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presentée
à
la
Faculté des Sciences et Techniques
de
'UNIVERSITE NATIONALE DE COTE D'IVOIRE
Pour
obtenir
le
grade
de
DOCfEUR-INGENIEUR
Spécialité
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Génétique
et
Amélioration
des
Espèces
Végétales
par
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Soutenue le 10 octobre 1991 devant la
Commission d'Examen
Président:
Monsieur Bakary Tio-Touré
Professeur (FAST)
Examinateurs
Madame
Fanja Mondeil
Maître de Conférence (FAST)
Monsieur
Jacques K. Diopoh
Professeur (FAST)
Monsieur Alain Ghesquière
Chargé de Recherche (ORSTOM)
Monsieur
Kouamé M. Miézan
Chercheur (ADRAO)

- A toi Haoua pour ton courage et la persévérance
- A Saïda. N'Paton et Rachid qui
n'aviez pas toujours bénéficié
de la présence de votre père
- A mes parents....

AVANT-PROPOS
Ce travail a été réalisé au laboratoire de génétique de l'IIRSDA (ex ORSTOM) d'Adiopodoumé
en Côte d'Ivoire, au Centre ORSTOM de Montpellier en France et sur les Stations de Recherches
de
la Vallée du Kou et de Banfora de l'INERA au Burkina Faso.
Je prie M. le Professeur Touré, de trouver ici toute ma gratitude et ma reconnaissance pour
avoir accepté, malgré ses lourdes tâches, de présider celle thèse.
M. Charrier s'est intéressé à ce travail dès son origine. Sans son appui, ces différents stages ne
seraient pas possibles.
J'ai bénéficié du soutien constant de M. Jacquot depuis l'initiation de ce travail en 1982. je
tiens à lui adresser tous mes sincères remerciements.
Je tiens à remercier Mme Mondeil qui avec ses conseils. ses indications. ses suggestions a aidé
efficacement dans la réalisation de ce manuscrit.
J'adresse mes remerciements à M. le professeur Diopoh et au Dr. Miezan qui ont bien voulu
accepter de faire partie de mon jury de thèse.
Monsieur Ghesquière. sous l'encadrement duquel ce travail a été réalisé, a su par sa constante
disponibilité. son esprit de patience. nous initier à la technique de l'électrophorèse.
Je dois beaucoup à M. Noirot. Son amitié et les discussions fort enrichissantes que nous avons
eues, m'ont été très précieuses pour l'analyse des données.
A M. Hamon, j'adresse tous mes remerciements pour son aide efficace et chaleureuse.
Ma profonde gratitude va à l'endroit de Messieurs Le Pierès, Bezançon, Séré, Da et Mme
Zoundjihekpon pour leurs encouragements et leurs conseils avisés.
Les camarades Ouédraogo Amidou, Paré Denis, Zongo Joanny,
Kaboré Célestin et Ouallara
Jeanne du laboratoire de protection des végétaux à Bobo ont contribué à la réalisation de ce
manuscrit par leurs suggestions et leurs corrections. Je leur exprime tous mes remerciements.
Je suis heureux de rendre un hommage au personnel technique des différents laboratoires et
tous les techniciens du Programme Riz au Burkina.

SOMMAIRE
INTRODUCTION
2
CHAPITRE 1 LE RIZ ET LES CARACTERISTIQUES
DE LA RIZICULTURE AU BURKINA
6
1 Connaissance de la plante
6
2 Le Riz et les caractéristiques de la riziculture au
Burkina Faso
2 J
CHAPITRE II MATERIEL ET METHODES
26
1 Matériel
26
2 Méthodes d'évaluation
29
3 Analyse des données
36
CHAPITRE III
RESULTATS
A0) ANALYSE DES DONNEES DE PROSPECTION
39
1 Aires de prospection
39
2 La nomenclature paysanne du riz
43
3 Résultat de la première évaluation
44
BO) EVALUATION MORPHOLOGIQUE
5 1
1 Diversité morphologique chez O. saliva
51
2 Importance du milieu d'évaluation
55.
3 Variabilité comparée
59
4 Diversité morphologique chez O. glaberrima
63
CO) EVALUATION ENZYMATIQUE
66
1 Variabilité globale
66
2 Classification des variétés du Burkina Faso
71'
3 Mise en évidence des fonnes intennédiaires
74
4111ustration de la situation particulière du Burkina
78-
5 Relation entre la diversité enzymatique et
morphologique
86
CHAPITRE IV DISCUSSIONS
88
A0) Place du matériel du Burkina
89
BO) Typologie des variétés du Burkina
96
CO) Gestion des Ressources Génétiques
99
CHAPITRE V CONCLUSION ET PERSPECTIVES
:104

Liste des tableaux et des figures
I-TABLEAUX
Tableau 1 : Principales cultures du Burkina.
Tableau 2 : Evolution des superficies, de la production et des importations de riz
au Burkina Faso.
Tableau 3 : Les espèces du genre ORYZA : répartition géographique, type
biologique, système de reproduction, nombre chromosomique et groupes génomiques.
Tableau 4 : Classification des variétés d'O. sativa : caractères considérés, type de
variation et caractéristiques des types variétaux.
Tableau S : Classification de la collection de riz à Madagascar en groupes et sous-
groupes.
Tableau 6 : Différenciation des types indica etjaponica chez O. sativa.
Tableau 7 : Répartition géographique des variétés de riz prospectées au Burkina
Faso.
Tableau 8: Caractères quantitatifs utilisés dans l'évaluation morphologique.
Tableau 9: Enzymes, locus et système de migration utilisés pour l'étude du
polymorphisme isozymique des variétés traditionnelles de riz au Burkina Faso.
Tableau 10 : Principaux noms génériques du riz recencés au Burkina Faso.
Tableau 11 : Description des 13 groupes variétaux à partir des critères de
reconnaissance du paysan chez O. sativa.
Tableau 12 : Description des groupes de précocité à partir des critères de
reconnaissance du paysan chez O. glaberrima.
Tableau 13 : Répartition des échantillons dans les 3 groupes morphologiques.
Tableau 14 : Caractéristiques des groupes morphologiques définis par la CAR.
Tableau lS : Répartition géographique des groupes morphologiques.
Tableau 16 : Caractéristiques des données agromorphologiques mesurées en
condition irriguée (Vallée du Kou) et en condition de bas-fond (Banfora) en saison humide
1989 sur 42 individus.
Tableau 17 : Pourcentage de variétés bien classées dans leur groupe de précocité
après évaluation à la Vallée du Kou et à Banfora (condition serni-traditionnelle).
Tableau 18 : Caractéristiques des groupes agromorphologiques de Jacquot et
Arnaud comparées à celles du Burkina.
Tableau 19 : Distribution des variables morphologiques dans les groupes II du
Burkina et de Bouaké.

Tableau 20 : Position de quelques variétés du groupe Il (GM ll) du Burkina dans les
groupes de Jacquot et Arnaud en fonction de certaines variables.
/
Tableau 21 : Description des 3 groupes morphologiques définis par une CAR sur
les variables quantitatives mesurées sur les échantillons d'O. glaberrima.
Tableau 22 : Caractéristiques morphologiques des 3 groupes définis par une CAR
sur les variables quantitatives mesurées sur les échantillons d'O. glaberrima.
Tableau 23 : Comparaison des caractéristiques morphologiques des échantillons
appartenant aux 2 espèces.
Tableau 24 : Variation au niveau de 17 locus de variétés traditionnelles de riz du
Burkina faso et diversité génétique comparée avec des échantillonnages d'Afrique, d'Asie et
du monde entier.
Tableau 25 : Variabilité isozymique comparée sur 17 locus entre O. sativa et O.
gIaberrima.
Tableau 26 : Classification des variétés du Burkina Faso dans les 6 groupes
isozymiques définis par Glaszmann (1988) en relation avec la variabilité sur le locus Acp-l.
Tableau 27 : Relation entre la variabilité au locus Acp-1, la réaction au phénol et
l'identification de 2 groupes isozymiques sur 17 locus chez les variétés africaines d'O. sativa.
Tableau 28 : Répartition et caractéristiques des variétés du Burkina Faso vis à vis
des groupes isozymiques définis sur 15 locus par Glaszmann (1988).
Tableau 29a : Fréquence relatives de 9 types d'association multiallélique entre les
électromorphes obsevés sur 4 locus et distribution des associations dans les groupes
isozymiques définis par Glaszmann (1988).
Tableau 29b : Fréquence des associations multialléliques dans les différents
échantillonnages d'O. sativa et dans les variétés du Burkina Faso.
Tableau 30: Fréquences alléliques et diversité génétique sur 14 locus des groupes
et sous groupes variétaux défmis à partir des associations multialléliques au tableau 29.
Tableau 31: Fréquences alléliques des groupes enzymatiques et morphologiq.ues.
II - FIGURES.
Figure 1 : Caractéristique des terres utilisées pour la riziculture dans le monde.
Figure 2 : Plant de riz
Figure 3 : Rélation phylogénique des deux espèces de riz cultivé.
Figure 4 : Aspect schématique de la plante, de la feuille paniculaire et de la
panicule.
Figure 5 : Projection de 6 groupes variétaux sur le plan défini par les 2 premiers
axes d'une AFC réalisée à partir du polymorphisme isozymique de 1688 variétés de riz sur 15
locus.

Figure 6 : Localisation des 3 zones climatiques définies par Svakumar et
Gnoumou.
Figure 7 : Dispositifs expérimentaux utilisés pour l'évaluation morphologique.
Figure 8 : Répartition géographique des sites de prospection et nombre
d'échantillons collectés au Burkina Faso (Prospection IBPGR).
Figure 9 : Fréquences relatives des 4 groupes de précocité en fonction des régions.
Figure 10 : Expression de la variabilité de différentes variétés appartenant à
l'espèce asiatique O. sativa (plan factoriel Ix2).
Figure 11 : Fréquences relatives de 4 groupes de précocité en fonction des classes.
Figure 12 : Fréquences relatives des classes en fonction des regions.
Figure 13:
Comparaison des groupes de Jacquot et Arnaud avec ceux du
Burkina.
Figure 14 : Expression de la variabilité de différentes variétés de riz appatenant à
l'espèce O. glaberrima (plan factoriel Ix2).
Figure
IS
: Diagramme d'interprétation des
zymogrammes
(Z) des
Aminopeptidases.
Figure 16 : Projection des électromorphes sur un plan à 2 axes à partir de la
fréquence relative de ces électromorphes dans les groupes variétaux de Glaszmann.
Figure 17 : Projection des différents groupes génétiques définis dans le tableau 29
en fonction de leur scores sur l'ensemble des locus étudiés.
Figure 18 : Distribution des groupes variétaux sur les axes 1 et 2 en fonction des
scores des électromorphes.
Figure 19 : Projection des génotypes et des électromorphes sur le plan défini par
les 2 premiers axes d'une AFC réalisée sur141 individus sur 18 locus.
Figure 20 : Projection des CRPA et des électromorphes sur le plan défini par les 2
premiers axes d'une AFC réalisée sur 44 allèles et leur effectif dans Il CRPA.

LISTES DES ABREVIATIONS
ACP : Analyse en Composantes Principales.
AFC: Anayse Factorielles des Correspondances.
AFD : Analyse Factorielle Discriminante pas à pas.
ADRAO : Association pour le Développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest.
CAH : Classification Ascendante hiérarchisée.
CRPA : Centre Regional de Promotion Agropastorale.
F AO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture.
FKR : Farako-Bâ Riz.
GE : Groupe Enzymatique du Burkina.
GM : Groupe Morphologique du Burkina.
IBPGR : International Board for Plant Genetic Resource.
IIRSDA : Institut International de Recherche Scientifique pour le Développement à
Adiopodoumé.
lITA : International Institute of Tropical Agriculture.
INERA : Institut d'Etudes et de Recherches Agricoles.
IRAT : Institut de Recherches Agr<>nomiques Tropicales et des Cultures Vivrières.
IRRI : International Rice Research Institute.
ORD : Organisme Regional de Développent.
ORSTOM : Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en
Coopération.
RFLP : Restriction Fragment Length Polymorphism.
RG : Ressources Génétiques.
SATEC : Société d'Assistance Technique et Conseil.
USA: United States of America.

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.. : Direclion de la Statistique et de la Démographie du Burkina Faso.
Figure 1: Cara::téristiq,ues des terre5 utilisées pour la rizicultur~dans le monde. La dir.1ension de
chaque ~~ys est à peu près proportionnelle à la superfi~iè'(~~"~lli~~; d'hecwes) des terres où l'on
cultive leriz. Pour chaque pays 'est indiqué entre p2Je~iliès'e'I~'pluientage de rizière par rapport à la
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sUDerficie mondiale consacrée à la culture du riz; (d'après Swaminatha.'1, i 984).

-2-
INTRODUCTION GENERALE
Sur les trois premières céréales mondiales (riz, blé et maïs), le riz est la plus
importante en surface enblavée. En 1988, il a été cultivé 146 millions d'hectares qui ont
produit 488,3 millions de tonnes alors que le maïs et le blé occupent respectivement 220 et 127
millions d'hectares pour une production de 509,4 et 407,2 millions de tonnes (Kush, 1990).
Le blé et le maïs sont utilisés aussi pour l'alimentation du bétail, contrairement
au riz qui est entièrement consommé dans l'alimentation humaine. On trouve parmi les pays
exportateurs, les U.S.A, la Thai1ande, la Chine et le Pakistan (FAO, 1985). Selon la même
source les plus gros importateurs en 1984 sont les pays à faibles revenus et à déficit
j
alimentaire chronique. La Figure 1 donne un aperçu des terres utilisées pour la riziculture dans
le monde.
Le Burkina Faso, pays sahélien, illustre bien cette situation En effet bien que la
riziculture y soit connue de longue date, son développement est toujours resté réduit en
comparaison aux autres cultures: de 1957 à 1979 la superficie totale consacrée au coton passait
de 22 015 ha à 71 714 ha soit un accroissement de 225,75% alors que celle consacrée aux
céréales (mil, sorgho, maïs, riz) passait de 1 835 600 ha à 2 090 400 ha soit un accroissement
de 13,88% seulement; le riz n'occupe qu'une quarantaine de milliers d'hectares. Les Tableaux
1 et 2 donnent des chiffres récents de la Direction de la Statistique et de la Démographie du
Ministère du Plan du Burkina.
L'accroissement de la demande en riz s'explique par une urbanisation rapide et
par l'augmentation d'une couche sociale à revenu fixe causant une modification progressive
des habitudes alimentaires des citadins (Sié, 1986).
La production nationale est loin de suivre cette évolution de la demande: le
taux de couverture des besoins en riz passait de 86,17% en 1974 à 40,03% en 1982. Pour la
seule année 1982, il a été importé 33 425 tonnes de riz usiné pour une valeur de 3,6 milliards
de FCFA et en 1985, près de 104 000 tonnes pour une valeur de 14 milliards de FCFA (Tabl.
2).
On comprend la necessité pour les pays importateurs de riz de reduire leur
dépendance vis à vis de l'extérieur en raison d'une part du caractère stratégique que revêtent de
plus en plus les denrées aliment,aires et d'autre part de leur coût croissant en devises. La

- 3-
couverture des besoins nationaux passe par l'augmentation de la production qui implique non
seulement l'accroissement des superficies rizicoles mais aussi l'élévation de la productivité.
L'amélioration génétique du riz a pour objectif de mettre à la disposition du
paysan des variétés permettant un accroissement de la productivité pour satisfaire les besoins
alimentaires. Les programmes d'amélioration variétale font appel non seulement aux variétés
améliorées introduites mais aussi aux cultivars traditionnels. Le risque avec l'adoption à
outrance des variétés améliorées, c'est la promotion de l'uniformité génétique. L'homme
pratiquait la cueillette sur plus d'espèces qu'il n'en a domestiquées et il en a domestiqué
beaucoup plus qu'il n'en cultive actuellement (Rarlan, 1975).
Selon Wilkes (1981), dans le passé l'homme avait besoin de 5000 espèces
végétales pour assurer sa survie; aujourd'hui 150 espèces seulement suffisent pour le même
besoin. On assiste donc au phénomène suivant: le produit de la technologie (la sélection pour
le rendement et l'uniformité) se subtitue aux ressources sur lesquelles se base cette technologie
(c'est à dire les gènes nouveaux et potentiellement utiles trouvés chez les variétés
traditionnelles adaptées). La sauvegarde d'une large base génétique implique une exploitation
judicieuce de la diversité génétique des cultivars traditionnels qui représente un réservoir
précieux, irremplaçable pour les sélectionneurs.
En 1967, au moment où devaient se mettre en place les structures d'encadrement
de l'Organisme Régional de Développement de Banfora (ORD de la Comoé), une prospection
systématique des variétés cultivées a été menée dans 23 villages.
En 1976, une double équipe lRAT/ORSTOM effectuait la seconde prospection
dans le Sud et l'Ouest du pays. En plus des espèces cultivées, cette mission s'intéressait
également aux autres espèces du genre Oryza.
En 1978, une équipe de l'IITA effectuait une prospection sur les différentes
cultures dont le riz dans le Sud du pays.

-4-
La mauvaise conservation de ces prospections (manque de chambre froide) fait
que les échantillons disponibles de nos jours sont extrêmement limités. C'est ce qui justifie cette
prospection portant sur l'ensemble du territoire burkinabè. C'est donc dans le cadre du
programme de l'INERA (Institut d'Etudes et de Recherches Agricoles) portant sur la collecte et
la conservation des Ressources Génétiques (RG) des différentes espèces cultivées au Burkina
Faso que nous avons eu à effectuer une mission de prospection de Novembre 1983 à Février
1984 ; la mission a été financée par le Bureau pour la Conservation des Ressources
Phytogénétiques (IBPGR) (Sié, 1984). La période choisie correspondait à la maturité des riz
cultivés. Cette mission avait pour objectif:
1 - étudier l'habitat et la répartition de la riziculture traditionnelle et échantillonner
des écotypes locaux afin de disposer de renseignements complets et à jour sur les diverses
variétés, les systèmes culturaux, les conditions éco-édaphiques et les coutumes socio-réligieuses
d'une région.
2 - collecter des échantillons des cultivars traditionnels d'O. sativa et O.
glaberrima et observer des éventuelles espèces de riz adventices.
3 - évaluer les espèces prospectées par l'étude de la variabilité génétique.
527 échantillons dont près de 475 d'O. sativa, et une cinquantaine d'O.
glaberrima ont été récoltés. Les aïres de prospection ont été découpées en fonction des
territoires des divers ORD (Organismes Régionaux de Dévéloppement actuellement appélés
Centres Régionaux de Promotion Agropastorale ou CRPA). Ces ORD étaient au nombre de Il
et correspondaient aux anciens départements administratifs. Par la suite cette collection a été
enrichie.
Selon Ollitrault (1987), pour être utilisables en sélection et ne pas devenir des
"musées ethnobotaniques", les collections doivent être évaluées sur le plan agronomique afin
d'identifier leurs aptitudes, et sur le plan génétique pour une connaissance approfondie des
structures du complexe d'espèces et de son aspect dynamique. Nous ferons donc appel à ces 2
types d'évaluation, l'objectif étant d'aboutir à une classification de l'ensemble du matériel
traditionnel du Burkina de façon que les ressemblances des individus appartenant à un même
groupe soient plus grandes que celles entre individus appartenant à des groupes différents.
La multiplication de la collection dans des conditions de milieu et de
reproduction qui ne sont pas celles rencontrées par les cultivars ou les écotypes originaux
favorise une dérive génétique du matériel (Leblanc, 1978). Pour minimiser un tel effet, nous

-5-
avons évalué tous nos échantillons dans le Sud-Ouest du Pays d'où provient la majorité de nos
échantillons: Vallée du Kou (Bobo-Dioulasso) et Banfora. Les travaux de laboratoire ont été
effectués à l'Institut International de Recherche scientifique pour le Développement à
Adiopodoumé (IIRSDA ex ORSTOM) en Côte d'Ivoire et au Centre ORSTOM de Montpellier.
-Le premier chapitre de ce travail fait le point sur le riz et la riziculture au
Burkina.
-Le second chapitre décrit le matériel et la méthologie utilisée.
-Le troisième chapitre analyse les résultats obtenus.
-Le quatrième chapitre aborde la discution des résultats obtenus.
-Le dernier chapitre tire les conclusions avec un accent sur les perspectives.

-6-
CHAPITRE 1
LE RIZ ET LES CARACTERISTIQUES
DE LA RIZICULTURE AU BURKINA
1- CONNAISSANCE DE LA PLANTE
1-1 Caractère botanique
Le riz est une plante annuelle à tiges dressées en touffes, aux racines minces,
fournies et peu profondes (Fig. 2). Ces tiges sont épaisses et creuses d'où leur nom de
chaumes et possèdent des épaississemen ts ou noeuds sur lesquels s'insèrent les feuilles. Ces
dernières sont dépourvues de pétioles et enveloppent la tige à leur base par une gaine
prolongée par le limbe dont les dimensions, la couleur et la pilosité sont un caractère variétale.
La feuille qui émerge après tou tes les au tres juste sous la panicule est appelée feuille
paniculaire ou drapeau.L'articulation gaine-limbe présente 2 petits appendices: la ligule et
l'auricule.
L'inflorescence est une panicule, sorte de grappe composée d'épillets et est
portée par le dernier entrenoeud du chaume. Chaque épillet porte des glumes à la partie
inférieure. Le grain est enveloppé par 2 glumelles intimement serties l'une à l'autre après la
pollinisation. La réunion des 2 glumelles à l'extrémité supérieure de l'épillet fonne le bec ou
l'apex. La barbe ou aristation est le prolongement de la nervure centrale de la glumelle
inférieure. Tout comme la feuille, les caractéristiques des épillets pennettent de différencier les
différentes variétés.
La fleur se compose de 6 étamines et un ovaire sunnonté de 2 sùgmates
plumeux. Le fruit ou grain de riz est un caryopse à la base duquel on a la plantule composée de
sa tigelle, sa radicule, sa gemmule et un cotylédon avec comme tissu de reserve l'albumen.

-7-
----------------- Feuille p.nicul.ire
----------------- Feuille
------------------------ R.cines
Figure 2

-8-
-Tableau 3 : Les espèces du genre Oryza : répartition géographique, type biologique, système de
reproduction, nombres chromosomiques et groupes génomiques; (d'après Second. 1984).
------~--------------_ .. . _;--------------~-----;------:------------:----:------:
Répartition
:types :systèmes de :2 n
G
:biol.*:reproduction:
-------------------------:--------------------:------:------------:----:------
GROUPE SAT IVA
Espèces cultivées
O. sativa
Origine asiatique
U
(deux sous espèces,
:(parfois I)
24
AA
indica et japonica)
O~errima
Origine africaine
A
U
24
AA
Espèces sauvages
O. rufipogon
Asie, Australasie, :A-I-P
U-I-L+V
24
AA
(espèce complexe)
Amérique
O. longistaminata
Afrique
P
L + V
24
AA
O. brevlllgulata
Afri que
A
U
24
AA
GROUPE LATIFOLIA
O. officinalis
Asie du Sud et du
Sud-Est, Chi ne
P
U + V
24 :CC+OO?:
(espèce complexe)
du Sud, Nouvelle
Guinée
O. latifolia
}
Espèces complexes
P
U + V
48
CCOO
O. a1ta
Amérique du Centre
O. grandiglumis
et du Sud
O. eichingeri
Afrique
~espèce complexe)
(+ Sri -Lanka?)
P
U
24
CC
O. punctata diplo~de
Afrique
A
U
24
BB
O. punctata tétraploïde**: Afrique
P
U
48
BBCC
O. mlnuta
Asie du Sud-Est
P
U
48
BBCC
O. australiensis
Australie du Nord
P
U + V
24
EE
COMPLEXE RIOLEYI
O. ridleyi
Asie du Sud-Est,
P
U ou 1?
48
O. longiglumis
Nouvelle Guinée
P
U ou 1?
48
COMPLEXE MEYERIANA
O. meyeriana
Asie du Sud-Est,
P
U
24
(espèce complexe)
Chine du Sud
ESPECES ISOLEES
O. brachyantha
Afrique
A
u
24
FF
O. sche1chter i
Nouvelle Guinée
GENRES ISOLES
Rynchoryza subulata
Amérique du Sud
tempérée
P
U ou I?
24
Porteresia coarctata
Sous continent
Indien
P
U ou I?
48
* Type biologique
A, Annuel. P, pérenne. I, Intermédiaire.
Systèmes de reproduction: U, autogame largement prédominant.
L, allogame largement prédominant.
l, Intermédiaire
V, végétat if.
Zn
nombre diploïde de chromosomes
G
symboles des génômes
~~ Une formè tétraploïde proche d'O. punctata se rencontre en Inde et en Asie
du Sud-Est. Son appelation O. malampuzhaensis n'a pas été retenue

-9-
1-2 Rappel: Systématique du genre Oryza
Le riz est une graminée annuelle d'origine tropicale. Il appartient à la famille
des Graminées, à la tribu des Oryzées et au genre Oryza. Ce genre comprenait 18 bonnes
espèces. (Second, 1974) et sur la base des caractères écologiques et génomiques on peut
distinguer 4 groupes d'espèces: Sativa, Lat/folia, Meyeriana et Ridleyi ainsi que 2 espèces
isolées O. brachyanta et O. schelchteri. Le Tableau 3 résume les principales caractéristiques
des espèces du point de vue génome, système de reproduction et répartition géographique. Le
groupe Sativa est caractérisé par le genome A à l'état diploïde (2n = 24) et comporte les 2
espèces cultivées:
O. sativa : espèce de riz d'origine asiatique est très largement répandue dans les
régions tropicales et tempérées du monde entier: de 50° de latitude Nord à 40° de latitude Sud,
et à des altitudes inférieures au niveau de la mer ou supérieures à 2500 m (Swaminathan,
1984).11 est possible de distinguer 2 types de variétés appélés O. sativajaponica et O. saliva
indica qui peuvent être distingués à partir de fortes associations morphophysiologiques
(Second, 1987).
O. glaberrima : cette espèce domestiquée en Afrique de l'Ouest, est moins
diversifiée (Swaminathan, 1984 ; Second, 1984; Miezan et Ghesquière, 1985). Bezançon et
al., (1978), Katayama (1990) notent deux types chez cette espèce: un type dressé précoce
avec peu d'entrenoeuds et cultivé de manière pluviale, et un type flottant et tardif. O.
glaberrima se distingue facilement d'O. sativa par une ligule courte et tronquée et par une
panicule dressée, alors que le riz asiatique a une ligule longue et bifide avec une panicule
légèrement retombante à maturité. L'égrenage spontané est souvent important chez O.
glaberrima, les glumelles sont glabres et les caryopses présentent un péricarpe rouge, mais des
exceptions existent.
La domestication du riz ne concerne que le groupe Sativa ; la fonne asiatique
d'O. rufipogon est l'ancêtre direct d'O. sativa alors qu'O. glaberrima provient directement de
la domestication de l'espèce sauvage annuelle O. breviligulata (encore appelée O. barthii selon
certains auteurs). On a donc une domestication indépendante d'O. sativa en Asie et d'O.
glaberrima en Afrique
de l'Ouest (Second, 1984 et 1986). O. sativa a été introduit
anciennement en Afrique de l'Est et à Madagascar (Katayama, 1990), mais beaucoup plus
récemment en Afrique de l'Ouest, vraisemblament par les portugais vers le seizième siècle
(Second, 1987). Selon le même auteur, la domestication des 2 sous-espèces indica etjaponica
s'est faite indépendamment à partir d'un ancêtre préalablement différencié en Chine du Nord
d'une part et en Asie du Sud et du Sud-Est d'autre part (Fig. 3.).

