o
REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
UNION - DISCIPLINE - TRAVAIL
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION
TECHNOLOGIQUE
~S\\TE DE Co
~~Ch
ëe'~O
:::J~<
4BIDJAt'
FACULTE D'ODONTO-STOMATOLOGIE
Année : 1995 - 1996
THS8E
Pour le
DOCTORAT EN SCIENCES
ODONTOLOGIQUES
.,
::i...
o
Par
Docteur OKA -AFFIBA EMILIENNE

0
Née le 07 Mai f.968 à Daloa - Côte d'Ivoire
o
'o'
Presentée et soutenue puàliquement le 15 Octobre i 996
MEMBRES DU JURY
Président:
Monsieur te Professeur EGNANKOU KOVAME Joannès
Directeur de; Thèse :
Madame le Profess~ur BAKAYOKO-LY Ramata
ASsesseurs :
~sieurle Professeur To.URE Seydou Hamed
1 .
MOQsüfur ®le
Professeur Agrégé DJAHA Konan
.
;.. ,
.
-
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~. .
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1 .
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Dl RECTEUR HONORAI RE
Monsieur le Professeur VILASCO Jacoh
-~DMINISTRA~ION
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1
'~'.
DOYEN
. Monsieur le Pro1esseur EGNANKO(l Knuamé J.
l'I{EMIFR ASSFSSFI.IH
Mad:1Il1C le Professeur BA 1..:/\\ YOKO-I.Y 1<;IIn;I!;l
!)U l ,\\Il.:i\\ Il.' ASSESS[UR
Monsicur Ic Prokssclll' ;\\ N( ;011 Y;\\pn
~;H 'I{I·:T ..\\IRI: PRINCIP!\\!.
Monsieur BLA V Kolli
"
SFCRET.\\lRE DE DIRECTION
Madame KAHLAN !\\(jOH MaJclcim:
RESPONSAI3U:: D~ LA SCOLARITE
Monsieur ELOUAFRIN Nindjin
~ """"""-'~-'-":-.',...~-_ ....'
.. CONSEIL AFRICAIN ET MALGACHE 1
i POUR L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR i
C. A. M. E, S, -
OUAxAROUGOU .
1
Arrivée ,0 8 .JAN. ZUUL.. ,.. , , i
Enregistré sous n° 'QJl:t l' '1;9 of

1
1······
PERSONNEI./ENSEJ6NA·NT
Il
ANNEE 1995-1996
ENSEIGNANTS PERMANENTS
1
1- DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET MATIERE5 fONDAMENTALES
EGNANKOU Kouamé Joannès
Professeur
GBANE Moustapha
Assistimt-Chef de clinique
2- DEPARTEMENT DE PARODONTOL061E
BROU Emmanuel
Professeur
K 0 NE Dramanc
M ,1 Îl rl~-i\\ ssistant
EL. RADI Taleh
Assistant Chef de Cl iniqlle
3- DEPARTEMENT D'ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
ADIKO Eyholand rerdinand
Maître de Contërences Agrégé
U'
ABOUATTIER-MANSILA Edmée
Maître-Assistante
ASSOUMOU N'won Marie
Assistante-Chef de Clinique
KOFFI-GNAGNE Agnéro Nome Y.
Assistante-Chef de Clinique

4- DEPARTEMENT DE PEDODONTIE-PREYENfION-EPIDEMIOLOGIE
SECTION PEDODOf\\JTIE
BAKA YOKO-Ly Ramata
Professeur
KATTJE Aka Louka
Maître-Assistant
SECTIO~~ HYGIE~JE-PF;.EVE~JTlor\\j-EF·IDEMIOLOGIE
RAKAYOKO-LY Ramata
Professeur
KOFFI N'guessan Arthur
Assistant-Chef de Clinique
5- DEPARTEMENT Dt PROTHESE
SECTION PROTHESE tv1,AXILLO-FACIALE
TOURE Seydou
Professeur
BA MBA Aboudramane
Assistant-Chef de Clinique
SECTION PROTHESE CONJOINTE
TOURE Siaka
Maître de ConJërence Agrégé
BAKOU OuIoua Dorcas
Assistante-Cher de Clinique
PAASS Christiane
Assistante-Chef de Clinique
SECTION PROTHESE AD.JOINTE
ASSI KoHl Oelman
Maître ck COJ1lërcncc I\\grl:gé
81TTY Marie-.Iosephe
Assistante-Cher de Clinique
N'CiUESSAN Koffi Sylvain
Assistant-Chef de Clinique
BEYLIE Patrick
Chargé d'Enseignement
6- DEPARTEMENT O'ORTHOPEOlE DENTO-FACIALE
ROUX Huguette
Professeur
AGNERO-EBOr Georgette
Maître de Conférences Agrégée
DJAHA Konan
Maître de Conférences Agrégé
AKA Aduéni
Assistant-Chef de Clinique

7- DEPARTEMENT DE CHIRURGIE-PA.THOLOGIE ET
THERAPEUTIQUE.eRADIOLOGIE-ANESTHESIOLOGIE-REANIMATlON
ANGOH Yapo
Professeur
ADOU Akaï
Assistant-Chef de Clinique
AMANTCHI Daniel
Assistant-Chef de Clinique
KOUAME Attogbain Patrice
Assistant-Chef de Clinique
SOU GA Kouakou
Assistant-Chef de Clinque
8- DEPARTEMENT D'ECONOMIE DE LA SANTE-ODONTOLOGŒ
LEfi ALE. INSE.RTlûN PROFESSIONNELLE
TOURE Seydou
Professeur

l
ENSEIGNANl'SAPPOltTANTLEURCONCOURS A LA
FACULTED'ODONTO:'STOMATOLOGIE
i
L -
_
FAClJLTE DE MEDECINE
PROFESSEllRS
OAGO Akribi Augustin
Anatomie Pathologie
'if
0.1 ED.I E André Théodore
Radiologie • Biophysique
DOSSO Bretin Mireille
Bactériologie. Virologie
l:HOUMAN Armand
Il istologieEmbryologie et Cytologie
KETEKOU Sié Ferdinand
Biochimie
N'GU LSSA 1\\1 Gabriel
AnatolTlie
sarracino t; jeannc
Médécine Sociale • l'ygiènc
~1.t\\ITRES DE CONFEREN(]~~SAGREGES
ASSOUMOU Aka
Parasitologie
BOGU1Pascal
Physiologie
D1ARRA A. Jeanne
Hygiène
DIE Kacou Henri Maxime
Phannacologie Clinique
DIOMANOE Mohenou Isidore
Anatomie Pathologique
r~[)OI 1 Vincent
1~actériol()gie. Virologie
1:/\\ YI-: Kék
13aclériologie
LOKROU Lohourignon
Endocrinologie
SESS Essagne Daniel
Biochimie
TURQUIN Henri
Ch irurgiee Proctologie
CHEFS DE TRAVAllX
OUI-fON Jean
Parasitologie

ASSISTANTS-CHEFS DE CLfNIQLJE
KAKOU Adèle
Bactériologie
KOFFl Achy O. Bertin
Radiologie Biophysique
KOfFI Akoua
Bactériologie
KOUAME Julien
Hygiène
SERY Frejus
Chirurgie
SYLLA Koko
Bactériologie
AUTRES F:TABLISSEMENTS
DICK Georgette
Professeur certifé d'Anglais

DEDICACES
.Je dedie cette thèse..

A NYCKI, MON FILS ADORÉ
TU AS ÉTÉ UN DON DU BON DIEU POUR TON PAPA ET
POUR MOL
TA NAISSANCE M'A APPORTÉ LA JOIE., LE. BONHEUR, LA
CHANCE, LA RÉUSSITE À MES EXAMENS ET SURTOUT LE
COURAGE DANS LES MOMEliTS LES PLUS DIffICILE};.
GEllE THÈSE DE DOCTORAT TJEST SPÉCIALEMENT
DÉ.DIÉE AfIN DE T'EXPRIMER TOUT MON AMOUR. ET MA JOIE
DE T'AVOIR.
PUISSE CE TRAVAIL TE SERVIR D'EXEMPLE QUAND TU NE
SERAS PLUS BEBE N'tCK.I.
JE T'ADORE KICHOU.
Au papa de NYCKI,
Pour son Amour, sa Patience et sa compréhension.

A ma mère,
Pour ton soutien, tes encouragements et ton Amour infini.
A mes soeurs,
Pour votre soutien
A Mr GUESSAN BI,
Pour ton aide et ton soutien sans faille.
A mes neveux et nièce,
Puisse ce travail vous servir d'exemple dans la vie.
A lafamille de JCK,
Toute ma reconnaissance.

Au Dr AMAN! S. Robert,
Ami de tous les temps, ce travail est le fruit de tous nos efforts.
Aux Drs ASSOUMOU et DJEREDOU
la lutte continue.
A tous mes amis sans exception.

MES REMERCIEMENJTS
Au Pr TOURE Seydou,
Qui m'a autorisée l'accès du service de Prothèse MaxiJlo-FaciaJe du
CCTOS.
Au Dr BA/lIRA A.,
Pour sa gentillesse et son aide.
Au service de Prothèse Maxillo-Faciale
Au service de Pedodontie-Prévention-Epidémiologie
A Melles OUA TTARA Moussokoura et KONAN Rachel,
Pour leur contribution à cette thèse.
A MrMONIN
Pour sa participation à cette thèse
A tous les Enseignants de la FACOS
A tout le personnel de la FACOS et du CCTOS.

A NOS EMINENTS PROFKSSIKUR~.NOS
MAITRES
Q)ljl OWTACCEP)TIE DE JU6IER CE
TRAVAlll

Monsieur EGNANKOlf Kouamé J()annè.~
Docteur en Chirurgie Dentaire
Docteur en Sciences Odontologiques
ProfesseurTitulaire de Biologie et Matières Fondamentales
Doyen de la Faculté d'Odonto-Stomatologie d'Abidjan
Vice-Président de 14association Internationale Francophone de Recherche
Odontologique (ALFRO) 1978-1980
Sécrétaire Général (1985), puis Vice-Président (1988-1991) et Président de la
commission scientifique du Groupement des Associations Dentaires des Etats
Francophones (GADEF)
Vice-Président de l'Association Internationale pour le Développement de
l'Odonto-Stomatologie Tropicale (1989)
Membre Statuaire du Conseil de l'Ordre des Chirurgiens-Dentistes
Président du Jury du Prix Signal d'encGuragement à la recherche bucco-dentaire
(1987-1991)
Membre de la Commision Consultative de Gestion de l'Institut National de Santé
Publique d'Abidjan
Meembre du comité de Lutte contre le SIDA (CNLS) (1990)
Président de la Commission de Restructuration de l'Université Nationale de Côœ
d'Ivoire (Novembre 1991)
Vice-Président de la Conference lntcrnationale Francophone des DOycns dcs
Facultés de Chirurgie Dentaire (1992-1994)
Officier des Palmes Académiques Françaises
Chevalier de l'Ordre de la Santé Publique de Côte d'Ivoire.
Qui nous a fait l 'honneur de présider notre jW)J de thèse malgré vos
multiples occupations. Cela démontre une jais de plus, vos qualités humaines,
votre humilité qui n'ont d'égal que vos immenses connaissances scientifiques.
Nous garderons en mémoire un souvenir heurelLY de la richesse el de la
\\clarté de l'OS enseignements. l''euille~ trouver ici l'expression de Ioule noIre
gratitude et nutre plus profond respect.
1

Madame BAKA YOKO-L y Ramata
~Z:>~de7~
Docteur en Chirurgie Dentaire
Docteur en Sciences Odontologiques
Certifiée d'Etudes Supérieures en Anthropologie Biologique et Morphologje
quantitative
Certifié d'Etudes Supérieures en Prothèse ';cellée
Certifiée d'Etudes Supérieures en Pédodontie-Prévention
Professeur d'Université
Chef de Service de Pédodontie-Prévention-Epidémiologie
Premier Assesseur de la Faculté d'Odonto-Stomatologie d'Abidjan
Membre de la Société Française de Pédodontie
Présidente du Comité Ivoirien d' Hygiène et de Santé Bucco-Dentaire (Cl HSBD)
Qui a accepté de diriger ce travail et de nous guider sans réserve de son
lemps.
De par voIre disponibilité, votre amabilité el voIre aisance dans fa
cOJ/1munication du savoir, nous avons pu mener à bien ce travail.
Qu'il nous soil permis ici de vous e.xpril17er Ioule noIre reconnaissance el
notre pn?(onde adm iraIion.

Monsieur TOURE Seydou Hamed
Docteur en Chirurgie Dentaire
Certifié d'Etudes Supérieures en Biomatériaux
Certifié d'Etudes Supérieures de Prothèse Totale
Certifié d'Etudes Supérieures de Prothèse lvIaxillo-Faciale
Diplomé d'Etudes Cliniques Spéciales en Prothèse Maxillo-Faciale
Diplomé de 3ème Cycle en Sciences Economiques et Sociales de Santé
Diplomé d'Expertise Médicale et Odontologique
Docteur ès-Sciences Odontologiques
Professeur d'Université
Chef du Département d'Enseignement de Prothèse Clinique et d'Occlusodontie à
]a Facilité d'Odonto-Stomatologie
Responsable du centre de Consultations et de Traitements üdonto-
Stomatologiques du CHU de Cocody.
Nous avons eu l'occasion d'apprécier vos qualités d'éducateur.
Encore une fois, vous avez accepté de nous juger.
Trouvez donc ici, l'expression de toute notre gratitude.

Monsieur DJAHA Konan
Docteur en Chirurgie Dentaire
Certifié d'Etudes Supérieures d'Orthopédie Dento-Faciale
Docteur en Sciences Odontologiques
Maître de Conférences Agrégé d'Orthopédie Dento-Faciale
Vous avez accepté avec spontanéité de juger notre travail.
Soye= assuré de notre vive reconnaissance et de notre respectueuse estime.
Trouve= ici l'expression de notre profonde gratitude.

LES TESAUMATISMES
ALJYEOLO~'
DCBITA/RES DU
6ROUPE INCISIF
CHEZ II WNFAtNT ET
L 1tDOLESCKNff

SOMMAIRE

lJ
SOMMAIRE
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : LES RAPPELS
4
1.1- LES RAPPELS ANATû!vlIQUES
4
1.1- L'ODONTE
4
1.2- LE PARODONTE
8
1.2- RAPPELS HISTOLOGIQUES
10
2.1- LES DENTS TEMPORAIRES
10
2.2 - LES DENTS PERMANENTES
13
1.3- LES RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
19
3. \\ - LA DENT TEMPORAIRE
19
3.2- LA DENT PERMANENTE
28
1.4- ETAPES RESPECTIVES ET CONCOMMITANTES DE
DEVELOPPEMENT DES INCISIVES TEMPORAIRES ET
PERMANENTES
31
4.1- ETAPES DE DEVELOPPEMENT
3\\
4.2- CHRONOLOGIE D'ERUPTION
35
4.3- RYTHME DE MATURATION
37

CHAPITRE II : ETIOLOGIE ET ETUDE CLINIQUE DES
TRAUMATISMES
39
n.l-ETIOLOGIE
39
1.1 - GENERALiTES
39
1.2 -LE MECANISME D'ACTION
40
1.3 - FACTE-URS FAVORISANTS
41
1.4- FACTEURS AGGRAVANTS
42
11.2- EPIDEMIOLOGIE
45
2.1- L'INCISIVE TEMPORAIRE
45
2.2- L'INCISIVE PERMANENTE
46
11.3- ETUDE CLINIQUE DES TRAUNIATISMES
48
3.1- EXAMEN DU PATIENT TRAUMATISE
48
3.2- EXAtvŒN RADIOGRAPHIQUE
54
3.3- fORMES CLINIQUES DES TRAUMATISMES
56

15
CHAPITRE III : SCHEMAS THERAPEUTIQUES DES
TRAUMATISMES
77
IlI.I- OBJECTIFS DU TRAITEMENT
77
III.2- PRINCIPES DU TRAITEMENT
79
2.1- CONSERVATION DE LA VITALITE PULPAIRE
79
2.2- CONTENTION
82
2.3- REIMPLANTATION DENTAIRE
89
IIl.3-THERAPEUTIQUES DES TRAUMATISNlES ALEOLO-
DENTAIRES
93
3.1- LE TRAITEMENT PREVENTIF
93
3.2- LE TRAITEMENT CURATIF
99
CHAPITRE IV: COMPLICATIONS DES TRAlfMATISMES:
FORMES CLINIQUES - TRAITEMENT
ET PREVENTION
143
IV.I-fORMES CLINlQUES ET TRAITEMENT DES
COMPLICATIONS
143
1.1- COMPLICATIONS DES TRAUMATISMES DES DENTS
TEMPORAIRES
144
1.2- COMPLICATIONS DES TRAUMATISMES DES DENTS
PERMANENTES
158

16
IV.2- PREVENTION DES COMPLICATIONS DES
TRAUMATISMES
178
2.1- PREVENTION DES NECROSES PULPAIRES
17R
2.2- PREVENTION DES AUTRES COMPLICATIONS
180
CHAPITRE V :ASPECT MEUlCO-LEGAL DES
TRAUMATISMES
182
V.1- CERTIFICAT INITIAL
183
V.2- CERTTFICAT D'AGGRAVATION
183
V.3- CERTIFICAT DE GUERISON
183
VA- CERTIFICAT DE CONSOLIDATION
183
CHAPITRE VI : PRESENTATION DES CAS CLINIQUES
186
VI.l- CAS CLINIQUE N°l
187
V1.2- CAS CLINIQUE N°2
189
VI.3- CAS CLINIQUE N°3
196
VI.4- CAS CLINIQUE N°4
205
VI.5- CAS CLINIQUE N°5
212
VI.6- COMMENTAIRE
222
CONCLUSION
224
BIBLIOGRAPHIE
227

lNTRODUC~10N

INTRODUC1'ION
Les traumatismes alvéolo-dentaires du groupe incisi f chez
l'enfant et l'adolescent constituent l'un des principaux motifs de
consultation en urgence pédodontique.
La situation est toujours originale et le diagnostic souvent difficile. Ceci
exige une démarche diagnostique rigoureuse, permettant de mettre en
oeuvre les thérapeutiques les plus adaptées.
Tout Odontologiste ou tout Pédodontiste, est donc très souvent
confronté aux problèmes posés par le traitement en urgence, celui à court
terme puis à long terme des dents temporaires ou permanentes immatures
et matures, traumatisées.
Intéressant les dents temporaires présentes sur l'arcade pour une courte
période au sein de la cavité buccale, ces traumatismes peuvent avoir des
retentissements à long terme. En effet, l'environnement de la dent
temporaire pourra être atteint par le choc ~ ee n'est plus alors la seuil: dent
qui se trouve concernée mais le germe sous-jaeent de la dent permanente.
Les séquelles pourront apparaître longtemps après alors même que cet
épisode aura été oublié.
La thérapeutique des dents traumatisées chez l'enfant et
l'adolescent répond à un certain nombre d'impératifs qui sont 1iés aux
formes cliniques des dents traumatisées.

2
Si les traitements d'urgence ont une importance immédiate sur les
éléments comme la douleur, l'esthétique ou la fonction, ces mêmes
traitements auront aussi pour but de limiter les séquelles qui peuvent
survenir, en complications de pathologies traumatiques ou des
thérapeutiques initiales.
Concernant la thérapeutique, l'avenir, et les séquelles des dents
traumatisées, plusieurs questions se posent au Pédodontiste :
- Faut-il extraire 011 conserver la dent temporaire
traumatisée?
- Comment préserver le germe sous-jacent?
- Et pour la dent permanente immature, à racine
incomplète, faut-il systématiquement effectuer un traitement endodontique
après le traumatisme ou faut-il préserver la vitalité pulpaire?
- Faut-il réimplanter la dent expulsée de son alvéole?
- La contention est-elle indispensable?
- Quel avenir pour la dent réimplantée?
C\\~st en rait, toutes ces questions que nous allons traiter dans ce travail.
Aussi, le premier chanitre est consacré aux caractéristiques anatomiques.,
histologiques et physiologiques des dents temporaires, permanentes
immatures et matures.
L'étiologie et l'étude clinique des traumatismes avec la démarche
diagnostique menant aux différentes formes cliniques sont envisagées
dans le deuxième chapitre.
Dans les 3ème et 4ème chapitres, nous étudions respectivement:
- les schémas thérapeutiques des traumatismes avec les
traitements préventifs et curatifs ~
- les complications des traumatismes des dents
temporaires et des dents permanentes suivies de leur traitement.

3
Enfin dans les 5ème et dernier chapitres, nous envisageons l'aspect
médico-légal des traumatismes et la présentation des cas cliniques sur les
traumatismes rencontrées dans le Service de Pédodontie-Prévention-
Epidémiologie de la Faculté d'Odonto-Stomatologie d'Abidjan.

CHAPITREI:
lES 8iAPPEZS

CHAPITRE 1 : LES RAPPELS
I. l-LES RAPPELS ANATOMIQUES
L'organe dentaire est constitué de l' odonte et du parodonte.
1.1- L'OnONTE
1.1.1- LES CARACTERES COMMUNS
La dent ou odonte comprend la couronne et la racine séparées
anatomiquement par le collet. A l'intérieur de cette dent se trouve la
cavité pulpaire ( Fig.l : page 7 ).
Chaque dent humaine est composée de trois tissus calcifiés: l'émail, la
dentine et le cément et d'un tissu mou spécialisé, la pulpe.
Ce sont ces quatre tissus qui constituent l'odonte.
L'émail recouvre la couronne dentaire et le cément recouvre la
racme.
La -dentine forme un noyau coronaire et radiculaire et compose en
majeure partie la dent. Elle entoure et limite la cavité pulpaire.
La pulpe dentaire remp~it la cavité pulpaire et apporte à la dent tous
les éléments nourriciers dont elle a besoin par l'intermédiaire du pédicuk
vasculo-nerveux.

1.1.2- LES PARTICULARITES DE LA DENT TEMllORAIRE
Les dents temporaires présentent un certain nombre de particularités
anatomiques et morphologiques qui leur permet de se différencier des
dents permanentes et de s'individualiser ( Fig.2 : page 7 ).
1.1.2.1- La couronne des dents temporaires
Les dents temporaires sont plus petites que les dents permanentes à
l'exception des molaires dont le diamètre mésio-distal est supérieur à celui
des prémolaires qui les remplacent.
Les couronnes des dents temporaires sont globuleuses, plus larges que
hautes, dies présentent une constriction cervicale importante, accentuée
par le bombé des surfaces d'émail particulièrement proéminentes au
niveau des faces vestibulaires et linguales des molaires.
L'émail des dents temporaires rormc unc couche rnlgi le cl asse/. In i nce
comparée à celle des dents définitives. L'épaisseur de l'émail sur L1nc dent
temporaire est environ la moitié de celle qui apparaîtra sur la dent
permanente correspondante. Cette épaisseur n'est pas un i l'orme cl
contraire!11ent aux dents permanentes, elle est plus grande sur la face
vestibulaire que sur la face linguale au niveau des dents antérieures.
L'aspect de l'émail est laiteux.
La dentine est proportionnellement moins abondante que dans les dents
permanentes et elle délimite une chambre pulpaire qui est beaucoup plus
vaste que celle des dents définitives.

6
1.1.2.2- La cavité pulpaire
Elle reproduit grossièrement le contour externe de la couronne.
Large au moment de l'éruption de la dent temporaire, sa lumière diminue
avec l'âge du fait de la déposition continue de dentine secondaire.
Le plancher pulpaire est mince, on y observe parfois des canaux pulpo-
parodontaux.
1.1.2.3- Les raci nes
Elles sont proportionnellement plus longues et plus fines que les
racines des dents permanentes. Elles présentent de grandes variations de
formes et de nombres. Le seul caractère constant est leur divergence
apicale qui permet l'évolution du germe de la dent de remplacement dans
1" espace interrad iculaire.

7
-,Cément
1\\ ACINI
Il'!1I1iI1l! rndir.lIlaifll
1v
l'l/Ipe r.OIOll~ire
!:lJUIIII".'
IJI~IIIIIII~ r.ornllnirc
Figure 1 : CONSTITUTION DE L'ORGANE DENTAiRE ( selon Lautrou ) ( 109)
)'".Igu 2 '
n', C(-)MPARAISON
,
'_-__~
I~NTRr:
--_.__~. LA ])r::NT TEMPORA1RL
,
ET l.AJ)LN.J
PERMA Nl~J~!JJ;:J 93 )

1.2- LE PARODONTE
1.2.1- LES CAnACTERES COMMUNS
Le parodonte est le tissu de soutien de 1a dent.
Sa limite est marquée sur la dent par le collet physiologique constitué par
la gencive.
Ses autres limites sont imprécises, car l'os ne peut se distinguer
anatomiquement et histologiquement de l'os des bases maxillaires.
Il comprend l'os alvéolaire, le ligament alvéolo-dentaire, la gencive ct le
cément.
1.2.2- LES PARTIC(JLARITES DE LA DENT TEMPORAIRE
Par comparaison avec le parodonte de la dent permanentc, ~n
dcnture tcmporaire ou mi:üe, l'espace intermédiaire est occupé par la
gencIve.
La couleur dc la gencive est d'un rouge plus i.H:centué en raison de sa
vascularisation plus importante et de la minceur de son épithélium moins
kératinisé.
Le granité moins marqué que chez l'adulte n'apparaît qu'après l'âge de
deux ans.
Sa consistance est plus souple et le rebord gingival libre est plus épais ct
arrondi.
La largeur dc l'espace desmodontal est plus grande avec des faisceaux de
fibres collagène moins nomhn~ux ct une vascularisation importante.
Au niveau osseux, la lamina dura est plus mince, la minéralisation moins
dense et les trabéculations moins nombreuses. Le cément est moins dense
ct plus mince. ( Fig. 3 )

9
Figure 3: CARACTERISTIQUES DE L'ENTITE « DENT-PARODONTE TEMPORAIRE»
( selon Fortier ) (70)
\\- Lamina dura plllS n-,ince, trabéculations osseuses moins nombreuses. Proximité du
germe de la dent permanentc en fonction du stade physiologique.
2- Espace desmodontal plus large. Faisceaux de librcs collagèncs moins denses.
3- L'espace inter-dentaire complètcmcnt occupé par la genciv~. Table osseuse externe
plus III ilice.

JO
1.2- LES RAPPELS HISTOLOGIQUES
2.1- LES DENTS TEMPORAIRES
2.1.1- L'EMAIL
Sur la dent temporaire, on peut distinguer l'émail formé pendant la
vie intra-utérine, l'émail néonatal et l'émail formé après la naissancc,
l'émail postnatal.
L'émail néonatal et l'émail postnatal sont séparés par la 1igne néonatale
d'ORBAN qui est une strie de RETZ1US plus marquée ( 50 ).
Les stries de RETZ/US sont moins importantes en nombre et en
pigmentation que celles observées en denture permanente.
Au moment de l'éruption de la dent, l'émail est lacunaire. Il y a
énucléation dans le milieu buccal. L'orientation des prismes cst différcnt
par leur inclinaison, ce qui peut expliquer des lignes de fêlures
différentes.
2.1.2- LA DENTINE
De même que pour l'émail, on distingue la dentine néonatale ct la
dentine post natale, démarquée par la ligne de naissance ou anneau
néonatal ( 99 ). La dentine néonatale est plus dense ct plus homogène
tandis que la dentine postnatale est moins compacte et plus poreuse.

Il
2.1.3- LA Pl.! LPE
Semblable histologiquement à la pulpe da la dent définitive, elle s'en
distingue par son volume: constant dans la dent temporaire, très important
dans la dent permanente immature; il diminue progressivement avec l'âge
par calci fication.
La pulpe participe au phénomène de résorption physiologique.
La pulpe de la dent temporaire est caractérisée par sa durée
relativement courte: en moyenne 8,3 ans ( 70 ).
La pulpe a pour origine la papille dentaire ectomésenchymateuse qui
proviendrait des crêtes neurales, et dont les interactions avec l'ectoderme
d'origine buccale aboutissent à l'histodiftèrenciation de cellules
sécrétrices spécialisées, les odontoblastcs ( qui fourniront la coque
dcntinaire nécessaire il SOli illdividllalisalion ) el les alll010hlaslcs qui
élaboreront l'émail.
Le rapport masse pulpaire sur masse dentaire est plus important au niveau
la dent temporaire.
2.1.4- LE CEMENT
Le cément des dents temporaires est de faible épaisseur. Il est
généralement de type acellulaire dans la partie coronaire de la racine et de
type cellulaire dans la région apicale.
Des signes de dégénérescence cellulaire apparaissent dans les couches
internes du cément. Observée au microscope électronique à balayage, la
surface cémentaire d'une racine de dent temporaire, au stade de résorption
présente une alternance de phases actives de résorption et de phases
d'apposition. Un néocément peut combler une lacune cémentocytaire.

12
Certains auteurs ont montré à ce niveau que des petites zones de
résorption entourent le cément iI1tal:t. Ces phénomènes étayent,
!' assimilation du cément à l'os bien que le cément ne soit pas vascularisé
comme! 'os.
Néanmoins, un système canaliculaire bien développé pour les transports
des fluides dans la profondeur a été mis en évidence par utilisation de
microperoxydase.
2.1.5- LE LIGAMENT ALVEOLO-DENTAIRE
Le desmodonte des dents temporaires est plus large et plus
vasl:u!arisé que celui des dents permanentes.
Il communique largement avec les espaces médullaires des procès
alvéolaires vi"a les canaux de la paroi alvéolaire ligamentaire. Il se
continue avel: le tissu l:OIl.i()Jll:tif rulraire rar l'intermédiaire de !'orifil:e
apical et les nombreux canaux pulpo-parodontaux.
Les faisceaux fibrillaires collagéniques, quoique organisés comme dans Je
desmodonte des dents définitives, y sont moins denses; de même les
fibres oxytalanes sont moins nombreuses.
En aucun cas, ees fibres n'apparaissent dans le desI1lodontel:ontigu à la
résorptiop radiculaire, ce qui suggère leur faible stabilité dans une zone en
remaniement.
2.1.6- L'OS ALVEOLAlltE
L'os alvéolaire supportant la denture temporaire présente de 1arges
espaces médullaires contenant une vascularisation sanguine et
lymphatique quantitativement très importante.

13
Les trabéculations sont moins denses, la minéralisation faible. Les
corticales externes et internes sont peu épaisses, la lamina dura fine, les
crêtes interdentaires plates.
Pendant la croissance, cet os subit des remaniements considérables, il se
développe parallèlement à l'éruption dentaire.
2.2- LES DENTS PERMANENTES
2.2.1- L'EMAIL
C'est le tissu le plus minéral isé de l'organisme: 96% de matières
minérales. Il est extrêmement dur et cassant, translucide ct opaque aux
rayons X.
D'une densité de 2,98, l'émail est l'ormé de prismes juxtaposés reliés entre
eux par la substance interprismatique. Les éléments minéraux possèdent la
structure cristall ine des apatites.
L'épaisseur de l'émail varie suivant sa localisation, plus épais au niveau
des cuspides et du bord incisif, il se termine par un amincissement
progressif au niveau du colkt. ( 50 ).
li peut exister des touffes ou buissons, des failles ou pertuis surtout au
niveau des sillons.
L 'émail n'est pas une barrière étanche, il existe des phénomènes d'osmose
entre le milieu extérieur ( cavité buccale) et le milieu intérieur ( dentine,
pulpe ).

14
L'émail de la dent permanente immature est friable. Après une
maturation prééruptive, l'émail, au contact du milieu buccal subit une
maturation postéruptive. Lorsque la couronne dentaire pénètre dans la
cavité buccale, son émail est poreux et est assimilé à une membrane semi-
perméable permettant le passage de l'eau et de molécules de petite taille.
2.2.2- LE BLOC DENTINO-PUl,PAIRE
On ne peut dissocier la dentine de la pulpe, aux plans biologique,
pathologique et cicatriciel ( 86 ) car il existe des rapports étroits entre la
dentine et la pulpe de la dent permanente.
2.2.2.1- La dentine
La dentine entoure la pulpe à laquelle appartiennent les
odontoblastes. Elle est revêtue par l'émail au niveau de la couronne et par
le cément au niveau de la racine.
C'est un tissu conjonctif minéralisé et avasculaire. Elle entretient des
relations étroites avec la pulpe par l'intermédiaire des fibres de 'l'O/vŒ,')'
émises par le pôle apical des odontoblastes.
Elle est t~aversée sur toute son épaisseur par des tubules qui occupent 10 à
30% de son volume et qui assurent sa perméabilité.
Au moment de l'éruption de la dent dans la cavité buccale, l'on
considère que la dentine coronaire est complète et normale.
Cependant, au cours des années qui suivent le moment où la dent a atteint
son plan d'occlusion, le diamètre large des tubili dentinaires qui rend la
dentine jeune très perméabl~ aux micro··organismes, diminue
progressivement par minéralisation peritubulaire; la dentine devient moins
vulnérable.

