UNIVERSITE DE REN/\\lES 2 - HAUTE BRETAGNE
U.F.R DE PSYCHOLOGIE-SOCIOLOGIE-SCIENCES DE L'EDUCATION
POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL
ET FORMATION DES FORMATEURS
D'ARTISANS RURAUX EN COTE D'IVOIRE
(l'Exemple des Unités Mobiles de Formation Artisanale)
~
A
THESE POUR LE DOCTORAT 3è CYCLE
EN SCIENCES DE L'EDUCATION
-
i'éONSEll AFRICAIN ET MALGACHE 1 .
\\ POUR l'ENSEIGNEMENT SUPERiEUR
:c. fA. Nt E. S. -.' OUAGADOUGOU'
,Arrivée··28- OEC.. 2001;· .... "i
\\'\\,~nregj~tré_s_ou~~:c-'_:~D_'_2~~ :i:~'
Présentée par
Sous la Direction de Monsieur
uszou VEssa Benjamin
le Professeur Marcel POSTIC
RENNES 1988

UNIVERSITE DE RENNES 2 - HAUTE BRETAGI\\JE
U.F.R DE PSYCHOLOGIE-SOCIOLOGIE-SCIENCES DE L'EDUCATION
POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL
ET FORMATION DES FORMATEURS
D'ARTISANS RURAUX EN COTE D'IVOIRE
(l'Exemple des Unités Mobiles de Formation Artisanale)
~
A
THESE POUR LE DOCTORAT 3è CYCLE
EN SCIENCES DE L'EDUCATION
Présentée par
Sous la Direction de Monsieur
LEZaU VESSa Benjamin
le Professeur Marcel paSTIC
RENNES 1988

Thèse soutenue Le ....-!!.( ..... b!...q..~..':..~..\\~~.... 1988
à lUniver siie de Rennes 2 - Haute-Bretagne
?césiclenl clu Jury: Monsieur Je Prof'e sseur:
L '
J'lh'
'/,,"/
'"
....~ .!..~..~.~\\.~.~ : J.~
\\1-. ~..~ !!...~ ..\\'
~.~ ~.+ç..~.~
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Rapporteur : Monsieur le Pr oï csseur:
............r.:f...p.. ~(
P..o.~...LL'...
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.........
C...::.. Y.~: .~..~!..~:~.~...~....~.~.-:!-{" ~ ~. r-{ .c:
Membre : Monsieur le professeur:
..l~l.;.M ......~.e:......~~..../..~.u..~.~.;.~./ ~ A.l'!..I!..~!.~
.J
.....
....
..g..'

'" A "Dadè' Ditchin LEZOU, qui n'a pu goùter au Ir uit cie l'arbre qu'il
a planté, not re éternelle et filiale reconnaissance.
~ A nia Je mme el à mes enfants pour leur tolérance et les sacrifices
consentis à me voir toujours partir.
( .

Nous voudrions re mer cier ici cie tout notre cœur, tous
ceux _ parents, amis.Ior mateurs, stagiaires
gr-àce à qui ces travaux
i
cie recherche ont pu ètr e menés.
NOLIs voudrions par t icul ièr e me nt adr csser nos re mer-
cie me nts :
- aux Autorités ad ministr a tive s, politiques et tr aditionnelle s ainsi
qu'aux villageois c1es villages où.sont implantées les Unités Mobiles;
- aux FOI' mateur s et Stagiair es de s Unités Mobiles;
-- aux Responsables du "Projet-Unités Mobiles" à l'Office National de
FOl' mation Pl'ofessionnelle (O.N.F.P) en par ticulier à Monsieur Konan
Fr ancois, coor donnate ur actuel du Projet, pour sa disponibilité;
-
à tous
nos collègues de l'Institut Pédagogique National cie
l'Enseigne ment
Technique
et
Prof e ssionne l
(I .PN.Ë.T.P)
Psychopédagogues, Professeurs cie Spécialités, Graphistes - qui nous
ont fait profiter à travers les discussions, de le ur expérience de la
Ior mation des enseignants en oarticulier Messieurs Acljo Guébi Noël,
Barnoa Doh: De mbèlè Bar tnéle my, Gioan Pierre, Rieunier Alain et
Sina Sidib e pour lems critiques constructives; Monsieur Bernard
Dupuy qui a bien voulu faire le Traitement informatique cie nos
r:
données Statistiques et Monsieur Mèiie Méfegbé pour la lecture et
la corr ection de l'expression écrite cie notre manuscrit tout le long de
ce travail.
Notre reconnaissance à ceux qui par leur maîtrise clu
Traitement cie textes ct cie la Micro-édition, ont pu donner sa forme
définitive à nOL["C tr avai! : Mademoiselle Koua Soh jeanne pour la
saisie et Monsieur ja mes Enoule pour la Mise en pagcs.

Nos remercie ments vont égale ment à tous les Directeurs
des différents Centres de l'Ipnetp, en particulier à Madame Gnagne
Nome 1Elise, ex -Directr ice cie la For marion l ni tiale et Monsieur Cherif
Gabù Vassindou ex-Secretaire Général cie ll pnet p, pOLI!" leur
compréhension et leur disponibilité à notre égard.
Nous tenons
temoigner noire pr ol'ondo gr a titudc
Mon-
à
à
sieur IsahSouley mane, Directeur Général de il pneLp qui n'a cessé cie
flOUS encourager et conseiller toutle long de ce travail et dont l'aide
1"'.101"211e et matérielle nOLIs a PCI' mis de me net- cette recherche à
ter me s.
Notre très profoncle reconnaissance s'adresse enfin à Mon-
stem le Professeur Marcel Post.c qui spontanément a accepté
.
)
d'assurer la Direction cie notre travail. Tout le long de celte recherche,
il n'a cesse-de nOLIs prodiguer des conseils, de nous encourager et cie
nous guider. Il nous a appris avec bienveillance à tr aver s ce travail
ce que sont la Per sévér ance et la Rigueur cians un tr avail de
recherche. clans une activité inLecllectuelle.


2
En Côte d'Ivoire, les petites et moyennes entreprises
(P.M.E) ont lin rôle Important clans ïéconomie. En effet, "élément
fonclamental de la politique d'ivoir isation, ce type d'entreprise
per met la participation des nationaux à l'activité économique tant au
niveau cle l'emploi qu'à celui du capit al e t de la décision. Créateur cle
revenus, il permet aussi de mieux répondre aux aspirations de
l'homme ivoir ien en offrant des produits ou des services adaptés au
marché et une souplesse d'implantation Favor isant Ia régionalisation
des activités.
Enfin, la poursuite
d'une
croissance s'accompagne
nécessairement d'une densification du tissu industriel. et des
activités cie service liés au progrès économique et social; dont les
leviers doivent éue entre les mains des nationaux et d'où cloit
emerger une gèner ation d'entrepreneurs essentiellement pour
l'avenir". ( 1)
Aussi, quand on
parcourt les différents
quartiers
cl' Abidjan et des grandes villes cie la Côte d'Ivoire. l'on est frappé par
la gr ande quantité de petits garages de rèpar ation automobile avec
tout ce que cela peut supposer-mécanique propre ment dite, élec-
tricité-automobile, tôlerie, peinture etc.- On trouve clans toutes les
Stations-Essence d'Abidjan des jeunes gens "mécaniciens" prêts à
VOLIS dépanner. Quand on s'engage sur l'Autoroute Abi djan-Binger-
ville, après l'Ecole de police et le carr-efour de l'Université Nationale,
on est égalemenLfrappé par le nombre i mpr essionnant d'ateliers de
menuiserie et de fabrication cle parpaings. Ces exemples per mettent
de montrer que les activités artisanales et traditionnelles connais-
se nt.une expansion ent lère ment spontanée voire anarchique.
Or la Côte d'Ivoire :~omme tous les pays du monde, et
particulièrement les pays en ',Jéveloppement, connait à l'heure
actuelle des prob lè mes d'emploi avec l'ar r ivée des jeunes sur le
marché du .r avail. La situation de l'emploi est particulièrement
1.- Mohamed T. Diawara .- Discours prononcé au Symposium Sur les pro-
grammes de développement des P.l'vI.E en Afrique ( Abidjan 21-25 Mars
1977).

3
préoccupante et peut se caractériser par les traits suivants:
:< excédent
de
main d'œuvre en
milieu
urbain et plus
par ticulièrernent à Abidjan,
'" déficit cie main d'œuvre en milieu rural dù à l'exode r ur al.
En Côte dlvoir e, "un emploi sur deux est situé hors du
secteur moderne et cette proportion évoluera peu, d'ici 1990.( 1)
Il s'agit donc de mettre en œuvre une politique de promotion de ce
secteur "informel non agricole" rural et urbain. Développer les
activités artisanales et traditionnelles/c'est rechercher et ex l'loi ter
"les possibilités de création d'emplois en grand nombre dans les
domaines où l'investissement pal" emploi peut-êtl-e suffisamment
faible pour permettre une multiplication des' résultats par un
volume d'investissements compatible avec les ressources na-
tiona.les."(2)
Cependant,cette cr at ion d'emplois n'est possible que
è
si .es activités développées engendrent "une augmentation de la pro-
ducrion qui sera destinée à satisfaire des besoins nouveaux et
solvables; à réduire les importations ou à augmenter les exporta-
, tiens, par l'amélioration et l'enrichissement cie l'éventail des pro-
duits olf er ts et des techniques utilisées". (3)
Promouvoir et moderniser les activités artisanales et
traditionnelles c'est clonc arriver surtout à limiter le cout maximum
de l'e mploi et inciter les "entrepreneurs" nationaux à recourir à
l'autofinancé ment et à leur ingéniosité. On peut dire égale ment que
la. multiplication des P.M.E ou plus exacte ment cie ces "petits ateliers
artisanaux" (jans les grandes villes et sur les grands axes routiers clu
pays peut contr iouer non seule ment à "la sauvegarde cie certaines
vale ur s telles que la Iiber té: la re sponsab ilite. la juste récompense du
talent "mals aussi à resoudre le problème cie l'emploi La promotion
cles P.JvLE clans le processus cie développè ment se situe clone entre
autre au niveau cie l'è ouiiibre de l'emploi. En effet, "en absorbant la
main d'œuvre non .ntégr ée clans l'économie, les P.M.E presentent un
1.- Plan quinquennal de Dével. Economique, Social ct Culturel 1981-1985 .-
Abidjan, 1903.- Tome 1.- p. 16.
2.- Jb id. p.63.
3.- Ibicl.

4
intérêt certain. En ce qui concerne le milieu r ur al, en participant à
I'amèlior ation des conditions cie vie des populations en matière
d'habitat, de mobilier, de f abrication ou de r par ation d'ustensiles,
é
d'équipements collectiîs, d'infr astructure s légères, d'hydr aulique
etc ... elles on;' là aussi un rôle de premier plan à jouer.
En assurant le nécessaire développe ment agricole, rnet-
tant à la disposition des populations r ur alcs un outillage adapté, les
moyens cie stockage, de séchage, cie tr anspor ts, d'infrastructures
diverses leur pel" mettant de pratiquer des cultures attelées, une
agr icultur e
mécanisée,
leur
existence
per me t
cie
l"éclui["e
considèrable ment la dépendance clu milieu rural vis-à-vis du milieu
urbain. Les P,M.E sont cie ce fait adaptées à la promotion et au
développe ment d'activités diver ses qui sont sources d'e mploi et
donc cle revenus Cal" elles assurent la valorisation des ressources
locales agricoles ou non destinées à l'auto-approvisionne ment et
mê me à l'exploitation", ( 1)
-
"
En milieu rural, les problèmes de l'emploi se posent en
ter mes de forces de travail ctisponibles c'est -à-dirc d'un point de vue
, quantitatif. Celaveut dire que les problè mes y sont en grande partie
dé ter minés pal" l'ampleur cie l'exode r ur al.
On sait qu'à l'heure actuelle, certaines régions du pays
sont dépourvues de lems forces vives qui partent à la recherche d'un
emploi plus r èmunèr ate ur que la pêche ou l'agriculture, et aussi à la
recherche d'une certaine autonomie Financière. Cette situation a non
seulement des conséquences économiques certaines mais également
el surtout des conséquences sur le plan social. C'est le cas pratique-
ment du pays ailadian ou l'on assiste presqu'impuissant à une
dosorg anisation de la société; dè sor ganisation provoquée pal" la
misère qui gagne de plus en plus le pays, par le vieillissement cte la
population à cause des nombreux départs de la jeunesse, (2)
1- Cissé Abdoul Kar i m .- Les Domaines lncustr iels de J'OPEI : Réalisation et
Perpect ives .- C3 de Sociologie Spécialisée .- Université dAbidjan .-
Juin 1980 PP.31-35.
2.-8. LElOU Yesso ,- De la pêche a l'agriculture, le Pays i\\lladian face au
Changement .- C3 de Sociologie Spécialisée ,- Université d'Abidjan ,-
o-i. 190 l.

5
Une telle situation appelle la tenue d'une certaine
politique cie la part de l'Etat: une politique d'Emploi et même une
politique de main d'œuvre dont l'objet serait "d'adapter aussi exac-
tement que possible les ressources humaines de la Nation à ses
besoins gè nèr aux et plus spéciale ment à ses besoins économieues".
Aussi au nom de cette politique, la str atég!e du développement
agricole se propose- t - elle d'apporter des solutions aux prob lè mes
cie l'emploi en milieu r ur al par une moder nisat ion visant à revalo-
riser le rné tier d'agriculteur. à améliorer les conditions de travail par
la mécanisation et à accroître les revenus des paysans.
C'est au nom de cette mê me politique que l'un des
ob jectiIs retenus corn me prier itair e s par l'Etat ivoirien est l'lnser tion
des jeunes et leur participation à la mise en valeur du pays. Cela
signifie qu'à partit" cles résultats que l'on obtiendrait dans ces
domaines, on pourrait ralentir l'exode rur-al et atténuer l'intensité
des problèmes de l'emploi dans les villes.
La Côte d'Ivoire va clone mettre en œuvre une politique
de développe ment de I'ar usanat et des activités traditionnelles par
la Ior mation et l'installation des jeunes en milieu rural.
POUt" cela, au
début des années 1970, l'une de ses
pr ior itè s va être la réhabilitation de l'Enseignement technique et
professionnel. On va assigner à l'Enseigne ment technique et profes-
sionnel de nouvelles orientations qui prennent en compte les exi-
gences clu milieu professionnel ivoirien et les objectifs du pays.
Le MET/FP (1),
pour contribuer à la politique de
développement rural, va s'orienter vers le secteur anis anal. Aussi
après les Centres de Formations Ar usanalc (C.F.A)(2) a-t-où procédé
à l'i mplantation en 1971 d'une série ('~ Ateliers d'Application et de
Production (A.A.P)(3) pour le perfectionnement des artisans tr adi-
tionnels. Le but pour le Ministre de l' ET/FP (4) et ait d'arr èter l'exode
rural, perfectionner les ouvriers et augmenter leur revenu tout en
],-
MET/FP: Ministère de l'Enseigne ment Technique et de la Formation
prof essionnelle.
2.:- Il .existe 3 CFA pour la Côte d'Ivoire : ;i Bondoukou
à Bongouanou et à
0
Katiola , Voir carte page 6.
3.~ Les AAP sont au nombre de 6 et sont implantés à Abengourou , Adzopé ,
Daloa, Ferkèssé dougou , Lakota et à Odienné .
4.- ET/FP: Enseignement Technique et formation Professionnelle.

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6
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ATLANTIQUE
l._-._,._-.
_J
~ = _
UNITES MOBILES BI\\TIMENT
UNITES MOBILES AGROMECANIQUE
CENTRE DE FORMATION ARTISANALE;
ATELlER D'APPLlCATIOt--l ET DE PRODUCTION'
IMPLANTATION DES CFA, AAP ET L1.M. EN 1987.

7
leur donnant les notions modernes de gestion et le respect des délais
de travail. Six ans plus tard _
à partir de 1977 _
dans la même
optique,' on implantait une série de Centres" Unités Mobiles" en
bâti ment et en agr o- mécanique.
Pour mener à bien ces nouvelles orientations, la for ma-
tion d'un personnel enseignant qui réponde à toutes les exigences
qualitatives
et
quantitatives
s'avérait
nécessaire.
L'Institut
Pédagogique National de l'Enseigne ment Technique et Professionnel
(I.P.N.E.T.P), Centre cie for mation des Maîtres de I'Enseigne ment
Technique et de la Formation Professionnelle s'est vu confier entre
autres la formation des futurs instr ucteur s de ces Centres Unités
Mobiles.
Justification et déJ1J.nilation du Sulct..
Seules des considérations d'ordre proîesslonnel guident
et justifient le choix de notre sujet d'étude. Cependant ces
considérations professionnelles à elles seules ne nous auraient
décidé s'il n'y avait eu au dé part d'autres considérations d'ordre
é
motionnel.
En effet, en 1981,nous nous sommes vus confier au sein
de l'IPNETP le Suivi Pédagogique des Instructeurs de Formation
professionnelle de Base (IFP-B). Au cours d'une de nos visites, nous
nous sommes laissés dire par une autorité politique' locale (le Maire
de Katiola) à propos des urvr. que: "Ce qu'il nous faut,ce sont des
jeunes gens capables de nous ré parer le re montoir de nos montres
SUL" place au lieu d'aller jusqu'à Abidjan". Nous nous sommes dit en
nous-mêmes qu'autrement dit ,la Formation donnée dans les UM.
\\i
n'est pas adaptée aux besoins et aux réalités du Milieu. Il faut donc
1)
y penser.
~
.
.
De leur côté, les M~dia déclarent que la Ior l'nation des
., artisans ruraux. mé me si l'on en souligne la nécessité, ne semble pas

8
satisfaisante pour tout le monde.
Or jusqu'en 1980, les UM. étaient essentiellement
"l'aff'aire" de
l'Office
National
de
For mation
Professionnelle
\\Q.N.F.P).C'est l'office qui recrutait les Instructeurs, les for mait et les
envoyait sur le terrain. Depuis Octobre 1981, le recrutement et la
for mation des futurs Instructeurs des U.M. sont confiés à l' IPNETP
sous forme de "Proiet spécifique" financé par l'ONFP.
Nous sommes donc désormais directement impliqués
dans la for marion des jeunes artisans ruraux par la for mation de
leurs fbrmateurs. Aussi était-il pour nous essentiel voire impérieux
de suivre et de voir ce qui se fait et comment cela se fait.
Tout ce qui précède délimite en méme temps notre
champ d'étude. La nouvelle orientation de l'Enseigne ment Tech-
nique et dela Formation professionnelle est l'une des tentatives de
solution adoptée par la Côte d'Ivoire pour faire face au problème de
son dèveioppemè nt économique, social et culturel. Cette orientation
comporte de nombreux objectûs. Toutefois, seul le problè me de la
for mation cles artisans ruraux dans les Unités Mobiles et la Ior marien
de leurs for mate urs nous intéresse. Ceci pour plusieurs raisons:
"' le_s CFA préparent dè sor mais au CertiIicat de qualifica-
tion
professionnelle donc ne s'occupent plus de for mation arti-
sanale. '
,., L'IPNETP n'intervient pas et n'est jamais intervenu au
niveau des A.A.P.
,. Enfin parce que nous croyons gue l'IPNETP étant
res ponsable de la for mation dans cette opération, les observa tions et
propositions que nous aurions à faire, avaient quelque chance
d'aboutir afin de pet' mettre de pallier aux inconvénients, déviations
et blocages révélés par les rè suitats de l'élude.

9
Le but de notre recherche est de montrer en quoi la
Ior mation donnée aux artisans ruraux réussit ou non à mieux les
aider clans l'exercice de leur métier et donc dans leur insertion
sociale.
Il s'agira surtout cle chercher à savoir si d'une part cette
for marion répond aux besoins des artisans ruraux dans l'exercice de
leur fonction; aux besoins des populations rurales, et d'autre part si
elle permet d'atteindre les objectifs assignés aux U.M.
Aussi les objectifs que nous poursuivons dans cette étude sont-ils les
suivants:
l/ Sur le plan Sociologique, il s'agit:
"' cle définir les conditions à re mplir pour que cette
For mation soit reconnue par tous les partenaires;
"' de proposer une organisation de la formation.
2/ SUI' le plan pédagogique, il s'agit:
. "' de trouver les compétences que les fonctions d'artisan
rural et de formateur d'artisan rural exigent et de rechercher celles
qui doivent être acquises par la fol' mati on et maîtrisées;
:1:
de proposer une révision des objetifs et des contenus
de la fol' marion.
J2la1lli u teavail,
POUl' la clarté du travail, il conviendra de développer
c1'abord les notions de développe ment, de développe ment rural et de
participation en vue du développement rural.
Cette approche notionnelle est suivie d'un essai de
définition de la politique de développement rural en Côte d'Ivoire et
cie la place des Unités Mobiles dans cette Politique; puis nous posons

'l.
10
notre problè n'le et les hypothèses de travail ainsi qu'un certain
nombre de concepts qui se dégagent de la problématique. Ensuite
nOLIs présentons le Cadre méthodologique. Il consiste en une des-
cription du Cadre dans lequel nous nous situons pour traiter et
analyser notre problè me et des techniq ues de récolte et du traite-
ment des données utilisées.
Et enfin, la dernière partie est consacrée à l'analyse des
données, à l'examen de quelques uns des problèmes soulevés et aux
solutions possibles qu'on pourr ai t proposer

," .
'.y
11
La.nction.xte.dévelcnnernent.et.Ie
._111~blè_nLe-i.t~ré!-lelQl1p-.enlellLrltr.aLB11
,",'"
Ll
.
- Cote C\\TOlrfr...

12
En Côte d'Ivoire comme dans la plupart des Pays du
Tiers- Monde, que doit-on entendre par développe ment? Poser le
problème de la définition du développement signifie qu'aborder
un sujet, implique nécessaire ment qu'on précise sa nature. Les
précisions terminologiques sont donc un aspect essentiel de tout
travail de recherche car bien cernés et bien définis, les concepts
pel' mettent et orientent ta réflexion dans le sens que nous pro-
posons. Aussi, s'agit-il ici de préciser le contenu, c'est-à-dire
définir un certain nombre de concepts qui reviendront constarn-
ment dans notre travail. Définir, selon J,P. Cot, c'est
"dégager
quelques caractères qui per mcttent de reconnaître presque à
. pre mière vue ce clont nous voulons par ler". ( 1)
"
tes notions ~veJnp.il.ement et de
.déye].QPlle ment ruraL
1: La notion de développement.
Le concept de développe ment est un des plus utilisé
dans cette seconde moitié du 20é siècle. C'est un "concept-clef en
vue et autour duquel s'organisent la plupart des activités
humaines'{Zll.a signification du développement _ comme un slo-
gan _ vade (l'LIn pays à l'autre.
Le
déve Io p pe me nt clans
bien
des
pays
c'est
l'industrialisation.
Dans d'autres, il représente le symbole de
l'accession à l'indépendance économique et politique; il peut-être
aussi lu possibilité d'accès à l'instruction, la construction d'un bar-
rage,
d'un
gratte-ciel,
d'un
réseau
de
télévision.
Le
développe ment peut-être aussi le mouve ment des ruraux vers les
1.- JP Cet et JP Mounier. -Pour une Sociologie Politique .- Paris: Ed. du Seuil.
- 1980.- TOc,1e l , p.S
2.-Huynh Cao Trl.- Le concept de développement endogène centré sur
l'homme clés pour une stratégie nouvelle du développement .-Paris :Les
Ed. Ouvrières.
Unesco. 1984.- p.13 .

.~.
13
zones urbaines.( 1)
Certains voient dans le développement, le processus
de modernisation et dans ce cas s'intéressent surtout à la trans-
for mation sociale et poli tique. Les écono mistes par contre
définissent le développe ment et la modernisation comme la crois-
. sance économique et dans ces conditions ce qui les intéresse c'est
l'é par gne, l'investisse ment, la prod uctivi té, la balance des
paie ments.l 2)
Parler cie développement signifie-t-il parler unique-
t1:e!\\t de progrès économique? Doit-on analyser le développement
s~r ses bases uniquement économiques ou uniquement sociales et
politiques?
Les pays africains en général et la Côte d'Ivoire en
particulier ont un très faible revenu par habitant. "De 1960 à
1982, le Produit National Brut (P.N.B) par habitant des pays afri-
cains au Sud du Sahara a varié de 0,6% (Bénin. République Cen-
trafricaine) à 4,4% (Gabon)."(3) Pour la Côte d'Ivoire," il s'est ac-
cru de 2.4% par an en valeur réelle de 1960 à 1979 "( 4). puis de
2,1 en 1982 (5).
Les pays africains ont égale ment un vaste secteur
agricole à basse productivité, un secteur moderne assez peu
développé. qui tente de faire naître des industries nouvelles
différentes de l'artisanat indigène.Dans cette situation doit-on se
limiter à une définition "èconomiciste" du développement? Peut-
on expliquer' le Sous-développe ment et
promouvoir le
développement unique ment sur le plan économique sans se
référer égale ment aux facteurs sociaux, politiques, culturels?
Pourquoi la plupart des projets et opérations dits de
développe ment échouent-ils clans la majorité des cas dans les
pays du Tiers- Monde et en Afrique en particulier? Parce qu'on ne
. tient souvent pas compte de la participation des pre mler s
intéressés ~'ar ces opérations à savoir les populations locales.
L'explication économique s'avère donc insuffisante parce que
"longtenîps admise comme un tout se suffisant à lui-même, elle
1.- Ilarbison (Fr.) et Myer s (en.A) .-La Ior matton Clé du Dévelop, : Les
Stratégies des Ressources Hu mairies> Paris: Ed. Eco. et Hu m.- Les Ed. de
1'Org.- 1967 p.12.
2.- Ibid.
3.- Jeune - Afrique Economie ._n° 53 - 54 .- Décembre 84 1 Janvier 85
pp. 53-24.
4.- Léon (y.) .- les cultures vivrières et le Problème alimentaire de la Côte
d'Ivoire in Economie Rurale. - Juillet-Aôut 1980 n 01 50.
5.- Jeune-Afrique Economie .- op.cit.p 119.

14
n'a pas admis jusqu'à une date récente, la différenciation d'un
domaine propre ment social à côté d'un domaine propre ment
èconomique.I 1)
Le
développement pour ceux-là mêmes qui en
définissent les grandes lignes dans les Pays du Tiers- Monde (chef
d'Etat et de Gouverne ment), c'est "un tout qui ne peut se satisfaire
des seuls chiffres et graph.iques de production... Si la croissance
économique est, en effet, essentielle et d'autant plus essentielle
qu'il nous reste à franchir, ense mble, de très longs et très durs
parcours, elle n'est pas
tout, parce que le développement d'une
nation est lui- mê me un tout indissociable et exigeant qui com-
porte d'autres contraintes et suscite d'autres ambitions que
matérielles et économlques.Iz)
"
Pour le président H. Bou médienne, le développe ment
"doit-être avant tout le fait des peuples intéressés qui doivent
compter' sur eux-mêmes plutôt que sur l'aide étrangère"(3)
A la lumière de ces déclarations, il transparaît une
prise de conscience du caractère global du développe ment par les
responsables africains. Le développe ment en effet, mê me s'il n'est
pas conçu par tous dans les mêmes termes, revêt toujours un
caractère global. 11 ne peut se limiter à la seule croissance écono-
mique; "c'est 'la croissance plus le changement; le changement est
en retour social et culturel et à la fois qualitatif et quantitatif". (4)
Ce caractère non exclusivement économique du
développe ment, on le uotait déjà chez K. Marx OI~J l'économique et
le social étaient intimement liés. Pour Marx, écrit Lé Thank Khôï 1
"l'histoire de l'humanité est celle de la succession des modes
de production, régie par la dialectique des forces p~'oductives et
des rapports de production. Les forces productives comprennent
les instru menis cie production et la force de travail des hommes
eux-mêmes. Dans la production, les horn mes agissent sur la na-
ture et les uns sur les autres _
les rapports sociaux en découlant
1.- A . PIA TJEf{ cité par LE Thank Khôï .- op.cit. p.23.
2.- HouphouetBoigny .- Discours du 7 Août 1972 : 12è Anniversaire de
l'Indépendance de la Côte d'Ivoire in Des Africains parlent du
développement: Inades-Formation n' 1 :p.47.
3.- Conférence 'des non-Alignés à Alger: Sept. 1973 cité par Lê Thank Khor op.
cit. p. 23,
1.- U. Thant in Décennie des Nations Unies: Propositions d'Actions. N-Y.1962

15
constituent les rapports de production _
. Ces derniers incluent
trois élé ments: Les for mes de propriété des moyens de produc-
tion; la' position des divers groupes sociaux dans la production qui
en dérive et les rapports entre eux; les formes de répartition des
produits qui dépendent de la propriété des moyens et de la posi-
tion des hommes dans la-production."( l )
Le développe me nt est à la fois social, politique, cul-
turel et intellectuel. Marx lui-même écrivait que "l'ensemble de
ces t'apports de production constitue la structure économique de
la Société, la base concrète à laquelle s'élève une superstructure
juridique et politique et à laquelle correspond des formes de con-
sclences sociales déter minées. Le mode de production de la vie
matèricllc conditionne le processus de vie sociale, politique et in-
tellectuelle en général".(2)
A partir de ces considérations nous pouvons dire que
le développe ment n'implique pas seule ment le progrès ou la
croissance économique; il ne signifie: pas seulement accumulation
de capital et accroisse ment de la force de travail: tout cecl ne peut
être. qu'une partie du développement. Le développement
sup-
pose' aussi un certain nombre d'autres facteurs non économiques
qu'un certain nombre de travaux ont cherché à montrer.
En effet dès 1924, STROUMILINE en Union Soviétique
a été le premier à comparer la dynamique de l'économie à celle
cle l'instruction. Ses travaux
écrit Lê Thànk Khôï "re posent sur
l'idée que l'enseignement accroit la qualification des travailleurs,
ce qui se traduit par un accroisse ment de la productivité.Ce
dernier entraîne à son tour une aug mentation de rémunération
pOUL' le ~"a:vailleur et du revenu national pour la Société. On peut
ainsi clé Ler miner l'apport de l'enseigne ment en comparant les
dépenses qui Y ont été consacrées et l'accroissement qui en
résulte". (3)
Aux Etats-Unis, à la suite d'Adam SMITH, on s'est at-
taché à l'étude du développe ment des ressources hu maines en
],- K. Marx cité par Lê Thank KhôL- op. cit . p. 24.
2.- Ibid.
3. - Lê Thank Khôï .- op.cit. p. 21.

16
tant que facteur de développernent. Depuis SMITH (1937) en ef-
fet, jusqu'aux travaux de SVENNIKSON, EDDING et ELVING (1962),
on s'est attaché à montrer l'importance de l'enseignement pour le
développement économique.
Qt:Jel est le but poursuivi par la plupart des sociétés à
l'heure actuelle, plus particulière ment les Sociétés des pays du
Tiers-Monde et précisément les sociétés africaines? Les investis-
sements' dans l'Education doivent-ils ou non être productifs,
quand on pense que la Côte d'Ivoire consacre 46% environ de son
budget à l'Education Nationale? La formation doit-elle être ou non
conçue dans le but d'accroître la production des biens et services?
Pour Harbison et Myers (1963) (1):
" la recherche d'une croissance rapide est l'un des buts
poursuivis par la majorité des sociétés modernes, surtout les
sociétés en voie de développe ment et que les programmes de
développement des ressources humaines dolve nt être conçus de
manière à fournir les connaissances, les aptitudes et les stimu-
lants nécessaires à une économie productive;
*. rejeter
l'idée
que les investissements dans
l'éducation doivent être productifs, signifie qu'il faut renoncer à
une croissance rapide. Accepter ce but cIe croissance rapide et
l'idée que l'éducation doit être conçue afin de la promouvoir ne
signifie pas qu'il faille rejeter une conception humaniste du rôle
de l'éducation;
• On
p e ut
concevoir
le s
pr og r a m me s
de
développe ment des ressources humaines dans le but d'accroître la
production des biens et services essentiels tout en préservant la
liberté, la dignité et la valeur fondamentale de l'individu, car pour
'les sociétés modernes, les buts poursuivis sont à la fois politiques,
culturels, sociaux et économiques et le développe ment des res-
sources humaines est une condition nécessaire pour les atteindre.
" enîin le développement de l'homme pour lui-même
. 1.- Harbison (Fr.I et Myers (ch.Al .- op.cit. pp.27-28

17
peut encore être considéré comme le but final, mais le progrès
économique peut être aussi l'un des moyens de le réaliser.
Tous ces travaux américains accréditent l'idée, que
, nous' partageons d'ailleurs, de l'importance de l'enseignement
pour le développement économique.
Tout laisse cependant croire que quelle que soit son
origine, le développe ment est essentielle ment économique më me
si l'on parle du développement des hommes. Aussi pour Adam
CurIe (1932) "des pays sont sous-développés parce que la ma-
jorité de le ur s habitants le sont, n'ayant jamais l'occasion
d'accroître leurs aptitudes au service de la Société "( 1).
T0 LIt e s 0 ciété
q u e 11 e
qu' e 11 e
soi t
e t
plu s .
particulièrement les sociétés africaines ont des aspirations plus
profondes et plus complexes que la simple croissance de la pro-
duction des biens et services. L'aspiration au développe ment, à
notre avis, c'est aussi bien "la recherche d'un certain statut, du
prestige, de la dignité que la moder'nisation du cadre politique et
social"(2).
La Politique du développement ce n'est pas seulement
la prise en compte des phénomènes économiques mais aussi des
phénomènes extra-économiq ues comme l'éducation, la santé etc.
A la base de tout développe ment, il Y a l'action de
. l'homme et tout progrès peut être défini comme le résultat de
cette action. Aussi nous soutenons que "la véritable richesse d'une
nation el les possibilités de son progrès économique, social et po-
litiq ue dépendent de sa capacité
à développer et à réaliser les
aptitudes innées de son peuple'TS).
De ce qui précède, nous pouvons dégager le car actèr;
bi-dimensionnel ou développement. Il y a l'action (ou le proces-
sus) du développement et la finalité du développement. Pour
Huynh Cao Tri, "l'action ou processus du développement est
l'effort en vue d'actualiser et de valoriser les possibilités réelles
1.- Adam Curt cité par Habison et Myers.- op.cit. p.27.
2,-.Ibid p.12.
3,- Ilarbison (Fr.) et Myers (ch.A,) .- op.cit. p.12.

18
et potentielles d'un pays (ou d'un individu)" (1). Dans ces condi-
tions le développement, c'est la mobilisation des ressources na-
tionales et pal' ressources nationales Hùyn Cao Tri (2) distingue :
"les ressources humaines, les ressources matérielles
sous for me de matières pre mlères, les ressources techniques sous
for me de savolr - Ialr e et la "science autochtone".
"Ie s ressources financières et les r e sso ur ce s
d'organisation c'est-à-dire la mobilisation et la combinaison de
. manière efficace des différents Jacteur s cle production qui pel"-
mettent la satisfaction optimale des besoins et des aspiraüons des
populations.
Toutes ces ressources existent clans les pays en voie
de ,développement et souvent même en abondance mais sont
aussi très mal utilisées: ressources hu mairies mal employées, gas-
pillage des richesses natureüe s etc. Ceci explique que le concept et
, la pratique du développement ont dC! évoluer en vue 'juste meut
_ d'une utilisation plus efficiente de ces ressources dans les pays du
Tiers-Monde. Depuis quelques années en effet, on s'est engagé au
niveau des Nations-Unies et cie certaines de ses institutions
spécialisées comme l'UNESCO, à la recherche de nouvelles voies
d'approche du concept de développement.
Au niveau des Nations-Unies, on est passé du
développement unifié, global et intégré au développement auto-
nome. (self-reliant developpe ment ) ouls au développement
planétaire ("Nouvel or dr c économique international"), Au niveau
du B.r.r (3), on a parlé de la "Stratégie des besoins essentiels" (Ba-
sic needs Strategies) et du développement à partir de la base (De-
veloprnent from below).
L'Unesco de par sa vocation et ses domaines d'activité
va s'orienter ver s ce
qu'elle a appelé le "développernent
endogène" (devetoppmeut from \\\\'ithin) et le "développe ment
1.- Huynh Cao Tri .- op.cit. p.13.
2.- lbi den.
3.- BIT: Bureau International de Travail.

19
ce nt rés url' ho m m e
(l' ho m 111 e
e n
tan t
que
ce nt r e
d u
dèveioppe ment). En effet pour l'Unesco, le développement est un
"processus de promotion de l'homme pat' et pour lui-même". Cette
conception du développement contient implicitement l'idée que
l'être humain doit être considéré comme une totalité et que son
épanouisse ment doit se faire en tenant compte de cette totalité.
Le développement dans de telles conditions, en tant que mobilisa-
tion des ressources en vue de l'épanouissement de l'individu, de-
vient "un phénomène total qui intègre à la fois le technologique,
l'économique, le social .lc politique et le culLurel, en un mot tous
les aspects de la vie d'une société"( 1).
L'approche du développement clevient donc une ap-
proche intégrée et unifiée et par conséquent multidisciolinaireLe
développe ment ne saurait donc relever du seul secteur écono-
mique.
Cette approche du développement implique également
que l'homme est à la fois le but ct l'artisan du développe ment.
Cela signifie que le développe ment n'est possible q LIe s'il y a une
participation de la population, de toutes les catégories de la popu-
lation, Cela suppose que chaque me mbr e de la société se sente
concerné, interesse par le développement et que
tout le monde
s'attende à tirer profit du progrès général.
Une telle- approche du développement suppose
nécessairement l'implication des populations clans le processus du
développement. Mais cette implication suppose-t-elle ou garantit-
elle nécessairement la réussite du développement?
La réussslte du développement implique effective-
ment l'existence d'un potentiel humain mais formé aux exigences
cie la modernisation. Cela suppose une éducation qui développe
chez la population un certain état d'esprit propice à la créativité.
Cela suppose également que ta culture elle-même acquierre une
certaine importance, qu'elle soit considèr ée comme "ressource-
ment" cie la Société. Le développe ment dans
ces conditions est
1.- Huynh Cao Tri' .- op.cit. p.14.

20
alors non seulement celui des richesses mais de l'homme même,
en vue d'un mocle d'existence plus éclairé, plus libre et plus res-
ponsable"( 1).
Cette approche du développement centré sur l'homme
va am~ner l'UNESCO _
qui a toujours prôné la diversité des cul-
tures _
à· porter
un intérêt
particulier au concept de
développement endogène, et étudier les meilleures conditions
,
.
d'adaptation des connaissances à ce type de développe ment. En
effet pour l'Unesco, "dès qu'il est conçu comme global, le
développe ment ne peut plus être l'extension directe au monde
entier des connaissances, modes de pensée, modes de vie ou
expériences propres à une seule région du globe; il faut mettre
chaque développement local en relations avec ses valeurs et sa
culture propres. Il ne suffit pas de transferer dans les pays en
développe ment le stock des connaissances disponibles dans les
pays développés;
un tel processus exclut toute authentique im-
plantation
de la science et de la technologie dans un
pays
d'accueil;
il favorise la fuite des cerveaux et ralentit mê me le
. progrès général des connaissances en privant l'imagination inven-
tive de tout accès. à des sources plus variées que celles ayant
nourri le système actuel'{Z).
Cette conception du développement montre clairement
que" le Développement de la Côte' d'Ivoire _
comme celui des
autrès pays
du Tier s- Moncle _
doit être orienté en fonction de
SéS aspirations propres. Elle doit choisir conscie mment et libre-
ment son propre modèle de développe ment en fonction de ses
1
valeurs culturelles et cle ses modes de vie. Le développement na-
tional de la Côte d'Ivoire ne peut donc être qu'un (-.veloppement
"endogène et original et doit promouvoir l'appréciation et le res-
pect cle son identité culturelle et celle cle chacun des groupes so-
ciaux qui la cornposent'{y).
Une telle approche suppose également que l'effort de
développement en Côte d'Ivoire doit être conduit à partir de ce
1.- Huynh Cao Tri' .- op.cit . p. 1S
2.- UNESCO ,- Le Monde en devenir: Réflexion sur le " Nouvel ordre Eco-
nomique Internationnal ". 1976 .- pp. 114 - 115 .
3.- HuynhCao Tri' .- op. cit. p. 17.

21
que les ivoiriens sont, de ce qu'ils font, de ce qu'ils veulent,de ce
qu'ils pensent et croient. Il faut donc une participation active et
motivée des ivoiriens; car elle constitue "une garantie des diversi-
fications des formes, voies et styles originaux de développement"
(1). Cela suppose que l'on prenne réellement en compte les con-
naissances des populations (savoir-faire techniques," sciences
autochtones") mais aussi et surtout qu'on tienne compte de
l'organisation
sociale et des relations humaines, caractéristique
Jondamentale de la personnalité culturelle des pays africains. En
effet, on se souvient encore en Côte d'Ivoire de certains projets de
développement _
le projet cocotier en pays Alladian _
qui au
nom d'ur). certain "développe ment", au nom d'un certain "change-
ment" a fait que l'on a _
sans préparation aucune _
obligé une
population de pêcheurs par essence à devenir agriculteurs. La
conséquence est Cl ue l'on assiste à une désorganisation sociale de
la r.égion avec le départ des jeunes vers les grandes villes,
l'appauvrisse ment et le vieillesse ment de la région (2).
Le développe ment vrai doit donc promouvoir la cul-
ture nationale et 'même locale au lieu de "l'alIéner,
la détruire ou
l'aitèrer'f 3). En effet pour l'Unesco, l'on doit tenir compte du Jait
que "le souci de l'homme total exige que les actions de
développe ment soient orientées en fonction d'aspirations propres
aux différents peuples. Mè mes universël1es en principe, comme
celles qui s'incarnent dans les droits de l'homme, les valeurs sont
oourtani ressenties et vécues de manière différente pour chaque
nation, voire pour chaque groupe social. Un développement centré
SUl" l'homme ne saurait étr e l'imposition d'un modèle anonyme: il
doit être conçu comme un processus autonome et endogène par
lequel une société choisit consciemment et librement le modèle de
ce qu'elle entend devenir"( 4).
Cependant on ne peut concevoir à l'heure actuelle un
J.- Huynh Cao Tri,- op.cit. p. 17.
2.- B. Lezou yesso. De la pêche à J'Agriculture le Pays Alladian face au
ebange ment. C3 de Sociologie Spécialisèe. Université oAbldlan, Oct. 1981.
3.: Ul'ffiSCO.- Pian à moyen terme (1977-1982) : 19 c/4 , paragraphe 308,
cité par Huynh Cao Tri ". - op. cit p.16.
<1.- UNESCO.- Plan à moyen terme (1977-1982) ; 19 cl'!, paragraphe 308 cité par
Huynh Cao Tri' .- op.cit p. 16
"

22
développe ment spécifiquement endogène. Un développe ment qui se
veut centré sur l'homme suppose une ouverture sur le monde
extérieur, une certaine coopération entre les pays clans le domaine
économique, scientifique, technologique, social et culturel: "un
développement véritable et durable est d'ordre planétaire"( l ), C'est
dans ces conditions que l'O.N.U dans sa Résolution 3201 concernant
l'instauration d'un nouvel ordre économique international écrit" les
èvè ne ments économiques depuis 1970 ont mis en lu mière le fait que
les intérêts des pays développés et ceux des pays en voie de
développement ne peuvent être dissociés les uns des autres; qu'il
existe
une
corrélation étroite entre
la
prospérité
des
pays
développés
et
le
développe ment
des
pays
en
voie
de
. développe ment... les avantages du progrès technique ne sont pas
répartis équitable ment entre tous les me mbr es de la communauté
internationale. Le Revenu des pays en voie de développement où
vivent 70% de la population mondiale, ne représente que 30% du
revenu
national.
Il
s'est
révélé
impossible
de
réaliser
un
développe ment harmonieux et équilibré de la communauté interna-
tionale dans l'ordre actuel'{Z),
Ce constat est également la conclusion à laquelle aboutit
le groupe de réflexion convoqué par l'UNESCO .en 1975. Pour ce
groupe, 'le Monde doit être considéré comme une totalité, comme un
systè me, dont les parties sont liées organique ment. Une vision
globale doit donc
précéder toute tentative pour résoudre les
différents problèmes conte mpor ainsB).
De
toutes
ces
considérations,' nous
percevons
le
développement comme:
10) 1~1Qha1i1é.: le développement est un processus global. Il
concerne tous les aspects de la vie sociale. Il requiert la participation
de tous les l'ne mbres de la Société. Parler de dèvelop pe ment revient
donc à prendre ei'l. considér atlon toutes les données, à les considérer
1.- Huynh Cao Tri
.- op.cit. p .17.
2.- Cité par Huynh Cao Tri' . op.cit, P .17.
3.- UNESCO. - Le Monde en devenir .- op.cit p.113.

23
comme endogènes car pour qu'il soit possible d'expliquer le sous-
développe ment et promouvoir par conséquent le développe ment, il
Faut faire intervenir à la fois des facteurs sociologiques, culturels et
économiques.I 1)
2°) llne totalité: Le développement est une totalité, Le
développe menfècr it Lê Thank Khôï "inclut l'economique. le social el
le culturel, et tous ces éléments agissent les uns sur les autres de
façon dialectique, c'est-à-dire contradictoire. Il y a inter-action: la
croissance économique améliore les conditions d'existence, cette
amélioration crée de nouveaux besoins qui à leur tour. stimulent la
croissance. Cette dernière a égale ment des moteurs idéologiques tels
que' le profit; le socialisme, l'indépendance nationale'Tê)
Cependant/quand on observe ce qui se passe dans les
pays en voie de développement d'une manière générale et plus
particulièrement en Côte d'Ivoire, ons'apercoit que:
.:«
les inégalités s'accentuent entre les individus, entre
les villes et les villages. La pauvreté gagne de plus en plus les villages;
la vie communautaire dispar ait progressive ment, la cohésion sociale
se disloque et la solidarité familiale tend à disparaître.
,:«
dans les grandes villes comme Abidjan, on loge de
plus en plus
dans des immeubles impersonnels où le voisin est un
véritable inconnu. C'est donc dire qu'il y a contradiction car la
croissance au lieu de diminuer les inégalités ne fait que les accentuer,
ce qui à la limite peut entraîner la perte de l'identité culturelle du
pays, de la région etc.
Le développement s'il est une totalité est clone une
"totalité dialectique",U) En effet, la Côte d'Ivoire, tout comme chaq ue
pays, doit opérer des choix, établir '':''\\ or dr e de priorités et voir
comment se réalisent ou ne se réalisent pas ces priorités, ceci en
, combinant l'économique, le social et le culture1. Ces priorités à notre
avis, sont dans les pays en voie de développement l'apanage du
1.- Lê Thank Khôï .- op.cit. p.23.
2,- Ibid,
3.- Lé Thank Khôï ,- op.cit. p,31 .

24
1.- Il Y en a 2 à Abidj an : le CHU de Cocody et le GlU de Treichville.
2.- lnadè s - Formation : n' 1.- op.cit. o.I O.
3.- Cissé Ben Mady in Inadès - Formation n"! Ibid .. p.10.

25
conditions affir mer que le développe ment cie la Société globale
entraîne automatique ment celui cles milieux urbains ou ruraux? Ou
alors peut-on affirmer qu'il faut un développement spécifique du
monde rural ou
seulement des aspects ruraux du développement
global;ce qui signifie également qu'il existe un monde que l'on peut
appeler rural?
,
'
Autre ment dit l'appréciation cl u Développe ment est
relative surtout si l'on le définit comme "ce qui favorise en nous la
satisfaction de tous les besoins essentiels y compris ceux cie la raison
et donc cie l'espr it"] 1). En effet pris dans ce sens et si l'on se place
clans ce cadre, il y a nécessaire ment contradiction voire inadéquation
entre les décideurs c'est-à-dire les Autorités politiques et adminis-
uauves et les populations rurales. Ceci parce que les plans de
développement, les projets ou opérations cie développe ment rural se
clécident en règle générale en dehors cie ces populations. Ces projets
ou opérations se présentent alors comme des faits extérieurs à la
société rurale et s'imposent à elle sans tenir compte de ses aspira-
tiens, cie ses motivations et cie ses réalités propres. Aussi la
méconnaissance des besoins et aspirations propres aux ruraux
constitue-t-elle dans la plupart des cas cles freins, des blocages aux
'.:lans et aux projets de développe ment, donc au change ment.
2'-1: Lé monde rural
Parler de développement rural suppose qu'il existe une
scciété rurale pat" opposition à une société urbaine. Le milieu rural
s" définit en effet par rapport à la ville: "tant qu'il n'y a pas de ville,
,;.1 n'y', a pas à propre ment parler cie société rurale, mais une "société
sauvage et archaîqueI Z). H. Menclras fait la distinction entre ce que
I\\EDFIELD R. appelle "Sociétés sauvages" et la Société rurale: "les
,
Î ,- A . Tévoedjré,- Pauvreté. Richesse des peuples.- Paris: Les Ed; Ouvrières>
1978.- p. 81
2.- H , Mendras ,- Sociologie du Milieu Rural in Traité de Sociologie TI: p. 317.

26
sauvages vivent dans des "communautés" locales restreintes com-
portant rarement plus d'une centaine de feux où tout le monde
participe à l'acquisition de la nourriture, et dont la profonde cohésion
suppose un rejet total du monde extérieur: ceux qui ne font pas partie
du groupe ne sont pas considérés à propre ment parler comme des
hommes. Les ruraux au contraire, reconnaissent l'existence d'une
société plus large dans laquelle ils se situent"( 1).
Qu'est-ce qui caractérise clone la Société rurale et plus
particulièrement la Société rurale ivoirienne?
Même si le milieu r ur al se définit par rapport à la ville,
il présente des caractéristiq ues qui lui sont propres.
En Afrique au Suc! du Sahara, la société rurale constitue 80 à 90% des
310 millions d'habitants. En Côte d'Ivoire elle représente 75% de la
population totale. La population rurale ivoirienne eri dépit de sa
spécificité, a en commun avec toutes les sociétés rurales des pays en
développe ment certains tr ai ts car actèr istiq ues que Griffiths nomme
d' univer se Is.(2)
Un des premiers traits qui saute aux yeux lorsqu'on
parcourt la campagne africaine, c'est la pauvreté. La situation
matérielle est d'un niveau générale ment très bas. A ce faible niveau
de vie des individus correspond un niveau relativement faible des
services publics, comparativement à la ville. Dans les campagnes, on
se ''tleurte aux problè mes de l'eau (eau de puits, de sources).
L'éclairage se fait à la lampe tempête tant qu'il y a du pétrole, le bois
rest.e le principal combustible pour la cuisson des aliments.
La plupart des ruraux ne disposent guère que du mini-
mum vital, d'où le recours fréquent aux parents et enfants salariés
clans les grandes villes. On peut déjà se faire une idée des problèmes
quise posent aux ruraux n'ayant aucun parent occupant un emploi
quelconque en ville. On peut dés lors comprendre et nous y r evien-
drons, l'attitude hostile des parents vis-à-vis de l'implantation des
1.- H . Menclras ;- Sociologie du Milieu Rural in Traité de Sociologie publié sous
la Direction de G. Gurvitch. - Paris: P.U.F" 1967. - P. 317
2.- V.L Griffiths .- Les Problèmes cie l'Education en milieu Rural .- UNESCO:
1 lEP. 1969 p.13.
.
~
1

27
jeunes en milieu l'mal. L'école loin de jouer le rôle d'instr u ment
décisif du progrès dans les campagnes peut-être définie comme une
"enclave urbaine dans un milieu rural". Dans la plupart des villages
. de Côte d'Ivoire, l'école se détache majestueusement des cases et se
situe généralement en dehors du village. Ceux qui y entrent et en
sortent ne pensent s'épanouir qu'en ville du moins c'est. ce qu'ils
croient. Dès lors fait remarquer Griffiths, "rien d'étonnant si ceux qui
ontl'occasion de connaître les hôpitaux et les écoles, l'eau courante
e~ la lumière, la variété cles boutiques et l'animation des villes où la
vie est plus moderne, préfèrent, quand ils en ont la possibilitè. aller
vivre à la ville, même si la vie y conte plus cher". (1)
Nous pouvons clonc déjà définir le monde rural comme
étantun monde où l'éducation est inadaptée parce qu'elle ne tient
pas compte de ses réalités, de ses valeurs, de ses spécificités etc. On
pourrait même ajouter
que c'est un monde caractérisé par une
"insuffisance de for matiou technique, des difficultés d'accès aux
moyens cie production moderne, le manque d'institutions locales
solides, l'absence de participation". (2)
Le monde rural reste donc un monde qui profite peut-
être mais pas assez du développe ment économique et social. Les
conditions
de
vie
sont
mauvaises,
le
travail
pénible
et
l'analphabétisme reste important.
En plus de ces tr aits qu'on peut qualifier d'apparents, le
Milieurural se présente comme un milieu t"eplié sur lui-même. C'est
un milieu 0(1 chacun sail tout sur son voisin. Le comportement de
l'individu en milieu r ural n'est clone pas dicté par des stimulants
économiques. L'individu ne peut se soustraire à l'emprise du groupe.
Il vit par et pour le groupe. Le milieu rural est clone un milieu
. cl'-:terconnaissance. Chaque membre de la collectivité connait per-
sonnellernent les autres membres sur tous les aspects de leut'
personnalité sociale et individuelle. Les rapports sociaux sont per-
1.- Griffths V.L. .- op. cit. p.14
2.- V.L. Griffiths. -Ib id.

28
sonnets ou ele [ace à face et primaires. La société rurale fixe des
limites à l'activité ete ses membres, à ce qu'ils peuvent se permettre,
à la: richesse dont ils ont droit ete Faire montre. Cela signifie que la
Société rurale a vite fait de fichet' l'individu et donc de trouver des
motif s cle dénigre men t à ce1ui qui dé passe les bornes par sa conduite.
Une autre car actèr isuque de la Société rurale est d'imposer des
limites à l'ambition iudividue lle: ceci parce que pendant des siècles,
la société rurale a été une société relative ment stable; une société où
"la nièrarchie sociale, la division (lu travail et les rôles de chacun
étaient connus. la Jamille l'male assur ait la satisfaction des besoins
de chacun de: ses me mbr es". ( 1)
Une troisiè l'ne caractéristique de la Société rurale est
qu'elle n'est pas compar umentèe. Il suffit d'un seul changement
. aussi minime soit-il pour la dé sorganiser. On assiste alors à une
perturbation cles rapports sociaux: rapports entre mar i et femme;
comporte ment des jeunes à l'ègar o des vie ux, dégr adation de
l'entraide coutumière et donc à une dégradation de la cohésion
sociale,
"
Un autre tr-ait Ir appant des Sociétés rurales afr icaines et
partant de la Société rurale ivoirienne, c'est leur attitude vis-à-vis
, des POUVOÙ"S publics. En effet, on a toujours posé les problèmes à la .
place des ruraux. Les intellectuels, les organis mes d'intervention et
les autorités adrninistr atives et politiques ont toujours pensé qu'ils
peuvent poser et résoudre les problèmes des ruraux à la place de
ceux-ci. Aussi l'attitude des ruraux consiste - i- elle à obte mpèr er en
se gardant bien d'appliquer les idees et les propositions qui leur sont
. soumises pal" l'inter mèdiair e de lems agents el'encadrernent. Nous
voulons clone signif ier que le Monde rural est un monde qui a ses
problèmes qui lui sont propres, problè mes qu'il faut aborder avec
précaution. Le milieu rural a ses besoins qui ne sont pas forcé ment
ceux que citadins, intellectuels, agents cie développe ment etc...
1.- Boulet (M) , Coudray (U , Coutenet (J.) .- Milieu Rural et Formation
Permanente.- Paris, [cl. ESF - EME, 1975 p.137.

29
expriment à sa place. La Société rurale est une société dominée et
influencée pal" le monde urbain. Elle est toujours "un élément dans
une société plus large: la société globale. Elle est un élé ment marginal
et dominé"] 1) A travers cette domination, "il y a rencontre, entre-
croise ment culturel, jeu entre les cadres sociaux et les réalités
cultureüe s cie la Société globale et de la Société l"urale".(2)
.'
La Société englob aute impose à la Société rurale un
certain nombre de contraintes de divers ordres et le fait respecter
plus ou
moins complète ment. Pour R. REDFIELD, "la Société
englobante propose et parfois impose un système idéologique (vi-
sion du
monde, cosmogonie, système des valeurs morales et
esthétiques, outillage intellectuel) génèr alement plus complet, plus
diver siîiè, plus élabore et surtout plus systématisé que celui de la
culture paysanne locale". (3)
Au total; la Société rurale lraditionnelle est caractérisée
pal' certains traits essent iels.I-t)
'" Il n'y a pas cie sépar ation entre la vie familiale et la
vie économique. Les r-apports cie production et cie repartition entre
les membres du gr oupe Iumilial sont liés aux rapports de parenté. Ils
sont sou mis à l'autor ité des aines.
"' L'individu est avant tout membre d'un groupe. Il y
a dépendance cie l'individu par r ap port au groupe mais aussi sécur itè
de l'individu dans le grou pe.
'" Le but de la production est l'autosubsistance.
:;: Dans la société .rurale traditionnelle, l'idéal c'est
I'iocal cie stabilité et de cohésion sociale. Là nouveauté, la promotion
individuelle sont dangereuses. La richesse joue un rôle social mais
non économique.
:t
"La Société rurale conserve une certaine autonomie
vis-à-vis de la société globale et il est impossible de la réduire à un
groupe pr ofessionnel. à un secteur économique ou à une classe
1.- Boulet (M) , Coudray (L.) , Coutenet CJ) .- op. cil. p.140.
2.- Ibid.
3- rŒDrIELD cru .- The peasant view of the good life in Communautés Rurales
et Paysanneries tropicales .- op.cit. p.24.
4.- IN1\\DES - formation n'I3 : Le Développement Rural. p.SO.

"
30
sociale parmi d'autres"( 1) .
Nous pouvons donc (lire que la société rurale tradition-
nelle dans ses manières de penser et dans ses institutions est
orientée vers la stabilité.
Mais elle connait cependant C0111111e toute société des changements.
En effet, le développement industriel, le commerce en pleine expan-
sion, l'évolution des sciences et des techniques mettent en cause
cette stabilité. Ce monde rural se structure en couches sociales
diver-ses, avec une nouvelle division sociale du travail. L'agriculture
elle- même est aujourd'hui, en Côte d'Ivoire comme partout en
Afrique et dans le reste du monde, intégrée au système économique
et social global. Elle est à l'heure actuelle:
'" un marché pour les produits industriels: machines,
engrais, équipements;
'" productrice des matières pre mières pour l'industrie
agro-ali rnentaire:
'" productrice d'aliments etc.
Le monde l'mal est donc traversé aujourd'hui par les
mé mes cour-ants idèologiq ue s, culturels et politiq Lies q ue l'ense mble
de la socièté.Iê) La société rurale est donc une société enchange ment.
Peut-on dans ces conditions, aussi bien en Côte d'Ivoire
que clans les autres pays en développe ment, envisager une solution
extra-rur ale au développe ment c'est-à-dire sans tenir-compte des
problèmes
liés
aux
Facteur s de
production,
à
l'explosion
dé mogr a phiC] lie, à l'environne ment èconorniq ue international et aux
facteurs sociaux, culturels et économiques? Les théoriciens du
développe ment et les initiate ur s des projets de développement n'ont
pas toujours tenu compte de la spécificité du milieu r ur al dans les
stratégies qu'ils propvsent et l'on a tendance à réduire le progrès
rural à l'accroisse ment de la procluction agricole.
Si développer peut dans une certaine mesure signifier
1.- Il Me n dr as.> op.cit. p.317.
2.- I30uJet (Ml, Coudray (L.), Cout cne t .- op cil. p.317.

3 l
moderniser, la seule modernisation du secteur agricole pourrait-elle
être considérée comme le développement du monde rural? Réduire
le développement rural au seul développement agr icole.n'est-ce pas
le réduire à un seul secteur professionnel? Le développement rural
concerne "l'ensemble des tr ansfor mations qui affectent le milieu
rural. Celles-ci peuvent avait' pour or igine une dynamique interne ou
externe, le plus souvent les deux. Elles font que le milieu rural se
modifie en permanence, modifications qui affectent aussi bien les
éléments constitutifs que les r apports entre eux.I 1)
Les transformations qui affectent le milieu rur al présentent donc des
aspects divers: écologiq ues, techniq ue s, économiques, sociaux etc.
EUes sont prises en charge malgré leur origine, externe ou interne par
le milieu rural sur lequel elles sc greffent..
Un développement du monde rural doit prendre en
compte ses besoins fondamentaux, rechercher l'inser tion sociale de
certains groupes de la population, Iut ter contre la faim et la misère.
contre les inégalités des revenus, la pauvreté sociale et économiq ue.
Il faut donc assigner au progrès proposé aux ruraux une certaine
finalité; developper une certaine philosophie du progrès du monde
rur al.
De tout ce qui pr ècè de, nous pouvons dire que le concept
cie développement r ur al est lié à celui de développement en génér-al:
dèveloppe mcnt de la Société. développement de l'individu et à
l'image qui en est donnée aux diverses étapes de l'rustoire.I Z)
Le développement rural vise donc un objectif multidi-
mensionnel. intersector iel. Il s'agit des tr ansfor mations comportant
plusieurs facteurs: sociaux, politiques, économiques et techniques
liés entre eux pal' un cadre institutionnel. On pourrait alors parler
1.- Dane (j.Ml , Funel (j.r-.·1l , Le Gall (M.'l. Lemelle. (j.Pl i: Thenevin (P.l .-
Méthode de Planification n' 14: Evaluation à Posteriori des opérations de
Développement rural .- Paris: SEDES.- p.3.
2.- PARROT (D.).- La Formation rurale dans l'Afrique Coloniale (AOr, AEF, East
& west Africa) 1885 - 1%0. Thèse de 3é cycle .- Université de Lyon .- Juin
1982. - P. 16.

cc
.~.
32
d'un "développe ment intégré".
Le concept de "développement r ur al intègre" (D.R.I.) est
un concept à laIois récent dont la définition est encore contestée, pas
toujours clair d'un texte à lin autre. mais également à la mode, que
[on retrouve abondamment utilisé clans les recherches interna-
tionales SUL' le développement. Autrement dit.pour mieux cerner le
concept de ctevelopnement rurat intégré, il faut Faire son historique
et sa genèse à tr aver s trois grands organismes internationaux que
sont la Banque Mondiale. la F.A.O et l'O.C.D.E.
2.2.1: WLBanque jVloncliale et le Concept de DR L
Au niveau du groupe Banque Mondiale, il y a ce que
l'on a appelé "la décennie clu développement", En effet au cours de
la décennie 1960-1970, la quasi-totalité des or ganisatlons interna-
tionales ont obtenu des résultats médiocres voire nuls au niveau de
lems actions de développement. Aussi ont-elles décidé "une revision
souvent déchirante et cles objecLifs et des méthodes jusque-là
utilisè sT 1)
Déjà en 1973, Mac Narnar a alors Président cie la Banque
Mondiale, devant le cense il cie s Couver ne ur s cie la Banq lie à Nairob i
dénonçait ce qu'il a appelé la "croissance sans le développe mentIZ).
Après cette réunion, YUDELMAN (3) considerera que la théorie du
modèle cles "2 secteurs": le secteur moder-ne et le secteur tradition-
nel est abanclonnée pal" la Banque. 11 y a clone nécessité d'intégration
GU" comme l'écrit YUDEUvIAN, "même quano un projet est axé sur la
promotion d'un seul produit, la nature même cie l'agriculture mo-
derne implique le rasse mble ment d'un gr and nombre cie facteurs de
production: meilleures variétés de semences, fournitures d'engrais
et de produits chimiques, matériels agricoles, credits, vulgar isation,
entreposage, service cie commercialisation et de transpor t'{é).
C'est à partir donc cIe ce constat d'échec du modèle de
1.- Dével~ppement Rural Intègre : Conclusion clu Sélllihaice organisé ~
Ba mako du 3 Juillet au 1 1 Aout 1978.-I\\CCT. Ed. Lill. de Bordeaux. 1979.- p. 14
2.- Banque Mondiale: Dèveloppe mentRural : Politique Sectorielle .- 1974,
p.103.
3.- M. xuDELMAN .- Les Projets de Dèveloppe ment Intégré: l'expérience de la
Banquee- Financement et Développement p.59.
4.- Ibid.

1:
33
développement b i-se ctor iei que la nécessité "d'intégrer" a vu le jour
au niveau de la Banque. "L'altitude actuelle de la Banque à l'égard du
développe ment r ur ai, écr lt toujour s YUDELMAN, se justifie du point
de vue économique par la constatation du fait suivant: le modèle de
oèveloppe ment bi-sectoriel classique est incapable cle r èsoucre les
pr oblè mes du secteur l'mal. Il repose en effet sur le postulat - qui
n'est pas vérifié - que le secteur cie subsistance peut-être modernisé
par l'absorption de la main d'œuvre agricole par le secteur moclerne
plu tôt que par un accroisse me nt de la prod uctivi té clans le secteur de
subsistance". (1)
Cette nécessité "d'intégrer" au niveau d'un centre de
décision unique, l'ense mole des facteurs de prod uction, avait amené
la Banque à définit- et à promouvoir des projets fondés sur ce que l'on
a appelé le "minimum package", c'est-à-dire le nombre de facteurs
minimums à maîtriser pour avoir quelques chances de réussite. En
d'autres ter mes, on pourrait dire que pour qu'il y ait réussite, il
faudrait intégrer un certain nombre de facteurs. Pour la Banque ces
facteurs sont au nombre de quatre:
*un cnse mble d'innovations techniques de faible cout
mais d'impact assuré mis à la disposition cie l'ensemble des agricul-
teurs _._y compris les plus pauvres _ par un service de vulgarisation
très mobile;
* l'organisation d'un système cl'approvisionnement à
crédit, décentr alisè et efficace;
,: la mise en place d'un reseau (je coopèr ative s pour la
corn merci ali saiion:
:<
la construction et l'amélioration des points de
de sser te s.
Dans celte approche cie la Banque, mê me si l'on observe
ici un certain niveau dintcgr at ion. toul semble ne concerner que la
seule production agricole. Elle ne prend pas en compte non pl us les
1.- M. YUDEUvL\\N.- op.cit p.59.

34
contraintes extérieures qui pèsent sur la production agr icolc.
Le développe ment rural avons-nous dit ne peut se
réduire au développement d'un seul secteur professionnel. Aussi la
Banque va passer progressivement du financement des projets
agricoles au finance ment des projets de .. développe ment rural"
c'est-à-dire des projets qui cherchent à prendre en considération
l'ense mble des facteurs _
internes et externes, économiques et
sociaux _
pouvant contribuer ou faire obstacle au développement
de la pr od uction et partant à l'amélioration des conditions de vie des
populations rurales.
Ce constat
d'insuffisance
de
ce
pre miel'
niveau
d'intégration va amener les chercheurs de la Banque à procéder à
trois modifications de son approche de D.R. 1. En effet on s'est aperçu
au niveau de la Banq ue:
11 qu'il n'était pas possible au niveau des petits pro-
ducteurs, d'en rester à la seule production des cultures de rente tels
que le Café,le Cacao pour la Côte d'Ivoire, car la priorité à ce niveau
continue à rester la recherche de l'auto-suffisance vivrière. Il fallait
donc se préoccuper clans un premier temps de la diver sif ication des
cultures et raisonner en termes de - "systèmes d'exploitation". (1)
21 qu'il fallait chercher au niveau des projets qu'on
finançait "un meilleur équilibre des aspects économiques et
so-
ciaux "(2). On constate donc qu'il existe une interaction constante
entre les facteurs économiques et les Iacteur s sociaux; ce qui va
amener la Banque à inclure et à recom mander mê me, dans ses
projets
des
programmes
sociaux
comme
les
programmes
d'approvisionnement en eau potable, des programmes de santé
rurale, des programmes d'éducation et cle f or mation c'adulte s et des
aC-.·lescents.
3/l\\·1ais au niveau cie la Banque, on s'est aperçu pro-
gressivement que l'agriculture ne constitue pas la seule activité
1.- D.RI : Conclusions (lu Sèmino.irecle 1300ma1:0 .- op.cit' p.Sü
2.- Ibid.
. .

3S
économique en milieu rural. Les Experts vont clone chercher à va-
lori ser les mortes-saisons pendant les quelles les activités agricoles
sont irllpossibles.· On va
donc "intégrer" dans les
projets de
développement rur al des progr ammes de "Travaux publics ruraux"
c'est-à-dire des travaux destinés à la fois à procurer des revenus
supplémentaires aux ruraux et à amèlior er le capital productif
disponible. En effet, pour la Banque, "pendant les saisons creuses, les
travailleurs ruraux sont souve nt
oisifs ou sous-employés. Leur
pauvre te est aggr avée pal" le rait que leurs revenus sont minimes ou
nuls lors de ces pèr iode s. Les prograrn mes de travaux publics
pourr-aient fournil' lin revenu direct à ceux qui ont le plus besoin tout
en créant une infrastructure productive à des couts réduits". (1)
Cette observation conduira la Banque à se préoccuper
désormais du sort des artisans ruraux par la mise au point des
programmes d'aide aux artisans ruraux, la création sur la base d'une
moder nisation de l'ar tisanat existant en petites entreprises rurales.
La Banque reconnaîtra CI ue:
" les zones rurales constituent souvent un vaste
rè servoir de qualifications techniques latentes. Mais faute d'efforts
spéciaux pour améliorer ces qualifications, pcrfect ionncr les outils,
varier la production, susciter des marchés, ce précieux atout risque
de dlspar altr c.I Z)
" la mécanisation de l'agriculture requiert clans bien
des cas des pompes, et des moteurs, de s artisans capables de forer
et d'équiper des PUiLS, des r par atcur s de matèr ie ls agricoles. D2
é
même les maisons rurales ont besoin de mobiliers et d'ustensiles. Or
de tels besoins ne sont pas satisf aits, oule sont par les villes. Il se mole
donc naturel de perfectionner les connaissances et de permettre
,.
I'organisation des Iorgerons, charpentier s, cor dcnnier s. tisserands,
potiers etc. cie village pour qu'ils puissent re rnplir de nouveaux rôles
cie Iabr icatio.i et cie service.
1.- D.R.1. .- Conclusions du Seminaire de: Bamako .- op.cit. p.58.
2.- lb ic.