ANC~TRE COMMUN
EURASIATIQUE
(tpoque Miocène)
AFRIQUE TROPICALE
1
z ~ Sauvages pérennes
f
g,5
allogomes
1 /ongislominolo 1 111
• vers. 7 m.a.
1 rufipogon ](forme pérenne) ]
:3
f
migration terrestre
J
'1::1
. - - - - - - - - - - - - - - - ,
~4l-~~;~~~;;~~:J
r------------,
par les animault
r--------'(f
brev/~igu/olo
Il
rufipogon 1 orme annuelle
L--
J
vers
2-3 m.a.
L
J
an/vara)
i
Adventices
-1
Ionf}islom.inolol~
~ rb~;#if}ulolo
~ ~ 1 intermédiaires 1 f
adventice
1'
' - - -_ _-.J
1 adventice,
~I ruflixx;on
1--
C
1 adventice
~,o
/--T~'"
i slopf/Ï
;:::'1::1
i = Sponloneo
/"---- ..............
~!ii
"
,
( I}/aberrima \\l)~ ~':"
~.-=
__':' _
\\.
0 =
:'
Cultivés
\\
°E
\\
J
migration par
'. autogames :
\\.
/
"
saliva /
rhomme
\\.
1
-._--
.........- ... _---,-'''''
.... "'"--_..."'"
o
Figure J'.': Relations phylogénétiques des deux espèces de riz cultivé. Les flèches simples indiquent
une descendance directe. Les doubles flèches indiquent l'introgression par hybridation et rétrocroisements qui
semble exister entre toutes les formes ou espèces sympatriques, sauf peut être entre O. /ongistaminata et O.
brevi/igu/ata séparées par des barrières reproductives particulièrement développées. Les sous-espèces
ancestrales indica etjaponica d'O. sativa sont conceptuelles dans le sens où elles sont censées représenter le
stade primitif de la domestication en Asie du Sud et Sud-Est et en Chine respectivement Elles correspondent
néanmoins à une dichotomie fondamentale dans l'espèce O. saliva.

-
1 1 -
1-3 Identification des types indica et japonica
chez O. saliva
Comme il a été dit plus haut, l'espèce asiatique de riz O. sativa est caractérisée
par son adaptation à des climats et à des conditions d'alimentation en eau extrêmement variées.
Empiriquement, les Chinois avaient déjà noté la présence de 2 types de riz depuis les temps
anciens et les avaient classés comme "Sen" (indica) et "Keng" (japonica), mais ce sont les
travaux de Kato et al en 1930 qui ont pennis de reconnaître l'existence de deux types variétaux
à partir de l'étude des barrières reproductives et des caractéristiques morphologiques: O.
sativa japonica et D. sativa indica. La distinction est basée essentiellement sur la stérilité
hybride FI. Le taux moyen de fertilité de la génération FI dans les croisements intra-groupes
est de 81 % alors que les hybrides indica x japonica ont une stérilité de 0 à 50%. Cette
identification est renforcée par des caractéristiques morphologiques en particulier la forme des
grains : la sous-espèce japonica Kato est caractérisée par un grain large, épais à section
transversale circulaire alors que la sous-espèce indica Kato est caractérisée par un grain étroit à
section transversale aplatie.
Toujours sur la base de la stérilité hybride, d'autres auteurs, Terao et
Mizushima (1942) classent les variétés d'D. sativa en 3 groupes l, II et III : le groupe l
correspond à la sous-espèce japonica Kato et les groupes II et III à la sous-espèce indica Kato.
Les variétés du groupe l sont également réparties en 3 groupes:
la : variétés japonaises de riz irrigué donnant des hybrides stériles avec les
groupes II et III.
lb : variétés japonaises de riz pluvial et les variétés américaines donnant des
hybrides fertiles avec les variétés du groupe II et stériles avec les variétés du groupe III.
le : variétés "Bulu" d'Indonésie donnant des hybrides fertiles avec celles du
groupe II et III.
Matsuo (1952) identifia sur les mêmes bases 3 groupes nommés A, B et C; par
la suite, d'autres nomenclatures ont été aussi proposées (Oka, 1958 ; Chang et Bardenas,
1965) et mettaient en avant la répartiùon géographique avec la correspondance suivante:

-12-
---_
--
...
Tableau 4 : Classificaùon des variétés d'O. saliva: caractères considérés. types de variaùon et
caractéristiques des types variétaux; (d'après Oka, 1958).
Caractéristiques des types
Caractères
Variation
insulaire
continental
tropical
tempéré
Réaction colorée du
Discontinue
positif
négatif
grain au phénol
Résistance de la
Discontinue
faible
forte
plantule à KCL0 3
Résistance de la
Discontinue
faible
forte
plantule aux bas-
ses températures
Résistance de la
Discontinue
forte
faible
plantule à la sé-
cheresse
Longueur des bar-
Discontinue
faible
forte
bes
Rapport
Continùe
longueur du
variable
forte
faible
grain
largeur
Degré de destruc-
Continue
variable
faible
forte
tion de l'albumen
par KOH
Longueur du 1er
Continue
variable
forte
faible
entrenoeud
Durée de germination
Plutôt discontinue variable
variable
variable
Degré d'égrenage
Plutôt discontinue variable
variable
variable
Longueur des poils
Continue
variable
variable
variable
des glumelles
Durée nécessaire au
Continue
variable
variable
variable
durcissement de
l'albumen

-13-
Tableau 5 : Classilicalion de la colleclion de riz de Madagascar en groupes el sous-groupes.
(d'après Arraudeau, 1975)
japomca
javamca
indica
Vrais
ponlaT
Vrais
Seml-naios
Forme du grain
court
court
trés long
Long
Ceml-Iong
Longueur du limbe de la deuxième teuille
Très laible
Faible
Très grande
Grande
Moyenne
Angle tormé par la louille paniculaire el le chauma
Semi·ouvert
Semi·ouvert
Owen
Semi-ouvert
FOI'mé
à ouven
Feuille panlculaire
Trés courte
Courie
longue
longue el
Coune et
élroite
"ml-large
Nombre de talles
Fable
Moyon
Faible
El9vé
~
Pon dea lalles
Erige
Erigé
Ellgé
SllmHllalé
S.mJ.lllaJé
Longueur de la panicule
Faible
Moyenne
Tréll grande
Moyenne
t.Ioye/Vle
Oanollè panlculalre
EJavée
Elevoo
Moyenne
Moyanne
EIlwée
Hauteur de la plante
Faible
Moyenne
Trés grande
Grande
t.Ioyeme
Er""rgenœ de la panicule
/.1oyenne
Boone
Moyenne
Borne
Mauvaise
Oiamèlle du dlaume
Pelil
Pelit
Fort
.Moyen
Fort
POlenliel de rendemenl
El9vé
Trés élevé
Moyen
El9vé
EIavé
R&slsiance Il la VOl'5e
Très bonne
Bonne
Mauvaise
MauvaJse
,
Bonne
RéSislance Il régrOl'\\élge
Très bonne
Boone
Mauvaise
Mauvaise
Bome
Réslslance a la pyrlculariose
Mauvaise
Bonne
Moyenne
Variable
Mauvaise
Translucldllé du grain
Bonne
Boone
Moyenne
Bome
t.Ioyeme
RésIStance a la cassure
Trés bonne
Trés bonne
Mauvaise
Moyenne
Moyenne
Adaplabllilé écologique
Mauvaise
Très bonne
Moyenne
Moyenne
t.Ioyenne
Reponse Il razOie
Trés bonne
Trés bonne
Mauvaise
Moyenne
Moyeme
1
PONLAI
î
ItlDiCA '-'riAl
INDICA SEMI NAIN
Figure 4 : Aspect ~'.::',':m::l>l'Je de la plante. de la feuille paniculaire el de la panicule; (d'aprè:
Arraudeau. 1975),

-14-
A : japonica tempéré ou insulaire tempéré.
B : japonica tropical ou javanica ou encore insulaire tropical.
C : indica ou continental.
Les études sur la différenciation phylogénique des riz cultivés (Oka, 1958 ;
Oka, 1983 pour une revue; Oka et Doida, 1962) contribuèrent largement à éclaircir les
relations entre divers groupes géographiques. Sur 12 caractères examinés, 7 sont l'objet d'
une variation continue (Tabl. 4). Les fréquences des différentes associations possibles entre
les 5 premiers caractères du Tableau montrent clairement l'existence de 2 ensembles étendues
de variétés. La classification en 3 types indica, javanica et japonica a servi longtemps de
référence (Fig. 4 et tab!. 5), (Chang et Bardenas, 1965; Nayar, 1973).
D'autres classifications ont été faites dans un objectif d'utilisation en sélection
pour orienter les croisements (Arraudeau, 1975) ; Jacquot et Arnaud (1979) se sont plus
particulièrement intéressés aux riz pluviaux d'Afrique et d'Amérique Latine en prenant en
compte 71 caractères morpho-physiologiques. Ils onl montré que ces riz fonnent un ensemble
bien individualisé constitué de 2 groupes (appélés groupes G3 et G4) bien séparés des groupes
qui représentent les types indica (G5) et japonica (G2). Selon ces mêmes auteurs, 3 caractères
(le tallage à 40 jours après semis, la largeur de la deuxième feuille sous la feuille paniculaire et
la longueur de la deuxième feuille de la plantule) suffisent à eux seuls pour "bien classer" plus
de 80 % des variétés par rapport aux différents groupes.
Il existe une multitude de caractères qui permettent de classer les variétés d'O. sativa
dans l'un des 2 types (Tabl. 4, 5 et 6) mais, étant donné les nombreuses formes
intermédiaires, les caractères pris isolément ne peuvent pas être utilisés avec une certitude
absolue pour distinguer les variétés. Cette distiction inclut également des relations hôte-parasite
différentes et Morshima (1969) mentionne l'existence d'un groupes de race de Pyricularia
oryzae caractéristiques du type indica et un second groupe pour le typejaponica sans observer
de race pathogène simultanément pour toutes les variétés. Il a fallu donc rechercher des
caractères simples qui permettent la classification d'O. saliva et on doit à Oka (1958) d'avoir
mis au point plus d'une vingtaine de critères simples dont certains s'apparentent à des tests
biochimiques: la résistance de la plumule à KCL03, le degré de destruction de l'albumen par
la potasse et la réaction colorée du grain au phénol (Tab!. 4).
La réaction au phénol est considérée par de nombreux auteurs comme un bon
critère de classification des variétés d'O. saliva: il suffit pour ce faire de tremper les graines
dans une solution de 2 % de phénol durant 48 heures; le changement de couleur des glumelles
est comparé avec celui des graines trempées dans de l'eau distillée. Les variétés du type

-15-
Tableau 6: Différenciation des types indica etjaponica chez O. sativa ; (d'après Second, 1984).
Caractères
Références originales
ou synthèses
- Biochimiques
Réaction au phénol des glumelles
Oka 1958
Proportion d'amylose dans les grains
Oka 1983, IRRI, 1974.
Isozymes
Endo et Morishima 1983
Nakagahra 1978
Second 1982
G1aszmann 1982
- Génétiques
· Stérilité des hybrides Fl
Oka 1958
Second 1982
Mauvaise aptitude a la recombinaison
Oka 1983
génétique
Nombreuses observations
de sélectionneurs
- Sérologiques
Kato 1930
- Cytogénétiques
· Nombre de nucléoles
Oka et Kao 1955
· Différenciation chromosomique
Shastry 1964
- Morphophysio1ogiques
Dormance et longévité des graines
Oka et Tsai 1955
· Nombreux caractères
Portères 1956
Matsuo 1952
Oka 1958
Chana et Bardenas 1965
Jacqüot et Arnaud 1979
Morishima et Oka 1981
- Pathologiques
· Sensibilité différentielle aux
différentes races de Pyricularia oryzae
Mori shima 1969b
- Distribution géographique
Oka 1983

-
16 -
japonica ont dans leur large majorité une réaction négative au phénol contrairement au type
indica. Les variétés de riz de type pluvial et de type irrigué en Afrique et à Madagascar
montrent le même phénomène (De Kochk:o, 1987a et b ; 1988; Hung et Chang, 1976; Rabary
et al., 1989).
1-4 Utilisation des marqueurs moléculaires pour la
classification variétale.
L'analyse de la diversité des variétés impliquant l'évaluation des caractères
agronomiques et morphophysiologiques est fortement dépendante des facteurs
environnementaux (conditions de culture, conditions climatiques, maladies, ravageurs) qui
entrainent des fluctuations parfois importantes dans l'expression de ces caractères (Brown,
1978).
C'est pour remédier à ces inconvénients que l'on a recherché des marqueurs
qui puissent être indépendants à la fois du milieu et de la sélection humaine. Pour ce faire, on a
surtout fait appel aux marqueurs moléculaires.
Chez le riz en particulier, l'étude du polymorphisme isozyrnique a abouti à une
meilleure compréhension de la structure du genre ORYZA (Second, 1982, 1984, 1986) et des
espèces cultivées (Second, 1982 ; Ghesquière et Second, 1983 ; Glaszmann et al, 1984 ;
Glaszmann, 1987a ; De Kochk:o, 1987 a et b ; Pham et al, 1990).
Le terme isozyme désigne toutes les enzymes présentant la même activité
enzymatique et qui proviennent de différences génétiquement déterminées dans la structure
primaire (Lucotte, 1983). Le zymogramme est la combinaison de bandes observées sur une
plaque d'électrophorèse pour un individu avec un système de révélation spécifique (Second et
Trouslot, 1980).
Chez le riz, le polymorphisme isozyrnique a d'abord été étudié sur 13 systèmes
(Second et Trouslot, 1980), puis il a été porté à plus de 20 enzymes différents correspondant à
près de 50 locus structuraux (Second, 1984 ; Glaszmann et al 1988). Cette technique est
utilisée depuis les années 70 (Second et Ghesquière, 1990).
Les profils isozyrniques obtenus sur un ensemble de locus polymorphes
peuvent être utilisés pour réaliser des classifications variétales et en particulier, la classification
de Glaszmann (1987 a et b) retiendra notre attention car notre évaluation des variétés du

- 17-
alCIS 7.
VI
v
--L
I
o
I ~I
'vC9 T
.......... ::..
Figure ~ : Projection de 6 groupes variétaux Sur le plan défini par les tL premiers axes d'une
Analyse Factorielle des Correspondances (AFe) réalisée à partir du polyr lOrphisme isoz.ymique
de 1688 variétés de riz sur 15 locus. La taille des groupes est indiquée et les points isolés
représentent 90 variétés ayant une position intermédiaire ou une classification instable (d'après
Glasz.mann, 1987a)..

-18-
Burkina y fera très largement appel. A partir d'une étude de 1688 cultivars d'Asie sur 15
systèmes enzymatiques, Glaszmann (1987 a et b) base sa classification sur 5 locus et défmit 6
groupes enzymatiques (Fig. 5). Les groupes 1 et VI sont les plus importants et correspondent
respectivement aux types indica etjaponica car ils concordent remarquablement bien avec les
classifications préalablement basées sur la morphologie, la physiologie et la stérilité hybride.
La structure géographique de la variabilité génétique des riz asiatiques est
largement en rapport avec les 6 groupes et révèle des distributions dissemblables: la diversité
des riz indica est répartie dans toute l'Asie tropicale (Inde, Sri Lanka, Taïwan et le Sud de la
Chine) tandis que celle des rizjaponica est maximale dans la partie continentale montagneuse
d'Asie du Sud-Est (Glaszmann, 1988).
Second (1984), constate également que les variétés dites "pluviales" ou de
"montagne" sont féquemment de type japonica ; ce dernier est cultivé soit à des latitudes
élevées (Japon, Chine), soit en altitude, soit en condition pluviale (Asie, Afrique, Amérique).
Puard et al (1990) confirment la mauvaise adaptation de ce type, à la culture aquatique en
raison du mauvais transport d'oxygène par les racines en condition de submersion. Enfin, le
groupe "javanica" n'est pas validé par les marqueurs isozymiques et se rattache globalement au
type japonica (Glaszmann et Arraudeau, 1986).
En Afrique la diversité génétique d'O. sativa est maintenue de façon
remarquable et la répartition géographique des groupes variétaux est étroitement liée aux types
de cultures: formes japonica dans la zone forestière où est pratiquée la culture pluviale et
formes indica dans la zone Soudano-Sahélienne associées à une riziculture aquatique au sens
large. (Ghesquière et Miezan, 1982; De Kochko, 1987a).

-19-
L'analyse du polymorphisme isozymique sur les collections mondiales des
espèces de riz sauvages et cultivées ont permis également de préciser les relations
phylogéniques (Second, 1984, 1986) : il est confirmé que la domestication du riz ne concerne
que le groupe Sativa, la forme asiatique d'O. rufipogon est l'ancêtre direct d'O.sativa alors
qu'O. glaberrima provient directement de la domestication de l'espèce sauvage annuelle O.
breviligulara (encore appelée O. barthii selon certains auteurs). On a donc une domestication
indépendante d'O.sativa en Asie et d'O. glaberrima en Afrique. Selon le même auteur, la
domestication des 2 sous-espèces indica etjaponica s'est faite indépendamment à partir d'un
ancêtre préalablement différencié en Chine du Nord d'une part et en Asie du Sud et du Sud-Est
d'autre part (Fig. 2) ; l'origine de la diversité génétique d'O. sativa en Asie et d'O. glaberrima
proviendrait alors des introgressions intervenues entre les types ancestraux et également des
introgressions avec les riz sauvages dans toute leur distribution géographique (Second, 1982).
Glaszmann (1988) situe plutôt l'origine de la sous-espèce japonica (groupe VI) dans la partie
continentale montagneuse d'Asie du Sud-Est car cette région est la plus diversifiée pour ce
groupe; en revanche les deux auteurs s'accordent pour considérer que le groupe indica a une
origine géographique plus diffuse. La mise en évidence de groupes supplémentaires n'échappe
pas à la distinction indica-japonica car ils sont liés à des situations intermédiaires sur le
continuum entre les fOffiles extrêmes: le groupe II de Glaszmann (1987a) qui rassemble les
variétés "Aus" correspond à ce type de situation.
En Afrique, l'étude de la variabilité génétique des cultivars traditionnels
montrent que les hybridations indica -japonica permettent le maintien d'une diversité élevée
(Ghesquière et Miezan, 1982 ; Miezan et Ghesquière, 1985) et éventuellement la création
d'une variabilité originale due à un effet mutagène de ces hybridations (De Kochko, 1987a).
Les introgressions avec les espèces africaines peuvent être mises en évidence par l'observation
en condition adventice d'hybrides interspécifiques naturels avec O. glaberrima et O.
breviligulata et par la présence de marqueurs isozymiques dans certaines lignées
(introgressions avec O. longistarninata), (Ghesquière, 1988).
Plus récemment, le développement de techniques de biologie moléculaire
permet d'accéder directement à l'ADN et d'étudier la variabilité au niveau cytoplasmique:
ADN chloroplastique (Dally, 1988), ADN mirochondrial (Kadowaki et al, 1988). Au niveau
nucléaire, l'étude du polymorphisme de Longueur des Fragments de Restriction de l'ADN
(RFLP) a permis d'établir une cane génétique et de disposer d'un plus grand nombre de
marqueurs qui pourront être utilisés ultérieurement pour sonder la variabilité intraspécifique
(Mc Couch et al, 1988). Ces nouvelles approches complètent bien les données relatives au
polymorphisme isozymique et remettent chaque fois en lumière la distinction indica-japonica.

-20-
SAHEL
ZONE II~ - --,
NIGER
.----- -
\\ , ,
MALI
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l
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1
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MOUHOUN
CENTRE
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..
GHANA
TOGO
BENIN
SUD
COMOE
/
OUEST
COTE D'IVOIRE
FIGURE 6
LOCALISATION DES 3 ZONES CLIMATIQUES DEFINIES
PAR SIVAKUMAR :ET GNOUMOU (1987)
----- LIMITE TERRITORIAL DES CRPA

-
2 l
-
Ces outils favorisent la caractérisation des relations phylogéniques entre formes de riz sauvage
et cultivé (Second et Ghesquière, 1990).
2. Le riz et les caractéristiques
de la riziculture au Burkina Faso.
2-1. Milieu physique
Le milieu physique du Burkina peut se résumer en 3 zones climatiques (Sie,
1984) : la zone Sud-Soudanienne, la zone Nord-Soudanienne et la zone Sahélienne. Un récent
découpage basée sur le nombre de mois humides dans l'année permet d'affiner cette
subdivision climatique; un mois humide étant celui où la pluviosité moyenne dépasse
l'évapotranspiration potentielle moyenne; Sivakumar et Gnoumou (1987) définissent ainsi
(Fig. 6) :
- La Zone l caractérisée par 3 à 4 mois humides qu'ils appellent "zone tropicale
avec alternance de saisons sèches et saisons humides" ou "savane sèche". Elle se situerait au
sud de l'Isoyète 900 mm et couvre les Centres Regionaux de Promotion Agropastoral (CRPA)
du Sud-Ouest, de la Comoé et des Hauts-Bassins.
- La Zone II caractérisée par 2 à 3 mois humides ou "zone tropicale sèche".
Cette zone se situe entre l'Isoyète 900 et 600 mm et couvre toute la partie centre du pays. Les
CRPA concernés sont au nombre de 6: Mouhoun, Centre-Ouest, Centre, Centre-Sud, Centre-
Est et Est.
-La zone III caractérisée par 1 à 2 mois humides encore appélée "zone semi-
aride". Il s'agit du Nord du Burkina au delà de l'Isoyète 600 mm. Les CRPA du Nord, du
Centre-Nord et du Sahel font partie de cette zone.
Les types de sols rencontrés sont de 5 sortes si l'on exclut les cuirasses
ferrugineuses totalement stériles du point de vue agronomique. On rencontre les sols
ferralitiques dans les régions de Bobo et de Orodara (dans l'Ouest), les sols ferrugineux
(Centre-Est), les vertisols, les plus fertiles du pays (Sud et Sud-Est), les sols bruns rouges
(ferrugineux et peu lessivés) et les sols hydromorphes. C'est sur ces derniers qu'est pratiquée
la grande majorité de la riziculture traditionnelle.
Les inondations de la saison des pluies soumettent les terres à un engorgement
temporaire (Dumont, 1966). De durée variable selon l'importance de la crue, la fluctuation de

-22-
la nappe, la topographie et la pennéabilité des depôts", cet engorgement provoque la fonnation
de sols hydromorphes à gley (horizons bleutés) ou à pseudo-gley (horizons rouilles). Ces sols
sont généralement acides (pH=S,S) à forte capacité d'échange avec une faible teneur en P20S
assimilable.
La riziculture s'est adaptée à ces conditions, les rizières étant généralement
établies en plaines de tête de bassin et plaines de ruissellement pour éviter une trop forte
submersion, et en parcelles endiguées pour prolonger l'inondation en fin de cycle végétatif,
dans ces 2 derniers cas on parlera de bas-fonds aménagés.
La particularité de cette riziculture traditionnelle est d'être pratiquée dans des
bas-fonds, donc sur des surfaces caractérisées par une topographie particulière ou
"toposequence". 3 niveaux peuvent être observés:
- le haut de pente correspond à la marge supérieure du bas-fond. La nappe
phréatique y est profonde, ce qui fait que ce niveau n'est jamais inondé et convient bien aux
cultures pluviales.
- le bas de pente qui est une zone plus basse que la précédente, se caractérise
par une nappe phréatique subaffleurante dès le debut de la période où l'alimentation hydrique
est critique pour le riz (initiation paniculaire). L'inondation y est possible en année pluvieuse.
Plusieurs tenninologies existent pour caractériser une telle riziculture: "hydromorphic rice",
"riziculture pl uviale assis tée", "rizicul ture sur nappe", etc...
- le lit mineur: c'est le niveau le plus bas du bas-fond avec une durée
d'inondation plus longue et une hauteur de la lame d'eau très variable pouvant aller de 10 à
100 cm. Certains auteurs préfèrent utiliser le tenne de "riziculture inondée" ou "rainfed
lowland rice".

-23-
2-2. Calendrier cultural
Le calendrier débute par une préparation du sol pratiquée à la main, avec la
houe traditionnelle, le plus souvent aux premières pluies (vers fin avril selon les régions). Les
sols lourds restant humides' assez tard, permettent quelques fois des façons culturales de fin
d'hivernage (décembre).
Le semis s'effectue en mai-juin sur des sols humidifiés par les pluies. Les
rizières ne seront inondées qu'en juillet-août (selon les régions et selon les années). La
première partie est donc une culture pluviale, vite envahie par les adventices dont le paysan se
débarrasse par un ou 2 désherbages manuels. Lorsque la rizière sera inondée, un désherbage
dans l'eau sera nécessaire. La recolle s'échelonne de fin octobre à debut décembre suivant les
variétés utilisées.
2-3. Variétés cu 1ti vées
La classification variétale peut se faire selon l'espèce botanique (O. sativa et O.
glaberrima) et selon l'aptitude culturale. Selon l'IRAT (1967) l'aptitude culturale fait
intervenir les facteurs suivants:
-la durée d'inondation qui va agir sur le cycle.
-la lame d'eau maximale (et l'époque à laquelle elle est atteinte) qui va agir sur
le choix du type dressé ou flottant.
-la fertilité du sol.
A partir de ces considérations 5 séries variétales peuvent être retenues:
1- Les variétés de culture sèche dénommées "riz de montagne" ou "riz de
plateau" souvent cultivées dans les têtes de bassins versants et le long des galéries forestières
où les inondations sont rares. Elles se caractérisent par un faible tallage et sont sémées
directement.
2- Les variétés dressées précoces de cul ture inondée sont surtout cultivées sur
les bordures des vallées inondées où l'hydromorphie due aux crues et à l'accumulation des
eaux de ruissellement sont de cou ne durée.

-24-
3- Les variétés dressées de saison sont cultivées dans des zones
topographiquement plus basses que celles des variétés précédentes soumises à des lames d'eau
de 50 à 80 cm.
4- Les variétés dressées tardives sont surtout adaptées aux régimes
hydrauliques des rivières.
5- Les variétés flottantes qui sont capables de suivre la crue et de rester emergée
malgré les lames d'eau impressionnantes (301). Contrairement aux séries précédentes, nous
avons une prédominance de l'espèce O. glaberrima.
Dans notre stratégie de sélection nous faisons les correspondances suivantes
entre les séries variétales décrites et leur site de culture:
Variétés de culture sèche: riz pluvial suict ou haut de pente.
Variétés precoces de culture inondée: bas de pente de bas-fond.
Variétés de saison: lit mineur.
Variétés dressées tardives: lit mineur en immersion profonde "zone haute".
Varietés i10ttantes : lit majeur en immersion profonde "zone basse".

-
25
-
Tableau 7 : Répartition géographique des variétés de riz prospectées au Burkina Faso
Centre Regional
nombre
Nombre d'échantillons
Nombre
de Promotion
de sites
Total de
Agropastorale (CRPA)
prospectés
O. saliva
O. glaberrima
variétés
Comoé
40
137
23
160
Sud Ouest
30
73
10
83
Hauts-Bassins
30
35
4
39
Mouhoun
30
56
4
60
Centre-Ouest
34
80
3
83
Centre*
15
11
1
12
Centre-Est
30
32
2
34
Est
30
25
1
26
Centre-Nord
10
14
1
15
Nord
10
6
3
9
Sahel
4
6
-
6
Total
263
475
52
527
* Les CRPA du Centre et du Centre Sud sont confondus.

