UNIVERSITE MONTPELLIER 1
Unités de Formation et de Recherche Pharmaceutiques
VITAMINES A, E ET FER: STATUT DE L'ENFANT D'AGE PRESCOLAIRE
EN COTE D'IVOIRE.
APPORTS EN NUTRIMENTS DE L'ALIMENTATION TRADITIONNELLE.
Thèse présentée pour obtenir le grade de :
DOCTEUR DE L'UNIVERSITE MONTPELLIER 1
ECOLE DOCTORALE: Biologie des systèmes intégrés. Agronomie. Environnement
FORMATION DOCTORALE: Sciences des Aliments
N° DISCIPLINE: 04
N° DE SECTION DU CNU : 39
SPECIALITE : Chimie Analytique et Bromatologie
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CONSEIL AFR'C~~'~-;;---'-"-"~
POUR L'ëTJSelGN~
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A. M. E S
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Michèle AKE
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Diplôme d'Etat de Docteur en Pharmacie
-. _.-._----- .
DESS de Nutrition, Diététique et Contrôle des Aliments
DEA de Sciences des Aliments
Soutenue le 26 Mars 1999
JURY:
Mme ALARY 1., Professeur, Université Joseph Fourier, Grenoble.
Rapporteur
Mr ATINDEHOU E., Maître de Conférences Agrégé, Université d'Abidjan.
Mr BESANÇON P., Professeur, Université Montpellier II.
Rapporteur
Mr DESCOMPS B., Professeur, Université Montpellier 1.
Mme MAILLOLS H, Professeur, Université Montpellier 1.
Mr MALAN K.A., Maître de Conférences Agrégé, Université d'Abidjan, Directeur de Thèse
Melle MANDROU B., Professeur, Université Montpellier 1,
Directeur de Thèse
1

UNIVERSITE MONTPELLIER 1
FACULTE DE PHARMACIE
UNIVERSITE MONTPELLIER 1: Président Professeur Y. LOUBATIERES .
FACULTE DE PHARMACIE
: Doyen Profeseur Jean-Louis CHANAL
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE DES SCIENCES
PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES
Directeur: Professeur Jean-Louis CHANAL
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN MATIERE
ALIMENTAIRE
OENOLOGIE-ENVIRONNEMENT
Directeur: Professeur Jean-Claude CABANIS
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE DE PHARMACIE
INDUSTRIELLE
Directeur: Professeur Jean-Pierre BALI

M.
ANDARY
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Botanique et Cryptogamie
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AUDRAN
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Physique et Biophysique
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BALI
Jean-Pierre
Biochimie Générale et Clinique
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BASTIDE
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Immunologie, Parasitologie et Mycologie Médicale
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BERLAN
Jacques
Hématologie
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BONNE
Claude
Physiologie
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BONNET
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Chimie Organique
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BONTOUX
Jean
Sciences de l'Envirormement et Santé Publique
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Philippe
Chimie Générale et Minérale
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Pharmacocinétique
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CABANIS
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Chimie Analytique et Bromatologie
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CANO
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Physique Industrielle et Traitement de l'Information
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Chimie Thérapeutique
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CHANAL
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Physique et Biophysique
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CHAPAT
Jean-Pierre
Chimie Organique
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DELARBRE
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Physique Moléculaire et Structurale
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Chimie Organique
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Chimie Analytique et Bromatologie
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Chimie Thérapeutique
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Immunologie, Parasitologie et Mycologie Medicale
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GORENFLOT
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Biologie Cellulaire et Moléculaire
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Chimie Organique
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Biochimie Générale et Clinique
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Immunologie, parasitologie et Mycologie Médicale
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Physique Moléculaire et structurale
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... / ...

M.
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Sciences de l'Environnement et Santé Publique
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Chimie Organique
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Chimie Thérapeutique
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-2-
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GUIBAL
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Physique et Biophysique
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Claudette
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Sciences de l'Environnement et Santé Publique
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LIUTKUS
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Chantal
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Karina
Biologie Cellulaire et Moléculaire
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Jean-Paul
Chimie Analytique
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MESTRES
Gilberte
Technique Pharmaceutique et Industrielle
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MILHAVET
Jean-Claude
Chimie Organique
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Agnès
Physiologie
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NIELLOUD
Françoise
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NURIT
Josiane
Chimie Générale et Minérale
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PELISSIER
Yves
Pharmacognosie
M.
PERSONNE
Christian
Bactériologie et Virologie
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PHAM
Tuyet Nga
Physique et Biophysique
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POUCHERET
Patrick
Pharmacologie
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PRECIGOUT
Eric
Biologie Cellulaire et Moléculaire
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RAMBAUD
Joëlle
Chimie Générale et Minérale
Mlle
RAPIOR
Sylvie
Botanique et Cryptogamie
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RASCOL
Jean-Pierre
Botanique et Cryptogamie
M.
RAYNAUD
Eric
Biochimie
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SABATIER
Robert
Physique Moléculaire et Structurale
Mme
SALHI
Sharon
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SOULIE
Marie-Louise
Biochimie Générale et Clinique
Mme
SUSPLUGAS
Claudine
Pharmacognosie
M.
SUSPLUGAS
Paul
Pharmacognosie
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TEISSEDRE
Pierre- Louis
Chimie Analytique et Bromatologie
M.
VALENTIN
Alexis
Parasitologie et Mycologie Médicale
Mlle
VIAN
Laurence
Toxicologie
Mlle
VIE
Marie-Thérèse
Physique et Biophysique
Mme
VIVERGE
Danièle
Biochimie Générale et Clinique

A ma famille,
qui m'a toujours soutenue et encouragée durant toutes ces années.

REMERCIEMENTS
Je souhaite tout d'abord exprimer ma reconnaissance à Monsieur le Professeur
CABANIS qui a bien voulu m'accueillir au Laboratoire de Chimie Analytique de la Faculté de
Pharmacie de Montpellier dans le cadre de la préparation du DEA puis de la thèse, option
Sciences des Aliments.
Je tiens tout particulièrement à exprimer mes sentiments d'infinie gratitude à
Mademoiselle le Professeur MANDROU, pour la compétence et l'intérêt avec lesquels elle a
dirigé ces travaux. Ses encouragements et sa constante bienveillance ont constitué un soutien
précieux lors de la réalisation de cette étude. Je lui en suis infiniment reconnaissante.
Je voudrais remercier également Monsieur le Professeur MALAN pour la sollicitude et
l'aide qu'il m'a toujours témoignée depuis mes années d'études à la Faculté de Pharmacie
d'Abidjan jusqu'à ce jour.
Je souhaite assurer Mademoiselle le Professeur FABRE et Mademoiselle BLANCHIN,
Maître de Conférences, de ma profonde gratitude pour leur disponibilité et l'intérêt qu'elles ont
toujours témoigné ainsi que l'aide précieuse apportée, au cours de ces différentes périodes
passées au Laboratoire de Chimie Analytique de la Faculté de Pharmacie de Montpellier.
Mes remerciements vont également à :
Madame le Professeur MAllLOLS, membre de ce jury, pour les conseils et l'aide apportés, en
particulier pour l'analyse statistique des données.
Madame le Professeur ALARY et Monsieur le Professeur BESANÇON. Je suis honorée qu'ils
aient accepté de juger ce travail et d'en être les rapporteurs.
Monsieur le Professeur DESCOMPS et Monsieur le Professeur ATINDEHOU d'avoir accepté
de faire partie de ce jury.
Monsieur le Professeur YAPO, Doyen de la Faculté de Pharmacie d'Abidjan et Monsieur le
Professeur MONNET pour leurs encouragements et leur soutien au cours de toutes ces
années.
Le laboratoire de Chimie Analytique de la Faculté de Pharmacie d'Abidjan et le laboratoire de
Nutrition de l'Institut National de Santé Publique d'Abidjan pour leur contribution à cette
étude.
Le laboratoire de Chimie Analytique de la Faculté de Pharmacie de Montpellier pour son
soutien à ce travail.

RESUME
Les vitamines A (rétinol), E (tocophérols) et le fer sont classés nutriments
indispensables pour le développement et la croissance du jeune enfant. Dans le cadre de
programmes de Nutrition en Côte d'Ivoire, l'étude réalisée a permis de préciser le statut en
vitamines A, E et en fer de l'enfant ivoirien d'âge préscolaire puis de déterminer les apports
nutritionnels correspondants d'aliments locaux couramment consommés par ces enfants.
L'analyse des prélèvements de sérum de 250 enfants recrutés dans quatre régions de Côte
d'Ivoire a mis en évidence une carence respective en vitamines A, E et en fer chez 57,20, 78,40
et 23,25 % de la population d'étude. Les niveaux de carence obtenus varient en fonction de la
région en particulier pour la vitamine A et le fer. A la suite de cette enquête biologique, les
teneurs en vitamines A, E et en fer ont été déterminées dans les laits et farines locales, vendus
en vrac sur les marchés ivoiriens. Les vitamines A et E ont été dosées simultanément par
chromatographie liquide haute performance (CLHP) en phase inversée avec détection dans
l'ultraviolet à une longueur d'onde unique; le fer est déterminé par spectrophotométrie
d'absorption atomique (SAA) en flamme après minéralisation par voie sèche. Les résultats
mettent en évidence une pauvreté en tocophérols et en fer et une richesse en rétinol pour les
laits tandis que les farines apparaissent particulièrement riches en fer, notamment la farine de
soja. L'examen de l'ensemble des résultats confirme que les niveaux de carence observés chez
les enfants peuvent être reliés à leur localisation; ils sont plus élevés dans les régions où les
déficits de l'alimentation en vitamines A, E et en fer sont les plus sensibles.

SOMMAIRE
INTRODUCTION
1
CHAPITRE 1 - VITAMINES A, E ET FER: ETUDE BmLIOGRAPHIQUE .....4
I-Vitamines A et E.
5
1-1- Vitamine A.
5
1-1-1- Structure, synthèse et propriétés physico-chimiques
5
1-1-2- Sources naturelles de la vitamine A.
7
1-1-3- Métabolisme de la vitamine A.
7
1-1-4- Rôles physiologiques
8
1-1-4-1- Carence en vitamine A.
8
1-1-4-2- Hypervitaminose A.
9
1-1-5- Apports nutritionnels
9
1-2- Vitamine E
11
1-2-1- Structure et propriétés physico-chimiques
11
1-2-2- Sources de vitamine E
12
1-2-3- Métabolisme
13
1-2-4- Rôle physiologique de la vitamine E
13
1-2-4-1- Carence en vitamine E
15
1-2-4-2- Hypervitaminose E
15
1-2-5- Apports nutritionnels
16
11- Fer
'"
16
11-1- Métabolisme du fer..
17
11-2- Rôle physiologique
17
11-2-1- Carence en fer
20
11-2-1-1- Causes de la carence en fer..
20
11-2-1-2- Conséquences de la carence en fer..
21
11-2-2- Surcharge en fer
21
11-3- Sources naturelles
22
11-4- Apports recommandés en fer
23

ID·
Etude
épidémiologique
en
Côte
d'Ivoire
de
la situation
des
trois
nutriments
24
CHAPITRE il - ENQUETE BIOLOGIQUE: STATUT EN VITAMThES A, E
ET EN FER DES ENFANTS D'AGE PRESCOLAIRE
26
I-Echantillonnage
29
1-1- Mode de recrutement.
29
1-2- Prélèvement.
30
1-3- Population étudiée
30
11- Méthodes de dosage appliquées
31
II-1- Dosage des vitamines A et E.
32
II-1-1- Principe
33
II-1-2- Matériel et réactifs
34
II-1-3- Mode opératoire
34
II-1-3-1- Préparation des solutions de référence
34
II-1-3-2- Traitement des échantillons et extraction
35
II-1-3-3- Analyse chromatographique
36
II-1-4- Validation de la méthode
36
II-1-4-1- Linéarité des droites d'étalonnage
36
II-1-4-2- Répétabilité et fidélité intermédiaire
37
II-1-4- 3- Exactitude de la méthode
39
II-1-4-4- Sensibilité de la méthode
40
II-2- Dosage du fer.
.40
II-2-1- Principe de la méthode
.40
II-2-2- Matériel et réactifs
.41
II-2-3- Mode opératoire
.41
II-2-4- Essais de validation
'"
42
II-2-4-1- Répétabilité et fidélité intermédiaire
43
II-2-4-2- Exactitude
44
II-2-4-3- Limite de détection
.44

ID- Résultats et commentaires
.44
III-1- Résultats
44
III-1- Résultats globaux
44
III-2- Résultats par site d'étude
.45
III-2- Commentaires
47
CHAPITRE ID - L'ALIMENTATION DES ENFANTS : APPORTS EN
MICRONUTRIMENTS (VITAMINES A, E ET FER)
53
1- Echantillonnage
54
1-1- Présentation et choix des aliments étudiés
54
1-1-1- Les laits
55
1-1-2- Les farines
55
1-2- Origine et collecte des échantillons
58
11- Méthodes d'analyse
58
II-l- Dosage des vitamines A et E dans les laits et farines
58
II-l-l- Différentes méthodes d'extraction et de dosage des vitamines dans les
aliments
59
II-l-l-l- Traitement des échantillons
59
II-I-I-2- Dosage des vitamines
60
II-I-2- Mise au point d'une technique d'analyse pour la détermination des teneurs en
vitamines A et E dans les laits et farines
61
II-I-2-1- Traitement de l'échantillon et extraction
61
II-I-2-2- Analyse par chromatographie liquide
62
II-I-3- Technique proposée
63
II-I-4- Validation de la méthode
65
II-I-4-1- Stabilité des solutions
67
II-1-4- 2- Spécificité de la méthode
68
II-1-4-3 - Linéarité
79
II-1-4-4- Répétabilité
81
II-I-4-5- Exactitude et fidélité intermédiaire
82
II-1-4-6- Sensibilité
93
11-1-4-7- Conclusion
94

11-2- Dosage du fer dans les aliments
94
11-2-1- Méthode proposée
95
11-2-2- Validation de la méthode
97
11-2-2-1- Linéarité
97
11-2-2-2- Répétabilité
98
11-2-2-3- Exactitude
99
11-2-2-4- Sensibilité
100
11-2-4-5- Conclusion
100
ID- Résultats et commentaires
l 0 1
111-1- Zone d'Abidjan
101
111-2- Zone de Divo
103
111-3- Zone de Bouaké
104
111-4- Zone de Boundiali
105
111-5- Farine de soja
106
111-6- Analyse des données
107
CHAPITRE IV - STATUT EN VITAMINES A, E ET EN FER DES ENFANTS-
ETUDE DES APPORTS ALIMENTAIRES EN VITAMINES A, E ET EN FER
DES LAITS ET FARINES
119
1- Enquête nutritionnelle - Etude des apports alimentaires
120
1-1- Vitamine E
120
1-2- Vitamine A
121
1-2-1- Carence globale en vitamine A.
122
1-2-2- Carence aiguë en vitamine A.
123
1-3- Fer
125
Il- Suggestions
127
11-1- Supplémentation médicamenteuse
127
11-2- Dépistage et traitement des maladies endémiques
129
11-3- Enrichissement des aliments
129
11-4- Education nutritionnelle
130
CONCLUSION
132

REFERENCES BmLIOGRAPIDOUES
135
LISTE DES FIGURES
154
LISTE DES TABLEAUX
157
PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS
161


INTRODUCTION

2
Une alimentation complète et variée est l'un des meilleurs moyens d'apporter à
l'organisme les nutriments qu'il lui faut pour assurer une croissance et un développement
normal et éviter l'apparition de pathologies. Des modifications en qualité et/ou quantité de
l'alimentation favorisent l'apparition de troubles nutritionnels qui peuvent altérer l'état de santé
d'un individu.
Dans les pays en développement, ces troubles nutritionnels constituent encore
aujourd'hui un véritable problème de Santé Publique. En Côte d'Ivoire, si la situation sanitaire
et alimentaire s'est fortement améliorée depuis l'indépendance, il n'en demeure pas moins que
des problèmes existent encore, aggravés par l'apparition de nouvelles maladies
(hépatite,
SIDA ...), les perturbations des conditions climatiques qui influencent les récoltes des cultures
d'exportation et vivrières et surtout la crise économique qui a diminué les revenus des
populations.
De ce fait, ces dernières années, la Côte d'Ivoire a entrepris de mettre sur pied des
programmes de Santé relatifs à la Nutrition et à l'Alimentation. Ceux-ci prennent en compte
non seulement la recherche et la mise en évidence des problèmes de carences nutritionnelles et
leurs causes, mais également les moyens de lutte efficace par le biais des supplémentations
médicamenteuses, de l'éducation nutritionnelle, de l'enrichissement des aliments, en insistant
particulièrement sur les moyens de prévention. La détermination des apports nutritionnels
cl' aliments couramment consommés intervient dans ce programme d'éducation nutritionnelle
qui est systématiquement proposé dans toutes les formations sanitaires urbaines et rurales du
pays.
Notre étude se situe dans ce cadre, elle a été l'objet d'une collaboration entre l'Institut
National de Santé Publique et le Département de Chimie Analytique de la Faculté de
Pharmacie. Nous avons été chargée de l'étude relative à trois nutriments: vitamines A et E et
fer. La vitamine A et le fer sont deux nutriments classés indispensables par les conséquences de
leur carence (xérophtalmie, cécité nocturne, anémie ferriprive ...), ils sont déjà inclus dans les

3
programmes nationaux de lutte contre les carences en micronutriments. La vitamine E a
également été retenue pour notre étude car ses fonctions multiples au niveau des nombreux
systèmes de l'organisme, la rendent importante et indispensable. De plus, elle n'a été que très
peu étudiée sur la population ivoirienne.
Dans une première étape, nous avons recherché et mis en évidence l'existence d'une
éventuelle carence en l'un ou l'autre de ces trois nutriments, au sein d'une population infantile
ivoirienne. Ce sont des enfants d'âge préscolaire (12 à 72 mois) qui ont été recrutés dans
l'ensemble du pays car ils représentent l'un des groupes cibles, touchés par les problèmes de
carence et vers lesquels sont orientées les principales actions dans le domaine de la santé.
Après une revue bibliographique de ces nutriments et de leur importance, les méthodes
analytiques de dosage ont été présentées et les résultats obtenus commentés. Les résultats de
cette enquête nous ont conduit à déterminer dans une deuxième étape les apports en vitamines
A, E et en fer, d'aliments de base locaux, couramment consommés par l'enfant ivoirien d'âge
préscolaire (laits et farines issues de cultures locales, vendus sur les marchés ivoiriens). Cette
seconde étude a nécessité au préalable la mise au point de techniques d'analyse pouvant être
appliquées en routine pour la détermination de ces nutriments dans les aliments. La validation
des méthodes proposées permet de garantir la fiabilité de ces résultats.
Les données obtenues lors de ces études permettront de rechercher l'existence d'une
relation entre le statut en vitamines A, E et en fer de la population infantile et les apports de
leur alimentation. Elles permettront également en conclusion de suggérer des recommandations
qui pourront être prises en compte dans les stratégies d'amélioration de l'état nutritionnel de
cette population.

CHAPITRE 1:
VITAMINES A, E et FER: ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

5
1- Vitamines A et E :
C'est en 1911 que FUNK créa le mot vitamine (amine exogène nécessaire à la vie). De
nos jours, le terme de "vitamine" désigne une substance organique, apportée par l'alimentation
et indispensable à la croissance et au bon fonctionnement de l'organisme humain, qui ne peut en
effectuer lui-même la synthèse. L'absence ou l'insuffisance de cette substance dans le régime
alimentaire entraîne l'apparition de maladies dites de carence (VILKAS, 1994).
Les vitamines sont classées en deux groupes :
- les vitamines hydrosolubles, comprenant la vitamine C ainsi que les différentes
vitamines du groupe B.
- les vitamines liposolubles, regroupant la vitamine A, la vitamine D, la vitamine E et la
vitamine K.
Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes intéressés aux vitamines liposolubles A et E.
1-1- Vitamine A:
Elle fut découverte en 1913 par McCOLLUM et DAVIS, qui avaient identifié dans le
lait un facteur de croissance liposoluble qu'ils ont appelé vitamine A.
1-1-1- Structure, synthèse et propriétés physico-chimiques :
(WAGNER et coll., 1964; AMEDEE-MANESME et coll., 1986; BATES, 1995; GERSTER,
1996)
Le terme de vitamine A désigne les composés présentant une structure ~-ionone (autre
que les caroténoïdes) subdivisée en trois parties : un groupement cyclique, une chaîne polyène
et un groupement terminal polaire.

6
Il existe deux principales formes naturelles de la vitamine A : la vitamine Al ou rétinol
et la vitamine A2 ou déhydrorétinol (Figure 1). Les principales autres formes de synthèse de la
vitamine A: rétinol (all-trans), rétinyl acétate, rétinyl palmitate, acide rétinoïque et le Il cis-
rétinal sont rapportées dans la figure 1.
Vitamine Al - Rétinol
CH3
CH20H
Vitamine Al - Déhydrorétinol
R
R=COOH
Acide rétinoïque (all-trans)
R=CHO
Rétinal (ll-cis)
R = CH20CO-CH3
Rétinol (acétate)
R = CH20CO-(CH2)lrCH3
Rétinol (palmitate)
Figure 1 : Structure des principales formes de vitamine A

7
La vitamine A se forme par clivage du p-carotène, caroténoïde qui est le précurseur de
la vitamine A. La voie de biosynthèse dans les plantes végétales et le foie des poissons de mer
est commune avec celle du cholestérol, par liaison du pyrophosphate de farnésyle avec une
molécule de pyrophosphate d'isopentényle. Le composé obtenu va ensuite se cycliser, se
déshydrogéner et donner le rétinol après hydrolyse (WAGNER et coll., 1964).
Du point de vue des propriétés physico-chimiques, ce sont des cristaux jaune-pâle,
solubles dans la plupart des solvants organiques et les graisses d'où leur appartenance au
groupe des vitamines liposolubles. Ce sont des composés fragiles, devant être protégés de
l'oxydation, de la lumière et de l'humidité. La vitamine A est relativement stable à la chaleur,
aux acides et aux bases. Elle absorbe dans l'ultraviolet à 325 nanomètres et présente des
propriétés de fluorescence. A l'état naturel, les formes trans sont prédominantes.
1-1-2- Sources naturelles de la vitamine A :
(AMEDEE-MANESME et coll., 1986; BASU et coll., 1996)
Dans l'alimentation, la vitamine A est généralement fournie sous forme d'esters de
rétinol ou de provitamines A (caroténoïdes). Elle est apportée par les foies d'animaux et les
huiles de foie de poisson (morue), le lait et les différents produits laitiers, les oeufs, les fruits
(melon, orange, papaye, mangue), les légumes et certaines céréales. Les teneurs sont
généralement exprimées en Unités Internationales (Ll.L), en rétinol équivalent (RE) ou encore
en microgrammes de rétinol pour cent grammes de partie comestible. La correspondance est la
suivante:
1 rétinol équivalent (RE)
~ l ug de rétinol ~ 3,3 u.r.
1-1-3- Métabolisme de la vitamine A :
(AMEDEE-MANESME et coll., 1986; BLüMHüFF R. et coll., 1991; GERS TER,
1996)
L'alimentation apporte la vitamine A essentiellement sous forme d'esters et de
provitamines (p-carotène). Ces composés subissent les actions successives des sécrétions
gastriques et intestinales, les transformant en rétinal puis en rétinol, transporté par les
chylomicrons vers le foie où il est stocké (80 à 90%). Le taux d'absorption du rétinol est de
l'ordre de 70 à 90%. Une faible partie de la vitamine A absorbée, est rapidement métabolisée

8
puis excrétée. En cas de nécessité, le rétinol stocké dans le foie sous forme estérifiée, est
hydrolysé puis transporté sous forme de complexe : rétinol-rétinol binding protein (RBP)-
préalbumine (transthyrétine) dans le sang puis au niveau des organes cibles (rein, poumon, rate,
pancréas, oeil. ..). A ce niveau, il est pris en charge par des transporteurs spécifiques cellulaires
: RBP cytoplasmique puis est oxydé en ses métabolites dont les principaux sont le rétinal et
l'acide rétinoïque.
1-1-4- Rôles physiologiques:
(WOLF, 1984; AMEDEE-MANESME et coll., 1986; ALLEN, 1994; BATES, 1995;
BASU et coll., 1996; GERSTER, 1996)
L'intérêt de la vitamine A est connue depuis fort longtemps. Son rôle est prépondérant
au niveau de la vision en particulier l'adaptation à l'obscurité. En effet, ce phénomène est lié à
la présence dans les bâtonnets de la rétine, de la rhodopsine, pigment photosensible dont la
synthèse se fait à partir du ll-cis rétinal. Celui-ci est fourni par transformation du rétinol au
niveau de l'oeil. Le rétinol est également connu pour son action au niveau de la croissance
(ALLEN, 1994; FAWZ1 et coll., 1997). La vitamine A agit au niveau de la peau, de la
régulation cellulaire,
de
la spennatogénèse et
de
la protection contre les maladies
dégénératives. Son rôle au niveau de la stimulation du système immunitaire a été mise en
évidence à la suite d'observation d'une diminution de la résistance aux infections lors de
carence en vitamine A (GERSTER, 1996). L'activité antinéoplasique est également connue et
elle se traduit par une régression de certaines tumeurs malignes chez l'homme après
administration de vitamine A (BOLLAG, 1984; BATES, 1995).
1-1-4-1- Carence en vitamine A :
La carence en rétinol se définit comme un état au cours duquel le bilan en vitamine A
est subnonnal. Une concentration sérique inférieure à 200 ~g/l est généralement considérée
comme le seuil de la déficience (FAO, 1988; UNDERWOOD, 1990; VAN DEN BERG,
1996). Chez les enfants, une concentration plasmatique comprise entre 100 et 200~g/l signe
l'état d'hypovitaminose A, tandis que des teneurs inférieures à 100 ug/l sont le signe de la
carence aiguë avec diminution importante des réserves hépatiques (teneur en vitamine A
inférieure à 20~g/g) (OMS, 1982; LEWIS et coll., 1990; GERSTER, 1996; VAN DER
BERG, 1996; GOUADO et coll., 1998).

9
Le plus connu des organes atteints par la carence est l'oeil avec des manifestations
allant du xérosis à la xérophtalmie (AMEDEE-MANESME et coll., 1986). Elle se manifeste au
niveau de la peau par des anomalies de kératinisation avec extension de l'hyperkératose à
toutes les muqueuses, ce qui explique la grande sensibilité observée aux infections pulmonaires
(trachée). Chez l'homme, ce sont des troubles de la spermatogénèse qui sont observés tandis
que chez les femmes, il s'agit d'atteinte de l'ovogénèse. Chez l'enfant (nourrissons et enfants
d'âge préscolaire), la carence est favorisée par les troubles de la nutrition (malnutrition
protéino-énergétique), les maladies infectieuses respiratoires et/ou gastro-intestinales et le
paludisme fréquents dans les pays en voie de développement responsables de taux de mortalité
encore élevés (OMS, 1982; SOMMER et coll., 1984; SOMMER et coll., 1988). En outre, la
carence peut présenter des conséquences cliniques importantes lorsqu'elle est associée à
d'autres déficits tels que les carences en vitamine E, en zinc ou surtout en fer.
1-1-4-2- Hypervitaminose A:
Les risques d'hypervitaminose apparaissent pour des doses 20 à 50 fois plus
importantes que celles recommandées. La toxicité aiguë apparaît chez l'homme pour une dose
unique de 150 000 RE (GERSTER, 1996). La liste des signes comprend des manifestations
digestives (nausées, vomissements), chroniques cutanées (prurit, érythèmes, desquamation de
la peau, alopécie), neurologiques (irritabilité, migraines) et des manifestations de diplopie. Des
cas de splénomégalie et d'hépatomégalie ont également été observés. Chez l'enfant, le
bombement de la fontanelle a été observé dans les cas de toxicité aiguë (AMEDEE-
MANESME et coll., 1986; GERS TER, 1996). Les cas d'hypervitaminose sont le plus souvent
dus à des erreurs nutritionnelles en prophylaxie ou à des prescriptions non médicamenteuses.
Le risque d'effet tératogène a également été signalé (BATES, 1995).
1-1-5- Apports nutritionnels:
(AMEDEE-MANESME et coll., 1986; FAO, 1988; WATIER et coll., 1986; BASU et
coll., 1996; VAN DER BERG, 1996)
L'apport recommandé pour un individu se définit comme l'apport minimal quotidien,
exprimé en RE ou en microgrammes de rétinol nécessaire ou indispensable pour prévenir
l'apparition de signes cliniques de la carence en vitamine A. Chez l'enfant, c'est en plus l'apport

10
qui permet une croissance normale et régulière (FAü, 1988). Les valeurs sont variables en
fonction de l'âge, du sexe, des états physiologiques (grossesse et allaitement) et de l'origine
géographique (GERSTER, 1996). Le besoin de base (quantité minimale nécessaire pour éviter
les signes de carence) et l'apport recommandé (niveau de "sécurité" qui assure des réserves
suffisantes de vitamine A pour des périodes de consommation abaissée ou de maladie afin de
rester en bonne santé) sont rapportés dans le tableau 1.
Tableau l : Besoin de base et apport recommandé quotidien en vitamine A (en RE)
(FAü, 1988)
Groupe
Age
Besoin de base
Apport recommandé
(années)
Enfants
0- 1
180
250
(sexes
1 - 6
200
400
confondus)
6 - 10
250
400
10 - 12
300
500
12 - 15
350
600
Garçons
15 - 18
400
600
Filles
15 - 18
330
500
Hommes
18 +
300
600
Femmes
18 +
270
500
Femmes
370
600
enceintes
Femmes
450
850
allaitantes
Chez l'enfant d'âge préscolaire, l'apport recommandé varie de 300 à 500 ug par jour
soit de 16 à 26 ug de rétinol par jour et par kilogramme de poids corporel. Ces besoins sont
augmentés chez l'enfant malnutri ou atteint de maladies infectieuses (BATES, 1995).