36
Pour la Banque/ce genre d'aide-devrait faire partie d'un
"plan intégré visant à moderniser les communautés rurales" .( 1)
Il apparaît donc que de l'approche sectorielle
( dèveloppe ment (les cultures d'exportation) on est passé à une ap-
proche bi-sectorielle (développement simultané des cultures de
vente et des cultures vivr ières) par la diversification des cultures en
vue d'une certaine au tc-suffisance ali rnentaire. Même là nous
pouvons constater que malgré tout, le développement rural est
réduit au
développement
agricole cat" la
Banque
a
pendant
longtemps soutenu et maintenu cette approche bi-sectorielle.
Progressivement cependant elle (La Banque) va intégrer dans les
programmes de "développement rural", la recherche d'un certain
bien-être de la population rurale par le développement des pro-
grammes d'eau potable, de Santé rurale, d'éducation pour en arriver
à l'intégration des activités autres que les activités agricoles: les
activites ur t isanalcs dont le développemenl devrait constituer pour
la Banque 'la pre mièr e étape d'un processus devant aboutir à la
création d'Un réseau diver sifiè des petites entre pr ise s r ur ales.
"L'intégration"
au
niveau
de
la
Banque
devient
dè sor mais une nécessité voire une priorité. Aussi précise-t-elle
que, de
même que les services cie' vulgarisation agricole sont
considérés comme essentiels par l'introduction de la technologie
dans l'agriculture, de même il faudrait créer des services cie vulgari-
sation industrielle pour promouvoir l'expansion des entreprises
rur ale s".( 2)
Cependant comment doit se faire une telle promotion?
Pour la Banque elle devrait se faire à partir d'une capitalisation sur
la base de qualifications techniques qui existent déjà dans les
villages elles petites villes. De plus ce développement des entre-
pr iscs appellerait à son tour un pr ogr amrne intégré incluant not am-
me nt "la Iourniture des facteurs de production, tels que le crédit,les
1.- D.rU. Conclusions du Séminaire de Bamako.vop.ci t. p·,61.
2.-!bicl.

37
,
matières et l'outillage, les sources d'energie, ainsi que la Formation
cians les disciplines techniques et cie gestion et des efforts dans le
domaine cie la recherche technologique"( 1)
Enfin pour la Banque la fourniture de cet ensemble
d'éléments se trouvera facilitée, si tous les efforts sont liés à un
progr arn me gènèr al de "développement rural" .
2. 2. 2: LaJ:..AD.J~ile D,R,1.
ALI niveau de la F.A.O , apparaissent par rapport à la
Banque Mondiale, des èlè menis nouveaux et complè mentaires clans
l'approche du D.R. 1.
Le développement rural intégré contient implicitement
la cr itique de la politique jusqu'ici suivie clans les pays en voie de
développe ment. En effet pour certains, l'apparition de ce conce pt
s'explique par "l'inadéquation des stratègies de développement du
passé en faveur des régions r ur ales'f Z)
L'une des cr itiques le plus souvent for mulée est
l'approche exclusive ment techniciste ou économiste que l'on fait du
développement agricole, alors qu'il s'agit plutôt de s'attaquer aux
diff'ère ntes et multiples causes clc la pauvreté cians les campagnes
rurales. En effet des facteurs tels que "l'amèiior aucn de la justice
sociale, la participation de la population, les changements dans les
structures du pouvoir ne sont pas simplement de bonnes choses clont
on aura à s'occuper une fois la croissance économique réalisée, mais
des préalables à résourlr e si l'on veut mettre en mouvement le
developpe ment èconomlque'Tj )
Quelles sont clone les· causes de
la pauvrete des
co III m una utes l'ur ales? POLit" la F.A.O. .ou tr e I'ir.; uffisance cie for ma-
tion technique et les difficultés d'accès aux moyens de production
moder ne. il yale manque d'institutions locales solides, l'absence cie
l.-D.R l. Conclusions <lu Séminaire de Bamako. op. cil. p. '.64
2.- F.A.O .- Rapport du Symposium de Nairobi .- op.cit. p.19.
3.- llR ((OTTER ._1\\lolltl1ly
l)1I11elin or Agriclillural Economie.- rAO, 1971 .
.p.11 ....

38
participation, une éducation, une santé ruédiocret l ). Pour qu'il y ait
développement rural, il faut qu'il y ait pr ise en compte de tous ces
facteurs; d'où la nécessité d'une définition d'objectifs dans un
pr ogr am me de D.RI.
Le Symposium de Berlin en effet, distingue 4 types
d'objectifs clans un programme cie D.R.l:(2)
'*' Il s'agit d'augmenter la production et les revenus.ce
qui signifie améliorer l'emploi, et accroître l'utilisation des res-
sources locales.
'*' Arriver à une meilleure organisation des services par
une coordination ou mieux par une intègr atlon , ce qui signifie qu'il
faut donner un cadre institutionnel à la compétence politique et ad-
ministrative ainsi qu'à la participation des populations rurales au
processus de décision et aux activités communautaires.
'*' Assurer une distribution éq uilibrée des revenus et
offrir des débouchés suffisants au niveau de l'emploi.
* Ameliorer les inlr astructur e s sociales, èconomique s
et physiques dans les régions rurales et veiller à ce qu'elles profitent
à la gr aride major ité.
Au niveau de la r.A.O , on a égale ment lié au concept de
D.RI
celui d'èco-ttèveloppeme nt.Pour cette organisation, un lien
1
doit être fait entre le D.R.I. et l'Eco-dèveloppe ment qui veut que l'on
s'attache "à orornouvoir un développe ment qui respecte l'eco-
systè me plutôt qu'un développe ment qui le mutile et le détruit ".(3)
Le D.R.I. en tant que concept global implique _ dans sa
conception et clans sa reatisation.,.. une idée d'ense mble cohérent. De
plus, il doit être la volonté explicite de l'autorité établie, à concrétiser
clans les fa ils, les aspirations de bien-être de l'ensemble des popu-
lations. Ces aspirations s'expriment aussi bien en termes de bien-
être éconorniqu8, qu'en termes de bien-être culturel et social.
1.- F.A.O .- Rapport final du Symposium l nter natlonnal FAO (SIDAI DSE) sur
le D.RI , cie Berlin du 13 au 23 Sept. 1977.- F.A.O, 1978. p.23.
2.- Ibid.
.
.
i
. 3.- F.A.O.- Symposium de Nair ob i . op.cit: .1'.20.

39
Ainsi il appar ait claire ment que pour la F.A.O.. le D.R.I. "engendre et
iibèr e l'énergie des populations r ur ales, notamment des pauvres,
pel"mettant l'accroisse ment cie tout leur potentiel et panant, le ren-
forcement de leut" aptitude à se développer, s'organiser et se
gouverner eux-mêmes el de leur engagement clans cette voie pour
améliorer la qualité de la vie cie l'individu et de la communauté
r ur ale"] 1)
2. 2. 3: Le «2ill&["lt cie 0 RI. au niveau de 1'0 C D E.
Pour
l'ü.C.DE.
tout
doit
contribuer
au
progrès:
l'agr-iculture, la santé, la dè mogr aphie, la nutrition, l'éducation. Tous
ces secteurs sont impliqués dans le processus de développement.
Au niveau de l'organisation, on pense qu'il existe" un
degré élevé des interactions entre les conditions sanitaires et le
progrès agricole. Le développement agricole bénéficie des progrès
dans le domaine sanitaire et reciproq ue ment l'état sanitaire
s'améliore avec les progrès de la productionTâ)
Le problème est que l'on a constaté pendant la décennie
1960-1970 un échec patent de toutes les actions entreprises. Pour
l'O.C.D.E l'une des causes cie cet échec c'est "l'inefficacité et les
déperclitions c'énergie entrainées par la juxtaposition des services
dont
l'action
aurait

concourir
de
façon
articulée
au
développement agricole".(3)
Parler cie D.R.I. suppose qu'il faille changer les structures
adrninistr atives classiques qui rendent difficile et inefficace la prise
cie décision. Au niveau cie l'O.C.D.E on pense effectivement que" rien
ne peut être fait d'efficace sans une intégration des structures"( 4)
Cette approche clu D.R.I. quoi qu'incluant le changement
des structures de prise cie décision, met encore au pre miel' plan le
développe ment agricole. En effet la conception du D.R. l au niveau de
1.- F.A.O .- Rat. por t commun SUt" les consultations d'experts sur les politiques
et l nstitutions du Développement Rural Intégré .- Réunions de Colombo
et de Dja-.art a .- Rome 1977. in Le Développement Rural Intégré .- Op.CiL
p.55.
2.- J Coude, f\\lJ Par aiso , Ukayasson> Approche intégrée au Développement
Rural, à la Santé et à la Population .- Centre de
développement
de
l'OCDE:-Versi6npl;ovisoire. 1978 p.14
3.- 1bid. p.15
4.-1bid. p.17:

40
l'O.C.D.E peut se réduire à cette égalité: D.R.I= développement Agri-
cole + progrès sanitaire + facilitation des prises de décision pal" un
change ment des structures ad ministr atives.
Le développement rural avons-nous dit ne saurait se
récluire à un seul secteur profe ssionnel. Aussi nous disons que
10rsC] ue nous parlons cie déve Ioppe ment rural, il s'agit par opposition
au dèveloppe ment agricole, du développement rural intégré (D.R. I).
En panant de ces trois approches, on peut relever les
car actèr istiq ues suivantes du déve loppe ment rural.
>:
l'amélioration des niveaux de vie cles populations
vivant dans des conditions proches de l'indigence par la mobilisation
et la distribution de ressources suffisantes pour atteindre l'équilibre
souhaitable entre la qualité de la vie et les efforts productifs dans le
secteur rural de subsistance.I 1)
>:
la
participation
des
masses
rurales
au
développement à condition que des ressources suffisantes soient
attribuées aux populations à faible revenu et qu'en même te mps
celles-ci bénéficicnt clc production et des services sociaux.
'" Le maintien cie l'Inclépenclance economique par un
accroissement du nombre des travailleurs initiés aux techniques et
capables d'executer les travaux réq uis; par une utilisation efficace
des ressources disponibles et une mobilisation des ressources
Financières et hu mairies indispensables à un développe ment
contin LI (2)
Le
dèvelop pe ment
rural
ap parai t
donc
com me
"l'a mè lior ation des niveaux de vie de la grande masse des popula-
tions à faible revenu résidant dans les zones rurales et la possibilité
pour elles de maintenir ce développe ment par Ie-ir s propres mo-
yens". (3)
Le développement cependant ne peut se réaliser sans
une participation volontaire, active et effective des populations
concernées. li convient clone cie se ciemander q ue~le est la nature de
celte participation. quelles sont ses fins et ses dimensions? Quelle
f'or mation faut-il donner aux populations pour qu'elles réalisent et
"mainûennent leLJ1~ ·propre développe ment.
l.-'.Unia Lel.e. - Le Développement Rural: L'expérience africaine.- Paris:
··-"Economica-, 19:t'7. p.'25
.
2.- Ibid.
3.-Jbid..

41
3 .La notiofLcill-p.nLticil1atioo.
La participation il l'heure actuelle, est l'un des termes les
plus couramment utilisés. Onle rencontre clans les discours surtout
poluiques tant SUL' le plan national que SUL" le plan international.
Sur le plan .nter narional. on parlera par exemple de la
participation de s pays africains Li la recherche des solutions au
problème de la sécheresse. /\\1.1 niveau de la Côte d'Ivoire, il s'agira
d'amener les populations villageoises à par ticiper à l' "opération hy-
draulique villageoise" en prenant en charge elles-mêmes la mainte-
nance et les Ir ais de ré par at ions des pompes. L'érection en Nove mbre
1985 de certains villages et petites villes en commune est une auue
manière de faire participer les masses rurales à leur propre
développement avec le soutien de leurs cadres. La diminution et la
suppression des bourses, le paiement etes soins de santé sont autant
de décisions qui Ior cent la "par ticipation".
A ce niveau déjà nous pouvons souligner que participer
c'est "prendre part à". Selon Lé Thank K hoi, cette notion de par tici-
pation "etait déjà implicite clans les notions et pratiques de
" coopération" et cie "solidarité" villageoise, de dialogue avec le
pcuple".( 1)
La notion cie part icipat ion peut cependant l'eCOUVl"Ù-
plusieurs dimensions: economique ct social; psychosociolcg ique ,
historique e: socio-cnuurel!e.
:) 1,1: Ld~il1lçn::jolL{:~cDnr.ul1i!..LlLC__Cj_s_Qç.ialJ.~_,
Su;'_:e plan economique et social, la notion cie participa-
tion prend sa sig nif ication en Fonction des intérêts el des objectifs des
diff èrcnt s gl"OUPCS en pr e scncc: '
1.- Lé Thank K hô: .- (li). cil. piU.

t
pour
des
ouvr ier s clans
une
entreprise
et
par
consequent POUl" leur svndicut: la par i icipat ion c'est leur présence
effective clans la gestion glul)aJc cie la vie de l'e rure pr ise.
, pour lu direction cie l'e m r epr ise. c'est pal" contr e la con-
Ll" ibu Lion effective des OU\\'[" icr s au niveau unique ment de la produc-
tion.
1.- E. Minar ik
les SU mois-clc s ,10 IJ Psycho-Sccioloaie .- Toulouse: Privat
>
197 1 .- p. HI.
2.- 1b id
3.- f\\. Mucchief li .- La «'MILlll\\.' (I<:,~: l<clIi1ions : Connaissances du Problèrne.:
Paris: Les Ed. E.ST - ChiE. 1%U. ,Sc cd .- p.l-S.

collectifs qui definisse nt 2USSl bien le [XOceSSlIS de constitution des
groupes que celui de le ur Ionctionne rue nt.Le rôle clu chef consiste
donc, dam un certain sens, a etudier, à encourager et à accèlèr er les
mécanismes indispensabie s"! 1j
, le second volet est base SUl- la notion cie par ticipat.on
et de la Jonction de direct ion c'est-a-dire la définition des objectif s,
l'analyse des infor mut ions. Le gl'oupe en eHet est défini comme "un
ensemble d'individus qui pour s.rivent un but commun, li mité par sa
taille et où chacun connan tous les auue s et peut établir avec eux des
relationSl)el·~:onnellcs. Ali sein de cet ensemble, les comporte meurs
de
chacun intel-agissent
sur
les comportements de
tous les
autresIz l. La notion cie part icipat ion exclue clone toute idée
cl 'i rn pose l' ~\\ IX ior i cie s ob jcet if s ;i un gr ou pe; pal" contre eIle es t fondée
sur le principe que" un objectif débattu el compris par tous se réalise
plus facilement (alors que
le s buts imposés provoquent des
re sistances): les infor mations indispensables sont plus nombreuses
si chacun fait de s ob servat ions clans son propre domaine; les
1
i,
ctccisions prises ont plu s de chances d'être adaptées aux problè me s
,
i
posés"( 3).
'r.
~
.-
t
On admet gcnel'alement que la pnrt icipation active des
membres dun groupe depencl cle cinq catègor ies de conditions (4)
, "les conditions cie nombre;
'" le degré de "matur itè" du groupe, auquel est lié le
r,
degre de r ic»..esse de s echanges:
~.
(es conditions mater ieue s proprement dites:
\\
, le
J
mor al du g,-ollpe;
'[
. la qualite de la conduite cie la réunion par son
i:
l'1
prèsident ou son ani ma.eur'.
.;
En effet c'est 1;1 nar ucipauon c'est-a-dire la volonte
d'appar te nir u lin groupe: de !)l'cnclre pan active ment à la définition
des objectifs communs, de ~e connaitre. cie se Jaire confiance, ete
1.- E. l'dinat-ik.- op.ci t . p. ) "i J.
2.- D. Beau.- IUU Fiche:; (10 F'C(\\'l:c:():.~i(' des adultes.- Par is : Les [(i. de LOrg.
1979 , F. n' 50
3.- E. Minur ik .- lb id. p .112.
4.- R f\\.lucclüelli.- op.cit. p 15

44
s'accepter et clone de communiquer avec les autres, qui "assure la
coopération et les échanges el clone qui féconde le dynarnis me latent
clu groupeT l) La par ticipation " se réalise pleinement et seme sur e
par le nombre et la valeur cles interactions".(2)
Le fonctionne ment d'un groupe est clone directe ment lié
d'une pan au nombre et à la qualité cles interactions, d'autre palot, à
l'intensité et à l'égalité cie la par tici pation. La rigueur et la valeur d'un
groupe se mesurent au nombre des échanges et à la rèpartiuon
har monieuse cie ces échanges. Une inter action est d'abord un
échange entre membres cI'UIl groupe, ou entre membre et le groupe
entier. Elle suppose clone une communication avec action clans les
deux sens.Si nOLIs considérons Clue tout ceci constitue les moyens de
par tlclpaüon, nous pouvons soutenir que ces moyens "assurent une
dimension collective à la fonction cie clit'ection".(3)
Cependant la notion cie participation peut s'élargir et
prendre une dimension politique et idéologique surtout si l'on
n'utilise pas ce que nous avons appelé les moyens de la participation,
en particulier les interactions qui en constituent" l'unité de
mesure '; Dans ces conditions la participation n'est plus orientée ver s
la recherche des moyens pratiques comme les mécanismes cie dy-
na mique de groupe ou cie la fonction de direction, mais vers la prise
de pouvoir. Cette dimension idéologique de la participation trouve
effectivement un appui réel clans les systèmes politiques dictato-
riaux où même sous sa forme elector ale. l'évolution de la participa-
tion est arrêtée. La notion (le participation est rècuperèe pal"
l'idéologie oolit ique et devient un moyen de mystification. Elle est,
même SOLIS des formes auènuèes, ['ejetée pal' le pouvoir, pat' les
détenteurs cie la fonction de direction. Aussi SOLIS son aspect poli-
'_:que, chacun des partenaires ne voit que des intentions malveillan-
tes cierr ièrc la participation. Elle peut étr e définie d'une pan comme
une manœuvre de la part (le l'autorité pour escamoter les vrais
1.- R. Mucchielli - op.cit
I~ .17 .
. 2.- Ibid.
3.- E. l\\-1ina["iI-~.- op. cil. p 112.

45
pr ob iè mes ci (j'autrc part cOl11l11e lin moyen pour "S,:\\PCl- i'ef'Iicacitè
de l'autorité, pour affaiblit' la discipline collective'T 1) Elle devient
alors une régression pal-ce qu'elle aboutit à l'anal-chie.
3: 1.3 La Dimension histmiq.l..œ...
Dans son sens historique, "la participation s'inscr it dans
un processus dè mancipation et de dé mocr atisation'tf 2) Elie se
réalise simultanément sur plusieurs plans: accession des femmes à
des hautes responsabilités administr ative s et politiques; emancipa-
tion juridique des femmes malgrè l'existence de certains prèjugès et
habituc!es de toutes sortes qui tendent à la freiner. Généralement la
participation compone dans son sens historique quatre domaines
principaux: politique, institutionnel; financier et relationnel.U)
.. le c1c>maine 12Ql.i1iÇ]JJ.~..:' Il peu t concerner à la fois une
moclification rad icale du systè me en place: suppression et re mplace-
ment par exemple d'un Parti Politique Unique par piusieur s partis
politiques; suppression et re mplace ment de l'autorité d'un Parti
unique pal' un comité cie gestion: c'est le cas du PDCI (Parti
Dè rnocr atique de laCôte d'Ivoire- Parti unique) qui aété depuis plus
de 20 ans dirigé pal' un Secrétaire général qui fut remplacé en
.. Novembre 1980 par un Comité Exécutif de dix membres.
~ On a assisté à une série de réfor mes successives sur
le plan constitutionnel: Au niveau de l'Assemblée Nationale, ce fut le
cas de l'article l 1 qui fait dèsor mais du Prè sident de l'Asse m.blée Na-
tionale et unique l'ne nt lui, le successeur du Présiclent de la
République en cas de vacance cie celui-ci jusqu'aux nouvelles élec-
tions; lui-même pouvant être candidat.
'" le domaine ul~i..lIJ1LQ1J.illU: 11 concerne les grandes
réformes sociales et economiques qui - même si leurs effets ne sont
pas immédiats - marquent révolution: la suppression des mariages
polygamiques en Cote-dIvoir e: la suppression des beaux
.1.- E. Minar ik .- op.cit p.l 13.
2.- Ibid.
3,- Ibid.

46
administratifs c'est-à-dire la suppression de la gratuité des loge-
ments pour certains agents de l'Etat en particulier les enseignants; la
suppression des bourses d'Etudes Secondaires et supérieures pour
les enfants d'une certaine categorie sociale.
~ k_J:iQnl~1ine lïnl1ncier ou intét'esse ment. Il est utilisé en
tant que stimulant. l'interesse ment consiste à Jaire participer les
me rnbr e s C1'1.'ll établisse ment aux bénéfices 'réalisés par celui-ci, sans
que cette for me cie par ticipation change les relations sociales et les
rapports au travail. En Côte d'Ivoire, l'Office des
Postes et
Tèlecornmunicauons distr ibue j la Iois tr imestr ieuemcnt et
chaque
à
fin d'année, de s primes de renee ment ou d'intéressement à tous
leurs agents depuis les ad miuisuateur s jusqu'aux préposés et agents
te mpor air e s.
J:
le domaine..relauounel: La participation ici se refère
aux mécanismes comportementaux et met l'accent sur l'évolution
des relations sociales. Il implique des moyens susceptibles de faire
changer les habitudes et les valeurs tr aditionneüe s, d'établir de
nouveaux rapports. Ce type cie participation trouve son champ
.. cl'application clans les reunions qui sont un moyen cie communication
et de travail, niais en même temps un cadre privilégié des échanges
interindividuels, c'est-à-dire qu'elle met ensemble des individus
mais aussi assure les coudiuons matérielles et relationnelles des
échanges.
La participation clans son sens historique, appar ait donc
comme un phénomène complexe, CJUl ?e réalise et évolue sur
plusie ur s plans. Elle implique la necessite d'une dè mocr atisauon des
rapports sociaux.
3. l .4 LLllimmsi51lli...ulll!.œlk.
Selon Ralph Linton. une culture c'est" la configuration
cles compone ments appris et cie leur s résultats dont les èlé menis
composant sont par t agès et transmis par les membres d'une société

48
Cependant, il serait illusoire cie penser que les connais-
sances,
le
comporte ment
cie l'individu
peuvent
et
doivent
nécessaire ment être "partagés" par tous les me mbres de la Société.
Les cultures évoluent dans le te mps. Elles croissent et changent. Dans
leur évolution, leur histoir e. les cultures éliminent et acquièrent
si multane ment certains éJé ments. Cela implique q u'i l y a renouvelle-
ment clans le- contenu ct des modificauons plus ou moins profondes
dans les rnocele s proposés, ceci à condition que la société dure assez
longtemps el connaisse des vicissitudes. Ceci nous pel' met de
soutenir que le ter mc "partagés" ne signifie nullement que les
modèles, les idées proposés doivent nécessairement ètre pris en
compte par tous les membres de la société. En effet/lue ce soit en
milieu rural ou dans tout autre milieu, les comportements, les idées
ou tout simplement les éléments communs aux uns ne seront
sûrement pas ceux cies autres ( vie ux et jeunes, hom mes et fe mmes);
les idées et activités des uns ne seront partagées que par certains
seule ment, à l'intérieur de la société. Or pOLIr le bon fonctionne ment
de la société globale, ces activités doivent étr e prises en compte.
Il faut noter cependant que ce sont les sociétés en tant
qu'ense nibles qui" supportent et perpetuent les cultures ". C'est donc
dire qu'un inJividu __ membre cie la société.r.,
doit être préparé à
la participation à la culture de celle-ci. En effet cette participation est
fonction de la place qu'occupe l'individu clans sa société et de la Iacon
dont il est préparé pour l'occuper. Cela signifie que la société attend
de l'individu un certain nombre cie comportements C!LIS à la place
qu'iioccupe el on ne peut comprenc!re ces COmporte menis qu'en
fonction de ce q LIe la societe attend c!e lui.
Un des objectifs cies "Unités Mobiles" c'est le soutien aux
activités régionales, la modernisation et l'amélioration des condi-
tions cie vie. Cela veut donc dire que l'artisan rural sorti (les Centres

49
"Unités Mobiles" , peut proposer- de nouveaux modèles de fonction-
ne ment de développement rural, cie vie. Ces modèles peuvent-ils
ëtre acceptés et suivis par la communauté? De plus l'artisan rural
for nié clans les" Unités Mobiles " se tt-ouve face à face avec l'artisan
traditionnel qui a déjà sa place clans la société? Est-ce qu'il va y avoir
prise en compte ou rejet des modèles proposés parce qu'ils peuvent
impliquer ~lne certaine rupture culturelle? Les connaissances, le
comportement de l'artisan rural peuvent-ils et doivent -ils être pris
en compte comme éléments de la culture cie la société?
Enfinpour qu'il y ail configuration culturelle, faut-il nécessairement
que les idées et les activités des jeunes artisans ruraux soient pris en
compte, partagés par tous les membres cie leur communauté?
En effel, l'artisan rural sorti du Centre "Unité Mobile"
peut effectivement proposer cie nouveaux modèles de fonctionne-
ment,cle développement rural et de vie: mécanisation des travaux
agricoles (culture attelèe. machines agricoles) ; construction des
maisons avec des matériaux modernes (ci ment, tôle etc.) utilisation
cie mobiliers cie type occidental (chaises, fauteuils etc.). Ces modèles
peuvent-ils être suivis par la population?
A un
moment donné effectivement, ces
modèles
proposés par les jeunes artisans ruraux peuvent être "partagés"; pris
en compte; c'est-à-dire adoptés et entrés dans les mœurs , les
habitudes des communautés villageoises. faire partie de leur vie et
par conséquent clevenir élé me nts de leur culture.
Aussi pouvons-nous dire que la participation clans sa
dimension culturelle prend non seulement le sens cie "partage",
"d'acceptation", "d'adoption", cie "prise en compte" nuis aussi se
ref ère à la place, à la fonction occupée clans la société. La participa-
tion des artisans ruraux c'est donc le partage, l'acceptation, la prise
en compte cL; leurs idees. cie leurs activités et des modèles qu'ils
proposent, par les membres de leurs communautés à tt-avers ces
mè mes activités

50
Ainsi définie - cians ses dimensions économique et social,
psychosociologique, historique et culturelle - que doit-on entendre
réellernent par participation au dèveloppe ment?
En vue du Développement Rur al, C. fO!"Lin (1_'! c10finit
cinq participations diff èrentes:
" Ia.nar tici rWJliliu©.ivis te.: [es actions ou les comporte-
monts de l'individu Ie place ru en état cie solidar ité avec d'autres clans
un espace et
un moment donnés. Ex. Construction collective d'une
case au village.
JI:
Lu)articjpatiol1 "i~l(l1ive": Il s'agit d'ajuster des
membres d'un groupe ou d'une collectivité aux normes établies par
cette collectivité. nor mes qui sont consacrees et meme sanctionnées
par celle-ci.
" w)artiçiI2a!inl1 consultative: la population est informée
de certaines opinions, proj ets cie développe ment et est appelée à ex-
primer ses préférences sans que la clécision finale lui revienne.
>: Ja.pal'tiçjpatiol)
mohilisatrice' les membres de ta.
collectivité ou de la communauté adhèrent volontaire-
ment et consciemment aux idées, aux directives émises~par un ou
plusieurs membres du groupe, en général des leaders.
'" enfin la panicipatinn décisionnelle: les sujets décident
eux-mêmes cle leur avenir
Pour A. Meister (2 J. on peut parler cle types de part ici-
pation et il en présente cinq. (voir tableau r.51)
1.- Gerard fortin cite par JB.Z. Sorne in Ll\\ Par ticipation Populaire au D2v.
en Afr iqu-: Noire .- Par is : K ar t hala ; Doualc : IPD.- , 190'': PP. 92-93
2.- Aloer t Meister .- Participauon - an! mat ion et Déve loppe ment
.: A partit'
d'Une eu«!e rurale en J\\li::etHine.- Paris: Ed. Anthrcoos . 19(,9 .- pp.
22-23

.. . :~:"' . ,
SI
Type de
Origine de la création
Type de
fonction sociale
du groupe narticipa-
participation
recrute ment
du groupe.
tionniste.
Renforcement
Origine dans la
Non volon-
des coutumes, de
De Fait
tradition: groupe d'age,
taire, de rait.
la tradition, des
de métier, groupe fa mi-
manières de
liai, religion etc.
faire.
Création du groupe par
Satisfaction
les participants eux-
de besoins nou-
Volontaire
mêmes, sans recours à
Volontaire.
veaux, opposi-
des ani mateors
tion au milieu,
extèr ieurs: le gl'oupe se
création .de nou-
donne lui-meme son
veaux comporte-
organisation : Syndicats,
ments; Adapta-
organisai ions protes-
tion il u change-
sionne Ile s. coopératives,
ment social et
partis politiques etc.
continuation du
changement ou
lutte contre le
changement.
Création du groupe par
Pas de fonction
les participants eux-
sociale appa-
memes; mais groupe
Entière
rente; surtout
ment
fonction latente
Spontanee
f luide, Fluctuant. sans
volontaire
organisation: groupes
de satisfaction
cie voisinage, coteries,
des besoins psy-
cliques etc.
chotogiques des
participant s.
Création du groupe par
fonction de
des animateurs exté-
changement so-
rieurs, projets de déve-
Provoqué.
Cial par adoption
Provoquée
loppement C0l111llUn3.U-
suscité
de comporte-
taire, .. group. work ,. etc.
ments jugés dé-
sirables par les
animateurs
extérieurs.
Creation du groupe par
Participation in-
animateurs extérieurs
dispensable au
ou adopt ion de nor mes
fonctionnement
i mpèr atives par les par-
du groupe, ren-
ticipants eux-mêmes:
forcement de
different : systemes de
Obligatoire
normes.
mob ilisation cie la main-
d'œuvre, règle cie oistri-
bution d'eau clans un
programme dirr igat ion
etc.
Trlhle?:l! L Les Types cie participation selon \\ . ivicister p.22-23

Cependant l'observation cie toutes ces str ategies de
participation et
des
différents domaines
d'intervention nous
amènent à nous demander s'il est opportun voire réaliste de solli-
citer la participation dans tous les domaines et de la mé me manière?
Autrement dit, en vue du développement r ur al.comment se pose le
problème de la participation cles populations rurales à un projet
.comrne le projet-Ulvl. qui leur est propose par l'Et ativoir ien par
l'inter rnèdiair e de l'O.N.F.P.?
Pour répondre à cette question JB.Z. Sorne] 1) fait re mal--
quer qu'au lieu cle parler cie la "non participation" des populations
rurales; "il est préférable de parler cle degrés de participation".
Pour F. oe Ravignan (2), "le Projet de développe ment
rural a été défini corn me un systè me ouvert. [1 existe clonc forcé ment
une "certaine for me" de participation des populations aux projets de
développe ment rural, mais a des degres divers".
JB.Z.
Some voit donc 4 niveaux cie participation (3).
1er niveau'la participz;:jon lointaine: C'est le degré le plus bas de la
participation. On voit débarquer cles gens (généralement des ex-
perts, des techniciens) dans le milieu, qui se livr-ent à des travaux
dont la population ignore et l'origine et la finalité. On s'interroge, on
spécule. Par curiosité on va essayer de voir- et. de comprendre ce qui
se passe. "La participation est ici provoquée par un certain viol de
l'état de tranquillité clans lequel vit la population. La perturbation
introduite clans le m.ilieu amène les populations à sortir d'une
certaine indil'Ièr ence'f 4).
lè.-niveau· la 11(1,1"t ici !lG..1lQIL:'provocat rice" :
Le projet crée cles perturbations et provoque ainsi des réactions
souvent négatives au sein de la population. C'est la naissance des
tensions et cles conflits dùs au nianq ue d'explicauon sur les finalités
et les objectifs clu projet. Ici le projet appar ait comme une "menace"
a la sécurité de la population.
1.- JE.Z. 50me.- Les Populctions r ur ale s ace aux Projets de Dcv, in La Pu
ï
t icipat ion Populaire au Dev. en !\\iriquc Noire .- op.cit. p.9(,.
2.- F . de f.:.JVign;ll1 cité ])2.1" ]B.Z So rnc. lb id.
3.- Ibid.
.
4.- Ibic!.

S3
3è niveau: la pat"ticiÎ1atjon résig~: Selon Sorne ( 1l, ia "participa-
tion résignée" est dùe:
- "à la crainte des sévices aux niveaux politiques et
ad ministr atifs" ;
- "aux sollicitations de leaders influents" ;
- et "au senti ment de ne pas retrogr ader par rapport aux
autres"
4è niveau: la participation effective: Sil'on pan du postulat que
"tout être espère à l'être et au mieux-être: aucun homme ne saurait
considérer sa situation comme définitivement figée. L'Evolution
peut être lente, mais il y a toujours évolution. Si celle- ci s'arrêtait ou
stagnait,
il
s'en
suivrait
une
agression
et
finalement
l'anéantisse ment cle l'être (social en l'occurrence) "(2). Aussi peut-on
affirmer que les populations rurales à qui on reproche leur tendance
à
freiner
voire
e mpécher
la
réalisation
des
projets
cie
développement, sont-elles des populations disposées à participer
activement et efficacement à l'exécution cie ces projets seulement
sous certaines conditions: six généralement, selon Sorne (3).
* l'urgence de la situa tion: la population, bénéficiaire du
projet sait que son rejetla plongerait clans une situation dramatique.
* les contraintes existentielles: Exemple: la rareté des
terres cultivables; leur pauvreté, une situation écologique difficile,
tout cela pousse la population à participer aux projets
'" "Il Y a participation quand la situation d'ensemble est
stimulante et que le projet utilise au mieux les résultats des activités
traditionnelles du milieu"( 4)
'" la participation est effective lor sq ue " le projet apporte
aux populations des revenus substantiels qui leur permettent de
faire face à des obligations sociales et d'améliorer leur niveau cie
l.-op. cit , p.97.
2.- Ibicl .- p9,s.
3. - Ibid.
4.- Ibid ..

54
~; Il Y a participation CJ uand le projet ne crée pas de
problè rue s sociaux: opposition entre chefs tr aditionnels, coutumiers
et" chefs modernes "C(lmnle c'est Fr que m ment le cas clans nos vil-
è
lages à l'heure actuelle d'une pan et entre les populations et les
opposants ou non-adhérents du projet d'autre part.
" Enfin, on peut dire qu'il y a participation quand:
-le projet ne s'ecarte pas trop c1es activités hab iiue lles
de la population concernée;
- les activités du oroiet. complètement inconnues cle la
population, ne viennent pas boulever ser comptète ment leur s façons
de Jaire habituelles tr aciuonneues. mais au contraire contr ibuent à
combler etes manques a gagnel', des suppléments cie temps pour
uavailler dans le projet.
Au total, on peut dire qu'il y a participation quand le
projet repond aux attentes cie la population, quand celle-ci sail
qu'eue va g".jzner clans l'opération. Aussi la participation peut-elte
étre:
• "Conf'or mistc" : on sc conf 01'1110 str icte mcnt aux con-
signes des techniciens d'encadre ment: respect scrupuleux des con-
signes. exagération clans l'application des consignes .
•, effective avec possibilité de tr ansf'or met' et d'adapter
les consignes à ses propres capacités et compréhension. Il y a clonc
ici échange de point de vue entre encadreur et population pour éviter
qu'il 'y ait trop d'ecart entre les activités (lu projet ct les pratiques
habituelles traditionnelles.
"' "militante" c'est -à-dire Clue la population défend elle-
rué me le projet dont elle a L1ne vision assez large. Pal" les perfor-
mances réalisées, elle prouve que le projet est bénéfique à tous. On
accepte la technique et la technologie proposées par le projet et on
les dépasse.

55
• enfin tl"<1nSrOl"11180 cl inscrite clans les habitudes. Les
contraintes du projet ne sont plus considérées comme un acte cle
pénali té mais com me les exigences 110r males de tout travail. Le
projet est clone intégré et entre clans les habitudes traditionnelles et
quotidiennes du ir avail.
_ La par ucipation telle que nous venons de le voit' est donc
essentielle à tout projet de développement rural. Mais elle suppose
également une certaine politique du développement l'mal, une
certaine conception du oroiet. une certaine Ior mation de la popula-
tion.
On peut clone dire que le problème de la participation et
en dernier ressort de la reussite d'uu pr ojet de développement r ur al
est un pr oblè mc de communication c'est-à-dire un problème de re-
cherche d'un langage com mun, d'un consensus afin que tous les par-
teriair e s comprennent cx actc mcnr la mè mc chose et sc considère nt
concernés par le projet au mé me degr é
NOLIS allons donc sur ces bases essayer d'analyser le cas
de J' "Opèra\\ ion Unités IvIobiles de [or marion des artisans ruraux "
clans le dèveloppe meni rural de la Côte cl' Ivoire.

S6
En vue cie son développement, la Côte (j'Ivoire, tout
comme la quasi-totalité des pays en développement, est un vaste
chantier de construction Ù tout point cie vue, c'est-à-dire au triple
plan économique, social et culturel.
La philosophie du développe ment adoptee par la Côte
d'Ivoire a POUl" base la recherche d'une transformation de mode de
production du monde r ur al et cie l'artisanat; l'amélioration décisive
cles conditlor.s d'existence de la population en milieu rur al et urbain;
la recherche .j'un développement équilibré de l'ensemble clu terr i-
toir e ivoir ien .
POUl" la Côte d'Ivoire , lecléveloppernent signlIie donner
à la population le mé me niveau de vie en essayant de combler le fossé
entre la ville et le village. Le développe ment c'est la mobilisation des
corn munaute s rurales autour cles object.ifs nationaux. Or "pour que le
développement apporte au peuple le maximum cie profit et pour
qu'il ait tout son sens, il Faut qu'il émane du peuple lui-même. Le
peuple doit participer directement au processus cie décision, à la
conception, à la planification et à la mise en œuvre cie ses pro-
grammes de développement. Les dirigeants et les techniciens sont
liés pour guider le peuple et pour l'aider à prendre cles décisions
r ationnelles"I 1). Aussi à l'occasion du onziè me anniversaire de
l'indépendance cie Ut Côte d'Ivoire. le Président Houphouet Boigny
1.- F. Bernar d.> L'Education de Base en Tanzanie
Institut de Manage ment
. r
Public - CESl\\1AP.- Aout 1982, p.2.

57
clans Lin message à la Nation soulignait - il la nécessité de "faire en
sor te que le Moncle rural se donne un modèle cie cléveloppe ment qu'il
comprenne et domine"( 1).
Derr icre cette pensée, semble se POSCl" le pr oblè me de la
place de l'éducation dans le développement; l'intérêt, l'i mpor tance
cie la Ior mation en milieu rural. Derriere toutes ces prèoccupations
la formation semble être le "Maitre- mot". Le P.D.C.r. (Parti
Démocratique cie la Co ;e dIvoir e ) et Je Gouvernement cie la Côte
dlvonc se vouent au développement cie l'ho111me ivoirien par
l'éd uca lion. Ce te ngage men t ressor t trè s clair e me nt de s déclar ations
du 7è Congrès clu P.D,Cl: ".l'écl ucation pr èpar ant l'incliviclu ;\\être utile
à lui-même et à la Société est indèniable ment
le facteur le plus
important du dèvelonpe ment économique et social'f Z).
En 1973, le Président Houphouet dans un autre message
à la nation déc.ar ait également à propos du monde r ur al que" le
monde rural qui demeurera longtemps Je cadre cie vie de la majorité
des ivoiriens, assurera encore cl 'ici 1980, une grande panic cie la
création de nouveaux emplois salar iès.Si nous ne voulons pas être
dans l'obligation, pour répondre à ces besoins à venir d'accentuer cie
manière préoccupante, la venue cie main-d'œuvre étrangère, -il est
indispensable de contenir l'exode rural clans les limites acceptables.
Cet objectif ne sera atteint que si tous les moyens
d'Education et cIe for marion, au sens large, appliq ué s aux populations
cie I'intèr ieur , convergent vers une meilleure connaissance de leur
milieu el surtout vers une perception plus aiguë des possibilités
damè lior ation et de transformation cie lem cadre et cie leur niveau
de vie, par l'action de l'homme,
Cette convergence conditionne I'Intègr auon des adultes
et des jeunes aux projets de développement, et finalement, la .
réussite (rob jectifs prioritaires précis corn me l'accroisse ment cie la
productivité agricole en région cie savane'Tô ).
1.- Houphoue t Boigny cité par I-I.I-Iacldacl : L'O.N.P,H et la formation des
jeunes in Education en Afrique: Alternatives. I\\CCT- INEP.- Toulouse:
Privat, 1980.- p. 117
.
2.- 7é Congrès elu P.D.C.I.- 29-30 Sept. ,1er oct. 1%0.- Fr at. Heb do Ed.Abidjan
1981,p.179.
3.- Houphouet Boigny .-Ibid.

58
Le problè t'ne tourne autour de la question de la fixation
des jeunes ruraux à la tet're, de la par ticipation des ruraux au
développement du pays en général et au développem.ent rural en
particulier.
La Côte d'Ivoire connaît en effet l'exode rural qui sévit
dans
le
Tiers-Monde.
Selon
une
étude
de
"Fa mille s
et
Développe ment"( 1), "tous les deux jours, dans le Tier s- Monde,
150.000 personnes ... quittent la campagne pour la ville ".C'est donc
un phénomène très important. C'est un Ilèau social dans les Etats du
Tiers-Monde. S'attaquer aux causes de l'exode rural et lui trouver
des solutions constituent un souci per manent des gouvernements
des Pays en développe ment. L'exode rural car actèr ise la migration
des masses rurales surtout les populations jeunes vers les villes." Il
appauvrit qualitativement le tissu humain du village et introduit à
la ville des gel' mes cie dèsor dre. de xénophobie et d'instabilité,
nuisibles au progrès de i'ivoir icnIZ). L'exode pose aux pays en
dévelop pe ment co .n l'ne la Côte cl' Ivoire cIe gr aves problè rnes nota ln-
- ment:
~: Une agriculture en difficulté. LaCôte d'Ivoire est un
pays e sscuticüc ment agricole et la population ivoirienne est essen-
tielle ment rurale. C'est le progrès de I'agr icultur e qui a entraîné
l'essor économique de la Côte d'Ivoire. POUl' clic, comme pour la
plupart des pays du Tiers-Mende, l'amélioration des conditions de
vie
à
l'échelle
nationale
doit
passel'
nécessairement
par
l'amélioration des conditions de vie en zone rur ale al! vivent 60% à
80 %cie la pop ulation (3). Or l'exode en dépeuplant les régions rurales,
enlève dans son mouvement, les individus valides, ceux-là mêmes
qui sont capables de travailler la terre. Il en résulte alors un vieil-
lisse ment de la population rurale et une chute brutale de la produc-
tion caL', ces vielles .oer sonnes L'estées à la terre ne peuvent plus
re pr endr e efficace ment le travail de la terre n'ayant pl us assez de
force.
1.- Famil1e et Développement, n'17 : .. Les Lumières des villes" , janv.
1979.
2,- Ab doulaye Sawaclogo.- L'Agriculture en c.I. .-Paris; P.O.F, 1979.- p. 270
3.- \\Vajir,ll D. t-/.aalof.- Vulgarisation agricole et Dëv. Rural.- in CIAm'OR -
Courrier ; La Formation pour le Dév.Rur al : Nlles approcllc~,- 11'66 Jan-
Fév. 1985. p.12.

59
"' Une augmentation du nombre des sans-e mploi en ville.
En effet, Ces migrants sont en général sans qualification aucune, aussi
ne peuvent-ils trouver du travail en ville et viennent grossir le lot
des chômeurs. Il en résulte donc l'accroisse ment du banditisme et de
la délinquance juvénile, l'insécurité clans les villes, la création des
bidonvilles insalubres par la multiplication des habitats spontanés.
* l'exode rural devient enfin nuisible parce que son
rythme dépasse les créations d'e mploi à la ville; il entraîne un tlp-
pauvrisse ment qualitatif cles campagnes. Ceci a pour conséquence la
ruptur e.I'èbranle ment du difficile et Ir agile équilibre social dans nos
pays. L'ordre établi est constamment menacé et c'est cela qui
explique la préoccupation des gouvernements sur ce pr oblè me. Les
risques d'explosions sociales violentes, avec pour conséquence
l'effondrement de I'èdi.ice social.planent constamment sur le pays
parce que la misère en ville s'aggrave, frappant des populations déjà
éprouvées.
Si l'on observe l'évolution de la population en Côte
d' Ivoire, onconstate que:
- en 1960. 3. 269 000 sur 3.735 000 habitants, soit 87, 5%
vivaient à la campagne;
- en 1970, 3. 676 000 sur une population. totale de 5.115.000
personnes, soit 72% ;
- en 1975 : 66%
,- en 1980 60% des Ivoiriens sont encore des ruraux (1).
1
-: en 1985 ,4.286.000 sur une population totale de 7. 340.200
habitants soit 58,3% étaient des ruraux. En 1990 , on prévoit
4. 390.700 sur une population totale de 8.717. 800 habitants soit
50,3 %de ruraux (2). Il Y aura donc en 1990, en Côte d'Ivoire autant
de ruraux que de citadins.
tes nombreuses études sur le sujet s'accordent à
reconnaître ':'Iue l'exode rural frappe généralement des populations
jeunes iUsqu'à 30 ans et qu'au delà la tendance est de se fixer à la
terre. En Côte d'Ivoire le tableau suivant permet d'observer la
répar tition et l'évolution cie la uancne d'ages 15-30 ans.
1.- Abdoulaye Sawadogo .- op.cit. p. 20.
2.- Ré p. de Côte d'Ivoire: Ministère du Plan .- Plan Quinquennal cie uev.
Economique Social et Culturel 1981 - 1985,- ABIDJAN: CEDA T2 -V2. P.590.
l
l

- .
19S0
19S5
1990
, Evolu tion
Evolution
Evolution
(Prévisions)
19S0 -S5
1985-90
1980 - 1990
:M
>33.3 00
601.200
613.9J0
3,06 %
2,11 %
5,2 %
Ruraux
F
636.500
6S0.100
727.600
6,8 %
6,9
%
14,3 %
T
1. 2 19.800
1. 281.300
1.341.500
5,04 %
4,6
%
9,9
Of
iV
0 '
o
M
675.600
971.800
1.355.300
43,8 %
39,4 %
100,6 %
Urbains
F
5JJ 8.00 0
736.500
1.029.300
44,9 %
39,7 %
102,6 %
T
1. 183.600
1. 708.300
2.384.600
44,3 %
39,5 %
10 1,4 %
, _
IV
l3 6 ,8 %
M
359.800
5S6.2 00
852.3 0 0
54,5 %
53') (l{
:
Abidjan
F
273.400
421.700
662.800
)4 ') 01
57,1 %
142,4 %
,_
h
-,
T
633.200
977.9J0
1. 515.100
)4,4 %
54,9 %
139,2 %
Tableau 2 : Répartition et Evolution des populations rurales et urbaines
dë la tranche d'âges 15:30 ans cie 1980 à 1220 (il
1._ Les pourcentages sont calculés à partir des chiffres bruts tirés du Plan Quinquennal .- op.cit. p.59ü.

fL1ii)IWIlliilililDdHi' \\ebi#Sèfj*iWiJ'M&
\\49f4WJM'!6 ,
&iWi
11
61
L'observation cie ce tableau pel' Illet de constater qu'en ce
qui concerne la tranche d'âges 15-30 ans, cette population a évolué
cie la manière suivante:
11 EntTe 1980 et 1905 : En milieu rural, cette tranche
d'âges a augmenté au total cie 5,04%. L'augmentation étant beaucoup
plus Forte chez les filles que chez les garçons: 6,8% contre 3.06%. Pen-'
dant cette j,'":ême période, la même population a augmenté clans les
villes cle 44,3% et a augmenté de plus cie la moitié à Abidjan : 54,4%
21 Entre 19 ruJ J C)C)O : A I'heur e actuelle l'accroisse ment
est de 4,6% au total en r iilieu rural avec encor e une nette domination
des filles 6.9% contre 2,11 % pour les garçons. Cet accroissement est
cie 39,5% en milieu urbain et de 54,9% à Abidjan
3/ Si l'on prend la situation telle qu'elle se présente clans
cette der nièr e decennie.on prévoit que d'ici à 1990, l'accroisse ment
cie la population entre 1Set 30 ans en milieu rural sera cie 9,9% au
total avec une augmentation cle 14,3% chez les filles et seulement
5,2% chez les garçons. Penclant cette même pèr iode, elle aura plus
que 'doublé en milieu urbain et sera mulup.iée par deuxet demi à
Abidjan.
Le fait est que les jeunes - filles et garçons - désertent les
villages al! profit cles grandes villes comme Abidjan,
Face à ce fléau, des solutions s'imposent impérativement.
Le problème pour l'Etat ivoirien c'est cie faire en sorte que les popu-
lations rurales et particulière ment les jeunes r ur aux restent au
village et en rué me te mps vivent à peu près clans les mê mes condi-
tions que lems camarades des villes.En effet si les jeunes quittent les
villages pour les villes à cause certes des cléfauts clu système agricole
traditionnel: revenus insuffisants, taches pénibles....; leurs motiva-
tions à quitter la terre "sont grande ment amplifiées par le modèle
culturel véhiculé par le milieu urbain et le système scolaire'{ 1),
1.- Plan Quinquennal .- Op.CiL T2 - Y 1 p,26ü.

62
On peut donc ajouter que "cet exode à travers celui des jeunes
scolarisés, garçons et fllles, prive le milieu l'mal d'un potentiel de
formation, d'éducation et de comportements favorables au progrès,
qui sont autant d'éléments indispensables à la moder nisation'f 1).
Pour améliorer les modes de production du monde r ur al
et de I'ar tisanat et par voie de conséquence les conditions d'existence
de la population l'male, la Côte d'Ivoire conduit depuis plusieurs
années, une politique nationale de développe ment de la fOL" l'nation
professionnelle de base au niveau des régions? Ainsi, ont été crées
à l'intérieur du pays, les Centres de for marion Professionnelle
(CF.P.) , des centr e s de Ior mation artisanale (CF.A.), qui forment
respectivement au Certificat d'aptitude proîessionnel!e (CA.P) et au
cer tif icat de CJ ualification pr ofessionnelle (CQ.P) dont les dètenteur s
sont directement opèr arionnels. Les ateliers d'application et de pro-
duction (A.A.P) Cl ui sont censés assurer le perfectionne ment des
ar tisans ont vu le jour peu de te mps après la cr èat ion des dits centres.
Cependant il faut préciser que CFP, CFA et AAP sont
implantes cians les grands centres urbains (car te n 01 p 6) et leurs"
produits 1/ c'est-à-dire les élèves for mes dans ces centres, ne peuvent
malheureuse ment exercer que 'cians les grands centres urbains.
Cela peut s'expliquer pal" le fait que cians nos sociétés,
envoyer un enfant à l'école, c'est faire un investisse ment et cet
investisse ment ne peut é tr e rentable, ne peut pr oîiter que si une fois
sorti cie l'école quelque soit le niveau atteint, l'enfant va à la ville.
Certains ajouteraient même que" aller à l'école c'est cléjà s'integrer
peu à peu dans l'environne ment urbain, c'est l'accepter, c'est
l'adopter, un environnement pourtant en rupture avec l'univers
habituel du monde r ur al. On irait alors à l'école dans le but
d'apprendre à vivre comme à la ville: "on va à la l'école pour
apprendre à tr avaiüeren ville" (Max. 24 ans .. BEPC) cal" la campagne
n'offre ni le cadre ni les structures nécessaires à l'épanouissement
1.- Plan Quinquennal .- op.cit. T2 - VI p.260.

mM";56*&..014
63
d'urie telle vie. Pr éparè POUL" vivre en ville, l'incliviclu ne peut se
réaliser effective ment qu'en ville, tel est le foncle ment cle l'exocle
r ur al, irnpor tant mouvement cie déplacement de populations l"U-
rale s, jeunes, ver s les centres urb ains. Et cet apprentissage cie la vie
cie la ville ser a d'autant plus pregnant que l'individu aura séjourné
longtemps à la vitleI 1).
Il appar ait alor s clair e ment que c'est à l'école même qu'il
Faut chercher les re mè des à l'exode rur al. 11 faut que "l'école ap-
prenne à vivre à la campagne, plutôt que cie véhiculer uniquement
_les images cie la ville, l'école devr ait être le creuset où la ville et la
campagne viendr aient à se Fondre comme (jans un seul et même
cor ps.Tz )
Le pr oblè me tel qu'il se pose auiour dnui en Côte d'Ivoire
el partout en Afrique ettorn me il s'est posé en Europe, est que le pays
n'a pas choisi un dève loppe ment basé sm l'l ndustr ie mais plutôt sur
l'Agr icultur e. C'est dire clonc que c'est sur le monde rural que repose
le developpement clu pays; et ce monde rural se vicIe dangereuse-
ment au profit cles villes. L'exode rural demeure clonc préoccupant
malgré les efforts entrepris par les autorités pour le freiner.
Entre autres solutions, certains prèconiseraient cle "[aire
le lien entre l'école et la vie, relier l'école à la collectivité où elle est
implantée, au village, au quartier, lier l'école au travail productif
spéciale ment agr icole'I S). Pour d'autres au contraire, il faut "con-
cevoir une è ducation qui mette sous une [orme ou une autre, cles
moyens à la disposition cle tous ceux quivivent et tr availlent la terre
ou en zones l'males. Il s'agit de mettre à la disposition des
collectivités r ur ale s des instruments propres à tr ansf'or mer la 1)['0-
cluction et à améliorer les conditions de vie"( 4). L'èoucation appar ait
alors comme "tout ce qui peut nous aider à comprendre le milieu clans
lequel nous vivons et la manière clont nous pouvons modifier et
utiliser ce milieu pour nous améliorer nous-mè mcs'{S).
1.- B1esson Guei,- Les Representations de l'école en C.I . : Vers une Nlle
Initiation .- Thèse cie doctor at 3è Cyc1e.- Université de Paris X-Nan-
terre.- 1983, p.257.
2.- Blesson Guel .-Ibid. p. 259
3,- Diana Senghor .- Guinée-Bissau: une autre école in Famille et
Développement ri' 19 ,]uillet-Aoüt-Sept. 1979.
4.- F. Bernard.- op.cit. p. 3
5.- Ibid.

64
2- L'artisanat.dans le Déveli1p_lleJllli.lt d~ la Côte d'Ivoire,
La recherche des solutions aux prob!è mes relatiIs à la
formation des artisans ruraux en vue du développement r ur al pcut-
étrc envisagée également à travers une définition du role de
l'artisanat ciaJ~~; le développe ment économiq ue et social et la mise en
œUVI-e d'une stratégie de développe ment surtout de l'ar tisanat rural.
L'artisanat est un Facteur essentiel du développe ment
économique et social de la Côte d'Ivoire clans la mesure où il cons-
titue un èlè me nt de l'équilibre de l'emploi. En effet les activités al"-
tisanales sont créatrices d'e mplois au moindre coùt; elles pel' mettent
d'absorber une main d'œuvre nombreuse et d'assurer ainsi une large
distr ibution des revenus. On peut noter également que la fonction
essentielle de l'art isanat, c'est d'assurer la oroduction des biens et
des services adaptés aux besoins et au pouvoir d'achat des popula-
tions, CJu'elles soient r ur ale s ou urbaines. De r'artisanat. par le fait
même qu'il exige peu ct'lnfr astructur e, on. peut dire qu'il répond bien
au cléveloppe ment régional voire l'mal.
2.1,: Le Rôle de.Larnsanat.
.En règle générale, on reconnait à l'artisanat deux rôles
dans l'Economie nationale: un rôle cultur el et un rôle économique.
2- 1.1. : Le rÔ1e cJ.l1tJ.ll~.L:
L'artisanat. ècrit ASUOHA , R . , est "l'expression de la
cuîuue nationale. Il est le lien entre le passé et le présent; grâce à
lui, on retrouve les' mœurs, les philosophies et les légendes des
ancêtres dont il tr-aduit la valeur. Il est présent clans de nombreux
secteurs de l'économie. ri n'y a pas un royer. pas un lieu adrninistr aüf
ou industr iel OLJ il ne se manif'este sous une forme ou sous une
autref 1).
1.- Asuoha T\\..Guiete ete gestion des Entreprises artisanales .- MET IFP :
IPNETP, 1980.- p.9

65
2-1.2 : Le rôle EcnnomiQl!.e..
L'artisanat, on peut l'nff ir mer: est le "bras droit" de
l'agr icultur e en ce sens qu'il lui fournit cles outillages. On peut
égale ment dire que J'artisanat "est le point de départ d'une indus-
trialisation rationnelle d'un pays en ce sens qu'i! pel" met déjà d'avoir
des iclées, des techniq ues locales de travail qu'il fau t dévelonper
ind ustrielle ment"( 1).
Sur le plan économique, l'Artisanat a offert effec-
tivement à l'Economie nationale ivoirienne, un revenu de plus en
plus i mpor t ant d'année en année:
- L'artisanat cles métiers clu bâti ment - maçons 1
rnenuisier s - a produit en valeur ajoutée 3. 200. 000. 000 F
CPA(2) en 1963 ; 5. 300. 000.000 en 1970 et 11. 400. 000. 000 en
1980 (3).
Si d'une manièr e générale, J'artisan en gènér al et
par t iculièr e me nt l'artisan rural a sa place clans le système socio-
économique actuel du pays, cela ne va pas sans lui poser un certain
nombre de pr oblè me s. Aussi une réorganisation cie ce secteur
d'activités se mote-t-Il nécessaire.
Malgr-e sa méconnaissance, en Côte d'Ivoire. l'artisanat
rural reste le "bras droit" de l'agr iculture. De plus.certaines activités
artisanales comme là plomberie, la réparation automobile sont dif'-
Iicile mcnt remplaçables par l'industrie.
Le secteur de l'artisanat représente avec les petites et
moyennes
ntrepr ises "un facteur essentiel de développement
è
économique et social de la Côte d'Ivoire. C'est lin élément de
l'équilibre cie J'emploi, plus particulière n'lent au niveau des activités
artisanaies traditionnelles"( 4).
1.~ Asuoha R.- Guide de gestion des Entreprises artisanales .- MET IFP :
IPNEPT, 1980 .~ p.9.
2.- 1 fF ~ 50F CF A.
3.- Asuoha ft l\\)jcl.
4.~ Plan quinquerial .- Tome l . op.cit. p.163.

66
Une pclitique de développem.ent de l'Artisanat rur al
suppose qu'on connaisse et qu'on apprèheude les caractéristiques et
les spécificités de ce secteur.
En Côte
d'Ivoire,
le
secteur
artisanal
comprend
l'artisanat pr opr e ment dit et de sacuvitès tr aditionnelie s. Les mo-
yens de production sont trè s ii mitè s et très r udimentair-e s.L'essentiel
du uavai! est l'couvre d'un "patron" . A côté de ce "patron" ou
"artisan-patron" ,on trouve un certain nombre cre mployé s composés
principale ment d'aide s Ja miliaux c'est-à-dire de parents proches ou
lointains, cl'''aplxenl1S'' et uè s rare ment d'un petit nombre de
salar iés.
Sur 747 arisans recensés par A. Coulibaly (1) clans les
régions de Boncloukou ( 1 11) , de Bongouanou (203) , cle Katiola ( 167)
Mankono (122) et de Touba (139) on a au total 698 employés se
répartissant de la façon suivante:
- 164 "aides familiaux" soit 23,5% cles e mployê s
- 444 "apprentis" , soit 63,6%
- JO salariés, soit 12,9%
De plus, il note Clue le taux de présence artisanale en 1975
en zone rurale était de 0,72% pour 1000 habitants. (2)
D'une manière générale, l'artisanat rural est caractérisé
'" le manque oule très peu de qualification de ses profes-
sionnels. Cette qualification professionnelle quand elle existe est ac-
quise essentiellement pal" apprentissage SUl" le tas;
'" des unités cle production peu nombreuses et de petites
tailles;
>: une très gr aride concurrence interne qui se tracluit pal"
- des coüts cle production minimums ne permettant que
des équipements réduits au strict nécessaire;
- une faible rémunération du travail.
Ces caractéristiques cle l' Artisanat l'mal se tracluisent en
- - - - - - - - -
1.- A . Coulibaly .-Artisanat cie oroduction et Artisanat cle Service: Enquête
régionale.- Abidjan :Ol'lFP - D.E.!\\.- Janvier 1977.- p. 10.
2.- Ibid. p.7.

67
définitive
par
les
difficultés
que
rencontre
l'artisanat
rur al.difflcuttcs dans l'organisation; la gestion; l'équipement; le
finance ment etc.
Une politique cle développement de l'artisanat rural
de mander ait qu'on corr igetoutcs ces insuîf isancesj Aussi en 1976,
le RappOl"t DAVIES cl..; la Banque Mondiale précisait que toute
politique relative au sccteur artisanal devrait mener trois types
d'actions: la Fm marion. le cre dit et l'action pr omotionneüe. Le
Rapport insiste SUl" le fait que "traiter un volet de la question en
négligeant les deux autres relève du gaspillage"( 1).
_
Un développe ment des activités avtisanale s ~n Côte
d'Ivoire, nécessite d'abord une arnèlior ation de l'efficacité de
l'ad ministr ation. Il Jautprornouvoir "une
ad ministr atlon
de
dève loppe ment'f Z). Une administr ation de développement pour le
(S.G.RA,) Sècrètar iat Gènér al à la Réorganisation Administr ative est
un "ense mb le cohérent dont le s structures, les modes de gestion, les
procédures, les méthodes cie travail, les équipements et la capacité
des hommes à ad ministrer sont tels qu'ils font de cette ad ministr a-
tian ,un outil ou si l'on préfère, un moyen permettant de realiser le
développe ment d'un pays clans les meilleurs délais. aux meilleures
conditions d'efficacité, et aux meilleurs couts humains, sociaux et
Jinancier s'Iô).
Le développe ment de l'Artisanat rural dans le processus
plus global du développement r ur al en Côte d'Ivoire suppose une
redéfinition des objectifs et de s orientations géner ales de l'Etal.
1/ DhLe.çJlLs.
L'artisanat rural cloit sat isf air e avant tout les besoins cie
la population et cie i'agr iculture. POlJl' cela, le développement des
activités artisanales et traditionnelles cloit constituer beaucoup plus
que par le passé, un axe privilégié des actions de J'Etat ivoirien. Aussi
J'Etat doit-il viser clans le développe ment de ces activités artisanales
les objectifs suivants:
1.- Rapport Davie s, 1976 cité par A . Coullbaly .- op.cit. p.4l.
2,- Houphouet Boigny cité par le plan Quinqennal .- Tome 1 op.cit.P.79.
3.- S.G.RA. cité par le Plan Quinquenal.- op.cit. Tome 1 . p.79.

68
~ Rechercher un développement maximum cie la produc-
tion et de l'emploi.
'" Développer les actions de Icr mation. Ces actions de-
vront per mettr e aux artisans de résoudre leurs problèmes de quali-
fication, d'entretien de local car J'atelier artisanal est un Teurre-

1
tout": il est très peu a menage. A propos de l'action; A . Coulibaly ècri t:
"l'Artisan, son équipe meut, ses matières d'œuvre sont exposés aux
intemperies. Pour un menuisier par exemple, un gr os arbre sen
d'abri à son établi, la première goutte de pluie suffit alors pour que
le travail s'arrête'{ 1). Ces actions devront pel' mettre égale ment de
r è sou dr e
des
problèmes
d'équipement
technique,
d'approvisionnement, cie gestion etc.
'" Pel' mettre
à
l'artisan
l'mal
cie
contribuer
à
l'aménage ment du territoire et à J'amélioration c1es conditions de vie
cians les zones rur aieset contribuer pour ainsi dire à Ir einer J'exode
rural.
21 L~uiJ:kllla1.illlL'\\..général~s.
La réalisation des ob jectifs ainsi définis appelle cie la part
de l'Etat ivoirien un sou tien plu si mportant et un renforce ment cie ses
interventions. La situation actuelle du secteur artisanal exige un.
effort particulier pour lequel il faut préciser des voies à suivre. En
effet pour le développement de l'artisanat rural, il a été mené des
actions et il existe des structures, il s'agira donc:
'" d'évaluer' les actions et les structures existantes afin cie
pouvoir analyser la situation actuelle, évaluer les besoins, mettre en
évidence les blocages, identifier les possibilités d'action et les
résultats à escompter. C'est ainsi seulement qu'on oourr a Concevoir
des méthodes d'inter vention adaptées et définir les programmes à
réaliser.
'" cie préciser les missions (les différents organismes
d'intervention et d'organiser une certaine coordination.
1.- A .Coulibaly .- op.cit. 1).40.

69
>: cie renforcer les actions à certains niveaux: renforce-
ment cles actions cie Ior mation en matière de gestion; poursuite des
activités artisanales liées aux projets fRAR ( 1),
3 :L~~Jli.tts.11nbjles" eLe Formanonaulsanale.
Pour tenter cie Ir einer le phénomène d'exode r ur al, la
Côte d'Ivoire va initier des projets cie développement rur al tel que
le "Projet Unités Mobiles de Ior mation en milieu r ur al". En effet en
1976 "l'Etat ivoir ien va lancer une opération cie Ior maiion et cie
perfectionne ment professionnels en Milieu rural: "i'opèr ation Unités
. MObJles" clans les spécialités du bâtiment (rnaccnner ie, carrelage,
menuiserie, charpente,
lectr icitè. plomberie) et I'agro-rnècanique
è
(mécanique générale et mécanique- auto (essence et diesel) .
Les
Centres
Unités
Mobiles
sont
des
str uctures
entière ment autonomes CI ui assurent ln for marion clans les régions
supposées les plus défavorisées, olt res besoins en ror mauon SUl" le
plan. quantitatif ne nécessitent pas la création d'un centre fixe cie
for marion professionnelle.
Ils assurent la formation des jeunes ruraux lettrés ou
non, manifestant la volonté de se for met' ou de se perfectionner dans
LIn métier et de servir leur com munautè villageoise une fois formés
en tant qu'artisans.
La mission essentielle de ces Centres Unités Mobiles est
cie former cles jeunes gens qui soient productifs immédiatement et
qui restent sur place clans leur région pour promouvoir le
cléveloppe ment local Et régional à travers la réalisation des trois
objectifs suivants:
11 produire pour améliorer et moderniser l'habitat rural:
21 former, suivre et perfectionner cles artisans ruraux en
1.- F,RA.R Fonds r~égiànaux d'Aménagement Rur al, l nsrit ution de l'Etat
chargee cie participer à la demande des ruraux à la réalisation d'un
certain nombre cie projets de dévelcopement. Sa participation clans le
financement cie la réalisation d'un projet vade de 30 il 80% Selon qu'on
est au Sud, au Centre ou au Nord du Pays.

70
vue de mieux les installer dans lem région et Iimiter ainsi l'exode
l'mal;
3/1-ayonnel' et valoriser l'Unité Mcbile par l'assise d'un
développement technique, technologique et culturel sur un müicu
plus' large.
Le Systè me pédagogique mis au point clans les Unités
Mobiles est un système qui fonctionne en continu. Des stagiaires
entrent chaque année et des st agiair es sortent ete la Ior mat ion
chaque année également. La formation complète clans une Unité
Mobile dure 18. mois. L'apprentissage s'effectue selon un processus
classique avec des cours théoriques et des applications pratiques ["e-
couvrant l'aspect "production" c'est -à-dir e la réalisation d'un certain
nombre d'ouvr age s (maisons, mobiliers) à la demande d'un client.
L'on pense en effet que l'aspect production cie la Ior mauon pel-met
l'acquisition ct la consolidation clos connaissances propr c s uu metier
exercé ct complète aussi les cours theor-iques.
A l'observation, la formation clans les Unités Mobiles
l'esse mbie à une for mation sur le tas c'est-à-dire que l'acquisition de
la connaissance du métier se fait essentiellement et uniquement par
la pr atiq ue. En effet ce qui compte c'est la production. On respecte
rigoureuse ment le tem.ps clans la production comme clans une
'j-
entreprise. Ce qui importe, ce sont les exigences du client, promoteur
:~
du projet, lé respect et la vitesse du financement des travaux
commandés, car cela permet au Centre d'une pan de s'équiper en
matériels nécessaires et d'autre pan cie se procurer les matériaux
nécessaires à la rèaiisation cie ces travaux.
Cependant '8, formation clans les Centres Unités Mobiles
peut se subdiviser en trois phases ou modules.
" Une phase de pr è-Ior mation ou Module-l. Elle dure
trois mois. Elle vise deux objectifs: pel' mettre aux stagiaires
d'acquèr ir les notions élémentaires SUI· le plan thèor ique avec des
!
.i

71
applications SUt" des exercices aboutissant à la réalisation de "pièces-
poubelles" donc inutilisables. C'est également à l'issue de cette
prèf'or mation que les stagiaires sont orientés clans les diffèrente s
spécialités selon leurs motivations et en fonction de leurs aptitudes.
Dans les Unitès-Bàti ment,
il s'agit des
spècialitès suivantes:
maçonnerie, menuiserie; charpente, elecuicitè-b àtiment. plomberie
sanitaire. Dans les Unité s-Agr o mécanique.il s'agit de la mécanique
générale et cie la Mécanique-Auto (Essence et Diesel).
'" Une pèr icde cie Ior ruation propre ment cl ite ou Mo-
clule-2 d'une durée cie douze mois pendant laquelle I'appre ntissage
se f'ai t à tr aver s des productions réelles et utilisab les. Les connais-
sances à acquerir ou acquises sont [onction de la richesse des
opérations que compone la réalisation clu projet et l'allure cie sa
progression _ continue ou discontinue _ elle-rnè l'ne clue au respect
c\\es échéances du financement par Je client.
> Enfin, une .ro.siè me phase ou moduic-S d'une durée cie
trois mois pendant laquelle les st agiair es apprennent à s'auto-gérer.
C'est l'étape cie "la for marion à l'autonomie",
Les "Unités Mobiles" telles que conçues peuvent être
considérées à la [ois comme "Projets de développement rural" et
comme "Structures cie Ior mation".
3-=...L: Les Centres Unités Mobjle.s..ooll1.lllf "ProjeJ-ù-e.
~_LQIlI1ellleJlLIÜIL1r:
Génèr ale ment dans un pays comme la Côte d'Ivoire, les
objectifs cléfinis par les plans quinquennaux se réalisent à tl-avers un
certain nombre cle progr arnmes et cle projets. Un programme/c'est un
ensemble coordonné d'actions à entreprendre en vue daccroitre le
potentiel cle production d'un secteur ou d'une région, contribuant
ainsi à atteindre les objectifs globaux du Plan.

