 0 /
Le droit de l'Information en Haute-Volta
•••••• Abt
A)
Le cadre général de la liberté de la Presse .Ab5
1 -
Du droit de publication en Haute-Volta
••• ~b3

691
2 -
Le droit de réponse
•• • • • • • • • • • • • • • •• ••• •• • •
Abtf
B)
Les limites voltaiques de la liberté de
la
presse
................................................
1
Les publica:tions étrangères
•••••••••••••••• --16t
2
Les délits et les crimes commis par voie
de ma ss-med ia
•••.••••.••......•••••••••• "• •••.••.•••••• A61
11 0 /
Règlements et ordonnances depuis 1959 parus au
Journal Officiel de la République de Haute-Volta et
relatifs à l'Information et à la Radiodiffusion •••••••• Ar1
111 0 /
L'administration de la Radio et de la Télévi-
sion
~ •••••••••••••••••••••• o •••• o ••••••••••••••••••••• "t~
A)
L'organisation du ministère de tutelle •••••••• Afk
B)
L'administration de la Radiodiffusion en
tant que service public
••••••••••••••••••••••••••••••• A~O
Chapitre second s Gestion économique de la Radio et
1
de la Télévision
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••• A~~
l_
Ia/
Le système économique de la Radio
•••••••••••••• A~Y
A)
Le système de financement et son fonctionne-
ment
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
B)
Les recettes de Radio Ouagadougou
••••••••••• ~A89
1
Les avis et communiqués
•••••••••••••••••••• AJ1
2
Le concert des auditeurs
••••••••••••••••••• "'91
3
La publicité sonore ou commerciale •••••••••• Ag~
11 0 /
Le mécanisme de la production radiophonique
en
Haute-Volta
••••••••••••. .•••••••••••••••••••••••••Ag~
A)
Au niveau des tableaux de service
•••••••••••• Aj~
B)
La régie d'exploitation
•••••••••••••••••••••• A9S
C)
Les reportages
••••••••••••••••••••••••••••••• A~~
D)
Les émissions enregistrées
•••••••••••.••••••• A~f
E)
Les émissions réalisées à l'extérieur
•••••••• ABq
111 0 /
L'infrastructure technique de Radio Ouagadougou .~o~
A)
Les dispositifs d'émission de Radio Ouaga
•••• ~
B)
La Maison de la Radio
•••••••••••••••••••••••• ~g
1
Plan d'implantation du bloc technique ••••••• ~IO
2
ProblèmŒ particuliers posés par la réalisa-
tion du bloc technique et par les matériels d'équipe-
ment de la Maison de la Radio_à Ouagadougou
••••••••• ~13
D)
Les moyens d'écoute radiophonique et le parc
récepteurs-radio en
Haute-Volta
•••••••••••••••••••••• ~~

692
1
Les difficultés de l'écoute en brousse
••••• ,t-1'i
2
Estimation du parc récepteur radio en
Ha ut e - Vol ta
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• z 19
IVO/
Situation de la Voltavision
•••••••••••••••••••• ~~
A)
Evolution
•.•..•••••••••••••••••••••••.••.•••• ~t1
B)
Organisation et fonctionnement
••••••••••••••• ~
Chapitre troisième s
La
_Radio Rurale:
institution,
attributions et fonctionnement
•• o •• o ••••••• o •••••••••• ~~h
1 0 /
Organisation et fonctionnement de la Radio
Rurale
~ ..••........•••..........•............••.•..•.. tzt
A)
Nature de la Radio Rurale: statut, adminis-
tration et règlements
. o • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ~~~
B)
Organigramme de la Radio Rurale
•••••••••••••• ~fg
11 0 /
Les objectifs théoriques assignés à la Radio
Rurale dans le contexte socio-économique de la
Haute-Vol ta
• • • . • . . . • • . . . . . • . . . . . • . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . <t~
A}
RaIe de la Radio Rurale dans la conservation
de la nature en Haute-Volta
••••••••...•••••••••••••••• ~30
B)
Dans
le domaine de
la santé et de la pro-
tection animale