11
1-2- Vitamine E :
C'est en 1922, qu'un facteur liposoluble rot montré capable de prévenir la mort foetale
chez la ratte soumise à des régimes artificiels supplémentés en vitamines. Ce facteur rot appelé
vitamine E puis tocophérol.
1-2-1- Structure et propriétés physico-chimiques:
(WAGNER et coll., 1964; PARRISH, 1980; LANDRIEU, 1986; BASU et coll., 1996;
WEBER et coll., 1997)
La dénomination "tocophérol" provient du grec (Tocos : descendance; Pherein : porter;
01 : alcool). La structure primaire de la vitamine E est celle du tocol ou tocotriénol, constitué
d'un noyau chromane et d'une chaîne isoprénoïde latérale, saturée ou non comportant trois
carbones asymétriques. Le terme de vitamine E désigne huit composés regroupés en deux
classes : tocophérols et tocotriénols. Chacune des classes est composée de quatre isomères,
désignés par des lettres grecques (a, P, y et 8), qui diffèrent par le nombre et la position des
groupements méthyl au niveau du noyau chromane.
HO
CH3
1
*Tocophérol : R, = CHr(CHrCH2-CH-CH2)rH
CH3
1
*Tocotriénol : R, = CHr(CHrCHrC=CH2)3-H

12
Tocophérols
Tocotriénols
Position - CH3
a
a
RI, Rz, R3
~
~
RI, R3
Y
Y
Rz, R3
0
0
R3
Figure 2 : Structure des composés répondant à la dénomination de Vitamine E
Ces huit formes sont retrouvées à l'état naturel. L'œ-tocophérol ainsi que les formes
estérifiées plus stables (acétate, succinate, phosphate...) peuvent être obtenus par synthèse.
Parmi toutes ces formes, c'est l'œ-tocophérol qui est non seulement la forme la plus répandue
dans la nature mais également celle qui présente la plus forte activité biologique (œ-tocophérol
: 1; y-tocophérol : 0,08; y-tocotriénol : 0,01) (BASU et coll., 1996; ARTUR et coll., 1994;
KAYDEN et coll., 1993).
Les tocophérols sont des liquides huileux, jaunes, solubles dans les solvants des
graisses. En l'absence d'oxygène, ils ont une stabilité élevée en milieu alcalin, à la chaleur et à la
lumière.
1-2-2- Sources de vitamine E :
(LANDRIEU, 1986; ARTUR et coll., 1994; BASU et coll., 1996)
Les sources de la vitamine E sont multiples. Les graines de céréales et les huiles
végétales en particulier celles obtenues à partir du germe de blé, soja, tournesol et maïs, les
noix sont les sources les plus riches. Cependant d'autres sources peuvent être citées: le beurre,
le jaune d'oeuf, les légumes verts, les fruits et certaines céréales.
Les teneurs sont exprimées en Unités Internationales, en milligrammes de tocophérol
pour cent grammes de partie comestible ou plus rarement en tocophérol équivalent (TE)
(BASU et coll., 1996; PARRISH, 1980; WEBER et coll., 1997). Les correspondances sont les
suivantes:
1 mg de d œ-tocophérol acétate ~
1 u.r.
1mg de d œ-tocophéro! ~ 1 TE ~ 1,49 u.r.

13
1-2-3- Métabolisme:
(LANDRIEU, 1986. WAGNER et coll., 1964; BASU et coll., 1996)
Après ingestion alimentaire, la résorption intestinale de la vitamine E est liée à la
digestion des graisses. Cette résorption nécessite la présence de sels biliaires et d'une lipase
pancréatique. Elle accompagne les chylomicrons jusqu'à la circulation générale. Dans le
plasma, elle se lie à différentes lipoprotéines (Low Density Lipoprotein-LDL et High Density
Lipoprotein-HDL). La vitamine E est ensuite stockée de manière préférentielle dans le tissu
adipeux. Contrairement à la vitamine A, elle n'est pas stockée par l'hépatocyte mais sécrétée
dans les Very Low Density Lipoprotein-VLDL de manière sélective; le facteur régulateur serait
une binding protein cytosolique-TBP (ARTUR et coll., 1994; KAYDEN et coll., 1993).
L'excrétion se fait essentiellement par la bile (80 %) et les fèces, en majeure partie sous forme
libre mais
aussi
sous
forme
de
composés
oxydés
(tocophérol
p
quinone,
acide
tocophéronique...). Les composés glycuroconjugués sont éliminés par voie urinaire.
1-2-4- Rôle physiologique:
(LANDRIEU, 1986; PACKER, 1991; KAYDEN et coll., 1993; ARTUR et coll., 1994;
MEYDAN1, 1995; BASU et coll., 1996; WEBER et coll., 1997)
Outre son activité contre la stérilité, la vitamine E est connue depuis 1931 (OLCOTT et
MATILL) pour ses puissantes activités antioxydantes. En effet au niveau des tissus, l'oxygène
se comporte comme deux radicaux libres liés l'un à l'autre et sa réduction par étape
s'accompagne de la production de ces radicaux: 0 (singlet d'oxygène), O2 (superoxydes),
H20 2 (hydroperoxydes) et HO (hydroxy). Si ces radicaux libres ont parfois une utilité
biologique (bactéricide et lymphocytotoxique), ils constituent des réactifs toxiques capables de
déstabiliser d'autres molécules par exemple les acides gras insaturés, la vitamine A... Ce
processus de déstabilisation est renforcé par divers agents comme la lumière, les ions
métalliques et les acides organiques. Plusieurs systèmes naturels de protection contre ces
radicaux existent dont la vitamine E. Elle va agir en transférant l'atome d'hydrogène phénolique
sur le radical peroxyde, en donnant un hyperperoxyde et le radical libre dérivé du tocophérol
qui est stabilisé par conjugaison avec le noyau aromatique et par l'encombrement stérique de
deux groupements méthyl adjacents.

14
RH
>
R· +lf'
R" + 02
> RaO·
RaO· + œ-tocophérol - - > ROOH + aTR <f-(-~) aTQ

RaO· : peroxyde lipidique
ROOH : hyperperoxyde
CH3
R'
aTR : radical œ-tocophéroxyl
CH3
R'
aTQ : a tocophéryl quinone
Figure 3 : Schéma du rôle antioxydant de l'a-tocophérol (BASU et coll., 1996)
La vitamine E intervient également au niveau de l'agrégation plaquettaire en limitant
l'activité de la lipo-oxygénase, évitant ainsi les risques d'apparition de l'athérosclérose
(JANDAK et coll., 1989; MEYDANI, 1995; WEBER, et co111997). Elle joue un rôle dans la
prévention des maladies cardio-vasculaires et cancéreuses. Au niveau sanguin et surtout

15
immunitaire, la vitamine E a une activité prépondérante car les globules rouges et les cellules
immunitaires sont très sensibles aux réactions avec les radicaux libres. Elle interagit avec les
acides gras polyinsaturés (pUF A) en les protégeant également de l'oxydation par ces radicaux
libres (MEYDANl, 1995; WEBER et coll., 1997).
1-2-4-1- Carence en vitamine E :
L'intervalle normal de concentrations sériques chez l'homme s'étend de 5 à 16 mgll, la
teneur normale moyenne se situant autour de 10 mgll (23,2 umol/l). Cependant cette teneur
peut varier en fonction du taux lipidique plasmatique (LANDRIEU, 1986; ARTUR et coll.,
1994; MEYDANl, 1995; GOUADO et coll., 1998). Des teneurs sériques inférieures à cet
intervalle signent l'état de carence. Celle-ci résulte le plus souvent de troubles d'absorption et
de transport. Elle va se traduire par une augmentation de la sensibilité aux infections et
l'apparition de certains troubles : anémie hémolytique chez le prématuré et le jeune enfant,
syndrome neuro-dégénératif avec atteinte rétinienne et périphérique, a-bêta-lipoprotéinémie
(LANDRIEU, 1986). La carence accompagne des syndromes de cholestases, sprues,
pancréatites chroniques, colites et mucoviscidoses (ARTUR et coll., 1994). A long terme, des
maladies cardio-vasculaires peuvent apparaître. Les carences de réserves et d'apport
alimentaire sont beaucoup plus rares. Dans les pays en développement, le déficit en vitamine E
ne donne pas lieu à une symptomatologie clairement identifiable; il s'intègre le plus souvent
dans le cadre de carences multiples qui accompagnent les états de dénutrition (LANDRIEU,
1986; MEYDANl, 1995).
1-2-4-2- Hypervitaminose E :
(LANDRIEU, 1986; BELL, 1989))
Chez l'adulte, de rares incidents ont été signalés pour des doses de l'ordre de 1200
mg/jour, se traduisant par une apparition de complications hémorragiques telles les
saignements. Chez l'enfant et en particulier chez le prématuré, des signes de nécrose, de
calcifications musculaires, d'ascite et de complications hémorragiques ont été notés après
administration orale (100 à 200 mg/jour/kg de poids corporel) ou veineuse (15 à 30 mg de
vitamine E sous forme d'acétate de tocophérol) (BELL, 1989).

16
1-2-5- Apports nutritionnels:
(LANDRIEU, 1986; MURPHY, 1990; BASU et coll., 1996; WEBER et coll., 1997)
L'apport recommandé en vitamine E parait difficile à déterminer avec précision. Il
existe cependant un lien étroit avec la consommation alimentaire en PUF A. Les apports
recommandés doivent également prendre en compte les interactions avec d'autres substances
antioxydantes telles que l'acide ascorbique (MEYDANI, 1995; WEBER et coll., 1997). Fixé
pour l'homme de 13 à 20 mg par jour, ce taux est maintenant ajusté à 10 mg par jour chez les
hommes et à 8 mg par jour chez les femmes (ARTUR
et coll., 1994). Le rapport idéal
vitamine E (mg)/ PUF A (g) fait l'objet de discussions et dépend du pourcentage de graisses
dans l'alimentation. Ce rapport varie de 0,4 à 0,8 avec une moyenne à 0,6, mais il peut
augmenter jusqu'à 1,5 en fonction de la composition du repas (BASU et coll., 1996; WEBER
et coll., 1997). L'apport en vitamine E augmenté chez le prématuré et le nouveau-né, est
généralement assuré par le lait maternel et les laits commerciaux (BELL, 1989).
n- Fer:
Le fer est un élément minéral indispensable devant être apporté par l'alimentation. Il
fait partie du groupe des éléments traces, encore appelés oligoéléments. Les oligoéléments sont
dits essentiels parce que leur apport insuffisant entraîne la perturbation d'une ou plusieurs
fonctions et que la supplémentation à des taux physiologiques prévient ou corrige cette
perturbation (LALAU, 1996).
Le fer, élément très répandu dans la nature, a comme numéro atomique 26 et présente
une masse atomique de 55,847. C'est le quatrième élément le plus répandu dans la croûte
terrestre. Chez un homme de poids normal (70 kg), la concentration en fer est de 4 à 5
grammes répartis de la manière suivante (ü'DELL et coll., 1970; HERCBERG et coll., 1991) :
70,5% au niveau de l'hémoglobine
3,2% au niveau de la myoglobine
26% dans les composés de stockage (ferritine)
0,1% dans les formes de transport (transferrine)
0,1% dans les divers systèmes enzymatiques (catalase, cytochrome...)

17
11-1- Métabolisme:
(O'DELL et coll., 1970; FAO, 1988; HERCBERG, 1988; HERCBERG et coll., 1991;
BEARD et coll., 1996)
L'absorption du fer, après ingestion alimentaire, peut avoir lieu au niveau de l'estomac
ainsi que tout au long du tractus intestinal. Cette absorption se fait de manière préférentielle au
niveau du duodénum, la forme Fe 2+ étant plus absorbée que la forme Fe3+. L'absorption sera
fonction de différents facteurs
état nutritionnel du sujet, forme du fer alimentaire et
composition du régime alimentaire. Une fois absorbé, le fer passe directement dans la
circulation générale, sans passer par le système lymphatique. Il est transporté au niveau
plasmatique sous forme liée à sa protéine transporteuse: la transferrine. Le rôle de celle-ci est
de transporter le fer aux tissus qui en ont besoin et de récupérer le fer libéré par la destruction
des globules rouges et la dégradation de l'hémoglobine. Lorsque la transferrine est saturée
(30%), le fer est stocké dans le foie, la rate et la moelle osseuse sous forme de complexe
soluble lié à la ferritine et de complexe insoluble lié à l'hémosidérine. Il sera excrété en grande
majorité par les fèces, une petite partie sera éliminée par les urines. L'originalité du
métabolisme du fer tient au fait qu'il s'effectue quasiment en circuit fermé. Chez le sujet en
bonne santé, il existe un état d'équilibre entre les apports et les pertes.
11-2- Rôle physiologique:
(O'DELL et coll., 1970; ALLEN, 1994; LALAU, 1996)
Le fer est intégré dans le métabolisme de pratiquement tous les organismes vivants
(animal et végétal). Il intervient dans la synthèse de l'hémoglobine qui assure la fonction
essentielle de transporter l'oxygène aux tissus. Au cours de cette synthèse, le fer se complexe
aux molécules d'hème par liaison avec la portion globine par l'intermédiaire de l'azote
imidazolé de l'histidine, dite histidine proximale. Celle-ci a une affinité élevée pour l'oxygène
et assure la liaison globine-fer dans un environnement protéique qui empêche le fer de
s'oxyder. Le fer intervient également dans la synthèse de la myoglobine, constituant du muscle.
Par ailleurs, on le retrouve dans divers systèmes enzymatiques où il exerce de multiples
fonctions : enzymes héminiques (catalases, peroxydases, cytochrome) et enzymes non
héminiques (cytochrome c-réductase, NADH déshydrogénase...). Les différents systèmes
enzymatiques et les fonctions du fer sont regroupés dans le tableau II.

18
Tableau Il : Principaux systèmes enzymatiques dans lesquels le fer intervienL(HERCBERG, 1992)
Type de fer
Localisation cellulaire
Fonctions
Fe." héminigue
Hémoglobine
Transport d'oxygène
Myoglobine
Cytochrome a-a 3
Mitochondrie
Oxydase terminale de la chaîne de transport d'électrons
b
Mitochondrie
Transport d'électrons
cl
Mitochondrie
Transport d'électrons
c
Mitochondrie
Transport d'électrons
b5
Microsomes
Transport d'électrons de la chaîne microsomale
P 450
Microsomes
Hydroxylation des stéroidesl Oxydation des composés étrangers
Catalase
Peroxisomes
Destruction des peroxydes
Lacto-péroxydase
Destruction des peroxydes
Trytophane pyrrolase
Cytosol
L-tryptophane-formylkynurénine
Fer non héminigue
NADH cytochrome c réductase
Mitochondrie
Système respiratoire mitochondrial
Succinate cytochrome c réductase
Mitochondrie
Système respiratoire mitochondrial
Succinate déshydrogénase
Mitochondrie
Système respiratoire mitochondrial
NADH ferricyanure oxydoreductase
Mitochondrie microsomale
Système respiratoire mitochondrial

Il)
Tableau II : Principaux systèmes enzymatiques dans lesquels le fer intervient (suite) (HERCBERG, 1992)
Type de fer
Localisation cellulaire
Fonctions
Fer non héminigue
Aldéhyde oxydase
Mitochondrie
Métabolisme de la sérotonine
Phénylalanine-hydroxylase
Mitochondrie
Phénylalanine-Tyrosine
Aconitase
Mitochondrie
Cycle de l'acide citrique
Adrénodoxine
Mitochondrie
Hydroxylation des stéroïdes
Fe-S protéine complexe III
Mitochondrie
Transport d'électrons
Fe-S protéine succinate
Mitochondrie
Transport d'électrons
déshydrogénase
Flavoprotéine succinate
Mitochondrie
Transport d'électrons
déshydrogénase
NADH déshydrogénase
Mitochondrie
Transport d'électrons
Xanthine oxydase
Mitochondrie
Hypoxanthine-acide urique
Transferrine
-
Transport du fer
Lactoferrine
-
Transport du fer
Ferritine
-
Transport du fer
Hemosidérine
-
Transport du fer
Monoamine oxydase
Mitochondrie
Métabolisme des catécholamines
Ribonucléotide réductase
Ribosome-noyau
Synthèse de l'ADN

20
II-2-1- Carence en fer:
(WALTER, 1989; FAO, 1988: OMS, 1995; LOZOFF et coll., 199LHERCBERG,
1988; HERCBERG et coll., 1991; HERCBERG, 1992; WALTER, 1993)
L'intervalle des concentrations sériques normales s'étend de 0,6 à 1,6 mg/l, avec un
intervalle de 0,7 à 1,9 mg/I chez l'homme et de 0,6 à 1,8 mg/I chez la femme (O'DELL et coll.,
1970; F.A.O., 1988; BLACQUE-BELAIR et coll., 1991; BEARD et coll., 1996, ). La balance
entre les apports en fer et les pertes peut être déséquilibrée dans le sens de la carence.
II-2-1-1- Causes de la carence en fer:
(DEMAEYER et coll., 1985; HERCBERG, 1988; HERCBERG et coll., 1991;
HERCBERG, 1992; FAO, 1988)
Les causes de la carence en fer sont multiples et variables. D'une manière générale, ce
sont les insuffisances d'apport alimentaire, les diminutions de l'absorption, l'augmentation des
pertes ou l'augmentation des besoins qui sont les principales causes.
Dans les pays développés, la carence apparaît par suite d'une nette diminution des
apports énergétiques. Celle-ci se traduit par un déficit des apports totaux en fer, aggravé par
l'augmentation de la consommation d'aliments qui comprennent des agents inhibiteurs de
l'absorption du fer. Par contre, le problème de la carence en fer dans les pays en
développement se pose en des termes très différents. Le risque élevé de la carence en fer
s'explique par la faible disponibilité du fer apporté par l'alimentation habituelle (GUrRO,
1991). En effet, l'alimentation de base de ces pays est surtout riche en céréales, racines et
tubercules. Elle est caractérisée par un apport réduit en fer héminique et par la présence de
nombreux inhibiteurs de l'absorption du fer non héminique. A ce risque, viennent s'ajouter des
pertes sanguines supplémentaires dues aux spoliations par les parasites : ankylostome,
trichocéphale et schistosome (HERCBERG, 1988; HERCBERG et coll., 1991; HERCBERG,
1992; STOLTZFUS et coll., 1997, GOPALDAS, 1996)

21
11-2-1-2- Conséquences de la carence en fer: (BERGER, 1996)
Par le nombre d'individus concernés et l'étendue des conséquences sur la santé et la vie
de la communauté, la carence en fer représente un véritable problème de Santé Publique.
L'anémie ferriprive constitue un stade avancé de cette carence. Elle apparaît par suite de
diminution des réserves en fer (avec baisse des concentrations des protéines transporteuses),
diminution de l'érythropoïèse, perturbation de la synthèse de l'hémoglobine (hémoglobine
sérique inférieure à 130g/l pour l'homme, 110-120 g/l pour la femme et 110 g/l pour l'enfant de
6 mois à 6 ans). Les cas les plus sévères d'anémie par carence en fer présentent généralement
une anémie hypochrome microcytaire (DEMAEYER et coll., 1985; FAO 1988; BERGER,
1996).
Par le biais des systèmes enzymatiques dans lesquels il intervient, la carence en fer
entraîne des perturbations au niveau des différents organes; chez l'enfant, on retrouve un retard
à la croissance et au développement psychomoteur (LOZOFF et coll., 1991; WALTER et coll.,
1989; HERCBERG, 1988; HERCBERG, 1992). La carence se traduit par une diminution de la
résistance aux infections, une baisse des performances intellectuelles, une réduction de la
capacité physique à l'effort, un retentissement sur le comportement avec des signes d'apathie
et d'irritabilité ..(W ALTER, 1993) Chez la femme en âge de procréer, la carence se traduit par
des perturbations au niveau de la gestation. Au cours de la grossesse, elle peut entrainer une
augmentation de la morbidité et la mortalité foeto-maternelle (HERCBERG et coll., 1991;
HERCBERG, 1992).
11-2-2- Surcharge en fer
(HERCBERG et coll., 1991)
Une accumulation en fer dans les réserves peut
être observée dans
certaines
circonstances pathologiques. La cause la plus fréquente est l'hémochromatose primitive
(d'origine génétique) où la surcharge apparaît même dans le cas d'une alimentation normale.
Elle est également retrouvée dans les cas de transfusions répétées, de déséquilibre de la balance
en fer par augmentation des apports, entrainant des dommages au niveau de différents organes:
foie, rate,
peau..
Un risque de cancérisation hépatique a été
observé dans
les cas
d'hémochromatose idiopathique.

22
11-3- Sources naturelles:
(HERCBERG et coll.,1991; HERCBERG, 1992; FAO, 1988; LALAU et coll., 1996)
Le fer apporté par l'alimentation existe sous deux formes :
- le fer héminique, apporté par l'hémoglobine et la myoglobine des viandes et poissons,
dont 20% à 30% sont effectivement absorbés;
- le fer non héminique, existe à la fois dans les aliments d'origine végétale (produits
céréaliers, les fiuits, les légumes) et d'origine animale dont les produits laitiers. Ce fer
représente à lui seul près de 90 à 95% du fer alimentaire consommé dans les différents types
d'aliments. Sa biodiponibilté est faible : à peine 5% à 10% sont effectivement absorbés et elle
est soumise à divers facteurs (HERCBERG, 1988; LALAU et coll., 1996). Les viandes, les
poissons et les acides organiques sont stimulateurs de l'absorption tandis que les tanins (thé),
les phytates, le rapport calcium/phosphate et les fibres inhibent l'absorption du fer. Le fer non
héminique sera donc très influencé par la composition du repas ce qui n'est pas le cas du fer
héminique. Les principaux apports alimentaires en fer sont résumés dans le tableau III.
Tableau III : Apports alimentaires en fer (HERCBERG, 1988; LALAU et coll., 1996)
Teneur en fer pour lOOg (lOOml) d'aliment
Aliments
* supérieure à 10 mg
pigeon, lièvre, cacao
* de 5 à 10 mg
foie de boeuf, abats, légumes secs, huîtres,
germes de blé, farine de soja; farine de sorgho
* de 1 à 5 mg
boeuf, oeuf, charcuterie, épinards, persil, fiuits
secs, oléagineux
.
*
.
1 mg
poissons, pam
* inférieure à 1 mg
légumes verts, fiuits frais, lait

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II-4-Apports recommandés en fer:
(HERCBERG, 1988: HERCBERG et coll., 1991; HERCBERG, 1992; FAO, 1988;
LALAU et coll., 1996)
La définition des apports recommandés en fer repose sur l'état des connaissances
concernant les besoins physiologiques en fer en fonction du sexe, de l'âge ou des circonstances
physiologiques de la vie (croissance, grossesse et lactation). Dans le groupe des femmes en âge
de procréer, il paraît indispensable de fournir une supplémentation de 20 à 50 mg/jour aux
femmes enceintes qui sont dans le circuit médical. En ce qui concerne la période de lactation,
les apports recommandés sont légèrement supérieurs à ceux d'une femme en âge de procréer
lorsque l'allaitement maternel n'excède pas les six premiers mois. Si l'allaitement est prolongé
au delà de cette période (situation habituelle dans les pays en développement), les besoins en
fer étant
plus importants, un apport plus élevé
est souhaitable (HERCBERG,
1988;
HERCBERG et coll., 1991)
Tableau IV : Apports recommandés (exprimés en mg/jour)
(FAO, 1988; HERCBERG, 1988; HERCBERG et coll., 1991)
Groupe
Age
Apports recommandés
Enfants
1 à 3 ans
7
4 à 9 ans
9
10 à 12 ans
12
Garçons
13 à 19 ans
24
Filles
13 à 19 ans
12
Homme
19 ans +
15
Femme
19 ans +
25
Femme enceinte
*
Femme allaitante
*
* : apports adéquats
La biodisponibilité du fer dans le régime alimentaire aura une influence sur l'apport
alimentaire et permettra de distinguer différents types
: régime à faible (5%)ou forte
biodiponibilité (15% )en fer et régime à biodiponibilité intermédiaire (10 %) (F.A O., 1988).

24
Hl- Etude épidémiologigue en Côte d'Ivoire du statut des trois nutriments:
Ces dernières années (1990-1998), des enquêtes épidémiologiques et biologiques ont
été réalisées en Côte d'Ivoire, aussi bien pour l'établissement de normes biologiques de
vitamine A sérique applicables à l'enfant ivoirien (MONNOU,
1991) mais aussi pour
l'évaluation de la carence en vitamine A seule ou associée à la malnutrition (MONNOU, 1991,
PlOT, 1995; TEBI et coll., 1994; AKE KOUAME et coll., 1997). Une enquête réalisée dans le
nord ouest du pays avait indiqué que près de 25% à 35% de la population infantile présentaient
des teneurs sériques inférieures à 200 ug/l (TEBI et coll., 1994).
Pour la vitamine E, très peu d'études ont été réalisées afin de déterminer la prévalence
de la carence chez l'enfant ivoirien. Une enquête dans la région d'Abidjan (AKE, 1990) avait
permis de retenir l'intervalle de 5 à 16 mg/l comme norme applicable à l'enfant ivoirien d'âge
préscolaire. D'autre part, cette étude avait indiqué que les concentrations sériques étaient
significativement abaissées dans les états de malnutrition sévère (kwashiorkor et marasme).
En ce qui concerne le fer, comme dans tous les pays en développement, la carence a de
conséquences très graves sur la vie de la communauté et même sur le développement
économique du pays. Les situations de carence en particulier l'anémie sont favorisées par
l'existence
d'infections
fréquentes
(les
parasitoses
en
particulier
le
paludisme
et
l' ankylostomiase) et de malnutrition protéino-énergétique. En 1983, une enquête réalisée en
milieu hospitalier à Abidjan a révélé que l'anémie occupait le 7èrne rang des admissions en
pédiatrie, en 1989, elle était au premier rang (TEBI, 1993).
La vitamine A et le fer font partie des nutriments pour lesquels un programme national
de lutte contre la carence a été établi. Des groupes cibles ont été sélectionnés : nourrissons,
enfants d'âge préscolaire, femmes enceintes et allaitantes et personnes âgées, vers lesquels sont
orientées les stratégies du Ministère de la Santé Publique de Côte d'Ivoire avec l'aide des
organismes internationaux (OMS, UNICEF ...). Ces stratégies comprenant informations,
surveillance biologique, éducation nutritionnelle, enrichissement alimentaire et supplémentation
médicamenteuse sont destinées aux populations concernées, par le biais des formations
sanitaires urbaines ou rurales (MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, 1996).

25
Les micronutrirnents étudiés dans le cadre de l'enquête réalisée en Côte d'Ivoire jouent
un rôle important au niveau de la croissance et du développement du jeune enfant. La
documentation précédemment citée souligne leur action essentielle. En Côte d'Ivoire, les
carences en nutriments, la malnutrition et les infections sont encore aujourd'hui à l'origine de
taux élevés de morbidité et mortalité infantile.
La deuxième partie de notre étude a permis de mettre en évidence l'existence et la
prévalence de carences en vitamines A et E et en fer chez les enfants ivoiriens.