72
Chacune des actions contenues clans un programme
constitue un pr oiet specilique d'investissement ( 1).
Un projet de développement l'mal est "une entre pr ise
programmée cie tr ansïor mations du milieu r ur alI Z). En ce sens, on
peut clire Clue c'est un ensemble organisé et str uct ur è d'objectifs et
de moyens (3).
Il comprend généralement "un ensemble d'oojecuîs et
de moyens reliés entre eux par un calendrier visant a moctif ier plus
ou moins part iellc me nt les éléments constitutifs du monde r ur al
et/ou leUI' s rel ations rnut ue11 es"( Li ).
Cependant, parler de" projet" peut relever uniquement
cie la pur e imagination, faire penser à des intentions, ~l. des desseins,
Aussi
certains
pr èf èrer ont-i!s
à
l'ex pression
"pr oje t s
de
dèveloppe ment r ur al", celle "d'opérations de dévetoppe.ncnt rural",
c'e st-à-dir e "l'opération qui
se
produit
lorsqu'une euuepr ise
progr a m mée de tr ansfor mat ion clu monde rural passe du stade de
projet à celui cie sa [·éz.lisation.
Cette r èalisation revêt le caractère d'un processus qui
consiste clans 'l'intl'oduction et Je c1éveloppernent clu projet ~1
l'inter ie ur de la r ali té physique, sociale et economie ue que con-
è
stitue le milieu niral"(5).
Dans la pratique, le "projet "devient "Opèr ation" ou
"Plan" lorsqu'il s'agit d'un projet cie gr ande envergure. C'est ainsi
qu'en Côte dIvoir e l'on parle cie l' "Opèration Soclet"iz" , des "Plans
Pal micr s et Cocotiers". Les Cent l'es Unités Mobiles cie Formation des
artisans sont censés couvrir par leur mobilité et leur s objectifs,
toutes les régions l'males de la Côte cl' Ivoire: aussi, e mploier ons-nous
clans cette
étude,
indifféremment les
termes
de
"projet et
d'opér ation Unités Mobiles ou U.M." pOLIl' les désigner. Les UM, sont
censees assurer la promotion de l'artisanat en milieu l'LIrai et la
tr ansror maüon du monde r ur al par lameüor ation des conditions de
vie des l'maux.
1.- Roland Julienne ,- L'Elaboration et l'Etude des Projets d'Investissement.-
Rep. Fse : SEDES: Mè t hodolog ie ete la Planification OP,CiL n' 5 ,-
PatOis: 1972,-p.5.
2,- Méthodologie cie la Plannification ; n' 17 : Guiete (les Enquêtes Statis-
tiques pour le suivi de s opérations ete Dév. Rural .- Paris: 1981 , p, J 4.
3.- Ibid. p, 15
4,- Méthodologie de la Planification n' 14 : Guide dEvalution à Postr iorie.'-
Paris,- 1979, , P.3.
5,- Mèthodologie de la Planification n' J7 ,- op.cit. p,16.

73
Le moncle rural constitue donc la base et le support de
toute activité ou intervention des U.M .. Or ce monde particulier a ses
propres conceptions des choses, lesquelles conceptions sont ou
peuvent être en opposition avec
la logique
des
projets de
développement r ur al en génèr al et singulièrement celle du projet
UM.. Aussi peut-on noter que depuis les Indépendances et même
avant, il y a eu beaucoup de projets de développe ment r ur al lancés
en Areique et en Côte d'Ivoire. La majorite de ces or ojets ont connu
des échecs patents, d'autres n'ont été que des de rni-succè s parce que
les diff icultès rencontrées étaient trop grandes, Ces difficultés sont
soit d'ordre technique et économique soit d'ordre psycho-sociolo-
gique:
"' clifficultés d'ordre technique ou économique parce
qu'au clé pan il y a eu des erre ms techniques ou économiq ues clans
la mise en CBlIVl'e cIe cor tains projets comme on le souligne clans une
étude du SEDES (1) <1 propos du deve loppe ment rural agricole: " Les
err e ur s agronomiques ont été nombreuses: mauvais choix cie la zone,
des spéculations, des variétés; de mé me les erre ms techniques ou
technologiques: mauvais choix (les instruments agricoles (tr acteur s:
équipements trop lourds, ou trop Jéger s.i.J.De s er re ur s èconomique s
grossières ont egalement été commises : charges trop lourdes;
endette ment insupportable: revenu net et valorisation de la journée
de travail diminués après l'intervention; suppression d'un travail
artisanal ou d'une activité commerciale d'appoint, etc... Ce type
d'erreurs a continué dans la réalité des périmètres hydro-agr icoles.
Au total, un. nombre impressionnant d'échecs patents et
définitifs sont sans aucun cloute dûs à ces fautes, Ces fautes elles-
mêmes s'expliquent en partie par une connaissance insuffisante du
terrain et des hommes qui le cultivent, et relèvent en définitive du
sentiment de supèr ior ité qu'ont souvent les spécialistes europeens
vis-à-vis clu paysan (européen ou africain), De sone que l'on a
1.- SEDES (Société (l'Etude pour le Dév. Economiques et Social l- Le Dèv.
Rural clans les pays (j'Afrique Noire dExperssion Fse, Synthèse, Paris .-
1972 , P.13,

74
souvent agi
avec légèreté,
notamment clans le domaine
cie
l'utilisation des sots, Ol\\ l'on n'a pas tenu suffisamment compte des
réactions des sols africains aux nouvelles techniques cultur ale s".
•: diHicultés d'ordre psycho-sociologique parce qu'on n'a
pas toujours tenu compte _
ou pas suffisamment _
des sociétés
auxquelles on s'acue ssait. c'est-à-circ les sociétés rurales,
En Afrique en génèt-al et en Côte d'Ivoire en particulier.
le Milieu r ur al est une société unique. En Côte d'Ivoire comme en
Afrique, chaque village a son histoire. a connu des développements
particuliers, même si par groupes ethniques, régionaux. on rctr ouvc
des car actèr istiques communes, Chaque village a ses
propres
caractéristiques: clans chacun d'eux, la personnalite de chaque
habitant, responsable ou non, influe sur le groupe. La façon dont
s'exerce Je pouvoir est différent (l'un village à l'autre. Les situations
conflictuelles e ntre les jeunes réclamant plus d'indépendance, cie
re sponsao ilité, cie biens mater ie:s ct les vieux qui veulent conserver
leur pouvoir défini par une longue tr.aouion, celles entre les hommes
et les Ie mmes, celles enfin entr e le pouvoir de la sagesse et le pouvoir
de l'argent ne sont pas tes mêmes d'un village à l'autre, d'une région
à l'autre. Aussi au nom d'un cer tain " développe ment '~applic]uel" une
décision
ad ministr at ive
ou
poli tic] ue
ccm me
par
exe mple
l'implantation des U.M. de formation d'artisans ruraux avec les
mé mes objectifs partout en Côte d'Ivoire ne va pas sans poser de
problèmes. L'U.M. agr o-rnècanique implantée à Niam asso (Odlénné)
au Norcl clu Pays, situé à 880 Km d'Abidjan, chez les Mandé clu Nord
(1) , région où j'on connait depuis des siècles, des générations
d'artisans tr ad.tionnels tels que les Forgerons fabriquant les houes,
les (\\3\\)<1S, etc,
pe ut r e nîorcer l'action de ces Forger ons
par
l'encadre ment, le perfectionne ment et la Ior mation des jeunes
artisans et contribuer ainsi à l'extension cie la mécanisation cie
l'agriculture traditionnelle, donc cie i'aug ment ation cie la pr oduc-
t ivi té
et
par
conséquent
l'augmentation
des
revenus
et
l'a mèlior at.ion des conc.itions de vie cles agr iculte ur s.
t
1,- fi existe 4 r,rancls Gl"OUpeS Ethniques en Cote cl' Ivoire .- Voir carte p.76.
,

-
7S
L'UM. agro-rnècauique implantée à Bonoua à 60 Km
d'Abidlan a les mè mes objectifs que celle de Niamasso.
'" Or le jeune, formé dans ce Centre situé, d'une pan à
proximité d'une grande métropole industr ielle comme Abidjan et
d'autre part clans une région qui n'a pas une tradition artisanale, n'a
en idée Clue d'aller monnayer cette Jor mation à Abidjan. Agil' ainsi,
prouve que pour les responsables administratifs et politiques _les
decideur s _ce qui compte, ce sont les intérêts et les rationalités du
projet. On nie aux r ur aux la capacité d'avoir cie s in.èr èts, c1es
rationalités. Aussi tOLIS les échecs constatés clans les projets de
développement, les attitudes et réacrions des l'maux face cl ces
projets sont-ils dus au fait qu'on a toujours refusé de le ur reconnaitr e
ce droit d'avoir des besoins et de les exprimer cette capacité cie poser
des problèmes et de chercher par eux-rnè mes cl les résoudre. La
pr è se nce d'une V.M. clans un village ou une région entraîne
necessaire ment la juxtaposition de s intérêts et cles rationalités:
intérêts et rationalités qui régissent l'U.M. et intérêts et rationalités
des villageois.Ce s intèr ts et r ationalites entrent en confrontation et
é
constituent par conséquent des contradictions, des oppositions,
Autrement dit l'exécution dun projet de dèvcloppe mcnt r ur al
comme l'U,M, entr aine inèluct abie me nt la mise en présence et la
;1
1
juxtaposition de deux
sortes de logiques ayant chacune ses
r
j
caractéristiques propres: les logiques des projets et les logiq ues du
"
milieu local.
t
Plusieurs études théoriques et des études cie cas ont
essayé cie poser le problème cles divergences entre les objectifs
assignés aux projets cie développement et la réalité du moncle rural.
A. MONDJANAGNI (1984) a montré que si l'importance
1l"
du monde rural dans le développement économique, social et
culture! est à l'heure actuelle reconnue en Afrique aussi bien pal" les
1
gouverne ments que par les organisations afr icaines et non afri-
r
caines, on peut cependant faire deux constats:
~
!
1

4A'I"
, -eNM&
iii
MiM'MiZd;*MMi'§
"Mélé
HM"I'" i:'.: ,lSigsseeHii'§geewM';' %*pM
'#Mf6
76
•. le pre ni ier con st ates l ce1lit "du déca \\age en tr e le s clis-
cour s elles actions pratiques à mettre en œuvre pour l'amélioration
des conditions de vie du monde r ur al:
.. le second constat esl qu'on a trop souvent considère
le monde r ur al "comme séparé, incapab ie cie prcndre des decisions.
incapab le cie pre ncl re sa des tinée e 11 mai net pour leq LIe 1 on claï t
dicter ce Cl ull doit fai['c"( 1),
~UIU'lNA FASO
f.:IJf\\'
w
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C::OPIr:
OCEAN
ATLANTIQUE
\\
Les
Groupes Ethniques en
C .1.
\\
J ,-MoLiciFlnagni 1\\ . - Str uct ur e s Sociales et Dév. part icipauf en Afrique .-
1
in LCl Participation Populaire au Dé v. en Afrique Noire .- Paris: Karthala :
,
IPD - Doua1a.- 1981. p.12.
~
1

A

2H&*i1
sa
77
Dans son étude sur les POl)u18ll0[IS rurales face aux
projets de c\\é\\!elo[)pCmcllt, jcan-Bosco Z SOi\\!lE montre que "le projet
cie développement est un système ouvert qui r as se mb ie uois pal"-
teriair e s: les pvornote ur s. les bailleurs de Fonds, les popuiations.
Chacun cie ces uois p ar te nairc s s'enfer me clans sa r at ionalitè et force
les autres à épouser ses points cie vue. Il en r sulte qu'il ne peut y
è
avoir par ticipat ion que clans cie très r ar es cas"( 1).
A. l'vIOUTOU (1 9S1 ) a étuclié la concertation populaire
comme moyen de réalisation d'un plan de développement ct arrive
au résultat que" pour mener à bien une concertation au niveau na-
tional, il est nécessaire d'organiser les diff ère ntes couches sociales
suivant leurs intérêts .... En ce qui concerne la participat ion cie la
population;\\ la {"éflexion, toutes les couches sociales devront être
org anisccs cie Iacon.qu'e lles puissent intervenir dans le processus de
formulation du Plan, cie la definition des or ientauons jusqu'ci. la
Pré pnr ation elu Plan"(2).
].1\\1. YUNG analysant "l'opération arachide au Sénégal"
dont. le programme était: la promotion des "thèmes légel"s (TL) , la
promotion des thèmes lourds (I'B) et la promotion cie l'élevage,
montre que cette opér ation obéit à une rationalité. Cette rationalité
elit-il, "est esse ntie lle me nt technique ct liée à une cohérence
agronomique des objectifs et sous-objectifs qui doivent tendre à une
amélior ation des sols, à une diminution des temps cie tr avail
(augmentation. du r e nde me nt et cie la productivité) et à une
sé dcnt ar isut ion de l'élevage bovin abcutissant
une association au
à
sein des unités de producuonG).
Il a montré que la paysannerie clu bassin ar achidier
sénégalais est pr of'ondè nie nt et de longue date, impliquée dans des
rapports marchands e tqu'une extension cles cultures céréalières ne
peut être acquise que si la spéculation pratiquée, tout en gardant son
car actèr e de culture vivrière, accède aussi au statut à part entière cIe
culture cie rente.
1.- Jean - Bosco, Z . Sorne .- Les Populations rurales Ince aux Projets de Dév.
in La Participation Populaire au Dév. en Afrique Noire, 1bid. p.1 01.
2.- A , Mouton ,- La Concertation populaire, moyen de réalisation d'un Plan
cie Développement. Le cas clu Congo in La participation Populaire ou
Dèv. en Afrique Noire,- oo.cit . pp, 126 - 134.
3- j.M. YUNG ,- Evaluation cie la Filière arachide au Sénégal ,- in Paysans,
Exper ts et chercheurs en Afrique Noire: Sciences Sociales et Dév,
[~Llral,- Paris: ClfACE, KHARTALA ,- pp, 83-102,

78
Aussi ce projet s'est-il heurté à des mécanismes difficile-
ment rever sibles, mis e n place depuis l'époque de l'économie cie
t r aite où j'ex porta tion d arachide serval t ,'1 acq uer il' cl 'a utres procluits
corn me les br isrnes cie riz,
La paysannerie a inter prètè les objectifs du Projet à sa
manière en les adaptant à un monde r ur al plus complexe et marqué
par des aléas que n'intégrait pas le projet. La paysannerie n'a pas
ref usè globalement l'innovation technologique qui lui était imposée
mais elle a opéré des choix en fonction d'une r ationalite plus
économique que technique.
Yung arr ive à la conclusion qu'il est necessaire tout au
long du projet cie Faire une évaluation qui prenne en compte
l'ensemble de s conditions cie sa r alisntion afin d'avoir la possibilité
è
J chaque
moment cie l'opèr ation, de mesurer les déviations,
réorienter les objectifs du projet en tenant compte des réponses
données par le milieu, et les re actions paysannes.
G. PONTIE et Til. RUF (1983) clans leur analyse sur
.. l'Oper ation cie rénovation de la Cafeièr e et cie la Cacaoyère Togo-
laise" arr ivcn: en conclusion à la question suivante: "On est en
présence d'une opération de développement on ne peut plus clas-
sique, mé me si elle vise non à promouvoir une nouvelle culture mais
à rénover des plantations de cale-cacao vieillissantes, selon un
calendrier préétabli. On a injecté des capitaux; sollicité la recherche
agr onorniq ue, créé une société chargée cie diffuser un matèr icl
végétal sélectionné et un .unér air e technique intensif élaboré en
station.... Par contre on n'a pas jugé bon danalyser. cie Facon quelque
peu approfondie; "le milieu hu main" et cie tirer les ense igne menis de
soixante ans d'économie cie plantation clans la région. Estimait-on
que les planteur s seraient nécessairement intéressés par l'opèrat.on
ou devr aie nt bon gt"é mal gré s'y insérer 1"( t ).
1- G. Pontie ; Cl. Raymond et Th, Evaluation à postèr ior i cie la Rènovauon cie
la Cafeière et cIe la Cacaoyère au Togo .- Ministère des Relations
Extérieur e s : Coop. et Dèv.. - Paris; 1981.- 366 p.

79
J.P. DOZON (1981) , dans son analyse de bilan de la
SODERIZ (Société pOLlI' le développement rizicole en Côte d'Ivoire) a
, montr è que le projet a connu un échec global Cet échec est cJel au Fait
que la Soder iz clans sa définition
(SociéLé sector ielle de produc-
tion) et clans sa conception CIU cléveloppemenL agricole s'est he ur tè
;i deux obstacles insur ruontables:
le
pr e mier
obstacle
eSL
"l'illusion
qu'elle
a
dè libère me nt enLretenue de lieux de production (les bas-Fonds) qui
seraient uniquement investis cie ses techniques et (je sa r ationalitè
économique: confronté au reel, aux logiques d'un système socio-
economique local, l'organisme (le cteveloppe ment s'est révélé finale-
ment incohérent et inadapté:
- le second obstacle est Clue l'Etat ivoir ie n ne lui a pas
donné les moye ns cle contrôler I'e nse rnble cl u secteur rizicole ( la clis-
tr ibuuon not ammcnt) Cl l'a en quelque sune trahie en aug rne nt aut
tr op Ior tc ruent le prix du riz et en donnant ainsi au secteur pr ivè el
aux gr oupe s ete pression les ar mes pour la saboter"( 1J.
Cela nous amène à dire que Jaire une étude sur le
crèvcloppe mcnt., c'est faire une étude SUI' "I'cnse mble complexe
formé par les développeurs et les dève.oppé sTz ).
Aussi, j.P.Ch.auveau (198 l) a-t-il montre qu'un tel objet
d'etude intègre l'analyse de la logique (les développés qui montre
que Je dèveloppe ruent n'intervient pas sur une table rase et que
. t1
" j'objet d'étude intègre aussi l'analyse C\\U dispositif d'intervention
\\ui- mé me les re pré sentations
1
CJ li 'il se Iai t de son action et (les collec-
tifs
clcveloppcr". En t ant qu'objet histor ique, le développe ment
" à
nOLIs invite à un retour sur nos lXO\\XeS sociéLés, sm leur anthropolo-
gie ou leur ethnologie, sur les conditions cre merge nce, bien avant que
la colonisation soit effective, cie cette catégorie de " développement
" appliqué à l'Autre"(3),
.J.- j.P. Dozon ,- Bilan d'urie e xpèr ie nce rizicole en Côte d'Ivoire: Logique
des développements et réalité des développés- in Paysans, Experts et
Chercheurs en Afrique Noire .- op.cit. pp. 131-141.
2.- M. Auge ,- .. Sous-développement et Développement: Terrain d'Etude et
objet (l'action en Afrique francophone ". Afr ica.. XL 1 1 , 3 , J972.
3.- j.P. Chauve au.> Mise en valeur Coloniale et Dèv: : Perspective nistortque
sur 2 exe mpies Ouest. Africain,- in Paysans Experts et chercheurs en
Afrique Noire. pp. J 13-] 64.


41
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• •5
M
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F
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-bE&4M-Ç';.' h6
ggw.F§@sM
80
Toutes ces etudes à la fois hetèr ocl: tes et non exhaustives
se recoupent cependant pour pose!' le problème de j'existence dune
ou des logiques clu monde nil-ai face aux logiques des projets cie
développe ment r ur al.
En. effct que cc soi t en Afr! que d'une manière genét'aJe ou
en Côte dIvoir e en par uculier: toute opération à destination du
monde r ur al intervient clans un milieu qui a clép connu et subi cie
nombreuses autres opèr ations, interventions et en a gJ["(!é souve-
rur s.
Les Sociétés r ur ale s t1',lciilioI1nclI-es ont connu
I'cpoque
à
pre-coloniale l'économie de tr aite et pal' conséquent ont toutes une
histoire de cette économie de tr ai;e. Elles ont connu toutes la coloni-
sation et ont donc toutes une histoire cle la" mise en valeur coloniale
du dèvcloppc mcnt'{ 1). Celte histoire que Goiral et De Saidan ap-
pellent "histoire cles contacts avec I'i.uer ve ntionnis rne poliiico-
economique ou histoire de l'intégration ,1 l'économie cnglobantc"(2),
infl uc nce et suuctur e necessairement le comporte ment cles paysans.
Mais d'un autr e côté, il y a l'existence cie systèmes de contrainte rèels
des populations rurales: leur vision du monde, leur mode de vie.Ieur
conception cie la réalité etc.
On peut clans ces conditions parler d'une inter action
"Opèr ation cie développement r ur al- Milieu local". En effet les modi-
fications qui pe uvent étre éventuellement apportées au projet initial
sont fonction
cie
la
dynamique
du
milieu.
Tout
projet
de
dève loppe me nt clans son exécution est divise en pèr iocies et consti-
tue (le ce rai t un processus complexe de uansf'or mation clu milieu
local. Ce processus pr end la fOL' me d'une mise 8. l'épreuve d'une par t
du projet qui en tant que progr a mrne institutionnalisé cle transfor-
mations est confrontè au réel, c'est-à-dire aux données du milieu
r ur al: dohnèe s ècologiqi.es, économiques et humaines; milieu l'mal
sur lequel il a pour objeceiîs d'intervenir. D'autre part le milieu rural
lui-même est soumis au projet, entreprise qui lui est extérieure et
ayant pOlir tâche la tr ansf'or mation sociale et économique.
1.- P. Boira! et j.P. Olivier de Sardan .- Paysans, Experts et Cherche ur s en
Afrique Noire.- op.cit. p.12.
2.- !l)ic\\'

8l
A ter me. l'enjeu de celte confrontation e ntr e Je Projet et
le Milieu Rural est Je résultat de l'opèr ation de tr ansf'or mat ion de ce
milieu r ur al c'est-à-elire l'échec ou la réussite du pl'ojel.
Il y a confrontation parce qu'ii y a en présence cieux
réalités diff èrentes:
- d'une pan le projet qui en lui-même est une structure
institutionnelle, par définition e xtèr ie ur e au milieu, avec ses moyens
bu mains et matèr icl s. son PI"Ogl"(} rn me de tr ansfor mat ion, son style
de fonctionne ment;
- dautre pan les cornmnnautè s r ur aie s qui constituent
une' r è alité
sociale
et
économique
avec
leurs
mécanismes
cl'ac1'apL.1ll0nl tr ansfor murion du milieu, le ur s conditions sociales et
èco.iomiquo s d'existence ct de re pr oduction.
Projet et C0l11111unauLé r ur ale constituent cieux r èalitè s
uyant chacune sa logiquc économique c l sociale PI"OPI'C.
Le succès ou t'échec clu projet est donc fonction du clegré
dadèqunt ion et cie com patib ilitè entre ces deux logiques, ces deux
réalités. L'Echec peut se tr aduir e alOI"S pal' le rejet et le Succès pal' la
prise en com ptee! u pl'oiet par 1a com rn u na uté r LIl' ale, Echec et ~uccès
apparaissent donc comme le résultat soit (l'une mauvaise, soit d'une
bonne combinaison des éléments cie changement proposés par le
projet el des capacités de changement des populations r ur ale s
auxquelles il s'applique.
Aussi pouvons-nous avancer qu'en fonction de tout ce
qui pl'éc,'cle. toute opération cie développcment r ur al, pour avoir
quelque chance de succès, doit-ètr e pré par èe c'est-ù-dirc qu'elle
doit passel' par les trois phases suivantes:
- une phase cie préparation et de mise au point
- une phase d'exécution ;
- une phase ci'évalua tion en COUl"S ou après
exécution.

82
Beaucoup oEi at s du Tier s-Mondc, et par tici.lière ment
ceux de lAfr ique, ont voulu faire de l'Education _
surtout au
lendemain des Indépendances _l'élément
la rois provocateur et
à
accètér atcur de la modernisation de lem. économie et cie leur
développe ment en général. 01' I'èconornie africaine est en major ite
rurale et elle le ser a encore longte rn ps. Aussi les popular tons r ur ales
sont-elle s les pr c mier s art.isans de ce développement, les preruier s
responsables cie l'accroissement et cie la diver sification (les pr oduc-
rions nationalcs.l l se r.ib!e clone qu'en même temps qu'ii faut
rè por.dre aux besoins economiques de ces pays, il raille suscitee et
valoriser la promotion humaine et sociale de C(?S populations l'males.
Tous ces pays ont Clé amenés à un moment donné, ~1
s'interroger sur leur politique d'èducai io.i et cie Ior maiion vis-à-vis
des r ur aux. Aussi observe-t-on partout en Afr ique. depuis plusieurs
décennies, la mise en place des r èf'or mes, des structures cie forma-
tion e n milieu r ur al. En Côte ctIvoir e, au niveau du seul Ministère cie
l'Enseignement Technique et de la For mation Professiol1l1elle, outre
les Unités Mobiles cie Jor mation de s ar tisans ruraux, on trouve les
atelier s cl' Applica lion et de Production (A.A.P,) pour le perfectionne-
ment des artisans tr adit ionnels: les Centres de For mat ion ar-tisanale
(c.r.A.); les Unités Mobiles clu projet Hydr aulique Villageoise pour la
Formation de s je une s ruraux à la maintenance des pompes vil-
lageoises.
Au Ministère de la Santé Publique et cle la Population on
LI les Unités Mobiles cie Santé r ur ale pOLJl' la for marion de s popula-
Lions rurales à l'Hygiène.
Ailleurs en Aïr ique, on trouve par exemple:
>. En Tunisie, les Centres cle formation des jeunes ruraux. Ils ont pour
but la Ior mation d'ouvr ier s agricoles et d'exploitants agricoles en
fonction de leur or-igine sociale.

83
~. Au Cameroum, la Maison familiale cie Abou-Mbang. Elle concerne
2S villages regroupant environ 4000 habitants. Elle a pour obiec-
tirs, l'or ganisat ion (les jour nèe s (j'éducation POUl" :
- amèlior er la production caf ièr e et cacaoyère:
è
- arné liorer les CUllUI"eS vivr ièr es:
- rechercher une me ille ur e utilisauon cie l'argent:
- améliorer l'habitat.
, Au Burkina Faso on a :
- Le Ce rure cie Matour kou Il a pour ambition de Former
et cie Iixer à la terre cie jeunes paysans qui- sont aujour u'hui
condamnés à l'exode.
-Le s Centres d'Education rurale qui ont POUl" rôle Ia-
tr ansf'or mation du milieu à uaver s l'alphal)ètisalion, la For mat ion
l'male de base. Ils servent de ooint d'appui pour les operations de
développement r ur al.
Tous ces e xe mpie s mon trent C] U 'e n·niat ière de Ior marion
en milieu r ur al, on distingue habituelle ment les domaines tels que:
I'alphabèt isation,
l'organisation
rurale,
l'hygiène
et
la Santé,
l'habitat, les jeunes, les femmes etc. Tous ces domaines se recoupent
et concernent tOLIS l'évolution du Monde l'mal. .
Dans chacun cie ces domainesit s'agit clé faire acquérir
aux ruraux cles connaissances professionnelles 'et accroltr e leurs
compétences .:
Les Centres UM. sont un exemple de ces str uctur e s. En
matière de for marion, l'objectif cles U.M. est de for mer des jeunes
gens d'une localité donnée et leur per meure d'avoir la cornpètcnce
technique requise dans les métiers clu bâtiment et de l'agro-
mécanique, cle les installer clans leur milieu afin cle Irei ner l'exode
rural et cle contribuer à I'arnélior ation des conditions cie vie des
ruraux pal" la mécanisation de l'agr icultur e (Unités Agr o-mécani-
.que) et la promotion cle l'habitat (Unités-bâtiment) .
1.- G. Ancey .- Mé tnoootogie : Evaluation clu Développement Rural .-
Ministère c!es Relations extér ieure s : Coop. et Dèv, SEDES.- 2è éd. revue
et completée .- 1982, p.9.

64
Fair e acquèr ir des COl11pelenCCS 'cl p,ll'lanl des connais-
sauces. quelque soit le cadre clans lequel cela sc Llil, \\)!'clld aux yeux
clc~: r ur aux le G11<lClèl'C d'une école. 011 l'CUl alors sc poser lu qucsi ion
suivante: la Ior mat ion cians les u.f\\'1.I'cvél-cllc Il' même sens pour les
l'UI'iILI';.: (pill'CIItS cl Ior mcs) que pOUl' lc s nromotcur s cie l'nl'lCI'illinn
C'CSl<l-clil'C ITlill ivoirien, les r c sponsub lcs poliriqucs. .uuninis-
uarifs el les Jor mateur s?
La
For marion en vue
du
clévc!<:>\\)pemCnl
rUI,11
el
par r
lu
mm ion clans
I)(>SC un ccr t ain nombre
i c u l i c r c r n c n t
F o r
l e
s U . M .
de pr ohlc ruc s , en particulier celui de !,II)C\\'CCPlioll qu'ont les l'UI"ilLJ\\
deS U.M. el donc cie l'école; des r eprè sent ai ions que les formés Cll\\-
mèmcs ~;c Iont deleur Ior mat ion, cl pill'lant l'imagc qu'ils ont d'eux-
mêmes Cl cie lcur s activités,
Tous ces problèmes nous a mène nt clone ;} <111,llyser les
rè act ions des r uraux race à l'école
l.'i m plan t arion cie l'école en Ail'i q lie en gè nér al el Cn CÔle
(l'Ivoire en par t iculier a connu plusieurs étapes. une certaine èvolu-
lion. On c st p'll·ti clu refus catégorique de l'école comme agcnt
ctestr uctcur des tr adit ions ancestrales et religieuses <') son accepta-
lion co rn mc seul moyen cie re ussite el cie promotion sociale,
En effet, au Jur et à mesme que le Lemps passait, cette
question cessait ci'è tr e une préoccupation; on allait se r e ndre compte
que l'école etait la seule voie cle réussite. la seule issue pour les
enfants et que désormais, il fallait compter avec l'école, A ce [XOPOS
Bel'lll11'cl. n. D,IClié ècrivait: "Dans Il' Monde actuel, il faut savoir lire
et ccr ir e l'OUI' èue vr aiment quelqu'un .... Le temps de lig nor ance est
P,ISSl' Les hommes maintenant doivenl se corn pr endr e Les jeunes
sont l'avenir. Ils doivent lous aller à l'école. Je ne veux pas que
Climbiè subisse le son que m'imposa mon oncle qui ml' cachait au
moment (lu rccr ute rue nt scolaire. Notr e enfant ser a insuuitI 1),
)- Delï1é1I'C!. [1. [)é1clié- Légende et poèmes ,- Par is : Seghers, }066- ·p.l03

Le désir d'envoyer les enfants à l'école devient donc cie
plus en plus manifeste, patent cie la part des parents. Progressive-
menties parents se convainquirent cie la nécessité de j'Ecole, de son
ulilité. L'Ecole pOLIt' tous, rc prè sentc dcsor mais l'instr ument le plus
sùr de promotion sociale aussi b ie n pour l'enfant que pour le groupe
familial. Aussi ;l.-t-on pu ecr ir e CJlIe "la mise à l'école de J'enfant est
souvent l'acte significatif par excellence pal' lequel les familles
choisissent de sinsérer clans le courant de uunsfor mauo» C'est
l'enfant SCOISl'isé qui sera le support des protections fa miliulcs
concernant l'avenir cie chacun cle son groupe"( 1). Il appar ait clone
que ce que l'enfant va apprendre ;1 l'école doit étr e utile aussi bien
pour lui que pour sa famille. L'enfant scolar isc SCI"a le soutien
cconorniq Lie de tout le groupe L'école ap\\)é1I'ait donc comme le moyen
Ixivllégié (le connaiuc le pl'e~:ligc, la reussite sociale: prestige cl
1'(;'u~:::ilC Clue pan~t8CI'a toute la la m il!« e i ainsi se mainuendr a la
cohesion tr adit ionnelle du groupeDans ces conditions ce sont les
parents eux-mêmes qui poussent leurs enfants ver s l'école comme
le note Mo'ngo Be ti: "VOLIS r appe le z-vous l'è poque ? Les pères
menaient lems enfants à J'école comme on pousse des troupeaux
vers un abattoir. Des villages de brousse, éloignés cle plus cie
cinquante kilomètres, ar r ivaient cle tous jeunes enfants conduits par
le ur s par e nrs, pour s'inscrire à une école, n'importe laquelle. Popu-
lation pitoyable, ces jeunes enfants! hébergés par de vagues parents
autour cie J'~cole ou cie vagues r elations (le lem père, mal nourr is,
faméliques, rossé s à longueur de [our nee par des monite ur s ignares,
abrutis pal' les livres. qui leur présentaient un univers sans re sse m-
blance avec le leur, se ballant sans cesse, ces gosses-là, c'était nous,
vous r appetez-vous PEt ce sont nos parents qui nous poussaientTê).
POUL'
les parents. Ce qui compte dé sor mais c'est le
débouché sècur isant qu'assure J'école pour leurs enfants et partant
.pOLIi" eux-mêmes et pOUL' la famille. Aussi ne va-t-on l)aS hésiter à
1 - 1\\1.c. et E. Ort igue s cités par Françoise Flis - Zonabe nd . - Lycéens de
Dakal"c Pans: Masper o, 1968. - P. 79.
2.- Monge IIèl.- t"fission terminée .- Paris : Suchet - Elatel , 1957- p.23 J.

86
rajeunir les enfants en faisant établit" des jugements supplétifs, en
donnant aux plus âgés le nom et l'âge des plus petits ou même de ceux
qui sont morts pour leur permettre d'aller à l'école. Il s'agit
clé sor mais cie "pousser" l'enfunt à acceder aux fonctions, mé me les
plus élevées de la hier ar chie sociale. On en arrive à celle situation
assez parudoxale que l'école totale ment étrangère au mode cie vie cie
la Société tr aditionnelle afr icainc, rejetee d'abord pal" cette société,
so mb!c <lUjOlll"Cj'I1UÎ parf aitc mcut acceptee et conuibuor même en un
cer [;1 in se ns au rn 8 int ien cl es v aleli 1" S Cultu l'elle s ll',~ cl ili oun eIle s.
lavor iscr le pr ogr cs cie la Societe.
.
.
Parlant cie cette image cie l'école comme voie d'accès ,'1.1<l
hicr arclu« sociale, au pr cst.gc, corn.ne nt peut - 011 concevoir une
structure cie Ior mntion _ Les Unites Mobiles _ dont la vocation est
de former cles jeunes et cie les replacer clans lem milieu lccal? Cil
dautr e s ter me s, quelle Ior mation donnee aux jeunes artisans r ur aux
Clui puisse sausfair e à lafois l'Etat (promoteur du projet), les art isans
eux-mêmes ~L lems Ja milles Pl.e vrai problème c'est quelle Ior ma-
tion donnée aux jeunes r ur aux cie façon à freiner "leurs dé parr.s" cie
la rcgion. C'est comment le ur pCI' mettr c cie satisfaire le ur s besoins et
ceux de leur s familles à par tir de leurs activités et cie leur position
sociale; clone d'avoir une image positive d'e lIX- mê me s et qu'ils soient
considér s pal' la Société locale.
é
Voilà clone apparemment la vraie mission des UI\\tl :
freiner i'exocie rural par iametioruuon c1es conditions cie vie en
III il ie li l'L1l: al.

87

88
C~P-Le-nlieL:
LéLELolùéJ.llatlq1Le_e_t_Le_LH:>~llD_tllè_s..e.s-:.
1- Le_PlDhLèJ.llB-B_t 1e s a~llOllLè_s_~~~
Après dix ans de fonctionnement, Je projet UM. en
milieu r ur al continue d'exister et nombre cie per sonne s plus ou
moins directe ment impliquées clans cette Opér ation: Autorités poli-
tiques et, administratives, paysans, stagiaires-anciens Ior mes et en
cours de Ior rnation-, Formateurs, s'inter regent à l'heure actuelle sur
le bien-fondé de l'existence de ces Centres Unités-Mobiles; sur leur
mission et sur les pratiques éducatives qui y sont développées.
Il faut cependant préciser comment les lins et les autres
ont posé le problè me des Unités-Mobiles:
* Pour les autorités adminisuauves que nous avons
rencontrées au cours des différents suivis pédagogiques et pendant
nos études de poste en vue de la formation des InstcucteLIl's de
Ior rnation-profcssionnc lle de base (IFP-B) dans les localités où sont
implantées les Unités-Mobiles, c'est un manque de confiance aux
instructeurs au plan de leur qualification donc de leurs compétences
et de leurs savoir-faire.
Dans nos entretiens avec les Responsables centraux de
l'opération du côté de l'office National cie la For mation Profession-
nelle (O,N.F.P.) en particulier avec Monsieur Konan François, Respon-
sable
de
l'opération
Unités-Mobiles
au
S. I.F.M.R
(Service
d'Intervention et cie Formation en Milieu l'mal), il ressort qu'il y a eu
un manque total de "suivi". Pour ces responsables, le Suivi n'est pas
seule ment ce qui concerne l'après-formation, mais aussi comme le
dit si justement M. Bachelot "le suivi, cela commence avant (1)". Le
suivi pOLIr eux, c'est avant; pendant et après l'opération, mais ce suivi
ne s'est pas fait. On peut noter égale ment l'insuffisance de la quali-
flcation des instructeurs.
1.- M.Bachelot (Garf ) cité par F. Calligani in Préparation et Suivi d'une
action de formation .- Paris : Les Ed. de l'org.- 1980, p. 15.

89
>
Quant aux paysans que nous avons renconué s égale-
ment au cours des différentes études de poste réalisées à l'IPNETP,
ils ne peuvent pas comprendre que des enfants du village, formés
dans 'les Centres Unités- Mobiles pour le village, de mandent à être
rémunérés pour des travaux effectués pour Je village.C'est ainsi que
le village d' Assuefr i où a été implantée 'une Unité-Bâti ment, a refusé
il des anciens stagiaires lin 11)81"ch0 de 7000.000. CFA pour la
constr uction de la Maternite du dit village, leur préférant des
allogènes.
Les artisans tr adit ionncls ajoutent même que les Unités-
Mobiles sont en train de Ior mer des jeunes gens "POUl- lem arracher
lem pain".
; La position des stagiaires, anciens et en cours de for [na-
tion, se r ésu me dans celte dèclar ation (j'un ancien stagiaire du Centr e
Unitè Mobile de Bonoua Clue nous avons re ncontr
au cours d'un
è
entretie n ;1 Bonoua: "on a I'irnpre ssion qu'on nous a pr is clans le
chômage pour nous remettre au chômage",
> Dans une \\xé-enCluéle que nous avons réalisée auprès
des
Formateur s
des
Unités-Mobiles
en
1983
en
vue
cie
l'établissement de notre que stionnair e, il ressort que pour eux,
\\
,
l'abandon des jeunes à eux-mêmes une fois sortis des Centres, ne
\\
1
mèrite pas CI u'on maintienne et poursuive "l'Opération Unités-
.\\
1
Mobiles",
i
On peut alors se de mander cians quelle mesure lès
1
\\
Centres Unités Mobiles ont répondu aux objectifs qui étaient les
le Ul"S?
Ce qui frappe à l'lleul-e actuelle c'est que de par t'altitude
\\
des populations locales vis-à-vis des Unités Mobites, l'observateur
extérieur est tenté d'affir mer que ces Unités Mobiles qui continuent
d'exister sont restees encore "ètr angèr e s" à ces populations,
Comment peut-on qualifier l'altitude des villageois
\\
vis-à-vis des Centres Unités-Mobiles? Est-ce un ctésintèrcsse ment?
1
\\.
1
l

90
Mobile:
'" Vous installer à votre compte?
"Tr avaiuer clans lin chantier ou une entreprise de la 10-
calitè ?
'" chercher du tr avai! aitleur s?
'" Suivre une autre formation?
Dans un autre Cl uestionnaire adressé cette fois-ci aux
lnstr ucte ur s, on peut relever les questions suivantes:
Etes-vous satisfaits du tr avail des artisans que vous
encadrez ?
1
1

-7/'
91
Sinon que leur reprochez-vous et quelles solutions
proposez-vous?
Quels sont leur s points Ior ts et leurs points faibles?
Exercent-ils le mè ticr pour Iequelils ont été formés?
-Pouvez-vous [(\\[["e quelques
suggestions
pour
un
meilleur devenir des Unités Mobitcs?
Toujours à propos du devenir des artisans l'maux, le
Quotidien Fr atcr nitè-Mat in clans son edition des 21 et 22 Mars 1981
titrait: "Une formation solide, des dèbouchès incertains ". L'auteur cle
cet article écrivait à propos des Unités Mobiles: "conçu pour assurer
i'avénè ment des artisans r ur aux spécialisés dans les métiers du
bâtiment (me n uiser ie, électricité) et de Iagr o-mècanl que, suscep-
tibles de demeurer dans leur s villages pour y accomplir les travaux
de consuuction et cie modernisation, le pr ogr amme de for mation
mené par l'ONFP grâce à ses Unités Mobiles et l'A.V.B. (Autorité
POUL" l'Aménagement cie la vallée du Banda rna) par ses foyers Pl"O-
motionnels ne fait pas l'unanimité sur sa mission. Il concourt effec-
tive me nt à recycler les artisans rur aux existant ou à former. Ceux-
ci ont réelle ment un bagage technique acce ptable, mais l'installation
de meure un goulot dè trang le ment, favorisant du coup la persistance
de l'exode".( 1)
On peut alors se poser les questions suivantes:
1-1
Est-ce
que
la
région
jouit
d'une
dynamique
dêveloppementaliste pouvant intégrer les UM. comme facteurs
positifs?
21 y a -t-il aspiration des villageois au progrès, au
change ment, à la modernisation?
3F Le
tr avai!
dar tis an
apporte-t-il
des
effets
accèlér ateur s dans la dynamique de production?
41 Le manq ue cl 'intérêt cles villageois pour les Unités-
Mobiles et panant POUL" les artisans est-il lié à la faiblesse de leurs
revenus?
1.- Fraternité-f\\·1atin.- n' -1922 des 21 et 22 Macs 1981.- 17è année.'

92
51 Quelles représentations les villageois se font-ils des
artisans Ior mès clans les Unitè s-Moboile s? Quelle perception et
quelle connaissance ont-ils des meticr s enseignés où appris dans les
Uni té s - Mob iles?
Ces
métiers
sont
POUI~' les
Unit.è s-Bàti mcnt:
la
maçonnerie, le carr e lage la menuiserie, la pe intur e. la plomb er ie-
sani taire, l'è lcctr icité - b;i li me nt.
Pour les Unitès-Agro-ruècanique on a la mécanique
automobile (essence et diesel) , la mecanique g è nèr a le, la soudure
etc.
Tous ces métiers sont-ils conn u s des paysans? Autre-
ment dit l'auu ude des paysans à l'égard des Unites-Mobiles est-ce
réellement un dèsintèr ét plutôt que de l'ignorance ou est-ce une
indifférence dans l'ignorance?
61 CeLLe représentation est-elle en adéquation avec la
représentation cie l'école')
71 La formation reçue clans les U.I'vl. est-elle valorisante
pour le Statut social (les artisans?
8/ Qu'appor te-t-chc par rapport aux métiers d'artisans
traditionnels et par rappor taux mèt ier s pour lesquels généralement
l'ivoirien a une aversion?
En effet tout comme les métiers de cor donnier tr aoition-
nel, de bijoutier tr aditionnel, de forgeron; comme les
métiers
d'interprète, de tailleurs et autres, ceux des façonniers: artisans de
toutes sortes, se dévalor ise nt et per-dent leur attrait au village. On ne
peut vivre au village d'artisanat si on ne double pas son métier de
celui d'agriculteur. Or, I'ar tisan Ior mè en Unité-Mobile ne voudr a pas
faire de l'agr.iculture. Que représenteront ses gains à côté cie ceux
d'un r iche planteur? quelle image devra-t-il présenter?

93
Ainsi, s'il reste aux ar ti sans quelque chance de mieux
monnayer leurs savoir-Faire, c'est paradoxale ment pour certains
comme les menuisiers, les maçons, les plombiers, les électriciens, en
ville qu'ils la trouvent. Cela n'est pas sLlqxenant.· Car, la ville
afr-icaine en général et particutière ment la ville ivoirienne est une
mosaïque de peuples divers où les populations, aisées ou indigentes,
constituent les unes comme les autres, un marché de loin plus
intéressant que le village. Dans la ville d'Abidjan, les quart iers de
Cocody sont aussi bien parcourus que ceux d'Adja mé. d' Abobo,
Tre ich-Ville etc. par les plombiers, les électriciens, les tailleurs
amb ulants
et
autres
petits
tr availleur s
du
matin
au
.soir .
d'immeubles en immeubles.
Aussi un certain nombre d'autr e s questions peuvent-
elles se poser à savoir donc:
8/ Est-ce 1)(1r désinterèt pOUL' le metier appris que les
.,.---
jeunes quittent le village ou est-ce pour mieux le rentabiliser qu'ils
vont ailleur-s?
9/ Où vont-ils? dans un autre village? suc un chantier?
en ville?
r-
l 0/ Y a-t-il désaffection pour le métier appris en U.M. en
faveur
--
d'une autre activité? Quel est le taux de désaffection?
En vue du Développe ment Rural, on a pu affir mer que
"l'action éducative la plus efficace est celle qui permet à I'homrne
rural d'acquérir les connaissances indispensables pour maîtriser son
milieu de vie. Cette éducation doit à la fois intégrer la Ior mation de
l'nomme en tant que personne et la Jor mation de cet homme à une
fonction socio-èconomique, celle cie la production agricole et cie
!
l'organisation du milieu r ur ai"] 1) Ainsi aucune action isolée n'étant
fructueuse, les Unités Mobiles doivent s'insérer dans une dynamique
globale d'intégration économique, sociale et culturelle.
- - - - - "---_.
..
.
\\.- lin dictionnaire pour le Monde Rur al in Revue le Courrier": ACP-CEE.-
.
n'85, lI·tai-Juin 1984 p. 102.
.

94
L'Economique, le Social et le Culture; sont trois dimen-
sions de toute activité humaine que les Unités-Mobiles à côté
d'autres structures doivent promouvoir si elles ne veulent pas
hypothéquer leur avenir.
Finalement nous pouvons résumer toutes ces questions
en disant:
La For mation telle qu'elle est donnée dans les Unités-
Mobiles
a-t-elle
un
effet
sur
l'amèlior ation
cles
conditions
d'existence et des artisans Ior rnés clans les Unites-Mobiles et des
populations rurales?
En d'autres ter mes peut-on dire que les artisans ruraux
exercent leurs activités de Faconopèr ationnelle et qu'ils sont dans les
conditions idéales pour remplir leurs missions tout en répondant
aussi bien à leurs propres attentes qu'à celles cles communautés vil-
lageoises?
Sur les bases de tout ce qui précède et en considérant les
Centres U.M. à la Iois comme Projet et comme structure de formation
en vue du développe ment Rural, notre hypothèse générale est la
suivante:
Les UM. en tant que projet de Développe ment Rural et
struct ure de for mation implantées en Mille u l' ur a! allaient favoriser
en fonction de lafor mation qu'ils ont reçues; de leur fonction; de leur
statut et rôle et de leurs propres représentations et de celles cie leur
milieu, une meilleure insertion des jeunes artisans dans leur milieu
local et par conséquent contribuer à mettre fin à l'Exode rural.
De cette hypothèse générale, nous pouvons dégager
notre hypothèse de travail qui est la suivante: Les U.M. en tant que
projet de Développement Rural et structure de for mation. pour
atteindre leurs objectifs doivent mener deux types d'études: une
étude de mise en œuvre et une étude de poste.

95
~: Par Etude de mise en œuvre nous voulons mettre en
évidence que dans tout projet, il y a au départ la constatation d'un
problème qui se pose. En ce qui concerne notre travail, s'agit-il du
fait que l'habitat rural soit en dégradation dans toutes les régions du
pays contrairement aux grandes villes; des productions agricoles qui
stagnent parce que l'on est encore aux techniques agricoles tradi-
tionnelles et archaïques ou s'agit-il cie l'exode l'ut-al des jeunes qui
s'accélère? Face au problè me qui se pose, il Iaut Iairc quelque chose:
Améliorer les conditions d'existence des populations rurales et fixer
les jeunes ruraux
dans leur
milieu
local
pour contribuer à
l'amélioration des conditions de vie et Ir e iner ainsi l'exode.
De cette constatation nait l'idée de mettre sur pied un
projet qui fait l'ob jet d'études pel' mettant:
~: de définir les contours du pr oblè me pour mieux le
cerner;
" de mieux connaître la situation et rechercher les actions
pour y ré médier. Dans le cas qui nous préoccupe. la for mation est-
elle le remède?
" de déterminer les choix techniques et economiques et
de juger de leur validité: Exemple: l'Implantation des U.M. de
formation est-elle la meilleure solution? Ainsi, on mettra en place les
équipements, les procédures de fonctionnement; les équipes etc. -
Nous pouvons préciser l'hypothèse de travail en une
première hypothèse opérationnelle en ces termes:
Hl: Pour réussir un projet de développement rural, il
faut. une étude de mise en œuvre: identification des besoins, etude
de faisabilité. Ce n'est pas le cas des "Projets Unités Mobiles".
" Par Etude de poste nous entendons, une série d'études
et cie recherches qui nous permettent:

96
" de car actcr rscr la population à for mer (ce qu'est
l'artisan
rural,
ce
qu'il fait,
son
milieu
d'appar tenance, ses
besoins etc. ) ;
, d'analyser les besoins réels cie la population (be-
soins ex pl' imès ou latents);
" de définir les buts et les objectifs de la formation;
" de définir le contenu et la d mée de la for marion;
" de constituer les groupes;
" d'opérer le choix des méthodes pédagogiques, etc.
D'Olt notre dcuxiè me hypothèse opér ationnelle:
H2: Toute action de for mation doit être précédée d'une étude de
poste en vue d'établir les profits des formés et partant des for-
mateurs.
-
Cette hypothèse
peut se décomposer en une série
d'autr e s hypothèses.
H2-1: La Ior mation telle qu'elle est conçue et donnée dans les U.M.
ne correspond pas à une définition claire de la fonction du jeune
artisan en milieu rural.
H2-2: Parce que mal définie au départ, cette for mation ne permet pas
à l'artisan rural-U.M d'avoir une image de soi positive dans son
milieu et par conséquent favorise son départ ailleurs dans les
grandes villes àla recherche d'une autre activitè.que le- métier qu'il
a appris et favorise ainsi la per sistance de l'exode.
H2-3: 11 Y a inadéquation entre les objectifs poursuivis par les U..M.
et le Contenu et les Modèles de for mation choisis.
La formulation de notre hypothèse générale exige que
l'on précise ici un certain nombre de notions et cie concepts.

97
2 - L' Ap-proche notionnelle:
2-1: Le concept de Formation:
La Jor marion, c'est "l'ense mb le des activités visant
essentielle ment à pel' mettre d'acquérir les capacités pl-a-tiques, les
connaissances requises pOLIC occuper un emploi relevant d'une
profession ou fonction déterminée ou d'un groupe de professions
clans une branche de l'activité économique"( 1).
Pour lvi.Postic, le [not formation est d'introduction très
récente et il a été surtout employé à propos des actions pédagogiques
visant les adultes. Aussi a-t-il subi une certaine évolution:
-T,a for mation avait au départ LIll sens beaucoup plus restreint,
proche cle la notion d'achèvement et suggérait quelque chose
d'accompli". Exemple: il a une formation d'agromècanicien.
- Ensuite le mot formation a pris une acception plus large, il corn-
pr e no écr i L M. Postic
la fois les notions d'ob jectif (ex: for mation de
" à
l'esprit critique), de modalité (ex:formation sur le tas), de résultat ("il
n'a aucune for mation), d'une action éducative sur un sujet. Il englobe
l'acte d'apprentissage systématique d'un savoir, d'un savoir-faire, et
l'initiation à des types de comportement requis pour l'exercice d'un
rôle. Par là}ollte formation suppose une réflexion sur le système de
valeurs qui la fondent et requiert la mise en action de ce qui a été
acquis, cie façon théorique et pratique. C'est la personne toute
entière, dans les fonde ments de sa personnalité, qui est concernée
pal" l'acte de Ior mation'{Z).
Ainsi cléfinie, la question qui se pose est celle du modèle de forma-
tion à réaliser. Cette question" du modèle de formation c'est-à-dire
du type comportemental à reproduire. est soulevée, avec ses impli-
cations psychologiques, pédagogiques et sociologiques, et elle con-
duit à déter miner les conditions à re mplir pour que toute personne
1.- Terminologie de l'Enseignement Technique et Professionnel .- Ed.
Revisee .- Paris: UNESCO, ) 984.- pp. 50-51
2.- M. Postic .- in Vocabulaire de l'Education. Paris: FUI'. 1979 pp. 231/232

98
en for marion soit l'agent de son propre changement selon des
modalités qui lui soient adaptées, compte tenu de l'objectif général
de la for mat.ion et pour qu'elle contrib ue à l'éducation de sa fonction
et du système institutionnel dans lequel elle exerce"( 1).
Pour j.Leil'(Z), La Ior mation c'est d'abord" le développement;
èducation physique, intellectuelle, sociale, morale d'un ètre humain,
c'est le résultat de ce développe ment de cette éducation". Ensuite la
formation c'est "l'ense mble des connai ssances théor iq lies, pratiques.
indispensables à l'exercice d'un métier, d'une profession" ..
A côté de la For mation , il Y a ce que j.LeiI appelle l'action édu-
cative et la For mation professionnelle pédagogique.
'" "L'action éducative peut viser: la formation esthétique, mo-
l'ale, sociale la formation de l'indiviou pour lui-même; etc... "U)
"La formation professionnelle ou pédagogique quand il s'agit
des enseignants comprend: une for marion initiale théorique; pra-
tique; une formation continuée et une auto-formation (4).
G. Mialaret (1977) fait lui, la distinction entre ce qu'il
appelle la formation académique et la Formation pédagogique. Par
For marion acadé mique il entend "à la fois le processus et les résultats
d'études générales et spécifiques dans un domaine particulier faites
par un sujet; cette for ma tion acadè mique développe, d'une part, une
compétence plus accentuée dans une ou plusieurs disciplines scien-
tifiques selon le niveau des études entreprises et, d'autre part, ce que
nous appellerons une culture gènèr ale telle que la définit Paul
Langevin: "La vraie culture générale est celle qui I ait l'homme ouvert
à tout ce qui n'est pas lui-même, à tout ce qui dépasse le cercle étroit
de sa spécialité". La culture générale ainsi conçue dépend aussi des
expériences du sujet faites en de hor s des cadres str icte me nt uni-
versitaires (lecture et activi tés personnelles, politiques, ré1igieuses,
sportives, voyages .... ,) (5).
I.-M. Postic.- in Vocabulaire de l'Education. Paris: PUF, 1979. pp. 2311232
2.-]. Leil
Philosophie de l'Education: T1 : Vocabulaire Technique et cri.
i -
tique de la Pédagogie et (les Sciences de l'Education .- Par is : Delagr ave
p,116.
3.-]. Leif.- Ibid. p.117
4.- j. Leif.- Ibid. p.117
S.- G. Mialaret .- La Formation des Enseignants .- Paris: P.U.F , 1977 .- p.S

99
Cette for marion acadé mique, elle doit-être pluridiscipli-
naire et contribuer ainsi à l'épanouissement des stagiaires c'est-à-
dire qu'elle doit pet-mettre "à la fois au sujet d'avoir cles idées
précises dans quelques domaines de l'activité humaine, d'étre ca-
pable de tr ansférer les attitudes intellectuelles acquises à d'autres
domaines de la pensée, avoir le sens des limites de son savoir. Ceci
suppose
clone
un
savoir
bien
assimilé
d'une
part,
et
de
développement d'attitude critique d'autre part"( 1).
En fait, la for marion acadé mique qui concerne l'acquisition des
connaissances scientifiques et techniques est celle qui clans un
monde qui évolue, doit aider l'individu au changement: ceci parce
que les Connaissances acquises doivent être solides et pel' mettre" de
développer un ensemble d'attitudes intellectuelles permettant à la
fois le tr ansf'er t à d'autres domaines et la possibilité pour le sujet de
continuer à s'enrichir personnelle ment (acquisition de nouvelles
méthodes
en
particulier l'{Z).
D'autres
parts
elle
doit-être
"considérée comme des maillons de l'éducation permanente et
toujours tournée vers I'avenir'{S).
Quant à la Formation pédagogique, elle est "l'ense mble de
processus qui conduisent un sujet à exercer une activité profes-
sionclle et le résultat de cet ense mble de processus"( 4). Cette
formation pédagogique (quand il s'agit de la formation des ensei-
gnants) correspond donc à la formation professionnelle car G. Mia-
laret lui- rné me définit la for marion professionnelle comme étant
"la période d'études pr èpar ant à l'exercice d'un métier, d'une
profession'{ 5).
For mati on acadé mique et For mation pédagogique ou professionnelle
sont
donc
en
fait
deux
Jor mations
étroitement
liées
et
complémentaires: sans Ior mation académique il ne peut y avoir de
formation pédagogique, ne serait-ce qu'au niveau des enseignants et
toute for mation pédagogique suppose au préalable une for matton
académique.
1.- G. Mialar et .-Ibid. p.7.
2.- Ibid.
3.-lbicl.
"l.-Ibid. p.5
5.- G. Mialare t .- in Vocabulaire de l'Education ._ op.Cit. p.233

.'';:
.-s
100
j. BERBAUM (1984), s'appuyant sur les données des
études sur l'apprentissage souligne "qu'on parle de formation
lorsqu'il est question d'une
intervention qui vise
à aider
à
l'émergence d'une réponse comportementale"( 1). Aussi définit-il la
For mation comme "toute for me de dé marche visant à infléchit' un
mode de rèactionIz ). Certaines définitions comme celle cie Goguelin
et collaborateurs: la formation apparait comme" une intervention
visant à un change ment dans les domaines de savoirs, savoir-faire
et savoir-être du sujetformé"(3) ou celle de P. Foulquiè : la for mation
c'est aussi "J'action de developper, principale ment chez les jeunes, les
virtualités proprement humaines, intelligence, conscience morale,
sens social"( 4) mettent l'accent sur les notions de change ment,
d'intégr ation, de développe ment et de Comporte ment. Aussi j.
BERBAUM est-il amené à par ler plutôt de pratiques de For mation
parce Cl LIe la tâche du for mateur dans ces conditions t'consiste à
organiser l'environne ment du sujet en Ior mation de telle sorte que
les comportements nouveaux attendus se maniIestent et finissent
par faire partie de son registre comporte mental (il peut s'agir
inter médiaire ment du développe ment des capacités nécessaires à
I'apprentissage l'{S). On peut alors dire que For mer.c'e st organiser
des situations surtout des situations d'apprentissage dans lesquelles
l'individu change de comportement. Cela suppose donc deux mo-
ments dans cette organisation: un moment de départ et un moment
d'arrivée.
Dominique BEAU ( 1973), comme pour corroborer cette
définition répond à Iaque stion " Qu'est-ce-que Former? "Por merdes
adultes dit-il" c'est amener un groupe d'adultes, qu'on appellera la
"population" de départ d'une situation initiale (qu'il s'agit de
car actèr i ser ) à une situation finale (que nous appellerons l'ob jectif
de la for marion) par la mise en œuvre d'un ense rnble de moyens que
nOLIS appellerons le "système pè dagogiqueLê ).
1.- j.Berb aurn .- Apprentissage et For mat ion .- Paris: P.U.f, 1984.-p.6.
2.- Ibid.
.
3.- Goguelin et Coll. cité par J Berb au III .- op.ci t p.12.
4.- P; Foulquiè.> Dictionnaire de la Langue Pédagogique .- Paris: P.U.f ,
1971.-p.223.
5.- j. Berbau m
Ibid. p.6.
. r
6.- Dominiq ue Beau .-.100 riches de Pédagogie des adultes à l'usage des
du-
é
cate ur s Paris: les Ed. de lOr g., 1979 - fiche n'2.

101
D'autres auteurs ont préfél'é plutôt parler d'action de formation car
le mot "for marion" dit François Galligani utilisé seul a un sens
beaucoup plus large: lin individu ne se forme pas uniquement quand
il est dans un stage. Toutefois, il est souvent utilisé à la place "d'action
de formation"( 1). Une action de formation est un "investissement
d'un type particulier" et nécessite les opérations suivantes:
JI:
"définir
les
résultats
qu'elle
devra
permettre
d'obtenir:
'" étudier les conditions de fonctionnement optimales
pour pouvoir les ob tenir;
.~
JI:
mesurer les résultats;
JI:
et suivre l'utilisation des acquis une fois le stage
ter minèt Z).
Pour Jacques Andoino (1978), les actions de formation
dans les entreprises ont pour objectifs l'accroissement de la produc-
tivité. En effet, écrit-il "quand on s'interroge sur le "Pourquoi" d'une
politique d'investisse ments intellectuels aujourd'hui pratiquée par
quelques-unes des entreprises les plus représentatives d'une forme
évoluée du capitalisme vers laquelle certains de nos comtemporains
donnent l'impression de tendre, la réponse la plus généra1ernent
donnée est qu'il s'agit en définitive d'un effort pour accroitre la
producüvitéG).
Dans
ces
conditions
la Ior mation
apparait
nécessairement comme un facteur d'accroissement de la produc-
tivité. En effet si "la majeure partie des entreprises et des organisa-
tions font de la formation et du perfectionnement, c'est pour per-
mettre à lems Cadres et à leurs spécialistes de mieux s'ajuster à leurs
fonctions, d'être en définitive plus efficaces, plus productif s. En ce
sens, la formation aussi bien que le perfectionnement pourr aient
être conçus dans une perspective encore assez statique, comme des
moyens de faciliter l'installation de l'intéressé à son poste de tra-
vail"( 4).
\\.- Francois Galligani .- Pr nar at ion et suivi d'une action de [Ot'mat1on-
è
Paris: Les Eo.dorg. , 1980 .- P.l 35
2.- français Galligani.-jbid. p. l O
3.-Jacques Ardoino .- Propos Actuels sur lEducation .r Paris: Gauthier.
6è Ed. Rev et Cor., 1979.- P.3
4. Jacques Ar doino .- Ibid

102
J. Leif (1984) , ici parle plutôt d'apprentissages professionnels et
de for mation professionnelle. La fOL" mation professionnelle dit -i!
"comme toute formation de l'homme est aussi - en dépit de ses visées
éducatives implicitement ou explicitement formulées - restriction
ou limitation des r essour ce s régulières, personnelles, dans la mesure
où elles ne conviennent pasou font obstacles aux finalités présentes
" (L). La for mation professionnelle ajoute Leif comporte des risques:
risques d'une déformation par l'exercice de certaines aptitudes ou
capacités au détriment d'autres qui sont parfois écartées du fait de
leur or lginaiitè: ou par la centration exclusive sinon abusive des
possibilités individuelles sur les seules finalités de l'apprentissage
professionnel en vue de la rentabilité. Pour Leif, la for mation doit
être totale et en dehors de cette for marion, le métier et la profession
spécialisés ne sont plus que techniq ue, mécanisme, conditionne ment
ou nié nie pur automatis me; sans engagement personnel. Ceci parce
que la spécialisation des techniques est toujours de plus en plus
étroite de nos jours, donc il y a de plus en plus l'obligation d'exploiter
les disciplines selon une conception de l'homme total, corps, affec-
tivité et esprit (2). Autre ment dit.i! s'agit d'adopter une démarche
culturelle cu la cultur edit-ilc'e st "le développement des possibilités
et des ressources de l'intelligence, de la sensibilité et de la nature
physique de l'homme; dans le sens de spécificité humaine.C'est-à-
dire sous la direction de sa raison, par l'exercice du jugement et du
sens esthétique; pour l'établissement d'une conduite physiquement
libre et mentalement èquilior èe: et pour l'acquisition des moyens de
se connaître soi-même, de reconnaitr e les ault-es et le monde, et de
percevoir les rapports que ces connaissances comportent entre
elles"(3). j. Leif pose ciéjà ici, le problème du dépassement, de la
1.- J. Leif - L'Apprentissage: Conditionnement et Libres choix : ~ Paris:
Dela grave, 1984 .p.36.
2,- lbic!.
3.- Ibid,

103
separation entre la formation pr of'e ssionne lle et la formation per-
sonnelle qui semble être lin problème fondamental. C'est dans ce
sens que B. Honoré pose les questions suivantes: "Quelle forma-
tion"( 1)7 "Formation prolessionnelle et / ou per sonnelle'{Z)? POLIr
lui la Formarion est un "double processus de différenciation-
intégration de toute for me en une for me nouvelle, et de transfor ma-
tion de l'énergie de physique en vitale, en psychique, en intention-
nelle "(3).
La for marion désigne principale ment les pr atiques:
pratiques qu'on peut appeler perfectionnement, recyclage, éduca-
tion pel' mane nte, apprentissage (4). En effet quand on parle de
for marion c'est générale ment en cours d'activité ou à son propos
l'institution chargée de J'organiser et de la presenter mais en y
associant toujours un autre mot.. Comme si elle n'avait d'existence
que par rapport à un contenu (S). Aussi parle-t-on de for mation pro-
fessionnelle; de For marion à la maintenance etc. Il s'agit donc
toujours de formation à quelque chose.
La FOI"111ation dans ces conditions peut être envisagée
d'une part sous un aspect statique, sé par ante, atomistique: elle
désigne alors "quelque chose que l'on "a" ,quelque chose d'acquis,
quelque chose de valorisant pour celui qui en dispose" et d'autre part
sous un aspect dynamique, dialectique et Fonctionnel.Elle apparaît
alors comme un parcours qu'on a suivi, un ensemble d'exercices
qu'on a effectués et plus gènèr ale ment une.expérience acouise(s).
La Formation appar ait alors dans ces conditions comme quelque
chose d'extérieure à l'individu. Dans ces conditions, elle est "à
acquérir, à prendre, à acheter, mais aussi à donner ou à vendre"(7).
B. Honoré souligne que dans tous les cas," il s'agit de for mation "à" ou
"en" quelque chose, générale ment de l'ordre de la for marion proîes-
sionnelie'{S). Ce qu'il faut retenir c'est:(9)
1.- B, Honoré .- Quelle formation? formation 1 .- Paris: Payot . 1984
2.-B. Honoré .- formation Professionnelle et / ou Personnelle dans les
Activites d'Aide et d'Education: Expérience du changement: formation
3.- Paris: Payot , 1975.
3.- B. Honoré .- POur" une Théorie de la for marion : Dynamique de la for rnativitè
.- Paris: Payot . J 977 .- p,13.
1,- B. Honoré .- Ibid.
5,- Ibid.
6.- Ibid. p, 22
7.- Ibid
8.- Ibid. p. 23
9.- Ibid. p. 9

104
1/ "de définir les conditions indispensables pour as-
surer
à la Jor mation
un
développe ment où la
profondeur,
l'enracinement, céderaient à l'extension en surface, à la dispersion.
Ces conditions sont:
;;: dépassement de la sé par ation entl'e formation
personnelle et fol'marion professionnelle:
;;: alternance de te mps de Ior mation prolessionnelle et
de temps cie Ior mation interprofessionnellle;
>r. alternance de temps cie Ior mation dans l'Institution
et le temps de Ior mation en dehors de l'Institution;
;;: la Ior mation etoit partout étre instituante de for ma-
tion et réelle ment continue;
~. une politique de for marion cloit ëtre une politique
d'intervention.
2/ Il Y a "DES" définitions et non une définition de la
Ior ruation aujourd'hui: autant d'objectifs proposés el peut-ètr e
autant de Jor mations"I 1).
Dans ces conditions que 11e for niation donnée aux artisans
ruraux dans les U.M. pour en Faire des acteurs du Développement
Rural?
POUt' A. Ziliotto (1985), "les techniques, les technologies
et les équipements existants ou nouvellement introduits en zone
t'male exigent un support indispensable pOLIr leur entretien, leurs
rèpar ations et enfin pour la fabrication: suivant le niveau il s'agira
duforgcron tr aditionne l ou du spécial.ste'{Z). Autrement dit il s'agit
cie l'art isan rural. En outre à travers les U.M., il s'agit de doter le
monde r ur al d'un réseau d'artisans ruraux dynamiques et ouverts
à l'évolution car cela constitue une des conditions essentiel1es de la
réalisation (lu progrès technique et social des ruraux et de freinage
de l'exode rural. Il ne [ait pas cie doute et tout le monde s'accorde
pour le dir e que le développe ment des ressources hu mairies en
\\.- D. Honore> op. cil. p. J 8
2.- A. Ziliot to .- Une formation adaptée pour les A.R. in Dossier: La forma
tian pour le Développement Rural: Nlles approches .- CIADfOR : n' 66
i-r 1985.- p.J.

lOS
milieu r ur al est difficile et cela est encore plus vrai quand il s'agit des
artisans ruraux. En effet la situation du secteur artisanal est très mal
connue en Côte d'Ivoire et surtout dans les zones rurales.
Les besoins quantitatifs et qualitatifs de leur formation sont fonction
d'un grand nombre de variables et leur statut assez spécial dans un
contexte villageois pose assez cle problèmes.
Cependant l'Afrique en général et la Côte d'Ivoire en
par ticulier ont connu cles progr a m rues de Ior mation en milieu rural
depuis les Indépendances. A partir de l'analyse des divers pro-
grammes, A. liliotto définit quatre principes d'action: (1)
11 Le programme doit-ètre l'affaire du village, voulu
et exécuté pal- celui -ci, l'apport exterieur n'étant que l'a mOL" CC
necessaire du mouvement. Chaque membre cie la communauté doit
préulabremcnt étr e informé des diverses solutions possibles pour
un pr oblè me donné et avoir accepté les sacr-ifices Iinancicr s ou
autres, qui en découlent.
21 Le village désigne les candidats-apprentis choisis
de prèfèrence dans l'entourage (j'un cer t ain anis an en activité et en
pr ivilègiant les analphabètes dans le recrute ment. Ces Cl-itères sont
importants pour pouvoir disposer cie candidats cléjà habitués au
travail manuel, acceptés par la corn munautè et moins enclins à
l'exode.
Leurs lacunes en 'écl'itme, en calcul, en dessin etc...
peuvent être comblées aussi bien pal' une alphabétisation courte et
adaptée que par l'utilisation d'artifices simples (gabari, patrons
etc... l.Cette approche recoupe en grande partie l'apprentissage tra-
ditionnel qui s'est passé pendant des millénaires cle toute scolarisa-
tion et de toute formation.
Le village doit également accepter qu'une sélection des
apprentis intervienne en début de Ior mation afin cie donner le
maximum de chances aux plus motivés et aux plus capables.
1.- IL Ziliolto .- Une formation adaptée pour les A.R in Dossier: La forma
tion POLI[' le Développement Rural: NUes approches .- CIADraR : n' 66
Jlf 1985.- p.8-9.


