REPUBLIQUE DE CôTE D'IVOIRE
UNION - DISCIPLINE - TRAVAIL
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR,
DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION
TECHNOLOGIQUE
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~ III POUR L'ENSEIGNEMENT SUPERIIC 1
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~BIOJ"~:I Enj"eg~_stré sous n°(l!L2'6.'3:.'4_'.
~CULTE D'ODONTO-STOMAToCO"GIE
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.
o .
Année : 1996 - 1997
. N°
.
THE8E DE 3e CYCLE'
Pour le
DIPLOME DE DOCTEUR EN
SCIENCES ODONTOLOGIQUES
Présentée et soutenue publiquement le 02 Juillet 1997
par
Docteur DJEREDOU Kouadio Benjamin
COMPOSITION DU JURY :
Président:
Monsieur le Professeur TOURE Seydou
Directeur de Thèse :
Monsieur le Professeur Agrégé TOURE Siaka
Assesseurs
Madame le Professeur BAKAYOKO-LY Ramata
Monsieur le Professeur Agrégé ASSI KoffiDelman
..Monsieur le Professeur Agrégé DJAHA Konan

FACULTÉ D'OOONTO-STOMATOLOGIE. UNIVERSITÉ DE COCODY
DIRECTEUR HONORAIRE
Monsieur le Professeur VILASCO Jacob
OOYEN
Monsieur le Professeur ÉGNANKOU Joannès Kouamé
PREMIER ASSESSEUR
Madame le Professeur BAKA YOKO-LY Ramata
DEUXIÈME ASSESSEUR
Monsieur le Professeur ANOOH Yapo
SECIŒrAIRE PRINCIPAL
Monsieur BLAY Kofti
SECRÉTAnŒ DE DIREeTION
Madame KABUN AOOH Madeleine
RESPONSABLE DE LA SCOLARITÉ Monsieur ÉLOUAFRIN Nindjin
Année 1996- 1997
1
ENSEIGNANTS PERMANENTS
1
CD
DÉPARTEMENT DE BIOLOGIE ET MATIËRES FONDAMENTALES
ÉGNANKOU
Kouamé Joannès
Professeur
GBANÉ
Moustapha
Assistant-Chef de Cliniquc
G)
DÉPARTEMENT DE PAROOONTOLOGIE
. BROU
Emmanuel
Professeur
KONÉ
Dramane
Maître-Assistant
EL RADI
Taleb
Assistant-Chef de Cliniquc
KAMAOATE
Anzoumana
Assistant-Chef de Cliniquc
CID
DÉPARTEMI:;:NT D'OOONTOLOGIE CONSERVATRICE
ABOUATIIER-MANSILLA Edmée
Maître de Conférences Agrégé
ASSOUMOU
N'won Marie
Assistante-Chef de Cliniquc
KOFFI-GNAONE
Agnéro Nome Y.
Assistante-Chef de Clinique,
,\\ l '1\\ IINIS'I'I~"'I'I( lN l'T l '1 :I~."( lNNI '.1. l 'NS"'< INi\\NT l 'YX,· 1')')7

FACULTb D'ODOI'ITO-STOMATOLOGIE. UNIVERSITÉ DE COCüDY
@
DÉPARTEMENT DE PÉOOOONTIE DE PRÉVENTION ÉPIDb'v110LOGIE
SECfION PÉOOOONTIE
BAKA YOKO-LY
Ramata
Professeur
KATIiÉ
Aka Louka
Maître-Assistant
OKA
Affiba Emilienne
Assistant-Chef de Clinique
SECTION HYGIÈNE PIUNENTION ÉPIDÉMIOLOGIE
BAKAYOKO-LY
. Ramata
Professeur
KOFFI
N'guessan Arthur
Assistant-Chef de Clinique
GUINAN
Jean Claude
Assistant-Chef de Clinique
®
DÉPARTEMENT DE PROTHÈSE
SECTION DEPROTIH?,$EMAXILLO-FACIALE
TOURÉ
Seydou
Professeur
BAMBA
Aboudramane
Assistant-Chef de Clinique
N'CHO
Kamon jean Claude
Assistant-Chef de Clinique
SECfION DE PROTHÈSE CONJOINTE
TOURÉ
Siaka
Maître de Conférences Agrégé
THIAM
ASSANE
ASSISTANT-CHEF DE CLlNIQUr
BAKOU
Ouloua Dorcas
Assistante-Chef de Cl inique
OUATTARA
Sinan
Assistant-Chef de Clinique
SECfION DE PROTHÈSE ADJOINTE
ASSr
Koffi Delman
Maître de Conférences Agrégé
BITTY
Marie-Joseph
Assistante-Chef de Clinique
N'GUESSAN
Koffi Sylvain
Assistant-Chef de Clinique
AMANI
Selibouet Robert
Assistant-chef de Clinique
BEYUE
?atrick
Assistant-Chargé d' Ensei gnemcnl
®
DÉPARTEMENT D'ORTHOPÉDIE DENTO-FAClALE
DJAHA
Konan
Maître de Conférences Agrégée
AGNERO-ÉBOI
Georgette
Maître de Conférences Agrégée
AKA
Aduéni
Assistant-Chef de Clinique
(f)
DÉPARTEMENT DECHIRURGJE· PATIIOLOGJE ET THÉRAPEUTIQUE - RADIOLOGIE-
ANESTHËSIE- RÉANIMATION
ANGOH
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Professeur
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SOUAGA
Kouakou
Assistant-Chef de Clinique
KOUAMÉ
. Attogbain Patrice
Assistant-Chef de Clinique
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Daniel
Assistant-Chef de ClInique
ADMINISTRATION ET l'ŒSONNEI. ENSEIGNANT 1l)<)(j·1 CYJ7

F!lCULTË D'OOONTO-STOMATOLOGIE. UNIVERSITË DE COCODY
®
DÉPARTEMENT D'ÉCONOMIE DE SANTt: • OOONTOLOO JE LÉGALE·
INSERTION PROFESSIONNELLE
TOURb
Seydou
Professeur
SAMBA
Mamadou
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ENSEIGNANTS APPORTANT LEUR CONCOURS
À LA FACULTÉ D'ODONTO-STOMATOLOGIE
FACULTÉ DE MÉDECINE
PROFESSEURS
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Radiologie • Biophysique
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Bactériologie • Virologie
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KÉTÉKOU
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.~l;\\rTRES DE CONFÉRENCES AGRÉGËS
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Julien
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RADIOLOGIE-810PHY SlQUE
SYLLA
Koko
Bactériologie
!lI)I'v1INISTI<!lTION l'T l'f:J<SONNFL I:.NSI'JGNANT ]<YX,-Il))7

FAOJLTÉ D'OOONTO-STOMATOLOGIE, UNIVERSITÉ DE COCODY
AUTRES ÉT ABLISSEMENTS
DI CK
Georgette
Professeur Certifié d'Anglais.
i\\lHvllNfSTf~ATr()NrT I>"I~S()NNI:I. U--JSI](;NANT 1()%' 1907

7)édtcaces
A mon Dieu en qui je me confie:
Pourquoi devrais-je craindre alors que j'ai foi
en toi?
Pourquoi devrais-je douter alors que je crois
en toi?
A mon Dieu qui me rend heureux.

T
1
7/ 230rLs el didonie
Toutes ces séparations difficiles; que de sacrifices!
Bénit soit ce jour où nous pourrons en parler tous les trois !
En attendant, puisse ce travail témoigner de ma volonté de vous rendre
heureux.
Avec toute mon affection !
Je vous adore.
7/ :Raymond, à mes frères el soeurs
Ce travail est le vôtre; il me dO'1ne l'occasion de vous dire merci pour votre
affection et vos prières.
Que Dieu nous unisse et nous bénisse.
7/ mon neveu 7/nye .!lJ(arie~emmanuef
Toute mon affection pour toi IAnJOJO"
7/ Bucie el emmanuefBeg.eV:Re
Merci, pour tout dire et être sûr de ne rien omettre.
Encore merci !
Votre Benjamin.
7/u docleur .!lJ(arc Be:JeV:Re
Ce travail, tu me l'as inspiré.
J'ose seulement espérer l'avoir mené avec la rigueur qui est la tienne.
En tout cas, c'est pour moi l'occasion de te dire toute ma reconnaissance
pour tout ce que j'ai appris auprès de toi et l'opportunité que tu m'as donnée
d'apprendre aux côtés des confrères du cabinet et de la Fac.


-- --- ------- ._~~...-- ------------..._. -.-.
A notre MaÎtre et Président de Jury.
Monsieur le Professeur TOURE Seydou
Docteur en Chirurgie Dentaire
Certifié d'Etudes Supérieures de Biomatériaux
Certifié d'Etudes Supérieures de Prothèse Totale
Certifié d'Etudes Supérieures de Prothèse Maxillo-faciale
Diplôme d'Etudes Cliniques Spéciales de Prothèse Maxillo-faciale
Diplôme de 3è Cycle en Sciences Economiques et Sociales de Santé
Diplôme d'Expertise l'v1édicale et de Dommage Corporel
Docteur en Sciences Odontologiques
Agrégé en Odonto-Stomatologie
Professeur titulaire des Universités
Chef de Service de Prothèse Clinique et Occlusodontie au CCTOSjCHU de
Cocody
Chef de Département d'Economie de Santé Odontologie légale et d'Insertion
Professionnelle à la Faculté d'Odonto-Stomatologie
Coordonateur du CCTOSjCHU de Cocody
Membre du Comité National d'Etique Médicale de la Côte d'Ivoire.
Monsieur TOURE, acceptez que je vous dise simplement
MERCI POUR TOUT, pour être sûr de ne rien omettre.

1
A notre Maitre et Directeur de Thèse
Mlonsieur le Professeur TOURE Siaka
Docteur en Chirurgie Dentaire
Certifié d'Etudes Supérieures de Biomatériaux
Certifé d'Etudes Supérieures de Prothèse Conjointe
Docteur en Sciences Odontologiques
Maître de Conférences Agrégé
Chef de la section de Prothèse fixée à la Faculté d'Odonto-Stomatologie
Chef de service de Radiologie à la Faculté d'Odonto-Stomatologie
J'apprécie
l'honneur que
vous
m'avez fait en
acceptant de diriger ce travail.
Tout au long de cette thèse, j'ai découvert un MaÎtre
et surtout un GRAND HOMME de cœur et d'ouverture,
disponible et généreux.
Patron,
merci pour tout
et que
ALLAH
vous
enrichisse d'avantage de votre humanisme.

T1
1
1
A notre Maitre et Juge
1
Madame le Professeur BAKAYOKO-lY RAMATA
Docteur en Chirurgie Dentaire
Certifié d'Etudes Supérieures en Anthropologie Biologique et Morphologie
quantitative
Certifié d'Etudes Supérieures en Prothèse Scellée
Certifié d'Etudes Supérieures en Pédodontie-Prévention
Docteur en Sciences Odontologiques
Professeur titulaire de Pédodontie-Prévention
Chef du Département de Pédodontie-Prévention, Epidémiologie
Premier Assesseur de la Faculté d'Odonto-Stomalogie d'Abidjan
Présidente du Comité Ivoirien d'Hygiène et de Santé Bucco-Dentaire (CIHSBD)
Vice-Président de l'Université de Cocody
1er Prix Signal d'Encouragement à la Recherche Bucco-Dentaire 1988
Prix d'excellence HENRI KONAN BEDIE du meilleur enseignant AE-UNESCO
Edition 1994
Lauréat du prix de recherche de l'Université de Cocody Edition 1995
je suis profondément touché, sans être surpris, de la
spontanéité et de l'enthousiasme avec lesquelles vous
avez accepté de siéger dans ce jury malgré vos
nombreuses et nobles charges. Et pourtant je continue
de me demander si je mérite autant d'attention et
d'affection.
En tout cas "Ia Patronne Il je vous remercie pour tant
d'honneur et de marques.
Que Dieu vous préserve!

A notre MaÎtre et Juge
Monsieur le Professeur Agrégé ASSI KOFfi DElMAN
Docteur en Chirurgie Dentaire
Certifié d'Etudes Supérieures de Biomatériaux Dentaires
Certifié d'Etudes Supérieures en Prothèse Adjointe Totale
Certifié d'Etudes Supérieures en Prothèse Adjointe Partielle
Docteur en Sciences Odontologiques
Maître de Conférences Agrégé des Universités
Responsable de la Section Prothèse Adjointe à la Faculté d'Odonto-
Stomatologie d'Abidjan
Chef de service de la Consultation et des Urgences au CcrOS/CHU de Cocody
Votre présence dans ce jury est la preuve de l'intérêt
que vous portez à ce travail dont vous avez aidé à la
réalisation à travers les orientations que vous m'avez
données dès sa conception en Septembre 1995 à PARIS et
tout au long de ~on évolution: je vous en suis
reconnaissant.
J'apprécie l'homme de foi et de conviction que vous
êtes; votre savoir et votre savoir-faire sont une source
d'inspiration intarissable.
Recevez ici l'expression de mon admiration et que
Dieu vous comble de bonheur!

l
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE: REVUE DE LITTERATURE
7
CHAPITRE 1 : RAPPELS SUR L'ORGANISATION DES
ARCADES
8
1. RELATIONS INTRA-ARCADES
8
h. DANS LE PLAN HORIZONTAL
8
b. DANS LE PLAN SAGITIAL
10
b. DANS LE PLAN FRONTAL
12
II. RELATIONS INTER-ARCADES
17
Ih. RAPPORTS D'OCCLUSION STATIQUES
17
lb. RAPPORTS D'OCCLUSION DYNAMIQUES
28
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA COURBE DE SPEE
50
I. DEFINITIONS ET HISTORIQUE
50
h. DEFINITIONS
50
b. HISTORIQUE
52
II. LES THEORIES DE LA COURBE DE SPEE
58
III. THEORIE DE LA SPHERE DE MONSON
58
lb. THEORIE DE HANAU
62
lb. LA DOUBLE COURBE DE PARMA
64
II4. THEORIE HELICOIDALE
65

II
Ils. ANALYSE GEOMETRIQUE DE PAGE
67
1I6. APPROCHES CEPHALOMETRIQUES
69
II? MODELISATION MATHEMATIQUE DE LA COURBE
DE SPEE
75
III. LA COURBE DE SPEE AU SEIN DE L'APPAREIL
MANDUCATEUR
79
1I1t. LA COURBE DE SPEE D'UN POINT DE VUE
PHYLOGENIQUE
79
lIb. LA COURBE DE SPEE D'UN POINT DE VUE
EMBRYOLOGIQUE
85
lIb. LA COURBE DE SPEE ET LES DETERMINANTS DE
L'OCCLUSION.
90
1114. LA COURBE DE SPEE ET LES MOUVEMENTS
MANDIBULAIRES
97
IIIs. LA COURBE DE SPEE ET LES AXES ET LES
POSITIONS(/');Elv'TA-i I?EÇè))
101
IV. FACTEURS GENERAUX DE VARIATIONS DE LA
COURBE DE SPEE
104
IVI. L'AGE
104
IV2. LE SEXE
106
IV3. LE TYPE FACIAL
106
IV4. LA RACE
107
V. SIGNIFICATION ET ROLE PHYSIOLOGIQUE DE LA
COURBE DE SPEE
109
VI. LA COURBE DE SPEE, COURBE DE
COMPENSATION ASSURANT LE "BALANCEMENT"
111

III
V2. LA COURBE DE SPEE ASSURANT LE
DESENGREMENT POSTERIEUR
112
V3. LA COURBE DE SPEE, ORGANISATION
FONCTIONNELLE
112
V4. LA COURBE DE SPEE, SIGNIFICATION
GEOMETRIQUE
112
VI. RECONSTRUCTION PROTHETIQUE DE LA COURBE
DE SPEE
116
VII. L'OCCLUSION PLANE
116
Yb. IMPERATIFS DE RECONSTRUCTION DE LA
COURBE DE SPEE
118
Yb. TECHNIQUES DE RECONSTRUCTION DE LA
COURBE DE SPEE
125
DEUXIEME PARTIE: ANALYSE DE LA COURBE DE SPEE
D'UNE POPULATION DE TYPE
NEGRO-AFRICAIN
146
1. BUT
147
II. MATERIEL ET METHODOLOGIE
148
III. MATERIEL
148
lb. METHODOLOGIE
167
III. RESULTATS
172
III 1. LES DONNEES
172
lIb. ANALYSES ET COMMENTAIRES
174
IIb. ANALYSE CORRELATIVE
199

IV
IV. DISCUSSION
205
IVl. VALEUR DE LA COURBE DE SPEE CHEZ LE SUJET
NEGRO-AFRICAIN
205
IV2. ANALYSE GEOMETRIQUE ET FONCTIONNELLE DE
LA COURBE
206
CONCLUSION
207
BIBLIOGRAPHIE
210
PLAN DETAILLE
227

1
INTRODUCTION

2
La réussite du traitement prothétique Impose au clinicien de
transmettre au prothésiste le plus grand nombre d'informations
concernant les morphologies, les situations inter et intra-arcades et
les éléments de la cinématique mandibulaire.
Dans les cas de réhabilitations prothétiques de faible étendue, la
restauration prévue peut s'inscrire dans le schéma occlusal existant·
s'il est équilibré.
Par contre, lorsqu'il s'agit de réhabilitations de grande étendue,
le clinicien doit le plus souvent recréer tous
(ou presque)
les
paramètres fonctionnels thérapeutiques parce que les références
initiales sont inutilisables.
Le rétablissement d'une occlusion fonctionnelle passe par une
analyse
critique
des
différents
déterminants.
L'on
recherchera
notamment des rapports dento-dentaires statiques et dynamiques
compatibles avec la santé et l'équilibre de tous les constituants de
l'appareil manducateur ; c'est à ce prix que sera assurée la pérennité
des restaurations prothétiques.
Le respect de
ces critères de reconstruction va nécessiter
l'agencement des différents éléments dentaires; particulièrement des
groupes cuspidés d'une
façon
harmonieuse
dans
l'espace;
ceCI
introduit la notion de courbes sagittale et frontale (LEFEVRE. M.;
VINCENT. G) (63).
La courbe sagittale d'occlusion qui fait l'objet de cette étude a été
décrite pour la première fois en 1890 par Von SPEE (10;4). Plus tard,
4

3
de nombreux auteurs, anatomistes, occlusionnistes et orthodontistes
ont consacré quelques travaux à la courbe de SPEE.
Leurs approches sont souvent différentes et ceci donne lieu à
une multiplicité de définitions et de conceptions. Les divergences
portentsouventsur:
- la situation antérieure de la courbe,
- son caractère unique ou double,
- son uniformité,
- son aspect géométrique (portion de cercle ou hélicoïde),
- l'arcade de référence à choisir.
Ses rapports avec le condyle et la pointe canine font également
l'objet de controverses.
Tous les auteurs sont cependant d'accord sur sa signification
physiologique, son rôle et son intérêt biomécanique et esthétique au
sein de l'appareil manducateur. On comprend dès lors qu'il faille la
rétablir lorsqu'elle est perturbée. Il se pose alors le problème de la
méthode de reconstruction.
La technique de détermination et de rétablissement de la courbe
de SPEE a préoccupé de nombreux auteurs: BONWILL (1920) (14),
MONSON (1922) (75), WADSWORTH (1923) (107), PANKEY, MANN
(66) et SCHUYLER (1960), DAWSON (1977) (30) ORTHLIEB (1983)
(81), etc.
On retiendra que la méthode du "Broadrick Occlusal Plane
Analyser" (B.G.P.A) ou technique du "Drapeau" mise au point par

4
PANKEY, MANN et SCHULYER et repnse par DAWSON est la plus
utilisée.
De cette méthode, LEFEVRE et Collaborateurs (62) disent que
c'est une technique simple et rapide.
On lui reproche cependant d'utiliser un rayon de construction
standard: les 104 mm déterminés depuis les travaux de BONWILL.
Une évolution de la technique s'est avérée nécessaire. Elle est
soutenue par des études géométriques (PAGE) (86), anatomiques
(CRETOT)
(28) et céphalométriques (SLAVICEK);
cette dernière,
reprise par ORTHLIEB est la plus évoluée. Elle recherche pour le cas
donné, une courbe de SPEE en rapport avec les élélnents anatomiques
par détermination céphalométrique d'un rayon réel. Par là, ORTHLIEB
(81)
répond
au
souci
de
ceux
qui,
comme
WADSWORTH
et
PATTERSON (41), pensaient déjà que la courbe sagittale d'occlusion
répondait à des variations individuelles.
Il a ainsi établi à travers une étude épidémiologique sur sujets·
caucasiens une valeur du rayon qui est de 75 mm : on est bien loin
des 104 mm de BONWILL et MONSON.
DAWSON estime que, qUOlque le rayon de
104 mm pUIsse
paraître
arbitraire,
ses
variations,
lorsqu'elles
existent,
seraient
légères et l'effet de leur différence est si minime au nIveau du plan
d'occlusion qu'elle ne peut être utile que dans de très rares cas de
courbes de SPEE très marquées,
s'inscrivant dans des arcades
dentaires très petites.

5
Une telle affirmation est contestée par ORTHLIEB qui soutie:1.t à
travers
une
étude
graphique
que
les
variations
du
rayon
de
construction choisi ont une incidence directe non seulement sur la
profondeur de la courbe de SPEE, mais surtout sur la situation
verticale du point de contact occlusal postérieur qui détermine le plan
occlusal, et c'est là un problème fondamental.
Nous
inspirant
de
l'argumentation
et
de
la démarche
de
ORTHLIEB, il nous est apparu utile de rechercher pour le sujet de
race noire, la valeur de la courbe de SPEE.
La littérature occidentale rapporte bien souvent sans études
approfondies que la courbe sagittale d'occlusion est très marquée dans
les populations de race noire (LACOMBE) (58).
Bien d'autres constatations font état de ce qu'elle serait aplatie.
Nous n'avons pas retrouvé dans la littérature des études qui le
prouvent, du reste chez l'adulte.
Cette
étude
a
donc
pour
but
de
définir
à
travers
deux
paramètres, Rayon et Profondeur, la valeur de la courbe de SPEE dans
une population de type négro-africain.
Ce travail porte sur un échantillon de 30 sujets Salns, adultes,
sélectionnés pour présenter au moins deux couples molaires.
La valeur de
la courbe
est déterminée
en exploitant des
téléradiographies de profil. Elle est ensuite corrélée à un certairl
nombre de paramètres biométriques.

6
Afin de clarifier notre propos, nous allons adopter le plan
suivant:
- Une première partie consacrée à des rappels
bibliographiques répartis en deux chapitres :
• le premier chapitre a trait à l'organisation des
arcades; il nous permettra de mettre en place les
aspects statiques et dynamiques de l'occlusion,
dans
le
but
de
situer
le
contexte
morpho-
fonctionnel de la courbe de SPEE
• le deuxième chapitre portera sur des généralités
qui ont trait à la courbe sagittale d'occlusion. Elles
exposeront successivement les théories relatives à
la courbe de SPEE, sa signification et son rôle au
sein de l'appareil manducateur, de même que les
facteurs qui l'influencent. On mettra également en
exergue
les
impératifs
de
son
rétablissement
prothétique.
- Une deuxième partie relative à notre étude.
Elle va permettre de définir pour le sujet de type négro-
africain, la valeur de la courbe de SPEE. On recherchera
pour cette valeur, une explication à travers une étude
corrélative effectuée par rapport à certains paramètres
céphalométriques.

PREMIERE PARTIE
REVUE DE LITTERATURE

8
CHAPITRE 1: RAPPELS SUR L'ORGANISATION
DES ARCADES
1. RELATIONS INTRA-ARCADES
Les unités dentaires s'organisent en arcades grâce à l'existence
des zones proximales de contact qui assurent la continuité et la
solidarité de chaque arcade.
Nous envisagerons l'étude de l'organisation des arcades dans les
trois plans de l'espace: horizontal, sagittal et frontal.
h. DANS LE PLAN HORIZONTAL
Toutes les unités dentaires d'une même arcade présentent une
alre occlusale dont la dimension vestibulo-linguale est sensiblement
équivalente
(Fig. 1, p.9) (ROMEROWSKI et BRESSON) (92). Il en
résulte que :
- toutes les cuspides primaires sont organisées selon une
même courbe; c'est la courbe des cuspides palatines au
maxillaire, et vestibulaires à la mandibule.
L'arc incisivo-canin mandibulaire s'inscrit dans la continuité de la
courbe des cuspides primaires de cette arcade.
- toutes les cuspides secondaires sont organisées selon une
courbe similaire ; c'est la courbe des cuspides lingualeS
mandibualires, et vestibulaires maxillaires.
Au maxillaire, l'arc incisivo-canin prolonge et réunit les courbes des
cuspides secondaires des deux secteurs postérieurs.
- les sillons mésio-distaux, situés au fond des gouttières
intercuspidiennes forment une troisième courbe similaire
aux deux précédentes (Fig. 2, p.9).

9
ORGANISATION DES ARCADES DANS
LE PLAN HORIZONTAL
Fig. 1 :
Dimension des unités d~ntaires dans le sens vestibulo-
lingual d'après PK THOMAS (ROMEROWSKI et BRESSON)
(92).
A B C
Fig. 2 :
A : Courbe des cuspides primaires mandibulaires
B : Courbe des sillons mésio-distaux
C : Courbes des cuspides secondaires mandibulaires
(ROMEROWSKI et BRESSON) (92).

10
h DANS LE PLAN SAGITTAL
C'est dans ce plan que l'on décrit la courbe de SPEE (Fig. 3 p. Il).
Classiquement,
cette
courbe
de
compensation
concerne
uniquement les cyspides vestibulaires mandibulaires; nous verrons plus
loin que tel n'est pas le point de vue de tous les auteurs.
La courbe de SPEE situe dans le plan sagittal les extrémités des
pointes cuspidiennes.
Pour ROMEROWSKY et BRESSON (92), il semble erroné de
l'étendre aux cuspides vestibulaires maxillaires car "à la vérité, la seule
courbe qui puisse être trouvée se situe dans la gouttière intercuspidienne
maxillaire, laquelle correspond par ailleurs aux pointes cuspidiennes
mandibullaires" .
Associée à l'orientation axiale des dents dans le sens mésio-distal,
elle contribue à mettre en rapport correct les zones proximales de contact
des dents collatérales qui s'organisent finalement selon une courbe
voisine mais non parallèle à la courbe de SPEE (Fig. 4, p. Il).
On considère également dans ce plan que les maxima de convexité
des faces vestibulaires s'organisent selon une courbe continue un
véritable rempart de protection du parodonte vestibulaire (Fig. S, p. Il).
Tout comme dans le plan horizontal, SLAVICEK (101) décrit trois
secteurs pour la courbe sagittale d'occlusion:

11
ORGANISATION DES ARCADES
DANS LE PLAN SAGITTAL
(ROMERWOSKI et BRESSON) (92)
Fig. 3 : La courbe de Von SPEE
Fig. 4 : Courbe de SPEE et courbe des zones proximales de contact
Fig. 5 :
Courbe de SPEE et courbe des maxima de convexité
vestibulaire

12
- le secteur incisif: ici, la courbe de compensation est
positive; elle est due à l'inclinaison positive du groupe incisivo-canin
qui découle de la cinématique mandibulaire. C'est ainsi que l'arcade
mandibulaire peut glisser harmonieusement par rapport à l'arcade
maxillaire.
le secteur prémolaire: la courbe de compensation est
plus ou moins positive au niveau de la première prémolaire (qui peut
être considérée fonctionnellement comme une seconde canine) et
neutre au niveau de la seconde.
- la seconde prémolaire est le point de transition vers la
zone de contrainte; son axe est vertical et à partir d'elle la courbe de
SPEE s'infléchit, devenant concave.
Notons par ailleurs que la courbe de WILSON est neutre,
sinon légèrement positive.
le secteur molaire: la courbe de SPEE est d'abord
positive au niveau de la première molaire: c'est une zone de pression
par excellence. Elle s'infléchit fortement pour être négative à partir de
la seconde molaire.
h. DANS LE PLAN FRONTAL
13.1. Secteur cuspidé
Une vue frontale de ce secteur permet de décrire la courbe de
WILSON (Fig. 6, p.IS).
Cette courbe de compensation est définie par ABJEAN et
KORBENDAU (1): "dans le plan frontal, les dents sont disposées
suivant une courbe à concavité supérieure".