CHAPITRE II :
ENQUETE BIOLOGIQUE: STATUT EN VITAMINES A,E et en FER
DES ENFANTS D'AGE PRESCOLAIRE

27
La Côte d'Ivoire est située en Afrique occidentale, au niveau du Golfe de Guinée. Elle
est entourée à l'est par le Ghana, à l'ouest par la Guinée et le Liberia et au nord par le Mali et
le Burkina Faso. Sa superficie est égale à 322 462 km2 (LABERTIT, 1997). La capitale
politique est Yamoussoukro tandis qu'Abidjan est la capitale économique (figure 1). Jusqu'à
ces dernières années, l'économie de la Côte d'Ivoire était essentiellement basée sur
l'agriculture et en particulier l'exploitation des cultures d'exportation que sont le cacao
(premier producteur mondial), le café, le bois, le coton, l'hévéa, l'ananas, la banane... En effet,
la population rurale était évaluée à environ 3 millions d'habitants en 1997 pour une population
totale estimée à 12 à 14 millions d'habitants (FAü 1998). Depuis quelques années, l'économie
s'oriente de plus en plus vers l'industrialisation avec la transformation des produits cultivés et
l'exploitation de nouvelles ressources: gaz, mines et pétrole. La situation alimentaire de la
Côte d'Ivoire est globalement satisfaisante par la consommation de cultures vivrières qui
constituent les aliments de base : riz, banane, manioc, igname, mil, maïs...
Du point de vue climatique et géographique, deux zones prédominent : une zone
forestière (forêt dense) située au sud du pays où le climat est tropical et humide et une zone de
savane arborée et de forêt dégradée, au nord et au centre, où le climat tropical est plus chaud
caractérisé par une longue saison sèche.
L'étude biologique que nous avons réalisée, avait pour but d'évaluer l'existence et la
prévalence d'une carence en vitamines A et E et en fer au sein de la population infantile
ivoirienne (12 à 72 mois). Elle entre dans le cadre d'une vaste enquête réalisée en Côte d'Ivoire,
entreprise en 1996, qui consistait à étudier la prévalence de la carence en vitamine A et de
l'anémie ferriprive sur l'ensemble de la population ivoirienne. Les résultats d'une telle enquête
devraient permettre d'identifier les causes de ces troubles nutritionnels et servir de base à
l'élaboration ou au renforcement de programmes nationaux de Nutrition et notamment de
programme de lutte contre les carences en micronutriments. Ceci afin de répondre aux

28
recommandations des organismes internationaux (OMS, UNICEF) et des organismes prêteurs
(Banque mondiale, FM!..).
Figure 1 : Carte de la Côte d'Ivoire (LABERTIT, 1997)

29
1- Echantillonnage:
L'enquête visait les enfants ivoiriens d'âge préscolaire, compris entre 12 et 72 mois.
1-1- Mode de recrutement:
Le recrutement a eu lieu sur le territoire ivoirien. Quatre régions ont été sélectionnées
au hasard : trois régions rurales et une zone urbaine. Les villages issus de sous préfectures ainsi
que le ou les quartiers de la zone urbaine où a été réalisée l'étude, ont été retenus par la
technique de "l'ume". En effet, pour chaque région sélectionnée, les noms des différents
villages ou quartiers ont été placés dans une ume, la sélection se faisant au hasard, en tirant un
nom de l'ume. C'est ainsi que quatre régions (sites) ont été retenues (figure 1):
- au nord : zone de Boundiali
- au centre: zone de Bouaké
- au sud: zone de Divo
ainsi qu'une commune de la ville d'Abidjan.
Pour chacun des quatre sites sélectionnés, d'autres villages ou communes ont été
retenus au cas où cela s'avérerait nécessaire (abandon du premier choix pour difficulté
d'accessibilité ou refus de coopération des populations ...). Deux missions ont été nécessaires
pour réaliser cette étude. La première mission avait pour but de sensibiliser les populations et
les autorités concernées (villageoises ou communales). Cette mission a également permis
d'obtenir l'accord et l'aide du personnel régional du Ministère de la Santé Publique (directeur
départemental, médecin, infirmier, agent de santé communautaire). La seconde mission réalisée
un mois plus tard a permis de recruter les enfants et de réaliser les prélèvements sanguins
nécessaires pour l'étude. Au cours de cette seconde mission, les enfants ont été retenus à l'issue
d'un examen réalisé par les cliniciens. Cet examen comprenait :
- un examen clinique qui a permis de définir l'état général de santé des enfants, de
rechercher le statut vaccinal et les antécédents d'infections.
- un examen nutritionnel par la mesure des paramètres anthropométriques usuels :
poids, âge, taille..., par la recherche de signes de malnutrition sévère (kwashiorkor ou
marasme) : état des cheveux, présence d'oedèmes ou de boursouflures.

30
Seuls les enfants qui présentaient un bon état général de santé, une absence d'infections
ou de signes de malnutrition, un statut vaccinal à jour, ont été retenus pour notre enquête.
1-2- Prélèvement:
Les enfants, recrutés et sensibilisés par le biais des familles, ont été soumis au
prélèvement le lendemain à jeun. Cinq millilitres de sang veineux ont été prélevés sur tube sec
au pli du coude. Le sang obtenu est ensuite centrifugé pendant 10 minutes à 4000g. Le sérum
surnageant obtenu est divisé en deux tubes de conservation, dont l'un est entouré de papier
aluminium à cause de la vitamine A, sensible à l'oxydation et à la lumière. Les deux tubes
bouchés sont ensuite conservés à -20°C jusqu'au moment de l'analyse. Pour les zones rurales,
les prélèvements étaient effectués sur place, centrifugés et séparés également. Ils étaient ensuite
transportés en glacière (pour le respect de la chaîne de froid) jusqu'au centre de santé le plus
proche puis jusqu'au laboratoire de Nutrition de l'Institut National de Santé Publique (INSP) à
Abidjan où les prélèvements ont été conservés et analysés.
1-3- Population étudiée:
250 enfants ont été recrutés et soumis au prélèvement pour l'étude. Le groupe
comprenait 141 garçons (soit 56,40% de la population d'étude) et 109 filles (soit 43,60% de la
population d'étude). La moyenne d'âge enregistrée était de 48,73 mois (écart-type 13,17 mois).
La répartition des enfants par sexe et par tranche d'âge est présentée dans la figure 2.
La moyenne d'âge par site d'enquête était respectivement de 47,8 mois (±12,7 mois) sur
60 enfants à Abidjan, 48,7 mois (±14,4 mois) sur 41 enfants à Divo, 48,5 mois (±13,8 mois)
sur 73 enfants à Bouaké et 49,9 mois (±12,3 mois) sur 76 enfants à Boundiali. Ces moyennes
d'âge élevées obtenues s'expliquent par le fait qu'il a été plus facile de recruter et donc de
soumettre aux prélèvements les enfants plus âgés (36 mois ou plus). Pour les plus jeunes
enfants de la tranche d'âge étudiée, nous nous sommes heurtés à la réticence des parents.
Le dosage des vitamines A et E a pu être réalisé sur les 250 prélèvements tandis que le
fer sérique n'a pu être analysé que sur 227 prélèvements par suite d'insuffisance des volumes
prélevés.

31
45
40
35
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30
c
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20
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15
10
5
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13-24 mois
25-36 mois
37-48 mois
49-00 mois
61-72 mois
Figure 2 : Répartition de la population par âge et par sexe
ll- Méthodes de dosage appliquées:
Le statut vitaminique A d'une population peut être évalué de différentes manières. Des
tests d'évaluation nutritionnelle, d'évaluation de la fonction rétinienne (test d'adaptation à
c
l'obscurité, test d'impression oculaire) ou encore le Relative dose response test (RDR) sont
utilisés. Mais c'est l'analyse des paramètres biochimiques : rétinol hépatique, rétinol
plasmatique ou sérique, teneur sérique des protéines transporteuses du rétinol : Retinol
Binding Protein (RBP) et préalbumine qui est la plus répandue. L'étude de la concentration
hépatique en rétinol donne la meilleure indication du statut en vitamine A d'un individu mais
elle nécessite une biopsie transcutanée hépatique , qui ne peut être réalisée de façon courante,
en particulier dans les pays en développement. C'est la détermination de la teneur sérique en
rétinol total qui est la plus employée malgré ses limites (OMS, 1982~ UNDERWOOD, 1990).
Une diminution de ce taux est significative d'une perturbation des réserves hépatiques
(AMEDEE-MANESME et coll. 1986; UNDERWOOD 1990; VAN DER BERG 1994; BASU
et coll. 1996~ GERSTER 1996).
En ce qui concerne la vitamine E, parmi les huit isomères, l'œ-tocophérol est celui qui
est non seulement le plus répandu dans la nature mais qui présente aussi la plus forte activité

32
biologique (MEYDANI 1995; WEBER et coll. 1997). L'exploration fonctionnelle en clinique
repose essentiellement sur le dosage sanguin de l'cx.-tocophérol qui donne les meilleures
indications du statut vitaminique E (LANDRIEU 1986; MEYDANI, 1995; ARTUR et
coll.1994, BASU et coll. 1996; WEBER et coll. 1997).
La mesure de la concentration sérique en fer est largement utilisée pour le diagnostic de
la carence en fer depuis 1937 (MANDEL, 1959). Cette mesure est généralement complétée par
le dosage d'autres paramètres (ferritine serique, capacité totale de fixation du fer - TIBC, taux
de saturation de la transferrine, hémoglobine, protoporphyrine érythrocytaire, hématocrite ainsi
que les différentes constantes globulaires...) en particulier pour la mise en évidence de l'anémie
par carence en fer (MANDEL 1959; FAO 1988; SIIMES, 1988; CHE et coll. 1995; BERGER,
1996). Parmi les différents paramètres que nous avons analysés, nous avons limité notre étude
à la détermination du fer sérique pour évaluer le statut en fer des enfants ivoiriens.
11-1- Dosage des vitamines A et E :
L'intérêt clinique et nutritionnel des vitamines A (rétinol) et E (œ-tocophérol) est à
l'origine de la mise au point de méthodes analytiques de détermination des concentrations
sériques. Des méthodes colorimétriques et fluorimétriques (DUGGAN, 1959. HANSEN et
coll., 1966; HANSEN et coll., 1968; THOMPSON et coll., 1973) sont connues depuis
longtemps. Mais ces méthodes présentaient plusieurs inconvénients : interférence de composés
endogènes, défaut de sensibilité nécessitant l'utilisation de volumes d'échantillons élevés (2 ml
ou plus), mode opératoire laborieux...
L'application de la chromatographie liquide haute performance (CLHP ou HPLC) plus
rapide et plus sensible est mieux adaptée à l'analyse de ces vitamines. Des méthodes de dosage
séparé du rétinol (DE RUYTER et coll., 1976; BœZALSKI et coll., 1983; SIDDIQUI et coll.,
1995) et de l'cx.-tocophérol (DE LEENHEER et coll., 1978; NILSSON et coll., 1978; ZASPEL
et coll., 1983) sont rapportées par la littérature mais nous nous sommes intéressées plus
particulièrement aux techniques de dosage simultané des deux vitamines mieux adaptées au
contrôle de routine de grandes séries d'échantillons. Nous pouvons citer les références de ces
techniques: DRISKELL et coll., 1982; CATIGNANI et coll., 1983; VUILLEMIER et coll.,
1983; CUESTA SANZ et coll., 1986; HESS et coll., 1991; ARNAUD et coll., 1991; LEE et
coll., 1992; BUI, 1994; GANIERE-MONTEIL et coll., 1994; N'GUYEN et coll., 1995... Ces

33
techniques comprennent toujours deux étapes: l'extraction des vitamines liposolubles suivie de
l'analyse par CLHP, en phase normale ou en phase inversée.
La technique de dosage retenue au Laboratoire de Nutrition (INSP) est basée sur les
méthodes proposées par DRISKELL (1982) et CUESTA SANZ (1986).
L'étape d'extraction est très semblable à celles proposées par DRISKELL et CUESTA
SANZ. Nous avons retenu la dénaturation des protéines par l'éthanol (Iûûul), l'extraction des
vitamines par l'hexane; l'addition d'étalon interne en solution éthanolique est introduite juste
avant la dénaturation des protéines. Nous avons apporté quelques modifications sur les
volumes des solutions mises en jeu et sur les durées d'agitation et de centrifugation.
Les conditions chromatographiques sont très proches également de celles proposées
dans ces deux méthodes :
- la phase stationnaire est de type C18
- la phase mobile est un mélange de méthanol - eau en proportions 98,5 : 1,5 (v/v) au
lieu de 95:5 (v/v) (CUESTA SANZ) ou 96:4 (v/v) (DRISKELL).
- le débit a été légèrement abaissé à 1,8 ml/min. (contre 2 mVmin. dans les deux
méthodes)
- la détection par absorption dans l'ultraviolet est déterminée à une longueur d'onde
unique (290 nm) comme retrouvée chez DRISKELL.
Ce choix a été motivé par l'intérêt de pouvoir doser les deux vitamines simultanément.
La longueur d'onde retenue de 290 nm est très proche du maximum d'absorption de l'a-
tocophérol (292 nm). A cette longueur d'onde, le coefficient d'extinction de la vitamine A est
encore très avantageux. Les deux vitamines sont éluées en moins de dix minutes.
11-1-1- Principe:
Le rétinol et l'œ-tocophérol sériques, libérés de leurs complexes protéiques par
l'éthanol, sont extraits à l'hexane après addition des étalons internes respectifs (rétinyl acétate
et œ-tocophérol acétate). Une partie aliquote d'extrait hexanique est évaporée à sec, reprise par
du méthanol et soumise à l'analyse chromatographique.

34
II-I-2- Matériel et réactifs:
II-I-2-1- Matériel:
* Verrerie courante de laboratoire
* Appareillage :
- Dispositif de filtration sous vide avec membrane Millipore 0,45 um (MILLIPORE)
- Bain à ultrasons (TOUZART et MATIGNON)
- Centrifugeuse réfrigérée (JOUAN)
- Agitateur Vortex
- Dispositif d'évaporation relié à une bouteille d'azote
- Micropipettes 100 ul, 200 ul et 1000 ul (GILSON)
- Seringue d'injection 100 ul graduée par 10 ul (petites 2 ul) (HAMILTON)
Chromatographe liquide haute performance GILSON 802, équipé d'une vanne d'injection
Rhéodyne 7010 à boucle (20 ul), d'une colonne Zorbax ODS, Sum, 150 x 4,6 mm (MERCK)
et d'une colonne de garde Sum, 20 x 4,6 mm, d'un détecteur UV GILSON modèle 116V et
d'un intégrateur SIDMADZU C-R6A CHROMATOPAC.
II-I-2-2- Réactifs:
Tous les réactifs utilisés sont de qualité analytique.
- Eau bidistillée
- Ethanol absolu
- Hexane
- Méthanol pour chromatographie liquide haute performance
II-I-3- Mode opératoire:
II-I-3-1- Préparation des solutions de référence:
Les différents échantillons de référence utilisés pour l'analyse sont :

35
- vitamine A, rétinol "ail-trans", réf. R 7632 (SIGMA)
- vitamine E, œ-tocophérol, réf. T 3251 (SIGMA)
- rétinyl acétate, réf. R 4632 (SIGMA)
- œ-tocophérol acétate (Vitamine E acétate), réf. T 3001 (SIGMA)
Ces étalons sont conservés à l'abri de la lumière et à + 4°C; les solutions mères de
rétinol et rétinyl acétate sont des solutions à 1 mg/ml dans l'éthanol absolu, stockées à + 4°C.
et à l'abri de la lumière.
Les solutions mères d'œ-tocophérol et d'œ-tocophérol acétate sont des solutions à 10
mg/ml dans l'éthanol absolu, stockées à + 4°C et à l'abri de la lumière.
Les solutions d'étalon interne (rétinyl acétate et œ-tocophérol acétate) sont des
solutions à 1 mg/ml de rétinyl acétate et 10 mg/l d'œ-tocophérol acétate obtenues par dilution
des solutions mères dans l'éthanol absolu et préparées au moment de l'emploi.
Les solutions diluées de référence de rétinol et rétinyl acétate (0,05 à 5 mg/l) et de
tocophérol et de tocophérol acétate (de 1 à 50 mgll) sont obtenues par dilution des solutions
mères respectives dans l'éthanol absolu et préparées au moment de l'emploi.
II-1- 3-2- Traitement des échantillons et extraction :
Les échantillons de sérum sont ramenés à température ambiante, à l'abri de la lumière
30 minutes avant l'analyse.
Dans un tube à hémolyse, placer successivement :
- 100 ul de sérum
- 100 !lI de solution d'étalon interne (rétinyl acétate à 1 mg/l et œ-tocophérol acétate à 10 mg/l)
- 100 ul d'éthanol absolu
Agiter pendant 30 secondes sur Vortex puis ajouter:
- 400 ul d'hexane
Agiter 2 x 30 secondes sur Vortex
Centrifuger à O°C pendant 10 minutes à 4000 g.
Prélever 300 ul de la solution surnageante hexanique, évaporer à sec sous courant d'azote.
Reprendre le résidu par IOO!l1 de méthanol.
Cette solution constitue l'extrait à analyser.

36
II-1-3-3- Analyse chromatographique :
Les conditions opératoires sont les suivantes:
- phase mobile: méthanol/eau (98,5:1,5, v/v), filtrée sur MilIipore avant l'utilisation.
- débit de la phase mobile: 1,8 ml/min.
- volume injecté: 20 Ill.
- détection UV à 290 nanomètres.
Injecter à deux reprises alternativement chacune des solutions de référence et l'extrait à
analyser. Calculer la moyenne des surfaces des pics respectifs élués.
Déterminer la concentration de l'échantillon en rétinol (ug/l) et œ-tocophérol (mg/l) à
partir des mesures moyennes des surfaces des pics respectifs du rétinol, de l'œ-tocophérol et
des étalons internes (rétinyl acétate et œ-tocophérol acétate).
II-1-4- Validation de la méthode:
La méthode utilisée retenue par le Laboratoire de Nutrition (INSP) a été préalablement
validée à partir des travaux de AKE (1990) et MONNOU (1991). Avant de procéder à son
application, nous avons vérifié les tests suivants :
- linéarité des droites d'étalonnage
- essais de répétabilité et de fidélité intermédiaire
- exactitude
- limites de détection
II-I-4-1- Linéarité des droites d'étalonnage:
A partir des solutions de référence de rétinol (1 mg/ml) et d'a-tocophérol (10 mg/ml),
des dilutions successives dans l'éthanol absolu ont été préparées et injectées en double dans le
chromatographe. Les résultats obtenus, ont permis de tracer les droites de régression du rétinol
et de l'œ-tocophérol dont les équations sont rapportées dans les tableaux 1 et II. Les
coefficients respectifs de corrélation et de détermination proches de 1 sont rapportés également
dans ces tableaux.

37
Tableau 1 : Linéarité de la droite d'étalonnage du rétinol
Concentration (mgll)
Surface (UA)'"
0,05
1,220
0,1
2,435
0,2
5,070
0,5
10,857
1
1
21,087
2
43,000
surface = (21,237 ± 0,611) concentration + (0,317 ± 0,574); r = 0,9997; ~ = 0,9995
(*) UA = Urutés d'intégration de surface
Tableau II : Linéarité de la droite d'étalonnage de l'a-tocophérol :
Concentration (mgll)
Surface (UA)'"
1
0,998
2
2,145
5
5,546
10
9,971
20
20,458
50
52,015
surface = (1,038 ± 0,021) concentration + (0,040 ± 0,471);
r = 0,9997; r2 = 0,9995
(*) UA = Urutés d'intégration de surface
Le domaine de linéarité a été vérifié pour des concentrations de 0,05 à 2 mg/l pour le
rétinol et de 1 à 50 mg/l pour l'œ-tocophérol.
11-1-4-2- Répétabilité et fidélité intermédiaire:
La répétabilité de la procédure a été vérifiée en réalisant six extractions différentes d'un
même échantillon de sérum. Chacun des extraits a ensuite été injecté à deux reprises dans le
chromatographe. Les coefficients de variation obtenus sont rapportés dans le tableau III.

38
La fidélité intermédiaire expnme les variations intra-laboratoire : différents jours,
différents analystes, différents appareillages...(AFNOR, 1995; 1eR, 1994). Dans cet essai, la
fidélité intermédiaire entre jours a été étudiée : un même échantillon de sérum a été extrait et
injecté à deux reprises dans le chromatographe chaque jour pendant six jours consécutifs. Les
coefficients de variation pour le rétinol et l'œ-tocophérol ont été calculés (Tableau IV).
Tableau III : Répétabilité de la procédure (extraction et dosage); n = 6.
Rétinol (J1g/l)
a-Tocophérol (mg/l)
1
308,28
3,02
2
316,65
3,12
3
310,56
2,98
4
295,04
3,15
5
315,66
2,96
6
298,24
3,10
Concentration moyenne
307,40
3,05
Ecart-type
8,96
0,079
Coefficient de variation (%)
2,91
2,59
Tableau IV : Fidélité intennédiaire de la méthode (n = 6 jours)
1
Rétinol (J1g/1)
œ-Tocophérol (mg/l)
1
198,84
4,19
2
204,06
4,30
3
220,45
3,96
4
196,44
3,82
5
220,56
4,27
6
211,57
4,25
Concentration moyenne
208,65
4,13
Ecart-type
10,55
0,196
Coefficient de variation (%)
5,06
4,74

39
Les coefficients de variation obtenus, proches de 3% pour la répétabilité de la
procédure et de 5% pour la fidélité intermédiaire, permettent de conclure à une bonne fidélité
de la méthode.
11-1-4-3- Exactitude de la méthode:
L'exactitude a été vérifiée en utilisant la méthode des ajouts dosés. Un échantillon de
sérum est additionné d'une solution mixte de rétinol et d'œ-tocophérol à deux niveaux de
concentration. Les quantités retrouvées de rétinol et d'œ-tocophérol ajoutées après extraction
et analyse chromatographique (répétée deux fois) ont été déterminées par rapport à leur étalon
interne respectif (rétinyl acétate et œ-tocophérol acétate). Les résultats obtenus sont rapportés
dans le tableau V.
Tableau V : Exactitude de la méthode
Concentrations
Concentrations
Taux de
Erreur
ajoutées
retrouvées
recouvrement
relative
(%)
(%)
Rétinol
200
192,96
96,48
-3,52
(Ilg/l)
400
388,56
97,14
-2,86
a-Tocophérol
2,5
2,36
94,40
-5,60
(mg/l)
5
5, Il
102,20
+2,20
Les taux de recouvrement variant entre 96 et 98 % pour le rétinol et 94 et 102 % pour
l'œ-tocophérol paraissent satisfaisants pour conclure sur l'exactitude de la méthode.

40
II-1-4-4- Sensibilité de la méthode:
La limite de détection de la méthode a été évaluée à l'aide d'une solution de référence à
0,01 mg/l de rétinol et 0,1 mg/l d'œ-tocophérol par référence à un rapport signal sur bruit (SIN)
égal à 3.
Les résultats des essais de validation nous ont permis de retenir la méthode proposée
pour la détermination des concentrations sériques de rétinol et d'œ-tocophérol.
II-2- Dosage du fer:
Les méthodes d'analyse du fer dans les milieux biologiques et en particulier dans le sang
sont très nombreuses. On retrouve des méthodes spectrophotométriques (PERSIJN et coll.,
1971; WILLIAMS et coll., 1977; CHARLIER et coll., 1992). Le fer sérique peut être
déterminé par les techniques de spectrométrie de masse (KOUMENIS et coll., 1995) ou par
spectrophotométrie d'absorption atomique en flamme (UCHIDA et coll., 1986; WANG et
coll., 1993) ou en four (FAVIER et coll., 1983; LEWIS et coll., 1984; RO:MERO et coll.,
1991) L'électrophorèse capillaire haute performance a également été utilisée pour déterminer
le fer sérique (CHE et coll., 1995)
La technique employée pour déterminer le fer sérique pour notre étude est une
technique spectrophotométrique utilisée en routine par le Laboratoire de Biologie (INSP).
Cette
méthode
emploie
la
ferrozine
comme
agent
complexant
plutôt
que
la
bathophénanthroline car le complexe formé fer-ferrozine® est beaucoup plus stable entre pH 4
et 9 (PERSIJN et coll., 1971; THOMPSEN et coll., 1984). Cette méthode ne nécessite pas de
grandes quantités de sérum (0,2 ml) pour son application et est facilement adaptable sur des
appareils automatiques, ce qui était notre cas.
II-2-1- Principe de la méthode:
En milieu acide, les protéines sont dénaturées par le chlorhydrate de guanidine, qui agit
en modifiant la structure tertiaire des protéines notamment la transferrine. Le fer (III) ainsi

41
libéré est réduit en fer (II) par l'hydroxylamine et forme un complexe avec la ferrozine® coloré
en jaune brun dont l'absorbance est mesurée à 562 nanomètres.
II-2-2- Matériel et réactifs:
II-2-2-1- Verrerie et appareillage:
* Verrerie classique de laboratoire soigneusement lavée à l'acide chlorhydrique 2N puis
rincée à plusieurs reprises par de l'eau bidistillée.
* Godets en chlorure de polyvinyle (PVC) de 1 ml à usage unique.
* Appareillage: - Micropipettes de 200 III et IOOOll1 (GILSON)
- Autoanalyseur multiparamétrique - Clinline (BIOMERIEUX)
II-2-2-2- Réactifs:
La technique de dosage étant automatisée, les différents réactifs utilisés sont fournis
dans le kit : Ferrimat-kit®, réf 6.107.5, (BIOMERIEUX).
Le coffret comprend :
- réactif 1 : solution étalon de fer (2 mg/l ou 35,8 urnol/l)
- réactif 2 : solution de chlorhydrate de guanidine (4,5 molll), d'hydroxylamine et tampon
acétate pH 5.
- réactif 3 : réactif de coloration: Ferrozine® 40 mmolll et tampon acétate pH 5.
Les différents réactifs sont stables entre 2 et 8°C.
Le réactif de travail est obtenu en ajoutant 1,5 ml du réactif 3 à 40 ml de réactif 2, mélange
stable pendant quatre mois entre 2 et 8°C.
II-2-3- Mode opératoire:
La schématisation du mode opératoire est représentée dans le Tableau VI :

42
Tableau VI : Mode opératoire du dosage du fer sérique
Blanc réactif
Etalon
Blanc
Dosage
sérum
Eau distillée
200 III
Réactif 1
200 III
Echantillon (sérum)
200 III
200 III
Réactif 2
Iml
Réactif de travail (R2 + R3)
Iml
Iml
Iml
- Mélanger
- Attendre 10 minutes à température ambiante
- Lire l'absorbance à 562 nanomètres
Les concentrations sériques en fer sont exprimées en mg/l ou en umol/l.
Concentration (mg/l) = Absorbance dosage - Absorbance blanc échantillon
x 2
Absorbance étalon
Remarque: la coloration est stable pendant trente minutes.
11-2-4- Essais de validation
La méthode d'analyse présentée est utilisée en routine par le laboratoire de Biologie
(INSP) pour la détermination du fer sérique. Cette technique a été validée et est contrôlée au
début de chaque série d'échantillons à analyser grâce à des contrôles : Lyotrol "N", Lyotrol
"P", Unitrol (BIOMERIEUX).
La linéarité est vérifiée en début de chaque série d'analyses par rapport au Lyotrol "N".
Le domaine de linéarité a été vérifié entre 0 et 10 mg/l.
Les essais de répétabilité, fidélité intermédiaire, exactitude ainsi que la sensibilité de la
méthode ont été réalisés.

