UNIVERSITE ClUJ
NAPOCA
m
Institut de Médecine et de Pharmacie
Faculté de Médecine Générale
Clinique de Maladie Infectieuse Chaire de Parasitologie
Année Universitaire 1980 - 1981
..~
Thèse
présentée et soutenue publiquement le 7 Septembre 1981
pour l'obtention du grade de
. Docteur en Médecine
par ZOUBGA Zoétanaba Alain
Né en 1950 à POA (BURKINA FASO)
"
~
....
'. "~
Traduction du Roumain en Français
.~
.F-
' .
1
Directeur de thèse :
Co - Directeur
Maîtr~ "de conference
Assistant Universitaire
"
Docteur M.BORNUZ
Docteur VOICHITA Lazar

REMERCIEMENTS
Je désire par cette voie, adresser mes remerciements les
plus sincères à mon cher n1aître et Directeur de thèse, le
maître de conférence Docteur MIRCEA BORNUZ pour "la
disponibilité précieuse et exemplaire qui m'a été accordée et en
même temps lui rassurer de ma profonde reconnaissance.
De même, j'adresse mes remerciemerltsà l'assistant chef
de
clinique,
Docteur
VOICHITA
LAZAR
dont
la
riche
expérience m'a permis de réaliser ce travail dans le~ meilleures
conditions.
2

ÂVANT PROPOS
L'onchocercose représente un véritable fléau. En plus de
la malaria, les schistosomiases, les trjpanosomiases, la lèpre,
les leishmaniosos et les autres filaiarioses, l'onchocercose
constitue un problème majeur de santé publique dans les
zônes à climat tropical. Le même problème est posé par les
maladies, comme la variole en cours d'éradication, le choléra
en diminution progressive, la fièvre jaune et la peste. Ces
maladies dites tropicales, doivent être considérées en fait
comn1e un problème général de la médecine moderne autant à
travers les non1breuses populations qu'elles affectent que par
le danger qu'elles peuvent présenter en se répandant dans le
reste du monde. La grande distribution de l'onchocercose, le
nombre impressionnant des individus. affectés, les graves
conséquences que cette maladie apporte sur l'irf~rité physique
de l'homn1e,
mette en évidence la réalité effrayante de
l'affection. Tout cela impose la multiplication cLes mesures et
leur
urgence
dans
le
but
du
combat
énergique c..ontre
l'onchocercose.
3

iNTRODUCTION
Chapitre 1
PARTIE GENERALE
A - agent pathogène
B - vecteur
C - épidémiologi.e
D - pathogén ie
E - Anatomie pathologie
F - symptomatologie
G - Diagnostic
H - Traitement
CHAPITRE Il
Données personnelles
CHAPITRE III
".
Conclusions - sugge~tions
Bibliographie
4

INJTRODUCTION
t1
5

l'onchocercose ou cécité des rivières est une parasitose dont l'agent
pathogène est un nématode du groupe des filaires - onchocerca Volvulus.
L'homme est pratiquement le seul hôte vertébré mais la maladie esttransmise'par
piqûre des femelles de simulium.
Cette maladie connaît une grande distribution géographique ·dans trois (3)
continents:
Afrique,
Asie,
Amérique.
Depuis
les
dernières
estimations
de
l'organisation mondiale de la santé (O.M.S) le nombre total des personnes affectées
s'élèverait à 20 - 40 millions. L'onchocercose suscite donc un grand intérêt car elle
est considérée comme étant un des problèmes les plus importants de santé publique
tant
par la gravité des
lésions qu'elle
provoque,
que
par
sa
distribution
géographique. Dans la répartition géographique, on distingue 3 foyers d'endémicité
comme cela a été dit plus haut
~ .•-
r··
Photo l'JO 1( DiSTRIBUTION GEOGRAPHIQUE DE L'ONCHOCERCOSE EN AFRIQUE)
En Afrique, les limites septentrionales de l'onchocercose endémique coïncide
approximativement avec le parallèle 15 et s'étend du Sénégal au Mali, Niger, Tchad
et atteint le Soudan jusqu'à la région Abou Ahmed à 19°15' latitude Nord pour après
comprendre l'Ethiopie. Plus au Nord
la maladie existe, de l'Ouest à l'Est, en
Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Siéra Leone, Liberia,' Mali,' Gôte-d'Ivoire;
Haute Volta,
Ghana,
Togo,
Bénin,
Nigeria,
Cameroun,
Guinée
Equatoriale,
Centrafrique, Congo, Zaïre, Rwanda, Burundi, Ouganda.
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6

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nord-est en Zambie pour atteindre dU Zaïr0 un point situé au an latitude Sud. Elle
descend pour atteindre le point le plus méridional dans la région Gholo en Malaisie
à 1JO latitude Sud, remonte enfin jusqu'en Tanzanie à 12° latitude Sud. Une des
régions les plus étendues d'endémicité est la bassin de la Volta qui comprend des
parties des républiques du Bénin, Côte-d'Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo et Haute -
Volta.
C'est la zône du programme O.M.S de lutte contre l'onchocercose et totalise
près de 700 000 Km2. On estime que des 10 Millions d'individus qui peuplent le
bassin, au moins 700 000 sont affectés de cécité causée essentiellement par
l'onchocercose.
Mon pays, la Haute Volta est en totalité intéressé par la maladie. En 1960,
l'Institut National des Statistiques et des études économiques, a apprécie le taux de
la cécité pour l'ensemble du pays à 0,9% on dénombré 9 435 aveugles sur une
population de 27 410 soit 0,34% ; dans ceux avec un taux supérieur à la moyenne
nationale, 10 779 aveugles sur un total de 649 329 habitants soit 1,66%.
On remarque que tous les cantons qui atteignent ou dépassent la moyenne
nationale sont situés au sein de certains foyers d'onchocercose.
DISTRIGUTIO:--.J DES CECITES
EN
HAUTE VOLTA
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PHOTO N°2 :( REPARTITION GEOGRAPHIQUE DE L'ONCHOCERCOSE EN HAUTE - VOLTA)
7

Dans le continent américain, l'onchocercose endémique se rencontre au
Mexique, Guatemala, Colombie, Venezuela et Brésil.
En Asie, les foyers d'endémicité se situent dans le Sud du Yémen à Taiz et
ses environnants. Il se pourrait·· que ce foyer soit beaucoup plus important et
s'étendrait au Nord jusqu'en Arabie Saoudite.
De cette distribution géographique il ressort que I~onchocercose, n'est pas
, .
seulement une affection banale qui atteint quelques régions isolées:des tropiques,
mais un véritable fléau très répandus.
A côté de ces aspects médicaux très impressionnants, on doit rappeler ses
conséquences socio-économiques désastreuses: la maladie qui cause beaucoup
de souffrances humaines dans le~ vastes régions citées plus haut, est une cause de
cécité, de débilité et de beaucoup d'autres infirmités, réduisant ainsi les capacités
' , , ' , " ;
de travail des individus qui deviennent de vrais cas sociaux> D'autre 'part,
reconnaissant la relation qui existe entre la proximité des rivières et le risque de
contacter l'onchocercose, les populations locales ont abandonner les vallées fertiles
pour s'installer dans d'autres régions à risque réduit. La maladie représente, dans
les régions affectées, le principal obstacle dans le peuplement et par conséquent
dans le développement économique des vallées fertiles qui restent non habitées et
non exploitées.
Pour réduire la prévalence et l'intensité de la maladie et pour redonner à
l'agriculture les terrains fertiles abandonnés, la communauté internationale a décidé
de combattre l'onchocercose dans le bassin de la Volta. Ainsi un programme a été
:.
',<
,
lancé en 1974 dans le but de rechercher tous les moyens pratiques de lutte contre la
maladie.
' , " ,
,
..
Ce programme de grande envergure est exécuté par l'organisation mondiale
de la santé en collaboration avec le Programme des Nations Unis pour le
Développement ( PNUD ) le programme des nations unis pour l'alimentation (F.A.O)
et la banque internationale pour la reconstïuction et le développement ( 8.1. R. 0 )
8

Dans une première phase du programme ( 1974 - 1979 ), les opérations ont
été concentrées sur une zone à intense infestation: bassin du fleuve Volta noire, la
Comoé, la Léraba, Nzi, Banifing, Volta rouge et blanche, Daka, Oti,. Dans 75% de
cette région la transmission a été interrompue, ce qui a permis le repeuplement et
l'exploitation agricole des terres. Le coût total des activités a été évalué à 54 millions
de dollars, mais les estimations de la deuxième phase ( 1980 - 1985 ) s'élevaient à
106,7 millions de dollars. Bien que ces chiffres soient élevés, jls ne doivent en
aucun cas affaiblir les efforts faits jusqu'à présent et qui ont donné des résultats très
prometteurs, voir même excellents. Nous devons avoir en vue de nouvelles
perspectives en ce qui concerne les actions futures et les moyens nécessaires pour
faire face à la situation créée par ce fléau qu'est l'onchocercose.
9

CHAPITRE II
PARTIE 6ENER~LE
.
\\0

A) AGENT PATHOGENE
1 ) GENERALITE:
L'onchocercose est une des filarioses rencontrées chez l'homme. Elle est
causée par une filaire du genre onchocerca.
Dans la topographie des vers dans l'organisme, les filaires qui interviennent
dans la pathologie humaine peuvént être reparties en :
• Filaires cutano-dermiques : parmi ceux-ci on cite:
- filaires Loa - Loa
- filaires du genre onchocerca : agent causaux de l'onchocercose
- filaires dracunculus Mediensis responsables de la Dracunculose
- filaires Dipetalonema streptocerca : se retrouvent dans le derme et sont transmises
par des diptères du genre simulidei.
o Filaires lymphatiques:
Wuchereria bancrofti avec deux variantes
w. pacifica ( en Océanie)
W. Vauceli ( à Madagascar)
Brugia Malayi
Elles vivent dans les vaisseaux lymphatiques de l'homme qui est le réservoir
naturel, et leur transmission se fait par la piqûre d'insectes du genre Clex, Aèdes,
Mansonoïdes.
• filaires séreuses ou cavitaires :
Les vers adultes vivent dans les séreuses, mais leullmicrofilaires (embryons)
se trouvent dans le sang avec une certaine périodicité. Font partie de cette classe:
Il

Dipetalonema Perstans
Mansonella Ozzardi
D'après le caractère pathogène les filaires se regroupent dans deux classes.
Filaires pathogènes:
· W. Bancrofti
· Brugia Malayi·
· Loa - Loa
· Genre onchocerca
· Dracunculus Mediensis
Filaires non pathogènes ou peu pathogènes
· Mansonella Ozzardi ;
· Dipetalonema streptocerca .
Du
point
de
vue
morphologique,
toutes
les
filaires
possèdent
les
caractéristiques suivantes:
• Vers allongés et filiformes
~ bouches sans lèvres et de forme circulaire ou allongée dorso-ventrale
... Absence de capsule buccale
_Existence de deux cercles de papilles céphaliques plus ou moins développées
_Muscle avec une queue en spirale et avec un spicule égal ou inégal
- Femelles avec la vulve localisée dans la partie antérieure, parfois même au niveau
de la tête
La biologie des vers se passe chez un hôte définitif ( vertébrés: bovins,
hommes etc... ) et un autre intermédiaire et obligatoire: les atropodes. Dans les
organismes parasités, les vers ont, des localisations variées dans le tissu conjonctif,
les lymphatiques, les séreuses, les ligaments, le globe oculaire et dans les tendons.
12

Après la fécondation, les femelles produisent des œufs qui s'embryonnent
rapidement. L'évolution ultérieure de ces œufs peut être:
- vers leur élimination comme chez les ovovivipares
- vers la libération de larves d'âge 1
- la femelle émet directement de l'utérus des embryons capsulés ou non capsulés.
Les deux dernières situations se rencontrent chez les espèces vivipares.
Les œufs embryonnes, les larves stade 1ou les microfilaires vont passer dans
la circulation périphérique soit dans les capillaires soit dans les lymphatiques
dermiques pour ainsi former les larves ou les microfilaires sanguicoles ou
dermatropes.
Des
capillaires
ou
du
derme,
ces
formes
prémarginales
de
microfilaires vont être prises par des arthropodes vecteurs au cours de leur repas
sanguin.
Ceux-ci vont assurer l'évolution ultérieure jusqu'au stade infectant.
Signalons
que
certaines
filaires
présentent
une
périodicité
dans
le
sang
périphérique: ainsi W.
Bancrofti peut être retrouvée seulement la nuit.
Ce
phénomène est important pour le diagnostic parasitologique et il est expliqué
différemment certains auteurs ( MANSON) soutiennent que pendant les périodes de
disparition du sang périphérique, les microfilaires se localiseraient dans les
vaisseaux pulmonaires, le ventricule gauche, le myocarde, l'aorte; selon d'autres (
Jacques EUZEBY ) la localisation, pendant la période de disparition, se ferait dans
la rate; cette dernière théorie est. renforcée par le fait que l'injection d'adrénaline (
, ' :
. ;
' . M
, . '
Splénocontaction ) à un malade filarien, est suivie de l'augmentation d'au moins i
fois du taux de la microfilarurie.
2 ) AGENT PATHOGENE DE L'OI\\lCHOCERCOSE
Comme nous l'avons dit plus haut, l'agent pathogène de l'onchocercose; fait
partie du genre onchocerca. Dans ce cadre on a décrit deux espèces.
Onchocerca Volvulus ( Leukart - 1895 )
Onchocerca Caecutiens ( Brumpt 1919 )
13
. ~.

Du point de vue géologique ces deux espèces sont identiques mais
présentent
quelques
différences
d'ordre
biologique
qui
expliqueraient
les
particularités des tableaux cliniques de ces deux espèces. Même O. Volvulus n'est
pas homogène dans toute son aire de distribution, mais présente, selon les régions,
des races distinctes avec des caractéristiques différentes du point de vu pouVoir
infectant et pathogène. La diversité des races éclaircirait les grandes différences
observées dans l'épidémiologie de la maladie dans les zônes de forêt et de savane
d'Afrique et d'Amérique Latine.
2 - 1 - MORPHOLOGIE
Toutes les filaires du genre onchocerca ont les caractéristiques suivantes:
- vers filiformes, allongés.
- femelles vivipares mesurant 50 - 55 mm de longueur et 550 - 400 microns
d'épaisseur
- la vulve est située près de l'oesophage
"_: ::
,.
- le mâle est plus court ( 20 - 40 mm ) ,moins épais ( 150 - 200 microns); son
extrémité caudale est en spirale et porte deux spicules inégaux qui représentent
l'appareil copulateur.
- les microfilaires produites par la femelle mesurent 300 microns de longueur et 6 - 7
microns d'épaisseur et elles se distribuent dans le derme sans pourtant présenter de
périodicité..
- les deux sexes ont chacun une cuticule striée et transversale et avec des
épaississements externes en spirale nommées bagues sporoïdes qui assurent au
ver une bonne fixation dans le tissu parasité; la bouche est simple et l'oesophage
court et conique.
2 - 2 -BIOLOGIE
La majorité des vers adultes vivent fixés dans le tissu où ils se~aient entourés
d'un manchon protecteur de tissu fibreux de l'hôte: on ne sait pas comment ils se
nourrissent. La femelle libère des embryons dépourvu d'enveloppe et qui vont
14

s'accumuler dans le derme. A ce stade les microfilaires ne sont pas encore
infectantes; elles doivent passer après chez l'arthropode vecteur pour continuer leur
évolution et atteindre le stade infectant. Le passage a lieu au cours du déjeuner
sanguin de l'insecte. Du tube digestif de l'hôte intermédiaire, les microfilaires vont se
localiser
dans
les
muscles
thoraciques
d'où
elles
subissent
différentes
transformations pour atteindre le stade d'embryons infectants qui passent ensuite
dans le labium qu'ils quittent au cours d'un nouveau repas et pénètrent chez le
nouvel hôte pour se matûriser.
B - LE VECTEUR
1 - GENERALITES ET CLASSIFICATION
Les vecteurs et hôtes intermédiaires des filaires sont des arthropodes
piquants. Les seuls vecteurs reconnus pour l'onchocercose sont des simili, diptères
de la famille simulidae. Les vecteurs africains appartiennent au complexe" SIMULIUM
DAMNOSUM S.I pour l'Afrique occidentale et du complexe SIMULIUM NEAVE, pour
l'Afrique orientale et centrale. En Asie, tout le complexe S. DAMNOSUM S.l joue un
rôle dans la transmission de la maladie, mais en Amérique Latine on connaît comme
vecteurs 5 espèces répandues dans toute la zone d'onchocercose.: Ces espèces
américains sont:
S. Amazonicum ( Brésil)
S. Exiquium (Colombie)
S. Métallicum ( Venezuela, Mexique, Guatemala)
S. Ochraceum ( Mexique, Guatemala)
S. Callidum ( Mexique, Guatemala)
Le complexe S. DAMNOSUM comprend 8 espèces décrites selon des critères
cytologiques:
S. Sirbanum
S. Sudanense
S. Dieguerense
15