15
La dentinc maturc, substance translucide, blanc jaunâtre, est moins
dure et moins cassante que l'émail, et plus dure que l'os.
Elle est composée d'une partie minéralc (70%), de 20% de
substances organiques et de 10% d'eau. Cette composition varie avec
l'âge.
La matière organique est composée de fibrilles de j'()MFS logée dans
les fines canalicules dentinaires. Ces fibrilles seront exposées aux micro-
organismes, aux agents physiques et chimiques extérieurs, lors de leur
mise à nu par fracture ou fêlure.
Chez l'enfant, leur diamètre est beaucoup plus important ;elles peuvent
être considérées comme des voies à grande circulation menant directement
à la pulpe. Bien plus que l'émail, la dentine est le siège d'échanges
importants entre la pulpe et le milieu extérieur ou l'émail.
2.2.2.2- La pulpe
C'est un tissu mou qui occupe la cavité centrale laissée libre par les
tissus durs de la dent.
D' origine mésenchymateuse, c'est une masse conj onctive située dans une
loge dure, inextensible avec une circulation dans les deux sens aller et
retour par le foramen apical. Elle sert de soutien à la dentine.
Elle est composée de fibres conjonctives, de cellules ( fibroblastes ct
odontoblastes ) de fibres nerveuses et de vaisseaux sanguins (artériole et
veinule ).
L'odontoblaste émet un prolongement cytoplasmique dans la dentine:
fibrille de TOME.
Le volume pulpaire varie: très important dans la dent immature, il
diminue avec l'âge par formation de dentine secondaire.

16
Au niveau de la dent permanente immature, lorsqu'elle atteint son
plan d'occlusion, la racine Gst incomplètement formée, seuls les 2/3 de sa
longueur sont édifiés. Le 1/3 apical ne sera formé qu'au cours des trois ou
quatre années qui suivent l'éruption de la dent. Le canal pulpaire est
extrêmement large, les parois dentinaires minces, l'épaisseur du cément
réduite, l'extrémité apicale du canal radiculaire large et en forme
d'entonnoir. Les échanges sanguins sont beaucoup plus importants. En
conséquence, lors d'un traumatisme, il faudra mettre tout en oeuvre pour
conserver la vitalité pulpaire: l'édification totale de la racine en dépend.
Le pouvoir réparateur d'une pulpe jeune est toujours plus important.
2.2.3- LE CEMENT
Le cément est la couche de tissu minénl1isé qui recouvre Itl surftlcc
radiculaire des dents humaines. C'est un tissu hautement spécialisé qui
constitue l'interface dentine radiculaire-tissu conjoncti r desmontontal et
gingival.
C'est à son niveau que les fibres ligamentaires sont insérées à la surface
radiculaire de la dent, unissant celle-ci à la paroi osseuse de l'alvéole et à
la lamina propria de la gencive.
Il participe donc au maintien des dents dans leurs alvéoles osseux.
La structure et la composition du cément lui confèrent certaines analogies
avec le tissu osseux.
Cependant, il s'en différencie par l'absence d'innervation et Je
vascularisation et son potentiel très réduit de remaniement physiologique.
On distingue deux types de cément:

17
- le cément acellulaire : il a l'aspect d'une fine couche de
tissu minéralisé, lamellaire, adjacente à la dentine radiculaire, sur toute la
surface de celle-ci ou plus généralcment sur le tiers ou la moitié cervicale
de la surface radiculaire,
- le cément cellulaire: il recouvre généralement le
cément acellulaire ou la dentine au niveau du tiers ou de la moitié apicale
de la surface radiculaire.
2.2.4- LE LIGAMENT ALVEOLO-DENTAIRE
Le ligament alvéolo-dentairc, ou desmodontc, est le tissu conjoncti r
fibreux, richement vascularisé et innervé, qui occupe l'espace périodontal
situé entre la racine dentaire et la paroi alvéolaire.
II forme avec les fibres ligamentaires gingivales, le ligament
parodontal.
Le ligament parodontal se forme et s'organise au cours de l'édification de
la racine, de la cémentogenèse, de l'ostéogenèse et de l'éruption dentaire.
L'ensemble des fibres ligamentaires est organisé trois à quatre ans après
que la dent ait atteint le plan d'occlusion.
Cette caractéristique rend fragile le système d'attache des incisi ves
permanentes traumatisées.
Les importants faisceaux fibrillaires insérés dans le cément et la paroi
alvéolaire, unissent la racine dentaire au procès alvéolaire et fixent la dent
dans son alvéole osseuse et aux os maxillaire et mandibulaire.
Le ligament alvéolo-dentaire est le tissu responsable de la résistance
des organes dentaires aux forces considérables et intermittentes de
l' occl usion dentaire

!8
11 amortit les contraintes exercées sur les ùents et permet la mobil ité
physiologique de la dent dans son alvéole osseuse.
Sa densité cellulaire lui confère un rôle fondamental dans la formation, le
remodelage, les réparations éventuelles, non seulement des structures
ligamentaires, mais également du cément et de la paroi osseuse alvéolaire.
2.2.5- L'OS ALVEOLAII~E
L'os alvéolaire constitue le support des dents.
Les procès alvéolaires sont constitués par l'extension des os maxillaire et
mandibulaire qui forment et supportent les alvéoles dentaires dans lesquels
les raci nes dentaires sont « enchâssées ».
C'est au niveau de la paroi osseuse de l'alvéole que les fibres
I1gamentaires sont insérées, reliant celte paroi au cément radiculaire.
Le cément racliculaire, les fibres ligamentaires et les procès alvéolaires
constituent le système d1attache de la dent, véritable unité biologique et
fonctionnelle.
Les caractéristiques histologiques, biochimiques et méta bol iques des
procès alvéolaires ne les différencient pas du tissu osseux en général.
Cependant, leur existence et leur structure sont liées à la présence des
dents.

19
1.3- LES RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
3.1- LA DENT TEMPORAIRE
3.1.1- LES STA I>ES Pli YSIOLOe 10 lJ ES l>E LA 1> ENT
TEMPORAIRE
La dent temporaire n'est présente uans la cavité buccale que pour un
temps donné; il en résulte une physiologie particulière qui évoluc au cours
de la vie de la dent, depuis sa mise en place sur l'arcade jusqu'à son
exfoliation.
La dent temporaire se forme au sein des maxillaires pendant la période
intra-utérine. Ainsi, le déb:.It de la minéralisation des couronnes des
incisives centrales et latérales LI lieu respectivement entre trois mois ct
demi et quatre mois et demi de la vie intra-utérine. La période intra-
buccale des incisives temporaires est en moyenne de six ans. Scion Ic
stade où elles s~ situent, elles présentent une physiologie caractéristique.
On distingue trois stades ( Fig.4 : page 22 ):
3.1.1.1- Stade 1
La racine est en cours de formation.
La physiologie est semblable à celle de la dent permanente immature: la
pulpe possède un potentiel cellulaire réparateur important, avec une
vascularisation dense.
Pour l'incisive centrale, il débute entre le 3ème et le 6ème mois.

20
Pour l'incisive latérale, le stade 1 commence vers le 6ème mois et s'achève
à deux ans et demi.
Les dents temporaires au stade 1 peuvent être le siège de traumatismes.
A cet effet. au niveau des structures radiculaires des dents traumatisées, la
réaction cémentaire et osseuse peut se traduire par une réparation
ankylosante.
11 n'est pas rare d'observer un léger retard dans la chronologie de
remplacement. De ce fait, tout traumatisme survenu au niveau des
incisives temporaires exige une surveillance radiologique et clinique
régulière.
3.1.1.2- Stade rI
C'est une période de maturité et de stabilité, la dent temJ)orairc dans
sa phase stable présente une physiologie assez comparable à celle de la
dent permanente mature.
La dentinogenèse peut être particulièrement intense et plus importante
qu'au niv:eau de la dent définitive.
La pulpe présente une structure également comparable à celle de la dent
permanente.
La dent temporaire stable pell~ répondre à une agression cn COIH.:entrant
ses activités de défense et de réparation ct donc réagir de façon active
comme la dent permanente.

21
Nos thérapeutiques pourront avoir le même but ct utiliser les mêmes
méthodes qu'en denture permanente, en y apportant toutefois quelques
restrictions.
L'apex est totalement édifié.
Pour l'incisive centrale, le stade II prend fin avant l'âge de quatre ans;
pour l'incisive latérale, avant l'âge de trois ans.
Signalons que le stade II est très bref.
3.1.1.3- Stade III
C'est la période de résorption physiologique de la racine de la dent
temporaire et de migration concomitante du germe de la dent permanente
en vue de sa mise en place sur l'arcade. Le potentiel réparateur est nul.
Le stade III se termine par l'exfoliation des incisives centrales et latérales,
respectivement vers 7 et 8 ans.
A cette physiologie évolutive, peut être mis en parallèle le développement
des structures parodontales, évoluant et disparaissant avec la dent
temporaire.

II JI> ><l Il CC
4 mo i >
1-2 <lll>
(;
Jill
~;r\\ C r ü lU CUL 1\\ 1HE
~
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FIOROMUOUEUSE
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ERUPTION
DENT WllURE
l)Eour !\\ESORPIIOII
(HulL
- - - - - - - " r i- - - - " r i- - - - " . - - - - - -
PlRIOOE 0'1I10CCLUSIOH
STi\\OE OE
STi\\OE DE
CAD\\ITE
PIIYS lOLOGIQUE
/RMllOH
SIfl~IILl TE
\\
Figure 4: PHYSIOLOGIE SCHEM!\\TIOUE DE L'INCISIVE CENTR!\\LETEMPOR!\\IRF
SU P E 7 A PART IR DE LA NA1SSINCE ( scion Mugn icr\\
20 )
1- Racine en formation
1- Dent complètement
1- i'vlodi1!C3tiolls des
2- Physiologie semblable
formée,
s tru du l'CS rad je u\\ ,lires
~\\ celle de b dent pcnlla-
2- Physiologie compa-
- longueur des raClI1<..:s
nente immature.
rable à celle de la dent
- ori1lce apIcal
3- Vascularisation impor-
pennanente.
2- Modificatiolls des
lante.
3- Ebauche dLI germe
structures parodol1lak
4- Potentic1 cellulaire.
de la dent de
- attache épltl1l'il~lk
S- Réparation tou.Îoms
rem placcrncn l.
- os int~rraJiCllIJlrl'
possible.
Mais caraclères propres
3- Pro:\\i 111 ité Li Li !.!Clilll'
6- Thtrapeutlques
8 la dcnttl'mpor~\\irc :
de I~l dent pCrll1:\\llél1\\C
dl'lCl\\Lt:cs vcrs I~l Cl.lll-
Lmail
kuhk l'p'.llsseur
(./.Il H)J\\ÎIJ:I~ ) (70
:-;crvaLion Oé lu vital ilé
Dentlllc : tubJlI ou verts
pulpaire.
largement.
ur. FORTIEIZ ) ('70).
Pulpe: volullle imporlêlll1
P,lroLiullle
CUlllIIlUIlIC;llIUII
PL11 po- p~l rou 01\\t~li cs, C,lll ,\\ L1:\\
accessoires llol11breu>:
(J.P. FORTIER ) (70 )

23
3.1.2- LE PARODONTE DE LA DENT TEMPORAIRE
Avec ses caractéristiques anatomiques et histologiques, le parodonte
de la dent temporaire offre peu de résistance aux traumatismes, aux
infections et inflammations d'origine buccale ou dentaire.
* Pendant l'éruption, des modifications gingivales surviennent: la
gel\\cive est rougc cl occlélllatiée , la Illuqucusc présente unc tumél'aclioll
localisée.
* Au cours de l'éruption, le rehord gingival se forme et la
proéminence dc la gencivc marginale est constante pendant toute la
période de croissance. Elle est partiel! 1ièrement marqllée au niveau dcs
incisives et des canines.
* Pendant la résorption, des phases alternées de stabilité et
d'ankylose se succèdent et de nouvelles fibres intermédiaires ct un
nouveau cément se reforment temporairement.
Destinée à être remplacée par la denture permanente, la denture
temporaire aura comme environnement voisin puis immédiat sa structure
de remplacement.

24
3.1.3- L'ENVIRONNEMENT DE LA DENT TEMPORAIRE: LA
DENT PERMANENTE
Pendant environ cinq ans, les structures temporaire et permanente
vont se développer en ayant d'abord des rapports éloignés puis de plus en
plus proches.
Les deux organes dentaires seront séparés par des structures conjonctives
et osseuses. Avec le temps, le germe de l'incisive permanente va se
développer, se rapprochant de la dent temporaire dont les racines vont
subir la résorption physiologique conduisant à son expulsion.
LOGAN ( 1935 ) ( 113 ), dans une étude histologique ( in <";MIY'H,
1980 ) ( 144 ), a mis en évidence la relation spatiale entre l'incisive
temporaire sur l'arcade et le germe de l'incisive permanente. Il en conclut
que les couronnes des incisives centrales permanentes étant entièrement
formées, celles-ci se situent au-dessus et légèrement en position linguale
par rapport aux racines de l'incisive temporaire dès l'âge de quatre ans et
demi.
L'incisive centrale temporaire est dans sa position la plus verticale entre
trois et sfx ans. Cette situation est suivie par un positionnement protrusif
abrupt, pendant l'année suivante.
C'est sur une période de cinq ù six ans que les incisives mé.1xilllJires
permanentes en cours de développement sont en relation avec leur
correspondante temporaire sur l'arcade. Le bord incisil'de J'incisive
centrale permanente va se déplacer dans une direction en bas ct en avant.

25
L' inc is i\\le con ti nue lentement son traj et, su ivi par un pos ition ncmen t
protrusif ou horizontal jusqu'à six ans.
Après six ans, l'inclinaison protrusive de l'incisive permanente continue
lentement jusqu'à ce que la dent atteigne le plan d'occlusion à J'âge moyen
de sept ans.
Un mouvement vertical encore plus prononcé est observé ensuite jusqu'à
la chute.
AI' âge de trois ans, environ vingt-cinq pour cent des incisives
temporaires sont résorbées et la calcification des couronnes des incisives
permanentes est presque complète, de plus l'extrémité apicale de la racine
des incisives temporaires est résorbée d'une quantité égale à celle de
l'éruption de l'incisive permanente ( 144 ) ( Fig.5 : page 27 ).
Aussi, ces données nous révèlent que le trajet de l'éruption de l'incisive
permanente se fait en bas et en avant le long de la racine en résorption de
l'incisive temporaire ( 41, 143 ). Au total, la distance entre la racine de
l'incisive temporaire et le bord incisif de la couronne de l'incisive
permanente est courte et ne varie que d'un millimètre entre trois et six ans.
Cette relation intime est maintenue par l'existence d'une balance entre
éruption ct résorption radiculaire.
Les rapp~:)fts anatomiques et physioL)giques des deux dents sont donc
variables mais toujours intimes en fonction de leur maturité et de 13
situation éruptive de l'incisive centrale permanente.
l,a cOllllaissallcc des sladcs physiologiqucs dc la dC1I1 tClllpor;lirc
immaturité, stahilité et résorption, nOliS permet d'estimer aussi le stade de
formation de la dent permanente correspondante ct les variations des
rapports anatomiques qui accompagnent cette évolution harmonieus\\2 ct
théoriquement synchrone.

26
- Pendant toute la première période d'immaturité ( stade r )cle
l'incisive temporaire, elle se, trouve à une distancc relative du germe de
l'incisive permanente qu i commence seulement sa minéral isation.
Cette période est certainement la période du « risque maximal» pour le
germe de l'incisive permanente car une agression dans le sens axial peut
déplacer le germe en formation ou être à l'origine d'une hypopl asie de
l'émail.
- Pendant le stade de stabilité de la dent temporaire c'est-à-dire le
stade II physiologique, entre un an et demi et quatre ans, la dent
permanente correspondante minéralise l'ensemble dc sa couronnc, à
proximité de l'apcx de la dent temporaire.
Toute pathologie de celle-ci aura une répercussion plus ou moins
importante sur la formation de la dent permanente ou sur son évol ution.
- Pendant le stade de résorption ( stade III ) de la dent temporaire,
vers quatre ans, la couronne de la dent permanente se minéralise
complètement.
A partir de ce moment, les risqucs diminuent pour le gcrme (1ermanent en
cas de traumatisme de la dent temporairc.
Qucl que soit le stade physiologique dcs dCllls IClllpolïlirc cl PCIïl\\;\\IlCllfc,
toutc perturbation de la situation par le déplacement traumatiqul;; initial,
l'infection pulpo-parodontale secondaire et même par l'absence de la dent
temporaire, aura une répercussion sur la dcnt permanente correspondante
et dans certains cas sur l'enscmble du secteur incisi r conccrné.

A- Améloblastcs
B- Ooontobl,lslcs
c- Epitilélllll11 aoalllaIltill C.\\tClïlè
~O~,<lifTIIIIil
.
den t i (l C
,
.
··~f
m~tric.c de lemal
Figure 5: RAPPORT NORMAL ENTRE If':'l_Ç)SlVl~ l'EM~2t\\AIKL[ŒJ.tiCISlYE
PERMANENTE ( selon Morgantini cl .Ioho ) ( 11~ J.
Coupe sagittale du maxillaire d'un enfant üge d'environ un an ct demi. [Je sciléma illustre le
rapport existant entre l'incisive temporaire sur 1'.Headc ct la dent qui la suec0dera. A Cl: stade,
la racinl: de l'iilcisive temporain.: est situee il J'illterieur d'un proc~s alveolaire bien limite. La
courollile ell ,'or/11i1tioll tlt; l'incisive pt: fi 11,11 lt: 1lit: t:sl situl:t: du côlé palatin aUlllveall de i'apex
Je la tknt telllporain.: UUllS Ulle c.:avitl: illdépenuulltt:. I,'appositlon J'émilil cl dc dClllllle l:S\\
sérieusement avancée. La zone encerclée représente l'incisive permanente après son éruption
~t illustre. la structure de la couronne après maturation complète,

28
3.2- LA DENT PERMANENTE
3.2.1- L'INCISIVE PERMANENTE IMMATURE
Au moment de l'éruption de la dent dans la cavité buccale, le sac
folliculaire isole encore la dent du tissu osseux sur plus de la moitié de sa
racine. La densité cellulaire de cet espace et sa vascularisation sont très
importantes. La formation du ligament et son organisation fonctionnelle
sont associées à la formation de la racine dentaire, à celle de la paroi
osseuse ligamentaire, ainsi qu'à l'éruption de la dent. Le développement
des fibres débute au niveau de la région cervicale de la racine et progresse
en direction apicale.
Ainsi, lorsque l'incisive atteint le plan d'occlusion, seules les fibres
ligamentaires cervicales sont formées et orientées. Les fibres obliques et
apicales sont encore incomplètes.
Cette immaturité ligamentaire de la Jent fonctionnelle rend compte de
l'extrême laxité de cette structure et donc de la fréquence des luxations ct
expulsions traumatiques des incisives permanentes immatures.
L'ensemble des fibres ligamentaires d'une incisive ne sera organisé que
trois à quatre ans après que la dent ait atteint le plan d'occlusion ( 55 ).
La population cellulaire du ligament jeune et son importante
vascularisation ~onstituent un potentiel de réparation. La vascularisation
1"
ligamentaire peut favoriser la néovascularisation pulpaire post-
traumatigue par l'intermédiaire du large espace apical du canal
radiculaire.

29
La 'racine est incomplètement iormée : seuls les deux tiers de sa
hauteur sont édifiés, le tiers apical ne sera formé qu'au cours des trois ou
quatre années qui suivent l'émergence de la dent dans la cavité buccale.
La cavité pulpaire est excessivement large, et son extrémité apicale est en
forme d'entonnoir.
L'épaisseur du cément est réduite. La pulpe radiculaire, en large
communication avec le tissu conjonctif mésenchymateux du sac
folliculaire, est un tissu conjonctif « jeune ».
Le parodonte est également immature pendant les trois ou quatre ans qui
suivent l'émergence de la dent dans la cavité ·buccale. Cette immaturité
doit être prise en considération lors de l'établissement du plan de
traitement de l'incisive traumatisée.
Lorsque la dent a atteint le plan d'occlusion, son ligament parodontal est
incomplètement formé et inorganisé, l'épaisseur du procès alvéolaire est
réduite. La paroi osseuse ligamentaire est en cours de formation, les
espaces médullaires de l'os alvéolaire encore partiellement embryonnaire
sont largement en communication avec l'espace du futur ligament.
Le potentiel cellulaire et vasculaire du ligament parodontal immature doit
être impérativement respecté et exploité au cours des techniques de
réimplunluLion ct dc contention des dents truumutisées car il Cil
conditionne le pronostic.

JU
3.2.2- L'INCISIVE PERMANENTE MATlJRE
Le.; caractères anatomiques et histologiques de la dent rermanente
mature mettent en évidence:
- lIne dent totalement formée, mature avec une
édification apicale complète ct une racine longue
- un système ligamentaire mature et organisé,
- des trabéculations osseuses denses.
Ce sont toutes ces caractéristiques qui ont fait dire à MUGNIFR que « le
choc se répercute essentiellement sur la dent ».
Il y aura donc plus fréquemment des traumatismes des tissus durs de la
dent, quoique des formes associées peuvent être rencontrées.

3
1.4- LES ETAPES RESPECTIVES ET CONCOMITANTES DE
DEVELOPPEMENT DES INCISIVES TEMPORAIRES ET
PERMANENTES
4.1- ETAPES DE DEVELOPPEMENT
Le développement chronologique d'une dent peut-être
schématiquement résumé en quatre stades: ( Fig.6 : page 32 )
• Le début de calcification de la couronne commence par la
formation de la dentine au niveau du bord libre des incisives. C'est le
premier stade dentaire visible sur la radiographie ( Fig.6a ).
• La minéralisation coronaire est achevée. L'édification radiculaire
débute ( Fig.6b ).
• La dent émerge dans la cavité buccale ( Fig.6c ).
• La calcification complète de la racine correspond non seulcmenL à
l'édification complète de la racine, mais aussi à la fermeture de l'apex sur
une radiographie ( Fig.6d ).
Chez un en fant, à chaque âge civi 1 correspond un âge dentaire
physiologique variable, en rapport avec sa croissance spécifique. Afin
d'établir un calendrier, des moyennes ont été calculées; il est primordial
de les considérer comme des données indicatives, à moduler en fonction
du développement plus ou moins précoce ou tardif de l'enfant examiné.
( Tableaux 1 et 2 : pages 33 et 34 )

al
c)
Figure 6 : SCHEMATISATlvli DES 4 STADES DE DEVELOPPEMENT D'UNE DENT
( Lautrou ) ( 109 )
:1- Début de cn!cificntion
b- !\\chi:vement coronaire
c- !\\pparilioll de la courolllle dall~ la l:aVil~ bu~~alc
d- Calcification complète de la racine

. ;
. '~.
TABLEAU 1 : TABLEAU CLIN1QUE DES ETAPES DE DEVELOPPEMENT DES DENTS
TEMPORAIRES ET DES DENTS PERMANENTES ( Orlovclsky ) ( 128 )
.. ,..
..
t
1 a 1/2
1 a 1/2
APEX CALC\\ FI ESlt--
10 il
11 il
7 s iu
7 s iu
FORMATION DE GER~E
3 m iu
3 m iu
{
--_._-\\-- -_._-_...__..- ....' ......-_.
3 m iu
401 iu
DEBUT DE CALCI FICATION
401
10 rn
i
1
401
501
CALCIFICATION COMPLETE
4 a
4a
COURONNE
± 201
~
!-
Plus ou moins neuf moi
701
801
ERUPTION
7
8
'.
"-
.. - _.•.. _._... ._--_._-_.-.._-_ ......._.. _--.
~ . _
± 201
Plus ou moins neuf moi
t
,
1
1\\
MAXILLAIRE
2
MANDIBULE
t
601
701
7
0
,ERUPTION " ' "
si u : sl:maine
1
ir utéro
401
501
CALCI~ICATION COMPL;TE 4 il
4 il
10ro
1 COURONNE
,
m i u : Illois in u
1
}
111 : mois
3 mil'
t1 111 i LI
D~OUT DE CALC\\ flCATION
:J \\11
1() III
:\\
-.l
j
;11111~~."
-
- ....-----
7 s iu
7 s iu
r=ORMATION DE GERME
5 m iu
3 ln iu
---,
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34
TABLEAU 2 : CHRONOLOGIE: RESORPTION DES DENTS TEMPORAIRES 1
D.f)I.cLÇ/.ülÇ)l:t.l2GSJ)I~.tJISYI.!LI\\111NLNJES ( Orlovclsky ) ( ln )
3
4
5
6
7
8
9
10
11
""12 13 14 ,t\\N~
~ ~
RESORPTION
C1
(--DES
- - -
.~
DENTS
~ ~ a
TEMPORAl RES
EDIFICATION
~
DES
DENTS
PERMANENTES
.~

35
4.2- CHRONOLOGIE D'ERUPTION
4.2.t- LES INCISIVES TEMPORAIRES
Les incisives centraks inférieures font leur éruption entre 6 et 8
mois, les incisives centrales supérieures entre le 8ème et le IOème mois,
les incisives latérales supérieures entre le 10ème et le 12ème mois, les
incisives latérales inférieures entre le 12ème et le 14ème mois.
Le classique taoleau des dates d'éruption de LOGAN el KRONFELD
( 112 ) parait toujours d'actualité ct correspond aux observations cliniques
couramment pratiquées.
Selon ces auteurs, les âges dentaires d'éruption sont:
Au maxillaire
1
7 mois 1/2
II
9 mois
A la mandibule
R mois
Il
7 mois
Des éruptions précoces concernant surtout Je sexe fémin in ct des
retards d'éruption peuvent se rencontrer. Cependant iJs ne doivent pas être
considérés comme pathologiques si les séquences d'éruption sont
respectées.

36
A noter que les dates d'éruption des dents temporaires doivent être
soigneusement retenues; en effet, bien souvent les écarts lors de la
constitution de la denture temporaire se retrouvent dans la chronologie
d'éruption des dents définitives avec des marges plus imp()rtante~;.
4.2.2- LES INCISIVES PERMANENTES
Selon les travaux de LOGAN el KRONFELl) modifiés par SCHOUJ(, l'on
constate que les incisives centrales inférieures ou supérieures permanentes
font leur éruption entre 6 et 8 ans.
Les incisives latérales font leur éruption entre 7 et 9 ans.
Maxillaire
7-8ans
2
8-9ans
Mandibulr.ire
6- 7 ans
2
7 -g ans.
La p0rio~~ Jc formation J'UIlC il\\cisiv~ permanente est cnviron Jc () ans.
Une enquête menée par HAKAYOKU-LY R. et coll. ( 19 ) en 1989 sur
823 enfants âgés de 4 ans à 8 ans 112, montre que l'âge moyen d'éruption
des incisives permanentes en Côte d'Ivoire est:
Au maxillaire
6 ans 5 mois
2
7 ans 5 mois

3
A la mandibule
5 ans 6 mois
2
6 ans 6 mois
Les résultats de cette étude portant sur des enfants négro-africains
montrent que:
- la séquence d'éruption au maxillaire est différente de celle
la mandibule;
- l'éruption est plus précoce à la mandibule qu'au maxillaire;
- les filles sont légèrement en avance sur les garçons;
- l'éruption est plus précoce chez l'enfant ivoirien.
4.3- RYTHME DE MATURATION
Selon les travaux de H1J)CQ(J1~'!., ( 30 ), le premier stade visible
de la dent sur une radiographie est le stade de la dent de chair.
Sensiblement un an après débute la minéralisation des cuspides.
A partir de ce stade, la couronne se minéralise cn trois ans au rythme de
1/3 par an.
Lorsque le collet anatomique de la dent est constitué, déhute la
minéralisation des racines suivant le même rythme: 1/3 par an pendant 3
ans.
Cette minéral isation radiculaire se fait au niveau de l'anneau épithél ial
fertile de la gaine de H/...Rl'Wle; qui s'allonge et se rétrécit au fur et à
mesure que la couronne se rapproche de la surface gingivale.

3
La dent fait son éruption quand normalement 3/3 de la racine sont formés.
L'édification apicale se fait aussi en trois ans au rythme de 1/3 par
an ( 30 ).
Cette règle des tiers pour la maturation da la couronne et de la
racine, peut être transposée à la résorption physiologique des dents :.
temporaires. Cette résorption s'effectue au même rythme que la formation
de la racine de la dent permanente correspondante. ( 30 )
Ces études faites permettent de:
- calculer l'âge de maturation dentaire, qui peut être
différent de l'âge civil~
- d'apprécier les degrés de formation coronaire et
radiculaire pour calculer l'âge de maturation des dents;
- et de contribuer à l'élaboration du pronostic lors du
traitement.

CHAPITRE Il :
ETI0L061E ET
ETUDE CUNIQUE
DES
TRAUMAs TISMES

39
CHAPITRE II : ETIOLOGIE ET ETUDE CLINIQUE
DES TRAUMATISMES
11.1- ETIOLOGIE
1.1- GENERALITES
Les traumatismes des dents temporaires et des dents permanentes
sont nombreux et variés.
Ils n'ont pas tous la même incidence sur le pronostic de la dent et leur
étiologie diffère. Malgré les variations observées selon le lieu d'étude, les
chutes sont la principale cause des traumatismes des dents temporaires.
Ceci étant dû à l'acquisition de la marche, à la découverte du monde
extérieur, au manque de maturité des contrôles neuro-musculaires, à une
moindre perception du danger et à une instabilité posturale.
Le jeune âge est à mettre en relation avec le passage de la dépendance à
,
l'indépendance de mouvement lors des trois premières années de la vie.
Chez l'adolescent, les traumatismes sont surtout dus aux rixes, ClUX
accidents dans la cour de récréation, aux accidents de la voie publiqul: l:L à
la pratiqüe d4 sport.
Les répercussions des traumatismes sont fonction de la nature des
\\ChOCS, directs ou indirects, de leur direction, siège, intensité et de la
\\nature des objets percutés ou percutants.
Le degré de maturation alvéolo-dentaire et les facteurs morphologiques
lindividuels, ethniques, pathologiques jouent également un rôle.
fifférents facteurs sont susceptibles de favoriser et d' aggraver la surven uc
des traumatismes qui peuvent être directs ou indirects.

40
...... r
.f::
'"
Le traùmatisme est dû à un contact direct avec un corps étrang~r
dont la nature est un facteur important à considérer.
On peut citer comme exemple, la chute de l'enfant avec un choc sur les
dents contre le sol, un escalier, un ballon, une table, etc.
1.2.2- CHOC INDIRECT
Au contraire du choc direct, les traumatismes indirects surviennent à
la suite du choc de la mandibule contre un objet dur; l'impact se
transmettant de l'arcade inférieure vers l'arcade supérieure avec comme
résultat final, une fracture au niveau des incisives.
Le choc peut causer ainsi un mauvais engrènement pouvant être à J'origine
de fractures dentaires dans le secteur postérieur.
Le praticien doit procéder à une recherche systématique de fractures
osseuses à l'aide de radiographie panoramique.
1.2.3- DIRECTION DU CHOC
Un choc axial va causer une réingression , une fracture verticale ou
oblique.
Un choc frontal va provoquer un déplacement coronaire ou radiculaire
suivant les facteurs associés.
, i...~

4]
1.3- FACTEURS FAVORISANTS
Il s'agit de la proalvéolie supérieure, l'âge et le sexe.
1.3.1- LA PROALVEOLIE SUPERIEURE
Les sujets présentant une protrusion incisive supérieure avec une
incompétence labiale particulièrement accentuée ou une béance antérieure
liée à une succion du pouce ou d'un objet quelconque, sont des sujets à
risque, plus exposés aux traumatismes.
De nombreuses études ont montré que ces traumatismes sont deux fois
plus fréquents chez les enfants présentant une proalvéolie supérieure que
les enfants présentant une occlusion normale.
Selon MUGNIER ( 120 ), « 13 proa]véolie supérieure associée à une
rétroalvéolie inférieure, constitue un facteur favorisant ».
La proalvéolie maxillaire vraie pathologique, associée ou non à la succion
digitale ou à une déglutition atypique, est un facteur évident et connu
favorisant les traumatismes des incisives supérieures principalement des
incisives centrales.
1.3.2- LE SEXE
Statistiquement, la fréquence des traumatismes dentaires est deux
fois plus élevée chez les garçons que chez les filles. Ceci étant dû
vraisemblablement à ]a violence des sports et des jeux pratiqués par ces
derniers ( 44 ).