43
II-2-4-1- Répétabilité et fidélité intermédiaire :
La répétabilité a été vérifiée en réalisant six analyses sur un même échantillon de sérum.
Les résultats et le coefficient de variation sont rapportés dans le tableau VII. La fidélité
intermédiaire sur six jours a été réalisée en effectuant sur un même échantillon de sérum, une
analyse par jour pendant six jours (Tableau VII).
Les coefficients de variation obtenus, autour de 2 % indiquent une bonne fidélité de la
méthode automatisée.
Tableau VII : Répétabilité et fidélité intermédiaire
Répétabilité du fer
Fidélité intermédiaire du fer
(n = 6)
(n = 6 jours)
(Concentration en mg/l)
(Concentration en mg/l)
1
0,78
1,42
2
0,80
1,44
3
0,78
1,39
4
0,78
1,40
5
0,78
1,40
6
0,77
1,34
Concentration moyenne
0,78
1,40
Ecart-type
0,009
0,034
Coefficient de variation
1,15
2,42
(%)

44
II-2-4-2- Exactitude
Des ajouts de la solution étalon de fer (réactif 1) à quatre niveaux de concentrations
différents ont été réalisés sur un échantillon de sérum. Les échantillons avec ajout ont été
analysés et les résultats obtenus sont rapportés dans le Tableau VIII.
Tableau VIII : Exactitude de la méthode
Concentrations
Concentrations
Taux de
Erreur relative
ajoutées (mg/l)
retrouvées (mg/l)
recouvrement (%)
(%)
0,50
0,48
96,00
-4,00
1,00
1,03
103,00
-3,00
l,50
1,46
97,33
-2,66
2,00
1,94
97,00
-3,00
Les taux de recouvrement supérieurs à 95%, indiquent que la méthode est exacte.
II-2-4-3- Limite de détection:
Elle a été évaluée à 0,1 mg/l par analyse de cette solution obtenue par dilution de la
solution étalon de fer (réactif 1).
ill- Résultats et commentaires:
III-1- Résultats :
III-1-1- Résultats globaux:
Les concentrations sériques individuelles , moyennes issues de deux dosages sont
présentées dans les tableaux IX à XII. Pour ce qui est de la rétinolémie, la teneur moyenne
obtenue était de 212,72 Ilg/1 (écart-type 182,78 ug/l ). 143 enfants sur 250 avaient une
rétinolémie inférieure à 200 Ilg/1 (57,20%). 61 enfants (24,40%) avaient une teneur inférieure

45
au seuil de gravité de 100 ug/l. L'analyse statistique n'a pas révélé de différence significative (p
= 0,05) entre les sexes (filles : 226,89 ug/l et garçons 200,981lg/l). De même entre les
différentes tranches d'âge (13-24 moisi 25-36 moisi 37-48 moisi 49-60 mois/61-72 mois),
aucune différence significative n'a été observée (p = 0,05). Les rétinolémies moyennes des
différentes tranches d'âge étaient supérieures à la nonne de 200 ug/l.
L'analyse de la vitamine E a mis en évidence une teneur moyenne de 3,84 mg/l (écart-
type 8,13 mg/l). 78,40% de la population d'étude (196 enfants sur 250) présentaient une
teneur moyenne inférieure à 5 mg/l, nonne inférieure. Aucune différence significative n'a été
observée entre les sexes à un risque p = 0,05 (3,50 mg/l chez les garçons et 4,28 mg/l chez les
filles). Nous n'avons pas retrouvé de différence significative entre les différentes tranches d'âge
définies parmi la population d'étude.
Le dosage du fer sérique a été réalisé sur 227 enfants. La sidérémie moyenne obtenue
était de 0,82 mg/l (écart-type 0,40 mg/l). 53 enfants ont présenté une teneur moyenne
inférieure à 0,6 mg/l qui est la nonne inférieure soit 23,35% de la population. Il n'y avait pas
de différence significative des sidérémies moyennes entre les sexes (0,85 mg/l chez les garçons
et 0,81 mg/l chez les filles), ni entre les différentes tranches d'âge.
D'autre part dans cette population d'étude, 27 enfants (11,89%) sur 227 ont présenté
une carence de trois nutriments (vitamines A et E et fer). 113 enfants (45,20%) présentaient
une carence vitaminique A et E c'est à dire que la rétinolémie était inférieure à 200 ug/l et I'œ-
tocophérolémie inférieure à 5 mg/l. 48 enfants avaient une tocophérolémie inférieure à 5 mg/l
et une rétinolémie inférieure au seuil critique de 100 ug/l (19,20%). 35 enfants (15,41%)
avaient une carence en vitamine A et en fer et 40 enfants (17,62%) présentaient une carence en
vitamine E et en fer.
III-1-2- Résultats par site d'étude
111-1-2-1- Zone d'Abidjan:
60 enfants ont été recrutés dans la zone d'Abidjan. La rétinolémie moyenne était égale
à 213, 971lg/l. 30 enfants (50%) présentaient une rétinolémie inférieure à 200 ug/l et 12 enfants
une rétinolémie inférieure au seuil critique de 100 ug/l (20%). 49 enfants avaient une
tocophérolémie inférieure à 5 mg/l (81,67%), la tocophérolémie moyenne étant évaluée à 3,85
mg/l. Le fer sérique a été dosé chez 52 enfants, la sidérémie moyenne était égale à 0,83 mg/l

46
(écart-type 0,43 mg/l). 10 enfants (19,23%) avaient une teneur inférieure à 0,6 mg/l (Tableau
IX).
III-1-2-2- Zone de Divo
Sur les 41 enfants recrutés dans la zone de Divo, la teneur moyenne en rétinol était de
288,09 ug/l (écart-type 238,55 ug/l). 16 enfants (39,02%) avaient une rétinolémie inférieure à
200 ug/l dont cinq enfants avaient une rétinolémie inférieure à 100 ug/l. La tocophérolémie
moyenne était égale à 3,69 mg/l (écart-type 8,02 mg/l). 33 enfants sur 41 avaient une
tocophérolémie inférieure à 5 mg/l (80,49%). Le fer sérique n'a pu être dosé que chez 28
enfants, la teneur moyenne obtenue était égale à 0,70 mg/l (écart-type 0,44 mg/l). 11 enfants
sur 28 avaient une sidérémie inférieure à 0,6 mg/l (39,28%) (Tableau X).
1II-1-2-3- Zone de Bouaké:
73 enfants dans la région de Bouaké ont été soumis à l'analyse des micronutriments.
L'analyse a révélé une rétinolémie moyenne de 232,89 ug/l (écart-type 181,60 ug/l), 42
enfants (57,53%) avaient une rétinolémie moyenne inférieure à 200!lg/l.
11 enfants
présentaient une rétinolémie inférieure à 100 ug/l (15,07%). La teneur moyenne en vitamine E
était égale 5,03 mg/l (écart-type 8,49 mg/l) et 50 enfants (68,49%) avaient une teneur sérique
en tocophérol inférieure à 5 mg/l. La sidérémie moyenne était égale à 0,86 mg/l (écart-type
0,42 mg/l). 23,29% des enfants (17 enfants sur 73) avaient une teneur en fer inférieure à 0,6
mg/l (Tableau XI).
III-1-2-4- Zone de Boundiali :
76 enfants ont été recrutés dans la région de Boundiali; La rétinolémie moyenne était
égale à 159,69 ug/l (écart-type 159,93 ug/l). 72,37% des enfants (55 enfants) avaient une
rétinolémie inférieure à 200 ug/l dont 33 enfants (43,42%) avaient une rétinolémie inférieure à
100 ug/l. La tocophérolémie moyenne était égale à 2,77 mg/l et 64 enfants, soit 84,21 %,
avaient une tocophérolémie moyenne inférieure à 5 mg/l. Le fer sérique a été déterminé chez
74 enfants. Une teneur moyenne de 0,91 mg/l (écart-type 0,38 mg/l). 15 enfants sur 74 (soit
20,27%) ont une siderémie inférieure à 0,6 mg/l (Tableau XII).

47
III-2- Commentaires:
L'analyse des résultats montre qu'il existe des problèmes de carence en ces trois
nutriments (vitamines A, E et fer) au sein d'une population d'enfants sains. En effet, près d'un
enfant sur quatre a une rétinolémie abaissée, inférieure à 100 ug/l, signe d'une carence aiguë en
vitamine A avec atteinte des réserves hépatiques.
De même, près de 23% des enfants avaient une sidéremie inférieure à 0,6 mg/l. Ce
résultat est d'ailleurs confirmé par les teneurs en hémoglobine et en ferritine sérique retrouvées
sur ces enfants : 20% environ sont au dessous des normes. En effet, le taux moyen
d'hémoglobine déterminé était de : 99,8 g/l et la ferritine sérique de Il,15 ug/l sur les 227
prélèvements analysés pour des valeurs normales de 110 g/l pour l'hémoglobine et de 30 à
150-llg!l pour la ferritine sérique (FAD, 1988; BEARD et coll., 1996; BLACQUE BELAIR et
coll., 1991).
Le cas de la vitamine E est encore plus frappant puisque plus de 78% de cette
population infantile présentent des teneurs abaissées, en dessous de la norme de 5 mg/l, en Œ-
tocophérol.
Ces proportions élevées d'enfants carencés en vitamines A et E (AKE et coll., 1998d)
peuvent être rapprochées de celles rapportées par d'autres auteurs au cours d'études réalisées
au Cameroun et dans la province du Kivu au Zaïre. Au Cameroun, dans une étude sur 279
volontaires constitués pour plus de 50 % par des enfants de 3 à 15 ans, GOUADD et coll.
(1998) rapportent qu'une carence en vitamine A (rétinolémie inférieure à 200 ug/l) a été
retrouvée chez 71,7 % de la population d'étude. 66 % des sujets analysés ont présenté une
tocophérolémie inférieure à 5 mg/l. Dans l'étude de DDNNEN et coll. (1996) au Zaïre, sur une
population de 415 enfants d'âge préscolaire, 19,7 % des enfants présentaient une rétinolémie
inférieure à 100 ug/l. Ces études suggèrent que les situations de carence en vitamines A et E
sont présentes dans d'autres pays du continent africain.
Lorsqu'on analyse les résultats par région, on retrouve également ces carences en
micronutriments quelle que soit la région (urbaine ou rurale). Il semble que la région de
Boundiali présente le taux de carencés en vitamine A le plus élevé: en effet, 72,37% des
enfants recrutés avaient une rétinolémie inférieure à 200 ug/l pour environ 40% à 50% dans les
autres régions. De même, 43,42% de la population a une rétinolémie inférieure à 100 ug/l pour
des pourcentages variant entre 15 et 30% dans les trois autres régions. Cette région est plus

48
particulièrement défavorisée par son climat plus sec, qUI entraîne un appauvrissement des
produits de l'agriculture.
Quant à la carence en vitamine E, elle est prédominante quelle que soit la région. Seule
la région de Bouaké a présenté une proportion moins importante d'enfants carencés en
vitamine E (68,49% par rapport à plus de 80% dans les autres régions).
Concernant la carence en fer, elle est présente chez 20% environ de la population
d'enfants quelle que soit la région à l'exception de la région de Divo où 39,28% de la
population recrutée présente un déficit en fer. D'une manière générale, les taux d'hémoglobine
et de ferritine sérique déterminés chez les enfants par région semblent indiquer l'existence
d'anémie par suite de carence en fer.
Parfois des carences multiples en deux ou même trois nutriments ont été retrouvées
chez un même enfant notamment pour la carence en fer-vitamine A ou fer-vitamine E, comme
cela a été rapporté par certains auteurs (GERSTER, 1996; WEBER et coll., 1997).
En dehors des insuffisances d'apport alimentaire qui sont les premières causes de ces
carences, il semble que les antécédents d'accidents de santé: infections digestives parasitaires
telles
que
l' ankylostomiase,
l' anguillulose,
la tricocéphalose
ainsi que
les infections
respiratoires et surtout le paludisme puissent également être à l'origine de ces carences (OMS,
1982; SOMMER et coll., 1984; MARINHO et coll., 1991; DAVIS et coll., 1994; DAS et
coll., 1996). Cette constatation a surtout été observée dans les cas de carence en fer, en
particulier d'anémie ferriprive où le traitement des infections parasitaires est l'une des
stratégies employées pour prévenir la carence en fer (GOPALDAS, 1996; STOLTZFUS et
coll., 1997).
Au vu de ces problèmes de carence et des pourcentages élevés d'enfants carencés
retrouvés au cours de cette enquête biologique, plusieurs stratégies sont proposées dans le
cadre de la lutte contre ces déficiences. Le traitement des maladies (paludisme, parasitoses...),
la supplémentation médicamenteuse, l'enrichissement des aliments, l'éducation nutritionnelle
sont quelques unes des stratégies employées. C'est donc dans ce cadre, que l'étude des apports
nutritionnels de certains aliments consommés par les enfants s'avère importante. Dans ce
troisième chapitre, nous présenterons les résultats des apports de l'alimentation traditionnelle
des enfants : lait en poudre vendu en vrac sur les marchés locaux et farines issues de cultures
locales ivoiriennes.

49
Tableau IX : Paramètres sériques chez les enfants de la région d'Abidjan (60 enfants)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
Vitamine A Vitamine E
Fer
(1-1211)
(mell)
(m2ll)
(1-1211)
(rna/l]
(mg/l)
347,47
-
1,21
90,16
84,33
- 1,08
177,89
-
0,77
-
1,32
*
-
1,00
*
3,13
0,80
107,02
-
1,11
171,09
-
0,61
133,25
11,62
0,51
299,49
-
0,91
329,82
20,18
0,81
205,87
0,17
0,90
89,17
-
-
135,53
0,56
1,10
217,28
6,31
1,21
207,59
-
0,86
258,99
- 1,02
*
-
1,61
255,95
**
0,82
272,57
22,91
0,80
356,51
23,46
0,91
343,42
-
0,90
*
-
-
189,52
22,53
0,55
413,13
-
0,87
167,55
-
0,64
312,03
-
0,92
165,18
17,48
-
287,50
-
0,42
203,68
134,72
- 0,10
186,83
-
0,71
-
1,61
358,30
- 1,72
297,10
0,68
0,10
455,26
**
0,63
77,10
250,61
- 0,82
214,75
-
1,40
54,27
0,14
130,98
- 0,80
*
1,62
0,42
*
-
1,61
414,72
18,89
-
368,17
5,63
0,83
266,22
-
0,61
192,40
1,24
1,30
310,27
0,31
-
*
-
0,61
182,77
**
0,96
246,38
-
0,60
162,47
-
0,10
141,42
-
0,60
208,57
-
-
61,74
0,13
0,92
830,89
1,2
0,20
462,27
-
1,71
322,60
14,09
-
157,21
-
0,77
201,22
**
-
175,27
-
1,00
136,12
0,69
0,10
* concentration en rétinol inférieure à 10 Ilgll
** concentration en œ-tocophérol inférieure à 0,1 mgll
-
: dosage du fer non réalisé

50
Tableau X: Paramètres sériques chez les enfants de la région de Divo (41 enfants)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(~g/l)
(mg/l)
(mgll)
52,54
5,50
-
631,37
**
0,41
216,86
**
-
230,00
**
0,83
260,00
2,86
-
135,00
7,38
-
170,00
4,14
-
288,44
**
0,30
200,00
24,08
0,60
170,00
4,1
-
302,52
4,74
-
208,08
7,36
-
106,15
**
1,11
291,36
**
1,00
28,18
20,65
1,13
295,74
5,96
0,20
472,83
**
0,10
193,29
**
1,81
18,38
25,59
-
397,07
**
0,12
98,46
**
0,91
199,36
**
-
189,13
**
0,12
219,06
**
0,85
258,50
**
0,74
322,91
**
-
150,88
**
0,51
291,94
**
0,82
528,75
**
1,20
243,73
**
1,00
699,40
**
1,00
202,17
0,97
1,00
414,80
**
0,13
232,82
**
0,72
383,53
**
-
182,06
**
0,40
125,72
**
1,20
136,15
**
-
1277,85
**
0,22
86,61
**
0,31
900,17
35,09
0,80
*
, .
concentration en rétinol inférieure a 10 1lg/1
** concentration en œ-tocophérol inférieure à 0,1 mg/l
-
: dosage du fer non réalisé

51
Tableau XI: Paramètres sériques chez les enfants de la région de Bouaké (73 enfants)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(~gll)
(mg!l)
(mg/l)
(~g!l)
(mg!l)
(mgll)
171,31
**
1,41
223,69
**
1,31
240,73
19,78
0,32
*
**
0,51
180,89
0,17
0,80
185,57
**
0,51
111,99
4,00
0,10
70,30
**
0,92
149,92
22,99
0,10
229,11
**
1,54
445,47
7,55
0,11
305,34
3,29
0,88
236,94
**
0,13
507,03
**
1,31
234,37
10,03
0,90
234,98
**
1,00
243,82
**
1,00
364,08
**
0,90
*
1,57
1,01
411,23
5,99
0,71
174,01
**
0,92
649,90
5,87
0,80
107,55
**
0,87
187,81
**
0,90
272,77
15,33
0,80
98,75
6,83
1,10
151,34
**
1,00
141,30
**
0,92
206,84
21,77
1,21
626,90
**
0,84
276,01
14,20
1,80
500,69
**
0,80
300,67
0,18
0,92
145,90
**
0,10
320,95
33,10
1,44
285,24
**
0,83
1
246,92
7,68
1,15
773,01
**
0,73
166,46
**
0,51
642,31
**
0,37
166,10
**
0,92
196,05
12,74
1,21
149,17
**
1,00
1057,61
0,55
1,10
450,33
0,25
1,00
199,32
19,73
0,70
117,73
**
0,93
148,01
4,81
1,11
239,51
**
0,94
81,69
**
1,50
155,58
38,96
0,31
235,03
**
1,10
117,10
**
0,10
122,13
**
1,12
1
*
13,59
0,90
149,80
**
0,18
158,29
26,12
0,75
149,99
**
2,00
137,48
15,47
1,60
88,85
**
0,90
156,85
**
0,20
147,85
**
0,75
113,55
**
1,48
280,70
**
1,00
84,66
10,31
1,40
142,74
13,75
0,50
143,65
12,74
1,02
325,84
**
1,00
165,24
**
0,91
99,21
**
0,12
64,17
6,56
0,70
83,89
**
0,51
321,09
7,43
0,60
* concentration en rétinol inférieure à 10 ug/l
** concentration en œ-tocophérol inférieure à 0,1 mg/!

52
Tableau XII : Paramètres sériques chez les enfants de la région de Boundiali (76 enfants)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(~gll)
(mgll)
(mgll)
(~g/\\)
(mg/\\)
(mgll)
*
**
0,81
167,08
2,76
0,82
*
4,03
0,22
125,74
10,11
0,21
240,07
**
1,31
*
**
2,50
362,71
**
0,62
*
**
0,60
140,91
0,86
1,28
*
**
1,20
195,50
**
0,60
106,56
**
1,17
221,84
**
0,90
*
**
1,10
*
**
1,22
119,78
1,16
0,90
212,07
**
0,91
105,59
**
0,61
65,59
**
0,90
25,76
**
0,31
*
**
0,61
*
**
0,35
110,58
**
0,70
129,53
**
1,29
*
**
0,94
48,40
2,01
0,80
583,30
**
1,10
58,80
**
0,41
303,71
3,55
1,20
88,51
6,52
0,10
117,68
3,01
1,20
78,81
**
1,42
231,99
4,03
1,01
560,47
5,04
1,00
187,33
6.73
-
222,36
0,67
0,42
125,01
1,24
0,93
*
15,41
0,61
253,48
**
0,71
109,31
**
0,60
71,34
7,22
0,52
357,75
2,61
0,80
373,25
**
0,70
*
**
0,73
*
5,54
1,20
83,91
**
1,05
1
*
8,76
0,70
115,46
**
0,81
152,88
20,11
0,55
547,23
0,12
0,99
203,76
**
1,00
97,65
37,81
0,80
124,09
**
1,51
65,54
**
0,80
182,90
0,59
0,50
124,19
**
0,50
174,18
**
1,13
384,80
0,12
0,41
264,12
6,61
1,34
*
1,69
0,40
*
**
1,08
116,08
0,87
0,71
*
0,52
0,83
101,18
**
1,60
46,47
2,51
0,51
93,39
**
1,10
*
**
0,62
*
0,26
0,31
156,43
**
0,63
804,49
**
0,70
*
**
0,80
436,99
**
0,70
*
**
1,14
221,76
4,53
0,82
403,55
36,41
0,62
324,65
3,11
-
* concentration en rétinol inférieure a 10 ug/l
** concentration en œ-tocophérol inférieure à 0,1 mg/l
-
: dosage du fer non réalisé.

CHAPITRE III
L'ALIMENTATION DES ENFANTS:
APPORTS EN MICRONUTRIMENTS (VITAMINES A, E et FER)

54
L'enquête alimentaire réalisée avait pour objectif principal de déterminer les apports en
vitamines A, E et en fer de certains aliments (laits en poudre et farines issues de cultures
locales) consommés par les enfants ivoiriens d'âge préscolaire. Cette détermination a nécessité
au préalable la mise au point et la validation de méthodes d'analyse adaptées au contrôle de
routine pour la détermination de ces nutriments dans ces aliments. Après avoir présenté
l'échantillonnage sur lequel nous avons travaillé, nous décrivons dans ce chapitre les techniques
d'analyse retenues, les essais de validation réalisés et rapportons les résultats relatifs à l'apport
des aliments soumis à notre étude.
1- Echantillonnage:
Le choix et la collecte des échantillons ont été déterminés par l'observation et ne
répondent pas à l'application d'une méthode statistique.
1-1- Présentation et choix des aliments étudiés:
En Côte d'Ivoire, comme dans la plupart des pays en développement, selon les
recommandations du Ministère de la Santé Publique, l'allaitement maternel est généralement
poursuivi le plus tard possible. En effet, le lait maternel présente l'avantage d'apporter les
nutriments et les anticorps nécessaires à la croissance et au développement du nourrisson et de
prévenir le développement de maladies bactériennes ou parasitaires. Quoique les avis soient
souvent partagés sur la durée de l'allaitement maternel, en raison de l'apparition d'infections et
par phénomène de malnutrition au moment du sevrage, il est poursuivi parfois au delà de la
première année de vie (CAUFIELD et coll., 1997; PRENTICE, 1991; COUSENS et coll.,
1993). En pratique, il n'est interrompu que lorsque cela représente une véritable gêne pour les
activités champêtres ou professionnelles de la mère. Le lait maternel est complété par les laits

55
commerciaux accompagné de l'introduction progressive d'une alimentation semi-Iiquide de
bouillies préparées à partir de farines. L'enfant plus âgé reçoit une alimentation solide qui est
proche de celle des adultes, préparée à partir du repas familial.
1-1-1 Les laits
Complément ou substitut du lait maternel, on distingue deux types en Côte d'Ivoire:
1-1-1-1- Laits maternisés:
Ce sont des laits infantiles qui sont des substituts du lait maternel (1cr âge) ou des laits
de suite (2ème âge), généralement conseillés lorsque le régime alimentaire de l'enfant s'est
élargi. Ces laits ont l'avantage d'assurer un apport en nutriments (protéines, lactose, fer et
vitamines) permettant une croissance régulière de l'enfant. Ils sont le plus souvent enrichis en
vitamines et en sels minéraux. Conditionnés en boite étanche, ils sont vendus en grande surface
ou en officine. Etant donné leur prix de vente relativement élevé, ils s'adressent à une
population à revenus moyens ou élevés (cadres, femmes actives...).
1-1-1-2- Laits vendus en vrac:
Ces laits sont vendus sur les marchés locaux ouverts ou chez des détaillants. Ce sont
des laits en poudre, initialement conditionnés en sacs de 25 ou 50 kilogrammes. Leur
composition n'est pas définie puisqu'ils sont généralement déconditionnés avant d'être mis sur
le marché. Ils sont vendus au poids (quart de kilo ou demi kilo) et pour des sommes modiques
(entre 600 et 900 F CFA le kilo). Ces laits ne bénéficient pas des mêmes conditions de
conservation que les laits commerciaux (sac ouvert, exposé à la température ambiante sous la
chaleur et à l'humidité). Cependant leur prix de vente les rend accessibles à une grande
majorité de la population, à revenus modestes.
Nos analyses ont porté sur cette deuxième catégorie de lait.
1-1-2- Les farines:
On retrouve également deux types de farines :

56
1-1-2-1- Farines commerciales:
Elles sont consommées sous forme de bouillies le plus souvent additionnées de lait. Ce
sont en général des farines mixtes (riz, maïs, blé) de marque (GUIGOZ, GALLIA, NESTLE. ..)
qui ne peuvent pas être données à l'enfant avant le quatrième ou le cinquième mois de vie.
Leur rôle est de contribuer à la diversification du régime alimentaire du nourrisson. Ce sont des
produits enrichis en vitamines et surtout en minéraux dont le fer. Comme les laits
commerciaux, elles sont conditionnées en boite étanche et vendues dans les grandes surfaces
ou les officines locales et sont d'un coût relativement élevé (6 à 10 fois plus chères que les
farines locales pour une même quantité).
1-1-2-2- Farines locales:
Elles sont consommées aussi bien par les nourrissons, les enfants que par les adultes à
cause de la possibilité de les préparer sous différentes formes : bouillies, pâte, galettes ou
biscuits, pain... Elles constituent les éléments de base de l'alimentation de l'ivoirien mais leur
composition est généralement mal connue. Elles sont préparées à domicile ou vendues en vrac
dans les marchés locaux pour des sommes modiques. C'est ce deuxième type de farines qui a
fait l'objet de notre étude.
La fabrication de ces farines est artisanale ou domestique. Les étapes de cette
fabrication sont les suivantes :
- récolte et tri des grains ou des tubercules.
- séchage au soleil ou grillage à feu doux
- épluchage et rouissage (immersion prolongée dans l'eau afin de supprimer les déchets
toxiques et l' amertume) pour le manioc (FAVIER, 1977).
- broyage manuel (mortier/pilon) ou mécanique (broyeurs mécaniques) pour l'obtention
de la farine grossière.
- tamisage pour l'obtention de la farine fine
- séchage le plus souvent au soleil pour éviter le rancissement de la farine et permettre
une conservation de longue durée (plusieurs semaines voire plusieurs mois).

57
Les principales farines étudiées sont issues des cultures locales suivantes :
- Je. r.:~ : Oriza glaberrima, céréale très consommée en Côte d'Ivoire. La production annuelle
en 1997 était estimée à 908 millions de tonnes CFAO 1998). La farine est consommée par
enfants et adultes, essentiellement sous forme de bouillies additionnées ou non de sucres. C'est
un met qui est très prisé en particulier en période de jeûne musulman.
- Je. !D.3!l!o.c : Manihot esculenta et Manihot utilissima.. C'est une tubercule très cultivée et
très consommée par la population du Sud et de l'Ouest de la Côte d'Ivoire. La production est
de 1 milliard 699 millions de tonnes en 1997 CFAO 1998). On la retrouve sous forme de
semoule "attiéké", sous forme de farine "cogondê" consommée en bouillies par les enfants ou
entrant dans d'autres mets à base de banane ou d'igname. Elle entre également en faible
proportion (5 à 15 %) dans la fabrication du pain en complément de la farine de blé en Côte
d'Ivoire.
-.I~.l!ltlï§ : Zea mays. Deux variétés sont cultivées en Côte d'Ivoire: la variété jaune et la
variété blanche. En 1997, la culture était estimée à 586 millions de tonnes (FAO 1998). La
farine de maïs est consommée sous forme de bouillies par les nourrissons mais surtout sous
forme de pâte "cabatô", additionnée ou non de potasse pour renforcer le goût. C'est un aliment
très apprécié en Côte d'Ivoire, il sert d'accompagnement à des sauces locales.
- Je.lJljl : Pennisetum sp. Le mil chandelle est cultivé et consommé surtout au Nord de la Côte
d'Ivoire, la production est de 65,4 millions tonnes (FAO 1998). Il est consommé sous forme de
bouillies à partir de la farine, apprécié par les enfants et les adultes, mais également en grain
mélangé au lait fermenté.
- Je. s.oj~ : Glycina max. Le soja est une légumineuse de plus en plus répandue et recommandée
notamment pour sa richesse en protéines (35 à 40%) dont une caséine qui est très proche de
celle du lait (LESTRA, 1984). En Côte d'Ivoire, ce sont le lait de soja et la farine de soja qui
sont surtout consommés par la population. La farine de soja fait l'objet d'une véritable
campagne de vulgarisation,
notamment dans l'alimentation du jeune enfant. Elle est

58
consommée sous forme de bouillies, de biscuits, de galettes... En 1997, la production était
évaluée à 3 millions de tonnes (FAO, 1998).
1-2- Origine et collecte des échantillons:
Le choix des lieux de collecte a été établi en concordance avec l'enquête biologique et
les sites de prélèvement retenus. Une enquête réalisée auprès des populations concernées avait
identifié la culture dominante dans la région et qui représentait la source de l'aliment de base.
De ce fait, dans chacune des quatre régions retenues, 20 échantillons (250g) de lait en poudre
et 20 échantillons (entre 100 et 200g) de farine de la culture identifiée ont été prélevés. Les
farines de manioc, riz, maïs et mil ont été retenues respectivement pour les régions d'Abidjan,
Divo, Bouaké et Boundiali. A ces quatre farines, nous avons ajouté la farine de soja car elle
intervient de plus en plus dans l'alimentation des enfants. Nous nous sommes efforcés, dans la
mesure du possible, de diversifier les vendeuses ou les détaillants mais aussi les points de
prélèvement sur les tas ou dans les sacs, après avoir homogénéisé les laits ou les farines. Dans
certaines localités, les marchés n'étant ouverts qu'une ou deux fois par semaine, la collecte des
lots a nécessité plusieurs voyages afin d'obtenir le nombre d'échantillons nécessaires. Il faut
préciser qu'il a été quasiment impossible de connaître l'origine des laits et surtout la date de
fabrication des farines à cause de la réticence ou de l'ignorance des vendeurs. Les aliments
prélevés ont été conservés dans des flacons étiquetés, bouchés hermétiquement et stockés à
l'abri de la chaleur et de la lumière pendant le transport et jusqu'au moment des analyses.
11- Méthodes d'analyse:
II-l- Dosage des vitamines A et E dans les laits et farines:
Une méthode d'analyse adaptée au contrôle de routine pour la détermination des
vitamines A et E a été mise au point puis validée avant d'être appliquée aux aliments retenus
pour notre étude.