S. Sanctipauli
S. Soubrense
S. Squanosum
S. Damnosum S.S.
Dans le complexe S. NEAVEI on décrit 3 espèces
S. Neavei S.S
S. Woodi Ethiopiense
S. Nyaselandicum
2 ) BIO-ECOLOGIE DU VECTEUR
Toutes les espèces de simùLÎ se développent au stade larvaire et nymphal
dans les eaux rapides.
Le complexe S. Damnosumfréquente des cours d'eau très variées: grands
fleuves
et petites
rivières.
Dans
ces
lieux,
quelques
facteurs
écologiques
conditionnent l'existence des nids de larves:
~ la vitesse du courant ( 70 - 120 cm/seconde)
- présence de substances nutritives appropriées
- présence de points adéquats de fixation
- présence de certains facteurs biologiques ( Bactéries, autres parasites ) qui
infectent le vecteur réduisent ainsi sa productivité.
Les interventions de l'homme sur le milieu influence la production et la
présence des nids de larves:
- Construction de barrage
- Déforestation etc...
Les larves se développent en 8 - 15 jours en fonction de la température de l'eau.
16

La femelle pique toute la journée et dans les parties inférieures du corps
humain, mais l'agressivité de la femelle est fonction de la production de nids de
larves. La courbe journalière d'agressivité dépend de la température et de l'humidité
ambiante. Elle présente deux crochets ( le matin et, le soir ) pendant ,la saison sèche
alors que pendant celle pluvieuse la courbe est unimodale avec un seul crochet
l'après-midi. Il est important de connaître ses aspects afin de préconiser de
meilleurs moyens de protection de la population.
La femelle peut parcourir une distance journalière de 79 - 150 Km en vol.
En ce qui concerne le complexe S. NEAVEI, les larves se fixent sur les
crabes. Le développement des larves se fait en plusieurs semaines, mais la femelle
pique d'habitude dans les galeries forestières et dans les membres inférieurs. La
capacité de vol de la femelle est plus réduite que celle de S. DAMNOSUM.
Il semblerait qu'en Amérique Latine, S.
Ochraceum est le principal vecteur
au Guatemala et Venezuela. Elle attaque les parties inférieures de l'homme (elle est
artropophile). Elle vie dans les zones montagneus'es et préfère les 'petites rivières.
Les larves deviennent adultes en quelques semaines. La femelle peut atteindre 10
Km 1jour en vol.
S. METALLICUM se trouve dans les rivières moyennes et lafemelle pique dans les
,
i '
parties inférieures de l'homme. S. Exiquium est indifférente.
TRANSMISSION DE LA MALADIE
Elle est assurée par la plqure inoculative de la femelle. La femelle seule est
antropophile ; elle prélève les microfilaires immatures de l'homme. A ce stade, les
larves ne sont pas infectantes. Pour acquérir le caractère infectant, les larves
"
.
'::'
;:
doivent passer chez le vecteur où le développement 'continu dans les muscles
thoraciques. A travers différentes transformations les larves' arrivent à maturité et
.
.
quittent le vecteur par effraction.
17

c - EPIDEMIOLOGIE
L'onchocercose se développe lentement par accumulation des parasites dans
l'organisme. La gravité des lésions est fonction de l'intensité du parasitisme. La
latence clinique est en moyenne de 1 an.
1 - FOYERS
La maladie s'évit en foyers au sein desquelsl'hàmme est pratiquement le
seul réservoir. En fonction de l'intensité des nids de larves, ces foyers présentent
des structures variées, du plus· ou moins étendues et compactes au véritable
mosaïque.
Plus on s'éloigne du centre du foyer, plus la gravité de l'endémie devient
réduite. Il résulte ainsi une zone où la vie de la population est menacée et le taux de
cécité dépasse 4 - 5%. Dans les statistiques de la zone on aura:
- plus de 60% de malades
- plus de 20% d'individus porteurs du parasites dans les yeux
- plus de 10% de porteurs de complications oculaires graves
- une densité microfilaire moyenne au dessus de 10- 15 mf
Les zones avec plus de 60% de malades sont de.s zones hyperendémiques ;
en dessous de 30%, on se situe dans la zone hypoendémique. Entre ces deux
zones on rencontre la zone mésoendémique.
Dans l'hypoendemicité, la maladie est inaparente du point de vue social;
dans cette zone on peut décrire certaines situations:
- l'onchocercose n'intervient pas ou a une part minime coinme facteur de cécité
- un peu moins de 10% de la population a des parasites dans les yeux et les cas
avec des lésions oculaires irréversibles sont rares.
- la densité micr~filarienne moyenne des personnes positives est inférieure à 10.
18

2 - FACTEURS FAVORISANTS
Il existe des facteurs liés à J'hôte humain qui influer;lcentl'épidémiologie de la
maladie:
Iii le sexe: les hommes sont plus fréquemment porteurs de nodules que les
femmes
Il l'âge: d'après DUKE et MOORE, l'âge le plus propice et réçeptif se situe
entre 11 et 30 ans.
III l'état de nutrition: on sait que la malnutrition et respectivement la sous
nutrition accroissent la réceptivitéde l'organisme aw.infections et l'onchocercose ne
fait pas l'exception à cette règle
=les facteurs socio-économiques et le milieu modifient, dans un sens ou
f:.:",_.'
.'
dans l'autre, l'épidémiologie de la maladie
\\1 le type d'habillement dont dépend la surface de la peau découverte et
soumise aux piqûres du vecteur n'est pas du tout un facteur épidérniologique
négligeable
, "
Il les transformations du milieu ambiant par l'homme marquent de façon
sensible la transmission et l'évolution de la maladie. Pour illustrer cela on peut
observer le phénomène suivant:. la construction de grands barrages en prenant
certaines mesures, a comme effet la suppression des nids de larves sur de grandes
distances en amont; la déforestation accroît ou réduit la transmission: en Afrique
occidentale où la dense forêt ombrageuse constitue un obstacle à la pénétration de
S. DAMNOSUM, la désertification conduit à l'intensification de la reproduction du
l '
,
' . '

vecteur alors qu'en Afrique orientale, la déforestation 2iî::itour des cours d'eau peut
conduire à l'éradication totale de S. NEAVEI. Ces transformations modifient les
conditions écologiques pour le vecteur. Et les déchets résultant de l'activité humaine
peuvent créer des conditions défavorables à la reproduction de SIMULI par la
19

modification de la composition des eaux des rivières. On sait que les SIMULI ont
besoins d'eau riche en oxygène pour se développer à partir du stade larvaire. On ne
doit pas aussi oublier que la température de l'eau intervient dans la productivité .de
certaines espèces comme S. NEAVEI qui préfère les eaux froides.
D'après ce que nous avons vu, la transmission de la maladie est assurée par les
SIMULI et favorisée par certains facteurs parmi lesquels on peut mentionner:
ra le contact OM - SIMULIUM
Il la bioécologie du vecteur
B des facteurs humains (emplacement des collectivités par rapport au mois
des larves)
3 - LA PENETRATION ET LE DEVELOPPEMENT DU PARASITE
La prévalence des porteurs de microfilaires détermine l'infestation des
femelles de SIMULIUM. A l'occasion du repas sanguin du vecteur, beaucoup de
microfilaires sont ingérées par la femelle. Cependant, seulement un nombre réduit

>0".'·; ~
, .. '.
survit. La mortalité des microfilaires peut être expliquée soit par la formation d'une
membrane péritrophique (S. DAfv'INOSM, S ) soit par une certaine conformation
bucofaringée de la femelle ( S. OCRACEUM ). Dans les muscles thoraciques, une
petite portion meurt aussi. L'infestation massive de la femelle peut conduire à sa
mort.
Seulement
les femelles
qui
prennent
leur
3ème
repas
sanguin
sont
potentiellement infectantes; elles contiennent des microfilaires de grade III. Il faut
préciser que dans l'organisme du vecteur, les larves vivent à différents grades de
maturité: l, Il, III.
Il est utile de définir ce qu'on appelle le potentiel de transmission: il se
comprend comme étant le nombre de larves infectantes que portent les SIMULI qui
prennent leur repas sanguin à une période donnée. Ce paramètre diffère d'une zone
endémique à une autre. Pour son évaluation il est indispensable
de déterminer
certains facteurs comme:
20

- le taux d'agressivité ou le nombre de SIMULI qui piquent l'homme' à une période
donnée ( le nombre de SIMULI par homme et par jour ou par homme 'et par année').
Il la composition par espèce
III la composition par âge
lB le taux d'infectiosité
4 - LA DYNAMIQUE DE LA TRANSMISSION
4 - 1 - LA CAPACITE VECTEUR: ce concept a été élaboré pour la malaria et peut
être appliqué à l'onchocercose mais après une modification préalable.
Elle est le produit des facteurs suivants:
la sensibilité des piqûres sur l'homme, la proportion de SIMULI qui survit " pendant
une période au moins égale à la période d'incubation du parasite chez le vecteur,
l'espérance de vie, la fréquence des piqûres. C'est au fait un taux de contact.
4 ~ 2 - CYCLE DU PARASITE: le parasite a un cycle bien déterminé dans le processus
de transmission.
Chez
l'homme:
on
ne
sait
pas
exactement
quelle
est
la
probabilité
de
développement et de reproduction de certaines larves de O. VOLVULUS inoculées à
l'homme. La longévité de la femelle adulte ( féconde) a été évaluée d'après le taux
de disparition des microfilaires par suite de l'interruption~e la transmission.
Les microfilaires se repartissent différemment dans l'organisme humain en
rapport avec la région géograpt'lique, phénomène en corrélation avec la répartition
des piqûres du vecteur (cf. écologie du vecteur). En fonction du cycle d'agressivité,
.
.
.
~.
'.'
.
la densité des microfilaires présentent certaines fluctuations circadiennes. ~ette
densité est élevée chez les adultes dans les zones à intense transmission.
,'"
21

4 - 2 - 1 LE PASSAGE DU PARASITE DE L'HOMME AU VECTEUR
Les microfilaires sont prises par le vecteur à l'occasion de la piqûre de la
femelle. La densité des microfilaires dans la peau conditionne 'le nombre 'de
parasites ingérés. De plus, ce nombre est influencé par la durée du repas sanguin
qui à son tour est prolongé par la présence de lésions cutanées.
4 - 2 - 2 LE PARASITE CHEZ LE VECTEUR
Rappelons que seulement 'Une certaine proportion de microfilaires ingérées
réussissent à
pénétrer effectivèment dans
l'hémocèle
d'où
commence
leur
développement vers la maturité. Cette proportion est évaluée à 15 - 44% dans la
forêt Ouest - Africaine, à 0,3 - 7% dans la zone de savane soudanaise d'Afrique (S.
DAMNOSUM ) et au Guatemala.
4 - 2 - 3 LE PASSAGE DU VECTEUR A L'HOMME
On estime qu'au cours du repas sanguin, près de 80% des larve,s infectantes
quittent le vecteur,
alors que 20% des SIMULI infectantes deviennent non
infectantes. On ne sait pas quelle proportion de ces .80% est effectivement inoculée
à l'homme.
4 - 2 - 4 L'IMPORTANCE EPIDEMIOLOGIQUE DU PARASITISME NEONATAL
Dans la zône hyperendémique, près de 1 - 2% des enfants en dessous de un
an peuvent être porteurs de microfilaires de O. VOLVULUS probablement d'originl?
maternelle. Pour élucider ce problème un groupe de médecins ( Dr A. Prost, N.
Corn ide Ponsay ) ont fait des études dans une maternité de Haute - Volta à PÔ.
Dans cette région, la transmission de la maladie a été totalement interrompue avec
des larvicides. Toutes les femmes hospitalisées dans cette maternité ont été
investiguées dans le but de dépister l'onchocercose. Ils ont pratiqué deux biopsie~
cutanées qu'ils ont incubées dans du sérum physiologique et ils ont effectué la
numération de rnicrofilaires après 24 - 36 heures à l'examen direct. Ils ont utilisé du
matériel différent pour la maman et l'enfant. Ils ont pratiqué deux biopsies au
22

premier et au 5ème jour de la naissance chez tous les enfants nés de mère malade
d'onchocercose. Les enfants porteurs de microfilaires ont été réexaminés au 15ème et
30ème jour après la naissance et ensuite une fois par mois. A l'occasion de ces
réexamens ils ont effectué la 3ème biopsie cutanée au niveau de la pointe de
l'omoplate.
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Trois biopsies ont été prélevées du tissu conjonctival du cordon ombilical, et
une autre du placenta.
LES RESULTATS SE SONT AINSI PRESENTES:
Parmi 402 parturientes examinées, 210 étaient porteuses de microfilaires avec une
densité moyenne de 22,9 microfilaires par biopsie et 214 enfants sont nés dont 4
étaient porteurs de microfilaires de O. VOLVULUS dans la première semaine de vie.
Au cours de la survie longitudinale de ces 4 enfants, une microfilardermÎt. a été
retrouvée chez un cas au 6ème mois de vie. Deux cordons ombilicaux pour 51
examinés dans la même série de naissance contenaient des microfilaires sans que
celles-ci soient retrouvées dans le ..derme d'aucun des enfants jusqu'au 6ème et 10ème
mois de vie. Les biopsies placentaires ont été négatives. Six prélèvements du
liquide amniotique ont été négatifs. Avec ces résultats les auteurs ont conclu qu'il
existe
la
possibilité
d'une
transmission
foeto-maternelle
de
microfilaires.
L'importance du parasitisme trouvé dans le tissu conjonctif du cordon ombilical fait
penser que cette voie serait la modalité de passage des microfilaires au foetus.
o - PATHOGENIE
Les manifestations de la maladie sont dues à iaprésencedes:microfilaires dans les
tissus: Yeux, peau, etc... Il se produit une réaction granulomateuseavec formation
d'une capsule fibreuse qui va isoler les vers dans des noçiulesonchocerquiens.
Dans le tissu sous-cutané, les microfilaires déterminent l'apparition là aussi,
d'une inflammation d'intensité réduite, avec oedème et infiltration du derme en
éosinophiles, lymphocytes, cellules plasmocytaires. Les Jibresélastiques finissent
par se détruirent et il apparaît une fibrose qui conduit à l'épaississement des

couches de la peau avec réduction de la pigmentation. Les lésions dermiques sont
de nature allergique et peuvent être reproduite par le test de MAZZOTTI. On ne sait
pas avec précision comment les microfilaires parviennent aux yeux. Elles pourraient
pénétrer dans la cornée par la conjonctive et la peau avoisinante. Une autre voie
serait par les vaisseaux ciliaires postérieures ( longs et courts) et ceux antérieurs.
Mais quelle que soit la voie, la certitude est que dans les préparations histologiques
on a retrouvé des microfilaires dans tous les tissus de l'œil. Dans ces localisations,
les microfilaires produisent d'importantes lésions inflammatoires qui
peuvent
conduire à la cécité. La première lésion est repré$~r1tée par une Kératite ponctuée,
suivie de la mort des microfilaireset la cicatrisation de la cornée. 11 se produirait
aussi une inflammation du limbe cornéen et du tissu sclérale sous-jacent. Plus tard il
se produit des lésions d'iridociclite avec synéchies postérieures qui conduisent à la
torsion de la pupille. L'aire pupillaire se recouvre d'exudat. Compte tenu du fait que
les microfilaires se retrouvent dans le segment postérieur, on peut conclure que les
lésions de ce segment sont de nature toxico-imuno-allergique. Les rnodification~
.
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postérieures sont représentées par des lésions vasculaires, des atrophies optiques
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post névritiques et surtout de dégénérescence chorio-rétinienne.11 faut soulignerl~
fait que la choriorétinite et l'atrophie optique ne peuvent pas être distinguées, de
. • • • • •
i
celles produites par la toxoplasmose ou d'autres étiologies, ce qui renforce de plus
bel l'idée de la nature toxico-imuno allergique deslésion~. On peut dire, en
conclusion, que dans l'organisrn,e de l'hôte humain, les vers adultes et les
microfilaires ont des actions mécaniques, traumatiques, et produisent des réaçtions
.
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E - ANATOMIE PATHOLOGIQUE
L'infection microfilarienne détermine la formation de nodules, de diverses
altérations ligamentaires et surtout de lésions oculaires.
Il existe aussi une
pathologie du système lymphatique.
24