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 81
C)
Dans la production et la commercialisation
agricoles
••.•.•••••.•.••.••.•..•••••....•.•..••..•••• • ~~
D)
Formation des agents techniques et de la
Jeunesse Rurale
-~ •••••••••••••••••••••••••••••••••••••• t34
E)
Les moyens de fonctionnement de la Radio
Rurale
••••••••.•••••••••...••••.•••.•••.•.•••••••••••• 't,35
1
Les moyens techniques et financiers
•••••••• U~
2
Le personnel de la Radio Rurale ••••••••••••• ~o
3
Les moyens d'action de la Radio Rurale
~ •••• ~1
Chapitre Quatrième s
Les journalistes de la Radio et
de la Télévision en Haute-Volta
••••••••••••••••••••••• ~L
1 0 /
Qui sont les Journalistes de Radio-Ouaga
••• ~1
A)
Origine sociale et confessionnelle des Com-
municateurs de Radio Ouaga
••..•••••••••••••••••••••••• ~rD
B)
Le niveau socio-professionnel
•••••••••••••••• tit
C}
Comment les Communicateurs Radio sont-ils
recrutés en Haute-Volta
••••••••••••••••••••••••••••• ~.2r9

693
11°/
Classification et rémunération des Journalistes
dans la fonction publique voltaique
••••••••••••••••••• t(o
A)
Classification hiérarchique
•••••••••••••••••• ~&o
E)
L'avancement des professionnels et les
problèmes disciplinaires
~.~.~ ••••••••••••••••••••••••• t6~
1 ':- L'avancement
••••••••••••••••••••.••••••• ••• .ftf
2
Les problèmes disciplinaires
••••••••••••••• zb3
C)
La fonctionnarisation du journalisme et ses
incidences humaines à la Radio
•••••••••••••••••••••••• <~
1
Le Jpurnalisme de la fonction publique
••••• t1 5
2
Le métier, les hommes et la société
~ ••••••• t~
CONCLUSION PARTIELLE
••.•..•........•..............•.•. ~i 0
DEUXIEME
PARTIE
:,STRUCTURE MORPHOLOGIQUE DES PROGRAM-
MES RADIOPHONIQUES EN HAUTE-VOLTA:
; ••••••••••••.•••••• l~4
SECTION
1 :
APPROCHE ANALYTIQUE DES PROGRAMMES DE
RADIO-OUAGADOUGOU
••••.•••••••••••••••••••••••••••••••• t~S
Chapitre
premier
Analyse quantitative
•••••••••••••• ~~5
1°/
Objectif
et méthode
•••••••••••••••••••••..•••• Z~6
11°/
Essai de quantification des volumes hebdomadai-
res des programmes radiophoniques de 1959 à 1979
•••••• ~qo
A)
Répartition des programmes de Radio-Ouaga
en 1959 et 1960
••••••••••••••••••••...•••••.•...•••••• ~~o
E)
Répartition
des programmes de Radio
Ouaga en 1961
••••••••••••••••••••••••••••• •••••••••••• t~~
1
Répartition générale des programmes
•••••••• ~11
2
Répartition des programmes en langue fran-
çaise
................................................ . 211
3 - Répartition des programmes en langues 10-
cales
(,,1t
C)
Répartition des programmes de Radio-Ouaga en
1 962
.................................................. <..~t.
1 - Répartition générale des programmes
•••••••• t~~
2 - Répartition des programmes en langue fran-
çaise
••••••••••••••••••••••••••••••••••.••••••••••••••• ,2~t,

694
3 -
Répartition des programmes en langues na-
tionales
• •• • • • • • • • • • • • • ••• • • •• • ••••• • • • • • • • • • • •• • • • • •• .zq~
D}
Répartition des programmes de Radio-D~AGA
en 1963
...............................................
1
Répartition générale des programmes
••••••••
2
Répartition des programmes en langue fran-
çaise ••••• 0 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
3 -
Répartition des programmes en lanques na-
tionales
o • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
E)
Répartition des programmes de Radio-Duaga en
1964
......................................... ...•..••• tq5
1
Répartition générale des programmes
•••••••• ~q5
2
Répartition des programmes en langue fran-
çaise
·
.