; §

,.#4#9S. . . . .
106
31 La formation ser a aussi directe que possible. On a
déjà observé Clue, plus la
transmission eles connaissances est
indirecte, (institutions pyramidales de formation avec directeurs,
instructcur s etc ... ) plus la Ior rnation tend à dévier ver s l'académie et
la mor tif'ication de l'espr it d'e nuepr ise. Ici encore. il faut s'inspirer
de l'apprentissage tl'aclitionneJ direct: maîtres à élèves, patrons :'1.
appr e nt is.
41 Pas de Ior mation sans procluction. La confrontation
avec les réalités cle la production et du marché constitue à la rois la
vcr ilicauon permanente de l'adaptation et cie . l'efficacité cie la
formation, le seul critère valable pour sélectionner les apprentis et
pour découvrir parmi eux le leader naturel ele groupe la seule chance
réelle de faire pèné ter dans l'esprit des ar t isans une motivation à
l'initiative per sonnelle et à une gestion correcte de leur atelier et,
pour finir, le seul moyed d'assurer au pr ogr a mrne un auto finance-
men L rapide pel' mettant de r duire le COLlt de l'opèr ation".
è
ll re ssor t donc de ces principes que l'essentiel dans tout
projet comme les LlM. c'est la par ticipation active des r ur aux. Mais
l'un des objectifs des U.M. c'est cie Ior Ille 1" des jeunes gens capables
de se prendre en charge 'par la ré munèr ation de le urs activités. Il
s'agit donc de les former à des activités ré munératr ices. A propos de
ces activités rémunératrices, l'Organisation Internationale du Tra-
vail (OIT) dans son progr am me de for mation r ur ale et surtout clans
sa politique de doter les nations en développement, des moyens les
rendant capaole s de rèsoudr e les problèmes de ressources hu maine s
r ur ale s a conçu et appliqué la For mation aux activites rurales
ré muner atr ices (F.A.R.R.) . Elle a pour objet de Taire naître un
!XOCeSSlls conçu pour dispenser des programmes per tinentsI 1). Un
tel processus peut se résumer dans le schéma (2) suivant:
1.- La formation Pour le Dév. - Rural .- C1ADfOl~ .- op.cit p.I I.
2.- La formation aux Activites Rur ale s Remuner atr ices (fAfŒl : Une
Approche Systémique .: in DOSSIEr{ : La For mai ion Pour le
Développement Rural .- Cl ADfOfZ .- Ibid.

107
FO\\CT10.\\
fONcrIO.\\,
1J\\,
lB,
ldentification des act ivites econo-
Identification des besoins de main
nuques r ur ales actuelles et pote n- r-- d'œuvre qualifiée clans des activites
tiel les (clans un lieu et à un mo-
economiques precisees el schema
ment
donuès l.
(les besoins exprimes par les travail
le Ut' s individuels,
F:CSliLL\\T DE LA For~1\\lt\\ Tl 01\\'
21\\,
Dèfinition (le ce Cl ue [cs tr avnilleur s doive n:
être en mesure deFaire une COls la C(X mal ion r - -
' - -
;\\cl1C\\'CC par
le biais clès objcctifs (le t'Olïn:l.llOI1
exprimes en 1cr me's (le COI11I)Orte men t
1
- -
ETXr tJIŒ,\\Lt\\[ILE 1\\ LA FORr\\'L\\TIO~1
25.
Evaluation de niveaux cie oualif'icar ion, cles
connaissances et des auitude s des travailleurs
avant la Ior mauon.
\\
TE\\'EUR DE L'l NSTfZUCTl ON
2C
Dèter mina rion cie la reneur clu progr amme cie
- - formation par la définition de l'écart séparant
les ol)jectiCs de formation et les niveaux réels
de capacité des travailleurs
>-
n
1
......,
CONDITlO1\\S DEFONCr IONNEtv1EZ\\T
-
a
3-
Z
Vl
Identiûcat ion des contraintes en matière de
Ior rnation imposée par les conditions de ronc-
Gi
Z
-
tionne meut. c'est-à-dire les
q ui pe ments,
è
le
personnel de formation, le matériel didactique
:;:v
tri
disponible, le temps à disposition, les r essour-
--j
ces !) udgè taire s.ect.
a
c
/:J
CO\\CEPTIO~ ET PRODUCTION DES CO rV1POS Al\\'TES
4.
Conception du orogr amme de Ior mation,
- - compte tenu des corur aintes iclentifiée. et dé-
ter minaiion des ruethocesn des moyens dexe-
cution. des matériels d'appui et des systèmes
dèvaluation
appropr iès.
EXECU11U:;
S.
-~
Exécution du progr am me et relevé et enregis-
tr emem cles I)(ogrès réalises.
CU.\\TROLE
6.
-
Evaiuation des résultats obtenus par le pro-
gl'<1 m me . et
Iour niture cl 1nf01"mations peru-
:
nentes et opportunes par lact ion en retour.

.....
108
De tout ce qui précède, nous pouvons retenir que le
Développement du Monde rural suppose:
• la participation des populations rurales à la dynamique
de changement; pour cela il faut que chaque communauté vil-
lageoise, chaque groupe clevillages change et accepte cie ce mettre en
question ses habitudes;
un accroisse ment des compétences donc des savoir-
:f,
faire pal" l'acquisition (les connaissances, des savoirs.
Aussi en vue (lu developpement r ur al, nous pouvons
définir la For marion cornme le processus qui favorise le change ment
par l'acceptation par les populations rurales de re mettre en question
lems habitudes, et l'accroisse ment des compète nces par l'acquis! Lion
des savoir-s.
2-2-1 : Le Statut:
Quel est le statut de l'artisan rural dans le processus de
dévetoppe ment de son milieu?
L'artisan r ura: en tant que personne hu maine, possède
une position sociale qui 1ui est absolu ment nécessaire; une place qu'il
possède à l'exclusion de toute autre, clans l~ corps social (1) : un
"statut".
Le statut clans son usage récent au début du ZOè siècle a
pris plusie ur s directions (2) :
"' une direcuon économique : parce que les critères
d'appréciation sur le plan économique sont visibles, observables et
accessibles;
•. une direction professionnelle: qui s'appuie sur (les
hièr arcbie s intr a et interprofessionnelles). Pour j. Maisonneuve,
clans son expression globale,le Statut social combine à lafois niveau
de vie, deg["é d'instruction et genre de vie (3).
1.- P. Vinon. S. J .- Les Dynamismes Sociaux >
Initiation à la Sociologie .-
TI. Paris: Ed: Ouvr. , 1%5.- p. 205.
2.- j. Maisonneuve .r: Introduction à la Psychoscciclogie.> Paris: pur, Se éd.
1985 p. 92
3.- Ibid. p.93.

109
Dans le r apport de l'Individu avec sa culture, on peut dire
que son statut est sa "si tuai ion initiale tel le qu'elle est Fixée par la cul-
turc. Il est le resultat de conditions sociales, géographiques, SLII"
lesquelles il n'a pas cie pr isef 1). Le Statut selon Linton.c'e st "la place
qu'un individu occupe dans un syslème donné ;'1 un moment donné'
(2).
Cependant
il fait
également
remarquer
les
précisions
suivantes (3):
* "Un statut, clans labstr ait, est une position part icul ièr e
dans un modèle par ticulier: il est aussi C<Xl'CCt cle dir e que chaque in-
dividu dépend de plusieurs modèles;
"Si aucune prèclsion n'est donnée, le statut d'un individu
désigne la totalité des statuts qu'il occupe et représente sa position
par rapport à la Société globale;
* Un statut clans la mesure OLI il est di stinct de l'individu
qui l'occupe, n'est qu'une collection de droits et de devoirs".
On. peut dire que clans ces conditions, le statut cie
l'incliviclu eteter mine alor s "le r61e qui lui incombe, la fonction sociale
qui lui est dévol uef 4). Le statut a clonc un aspectfonctionnel et nor-
matif. R. Union (5) distingue entre les statuts aur ib uès ou pr escr its
(ascribect status) qui sont ceux qui sont donnés aux individus
indépendamment cie leurs différences ou aptitudes innées. Ils
peuvent étre prévus ou préparés à partir de la naissance; et les
Statuts acquis (achive o Siatus): ce sont ceux qui requièrent au moins
des qualités particulières. Ces statuts se gagnent pat' la compétition
et l'effort individuel.
"'
Dans toutes les Sociétés note Linton, "l'attr ibuuon cie
statuts à l'individu, enfait, est régie par une série cie points cie repère
qui, ensemble, servent à délimiter le champ de sa participation.
future à la vie du groupe"(6). Linton lie clone étroitement statut et
rôle. le rôle constituant l'aspect dynamique du statut. Aussi confère-
t-il à l'individu un statut actuel Cl ui est celui selon lequel celui-cl agit
au moment considère (active status). "Les autres statuts sont au
mé me moment des statuts latents (latent st at us )" ,(7)
1.- M. Grawitz .- Mèt node cles Sciences Sociales .r 5é eo. Paris: Dalloz, 198 J -
p.510.
2.- R. Linton .- Opcit. p.71.
3.- r:. Linton .- De L'homme .- Paris : Ed. de Minuit , J 96&- p. 137,
4.- M, Grawitz .- Ibid. p.541
5.- R Linton .- Ibicl.- p. J39.
6. - Ibid. o. J40.
7.- R Linton .- le Fondement Culturel de la Personnalité .- op.cit. p.72,

110
2- 2-2 : Le rôle:
L'étude de la notion de rôle est d'origine assez récente et
son apparition obéit à une double déter mination (l) :
11 "Le Concept résulte d'une évolution de la pensée dans
le te r»ps ci a re m[)!Jcé Pl"ogl"cssive ment d'au tres notions tombées en
disgrâce" ;
21' la f or mnt ion clt.:s th(:ol'ics de I"ôlc~; jîoss·~dc li Il
.: .:' ~'-~>.~:'.~~. i~<:I'~;~:~~::1'~:l' :.:-:I~:·~ .:': '~,-~~~'.: ;.·;~:Y'S CL ·y· réiJnn~.1·:::I~:{.jU·~~ r(:ti~~ ~\\ d·...<~
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....
presente deux aspects (2):
.'. "Url aspect fonctionnel el pr ag matique" clone actif', en
r appor t avec une cer t aine situation sociale. Cet aspect se rèfère ;}
certaines regies et coutumes donc à des nor me s sociales et cul-
t ure He s:
, "Un aspect imaginaire eL thèàtr al" : "jouer" un rôle. Il 'l
a clone ici possibilité d'imiter. de s'identifier au personnage idéal, de
'Tair e comme si" on étall tel nuis aussi la possibilité de dissimuler:
de marquer sa per sonnaiitè.
--- Selonl.inton"chaqueindividu possède unesériede rôles
dècoulant des modèles différents desquels il dépend; il aen même
te mps, un rôie en général, qui re presente la totalité de ses rôles et qui
determine ce qu'il fait en faveur de sa société et ce à quoi il peut
s'attendre de la palot de celte société"(3). Aussi distingue-t-on trois
niveaux dans t'approche cie la notion de rôle (4) :
* un niveau institutionnel: le rôle ici est caractérisé par
sa prescription et pal' son r appor t à Lin systè me de position sociale
"l'individu est socialement assigné à un statut, lui-même lié à
d'autres statuts. Quand il met en oeuvre les droits et les devoirs qui
constituent le Statut, il remplit un rôle. Le rôle et le statut sont par-
faitement insè par ables. Il n'est pas de rôle sans statut et pas de
1. - 1\\-1\\-1. Rocheblave - Spenlé .- La Notion de Rôle in Psychologie Sociale.-
Paris: pur, p.8.
2.- J. Maisonneuve .- op.cit. p.75.
3.- R. Linton- De L'homme .- op.cit. p. 138
4.- j. r"'1aisonneuve .- Ibid. pp. 75-85.

111
statut sans r ôletl ). Aussi peut-on dire que du point de vue institu-
tionnel, "le L'ôle est lié au statut, et plus ou moins soumis aux modèles
sociaux qui régissent la société"(2).
>: un niveau individuel: Ici le rôle est car actèr isé "par sa
. fonction d'expression et ses r appor ts avec la personnalité des su-
jets"U). Dans ces conditions l'individu pal' exe mple, peut accepter ou
non un rôle. Il peut se sentir plus OLI moins à l'aise pour jouer ce l'Ôle;
il peut assumer ou fuit' son rôle. Dans sa f acon de jouet' son ["ôle, on
peut noter ou non LI ne certaine conviction, une certaine liberté, une
certaine originalité pat' r appor t .iu modèle. Auss: J Maisonneuve
parle-L-il clu "rôle comme "STANDARD" et de la "Prise de rôle" ~ et ta
diff'ér euce selon lui réside clans les" attitudes propres du sujet, c'est-
à-dire dans la façon dont il subit, perçoit OLI sélectionne les modè-
. les "(4).
>: un niveau inter acuonne! : Ici les rôles se conçoivent en
fonction d'une "compiè ruent ar isat ion" et non pas isolés.
L'exercice de r ô!e n'est jamais solitaire. Dans notr-e rôle quotidien,
nous sommes en contact avec des collègues, des par te naire s jouant
des rôles complémentaires. Cela implique et suppose donc des
aj LIste monts mutuels, des malentendus et rué me des conflits.
Ainsi le l'ôle,"ensernble de modèles culturels associés à'
un statut donné c'est-à-dire la somme des attitudes, cles vale ur s et
etes comportements que la Société assigne à une personne et à toutes
les personnes qui occupent ce statut"(S), est un moyen d'intégration
et d'adaptation. Nous possédons note [\\Il, Grawitz "plusieurs statuts:
professionnel, familial, etc. aussi notre per sonnalitè s'expr ime-t-clle
à travers une pluralité de rôles. Si l'on peut (lire que la façon dont un
individu
s'acquitte . de
ses
divers
rôles,
mesure
sa capacité
d'adaptation au milieu social, le clegl'é d'intégration de ces rôles est
ég81em.enL le signe de la cohésion cie sa per sonnalitèIô).
\\
1.- !{. Linton- De Lhomme
op.cit. p,130
. r :
1
2,- 1\\1 Cr awitz .- OP,Cil p. 541
i
3.- J. Maisonneuve ,- oo.cii. 1),79,
tj - 1b ici,
\\
\\
5.- R. Linton ,- Le Fonde ment Cult ure l cie la Pcr sonnalit e ,- op.cit. p.71,
\\
6,- M. Gra\\vitz- op.cu. pp. 512-513
\\

112
Au total nous pouvons dire que "l'ensemble STATUT-
ROLE represente les attitudes et le comportement que suppose la
participation à l'application patente d'un modèle" (1). Les notions de
rôle et de statut sont donc importantes en ce sens qu'elles
déterminent une pr ise de conscience de soi-même et une prise cie
conscience de soi envers autr ui
L:3_:--.1.A-l~_e_PJ:""é_sj:._nL\\lt.i..DJLclL..'\\.Oj
..ïl_lù_ag_e-C1_e~
Selon SELLAMY" chacun s'attend à une cer t aine con-
duite des autres à son égard, selon la position qu'il occupe dans son
groupe (statut) el se conïor me au rôle que l'on aucnd de lui.
Le statut de ter mine avec precision le comportement de
l'homme clans son groupe. definit ses droits et ses devoirs, et
constitue un
élé ment de la conscience de soi. La plu pan des
individus acceptent leur statut cl jouent avec aisance le rôle qui en
découle. D'autres refusant cie se laisser enf'er mer dans Lin cadre de
rèf ereuce detcr minè, rcjcu ent les nor rnes sociales, se revoltent,
deviennent des inadaptés ou (les r èîor mateur s" (2).
Dans tous les cas, quelles re pr sentations les jeunes
è
artisans r ur allX se font-ils ci 'e ux- mé mes et de le ur fOL' mat ion? Quelle
conscience ont-ils d'eux-mêmes et de lem formation?
1mage de soi, representation de soi, perception de soi,
conscience cie soi, conception de soi c'est en d'autres termes "la
perception de soi-même en tant qu'entité autonome, distincte de son
environne ment, sans implication
pré-supposée de jugement de
valeur positif ou négatif' U), C'est aussi "la repr èsentauon plus ou
moins implicite de sa propre personnalité qui détermine les juge-
ments que l'on porte sur soi-mê meI-t).
L'image qu'un individu aou peut avoir de lui-même joue
un rôle très important clans sa dynamique per sonneüe.
1 - R Linton. - De L'homme - op.cit. p. J 38
.
,
2 - R
Sella mmy. - Dictionnaire cie la Psychologre. -Paris : Larousse, 1983. -
p.262.
3 - A. Algan - L'image de Soi des ,\\clolescentes Socialement inadaptées
in
Bulletin.de Pschologie n'Yi5 XXX J 11 1979-] %0/1\\1ai - juin 1980-12-15 p 559,
1[ -
IblC1.
l
1

113
" Cette image influe sur tout le com.portement de
l'individu
et
sa
transîor mauon
peut
contribuer
à
Iaciliter
l'épanouissement et l'insertion sociale de celui-ci (1).
Pour Cooley "le Soi inclut l'e nse mbie des personnes, des
idées, des activités que l'iudividu fait siennes, avec lesquelles il
s'ident if iet Z]. Parler d'image de soi entr aine nèce ssair e me nt le fait
qu'on parle de l'imageque l'individu pense que les autres ont de lui.
Cette image selon A. Algan "ne correspond pas nécessaire ment aux
perceptions des autres, mais elle n'en a pas moins un effet important
sur le cor»porte ment du sujet"( 3) Par contre s'agissant de l'enfant et
de son développement, Baldwin écrit que ."'l'enfant se développe
grâce à l'imitation. Au fUI" el :) mesme qu'il imite les autres, le
sentiment clu moi s'accroit, reciproque ment plus son moi s'enrichit,
plus il arr ive pal" analogie à connaître les autres"( 4). Ainsi donc clans
son développement, l'enfant petit àpetit arr" ive à imaginer ce que les
autres pensent de lui, comment. II leur apparaît. Aussi par la
perception qu'il a des réactions qu'il provoque chez. les autres, il
s'c (luq uc, il se socialise. En mé me te mps il a de lui - rné me une certaine
image comme si les autres lui servaient de miroir. C'est le "l.ooking-
glass-self" de Cooley c'cst-à-dir e le Soi tel qu'il se réfléchit dans un
miroir". Cette notion montre en fait que pour tout individu, il n'existe
aucune possibilité de connaissance directe et immédiate de soi. Aussi)
peut-on affir mer que "tout comme nous sommes obligés de nous .
regarder dans une glace pour voir notre corps, nous ne pouvons con-
templee notre personnalité que par l'inter médiaire d'un miroir:
celui-ci est constitué par les autres, qui nous renvoientnotre image,
de sone Clue le sentiment et la connaissance de nOLIs mé mes sont
affectés pal: ce que les autres pensent de nous'{S). Autrement dit, il
Y Cl une interdépendance quasi absolue entre l'individu (Le Moi) et
le sault-es.
Aussi pour Coole y. l'enfant ne parvient au sentiment de soi qu'en se
1.- A. Algan.- op.cit p. 559.
2.- Ch. Coole y cité par P. Badin in Aspects Psychosociaux de la Personnalité
Tl: La Psychologie de la Vie Sociale .- Paris: Ed. du Centurion, 1977 p.12.
3.- A. Algan .- Ibid.
4.- Baldwin .- cité par Anne-Marie Rocheb lave-Sperüè. - oo.cit.
p.I l
5- Anne-Marie Rccheblave-Spe nlè .- Ibid. p. 13

114
voyant avec les yeux des autres. L'Idée qu'il se fait de lui-même
dépend donc e sse ntie lle me nt de la manière dont il imagine que les
autres
le
considèrent
(1)
Cependant
POLI["
C;H.
Mead,
le
développement du concept de soi dépend ce la capacité de l'individu
à être un objet pour lui-même. En effet le sujet peut rnentalement
sor tir cie lui-même et se placet' dans la perspective d'au tr ui, qu'en
imitant ainsi autrui, il adoptera également e nver s lui-même les
attitudes ver s lui"(2). Ainsi clone l'enfant par exemple se connait
parce qu'il "conçoit autrui ... cOl11l11e son socius pr ècise mcnt parce
qu'i! se conçoit lui-même comme le. socius de l'autre"(3)
L'individu dans son environnement communique donc avec les
autres. Par cette communication, il procluit chez les autres un certain
nombre de reactions qu'il perçoit. Ainsi apprend-il alors "à imiter,
puis à intérioriser les rôles de ceux-ci à son égard, c'est-à-dire qu'il
pre nd les rôles des autres envers lut- méme. Il en vient à se voir lui-
même comme les autres le voient"(4). Ce rôle c\\es autres pris par
l'individu est ce que G.H. Mead appelle "Role-Taking"- et qui cons-
titue chez l'enfant un aspect essentiel cie son développement. Il y a
aussi ce que Meael appelle" The Gener allse d orner" c'est-à-dire
"l'autre gènèr aiisè". Cet "autre généralisé" définit à partir
de
l'intériorisation d'une multitude de rôles sociaux, le rôle général
propre à un enfant. De cette intériorisation naît la conception qu'a
l'e nfant de lui- méme donc l'image de soi "( 5). Cela signifie donc et
1
c'est ce que note William James que "à côté d'aspects de la per son-
1
nalité relativement stables et circonscrits, l'individu se heurte à une
i
par tie de lui-même qui ne parait ni stable ru homogène. Ce caractère
provient de sa dépendance envers l'extérieur, en particulier envers
les différents individus et groupes avec lesquels le sujet entre en
contact{S). On peut donc dire que ce qu'on peut appeler le" Moi So-
cial" ou "Soi Social", "est constitué par la connaissance et les opinions
que les autres ont de noust").
Cependant pour Mead (8), le Soi n'est pas seulement une simple
1.- Ch. Coo1ey .- op.cit.- p.12.
2.- G.H. Mead .- L'Esprit , le Soi et la Société cité par P. Badin .- op.cit. P. 12.
3.- Ibid.
4.- PBadin .- op.cit. - p. J 2.
5.- Ibid.
6.- William James cité pal- Anne-Marie Rocneblave-Spenlè .- op.cit. p.9
7.- Anne-Marie Rocheblave-Spen!è .- Ibid. p.lO
8.- G.H. Mead .- op.cit. p 12.

fi.
, f
115
intégration des l'ôics que l'on a appris des autres et il en distingue
deux phases
tr oite rnent liées:
è
"' Le Moi O"Ie en Anglais) : c'est l'ensemble des rotes des autres
intériorisés, tels que le sujet le s assure. C'est l'aspect le plus stable cIe
soi.
, le JE (1 en Anglais) : li inclut ce qu'i: y a de plus per sonnel,
d'unique cbcz linuividu. C'est la l"él)OnSe spècilique d'un organisme
aux comportements des auir cs. l'élément de spontanéité et de
cr cat ivitè
On peut clone situer l'or ig inc de la genèse de l'image de soi au niveau
de la Société :"Le Moi rèf lète les expèr ie nccs sociales" et au niveau
de l'individu "le JE est responsable de ce qu'il y a d'imprévisible,
d'original clans la conduite de l'homme"( 1). Aussi" selon les indi-
vidus, selon aussi les
moments de leur existence; il y a tantôt
pré do minance du JE, tantôt prè domlnancc du Moi, tantôt separ-ation
plus ou moins nette, tantôt union plus ou moins intime "(2). Certains
tl·aVD.UX notamment ceux de M. Klein; cie j. Lacan ont montré que
l'image du corps au COUl'S cie la petite enfance" s'établit progressive-
ment, solidairement à celle du corps d'autrui __ et iniuale ment de
la mère _
en pré ludant au jeu des relations interper sonneiles et
à la socialisatiouGj.On en arrive alors à ceci que "l'image du corps
est très fortement socialisée et mieux cuuuralisce car ses modèles
varient selon le système interprétatif des groupes hurnaiust-ï l.
1
Algan note également que "le fait majeur pour le développement de
la conscience de soi se situe clans l'acquisition d'une im~ge visuelle,
. d'une représentation du COl'PS propre en particulier grâce à l'image
clu n.iroirf S). Aussi plusieurs études ont-elles été consacrées au
corps en tant que" lieu d'inscriptions rituelles, porteur de masques,
d'objets symboliques el de véte ments'{ô ). Autrement dit, "Le vécu
corporel malgré son intimité et sa singularité, est influencé par des
normes et des valeurs sociales évoluant avec le te mpsI?'). Ainsi on
peut dir e que "clans toutes les cultures, à toutes les époques, l'usage
1.- P. Badin .- op.ci t. 13
2.- lb id.
3.- Jean Maisoune uve v- op. cil. p. 151.
4.- [[)icl.
5.- t\\. t\\lgo.n .- op.cit. p.5GO
6.- ].1. Martins Cité pal' j.lvlaisonneuve .- Ibid. page. 152.
7.-j. Malsonne uve - Ibid.

i 16
du COt"PS a releve de soucis et de modèles d'ordre moral, hygiénique
et esthétique Son image (dans les travaux, les jeux, les sports) , sa
tenue (postures et costumes) sont liées à son statut dans LIn système
de croyances et de conduites; autrement dit à une certaine idéologie
et à certains rites"( 1). Cet intèr é t pour le corps a amené J. Maison-
neuve à parler cie cor por isme c'est-à-dire processus de valorisation
è
et de rè appropr iation cie soi. On peut dire que l'acquisition de l'image
de soi se fait pat" la médiation cie l'image et du rcgar o dautr ui.
L'image que nous avons de nous mêmes, notre passé, nos projets
présents et Iutur s sont donc fonction des cadres sociaux et des cadres
relationnels dans lesquels nous nous situons, vivons et fonctionnons.
Tout ceci se fait a tr aver s les identifications et les opinions étroite-
ment liées à nos attitudes sociales.
Il y a dans la formation de l'image cie soi également l'influence des
interactions familiales. La famille est en effet, le premier groupe
social quifournit des situations dans iesq uelles se for ment les images
de soi et dans lesquelles sont tentées et réalisées les adaptations
sociales. La relation mère-enfant joue un rôle très important dans la
formation de l'image de soi de l'enfant. Erickson (1956; 1959) a
montré que l'enfant qui ne fait pas l'expérience d'un maternage
consistant et ne reçoit pas autant d'amour qu'il en a besoin a
tendance à voir se développer un manque de confiance en lui et dans
. le monde. Cet enfant-là devient anxieux, malheureux et peu sur de
1

lui. Plusieurs études comparatives entre enfants normaux et enfants
atteints de troubles émotionnels ont montré qu'il existe une
corrélation positive entre l'image de soi de l'enfant et l'image de
l'enfant qu'a la nièce. On en a conclu que "l'approbation parentale
aboutit à donner à l'enfant une impression de sécurité, c'est-à-dire
la croyance d'être capable de maîtriser la vie; au contraire une
extré me indifférence de la palot des parents est nette ment en liaison
avec une baisse d'estime de soi du jeune; _ l'indiffère nee joue un
rôle plus important clans la perte d'estime que des réactions
1.- Jean Maisonneuve .- op cil. p. 151.

117
punitives _
le senti ment q lie J'on est important pour un au tre étant
probablement essentiel POUl" le dèveioppe me nt clu sentiment de
valeur per sonne llef 1).
Quel est donc l'impact cie l'organisation sociale sur ce sentiment cie
valeur personnelle, sur les motivations incJivicluelles? En d'autres
ter mes qu'est-ce qui influence, affecte la conception que chacun se
fait de soi-même?
Les Artisans ruraux sortis ou qui vont sortir des U.\\l
exerceront pour la première fois des Fonctions nouvelles: celles
d'artisan rural en agr o-rnècaniquc et en b àt.i mcnt. Ces fonctions, la
Ior mation reçue cians les U.IvI. les y a certes pr èparè s à tr aver s les
cours théoriques, les pratiques sur les chantier-s. Mais clans cette for-
marion a-t-on pris en compte. mis suffisamment l'accent sur le fait
que les jeunes som formés pour intégrer un. milieu donné; milieu qui
a ses valeurs, ses croyances, ses pratiques: le milieu rural? Le
problème est donc cie savoir si par les rôles qu'ils sont appelés à jouer
pour la pr e mièr e fois dans leur milieu local, ces jeunes artisans vont
s'apprécier, apprécier leurs valeurs, leurs capacités.
D'autres parts, ce milieu, le monde rural, a ses principes
d'évaluation, d'appréciation. Aussi, les activités, le travail des arti-
sans vont être appr èciès : appreciation..par les clients; par les artisans
tr aditionneis qui sont des concurrents potentiels; par les parents
mais
aussi
appreciation des
succès obtenus
à
travers
leurs
réalisations concrètes.
Autrement dit par leurs rôles: rôles qu'ils vont jouer grâce aux
compétences et aux connaissances qu'ils ont acquises à l'Unité
Mobile; les artisans vont avoir l'occasion de se découvrir. Ils vont
connaîtr e
la
timidité
de· départ
que
connait
tout
débutant:
I'inquie tuce cIe ne pas être à la hauteur cie la tâche à exécuter mais
en mérne temps ils vont connaître progressivement la rnaitr ise de
soi, l'assurance de soi. Toutes ces situations vont permettre aux
J- 1\\ Algan .- Op.CiL pS60.

1 18
jeunes art.isans non seulement de se découvrir mais en mé me temps
de découvrir leur milieu. Ils vont découvrir gr àce à leur milieu qu'ils
possèdent certaines capacités qu'ils ne soupçonnaient pas parce que
le milieu les aur ait mis à l'épreuve, confrontés à la réalité. Ce milieu
local constitue donc un terr ain propice où leurs capacités peuvent
éue concrè tisècs La connaissance C] ue l'artisan va avoir de lui - më me
et des rôles qu'il a à jouer, les satisfactions qu'il Ci obtenues gràce à
la qualité du travail réalisé, donc aux succès remportés, va l'amener
naturellement à avoir des aspirations, des ambitions; à -avoir une
,
.
certaine conscience et une certaine conception: de lui - nié me tant sur
le plan des aptitudes que sm celui de la personnalité. Il sera amene
à s'e sti mel', à avoir un certain senti ment" d'esti me de soi" , se sentir
à
responsable.
Il en ressort donc que l'évaluation, l'appréciation de s
.
1
parents, des clients et d'une manière génèr ale de la société va
inf luencer très forte ment J'image Cl LIe le jeune ar ti san va avoir de lui-
même, de la confiance qu'il peut avoir en lui-même, ainsi que les
projets d'avenir qu'il peut se Faire et donc des aspirations et des am-
bitions qu'il peut nourr ir
On peut clonc dire que toutes ces situations contribuent
au fondement même de la genèse de l'estime de soi. Claude Levy-
Leboyer (1) observe que" deux caractéristiques marquent les rôles
des jeunes .... dans la vie active et les différencient nette ment de ceux
qu'ils ont eu l'occasion Ide jouer en tant que membres d'une famille
ou en tant qu'élèves d'lune école":
11 "Leurs activités débouchent sur la réalité. Pour la pre rnière fois,
1
ils sont chargés de taches concrètes et ils ont l'occasion de prouver
leur efficacité en utilisant les moyens qu'offr-e l'entreprise et par là
mé me, de découvrir que cette for me de travail apporte une satisfac-
tion directe qui n'existe pas dans les tâches abstraites ou théoriques,
Le passage aux responsabilités donne un sentiment de dépassement
1.- Claude Levy Leboyer .-L'Ambition Pr oîessionnelle et la Mobilité sociale
Paris: PUF, 1971 p 291

119
parce que le jeune cadre devient enfin réalisateur, ce qui fournit
l'occasion de rencontrer et de résoudre des difficulés de tous ordres,
et, ce faisant de prendre sa mesure".
21
"L'activité professionnelle est l'occasion d'expèr iences hu-
maines originales parce que la conduite clans une collectivité exige
un apprentissage. Doté de pouvoirs ct cie responsabilités, le nouveau
venu decouvre qu'il lui faut gagner son autorité, que l'ascendant
s'acquiert et ne se donne pas" .
On pourr ait donc dire que la confiance que le jeune artisan rural va
avoir en lui- mè me est étroite ment dépendante de la qualité de son
tr avail, donc des succès qu'il aurait r e mpor té s (1). Cela veut donc dir e
que "la conscience de, soi n'est jamais neutre
mais se charge
d'affectivité et d'èvaluationIZ).
Au total, on peut affirmer que sortir des centres D.Iv1. avec le titre
d'artisan r ur al dans telle ou telle spécialité: maçonnerie, me'nuiser ie.
èlectr icicn-bàumcnt;
mécanicien-soudeur ou
mécanicien auto-
die se liste ne suffit pas. It faut que le jeune ar ti san acquière sa place
et son nom donc son prestige social par des activités concrètes au sein
de sa collectivite. Aussi pouvons-nous dire avec P. VirtonS. j. que
"le prestige social d'une. personne déter minée sera donc fonction, à
la fois, des statuts particuliers qu'elle possède et de la façon dont elle
accomplit les rôles correspondant à ces divers statuts"(3).
1.- Claude Levy Leboyer .- op. cit. p. 293
2.- 1. Maisonneuve .- op.cit. p.l 54
3.- j.p Virton .- op.cit. p.222

120
LE_CADRE_t~lEIHOIX"2LtXIIQIIE.
"La recherche en Sciences Sociales suscite tant de con-
uovcr scs SUI' l'utilité ct
la validité de ses r c sulta t s, qu'il s'agit,
précisément de saisir", à I'intèr icur de la Science (j'Lli se fait les
processus par lesquels 'elle s'élabore et s'assure de sa scientifi-
cité"( 1)
De bonne heure, nous nous sommes clone inter esse aux
problèmes de mét hoclologie car c'est elle qui pcr mct cie réfléchi,' SUt'
cc qu'on lai t; de sinterr ogcr sur ce qu'on fait ct de rechercher ce
qu'on fait. Aussi ce chapitre a-t-il pour but de présenter d'une part
le cadre cians lequel nous nous sommes situé pOUL' analyser notr e
problème ct cl'autre part les techniques utilisées POUl" récolter et
tr aiter les données du problème.
Les Lllvl. en tant que Projet cie développe ment r ur al ct en
tant que structure cle Ior mauon ne peuvent être étudiées sous un
seul angle, Aussi nous proposons-nous cie montr er après en avoir
présenté et expliqué les Fonde rnent s. I'insulf isancc des approches
str uct ur aliste ct Ioncuonnaliste _lxises individuelle ment _ à l'étude
des Unités !vlobiles. Ceci va nous conduire à présenter' une autre
clé marche, une autre approche qui va nous per meure de mieux
comprendre et de mieux dècr ire les UM. en tant qu'une "Complexité
or ganisée "(2),
r. l ,1 .Les foncle me rus
Le mol structure es t Con ancien, C'est Lin ter me qui relève
l.-Bru)'ne (P. cie), Iler man (J), Slloutheete (M. clel.- Dynamique
de la re-
cherche science sOClale,- Paris: p,eT, 1974,- p. 241
2,- j. de Rosnay .- Le Macroscope : Vers une vision
glol)aJe- Paris: Ed. du
Seuil, J 975 ,- p. 83

121
. d'abord de l'architecture et évoque la manière dont est bâtie une
maison, un édifice. Par la suite, la structure c'est l'édifice lui-même.
" Par analogie ècr it P. Virton, S. J. ' il signifie: la manière dont les par-
ties d'un tout sont agencées entre elles; enfin par extension de ce sem
analogique, il signifie l'or dre. l'arr ange ment, la disposition"( 1L
L'usage du mot structure s'est développé dans lès Sciences humaines
avec un tel succès que cela Cl contr ib uè à l'obscurcir
r
En psychanalyse on l' utilise aussi Ir èque m ment que les
termes "Gestalt" Ol! "Constellation" .
En Ethnologie et en Ant hropolog!e, Claude Levi
Strauss l'utilise dans le titre d'un ouvrage: "Antr opo.ogie Str uct u-
rale{Z). Cependant en dépit de ses mulli pies formes, J Piaget arr ive
à la définition suivante: "en pr e mièr e appr oxi marion, une str uct ur c
est un système de tr ansïor mauons. qUI com por te (les lois en tant que
système (par opposition aux propr iè tè s des éléments) et qui con-
serve ou s'enrichit pal" le jeu même de ces tr ansf'or mations. sans que
celles-ci aboutissent en (ichors cie ses Jrontièr e s ou fassent appel à
des éléments extérieurs. En un mot une structure comprend ainsi les
trois caractères de totalité, de tr ansror marion et d'autoréglage. En
seconde approximation,
mais il peut s'agir d'une
phase bien
ultérieure aussi bien que succédant immédiatement àla découverte
de la structure, celle-ci doit pouvoir donner lieu à une formalisa-
tion"(3 ).
Mais, d'après Bondon, "les équivoques attachées à la
notion de structure, tiennent pour une; grande part à ce que le mot
apparaît dans cieux types de contexte U\\ès diff'ère ntsI-t): Il y a d'une
pan une définition qu'on pourrait qualifier ci' "intentionnelle" et
d'autre part une autre qui ser ait elle, "effective".
~ L~[jJ)iti.QILintentionn!illL:parler de structure ici
souligne M. Cr awitz amène à insister sur le fait "qu'il s'agit d'un
ensemble de car actèr es indépendants: structure du comportement,
structure de l'organisme, etc. On retrouve dans l'objet à étudier ce
1.- P. Virton, lS.- Les Dynamismes Sociaux: l nit i at ion
la Sociologie .-
à
Paris: Ed. Ouvr ier s ., 1965 .- p.! Il.
2.- Cl. Levi-Strauss .- Anthropologie Structurale .- Paris. Plon .- 1958
3.- j. Piaget .- Le Structuralisme .- Paris: pur, 7è éd. 1979.- pp. 6-7.
4.- Boudon cité par M. Grawitz .- op.cit: p.447

122
qu'evoque le terme même de str uct ure et qu'un synonyme tel que
systè me pourr ait re mplacer. LOI"sC}ue Gurvitch qualifie certains
groupes cie structurés, il entend par là que ceux-ci Ior ment une
totalité et souligne leur caractère systématique. Le mot str ucuu-o
qualifie clone l'objet, identifié comme un système. Ce type de
définition intentionnelle compone en génèr al une ènu mèr ation des
caractères structurels, le plus souvent apparents, et marquant
généralement une distinction par rapport à d'autres (groupes
structurés opposés aux groupes non str uctur ès)"! 1).
- 1fLdéfini tion effective' Il s'agit à la fois de qualifier
l'objet de "structurel" et de déterminer sa nature (2): l'utilisation du
ter me structure conduit à la notion de système, aussi peut-on dir e
qu' "une structure est toujours la théorie d'un système et n'est rien
d'autre. Cela dit, ces théories peuvent se situer à des niveaux cie
vérification variables, qui dépendent essentielle ment des caractères
du système considere, de la population, des systèmes auxquels on
peut le comparer ct d'autres facteurs à propos desquels la liberté
dinterveruion du chercheur est limitée".
Définition intentionnelle et définition effective cons-
tituent
cependant
de ux
étapes
dont
la
seconde
n'est
que
l'approfondisse ment de la pre mière.
Jean Piaget distingue quant à lui trois caractères fondamentaux
des structures:
* La totalité: "le caractère de totalité propre aux struc-
tures écrit-il va de soi, car la seule opposition sm laquelle tous les
structuralistes sont d'accor d est celle des structures et des agrégats,
ou composés à partir d'éléments indépendants du tout.Une structure
est certes formée d'éléments, mais ceux-ci sont subordonnés à des
lois caractér isant le système COlll111e tel; et ces lois dites de compo-
sition ne se réduisent pas à des associations cu rnulat ives, mais
confèrent au tout en tant que tel des propriétés d'ensemble
distinctes de celles des éléments"(3).
],- M. Cr awit z> op.cit. p.417
2. - Ibid.
3.- Jean Piaget- op.cit. p.S.

123
" Les totalités structurees sont str ucturarues par nature.
Elles consistent donc en un systè me de tr ansîor ruations.
'Les
structures
se
règlent
elles-mêmes
et
cet
autoreglage entr aine leur conservation et une certaine fermeture:
"les transfor mations inhérentes à une structure ne conduisent pas en
dehors de ses Frontières, mais n'engendrent que des lè
è
ments appar-
tenant toujours à la structure et conservant ses lois"( 1).
A partir de ces trois car actèristiq ues, nous pouvons
definir la structure comme "un objet / simulacre à transformations
réglées, comme une totalité où seules comptent les lois de composi-
tion entre les éléments; cette totalité est un système de tr ansf'or ma-
tions / str uctur ations autorégulé.
Ces autor égulauons peuvent être de nature tr è s diverse: ainsi, des
operations ou régulations parfaites à caractère rever siblc: des
reg ulat ions, ou je u d'anticipations et de retroactions (Iced-b ack) ; des
rythmes, symétries et r cpètitions'{Z).
Partant de ces caractéristiques cie la structure, on peut
dire qu' "étudier un fait socialn'est pas seulement considérer un
certain nombre de micro-phénomènes sociaux, de relations inter-
personnelles, dont la somme constituerait ce phénomène social. La
recherche sociologique n'offre d'intérêt que dans la connaissance de
l'interdépendance et de la connexion des relations sociales, de leur
"arr ange ment"(3). Aussi, "dans cette interdé peridance et cet ar-
rangement, c'est-à-dire dans cette structure, se manifeste la réalité
de ce que nous appelons "collectivité"( 4).
Le Structuralisme est donc une méthode, une activité
comme l'ecrit Barthes: "Le str uctur alisme n'a de valeur et d'intèrêt
que dans la mesme où il se définit comme methode. où il tend
explicitement à poser au départ les problèmes de la recherche sous
1.- Jean Piaget .- op.cit. pp .13-11.
2.- J Piaget cité par P. de Bruyne : j. Herman et M. de Schoutheete op.cit. p.
117.
3.- P. Virton. S. j. op.cit. P 117.
4.- Ibid.

121
l'angle de la méthode, et à se penser lui-même comme une "activité"
(1) Les activités structuralistes sont multiples; aussi rercontr e-t-on
la not iou cie structure clans diverses sciences:
, EJLe_LhW2l0g~lltbffil1Q.lDJÜ_e...: le structuralisme est un
courant de pensée tl-ès important ayant pour chef de file Claude Lévi
Strauss Pour lui. malgr-é ses sens différents, le terme structure en
ethnologie recouvre un mé me type d'attitudes. C'est beaucoup plus
une méthode qu'une réalité (2).
Ici,ii raut distinguer le Plan Pratique du Plan Théorique
, Du point de vue pratique, la méthode structuraliste est
née du besoin de comparer. de classer el de trouver un denominateur
co mrnu n (3).
, Du point de vue théorique on tt-ouve:
- déj:\\ chez Spencer, la distinction qu'il fait entre str uc-
ture et fonction dans l'organisation sociale,
-Lewis Morg an vers 1850, faisant une analyse struc-
turelle des Iroquois utilise le terme "système";
- A l'heure actuelle le mot structure recouvre des sens
très divers: Pour Radcliffe- Brown qui l'e mpr unte à Montesquieu,
Durkhei m et Spencer, "l'ense mb le des nombre uses relations sociales
clans une société, à un moment donné constitue une structure, celle-
ci se definit pal' sa cohérence interne et sa permanence dans le
temps"(4),Cllez Radcliffe-Brown, la structure est une partie cie
l'objet. Pour. Claude Lévi-Strauss. "la structure implique (les
propriétés finies dont les combinaisons et tr ansfor mations per-
mettent de passer d'un systè me à l'autre et de comprendre leurs
rapports. La notion cie structure comporte un élément de prévision
et cie tr ansfor mat ion. Elle représente pour Levi-Strau-ss la "puis-
sance" de l'objet.. .. ce qui l'aide à se dépasser, un système de relations
lui per met tant de comparer plusieurs sociétés entre elles"(5). Pour
lui, il s'agit de "dégager les structures inconscientes, reflet des struc-
tures mentales qui organisent tous les faits sociaux, des systèmes de
pat"enté aux mvthcst«).
1.- RS. barthes citè par De Bruyne: J. Herman et M. de Schoutheete op.cit.
P.143.
2.- fvl. Grawitz .: op.cit. p. 419.
3- Ibid.
4.- Cité par M. Grawitz .- op.cit p. 450
5- M. Grawitz . op. cil. p. 150
6.- Marie-Claude B2,rtl101y ; j.P. Despin .- 1. La Culture: Anthropologie,
Ethnologie, Sociologie .- coll. Cr it ique .- Paris: Magnard .- 1976, p. 81.

125
En effet selon Cl. Levi-Strauss, "le principe fondamental
est que la notion de structure sociale ne se rapporte pas à la réalité
empirique de structure mais aux modèles construits d'après celle-ci.
Ainsi appar ait la différence enue deux notions si voisines qu'on les
a souvent contondues, je veux dire celle de structure sociale et celle
. de relations sociales. Les relations sociales sont la matière première
e rnployée pour la construction des modèles qui rendent manifeste la
structure sociale elle-même. En aucun cas celle-cl ne saur ait être
l'amenée à l'ensemble des relations sociales, observées dans une
société donnée. Les recherches de structure ne revendiquent pas un
domaine propre, parmi les faits de société; elles constituent plutôt
une méthode susceptible d'être appliquée à clivers problèmes eth-
nologiques, et elles s'apparentent à des Ior mes d'analyse str uctur ale
en usage dans des domaines c1iffél"ents.
Il s'agit alors de savoir en quoi consiste ces modèles qui
sont l'ob jet propre des analyses structur ales. Le problè me .ne relève
pas de l'ethnologie, mais de l'épistémologie, Cal" les définitions
suivantes n'e mpr untent rien à la matière de nos travaux. Nous
pensons en effet que pour mériter le nom de structures, des modèles
doivent exclusive ment satisfaire à q uatrc conditions.
En premier lieu, une vstructure offre un caractère de
système. Elle consiste enéléments tels qu'une modification quelcon-
que de l'un d'eux entr aine une modification de tous les autres.
En Second lieu, tout modèle appartient à un groupe de
rr ansfor maticns dont chacune correspond à un modèle de même
famille, si bien que l'ensemble de ces transformations constitue un
grou pe de modèles.
Troisièmement, les propr iètè s indiquées ci-dessus per-
mettent de prévoir de quelle façon réagira le modèle, en cas de
modification d'un de ses élé menis.
Enfin, le modèle doit être construit de telle façon que son
fonctionne ment puisse rendre compte cie tous les faits observés"( 1).
1.- Cl. Levi - Strauss.- Anthropologie Str uctur alc .- pp. 305-306 .

126
... En_h1illtuiJltl.llU:JllÇ_~: Dècouver te par Galois, la Structure
de groupe est le Ionde mcnt de l'algèbre. En mathématiques, on
distingue trois str ucture s-mère s : les str ucture s algébriques, les
str uci.u ['C s dor dr e et le s sir uct ur es topologiq ues. POUl" G. Guilband.
en
mru hc mntiqucs "Je ter mc str uctur e ne retient
pas
l'idée
d'opposition, mais de quelque chose de caché, d'iutcr icur , une sone
cie sche 111 a, de pa t['on"( 1).
, EnJ.ing_tli_~.liC11Le_: Le sl. r ucru ra 1is me 1ing U sti que est né
avec F. de Saussure quand il pose le pr e mier postulat qu'est
larb itr air e clu signe. Il a montré que "lhistoire dun.mot n'explique
pas sa signification qui dépend du "systè me" génél"al de la langue,
lui-mè me lié à I'envir onne mcnt de son époqllc"(2).
'En pSYCJ)njngi..e..-: A la fin (lu 19é siècle, les américains in-
tr odui sent 18. notion de psycllOlogie str uctur ulc pal' opposition ;1 la
psychologie analytique. Elle clél"ive (le la gestalt theor ie et considère
la str ucl ur c comme une "unité l1Jultiplcx'U), Ou'on ne peut r e duir c
;} ses clc rncnt s.
, ED...Ecnnnmk;. : Les économistcs cherchent ce qui bouge
peu ou lcntement; aussi distingue-t-on en économie deux notions:
- une notion statique: "la str uct ur e est constituée par les
propositions et relations qui car actèr ise nt un ensemble économique
localisé clans le te mps": 4).
- . une notion dynamique où l'on retrouve l'idée cie
développe ment. En effet ici. "Ia structure représente les èlè ments
d'un ensemble économique. qui, clans une période donnée. varient
plus lentement que les autres, La structure offrirait une certaine
stabilité alors que la conjoncture représenter ait ce Cjuivarie"(5) .
.. EnS(~çj()lQgie_: Le ter me structure serait employé en
me me temps par Marx et Spencer. C'est un ter me et un concept à la
macle aujourd'hui mais dont le sens et le contenu sont loin d'ètre
identiques pour LOus les domaines OLI ils sont employés. La recher -
che (j'un denominateur commun à tous les sens du concept cie
1.- Cité par 1\\1 Cr.awitz > op.cit. p.119.
2,- Ibid.
3,- Ibid
1.- F, Perroux cité oar M. Grawitz ,- ll)icl 1). 151,
5.- M. Cr awitz .-opcil. p. 151

127
structure résulte de "la tendance générale à abandonner la
séparation rigide de la dynamique et cie la statique, du mouvement
et du repos, ainsi que de l'isolement du tout et ses parties"( 1). Aussi
pour G. Gurvitch, l'attirance exercée par le concept de structure dans
toutes les Sciences est-elle une manifestation patente de cette
"ctialectlsation du simple" que G. Bachelard a signalée comme l'une
des car actèr istiques de laScience conte mpor ainel Z). Mer leau- Poncy
fait également ressortir l'èlè ment .n.er médiair e qui est propre à
toute structure et qui rend la structure "souple" et "dialecüque'f j ).
Selon Gurvitch, c'est cians les str uct ur e s sociales que les
car actèristiques du concept de structure tel qu'il est compris
aujourd'hui ressortent avec le plus de f~l-ce et de clar té. Selon lui
"si l'on n'essaie pas cle se cléb8.lTaSSel" à bon compte des problè Ines
soulevés par les structures sociales, en confondant en par ticulier.ce s
dernières avec .estypes" sociologiques, et avec les"modèles" (où les
règles de conduites effectives sont identifiées à une axiomatique
prétendant diriger l'analyse), on pourra relever plusieurs sens dans
lesquels les str uctures sociales s'affichent comme "intermédiaires".
Elles sont inter rnédiair es entre le "phcno mène social total "1 ui- mé me
et ses expressions dans les règlé mentations sociales, ses manisfesta-
tiens dans ce qu'on appelle les "institutions", ses exteriorisations
dans les appareils organisés; elles sont intermédiaires entre le
"phénomène social total" et les significations humainesvartées qui se
greffent sur lui; elles sont inter médiaires entre la "mise en branle"
et la stabilité, de même qu'entre actes et œuvres collectifs: elles sont
enfin tnter mèdiair es entre la manière d'être d'un phénomène social
total et sa manière de se voir et cie se représenter"] 4).
Cependant pour
Gurvitch, "toute str ucture
sociale,
qu'elle soit partielle (structure d'un groupe) ou totale (d'une société
globale) est en équilibre precair-e, sans cesse à refaire par un effort
renouvelé, entre une multiplicite de hier archies au sein d'un
1.- G. Gur vit cn .- Traité cie Socioloaic -1 .- Paris: PUr-, 1967 .- p. 205.
2.- Ibid.
3.- Merleau Pont y cité par G, Gurvitch ,- Ibid.
4,- G.Gurvitch .- Ibid,

128
phénomène social total, cie caractère macro-Sociologique, dont elle
ne représente qu'un secteur ou aspect. Cet équilibre de hièr archies
multiples est armé et cimenté pat" des modèles, signes, symboles,
rôles sociaux, valeurs et idées; en br ef par les œuvres culturelles qui
sont propres à ces œuvres"( 1).
Gurvitch reproche l'identification qu'on fait de la struc-
ture sociale avec une structure mathématique et surtout de la
définition cie la structure par la notion cie modèle. Aussi, clevant la
prolifération des structures. il1cllC]ue-t-il huit raisons principales qui
imposent à laSociologie un intérêt particulier pour les str uctur es (2)
1/ C'est le besoin parfors inconscient, cie se déb arr asser
des "Sociologies cie l'ordre" et des . Sociologies du progrès". "Les struc-
tures sociales ne se r duisent ni :'l l'un ni à l'autr e. ni à leur synthe-
è
se".
2/ Le concept de structure sociale corr e spond au besoin
profond de briser la fausse division de la Sociologie en "statique" el
en "dynamique" sociales. La structure sociale recourt à cies
hiérarchies multiples qui, ainsi que leurs équilibres prècair e s, ne
restent jamais au repos en raison de lem complexité même. La
structure sociale est un processus pel' manent: elle est comprise clans
un
mouvement
de
destructuration
et
de
r estr ucturatr ion
perpétuelles parce qu'elle est un aspect cie la société en acte, qui en
tant qu'" œuvre, ne peut subsister sans l'intervention de l' "acte" :
effort d'unif icationet d'orientation toujours à recommencer".
3/ Le concept cie structure sociale vient s'opposer à la
sè par ation artificielle, clans la vie sociale, cles conciuites collectives
d'une part etde s modèles, significations, symboles, idées et valeurs
d'autre palot.
4! Le concept de structure pel" met cie mettre fin, en So-
ciologie, à l'abus clu ter me institution.
S! Le concept de structure sociale
met fin
aux
imprécisions du concept cl'organisation.
1.- Cité par 1'..1. Gr awitz .- op.cit. p. 452.
2.- G. Gurvitch .- oo.cit. pp. 206-209.

129
·6/ Le concept de structure satisfait le besoin que la So-
ciologie éprouve de distinguer entre structure et conjoncture socia-
les.
7/ Le concept cie suucture joue en Sociologie à peu pr s
è
le mé me rôle que le concept de Gestalt en Psychologie.
8/ Enfin lorsqu'on veut étudier" les types cie sociétés
globales (qui sont à distinguer de s types micro sociologiques ou
manifestauons de la sociabilité, des types de groupements particu-
liers et de classes sociales), cela n'est possible qu'en partant des types
de leurs structures".
De l'ensemble des prises de position, nous dégageons ceci
que le structuralisme d'un point de vue é pisté mologique apparait
comme "analyse immanente de ses objets d'investigation, il cherche
à savoir avant tout,les proor iètès inuinsèques de certains types
d'or dr es. Ces propriétés n'expliquent rien qui lem soit extèr ie urf 1).
1.1.2 : L'Utilisation de l'Al2.12rOcl1e Structlll"aliste et .
son insuffi sance clans l'Etude des LJ M
Pourquoi nous référer à l'approche structuraliste dans
l'Etude des U.M.? Après dix ans de fonctionne ment, nous croyons
qu'il y alieu d'évaluer "l'opération Unité Mobile" parce que les Unités
Mobiles produisent, forment un "produit fini", l'artisan rural. Le
fonctionnernent des U.M. suppose donc des rapports techniques et
sociaux. Parler de l'Evaluation de l'opération UM " signifie qu'il faut
raisonner en termes de système et surtout de système rural. Cela
signifie qu'ilf aut comprendre les rnécanis mes de déve loppe ment,les
comporte menis indépendants des divers partenaires, le fonctionne-
ment du système de production et les interactions avec les autres
systè mes, la dynamique du systè me rural.
1.- De Bruyne ; J. Herman et M. De Schoutheete .- op.cit. p.144

130
En Côte d'Ivoire comme dans les autres pays africains, les
organisations
sociales traditionnelles s'appuient sur certaines
hiérarchies dont le pouvoir des anciens, la distinction entre les
générations, la séparation des tâches pal' Iamille, clan; sexe etc. De
nouvelles responsabilités sont apparues maintenant, qui appellent
de nouvelles autorités. Ainsi la gestion coopérative, le lotisse ment de
villages, la mécanisation de I'agr iculture, la réparation du mater-iel
agricole et l'artisanat qui sont le fait cies jeunes, s'ajoutent aux an-
ciennes organisations. Ceci explique maintenant l'existence dans nos
villages de comités devieux, de comités de jeunes, de Ie mme s..... Les
jeunes artisans formés dans les Centres UM. ne sont pas isolés et
entrent directement clans ce système. Aussi l'approche str uciur a-
liste va nolis permettre de rendre compte de l'interdépendance des
différents éléments du système rural ivoirien.
Enc[fet le
Projet
U.i'A
en
tant
qu'opèr ation
de
developpe ment n'est pas isolé. Sa signification cie mé me que son
évaluation doivent être conçues dans le but de rendre compte de son
intégration dans l'espace rural ivoirien, dans l'appareil productif. Les
espaces et les agents impliqués dans l'opération doivent être
identifiés parce qu'il s'agit non seule ment d'évaluer les eHets directs
des UM. et les contraintes et les comportements correspondants,
mais aussi de connaître les efffets indirects et les conditions de leurs
réalisations. Comment peut=Onexpliquer par exemple qu'en milieu
rural ivoirien, il existe deuxgroupes d'artisans: les artisans ruraux
for més dans les Centres U.M. et les artisans traditionnels? Y a-t-il une
rupture sur le plan culture!? En dehors de toute conception atomiste
des choses, on peut dire que" l'èvè ne rnent social ou l'évènement
psychique n'ont pas en eux-memes leur signification, mais qu'ils
renvoient nécessaire ment à une globalité (1 ).
En effet où et pour qui, par qui et pour qui va se réaliser
l'Opération Unité Mobile cal' "une action n'est précisé ment définie et
1.- R. Sieff'er t.« Le Structuralisme in Encyclopedie Univer salis . VoL 15.-
p.431

131
opérationnelle que sil'on dit sur quel espace et pourquoi et par qui
on la réalise. Une étude détaillée des espaces et agents est donc
indispensable si l'on veut évaluer, analyser, définit" ou mettre en
œuvre une action de développement"( 1). Il s'agit ici d'évaluer et
d'analyser
l'opération U.M. ". Nous devons pour cela tenir compte
Il
des interactions des divers groupes sociaux, des producteurs, des
niveaux de décision: systé mes composant la réalité rurale (systè me
de production, organisation sociale, intervention de l'Etat, re lation
avec l'extérieur). Cela signifie que les zones d'implantation des
Centres U.M. ne sont pas closes mais ouvertes à d'autres zones;
l'action de développement n'est pas isolée et les agents touchés par
"l'opération U.M." ne sont pas seuls et tout cela constitue le système
rural.
Il s'agit donc de saisit" et de compre ndre ce systè me. Mais,
méme si elle est "une analyse immanente du réel"(2),l'analyse str uc-
turaliste ne peut à elle seule nous pel' mettre de savoir et de com-
" prendre les D.M.. Elle ne peut constituer à elle seule, un moyen
efficace pour expliquer les phénomènes et surtout les institutions les
mœurs et les usages sociaux et rendre compte des fonctions qu'ils
remplissent et du rôle qu'ils jouent (3). De plus, pour E. Durkheim,
"on doit chercher l'utilité sociale des institutions"( 4).
En effet, les Centres "U.M." étant classés établisse ments
d'Enseignement Technique et Pr ofessionnel, il s'agit d'expliquer el
cie rendre compte des fonctions qu'ils remplissent et elu rôle qu'ils
jouent clans la Politique de formation et dans le développement de
la Côte d'Ivoire.
De plus, les U.M. étant implantées dans les zones rurales, elles font
clone partie du monde rural. Quelle contribution apportent-elles au
développement du monde rural et quel rôle jouent-elles?
Il semble donc que pour saisir et comprendre le rôle
et les fonctions des "U.M." , il n'y a que l'approche Joncuonnaliste
qui nous le oer meue
1.- Ré p. Fse : Ministère de la Coopération .- Méthodologie de la Planification
.- op. cit. N' ]1. Guide d'Evaluation à Postèrior i des Opérations de Dév.
Rural.- p. ] l.
2.- M. Grawitz .- op.cit, p. -HO.
}- M. Boudou .- Les Méthodes en Sociologie
Gè éd . mise à jour .- Paris :
. r
l
P.U.F, 1981.- P. 106. Coll. Que sais-je? n' 1331.
4.- Cité par P. Vinon, S.]. op.cit. p.117.
1

132
1- 2 : LAn-Proche foncLiillillal iste,
l ,2, 1 : LesEondemenis.
Pour M, Grawitz, c'est la difficulté de saisir la cause qui
a or ientè certains sociologues vers l'inter orétat ion des faits sociolo-
giques par la notion de fonction"( 1),
La notion de fonction elle- nié l'ne est une notion amb ig üe.
Elle a au moins quatre sens différents (2):
1/ le ter me fonction signifie dabor d statut, poste, \\XO-
fession, emploi.
.
2/ dans son deuxième sens, le terme fonction signifie
"l'e nse mble des tâches, des devoirs et des responsabilités qui in-
com.bent à la personne qui occupe lin poste, qui r e ruplit un emploi
ou pratique une profe ssiont S).
Ces deux premiers sens du ter me fonction relèvent du
langage courant mais sont également ernployè s en Sociologie,
3/1e ter me fonction a aussi un sens qu'on peut qualifier
de" mathématique", Ici on entend pal" fonction" la relation existant
entre deux ou pl usie ur s élé ments, telle que tout change ment intro-
duit en l'un provoque une modification dans l'autre ou les autres et
entraîne de leur part une adaptation"( 4).
4/ le sens "biologique" .On appelle fonction "la contribu-
tion qu'apporte un élé ment à J'organisation ou à l'action cle
l'ensemble clont il fait panie"(S), On sc réfère donc au modèle
organique: en biologie en effet, on par le des fonctions digestive,
respiratoire etc. De même qu'en biologie on peut étudier la fonction
d'un organe particulier _
le cœur, les reins _
ou d'un ense mble
d'organes _la fonction digestive __ , en Sociologie égale ment on peut
étudier la fonction (les Unités Mobiles c'est-à-dire leur contr ibution
à l'organisation, au maintien et à l'activité cie la Société. H. Spencer
1.- M, Grawitz .- op.cit. p,440
2.- G. Hocher ,- Introcluction à la Sociologie .- T2 : L'or-ganisation Sociale ,-
Ed, HMH.- Montréal, 1968,- p. 16],
3.- Ibid.
1.- Ibid. p. 162
5.- Ibid .p. 165.

133
en comparant la Société à l'organisme vivant, a voulu retrouver dans
la Société l'équivalent des gr ande s fonctions biologiques: fonction de
production. de consommation, cie transport et cie cornmunication (I ).
Cependant par ler
de fonction c'est nécessairement
parler aussi d'une autre notion :celle cie besoin. C'est E. Durkheim qui
aülustrè le lien entr c fonction et besoin social. Il se de maride au
moment de son étude ("Analyse de la division du travail") qu'elle est
la fonction de la division du travail dans la Société. Aussi en vient-
il à preciser la notion de fonction: "Le mot fonction écrit-il est
employé de deux manières assez différentes. Tantôt il designe un
système
de
mouvements
vitaux,
abstraction faite
de
leurs
conséquences, tantôt il exprime le rapport de correspondance qui
existe entre ces mouvements et quelques besoins cie l'organisme.
C'est ainsi qu'on parle de la fonction cie digestion, de respiration, etc.:
mais on clit aussi que la digestion a pour fonction de présider à
l'incor por ation dans l'organisme des substances liquides ou solides
destinées à reparer ses pertes; que la respiration a pour fonction
d'introduire dans les tissus de l'animal les gaz nécessaires à
l'entretien de la vie, etc.
C'est dans cette seconde acception que nous entendons le m.ot. Se
de mander quelle est la fonction de la division du travail, c'est donc
chercher
quel besoin elle corresoono''(z).
à
L'ambIguïté cie la notion mé me de fonction a donné lieu
à des degrés dans les conceptions fonctionnalistes. Ainsi distingue-
t- on trois types de fonctionnalism.e; le fonctionnalisme absolu; le
Fonctionnalisme relativisé et le str ucruto-Jonctionnal.s me que nous
aborderons à part dans le Sous-chapitre 1-3.
,
~.
1/ Le Fonctionnalisme Absolu : Ma1il1~s.kl . Méthode
d'investigation ethnographique à l'origine, le fonctionnalisme est
peu à peu devenu une théorie de la culture. Il pose en principe que
" tout trait culturel re mplit au sein (lu corps social une fonction,
satisfait un besoln"U).
,
1.- G. Rocher .- op.cit. p. 166.
2.- CM par G. 1\\oc11(;[' .- lb i«.
3.- Marie-Claude Bart holy ; J.P. Despin .- op.cit. p. 70.

134
B. Malinowki est considèr é comme le pèr e (lu fonction-
nalisme anthropologique et sociologique et "le représentant de la
conception la plus r igide et la plus impér ialiste'f 1). En effet, il était
Iarouche ment opposé à l'anthropologie évolutionniste qui est pour
lui non scientifique et qui de façon atomistique étudiait chaque trait
culturel séparément. Les théoriciens de I'èvoiutionnisme allaient en
effet cians les ciiîf'èrente s sociétés puiser des coutu mes, des traits de
culture, des types d'institution qu'ils utilisaient à leur convenance
pour illustrer l'évolution humaine et sociale en les détachant de leut"
contexte.
Pour Malinowski, chaque société se car acter ise et se
distingue des autres par une culture originale et singulière. Cette
originalité se caractérise par "l'arrangement particulier qu'on y
trouve entre les parties, c'est la place qu'y occupe chaque élé ment et
la Iacon dont les élé menis se relient entre eux. De plus/chaque culture
forme un ensemble cohérent, unifié et intégré qu'il faut chercher à
comprendre et à expliquer en tant que toialitét Z). C'est donc une
erreur que de vouloir isoler pour l'étudier un trait cie culture de son
contexte "car chaque tr ait de culture ne prend son sens que pal' la
place qu'il tient dans l'ensemble et par ses liens avec les autres
éléments culturelsG). Aussi écrit B. Malinowski "Etudier les traits
culturels de façon atomistique, en les isolant, est une méthode qu'on
doit considérer comme stèri!e, parce. que la signification de la culture
consiste dans la relation entre ses éléments, de sorte que l'existence
de complexes culturels accidentels ou Iortuits est inadmissibleI 4).
Dans ces conditions, se dégage un principe fondamental de son fonc-
tionnalisme : 'l'unité de la culture, fondement de l'intégration de
la Société".
Pour Malinowski, aussi bien tous les ob jets matériels
utilisés dans une société que tout ce qui constitue la culture: cou-
turne, éducation, religion etc. répondent à des besoins physiolo-
giques, techniques, economie ues, sociaux ou culturels. Aussi est-il
1.- M. Cr awiiz .- op.cit. p. 111,
2.- Guy Rocher ,- op.cit. p. 168.
3.- Ibid.
4.- Cité par G. Hocher .- Ibicl.

135
amené à poser le principe suivant: "L'analyse fonctionneiie de la
culture part du principe que clans tous les types cie civilisation,
chaque coutume. chaque objet matèr icl, chaque iciée et chaque
croyance re mplit une fonction vitale, a une t àche à accomplir,
re pr èsente une par tie indispensable d'une totalité or ganiqucI 1).
La dé macche de Malinowski représente la première
tentative POUL" établit- l'me méthode concrète el scientifique r igou-
reuse pour observer- et anulyscr des sociétés archaiqucs. On peut
ainsi degager du Ionct ionnalis me de Malinowski un certain nombre
de postulats:
1/ Pour Malinowski "il faut d'abor d observer la réalité
vivante sur place, la regarder telle qu'elle est "(2), r cgrou pel- les faits
et chercher à les expliquer.
2/ Tous les élé mcnt s sociaux et cult ur els appar tienne nt
à un systè me social tout entier: à un contexte global. L'observation
et l'explication des faits doivent se fait-e pal' rèfèrence à ce contexte.
3/ La société et la Culture sont "des ense mbles organisés;
intégrés, compos~nt une totalité faite de l'agencement cie parties
diverses et multiples ... La société est une sorte de système cohérent
et orclonné"(3).
. /
4/ Enfin, Malinowski définit la notion decultur e non par
une énumération de son contenu mais comme "essenliêllement une
réalité instrumentale dont l'existence s'explique parce qu'elle satis-
fait les besoins de l'homme d'une manière. qui dépasse largement
toute adaptation directe à un milieu'{ 4).
Ce fonctionnalis me s'est construit par opposition au fonc-
tionnalis me trop absolu, tr op r igide cie Malinowski. Merton se
montre comme un représentant du fonctionnalisme, mais d'un
1.- B. Malinowski cité par G. Rocher .: op.cit. p.168.
2.-lbicl.
3.- G. Rocher .- op. cil. p. 170.
4.- Ibid.