13
Elle traduit l'inclinaison des unités dentaires dans le sens
vestibulo-lingual et résulte du fait que:
à
la
mandibule,
l'inclinaison
linguale
des
dents
postérieures place les cuspides primaires (vestibulaires) sur un plan
plus élevé que celui des cuspides linguales
au
maxillaire,
l'inclinaison
vestibulaire
des
dents
postérieures place les cuspides secondaires (vestibulaires) sur un plan
plus élevé que celui des cuspides palatines.
Une ligne imaginaire tracée sur le plan frontal, passant par le
sommet des cuspides des molaires de chaque côté de l'arcade, décrit
la courbe de WILSON.
Cette
courbe
de
compensation,
associée
au
recouvrement
vestibulaire des dents postérieures, permet un glissement occlusal
harmonieux
des
cuspides
vestibulaires
supérieures
durant
les
mouvements de latéralité.
Si la régularité de la courbe de WILSON est rompue, des
interférences
peuvent
perturber
ces
mouvements
de
latéralité
(ABJEAN et KORBENDAU) (1).
Il semble ne point exister une courbe de WILSON unIque. En
effet, on peut décrire une courbe passant par les
- cuspides distales des deuxièmes molaires,
- une autre passant par les cuspides mésiales de ces
mêmes deuxièmes molaires. Ainsi de suite pour les
premières molaires, les deuxièmes prémolaires et les
premières prémolaires.

14
Pour ROMEROWSKI et BRESSON (92), les rayons de ces.
différentes courbes vont en augmentant à partir des cuspides les plus
postérieures pour devenir infinis en regard des deuxièmes prémolaires
et s'inverser en regard des premières prémolaires (Fig. 7, p. 15).
Cette notion est reprise par SLAVICEK (101) qui parle de courbe
de compensation positive dans le secteur molaire, nulle au niveau des
deuxièmes prémolaires et négative dans le secteur des premières
prémolaires.
Il en résulte une augmentation de la pente des surfaces de
glissement vestibulaire ainsi qu'une tendance à une fonction de groupe
du côté travaillant.
Par contre, si la compensation transversale, négative dans le
secteur prémolaire s'élimine ou devient positive, les surfaces de guidage
deviennent plus plates dans ce secteur et la tendance à la protection
canine augmente.
13.2. Secteur antérieur
Les incisives et les canines inférieures présentent un agencement
qui n'est pas plan, mais s'inscrit dans une courbe de compensation un
peu convexe vers le haut, qui s'enchaîne doucement à la courbe de SPEE.

15
ORGANISATION DES ARCADES
DANS LE PLAN FRONTAL
Fig. 6 : La courbe de WILSON selon ABJEAN et KORBENDAU (1)
~....- -....t;J----------------t;;L--_.
__Çj
tril__..
~...
.~
~-
~
-
.........
-~;
._-
,------------
Fig. 7 :
Il n'existe pas une courbe de WILSON unique.
ROMEROWSKI et BRESSON (92)

16
Cet arc antérieur est en harmonie avec la direction des racines du
groupe incisivo-canin, qui convergent vers le bas et l'arrière. La courbe
de compensation antérieure s'intègre à l'ensemble de la dynamique
mandibulaire.
SLAVICEK (101) précise d'ailleurs qu'il est erroné d'éliminer cette
"courbe logique de compensation antérieure", sinon il en résulte un
manque de place sensible.
Il est à noter qu'au maxillaire, une importance particulière doit être .
accordée à l'orientation axiale des prémolaires car les courbes antérieures
de compensation transversale détenninent le concept d'occlusion dans ce
secteur.
La forme de l'arcade et la disposition dentaire restant identique,
une modification axiale d~ peu de degré transforme en fonction de
groupe, ce qui était un guidage canin du côté de la latéro-pulsion.
S'agissant de la première molaire, ses deux cuspides vestibulaires
sont dans la zone neutre de la courbe de compensation sagittale; la
cuspide mésio-palatine étant normalement le point le plus bas des
courbes de compensation sagittale et transversale du maxillaire.
La courbe de WILSON prend une signification fonctionnelle
importante: si elle est accentuée, la pente du versant vestibulaire de la
cuspide linguale est trop abruptp et il y a danger d'hyperbalancement.
Toutes ces notions sont particulièrement importantes et il convient
d'en tenir compte lors de la réhabilitation d'une occlusion, des variantes
individuelles étant possibles.

17
II. RELATIONS INT·ER-ARCADES
lit. RAPPORTS D'OCCLUSION STATIQUES
Nous décrirons successivement les relations inter-arcades au
niveau des groupes incisivo-canin et cuspidé, puis les conditions de
stabilisation
occlusale;
nous
terminerons
notre
propos
par
la
description de la Classe l d'ANGLE.
111-1. Le groupe incisivo-canin
Au nIveau de l'arcade mandibulaire, le groupe incisivo-canin
s'inscrit dans la continuité de la courbe des cuspides primaires. Il
entre en contact avec les faces linguales du groupe incisivo-canin
supérieur et il joue ainsi un rôle similaire aux cuspides de centrée.
Au niveau de l'arcade maxillaire, le groupe incisivo-canin s'inscrit
dans la continuité de la courbe des cuspides secondaires. Il assure un
rôle de guidage par ses faces
palatines,
lors des mouvements
mandibulaires. Par ses faces vestibulaires, il protège et soutient par
ailleurs les organes périphériques para-prothétiques.
IIt-2. Le groupe cuspidé
Comme nous l'avons vu auparavant, il y a une équivalence
approchée des diamètres vestibulo-lingaux des aires occlusales. Ceci
devrait conduire en principe à un quasi-parallélisme de la courbe des
cuspides primaires, de la courbe des cuspides secondaires et de la
courbe des sillons mésio-distaux.

18
En fait, ROMEROWSKI et BRESSON (92) soulignent qu'il n'en est
rien du moins presque. En effet, la ligne des cuspides secondaires
mandibulaires n'est parallèle à celle des cuspides primaires que dans le
secteur molaire.
Elle devient légèrement convergente dans le secteur prémolaire. Il
en est de même au maxillaire.
Les relations antagonistes ne s'établissent pas entre courbes des
cuspides primaires et courbes des sillons mésio-distaux, mais plutôt sur
une courbe plus vestibulaire à l'arcade maxillaire et sur une courbe plus
linguale à!'arcade mandibulaire.
Ce sont donc ces relations entre courbes des cuspides primaires et
les zones antagonistes de réception qui définissent les différents types
d'occlusion:
- On parle de relation cuspide/fosse dans tous les cas où les
cuspides disto-vestibulaires mandibulaires sont en relation avec une
fosse centrale antagoniste (Fig. 8, p. 20). Ce type de relation est appelé
"verrous d'occlusionIl selon HUE (51).
- Dans les cas où les cuspides primaires des prémolaires maxillaires
et mandibulaires,
les
cuspides
primaires
mésiales
des
molaires
mandibulaires et distales des molaires maxillaires sont en relation avec
les versants périphériques des crêtes marginales de deux dents de
l'arcade antagoniste, il s'établit la relation cuspide/embrasure. Ce type
d'occlusion représente 85 à 90% des cas naturels.

19
- La relation cuspide/fossette s'établit lorsque les cuspides
pnméUres mésiales des molaires mandibulaires entrent en contact
avec les fossettes mésiales maxillfures et que les cuspides primaires
des prémolaires et les cuspides primaires distales des molaires
maxillaires
entrent
en
relation
avec
les
fossettes
distales
mandibulaires (Fig. 9, p.20).
111-30 Les conditions anatomiques de stabilisation occlusale
Les
différents
rapports
statiques
qu'établissent
les
unités
dentaires vont contribuer à la stabilisation occlusale, d'une manière
directe
(ou
géométrique)
et
d'une
manlere
indirecte,
neurophysiologique (HUE) (51).
S'agissant de la stabilisation directe, il convient de retenir que
l'organisation
et la répartition
adéquate
des
points
de
contact
occlusaux doivent assurer un calage parfait de l'arcade mandibulaire
sur l'arcade maxillaire, sans provoquer de phénomènes de tension, de
compression au niveau des composants articulaires.
Les conditions anatomiques propices à la stabilisation occlusale
ont été déterminées par SCHAW (en 1918) et POKORNY, cités par
HUE (1994) :

20
LES DIFFERENTS TYPES D'OCCLUSION
(ROMEROWSKI et BRESSON) (92)
Fig. 8 : Relation cuspide/fosse = occlusion tribosphénique
Fig. 9 : Relation cuspide/ embrasure

21
- Dans le plan frontal
Le calage résulte de la présence des trois points de
contact occlusaux suivants (Fig. 10, p.22) : A+B+C, les
couples A+B ou B+C fournissant également une bonne
stabilité occlusale. Par contre, le couple A+C ou le seul
point B rendent l'occlusion instable (Fig. Il, p.22).
- Dans le plan sagittal
Lors de l'élévation de la mandibule, il s'établit un contact
entre
les
versants
meSIaux
des
cuspides
d'appui
mandibulaires et les versants cuspidiens maxillaires
distaux, créant ainsi un point d'arrêt ou butée (Fig. 12,
p.22).
En même temps il s'établit des contacts dits équilibrants entre
les versants distaux mandibulaires et les versants mésiaux maxillaires
(Fig. 13, p.22).
- Dans le plan horizontal
La stabilisation découle de la répartition harmonieuse et
symétrique des différents points de contacts occlusaux
sur
l'ensemble
de
l'arcade,
particulièrement
par
l'établissement de verrous d'occlusion au nIveau des
relations dentaires les plus distales.
Cette configuration géométrique trouve sa signification dans la
phylogénèse
des
molaires,
selon
la
théorie
tribosphénique
de
OSBORNE cité par HUE (51), à laquelle s'ajoute la théorie synthétique
de WANDEBROEK et QUINET.
Dans tous les cas, il faut saVOIr que l'établissement du type
d'occlusion au niveau du secteur cuspidé est induit au cours de la
période de denture mixte par la valeur relative des diamètres mésio-
distaux des incisives des deux arcades.

22
STABILISATION OCCLUSALE DYNAMIQUE
(ROMEROWSKI et BRESSON) (92)
A
Fig. 10 : Conditions d'équilibre occ1usale
1-79
B
Fig. 11 : Contacts A + B ou B seul = instabilité occ1usale
Fig. 12:
Butées ou points
Fig. 13 : Contacts équilibrants
d'arrêt
(contacts de répartition)
Fig. 14:
A un contact d'arrêt doit correspondre un contact
de répartition en mêmé temps

23
L'unité dentaire critique semble être l'incisive latérale maxillaire
qui fait son éruption la dernière, au niveau du bloc antérieur.
A la suite de ces notions sur les rapports antagonistes entre les
différentes unités dentaires, il convient d'apprécier d'un point de vue
global, les rapports statiques entre les deux arcades antagonistes.
Cette étude se fera par la description de l'intercuspidie maximale, basée
sur les règles d'ANGLE (ABJEAN, 1971 cité par LAUTROU (60) qui
permettent de définir une normalité dans les trois sens de l'espace.
Il faut toutefois remarquer que la notion de normalité prête à
caution.
En effet, de nombreux praticiens se demandent quelle référence
occlusale doit être recherchée pour leurs patients et quelle est la situation
occlusale "normale" de ces mêmes patients ?
Avec KNELLESSEN (56), nous posons la question suivante:
Existe-t-il une référence occlusale de "normalité" qui permettrait de
guider un traitement quel qu'il soit? En d'autres termes, quelle référence
définir comme critère de normalité occlusale ?
Pour répondre à cette question, nous ferons appel aux références
morphologique, physiologique, fonctionnelle et statistique.
* Référence morphologique
La classe d'ANGLE caractérisée par une harmonie des formes, un
alignement des points inter-incisifs, des rapports cuspides/fosses et
cuspides/ embrasures, absence de distèmes... (ANGLE) (6), pourrait
servir de référence de normalité.

24
Cependant, beaucoup de patients sont relativement éloignés de
cette situation sans pour autant présenter de troubles patents. C'est
pourquoi,
pour
KNELLESEN,
"il
ne
faut
donc
pas
modifier
systématiquement
les
relations
occlusales
(pathologiques)
en
admettant
comme
référence
de
normalité
qu'un
seul
critère
morphologique" .
* Références physiologique et fonctionnelle
Aucune
référence
de
normalité
physiologique
n'a
pu
être
déterminée. Toutefois, on a pu mettre en évidence une normalité de
l'enveloppe fonctionnelle des mouvements mandibulaires grâce au
"Gnatic-replicator"
ou
le
"Kinesiograph".
L'utilisation
de
ces
appareillages est complexe pour la pratique courante.
Des patients présentant des relations occlusales extrêmement
différentes les unes des autres (Ch, Cb, Ch, béances, etc.) peuvent ne
pas présenter de pathologies fonctionnelles, traduisant ainsi une
adaptation à la malocclusion.
* Référence statistique
Une étude de SLAVICEK cité par KNELLESEN (56) conclue que
SI l'on prend comme référence la classe l d'ANGLE, seuls 32%
des
patients appartiennent à cette relation occlusale.
Notons également avec POSSELT
(89) que 88%
des sujets
dentés ne sont pas en relation centrée.
CELENZA (19) rapporte d'ailleurs que sur 32 cas de grandes
reconstructions, seulement 2 cas sont restés en relation centrée.

25
L'analyse statistique n'apporte donc pas non plus une référence
acceptable.
Au total, nous retiendrons avec KNELLESSEN qu'il faut plutôt
rechercher un critère de non-normalité: c'est la présence de pathologie
dont on pourra observer les signes. Leur disparition au cours d'un
traitement traduit le retour à normalité.
La normalité a finalement un caractère individuel, variable d'un
individu à l'autre, mais aussi au cours de la vie, en fonction des facultés
adaptatives de chaque personne.
Pathologie
Normalité
Seuil d'adaptation
Malgré tout, si l'on retient la classe l d'ANGLE comme critère de .
normalité, elle présente les avantages suivants selon SLAVICEK (101) :
-
une relation cuspide/fosse correcte, de la plus grande
cuspide du maxillaire par rapport à la mandibule et
inversement;
-
la possibilité d'un mouvement de latéralité atraumatique ;
- la
possibilité
d'un
mouvement
de
médiopulsion
atraumatique ;
-
la possibilité d'un contrôle de guidage de rétropulsion par
la crête transversale, et par la canine inférieure, sur la
première prémolaire supérieure.

26
SLAVICEK ajoute également que l'image fonctionnelle de la
premlere
molaire
inférieure
(pilier
d'occlusion)
fait
clairement
apparaître qu'elle est conçue pour la relation de classe l, sa cuspide
centrale étant un support de force, mais également clé de l'articulation
avec la fosse médiane supérieure.
Ih-30 Description de la classe 1 d'ANGLE (LAUTROU) (60)
* Dans le sens mésio-distal
La classe l d'ANGLE répond à une occlusion engrenante par
décalage des dents mandibulaires du côté mésial, conduisant à une
mésioclusion molaire inférieure.
* Dans le sens vestibulo-lingual (V-L)
L'arcade supérieure circonscrit totalement l'arcade mandibulaire
formant dans le sens V-L un décalage cuspidien ou overjet protecteur
des muqueuses buccales. Ce surplomb conduit les cuspides supports
dans la gouttière antagoniste. Il est de 2 mm et décroît régulièrement
dans le sens antéro-postérieur.
* Dans le sens vertical
Les dents maxillaires sont, dans les secteurs jugaux, arrangees
suivant une courbe à concavité supérieure ou courbe de SPEE à
laquelle répond une courbe de SPEE mandibulaire.
Les dents supérieures recouvrent les dents inférieures de 2 mm
environ au niveau incisif.
Cependant, selon LAUTROU (60), il est difficile de déterminer de
façon précise le niveau idéal de recouvrement incisif d'autant que ce

27
dernier dépend de l'inclinaison des incisifs et de l'anatomie des faces
linguales des incisives maxillaires.
Les anatomistes comparatifs décrivent en effet deux types
d'occlusion incisive :
• labiodontie ou occlusion en bout à bout
• psalidodontie
ou
occlusion
avec
recouvrement
des
incisives mandibulaires par les incisives maxillaires.
CONCLUSION
Ces rappels mettent en exergue la relation entre "forme et
fonction" .
Par l'organisation des unités dentaires en arcades, par les
relations qu'elles établissent entre elles, les différentes fonctions qUI
concourent à la manducation sont mises en œuvre; de même que les
fonctions d'expression et de phonation.
Il convient toutefois de faire remarquer que cette organisation
intra et inter-arcade répond à des critères d'occlusion fonctionnelle,
qui découlent eux-mêmes des lois de l'articulé.
Ih. RAPPORTS D'OCCLUSION DYNAMIQUES
L'occlusion: signification
BATAREC (13) définit l'occlusion comme "un ou des contacts
entre les dents antagonistes". Cette définition est insuffisante car elle

28
ne rend pas compte des considérations dynamiques et cinétiques.
C'est
pourquoi nous suivons GASPARD (44) qui considère que "l'occlusion
dentaire n'est nullement un état, mais l'acte qui consiste à occlure les
arcades antagonistes, c'est à dire à les rapprocher jusqu'à la prise d'un
point de contact au moins, ou bien à les maintenir avec ou sans
mouvement relatif des mâchoires lorsque le contact interarcade a déjà été
assuré".
Pour CELENZA (19), "l'occlusion, c'est l'art d'orienter et de limiter
les forces transmises aux dents. Elle revêt donc un caractère cinématique
(orienter les forces) et un aspect dynamique (limiter les forces".
Dans le même sens, CLAYTON cité par DUBREUIL (36) estime
que "l'occlusion a pour but de déterminer, répartir, orienter et limiter la
direction et l'intensité des forces le plus axialement possible".
Pour RAMFJORD et ASH (90), "l'occlusion (normale) implique
une fonction dans des limites physiologiques, une certaine capacité
d'adaptation et l'absence de manifestations pathologiques identifiables.
Cette conception met en relief l'aspect fonctionnel de l'occlusion et la
capacité de l'appareil manducateur à s'adapter à certaines déviations et
de les compenser dans ses limites de tolérance".
Comme on le voit, la notion d'occlusion englobe plusieurs fadeurs.
SCHITTLY, EXBRAYAT et BOREL (96) citent par exemple:
-
rapports des dents entre elles
-
rapports des arcades entre elles,

29
- rapports mandibulo-crâniens,
- mouvements mandibulaires limites, fonctionnels,
- concepts occluso-prothétiques,
- concepts d'évolution ou d'adaptation des structures
musculaires, articulaires occlusales et parodontales en
réponse à des phénomènes de développement et
d'altérations.
Les rappels suivants sur les rapports d'occlusion dynamiques
vont concerner les positions et les mouvements mandibulaires, et les
déterminants de l'occlusion.
112.1. Positions et mouvements mandibulaires
112.1-1. Historique (DUBREUIL et TREVELO) (37)
- Dès 1744, FERREIN se rendit compte qu'il existait un axe de
rotation
au
niveau
de
la mandibule.
Il pensait
que
tous les
mouvements d'ouverture et fermeture étaient de simples rotations.
Il disait en substance: "les condyles sont trop à l'étroit dans les
cavités glénoïdes pour s'y déplacer latéralement".
- La fin du 19è siècle et le début du 20è siècle voient la naissance
de philosophies occlusales basées sur des théories géométriques
(sphériques et sphéroïdes) et ayant pour but la stabilisation des
prothèses totales. Cet aspect sera abordé ultérieurement.
- 1904, BENNET, en projetant en ombre chinoise un mouvement
mandibulaire d'ouverture, isole un mouvement plan et conteste la

30
notion
de
rotation
pure . d'ouverture
en
mettant
en
évidence
l'association d'un mouvement de translation et de rotation.
- 1909, CAMPION localise l'axe de rotation mandibulaire.
- 1921, Mac COLLUM et le groupe des gnathologistes (FISHER,
STUART,
GUICHET,
STALLARD,
PK.
THOMAS,
D'AMICO ... ),
exploitent les découvertes de BENETT et CAMPION. Ils élaborent une
théorie, en conçoivent l'instrumentation permettant d'enregistrer des
mouvements
condyliens
et
démontrent
que
certaines
positions
peuvent être reproduites. Le mouvement mandibulaire est déterminé
par l'anatomie et la neuro-physiologie
du
patient.
L'articulation
temporo-mandibulaire devient composante du mouvement.
Les enregistrements effectués par les gnatologistes concernaient
des mouvements non guidés.
En
1952,
POSSELT
enregistre
les
mouvements
tridimensionnels extrêmes
limités
(guidés)
par
la physiologie
et
l'anatomie. Il définit l'enveloppe mécanique à l'intérieur de laquelle le
mouvement mandibulaire est exclusivement possible et postule qu'une
prothèse en harmonie avec les limites de cette enveloppe ne peut
provoquer de dysfonctionnement de l'appareil manducateur.
- En 1970, LUNDEEN, GIBBS et MAHAN, grâce au Replicator,
enregistrent les mouvements fonctionnels simultanément aux niveaux
dentaire et condylien et mettent ainsi en évidence le passage répété en
relation centré lors de la fermeture du cycle masticateur.

31
- LEE, à l'origine du Quick Analyser, puis SLAVICEK(1981) avec
l'axiographie,
ont
développé
une
instrumentation
permettant
l'enregistrement des mouvements condyliens directement sur l'axe
horizontal de rotation.
L'évolution actuelle s'oriente vers des analyseurs de cinématique
fonctionnelle. L'enregistrement tridimensionnel s'effectue en une seule
prise au niveau du dentalé à l'aide d'une caméra (Visio-Trainer CIlI de
HOBO, ACCES ARTICULATOR de DUREY) ou de masses magnétiques
(SIROGNATOGRAPH de SIEMENS). Le décryptage final s'effectue par
un logiciel informatique.
112.1-2. Les positions mandibulaires
OCCHIMINUTI
(78)
les définit
comme
étant "les positions
classiques de référence et les positions à partir desquelles s'effectuent
les différents mouvements mandibulaires".
Les plus importantes sont (Fig. 15, p.33) :
- les positions de relation centrée et d'inter-cuspidation
maximale
- la position de repos mandibulaire
112.1-2.1. La position de relation centrée
(RC)
Elle correspond à la position 1 du diagramme de POSSELT (Fig.
16, p.33). "C'est à l'origine une notion clinique correspondant à un
besoin thérapeutique" MARGUELLES BONNET et YUNG (67).

32
Chaque fois que l'occlusion présente un caractère pathologique,
apparaît le besoin de situer la mandibule dans l'espace par rapport au
crâne pris comme système de référence, de manière à concevoir une
"occlusion thérapeutique"
qui réponde
simultanément
aux
deux
critères:
- être physiologiquement acceptable
- être techniquement réalisable.
Les auteurs font remarquer que "physiologiquement acceptable,
sans être techniquement réalisable: c'est une occlusion platonique".
Et
inversement
"techniquement
réalisable,
sans
être
physiologiquement
acceptable:
c'est
une
occlusion
pathologique
iatrogène" .
Classiquement,
on
la
définit
comme
étant
une
position
mandibulaire non forcée dans laquelle les condyles sont dans la
situation la plus haute et la plus reculée, centrée dans leur cavité
glénoïde.

33
Fig. 15:
Positions mandibulaires (ORTHLIEB) (81)
Re
: Relation Centrée
PIM : Position d'intercuspidation maximale
r
: Position de repos
C
1
_ - - - - ,...-F
Fig. 16:
Mouvements mandibulaires enregistrés au niveau
du dentalé (dans le plan sagittal)
(RAMFJORD et A8H) (90)

34
Mais il faut dire que les définitions concernant la RC sont
nombreuses et varient pratiquement d'un auteur à un autre. Citons-
en quelques uns:
- RAMFJORD et ASH (90) : "La RC est la position relative
des mâchoires dans laquelle le praticien guide la mandibule quand les
muscles masticateurs sont relaxés et que le condyle se trouve dans la
position la plus haute. Dans cette position, le mouvement d'ouverture
et de fermeture de la mandibule sur une courte distance est une
rotation autour d'un axe transverse au condyle".
- TOUBOL,
cité par MARGUELLES-BONNET et YUNG
(67)estime que toute définition sur la RC suppose les conditions
préalables suivantes:
• système articulaire en bonne santé
• système neuromusculaire en état synergique
• ensemble condylo-discale cohérent par une
coaptation.
Ces conditions étant requises, "la RC est la position où les
condyles sont situés le plus haut <1ans leur cavité glénoïde. A partir de
cette position, on peut observer un mouvement de rotation pure qui
s'effectue autour d'un axe localisable, c'est à dire l'axe transverse
bicondylien" .
Toutes ces définitions semblent incomplètes et nous retiendrons
avec le Collège National d'Occlusodontie Français (1984) cité par
OGOLNIK et collaborateurs (80)
que:
"La RC est une relation
mandibulo-crânienne de référence. Elle est:
- enregistrable à partir d'un mouvement de rotation pure
- guidé, non forcé;
- dans une situation de coaptation condylo-disco-
temporale haute et simultanée;

35
- répétitive avec précision, dans cette situation, pendant
un temps donné et pour une position de posture donnée".
L'A.T.M. en relation centrée peut être considérée sous quatre
aspects: MARGUELLES-BONNET et YUNG (67) :
* Anatomique
Les deux articulations agissent comme un couple fonctionnel.
Les rapports anatomiques sont définis dans deux plans et la position
de référence est représentée par la coaptation des pièces sur le plan
anatomique:
• dans le plan sagittal, le condyle est situé sous la bande
postérieure de REES dans une position haute et reculée,
• dans le plan frontal, l'anatomie des surfaces articulaires
n'admet qu'une position haute et simultanée.
* Dynamique
Dans les conditions anatomiques décrites, l'A.T.M. peut jouer
son rôle de point d'appui.
Le disque, grâce à sa visco-élasticité, transmet aux structures
crâniennes la résultante des forces que lui impose la fonction.
* Physiologique
La RC est une position physiologique acceptable. Elle assure une
stabilité articulaire sans augmenter l'activité du système neuro-
musculaire.
* Cinétique
Le seul mouvement permis par l'A.T.M. en relation centrée est
une rotation pure sur un petit cercle d'ouverture.

36
Pour POSSELT (89), l'angle de rotation est de 12°, ce qUI
entraine une amplitude au niveau du dentalé de l'ordre de 2 cm. Ceci
justifie l'interposition d'une épaisseur de cire pour l'enregistrement de
l'occlusion sans craindre de perturber la dimension verticale.
DAWSON (31) conteste ces définitions, il estime:
- que le "fait de guider la mandibule pour obtenir la R.C.,
rend la notion de position mandibulaire non forcée
absurde".
- par ailleurs que la RC ne peut se concevoir dans une
"position reculée" des condyles, étant entendu qu'une
telle situation entrainerait une compression de la zone
bilaminaire. Il ajoute que "la RC dans ces conditions ne
peut être une position physiologiquement acceptée".
Il précise
en
outre
que
la RC
est
une
relation
maxillo-
mandibulaire exclusive, en dehors des rapports dento-dentaires.
Au total, nous noterons avec CLAUZADE et CARDONNET (25)
que "la notion de relation centrée a
considérablement évoluée".
Actuellement, l'on tient compte des structures articulaires et de la
neuromusculature.
SLAVICEK,
FARRAR,
MAC-CARTY,
cités par
CLAUZADE
et
CARDONNET
(25)
parlent
"d'unité
fonctionnelle
condyle-ménisque" .
Une
relation
centrée
sera
dite
"physiologique"
lorsque
le
ménisque coiffe le condyle et se déplace en même temps que lui, lui
servant véritablement de cavité articulaire. Cette position correspond à
une position non forcée et haute du condyle dans la cavité glénoïde,
position neuro-musculaire.