3 -
Répartition des programmes en langues na-
tionales
• ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• -<..q b
F}
Répartition des programmes de Radio-Ouaga en
1966
1967
•••••••••.••....•••••••••••••..•.•
• ••••• .(~r-
1
Répartition générale des programmes
•••••••• ~qt
2
Répartition des programmes en langue fran-
çaise
·
l q~
3 - ·Répartition des programmes en langues na-
tionales
......
G}
1973-1974
.
Répartition des programmes de Radio-Ouaga en
..................• ..........................
1
Répartition générale des programmes
••••••••
2
Répartition des programmes en langue fran-
çaise
·
.
3 - Répartition des programmes en langues na-
tionales
• . . • • • . • . . . . . . • . . . . . . . . . . . • . • . . . . . . . . . . • • . • . •• '!>6t)
H}
Répartition des programmes de Radio Ouaga en
1975-1976
.............................................~
1
Répartition générale des programmes
•••••••• ~
2
Répartition des programmes en langue fran-
çaise
·
~
3 -
Répartition des programmes en langues na-
tionales
• •.••••.•••.••.........••.•..•.•.•.•..••••..••~ 0
I}
Répartition des programmes de Hadio Ouaga en
1977-78
•••.•..••..••.•.•...••. ., ...••••............•••• ;o~

695
-
Répartition générale des 106 heures 30
minutes
•••••••••••.••••••••••••••••••••••••••••••••••• 3~
2 -
Répartition des programmes en langue fran-
çaise
.................................................
3 -
Répartition des programmes en langues na-
tionales
. . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • ;(1./
4 -
Le volume horaire de la Radio ._; Rurale
•••••• 9rtr
J)
Répartition des programmes ee Radio Ouaga en
1979
• • • • • • • • • • • • • •
0
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ~f5"tt
-
Répartition générale des 106 heures 30
minutes
o • • • • • • • • ,
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 3T)t.f
2 -
Répartition des programmes en lanque fran-
çaise
.................................................
3 -
Répartition des programmes en lanques na-
tionales
• • . . . ..
. . • . . . . • . • . . . . . . . . . . . • . • • . . . • . . . . •
. • ~()b
4 -
Le volume hormire hebdomadaire de la Radio
Rurale
................................................
5 -
Répartition par langue nationale
•••••••••••
111°1
Caractéristiques de l'évolution générale du
volume horaire hebdomadaire de Radio Ouaqadougou de
1959 -
1979
...........................................
Ivoi
Evolution des répartitions catégorielles
des
programmes de Radio Ouaga de 1959-1979
•••••••••••••••• ~b
A)
Exposé des données
•••••••••••••••••••••••••••• !>If.
E)
Observations et commentaires
•••••••••••••••••• 3~
1
Evplution géQérale de ces répartitions
••••• 3~
2
Evolution comparative
des répartions
•••••• 3~~
V vol
De quelques remarques générales sur l'étude
quantitative des programmes en 1979
••••••••••••••••••• 3jo
VIol
De l'utilisation actuelle des langues locales
à
Radio Ouagadougou
••.•••••••••••••••••••••••••••••••• ~~~
A)
Exposé des données: les considératOns arith-
métiques ou l'inégalité entre les langues llllCales
••••• 3~4­
E)
Les considérations théoriques et socio-poli-
tiques dans l'utilisation des langues à la Radio
•••••• ~A
1
Les considérations arithmétiques ou l'iné-
galité entre les langues locales
•••••••••••••••••••••• ~1
2 -
Les considérations théoriques et
politi-
ques sur l'utilisation des langues
locales à la
Radiodiffusion
••..••••••••.•.••••••.••••.••••.•••..••• 3~~

696
VIIO/
Les programmes français de ccop~ration radio-
phonique avec la Haute-Vol ta
•••••••••.•••••••••••••••• 3 'tJ
A)
Exposé des données portant sur l"volution
des programmes réalisés