"1;-:
136
fonctionnalisme renouvelé, assoupli, ponant moins sur l'étude de la
contr ib ution des éléments cult urels ou sociaux que sur celles de lems
conséquences observables ( 1). Porter l'analyse sur les consè q uences
observables des elè ments culturels plutôt Clue sur leur contr ibution
donne selon Merten à la notion cie fonction un caractère opèr atoir e
et empiriquement utilisable (2). C'est ainsi que le fonctionnalisme
peut remplit" sa fonction qui est selon MertonU), que "toutes les
sciences cie l'homme, que ce soit la biologie et la physiologie, la
psychologie, l'économie et le etroit, ou l'ethnologie et la Sociologie
assignent au fonctionnalisme com me rôle essentiel de baser pra-
tique ment l'interprétation des faits sur l'étude des conséquences par
les str uctur es les plus larges OLI elles sont impliquées".
Dufonctionnalis me "absolu" cie Malinowski, Mer ton a Iait
la critique en mettant en évidence trois postulats fon discutables
mais sur lesquels s'appuyait ce Jonctionnaliame :
1/ le postulat de l'unité fonctionnelle de la Société: les
éléments culturels et les activités sociales sont "fonctionnels pour le
système social ou culturel tout entier". Pour Mer ton "toute société
doit avoir un cer tain degré d'intégration" mais on ne peut pr è tendr e
comme le fait Malinowski, que toutes les Sociétés ont "ce haut degré
d'intégration grâce
auquel
toute
activité ou toute croyance
standardisée remplit une fonction et pour l'e nse mble de la société et
pour tous les me mbres'f q).
C'est Lin postulat faux pour les Sociétés complexes,
dotées d'écriture ..
2/ le Postulat du fonctionnalisme universel: Tout
élément culturel ou social remplit une fonction;
3/ le Postulat de nécessité: chaque élément culturel ou
social est indispensable.
Pour Mer ton il est abusif de soutenir que tout élément
remplit nécessairement une fonction et donc est indispensable; car
1.- G. Rocher. - op. cil. o. 171.
2.- Ibid
.
3.- Cité par- G. Rocher .- op.cit p. 171.
1.- Ibid. p. 172

137
ce qui est certain c'est que "des usages et des sentiments sociaux
peuvent ètre fonctionnels pour certains groupes et ne pas l'être pour
d'autres dans la mè me société"( 1). Cette critique du fonctionnalisme
cie Malinowski amène Mer ton à définir de nouveaux concepts avec
comme ob jectiI "opér ationnaliser le foncLionnalis mc".Com me no-
tions, on tr ouve :
1/ la notion "d'équivalent fonctionnel" ou de "substitut
fonctionnel" : un rné me besoin social, psychique ou physiologique
peut être comblé pal" des éléments culturels v ar iès ou interchan-
geables. Aussi Merten propose-t-ille thèor me suivant :
è
"demè me
qu'un seul élément peut avoir plusieurs fonctions, de même une
seule fonction peut être remplie pal- des éléments .ntergeables'Lz ).
Autrement dit,unélément cult ure l peut avoir piusieur s équivalents
ou substituts Ionctionnels ou peut
tre lui-même le substitut d'un
è
autre plus efficace. Aussi pour lui," certains fonctionnalistes sont trop
souvent pré ts à concl me que (p al" e xe mpIe) la magie ou cer tai ns ri tes
et croyances religieuses sont fonctionnels à cause de leur effet sur
l'état d'esprit ou l'assurance du croyant. Mais il peut arriver que ces
pratiques magiqueseclipsent ou remplacent des pratiques profanes
accessibles et plus efficace sG).
2/10. notion de "dysfonction" : Pour Merton "les fonctions
sont, par mi les conséquences observées, celles qui contribuent à
l'adaptation ou à l'a]uste ment (l'un systè me donné. Les dysfonctions
sont celles qui gènent l'adaptation ou l'ajustement du systé met-t).
3/ les "fonctions manifestes" et les "fonctions latentes" :
Il entend par fonctions manifestes ",les conséquences objectives qui,
contribuant à l'ajustement ou à J'adaptation du système, sont com-
prises et voulues pal' les participants du système". Quant aux
"fonctions latentes "elles sont corr èlativement, celles qui ne sont ni
comprises, ni voulues'L'i).
1.- M. Grawitz .- op.cit. p. 141
2.- Cité pat" Rocher .- op. cil. p. 172.
3- !l)id
p.173.
1.- !bicl.
5.- Ibid.

138
1.2.2 : L1ltili.s.atiQ1Le.t les limites de l' Allproche. [oûc-
l.imlnaJj~1ans l'Etli ~i.e3. llM..
1.2.2. 1 :J.1lLilisJJ.lis.lo.-.
Les UM. vont dèvcr scr dans la Société r ur ale leurs
"produits finis" : les artisans ruraux. Cependant la pel' mancncc. la
cohésion de la str ucture sociale r ur ale doit étre maintenue pal" les
artisans et les interactions des individus et des gr ouoes organises qui
lient ces individus les uns aux autres car "la vie sociale de la commu-
nauté est définie com me le fonctionne ment de la suucu.r e sociale. La
fonction de toute activité r ècurr ente __ telle que la formation des
artisans ruraux _
consiste clans le rôle qu'elle joue dans la vie
sociale totale et. pal' conséquent, dans la contr ibuuon qu'eue apporte
au maintien cie la per mane nec structurale"( 1).
On ne peut observer (rune pan l'impact des Unités
Mobiles SUl" le Monde rural et panant SUL' le Développe ment rural, et
(j'autre part les relations sociales des artisans r ur aux avec le reste de
la communaute rurale que dans leurs activités sociales ou fonction-
nent ces relations.
Les UM. constituent-elles une suite logique des Plans
quinq ucnaux de développe ment (le la Côte d'Ivoire ou sont-elles
l'expr e ssion de la demande des populations rurales ivoiriennes?
Ces UM. existent cl fonctionnent de ou:s prè s de dix ans.
Elles doivent donc constituer un élément objectif de la
politique de développement cie la Côte d'Ivoire et contribuer à une
ccr t ainc unité fonctionnelle f avor isant ainsi la collaboration de tous
au développpcmcnt r ur al et la cohésion qui car actèr ise le monde
rur al. Cela veut dire que l'approche Ionctionnalistc peut nous
amener à recher cher si pendant sa phase d'exécution l'Opération
"Unité Mobile" a devie (le ses objectifs; si elle est en opposition ou en
1.- /1.. R Raocliïf'e - Bl"OWn ,- Str-uct ur e et fonction dans la Société primitive
.- Paris: Les Ec\\. cie Minuit, 1968.- p. 264.

139
dé saccor cl avec la politique cie développement r ur al: il s'agira cie
rechercher s'il y a dysîonciionne ment, si la fOI" marion est re jetée par
la population et pourquoi est-elle rejetée. Quelle réponse les Unités
Mobiles constituent-elles pour le Developpement r ur al? Satisfont-
elles à un besoin clu monde rural et lequel?
Cette approche peut conduire a faire J'évaluation de
l'opération "U.M.·· après dix ans de fonctionnement.
Elle peut également conduire à l'établissement cles be-
soins cr èès dans la Société r male ivoirienne par les activités et le
fonctionnement des Unités Mobiles. A travers l'approche fonction-
naliste, on peut rechercher à quelles catégories sociales du Monde
[oural profitent ou 1112 profitent pas l'existence et les activités des
Unités Mobiles.
011 peut égale ment comprendre et dècouvr ir à la fois les
fonctions manifestes et les fonctions latentes des U.M. et panant des
artisans ruraux.
L'approche fonctionnaliste peut permettre enfin cie
comprendre et de rendre compte des retards et des freins au.
change nient.
1.2.2.2 : Les limites de l'alllxoche fonctionnaliste :
Selon T. Pal"SOnS, " toute société, ou plus abstraiternent
tout système social, doit repondr-e à quatre i mpér atif s fonctionnels
qui sont:
1/ "la poursuite de buts ("goal au.ain ment") ;
2/ la stabilité nor mat.ive ou latente ("pattel"11 - mainte-
nance") ;
3/ l'adaptation au milieu environnant, physique et
social;
Li/l'intégration des me mbr e s clans le systè me social "( 1l.
J- Cité par G. Rocher.- op.cit p. 175.

.
140
En plus des cr itique s des différents fonctionnalis mes, on
peut ajouter que la notion cie fonction elle- mè mc qui per met
cj'obsel'vcr et d'analyser certaines situations demeure ;1 un niveau
d'explication limité (1). En effel pour E. Durkhe im " quand 011 e ntr e-
prend d'expliquer
un
phénomène social , il faut rechercher
sè par ment la cause efficiente qui le produit et la fonction qu'il
è
remplit. Le fait que telle ou telle institution soit utile clans tel ou tel
sens, ne nous apprend pas forcé ment la raison qui l'a fait naître. Bien
souvent la fonction consiste à maintenir la cause préexistante Cl'OLI
les faits clét'ivent'"(2) Avec R. Dasticle, on a r epr oché au fonctionna-
lisme son conservatisme scientifique. POL(r Bastide. " le fonctionna-
lisme explique bien pourquoi les choses subsistent, mais il n'explique
pas pourquoi elles changent '"(3). C'est dans le même sens qu'on peut
également noter que "clans l'étude des contributions cles parties "à
l'équilibre et au fonctionne ment du tout, le Ionctionnalis me convient
pour étudier la Socièté comme une totalité qui intègre les différentes
institutions et qui les utilise pour sa conservation. Cependant, la
problé rnatique
du
change ment est limitée
aux
consé q ue nces
impliquées par la tr ansfor mation d'èlè ments déjà existants sur les
autres parties du systè me"( 4). "Ce sont surtout les retards et les
freins à l'adoption cl LI change ment dont le fonctionnalis me peut
rendre cornptet S).
Pour d'autres, le fonctionnalisme c'est réellement une
idéologie. Selon M. Grawitz, le pre miel' succès du fonctionnalis me est
venu du fait" qu'il s'est au départ, opposé au marxisme avec ses con-
flits (notion de lutte de classes) et son avenir rcvotutionnair c.
Théorie de dynanisrne (cela fonctionne) ,d'utilité (Cela sert),
d'équilibre rassurant et d'optimisme (ou néglige les dysfonc-
tions) "(6). Pour Gouldner. le fonctionnalisme est une théorie de
"soutien" qui conviendrait aussi bien à un régime capitaliste que
socialiste (7).
1.- M. Grawitz .- op.cit. p. 444.
2.- Cité par M. Grawitz .- Ibicl.
3.- Cité par M. Grawitz .- Ibid.
4.- P. de Bruyne; j. Herman et M. de Schoutheete.- op.cit pp. 140-111
5- A. Inkeles .- cité par P. De Bruyne ; j. Ber man et de Schoutheete . Ibic
6.- M. Grawitz .- op.cit. p. 444.
7.- Cité par M. Grawitz.- Ibicl.

141
De tout ce qui précède, on peut dire que les Approches
str uctur aliste et fonctionnaliste prises individuellement ne nous
permettent pas d'etudier les HM. "comme une ré alitè, comme une
totalite, comme un ensemble organique et or donné clont il faut
rechercher les principes ou les lois cl'agencemer1l"( 1).
En effet, en tant que projet, il est nécessaire que
dccideur s (politiques, adruinistr atits l et techniciens, responsables
cie la définition clu projet prennent leur distance pal" r appor t à la
situation qui prévaut et qui motive sa mise en œuvre c'est-à-dire se
posent un certain nombre de questions relatives aux Ioride ments et
aux objectifs du projet: Quels sont les acteurs clans la mise en œuvre
et le fonctionnement clu Pr oje t ? Quelles sont les implications socio-
économiques el cultur el'es du projet SUt' l'ensemble de la Societe
rurale ivoirienne; SUI' le Dèveloppe me nt r ur al de la Côte d'Ivoire et
par tant sur le Développe ment na tional?
En tant que structure de formation, elle peut à l'occasion
de la mise en œuvre du projet, susciter les questions suivantes:
.. Quels sont les besoins en Ior mation de la population
rU,rale surtout jeune; c?mment iclentifier ces besoins; comment
assurer à tr aver s cette for marien cles jeunes ruraux, la conèr ence
nationale?
- y a-t-il des relations entre la mise sm pieds des HM. el
les Str atégies de développement national?
- Cette formation de jeunes artisans I"UraUX cônstitue-t-'
elle une solution au problème du développement du monde I"UI"al?
Toutes
ces
questions
peuvent
résulter
soit
des
problèmes quotidiens immédiats vécus soit des études sur le terr ain.
Toutefois elles ne peuvent pas être prises séparé ment mais d'une
façon globale. Cela veut dire que les Responsables cles HM, sont
obligés à lin moment donné, cie rasse mb ler toutes ces questions clans
un cadre corn mUI1, POUl" e n avoir une vision globale et de prendre de s
1.- Guy Rochee. - op.ci t. p. l C) 4.

142
. .......
'
décisions globales en pronant en compte les éléments de chaque
question, les objectifs assignés à I'Education et
la
à
For marion clans
le Pays et pal' consequent les objectifs globaux du Développement
national.
Abor der
J'étude. des 0. M. en
tant que
Projet
cie
dève loppe rnent rural et en tant que Structure de for mauo» à travers
les problèmes et questions qu'elles soulèvent, d'une manière glo-
bale, nous amène à les considerer comme un système avec ses
structures et ses fonctions. Aussi c'est par une approche combinant
à la fois les données du structuralisme ct celles du fonctionnalisme
qu'il h(IL aborder les UI'vI. : Celle approche, c'est le Str uctur o -
Ionctionnalis me,
1- 3- L.B_SlLllJJLLCL::J...oJlçÜDJlna 1isnie :
Con.r air e ment aux f oncuonnalis mes de f\\13linowski et de
Mer ton qui ont pour point cie dè par t l'analyse des éléments cultur els
et sociaux; le Str ucturo - fonctionnalisme s'attache quant à lui à
J'analyse de 1<Ï Société: la société observée d'urie manière abstraite
et globale. L'Essentiei ici c'est la recherche des fonctions essentielles
qui doivent ètre re mplies à l'intérieur cie la Société pour que
celle-ci existe, se maintienne et se perpétue. C'est la recherche des
"pré- rèquis fonctionnels" ou "impératifs fonctionnels". POLll' exister
et se maintenir, toute société doit comporter:
.
r- "des modalités appropriées en vue des r appor ts nécessaires
avec l'environne ment physique et social et en vue cie la reproduction
des me rnbr es ;
2- la diff'èrenciation et l'attribution des r ôles
3- des modes de communication
4- de s orientations cognitives communes
5- un ensemble commun et articulé de buts
6- la regulation des moyens

143
7- la regulat ion cie l'expresslon affective
8 - la socialisation des me mbr e s
9- un contrôle efficace cles formes déviantes cie conduite"! 1l.
10- et "une institutionnalisauon satisf aisanteLz ).
Autr e rnent dit, c'est par une approche plus unif iante,
tr ansdisci piinair e que nous pouvons etudier et comprendre les Il.M.
Une approche" qui se prête aussi bien ~1 l'étude des
structures qui forment la base (l'un système qu'à celle (les processus
qui s'y developpent et qui changent ou qui maint iennent l'èt at cie ses
str ucturcst S) Une approche qui "per rnet une analyse synchronique
ou di achroniquc{q ). L'approche str uctur o - fonctionna liste
nous
renvoie donc à l'analyse systémique et c'est pal" celle approche
systémique que nous voudrions étudier et comprendre les U.M.
] /J. l . Fons:Le-ln,r,l1ls..
1.4.1. 1 : La notion cIe Systè 01ft..
Selon Joel de Rosnay, d'après la définition la plus cou-
rante. " un système est un ensemble d'éléments en interaction'{S).
Mais ajoute Rosnay, aucune définition du mot système n'est satis-
faisante, seule la notion cie système est Ièconde{ô ).
Cependant cette notion de système "appar ait clans deux
categor ies de contextes, fort différentes: d'une palot, lorsqu'il est
question de propositions (clans lesquelles sont exprimées (les rela-
tions fOI" melles ou des conceptions relatives à la réalité), cl'autre part,
dans des contextes où interviennent des entités d'une certaine
espèce (par exemple, des corps matériels ou des organismes
vivants), clonton étudie la structure et l'évolution. Dans les contextes
clu premier type, "système" est à peu près synonyme de Théorie.
1.- D. F. Aber le . A.K. Cohen . A. K. Davis, M. j. Levy et F. X. Setton cités par
G. Rocher OPCtt. pp. 174-175.
2.- Marion j. Levy, Ille Structure of Society cité par G. Hocher Ibid. p. 175.
}- De Bruyne , Hel'man, De Schoutnecte . op.cit. p. 182.
4- lbicl.
5.- Joël cie Rosnay .- Le Macroscope : vers une vision globale: Paris: Ed. du,
Seuil. l cJ75.- p. 84
6.- J b id.

144
Dans ceux clu second type, les considérations qui mettent en jeu
la notion de systè me ont été gcnér alisèes cians le cadre de la Tnèorle
des Systè mes".
C'est clone dans ce second type que nous nous situons
pour dire Cl LI' "au départ le systè me est tout organis me vivant ou
toute
machine
(hautement)
organisée
et
incor por ant
des
mécanismes de contrôle et cie communicationI 1). Mais le ter me
système ne s'applique pas seulement qu'à une machine: il peut
s'appliquer à autr e chose: on parle ainsi de système éc{ueatif, de
système de cnauff age, de système monnetair e : c'est un ènsc mble
d'éléments inter reliés constituant un tout. Aussi nous elisons qu" un
système est un ensemble d'éléments en interaciion dynamique,
organises en fonction d'un but{Z). On peut clone dir e que "la notion
de système ne renvoie pas à une "chose" mais à un or dr e de choses
entre des evène rnents, des phénomènes, des variables"(3).
Cela signifie donc que "du fait qu'il constitue un en-
se mble, le systè me i mpliq ue que ses élé menis aient etes propriétés
communes plutôt qu'unique st-t). Aussi les conditions suivantes
lorsqu'elles sont remplies définissent-elles un système (5) :
li: "Il Y a interdépendance entre éléments d'un système;
"' Ces èlé ments sont organisés suivant un agence ment
ordonné (il y a structure) ;
.
. .
* l'entité est une gestalt, c'est-à-dire que la totalité des
éléments dépasse la somme cie ceux-ci, ou inversement la somme ne
peut se r duire à l'addition des éléments;
è
"' l'entité est organique : elle réagit globalement aux con-
u"aintes externes comme aux interactions internes:
~. l'entité a une finalité, un destin, une mission".
1.4.2. 2 :L'Analyse SystélllÏCJJ.!B_.
C'est une approche qui permet cle mieux comprendre et
],- G Lar ocque .- L'Analyse Systémique appliquée en Technologie cie
l'Education: Note cie cours EAV - 6672 .- Montréal 1976-77. p. 15
2.- j. ete Rosnay .- op.cit. p. 91.
3.- ft j. Hill .- The concept of System cité par De Bruyne .-op.cil. p. 177.
1.- De Bruyne , Herman, De Schouthecte .- Ibicl.
5.- G. Larocque Ibid. p. 26.

145
de mieux décrire la complexité organisée (1) : et l'Unité Mobile de
for mat.ion artisanale en est une.L'approche systè mique est une ap-
proche uniIiante ; tr ansdisciplinair e (2). "Elle se veut être un mocle
global de solution de pt"oblème.s complexes"U). POUl" .J. cie Rosnay,
l'apl)l"ocl~e systc mique cloit être consiclérée comme une "nouvelle
me thoc'ologie. per me u ant de r asse mbler et d'organiser les connais-
sances en vue cl 'u ne pl u s gr-ande efficaci té cie l'action. Ell e englobe la
totalité cles éléments du système étudié, ainsi que lems interactions
et Ieur s inter dèpendance st 4).
Selon M. Crawiiz. c'est au Fonctionnalisme qu'on doit
reconnaitr e le mérite d'avoir insisté non seulement sm la stabilité
comme d'autres l'ont fait avant lui mais surtout de l'avoir intégrée
à son explication, "car chaque phénomène dit-elle, doit-être rap-
porté à la Société entièl-e'(S) El, ajoute-t-elle, "I'inter ciè pendance
des panics pal" rapport au tout.est Je fonclement cle la notion de
svstè me'{é ). Celle inter dèpe ndunce comme celles cle str uct ur e ou ete
fonction est utilisée aussi bien en Biologie qu'en Sociologie. "Les
liaisons entre les éléments comptent autant que les élé ments eux-
mé mes"(7). Ilfallait clone trouver cie nouveaux moyens pour aborder
la complexité organisee, l'interclépenclance et la régulation.
Certains situent l'origine de l'application de l'analyse
systè mique au 19è siècle avec le progrès de la Biologie, de la Théorie
de i'Inîor mation, de la Théorie générale des Systèmes, Selon M.
Crawitz , les Sciences Sociales à partit" des notions de structure et de
fonction qu'elles avaient déjà in.ègrèes, ont progressé cians la voie cie
l'application de l'analyse systémique. D'après Grawitz, le premier à
avoir tenté une application rigoureuse cie la "Philosophie de s
Systè mes "aux Sciences Hu maines était Ross Ashby clans son ouvrage
intitulé" Inuoductlon à la Cybernétique': Après lui, ce serait Walter
Buck\\ey qui as ur tout contribué à approfondir la recherche thèor iq lie
en réunissant tous les auteurs intéressés par l'analyse systémique.
1.- J. cie Rosnay .- op.cit. p. 83.
2.- Ibicl
3- G. Lar ocq ue .- op.cit p 5
1.- J Rosnay .- Ibid.
5.- M. Grawitz .- op.cit. p. 156.
6.- M. Grawitz .-!bicl.
7.- J de Rosnay .-Ibid. p. 85.

dH#E
146
POLIr dautr es auteurs, l'idée de système tire effective-
ment son origine cie la Cybelï1ètiqu8. Parmi ces auteur-s, JOël de
Rosnay qui si t ue l'axe cie référence cle la naissance de la cybernétique
et de l'analyse systè mique aux USA et prècise mcnt au Massachu-
setts 1nstitute of Technology (I\\llT).En effet, des années 40 aux
années 60 , le M. LT va conduire le monde de la naissance de la
cybernétique
l'extension cle celle-ci et de la Theor ie cles Systèmes
à
à I'entr epr ise, à la Société et à l'Ecologie. Parmi les artisans cle
j'évolution cie la pensée cybernétique et de l'analyse systè mique OD
trouve d'abord !e Mathématicien Norbert Wienel' (1894 -1964). La
cybernetique est née en effet vers i 939 des Travaux de \\Viener e n
collabcr ation
d'une
part
avec
le
neuro-physiologiste
Arturo
Rosenb luet h .par la mise en place cIe petites équipes inter discipli-
naires pour explorer les espaces vicles laissées cntr e les clifférentes
sciences
tab lies-et, d'autre part en collaboration avec julian Il.
è
Bigelow pour le dèveloppe rnent d'appar eils cie pointage aut oma-
tique POUl" canon anti-aérien. Parti des observations personnelles et
des réponses obtenues aux questions posées à ces collaborateurs,
Wienel' arr ive :'l ceci que" pour contrôler une action Finalisèe (c'est-
à-ci ire
orientée vers un but), la circulation de
l'lnf'or mat ion
nécessaire à ce contrôle doit for mer "une boucle fer mee per mettant
dèvaluer les effets de ses actions et cie s'adapter à une conduite
Future grâce aux perf or mances passées"( 1). Autrement dit Ia corn:
mande et les communications sont les cieux élé ments qui cons-
tituent la cybernétique de \\\\!iener. Cette cybernétique cie Wienel" a
été générale ment comprise comme Lin moyen d'étendre les théories
valables POUl" les mouvements des organes cles machines au corn-
porte ment des étr e s vivants, notamment cles êtres humains, et aux
sociétés d'étr es vivants, plus par ticulièr e ment aux sociétés hu-
maines, avec toutes ses variantes et ses nuances, notamment celle
que désigne le ter me de "Gouverne ment"( 2).
1.- J. cie Rosnay .- Op.CiL p. 87.
2.- L. Couff ig nat .- La Cybernétique .- Paris : p.u.r. , 1972. Coll. (lue-suis-je?
n' 63& p 12.

147
Selon L. Couffignal, pour définir la Cyber nétique sur le
plan scientifique on peut:
~ "ou bien imaginer un tel" me nouveau pour designer cette activité,
dont la théorie que Wiener" a appelée "cyber nèuque" ser ait une
partie;
'" ou bien èteridre le sens du mot "cvber nètique" et lui faire
designer tous les aspects de celte activité, et toutes ses modalités.
Aussi définit-il la cyber nè tique comme "l'an cie r eudr e efficace
l'action"( 1).
Les Travaux cie Wiener, Bigelow et Rose nblue th ont
abouti à la mise au point des servomécanismes, cie l'Inïor matlque et
aussi la découverte de la boucle cir culaire d'inïor mat ion nécessaire
pOUL' corriger toute action: la boucle cie rotation négative (négative
Ieed back l.
En 1948 appar aise nt le livr e de N. Wiener Cyber nètics ou
Régulation et Communication chez l'animal et dans la machine; et la
Théorie mathématique de la Communication de Cl. Shannon et
WatTen, qui fonde la Theorie ele l'Information.
Après Wienei", Bigelow et Rosenblueth, aussi bien aux
U.S.A que dans le reste du Monele, des groupes se constituent. C'est
ainsi qu'à la Society for General Systems Rese arch , on étend les re-
cherches sur la Sociologie, les Sciences Politiques et la Psychiatrie
Pendant ce temps 1 à la josiah Macy Foundation avec W. Mc. Culloch;
J Von Neumann et M. Mead, les séminairescontinuent en s'ouvrant
également à de
nouvelles disciplines comme
l'Anthropologie,
l'Economie etc. Ceci parce que POUL" Mc. Cu110ch (qui lui-même est
passé
de
la
Neurophysiologie
aux
Mathe mat.iques
et
des
Mathématiques à l'Engineel"ing) "un début cie compréhension des
mécanismes cérébraux (et lem simulation par des machines) ne peut
résulter que ele la coopération de nombreuses discipline s'{Z). Dans
les diff ér ents groupes de recherches. l'usage d'un vocab ulair e issu de
1.- L. Couff ig nal .- La Cybernétique .- Paris : PU.f. . 1972. Coll. Oue-sais-je ?
n ' 638 p. 23-
2.- Cité par J. de Rosnay .- opcit. p. 88.

148
l'engineering et de la physiologie se fait indistincte ment. Puis, J'on
arrive progressivement à la constitution des bases du langage
commun des cybernéticiens. Des mots comme apprentissage,
règ ulat ion, adaptation, auto-organisation, perception, mé moire etc.
font leur "apparition". Des travaux comme ceux de Mc. Culloch et
Louis SUtl'O SUI' la r étine ar tiîiciclle: Mc. Culloch, Lettvin, Mat ur ana
et Pitts en 1959 sur l'œil de la grenouille, ont conuibuè aux progrès
de la connaissance sur les mécanismes cèr ébraux Ces travaux
constituent le point de départ cie la Biologie, des travaux sm
l'intelligence artificielle et les robots."
A la Society For General Systems Rcscarch, L. Von Ber-
tanlanffy et ses collaborateurs vont étendre l'approche systémique
aux systè mes sociaux et surtout à l'entreprise.
A partir des années 50 c'e st i'avènement de l'ordinateur;
c'est "l'outil qui allait permettre d'aborder la complexité orgunisee
sous un angle radicalement neuf"( 1). En effet, en 1952 le Lincoln
Laboratory avec j. For rester vont _ à la demande de l'US- Air force
_ mettre au point le SAGE Syste m (2). Il s'agit d'un systè me d'alerte
et de défense mettant en œuvre pOLIr la pre mière fois Radar et
ordinateur pour détecter et e mpècner une possible attaque des USA
par des fusées ennemies. Ces travaux ont fait prendre conscience à
j. Fort-ester de l'importance de l'approche Systémique surtout clans
" la conception et le contrôle d'organisations complexes faisant in-
tervenir cles hommes et des machines interconnectés en "te mps
reels". c'est-à-dire capables cie prendre des décisions vitales au Iur
et à mesure de I'arr ivèe cles inîor mationsI y). En 1961 j. Forr ester
1
crée à la Sl.oan Sc11001 of Management du M.rT , la dynamique
industr iellc (l ndustr ial Dynamics) ayant pour but de considérer les
entreprises comme des systèmes cybernétiques afin cle stimuler et
tenter de prévoit' leur comporte ment (4).
1.- j. de Rosnay .- op.cit. p. 89.
2.- SAGE System: Serni- Autornatic Ground Equip ment System.
3.- lb id. p. 90.
4.- j. de Rosnay .- Ibid. p, 90

149
En 1964, pour étudier et analyser les conséquences de la
croissance des grandes villes, j. Forrester étend la dynamiq ue ind us-
trielle à la dynamique des systèmes urbains (Urban Dyna mics) . En
1971, il crée une nouvelle discipline la "dynamique c1es Systèmes"
avec la publication de "World Dynamics".
En règle générale, l'approche syste mique nappar ait
interessante que si elle débouche SUl" l'opérationnel ( 1) A quoi peut
donc servir une telle methode clans l'éLude des situations cducu-
Lives?
En Education, l'Approche. systé mique appar aiLcom me
"un instr u ment intellectuel applicable à l'examen critique global des
systè mes éducatifs existants et apte à suggerer de nouvelles confïgu-
cations éciucatives scientifiquement étayées", C'est une methode
dont l'objet est de .. permettre à tOLIS ceux qui travaillent dans une
situation complexe, et quels que soient les rôles qu'ils y jouent,
d'analyser ceue tcompllxite, de la décr ire, cie percevoir le cas
échéant, les c1ysfonctionne menis. cle prendre en considération les
différents niveaux de la r alité
sociale ou inst.itutionuclle{Z).
è
Appliquée à l'Education, l'Approche systémique appar ait comme
"une méthode qui permet d'anatyser des situations éducatives
concrètes
en
vue
d'améliorer
l'efficacité
du
pr oce ssus
d'enseignement et d'apprentissage, et per mettr e une meilleure
intégration à l'environnement instltutionnel et social"O).
A propos cie son application à l'Education, l'Approche Systémique
aIait l'objet de plusieurs travaux
1 - Les Travaux de Philip H, Cnnmbs,
Pour P,H, Coombs (4), l'Approche Systé mique est une
méthode pel' mettant d'analyser un systè me d'è ducation non en le
décomposant en pièces détachées, mais en le considérant comme un
corps vivant dont tous les organes, en agissant les uns sur les autres
1,- G, Larocque .- op.cit. p. 45,
2.- L'Educateur et lApproche Systémique: Manuel pour améliorer la Pra-
tiq lie cle lEd ucation. - Par is: UNESCO, 198 1.- p. 10
3,- Ibid. p. 7 J.
1'(,- P. II. Combs .- La Crise Mondiale de lEclucation
: Analyse cie Systèmes .-
Paris: r.ur . 1968.- p. 22

ISO
font appar aitr e des "indicateurs" témoins du bon ou du mauvais
déroulement de celle interaction. POUl" P. H. Coornb s: Approche
Systé mique = "Analyse des Systè mes".
Dans son analyse du travail de Coornbs, j. Berbuum ecr it
"la crise des systè mes d'éducation étant le résultat de faits de nat ure
dè mogr aphique, économique.
politique et
culturel, son
étude
réclame, selon Coombs, une approche qui appréhende l'organisme à
etudier en tenant compte de l'ense nible des divers aspects"( 1), En
effet pour Coornbs, "appliquer l'analyse des systèmes à l'Education
revient à certains égards, à imiter le medecin qui examine le plus
complexe, le plus mystérieux, le plus intimiclant des systèmes, à
savoir un être hu mainIZ).
Il ajoute mé me que pour etablir son diagnostic, celui-ci "s'alluche à
certains indicateurs ct à certains r appor t s cklel"mil"wnts quil oh-
serve tant cntr e les ete mcnt s cie cc systè mo qu'entre cc cier nier ct le
milieu extér ieurI j ). Aussi pour lui, les principales composantes (j'un
système (l'éducation sont-elles les suivantes:
1.- J Berb aum
op.cit. p. 96.
i -
2.- P H. Combs- op.cit: pp. 22-23
3.- Ibid. p 23.

@S@!&iIi!&i&ii&&iW.i.w,eR9M@.'.'
,......-9.,.**.,';;_
15 1
EROŒ';;';; l!S..Jl.r~\\;SElGrŒMlliI.
1. J2b..jectiCs pt Pri..DLLl.és. :
Orienter l'activité clu Systè me.
2. ....EleYe.S-el.Llll..dianis :
Leut" instruction est lobjectif
premier clu Système.
5.....G..e..sÜOll :
Diriger, coordonner , évaluer,
1. Slr..uctLl!"e et EQlp..lDu[..LLt..eJn~lS. :
r~èpal·tit· le temps et orienter
les flux dè lève s entre les
divers objectifs.
5. Contenu :
Le foncl de s connaissances
à transmettre aux élèves.
flux cl'entrée
6, Per.sonnel en~'uîJ1l.. :
Re ssource s et
flux cie Sortie
! mpartir ces connaissances
moyens cti-
1nclividus
vers.
et coordonner les activités
instruit s.
d' ac QLIi si t i0 Il
7, J\\ LI xi j 1ialL.e..s...&.di1S1.0~i.qJ.Ie.s :
Manuels , Tableaux noirs,
cartes, films, laboratoires etc;
S. Ril imenls .
Loger toutes les opérations
du Système.
9. Technologie:
l.'ense nible des techniques
concourant au bon
Ionctionne ment du système.
la, ContrÔles Oualuatlïs :
f\\èglements dad mlssion ,
notes, examens "niveaux ".
1 1..l{e...c.1.le.cr.b.e :
/\\méliorer l'efficacité du
Système,
12.J::.o.û..ts..:
lnclicateurs cie la bonne
utilisation des
ressources,
fuJ.1UPEÙe.S-CQill12.OS..<.1111es cliiD " ';;y"tè me " cl'éd Lient ion (J l.
l.-P, Il. Coornbs. - op.cit. p. 24.

Ces.diff'èrentes composantes du système comportent des éléments d'entrée fournis par la Société et des
éléments de sortie fournis à la Société de telle sorte qu'entre un système dè ducat ion et son environnement,
il existe des inn ue nces rèciproq Lies,
ELETvIENTS D'ENTREE
;.:<:.,,;.
fournis
ar la Société
.-----
'
it 1 d
Objectifs d'éducation
Capi a
e
ELEfvlEGIS DE SORTIE
Connaissances
Fournis à la Société
Mieux équipés pour leur promotion
personnelle et celle de la Société en tant que:
Individus et membres d'une famille;
VI
Travailleurs dans lèconornie ;
N
Dirigeants et innovateurs
Citoyens de la Com munautè locale et mondiale:
Participants au pr ogrès culturel.
Car I'e oucation a ur a développe:
Leurs connaissances de base
Leurs aptitudes intellectuelles et manuelles:
Leur faculté de raisonnement et de jugement
Leur s idéaux, leurs attitudes, leurs motivations;
Leur potentiel de creation
et dinonvation ;
'Leur goût et leur culture;
Leur sens des responsabilités sociales;
Leur compréhension
du monde moderne,
Influence" cécipLOQues.-..entre un ':::v"tèmu'En"ej onemel1t et "on En\\'jroilile_llleJlt---SdQn~JI.J:QQlll!l2--..Dp_ciL~

153
Selon Berbaulll, l'objectif cie Coornbs "n'étant pas seule-
ment un diagnostic mais aussi un uavail prospectif", la stratégie
proposée par celui-ci est basée sm cieux pr incipe s ( 1) :
-' mettre l'accent SLII- les relations entr e les différents
éléments dans Je système et sur les relations entre Je système el son
environne ment;
- donner un rôle de premier plan à l'innovation, ce qui
suppose des moyens pour l'innovation".
Com me innovations, il s'agir ait cie (2):
- "moderniser la gestion de J'enseignement: ad minis-
tr ateur s for mes
- moderniser les maitr cs:
- moderniser le processus d'apprentissage : à l'égard
des élèves, éviter cie leur enlever lem cur iosuè: r pondr e à leurs
è
questions
: clone mettre
au
point
cie
nouveaux
systèmes
d'appr entissage ;
- accroître les moyens financier-s:
- donner plus d'importance à l'enseignement non
scolaire".
Au total on peut dir e que le modèle cie Coombs vise à
ter mes:
'" à définir de s indicateurs clu fonctionne ment du
systè me;
" à proposer des explications qui seraient plutôt cIe na-
ture dè mogr aphique. économique, sociologique, psychologique et
historique.
Les préoccupations de Coomb s sont plutôt celles d'un
économiste parce que son souci majeur c'est "les conséquences que
npeuvent avoir ses observations pour l'action, surtout au niveau cle
l''agestion cie l'ensemble clu systè me'{S). Aussi clégage-t-il des
1,- J Bel-bau m .- OP,CiL p, 103,
2. - Il) i cl
3- Jl)jeL

154
indices et l'indicateur principal qui s'y clégage est" le rapport qui
existe e ntre la demande sociale et l'aptitude du système à rèpondr e
;:l cette demande"( 1J.
POUl" J Berbau ru. toute la démarche suivie par P.ll
Coornbs peut se resumer ainsi (2) :
'''l)onnel"Ul1 schéma d'ensemble qui annonce les prin-
cipales variables pr ise s en compte pour decr ir e le système et les
situer les unes pal' r appor t aux autres; retenir un intervalle cie te mps
POUl" dèli.uiter le fonctionnement.
, Analyser ces variables et les liaisons qui les relient·
entre elles, rechercher des facteurs qui les dèter minent à ir avers une
description du fonctionnement des systèmes par ticulier s pris
co rn me exe mpres. La cornpar ai son pel' met des clar irications. elle
au ir e J'attention sm les aspects pertinents, car act cr ist iques d'un
système en général. Les liaisons sont exprimées de manier-e quali-
tative et, autant que possible, quantitative (pal" des indicateurs),
Etudier J'évolution de s liaisons observées et énoncer c1es recom-
mandations prospectives.
~ Améliorer progressivement l'inîor maüon en se cen-
trant plus par ticulière me nt sur son système et en agissant SUI" lui".
2 . Les Trav\\lllx de L.-iieminard (1973).
Partant d'un exemple physique, la Résistance électrique,
L. Ceminar d définit dabor d ce qu'est lin système puis la notion cie
"ne utr alitè Fonctionnelle "car
.,. selon le niveau d'analyse, des
éléments ci'un ense mble peuvent ne pas exercer de fonction à l'égard
cles états adoptés par le clispositif considèr é'Iô l.
L. Geminarcl définit d'abord le système comme des
éléments entre lesquels existe un ensemble cie relations qui restent
stables independamment de ces èlè ments'I-t). Mais ramenant le
Systè me a un ense mble de structures, il le car actérise cle la façon
suivante:
1,- [J,H, Coornb s .> op.cit, p. 14.
2,- J. Berbaum .-op, cit. p, 103
}-Ibid. 106.
4,- L. Ce mlnar d cité par j. Berb aum
Ibid. p. 107.
i -

15.5
"Un système est lin ensemble de structures :
- sir uctur e technologique cie construction:
- structure technologique de fonctionnement (struc-
ture matèr ielle et logique d'agencement) :
- structure thèor ique;
- adaptation à l'environnement et aux buts.
Toutes ces structures doivent être convenablement
intégrées. "Dans un systè me, le compor te ment d'un élément dépend
des car actèr istiques propres de s autres clè ments et des relations
établies, c'est-à-dire de la totalité clu système. Tous les caractères qui
viennent d'étr e soulignés: inexistence ou existence fonctionnelle,
structurel!e, comportement fonction de la totalité, sont VI-ais pour
tous les sytè me s quels qu'ils soient"( 1)
Purt ant du sysiè me è ducatif Ir ancais auq Lie \\ il a appl iquc
l'analyse Systé mique, celle-ci lui appar ait co rn 111e "le moyen dètude
des ense mb ies organises, adaptables, évolutifs et cornpiexes'{Z).
L'analyse systémique n'est cependant qu' "une rnéthode commode
de classe ment et d'ar t iculation possible des grands facteurs macro-
péclagogiques:'(3 ).
3 . Les Travaux cie R A KAl1FMAN (1972).
Il part du principe que .a Ior mation peut-être consiclér éc
corn me "la réponse à un problème, comme la réponse à une situation
dont on voudrait modifier le caractère"( 4). D'autre part, il considère
que "tout ensemble composé cie panics ag issa nt indépendamment
les unes de s autres mais concourant à un même objectif, en rè ponse
à des besoins, constitue un système, alors une école, un maître cians
sa classe, ou un dispositif cl'enseignement progr a mmè constitue un
systè me"(5). Kauf man comme ré ponse à la Cl uestion: "En face d'un tel
système que faisons-nous pour qu'il soit humain et adapté"(6)
..
,
1.- L. Geminard cité par j. Berbaurn .- op.cit. p. 107.
2.. - Ibid. p. 108.
3.- Ibid. p. 128.
1.- Cité par J: Berb aurn .- lbicl.
.. 5.- j. Berb au m .- A la Recherche d'une méthode d'analyse des Systèmes de
formation .- Etude non publiée .- Polycopiée .- p. S.
6.- Ibid.
1

156
propose une de marche de résolution de problème, dé marche dans
laquelle "le système de formation apparaît comme un dispositif qui
pel' met cie rèsoudre le pr oblè me posé"( 1),
Cette démarche comporte les étapes suivantes :(2)
" "Identifier les besoins en Ior mation:
•. Retenir les pr ob lè mes correspondants:
" Deter miner les critères auxquels devront satisluire
les r è sultats obtenus et les solutions proposées;
.:' Choisir la relation la plus interr cssante par mi
plusie urs au ires:
•. Mettre cette solution en œuvr e:
~, Eval uer les résultats:
* Reviser le Systè me",
Une telle dé marche, on peutle remarquer, veut partir cie
données aussi précises que possibles sur la situation ;1 analyser.
Elle met l'accent SUL' l'i mportance de l'évaluation des
besoins en tant qu'information préliminaire et première étape cie
l'analyse systé mique, Aussi pour Kauf man, l'Analyse Systé rniq ue
est-elle "l'étape qui consiste à r pondr e à la question" que faire?
è
L'étape de synthèse insiste SUI" " Comment Ialr e ? ",(3)
Aussi, les outils de l'Analyse systémique des actions cie
Ior mation ont-ils pour objet la dèter mination des exigences
auxquelles doit satisfaire le système à mettre en place: . Ces outils
sont: l'analyse du problè me global, l'analyse
des fonctions ou
problèmes par tiels ; l'analyse cie la tâche et enfin l'analyse des
moyens et méthodes. Le modèle retenu pal' Kaufman est un en-
sernble de 6 étapes ou fonctions qui peut se schematiser de la façon
suivante.
1,- j. Berb aum .- A la Recherche d'une méthode d'analyse des Systèmes de
formation .- Etude non publiée .- Polycopiée .- p. S.
2.- Ibid.
3.- Ibid p. 7

157
6.0
Reviser selon les besoins.
(------r-----r-----------y
1
1
1
\\
1

..
~
..
..---_~L_. _ _,
1.0
2.0
3.0
1.0
5.0
1dentif'ier le
. Analyser l
CllOisic
Mett!'e en
De tel' mine!'
xob lé mc (3-
proolè me,
une
œUVl'C
la
__ la valeur
clé ter miner
,);:1[' t il- cl cs
demarche
Sol ut ion
de s perfor-
)esoins),
les ob jectif s
parmi les
choisie.
mances.
et proposer
variantes
différentes
proposées
variantes
L'observation ce ce sché ma montre que dans ce proces-
sus de planification et de mise en place de l'action de for t'nation on
1
pan du.problè me global, puis l'on décompose ce problème global en
problèmes partiels ou fonctions et les problèmes partiels en tâches
élémentaires. Ce qui clans la pratique correspond à la décomposition
d'un objectif général ou global en objectifs inter mè diaires puis en
objectifs pédagogiques opérationnels.
On peut donc dire que l'Approche Systémique telle
qu'elle est conçue ici est "le rappel des principales étapes logiques de
la résolution d'un problème, appliquées cl l'organisation et à la con-
(luite d'une action éducative'{Z). Une telle approche donne la pri-
mauté à la connaissance des besoins, point de départ de l'action. La
connaissance des besoins doit aboutir nécessaire ment à l'énoncé de
données quantifiables. Cette approche insiste égale ment sur le fait
qu'il est nécessaire de fait-e des révisions progr e ssives. et que le
1.- Ci té par j. Berbau en .- Etude Systé mique lies Actions de For mat ion .-
op.ci t. p. 131.
.
2.- j. Berbaum .- A la Recherche d'une méthode d'Analyse des Systèmes cie
Formation ,- op.cit. o. 8.

*MW
"e'.
;BW&
158
processus doit avoir un caractère cyclique, opérant par approxima-
tions successives. Tout ceci POUl- K.aufman doit traduire le fait que
c'est le formé qui est\\au centre cle l'action cle formation. Aussi
signifie-t-il que la précision cians l'analyse cles besoins et la planifi-
cation "constituent la meilleure assurance POUl- que les élèves ne
soient pas placés de force clans cles moules ct des catégories ar bi-
tr aire s, que ce soit pat' ignorance ou par manque d'outils appr opr iè s
à l'organisation d'une formation individualisée. Ne pas planifier du
tout
ou
planifier
sans
tenir
compte
cles besoins
et
des
caractéristiques individuelles, c'est risquer la dégradation cle la
personne, de son bonheur, de sa clignité, cle ses potentialités et de ses
savoirs"( 1).
En ce qui concerne l' Approche systé miq lie elle- më me en
tant que méthode, Kaul man (2) en dégage les pr incipe s suivants:
1. "Les besoins peuvent être Identifiés et finalement
expri mès en ter mes mesurables;
2. Les hommes apprennent et leur apprentissage est
au moins orienté pal' le type de situation d'apprentissage et les
stimulus qui leur .sont proposés;
3 . Une approche systè mique cle la résolution des
problèmes éducatifs a pour conséquence une efficacité mesurable
plus grande que tout autre processus actuelle mnt disponible;
4 . Les attitudes et comportements peuvent être
dècr its en ter mes mesurables ou au moins à l'aide d'indicateurs per-
mettan tune classification;
5 . Il est préférable d'essayer d'établir l'existence
d'unegrandeur et d'essayer de la quantifier plutôt que de proclamer
que cette grandeu~ n'est pas mesur able et de passer son existence
sous silence;
6 . Il Y a souvent une différence entre l'espoir et ia
réalité;
1.- Kauf man cité par j. Berb aum .- Ibid.
2.- Ibid. p. SJ,

'F'
œ
159
7.
L'apprentissage
n'égale
pas
nécessairement
l'enseignement;
8, Les domaines cie Jor mation qui se mb lent dèf ier les
possibilités de Cj uantif ication of'Ire nt un tcrr ain de choix pour ln
recherche:
9, Pour parvenir à.une rOI' mation adaptee, une appr o-
che autocorr ective est plus utile qu'un processus ouvert:
10 , Aucun systè me n'est jamais défini. Une approche
systémique, comme nimpor te quel autre outil, devr ait être cons-
tamme nt remise en question et évaluée par r appor t à d'autres
alter native s; elle devrait étr e corrigée ou rejetée lor sque d'autres
outils sont plus adaptés el plus utiles,
L'approche systémique est url. outil susceptible d'être
utile à l'éducateur qui considère que la tâche essentielle d'un 0115a11i-
satcur de Jor matiori consiste ;') cléfinir et rè soudr e des problèmes de
formation de la manière la plus per tine nte possible",
4 ,- L~1'{a.l.LU1.0-L----C-Sll~JJ.L( 1972),
L'essentiel chez Silver n c'est cl' " ideruifier les éléments
importants pour l'amélioration des perf or mance s hu maincs par la
formation"( 1)...L'Approche systémique de Sîlvern est inspirée des
travaux sur le Monde industriel. et se tl-ouve en r appor t avec la
cybernétique; elle est partie cie l'analyse de systè mes cie for l'nations
existant et comporte les phases suivantes: l'analyse. la synthèse, la
construction d'un modèle-et la simulation. Silvern utilise comme
outils I'èlabor ation cie modèles sous forme de diagr a m mes et la
si mulation.
1.- L.C. Silvern .- cité par' J Berb aum .- A la Recherche d'une méthode
d'Analyse des Systèmes de Formation .> op.cit. p. 3,

MUM*;*&A
'• •',**'6&*'"
160
Son modèle est reprèsenté pal' le diagr-amme suivant:
Simuler.
,---_._---
1de utif ier
les cr it èr e s
de perf'or-
mance
3,1
Concevoir le Systè me
~J
1
'l lléaliser
--.;
I.l _:::J
Analyse _
Synt hè se f---j-- [Tester le
1.2
... prototype
_
2.0
lJl
un
prototype.
32 --r---'
1.0
Q
d e n t if ic r
l'environ-
nement.
r
3
----10
1 SUPI;;';';~
le Système
8.0
T
Entretenir
1) '
'
El'
,
Evaluer le
\\eallser le 1.
• lllllner
le Systè me :t-
Système
1 " ' -
les malfor matlons l'<"
prototype
7,0
L . . - .
6,0C-.-J
s,a
1,0
1.- L.e. Silver n ,. cité par J Berb aum ,. /\\ la Recherche d'une mè thode
d' /\\ nalyse des Sys té mes de for marion ,- op.ci t. p. 3.
~
1

Dans le domaine de l'éducation, le Modèle de Silvern appliqué au cas particulier cie la Construction d'une
action de formation est donné par le diagramme suivant:
...
®.
JJ"l
l:.---" ,
,
Produire
Réaliser
Pratiquer
Utiliser les pra-
Produire
Planifier
jEiabOrer le
1
une Sysn-
.une analyse
l'ensemble
' programme
la
l'activité
d uits services
4
thèse de
f.4I de l'activité M de la forma-
de formation h
formation
H acquise
r--. résultats de la
Cl'
l'activité
formation.
tian
1.0
2.0
6.0
8.0
3.0
1 1
4.0
1 1
s.a
~J &>
l'
L(D-
~ 14D--
ICf
P,
1
(
!
cp
''f
Examiner
de manière
~
l®- critique,
produits
ï.O
et services.
Analyse au premier degré c1'après Silvern ( 1) .
9.0
1.- L.e. Silvern cité par J Berbaum ,- Etude Systémique des Actions de formation ,- op.cil.
p. 143.

- - - - - - - - - - - - - - - -
162
Ce tableau représente le re sult at du pre mier niveau
d'analyse des diff'èr entes fonctions intervenant clans la construction
d'une activité cle formation. Silver n distingue clix fonctions consti-
tuant le système cle Jor rnation. Ces ciiHèrentcs Fonctions sont lices
entr e elles par des échanges dinfor mat ion. Le système de Silver n
montre également où se situe l'échange avec l'e nvironne ment ainsi
que les Feed-b ack (F) qui sont l'objet d'action en retour de s transferts
(l'information d'une Fonction à l'autre Ces Fce d-b ack per mcuent la
stabilité et l'équilibl"e clu système pal" cles ajustements selon
l'expèr ience acquise (1). C'est là, note J Berb aum, "le. car actèr'e
cybernétique de la dé marche systé mique"] 2).
Silver n en allant plus loin clans les dè tails des Jonctions
ainsi définies clans ce modèle d'un premier degr
d'analyse, arr ive
é
à 23 fonctions en ajoutant 13 fonctions supplémentaires qui sont U)
11.0 : "Réaliser les fonctions nèce ssair e s à une synthèse;
12.0 : Realiser les fonctions necessaires à une analyse;
13.0 : Enoncer des cr itèr es de sélection;
14.0 : Rappeler les principes de la psychologie de
l'apprentissage;
15.0 : Faire appel à des for mateurs;
16.0 : Faire appel à des machines à enseigner;
17.0 : Tenir compte du Facteur hu main;
18.0: Pourvoir aux besoins en matériel de Ior mation: ..
19.0 : Fournir les locaux nécessaires;
20.0 : Etablir un programme pour or dinate ur:
21.0 : Amélioration du programme par les utilisateurs;
22.0 : Etablir des cours pour ordinateur:
23.0: Produire Lin progr arnme'.
Ces 23 fonctions dans l'espri t de Silver n, doivent rendre
le modèle plus confor me à la rèalitè (4). Mais en më me temps, c'est
Lill modèle de planification car Pour Silver n "la clé du succès dans la
1.- j. Berbaurn .- Etude Systémique des actions de formation .- op.cit .. -
p. 146.
2.- Ibid.
3.- Ibid.
4.- Ibid.

163
formation est l'org anisation, I'ètablisse ment logique et méticuleux
d'une structure organisée. Cette organisation peut étr e rcpréseruee
pal" lin diagramme de flux ci'inîor matton mais ne peut pas étre decrit
pal' un organigramme't 1), Dans ces conditions, note j. Berb aum, "il
s'agit donc surtout de prévoir les fonctions à satisfaire plus que les
organes susceptibles de les assur erf Z). Le Modèle Sirver n. comme
d'autres, "représente la liste exhaustive des fonctions de planifica-
tion et de réalisation exigées des enseignants et des or g anisateur s: il
propose une succession d'évènements qui devr ai; per met tr e plani-
fication et prédiction systè matiques: .... ; il peut étre utilisé pour une
évaluation continue d'aspects par ticulier s du pr ogr arn meT"). Aussi
" en comparant la réalité à cc modèle idéal, II serait possible de
déceler ce qui, dans la re alitè. empêche un bon Fonctionne ment'Lt l.
TOLlt comme Kaul man, Silvern vise e sse m ief le ment à
tr aver s son modèle, la résolution d'un problème pal" la mise en place
d'actions de formation répondant à cer t aine s conceptions de la
Ior mation. En effet, chez Silver n , une telle conception "consiste à
privilégier la prise en compte du plus gr and nombre possible cie
facteurs dèter minant la dé marche de Ior mation tout en donnant une
place particulière aux utilisatcur s'{y). Cependant on peut admettre
avec j. Berbaum que le Modèle de Silvern nous conduit à ceci que
"toute Ior mat ion suit sensiblement le même schéma et que les
difficultés rencontrées dans la réalisation d'une fOL" mation resultent
de l'absence d'une fonction ou de l'absence d'efficacité d'une liaison
entre fonctions. Si l'on peut considèr er qu'il s'agit là (l'Llne hypothèse
interessante, il n'en reste pas moins qu'un travail d'adaptat.ion
i mport ant au cas particulier à traiter reste à faire"( 6).
5.- Les t r avaux.de.E W Banzhar.t.
Bang hart dans "Educational Systems Analysis (7), iden-
tifie clans l'établissement de tout nouveau système, 5 phases à
1,- Clte par 1, Berl)aum .- A la Recherche d'une méthode dAnalvse des
Système"s de formation ._ op.cit. p, 4.
'
2,- Ibid.
3,- J R. La Fore ster cité par J. Berb au m ,- A la recherche d'une méthode
d'analyse cles Systèmes de formation.- op. cit. p. 1.
1.- J. Berb aum.> Ibid.
5,- J. Berbaum ,- Etude Systémique des actions de formation .- op.cit. p. 150.
6.- j. Berbaum .- A la Recherche d'une méthode d'Analyse des Systèmes lie
formation .- op.cit. p, 5,
7,- F,\\\\!. Banghart cité par G, Lar ccque
op.cit p. 101.
i -

·'
164
franchir qui peuvent être considérées comme les points mar quants
de la démarche systè rniuue. Ce sont (1) :
1- L'Analyse qui peut étr e subdivisèe en 7 étapes:
... la définition des object iîs:
,. l'analyse etes opérations du systè mc:
,. le recueil des données:
'. l'analyse des données;
, 1'1 cie ntif ication des oroblè mes;
... la définition des opèr at ions relatives au pr oblè me:
,. le tracè du diagramme de scr ipüf de la zone-
pr ob lé me.
2- le Design, C'est le plan clu nouveau système:
3-L'Evaluation clu design. Il s'agit d'éviter les elTCUl-S inutiius en
soumettant les solutions proposées ~l cles essais prèiiminalre s qui
peuvent ètre simulés.
SelonG. Lar ocque (2) clans l'èvaluation du Design, on peut
recour ir J un ensemble de critères qui louchent à la fois:
x
"la perfor mance gèner ale clu système: son OULpuL ou
rendement externe (évaluation du type nor matif ) ;
., les couts : - d'implantation
- cie maintenance
- de fonctionne ment
. la structure har monique du système (simplicite et corn-
ple xitè )
'" le temps requis pour la production (économie et pene)
" le flux et le contrôle dinf'or mations (tnfor mations ct
décisions)
'" la satisfaction des agents hu mains i mpliqués dans le fonc-
tionnement du systè me"
J.- G. Lar ocq ue ._ op. cit. p. 101
2.- G. Lar ocquc .-Ibid. p, lOS.

165
1- Ln mise en application du Système ("System
Operation") ou pilotage du Systè me : Le système une fois en
opèr aiion, il f'audr a vcil'er constamment sur 2 points trè s
distincts ( 1 ) :
- l'optimisation du système
- et la maintenance clu système.
Il s'agit surtout de veiller au bon fonctionnement du
systè me : fonctionne ment sans accroc, har monie LlX (2).
5- L'Evaluation continue ou ("Syslem Monitoring").
Il s'agit dinfor mer les cesponsables du système SUl" les pel"[Ol'-
mariees internes de celui-ci afin d'appor ter toutes les modifica-
tions utiles et necessaires.
Les 5 étapes clu chc m.ne mcnt de j'Analyse systémique
selon BangljJrt peuvent être r c prc scntccs par l'or dinogr am me
suivant (cL p. 166).
1.- G. Larocque .-op. cit. p. 109.
2.- Ibid.

166
Départ
1- --j-(;)
• 2 -
AnalY~
Design
3 -
Evaluer
le Design
4 -
non
oui
5 -
Evaluation
Continue
non
0["cLinQguull.llLe....iLe..s..5~le..S..(IJ.LC.b.eJ.1Ùll.e..nl.eJlLçJ~LLAnal~~
s..)~iillli..Q.~"-.tlQll-L'Yl....B.Q.nRlliu:.1-iU.
1- Cite par G. l.arocque .- oo.cit. p. 105.

167
6 - Le_:iTrav<L~L'Ld.e--..]DJ}lLE~liiQglJmlLB..t
G~Xl J?J}avj~s (19721
Bingharn el Davies clans" A Hanclbook of Syste ms Analy-
sis "( 1) divisent, eux, en 6 phases, le cheminement suivi POUl" une
analyse cie systè me . Ces 6 phases cie Binghau: el Davies sont
rcprèsentèes par Je Schéma suivant:
Choix dun
champ clet ucle
étucle (le
îact ib il itè
abanctou ner
révision
-llon Slllis-
le projet
des idées
rait cie
l'élude
OK
det ini tlOn
{
(lu projet
1'----1
rCV1SIon
absolument
non satis-
al)'1I1(IOnnC~~
de la dé-
Cai t
in sat isfait
le Pl'olet-.-J
finition
Design
(lu projet
reviser
non
abandonner
absolument
design
le projet
-SatlSl ait
msaust an
Phase dim-
plantation
Insatisfait
appl'é
al)so!lIment
abandonner
ciat ion etes '; insa ti sf ait
le projet
. lita
O.K.
r Contin uer 1~11
l mise en ro~
L-QS~'-llilt~S~s_çLLLrU:..Anal':;~8;:....s.:;~.sli_lllÎJ;J_lLe3_LdJJnJ.:1»jd-.eLe
s.y"s..t~nlB_s.eJcmJ1LnghiHll_..eJJ\\J,vi esJ2J
1.- j.E.l3ingham et G.W.P. Davie s cité par G. Larocque .: opcit- p. Ill.
2.- Ibid. pp. 112-113.

168
Au tr aver s de tous ces travaux qui ne sont sur tout pas
exhaustifs, nous pouvons résumer l'apport de l'Analyse systémique
au dèveloppe me nt des Sciences humaines en observant avec W .
Backley qu'elle apporte "un vocabulaire commun, une technique
pourtr aitcr les gl-ancles organisations, une appr cche synthétique LI
où existent cie nombreuses int er acuons. la substitution cie la notion
dynamique de relations aux anciennes entités s tati que s. une possi-
bilité d'aueindr e l'essentiel de la vic sociale Cil ter mes de communi-
cation et
di nfor ma: ion, cnfin
un
moyen c1't::lUdicl' de Iacon
opérationnelle les notions de buts, cIe besoins, de symboles, cIe
conscience de soi, de processus socio-culture lsf 1).
,
On a reproché à l'Appt'oche systémique de presenter des
dangers. Un des plus graves est cc que J cie Rosnay (2) appelle "la
Tentation cie la" Thèor ie unitaire", du modèle englobant ayant
réponse à tout, capable de tout prévoir". Ce qui a fait dire égale ment
à Edgar Morin que "trop d'unification risque cie devenir-sim pliIic<:l-
t ion abusive, puis idée fixe, recette de pensée"(3).
Cepe ndaut l'Approche systémique apporte un langage;
celui de la cyber nètique mais aussi celui cie la Mathématique.
Mais l'utilisation ciu langage mat hè matique "qui est par
nature et pal" vocation généralisateur", conduit indubitablement à
une sor te cie formalisme isolant l'approche systémique au 'lièu cIe
per mettre son ouver tur e sur le concr et , la pratique. Pour rendre plus
intéressante celte approche, il Faut la rendre plus opérationnelle, il
faut la "démystifier" c'est-à-dire "lui permettre cie rester une ATTI-
TUDE transcliscipli nair e, un ENTRA [NEMENT à la maîtrise cie ln.
cornplexi té et cie l'interc\\épenciance"( 4). L'Approche Systé l'nique doit
déboucher selon j. de Rosnay sur la tr ans mission à la fois de la
connaissance, de l'action et cie la création (5) :
1.- \\\\1 . Buck eley- cité par 1\\1 Cr awitz .- op.cit. pp 462-463.
2.- .J. de Rosnay i- op.ci: p. 127.
3.- Edgar Morin cité par j. de Rosnay .- Ibid.
1.- j. de Rosnay .- op.cit. p. J 27.
5.- lbicl. pp. J27-1213.

169
, Au niveau de la Connaissance, clle olfr e un. cadre de
l"éférence conceptuel qui pel' met à la fois l'organisation des connais-
sances au [UI" ct à mesure cie le ur acq uisi i ion: le renforce me n t de leur
mc mor isat ion ct la Iucilitation de leur uansmission .
•. Au niveau de l'action; ellc permet d'une pan "de
dég ager des t"ègles pour affr onter la comple xitè" ct d'autr-e part "de
situer et de hiérarchiser les éléments sur lesquels se fondent les
décisions".
,
Enfin,
au
niveau
cie
la
creation,
elle
favorise
l'imagination, la créativité, l'invention. "Elle est Ie suppor t cie la
pensée connaissantef.l ). Aussi J cie Rosnay clégage-t-il un certain
nombre de pr incipe s qu'i] a appelés "les Dix Commandements de
l'Approche Systémique" qui per mctte nt à l'Approche de favoriser
l'acqu isi t ion des connaissances el d'a mé! iorcr lefficacitè ocs actions.
(050nl.(2):
- "Conserver la var ieté:
- Maintenir les boucles cie re tr oaction:
- Rechercher les points dampl ificai ion;
- Décentraliser POUl"
quilibrcr:
è
- Maintenir des contr ainte s:
- Diff'èr encier pOLll" intégrer;
- Accepter l'aggre ssion pOLll" évoluer:
- Prefer er les objectifs à la progr animation clèLaillée;
- Savoir utiliser j'énergie de commande:
- Respecter les temps de rcponscs".
1.- J. de Rosnay.- op.cit: p. 128.
2.- !bili. pp. 12ù -125.

170
2, 1 : LA lllllic_aÜQllJlcJJ\\ J)_ll[{.LcllC_S-~~éJllÜLlLe.
àJ.:.E1.lli~ul]\\J.
l.'ense mbte "Unité Mobile" peut étr e schematise cie la
façon suivante :
SURC!-!;\\RGE
• Exigences
, Action
'" -"
1[\\)PUl
lRANSFOI<I\\Jl ATI ON
OUTPUT
" ~Ollllcns
~
• Décision
Modelage syntnétique
de tout ce qui est
alimentation,
RETROAcrrON
ENVIRONNEMENT INTRA - EXTRA U. M,

172
, la Mobiiitè des UM.
, le Recrutement des élèves au niveau r ègiona! l'CI' met ,lU système
d'étr e ali [11e11té.
Le fonctionnement cles Urvl. ab ourit à des actions el ;1 de s
prises de décision qui const itue nt Ies "outputs":
'J~çÜnD c'est l'évaluation du système; I'Evaluut ion clu Ior m.uc ur
lui-même et le contrôle cie l'e avircnne meut sm les deux
, J.(LJL~ci8.Q.l..1 : elle concerne l'intervention cie l'c nvironne mc nt :
- Exuaire (j u systè rue ce qui gène:
- Remodeler la mobilite clu système pal' les act ions Cl
les decisions.
- Décision: Faut-il oui ou non continuer les U.IVl.?
D'une Manière génél'alc, il y a une applicat ion de 1'<11'1)I'Oche
systc miquc selon les c.é mcnt s qui l'ont par iic :
1/ i:t~JJLSJDL(.LlL[B_ c'est -à-dir c ll n st aüut ion ck~; U.I'vl., le
recrutement
des
stagiair es,
le
r ccr ute mc nt
clos
Ior mate ur s
l'Equipement et l'Avis des populations sur I'im plantat ion.
Tout ceci constitue l'Alimentation, l'Input ou Enuèe.
2/ .dJ..LfQ.nQ.iQnD..eJl.~llLLe fonctionne me nt des U.îvl. peut
entraîner des effets pervers: manque d'equipe ment: insuffisance de
f or mateur s: insuffisance de stagiaires; demande trop Forte de
l'environne ment.
Ces effets pervers peuvent entr ainer une insulf isance
clans le fonctionne Ille nt
de s U.M. cl -;'1
rer mc
avoir COll) me
conséquences soit la non-continuuè des U.M. so.t le clépl,lccmcllt des
UM.
3 / !:L~1.îuj.'>~ul.J.1Üinu;:_çJ.Q.s......U. M. Le Jonctionne me 1)t cie sU. f\\'1. .
suppose des interactions et des interconnexions: inter actions for-
mate ur s, Environne ment, Formale ur s-st agiair es sextant.
Ces interactions el ces interconnexions conduisent à :
~ enueprendre une action: Action C] ui consiste à évaluer

171
L'If.M. est un systè me ouvert. Elle est en relation avec son envi-
ronnement. De cet environne me nt, elle reçoit des impulsions el en
retour agit sur lui (1).
L'U\\\\t recoit de l'environnement deux series "d'inputs" : les eXI-
genees (ou demandes) el les soutiens (ou support s) (2).
; ~xigB.Di&S. : 'Elles sont des origines var iè e s niais elles sont
large ment dèter minées pal" les vaieur s sociales de la societe
considérée et résultent d'une insatisf action'f S). Auue me nt dîl
qu'est ce qui f ait qu'on a mis en place les u.J'v1.? Ouels sont les
lé me nt s Cl ui ex igon l [a présence des U M.?
é
Là de mande rèsuue donc d'une insatisfaction mais il faut
reconnaître qu'un trop grand nombre cle de mandes entr aine la
surcharge du systeme Les surcharges sont en effel les var iables qui
ne pel' mettent pas au systè me de suivre son circui t nor mal. C'est une
anomie qui crée une dysfonction au niveau du circuit. Au niveau de::
UM. c'est par exemple:
~. les car actér istique s de la population;
" le Recrutement cles Stagiaires
• l'Aspect culturel
" l'Hétérogénéité cles niveaux des Stagiaires ne pel" mel
pas une for matton fiable;
• la faiblesse du niveau des formateurs;
~: la Motivauon des stagiaires qui ne savent pas à la Jin ce
qui les attend (absence cie marché, d'emploi, de gr atif icat ion insi itu-
tionnelle. absence de diplome):
'" fonctionnarisation des Ior mateur s.
.. les SOLltL~ : "C'est le capital de confiance, l'energie, qui est
indispensable pour que le systè me fonctionne"( 4). Autre ment dit, les
soutiens, ce sont les variables qui permettent de renforcer le
système comme par exe mple :
!.- Lapierre (j.\\V ).- L',..vnalvse de s Sytè me s Politiques- p ! 5
2.- lbicl.
3-lbicl.
1. - lb: cl.

174
DYNAl\\1JQUE DE FONCTIONNEMENT
/,..---------~~----------."
ÀSt~5iaircs
1
Sortant
l n st alla tiun U.~,I.
Rccrutc m c nt
1n tcr acuon s:
des Sig
Fonctionne 111 en l
,1~ecrLJtel11~1H
, Form ;llellr~
(les For 111 ~
cles UM.
1Jlrur
!\\VIS (les j)opu[;1\\)OI1S
. l nt cr act ion s
. [nvi.ronnc III c nt
SUI' 11m plantation
.1 nrcrconnc xions
--
cf'fet spervers
ALIrvlINfATICN
oulNPvr.
tmanque dèquipemcnt
-- Insuffisance de Ior niateur s
-- Insuffisnnce cie Star,iaires
- Demande trop forte cie
l'Environne ment
1nsurïisancedans
leIonctionne men'
Dfetsouïonséquerces
. Non continuité des u.rv!.
. Déplacement des U.tv!.
"_Ai:Jj...OJ1: Evaluation duSyste me Evaluation clu Ior mateur lui-
mé me et Contrôle de l'Environne ment SUL' les 2.
u,
D_éJ::is.iQJl : . Intervention de l'Environnement
. Extrair e du système ce qui gêne
. Re modeler la mobilité du systè l'ne par les actions et
les décisions.
, DécisiolL faut-il oui ou non continuel' les U.M.?

173
le svstè
1
me, à évalue!' le Ior mateur lui-même , et
à amener
l'environnement à exercer un controle el sur le système el sur les
COI'mateurs,
• à prendre des décisions: Il s'agit dextr aire clu Systè rne
ce Clui g8ne et cie l'élancer ce qui peut r cdynarniscr le systèrnc , il
s'agit (le remocieJer la mobilité clu système par les actions et les
décisions,
Dans celle prise de decision , il "Il Cl lintcrvcruion cie
.Environne Illent ,
Cette dècis ion.cest faut-il oui ou non contmucr les u.rv] 7
Tout ce qu: pr ccède peut l'lre r esu mé duns le Sch0ma
suivant (cr, p 17",),

Wh
S"FiMS;WSWGSigW"MweeaMJ#f&&IWiMWW_·W""
175
La collecte des inîor mations s'est faite par enquête ct par
ob servation .
2 . 2 . 1 : LsL..cQjJ~_Ç tç cl es IJ1fJ)L1DJ1ÜDD.LL8L~u;..:3.
s:Lill1e--illlQ uê t~~Jnj2iciÇ]J.l~~
L'Enquête peut-être définie comme "une intcrrog at ion
particulière portée SUL' une situation corn prenant des individus, et ce,
clans le but cie générallsation"( 1), En effetil s'agit de montrer si OUt
ou non [' "Opèr at ion Unités l'vlobiles'' constitue un outil au sel-vice du
développe ment: et si oui ou non la Format.ion Cl ui y est donnée est une
Tor mat.on de J'artisan en tant que personne
ou la formation cle
l'artisan en tant qu'agent économique, agent de développement ou
tout simplement les deux à la fois.
L'enquête, c'est "une recherche d'infor mations ou de
quête d'informations. Cette recherche s'applique à une réalité tout à
rail particulière : ln vie psychologique d'un groupe social, ses corn-
por te me nts, ses gouts, ses opinions, ses besoins, ses attentes .... ses
raisons d'agir et de réagir, ses manières de vivre. cie tr availler. de se
c.isuair e .... ses change monts et les influences auxquelles il est
sensible'{Z).
Pal" enquête, nous entendons clone l'étude d'une que s-
lion, d'un problè me ou d'un phénomène donné pal" le rasse mble ment
des avis et témoignages (j'un certain no mb re d'individus plus ou
moins directe me nt concernés,
1&.-". (lhj.e_çliLukJ.:Eru;~ ,
Pourquoi raire des enquêtes? Pour quoi l'enquête se
présente-elle
j
l'heure
actuelle
comme
lin cles instruments
privilégiés cie la recherche en Sciences Sociales? Quels sont les
objectifs cie J'enquête psyclio-Sociale ?
1.- R GhigIione ; B . Mat ahon .- Les Enquêtes Sociologiques: Thèorie s et
Pr at ique s : Â["1113ncl Collin, 1978.- p. 1 1.
2.- K tvlucc}1ieJ!i- Le Ollcs(iollll~lr(' (fan:; l'EnCjllr:lC Psycho-Sociale: Con-
11ai~;:;al1CC' uu Proble me ,- 812 ecl . Par is : Les Ecl. csr - EtvlE- 1985.- p. 5
<
j
!