-26-
CHAPITRE II
MATERIEL ET METHODES
Les variétés locales constituent la principale réserve de diversité dans laquelle ont
puisé les sélectionneurs. Selon Cauderon (1986), depuis quelques millénaires les paysans ont
ainsi lentement modélé dans chaque microrégion des variétés locales correspondant autant bien
que possible à leurs besoins ainsi qu'aux pressions de sélection liées au milieu et aux techniques
culturales.
La prospection systématique des cultivars traditionnels constitue un préalable à
toute stratégie d'amélioration génétique du matériel, et les Ressources Génétiques (RG)
accumulées doivent être évaluées de façon à réponde aux ensembles de problèmes posés par
l'utilisateur potentiel (Lourd et al, 1984) à savoir : "quelles sont les caractéristiques
agronomiques des échantillons (cycle, qualité de grains, maladies.) et comment peut-on utiliser
les caractères intéressants".
1 Matériel
1-1 Prospection et collections
Il existe une réparotion inégale de la riziculture au Burkina; cene inégalité se répercute
au niveau des échantillons issus de la prospection. Le matériel végétal qui a servi à nos
évaluations de la diversité génétique a ainsi été récolté dans une très large aire de repartition.
La collecte a tenu compte de cette situation en resserrant les points de prélèvement
dans certaines régions. Elle s'est effectuée en plein champ, dans les marchés et dans les greniers.
Les données relevées tenaient compte de l'environnement, du lieu de collecte, de la taille de la
plante et des caractéristiques du grain ( Annexe 1) : 60% ont été collectés dans la partie Ouest du
Pays (Sié, 1984). Les aires de prospection que nous avons parcourues ainsi que le nombre
d'échantillons prélevés par CRPA (Centre Régional de Promotion Agropastorale) sont donnés
dans le Tableau 7.
CRPA de la Comoé
Ce territoire correspond à la province de la Comoé et est localisé au Sud Ouest
du pays. La prospection a porté sur une quarantaine de villages appartenant aux secteurs de
Sindou-Banfora-Niangoloko et Mangodara. Cette région est principalement peuplée de

-27-
senoufo, Turka et Goin. En dehors de la région de Noussoun (Sindou), la riziculture demeure
une activité secondaire et est principalement pratiquée par les femmes. Le secteur le plus
rizicole se situe à l'Ouest du territoire du CRPA avec l'utilisation du repiquage, les moins
rizicoles sont ceux de Sidéradougou et de Mangodara.
CRPA du Sud Ouest
Ce CRPA regroupe les provinces de la Bougouriba et du Poni. Les secteurs
sont au nombre de 7 (Diébougou-Dano-Dissin-Gaoua-Loropéni-Batié et Nako). 30 villages
ont été concernés par la prospection. Les ethnies rencontrées vont du Lobi, au Dagara en
passant par les Bobo, les Dyan, les Dioula et les Birifor.
CRPA des Hauts-Bassins
Les provinces du Houet et du Kénédougou sont couvertes par ce CRPA. Le
déficit pluviométrique a été important au cours de la campagne humide 83/84 (l'année de la
prospection) ; l'incidence a été d'autant plus forte qu'une partie de la riziculture est de type
pluvial notamment dans le secteur- de Orodara (province du Kénédougou). Les ethnies
rencontrées sont surtout les Bobo, les Senoufo et les Dioula. La riziculture est surtout pratiquée
par les hommes et tend à être une activité marginale tout coII1IÏ1e dans les CRPA précédents. La
collecte a concerné une trentaine de sites.
CRPA du Mouhoun
Ce CRPA couvre les provinces de la Kossi, du Mouhoun et du Sourou et est
peuplé de Bobo, Bwaba. Marka, Samo et Gourounsi ; il devrait être favorable à la riziculture
compte tenu de la présence de grands fleuves tels le Mouhoun et le Sourou, malheureusement
c'est le contraire. Cette situation s'explique par la faible densité de la population (en raison de
l'onchocercose qui y a sévi pendant longtemps) et la régression régulière de la pluviométrie.
Ce CRPA ne comportait aucune plaine aménagée pour la riziculture irriguée avec maîtrise
d'eau au moment de la prospection. Une trentaine de sites ont étés visités.

-28-
CRPA du Centre Ouest
Ce CRPA couvre les provinces du Boulkiemdé, de la Sissili du Pasooré et du
Sanguié. Il est peuplé de mossi et de gourounsi. Cette zone a connu une introduction précoce de
variétés améliorées en raison de la présence de la Station de Recherche agricole de Sana. La
collecte a porté sur 34 sites.
CRPA du Centre et du Centre Sud
Ces 2 CRPA couvre 6 provinces à savoir: le Nahouri, le Zoundwéogo, le
Kadiogo, le Bazèga, l'Oubritenga et le Ganzourgou. Tout comme le CRPA du Centre Ouest,
ces 2 centres ont été influencés par l'introduction précoce de techniques améliorées en matière
de riziculture. On y rencontre les premiers périmètres aménagés. La population est surtout
composée de Mossi, de Gourounsi et de Nankana. Nous avons visités 15 sites dans ces 2
CRPA.
CRPA du Centre Est
Son territoire est peuplé de Mossi, de Bissa et de Yarsé et couvre les provinces
du Kouritenga et du Boulgou. La collecte a porté sur 30 sites.
CRPA de IIEst
C'est le CRPA qui a le territoire le plus étendu, mais un des plus défavorisés du
point de vue des infrastructures et du climat. Les provinces sont au nombre de 3 : la Tapoa, le
Gounna et la Gnangnan et comptent les Mossi, les Gounnatché et les peulhs. Les échantillons
ont été récoltés sur 30 sites.
CRPA du Nord
Son territoire couvre la province du Yatenga habitée principalement par les mossi
et est situé à la limite du Sahel. De ce fait, il a été beaucoup éprouvé par la sécheresse. Ce CRPA
est situé dans la zone de dispersion du glaberrima . 10 sites ont été prospectés.

-29-
CRPA du Centre Nord
Ce CRPA concerne les provinces du Sanmantenga, du Barn et du Namentenga
essentiellement peuplées de mossi. Ce CRPA ne diffère pas totalement du précédent en matière
de riziculture si ce n'est la présence de plaines aménagées en plus grand nombre. La riziculture
est pratiquée en bordure des lacs en plus des bas-fonds. La collecte a porté sur une dizaine de
si tes.
CRPA du Sahel
Les provinces concernées par ce CRPA SOnt le Seno, le Sourn et l'Oudalan.
Tout comme le CRPA précédent, la riziculture est pratiquée dans les bas-fonds et aux abords
des mares. La population est essentiellement composée de Peulh, de Touaregs et de Bella. 4
sites seulement on été retenus.
Les 578 échantillons récoltés lors de cette prospection se repartissent en 523 O. saliva
et 55 O. glaberrima. Cette différence d'effectif est due à la faible représentativité de l'espèce
africaine O. glaberrima.
2 Méthode d'évaluation
Trois méthodes d'évaluation ont été appliquées à notre matériel (Annexe II) :
a) L'identification des différents types variétaux qui a porté sur 578 échantillons
(523 O. saliva et 55 O. glaberrima).
b) L'évaluation morphologique qui a porté sur 508 échantillons (466 O. saliva et
42 O. glaberrima).
c) L'évaluation enzymatique a porté sur 312 échantillons.
2-1 Identification des types variétaux
A partir des fiches de prospection et des renseignements fournis par les
paysans, nous avons croisé les infonnations obtenues lors de la première évaluation en station

-
30
-
(au cours de la saison hivernale 1984) afin de statuer sur les données de prospection. Les 6
caractères que nous avons étudiés sont basés sur les critères de reconnaissance des paysans:
Le cycle pennet au paysan le choix du site de culture adapté à son matériel.
Pour plus de commodité, nous avons préféré dénommer les classes en fonction du nombre de
jours séparant le semis de l'épiaison à 50 %. Nous avons retenu 4 classes de cycle
correspondant à la nomenclature internationale:
Classe 1 : Cycle très précoce SE<70 jours
Classe 2 : Cycle précoce 71 <SE<90 jours
Classe 3 : Cycle tardif
90<SE<115 jours
Classe 4: Cycle très tardif 115<SE.
La longueur du grain (LOGR) : La totalité des cultivars présentant des
grains d'une longueur supérieure à 7 mm donc très longs dans la nomenclature FAü
(Purseglove, 1975), nous n'avons retenu que 2 classes:
Classe 1 : grain court: long<8,1 mm
Classe 2 : grain long: long>8,1 mm
La couleur de la glumelle (COLG) est repartie en 3 classes:
Classe 1 : Couleur Fauve
Classe 2 : Couleur Paille
Classe 3 : Autre couleur
La couleur de l'apex (APEX) répartie en 2 classes
Classe 1 : Apex coloré
Classe 2 : Apex non coloré (c'est à dire ayant la même coloration que la
glumelle).

-31-
I? 3
Sm
v 2 v 3 fv 4 vS v 6 v 7
1v2
v 2 J
o 75 m
A
v 2
l' m
.--
5 varIétés
12 varIétés
12 varIétés
12 variétés
5 variétés
25m
ij
B
El
B
1
1
1
1
1
1
B
B
1
1
1
1
B
1
1
1
1
EJ
1
1
1
1
Flg.7
Dispositifs expérimentaux utilisés pour l'évaluation
morphologique
.. 7 a : blocs simples sans répétition ( 1984,86,88,89)
.. 7 b : blocs Fisher à deux répétitions ( 1990)

-32-
La couleur du caryopse (CARY). La majorité des caryopses étaient
blancs mais certains étaient rouges, cela nous a amené à identifier également 2 classes:
Classe 1 : Caryopse rouge
Classe 2 : Caryopse blanc
L'aristation (ARI) pour laquelle 2 caractères ont été retenus:
Classe 1 : Grains aristés
Classe 2: Grains non aristés
2-2 Evaluation morphologique
La collection ainsi constituée par la prospection a été cultivée sur 5 campagnes
(saison humide 1984 et 1986, saison sèche 1988, saison humide 1989 et saison sèche 1990)
pour être évaluée sur le plan morphologique; au cours de ces cultures, les numéros d'origine qui
renfermaient visiblement des mélanges variétaux ont été épurés ou subdivisés pour aboutir à des
échantillons plus homogènes. L'analyse des caractères morphologiques a porté sur une
collection de 508 échantillons (466 O. saliva et 42 O.glaberrima).
L'évaluation morphologique a tenu compte des données de prospection, de celles
de la première évaluation et surtout des caractères mesurés en 1989 et 1990.
Pour les 4 premières évaluations chaque génotype a été semé sur 3 lignes de 5
mètres écartées de 25 cm avec un témoin intercallé toutes les 20 entrées. Chaque poquet était
distant de l'autre de 25 cm soit un écartement de 25 cm x 25 cm (Fig. 7a).
Pour l'essai de 1990 un dispositif particulier a été adopté. Chaque numéro était
semé sur des parcelles constituées de 2 lignes de 2,5 m avec une distribution particulière des
témoins (Fig. 7b).
Le repiquage a été effectué 21 jours après semis à raison de 1 brin par poquet
repiqué. Le même dispositif a été adopté pour.1a riziculture de bas-fond (Banfora) mais avec un
semis direct.

-
33 -
La fumure de fond était de 300 Kglha de NPK (14-23-14) au repiquage pour la
plaine irriguée (Vallée du Kou) et 200 Kglha au semis pour le bas-fond.
La fumure de couverture était fractionnée de la manière suivante:
- 35 Kglha d'urée à 46%, 14 jours après le repiquage (JAR) pour le riz irrigué et
14 jours après le semis (JAS) pour le riz de bas-fond.
- 65 Kglha d'urée à 70 JAR ou JAS
L'évaluation a porté essentiellement sur les 12 caractères quantitatifs suivants
(Tabl. 8).
Tableau 8: Caractères quantitatifs utilisés dans l'évaluation morphologique.
Numéro
Caractères
Code
1 Hauteur de la plantule au stade 5 feuilles
(HP5F)
2
Nombre de talles à 40 JAS
(T40)
3
Nombre de talles à l'épiaison
(ISE)
(non retenu chez O. glaberrima)
4
Diamètre de la tige principale
(DIA)
5
Longueur de la feuille sous la feuille paniculaire (L02F)
6
Largeur de la feuille sous la feuille paniculaire
(LA2F)
7
Longueur de la panicule
(LPA)
8
Hauteur à maturité
(HAMA)
9
Poids de 1000 grains
(PMG)
10 Longueur du grain paddy
(LOGR)
Il Largeur du grain paddy
(LAGR)
12 Le rapport longueur/largeur
(GROS)

-
34 -
Tableau 9: Enzymes, locus et systèmes de migration utilisés pour l'étude
du polymorphisme isozymique des variétés traditionnelles de riz du Burkina Faso.
Localisation
Correspondance
Système
chromosom.
des nomenclatures
de
Organe échantillonné**
ENZYMES
(a)
Second et Trouslot
Glaszmann
migration *
F1b
F1v
F2
Fp
-1980
1988 et (b)
Catalase
3
Cat-A
Cat-1
B
x
Estérases
7
Est-Ca
Est-9
B
x
1
Est-B
Est-S
A
x
x
-
Est-D
Est-1
A
x
3
Est-E
Est-2
A
x
Phosphogluco-isomérase
4
Pgi-A
Pgi-1
B
x
3
Pgi-B
Pgi-2
B
x
Peroxydase
-
Pox-B
Pox-3 (b)
A
x
-
Pox-C
Pox-4 (b)
A
x
Phosphatase acide
6
Pac-Amc
Acp-1
C
x
6
Pac-Fa/sa
Acp-2
C
x
Shikimate déshydrogenase
6
Sdh-A
Sdh-1
A
x
Endopeptidase
3
Ep-A
Enp-1
A
x
Phospho-gluconate déshydrogenase
11
Pgd-A
Pgd-1 (b)
B
x
LeucylAminopeptidase
2
Lap-E
Amp-1
A
x
3
-
Amp-3
A
x
Alanyl Aminopeptidase
8
-
Amp-2
B
x
x
Arginine Aminopeptidase
8
-
Amp-4
A
x
*A: Histidine/Citrate pH 6,0
**Stade: F1b : partie non chlorophylien ne d'une jeune feuille en croissance
B : Histidine/Citrate pH 8,0
FI v: partie chlorophylienne d'une jeune feuille en croissance
C : Borate pH 8,0
F2 : Feuille entièrement développée
Fp : feuille paniculaire et gaine de feuille paniculaire
(a) : Selon Ranjhan ~., 1986; Wu ~., 1988 .
(b) : Selon Pham ~ ., 1990

-35-
2-3 L'utilisation dcs marqucurs cnzymatiques
La technique d'électrophorèse sur gel d1amidon
La technique d'électrophorèse sur gel d'amidon est actuellement bien connue.
Nous avons appliqué les techniques d'extraction, de migration et de révélation (pour les
systèmes enzymatiques considérés) décrites dans Second et Trouslot (1980), Glaszmann (1988),
Sié (1989). La composition des différents tampons fïgure en Annexe III.
Les plantes sont semées en pot à raison de 3 graines par échantillon et sont
ensuite démariées il 1 plant par pot. Les pots sont ensuite placés dans des bacs en serre avec un
apport d'engrais sous forme d'urée à 46% tous les 15 jours. Les prélèvements des feuilles pour
l'électrophorèse sont effectués du début tallage jusqu'à la montaison.
Parmi le grand nombre de locus disponibles (près de 50), l'étude de la variabilité
isozymique a porté sur les locus les plus variables et distinguant le mieux les types indica et
japonica. La liste des Il systèmes enzymatiques analysés par électrophorèse sur gel d'amidon,
les caractéristiques des locus et la correspondance des nomenclatures utilisées par les différents
auteurs fïgurent dans le Tableau 9.
La réaction au phénol
Il s'agit là d'un test biochimique simple permettant de distinguer les deux types
illdica-japonica (Oka, 1958). En plus des 3 graines semées, 5 autres graines par échantillon sont
placées dans un tube il essai contenant une solution de phénol à 2% pendant 48 à 72 heures. Les
tubes sont ensuite vidées ct les graines mises à sécher. La réaction est positive lorsqu'on observe
un noircissement des glumelles en raison de la présence d'oxydases r~agissant avec le phénol
pour donner la coloration noire c~U"actéristique du type indica.
La réaction est négative lorsqu'on observe l'absence de coloration (caractéristique
du typejaponica). Lorsque la coloration n'était pas nette ou en contradiction avec les résultats
attendus au vu du polymorphisme isozymique, le test a été effectué sur les graines récoltées
directement ~l p~u·tir de la plante étudiée en éleclrophorèse : la réaction au phénol sur les plantes
fraichement récoltées donnent des résultats plus rapides et sans ambiguïté.

-
36 -
3 L'analyse des données
Elle fait appel à la technique de statistique multivariée pour la classification des
variétés.
Les fréquences alléliques sont estimées pour chaque locus à partir des fréquences
des différentes fOffi1es électrophorétiques (électromorphes).
La diversité génétique définie par Nei (1975) est tel que:
B =1 _tp2..1J
ou p.. est la fréquence de l'allèles i au locus j.
1J
Ces analyses ont été effectués sur micro-ordinateur à l'aide du logiciel NDMS
(Noirot et al, 1987).
Stratégie d1analysc statistique
Nous avons effectué une analyse en composante principale normée (ACP) en
prenant les 12 caractères comme variables actives. L'ACP recherche une représentation du
nuage des variétés sur un nombre limité d'axes orthogonaux (Hotelling, 1933 ; Benzecri,
1973). Pour les caractères qualitatifs nous faisons appel à l'analyse factorielle des
correspondances (AFC). Dans la pratique, on observe les projections des variétés sur les
plans fonnés par les axes 1 et 2 ou 2 et 3. Chacun des individus sera ainsi représenté dans un
espace à n dimensions correspondant aux n caractères quantitatifs.
Nous avons ensuite effectué une classification ascendante hiérarchisée (CAR)
ou méÙ10de des dendrogrammes qui aboutit à des classes de variétés (Benzecri, 1973 ; Jambu
et Lebeaux, 1978) : la représentation de celte classification est faite sous forme d'arbre (ou
dendrogramme). Le calcul de la distance entre 2 variétés ou entre 2 classes peut se faire selon
divers indices d'agrégation. Cette méthode pem1et de prendre en compte simultanément un
ensemble de caractères observés sans a priori en privilégier aucun (Benzecri, 1973).
La CAB est également utilisée pour éliminer les individus redondants. Une ACP
est réalisée à partir des 12 variables quantitatives. Les coordonnées sur les axes factoriels
forment de nouvelles variables. Le regroupement des individus est obtenu par CAB sur les axes
factoriels de l'ACP.

-37-
La pertinence d'une telle classification peut être testée par une analyse
factorielle discriminante (AFD) (Romeder, 1973). Cette analyse permet de connaître les
variables qui discriminent au mieux les groupes. Au premier pas on cherche la variable qui
discrimine au mieux les groupes (c'est-à-dire celle qui minimise le rapport de la variance intra-
groupe sur la variance inter-groupe). L'inu·oduction de nouvelles variables s'arrête lorsque le
pourcentage des individus bien classés (BC) n'augmente plus.
Une autre exploitation des données consistait à attribuer des scores arbitraires aux
différents types d'électromorphes suivant leur origine pour faire des analyses comparatives, ce
type d'analyse plus spécifique sera développé dans les résultats.

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39 -
CHAPITRE III
RESULT ATS
A0) ANALYSE DES DONNEES DE PROSPECTION
1 Aires de prospection
Les aires de prospection ont été découpées en fonction des territoires des
divers Centres Régionaux de Promotion Agropastorale (CRPA) qui sont au nombre de 12
(Fig.8).
1-1. CRPA de la Comoé
Les glaberrima perdent du terrain au profit des saliva. Sur les 160 échantillons
collectés on compte 23 appartenant à l'espèce O. glaberrima. La valeur nutritive de cette
dernière espèce est reconnue, mais les défauts (fort égrenage, faible productivité,
présentation) la rendent difficilement conm1ercialisable ce qui explique son recul.
1-2. CRPA du Sud Ouest
La riziculture connait un certain recul à cause de la sécheresse et est surtout
l'oeuvre des migrants, principalement les mossi. Le riz est semé directement, le statut des
Iiziculteurs justifie la variabilité des origines des variétés qui sont cultivées invariablement par
les hommes et les femmes. Les glaberrima ici ne sont pas du tout appréciés; on les taxe de
"yaya" (rejet), tous les échantillons de cette espèce (10 sur un total de 83 recoltés) sont des
formes adventices.
1-3. CRPA des Hauts-Bassins
L'incidence des plaines aménagées s'est faite sentir avec l'introduction des
variétés an1éliorées qui se substituent à celles traditionnelles. Ces dernières sont tardives (type
Gambiaka). Cette longueur du cycle (180 jours ou plus) semble défavoriser les dégâts
d'oiseaux, la maturation intervenant en même temps que les autres céréales. Sur les 39
échantillons collectés, 4 sont de l'espèce O.glaherrima.

-40-
1-4. CRPA du Mouhoun
La fréquence de la sécheresse a favorisé l'abandon des variétés tardives du
type Gambiaka au profit des précoces. Cette situation justifie le succès des nouvelles variétés
vulgarisées telles FKR 1 (Farako-13â Riz n01), FKR 3 et FKR 7 etc...
La proximité du Mali explique l'origine de certaines introductions, cela est très
révélateur au niveau de la Vallée du Sourou où les habitants pratiquent la riziculture
d'immersion profonde. Sur GO échantillons collectés sur une trentaine de sites, on compte 4
glaberrima ; mais contrairement au CRPA de la 13ougouriba, cette dernière espèce est
effectivement cultivée même si on lui reproche "d'étrangler le mari" (TIEPAMALO : le riz qui
tue le mari), cela pourrait s'expliquer par les qualités organoleptiques chez O. glaberrima
(Oka, 1977). La C 74 (FKR 26) et la Sintane Diofor (FKR 4) occupent une bonne place dans
ce CRPA.
1-5. CRPA du Centre Ouest
La présence de la Station de Recherches Agricoles de Saria explique le nom de
"SATEC" (Société d'Assistance Technique et de Conseil) donné à la variété Sintane Diofor
qui est également appelé "Bwanga Moui" ("riz de l'âne") allusion ici à la vulgarisation de la
traction asine par la SATEC.
Un fait important mé11te d'être signalé ici, c'est le caractère migratoire des
populations ce qui s'explique par l'introduction des variétés de Côte d'Ivoire et surtout cet
autre nom donné à la variété Sintane Diofor : "Transport" ou "Passeport" (allusion à sa
précocité qui permet de disposer de quoi payer son transport). Tout ceci fait que l'on assiste à
un recul des glaberrima en faveur des saliva. Sur les 83 échantillons récoltés, on ne compte
que 3 glaberrirna.
1-6. CR PA du Centre el du Centre Sud
Sur les 12 échantillons, on compte un seul glaberrima. On retrouve la Sintane
Diofor, "Bwanga Moui" ou "Champion" (Claude Champion aurait introduit cette variété à
Manga). Le Kounsourou et la série des Alkam occupent une bonne place. Les saliva à
caryopse rouge sont toujours préférés ici en raison de leur valeur nutritive.

-41-
1-7. CRPA du Centre Est
34 échantillons ont pu être collectés dont 2 glaberrima. On retrouve la Sintane
Diofor sous le nom de "Bra" (précoce) et les saliva à caryopse rouge (Garouwa).
1-8. CRPA de l'Est
Nous avons collecté 26 échantillons dont un glaberrima (Amour Bona). La
Sintane Diofor est également présente ici.
1-9. CRPA du Nord
La localisation de ce CRPA dans la zone de dispersion du glaberrima explique
la présence de quelques cultivars appartenant à cette espèce: 3 échantillons sur 9 récoltés. On
retrouve ici le Sintane Diofor appelé "Kob Naba" (du nom de l'encadreur).
1-10. CRPA du Centre Nord
Sur les 15 échantillons collectés on compte un seul glaberrima. La Sintane
Diofor est connue ici sous le nom de Bwanga Moui et Tanga. La riziculture est pratiquée en
bordure des lacs en plus des bas-fonds.
1-11. CRPA du Sahel
6 échantillons ont été collectés pamü lesquels la Sintane Diofor occupe une
bonne place.
1-12. Observations générales sur la prospection
En regroupant les CRPA du Centre et du Centre Sud, on obtient 11 CRPA
correspondant aux territoires des ex-Organismes Régionaux de Développement (ORD). En
regardant la répartition du matériel on constate que sur les 527 échantillons collectés en 1983,

-42-
342 (soit 65%) proviennent des CRPA du Sud (Mouhoun, Hauts-Bassins, Cornoé et Sud-
Ouest) avec 30% pour le seul CRPA de la Cornoé. C'est ce qui justifie le resserrement des
points de collecte: 40 sites pour une superficie plus réduite. Cette situation se justifie par le
fait que le sud est la partie la plus arrosée (elle est localisée dans la zone sud-soudanienne) ce
qui a une influence sur les différents types de riziculture rencontrés dans le pays. Cette
caractéristique d'être la plus arrosée permet la pratique de la riziculture pluviale stricte. Pour la
riziculture de bas-fond, l'influence de la pluviométrie sur le régime hydrique permet la culture
des variétés à cycle tardif. De ce fait la particularité de cette zone peut se résumer ainsi:
- une importance du matériel collecté sur le plan quantitatif
- une importance du point de vue composition (type pluvial, type aquatique)
- une importance du point de vue variation du cycle.
Tous les CRPA se caractérisent par la nature secondaire de la riziculture
comme culture céréalière. Ce sont surtout les femmes qui s'adonnent à cette culture dans la
Comoé où est pratiquée la technique du repiquage en milieu traditionnel. Dans l'ensemble, on
note un recul très net de l'espèce O. glaberrima soit pour des raisons d'ordre pluviométrique:
variétés souvent cultivées en condition pluviale ou en condition d'immersion profonde, la
baisse de pluviosité entraînant son abandon; soit pour des raisons commerciales: si la valeur
nutritive de cette espèce est reconnue dans la plupart des régions (c'est "le riz du paysan" alors
que l'espèce O. Saliva serait "le riz du fonctionnaire" !), ses défauts (fort égrenage, faible
productivité, présentation) la rendent diffIcilement commercialisable.
La proximité de quelques CRPA avec les pays frontaliers du Burkina justifie
l'origine étrangère de certains cultivars. Par ailleurs l'incidence des plaines aménagées dans
certains CRPA (Exemple les Hauts-Bassins) s'est faite sentir avec l'introduction massive de
variétés améliorées qui se substituent aux traditionnelles.
La variété la plus populaire demeure la Sintane Diofor (n0167) qui a été
rencontrée dans tous les CRPA sous différents noms. Une autre particularité du matériel
collecté est le "mélange mécanique" effectué par le paysan. De celte manière, "on ne met pas
tous les oeufs dans le même panier" ! Katayama (1990) signale en Afrique de l'Ouest des
champs comportant le mélange des 2 espèces cultivées dans un rapport 1: 1. La récolte au
couteau (c'est-à-dire panicule par panicule) permet de sélectionner les panicules et de
reconstituer ainsi chaque type variétal.