par Radio France Internationa-
le en direction de Ouagadougou
•••••.•••••••••••••••••• h~
B)
Observations sur l'évolution des programmes
de coopération Radiophonique français avec Ouagadougou • ;55
Chapitre second:
Analyse qualitative des programmes
rad i a p h 0 ni que s
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • . • • • • • • • . • • • • • • • • • -3 5<1
1°/
Objectif
et méthode ••••••••••••••
35~
11°/
Etude des émissions d'information
••••••••••••• ~,~
A)
Les journaux d' actuali té en langue française
•• 3'.v
1
Evolution de l'information radiodiffusée
••• !63
2
L'énoncé des sources d'information
••••••••• 3~
3 -
Le contenu manifeste des journaux radiodif-
fusés
. · . · · · · · · . · · · ·
· .. · · · · · · . · · . · · · · · · ·
· · ;~t
4 -
De quelques observations sur l'actualité
radiod~ffusée
en Haute-Volta
••••••••••••••••••••••• ~~
B)
Etude des journaux d'actualité en langues na-
tionales
• • . . . . . . •
ag3
0
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
Préparation et traitement de l'information
en langues locales
••••••••••••••••••••••••••.••••••••• ~q3
2 -
Le contenu des informations en langues 10-
cales
................................................. ~î6
111°/
Etude des programmes
"éducatifs et culturels"
••• !ql
A)
Le contenu manifeste des films radiophoniques
de Pierre Billard
••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 3~g
qq
1
La trame des films radiophoniques
•••••••••• 3
2 -
L'organisation technique du réel dans les
films radiophonique de Pierre Billard
••.•••••••••••••• ~o~
B)
Le contenu latént de
"l'Anthologie du mystè-
re"
les implications socio-cul turelles
•• ••••• ••
• ••• Ii01-
1
L'univers du film radiophonique
•••••••••••• ~of
2 -
Culture et société dans l'Anthologie du
mystère
• . . . • . . . . • • • . . . • . . • • . . • . • . . . . . . . • . . . • • • • • . . . • • • J..fo~
IVo/
Etude des programmes de divertissement
••••••••• 411

697
A)
Approche analytique du magazine "sous l'arbre
à palabre en Mooré"
••••••• LIft
1 -
La trame des contes dans le magazine
proposé par le "Larlhé-Naba"
••• ~ •••••••••••••••••••••• J.tIB
2 -
Le contenu latent du magazine du "Larlhé-
Naba
• • • • • • .". • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ••••• • • • • • • ••••• • • • • Lf~'
B)
Etude ::synthétique du "Journal des Jeunes"
••• 1f4b
1
Le contenu manifeste du magazine
•••••• o •• e. ~~
2
Portée et limites des l'animation dans les
variétés de Radio-Ouagadougou
••••••••••••••••••••••••• 4u3
SECTION
I I :
RADIODIFFUSION ET "DEVELOPPEMENT SOCIO-
CULTUREL" : L'EXPERIENCE VOLTAIQUE DES RADIOS EDUCATIVES.
Chapitre premier:
Analyse des programmes de la Radio
Rurale en Haute-Volta
••••••••••••••••••••••••••••••••• ~~~
1°/
Le contenu des programmes-types de la Radio
Rurale
~ •••••••••••......•••••••••••••••••.•.•.•.••.••• ~SO
A)
"C inq millions de p-aysa"4'
•••••••••••••••••••• ~ 5"~
E)
"Concours Radio Développement"
••••••••••••••• tfSa
C)
"Rites et Coutumes"
••••••••••••••••••••••••• ~yS~
D)
"Patrimoine Culturel"
•••••••••••••••••••••••• yS5
110/
L'expérience des Radios-Clubs en Haute-Volta
••• ~S~
A)
Cadre général
••••••..•••••••••••••••••••••••• ~st
E)
Le rOle des animateurs de Radio-Clubs
•••••••• ~~
C)
Le contenu des émissions de Radio-Club
••••••• ~~3
111°/
Portée théorique et pratique de la Radio-Rurale
en Ha ute-Vol ta
~ •••••..••.•••••.•...••.••.........••••• ~t.<,
A)
Les proj ets actuels
•••••••••••••••••••••••••• '11.(,
1
L'extension de la Radio Rurale à Bobo-
Dioulasso
.............................................
2
La régionalisation de la Radio Rurale
••••••
B)
Analyse des rapports d'écoute des Radios-Clubs.