42
1.3.3- L'AGE
La synthèse des différents travaux tels que ceux d'ANJ)RFIlSFN et RA VN
( 6 ) montrent qu'en denture temporaire, l'âge moyen se situe entre deux
et quatre ans pour les garçons et pour les filles entre deux et trois ans.
En denture permanente, le pic se situe aux alentours de huit-onze ans (44).
1.4- FACTEURS AGGRAVANTS
1.4.1- SIEGE DU CHOC
Le choc sur le menton fera rechercher des fractures des secteurs
postérieurs et antérieurs par entrechoquement des arcades.
1.4.2- INTENSITE, VITESSE ET NATURE DU CHOC
CAPRIOGUO, FAf.CONf, ct Vf,RNO/'/,' ( 43 ) affirment que plus la
masse de l'objet responsable d'un traumatisme est élevée, et plus sa
vitesse est basse, plus les lésions intéresseront les tissus parodon1aux.
Inversement, avec une masse réduite ct ulle vitesse élevée, ks lésions
dentaires seront plus probables.
Un exclll-ple d'impact à basse vitesse est celui d'ull enfant tombant sur une
surface plane. Il se produira plus probablement une luxation ou une
expulsion de la dent c'est-à-dire des lésions des tissus parodontaux.
Au contraire, un projectile va provoquer des lésions dentaires car
toute l'énergie est transmise à la couronne de la dent.

43
Devant une explication mécanique, il ne faut pas oublier que le facteur le
plus déterminant dans le type de traumatisme observé reste le stade de
maturitù de la dent.
Face au même type de traumatisme, la réaction d'une dent au stade
immature sera différente de celle d'une dent ayant terminé son édification
radiculaire.
1.4.3- DEGRE DE MATURITE ALVEOLO-DENTAIRE
Le parodonte se formant en même temps que la dent, sa maturité va
lui donner sa capacité de résistance aux chocs.
De l'éruption de la dent temporaire à la maturation complète du parodonte
de la dent permanente qui la remplace, les structures dento-parodontales
connaissent toute une série de modifications de leurs qualités de résistance
ou d'absorption des chocs.
Une dent permanente qui vient de faire son éruption et qui présente des
parois radiculaires fines, une absence d'ancrage apical, un parodonte
lâche, n'aura pas les mêmes lésions qu'une dent mature.
1.4.4- FACTEURS MORPHOLOGIQUES
La finesse ou non des tables alvéolaires osseuses, la minéral isation
importante ou non de l'os alvéolaire, le parodonte lâche ou adhérent, la
morphologie dentaire ( racines longues et fines ou courtes et trapues)
conditionnent les lésions traumatiques.
Il y aura davantage 'de fractures coronaires des dents trapues, larges et
davantage de fract~res radiculaires des dents à racines longues et fines.

44
Il existe une notion de sujets à risque selon laquelle un même choc pourra
provoquer un traumatisme grave chez un enfant, alors que chez un autre
les dents n'auront pas souffert. Cette notion de contextc de sujets il risque
apparaît essentielle ( 73 ).
Les traumatismes sont donc, III convergence d'un sujet à risque avec une
situation à risque et dans un secteur à risque ( région incisive supérieure ). 1
On pourra rappeler aussi une constatation clinique à savoir que les en fants
ayant déjà subi un traumatisme ont une grande tendance à récidiver.
Les traumatismes n'atteignant pas toutes les dents, certaines sont plus
exposées que d'autres.

45
11.2- EPIDEMIOLOGIE
2.1- L'INCISIVE TEMPORAIRE
Les études épidémiologiques faites sur la dent temporaire, moins
nombreuses que celles effectuées sur la dent permanente, mettent en
évidence certains facteurs:
- les traumatismes sont fréquents chez les enfants âgés de
moins de trois ans et peuvent survenir dès la première année ( 82 ). Ils
sont liés à l'apprentiss~ge de la marche et au fait que l'enfant acquiert
plus d'indépendance;
- une nette prédominance des garçons: environ 64% chez les
garçons pour 360/0 chez les filles ( 124 );
- 95% des traumatismes sont localisés au maxillaire (124) et
concernent:
* surtout les incisives centrales supérieures,
* plus rarement les incisives latérales supérieures ou les
incisives intërieures,
* exceptionnellement les canines supérieures,
- le plus souvent une ou deux dents sont touchées, plus
rarement· quatre à la fois;
- les habitudes déformantes telles que la succion du pouce, de
la tétine, etc., constituent des facteurs prédisposants;
- les accidents surviennent le plus souvent en milieu familial
(82;119; 124);
- les déplacements dentaires ( subluxations, luxation) sont
plus fréquents que les fractures coronaires en raison:
* de la plasticité de l'os alvéolaire,
* de la relative faiblesse du ligament parodontal,

46
* de l'anatomie des racines ( taille et forme des racines
des incisives ),
* de leur résorption physiologique,
* de la fréquence éventuelle du traumatisme qui varie en
fonction de l'âge de l'enfant ( plutôt vertical chez le très jeune et plus
horizontal chez le sujet âgé ), ( 126 ).
La distribution des traumatismes selon !v/ORGANnNJ et coll. ( 1986 ) (119)
se fait comme suit:
- Subluxation : 32%
- Luxation totale: 13,10%
- Fracture coronaire: 15,4%
- Fracture radiculaire: 6,30%
- Divers traumatismes: 33,20%.
2.2- L'INCISIVE PERMANENTE
Les études épidémiologiques mrnées en denture permanente par
di fférents auteurs montrent la fréq uence des traumatismes des dents
antérieures chez l'enfant et l'adolescent.
Par ailleurs, F01U'lhï( et coll. ( 79 ) ont montré que:
- 200/0 des traumatismes intéressent une seule dent~
- 57,70% des traumatismes intéressent deux dents;
- 11,10% des traumatismes intéressent trois dents et pl us
avec 31% de récidives.

47
En denture permanente mature, vu la maturité du ligament parodontal,
l'édification apicale, ct l'organisation du système ligamentaire ..
ANDREA SEN Jet J.O.( 4 ) observent:
- 700/0 de fractures coronaires,
- 5% de fractures radiculaires,
- 30°,/0 de luxation latérale,
- 10% de luxation totale,
- 160/0 de traumatismes associés.
En denture permanente immature, ce sont surtout les lésions des tissus de
soutien qui sont le plus observées en raison de l'immaturité du parodonte.
Après une étude succincte de l'étiologie et de l'épidémiologie des
traumatismes alvéolo-dentaires en denture temporaire et en denture
permanente, nous envisageons l'étude clinique de ces traumatismes en vue
d'une me] lleure approche thérapeutique.

48
Il.3- ETUDE CLINIQUE DES TRAUMATISMES
L'étude clinique des traumatismes comprend trois parties: tout
d'abord, nous verrons l'examen clinique du patient traumatisé, suivi de
l'examen radiologique et ensuite, nous aborderons les formes cliniques des
traumatismes en fonction des différentes classifications.
3.1- EXAMEN DU PATIENT TRAUMATISE
L'urgence en traumatologie requiert du praticien, une réponse rapide
et adéquate en un temps souvent compté. Il est important donc de
systématiser l'examen afin de déterminer pour chaque cas, les priorités
thérapeutiques, dans un contexte souvent chargé d'anxiété: celle du
patient ou de son entourage.
Le patient peut consulter immédiatement après le traumatisme ou
alors plus tardivement.
Lorsque le patient consul te imméd iaternen t up rè,') le trau mutisme et 4 ue le
préjudice esthétique et douloureux est important, il faut évaluer tous les
dommages subis par ks tissus {kntaires ct les tissus environnants: tissu
pulpaire,. ligament parodontal, os alvéolaire.
Toutefois, s'il consulte tardivement, il faut alors tenir compte de
l'incidence que peut avoir le facteur temps sur le pronostic.
Un traumatisme est le plus souvent associé à un état de choc et il faut'
d'abord rassurer et mettre le patient en confiance.
Si le patient est jeune, il s'avère souvent utile de parler avec lui avant de
l'installer sur le fauteuil et de garder à l'esprit qu'il peut redouter les
soms.

49
Dans les cas de plaies cutanées, il est nécessaire de les nettoyer à l'aide
d'une solution antiscptiquc tels que les laurylés (type mercurooutol).
En cas dc consultation di fférée, en l'absence de douleur ou d' incon fort, il
faut attirer l'attention du patient et des parents sur l'importance de visites
ultérieures régulières.
3.1.1- L' INTERROGATOIRE
Il est primordial et doit préciser les circonstances du traumatisme,
guider l'examen clinique et orienter le choix thérapeutique.
Trois questions fondamentales sont à poser:
• Comment est survenu le traumatisme?
La réponse aidera à préciser l'impact des forces et guidera pendant
l'examen clinique car la fracture coronaire d'une incisive maxillaire, lors
d'un choc vertical sur le menton, incitera li suspecter non seulement lin
impact sur les dents mandibulaires, mais aussi un risque de fracture
mandibulaire .
• Où s'est produit le traumatisme?
La réponse permet d'évaluer les risques d'un traumatisme des tissus
mous (notamment dans les cas d'expulsion dentaire) et d'instaurer
éventuellement une antibiothérapie et/ou une vaccination anti-tétanique .
• Quand le tnlllmatisme a-t-il eu lieu?

50
Onns ce C3S, c'est le fncteur temps C]ui est introduit, élémcnt décisi l',
influant de façon très significative sur la mise en oeuvre de ccrtaines
thérapeutiques ( traitement pulpaire, repositionnement, réimplantation ).
L'âge du patient est également important à prendre en compte car un
retard de maturation radiculaire chez le jeune patient peut faire suspecter
des antécédents traumatiques, y compris s'ils ne sont pas révélés par le
patient.
3.1.2- EXAMEN GENERAL
Il permet:
- de déterminer s'il Y a eu :
• une période d'inconscience,
• des troubles de la vue,
• des maux de tête,
- dc rcchcrchcr :
• les antécédents médicaux,
• l'existence ou non de chocs antérieurs au traumatisme
pouvant int1uer sur le pronostic.
3.1.3- EXAMEN CLINIQUE
li est difficile à mener ct va du général au particulier.
Il comprend un examen exobuccal et un examen endobuccal.

51
3. 1.3. 1- l~ X:I men ex (» hue cal
11 permet de rechercher et d'inspecter:
- les plaies de la face, des lèvres et du menton afin de
déterminer la nécessité ou non de points de suture. Une plaie sous le
menton doit faire suspecter une fracture mandibulaire.
- les rebords osseux par palpation, suggérant ainsi en cas de
douleur, la possibilité de fractures osseuses;
- les hématomes.
Chez le très jeune patient, il faut se faire aider par la personne
accompagnante. Aussi, avant l'âge de trois ans, cette dernière s'allongera
sur le fauteuil, l'enfant sur elle, en lui tenant les mains et immobilisant ses
jambes, tout en lui parlant sans discontinuer.
Le contact mère-enfant est essentiel et rassure le jeune patient.
3.1.3.2- Examen cndohuccal
L'examen endobuccal est systématique et met en évidence:
- les lésions traumatiques des muqueuses: lacération, oedème,
hémorragie.
Il faut rechercher la présence de corps étrangers pouvant être en fouis dans
les muqueuses labiales;
- les anomalies de l'occlusion qui peuvent être associées à des
déplacements dentaires et 1 ou à des fractures osseuses;
- les déplacements dentaires et les fractures osseuses
alvéolaires.
Les déplacements dentaires associent des lésions de la pulpe et du
parodonte.

52
Les fêlures de l'émail sont mises en évidence par lumière indirecte ou par
transillumination. L'évaluation de l'atteinte traumatique des tissus
dentaires, fractures amélaires, exposition dentinaire ou mise à nu pulpaire
est de première importance lors de la consuJtation d'urgence: toute
atteinte dentinaire ou pulpaire nécessite dans la séance la mise en place
d'un traitement dentino-pulpaire ou pulpaire approprié.
Les fractures osseuses alvéolaires, quant à elles, sont évaluées en palpant
les corticales vestibulaire et linguale lors de la mobilisation des dents.
Concernant l'examen des tissus durs, trois tests sont indispensables à
réaliser:
- la mobilité,
- la percussion,
- la sensibilité thermique .

La mobilité
- Axiale: elle impliq~e une section apicale de la vascularisation
pulpaire.
- Horizontale: elle indique soit une fracture alvéolaire si la mobilité
horizontale d'une dent entraîne celle des dents adjacentes, soit une

fracture radiculaire si le degré de mohilité renseigne sur la situation dc la
fracture radiculairc.
Chez l'en fant, il ne faut pas oubl ier qu'il existe une mobilité
physiologique ~urtout dans le secteur incisif.
+ La percussion
Effectuée dans le sens vertical ct dans le sens transversal, à l'aide du
doigt chez le jeune enfant et cl l'aide du manche du miroir chcz
l'adolescent. Elle permet d'évaluer la sensibilité et le son:
- une sensibilité à la percussion axiale révèle une atteinte du
ligament parodontal, et / ou du réseau vasculaire pulpaire;
- un son métallique à la percussion transversale, indique une
intrusion Oll IIne luxation latérale: .
- un son sourd indique une subluxation ou L1nc intrusion.
+ La sensibilité therm ique
Les tests au froid et au chaud permettent de juger de l'état pulpaire après
le traumatisme.
Il faut souligner qu'en denture temporaire, la non coopération du patient
et la particularité des dents temporaires rcnd difficile l'appréciation des
tests de sensibilité.

De même, les dents permanentes immatures ne répondent pas de manière
constante aux tests de sensibilité en raison de la mise en place tardive du
réseau sensoriel.
Ces tests doivent être différés afin de mieux les apprécier car une
dent traumatisée peur ne pas répondre aux tests immédiatement après le
traumatisme.
3.2- EXAMEN RADIOGRAPHIQUE
Complément indispensable à l'examen clinique, il donne de plus amples
renseignements sur:
- le stade de développement radiculaire,
- la présence ou non de fracture radiculaire,
- l'atteinte des structures parodontales.
L'examcn radiographiquc Joit êtrc rcproductiblc dans Ic tl:lllpS lors des
séances de rappel.
i\\ l'issuc de l'interrogatoire ct dc l'cxamen clinique, le nomhrc des clich~s
radiographiques rétro-alvéolaires dépendra des formes cliniques
rencontrées.
11 est de règle:
- d'utiliser un angulateur pour faciliter la reproductibilité des
paramètres de lecture en incidence orthogonale lors du suivi du palient,
- de réaliser plusieurs incidences sur les dents ayant subi l'impact
principal: incidences orthogonales dans tous les cas, excentrées
latéralement pour la mise en évidence des luxations latérales, défilées
verticalement pour les intrusions et la localisation du ou des traits de
fracture radiculaire,

ss
- d'effectuer un cliché de contrôle des dents homologues et des dents
situées dans la zone traumatisée même si celles-ci ne présentent pas de
lésions apparentes,
- de choisir une incidence occlusale complémentaire pOlif les
luxations dans le secteur antérieur,
- d'utiliser un film rétroalvéolaire, interposé entre l'arcade et la
lèvre pour rechercher un fragment inclus dans les tissus mous,
- de rechercher des fractures basales, à l'aide d'une radiographie
panoramique, en première intention.
D'autres radiographies peuvent être demandées:
- une radiographie transcrânienne oblique des articulations temporo-
mandibulaires,
- un cliché latéral, nécessaire en cas de suspicion de fracture dans la
région condylienne, ou chez le jeune enfant dans les cas d'ingression. Cc
cliché permet d'évalller aussi la position de l'''pex de 1" dent temporaire
par rapport all germe sllcccssionllel,
- une téléradiographie de profi l,
- des radiographies du massif faci()1 dans le cas de traumatismes
sévères.
Les informations obtenues par l'examen cl inique et l'examen
radiograp.hique permettent d'évaluer l'étendue du traumatisme, d'en
prévoir les conséquences et d'en déterminer le pronostic.
Il faut dès le premier jour, en informer k patient ct les parents, ct cc, afin
cl' 0 bten ir un e mei Ile ure coopérat ion pOUf 1es so iilS ru turs.
Enfin, il est recommandé cl' e rCectuer des photograph ies quand c'est est
possible, dans un but médico-légal.

56
3.3- FORMES CLINIQUES DES TRAUMATISMES
3.3.1- PARTICULARITES HISTO-PHYSIOLOGIQUES DES
INCISIVES
Les traumatismes peuvent se traduire non seulement de façon visible
par une perte de substance ou une importante lésion parodontale, mais
aussi se manifester de façon moins visible par une simple mobilité pas
toujours douloureuse à la période initiale.
Quelle que soit la forme clinique, on observe « 100% de contusion» (76).
L'inflammation parodontale est toujours présente au même titre que
l'inflammation pulpaire.
L'expérience a montré qu'en traumatologie, chaque cas est spécifique.
En fonction du stade de maturité des dents; les formes cliniques sont
différentes.
Quelle que soit leur intensité et leur importance, toutes les formes
cliniques se rencontrent aussi bien en denture temporaire, en denture
permanente immature, qu'en denture permanente mature.
Cependant, certaines formes cliniques sont plus rencontrées dans tel ou tel
type de denture et il existe des formes cliniques associées.

57
3.3.1.1- En denture temporaire
Les traumatismes sont plus fréquents en denture temporaîre qu'en
denture permanente; cependant, ils sont trop souvent ignorés.
Toutefois, du fait de la proximité de la racine des incisives temporaires
avec le germe sous-j acent, les séquelles de ces traumatismes sur les
incisives permanentes peuvent être très importantes.
En denture temporaire, les déplacements dentaires (luxation, subluxation)
sont plus fréquents ( Fig 7 ) que les fractures coronaires en raison de :
- la plasticité de l'os alvéolaire, du fait de sa moindre densité
et de la relative organisation incomplète du liganlent parodontal,
- la structure radiculaire plus courte,
- la résorption radiculaire physiologique.

Extrusion
Contusion
Subluxation -
Luxation Latérale
û
Intrusion
.l
Figure 7 : DIFfERENTS TRAUMATISMES DES DENTS TEMPORAIRES

59
3.3.1.2- En denture permanente immature
lei aussi, le traumatisme touche essentiellement les tissus de soutien
car:
- la racine de l'incisive permanente immature est courte,
- l'apex est ouvert,
- le système ligamentaire n'est pas organisé.
3.3.1.3- En denture permanente mature
Les caractéristiques suivantes de l'incisive permanente mature à
saVOIr:
- la longue racine,
- l'apex édifié,
- le système ligamentaire organisé
- l'os alvéolaire avec une trabéculation osseuse dense, font
dire à MUGNIER que "le traumatisme se répercute essentiellement sur la
dent"
Ainsi en denture permanente mature, les lésions tissus durs sont plus
rencontrées.
Les traumatismes alvéolo-dentaires en denture temporaire, mixte ou
permanente, vont entraîner des lésions au niveau des tissus de soutien
et/ou au niveau des tissus durs de la dent.
Il existe plusieurs classifications des traumatismes selon les
différents auteurs. Nous adoptons celle d' ANDREA SEN ( 7 ) car elle prend
en compte tous les traumatismes des tissus de soutien de la dent et des
tissus durs et de la pulpe.

60
3.3.2- LES LESIONS DES TISSUS DE SOUTIEN
Selon la classification d'ANDREASEN adoptée par l'Organisation,
tv10ndiale de la Santé (OMS), les lésions des tissus parodontaux ( Fig.8 :
page 66 ) se classent comme suit :
- la contusion,
- la subluxation,
- l'extrusion,
- la luxation latérale,
- l'intrusion,
- et l'expulsion.
3.3.2.1- La contusion
La contusion est l'élément constant du traumatisme du bloc incisif.
Il s'agit de l'ébranlement de l'organe dentaire consécutif à un choc. Ce
traumatisme est souvent occasionné par un choc frontal.
Les dommages créés au ligament parodontal et au tissu pulpaire sont
bénins.
A chaque fois que nous nous trouvons en présence d'une dent traumatisée,
il faut tenir compte de la contusion qui accompagne obligatoirement ce
traumatisme.
Ces deux entités, traumatisme et contusion coexistent par définition.
;
L'état de contusion peut exister seul, ou accompagner d'autres types de
traumatismes.
Il faut toujours avoir à l'esprit qu'un traumatisme même minime peut
avoir les répercussions les plus graves, car celles-ci sont souvent ignorées.

61
En effet, des lésions peuvent être présentes, même s'il n 'y a pas eu de
perte de substance, ni déplacement, même si la radiographie est muette ou
les tests de vitalité positifs.
Les nécroses à bas bruit peuvent survenir trois, cinq ou dix ans après le
traumatisme.
3.3.2.2- La su bluxation
Ici, l'impact du choc est plus fort que dans la contusion.
Certaines fibres desmodontales peuvent être rompues et il existe un
oedème et une hémorragie dans le ligament parodontal.
La subluxation est un déplacement plus ou moins important de la
dent dans son alvéole.
Ce déplacement peut être:
- latéral,
- vestibulaire,
- lingual,
- ou vertical.
La mobilité est anormale dans le sens vestibulo-lingual par rapport aux
dents controlatérales.
Le test de percussion émet un son plutôt sourd et peut être douloureux. Le
patient se plaint d'avoir « une dent plus longue» et une gène à la
mastication. Les tests de vitalité pulpaire sont positifs.

62
A la radiographie, le déplacement n'est pas visible et il est difficile
lorsqu'une incisive permanente immature est traumatisée de faire la
différence entre un épaississement ligamentaire et la zone d'édification
radiculaire.
3.3.2.3- L'extrusion
L'extrusion est le déplacement partiel de la dent hors de son alvéole
à la suite d'un choc oblique. L'apex est forcé, généralement vers la paroi
alvéolaire vestibulaire.
Toutefois, nous n'observons pas de fracture du mur alvéolaire. Seules
quelques fibres desmodontales palatines retiennent la dent et évitent
l'expulsion totale. Le ligament parodontal et le système neuro-vasculaire
du tissu pulpaire sont sévèrement atteints.
L'incisive qui est extrusée paraît plus longue que les controlatérales et
présente une grande mobilité pouvant être atténuée si le traumatisme a eu
lieu plusieurs jours auparavant.
Le test à la percussion déclenche une légère douleur et un son sourd.
Les tests pulpaires immédiats sont le plus souvent négatifs.
Il existe toujours un saignement au niveau du ligament parodontal.
Un cliché occlusal et deux clichés rétro-alvéolaires sont nécessaires afin
d'objectiver un épaississement plus ou moins important de l'espace
desmodontal dans la région apicale prouvant le déplacement de l'incisive
concernée.

63
3.3.2.4- La luxation latérale
Ces traumatismes représentent 62 à 73% des accidents survenant en
denture temporaire et 15 à 61 % en denture permanente immature ( 125 ).
Intéressant les tissus dentaires, parodontaux et osseux, leur guérison est
très complexe car elle nécessite la réparation de toutes ces structures.
CI iniquement l'incisive apparaît déplacée latéralement et fermement
bloquée dans sa nouvelle position.
- La couronne est souvent forcée en position linguale ou palatine et
l'occlusion peut être perturbée.
- Il existe le plus souvent une fracture alvéolaire cliniquement évidente.
- La percussion donne souvent un son métallique et est parfois
douloureuse
- Les tests de vitalité pulpaire sont le plus souvent négatifs.
- La mobilité peut être normale ou accentuée.
Plusieurs clichés radiographiques doivent être pratiqués:
- les clichés rétroalvéolaires renseignant sur le volume pulpaire
et le stade d'évolution radiculaire;
- l'incidence occlus ale donnant des renseignements importants
sur le déplacement;
- et enfin le cliché latéral permettant d'observer une éventuelle
fracture de la lame osseuse vestibulaire.

64
3.3.2.5- L'intrusion
C'est la forme la plus sévère des déplacements dentaires. Le choc le
plus axial force la dent dans son alvéole provoquant généra lement sa
perforation.
Le système neuro-vasculaire de la dent subit ainsi des dommages
considérables qui peuvent provoquer une nécrose pulpaire génératrice
d'une résorption inflammatoire.
Les fibres desmodontales sont dilacérées et / ou écrasées.
Le traumatisme sévère du ligament parodontal peut conduire à des
ankyloses.
Il existe une différence de hauteur entre le bord libre de la dent
traumatisée et les dents controlatérales.
Dans certains cas, la couronne de l'incisive peut totalement disparaître.
En denture mixte, le diagnostic différentiel doit être établi entre
l'ingression et le simple retard d'éruption.
Le test à la percussion est douloureux et la mobilité le plus souvent
normale.
Les tests de vitalité sont le plus souvent négatifs immédiatement après le
traumatisme et ne doivent pas conduire à une pulpectomie immédiate.
Trois clichés radiographiques sont souvent nécessaires:
- le cliché occlusal qui à lui seul donne 73% des
renseignements ( 125 );
- deux clichés rétroalvéolaires latéraux mésial et distal.

65
A la radiographie, nous observons une réduction de l'épaisseur du
ligament parodontal et une disparition totale au niveau de la région
apicale. La racine est généralement intacte.
3.3.2.6- L'exp" lsion
C'est la véritable luxation totale avec perte de contact entre
l'incisive et son alvéole.
Selon les études statistiques ces traumatismes concernent 8,9 à 30,2% de
l'ensemble des accidents dentaires( 125 ).
L'expulsion est beaucoup plus fréquente sur les incisives permanentes
immatures du fait des caractéristiques anatomiques et physiologiques de
ces dents.
La guérison d'un tel traumatisme dépend de la survie pulpaire et de la
guérison du ligament parodontal.
Le facteur le plus important étant le temps extra-alvéolaire.

a)
b)
d)
l')
J)
I"C 8 : DIFfERENTS TRAUMATISMES DES TISSUSPARODONT AUX ( s~lon
Capriogl io ) ( 4J ).
a- Contusion dentaire
b- Subluxation
c- Intrusion
d- Extrusion
e- Luxation latérale
f- Luxation totale

67
3.3.3- LES LESIONS DES TISSllS DURS ET DE LA PULPE
MUGNJEI? en 1966 ( 120 ), a donné une classification des lésions des
tissus durs et de la pulpe. Ce sont essentiellement des fractures ( Fig.9 :
page 73 ).
Selon la classification d'ANDI?EASEN (7), nous avons:
- les fêl ures,
- les fractures coronaires simples,
- les fractures coronaires compliquées,
- les fractures corono-radiculaires
- et les fractures radiculaires.
3.3.3.1- Les fêlures
Fréquentes mais souvent négligées, les fêlures sont des lésions se
traduisant par une atteinte partielle de la continuité des tissus durs de la
dent, sur toute ou partie de la surface, sans perte de substances.
Elles peuvent être profondes, ou superficielles et intéresser un ou
plusieurs tissus durs:
- l'émail seul peut être atteint,
- ou encore l'émail et la dentine,
- ou exceptionnellement, l'émail, la dentine et le cément.
Elles sont provoquées par un choc direct sur l'émail, et sont mises en
évidence par transillumination.
La nécrose pulpaire est une complication fréquente des fêlures dentaires,
car ces lésions, difficiles au diagnostic, passent très souvent inaperçues.

68
3.3.3.2- Les fractures coronaires simples
Les fractures coronaires représentent la maj eure partie des
traumatismes du bloc incisif.
Une simple fracture coronaire sans exposition pulpaire, engendrera peu ou
pas de complications.
Cependant, il faut rester vigilant car une dent subit rarement un
traumatisme isolé.
La simple fracture d'un angle incisif peut s'accompagner d'une fracture
radiculaire qui ne sera découverte qu'à l'examen radiologique ( 72 ).
D'autre part, comme précédemment noté, toute dent traumatisée est le
siège d'une contusion ou d'une subluxation axiale ou latérale.
C'est ce qu'il faut avoir à l'esprit, en présence d'une fracture, même
superficielle.
Les fractures coronaires simples comprennent deux types de fracture
- les fracture de l'émail
- les fractures de l'émail et de la dentine
a- Les (ractures de ['émail
La perte de l'émail est située le plus souvent au niveau de l'angle
mésial ou distal de la dent traumatisée. Bien que la perte de structure soit
peu étendue~ ces traumatismes ne doivent cependant pas être minimisés
car ils peuvent être associés à un traumatisme des tissus de soutien.
Le test au froid est positif et la percussion légèrement douloureuse.

69
b- Les (ractures de l'émail et de la dentine
Ce sont les traumatismes les plus fréquents des incisives
permanentes. Ils concernent surtout l'angle mésial.
Proportionnellement à la sévérité du traumatisme, les signes cliniques se
manifestent par:
- une hyperesthésie dentinaire,
- une douleur à la mastication.
L'examen radiologique permet d'objectiver:
- le stade d'édification radiculaire,
- le stade d'évolution physiologique de la dent temporaire,
- le volume de la pulpe,
- les rapports entre la pulpe et la fracture.
3.3.3.3- Les fractures coronaires avec atteinte
pulpaire
Ces traumatismes peuvent aboutir à différents degrés eJ2exposition
pulpaire.
L'exposition pulpaire peut être minime et récente ou alors, étendue et
ancIenne.
3.3.3.4- Les fractures corono-radiculaires
Du point de vue épidémiologique, elles représentent environ 5% des
traumatismes en denture permanente et 2% en denture temporaire ( 125 ).
Tous les tissus dentaires sont concernés: l'émail, la dentine, le cément et
le plus souvent la pulpe.

70
Ces traumatismes peuvent être classés en deux catégories selon
l'implication ou non du tissu pulpaire.
a- Les (ractures corono-radiculaires simples
Elles n'intéressent pas le tissu pul paire. Rares, elles ne représentent
que 1% des fractures corono-radiculaires.
b- Les (ractures corono-radiculaires
compliquées
Dans ce cas, le tissu pulpaire est concerné.
Le trait de fracture peut être oblique, longitudinal, selon le grand axe de
l'incisive ou décentré mésialement ou distalement.
Le plus souvent uniques, elles peuvent être multiples: dans ce cas, ce sont
des fractures communitives.
3.3.3.5- Les fractures radiculaires
Les fractures radiculaires constituent un traumatisme relativement
rare, entre 0,5 et 70/0 des traumatismes en denture permanente et 2 à 4%
en
denture temporaire ( 125 ).
On les observe surtout dans les cas de dent permanente mature.
Les fractures radiculaires sont définies comme des fractures comprenant le
cément, la dentine et la pulpe.

71
Il faut être vigilant, car cliniquement ces fractures peuvent se confondre
facilement avec des fractures du procès alvéolaire et les luxations. C'est le
diagnostic radiologique qui fera la différence.
Les travaux de JACOBSEN et KEREKL'S ( 92 ) ont démontré que le fragment
apical contenait toujours du tissu pulpaire vital.
Cette survie apicale peut être attribuée à la distribution de la force
d'impact au niveau du site de fracture et à la dislocalisation concomitante
du fragment coronaire.
L'expression clinique des fractures radiculaires est diverse.
La dent peut paraître soit en position normale, extrusée ou déplacée.
Ces fractures peuvent être associées à des traumatismes alvéolaires, à des
fractures coronaires et 1 ou à une atteinte des tissus mous.
Le trait de fracture peut se situer:
- au 113 coronaire: àans ce cas, la mobilité de l'incisive est
importante;
- au 113 moyen;
- au 1/3 apical: l'incisive présente peu ou pas de mobilité. La
fracture dans ce cas est le plus souvent de découverte radiologi"que.
Le test de vitalité peut être positif ou négatif.
Le test à la percussion peut donner un son métallique marquant la luxation
latérale du fragment coronaire.
Deux clichés sont nécessaires:
- un cliché occlusal objectivant les fractures du 113 apical,
- un cliché rétroalvéolaire pour observer les fractures les plus
coronaIres.

72
Il convient de noter qu'il peut exister des fractures radiculaires
verticales.
Le diagnostic de ce type de lésions n'est pas toujours évident à établir et
si, dans certains cas, les clichés radiologiques sont parfaitement
explicites, montrant les deux fragments de racine nettement séparés, dans
d'autres cas, ils ne laisseront apparaître qu'un épaississement ligamentaire
le long de la racine pouvant évoquer un problème parodontal.
De même l'examen clinique pourra soit montrer d'emblée le trait de
fracture au niveau cervical de la dent, soit ne rien révéler, et seule une
exploration chirurgicale permettra d'établir sans risque d'erreur le
diagnostic positif.
Ce type de fracture ne peut être traité et entraînera obligatoirement
l'extraction de la dent.

d)
(2)
f)
Figure 9: DIFfERENTS TRAUMATISMES DES TISSUS DURS DE LA OSNT ( selon
Caprioglio ) ( 43 )
a- fracture coronaire superficielle de l'émail
b- Fracture coronaire de I.email et de la dentine
c- Fracture coronaire compliquée
d- fracture corona-radiculaire simple
c- Fracture corona-radiculaire compliquée
f- Fracture radiculaire

74
3.3.4- LES FI{ACTURES DE L'OS ALVEOLAIRE
Elles prédominent dans la région antérieure et résultent d'un choc
violent affectant plusieurs dents.
Les traumatismes dentaires souvent associées sont la luxation latérale, et /
ou l'expulsion, et plus rarement, les fractures radiculaires ( Fig. 10 : page
76 ).
L'examen clinique montre:
- un déplacement des dents et du fragment osseu~,
- l'existence d'un hématome,
- une mobilité importante car les autres dents bougent en
même temps que la mobilité de la dent traumatisée est testée.
Le test à la percussion émet un son sourd.
Une ligne de fracture est nettement visible sur les clichés radiographiques
intra-oraux et extra-oraux. Cette ligne de fracture peut se situer à
différents niveaux du rebord marginal à l'apex des dents.
Cette étude descriptive des traumatismes sert de repère au clinicien dans
son investigation diagnostique dont la méthodologie doit être stricte.
En fait, les formes clin}ques individualisés et parfaitement définies sont
rares. Quatre points précis et importants sont à retenir à cet effet.
Quel que soit le type de denture:
-une même dent peut présenter plusieurs formes cliniques.
C'est le traumatisme compliqué,
- le traumatisme va concerner rarement une seule dent.