59
II-1-1 Différentes méthodes d'extraction et de dosage des vitamines dans les aliments:
De nombreuses techniques d'analyse simultanée ou séparée de ces vitamines sont
connues et retrouvées dans la littérature. Elles comportent toujours deux étapes:
- le traitement de l'échantillon et l'extraction
- le dosage des vitamines A et/ou E
II-1-1-1 Traitement des échantillons:
L'échantillon d'aliment est soumis à une étape préalable d'extraction qui permet de
séparer les corps gras des autres composants de l'aliment. Ce traitement peut être décomposé
en deux étapes :
- une étape de séparation des matières grasses par saponification alcaline par
l'hydroxyde de sodium (Na OH) ou l'hydroxyde de potassium (KOH) à chaud pendant une
durée variant entre 10 minutes à 30 minutes maximum (AOAC, 1984; MILLS,
1985;
THOMPSON, 1986; INDYK, 1988; TEE et coll., 1992; RIZZOLO et coll., 1992; ALBALA-
HURTADO et coll., 1997 et ANDREOLI et coll., 1997). Cette étape a pour but d'éliminer les
couches protéiques protégeant les vitamines et d'hydrolyser les formes estérifiées, facilitant
ainsi la libération des vitamines par extraction organique. Certains auteurs remplacent la
saponification alcaline par une hydrolyse enzymatique (RIZZOLO et coll., 1992). Au cours de
cette étape, les vitamines peuvent être protégées de l'oxydation par l'addition d'agents
antioxydants tels que l'acide ascorbique, l'hydroquinone ou le pyrogallol (INDYK, 1988;
HOGARTY et coll.,
1989; THOMPSON et coll.,
1989 et ZAHAR et coll.,
1990;
LAVEDRINE et coll., 1998).
- l'étape
d'extraction
proposée
classiquement
est
une
technique
d'extraction
liquide/liquide (INDYK, 1988; RIZZOLO et coll., 1992; DELGADO-ZAMARRENO et coll.,
1995; LAVEDRINE et coll., 1997; ALBALA-HURTADO et coll., 1997) ou dans certains cas
sur phase solide avec utilisation de cartouches de silice ou de kieselguhr (BOURGEOIS et
coll., 1985; BOURGEOIS et coll., 1988). L'analyse chromatographique du rétinol et/ou des
tocophérols peut se faire directement sans saponification ni extraction notamment lorsqu'il
s'agit de composés huileux : huiles végétales, beurre, margarine (WOOLLARD et coll.,1988;
ROUIT et coll., 1996).

60
11-1-1-2- Dosage des vitamines:
Plusieurs méthodes sont proposées et recensées dans la littérature:
* Méthodes colorimétriques et fluorimétriques
Pour doser la vitamine A, la méthode la plus connue est celle de CARR-PRICE (1926)
utilisant le trichlorure d'antimoine avec mesure de l'absorbance à 620 nm. Ce réactif a ensuite
été remplacé par l'acide trichloroacétique moins toxique (MILLS, 1985; TEE et coll., 1991).
La vitamine E peut être déterminée par fluorimétrie (BOURGEOIS et coll., 1984).
* Méthodes chromatographiques :
- Chromatographie en phase gazeuse: Elle est très peu utilisée à cause du caractère labile de la
vitamine A. De plus elle nécessite une étape de dérivation (TEE et coll. 1991). Par contre,
cette méthode a été appliquée pour l'analyse qualitative et quantitative des tocophérols dans
les graisses car les tocols et les stérols sont retrouvés dans l'insaponifiable, donc sont
séparables dans les mêmes conditions (RIZZOLO et coll., 1992; AOAC, 1990). Cependant,
elle nécessite des étapes compliquées de purification qui font qu'elle est peu utilisée
(BOURGEOIS et coll., 1984, ABDOLLAH! et coll., 1993).
- Chromatographie par perméation sur gel : Utilisée surtout en mode préparatif, elle est
généralement associée à une chromatographie analytique sur phase greffée pour les vitamines
A et E (TEE et coll., 1991; RIZZOLO et coll., 1992). Elle a été utilisée pour doser les formes
estérifiées du rétinol et de I'œ-tocophérol dans les laits infantiles (LANDEN et coll., 1985).
- Chromatographie sur couche mince et sur papier : surtout utilisée dans le cadre de la
purification des échantillons en technique préparative (TEE et coll., 1991; RIZZOLO et coll.,
1992).

61
- Chromatographie liquide haute performance : C'est la méthode de dosage la plus utilisée; elle
est appliquée sur phase normale pour séparer, identifier et doser les isomères et sur phase
inversée. Ces deux modes opératoires sont relatés dans de nombreuses références concernant
le dosage de la vitamine A (HEINONEN et coll., 1989; COVERL y
et coll., 1989;
THOMPSON et coll., 1989; DE LEENHEER, 1992; RIZZOLO et coll., 1992; TEE et coll.,
1992; BUENO et coll., 1997) et de la vitamine E (HA et coll., 1988; INDYK et coll., 1988;
TAN et coll., 1989; HOGARTY et coll., 1989; RIZZOLO et coll., 1992; ABDOLLAill et
coll, 1993; LAVEDRlNE et coll., 1997).
Des méthodes de dosage simultané des vitamines A et E ont été développées, elles sont
basées sur l'un ou l'autre des deux modes de séparation, phase normale ou phase inversée
(BILLION-REY et coll., 1991; RIZZOLO et coll., 1992; DELGADO-ZAMARRENO et coll.,
1992; TANNER et coll., 1993; EPLER et coll., 1993; HOLLMAN et coll., 1993; PANFILI et
coll., 1994; DELGADO-ZAMARRENO et coll., 1992; DELGADO-ZAMARRENO et coll.,
1995; MANZI et coll., 1996; ALBALA-HURTADO et coll., 1997; ANDREOLI et coll.,
1997).
Le procédé de détection choisi le plus souvent est l'absorbance dans l'ultra-violet
(HEINONEN et coll., 1989; TEE et coll., 1992; LAVEDRlNE et coll., 1997; ALBALA-
HURTADO et coll., 1997) ou la fluorimétrie avec une plus grande sensibilité (INDYK et coll.,
1988; HOGARTY et coll., 1989; WOOLLARD et coll., 1988); la détection électrochimique a
été appliquée dans certains cas et a permis de réaliser des dosages reproductibles (DELGADO-
ZAMARRENO et coll., 1992; DELGADO-ZAMARRENO et coll., 1995). ANDREOLI
(1997) rapporte une technique de dosage des vitamines liposolubles en comparant la détection
U.V., électrochimique et la spectrométrie de masse : des limites de détection très basses
peuvent être atteintes.
II-I-2- Mise au point d'une technique d'analyse pour la détermination des teneurs en
vitamines A et E dans les laits et farines:
II-I-2-1- Traitement de l'échantillon et extraction:
La technique d'extraction retenue est identique à celle employée pour la détermination
de la teneur en vitamine A dans les laits et farines locales de Côte d'Ivoire (AKE et coll.,

62
1998a). Cette méthode est comparable à celles retrouvées dans la littérature : saponification
alcaline à chaud
par
une
solution d'hydroxyde
de
sodium concentrée en présence
d'hydroquinone pour protéger des risques d'oxydation (ZAHAR et coll., 1990). L'extraction
liquide/liquide est réalisée par un mélange à parties égales d'éther diéthylique et d'éther de
pétrole, suivie d'une évaporation à sec sous vide à 40°C. L'extrait obtenu est repris par du
méthanol. Cette technique permet d'extraire non seulement le rétinol mais aussi les autres
vitamines liposolubles en particulier la vitamine E.
II-I-2-2- Analyse par chromatographie liquide:
Dans une première mise au point (AKE et coll., 1998a), nous avons proposé l'analyse
de la vitamine A sur phase inversée avec une phase mobile constituée d'un mélange de
méthanol et d'eau (92:8, v/v) à un débit de 1,5 ml/min. La vitamine A était éluée en 13 minutes
et détectée dans l'UV à 330 nm. Ultérieurement, nous avons amélioré la technique en
modifiant la composition de la phase mobile acétonitrile-eau 80:20 (v/v) et en réalisant la
détection à 325 nanomètres (AKE et coll., 1998b). Le temps de rétention a été réduit (moins
de 10 minutes). L'application de ces conditions d'analyse pour le dosage simultané des deux
vitamines, à 325 nm, n'a pas permis d'identifier les tocophérols (8, ~+y, a). Nous avons
modifié la longueur d'onde de détection: à 292 nm, maximum d'absorption pour la vitamine
E; le rétinol et les différentes fractions du tocophérol (8, ~+y, a) sont identifiés mais à des
temps de rétention supérieurs à deux heures. Il faut préciser que l'analyse sur phase inversée ne
permet pas de séparer les fractions ~ et y (INDYK, 1988; MANZI et coll., 1996; PANFILI et
coll., 1994, LAVEDRINE et coll; 1997) à l'opposé de l'analyse sur phase normale plus
sélective qui sépare ces deux fractions mais qui est difficilement applicable pour les dosages de
routine (INDYK, 1988; ABDOLLAH! et coll., 1993; MANZI et coll., 1996). Nous avons
progressivement modifié les proportions des solvants de la phase mobile : acétonitrile-eau,
85:5 v/v, 90:10 v/v puis acétonitrile pure. Ce solvant a permis de séparer le rétinol ainsi que les
trois fractions de vitamine E en moins de quinze minutes (AKE et coll., 1998c).
Ces conditions d'analyse paraissent satisfaisantes, elles ne permettent que le dosage du
rétinol total. Il est à noter que l'isomère 13-cis (forme dominante des isomères cis) ne
représente que environ 10% du rétinol total et son activité correspond à 60% de celle du all-
trans donc la séparation n'apparaît pas indispensable (LIE, 1996). L'IDF (International Dairy

63
Federation) a d'ailleurs adopté ce choix et préconise pour l'analyse de la vitamine A dans le lait
et les produits laitiers, la technique HPLC sur phase inversée qui ne sépare pas les formes all-
trans et 13-cis. De plus, cette méthode permet de séparer les différents isomères de la vitamine
E (0, P+y, ex) ce qui semble important puisque, même si l'activité de la vitamine E dans les
aliments d'origine animale provient essentiellement de l'isomère ex, elle dérive également des
autres isomères dans les produits d'origine végétale (INDYK, 1988). Cette technique présente
l'avantage de réaliser le dosage des vitamines A et E à une seule longueur d'onde de détection
à l'inverse de nombreuses méthodes recensées dans la littérature (HOLLMAN et coll., 1993;
MANZI et coll., 1994; ALBALA-HURTADO et coll., 1997; ANDREOLI et coll., 1997).
II-1-3- Technique proposée:
II-1-3-1- Matériel et réactifs :
- Matériel:
- Verrerie courante de laboratoire
- Flacons en matière plastique à usage unique de 700 ,..d (GILSON)
- Balance (SARTORIUS)
- Bain d'eau thennostaté (SELECTA)
- Evaporateur rotatif (BUCHI)
- Dispositif de filtration sur membrane (MILLIPORE)
- Colonne Lichrosorb (MERCK), RP 18, (125 mm x 4,6 mm), taille des particules Sum.
- Chromatographe liquide haute performance équipé d'une pompe (HEWLETT PACKARD
modèle 5010),d'une vanne d'injection Rheodyne avec boucle de 20J.lI, d'un autoinjecteur
(GILSON modèle 234), d'un four pour colonne (GILSON modèle 101), d'un détecteur UV
(WATERS modèle 486) et d'un intégrateur (PYE UNICAM, modèle PU 4880).
- Chromatographe liquide haute performance équipé d'une pompe (HEWLETT PACKARD
modèle 5010),d'une vanne d'injection Rheodyne avec boucle de 20J.lI, couplé à un détecteur à
barrettes de diodes (WATERS modèle 991), avec un système d'intégration et de traitement des
données (POWERMATE SX, plus Nec) équipé d'une imprimante (WATERS modèle 5200).

64
- Réactifs:
Tous les réactifs utilisés sont de qualité analytique:
- Eau bidistillée en appareil de verre
- Solution aqueuse d'hydroxyde de sodium à 50% (rn/v)
- Solution éthanolique d'hydroquinone à 200 g/l (rn/v)
- Ethanol absolu
- Ether diéthylique
- Ether de pétrole
- Acétonitrile pour chromatographie liquide haute performance
II-I-3-2- Mode opératoire:
- Préparation des solutions de référence :
Les étalons utilisés proviennent de SIGMA : , rétinol «ail trans» (réf. R 7632), 0.-
tocophérol (réf. T 3251), y-tocophérol (réf. T 1782), ô-tocophérol (réf. T 2028).
La solution mère mixte dans l'éthanol absolu titre Ig/l en rétinol et en a, p+y et 8
tocophérol, elle est stockée à l'abri de la lumière à + 4°C. Les solutions mixtes de référence
(0,5 à 50 mg/l) de rétinol et de chacun des trois isomères du tocophérol sont préparées par
dilution extemporanée de la solution mère dans l'éthanol absolu.
- Traitement de l'échantillon et extraction :
Peser 1,25 g (± O,Olg) de lait ou de farine dans une fiole conique. Ajouter 5 ml de
solution d'hydroxyde de sodium. Chauffer avec précaution pendant trois minutes à 30°C.
Ajouter 25 ml d'éthanol, 0,5 ml de solution d'hydroquinone à 200g/l. Placer sur un bain d'eau
thermostaté à 80°C pendant 30 minutes; refroidir sous un courant d'eau.
Verser le contenu dans une ampoule à décantation. Ajouter 25 ml d'eau distillée, 12,5
ml d'éther diéthylique, agiter puis ajouter 12,5ml d'éther de pétrole. Agiter puis laisser
décanter.
Procéder à une deuxième extraction dans les mêmes conditions. Rassembler les extraits,
laver la phase éthérée par deux fois avec 25 ml d'eau distillée. Filtrer sur papier filtre plissé les

65
extraits de lait. Evaporer à sec à l'aide d'un évaporateur rotatif sous vide à 40°C maximum.
Reprendre ensuite le résidu sec par 2 ml de méthanol. Cette solution constitue la solution à
analyser.
- Analyse chromatographique
Les conditions opératoires retenues sont les suivantes :
- Phase stationnaire octadécylsilanisée (C18)
- Phase mobile: acétonitrile pur
- Débit de la phase mobile: 0,8 ml/min.
- Volume injecté: 20 III
- Température d'analyse 30°C
- Détection UV : 292 nm
Injecter à deux reprises et en alternance dans le chromatographe l'extrait et la solution
mixte de référence (10 mg/l) de rétinol et des isomères du tocophérol. La concentration en
rétinol exprimée en Ilg/IOOg est calculée à partir des mesures de surfaces respectives des pics
du rétinol dans l'extrait et la solution de référence. La concentration en tocophérol total
exprimée en mg/lOOg est déterminée à partir des mesures des surfaces des pics des trois
fractions de tocophérol dans l'extrait et dans la solution de référence. La vitamine A est éluée
entre 3 et 4 minutes et les isomères du tocophérol(a, ~+y et 0) entre 8 et 13 minutes. Le
chromatogramme d'une solution mixte de référence ( 10 mg/l ) de rétinol et de tocophérols
ainsi que d'un extrait de lait sont représentés sur les figures 1 et 2.
II-l-4- Validation de la méthode:
Différents essais de validation ont été appliqués afin de vérifier
la fiabilité de la
méthode.

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tocophérols Ô. 6±y et a.
1 : rétinol; 2 : ô-toeophérol; 3 : (f3+y)-toeophérol; 4 : œ-tocophérol
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Figure 2 : Chromatogramme d'un extrait de lait
1 : rétinol; 2 : ô-tocophérol; 3 : (f3+y)-tocophérol; 4 : œ-tocophérol

67
II-1-4-1- Stabilité des solutions:
La stabilité des solutions de référence et des extraits a été étudiée dans différentes
conditions : à température ambiante et à + 4°C par rapport à des solutions de référence
fraîchement préparées. Les solutions à analyser ont été préparées
et analysées par
chromatographie
liquide à intervalle de
temps
réguliers.
Les
facteurs
de
réponse
correspondants au rapport du signal (surface du pic) sur la concentration pour une solution de
référence mixte (10 mg/l) de rétinol et des isomères du tocophérol sont rapportés dans le
tableau 1.
Tableau l : Stabilité des solutions de référence (exprimée en facteurs de réponse) à température
ambiante
t= Oh
t= 3h
t= 6h
t= 24h
rétinol
0,177
0,177
0,180
0,188
ô-tocophérol
1,100
1,095
1,099
1,102
W+y)-tocophérol
0,700
0,705
0,704
0,710
œ-tocophérol
1,286
1,292
1,292
1,301
Les solutions de référence de rétinol et tocophérols sont stables à température ambiante
pendant au moins six heures, puisque près de 95% des concentrations initiales sont retrouvées
après six heures. De même, la stabilité d'un extrait de lait à température ambiante pendant cinq
heures a été étudiée en comparant les concentrations déterminées (Tableau II).

68
Tableau II
Stabilité d'un extrait de lait (concentration exprimée en mg/l) à température
ambiante
t = Oh
t=2h
t=5h
rétinol
3,53
3,49
3,23
ô-tocophércl
7,63
7,48
7,38
W+y)-tocophérol
6,55
6,32
6,30
œ-tocophérol
33,99
33,80
33,75
Les extraits de lait ou de farine sont stables à température ambiante pendant une durée
maximale de cinq heures. Conservés à +4°C et à l'abri de la lumière, les solutions étalons et les
extraits demeurent stables au moins sept jours.
II-1-4-2- Spécificité de la méthode:
La spécificité de la méthode a été vérifiée en étudiant l'absence d'interférence de la part
de
produits
de
dégradation
issus
notamment
de
la
photodécomposition
ou
de
la
thermodégradation des vitamines sous des conditions particulières. La photodécomposition a
été observée en exposant une solution de référence de rétinol (10 mg/l) et des trois isomères de
tocophérol (50 mg/l) ainsi qu'un extrait de lait à l'action d'une lampe à ultraviolet à 350 nm
(10 cm de distance environ). Des prélèvements effectués à intervalles de temps réguliers ont
permis d'observer l'existence d'une éventuelle dégradation. L'analyse des chromatogrammes
correspondants a indiqué une dégradation importante du pic du rétinol après cinq heures
d'exposition; au bout de 24 heures, plus de 80% du rétinol est dégradé; les tocophérols,
quoique moins sensibles à l'action de la lumière, voient leurs pics respectifs diminuer,
notamment I'œ-tocophérol avec une diminution d'environ 60 à 70%.(figures 3a-c).

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Figure 3a : Photodécomposition à 350 nanomètres (t = Oh)
Chromatogramme d'un extrait de lait
1 : rétinol; 2 : ô-tocophérol; 3 : <P+y)-tocophérol; 4 : œ-tocophérol

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Figure 3b : Photodécomposition à 350 nanomètres (t = 5h)
Chromatogramme d'un extrait de lait
1 : rétinol; 2 : ô-tocophérol; 3 : (P+y)-tocbphérol; 4 : œ-tocophérol

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Figure 3e : Photodécomposition à 350 nanomètres (t = 24h)
Chromatogramme d'un extrait de lait
l : rétinol; 2 : ê-tocophérol; 3 : (~+'y)-tocophérol; 4 : œ-tocophérol

72
L'effet de la chaleur sur les composés vitaminiques a également été étudié avec les
solutions de référence et les extraits placés dans une étuve à 45°C. Une faible dégradation de
l'ordre de 10 à15 % a été observée avec une augmentation du volume mort (figure 4a-b) au
bout de 6 heures. Ceci démontre bien que les recommandations faites concernant la protection
vis à vis de la lumière et de la chaleur doivent être respectées tout au long de la procédure
d'analyse.
L'étude de l'homogénéité des pics a également été réalisée à l'aide du détecteur à
barrettes de diodes. Trois méthodes ont été utilisées : la superposition spectrale, le ratio
d'absorbance et la suppression spectrale. La superposition des spectres d'un composé pris au
sommet et de chaque côté du pic donne une indication sur la pureté du pic. Cette méthode
appliquée au rétinol et aux isomères du tocophérol dans les extraits, a permis de montrer la
pureté des différents pics (figure 5a). Le ratio d'absorbance enregistré le long du pic
chromatographique à l'aide de deux paires de longueurs d'onde pour chacun des composés
étudiés n'a pas révélé de déviation significative du ratio (figure 5b-c). La suppression spectrale
est une technique
complémentaire très
utile
: tout
pic résiduel
observé
dans le
chromatogramme donne une indication sur la présence d'un autre composé. Dans cet essai, les
constantes de suppression spectrale sont calculées à partir du spectre du rétinol et de chacun
des isomères du tocophérol de la solution mixte de référence, respectivement pour deux
longueurs d'onde. La différence d' absorbance pour chaque nutriment a été mesurée sur les
solutions de référence et les extraits. Cette différence appliquée à des extraits de lait ou de
farine n'a pas montré de différence significative de la ligne de base aux temps de rétention des
composés (figure 5d-e). Ces résultats indiquent l'absence d'interférence notable de la matrice
sous le pic des analytes.

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Figure 48 : Thermodégradation à 45°C (t = 3h)
Chromatogramme d'un extrait de lait
1 : rétinol; 2 : ô-tocophérol; 3 : (J3+y)-tocophérol; 4 : œ-tocophérol

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Figure 4b : Thermodégradation à 45°C (t = 6h)
Chromatogramme d'un extrait de lait
1 : rétinol; 2 : ô-tocophérol; 3 : (P+r)-tocophérol; 4 : œ-tocophérol

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Figure Sc : Ratio d'absorbance des tocophérols (~>'~+y et<l) d'un extrait de lait
1 : ô-tocophérol; 2 : (P-I1)-tocophérol; 3 : œ-tocophérol

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Figure 5d : SUlmression spectrale des isomères (&.6+x etg) du tocophérol d'un extrait de lait

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Figure Se : SUQpressien spectrale du rétinel d'un extrait de lait
II-I-4-3- Linéarité:
A partir d'une solution mère mixte, des dilutions successives du rétinol (0,5 à 50 mg/l)
et des isomères du tocophérol (3 à 150 mg/l) dans l'éthanol absolu ont été préparées et
injectées dans le chromatographe. Les résultats obtenus sont rapportés dans le tableau III.

80
Tableau III : Test de linéarité du rétinol et du tocophérol total
Concentration
Surface
Coefficient de
Coefficient de
corrélation
détermination
(mg/l)
(UA)'"
(r)
(~)
Rétinol
0,5
0,5385
1
1,3765
2
2,8045
5
6,7035
10
13,479
20
27,358
50
69,995
Equation de la droite de régression
surface = (0,20 ± 3,33) + (6,04 ± 0,16) x concentration
0,9997
0,9995
Tocophérol total
3,142
0,587
6,284
1,161
15,170
2,732
31,420
5,434
62,840
12,566
157,100
31,991
Equation de la droite de régression
surface = (0,29 ± 0,69) + (0,35 ± 0,01) x concentration
0,9998
0,9997
(*) UA = Unités d'intégration de surface
Pour le rétinol, le domaine de linéarité a été défini pour des concentrations de 0,5 à 50
mg/l. L'équation de la droite de régression et les coefficients de corrélation et de détermination
sont rapportés dans le tableau III. L'analyse de variance (ANOVA) effectuée a confirmé la
linéarité (Feal = 13504,09; p<O,OOOI). Le domaine de linéarité pour le tocophérol total se situe
à des concentrations de 0 à 150 mg/l; l'équation de la droite de régression et les coefficients de
corrélation et de détermination sont rapportés dans le tableau III. La linéarité a été confirmée
par une analyse de variance (Feal = 15829,39; p<O,OOOI).

81
Les droites de régression passant par l'origine, une seule solution mixte de référence
peut être utilisée lors des analyses.
11-1-4-4- Répétabilité :
La répétabilité du système chromatographique pour des solutions mixtes de référence
de rétinol et des isomères du tocophérol a été évaluée en injectant successivement à six reprises
un même volume (20111) de solution de référence à trois niveaux de concentration différents
d'une part et d'un même extrait de lait et de farine de soja d'autre part (tableau IV).
La répétabilité de l'ensemble de la procédure a été analysée en réalisant d'une part six
extractions successives d'un échantillon de lait et d'autre part six extractions d'un échantillon
de farine. Chaque extrait obtenu est ensuite injecté à deux reprises dans le chromatographe.
Les coefficients de variation obtenus sont rapportés dans le tableau IV.
Tableau IV : Répétabilité de la méthode
Répétabilité du système chromatographique (n = 6)
Solutions de référence
Rétinol (mg/l)
CV(%)
Tocophérol (mg/l)
CV(%)
2
0,42
6
0,70
10
0,20
30
0,55
20
0,13
60
0,62
Extrait
Rétinol (J.1g/100g)
Tocophérol (mg/lOOg)
Lait
758,60
0,60
7,37
1,94
Farine
-
-
31,05
1,20
Répétabilité de la procédure d'analyse (n = 6)
Lait
788,67
4,42
7,40
2,29
Farine
-
-
30,10
4,48

82
Les coefficients de variation obtenus, moins de 2% pour la répétabilité du système
chromatographique et moins de 5% pour la répétabilité de la procédure sont satisfaisants et
répondent aux exigences du contrôle de routine.
11-1-4-5- Exactitude et fidélité intermédiaire:
L'exactitude de la méthode a été testée en étudiant la linéarité de la procédure par la
technique des ajouts dosés. Chaque jour, à un échantillon de lait et un échantillon de farine de
soja, un ajout d'une solution mixte de rétinol et de tocophérol était réalisé à quatre niveaux de
concentration différents : rétinol (250 à 1000/lg/100g) et tocophérol (2 à 24 mg/100g)
correspondant à environ 20, 40, 60 et 80% de la teneur en nutriment. La détermination du
rétinol et du tocophérol total dans les échantillons avec ou sans ajout a été faite tous les jours
pendant trois jours par rapport à une solution mixte de référence (10 mg/l) de rétinol et des
isomères de tocophérol injectés respectivement à deux reprises. Les taux de recouvrement ainsi
que les erreurs relatives de chaque ajout dans le lait et la farine de soja sont rapportés dans les
tableaux V à VIII.