-43-
2. LA NOMENCLATURE PAYSANNE DU RIZ
Chaque variété de riz est identifiée par le paysan par un nom générique et un
nom spécifique. Le nom générique varie avec les différentes ethnies et permet de différencier
le riz des autres cultures (Tableau 10). Les noms génériques ont été assimilés à tort à des
noms de variétés (Hamon, 1987).
Tableau 10 : Principaux noms génériques du riz recensés au BURKINA FASO
NOMS
ETHNIES
Moui
Mossi/gourounsi
Miri
Bobofing
Malo
Dioula/Samo
Maro
Marka
Maaro
Peuhl
Malé
Lobi
Mahin
Turka
Mouhi
Bissa
Le nom spécifique quant à lui permet l'identification des différentes variétés
(Hamon, 1987). Certains aspects ont retenu notre attention.
- La reconnaissance du cultivar en fonction de l'espèce par la description du
port paniculaire : "kounsourou" ="riz qui courbe la tête" pour désigner l'espèce sativa. On
retrouve cette même appellation d<U1s la Comoé sous l'appellation "gonigoni" ou "tomienla".
- La reconnaissance en fonction du cycle: "kalosaba"="riz de 3 mois" donc
précoce dans les Hauts-Bassins ou encore "maloguani"="riz hâtif', "Bra" dans le Centre Est.
Dans le Mouhoun on préfère parler de "lilil110ui"="riz des oiseaux" dont la précocité le rend
vulnérable à l'attaque des oiseaux. Pour les tardifs on préfère parler de "riz
lent"="l11alosoul11ani". Le terme de "maloba" ou de "malodiounga" décrit surtout le port
végétatif qui est abondant chez cette catégorie de cultivars.
- La reconnaissance par la couleur du grain: "gonigonidegnon"="paddy rouge
qui courbe la tête" désigne les sativa à glumelle fauve; "marofing"="riz noir" pour désigner
l'espèce O. glaberrima présentant des glumelles noires. On peut rencontrer "zambla blanc" ou

-44-
"rouge" selon que le paddy est de couleur paille ou fauve; il en est de même pour "alkam
pelga" ou "alkam miougou" sur le plateau mossi.
- La reconnaissance par la taille du grain: on rencontre surtout des qualificatifs
propres au grain court; dans le Mouhoun on parle de "cotocoto", dans le gourma on préfère le
terme de "diacoucouni".
- La reconnaissance par les qualités technologiques: "moussokoronisoussou"
("pilé par les vielles") ou "soussoukélé" ("se pile une seule fois") désignent la facilité de
décorticage des cultivars concernés.
- L;utilisation d'autres critères de reconnaissance: on rencontre le nom de
l'introducteur "Dembélé" désigne la variété phar comen introduite en 1961 par la SATEC et
qui a été proposée dans la Comoé par un instituteur du nom de DEMBELE. Ce nom peut tout
simplement désigner l'organisme "SATEC", "ORD"...
Ce critère de reconnaissance peut être l'usage: "passeport" ou "transport"
désignant la variété Sintane Diofor (nOI67) dont la précocité pem1et aux paysans du CRPA du
Centre-Ouest de la cultiver et utiliser le produit de la vente pour payer leur transport pour la
Côte d'Ivoire pays limitrophe. Cette même variété est appelée "bwanga moui" ou "riz de
l'âne" en référence à l'introduction dc la charrue à traction asine connue sous le nom de "houe
manga".
3. RESULTAT DE LA PREMIERE EVALUATION
3-1. Identification des différents types variétaux chez O. saliva
Sur une collection de 523 échantillons d'O. saliva, nous avons pu dégager 47
phénotypes différents par une simple combinaison des 6 caractères étudiés à savoir: SE-
LOGR-COLG-APEX-CARY-ARI. Sur l'ensemble de ces phénotypes, 18 étaient représentés
en exemplaire unique par un seul échantillon.
Le facteur sur lequel nous avons joué en premier lieu fut celui du cycle compte
tenu de son importance pour le choix variétal par le paysan. Les 4 classes n'ayant pas la même
importance (Tab!.II), une subdivision des groupes importants (précoce et tardifs) s'est avérée

-45-
Tableau Il : descripLion des 13 groupes variétaux à parLir
des critères de reconnaissance du paysan chez O. saliva.
(1=grain court; 2= grain long; COLG : 1 couleur fauve; 2= eouleur paille
APEX : 1= apex coloré ; 2= apex non coloré)
CARACTERES
EFFECTIF
CLASSE
LOGR
COLG
APEX
Très Précoce (1)
TP
1 - 2
1 - 2
1 - 2
7
Précoce (II)
PA
1
1 - 2
1 - 2
14
rn
2
2
2
71
PC
2
2
1
10
PD
2
1
1
5
PE
2
1
2
48
Tardive (III)
TA
1
1
1 - 2
11
TB
1
2
1
34
TC
2
2
2
135
TD
2
2
1
36
TE
2
1
2
133
TF
2
1
1
9
Très tardive (IV)
TT
1-2
1-2
1-2
10
EFFECTIF TOTAL
523

-46-
nécessaire en faisant intervenir les facteurs LOGR, COLG et APEX. Cela met en évidence
l'existence d'une bonne cohérence des critères de reconnaissance des paysans car ces 4
critères sur les 6 (SE-LOGR-COLG-APEX) nous ont permis d'identifier 13 groupes
vari~laux difftrcnls les uns des aut.res. (Tab1.11). Les groupes ayal1lle plus d'effectifs sont
les "précoces du groupe B" (PB), les "tardifs" du groupe C (TC) et les "tardifs" du groupe E
(TE).
Organisation géographique des différentes groupes de précocité
Nous avons regroupé les différents CRPA dotés d'une affinité climatique
basée sur le nombre de mois humides dans l'année selon Sivakumar et Gnoumou (1987)
comme précédemment développé.
SUD ou Zone l (3 à 4 mois humide par an)
CRPA des Hauts Bassins
CRPA de la Comoé
CRPA du Sud-Ouest
CENTRE ou Zone II (2 à 3 mois humide par an)
CRPA du Mouhoun
CRPA du Centre
CRPA du Centre Sud
CRPA du Centre-Est
CRPA du Centre-Ouest
NORD ou Zone III (1 à 2 mois humide par an)
CRPA du CentlirNord
CRPA du Nord
CRPA du Sahel
CRPA de l'Est

-47-
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10
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SUD
CENTfE
FIgure 9 : fréquences relatives des 4 groupes
de précocité en fonction des reglons

-48-
La Figure 9 nous montre que si le Sud se caractérise par la présence de tous les
groupes de précocité (TP,P,T ct TI) avec la grande majorité des échantillons appartenant aux
groupes des tardifs; le Centre est surtout représenté par le groupe des précoces (P) et le Nord,
la région la moins rizicole du Burkina se caractérise par un faible effecùf et une absence totale
des échantillons appartenant aux 2 groupes extrèmes (TP et TI).
Cette distribution est confom1e à la répartiùon de la pluviométrie, le Sud étant
la zone la plus arrosée donc la plus favorable à la riziculture pluviale faisant appel aux variétés
très précoces (TP) et aux variétés tardives photosensibles (TT) pour les bas-fonds
traditionnels. C'est donc la région la plus diversifiée en raison de la présence des échantillons
appartenant à tous les groupes de précocité.
3-2. Identification de types variétaux chez O. glaberrima
La même analyse menée sur l'espèce O. glaberrima constituée de 55
échantillons fait ressortir 25 phénotypes différents dont 14 sont représentés par un seul
échantillon (Tab1.12).
U ne troisième classe s'est avérée nécessaire pour la caractérisation de la
couleur de la glumelle (COLG) ; il s'agit de la couleur noire souvent rencontrée chez O.
glaberrima. Les individus présentant cette couleur de la glumelle et ceux qui possèdent les
grains aristés représentent respectivement 38% de l'effecùf total de cette espèce.
Au niveau de la précocité, 3 groupes seulement sont identifiés: très précoce
(TP) , précoce (P) et tardif (T). Les précoces dominent, contrairement à l'espèce asiatique,
avec 56% de l'effectif total, suivis des tardifs et des très précoces. Ces derniers sont cultivés
en condition pluviale, ce qui justifie leur localisation dans le Sud du pays, région !a mieux
arrosée. Aucune fom1e adventice n'est rencontrée chez les très précoces.
La répartition géographique semble être conforme à l'importance de la
riziculture: 54% des échantillons appartenant à cette espèce se trouvent dans le Sud du Pays.
Les 2 autres regroupent respectivement 41 % pour la zone Centre (Zone II) et 5% pour la Zone
Nord. Celle tendance semble s'opposer au sens de propagation de l'espèce O. glaberrima qui
serait descendue du Nord vers le Sud. Sa disparition pourrait s'expliquer par la désertification
qui a favoris~ le recul de la riziculture.

-49-
Tableau 12: descripLion des groupes de précocité à partir des
caracLères de reconnaissance du paysan chez O. glaberrima
(LOGR: l=graill court: 2=grailllong : COLG :l=couleur fauve; 2=coulcur
paille3=autrc couleur; CARY: l=caryopse rouge; 2=caryopse blanc;
APEX l=apex coloré; 2=apex non coloré; très précoce;
3=lardif; 4=Lrès tardif).
Nbrc
Cycle
LOGR
COLG
ARI
CARY
APEX
d'individus
SE
Très Prée.
1
1
2
1
2
1
1
1
1
2
3
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1
1
1
1
2
3
2
1
2
3
1
2
3
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1
1
1
1
2
2
1
1
1
1
1
2
2
2
1
1
Précoce
3
2
2
3
2
1
1
8
2
2
2
2
1
1
1
2
1
2
2
1
1
2
2
2
1
2
1
1
10
2
2
2
1
1
1
2
2
2
2
2
2
1
3
2
1
3
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1
1
1
2
2
2
2
1
2
1
2
1
3
2
1
1
Tardif
2
3
1
3
2
1
1
2
3
2
1
2
1
1
1
3
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2
2
1
2
1
3
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2
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2
1
1
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1
1
4
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2
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1
1
1
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2
1
1
1
2
3
2
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1
1
1
1
3
2
1
1
1
1
1
3
1
2
2
1
1
Total: 55

-50-
Tableau 13 : Répartition des échantillons dans les 3 groupes
morphologiques
GROUPE
GROUPE
GROUPE
1
II
III
Mal CL*
7
7
12
BC**
83,7
89,1
87,9
Effectif
43
64
99
% Effectif
Total
21
31
48
* : Mal classé
*.
Bien classé
*
*
*
ca
Cl
0
*
*
0
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l'
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e
4696
GM III
* *
if
-{t l'
0
Axe1
l' 1'1'
• HAMA
*
~
*
Cl
--t--
l'
~
t+1'
l'
• 0
L02F

*
(c
*"

*
~
o II)
.
~
Cl
t
*
6)

*
*
*
1\\)
*
o
*
* *
*
*
*"
*
*
* GM II
* *
*"
* *
*
*
*
*
*
1*
*
*
LAGR
Figure 10 : Expression de la variabilité de différentes variétés de riz appartenant à l'espèce asiatique O. saliva
(plan factoricllx2) .
...•. : groupe morphologique J (GM 1)
{( : groupe morphologique II (GM II)
~ : groupe morphologique III (GM III)

-51-
La prédominance des précoces chez O. glaberrima (15 et 56%) et l'absence des
très tardifs rend cette dernière espèce moins vulnérable aux caprices de la pluviométrie
contrairement à l'espèce O. sativa qui présente respectivement 3%,40%,52% et 5% de TP,
P, T et TI. Ce sont autant de facteurs qui militent en faveur du maintien de cette espèce déjà
faiblement représentée au Burkina (42 individus O. glaberrima contre 206 individus O. saliva
) (Katayama, 1990).
BO) EVALUATION MORPHOLOGIQUE
1. Diversité morphologique chez O. saliva
La CAH a permis d'éliminer les individus redondants. La confrontation des
données d'évaluation de chaque individu du même groupe permet de confirn1er (ou
d'infirmer) la ressemblance intragroupe. La totalité de la collection a pu ainsi être ramenée de
466 individus analysés à un effectif de 206 représentant les types variétaux rencontrés dans
cette collection.
Nous avons effectué une seconde CAH sur les 206 individus ainsi obtenus en
faisant intervenir les 12 caractères: T40, TSE, HP5F, DIA, L02F, LA2F, LPA, PMG
LAGR, LOGR, GROS et HAMA. La CAB fait ressortir 3 groupes bien nets (Tab1.l3). Sur
les 12 variables utilisées pour l'analyse, 3 se sont révélées les plus discriminantes après une
AFD : la longueur de la deuxième feuille (L02F), la largeur du grain (LAGR) et la hauteur à
maturité (HAMA). L'ACP réalisée à partir de ces 3 variables actives et des 9 variables
supplémentaires (HP5F-DIA~LA2F-LPA-PMG-LOGR-GROS-T40-TSE)
nous montre que
(Fig. 10) :
les 3 premiers facteurs expliquent 100% de la variabilité avec 46% pour le
facteur l, 33% pour le facteur 2 et 21 % pour le facteur 3. L'axe 1 oppose les individus de
haute taille avec de longues feuilles aux individus à grains larges. Nous retrouvons toujours
les caractéristiques de la rusticité sur cet axe. Le groupe morphologique l (GM 1) et le groupe
morphologique III (GM III) sont opposés sur cet axe. L'axe 2 oppose les individus à grains
plus larges (LIl faible) dans sa panie négative aux grains plus gros (L/1 élevé). Les groupes
morphologiques III et 11 sont opposés sur cet axe.
En conclusion de cette analyse nous pouvons dire que les individus du GM l
sont plus rustiques que ceux du groupe morphologique III contrairement à ceux du GM II qui

-52-
Tableau 14 : Caractéristique des groupes morphologiques définis par la CAR.
GROUPE
I-IP5F
DIA
LA2F
LPA
PMG
LOGR
T40
TSE
l
Moyenne
15,2
6,3
1,1
28,8
26,2
8,6
47,9
48,9
écart type
2,7
0,8
0,2
2,5
2,1
0,6
15
14,9
II
Moyenne
14,5
5,9
1
23,7
29,6
8,6
29,8
42,6
écart type
3,1
1
0,3
2,9
3,8
0,9
10,1
14,6
III
Moyenne
15,4
5,6
1
24,5
26,5
9,6
36,2
46,3
écart type
0,3
0,8
0,1
2,1
2,7
0,8
14,4
15,5
Les variables discriminantes sont en gris sur le tableau
30
iii TP
~ p
20
Q)
ID
, ..
T
u
c
(Z} TI
Q)
:J
0"
'<l>
....
10
--
groupes
morphologIques
GI
GII
Gill
Figure 11
Fréquencos relatives
des 4 groupes
de précocité en fonctlon des classes

-53-
sont du même niveau de rusticité mais qui se caractérisent par des gr<ûns plus large et donc un
Vi faible.
1-1. Caractérisation des échantillons étudiés
Les 3 groupes ainsi définis (Tab1.13) représentent respectivement :
21 % de l'effectif total pour le GM I
31 % pour le GM II
48% pour le GM III
Le GM I compone les individus qui ont des feuilles longues et larges, des
chaumes et des panicules de grande taille. On note une certaine stabilité du tallage qui est fort.
Alors que le poids de mille grains (PMG) est ici le plus faible des 3 groupes, le diamètre quant
à lui est le plus grand avec 6,3 mm (Tabl. 14). Nous avons là une caractéristique typique du
cultivar traditionnel. Les 4 groupes de précocité précédemment identifiés se rencontrent dans
ce groupe morphologique.
Le G M II q U;J.nt à lui, se caractérise par des grains plus larges, une taille pl us
faible et un tallage plus actif même s'il est moins abondant. Les feuilles sont les moins
longues des 3 groupes. Les caractères TF (tardif à grains longs et f;J.uves avec apex non
coloré) et TI (très tardif) ne sont pas représentés dans ce groupe.
Le GM III se rapproche du GM II pour les dimensions des feuilles et la
hauteur des plantes. Par contre il s'en différencie par la taille des grains. Ce sont des individus
à grains très longs Le caractère PD (précoce à grains longs et f;J.uves ;J.vec un apex coloré)
n'est pas représenté d;J.ns ce groupe.
1-2. Comparaison des groupes définis par la CAB et les groupes
de p récoci té.
Le GM I est caractérisé par la prédominance des tardifs au détriment des
précoces (Fig. Il). Celte prédominance des tardifs par rapport aux précoces pourrait être
expliquée par l'importance numérique des variétés traditionnelles par rapport aux variétés
d'introduction récente, caractérisées par leur précocité.

-54-
30
Il GI
CIl
20
fZl GII
u
c
[§)
Gill
CIl
:J
0-
~
...
-
10
roglons
o
Figure
12
:
fréquences
relatives
dos
classes
en fonction des reglons
Tableau 15 : Répartition géographique des groupes
morphologiques définis par la CAI-I.
Zone
GMI
GMII
GMIII
SUD
99
35%
19%
46%
échanLillons
CENTRE
96
8%
39%
53%
échantillons
NORD
11
0%
73%
27%
échanLillons

-55-
Le GM II, par opposition, est marquée par une forte proportion des précoces
et une absence des très tardifs. Ce groupe semble
être caractéristique des variétés
d'introduction récente qui ont la pmicularité d'avoir un cycle très court.
Le GM III a une composition (pour ce qui concerne les différents groupes de
précocité) relativement identique à la répartition des échantillons sur le plan national. Il
renfem1e à la fois les précoces (P) et les tardifs (T).
Ces regroupements ne diffèrent pas de ce que donne la Figure 10 où le GM III
semble être la "synthèse" des GM l et II au niveau de la précocité.
1-3. Répartition géographique des 3 groupes
En nous basant sur les 3 régions précédemment identifiées (région Sud ou
Zone I, région Centre ou Zone II et région Nord ou Zone III), nous contas tons que tous les
groupes morphologiques sont surtout représentés dans les Zones Sud et Centre (Fig. 12).
Le Sud est caractérisé par une égale représentation des 2 GM l et III
(respectivement 35 ct 46% des échantillons de cette zone). C'est donc la région à
prédominance d'échantillons "rustiques" (TabI. 15).
Respectivement 39% ct 55% des échantillons du Centre appartiennent aux GM
III et GM II. Le GM l est faiblement représenté avec seulement 8 % de l'effectif total de cette
région.
Dans le Nord, par contre le GM II est fortement représenté. Cette région est
marquée par des variétés peu "rustiques".
Il semble exister un gradient de "rusticité" allant du Sud au Nord. 48% du
matériel prospecté est retrouvé dans la région Sud. cette région présente également la plus
grande variabilité morphologique avec la présence des 3 groupes et l'imp011ance du matériel
"rustique" donc moins amélioré.
2. Importance du milieu d'évaluation
U ne évaluation de 46 échantillons de notre collection conduite sur la plaine
irriguée de la Vallée du Kou ainsi que dans le bas-fond de Banfora en condition semi-

-56-
traditionnelle (semis direct) montre un développement végétatif spectaculaire sur ce dernier
site. Pour une dose d'engrais inférieure à celle de la plaine irriguée, nous avons une
augmentation de 102% pour la hauteur de la plantule au stade 5 feuilles (HP5F), de 45% pour
la longueur de la deuxième feuille (L02F) et 41 % pour la largeur (LA2F) (rabl. 16).
La hauteur augmente de 56% et le tallage de 55%. La longueur de la panicule
(LPA) demeure relativement stable avec une augmentation de 16%. Le semis direct a favorisé
une croissance rapide au départ (cf HP5F), ce qui se traduit par une hauteur à maturité assez
élevée. Il convient également de signaler une augmentation du diamètre en condition de bas-
fond mais cela n'a pas empêcher la verse chez de nombreuses plantes.
L'évaluation dans les conditions de bas-fond, proches de celles du milieu de
culture des v:uiétés traditionnelles, a l'avantage de favoriser l'acquisition des données plus
complètes sur les variétés traditionnelles. C'est le cas du cultivar Mahinplango (n056 et 57) qui
avait été entièrement détruit par la pyriculariose foliaire (nécrose de toutes les talles), et qui a
ensuite émis de nouvelles talles saines et a recommencé son développement jusqu'à la
maturité. Ce phénomène n'a jamais été observé en condition irriguée, même dans une plaine
irriguée située dans la même région que celle du bas-fond de Banfora.
Sur les 46 variétés évaluées simultanément sur nos 2 sites expérimentaux, 14
appartiennent au groupe des précoces et 32 au groupe des tardifs (T) à la Vallée du Kou (rab!.
17).
-10 variétés sur 14 (soit 71 % ) conservent leur précocité à Banfora.
-22 variétés sur 32 appartenant au groupe des tardifs à la Vallée du Kou
conservent leur cycle à Banfom (soit 69%).
Au niveau du cycle végétatif, sur les 2 sites, nous avons noté un allongement
chez 24% des cultivars (qui passent ainsi dans un groupe plus tardif). 6% par contre
raccourcissent leur cycle tandis que 70% conservent leur cycle d'origine. Cet allongement de
cycle pourrait s'expliquer par un développement végétatif plus abondant. La plante pouvant
être assimilée à une usine: plus la matière verte (le produit fini) sera importante en quantité,
plus il faudra du temps pour l'élaborer. Par ailleurs le phénomène de recouvrement après une
fone attaque de pyriculariose précédemment signalé pourrait contribuer également à allonger le
cycle.

-57-
Tableau 16 : Caraclérisliques des données agromorphologiqucs mesurées
en condilion irriguée (Vallée du Kou) el en condition semi-tradilionnelle
de bas-fond (Banfora) en saison humide 1989 sur 42 individus.
Station
HP5F
L02F
LA2F
T40*
LPA
HAMA
*
Vallée
du Kou
15.26
46.83
1.04
35.26
23.97
104.13
Banfora
30.88
67.76
1.47
54.52
27.78
162.36
Gain sur la
V. du Kou
102%
45%
41%
55%
16%
56%
* : moyennc sur 46 individus.
Tableau 17 : Pourcentage de variélés bien classées (BC) dans leur groupc de précocité
après évaluaLion à la Vallée du Kou clà Banlora (condition scmi-
traditionnelle).
(CL2/CL3/CL4 = Classe 2 (P). Classe 3 (T). Classe 4 (TT).
BC = Bien classé)
BAN FORA
Vallée
du Kou
PRECOCE
CL2
TARDIF
CL3
T.TARDIF
CU
effectif
%BC
effectif
%BC
effectif
%BC
PRECOCE
10
71%
4
0
0
0
TARDIF
3
0
22
69%
7
0

-
58 -
Tableau 18: Caractéristiques des groupes agromorphologiques de Jacquot et Arnaud
(1979) comparées à celles du I3urkina
Groupes Jacquot et Arnaud
Groupes Burkina
Caractères
quan li tatifs
G2
G3
G4
G5
GMT
GMII
GMIII
T40
31.6
22
26.8
45.6
47.9
29.8
36.2
TSE
70
33.6
48.4
66.5
48.9
42.6
46.3
DIA
5.2
6.7
6.1
5.2
6.3
5.9
5.6
HAMA
89
133
131
109
141.8
102.1
108.2
LOF
41.3
57.4
52,3
44.7
54.3
41.4
45.7
LAF
1.1
2.3
1.8
1.3
1.1
1
1
LPA
21.7
29.3
24.8
24.1
28.8
23.7
24.5
LOGR
6.7
8.7
8.8
8.2
8.6
8.6
9.6
LAGR
3.1
2.9
2.8
2.6
2.8
3
2.5
L/l
2.2
2.9
3.1
3.2
3.1
2.9
3.9
PMG
28.6
28.6
31
24.8
26.2
29.6
26.5
SE
2
4
3
3
1-2-3-4
1-2-3
1-2-3-4
G 2
G Il
1
G5
)
G 1/1
GI
1
G 4
G 3
1
Figure 13 : Comparaison des groupes de Jacquot et Arnaud
avec ceux du Burkina.
G2. G3. G4. G5 : groupes de Jacquot et Arnaud
GI, GII et Gill m GM 1. GM Il. GM 11/ : groupes du Burkina.

-59-
3. Variabilité comparée
Nous avons tenter de croiser notre classification en 3 groupes morphologiques
avec celle de Jacquot et Arnaud (1979) sur la collection de Bouaké. Le Tableau 18 confirme la
difficulté d'établir un lien strict entre les groupes du Burkina (GM) et celles de la collection de
Bouaké (G).
Le groupe 5 de Bouaké renferme des individus ayant présenté une réaction non
colorée au phénol avec une fréquence de 0,64. Les groupes 3 et 4 ne comportent que des
individus phénol (-).
Dans notre collection, seul le groupe GM II contient des variétés phénol (-), dans une
proportion bien faible. Donc, en se basant uniquement sur la réaction au phénol, tout le
matériel du Burkina pourrait appartenir au groupe 5 de Jacquot et Arnaud en raison de la
présence dans ce groupe de variétés phénol (+).
Une CAB a été effectuée sur les 4 facteurs d'une ACP réalisée sur un Tableau
de données constitué par les différents groupes agromorphologiques x les variables
discriminantes pour l'identification de ces groupes (Fig. 13). Nous obtenons les
ressemblances suivantes:
Le groupe 5 de Jacquot et Arnaud (G5) se rapproche des groupes I et III du
Burkina (GMI et GM III).
Les 2 groupes 3 et 4 de Jacquot (G3 et G4) sont réunis et n'ont pas de
correspondance avec les groupes du Burkina.
Le groupe 2 de Jacquot (G2) se rapproche le groupe II du Burkina GM II).
Ces regroupements expliqueraient l'appartenance de la majorité de notre
échantillon au groupe 5 (GM let GM III) donc au type indica ce qui représente 142 cultivars.
La comparaison de nos groupes de précocité (Fig. Il) confirme cette tendance de
rapprochement des groupes I et nI. Ces 2 groupes se différencient essentiellement par leur
niveau d'amélioration (opposition sur le premier axe de l'ACP). La faible représentativité de
notre échantillon a favorisé la subdivision de cet ensemble en 2 (GM I et GM III). Cela a
également joué sur les variables qui se sont avérées discriminantes. Il s'agit de HAMA, Lü2F
etLAGR.
Les groupe 3 et 4 de Jacquot et Arnaud CG3 et G4) sont proches dans l'analyse
de ces auteurs car s'adressant préférentiellement aux variétés de riz pluvial.

-60-
Tableau 19: DisLribuLion des variables morphologiques dans les groupes II
du Burkina et de Bouaké (Jacquot ct Arnaud, 1979)
Variables
BURKINA
BOUAKE
Moy
Mini
Maxi
Moy
Mini
Maxi
LOF
41.37
20
61
41.3
33
54
LAF
1.032
0.6
2
1.08
0.7
1.5
T40
29.781
la
60
31.6
12
48
PMG
29.586
20.32
36.059
28.6
20
40
LPA
23.672
17
29
21.7
18
26
LAGR
3.015
2.54
3.77
3.1
2.7
3.6
Tableau 20 : PosiLion de quelques variétés du groupe II (GM II) du
Burkina dans les groupes de Jacquot et Arnaud en fonction de certaines variables.
Variétés
LOF
LAF
T40
PMG
LPA
LAGR
166
G2
G3-G4
167
G5
G2
227
G5
G2
229
G5
G2
G5
236
G5
G2
298
G5
G2
326
G2
G5
340
G5
G2
363
G2
G3-G4
370
G2
G3-G4
375
G5
G2
378
G3-G4
G2
400
G3-G4
G5
G2
G3-G4
484
G3-G4
G2
488
G2
493
G3-G4
G2
600
G2
G3-G4
602
G3-G4
G2

-61-
Le deuxième regroupement pose un problème. En effet dans le GM II du
Burkina, l'effectif des variétés de type japonica est négligeable (11 % des échantillons de GM
II). Les échantillons du Burkina qui appartiennent à ce groupe se caractérisent par une tige
épaisse, une taille faible, de petites panicules et des grains larges. Les japonica présentant ces
caractères ont été décrits par Shanna (1982) dans une collection de cultivars originaires du
Sud-Est de l'Inde. Ces caractéristiques sont également très proches du type japonica donc du
groupe 2 de Jacquot et Arnaud. Les variétés de notre groupe GM il qui ne sont pas de type
japonica gardent les caractéristiques morphologiques identifiées par Jacquot et Arnaud pour ce
type.
Sur les 64 variétés appartenant au groupe GM II nous avons 7 qui sont mal
classées et se rapprochent plutôt des groupes l et III c'est-à-dire du Groupe 5 de Jacquot et
Arnaud. Parmi les 57 variétés restantes, nous en avons 7 autres qui sont du type japonica.
Parmi les japonica, le nO 271 a une morphologie javanica bien nette. Nous pouvons donc dire
que sur les 64 numéros, 50 sont du type indica et se retrouvent bien classées dans le groupe
G2 de Jacquot et Arnaud.
L'étude de la distribution des variables LOF, LAF, T4ü, LPA, PMG et LAGR
donne les résultats suivants (Tabl. 19 et 20) : toutes les variétés sont conformes à leur
classification pour la valeur du poids de 1000 grains (PMG).
- Pour la longueur de la feuille (LOF), 6 variétés sont proches du G5 de
Jacquot donc de GI et GIll et 5 du G3/G4 de Jacquot et Arnaud.
- Pour la longueur de la panicule (LPA) 5 variétés sont proches de G3/G4.
- Pour la largeur du grain (LAGR) 2 individus seulement sont proches de G5.
- Pour la largeur de la feuille (LAF) 2 variétés sont proches du groupe 5.
- Pour le tallage à 40 jours (T40), 2 variétés également sont classées dans le
même groupe précédent.
La synthèse de ces résultats donnent 18 variétés sur les 50 qui ne cadrent pas
avec le groupe 2 de Jacquot. En ajoutant les 7 variétés mal classées précédemment nous
obtenons un total de 25 variétés mal classées sur les 64 de départ.
Nous avons donc 32 variétés qui se trouvent "bien classés" au niveau
morphologique dans ce groupe 2 de Jacquot et Arnaud.