75
C'est le traumatisme associé auquel s'ajoute le traumatisme complexe qui
concerne non seulement les dents mais aussi l'articulation temporo-
mandibulaire ou les autres os de la face;
- fréquente chez l'enfant, la notion de récidive doit toujours
être prise en compte. C'est Je traumatisme ajouté.
- le traumatisme est entretenu par les parafonctions et les
habitudes déformantes.
Ces différentes formes cliniques des traumatismes doivent être traitées le
plus rapidement possible après la survenue du traumatisme. Mais il arrive
que les patients consultent tardivement.
C'est ce qui se passe ici en Côte d'Ivoire car la plupart des patients que
nous recevons dans le Service de Pédodontie-Prévention- Epidémiologie
viennent en consultation très tardive (plusieurs mois après) après avoir
suivi différents traitements dans les services non spécialisés.
Le traitement des différents traumatismes subis par l'incisive se fera
selon que cette incisive traumatisée est temporaire, permanente immature
ou permanente mature.

76
j
Il
~
Figure 10 : FRACTURE DE L'OS ALVEOLA1RE
l,a l'racture des procès alvéolai res vestihulain;s ou palatins est souvent associée à des
traumatismes tels que luxation latérale, intrusion ou expulsion. (selon Naulin-I1i ) ( 125 )

CHAPITRE III :
SCHEMAS
THERAPEUTIQUES
DES
-
T1RSAUMATISMES

77
CHAPITRE III : SCHEMAS THERAPEUTIQUES
DES TRAUMATISMES
Chaque entité traumatique se définit par un tableau clinique spécial qui
doit conduire le praticien à un diagnostic final et un plan de traitement
approprié.
111.1- OBJECTIFS DU TRAITEMENT
Les principaux objectifs thérapeutiques sont:
- la suppression de l'inflammation initiale parodontale et
pulpaire en :
* protégeant la vitalité pulpaire,
* contenant la mobilité parodontale,
* réimplantant la dent expulsée.
- le rétablissement des conditions de la réparation tissulaire
(pulpaire et parodontale );
- la préservation de la vitalité pulpaire même partielle pour
assurer la formation radiculair~ et apicale de la dent immature;
- la préservation des "structures d'ancrage ligamentaire et la
conservation durable de l'organe dentaire pulpé ou à défaut dépulpé sur
l'arcade',
- le rétablissement de l'esthétique de façon transitoire;
- la remise en fonction de la dent en harmonie avec son
homologue,
- la préservation de l'avenir bucco-dentaire en favorisant les
traitements nécessaires: endodontie, prothèse, orthodontie, etc ...

78
La situation finale sera définie comme une guérison ou une consolidation
en fonction de la présence ou non de séquelles.
Pour atteindre au mieux ces objectifs, différents traitements seront mis en
oeuvre en première intention.
Dans chaque situation, quelques gestes simples, allant du traitement
dentino-pulpaire aux procédures de repositionnement-immobilisation des
organes traumatisés, seront requis.

79
IIJ.2- PRINCIPES DU TRAITEMENT
Les di fférents principes de traitement des traumatismes sont:
- la conservation de la vitalité pulpaire
- la contention
- la réimplantation dentaire
2.1- CONSERVATION DE LA VITALITE PULPAIRE
« Au moment du traumatisme, la dent est pulpée ».
Cette notion logique ne doit en aucun cas être oubliée puisque dans la
grande majorité, la dent accidentée ne présente avant le choc, aucune
pathologie pulpaire.
Signalons que les tests de vitalité ne sont d'aucune signification dans les
heures qui suivent l'accident en raison de la sidération tissulaire.
La méconnaissance de cette notion est à l'origine d'erreurs de diagnostic
qui justifient à tort, des pulpectomies abusives et souvent lourdes de
-
conséquences au niveau des incisives permanentes immatures.
Les indications de conservation de la vitalité pulpaire sont:
- le maintien des conditions physiologiques d'évolution et de
formation apicale des incisives immatures,
- la conservation des conditions physiologiques normales des
incisives temporaires comme permanentes matures pendant toute la
période de croissance et de développement.

80
La vitalité pulpaire n'est pas conservée dans les cas où la restauration
fonctionnelle et esthétique nécessite un ancrage radiculaire sur une dent
mature.
Il s'agit d'une forme clinique de fracture corono-radiculaire ou coronaire
totale qui ne permet pas d'utiliser les restaurations collées transitoires.
Dans le cas d'une incisive permanente immature il est indispensable de
conserver au moins partiellement la vitalité pulpaire pour assurer la
formation radiculaire.
La conservation de la vitalité pulpaire, consiste en la mise en oeuvre
d'une des trois thérapeutiques suivantes:
• la protection dentino-pulpaire
Elle se fait à l'aide d'un fond de cavité à l'oxyde de zinc ou à l'hydroxyde
de calcium ( Dycal, Procal, Kalsogen ),
• le coiffage pulpaire direct
Il consiste en l'apposition d'un matériau étanche au contact de la pulpe et
susceptible de favoriser sa cicatrisation.
Le coiffage direct se fait à 1'hydroxyde de calcium en cas de mise à nu
limitée et récente de la pulpe;

8]
• la pulpotomie
La pulpotomie consiste en l'éviction complète de la pulpe camérale
présentant ou non quelques signes inflammatoires circonscrits mais en
l'absence de dégénérescence ou de nécrose, suivie de la mise en place au
contact de la pulpe radiculaire d'un matériau biocompatible et étanche.
Sur les dents temporaires, la pulpotomie est réalisée en l'absence
d'exposition pulpaire.
Au niveau des dents permanentes immatures, elle est indiquée en cas
d'effraction pulpaire de grande surface ou d'effraction minime mais
anCIenne.
Le matériau biocompatible peut être i'hydroxyde de calcium ou l'oxyde de
zinc-eugenol.
La surveillance clinique et radiographique est de règle afin d'intercepter la
nécrose pulpaire.
En cas de non conservation de la vitalité pulpaire, le traitement radiculaire
est de rigueur.

82
2.2- LA CONTENTION
Etymologiquement « tenir avec », la contention est un procédé par
lequel quelques dents sont solidarisées par un système mécanique visant à
les immobiliser.
Elle a pour effet de repartir de manière proportionnelle sur les différents
éléments dentaires les forces que certains d'entre eux ne sauraient
supporter seuls sans provoquer des lésions parodontales ou aggraver des
lésions existantes.
Dent et parodonte étant indissociables, l'immaturité de l'une accompagne
l'immaturité de l'autre.
Aussi le but essentiel de la contention en traumatologie est de faciliter la
revascularisation parodontale et pulpaire et le rétablissement de l'ancrage
1igamentaire.
2.2.1- INDICATIONS
Elles sont simples:
- dans tous les cas de mobilité dentaire ou de risque
d'agression occlusale des incisives, traumatisées; une contention doit être
mise en place en urgence au même titre que la protection pulpaire.

83
2.2.2- CONTRE-INDICATIONS
- les incisives temporaires en raison de la difficulté de
réalisation ou d'exécution de la contention,
- les incisives permanentes immatures non fonctionnelles sur
l'arcade et en l'absence de parafonctions et d' hab itudes déformantes.
2.2.3- DUREE DE LA CONTENTION
La durée de la contention s'adaptera à la maturité de l"'ïncisive et à
l'importance du traumatisme ( 77 ).
Les séquences physio-pathologiques généralement définies sont de 7, 21 et
90 jours. Elles répondent à des situations relativement précises:
- du 1er au 7ème jour: c'est la période de la contention anti-
inflammatoire pendant laquelle, la stabilité du système est indispensable
pour favoriser la résolution de l'inflammation~
- du Sème au 21 ème jour: correspond la période de la
contention de normalisation.
De durée moyenne, cette contention favorise le rétablissement des
conditions physiologiques dento-parodontales;
- du 22 ème au 90ème jour: c'est la période de la contention
de réparation ou de consolidation.
\\
Pendant cette période, la contention peut être maintenue pour répondre
aux exigences de la réparation ostéo-dento-cémentaire dans certains cas
1
cliniques ou chez des individus à risque.
\\

84
Elle peut être réduite à partir du 21 ème jour pour ce qui concerne les
incisives traumatisées et, très fréquemment aux seules incisives centrales
(77).
Pour la détermination de la durée de la contention, l'attitude suivante est
adoptée:
- plus la dent est immature, plus la contention doit être courte~
- plus la dent est mature, plus la contention peut être longue.
La durée sera toujours guidé par:
- le souci de supprimer les conditions de l 'inflammation~
- la préoccupation de rétablir le plus rapidement possible le
contexte physiologique~
- le respect de la forme clinique~
- la prévention des traumatismes entretenus ou ajoutés et des
récidives générateurs du maintien de l'inflammation.
Quel que soit le cas clinique, la contention doit respecter plusieurs
prInCIpes:
- être atraumatique pendant sa pose et sa dépose,
- maintenir la dent dans sa position physiologique originelle,
- permettre une fixation adéquate pendant toute la période
d'immobilisation,
- ne pas créer d'interférence occlus ale,
- permettre la mise en oeuvre d'une thérapeutique
endodontique si nécessaire,
- être esthétiquement acceptable.
La contention doit au moins incorporer les dents controlatérales. Il faut
savoir que plus le traumatisme est sévère plus la contention nécessite de
dents.

8S
2.2.4- MATERIEL ET METHODE DE LA CONTENTION
La méthode de contention tiendra compte du contexte clinique et le
choix sera fait entre la contention fixée et la contention amovible.
La détermination de la méthode exige une démarche pronostique tenant
compte de tous les éléments cliniques et physiologiques.
Le choix sera fait en fonction du contexte clinique:
- le nombre de dents à contenir,
- l'état parodontal,
- la position optimale des points d'ancrage,
- la possibilité de pratiquer les tests de vitalité,
- la facilité de transformation de la méthode,
- le libre abord de la face palatine ou linguale pour mettre en
oeuvre le traitement endodontique,
- l'appréciation éventuelle de la mobilité résiduelle,
- et le con fort du patient.
2.2.4.1- La contention fixée collée
Elle est actuellement la solution la plus simple et la plus sûre quand
elle est possible. Elle peut être souple, semi-rigide ou rigide.
Elle peut consister en l'utilisation:
- d'un composite photopolym~risantsur les faces vestibulaires,
- d'un fil de nylon maintenu en place par du composite ( Fig.
Il a : page 87 ),
- d'une grille parodontale maintenue aussi par du composite
( Fig.ll b :page 87),

86
- d'un fil métall ique inoxydable rond ou plat de 6 à 811 Ge
façonné à la demande et ajusté sur les faces vestibulaires des incisives
supérieures ou les faces linguales des incisives inférieures ( Fig.llc : page
88 ).
Un simple trombone peut remplacer le fil de contention habituel ( 79 );
Du composite qui maintient en place ce fil métallique.
Le collage se fait en premier sur les dents collatérales.
La dent traumatisée est fixée en dernier pour permettre son
repositionnement digital éventuel.
Selon FORl1ER ( 79 ) le fil rigide est préférable aux systèmes semi-souples
comme les grilles ou les fils synthétiques utilisés avec succès
habituellement en parodontologie.
- d'un arc métallique maintenu par des ligatures péridentaires
en échelles ou en huit constituant la contention rigide ( Fig.ll d:page 88 ).
L'arc est utilisé en traumatologie dentaire seulement en cas de fractures
alvéolaires car il créé des traumatismes parodontaux supplémentaires par
l'impossibilité de conserver une hygiène adéquate.
Les plaques métalliques ligaturées sont trop rigides et peuvent entraîner
l'inflammation des tissus pulpaires et desmodontaux, ayant pour
conséquences des résorptions radiculaires internes internes et/ou externes.
De plus, ne permettant pas la stimulation du ligament parodontal, elles
augmentent les risques d'ankylose.
La contention collée n'entrave ni l'examen radiographique, ni l'examen
clinique à l'exception du contrôle de la mobilité ( 79 ).

r''igurc JJa : Contention souple avec un l'il de Nylon
Figure Il Il : Contention scmi-rigidc
.;,..',,,-

Figure Ile: Contention renforcée avec un fil orthodontique métallique
Figure Il ct : Contention rigide avec un arc et des 1igatures

89
2.2.4.2- La contention amovible
Se réal ise dans tous les cas d' impossibilité d~ contention collée
stable, par une plaque en résine acrylique, de type Hawley.
"Des crochets étriers" bloquent les dents traumatisées dans le sens antéro-
postérieur et un plan de surélévation globale les met à l'abri de l'occlusion
et des parafonctions.
La réalisation de cette prothèse amovible ne pouvant se faire
extemporanément, Ùest possible da~s la plupart des cas de stabiliser la
situation par une contention collée fixe provisoIre.
La prothèse amovible est parfaitement toléré"e même da~s les cas de
traumatisme parodontal important et perm~t tou"s les contrôles cliniques et
radiographiques.
Elle est parfaitement variable pour s'adapter à la situation clinique et
redonner une certaine fonctionnaÏÙé aux incisives permanentes immatures
par suppression de la surélévation ou dégagement du blocage axial.
"-
.\\
Enfin, en cas de nécessité, la contention amovible peut aussi supporter
T
une dent prothétique.
L'inconvénient majeur de la contention amovible est le port irrégulier de
l'appareil par l'enfant.
2.3- LA REIMPLANTATION DENTAIRE
~.
..•.
-
-,
Les expulsions dentaires, résultat d'un choc violent, sont souvent
accompagnées de traumatismes associés sur les dents voisines qui
demandent une attention particulière à l'examen clinique et au moment de
la réalisation de la contention. Ces dents expulsées peuvent être
réimplantées.

90
2.3.1- INDIC ATlüNS
La réimplantation est indiquée si les conditions suivantes sont
réunies:
- la dent expulsée ne présente aucune atteinte parodontale
avancée;
- l'alvéole dentaire se trouve presqu' indemme afin de faciliter
le bon repositionnementde la dent expulsée;
- il n'y a pas de manque d'espace, d'encombrement incisif
grave;
- la dent expulsée n'est pas une dent temporaire.
La réimplantation dans ce cas, risque de provoquer un traumatisme
supplémentaire au niveau du germe de la dent permanente sous-jacente.
2.3.2- AVANTAGES DES REIMPLANTA TIüNS
La réimplantation a un double avantage:
- elle évite l'effet inesthétique produit par l'absern;e d'une
incisive et prévient une possible déviation de la ligne médiane provoquée
par la migration des dents adjacentes;
- la dent réimplantée petit être utilisée comme un mainteneur
d'espace temporaire afin d'éviter un traitèment prothétique ou
orthodontique~ bien qu'il ait été montré que certaines dents réimplantées
peuvent se maintenir 20 à 40 ans avec un parodonte normal ( 20 ; 85 ).

91
2.2.3- IMPORTANCE DE LA PRESERVATION DU LIGAMENT
PARODONTAL
Le succès des réimplantations dépend essentiellement de la survie du
ligament parodontal qui recouvre la surface radiculaire.
Pour cela:
- la durée de la période extra-alvéolaire doit être la plus courte
possible. C'est le critère le plus important. L'on constate:
- moins de 2 heures, 90% de succès;
- environ 6 heures, 500/0 de réussite;
- après 12 heures, seulement 25% de réussite et il semble
qu'il faille dans ce cas précis pratiquer l'obturation radiculaire avant la
réimplantation ( 79 ).
En effet, les résorptions radiculaires sont fréquemment associées à des
périodes extra-alvéolaires excédant 30 minutes ( 34 ).
Au delà de 90 minutes( 2, 3 ), 93% des dents réimplantées présentent des
résorptions radiculaires.
- Il convient de conser-ver la dent dans un milieu biocompatible
empêchant son dessèchement ( 31 ) : sérum physiologique, lait, salive de
l'enfant ou de ses parents.

92
Si la dent ne peut être réimplantée immédiatement:
- il faut manipuler la dent avec délicatesse, sans frotter ou
endommager mécaniquement la surface radiculaire;
- la dent doit être réimplantée sans traitement radiculaire et la
contention mise en place;
- un traitement médical antitétanique et anti-infectieux devra
être instauré.
Les indications des réimplantations ne sont donc pas systématiques et
doivent tenir compte:
- du contexte clinique,
- du délai d'intervention,
- de l'état des ti ss us de souti en,
- du stade de maturité de la dent,
- de la présence ou non de malformation,
- de la prévision de traitement orthodontique.
Mais dans le doute, la réimplantation d'urgence peut toujours être réalisée
comme une thérapeutique de transition qui tente de conserver le potentiel
cellulaire, fonctionnel et esthétique ne serait-ce que provisoirement.
La durée de la contention respecte la règle établie précédemment:
- plus la dent est mature, plus la contention peut être longue,
- plus la dent est immature, plus elle doit être courte ou
adaptée aux circonstances cliniques pour respecter la physiologie et en
particulier le potentiel d'éruption.
Les objectifs et les principes de traitement établis, ils seront appliqués lors
du traitement non seulement préventif, mais également curatif des
traumatismes.

93
III.3- LES THERAPEUTIQUES DES TRAUMATISMES
ALVEOLO-DENTAIRES
La distinction sera faite entre le traitement préventif des
traumatismes et le traitement curatif.
Afin d'éviter ces traumatismes ou même de les limiter, un traitement
préventif s'impose.
3.1- LE TRAITEMENT PREVENTIF
La prévention des traumatismes passe par:
- l'interception et le traitement précoces des parafonctions et
des proalvéolies tout en informant et en sensibilisant patients et parents,
- la protection dento-maxillaire en réalisant des protège-dents.
3.1.1- INTERCEPTION ET TRAITEMENT PRECOCES DES
PARAFONCTIONS ET DE PROALVEOLIES
Dès le plus jeune âge, les parafonctions et les proalvéolies, lës béances
incisives, les succions digitales, doivent être interceptées et traitées le plus
précocement par l'orthodontiste afin de diminuer, voire même d'éliminer
tout facteur favorisant les traumatismes du bloc incisif.
ANDREASEN ( 8 ) rappelle que de nombreuses études ont montré que les
traumatismes étaient deux fois plus fréquents chez les enfants présentant
des inci.s,ives protrusives.

94
JARVINEN (in BASSIGNY 1990) ( 22 ), précise qu'un surplomb élevé entre
trois et six millimètres multiplie par deux la survenue d'un traumatisme
incisif. Si le surplomb excède six millimètres, ce risque est multiplié par
trois.
Un autre facteur favorable est l' inoccl usion labiale permanente.
Le traitement précoce des malocclusions tout en n'évitant pas une
deuxième période de traitement en denture adulte jeune, réduit
considérablement les facteurs de risque.
Les proalvéolies supérieures avec supraclusion importante augmente le
risque traumatique dans une telle proportion dès l'âge de 8 à 9 ans qu'il
faut donner à ces enfants quelques chances de conserver leurs incisives et
éventuellement celles de pouvoir pratiquer les sports qu'ils désirent, en
réalisant une interception orthodontique, en informant et en sensibilisant
les patients et les parents.
Les études faites en Côte d'Ivoire par DJAHA ( 68 ) montrent que la
face du sujet noir est caractérisé sur le plan squelettique par le
prognathisme facial avec une forte vestbulo-version des incisives. Ce
phénomène est entretenu par les comportements oraux néfastes de
l'enfance tels que la succion du doigt, de la langue, de la lèvre ou de tout
autre objet.
La succion du pouce ou d'autres doigts provoque une protrusion du bloc
incisivo-canin supérieur et dans certains cas, une inocclusion antérieure,
c'est-à-dire une béance antérieure.
Dans son étude, l'auteur montre qu'en Côte d ' Ivoire, les thérapeutiques
interceptives des comportements oraux néfastes consistent à l'emploi:
- d'appareils amovibles chez l'enfant coopérati f;

95
- d'appareils fixes chez l'enfant non coopératif ou chez
l'enfant très jeune;
- de la sucette physiologique qui permet de remplacer le
doigt ou la lèvre, ou la langue sucés.
L'efficacité des dispositifs amovibles est fonction de la collaboration des
parents et de l'enfant. La participation de l'enfant est fonction de son âge,
de son caractère et de son éducation. L'arrêt de la succion varie de 3
semaines à 3 mois après le port régulier de l'appareil pour le pouce et de 6
à 12 mois pour la langue et la lèvre.
Les anti-pouces, appareillages fixes par contre, sont efficaces car ils ne
requièrent pas forcément la participation de l'enfant et des parents.
3.1.2-PROTECTION DENTO-MAXILLAIRE
Certaines circonstances de la vie courante sont des facteurs évidents
de risque pour les incisives.
Que les accidents soient scolaires, domestiques, sportifs ou de la voie
publique, leurs conséquences sont considérables sur le devenir à moyen ou
à long terme des incisives concernées.
Force est de constater que les enfants victimes de traumatismes sont de
plus en plus jeunes en raison du développement des pratiques sportives
non seulement en milieu scolaire mais aussi, dans le cadre de clubs ou de
pratique familiale pendant les vacances scolaires.
Ces traumatismes touchent également les filles qui pratiquent les mêmes
activités sportives violentes que les garçons.
L'intérêt de la protection dento-maxillaire pour les sportifs de différentes
disciplines a fait l'objet de nombreuses expérimentations.

96
Elle est un complément indispensable aux protections externes
habituellement utilisées dans de nombreuses activités" à risque ".
La protection dento-maxillaire par le port de protège-dents intéresse aussi
bien les dents, les lèvres, les joues, la langue, les maxillaires que les
articulations temporo-mandibulaires.
Elle doit répondre aux critères généraux propres à toute réalisation
endobuccale et respecter les principes suivants:
- isoler les lèvres des dents,
- protéger les dents maxillaires contre les chocs directs,
- amortir les contacts interarcades,
- solidariser les maxillaires,
- respecter les fonctions de phonation, de déglutition, et de
respiration,
- être stable, rétentive et d'une innocuité totale,
- être de réalisation facile et être moins onéreux.
11 existe trois types de protège dents:
- les protège-dents standards,
- les protège-dents semi-adaptables,
- les protèges dents personnalisés.
3.1.2.1- Les protège-dents standards
Portés tels qu'ils sont trouvés dans le commerce, et maintenus par la
seule fermeture buccale, ces protège-dents sont peu adaptables. En plus,
ils ne sont pas conformes aux exigences élémentaires médicales et
sportives.
Ils constituent en fait, un simulacre de protection.

97
Si l'on considère "le protège-dents" comme un simple accessoire sportif,
il reste sous l'influence de la mode et complète, sans priorité particulière,
la panoplie du "parfait pratiquant",
Si, au contraire, le "protège dents" est bien admis comme un objet
véritable de protection et de prévention des traumatismes incisifs, son
utilisation régulière ou réglementaire est sous la responsabilité des
fédérations sportives, des organisateurs de compétition, des responsables
de clubs, ou des parents conscients de son utilité.
En dehors de l'éducation des enfants, des parents et des responsables
sportifs, nous sommes persuadés de l'importance des traitements
orthodontiques précoces au niveau du bloc incisif pour réduire la
proportion des individus à "risque"
3.1.2.2- Les protège-dent~semi adaptables
Ils sont commercialisés et se présentent sous-forme de gouttières uni
ou bi-maxillaires en polyéthylène transparentes et thermoformables
distribuées par les officines pharmaceutiques et parfois même- par certains
clubs sportifs.
L'enfant peut lui même adapter son protège-dents par trempage dans l'eau
chaude, suivie de l'application en bouche et enfin de la stabilisation de la
forme par un refroidissement. Une autre méthode utilise l'adjonction de
résine autopolymérisable dans une gouttière préfabriquée en butyl-
métacrylate, positionnée en bouche jusqu'au durcissement complet.
Prévus en une taille unique, ils sont très encombrants et peu confortables
en raison du goût et de l'odeur persistants de la résine autopolymérisable.

98
Adaptés au cabinet par le praticien traitant, les résultats sont améliorés
mais ne peuvent parvenir à un ajustage assez précis et durable.
3.1.2.3- Les protège-dents personnalisés
Ils sont préparés sur modèle et sont mieux adaptés aux arcades
puisque parfaitement sur "mesure".
De nombreux auteurs, tels que S. SAMETZKY( 142 ) ont décrit une méthode
qui consiste à réaliser une plaque thermoformée renforcée ou non par des
armatures en résine ou en nickel-chrome simple ou double en fonction des
besoins particuliers de chaque sport.
Ces protège-dents remplissent les conditions d'efficacité et de confort
attendus. Ils sont particulièrement adaptés à la denture adulte stable.
Ayant constaté la prévalence considérable des accidents intéressant le bloc
incisif, FORT/ER ( 79 ) préconise la confection d'une protection uni-
maxillaire simple sans renfort, par une plaque thermoformée de 3 mm
d'épaisseur.
Peu encombrante, elle n'entrave pas la fonction respiratoire, est bien
acceptée par l'enfant et reste compatible avec les sports pratIqués à l'âge
de la denture mixte.
Pendant la période de la denture mixte, les protège-dents s'adaptent mal et
pour peu de temps à une situation en perpétuel remaniement.
Ce qui oblige à les refaire souvent. Leur réalisation est un peu complexe et
coûteuse pour une période d'efficacité courte.
Il existe des cas où des protections bi-maxillaires solidarisant les deux
maxillaires peuvent être confectionnées et assurer ainsi une protection
plus complète.

99
Les protège-dents standards et semi-adaptab!es sont onéreux et
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3.2 - LE TRAITE~1ENTCURATIF
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incisives temporaires, ensuite les incisives permanentes immatures et
matures.
3.2.1- THERAPEUTIQUES DES TRAUMATISMES .DES
INCISIVES TEMPORAIRES
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l'arcade de la (ou des) dent (s) traumatisée (s).
De plus une thérapeutique inappropriée ou incomplète peut avoir des
conséquences plus néfastes sur le germe successionnel que le traumatisme
lui-même.

100
Le traitement doit aussi tenir compte:
- du stade d'évolution de l'incisive temporaire,
- du maintien de l'espace qui est primordial afin d'éviter un
raccourcissement du segment antérieur ( longueur d'arcade ),
- de la motivation des parents qui est à tester et à prendre en
compte lors de la décision thérapeutique.
3.2.1.1- Les facteurs influençant la thérapeutique
a- La coopération du patient.
En Pédodontie, l'on se trouve devant un être qui est à la recherche
de sa personnalité, « un être en devenir », dont les réactions diffèrent avec
l'âge.
C'est ainsi qu'il est des âges où le contact est difficile. En effet, avant 4
ans, l'enfant est peu sensible au raisonnement du fait de l'anxiété et de la
difficulté de comprendre la nécessité des soins.
Le traitement est adapté à la maturité de l'enfant.
C'est souvent à l'occasion de l'atteinte des incisives temporaires qu'a lieu
la première rencontre avec le chirurgien-dentiste.
Il va falloir instaurer un dialogue afin d'obtenir la coopération de l'enfant;
le plan de traitement, pensé en fonction de la conduite du patient, est mis
en oeuvre.
Il appartient au praticien de le raisonner afin de l'amener à comprendre
que c'est pour son bien. Il faut évaluer la capacité d'adaptation de l'enfant
selon son âge.
Il est impératif de connaître les limites de l'expérience et de la maturité de
l'enfant. Ainsi:

101
- Avant 3 ans, l'en fant ne peut pas contrôler son
comportement. Il est très dépendant de sa mère. II existe un problème de
communication aiguë car son champ d'expérimentation et son niveau
d'explication verbale ne lui permettent pas de comprendre toutes les
données de la situation. li serait mal venu de le séparer de sa mère car il
se trouve confronté à un cadre inhabituel, il ne contrôle pas ses
mouvements. Le praticien est donc obligé de s'adapter quel que soit la
réaction de l'enfant et de la mère. Il doit être soigné sur les genoux de
celle-ci. Ce contact physique est tout à fait sécurisant pour lui.
-
Une telle attitude ménage l'avenir: l'enfant ne s'enfermera pas à tout
jamais dans un refus entêté à l'égard des soins dentaires et il convient
donc d'attendre le moment opportun où il sera capable de comprendre leur
nécessité.
- Entre 3-6 ans, l'enfant devient sensible à ce qui l'entoure. Il
est souvent versatile. Il peut avoir des réactions violentes mais qui sont
toujours de courte durée. Il doit reconnaître le bien du mal. Il n'a de la
situation présente, qu'une perception émotionnelle qui peut déclencher
une angoisse brutale au moindre malaise, dépassant très souvent ses
propres possibilités de contrôle.
L'enfant doit avoir acquis un degré de maturité émotionnelle et une
indépendance suffisante vis-à-vis de la mère pour que l'absence
momentanée de la mère ne provoque pas une sensation d'insécurité.
Vers 5 ans, l'on peut admettre que l'enfant est capable de s'assumer seul
au cabinet dentaire à partir du moment où il dialogue avec ses petits
copains et la maîtresse à l'école.
- A partir de 7 ans, l'enfant est capable de comprendre la
situation et de s'assumer tout seul.

\\02
- Après 7-8 ailS, l'enfant est capable de raisonner et il possède
une certaine objectivité face à un événement. Il doit pouvoir surmonter
une impulsion et comprendre les conséquences de ses actes.
b- L'abord psychologique du patient par le
praticien
Les traitements chez l'enfant seront d'autant plus efficaces que la
nature des relations entre le praticien et l'enfant permettra de créer un
climat détendu, une atmosphère de confiance, de calme, et dë sécurité.
Aussi, le rôle du chirurgien-dentiste sera de neutraliser par son
comportement et par des explications simples, les appréhensions et les
attitudes de crainte inspirées par le cabinet dentaire.
L'abord psychologique de l'enfant doit se faire avec une particulière
bienveillance: l'accueil doit être chaleureux, affectueux, tranquille. Il ne
devra cependant pas masquer une certaine fermeté et une détermination à
ne rien céder de notre autorité toutes les fois qu'elle risquerait d'être mise
en cause. Ce comportement est capital dans nos rapports préliminaires
avec l'enfant.
L'abord thérapeutique de l'enfant et les traitements qui seront pratiqués
doivent être dépourvus de sentimentalité.
Ce détachement voulu, sera le seul moyen de compenser la difficile, sinon
impossible, objectivité de l'enfant pendant nos soins.
Il ne faut pas perdre de vue que certaines réactions d'opposition sont
d'autant plus difficiles à maîtriser qu'elles correspondent à des actes
effectivement déplaisants ou douloureux:
- l'obligation à une certaine immobilité,
- le désagrément des vibrations dues au fraisage,

103
- la piqüre nécessaire à l'anesthésie,
- 1a durée du traitement.
L'attitude du praticien doit permettre de remédier dans la plupart des cas,
à une opposition de l'enfant si souvent préjudiciable à la bonne conduite
d'un traitement dentaire.
La méthode universelle d'approche de l'enfant se résume ainsi:
EXPLIQUER, MONTRER, FAIRE.
Le praticien l'adaptera à la personnalité de chaque enfant selon son âge et
son degré de compréhension.
Il est nécessaire de respecter certains principes pour bien conduire un
traitement dentaire chez l'enfant:
- ne pas lui mentir,
- suggérer plutôt qu'ordonner,
- être raisonnable dans sa démarche,
- ne pas rester sur un échec vis-à-vis de l'enfant, et en
particulier ne jamais le laisser partir sans qu'un minimum de soins n'aient
été fait.
c- La motivation des parents
C'est vers eux, sans nul doute que porte en second lieu la recherche
de la coopération.
Le diagnostic et le plan de traitement doivent être expliqués aux parents
ainsi que l'intérêt immédiat et à long terme.