1 - LE NODULE ONCHOCERQUIEN
C'est le lieu où vivent en permanence les filaires adultes. Il contient aussi des
microfilaires mais celles-ci vont être libérer et se localiser différemment dans les
tissus.
Dans l'étude des nodules,
on s'intéresse à
leur topographie,
leurs
dimensions, leur nombre et leur consistance.
Ces caractéristiques macroscopiques permettent, le plus souvent de différencier le
nodule onchocerquien des autres formations tumorales; ( lipomes, adénopathie
etc.. ). Les nodules peuvent être isolés ou regroupés.
- A la section, le nodule présente une cavité générale septée
- A la microscopie on distingue:
Une capsule de tissu cicatriciel hialine qui envoie des prolongements à l'intérieur. Le
centre est mou, avec du tissu granuleux, de la fibrine, des complexes immunes, des
polynucléaires
neutrophiles,
des
éozinophiles,
des
cellules. géantes,
des
lymphocytes, des plasmocytes, des corpuscules de Rusell, des vers adultes et des
larves. Les vers adultes se retrouvent dans différents états: vivants, morts,
dégénérés, calcifiés. Ils sont en général enveloppés dans un manchon.
Photo N" 3
(MICROSCOPIE DU NODULE ONCHOCERCHIEN )
25
.,

2 - L'ONCHODERMITE
Les lésions cutanées, dans le cadre des dermatites onchocerchiennes, vont des
modifications papuleuses à l'atrophie de la peau.
Les aspects microscopiques de la dermatites.ont représentés:par :
- La fibrose caractérisée par l'augmentation aussi bien du nombre des fibroblastes
entre les fibres collagène que celui des fibres réticulaires; les papilles dermiques se
cicatrisent.
- L'apparition précoce d'un mucosaccharïde acide coloré en bleu
Il La présence de cellules phagocytaires avec mélanine.
Au stade de début, la peau peut être d'aspect normal ou présenter des modifications
minimes telles que la légère infiltration en cellules inflammatoires autour des
vaisseaux
et
les
annexes
de
la
peau,
l'oedème
du
collagène
dermique,
l'augmentation des fibroblastes. Il apparaît plus tard des troubles de pigmentation et
l'infiltration cellulaire périvasculaire devient plus accentuée. Il se produit une
acanthose, une hyperkératose, une parakératoseet quelques mélanéphores avec

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une augmentation plus marquée des fibroblastes. Dans la phase manifestement
clinique, il se développe des lésions papuleuses qui apparaissent à la microscopie
comme des microabcès intraépithélieux à contenu liquidien, avec polynucléaires
neutrophiles, fibrine et microfilaires. Dans les phases plus avancées, le derme est
oedémacié. Les couches de kératine sont séparées entre elle et l'épiderme. Cette
dernière couche devient plus rapprochée. La mélanine devient de plus en plus
réduite dans l'épiderme. La kératine finit par s'amincir, les fibres élastiques
disparaissent, les fibres réticulaires sont abondants: c'est I~ stade final d'atrophie
cutanée.
3 - Les lésions oculaires
Au niveau des structures oculaires, les modifications anatomo-pathologiques
.
"
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sont riches et variées. Dans le limbesclérocornéen,il existe un exsudat abondant.
i
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26

Les lésions cornéennes sont plus marquées à la périphérie et dans" les
couches superficielles et se présentent sous l'aspect granulomateux avec un centre
nécrotique à cellules géantes et epithéliales. Les vaisseaux sont dilatés et entourés
de plasmocytes et de fibroblastes. Le pigment de l'iris est diminué. La profondeur de
la chambre antérieure est réduite par les synéchies qui 'se forment et contiennent
entre elles des larves.
La cornée est hyperhémique, la rétine présente des points hémorragiques
Au
niveau
du
nerf optique, on
peut
constater
la
dilatation
des
espaces
interfasciculaires
Ces modifications peuvent produire des altérations allant de "légers troubles
de la vue à la cécité totale. Elles" se développent dans le temps etsol1t el1 fonction
de la charge microfilarienne de l'œil.
F - SYMPTOMATOLOGIE
,
' : '
1 - FORME ASSYMPTOMATOLOGIQUE
Les biopsies cutanées effectuées en zones endémiques ont mis in évidence
des porteurs de microfilaires sans manifestations cliniques et en bonne santé
apparente. Différents auteurs ont ainsi décrit une forme asymptomatique de la
maladie onchocerquienne. Celle-ci correspondrait au fait, àla 'période d'incubation
qui est longue et en moyenne de 10 - 12 mois.
2 - FORME SYMPTOMATIQUE
Dans la phase manifestement clinique, l'onchocercose se caractérise par 3
syndromes: le syndrome Kystique, le syndrome cutané et le syndrome oculaire.
27

3 - LE SYNDROME KYSTIQUE
1/ se caractérise par la présence de nodules sous-cutanés ou onchocercomes,
qui traduisent l'enkystement de certaines filaires adultes. Le médecin expérimenté
reconnaît facilement les nodules onchocerquiens: ce sont des tumeurs sous.,.
cutanées, rondes ou ovalaires indolores à la palpation et de consistance ferme;
elles
n'adhèrent
pas
aux
plans
sous-jacents
mais
peuvent
se
fixer
occasionnellement sur le périoste, les aponévroses, la peau. Les dimensions varient
de 3 - 4 cm à 10 cm. On les palpe.
aisément là où les plans osseux sont
superficiels:
trochanter,
COCCIS,
crête
iliaque,
gril
costal,
cuir chevelu.
Les
onchocercomes
se
situent
généralement
à
la
confluence
des
vaisseaux
lymphatiques. Leur topographie présente quelques caractéristiques différentes selon
les régions géographiques: en Afrique ils se localisent plus fréquemment dans les
parties inférieures et en particulier au dessus de la Crête iliaque, au trochanter, au
coccis
alors
que
dans
les
régions
américaines
on
les
rencontre
presqu'exclusivement
dans
la
région
cervico-céphalique.
Cette
distribution
préférentielle respecte en général le lieu de piqûre de la femelle de SIMULUM:
rappelons qu'en Afrique, la majorité des vecteurs attaquent les parties, inférieures du
.
' .... "
corps, mais en Amérique l'attaque se fait dans la partie supérieure (cervico-
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céphalique).
Le nodule onchocerquien ne suppure jamais, ce qui facilite, son ablation. Il
peut cependant s'inflammer périodiquement et cela est en rapport avec l'évasion de
.
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certaines rnicrofilaires du nodule., Les nodules peuvent être isolés ou au contraire
s'accoler en une masse polylobée volumineuse.
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Photo N° 4
( NODULES ONCHOCERQUIENS )
28

2 - 2
LE SYNDROME CUTANE
Les microfilaires migrent de leur I!eu de naissance ( la nodule) pour se localiser
ensuite dans le derme et l'œil.
Dans le derme,
ils réalisent la dermatite
onchocerquienne de nature allergique. L'onchodermite se présente sous diverses
formes et stades évolutifs:
- Le prurit et les lésions. de grattage peuvent constituer les principales
manifestations précoces de la maladie. Le prurit peut être bénin et intermittent. Dans
1
d'autres cas ils devient intense, grave et persistant provoquant ainsi des insomnies
et des lésions de grattage qui peuvent se surinfecter. A ce stade de début, le
malade peut présenter une asthénie, une courbature et des arthralgies.
- Le prurigo ( craw - craw, gale filarienne ). Il représente, avec les
modifications de couleur de la peau, les premiers signes objectifs de la dermatite
onchocerquienne.
Il
se
caractérise
par
l'apparition
de lésions élémentaires
papuleuses, petites et regroupées ou grandes et séparées, localisées aux lombes,
cuisses, fesses et prétibial. Le contenu de ces papules est liquidien claire ou
purulent. Il se crée ainsi des lésions papulo-vésiculo-pustuleuses qui vont se
recouvrir, au stade final, de croûtes. Il faut souligner que le prurit et le prurigo sont
plus marqués là où la concentration microfilarienne est élevée. Au Yémen, le prurigC?
est connu sous le nom de SOWDA ( noir en arabe ): la lésion est. intensément
prurigineuse, sombre et localisée à un seul membre inférieur.
Comme nous l'avons souligné plus haut, les modifications de pigmentation
représentent des
lésions
précoces
caractérisées
au
début
par
des zones
circonscrites hyperpigmentées, localisées surtout aux fesses, cuisses, régions
prétibiales. Elles sont maculées, de petite taille avec bords irréguliers en forme de
cartes. Dans d'autres cas, la modification pigmentaire revêt la forme d'une macule
hypopigmentée qui peut conduire à des confusions avec 'la lèpre tuberculoïde, la
tréponématose, la streptocercose ou autres dermato-mycoses et granulome multiple.
Les lésions précoces doivent être décelées le plus tôt possible afin qu'un traitement
administré et bien conduit à ce stade puisse mener à la guérison complète dans les
-
,
conditions de transmission interrompue; Parmi les manifestations tardives on note
29

l'oedème, la transformation lichénoïde, la dépigmentation tardive, l'atrophie, cette
dernière apparaissant chez les patients intensément infectés.
Dans l'oedème, la peau peut être localement tuméfiée ou au contraire
présenter un Iymphoedème diffus avec infiltration des téguments donnant ainsi
l'aspect de "peau d'orange ".
Dans la transformation lichénoïde,
le malade. présente des zônes cutanées
épaissies,
sèches,
squameuses li évoquant la " peau de lézard";
lorsque la
localisation se fait sur la face, il apparaît l'aspect de " fascies de lion".
Photo N" 5
( PEAU DE LEZARD)
~
30

La dépigmentation tardive ou "peau de léopard" est constituée de l'alternence
de zones hyperpigmentées et de zônes hypopigmentées. Ces dépigmentations
affectent plus souvent les membres inférieurs ( région prétibiale'" ),Ie pénis, -le
scrotum et plus rarement l'aisselle. A l'examen parasitologique, les microfilaires sont
plus
concentrées
dans
les
foyers
hyperpigmentés
que
dans
les
zônes
hypopigmentées ou elles sont en nombre réduit ou même absentes? Ce
phénomène a son importance dans l'évaluation quantitative des microfilaires dans le
but de déterminer l'intensité de l'infestation de l'hôte humain.: une biopsie effectuée
dans une zône dépigmentée va donner des résultats de faible charge microfilarienne
alors qu'en réalité la situation en est autre; une attention particulière s'impose donc
dans le choix du lieu pour la biopsie afin d'éviter justement ces faux résultats.
Le stade le plus tardif reste sans conteste l'atrophie.
Les téguments
deviennent sèc,!,
sans élasticité. Les rides se multiplient, deviennent. flasques
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prenant ainsi l'aspect "d'aine pendante" quand ils sont localisés dans la région
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inguinale. L'existence de cette aine est l'expression.. cliniquedu IYf!lphoedème
onchocerquien
et
des
Iymphoadenopathies
loco-régionales: -.. Ie~ganglions
lymphatiques sont hypertrophiés, indolores. La Iymphadémite onchocerqueinne a les
caractères d'une réponse immunitaire compétent à support çellulaire..A.u Tchad et
au Zaïre, on a cité des cas d'onchpcercose associé à un éléphantiasis des organes
lymphatiques, ce qui constitue une preuve en plus de l'a.tteinte lymphatique.
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En Amérique Latine, on a observé deux lésions cutanées: le "mal Morado"et
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''l'éryssipèle de la côte" la première lésion est une dépigmentation de la peau,
localisée plus souvent aux lobes de l'oreille, les joues et à l'épaule; il semblerait
s'agir d'une irritation avet~quamation de la couche corneuse ; elle est spécifique au
Mexique et à l'Amérique centrale ;l'érisipèle de la côte.est aussi une .Iésion irritative
caractérisée par un oedème roL!ge pâle de la peau de _la face·: ,il peut être
accompagné de fièvre.
31
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( AiNE PENDANTE)
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2 - 3 LE SYNDROME OCULAIRE
Il regroupe toutes les manifestations cliniques oculaires; sa gravité est
étroitement liée à l'intensité de l'infection et s~rtQ~t de la chacge\\rnicrofilarienne de
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ophtalmologique, on a retrouvé .des microfilair~s dan.s;'.la~~~cg~rl:~El, la chambre
antérieure, l'espace retro-Iental, lè corps vitré:è't la co;nj6n~ù0~'f;:C1:~c~nséquence
directe de ces localisations est l'apparition de la Kératite,:'de l'U~èit;e antérieure; des
cataractes, de la chOfi9rétinite et de la névrite optique avec atrophie post-névrétique
,","
<.
comme lésion terminale. Les mêmes lésions se rencontrent dans toutes les
principales zones endémiques d'Afrique et d'Amérique Latine.
32

Le mode d'installation est insidieux en Afrique, mais plus brutal en Amérique.
On note aussi quelques différences en ce qui concerne la gravité des
lésions: ainsi la Kératite scléreuse et l'uvéite antérieure··sont plus fréquentes et plus
graves dans les zônes de savane africaines; ce phénomène s'expliquerait aussi
bien par la présence d'un nombre plus grand 'dë mic'ràflfaires 'dans le segment
antérieur que par les particularites liées à l'espèce et 'la variété de parasites
existants dans ces régions.
Dans les foyers hypoendémiques, on note l'existente de la Kératite ponctuée
à tous les âges, mais les lésions permanentes surviennent chez les' adultes. Dans
les villages méso-endémiques, la Kératite ponctuée estprésente chez les adultes,
mais leur prévalence et leur gravité augmentent avec l'âge.
Dans les zones hyperendémiques,
les invasions microfilariennes sont
grandes dans les yeux et dès la première enfance, les microfilaires sont présentes
dans les structures oculaires. Chez les sujets je.une~, ,il,peut exister des lési~ns
constituées et permanentes avec de graves conséquences sur la vue: apparition
précoce de cécité à l'âge adolesc~nt. Chez les a(jultes; ·Iaprévalençede lacécit$
." .
..
".
-
augmente progressivement avec parfois des exacerbations aiguës. L'intensité de
l'infection chez les personnes âgées
a une tendance à la diminution jusqu'à la
disparition des microfilaires dans les tissus. Dans une telle situation, bien que la
fonctionnalité de l'œil est sérieusement affectée, le processus pathologique devient
.
.
.. ',;
.
si inactif qu'il n'existe plus d'action directe ou indirecte des microfilaires et. les
réactions de l'hôte sont aussi absentes.
J •••••••
Les contrôles tonographiques par applanation effectuées dans le bassin de la
Volta ont montré que l'apparition du Glaucome secondaire est en étroite relation
.
.
géométrique avec la sévérité des lésions oculaires. Les synéchies antérieures et
périphériques sont à la base du développement du Glaucome par leur tendance à
fermer l'angle irido-cornéen avec augmentatioll depres:sibriintra-oculaire.
.....' ..~
~. . :".. '-
,.' ~,
Les lésions oculaires peuvent être reparties' en lésions du segment antér'ïeur
et lésion du segment postérieur.
33