-62-
Tableau 21 : Description des 3 groupes morphologiques
dérmis par une CAH sur les échanLillons d'O. glabcrrima
GMI
GMll GMill
l
II
ID
Mal clas.
0
2
2
%BC
100% . 8S%
86%
Effectif
IS
11
12
% cffecLif touù
36%
31%
33%
Tableau 22 : Caractéristiques morphologiques des 3 groupes définis par une CAH
sur les caractères morphologiques des échanLillons d'O. glabcrrima
GROUPE
HPSF
DIA
L02F
LA2F
LPA
PMG
LOGR LAGR GROS HAMA
T40
MoyGI
14
6,27
48,8
1,1
28,8
27,6
8
3,1
2,6
10S,2
SO,2
écarttypc
2,6
0,7
7,2
0,2
2,5
1,8
0,41
0,1
0,21
28,3
17,8
Moy GII
14,8
6,2
49
1,5
28,7
30,2
8,5
3,2
2,7
118,1
3S,5
écart type
3,1
0,6
1
0,3
4,2
2,2
0,3
0,1
0,1
30,3
13,6
Moy GIll
14,1
S,4
40,4
1
24,2
28,6
8,9
2,9
3,1
93,6
27,6
écart type
4,5
0,7
10,9
0,1
2,9
3,2
0,4
0,3
0,4
25,7
10,9
Tableau 23 : Comparaison des caractéristiques morphologiques ddes échantillons appartenant aux 2 espèces
GROUPE
HPSF
DIA
L02F
LA2F
LPA
PMG
LOGR LAGR GROS HAMA
T40
..
....
.. ..
......
..
.. ..
O. saliva
Moyennes
IS,I
S,9
46,2
1
24,7
27,S
9,1
2,7
3,4
113,4
36,6
écarttypc
2,6
0,9
9,6
0,2
2,7
3,3
0,9
0,3
0,6
27,3
14,8
O. glaberrima
Moyennes
14,3
6
46,1
1,2
26,5
28,7
8,5
3
2,8
10S,3
38,1
écart type
3,5
0,8
10,2
0,3
3,7
2,7
0,5
0,2
0,3
29,8
17,4
.. : variables discriminantes pour lldentification des groupes chez O. sativa
** : variables discriminarnntes pour !identification des groupes chez O. glabcrrima.

-63-
4. Diversité morphologique chez O. glaberrima
Nous avons appliqué les mêmes analyses (ACP-CAH-AFD-ACP) sur 42
échantillons appartenant à l'espèce O. glaberrima. Il caractères sont concernés par l'analyse à
savoir HP5F-DIA-T40-L02F-LA2F-LPA-LOGR-LAGR-GROS et HAMA. 4 variables parmi
ces dernières se révèlent discriminantes pour les 3 groupes identifiés à partir de la CAI-!. Ce
sont: T40-LA2F-LOGR et LAGR. Le Tableau 19 résume les caractéristiques de ces 3
groupes. Les 4 variables permettent de classer 100% des individus dans le groupe l (Tabi.
21).
L'ACP réalisée sur ces 4 variables actives représente 100% de la variabilité
totale (Fig. 14). Le premier axe traduit l'opposition entre les plantes à grains longs, à tallage
réduit et celles à grains larges avec un tallage fort.
Le deuxième axe oppose les individus à feuilles larges à ceux qui ont des
feuilles étroites.
Les groupes l et II sont opposés sur l'axe 2 alors que le groupe III est opposé
à l'ensemble formé par le groupe I-II sur l'axe 1. Les groupes l et II se différencient surtout
par la largeur des feuilles. Le groupe III quant à lui présente la plus faible valeur pour le
tallage et la largeur du grain. Le Tableau 22 résume les caractéristiques morphologiques des 3
groupes.
Le groupe ID regroupe toutes les plantes de petites tailles, un tallage faible, des
feuilles minces et un diamètre faible. Ce sont des individus à faible développement végétatif
par comparaison aux autres groupes.
Nous avons effectué une comparaison à partir des données morphologiques
enregistrées sur les 2 espèces présentes dans notre collection (Tabi. 23).
Parmi les variables discriminantes pour l'identification des groupes
morphologiques chez les 2 espèces, nous retrouvons la largeur du grain qui est commune au 2
espèces, ensuite viennent les dimensions des feuilles ( la longueur chez O. saliva et la largeur
chez O. glaberrima), le tallage à 40 jours pour O. glaberrima et la hauteur à maturité chez
l'espèce asiatique. 3 de ces caractères ont égalenlent été retenus par Jacquot et Arnaud (1979)
pour l'identification de leurs groupes: le tallage à 40 jours, la longueur et la largeur de la
feuille.

-64-
AY.e2 (26%)
iLA2F
e
~
~
~

'{X.
Gt
~
*'
-+
Axù (44%)
~
LAGR,
-
\\
*
~
.:.;x.
G
T40
CD
Q
*
*
*
CP
CD
*
*
*
*'
*'
'*
1
Figure 14 : Expression de la variabilité de différentes variétés de riz appartenant à l'espèce
O. glaberrima (pléU1 factoriellx2).

-65-
Tableau 24: Variation au niveau de 17 locus de variétés traditionnelles de riz du ilurkina Faso
et diversité génétique romparéc avee des échantillonnages d'Afrique, d'Asie et du Monde entier.
Locus
allèles et
l3urkina
Autres estimalions
1
Locus
allèles ct
Durkina
Autres esLimations
1
diversité
Faso
Asie'
Second" Afrique , ..
diversité
Faso
Asie'
Second" Afrique'"
génélique 233 varié lés
1688
fel du locus
150
génélique 283 variélés
1688
fet du locus
150
Cal-A
1
0,99
0,71
Esl-D
0
0,08
0,09
2
0,01
0,29
1
0,92
0,91
H
0,02
0,41
0,5
0,2
H
0,15
0,36
0,37
0,34
Pgi-A
1
0,77
0,"9
Amr-3
0
-
0,04-
2'
0,23
0,51
1
0,73
0,48
II
0,35
0,5
0,48
0,5
2
0,27
0,43
3
-
0,01
Pgi-D
1
0,9
0,6
4
-
0,03
2
0,09
0,29
5
-
Ir
3
0,01
0,08
6
-
0,01
4
0,Q3
II
0,39
0,58
·
·
Il
0,01
0,55
0,45
0,39
Amp-1
1
0,94
0,78
Est-E
0
0,1
0,36
2
0,04-
0,13
1
0,27
0,42
3
0,02
0,04-
2
0,63
0,22
4
-
0,05
II
0,52
0,G5
0,G2
0,G3
5
-
tr
II
0,11
0,37
·
Amp-2
1
0,05
0,39
2
0,95
0,61
Amp-4
1
0,99
0,97
-
-
3
tr
2
0,01
0,03
-
·
4
Ir
3
-
tr
-
-
H
0,1
0,48
II
0,02
0,05
·
·
Sdh-A
1
tr
0,37
Aep-1
1
0,96
0,62
-
-
2
0,57
0,62
2
0,04-
0,37
·
-
3
0,41
0,01
3
-
0,01
-
-
4
0,02
0,01
11
0,11
0,48
0,48
0,4
II
0,51
0,48
Aep-2
0
0,04
-
-
-
Ep-A
0
0,42
1
0,96
.
·
·
4
0,48
II
0,11
.
0,47
0,39
7
Ir
Il
0,49
Pgd-A
0
Ir
1
0,55
2
0,18
Nombre de locus
3
0,27
en commun
Diversité génétique moyenne
II
0,59
O,3G
0,52
Pox-il
3
0,53
8
0,23
0,43
0,46
0,39
5
0,47
10
0,29
-
0,45
0,43
II
0,5
0,41
O,GG
13
0,19
0,42
-
+
Est-Ca
1
0,85
0,4
2
0,15
0,6
II
O,2G
0,48
0,24
0,48
Est-D
0
0,3
tr
1
0,7
0,99
'Asie: Glaszmann (1988)
2
0,01
"Second (1982): collcction mondiale
II
0,42
0,02
0,5G
0,21
"'Afrique: Ghesquière et Miezan (1982)
tr: fréq. < 0,5 %

-
66 -
L'espèce africaine semble avoir une croissance plus lente au départ (faible
HP5F), des grains moins longs mais plus larges avec une hauteur plus faible. Le tallage est
légèrement plus abondant chez cette dernière espèce avec des feuilles plus larges. Nakagama
et Katayama (1990) ont observé le même phénomène sur les grains des échantillons
originaires de 5 pays d'Afrique regroupant les 2 espèces. Le tallage abondant et la possession
de feuilles larges semblent favoriser une meilleure adaptation aux mauvaises conditions de
culture par l'étouffement des mauvaises herbes.
CO) EVALUATION ENZYMATIQUE
1. Variabilité globale
1-1. Richesse allélique
Sur les Il systèmes enzymatiques étudiés, nous avons retenu 17 locus parce
qu'ils ne présentent pas d'ambiguité quant à leur interprétation et qu'ils sont tous
polymorphes chez O.sativa (Tabi. 24) ; la plupart de ces locus ont fait l'objet d'études de
ségrégation et ont été positionnés sur leurs chromosomes respectifs (Ranjhan et al.,1986 ; Wu
et al.,i988 ; Pham et al. 1990).
Les zymogrammes des aminopeptidases constituent un complexe sous
plusieurs fom1es réagissant différemment suivant les substrats utilisés; nous les décrirons de
manière comparative vis à vis des travaux sur les riz asiatiques de Glaszmann, (1985, 1987a),
Glaszmann et al (1988), puisque c'est la première fois que ces locus sont passés en revue sur
des variétés africaines d'O .sativa.
Le gène Amp-1 n'est pas spécifique et peut être mis en évidence avec tous les
substrats: L.leucyl-B-naphtylamide, L.arginyl-b-naphtylamide et L-alanyl-b-naphtylamide ;
néanmoins certains électromorphes sont moins intenses avec ces derniers substrats (Amp-1-4
et 5). Comparativement Glaszmann et al (1988) identifient 5 électromorphes différents
correspondant à 4 classes de migration. 3 éléctromorphes les plus fréquents (Amp-l-l, Amp-
1-2 et Amp-1-3) ont été observés dans le matériel du Burkina Faso (Fig. 15).
Selon Ra.njhan et al., (1986); Wu et al., (1988) ; Pham et al. (1990) le locus
Amp-2 est localisé sur le chromosome 8 ct code pour des enzymes plus actives avec la
L.alanyl-B-naphtylamide (Fig. 15a). Glaszmann observe dans les variétés asiatiques 4
zymogrammes correspondant à 4 allèles ainsi qu'un électromorphe nul. Les deux

FF
ft
ft
-
lDp-l
- -
-
- ,.........~
.&.mp-ll-
-
- ---
hlp-l
-
-
1--
.. -
1BI1i-]
.
1
A.mp- 21_
- -
-
Am.p-4
t _
FF
R
IFF
RIt
-
----
l F F
DI
[1
Ar.J P-I
1
4
1
5
2
3
AIllJl-l
l
3
5
2
Amll-l
3
4
2
l
Il
1
5
Âmp -2
1
Z
J
4
1
1
Alli p-4
1
Z
3
lb
AElll- 3
1
2
2
4
a
3
2
5
1
1
a
C
Figure15 : Diagrammes d'interprétation des zymogrammes (Z) des Aminopeptidases.
FF: très fréquent: F > 0,95
.::;'ig.l51' : locus Amp-l et Amp-2 avec comme substrat la DL-alanyl-B-naphtylamide (Ala-NAm).
F: fréquent: 0,05 < F < 0,95
7ig.15b : locus Amp-let Amp-4 avec comme substrat la L-arginyl-B-naphtylal1Ùde (Arg-NAm).
R : rare: 0,01 < F < 0,05
;ig.fs c : locus Amp-l et Amp-3 avec comme substrat la L-leucyl-B-naphtylamicie (Leu-NAm).,
RR: très rare: F < 0,01

-
68
-
électromorphes les plus fréquents Amp-2-1 et Amp-2-2 sont présents parmi les variétés d'O.
sativa du Burkina Faso alors que Amp-I-3 apparaît spécifique de l'espèce O.gIabcrrima.
Le locus Amp-4 est également localisé sur le chromosome 8 selon ces mêmes
auteurs mais ségrège indépendamment du locus Amp-2, il est spécifique de la L-Arginyl-b-
naphtylamide et comporte 3 allèles. Les allèles Amp-4-1 et Amp-4-2 ont été observés dans des
proportions analogues à celles des vaIiétés asiatiques.
Le gène Amp-3 code pour des enzymes utilisant comme substrat la L.leucyl-B-
naphtylamide. Les zymogrammes sont plus complexes avec 7 allèles dont un électromorphe
nul ainsi que des électromorphes à activité réduite (Amp-3-4 et 5), (Fig. 15c). Les allèles
Amp-3-1 et Amp-3-2 sont de loin les plus fréquents. Le locus Amp-3 est étroitement lié au
locus Est-E sur le chromosome 3 selon Ranjhan ct al., (1986) ; Wu ct aI.,(1988) ; PhaITI et al.
(1990).
Au niveau des locus qui ont été déjà étudiés sur les variétés africaines d'O.
sativa, tous les électromorphes connus sont rencontrés. Toutefois des différences de
fréquence relative peuvent être importantes (TabI. 24) ; certains électromorphes sont très
faiblement représentés (Cat-A2, Acp-I-2, Acp-2-0, Amp-2-1), pour d'autres locus, certains
électromorphes sont beaucoup plus fréquents au BurKina Faso: Pgd-A2 et A3 ainsi qu'un
certain nombre d'allèles nuls (Est-BO, Est-DO, Ep-AO).
En ce qui concerne les électromorphes rares, de fréquence inférieure à 0.5%,
beaucoup n'ont pas été observés: outre la situation des aminopeptidases déjà évoquée, on
peut noter le cas des élcctromorphes led-A3, Est-B2, Pgi-B4, Acp-I-3, Adh-A3.
Les variétés du Burkina présentent certaines particularités: l'électromorphe Sdh-A 1
que l'on rencontre exceptionnellement pam1i les variétés asiatiques, est très fréquent chez
l'espèce sauvage africaine O. Longistaminata. De même, pour le locus Ep-A, extrêmement
variable chez O. Longistaminata, un électromorphe original a été noté Ep-A7 ; enfin, une
fom1e Pgd-AO manifestant une activité réduite a été observée de manière répétable chez une
variété appartenant à l'espèce O. satÎva.
Certains locus (Pgd-A, Sdh-A et Pgi-A) ont montré des formes hétérozygotes
qui traduisent le fait que l'allofécondation peut ne pas être négligeable lorsque toutes les
variétés sont cultivées simultanément. Les hybrides spontanés ont été écartés des analyses
ultérieures, la taille de notre échantillon passe par conséquent de 312 à 306 dont 23

-
69 -
appartenant à l'espèce O. glaberrima. La liste des 283 variétés appartenant à l'espèce O. saliva
figure en Annexe IV.
1-2. Diversité génétique.
Le Tableau 25 compare les deux espèces cultivées et montre la très faible
variabilité d'O. glaberrima : la diversité génétique de l'espèce africaine de riz cultivé a une
valeur la fois inférieure à celle de l'espèce asiatique et un seul locus polymorphe a été noté
(Pgi-A). Pour l'ensemble des échantillons d'O. saliva nous avons rencontré 2 à 4 allèles par
locus soit une moyenne de 2,5 pour les 17 locus étudiés (42 allèles observés).
Le polymorphisme constaté sur l'ensemble des locus pem1et d'identifier 144
génotypes différents chez O. saliva contre 3 seulement pour O.glaberrima. La majorité des
génotypes est représentée par 1 seul échantillon (100 génotypes) ; les autres classes
comportent 2 à 21 individus. Le grand nombre de génotypes observés pem1et donc d'analyser
directement l'échantillon global sans introduire de biais dû au fait de variétés répétées dans
l'échantillon.
Pour les locus où l'on observe soit deux é1ectromorphes en fréquences
sensiblement équivalentes, soit trois électromorphes, la diversité génétique est proche de 0,5 ;
en revanche, pour les autres locus où il existe un électromorphe très fréquent, la diversité
génétique est beaucoup plus faible. Les valeurs de diversité génétique étant fortement
dépendantes des locus considérés, une estimation globale de l'hétérozygotie doit être faite sur
un ensemble de locus comportant à la fois des locus très polymorphes et des locus peu ou pas
polymorphes ; d'autre part, pour les mêmes raisons, les comparaisons entre des
échantillonnages différents doivent porter sur les mêmes locus. Le Tableau 24 compare la
diversité génétique moyenne sur les locus en commun des variétés du Burkina avec des
échantillonnages plus importants du point de vue numérique et représentation géographique:
- un échantillonnage de variétés traditionnelles d'O. sativa en provenance de
toute l'Afrique (Ghesquière et Miezan, 1982).
- le continent asiatique (Glaszmann, 1988).
-l'ensemble du monde concerné par la culture d'O. saliva. (Second, 1982).
Les très grands échantillonnages très vastes sont peu sensibles aux différents
choix de locus pour évaluer la diversité génétique moyenne et peuvent ainsi avoir une valeur
comparative; on constate que la variabilité des cultivars africains est élevée tout en étant

-
70 -
Tableau 25 ; Variabililé isozymique comparée sur 17 locus entre O. saliva cl O. glabcrrima
Espèce
Nbre
Nbrc
% de locus
diversité
d'échanLÎllons
d'allèles
polymorphes
généLÎque
par IOC1IS
O. saliva
283
2.47
100
0.29
O. g/aberrima
23
1.12
5.88
0.02
Tableau 26 ; Classification des variétés du Burkina dans les groupes isozymiques défmis
par GlaszmaIUl (1988) en relaLÎon avec la variabilité sur le locus Acp-l
Groupe
Glaszmann (1988)
Burkina Faso
isozymique
nombre de
Fréquence allélique
nombre de
Fréquence allélique
vuriélés
Acr- 1-1
Acp-1-2
Acp-1-3
variélés
Acp-l-l
Aep-1-2
1
900
0.98
0.02
0
268
1
0
II
106
0.84
0.16
0
2
1
0
III
6
1
0
0
-
-
-
IV
11
0
0
1
-
-
-
V
124
0.18
0.82
0
-
-
-
VI
451
0.01
0.99
0
13
0.11
0.89
Tableau 27 : Relation entre la variabililé au locus Acp-l, la n'.aLÎon au phénol
ell'idenLÎficaLÎon de deux groupes isozymiques sur 17 locus chcz les variélés africaincs
d'O. saliva
Japollica
/ndica
locus Acp-l
RéacLÎon au
Afrique"
Burkina
Afrique
Burkina
phénol
329'"
13
359
268
Acp-l-l
l -
0
0
0.014
0
+
0
0.077
0.978
1
Acp-I-2
-
0.994
0.846
0
0
+
0.006
0.077
0.008
0
1
.. ; 688 variétés sur l'ensemble de l'Afrique (de Kochko. 1987a)
... : nombre de variélés

-
7 l
-
légèrement plus faible par rapport au continent asiatique et que l'hétérozygotie des variétés du
Burkina Faso est également plus faible vis à vis de l'ensemble de l'Afrique. La diversité de
notre matériel est par ailleurs identique à celle estimée par De Kochko (1987 a) sur les variétés
de la région Niger-Mali-Burkina Faso.
La faible diversité génétique des variétés du Burkina Faso est due, en
particulier, à des locus pour lesquels certains élecITomorphes sont très faiblement représentés
comparativement aux variétés asiatiques (Cat-A2, Acp-2-0, Amp-2-1) ; Ces différents locus
sont connus pour intervenir fortement dans la distinction des variétés indica etjaponica. Une
classification de notre matériel végétal consistera donc à distinguer les variétés appartenant au
groupeindica de celles appartenant au groupejaponica ..
2. Classification des variétés du Burkina Faso.
Trois critères (ou méthodes) ont été choisis pour classer les variétés: la réaction
au phénol, la variabilité sur le locus Acp-1 seul, et le polymorphisme sur un ensemble de 15
locus; ces critères ont été utilisés d'abord indépendamment puis considérés simultanément
pour montrer la similitude de ces différentes approches.
La réaction au phénol est un excellent critère défini car il résume tout un
ensemble de tests biochimiques ou de caractères simples distinguant les deux types de variétés
(Oka, 1958). Nous avons observé qu'à l'exception de Il numéros (4%), tous les autres
échantillons ont manifesté une réaction positive et peuvent donc être assimilés au groupe
indica.
Glaszmann (1988) propose une classification des deux types de variétés
asiatiques sur la base du polymorphisme isozymique de 15 locus mais sans faire intervenir la
réaction au phénol: à partir d'analyses des correspondances, 6 groupes peuvent être identifiés
dont les deux plus importants s'apparentent au type indica (groupe GI : 53,3% des variétés) et
japonica (groupe GVI : 26,7% des variétés) ; ces deux groupes peuvent être caractérisés par
de nombreux locus sur lesquels il existe des allèles plus ou moins spécifiques de chacun des
groupes : c'est le cas du locus Acp-1 où les électromorphes Acp-1-1 et Acp-1-2 sont
caractéristiques respectivement des groupes l et VI (TabI. 26). A côté de ces deux groupe
principaux, il existe plusieurs groupes minoritaires définis à partir d'électromorphes beaucoup
plus rares:

-
72
-
Pgi-B3 pour le groupe GU
Est-B2 et Amp-3-6 pour le groupe Gill
Amp-3-6 et Acp-1-3 pour le groupe GIV
Amp-3-0, Amp-3-6 et Acp-1-3 pour le groupe GV
Sur cette base, il devient facile de classer les variétés du Burkina Faso dans les
groupes Gl, GII ct GVI (TabI.26). Le GI Constitue le plus grand groupe avec 268
échantillons (94%) sur un total de 283, le groupe GII ne compte que 2 échantillons et enfin, le
groupe GVl qui renfenne les variétésjaponica comporte 13 échantillons.
Il Y a donc une relation étroite entre la réaction au phénol, le polymorphisme
sur le locus Acp-l et l'appartenance aux groupes GIou GVl définis par Glaszmann. Nous
avons croisé les deux premiers critères à partir des observations De Kochko (1987a) sur les
variétés d'O. saliva en Afrique (TabI. 27) : parmi les variétés réagissant positivement au
phénol, 97,8% possèdent l'allèle Acp-l-l , la réaction négative est pratiquement toujours
associée à la présence de l'allèle Acp-1-2. U ne distribution similaire est observée panni nos
variétés.
Si les différentes classifications se recouvrent largement, leur confrontation est
intéressante car elle permet de mettre en évidence des individus mal classés au sein des
vaIiétés du Burkina Faso; ces situations particulières concernent 9 variétés et se caractérisent
de la manière suivante :
- réaction au phénol pOSItIve et électromorphe Acp-l-l associés à un
polymorphisme caractéristique du groupe japonica sur les autres locus.
-présence de l'électromorphe Amp-2-2 dans notre groupe GVI et présence de
l'allèle Amp-2-1 dans le groupe Gr.
-présence de l'allèle Amp-1-3 dans notre groupe Gl et son absence dans le
groupe GVI alors que l'inverse est observé en Asie.
-présence exceptionnelle d'association Est-EI-Amp-3-1 étant donné la liaison
génétique très étroite entre ces deux locus.
Les classifications des variétés du Burkina Faso sont très convergentes et
pennettent tout de suite d'expliquer la faible diversité génétique comparativement au reste de
l'Afrique par le petit nombre de variétés japonica (groupe VI). En cc qui concerne les groupes
minoritaires, si deux variétés s'apparentent clairement au groupe II, les électromorphes rares
qui sont spécifiques des groupes III à V n'ont pas été observés au Burkina Faso et il est
probable qu'ils soient absents d'Afrique ou présents seulement à l'état de traces car ils n'ont

-73-
Tablcau 28 : Répartition ct caractéristiqucs ocs variétés Ou Burkina Faso
vis il. vis ocs !:roupes isoz:ymi(lucs définis sur 15 locus par Glasz:manll (1988).
Locus·· Allèles
Groupe 1
Groupe GIl
Groupe GYI
Loeus
Allèles
Groupe GI
Groupe GU
Groupe GYI
ct
Asie
Durl.:Ïlkl
Asie
Burkina
Asie
Burkina
et
fuie
B urkina\\
Asie
'D Urkinalfuic
Durkina
Indice Il 900 var.
263
lOG var
2 var
451 var
13 var
Indiee Il 900 var.
263
106 var
2 var
451 var 13 var
Icd·l
1
1
-
1
1
0,95
-
Cal-A
1
1
1
1
1
0,04
0,44
2
lI""
-
-
·
-
-
2
Ir
-
-
-
0,96
0,66
3
-
.
-
-
D,OS
-
3
-
-
-
-
tr
-
II
tr
-
0
o '
1
0,1
-
II
tr
0
0
0
0,08
0,37
Est-D
0
tr
0,26
·
·
-
-
P!:i-A
1
0,87
0,75
-
-
tr
-
1
1
0,74
1
1
1
1
2
0,13
0,25
1
1
1
1
2
-
-
-
·
-
II
0,23
0,36
0
0
tr
0
II
tr
0,38
0
0
0
0
Soli-A
1
0,43
tr
0,89
-
D,Dl
-
Amp-l
1
0,93
0,94
0,19
-
0,9
1
2
D,54
D,58
0,1
1
0,99
D,Il
2
lr
0,04
0,81
1
-
-
3
0,02
0,42
-
-
-
0,89
3
-
0,Q2
-
-
10
-
4
D,Dl
tr
D,Dl
-
-
·
4
0,06
-
-
-
tr
-
II
0,52
0,49
0,2
0
0,02
0,2
5
D,Dl
-
-
-
-
-
II
0,13
0,11
0,31
0
0,18
0
Aep·l
1
0,98
1
1
1
D,Dl
0,15
2
0,02
-
-
-
0,99
0,85
Est·E
0
0,13
0,13
-
-
0,76
'0,62
3
-
-
-
-
-
-
1
QA7
0,46
1
1
0,24
0,33
II
0,0-1
0
0
0
0,02
O~
,-
2
0,4
0,41
-
-
-
-
II
0,6
0,6
0
0
0,37
0,46
Amp-2
1
D,Dl
tr
0,29
1
0,99
0,85
2
0,99
1
0,71
tr
0,15
Amp-3
0
-
-
-
-
-
-
3
-
-
-
-
tr
-
1
0,51
0,54
-
·
0,73
0,36
4
-
-
-
-
tr
-
2
0,47
0,46
1
1
0,27
0,64
II
0,02
0
0,41
0
0,02
0,25
3
0,02
-
-
-
-
-
4
-
-
-
-
-
·
Est-Ca
1
0,66
0,86
0,28
-
-
·
5
tr
-
·
-
-
2
0,34
0,14
0,72
1
1
1
6
-
-
·
-
-
H
0,45
0,24
0,4
0
0
0
II
0,52
0,5
0
0
0,39
0,54
Amp-4
1
1
0,99
0,99
1
0,93
1
EstE-
1-1
tr
tr
-
-
-
0,07
2
lr
D,Dl
D,Dl
-
0,07
·
Amp-3
1-2
0,47
0,27
1
1
0,24
0,029
3
-
-
-
-
Ir
-
2-1
0,4
0,73
-
-
-
-
11
Ir
0,02
0,02
0
0,13
0
2·2
-
tr
-
-
-
-
2·5
tr
-
·
·
·
-
Aoh-l
0
-
-
-
-
tr
-
2-6
-
-
-
-
-
-
1
0,99
.
0,94
-
0,88
-
0-1
0,11
-
-
-
0,73
0,43
2
-
-
D,DI
-
0,12
-
0-2
tr
-
-
-
0,Q3
0,21
3
D,Dl
-
D,OS
-
tr
-
0-3
0,02
-
·
-
-
·
II
0,02
.
D,Il
.
0,21
-
0-4
-
-
·
-
-
-
0-6
.
-
-
-
-
-
Esl-D
0
0,03
D,OS
-
-
0,25
0,66
0-0
-
.
-
-
-
·
1
0,97
0,95
1
1
0,75
0,34
II
0,61
0,39
0
0
0,41
0,41
Il
0,06
0,1
0
0
0,38
0,45
P!:i -B
1
0,47
0,75
0,Q3
-
1
1
11 moyel
0,21
0,21
0,12
0
0,13
0,16
2
0,53
0,25
-
·
·
·
3
.
-
0,97
1
-
-
4
-
-
-
-
-
-
• tr: fréquence <0,5%
H
05
016
006
0
0
0
"EstE-Amp-3 est eoneidéré comme une unité (à cause
dc Icur liaison étroite)