104
Si l'incisive temporaire traumatisée nécessite un traitement long, étalé sur
plusieurs séances et si ,les parents ne voient pas d'utilité aux soins sur
dent temporaire, il est inutile d'envisager une thérapie conservatrice car
un soin entamé et inachevé est potentiellement plus dangereux qu'une dent
extraite.
Le praticien doit motiver les parents en leur expliquant clairement le
traumatisme et ses répercussions sur le germe de l'incisive
successionnelle.
d- La physiologie de la dent temporaire
La physiologie de la dent temporaire varie depuis son apparition en
bouche jusqu'à son exfoliation, avec à chaque étape de développement, un
potentiel pulpaire réparateur propre dictant la thérapeutique.
Pour un traumatisme, le traitement différera en fonction de la
physiologie: les traitements conservateurs seront réalisés avec succès sur
une dent en voie de maturation que sur une dent en voie de résorption,
dont l'exfoliation est imminente.
e- Le rapport entre l'incisive temporaire et
l'incisive permanente
L'attention ne doit pas être portée uniquement sur l'incisive
temporaire traumatisée; il ne faut surtout pas oublier que le germe de
l'incisive permanente est voisin de l'incisive temporaire et qu'il est l'un
des facteurs fondamentaux à envisager pour la décision thérapeutique.

105
Si le moindre doute subsiste quant à l'atteinte du germe par l'incisive
temporaire, tout doit être mis en oeuvre pour épargner le germe et le
préserver du traumatisme présent et de celui supplémentaire susceptible
d'intervenir en cas de maintien de la situation.
Si le traitement peut faire encourir un risque au germe, il conviendra de le
réviser.
La stratégie du traitement des incisives traumatisées est avant tout dictée
par la nécessité de protéger l'incisive permanente.
3.2.1.2- Le traitement
Le traitement immédiat est fonction de la gravité et de l'étendue du
traumatisme, modulé par les paramètres évoqués ci-dessus ( patient,
praticien, parents, dent temporaire, dent permanente ).
Le traitement peut aller de l'abstention thérapeutique à l'extraction.
a- Traitement des lésions des tissus de soutien
a.l La contusion et la subluxation
La contusion et la subluxation ne nécessitent aucun traitement immédiat.
Toutefois, une surveillance tant clinique ( changement de teinte, mobilité
de l'incisive temporaire) que radiologique ( apparition d'une zone radio-
claire ou d'une résorption radiculaire pathologique ), est nécessaire afin
de détecter tout changement pulpaire ou parodontal traduisant une
pathologie de l'incisive temporaire ou de ses structures de soutien. Le
suivi doit se faire à 1 mois, 2 mois après le traitement, puis tous les six
mois jusqu'à l'éruption de la dent permanente ( 125 ).

106
a.2- L'extrusion
Une incisive temporaire extrusée peut être soit:
- replacée doucement dans son alvéole ~ il ne faut jamais
la forcer, pour ne pas créer un dommage au germe de l'incisive
permanente. La prescription d'antibiotiques et d' anti-inflammatoires est
de règle.
- extraite, dans le cas où la dent crée des interférences
occlusales.
a.3- La luxation latérale et l'intrusion
L'examen radiographique primordial influence la décision
thérapeutique :
- le cliché latéral permet d'objectiver l'existence ou non de fracture
alvéolaire;
- les clichés occlusaux et 1 ou rétroalvéolaires renseignent sur le sens
du déplacement.
Le traitement dépendra:
- du stade d'évolution radiculaire,
- du degré d'intrusion,
- des rapports avec le germe sous-j acent.
- Si l'apex est déplacé en position vestibulaire ( luxation latérale) et
surtout dans les cas des incisives au stade l, l'incisive peut être conservée
( 17 ).
Dans ce cas une prescription d'antibiotiques et d'anti-inflammatoires est
obligatoire.

la7
La surveillance clinique et radiographique est indispensable car pendant la
rééruption, on peut observer des phénomènes in tlammatoires et / ou
infectieux. L'extraction immédiate est alors nécessaire.
- Si l'apex est forcé vers le germe successionnel ( intrusion ),
l'extraction s'impose (125). Cependant, cette extraction ne doit pas
provoquer de dommages supplémentaires au germe.
n existe une possibilité de rééruption spontanée de l'incisive temporaire
immature dans une période de un à six mois ( 125 ).
a.4- L'expulsion
La réimplantation en denture temporaire est contre-indiquée ( 17 ).
En effet, elle fait encourir le risque d'ajouter une lésion supplémentaire au
germe de l'incisive permanente par l'intermédiaire du caillot qui peut être
poussé dans la zone du follicule.
D'une manière générale, en présence de luxation totale ou expulsion de
l'incisive temporaire, le praticien devra vérifier l'absence de fracture de
l'apex et des tables osseuses.
Le traitement prothétique est le traitement idéal.
b- Le traitement des lésions des tissus durs et de
la pulpe
Le traitement des incisives temporaires présente un problème
particulier du fait de la petite taille de leur couronne clinique et de la
pulpe proportionnellement plus large.

108
b. 1- Les fêlures
L'abstention est de rigueur. On y adjoint des séances de fluoration.
b.2- Les fractures coronaires simples
Le traitement consiste en un meulage avec polissage du bord libre
suivi d'une application fluorée.
+ ..;;rnctures de rémail et de /11
lIentine
Deux facteurs influencent le traitement:
- la perte de substance coronaire,
- la coopération du patient.
- En cas de petite perte de substance, un simple meulage suivi d'une
application de fluor est suffisant.
-Si la perte de substance est plus importante, après une protection
dentino-pulpaire, la reconstitution coronaire à l'aide d'un composi.te
photopolymérisant est réalisé.
La surveillance de la vitalité pulpaire et de l'apparition d'éventuelles
colorations est effectuée à quinze jours, un mois, trois mois puis tous les
six mois ( 125 ).

\\09
b.3- Les fractures coronaires compliquées
- En cas d'exposition pulpaire minime et récente ( temps inférieur à
48 heures ), le traitement de choix est:
* pour les incisives immatures, la pulpotomie vitale à
l'hydroxyde de calcium;
* pour les dents matures aux stades H, la pulpotomie vitale ou
la pulpotomie de fixation;
* et au début du stade III, la pulpotomie de fixation.
- En cas d'exposition pulpaire plus importante supérieure à 48
heures ou d'exposition minime mais ancienne:
* au stade de maturité, si l'enfant est coopérant, le traitement
radiculaire et l'obturation à l'aide d'une pâte semi-résorbable ( oxyde de
zinc eugénol ou pâte de Walkoff) est le traitement idéal afin de ne pas
perturber la résorption physiologique.
L'extraction est le traitement de choix dans tous les cas de fractures
coronaires intéressant la pulpe, si le patient n'est pas coopérant.
La surveillance radiographique s'effectue tous les six mois en
comparaison avec la résorption de la dent controlatérale.
Si la résorption de l'incisive temporaire est retardée, et si la controlatérale
est proche de sa chute, il est nécessaire de procéder à l'extraction de la
dent obturée~
* au stade de résorption, l'extraction est recommandée.
b.4- Fractures corono-radiculaires
Quel que soit le stade physiologique de la dent temporaire,
l'extraction s'impose.

110
b.S- Fractures radiculaires
- Les incisives présentant des fractures radiculaires sans
déplacement peuvent être c6nservées.
Toutefois, il faut surveiller radiographiquement la résorption du fragment
apical, qui le plus souvent s'effectue de manière accélérée.
- Dans le cas de déplacement sévère du fragment coronaire, il est
préférable de procéder à son extraction.
Le fragment apical ne doit pas être extrait afin d'éviter les manoeuvres
pouvant léser le germe successionne1.
c- Remplacement prothétique d'une ou de
plusieurs dents temporaires
La perte prématurée d'une ou de plusieurs dents temporaires peut
influencer l'établissement de l'occlusion et le comportement de l'enfant et
ce, en fonction du moment de survenue de l' édentement.
LEV/NE ( 111 ) estime que la perte de l'incisive temporaire avant
l'éruption de la canine temporaire entraîne une réduction de la longueur
d'arcade par mésialisation des dents adjacentes.
Lorsque les canines sont évoluées, l'effet est quasiment inexistant.
Aussi à la suite de l'expulsion ou l'extraction d'une incisive avant l'âge
de deux ans ( éruption et mise en occlusion des canines à cette date ), le
mainteneur d'espace est indiqué et ce, d'autant plus que l' édentement est
important.
Le port du mainteneur d'espace permettra:

III
- de positionner de façon harmonieuse les incisives
permanentes et d'éviter le retard d'éruption de ces dernières ainsi qu'un
décalage dans les séquences d'éruption.
En l'absence du mainteneur d'espace, les incisives antagonistes égressent
du fait du manque d'obstacle et viennent buter sur la crête édentée. Les
incisives permanentes se placent alors spontanément en vestibulo-version
avec par la suite un surplomb vertical important.
Après l'éruption des canines, la longueur de l'arcade ne varie que très
peu.
Cependant, le problème de décalage de l'éruption est maintenu avec les
mêmes conséquences ( versions, égressions );
- d'éviter les retentissements psychologiques d'un édentement;
- de restaurer l'esthétique, les fonctions manducatrices et
phonatoires; .
- d'empêcher le développement des praxies par la succion du
pouce ou l'interposition linguale.
A deux ans, l'enfant peut éprouver de nombreuses difficultés à supporter
les soins et le port d'un appareil. Il faudra attendre vers l'âge de 3 ansl/2-
4 ans pour faire accepter le mainteneur.
Le mainteneur peut être de deux types :
- amovible
- fixe (94, 145 ).

112
c. 1- La plaque de Hawley amovible
Il s'agit d'un appareillage en résine. La rétention est assurée par des
crochets type Adams ou Kennedy sur les deuxièmes molaires temporaires.
Ils sont réalisés chez des enfants âgés de trois ans au moins ( 116 ).
c.2- Les appareillages fixés
Ils répondent à des impératifs précis de réalisation:
- ne remplacer qu'une ou deux dents,
- être en présence d'une occlusion favorable,
- l'absence de parafonctions.
Ils sont de différents types:
- l'arc palatin fixé sur bagues molaires
Des bagues orthodontiques sont ajustées sur les deuxièmes molaires
temporaires, et un fil orthodontique est soudé sur leurs faces palatines. Ce
fil peut être le support d'une ou plusieurs dents prothétiques,
confectionnées avec soit des incisives latérales du commerce, soit des
incisives temporaires en résine.
Si les deuxièmes molaires temporaires n'ont pas fait leur éruption, on peut
utiliser des coiffes préformées, qui sont ajustées sur les premières
molaires temporaires conservées pulpées.
- les bridges collés
Ils peuvent être réalisés en matériaux précieux ou semi-précieux; les dents
seront en céramique ou en résine.

113
Le praticien fait une taille pelliculaire de la face palatine des dents
bordant l'édentement. Il est scellé par un ciment de scellement: Super
Bond ou Compsan ( 69 ).
Les bridges collés ne sont pas recommandés pour plusieurs raisons:
- difficultés de réalisation chez le jeune enfant,
- problèmes de rétention, le mordençage étant plus
difficile sur les dents temporaires et la rétention intra-coronaire,
- risque de déglutition en cas de décollement de la
prothèse.
3.2.2- THERAPEUTIQUES DES TRAUMATISJ\\lIES DES
INCISIVES PERMANENTES
Il existe des situations cliniques où le traitement de l'incisive
permanente immature diffère de celui de l'incisive permanente mature.
3.2.2.1- Traitement des lésions des tissus de soutien
( Tableau 3a : page 118 )
a- La contusion
Le traitement de -la contusion est simple. Il va de l'abstention à
l'ajustage de l'occlusion si cette dernière est traumatisante.
La vitalité pulpaire est contrôlée pendant un à deux mois. Le pronostic est
excellent.
Pour NA ULIN-IFI ( 125 ), 100% des incisives immatures conservent leur
vitalité pulpaire au bout de dix ans et seulement 3% "des incisives matures
présentent une mortification pulpaire.

114
Le ligament parodontal se répare et il n'y a ni résorption inflammatoire, ni
ankylose.
b- La su bluxation
Le traitement consiste en un ajustage de l'occlusion.
La contention n'est pas nécessaire sauf pour le confort du patient. Elle ne
durera cependant pas plus d'une à deux semaines.
La surveillance de la vitalité s'avère nécessaire pendant six mois. Le
pronostic est bon.
La vitalité pulpaire persiste dans 100% des cas pour les incisives
permanentes immatures et dans 85 % des cas pour les incisives
permanentes matures ( 125 ).
c- L'extrusion
L'extrusion est traitée par:
- un repositionnement atraumatique de la dent par
pression digitale douce,
- une contention d'une à trois semaines,
- une prescription d'antibiotiques et d'anti-
inflammatoires.
La surveillance de la vitalité pulpaire est nécessaire.
Le pronostic dépend essentiellement de deux facteurs prinCipaux:
- le reposiiionnement qui doit être atraumatique,
- le stade de maturation radiculaire.

115
Âprès un an, 9û%, ( i 25 ) lÎt:s InCISIVt:S immaturt:s prést:ntt:nt lÎt:s tt:sts de
vitalité pulpaire posiî.j[s, contre seulernellt 40 % des incisives filatures.
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consiste en :

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1

- un rt:poSlllOnnemt:ml ut: 1 InCISIVt: uans sa poslllOn
alvéolaire initiale. Ce reposiiionnement se fait soit :
* par pression digitale: c'est la méth-ode la plus
JOUCt:,
* avec un davier-,
- une compression manuelle des lames osseuses
al véolaires vestibulaires el palaUnes, afin de perrnelirt: un
repositionnement correct et une guérison du ligament parodontal. La
muqueuse gingivale dans certains cas pt:ut néct:ssitt:r quelques points de
suture afin de s'adapter au collet de la dent;
- un cliché radiographique objectivant la position de la
ùt:nt ùans son alvéok t:l vérifiant ks rapports os-ùt:nt;
- une contention semi-rigide pendant trois semaines.
Avant de déposer la contention, il faut un cliché radiographique de
contrôle car le traumatisme pourrait avoir eu pour conséquence une perte
osseuse temporaire dut: à une activité ostéociasique accrue. Une
raréfaction osseuse provoquant la mobilité de la dent peut être observée.
La contention doit donc être maintenue deux mois de plus.

116
e- L'intrusion
Dans le cas d'intrusion, le traitement dépend essentiellement du
stade de développement radiculaire.
Une antibiothérapie et un traitement anti-inflammatoire sont nécessaires.
e. 1- Incisive immature
Une rééruption spontanée est observée généralement et peut même
demander plusieurs semaines.
Il faut contrôler la vitalité pulpaire à trois semaines, six semaines, deux
mois, six mois, puis tous les six mois pendant au moins cinq ans, suivie
de clichés radiographiques.
- Si les clichés radiographiques montrent l'apparition d'une zone
périapicale radioclaire et / ou d'une résorption inflammatoire, il faut
procéder à l'élimination du tissu nécrosé et instaurer un traitement à
l 'hydroxyde de calci um pendant un an.
- Si au bout de quatre semaines, l'incisive immature ne fait pas sa
rééruption spontanée, il faudra pratiquer une extrusion par des forces
orthodontiques légères.
Le pronostic est favorable.
e.2- Incisive mature
- Sile déplacement est minime ( inférieur au 113 de la couronne
dentaire), la rééruption naturelle peut se faire.
La vitalité est surveillée.

117
En cas de mortification pulpaire, le traitement endodontique est effectué.
- Si le déplacement est plus important, la rééruption physiologique est
aléatoire. Le repositionnement peut se faire par des moyens chirurgicaux
ou orthodontiques avant qu'une ankylose ne s'installe.
Le contrôle se fait à trois semaines, six semaines, deux mois, six mois,
puis tous les six mois pendant cinq ans.
Le pronostic n'est pas favorable car cinq ans après l'on observe un taux
élevé de nécrose pulpaire et de résorption.

118
TABLEAlJ 3a
TRAITEMENT DES LESIONS DES TISSUS DE SOUTIEN
LESIONS
TRAITEMENT
SUIVI
PRONOSTIC
oAbstention ou
Tests pulpaires
Survie pulpaire'
CONTUSION
ajustage de
1 mois, 2 Illois
97% DP matures
l'occlusion et
100% OP immatures
su BLUXA TlON
oalimentation molle
1 mois, 2 mois,
Survie pulpaire'
1 ou 2 semaines
6 Illois jusqu'à
85% OP matures
édification radiculaire
100% DP immatures
oRepositionnement
1 mois,
Après 5 af!s,
manuel ou chirurgical
tous les 3 mois
survie pulpai.!'e :
LUXATION
Replacer les lames
pendant 1 an
25% DP matures
osseuses.
sur 5 ans.
90% OP immatures
LATERALE
-Contention: 3 sem.
Résorptions de
( 2 mois si fracture
surface.
alvéolaire ).
- Repositionnement
2 sem., 6 sem.,
Après 1 an,
atrau matique.
2 mois, 6 mois et puis
survie pulpaire:
EXTRUSION
-Contention: 1 à 2
tous les 6 mois
40% OP matures
sem. antibioth. +
pendant 4 ans.
90% DP immatures.
anti-inflamm
Quelques résorptions
radiculaires.
Dents immatures
Après 5 ans:
-Rééruption
50% de nécrose
( 2 à 4 sem. ) sinon
58% de résorB.!.ion
-ODF, antibioth. +
radiculaire. -
anti-inflamm.
3 sem., 6 sem.,
INTRUSION
Dents matures
2 mois, 6 mois
Après 5 ans:
-Déplacement minime:
puis tous les 6 mois
100% de nécrose
attendre rééruption
pendant 5 ans
pulpaire
-Déplacement sévère:
70% de résorption
extrusion chirurgicale
ou ODF, antibiothér.+
anti-inflamm
* DP Dent permanente

f- L'expulsion ( Tableau 3 b : page 123 )
La guérison d'un tel traumatisme dépend:
- du temps extra alvéolaire,
- de la survie pulpaire,
- de la guérison du ligament parodontal,
- du milieu de conservation de la dent expulsée.
Le facteur le plus important est le temps extraalvéolaire. Il influe sur la
survie des cellules pulpaires et parodontales.
Après une heure de conservation à sec, aucune survie pulpaire n'est
possible. Les cellules parodontales n'ont aucune survie après deux heures
de conservation à sec.
Il existe deux phases dans le traitement:
- la phase du traitement d'urgence,
- la phase du traitement endodontique.
f.l- Cas de l'incisive immature
- un rinçage de l'incisive avec du sérum physiologique.
Si elle est souillée, elle doit être nettoyée avec une compresse imbibée de
la même substance en la tenant par la couronne, afin d'éviter
d'endommager le parodonte.
Les cellules du ligament parodontal ne doivent pas être grattées et la
racine ne doit pas être séchée avec de l'air.
- un examen de l'alvéole afin de détecter une éventuelle
fracture alvéolaire. Dans ce cas, il faut repositionner la paroi osseuse
alvéolaire;

120
- un rinçage délicat de l'alvéole avec du sérum
physiologique afin d'évacuer le caillot. En aucun cas, l'alvéole ne devra
être curetée;
- une réimplantation douce de la dent dans son alvéole
avec une pression digitale légère.
- une contention souple pendant une à deux semaines. La
durée de la contention peut aller de quatre à six semaines en cas de
fracture du rebord alvéolaire.
Soulignons l'importance du cliché radiographique pour vérifier le bon
repositionnement de l'incisive;
- une prescription antibiotique est impérative avec une
Le sérum antitétanique doit être fait.
Le suivi se fait à une semaine, trois semaines, six semaines par:
- des tests de vitalité, des tests de percussion; un son
métallique suggère une ankylose,
- une mobilité diminuée suggère également une ankylose
et ce, dès la 3ème semaine,
- des clichés rétro-alvéolaires pour rechercher une
ankylose ( 8ème semaine) ou une résorption dt. type in f1amrnatüir~..
Le suivi se ensuite à 2 mois, 6 mois, puis tous les ans.
T '
,
1
"
"
• • •
i ~ on peut espercr unc revascUiansatIOn et une remnervatIOn ûU tiSSU
pulpaire.
La vitalité pulpaire est testée tous les BlOIS.
Des signes cliiliques évidents de reprise de la vitalité peuvent apparaître
deux mois plus tard.

121
Le traitement endodontique à l 'hydroxyde de calcium n'est instauré qu'en
cas d'apparition d'une pathologie à la radiographie ( résorption ou lésion
apicale ).
f2- Incisive mature
+ ..f;e traitement tl/urgence consiste
aussi en la réimplantation immédiate de l'incisive permanente mature
expulsée. Les différentes étapes de réalisation sont identiqu~s à celles de
l'incisive permanente immature.
+ ..f,'e traitement enJiotiontigue
Il s'effectue une semaine après la réimplantation.
La nécrose pulpaire est ainsi anticipée et les produits de dégradation
pulpaire générateurs de résorption sont éliminés.
L'obturation canalaire est réalisée à 1'hydroxyde de calcium. Le traitement
endodontique définitif à la gutta percha sera réalisé après la_-wnsolidation.
Pour les dents à apex fermé, le traitement endodontique instantané une
semaine après la réimplantation, évite les résorptions de type
inflammatoire ( 125 ).
Dans le cas d'une lésion irréversible du ligament et du tissu
pulpaire, avec un temps extraalvéolaire supérieur à 90 minutes, il faut:
- tremper la dent dans une solution de fluorures de
sodium à 2,4% pendant 20 minutes ( 125 ) afin d'incorporer des ions
fluorures aux surfaces cémentaires et dentinaires pour retarder le
processus de résorption;

122
- retirer tout le ligament parodontal nécrosé de la surface
radiculaire avec une gaze stérile;
- effectuer le traitement endodontique avant
réimplantation,
- réimplanter la dent;
- conten ir pendant six semaines par un système semi
rigide.
Si le temps extaalvéolaire est supérieur à trois heures, la
réimplantation n'est pas le traitement idéal. Il faudrait alors réaliser une
prothèse.
Le pronostic des réimplantations dentaires dépend avant tout du temps
extraalvéolaire et du milieu de conservation.
De nombreux auteurs ont démontré que la résorption radiculaire est
bien moins importante et les succès beaucoup plus fréquents lorsque la
réimplantation est effectuée dans les deux premières heures. A long terme,
les résultats escomptés peuvent être:
- la guérison intégrale,
- la formation d'un lien entre le cément et l'os alvéolaire,
- la guérison avec ankylose,
- la résorption inflammatoire.
Il peut en effet y avoir une nécrose et une résorption radiculaire. Cette
dernière est faible quand la réimplantation a été effectuée dans les deux
premières heures.

123
TABLEAU 3b
TRAITEMENT DES LESIONS DES TISSUS DE SOUTIEN
LEsrONS
TRArTEMENT
survr
PRONOSTlC
1
1
Période extr'a-
1 semai ne,
alvéolaire courte
3 semaines,
et milieu de con-
6 semaines, 2 mois
servation adéquat
puis tous les ans.
- Ri ncer dent et
alvéole.
-
-Réimplantation
atraumatique.
Dépend surtout.
-Contention: 1 à 2
* temps extra-
semaines.
alvéolaire
EXPULSION
Antibioth. +anti-
* milieu de
inf1amm.
conservation.
-Traitement endo :
Ca(OH)2 après
1 semaine,
gutta après 1 an.
Survie pulpaire:
Période extra-
1 semaine,
0% DP matures
alvéolaire longue
3 semaines,
faible DP immatures
et milieu de con-
6 semaines, 2 mois
-
servation inadéquat
puis tous les ans.
Ankylose++-pour
DP immatures.
-Sol. NaF à 2,4%
pendant 20 min.
-Nettoyage du
ligament parodontal
-Traitement endo
extra-alvéolaire.
-Réimplantation.
-Contention 6
semaines.
* DP Dent permanente

124
3.2.2.2- Traitement des lésions des tissus durs et de la
pulpe ( Tableau 4 : page 130 )
a- Les fêlures
La thérapeutique des fêlures consiste soit:
- en une abstention,
- en une fluoration ou une application d'un vernis fluoré,
- en la pose d'un sealant au niveau du trait de la fêlure
en cas de fêlure pénétrantes.
La vitalité pulpaire est à surveiller.
Le pronostic est excellent.
b- Les (ractures coronaires simples
b.l- Fractures de l'émail
- Un léger meulage des angles de la fracture est suivi d'un polissage
afin d'éviter une gène et une irritation des papilles linguales-.
Le traitement peut être amélioré par l'application d'un vernis protecteur
ou par des séances de fluoration.
Dans certains cas, il sera nécessaire de réaliser la reconstitution de la dent
à l'aide d'un composite photopolymérisant.

125
b.2- Fractures de l'émail et de la dentine
Le traitement a pour but:
- de ne pas nuire au tissu pulpaire;
- d'éviter les dommages secondaires du tissu pulpaire;
- de sceller hermétiquement les tubuli dentinaires
exposés;
- de restaurer l'esthétique et la fonction.
Trois facteurs conditionnent le traitement:
-
- le temps écoulé entre le traumatisme et la consultation,
- l'épaisseur de dentine résiduelle entre le trait de
fracture et le tissu pulpaire,
- le stade de développement radiculaire.
La thérapeutique consiste en :
- une protection dentino-pulpaire à base d'hydroxyde de
calcium qui prime sur la reconstitution esthétique dont la réalisation
immédiate peut provoquer un traumatisme supplémentaire des tissus
atteints;
- une restauration étanche, réalisée avec des matériaux
composites, seuls ou à l'aide du fragment fracturé.
La technique de collage du morceau fracturé a été développée à
partir de 1984 grâce à l'apparition des systèmes d'adhésion dentinaire.
Elle permet d'excellents résultats esthétiques à condition que le morceau
fracturé puisse s'adapter parfaitement au trait de fracture. Le morceau
fracturé doit être conservé dans du sérum physiologique au réfrigérateur
( 4°C) afin d'éviter toute déshydratation. La solution est changée tous les
huit jours; la période de conservation pouvant aller de quatre à huit mois.

126
Les surfaces fracturées sont recouvertes d'adhésif et de composite
photopolymérisable afin de les sceller.
Cette technique permet aussi de tranquilliser l'enfant qui repart avec sa
dent.
Suivi post-opératoire
- Des problèmes esthétiques peuvent survenir:
dyschromie au niveau du trait de fracture
-
dyschromie du morceau collé, due probablement à la
déshydratation de la dentine sous-jacente,
- La rétention du fragment.
Les premières études scandinaves montrent qu'à 5 ans, 50% des fragments
collés sont toujours en place. Toutefois, le développement de nouveaux
systèmes d'adhésion dentinaire permet d'espérer de meilleurs résultats.
- Le collage du morceau fracturé n'est pas plus nocif pour la pulpe qu'une
restauration conventionnelle.
Cette méthode est réservée aux dents antérieures. Elle doit-être
considérée comme une restauration temporaire et réalisée surtout chez
les jeunes patients, en attendant la restauration définitive ( 125 J.
Pronostic
Le risque de nécrose pulpaire varie de 1 à 6% et dépend de plusieurs
facteurs:
- les traumatismes parodontaux associés;
- le stade de développement radiculaire;
- la proximité du trait de fracture et du tissu pulpaire;

127
- l'absence de traitement dentino-pulpaire : on observe 54% de
nécrose, tandis que la protection denttnaire fait chuter à 8% cet effet
secondaire.
c- Fractures coronaires avec atteinte
pulpaire: {ractures compliquées
La décision du traitement dans les cas de fractures coronaires avec
exposition pulpaire dépend également:
- du stade d'évolution radiculaire,
- de la taille de l'exposition,
- du temps écoulé entre le moment du traumatisme et la
venue au cabinet.
Le traitement des fractures coronaires avec atteinte pulpaire, diffère selon
qu'il s'agit d'une incisive permanente mature ou immature.
c. 1- Incis ive permanente immature
L'objectif principal majeur dans le cas des incisives permanentes
immatures est la conservation de la vitalité pulpaire et ce, afin de
permettre l'édification radiculaire ou « apexogenèse » dans les conditions
physiologiques.
Les techniques d'apexogenèse consistent en :
- un coiffage direct,
- une pulpotomie partielle,
- ou une pulpotomie cervicale.

128
Si :
- l'exposition pulpaire est minime ( inférieur à un millimètre ),
- le temps écoulé est in férieur à 24 heures,
- la pulpe ne presente pas d'inflammation et les dommages
créés par le traumatisme au tissu pulpaire sont superficiels,
le coiffage pulpaire suivi d'une restauration coronaire étanche est
recommandé.
Si l'exposition pulpaire est minime et le laps de temps inférieur à 48
-
heures, la pulpotomie partielle à l'hydroxyde de calcium est le traitement
idéal.
La restauration coronaire sera faite dans la même séance et de façon
étanche.
Si l'exposition est plus importante et le laps de temps supérieur à
trois jours, la thérapeutique de choix est la pulpotomie cervicale.
La guérison pulpaire est évaluée par:
- l'absence de symptômes cliniques,
- l'absence de pathologies intra ou péri-radiculaires,
- la poursuite du développement radiculaire des incisives
permanentes immatures,
- la présence d'un pont dentinaire visible à la radiographie,
- l'existence d'une sensibilité aux tests électriques.

129
Lorsque le jeune patient consulte tardivement, et que le traumatisme
provoque une nécrose du tissu pulpaire, l'édification est figée. La pulpe
n'étant plus vivante. L'objectif est d'induire la fermeture de la racine par
formation d'une barrière apicale dans le but de permettre plus tard, une
obturation canalaire conventionnelle. C'est la technique d' apexi fication.
c.2- Incisive permanente mature
En cas d'exposition pulpaire minime et récente ( moins de trois heures ),
le coiffage direct peut être envisagé.
Toutefois, cette technique doit être considérée comme un traitement
d'urgence car le pronostic est peu favorable.
En cas d'exposition pulpaire plus étendue et plus ancienne, ou dans
le cas où un ancrage canal aire est nécessaire à la reconstitution, le
traitement endodontique conventionnel à la gutta percha est la technique
de choix.
En cas de résorption de surface et/ou de résorption inflammaloire,
l'obturation définitive peut être précédée d'une phase d'obturation
intermédiaire avec de 1'hydroxyde de calcium.

130
TABLEAU 4 : TRAITEMENT DES FRACTURES CORONAIRES
LESIONS
TRAITEMENT
SUIVI
PRONOSTIC
Abstention ou
pendant 6-8
Excellent
FELURES
sealant ou fluoration
semaines.
.Coronoplastie +
1 mois, 3 mois puis
0,2 à 1% de
FRACTURE
Ouor ou reconstitution
tous les 6 mois.
nécrose pulpaire.
EMAIL
au composite
-
.Protection dentino-
Suivi régulier de
1 à 6% de nécrose
FRACTURE
pulpaire
l'intégrité de la
pulpaire
EMAIL
.Reconstitution au
reconstitution tous
+
composite photo-
les 6 mois.
DENTINE
polymérisant ou
collage du morceau
fracturé.
Dents matures
Dépend surtout de
.Exposition minime
l'herméticité de la
et récente: coiffage
restauration.
direct + restauration
FRACTURE
coronaire
-
COMPLIQUEE
.Exposition étendue
-
INTERESSANT
et ancienne: .
LE TISSU
traitement endo.
PULPAIRE
Dents immatures
1 semaIne,
.Pulpe vivante
4 semaines ( pont
Survie pulpaire:
(apexogenèse)
dentinaire )
Coiffage direct ou
puis tous les 6 mois
71 à 88%
pulpotomie partielle
jusqu'à édification
94 à 96%
ou pulpotomie
radiculaire
72 à 79%
cervicale.
(trait. temporaire)
.Pulpe nécrosée
l semaine,
90% de guérisons
( apexification )
2 semaines,
périapicales.
Nettoyage
3 mois jusqu'à
obturation Ca(OH)2
fermeture apicale.
Antibiothérapie

131
d- Les (ractures corono-radiculaires ( Tableau 5 :
page 134 )
La finalité de toute thérapeutique au niveau des dents immatures
étant de favoriser la survie pulpaire et, par là même, la poursuite de
l'édification radiculaire, l'abord des fractures corono-radiculaires vise
donc à contourner les problèmes de septicémie liés aux communications «
pulpe-parodonte, cavité buccale », facteur étiologique des processus
inflammatoires et infectieux.
Les thérapeutiques dentino-pulpaires et pulpaires doivent permettre donc
l'apexogenèse et l' apexification.
d. 1- Les fractures corono-radiculaires
simples
En cas de fracture corono-radiculaire superficielle, le but du
traitement est de conserver la vitalité pulpaire de la dent et de préserver la
santé du parodonte marginal.
Dans ce cas:
- le fragment est retiré,
-la dent polie et restaurée à l'aide d'un composite
photopolymérisant ou alors par collage du fragment qui aura été conservé
dans du sérum physiologique au réfrigérateur ( 16 ).
En situation plus complexe, néanmoins favorable, à limite
supragingivale, il faudrait tout d'abord solliciter la cicatrisation dentinaire
et gingivale par la mise en place d'un hydroxyde de calcium sur la dentine
et ensuite poser une couronne provisoire ou un verre ionomère, suivie
d'une période de cicatrisation de deux à trois semaines.