37
Du point de vue
radiologique,
le
condyle
est globalement
concentrique dans la cavité (espace articulaire de l'ordre de 2 à 2,5
mm).
112-1-2-2. La position d'Intercuspidation Maximale (I.C.M)
(Fig. 15 et 16, p.33)
D'un point de vue statique, LAUTROU (60) la définit comme
étant la position au cours de laquelle "les dents mandibulaires
entretiennent avec leurs antagonistes maxillaires, un maximum de
points de contact. Elle répond à l'occlusion engrenante décrite par les
anatomistes comparatifs".
VALENTIN preCIse que l'leM
"s'établit idéalement par des
contacts nombreux,
punctiformes répartis
sur toutes les dents
cuspidées. Les contacts sont réputés égaux en intensité; ils doivent
distribuer les efforts selon le grand axe des dents".
L'examen de l'occlusion en I.C.M. permet de décrire en classe l
d'ANGLE (60) :
- sens mêsio-distal: un engrènement par décalage des
dents mandibulaires du côté mésial, conduisant à une mésioclusion
molaire inférieure,
sens
vestibulo-lingual
(VL):
l'arcade
supeneure
circonscrit totalement l'arcade mandibulaire, formant dans le sens VL
un décalage cuspidien ou overjet protecteur des muqueuses buccales.
Le
surplomb
conduit
les
cuspides
supports
dans
la
gouttière
antagoniste.
Antérieurement,
il
est
de
2
mm
et
décroît
postérieurement de façon régulière.

38
-
sens vertical:
les dents maxillaires
sont dans les
secteurs jugaux, arrangées suivant la courbe de SPEE à laquelle
répond une courbe de SPEE mandibulaire.
Cliniquement, l'I.C.M. correspond à la position d'engrènement
dentaire
maximal,
résultante
adaptative
neuro-musculaire
selon
OGOLNIK et collaborateurs (76). "Cette position est dite de confort et
peut assumer une certaine stabilité occlusale, à la fois dento-dentaire,
articulaire, neuro-musculaire posturale",
La hauteur de l'étage inférieure de la face mesurée est appelée
dimension verticale d'occlusion (DVO).
L'I.C.M. correspond à la position 2 du diagramme de POSSELT et
il convient de noter avec ce dernier que dans près de 90%
des cas, elle
est différente de la position de relation centrée.
Elle représente le point de départ et d'arrivée des mouvements
fonctionnels mandibulaires en particulier masticatoires.
112.1-2-3. La position de repos (Fig. 15 et 16, p.33)
Pour LEJOYEUX (1978) cité par MARGUELLES-BONNET et
YUNG
(67),
la position
de
repos
physiologique
"est la position.
d'équilibre tonique du complexe musculaire de laquelle partent et à
laquelle aboutissent tous les mouvements de la mandibule".
Elle est caractérisée par l'absence de contacts interdentaires
c'est à dire une inocclusion des arcades dentaires. De ce point de vue,
elle pourrait être cliniquement intéressante.

39
Malheureusement,
elle
n'est
pas
fiable,
car
l'espace
libre
séparant les faces occlusales n'est pas stable et peut varier chez un
même individu (25).
L'espace libre d'inocclusion ou espace de TOMPSON (ELI) est
généralement estimé à 3 mm (valeur moyenne) avec des variations
allant de 1 à 7 mm en fonction du type squelettique.
On définit par rapport à la position de repos et à l'espace libre
d'inocclusion, une dimension verticale de repos (DVR).
La détermination de la DVR et de la DVO et par conséquent le
respect de ELI, constitue une étape majeure de l'examen clinique, du
diagnostic et de la thérapeutique (80).
112-1-3 Les mouvements mandibulAires
Nous
analyserons
les
mouvements
limites
qUI
constituent
l'enveloppe mécanique et les mouvements fonctionnels.
112-1-3-1 Analyse de l'enveloppe mécanique
Cette étude se rapporte à l'analyse des mouvements limites que
THILANDER cité par MARGUELLES-BONNET et YUNG (67) définit
comme étant "des mouvements déterminés par l'amplitude maximum
du déplacement permis par les structures de l'articulation, les
contacts interdentaires et dans une certaine mesure la protection
réflexe neuro-musculaire".

40
L'enveloppe des mouvements limites a été décrite par POSSELT
(89) en 1952. Les déplacements mandibulaires ont été enregistrés
dans les trois plans de l'espace au niveau du point interincisif
inférieur ou dentalé, le plan de Franckfort étant horizontal, la tête et
le buste droits.
Le mouvement mandibulaire
est un
mouvement complexe,
tridimensionnel que l'on décompose en mouvements simples, rotation
et translation pour les besoins de l'analyse.
Analyse dans le plan sagittal (Fig. 16, p.33)
Nous analyserons les mouvements de :
- Propulsion ou protrusion, ou protraction
- Rétropulsio"n ou rétrusion, ou rétraction.
* La propulsion
Au niveau dentaire, ce mouvement est guidé par un glissement
des bords incisifs des dents inférieures sur les surfaces occlusales
palatines des incisives supérieures et aboutit au bout à bout incisif. Il
peut se poursuivre au delà, le trajet incisif maximum étant estimé à
10 mm. La trajectoire incisive de la mandibule en protrusion est
permise par la rotation du condyle autour de son axe.
Au niveau articulaire, le complexe condylo-discal par traction
musculaire descend le long du tubercule articulaire du temporal; il
effectue un mouvement de translation sur environ 5 mm. L'orientation
générale de la trajectoire condylienne forme avec lhorizontal un angle
àppelé pente condylienne, déterminant postérieur à incorporer dans le
réglage des boîtiers condyliens de l'articulateur.

41
Les relations de la pente condylienne avec la courbe de SPEE
seront
analysées
ultérieurement.
L'harmonie
entre
la
guidance
antérieure
et
le
guidage
articulaire
provoque
la
désocclusion
immédiate
des
dents
postérieures
les
protégeant
des
forces
horizontales nocives.
* La rétropulsion
C'est un mouvement antéro-postérieur de la mandibule passant
de la position d'intercuspidation maximale, à la position d'occlusion en
relation centrée. C'est le mouvement inverse de la propulsion.
Analyse dans le plan horizontal
C'est l'étude des mouvements de diduction encore appelés
latéralités.
* Au niveau condylien (Fig. 17 et 18, p.42)
Les déplacements des condyles sont différents, selon que l'on se
situe du côté du mouvement (côté qualifié de travaillant, où a lieu
l'écrasement du bol alimentaire),
ou
du côté opposé
(côté
non
travaillant).

42
ANALYSE DU MOUVEMENT DANS
LE PLAN HORIZONTAL
condyle
condyle
ORBITANT
PIVOTANT
cote
cote
BALAN CA NT
TRAVAILLANT
Fig. 17 : Terminologie (ORTHLIEB) (92)
1
translation
Cd 1
Cd'
Cg
Cgl
~---,-------- *~---
mouvement
~.-.----
mgle de
de Bennett
Bennett
NT
~
T
Fig. 18:
Décomposition du mouvemenl aans le plan horizontal
(DUBREUIL et TREVELO) (37)
Immédiat
précoce
dlstTibué
progressif
Fig. 19:
Classification du mouvement initial de BENNETT
selon GUICHET (DUBREUIL et TREVELO) (37)

43
- Du côté travaillant, le condyle mandibulaire se déplace peu. Il
tourne sur lui-même, avec un léger mouvement horizontal sur le côté:
c'est le mouvement latéral de BENNETT. Ce mouvement est associé à
un déplacement pouvant être dirigé vers le haut, le bas, l'avant ou
l'arrière, décrivant le cône de GUICHET.
- Du côté non travaillant, le condyle mandibulaire se déplace en
bas, en avant et en dedans. L'angle de BENNETT correspond à l'angle
de la projection de la trajectoire du condyle non travaillant sur le plan
horizontal, avec le plan sagittal.
L'angle de BENNET constitue la deuxième valeur condylienne à
transférer sur le boîtier condylien de l'articulateur semi-adaptable.
Le mouvement du condyle non tr-availlant est progressif. Mais il
peut être
précédé par un
déplacement horizontal initial de
la
mandibule sur une courte distance (0,2 à 2,5 mm). Il s'agit du
mouvement initial de BENNET ou mouvement latéral immédiat. Ce
mouvement peut être immédiat, précoce, distribué.
* Au niveau dentaire
Le désengrènement des dents cuspidées du côté non travaillant
est un impératif et dépend de l'organisation des glissements du côté
travaillant et non travaillant: il convient de distinguer la protection
canine et la protection de groupe.
Analysons le cas de figure d'une classe l d'ANGLE.

44
La protection canine
Au cours du mouvement de latéralité, le glissement immédiat de
la canine mandibulaire du côté travaillant, contre son homologue
maxillaire, protège les dents cuspidées du côté travaillant et non
travaillant, des forces tangentielles, en assurant leur désengrènement.
L'intérêt d'un guidage canin est évident:
• la canine est distante du point d'appui articulaire, les
pressions exercées à son niveau sont réduites par
rapport à celles s'exerçant sur les dents cuspidées,
• sa morphologie radiculaire est importante,
• son bras de levier est réduit,
• son système proprioceptif est très developpé et joue un
rôle majeur dans l'information et la coordination des
fonctions neuro-musculaires,
• son soutien osseux est important.
La protection de groupe
Le
guidage
canIn peut être
associé,
dans le
contrôle
du
mouvement mandibulaire au glissement des dents cuspidées du même
côté, impliquant toujours le désengrènement dentaire du côté non
travaillant.
Le mouvement d'ouverture
Il s'effectue en deux temps:

45
- mouvement axial terminal, déclenché par une rotation pure des
condyles autour de l'axe charnière, il produit un déplacement du point
incisif inférieur de 2 à 2,5 cm ;
- mouvement extrême postérieur, lorsque le mouvement se
poursuit, les condyles se déplacent en bas et en avant et l'amplitude du
trajet incisif peut atteindre 5 à 6 cm (Fig. 20, p. 46).
Le mouvement d'ouverture ou de fermeture se fait normalement
selon une trajectoire rectiligne; il peut se faire d'une façon anormale en
latéro-déviation, avoir une forme en baïonnette.
112-1-3-2. Analyse de l'enveloppe fonctionnelle (Fig. 21 et 22 p. 46)
LUNDEEN et GIBBS, cités par DUBREUIL et TREVELO (37) ont
enregistré les mouvements effectivement réalisés lors des fonctions de
mastication et de déglutition. L'ensemble de ces cycles masticateurs
constitue l'enveloppe fonctionnelle.
Un cycle masticateur décrit :
- dans le plan sagittal, un trajet d'ouverture en propulsion, puis de
fermeture vers la relation centrée et un glissement interdentaire postéro-
antérieur pour terminer en intercuspidation maximale.
• dans le plan frontal, un trajet d'ouverture verticale, puis une
fermeture en latéralité du côté travaillant, et enfin un glissement
interdentaire conduisant à l'intercuspidation maximale.

46
rotat Ion
tran.llatlon
Fig. 20 : Mouvement d'ouverture (ORTHLIEB) (92)
Fig. 21 : Cycles masticateurs dans les plans sagittal et frontal (92)
Fig. 22:
L'enveloppe fonctionnelle se situe à l'intérieur
de l'enveloppe mécanique (37)

47
Contrôle de la cinématique mandibulaire
Pour KAWAMURA (55), cinq facteurs interviennent dans le
contrôle des mouvements et positions de la mandibule. Ils ont pour
point de départ les récepteurs nerveux qui siègent dans les muscles et
les tendons, l'articulation temporo-mandibulaire, les structures orales,
périorales et du pharynx, ainsi que le parodonte.
Les mouvements fonctionnels sont d'abord volontaires, pUiS
deviennent rapidement automatiques, à mesure que l'apprentissage
consolide l'engramme cérébral (80).
Cette image motrice est d'origine proprioceptive et doit être
répétée de façon précise, d'où la nécessité d'un calage occlusal, lié à
une position mandibulaire unique et stable.
C'est dans cet esprit que CELENZA (19) dit "la précision de la
position a plus d'importance que la position elle-même".
Le
contrôle
du, mouvement
dans
sa phase
terminale
fait
intervenir trois mécanismes :
-
un
processus
volontaire:
grâce
aux
inform8tions
recueillies par les récepteurs localisés dans les muscles, les tendons,
la peau,
la muqueuse et l'articulation temporo-mandibulaire,
le
système proprioceptif permet l'adaptation neuro-musculaire à
la
situation présente. La programmation de la fonction à la mastication
emprunte un circuit long incluant les centres cortiaux supérieurs. Ce
mécanisme peut devenir un réflexe conditionné,
à
la condition
impérative d'obtenir la constance du chemin de fermeture, donc la
nécessité d'un guide cuspidien et d'une position d'intercuspidation
maximale précise.

48
- un processus réflexe: un circuit réflexe d'ouverture
assure une modulation immédiate pendant la fonction. Ce réflexe
d'ouverture, obtenu chez l'homme surtout par inhibition des muscles
masticateurs élévateurs est habituellement contrôlé par les récepteurs
parodontaux pour stopper le mouvement et par les récepteurs de
l'A.T.M. pour la posture mandibulaire.
112-2. Les déterminants de l'occlusion
Le choix d'un schéma occlusal en prothèse (fixée) s'effectue en
fonction d'un objectif: le confort et l'efficacité.
Pour OGOLNIK et collaborateurs (80), les déterminants de
l'occlusion constituent les moyens permettant d'atteindre cet objectif
occ1usal.
Ces auteurs distinguent:
- les déterminants non modifiables de l'occlusion;
- les déterminants modifiables de l'occlusion.
112-2-1. Les déterminants non modifiables de l'occlusion
Il
s'agit
essentiellement
des
déterminants
postérieurs
des
mouvements mandibulaires qui sont en rapport avec :
- la morphologie des surfaces articulaires temporales et
mandibulaires,
- les trajectoires condyliennes au cours des mouvements
limites de la mandibule,
- la distance intercondylienne,
- l'asymétrie éventuelle des condyles dans le plan frontal et
sagittal.

49
112-2-2. Les déterminants modifiables de l'occlusion
Ce sont les déterminants antérieurs et constituent le champ
d'action de l'odontologiste qui dispose comme moyens d'intervention,
la prothèse adjointe ou fIxée et/ ou l'orthodontie.
Les facteurs modifiables sont les suivants:
* Au niveau des dents postérieures
- La situation des cuspides, sillons et crêtes,
- La largeur de la table occlusale,
- La hauteur des cuspides et la profondeur des fosses,
- La situation des dents sur l'arcade,
- Le niveau et la conformation du plan d'occlusion,
- La courbe sagittale de SPEE,
- La courbe frontale de WILSON,
- La dimension verticale et l'espace libre.
* Au niveau des dents antérieures
- Le guide antérieur: angle inerincisif, surlplombs
horizontal et vertical, pente incisive, etc.
En 1926, HANAU (50) définissant les lois de l'articulé a regroupé
les déterminants de l'occlusion dans une formule appelée "Quint".
THIELMANN en a tiré une formule mathématique.
Ces auteurs établissent que l'occlusion équilibrée est égale au
produit de la pente condylienne (TC) par la pente incisive (TI) divisée
par le produit des trois paramètres suivants: angle cuspidien relatif
(ou hauteur cuspidienne), flèche de la courbe de SPEE (ou profondeur
de la courbe de SPEE) et inclinaison du plan d'occlusion par rapport
au plan de référence horizontal.
Equilibre = Pente condylienne x pente incisive
Angle cuspidien relatif x flèche courbe de SPEE x
inclinaison plan d'occlusion

50
CHAPITRE II : 1GENERALITES SUR LA COURBE
DE SPEE
I. DEFINITIONS ET HISTORIQUE
Il. DEFINITIONS
Selon le "Dictionary of dental SCIence and art" cité par PAGE
(82), la courbe de SPEE est la ligne suivant les sommets des cuspides
vestibulaires des prémolaires et molaires inférieures et aboutissant au
bord antérieur de la tête condylienne.
Cette définition n'est pas admise par tous les auteurs, aUSSI
allons nous en donner quelques unes.
BASSIGNY cité par ALBANEL (4), note que la courbe de SPEE
est à étudier dans le sens antéro-postérieur,
au niveau de la
mandibule, en précisant que les différents axes d'orientation des
dents, de la canine à la dernière molaire, déterminent une courbe
traduisant la continuité de l'arcade dentaire.
Ainsi "à la mandibule: les cuspides vestibulaires des dents
cuspidées déterminent une courbe à concavité supérieure, la courbe
de SPEE qui nait au sommet de la canine et suit la ligne des cuspides
vestibulaires" .
CHATEAU (21)
Dans le sens sagittal, les deux arcades en occlusion dessinent
une courbe à concavité postérieure dont le centre appartient à la
région de l'apophyse crista ga1li; cette courbe
prolongée rejoint le

SI
condyle de la mandibule d'une part, et la fente labiale d'autre part:
c'est la courbe de SPEE. Elle passe par le bord libre des incisives, la
pointe des canines et la pointe des prémolaires supérieures.
DAWSON (30) décrit un plan d'occlusion et estime qu'il faut
considérer la courbe de SPEE comme partie intégrante d'un tout: "le
plan d'occlusion est une surface virtuelle théoriquement déterminée
par le bord des incisives et les pointes cuspidiennes. Il représente en
réalité la courbure moyenne des surfaces occlusales."
Il définit ainsi la courbe de SPEE: "la courbe de SPEE fait
référence à la courbe antéro-postérieure des surfaces occlusales qui,
partant de la canine mandibulaire, et suivant les pointes cuspidiennes
des prémolaires et molaires se termine au bord antérieur de la
branche montante de la mandibule".
Pour DAWSON, la courbe de SPEE n'est qu'une composante du
plan d'occlusion formé par ailleurs par la courbe de WILSON et la
courbe des bords incisifs, déterminés dans un plan frontal.
MARSEILLER (70) préfère parler de ligne d'occlusion. Pour lui
"la ligne d'occlusion n'est pas rectiligne, elle est courbe et à concavité
supérieure" .
Il distingue même deux courbes (lignes) : une vestibulaire et une
autre linguale, de même rayon, mais excentrée.
Pour POSSELT (89), la courbe de SPEE est "une ligne reliant les
cuspides vestibulaires de chaque mâchoire".

52
Ces quelques définitions montrent des divergences au niveau:
- de l'arcade de référence à choisir
CHATEAU décrit la courbe au maxillaire.
POSSELT la situe au niveau de chaque mâchoire.
La plupart des auteurs modernes (DAWSON,
BASSIGNY, ABJEAN et KORBENDAU, LAUTROU) la
décrivent à la mandibule.
- du point antérieur de la courbe, situé pour
certains au niveau de la canine inférieure (DAWSON,
ABJEAN et KORBENDAU, RAMFJORD et ASH),
pour d'autres au niveau du dentalé (CHATEAU).
- du caractère unique ou double de la courbe
MARSEILLER, mais également DELLA-GUARDIA
(33) décrivent deux courbes, l'une externe ou
vestibulaire, l'autre interne ou linguale.
Notons que CRETOT (27) décrit même trois courbes de SPEE suivant
que l'on prend en compte: - les cuspides vestibulaires (A)
- les cuspides inférieures (B)
- les cuspides supérieures (C) (Fig. 23)
Pour ORTHLIEB (81), seule la courbe B vestibulo-inférieure peut
constituer une réelle base de construction.
h. HISTORIQUE
HENKE (1863) et MEYER (1865) cités par ALBANEL (4) sont les
premiers anatomistes à étudier les mouvements de la mandibule par
rapport à la base du crâne. Mais ni l'un, ni l'autre n'ont mentionné
dans leurs études un axe de déplacement sagittal de la mandibule ou
encore une courbe sagittale d'alignement des dents.

53
.8
Fig. 23 : Les courbes de SPEE selon CRETOT (27)

54
En 1880, [ANGlER (59) stipule que pendant les mouvements en
avant et en arrière de la mandibule dans le plan sagittal, le candyle
mandibulaire tourne autour de la surface la plus basse du tubercule
glénoïde selon une courbe supposée être concentrique à la courbe de
surface du tubercule glénoïde.
Il énonce également que la mandibule se déplace selon des courbes
très plates ou mieux selon des lignes droites.
En 1889, LUCE (65) publie sur "les mouvements du maxillaire
inférieur". Il exprime son désaccord d'avec LANGER et décrit le
mouvement du condyle comme étant une courbe à concavité supérieure
dirigée vers l'avant.
Von SPEE (1855-1937) était prospecteur d'anatomie. En 1890, il
publie un article intitulé "le chemin de glissement de la mandibule le
long du crâne" (104).
Il critique les observations de ses prédécesseurs et énonce à la suite
d'une étude sur des crânes secs que la ligne de fermeture des arcades
dans le plan sagittal définit un arc de cercle.
Il établit également qu'il existe un rapport entre la courbure de la
surface occlusale des dents, le parcours condylien et la pente du condyle
articulaire.
Il énonce que l'arcade supérieure est convexe vers le bas, que
l'arcade inférieure lui répond par une concavité qui regarde vers le haut,
formant ainsi une courbe sur laquelle molaires et prémolaires opposées
entrent en contact.

55
Le
travail
de
SPEE
concerne
le
guide
des
mouvements
mandibulaires, tout comme le glissement des surfaces occlusales des
arcades dentaires l'une contre l'aut~4e, juste en contact.
Il postule l'établissement d'un axe défini pour le déplacement
sagittal de la mandibule dans la majorité des cas, si on considère la
configuration occ1usale des dents.
La courbe sagittale d'occlusion peut être déterminée sur le profil
d'un crâne avec un compas. Sur sa projection géométrique, dans un
plan sagittal, SPEE note que :
- la ligne de contact visible des surfaces masticatrices
repose sur le même arc d'un cercle.
- le prolongement postérieur de cet arc de cercle touche le
point le plus antérieur du condyle mandibulaire. (Fig. 24)
Le chemin des différents mouvements n'est pas seulement une
manifestation du mouvement dentaire mais également un effet du
déplacement de toute la mandibule. Ce mouvement a lieu selon des
déplacements circulaires, tout comme une pendule autour d'un axe ;
cet axe est donné par une ligne transversale reliant les centres des
courbes masticatrices des deux côtés.
Le condyle se déplace alors selon des arcs de cercle ayant le
même rayon que la courbe des surfaces occ1usales des molaires. Ces
différentes parties se déplacent sur la même surface d'un cylindre (Fig.
25).

56
Fig.24:
La courbe sagittale d'occlusion selon F. GRAF Von SPEE
(104): le centre de la courbe se situe au niveau de
l'appophyse crista-galli.
Fig. 25 : Le cylindre de SPEE (104)

57
SPEE fait remarquer que les faces occ1usales des molaires ne
sont pas situées dans un plan horizontal vestibulo-lingual. Il note
aussi l'inclinaison progressive des premières aux troisièmes molaires;
toutefois,
cela
n'aurait
aucune
influence
sur
les
mouvenlents
mandibulaires selon lui. Il a pourtant décrit des mouvelnents de
latéralité avec des contacts du côté où la mandibule se déplace vers
l'extérieur et une absence de contact du côté où elle se déplace vers
l'intérieur.
SPEE observe également des modifications de la courbe sagittale
d'occlusion. Elles seraient liées en partie au vieillissement de l'homme
et entraîneraient une usure des cuspides des molaires, avec pour
conséquence l'aplatissement de la courbe. Il préconise donc de recréer
cette courbe lors des reconstructions prothétiques et trouve injustifiée
la tendance fréquente à arranger les surfaces masticatrices des dents
selon un plan horizontal.
En 1909, WEISS cité par BALDRIDGE (12) établit qu'il n'existe
pas de rapport entre l'apophyse articulaire déterminant la rente
condylienne et la courbe de SPEE.
Par contre GYSI, d'après OR'l'HLIEB (81) pense que la courbe de
SPEE est en relation directe avec l'inclinaison du parcours condylien
et que cette courbe varie en fonction de la profondeur de ce parcours.
Il dira pourtant plus tard que les condyles n'exercent aucune autre
influence sur la profondeur de l'occlusion en dehors du fait de guider
les dents au cours de leur éruption.

58
En 1919, NAGAO (77) porte une contradiction importante à
SPEE à partir d'une étude sur des crânes secs de mammifères et
d'une série de mesures intéressants:
- la pente condylienne
- la taille et le volume des dents
- la taille et le volume des crânes
- le rayon (de courbure) de la courbe de SPEE.
Il conclut que ni la courbe, ni l'angle au centre de la courbe ne sont en
rapport avec la taille des dents et nie l'existence d'une corrélation
entre le rayon de la courbe et l'inclinaison de la cavité glénoïde. Il
remet également en cause la relation entre la courbe et le déplacement
de la mandibule et doute finalement de sa signification anatomique et
physiologique.
Il est à noter cependant que tous (ou presque) les auteurs qui se
sont intéressé à la courbe de SPEE admettent sa réalité au sein de
l'appareil
manducateur.
Plusieurs
théories
ont
d'ailleurs
été
développées qui visent à expliquer ou à recréer la morphologie antéro-
postérieure de la courbe sagittale d'occlusion.

59
II. LES THEORIES RELATIVES A LA COURBE DE SPEE
Ill. THEORIE DE LA SPHERE DE MaNSON (Fig. 26, 27, p. 60)
En 1920, MaNSON (75) observe que les arcades dentaires et les
articulations
temporo-maxillaires
constituaient
une
harmonie
géométrique, le milieu de la sphère étant équidistant des deux
articulations et représente le point de convergence des grands axes des
dents. Selon MaNSON, la courbe décrite par SPEE fait partie d'une
sphère dont le centre unique de rotation se retrouve dans la région de
l'appophyse crista galli. Le rayon de cette sphère calculé par MaNSON
est de 104 Iron; il en a conçu un articulateur (Fig. 28, p. 61).
Les conclusions de MaNSON sont inspirées des travaux de·
BONWILL (14) qui trouva que dans une mandibule normale, la distance
intercondylienne et la distance entre chaque condyle et le dentalé étaient
égales, ces trois points formant un triangle équilatéral de 104 mm de côté
(Fig. 29, p. 61).
Selon BONWILL, cette valeur ne varie pas de beaucoup au cours
de la croissance et explique cette symétrie géométrique de la mandibule
par l'équilibre musculaire du système.
MüNSON dira même qu'il est le premier à avoir décrit la sphère
d'occlusion et que SPEE n'avait jamais fait cas de sphère mais, établi une
notion de cylindre.

60
Fig. 26:
Les arcades dentaires et les A.T.M. constituent une
harmonie géométrique (MONSON, 1920) (75)
Fig. 27 : La sphère de MONSON (75)

61
Fig. 28:
L'articulateur de MONSON (75)
Fig. 29 : Le triangle équilatéral de BONWILL (14)

62
Les conceptions de MONSON furent contestées par plusieurs
auteurs.
ORTHLIEB (81) rapporte que BURCH (1923) cité par BAUER et
GUTOWSKI ont réalisé une étude étendue de l'occlusion en denture
naturelle qui démontra que la théorie de la sphère était incorrecte. De
même WRIGHT (1927) relevait qu'il n'y avait jamais eu d'harmonie
géométrique entre les articulations temporo-maxillaires droites et
gauches.
C'est surtout WADSWORTH et PATTERSON cités par GARNIER
(41) qui, en 1925, vont porter la contestation la plus importante à
MONSON. En effet, ceux-ci admettent que le centre de la "sphère
d'occlusion" est variable et dépend surtout de la distance dentalé-
condyle du patient, qui définit le rayon de la sphère individuelle
d'occlusion, contrairement aux affirmations de BONWILL (14).
Il y a lieu cependant de noter que le rayon de construction d'une
courbe de SPEE à 104 mm est encore d'actualité. Il est Inême repris
par DAWSON (30) dans la technique dite du Drapeau, bien que cette
valeur semble arbitraire et non représentative dans la majorité des
sujets (ORTHLIEB) (81, 82, 83).
Ih. LA THEORIE DE HANAU (Fig. 30, p.66)
SPEE recommandait que les cuspides soient plus courtes, aussi
bien
pour
les
dents
naturelles
qu'artificielles
pour
éviter
les
interférences dans les mouvements excentriques de la mandibule.