176
Aux deux pr e mière s questions, l'on peut répondre que
"la pratique sociale constitue la mciücur e preuve cie lintèr ét et de
l'utilité de lenquéte"I 1). En dépit des cr itiques ser ie use s que l'on
peut poner
la technique d'enquete et des limites de celle-ci,
à
l'enquête appar ait comme un cles moyens pr ivilèg iè s sinon le seul
moyen d'ob tenir cer iaine s informations. Ghiglione et Matalon en
voient cinq raisons fondamentales :
1/ le recours à l'interrogation est necessaire chaque fois
que 1'(1) a besoin d'infor mauons sur une gr ande var iè t cie cornpor te-
è
monts d'un même sujet, comportements dont l'observation directe,
même si elle était possible, demanderait uop de temps, ou serait
complètement impossible parce qu'il s'agit clu passé.
7/
On
r ccour t
également
à
I'c nquètc
lor s quc
l'ob scrvai ion directe cie certains comporte me nts supposerait une
véritable intimité souvent pratiquement impossible et inacceptable
d'uri point cie vue déontologique. Dans ces conditions, on se contente
alors de descriptions, de récits, que les enquêtes voudront bien faire
en réponse à nos questions.
,
3/ Il appar ait donc quel'enquéte est un substitut d'une
observation trop difficile ou impossible. On est également obligé cte
recourir également à l'interrogation pour saisir les phénomènes tels
\\
que les attitudes, les opinions, les lxéférences, les représentations
•,
qui ne sont pr atique ment accessibles que par le lang age et qui ne
sexpr i rncnt spontane ment Clue rarement.
~
Nous notons également qu' "observer un compor te mcnt
peut souvent ne pas être suffisant; il faut égale ment savoir comment
\\1
le sujet s'explique; quelle signification il a pour lui; ce qu'on ne peut
\\
savoir que s'il nous l'explicite .. C'est également par enquête qu'on
i
ob tiendra certaines inf or mations, factuelles ou non, qui nous
aideront à interpréter ce qui aura été observèf Z).
1
1
4/ l'Enquête apparaît néce ssair e chaque [ois que ce qui
1
].- R Ghig!ione ; B . Mat ahon
Les Enquêtes Sociologiques: Thèorie s et
i -
Pratiques: Armand Collin. 1978.- p. 15.
2.- R. Chiglione , Ii . iVlatalon .- Ibid. p 16.
1!1
1

"-..'.
<;

mgae e
. ,
177
nous intéresse ne relève pas de mecanis me cie por tcc générale (pal'
exemple, quelle perception, les autor itè s locales ont de la Ior mation
donnée dans les "Unités fvlobiles'''n, mais de phénomènes tels qu'ils
se produisent à un moment donné, cians une société donnée avec le ur
complexité (exemple: quelle est l'influence cie l'implantation cie
l'Unité Mobile sur les différentes categories sociales cie la région ?)
SI C'est par enqué te et parfois pal' observation, qu'on
peut aboutir à des informations sur ce qui se passe ;'l un moment
donné. Pourquoi Ia For mation donnée clans les Unités J'vIob il es est-elie
rej.elée pal' la population 7 Pourquoi les jeunes formés clans ces
Centres Unités Mobiles ne peuvent-ils pas se fixer au village 7
Ouant aux objectiJs de l'enqUête, ils se repar tissent
généralement en cinq champs (1)
>
.LÇJ~Ç.1lJUllI2 : les données dites per sonnelie s : niveau
d'étude,
Etat civil, qualification professionnelle, Etab lisse ment
d'exercice ....
* 2.è chamn : les clonnées de l'environne ment : où exer-
cent-ils leur fonction: dans une ville, clans un village?
* 3è chaml:L:les données du comporte ruent : "l'enquête
est une méthode qui n'appar tienten propre à aucune sclence sociale
particulière cal' elle est susceptible de s'appliquer aux prohlèrnes
psychologiques les plus différents. Toutes les enquêtes mé me ce lles
qui se rapportent à l'écononlie ou à la Santé publique, ont aff aire au
comportement des humains'{Z).
Par l'enquête on cherchera à savoir comment sc cern-
portent d'une part lès populations rurales vis-à-vis des artisans
ruraux, de leur s Formate ur s, des Unités Mobiles engénéral el d'autre
par t le comportement des artisans r ur aux vis-à-vis cie leurs [0['-
mat.eur s, cie leur Formation , d'eux-me mes el enfin le compor te ment
des formateurs vis-à-vis cles stagiaires et cie leur formation.
1.- f{. Mucchie llin ,- op.cit. p. 7-
2.- L. Fe stinger et D. Katz .- Les Méthodes de Recherches en Sciences
Sociales. Tome 1. P<\\r'js: pur, ] 974.- p. 2,[
~
1

178
:< .1JLCJllllllll.: les niveaux d'infor mation. opinions et atten-
tes: l'Unité Mobile est-elle une réponse aux attentes des paysans?
Est-elle un outil au service du Développement? Que peut-on oire de
la présence des jeunes artisans en milieu rural 7 Quel rôle joue
lar tisan rural dans l'Economie nationale ? La Côte d'Ivoire a-t-elle
besoin des artisans r ur aux pour son développement économique et
social? etc.
'" .5L..çbJllllj} : les attitudes et motivations. Les jeunes
dèscolar isé s sont-ils entrès dans les Cenue s 'Unités Mobiles" par
vocation ou parce qu'ils n'avaient rien d'autre à faire? La for marion
donnée au Ce ntre " Ufl/1." assur c-t-etle la reussite sociale? etc.
L'enquête
appar ait
donc comme
un
des
moyens
privilégiés POUl- obtenir non. seulement des renseignements mais
aussi et surtout pour etudier les r appor ts entre les faits recueillis. De
plus; il appar ait comme une technicucre lative ment simple à ap-
pliCI LIe r.
Dans le cadre précis de notre travail, nous voudrions à
travers notre enquête étudier:
1/1a Structure des U.M. c'est-à-dire le ur implantation,
leurs composantes internes et externes (personnel enseignant,
stagiaires, Equipements, Environnement) ;
2/1e fonctionnement des UM. Autre ment dit quel est
le rôle ou lafonction desformateurs, des stagiaires, des quipe ments
è
ct même cIe l'emplacement?
3/lc produit fini c'est-à-dire le Stagiaire. Le Stagiaire
U.M. est-il for rné pour quoi? pour quel travail?
Par l'Enquête, il s'agit en fait d'ar river à ceci: "Faut-il
continuer ou non l'opèr ation U.M.",?
Dans le cadre cie notre recherche, nOLIs avons utilisé cieux
techniques d'enquête: l'entretien et le questionnaire ècrit.

gMA&RA&-
tiR
*
179
2. 2 - 1. 1 : LnJ::QUrcLc-lwlLC!Uua1iillltimLe.
,<;l'un entretieJL~J)1j- ciirectiL
Il s'agit d'une sèr ie d'entretiens centrés et structurés et
realises par enr egisue ments SUI' magnétophone.
Entretiens centrés parce que d'une part ils portent sm des thèmes
précis ( 1) à savoir:
, 1- les objectifs cie J'Opération aux niveaux socio-
économiq lies et cie la for mation:
.'
>
2- 1'1 mplantat ion des U,M.;
>: 3- le recrutement (les stagiaires ;
, "1- la FOI" marion en U.M ;
>
S- le Perfectionnement des artisans;
> 6- la Mobilité des o.M.;
K 7 - La Perception des 0. M. et cie la For marion qui y est
donnée; d'autre pal"! parce que les personnes interrogées _ qu'on
définira plus loin _
ne posaient pas selon nous de problè me de
re prèsent ativi té.
Ces entretiens sont structurés parce que les questions
contenues dans le Guide d'entretiens ne sont pas rigides et fer l'nées
mais ordonnées cie manière assez souple POUl" permettre (les modi-
fications éventuelles.Structurés aussi parce qu'il s'agit des opinions
exprimées sur 1"'Opération Unité Mobile" d'une manière générale.
L'entretien
ou
interview
étant
une
recherche
dinfor mations'{Z), nous avons pr atique un entretien à rè ponses
libres tout en nous inscr ivant cependant dans un cadre se mi-directif.
Ceci parce que les questions étant ouvertes, nous nous efforcions à
ce que les réponses soient dans notre centre d'intérêt.
Les entretiens ont eu lieu dans tous les centres UM. en
fonctionnement c'est-à-dire:
* Pour les UM, agro-rnècanique : Bonoua, l ssia, Sak as-
sou, Tafiré et Niarnasso.
1.- Voir détail dans le Guide d'Entretien en annexe ,- 2-1 pp. 290 - 293
2.- Roger Daval .- Truité de psychologie Sociale: Tl: Sciences humaines et
Pschoiog ie Sociale: Les Méthode s> Paris pur, 1967,- p. 115.
l
1

180
Pour les U.M. Bâtiment
;f,
Gbagbam; Dahiepa-Kéhi,
Brihi, Tangue lau, Téguela Alangouassou, Bassawa, Kimbir ila Sud,
N'Gue ssan-Br inrloukr o, Zohoa et Pouebo.
Dans tous ces centres, nous avions généralement ren-
contré: le Sous-préfet; le Sécrétaire général de section du PDCI-RDA
ou son Representant, le chef de village et ses notables, Je Responsable
U.M. et les Ior mateur s.
Nous avons en plus discuté longuement avec des artisans
traditionnels et des stagiaires en Formation qui nous ont apporté sm
certains points de précieux éclaircisse menis.
Son élaboration a connu plusieurs étapes:
Nous avons d'abord eu de Juillet à Octobre 1983 des entretiens avec
des autorités locales (Sous-Préfets, Sécretaires généraux de PDCI ,
chefs de village) ; avec des responsables d'Unités Mobiles, des
stagiaires sur des problèmes qui constituent J'objet de notre travail.
Nous avons ensuite élaboré un questionnaire que nous avons fait
passer à l'U.M. de Bonoua auprès de deux for mateurs et dix-neuf
st agiair es et à Assuefr i égale ment, auprès de deux for mateur s et
quinze stagiaires.
L'exploitation de cette pré-enquête nous a conduit à
reformuler certaines questions et à en supprimer d'autres. Le
questionnaire ainsi reconstruit a été soumis à une dizaine de
collègues
de
lîPNEPT
(pr of e s se ur s
de
spécialités
et
psychopédagogues) . Une discussion a été ensuite engagée per met-
tant à chacun de justifier ou d'expliquer ses opinions. Nous nous
som mes contenté d'orienter et d'organiser la discussion de façon à
permettre chacun de s'expr irner. Nous n'intervenons que
à
pOUL' Jaire
preciser telle ou telle idée 10l'Sq u'it apparait soit des contradictions,
soit des obscurités clans les déclarations de la mème per sonne .

,
1.
li
181
Ces entretiens aussi bien individuels que collectifs nous
ont permis de revoir la forme et le contenu cie nos questions. Gr àce
à toutes les inïor mations et observations recueillies, nous avons
donné leur for me définitive aux deux que stionnair e s .
; .
.aLlu1JJ.f.sJlC2wlillITc.-:..-[DDl1 a te ut' S ( U
C'est un questionnaire de 8 pages, comportant 73 items
pour recueillir l'information nécessaire à l'étude cie la perception de
la fonction et cie la formation cie l'artisan rural et ou Ior mateur cie
l'artisan r ur al; à l'étude également de
la conception et
de
l'organisatlon de cette for marion.
b/ lul~liQ11!lai~~ï(2)
C'est un questionnaire de 6 pages, comprenant 45 items.
Il s'agit de recueillir J'information nécessaire à l'analyse cie la
For mat ion cie lart isan r ur al, à l'étude dune pan des représentations,
cles attitudes, des comporte menis et des motivations cie l'ar tisan
rural par r appor t à lui-même; par rapport à ia Ior mation qu'il a reçue
et pal' t'apport à son milieu et d'autre pan les repr èscntations, les
attitudes et les comportements vis-à-vis de l'anis an l'mal sor ti clu
Centre Unité Mobile.
Cependant l'on peut se demander, pourquoi cieux ques-
tionnaires écrits clans cette étude? .
L'Usage de deux questionnaires dans notre étude se
justifie par le fait que:
" au niveau des for mate urs, nOLIs voudrions connaître
leur identité, la perception qu'ils ont des formés et la perception
qu'ils ont cie leur fonction dans le Développement rural dela Côte
d'Ivoire. NOLISvoudrions égale ment savoir corn ment ils conçoivent el
organisent la for l'nation; si celte conception et organisation
dépendent o'eux ..
" Quant aux stagiaires, il s'agit de confronter leurs per-
ceptions à celles de leurs formateurs; de cernee d'avantage le statut
1.- Cr. Annexe - 2-2 pp. 294 - 301.
2.- Cf. Annexe -2-3 pp. 302 - 307.
~
'.
"
1
~I
~

182
et le l'ole cie I'artisan ru cal clans le cadre local c'est-à-dire l'ar tisan
r ur al dans son environnement. Quelle est leur perception de leurs
propres difficultés de fonctionne ment, dintègr ation afin de recner-
cher lems propres besoins en matière de formation.
POUl" cerner ces diffél"enlCS questions, nous r euouvons
clans les cieux questionnaires cieux types cie var iable s : les var iab les
inclépenclantes et les variables dcpenctante s ou explicatives que
nous décr irons clans l'analyse des données.
2 - 2 -2 : L'Ohs-eLV_llliDJl :
L'interview cl les qucstionnair es s'ils nous per me t tcnt
de saisir les f a:ts et opinions ex pr i mé s sur les U.M. et la for mation C] ui
y est donnee: sm les Ior n.atcur s et les stagiaires pal" les autor itcs
locales et pal' les Ior matcur s et stagiaires eux-mêmes, ne s'auraient
nous per me ure de savoir, cie voit' quelle est la dispar itè entre les
déclarations et les comportements. Aussi a-t-on, en plus de s inter-
views et des questionnaires, eu recours
l'ob servation directe des
à
situations "de classe. Ceci parce que:
~ les st agiaires-Ujv. et leurs formateurs en par ticulier
sont étudiés en tant que membres d'un groupe, par r appor t à leur
l'ole: celui de Formatour, d'enseignant et de leur importance dans le
groupe
, nous voulons savoir les raits tels qu'ils sontvécus
dans les U.M pal" les Ior mate ur s elles Stagiair e s : Comment se fait la
formation, clans quel cadre , quels sont les méthodes et ·pl"océdés
utilisés.
>t.
nous avons voulu pal" l'observation directe des
situations de classe, vivre l'action cie Ior marion clans les U.M .. Aussi
avons-nous clans le cadre cie notre recher che, pu observer des 1)["0S-
tarions cle leçons dans certaines spécialités comme l'è lèctr icitè et la
maçonnerie.
1
~
1

,a
dŒP#'ii5Wg
P'E'M9&
-

W 'ifW4»<tktRN_
iiiM*'@®W'*' #8'i" . 'bEl!.
" • • •eefE
183
2.3 : L'Echnntillon.
Le Problème ici est de savoir à qui on s'est adr c ssé et
clans quel but.
2.3. 1 :~1LLs.J;_~lLiLc1H'Ȏ_ 7
Nous allons par ler ici de la stratification cle notr c èchan-
tillon.
11 A1Ulive\\lJLJJ~.I.EmlJ.liliLllilL.J.1uesti()Dl~.
Les
Unités Mobiles se rcpar tissent en Urvl.- bâtiment et en Il.M. Agro-
mécanique. Nous avons in~gé. pat" questionnaires, les Re spon-
saoles-U.M, les Ior mate ur s et les stagiaires en formation dans les
UM. en Ionctionne ment à l'heure actuelle.
Les stagiaires se re par tissent de la façon suivante:
-139 dans les U.Yv1. -Bàtiment
- 63 clans les I.l.M. - Agl'o-mécanique.
Quant <1UX Ior mate ur s, nOLIs avons:
- dans les UM. Bâtiment:
" 16 maçons
'* 10 menuisiers
•. 6 électriciens-bâtiment.
- dans les U.M. agro-rnècanique :
* 7 en mécanique générale
• 6 en mécanique-auto.
Formateurs et stagiaires se repar tisse nt en nombre et
pal' Unité Mobile selon les données de s tableaux suivants:
--------------.,----------,--------,

Lie u d' 1mplantation
Stagiaires
1
Alangouassou
1 1
2
Bassawa
14
Gbagbam
13
Kpouébo
12
[Ci rnbir il a- Su cl
18
N'Guessan -Brind ou krc
23
Tang né lan
19
Téguela
16
20110a
13
1." Les !ZcsponsCll)les U.fv! ( 9,)=14 ) sont comptes parmi les formateurs.

184

Lieu crI mplant ation
For mate ur sl 1)
Stagiaires.
1
Bonoua
2
14
2
l ssia
3
15
~
Niamasso
3
9
Vi
Sakassou
2
1 1
.,
5
Tafiré
.)
Iii
Total
13
63
- -
21 Au niVQflLl de l'enc]un~tlal" intct"view.s.
Pour nos entretiens nous avons" en plus des Respon-
sables U.M., de quelques Jor mate ur s et de stagiaires en formation,
rencontré:
* 12 Sous-Prefets, responsables administratifs directs
des régions où sont implantées les UM.. Ce sont tous des ad minis-
tr ateur s Civils clone des Cadres Supèr ieurs de la Fonction Publique
Ivoirienne. Leur âge
moyen est de 40 ans.
;f.
12 Secrétaires généraux de Section du PIXI -RDA.
Leur âge moyen est de 4S ans. Ils sont or iginaires des lieux
d'I mplantation des U.M. et constituent les autorités politiques de ces
lieux. Leur niveau moyen n'excède guère le CM2 ou le CEPE.
'" 14 Chefs de village, correspondant aux 14 villages olt
fonctionnent actuelle ment les U,rvl. Leur âge moyen est cie 60 ans et
n'ont jamais été à l'Ecole.
'" 3 anciens Stagiaires _ DM dont l'àge moyen est cie 28
ans.
Nous avons pu rencontrer égale ment et à plusieurs
reprises Monsieur BEN Arnida de l'Assistance Technique Fr-ancaise.
J.- Les Responsables U.!v1. ( 9+5 01 '1 ) sont comptés par mi les Ior mate ur s.

185
ancien responsable - coordinateur du Projet et Monsieur Konan
François, 40 ans, Ivoirien ,Technicien Su perie ur ct nouveau Respon-
sable - Coordinatcur clu Pl'Ojel - u.rv1..
On peut noter qu'à chaque palier, notre échantillon est
représentatif et pcut-éue considéré comme clélcl-nlinant.
Pour nos entretiens nous avons pu, en (lehors des For-
mateurs et des Stagiaires en for marion, rencontrer une population
total cie 43 personnes
Pour tou t notr e travail, on s'est clone adressé aux popu-
lations suivantes, indiquées pal' ce tableau.
~ation ou Elé-
menis clu
St agi aires
For ma tel/l' S
Popu lat ion
'~e
Nombre
en Por mation
202
45
43
..
~abkaLLS .Echanüilon.de.notre
Bill].uê1.e.
2.3.2 : c.a.r..act&tisilil ues cl !U.lQ1.Le..
echaniülon .
2.3.2.1 : L~s-~l.a..Ltts UM.
al A.gU,LS-CLX.~ des Stagiaires UM.
,
La quasi totalité des Stagiaires D.M sont c!esexe mas-
culin. Il ~n est cie même d'ailleurs des formateurs.
La moyenne d'âge des stagiaires qui entrent actuelle-
ment dans les U.NI. se situent entre 18 et 22 ans.

186
Tableau (; :-HiL~'InstruçtiolLç1es Stagiaires axani
J..eJ.LLe.lltrée clan.sJs.ï.cSUJ1[e_s~LM : (Question 5 du que stionnair e -
stagiaires et question 36 du questionnaire - For mateur s),
Selon les Formateurs
Selon les Stagiaires
Nornbr c
or
10
Nombre
%
jamais été à l'école
-
-
3
1,5
Cycle pri maire
-
-
22
10,9
imcomplet
Niveau CM2
20
44,4
19
9,4
CEPE.
17
37,8
81
40,1
Niveau 6è et Plus
8
17,8
77
-, 8 1
j
,
-
Total
45
100 %
202
100 %
Valeur du Khi 2 '" 38,659 , significatif à 0,1 % d'erreur.

187
L'observation de ce tableau montre que:
. S-eJDJL1.ft--.'--s-Lagi.\\li~J33JJX=-l1léJlllï: Avant leur cnuèe aux
centres U.NI.
- 40,1 % ont obtenu au moins le CEPE.
- 38,1 % ont lin niveau égal ou supér ieur à la classe
de Gê c'est-à-dire que 38,1 % ont fait quelques années dans le
Pre rnier cycle du Secondaire général. Par mi ces 38,1 % , 28,18 %
détiennent égale ment le CEPE.
-10,9% n'ont jamais fini le ur cycle d'études primaires
- et seule ment 1,5%affil"l'lle n'avoir jamais été à l'école.
Au Total donc 78,2% ont Ul1 niveau supèr ie ur ou égal au
CEPE.
._~1J.e...s...F()r Ill...\\l.Le..UL~ :
~. Tous les FOl-m,ltCUI-S affirment (100%) que, les
stagiaires admis dans les Centres U.M. ont au moins le niveau CM2.
D'une manière génér ale on peut dire que cians les UM. ,
sont destinés à la for marion d'ar tisans ruraux:
•. des jeunes gens dont l'âge moyen se situe autour de .
20 ans;
'* des jeunes gens qui malgré l'existence certaine d'une
hé tèrogènèité de niveaux, ont au moins le CEPE (40,1 % selon les
stagiaires) et (37,8% selon les Formateurs).
En l'absence de tout dossier concernant chaque stagiaire
clans chaque UNI. pouvant pel' meure un contrôle des dires des uns
et des autres, on peut conclure qu'il y a une différence significative
entre les déclarations des stagiaires et celles de leurs for mate ur s en
ce qui concerne le niveau d'instruction des Stagiaires avant lem
entrée clans les U.M.
2.3.2.2 : L~UlHl1S',-_w:.,.uLa.rlLs.au.s..J:JJ.l:.J1.illL.
On peut déjà noter que dans les UM.
la totalité des
1
Ior mateurs sont des hommes. Leurs âge moyen se situe aux alen-
tours etc 32 ans. Ce sont pour la plupart etes hommes mar iès (88%).
Ils ont en moyenne 4 enfants à charge.

188
al Niveau d'Etuçj~~él'ales,
-71 % des For mateur s ont le CEPE. Parmi ceux-ci:
:r.
15,6% ont atteint le niveau de la classe de 6è ;
:r.,
15,6% ont atteint le niveau de la classe de 4è ;
" et 40, 5% ont atteint le niveau cie la classe de 3è ,
- 9% des For mate ur s ont atteint le niveau de la 5è sans
avoir ob tenu le CEPE.
-- 20% ont Je BEPC, dont la moitié a atteint le niveau de la
classe de pre mière.
On peut donc observer que tous les formateurs ont Ui1
niveau au moins égal au C.E.P,E. Mais les Stagiaires également (78;2%)
sont de ce niveau. Cela peut cléjà laisser presager un certain nombre
de problèmes au niveau de la formation surtout en enseignement
général.
b1~--.iY__eau (l'Et li des r.ttl~llLe-s..
- Il, l % des For mateur s ont le C.Q.P ;
- 66,6 % ont le CAP;
- Il,6% le BT.
- 10,7% le BP.
c1 0iuilifjç..à1iDllJMagmw.~1,.L.S.i1u aU0 n--1) roressiS2ll=.
llQl1Le.L'liimlnls.l.r.a.t~.
Ii s'agit ici du Statut des Ior mateur s , clone cie leur quali-
fication professionnelle en tant que Jor matcur s d'artisans ruraux.
- IFP. Base: 71 %
"
-- Agents temporaires: 09%
- Sans Statut: 20%

189
d / Lieux.de.Ia [or m ati.ru.l.-[lé..d.a~lQJ.l.e..-.
Pour la plupart des Ior ruateur s exerçant actuellement
clans les UM.
la formation pédagogique a été faite à l'IPNEPT (71
1
%
cles cas) . Pour les 29 % restant il n'y a jamais eu de for marion
pédagogique préalable .
.eLEXl2BD.B.11œS cians l'Ell~u~nl.
Dans l'ense mble, les fOL' mate urs exerçant actuelle ment
ont au moins 5 ans d'Enseigne l'ne nt clans les D.M. ( 9 1%). Ils ont été
Ior mé s et préparés pour les UM.
2.3.3 ....llill.
Dans qu~l but s'est-on adresse à cette population?
Nous nOLIs sommes adressé à cette population: parce que
1/ elle constitue les composantes du systè me clone une source
certaine pour recueillir les inf or rna tiens sèrieu se s Cl ui corres pondent
à l'objet cie notre étude.
2/ notre Etude même exige cela. En effet l'objet de notre Etude
étant les UM., l'échantillon ne peut prendre au prime abord que les
Stagiaires et les Jor mate ur s desquels on aurait des informations
fiables pour le bien fondé de notre tr avail.
3/ Stagiaires et Fcr mateur s jouent un rôle prèpondèrant
dans la connaissance des UM. car on ne peut étudier les UM. que
par rapport aux comporte ments des Stagiaires et des for mateurs
inter liés à l'Environne ment.
Cependant si le Comportement des Stagiaires et des
Formateurs peut contribuer à la connaissance des U.M.
il n'en
1
de me ure pas moins d'accorder égale ment une grande Importance
aux observateurs extérieurs qui cohabitent avec les HM. c'est-à-dire
les Sous-Préfets, les Secrétaires généraux du Parti, les Chefs de vil-
lage qui sont les décideurs au niveau régional et local.

190
2. 4 : Le.Ldi [( i cuit é s de l' e il Cl u ê te:
Les difficultés rencontrées se situent à plusieurs niveaux:
1/ Il Y a d'abord les difficultés dues au disse mine ment
des U.M·. à tr aver s toute la Côte cl' Ivoire. Ceci a nécessité compte tenu
de nos activités professionnelles , des' déplace menis de longues
durées hors de l'IPNEPT.
2/ Il Y a la reticence de certaines personnes et
autorités sur tout à l'üNPP qui refusent toute discussion sur le Projet
Uni tés- Mobiles.
3/ Ii Y a des difficultés tenant à la transposition cles
idées politiques qui reflètent une certaine méfiance de certaines
autorités comme les Sous-Prefets , les Secrétaires Généraux, les
Chefs de village.
4/ Hétér()g~lliÜ1}c.J.l.e_LJklllillW1D1LEn effet si on peut
noter une cer taine uniîor mité au niveau des Stagiaires et des for-
mate urs le reste de la population est très hétéroclite: Sous-Préfets;
1
Secrétaires Généraux; chefs de village 1 artisans .... Cette hétéroclite
pose problème. Les difficultés sont surtout dues à la spontanéité de
ces gens par rapport à un jugement selon leur sensibilité.
5/ Enfin il y a les difficultés dues aux retranscriptions
des enr eg istr e ments. En effet, les retr anscr iptions sont très longues
parce que notre échantillon étant de niveaux hétéroclites, il s'agit de
traduire toutes les réponses dans un français correct sans dénaturer
le sens du discours .
. POUl" le traite ment des données
nous avons eu recours
1
à une analyse à 18. fois qualitative et quantitative. Cette analyse est
axée autour des thèmes principaux dans les entretiens et dans les
CI uestionnaire s.

191
Nous analyserons les résultats les plus significatifs des
entretiens ainsi que ceux des questionnaires.
Les opinions. dans cette Etude, peuvent être souvent
divergentes et montrer un grand nombre de contradictions, indice de
différences, des hésitations. Aussi parallèle ment à l'exposé des
résultats, tirerons - nous quelques conclusions et expliciterons les
problèmes qui surgissent pour arriver à des propositions plus
objectives,
Nous avons, à cette fin, utilisé la technique du Chi - 2 corn me test
de signification. En effet èlabor èe pal" Pearson, la technique du
Chi - 2 est une statistique "qui sert à éprouver des hypothèses qui
se r appor tent à des distributions des fréquences "( 1).
Le dépouillement des questionnaires a été fait manuel-
le ment mais le Chi - 2 ; le Degr de liberté et le Seuil cie Signification
è
ont été programmes, calculés et donnés par la Méthode du Tableur-
. Multiplan. C'est le seul moyen informatique disponible et qui nous
-
.
était accesible à rIPNEPT. Le Chi- 2 a été programmé en tenant.
compte des effectifs théoriques inférieurs à 5 et en appliquant la
Correction cie Yates lorsque le Degré de liberté est égal à 1 .
Nous avons choisi de fixer notre seuil de signification à
5% c'est-à-dit-e .05. Aussi s'agira-t-il à la fin de comparer le seuil
calculé au seuil de signification pour conclure à l'existence ou non
d'une différence statistiquement significative entre les réponses des
différentes catégories de répondants surtout entre For mateur s et
stagiaires.
En conclusion à cette partie de notre travail, nOLIs
pouvons dire qu'à travers nos hypothèses se dessinent deux aspects
fondamentaux de la réalité socio-économique ivoirienne:
>r. le problème du chômage qu'il faut résorber;
1.- Lawrence, T. Dayhaw.- Manuel de Statistique.- 4è éd, Univer sitè d'Ottawa,
Canada, 1969.- p. 379.

192
~ le problè me d LI chô mage qu'il faut résorber:
~. le problème de l'Exode rural qu'il faut enrayer.
Il convient donc cie voir les problèmes théoriques que
cela implique et corn ment de facto les intégrer aux données cie
l'e nq uête.
11 s'agit en effet:
~ du fossé tOUjOUl"S grandissant entre milieu l'mal el
milieu urbain;
* de la faiblesse et cie la stagnation. cie la production
agricole due en partie à la caducite des outils de tr avaü
~
en.fin
I'accèler at ion
de
l'exode
rural
cl ue
à
l'appauvrisse ment des villages.
Tout cela conduit à l'assujettisse ment du Milieu Rur-al par
le Milieu Urbain. Ilfaut donc améliorer les conditions d'existence des
r ur aux. Mais comment cette amélioration doit-elle se faire?
Le problème cie L'Implantation (les U.M. semble consti-
tuer une première solution. Mais est-ce que les U.M. répondent aux
exigences des ruraux pour l'amélioration non seule ment de leur
cadre de vie mais aussi cie leur existence?

193

194
Les résultats re présentent la jonction de toutes les
données de l'Enquête. Ils sont à priori et à fortiori "l'achève ment" de
cette étude.
La présentation de ces résultats est organisée à partir c1es
entretiens et des questionnaires et comporte deux chapitres. Dans un
pre mier chapitre, nous aborderons l'organisation et les fondernents
c1es Unités Mobiles.
En effet: nous ne pouvons passel' outre l'organisation et
les foncle ments des U.M. et apprécier seule ment lem mocle de fonc-
tionne ment.
Le fondement
s'analyse
ici comme
un substrat
rcfèr e ntiei et fonctionnel des U.M. :
"' référentiel, en ce sens qu'il représente le point cie
clé part de toute analyse inhérente à cette étucle et qu'il serait la
variable indicatrice clépendante et explicative des autres variables.
"' fonctionnel, en ce sens qu'il comporte la dynamique
interne aux U.M.
Le Jondcment en tant que variable dépendante et expli-
cative est juxtaposé aux autres variables Qui font que les D.M. sont
oercues comme institution de for mation. Cette cohabitation inter-
pelle l'interaction tout en donnant une signification aux objectifs (les
D.M.
L'organisation de l'objet de notre étude qui permet
d'appréhender le bien-fondé cle la dé marche, est guidée par une
attitude fondée par rapport aux exigences épistémologiques et
méthoclologi que s.
Dans une pre mière partie de ce chapitre, nous nous
attacherons à montrer ce que représentent pour la populatiou les
U.M. ; comment elle perçoit les objectlfs des U.M. et ce qu'elle pense
de leur .implantation. Autre ment dit, il s'agit ici de 'présenter le
"Projet Unités-Mobiles" tel qu'il est vu pal' la population.

195
Redéfinir l'UM. à travers les perceptions du Milieu
signifie qu'elle doit demeurer le fil conducteur de notre objet de
travail. L'intérêt de cette définition est qu'elle va permettre de
suivre la 10giCJue des informations obtenues à partir des données de
l'enquête et aboutir à une explication propre au Compor te ment des
UM .. Une explication généralisante c'est-à-dire une explication des
comporte ments et re présentations du milieu environne mental pal'
rapport aux UM.
De méme, il peut par aitr e surprenant de revenir ici sur
les objectiIs des U.M mais il s'agit pour nous de voir si ces objectifs
1
. sont connus de la population (Autorités locales et administratives,
Responsables et Por mate ur s -UM.
Villageois etc.) et comment ils
1
sont compris et interprétés par celle-ci:
il s'agit des objectiIs socio-économiques et de formation.
Dans une seconde partie, nous aborderons les modalités
concrètes d'intervention des u.r\\!1. en milieu rural c'est-à-dire la
réalisation concrète du "Projet Unités Mobiles". Nous verrons clone
successivement:
- Comment sont recrutés les stagiaires HM. ;
- Comment sont organisés d'une part la formation de
ces stagiaires et d'autre part le perfectionnement des artisans tradi-
tionnels.
Dans l'organisation de la for l'nation, il peut paraître
également surprenant de présenter les activités du Module -3 de
l'IPNETP. Mais cette présentation s'explique par rapport à cette or-
ganisation et aux méthodes péclagogiques mises en place dans les
UM.
\\
En effet, les For mate ur s - U.M. sont for mes à l'IPNETP
selon une certaine méthodologie qui est ensuite reproduite dans
leurs travaux de conception de la for rnation.
Enfin clans le second chapitre, nous analyserons les effets
perçus c'est-à-dire les résultats clu fonctionnement des UM. à
travers:
1/ leur mobilité;
21 la perception que la population a des U.M. et de la
formation des artisans ruraux.

196
Avant de montrer quelles representations les popula-
tions (Sous-Préfets, Secrètaire s généraux, chefs cie village, paysans,
artisans traditionnels) se font des Unités Mobiles; de leurs objectifs
et de leur implantation autrement dit de leur organisation et cie leurs
fondements, il nous appar ait nécessaire de
posséder certains
éléments qui contribuent à la connaissance de lart isanat l'mal. Une
telle attitude n'est bénéfique que parce qu'elle nous permet
d'appréhender le fond du problème c'e st-à-dir e l'intérêt du travail
et aussi la dé marche que nous nOLIs sommes proposé de suivre.
La situation du secteur artisanal est mal connue en Côte
d'Ivoire et surtout dans les ZOnes rurales. Cependant, il faut avouer
que cette situation n'est pas particulière à la Côte d'Ivoire et que
même
dans
les
pays
industrialisés,
ce
problème
de
la
méconnaissance de J'artisanat est d'actualité. En effet, en France, déjà
à la fin du 19è siècle, des économistes aussi bien libéraux que
socialistes avaient prédit la dispar ition de l'artisanat. Or après la
pre mière guerre mondiale, pour pallier la désorganisation de la
population industrielle, il a fallu faire -appel à l'artisanat. Ceci a
amené M. Debré à noter en 1934que "les crises économiques et les
bouleversements politiques qui suivent la guerre montrent la per-
sistance d'une force de production que beaucoup d'économistes
jugeaient pér imèe'f 1). C'est dans ce même ordre d'idée que A.
SIEGFRIED écrivait également en 1944:" on s'est parfois trop pressé
1.- M. Dcbrè.« L'artisanat, classe Sociale. cité par M. Durand et J.P Fr émont
in L'Artisanat en France.- Paris: P.U.F, 1978 p. S.

197
de l'enterrer (I'ar tisanat). car 11 demeure utile à côté de la machine
elle-même"( 1). On est
tenté
ici d'affirmer
que
c'est
cette
méconnaissance de l'artisanat qui a poussé G. Chandieu (2) a donné
comme titre "L'Artisanat cet inconnu", à son livre en 1942.
La méconnaissance de I'artlsanat se mble provenir:
'" de-l'ambivalence de sa racine étymologiq ue ars."A
l'or igine, écrivent M. Durand et j.P. Fré mont, l'artisan est à lafois ce \\ui
qui exerce un art et une technique. C'est pourquoi les artistes et les
artisans ont été conîondus au début et ce n'est qu'au 19è s. que l'on
a distingué les "Arts mécaniques" exercés par des gens de métier et
'les "Arts libéraux" exercés par les artistes" (3).
'" d'Une image fausse de l'artisanat. En effet,"on assi-
mile le plus souvent l'artisanat avec les métiers d'antan et on le
considère corn me une survivance du passé ou le dernier refuge de
travaux de qualité condamnés à dispar aitre"f 4). On a mé me tendance
à croire que l'activité artisanale est une activi té banale qui peut
s'apprendre en quelques jours. POUl' la majorité des gens, pour le
grand public, l'artisan c'est le cordonnier, le serrurier, ou bien le
tisserand, le potier; c'est celui qui exerce avant tout un métier
traditionnel, c'est celui qui serait en marge du progrès technique; ce
serait comme le disent M. Durand etj.P. Frè mont une "espèce en voie
de cispar itionty).
:;: d'une confusion dans le langage, de deux idées
distinctes:
- On parle le plus souvent de fabrication, de production
artisanale pal' opposition aux mé thode s industrielles. On parlera
ainsi de pêche artisanale qui entre essentietle ment dansla consom-
mation de la population locale ou d'agr icultur e artisanale c'est -à-
dire une agriculture Iaible rendement et tout ceci par rapport à une
à
pêche industrielle avec thoniers. chalutiers et à une agriculture
hautement mécanisée.
1.- A. SIEGFRIED cité par Durand (Ml et j.P. Frémont.- op. cit. p, 5
2.- G. Chaudieu.- L'Artisanat cet inconnu.- j. Les Fauries, 1942.
3,- M. Durand, J. Fremont.vlbid. p.6
4.- Ibid,
S.-Ibid. p.7

198
- Il Y a cIe J'autre côté, l'emploi du qualificatif artisanal
qui n'i mplique pas nécessaire ment que celui à qui il s'applique soit
Forcé ment un artisan.
Cette
méconnaissance du secteur ar tisanat en Côte
d'Ivoire, est renforcée par l'absence d'organisation réelle ment effi-
ciente de ce secteur due:
- à I'extrème hètérogénéite de ce secteur des métiers:
- au manque d'inf'or mations statistiques rendant clone
malaisée une approche du secteur:
- à la reticence des ar tisans traditionnels aux recense-
ments
- et ft l'extrême mobilité des artisans.
La connaissance ciu secteur artisanal exige clone une
amelior aticn du système d'inîor mat ion, la mise en place et le
renforce ment d'outils permanents d'observation.
1. 2 : L-.Ld.éllnition des Unité s Mobi les
par les P-O-l)ulations concernéaa,
Quelle définition les populations rur-ales donnent-elles
des Unités-Mobiles? Pour mieux comprendre ce que sont les U.M.
pOL1l' les populations rurales, il nous par ait nécessaire de présenter
d'abord ces U.M. et la formation cie l'artisan l'mal. Ce qui nOLIs
per meur ait pal' la suite de comparer la réalité du Projet-Unité
Mobile avec celle des populations r ur ale s, bénéficiaires du projet.
1.2.1 : J'U M. de (or manon.aulsan ale.
al Présentation:
Une U.M. est un ense mble composé de trois caravanes:

199
- une caravane" mob ilhome" comprenant l'habitation
des Ior matcur s : 3 chambres, une salle à manger, une cuisine, une
douche et un Wc.
- deux caravanes amenagees pour les ateliers
- et un hangar pour la salle de cours.
Le tout est disposé de la façon suivante:
A
A= Module d'habitation
des for mate ur s
13= ateticrs
C= Salle de cours.
13
C
13
b 1 Mis..siens :
Chaque U.M. a pour missions de :
'" for mer des jeunes gens productifs dans leur village.
'" Former techniquement de jeunes artisans à des
tâches complémentaires à I'agr iculteur tout en les équipant d'un
outillage nouveau;
'" apporter une for mation professionnelle adaptée aux
besoins locaux à des jeunes scolarisés,
'" faire de la production.
Tout ceci à termes doit permettre à l'lT.M. de contribuer
à Freiner l'Exode rural.
c/ QIRanis..aÛml :
Tout cet ensemble est placé sous l'autorité d'un Respon-
sable - Formateur. Il a à la fois un rôle d'Administrateur et lin rôle.
d'Enseignant.

200
En tant q u'ad ministr ateur il doit:
assurer la gestion ad ministr-ative de l'U.M. c'est -à-
dire:
- veiller à la bonne marche de l'Unité;
- Superviser Formateurs et Stagiaires;
- Contrôler le matériel;
- gerer le matériel;
- Elaborer le programme de formation;
- Préparer le recrute ment c\\es stagiaires.
- établit' le contact avec l'Extérieur: contact avec les
autor ités administratives, poli tiq ues et locales; contact avec la popu-
lation locale.
En tant qu'enseignant, il assure la Ior mation aussi bien théorique
que pratique.
En plus du Responsable, on a les Ior mate urs - deux à trois
générale ment - et les stagiaires.
Les siasiaires :
- Profil d'entrée : Le niveau scolaire moyen des
stagiaires est le Cours Moyen 2é année. Ce sont donc en majorité des
anciens descoiarisè s.
- Profil de sor rie : Le profil de sortie réel des stagiaires
- UM. n'existe pas. Il n'a jamais été établi parce qu'il n'y a jamais eu
d'étude de postes, d'analyse de besoins pour déterminer à termes le
type d'artisans à for mer dans les HM.. Cependant. le souhait des
responsables de l'Opération et des responsables politiques est que le
jeune qui sort après deux années de for mation dans les U.M. ait un
niveau scientifique. technique ct professionnel qui lé rende capable
'" d'une part, "d'exercer pOUL' son propre compte lin
métier manuel pour lequel il justifie d'une qualification. profession-
nelle, assure la direction de son entre prise et prend personnelle ment

201
et habituellement part à l'exécution du travail"( 1);
:< d'autre part, d'agit' clans le' cadre d'un marché tra-
ditionnellement Jocal et de travailler manuellement (2),
En règle générale} l'artisan c'est celui qui doit "produire
quelque chose demandée par des consommateurs pour (les usages
pr atiquesTS). Autrement dit l'at'tisan rural - UM, doit-être avant
tout un bon technicien, un bon professionnel capable de s'installer à
son compte au village et de participer à I'amélior ation (les conditions
d'existence des villageois pa," la satisfaction cie leur s besoins.
Exempte : construire une maison: Jaire l'installation
etecirtoue cians une maison;' fabriquer des meubles; répare" une
charrue etc.
De tout ce qui précède, on peut dire que l'artisan rural -
Ulvl.c'est celui qui non seule ment doit maîtriser tes savoirs et savoir-
f air e de sa spécialité mais égale ment doit être capable de :
:< s'organiser: c'est -à-dir e se consacre," entière ment à
ses activités et ne pas les abandonne," au profit d'autres activités
comme la pêche, l'agriculture ou autres emplois salar iè s.
:< bien gérer: il ne doit pas confondre l'enuee d'argent
et profit. Il doitfaire des calculs pour savoir s'il y a bénéfice ou perte.
Bien gérer c'est aussi prendre en compte tous les éléments de
production: matières pre rnières, éq uipe ment et ne pas les prêter
n'importe comment,
:<
s'équiper : c'est-à-dire acquérir par lui-même
l'équipement indispensable à son travail.
;;: s'autofinancer: rechercher et disposer de capitaux
pour développer ses activités. Il s'agit aussi de constituer son capital
de départ avec I'èpargne et des équipements de travail qu'il aurait
construits lui-même.
:< pratiquer des prix raisonnables: intégrer
dans la
vente de ses produits, les prix cie tous les éléments qui entrent clans
la fabrication des produits: prix de la matière première, heures de
travail, amortissement des équipements etc.
1.- Asuoha Rellb~n.- Guide de gestion des Entreprises artisanaies.- Abidjan:
MET/FP- Ipnetp., 1980.- p.S.
2.- Ibid.
3.~ Ibid.

202
'*' écouler les produits c'est-à-dire être capable de
vendre tout ce qui a été produit.
'*' prospecter.Faire l'étude de marché: c'est-à-dire alter
à la recherche des marchés profitables pour ses produits
* assurer lui-même la maintenance de son matér ie l.
Théoriquement/voilà ce que sont ou ce que devront étre
d'une manière générale une Unité-Mobile et son organisation pour
les Pouvoirs Politiques et pour les Responsables du projet. Pour les
populations rurales qu'est-ce qu'une Unité Mobile?
1'. 2,2 : D~fjniti()n cl es U M~I2.ar.J.e-UlOJ)JJ.Latl.illls­
rurales.
L'UM. est une structure de Ior mation et de production
c'est-à-dire un projet de développement l'mal qui actuellement est
'appliqué à l'intérieur du pays. L'Objectif poursuivi à l'UM. est de
résoudre le problème du chômage, d'enrayer l'exode rural. Ce qui
implique de façon inévitable l'intégration des jeunes au marché du
travail.
L'UM. ne saurait être définie comme une structure non
professionnelle mais bien au conualre, elle doit recouvrir les critères
d'une école de for marion professionnelle. Les questions 4.1 du Guide
d'Entretien et 35 du questionnaire - Stagiaires portant sur la
définition de l'U.M. montrent que 81 % des stagiaires et 75 % de la
population définissent l'U.M. comme étant une école. Les données de
l'enquête sont soutenues par la perception des parents vis-à-vis des
UM. Les questions 36 du questionnaire - stagiaires et 64 du
questionnaire - Formateurs renforcent l'idée que la population, les
stagiaires se font des U.M.
Pat' ailleurs 19% des stagiaires et 20% de la population
admettent le côté productif des U.M.. Il conviendrait de dire ici que
\\
l'idée concernant le frein au chômage, l'élimination progressive de
l'exode rural a pour corollaire le développement rural. Cela implique
que les If.M. ne sont vraiment pas seule ment une structure de
formation mais aussi une structLlt"e cie production. Le savoir-faire
s'associe de facto à la production.
Cependant
pour
5% de la
population,
les
D.M.
représentent autre chose qu'une école de for mation ou une structure
de production. Idée à laquelle souscrit l'ONFP pour refuser la
validation de la Jor mation par l'octroi d'un diplôme.

203
~-
Variab e
viewè s Stagiaires
Population
d'ide n tiIica tion
Ecole
81%
75%
Société
19%
20%
Chantier
-
-
Garage
-
-
-
Autre
-
5%
Lahle..aJ.LJ.L8.
YilliahJ~s (1'I~nti.[içatiQn des UM.
Questions (4.1 Guide d'Entretien et 35 question-
naire -Stagiaire s).
~' Formateurs Stagiaires
V '
Inten.
ariables
Nombre
Nombre
de Définition
%
%
Ecole _____
32
71,1
144
71.3
Société - - - -
13
28,9
48
23.7
. .
Garage - - - -
-
-
la
5,0
Chantier _ _ _
-
-
-
-
TOTAL
45
100,0
202
100,0
Khi - 2 = 2,6 195
,
significatif
à
30,%
cl' erre lit'.
Ll!21~sllUL 9 In.l~r.lll±ts'ltlQ11...d.~U1ill.utiQuui~ s parents.
(q. 36 - questionnaire-Stagiaires et q. 64-ques-
tionnaire-For mateur s).

204
Il n'y a pas de différences statistique ment significatives
entre les formateurs et les stagiaires quant à leur inter prètat.ion des
intentions des parents pal' rapport à leurs définitions de l'U.M ..
Mais on se heurte là à une différence énor Ille, voire une
contr ad-cuon entre l'intention des stagiaires, des For mateur s et de la
gr ande majorité de la pcpulation car I'intègr arion des jeunes ne peut
en aucun cas se faire en l'absence d'un diplôme. Toute institution
dans le recrute ment de son personnel exige une qualification
rnatèr ialisèe pat' le dlplô me.
Mals est-ce que le non-octroi de diplôme à ces jeunes
constitue à ter me Ui1 fre ln au dévelop pe ment r ur al? On pe LI t soutenir
en effet que le non-octroi de diplô me tue à première vue le caractère
de motivation des jeunes, la reconnaissance cie la formation pat" les
parents et pose donc le problè me de la validation de cette Ior mation.
Ceci provcq LIant donc une désaffection pour le metier appris et le
départ des jeunes de la région. Cependant l'octroi d'un diplô me ne
poserait-il pas le même problème? Munis d'un diplôme, ces jeunes
ne vont-ils pas regagner les grancles villes à la recherche d'un emploi
plus ré munèr ateur ? N'est-ce
pas là égale ment un Irein au
développe ment du Monde rural?
Le~ U.M. pour les populations rurales ne sont autre chose
qu'une école; ce qui signifie qu'on attend d'elles la rèalisation d'un
certain nombre d'objectifs au bénéfice du monde rural. Comment les
populations r ur ale s perçoivent donc les objectifs assignés aux U.M.?
1.3.1 : Les ()l2j.em[s.....s()Çjo-éco~
Promouvoir l'habitat r ur al, favoriser la mécanisation de
l'agriculture, insèr er les jeunes dans leut' n..iilie u local et améliorer les
conditions d'existence cle la population rurale, tels sont les ob jectifs
assignés aux UM, que la plupart cles gens ne semblent pas connaître
parce que mal inîor mès.

205
Cependant les réponses à la question -1
du Guide
d'Entretien indiquent que les objectifs socio-èconomiques sont con-
nus. En effet d'après les données de notre enquête 100% de la
population interviewée, unanimement reconnaît dans ce Projet une
volontèpolitique de l'Etat Ivoirien: de son Parti (le POCI - RDA) et de
son gouverne ment.
Pour cette population les UM. sont l'expression de la
volonté clu Parti et du Gouvernement d'aider cl l'installation des
jeunes paysans: agriculteurs, éleveurs, pécheurs, ar tisans en milieu
r ur al. Cette volonté est ctanement expr imée au 7è Congrès du Parti
qui recommande:
11 "la définition d'une politique nouvelle daioe à
l'installation des jeunes par des textes appropriés;
2/
la
mise
en
place
de
moyens
adéquats
pal"
l'application de cette politique, notamment:
~ une avance de fonds re mboursables
:< une pr irne d'installation
* un crédit agricole
:< une politique de Ior marion spécifique
>:
et le lance ment d'une campagne nouvelle de
sensibilisationtl ).
Dans les questions 14-15-17 el 18 du questionnaire -
FOl' m.ateurs, 100 % des personnes interrogées font état d'une con-
naissance de cette volonté gouvernementale qui a présidé à
l'i mplantation des UM.
Les réponses àces questions nous lnoiquent.Let surtout
la Cl uestion 14 ~ que les for mateurs ont une bonne connaissance des
structures
administratives
parce
qu'ils
savent
dans
quelles
Préfectures et dans quelles Sous-Préfectures sont installées les UM.
Selon les données de notre enquête, on constate que:
Pour l'ensemble des Sous-Préf'ets (100%), il s'agit d'éviter l'exode
1.- 7é Congré s du PDCI - 29-30 Sept. -I er Octobre 1980.- Abidjan: Fraternité
Hebdo.- 1981, p. 177.

206
rural, par la for mat.ion des jeunes ruraux des localités dans les
spécialités diverses. Les D.M. "constituent le moyen par excellence
pour freiner l'exode rural".
Pour la plupart des Secrètaire s généraux 75%, les D.M.
vont dcve lcpper les l'égiolls en Fournissant de bons ouvriers. Pour les
chefs, il s'agit d'apprendre à travailler
leur s enfants, les perfection-
à
net' et annuler pour ainsi dire l'exode, Pour l'ense mble des popula-
tions interviewées, les U.M. doivent for mer leurs enfants POlW qu'ils
restent en place.
De l'avis général de tous ces interviewés, on pouvait
définir l'U.M. comme "un moyen efficace permettant aux [eunes
r ur aux voire aux jeunes déscolarisés d'apprendre un métier afin de
freiner l'exode rural. Elle contribue clone au développe ment d'une
région et semble être d'un apport très appréciable".
Il se dégage de ces propos que l'U.M. a pour rôle :
11 de for mer des jeunes dans les villages;
2/ de perfectionner les artisans existants dans la
spécialité.
3/ de développer l'artisanat rural et d'apporter une
for mation professionnelle adaptée' aux besoins locaux à des jeunes
non scolarisés. Ceci en vue de freiner l'exode rural.
Autre ment dit, la finalité des U.M., les objectifs qui leur
sont implicitement assignés c'est de participer au développe ment
des régions rurales par le freinage de l'exode rural.
Pour cela il faut:
li: .aider les jeunes à se regrou per après leur for mation ;
'" amener les jeunes à participer au développement des villages.
Tout cela s'est-il réalisé vraiment? De l'avis des Respon-
sables ~NFP chargés de la coordination du projet, il n'y a jamais eu
de suivi depuis que le projet est mis sur pied ni d'évaluation clu projet

207
lui-mé me. Les responsables -HM. et les Formateurs eux-rné mes
n'ont aucun contact avec les anciens stagiaires parce que la plupart
soit.sont retournés aux activités traditionnelles du village (champ,
pêche), soit.ont complètement quitté la région.
Après dix ans d'existence et cie fonctionne ment, il se more
être confirmé que l'Opération n'a jamais été évaluée, donc jamais
remise en cause. Cela ne semble cependant pas constituer LIn souci
majeur pour les responsables ONFP. Pour Ml" Ben A mida en effet
"dans la mesure olt les villages se sentent satisfaits de la Jor mation
cie lems enfants, II n'y a pas cie différence e ntr c le jeune de la ville
et le jeune for mé à l'U.M."
La formation semble être clonc la clé de la réussite de
l'opération: Quelle est celte Jor mation? Comment les populations
rurales la perçoivent et la conçoivent-elles?
1.3.2 : L.ti.DJ2..1~ de !'OlïUnÜ0Jl.
La question posée ici était de savoir quels types cie
compétences scientifiques et techniques la formation en HM. est
censée faire acquérir aux stagiaires en Agro-rnécanique et en
bâtiment?
A cette question, les autorités Sous-prèîector ale s
répondent que la for marion dans les D.M. doit:
'* amener les jeunes à un niveau de savoirs et savoir-
faire pour" manœuvre et entretenir les machines agricoles";
'* préparer les jeunes à une certaine autonomie c'est-
à-dire capables de détecter et de réparer les pannes é lé mentaires,
d'assurer la maintenance de leur matériel.
'* égale ment initier les jeunes à passer de la pratique
de la daba à la culture motorisée pour se l'encire compte de sa
nécessité et servir d'exe mples aux paysans traditionnels.

208
'" donner une qualification professionnelle aux jeunes
c'est-à-dire dans l'Agromécanique: maitr iser la soudure, l'ajustage,
la forge, la mécanique d'entretien de véhicule et d'engins. Dans le
bàtiment : maîtriser la maçonnerie, l'électricité, la menuiserie. la
char pente, la plomberie - sanitaire, etc.
Cependant de l'avis de tous, cette for mation doit-étre
"globale" c'est -à-dire q u'elledoit comprendre la for mation tech-
nique aux métiers du bâtiment et cle l'agro-rnècanique mais égale-
ment inclure l'alphabétisation, l'agriculture etc.
Pour les Responsables ONFP du projet et pOL1l' les for-
mateurs, les U.M. ont essentiellement pour rôle de former (les jeunes
artisans ruraux et les aider à se regrou pel' en G. V.C (Groupe ment à
Vocation Commerciale) en vue cie développer leur région. Pour cela
l'essentiel est de lem donner une for mation scientifique et techniq LIe
dans les domaines qui sont ceux des U.M. c'est-à-dire dans les
métiers de bâtiment et de lAgr-o-mècanique.
La vocation des U.M. ainsi définie, on peut se demander
pourquoi certaines unités sont situées en pleine ville ou à proximité
de grands complexes industriels.
A cette question, les responsables ONFP __ prenant
l'exemple de l'U.M. cie Bonoua située à 60 km d'Abidjan, où l'on
trouve deux ensembles' agro-industriels ONO et SOCABO, tous deux
spécialisés dans la fabrication cles jus et des conserves d'ananas _
soutiennent qu'il s'agit là d'un exemple-type d'implantation poli-
tique, La preuve en est qu'à l'heure actuelle l'U.M. de Donoua est
gérée par les autorités communales. Elle a ménie été transférée dans
des locaux de la Mairie de Bonoua préparés à ce dessein.

209
Pour le reste, les responsables administratifs et locaux,
les responsables-encadreurs et formateurs-UM , il n'y a pas de
déviation car depuis toujours leur souhait le plus ardent était que les
U.M. soient implantées dans les chefs - lieux de Sous-Préfectures
pour les raisons suivantes:
>:
facilité de déplacement
~: facilité de communication
>: a mé Iioration des conditions de vie qui gènèr ale n'lent
sont défavorables dans les villages: manque d'eau, cl'électdcité, de
rnatériels, de marché pour s'approvisionner en vivres.
Cependant on peut se poser la question suivante: est-ce
que les objectifs de Ior mation ainsi énurnérés par les autorités ad-
ministratives peuvent être atteints?
Les
U.M., ont pour L'Ô le de donner une formation
adéquate aux stagiaires de sorte que ceux-ci rentrent dans la vie
active en restant dans leur milieu et en participant à l'amélioration
des conditions d'existence de ce milieu, Cela a été la volonté et le vœ u
du 7è Congrès du PDCI - RDA. Mais les conditions de recrute ment des
stagiaires et des Ior rnateurs, le marché du tr avail.Iavor isent-hs une
for l'nation sclcntiîique adéquate comme le désirent certaines per-
sonnes qui ont répondu à la question 1.2 du Guide d'Entretien?
L'Objectif de for marion des U.M. obéit à des principes
d'ordre structur.el et ces objectifs ne peuvent être atteints que par un
travail sérieux. Ceci suppose que donner' une formation scientifique
et technique, à un élève c'est vouloir lui conférer des compétences
c'est-à-dire des savoirs et des savoir-faire. Mais la réalité nous
montre que nos stagiaires dont l'â ge moyen est cie 20 ans, prè?eptent
un niveau (l'études équivalant au CM2. Une Ior mation scientifique et
technique en deux ans ne saurait être assez efficace.
Un autre argument nous per met de justifier cette aï-
Iir mation : c'est la qualification des Ior mateur s.

210
En effet, les données de notre enquête mettent en
évidence le niveau de recrutement (les Formateurs - UM.. Ils ont un
niveau scientifique. et technique qui ne dépasse guère le C.A.P
(66,6%) et un niveau de Ior mation générale moyen équivalant au
CE.P.E (71 %).
Il apparaît de façon évidente que ni la qualification des
Ior mate ur s ni leur expérience professionnelle ne peut suff ir e à don-
ner une formation véritablement scientifique et technique aux
stagiaires- U M.
Tout cela pourrait peut-être nous amener à penser à la
légitimation de la Ior mation c'est-à-dire à savalidation institution-
nelle (octroi de diplôme). à laquelle s'opposent les Responsables de
l'ONFP.
Aussi conviendrait-il d'intervenir sur la durée (proba-
blement) de Ior mation des stagiaires - UM. qui est de deux ans,
compte tenu du niveau de recrute ment de ces der nier s et sur la
qualification des for mateurs.
11 apparaît donc essentiel que toute intervention soit.sur
la durée de la Ior mation des stagiaires - D.M. soit/sur la qualification
des formateurs vise:
'" la certitude de l'acquisition des connaissances tech-
niques par les for mes:
'" le freinage "momentané" de l'exode r ur al (à cause de
la durée)
" la plus grande possibilité d'c mploi des jeunesfor mes.
Autre ment dit, le but recherché dans la Jor mation de l'artisan
rural - D.M. est son intégration sociale dans son milieu. Pour lui
permettre de s'insérer harmonieusement, il lui faut:
'" acquérir certaines habilités professionnelles lui per-
mettant de pratiquer une activité artisanale;
'" acquérir un certain nombre de compétences en ges-
tion lui permettant de pratiquer une activité artisanale;

211
'* acq uèrir un capital lui pel"mettant de dé marrer une
activité artisanale:
JI:
avoir 1a possibilité de se valoriser : ceci par
l'acquisition soit d'un cliplô me ou de tout autre moyen de reconnais-
sance cie la Ior mation:
•. acquérir une autonomie certaine;
* enfin acquérir un certain nombre de principes per-
mettant une vie cIe groupe et une vie sociale et en particulier des
principes favorisant une vie collective clans une communauté vil-
lageoise.
Autre ment dit, les D.M. pour per mettre l'intégration
sociale cles artisans ruraux clans leur
milieu doivent viser à
développer, pel' mettre et faciliter toutes ces acquisitions. POUl" cela,
au lieu de la seule fonction de for mation, elles doivent dé sor mais
assurer si multané ment trois fonctions: une fonction de for marion.
une fonction de production et une fonction d'éducation
al illlDnctjol1 de ïormaiion: Elle a pour ob jectif de
faire acquertr au Futur artisan rural - stagiaire les cliHét"enLes
habilités et compétences pel' mettant la pratique et la gestion d'une
activité artisanale par:
JI:
la formation technique: apport de connaissances
tcchnologiq lie s;
•. la for mation professionnelle à travers la réalisation
d'activites à caractère professionnel favorisant l'acquisition cie
gestes professionnels;
JI: la formation scientifique.
b/1a~--nr.s::illJJ.c.t.iQn.Elle vise les objectifs
suivants:
'* dévelcoper et favoriser la réalisation de travaux
réels par la recherche et la satisfaction de commandes extérieures;

212
~: Développer et favoriser l'autoprcouction POUL" la
constitution d'un capital de démarrage de l'activité artisanale (capi-
tal financier et équipe ment personnel) pour réduire le cou t cie
l'opération.
>: Confronter les stagiaires aux réalités cie la production
et du marché. Par cette confrontation il s'agit non seule ment de
vèr ifier constamment l'adaptation et l'efficacité cie la Ior mation mais
aussi de motiver les stagiaires à l'initiative personnelle et à une ges-
tion correcte de lem atelier.
cl ULfilllÇlkm· d'Education. Il s'agit de faire
acquér ir au stagiaire - UM., un certain nombre de lois sociales et cie
principes moraux favorisant la vie communautaire. Il s'agit égale-
ment de donner au futur artisan les élé n'lents nécessaires pour
connaître son milieu.
Tout ce qui pr ècè de doit contr ib uer à rendre le stagiaire
artisan rural sorti de rU.M. capable de se prendre progressive ment
en charge et tendre vers une autonomie effective favorisant son
insertion harmonieuse dans le milieu.
Pour cela, le formateur' d'artisan l'mal, quelle que soit sa
spécialité, devra concevoir et dispenser un enseigne ment qui per-
mette au jeune artisan for mé :
* de maitriser les habilités et gestes professionnels cie
sa spécialité;
:0
d'acq uer ir des compétences en gestion : gestion
matérielle; gestion financière et gestion humaine.
:0
cie comprendre le l'Ô le social et économique de
l'entreprise artisanale: de cOl~naitre le milieu, cie comprendre sa
position individuelle dans la collectivité et dans l'Etat.
* cie développer les attitudes et les comporte ments qui
pel' mettent
cie
satisf air e
aux
exigences
d'une
nation
jeune,
clé mocr atic ue et moderne.

213
Compte tenu de tous ces objectifs, comment s'est fait
I'impiantatlondes UM.? Cette implantation répond-elle:
" à un besoin exprimé des populations?
" à un besoin exprimé des gouvernants?
Devant de graves pr oblè rue s comme:
- la déperdition scolaire:
- l'Exocle rural;
- la délinquance juvénile etc.
les élé monts sensibilisateurs de l'Etat Turent les Mass- media. Cer-
taines solutions ont été trouvées par l'Etat comme pal" exemple:
le "retour à la terre" des jeunes et entre autre l'implantation des
UM.
Ce qui a motivé les jeunes à entrer clans les UM.,c'estle
fait qu'ils auraient du travail après leur Jor mation dans ces centres.
Cette idée - clé entr aine les parents (populations l'males) à légitimer
cette volonté du 7è Congrès du PDCL C'est ainsi que les données de
notre enquête montrent très bien l'importance des U.M. aux yeux des
Sous-Préfets; des Secrétaires généraux etc.
Dans notre enquête, et plus particulièrement dans nos
entretiens, toutes ces personnes sont unanimes quant à la reconnais-
sance de l'importance des U.M.; importance liée non seulement à la
formation mais aussi à la pr ocuction. Cela se traduit pal" le fait qu'il
s'agit non seulement de contenir les jeunes en milieu r ur al tout en
leur assurant une Ior mation mais aussi et surtout de pel' mettre la Ia-
cilitatlon des conditions d'existence dans ce milieu.
Les données de notre enquête, outre l'importance que
revêt l'Unité Mobile, montrent la procédure à suivre pour son im-
plantation; procédure sur laquelle la population interview ée est
d'accord.

214
Pour la population (question - 2 du Guide o'Entretienl.
chaque U.M. est implantée avec l'accord des autorités admlnlstr a-
tives et traditionnelles des localitès et cela se fait:
:t
à la cie mande de la population;
" enfonctioncles besoins au niveau (les jeunes du viüage:
:t
en fonction des possibili tés du travail sur les lieux;
" en fonction de la facilité d'accès en ces lieux pour les
stagiaires des autres villages environnants.
Pour tous les for mateur s (questions 16-17-18 du q ues-
.ionnaire - For rnateur s), l'implantation à l'heure actuelle des HM. se
fait à la de mande des populations et par négociation avec les Respon-
sables de 1'0NFP. Mais ils n'excluent pas les Implantations du es aux
pressions politiques.
On peut donc dit-e que l'implantation des U.M. dans 12-
majorité des cas, semble être l'expression de la population rurale.
Ce pendant peut-on en concl ure que cette implantation est un f acteur
du Développement Rural ivoirien voire du Développement écono-
mique social?
Les données de notre enquête nous permettent de con-
clure que l'implantation des U.M. constitue plutô t un frein au
développe ment.
En effet, partant du fait que pour les populations rurales,
l'Unité Mobile peut-être définie essentiellernent comme une école
c'est-à-dire seul .. moyen à l'heure actuelle pour lems enfants
d'accéder à une promotion sociale, il y a inadéquation entre les vœ ux
de ces populations, les objectifs visés par les responsables du projet
et les objectifs qui devr aie nt être assignés aux U.M.
Notre enquête nous dit que c'est un frein parce que:
" la formation est insuffisante;
" La for mation n'est pas diplomante.
Le frein eSL au niveau des jeunes parce que une fois la
formation terminée, ils sont improductif s. Ils n'ont aucune contribu-
tion à la population active.

215
L'œuvre de l'Etat est donc une œuvre sans issue donc un
investisse ment à perte. Autre ment clit les UM. vont donc à un
moment donné engendrer l'exode rural.
C'est un frein pal-ce qu'il y a également l'insuffisance de
la qualification des for mateurs - UM.
S'agissant de l'implantation des U.M. et cie la connais-
sance des milieux cl'implantation, les données de notre enquête
(question 19 et 20 du questionnaire - Formateurs) indiquent qu'en
plus de l'insuffisance de leur qualification scientifique et technique,
les For mateur s - HM. ont égale ment des insuffisances clans la con-
naissance des milieux traditionnels clans le sq uels ils fonctionnent.
Les réponses aux questions 19 et 20 nous révèlent en effet que 100%
des For mateur s connaissent la dénomination des Ethnies des villages
clans lesquels ils travaillent. Pal- centre 20 %seulement savent à quels
grands groupes ethniques appartiennent ces différentes ethnies. Ils
savent qu'à lssia se trouvent des Bè tés et qu'à N'guessan - Brin-
doukro. ce sont des Agni - Bona mais sans plus.
Or en matière cie Développe nient Rural_ et l'Opération
l.J.M. est une opération de Développe ment r ural
il est nécessaire
L .
,
de prendre en compte chaque village, chaque région.chaque groupe
ethnique avec ses caractéristiques propres. Leur connaissance est
donc indispensable pour l'élaboration des stratégies d'intervention.
Les For matours - UM. sur ce point n'ont pas les connaissances
nécessaires.
Les données de notre enquête indiquent également que
(questions 22 à 25 du questionnaire - Formateurs) pour la promo-
tion de l'habitat dans les villages, les villageois font .appel à des
tâcherons pour la plupart des allogènes (ghanéens, beninois etc.) au
lieu de confier les travaux aux UM. et aux artisans - UM.. Quand il
s'agit cles cadres supérieurs, ils viennent cl'Abidjan ou des grandes
villes avec leurs matér iaux et leurs ouvrier-s.
Les Unités Mobiles ont été en pr incipe créées pour
contr ib uer à la résolution d'un problème national : celui du
développe ment clu monde rural par la formation et l'installation cles
jeunes ruraux et le perfectionne ment cles artisans traclitionnels.