-74-
pas été mis en évidence dans des échantillonnages plus importants (Ghesquièrc et Second,
1983 ; De Kochko, 1988). La classification des variétés du Burkina Faso étant faite, on peut
faire des comparaisons plus objectives de groupe à groupe du point de vue fréquence allélique
et diversité génétique (Tab!. 28) : sur les lS locus étudiés par Glaszmann, la comparaison des
deux origines du groupe l (Asie et Burkina) montre une homogénéité beaucoup plus grande
des fréquences alléliques qui se traduit par une diversité génétique moyenne identique entre les
variétés asiatiques et les variétés du Burkina Faso; pour les deux autres groupes (GU et
GYI), les comparaisons ne sont qu'indicatives étant donné la faiblesse de nos effectifs.
Comme tous les groupes ne sont pas représentés en Afrique, il est intéressant d'étudier de
manière plus approfondie la variabilité dans les deux groupes principaux (GI et GYI), en
particulier dans le groupe indica puisqu'il renferme la quasi totalité de nos variétés.
3. Mise en évidence de formes intermédiaires.
Le classement des variétés dans un groupe particulier peut être complété en
essayant d'analyser la variabilité intra groupe sous l'angle du continuum indica-japonica ; cette
approche fait référence aux travaux de Second (1982) sur l'origine de la variabilité d'Q.
saliva. L'interprétation de cet auteur met en avant la notion de zymogrammes "parentaux" ou
"ancestraux" et de zymogrammes "hybrides" correspondant à des combinaisons variées entre
les zymogrammes parentaux. Les zymogrammes parentaux sont assimilés à ceux des variétés
indica etjaponica primitives à l'époque où celles-ci étaient géographiquement isolées. Il ne
s'agit donc pas d'une nouvelle classification basée sur des analyses multivariées mais d'une
interprétation évolutive dont l'intérêt est de pouvoir identifier des fOffi1es extrêmes et des
fonnes intermédiaires.
Pour Second (1982) la détection des combinaisons ancestrales ou
introgressées peut être ramenée il l'étude des 4 locus Pgi-A, Pgi-B, Cat-A et Est-E. Si l'on
regroupe les deux électromorphes Est-E 1 et E2 en une classe, il y a 16 combinaisons
possibles en ne considérant que deux électromorphes sur chacun de ces quatre locus. En fait,
on a constaté que sur ces 16 combinaisons, 8 seulement sont observées (Ghesquière et
Miezan, 1982) et on peut définir une classe à part pour rendre compte des électromorphes
rares sur le locus Pgi-B (Pgi-B3 et B4) (Tab!. 29a).
Avant d'étudier la distribution des variétés du Burkina Faso suivant ces
différents types d'associations multialléliques, on peut vérifier sa cohérence vis à vis des
groupes isozymiques définis par Glaszmann. Nous avons donc calculé pour chaque groupe
les fréquences théoriques de ces associations à partir des fréquences alléliques sur chacun des

-
75
-
Tableau 29a: Fréquenecs relatives de 9 types d'association multiallélique entre les élcctromorphes observés sur 4 locus
cl dislIibution des associations dans les groupes isozymiques dé[mis par Glaszmarm (1988).
Types d'association
Symboles
Types
DislIibution ùlé<lrique
d'éleclromorphes
dans les gro\\1pes iS07.ymiC]\\les
Pgi-A
Pgi-TI
Cat-A
Est-E
l
Il
ID
IV
V
VI
1-Japoruca "parental"
Il
2
1
2
0
0
0
0
0
0.207
0.73
2 -Japonica "hybride"
J2
2
1
2
1-2
0
0
0
0
0
0.23
3-Japoruca "hybride"
J3
2
1
1
0
0.008
0
0
1
00403
0.03
4-"Javanica"
Ja
2
1
1
1-2
0.053
0.03
0
0
0
0.01
5-Indica" hybride"
15
1
1
1
0
0.053
0
0
0
0
0
6-Indica "hybride"
12
1
1
1
1-2
0.356
0
0
0
0
0
7-Indica "parental"
Il
1
2
1
1-2
00401
0
0
0
0
0
8-Autres combinaisons· 14
2
2
1
1-2
0.129
0
0
0
0
0
9-Elcctromorphcs rarcs" 16
2
3
1
1
0
O,97(a)
l(a)
0
O,39(b)
0
• : Toutes les autres combinaisons faisant intCfYenir les élccuomorphes fréquents
.. : Combinaisons faisant intervenir des éléctromorphes rarcs sur le locus Pgi-TI: a: Pgi-TI3
b: Pgi-TI4
Tableau 29b : Fréquences des associations multialléliques dans les différents
échantillonnages d'O. sativa ct dans les variétés du Burkina Faso.
fréq\\1ences dc.s associations
Types d'association
Groupes
Asie· \\Irique·:
Burkina 2S3
1598
150
phénol phénol
-
+
1-Japonica "parental"
G YI
0.22
0.028
-
-
2 -Japonica "hybride"
GYI
0.065
0.086
0.007
0
3-Japoruea "hybride"
GYl
0.046
0.014
0.021
0.007
4-"Jav aniea"
GI-GYI
0.ü35
0.236
0.007
0.173
5-Indica" hybride"
or
0.ü3
0.3
a
0.067
6-Indiea "hybride"
or
0.2
0.279
0
0.618
7-Indiea "parental"
GI
0.226
0.157
0
O.OSl
S-Autres combinaisons
or
0.073
0043
0
0.007
9-Elcctromorphcs rares
Gil
0.105
0.027
0
0.007
• Glaszmarm (19SS)
**Ghcsquière ct Miezan (1982)

-76-
quatres locus. Cette estimation est correcte à condition qu'il n'y ait pas de déséquilibre
gamétique entre ces locus et qu'ils soient par ailleurs tous indépendants. On sait à partir des
études de liaisons génétiques que les locus Est-E, Pgi-B et Cat-A sont sur le chromosome 3 et
que le locus Pgi-A est sur le chromosome 4. Par ailleurs, il y a 15% de recombinaison entre
Est-E-Pgi-B. Mais comme le locus Cat-A ségrège indépendamment de ceux-ci, on estimera
les fréquences des génotypes à partir des fréquences alléliques.
Dans ces conditions on observe bien que le Groupe GVI se distribue dans les
associations japonica avec une fréquence très élevée de la formule parentale; le groupe l
montre une plus grande diversité de fonnules avec aussi une prédominance du type parental.
En ce qui concerne les autres groupes, les groupes GII et GIll peuvent être individualisés
grâcc à l'élcctromorphc Pgi-B3, en rcvanche, les groupes IV et V ne peuvent être séparés
spécifiquement du groupe VI de cette manière. La comparaison des distributions des variétés
du Burkina Faso et des variétés asiatiques montre très clairement que chez les premières il y a
beaucoup plus de fonnes intermédiaires (62% pour l'association indica "hybride") que de
formes parentales (8% pour la fOn1mle "parentale" indica) (Tabl. 29b) ; cette représentation
préférentielle des formes intennédiaires est une situation qui semble propre au continent
africain puisque d'autres échantillonnages couvrant toute l'Afrique montrent la même
tendance.
Si l'on écarte les combinaisons très faiblement représentées, la diversité
génétique est plus forte chez les types intennédiaires (Ja et 12) comparativement au groupe
parental (Il). Devant l'importance numérique du groupe 12 (175 individus) nous l'avons
subdiviser en ayant choisi arbitrairement les locus Est-E et Sdh-A qui montrent une forte
variabilité dans ce groupe. Nous avons défini ainsi 4 sous-groupes: 13b, 13a, 12b et 12a; ces
sous groupes sont plus homogènes avec une diversité génétique comprise entre 0,13 et 0,19.
Le sous-groupe 12a (Est-E2/Sdh-A2 et A4) est le plus variable suivi de 13b (Est-E1/Sdh-A3)
et ce sont également ces 2 sous-groupes qui présentent la plus forte diversité pour les locus
Pgd-A et Ep-A. La comparaison de tous les groupes et sous groupes, pour les 12 locus en
commun, montre que le groupe le plus intem1édiaire (Ja) est en même temps le plus variable
vis à vis des groupes extrêmes (Tabi. 30).

Tableau 30 :
Fréquences alléliques et diversité génétique sur 14 locus de. groupe. et sou. groupes variétaux
défuùs à partir des associations multialléliques du tableau 29.
Locus et
GVT
-..illL
Gr
Locus et
GVI
...Q!L
Gr
allèles
J2
J3
16
Ja
I5
14
I2
12
Il
allèles
J2
13
16
Ja
I5
14
I2
12
Il
Db
Da
Ub
I2a
Db
Ba
Ub
12&
Est-EO
a-
l'
~
1-
~
-
-
-
a-
Est-Cal
·
.
-
0,76 0,95
0,5
0,9
0,93 0,87 0,91
0,9
1
I
1
-
1
0,57
-
1
0,21
1"
1-
-
-
0,17
2
1
1
1
0,23
0,05
0,5
0,1
0,07 0,13 0,09
0,1
-
2
-
-
0,43
-
- 0,79
-
I-
I-
0,83
II
0
0
0
0,37
0,1
0,5
0,18
0,13 0,23
0,16 0,18
0
H
0
0
0
0,49
0
0
0,33
0
0
0
0
0,28
Est-Ba
·
-
-
0,08 0,79
- 0,37
0,13 0,04 0,66 0,36
0,04
Sdh-AI
-
-
-
-
-
-
Ir
-
-
- O,QI
-
1
1
1
1
0,92 0,21
1
0,63
0,87 0,96 0,34 0,64
0,%
2
-
-
-
0,45 0,32
- 0,63
0-
0,82
0"
0,98
0,91
Il
0
0
0
0,15 0,33
0
0,47
0,23 O,OS 0,45 0,46
0,08
3
1
1
1
0,55 0,68
1
0,33
1
0"
1
0-
0,09
4
-
-
-
- 0,03
- 0,18
- 0,01
-
Est-DO
1
0,63
1
0,16 0,05
- 0,03
- 0,04 0,05 0,03
0,04
H
0
0
0
0,5
0,44
0
0,5
° 0,3 0 0,04
0,16
1
- 0,37
-
0,84 0,95
1
0,97
1
0,96 0,95
0,97
0,96
11
0
0,47
0
0,27
0,1
0
0,06
0
O,OS
0,1
0,06
0,08
Amp-2-1
1
0,13
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
2
-
0,87
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Amp-3-1
- 0,75
-
0,45
1
- 0,79
0,07
-
1
1
0,83
3
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
2
1
0,25
1
0,55
-
1
0,21
0,93
1
-
-
0,17
H
0
0,.2.3
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Il
0
0,38
0
0,7
0
0
0,33
0,13
0
0
0
0,28
Aep-I-I
-
0,13
1
98
1
1
1
1
1
1
1
1
Amp-I-I
1
1
1
0,82
-
1
0,97
-
1
- 0,95
1
2
1
0,87
-
0,02
-
-
-
-
-
-
-
-
2
-
-
-
0,18
1
- 0,01
-
-
- O,QI
-
Il
0
0,23
0
0,04
0
0
0
0
0
0
0
0
3
-
-
-
-
-
0,02
-
-
- 0,04
-
J
II
0
0
0
0,3
0
0
0,06
0
0
0
0,1
0
• Ep-A..{J
-
-
-
0,31
0,63
- 0,52
0,6
0,13 0,77 0,47
-
4
1
1
1
0,69 0,37
1
0,48
0,4
0,86 0,23
0,52
1
Amp-4-1
1
1
1
0,94
1
1
1
1
1
1
1
1
1
7
-
-
-
-
-
-
Ir
-
-
- 0,01
-
2
-
-
-
0,06
-
-
-
-
-
-
-
-
H
0
0
0
0,43
0,47
0
0,5
0,48 0,24 0,35 0,05
0
Il
0
0
0
0,11
0
0
0
0
0
0
0
0
Pgd-A..{J
-
.
-
-
-
-
Ir
-
-
- 0,01
-
Aep-2..{J
1
0,87
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1
-
1
-
0,41
0,78
0,5
0,53
0,33 0,61
0,73 0,45
0,7
1
- 0,13
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
2
-
-
-
0,1
0,11
0,5
0,22
0,27
- 0,09 0,33
0,17
Il
0
0,23
0
0
0
0
0
0
0
0
0
3
°
1
-
1
0,49 0,11
- 0,25
0,4
0,39 0,18 0,21
0,13
H
0
0
0
0,58 0,37
0,5
0,61
0,66 0,48 0,43
0,64
0,46
Phénol·
1
0,75
1
0,04
-
-
-
-
-
-
-
-
Phénol+
·
0,25
-
0,96
1
1
1
1
1
1
1
1
Pox-B -
0,5
1
0,5
0,53
0,84
0,5
0,49
0,67
0,65 0,86 0,26
0,35
5
0,5
-
0,5
0,47
0,16
0,5
0,5
0,33
0,35 0,14 0,74
0,65
Il
0,5
0
0,5
0,5
0,27
0,5
0,51
0,44 0,46 0,24 0,38
0,46
EfTl'Ctif
2
8
2
51
19
2
175
15
22
44
94
23
" : Allèles Exés pourles groupes et sous-groupes variétaux.
11\\'b de locus
DIVERSITE GENEI1QUE MOYENNE
13
am 0,12
0,04
0,29 0,16 0,11
0,25
0,12
12
,
0.17 0.\\3 0.14 0.19

-
78
-
4 Illustration de la situation particulière des variétés du Burkina.
Les chapitres précédents ont mis en évidence la faible représentativité du
groupe japonica dans notre échantillon contrairement au groupe indica et plus particulièrement
les formes intermédiaires (indica "hybride") TI serait intéressant de savoir comment ce matériel
avec ses particularités va se positionner vis à vis du groupe G1. Aussi avons nous effectué un
autre type d'exploitation des données en attribuant à chaque allèle un score suivant sa
spécificité à détenniner le groupe l, ou le groupe VI, ou un groupe différent, à partir de sa
fréquence relative dans ces groupes.
On peut définir un premier score tel que:
Score 1 = fl-f6/F
fI = fréquence d'un allèle dans le groupe GI
f6 = fréquence d'un allèle dans le groupe GVI
F = fréquence moyenne de l'allèle chez O. Saliva (Asie)
Très clairement, ce score quan titatif permettra de distinguer indica de japonica
de la même manière que le premier axe d'une AFC : les électromorphes auront une valeur
d'autant plus positive qu'ils seront spécifiques du groupe l et réciproquement, les valeurs les
plus négatives seront attribuées aux électromorphes les plus fréquents du groupe VI ainsi que
les électromorphes très rares, ou absents, dans le groupe 1. La somme des scores sur un
ensemble de locus permettra de créer une distribution entre des types extrêmes et des types
intermédiaires.
On peut définir également un deuxième score tel que:
Score 2 =Fx+FylF
Fx = fréquence moyenne pondérée d'un allèle dans l'ensemble (Gil-GilI-GIV-GV).
Fy = fréquence moyenne pondérée d'un allèle dans l'ensemble (GI-GYI).
Ce deuxième score permettra dans ses valeurs positives de mettre en évidence
une variabilité qui n'appartient pas à la diversité indica-japonica. Pour les locus ou les
électromorphes non pris en compte par Glaszmann, les valeurs qui ont servi à calculer les
scores ont été empruntées à l'étude De Kochko (1987a).

• Estll-2

PgiE-3
Amp-3-4. PgiB-,4
• Amp-1-2
• Amp-r~3
1
0
EsLB-D
1
.
1

EpA-D
1
1
0-.
1
Estll~l'
r-....
1
EslC-2
!An1p~3-2..
. .

1 ' . SdhA-2 PoxB-S
_
Acpl-2..
.1.0 ~ _ ....,.
110"
_
.-..Q----~-: ..,..
, 0
OG'
.
.
kPA-4 Amp~1-lo '" EstC-l'
C3lA-2
, Ainp:l~3. PglI3-2
-, Ahip-tA
PgiB-2
...!'. ct. PgiA-l -......
EsLD-D
PgiA-2 A m p - 3 - 1 S d h A 4
Amp-4-2 ct
.CatÀ-l
l"Il;ureI6: Projection des éJectromorphes sur un plan à 2 axes à parlir de la fréquence relative de
ces éleclromorphcs dans les groupes variétaux de Glaszmann (1988).
Axe I: (Fréq. GT - Fréq. GYl) / Fréq. moy. : (distinction indica -japonica.).
Axe II: (Fréq. moy. GII-GTII-GIV-GY - Fréq. moy. GI-GYl) 1 Fréq. moy. : (différenciation vis
à vis de la distinction indica -japonica.).

(jV l
GU
Gl
12 : "Javanica" JJ (Phénol +)
l::" • "J ~ponicLl hybride" J2
16
'jI
~L
V
"JJponica hybride" J3
'V': "Indica hybride" 15
o : "J;t.vanica" la (phénol ~)
. : "J ndic,a hybride" 12
1'..1
-(>1,
ê : " Indica parental" Il
..x : 14 (autres crJmbinaisons)
1;j.. : 0 glaberrirna
~
.J:;.
~I:l
~
/
\\
'"
.
1.:
_ 4 " a
,,·JÛ
1
co
o
1
.Figure
17: Projection des différents groupes génétiques définis dans le tableau 29 en
fonction de leur
.
scores sur l'ensemble des locus étudiés. Chaque groupe est représenté par ses individus
extrêmes.
169,268, .... : individus mal classés.

-81-
La valeur des scores pour chaque électromorphe est présentée en annexe V.
Projetés sur un plan à 2 axes (Fig. 16), ces scores répartissent les électromorphes le long de
l'axe 1 avec des valeurs négatives, le long de l'axe 2 avec des valeurs faiblement positives et
ne concernent que la distinction illdica-japonica. D'autre part les électromorphes rares et
propres aux groupes TI à Vont des valeurs nulles sur l'a.xe 1 et très positives sur l'axe 2 (Pgi-
B3 Amp-3-6, Est-B2, Amp-3-4 etc). Cette Figure présente également l'intérêt de mettre en
évidence sur ce deuxième axe la fréquence é1cvée en Afrique de certains électromorphes nuls
(Est-BD, Ep-AO).
La représentation des variétés par ce type d'analyse n'a pas les propriétés
mathématiques de l'AFC mais a l'avantage de conserver toute l'infonnation, en particulier
celle des électromorphes rares qui le plus souvent, ne peuvent être utilisés que sous fonne de
variables supplémentaires ; d'autre part cette représentation est indépendante de
l'échantillonnage étudié et se prêtre mieux à des comparaisons. La Figure 17 positionne
l'ensemble de nos différents groupes variétaux avec la représentation de leurs valeurs
extrêmes. On constate l'existence d'une bonne relation entre la place sur l'axe 1 et la définition
de groupe parental ou de groupes hybrides en position intennédiaire, ainsi qu'une relation
entre la taille de ces groupes et leur diversité génétique. Les deux variétés de 16 sont bien
individualisées grâce à l'électromorphe Pgi-B3 sur l'axe 2 mais sont très intem1édiaires du
point de vue de la distinction indica-japollica. La réaction au phénol est en accord avec la place
des groupes à l'exception de quelques variétés mal classées Uaponica et réaction positive au
phénol). Le groupe ja assure la jonction entre les types extrêmes avec des variétés
intennédiaires associées aux deux types de réaction au phénol. La place des échantillons d'O.
glaberrima dans ce système se résume à 3 génotypes se situant en dehors du continuum
indica-japonica. La distribution des variétés sur les 2 axes (Fig. 18) conflID1e bien ce résultat
Sur l'axe 1 : nous avons une disuibution qui va des classes les plus négatives
(-20/-15) aux classes les plus positives (+15/+20) lorsque l'on passe du groupe VI au groupe
Il. Parmi le groupe indica, les moyennes deviennent de plus en plus grandes et les variances
diminuent quand on passe du groupe Ja au groupe Il.
Sur l'axe 2 : les distributions sont plus regroupées; elles sont comprises entre
-10 et +5 selon que l'on passe du groupe VI au groupe Il. Toutes les moyennes se situent
dans l'intervalle compris entre 0 et 5 excepté celle du groupe Il qui a une valeur de -7,7. Il est
intéressant de constater qu'il y a une corrélation négative au niveau des groupes entre les
valeurs des deux axes: c'est dans le groupe Ja que l'on rencontre le plus de variétés dont les
valeurs sont positives sur l'axe 2 à cause en particulier de la présence des électromorphes Ep-
AD et Est-BD.

Distribution dos Ja sur l'axo 1
-82-
Distibution des Ja sur J'axe 2
0,'
0,7
0,&
0,&
0,&

r
0,'
0,'

q
0,3
li
n
0,3
·n0,2

0,2
··0,1
0,1
· ·20·15 ·16·10 ·10/·6 ·610 0/.6 +6 ..10.10.16.1,.20
·20-16
-16,10 ·101-6
· 6 / 0
0 / . 6
.6 ... 10.10 .Hi
.11;.20
Classes
Classes
Distribution des GG sur l'axe 2
Distribution des G6 sur l'axe 1
0,_
0,7
0,7
0,'
0,'
0,.
0,3
0,
0,1
L t - - _...,


1
1
o - - - - t - t
·:ilO·'I
.11·10
,10/.,
. , ' 0
.1.10
.10.1' .'&.JO
Classes
Classes
Distribullon des 15 sur l'axe 1
Distribution des 15 sur l'axe 2
0,_
0,7
0,_
0,'
0,_
0,&
0,'
0,'
0,3
0,3
0,2
0,2
0,1
0,1
'20-16
·16·10
,10/·6
· 6 / 0
0 / . 6
.6.10
.10.16.16.20
Classes
Classes
Distribution des 12 sur "axe 2
Distribution des 12 sur l'axe 1
0,7
0,7
0,_
0,_
0,&
0,'
0,'
0,'
0,3
0,3
0,2
0,2
0,1
0,1
·20·16
·16·10 ·10(-6
·6/0
0 / . 6
.6 .tO .10 .16 .16.20
·20·115
·16·10
-'01·6
·6/0
01.6
.5.10
.10.16
.16.20
Classes
Classes
Distribution des Il sur l'axe 1
Distribution des Il sur J'axe 2
0,0
0,'
0,7
0,7
0,&
0,_
0,&
0,&
0,'
0,'
0,3
0,3
0,2
0,2
0,\\
0,1
Classes
Classes
Figure 18: Distribution des groupes variétaux sur les axes 1 et 2
en fonction des scores des éleclromorphes

-83-
Une autre approche de classification de ces mêmes variétés a été tentée par une
AFC : les variables enzymatiques sont constituées de 18 locus et de 42 allèles. Cette analyse a
porté sur les mêmes individus évalués sur le plan morphologique. Les 4 premiers facteurs
expliquent 75% de la variabilité. Le premier axe (44% de l'inertie expliquée) est
caractéristique du locus Ep-A. Cet axe oppose les individus possédant l'allèle Ep-AD aux
individus possédant l'allèle Ep-A4. On obtient donc 2 groupes bien distincts, opposés sur cet
axe (Fig. 19).
Le deuxième axe (15% de l'inertie expliquée) oppose les individus possédant
le locus Amp-3 à ceux possédant le locus Est-E ce qui confirme bien la liaison entre ces 2
locus déjà signalée par Glaszmann.
Une CAH effectuée sur les 4 facteurs de l'AFC confirme l'existence des 2
groupes caractérisés par les allèles Ep-AD et Ep-A4. Le groupe enzymatique 1 (GE 1) qui
renfem1e tous les individus avec Ep-A4 est le plus variable. Ce f,JToupe comporte à la fois les
individus du groupe II, du groupe YI ct du groupe l de Glaszmann.
Le groupe enzymatique 2 (GE 2) quant à lui ne renferme que les individus du
groupe GI de Glaszmann (Tabl. 31) en raison de l'absence de l'allèle Ep-AD caractéristique
des 2 autres groupes (GII et GYI).
Cette étude fait ressortir la particularité des variétés de l'Afrique. Elle souligne
l'importance de certains allèles comme Ep-AD peu observés sur le matériel asiatique;
d'ailleurs Glaszmann (1988) ne tient pas compte de ce locus dans sa classification. Une autre
particularité est la faible représentativité du groupe GYI qui se caractérise par l'absence de
japonica du type parental avec les allèles Cat-A2 et Est-ED (Tab!. 29b).
Nous avons constitué un tableau de données portant sur l'effectif de chaque
allèle dans les différents CRPA. Les données ainsi obtenues sont projetées sur un plan
factoriel défini par les 2 premiers axes d'une Analyse Factorielle des Correspondances (AFC).
Les 4 premiers facteurs expliquent 85% de la variabilité totale. Le premier
facteur (52% de l'inertie expliquée) traduit l'opposition entre le CRPA du Mouhoun et
l'ensemble fom1é par les CRPA de la Comoé, du Sud-Ouest, des Hauts-Bassins, du Centre,
du Centre-Ouest et de l'Est (Fig. 2D).

-84-
.
Ax~2 (15%)
Est-E
1
e
Q
CD
., 8
/il
Po~-B
il
G
<1
1:
Q
Q
0
ESl-D
1
Bi
Ep-A
0
li)
-il
la
Acp-2
/1
iii
Il

.-l
II
0
Pgi-B
Amp-2
e
fi
(jjI
0
--LAu1
0
C
Pgd-A
Amp-4
0
fil
(44%)
III
III
0
Amp-l
ua
fi
C

Acp-l Pox-C
Iïi
ëst.B e-
e
..
(1
la
Est-Ca
48
Il
Sdh-A
Il
Il'I
D
·0

~
0
. 0
jfl
//li
Pgi-A
Il
Il
ti
Amp-3
SI
(il
CD
o
Ep-A~
Ep·AI
Figure 19 : Projection des génotypes et des électfomorphes sur le plan défini par les preffiiers axes dùne
AFC réalisées sur 141 individus sur 18 locus.
e 1er groupe enzymatique (GE 1)
rm 2ème groupe enzymatique (GE 2)

-85-
AmP-4
!AYeJ. (17%)
1
Sdh·A
ES/-Ca
EST
SUD,-QUEST
SAHEL
C
+
:,MOT)HOUN
Pgi·B
~l (44%)
CEr-n-RE
NORD,
Esl-E
'
'cENTIŒ-NORD
C E
. ST
Figure 20 : Projection des CRPA et des électromorphes sur le plan défini par les 2 premiers
axes d'une AFC réalisée sur 44 allèles et leur effectif dans 11 CRPA.

-86-
Le deuxième facteur (17%) oppose cc même ensemble à celui formé par les
CRPA du Nord, du Centre-Est et du Centre-Nord. Ces 2 ensembles semblent se caractériser
par la présence des allèles Arnp-4-2 et Arnp-1-2. Le CRPA du Mouhoun se détache
complètement du lot sur l'axe 1. Cette situation pourrait s'expliquer par la présence de toutes
les structures enzymatiques dans cette zone. (Sié, 1989).
5. Relation cntre la diversité enzymatique ct morphologique
En comparant la diversité enzymatique et morphologique, nous n'observons
aucun lien suict entre ces 2 caractères. Ce phénomène a été déjà signalé par Rabary el al,
(1989) ; Ollitault el al (1989).
Le premier groupe enzymatique (possédant l'alléle Ep-A4) est composé en
majorité des individus classés dans le groupe morphologique GM III (49%) suivis des
individus du groupe GM II (31 %).
Le deuxième groupe enzymatique (avec l'allèle Ep-AG) compone 55% du
groupe morpholologique GM III et 32% des individus du groupe GM 1.
Le Tableau 31 confinne le rapprochement des groupes morphologiques GM l
et GM III par la similitude de certaines fréquences alléliques.
Bien que représentés dans l'ensemble des 3 groupes morphologiques les
javanica prédominent dans le GM II avec 41 % de l'effectif total de ce groupe. Le groupe des
indica parentaux (Il) est plus représenté dans le GM III (avec 15% de l'effectif total) et absent
dans le GM 1. C'est donc le groupe morphologique GM II qui regroupe le plus de variabilité
sur le plan isozyrnique contrairement aux données morphologiques.
Cette variabilité pourrait s'expliquer par la présence de matériel d'origine
diverse et d'introduction récente; en effet le groupe GM II semble componer le plus de
variétés améliorées. Cela pourrait expliquer la prédominance des variétés précoces qui est une
réponse au recul de la pluviométrie qui défavorise les variétés tardives.
Cette absence de lien strict entre diversité morphologique et enzymatique,
trouverait donc son explication dans la faible variabilité du matériel par comparaison à un
échantillonnage plus vaste; l'essentic1 de la collection étant constitué des variétés du groupe l
de Glaszmann. Les groupes II ct VI sont représentés en très petit nombre. Rappelons que les
groupe m, IV ct V sont absents dans notre collection.