Au Guatemala et au Mexique prédominent beaucoup plus les lésions du pôle
antérieur, le pôle postérieur restant pendant longtemps indemne. Dans la zone
africaine la situation est modifiée dans le sens que l'atteintc.du pôle postérieur peut
exister concomitamment avec les
modifications du pôle antérieur et même les dépasser dans certains cas.
Dans sa manifestation clinique, l'onchocercose oculaire peut débuter par'des
prodromes objectivés par l'oedènie palpébrale, les larmoiements, la photophobie.
Ces manifestations peuvent être des sources de confusions avec la conjonctivite
banale, mais le praticien averti, dans le contexte géographique et en présence des
signes cutanés et modulaires, peut anticiper un diagnostic correct. Parmi les
prodromes
on
classe
aussi
l'hémiralopie.
D'après
Galiard,
ces
premières
manifestations oculaires sont aussi d'origine allergique. L'extirpation à temps des
nodules conduit à la rétrocession consécutive de ces symptômes.
2 - 3 - 1 LES LESIONS DU POLE ANTERIEUR sont produites autant par la présence
directe des microfilaires que par voie allergique ( Toxines) et la conséquence de
toutes ces actions est l'apparition de modifications organiques. L'atteinte de la
cornée donne la Kératite avec ses différentes caractéristiques anatomocliniques: il
apparaît initialement des opacités cornéennes arrondies; à leur début ces opacités
ont une localisation sous épithéliale mais avec le temps, elles pénètrent toujours
plus profondément formant ainsi la Kératite ponctuée superficielle et respectivement
la Kératite interstitielle; les lésions de Kératite ponctuée ont un diamètre de 0,50 - 1
cm et sont électivement situées à la périphérie de la cornée; leur nombre varie de 1
'
.. ,'
à 50 ; elles sont en général bilatérales et n'affectent pas grandement la vue et elles
peuvent disparaître totalement.
.. LA KERATITE SCLEROSANTE: est l'expression de l'infestation massive de la
cornée avec les microfilaires et elle constitue une cause importante de cécité. Au
débutjon observe une opacification du tiers antérieur du parenchyme aux heures 2 -
4 ou 8 - 10:de la couleur blanche brillante l'opacité se pigmente et se vascularise.
Elle débute latéralement et en bas et progresse en haut formant la Kératite en U.
"l
34

Cette dernière va évoluer vers la Kératite semi-Iunaire. L'existence bilatérale de
cette voile onchocerquienne donne la cécité. La cornée devient mâte comme du
verre: c'est le stade irréversible.
* L'IRIDOCICLlTE: Sa fréquence et sa gravité dépendent de l'intensité du
parasitisme souvent rencontrée chez les individus massivement infectés. Dans sa
forme bénigne, il se produit un iritis torpide. Il se constitue, à un stade avancé,
l'inflammation plastique grave qui associe une infection ciliaire comme un cercle
rouge péri-kératique, des exsudats dans la chambre antérieure qui peuvent réaliser
des anomalies pupillaires sous forme de déformations piriformes et surtout des
synéchies qui vont conduire en dernier ressort au Glaucome secondaire.
Dans le cadre de l'iridociclite, on peut constater l'atrophie irienne qui n'est
pas spécifique, mais étant une modification sénile rencontrée chez, les sujets
:, ...... ,., ... -
;
infectés. En phase avancée de la Kératite sclérosante et de l'iridociçlite,, il peut se
constituer des lésions d'uvéite antérieure d'accompagnement. On note aussi la
présence d'un cataracte qui le plus souvent est associé et secondaire à l'uvéite.
2 - 3 - 2 LES LESIONS DU SEGMENT POSTERIEUR: elles sont réprésen~es par la
choriorétinite, la névrite optique et l'atrophie optique posr-névrétique.
' - " ,
"
Les modifications coriorétiniennesaffectent en général les deux yeux, mais à
des grades différents et se localisent dans la partie temporale de la macule et plus
fréquemment autour de la papille optique.
Du point de vue clinique on peut retenir les signes suivants:
- l'oedème rétinien avec modification du réflexe rétinien et l'expres'sioh des fibrés
nerveuses du disque optique.
tllll rupture, avec le temps, de l'épithélium pigmentaire rétinien qUI prend ainsi un
aspect irrégulier.
- dans les lésions avancées: migration du pigment ,rétinien avec exposition des
structures vasculaires formant ainsi des plages dénudées avec pigment tout
autour et au long des vaisseaux. La choroïde devient granuleuse à ces endroits;
35·'

les vaisseaux désagrègent et deviennent jaunes ou blancs. De petits points
jaunâtres apparaissent en profondeur de la rétine. Tout cela réalise l'aspect de
choriorétinite type HISSETTE RIDLEY dans laquelle le fond d'œil apparaît tigré et
comparable à de la boue asséchée et craquelée.
Il est possible que l'atrophie optique soit précédée de lésions de la papille. Ce
qui est certain est que dans la phase de l'atrophie optique, les bords de la papille
sont déformés et dépigmentés; les vaisseaux rétiniens sont engainés dans un
manchon dense.
Il ressort en conclusion que la complication la plus grave et invalidante est la
cécité. Elle peut être due soit aux lésions du pôle antérieur soit à celles du pôle
postérieur de l'œil ou alors être la conséquence de ces deux types de lésions
comme cela se passe le plus souvent dans les zànes,endémiques africaines. Le
'.' i··'
diagnostic précoce des plus petites modifications oculaires et :l,eur traitement
correcte s'imposent afin de prévenir l'installation des lésions irréversibles.
En dehors des localisations dermiques et oculaires, les, microfilaires ont été
retrouvées dans le sang, le foie, la rate, les reins, les poumons, le liquide céphalo"-
rachidien, les expectorations, les frottis vaginaux: ce qui a fait penser à une forme
d'onchocercose généralisée. La fréquence et la signification clinique de ces
localisations restent du domaine d'études ultérieures.
H - DIAGNOSTIC
La suspicion de la maladie se fait dans un premier temps cliniquement en
utilisant les étapes fondamentales comme dans n'importe quelle maladie: anamnèse
et examen objectif.
36

1 - A l'anamnèse on recherche:
- les signes subjectifs du malade: prurit, larmoiement, photofobie etc...
- si le malade vient d'une région endémique
- le temps passé par le malade dans cette région
_ la localisation du village par rapport aux cours d'eau où la situation du
vecteur
est connue
- l'activité du malade dans la région
2 - L'examen objectif comprend l"examen généhîl et celui spééif'ïcjùe. L'examen
général recherche:
- l'état général du malade
- l'état nutritionnel et respectivement la situation socio-économique du malade
- les signes de certaines maladies coexistantes ( cardiopathie, néphropathie,
lèpre,
maladies éruptives chez les enfants
Dans le cadre de l'examen objectif spécifique, l'attention du médecin sera
portée particulièrement sur la recherche des nodules onchocerquiens, sachant qu'en
Afrique les onchocercomes se localisent avec prédilection aux parties inférieures du
corps, contrairement aux zônes d'Amérique Latine où la localisation des nodules se
fait
dans
la
région
cervico-céphalique.
On. recherche
les
caractéristiques
macroscopiques
des
nodules:
dimensions,
nombre,. consistance,
sensibilité,
adhérence aux plans sous-jacents. Seront également recherchés les éléments de la
dermatite onchocerquienne: prurigo, les points d'hyperpigmentation etc... Une
mention spéciale doit être faite au dit" macaron rétro-trochantérien ": il semble
"
apparaître assez fréquemment et est pathognomonique; il se présente comme une
..
.
lichenification de la région trochantérienne rencontrée souvent chez les sujets
d'Afrique
qui
dorment
sur
des
couchettes
dures.
On
retrouve
chez
les
onchocerquiens un véritable macaron dans la région sous et rétro-trochantérienne,
bien délimité à contours irréguliers et au sein duquel les signes de la maladie sont
plus marqués.
37

Ces données anamnestiques et de l'examen objectif nous font suspecter la
maladie.
La
confirmation
du
diagnostic
est
donnée
par
les
examens
complémentaires de laboratoire à travers la mise en évidence du parasite: on utilise
différentes méthodes qui peuvent être directes ou indirectes.
3 - METHODES DE MISE EN EVIDENCE DU PARASITE
3-1 METHODES INDIRECTES: elles sOint représentées par:
3 - 1 - 1 Le test de Mazzotti : utilisé à l'occasion des dépistages en masse: il
consiste en l'administration de 25'- 50mg de diéthylcarbamazine ( Notézine ) à un
suspect d'onchocercose: cette administration est suivie de l'apparition d'une réaction
clinique allergique; si les microfilaires sont présentes dans la peau, après 15
minutes à 25 heures de l'administration, il apparaît une réaction prurigineuse suivie
d'une éruption papuleuse. Le phénomène est due à la mo~ilisation, à la .migration et
à la destruction des microfilaires.. Dans l'interprétation dé la réaction il faut savoir
qu'il peut apparaître:
-
des
réactions
faussement
positives
causées
par
DIPETALONEMA
STREPTOCERCA, D. PERSTANS, LOA - LOA, W. BANCROFTI, BRUGIA MALAY!.
- des réactions faussement négatives: de telles réactions ont été retrouvées
en ETHIOPIE, AMERIQUE, chez des patients avec des lésions macroscopiques de
SOWDA; dans de tels cas, il se pt)urrait que les microfilaires qui arrivent à la peau
soient détruites immédiatement par une réponse immunitaire intense et il n'existe
presque plus de microfilaires à tuer par la diéthylcarbamazine ..
La réaction est parfois si intense qu'il devient nécessaire son interruption ·par
l'administration de corticoïdes et d'antihistaminiques.
Le test de Mazzotti a l'avantage de déceler des infections légères. Il peut être
aussi utiliser pour l'évaluation de l'efficacité d'un traitement: une réaction négative
démontre le fait que toutesles microfilaires ont été éliminées de la peau:
38

on considère que deux tests négatifs dans un intervalle de deux mois prouvent que
les femelles adultes du parasite ont été tuées où stérilisées.
Le test de Mazzotti est contre indiqué chez les sujets intensément infectés, avec des
lésions évidentes d'onchocercose, chez les personnes âgées, chez les débiles et les
femmes en grossesse
3 - 1 - 2 Les lésions cutanées et ophtalmologiques constituées et reconnues
donnent la certitude de la présence du parasite.
3 - 1 - 3 hyperéosinophilie est un signe constant dans l'onchocercose mais sa valeur
est réduite puisque présente dans la majorité des parasitoses.
3 - 1 - 4 Les réactions immunologiques comme la diffusion
dans le gel,
l'hemaglutination passive,
la fixation
du complément,
l'immuno fluorescence,
comportent des éléments d'erreur qui limitent leur utilisation fréquente dans
l'onchocercose à cause de l'absence des antigènes spécifiques et de la fréquence
des réactions croisées.
3 - 2 METHODES DIRECTES
3 - 2 - 1 La mise en évidence du parasite adulte à partir du nodule où ils vivent
( préparations histologiques colorées ). La présence du nodule ne signifie pas
onchocercose active car certains parasites meurent.
3 - 2 - 2 La découverte des microfilaires par:
*
Xenodiagnostic: ou découverte des microfilaires dans le repas sanguin
d'une simulie. C'est une méthode complexe.
* La découverte des microfilaires dans différents milieux: sang, lymphe,
liquide céphalo-rachidien, expectorations, larmes, sécrétions gynécologiques, urine.
* La découverte des microfilaires dans le derme en utilisant:
39

* la scarification ( Hooghe 1934 ) qui consiste à pratiquer quatre ( 4 ) incisions
de 8mm de longueur et à 2mm .sur la face supéro externe du bras. Après 10
secondes/la peau est pansée et le suc dermique est récolté par apposition 5 - 6 fois
sur une lame qui sera séchée et colorée au Giemsa.
* la biopsie cutanée exsangue ou " SNIP " Méthode usuelle par excision d'un
lambeau de peau de 1 - 2 mg comprenant les couches superficielles et incubation
dans différents milieux.
En Afrique le lieu de prédilection pour la pratique de la biopsie est la crête
iliaque mais en Amérique on préfère l'épaule ( région deltoïdienne ou la pointe de
l'omoplate ). En Asie la biopsie se fait dans la région de la jambe ( mollet ). On fait
habituellement deux biopsies.
- le matériel de prélèvemera: En 1968 SCHEFFEL a introduit en pratique la
pince de sclérectomie. Il existe actuellement deux types fondamentaux de pinces: le
type WElZER et la type HalTH, chaque type prélevant des lambeaux à dimensions
fixes
- les milieux d'incubation et le temps de lecture
Les milieux les plus usuels sont représentés par l'eau distillée et le sérum
physiologique. On a introduis récemment le N.C.TC 135 dans une solution HANKS
En fonction du milieu utilisé et du temps de lecture on distingue les méthodes
suivantes:
* La méthode de DUKE: les biopsies sont placées dans une goutte de sérum
physiologique sur une lame et dilacérées avec une aiguille. La conservation se fait
dans une chambre humide et la lecture après 10 -15 minutes.
* La méthode de PICO: le milieu est l'eau distil!ée et la lecture se fait 30
minute après.
40

* La méthode de NELSON: le milieu d'incubation est représente par 0,2 mlde
sérum physiologique dans les creux d'une plaque de microtitration; la lecture se fait
après 24 heures.
* La méthode de digestion par collagène: c'est la plus satisfaisante car 48
heures après, il ne reste plus que la couche corneuse de l'épiderme et la numération
est absolue; la méthode est cependant coûteuse et délicate avec des résultats
tardifs ( 48 ou 72 heures ).
* La méthode de SCHEIBER : le liquide d'incubation est filtré à travers du
papier filtre milipore et les microfilaires sont comptées après coloration.
Les méthodes de terrain restent sans aucun doute celles de Pica et de NELSON.
4 - DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
- Les nodules onchocerquiens ne doivent pas être confondus avec les
lipomes, chystes sébacés, adénopathies de différentes étiologies.
- la dermatite onchocerquienne sera différenciée de:
• l'infection à dipetalonema streptocerca dans laquelle les membres
inférieurs sont rarement affectés
• la gâle dans laquelle les lésions prédominent interdigital
• les piqCJres d'insectes
• la
dermatite
de
contact Les dermatites
bactériennes,
les
l
déterminations cutanées du pian tertiaire,

les mycoses superficielles, la lèpre.
Les lésions de kératite doivent être différenciées des opacités cornéennes
des viroses, traumatismes, glaucome avancé d'autre nature.
41

1- TRAITEMENT
1 - TRAITEMENT CURATIF: Il utilise des microfilaricides et des macrofilarcides
ainsi que l'ablation chirurgicale des nodules.
1
-
1
LES
MICROFILARICIDES
:
Le
microfilaricide
de
choix
est
le
diéthylcarbamazine : Notézine,ii), Bonocide<)\\). Il agit rapidement sur les microfilaires
en causant leur mort. Son effet sur les vers adultes est réduit.
Les schémas thérapeutiques sont adaptés et individualisés en fonction de la
forme clinique et de la localisation des lésions. Ainsi en l'absence des lésions
oculaires cliniquement et paracliniquement évidentes/on débute le traitement avec 1
mg/Kg corps/ jour et en augmentant progressivement la dose on arrive à 2 mg/kg en
3 prise pendant 2 jours, puis 4 mg/Kg / corps/jour pendant 2 jours, 6 mg/Kg /
corps/jour pendant 2 jours et on continue avec 8 mg/jour en 3 prise jusqu'au 21 è jour.
Le traitement dure 1 an, en cures de 21 jours séparées par des pauses de 30 jours.
On associe des antihistaminiques de synthèse mais en présence d'une
réaction Mazzotti intense on interrompt le traitement et on administre des corticoïdes
( prednisome 30 - 40 mg/jour)
1 - 2 LES MACROFILARICIDES: Ils sont spécialement contre les vers adultes des
nodules. Le plus actif est la suramine sodique ( MORANYL'S'). Il existe sous forme
de poudre qui se dilue extemporanée dans de l'eau distillée et qui s'administre en
intra - veineux à la dose de 20 mg une fois par semaine pendant 6 - 8 semaines. Il
est nécessaire de faire un test préalable avec 1 mg .du produit et de suivre la
protéinurie à cause de sa toxicité rénale.
1 - 3 LA NODULECTOMIE: Elle peut conduire, dans certains cas, à une
suppression appréciable des filaires adultes.
Comme traitement adjuvant, dans la rétinite de Ridley10n peut utiliser des
vasodilatateurs et des protecteurs oculaires.
42