63
Mais cette perte d'occlusion conduisait plutôt a diminuer la
fonction masticatoire et créer une instabilité occlusale.
La courbe de SPEE, déterminant de l'occlusion destinée à
"compenser le mouvement en bas et en avant de la mandibule dans le
mouvement de protrusion" OGOLNIK (79), nécessitait que l'on puisse
trouver les moyens de reconstruire des cuspides hautes sans créer
d'interférences.
En 1926, HANAU (50) chercha mathématiquement à résoudre ce .
problème. Il énonce initialement neuf facteurs:
- Inclinaison horizontale condylienne
- Courbe de compensation
- "Protrusive incisaI guidance"
- Plan d'orientation
- Inclinaison des dents
- Pente condylienne
- "Sagittal incisal guidance"
- Alignement dentaire
- Hauteur cuspidienne.
Il les réduira plus tard à cinq facteurs connus sous le nOln de
"Quint" de HANAU :
- Guide condylien
- Courbe de compensation
- Hauteur cuspidienne
- Guide incisif
- Plan d'orientation

64
En 1958, THIELMANN (105) les regroupera en une formule
mathématique qui établit que l'occlusion équilibrée est égale au produit
de la pente condylienne par la pente incisive divisé par le produit des
trois paramètres suivants: angle cuspidien relatif, flèche de la courbe de
SPEE et inclinaison du plan d'occlusion par rapport au plan de référence
horizontale.
Equilibre = Pente condylien x Pente incisive
Angle cuspidien x flèche de la x Inclinaison du plan
relatif
courbe de
d'occlusion
SPEE
A l'exception de la pente condylienne, tous les autres facteurs
peuvent être modifiés par un traitement prothétique ou orthodontique.
Avec OGOLNIK (79) nous disons que cette formule n'a plus
d'intérêt de nos jours qu'en prothèse complète ou en prothèse partielle
de grande étendue. Par ailleurs, le même auteur, se référant à des
travaux récents, estime que l'orientation téléradiographique du plan
d'occlusion a plus d'influence que la pente condylienne. Il est rejoint par
de nombreux auteurs modernes qui visent à modifier le schéma initial de
HANAU; leurs conceptions font ressortir l'importance des courbes de
compensation.
Ih. LA DOUBLE COURBE DE PARMA
En 1953, PARMA (88) révèle qu'il y a en fait deux courbes
sagittales (Fig. 31, p. 66) :
-
une première alignant canine, prémolaire et la cuspide
mésiale de la première molaire; cette courbe est aplatie

65
et son centre est bien au-dessus du frontal.
- une deuxième, intéressant la deuxième molaire et la dent
de sagesse, ainsi que la cuspide distale de la première
molaire. Cette courbe est convexe, son centre se situant
dans l'orbite. Elle est fonction de la forme du crâne et passe nettement
en dessous de l'A.T.M.
114. THEORIE HELICOIDALE
En 1932, STEIN d'après ORTHLIEB (81) reconnaît la nature
hélicoïde des aires d'abrasion coronaires, ce que confirmera GASPARD
(39).
Mais c'est ACKERMAN cité par ALBANEL (4) qui, en 1953,
définira le principe hélicoïdal de l'agencement coronaire (Fig. 32, p.66).
Pour cet auteur, ce sont les cuspides vestibulaires qui se
rencontrent au départ. L'articulé est assez étroit et incliné ad linguam.
Au cours du temps, l'usure cuspidienne augmente la surface
occlusale réelle; de plus, de nomereuses cuspides viennent en contact
et l'occlusion se fait peu à peu ad vestibulum, s'inclinant ainsi en
dehors. Il décrit donc une pale postérieure dirigée ad linguam et une
pale antérieure dirigée ad vestibulum.
Il fait toutefois remarquer qu'à partir du milieu de la deuxième
molaire et surtout pour la dent de sagesse, l'occlusion persiste malgré
l'usure.

66
.A,RTICULATION QUINT sv RUDOLPH L HANAU
li!,;' :::'jltj":i!-i'! '1I,lilill''''''''I' , ..
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DECRUs[
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0" Il'
.
.,
Fig. 30 : Théorie de HANAU (50)
Fig. 31
La double courbe de PARMA (88)
Fig. 32 : Théorie hélicoïdale de ACKERMANN d'après ALBANEL (4)

67
Les lignes occlusales sont donc des sinusoïdes et cette inversion
d'articulé d'avant en arrière donne à la surface occlusale une torsion
hélicoïdale.
IIs~ L'ANALYSE GEOMETRIQUE DE PAGE (86)
Elle est basée sur deux remarques fondamentales qui expliquent
le lien entre la forme de la courbure sagittale du plan d'occlusion et la
situation
de
ce
plan
occlusal
par
rapport
à
l'axe
de
rotation
mandibulaire.
115-1. Direction des pressions: Axe fonctionnel (Fig. 33, p.68)
A la fin du mouvement de fermeture, la mandibule réalise une
rotation autour de l'axe bicondylien. Lors du contact avec l'arcade
antagoniste, les pressions résultant de l'impact sont dirigées selon la
tangente au cercle de fermeture au niveau du point du contact
occlusal.
Cette
tangente
représente
l'axe
fonctionnel
suivant
lequel
s'oriente le grand axe de résistance ·de la dent correspondante.
Si le point d'impact se situe en B, la tangente au cercle de
fermeture au niveau du point B a une orientation différente. La dent
correspondante s'oriente selon ce nouvel axe fonctionnel.
115-2. Axe de rotation, plan occlusal et axe fonctionnel
PAGE compare la mandibule à un ciseau (Fig. 34, p.68). Il Inet
en évidence que l'axe de rotation ne se situe pas dans le plan de
coupe, c'est à dire que l'axe bicondylien ne se situe pas dans le plan
occlusal (Fig. 35, p.70).