1
De l'aspect formel
••••••••••••••••••••••••
2
L'impact de la Radio en Milieu Rural
•••••••
C)
Les limites objectives et politiques de la
Radio Rurale en H~ute-Volta
•••••••••••••••••••••••••••
1
Les problèmes mat'riels et professionnels •••
2
Le problème politique économique
•••••••••••

698
Chapitre
second s
Analyse des programmes de la Radio
Scolaire: forces et faiblesses
••••••••••••••••••••••• ~Z~
101
Constat de la situation actuelle
••••••••••••••• ~6
A) L'enseignement et la communication radiopho-
ni e:I ue
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• li~=t
E)
Les acquis positifs de l'expérience voltaïque 1~1~
le
domaine de l'enseignement primaire.
C)
Radiodiffusion et formation des enseignants ••• ~q5
1 - Dans le domaine de la formation initiale
des enseignants
• .•• • • • .. • . • •... •
• .. • . . • . • ••• • t.r15
2 - Sur le plan de la formation continue des
enseignants
.. ~ . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . elfqS
0)
L'écoute des émissions scolaires I~\\tliI\\.~.C·J>.- f·J\\. l.f~t
1 - Qualité technique de la réception
•••••••••• 4q~
î
,,
2 - Effets pratiques du Bain
Sonore
••••••••••• ijqf
rj
!
3 - A propos des animateurs
•••••••••••••••••••• I.fq~
1
,
4 - Les pourcentages dl écoute •••••••.••••••.•••• S1l1
;
1~
11 0 1
Faiblesse de la Radio Scolaire
••••••••••••••••• 5'S
!~
A)
Faiblesse des moyens techniques
••••••••.••••• nS
B)
Les problèmes pratiques et pédagogiq ues
•••••• [b1-
1 - La radio est un moyen incmmplet
•••••••••••• (b1
2 - Les contraintes institutionnelles
•••••••••• rb1
3 - 'La radio ne permet pas de feed-back
•••••••• SIO
4
Messages radiodiffusés et enseignement
••.•• S/O
111°1
Portée théorique et pratique de la Radio Scolai-
re en
Haute - Volta
•.••.•••••••••••••.••.•.•••••••••• 515
A)
Le projet d'extension de la radio scolaire
• •• fI t
E)
Les
limites paratiques de la radio scolaire ••• &~J
C)
Les daRgers éventuels de la Radio Scolaire
••• 5<,3
CONCLUSION
PARTIELLE
••••••••••••••••••••••••••••••••• 56
TROISIEME
PARTIE
.AUDIENCE, EFFETS RADIOPHONIqUES
ET IMPLICATIONS POLITIQUES ET CULTURELLES
SECTION
l
s
AUDIENCE RADIOPHONIQUE EN HAUTE-VOLTA
!!~
ETUDE DE CAS PARTICULIERS
•••••••..•...••••••••••••••••
{~b
Obj ecti f
et méthode
••••••••••••••••••••••••••• f ~ b
fhapitre premier: Présentation des résultats glOBaux •• [ijo

699
1 0 /
Le'codage et le déchiffrement de notre question-
na ire
• . • . . . . . . . . . . . • . . . . . • . . • . • . . • • • . • . . • . • . . • • . . • • • • rt..l-o
II °/
Exposé des données statistiques
•••••••••••••••• f4'3
111 0 /
Analyse des données relatives à l'écoute de la
Radio Vol taique
•••••••••••••••••••••••••.••••••••••••• s13
A)
Les formes et les habit~de8 de l'écoute ra-
d iophoniques
• . • • • • . • • . • . . . • • . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . .
• • • •
B)
La consommation des Journaux d'information
radiodi ffusés
• . • • • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . • • J'bu
C)
Les audiences et les programmes
"éducatifs
et culturels"
• . . . . . . . . • . . • . . . . . . . . . . . . . • . • . . . . • . . . . • • • [6<[
1
Les émissions de la Radio Scolaire
••••••••• J~1
i1
2
La Radio
urale et les programmes en lan-
gues locales
• . • . • • • • . • . . . . . . . . . • • • . . . • . . • . . . . . . . . . . . . • -!1'0
0)
Les auditeurs et les émissions
"récréatives
et de divertissement"
••••••••••••••••••••••••••••••••• (tl{-
IVO/
Analyse des données relatives
à l'écoute des
stations é-çrangères
•••••••••••••.•.•••••••••••••••••• r:rS
A)
L'écoute des stations africaines
•••••••••••••• f1t
B)
L'écoute àes stations internationales
• • • • • • • ': (7J
Chapitre second
Consommation radiophonique et milieu
socio-clill turel
• . . . . . . . • . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • ~
1 0 /
Le cas des cultivateurs
••••••••••••.••••••••••• {t~
A)
La pratique de la Radio
•••••••••••••••••••••• r1:z.,
B)
L'information et la réaction des cultivateurs. s13
C)
Langues locales et Radio Rurale
•••••••••••••• {~<J-
110/
Le groupe des fonctionnaires
•.•.•.••••••••••••• CfT
A)
La pratique de la Radio
••••••••••••••••••.••• (tt
B)
L'information et les réactions des fonction-
naires
........................... ....................
C)
Les fonc~ionnaires, les langues locales et la
Radio
Rurale
o • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
(ft>
l l l °/
Le gr 0 u p e des é t u dia n t s
• • • • • • • • • . • • • • • • • • • • • • •• fY3
A)
La pratique de la radio dans le milieu des
étudiants
• . . • . . • . . . • . . . . . . . . . . . • . . • . • • • • . . . . • . . . . . . . . . sq.3
B)
Les étudiants et les
informations radiodif-
fusées
................................................
C)
~es programmes de Radio Rurale et les étudiants

Ivoi
les indications de tendance relative BU milieu
soc'io-cul turel
• . . • • • . . • . • . . • . . . • ,• . . . . . . • • • . . • . • • . • . . . • r~~
vol
Schématisation du système de communication ra-
diophonique en
Haute - Volta
••••••••••••••••••••••••• 6~
SEC TION
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RAINE EN AFRIQUE
NOIRE
Chapitre premier
Les influences des Radios étrangères
en AfiquB Noire
• • • • • . • . . . • . . • . . • . • • • . • . . . . • • • . • • . • . . . • '05
.:, 101
Rappel historique
•••••••••••••••••••••••••.•••• {)~S'
II °1
Les visées des Radios internationales
•••••••••• (i "
A)
Les rapports entre Radios internationales et
leurs
Etats
• • . . • . . . . • . . . . • . . • • . • • . . . . . . . . . . • . • • • • • • • 6f'
B)
Les obligations des entreprises Radio à l'é-
gard des auditeurs et des gouvernements étrangers
••••• 6'3
111 0 1
Les effets potentiels des rami os internationales
sur les auditeurs africains
••••••••••••••••••••••••••• ~(k
A)
Les influences politiques et économiques
••••• bl'
B)
Les influences culturelles et linguistiques ••• 611
Chapitre
second:
Pratiques de la radio dans les
Etats africains: Bilan et perspectives
••••••••••••••• btk
loi
Radiodiffusion et pouvoir d'Etat
••••••••••••••• b~h
A)
La définition politique des structures adminis-
tratives de l'Information dans les Etats africains
••••
1
Les ministères et leur signification
•••••••
2
Les voies .cede la censure
••••••••••••••••••
B)
La radiodiffusion commer parti unique au
pouvoir dans les Etats africains
••••••••••••••••••••••btq
11 0 1
Vers une société africaine sous-inform~e?
••••• 6~~
A)
La manutri tian informative
••••••••••••••••••• ~&
B)
Un douloureux diagnostic du journalisme afri-
cain
.................................................
C)
Quelle thérapeutiQue de l'information en ~.
Afrique?
••••••••••••••••••.•..•••••••••••••••...••.••
CONCLUSION
PARTIELLE
.................................
CONCLUSION ET CONSIDERATIONS PRATIQUES
• • • • • • • • • • • • • • • 6<.1 t
AN NEXE 5
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• •1, 1.$
BIBLIOGRAPHIE
•••••••••••••• " •••••••••• ," •••••••••••••• ô~1