-87-
Tableau 31: Fréquence aIIélique des group(;S énzymatiques
et morphologiques
GROUPES ENZYMATIQUES
GROUPES MORPHOLOGIQUES
Allèles
GE 1 (EPA-4)
GE 2 (EpA-O)
GM 1
GMII
GM III
fréq~8
fré~S3
fréq./3S
fréq.134
fréq.f12
Acp1-1
0,9
1
0,8
Acpl-2
0,1
a
0,2
Acp2-0
0,1
a
0,2
Acp2-1
0,9
1
0,8
CaLA-1
1
1
0,9
CaLA-2
tr
a
0,1
PgiA-1
0,6
0,8
0,7
0,4
0,8
PgiA-2
0,4
0,2
0,3
0,6
0,2
PgiB-l
0,8
1
1
0,9
0,8
PgiB-2
0,2
a
a
0,1
0,2
PgiB-3
tr
a
tr
a
a
EstE-O
0,1
0,1
0,1
0,2
tr
EstE-l
0,3
0,2
0,2
0,6
0,2
EstE-2
0,6
0,7
0,7
0,2
0,8
Amp-2-1
0,1
a
0,1
0,2
tr
Amp-2-2
0,9
1
0,9
0,8
1
SdhA-1
tr
a
a
tr
a
SdhA-2
0,6
O,S
0,2
SdhA-3
0,4
O,S
0,7
SdhA-4
tr
tr
a
EstC-1
0,8
0,8
0,7
EstC-2
0,2
0,2
0,3
EstB-O
0,1
O,S
0,1
EstE-1
0,9
O,S
0,9
EstB-2
tr
a
tr
EstD-O
0,1
tr
0,2
EsLD -1
0,9
1
0,8
Amp-1-1
0,9
1
0,8
Amp-1-2
0,1
a
0,2
Amp-4-1
1
1
1
Amp-4-2
tr
tr
a
PoxB-3
O,S
0,6
0,6
PoxB-S
O,S
0,4
0,4
PoxC-1
0,9
0,9
0,8
PoxC-2
0,1
0,1
tr
0,2
tr
Amp-3-1
0,6
0,8
0,8
0,4
0,8
Amp-3-2
0,4
0,2
0,2
0,2
0,2
PgdA-1
0,4
0,6
0,4
0,6
O,S
PgdA-2
0,2
0,2
0,1
0,1
0,3
.111
0,2
O,S
0,3
0,2
a
O,S
0,2
0,4
O,S
0,8
0,6
tr: fréquencc<O.5%

-88-
En plus de ce facteur, il faut ajouter le fait que notre étude s'est volontairement
limitée à une seule espèce, qui en plus est une espèce cultivée et par conséquent a subi une
forte pression de sélection tendant à une cert<tinc uniformisation.
Ce phénomène a été observé par Olliu'ault et al (1989) sur les sorghos. Pour ces
auteurs, cela pourrait s'expliquer par la nature différente des forces évolutives qui modèlent
d'une part la variabilité enzymatique et d'autre part, les caractères morphologiques.

-89-
CHAPITRE IV
DISCUSSIONS
A0) . Place du matériel du Burkina
1- Confrontation des méthodes d'évaluation
Selon Lourd et al (1984), une classification est satisfaisante si la partition de
l'ensemble conduit à des regroupements tel que les ressemblances d'individus appartenant à
un même groupe sont plus grandes que les ressemblances entre individus appartenant à des
groupes différents.
Une telle classification permettra ainsi de regrouper les variétés jugées
génétiquement proches (Cauderon, 1986) pour ne reproduire que les groupes ainsi constitués.
1-1 Evaluation morphologique
Pour être utilisable en sélection, les collections doivent être évaluées sur le plan
agronomique dans les conditions écologiques du projet d'amélioration et sur le plan génétique
afin d'acquérir une connaissance approfondie des structures du complexe d'espèces et de son
aspect dynamique. Cela permet d'intégrer les différentes formes cultivées et sauvages
apparentées dans un schéma de sélection novateur.
L'évaluation morphologique a fait appel aux descripteurs déjà existants (Chang
et Bardenas, 1965 ; Araudeau, 1975 ; Jacquot et Arnaud, 1979), en particulier ceux qui se
sont montrés discriminants pour la définition des groupes de Jacquot et Arnaud.
Les critères de reconnaissance du paysan se sont révélés très intéressants pour
décrire le matériel du Burkina.
En effet, le critère de précocité a pem1is d'identifier 4 groupes, allant de très
précoces (TP) aux très tardifs (TT) avec une prédominance des fonnes intermédiaires. Les
fom1es extrêmes seraient pénalisées par la reduclion de la pluviométrie. Les très précoces sont
des variétés généralement cultivées en condition pluviale alors que les tardives sont cultivées

-90-
dans les bas-fonds à longue durée d'inondation. Ces 2 types de site sont les premiers à
souffrir des aléas climatiques et cela va se ressentir nécessairement sur l'importance de ce
matériel dans notre collection. Ce même phénomène est rencontré chez les glaberrima avec
l'absence de fom1es tardives chez cette espèce.
L'utilisation des caractères morphologiques pennet d'identifier les descripteurs
qui se sont révélés discriminants dans les évaluations ultérieures. Ce sont les dimensions des
feuilles et celles des grains.
Le riz, au Burkina, a des grains longs avec une moyenne générale de 9,1 mm ;
en comparaison, nous avons une variation de 4,61 à 7,76 mmm pour les variétés
traditionnelles collectées à Madagascar (Satoh et al, 1990a) et de 3,76 à 8, Il mm avec une
moyenne de 6,94 mm en Tanzanie (Satoh et al, 1990b). Les glaberrima ont des grains moins
longs en Tanzanie tour comme au Burkina où nous avons obtenu une moyenne de 8,5 mm.
Le regroupement de variétés des 2 types (japonica et indica) pourrait
s'expliquer par la nature des données collectées, les groupes du Burkina ayant été établis à
partir de variables différentes de celles des groupes de J acquol. Une seule variable est
commune aux 2 classifications: il s'agit de Lü2F.
Cela pern1et de dire que le découpement de ce groupe est moins net que l'on ne
pourrait le supposer en raison de la fluctuation des caractères quantitatifs mesurés (qui ont
pelmis de constituer nos groupes morphologiques) er des facteurs environnementaux.
Toutes les plantes ont été évaluées en condition pluviale par Jacquot et Arnaud
alors que les nôtres ont été évaluées en condition aquatique. Le deuxième aspect est la faible
diversité de notre échantillon par rapport à celle de Jacquot et Arnaud. Il est intéressant de
noter que Nakagama et Katayama (1990) ont constaté sur 110 variétés traditionnelles
collectées dans 5 pays d'Afrique une corrélation entte les conditions de culture et les fonnes
des grains: les variétés cultivées en condition de plaines irriguées ou de bas-fond avaient des
grains plus fins et de taille plus petite que les variétés cultivées en condition traditionnelle
pluviale. immersion profonde ou dans les dépressions. Ceux-ci sont autant de caractères qui
peuvent influencer les données quantitatives qui affectent le classement des variétés dans tel
ou tel groupe.
Notre propre expérience avec l'écarr observé sur les évaluations effectuées à la
Vallée du Kou et Banfora confirme la grande variabilité des données quantitatives suivant le
milieu. C'est la nappe phréatique qui va assurer l'inondation du bas-fond. Cette dernière est

-91-
alimentée par les eaux de ruissellement et d'infiltration. Par contre dans les conditions de
plaines irriguées, l'cau est regulièrement apportée par gravité, ce qui favorise une irrégularité
de la hauteur de la nappe (périodes d'à sec fréquentes provoquées ou non provoquées). La
nature même de l'amenagement limite la hauteur de la nappe conu,Ùfement au bas-fond ce qui
influe beaucoup sur la hauteur des chaumes (Vergara, 1984.). Ce phénomène nous a été
signalé par Jacquot (Commmunication personnelle). Selon cet auteur les variétés
exprimeraient mieux leurs potentialités en condition pluviale. La culture en condition de bas-
fond peu t être assimilée partiellement à cette situation dans la mesure où une panie de la
croissance s'effectue en condition pluviale.
A cela il faut ajouter le caractère traditionnel de la culture qui favorise la
prédominance des mélanges (Harlan, 1975) et cela, malgré l'autogamie du riz. Selon
Guillaumet et Pernès (1984), dans le milieu traditionnel, la diversité génétique des autogames
peut à tous les niveaux être comparable à celle des allogames.
Par comparaison avec la classification d'Arraudeau (1975) (Tab1.5, Fig. 4),
nous pouvons dire que notre matériel se rapproche du groupe des indica. La difficulté de la
classification de notre matériel dans les groupes d'Arraudeau vient du fait que ce dernier a
surtout étudié les variétés de Madagascar qui ont l'aventage de presenter une plus grande
diversité génétique (De Kochko, 1989).
1·2. Evaluation enzymatique
Sur le plan enzymatique, l'analyse de la diversité génétique des variétés
traditionnelles de riz du Burkina, met en évidence une variabilité plus forte chez O. saliva par
rapport à O. glaberrima. Ces résultats ont déjà été signalés par Second (1982), Ghcsquièrc et
Miezan (1982) sur un échantillonnage plus important.
La majorité des échantillons ayant présenté une réaction positive au phénol,
nous avons ainsi une confirmation de leur appartenance au type indica. (Second, 1982 ;
Ghesquière et Miezan, 1982; De Kochko, 1987a; Glaszmann,1987a et 1988).
Les variétés ayant présenté une réaction négative au phénol sont, pour
l'essentiel, cultivées en condition pluviale dans les zones qui s'y prêtent. C'est le cas de la
région de Bobo et Orodara (Ouest du pays) où nous avons une bonne pluviométrie et des sols
aptes à une telle culture. Les autres phénol (-) qui sont rencontrés dans le CRPA du Mouhoun
sont cultivés sur les hauts de pente des bas-fonds. Cette faible représentativité des phénol (-) a

-
92
-
déjà été signalée par De Kochk.o (1987a) pour la region Mali-Niger-Burkina. Cette région de
l'Afrique de l'Ouest se caractérise par une très faible représentation des phénol (-)
contrairement à la zone forestière, la Côte d'Ivoire par exemple, où toutes les variétés sont
phénol (-). Ces résultats ressortent dans l'analyse de Jacquot et Arnaud (1979).
La riziculture concernée étant de type pluvial, c'est donc le type japonica qui
est dominant. La faible diversité moyenne observée (H=0,05 contre 0,15 pour la :Zone Mali-
Niger-Burkina) confim1e la faible variabilité du type japonica par rapport au type indica.
(Second, 1982; De Kochko, 1987a et 1989). L'utilisation de la réaction au phénol s'avère
donc être une méthode efficace et d'utilisation facile pour identifier les 2 types variétaux
rencontrés chez O. sativa. Les cas particuliers s'avèrent très limités.
La variabilité au locus Acp-1, confrontée aux résultats obtenus par Ghesquière
et Miezan (1982), De Kochko (1987a), Glaszmann (1988) confim1e bien la forte corrélation
entre le polymorphisme à ce locus et la réaction colorée au phénol dans le cas de l'étude de
notre matériel.
Nos résultats comparés à ceux obtenus par Glaszmann (l987a et 1988)
révèlent une similarité de la variabilité exploitée au sein du groupe GI tant au niveau d'Asie
qu'au niveau d'Afrique (Tabi. 28). Cette comparaison met en évidence la présence en Asie
d'allèles particuliers comme Amp3-6, EstB-2, Amp3-4 etc ... (Fig. 17) qui justifie leur forte
implication dans la définition des groupes. L'adaptation des groupes GIll et GIV à la
riziculture d'immersion profonde au Bengladesh et dans le Nord-Est de l'Inde (Glaszmann,
1987a et 1988) pourrait justifier leur absence au Burkina.
La mise en évidence de groupes supplémentaires peut être associée à des
situations intermédiaires sur le continuum indica-japonica. Ainsi le groupe II (Glaszmann,
1987a) qui rassemble !cs variétés "Aus" correspond à ce type de situation; l'identification de
deux variétés de ce type est intéressante car ce groupe variétal est rare en Afrique; c'est à
l'intérieur d'une telle structure que l'on rencontre les variétés à large "compatibilité hybride"
qui peuvent être exploitées favorablement en croisement. Cette "compatibilité hybride" élevée
avec les 2 types indica etjaponica pem1et de les utiliser con1IUe "pont" en vue de surmonter les
barrières reproductives qui les séparent (Ikehashi, 1982; Ikehashi et Araki, 1987 ; Clément et
Poisson, 1986). La fréquence é!cvée de formes intermédiaires là où les 2 types de riz
coexistent est un élément important pour affim1er que !cs hybridations indica x japonica
pourrait être à l'origine de l'entretien de la variabilité.

-93-
1-3. Comparaison des 2 méthodes d'évaluation
Comme nous pouvons le constater, les caractères morphophysiologiques ne
nous permettent pas de différencier avec précision les 2 types variétauxjaponica et indica qui
se retrouvent réunis dans le groupe 2. Les données obtenues sont fortement dépendantes des
caractères mesurés, de la taille, de la composition de l'échantillon, et surtout des conditions de
mesure (Jacquot et Arnaud, 1979).
Néanmoins, cette approche morphologique nous pem1et de nous faire une
image phénotypique de l'ensemble des variétés du Burkina et de tenter ainsi une approche
d'explication de leur distribution dans l'ensemble du pays.
Par ailleurs cette approche a montré que contrairement à la variabilité
enzymatique, la variabilité morphologique de l'espèce O. glaberrima est appréciable. 3
groupes de précocité sur 4 sont représentés chez cette espèce (Tabi. 12).
Ce sont autant de données qui peuvent aider le sélectionneur dans le choix de
ses têtes de lignées pour orienter ses croisements. Notre groupe l (GM 1) regroupe surtout les
variétés rustiques et le groupe III (GM III) les indica d'introduction récente contrairement au
groupe II (GM II) qui, est moins homogène.
La limite de ce type d'évaluation réside en son manque de précision car notre
groupe des indica (B urkina) possèdent des individus qui s'associent préférentiellement avec
desjaponica dans notre groupe GM II.
Cette diversité sur le plan morphologique est le reflet du melange entretenu
sciemment par le paysan. Ce dernier est très méticuleux pour le choix (Hari an, 1975) de sa
semence et cette variabilité génétique apporte une certaine assurance contre les divers aléas.
Les variétés traditionnelles (ou de pays) sont sans cesse manipulées par le paysan. On
comprend alors l'apparition de bandes hétérozygotes lors de l'évaluation enzymatique malgré
plusieurs multipications en autogamie.
Les caractères morphophysiologiques servant de base aux classifications
peuvent être soumis aux pressions de sélection naturelles ou humaines. L'homme peut
transformer héréditairement les plantes pour qu'elles s'adaptent aux techniques culturales qu'il
impose (Pernès, 1985). De ce fait, il apparait hasardeux d'extrapoler la divergence génétique
entre deux variétés à partir de leur appartenance taxonomique (Ollitrault, 1989). C'est à ce
niveau qu'intervient la technique d'électrophorèse enzymatique qui est non seulement

-94-
indépendante du milieu et de la sélection humaine (Brown, 1978) mais aussi permet de
disposer à un stade précoce d'un nombre important de marqueurs génétiques généralement
sans valeur adaptative différentielle (Ollitrault et al, 1989).
L'utilisation des marqueurs enzymatiques rendent compte de la variabilité de
nos variétés et permettent également une classification en groupes distincts caractérisés par des
associations multialléliques particulières en relation avec un classement élaboré en fonction de
nombreux marqueurs morphologiques (Glaszmann et al, 1984).
Les associations multialléliques font ressortir nettement 2 ensembles
indica/japonica avec une faible représentation de cc dernier.
L'étude du polymorphisme enzymatique nous a permis de classer le matériel
du Burkina par rapport à une classification déjà existante: celle de Glaszmann. Elle nous a
pemus de ressortir la particularité de ce matériel. Une AFC réalisée sur nos échantillons et
leurs données enzymatiques fait ressortir deux groupes bien distincts caractérisés chacun par
l'allèle présent au locus EpA (EpA-O et EpA-4). Une telle distinction met en évidence la
particularité du matériel du Burkina.
De Kochko (1988) a obtenu avec la même technique, sur le riz de Madagascar,
4 groupes qui représentent assez bien la variabilité du matériel de Madagascar.
Une telle classification permet d'avoir une image précise et sans équivoque
d'une variété et de la comparer avec d'autres résultats obtenus ailleurs dans la mesure où les
résultats obtenus par la technique d'électrophorèse sont indépendants du milieu
environnemental et que le processus de standardisation des différents sigles au niveau
international est fort avancé.
Nous partageons l'avis d'Ollitrault (1987) quand il dit que l'évaluation
agromorphologique, tout en intéressant le sélectionneur, ne permet pas de gérer et d'utiliser de
façon optimale le réservoir de variabilité que constitue un complexe d'espèce alors que
l'évaluation enzymatique permet d'avoir une connaissance approfondie des structures de ce
complexe et de son aspect dynamique ce qui permet d'intégrer les différentes formes cultivées
et sauvages apparentées dans un schéma de sélection novateur.
Le caractère limité des structures génétiques contenues dans notre collection
devrait nous amener à mettre l'accent sur l'évaluation agronomique dans le temps et dans

-95-
l'espace pour le choix des géniteurs. Il s'agit donc de 2 systèmes complémentaires pour la
gestion des ressources génétiques en vue d'une amélioration.
Les marqueurs enzymatiques pourraient aider à la classification des variétés,
l'identification de la pureté variétale, le contrôle de la réussite des croisements, la détection des
haploïdes et haploïdes doublés dans le cadre de programme d'androgénèse ou de gynogenèse
sur hybrides.
2- Classification sur le plan indica-japonica
En croisant les différents types de classifications, on note une certaine
concordance qui conduit à mettre en évidence la faible représentativité du pool génique
"japonica" contrairement au pool" indica". L'analyse des structures génétiques définies sur le
polymorphisme de 4 locus chez O. saliva constitue un moyen facile et très performant
d'appréciation de toutes les composantes de la variabilité des cultivars traditionnels
(Ghesquière et Miezan, 1982). Cette association peut également être associée avec la réaction
au phénol qui est fortement liée en Afrique au type de riziculture (De Kochko, 1987a et b).ll
ressort de cette approche de type évolutive (Second, 1982), que la majorité des variétés du
Burkina est représentée par des formes intermédiaires caractérisées par une plus forte diversité
génétique (Tabl. 30). TI n'est donc pas étonnant que la variété 167 la plus cultivée au Burkina,
fasse partie de ce groupe intermédiaire. Dans les régions sahéliennes (Mali-Niger-Burkina)
De Kochko (1987 a) relevait, comme nous, la faible représentativité des formes parentales
japonica ou des formes hybrides. Il convient de signaler ici que certainsjaponica du Burkina
ont été introduits de la Côte d'Ivoire (zone forestière). La situation en Asie est totalement
opposée avec une prépondérance des formes parentales ce qui limite l'utilisation de la
classification de Glaszmann pour la caractérisation de notre matériel.
Les différentes illustrations de la structuration des variétés du Burkina, soit par
la projection des scores sur un plan à 2 axes, soit par le biais d'une AFC, confirment bien
cette caractéristique; il en est de même de l'importance des allèles impliqués dans la
distinction des 2 types indica-japonica.
L'explication de la distribution écogéographique des différentes structures
génétiques est liée au système de riziculture pratiquée. Dans la Zone l (Région Sud) tout en
étant bien arrosée, tous les sols ne se prètent pas à la 11ziculture pluviale stricte pour laquelle
est adaptée le type japonica. Ce type de culture est surtout rencontrée dans la région de Bobo
et de Orodara où les sols s'y prêtent davantage. La riziculture y côtoie des céréales autres que

-96-
le riz telles (sorgho, mil et maïs) ; néanmoins ce type de riziculture est très limité par rapport à
celui de bas-fond.
Par contre dans la Zone II (Région Centre) c'est le climat qui devient le facteur
limitant. Le riz est essentiellement cultivé en condition de bas-fond avec un continuum de
variétés suivant la "toposéquence" (topographie) du bas-fond considéré. Les variétés très
précoces (souvent de typejaponica ou de type "javanica" se retrouvent en haut de'pente; le
bas de pen le et le lit mineur du bas-fond sont réservés respeclivement aux v.u-iélés précoces,
moyennement précoces et même tardives suivant les bas-fonds. Ces zones étant inondables,
c'est donc le type indica qui y est rencontré de préférence.
BD). Typologie des variétés du Burkina
Pour Harlan (1975), les variétés traditionnelles présentent un grand nombre
d'aspects. Chacune est toutefois identifiable et porte un nom local. Cette typologie à travers la
nomenclature paysannale a été décrite pour les gombos par Hamon (1987). Nous nous
sommes basés sur ces critères de reconnaissance pour identifier et décrire le matériel variétal
du Burkina.
Le cycle joue un très grand rôle. Cela nous a permis d'identifier 4 groupes de
précocité. Les très précoces pour les variétés surtout adaptées à la riziculture pluviale, les
précoces, les tardifs et les très tardifs.
Au Burkina les très précoces sont surtout rencontrés dans les régions les
mieux arrosées, certaines étant cultivées en haut de pente peu inondé (Dumont, 1966). Ces
variétés sont souvent exposées aux attaques des oiseaux en raison de cette précocité et le
rendement est plus faible. Pourtant dans certaines régions comme le Mouhoun, ces variétés
sont de plus en plus utilisées dans les bas de pente des bas-fonds en raison de l'irrégularité de
leurs régimes hyciIiques.
Les variétés très précoces peuvent être proposées comme cultivars mieux
adaptés à la pluviométrie. Le Sintane Diofor (nO 167) en est l'exemple typique. Introduite en
1962 par l'IRAT, les paysans reconnaissent que cette variété ne donne pas entière satisfaction
au point de vue qualité; elle n'a pas pu égaler la qualité des variétés Gambiaka ou Dissi, mais
sa précocité constitue un atout car elle est recollée en période de soudure avant le sorgho
blanc, mais en même temps que le sorgho rouge.

-97-
Les tardifs et les très tardifs étaient les mIeux adaptés à la riziculture
traditionnelle c'est à dire de bas-fond. Elles sont souvent moyennement photosensibles ou très
photosensibles. Le riz étant une plante à jours courts, ces variétés végètent jusqu'en
septembre où l'on assiste à une diminution de la durée d'éclairement. Cela a pour effet de
déclencher l'initiation paniculaire qui précède de 30 à 35 jours la floraison chez la plupart des
variétés (phase reproductive). A ce stade nous avons l'arrêt des pluies et donc un abaissement
progressif de la nappe d'inondation. Le riz démarre son remplissage des grains à ce moment
pour finir la maturation après le retrait total de la nappe. On a donc une très bonne adaptation
de la plante à son environnement. Malheureusement le recul de la pluviométrie prive ces types
de variétés de l'assistance du régime hydrique du bas-fond, ce qui conduit les paysans à les
abandonner. Cette même situation conduit au même résultat sur les variétés de type pluvial
(région de Orodara dans le CRPA des Hauts-Bassins).
Sur le plan morphologique, nous avons une majorité de type indica et une
minorité de type japonica. Cette structuration a été résumée en 3 groupes sur la base de la
longueur de la feuille (L02F), la largeur du grain (LAGR) et la hauteur à maturité (HAMA)
(Tab1.l4).
Le groupe GM I est opposé au groupe GM III mais ils se rapprochent tous du
groupe 5 de Jacquot et Arnaud. Ce sont donc des indica. Le groupe GM l regroupe les
grandes plantes alors que le groupe III regroupe les petites. Le groupe GM III comporte
beaucoup plus des indica de type parental ce qui confmne la thèse d'introduction récente.
Le groupe GM II comporte à la fois des japonica et des indica. Ces derniers
sont majoritaires dans ce groupe "qui comporte également 7 variétés mal classées.
L'évaluation morphologique nous permet de conclure à une prédominance du
type indica pouvant être classé en 3 types:
Un type de grande taille très rustique.
Un type de petite taille.
Un type regroupé avec lesjaponica.
L'essentiel du matériel se caractérise par une largeur de feuille faible. Notre
matériel peut se ramener à 2 groupes bien tranchés indica/japonica avec des formes
intermédiaires. Les japollica sont +1eu représentés dans notre collection contrairement aux
indica ce qui pem1et de subdiviser ces derniers en 2 sous-groupes (traditionnels et introduits)
correspondant aux groupes GM l et GM III.

-98-
Par comparaison avec les groupes de Glaszmann nous avons 3 groupes
représentés sur les 6 groupes de cet auteur à savoir GI, GII et GIV. De Kochko (1989) dans
l'étude de la variabilité génétique des riz de Madagascar a identifié 4 groupes. Tout cela nous
amène à conclure sur la particularité du matériel du Burkina qui se caractérise par des indica à
feuilles minces et des associations alléliques particulières, notamment la présence d'allèles
nuls tel que EstB~O, EstD~O, EpA-O et la présence d'allèles rares tels que EpA-7, SdhA-l et
PgiB-3.
Toutes les analyses tant morphologiques qu'enzymatiques révèlent une
particularité de notre matériel dont il faudra tenir compte dans tout programme d'amélioration.
L'absence de lien strict entre les 2 méthodes d'évaluation souligne leur
caractère complémentaire. Par exemple les 2 groupes enzymatiques sont essentiellement
constitués d'indica (groupe enzymatique 2) et du reste (indica plus japonica) ce qui nous
renvoie au même phénomène observé avec le groupe morphologique II.
Parmi les 34 variétés du Burkina appartenant au groupe morphologique II, 7
appartiennent au groupe enzymatique 2 donc pourvues de l'allèle EpA-O. Parmi ces 7 variétés,
3 se revèlent mal classées dans le groupe morphologique II. Ce groupe II serait donc composé
de variétés du groupe enzymatique 1 c'est-à-dire qui possèdent l'allèle EpA-4.
Cette étude fait ressortir une image particulière des variétés de riz du Burkina.
Les points suivants méritent de retenir notre attention:
1- Prédominance du type indica qui regroupe les fonnes rustiques (organes
allongés et photosensibles) très appréciés pour les qualités du grain) et les formes plus ou
moins améliorées d'introduction récente beaucoup plus appréciées pour leur précocité que
pour leur qualité.
2- Proportion faible des formesjaponica qui continuent toutefois de coloniser
les hauts de pente des bas-fonds ou des bas de pente dans les zones sahéliennes soumis à des
sécheresses fréquentes.
3- Existence de riz à "cycle long" (1.91 %) essentiellement de type indica
(relatif en fonction des regions) c'est-à-dire le riz qui mûrit en même temps que le sorgho, ce
qui pennet d'effectuer une protection commune contre les attaques des oiseaux.