68
ANALYSE GEOMETRIQUE
DE PAGE
.. Tar)~~nte JU p<Jint
1 d'Impact = Axe
1

.
fonctlon~1
•\\
.
:
J
1

Axe de ratatior'\\
. Plan de
1
..
-
---....,....---
---.
_- -----
.~---_
rèférence
1
~~~
•.~.~
.t
---
1
.'-
PIan
--
1 r
ant~onlst!
/1
;/
.:
J;/'
Mouvement
.:':./'
de rotation
/ '
/
/"
1
1
./8
Fig. 33 : Notion d'axe fonctionnel (ORTHLIEB) (81)
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
•1
1

, •.
. ,
1
,)
1 1
' .. -.-. ...-.
Fig. 34 : Lè ciseau de PAGE (ORTHLIEB) (81)

69
Il remarque alors que les tangentes au cercle de fermeture au
niveau des différents points d'impact ne sont pas parallèles.
Les
dents présentent
donc
des
inclinaisons mésio-distales
différentes en alignant leur grand J:iXe de résistance suivant ces axes
fonctionnels.
A ces inclinaisons différentes
répond
la
courbure
sagittale du plan occlusal (Fig. 36, p.70).
ORTHLIEB (81) montrera plus tard que plus le plan occlusal est
éloigné de l'axe charnière, plus les inclinaisons mésio-distales des axes
fonctionnels sont importantes et la courbe de SPEE s'en trouve plus
marquée (Fig. 37,38, p.71).
116. APPROCHES CEPHALOMETRIQUES
De nombreux travaux récents se sont intéressés à la recherche
d'une courbe occlusale idéale en se référant à des points osseux fixes
répétés sur téléradiographie de profil.
Nous en exposons quelques uns.
116-1. Observation sur la courbe sagittale d'occlusion:
aspect morpho-fonctionnel (CRETOT (27, 28))
L'étude de CRETOT s'inspire de l'analyse géométrique de PAGE.

70
PO = Plan d'occlusion
AC = Axe charnière
CF = Cercle de fermeture
r------""~~~:+.~l;;.:::::::::::. AF = Axe fonctionnel
--P1L
RF = Rayon de fermeture
Fig. 35:
L'axe de rotation AC (Axe charnière) ne se situe pas dans le
plan de coupe d'après PAGE.
AP = A-xe positionnel
CS = Courbe de SPEE
Fig. 36:
La courbe de SPEE répond aux inclinaisons mésio-distales
des dents en alignant leur grand axe de résistance.

71
Type
carnassier :
les axes fonctionnels
sont parallèles entre
eux.
/
Fig. 37:
Axe charnière et plan d'occlusion sont confondus:
la courbe de SPEE est plate. (ORTHLIEB) (81).
A xe chdrnière
- / " I - , - - r - - ' - -
/
/
1
/
5'"
5s'/wo/
62°/
/
. ; '
1
/
/1
/
/
/
/
1
/
1
1
/
/
MouV1!menr de ferm~ture ;J1
Fig. 38:
Distance entre l'axe charnière et le plan d'occlusion
augmente: l'inclinaison mésio-distale des axes fonctionnels
est importante et la courbe de SPEE est marquée.

72
Elle a porté sur 194 téléradiographies de sujets dentés normaux
de tous âges et de tous sexes.
Cette étude a permIS de monter que pour être fonctionnelle,
toute restauration prothétique s'appuyant sur le modèle géométrique
doit passer par une discrète correction angulaire concernant les axes
positionnels des dents.
La courbe
sagittale de
SPEE semble
établir des relations
géométriques dynamiques étroites avec les axes positionnels.
La bissectrice de l'angle formé par les résultantes des deux cônes
dentaires passe par le sinus frontal. Cette bissectrice correspond dans
la plupart des cas à la ligne sur laquelle se situe le centre de
construction (CC) de la courbe de SPEE (CS) (Fig. 39, 40, p.73).
Le centre CC est défini plus précisément par l'intersection des
médiatrices des deux courbes réunissant d'une part l'axe charnière au
point occlusal postérieur et d'autre part, ce dernier point interincisif.
Cette courbure demeure en relation vers l'arrière avec l'axe charnière.
116-2. L'utilisation céphalométrigue du tracé de WADSWORTH
(3-68-69)
Il s'agit d'une étude céphalométrique menée par AICHE et
MARIANI (3), visant à rechercher si la courbe occ1usale de l'individu
denté peut être retrouvée en totalité ou en partie avec un coefficient
d'erreur acceptable sur des téléprofilms; ceci grâce à des points
céphalométriques qui pourraient être retrouvés ou persister chez
l'individu édenté totalement ou en partie.

73
a
b
Fig. 39:
Cônes formés par la projection des axes positionnels des
dents mandibulaires (a) et maxillaires (b)
b
Fig. 40:
La bissectrice de l'angle formé par les résultats des deux
cônes dentaires (a) correspond à la ligne sur laquelle se
situe le centre de construction (CC) de la courbe de SPEE
CS (b) (CRETOT 28)

74
L'étude a porté sur 60 individus dentés, âgés de 20 à 30 ans.
Toutes les classes d'ANGLE et les typologies y sont représentées. La
téléradiographie est faite en I.C.M. pour le profil décrit.
Les résultats de cette étude ont permis de tirer les conclusions
suivantes:
- la courbe tracée comprend la surface d'intercuspidation
déterminée si l'on exclut la deuxième molaire.
,- l'on pourrait donc déterminer directement sur une
téléradiographie, une courbe d'occlusion proche de la
courbe d'occlusion de l'individu denté, du moins dans la
partie antérieure aux premières molaires.
116-3. L'analyse "Short diagnosis" de SLAVICEK (41,81,82)
Il
s'agit
d'une
conception
moderne
de
détermination
céphalométrique du degré de courbure du plan d'occlusion sagittal.
SLAVICEK a mené une étude portant sur 112 cas à l'aide d'un
système Informatique qui permet d'intégrer un listing de points
céphalométriques orientés par rapport au plan axial (AOP).
Ce plan passe par le point sous orbitaire gauche et les deux
points d'émergence cutanés de l'axe charnière localisé cinétiquement.
Cette
analyse
présente
l'avantage
de
mettre
en
évidence
les
paramètres occlusaux parallèlement aux données squelettiques.

75
lb. MODELISATION MATHEMATIQUE DE LA COURBE DE SPEE
Des études récentes se sont intéressées à la courbe de· SPEE ;
elles tentent de ressortir une approche de modélisation mathématique
qui définisse la morphologie du plan d'occlusion dans le sens sagittal.
117-1. Modèle mathématique selon FERRARIO et collaborateurs
(1992) (38)
Ces auteurs ont entrepris de définir une approche mathématique
de la courbe de SPEE en denture permanente.
La morphologie intrinsèque de la courbe de SPEE mandibulaire a
été étudiée dans une population de 95 sujets comprenant 50 hommes
et 45 femmes. Tous les sujets présentaient une denture complète,
SaIne.
Les courbes droite et gauche ont été reconstruites par une
interpolation quadratique de second degré des pointes cuspidiennes
vestibulaires.
L'équation d'inter polation quadratique est la suivante:
y= a + b.x + cx2
c traduit le sens de la concavité de la courbe.
Si c est positive, la concavité est dirigée vers le haut.
La valeur absolue de c exprime également le degré (profondeur)
de courbure.
b représente le coefficient de symétrie; il est positif pour le côté
gauche et négatif pour le côté droit.
a est le point d'intersection de la courbe avec l'axe y.

76
Les résultats de cette étude ont permis de tirer les conclusions
suivantes:
D'une façon générale, les courbes de SPEE présentent la même
forme concave chez la femme et chez l'homme.
Cependant, la position de l'interpolation quadratique de second
degré relative à l'arcade dentaire, révèle une différence significative.
En effet, chez l'homme, les hémi-arcades droite et gauche présentent
des concavités différentes, l'hémi-arcade droite étant plus aplatie.
Par ailleurs, cette étude montre que la courbe de SPEE chez
l'homme apparaît plus "longue" que chez la femme; et pour un sexe
donné, le côté gauche l'est plus que le côté droit.
Au total, les auteurs de cette étude indiquent que le modèle
mathématique fondé sur l'interpolation quadratique de second degré
pourrait servir de base de reconstruction de la courbe de SPEE en
prothèse, comme en orthodontie.
117-2. Relation entre la courbe de SPEE et la longueur de l'arcade
dentaire : proposition d'un modèle mathématique.
GERMANE et collaborateurs (1992) (45).
Le but de cette étude était de proposer un modèle mathématique
de la forme de l'arcade mandibulaire dans les trois plans de l'espace et
de déterminer l'effet de la courbe de SPEE sur la circonférence de
l'arcade.
Pour ce faire, deux modèles mandibulaires ont été sélectionnés
(Fig. 41 et 42, p.78) :

77
- Un modèle caténaire caractérisé par une courbe douce,
définie par la formule m3.thématique suivante:
y = 5(e x/10 + e-x/10)-lO
- Un modèle dit de BONWILL - HAWLEY qui présente à
décrire trois segments dont deux latéraux droits et un
segment antérieur cUlViligne.
La
courbe
de
SPEE
a
été
modelisée
selon
un
cylindre
perpendiculaire au plan sagittal médian (Fig. 42, p.78). Une formule
mathématique a permis de calculer la circonférence de l'arcade
dentaire à partir de la fosse centrale de la première molaire pour dL"X
arcades sélectionnées pour présenter des courbes de SPEE allant de 0
à 10 mm de profondeur théorique.
Au terme de cette étude, les auteurs concluent que la pratique
clinique qui consiste à faire varier le niveau de la courbe de SPEE par
rapport à l'arcade selon la "théorie" du 1 mm pour 1 mm lors des
traitements
orthodontiques,
surestime
la
quantité
de
longueur
d'arcade nécessaire pour aplatir la courbe de SPEE.
Au total, on peut dire que tous les auteurs admettent la réalité
de la courbe sagittale d'occlusion.
Nous admettons avec WADSWORTH et PATTERSON, l'intérêt
d'une courbe de SPEE individualisée, tenant compte des variables
anatomiques de chaque patient et ceci en accord avec l'idée qui a
soutenue les obselVations et conclusions de SPEE, à savoir la relation
entre la forme et la fonction.
Les approches de détermination céphalométriques sont à cet
effet fascinantes.

78
Cantenary Curve
Bonwi11-Hawley Arch Form
Fig. 41:
Modèles Catenaire (a) et de BONWILL-HAWLEY (b)
GERMANE et Col (45)
(y cent, R-h)
R
y cent = I/2y
Fig. 42:
La courbe de SPEE modélisée selon un cylindre
perpendiculaire au plan sagittal médian. GERMANE et Col
(45)

79
III. LA COURBE DE SPEE AU SEIN DE L'APPAREIL
MANDUCATEUR
Ce chapitre va traiter de la mIse en place phylogénique et
embryologique de la courbe de SPEE. Ceci permettra de mieux
appréhender ses relations avec les paramètres occlusaux; nous en
déduirons son rôle physiologique et sa signification fonctionnelle.
111.1. LA COURBE DE SPEE D'UN POINT DE VUE PHYLOGENIQUE
Nous présenterons les grandes lignes de l'hominisation dans le
but de situer l'évolution du plan d'affrontement occ1usal à travers les
étapes de la phylogenèse humaine.
REYNAUD (91) rapporte ceci: Lorsqu'on observe un pongidé,
groupe le plus proche des hominidés auquel nous appartenons, on
constate qu'ils ont la même formule dentaire de type catarhienne,
mais l'agencement des· organes dentaires est notablement différent,
non dans la séquence mais dans l'orientation.
La morphologie d'un pongidé de type GORILLA par exemple
présente des caractères différents de celle d'un homme actuel ou
homosapiens (Fig. 43, p.80) :
- forme d'arcade non parabolique dans un plan horizontal,
- canine très forte avec diastème impliquant un articulé de
hachement à cycle masticatoire vertical,
- dents cuspidées à volume croissant d'avant en arrière,
- volume radiculaire important,
- implantation très inclinée des incisives,
- plan d'occlusion horizontal.

80
(4
-
Gorilla Ô
Fig. 43:
PONGIDE de type GORILLA (ORTHLIEB 81)
1. Canine très forte
2. Dents cuspidées à volume croissant
3. Volume radiculaire et osseux importante
4. Incisives très iilclinées
5. Plan d'occlusion plat

81
L'étude de la phylogenèse humaine montre que ces caractères
dentaires dits primitifs vont
évoluer
avec
le
développement
du
trinôme:
- bipédie
- cérébralisation
- habileté manuelle, qui préside à l'établissement du genre
HOMO classé en :
• HOMO-HABILIS ou Paranthropiens (3 à 4
millions d'années)
• TYPE AUSTRALOPITHEQUE ou Parathropus
(capacité crânienne 500 cc, petits bipèdes
archaïques)
• HOMO ERECTUS ou Archanthropiens (1
million d'années) type Synanthrope ou
Pithécanthrope: capacité crânienne 1000 cc,
face toujours avancée, squelette humain.
• HOMO SAPIENS NEANDERTALIS ou
PALEANTROPIENS : 80000 ans, type Tautavel,
Néanderthla, la chapelle aux saints: capacité
crânienne 1500, face prognatique.
• HOMO SAPIENS ou NEANTROPIENS (30000
ans) type COMBECAPELLE, Cromagnon : le
crâne s'allège et prend l'architecture humaine.
Les conséquences de l'évolution des caractères primitifs aboutit
en ce qui concerne les éléments anatomiques qui nous intéressent à :
- développement considérable de la boîte crânienne et
raccourcissement de la face qui perd totalement sa fonction de

82
préhension,
pour
se
spécialiser
dans le
développement
de
ses
possibilités sensorielles.
- développement culturel qui va entraîner une modification
du régime alimentaire aussi bien dans sa composition que dans sa
préparation, d'où l'apparition progressive des caractères dentaires dits
"évolués" qui présentent à décrire (Fig. 44, p.83) :
• forme d'arcade parabolique dans un plan
horizontal,
• réduction de volume de la canine qui est en
harmonie avec le plan d'occlusion, ce qui permet
une auglnentation de l'enveloppe des mouvements
fonctionnels,
• molaires à volume décroissant d'avant en arrière.
La séquence
de
croissance
des monophysaires
s'inverse
progressivement,
ce
qUI
permet
de
remarquer la tendance évolutive suivante:
AUSTRALOPITHEQUES
Ml <M2<M3
ARCHANTROPIENS
Ml<M2>M3
NEANDERTALIENS
Ml>M2>M3.
- volume radiculaire proportionnellement diminué, avec
réduction
notable
du
tissu
osseux alvéolaire
de
soutien.
L'arc
basilaire, surtout à la mandibule maintenu par une sangle musculaire
entretenue
bouge
peu,
et
l'on
voit
se
dessiner
chez
certains
ARCHANTROPIENS le profil du menton.

83
IluIIIO SajJj('ll~;
Fig. 44:
Homo Sapiens (ORTHLIEB 81)
1. Canine réduite
2. Molaires à volume décroissant
3. Volume radiculaire et osseux diminué
4. Implantation quasi-verticale des incisives
s. Plan d'occlusion sagittal courbe

84
- implantation quasiment verticale des incisives, qui du fait
de la réduction de volume des canines vont avoir à jouer un rôle
fonctionnel dans la dynamique mandibulaire: c'est l'apparition du
GUIDE ANTERIEUR.
- apparition d'une courbure sagittale du plan d'occlusion.
Celle-ci n'est pas le fait du hasarù, d'autant plus qu'elle ne va pas
faciliter la biomécanique de l'articulation dento-dentaire. Elle est un
phénomène
compensatif résultant du
décalage
qui
existe
entre
l'évolution des patrimoines osseux et dentaires.
GASPARD (43) fait remarquer que chez le gorille, les faces
occlusales ne sont pas contenues dans un plan; elles ne sont en outre
ni tangentes à une calotte sphérique, ni inscriptibles dans une
sphéroïde. Chaque bloc jugal dessine une surface hélicoïde formÉ'e de
deux pales inégales bien distinctes; cela tient au fait que l'orientation
des axes coronaires des prémolaires et molaires varie.
L'image ainsi formée est celle qu'on obtiendrait en saisissant les
deux extrémités d'une bande rectangulaire, et en lui faisant subir une
torsion autour de la longueur, le segment d'inflexion n'étant pas placé
au centre, mais déporté vers l'arrière: c'est pourquoi la surface est
dite hélicoïde et non hélicée qui supposerait la symétrie des deux
pales.
Pour GISCLARD et LAVERNE cités par ORTHLIEB (81), l'usure
importante
est généralement du
type
horizontal
sur
les
dents
postérieures, rarement hélicoïdale chez les hominidés.

85
CORTIS (26) révèle que l'Australopithèque robustus présentait
un plan occlusal plat, la canine ne dépassant pas les autres dents;
cette occlusion plate était en bout à bout.
Pour DELLA-GUARDIA (33), les Archantropiens sinanthropes
présentaient une courbe de SPEE (Fig. 45, p.88). Il est toutefois plus
classique
de
penser
qu'avec
l'apparition
des
Néanthropiens
(cromagnon, la chapelle aux saints), il y a une grande innovation
morphologique culturelle, car ils ont une courbe de SPEE qui est en
relation avec leur dolicocranie selon DELLA-GUARDIA (33).
111.2. LA COURBE DE SPEE D'UN POINT DE VUE
EMBRYOLOGIQUE
REYNAUD (91) fait remarquer que la courbe de SPEE résulte
d'un agencement dentaire, conséquence de :
- l'éruption dentaire,
- d'une équilibration physiologique de l'arcade dentaire :
les axes dentaires.
111.2-1. L'éruption dentaire
On la définit comme l'ensemble des phénomènes qui régissent la
migration d'une dent depuis sa crypte intra osseuse jusqu'à son
positionnement fonctionnel dans la cavité buccale.
Nous nous intéresserons essentiellement a l'ontogenèse des
dents permanentes.

86
Fig. 45:
Superposition en norma latéralis de la mandibule de
l'homme moderne et de celle d'un Archantropien de type
sinanthrope (DELLA-GUARDIA 33)

87
Le germe de la dent de six ans s'organise à la partie profonde de
la lame dentaire, dans sa partie postérieure, de sorte qu'il n'existe
pratiquement plus de lame dentaire pour former les germes des
deuxième et troisième molaires.
C'est du
bord
postérieur
de
cette
lame
que
naîtront les
digitations épithéliales destinées à former la dent de douze ans, puis la
dent de sagesse. Ainsi, les deux dernières molaires auront un iter-
dentis et un gubernaculum qui les rattachent au gubernaculum de la
dent de 6 ans.
L'orientation du gubernaculum de la deuxième molaire fait que
cette dernière aura une croissance oblique en direction du collet de la
première molaire. Cette deuxième molaire en prenant appui sur la face
distale de la molaire précédente redresse sa courbe d'éruption. On
trouve la même disposition en plus accentué au niveau de la troisième
molaire (Fig. 46, p.89).
C'est à la mandibule que ce phénomène sera le plus net. De
plus, le développement vers l'arrière de l'arc mandibulaire après
l'organisation de la couronne, entraîne vers l'arrière l'ébauche des
racines et les incurve.
Les
germes
des
monophysaires
décrivent
donc
un
trajet
curviligne; cela constitue une prédisposition à la courbe.
On constate qu'aux circonstances anatomiques résultant des
tendances évolutives, s'ajoutent des éléments embryologiques tel que
l'obliquité du sac dentaire primitif pour assurer la mise en place d'un
plan d'occlusion qui, justement, n'est pas plan.

88
1112.2. Les axes dentaires
Une fois que la dent a fait déhiscence dans la cavité buccale, sa
position et son orientation définitives vont être fonction d'un équilibre
de forces: c'est l'équilibre dentaire selon GODON d'après REYNAUD
(87).
Cet équilibre de forces est formé par (Fig. 47, p.89) :
- des forces axiales ou ascensionnelles ou encore forces
alvéolo-ligamento-radiculaires qui permettent à la dent
d'effectuer sa migration.
- des stimulations occlusales qui neutralisent les
précédentes dès que la dent entre en contact avec son ou
ses antagonistes.
- des forces régulatrices et perpendiculaires qui sont des
forces
tangentielles
mésio-distales
et
disto-mésiales
exercées sur chaque dent par les dents adjacentes.
- notons également les effets des muscles des joues, en
particulier le buccinateur et l'orbiculaire des lèvres et de
la langue.
Les différents organes dentaires en fonction d'une dispo<;;ition
embryologique particulière, et grâce au jeu d'un équilibre de pression,
vont
s'accommoder
de
la
réduction
phylogénique
des
bases
maxillaires, en s'orientant de façon très précise sur la crête alvéolaire.

89
Fig. 46 : L'éruption dentaire (REYNAUD 91)
Fig. 47 : Equilibre des fortes selon GO DON cité par REYNAUD (91)

90
C'est ainsi que VILLAIN cité par GARNIER (41), s'inspirant de la
thèse du cône de sustentation de ROBIN, a décrit les axes dentaires
en 1914 : si l'on prolonge les grands axes des dents, il se rencontrent
approximativement à trois centimètres en arrière du point nasion,
dans la région de l'apophyse crista galli (Fig. 48, p.91).
Il existe une inclinaison générale :
- en dehors des dents maxillaires
- en dedans des dents mandibulaires.
Le grand axe de la dent est défini comme étant perpendiculaire à
la surface occlusale, et passant par le point central du polygone de
sustentation de la dite dent.
C'est grâce à
ses propriocepteurs
desmodontaux que la dent tendra à s'orienter face aux pressions
auxquelles elle est soumise pour que la résultante passe par le point
central de son polygone sustentation.
Cet agencement individualisé de chaque dent va former un
ensemble équilibré qu'est l'articulation dento-dentaire, caractérisée
par sa courbure sagittale et frontale au niveau des dents cuspidées .
. IIh. LA COURBE DE SPEE ET LES DETERMINANTS
DE L'OCCLUSION
En replaçant la courbe de SPEE dans l'ensemble de l'appareil
manducateur,
on note
ses différentes relations avec les autres
paramètres de la sphère buccale.

91
Fig.48
Théorie de VILLAIN d'après GARNIER (41)

92
Notre étude portera sur les rapports de la courbe de SPEE avec
Iles paramètres occlusaux incorporés dans les lois de l'articulé connues
sous le nom
de
QUINT
de
HANAU
et
repris
par
la formule
mathématique de THIELMANN dans son ouvrage "Biomécanique de la
parodontose" publié en 1958 (104) :
Occlusion équilibrée = TC x TI
PO xAC x Cds
TC représente la trajectoire ou pente condylienne
TI, la trajectoire ou pente incisive
PO, l'inclinaison du plan d'occlusion
AC, la hauteur cuspidienne ou angle cuspidien en protrusion
Cds : profondeur ou incurvation de la courbe de 8PEE.
Ce rapport d'équilibre décrit par HANAU (50) et THIELMANN
(104) n'est valable que dans le sens antéro-postérieur ; il n'intègre pas
par ailleurs tous les déterminants de l'occlusion qu'on retrouve dans
les plans frontal et horizontal.
Cette formule paraît plus philosophique que mathématique car il
n'existerait pas de proportionnalité vraie.
Pour HANAU, le plan
d'occlusion peut être réglé en fonction des quatre autres facteurs de
sa formule, le point fixe de l'équilibre étant la trajectoire condylienne.
OGOLNIK (79) estime qu'il s'agit là de l'aspect le plus contestable
de son concept prothétique.
Le même auteur rapporte que "une erreur de 10°, 15° 20° ou
plus dans l'orientation
du plan d'occlusion enlève... toute valeur
arbitraire des déterminants antérieurs et postérieurs de l'occlusion, et
au choix des dents cuspidées".

93
Et d'ajouter que "l'Orientation du plan d'occlusion devient donc à
nos yeux le point fixe de la formule de HANAU: c'est seulement s'il est
correctement orienté que:
- le guidage condylien
- le guidage cuspidien
-
le guidage incisif , preIU1.ent leur valeur et participent
efficacement à l'équilibre prothétique".
Voyons à présent les relations qui existent entre la courbe de SPEE
et les autres paramètres occlusaux.
III31~ La pente condylienne
WEISS cité par LACOMBE (58) rapporte que "la direction de la
pente condylieIU1.e a une grande influence sur la courbure du plan
occlusal".
GYSI d'après BALDRIDGE (12) pense que la "courbe de SPEE est
en rapport direct avec la pente condylieIU1.e. Elle varie en fonction du
degré d'inclinaison de cette pente".
HANAU cité par LACOMBE (58) et BALDRIDGE (12) révèle que
"une augmentation de la profondeur condylieIU1.e entraîne une courbe de
SPEE plus accentuée".
RAMFJORD et ASH (90) sont encore plus précis; ces auteurs
rapportent que "d'un point de vue géométrique, on a fait abstraction
de l'angle cuspidien et on a représenté la hauteur coronaire des
dents mandibulaires par la distance allant de c à d. On a figuré des
arcades dont les courbes de SPEE présentent respectivement des rayons
de 4 cm, 6,5 cm et 9 cm... Au fur et à mesure que le rayon de la courbe de

94
SPEE diminue, la pente condylienne devrait augmenter" (Fig. 49,
p.95).
Tous les auteurs sont d'accord pour dire qu'il y a une relation
entre la courbe de SPEE et la pente condylienne.
IIh.2. L'angle cuspidien
STEINER cité par BALDRIDGE (12) révèle que "l'inclinaison
axiale
des
dents
et
la
position
de
leurs
pointes
cuspidiennes
déterminent la courbe de SPEE".
STALLARD d'après LACOMBE (58) postule que "pour une bonne
fonction et un bon engrènement:
- à une courbe de SPEE dont le raY0I} est court, doivent
correspondre des dents avec des cuspides courtes.
- à une courbe de SPEE dont le rayon est plus long,
doivent correspondre des dents avec des cuspides
hautes".
Pour RAMFJORD et ASH (90) : "Si la pente condylienne et le
plan d'occlusion sont constants, si le rayon de la courbe de SPEE
diminue,
les
cuspides
postérieures
doivent
être
raccourcies
de
manière à éviter tout contact pendant la propulsion". Ceci Inontre
également la relation qui existe entre la courbe de SPEE et la pente
condylienne dans le mouvement de propulsion.

95
Fig. 49:
Relation entre la courbe de SPEE et la pente condylienne
(RAMFJORD et ASH 90)

96
1113-3. Inclinaison du plan d'occlusion
Pour RAMFJORD et ASH (90), "plus le plan d'occlusion se
rapproche
de
la parallèle
à
la trajectoire
condylienne
lors
du
mouvement de propulsion, plus la courbe de SPEE influence la
hauteur cuspidienne. A l'opposé, plus le plan d'occlusion diverge de la
pente condylienne en propulsion, moins les variations de la courbe de
SPEE ont d'incidence sur la détermination de la hauteur cuspidienne :
ainsi, une courbe de SPEE prononcée, c'est à dire de faible rayon,
n'implique pas forcément le raccourcissement des cuspides".
1113-4. La pente incisive
HANAU (50) intègre dans son Quint la pente incisive comme
paramètre
au
niveau
incisif.
Il
faut
savoir
que
le
degré
de
recouvrement horizontal (overjet) e~ vertical (over bite) sont égalelnent
des déterminants du guide antérieur.
RAMFJORD et ASH (90) établissent une relation entre pente
incisive, overjet, overbite et la hauteur cuspidienne : "plus le surplomb
horizontal (overjet) est prononcé,
plus les cuspides postérieures
doivent être raccourcies pour éviter tout contact. Si la morphologie
occlusale des dents antérieures maxillaires est convenable, plus leur
inclinaison vestibulaire est importante, plus les cuspides postérieures
doivent être raccourcies. En ce qui concerne le surplomb vertical
(overbite), moins il est accentué, plus les cuspides doivent être
raccourcies pour éviter tout contact postérieur".

97
1114. LA COURBE DE SPEE ET LES MOUVEMENTS
MANDIBULAIRES
Nous allons décrire dans ce chapitre les relations entre la courbe
de
SPEE
et les
différents
mouvements
que
la
mandibule
est
susceptible d'effectuer.
1114-1. Le mouvement d'ouverture
Le mouvement d'ouverture à partir de la relation centrée est
uniquement déterminé par des données anatomiques relatives à la
cavité glénoïde et le condyle.
Lors
de
ce
mouvement,
dès
l'initiation
de
l'abaissement
mandibulaire, le désengrènement dentaire est immédiat. La courbe de
SPEE n'a donc pas d'influence sur ce mouvement.
1114-2. Le mouvement de propulsion
Les
limites
de
ce
mouvement
sont
fonction
de
données
anatomiques uniquement. Toutefois, entre ces limites, le mouvement
est directement conditionné que par les rapports dento-dentaires.
Au
cours
du
mouvement
normal,
doit
se
produire
une
désocclusion
rapide
des
dents postérieures,
les
seuls
contacts
persistants se localisant au niveau incisif.

98
Les dents antérieures servent à la fois de guidage au mouvement
et à la désocclusion des dents postérieures. Toute variation de la
courbe de SPEE est donc susceptible de perturber ce mouvement [Fig.
50, 51, p.99).
Courbe de SPEE trop prononcée au niveau molaire
C'est la dysharmonie du plan d'occlusion la plus répandue. Dans
ce cas,. il se produit un maintien des contacts dento-dentaires au
nlVeau
molaire
et
au
contraire,
une
désocclusion
des
dents
antérieures.
Les pressions s'exercent alors sur les dents les moins aptes à y
résister: en effet, du fait de la proximité du point d'appui condylien,
les contraintes s'exercent avec la plus grande acuité sur les groupes
molaires,
contraintes
qui,
physiologiquement
devraient
être
supportées par les dents antérieures privilégiées de par leur position.
Cette anomalie de la courbe de SPEE peut être génératrice de.
nuisances pour le parodonte des dents concernées.
Courbe de SPEE perturbée par un édentement non compensé
La perte d'une dent, quelqu'en soit la cause, entraîne des
désordres pour la courbe de SPEE.
ABJEAN et KORBENDAU (1) relèvent que "la dent postérieure à
la
zone
édentée
subit
une
mésio-version
tandis
que
la
dent
antagoniste continue son éruption tant que le contact n'est pas établi
avec l'arcade opposée. Il en résulte un effondrement de la courl:Je de
SPEE".

99
Fig. 50:
Non respect de la courbe de SPEE : les couronnes cliniques
sont inexploitables
Fig. 51:
Les préparations sont faites en hannonie avec la courbe de
SPEE: situation d'équilibre géométrique et physiologique

100
LACOMBE (58) rapporte que "les conséquences sont identiques à
celles d'une courbe de SPEE trop élevée dans la région postérieure". Il
peut
s'en
SUIvre
des
traumatismes
occlusaux
sur
les
dents
postérieures,
une
perte
de
la
guidance
des
dents
antérieures
conséquences directes des contacts se produisant entre les dents
mandibulaires versées et leurs antagonistes égressées.
Avec
DAWSON
(30),
nous
noterons
le
cas
particulier
de
l'égression de la dent de sages~e maxillaire en l'absence de son
antagoniste.
Il faut savoir que du fait que celle-ci se situe en arnere de la
dernière dent mandibulaire, son égression ne gênera en aucune façon
la propulsion mandibulaire et ce serait donc une erreur de réaliser un
meulage excessif de cette dent.
D'ailleurs à propos de meulage, l'auteur fait remarquer que
"lorsqu'on prend en considération les exigences fondamentales du plan
d'occlusion
plutôt
que
les
données
rigides
d'une
morphologie
préétablies, il est très rarement nécessaire de dépulper une dent pour
aboutir à un plan d'occlusion acceptable".
Anomalies de hauteur de la courbe de SPEE dans la région
antérieure
Ce sont les prémolaires inférieures qui sont en cause dans ce
cas. Si elles sont plus hautes que les canines, elles produisent une
interférence avec le guide antérieur lors de la propulsion en entrant en