132
La restauration s'effectuera dès lors classiquement par des méthodes
adhésives à l'aide de composite ou grâce au fragment d'origine.
d.2- Les fractures corono-rad iculaires
compliquées
Si nous nous trouvons en situation délicate, c'est-à-dire en cas de
fracture corono-radiculaire compliquée, il faut traiter séparement le
problème pulpaire, le problème parodontal et réaliser, dans les meilleures
conditions possibles, une reconstitution prothétique.
Dans cette situation, il s'avère indispensable de procéder à l'ablation du
fragment coronaire en évaluant extemporanément la possibilité ou non
d'une restauration supragingivale et l'implication ou non de la pulpe.
Le traitement comprend deux phases :
- une phase endodontique,
- une phase orthodontique.
+ 0.1:11 p/JlIse endodontiiJue
Pour les incisives matures, le traitement endodontique est effectué.
Cependant, pour les incisives immatures, ce sont les thérapeutiques
pulpaires adéquates d'apexogenèse qui sont réalisées.
La continuité de l'édification doit être surveillée radiographiquement et
ce, à six mois, un an, deux ans avant la mise en oeuvre du traitement
orthodontique.

+ dR phRse ol'thoilontique
Une traction orthodontique doit s'effectuer pendant deux à trois
semaines, suivie d'une contention pendant deux à trois mois, et de la
restauration coronaire à l'aide de composite ou de prothèse.
Dans le cas d'incisive permanente immature, elle peut être conservée
vivante.
Il n'y a pas de résorption de surface ( 125 ), mais la durée du traitement
est longue et la thérapeutique plus onéreuse.
Le pronostic dépend des traitements pulpaires, parodontaux et
prothétiques.

134
TABLEAU 5 : TRAITEMENT DES FRACTURES CORONO-
RADICULAIRES
LESIONS
TRAITEMENT
SUIVI
PRONOSTIC
FRACTURE
CORONO-
RADICULAIRE
SIMPLE
-
Trait de fracture
.Retrait du fragment,
superficiel
.polissage,
.hygiène+++,
.bains de bouche
Chlorhexidine puis
.restauration.
Trait de fracture
.Retrait du fragment
profond
coronaire, gingivo-
plastie et/ou
Dépend des
.ostéotomie,
2 mois
pronostics:
.protection dentino-
6 mois
pulpaire, 2 sem.
1 an.
* pulpaires
après restauration.
* parodontaiH\\.
* prothétiques.
FRACTURE
CORONO-
RADICULAIRE
COMPLIQUE
Dents matures
.Traitement pulpaire
et immatures
adéquat,
.traction
orthodontique,
-contention
( 2 à 3 mois)
.Restauration proth.

135
e- Les {ractures radiculaires ( Tableau 6 : page
137 )
e. 1 Traitement
En cas de communication entre la cavité buccale et le trait de
fracture radiculaire, le traitement dépend de la situation plus ou moins
coronaire du trai t de fracture :
- le fragment coronaire est donc retiré,
- le fragment apical peut, en fonction de sa longüeur, soit être
extrait, ou alors extrusé par traitement orthodontique puis restauré par
traitement prothétique.
En l'absence de communi cation avec le milieu buccal, la situation
du trait de fracture n'influe pas sur le traitement. Aussi:
- le trait de fracture est avant tout réduit,
- les deux fragments réalignés,
- et la contention semi-rigide est mise en place pendant trois
mOlS au mmlmum.
En général, la contention ne doit pas être effectuée sur les incisives
permanentes immatures non fonctionnelles. Cependant, lorsque plusieurs
dents sont concernées par le traumatisme, et si une contention s'avère
nécessaire, on peut tout de même les inclure dans celle-ci. Dans ce cas,
une surveillance radiographique et pulpaire est faite pendant toute la durée
de la contention.
Si les thérapeutiques de conservation pulpaire ne peuvent être appliquées,
et que l'extraction est indiquée, cette dernière ne doit pas créer de
dommages au tissu osseux.

136
Le pronostic est intluencé par deux facteurs:
- le stade de développement radiculaire,
- le déplacement du fragment coronaire et la réponse du tissu
pulpaire qui en résulte.
A la suite d'une fracture radiculaire, différents types de guérison
peuvent se présenter.

137
TABLEAU 6
TRAITEMENT DES FRACTURES RADICULAIRES
TRAITEMENT
SUIVI
PRONOSTIC
Communication
• Extraction du
A 3 semaines,
Dépend surtout .
avec le milieu
fragment coronaire,
6 semaines,
* du développement
buccal
eextraction ou
3 mois puis tous
radiculaire
extrusion du
les 6 mois.
* du déplacement
fragment radiculaire
-
Pas de
• Repositionnement
communication
et contention
avec le milieu
semi-rigide
buccal
3 à 6 mois ou
extraction.

138
e.2- Guérison
La guérison des fractures radiculaires dépend essentiellement de
deux conditions:
- si le traumatisme a sévèrement endommagé la pulpe,
- s'il existe une invasion bactérienne du trait de fracture.
L'on ne peut parler de guérison du trait de fracture que lorsque les deux
fragments sont joints soit par:
- formation d'un tissu calcifié,
- interposition d'un tissu conjonctif
- interposition d'un tissu de granulation.
+ JOl'mAtiop d/uBJ tissu eAleifié
(Fig.12a: page 141 )
C'est une caractéristique de la dent immature ( 86 ) lorsque la
séparation des fragments est peu importante. Le cal de cicafrisation est
formé de dentine, d' ostéodentine et de cément.
Al' observation clinique, les dents présentent:
- une mobilité normale,
- un test à la percussion non douloureux,
- des tests de vitalité pulpaire souvent diminués, associés
à une oblitération pulpaire fréquente;

139

,Jotell"position .t'un tissu roo;oorti(
(Fig. l2b: page 141 )
La formation de tissu conjonctif fait suite à un réduction insuffisante,
avec des fragments mal coaptés.
Les deux surfaces fracturées se recouvrent de cément. Un nouvel espace
desmodontal semble être créé entre les deux fragments.
L'examen cl inique post-traumatique fait apparaître:
- une mobilité normale, parfois légèrement augmentée,
- une légère sensibilité à la percussion,
- une sensibilité pouvant être normale aux tests de
vitalité.
L'observation radiographique montre la dissociation des deux fragments.
Principalement quand la dent est immature et incomplètement évoluée,
nous pouvons observer une interposition de tissu conjonctif et de tissu
osseux ( Fig.12c : page 141 ). Le fragment coronaire continue son
éruption physiologique alors que le fragment apical reste en foui dans l'os.
Cliniquement les dents présentent:
- une mobilité normale,
- une réaction positive aux tests de vitalité.
Il peut exister une oblitération canalaire des deux fragments.
Radiographiquement, on observe un pont osseux séparant les deux
fragments alors qu'un ligament parodontal normal les entoure;

140
+ Jntel"posilrion lie tissu lie 5l"RnuiAtion
( Fig. l2d : page 141 )
Les fistules et les abcès parodontaux sont fréquents. La pulpe coronaire
est nécrosée. Décelée à la radiographie et par une dent mobile extrusée,
douloureuse à la percussion.
L'extraction est alors de règle.

141
b)
o
Wl····
'lJ~
....u
';s;;
Figure 12: DIFFERENTS TYPES DE GUERISON D'UNE fRACTURE RADICULAIRE
( selon F. M. et .1. O. Andreasen ) ( 17 )
a- Guérison par interposition de tissu dur
b- Guérison par interposition de tissu conjonctif: on observe un nouvel espace
desmodontal entre les deux fragments
c- Guérison par interposition de tissu conjonctif et d'os: ce type de guérison se
retrouve surtout dans les cas de dents immatures
d- Guérison par interposition de tissu de granulation

142
3.2.2.3- Traitement des fractures de l'os alvéolaire
Les fractures alvéolaires seront traitées par:
- une réduction avec une pression digitale suffisante pour
débloquer l'apex des dents luxées;
- une vérification de l'occlusion, suivie de la radiographie de
la position des dents dans leur alvéole;
- une contention pendant quatre semaines.
Chez l'enfant, on peut retirer la contention au bout de trois semaines.
Du fait des dents""en évolution, il est parfois difficile de pratiquer une
contention chez l'enfant. Aussi, il suffit dans ce cas de réduire la fracture
et de prescrire, pendant quinze j ours à trois semaines une alimentation
molle et liquide;
- une couverture antibiotique et anti-inflammatoire.
La surveillance de la vitalité pulpaire des dents incriminées s'effectue à
trois semaines, six semaines, trois mois, puis tous les six mois.
S'il est nécessaire d'extraire des dents situées sur le site traumatisé, il est
préférable de le faire après la consolidation osseuse, sinon fout le
séquestre osseux pourrait venir avec.

CHAPITRE IV:
COMPLICATIONS DES
TRfAUMATISMES: FORMES
CLINIQUES ~ TlR!JtITEMf!:NfT
ET PREVENTION _

143
CHAPITRE IV : COMPLICATIONS DES
TRAUMATISMES: FORMES CLINIQUES-
TRAITEMENT - PREVENTION
IV.l- FORMES CLINIQUES ET TRAITEMENT DES
COlVIPLICATIONS
Afin de prévenir toute séquelle et d'intercepter tout changement
pathologique après un traumatisme sur les incisives, il est impératif
d'informer et de surveiller.
L'information consistera à dire aux parents que la dent est atteinte~
il faut bien leur expliquer qu'ils doivent observer de très près cette dent
traumatisée et qu'au moindre changement ( douleur, oedème, parulie,
augmentation de sa mobilité ou modification de teinte ), il est nécessaire
de consulter le plus rapidement possible. Il est indispensable d'insister sur
le rôle fondamental des parents. Comme le note ZILBERMANN
( 152 ), ces derniers souvent ne suivent pas les conseils pourtant donnés
avec soin et ne consultent qu'en cas de manifestations alarmistes.
Il existe une nécessité absolue d'instaurer des examens cliniques et
radiologiques périodiques rapprochés, sachant que certaines pathologies se
développent longtemps après.
L'examen radiographique comportera plusieurs clichés d'incidences
différentes, afin de détecter tout changement. Il est impérieux de contrôler
la guérison de la zone traumatisée afin d'éviter un dommage secondaire
pour la dent permanente en développement. Cette dernière peut être
affectée de façon plus ou moins grave et un traitement ultérieur peut
s'avérer nécessaire.

144
Le chirurgien-dentiste devra instaurer un calendrier de survei llance et
motiver les parents afin qu'il soit respecté.
En fonction des auteurs, la périodicité des contrôles varie: ANDREASEN
( 16 ) établit un rendez-vous à un et deux mois afin de constater les
éventuelles complications pulpaires le plus tôt possible, et à un an pour
diagnostiquer les complications pulpaires ainsi que les atteintes des dents
permanentes.
-
1.1- COMPLICATIONS DES TRAUMATISNIES DES DENTS
TEMPORAIRES
L'intervalle de temps entre le traumatisme et le premier traitement a
une grande importance clinique. Il intervient dans le succès même du
traitement. Plus le temps écoulé est long, plus le traitement est compliqué
et le pronostic assombri.
En effet, la sévérité des éventuelles séquelles du traumatisme s'accentue
avec le temps. Cette attente complique le traitement immédiat mais peut
également provoquer des lésions à long terme.
Une infection se développant à la suite d'un traumatisme d'une dent
temporaire peut provoquer des malformations sur la dent permanente,
mais aussi sur la dent temporaire elle-même.
1.1.1- LES COMPLICATIONS EN DENTURE TEMPORAIRE
Il s'agit de complications pulpaires et de complications
parodontales.

145
1.1.1.1- Les complications pulpaires
Les complications pulpaires des dents temporaires traumatisées sont
à redouter d'autant plus que leur pulpe ne bénéficie pas de vascularisation
collatérale.
Ces complications sont fonction de :
- l'intensité du traumatisme,
- l'amplitude du déplacement,
- l'âge de la dent.
Les complications pulpaires les plus fréquentes sont des discolorations
coronaires ( 56 ).
Ces dyschromies sont le plus souvent une atteinte pulpaire, mais qui peut
être réversible ( 56 ) si le traumatisme survient au stade l ou en début de
stade II de l'évolution de la dent temporaire.
Il faut souligner qu'une dyschromie coronaire apparaissant deux ou trois
semaines après le traumatisme n'est pas le signe pathognomonique d'une
nécrose pulpaire, et ne doit pas entraîner une dépulpation sy-stématique.
Cependant, un changement de teinte survenant plusieurs mois après
l'accident signe une mortification pulpaire.
Les dyschromies rencontrées au niveau de la dent temporaire
peuvent être de plusieurs types: brunes ou rougeâtres, grises et jaunes.
a- Les dyschromies brunes ou rougeâtres
Elles représentent une hémorragie du tissu pulpaire et peuvent s'atténuer
si le traumatisme est de petite intensité;

146
b- Les dysch romies grises
Dans ce cas, elles signent dans 90% ( 126 ) des cas une nécrose pulpaire.
Cette dyschromie est trouvée le plus souvent dans les cas de dents
temporaires en fin de maturité et en phase de résorption, ainsi que dans les
cas de déplacements radiculaires importants.
Un examen radiographique permet la mise en évidence de l'existence
éventuelle d'une lésion périapicale. Le traitement endodontique doit alors
être réalisé.
En cas de dyschromie avec absence de lésion périapicale, le- traitement
endodontique peut être effectué.
S'il existe une lésion périapicale ayant provoqué la résorption de plus
d'un tiers de la racine et / ou la présence d'un abcès ou d'une fistule,
l'extraction s'impose;
c- Les dyschromies jaunes
Elles traduisent alors une dégénérescence calcique pathologique de la
pulpe.
L'examen radiographique révèle un canal partiellement ou totalement
obturé.
L'abstention est de rigueur dans ce cas. Toutefois, la surveillance
radiologique doit s'effectuer tous les six mois et ce, jusqu'à l'éruption de
la dent définitive.
En cas de lésion périapicale ( 100/0 des cas) ( 125 ) ou de résorption
. retardée ( 10% ) ( 125 ), l'extraction est alors envisagée.

147
1.1.1.2- Les complications parodontales
Il s'agit de :
- la résorption de type inflammatoire qui a pour
conséquence la résorption accélérée de la racine et la perte prématurée de
la dent en quelques mois;
- la résorption de remplacement ou l'ankylose.
Elle est souvent observée après les intrusions. Elle provoque un retard
important et / ou une absence de la résorption physiologique.
Ce phénomène pouvant avoir pour conséquences:
* une éruption ectopique,
* une inclusion de la dent permanente
successionnelle,
* ou conduire à un retard d'évolution du processus
alvéolaire.
Si l'on soupçonne une absence d'éruption spontanée, ou si l'ankylose est
installée, l'extraction de la dent temporaire s'impose.
1.1.2- LES COMPLICATIONS EN DENTURE PERMANENTE
Le traumatisme de la dent temporaire n'est pas anodin, il peut être à
l'origine d'une atteinte de la dent permanente.
La proximité des apex des dents temporaires avec les germes des
dents permanentes explique que des traumatismes sur dents temporaires
sont facilement transmis à la dentition permanente.

148
Ces traumatismes peuvent interférer avec l' odontogenèse à venir, et selon
leur situation et leur étendue, di fférentes mal formations peuvent survenir,
depuis la simple perturbation de la minéralisation de l'émail jusqu'à la
séquestration du germe, passant par la dilacération.
Aussi, les lésions des dents successionnelles consécutives à un
traumatisme des dents temporaires ont été constatées dans 12 à 58% des
cas(6, 139).
Ces séquelles sont dues à :
- la positon linguale des germes des dents de
remplacement,
- la proximité de l'apex radiculaire de la dent temporaire
avec le follicule de la dent successionnelle,
- l'âge du jeune patient au moment du traumatisme
( degré de minéralisation du germe ),
- l'intensité et la direction du traumatisme.
La denture permanente subit des répercussions variables selon le
type de traumatisme, et son moment.
Selon les études de BRIN ( 39 ), il semble que les traumatismes jusqu'à
l'âge de cinq ans ont plus d'effets délitescents sur les dents permanentes.
Il ressort des travaux de MORGANTINI ( 119 ) que les répercussions
sur les dents permanentes sont dépendantes du type, de l'intensité du
traumatisme et, avant tout, de sa direction: si le choc est vestibulo-
lingual, en direction palatine, avec un point d'impact vestibulaire, l'apex
de la dent lactéale s'éloigne du germe situé en palatin; par contre, lorsque
le point d'impact intervient du côté palatin, et que la force est en direction
vestibulaire, la dent temporaire dans son mouvement peut léser
directement le germe sous-jacent.

149
BEN-BASSA T ( 24 ) considère que la majorité des perturbations coronaires
des dents permanentes survient après un traumatisme ayant eu lieu
pendant les premiers stades de développement ( depuis la formation du
tiers à la totalité de la couronne, correspondant approximativement à l'âge
de cinq ans ).
Il rejoint sur ce point les conclusions d' A ND REA SEN et RA VN ( 6 ).
Pour ANDREASEN ( 6 ), les lésions qui sont la source de défauts de
développement sont variables, mais il considère qu'elles sont d'autant plus
graves que les dents sont immatures: l'âge dentaire est en effet un facteur
qui joue un rôle fondamental dans la genèse de la lésion.
BEN-BASSAT nous enseigne également que l'impact de la racine temporaire
au moment du choc peut perturber le développement de la racine du germe
permanent par déviation ou déplacement de celle-ci, par les dommages
qu'il engendre sur la gaine épithéliale de HERTWIG.
Ces troubles dans le développement de la racine de l'incisive permanente,
et / ou sur l'environnement osseux sont les conséquences les moins
fréquentes lors d'un traumatisme précoce.
Ils sont décelés sur les dents lésées à différents stades du développement
( depuis la calcification initiale jusqu'à la formation des deux tiers de la
racine ). Là encore, le stade de développement du germe permanent au
moment du traumatisme n'est pas décisif pour les perturbations sur le
développement radiculaire: c'est l'amplitude et la direction du
traumatisme qui sont une fois de plus les facteurs déterminants. Cette
diversité des stades de développement des germes affectés suggèrent que
la vulnérabilité de la racine en développement n'est pas liée à son stade
d'évolution.

150
CAPRIOGLlO et coll. ( 44 ) classent les séquelles sur les germes des
dents permanentes en lésions de type:
- direct
- ou indirect.
1.1.2.1- Les séquelles directes
Ces séquelles sont dues, incontestablement au traumatisme et sont
les plus graves. Ce sont:
- la coloration blanchâtre ou jaune-brun de l'émail, plus
étendue, localisée sur la face vestibulaire ( Fig 13 : page 151 ) ;
- les dilacérations coronaires souvent dues à une intrusion
survenue vers l'âge de deux ans ( 126 ) ( Fig 14 : page 152 ) ;
- les formations odontoïdes à la suite d'intrusion ou d'une
expulsion survenue entre un et trois ans ( Fig 15 : page 153 ) ;
- des anomalies radiculaires variables telles que ~
* l' angulation latérale radiculaire, due à une expulsion de
la dent temporaire entre deux et sept ans ( Fig 16 : page 154 ) ;
* le dédoublement radiculaire, lésion rare, survenue à la
suite d'une intrusion vers l'âge de deux ans,
* l' angulation vestibulaire de la racine qui semble être la
conséquence d'une expulsion ou d'une intrusion entre deux et cinq ans.
Ces différentes anomalies radiculaires seraient liées à l'importance du
choc et à la longueur de la racine de la dent temporaire ( 152 ) et
favoriseraient sa rétention intraosseuse.

151
Figure 13 : DYSCHROMIE BLANCHE OU JAUNE-BRUN DE L'EMAIL
( selon 1. O. Andreasen ) ( 8 )
a- Situation initiale
b- Intrusion de l'incisive temporaire vers le follicule de la dent permanente, avec une
atteinte modérée de J'épithélium adamantoblastique de la dent permanente.
c- L'issue en est l'arrêt de la maturation de l'émail dans la zone correspondant à
l'épithélium affecté, d'où la discoloration blanche ou jaune-brun de l'émail.

152
Figure 14 : DILACERATION CORONAIRE ( selon J. O. Andreasen ) ( 8 )
a- Situation initiale
b et c- Déplacement non axial de la partie déjà formée de la dent, de l'épithélium
:ext(~rne ainsi que la limite cervicale de j'épithélium.

Figure 15: MALFORMATION DE TYPE ODONTOIDE ( selon J. O. Andreasen ) ( 8 ).
a- Situation initiale
b- Déplacement axial de l'incisive temporaire avec atteinte importante du germe
pennanent.
c- Malformation de type odontome.

154
b)
/
l"
l"
',l"
l'"
Figure 16 : ANGULATION RADICULAIRE LATERALE ( selon J. O. Andreascn ) ( 8).
a- Situation initiale
b- Perte prématurée de J'incisive temporaire
c- A cause peut-être de la fonnation d'un tissu cicatriciel le long du trajeu:l'éruption,
la dent en développement change sa position latéralement.

'55
1.1.2.2- Les séquelles indirectes
Ces séquelles résultent des pathologies développées plus ou moins
tardivement par la dent temporaire traumatisée et en particulier d'une
nécrose pulpaire au niveau périapical ( 80 ).
Ce sont:
- les hypoplasies circulaires de l'émail associées à une
coloration blanchâtre ou j aune foncé, principalement dues à des intrusions
survenues pendant la formation de la couronne ( Fig 17 : page 156 ) ;
-
- l'arrêt partiel ou total de l'édification radiculaire pouvant
être la conséquence d'une expulsion survenue entre cinq et sept ans ( Fig
18:page157);
- la séquestration du germe de la dent permanente: elle est
exceptionnelle et est due à une infection du follicule, conduisant à
l'éruption extrêmement précoce du germe non développé;
- l'éruption perturbée, qui se traduit par une éruption retardée
de la dent successionnelle et / ou une éruption ectopique le plus souvent
en position palatine ( 126 ).
Il en résulte de ces constatations que:
- les traumatismes des dents temporaires peuvent provoquer
des séquelles au niveau des dents permanentes,
- ces séquelles sont directement liées au traumatisme ou à des
problèmes d'inflammation pulpo-parodontale consécutifs au traumatisme.
Pour éviter de telles complications en denture permanente, le dépistage et
l'interception précoces des complications s'avèrent indispensables.

1:'6
a
Figure 17: DYSCHROMIE BLANCHE OU JAUNE-BRUN DE L.EMAIL AVEC
HYPOPLASIE HORIZONTALE DE L.EMAIL ( selon J. O. Andreasen ) ( 8 ).
a- Situation initiale
b- Léger déplacement axial de la partie déjà formée de la dent par rappol t au reste du
genne.
c- Alors que la fonnation de l'émail commence depuis la zone lésée en direction
apicale, aucune formation amélaire ne surviendra coronairement à la zone lésée. Ainsi, une
indentation horizontale apparaît entre l'émail formé et celui fonné après le traumatisme.

157
Figure 18 : ARRET PARTIEL DE LA FORMATION RADICULAIRE
( selon 1. O. Andreasen ) ( 8 ).
a- Situation avant le traumatisme
b- L'impact de l'incisive intrusée est transmis à la dent permanente entraînant
l'altération de la gaine épithéliale d'Hertwig.
c- Arrêt de la formation radiculaire.

158
1.2- COMPLICATIONS DES TRAUMATISMES DES
DENTS PERMANENTES
Une thérapeutique permettant une reconstitution ad intégrum est
appelée guérison. Si cette reconstitution n'est pas anatomiquement
complète, on parle alors de consolidation pouvant entraîner l'apparition de
séquelles. Ces dernières étant des troubles qui persistent après la fin d'une
maladie.
Les séquelles représentent ce que le praticien devra tenter d'éviter ou de
limiter par des traitements adaptés.
Les complications existant en denture permanente sont:
- des complications d'ordre pulpaire,
- des complications d'ordre parodontal.
1.2.1- LES COMPLICATIONS PULPAIRES
Ce sont:
- la nécrose pulpaire,
- la dégénérescence calcique,
- la résorption interne.
1.2.1.1- La nécrose pulpaire
Q- Signes cliniques
C'est la complication la plus fréquente des lésions pulpaires et
parodontales associées à un traumatisme.

159
Elle est due à la persistance de l'inflammation qui ne permet pas la
réversibilité des lésions initiales.
Sile traumatisme est de moyenne intensité, il peut y avoir hémorragie
intrapulpaire, inflammation et destruction cellulaire. Le tissu pulpaire peut
retrouver sa vitalité ou se nécroser.
Si le traumatisme est plus violent, le système vasculaire va être
sévèrement atteint et le tissu pulpaire va présenter une hémorragie et une
ischémie conduisant à sa nécrose.
En denture permanente, le développement des nécroses pulpaires peut être
accompagné de symptômes tels que des douleurs spontanées ou une
sensibilité lors de l'occlusion.
Cependant, dans la plupart des cas, le développement des nécroses
pulpaires est complètement asymptomatique
Le diagnostic doit être clinique et radiographique.
L'examen clinique révèle par comparaison avec l'incisive homologue:
- une différence de couleur ou simplement d'éclat,
- une légère douleur à la pression ou à la percussion axiale
( son mou ou mat ),
- une réponse négative ou douteuse aux tests de vitalité,
- des signes parodontaux de complication péri-apicale,
mobilité, inflammation vestibulaire, , collection, fistule etc.

160
A l'examen radiographique, par comparaison avec son homologue, nous
pouvons apprécier:
- au niveau des incisives immatures:
* l'asymétrie d'édification radiculaire,
* l'arrêt de l' odontogenèse,
* une lésion apicale,
* une résorption pathologique apicale, intra-canalaire ou
latéro-radiculaire;
- au niveau des incisives matures:
* la présence ou l'absence de lésion apicale,
* une résorption interne ou externe,
* l'oblitération de la lumière canalaire.
Ces signes cliniques et radiologiques, tout à fait classiques, mettent un
certain temps à s'installer et leur interprétation n'est pas toujours aisée.
La radiographie peut révéler une image radioclaire dans la région apicale
deux à trois semaines après le traumatisme, ou ne montrer aucun signe
d'altération du parodonte.
L'interprétation des résultats obtenus aux tests de vitalité pulpaire peut
induire en erreur.
Par définition, l'on s'accorde à penser que dans les trois heures après le
traumatisme, la pulpe présente un phénomène de sidération tel qu'elle est
incapable de répondre aux tests thermiques.
C'est la raison pour laquelle, aucun test de vitalité ne sera fait le jour du
traumatisme.

161
Selon ANDREA SEN ( 8 ), si la réponse aux tests de vitalité change de plus
en moins, la nécrose est probable.
Après le choc, les phénomènes de cicatrisation se mettent en jeu pour
tenter de réparer ou de régénérer. Ces tentatives ne sont pas toujours
couronnées de succès et mènent alors à des nécroses pulpaires partielles
ou totales et à des résorptions radiculaires.
Le diagnostic à court terme de l'évaluation de la cicatrisation pulpaire et
parodontale après un traumatisme est un des problèmes majeurs en
traumatologie dentaire.
Ces problèmes sont difficiles à gérer dans la période qui suif
immédiatement le choc où les procédures de cicatrisation se mettent en
place au sein de la pulpe et du parodonte. C'est à ce moment que les
complications peuvent être interceptées.
Il concentre ses études sur les causes du développement de la nécrose
pulpaire. L'auteur étudie 637 dents sur 10 ans dont les 156 nécrosées sont
reparties comme suit:
- la fréquence des nécroses pulpaires est faible lors des
contusions et des subluxations. Ces nécroses surviennent essentiellement
sur les dents matures.
- cette fréquence est beaucoup plus élevée lors des
extrusions;
- elle atteint son maximum dans les luxations latérales et
les intrusions.
De nombreux facteurs influencent le développement des nécroses
pulpaires notamment le type de luxation et le stade d'édification
radiculaire de la dent.

162
Les nécroses atteignent plus fréquemment les dents avec les racines
édi fiées, que celles ayant un foramen apical largement ouvert, où les
mouvements de l'apex lors du traumatisme, n'entraînent pas toujours la
rupture du paquet vasculaire passant dans ce foramen.
D'autre part, la revascularisation est plus facile quand le foramen est
ouvert ( 5 ).
Les fractures coronaires sans exposition pulpaire, ont en général un
pronostic favorable. Le pourcentage de nécrose varie de 1 à 13% et semble
-
être dépendant de l'étendue de la quantité de dentine exposée ( 5 ).
Pour les fractures coronaires avec exposition pulpaire, l'importance de la
douleur oblige le patient à consulter rapidement avant que la nécrose ne
surVIenne.
En ce qui concerne les fractures radiculaires, les chances de survie
pulpaire sont plus grandes que dans les cas de luxation sans fracture.
Dans ces cas, la pulpe traumatisée sera en partie revascularisée par le
ligament alvéolo-dentaire, ce qui est impossible dans les luxations
simples, où la revascularisation reste limitée à la région périapicale ( 5 ).
Un autre facteur important pourrait être la possibilité d'évacuation de
l'oedème pulpaire par le site de fracture, diminuant ainsi la pression sur
les cellules pulpaires. S'il Y a nécrose malgré tout, celle-ci ne concerne
que le fragment coronaire.

163
GROSSMAN ( 84 ), affirme qu'environ 75 à 80% des fractures radiculaires
n'aboutissent pas à une nécrose pulpaire. Cependant, ce pronostic est
moins favorable pour les fractures du 1/3 cervical et du tiers moyen. La
nécrose pourra être détectée environ trois mois après la fracture.
Son incidence augmente avec la sévérité de luxation du fragment apical et
le stade d' édi fication.
b- Traitement de la nécrose pulpaire
A la suite d'une nécrose pulpaire, la seule thérapeutiqüe adéquate au
niveau des incisives permanentes matures est le traitement radiculaire.
Pour les incisives immatures, le traitement de choix est
l'apexification afin de permettre la poursuite de l'édification radiculaire
suivie de la formation d'une barrière apicale.
De nombreuses études ont démontré l'efficacité de l 'hydroxyde de
calcium en cas de nécrose pulpaire des dents immatures.
Ainsi, depuis plus de cinquante ans, l 'hydroxyde de calcium est
recommandé comme matériau d'obturation canalaire et comme fond de
cavité des dents permanentes immatures.
Après la fermeture apicale, le traitement endodontique conventionnel sera
réalisé avec la gutta percha.
1.2.1.2- La dégénérescence calcique
a- Signes cliniques
La dégénérescence calcique est un dépôt anarchique de dentine dans
le tissu pulpaire et sur les parois.

164
Ce processus peut obstruer partiellement ou totalement le canal pulpaire
chez un sujet jeune. Cette réaction peut être déclenchée même à la suite
d'un traumatisme modéré.
QUand l'oblitération est partielle, la partie coronaire de la chambre
pulpaire se confond avec les autres structures de la dent, alors que la
partie apicale est encore distincte radiographiquement ( 91 ).
La dégénérescence calcique est souvent retrouvée dans les cas de dents
immatures ayant subi un traumatisme parodontal important ( luxation
latérale, intrusion ), dont la conséquence majeure est un dommage du
système neuro-vasculaire.
Cliniquement, la couronne dentaire se colore en j aune, les tests de
vitalité pulpaire sont de plus en plus faibles et deviennent négatifs.
Radiographiquement, le volume de la chambre pulpaire se réduit.
L'oblitération peut s'objectiver douze mois après le traumatisme.
ANDREASSEN ( 12 ) conclut qu'il existe deux facteurs déterminant dans les
calcifications pulpaires:
- le degré d'atteinte pulpaire: il est évident que plus la
pulpe a souffert du traumatisme, plus grande sera la probabilité d'observer
une oblitération pulpaire par hyperdentinogenèse réactionnelle;
- le stade d'édification radiculaire: la fréquence des
oblitérations pulpaires est plus importante dans les dents dont l'apex est
ouvert au moment du traumatisme.

165
Après une étude de cinq ans sur les dents permanentes immatures et
matures traumatisées, il affirme que la contention faisant appel à une
technique orthodontique ( collage de brackets et arc ligaturé) augmente la
fréquence des oblitérations pulpaires de façon significative.
En effet, sans ce type de contention les contraintes sont transmises par
l'arc aux dents supports de brackets, mais la plus grande partie de ces
contraintes concernera la dent luxée. C'est pour éviter des traumatismes
répétés sur une dent que la contention par technique orthodontique est à
proscrIre.
-
Il faut souligner qu'en cas de luxation, la fréquence des dégénérescences
est proportionnelle à la sévérité du traumatisme et qu'elle est rare en cas
de fractures coronaires.
Cette fréquence est augmentée en cas de fractures radiculaires ( 69% )
( 89 ).
En 1986, BIRCH et ROCK ( 29 ) déclarent une fréquence de 86%, celle-ci
augmentant quand la fracture est accompagnée d'une importante mobilité.
En effet, après une fracture radiculaire, la pulpe peut avoir subi des
dommages importants. Le seul moyen d'assurer la survie pulpaire est une
revascularisation de celle-ci.
Ce sont les revascularisations pulpaires qui conduisent aux oblitérations
par calcification.
Quand la pulpe a souffert par la fracture, l'union des deux morceaux se
fera plus souvent par interposition de tissu conjonctif.
C'est justement en présence de ce type de guérison qu'on rencontre les
oblitérations pulpaires par calcification.