83
Tableau V : Recouvrement du rétinol dans les extraits de lait
Jours
Concentration
Concentration
Taux de
Erreur relative
ajoutée (pJgllOOg)
retrouvée (pJgllOOg)
recouvrement (%)
(%)
1
250
229,00
91,60
-8,40
2
250
237,87
95,15
-4,85
3
250
241,53
96,61
-3,39
1
500
488,82
97,76
-2,24
2
500
507,48
101,50
+1,50
3
500
481,65
96,33
-3,67
1
750
713,56
95,14
-4,86
2
750
735,64
98,00
-2,00
3
750
713,48
95,13
-4,87
1
1000
982,76
98,28
-1,72
2
1000
982,74
98,27
-1,73
3
1000
984,76
98,48
-l,52

,
84
Tableau VI : Recouvrement du tocophérol total dans les extraits de lait
Jours
Concentration
Concentration
Taux de
Erreur relative
ajoutée (mg/lOOg)
retrouvée (mg/lOOg)
recouvrement (%)
(%)
1
2,1075
2,017
95,71
-4,29
2
2,1075
2,016
95,66
-4,34
3
2,1075
2,039
96,75
-3,25
1
4,215
4,036
95,75
-4,25
2
4,215
3,899
92,50
-7,50
3
4,215
4,177
99,10
-0,90
1
8,430
8,114
96,25
-3,75
2
8,430
8,192
97,18
-2,82
3
8,430
8,255
97,93
-2,07
1
16,860
16,491
97,81
-2,19
2
16,860
16,685
98.86
-1,04
3
16,860
16,494
97,83
-2,17

85
Tableau VII : Recouvrement du rétinol dans les extraits de farine de soja:
Jours
Concentration
Concentration
Taux de
Erreur relative
ajoutée (J,lg/lOOg)
retrouvée (J,lg/lOOg)
recouvrement (%)
(%)
1
259,75
246,88
95,05
-4,95
2
259,75
233,94
90,06
-9,94
3
259,75
240,18
92,47
-7,53
1
519,50
499,79
96,21
-3,79
2
519,50
488,16
93,97
-6,03
3
519,50
485,91
93,54
-6,46
1
779,25
741,52
95,16
-4,84
2
779,25
729,49
93,62
-6,38
3
779,25
740,50
95,03
-4,97
1
1039,00
992,49
95,52
-4,48
2
1039,00
987,10
95,01
-4,99
3
1039,00
989,88
95,28
-4,72

86
Tableau VIII : Recouvrement du tocophérol total dans les extraits de farine de soja
Jours
Concentration
Concentration
Taux de
Erreur relative
ajoutée (mg/lOOg)
retrouvée (mg/lOOg)
recouvrement (%)
(%)
1
4,016
3,775
94,00
-6,00
2
4,016
3,831
95,40
-4,60
3
4,016
3,795
94,50
-5,50
1
8,032
7,545
93,94
-6,06
2
8,032
7,650
95,25
-4,75
3
8,032
7,472
93,03
-6,97
1
16,064
15,153
94,33
-5,67
2
16,064
15,377
95,72
-4,28
3
16,064
15,277
95,10
-4,90
1
24,096
23,309
96,73
-3,27
2
24,096
22,764
94,47
-5,53
3
24,096
23,388
97,06
-2,94

';
87
Les taux de recouvrement varient entre 90 et 100%, ils mettent en évidence
l'exactitude de la méthode. Les concentrations initiales respectives en rétinol et en tocophérol
total dans le lait sont égales à 741,23 ± 15,59 Jlg/100g et à 7,75 ± 0,40 mg/100g. Dans la
farine de soja, la concentration initiale en tocophérol total est égale à 31,4 ± 0,40 mg/lOOg. Le
rétinol n'a pas pu être déterminé dans la farine de soja.
Le tracé du graphe surface de pic en fonction de l'ajout sur trois jours a pernus
d'apprécier la fidélité intermédiaire (n = 3 jours). Aucun effet jour n'ayant été observé, une
droite IX - 3Y a été tracée pour chaque composé dans le lait et dans la farine où Y est la
surface du pic et X est l'ajout en vitamine A (Jlg/100g) ou en tocophérol total (mg/100g)
(figures 6a-d). Les équations des droites de régression obtenues (intervalles de confiance
calculés pour p = 0,05) et les coefficients de détermination sont rapportés dans le tableau IX.
Une droite commune d'exactitude a également été tracée (figures 7a-d) : IX - 3Y où Y
est la concentration retrouvée en vitamine A (ug/l Oüg) ou en vitamine E (mg/100g) et X la
quantité ajoutée en vitamine A ou E en se basant sur les données obtenues rapportées dans les
tableaux V à VIII. Les équations de ces droites ainsi que les coefficients de détermination sont
rapportés dans le tableau IX.

88
25-
20-
15 -

:(
::;)
QI
10 -
u
~:l
0
5-
0
e
200
400
600
800
1000
-5 -
Ajout en rétlnol (1I9/100gl
Figure 6a : Test de fidélité intermédiaire-surface du pic en fonction de l'ajout en rétinol
(extrait de lait)
(*) : Unités d'intégration de surface
8O~
70 -1-
60-'-
50

:(
::;)
40
QI
U
30
~:l
0
20
10
0
0
5
10
15
20
-10 -'-
Ajout en tocophérol total (mg/100g)
Figure 6b : Test de fidélité intermédiaire-surface du pic en fonction de l'ajout en tocophérol
total (extrait de lait)
(*) : Unités d'intégration de surface

89
25-
20-
15 -
.:i"a
QI
10 -'-
u
~;:,
(t)
5-
0
0
200
400
600
800
1000
1200
-5 -
Ajout en rétinol (lI9I100g)
Figure 6c : Test de fidélité intermédiaire-surface du pic en fonction de l'ajout en rétinol
(extrait de farine de soja)
(*) : Unités d'intégration de surface
120 -
100 -
80-:-

:i"
60+
aQIu~ 4QJ.
;:,
fi)
20+
,
0
0
5
10
15
20
25
·20 .;
Ajout en tocophérol total (mgI100g)
Figure 6d : Test de fidélité intermédiaire-surface du pic en fonction de l'ajout en tocophérol
total (extrait de farine de soja)
(*) : Unités d'intégration de surface

90
1000
900
ôi
Cl
800
Cl
... 700
a
.2:
CIl
600
'CIl
>
:1
500
0
..Gi 400
..
c
0
300
i.. 200
E
CIl
u
100
c00
0
200
400
600
-100
800
1000
Concentration ajoutée (l.Ig/100g)
Figure 7a : Test d'exactitude-linéarité des concentrations en rétinol (extrait de lait)
18
ôi 16
Cl
Cl
... 14
èl
.5. 12
CIl
'CIl
>
:1
10
0
..Gi
.. 8
c0:; 6
..E
CIl
4
u
c
0
0
2
Concentration ajoutée (mg/1DDg)
Figure 7b : Test d'exactitude -linéarité des concentrations en tocophérol total (extrait de lait)

,
91
1lXD -
'6i 8CD .C-
o
0
...
'al
.2: &D-+-
41
..,>:::l0.. «D-'-
li
..
c
.2
-III.. 2(X) "'
-CIlUC0 0
0
0
2(X)
8CD
1lXD
1200
-2(X) -
Concentration ajoutée (1Jg1100g)
Figure 7c : Test d'exactitude-linéarité des concentrations en rétinol (extrait de farine de soja)
c
0
;::
III
5
..ë41UC0 000 5 10 15 20 25
-5-
Concentration ajoutée (mg/100g)
Figure 7d : Test d'exactitude-linéarité des concentrations en tocophérol total
(extrait de farine de soja)

92
Tableau IX : Tests de fidélité intermédiaire et d'exactitude
Linéarité de la procédure
Coefficient de détermination
Feal *
Fidélité intermédiaire
Rétinol
y = (0,246 ± 0,0005) X + (-0,2300 ± 0,3836)
0,9985
9538,57
Lait
Tocophérol total
y = (4,3393 ± 0,0349 X + (-0,4959 ± 0,3393)
0,9998
76633,81
Rétinol
y = (0,0239 ± 0,0003) X + (-0,2218 ± 0,2336)
0,9985
26284,06
Farine de soja
Tocophérol total
y = (4,2008 ± 0,0691) X + (-0,6465 ± 1,0479)
0,9995
18336,42
Exactitude
Rétinol
y = (0,9980 ± 0,0226) X + (-9,2517 ± 15,4311)
0,9985
9539,47
Lait
Tocophérol total
y = (0,9866 ± 0,0109) X + (-0,0960 ± 0,1061)
0,9998
40496,41
Rétinol
y = (0,9603 ± 0,0135) X + (-8,9350 ± 9,6197)
0,9997
25031,29
Farine de soja
Tocophérol total
y = (0,9644 ± 0,0155) X + (-0,1431 ± 0,2328)
0,9995
19403,35
* : (p<O,OOOI)

93
Toutes les droites représentatives de l'exactitude passent par l'origine (l'ordonnée à
l'origine ne diffère pas significativement de 0) et l'intervalle de confiance des pentes indique
que ces dernières sont égales ou proches de l'unité (p = 0,05). Ces résultats montrent
l'exactitude de la méthode et que les échantillons de lait et de farine peuvent être analysés par
rapport à une solution de référence mixte de rétinol et de tocophérols.
L'exactitude a également été vérifiée en déterminant la teneur en vitamines A et E d'un
lait commercial à doses affichées sur le conditionnement. L'application de la méthode a donné
les résultats suivants: 554,39 ~g/IOOg de vitamine A et 3,84 mg/lOOg de vitamine E pour des
teneurs affichées correspondantes de 574 ~g/100g et de 3,8 mg/100g.
11-1-4-6- Sensibilité:
La limite de détection de chaque nutriment a été évaluée par référence à un rapport
signal sur bruit (SIN) égal à 3. La limite de quantification a été évaluée par rapport à un
rapport signal sur bruit (SIN) égal à 10. Les résultats obtenus sont rapportés dans le tableau X.
Tableau X : Limite de détection et de quantification de la méthode
Limite de détection
Limite de quantification
CV(%)
Rétinol
0,02 mg/l
0,06 mg/l
9,60
(4 ~g/IOOg)
(12 ug/I OOg)
ô-toeophêrol
0,036 mg/l
0,08 mg/I
9,96
(7,2 10-3 mg/100g)
(0,016 mg/100g)
J3-1)'-tocophérol
0,026 mg/l
0,07 mg/I
10,80
(5,2 10-3 mg/100g)
(0,014 mg/100g)
œ-tocophérol
0,037 mg/l
0, Il mg/l
Il,80
(7,4 10-3 mg/lOOg)
(0,23 mg/lOOg)

94
L'extraction à six repnses d'un échantillon de lait additionné d'une solution de
référence mixte à la limite de quantification a été réalisée. Les coefficients de variation obtenus
pour le rétinol et les différentes fractions de tocophérol (0, P+y, a) sont rapportés dans le
tableau X.
II-1-4- 7- Conclusion :
L'ensemble des résultats des tests de validation (linéarité, spécificité, répétabilité,
exactitude et sensibilité) permettent de conclure en faveur de l'application de la méthode pour
la détermination des teneurs en vitamines A et E dans les aliments étudiés.
II-2- Dosage du fer dans les aliments:
Les techniques de dosage du fer dans les aliments sont nombreuses. Les techniques
spectrales sont généralement les plus utilisées. Ces méthodes comportent une première étape
de minéralisation des aliments. La destruction de la matière organique par voie humide peut
être obtenue par action d'un acide fort tel l'acide nitrique ou le mélange acide nitrique/acide
sulfurique (AHMAD et coll., 1994; CON! et coll., 1994; AOAC, 1995; MILLER-IHLI, 1996;
CABRERA et coll., 1995; JORHEM, 1993; CARPENTER et coll., 1995); elle peut également
se faire par voie sèche avec incinération à température supérieure ou égale à 450°C (TANNER
et coll., 1985; JORHEM, 1993; COOK, 1997; MILLER-IHLI, 1996) puis, dissolution des
cendres dans un volume minimal d'acide chlorhydrique. La minéralisation peut également se
faire par une combinaison de techniques par voie sèche et par voie humide comme le
rapportent Hll..L et coll. (1986).
Après minéralisation, le dosage peut se faire par spectrophotométrie dans l'UV-visible
selon les méthodes de STOOKEY (1970) et CARTER (1991) rapportées par CARPENTER
(1995). L'analyse peut également se faire par spectrométrie d'absorption atomique (SAA) avec
flamme, c'est la technique la plus couramment employée (JORHEM, 1993; VINAS et coll.,
1993; MILLER-IHLI, 1996; COOK, 1997), ou sans flamme en four graphite notamment
lorsqu'il s'agit de détermination de teneurs à l'état de traces ou d'échantillons restreints
(MILLER-IHLI, 1989; FAVRETTO, 1990; CABRERA et coll., 1995; AHMAD et coll., 1994;
TONG et coll., 1994). Le fer a également été déterminé dans le lait et les produits laitiers par

95
spectrométrie d'émission plasma à couplage inductif (ICP-AES) dans les travaux réalisés par
CON! et coll., (1994) et .MILLER-IHLI (1996). Les techniques d'activation neutronique sont
également appliquées pour l'analyse du fer dans le blé et les produits dérivés du blé (AHMAD
et coll., 1994).
Pour notre étude, nous avons retenu la méthode d'obtention des cendres totales
(minéralisation par voie sèche à 600°C) de la Pharmacopée Européenne (1997) qui est très
proche de celle proposée par l'AOAC (1995) et retrouvée dans les travaux de JORHEM
(1993) et CON! et coll. (1996) suivie de l'analyse par absorption atomique avec flamme à
243,8 nm.
11-2-1- Méthode proposée:
11-2-1-1-Matériel et réactifs:
- Matériel:
- Verrerie classique de laboratoire et capsules de silice soigneusement lavées à l'acide nitrique
à chaud puis rincées abondamment à l'eau purifiée de qualité milli-Q (MILLIPORE).
- Dessiccateur en verre
- Etuve (MEMMERT)
- Four à moufle (CHOPIN)
- Bec bunsen
- Lampe à cathode creuse de fer (ANALAB)
- Spectrophotomètre d'absorption atomique, modèle AA 1275 (V ARIAN)
- Réactifs:
Tous les réactifs sont de qualité analytique.
- Eau purifiée de qualité milli-Q (MILLIPORE)
- Acide nitrique
- Acide chlorhydrique

96
11-2-1-2- Mode opératoire:
- Préparation des solutions de référence :
La solution de référence de fer utilisée est une solution à 1,020g/1, réf 1 90 Il
(SIGMA). La solution mère à 102 mgll est préparée par dilution dans l'eau milli-Q. Les
solutions diluées de référence sont obtenues par dilution extemporanée de la solution mère.
- Traitement de l'échantillon:
Chauffer au rouge une capsule de silice pendant 30 minutes. Laisser refroidir dans un
dessiccateur. Peser une prise d'essai exactement déterminée voisine de 1g de lait ou de farine
dans la capsule. Distribuer uniformément la prise d'essai à l'intérieur de la capsule Laisser la
capsule à l'étuve à IOO°C (± 5°C) pendant une heure puis incinérer dans un four à moufle à
une température de 600°C (± 25°C). L'échantillon ne doit s'enflammer à aucun moment de
l'incinération. Poursuivre l'incinération jusqu'à l'obtention de cendres blanches (6 heures)
Retirer la capsule du four et la placer dans un dessiccateur pour refroidissement. Reprendre les
cendres par 2 ml d'acide chlorhydrique concentré puis transvaser dans une fiole jaugée de 20
ml et ajuster au volume avec les eaux de rinçage. Cette solution constitue la solution à
analyser.
- Analyse par spectrophotométrie d'absorption atomique:
Les conditions de l'analyse sont les suivantes :
- Intensité de la lampe: 5mA
- Flamme oxydante air/acétylène
- Fente de la bande spectrale: 0,2 nm
- Longueur d'onde: 243,8 nm
- Correcteur d'absorbances non spécifiques par lampe à deutérium.
Mesurer l' absorbance de l'échantillon à deux reprises en alternance avec une solution
de référence à 5,1 mg!l. La teneur en fer exprimée en mg! 1OOg d'aliment est calculée par
rapport à la solution de référence. Tous les dosages sont systématiquement réalisés en double.

97
11-2-2- Validation de la méthode:
La méthode proposée a été soumise aux principaux tests de validation.
11-2-2-1- Linéarité:
La linéarité a été mise en évidence à partir d'une gamme étalon comprise entre 0,51
mgll et 25,5 mgll préparée par dilutions de la solution mère de référence. Les valeurs des
absorbances correspondantes sont rapportées dans le tableau XI.
Tableau XI : Linéarité de la méthode
Concentration (mg/l)
Absorbance
0,51
0,019
1,02
0,039
l,53
0,060
2,04
0,075
2,55
0,100
5,10
0,195
7,65
0,290
10,20
0,385
12,75
0,470
15,30
0,540
20,40
0,663
25,50
0,750
51,00
0,970
Equation de la droite de régression
absorbance = (0,0371 ± 0,0007) x concentration + (0,0026 ± 0,0007)
r = 0,9998
~ = 0,9996

98
Le domaine de linéarité est défini pour des concentrations entre 0,51 mgll et 12,75
mg/l. L'équation de la droite de régression, le coefficient de corrélation r et le coefficient de
détermination sont rapportés dans le tableau XI. L'analyse de variance (ANOVA) a permis de
confirmer la linéarité: Feal = 15488,63 (p<O,OOOI).
Si le domaine de linéarité était défini pour des concentrations entre 0,51 mgll et 51
mg/l, le coefficient de corrélation serait égal à 0,941 et le coefficient de détermination à
0,8872, la courbe correspondante n'est plus une droite (figure 8). L'analyse de variance
(ANOVA) le montre également, Feal = 86,574 (p<O,OOOI).
"
0,9
0,8
_
0,7
ci
2. 0,6
al
u
~ 0,5
~ 0,4
oC
« 0,3
0,2
0,1
10
20
40
50
Concentration en fer (mg/I)
Figure 8 : Absorbance du fer en fonction de la concentration (mg/l) entre 0,51 et 51 mgll
II-2-2-2- Répétabilité:
La répétabilité de l'analyse spectrométrique a été étudiée par six mesures successives
d'une solution de référence à deux niveaux de concentration ainsi que six mesures d'un
minéralisat de lait et d'un minéralisat de farine de mil. Les résultats sont rapportés dans le
tableau XII.
La répétabilité de l'ensemble de la procédure a été vérifiée à partir de SIX
minéralisations successives d'un échantillon de lait d'une part et de farine de mil d'autre part
(tableau XII).

99
Tableau XII : Répétabilité de la méthode
Répétabilité de l'analyse spectrométrique (n = 6)
Concentration
Ecart-type
CV
(mg/l)
(%)
2,04 mg/l
2,01
0,02
1,00
Solution de référence
10,20 mgll
10,17
0,08
0,78
(mg/lOOg)
Lait
0,282
0,005
1,77
Minéralisat
Farine de mil
6,06
0,092
1,51
Répétabilité de la procédure (n = 6)
Lait
0,301
0,013
4,32
Farine de mil
8,64
0,48
5,55
Les coefficients de variation obtenus, inférieurs à 6%, indiquent une répétabilité
satisfaisante de la méthode.
II-2-2-3- Exactitude:
L'exactitude a été vérifiée sur le lait en poudre et la farine de mil par la technique des
ajouts dosés. Un échantillon de lait a été additionné d'une solution de référence de fer à quatre
niveaux de concentration de 0,204 à 0,816 mg/l. De même, la farine de mil a été additionnée
d'une solution de fer à quatre niveaux de concentration de 1,020 à 4,080 mg/l. Les échantillons
avec ou sans ajout sont minéralisés puis analysés par spectrométrie d'absorption atomique. Les
résultats obtenus sont rapportés dans le tableau XIII.

100
Tableau XIII : Exactitude de la méthode
Echantillons
Concentration
Concentration
Taux de
Erreur
ajoutée
retrouvée
recouvrement
relative
(mg/lOOg)
(mgIlOOg)
(%)
(%)
Lait en poudre
0,204
0,196
96,08
-3,92
0,408
0,388
95,10
-4,90
0,612
0,580
94,77
-5,23
0,816
0,783
95,96
-4,04
Farine de mil
1,020
0,965
94,61
-5,39
2,040
1,988
97,45
-2,55
3,060
2,996
97,91
-2,09
4,080
3,978
97,50
-2,50
Le recouvrement moyen de 95,85% avec une erreur relative moyenne de - 4,15% rend
compte de l'exactitude de la méthode proposée pour les dosages en routine.
II-2-2-4- Sensibilité:
La limite du dosage a été déterminée par les mesures d'absorbances de dilutions
successives de la solution de référence. Cette limite a été évaluée à 0,04 mg/l (0,08 mg/100g).
Cette solution a ensuite été ajoutée six fois à un échantillon de farine de mil. Les échantillons
avec et sans ajout ont été analysés. Le taux de recouvrement moyen est de 93,65 % avec un
coefficient de variation de 12,36 %.
II-2-2-5- Conclusion:
Les résultats des essais de validation permettent de conclure en faveur de la fiabilité de
la méthode : le domaine de linéarité est défini, la répétabilité et l'exactitude sont satisfaisantes

-~\\
101
et la méthode est suffisamment sensible pour déterminer les concentrations en fer du lait et des
farines locales.
Les méthodes proposées ont été appliquées à la détermination des concentrations en
vitamines A, E et en fer dans les aliments suivants : lait en poudre, farine de riz, de manioc,
farine de maïs, farine de mil et de soja.
111- Résultats et commentaires
111-1- Zone d'Abidjan:
Les différentes teneurs obtenues à l'issue des analyses des lots de lait et de farine de
manioc prélevés à Abidjan, sont rapportées dans les tableaux XIV et xv.
111-1-1- Laits:
L'analyse de ces prélèvements montre des résultats caractérisés par une grande
variabilité, notamment en ce qui concerne la vitamine A. Sur les 20 échantillons prélevés sur les
différents marchés, seuls 13 échantillons contiennent du rétinol. Les quantités trouvées sont
très variables : des teneurs faibles, parfois proches de la limite de détermination de la méthode
ou des teneurs très élevées, au delà de 1000 1lg/100g. La moyenne obtenue sur ces 13 lots
analysés est de 324,9 1lg/100g avec un écart-type très important de 319,8 1lg/100g ce qui
montre bien la grande disparité des valeurs obtenues. La bibliographie (WOOT-TSUEN et
coll., 1970; SOUCI et coll., 1994; FAVIER et coll., 1995) fait état de teneurs moyennes
normales en rétinol dans le lait entier en poudre pouvant varier entre 220 à 270 1lg/100g. Les
concentrations obtenues sont donc supérieures à ces valeurs.
En ce qui concerne la vitamine E, seuls 4 échantillons sur les 20 analysés contiennent
cette vitamine. Les teneurs retrouvées très faibles, sont proches de la limite de détermination
de la méthode et inférieures aux teneurs recensées dans la littérature.
Ces teneurs très disparates en vitamine A et E dans les laits vendus peuvent s'expliquer
par le fait qu'il pourrait s'agir de laits enrichis en vitamine A mais pas en vitamine E et qui
seraient conservés dans de mauvaises conditions. En effet, ces laits déconditionnés de leur
emballage d'origine (sac de 25 ou 50 kg), vendus en vrac sur des étals, sont conservés exposés

102
à la chaleur (minimum 25°C) à l'humidité ambiante et à la lumière pendant la journée. Durant la
nuit, ces aliments sont stockés le plus souvent sur les lieux de vente, sans protection
particulière. Or, VIDAL-VALVERDE et coll. (1992) ont rapporté que l'effet combiné de la
chaleur et de l'humidité contribue à diminuer la valeur nutritive du lait avec des baisses de
teneur en rétinol allant de 20 à 40% dans les six premiers mois de conservation, ce qui
expliquerait donc les résultats obtenus. D'autre part, la durée du temps de vente et donc
d'exposition, est fonction du rythme de la vente. La notion de date limite de vente n'est pas
souvent respectée et les produits sont vendus jusqu'à épuisement du stock. Cela ne permet
donc pas de garantir, à moyen voire à long terme, la qualité nutritive des laits vendus et surtout
les teneurs initiales en nutriments lorsqu'il s'agit de composés fragiles comme les vitamines A et
E. Ces observations confirment celles que nous avions faites dans une étude précédente dans la
région d'Abidjan où une disparité des teneurs en rétinol avait été retrouvée sur des lots de lait
achetés sur des sites différents (AKE et coll. 1998a).
Pour ce qui est du fer, les analyses réalisées ont indiqué une teneur moyenne de 0,33
mg/l00g (écart-type 0,07 mg/lOOg) sur les 20 échantillons. Cette concentration est plus faible
que celles recensées dans la littérature (WOOT -TSUEN et coll., 1970; SOUCI et coll., 1994;
FAVIER et coll., 1995) qui est de l'ordre de 0,7 mg/lOOg pour le lait entier non fortifié. Les
teneurs dans les laits enrichis commerciaux sont nettement plus importantes de l'ordre de 6 à 8
mg/l00g (DALLMAN, 1989).
III-I-2- Farine de manioc:
Les analyses de vitamines A et E réalisées sur les échantillons de farine de manioc ont
confirmé sa pauvreté en vitamines. En effet, sur les 20 échantillons analysés, le rétinol n'a été
retrouvé que sur un seul avec une teneur de 106,9 ~g/100g. A partir de trois échantillons, une
valeur moyenne en vitamine E a été déterminée : 13,24 mg/lOOg avec un écart-type très
important de 11,65 mg/lOOg (teneur minimum 0,08 mg/lOOg, teneur maximale 14,31
mg/lOOg). Ces résultats sont en accord avec ceux de différents auteurs. En effet, SOUCI et
coll. (1994) rapportent des teneurs de 5 ug/I OOg pour le manioc cru et WOOT -TSUEN et
coll. (1970) n'indiquent aucune teneur de vitamines A et E dans la farine de manioc. On peut
penser que pour les farines, ce sont non seulement les conditions et la durée du stockage qui
influencent ces teneurs mais aussi les diverses étapes de fabrication. Les étapes de séchage à

103
température ambiante qUI permettent une conservation de longue durée, très recherchée,
contribuent à diminuer fortement les teneurs vitaminiques.
Pour ce qui est du fer, une concentration moyenne de 3,69 mg/100g (écart-type 1,61
mg/100g) a été obtenue sur les 20 échantillons étudiés. Celle-ci est proche de celle rapportée
par WOOT-TSUEN et coll. (1970) : 3,6 mg/100g et UODESSIN et coll. (1991) dans le
manioc sous forme de gari, mais plus faible que celle retrouvée par FAVIER (1977) dans la
tubercule épluchée qui variait de 1,19 à 1,9 mg/100g.
III-2- Zone de Divo
Les résultats déterminés sur les échantillons de lait et de farine de riz sont présentés
dans les tableaux XVI et XVII.
III-2-1- Laits
Une teneur moyenne en rétinol de 706,2 1lg/100g (écart-type 194,8 1lg/100g) a été
retrouvée sur les 20 échantillons analysés. Cette concentration est très largement supérieure à
la teneur moyenne recensée dans la littérature de 220 à 270 1lg/100g (WOOT -TSUEN et coll.,
1970; SOUCI et coll., 1994; FAVIER et coll., 1995). La concentration moyenne déterminée
est également plus élevée que les teneurs retrouvées dans les laits commerciaux enrichis :
teneur variant selon les spécialités commerciales de 420 à 600 1lg/100g pour les enfants de
premier et deuxième âge (OLSON, 1989; MOREAU, 1996). Ces observations suggèrent à
nouveau qu'il s'agirait de lait enrichi en rétinol. Cependant, il faut noter une grande variabilité
dans les résultats (teneur minimale 362,5 1lg/100g et teneur maximale 1137,4 1lg/100g) qui
s'explique certainement par l'influence des conditions de stockage.
Dans ces échantillons de lait, la présence de vitamine E est inexistante. Un seul
échantillon contient une concentration proche de la limite de détermination de la méthode, ce
qui confirme l'hypothèse selon laquelle les laits ne sont pas enrichis en vitamine E.
Pour ce qui est du fer alimentaire, la teneur moyenne obtenue de 0,29 mg/lOO g (écart-
type 0,17 mg/100g) est inférieure aux teneurs retrouvées dans la littérature (WOOT-TSUEN et
coll., 1970; SOUCI et coll., 1994; FAVIER et coll., 1995), et proche de celle obtenue à
Abidjan, elle est trop faible pour penser qu'il s'agit de lait enrichi en fer.

l
104
III-2-2- Farine de riz
Dans la plupart des échantillons de farine de riz analysés, les vitamines A et E n'ont pu
être décelées. Une teneur en vitamine A de 202,6 Ilg/100g a été obtenue sur un seul lot . Ces
résultats confirment bien ceux que nous avions obtenu pour le dosage de la vitamine A dans les
lots de riz analysés au cours d'une étude précédente (AKE et coll., 1998a). L'absence de
composés vitaminiques pourrait s'expliquer par le fait que c'est une farine, de préparation
essentiellement domestique, obtenue à partir de riz décortiqué et poli ayant perdu la grande
majorité des nutriments essentiels. D'autre part, la littérature consultée ne rapporte aucune
donnée concernant des teneurs en vitamines A et E dans la farine de riz (SOUCI et coll.,
1994).
La quantité moyenne en fer sur les échantillons analysés est de 1,16 mg/l00g (écart-
type 0,47 mg/l00g), teneur plus élevée que celles retrouvées dans la littérature: 0,2 à 0,4
mg/l00g (SOUCI et coll., 1994; WOOT-TSUEN et coll., 1970). Par contre, UDOESSIN et
coll. (1991) rapportent des teneurs très importantes de 33,5 mg/l00g dans 4 échantillons de
farine de riz préparée par leur soin à partir du riz cultivé au Nigeria. Ces résultats pourraient
indiquer que les teneurs en fer varient en fonction de la variété de riz cultivé.
111-3- Zone de Bouaké
Les différentes teneurs obtenues dans les échantillons de lait et de farine de maïs sont
rapportées dans les tableaux XVIII et XIX.
111-3-1- Laits
Sur les 20 échantillons de lait en poudre analysés, une concentration moyenne en
vitamine A de 334,7 Ilg/100g (écart-type 114,5 ug/IOügja été obtenue. Celle-ci est toujours
plus élevée que celles retrouvées dans la littérature (WOOT -TSUEN et coll., 1970; SOUCI et
coll., 1994; FAVIER et coll., 1995) mais plus faible que les teneurs admises dans les laits
commerciaux enrichis.