216
Comment concrètement sont réalisés ces objectifs? Autre ment dit
comment sont organisés la Ior marion et le perfectionne ment dans les
UM. et pal" conséquent ri mplantation de celles-ci dans le processus
du Développement Rural en Cà te d'Ivoire?
2 . - ~lLR~J.llis-atiQ11-.ctJ.1 "Pro je t - l J.r~/l ".
Parler d'organisatlon de la ror mauon suppose d'abord la
pr sence clans les Centres - Unités Mobiles d'élèves ou stagiaires. Ces
è
stagiaires, comment sont-ils recrutes?
Selon les données de notre enquête: questions 3.1 et 3.2
(lu Guide d'Entretiens: appare rn ment aucun cr itère n'est retenu pour
le recrute ment des stagiaires. Selon la population (100%), les
stagiaires - UNI. clans la majorité des cas sont présentés par le village
ou la région. Aucun niveau n'est également exigé, aussi rencontre-t-
on dans les UM., de l'avis des for mate urs, des niveaux hétérogènes
allant des analphabètes jusqu'au niveau parfois de 3è;
Les questions 35 du questionnaire - Formateurs et 19 du
questionnaire - stagiaires nous indiquent (l'après le tableau suivant
que:
~ondants
Selon les Forrnateurs
Selon les Stagiaires
Modali
~~ Nombre
Nombre
%
du Recrute me
%
Presentes pal" le
37
82,2
120
59,4
village
sur Concours
8
17,8
71
35,1
Interventions
-
-
6,)
7
Sans réponse
-
-
4
2,0
Total
45
100,0
202
100,0
L-..
V aleur de Khi 2 = 8,9365 ; significatif à 5% d'erreur
IPhleaLLLQ: M()çjaJitÉL.d~crLltement des Stagiaires.

217
al 5.e.lon les stagwit'es eux-mêmes:
- 59,40% des stagiaires sont entrés clans les U,tvI.
SUL' proposition des villages.
- 35,1 %Y sont entrés SUL- concours c'est-à-dire en
subissant un test d'entrée. Par mi ces 35,1 % ; 90,2~~ venaient (les
grandes villes ou ils étaient déjà soit "apprentis" soit "cho meur s" et
9,8 % sortent directe ment d'écoles.
- 3,5%Y sont entrés sur interventions cie parents,
de cadres ou de personnalités cie la région.
- 2 % sont sans reponse.
b1 S-eJDnJ.B.s.J;'() r l11 aieurs.
POUL' 82% des For mate urs, les stagiaires entrent clans les
U.M. présentés par lems villages.
- POUl" 18 %(l'entre eux, les stagiaires y entrent sm
concours. Le fait marquant en observant ce tableau est que POUL-
aucun Jor mateur, les stagiaires n'entrent dans les U.M. sur intcrven-
tien.
Malgré
une
dif Iér e nce
significative
entre
les
déclarations desstagiaires et celles des formateurs, on peut noter
que clans la majorité des cas, les stagiaires sont recrutés à la de mande
des villages. Qu'est-ce que cela montre? Cela montre deux élé-
ments:
* Il Y a d'abor d l'entrée gratuite: Cela montre que les
U.M. ont besoin cie stagiaires et sans stagiaires, elles ne peuvent pas
fonctionnel'. A priori c'est parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui sont
restés clans la région que les parents sont obligés de Jaire appel à
ru.M,
~. Il Y a ensuite une SOU[-ce de motivation: le manque
de définition claire et précise des cr itèr e s cie recrute ment pose le
problème même de la motivation des jeunes vis-à-vis de la Ior ma-
tian et de l'U.M.. Pour ces jeunes gens, ce qui compte ce ne sont pas

218
les ob jectifs finaux à atteindre : 5% seule ment. des stagiaires voient.
ces objectifs finaux; 95% ne les voient pas parce qu'ils ont les 300
Ir ancs crA pal" jour soit 9000 Ir ancs CFA pal" mois; somme dont les
parents eux-mêmes ne sont pas en mesure de disposer à certaines
périodes de J'année.
Cependant les questions 3.3 ; 3.4 et 3.5 du Guide d'Entretiens nous
indiquent que sm l'ol"igine des stagiaires devant entrer dans les U.M.,
tout le monde ne se mble pas être d'accore au niveau des autorités
ad ministr atives, politiq ues et uaditionnelles.
Pour les Sous-Pr-éfets (100%) qui sont les autorités ad-
ministr atives donc des fonctionnaires de l'Etat, tous les fils de Cô te
d'Ivoire d'où qu'ils viennent peuvent entrer dans les U.M. et
bènèf'icier de la For marion. Ce n'est pas l'avis des Secr éta.res
génér aux cie Section qui sont des nommes politiques élus pal" la
population locale et appelés à dèfenor e les intérêts de cette popula-
tion. POUL" eux, comme pour les chefs de village des localités olt sont
implantées les U.M. , l'entr èe dans les HM. et la formation dans les
UM. doivent à priori revenir aux fils du village ou de la région
concernée.
Quant à l'insertion de ces jeunes. pour l'ensemble des
autorités 'administratives _75% des Sous-Prefets _, la formation
doit aboutir cl. l'e rnploi direct clans les industries, surtout pour les
agro-rnècaniclens. Ils souhaiteraient que les jeunes artisans devien-
nent des ouvr ier s qualifiés et trouvent de l'emploi dans les Sociétés
de la place.
A l'heure actuelle, les HM. continuent de fonctionner et
l'insertion des jeunes for més de meure un problè me sans solution o.
tant au niveau des responsables ONFP coordonnateurs du projet
qu'au niveau des autorités administratives et politiques des régions
où sontl mplantées les UM.
Comment la for marion qui est censée apporter la solution
à ce problème est-elle organisée dans les HM. pour que l'insertion
cles jeunes ruraux reste encore un problème eritier ?

219
2 - 2 : L~Qrz.an.i.sJU j Qn d~n
L'organisation de la Ior mat ion dans les D.M. passe
d'abor c pal' sa conception c'est-à-dire la définition de ses objectifs et
cie SQn contenu.
Qui est-ce qui c1élïnit les obiectiîs et élabore le contenu
cie la for' marion dispensée cians les U.M.?
2.2 1 : L'ElahoraliQn de la FOt:.DUlliilll
Les
données
de
notre
enquête
révèlent
comme
l'indiq uent les tableaux suivants que pour la réalisation cie la
for marion. les ob jectiJs généi'a ux de for marion sont définis pat'
J'ONFP et que seule l'élaboration des pr ogr amrne s de formation
revient aux for maieur s.
~
cl cision
è
Populations
ONFP
Autres
interviewées
Forrn atours
99 'y"
1%
Tableau 11'11 Dcliuition cle:Lobjecti[s de formatioI)
(q. 39 du questionnaire-For rn ateur I
~
de Projet
Form ateurs
ONFP
Autres
Pop LI lations
in terv iew iées
Forrnate urs
95%
3%
2%
Inbleau n' 12:
Conœntion des prog.calll,mes cie [O!·,u.atiol1-IJM.
(q.40 du questionnaire-Formateurs).
L'èiabor ation de programmes de Jor marion à quelque niveau
qu'on se situe suppose l'acquisition et la mal trise d'un certain
nombre de savoirs et de savoir-faire entre autres:
•. définir des objectifs pédagogiques;
• concevoir el évaluer des séquences de for marion:
•. élaborer des plans de for matlon.
Aussi notre enquête révèle-t-elle à travers les données (lu tableau
suivant:

220
~ Qui Non ~ans TOTAL
Réponse
ont appris à,
Nbre
'%
Nbre
%
Nbr e
(of
10
Nbr c
Xl
1)eJ mrr (les
40
88.9
-
-
5
1 J, 1
45
100
obi. cie Ior mauon
.oncevcir et Evalue! 36
80
5
1 1
4
9
45
100
des ség, cie Jor mat.
. Elaborer (les plans
23
51, l
18
40
4
8,9
45
100
de fm- marion
tlal)Orer des
23
51.1
18
40
4
8,9
45
progl"ammeS
100
Tah le aLI na 13 A11111~..nd["(; à (lill..iDlu~ s oh jectifs de [or ciaiion
(C], 41 du questionnaire-For mateur s).
- 88,9'Yo des Ior mateurs affir ment avoir appris à dèï inir des objectifs
pedagogiques au cours cie leur Jor mation;
- 80% ont appris également à concevoir et évaluer des séquences cie
formation.
.
- élaborer des plans de Formation et (les programmes 51,1 % de oui
COnLI"e 10'1<. cie non.
Malgré ces réponses, on peut quand-même s'interroger
su r la q uali té (le la fOL" mation pédagogique reçue par le s for mate urs
- D.M.
Aussi les réponses à la question 4S du questionnaire -
For mate ur s donnent-elles les résultats contenus dans le tableau
suivant:
Nombre
%
Très satisfait - -
-
18
40
Satisfait - - - ___
·18
40
Insatisfait - - -
-
9
.. '.
20
Tl"ès insatisfait- -
-
-
Eablaau na 14 A11ilil..CtB~kUD.r.llli~lIrS VJS-a-YiS de.Ia Iormauon
.lMag.QZ.iQue l'eeUe (q. 45. questionnaire-For mateur s).

221
- 80'Yo des Ior mateurs sont satisfaits cie la Ior maiion qu'ils ont reçue.
Autrement dit, si l'on tient compte des résultats de ce tableau, on
peut dlre que la formation reçue pal" les formateurs convient
parfaitement à leurs activités de Ior mation (jans les U.I'vI.
Dans ces conditions, au regard des données de notre
enquête, la question 43 du questionnaire - For maicur s révèle que
pour 69% des formateurs, les objectifs de formation répondent aux
besoins réels des artisans r ur aux alor s que pour 31 'x"
ils ne
répondent pas.
Cependant le fait que 69% de Jor mateur s affir ment que
les objectifs ete Jor mationr épondent à etes besoins réels cles artisans
ruraux, laissent supposer qu'il existe un profil - type de l'ar tisan -
rural.
A cela la question 4.4 du Guide d'Entretien et la question
44 du questionnaire - Formateurs ne donnent aucune réponse.
Le problè me qui se pose est alors celui-ci: A partir cie
quoi forme-t-on ces artisans ruraux clans les U.M.? A partir de quoi
et sur quoi se Ionde rONFP pour définir les objectifs cie formation?'
Il n'y a jamais eu d'étude sur l'artisan que l'on doit Ior mer et par
conséquent il n'existe pas et il n'a jamais existé de profil - type cie
l'artisan rural à former.
La Formation telle qu'elle est donnée est calquée sur celle
des CFP où les pr ogr amrnes différent égale ment d'un Centre à l'autre
et dé pendent de la richesse docu mentalre et
des capacités
d'imaginauon des Ior mateur s de chaque centre? Les Ior mateur s -
U.M. essaient donc d'adapter au mieux les
-
programmes des CFP.
La transmission de la Jor mauon suppose entr e autre des
moyens de travail c'est-à-dire les supports didactiques. Ces moyens,
il en existe clans les HM. mais ils sont totale ment diîf'èr ents du
matèr iel que l'on rencontre sur le terrain: en particulier chez les
artisans traditionnels.

222
Aussi la question 4-7 du Guicle d'Entr-etien révèle-t-elle
qu'au depart les U.I\\,JI. ont été conçues pOLIr servit" de soutien
logistique aux stagiaires qui en sortir aient et qui devr aie nt se
. constituer en coopératives. De plus il était pr évu qu'à la fin de la
for marion: ils recevraient une dotation en matériels confer mes à
ceux en usage clans les UM .. Mais cc ne [ut pas le cas et la formation
telle qu'elle se donne actuellement est plus ou moins celle des CFP
où l'on prépare le c.A.P.
Les données de notre enquête révèlent que la formation
donnée aux Jeunes n'est pas faite en fonction des besoins de la
population _
occupée ;:) ses activites tr aditiounclre s (travaux
champêtres, élevage, pèche etc.) et préoccupée par celles-ci.
La question ,,14 du questionnaire - Formateurs révèle que
le profil des Ior mes n'est connu ni des for mateur s ni cie la population.
Il résulte cie cette réponse que les programmes ne peuvent être que
le fait cles fm mateur s. Les clonnées de l'enquête montrent que 95%
des Ior mateurs ont la charge (le la conception cles programmes.
Aussi pourrions-nous par lcr d'une Ior marion sur le tas étant donne
l'hétérogénéité des niveaux d'étude des stagiaires. La réponse à cette
question ne souffre d'aucune a mbiguitè, Autre ment dit,ia for marion
sur le tas n'est que l'équivalent d'un pr ogr amme à la carte.
La q uestion 4.8 du Cuide d'Entretien indique que la
for marion dans les UM. ne suit pas un progr a mme pré-établi. Les
Responsables UTv1. elaborent un progr am me cl'activités qu'ils es-
saicnt d'adapter au niveau dc s stagiaires. La For mai ion pr-atique se
fait en fonction des li,lV<1UX confiés à l'Ll.M .. La progression dans
l'acquisit ion de ccr tains savoir-Faire sc fail en fonct ion des activités
que comportent ces U"<1V<lUX.
Cependant cette acquisition et la transmission des sa-
voir-s ne sont pas toujours faciles ct d'aucuns préconisent l'utilisation
de s langues locales clans la Ior mation. Mais le niveau d'études
générales de s Ior mate ur s n'est guère su pér ieur ;'1 celui des st ag iaire s.

223
Ce qui suppose que l'introduction d'une langue locale dominante
dans la formation ne saurait être qu'un vé hicuïe de communication,
qu'une Jacilltation de la communication, cie l'acquisition du savoir-
Faire ct clu savoir car l'hétèrogénèité .du niveau d'études des
stagiaires ne peut pel" mettre non seule ment la eteter mination d'un
plan de for mation mais aussi du prof il. Le caractère professionnel
peUL-il servir à la définition d'un plan cie travail! L'obstacle est
constitue par cette population insconst.ante et cie langues diHét"entes.
Les données de notre enquête (Cl uestion 4.9 du Guicle
d'Entretien) montrent très bien la nécessité des langues vernacu-
laires : 99% de la population sont POUL" J'introduction des langues
ver naculaires alors que 1% la refuse. Ceci pose des problèmes.
En effet, la plupart des for mateurs interrogés ainsi que les respon-
sables - UM. reconnaissent la nécessité d'utiliser parfois la langue
locale pour Faire passer le message. Mais à l'heure actuelle la major ité
des st agiair es sont d'anciens scolarisés et le niveau moyen est
supérieur au CM2.
Pour les responsables ONFP_l'v1r Ben Amida en par ticu-
lier _la chose est pratiquement impossible: "parce que le métier
d'Instructeur - U.M. étant fonctionnarisé, il serait diff'icile cie définir
des cr itèr es de recr ute ment tenant compte du "Parler' des langues
na tioriale s.
Ainsi. il semble donc se poser un problème dans la
diffusion de la formation dont l'èlabor ation du contenu est dévolue
exclu sive ment aux for mate ur s. Cette fol' mation,com ment se réalise-
t-elle?
2.2.2 : L_aI\\f~__il1i~illiillulLlllf.>Dlli11U-lll..:
Une série d'observations e mpir ique s nous a permis cie voir de près
ce qu'est la Ior mation à l'UM .. Nous avons assisté à une série de
leçons et observé des uavaux cie constructions et datelicr s de
menuiserie. C'est ainsi pal' exemple que nous avons assisté à rU.M,
cie N'Guessan Brindouhro à une leçon delectr icité.

224
Ces difforc nte s observations ne sont pas dir igces. Autre-
ment ctit, nous n'avons pas utilisé de gl"ille d'observation parce que
11OU"e objectif est cie saisir au vif le modèle cie Formation appliqué
clans les HM.
a / (.21:.g 11l1Ls..aÜQ1LCLe_lJLU;_çj)JL
- Effectif cie J a classe: 10.
- l'doyens matèr iels : Le for matcur pour son cours clis pose
'" d'un tableau noir:
"'. d'un r e tr opr ojectcur ct des tr anspar ents.
, Les stagiaires sont assis deux pal" table et le
professeur tr availle avec l'ensemble de la classe.
" La durée prévue pour la leçon est d'une heure.
Le Ior matour enseigne aux stagiaires ce que c'est que le Tèlèr upieur
ct son principe cie fonctionnement. Il procède ainsi:
'" 7b 34mn : Il demande aux élèves, vous voulez visiter
un grand Hôtel. un grand immeuble cie douze etages
dix neuf heures
à
"Que elevez-vous faire avant de gravir les marches de l'escalier"?
- Réponse - stagiaire: Il faut allumer.
- Question - For rnatcur : "Et si vous arr ivez ~1I 7é étage et
que la lumière s'éteint: que faut-il [aire?"
- Réponse - stagiaire: Il faut allumer cie nouveau.
- 1iO[" mate ur : Oui pour cela, il faut un double allu mage.
Mais ici nous allons étudier un double allumage par t iculier : le
Telèr upte ur.
'" 711 3Smn: Il1rrJl~L(J. lecon : Le tèlèr upte ur.
- Ohi~_ctiLl:&cl\\ll:~Q~'UiJ1L~ :"ExpliClUel' corr ecte ment le principe de Jonc-
tionne ment clu tèlcr upteur".
- C()l)sigœs.: "Vous devez prendre notes et si VOLIS ne connaissez pus
J'ort hogr aphe des mol s. cie mander".

225
Il se met à expliquer ce que c'est que le Télérupteur.
au tableau:
* 711 50 mn: 1. - But du lélffJJlltill,lC : Il pel' met
d'etablir ou d'interrompre plusieurs lampes à des endroits
différents .
•. 811:
2. - Ilcl.inilinn : le tèlèr upte ur est un ap-
pareil commandé à distance pal" des impulsions électr iques.
3- CD.mtilulioJ) : Projection de transparent.
Le transparent est complètement illisible parce que la salle cIe classe
est une pièce d'une maison en construction où il n'y a pas encore cie
portes et fenêtres. La lu mièr e du JOUl- y est donc très forte.
* 81136 mn :4- EtlIcle du t~.h.JJ.l~L[ : Toujours au
retroprojecteur. le Ior marcur fait l'élude du tèlcr uptcur qui com-
prend 2 parties principales:
- une panic de puissance qui est l'organe pr incipai
- une partie cle corn mande.
'" 811 44mn: Croquis du télèr uotcur et de ses dif'Jère n-
tes panics au tableau.
* 811 50mn : Recapitulation et fin de la leçon.
b/ A.o..a.lyse cle la l~çQ.U.
* Contenu cie la leçon: Il y a eu beaucoup de choses
d'enseignées aux stagiaires. Le télérupteur: son but, sa définition, sa
constitution et son étude.
Ces connaissances sont-elles acquises par les stagiaires?
On ne peut l'aHir mer POUl- deux raisons:
;
- d'une pan, il n'y a pas eu (l'évaluation;
- d'autre pan, :\\ cause clu niveau dabstr action de la
leçon et du niveau de langage utilisé.

226
l\\1ême si l'on suppose une panne d'ascenseur entrainant
l'utilisation de l'escalier, on. ne peut pas parler cie gr and hôtel ou
même d'immeuble cie douze étages à des stagiaires qui sont censés
être formés pour pt"01l10UVOil" l'habitat rur al.
Autrement dit, cette leçon sm le tèlèr uptcur est non
seule ment inadaptée au niveau des stagiaires mais est égale ment en
. inadeq uation avec les ob ject ifs de for marion des UNI.. Cette inadap-
tation est renf'orcèe par le fait Cl u'on cle mande aux Stagiair e s (anciens
de scol ar isès dont le niveau moyen ne dépasse guère le C1"12) de
prendre cles notes.
:< S-lr....l,lÇ1JIl"e
cie la IcÇQU : Elle se présente de la façon
suivante:
- Une entr èe avec un titr e et la définition préalable
d'un objectif pédagogique;
- Un déroule ment comprenant C] uatr e parties: But;
Définition; Constitution et Etude du Télèr upte ur . .
- Enfin une récapitulation en guise cle conclusion.
La de marche logique suivie est une "ébauche" de la
démarche inductive: La démarche aurait été complètement induc-
tive si la cléfinition du Tèlèr upte ur intervenait après Je but et la con-
stil ut ion.
>:
MBlhillJLllé...cj.a~.Qgl~11Le.. : la méthode privilégiée est la
méthode exposiiive, complètée par une série cie questions -
r ponses.
è
, I\\~.\\.j)llil]1LC5--.J:ltiLdiL~ :
- Absence totale d'applications et de contrôle pour
la consot.dauon
- les notes des élèves constituent lCUI"l"ésUIl"lé;
- Absence totale d'objet réel aussi a-t-on recouru
aux transparents pour présenter des schémas du teler upteur. cie ses
difTèrentes parties et pour expliquer son fonctionnement.

227
L'examen de cette leçon nous permet cie dire:
~ qu'elle est inadaptée tant dans son contenu que dans sa
Ior me pal" r appor t à la population concernée.
~ qu'elle est structuree, au plan péc!agogique, selon le
Modèle - lPNEPT enseigné ;1 tous les stagiaires - f or rnatcurs quels
que soient leur niveau et leur clestination. Selon ce modèle, clans
toute situation cie classe, toute leçon peut se présenter de la façon
suivante:
l/~:
- Motivation
- Objectif PédagogiC]ue
- V èrification des Pré-requis
21 U6.ffiule..mrJll
Micro - Objectif - 1:
t
1
Production -'[lèves -
[lé 11) arche
Pè dngogique
Micro - Objectif - 2:
Production - Elève 2
Dé marche i
Péclagog iCl ue.
Micro - objectif - n
Production - Elève - 11
Démal"che i
Péclagog iq LIe,
Evaluation finale.

228
cl La.Ior matjOI1 12ùl.1.iqlL~: L'observation, ici, est faite SUt'
un chantier de construction et dans un atelier cIe menuiserie.
Au chantier _ il s'agit de la construction d'un bâtiment
devant servir de Foyer cles Jeunes _lesstagiaires sont repartis pal"
act ivite s : 11 yen a
la prèpar atior; du mortier: à la preparation des
à
fers ~1 béton; au transport des parpaings, au montage des murs etc.
Dans l'atelier de menuiserie _ il s'agit de la fabrication
cie mobiliers commandés pJT lin Cadre du village _l'ol'ganisation est
la méme : les stagiaires sont re par tis pal' travaux à effectuer.
Sur le chantier comme dans les ateliers, tous les travaux
s'effectuent sous le contrôle des formateurs de spècialitès.qui agis-
sent en véritables "contre maîtres".
On peut clonc dire CJ ue si ces observations nOLIs pel"-
mettent de poser Je problè me cie l'adaptation de Ia Ior mation donnée
aux stagiaires dans les UM. et de son adéquation avec les objectifs
de ces U.îvL, elles nous pel' mettent égale ment cie poser ce mè me
problème d'adaptation et d'adè q uation en ce qui concerne la for ma-
tion donnée aux Iutur s - Ior mate ur s. U'M. à l'IPNETP. En effet, les
stagiaires - For rnateur s destinés aux UM. 1 une fois reçus au
Concours, entrent directe ment en Mod ule - 3 ou année de Ior marion
pédagogique au Centre cie Formation des Formateurs à lIpnetp.
Le Module - 3 a POUl" objectif de faire acquérir aux ïutu-s
formateurs les Savoirs, savoir-Jaire et savoir-être nèce ssaires à la
mai tl'ise ou pral iCJ ue s péclagogiq Lie s.
POUl" atteindre cet objectif, les stratégies mises en œuvre
sont: la de marche pal' objectifs: la situation professionnelle de classe
comme support et finalité des acquisitions: l'Alternance entre ap-
pons theoriques, , mètnodologiques et tr ansfer t en situation de
classe et l'utilisation des moyens audio-visuels.
Le Module - 3 fonctionne par équipes 1 projets multidis-
ciplinaires. Ainsi J'cuse rnble des Jutur s for rnateur s - D.M. en forma-
tion va constituer une équipe comprenant toutes les spécialités
retenues au concours. La for mat.ion est séc] ucntielle et les Unités de
formation sont planifiées.

229
CWltJ;JllLcLe.Ja..Ecrmaiion.
Le contenu de la for marion en Module - 3 est défini par
sept Unités de Valeurs (U.V.) qui constituent les objectifs à atteindre
el une série d'Unités de for mation (U.F) qui sont les moyens de
réalisation. et d'atteinte de ces objectifs. On obtient donc ceci :
- UV-à: Concevoir el Evaluer une leçon. Cela se realise à travers les
u.r:- de Psychopédagogie, cie Didactique et cie Tr ansf'er t.
-
lJV-B
:
Maîtriser
les
Techniques
d'Animation:
UF
cle
Psychopédagogie; T'l1ict"o" enseignement; Simulation de leçons; Pre s-
tation en situ ation r ée11e.
-
UV-C : Concevoir
une
sé q uencc
de
for marion
: UF
de
Psychopédagogie, Réalisation d'un Dossier pédagogique.
- UV-D : Maiir iser les Techniques de communication : u.r.
d'Expression, ur de graphie.
- UY.-E : Maitr iser les Savoir s et Savoir-faire de la Spécialité: UF
didactiques cie Contenus, Cours Scientifiques et Techniques, Stages.
- U.L.:.E : Justifier les choix pédagogiques: Cour s theor iques de
Psychopédagogie, Eludes de cas, Lectures.
- LI.V - C: Expliquer les rôles el fonctions des l nstiuu ions de l'Etat ct
du Parti ainsi que les droits el Devoirs clu citoyen Ivoirien: Cours
d'Instruction Civique et Morale.
De tout ce qui prècè de on peut retenir que:
1/ .àJ.u)lv~.{u.u:Le5_J.Lojlés MDhLL~lLili~...lQLllüll.Lon ani~laIQ, il y a
inadaptation cie la formation.
Cette inadaptation est clue à une mauvaise définuion des
objectifs de Ior mauon et des contenus cie la formation donnée clans
les UM.
Cette mauvaise définition (les objectifs de Ior mat ion et
des contenus de la formation pose un certain nombre cie problèmes;
ily a :
. le probJè me cie la validation de la for marion ou de la ["e-
connaissance des compétences des stagiaires - U.M.

230
. le problème clu perfectionnement des artisans tr adi-
t ionncls
2/ .bJ.Ll.ljvÇ_LJ.JJ.J:~--.1.:.11lli_eln : La l'ex mation de s stag iair os-Ior mate ur s'e n
Unités Mobiles suit le Sché ma classique de la Formation pédagogique
de tous les stagiaires-for mate urs de 1'1 pnet p qu'ils soient destinés
aux Unités II/labiles; aux Centres de FOl" mation Professionnelle; aux
Lycées Pr olessionne!s ou aux Lycées Techniques. Autre ment clit,la
Formation des Formateurs - U.M. à i'l pnetr. ne tient pas compte de
la spècifici té de leurs activités de l'ex mation, cie leur milieu et cie leurs
conditions de travail.
Aussi pensons-nous Clue pour l'endre les stagiaires-
For mate ur s cles U.M. capables d'accomplir les tâches qui seront les
leurs une fois sortis cie l'Ipnetp et compte tenu d'une part de la
spècif icité des populations cn Ior marion dans les Ll.M. et d'autre pan
de lem niveau cie r ccr ute mcnt (CAPou BEP+ 4 ou:> ans d'expérience
professionnelle), il faut s'efforcer d'atteindr e les objectifs genèr aux
(G.G) suivants:.
O.G.l : CmlÇQveÜ[.J.l1~llJ.eJll&U.~.m:..LwWs.lll.
Pour réaliser cet objectif clans son UM. , le futur-for-
mateur doit ètr e capable:
1/ cl'Effectuer une Etude de poste. Pal" l'Etude cie poste,
il doit pouvoir appréhender les problè mcs spécifiques de l'U.I\\t1. et de
son fonctionne ment clans la localité d'implantation. Elle doit lui
pel" mettre d'effectuer une analyse des fonctions et tâches de l'ar t isan
rural, de définir le Profil de celui-ci et ete tr aduire ce \\xofil en besoins
de fol" l'nation. Enl in.I'Etude de poste doit lui pel" mettre d'établir el de
justifier son plan de Ior mation.
2/ ete Définir etes objectifs de For mation. Le Futur 1'01"-
mateur-U.M doit être scnsibilisè au fait qu'il doit centrer son
enseigne ment sur l'apprentissage etes stagiaires et non plus simple-
ment SUl" le contenu à dispenser. Pour cela, il doit être capable ete
définit" etes objectifs pedagogiques à partit" des besoins dèter minés
par l'Etude de poste.

231
3/ Concevoir et organiser des séquences d'apprentissa-
ge : Le Iutur-For mateur UNI. devra être capable clans son poste
d'or ganiscr une pr ogrcssion d'objcctifs pédagogique s et concevoir
les situations d'appr e ntissage qui pel' mettent cie les atteindre et ceci
aussi bien pour une leçon d'une heure que pour une progression d'un
ense mble cIe leçons.
4/ Evaluer une séquence cie formation. Il s'agit ici de
concevoir et cie r aliser des outils d'évaluation qui per rneuent au
è
Ior mateur-U'M. cie contrôler l'atteinte cie ses objectifs pal'. les
stagiaires. Dans ces U.M. et d'une manière générale en Milieu rur al,
il doit s'agil' essentiellement d'Evaluation Ior mative pOUL' vérifier la
progression des stagiaires et (j'auto-évaluation pour per mettre à
ceux-ci de mesurer pal" eux-rné me s leur propre progression.
O.G. 2 : Â.J.lÏJ))QLJJ.l)~~].!.l.e.lillL(lç--l()I'Illil.ti()ll.
Le Jor mate ur-U.M. doit ètre capable:
1/ de mettre en pr atiq ue les techniques d'ani marion
c'est-à-dire qu'il doit pouvoir meure en œuvre différentes habiletés
telles que le questionnement, l'utilisation d'exemple. la refor mula-
tion etc. cians des situations d'animation.
2/
de choisir et
mettre en œuvre les
strategies
d'animation l.es plus adaptées; cie sensibiliser. Compte tenu de la
populat ion
former et du Lieu d'implantation des u.i\\t _le Milieu
à
rural_, la sensibilisation doit-étre une cles activites pel' manentes
du Jor mateur Elle doit constituer pour lui un souci permanent.
Dans la mesure OLI il s'agit d'une action C\\il'igée vers le
Moncle r ur al, il s'agit de convaincre les populations de changer leurs
habitudes quotidiennes. POUl' cela la sensibilisation doit prendre la
for me cl 'une concertation. Dans ces conditions le For rnatcur-Ujvl. doit

232
ètr c receptif aux attentes, inquietudes, réticences ou blocages
eventuels des villageois Il doit s'ouvrir à eux el répondre cle façon
claire et précise aux questions qu'ils lui posent. Il cloit pouvait'
securiser. expliquer motiver, responsauiliser valo-iser
POUl" cela, il doit s'appuyer sur les diverses auior itès qui
doivent servit- de r elais avec la com munautè villageoise.
Enfin, il doit
tr e lui-même convaincu cles objectifs des
è
UlvI. et cie la p ar t rccipr oque de chacun clans la r ussite du Projel et
è
exposer de façon claire et precise
O.G. 3 : Q.illlluanclel- et cléL~guel·.
Le Iuuu ar usan-LlM. est appelé à créer sa propre unité
de production. ar tisanale et à la gerer. Aussi le For mateur-Ll.M. doit-
il lui apprendre à s'or ganiscr: à animer, infor mer el Jor mer Il doit
pouvoir lui donner les qualités nécessaires à un chef dentrc pr ise
qu'elle salt ar tisanaie ou autre : capacite et vitesse cie decision:
r sist ance
é
à l'influence d'autrui etc.
Il doit POUVOil' dè lèguer et apprendre à délégue\\" le
pouvoir, l'autorité c'est-à-dire qu'il doit avoir lui-même confiance,
partager les responsab ili tés, r esponsabiliser etc.
Ii doit maitr iser les conciitions de la creation de relais à
cliHél'ents niveaux: responsables villageois, groupes cie villageois
inter locu teur s, ense mb le des villageois.
O. G. 4 : J\\..1lll1rj~L_J~~1:1V(ÜL~J~LSJlYJ2Ü:.:JJliI" e des1U.pécialiL0..
Il s'agit cle développer chez le fUlUt'-Formateur U.fvl. ,
J'ensemble des capacités dont il devra Faire lisage au cours de sa vie
pr oîe ssionne Ile.
Pour cela, il doit :
1/ SUL' le plan Scientifique, av 0 ir LIn niveau suffisant en
Mathématique, Sciences et e xpr e ssion lui permettant d'avoir :

'/
233
- d'une pan un niveau de langage (ècrit et parlé) égal à la pratique
courante associant facilité d'élocution et rigueur en orthographe:
- et d'autre part un niveau cie connaissance génét-ale Iui pel" mettant
de soutenir toute discussion SUI' le plan technique et technologique,
politique économique et social.
·2/ Sur le plan technique et professionnel, avoir une
qualification égale à celui cie chef cie chantier ou d'atelier et étr e au
fait de J'actualité et des nouvelles technologies relatives à sa
spécialité.
Il doit maitr iser la pratique de sa spécialité à la fois sur
le plan théorique el sur le plan pratique. Aussi à partir des constats
effectués sur le terrain, et des tests de niveau, il s'agira cie renforcer
les connaissances théor iques et pratiques du Iutur-For mateur
d'artisans ruraux dans sa spécialité.
O. G. 5 : AI2!llillieru:l.e.ŒS-12LQhlè.mB-ULeJ.kLgB.s1illU...cÜ!.ll!LeJ.ltœ1lli.s..e.
arjisauale.
Le For mate ur-LlM. dans son action cie Jor marion doit
POUVOil' initier le Jutur-ur tisan aux moyens à mettre en œuvre pour
assurer correctement la gestion d'une e ntr epr ise dans ses trois di-
mensions : gestion matérielle, gestion financière et gestion hu maine.
POUl" cela, il doit avoir des connaissances clans les c10-
maine s :
:;: de la gestion, du commerce et cie la comptabilité;
, de la production;
'" de l'entretien;
'" cie la sècur itè
, (Ill reer ure ment el cie la Jor mation du per-sonnel
'" de l'ève! ution de carrière et du perfectionne ment.

)::
.r,.
234 .
O. G. 6 : McÛlrl~LL~te--Clllli.c]1LeJ)-<.L.alp hab é l isation,
Le Futur-for mateur doit être capable de Ior mer dans sa
s péciali té de s anal phabète s. Pour ce1a,il 1ui f aut acq ué rÜ" la clé mat"che_
pr opr e aux techniques d'alphabètisation clans les domaines cie
l'apprentissage cie base de la lecture, de la prononciation, de
l'écriture, de la formation de concepts, de l'apprentissage de princi-
pes d'arithmétique et géométr ie.
Dans l'organisation de cette Jor marion, les stagiaires-
U.M. r éclament de plus en plusune alles talion de fin de For marion:
ainsi qu'une rormat~on plus poussée.Pour les Responsables-U.M. et
les responsables administr atif s interr ogès, "les deux années de 1'0['-
marien ne suffisent pas pour donner une formation suffisante aux
jeunes afin qu'ils s'installent valablement.
- Il faut trouver des moyens cie les aider à parachever
leur for mation",
Pour
la délivr ance d'une attestation d'études aux
stagiaires, unanimement, For mateur s et responsables en reconnais-
sent la nécessité. Ils ont même soumis le problème plusieur s Jois aux
autorités de l'ONFP. Les raisons invoquées à l'appui de ces proposi-
tions sont que, les ob jectifs initiaux visés par les UJv1. n'étant plus
. respectés et atteints à savoir "installer les stagiaires sortant en leur
müieur ur al et les soutenir en matière d'équipe ment; et ces stagiaires
étant clonc livrés à eux-mêmes, il est normal qu'on leur délivre une
attestation ou un diplô me".
Aussi pensent-ils qu'ii est difficile aux stagiaires de
rester dans lems régions après leur Jor mauon ou même de se
constituer en coopératives parce que selon eux, les Sous-Préfets
préfèrent donner les travaux des Projets-FRAR aux étrangers:
ghanéens, béninois et maliens pour ·la plupart. Les parents eux-
mé mes n'ont pas les moyens necessaires pour équiper leurs enfants.

235
POLll" les Responsables ONFP du Projet _ Ml' Ben Arnida
et maintenant Mr Konan François _ pal" contre, il n'est pas CJ uestion
de délivrer des attestations ni c1es diplômes aux stagiair es : Ce sel-ait
substituer les UM. aux CFP. Néanmoins, ils estiment qu'une action de
sensibilisation doit étr e menée auprès des Sous-Préfets
pour
réserver la rèalisation des projets FRAR en priorité aux UM. et aux
stagiaires-If.M. Malgré tout, le problè me de la validation cie la
for mation reste posé.
2.2. 3 : L.l~1lillçJltL(11lftl1fL~bJ.içj.illiwL~.lill.Qu.llilÛQU.
Tous les métiers enseignés dans les Unités Mobiles
sont pr atique ment connus des populations rurales même des
métiers nouveaux comme l'Electr icite et la Plomber ie.sanitair e
n'échappent pas à cette règle. Aussi peut-on constater que:
- clans les UM. bâtiment, les stagiaires choisissent plus
générale ment l'électricité-bâti ment ou d'équipe ment, la plomberie-
sanitaire (60 %) et la menuiserie (40%). Ceci s'explique par le fait que
ses mét.ier s vont connaître un developpe ment cel-tain dans les
régions rurales.
En effet, jusqu'en Septembre 1985, il n'y avait que 650
localités (villes et villages) électrifiées en Côte cl'Ivoire. Et, l'Energie
Electrique cte Côte d'Ivoire Œ.E.C.I) compte porter ce chiffres à 1000
( 170 villes 830 villages) d'ici en 1990.
Ces villages avec l'Opération d'Electrification rurale et
daduction d'eau vont avoir I'èlecuicitè et cie l'eau. Ils auront aussi
des jeunes gens capables d'Intervenrr dans toutes ces branches
ct'activites. Et cela est assez intéressant.
C'est la raison pour laquelle tous les Ior mateur s (100%)
sont unanimes pour dir.e que l'apprentissage de tous ces métiers con-
nus ou pas connus est interessant pour nos villages, nos régions
r ur ale s :

236
* Parce que Je village ou la région "accède à la moder nitè
et ils ne doivent plus avoir besoin de faire appel à des étrangers pour
intervenir".
:r
parce que cela est égale ment intéressant pour les
stagiaires eux-mêmes qui amont "à mettre en pratique leurs con-
naissances techniques", "ils vont avoir ciu travail et gagner leur vie".
Tout ce qui précède laisse supposer qu'on a souvent eu
recours à l'u.rvr. pour la ré alisaüon de certains travaux.' Aussi les
questions 7-1 ; 7 -2; 7 - 3 du Guide d'Entretiens; les questions 50 ; 51
52 ; 53 clu questionnaire-For rnateur s et les questions 24 ; 25 ; 26 et
27 du questionnaire-Stagiaires indiquent-elles que:
- POLlr la population (65%), on a l'eCOUl"S aux LlM. pour de
petits travaux cie réfection;
Pour tous les Ior mateur s (100%) et la majorité des
stagiaires (78 %), on a souvent recours à l'U.M. mais unique ment pour
des petits travaux de réparation et de réfection d'école, cle chapelle;
de douche, cie w.c etc. Des travaux de serrurerie-
construction
métallique (antivol) et des ouvrages de menuiscr ic.
Alors que pour tout ce qui est des gr andes réalisations
comme
la
construction
cles
marchés,
des
dispensaires,
des
maternités
financées
par
les
F.R.A.R
(Fonds
Régionaux
ci' Aménage ment Rural), projets gouvernementaux gérés par les
Sous-Prefets, ils sont confiés aux étrangers soutiennent Formateurs
ct Stagiaires.
Pourtant, ce sont généralement ces autorités politiques'
et ad ministr ative s de la place qui s'adressent à l'UM.. pour leurs
travaux de réparation et de réfection puis viennent ensuite les chefs
religieux, les fonctionnaires, les amis et quelques villageois qui "ont
compris le roie de J'u.rv1".
Malgré cela la question 7.4 du Guide d'Entretiens nous
indique ce que pense la popLilation des travaux r éallsès pat' les

237
Stagiaires-U.rvI. au niveau cie la qualité et du Coùt à travers les
données (les tableaux suivants: .
..-
~dants Populations
qualité
~Populations
Cout du
clu produit
travail
Très bonne
7
J6%
Très bon marché
J 5
35%
Bonne
33
Tl%
Bon marché
28
65%
Mauvaise
3
7"'Iv
Cher
-
-
Très mauvaise
-
-
Très cher
-
-
Sans réponse
-
-
Sans réponse
-
-
TOTAL
13
100%
TOTAL
13
100X.
lab.leALU) : Qua ltedëSl r avaux
1() : Coutëfes Travaux
r e ali sè s par Stagiaires-U.fv!
réalisés par les Stagiaire s
Ces opinions cie la population sont renforcées par l'inter pré tation
des intentions cie cette population par les Iormateur s et les
Stagiaires.
Les tableaux suivants nous indiquent comment la population
apprécie les travaux réalisés par les stagiaires-U.M. selon les for-
mateur s (question.-54 du questionnaire-Formateurs) et selon les
s tag iait-es i ques tion -28 cl u CJ ues uonnai ['e -St agiaires).

238
~ Formateur
Stagiaires
- '
Qualité (lu Produit
Nombre
%
Nombre
%
Très bonne ......................
9
20%
137
67,8
Bonne .............................
36
80%
62
30,7
Mauvaise ........................
-
-
....
-
Trés mauvaise ...............
--
-
....
-
Sans réponse ................
-
-
3
1,0
Total
45
100%
202
100%
Khi
- 2 ~ 37,457 , significatif à 0,1% d'erreur.
Illblc.RU_LZ: Qu1llllQJ1Lalll2féde -l:.QuJQ.S.J.ul~a.llLli:illis-è_Ll2ar.
les StaglallS'd.-U.M. au n~'11LJ:~_(!_mmliLé..
'-
~ FOl'mateurs Stagiaires
Coût du Travail
Nombre
%
Nombre
%
Très bon marché
9
20,0
J20
59.01
Bon
marché
36
80,0
72
35,6
--
Cher
-
-
-
-
r--'
Trés cher
-
-
-
-
Sans
réponse
--
-
la
5,0
-
TOTi\\L
015
100 't~
202
lOO'h
-
Khi-2 sans tenir compte des Sans réponse=26,548 significatif
10'x.
à
Iill2.kaJ.l l 8:
CDJllil1.eJlUlI)J)ITçle..:..t.:mu~~.J[llDl.I.L.LLé..aEs.é..s-12SlLks.
Slagjair..e5....alL.niy.eJllUllL.C.Q.\\lL

239
Malgré des différences staustique ment significatives
entre leurs r penses. FOl" mateur s et stagiaires sont Ior mels pour dire
é
* que les clients trouvent la qualité du produit réalisé par
les stagiaires bonne (100% pour les Jor mate ur s et 95% pour les
stagiaires)
'" que le travail réalise par les stagiaires-U'M. est bon
marché (l 00 % selon les For mateur s et 95 % selon les stagiair es.)
Dans ces conditions, les stagiaires à leur sor tie de l'Urvl.
devraient pouvoir trouver du tr avait et s'installer clans lem région.
Par adoxale rnent tel ne semble pas être le cas CO111 me l'indiquent les
données de notre enquête,
La question 7.5 clu Guide d'Entretiens révèle que les
stagiaires sortis des UM, sont pratiquement tous partis clu village ou
de la région et que les quelques rares qui sont restés (question 7,6)
s'adonnent aux activités traditionnelles cleleurs parents c'est-à-dire
l'age icult Ul"e.
.
Ces réponses sont conîortèes aussi bien par celles des
Jor mateur s (questions 55 ; 56 ; 57 ; 58 et 59 du questionnaire-
For mateur s) C] ue par celles des stagiaü"es-U,M. (questions 29 ; 30 ; 31
et 32 du questionnaire-Stagiaires) comme l'indique le tableau
suivant.
~ Formateurs
St ag iair-es
Nature
cie la ré pense
Nombre
Î~
Nombre
%
Oui
-
-
88
13,6
Non
27
60,0
77
38.1
Sans
réponse .
18
10.0
37
18.3
TOTAL
15
100,0
202
1000/.,
Khi ~ 2 = 31,559 , significatif 0,1% derr eur.
Tahleau 19 : Ql..LiULe\\li.e.Dnent les Stagl.ill1~déjà SOl"US
des U,M. solll.::ils ["estés au viJ~
(q. 55 du quesuonnairc-For mateur s et q. 29 du questionnaire-
Stagiaires),

240
- Selon les Ior mate ur s (60%), les anciens stagiaires-U.M.
ne sont pas restés dans la region apr s leur for marion. Ils ne sont pas
è
restés selon eux POLII" plusieurs raisons dont les cieux principales sont
'" le manque cie moyens et cie rnatèr iels pour s'installer
parce Clue gènèr ale ment ce sont des enfants cie "familles clé munies".
'" Après leur sottie de l'U.M, , et après le déplacement de
l'U.M. dans un autre site, les parents "n'ont plus confiance en leurs
jeunes".
- Pour certains stagiaires (43,6%), les anciens stagiaires-
Formès dans les U.I'vI. sont l'estés clans lems villages ou régions. POUl"
d'autres (38,1 %) ils ont quitté les villages Ol! les régions.
Cependant, on peut noter ici que pour les stagiaires/
"Partir" ou "Rester" conduisent tous les deux aux mê mes fins parce
que disent-ils :
;;: ceux qui sont partis, l'ont fait pal' "défaut cie matériels
pour s'installer. Ils ont pr èf'èr aller dans les zones industrielles; ils
è
sont allés chercher du travail clans les sociétés, dans les grandes
villes".
.
~. Ceux C]ui sont restes, pal" f aut e cie moyens s'adonnent
aux activités quotidiennes uaditionnehes cie la région c'est-à-dire
l'agriculture ou la pêche.
Malgré une
diff èreuce statistique ment significative
eutre les réponses des for mate ur s et celles des stagiaires, le contenu
de ces réponses reste identique :les jeunes gens for mè s clans les U.IVL,
dont le tr avail est appr éciè et "bon marché" sont livrés à eux- mè mes
après leur Ior marion
Devant cette
situation, la
question 7.7
du Guide
d'Entretiens révèle que la population affiche deux attitudes: le
regret et l'indifférence totale. La question 62 du questionnaire-
formateurs confir me cette position de la population, des parents.
Selon les stagiaires, les parents trouvent la situation de
leurs enfants "mauvaise, grave et très regrettable. Ils veulent pal'
conséquent que les enfants quittent le village, le campement pour ne
pas étr e planteurs".

241
Pour l'ense mble des stagiaires en for marion, la situation
cie leur s "aines" est "très critique, mauvaise et regrettable, tout sim-
plement "parce qu'ils n'ont pas les moyens et n'ont personne pOUL'
leur en donner pour qu'ils puissent s'installer".
La situation telle qu'elle se présente est-elle simplement
due à un problème d'ordre économique ou y a-t-il d'autres
considèr auons d'ordre socio-culturel?
Une de nos hypothèses est Clue l'Ecole est la seule voie
d'accès à l'heul-e actuelle à un degré élevé de la hiérarchie sociale, au
prestige.
Aussi la question 7.8 (lu Guide d'Entretiens révèle-t-elle
que la population est partagée quant à l'idée de laisser partir leurs
enfants de la région après la formation. Pour certains (60%) , les
enfants doivent "aller chercher du uavail ou continuer lem for m.a-
tion ci ans les grandes villes". Pour d'autres (40%) ,les enfants doivent
rester pOUL' aider leurs familles dans leurs activités quotidiennes.
Les questions 63 du questionnaire-For mateur s et 34 du
questionnaire-Stagiaires confir ment cette position des parents.
En effet les données du tableau suivant indiquent que:
i~ SelonlesFormaieurs SelonlesStagiaires
Nat Url,
de la réponse
Nombre
%
Nombre
%
Oui
18
10,0
103
51,0
~.
--
Non
18
10,0
75
37, l
,
Sans
réponse
9
20,0
24
11,9
Total
45
lOO,O
202
100,0
-
Khi - 2 - 2,8036 , significatif à 30% d'erreur
Iabkau-.2D. :
J~es.....p.a.œ..llt.s-acœp.tenl.:.lls.-.que.-le.s.....e..nLallts..J:.e_'iLen.Ldans
..l;:Lcégioo_aprp sJe.ucJ..orm.a.UQlLà-.llLM_sclru~
--.I.ocuh'1Le.ur..:u~LsrloJ'l 1es <;1 agia.iLes. (Cl. 63 du qliestionn aire-
Formateurs et q. 34 du questionnaire-Stagiaires).

242
Les formateurs sont partagés quant à leur interprétation de
l'attitude des parents vis-à-vis de leurs enfants qui finissent leur
for mation à l'U.M.
Selon certains for mate urs (40%) , rester au village après
la Jor mation cela fait partie cles "souhaits" c'est -à-dire des objectifs
assignés aux U.M..
Selon les autres (40%, qui ont répondu non) .Ies parents
ne savent pas ce q ui pourr ait retenir leurs enfants au village. "Les
enfants doivent aller uavaitler en ville pour être payés à la fin du
mois"
Selon certains stagiaires (S 1% qui répondent oui) , si les
parents acceptent que leurs enfants restent au village, ce n'est pas
pour exercer le métier qu'ils ont appr is à l'U.M. mais tout si mple ment
parce que cela le ur évite des dépenses inutiles car "au village on
dépense moins et on est en Famille". C'est aussi pour les aider dans
les ir avaux champêtres et enfin tout simplement parce qu'ils n'ont
pas les rnoyens de les aider.
Selon les autres stagiaires (37% qui répondent non), les
parents n'acceptent pas que leurs enfants restent au village après la
formation parce que ceux-ci doivent mettre en pratique çe qu'ils ont
appris et cela ne peut se Jaire qu'ailleurs et surtout clans les grandes
villes. POUl' d'autres, il faut que les enfants aillent continuer leur
for marion méme en Europe.
En conclusion, il n'y a pas de diff'èrence s statistiquement
significatives entre les réponses des Ior mate ur s et celles des
stagiaires. Cependant cette attitude des parents n'est-elle pas fonc-
tion de l'image, cie la representation qu'ils se font de l'Ecole?
L'UM. étant une école pour.les parents, la plupart des
stagiaires 82% affirment que les pal"ents "pensent du bien" cles
stagiaires U.M. Selon eux pour les parents l'U.M. "est une bonne
réalisation" pour le devenir des régions rurales, ceci parce que:
'" "l'U.M. prépare les enfants à un métier, à devenir de
vrais professionnels, à avoir un avenir" ;

243
'" "les enfants ayant appris un metier vont contribuer au
développe ment de la l"égion, vont sortir. la région de son sous-
développe ment".
Aussi la question 38 du questionnaire-Stagiaires révèle-
t-elle que la majorité des stagiaires-U.M. (80,2%) veulent s'installer
dans lem région mais à une condition:
qu'ils puissent continuel" lems études, leur formation
pour devenir réellement de "vrais techniciens" et qu'on leur donne
les moyens de s'installer.
Cela pour cieux raisons:
x la première est que selon eux, "ils sont contents cIe la
Ior marion CI u'ils reçoivent à ru.M." mais cette Ior marion malgre son
côté à la fois pratiq ue et théor iq lie est trop courte pour Faire d'eux
cie vrais professionnels, pour lem per meur e cie maîtriser leur
métier.
'* la seconde raison est que pour eux, s'ils doivent rester
clans leur région, il faut CI ue cela constitue un "réconfort pour les
parents"
c'est-à-dire
qu'ils
soient 'en
mesme
de
les
aider
matèr ielle me nt
et
financièrement
et
qu'ils
contr-ibuent
au
développe ment de lem région. Selon eux, cela, ils ne pourront le fait-e
que s'ils exercent pleine ment le métier qu'ils ont appris.
Aussi trouvent-ils la formation qu'ils ont reçue assez
bonne mais insuffisante car très courte (q.40 du questionnaire-
Stagiaire s). C'est aussi l'avis cie la population (C). 7.13 du Guide
d'Entr et ien) et des FOl" mateur s (q. 68 du questionnaire-For mateur s).
Pour ces der nier s, par leur présence au village, les jeunes vont
contrib lier au développe ment (lu village, de la région en aidant les
parents, en repondant à leurs besoins.
Cependant le développement des villages, cles régions
n'incombe. pas seule ment qu'aux jeunes for mes cies U.M .. POUl" le
pouvoir politique, pour les responsables clu Projet, ces jeunes ne sont
pas les seuls acteurs que les U.M. doivent prendre en compte clans le
processus du développement rural. Il y a aussi les artisans uaoiuon-
nels ruraux.

244
On peut entendre pal" artisan traditionnel rural, tout
individu vivant en zone rurale, ayant une activité artisanale et
utilisant pour les besoins de cette activité un matériel rudimentaire.
En milieu rural, il existe plusieurs sortes d'artisans : il y a les forge-
rons, les tisserands, les potiers, les maçons, les menuisiers etc.
Des études (1) ont montré que ces artisans traditionnels
et plus particulière ment les ruraux sont souvent confrontés à des
problèmes: problèmes cie gestion, d'équipement, de ruatér iet et
d'organisation etc.
Pour les aider à résoudre ces problè mes et Iaire d'eux cie
bons
pr of e ssionnel s
et
pal"
conséquent
des
agents
cie
développe ment, il parait nécessaire de les for mer, cie les perfection-
ner. Aussi a-t-on assigné comme autre objectif aux U.M. le pel"fec-
tionnement cles artisans traditionnels ruraux.
Ce perfectionnement, comment concrètement est-il Ol"::
ganisé et réalisé dans les Unités Mob ile s? -
2.3 : LLperfectior:UlB.J11ent des artisans ir.aditionneis.
Le
perfectionne ment
est
une
action
qui
perrnet
d'approfondir une connaissance, un savoir et un savoir-faire, cl'en
être ver itable ment imprégné afin d'a rnèiiorer à termes ses condi-
tions d'existence,
Comment s'est fait au niveau des u.rvL, le perfectionne-
ment rlcs artisans uaditionncis ruraux!
Les réponses à la question S-1 du Guicle d'Entretiens
rèvèlent qu'il y a eu un recensement des artisans traditionnels
ruraux. Tous les responsables-U.M, (100%) l'ont affirmé, Mais en
même temps les réponses aux questions )-2- à )-6 du même Guicle
d'Entretiens indiquent que ces mé mes t"esponsables-UM. sont
égale ment f or mels POLll" dire quil n'y a eu aucune action envers les
1.- Asuoha R op.cit pp
10- j 2 c;cl1ombre 12 probtème s auxquels sont
cO,nrrontès les art isans Ce sont les p:'ol)lè mes C!'Oi'g2.1"S2.110n, de gestion,
(le contrôle de 1:; gesLOl1 ,j<':quipel11ent et c!'J.pprovisio11nement en
mauères pre mièrcs, de per sonne l, de financerncm, (1·0' cout. cie commer-
c12.1132t10;1, (le mar cne c:<2 ;:H"lX, cie Fuite cie pl'ocluits el cie maimenance
(lu
matèriel

245
artisans traditionnels. Les raisons qu'ils invoquent sont les suivantes
:1:
désintéresse ment des artisans traditionnels qui doi-
vent quitter quelques temps leurs activités habituelles pour se
rendre aux UM. sans être ré munerés ;
:1:
problème de communication avec les artisans tradi-
tionnels parce que ces derniers sont des illettrés;
:1:
Manque de temps pour s'occuper des artisans tradi-
tionnels parce qu'il n'y a pas une éq ui pe spécialisée dans chaque UM.
à cet effet.
Cependant selon 'toujours les r esponsables-If.M et les
for mateur s.Ies artisans traditionnels voient en l'UM. une Ecole ou un
Centre d'apprentissage où ils pourront non seule ment se perfection-
ner mais aussi apprendre à écrire et à lire.
Le principe qui préside au perfectionnement serait de
combler l'écart entre un Savoir-faire initial et un Savoir-faire
évolutif et d'atteindre une certaine technicité qui contribuerait à
améliorer les conditions de vie. Dans ces conditions le perfectionne-
ment est:
:1:
soit perfectionnement technique c'est-à-dire appren-
tissage d'un geste; d'une pratique;
:1: soitperfectionnement thèor ique c'est-à-dire l'étude du
fonctionnement de tel ou tel appareil.
Qu'il soit pratique ou théorique, ce genre de perfection-
ne ment se fait à la ciemande,
Il y a une autre forme cie perfectionnement dont
l'ouvrier, l'artisan ne se rend pas compte mais dont il a besoin, C'est
;;: le calcul de son le mps;
>: la facturation de
son matériel;
;;: l'organisation cie son travail.
Le perfectionne ment pourrait égale ment prendre en
compte la formation de l'artisan en publicité, en marketing: Corn-
mCI1l valoriser son produit: comment assurer la promotion cie ses
produits comment amé lior er ses relations avec les clients?

246
Au niveau de l'artisan traditionnel qui fabrique et vend
un certain produit qu'il ne songe pas à améliorer, le problème de per-
fectionne ment se pose dès C] uil y a concurrence. Il s'agit donc cie
l'amener:
'" à mieux faire:
'" à être prêt à appliquer une technique nouvelle que
lui impose sa clientèle.
Autrement dit, perfectionner un Forgeron pal- exemple
c'est l'amener à optimaliser son matériel: au lieu de limer, il pour-
rait trouver un petit matériel pour améliorer cela.
Cependant, est-ce que POUL" l'artisan traditionnel, POUl" te
paysan, le temps constitue un facteur important?
Le perfectionnement va apporter aux villageois une idée
cie vitesse et de r entab ilitè mais est-ce là, la vraie solution?
La vraie solution est qu'il faut que le perfectionnement
soit la satisfaction de besoins réelle ment exprimés par les artisans
eux-mêmes, que le perfectionnement ait un caractère spontané.
En ce qui COnCel"11e les anciens stagiaires-U.M. , les
données de notr e enquête montrent qu'on refuse de leur confier des
tl-avaux. Dès lOLoS, il parait difficile de les évaluer par rapport aux con-
naissances antérieure ruent acquises et par conséquent cie parler de
leur perfectionne ment s'ils n'ont. jamais eu à confronter ce qu'ils ont
appris avec 1J réalité du terrain.
De tout ce qui précède, on peut alors se demander:
pourquoi parler de perfectionnement au niveau des Unités Mobiles?
En effet l'intégration (les anciens stagiaires-Ujvl. pose
problème: Ils ne peuvent pas être insérés clans leur milieu non
seulement pour a rnèiior er leurs connaissances mais aussi devenir
opèr at.onne ls
Les
données cie notre enquête
montrent qu'ils ne
peuvent pas accéder aux centres cie perfectionnement du Ministère
de l'Enseigne ment technique et les parents n'ont pas non plus les

247
moyens de leurs donner une formation cornplè mentaire, diplo-
mante. Aussi le perfectionne ment, bien qu'il soit
l'un des
objectifs des U.M. est-il sans fonde ment ou reste-t-il au niveau des
projets.
Cela signifie que la formation dans les UM, même si elle
est faite de façon sérieuse, sa validation demeure la variable de mo-
tivation et de démotivation des stagiaires.
La formation ainsi perçue ne peut être un moyen
adéquat pour éviter non seulement l'exode rural mais aussi le
chô mage, A ce niveau, le perfectionne ment n'est qu'un ob jectif sinon
un projet d'avenir.
-
Conçues
com me
un
"ou til"
au
service
du
développement rural pal- les autorités politiques et les responsables
d LI projet pour la formation et l'insertion dans leur milieu, des jeunes
ruraux;
- Perçues par la population comme une école devant
pel' mettre à leurs enfants d'accéder à une promotion sociale et par
voie cie conséquence améliorer les conditions d'existence cles pa-
rents;
- Considérées par les artisans traditionnels comme un
centre cle for mation d'adultes où ils pourront apprendre àecrire, à
lire et se perfectionner pour devenir plus opérationnels et plus
compétitifs dans l'exercice de leurs métiers;
les Unités Mobiles clans leur organisation et leurs fondements ne
semblent pas répondre à toutes ces attentes. Pourtant elles conti-
nuent cie fonctionner: quels effets font -elles sur la population et
comment ces effets sont-ils perçus par cette population;

248
1 : La mobjlitB~es II M
La mobilité doit s'entendre comme le déplacement de
l'UM. d'un lieu vers un autre. Il s'agit d'un déplacement effectif non
seule ment des for mateur s mais également de tout le matériel de for-
mation. Cela suppose que les formateurs peuvent servir en des lieux
différents selon les conditions de durée.
Les causes de déplace ment des UM,
Les villages dans lesquels sont implantés les UM. sou-
haitent leur maintien. Quand ces souhaits sont l'expression d'une
volonté politique comme à Bonoua ou à Ki mbir ila Sud (Odiennè). ils
sont exhaussés et depuis leur implantation, les UM. de Bonoua et de
Ki mb ir ila-Sud n'ont jamais été déplacés. Néanmoins le déplacement
des U.M. répond à plusieurs conditions:
- Au plan de la structure.
- L'Enquête révèle que les Ll.M. ne peuvent se déplacer
qu'en cas d'absence cie projets de réalisation et de jeunes à Ior mec.
- Au plan institutionnel
- La décision de déplacer une UM. est prise au niveau
de l'ONFP pal" les responsables-coordonnateurs du projet. Cette
décision intervient quand on constate que:
:\\: il n'y a plus de jeunes à for mer;
• ce ux clé j à for mes sont tous partis ;
il n'y a plus cie projets de réalisation;
;j;
>lé
et enfin il y a des besoins exprimes ailleurs.
Autrement dit l'UM. ne peut se déplacer que si rONFP
l'autorise c'est-à-dire quand il y a des besoins expri me s clans
d'autres régions et que ces besoins sont beaucoup plus impor t ants
que ceux d'une u.rvI. en extinction.

249
Au total, nous pouvons dire que les conditions de mo-
bilité demeurent toujours les
mêmes pour toutes les Ll.M. et
l'exception que représentent Bonoua et Ki mb ir ila -5 ud provient cie ce
que nous avons appelé volonté politique certes, mais en particulier
de la de mande enfor marion qui est plusforte pour le développe ment
dans ces deux régions.
Aussi, en dehors des U.M. de Bonoua et de Kimbirila-Sucl,
toutes les autres UM. ont-elles connu au moins un déplacement
depuis leur implantation comme l'indique le tableau
suivant.
Lieu .d'1 mplanta-
Date de 1'1 mplanta-
Provenance ou
Im-
tian actuelle
tion actuelle
plantation antérieure

1
Allangouassou
Mai 1983
Bonguera : 1979
2
Bassawa
Mars 1983
-
3
Gb ag ha m
Septembre 1983
-
4
Kpouébo
Avril 1987
Dahiepa Kéhi
5,
Kimbirila-Sud
Depuis Déc, 1979
n'a jamais été déplacé
6
N'Gue ssan -Brindoukrc
février 1985
Zat taC 1976) - Ass ueffr i
7
Tang uè lan
Juin 1985
Didievi ( 1979)
8
Téguela
Mars 1983
-
9
Zohov.
Avril 1987,
Bril1i ( 1979)
1
Tahleau 21 : Mobilité des 0.1\\1,- Bâtiment.
Lieu d'l mplanta-
Date cie ri m plant a1
Provenance ou l mplan-
N
t ion actuelle
110n actuelle
tations antérieures
1
1
1
Bonoua
Dèpuis Déc. 1979'
n'a jamais ete cléplacée
1
2
Issia
Avril 1984
Koroi 1(78); Sok.ourala( 198 1:1
3
Nia masso
Octobre 1983
Oclienne(1979); L-'arako( 1982)
-1
Sak assou
juin 1984
-
5
Tariré
Décembre 1984
KOl"l10'f',O( 1979 ),Tort')'?J 19(2)

250
2 : Percent ion d.e.l~llM~UiLED.rJnD.1iolL<..t.e_s..-aL::
tisans.
2. 1 : Del' l ~.Li.1iJJl Li0 11 à 1a [r uair.auon
Si l'U.M. est considérée comme un moule de Ior mation et
d'apprentissage, elle reste qu'on le veuille ou non auréolée de sa
r uralitè artisanale c'est-à-dit-e de son caractère traditionnel. Notre
enquête nous a permis de rencontrer 3 stagiaires dont 2 planteurs
et un apprenti-mécanicien sur 500 anciens stagiaires clont les traces
restent introuvables.
La communication avec ces 3 stagiaires reste impossible
du fait qu'ils n'ont rien obtenu cles U.M. et de l'autor ité supérieul-e
que représente l'ONFP.
Le plus important cle ce contact a été le fait que ceux-ci
nous ont repoussé et n'ont dit seulement que l'LlM. n'a pas répondu
à leurs aspirations. l l re ssor t cie l'intention cie ces interviewés que
l'U.M, a d'au tt-es Jonctions : fonction de
rétention c'est-à-dire
d'encadrement et cie non-suivi cles élèves (L'ONFP n'a pas èté du tout
capable cle montrer, les traces des 500 anciens st.agiair cs l.
S'il y avait eu suivi, cela aur ait supposé une pratique
positive cie l'ONFP en f aveur du développe ment des zones nu-ales car
le suivi pel' met non seule ment de savoir statistiquement le n01111)["e
~Ie formés, cies emplois occupés mais surtout d'évaluer le travail que
ces U.M. ont fait tout en mesurant leur portee Autre ruent dit,
l'évaluation qui tient au tr avail des U.M. tient al! même instant à
11 mm.ense investisse ment financier, rnatér ie l et hl! mam mis en
œuvre pour la formation en vue du cléveioppernent rural.
La prcpor tion des 3 interviewc s étant négligeable par
r appor t aux 500 anciens stagiaires, il conviendr ali cie donner lin
poids indiciel à leurs réponses car ce ue absence cie réponse ou celte

251
présence d'infimes indices a une résonance sociologique du fait que
ce sont des variables explicatives d'un phénomène donné. Autre-
ment dit l'enquête révèle que les Ior més n'ont pas droit à la
certification; les conditions cie formation dépendent des projets à
réaliser, du nombre d'élèves et même cie la fragilité des U.M .. Ceci
représenter ait des élé ments d'inf'or marion pour r évélerIa position
des stagiaires vis-à-vis des U.M.. Il n'en demeure pas moins que si
les stagiaires passent de leur identification aux Ll.M. à la frustration,
les Secretaires generaux, les Sous-Prefets ont une attitude similaire
à celles des stagiaires.
En effet, les données cie notre enquête indiquent que de
l'avis cle toutes les autorités que nous avons interrogées _
Sous-
Préfets, Secrétaires généraux et rnê me les villageois _les U,rvl. cons-
tituent une Opération importante du MET IFP tournée vers le secteur
rural. Cette opération doit apporter uneaicle à l'ébauche du
développement du monde paysan. Cependant le "Pr ojet-LlM ne
fonctionne pas comme elles l'auraient souhaité et ceci pour plusieurs
raisons :
11 POUt" la rnajoritè des Sous- Préfets 75 % , les Respon-
sables- U.M. et les For mateurs en tant que Jonctionnaires se com-
portent comme tels en travaillant d'une part 8 heures par iour : 711
à 15h pour ceux qui font une journée continue et 71l-12h et 14-1711
pour les autres; et d'autre part cinq jours par se maine, ne tr avantant
pas les Samedi et Di manche.
Le For rnateur-LlM. selon eux doit être:
> disponible à tout moment;
:< Ouvert à tous les problèmes;
'* un animateur, un meneur dhorn me s "acquis
intégralement cl sa tâche" ;
, LIn "formateur rural" c'est-à-dire uavait!er en
fonction de la demande et des besoins des paysans.
; Il doit n'avoir pOUL' objectifs que daider les
paysans, pel'[ectionner les villaveois:
b
'

zsz
'*' Il doit sensibiliser les paysans pour leur faire
comprendre constamment ce qu'est une UM. et pourquoi son irn-
plantation.
2/ Les Secrétaires généraux ( 10 sur 12 ), trouvent Clue les
UM. amont la chance d'atteindre les ob jectifs qui leur sont assignés
si les formateurs cessent d'être seulement des "Maîtres" clans des
salles de cours pour devenir "des agents - for mateur s de paysans
intéressés, donnant non seule ment des leçons mais aussi des avis et
des conseils".
Pour eux, le For mate ur -UrvI. doit faire le rnaxi mu rn
d'effort pour donner une for marion efficace à la masse paysanne.
Pour cela il doit:
. '*' être compréhensible, abordable;
JI: savoir l-égler les problè mes entre l'Il.M. et le village;
JI: savoir vivre avec la population paysanne;
JI: aimer sa
profession;
JI:
comprendre les problè mes du monde paysan; et
aider à les résoudre par un effort continu et permanent.
JI: être disponible et ouvert, se
mêler à la population
r ur ale, s'interesser et s'adapter à son cadre de -vie et [aire cles
problè mes clu monde paysan, ses problè mes.
Enfin pour tous les Secrétaires généraux, la Ior rnat ion en
U.M. doit ètre prolongée pal" des recyclages périodiques.
3/ Pour la population enfin, l'U.J\\1 est "un grand bien de
J'Etat au monde paysan". Pour cela elle cloit jouer son rôle c'est -a-dire
qu'elle doit être "une école d'adultes pour les paysans"; "une école
technique pour la formation des paysans" en même temps qu'elle
doit servir d'atelier clans lequel on [or me les jeunes et une école cie
for mation cles ar tisans

253
Le Por mateur-UM. dans ces perspectives, doit-être à la
fois lin [or mate ur, un conseiller et un guide aussi bien pour les
stagiair es-Ufvi. que pour les paysans. Il doit avoir le contact facile et
être très disponible.
Des autorités administratives et politiques aux vil-
lageois, de l'avis général de tous, l'UM. doit contr ibuer à améliorer
la vie rurale.
2.2 : ~L.QtLLÔ~Qlillilln
~ILa1.
al Existence des artisans traditionnels: Selon les données
de notre enquête (question: 25 du questionnaire-formateurs et 6 du
que stionnaire -stagiaires), il ex is te des artisans tl' aditionnels cl ans le s
régions ou les villages où sont implantées les UM. comme l'indique
la tableau suivant:
~
exi.st
dants
. Formateurs
Stagiaires
-t-11 des
Nombre
%
Nombre
%
,AL?
Oui
40
88,9
150
74,3
1
Non
5
l l, l
52
25,7
Total
45
100%
202
100%
Valeur du Khi 2= 3,6522, significatif à 10'(v (j'erreur.
1
Lt hIeaLI 7 '}: Ex isten ce (ks-illJi~~L2lilillrulilli1ulans 1es v ill(lQe~
()~jon 0(1 sOl)Lilllll!JlDtées Jes li rvt
-c,

254
Il n'y a pas de différence statistiquement significative entre les
réponses des formateurs et celles des stagiaires.
\\f.-- b/ 1mportllnce de l'artisan tUldiliru1nel dans son milieu ..
Malgré une
différence statistique ment. significative
entre les réponses cles for rnate ur s (q. 26 , 27 , 28 et 29) et cellescles
stagiaires (q, 7 ,8,9 et 10), les résultats de notre enquête indiquent
que les artisans traditionnels ont une importance clans leurs milieux.
Ils sont souvent sollicités clans leurs milieux.
L'observation du tableau suivant montre que:
Formateurs
Stagiaires
1
Nombre
%
Nombre
%
Oui
37
82,2
178
88, l
Non
8
17,8
24
u.o
1---
Total
45
100%
202
100%
Khi- 2 = 0.672 , si~niricatif à ')0% d'erreur
Ia12k'JllL.23.: u-0n so llYeJl1 he soin ~ t'Qrt i.s11LlLillÜÜQ111lctl
(C}. 27-Formateurs et q. 8 stagiaires).
82,2% des Ior mateur s soutiennent qu'on fait appel aux
artisans traditionnels pour des réparations, pour la fabrication de
meubles traditionnels, des outils agricoles etc.
POUl" les stagiaires (88,1%), on fait appel aux artisans
tr adit ionne ls POLll" la rc par ation de vélos; (les chô:t:w;ntes; pour la
.,-
fabrication des dabas, pièges i gibiers, des Iour ne aiix etc.
--
Cependant,
formateurs
(88,9~~) comme
st ag iair es
(84,61:,) sont Ior mels : les artisans traditionnels ne vivent pas cie leur"
métier oart isan Selon res for matcur s, tous les artisans traditionnels

255
sont également tous des agriculteurs et ils consacrent plus de temps
à leurs activités champêtres qu'à l'artisanat. Les stagiaires ajoutent
que les artisans traditionnels, ce sont d'abord "des agriculteurs, des
éleveurs, des cornmercants. Il Y en a mé me qui sont salariés". Au
total, formateurs et 'stagiaires (q. 32-Formatems et q.13-Stagiaires)
soutiennent q lie la principale source de revenus des artisans tradi-
tionnels est l'agriculture.
cl perception de l'artisan traditionnel dans son milieu.
Les réponses aux questions (34 - Formateurs) et (14 -
Stagiaires) révèlent que les artisans traditionnels dans leurs milieux
sont perçus soit positivement, soit négativement comme le montre
le tableau suivant:
~ Forrnateurs Stagiaires
dants
Nature de
Nom.bre
%
Nombre
%
la Perceptioi .
Positive
45
100,0
171
84,7
Négative
-
-
14
6,9
Sans réponse
-
-
17
8,4
. -
Total
45
100
202
100
Tableau n°25: Comment les artisans traditionnels sont perçus
.clans leurs milieux (q 34-E et 14-Stagiaires)
Pour la totalité des formateurs (l 00%), les artisans
tr aditionnels sont perçus positive me nt clans leur milieu local. Selon
eux ces artisans appartiennent d'abord au village, à la région, à la
Société. Aussi sont-ils considérés d'abord comme me rnbr e s cie cette

256
société avec tous les droits et devoirs que leuc confère cette appar-
tenance. En plus il y a tout le respect que leur confèrent leurs
activités artisanales car par ces activités ils sont dé tenteurs ete
certains pouvoirs magiques, surnaturels que n'ont pas les autres
membres cie la communauté.
Cette perception qu'ont les formateurs des artisans tra-
ditionnels est soutenue par celle ete la majorité des stagiaires (84,7%)
pour qui les artisans traditionnels sont égale ment perçus positive-
ment dans leur milieu.
POUl" eux ces artisans traditionnels font partis cles "an-
ciens clu village", Ce sont des "villageois particuliers" par leurs
activités. En effet par leurs activités, "ils aident, équipent les autres
villageois en outils: dabas, machettes, meubles, pagnes etc, Ils sont
aussi dé te nte ur s et garants de certaines valeurs culturelles (forger-
ons, tisserands).
La réponses à la question 15 (questionnaire - stagiaires)
rèvèle que les Stagiaires - U.M. considèrent les artisans traditionnels
comme de "braves gens qui se débrouillent bien, qui tr-availlent dur
et fon". Ce sont des gens qui" malgré le peu qu'ils gagnent mettent
leurs savoir - faire au service de leurs ft-ères".
cll Perception clu Slag11lrlzlI Îvf llQ.L.ks Artisans tradi-
nonnels.
Quant aux Stagiaires-HM. , la perception qu'ils croient
que les artisans traditionnels ont d'eux, est contenue dans la réponse
à la question 16 du questionnaire-Stagiaires comme l'indique le
tableau suivant:

257
~ Stagiaires
Nature
.
de la per ceptiôï
Nornbr e
%
- apprentis .......................
16
8,0
- ouvriers qualifiés ......
48
23,7
- techniciens modernes..
61
30,2
- leurs re mplaçants ......
32
15,8
- Excellents par rapport
à eux ...............................
37
18.3
- Sans réponse ...............
8
4,0
TOTAL
202
100,0
Tableau rr" 26 : (on1 ment les Stagiaires-U M. sonl.Jlff.Ç.wu)ar les
artisans traditionnels selon les stagiaires eux-mêmes'
L'observation de ce tableau
montre que
pour les
stagiaires (88%), les artisans traditionnels ont une perception posi-
tive d'eux parce qu'ils les placent au-dessus d'eux. Ils sont par
exemple:
- des Ouvriers qualifiés:
23 ,7"/.,
- cies techniciens modernes: 30,2%
- les re mplacants des A.T. :
15,8 %
- Excellents par rapport
aux artisans tr aditionncls : l8.3~~
2.3 : k.ar:Jis.a1LLLlLaLsDJ.II...G..~mD_liYalLQn.
Dans cette part ie concernant l'existence des r appor ts
entre Artisans traditionnels, Stagiaires, Formateurs et populations,
nOLIs avons tenté cie croiset" les CI uestionnaires-Stagiaires, For-
mate ur s et le Guided'Entretien. Cela clans le souci cie rapporter de
façon objective les résultats, leur interprétation et Le bon usage qui
peut en résulter.