contact avec les canines maxillaires.

101
1114-3. Le mouvement de rétrusion
ABJEAN et KORBENDAU (1) recherchent les prématurités lors
de ce mouvement. Toute dent égressée au maxillaire, provoque un
obstacle en rétrusion.
Les
auteurs
précités
remarquent
plus
particulièrement
l'égression de la troisième molaire et la rotation mésio-palatine de la
premlere molaire, facteurs les plus courants des prématurités de
contact.
1114-4. Le mouvement de diduction
Les causes des interférences lors des mouvements de latéralité
sont partiellement les mêmes que pour le mouvement de propulsion.
La courbe de SPEE trop marquée au niveau molaire crée une
interférence latérale non travail1ante;
la perte
d'une
dent non
remplacée crée des interférences avec les dents versées ou égressées.
1115. LA COURBE DE SPEE ET LES AXES ET LES
POSITIONS DENTAIRES
A propos du mouvement' des dents de 6 ans en rapport avec les
variations de la courbe d'occlusion, DELACHAPELLE (32) écrit:
"chaque dent de six ans s'adapte a sa façon et "s'arrange" pour
présenter
toujours
à
une
ligne
occlusale
qui
change
avec
la
croissance, une orientation telle qu'elle subisse le moins possible
d'efforts perpendiculaires à son axe ; chacune le fait avec les moyens
qui lui sont propres et qui lui sont permis par son environnement".

102
CHATEAU (21) définit l'orientation des dents et décrit trois
ordres d'arcade:
- premier ordre: positions vestibulo-linguales et rotation,
- deuxième ordre : inclinaison mésio-distale et niveau des
couronnes (Fig. 52, p.l03),
- troisième ordre: inclinaison vestibulo-linguale.
Dans le cadre de cette étude sur la courbe de SPEE, seul le
deuxième ordre est intéressant. En effet, la courbe de SPEE peut être
définie par le niveau occluso-gingival relatif des dents entre elles.
Au niveau de l'arcade supérieure:
- l'incisive latérale présente un bord libre qui est 1 mm plus
gingival, ce qui permet le passage des incisives inférieures
lors de la diduction;
- la canine est 1 mm plus occlusale ;
- les pointes cuspidiennes vestibulaires des prémolaires et
mésio-vestibulaires des premières et deuxièmes molaires
sont sur le plan d'occlusion;
- la pointe disto-vestibulaire de la première molaire est plus
occlusale de 1 mm ;
- la pointe disto-vestibulaire de la deuxième molaire est
plus gingivale de 1 mm ;
- la dent de sagesses e~t nettement au-dessus.

103
- 1
+ 1
+1
-,
Q
.2°
.: l '

.. 6°
.... 4°
.. 3·
b

.b
- 2·
_1°
+ 1-
-1-
- 3·
- 2'
c
. 52:
Orientation des dents selon CHATEAU: le deuxième ordre
d'arcade décrit l'inclinaison mésio-distale et le niveau des
couronnes.

104
Au niveau de l'arcade inférieure
Tous les bords libres et pointes vestibulaires affleurent le plan
d'occlusion, à l'exception de la pointe canine et de la cuspide disto-
vestibulaire de la deuxième molaire qui le dépassent de 1 Inm.
La morphologie coronaIre Impose l'inclinaison mésio-distale des
racines par rapport au plan d'occlusion.
Les deuxièmes et troisièmes molaires ont une inclinaison en
rapport avec la courbe de 8PEE.

105
IV. FACTEURS GENERAUX DE VARIATION DE LA COURBE DE
SPEE
Un certain nombre de facteurs ont une influence sur la forme et
le rayon de la courbe de SPEE. Ce 80nt : l'âge, le sexe, le type facial et
la race.
IV! L'AGE
LACOMBE (58) rapporte que c'est "indéniablement le facteur le
plus remarquable et le plus spectaculaire".
Analysons les caractéristiques de la courbe de SPEE lors de
l'évolution de la denture.
En denture temporaire
Une courbe de SPEE réduite et fugace peut être observée, mais
une
occlusion
plane
doit
s'installer
pour
permettre
tous
les
débattements.
Théoriquement, la courbe de SPEE ne doit pas existt:r en
denture déciduale.
En denture mixte
La courbe de SPEE est normale et passagère. Elle se crée de
façon physiologique lors du remplacement des molaires lactéales par
les prémolaires.

106
Elle est due notamment à une insuffisance temporaire du
soutien occlusal, à l'accession des dents nouvelles jusqu'à leur plan
d'occlusion, et au redressement des molaires.
En denture pennanente
Vers l'âge de 12 ans, l'évolution des deuxièmes molaires permet
la formation définitive de la courbe de SPEE; nous sommes alors en
denture adulte jeune.
PLANAS et avec lui de nombreux occlusionnistes, pensent que,
compte tenu
de l'usure
cuspidienne,
le plan plat occlusal soit
l'aboutissement de l'occlusion et donc exigerait la disparition complète
de la courbe de SPEE au cours du vieillissement (LACOMBE) (58).
IV2 LE SEXE
Les observations de BRAUN et SCHMIDT (17) sur la courbe de
SPEE en fonction du sexe ne font pas de différences notables quant à
la forme de la courbe.
Par contre pour la profondeur de la courbe, on note une
différence significative; la courbe de SPEE serait plus prononcée chez
l'homme que chez la femme.
Ceci serait en rapport avec une
croissance alvéolaire en hauteur beaucoup plus importante chez
l'homme que la femme; des dimensions anatomiques plus grandes
pourraient également expliquer cette différence.

107
IVa. LE TYPE FACIAL (Fig. 53, p.IOS)
Classiquement, on attribue au brachycéphale une occlusion
plane et au dolichocéphale une courbe de SPEE plus accentuée, de
même qu'au prognathe (LACOMBE) (58).
Les
brachycéphales
sont
petits,
larges
et
courts.
Leurs
structures faciales sont droites, parallèles et fortes. Les dents, petites,
régulières et droites, forment un plan plat d'occlusion, ou une courbe
de SPEE très douce.
Les dolichocéphales
sont grands,
étroits et minces.
Leurs
structures faciales sont obliques, longues et fines. Les dents, grandes,
rayonnées, sortent beaucoup de la gencive (elle-même assez haute). La
courbe de SPEE est marquée.
Dans le type "deep bite"
de
SASSOUNI,
le
plan occ1usal
basculerait d'arrière vers l'avant. L'occlusion se referme et la courbe
de SPEE s'accentue. Par contre dans le type "open bite", le plan
occ1usal
descend
plus
antérieurement
que
postérieurement.
L'occlusion s'atténue bien que le bord mandibulaire s'incline.
IV4.LARACE
LACOMBE (58) rapporte que "chez les hommes de race noire, la
courbe de SPEE reste fortement marquée à l'âge adulte. On constate
par ailleurs une importante abrasion cuspidienne permettant un
glissement
mésial
de
l'occlusion.
D'une
manière
générale,
un
prognathisme ethnique marqué s'accompagne d'une courbe de SPEE
bien développée".

108
LEPTOPROSOPE
MESOPROSOPE
EURYPROSOPE
(Face étroite)
(Face moyenne)
(Face large)
DOLICHOCEPHALE
MESOCEPHALE
BRACHYCEPHALE
(Tête longue)
(Tête moyenne)
(Tête courte)
U
U
Arcade
arcade
arcade
DOLICHOVE
MESOVE
BRACHYOVE
T
'"
Courbe de SPEE
Courbe de SPEE
marquée
douce
Fig. 53 : Courbe de SPEE et type facial. LACOMBE (58)

109
v. SIGNIFICATION ET ROLE PHYSIOLOGIQUE DE LA COURBE
DESPEE
Une étude d'anatomie comparee (ORTHLIEB 82) permet de
mettre en évidence que la courbe de SPEE ne caractérise pas
seulement l'espèce humaine; on retrouve par ailleurs la corrélation
entre la situation du plan occlusal par rapport à l'axe de rotation et la
courbe de SPEE.
Cette
double
constatation
peut
être
observée
chez
les
mammifères:
- Chez les carnivores, on note (Fig. 54, p.llO) :
• absence de mouvement de latéralité,
• branche montante courte,
• articulation temporo-mandibulaire se situe dans le
prolongement postérieur du plan occlusal.
- Chez l'herbivore ruminant (Fig. 55, p.llO)
• mouvements de latéralité importants,
• branche montante très haute,
• A.T.M. très éloignée du prolongement postérieur du plan
occlusal,
• Présence systématique d'une courbe de SPEE très
marquée.
Rappelons
également
que
l'étude
anthropologique
exposée
précédemment a permis de noter que les premiers maillons du phylum
humain présentaient un plan occlusal plat passant à proximité de
l'axe de rotation mandibulaire.

110
."".
"""1
"
k!
Fig. 54 : Carnivore (CRETOT 28)
Fig. 55 : Herbivore (CRETOT 28)

111
C'est au cours de l'évolution caractérisée par :
- une réduction antéro-postérieure des maxillaires,
- un élargissement de l'arc mandibulaire,
- une verticalisation des branches montantes, que le plan
occlusal s'éloigne des A.T.M. et on constate une apparition de la
courbe de SPEE. Elle devient plus visible avec les archanthropiens
(GENET-VARCIN cité par DELLA-GUARDIA) (33).
De ce qui précède, il suit que la courbe de SPEE est une réalité
anatomique. Quelle signification revêt-elle? Et quel est son rôle
physiologique au sein de l'appareil manducateur ?
ORTHLIEB (81) rapporte que SPEE, cité par PARMA, s'exp~ique
la courbe: - par l'action du ligament sphéno-mandibulaire qui, lors de
l'ouverture et de la propulsion provoque un mouvement
de la mâchoire inférieure,
- par la diminution chez l'homme du volume des deuxièmes
et troisièmes molaires.
Nous allons apprécier la signification de la courbe de SPEE qui
permet de dégager son rôle physiologique à travers les considérations
suivantes.
VI. LA COURBE DE SPEE, COURBE DE COMPENSATION
ASSURANT LE "BALANCEMENT"
MONGINI (73) rappelle que la courbe de SPEE a été interprétée
initialement comme une "courbe de compensation", dans le sens où
elle
compensait
l'inclinaison
du
trajet
condylien,
assurant
le
"balancement"
( c'est à
dire
l'équilibre
) de
l'articulé
dans
le
mouvement de protrusion.

112
Ce raisonnement a conduit à la conclusion selon laquelle les
courbes occlusales sont conformes aux trajets condyliens.
V2. LA COURBE DE SPEE ASSURANT LE DESENGRENEMENT
POSTERIEUR
TURNER, cité par STANG, d'après ALBANEL (4), décrit la courbe
de SPEE comme déterminant une séparation plus uniforme ou
parallèle entre les plans occlusaux supérieur et inférieur lors des
mouvements mandibulaires.
Dans le même sens, SHILLINGBURG et collaborateurs (96)
estiment que la courbe de SPEE est la conséquence du fait que les
cuspides d'appui maxillaires sont plus courtes d'avant en arrière, ce
qui permet d'éviter les interférences en propulsion.
V3. LA COURBE DE SPEE, ORGANISATION FONCTIONNELLE
MONSON (75) a mis l'accent sur le rôle de la courbe de SPEE
dans la mastication : "l'occlusion des dents offre à la nourriture la plus
grande surface d'écrasement, toujours et dans toutes les positions, et
dans les limites de l'occlusion. Ceci est dû au fait que l'occlusion des
dents se fait à angles droits sur les lignes de force et sans considérer
la position que peut prendre la mandibule ... , le grand axe des dents se
présentant au centre de la force appliquée".
GYSI (48), a émis une oplnlOn semblable: "la fonction de la
courbe de SPEE est de maintenir les surfaces occlusales des dents à
angles droits par rapport à la ligne de fermeture de la mandibuie".

113
SICHER cité par ALBANEL (4) note que "la courbe de SPEE
s'explique
par
la
tendance
qu'a
une
simple
dent,
attachée
individuellement et pouvant se déplacer, d'assumer une position telle
sur le maxillaire, que son grand axe coïncide avec la direction de la
force masticatoire résultante à
ce point.
L'obliquité de la force
résultante est la cause de la position oblique de la dent. Cette position
donne à chaque dent la meilleure résistance à la plus grande force des
élévateurs de la mandibule. Dans la région molaire, les forces sont
d'avantage inclinées vers le haut et vers l'avant, et la position
correspondante des molaires conduit à.la formation de la courbe de
SPEE".
HEMLEY a ainsi établit que le développement de la courbe· de
SPEE résulte de la fonction mandibulaire.
MARIANI (64) a d'ailleurs rapporté une étude de NEIL qUI a
constaté une tendance marquée à la reconstruction du plan oCclusal
initial,
chez des patients dont il l'avait modifié
par traitement
orthodontique : ceci prouve que la forme du plan d'occlusion répond à
une organisation fonctionnelle. Elle est essentiellement en relation
avec l'orientation des efforts appliqués aux dents lors de leur mise en
place.
V4. LA COURBE DE SPEE, SIGNIFICATION GEOMETRIQUE
La signification géométrique de la courbe de SPEE est étayée par
l'analyse
géométrique
de
PAGE
(86)que
nous
avons
exposé
précédemment (voir "théories relatives à la courbe de SPEE", p.67).

114
Pour PAGE, les efforts appliqués aux dents assurant leur
positionnement sont en rapport avec l'inclinaison de la résultante du
mouvement de fermeture; cette inclinaison résulte de l'existence chez
l'homme de l'angle goniaque.
La courbure sagittale de l'arcade est le fait de l'alignement des
grands axes des dents sur les tangentes aux cercles de fermeture.
Au total,
la courbe de
SPEE
est le résultat d'orientation
différentes des grands axes des dents dans le plan sagittal. Les
inclinaisons se font parallèlement à la tangente au cercle de fermeture
décrit au niveau de la dent intéressée (Fig. 56, p.115).
Suivant la position de la dent sur l'arcade, ces tangentes sont
plus ou moins inclinées. Leur divergence sera d'autant plus grande
que le centre sera éloigné du plan occlusal. Ainsi, la courbe de SPEE
sera d'autant plus marquée que l'axe charnière sera éloigné du plan
occlusal et inversement, elle sera d'autant plus plate que le plan
occlusal se rapprochera de l'axe charnière (ORTHLIEB 81).

115
Fig. 56:
La courbe de SPEE est le reflet de l'alignement des grands
axes des dents sur les tangents aux cercles de fermeture
(PAGE 86)

116
VI. RECONSTRUCTION PROTHETIQUE DE LA COURBE DE
SPEE
L'observation de l'aspect morpho-fonctionnel de la courbe de
SPEE permet d'établir le lien entre la forme et la fonction.
Les caractéristiques morphologiques du plan d'occlusion dans le
sens sagittal sont basées sur l'analyse géométrique que nous avons
exposée précédemment; elles doivent lui permettre de jouer un rôle
physiologique
important:
assurer
la
santé
des
piliers
en
ieur
permettant de travailler selon leur grand axe.
Toute reconstruction prothétique conjointe doit donc respecter
cet impératif physiologique. La récréation de la courbe de SPEE dans
sa forme et sa fonction apparaît donc comme un impératif prothétique.
Et pourtant, tel n'a pas toujours été le point de vue de tous les
auteurs.
C'est pourquoi, dans ce chapitre, nous analyserons d'abord les
caractères d'une
occlusion
plane
avant d'aborder les impératifs
prothétiques de la courbe de SPEE ; ceci débouchera sur l'exposé de
quelques techniques.
Vii. L'OCCLUSION" PLANE
C'est l'absence d'interférences postérieures lors des excurSIOns
horizontales de la mandibule qui déterminent (entre autre) l'équilibre
du système de l'individu denté.

117
En prothèse conjointe, ce pnnclpe a guidé certains auteurs
dans la réalisation d'un plan occlusal rigoureusement plat pour
faciliter la désocclusion postérieure en latéralité et en propulsion.
Ainsi, BORI cité par ORTHLIEB (81) estime que les praticiens
qui tentent de recréer une courbe occlusale perdent leur temps.
DELECOURT et YARDIN cités par le même auteur pensent que
la réalisation d'un plan occlusal plat permet de soulager un guide
antérieur affaibli par un support défaillant.
En prothèse adjointe, on estime que la réalisation d'un plan
occlusal plat facilite le montage des dents.
VILLA (106) postule que les courbes d'occlusion sont indiquées
sur la base que l'idée répandue selon laquelle les mouvements
mandibulaires ont un centre de rotation localisé quelque part au
dessus du plan occlusal est erronée. Pour cet auteur, les centres de la
courbure sont localisés quelque part au-dessous du plan d'occlusion.
En orthodontie, le nivellement de la courbe de SPEE est un but
du traitement de par :
- la facilité de la technique,
')
- l'augmentation de l'espace au niveau de l'arcade qu'il
permet,
- l'obtention plus aisée d'un guide antérieur efficace.
Il faut cependant noter que malgré cet effort de nivellement, la
courbe de SPEE a tendance à se recréer d'elle-même une fois les
appareillages
déposés;
ceci
démontre
qu'elle
est
une
réalité
physiologique.

118
Vh. IMPERATIFS DE RECONSTRUCTION DE LA COURBE DE SPEE
Plusieurs arguments plaident en faveur des courbes occlusales
comme impératif prothétique.
Vh.l. Impératif masticatoire
Quelques rappels d'anatomie comparée permettent de savoir que
(Fig. 57, p.119) :
- les carnivores entretiennent des contacts dento-
dentaires importants durant la mastication. Leurs dents
antérieures comme postérieures sectionnent à la manière
d'un ciseau, réalisant un articulé de hachement;
- les herbivores n'ont pas de guide antérieur et réalisent
des
contacts
interdentaires
postérieurs
en
latéralité
formant une occlusion bilatéralement équilibrée du fait
d'une abrasion fonctionnelle.
On note donc la présence de contacts occlusaux durant la
mastication aussi bien dans une manducation verticalisée (carnivores)
(' que dans une manducation horizontalisée (herbivores).
Chez l'hOlnme, la présence d'un guide antérieur (caractère
carnivore) et de mouvements de latéralité (caractère herbivore) permet
d'établir un système manducateur qui n'entretient pas de contacts
interdentaires durant la mastication au niveau des dents cuspidées.

119
Carnivore
Herbivore
Omnivore
Fig. 57:
Aspect morpho-fonctionnel de la courbe de SPEE en
fonction du type de mastication (CRETOT 28)

120
Cette adaptation fonctionnelle des structures dentaires permet
de supprimer toute contrainte importante, qui empêche l'usure des
faces occlusales et évite au parodonte profond de subir des efforts
auxquels il est incapable de résister.
Ceci signifie que chez l'homme, d'un point de vue masticatoire,
ce n'est pas l'occlusion qui est importante mais plutôt la désocclusion.
L'efficacité masticatoire est donc liée à une faible désocclusion, à
laquelle il faut associer un relief occlusal marqué et une liberté
fonctionnelle.
Mais
il
faut
rappeler
également
qu'une
efficacité
masticatoire signifie la diminution de l'effort masticatoire en temps et
amplitude.
Ainsi, le guide antérieur doit être suffisamment efficace pour
réaliser une désocclusion postérieure immédiate ; mais celle-ci ne doit
pas être trop importante, sinon les tables occlusales antagonistes
s'éloignent et on observe une surcharge du guide antérieur associé à
un jeu latéral articulaire.
Une organisation courbe du plan d'occlusion est le seul moyen
d'obtenir une désocclusion minimum, harmonieusement répartie sur
l'ensemble
des
dents
cuspidées
les
rendant
parfaitement
fonctionnelles.
VI2-2. Impératifs parodontaux
* Rapport corono-radiculaire (Fig. 58, 59, p.121)
ORTHLIEB (83) rapporte qu'une judicieuse organisation du plan
d'occlusion permet de réaliser des rapports corono-radiculaires les
plus favorables et de diminuer les contraintes occlusales. Par contre,
l'augmentation
de
la
hauteur
coronaire
jusqu'à
des
valeurs
supérieures à la hauteur radiculaire implique un bras de levier
important et donc néfaste.

121
Fig. 58:
Un plan d'occlusion plat entraîne des rapports corono-
radiculaires défavorables (ORTHLIEB)
Fig. 59:
Une judicieuse organisation du plan d'occlusion permet de
réaliser des rapports corono-radiculaires favorables
(ORTHLIEB)

122
La
construction
d'un
plan
d'occlusion
plat
entraîne
nécessairement de telles augmentations car le dessin du rebord
alvéolaire est naturellement courbe.
* Orientation des contraintes (Fig. 60, 61, p.123)
CLARKE
cité
par
ORTHLIEB
(81)
fait
remarquer
que
la
reconstruction de la courbe de SPEE assure une transmission des
efforts occlusaux suivant le grand axe des piliers; ceci est en accord
avec la définition de LAUTROU (60) : "La courbe de SPEE répond à
une projection dans un plan sagittal de l'inclinaison des dents dans le
sens mésio-distal".
Un
plan
occlusal
strictement
plat
engendrera
donc
des
contraintes verticales situées en dehors des grands axes de résistance
des dents.
Par ailleurs, MARGUELLES-BONNET et YUNG (67) rapportent
que pour MOLLER (1981), l'intercuspidie, quoique définie au départ
par la morphologie occlusale, représente en fait une position choisie
par le système nerveux central qui permet d'exercer la .force la plus
élevée et certainement la mieux orientée.
L'équilibre de force ainsi obtenu détermine la dimension verticale
d'occlusion qui est alors une réponse spécifique de chaque couple de
dents antagonistes qui trouve leur point d'équilibre à des niveaux
verticaux différents.

123
./
~
/
/
/
Fig. 60:
Non respect de la courbe de SPEE ; les contraintes ne sont
pas dirigées selon le grand axe des dents (ORTHLIEB)
1
/
/
/
/
Fig. 61:
Respect de la courbe de SPEE ; les forces sont orientées
selon le grand axe des nents (ORTHLIEB)

124
La courbe de SPEE est la conséquence de ces variations
verticales du niveau des contacts occ1usaux.
Les arguments précédents sont valables pour les sujets dentés.
Mais la courbe de SPEE est également un impératif en prothèse
adjointe totale.
Vh-3. Stabilisation dynamique des prothèses complètes
Depuis BONWILL et MONSON, l'on est convenu que les courbes
occ1usales assurent la stabilité des bases amovibles, d'un point de vue
cinétique en permettant la réalisation d'une occlusion bilatéralement
équilibrée, mais également d'un point de vue statique en évitant le
glissement postéro-antérieur que peut entraîner lors de la fermeture
un plan occlusal plat et incliné en bas et en avant.
VI2-4. Impératif esthétique
Au niveau antérieur, il est incontestable que la position du bloc
incisivo-canin dans les trois plans de l'espace est une composante
essentielle de la réussite esthétique.
Toutefois,
au
niveau
postérieur,
la forme
et
la
situation
tridimensionnelle du "plan occlusal" peuvent être un facteur de
dysharmonie du point de vue esthétique (MARIANI 1979) (69).
En effet, un plan occlusal trop plat orienté en bas et en arrière
provoquera un aspect trop long des dents cuspidées. A l'inverse, un
plan trop plat, orienté en haut et en arrière ne permettra pas au
sourire de découvrir les secteurs latéraux et il en résultera une
impression d'édentement.

125
Ainsi que ce soit du point de vue esthétique ou fonctionnel, la
reconstruction prothétique de la courbe de SPEE semble être un
impératif.
La réalisation d'un plan d'occlusion plat est donc une reponse
simpliste à un problème auquel l'adaptation fonctionnelle a répondu
en inversant la série molaire chez l'homme.
VIa. TECHNIQUES DE RECONSTRUCTION DE LA COURBE DE SPEE
Nous
décrirons
essentiellement
deux
techniques
de
reconstruction du plan sagittal d'occlusion lors des réhabilitations
prothétiques, notamment en prothèse fixée.
VIa-le La technique du "Drapeau"
La technique de reconstruction de la courbe de SPEE, dite du
"Drapeau" est en fait le "Brockrick Occlusal plane analyser".
Comme nous l'avons souligné précédemment cette technique est
la plus utilisée pour la détermination de la courbe de SPEE en
prothèse conjointe malgré les critiques dont elle fait l'objet et que nous
énoncerons plus loin.
D'un point de vue historique, il faut dire que cette technique a
été mise au point à partir de l'instrument de MANN et PANKEY (67)
en 1960 (Fig. 62, p.127).
Cet instrument,
tel
qu'il
est décrit
(voir schéma)
est un
instrument de diagnostic qui permet de définir le plan occlusal

126
inférieur et surtout d'étudier les préparations grace à la fabrication
d'un guide.
Le principe de cette construction a été simplifiée par FILASTRE,
puis perfectionné par BROADFUCK et enfin repris par DAWSON (30).
Le "Broadrick occlusal plane analyser" est un dispositif en forme
de drapeau qui peut être adapté à la plupart des articulateurs. Le
drapeau est un plateau fixé au-dessus~-ae l'articulateur, sur la branche
supérieure, dans le plan sagittal médian ; il est destiné à servir de
support pour la détermination graphique du centre de construction de
la courbe de 8PEE.
BROADRICK a donné à la longueur du drapeau une dimension
standard de 4 inches (104 mm) qui correspond à la valeur de rayon de
la courbe définie par BONWILL (14).
VIa-l-l. Description de la technique (Fig. 63, p.129)
1/ Le montage des deux modèles sur l'articulateur est réalisé
(~\\
dans les conditions classiques après situation du maxillaire par
rapport à la base du crâne (arc facial) et enregistrement des relations
intermaxillaires.
2/ Le modèle maxillaire est démonté et le drapeau est mlS en
place sur la branche supérieure de l'articulateur.
3/ On localise au niveau de la canine mandibulaire le point de
départ du plan d'occlusion dont l'effet esthétique parait suffisant.
En général, il se trouve entre la pointe cuspidienne et l'angle distal.
Pour des raisons de simplification on choisit très souvent la pointe
canlne.

1
127
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
de PANKEY (62)
1
.fig. 62 : L'instrument
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1

128
4/ A l'aide d'un compas dont l'écartement est fixé à 104 mm
(correspondant au rayon standard pour la construction de la courbe de
SPEE), on trace un arc de cercle sur le drapeau, la pointe sèche du
compas placée au niveau du repère canin.
5/ Sans varier l'écartement du compas, la pointe sèche étant placée
contre la boule condylienne de l'articulateur (en direction de son centre),
on trace un deuxième arc de cercle qui est sécant au premier.
6/ Le centre de construction de la courbe de SPEE se trouve à
l'intersection de ces deux arcs de cercle (DAWSON (30)). Il peut être
cependant déplacé de 1 cm vers le haut, si cela s'avère nécessaire pour
les dents maxillaires ou mandibulaires, mais il doit rester sur la ligne de
repère antérieure c'est à dire le premier arc de cercle.
A partir du centre ainsi défini, on trace la courbe de SPEE.
Pour déterminer le niveau occlusal des préparations des dents, le
rayon est augmenté de la valeur correspondant à l'épaisseur du matériau
de restauration et on trace une nouvelle courbe qui objective la hauteur
des cuspides vestibulaires après leur réduction.
Une feuille de cire ramollie est adaptée aux faces vestibulaires des
dents du modèle et on y reporte le niveau de préparation. La cire ainsi
découpée permettra le transfert en bouche de ce niveau de préparation.
On peut également utiliser un patron en silicone.

129
L'écartement du compas fIxé à 104 mm permet de tracer deux arcs de
cercle à partir de la canine et du centre condylien.
Drapeau
~
Ou
Plateau
d'enregistrement
ï !.~RP
4 : Tracé du premier arc
.J....... r"
de cercle
--
1 1
. / '
1
1
5 : Deuxième arc de cercle
1
A
6 : Rayon de la courbe
Fig. 63 :
Méthode de détermination de la courbe de SPEE par la
technique du BRODRICK OCCLUSAL PLANE ANALYSER
(DAWSON 30)

130
VIa-1-2. Critique de la technique (ORTHLIEB (81))
* Aspects positifs
- Tous les auteurs semblent d'accord sur la détermination
géométrique du centre de construction de la courbe de SPEE au
niveau du plateau enregistreur.
- L'utilisation de deux points repères pour la construction
graphique de la courbe rassemble également les suffrages de tous:
* Un point antérieur qui est situé au niveau de la canine
(quoique certains auteurs le situent au niveau du point
incisif inférieur; nous le comprendrons plus loin) ;
* Un point postérieur que tous les auteurs situent au
nIveau
du
condyle,
plus
précisément
au
point
d'émergence de l'axe charnière. ORTHLIEB (81) confirme
cette situation à partir d'une étude statistique qui lui a
permis de conclure que le tracé de la courbe
prothétique passant par l'axe charnière semble être une
bonne approximation.
- La technique du drapeau est une méthode simple et rapide
(LEFEVRE et col) (62)
* Les aspects négatifs
- La situation du plateau enregistreur dans l'espace.
L'ensemble des auteurs utilisant cette méthode fixe le plateau
enregistreur (drapeau) dans le plan sagittal médian. Pour ORTHLIEB
(81,82), cette situation ne correspond pas au plan dans lequel évolue
la courbe de SPEE lorsque l'on ramène les problèmes à une réalité
tridimensionnelle.

131
- Le rayon de la courbe
C'est surtout à ce niveau que la technique du drapeau trouve sa
limite la plus importante. En effet le rayon de courbure permettant la
construction de la courbe de SPEE est unique et standard: les 104 mm de
BOWWIL et MONSON.
Ceci ne tient aucun compte des variations individuelles.
ORTHLIEB rapporte à partir d'une étude statistique sur 97 cas un
rayon moyen de 75 mm ± 19 avec une amplitude de 100 mm
(minimum = 40, maximum = 140 mm).
On est bien loin des 104 mm utilisés dans la technique de drapeau.
En plus, l'écart type de 19, de même que l'amplitude de 100
indiquent clairement une importante variation individuelle qui interdit
pratiquement la standardisation d'une valeur moyenne référentielle.
Ceci rejoint la théorie de WADSWORTH et PATTERSON (103).
Et pourtant DAWSON cité par ORTHLIEB (81) pense que le rayon
peu bien entendu varier légèrement,mais l'effet de la différence par
rapport au rayon standard est si minime au niveau du plan d'occlusion
qu'elle ne peut être utile que dans les cas rares de courbes très marquées.
ORTHLIEB a cependant trouvé une forte proportion de courbe de SPEE
très marquée (89% de sa population a un rayon inférieur à 100 mm).
Il conclut que les courbes de SPEE très marquées ne sont pas des·
cas rares comme le prétend DAWSON.

132
Enfin, il note que les variations du rayon, contrairement aux
affirmations de DAWSON, ont une incidence sur le plan d'occlusion, le
niveau occlusal des préparations et la hauteur coronaire rétentive (Fig.
64, p.133)
C'est pourquoi, il réfute l'idée de DAWSON selon laquelle: "si la
modification de l'écartement du compas fixée à 104 mm doit être
supérieure à 1 cm pour obtenir un plan d'occlusion convenable, c'est
que le montage de l'arc facial est faux" ; car ceci voudrait traduire qu'il
n'existe pas de courbe de SPEE dont le rayon serait supérieur à 104 +
10 = 114 mm.
A la suite de ces critiques, ORTHLIEB propose une autre