166
La complication tardive des oblitérations pulpaires par calcification peut
être le développement de nécrose pulpaire avec apparition d'image
périapicale. Les lésions périapicales surviennent dans 1 à 16% des cas et
sont plus fréquentes dans les situations où cette dégénérescence calcique
survient rapidement dans les deux ans suivant le traumatisme ( J 25 ).
b- Traitement des dégénérescences calciques
Concernant la thérapeutique des dégénérescences calciques, les
opinions sont très diverses sur l'attitude à adopter. Faut-il procéder
systématiquement à un traitement canalaire à chaque fois que le canal
radiculaire se rétrécit?
~ En l'absence de pathologies périapicales, il existe seulement deux
raisons valables pour ce type de traitement ( 9 ) :
- la première raison est une réaction pulpaire
dégénérative évoluant vers l'inflammation ou la nécrose~
- la seconde est une évolution de la calcification pulpaire
telle que le canal ne pourra plus être accessible aux instrumènts
endodontiques. Le diagnostic différentiel est difficile et ne pourra être
possible qu'à l'aide de clichés radiographiques.
~ En présence de pathologies périapicales, CVEK en 1984 ( 59 ) a
procédé à une étude sur 54 incisives traumatisées, avec calcification
pulpaire et devant être extraites, car elles présentaient une image apicale.
Cet auteur a décidé d'entreprendre le traitement canalaire de ces dents.
Quatre ans après le traitement, 80% des dents étaient guéries.

167
Pour les dents dont le canal est obstrué par calci fication, A NDREASEN
déconseille le traitement canal aire systématique de ces dents. En effet, 13
à 16% de ces dents développeront une infection périapicale et le
traitement sera réussi dans 80% des cas.
Or, il est évident que d'autres facteurs peuvent être décisifs, dont la
possibilité de suivi du patient. Si le suivi n'est pas possible, l'extraction
, .
s Impose.
A chaque fois qu'il y a un doute sur ce sujet, il vaut mieux procéder au
traitement canalaire, beaucoup plus inoffensif que l'extraction d'une dent
permanente.
Pour NA VLIN-IFI ( 125 ), devant le faible pourcentage de ces lésions
périapicales consécutives aux dégénérescences calciques, le traitement
endodontique « préventif» n'est plus recommandé et si nécessaire, la
chirurgie endodontique est le traitement de choix.
1.2.1.3- La résorption interne (Fig. 19 : page 169 )
Q- Signes cliniques
Les traumatismes dentaires peuvent provoquer des résorptions
radiculaires internes.
Le facteur causal semble être une inflammation pulpaire chronique
irréversible.
Elle est retrouvée dans 20/0 ( 125 ) des cas après une luxation.
Cliniquement, la dent est asymptomatique, puis peut devenir douloureuse
après perforation radiculaire.

168
Les résorptions sont découvertes par les clichés radiographiques, quelques
semaines à quelques mois après le traumatisme, mettant en évidence une
zone radioclaire débordant largement la lumière pulpaire.
Lorsque cette résorption interne se développe à la périphérie de la pulpe
camérale, la résorption de la dentine coronaire permet, de distinguer à
travers l'émail, par transparence, une tâche rose correspondant au tissu
conjonctif vascularisé sous-jacent. Cette coloration rose de la couronne
dentaire est l'un des signes cliniques majeur de la résorption interne.
Cette zone de résorption est occupée par un tissu de granulation au sein
duquel les cellules inflammatoires (Pink Spot) et les odonto-blastes sont
nombreux ( 98 ).
b- Traitement de la résorption interne
Le traitement de la résorption interne est la pulpectomie et
l'obturation canalaire avec de la gutta percha.
Cependant, si la résorption interne a progressé et provoqué une
perforation de la racine, il faut instituer un traitement à l 'hydroxyde de
calcium, qui arrêtera le phénomène de résorption et permettra un dépôt de
tissu dur sur le site de la perforation.

169
Figure 19: ILLUSTRATION SCHEMATIQUE DE LA RESORPTION INTERNE DUE A
UNE INFLAMMATION PULPAIRE (selon Naulin··lfi ) ( 125 ).

170
1.2.2- LES COMPLICATIONS PARODONTALES
Les complications parodontales sont aussi de trois types:
- la résorption de surface,
- la résorption externe de type inflammatoire
- l'ankylose ou la résorption de remplacement.
1.2.2.1- La résorption de surface
a- Signes cliniques
Les déplacements dentaires provoquent des lésions du ligament
parodontal, dont les principales conséquences sont les résorptions
radiculaires.
Ces résorptions sont des résorptions lacunaires se situant sur la surface
radiculaire et limitées au cément ( Fig.20a : page 176 ). Elles sont non
évolutives, et sont dues à des lésions localisées au desmodonte et au
cément.
Elles sont observées dans tous les cas de traumatismes parodontaux.
Selon NA ULIN-IFI, ( 125 ) les résorptions radiculaires sont observées
dans:
- 5% des cas de subluxation,
- 7% des cas de contusion,
- 15% des cas d'extrusion,
- 30% des cas d'intrusion,
- 33% des cas de luxation latérale.

171
Elles sont observées dans les fractures radiculaires. En effet, elles
représentent:
- 28% des cas de guérison par interposition de tissu
calcifié;
- 61% des cas d'interposition de tissu conjonctif;
- 25% des cas de non guérison, c'est-à-dire par
interposition de tissu de granulation.
Cliniquement, la dent est asymptomatique, et les tests de vitalité pulpaire
sont positifs.
Radiographiquement, les résorptions de surface apparaissent comme de
petites excavations entourées par un ligament parodontal sain, situées
latéralement. Elles peuvent aussi être localisées à l'apex de la dent.
Leur découverte radiologique est fortuite.
b- Traitement de la résorption de surface
Il n'existe aucune indication thérapeutique. Elle s'arrête d'elle-
même.
1.2.2.2- La résorption externe inflammatoire
Q- Signes cliniques
La résorption externe est caractérisée histologiquement par des aires
lobulaires de résorption de dentine et de cément associées à des
modifications importantes du tissu parodontal environnant ( Fig.2Ü b :
page 176 ).

172
Elles sont progressives et seul un traitement approprié permet de stopper
leur évolution.
Ce type de résorption est fréquent dans les luxations, mais aussi dans les
cas d'extrusion, et même de réimplantation, où les manoeuvr~s de
repositionnement créent des dommages au niveau radiculaire entraînant
des zones de dénudation.
En outre, le déplacement dentaire conduit à une rupture des vaisseaux
sanguins et à une nécrose ischémique de la pulpe.
Une infection peut alors s'installer rapidement au niveau canalaire, et les
micro-organismes vont pouvoir atteindre les zones où les lacunes de
résorption externes se sont formées. Ces zones semblent être atteintes plus
facilement, car les bactéries arrivent alors sur les tubuli déjà endommagés
par la résorption.
Quand en plus, il y a eu luxation, le processus de résorption est initié par
le traumatisme mécanique, et provoque une suppression des
cémentoblastes et du précément voire du cément lui-même au niveau de la
surface radiculaire.
Le phénomène de résorption est ensuite entretenu par l'invasion
microbienne, qui produit une stimulation suffisante.
Si aucun traitement n'est entrepris, la racine sera détruite entièrement en
quelques mois.
Dans les cas de fractures radiculaires, les micro-organismes peuvent
atteindre la pulpe, créant une nécrose et une accumulation de tissu de
granulation entre les deux fragments.
Concernant les cas d'apposition de tissu conjonctif ou de tissu de
granulation entre les fragments, il y a un risque de résorption
inflammatoire progressive.

173
Les résorptions inflammatoires progressives sont rarement observées
et concernent ( l2ü ):
- 6% des cas d'extrusion;
- lO% des cas de luxation latérale,
- 33 à 38% des cas d'intrusion;
- 73 à 96% des cas d'expulsion ( toutes résorptions
progressives confondues, inflammatoires et de remplacement ).
b- Traitement de la résorption inflammatoire
La thérapeutique de choix est le traitement endodontique qui permet
de mettre fin à la résorption.
L'utilisation de l'hydroxyde de calcium à long terme s'avère être le
meilleur choix. Par son pH élevé ( 12,5 ), non seulement, il détruit les
bactéries, mais a une action sur les cellules de la résorption, en les
nécrosant ou au moins en neutralisant leurs agents acides, prévenant ainsi
la dissolution des composants minéraux de la racine.
Ainsi, l' hydroxyde de calcium prévient le phénomène de résorption et, a
tendance à favoriser la réparation.
Le traitement est arrêté après l'obtention d'un espace desmodontal continu
tout autour de la racine, sur les radiographies ( environ six à douze mois
de traitement ).
Une obturation définitive est alors réalisée.

174
1.2.2.3- L'ankylose ou la résorption de remplacement
(1- Signes cliniques
L'ankylose représente la fus ion entre la racine dentaire et l'os
alvéolaire par disparition de l'espace desmodontal.
Le phénomène n'est pas évolutif.
L'ankylose dento-alvéolaire se produit après la nécrose du ligament
desmodontal avec une formation d'os sur une zone radiculaire dénudée.
Elle fait généralement suite à une luxation, et plus particuliérement quand
il s'agit d'une expulsion où la dent a séjourné en dehors du milieu buccal
pendant une période relativement longue provoquant de ce fait, un
assèchement et la mort des cellules de la surface radiculaire.
Si moins de 2% ( 125 ) de la surface radiculaire est impliquée, l'ankylose
peut être réversible. Dans le cas contraire, les dents ankylosées sont
incorporées au sein de l'os alvéolaire, et prennent part au phénomène de
remodelage osseux correspondant à la résorption de remplacement.
L'ankylose est reconnue cliniquement par:
- une diminution de la mobilité dentaire,
- un son sec à la percussion,
- une infraclusion par non compensation des phénomènes
d'usure, si elle est installée depuis longtemps.
Sur les clichés radiographiques, l'ankylose peut être reconnue par
l'absence d'espace desmodontal.

175
D'après A NJJHE'ASEN, l'ankylose apparaît soit comme une minéralisation
complète du ligament alvéolo-dentaire, soit comme des trabéculations
osseuses reliant les couches osseuses formées sur la surface radiculaire à
celles formées sur la paroi alvéolaire ( Fig.20c : page 176 ).
La résorption de remplacement est évolutive. La dent est intégrée
dans le processus de remodelage osseux, résorbée graduellement, et
remplacée par du tissu osseux alvéolaire ( Fig. 21 : page 177 ).
Les cellules impliquées dans les phénomènes de résorption de
remplacement sont les ostéoblastes qui sont normalement observées dans
le remodelage osseux.
La vitesse de remplacement varie en fonction de di fférents facteurs et
notamment du métabolisme du patient.
Ces cas se rencontrent le plus souvent lors des réimplantations où le temps
extraalvéolaire a été très long. La racine, dans ce cas apparaît comme
lacunaire à la radiographie.
b- Traitement de l'ankylose ou de la résorption de
remplacement
Dans le cas où l'on observe une infraclusion progressive de la dent
ankylosée, l'extraction est indiquée.
Dans les autres cas, on conservera la dent dans l'intervalle et jusqu'au
traitement terminal, orthodontique ou / et prothétique.
A jour, il n'y a aucun traitement pour la résorption de
remplacement.

176
b)
c)
x
~11
8&'Q
rI
\\.
1
"-
:kY
~
.....
:
'0',',':'
..
~
Figure 20 : ILLUSTRATION SCHEMATIQUE DE DIFFERENTS TYPES DE
RESORPTION RADICULAIRE EXTERNE ( selon 1. O. Andreasen ) ( 7 ).
a- Résorption de surface
b- Résorption inflammatoire
c- Ankylose
\\.
,

ln
Figure 21 : ANKYLOSE OU RESORPTION DE REMPLACEMENT ( selon Naulin-Ifi )
( 125 )
La racine est intégrée dans u.n processus de remodelage osseux, résorbée
graduellement et remplacée par du tissu osseux alvéolaire.

178
IV.2- PREVENTION DES COMPLICATIONS DES
TRAUMATISMES
La prévention des complications des traumatismes passe
essentiellement par le traitement d'urgence, par la conservation de la
vitalité pulpaire, la contention, la guérison du ligament parodontal,
prévenant ainsi les nécroses pulpaires par leur interception.
L'inflammation pulpaire et parodontale trop importante ou
entretenue dans le temps sera la cause principale d'une nécrose pulpaire à
court ou long terme.
2.1- PREVENTION DES NECROSES PULPAIRES
La prévention de la nécrose pulpaire commence dès le traitement
d'urgence.
- Au plan pulpaire
Au moment du traumatisme, la dent est pulpée. Si elle peut le rester
totalement ou partiellement en fonction de la situation clinique, le
traitement de choix est la protection dentino-pulpaire, le coiffage ou la
pulpotomie.
- Au plan parodontal
La contention réduit la mobilité accidentelle de la dent pendant une durée
variable de 7 à 90 jours suivant l'importance du traumatisme, l'immaturité
ou la maturité de la dent, les circonstances cliniques et l'environnement.

179
La protection de la vitalité pulpaire et la contention bien conduite limitent
les risques de complications immédiates en contrôlant l'inflammation
pulpaire et parodontale qui évolue vers la réparation à partir du 7è jour et
la cicatrisation, au 3 Oè jour ( 72 ).
La guérison apparente est constatée vers le 90è jour.
La surveillance clinique et radiographique régulière par comparaison avec
les dents voisines et homologues non traumatisées, permet de
diagnostiquer toute évolution de la situation vers une nécrose pulpaire et
-
une anomalie de la formation radiculaire ou apicale des dents immatures
par exemple.
La nécrose pulpaire, si souvent asymptomatique et ignorée avant une
manifestation clinique tardive, est en fait, une pathologie fréquente qui
peut être interceptée avant que les complications n'aggravent le pronostic.
La connaissance parfaite de cette situation permet de sélectionner la
thérapeutique pulpaire la mieux adaptée, d'éviter les traitements néfastes à
l'édification radiculaire et apicale.
Il s'agit bien d'une véritable stratégie thérapeutique et prévêntive dont
aucun élément ne peut être négligé pour éviter les complications de
certaines incisives traumatisées qui subissent à l'âge adulte les séquelles
d'une nécrose pulpaire pendant leur période d'immaturité.

180
2.2- PREVENTION DES AUTRES COMPLICATIONS:
DEGENERESCENCE CALCIQUE, RESORPTION DE SURFACE,
RESORPTION INTERNE, R~~SORPTION INFLAMMATOIRE,
ANKYLOSE ET RESORPTION DE REMPLACEMENT
La prévention des autres complications telles que la résorption
interne, la calcification se fait par traitement radiculaire à l'aide
d'hydroxyde de calcium.
L'ankylose représente 41 % des complications des réimplantations.
Pour prévenir la nécrose totale ou partielle du ligament parodontal, en cas
de réimplantation non immédiate, il faut prévenir sa déshydratation: après
60 minutes de conservation au sec, peu de cellules du ligament parodontal
conservent leur vitalité.
Il est important que le pH et l'osmolarité du milieu de conservation soient
corrects.
Les pathologies pulpaires de la dent temporaire seront traitées
classiquement et feront l'objet d'une surveillance clinique et
radiographique régulière.
En effet, toute complication apicale, cliniquement silencieuse, pourra être
à l'origine d'une atteinte de la dent permanente, indirecte et souvent
retardée, variable en fonction du stade de formation de la dent permanente
comme nous l'avons vu précédemment.
Le suivi clinique et radiographique sera la démarche essentielle permettant
de diagnostiquer précocement toute complication pouvant compromettre la
formation et l'évolution normale de la dent permanente.

181
Nous pouvons dire simplement qu'il faut faire attention:
- au germe de l'incisive permanente lors du traumatisme
de l'incisive temporaire;
- à nos gestes d'urgence qui ne doivent pas compliquer ·Ia
situation par un second traumatisme qui aggraverait le pronostic;
- aussi aux complications de nos traitements comme aux
conséquences de l'absence de traitement.
Il faut surtout assurer un suivi clinique et radiographique strict pour
intercepter toutes complications.
1 :
.l
J

CHAPITRE V:
ASPECTMEDICO~
LE6ALDES
TRs:AMATlSMES

182
CHAPITRE V : ASPECT MEDICO-LEGAL DES
TRAUMATISMES ALVEOLO-DENT AIRES
L'urgence constituée par un traumatisme dentaire n'est pas
contestée, quels que soient la nationalité et le mode d'exercice du
praticien. Les séquelles à moyen ou long terme seront d'autant moins
importantes que les thérapeutiques auront été mises en oeuvre
précocement et dans les meilleures conditions.
Cependant, la prévision des conséquences des traumatismes-sur
l'organisation des arcades, l'aspect esthétique, les capacités fonctionnelles
des dents traumatisées et de leurs voisines et antagonistes, doivent faire
l'objet d'une analyse précise par le clinicien.
A la suite d'un traumatisme alvéolo-dentaire ou maxillo-facial, des
certificats médicaux sont rédigés par le praticien traitant à l'attention du
patient.
Ces certificats médicaux seront le support essentiel de l'évaluation des
préjudices au moment de l'expertise. Ils interviendront dans _des cadres
très divers comme les accidents de la voie publique et à l'école.
Les certificats médicaux sont de quatre types:
- le certificat initial,
- le certificat d'aggravation,
- le certificat de guérison,
- et le certificat de consolidation.

'n~
!i'lJ
V.l- LE CERTIFiCÂT INiTIAL
Ii s'agit d'un document médico-légal ( malheureusement trop
négligé )( voir l'exemple en annexes ).
I! est la preuve des lésions observées par le praticien. Il comprend les faits
d'observation médicale, sans interprétation, mais avec mention de
l'incapacité temporaire et la prévision éventuelle d'une capacité
permanente.
Il émet des réserves quant à 1'avenir de la denture. C'est une pièce
maîtresse dans le dossier des compagnies d'assurances et il devient
fondamentale, lorsqu'il s'agit d'expertise.
V.î-LE CERTIFICAT D'AGGRAVATION
Il peut être rédigé en cours de traitement en cas d'aggravation des
conséquences du traumatisme.
V.3- LE CERTIFICAT DE GlTERISON
Le certificat de guérison est délivré lorsque l'état de santé est revenu
à l'état antérieur en l'absence de tout retentissement fonctionnel ou
esthétique.
V.4- LE CERTIFICAT DE CONSOLIDATION
Le certificat de consolidation ou certificat final descriptif est rédigé
quand les lésions fixées ne peuvent plus être améliorées par les
thérapeutiques habituelles.

i84
Certificat de référence sur i'évaiuation des séqueiies, ii est
particulièrement important chez l'enfant de ne pas le rédiger avant la fin
de la croissance et l'établissement de la denture stable.
Dans certains cas, devant une rechute à la suite d'une guérison ou
d'une consoiidation apparente, un « certi ficat de rechute» décrira les faits
diniques et sera suivi d'un nouveau certificat de guérison ou de
consolidation dès que celle-ci sera constaté. Il n'est pas rare d'observer les
compiications esthétiques et fonctionnelles des traumatismes des incisives
chez l'enfant.
La description des aspects médico-légaux des traumatismes des
dents antérieures chez l'enfant est complétée par l'estimation des
séquelles.
En dehors de toute activité d'expertise, le praticien traitant devra:
- rédiger les certificats qui fixeront 1'historique des
lésions vis-à-vis des assurances, des autorités judiciaires et des
organismes de sécurité sociale;
- établir les devis et notes d 'honoraires concernant les
soins dispensés ou prévus;
- mettre en oeuvre les thérapeutiques complémentaires,
prothèses de transition, orthopédie dento-faciale, etc.;
- prévoir l'évolution des lésions et les solutions à long
terme;
- conseiller les parents et leur intermédiaire auprès des
administrations. Le praticien traitant pourra être aussi l'artisan d'une
solution amiable d'indemnisation par les compagnies d'assurances.

,o.
10j
Dans ies autres cas, ii sera, pour ie praticien expert, ie détenteur du «
dossier» et ie consuitant ie mieux informé des faits, des traitements et du
pronostic ie pius vraisembiabie.

CHAPITRE E1 ,,"
PRESENfTATION
DES CAS CUNIQUES

186
CHAPITRE VI : PRESENTATION DES CAS
CLINIQUES
Les cas cliniques que nous présentons dans ce travail ont été
répertoriés dans le service de Pédodontie-Prévention-Epidémiologie dirigé
par le Professeur BAKA YOKO-L y Ramata.
D'autres départements ont été sollicités au cours de ce travail. fi s'agit:
- de la section de Prothèse Maxillo-Faciale..du
département de Prothèse Clinique et Occlusodontie dirigé par le
Professeur TOURE Seydou Ahmed;
- du service d'Orthopédie-Dento-Faciale dirigé par le
Professeur ROUX Huguette.
Une fiche de traumatologie a été établie pour chaque patient ( voir
Annexes ).

187
VI.l- CAS CLINIQUE N° 1
Nous avons reçu en consultation, un jeune patient âgé de 4 ans 5
mOIs.
Le motif de la consultation est la mobilité de la 51, suite à une chute
à domicile.
L'interrogatoire révèle que l'enfant est à sa deuxième chute. Après
la première chute, la 51 était très mobile. Deux à trois mois après cette
chute, la couleur de la dent a commencé à changer et progressivement, la
-
dent a pris une teinte brun-jaune. La nécrose s'étant installé, le traitement
radiculaire a été réalisé s ur la 5 1.
Après obturation canalaire, la mobilité de la dent a diminué, jusqu'à
disparaître complètement.
L'enfant vient consulter cette fois-ci parce que la mobilité de la dent est
réapparue après la seconde chute.
A l'examen radiographique, nous découvrons de façon fortuite une
résorption radiculaire précoce et complète qui s'est installée au niveau de
la 51.
La dyschromie et cette résorption radiculaire constituent des cas de
complications des traumatismes des dents temporaires.
Le traitement envisagé est l'abstention et la surveillance de la
mobilité. Un mois plus tard, nous constatons une diminution de la
mobilité. Si la dent fait sa chute, une prothèse servant de mainteneur
d'espace sera entreprise.

188
PHOTO N° 1 : Radiographie rétroalvêolaire montrant la résorption radiculaire
pathologique suite au traumatisme.
PH 01'0 N° 2 : Cette photo montre la coloration.i aune-brun de la 5 1.

189
VI.2- CAS CLINIQUE N° 2
Nous avons reçu à notre consultation du 23 Mars 1996 l'enfant T.S.
âgé de 7 ans 1/2.
L'interrogatoire montre que l'en fant est venu consulter à la suite
d'une chute sur un rocher dans la cour de récréation pendant qu'il jouait
au loup avec ses amis le 21 Mars 1996.
L'enfant n'a aucun antécédent traumatique, et aucune pathologie au
plan général.
Au niveau de l'examen exobuccal, il n 'y a aucune lésion faciale.
L'examen endobuccal a révélé:
- une hygiène moyenne,
- une proalvéolie supérieure associée à une béance
antérieure liée à la succion du pouce,
- une perte de substance au niveau de la 21.
Le cliché radiographique de profil confirme le diagnostic de la
proalvéolie supérieure.
La radiographie panoramique met en évidence la béance antérieure et le
stade d'immaturité de la dent traumatisée à savoir la 21 ( début
d'édification apicale ).
A la suite du choc, la couleur de la dent traumatisée est restée
normale.

190
Les tests de vitalité se relèvent négatifs avec cependant une sensibilité au
froid. Il n 'y a ni mobilité, ni lésion apicale sauf la présence de fêlures sur
l' incisi ve permanente adj acente c'est-à-dire la 1 1.
Après confrontation des examens clinique et radiographique, le
diagnostic qui en ressort est le suivant:
- une contusion de la 21,
- une fracture coronaire simple intéressant l'émail et la
dentine sur la 21 selon la classification d'ANDREASEN,
- des fêlures sur la Il.
Le traitement immédiat entrepris a été la protection dentino-pulpaire
de la 21 à l 'hydroxyde de calcium type Dycal, suivie de la reconstitution
coronaire au ciment verre ionomère car la dent est immature.
Comme le dit FDRTlER, à chaque traumatisme, il y a 100% de contusion,
nous avons prescrit une antibiothérapie au patient.
Pendant trois mois, des contrôles de la vitalité pulpaire sont entrepris
chaque semaine.
La reconstitution coronaire définitive au composite photopmymérisant a
été réalisée après les trois mois.
Cinq séances de fluoration de 15 minutes chacune ont été faites sur la Il.
Le pronostic de la 21 et de la Il est très bon.
Nous avons ensuite adressé l'enfant T. S au service d'Orthopédie Dento-
Faciale( O.D.F). où il suit un traitement de la proalvéolie et de la béance
antérieure.

191
PROTO N° 1 : Oee! usion de pro fil montrant la fracture de l'émail et de la den tille
de la 21 avec [a proalvéolie supérieure chez un patient âgé de
7ansll2.
PHOTO N° 2 : Moulage en occlusion de profil gauche confmnant la proalvéolie
superieure.

192
PHOTO N° J ; Occlusion de face mettant en évidence la béance antérieure et la
perte de substance de la 2 [.
PHOTO N° 4; Moulage de face montrant [a perte de substance de la 21.

193
PHOTO N° 5 : Radiographie de profil objectivant la proalvéolie et la
béance antérieure.
PHOTO N° 6: Radiographie panoramique met1ant en évidence l'immaturité des
dents traumatiséees (1 1 et 21 ).

194
PHOTO N° 7 : Radiographie rétroalvéolaire de 1311 confirmant son
immaturité.
PHOTO N° 8 : Perte de substance de la 21 et fêlure de la 1].

195
PHOTO N° 9 : Reconstitution au composite après protection denüIlo-pulpaire :
bouche ouverte
})I·IOTO N° JO: Reconstitution au composite, en occlusion.

196
VI.3- CAS CLINIQUE N° 3
L'enfant T. B., âgé de 8 ans 2 mois s'est présenté à la consultation
au Service de Pédodontie-Prévention-Epidémiologie du Centre de
Consultations et de Traitements Odonto-Stomatologiques le 25 Février
1995 à la suite d'une chute.
L'interrogatoire révèle que l'enfant s'est cogné sur les bords de la
piscine pendant la plongée.
L'examel1 médical a montré que l'enfant, après la chute, a eu des
céphalées, mais pas de vomissement, pas de trouble de la vue, ni de
saignen:tent du nez. Les antécédents médicaux ne révèlent rien de
particulier.
L ',examen exobuccal ne montre aucune lésion traumatique de la
face.
Al' examen endobuccal, nous notons:
- une hygiène moyenne avec présence de plaque,
- une absence de lésions muqueuses traumatiques,
- une occlusion normale,
- une perte de substances dentaires au niveau de la 21
mais sans déplacement dentaire.
Le cliché panoramique ne montre aucune fracture radiculaire, ni
osseuse, aucune oblitération ni résorption radiculaire. Il montre également
une immaturité de la 21.

197
Le diagnostic d'une proal véolie supérieure est con firmée par la
radiographie de profil et le cliché rétroalvéolaire met en évidence le stade
d'immaturité de la dent traumatisée ( stade: 2/3 de l' édi fication apicale ).
A l'examen dentaire, nous notons:
- une couleur normale de la 41 avec la présence de
fêlures,
- une couleur normale de la 21,
- une absence de mobilité,
- une douleur à la percussion axiale,
- une sensibilité au froid.
Le diagnostic découlant des examens clinique et radiographique est
le suivant:
- des fêlures sur la 41,
- une fracture coronaire simple intéressant l'émail et la
dentine,
- avec en plus une contusion.
Le traitement a consisté en des applications hebdomadaires de gel
fluoré. La restauration au composite n'a .pas été réalisé car, la fracture
étant importante et le composite n'aurait pas tenu.
Après donc la fermeture apicale, le traitement endodontique a été réalisé.
La reconstitution coronaire exigeant un ancrage radiculaire, une prothèse
fixée provisoire a été mise en place et ce, jusqu'à l'âge adulte la prothèse
fixée définitive sera réalisée.
Des séances de fluoration sont réalisées sur la 41.
L'enfant est' suivi parallèlement dans le service d'Orthopédie Dento-
Faciale pour le traitement de la proalvéolie supérieure.

198
Cet enfant a été revu le 22 Mai 1996, à l'âge de 9 ans 5 mois à la
suite d'un autre choc. 11 y a donc eu récidive de traumatisme.
L'interrogatoire révèle que l'enfant a fait une chute en s'amusant.
L'examen exobuccal révèle la présence de plaies localisées sur la
face externe de la lèvre supérieure et de la lèvre intërieure.
L'ouverture buccale est 1imitée mais pas déviée.
Al' examen endobuccal :
- l' hygiène est bonne,
- il n'y a ni lésions traumatiques, ni lésions alvéolaires,
- l'occlusion est normale,
- une perte de substances assez importante de la dent qui
présentait une fêlure à la suite du premier choc, c' est-à-dire.la 41, et aussi
de la Il a,u niveau de l'angle mésial,
- la Il et la 42 présentent des fêlures.
Le cliché rétro-alvéolaire met en évidence la maturité de la dent
traumatisée : 41.
La couleur de ces dents est normale et la 41 présente une sensibilité
au froid.
Le diagnostic posé est le suivant:
- des fêlures sur la Il et la 42,
- une fracture de l'émail et de la dentine sur la 41
toujours associée à la contusion,
- une fracture de l'angle mésial de l'émail au niveau de
la Il.
Le traitement effectué est:

199
- la protection dentino-pulpaire avec de l' hydroxyde de
calcium type Dycal au niveau de la 41 suivie de la reconstitution coronaire
au composite,
- des séances de fluoration au niveau de la Il et de la 42
- une surveillance de la vitalité pulpaire de la Il et de la
42.

200
PHOTO N° 1 : Moulage en occlusion, profil gauche montrant la proalvéolie
supérieure et la fracture de la 21 chez un patient âgé de 8 ans 2
mOlS.
PHOTO N° 2 : Moulage en occlusion de face: fracture coronaire sünple
concernant l'émail et la dentine.

201
PHOTO N° J: Téléradiographie de profïl : mise en évidence d'une bi-proalvéolie.
PHOTO N° 4 : Radiographie panoramique: les dents traumatisées sont
Immatures.

202
PHOTO N° 5- Après traitement canaJaire, taille d~ la 21 pour la prothèse
provisOlre Cette photo montre également la fracture coronaire de la
41 et celle de l'angle més ial de la 11.
PHOTO N° 6 ' Scel1emenl de la provisoire.

203
PHOTO N° 7 : Cicatrisation des plaies au niveau de la lèvre inférieure après
récidive de traumatisme.
PHOTO N° 8 : Fracture coronaire sim ple de l' érn ail et de la dentine de la 41 et
fracture de l'émail de l'angle mésial de la Il après récidive.

204
PHOTO N° 9: Reconstitution au composite de la 41 après protection dentino-
pulpaire au dycal et scellement de ta prothèse provisoire sur la 21.
PHOTO N° 10: Occlusion après reconstitution coronaire de la 41 et de la 2 !.

205
VI.4- CAS CLINIQUE N° 4
A. A. C., 8 ans 9 mois, est venue avec sa mère, consulter le 27 mars 1996
afin de repositionner ses dents car elle les trouvaient déplacées depuis
l'accident.
L'interrogatoire a révélé qu'elle a été victime d'un accident de la
voie publique le 19 Février 1996. Elle vient consulter tardivement,
pratiquement un mois après le traumatisme.
L'examen médical a révélé l'apparition de maux de tête à la suite de
l'accident. L'enfant ne présente rien de particulier au niveau général.
Après l'accident, il lui a été prescrit des antibiotiques, un bain de bouche
à base de chlorhexidine et une pommade anti-infectieuse.
L'examen exobuccal révèle des cicatrices au niveau du menton, de
la lèvre supérieure et de la lèvre inférieure, conséquences des plaies
provoquées par l'accident de la voie publique.
AI' examen endobuccal, nous avons observé:
- une mauvaise hygiène bucco-dentaire,
- une perte de substances dentaires au niveau de la 21,
- des déplacements dentaires au niveau de la 22, 21, Il
et de la 12.
La radiographie panoramique montre que les dents traumatisées sont
immatures et déplacées vestibulairement.

