UNiVERSITÉ DE CLERMONT 1
UNITË D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE D'ODONTOLOGIE
'10
ANNEE
1987
THESE :
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
p~é~entée et houtenue putl~quement le
PAR
ASSOUMOU N'won Marie
TATOUAGES
GINGIVAUX EN AFRIQUE DE L'OUEST.
(
CÔTE
D f 1va 1RE. MAL 1 • SENEGAL
)
JURY
Président
Madame Le Professeur ROUSSENQUE
Assesseur
Monsieur PLANCHE, Chef de
travaux
Monsieur MOULIN

UNlVE~SITE DE CLERMONT 1
FACULTE DE CHIRURGIE DE~TAIRE
63000 CLERMONT-FERRAND
Président de l'Université de CLERNONT 1
Hons i e ur COULET
Vice-Présidents
Monsieur VEDRINE
Nons ieur VALLET
Secrétaire Général
1'lonsieur ORTOLI
DOYEN DE LA FACULTE DE CHIRURGIE DENTAIRE : }lonsieur le
Professeur BOREL
Assesseurs
----------
Monsieur le Professeur CLAVEL
Nonsieur le Professeur DEGUILLAilllE
LISTE DES PROFESSEURS
~E~~~~~~~r~_~~~_~~i~~E~i~~~:Q~~~f~l~gi~~~~
:
Monsieur BOREL
- Prothèse
Monsieur \\-JODA
- Odontologie Conservatrice
1er Grade
....
Nadame BIEHLER
- Orthopédie Dento-Faciale
Madame CHaUVET
- Orthopédie Dento-Faciale
Mons ieur CLAVEL
- Odontologie Conservatrice
Monsieur DEGUILh~u}Œ
- Parodontologie
Nonsieur LAVERGi\\TE
- Biologie et Matières Fondamentales
Madame ROUSSENQUE
- Pathologie et Thérapeutique Dentaires
2ème Grade
Monsieur BOURDEAU
Odontologie Conservatrice
Monsieur C~~~D
- Pathologie et Thérapeutique Dentaires
Monsieur DELOUP
- Pédodontie Pr~vention
Madame BAUDET
- Pathologie et Thérapeutique Dentaires
}lons i eur COUDERT
- Parodontologie
Hadame LEVADOUX
- Prothèse
Nonsieur HORENAS
- Prothèse
}lonsieur HORIN
- Prothèse
Nonsieur PLANCHE
- Prévention, Epidémiologie et Odontologie Léga]
.'

JE DEDIE CE TRAVAIL A
~ A MON PERE ET A MA MERE :
Pour
tous
les sacrifices
qu'ils
se sont
imposés
pour
leurs enfants;
pour
l'amour qu'ils
nous ont
témoigné.
Trouvez ici l'expression
de ma
profonde affection.
* A M~S FRERES ET A MES SOEURS
A J\\DOU INNOCENT
Pour
le soutien
moral
que
vous
m'avez
toujours
témoigné.
Recevez
ici
tout
mon amour.
A MES ONCLES ET A MES TANTES
••r .........
A LA FAMILLE ADOU GERMAIN
En
remerciment
pour
l'aide,
l'affection et
la confiance
qu'ils m'ont accordé.
A LA FAMILLE AKA KODJO
En
témoignage de mon
affection.

~ A LA FAM!LLE VILLIER JEAN-MA~C
-'- A ME S AM 1S :
- COFFI
MARTHE
- DA VIVIANE
- GUISSE MALIK
- .GO 1N BEN OIT
- JACQUOT SIMONE
* A LA COMMUNAUTÉ IVOIRIENNE DE CLERMONT-FE~RAND
A MES AMIS EN CÔTE-D'IvOIRE
~ A TOUS MES AMIS DE CLERMONT-FERRAND

AUX MEMBRES DU JURY
.
~ A MADAME ROUSSENQUE
PROFESSEUR
DE PREMIER
GRADE:PATHOLOGIE
ET
THERAPEUTIQUES DENTAIRES.
En
vous
remerciant
d'avoir
bien
voulu accepter
la
présidence
de cette
thèse,soyez assurée
de
notre
respect.
* A MONSIEUR PLANCHE
CHEF
DE TRAVAUX EN PÉDODONTIE
PRÉVENTION.
Nous
vous
remercions
d'avoir
accepté
de
diriger
ce
travail.
Vos
conseils éclairés
nous
ont
permis
de
réaliser
ce
travail.
Nous
vous exprimons notre
profonde
reconnaissanc~?~
* A MONSIEUR MOULIN
ATTACHÉ
EN PARODONTOLOGIE.
Permettez-nous
de
vous
témoigner
notre
vive
gratitude
pour
l'honneur
que
vous
nous
faites
en
acceptant
de
juger
cette
thèse.
* A l'ensemble du personnel de la faculté dentaire
de Clermont-Ferrand.
A Monsieur LEROUX
Mi~hel qui
a
effec~ué les photographies de ce travail.
* A l'ensemble du personnel de l'Institut d'odonto-
stomatologie d'Abidjan.