méthode de détermination de la courbe SPEE.
Vh. 2. Méthode de ORTHLIEB
Les critiques négatives portées à l'encontre de la technique du
drapeau ont amené ORTHLIEB à proposer une autre méthode de
reconstruction de la courbe de SPEE. Elle s'inscrit dans l'évolution
nécessaire admise par nombre d'auteurs, et se fonde sur deux notions
importantes:
- La nécessité d'un rayon individualisé.
WADWORTH et PATERSON préconisaient déjà que la courbe de
SPEE répondait à des variations individuelles.

133
RR
RR
107 mm
_ _ _ _ _
RI
100 mm
R2
80 mm
...... _ - - -------- - - - - - -
~.\\
...."..
''\\,'" ~
'. ~
". "':;
.... ~
~"""
-
-
-
-
-
{1,5 t
R1 ~ ~.:~......",.
~ 5111111
R2..........
.•...• ~"""
Fig. 64:
Conséquence des variations du rayon de la courbe sur le
niveau occlusal des préparations (ORTHLIEB 81)

134
De nombreux auteurs l'ont démontré. Parmi eux ORTHLIEB
dont l'étude a montré qu'aucune valeur moyenne ne pouvait être
standardisée qui réponde à la situation d'un cas donné. Ceci consacre
l'analyse céphalométrique qui permet de définir pour chaque patient le
rayon réel qui sera transféré sur les modèles à l'aide d'un patron en
silicone.
- Le plateau enregistreur évolutif: ORTHLIEB propose que le
drapeau soit placé non dans le plan sagittal médian, mais plutôt
latéralisé (Fig. 64, p.136).
En effet, pour cet auteur, le but étant de situer le centre de
construction de la courbe de SPEE dans le même plan que l'hémi-
arcade intéressée, on se rend compte des avantages d'une situation
latéralisée du plan enregistreur suivant une orientation choisie en
fonction de la forme de l'arcade et de la distance intercondylienne
dans la mesure où l'articulateur en permette le réglage.
Vh-2-1. Construction de la courbe de SPEE.
Il a été démontré que la courbe de SPEE répond à l'orientation
du grand axe des dents suivant la tangente au mouvement de
fermeture
les
efforts
verticaux
sont
alors
orientés
le
plus
favorablement vis à vis du parodonte: c'est là l'élément physiologique
essentiel pour la santé et la pérennité des réhabilitations prothétiques
fixées.
D'un point de vue géométrique,
la courbe de SPEE sera
déterminée de la façon suivante:

135
* Eléments déterminants
- Le déterminant fonctionnel.
Pour ORTHLIEB, il s'agit du potentiel de destruction spécifique
du
patient.
Il
est
fonction
des
rapports
pUIssance
musculaire/résistance
parodontale
et
du
schéma fonctionnel

tendance verticale ou horizontale).
L'évaluation de ce potentiel destructeur influence directement le
diagnostic
prothétique
et
permet
la
définition
d'un
coefficient
fonctionnel.
Si ce dernier a tendance à être négatif, c'est à dire si l'indication
de prothèse conjointe de grande étendue est limite, une construction
rigoureuse du plan occ1usal devient un impératif pour compenser la
faible résistance des tissus de soutient.
L'auteur fait remarquer que c'est dans ce cadre que la technique
qu'il propose trouve son indication majeure.
- Le déterminant antérieur
Il s'agit de la situation spatiale des dents antérieures. Elle
répond à des impératifs d'ordre esthétique et fonctionnel. La position
des dents est recherchée en collaboration avec le patient et si possible
le technicien.

136
2i~~~iStreient
lan
R
m~!:~~~istrement
latéralisé
- \\
,
1\\
Plateau
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1
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1
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d'enregistrement
latéralisé
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1
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/
Situation du plateau
Situation du plateau
dans un plan frontal
dans un plan horizontal
... +
..
...... '"
.
Plateau d'enregistrement
......... .. .... .. ..
évolutif
...........................
.. .. .. .. .... .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. .. ... .. .. .. .. ... ... ... ..
.. .. .. .. .. ... .. .. .. .. ... .. ..
.... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
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.. +
..
.. .. . .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .
·
..
~
Réglage en
·
..
.. .. ... .. .. .. ... .. .. ... .. .
~ ;"
translation
·
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,-
·
.
......... +
..
,-
1
/
"
RÔ{Jln(lft
,
en 'OIBt/on
'"
Fig. 65
Plateau d'enregistrement évolutif (ORTHLIEB 83)

137
- Le déterminant condylien
La localisation
des
points
d'émergence
de
l'axe
charnière
bicondylien relève d'une méthode cinétique. Ces points ainsi repérés
seront tatoués et matérialisés avant la téléradiographie avec une bille
radio opaque.
A défaut de cette méthode, les points condyliens repérés seront
les milieux géométriques des têtes condyliennes.
- Le déterminant parodontal
Normalement, le grand axe de toutes les dents a reconstruire
devrait être pris en cornpte.
Mais la recherche de simplification de la technique impose de ne
considérer que les éléments les plus dominants.
Et d'un point de vue parodontal, le pilier postérieur est l'élélnent
dominant, car le plus sollicité du point de vue mécanique.
Le déterminant parodontal sera donc constitué par le grand axe
du pilier postérieur (Fig. 66, p.138).
* Etapes de réalisation
- Une téléradiographie en occlusion d'intercuspidation habituelle
du patient est réalisée.
Après repérage des éléments de la base du crâne et du massif
maxillo-facial, l'on réalise un tracé céphalométrique sur lequel on
construit graphiquement la courbe de SPEE.

1
138
cjt
Il
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1
1
1
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TRACE A
1
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TRACE 8
/ /
TRACE C
.~.
/'j
/'
.
/'
j
,/
j
/
,
/'
/
Fig. 66:
Déterminant parodontal = Grand axe du pilier postérieur
(GAP). Notons les conséquences sur la courbe de SPEE des
variations d'inclinaison du GAP. (ORTHLIEB 81)

139
- Détermination graphique
On localise les repères suivants (Fig. 67, p.140) :
* axe charnière
* le point incisif inférieur
On le choisi comme repère antérieur car sa lecture est plus·
aisée, en plus le prolongement antérieur de la courbe de SPEE passe
par les incisives et surtout, l'élément fondamental de la courbe se
trouve plutôt dans la situation verticale du point de contact occlusal
postérieur situé au niveau du pilier le plus postérieur. ORTHLIEB
ajoute que quoique tous les auteurs modernes portent leur choix sur
la canine comme repère antérieur de la courbe de SPEE, l'erreur
engendrée par le choix de l'incisive est négligeable.
* Le grand axe du pilier le plus postérieur (GAP)
Puis on effectue les tracés suivants (Fig. 68, p.140) :
Construction de la perpendiculaire au GAP passant par l'axe
charnière déterminant le point de contact occlusal postérieur (C.O.P.),
idéal d'un point de vue biomécanique puisqu'il superpose grand axe de
la dent et axe fonctionnel (tangente au moment de la fermeture).
* Construction de la médiatrice du segment entre COP et
le point incisif.
* construction de la médiatrice du segment entre COP et
l'axe charnière.
Le centre de construction de la courbe de SPEE est situé a
l'intersection de ces deux médiatrices (Fig. 69, p.141).
La courbe idéale peut être donc tracée, elle passe par les trois
points repères (axe charnière, COP et point incisif) (Fig. 70, p.142).

140
Fig. 67: Détermination géométrique selon ORTHLIEB : localisation
des repères.
Fig. 68 : Perpendiculaire au GAP passant par l'axe charnière.

141
.,....
.......
,.
....
/
,..
....
/
.....
"
...•..•....
..-'
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...
..'
------~..~-------
......
,•..•.....
.~.
..•..
.....~:,
",......
'.
Fig. 69:
Détermination géométrique de la courbe de SPEE selon
ORTHLIEB : tracé des médiatrices.

142
R
- e
_
Fig. 70:
Détermination géométrique de la courbe de SPEE selon
ORTHLIEB : tracé de la courbe de rayon R.

143
A partir du rayon ainsi défini, on effectue le tracé de la courbe
sur les modèles montés correctement en articulateur à l'aide d'un
compas dont l'écartement est fixé à la dimension de la valeur du rayon
réel. Une méthode similaire à celle du drapeau est utilisée pour tracer
la courbe.
Toutefois le point antérieur ici sera le point incisif comme dans la
technique de WADSWORTH.
La courbe de SPEE ainsi tracée est matérialisée avec une clé en
silicone à partir d'un moulage réalisé à l'aide d'une cire molle.
Vh-2-2. Critique de cette méthode
Dans sa réalisation clinique, elle peut paraître fastidieuse ;
d'ailleurs, LEFEVRE et collaborateurs (62) pensent que c'est une
méthode complexe qui reste du domaine de la théorie.
Cependant, nous rejoignons BOURAOUI (15) pour dire que cette
méthode de construction de la courbe sagittale d'occlusion pour la
prothèse conjointe est intéressante en ce sens qu'elle tient compte de
l'orientation des dents piliers. Il s'agit en effet de faire coïncider l'axe
fonctionnel et le grand axe de résistance de la dent.
Une telle méthode restaure la signification (en denture naturelle)
de la courbe de SPEE qui est la transmission des forces selon l'axe de
résistance des dents. Les dents sont agencées de sorte que les forces
soient transmises selon leur grand axe ; ce principe fondamental
permet de ménager les piliers de la future prothèse.

144
CONCLUSION
Les rappels bibliographiques précédents interpellent sur le fait
que la courbe de
SPEE est
une
réalité
au
sein de l'appareil
manducateur, d'un double point de vue morphologique et fonctionnel.
Morphologique parce qu'en effet elle s'intègre dans l'organisation
même des arcades, qui est dominée par la notion de courbes dans les
divers plans de l'espace:
- courbe des cuspides vestibulaires,
- courbe des cuspides linguales ou palatines,
- courbe des sillons mésio-distaux convexité vestibulaires,
- courbe des incisives,
- courbe de WILSON.
Fonctionnel, parce qu'en tant que déterminant de l'occlusion
intégré dans le quint de HANAU (50), elle participe à la dynamique
mandibulaire.
D'un
point
de
vue
physiologique,
elle
répond
à
l'inclinaison sagittale des dents et sa conformation leur assure la
meilleure résistance vis à vis des contraintes masticatoires. Ces
notions sont corroborées par de nombreuses théories qui mettent en
exergue la nécessité de sa reconstruction lorsqu'elle est perturbée.
En prothèse conjointe la méthode de ORTHLIEB (81, 82, 83)
semble la plus intéressante car tenant compte des fondements
physiologiques qui régissent le rôle fonctionnel de la courbe de SPEE.

145
Cette courbe semble par ailleurs répondre à des variations liées à
certains facteurs, parmi lesquels la race. De nombreuses études sur la
valeur morpho-fonctionnelle de la courbe ont été réalisées chez le sujet
caucasien aussi bien chez l'enfant que chez l'adulte.
Pour les populations négro-africaines il existe très peu d'études;
celles que la littérature nous rapporte ont été effectuées chez des enfants, .
notamment l'étude de ROUX et PAASS (94) réalisée dans une
population de jeunes ivoiriens. Il nous est donc apparu intéressant
d'aborder la question chez le sujet adulte: c'est l'étude expérimentale
que nous menons dans la deuxième partie de ce travail.

146
DEUXIEME PARTIE
ANALYSE DE LA COURBE DE
SPEE D'UNE POPULATION DE
TYPE NEGRO-AFRICAIN

147
1. BUT
Cette étude a pour but de définir pour une population de type
négro-africain, la valeur de la courbe de SPEE par la détermination
céphalométrique du rayon (R) et de la profondeur (F=flèche).
Le rayon ainsi défini est comparé aux valeurs de :
- BONWILL et MONSON (104 mm) utilisée pour la construction
de la courbe de SPEE dans la technique du drapeau, d'une
part;
- et de celle de ORTHLIEB (75 mm) d'autre part.
Rappelons que
ces valeurs ont été définies chez le
sujet
caucaSIen.
L'intérêt de ce travail devrait permettre de dégager la fiabilité de
l'une ou l'autre des techniques de construction de la courbe de SPEE
lors des réhabilitations prothétiques, notamment chez le sujet denté.

148
II. MATERIEL ET METHODOLOGIE
lit. MATERIEL
111-1. Echantillonnage
111-1-1. Critères d'inclusion
Ont été inclus dans cette étude, les sujets adultes (âge moyen =
27 ans), de race noire, sélectionnés dans une population hétérogène
composée
d'étudiants,
de
praticiens
et
employés
de
la faculté
d'Odonto-Stomatologie d'Abidjan (FACOS). Ils présentent tous les
caractéristiques cliniques suivantes:
- dentés, avec présence d'au moins les deux premiers couples
molaires,
- normoc1usion, en classe 1 d'ANGLE canine et molaire
bilatérale,
- sans passé orthodontique,
- sans caries, ni restaurations occlusales (nous avons toléré des
caries ou restaurations punctiformes dont l'étendue ne modifie
pas le relief occlusal),
- sans reconstruction prothétique coronaire,
- sans pathologie parodontale et articulaire.
IIt-1-2. Critères d'exclusion
Ont été exclus de cette étude, les sujets:
- non de race noire,
- en dentures temporaire et mixte,

149
- dentés
e
en classe II et III d'ANGLE
e
ayant subit un traitement de correction orthodontique
et.
présentant des caries et/ ou des restaurations
importantes qui modifient le relief occlusal, ou des
reconstructions prothétiques coronaires,
- édentés ou porteurs de prothèses adjointes,
- qui présentent des troubles articulaires et des pathologies
parodontales.
Ces critères ont permIS de sélectionner dans une population
composée d'étudiants, de praticiens et d'employés de la FACOS 30
sujets adultes de race noire, comprenant 24 hommes et 6 femmes.
111-2. Moyens radiographiques
111-2-1. Matériel utilisé
- Films KODAK T MATG 18cmx24cm.
- Appareillage radiologique de type ODONTORAMA PC 100
dont la puissance a été réglée à 80 K volts pour 10m
Ampères.
- Bains de développeluent KODAK X.O MAT.
111-2-2. Protocole
Pour chaque sujet, il a été réalisé un cliché radiographique de
profil en occlusion habituelle d'intercuspidation maximale, la tête
orientée par rapport au plan de FRANCKFORT.

150
L'incidence en norma latéralis perpendiculaire au plan sagittal
médian a été effectuée à une distance focale de 1,5 m pour une
distance objet-image fixée à 15 cm.
Tous les clichés ont été réalisés par le même opérateur dans le
service de radiologie du centre de consultations et de traitements
odonto-stomatologiques
du
Centre
Hospitalier
Universitaire
de
Cocody (Abidjan).
Le repérage des structures de la base du crâne, du massif facial
supérieur et de la mandibule
a
permIS de
réaliser les tracés
céphalométriques. Tous les tracés ont été effectués par le même
opérateur et soumis à une vérification.
Pour toutes les opérations, le consentement éclairé des sujets a
été requis.
111-3. Tracés céphalométriques
111-3-1. Matériel utilisé
- un négatoscope,
- un papier calque transparent de type Kodatrace,
- un ruban adhésif,
- un crayon type critérium à mine HB de 5/ 10ème mm de
diamètre,
- une gomme,
- une règle tr~sparente,
- une équerre transparente,
- un rapporteur transparent.

151
111-3-2. Points, lignes et plans utilisés
Points utilisés (Fig. 71, p.152)
- Points médians
• Na ou N : point Nasion ;
C'est le point le plus antérieur ou externe de la suture
naso-frontale.
• Pog: Pogonion ; C'est le point le plus antérieur de l'image
de la symphyse mentonnière.
- Points latéraux
• Or : Orbital ou point sous orbitaire; point le plus déclive
du rebord orbitaire inférieur.
• Po : Porion osseux ;
point supérieur du conduit auditif externe.
• Go: Gonion ; C'est un point construit qui se situe à
l'intersection des tangentes au bord postérieur de la
branche montante de la mandibule et au plan
basilaire.
Il
est
équidistant
du
point
le
plus
postérieur et le point le plus inférieur de l'angle
gonlaque ; c'est en fait le milieu de la courbure de
cet angle.
• Co: Centre de la tête du condyle mandibulaire.
• Xi : point Xi de RICKETTS ;
C'est un point construit (voir figure) qui correspond
au centre géométrique de la branche montante de
l'os mandibulaire.
• Sommet de la cuspide distale de la 8 inférieure,
• Sommet de la cuspide distale de la 7 inférieure,
• Sommet de la cuspide distale de la 6 inférieure,
• point incisif inférieur

152
Fig. 71 : Points céphalométriques utilisés

153
Lignes et plans utilisés (Fig. 72, p.154)
• Plan de FRANCKFORT (F ou PF)
Ligne joignant le porion osseux (Po) au point sous orbitaire
(Or) : c'est un plan de référence horizontal.
• Plan d'occlusion (Po)
Droite passant par le milieu de recouvrelllent des premières
molaires et des incisives centrales.
• Plan mandibulaire (Pm)
C'est la ligne passant par Gonion et Gnathion (STEINER).
• Plan axio-orbitaire (AOP)
Droite qui passe par le point orbital (Or) et le centre du
condyle mandibulaire (Co).
• Plan facial (N Pog)
Plan déterminé par la ligne qui relie le point N au pogonion
(Pog)

154
Fig. 72 : Lignes et plans céphalométriques

155
Ih-3-3. Les mesures
Les mesures angulaires (Fig. 73, p. 156)
POl AOP
: Inclinaison du plan occlusal de référence sur A.O.P.
PO/Pm
: Variation angulaire entre le plan occlusal et le plan
mandibulaire.
Angle facial (Npog-PF)
: Divergence entre le plan de
!i'rancfort et le plan facial.

156
---
Fig. 73 : Mesures angulaires

157
Les mesures linéaires
La corde (C) (Fig. 74, p.158)
La corde ou longueur d'arcade, mesure la distance qui sépare le
point incisif inférieur d'un point postérieur donné. La corde C6 est la
longueur d'arcade à la première molaire.
Pour tous les sujets, nous mesurons les cordes C6, C7 et Cs.
La profondeur ou flèche de la courbe (Fig. 74)
La profondeur de la courbe est définie par la flèche (F) mesurée à
partir du milieu de la corde. Sur une perpendiculaire abaissée au
milieu de la corde, F mesure la distance de ce point au point dentaire
(occlusal).
Pour tous les sujets, nous mesurons:
F6 = flèche à la corde C6
F7 = flèche à la corde C7
Fs = flèche à la corde Cs.
/

158
,.1"
Fig. 74 : Mesure de là corde et de la flèche

159
Distance plan d'occlusion - axe charnière (DPO) (Fig. 75, p158)
DPO donne la situation du plan d'occlusion par rapport à l'axe
charnière. A défaut d'un repérage cinétique de l'axe charnière, nous
avons pris le centre condylien radiologique (correspond au milieu
géométrique des condyles mandibulaires).
Pour mesurer DPO, on abaisse une perpendiculaire au plan
d'occlusion passant par le centre du condyle.
Distance Xi - plan d'occlusion (Xi-PO) (Fig. 75, p.160)
Xi-PO donne la situation du point Xi de RICKETTS par rapport
au plan d'occlusion.
Lorsque Xi est au-dessus de Po, la valeur Xi-PO est positive. Elle
est négative lorsque Xi est en dessous de Po.
Valeur du guide antérieur (Fig. 75, p.160)
La valeur du guide antérieur a été appréciée à travers ses deux
paramètres que sont le recouvrement et le surplomb.
- Le recouvrement r (over bite)
r est mesuré dans le sens vertical par la distance qui sépare
les bords libres des deax incisives centrales supérieure et
inférieure.
- Le surplomb S (over jet)
S est mesuré dans le sens antéro-postérieur par la distance
qui sépare le point incisif supérieur de la face vestibulaire de
l'incisive centrale inférieure.

160
•• 1.,
Fig. 75 : Mesure de
OPO
Xi-PO
Guide antérieur

161
Le rayon de la courbe (R)
La courbe de SPEE est assimilée à une portion de cercle : elle
peut
donc
être
analysée
mathématiquement
en
rapportant
la
profondeur, c'est à dire la flèche (F), à la corde (C) et le rayon (R) peut
ainsi être calculé à partir des deux paramètres précédents.
Dans
la
littérature,
nous
avons
trouvé
deux
formules
mathématiques proposées par deux auteurs pour calculer le rayon de
la courbe de SPEE : les formules de ORTHLIEB et AFFENTRANGER.
- Formule de ORTHLIEB (81, 82) :
R= C2 x F
-
-
8F
2
Nous n'avons pas retrouvé les fondements mathématiques de
cette formule; et à l'analyse, F à la fois au numérateur et au
dénominateur se simplifie à l'unité, de sorte que R ne se rapporte plus
qu'à C.
On obtient R = C2
16
Une
telle
équation
ne
semble
pas
traduire
la
relation
mathématique entre le rayon, la corde et la flèche qui définit le cercle.
- Formule de AFFENTRANGER (2)
R = {C/2)2 + F2
2F
Cette formule traduit le théorème de PYTHAGORE relatif au
triangle rectangle: "si un triangle est rectangle, alors le carré de
l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux côtés".

162
L'analyse mathématique de la courbe de SPEE permet en effet
l'application de ce théorème pour la détermination du rayon.
B~
A
C
Rayon (R)
R2 = (R-F)2 + (C/2)2
R2 = R2 + F2 - 2RF + (C/2)2
2RF = (C/2)2 + F2
R = {C/2)2 + F2
R = rayon de la courbe de SPEE
2F
C /2 = demi corde
F = profondeur de la courbe
Cette formule traduit bien que le rayon est en rapport avec la
corde et la profondeur.
Malgré cela, nous n'avons pas retenu cette formule pour le calcul
des rayons parce que les valeurs de F sont faibles et négligeables par
rapport au (C/2)2 de sorte que nous nous retrouvons dans la situation
précédente avec R seulement lié à la corde.
Cette analyse préliminaire justifie le fait que nous ayons opté
pour une détermination géométrique du rayon de la courbe de SPEE.

163
Cette méthode s'inspire du procédé de ORTHLIEB (81, 82) que
nous avons exposé dans le chapitre sur la reconstruction prothétique
de la courbe de SPEE.
Détermination géométrique du rayon (Fig. 76, p.165)
La
méthode
de
détermination
géométrique
proposée
par
ORTHLIEB (81, 82) a pour but de reconstruire une courbe de SPEE
qui réponde à un impératif physiologique essentiel à savoir permettre
un agencement sagittal des dents telles qu'elles puissent travailler
selon leur grand axe avec le moins de domrnage pour le parodonte,
paramètre principal de la pérennité des restaurations prothétiques.
Les
sujets
que
nous
avons
sélectionnés
présentent
des
caractéristiques cliniques optimales du point de vue des différentes
composantes de l'appareil manducateur.
Leur courbe de SPEE répond donc à un équilibre anatomique et
physiologique entre les dents, le parodonte, l'ATM et tous les autres
éléments du massif facial.
La détermination céphalométrique du rayon de la courbe de
SPEE passe donc par les étapes suivantes:
• Repérage de l'axe charnière (centre géométrique du
condyle) et du point incisif inférieur.
• Tracé de :
- G.A.P (grand axe du pilier postérieur) ; ici, il s'agit de
là dent de sagesse car tous nos sujets ont trois
coupIes molaires.
Sur le G.A.P nous repérons le point de contact

164
occlusal postérieur (COP).
- Segments COP - axe charnière et COP - point
inférieur.
- De ces deux segments nous menons deux
médiatrices qui sont sécantes en un point.
Le point d'intersection est le centre d'un cercle qui passe par les
trois points précédemment repérés (axe charnière, COP et point incisif
inférieur).
On mesure alors directement le rayon de la courbe de SPEE.
Nous avons déterminé ainsi les rayons de tous nos sujets et
calculé le rayon moyen R.

165
o
Fig. 76 : Déterrnination géométrique du rayon de la courbe de SPEE

166
II1-3-4. Correction des mesures
Les clichés radiographiques ont été réalisés à une distance focale
de 150 cm. A cette distance, on estime les déformations évaluées à
Il, Il % assez importantes.
Une correction géométrique a été nécessaire pour obtenir des
valeurs suffisamment proches de l'échelle humaine.
La correction que nous avons effectuée se rapporte à des
radiographies prises à une distance focale de 450 cm. A cette distance,
les déformations estimées à 3,44%. sont considérés négligeables et il
est permis d'effectuer une comparaison avec les données de la
littérature.
Le calculde la déformation ou agrandissement est basé sur
le théorème de THALES qui régit les triangles équilatéraux.
A'B' = FC'
A'
- -
- -
AB
FC
A'B' = image
F
- - - - - - - - + - - = - - - - - - - \\ C'
AB = objet
FC' = distance focale
B'
FC = FC' - CC' avec CC' fixé à 15 cm qui correspond à la
distance objet - plaque photographique.
A 150 cm
Agrandissement
A'B' = FC' = 150
= 1 1111
- -
- -
,
AB
FC
150 - 15
Déformation =
1 - Agrandissement
1 - 1,1111 = 0,1111
Il,110/0

167
A 450 cm
Agrandissement
A'B' = FC' = 450
= 1 1111
- -
- -
,
AB
FC
450 - 15
Déformation =
1 - 1,0344 = 0,0344
=
3,440/0
La correction d'une valeur mesuree a
150 cm, a 450 cm
s'effectue comme suit:
Soit x la valeur mesurée à 150 cm et y la valeur à déterminer à
450 cm.
y = 1,0344
x
1,111
y = x.1,0344
1,111
NB: La correction a concerné toutes les valeurs linéaires mesurées
uniquement,
les valeurs
angulaires n'étant pas
concernées par
l'agrandissement.
111.4. Moyens informatiques
- Micro ordinateur PC multimédia
- Logiciels :
• WORD 7 sous Windows 95
• EXCEL 7 sous Windows 95
- Imprimante Epson Stylus àjet d'encre couleur
Ih. METHODOLOGIE
Les
données
recueillies
ont
été
soumIses
à
une
analyse
statistique après saisie.
Sur chaque téléradiographie, nous avons effectué:
- 3 mesures angulaires,

168
- I l mesures linéaires,
soit 14 mensurations.
Pour ces 14 variables (linéaires et angulaires), 420 mensurations
ont été effectuées pour l'ensemble de l'échantillon (30).
Chaque variable
a
été
soumIse a
une
analyse
statistique
descriptive qui a permis de dégager:
- les valeurs minimale et maximale qui sont respectivement
la plus petite et la plus grande valeur de la série
statistique,
- l'amplitude: différence entre le maximum et minimum
- la moyenne de formule mathématique:
N
X=lL Xi
N i=l
avec N = effectif de l'échantillon
1
X = la variable
- l'écart-type (d)
()=
~
avec d2 = variance de formule mathématique
()2 = 1 L (Xi - X )2
N
L'écart-type (tout comme la variance) donne la dispersion
autour de la moyenne.
- le coefficient de corrélation r
C'est un paramètre qui permet de reconnaître l'existence
ou non d'une liaison entre deux ou plusieurs variables.
Nous avons fait des corrélations simples, c'est à dire deux a
deux.

169
Le coefficient de corrélation r a été calculé selon la formule
suivante:
r = k(xi - xUyi - y}
~ I( xi - X)2 (yi - y)2
r varie de -1 à +1
Pour toute valeur de Irl =/; 0, on considère qu'il existe une
corrélation entre les paramètres corrélés.
Nous avons également chercher à saV01r, pour les paramètres
corrélés, si cette corrélation était significative, c'est-à-dire si elle sous-
entend une liaison fonctionnelle entre les paramètres.
Pour ce faire, nous avons soumis r au test de 8TUDENT en
calculant ['écart réduit t ca1.
t
= r
. ~ n-21
r
cal
= coefficient de corrélation
p
n = effectif de l'échantillon.
On compare t ca1 à ta lu dans la table au risque a=0,05 pour un
degré de liberté ddl=n-2.
On pose: hypothèse Ho = corrélation non significative (N8)
hypothèse Hl = corrélation significative (8)
Si 1tca11 < tel. = 0,05, ddl = n-2, on accepte Ho sinon on rejette Ho
(on retient Hl).

170
Pour toutes les corrélations significatives, nous avons calculé,
d'une part, l'intervalle de confiance du coefficient de corrélation r et le
degré de signification d'autre part, dans le but de tester la fiabilité de
la corrélation et donc de la liaison fonctionnelle.
Intervalle de confiance 1 du coefficient de corrélation r
E a est lu dans la table de l'écart réduit.
Au risque a=O,OS, E=1,96
Les limites de l'intervalle sont:
[r-(1,96. l-r2 ) ; r+(1,96. l-r2 ]
F
~
r doit être compris entre ces limites.
Degré de signification
C'est le rIsque
d'erreur (P)
correspondant à
la valeur du
paramètre calculé sous l'hypothèse Ho.
A partir de l'écart réduit calculé tcal, on défini la probabilité
P = Pr(/ t 1) > tcal.
En fonction du nombre de degré de liberté (ddl) déterminé, on lit
dans la table de la loi de STUDENT, la probabilité pour que t dépasse
ou égale une valeur donnée.

171
Exemple: t
= 4,2
cal
la table fournie
t
compris entre:
ca1
t = 3,89 pour P = 10-4 et t = 4,41 pour P = 10-5
Donc pour t
= 4,2, P est compris entre 10-4 et 10-5 ; on
cal
écrira P < 10-4 •
P est comparé au risque a = 5,10-2
Si P ::; 5,10-2 , alors le degré de signification est élevé et la
corrélation est donc fortement significative.

172
III. RESULTATS
IIh. LES DONNEES
IIh-1. Les mesures linéaires: Tableau n° 1

C6
C7
CS
F6
F7
FS
R
XI-PO
DPO
r
S
1
35.35 46.04 55.86 2.33 2.79 4.19
82.31
4.19 34.45 2.79 4.65
2
40.00 52.09 63.31 0.93 1.86 2.79
98.58
0.00 33.98 1.86 1.86
3
36.28 47.44 57.26 2.79 2.79 2.79 104.16
4.19 33.52 1.86
0
4
39.07 51.16 62.85 1.86 3.72 3.72 134.39
6.98 34.45 3.72 3.72
5
36.28 48.37 57.73 0.93 1.86 2.79
80.45
4.66 40.97 3.72 2.79
6
36.28 45.58 54.93 0.47 3.72 4.66 141.36
1.21 46.09 2.79 4.65
7
39.07 50.23 60.52 1.40 0.93 1.86 120.90
0.00 42.83 1.86 1.86
8
38.60 50.23 61.45 0.93 1.86 2.33 121.83 -1.86 35.38 1.86 2.32
9
37.67 48.37 60.52 4.66 4.66 4.66 106.02 13.03 54.93 2.79 1.86
10 34.42 43.72 54.00 1.86 1.86 3.26 132.99
5.12 32.59 1.86 1.86
I l 36.28 48.37 58.66 0.93 1.40 1.86
91.61
4.19 30.72 1.86 1.86
12 40.93 51.16 65.17 1.40 .2.79 3.72 128.81
2.33 33.52 2.79 2.79
13 31.63 42.73 52.14 1.86 2.33 3.26
97.65
-1.40 32.59 4.65 2.79
14 36.28 46.51 54.93 2.79 1.86 2.79
97.65
1.40 31.66 3.25 2.79
15 39.07 48.37 59.59 0.00 0.93 2.79
91.14
2.79 40.50 0.00
0
16 38.14 51.16 57.73 2.79 2.79 4.66
99.51
5.12 38.64 4.65 3.72
17 39.07 50.23 56.79 1.86 1.86 3.26 106.02 -0.47 36.31 1.39 1.86
18 31.63 44.65 54.00 1.40 1.86 2.79
80.91
7.91 42.83 2.79 3.25
19 43.72 54.88
0.00 1.86 2.79
161.82
0.47 32.59 3.72 1.86
20 40.93 51.16 60.52 0.93 0.93 0.93
83.70
3.72 41.43 0.93 1.86
21
40.00 52.09 66.10 1.86 2.33 2.79 115.32
1.40 40.97 1.86 2.32
22 33.49 43.72 48.41 0.00 0.00 0.93 172.98 -2.79 30.26 0.93 1.86
23 40.00 53.95 60.52 0.93 1.86 2.79
90.21 12.10 43.76 Q.46 0.93
24 40.00 49.76 63.31 0.00 1.86 2.33 142.29
0.47 34.45 0.93 0.46
25 40.93 50.23 60.52 1.40 2.33 4.19