2 - PROPHYLAXIE DE LA MALADIE ET DES COMPLICATIONS:
- Le dépistage précoce et le traitement correcte de la maladie préviennent les
complications les plus redoutables ( oculaires ).
La lutte contre le ver adulte est limitée par l'absence des macrofilaricides non
toxiques et applicablesà une échelle plus large.
La seule méthode disponible dans la prophylaxie de la maladie est la lutte
contre le vecteur. A l'heure actuelle il existe dans le bassin de la volta, la région
africaine
avec
la
plus
haute·· endémicité,
une
campagne
de
lutte
contre
l'onchocercose initiée par l'O.M.S. et programmée en deux étape: 1974 - 1979 et
1980 -1985.
La lutte contre le vecteur peut se réaliser sous différents aspects comme:
2 - 1 LA LUTTE ECOLOGIQUE: L'élimination des cours d'eau rapides serait la
méthode idéale: on sait que ces cours d'eau représentent les lieux de reproduction
et de développement du vecteur. La construction de barrages supprimerait en amont
toute possibilité de reproduction du vecteur.
2 - 2 LA LunE GENETIQUE: Elle procède à j'introduction de mâles stériles dans
les populations de vecteurs. Cette stérilisation peut se réaliser par des procédés
physiques ( irradiation) ou chimiques composés isopréniques, hormones.
2 - 3 LA LunE BIOLOGIQUE: Elle se réalise par l'infestation du vecteur avec des
bactéries non pathogènes pour l'homme et l'animal, comme c'est le cas du bacille
sphericus et Turigensis qui détruisent les larves ou avec des protozoaires.
2 - 4 LA LUTTE CHIMIQUE: Elle peut être, soit contre le, parasite adulte, soit
contre les formes aquatiques ( oeufs, larves etc... ). C'est cette lutte chimique qui est
appliquée dans le bassin d~aVolta dans le cadre du programme de l'O.M.S. de I~tte
contre l'onchocercose endémique dans cette région.
43

Dès le départ, il a été utilisé comme substance insecticide le O.D.T qui s'est
avéré efficace mais non sans inconvénients: large rémanence et effets secondaires
sur le milieu ambiant. On a alors chercher des substances adaptées qui auront
l'efficacité escomptée sur le vecteur et avec des propriétés qui correspondent aux
besoins biologiques. Dans ce sens, beaucoup de composés organo-phosphoriques
ont été sélectionnés et parmi lesquels le TEMEFOS ( Abat) semble plus adapté du
fait de sa toxicité réduite sur le milieu ambiant et de sa rémanence réduite et enfin
du fait des possibilités de son utilisation à doses modérées. Outre les vieilles
techniques d'épandage du produit par voie terrestre: on a essayé l'épandage aérien
par avion. Cette dernière technique permet le traitement des zônes et des rivières à
n'importe quelle période de l'année. On utilise actue'llement des hélicoptères et des
avions.
La lutte anti-Iarvaire répond à des principes établis à l'issu de recherches
entrepris: la solution larvicide doi~ être dispersée en amont de chaq~e nid larvaire;
l'épandage doit être faite périodiquement et à un rythme inférieur à la durée de vie
larvaire de l'espèce; les lieux d'épandage sont déterminés cartographiquement.
Les résultats obtenus sont excellents: par exemple dans mon pays la Haute
Volta, la transmission de la maladie est arrêtée dans les vallées des Voltas noire,
blanche et rouge, de même dans la vallée de la sissili. Malgré ces bons résultats, on
doit avoir en vue le phénomène de réinvasion des iànes traitées. Le traitement doit
donc être prolongé pendant de longues période~d'~ temps."
Woodruff et collaborateurs proposent une chimio prophylaxie avec le
diéthylcarbamazine en doses hebdomadaires de 50 mg, pendant six semaines
consécutives.
44

CHAPITRE III :
DONNEES PER$ONNELL~~
45

Nous présentons dans ce chapitre 33 cas étudiés dans les services de
parasitologie et de dermatologie. Considérant les symptômes subjectifs présentés
par les malades et les signes objectifs,
nous avons retenu
les examens
paracliniques suivants:
l!lII prélèvements sanguins ( diurnes et nocturnes) ;
== l'examen coproparasitologique ;
li le Test de MAZZOTTI
Il des biopsies comme méthode directe de mise en évidence des filaires
Il faut préciser que les pays d'origine des sujets examinés s'encadrent, dans
leur grande majorité, dans les régions endémiques connues d'onchocercose ( cf.
introduction. Ce fait a motivé et renforcé l'orientation de nos recherches dans le
sens de l'onchocercose.
Nous avons étudié un lot ~e 54 malades et à la fin des investigations nous
avons enregistré les résultats suivants:
l'i 10 cas de Loas chez huit ( 8 ) Gabonais, un ( 1 ) Centrafricain et un ( 1 )
Roumain. Ce dernier cas du Roumain ne peut être que d'import : en effet il
est ressorti des discussions que celui-ci était revenu du Congo où il était
resté 11 mois.
Il 9 cas d'infestation avec DIPETALOMA Perstans chez trois ( 3 ) Angolais,
deux ( 2 ) Gabonais, un ( 1 ) Togolais, un ( 1 ) Sénégalais, L:Jn (1 ) Ivoirien
et un ( 1 ) Péruvien.
1'1 2 cas, un ( 1 ) Centrafricain et un (1 ) Guinéen ont été infestés par W.
Bancrofti.
liilI 33 cas d'onchocercose originaires de Guinée deux ( 2 ) de la république
Centrafricaine et trente ( 30 ) du Liberia.
46

Nous redonnons succinctement ces 33 observations d'onchocercose.
CD. C.B.! 21 ANS SEXE MASCULIN ORIGINAIRE DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE:
Deux mois après son arrivée en République Socialiste de Roumanie pour
poursuivre ses études Supérieures, il présente un prurit généralisé de grande
intensité. Des affirmations du malade il ressort que celui-ci avait déjà présenté de
pareils épisodes prurigineux à l'âge de 20 ans mais de moindre intensité, ce qui a
amené le malade à négliger les symptômes. Le malade a présenté en plus, des
troubles de vision, des troubles digestifs de type syndrome ulcéreux.
Examiné dans le service de parasitologie Cluj - Napoca, nous avons
découvert chez ce patient deux formations tumorales au regard des épines iliaques
antéro-supérieures. Le nodule de gauche de 5,4 cm était plus gros que celui de
droite. A la palpation les nodules étaient de consistance ferme, indolores et
n'adhéraient pas au plans sous-jacents. En présence de ce syndrome Kystique, du
syndrome prurigineux et de l'existence des troubles de vision, nous avons suspecté
l'infection onchocerquienne.
Les examens de laboratoire effectués en vue d'élucider ce cas ont été:
fi un frottis sanguin qui a mis en évidence une éosil}ophilie de 18%.
; ;
Il un examen coproparasitologique positif pour ankylostomiase
Il un examen ophtalmologique qui découvre un glaucome bilatéral avec 40% de
l'acuité vissuelle perdue.
Il Le test de Mazzotti effectué avec du loxuran ( 1 cp ) a donné une réaction
inten5·(t.-ment positive avec prurit généralisé, motif pour lequel nous avons
,.-'
.
administré au malade de l'hydrocortisone. Avec ce test positif et sachant qu'il peut
apparaître dans le cadre du test des réactions faussement positives, nous avons
procédé à l'extirpation du nodule droit, effectuant à cette occasion un prélèvement
biopsique pour examen histopathologique. L'examen microscopique du frottis
47

coloré à l'hematoxiline - éozine a mis en évidence une cavité nodulaire délimitée
par une capsule fibreuse, avec d~cellules inflammatoires, des parasites enkystés
d'onchocerca. ( cf. Photo ci-dessous)
Photo W8
Sur la base de la symptomatologie clinique et des résultats des examens de
laboratoire nous avons conclu au diagnostic d'onchocercose et glaucome bilatéral
secondaire. Il faut préciser que les examens ophtalmologiques effectués n'ont pu
mettre en évidence la présence de microfilaires dans les structures oculaires. Dans
une telle situation on peut discuter sur l'étiologie onchocerquienne du glaucome: en
effet on sait que dans l'onchocercose, le glaucome est secondaire et apparait à un
stade avancé de la maladie quand l'organisme est intensément parasité et les
microfilaires se retrouvent normalement dans les structures oculaires; mais dans le
cas présent on n'a pu déceler des microfilaires dans les yeux qui auraie"6u expliquer
l'existence du glaucome; de ce fait, nous croyons que ce glaucome est associé à
l'onchocercose et serait d'une autre cause; même si nous retenons ce glaucome
comme complication de l'onchocercose, nous avons alors la preuve de l'existence
du mécanisme immuno-allergique toxique souligné comme possibilité dans la
pathogénie de la maladie onchocerquienne.
48

Le traitement du cas a été réalisé avec des doses progressives de
diéthylcarbamazine étant donné le fait qu'en présence des, 'lé;sions' 'oculair~~
constituées, l'administration intempestive des microfilaricides' peut· conduire à
l'aggravation de la symptomatolOgie oculaire. Nous avons commencé avec 0~50
mg/Kg/corps/jour de LOXURAN ( produit Hongrois contenant 50 mg/Kg/corps de
diéthylcarbamazine par comprimé ), et augmentant progressivement la dose avec 2
mg tous les deux jours, nous avons atteint 6,5 mg/Kg/corps avec lequel nous avons
poursuivi le traitement jusqu'au 21,è jour. Nous.avons associé de la phéniramine pour
,
, .

_, . 1 :
' . ' .
~'..,... \\. '.
. . . • •
" ;"." .:~'
. : .,,; •...;
prevenir la reactlon Mazzottl. Lariodulodectomlè gauche a complete le traitement
Le malade n'a pu être suivi pour cause de rapatriement mais avec l'indication de
continuer le traitement en séries dé 21 jours avec des pauses de 3 mois entre elles.
Nous rappelons que l'ankylostomiase a été traité.
@ - O.G, 21 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE LA REPUBLIQUE ~E~TRAFRICAINE.
A la suite de contrôles médicaux de rigueur pour les nouve?ux élrrivés des
.
.
;::: ~ ~ •
"l' •
~.
zônes tropicales, nous lui découvrons une éosinophilie de 22%, motif pour lequel il
est hospitalisé pour investigation~. De l'anamnèse on retient le fait que le malade a
présenté à plusieurs reprises des épisodes de prurit généralisé plus accentué la
.
:.',
,
.:..;1/'
. '
nuit, des épisodes diarrhéiques avec douleurs abdominales diffuses. Il n'a consulté
aucun médecin ni suivi aucun traitement.
':.'
- ~
"
. i :
En examinant le malade, nous retrouvons un sujet avec un état de nutrition
relativement bon. Nous lui décoyvrons au niveau du grand trochanter droit une
"
formation tumorale, dure et indol()re à la palpation, non adhérant aux plans sous-
jacents et de la taille d'un raisin,
L'examen coproparasitologlque met en évidence'des' oeùfs de :schistosoma
Mansoni.
Nous avons posé le problème de l'onchocercose' sur la basE/des donnees
épidémiologiques ( provenance d';une région endémique ), de la symptomatologié'
,
,
,
clinique dans les antécédents ( épisodes de prurit) et sur l'existence de ce nodule
trochantérien. Pour la confirmation du diagnostic, nous. avons effectué les examens
suivants:
49".,:

III Test de Mazzotti qui a été intensément positif avec prurit généralisé
)
accompagné par endroit 'de l'apparition d'une éruption papuleuse. Pour
juguler cette réaction nous avons administré du cortisone.
=l'extirpation du nodule avec examen histologique met en évidence la
présence des vers adultes et de microfilaires d'onchocerca;
III l'examen ophtalmologique qui a donné des relations normales;
I!ll!l Nous posons le diagnostic d'onchocercose avec schistosomiase.
Traitement: Nous avons administré du diéthylcarbamazine aux doses de 75
mg 1jour en 3 prise pendant les 2 premiers jours~'èri.-augmentant progressivement~de
50 mg tous les 2 jours jusqu'à la dose totale de 450mg 1jour, totalisant 21 jours. Ce
traitement a duré un an en séries de 21 jours avec des arrêtsde 3 mois.
Photo W9
( microscopie de l'onchocercome )
La .5(histosomiase a été traité avec de l'ambhifar ( Niridazole" Hà raison de 3
comprimés / jour, en 2 séries de 7 jours séparées d'une pause de 14 jours. Le
contrôle coproparasitologique après traitement s'e~t aVér~' rïég~dfi\\"~:
50
-.;
Î.

® - S.D, 22 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE GUINEE (.CONAKRY ):
Il a été référé au service, de parasitologie de la clinique· des maladies
infectieuses Cluj-Napoca après la'découverte d'une éosinophilie de 28%. Le malade
déclare avoir eu un syndrome prUrigineux il ya 3 jours. L'examen objectif du malade
met en évidence des lésions de grattage disséminées dont certaines étaient
infectées. Nous découvrons au dessus de la crête iliaque, .un nodule bilobé, de
forme ovalaire et de 15 cm de diamètre, non adhérant aux plans sous.,jacents, de
consistance dure, indolore à la palpation. Nous découvrons en plusj:deux zones
dépigmentées sur la face antéro-supérieure de la cuisse et à la base du scrotum.
Ces deux zones dépigmentées étaient bien délimitées, de la grandeur d'une pièce
de 10 F et de 25 F, avec sensibilité conservée, ce qui a permis d'exclureune lèpre.'
Comme
le
malade
était
originaire
d'une
région
endémique
pour
l'onchocercose, nous avons suspecté cette maladie, suspicion renforcée par
l'existence du syndrome prurigineux, la présencE?des points dépigmentés et pa~ la
,
~.
• , f
'
, . ' " . "
, >
découverte du nodule.
Parmi les examens paracliniques effectués en vue d'élucider le cas, on note:
;.
Il le test de Mazzotti positif mais d'intensité réduite.
mla biopsie du nodule qui met en évidence à l'examen rist,ologique la
structure typique d'onchocercome.
L'examen ophtalmologique .qui a été négatif.
lm un examen coproparasitqlogique positif pour ascaris et Trichocéphales
Le cas a été interprété comme onchocé~cose, débutante avec dermatite,
ascaridose et trichocéphalose.
Nous avons institué un traitement microfilaricide avec du LOXURAN à raison
._~ '.
de 15 mg en 3 prises et augmentant progressivement la dose, nous avons atteint
51

450 mg 1jour. Le traitement a duré 21 jours. Après 9 mois de traitement en séries de
21 jpours séparées par des pauses de 3 mois, le test Mazzotti de contrôle a été
négatif, démontrant ainsi l'évolution favorable du cas.
Les infestations parasitaires ont été traitées au decaris et Bemarsal.
,
' "
@ - J.L. PATIENT DE 50 ANS. SEXE M~SCULIN. ORIGINAIRE DE LOFACO ( LIBERIA ):
Le malade se présente au service médical de la localité pour les motifs
suivants: prurit généralisé et intense, apparu il y a 6 mois, tuméfaction progressive
du nez, de la région péricoculaire,:du front et des lèvres. L'examen du malade relève
un aspect monstrueux de la face avec tuméfaction déformante du front, des joues,
des lèvres, des paupières avec oedème massif de consistance ferme, peau
détendue en aspect de peau d'orange. En regard de la crête iliaque droite, on met
, :. .
'.
'~.
en évidence un nodule solitaire dure, indolore à la palpation, mobile et de 3 - 4 cm
de diamètre.
Devant ces symptômes et signes, 011 a suspecté la maladie
onchocerquienne et pour confirmer le diagnostic on a effectué:
:.'
. j
.
\\ . ~,;
.~ .. ',
• ' .
.·1
l!I des prélèvements sanguins qui découvrent une éosinophilie de 10%;
11 un frottis sanguin qui met en évidence un plasmodium falciparum;
III un examen coproparasitologique qui a dépisté une double .infestation aux
·r
. "
,
;
. ,; ,
~ - ".: ;
."
str''D11giloïdes et à entamo~ba hjstolitica,
I!!I une biopsie cutanée exsangue au niveau de la face qui a montré ,la
'.'
.
:
" ,
....
' , . , , ,
,
présence de microfilaires d'onchocerca. dans le derme, hypoderme, les
vaisseaux lymphatiques, ainsi qu'un oedème infiltratif du derme et dé
l'hypoderme;
m un examen histologique du nodule extirpé qui a montré la présence des
microfilaires, d'une prolifération conjonctive importante 'et d'ùn infiltrat
inflammatoire.
52