105
La vitamine E est absente dans tous les échantillons analysés comme pour les autres
régions où nous avions fait la même observation : il s'agirait de laits, à teneur enrichie en
vitamine A mais non en vitamine E, très influencés par les conditions défavorables de stockage.
Une teneur moyenne en fer de 0,28 mg/lOOg (écart-type 0,06 mg/100 g) a été obtenue
sur les lots analysés. Cette concentration moyenne, plus faible que celles retrouvées dans les
deux autres régions, est également en deçà de celles recensées dans la littérature (WOOT-
TSUEN et coll., 1970; SOUCI et coll., 1994; FAVIER et coll., 1995) et surtout de celles
admises dans les spécialités commerciales.
1II-3-2- Farine de maïs
Trois qualités différentes de farine de maïs ont été analysées: la variété blanche qui est
la plus consommée (10 lots), la variété jaune (5 lots) et la variété blanche additionnée de
potasse pour des raisons culinaires (5 lots).
On ne retrouve pas de vitamine E dans les échantillons de farine de maïs quel que soit le
type étudié. En ce qui concerne la vitamine A, des résultats très disparates ont été obtenus.
Dans certains lots quel que soit le type de maïs analysé, on note l'absence de vitamine A. Par
contre, dans les lots où on retrouve cette vitamine, les concentrations sont très élevées, au delà
de 500 1lg/100g pour les variétés blanches et jaunes. Ces concentrations supérieures à celles
retrouvées dans nos études précédentes (AKE et coll., 1998a), montrent l'influence des
conditions de fabrication et de stockage qui ne permettent pas d'assurer des teneurs minimales
garanties.
Pour ce qui est du fer, l'apport déterminé est plus important que celui des farines de riz
et de manioc avec une moyenne de 4,21 mg/lOOg (écart-type 1,35 mg/100g). Ce résultat est
proche ou légèrement plus élevé que les concentrations retrouvées dans la littérature entre 2 et
4 mg/lOOg (WOOT -TSUEN et coll., 1970; HERCBERG, 1988; N'DIAYE et coll., 1993,
SOUCI et coll., 1994).
III-4- Zone de Boundiali
Les teneurs en vitamines A et E et en fer dans les lots de laits et de farine de mil sont
rapportées dans les tableaux XX et XXI.

106
III-4-1- Laits
Les analyses effectuées sur les 20 échantillons de lait ont mis en évidence une
concentration moyenne en rétinol de 269,2 1lg/100g (écart-type 70,2 1lg/100g). Cette teneur se
situe dans l'intervalle de concentrations proposées dans la littérature : 220 à 270 1lg/100g
(WOOT-TSUEN et coll., 1970; SOUCI et coll., 1994; FAVIER et coll., 1995). Cette
concentration moyenne est la plus faible déterminée sur les lots provenant des quatre régions
d'étude. La vitamine E n'a pas été mise en évidence dans les échantillons analysés. Il pourrait
donc s'agir soit d'échantillons de lait non enrichis en rétinol, soit d'échantillons de lait enrichis
en vitamine A mais dont les teneurs sont fortement diminuées en raison des conditions de
stockage, notamment la chaleur plus importante dans cette région à climat très sec (30°C ou
plus en saison sèche).
Une teneur moyenne en fer de 0,29 mg/lOOg (écart-type 0,05 mg/lOOg) a été déterminé
sur les 20 lots analysés. Elle est très proche de celle retrouvée dans les autres régions et ne
semble pas correspondre à celle d'un lait enrichi en fer.
111-4-2- Farine de mil
9 échantillons de farine de mil sur les 20 analysés ont donné une teneur moyenne en
rétinol de 314,4 1lg/100g (écart-type de 296,9 ug/IOùg). Les teneurs individuelles sont très
variables avec une teneur minimum de 86,96 ug/l Oüg et des teneurs maximales au delà de
1OOOJlg/1 OOg. La concentration moyenne déterminée est beaucoup plus faible que celle
retrouvée dans une étude précédente où des échantillons de farine de mil achetés dans la région
d'Abidjan avaient été analysés (AKE et coll., 1998a). Ces observations soulignent encore
l'influence du mode de fabrication et des conditions climatiques de conservation (température).
La vitamine E n'a été retrouvée dans aucun des échantillons de farine.
Quant au fer, les lots analysés ont mis en évidence une teneur moyenne de 9 mg/l00g.
La concentration déterminée est supérieure à celles retrouvées dans certaines tables de
composition (HERCBERG, 1988; N'DIAYB et coll., 1993; TOURY et coll., 1983) où elles
peuvent varier de 1,6 à 6 mg/l00g. Cependant, la table de composition des aliments à l'usage
de l'Afrique rapporte des teneurs beaucoup plus élevées au delà de 10 mg/l00g voire 20
mg/l00g dans certaines variétés non classées (WOOT-TSUEN et coll., 1970).

107
III-5- Farine de soja
Les apports en vitamines A et E et en fer de la farine de soja sont présentés dans le
tableau XXII. La consommation de cette farine n'est pas spécifique à une région particulière de
la Côte d'Ivoire. Sur les dix lots analysés, très peu de vitamine A a été retrouvée : teneur
moyenne de 15,87 1lg/100g, très proche de la limite de détermination de la méthode. La
littérature rapporte des teneurs très proches de celles obtenues: 40 u.I. ou 12,12 1lg/100g
(NWOKOLO et coll., 1996) et 14 1lg/100g (SOUCI et coll., 1994).
La concentration moyenne en vitamine E de 36,47 mg/lOOg obtenue est largement
supérieure à celles retrouvées dans la littérature 15,34 mg/lOOg (SOUCI et coll., 1994), mais
inférieure à celle retrouvée dans le tofu, autre produit dérivé du soja : 63 mg/ 1OOg (RAVEL et
coll., 1993)
La concentration moyenne en fer obtenue sur ces échantillons analysés égale à 28,48
mg/l00g est plus élevée que celle rapportée par les diverses tables de composition : de 6 à
12,10 mg/lOOg (WOOT-TSUEN et coll.1970; HERCBERG, 1988; SOUCI et coll. 1994;
FAVIER et coll., 1995; NWOKOLO et coll., 1996; RAVEL et coll., 1993).
III-6- Analyse des données:
L'analyse globale de ces déterminations de l'apport alimentaire en vitamines A et E et en
fer a permis de faire un certain nombre d'observations.
La vitamine E n'a été mise en évidence que dans très peu d'échantillons de lait et
pratiquement pas dans les échantillons des différentes farines étudiées à l'exception de la farine
de soja. Les teneurs retrouvées dans cette farine sont suffisantes pour contribuer à la
couverture des besoins de l'enfant évalués à environ 10 mg/jour (WEBER et coll., 1997). De
plus, elles ne dépassent pas la teneur limite autorisée dans les formules infantiles qui est de 50
mg/l00g (75 U.UlOOg) pour éviter les risques d'apparition de cas de toxicité (BELL, 1989;
MOREAU, 1996).
En ce qui concerne la vitamine A, l'apport est assuré plus par le lait en poudre
vraisemblablement enrichi en rétinol, que par les farines locales. A l'exception des échantillons

108
de la zone urbaine d'Abidjan qui se caractérise par une grande disparité dans les teneurs en
rétinol, les échantillons de lait provenant des trois autres régions contiennent des teneurs
importantes en vitamine A. Bien que ces concentrations soient élevées, elles ne dépassent pas
les teneurs maximales recommandées dans les' formules infantiles variant entre 3750 et 5000
UI.IlOOg (1200 à 1500 flg/100g) (OLSON, 1989; MOREAU, 1996). La comparaison
statistique des résultats en vitamine A n'a pu être réalisée que pour les régions de Bouaké et de
Boundiali. En effet, les valeurs obtenues dans la région d'Abidjan et de Divo ayant conduit à
des variances très différentes des deux autres régions, l'ANOVA ne pouvait donc pas être
réalisée en prenant en compte les quatre régions étudiées. L'ANOVA hiérarchisée à deux
facteurs (région: facteur principal; échantillon: facteur subordonné) a montré une différence
significative entre les teneurs en vitamine A pour ces deux régions (p = 0,03) et a mis en
évidence une variabilité très importante des lots au sein de chaque région (p < 0,0001). Ceci
s'explique par le fait que dans chacune des régions d'étude, les lots ont été achetés à des points
de vente différents. Ces observations indiquent que les teneurs en vitamine A varient en
fonction de la région d'achat même s'il s'agit de laits enrichis en rétino\\.
Ces variations sont très certainement dues aux effets de mauvaises conditions de
distribution et de conservation, qui sont rencontrées dans toutes les régions en particulier dans
une zone urbaine comme Abidjan. En effet, les systèmes de contrôle et de maîtrise des
conditions de conservation sont encore plus difficiles à mettre en place et à suivre dans une
grande ville que dans des localités régionales ou villageoises où les stocks sont moins
importants et plus faciles à écouler car la clientèle est plus réduite. Les farines contiennent des
teneurs parfois moins importantes que les laits mais très disparates. Il parait difficile de garantir
les teneurs en vitamine A dans les farines, car elles sont soumises à l'influence négative des
étapes de fabrication et des conditions de conservation qui les font varier d'un échantillon à
l'autre et donc d'une région à l'autre.
Pour ce qui est du fer dans les aliments, l'inverse a été observé: ce sont les farines qui
présentent des teneurs plus élevées que les laits. L'analyse statistique a porté sur les quatre
régions étudiées et l'ANOVA hiérarchisée (région: facteur principal; lot: facteur subordonné)
n'a décélé aucune différence significative au niveau de signification de 95% entre les teneurs en
fer des quatre régions (p > 0,05). Par contre ici encore, la variabilité entre les lots au sein de
chaque région est fortement significative (p < 0,0001), résultant d'achat chez des vendeurs
différents. D'une façon générale, ces concentrations sont faibles, inférieures à celles retrouvées

109
dans les tables de composition consultées et surtout à celles des laits enrichis dont la teneur
maximale autorisée est de l'ordre de 3 mg/lOOkcal soit 15 mg/l00g (DALLMAN, 1989). Des
réserves concernant l'enrichissement en fer ont été formulées à cause des interactions de celui-
ci avec d'autres composés (vitamine E, zinc, cuivre ...) qui peuvent être à l'origine d'une baisse
d'immunité (DALLMAN, 1989). L'analyse des farines a mis en évidence des concentrations
beaucoup plus importantes permettant d'identifier des farines à teneur élevée: mil et soja et
celles à teneur moins importante: riz, manioc et maïs (COOK lD. et coll., 1997). Il faut
cependant tenir compte du fait qu'il est possible qu'une partie de ces teneurs en fer contenu
dans les farines de préparation domestique ou artisanale, puisse correspondre à du fer de
contamination d'origine extrinsèque. En effet, il peut s'agir de fer provenant du sol, de
l'environnement ou de la poussière du milieu ambiant. Il peut également provenir de certaines
technologies agricoles de fabrication, de transformation ou de conditionnement , par l'usage
d'un matériel qui libère des particules de fer (HERCBERG, 1988; HERCBERG et coll., 1991;
MBOFUNG et coll., 1990).
Il n'a pas été possible tout au long de cette enquête d'obtenir des informations exactes
sur l'origine de ces laits, ni sur la durée moyenne des périodes de vente et de stockage de ces
aliments (laits et farines) à cause de la réticence des vendeurs, en particulier dans la zone
d'Abidjan.
A partir des résultats obtenus à l'issue des deux enquêtes réalisées : étude biologique et
analyse des apports alimentaires, nous avons essayé d'établir une relation entre les deux . Ces
observations permettront ensuite de faire des suggestions qui contribueraient à l'effort
d'amélioration de la situation alimentaire et nutritionnelle et donc de la santé des enfants mis en
place depuis quelques années en Côte d'Ivoire.

110
Tableau XIV : Teneur en vitamines A et E et en fer des échantillons de lait (Abidjan)
(valeurs dupliquées de 20 échantillons)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(J.l2l100g)
(m2l100g)
(m2l100e:)
1
1263,2

0,29
1238,1

0,29
2
145,6
0,79
0,28
157,1
0,79
0,28
3
*

0,32
*

0,32
4
*

0,44
*

0,45
5
244,7

0,32
246,0

0,32
6
344,1
0,09
0,38
355,9
0,09
0,42
7
170,1
0,05
0,32
168,8
0,05
0,32
8
684,1

0,38
704,1

0,38
9
287,4

0,26
285,4

0,26
10
269,3

0,21
280,0

0,21
11
382,9

0,32
410,3

0,32
12
180,4

0,54
190,8

0,51
13
*

0,40
*

0,41
14
*

0,23
*

0,25
15
125,9

0,28
129,2

0,27
16
*

0,35
*

0,36
17
51,2
0,05
0,34
55,4
0,06
0,36
18
38,0

0,26
38,4

0,26
19
*

0,33
*

0,30
20
*

0,28
*

0,28
* :
. ,
, .
teneur en vitamine A non detennmee, infeneure a la limite de détermination de la methode.
• : teneur en vitamine E non déterminée, inférieure à la limite de détermination de la méthode

111
Tableau XV : Teneur en vitamines A et E et en fer des échantillons de farine de manioc (Abidjan)
(valeurs dupliquées de 20 échantillons)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(1.ll!!1002)
(ml!!1002)
(ml!!1002)
1
*

5,13
*

5.31
2
*

4.08
*

4,11
3
*
0,08
1,68
*
0,08
1.67
4
*

1.81
*

1,95
5
*

2,70
*

2,74
6
'*

3,01
*

3,04
7
*

3,71
*

3,87
8
*

7,42
*

7,03
9
*

5,86
*

6,09
10
*
22,54
2,19
*
28,89
2,02
11
*

2,20
*

2,40
12
*

1.97
*

2,91
13
*

3,14
*

3,43
14
*

2,54
*

2,55
15
*

4,24
*

4,44
16
*

3,06
*

3,13
17
103,3

4,77
110,4

4,83
18
*
13,54
6,84
*
14,31
6,17
19
*

4,52
*

4,57
20
*

1.61
*

J,75
* :teneur en vitamine A non détennmée, inféneure à la limite de détermination de la méthode.
• : teneur en vitamine E non déterminée, inférieure à la limite de détermination de la méthode

112
Tableau XVI : Teneur en vitamines A et E et en fer des échantillons de lait (Divo)
(valeurs dupliquées de 20 échantillons)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
ÛJ.211002)
(m2l1002)
(m2l1001!)
1
805,4

0,42
821,1

0,46
2
1024,4

0.22
1037,5

0,23
3
888,1
0,06
0,21
886,5
0,06
0,21
4
862,4

0,24
875,6

0,25
5
802,4

0,20
803,3

0,21
6
424,8

0,54
417,0

0,55
7
796,3

0.14
792,4

0,15
8
707,4

0,18
704,5

0,16
9
362,9

0,13
364,8

0,14
10
610,4

0,15
615.1

0,16
11
589,8

0,11
593,1

0,16
12
1097,0

0.55
1137,4

0,59
13
650,7

0,24
630,3

0,23
14
716,1

0,26
718,5

0,29
15
566,8

0,34
573,3

0,34
16
647,6

0,19
662,9

0,19
17
629,4

0,67
641,6

0,72
18
362,5

0,61
376,1

0,49
19
812,6

0,20
819,7

0,20
20
696.5

0,15
725,3

0,15
* :
. ,
, .
teneur en vitamine A non deternunee, infeneure a la limite de détermination de la methode .
• : teneur en vitamine E non déterminée, inférieure à la limite de détermination de la méthode.

113
Tableau XVII: Teneur en vitamines A et E et en fer des échantillons de farine de riz (Divo)
(valeurs dupliquées de 20 échantillons)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(p.2/100e)
(m2/100e)
(m2/100e)
1
*

0.75
*

0,74
2
203,3

2,35
201,9

2,49
3
*

0,88
*

0,87
4
*

0,74
*

0,79
5
*

0,92
*

0,94
1
6
*

1,45
*

1,45
7
*

1,17
*

1,17
8
*

0,55
*

1,01
9
*

1,39
*

1.39
10
*

0,94
*

0,92
11
*

0,78
*

0,82
12
*

0,63
*

0,63
13
*

1,23
*

1,22
14
*

1,14
*

1,12
15
*

l,52
*

1,87
16
*

1,05
*

1,06
17
*

0,85
*

0,84
18
*

0,99
*

0,99
19
*

1,35
*

1,22
20
*

2,00
*

2,24
* :
. .
. .
teneur en vitamine A non deternunee, infeneure a la limite de détermination de la méthode.
• : teneur en vitamine E non déterminée, inférieure à la limite de détermination de la méthode

114
Tableau XVIII : Teneur en vitamines A et E et en fer des échantillons de lait (Bouaké)
(valeurs dupliquées de 20 à échantillons)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(ul!/100e)
(ml!/100e)
(ml!/100e)
1
264,5

0.45
258,6

0.44
2
359,6

0,16
388,0

0,16
3
366,4

0,21
365,8

0,21
4
348,4

0,24
322,1

0,33
5
273,0

0,34
296,3

0,37
6
353,8

0,28
339,7

0,27
7
241,1

0,23
238,5

0,22
8
228,3

0,25
223,2

0,24
9
283,9

0,33
301,7

0,33
10
261,0

0,34
253,4

0,35
11
337,2

0,30
335,7

0,29
12
250,5

0,25
244,9

0,25
13
379,5

0,26
359,3

0,27
14
272,5

0,25
270,2

0,25
15
339,7

0,27
310,9

0,27
16
303,7

0,30
308,8

0,23
17
220,7

0,26
237,8

0,26
18
668,1

0,29
695,6

0,28
19
331,6

0,23
356,4

0,26
20
612,6

0,29
584,2

0,29
'" : teneur en vitamine A non déterminée, inférieure à la limite de détermination de la méthode.
• : teneur en vitamine E non déterminée, inférieure à la limite de détermination de la méthode

115
Tableau XIX : Teneur en vitamines A et E et en fer des échantillons de farine de maïs (Bouaké)
(valeurs dupliquées de 20 échantillons)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(J121100e)
(m2l1002)
(mg/1002)
1
585.6

6.10
590,8

6.30
2
*

1.78
*

2,09
3
859,1

4,80
880,3

4,85
4
*

5,53
*

5,57
5
*

3.87
*

3,87
6
787,7

3,28
750,4

3,20
7
*

4,06
*

4,15
8
*

4,76
*

4,72
9
*

5,14
*

5,12
10
664,6

2,70
670,2

2,72
11
97L2

2,44
974,6

2,48
12
1446,3

4,27
1443,9

4,46
13
*

5,23
*

5,00
14
*

2,24
*

2,24
15
*

2,95
*

2,97
16
*

3,90
*

3,95
17
311.7

3,70
315,0

3,83
18
*

6,74
*

7,18
19
*

4,34
*

4,31
20
*

5,53
*

5,90
,
.
• : teneur en vitamine A non détemunée, mfeneure à la lmute de détermination de la méthode.
• : teneur en vitamine E non déterminée, inférieure à la limite de détermination de la méthode

116
Tableau XX : Teneur en vitamines A et E et en fer des échantillons de lait (Boundiali)
(valeurs dupliquées de 20 échantillons)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(aU!l1002;)
(mll/l001ü
(m2/100g)
1
206,8

0,37
205,6

0,38
2
318,8

0,22
318,2

0,22
3
187,0

0,23
187,9

0,23
4
293,4

0,30
294,5

0,31
5
289,6

0,26
290,2

0,27
6
434,8

0,33
404,6

0,32
7
358,1

0,29
364,8

0,28
8
372,5

0,21
394,4

0,20
9
242,7

0,29
239,3

0,30
10
285,7

0,27
285,0

0.28
11
243,3

0,32
250,3

0,32
12
285,6

0,36
275,2

0,36
13
182,3

0,30
181,3

0,30
14
167,6

0,25
158,2

0,25
15
191,2

0,29
199,3

0,29
16
212,5

0,35
209,7

0,34
17
236,8

0,35
234,3

0,35
18
301,5

0,27
311,0

0,27
19
339,5

0,26
327,6

0,26
20
262,8

0,29
223,4

0,30
..
, .
• : teneur en vitamine A non detenmnee, infeneure a la limite de détermination de la methode.
• : teneur en vitamine E non déterminée, inférieure à la limite de détermination de la méthode

117
Tableau XXI : Teneur en vitamines A et E et en fer des échantillons de farine de mil (Boundiali)
(valeurs dupliquées de 20 échantillons)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
Ûlg/I00g)
(mg/l00g)
(mg/l00g)
1
*

13,41
*

13,47
2
*

13,30
*

14,02
3
100,4

8,78
92,9

8,70
4
122,8

3,34
130,1

\\66
5
1054,1

5,07
983,9

5,11
6
*

4,29
*

4,26
7
87,1

8,41
88,8

8,01
8
*

4,70
*

4,76
9
*

6,46
*

6,55
10
*

7,77
*

7,94
11
*

7,48
*

7,45
12
366,6

7,60
377,6

7,25
13
*

5,88
*

5,85
14
382,9

4,11
408,5

4,05
15
572,.3

5,79
566,3

6,14
16
*

6,22
*

6,83
17
147,9

15,43
143,6

15,82
18
*

16,58
*

16,73
19
187,9

17,50
180,9

17,30
20
*

17,00
*

17,18
, .
• : teneur en vitammeA non detennmee, infeneure a la limite de détermination de la méthode .
• : teneur en vitamine E non déterminée, inférieure à la limite de détermination de la méthode

118
Tableau XXII : Teneur en vitamines A et E et en fer des échantillons de farine de soja
(valeurs dupliquées de 10 échantillons)
Vitamine A
Vitamine E
Fer
(J.lg/I00g)
(mgll00g)
(mg/lOOg)
1
19,1
47,60
15,34
18,7
46,34
15,99
2
*
36,96
20,40
*
36,96
20,47
3
15,7
43,01
24,83
16,0
43,02
23,86
4
*
36,86
19,77
*
36,97
19,72
5
*
35,76
18,30
*
36,21
17,42
6
13,4
30,41
16,99
12,2
30,62
16,20
7
*
31,73
41,45
*
31,66
42,56
8
*
32,59
48,51
*
33,53
48,41
9
*
40,03
35,41
*
40,37
35,16
10
*
30,32
43,64
*
28,50
44,08
. .
• : teneur en vitamine A non déternunée, inféneure à la limite de détermination de la méthode

CHAPITRE IV :
STATUT EN VITAMINES A, E et en FER DES ENFANTS-
ETUDE DES APPORTS EN VITAMINES A, E et en FER
DES LAITS ET FARINES

120
L'évaluation du statut en vitamines A, E et en fer a permis de mettre en évidence des
situations de carence en ces trois nutriments chez des enfants ivoiriens d'âge préscolaire
apparemment sains et en bon état de santé. Ces carences ont été observées dans chacune des
régions d'étude : Abidjan, Divo, Bouaké et Boundiali. De plus, leur prévalence varie en
fonction de la région étudiée. Comme nous l'avons vu, les analyses alimentaires effectuées ont
mis en évidence des teneurs variables en vitamines A, E et en fer dans les aliments étudiés (laits
et farines), prélevés dans les quatre régions précitées. Le rapprochement de ces différents
résultats a permis de faire certaines observations.
1- Enquête nutritionnelle - Etude des apports alimentaires
1-1- Vitamine E
Le déficit en vitamine E a été déterminé sur l'ensemble des 250 enfants étudiés
(78,40%) et comme nous l'avons vu, la carence a été retrouvée dans des proportions
semblables (entre 68 et 85%) quelle que soit la région étudiée. Les analyses alimentaires
avaient permis de noter l'absence de vitamine E dans les laits et la plupart des farines. Seule la
farine de soja a révélé des teneurs importantes en vitamine E, mais elle ne représente pas l'une
des farines les plus consommées. En effet, son introduction dans l'alimentation courante de
l'ivoirien est récente et est due en grande partie à sa richesse nutritionnelle. Quoique les
aliments étudiés ne constituent pas les seuls éléments du repas des enfants en particulier des
enfants plus âgés, l'insuffisance d'apport alimentaire en vitamine E paraît être l'une des causes
majeures (LANDRIEU, 1986).

121
1-2- Vitamine A
Rappelons que l'enquête biologique concernant la vitamine A a porté sur 250 enfants
répartis dans les différentes régions. Les résultats obtenus ont conduit à différencier trois
groupes : un groupe dont la rétinolémie est inférieure à 100 ug/l qui est considéré comme le
seuil de gravité, un deuxième groupe dont la rétinolémie est comprise entre 100 et 200 Ilg/1 qui
matérialise un état d'hypovitaminose et un troisième groupe d'enfants non carencés. La
répartition des enfants dans ces trois groupes en fonction des quatre régions étudiées est
donnée dans le tableau I.
Tableau 1 : Répartition des enfants en fonction de leur statut en vitamine A
Régions
Abidjan
Divo
Bouaké
Boundiali
Rétinolémie inférieure
à 100 Ilg/l
12
5
Il
33
Rétinolémie comprise
entre 100 et 200 Ilg/l
18
Il
31
22
Rétinolémie supérieure
à 200 Ilg/l
30
25
31
21
Le test d'indépendance du Khi Carré (X2) a montré globalement une relation importante
(p < 0,0001) entre la région et le niveau de carence des enfants. Nous avons voulu savoir
quelles étaient les régions responsables de cette hétérogénéité et avons pour cela procédé par
comparaison simultanée. Les résultats du X2 (p > 0,05) ont alors montré l'homogénéité des
régions d'Abidjan, de Divo et de Bouaké sur les divers niveaux de carence. Le tableau des
résultats (tableau III) ramenés en pourcentage montre bien en effet que c'est dans la région de
Boundiali que le pourcentage d'enfants en déficit critique en vitamine A est le plus important.
L'enquête des apports alimentaire a indiqué des teneurs en rétinol dans les farines
faibles et variables selon les étapes de fabrication et de conservation alors que les
concentrations dans les laits en poudre vendus en vrac sur les marchés étaient nettement plus

122
élevées. Ces laits, probablement enrichis en vitamine A, présentent des teneurs variables en
fonction des mauvaises conditions de distribution et de stockage. Pour cette raison, nous
n'avons pris en compte que l'apport en vitamine A par les laits dans notre tentative de montrer
l'influence de l'alimentation sur la carence en rétinol.
I-2-1- Carence globale en vitamine A
Les teneurs moyennes obtenues dans les laits ainsi que le pourcentage d'enfants
carencés globalement en vitamine A (taux inférieur à 200 ug/l) par zone d'étude sont rapportés
dans le tableau II et sur la figure 1.
Tableau II : Carence globale en vitamine A et apport en rétinol des laits par région étudiée
Zone d'étude
Carence en vitamine A
Apport moyen nutritionnel
(effectif)
(%)
en vitamine A (laits)
(J.lgll OOg)
Abidjan
(60 enfants)
50,0
324,9
Divo
(41 enfants)
39,0
706,2
Bouaké
(73 enfants)
57,5
334,7
Boundiali
(76 enfants)
72,4
269,2

123
100
800
90

.e 50
/\\
700 jg
80
]!
~
600 Ul
QI
70
"'C
«
ë5
QI
500 .s
e:
60
~ê)
400 e:8
's
QI
......
Q I -
e:
e: Cl
QI
40
e:2::
QI
300 QI
0
>-
e:
0
30
____ Pourcentage d'enfants
~
E
III
200 :5
carencés
o
20
QI
e:
-+- Teneur moyenne en rétinoi
100 QI
10
1-
0
0
Abidjan
Divo
Bouaké
Boundiali
Zone d'étude
Figure 1 : Carence en vitamine A et apport alimentaire en rétinol par région d'étude.
La figure 1 semble montrer une relation entre l'importance de la carence en vitamine A
(rétinolémie inférieure à 200 ug/l) chez les enfants des différentes régions et les teneurs
moyennes en vitamine A des échantillons de lait analysés. En effet, un taux plus important
d'enfants carencés est retrouvée dans les régions où la teneur moyenne en rétinol dans les
échantillons de lait étudiés est faible. C'est la région de Boundiali qui présente le pourcentage
d'enfants carencés le plus important. A Divo, un taux moins important d'enfants carencés a été
noté ainsi qu'une forte teneur en vitamine A dans les échantillons de laits analysés.
1-2-2- Carence aiguë en vitamine A :
La mise en évidence d'une relation entre le stade aigu de la carence (taux sérique
inférieur à 100 ug/l) et l'apport alimentaire a également été recherchée, en raison des
conséquences graves parfois irréversibles qu'elle entraîne chez l'enfant. Les teneurs moyennes
obtenues dans les laits ainsi que la prévalence de ce stade de la carence en vitamine A, par zone
d'étude sont rapportées dans le tableau III et sur la figure 2.