95.79
-0.93 39.10 0.93 1.()9
26 38.14 50.23 63.31 0.00 2.79 4.66 110.67
1.86 40.04 0.93 2.79
27
37.21 48.37 56.79 1.86 1.86 2.79 107.88 -3.72 35.85 2.79 3.25
28 35.35 47.44 58.66 1.86 1.86 2.79 100.44 -3.26 36.78 1.39 1.86
29
35.35 46.51 57.73 0.93 0.93 2.79
89.28
3.72 37.24 0.93 1.86
30 39.07 52.09 62.38 0.93 0.93 2.79
93.00
0.93 28.86 0.93 3.25

173
1111-2. Les mesures angulaires : Tableau n °2
AOP/PO PM/PO PF/NPOG
10.00
22.00
90.00
13.00
20.00
88.00
14.00
20.00
90.00
Il.50
23.00
90.00
10.00
22.00
87.00
9.00
30.00
88.50
9.50
16.00
92.00
10.50
21.00
95.50
0.00
26.00
94.50
14.00
23.00
90.00
15.00
21.00
89.00
7.50
13.50
91.50
10.50
13.00
95.00
10.00
20.00
92.00
13.50
21.00
90.00
9.00
25.00
88.50
13.00
21.50
92.50
6.00
23.50
95.00
13.00
20.00
89.50
6.00
20.00
85.50
12.00
23.50
83.50
15.00
15.00
84.00
7.00
27.00
89.00
13.50
15.00
88.50
8.50
20.00
87.00
6.5,0
17.00
97.00
6.50
16.00
92.00
13.50
17.00
92.00
12.50
22.00
93.00
14.00
20.00
87.50
Au total :
- I l mesures linéaires
- 3 mesures angulaires
soit 14 mensurations ont été effectuées.
Pour ces variables,
420 mensurations ont été faites
pour
l'ensemble de l'échantillon (30 sujets).

174
1112. ANALYSES ET COMMENTAIRES
1112.1. Etude statistique
Tableau n° 3 : Variables statistiques
EFFECTIF
MIN
MAX
AMPLI
MOY
ET
C6
30
32
44
12
38
2
C7
30
43
55
12
49
C8
29
48
62
14
59
j
F6
30
0
4.7
4.7
1.5
1.1
F7
30
0
4.7
4.7
2.1
0.7
F8
29
0.9
4.7
3.8
3
0.6
R
30
80
173
93
109
23
DPO
30
29
55
26
37
5
Xi/PO
30
-3.7
13
16.7
2.4
2
r
30
0
4.7
4.7
2.1
0.8
S
30
0
4.7
4.7
2.3
0.8
AOP/PO
30
0
15
15
10
2
PO/PM
30
13
30
17
20
4
NPOG/PF
30
84
97
14
90
31
1112-1-1. La longueur de l'arcade
1 - La longueur d'arcade à la 6 = corde à la 6 (C6 )
(Histogramme n° 1)
Sur 30 cas, la longueur d'arcade moyenne est de 38 mm ± 2.
2 - La longueurd'arcade à la 7 (Histogramme n° 2)
La longueur d'arcade à la 7 est de 49 mm ± 2.
3 - La longueur d'arcade à la 8 (Histogramme n° 3)
La longueur d'arcade moyenne à la 8 est de 59 mm ± 3.

175
MOYENNE
38
ECART TYPE
2
MINIMUM
32
MAXIMUM
44
AMPLITITUDE
12
(Effectif)
6
5
4
3
2
o
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
44
(mm)
Histogramme n° 1 : Corde à la 6 (C6)

176
MOYENNE
49
ECART TYPE
2
MINIMUM
43
MAXIMUM
55
AMPLITITUDE
12
Effectif
6
5
4
3
2
1
o
43
44
45
46
47
48
50
51
52
54
55
(mm)
Histogramme n° 2 : Corde à la 7 (C7)

177
MOYENNE
59
ECART TYPE
3
MINIMUM
48
MAXIMUM
62
AMPLITITUDE
14
Effectif
6
5
4
3
2
o ,
,
48
52
55
56
57
58
59
60
61
62
63
65
66
(mm)
Histogramme n° 3 : Corde à la 8 (Cs)

Conclusion
La longueur d'arcade chez le sujet Négro-africain est plus
Importante que chez le sujet Caucasien en comparaison avec les
. "'.
résultats de l'étude de ORTHLIEB (81) :
Tableau n° 4 :
NOS RESULTATS
ORTHLIEB
38 mm ± 2
32 ± 4
49 mm ±2
46 ± 4
59 mm ± 3
Dans une étude comparative de quelques paramètres dento-
maxillaires chez des individus de race nOlre et de race blanche,
DEVOUE (34) a également mis en évidence que la longueur de l'arcade
alvéolaire était plus importante chez le noir que le blanc.
1112-1-2- La profondeur de la courbe de SPEE =Flèche (F)
1 - Profondeur à la 6 (F61 (Histogramme n° 4)
La valeur moyenne est 1,5 mm ± 1,1.
2 - Profondeur à la 7 (F7) (Histogramme n° 5)
La profondeur moyenne à la 7 est de 2,60 mm ± 0,7.
3 - Profondeur à la 8 (FsJ (I-Tistogramme n° 6)
La profondeur moyenne à la 8 est de 3 ± 0,6.

179
MOYENNE
1.5
ECART TYPE
1.1
MINIMUM
0.0
MAXIMUM
4.7
AMPLITITUDE
4.7
(Effectif)
8
7
6
5
4
3
2
a
0,0
0,5
0,9
1,4
1,9
2,3
2,8
4,7 (mm)
Histogramme n° 4 : Profondeur à la 6 (F6)

180
MOYENNE
2.1
ECART TYPE
0.7
MINIMUM
0.9
MAXIMUM
4.7
AMPLITITUDE
3.8
(EffectiD
0,0
0,9
1,4
1,9
2,3
2,8
3,7
4,7
(mm)
Histogramme n° 5 : Profondeur à la 7 (F7)

181
MOYENNE
3.0
ECART TYPE
0.6
MINIMUM
0.9
MAXIMUM
4.7
AMPLITITUDE
3.8
(EffectiD
0,9
1,9
2,3
2,8
3,3
3,7
4,2
4,7(mm)
Histogramme n° 6 : Profondeur à la 8 (Fa)

182
Conclusion
L'analyse sectorielle de la courbe montre la profondeur est faible
dans sa portion antérieure. Elle s'approfondit dans sa partie postérieure.
Ceci est conforme à l'analyse morphologique de SLAVICEK (101,
102), aux considérations embryologiques et aux facteurs de croissance.
En effet, l'on estime que la courbe de SPEE est plate chez l'enfant et
c'est avec la mise en place des molaires définitives notamment la
deuxième et surtout la dent de sagesse que se crée et s'accentue la courbe
de SPEE (F6 = l, S, F7 = 2, 1 et Fs = 3).
Cette étude montre surtout que la courbe de SPEE est faible chez le
noir en comparaison avec le sujet caucasien.
Plusieurs études l'attestent:
- ORTHLIEB (81) a analYE'é la courbe de SPEE d'une population et
a trouvé:
* F6 : m = 1,46 mm
n = 90
* F7 : m = 2,60 mm ± 0,8
n = 93
*Fs:m=4±O,S
n=2S
La population de ORTHLIEB ne présente pas de critères
homogènes comme la nôtre, mais ses résultats donnent un aperçu de la
profondeur d'une population quelconque.
-
BALDRIDGE (12) a sélectionné 30 moulages inférieurs suivant
les critères suivants:
Courbe de SPEE exagérée,
-
présence de toutes les dents sauf les 8,
-
bon alignement des dents dans le sens transversal.

183
Les résultats de BALDRIDGE (12) montrent que la valeur moyenne
se situe pour F7 à 3,67 mm. Cette valeur est supérieure à la nôtre:
F7 =2,1 mm.
Les travaux de GHEZZI et collaborateurs (46) (1991) sont plus
parlants.
Ces auteurs ont mesuré la profondeur de la courbe à la 7 sur 60
sujets caucasiens adultes en classe 1 d'ANGLE.
F7 moyen =3,66 mm ± 0,5.
Cette valeur comparable à celle de BALDRIDGE est supérieure à
nos résultats.
Nos résultats sont comparables à ceux de ROUX et PAASS (94) qui
ont trouvé une valeur de la courbe de SPEE égale à environ 2 mm à F7
dans une population de jeunes ivoiriens d'âge moyen de 14 ans,
présentant leur 2 premiers couples molaires.
IIIz-3. Le rayon (Histogramme n° 7)
Le rayon moyen R = 109 mm ± 23.
R à 109 mm est supérieur au
* 75 mm de ORTHLIEB (81)
* 104 mm de BONWILL et MONSON (14,75)
Notons également que tous nos sujets ont un rayon supérieur au
rayon moyen de ORTHLIEB, le minimum étant à 80 mm.
Plus de 50% de nos sujets ont également un rayon supérieur au
raton de BONWILL et MONSON.
On peut penser que d'une façon générale le rayon de la courbe est
très important chez le sujet négro-africain.
L'amplitude des valeurs que nous avons trouvées le confirme: nos
rayons se situent dans un intervalle de 80 à 173 mm alors que pour
ORTHLIEB les rayons sont compris entre 45 et 145 mm.

<;t-
OC;
E
,....;
.s
SLT
09T
0\\7T
o

On peut surtout retenir de cette étude que l'amplitude de 93 et
l'écart-type de 23 (valeurs les plus élevées par rapport à tous les
paramètres étudiés) indiquent une très grande dispersion de la
population; ce qui traduit une importante variation individuelle.
On peut remarquer également que QRTHLIEB trouve:
- une amplitude de valeur très importante
* minimum = 45 mm
* maximum = 145 mm
* amplitude = 100 mm
- un écart-type de 19 ; il note dans son étude que pour les
différentes variables dont les échelles de valeurs sont
sensiblement les mêmes,
le
rayon
a
un
écart-type
beaucoup plus grande que toutes les autres variables.
Cette constatation confirme le caractère individuel du rayon de la
courbe de SPEE.
On
retrouve

les
observations
de
WADSWORTH
et
PATTERSON qui contestaient déjà en 1928 le rayon arbitraire (104
mm) de BONWILL (14) standard pour la reconstruction prothétique de
la courbe de SPEE. Il se dégage de ce qui précède tout l'intérêt des
méthodes de construction de la courbe d'occlusion basées sur les
paramètres anatomiques spécifiques au cas donné.

186
1112-1-40 Distance plan d'occlusion-centre du condyle
{axe charnière}, (DPO) (Histogramme n° 8)
DPO moyen = 37,3 mm ± 4,9
Cette valeur est inférieure à celle que ORTHLIEB a déterminée
chez le sujet caucasien (40,87), et semble répondre aux paramètres
morphologiques de la courbe de SPEE chez le négro-africain à savoir:
- faible profondeur
- rayon important.

MOYENNE
37.3
ECART TYPE
4.9
MINIMUM
29.0
MAXIMUM
55.0
AMPLITITUDE
26.0
(EffectiD
6
5
4
3
2
1
o
29
30
31
32
33
34
35
36
37
39
40
41
43
44
46
5~mm)
Histogramme n° 8 : Distance plan J'occlusion-axe charnière (DPO)
187

188
1112-1-5. Situation du point Xi par rapport au plan d'occlusion
.
.
(Xi-PO) (Histogramme n° 9)
Pour près de 80% des sujets, le point Xi, se trouve au-dessus du
plan d'occlusion. La distance moyenne Xi-PO = 2,4 mm ± 2,3. Cette
valeur est comparable à celle de SINAN (100) : Xi-PO =2,71 mm ± 4,37
(N =100).
On peut conclure avec cet auteur que la situation du point Xi chez
le sujet négro-africain est différente de celle du sujet caucasien si on fait
référence aux travaux de RICKETIS cité par SINAN pour qui Xi est
situé en dessous du plan d'occlusion.

MOYENNE
2.4
ECART TYPE
2.3
MINIMUM
-3.7
MAXIMUM
13.0
AMPLITITUDE
16.7
(Effectifj
,~
3,0
2,5
2,0
~
-.
Pl'
,.!Ej
~
1':"
~
1
1,5
1,0
·
..
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0,0-
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0\\
0\\
ID
o
tfl
0\\
C'l
0\\
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rtJ
t-
C'l
t-
0\\,
o
,..,
ci
ci
cf
~~
'",..,
o
,
o
o
'"
,..,
,..,
ci
ci
«)
",'
",'
lfÎ
r-:
t-
C'l
~'
(mm)
c?
c?
r i
Histogramme nog : Situation du point Xi par :-apport au plan d'occlusion
189

190
1112-1-6. Guide antérieur (Histogramme n° la et n° Il)
Le guide antérieur est faible : en moyenne, on trouve un
recouvrement de 2,1 mm ± 0,8 et un surplomb presqu'équivalent (2,3
mm ± 0,8).
On peut surtout noter que plus de la moitié de nos sujets
présentent des valeurs de guide antérieur (surplomb et recouvrement)
inférieures à 2 mm.
Cette valeur du guide antérieur semble répondre à la faible
valeur de la courbe
de
SPEE pour assurer une
harmonie
de
fonctionnement occ1usal dans les mouvements de latéro-propulsion.

191
MOYENNE
2.1
ECART TYPE
0.8
MINIMUM
0.0
MAXIMUM
4.7
AMPLITITUDE
4.7
(Effectifj
7
(
6
5
4
3
2
1
°
1
0,0
0,5
0,9
1,4
1,9
2,8
3,3
3,7
4,7
(mm)
Histogramme n° 10 : Valeur du recouvrement r

192
MOYENNE
2.3
ECART TYPE
0.8
MINIMUM
0.0
MAXIMUM
4.7
AMPLITITUDE
4.7
(Effectif)
0,0
0,5
0,9
1,4
1,9
2,3
2,8
3,3
3,7
4,7
(mm)
Histogramme n011 : Valeur du surplomb S

193
1112-1-7. Variation angulaire entre le plan d'occlusion et le plan
mandibulaire (Histogramme n° 12)
La valeur moyenne de l'inclinaison du plan d'occlusion par
rapport au plan mandibulaire est de 20,4° ± 3,5.
L'allure du diagramme montre que la variation angulaire entre les
deux plans suit la loi normale.
Les résultats de notre étude sont comparables à
ceux de
SINAN (100) : 20,65 ± 4,3 (N = 1000).

194
MOYENNE
20.4
ECART TYPE
3.5
MINIMUM
13.0
MAXIMUM
30.0
AMPLITITUDE
17.0
(EffectiD
7
6
(
5
4
3
2
13
14
15
16
17
20
21
22
23
24
25
26
27
Histogramme n012 : Variation angulaire entre le plan d'occlusion
et le plan mandibulaire

195
1112-1-8. Variation angulaire entre le plan de FRANCKFORT et le plan
facial (PF. Npog)
facial (PF. Npog) (Histogramme n° 13)
Moyenne: 90° ± 2,5
L'allure du diagramme montre que la variation angulaire entre les
deux plans suit la loi normale.
L'écart-type de 2,5 et l'amplitude de 13,5 (minimum 83,5° et
maximum 97,0°) indiquent une faible dispersion de la population autour
de la valeur moyenne.
Remarquons par ailleurs que notre résultat est comparable avec
celui de SINAN (100) qui trouve une valeur moyenne de PF.Npog de
90,67% ± 3,32 (N = 100).

196
MOYENNE
90.0
ECART TYPE
2.5
MINIMUM
83.5
MAXIMUM
97.0
AMPLITITUDE
13.5
(Effectin
5
4
3
2
o
84
86
87
88
89
90
92
93
95
96
97
(mm)
Histogramme n° 13 : Variation angulaire entre le plan de Francfort
et le plan facial (N.Pog)

197
1112-1-90 Variation angulaire entre le plan d'occlusion et le plan
axio-orbitaire (Histogramme n° 14)
Valeur moyenne : 10°,3 ± 2,5
Cette valeur est comparable à celle que trouve ORTHLIEB (81) :
9,42° ± 6,67 (N=107).

198
MOYENNE
10.3
ECART TYPE
2.5
MINIMUM
0.0
MAXIMUM
15.0
AMPLITITUD E
15.0
(Effectin
6
5
4
3
2
o
o
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
(mm)
Histogramme n° 14 : Variation angulaire entre le plan d'occlusion
et le plan rodo-orbitaire

199
IIh. ANALYSE CORRELATIVE
Nous avons effectué une analyse corrélative permettant une
étude géométrique de la courbe de SPEE dans le but de rechercher
d'éventuelles
liaisons
fonctionnelles
entre
la
configuration
morphologique de la courbe de SPEE (profondeur et rayon) et les
variables étudiées.
Les corrélations effectuées sont dites simples, c'est-à-dire deux à
deux et concernent:
- d'une part, la profondeur de la courbe de SPEE et les
autres variables,
- d'autre part, le rayon de la courbe de SPEE et ces
mêmes variables.
Cette étude (voir tableau nOS) révèle que le coefficient de
corrélation calculé est différent de 0 pour toutes les valeurs testées.
Cependant, on peut noter:
- qu'aucune des corrélations effectuées par rapport au
rayon n'est significative.
Par contre, en ce qui concerne le paramètre F (profondeur), on
note une corrélation significative avec un certain nombre de variable
que nous avons analysé. Toutes ces corrélations sont positives et
traduisent une liaison fonctionnelle proportionnelle entre F et ces
variables.

200
Cs = 59 mm ± 3
Fs =3 mm ± 0,6
r =0,5
T cal = 3,526
ta = 0,05, ddl 2S = 2,048
1 = [0,24 - 0,76], degré de signification = 10-2 < 0,05
Les valeurs de r, t
1 et du degré de signification indiquent
cah
l'existence d'une corrélation significative, fiable entre Cs et Fs.
Cette corrélation traduit plus le fait que la profondeur de la
courbe de SPEE augmente avec la présence de la dent de sagesse et
non l'augmentation de la longueur d'arcade.
En effet, cette étude a permis de mettre en exergue que F6 pour
les sujets négro-africains (1,5 mm) était comparable à F
pour les
6
sujets caucasiens (1,46 mm) avec pour C6 respectifs 32 mm et 38
mm.
Ceci reste conforme aux données de la littérature qui indiquent
que c'est surtOut avec la mise en place de la dent de sagesse (plus que
des dents de 6 ans et de 12 ans) que le plan sagittal d'occlusion
s'incurve davantage.

201
Tableau n° 5 : Analyse corrélative
Variables
Coefficient
t observée
intervalle de
degré de
corrélées
de
tcal
à a=O,05
conclusion
confiance à
signification
corrélation
ddl28
u.z=1.96
C6l F6
-0,1
-0,532
2,048
NS
C7/ F7
0,1
0,532
2,048
NS
C8/ F8
0,5
3,526
2,048
S
[0,24 - 0761
10-2
DPOjF
0,4
2,325
2,048
S
[0,1 - 0,701
5.10-2
Xi-POI F
0,4
2,325
2,048
S
[0,1 - 0,70)
5.10-2
r/F
0,6
3,96
2,048
S
[0,37 - 0,831
10-3
S/F
0,4
2,325
2,048
S
[0,1-0,70]
5.10-2
PO.PM/F
0,4
2,325
2,048
S
[0,1 - 0,701
5.10-2
NPOG.PF/F
0,3
1,665
2,048
NS
R/F
-0,1
-0,532
2,048
NS
XiPOjR
-0,3
-1,665
2,048
NS
PO.PM/R
-0,2
-1,080
2,048
NS
NPOG.PF/E:
-0,2
-1,080
2,048
NS
r/R
0,1
0,532
2,048
NS
DPO/R
-0,2
-1,080
2,048
NS
NB = non significatif
S = significatif

202
IIh-2. DPO/F
r = 0,4
t cal = 2,325
ta. =0,05 ddi 28 = 2,048
1 = [0,1 - 0,70], degré de signification =5.10-2 = 0,05
Les valeurs de f, t
' 1 et du degré de signification indiquent une
cal
corrélation significative et fiable entre DPO et F.
Cette corrélation traduit le fait que lorsque DPO augmente, la
courbe de SPEE se trouve très marquée.
ORTHLIEB (81) a également noté dans son étude une telle
liaison entre la profondeur et la distance plan d'occlusion - axe
charnière.
1113-3. XrPO/F
r = 0,4
t
=
ca1
2,325
ta. = 0,05, ddl =2,048
1 =[0,1 - 0,70], degré de signification =5.10-2 =0,05
Les valeurs de f, t
1 et du degré de signification indi4uent
cah
l'existence d'une corrélation significative fiable entre la situation du
point ~ par rapport au plan d'occlusion et la profondeur de la courbe
de SPEE.
Cette corrélation traduit le fait que plus la distance XcPo
augmente plus la profondeur de la courbe de SPEE augmente.
Ceci semble normal car Xi étant un point anatomique fixe, il est
logique au vu de la corrélation qui existe entre F et DPO, que F varie
proportionnellement aussi par rapport à Xi-PO.

'1
203
C'est à juste titre que nous avons le même coefficient r = 0,4 pour
les deux corrélations.
Il reste bien entendu que cette étude confirme le point Xi comme
repère postérieur dans la détermination du plan d'occlusion tel que l'ont
remarqué SINAN (100) et d'autres auteurs.
1113-4. Guide antérieur-profondeur de la courbe de SPEE
a) rfF
r = 0,6
tcal =3,96 ta = O,OS, dd128 = 2,048
1 = [0,37 - 0,83], degré de signification =.10-3 < 0,05
b) S/F
r = 0,4
tcal = 2,325
ta'" 0,05, dd128 = 2,048
1 = [0,1 - 0,70], degré de signification = 5.10-2
Pour les deux paramètres du guide antérieur à savoir :
-
le recouvrement r,
-
le surplomb S, les valeurs de r (coefficient de corrélation),
tcal, 1 et le degré de signification indiquent l'existence d'une
corrélation significative et fiable avec la profondeur de la
courbe de SPEE.
Cette corrélation traduit le fait que la variation de la profondeur de
la courbe de SPEE se fait proportionnellement à la variation de la valeur
du guide antérieur.

204
Ceci corrobore les données de la littérature quant aux relations
existant entre la courbe de SPEE et les déterminants de l'occlusion tels
qu'inscrits dans le quint de HANAU, mais également tels que les
conçoivent STALLARD (cité par LACOMBE (54)) et RAMFJORD et
ASH.
1113-5. PO. PM! F
r =0,4
Tcal =2,325 ta. =0,05, ddl 28 =2,048
1 = [0,1 - 0,70), degré de signification =5.102 =0,05
Les valeurs de f, tcal, 1 et le degré de signification indiquent
l'existence d'une corrélation significative fiable entre la profondeur de la
courbe de SPEE et la variation angulaire du plan d'occlusion par rapport
au plan mandibulaire.
Cette corrélation traduit le fait que l'augmentation de l'angle PO-
PM entraîne un approfondissement du plan sagittal d'occlusion.

205
IV. DISCUSSION
VI. VALEUR DE LA COURBE DE SPEE CHEZ LE SUJET NEGRO-
AFRICAIN
a) La profondeur de la courbe
L'analyse sectorielle de la courbe de SPEE permet de constater:
- qu'elle présente une faible profondeur dans sa région
antérieure; F = 1,5 mm. Cette faible valeur comparable
6
à celle que l'on retrouve dans les études de ORTHLIEB
(81) chez le sujet caucasien (F
= 1,49 mm) n'est pas
6
une caractéristique du sujet noir.
Elle serait plutôt en rapport avec l'inclinaison droite des dents
cuspidées de cette région.
- qu'elle s'approfondit dans la zone de la deuxième
molaire (F = 2,1 mm) ; mais cette incurvation est faible
comparativement
aux
études
de
GHEZZI
et
collaborateurs (46) qui trouvent une·· profondeur F =
3,66 mm chez des sujets de classe 1 d'ANGLE.
Dans notre étude, seule la profondeur à la dent de sagesse, c'est-
à-dire Fg , atteint la valeur de 3 mm.
On peut donc conclure que la courbe de SPEE est de faible
profondeur chez le sujet négro-africain.
b) Le rayon de la courbe
Le rayon moyen = 109 mm ± 23
Il est largement supérieur au rayon moyen de ORTHLIEB = 75
mm ± 19 mais tout de même comparable au rayon moyen de
BONWILL = 104 mm.

206
On serait tenté au vu de ces moyennes de dire que la technique
de reconstruction utilisant les 104 mm de rayon pour la courbe de
SPEE pourrait s'appliquer chez le sujet négro-africain sans risque de
perturbation de l'occlusion.
En fait, il ne peut en être le cas ; en effet, l'écart-type de 23 et
l'amplitude de 93 indiquent la forte dispersion de la population et
révèlent l'existence d'une variation individuelle.
Chaque sujet a un rayon de courbe différent d'un autre et on ne
saurait la reproduire en lui affectant un rayon arbitrairement choisi.
ORTHLIEB
(81)
conforte
cette
conclusion,
car
il
trouve
également un écart à la moyenne (de 75 mm) important (19) et une
amplitude de 100.
v2• ANALYSE GEOMETRIQUE ET FONCTIONNELLE DE LA COURBE
Nous avons recherché pour la valeur de la courbe de SPEE une
explication
géométrique
et
fonctionnelle
a
travers
quelques
corrélations.
Ceci nous a permis de conclure que la faible profondeur était en
rapport avec :
- la valeur de l'angulation que fait le plan d'occlusion avec
le plan mandibulaire,
- la situation du plan d'occlusion par rapport à l'axe
charnière (DPO)
- la valeur du guide antérieur

207
CONCLUSION

208
La faiblesse de notre échantillon, les critères de sélection qui lui
confèrent une spécificité (classe 1 d'ANGLE) n'autorisent certainement
pas de tirer des conclusions définitives. A cela faut-il ajouter les possibles
différences biométriques au sein même des peuples négro-africains
(SINAN 100).
Cependant, ce travail, première étude statistique menée sur la
valeur de la courbe de SPEE dans une population adulte de type négro-
africain, aura permis de faire les constats suivants pour l'échantillon
étudié:
-
la courbe sagittale d'occlusion est de faible profondeur
(Fl =2,1 mm et F8 =3 mm) en comparaison avec la valeur
de courbe chez le sujet caucasien.
Elle est en rapport avec un guide antérieur faible et un plan
occlusal proche du centre de rotation.
-
A cette profondeur semble répondre un rayon important:
109 mm ±23..
L'intérêt de ce travail se situe dans les remarque et considérations
suivantes: d'un point de vue pratique, les 109 mm sont comparables au
104 mm de BONWILL et MaNSON.
Ceci pourrait faire penser que pour la reconstruction prothétique
de la courbe de SPEE chez le sujet négro-africain, la technique du
drapeau (malgré toutes les critiques émises à son encontre) serait l'idéal.
En fait, il n'en est rien car l'observation de l'écart-type (23) mais
également de l'amplitude (93) indiquent la forte variation individuelle

209
qui interdit la standardisation d'une moyenne applicable à tous les
sujets.
Nous
rejOIgnons

les
conclusions
similaires
tirées
par
ORTHLIEB
(81)
et qui
mettent
en
exergue
le
principe
de
la
reconstruction tenant corn ptc des variables anatomiques propres a
chaque sujet, quelque soit sa race, pouvons-nous ajouter.
C'est
en
prenant
en
compte
le
rayon
réel
détermine
céphalométriquement que l'on restaure pour un sujet donné une
courbe de SPEE en rapport avec l'inclinaison normale des dents et qui
respecte les déterminants parodontaux, gages de la pérennité d~ nos
restaurations prothétiques.
Cette étude doit être poursuIvIe par l'extension quantitative de
l'échantillon, mais également qualitative incluant d'autres peuples de
type négro-africain et des sujets de critères cliniques divers, dans le
but de valider les résultats (partiels) issus de ce travail afin de tirer
des conclusions définitives pour l'ensernble des populations de type
né ro-africain.

210
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227
PLAN DETAILLE
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE: REVUE DE LITTERATURE
7
CHAPITRE 1 : RAPPELS SUR L'ORGANISATION DES
ARCADES
8
I. RELATIONS INTRA-ARCADES
8
Il. DANS LE PLAN HORIZONTAL
8
b. DANS LE PLAN SAGITTAL
10
b. DANS LE PLAN FRONTAL
12
b-1. Secteur cuspidé
12
13-2. Secteur antérieur
14
II. RELATIONS INTER-ARCADES
17
III. RAPPORTS D'OCCLUSION STATIQUES
17
III-I. Le groupe incisivo-canin
17
III-2. Le groupe cuspidé
III-3. Les conditions anatomiques de stabilisation
occlu sale
19
III-4. Description de la classe 1 d'ANGLE
26
lb. RAPPORTS D'OCCLUSION DYNAMIQUES
28
112-1. POsitions et mouvements mandibulaires
29
112-1-1. Historique
29
Ib-1-2. Les positions mandibulaires
31
112-1-2-1. La position de relation centrée (R.C)
31
112-1-2-2. La position d'Intercuspidation Maxirnale
37
(leM)

228
Ib-1-2-3. La position de repos
38
Ib-1-3. Les mouvements mandibulaires
39
Ib-1-3-l. Analyse de l'enveloppe mécanique
39
Ib-1-3-2. Analyse de l'enveloppe fonctionnelle
45
Ib-2. Les déterminants de l'occlusion
48
Ib-2-l. Les déterminants non modifiables de
48
l'occlusion
Ib-2-2. Les déterminants modifiables de l'occlusion
48
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA COURBE DE SPEE
50
I. DEFINITIONS ET HISTORIQUE
50
h. DEFINITIONS
50
b. HISTORIQUE
52
II. LES THEORIES DE LA COURBE DE SPEE
58
Ih. THEORIE DE LA SPHERE DE MONSON
58
lb. THEORIE DE HANAU
62
lb. LA DOUBLE COURBE DE PARMA
64
114. THEORIE HELICOIDALE
65
Ils. ANALYSE GEOMETRIQUE DE PAGE
67
115-1. Direction des pressions: Axe fonctionnel
67
115-2. Axe de rotation, plan occlusal et axe fonctionnel
67
116. APPROCHES CEPHALOMETRIQUES
69
116-1. Observation de la courbe sagittale d'occlusion:
aspect morpho-fonctionnel
69
116-2. L'utilisation céphalométrique du tracé de
WADSWORTH
72
116-3. L'analyse "short diagnosis" de SLAVICEK
74

229
117. MODELISATION MATHEMATIQUE DE LA COURBE
DE SPEE
75
117-1. Modèle mathématique selon FERRARIO et
collaborateurs
75
117-2. Relation entre la courbe de SPEE et la longueur
de l'arcade: proposition d'un modèle
mathématique
76
III. LA COURBE DE SPEE AU SEIN DE L'APPAREIL
MANDUCATEUR
79
IIII. LA COURBE DE SPEE D'UN POINT DE VUE
PHYLOGENIQUE
79
IIb. LA COURBE DE SPEE D'UN POINT DE VUE
EMBRYOLOGIQUE
85
IIb-l. L'éruption dentaire
85
IIb-2. Les axes dentaires
88
IIb. LA COURBE DE SPEE ET LES DETERMINANTS DE
L'OCCLUSION.
90
IIb-l. La pente condylienne
93
IIb-2. L'angle cuspidien
94
IIb-3. Inclinaison du plan d'occlusion
96
IIb-4. La pente incisive
96
III4. LA COURBE DE SPEE ET LES MOUVEMENTS
MANDIBULAIRES
97
III4-1. Le mouvement d'ouverture
97
III4-2. Le mouvement de propulsion
97
III4-3. Le mouvement de rétrusion
101
III4-4. Le mouvement de diduction
101

230
HIs. LA COURBE DE SPEE ET LES AXES ET LES
POSITIONS
101
IV. FACTEURS GENERAUX DE VARIATIONS DE LA
COURBE DE SPEE
104
IVI. L'AGE
104
IV2. LE SEXE
106
IV3. LE TIPE FACIAL
106
IV4. LA RACE
107
V. SIGNIFICATION ET ROLE PHYSIOLOGIQUE DE LA
COURBE DE SPEE
109
VI. LA COURBE DE SPEE, COURBE DE
COMPENSATION ASSURANT LE "BALANCEMENT"
111
V2. LA COURBE DE SPEE ASSURANT LE
DESENGRENEMENT POSTERIEUR
112
V3. LA COURBE DE SPEE, ORGANISATION
FONCTIONNELLE
112
V4. LA COURBE DE SPEE, SIGNIFICATION
GEOMETRIQUE
112
VI. RECONSTRUCTION PROTHETIQUE DE LA COURBE
DE SPEE
·116
Vb. L'OCCLUSION PLANE
116
Yb. IMPERATIFS DE RECONSTRUCTION DE LA
COURBE DE SPEE
118
Vb-l. Impératif masticatoire
118
Vb-2. Impératifs parodontaux
120
Vb-3. Stabilisation dynamique des prothèses adjointes
complètes
124

231
Vb-4. Impératif esthétique
124
Yb. TECHNIQUES DE RECONSTRUCTION DE LA
COURBE DE SPEE
125
Vb-l. La technique du "DRAPEAU"
125
Vb-l-l. Description de la technique
126
Vb-1-2. Critique de la technique
130
Vb-2. La méthode de ORTHLIEB
132
Vb-2-l. Construction de la courbe de SPEE
134
Vb-2-2. Critique de cette méthode
143
DEUXIEME PARTIE: ANALYSE DE LA COURBE DE SPEE
D'UNE POPULATION DE TYPE
NEGRO-AFRICAIN
146
1. BUT
147
II. MATERIEL ET METHODOLOGIE
148
II 1. MATERIEL
148
IIl-l. Echantillonnage
148
Ih-l-l. Critères d'inclusion
148
Ih-1-2. Critères d'exclusion
148
Ih-2. Moyens radiologiques
149
Ih-2-l. Matériel utilisé
149
II 1-2-2. Protocole
149
Ih-3. Tracés céphalométriques
150
Ib-3-l. Matériel utilisé
150
IIl-3-2. Points, lignes et plans utilisés
151
Ib-3-3. Les mesures
155
Ib-3-4. Correction des mesures
166

232
1I1-4. Moyens informatiques
167
lb. METHODOLOGIE
167
III. RESULTATS
172
1111. LES DONNEES
172
lIh-1. Les mesures linéaires
172
lIh-2. Les mesures angulaires
173
1112. ANALYSES ET COMMENTAIRES
174
lIb-1. Etude statistique
174
1112-1-1. La longueur de l'arcade
174
1112-1-2. La profondeur de la courbe de SPEE
178
1112-1-3. Le rayon
178
1112-1-4. Distance plan d'occlusion-centre du condyle
(Axe charnière) (DPO)
186
lIb-1-s. Situation du point Xi par rapport au plan
d'occlusion (Xi-Po)
188
1112-1-6. Guide antérieur
190
lIb-1-7. Variation angulaire entre le plan d'occlusion
et le plan mandibulaire
193
1112-1-8. Variation angulaire entre le plan de
FRANCKFORT et le plan facial
195
1112-1-9. Variation angulaire entre le plan d'occlusion.
et le plan axio-orbitaire
197
lIb. ANALYSE CORRELATIVE
199
IIb-1. C8jF8
200
IIb-2. DPO jF
202
IIb-3. XiPojF
202
IIb-4. Guide antérieur jprofondeur de la courbe de
SPEE
203

·'\\
233
lIb-5. PO.PM/F
204
IV. DISCUSSION
205
IV1. VALEUR DE LA COURBE DE SPEE CHEZ LE SUJET
NEGRO-AFRICAIN
205
IV2. ANALYSE GEOMETRIQUE ET FONCTIONNELLE DE
LA COURBE
206
CONCLUSION
207
BIBLIOGRAPHIE
210

, , ., ~
ABIDJAN

.
DJEREDOU Kouadio Benjamin
,22 B.P 1594 ABIDJAN 22
".
ASPECT MORPHOLOGIQUE ET FONCTIONNEL DE LA COURBE DE SPEE D'UNE
POPULATiON DE 1YPE NEGROAFRICAIN : ETUDE CEPHALOMETRIQUE DE 30
suJETs ADULTES EN CLASSE 1 D'ANGLE
. .
.
FACOS - Aoidjan 1997
Thèse 3e cycle Sciences Odontologiques ; Faculté d'Odonto-Stomatologie - Abidjan 1.997.
RESUME
..
La première partie de ce travail est-une' revue de littérature qui se rapIW,rte à: .,
o des rappels sur l'organisation des arcades dentaires d'un point de vue statique et
dynamique,
•• 1
la des généralités relatives à la courbe de SPEE, réalité anatomique et fonctionnelle au
sein de l'appareil manducateur.
La seconde partie aborde une étude par analy'se céphalométrique de la courbe
sagittale d'occlusion d'une population de 30 sujets adultes négro-africains en classe 1
d'ANGLE.
_Cette étude revèle que la courbe de SPEE prése~:1te une faible profondeur à laquele
répond 'un rayon important. Les deux paramètres (profondeur et rayon) semblent être
différents de ceux définis au sein des populations caucasiennes.
Rubrique de
.. Prothèse et Occlusion
Classement:
• Mots-clés :
o Courbe de SPEE
Key-Words:
El Curve of SPEE
Composition du Jury :
Président
Monsieur le Professeur TOURE Seydou
Directeur de Thèse
:
Monsieur le Professeur Agrégé TOURE Siaka
Assesseurs
Madame le Professeur BAKAYOKO-Ly-Ramata
Monsieur le Professeur Agrégé ASSI Koffi Delman
Monsieur le Professeur Agrégé DJAHA Konan
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Adresse de l'auteur:
DJEREDOU Kouadio Benjamin
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22 B.P 1594 Abidjan 22 - CÔTE D'IVOIRE.
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