Tous ces résultats de laboratoire ainsi que les données épidémiologiques St
cliniques
ont
permis
l'établissement
du
diagnostic
d'onchocercose
avec
éléphantiasis de la face. Cette localisation constitue une forme rare, rencontrée en
Afrique. L'éléphantiasis onchocerquien africain se localise avec prédilection au
niveau de la région inguino-scrotale: Le cas présent est le deuxième, du genre décrit
au Liberia et respectivement le troisième en Afrique ( un autre cas a été décrit au
Zaïre ). La tuméfaction déformante· de la face a soulevé le problème de diagnostic
différentiel avec un oedème de Quinke, un er~zipèle de la face 1 un éléphantiasis
d'autre nature, une phycomycose sous cutanée. L'oedème de la face.a été causé
par l'obstruction des voies lymphatiques par les microfilaires et cela suppose' un~
infestation massive et rapide du sujet.
La découverte précoce a permis la mise en route rapide du traitement/évitant
ainsi la survenue de complications oculaires. On a administré du Bonocide
(diéthylcarbamazine) en doses progressives jusqu'à 400 mg/jour en 3 prises
pendant 28 jours. Parallèlement on a administré du Prednisone 40 mg/jour et des
diurétiques. L'évolution a été favorable avec la rétrocession progressive de
l'oedème. En essayant de réduire la dose de Prednisone après 10 jours de
: {>~'.
' "." ~. '. .
: ". ;" '::,
traitement, on a enregistré l'aggravation de la symptomatologie avec accentuation
l"
de l'oedème et du prurit ( phén6mène MAZZOTII ). Après quatre semaines de
;.'.'.",.'
traitement, l'oedème disparaît lais9ant de gros plis en besace. A six semaines on fait
une intervention plastique chirurgicale en deux étapes. Le m;3lade, a continué I~
,
".
,: ....:.. ::.,
,
.'
traitement en séries de 21 jours séparées de 3 mois d'arrêt cela pendant un an sans,
présenter de récidives. Son polyparasitisme a été traité à la chloroquine (
antimalarique - ), Flagyl et Tiabendazole.
....~ , ..
53

,
\\,
Photo N° 10
( Eléphantiasis de la face)
@ - J.M.! 21 ANS, SEXE FEMININ, ORIGINAIRE DE LOFACO ( LIBERIA)
Elle se présente à la consultation médicale pour prurit cutané diffus apparu il
ya 6 mois.
A l'examen objectif, on met en évidence de multiples formations nodulaires au
niveau de la face flexorique de l'avant bras gauche, de la taille d'un haricot,
indolores, mobiles et distribuées en zones. Les téguments étaient légèrement
infiltrés et hypopigmentés
Nous suspectons l'onchocercose devant cette présence du prurit et des
formations nodulaires chez un sujet provenant d'une région endémique connue.
Pour la confirmation du diagnostic, nous avons effectué une biopsie cutanée
exsangue qui a donné un résultat négatif. L'examen histopathologique du nodule
après ablation a démontré la structure d'un onchocercome avec la présence des
macrofilaires entourés d'une réaction conjonctive.
54

;.
"..
Ainsi on établit le diagnostic d'onchocercose.
Pour le traitement du cas nous avons utilisé du BONOCIDE 3 x 2'comprimés 1
jour pendant 21 jours, associé au Chlorphéniramine 2 x 1'comprimé 1jour.
Le traitement a duré un an, en cures de 21 jours séparées par des pauses de 3
mois. L'évolution a été favorable. L'ablation chirurgicale des nodules a complété la
chimiothérapie
@ - D. H. 18 ANS. SEXE MASCULIN. ORIGINAIRE DE LeFAce (' LIBERIA)
Il se présente à la consultation médicale pOLir prurit de la face plus accentué
périoculaire et surtout la nuit, conjonctivite bilatérale. Suspectant.. une infeetiorl
onchocerquienne, nous avons effectué, une biopsie cutanée qui a montré la
présence de rnicrofilaires d'onchoçerca. Sur la base des données épidémiologiques
positives, de la symptomatologie présentée par le malade et de la positivité de la
biopsie cutanée, nous avons posé.le diagnostic d'onchocercose" stade débutant."
.
'.
"
' .. l·J
, , : '
. ; . '
'-'1,
Traitement: nous avons administré Bonocide en commençant avec une dOSE!
d'un X de comprimé et en augmentant progressivement la dose. Apr~s~r~is jours de
traitement, apparaît un oedème de la face, une accentuation du prurit et l'installation
de troubles de la vision ( vision floue ), réalisant ainsi le phénomène Mazzotti malgré
l'association d'un antihistaminique, ( Phénergan 2 x 1 comprimé 1jour) au traitement
.. ,
"~'
J'-~"~"'_"~"~"
au Bonocide . Devant cette situation, le traitement a été arrêté et du Prednisone a
été introduit à raison de 3 x 2 comprimés 1 jour associé au Phénergan 2 x 1
.
.
comprimé 1 jour pendant 5 jours, après quoi le phénomène ~ ~étrocédé permetta~t
",'"."
;
, ! ,
ainsi la reprise du traitement spécifique au Bonocide, % comprimé tous les deux
jours, couplé avec Prednisone 2 x 2 comprimés 1jour et Phénergan 2 x 1 comprimé 1
jour. Etant donné le fait qu'après 4 jours avec ce traitement, la réaction Mazzotti
:
. "
, -
.'
n'est plus apparue, nous avons continuer le traitement à doses progressives de
,;.
.~." ".,
:" ,
Bonocide jusqu'à 3 x 2 comprimés 1 jour. Le traitement a continué perîdÈmt un an
avec des arrêt de 3 mois entre les cures de 21 jours. L'évolution a été favorable.
55

PHOTO r,r Î Î PHENOMENE i'viAZZOTTI APPARU APRES 3 JOURS DE TRAITEMENT AU BONOCIDE : OEDEME DE LA FACE
(j) - V.F, 19 ANS, SEXE MASCULIN, ORiGiNAIRE DE rJI0NTSEREDO-CO, UNE LOCALITE DU
LIBERIA:
Le sujet se présente pour les motifs suivants: prurit généralisé et plus
accentué à la face; oedème des jambes. A l'examen objectif, nous découvmns des
plaques érosives et ulcèrées au dos des pieds, une adénopathie inguinale; nous
suspectons l'onchocercose et une biopsie cutanée exsangue est pi8tiquée.
L'examen histipathologique confirme le diagnostic d'onchocercose par la présence
des microfilaires caractéristiques d'onchocerca.
Le traitement a été complexe et a été réalisé avec:
lm Bonocide, % de comprimé au début avec augmentation progressive
jusqu'à 3 x 2 comprimés / jour pendant 21 jours;
fiiI Phénergan 2 x 1 comprimé / jour pendant 21 jours;
fi Farantral ( pour les oedèmes) 1 comprimé tous les 2 jours pendant
7 jours
lIlil Cristal violet ( désinfectant) sur les lésions émsives et ulcéres
56

, i
~
Après une première cure de 21 jours nous avons assisté à la disparition des
oedèmes et la cicatrisation des ·ulcérations. Les cures de 21 jours ont continué
pendant un an avec des pauses de 3 mois entre elles.
® - B.Z., 65 ANS, SEXE FEMININ. ORIGINAIRE DE LOFAco ( LIBERIA) :
Elle se présente à la consultation pour les symptômes et signes suivants:
prurit généralisé et intense, éruption cutanée au dos, aux fesses et aux cuisses. Ces
manifestations ont apparu après une administration de Bonocide, la malade ayant
été étiquetée comme onchocerquienne il y a 6 mois dans un autre service médical.
A l'examen objectif, nous constatons une éruption papuleuse dans les régions
sus-mentionnées, des plaques dépigmentées dans la région prétibiale et sur ..les
genoux. En plus, on met en évicjence plusieurs nodules de différentes tailles au
regard de la crête iliaque droite.
La
biopsie
cutanée
effectuée
a
mis
en
évidence,
à
l'examen
histopathologique, la présence des microfilaires de onchocerca, .confirmant ainsi le
diagnostic d'onchocercose.
Traitement: dans un premier temps le Bonocide a été arrêté et nous avon~
introduit la Prednisone 3 x 2 comprimés / jour associé à l'allergyl 2 x 1 comprimé /
jour pendant 7 jours, après qyoi l'éruption ~ disparu, laissant des plaques
hyperpigmentées. Après amendement des phénomènes, le traitement au Bonocide a
été repris à des doses progressives pour atteindre 3 x 2 comprimés / jour pendant
'.
"":'
...
...
\\
,....
" , '
. /
21 jours. Ce traitement à duré un an avec des arrêts de 3 mois entre .!es cures de 21
", .t·
~,
! ~ -:-::
jours. L'évolution a été favorable
57
, .

PHOTO 12 PLAQUES DEPIGMENTEES.
® - B- B. 20 ANS. SEXE MASCUliN, ORIGINAIRE DE BASACO ( LIBERIA ).
Le malade s'est présenté à la consultation pour un prurit généralisé apparu
insidieusement. En examinant le sujet nOLJ,J découvrons une éruption papulo-
nodulaire disséminée sur la face postérieure de l'avant bras, du bras, les fesses, les
cuisses, accompagnées de lésions de grattage. On met en évidence la présence
d'un nodule sur la crête iliaque droite de la taille d'un œuf, mobile et indolore à la
palpation.
A l'examen coproparasitologique, nous découvrons une double infestation
intestinale: lambliase et E. histolitica. Une biopsie cutanée exsangue et une biopsie
du nodule ont été effectuées et qui ont montré, à l'examen histopathologique, la
présence de microfilaires dans le derme, et la structure typique d'onchocercome.
Diagnostic: Onchocerose avec lésions papulo- nodulaires disséminées ( gale
filarienne ) sur forld lichenifié de type prurigo-like.
58

Le traitement s'est fait par l'administration de Bonocide 3 x2 comprimés! jour
pendant 21 jours; Alergyl 2 x 1 comprimé! joür pendant 21 jours ;'"localement on a
appliqué du Nerisone ; Flagyl 3 x f comprimé! jour pendant 10 jours.
Après la première cure de 21 jours, l'évolution a été favorable. Le traitement
spécifique à durer un an, en cures de 21 jours séparés par des arrêts de 3 mois.
® - M. Z. 17 ANS. SEXE MASCULIN. ORIGINAIRE DE LOFACO ( LIBERIA).
Subjectivement le malade accuse un prurit diffus, et à l'examen objectif nous
constatons des oedèmes bilatéraux des jambes sans autres signes.
Une biopsie cutanée exsangue a été faite et s'est avérée positive pour
onchocerca.
Les données épidémiologiques (LOFACO,rëgion endémique): et la positivité
' .
, "
.~.'.
~
de la biopsie cutané, ont permis de poser le diagnostic d'onchocercose avec
oedèmes bilatéraux des jambes.
Traitement:
Nous avons administré au début,' dU prednisone 3 x 2
comprimés! jour, furanbul ( anti-oedemateux ). 1 comprimé tousies deux joùrs';
Alergyl 2 x 1 comprimé! jour, dans le but de combattre les oedèmes. et le prurit.
Après 5 jours de ce traitement, les oedèmes rétrocèdent et le prurit disparaît, ce qui
':
.
.
a permis l'introduction de Bonociqe en doses progressives en commençant par.%
comprimé! jour jusqu'à 3 x 2 comprimés! jour avec association de prednisone et
Alergyl. La diminution progressive de la dose de prednisone n'a provoqué la
réapparition des oedèmes et du prurit.
Après la première cure de 21 jours, les
symptômes et signes disparaissent complètement. Après un an de traitement, nous
pratiquons une biopsie cutanée de, contrôle qLJi revient négatif.
;..,
' .. ,.:
59

11 -M. C. 22 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE lOFACO (LIBERIA) !
Il présente un prurit génét"alisé plus accentué la nuit, motif· pour lequél"il
consulte au Centre Médical.
En examinant le patient, nous découvrons un nodule ~obile, indolore, de la taille
d'une noix,
au
niveau de
la crête
iliaque gauche. . '. Devant ce
complexe
symptomatologique, nous suspectons une onchocerose d'autant plüs, que le sujet
était originaire d'une région recOl!nue endémique pour ce~te maladie,:La précision
du diagnostic a été donnée par la positivité de la biopsiecutanéè~ffectùee.
Le traitement a consisté en l'administration de Bqnocide.'Aprèssept jour de
ce traitement on assiste à l'apparition d'une réaction de MAZZOn-1 objectivée par
l'accentuation du prurit, des oedèmes de la régiol"). inguino-scrotale, de la face
interne des cuisses, de la région axillaire avec adénopathie axillaire et inguinale
avec des ganglions légèrement douloureux à la: palpation. Nous avons ar:rêté,
,
."_
i'
l'administration de Bonocide et nous avons introduit Prednisone à la dose de 3 x2
comprimés! jour, associé au Phénergan 2 x 1 comprimé! jour, Furanbul 1 comprimé
tous les 2 jours, pendant 7 jours,.après quoi les oedèmes se réduisent, le prurit et

. <
, - '
• •
,
l'adénopathie disparaissent. On réintroduit le Bonocide en commençant par %
,
.
" , ' " ,
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,~~.,._;·'!.:f
comprimé
le premier jour et en, continuant avec un comprimé, le' deuxième jour:
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Augmentant ainsi la dose nous avons atteint la posologie de 3 x ,2 cpmprimés/ }ol,Jr,
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. . . .
" ' . ' - ' . ' . ;
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totalisant 21 jours de traitement. ~ous avons continué en asspciantle Phénergan 4
~
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~"~
:'.':~.,,:'.
X 1 comprimé la prednisone avec la réduction progressive de la·dose de cett$
dernière.
Le traitement
microfil~ricide a duré un an, le malade présentantuo,?
évolution favorable sans récidives. La chimiothérapie a été complétée par l'ablation
chirurgicale du nodule.
12 - D. A. 19 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE NIMBECO ( LIBERIA )..
.
.
.
,
. ;
:
"
~ ;
.
Le patient s'adresse au Médecin dermatologue de la localité pour un prurit
généralisé, plus accentué périoculaire et surtout la nuit.
A L'examen objectif du
malade, nous mettons en évidence une éruption papulo-folliculaire, localisée au (jos,
"
.'
aux fesses, et à la face interne des cuisses et aux jambes ( prétibiàl:e")., Précisons
6 0 ,
l:. ,"
",:•
<-' ....-:-

o '

que la réaction folliculaire se rencontre dans beaucoup d'affections cutanées chez
les Africains, ce qui peut amener à des confusions comme dans notre cas.
Cependant la pratique de la biopsie cutanée a permis l'établissement du diagnostic
de certitude d'onchocerc.o.lre. en mettant en évidence, à rexamen histopathologique, la
présence de microfilaires dans" le derme. Un examen coproparasitologique a
découvert une ascaridose.
:,'.
Notre diagnostic final a donc été d'onchocercose avec éruption cutanée de type
kératosis pilaris et ascaridose intestinale.
Le traitement du cas a été réalisé par l'administration de Bonocide, 3 x 2
comprimés! jour x 21 jours, Benadyl 3 x 1 comprimé! jour, Pipérasine, 8 comprimés
par prise. Après deux jours de traitement avec Bonocide et Nenadryl, les lésions
papulofolliculaires disparaissent.
Le traitement a duré un an, en cures 21
Jours
entrecoupés de pauses de 3 mois.
13.- M. K., 20 ANS, SEXE FEMININ, ORIGINAIRE DE MARYLANDCO ( LIBERIA) :
Le sujet a présenté un prurit Jiiffus ayant débuté il y a six mois environ. A l'examen
du malade, nous mettons en évidence des plaques circinées aux centrés indemnes ou
légèrement lichenifiés et couverts de croûtes. Au bord de ces plaques, nous avons pu
décrire des papulo-nodules parmi lesquels certains comportaient des érosions rondes et
recouvertes de croûtes hématiques. Ces complexes lésionnels étaient localisés à
l'abdomen, au dos et aux cuisses. Nous découvrons en plus un nodule de la taille d'un œuf
il itJj(JJI.l e-
et situé au niveau de la crête droite, mobile et indolore à la palpation.·La'rnalade étant
originaire d'une région reconnue endémique powles filarioses, nous avons posé le
problème d'une possibilité d'infestation onchocerquienne. Pour résoudre .ce problème du
diagnostic nous avons effectué une biopsie cutanée ( SNIP ) et une biopsie du nodule· qui
sont revenues positives pour onchocerca ( présence de microfilaires ).
Diagnostic: Onchocercose avec lésions cutanées.
Le traitement du cas a été en cure de 21 jours avec Bonocide pendant un an.
61