124
Tableau III : Stade aigu de la carence en vitamine A et apport en rétinol par région étudiée
Zone d'étude
Stade aigu de la
Apport moyen nutritionnel
(effectif)
carence en vitamine A
en vitamine A (laits)
(%)
(,lg/100g)
Abidjan
(60 enfants)
20,0
324,9
Divo
(41 enfants)
12,2
706,2
Bouaké
(73 enfants)
15,1
334,7
Boundiali
(76 enfants)
43,4
269,2
100 T
800
90
~
l!...
80
<1:
QI
70
1:
t700 CIlQI
600"0
'0
1:
E
500 ~ êi
. . . 0
___ Pourcentage d'enfants
III
60
0
1:
carencés
~
QI:!:
1:
50
400
QI
CI
QI
1:.2:
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:QI
1:
CIl
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40
CI
300
~=
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QI
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1:
QI
QI
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III
00
ii
U
1
t-
~t
1
--------J~--+--_ __l__-_
_+I 0
Abidjan
Divo
Bouaké
Boundiali
Zone d'étude
Figure 2 : Stade aigU de la carence en vitamine A et teneur moyenne en rétinol des laits par
région d'étude
Les mêmes constatations concernant l'évolution du stade aigu de la carence en vitamine
A en fonction des régions et les variations des teneurs moyennes des laits analysés peuvent être

125
faites. Ce sont les régions de d'Abidjan, de Divo et de Bouaké qui ont mis en évidence des taux
moins importants d'enfants présentant une carence aiguë en rétinol tandis qu'à Boundiali, il y
avait plus d'enfants ayant une rétinolémie inférieure à 100 ug/L C'est également à Boundiali
que la plus faible concentration de rétinol a été retrouvée dans les laits même si des teneurs
disparates parfois élevées ont été retrouvées dans les échantillons de farine de mil analysés.
1-3- Fer:
Le fer sérique a été déterminé chez 227 enfants. Le tableau IV indique la distribution
des enfants carencés et non carencés en fer dans les différentes régions.
Tableau IV : Répartition des enfants en fonction de leur statut en fer
Régions
Abidjan
Divo
Bouaké
Boundiali
Enfants carencés
(taux inférieur à 0,6 mg/l)
10
Il
17
15
Enfants non carencés
(taux supérieur à 0,6 mg/l)
42
17
57
59
Le test du i n'a pas pu déceler d'hétérogénéité au sein des régions (p > 0,05) dans
cette répartition. Cependant, il semble que la région de Divo présente le nombre d'enfants
carencés le plus élevé et c'est peut être un manque d'efficacité du test statistique qui n'a pas pu
mettre en évidence la différence de cette région par rapport aux autres. Si les teneurs faibles en
fer retrouvées dans le lait semblent insuffisantes pour assurer un apport conséquent aux
enfants, il n'en est pas de même pour les farines. Les teneurs obtenues à l'issue des analyses des
farines sont largement supérieures et atteignent parfois 20 mgllOOg notamment dans la farine
de soja. Le pourcentage d'enfants carencés en fer et les teneurs en fer des laits et farines sont
rapportées dans le tableau V et la figure 3.

126
Tableau V : Carence en fer et teneur moyenne en fer des laits et farines par région
Zone d'étude
Carence en fer
Apport moyen en fer
(effectif)
(%)
(mg/lOOg)
Abidjan
19,2%
- lait: 0,33
(52 enfants)
- farine de manioc: 3,69
Divo
39,3%
- lait: 0,29
(28 enfants)
- farine de riz: 1,16
Bouaké
23,29%
- lait: 0,28
(73 enfants)
- farine de maïs : 4,21
Boundiali
20,3%
-lait: 0,29
(74 enfants)
- farine de mil : 9,00
100 T
/ T9
90 T
c.
t8 III
80 l
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.. 60
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QI
/ t7 ~
70
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10 +
1:
carencés
QI
1-
--+-- Teneur moyenne en fer des
o !
io
farines
Abidjan
Divo
Bouaké
Boundiali
Zone d'étude
Figure 3 : Carence en fer et teneur moyenne en fer des farines analysées par région d'étude
L'analyse de cette figure montre que la carence en fer est retrouvée dans les régions où
l'apport en fer des farines est plus faible. Cette observation est particulièrement vérifiée dans les
régions d'Abidjan, de Divo et de Bouaké. A Boundiali, la carence en fer est présente à des
proportions comparables à celles des autres régions alors que la teneur moyenne retrouvée

127
dans la farine de mil est l'une des plus importantes. Plusieurs faits pourraient expliquer cette
constatation. La farine ne constitue pas le seul composant de l'alimentation des enfants, même
si elle entre dans la composition de nombreux mets locaux. La proportion de fer effectivement
absorbée est peu importante car il s'agit en grande majorité de fer non héminique, faiblement
biodisponible. L'importance éventuelle de la présence de parasitoses dans la région,
responsable de pertes en fer pourrait également expliquer la proportion élevée d'enfants
carencés dans cette région.
Les résultats obtenus à l'issue de ces deux enquêtes ont permis de mettre en évidence
une relation entre les apports alimentaires en vitamines A, E et en fer des laits et/ou des farines
et le statut en vitamines A, E et en fer des enfants des différentes régions. Une corrélation
pourrait être établie en évaluant le statut des enfants en ces nutriments après leur avoir donné à
consommer des laits vendus sur les marchés ou des farines locales à teneur garantie en
vitamines A, E et en fer. Ce type d'étude n'est pas facile à mettre en oeuvre surtout en milieu
non hospitalier, à cause de la réticence des parents à soumettre leurs enfants à des
prélèvements lorsqu'ils sont apparemment sains. C'est pour cette même raison que le
recrutement des enfants s'est avéré parfois difficile au cours de nos travaux.
11- Suggestions
Plusieurs suggestions peuvent être proposées pour contribuer aux efforts qui sont faits
pour améliorer le statut en vitamines A et E et en fer des enfants d'âge préscolaire en Côte
d'Ivoire.
II-1- Supplémentation médicamenteuse:
C'est une stratégie recommandée par les organismes internationaux (OMS, UNICEF;
USAID, IVACG) qui est mise en place le plus souvent pour lutter contre les carences
nutritionnelles lorsqu'elles sévissent à l'état endémique.
En ce qui concerne la vitamine A, il paraît impératif de traiter les enfants carencés,
présentant des signes de cécité nocturne ou de xérophtalmie par des doses massives de
vitamine A en une ou plusieurs doses. La dose recommandée par l'O.M.S. pour les enfants de
12 mois ou plus, est de 60.000 ug RE sous forme d'esters de rétinol (acétate ou palmitate)

128
pendant deux jours consécutifs suivie d'une troisième dose, qui est fonction de l'état clinique
de l'enfant (GERSTER., 1996). A titre préventif, une dose de 200.000 UI peut être
administrée, par des agents de terrain liés au réseau sanitaire, aux enfants d'âge préscolaire, à
des intervalles d'au moins 4, 6 ou 12 mois, afin d'éviter l'apparition des complications dues à la
carence et diminuer les taux de morbidité et de mortalité infantiles dans les pays en
développement (OMS, 1982; GHANA VAST study team 1993; HERRERA et coll., 1992;
HUMPHREY et coll., 1992; POBY, 1997), même si l'effet sur la croissance n'a pu être
formellement mis en évidence (FAWZI et coll., 1997; FAWZI et coll., 1997; KIRKWOOD et
coll., 1996).
Pour ce qui est de la vitamine E, la supplémentation est généralement recommandée à
des doses largement supérieures aux doses habituellement recommandées (8-10 mg/jour) pour
prévenir et diminuer l'évolution des signes neurologiques de la carence chez l'enfant et l'adulte;
elle permet également de stimuler la réponse immunitaire, contribuant à une meilleure
protection contre les risques de cancers et de maladies infectieuses (MEYDANI, 1995).
D'autres auteurs recommandent des doses d'au moins 50 à 100 lT.Ujour pour la prévention des
maladies cardiovasculaires et cancéreuses et la stimulation de la réponse immunitaire
notamment chez les personnes âgées (WEBER et coll., 1997). Ces supplémentations en
dessous de certaines limites, restent anodines et peuvent être utiles (ARTUR et coll., 1994)
Les supplémentations en fer sont recommandées en particulier chez les enfants à partir
de l'étape de sevrage pour couvrir leurs besoins requis par la croissance. Des supplémentations
sont déjà systématiquement prescrites ou conseillées dans les formations sanitaires. L'existence
de spécialités médicamenteuses génériques de coût abordable et accessibles dans les
pharmacies publiques et privées permet de mieux prévenir les risques d'anémie, signe avancé
de la carence en fer (MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, 1996). Cependant, l'accent
doit être porté sur les doses de cette supplémentation pour qu'elle soit réellement efficace
(VITERI, 1997). D'autre part, il a été noté que la supplémentation en vitamine A chez des
enfants pouvait corriger les signes de la carence en fer (THURNHAM, 1993; GERSTER.,
1996; BLOEM, 1995). De même, il a été rapporté une amélioration du statut vitaminique A
d'enfants ayant reçu une supplémentation en fer (NORTHROP-CLEWES et coll., 1996).
L'éfficacité de la stratégie de supplémentation passe, non seulement par la maitrise des
techniques d'administration et des systèmes de distribution ainsi que de la chaine de distribution
depuis son origine jusqu'au consommateur, mais aussi par la formation du personnel tant

129
administratif que technique. Une évaluation périodique par des enquêtes biologiques et
épidémiologiques est généralement recommandée (OMS, 1982).
II-2- Dépistage et traitement des maladies endémiques
Le dépistage des maladies telles que les parasitoses et le paludisme et leur traitement
permet d'éviter l'apparition de carences nutritionnelles : carence en vitamine A et en fer
(STOLTZFUS et coll., 1997). Les parasitoses à ankylostome ou à tricocéphale entraînent des
pertes en fer par spoliation de la muqueuse gastro-intestinale. Des supplémentations en fer et
en vitamine A, associées à un traitement vermifuge administrés à des enfants, ont permis de
noter non seulement une diminution de l'apparition de ces parasitoses mais aussi des
améliorations durables du rythme de croissance, du taux de fer sérique et d'hémoglobine ainsi
qu'une baisse de la prévalence des signes oculaires de l'avitaminose A (GOPALDAS, 1996).
Le renforcement des stratégies de dépistage et de traitement systématique des maladies
parasitaires mises en place lors de consultation dans les formations sanitaires pourraient
permettre de diminuer le risque d'apparition de ces carences.
II-3- Enrichissement des aliments
L'enrichissement des aliments couramment consommés serait une stratégie pour
assurer des apports plus importants en nutriments aux populations et notamment aux enfants.
La consommation de certains aliments enrichis en vitamine A et E tels que le lait, le thé, le
sucre , le glutamate mono sodique et certaines céréales locales doit être prise en compte dans
les habitudes alimentaires de la population (GERSTER 1996).
En ce qui concerne la vitamine E, l'enrichissement des aliments parait intéressant
puisque la simple majoration des apports alimentaires est difficile, ne dépassant pas 15 à 20
mg/jour de vitamine E. En effet, elle entraîne généralement une ingestion supplémentaire
d'acides gras insaturés, ce qui diminue les intérêts de cette stratégie (ARTUR et coll., 1994).
L'enrichissement des aliments en fer pose beaucoup plus de problèmes à cause du coût
de cette stratégie, notamment dans les pays en développement, de la comestibilité des aliments
en raison des changements de coloration et de goût qu'elle entraîne. L'étiologie de la carence
en fer doit également être prise en compte avant d'initier tout programme d'enrichissement des
aliments en fer (SIIMES, 1988). Il est pratiqué le plus souvent par le fer sous forme de sulfate

130
de fer. La forme éthylènediaminotétraacétate sodique (NaFeEDTA) est également utilisée
depuis
ces dernières
années
(VITERI
et
coll.,
1995).
Les
aliments
retenus
pour
l'enrichissement sont le lait dans les formules infantiles, les céréales, le sel, le sucre, les
condiments et même parfois le café (HURELL, 1997; ZIEGLER et coll., 1996; WALTER et
coll., 1993). Cependant, ces aliments, en particulier les produits céréaliers, contenant
également des inhibiteurs potentiels de l'absorption du fer (DAVIDSSON et coll., 1997), il est
nécessaire de protéger l'enrichissement afin d'assurer une absorption maximale. Ceci peut être
réalisé facilement dans l'industrie alimentaire en ajoutant des activateurs de l'absorption tels
que la vitamine C. Dans les pays en développement, le fer sous forme FeNaEDTA et
l'hémoglobine apportée par la viande paraissent plus adaptés pour assurer un apport en fer
suffisant et de qualité (HURELL, 1997).
II-4- Education nutritionnelle
L'éducation nutritionnelle des populations est à la base de tous les efforts réalisables.
En effet, c'est elle qui doit permettre de véhiculer les informations, les conseils et les
changements progressifs dans les habitudes alimentaires. Son rôle est particulièrement
important pour orienter les populations en leur conseillant la consommation d'aliments locaux
qui assurent un apport suffisant en nutriments. Par exemple, pour lutter contre la carence en
vitamine A, elle peut recommander aux populations la consommation d'aliments riches en
provitamines A : certaines feuilles locales, fruits, huile de palme rouge ... (SOLOMONS, 1996;
SOLOMONS, 1998; GERSTER 1996). L'importance de la consommation par les enfants,
aussi bien que les adultes, de plus grandes quantités de viande ou de poisson dans le régime
alimentaire apportant du fer héminique mieux absorbé, peut être conseillée par le biais de
l'éducation nutritionnelle. L'efficacité de cette stratégie repose non seulement sur une bonne
connaissance de l'alimentation locale, des habitudes et des interdits alimentaires, mais aussi sur
sa composition en nutriments d'ou l'intérêt des analyses alimentaires.
D'autres recommandations peuvent être faites notamment en insistant auprès des
autorités sur le développement de cultures riches en vitamines A, E et en fer. D'autre part, une
meilleure maîtrise des étapes de fabrication, qu'elle soit artisanale ou domestique, est
souhaitée. Les moyens de conservation en milieu urbain ainsi qu'en milieu rural doivent être
mieux étudiés pour permettre aux vendeurs d'offrir à la population des aliments de bonne

131
qualité nutritionnelle, à un coût raisonnable. Les services de contrôle de qualité des Ministères
de la Santé et de l'Agriculture doivent pouvoir surveiller régulièrement la qualité des aliments
disponibles sur les marchés locaux de Côte d'Ivoire par des prélèvements et des contrôles
systématiques.

CONCLUSION

133
L'étude en plusieurs étapes que nous avons été chargée de réaliser avait pour but de
rechercher l'existence éventuelle de carences en nutriments essentiels (vitamines A, E et fer)
chez l'enfant ivoirien d'âge préscolaire. Elle a également permis de déterminer les teneurs en
ces nutriments de l'alimentation courante des enfants (laits et farines).
Des méthodes d'analyse utilisées en routine pour le dosage des vitamines A et E et du
fer ont été validées puis appliquées à l'analyse des prélèvements sanguins de 250 enfants
ivoiriens d'âge préscolaire recrutés dans quatre régions de Côte d'Ivoire. La détermination du
statut en vitamines A, E et en fer de ces enfants a permis de mettre en évidence des situations
de carence pour chacun de ces nutriments. La carence en rétinol (rétinolémie inférieure à 200
ug/l) a été retrouvée chez 57,20% des enfants, le stade aigu de cette carence (rétinolémie
inférieure à 100 ug/l) ayant été déterminée chez 24,40% de la population d'étude. Le déficit en
vitamine E a été déterminé chez une grande majorité des enfants soit 78,40 % tandis que la
carence en fer a été retrouvée chez 23,35% des enfants. L'analyse statistique des résultats a
indiqué que le niveau de carence en vitamine A et en fer variait en fonction des régions
d'étude. Cette observation n'a pas pu être faite pour la vitamine E : son déficit est retrouvé
dans des proportions importantes quelle que soit la région étudiée. Ces résultats, qui indiquent
que des problèmes de carence existent effectivement chez les enfants d'âge préscolaire, nous
ont conduit à déterminer les apports en vitamines A, E et en fer de certains aliments
couramment consommés par les enfants de cette tranche d'âge.
Notre choix s'est porté sur les laits en poudre vendus en vrac sur les marchés locaux,
complément de l'allaitement maternel et les farines issues de cultures locales (riz, manioc, mil,
maïs et soja) consommées sous plusieurs formes par les enfants et dont la composition
nutritionnelle n'est pas connue. A cet effet, des techniques d'analyse par chromatographie
liquide haute performance (CLHP) pour les vitamines A et E et, par spectrométrie

134
d'absorption atomique (SAA) pour le fer, ont été mises au point pour une application en
routine sur les aliments, puis validées avant d'être appliquées. Des résultats très disparates ont
été obtenus, notamment pour les vitamines. En effet, ces résultats ont permis de mettre en
évidence la pauvreté des laits et des farines en vitamine E à l'exception de la farine de soja. Les
laits analysés sont caractérisées par leur richesse en vitamine A et leur pauvreté en fer, ce qui
suggère qu'il s'agit d'échantillons de lait enrichis en rétinol et non en fer. Quant aux farines,
des teneurs élevées en fer ont été retrouvées en particulier dans celle de soja. En outre, il
semble que les conditions de conservation ainsi que les différentes étapes de fabrication
influencent fortement les teneurs en vitamines de ces aliments.
L'analyse des résultats issus de ces deux études a permis de faire un certain nombre
d'observations. L'apport nutritionnel en vitamine E des laits et des farines est pratiquement
inexistant, quels que soient les aliments analysés et le site d'achat de ces aliments. Cette
observation pourrait être l'une des causes à l'origine de la carence retrouvée dans des
proportions élevées chez les enfants. Pour la vitamine A et le fer, le niveau de la carence varie
en fonction des régions. De même, l'apport alimentaire assuré respectivement par le lait pour le
rétinol et par les farines pour le fer varie en fonction du site d'achat et du type de farine. Par
ailleurs, nous avons constaté que les niveaux de carence en vitamine A et en fer sont plus
élevés dans les régions où les apports alimentaires sont les plus faibles.
Une analyse du statut en vitamines A, E et en fer des enfants, après consommation
d'aliments à teneur garantie en ces nutriments, permettrait d'approfondir cette relation
constatée au cours de notre étude, entre l'état nutritionnel des enfants et l'apport alimentaire
en vitamines A, E et en fer. D'autres études étendues à un échantillonnage plus important
provenant des principales régions du pays pourraient être réalisées afin de mieux déterminer
l'importance de ces carences nutritionnelles. De même, une meilleure connaissance de la
composition des aliments locaux couramment consommés par la population ivoirienne
participera à l'efficacité des actions de l'éducation nutritionnelle auprès des populations. La
mise au point de méthodes d'analyse adaptées au contrôle de routine pour la détermination des
teneurs en nutriments dans les aliments paraît de ce fait importante.
Les recommandations que nous avons formulées au terme de cette enquête permettront
selon nous, de contribuer aux efforts qui sont faits pour améliorer la situation nutritionnelle et
la santé de la population infantile de Côte d'Ivoire.

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LISTE DES FIGURES

155
Chapitre 1 : Vitamines A, E et fer: étude bibliographique.
- Figure 1. : Structure des principales formes de vitamine A.
6
- Figure 2 : Structure des composés répondant à la dénomination de vitamine E
11
- Figure 3 : Schéma du rôle antioxydant de l'a-tocophérol...
14
Chapitre II : Enquête biologique: statut en vitamines A, E et en
fer des enfants d'âge préscolaire.
- Figure 1 : Carte de la Côte d'Ivoire
.28
- Figure 2 : Répartition de la population par âge et par sexe
31
Chapitre m : L'alimentation traditionnelle des enfants: apports en
nutriments (vitamines A, E et fer).
- Figure 1 : Chromatogramme d'une solution mixte de référence (10 mg/l) de rétinol
et des tocophérols c>,J3+Y et a
66
- Figure 2 : Chromatogramme d'un extrait de lait.
66
- Figure 3 : Photodécomposition à 350 nm, Chromatogramme d'un extrait de lait
(a) : t = 0 h
69
(b) : t = 5 h
70
(c) : t = 24 h
71
- Figure 4 : Thermodégradation à + 45°C. Chromatogramme d'un extrait de lait.
(a) : t = 3 h
73
(b):t=6h
74
- Figure 5 (a) : Superposition spectrale du rétinol d'un extrait de lait.
75
(b) : Ratio d'absorbance du rétinol d'un extrait de lait
76
(c) : Ratios d'absorbance des isomères (ô, J3+y et a) du tocophérol
d'un extrait de lait.
77

156
(d) : Suppression spectrale des isomères (8, ~+y et a) du tocophérol
d'un extrait de lait.
78
(e) : Suppression spectrale du rétinol d'un extrait de lait..
79
- Figure 6 (a) : Test de fidélité intermédiaire-surface du pic en fonction de l'ajout en rétinol
(extrait de lait)
88
(b) : Test de fidélité intermédiaire -surface du pic en fonction de l'ajout en
tocophérol total (extrait de lait)
88
(c) : Test de fidélité intermédiaire-surface du pic en fonction de l'ajout en rétinol
(extrait de farine de soja)
89
(d) : Test de fidélité intermédiaire-surface du pic en fonction de l'ajout en
tocophérol total (extrait de farine de soja)
89
-Figure 7 (a) : Test d'exactitude-linéarité des concentrations en rétinol (extrait de lait)
90
(b) : Test d'exactitude -linéarité des concentrations en tocophérol total
(extrait de lait)
90
(c) : Test d'exactitude-linéarité des concentrations en rétinol
(extrait de farine de soja)
91
(d) : Test d'exactitude-linéarité des concentrations en tocophérol total
(extrait de farine de soja)
91
- Figure 8 : Absorbance du fer en fonction de la concentration entre 0,51 mg/l et 51 mgll...98
Chapitre IV : Statut en vitamines A, E et en fer des enfants - Etude des apports en
vitamines A, E et en fer des laits et farines
- Figure 1 : Carence en vitamine A et apport alimentaire en rétinol par région d'étude...... 123
- Figure 2 : Stade aigu de la carence en vitamine A et teneur moyenne en rétinol des laits
par région étudiée
124
- Figure 3 : Carence en fer et teneur moyenne en fer des farines analysées par région
d'étude
126

LISTE DES TABLEAUX

158
Chapitre 1 : Vitamines A, E et fer: étude bibliographique
- Tableau 1 : Besoin de base et apport recommandé quotidien en vitamine A (en RE)
10
- Tableau II : Principaux systèmes enzymatiques dans lesquels le fer intervient..
18
- Tableau III : Apports alimentaires en fer
22
- Tableau IV : Apports recommandés en fer (exprimés en mg/jour)
.23
Chapitre fi : Enquête biologique: statut en vitamines A, E et en fer des enfants
d'âge préscolaire.
- Tableau 1 : Linéarité de la droite d'étalonnage du rétinoI...
37
- Tableau II : Linéarité de la droite d'étalonnage de l'a.-tocophéroI...
37
- Tableau III : Répétabilité de la procédure (extraction et dosage)
38
- Tableau IV : Fidélité intermédiaire de la procédure
38
- Tableau V : Exactitude de la méthode
39
- Tableau VI : Mode opératoire du dosage du fer sérique
.42
- Tableau VII : Répétabilité et fidélité intermédiaire de la méthode
.43
- Tableau VIII : Exactitude de la méthode
.44
- Tableau IX : Paramètres sériques des enfants de la région d'Abidjan (60 enfants)
.49
- Tableau X : Paramètres sériques des enfants de la région de Divo (41 enfants)
50
- Tableau XI : Paramètres sériques des enfants de la région de Bouaké (73 enfants)
51
- Tableau XII : Paramètres sériques des enfants de la région de Boundiali (76 enfants)
52
Chapitre m : L'alimentation traditionnelle des enfants: apports en nutriments
(vitamines A, E et fer).
- Tableau 1: Stabilité des solutions de référence (exprimée en facteurs de réponse)
à température ambiante
67
- Tableau II : Stabilité d'un extrait de lait (concentration exprimée en mg/l) à température
ambiante
"
68

159
- Tableau III : Test de linéarité du rétinol et du tocophérol total
80
- Tableau IV : Répétabilité de la méthode
81
- Tableau V : Recouvrement du rétinol dans les extraits de lait..
83
- Tableau VI : Recouvrement du tocophérol total dans les extraits de lait..
84
- Tableau VII : Recouvrement du rétinol dans les extraits de farine de soja
85
- Tableau VIII : Recouvrement du tocophérol total dans les extraits de farine de soja
86
- Tableau IX : Tests de fidélité intermédiaire et d'exactitude
92
- Tableau X : Limite de détection et de quantification de la méthode
93
- Tableau XI : Linéarité de la méthode
97
- Tableau XII : Répétabilité de la méthode
99
- Tableau XIII : Exactitude de la méthode
l 00
- Tableau XIV : Teneur en vitamines A, E et en fer des échantillons de lait (Abidjan)
11a
- Tableau XV : Teneur en vitamines A, E et en fer des échantillons de farine de manioc
(Abidjan)
111
- Tableau XVI: Teneur en vitamines A, E et en fer des échantillons de lait (Divo)
112
- Tableau XVII : Teneur en vitamines A, E et en fer des échantillons de farine de riz
(Divo)
113
- Tableau XVIII : Teneur en vitamines A, E et en fer des échantillons de lait (Bouaké)
114
- Tableau XIX : Teneur en vitamines A, E et en fer des échantillons de farine de maïs
(Bouaké)
115
- Tableau XX : Teneur en vitamines A, E et en fer des échantillons de lait (Boundiali)
116
- Tableau XXI : Teneur en vitamines A, E et en fer des échantillons de farine de mil
(Boundiali)
117
- Tableau XXI : Teneur en vitamines A, E et en fer des échantillons de farine de soja
118
Chapitre IV : Statut en vitamines A, E et en fer des enfants - Etude des apports en
vitamines A, E et en fer des laits et farines
- Tableau 1 : Répartition des enfants en fonction de leur statut en vitamines
121
- Tableau Il : Carence globale en vitamine A et apport en rétinol des laits par région
étudiée
122

\\ ,
160
- Tableau III : Stade aigu de la carence en vitamine A et apport en rétinol par région
étudiée
124
- Tableau IV: Répartition des enfants en fonction leur statut en fer..
125
- Tableau V : Carence en fer et teneur moyenne en fer des laits et farines par région
d'étude
126

PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS

162
\\
PUBLICATIONS
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2- Experimental and statistical approach for validating an HPLC assay for the
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Michèle AKE,
Ana Maria
CONTENTO, Bernadette MANDROU,
Marie Dominique
BLANCHIN and Huguette FABRE.
Chromatographia, 1998,47 (11/12), 716-720.
3- Statut nutritionnel et valeurs sériques en rétinol et alpha-tocophérol de 250 enfants
ivoiriens en âge préscolaire.
Michèle AKE, Pierre ADOU, David KOFFI, Eugène ATINDEHOU et Anglade K. MALAN.
Annales de l'Université d'Abidjan - Pharmacie, 1998, V, 81-91.
4- Column Iiquid chromatography determination of vitamins A and E in powdered milk
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Michèle AKE, Huguette FABRE, Anglade K. MALAN and Bernadette MANDROU.
Journal ofChromatography A, 1998,826 (2), 183-189.
COMMUNICATION
Détermination de la teneur en vitamine A de l'alimentation des enfants de 12 à 48 mois
en Côte d'Ivoire.
Michèle AKE, Bernadette MANDROU et Anglade MALAN.
Vitamins, micronutrients and microbiology : quality assurance and advances in analytical
methodology.ASFILAB/AOAC International Symposium, 14-15 April 1996, Paris.

Vu et permis d'imprimer
Montpellier, le
Le Président de ('Université MONTPELLIER 1
YVES LOUBATIERES