258
al Existence etes relauons.harmonieuses.
Aux questions 7 -11 c\\uGuide d'Entretien, 69 ,70,71 du
questionnaire-formateurs et 41 ,43,44 du questionnaire-stagiaires,
les sujets interviewés répondent
unanimement qu'il existe de
bonnes relations har manieuses entre For mateur s et stagiaires; entre
For mateurs et Artisans traditionnels et populations et entre
Stagiaires et artisans traditionnels et populations.
- 100% de la population (Sous- Préfets, Secrétaires généraux et Chefs
de villages) affirment entretenir des relations harmonieuses avec les
formateurs (q. 7-11 du Guide d'Entr euen).
Les Tableaux suivants sont significatifs.
FOl" mateurs
Stagiaires
Nombre
%
Nombre
%
1
Oui
34
75,6
180
89, l
Non
11
24,4
22
10,9
1
Total
45
100%
202
100 %
Khi -2 = 4,728 , significatif à 5% d'erreur.
Tahleau 27 :..Existence des relations harmonieuses entre les For-
mateurs ~J les St2.sia jre s :(q.69 q.Formateurs et q. 41 q.Stag.)
Malgr
',!ne c!ifférence statistiquement significative
é
entre les reponses de s Ior mate ur s et celles des stagiaires _ Khi- 2 '"
4,728 au seuil cie signification de . 05. , Ior mateurs (75,6%) et
stagiaires (-S9, 1%) soutiennent qu'il existe e ntr c eux des relations
har monieuses.
-~.,......,-~-~--.------~--'
----------_.-

259
.Oui
Non
S.R.
Total
\\
Avec les artisans tr.
78%
13%
9%
100'kl
1
avec les populations
80%
9%
11%
100f~
\\
Tableau 28 : Existence de relatiops harmonieuscs.eruœ For-
maleLII"S - artisans uaditionnels el l2i:Uwlat inl1 s
selon les formateUl"S,
(C]. 70 et 71 du questionnaire-For mateur s).
Oui
Non
S-[{
Total
Avec les artisans tl-ad.
95 %
3 %
2
'Iv
100 %
avec les populations
90,1 %
7,4 %
?5%
_,
v
100 %
Tableau ?9 : Existence de relations harmonieuses entre Stagiait"es
artisans traditionnels et populations selou les Stagiaires.
(question 43 et 44 . questiounaire-Stagiaire s),
b/ Les P1Otivatiol1s quj caractérisent ces relations.
Toutes ces relations si elles existent, sont motivées par
quelque chose. Le tableau suivant montre juste ment les motivations
qui caractérisent toutes ces relations.

260
~
Sources
viewès
Population
For rnateur s
Stagiaires.
de la
motivation
Sans réponse
1~ ) O·
6
%
-
), _
Jo
Com préhension
-
22,2 ~~
26
%
Amitié
10 %
22,2 %
3
~~
Collaboration
franche
10 %
22,2 %
3
%
familiarité
5 %
7
0'
N
1.S ~~
1
Services rendus
45 %
13,2 ~\\~
15
%
Entente
-
-
1
20
%
J\\ide
30 %
-
9,1 %
Solidarité
-
-
6,3 '1..
Respect
mutuel
-
-
10,1 %
Total
100 %
100 %
100 ?~
Tahleau 30 : Motivations aui.carncierisenr les "elations
(q, 7-12 du Guide d'Entretien: Cl, 72 du questionnaire-
For mateur s et q. 45 duquestionnaire-Stagiair es.)
.
Pour la population, l'existence de ces relations har mo-
nieuses avec les For mateur s-Ll.M. ont pour origine les services
re ndu s (45 %), l'aide (JO %).
SeIon le s [CH" mate urs ce sont la com prè ne nsion.t' a mitié el
la [l'anche collaboration (22,2 %chacune) q LIi favorisent ces relations.
Pour les stagiaires si effectivement la compréhension (25,7%)
caractérise ces relations, il y a également contr air e ment 2.UX for-
mateurs les services rendus (14,9%), J'Entente (j 9,8'\\) et le respect
mutuel (10,4%).
Les Ior mate ur s-Ujvl. etant les pr incipaux actcur s cians
cette opération que constituent lesUnités Mobiles, nous avons voulu
connaître ce qu'ils pe nsent de l'ar usanat r ur al, de SCl place clans
J'Economie nationale: q T) du que st ionnaire-For ma.eur s
----~._---- _ ..

261
La réponse à cette question révèle que pour la plupart des for-
mateurs (85%), l'artisanat rural a sa place surtout en milieu rural
pourvu que l'on favorise son développement.
L'artisanat rural a sa place dans l'économie et partant dans le
développement cie la Côte d'Ivoire parce que:
>: "en plus du freinage de l'exode rural, chaque région a
à peu près la main d'œuvre qui lui est nécessaire pour certains
travaux" ;
>: "étant donnée la place qu'occupe J'agriculture clans le
pays et le problè me que pose sa mécanisation, il faut la présence de
ces petits mécaniciens pour l'entretien des machines et autres
matériels agr icoles" ;
:0: "parce que leur marché est moins cher par rapport aux
entreprises",
Malgré tout, l'admiration qu'ils ont POUL" les artisans
traditionnels, pousse le plupart des stagiaires-Ufv. à poursuivre leur
for rnation.
La question 16 du questionnaire-Stagiaires révèle que la
plupart des stagiaires sont motivés par la vie que mènent ces
.artisans traditionnels s'ils ne devaient vivre unique ment que de
l'artisanat.
OUI
NON
Sans Reponse
Nore
%
Nbre
%
Nbre
140
69,4
38
18,8
21
l 1,8
1
,
~
T~I)il~LLLil: La vie des artisans tr aditionncls comme facteur
de motivation pour 1;:: poursuite de la formation
(13.115 les U.t....'L(C]ucstion 1G du questionnaire-
st ag ia ire s )

262
En effet l'observation de ce tableau montre que:
69,4% cles
stagiaires
artisans-If.M.
aff ir me nt
être
motivés pour poursuivre la for marion clans les UM., cela parce que
.- eux artisans-UM, "ils ont plus cle cl:ance que ces
artisans traditionnels, ils sont cle vrais professionnels, ils sont
appelés à relayer plus tard les artisans traditionnels;"
- eux ar tisans-U'M. "pourraient travailler pour leur
propre compte, avoir des chantiers avec du matériel moderne".
Pour 18,8 % , le métier d'artisan ne donne pas l'envie de
continuer la formation parce que le travail d'artisan "ça ne marche
pas" ; parce que "le métier d'artisan ne nourrit pas son homme".
Au total, nous pouvons dire que les résultats ci-dessus
suggèrent que les rapports existant entre Formateurs, stagiaires,
artisans traditionnels et population _
clans la communauté des
UM _
sont de très bons rapports. Leur signification ne peut résider
que
dans
la
recherche
du
semblable
c'est-à-dire
l'élément
d'identification, par rapport au métier, à l'intérêt commun. Par
ailteur s, la collaboration des groupes en présence et le ur juxtaposi-
tion entraînent de facto, un aspect psychologique qui se traduit pal"
la stimulation, la connaissance du métier et la valor isaticn de celui-
ci. Si le milieu est stimulateur à cause de la r ur alite qui s'y joue au
mé me titre que tout ce qui le compose, la for marion en dépend. C'est
pourquoi l'enq uête relève qu'il y a déjà 500 for l'nés en 10 211S. Ce CI ui
est un nombre encourageant par rapport aux descolar ise s.
Par r appor t aux résultats de l'Enquête, il r essot que les
Unités Mobiles en tant qu' "Opération cie Dèveloppe ment rur al" ont
été implantées en l'absence cie tolite etude prealable cL:~ besoins

263
manifestes ou latents des populations rurales. Cela suppose que
l'implantation des U.M. serait auréoiée d'une expression volontariste
politique dont la signification se traduit ici comme une réplique aux
exigences sécrétées par le système politique, mieux une fiction
politique non planifiée et irrationnelle.
Autre ment dit une étude de mises en œuvre, une analyse
préalable des besoins manifestes et latents de la population rurale
déboucherait logique ment sur la définition du profil de l'artisan
rural à former et en mé me te mps SUl" celle du profil du Ior mate ur de
l'artisan rural.
La réplique du système politique s'apparenterait ici
comme
une
attitude
planifiée
et
rationnelle
vis-à-vis
de
l'implantation des U.M. : freinage de l'exode rural, transparence du
marché du travail; réduction du désœuvre ment et de la délinquance.
Les U.M. ne seraient pas alors des structures cie for mation sans
fondement mais bien au contraire des institutions qui intègrent les
Opérations de développement rural entreprises par l'Etat.

264
Depuis l'Epoque coloniale, on a toujours tenté, très timi-
dement peut-être, d'améliorer les conditions d'existence des ruraux.
Mais depuis les Indépendances et surtout depuis ces cieux dernières
décennies, le développement des Sciences, c1es techniques et des
technologies a engendré deux sortes de phénomènes en direction du
Monde rural:
1/ le milieu urbain véhicule vers le milieu rural par le
biais des media, des citadins se rendant au village, des visiteurs, un
mode de vie "à l'occidental" auquel les populations rurales et les
jeunes en particulier croient rie pas avoir droit.
2/ Ce développement sans cesse croissant des Sciences et
techniques a introduit en milieu rur al des techniques, des équipe-
ments exigeant de plus en plus la prèsence en per-manence d'agents
capables d'en assurer la maintenance, l'entretien ct même la Iabr i-
cation.
Le
projet-Unités
Mobiles
est
une
des
multiples
Opérations tentées ici et là. en Côte cl' Ivoire cornme clans tous les pays
en développe ment pOLIr essayer cie répondre aux pr oblè mes des
ruraux, d'a rnclior er leurs savoir-Taire et par conséquent leurs con-
ditions cie vie.
Donner aux jeunes, LI ne Ior rnation utile j leur integr ation
har manieuse en milieu rural, tcl est l'ob jectif assigné aux TJ).'l. de For-
mation ar tisanale
.

265
Cependant, dans la décision d'i mplanter des U.M. en
milieu rural, a-t-on associé les ruraux? A- t-on cherché à compr endre
leurs structures psychologiques et sociologiques? Autrement dita-
t-on préparé le projet?
Un projet comme les U.M. doit être préparé afin d'éviter
tous les obstacles qui peuvent constituer un frein à sa réalisation..
Déjà en 1981, Lucien Cousin signalait certains de ces obstacles
rencontrés par les "Projets d'Education adaptée aux ruraux" ( 1) :
'" "Les réformes des systèmes d'enseignement ont sou-
vent été perturbees par l'absence ciu soutien politique, la résistance
au changement, le manque de préparation, l'insuffisance des mo-
yens, la mauvaise 'formation des maîtres, l'absence de suivi et
d'évaluation.
'" Les cycles rur alisès, parallèles à l'enseignement con-
ventionnel ont été considérés corn me des "écoles au rabais".
s'opposant à la promotion sociale des rur aux.
'" la for mation professionnelle dispensée par des cycles
oost-primaires a gènér ale ment été perçue comme la voie de l'échec,
ou au contraire, comme l'écolecle la seconcle chance, mais rarement
comme une préparation à l'installation effective en milieu l'mal.
'" les projets éducatifs spécifique ment destinés aux ru-
raux ne semblent pas, jusqu'à ce jour, avoir résolu ce problème cle
l'inadéquation entre Formation el emploi.
~ L'éducation ne peut être accusée de creer le chômage;
mais elle fait naître des aspirations qui sont mieux satisfaites en ville,
où sont concentrés les e mplois les plus rémunérateurs, et les plus
gratifiants. La ville est aussi le siège (les échanges modernes, d'un
modèle dominant de consommation et (les principaux centres de
décision. Il est (jonc logique qu'elle e\\et-ce SUi- les [-Ul-aUX une
attraction vive.
1.- Lucien Cousil1.- Contribution ;i la Conférence cles Ministres de lEduca-
lion (l'Expression Ft-ançZlisc.- Y3 mOLlS~O~~CO.c Sept. 198] in LZl formation
pour le Développement Rural - Cl/Il)FCJl\\ - Infoi'lliHions.- op.cit. p 3

266
li:
Il est juste de dire que l'éducation mê me r ur alisèe,
transforme le sous-emploi relatif des zones rurales en chômage
apparent, qu'elle met en évidence le manque d'activités suffisam-
ment rémunérées, dans ces campagnes.
li:
Enfin, il est compréhensible que les r ur aux acceptent
mal des formations destinées à les maintenir dans la condition
paysanne, à laquelle ils veulent échapper".
Préparer le projet-LlM. per met donc :
- dans un premier te mps d'éviter tous ces obstacles mais aussi
de recenser et de prendre en compte les besoins réels et les besoins
expri mes des ruraux pour se rendre compte qu'il y a un problè me
qu'il s'agira d'identifier de façon précise.
- d'étudier sa Iaisabilitè c'est-à-dire cle choisit', analyser,
vérifier les choix techniques et économiques et de rechercher les
solutions les mieux adaptées.
Cette préparation clu projet par le fait qu'elle permet de
cerner les besoins, va pel' mettre égale ment de définir les objectifs et
d'élaborer les plans de formation destinés aux jeunes ruraux. Autre-
ment dit, il nous parait pratiquement impossible de concevoir un
plan de formation sans tenir compte des besoins réels et des besoins
exprimés par les clestinataires de la formation. D'olt l'importance de
l'Etude de poste qui doit précéder toute action de formation. Elle doit
permettre clans le cas des UM. non seulement de préciser les
fonctions et tâches des artisans ruraux à for met' mais également de
déter miner les composantes de la situation professionnelle du For-
mateur d'artisan-rural c'est-à-dire "l'ensemble cie missions, fonc-
tions, activités, tâches techniques, hu mairies, organisationnelles qu'il
a à assumer non seulement dans son propre poste d~ travail, mais
aussi en relation avec les autres postes et 12 str uctur einstitutionnelle
clans son ensemble"( 1).
1.- G. le Boterf : Fr'. Vi"llel.- f\\iI'2tiel's c!e For m at eur s : Comment déCl'i:,:: leurs
situ at ions P,·oCesionneEcs.- Par is : Epi s. 2.. =cL . \\ 976, p27.

267
Il ressort nettement de notre enquête, qu'il faut reposer
le problème des UM .. Il faut repenser les Uf\\-1. pour qu'elles ap-
paraissent comme un moyen efficace et indispensable pour un
meilleur devenir du Monde rural et non comme un appendice qui
vient faire obstruction et qui ne s'intègre pas.
Pour cela, il faut:
•. qu'au niveau cie rONFP, par des études appropr ièes de Psy-
chologie et de Sociologie r ur ale, on cerne les problè mes réels des ar-
tisans ruraux pour mieux les résoudre et aboutir à des profils plus
intéressants.
qu'au niveau de l'IPNETP, il Y ait un suivi pel' manent des For-
;0:
mateurs-UM. pour cerner les problèmes qu'ils rencontrent sur le
terrain, pour redéfinir les objectifs de Ior mation et recruter les
for mateurs q u'il faut enfonction de ces problè mes et en fonction des
realites du Monde r ur al.
Tout ceci devra per rnettre l'élimination des frustrations
chez les stagiaires; la continuitè et le renforcement des UM. dont
l'aboutissement est la poursuite du Développement rural.
L'Expérience des UM. de formation artisanale nous
pcr rnct dalf ir rncr quc Ic problcmc cle Dcvcloppcrnc nt Cil génél-a[ cl
cIe Developpement rural en particulier, tant en Côte d'Ivoire que
clans tous les pays en développement est d'abord et avant tout un
problème de mentalité. En effet une utilisation rationnelle des
ressources que comportent les Unités Mobiles tant SUl- le plan
matériel que humain, aurait Iaitd'elles, un moyen puissant de la
politique de Développement l'mal.

268
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30 janvier 1959.
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Sept. 1977.- FAO, 1978.
REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE: Ministère de l'Agriculture- ONPI\\.-
SB.m.inaire de (;ill?Jltla: Echanges d'Expériences sur
la Ior mat iondes agr icuueur s et. la vulgar isat ion
des techniques de production- Abidjan: ONPR,
1976.
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SECRET ARI AT GENERAL DU COMITE IN1ERMINISTERIEL DE LA
FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PRüIvlOTION SOCIALE.-
La PolitiQue COOl-donnée cie la [or matiOl) professionnelle el
de la promotion sociale> Paris: l mp. ad ministr ative centrale, 1969.

287
AJ:jtffiXFS.
1. Abréviations
2. Questionnaires
2-1: Guide d'Entretien
2-2: questionnaire-Formateurs
2.3: questionnaire-Stagiaires

288
l . Abréyiations'
AAP
= Ateliers d'Application et de Production
BEPC
'= Brevet d'Etudes du Pre miel' Cycle.
BEP
= Brevet d'Etudes Professionnelles.
BIT
= Bureau Inter nationa! du Travail.
BP
= Brevet Professionnel
BT
= Brevet de Technicien.
BTS
= Brevet de Technicien Supérieur.
CAP
= Certificat d'Aptitude Professionnelle.
CEPE
= Certificat d'Etudes Primaires Elémentaires.
CFA
= Centre de Formation Artisanale.
(FP
= Centre de For marion Pr ofessionnelle.
C1\\12
= Cours Moyen 2è Année.
D.R.I.
= Développe ment Rural Intégré.
D.UT.
= Diplome Universitaire de Technologie.
ENET
=
Ecole Normale de l'Enseignement Technique.
ET/FP
= Enseignement Technique et Formation Professionnelle.
, F.A.O
= (Food and Agricultural Org anization), Organisation pour
l'Alimentation et l'Agriculture.
IFP-B'
=
Instructeur de Formation Professionnelle cie Base.
IFP-Sp.
=
Instructeur de Formation Professionnelle Spécialisé.
IFP-Sep. = Instructeur de Formation Professionnelle Supérieur.
IPNETP = Institut Pédagogique National de l'Enseignement
Technique et Professionnel.
MET/FP = Ministère de l'Enseignement Technique et de la Forma-
tion Professionnelle.
OCDE
= Organisation cie Coopération et de Développe ment
Economiques.
ONFP
= Office National de Formation Professionnelle.
PCFP
= Professeur de Centre de For mat ion Professionnelle.
PLP
=
Professeur de Lycée Professionnel.
PETP
= Professeur d'Enseignement Technique et Prof e ssionnef '"
.cs, .11140
1;<...5'
~f.
0 "
fiAl' ..

289
L9_~stiQnnaires
_.._---------~-~------- .

290
2-1:
GUIDE D'ENTRETIEN
(Autorités
Locales
et
Administratives,Responsables
ONFP,Responsables des Unités Mobiles.)
1.08JECTIFS DES U.M.
1.1:0bjectifs socio-économiguEs:
Of:?
gui. et comment est venue· l ' idée de r
a l iset'
le
"Pro i et
é
u. r1." en Côte d' Lv o i r e?
Quels sont
les objectifs assignés à
ce Projet?
E
t'·'c:)vet'S
';i; t -- i 1
p t' é vu
d' é val u e t'
l ' i mp a c t
des
U • r'i. , à
l'observation
et
l'analyse des changements engend t'és
2.U:';
plans
sociologigue et économigue dans
les régions c ori c e r n ées'~'
Si
oui,
gui est chargé de
faire
l'étude d'évaluation?
Y-a-t-il
eu
une évaluation dépuis
la mise sur
pied
de
l'Op é t'a t ion?
1.2:0bjectifs de formation
,. , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Quels. types de compétences scientifigues et
technigues
la
formation
en U.M.
est-elle censée
faire acguérir aux stagiaires
en Agromécanigue et en
batiment?
Cet'ta-ines
Unités
son~~'situées en ville ou
t:.,
pt'o::imité
d'un complexe {ndustriel:h'y a - t - i l
pas
là un glissement
par
rap~
port
aux objectifs
initiaux?
2. IMPLANTATION DES U.M.
Qui déc ide Liu
1 i eu d' i Ciq=J1 a l1'l: 2. t i 0 ri
cJ' LI n eU. 1'1 • ?
En
fonction
de guels c,-itè,-es décide--t-on~'
Cette
implantation
est-elle
tou j OUt'5
d'une
période de sensibilisation?
Les Autcwtés
locales sr:mt--E:ll,==o;
i n fo r-m e s
-',
é
Comment
le sont-elles?

291
3. RECRUTEMENT DES STAGIAIRES.
3.1
Quels sont
les c r i tèt'l?~:; t'c'tenus peRit'
le
r'ect'utement
des
stagiaires des U.M.?
3.2
Q0elles sont
les modalités du
0ecrutement?
3.3
Parmi
les stagiaires actuellement en U.M. ,certains ont
un
niveau
scolair~ assez élevé,d'autres ne sont pas de la région ou bien
se
trouvaient
en ville et
sont
revenus au village pour se
former
en
U.M. :ne
pensez-vous
pas
9ue ce soit

des
facteurs
9ui
rendent
impossible
la
fixation
de ces
jeunes dans
la
région
à
l 'i~sue de
leur formation?
:::::.4
Si
oui
9uelles solutions a'Vez
--vous
pOUt'
t'é':5oudt'e
ce
p t'ob l ème?
3.5
Comment
les Autortés
locales enVisagent-elles
l'insertion
des stagiaires dans
le milieu?
(Autorités
administratives
et
locales) :Quels
sont
les
pt'ojets
9ui
vont
etre confiés aux
stagiaires sortis des
U.M.?
4.FDRMATIDN EN U.M.:
4.1:QÜe,t'ept'ésente pOUt' vous
l'U.t1.?
une Ecole,un
Chantiet',une
Société'?
4.2:9uelle
est
la durée moyenne de
la
formation
des stagiaires
e n U. t1. ?
4.3
Qui
décide de cette durée?
4.4
La
formation
est-elle
faite
en
fonction
d'un
profil-type
d'at'tisan
t'lIt'cJ,l
pt'é-établi?
4.5
Si
oui
comment
a
été
établi
ce profil?
4.6
Sinon comment
se
fait
la Formation?
L1·.7
I l
(:?:-:iste un
éc,:H't
i mpo r-L arit
entn:~ le m,,-'.[:ét'ii.::>l utilisé en
U.M.
E?n
pat~ticuliet' en U.t1.
,,,-g,'o-fllécë1,ni9uE' et
celui
ClUE'
F'CJssèr:Jc'
l'artisan
villageois.Comment
fait-on
pour donner une
formation
adaptée
aux
besoins
locaux?
4.fJ
C>::O'I"L:\\ins
t'esponsable,; or.t
C::;US~lé"é elU'Url F't'o~.Jt'ainme
à
la
ca r t o
,;oit
éLab o r-é
pOLW pc,liet'
<:i
l'ilétét'ogénéité d e ss
Iliveau::: cl u e
pensez-vous
de
cela?
4.9
D'aucuns
préconisent
une
+(J 1·... md. ~.; i CJ1-1 d i ~:) F'e n s é C·
E' n
l è\\ ft 8 I_t c:~
v',::'I'nd.culD.!.I'('::'
SUt'
l'lJ.i·1..cc'J.c'1
S 1
...1. FI P DOS f?
t", ue
1. f.:?::3
f o t"'f:li:·:l. tel_l, t"' S
CCjllflc\\issent
et
pat""lellt
COLI.t"'{3('"'j(nf.-~\\rlt la langue locale domlnante:Qu'cn
pc Il ~:-; e:: --. \\/ CJLt '=-:; '~'


292
4.10
Les
stagiaires réclament de plus en
plus une
attestation
de
formation;ainsi
qu'une
formation
plus poussée:qu'en
pensez-
vous'-;:'
if. 11
Pensez-vous gue
les stagiaires à
la
fin
de
leur
form~tion
en U. ti.
~e5ten~ dans
leurs
régions?
4.12
Si
oui
penseZ-VOLIS
Cju'ils
puiss~?nt
con 5 t i tuet'
une
coopérative etila 9 é t'et<:'
5.PERFECTIDNNEMENT DES ARTISANS:
5.1
L'2s
U.t1.
ont
été
conçues
également
pour
le
perfectionnement
des
artisans
traditionnels.Y
a - t - i l
eu
un
récensement
des artisans dans
les zones d'implantation des U.M.?
5.2
Quelles
sont
les
modalités
du
dé t'OU 1 emen t;
de
perfectionnement:
-en
agromécanigue?
-en
batiment?
5.3
Ou se
fait
ce perfectionnement?
5.4
Comment
ces
artisans
traditionnels
voient-ils
ce
perfectioonement et comment perçoivent-ils
les U.M.?
5.5
Rencontt'e-t-on
des
dif'ficulté',:;
pad;iculièt'es
dans
le
perfectionnement des
artisans traditionnels?
6.MOBILITE DES U.M.
6.1
Comment
la décision
de déplacet' une U. i1.
est--elle pt'i~;e?
6.2
Gkli
pt'end cette décision et SLW YUi?èls
ct'itèt'e~:;'~"
6-bis:ANCIENS STAGIAIRES DES U.M.
1.
Dépuis combien de
temps etes-vous sortI
oc
1 ·U.M.
Que
fai tes-vous
ac tue Il {~'ille,l t~·
.-:...
Si
vous
tt'<3.Vèl.i Ll o z , t r e v a i I lC'::--'",ou':~ d.=\\ns
le
C;u.e
v 0 Ll S
t:t v e z
a p p ~' i 5
.:\\
l ' U . t"1 . .~.

293
4.
Tr-a v a i lIez-vous
pour Auelqu'un,pour une société ou
pour
vous-m~me?
5.
Comment aviez-vous démarré vos activités après votre sortie de
l 'U. t1. '?
6.
Gerez-vous correctement
votre atelier et vos
productions?
7.
Que
pensent
les pat'erits
et
vos "clients"
dE'
vous-memes et de vos activités?
8.
Comment vous sentez-vous vous-m~mes après votre sortie de
l 'U. r1. ?
9.
Pensez-vous.
que
1.0-\\
fot'm,3. t i on que
vousav i ez
t'eçue
au
centre
vous p~rmette de satisfaire vos besoins et de répondre
a
la demande de
la population?
7.PERCEPTION DE L"U.M.
ET DE LA FORMATiON DES ARTISANS:
(Autorités
locales et administratives,villageoisl.
7.1
A-t-on
souvent
recours à
l'U.M.
pour
la réalisation des
travaux dans
le village,dans la ~égion?
7.2
Pour quels
typ6s de travaux?
7.3
Quels sont ceux qui
font
souvent
appel
à
l'U.M.?
7.4
Que
pensez-vous de~ trav~ux réalisés par les
st ag i a i t'es
de
l'U.M.
au niveau de
la qualité et du cout?
7.5
Les stagiait'es déjà sot'tis de L"U.r1.
sont-ils
t'estés dans
le village,dans
la
région ou sont-ils partis?
7
L
,

'-J
Ceux qui
sont restés que
font-ils?
7.7
Que pensez-vous de
leur situation?
7.8
En
tant 9UE parents acceptez-vous gue vos en f d.1l t~" t't?'-'ô t en t
au vi lIagE ou dans
la t'égion apt'ès
leut' -fot'rnC:<.tiorl
~'1
l ' U . \\'1 • ?
7.9
Que représente
l'U.M.
pour vous Parents,autot"ités?
7. 1(J
Que pensez-vous des
formateurs
deI ·U.M.?
7.11
Existe-t-il entt'e vous et
eux des relations harmonieuses?
-; . 12
Cl LI. ' est - c e
9 u i
in a t ive
ce",
t' E~ 1d. t i Cl n co .~.
7.13 D'une m.:::-\\nièt'f! 'Jé·nét'3.Je:
.. Ci u r~ p t~'; 1 S C ~-:: - v LJU Si rJ e
l a. ·r CJ1"'" r':'~ ,3 t i D ~'l
cJ Url rï li' C? -::.\\ u .:
j F::: l_l n e ::~
c!,:!.ns
le':.,
U. i·1.~·

294
UNIVERSITE DE HAUTE BRETAGNE
U.F.R de PSYCHOLOGIE,
SOCIOLOGIE
SCIENCES de L'EDUCATION
2-2:
QUESTIONNAIRE
AUX
FORMATEURS
Il
s'agit
grace aux 9uestions ci-dessous
aux9uelles
nous
vous
prions de répondre aussi sincèrement 9ue possible,d'aider à
la
c omp r-é h en s i on
des
nornb r-eu x pt'oblèmes gui
se
posent
à
l a
formation
techni9ue
et professionnelle;
particulièrement à
la
formation
des
artisans
ruraux
et
des
formateurs
d'artisans
t'LI. t'au.:-: .
Nous comptons dans
la présente étude
Cet ceci avec votre
collaboration)
appréhender
davantage
l'étude et
l'analyse
des
problèmes
de
la formation en vue du développement
rural,afin
de
les comprendre,
d'en acguét-ir une meilleure connaissance et voir
comment
dans
la formation des artisans ruraux et
partant
dans
celle
des
formateurs
d'artisans
ruraux,nous
pouvons
nous
rapprocher
le
plus possible de
la réalité.C'est donc
dire
gue
nous nous
intéressons à
vos remarques et suggestions.
Veuillez mettre une croix dans
la case gui correspond à
votre
t'éponse.
A/INFORMATIONS SUR LES
INDIVIDUS:
1.SEXE:.·
.
2. AGE:
.
3.ETAT CIVIL: CI Cé 1 i batai t'e
o
Sépa.t'é
o Divot'cé
4.NOMBRE D'ENFANTS A CHARGE:
\\
(
f\\ 5.NIVEAU D'ETUDES GENERALES:
o Cycle pt'irnait'e
a l'hveciLl cr'1:-~
O' C. E. r. r .
o
o 5è
[1
'1è
0
.-':::è
o
U.l:::.F'.C.
o 2è
TE.,t'minale
En 0::> .. Su.p é r~ i ELl t"' •
6.NIVEAU D'ETUDES
o
n~CHi~ 1 QU[~S
~:) ë:"~ n -:;; r-l i \\/ e Z,I_\\
OC. [J. F'.
o El.[.F'.
tJ
E':. 1.
o B.F'.
0
B.T.S ..
o
o
L'.U.T.
Autt""c ..
L{29U~" l . . . .

295
7.DANS QUELLE(SI
SPECIALITE(S'?------------------------------
',;.1
~
~
8.QUALIFICHTION PROFESSIONNELLE SUR LE PLAN PEDAGOGIQUE:Etes-
vous?
0
IFF·-8.
0 ' 1FP-Sp éc i al i sé
tJ
F'CFP
0
F'LF'
o 1FP-Sup é t' i eUt'
o F'ETP
o Autre:Precisez
.
y 9.0U
AVEZ-VOUS
RECU
LA
FORMATION
QUI
VOUS
DONNE
CETTE
QUALIFICATION?
'n
Aucune -tor'ma t ion
0
E::"":ENET
0
1;:'NETF'
o Autt'es: F't'éc i se:::. "
.
10.
DANS QUEL TYPE D'U.M.
ENSEIGNEZ-VOUS?
o U.M.Agro-mécanique.
d. U. t-1. 8a tmen 1;.
)( 11. AVIEZ-'vOUS DEJr~ ENSEIGNE DAI\\~S UNE "U.1"1. "?
0
Oui
D Non
,
12.51 OUI DEPUIS COMBIEN DE TEMPS?
.
~
13.D'UNE
MANIERE GENERALE DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ENSEIGNEZ-
VOUS?
n 1 à 0=-..J ans
o 11 à 15 ans
G
20
ans
et plus.
n 6 à
o 16 à 20 ans
B/IMF'LANTATION DES "U.t1." ET Cm\\lNAISSANCE DU t'l1LIEU D'It1PLATATIOt-L
14. DAt\\lS CJUELLE REG 1ON E,ST 1!"IPLANTEE L' U. "-1.
DANS U-H~lUECLE \\/OUS
SERVEZ?
F't'é fec tu r e :
.
S/F't~é tee t u r e
.
VillagE::
.
15. DEF'U 1S
COt18 1Et.!
DE n:::t-1F'S L'" LI. t-1. "EST -EL.LE It1PI_ANTEE
Df-"'\\NS
CETTE REG 1ON'~'
'
'
'~
'
.
16.L'U.M.
EST-ELLE IMPLANTEE DANS LA REGION A LA DEMANDE
DE
LA POFUUn 1arp ,
Cl
Oui
0
t-kw.
17.S1 OUI COMMENT S'EST FAITE CETTE DEMANDE'~
.
,-
.
. . . . . . . . . . .
"
,;
!"
..
18.51
NON
QUI
~ DEMANDE L'IMPLANTATION
DE
L'UM
DANS
CE
\\) l LLrlGE, D(.~i\\~S CETTE f~:EC3 I ON ET F'(JUr~,CluO I? • . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . , ....
..
..
..
..
..
..
..
..
Il
..
..
..
..
~
..
..
Il
..
..
..

..
..

..
..
..
..
..

..
..
..
..
..
..
..
..
..
..

..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
19.QUELLES
SONT
LES ETHNIES DOMINANTES DU VILLAGE OU DE
LA
F:EG 1ON "DU [ST
Ii'lI:'lJ:f'JTEE
l_' u. ioi .~' .••.• -
~ •• ~ ••••••• -, •••••
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Il
..
Il
..

296
20.A QUEL GRAND GROUPE ETHNIQUE APPARTIENNENT-ELLES?
.
.. '" '" .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. '" .. .. .. .. .. .. .. '" .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
21.QUELS
SONT
LES
TYPES
DE MAISON QUI
EXISTENT
DANS
LA
REGION? __ . _
_
-
- .. -
.
22.A-T-ON TENDANCE A L'HEURE ACTUELLE A DEVELOPPER UN TYPE DE
MAISON DANS LA REGION?
o Oui
o Non
23. SI OU 1 LEqUEL?
_
'
_ . _ .. _
_ . _
24.A
QUI FAIT-ON APPEL LE PLUS SOUVENT POUR LA
CONSTRUCTION
DE CES f1A 1SONS?
_
.
C/PERCEPTION
DE
LA
FONCTION
ET DU
ROLE
DE
L'ARTISAN
RURAl
TRADITIONNEL:
25.EXISTENT-ILS DES I~RTISANS TRADDTIONNELS DANS L{.) F\\E:GllJI'f?
o Oui
D Non
26.SI OUI QUELS TYPES D'ARTSANS?
.
27.LE
VILLAGE
OU
LA
REGION A-T-ELLE
SOUVENT
BESOIN
DES
SERVICES DE CES ARTISANS?
o Oui
o Non
28. SI OU 1 QUELS SONT CES SER",I 1CES?
_ ..
..
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. .
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29. SI Nm~ POUF:QUO 1'-;:'
_
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.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
30.CES
ARTISANS
VIVENT-ILS
UNIQUEMENT
DE
L.E::Uh
D'ART 1S,':'\\I'F o Ou i
31.51 NON QUE FONT-ILS D'AUTRES?
o
Pl al' t eu t'
0
F'ec hE'U t'
0
[ 1 é veu t'
Comme:' ;"ç ,31' t
1]
(lU t l" es, F' t' \\~ C i c,e:::. . . . . . _ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _ . . . . . . . .

297
32.LEUR PRINCIPALE SOURCE DE REVENUS EST-ELLE?
o L'At'tisanat Cl La Cul tut'e (v i v r-è r-o ou de t'ente) G La pèche
o L'Elévage
[]
Le Comme t'ce
o Autres,précisez.
. .. . . . .. . . .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
33.COMBIEN
DE
TEMPS CONSACRENT-ILS AUX ACTIVITES AUTRE
QUE
L'ARTISANAT?
;
.
34.COMMENT CES ARTISANS S'ILS EXISTENT SONT-ILS VUS DANS LE
VILLAGE, DANS LA REGION,PAR LA SOCIETE?~
:
.
\\j
D/FERCEF'TION DE L' "U. f·1." ET DE I_A FORf1f-ITION DES JEUNES ,';RTISf':',NS
I~ --------------------------------------------------------------
F:UR?'1U X.
Depuis
plusieurs
années,vous
etes chargé
de
former
des
artisans
ruraux;il
y
en a
qui
ont
CI u i t t é l ' "U. t1."
é 9 c~ 1emen t
depuis plusieurs années:
35.F'OUVEZ-vOLJS
NOUS DIRE COMMENT SE FAIT LE
F\\ECRUTEf1Er~T
DE
CES JEW'~ES GENS?
o Par voie de concours
o
sUt'
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
o Can d i d a t u r-e p t' é sen t é e p a t' 1e vil 1c:~9 e
d
ALI. t t' es: F't' é c i se z : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . '.' . . ; . . . , . '.' . . . . . . . . . .
36.QUEL
EST LE NIVEAU MOYEN DE CES JEUNES GENS A LEUf~ ENTF,EE
AL' U. f1 ..-;:-
o
Cycle primaire complet
a Ni VE'au C. f·1. 2
a C.E.F.E
û
Ni vc.=\\U 6~
o t'~iveau 5è
o N i.v('~c'u /1.
o Niveau ::::è
E:. E. F·. C.
a f'J i ve<J.u :2
o
cJ
N'ont
jamais
l'écolE?
37.QUELS SONT LES METIERS AUXQUELS ON FORME DANS VOTRE U.M.?
.-'=::7 - l : LI. f'1. -- Ga t i me nt. . . . . . . • . . . . . . . . . . • . . . • . . . • • . • . • . • . .
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
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..
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u
. . . .
u
. . . . . . . . . .
--------,--------------------

298
38.ETES-VOUS FORME POUR ENSEIGNER DANS UNE UNITE MOBILE?
a Oui
0
Non
i/
'--
39.
QUI DEFINIT LES OBJECTIFS DE FORMATION DANS LES U.M.?.
i' . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. " .. .. .. .. .. .. .. .. ". .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. -.. ..
40.QUI CONCOIT LES PROGRAMMES DE FORMATION DES U.M.?
.
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
41.AVEZ-VOUS APPRIS AU COURS DE VOTRE FORMATION
41-1:à définir des objectifs de formation?
a Oui
a Non
LJ·J.-2: à
concevait' et
v a l u e r- des
séguences
de
f o r-ma t i on ?
é
o Oui
0
Non
'11-3: à
é Lab or-e r- des plans de
formation?
o Oui
t::1
Non
41-4: 0. é Lab o r-e r- des p t'Dg t'ammes?
o Oui
o Non
42. D'UNE
r-1AN 1ERE
GENERALE
COr'1PTE TENU DE VOS
ACT 1 V1 TES
i:; L'
QUE PENSEZ-VOUS DE LA FORMATION QUE VOUS AVEZ RECUE?
O T t ' è s
Sa t i s f ait
r.l Satifa.it
o Tt' è sInsa t i sr ait
ü
Insatisfait
43.LES
OBJECTIFS
DE
FORMATION
DES
U.M.
S'ILS
EXISTENT
REPONDENT-ILS A DES BESOINS REELS DES ARTISANS RURAUX? .
a Oui
0
Nori
44.sr
our
EXISTE-T-IL UN PROFIL TYPE DE
L'ARTISAN RURhL
A
FORt-1EFi,CDr1ï1E::NT f':\\-T-m~ ETABLI CE F'FmFII_ ET [lUI L'A ET(iDLI?
.
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45.SI
NON SUR QUOI REPOSE LA FORMATION DES ARTISANS RURAUX~ ..
.. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. . . .. .. .. .. .. . . . '" .. . . .. .. . .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. . . . .. .
............. "
"
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.. "
~
~
~.
. . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. . .. .. . .. . .
"
.. .. . . .. .. . .. . .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. " .. .. .
4-::'. TOUS L_ES l'lET 1E:C:::; EI~SE l GI~ES Otl,<5 ',,"UTF:E U. f'l, SOI~T' II_S CDi'1fJUS [;,::
LJ.
F'OF'UL(iT r DI'L'
o
IJu i
0
l'~D;-i

299
47.SI NON QUELS SONT LES METIERS QUI NE SONT PAS CONNUS DE LA
POPULATION ET QUI SONT NOUVEAUX POUR ELLE?
.
. .. . .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ....
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
48. CES
NOUVEAUX
r'1ETI ERS ONT- 1 LoS UNE VAL~UR AUX YEUX
DE
U·l
POPULATION?
o Oui
(1
Non
Pou t' 9 u 0 i ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ....
49.PENSEZ-VOUS
QUE
L'APPRENTISSAGE
DE
CES
METIERS
SOIT
INTERESSANT POUR LE VILLAGE,LA REGION ET POUR LES JEUNES ARTISANS
EUX-MEMES? o Oui
n Non
POUt'9 u o i ?
:
.
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . . . . .. ..... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. . .. . .. .. .. . .. .. .. ..... .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. . . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. . . .. .. .. .. . . .. .. .. .. . .. .. .. .. .. . .. .. "'. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
5ü.A-T-ONSOUVENT RECOURS AL'U.M.
POUR LA REALISATION
DES
TRAVAUX DANS LE VILLAGE,LA REGION?
o OLli
0
Non
51.51
OUI POUR QUELS TYPES DE TRAVAUX?
.
52. SINON r'OURQUO 1·-::' •••••••••••••••••••••••• ~ ••••••.•••••••••••
53.QUELS SONT CEUX QUI FONT SOUVENT APPEL A L'U.M.?
.
.. .. .. .. .. ..... . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. "' .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
54. QUE PENSENT-ILS DES TRAVAUX REALISES PAR LES STAGIAIRES DE
L ' u. r'1:
54-1:Au niveau de
la gualité du produit?
o T l'ès bonne
Cl Bonne
ij
r·12. u v ê:, i 5 e
rJ TI' è S III dU\\' 2. i =;e
54-2:Au niveau du cout?
o TI·ès bon mat'ch é
C t::CHl fnat·'ch é
o Chel'
55. LES
STAGIAIRES DEJA SORTIS DE L'U.M.
SONT-ILS RESTES
AU
VILLAGE,DANS LA REGION?
o
;]u i

300
56.SI
NON
POURQUOI
SONT-ILS
PARTIS
DU
VILLAGE,DE
LA
REGIOhl""?
'
'
.
. . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
57.SAVEZ-VOUS OU ILS SONT PARTIS?
· · ·
.
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ~ ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. " " " " " .. " .. .. " " .. .. .... .. .. " .. .. " .. " " " " " " " .. .. " " .. " " " .. " .. .: " " ..
"
" " " " " " " " " " .. " .. ..
"
" " .. " " " .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. " .. .. .. " .. .. .. .. " " .. " " .. " " .. " " " .. " " " " " " " " .. " " " .. .. .. .. .. .. .. .. .. " .. .. .. .. ....
58. CEUX
QUI
SONT RESTES EXERCENT-ILS LE METIER
QU'.ILS
ONT
APPRIS A L'U.M.?
a Oui
59. SI
NON QUE FONT-ILS?
" . · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
." " " .. " " .. " "." " " " .. .. .. .. .. .. .. " " " .. .. .. .. " " " " " " " " " " " " " .. .. " " .. .. " " .. " .. " .. " .. " ... " " " .. .. .. .. .. .. ..
" " " " .. " .. " .. " .. " .. . . . . . .. .. . . . .. .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. . .. .. .. . .. . .. .. .. .. .. .. . . .. . .. .. .. .. .. .. ..
60.SI
OUI CE METIER LEUR PERMET-IL DE VIVRE
CORRECTEMENT,DE
SUBVENIR PAR EUX-MEMES A LEUR PROPRE BESOIN?
a Oui
o Nori
61.gI
NON
FONT-ILS
AUTRE
CHOSE
POUR
AUGMENTER
LEURS
REVENUS? :"
:
-
.
"
"
. . . . . . . .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. . .. .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. . .. . .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .." ..
62.QUE PENSENT LES PARENTS DE LEUR SITUATION?
.
63.
LES
PARENTS ACCEPTENT-ILS LE FAIT QUE LEURS ENFANTS
RESTENT
AU VILLGE OU DANS LA REGION APRES LEUR FORMATION A L'U.M.?
o Dui
0
Non
F' 0 Ut' 9 U 0 i ?
. . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
U
Une
école
0
Un'~ "~Dciété Û Un ~3"='1t',o:l.S("?
0
Ur-I
c=l1é.<"rïticlt"'.
t1
A'-\\ t r" c=.
C [-1 C) ~I e : p t~ é c i 5 e 2... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. - .. .. .. .. .. .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

301
65.EN TANT QUE FORMATEUR QUE PENSENT VOS STAGIAIRES DE VOUS?
·. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. -. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
66.QUE PENSENT LES PARENTS ,LES POPULATIONS LOCALES DES FDR-
r1ATEUF(S DES U. r·l. ?
.
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
..
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
67.COMMENT VOUS SENTEZ-VOUS, VOUS-MEMES DANS YOTRE FONCTION DE
FORr1ATEUR EN U. t1. "? ••••••••••••••••••••••••••••••••••••
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. -. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ...

. .
. .










• •

..
..

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· .. .. .. . . . .. . . .. .. . .. . .. .. .. .. . .. . .. . . .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. . .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. . . .. .. .. .. ....
b8.EN TANT QUE FORMATEUR QUE PENSEZ-VOUS:
68-1:de
la
Fo r-me t i or
donnée
à
ces
jeunes dans
les
i_'. M. ? .. ". . . . . . . . . . . .". . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
68-2:de la présence de ces
jeunes
au
village?
. . . . .
69.EXISTE-T-IL ENTRE VOUS ET LES STAGIAIRES DES RELATIONS HAR-
MONIEUSES?
o Oui
o Non
70.ET ENTRE VOUS ET LES ARTISANS TRADITIONNELS DE LA REGION?
o Ou ~
0
i10n
71.ENTRE VOUS ET LES POPULATIONS ~OCALES?
o
Ou i
0
ik,!-}
.. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ~ .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . . .. .. ~ .. . .. .. .. .. .. . . . .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
73. Etl
T l"tl'H
CiUE
FUh:I'I{llf:"Ui;;
El
El!
T(,; "-;- !_~'UE
CI TO'IE('J , F'E::I-~S[!: --')iJUS
QUE L'ARTISANAT RURAL A SA PLACE D~'JS ~'ECO~OMIE ET PARTANT DANS
LE DEVELOPPEMENT DU PAyS?
_."' .. ,
"
.
.. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. . .. . .. .. . .. .. .. .. .. .. .. ~ . .. . , .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . . .. .
..
..
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..
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.. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . - .. ., .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. . .. ..
-
",",",*k:&
".Paq::;]
E.4 .. 56 .
. 3;:P_.c~i!osc::a-·
»

302
UNIVERSITE DE HAUTE BRETAGNE
U.r.R.DE PSYCHOLOGIE,SOCIOLOGIE
3SiENCES DE L'EDUCATION
QUESTIONNAIRE -STAGIAIRES:
Peur nous permettre
de comprendre ce
gue c'est
9u'un
artisan
t':_\\7'31=son
r-o Le s e s
fonctions,la
fOt'matian
g u ' i l
a
t'eçLle;nou~:;
ç
VOLIS
Ct'ions de
répondre
aussi
sincèrement
~ue possible aux 9uestions
!-à
ou
i l
ya
une case,mettez une c r o i x
dans
la
case
gUl
;~;~"~'t'espond 0. vo t r e
t'éponse.
~i!NFORMATIONS SUR LES
INDIVIDUS:
1.SEXE:
r'1ascul i Il
Féminin
2.AGE:
.
:::'.ETAT CIVIL:
a Cé lib a t a i t'e
a r1at' i é
a "Sépat'é
Q Ci i \\/Ot'C é
4.NOMBRE D'ENFANTS A CHARGE:
.
S.A
QUEL
NIVEAU
ETES-VOUS ARRIVE
DANS
VOS
ETUDES
AVANT
D'ENTRER A L'UNITE MOBILE?
o N'ai jam;:üs été à l'école
a Cycle primaire incomplet
U Niveau CH2
a C.E.P.E.
n r',jiVEc'2V 6è
a Ni vea'_'.
:::J rh veau il è
ti j"--J i v'2<c\\U .-s è
o [1. E . F'. C.
d Ni V'2ElU SE~conde et p1'Y5.
B/PERCEPTION DE LA FONCTION ET DU ROLE DE L'ARTISAN RURAL
6.EXISTENT-ILS DES ARTISANS TRADITIONNELS DANS VOTRE VILLAGE
OU DANS VOTRE REGION?
o
Oui
C
Non
7 . SI
DU l
fJUE
f~-Ol,n--l L':')~
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Cl. Dt~hiS
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\\)IL-lJ1CE
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()--T--[)î\\1
~:;UU\\}[I\\iT
BESOIN DE L'ARTISAN POUR UN
[PAVAIL?
o Du i
0
l'Jem

303
9.SI OUI
POUR QUEL TRAVAIL?
· · · · · · · · · · · · · · · ·
. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. "." .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
1<) • SI
NO 1\\1 POURqUOI?
· · · · · · · · · · · · · · · · ·
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
ll.LES ARTISANS DE VOTRE VILLAGE OU DE VOTRE REGION VIVENT-ILS
UNIQUEMENT DE LEUR METIER D"ARTISAN?
lJ Oui
D. Non
12.51
NON QUE FONT-ILS D"AUTRES?
o F'lan t eLW
[l
F'èch eut'
a El evcllt'
n CO(TlfTI(C? t'ç ail i;
~1 Au t t' e : p t' é c i se:::. . . • . • • . . . • . . . . . . . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13.LEUR PRINCIPALE SOURCE DE REVENUS EST-ELLE?
lJ L "{~t'ti'=ianat
0
L'Agt'icultLlI'E'
C1
La F'êche
q L"Elévëlge
o Le Comme r c e
o Autre:Précisez
.
14.COMMENT CES ARTISANS SONT-ILS CONSIDERES PAR LES GENS DE
VOTRE VILLAGE ET DE' VOT1~E REG l Ol'P
:
:
.
15. C0I1t1EtH EN TAtH QUE FUTURA-RT 1 Si:ü'.! , CONSIDEREZ-VOUS LES
ARTI
SANS TRADITIONNELS DE VOTRE VILLAGE,DE VOTRE REGION?
. . . . .
16~COMMENT CES AR1-ISANS EUX-MEMES VOUS CONSIDERENT-ILS? . . . . .
17.LA VIE QUEMENENT LES ARTISANS TRADITIONNELS DE VOTRE VIL-
LAGE
OU
DE
VOTRE
REGION
VOUS
ENCOURAGE
-T-ELLE
A
F'(JUI~;::JU 1 \\)I~E ET A TERt11t'JEF: ~)I]TF~E FDF,I"IAT r ml (1 L_' Ui') J TT:' l'ÎiJi3 l LE~'
lJ
fJ'..I i
o Non
1 8. F'iJLiF\\: ClU ur:'. . . . , . . . , . . . . " , . . , , , . " . . . , . . . . . . . . . . . " , . . , . " , . . . .
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304
C/PERCEPTION DE L"UNITE MOBILE ET DE LA FORMATION DES ARTSANS:
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ M
~
- - - - - - -
19.COMMENT ETES-VOUS ENTRE A L'UNITE MOBILE?
o SUt' c on c our-s ou apt'ès un test
li
SUt' T i t t' e: 1 e q u f2 1 '~'. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
o F't'opasé pat' h? vil. 1age
a SUt' i n t e r-vori t i on sd e qu i?
.
o Au t t'e : p t' é C i se:::. • . . . . • . • • • . • . . . . . • • • • • • . . • • . . . . .
21.CE
METIER QUE VOUS AVEZ CHOISI D"APPRENDRE A L"UNITE EST-
IL CONNU DANS VOTRE VILLAGE,DE VOS PARENTS?
o Ou i
22. LEG"!UEL·:"
.
. .. ..- .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. '" .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
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23.PENSEZ-VDUS QUE L"APPRENTISSAGE DU METIER QUE VOUS AVEZ
CHOISI SOIT INTERRESSANT POUR LE VILLAGE, LES PARENTS ET
POUF~ VOUS-f1Ef'1ES?
U Oui
[j
r-Jon
i
.
Pou t'q ua i.> ~ . . . • . . . . . . . . '.'
.
24.CONFIE-T-ON SOUVENT DU TRAVAIL A L'UNITE?
o
iJui
25.5r
OUI QUEL TYPE DE TRAVAIL?
.
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305
27.QUELS SONT CEUX QUI CONFIENT SOUVENT DU TRAVAIL A L'UNITE?
. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
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28.QUE PENSENT CEUX-LA'DU TRAVAIL REALISE PAR LES STAGIAIRES
DE L'UNITE MOBILE:
28~1.Au niveau de la 9ualité du travail?
:u
a
Tr'ès
bonne
o Bonne
o t1auvaise
Tr s
rnauva i se
è
28-2.Au niveau du cout?
n Tr'ès b on mar-ch
o Bon ma r-c h
a Cher'
a Tt' è s che t'
é
é
29.LES
STAGIAIRES
DEJA
SORTIS DE L'UNITE
MOBILE
SONT-ILS
RESTES AU VILLAGE, DANS LA REGION?·
o Oui
a Nori
30.S1
NON POURQUOI SONT-ILS PARTIS DU VILLAGE,DE LA REGION?.
.. .. .. ..... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
3i.CEUX
QUI
~ONT
RESTES
AU
VILLAGE
OU
DANS
LA
REGION
EXERCENT-ILS LE METIER QU'ILS ONT APPRIS A L'UNITE MOBILE~
o Oui
:52 . SI
NON QUE FONT -, 1l_S",:· •••••••••••••••••••••••••••••• • • • -~ ••.•
33.SI OUI CE METIER LEUR PERMET-IL DE VIVRE CORRECTEMENT, DE
SUBVENIR A LEURS PROPRES BESOINS El D'AIDER LES PARENTS?
o
Uui
o
i
i;'U9<~,'
...•. "
-s
----.-...,...."'!"""'..",..,,-.,,,---~-........,----------'--'--------' -

306
33.1.51
NDN FDNT-ILS AUTRE CHOSE POUR AUGMENTER LEURS REVENUS?·
.. . . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
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. . . .
T5. 2. QUE FONT - 1 LS D' AUTRES?
.
1
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33.3.QUE PENSENT LES PARENTS DE LEUR SITUATION?
.
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
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33.4.QUE PEN~~Z-VOUS VOUS-MEMES DE LA SITU~TION DES ANCIENS
STAGIAIRES DEJA SORTIS DE L'UNITE MOBILE?
.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ;,
.
. . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . .. . . .. .. . .. .. .. . . . . .. . . .. . . . . . .. . . . .. . . .. .. . .. .. ..
~
3 d • LES PARENTS ACCEPTENT-ILS QUE LEURS ENFANTS RESTENT DANS
LE VILLAGE OU DANS LA REGION APRES LEUR FORMATION A L·U.M.?
D. Oui
o
Nori
F'oUt'9UO i?
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3S.EN TANT QUE STAGIAIRE ~UE REPRESENTE POUR VOUS L'UNITE
t'1GB 1 I_E?
r l
Une
L. -.
Ecole
o
Un e
Soc i été
o Un
GcU'D.ge.
~.J LIn Ch d.n t i et"'
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Autt,E?
cho·::;e:r.:'~'éci·5e~·:
.
16.QUE REPRESENTE L'UNITE MOBILE POUR LES PARENTS?
Ec::ollë!
d
Un e
SDc:iété
o
Un
C~at'd~3l~
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ull
Ch ,3 Il t i C~~'
o
f~i LI.t t"'[; ch 0 -::~ t:~ : r='~'" é c i ~:=i l:~ :.: • .. • .. .. .. .. .. .. •. • .. • • .. .. .. .. .. .. ..
1
37.QUE PENSENT LES PARENTS. LES VILLAGEOIS DES STAGIAIRES DE
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307
38.APRES VOTRE FORMATION ,VOUS
INSTALLEREZ-VOUS AU VILLAGE OU
DANS LA REG 1OW;:-
o Oui
a Non
39.SI NON OU
IREZ-VOUS?
~
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• •~
L
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~~.QUE PENSEZ-VOUS:
4Ù-l.De
la
formation
qu'on
vous
donne
à
l'Unité
,1'_~!:' i ~~ ·2?
.••..•••• ~ • • • • • . . • • • . . . • • • . • • • • • • • • • . • • • • . . . . . . . . . . . • . . • . •
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40-2.De votre présence au village?
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~l.EXISTE-T-IL
ENTRE
VOUS
ET
LES
FORMATEURS
DE
DONNES
Rc~ ,;..fr IONS?
il
Oui
a
Non
';2.QU'EST-CE QUI SELON VOUS PERMET CES
BONNES RELATIONS ENTRE
vG:'..JS E'r- LES FORr·1ATEURS?
.
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..
..
..
..
~3.ET ENTRE VOUS ET LES ARTISANS TRADITIONNELS,VA-T-IL DE
8QNN~S
RELATIONS?
o
Ou i
;4.ENTRE VOUS ET .LES POPULATIONS VILLAGEOISE~?
Q
Oui
45.S"IL VA DES RELATIONS, DANS TOUS' LES CAS ,QU"EST-CE QUI
~j;:::Lor\\J \\/OUS
FrNIJFi 1 SE
CES F:EI._AT 1 ONS~'
:
.
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.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . ..

308
TABLE DESMATIERES.
Eages:
Avant-Propos:
Introduction générale:
ERElvIIERE PARTIE:
"
LA NOTION DE DEVELOPPEMENT ET LE
';'
PROBLEME DE DEVET ,OPPEMENT RURAL EN
"
COTE D'IVOIRE.
Il
J
CH APITREll : LES NOTIONS DE DEVELOPPEMENT ET DE
P DEVELOPPEMENT RURAL
12
1.- La notion de développement
12
\\0
2.- Lanotion de développement rural
25
\\
2- l: Le Monde rural
25
2-2: Le développement rural
31
2.2.1: La Banque Mondiale et
\\
le Concept de D.R.I.
32
.' 2.2.2: La F.A.O et le D.R.I
37
. 2~i3: Le Concept de D.R.I. au niveau
. .
de l'O.C.D.E.
\\
39
3.- La notlon de participation
41
3.1: Les différentes dimensions
41
3.1.1: La di mension économique et
sociale
R: 1
3.1.2: La dimension psychosociologi - tJ
que.
42
3.1.3: La dimension Historique
45
3.1.4: La dimension culturelle
46
\\
3.2: La participation au développe ment
sa
,
\\\\

309
x; CHAPITRE 2: LES "UNITES MOBILES" DANS LE DEVELOP-
PEMENT RURAL DE LA COTE D'IVOIRE
56
1- La Politique de Développe ment rural
56
2- L'artisanat dansle Développement de la Côte
d ' I v o i r e '
.
.64
2-1: Le rôle de l'artisanat
64
2-1-1: Le rôle culturel
64
2-1-2: Le rôle économique
65
2.-2: La Stratégie de développement de l'arti-
sanat rural
6'5
3- Les "Unités Mobiles"de formation artisanale
69
3-1: Les Centres Unités Mobiles comme
"Projet de Développement rural"
71
3-2: Les Centres Unités Mobiles comme
"Structures de formation"
82
DEUXIEME PARTIE.
LE CADRE THEORIOUE et METHODOLOGIQUE
87
CHAPITRE 1: LA PROBLBMATIQUE eCLES HYPOTHESES
88
1. Le Proolè me et les hypothèses
88
2. L'Approche- notionnelle
.
97
2-1: Le Concept de Formation
97
2-2: Les notions de Statut et de rôle
108 J
2.2.1: le Statut
108
2.2.2: Le Rôle
110
2.3: La Représentation de soi. l'image cie soi
112
CHAPITRE 2: LE CADRE MEIHODOLCGIQUE
120
l . Le Cadre d'analyse
120
1-1: L'approche Structuraliste
'- 120
1.1.1: Les fonde ments
120

310
1.1.2: L'utilisation de l'approche structu-
raliste et son insuffisance dans
l'Etude des U.M.
129
1-2: L'Approche fonctionnaliste
132
1.2.1: Les fonde ments
132
1.2.2: L'Utilisation et les limites de l'Ap-
proche Fonctionnaliste dans l'Etude
des UM.
138
1.2.2.1: l'Utilisation
138
1.2.2.2: les limites de l'Approche
Ionctionnaliste
. 139
1-3: Le Structuro-Ionctionnalis me
142
1-4: L'Approche Systémique
143 ~
1.4.1: Les Fondements
143
1.4.1.1: La Notion de Système
143
1.4.2.2: L'Analyse Systémique
144 ...-
2. Le cadre technique
170
2-1: L'Application de l'approche systé mique à
. l'Etude des U.M.
.
170 .,./
2.2: Les Techniques de collecte de données
175
2.2.1: La Collecte d'informations issues
d'une enquête empirique.
175
2.2.1.1: La collecte d'infor mations
issues d'un entretien semi-
directif
179
2.2.1.2: Le questionnaire écrit
180 »:
2.2.2: L'Observation
182
2.3: L'Echantillon
.
183/
2.3.1: A qui s'est-on adressé
183
2.3.2: Les caractéristiques de notre
échantillon
185
2.3.2.1: Les Stagiaires U.M.
185
2.3.2.2: Les For mateurs d'artisans
ruraux
187
2.3.3: But
189
2.4: Les difficultès de l'Enquête
190
2.5: Le Traite ment des données
190
,;
!

311
IROISIEME EARIIR
.LES RESULTATS DE L'ENOUEIE.
193
X CHAPITREl: L'ORGANISATION et LES FONDEMENTS DES
. UNITES MOBILES
196
1. Le "projet U.M:' vu par la population
196
1-1: La Connaissance de l'Artisanat rural
196
1-2: La définition des Unités Mobiles par Jes
populations concernées
198
1.2.1: L'U.M. de formation artisanale:
19'8
1.2.2: La définition des UM. par les popu-
lations rurales
202
1-3: La perception des objectifs des UM.
204
1.3,1: Les objectifs socio-èconomiques
204
1.3.2: Les objectifs de formation
207
1-4: L'I mplantatlon des U.M.
213
2. La réalisation du "Projet UM"
216
2.1 :Le recrutement des Stagiaires
216
2.2: L'Organisation de la formation
219
2.2.1: L'élaboration de la for marion
219
2.2:2: La réalisation de la for mati on
223
2.2.3: L'Identification et la validation de
laforination -
235
2.3: Le perfectionne ment des artisans tr adi-
tionnels
244
CHAPITRE 2: LES EFFETS PERÇUS
248
1. La mobilité des UM.
248
2. La perception de l'UM. et de la formation des
artisans
250
2.1: De l'Identification à la frustration·
250
2.2: La perception du rôle et de la fonction de
l'artisan rural
253

312
2.3: L'artisan rural source de motivation
257
La Synthèse des résultats
. 262
CONCLUSION GENERALE
264
BIBLIOGRAPHIE
268
ANNEXES
287
1- Abrèviations
288
2- Questionnaires
289
2-1 : Guide d'Entretiens
290
2-2: Questionnaires-Formateurs
294
2- 3: Questionnaires-Stagiaires
302
TABLE DES MATIERES
308

~
l' 1

.'
1
Pour donner au monde rural et particulièrement aux jeunes ruraux des conditions
,1
d'existence semblables à celles de leurs camarades des grandes villes, l'Etat ivoirien
a choisi la voie de la formationen initiant le «Projet Unités Mobiles». Ces unités
1
. sont:
l,
- conçues comme un «Outil» au service du Développement rural par les
autorités politiques, administratives et les responsables du projet, pour la formation
'(
et l'insertion des jeunes ruraux dans leurs milieux.
1
,.. perçues par la population rurale comme-une. «Ecole» devant permettre
~~.
.
aux enfants d'accéder à une promotion sociale et donc d'améliorer les conditions
1
d'existence des parents.
I~
- considérées par les artisans traditionnels comme un «Centre de
Formation d'Adultes» où ils pourront apprendre à lire, écrire et se perfectionner.
Après dix ans d'existence, elles ne semblent pas répondre à ces attentes et
,t
continuent de fonctionner. Aussi est-on en droit de se poser les questions suivantes:
;1
~ A-t-on préparé le «Projet Unités Mobiles» ?

A-t-on cerné les besoins réelsdu jeune Artisan rural à former?
~ A-t-on défini son profil et par voie de conséquence' celui de son
formateur?
./'
L'analyserévèle qu'il faut repenser le «Projet Unités Mobiles» pour en faire un -r
moyen 'puissant de la Politique du Développement Rural qui reste cependant un
"
problème de mentalité ..