14 - M. D., 25 ANS, SEXE MASCULIN, ORiGINAIRE DE NIMBA-CO ( LiBERIA) :
Ce cas a été antérieurement traité avec des antimycosiques sans succès. De
nouveau examiné, nous lui découvrons sur la face, le cou, le thorax, le dos, les
fesses,
des lésions papulo nodulaires avec des excoriations
ponctiformes
recouvertes de pellicules furfuracées et de croûtes hématiques.
La biopsie cutanée exsangue effectuée a montré la présence de microfilaires
d'onchocerca dans le derme. Nous posons alors le disgnostic d'onchocercose avec
lésions cutanées papulo- nodulaires à localisation rare en Afrique.
Traitement: Nous avons administré du Bonocide, d'emblée à la dose de 3 x 2
comprimés! jour, auquel nous avons associé du Phénergan 2 x 1 comprimé! jour.
Du locasalène a été utilisé localement. Après la première cure de 21 jours,
l'évolution a été favorable et s'est caractérisée par la disparition des lésions
cutanées.
Photo 13
Lésion papulo-nodulaire du dos ( localisation rare en Afrique)
62

15. J. H, 20 ANS, SEXE FEMININ, ORIGINAIRE DE MONTBEREDO-col LIBERIA ).
Le patient s'adresse au service de dermatologie de la localité pour motif
..
,
.
d'apparition de lésions cutanées au dos et aux fesses. -. L'examen du malade
découvre des plaques circinées ayant à leurs bords des formations papulo-nodulo-
squameuses. Après avoir exclu la possibilité d'une affection mycosique de la peau,
-',
nous avons posé le problème de 'l'onchocercose. Pour élucide ce problème, nous
avons effectué une biopsie cutanée qui a montré la présence de microfilaires dans
le derme à l'examen microscopique.
Le
diagnostic d'onchocercose a été ainsi
confirmé.
Après 21 jours de traitemënt avec Bonocide 3 x 2 comprimés ~associé au
Benedryl 3 x 1 comprimé/ jour, les lésions cutanées ont disparu, laissant à leur place
des zônes hypopigmentées résiduelles et transitoires.
Nous avons répété le
."
-.'
Bonocide à intervalles de 3 mois pendant un an et en cures de 21 jours.
16 - S. K., 20 ANS, SEXE MASCULIN. ORIGINAIRE DE MONTBEREDO~CO ( LIBERIA ).
Le malade se présente à la consultatioo, pour les motifss.uivants: P,ruri.t
.
. ~
" '.,
' . "
>~::: ':. ','
modéré, lésions cutanées localiséé~ au dos, aux fesses, à l'abdomen et aux cuisses,
avec l'aspect en plaques, troubles.de la vision sur fond d'une chorio-rétinite dépistée
il y a 4 mois.
Suspectant la maladie onchocerquienne, nous avons pratiql:Jé une biopsie
cutanée qui a confirmé le diagnostic par sa positivation.11 s'est agit:d':une forme
>

" ,
: '
i,'_:, .. :
1
"
avancée de la maladie avec installation d'une choriorétinite, onchocerquienne.
.
. ' ,
Traitement: Nous avons débuté avec % comprimé de Bonocide dans le but
de prévenir l'aggravation des lésions oculaires.
Augmentant progressivement la
dose tous les deux jours, nous é!vons atteint 3 x.2 comprimés/ jour, total,isant trois
; "
..
. ; '
semaines de traitement. De mêmé nous avons aciITiiriistFé':BenÈ3dryI3 x 1 '~omprimé/
jour, évitant ainsi l'apparition du phénomène Mazzotti. Ce traitement a conduit ,à la
"..'
", i.
. ' , .
".
disparition des lésions cutanées, celles oculaires étant restées stationnaires.
63

-_..
.~
-------
-
,)'
~.
,
,-
.'
.
Photo î4 et î5 (, Lésionscutanées onchocerquiennes ... rn ; c.'to{La ii'"e.5 ci.. 1"
.
',((j,'",Y'o/:,c.0j!;;
,
17 - S. S, 48 ANS, SEXE FEMININ, ORIGINAIRE DE LOFACO ( liBERiA l,
"
·r
. ,,.:-J-
'"
\\
,;t " ,
L ,
_
;:',
, "
.;.~; .."
. '.
d ' " " - '
La patiente s'est présentée à la consultation présenfant>comme seul
symptôme un prurit. Objectivement nous avons mis en é~idenc~ : ' plusieurs nodules
, .
,
de différentes tailles, localisés au niveau des deux crêtes iliaques et la région
inguinale droite; de multiples plagues leucodermiques,sit~é€3sprétibial, a'utour des
genoux, sur les côtes, le dos etl,[région génitale, don~~'rit'I'aspect de " peau de
léopard" avec les téguments atrophiés. Ces symptômes' et signes,. ,de même que la
:~~ .' :~.
:~~>c·. ~;~;~~~~.
; "~:::' :.'~' .:":~·f:
'
provenance du malade d'une régi9r.1 endémiqùe.;':'nous'0'nt 'détefrninés à suspecter
.;."
.
l'onchocercose après une préalable exclusion de la lèpre tuberculoïde.
Pour la
confirmation du diagnostic, nous àvons passé à la pratique d'une biopsie cutanée
qui a donné des résultats positifs'pour l'onchocercose. Dans ce cas aussi, il s'est
agit d'une forme avancée d'onchocercose définie par l'atiOphie des,·teguments.
Cependant sous un traitement b[Em institué et bien condUit,ié'; prohàstic du cas
présent est meilleur que le précédent à cause'de Fabsente'(jestrbubTès oculaires.
!
64

Traitement:
Bonocide en doses progressives en débutant par % comprimé;
Phénergan : 2 x 1 comprimé! jour.
Après une première série de 21 jours de traitement, l'évolution a été favorable.
L'ablation chirurgicale des multiples nodules a complété le traitement.
18 - J. B., 58 ANS, SEXE MASCULIN; ORIGINAIRE DE M.ANTS-CO ( LIBERIA ).
Depuis approximativement: 3 mois,
le malade a constaté
l'installation
progressive d'un prurit diffus avec exacerbation nocturne, l'apparition de lésions
cutanées qui se sont présentées à l'examen objectif, comme des placards mal
délimités, infiltrés, recouverts de squames furfuracés et localisés à l'abdomen, au
dos, aux fesses, aux genoux, thorax et à l'avant-bras.
Après exclusion d'une
affection mycosique, nous avons posé le problème de l'onchoocercose. pans le but
de préciser le diagnostic, nous avons effectué une biopsie cutanée exsangue: les
résultats positifs de cette biopsie ( présence de microfilaires dans le derme ),ont
permis d'étiqueter le cas comme une onchocercose avec lésions cutanées
eczémateuses.
Traitement: Bonocide en doses progressives, totalisant 21 jours
d'administration.
Phenergan 2 x 1 comprimé! jour x 21 jours
Prednisone 3 x 1 comprimé! jour x 5 jours, 2 x 1 comprimé! jour x 5
jours et 1 comprimé! jour x 5 jours.
:>
•• ,.1:
'.<',
, , :
Sous l'effet de ce traitement, les lésions cutanées s'aplatissent et l'infiltration
se résorbe. Les téguments deviennent atrophiés et légèrement hypopigmentées. Le
.
,..
!
patient n'a pu être suivi jusqu'à ter~le pour cause de changement' de localité.
65

19 - J. D., 30 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE LaFACO( LIBERIA ).
Il se présente à la consultation pour prurit diffus, tuméfaction de la région
inguino-scrotale.
En examinant le malade, nous constatons un oedème massif,
ferme, élastique de la région inguino-scrotale.
Lofaco étant une région endémique pour l'onchocercose, notre attention a été
portée sur cette filariose. La biopsie cutanée effectuée a confirmé notre suspicion,
en montrant à l'examen microscopique une intense invasion microfilarienne du frottis
histologique.
Notre diagnostic a donc été d'onchocercose avec oedème massif inguino-
scrotal. C'est la forme la plus fréquente et la plus caractéristique d'oedème dans
l'onchocercose africaine.
Le traitement du cas s'est résumé en l'administration de :
III Bonocide en doses progressives jusqu'à 3 x 2 comprimés/ jour pendant 21 jours .
.. Bendedryl 3 x 1 comprimé! jour
~ '.
: .,i
;; Furantryl 3 comprimés par semaine.
Les oedèmes rétrocèdent après la première semaine et disparaissent
complètement vers la fin de la première cure de 21 jours. Le traitement a duré un an
sans récidives ni complications.
20 - Y. M., 40 ANS, SEXE FEMININ, ORIGINAIRE DE LaFACa ( LIBERIA ).
Elle consulte pour un prurit diffus progressivement apparu, des troubles de
vision se manifestant au début par une photophobie
des larmoiements . une
"
,
/.,
diminution progressive de l'acuité visuelles qui s'est terminéepar la perte de la vue.
66

L'examen de la patiente a mis en évidence:
Il Des
plaques
squameuses,
infiltrées,
aux
bords
surélevés
hyperpigmentées et locaiisees sur les fesses, cufses et avant ~ bras;
• Des nodules indolores," mobiles, de tailles différentes, situés au tiers
inférieur du thorax et au dos.
Devant ces différents syndromes ( cutanés, kystique et oculaire), nous nous
sommes orientés vers l'onchocercose, orientation justifié aussi parle fait que· la
patiente était originaire d'une région endémique.
Les examens paracliniques pour élucider le cas ont été les suivants:
• Un biopsie cutanée exsangue qui a mis en évidence des microfilaires dans
le derme à l'examen microscopique;
j '
• Une biopsie de nodule sl;Jivie d'un examen histopatologique qui a montré la
structure typique d'onchocercose;
Il Un examen ophtalmologique qui
a relevé l'existence d'un cataracte,
expliquant ainsi la cécité de la patiente.
Ces examens paraclinique~ et les données épidémiologiques) cliniques, ont
~' i
permis de conclure au diagnostic d'onchocercose avec cataracte et cécité.
Le traitement
au Bonocide en doses progressives, en commençant par X
comprimé, associé au Bénédryl 3 x 1 comprimél jour, a conduit à la disparition des
-,
...
lésions cutanées, les troubles de vision étant non influençables à ce stade.
67

21 - B. A., 22 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE Moco ( LIBERIA ).
Le sujet se plaint de prurit-d'intensité moyenne avec accentuation nocturne.
Objectivement nous avons retrouvé les signes suivants:
Il Des lésions papulo-nodulaires localisées au tronc, aux membres, aux
fesses et à abdomen.
Il Des atrophies tégumentaires avec desquamations furfuracées
III Un nodule solitaire sur la crête iliaque droite, indolore et mobile à la
palpation, de la taille d'un œuf.
Les examens paracliniques effectués se résumaient ainsi :
Il Un examen coproparasitologique qui a mis en évidence une ascaridose
intestinale.
III Une biopsie cutanée exs~ngue positive pour onchocerca
1:1 Biopsie nodulaire qui a montré la présence de microfilaires d'onchocerca.
Diagnostic:
Onchocercose
avec
lésions
cutanées
papulo-nodulaires,
ascaridose intestinale.
Le traitement du cas a été réalisé avec du Bonocide associé au phénergan,
en cures de 21 jours, avec des arrêts de 3 mois entre elles~
L'évolution a été
favorable après un an de traitement.
L'ascaridose a été traitée à la pipérazine ( 8 comprimés en une prise ).
.
;.~
68

22 - T. E., 21 ANS, SEXE FEMININ, ORIGINAIRE DE Moco ( LIBERIA ).
Les motifs de consultation étaient: Un prurit généralisé, l'apparition d'une
éruption cutanée.
L'examen objectif du mala.de a mis en évidence. la présence d'éléments
papulo-vésiculaires prurigineux localisés au tronc, à l'avant bras, aux fesses, à
l ;abdomen, aux cuisses.
La biopsie cutanée effectuée a été positive pour onchocérca permettant ainsi de
poser le diagnostic d'onchocercosê.
Traitement: Au 14è jour de traitement au Bonocide en doses progressives,
nous avons observé l'apparition de lésions dishydrotiques sur les paumes,
légèrement douloureuses à la palpation, et une exacerbation du prurit, un oedème
inguinal. Devant ces symptômes et signes qui définissaient une réaction Mazzotti
tardive, nous avons introduis du Prednisone 3 x 1 comprimé / jour pendant 5 jours
avec réduction de la dose dans les jours suivants. Concornitamment nous avons
associé du phénergan 2 x 1 comprimé/ jour en réduisant la dose de Bonocide. Les
phénomènes disparaissent après ~ne semaine de ~e traitement permettant ainsi de
:""
~
..':
"
continuer le Bonocide en doses p~ogressives, et le phénergan jusqu'au 28è jour~:,
Les contrôles effectués après un an de traitement se sont avérés négatifs confirmant
l'évolution favorable.
23 - F. W., 40 ANS SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE LOFA6CO ( LIBERIA ).
Le sujet a présenté un prurit intense qui ~a motivé
la consultation.
A
L'examen nous retrouvons:
El des
lésions
papulo-vésitvICl;(~.) en
placards,
légèrement
infiltrées,
squameuses,
localisées.
dans
les
régions
lombaires,
axillaires
et
interdigitale, de même que sur la face interne des cuisses, le scrotum, le
gland, les fesses.
. ' .~ ...
=des lésions typiques de Gale sur les fesses
69

;; des formations nodulaires, indolores, mobiles et dures sur le dos et au
niveau de la crête iliaque gauche.
Ces formations nodulaires :qui en aucun cas ne pouvaient être interprétées
dans le cadre de la gale dépistée ont soulevé
le problème d'une infestation
onchocerquienne à laquelle s'est greffée cette gale.
La biopsie cutanée confirme l'existence de la filarioseonchocerquienne en
mettant en évidence les microfilaires dans le derme.
Le diagnostic final a été d'onchocercose avec des aspects de .gale filarienne
et Tinea circine-Iike, associé à la gale.
Traitement: Bonocide associé au phenergan pendant 21 jours
,
..-.
."
Localement nous avons appliqué du Benzoat de Benzil pendant
S jours. Les" manifestations cutanées disparaissent au. Sème
jours.
Le traitement spécifique a ~uré 1 an.
24 - H. G.,
15 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE Moco ( LIBERIA ).
Le malade a été amené par ses parents pour un urticaire aigu avec des
plaques
prurigineuses
disséminées.
Nous
découvrons,.
à.
l'examen
; . :
" " < "
coproprarasitologique, une double infestation intestinale avec ascaris et Trichiure.
Pour une meilleure assurance, nous avons effectué une biopsie cutanée en
suspectant une onchocercose.
Cette biopsie revient positive et le jeune patient a
été étiqueté comme onchocerquieri avec une double parasitose intestinale.
Le traitement a visé aussi bien l'onchocercose que la parasitose intestinale et
nous avons utilisé:
70