206
L'examen dentaire montre:
- au niveau de la Il;
* une couleur normale,
* une intrusion associée à une luxation latérale dans le
sens vestibulaire,
* pas de mobil ité,
- une douleur à la percussion axiale qui a disparu par la
suite.
- au niveau de la 12;
* une couleur normale,
* une luxation latérale par déplacement vestibulaire de
30101.
- au niveau de la 21;
* une couleur tendant au gris,
* une luxation latérale par déplacement palatin de 4,50101
enVIron,
* une intrusion,
* une fracture coronaire intéressant l'émail,
* les percussions axiale et horizontale douloureuses avec
un son sourd,
* une sensibilité positive au chaud.
- au niveau de la 22;
* une couleur normale,
* un déplacement vestibulaire de 3,50101 environ.

207
Le diagnostic qui ressort de la con frontation des examens clinique et
radiographique est le suivant:
- une fracture coronaire simple intéressant l'émail au
niveau de la 21,
- des luxations latérales des 12, 1l, 21 et 22,
-une intrusion de la Il et de la 21.
Les dents traumatisées étant immatures, elles devraient en principe
faire leur rééruption spontanée dans le mois suivant le choc. Cependant,
ceci n'a pas été le cas. L'absence de rééruption de la Il et de la 21 est due
au fait qu'elles ont subi un déplacement vestibulaire et sont restées
bloquées dans cette position.
La patiente s'est absentée pendant environ 2 mois; à son retour, nous
avons refait les tests de vitalité pulpaire et la 21 présentait toujours une
sensibilité aux percussions axiale et horizontale avec un son sourd.
La 21 a subi un traitement radiculaire suivi d'une obturation à
l'hydroxyde de calcium afin de permettre la formation d'une barrière
apicale.
Le traitement canal aire définitif sera entrepris après fermetüre apicale.
Nous avons décidé, en l'absence de rééruption spontanée, d'adresser
l'enfant en orthodontie dans le but de réaliser une traction orthodontique
suivie en même temps du repositionnement des autres dents traumatisées
sur l'arcade.

208
PHOTO N° 1 : Mise en évidence chez une patiente âgée de 8 ans 9 mois des
différents traumatismes du bloc incisif supérieur :
- intrusion et luxation vestibulaire de la 11,
- luxation vestibulaire de la 12,
- intrusion et luxation palatine de la 21 associées à une
fracture coronaire.
PH OTO N° 2 : En occlus ion, nous remarquons l' exis tence de la proalvéolie
supérieure.

209
PHOTO N° 3 : Téléradiographie de profil confirmant la proalvéolie supérieure.
PHOTO N° 4 : Radiographie panoramique; les dents traumatisées sont
immatures.

210
PHOTO N°S: Moulage en occlusion de face montrant les déplacements dentaires.
PHOTO N° 6 : Moulage en occlusion de profil gauche mel1ant en évidence la
proalvéolie supérieure.

211
PHOTO N° 7 : Occlusion de face: déplacements dentaires et perte de substances
de la 21.
PHOTO N° 8 : Reconstitution coronaire au composite apTeS traitement
radiculaire.

212
VI.S- CAS CLINIQUE N° 5
Le service de Prothèse Maxillo-Faciale (PMF)dirigé par le
Professeur TOURE Seydou A. a reçu en consultation le 18 Juin 1996, la
petite G. O. J. âgée de 7 ans.
Al' interrogatoire, l'enfant nous a affirmé avoir été victime d'un
accident de la route le 14 Juin 1996. Elle dit qu'elle a été percutée par un
véhicule pendant qu'elle traversait la route.
L'enfant est transporté au CHU de Treichville où une ordonnance
d'antibiotiques et d' anti-inflammatoires lui a été remise. Elle a ensuite été
orientée vers le Service de Prothèse Maxillo-Faciale.
L'examen médical a montré que l'enfant est asthmatique.
Al' examen exobuccal, nous notons:
- des plaies de la face localisées aux lèvres supérieure et
inférieure,
- une douleur à la palpation des rebords osseux du
maxillaire,
- l'ouverture buccale est limitée mais pas déviée.
Nous observons à l'examen endobuccal :
- une hygiène moyenne,
- un hématome assez important situé à la face palatine de
la Il avec débordement d'un fragment osseux,
- des lésions alvéolaires localisées au secteur antéro-
supérieur, concernant les incisives centrale et latérale supérieures. Ces
lésions sont caractérisées par une rupture de la continuité de l'arcade,

213
- un déplacement dentaire de la 12 avec une occlusion
inversée,
- l'absence de la Il avec un alvéole béant,
- une perte de substance coronaire au niveau de la 32.
L'examen radiographique panoramique et rétroalvéolaire montre:
- l'immaturité des dents traumatisées,
- la présence de fractures osseuses au niveau de la Il et
de la 12,
-
- l'absence du germe de la Il avec un alvéole dépourvu
de la dent.
Al' examen dentaire :
- au niveau de la 12 :
* une couleur normale,
* une intrusion,
* une luxation palatine avec un articulé inversé,
* une mobilité axiale de type 3,
* une douleur à la percussion horizontale, suivi d'un son
sourd;
- au niveau du secteur de la Il :
* l'expulsion de la Il car la dent est absente sur l'arcade
et que la radio a révélé l'absence du germe;
- au niveau de la 31,32,41,42 :
* une couleur normale,
* une mobilité de type 2.
Le diagnostic qui en découle est le suivant:
- une fracture alvéolaire intéressant la Il et la 12,

214
- une expulsion de la 1l,
-un hématome palato-antérieur avec des séquestres
osseux,
- une intrusion de la 12 associée à une luxation palatine
provoquant ainsi un articulé inversé, avec une mobilité de type 3,
- une fracture coronaire simple intéressant l'émail et la
dentine au niveau de la 32,
- et une mobilité de type 2 de la 31, 32, 41, 42.
-
Le traitement immédiat réalisé dans le service de Prothèse Clinique
et d'Occlusodontie section Maxillo-Faciale a consisté en :
- la pose d'un arc monomaxillaire supérieur avec des
ligatures péri-dentaires pour la contention afin de réduire la fracture
alvéolaire et repositionner tout en immobilisant la 12. La contention a
concerné le secteur de la 53 à la 63. Il s'agit d'une contention rigide d'une
durée de 21 jours;
- la pose d'un arc monomaxillaire inférieur avec toujours
des ligatures péri-dentaires intéressant le secteur de la 71 à la 81 dans le
but de permettre l'immobilisation des 4 dents inférieures.
Trois jours plus tard, l'on a procédé à la réduction de la fracture
osseuse par traction de la 12 et la mobilité des dents inférieures contrôlée.
Sept jours après la traction, le contrôle montre une amélioration de
la fracture concernant la réduction osseuse alvéolaire. Il y a presque
continuité de l'arcade alvéolaire.
Mais la 12 est toujours mobile. L'arc est maintenu en place. Il a été
procédé à l'ablation des séquestres osseux, suivie de la suture.
Après dépose de l'arc mandibulaire, le contrôle révèle une diminution de
la mobilité des 31, 32, 41, 42.

215
Un contrôle radiographique est fait dix sept jours après la pose de
l'arc supérieur. Le cliché occlusal montre un début de consolidation de la
fracture osseuse.
Les fils de suture sont retirés.
Nous avons aussi constaté la correction de l'articulé inversé. La 12
recouvre correctement la dent inférieure. L'arc maxillaire est déposé un
mois après la pose. La consolidation osseuse est réussie et l'occlusion
retrouvée.

216
PHOTO N° l ' Mise en évidence des plaies post-traumatiques au niveau des lèvres
superieure et inférieure chez. une patiente âgée de 7 ,ms,
PHOTO N° 2 : Moulage du maxillaire montrant l'hématome post-
traumatique au palais.

217
PHOTO N° 3: Moulage en occlusion de face montrant l'articulé inversé de 18 12
et absence de la 11 après le traumatisme.
PI-lOTO N° 4 : Moulage de profï/ droit conlïnnaJJl J'ar1icul~ inversé au niveau de
la 12.

218
PHOTO N° 5: Radiographie panoramique mettant en evidence l'alvéole vide de la
11 qui iJ été expulsee.
PHOTO N° 6 : Pose des arcs maxillaire ct manuibulajr~. Celle photo montre en
plus rhëmatome au palais dans la région de la J \\.

219
PHOTO N° 7: EvolutlOn du traitement: d~bLlt de correction de l'articule inversé.
PH 0 ro N° 8 : Ablation des séq ues tres osseux au niveau de l' hé matome pa! acin
post-traumatique.

220
PHOTO N° 9 : Sutures après ablation des séquestres osseux.
PHOTO N° 10 : Contrôle radiographique. Le cliché occlusal montre un début de
consolidation osseuse.

221
PHOTO N° JJ : Dépose des fils de suture. Cicatrisation des muqueuses.
Correction de l'articulé inversé, réduction de la mobilité de la
12 et dépose de l'arc mandibulaire.
PHOTO 12' Dépose de J'arc maxillaire.
Rétablissement de l'articulé.

222
VI.6- COMMENTAIRE
La plupart des cas cliniques colligés concernent surtout les dents
permanentes immatures.
Cette étude confirme les différentes formes cliniques des traumatismes
rencontrés, les causes, ainsi que les facteurs favorisants de ces
traumatismes.
En effet, l'étude des différents cas cliniques montre que ces traumatismes
sont occasionnés par des accidents à domicile, de chutes dans la cour de
récréation, et à la suite d'accident de la voie publique.
Les facteurs favorisants mis en évidence sont surtout les proalvéolies
supérieures qui dominent dans 2/3 des cas, avec une béance antérieure
associée à une succion du pouce et la maturité alvéolo-dentaire.
L'âge moyen des cas étudiés est compris dans la tranche d'âge rencontrée
dans la littérature c'est-à-dire entre 7 et 10 ans.
La dent la plus touchée est l'incisive centrale supérieure, suivie de
l'incisive latérale supérieure et des incisives inférieures.
Les traumatismes rencontrés sont:
- les luxations latérales, palatines et vestibulaires,
- l'intrusion,
- l'expulsion,
- les fractures coronaires de l'émail et de la dentine dans
tous les cas de traumatismes présentés,
- une fracture alvéolaire.
Les principes de traitement appliqués sont:
- la protection dentino-pulpaire,
- le traitement radiculaire avec obturation à l'hydroxyde
de calcium,

223
- le traitement radiculaire avec obturation définitive à
l'aide de gutta,
- la contention.
Il n 'y a pas eu de réimplantation car la dent expulsée n'a pas été retrouvée
après l'accident.
A la suite de cette étude, nous pouvons dire que les conclusions sont
en rapport avec celles de la littérature. Ce sont:
- l'âge moyen entre 7 et Il ans,
- la proalvéolie supérieur, facteur favorisant,
- le bloc incisif supérieur, le plus concerné
particulièrement l'incisive centrale supérieure,
- l'immaturité parodontale,
- les fractures coronaires sont très fréquentes au niveau
des tissus durs de la dent,
- les principes de traitement appliqués ont permis la
consolidation et la guérison des différents traumatismes.

CONCLUSION

224
CONCLUSION
L'étude des traumatismes revêt une multitude d'aspects, tant
par leurs thérapies que par leurs répercussions sur les dents.
Face à de telles situations, l'attitude du praticien est guidée par la
nécessité de traiter, de prévenir et surtout de ne pas créer de traumatisme
supplémentaire.
L'issue d'un traumatisme sur dent temporaire ne se li~ite pas à cet
organe présent pour un temps limité dans la cavité buccale. En effet, il
peut avoir des répercussions à long terme de sorte que soit assombri, dès
le plus jeune âge, l'avenir dentaire d'un enfant par l'implication du germe
de la dent permanente.
De plus, des séquelles peuvent survenir du fait de l'acte thérapeutique,
susceptibles de se produire sur le germe permanent par des soins
inadaptés, inachevés ou par absence de suivi.
Le praticien devra mener avec soin, l'observation clinique et
radiographique, afin de :
- mieux cerner l'envergure du traumatisme,
- poser un diagnostic précis,
- adopter une thérapie à la dent, sans oublier la surveillance
clinique et radiographique de cette dent,
- adapter le traitement à la situation socio-économique des
parents, à la maturité de l'enfant et à la coopération des parents.
Il s'avère nécessaire d'intervenir le plus rapidement possible
afin d'éviter la survenue des complications.

225
En effet, il faut traiter les différentes formes cliniques des traumatismes
selon le stade d'évolution de la dent traumatisée.
- Au niveau de l'incisive temporaire, le traitement devra
tenir compte du germe sous-jacent pour ne pas occasionner des séquelles
en plus de celles dues au traumatisme.
Il ne faut pas oublier que la thérapeutique varie en fonction du stade
physiologique de la dent temporaire et qu'en plus cette dernière tient lieu
de mainteneur d'espace jusqu'à l'éruption de l'incisive permanente la
-
remplaçant. Les séquelles sur les germes des dents permanentes doivent
être limitées le plus possible.
- En denture permanente immature, la thérapeutique
devra tenir aussi compte du stade physiologique de cette dent.
En effet, l'apex étant ouvert, il faut tout faire pour conserver la vitalité
pulpaire dans le but de permettre la poursuite de l'édification radiculaire
et apicale la plus physiologique possible, évitant ainsi de figer le
développement de la dent permanente immature.
Au cas où la pulpe serait nécrosée, la technique d' apexificatîon à
l'hydroxyde de calcium est la mieux indiquée pour permettre la formation
d'une barrière apicale.
- En denture permanente mature, le traitement consiste à
conserver l'incisive sur l'arcade.
Dans le cas contraire son remplacement par une prothèse est le traitement
idéal afin de parer à l'esthétique.

226
L'accent doit également être mis sur la prévention des traumatismes
et de leurs complications.
A cet effet, en Côte d'Ivoire, la prévention des traumatismes et de leurs
complications doit être développée. Le port des protège-dents s'avère
nécessaire étant donné que les proalvéol ies supérieures sont très
fréquemment rencontrées dans chez le type négro-Africain.
Il faut sensibiliser enfants et parents sur l' im portance des traitements,
l'avenir des dents traumatisées et les séquelles susceptibles de se produire.
-
Il va falloir que les patients viennent consulter immédiatement afin que
certaines thérapeutiques puissent être instaurées, évitant ainsi les
complications. L'attention des parents doit aussi être attirée sur le port des
protège-dents limitant ainsi les risques de survenue des traumatismes.
Il ne faut pas négliger les traumatismes alvéolo-dentaires, car les cas
cliniques colligés montrent que toutes les formes cliniques des
traumatismes peuvent se rencontrer et qu'ils peuvent être correctement
traités en Côte d'Ivoire.
Le praticien ne devra pas négliger la relation et le.dialogue avec les
parents et l'enfant, nécessaire pour la qualité du suivi et de la prévention.
Le rôle du Chirurgien-Dentiste est de motiver les parents et ce, d'autant
plus que 80% des jeunes patients ayant subi un traumatisme en denture
temporaire sont victimes en denture permanente de traumatismes.
Cette constatation permet de souligner l'importance de la prévention en
traumatologie pédodontique.

BIBU06RSAPHIE

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TABlIEDE;S
MAT/ENES

TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
]
CHAPITRE i : LES RAPPELS
4
1.1- LES RAPPELS ANATOMIQUES
4
1.1- L'ODONTE
4
1.1.1- LES CARACTERES COMMUNS
4
1.1.2- LES PARTICULARITES DE LA DENT TENiPORAIRE
5
1.1.2.1- La couronne des dents temporaires
5
1.1.2.2- La cavité pulpaire
6
1.1.2.3- Les racines
6
1.2- LE PARODONTE
8
1.2.1- LES CARACTERES COMMUNS
8
1.2.2- LES PARTICULARITES DE LA DNET TEMPORAJRE
8
1.2- RAPPELS HISTOLOGIQUES
10
2.1- LES DENTS TEMPORAIRES
10
2.1.1- L'EMAIL
10
2.1.2- LA DENTINE
10
2.1.3- LA PULPE
Il
2.1.4- LE CEMENT
11
2.1.5- LE LIGAMENT AL VEOLO-DENTAIRE
12
2.1.6- L'OS ALVEOLAIRE
12

2.2 - LES DENTS PERMANENTES
13
2.2. \\- L.EMAIL
13
2.2.2- LE BLOC DENTINO-PULPAIRE
14
2.2.2.1- La dentine
14
2.2.2.2- La pulpe
15
2.2.2.3- Le cément
16
2.2.2.4- Le ligament alvéolo-dentaire
17
2.2.2.5- L'os alvéolaire
18
1.3- LES RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
19
3.1 - LA DENT TEMPORAIRE
19
3.1.1- LES STADES DE LA DENT TEMPORAIRE
19
3.1.1.1-StadeI
19
3.1.1.2- Stade II
20
3.1.1.3- Stade III
21
3.1.2- LE PARODONTE DE LA DENT TEMPORAIRE
23
3.1.3- L'ENVIRONNEMENT DE LA DENT TEMPORAIRE: LA DENT
PE~NTE
24
3.2- LA DENT PERMANENTE
28
3.2.1- L'INCISIVE PERMANENTE IMMATURE
28
3.2.2- L'INCISIVE PERMANENTE MATURE
30

1.4- ETAPES RESPECTIVES ET CONCOMMITANTES DE
DEVELOPPEMENT DES INCISIVES TEMPORAIRES ET
PERMANENTES
31
4.1- ETAPES DE DEVELOPPEMENT
31
4.2- CHRONOLOGIE D'ERUPTION
35
4.2.1- LES INCISIVE TEMPORAIRES
35
4.2.2- LES INCISIVE PERMANENTES
36
4.3- RYTHME DE MATURATION
37
CHAPITRE II : ETIOLOGIE ET ETUDE CLINIQUE DES
TRAUMATISMES
39
ILl-ETIOLOGIE
39
1. l - GENERALITES
39
1.2 -LE MECANISME D'ACTION
40
1.2.1- LE CHOC DIRECT
40
1.2.2- LE CHOC INDIRECT
40
1.2.3- LA DIRECTION DU CHOC
40
1.3 - FACTEURS FAVORISANTS
41
1.3.1-LAPRüALVEüLIE
41
1.3.2- LE SEXE
41
1.3.3- L'AGE
42

1.4- FACTEURS AGGRAVANTS
42
lA. 1- SIEGE DU CHOC
42
lA.2- INTENSITE, VITESSE ET NATURE DU CHOC
42
1.4.3- DEGRE DE MATURITE ALVEOLO-DENTAIRE
43
1.4.4- FACTEURS MORPHOLOGlQUES
43
II.2- EPIDEMIOLOGIE
45
2.1- L'INCISIVE TEMPORAIRE
45
2.2- L'INCISIVE PERMANENfE
46
II.3- ETUDE CLINIQUE DES TRAYMATISMES
48
3.1- EXANIEN DU PATIENT TRAUMATISE
48
3.1.1- INTERROGATOIRE
49
3.1.2- EXAMEN GENERAL
50
3.1.3- EXAMEN CLINIQUE
50
3.1.3.1- Examen exobuccal
51
3. 1.3.2- Examen endobuccal
51
3.2- EXAMEN RADIOGRAPHIQUE
54
3.3- FORMES CLINIQUES DES TRAUMATISMES
56
3.3.1- PARTICULARITES HISTO-PHYSIOLOGIQUES
DES INCISIVES
56
3.3.1. 1- En denture tem porai re
57
3.3.1.2- En denture pennanente immature
59
3.3.1.3- En denture permanente mature
59

3.3.2- LES LESIONS DES TISSUS DE SOUTIEN
60
3.3.2.1- La contusion
60
3.3.2.2- La subluxation
61
3.3.2.3- L'extrusion
62
3.3.2.4- La luxation latérale
63
3.3.2.5- L'intrusion
64
3.3.2.6- L'expulsion
65
3.3.3- LES LESIONS DES TISSUS DURS ET DE LA PULPE
67
3.3.3.1- Les fêlures
67
3.3.3.2- Les fractures coronaires simples
68
a- Les fractures de l'émail
68
b- Les fractures de l'émail et de la dentine
69
3.3.3.3- Les fractures coronaires avec exposition pulpaire ou fractures
coronaires compliquées
69
3.3.3.4- Les fractures corono-radiculaires
69
a- Les fractures corona-radiculaires simples
70
b- Les fractures corono-radiculaires compliquées
70
3.3.3.5- Les fractures radiculaires
70
3.4- LES FRACTURES DE L'OS ALVEOLAIRE
74

CHAPITRE III : SCIIEMAS THERAPEUTIQUES DES
TRAUMATISMES
77
IH.l- OBJECTIFS DU TRAITEMENT
77
III.2- PRINCIPES DU TRAITEMENT
79
2.1- CONSERVATION DE LA VITALITE PULPAIRE
79
2.2- CONTENTION
82
2.2. 1- INDICATIONS
82
2.2.2- CONTRE-INDICATION
83
2.2.3- DUREE DE LA CONTENTION
83
2.2.4- MATERIEL ET METHODE DE LA CONTENTION
85
2.2.4.1- La contention fixée collée
85
2.2.4.2- La contention amovible
89
2.3- REIMPLANTATION DENTAIRE
89
2.3.1- ll'IDICATIONS
90
2.3 .2- AVANTAGES
90
2.3.3- IMPORTANCE DE LA PRESERVATION DU LIGAMENT
PARODONTAL
91
111.3- LES THERAPEUTIQUES DES TRAUMATISMES ALEOLO-
DENTAIRES
93
3.1- LE TRAITEMENT PREVENTIF
93
3.1.1- INTERCEPTION ET TRAITEMENT PRECOCE DES PARAfONCTIONS ET
DES PROALVEOUES
93

3.1.2- LA PROTECTION DENTO-MAXILLAIRE
95
3. 1.2. J- Les protège-dents standards
96
3. t.2.2- Les protège-dents semi-adaptables
97
3.1.2.3- Les protège-dents personnalisés
98
3.2- LE TRAITEMENT CURATIF
99
3.2.1- LES THERAPEUTIQUES DES TRAUMATISMES DES INCISIVES
TEMPORAIRES
99
3.2.1.1- Les facteurs influençant la thérapeutique
100
a- La coopération du patient
100
b- L'abord psychologique du patient
102
c- La motivation des parents
103
d- La physiologie de la dent temporaire
104
e- Le rapport entre la dent temporaire et la dent permanente
104
3.2.1.2- Le traitement
105
+
a- Traitement des lésions des tissus de soutien
105
a.l- La contusion et la subluxation
105
a.2- L'extrusion
106
a.3- La luxation latérale et l'intrusion
106
a.4- L'expulsion
107
b- Traitement des lésions des tissus durs et de la pulpe
107
b.l- Les telures
108
b.2- Les fractures coronaires simples
108
+ Lesfractures de l'émail
108
+ Lesfractures de l'émail et de la dentine
108

b.3- Les fractures coronaires compliquées
109
bA- Les fractures corono-radiculaires
109
b.5- Les fractures radiculaires
110
c- Remplacement prothétique d'une oug~J2Ù'-!iLe.LI.t':L4eYlts
temporaires
110
c. 1- La plaque de HAWLEY amovible
112
c.2- Les appareillages fixés
112
3.2.2- LES THERAPEUTIQUES DES TRAUMATISMES DES INCfSlVES
PERMANENTES
113
3.2.2.1- Traitement des lésions des tissus de soutien
113
a- La contusion
113
b- La subluxation
114
c- L'extrusion
114
d- La luxation latérale
115
e- L'intrusion
116
e.l- L'incisive immature
116
e.2- L'incisive mature
116
f- L'expulsion
119
f 1- Cas de J'incisive immature
119
4» Le traitement d'urgence
119
+ Le traitement endodontique
120
f.2- Cas de l'incisive mature
121
+ Le traitement d'urgence
121
+ Le traitement endodontique
121

3.2.2.2- Traitement des lésions des tissus durs et de la pulpe
124
(l- Lesfe/ures
124
b- Lesj'raclures coronaires simples
124
b.l- Les fractures de 1'émail
124
b.2- Les fractures de l'émail et de la dentine
125
c- Les/raclures coronaires compliquées
127
c.l- L'incisive pennanente immature
127
c.2- L'incisive pennanente mature
129
d- Les Factures corono-radiculaires
131
d.l- Les fractures corono-radiculaires simples
131
d.2- Les fractures corono-radiculaires compliquées
132
+ La phase endodontique
132
+ La phase orthodontique
133
e- Les Factures radiculaires
135
e.l- Traitement
135
e.2- Guérison
138
3.2.2.3- Traitement des fractures de l'os alvéolaire
142

/
CHAPITRE IV: COMPLICATIONS DES TRAUMATISMES:
FORMES CLINIQUES - TRAITEMENT
ET PREVENTION
143
IV.I-fORMES CLINIQUES ET TRAITEMENT DES
COMPLICATIONS
143
î.l- COMPLICATIONS DES TRAUMATISMES DES DENTS
TEMPORAIRES
144
1.1.1-.LES COMPLICATIONS EN DENTURE TEMPORAIRE
144
1.1.1.1- Les complications pulpaires
145
a- Les dyschromies brunes ou rougeâtres
145
b- Les dyschromies grises
146
c- Les dyschromies jaunes
146
1.1.1.2- Les complications parodontales
147
1.1.2- LES COMPLICATIONS EN DENTURE PERMANENTE
147
1.1.2.1- Les séquelles directes
150
1. L2.2- Les séquelles indirectes
155
1.2- COMPLICATIONS DES TRAUMATISMES DES DENTS
PERMANENTES
158
1.2.1- LES COMPLICATIONS PULPAIRES
158
1.2.1.1- La nécrose pulpaire
158
a- -Signes cliniques
158
b- Traitement de la nécrose pulpaire
163

1.2.1.2- La dégénérescence calcique
163
a- Signes cliniques
]63
b- Traitement des calclficat ions pllipaires
]66
1.2.1.3- La résorption interne
167
(1- Signes cliniques
167
b- 1'raitenlent de la résorption interne
168
1.2.2- COMPLICATIONS PARüDONTALES
170
1.2.2.1- La résorption de surface
170
a- Signes cliniques
170
b- Traitement de la résorption de su~race
171
1.2.2.2- La résorption externe inflammatoi re
171
a- Signes cliniques
171
b- Traitement de la résorption externe inflammatoire
]73
1.2.2.3- L'ankylose ou la résorption de remplacement
]74
a- Signes cliniques
174
b- Traitement de l'ankylose et / ou de la résorption de
remplacement
175
IV.2- PREVENTION DES COMPLICATIONS DES
TRAUMATISMES
178
2.1- PREVENTION DES NECROSES PULPAIRES
178
2.2- PREVENTION DES AUTRES COMPLICATIONS
180

CHAPITRE V :ASPECT ME DICO-LEGAL DES
TRAUMATISMES
un
V.l- CERTIFICAT INITIAL
183
V.2- CERTIFICAT D'AGGRAVATION
183
V.3- CERTIFICAT DE GUERISON
183
V.4- CERTIFICAT DE CONSOLIDATION
183
CHAPITRE VI: PRESENTATION DES CAS CLINIQUES
186
VI.l- CAS CLINIQUE N° l
187
VI.2- CAS CLINIQUE N°2
189
VI.3- CAS CLINIQUE N°3
196
VI.4- CAS CLINIQUE N°4
205
VI.S- CAS CLINIQUE N°S
212
VI.6- COMMENTAIRE
222
CONCLUSION
224
BIBLIOGRAPHIE
227


FICHE DE TRAUMATOLOGIE
Nom
Prénom
Né(e) le
Date de ['examen
ANAMNESE DU TRAUMATISME
ANTECEDENTS TRAUMATIQUES
Date
Date
Lieu
Dents atteintes
Circonstances
Traitements effectués
EXAMEN MEDICAL
Période d'inconscience
oui
non
Antécédents médicaux
Maux de tête
Vomissement
Problèmes médicaux
Trouble de la vue
~~
Saignement du nez
EXAMEN CLINIQUE
Examen exobuccal
Examen endobuccal
Plaies de la face
0
0
Hygiène
CJ
si oui, localisation
1-bonne
Palpation douloureuse
2-moyellne
des rebors osseux
0
0
3-mauv;Jlse
OUI
non
si oui,localisation
Lésions muqueuses traumatiques
DO
Ouverture buccale: -limitée
0
n
si oui, localisation
déviéeD
D
Lésions alvéolaires
DD
si OUI, localisation
Occlusion en relation centrée
Fractures dentaires
BB
si OUI, n' des dents
Déplacements dentaires
DO
si OUI, localisation
EXAMEN RADIOGRAPHiqUE
Fractures radiculaires
DO
Dévéloppement radiculaire
si oui, n° des dents
'Denis malures
0
Fractures osseuses
DD
'Denis Immalures
U
si oui, n° des dents
Oblitérations canalalres
DD
si oui, n' des dents
Résorptions radiculaires
DD
si oui, n° des dents
Page 1

EXAMEN DENTAIRE
f-N_O_d_e_s_d_e_ll_ts--t-
+-
-!-
~-t~:- _::=~I:=~=::::=:~=l
~:~~:ale f------j------+-----=l-~---.---+-----------~I
COULEUR
Grise
R ln
f---~--+--~------+~~~=~-=-=-:=~-:L-~-~::=:=J
!
1
ou~e
i
i
f - - - - - - - - I - - " " - - - - - j - - - - - - t - - - - - - - + - - - - - - - - - - f - - - - - - - - - ------- .. - -----~------ ---j
1
-
Intrusée
L -
1
f--.---t_~--t_-~-~j.~----.-
----------~
Déplacement
+
'
Extrusée
Vestibulaire I - - - - - - - ! - - - - - + - - - - - - - + - - - - - - - - ----------.-
en
I------+-----+-------+-----_.->--------~
mm
Lingual
Mésial
Distal
Mobilité
Axialel
I( 0 -- 3 )
Horizontale
Percussion
Axialel
(douleur +/-)
Horizontale
Son
Métallique
Sourd
1
Tests pulpaires Froid
f-I---"-------t------+------+----------.-l-d
Chaud
f - - - - - - - ' - - - - - - ' - - - - - - - ' - - - - - - - - ' - - - - - - ' - - - - - - ' - -
DIAGNOSTIC
Fêlures
Contusion
Fractures émail
Subluxation
Fractures émail-dentine
Luxation latérale
Fracture émail-dentine-pulpe
Expulsion
Fracture corono-radiculaire
Extrusion
Fracture radiculaire
Intrusion
Fracture alvéolaire
TRAITEMENT
~Traitementpulpaire
Repositionnement
Réimplantation
Contention: type
temps
Page 2

Dr
Ch irurgi en-dent iste
CERTIFICAT MEDICAL
Je soussigné, Dr
, cerl die a vcm C\\al111 ne le Il) Jlllil Il)l)6,
l'enfant
nec le
qUI m'a dit ~l\\Ull
été victime d'un accident
le
J'ai constaté:
- à ['examen clinique:
- à l'examen radiographique:
Le traitement d'urgence a consisté
Toutes les réserves d'usage doivent être faites concernant:
- le devenir des dents traumatisées,
- le traitement d'üDF auquel il tàudra penser,
- le plan esthétique et fonctionnel.
Certificat rédigé et remis à
sur sa demande pour valoir ce que
de droit
Date et signature,

-......./
RESUME
Les traumatismes alvéolo-dentaires du groupe incisif chez l'enfant et
l'adolescent constituent ~e urgence pédodontique.
Aussi, dans ce travail après un bref rappel sur les incisives
temporaires,
permanentes immatures et matures,
nous montrons
l'importance des différents traumatismes alvéolo-dentaires rencontrés
chez l'enfant et l'adolescent, et de leurs traitements tant préventif que
curatif en fonction du stade physiologique de l'incisive traumatisée.
Lorsque le traumatisme survient en denture temporaire, ou que la
consultation est tardive ou lorsque le traitement est mal mené, des com-
plications tant en denture temporaire qu'en denture permanente peuvent
survenir.
Ainsi, les différentes complications sont non seulement définies,
mais également traitées et prévenues.
Les traumatismes, sur le plan médico-légal sont aussi d'une
importance capitale, car un certificat médical initial doit être rédigé afin
d'évaluer les lésions et s~quelles survenues à la suite du traumatisme et
ce, pour le dossier d'assurance-maladie.
Enfin, nous présentons 5 cas cliniques de traumatismes repertoriés
et traités dans les services de Prédodontie - Prévention - Epidémiologie et
de prothèse Maxillo-Faciale.
Mots-Clé:
• Traumatismes alvéolo-dentaires
• Incisives temporaires, permanentes immatures et permanentes
matures
• Thérapeutiques préventives et curatives
·~I<;o~Plicationsdes traumatismes.
Rubrique de classement :
,- -
Pédodontie
- Prévention
Dr OKA A.Emilienne
01 BP 596 Abidjan 01 - Côte d'Ivoire.
,