-99-
4- Importance de la qualité du grain (dimensions, présentation, goût), car
n'oublions pas qu'au Burkina, le riz est toujours considéré comme aliment de luxe
particulièrement dans les milieux traditionnels. Les caractéristiques des grains et le cycle
permettent de bien décrire les variétés du Burkina.
5- Sur le plan géographique la Figure 9 met en lumière l'existence des 4
groupes de précocité avec la totalité des très tardifs dans le Sud (Zone 1). Cette'partie du
territoire étant la plus arrosée, elle favorise la culture des variétés pluviales donc très précoces
et des variétés tardives.
La zone Nord par contre se caractérise par l'absence des formes extrêmes à
savoir les très précoces et les très tardifs. Les autres sont représentés à une fréquence très
faible (10 % pour les précoces ct 3 % pour les tardifs) ce qui est le réflet ~e la place de la
riziculture dans cette région.
La zone Centre (qui correspond à la zone climatique II) sans le Mouhoun est
caractérisée par l'absence des très tardifs avec toutefois une prédominance des précoces
(48%).
Sur le plan isozymique tout en présentant des concordances avec le groupe de
Glaszmann (3 de ses groupes), nous avons noté la particularité de certains cultivars
caractérisés par la présence d'allèles nuls ou rares.
L'espèce O. glaberrima présente une plus faible variabilité sur le plan
isozymique, du moins pour les systèmes étudiés, et une variabilité morphologique aussi
importante que chez O. saliva. Contrairement à l'hypothèse admise, cette espèce n'est pas en
voie de disparition dans le milieu traditionnel car depuis 1965 où cette espèce devait être
remplacée (IRAT, 1967), des variétés appartenant à l'espèce africaine ont été collectées dans
les mêmes régions en 1983 c'est-à-dire 18 ans plus tard! Les paysans lui reconnaissent des
qualités diététiques. Ce même phénornène a été observé par Katayama (1990).
CO). Gestion des Ressources Génétiques
Notre étude a montré la faible représentativité des formes tardives très
photosensibles (ce qui pourrait justifier la menace qui pèse sur ces types variétaux en raison
de leur grande sensibilité aux aléas climatiques). Leur collecte doit se poursuivre dans les
regions les plus arrosées qui sont malheureusement d'accès difficile.

-100-
Une meilleure solution de conservation doit être trouvée. L'insuffisance des
moyens favorise la multiplication répétitive ce qui a pour conséquence de réduire la variabilité
(Pernès, 1978). Selon ce dernier, le cultivateur avec ses traditions tient un rôle capital dans le
contrôle des transferts génétiques, des populations spontanées aux variétés cultivées.
Les semences sont fabriquées très soigneusement après sélection massale des
plus beaux épis du champ repérés généralement avant la récolte. C'est ce qui amène Cauderon
(1986) à dire que les variétés locales, mis à part les clônes, sont fort hétérogènes car soumises
en permanence au hasard des mélanges et des hybridations.
Pour Pernès (1978), ce choix favorise les épis portés par des hybrides
intravariétaux chez les plantes autogames ou de type Re. (back-cross) - variété cultivée x
(hybride FI spontané x cultivé) - en raison de l'importance de l'hétérosis dans ces structures.
Pour Leblanc (1978) l'expérimentateur impose malgré lui et obligatoirement une dérive de son
matériel en multipliant sa collection dans des conditions de milieu et de reproduction qui ne
sont pas celles rencontrées par les cultivars et écotypes originaux.
La gestion des Ressources Génétiques (R.G.) peut être traduite (d'après
Plucknett et al., 1990) par l'opération suivante:
Gestion RG = Collecte + Caractérisation + Evaluation + Multiplication +
Conservation + Mise en valeur.
A ce titre, la solution de disposer d'un échantillonnage limité constituant une
"collection de travail" (Hamon. 1987) permettra de tirer profit de ce matériel dans un
programme d'amélioration.
Selon Chang (1982), autant les botanistes doivent être formés sur la sélection
(c'est-à-dire l'utilisation des R.G.), autant les sélectionneurs doivent être initiés à la gestion
des R.G. car il s'agit de 2 domaines complémentaires. C'est l'utilisation qui oriente
préférentiellement la collecte car le prospecteur doit être intéressé aux recherches post-
prospection (Guillaumet et Pernès, 1984). Aujourd'hui les R.G. sont constituées de 4 types
de matériel:
1 - Les populations sauvages.
2 - Les variétés traditionnelles ou de pays.
3 - Les populations adventices.
4 - Les variétés améliorées ou les cultivars uniformes.

-101-
Nous assistons à la disparition de ces différentes structures en allant des
fOffiles les plus anciennes (1) aux formes les plus récentes (3). De ce fait la priorité de
sauvegarder pour ne pas dire l'urgence de collecte s'adresse d'abord à ces fOffiles.
Il s'agit d'une solution de fortune car il existe un équilibre dynamique entre ces
différents systèmes dont la rupture est assurée par l'homme. En effet, l'histoire de la
domestication et de l'étude génétique des couples formés. "spontanées-foffiles cultivées",
montrent comment le polymorphisme des espèces spontanées est distribué aux formes
cultivées dans les regions d'origine (Pernès, 1978). Berthaud et Charrier (1987) parlent de la
"recréation en continu de nouvelles variétés".
Nous avons vu en Afrique, que le fait de la cohabitation des différentes
espèces et sous-espèces est pour quelque chose sur la variabilité génétique du matériel
traditionnel. La présence de certaines bandes hétérozygotes chez quelques uns de nos
échantillons en est la preuve.
Cette variabilité est maintenue par le paysan qui se comporte en véritable
sélectionneur averti pour constituer ses semences (Le blanc,l97 8 ; Pemès, 1978 ; Cauderon,
1986). Le paysan choisit les plantes en fonction des caractères morphologiques, qui sont liés
à des facteurs de production et cela n'empêche pas la variabilité cachée.
Le passage de l'agriculture de subsistance à l'agriculture commerciale accélère
la disparition des variétés locales u'aditionnelles (Bhatti ct al, 1988). On assiste ainsi à une
perte de variabilité à la suite de la diffusion des nouvelles technologies agricoles dans les
régions à agriculture conservatrice (Harlan, 1975; Simmonds, 1988).
Il faut donc préserver urgemment ce matériel (1-2-3) de la disparition. Les
variétés appartenant à l'espèce O. glabcrrima appartiennent à ce groupe. Malheureusement la
conservation en chambre froide brise l'équilibre dynamique entre les différentes sources
(Pernès, 197 8 ; Cauderon, 1986) quel que soit le type de variétés, pour diverses raisons
génétiques, sanitaires ou physiologiques. L'idéal serait de conserver ces R.G. dans leur
milieu naturel et de les protéger (Pernès, 1978).
Les 3 types de plantes seront évalués et pourront peffilettre d'identifier une
"collection de réference" mise à la disposition du sélectionneur du genre collection de Hamon
et Slotern (1987) ou encore "Core Collection". Pour avoir une idée claire de la diversité
génétiq ue, nous partageons l'avis de Le Blanc sur la nécessité d'évaluer ce matériel dans le

-102-
milieu du projet de sélection. Pour Second et Ghesquière (1990), en revélant la structure des
pools génétiques tels que les variétés traditionnelles et espèces sauvages, on peut chosir
rationnellement un nombre limité de géniteurs parmi le grand nombre existant
Le travail sur une telle collection pourrait orienter le sélectionneur vers
l'enrichissement ou vers son appauvrissement, car la sélection pour les caractères
agronomiques extrêmes, nécessite de disposer d'un effectif important de génotypes. A
l'Institut International de Recherche sur le Riz (IRRI), après un criblage de 5000 échantillons
de cultivars traditionnels et de 1000 lignées sélectionnées, les sélecLionneurs n'identifièrent la
résistance à une virose du riz que dans un lot de riz sauvage appartenant à l'espèce O. /livara
recolté en 1963 dans l'Uttar Pradesh en Inde par un chercheur de l'Institut Central de
Recherche sur le Riz à Cuttack (Plucknett cf al., 1990).
L'évaluation
doit
être
effectuée
sur
le
plan
agronomique,
morphophysiologique et génétique (marqueurs moléculaires). Les 2 dernières évaluations
pem1ettent de classer le matériel et éventuellement de procéder à la mise en place de cette
collection de réference. L'évaluation agronomique sera non seulement localisée dans le temps
, mais aussi dans l'espace en raison de l'extrême variabilité des pressions de sélection
auxquelles le sélectionneur doit toujours faire face (maladies, insectes, différents stress,
etc ... ). Il appartient donc à ce dernier de sauver sa source de variabilité en évitant la
disparition des cultivars traditionnels.
Sur la base de notre propre expérience les descripteurs suivants peuvent être
retenus en fonction du stade phénologique de la plante
Stade plantule
1 - Hauteur de la plantule au stade 5 feuilles (HP5F).
2 - Couleur de la base de la gaine (COBA).
Stade tallage
3 - Nombre de talles à 40 jours après semis (T40).
4 - Port de la plante (PORT).

-103-
Stade épiaison
5 - Nombre de talles à l'épiaison (TSE).
6 - Longueur de la feuille sous la feuille paniculaire (L02F).
7 - Largeur de la feuille sous la fcuille paniculaire (LA2F).
8 - Diamètre de la tige principale (DIA).
Stade maturation
9 - Angle de la feuille paniculaire (ANFP).
10 -Exsertion paniculaire (EXPA).
Il - Longueur de la panicule (LPA).
12 - Nombre de racèmes primaires (RAI).
13 - Nombre de Racèmes secondaires (RACIl).
14 - Aristation (ARI).
15 - Stérilité paniculaire (STR).
Caractéristi q ues des grains
16 - Poids de milÏe grains (PMG).
17 - Longueur des grains paddy (LOGR).
18 - Largeur des grains paddy (LAGR).
19 - Couleur des glumelles (COLG).
20 - Couleur du caryopse (CARY).
21 - Couleur de l'apex (APEX).
En dehors des caractères agronomiques propres à chaque programme de
sélection, l'ensemble des descripteurs se ramène à 13 caractères quantitatifs et 9 caractères
qualitatifs. Ces derniers sont surtout utilisés pour l'identification des types variétaux.

-104-
CHAPITRE V CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Utilisation des variétés traditionnelles dans un schéma de sélection.
L'étude de la variabilité génétique des cultivars traditionnels africains montre
que les hybridations illdica-japonica pennettent le maintien d'une diversité élevée (Ghesquière
et Miezan, 1982 ; Miezan et Gh,:squière, 1985) et peut être la création d'une variabilité
originale due à un effet mutagène de ces hybridations (De Kochko, 1987a). Les
introgressions entre espèce asiatique et espèces africaines peuvent être mises en évidence par
l'observation d'hybrides interspécifiques en condition adventice avec O. glaberrima et O.
breviligulala et par la présence de marqueurs isozymiques dans certaines lignées
(introgressions avec O. longistaminata), selon Ghesquière (1988). Ce qui est confirmé par la
présence. d'allèles rares (Pgi-B3, Sdh-A 1 et Ep-A 7) chez certains individus de notre matériel.
La présence d'hétérozygotes au sein de nos variétés prouve bien que l'allofécondation n'est
pas négligeable lorsque le riz est cultivé en condition normale. On a donc une continuité de
l'évolution d'O. saliva en Afrique (De Kochko, 1987a). Ce sont autant de raisons qui avaient
amené Sharma et Steele, (1978) à la conclusion que l'Afrique de l'Ouest pouvait être
considérée comme un nouveau centre de diversité génétique. Pour Katayama, (1990)
l'Afrique est considérée comme une des plus importantes régions de distribution du riz
sauvage dans le monde.
Malheureusement, autant on note le recul d'O. glaberrima au profit d'O.
saliva, autant, les cultivars traditionnels sont en train de disparaître au profit des variétés
améliorées. Leur collecte et leur évaluation s'avèrent donc une nécessité, sinon une priorité
dans tout programme d'amélioration variéL.1le concernant ce type de plante.
Notre avenir semble mis en péril par l'érosion de l'un des patrimoines les plus
importants de notre univers à savoir la diversité génétique des plantes cultivées ct fonnes
sauvages apparentées (Plucknett el al., 1990).
La demande en riz au Burkina ne cesse de croître tandis que la production
stagne, voire régresse. Les importations pour satisfaire cette demande s'accroissent de façon
vertigineuse; en 1986, elles ont atteint le chiffTc record de 14,8 milliards de Francs CFA. En
réalisant une projection sur les 10 prochaines années, les besoins en consommation de riz
correspondront à 199000 tonnes de paddy alors que le niveau de production actuelle fluctue
entre 20 000 et 30 000 tonnes. (INERA, 1990). Il est donc indispensable d'augmenter la
production de riz au Burkina Faso.

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L'objectif de la sélection et l'amélioration variétale du riz vise à mettre à la
disposition des producteurs des variétés productives à rendement stable, de bonne qualité et
adaptée aux différents types de riziculture pratiqués au Burkina Faso (bas-fond, pluvial et
irrigué).
La base de l'amélioration variétale est la variabilité génétique qu'il convient de
mieux manipuler pour rechercher les meilleures combinaisons de génotypes pouvant aboutir
aux critères désirés. Les variétés traditionnelles constituent à l'heure actuelle la principale
réserve de cette diversité (Cauderon, 1986). Chapman affIrmait qu'en 1986, les R.G. étaient
utilisées pour 10% des croisements de blé. De ce fait, notre schéma de sélection devra
rechercher des variétés traditionnelles pour en retrouver la perennité (stabilité et sécurité) après
y avoir introduit quelques propriétés qui lui pem1ettent de valoriser les technologies
agronomiques modernes (Pernès, 1978).
L'objectif peut se définir autour de 3 volets:
- Une bonne aptitude au rendement.
- Une stabilité du rendement.
- Une bonne qualité du prcxiuit fini (c'est-à-dire des grains).
L'aptitudc au l'cndcmcnt peut être définie autour d'un certain nombre de
critères phénotypiques reconnus sous le nom de composantes du rendement regroupant:
2
le nombre de talles au m ,
2
le nombre de panicules au m ,
le pourcentage de grains pleins,
le poids de 1000 grains.
La tendance générale visait à l'amélioration de l'indice de récolte (rapport du
poids des grains sur celui de la matière sèche) illustré par les "high yielding" varities ou HYV
(variétés à haut rendement). Ce type variétal se caractérisait par une taille courte, des feuilles
vert foncées et érigées avec des tiges vigoureuses et un cycle précoce (Kush, 1990). Les
variétés traditionnelles quant à elles se caractérisent par une taille haute, des chaumes faibles,
un cycle tardif avec une sensibilité à la photopériodc. Il est donc nécessaire de repenser
l'architecture du type variétal nouveau.

-
106
-
Schéma
d.a m é11 0 ru t 10 n va ri é t ale
Cultivars
Vari étés
Étrangères
Traditionnels
1
Adap tabi lité
1
"
Selection
Selection
/
/
~
Test
Choix des
x Choix des Test
Yulgeri :::set ion
Géniteurs
Géniteurs
Vulgeri :let ion
l - Précocité
Selection
- Aptitude au rendement
1
F2
- Stabilité du rendement
- Qualité
1
1
1
1
Pedigrée
Bullc
1
1
1
F4
Essais
Vari étaux
l' (
Ffi
~(semence~
Préli mi nai res
1
-
/
Essai de comportement
Essai mulltlocaux
~
Test

-107-
La stabilité du rendement suppose la stabilité dans le temps et dans
l'espace; elle nécessite d'accumuler chez une même variété toute une série de résistances et
de tolérances aux contraintes d'ordre environnemental (maladies, insectes, conditions de sol
défavorables) qui fait la particularité des variétés traditionnelles.
La qualité du grain peut se résumer par 3 caractères:
La qualité commerciale porte sur les dimensions du grain. C'est ce qui fait
qu'une variété "x" attire plus le consommateur qu'une autre variété. L'analyse de notre
collection de variétés traditionnelles montre la préférence des burkinabè pour les grains longs.
A ce titre la variété Gambiaka a toujours été une référence pour la qualité.
La qualité culinaire au Burkina est celle des riz à teneur élevée en amylose
(25% environ).
La qualité gustative, facteur très subjectif, mais pour certaines regions, la
référence reste le goût incomparable de l'espèce O. glaberrima et de ses qualités diététiques.
En partant de ces différentes considérations, le schéma de sélection faisant
appel aux variétés traditionnelles pourrait se resumcr en 4 points principaux (cf schéma de la
sélection).
1 - La poursuite de la prospection, de la collection et de l'évaluation des
variétés traditionnelles et des espèces apparentées (foffiles sauvages et adventices).
2 - L'introduction du matériel étranger et l'étude de son adaptabilité aux
conditions du Burkina.
3 - La création de nouvelles variétés par recombinaison de différentes
structures génétiques.
4 - Les essais et les tests multilocaux.
Ce schéma est assez simple et est adaptable dans un programme de recherche à
faible moyen ce qui correspond à la situation de beaucoup de pays africains. Elle permet
également de tirer profit des retombées de la recherche beaucoup plus fondamentale dans les
pays occidentaux confrontés à la diminution sinon la disparition de la diversité procurée par

-108-
les variétés traditionnelles; cctte situation oblige ces pays à trouver une nouvelle voie de
création de la divcrsité génétique tel que le genie génétique et la biotechnologie (Berthaud ct
Charrier, 1987).
Un autre aspect est la nécessité de travailler en condition paysannale car
contrairement à l'idée répendue, le paysan se revèle comme le meilleur sélectionneur, la
différence des résultats finaux réside seulement dans la différence des objectifs.
A ce titre les expérimentations multilocales avec la collaboration des paysans
riziculteurs et la définition d'objectifs clairs qui tiennent compte de diverses préoccupations du
producteur et du consommateur sont un garant du succès de l'amélioration variétale. En
associant les paysans au choix variétal, nous avons obtenu des résultats auxquels nous ne
serions pas parvenus si nous travaillions en "vase clos". C'est aussi le seul moyen d'arriver à
sélectionner des structures variétales plus proches des variétés traditionnelles.

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ANNEXES

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Forme
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Type
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nom locnl
··················r
Venant de
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Habitat
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O. eotiva L:7 glab. L:7 bravi. L:7 long L-! brachy L:7 OryZ8C /7
autres
17
plantes
Taille
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A N N E X E
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Prospection 83/84
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1ère Évaluation
1984
-19&1 -1986
ÉYu1uation marpOOlogique
-1988
-1989 -1990
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en.zymatiqae
marpOOlogique
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Ind.iYidlI:S évulués simulhlnement sur le
plan enz;yn:ultiqae et marpOOlogique
( AFC )
\\.

Annexe. l l l
Composition des différents tampons utilisés en électrophorèse.
(Second, G. et Trouslot, P. 1980)
~i ~E ~~~ _~ - Sy s tème de BREWE R l', 9lG ) l égil rame nt rrodifili.
Utilisé avec des gels à 14 g, d'amidon pour 100 ml de tompon,
Tampon "Gsl", Histidino HCl S mM, N~Cl 2,5 mM pH 6,0
Histidine mono HCl
1,92 g
Na Cl
M
5
ml
Ajuster a pH 6,0 avec NaOH 2 N st compléter 0 200Qml
avec H o.
2
Tampon "Bac·, Citrate de Na 0,41 M, pH 6,0
Acids ci triqUA
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g
NaOH en pastilles
86
g
H20
1.800
ml
Ajuster à pH 6,0 avec NaOH concentrée st corrplétér à
2,000 ml avec H2o.
~~~~~~~_ê_- Système de BREwER (1970) légèrement modifié
Utilisé avec des gels à 14 g. d'omidon pour 100 ml de tarrpon.
Tampon "Gel". Histidine Hcl 5 mM, NaCl 2,5 mM pH 8,0.
Histidine Hel
1,92 g
N~ cl
M
5
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Ajuster à pH 8,0 avoc NaOH 2N et corrpléter à 2.000 ml
avec H20.
Tampon "Bac". Citrate de Na 0,41 M pH 8.0
Acide citrique
172
g
NaOH en pastilles
88
g
H20 distillée
1.800
ml
Ajuster à pH 8,0 avec une solution concentrée de
NaOH et compléter à 2.000 avec H20.
Remarque: Selon la qualité de l'amidon il ast néces-
saire d'ajuste~ le pH du tampon "gel" pour que le mélange omidon +
tampon soit au ph correct 1 Dans notre cas on ajuste à 6,25 pour 6,0 et
9,2 r;our 8,0,
~~~~~~~_~_- Système de SMITHIES (1955). Utilisé
avec des
gels à 11 g, C'amidon pour 100 ml de tampon.
T arr,pon "Gel· , Borate 0,03 M pH 8,5
Acide borique
3,72
g
h 0
1,800
ml
2
Ajuster à pH 8,5 avec Na OH 2N et compléter à 2.000 ml
Tampon "Bac·. Borate 0,3 M pH 8,0
Acide borique
37,2
g
H 0 distillée
2
1,800 ml
Ajuster à pH 6,0 avec NaOH concentrée et compléter à
2,000 ml avec H 0.
2

-------~-------------------------~-~~~~~=~=Annexe-r~.
Liste des échantillons d'O. saliva analysés, leur réaction au phénol et leur structure gén~tique. NUM=num~ro
d'accession, ORI=point de collecte, PHEN=réaction au phénol avec 1 pour phénol (+) et 0 pour phénol (-), GLAZ et
GROU=groupes enzymatiques, SE=eycle scmi-épiaison.
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1
1
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Annexe', V
Yaleur des différents électromorphes sur les axes discriminants 1 et 2
à partir desquels les scores des variétés ont été calculés.
Locus
élect GI-GYl
Locus supplémentaires
Axe-l
*Axe -2
Locus
Axe·l
Axe-2
Cat-A
1 1,35
0,25
Sdh-A
2 1,14
0,22
2 -3,31
-0,6
3 -0,73
-0,64
42
-1,33
Pgi-A
1 1,78
-1,18
1 1
-0,16
2 -1,71
1,14
Acp-l
1
1,56
-0,214
Pgi-B
1 -0,88
-0,54
2
-2,62
0,238
2 1,82
1,22
3
° 4,453
30
6,39
40
5,58
Est-Ca
1
1,65
-0,589
2
-1,1
0,451
Est-E
0-1,75
0,42
1 0,55
0,26
Mdh·A
1
0,12
0,013
2 1,82
-1,18
2(3)
-3
-0,876
3(2)
1
2,273
Amp-l
1 0,04
-0,8
20
4,96
Est-D
° -2,44
-1,149
3 -2,5
-0,84
1
0,24
0,114
4 1,2
-0,542
Ep-A
° 1,92
3,453
3
Amp-2
1 -2,51
0,66
4
°
-0,03
°
-0,019
2 1,62
-0,42
7
°
°
Amp-3
1 °
6,33
Pgd-A
1
-0,17
2-0,46
-1,21
2
1,9
30,47
0,23
42
-1,33
Pox-il
3
-0,22
60
5,72
5
-0,66
Amp4
1 0,072
0,01
Acp-2
1
1,88
2 -2,33
-0,468
° -2,05
Pox-C
1
0,06
Locus supplémentaires
2
-0,13
Est-B
°1,91
3,46
Y.GY)
1 °
-0,071
* Axe -2 : (GI-GYI)-(GILGIILGI
20
6,83

'Vu et opprouvé
AbidJon Je 09/07/91
Le DOI~en
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'vu et permis d'irnprimer
AbJ.dJôn le 09/07/91
Le Rect~ur
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Bôkory Tiv-TQuré

RESUME
527 échantillons (475 O. saiiva et 52 O. glaberrima) ont été collectés au cours d'une
prospection IBPGR
en
vue d'une
évaluation
génétique
complète
des
riz
traditionnels
du
Burkina.
L'analyse- des
informations
relatives
à la
prospection
ont· permis
d'identifier
13
groupes
variétaux en utilisant 4 critères de
reconnaissance chez le
paysan
(cycle semis-
épiaison, Longueur du grain, .couleur de
la glumelle et coloration de l'apex). 4 types de
précocité ont été identifiées chez O.
sativa (très précoce, précoce, tardif et très tardif) et 3
types chez O. glaberrima (Très précoces. précoce et tardif).
L'analyse
de
la
diversité
morphologique
a
porté
sur
l'étude
de
12
caractères
quantitatifs et sur un échantillon de 206 variétésd'O .saliva a permis d'identifier 3 groupçs
à partir de 3 variables discriminantes (longueur de la feuille sous la feuille paniculaire.
largeur du
grain et hauteur à maturité).
Une étude comparative entre ces
3 groupes du
Burkina et ceux obtenus par Jacquot et Arnaud sur une collection de Bo.uaké a été effectuée.
3 groupes également ·ont été identifiés chez O.
glaberrima à partir de 4 variables
discriminantes
(tallage
à 40 jours, largeur de la feuille sous la feuille paniculaire, la
longueur ct la largeur du grain).
La réaction au phénol (qui es~ un bon test pour identifier les vanetes de types indica
ou japonica) sur 283 accessions a révélé une proportion faible de type japonica (5%), le
reste ayant montré une réaction positive au phénol et appartiennent au groupe indica.
L'analyse. du polymorphisme enzymatique sur 17 locu:.
impliqués dans
l'identification
indica-japonica
et la comparaison de la variabilité génétique des variétés traditionnelles du
Burkina avec la classification des variétés asiatiques (Glaszmann. 1988) a confirmé le lien
entre la
réaction
au
phénol
et
l'appartenance
au
groupe l
(indica)
de
la
classification
isozymique.
Le
polymorphisme
enzymatique
des
variétés
du
Burkina
révèle
une
prédominance
des formes
inter~édiaires chez 1e type indica contrairemenl à l'Asie. 2 variétés ont été.
identifiées comme appartenant au groupe II qui comporte des variétés "Aus".
La
variabilité
isozymique
comparée
sur
17
locus
étudiés
entre
O. sativa et 0
glaberrima montre une grande diversité génétique chez l'espèce asiatique avec un rapport
de 1 à 10 pour les Il systèmes enzymatiques analysés.
La comparaison dç la diversité enzymaLique ct morphologique ne révèle pas un lien
strict enlre les deux.
Mots-clés : Riz - Oryza saliva - Oryza glaberrima - indica - japonica - javanica -
Ressources génétiques - groupes de Jacquot et Arnaud· diversité morphologique -groupes
enzymatiques-' diversité génétique - cultivars - variétés traditionnel/es.

SUMMARY
In order to conduct a complete genetic evaluation of Burkina local rice, 527 samples (475
Oryza saliva and O. g/aberrima) have been collected during an IBPGR prospection.
Four
criteria
commonly
used
by
farmer
(maturity,
sowing-heading
cycle,
grain
length,
glurnella and apex color) havebeen chosen in this study and allowed to identify 13 varietal groups
within the collected matérials. Four. maturity groups within
O. saliva (very carly, carly, late and
very late) and three matury groups wiihin O.
g/aberrima have been identified.
Morphological
divcrsity
study
has. been
carried
out
by
using
12 quantitatives characters
and a sample of 206 varieties of O.
saliva. It leds to isolate three groups
based
on
three.
discriminatory variables
(leaf length
under flag
leaf, grain
breath,·plant height
at maturity). 'A
comparaison has been made between these groups from Burkina and those delermined by Jacquot
and Arnaud from a collection obtained in Bouaké (Côte d'Ivoire).
Based on the use of four discriminatory variables (tillering at 40 days, leaf width under flag
leaf, grain length and width) three groups has bcen identified from O.
g/aberrima.
Study on sensitivity .LO phenol test (a reliable test to identify indica or japonica
variety)
realized on 283 samples, showed a low percentagc of japonica type (5%) and high percentage (95%)
of indica type.
The analysis on polymorphism based on of 17 loci used t'è identify indica-japonica
types
and
the
comparaison
of
the
genetic
variability
between
genetic
variability
between
Burkina
traditionnal
varie tics . and
characterized
varieties
from
Asia
(Glaszmann,
]988),
confirmed
the
relationship between the sensitivity to phenol test and isozymic group 1 r:r-hdica).
The
enzymatic
polymorphism
of
varieties
from
Burkina
i/ldicated
a
high
number
of
intermediate
forms
within
indic a type. The resulLs arc opposite to those found in Asia where
parental forms were found to be predominant. Two varieties have been identi[ied as bclonging to
isozymic group Il which contained "Aus" varietics.
A comparaison of isozymic
variability of O.
saliva and O.
g/aberrima based on 17 loci
showed a large genetic diversity of tke asian species ; this variubility reached a l t o ID ratio 'for
the
Il enzymatic systems which have been analysed.
Comparaison
belween
enzymutic
and
morphological
diversity
did
not
show
a close
link
bctween these two factors.
Kev words :Rice'-Oryza
saliva-O,
g/aberrima-indica-japonica-javanica'-Genetic
Resources-
Jacquot and
Arnaud's
groups-morphological
divcrsity-Enzymatic groups-Genetic diversity.
iJ