;; Comme
microfilaricide,
le
Bonocide
~ comprimé
au
début avec
augmentation progressive de la dose jusqu'à 3x 1comprimél jour pendant
21 jours.
Nous avons associé le phenergan 2 x 1 comprimél jour,
Mintezole 3 x 1 comprim:él:jour x 3 <jour$';Piperagine 8'com'pfimés en: une
prise. Après ce traitemerit, l'urticaire disparaît. La prise de Bonocide a duré
un an, en cures de 21 jours séparées par des pauses de 3 mois.
25 - c. C., 12 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE MONTSCO ( LIBERIA ).
Il se présente au centre médical pour un prurit et des lésions élémentaires
cutanées papuleuses, localisées. aux membres, au tronc, aux cuisses.
Nous
découvrons au niveau de l'articulation coxo-fémurale gauche deux formations
tumorales, de la taille d'une noix, respectivement d'un œuf, dures, indolores à la
palpation, mobiles. Nous constatons en plus une gynécomastie.
Nous avons posé le diagnostic d'onchocercose sur la base de la biopsie
cutanée qui est revenue intensément positive pour onchocerca. .
. <.n.o' 00
"';.~'
:~ ':,~:
• . • • •
: . . •: .
. . , 1
• •
I ...
Traitement: Nous avons administré du Bonocide en doses progressives,
o
pendant 21 jours. L'extirpation chirurgicale des nodules a complété le traitement. La
gynécomastie a été traité concomitamment avec du testostérone.
26 - z. K. E., 42 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE NIMBE-CO.
Le sujet a présenté un prurit avec des placards cutanés lichenifiés recouverts
de squames furfuracés et localisés au dos, aux fesses, aux cuisses et aux jambes:
-
Au niveau de la région scapulaire gauche, nous découvrons un nodule
solitaire de la taille d'un œuf, indolore, dure et mobile à la palpation.
La biopsie cutanée étant revenue positive po~r onchocerca, nous avons posé
le diagnostic d'onchocercose avec piacards lichê~ifi~s.. : . , .
71

Traitement: Bonocide + Bénédryl pendant 21 jours, ablation chirurgicale de
l'onchocercome scapulaire. Il faut souligner que la localisation scapulaire de
l'onchocercome constitue une topographie atypique pour l'onchocercose africaine.
27 - J. E., 20 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE LOPA-CO(L1BERIA ).
Le malade a présenté des lésions cùtanées sous forme de placards
Iichenifiés recouverts de squames, prurigineux, situés au dos, aux fesses, et aux
cuisses. La positivation de la biopsie cutanée a permis de poser le diagnostic
d'onchocercose.
Le traitement a été fait avec Bonocide associé au Bénédryl pendant une
première cure de 21 jours. Après quelques jours, de traitement, les phénomènes
cutanés se sont améliorés, pour disparaître complètement à la fin de la cure.
Le
traitement a été répété à 3 mois d'intervalle; en cures de 21 jours pendant un an.
28 - J. J., 20 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE NIMBE-CO ( LIBERIA ).
Le patient se présente à
la consultation
pour un
prurit diffus avec
accentuation nocturne. Objectivement, nous constatons un nodule oe la taille d'un
œuf au niveau de la crête iliaque droite. A la palpation, cette formation nodulaire
était dure, indolore et mobile. Suspectant une onchocercose chez ce patient, nous
avons procédé à la pratique d'un~ biopsie cutanée et à l'ablation chirurgicale du
nodule suivie d'un examen histopathologique : Les deux examens étant positifs pour
onchocercose, nous avons posé le diagnostic d'onchocercose, stade incipient.
Le traitement du cas a été fait avec du Bonocide dans une première cure de
21 jours.
Au Sè jours après la fin de la cure, nous observons l'apparition de la
réaction
de
Mazzotti
caractérisée
par
des
lésions
de
type
érythémateux,
polymorphes, localisées à la face et au tronc, ce qui a nécessité l'administration de
phénergan 3 x 1 comprimé/ jour x 7 jours, Prednisone 3 x 2 comprimés/ jour avec
diminution de la dose au 3è jour jours. Nous avons réintroduit le Bonocide 2 x 1
comprimé/ jour pendant encore 7 jours. L'évolution s'est avérée favorable.
72

29 - B. B. , 20 ANS, SEXE MASCULIN; ORIGINAIRE DE NIMBE-CO ( LIBERIA)'
Le sujet se présente à la consultation
médicale pour:
prurit diffus;
augmentation en volume des jambes, tuméfaction du scrotum. A l'examen objectif,
nous mettons en évidence un oedème des jambes,' un scrotum tuméfié avec les
téguments épaissis et infiltrés ( éléphantiasis )/des lésions cutanées sous forme de
plaques leucodermiques situéesprétibial, des lésions, papulo-vesiculaires sur un
fond de placards squameux localisés aux fesses, à abdomen, à la face interne des
cuisses. Ces éléments symptomatiques ont dirigé notre attention sur l'onchocercose.
La biopsie cutanée exsangue a montré une intense [nvasion microfilarienne du
derme, confirmant ainsi le diagnostic d'onchocercose aveêéJéphantiasis scrotale et
des jambes.
Traitement:
Bonocide
en
doses
progressives,
+
phénergan
multivit,
locasalène appliqué localement ont constitué les moyens thérapeutiques. L'évolution
a été favorable.
30 . J. M. 15
1
ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE Mo-co! LIBERIA)
Il présente un prurit diffus d'installation insidieuse. Examinant I~ malade" nous
,
;.
'
-
; .
" ' "
découvrons au niveau de la tête, deux nodules dans la région temporo-parietale
droite et un nodule dans la régic;m occipitale, chacun de la taille d'une arachide,
indolores, mobiles et dures à la palpation. La biopsie cutanée met en évidence une
infestation
onchocerquienne.
Il
s'agit
donc_ d'une· onchocercose
avec
une
.'
. . , . '., . . ,
. : ' _.
',' :,;' .' .'.;
.
~.. .
:
topographie
céphalique
rare
des
nodules
(onchocercomes)
pour
les zones
endémiques africaines. Cette localisation céphalique
des nodules réclame une
attention particulière car l'apparition des troubles de vision dans une telle situation
est précoce et rapide.
Traitement:
Il
a associé
Bonocide en
doses progressives jusqu'à 2
comprimés/ jours, pendant 21 jours et Piriton 2 x 1 comprimé/ jour x 21 jour.
La
chimiothérapie arté complété par /;ablation chirurgicale de~ n~dules.
l i ;
73

31 - M. R., 20 ANS, SEXE FEMININ, ORIGINAIRE DE LOFACO (LIBERIA ).
La patiente se présente pour les motifs suivants: Prurit, oedème de tout le
membre inférieur gauche avec téguments infiltrés, hiperpigmentés et lichenifiés,
recouverts de squames; des lésions identiques très discrètes au niveau de la jambe
droite. Nous avons suspecté une onchocercose, considérant la région d'origine du
patient.
En plus il faut noter que les lésions cutanées au niveau du pied gauche
avaient l'aspect de Sowda, bien que cette forme de prurigo onchocerquien soit rare
en Afrique.
Le SNIP effectué en vue d'élucider le cas a été positif.
Diagnostic: Onchocercose avec prurigo type Sowda et éléphantiasis du
membre inférieur gauche.
Traitement: Après deux jours de traitement avec Bonocide, nous notons
l'accentuation de l'oedème et du prurit (réaction ( Mazzotti). L'association du Piriton
a conduit à la rétrocession des phénomènes. Nous avons aussi administré du
Prednisone 30 mg/jour, Furantrin 3 comprimé/ semaine et du locasalène.
32 - S. M., 20 ANS, SEXE MASCULIN, ORIGINAIRE DE LOFACO( LIBERIA ).
Ce patient a présenté des téguments infiltrés sur presque tout le corps sauf la
face, recouverts de squames, un prurit. Les régions palmaires et plantaires étaient
fissurées et hyperkératiques.
NOLIS découvrons, au niveau de la région scapulaire
gauche, un nodule de la taille d'un œuf, mobile, indolore et dur à la palpation. Le
SNIP effectué a été positif pour onchocerca. Une ascaridose intestinale a été
découverte à l'examen coproparasitologique.
Le traitement a été réalisé avec Bonocide en doses progressives pendant 21
jours, phénergan 2 x 1 comprimé! jour x 21 jours Prednisone 20 mg ! jour, Pipérazine
8 comprimés en 1 prise pour l'àscaridose, locasalène.
L'ablation du nodule a
complété la première cure. Le traitement au Bonocidea duré un an,ên cure de 21
jours séparées par des pauses de3 mois.
74

33 - R. L. 18 ANS. SEXE MASCULIN. ORIGINAIRE DE NIMBE-CO ( LIBERIA).
En examinant ce patient, on découvre de multiple lésions papulo-nodulaires
disséminées sur la face postérieure de l'avant-bras et bras gauche et au niveau des
jambes ( prétibial ), des lésions de grattage, des érosions recouvertes de croûtes
hématiques, des tâches leucodèrmiques. Trois nodules, de consistance dure,
indolores, mobiles et de tailles différentes ont été découverts au niveau de la crête
iliaque droite. Il faut souligner que ce patient était connu onchocerquein depuis 3
ans. Le cas a continué à être traité avec Bonocide 3 x 2 comprimés! jour x 21 jours,
Alergyl 2 x 1 comprimé! jour.
75

CONCI.~UdIONd
76

tlO~~
,
!
,.
Dans ce travail, nous sommes occupés d'un des grands p,roblèmes de santé
connus de nos jours dans les régions tropicales du monde.; De notre étude,
quelques aspects méritent d'être soulignés, étant donné l'importance théorique et
pratique qu'ils présentenU
Les signes cliniques de l'onchocercose peuvent yarier ;selon! les régions
,
;
~
bioclimatiques et même d'un foyer à un autre au ~ein dé la même tàne
géographique ou même à l'intérieur d'un même foyer.
Les 33 cas présentés
proviennent de différentes région~ d'Afrique Centrale et de l'Ouest? régions dans
lesquelles on a pu rencontrer des manifestations Cliniques variées.
Bien plus, au
,
.
" ' ,
.
~
~
~
sein de la même zone géographique, comme le Liberia, les cas; se sOflt présentés
avec une grande variété de manifestations et surtout cutan$s.
La gravité de l'onchocercose dépend, en grande partie, de': l'ancienneté et de
1
l'intensité de l'infestation qui peut être évaluée par les méthodes quantit~tives.
Les cas présentés dans ce travail proviennentdè régions géographiques
connues comme endémiques pour l'onchocercose ( Guinée-Conakry,; République
Centrafricaine, Liberia etc... )
·t
La maladie a été dépistée chez les malades d'âges variés, entre 12 et 55 ans,
,
.'
et a intéressé les 2 sexes: 23 hommes ( 69,7 % ), et 10 femmes ( 30, 3 % ).
, ·i.
. ~
"!;'
Les manifestations cutanées varient en intensité selon l'ancienneté de
l'infestation 1 certaines d'entre elles étant purement subjectifs (prurit~. Ainsi on a
rencontré le simple prurit cutané dans 7 cas à la phase d~ début de Ik maladie et
des manifestations cutanées évidentes dans 22 cas
66,7 %), certaines étant
irréversibles.
On a pu décrire des manifestations cutanées avec une topographie
inhabituelle pour l'onchocercose ~fricaine ( éléphantiasis de l'ëxtré'mité: céphalique,
des onchocercomes au niveau de la moitié supérieure du tronc, des lésions papulo-
nodulaires et squameuses serp'igineuses sur 'la face;: le cou, . le dos, ides
onchocercomes de la région céphalique ).
77

Les manifestations cutanées ont présenté aussi une variation clinique avec
l'apparition de certaines formes inédites:
1 1 - Des placards érithemato-papulo-squameux avec évolution excentrique et un
aspect circiné mimant une mycose circin~de la peau dans 5 cas'( 15, 2 % ).
2 1 - Des lésions papulo-vésiculaires qui ont pris l'aspect de gâle l'jlarienne dans 3
cas ( 9,9 % ).
3 1 - Des placards lichenifiés, squameux comme les aspects de la dermatite
onchocerqu~enne, ont été rencontrés dans 5 cas ( 15, 2 % )
4 1 - Dans 2 cas ( 6,6 % ) l'éruption polymorphe s'est présentée sous l'aspect d'un
eczéma papulo-vésiculaire avec une réaction de MAZZOTTI de type dyshidrotique
5 1- Certains cas ( 6 = 19 % ) ont présenté des lésions papulo-nodulaires
disséminées, grattées, de type prurigo,
_o. ,
1
6 1 - Dans un cas on a décrit des lésions papulo-foliculaires de kératose pilaire,
démontrant encore une fois l'importance de la réaction folliculaire da~sla pathologie
cutanée chez les africains.
7 1 - Des oedèmes éléphantiasiques des jambes ou de la région inguino.- scrotale
et un aspect de scrotum en besace ( Hanging scrotum « et aine pendante), ont
apparu chez 4 malades ( 12,1 % ).
Sur le fond de l'oedème chronique de la jambe, dans certains cas, des ulcères
trophiques ont apparu.
8 1 - On a noté des formes anciennes de la maladie avec les téguments atrophiques,
certaines discrètement squameuses ( comme une peau de lézard) oui et des
plaques
leucodermiques
( aspect
de
peau
de
léopard).
Ces
formes
sont
irréversibles,
78

9/- Dans 2 cas ( 6,06 % ) on a décrit des formes avec atteinte des téguments d'un
seul membre, accompagnés de prurit, mélanodermie, lichénification, éruption
papuleuse grattée ,adénopathie régionale.
Bien que cette forme se rencontre très
rarement en Afrique ( elle est fréquente au moyen Orient et localisée à l'extrémité
inférieure), notre répertoire montre que des manifestations inhabituelles à une zône
géographique africaine peuvent apparaître, et cela serait probablement en fonction
de la réactivité individuelle de chaque patient.
Les manifestations cutanées ont été accompagnées de la co-atteinte oculaire
dans 3 cas ( 9,9 % ) sous la forme clinique d'un glaucome, d'une conjonctivite
bilatérale, d'un cataracte avec cécité.
Ces cas d'onchocercoss soulignent l'existence de stades dans l'évolution de
la maladie, partant de symptômes mineurs subjectifs aux manifestations tardives
irréversibles cutanées et oculaires. Le traitement avec diétilcarbamazine en doses
progressives visant la réaction de MAZZOTTI, a apporté d'importantes améliorations
cliniques, et surtout dans les cas dépistés précocement dans la phase des lésions
réversibles. Ace traitement on a associé des antihistaminiques, des cortisoniques à
la demande et l'ablation chirurgicale des onchocercomes.
La réaction de
MAZZOTTI a apparu dans 6 cas.
La lutte contre l'onchocercose doit être une lutte intégrée qui vise tous les facteurs
impliquées dans la dynamique de là transmission et la propagation de la maladie. Les
populations doivent bénéficier de touies les informations nécessaires concernant le danger
que représente"tcertaines zônes connUes comme endémiques.
L'évaluation organisée des
masses populaires exposées s'impose dans les régions où le degré de transmission est
élevé.
Il se pose ainsi un grand problème social qui nécessite l'étroite, collaboration entre le
médecin et les secteurs économiques ,démographiques, de même que l'intervention des
équipes de contrôle et de lutte contre ;l'endémie ( entomologistes, épidémiolqgistes etc... ).
En général, pour une lutte efficace contre toutes les maladies à large propagation, il
.
, .
est nécessaire' et impérieux une éducation sanitaire adéquate des populations.
Les
investissements financiers jouent un rôle important dans la stratégie contre les grandes
endémies.
79

Les gouvernements doivent percevoir la nécessité d'accorder une priorité
plus grande aux investissements dans le secteur sanitaire avec l'augmentation
remarquable des fonds alloués. L'amélioration de l'état de santé de la population
doit être concue comme partie intégrante et indissociable dans le
processus
général de développement.
C'est seulement au prix d'efforts soutenus, que
l'incidence et respectivement la moralité vont pouvoir être diminuées dans les pays
encore sous l'impact des grands fléaux comme l'onchocercose. Les efforts con jugés
avec une aide internationale accrue vont conduire à de véritables réalisations dans
le processus de sauvegarde de la santé.
80

81

01
MARC GENTILINI :
Médecine tropicale, ed flammarion Paris, ed.
II. 1977
02
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PROST. A. PROD'HON J. :
Le diagnostic parasitologique de l'onchocercose:
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Tropicale Vol 38 W 5, Sept - Oct. 1978
06
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Essai
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répartition
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83