1
v-.:_~
CONTRIBUTION A L'ETUDE DES TATOUAGES
GINGIVAUX EN AFRIQUE DE L'OUEST.
(
COTE
D' IVOIRE,MALI.SENEGAL
)

2
PLAN
1 1 NTRODUCT 1ON
p.
;>
1.1.
INTÉRÊT DE L'ÉTUDE DES MUTILATIONS BUCCO-DENTAIRES
p.
8
1.2. LES PRINCIPALES FORMES DE MUTILATIONS BUCCO-DENTAIRES
p.
9
RENCONTRÉES EN AFRIQUE DE L'OUEST
1.3. DIFFÉRENTES FORMES CLINIQUES DE PIGMENTATION GINGIVALE
p.
13
2 ETUDE SOCIO-CULTURELLE ET CLINIQUE DU TATOUAGE GINGIVAL
p.
24
2.0. TATOUAGE ET CULTURE OCCIDENTALE
p.
26
2.1. ETUDE SOCIO-CULTURELLE
p.
30
2.2. ETUDE CLI~IQUE
p.
58
2.3. ELÉMENTS DE REFLEXION
p.
75
3 CONCLUSION
p.
80
4 BIBLIOGRAPHIE
P.
82

:
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4
femme nue,
lemme no~~e
Vitue de ta couLeu~ qui e~t v~e,
de ta to~me qu~ e~t eeauti
J'ai
g~andi à ton ome~ej la douceu~ de te~ main~ tandait me~ yeux.
Et voiLà qu'au coeu~ de L'Eti et de ~idi,
je te ddcouv~e, te~~e
p~omi~e, du haut d'un haut coL caLcini
Et ta teauti me loud~oie en pLein coeu~, comme L'icLai~ d'un aigLe.
femme nue,
lemme og~cu~e
l~uit mJ~ à La chai~ te~me,
~omg~e~ exta~e~ du v~n no~n, gouche
...'-.~
qu~ lai~ Ly~ique ma gouche
. ' . '~~:>
Savane aux ho~izon~ pu~~,
~avane qu~ I~imi~ aux ca~e~~e~ le~vente~
du
Vent d'E~t
lamtam ~cuLpti, tamtam tendu qui g~onde
~ou~ Le~ doigt~ du va~nqueu~
la voix g~ave de c6nt~aLto e~t Le chant ~pi~itueL de L'Aimde.
lemme nue,
temme og~cu~e
HuiLe que ne ~ide nuL ~oullLe, huiLe caLme aux ILanc~ de L'athLète,
aux 11anc~ de~ p~ince~ du ~aLi
yazeLLe aux attache~ céLe~te~, Le~ pe~Le~ ~ont étoiLe~ ~u~ La nuit
de ta peau
DéLice~ de~ jeux de L'e~p~it, Le~ ~eILet~ de /"'0/1. ~ouge ~u~ ta peau
au:c .se mo cn:e
A L'omt~e de ta cheveLu~e, ~'dcLai~e mon allgo~~~e aux ~oleil~ p~ochQin~
de te~ yeux
lemme nue,
temme no~~e
Je chante ta teauté qu~ pa~~e, to~me que je tixe dan~ l'?le~nel
Avant que le De~tin jaLoux ne te ~édui~e en cend~e~ pou~ nou~~i~
Le~ ~acine~ de la vie.
Léopold Séda~ SENgHOR
Poète ~énégaLai~

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5
1.
1 NTRODUCT ION
j
1. 1 .
!
INTÉRÊT
DE L'ÉTUDE DES MUTILATIONS
.'.~'''-. ':.:'J 1i
i'
BUCCO-DENTAIRES
il
1.2. LES PRINCIPALES FORMES DE MUTILATIONS
BUCCO-DENTAIRES RENCONTRÉES EN AFRIQUE
DE L'OUEST
1.3. DIFFÉRENTES FORMES CLINIQUES DE PIG-
-MENTATIONS GINGIVALES
.,i

D'o~ vient ce ~on ?
De Hanaménu
[t pou~quoi cc ~on ?
C'eht Le ~on de cent ma~teaux
7apant.
tapant.
tapant,
Su~ te~ dent~ de ~equin~.
g~ûfe cette fumiè~e ?
[Lfe t~ûLe tout auiou~ de [a ca~e ~oyale.
[t le ~i~e clai~ ?
Le ~i~e clai~ et joyeu~ e~t celui
De~ ga~çon~ et de~ til{e~ tatoué~
12 [EIN
p.
88
Le
corps est
le lien
physique qui existe entre nous,
notre âme,
et le monde extérieur. C'est
l'iotermédiaire
par lequel
nous nous
projetons directement
dans
la
vie sociale;
la façon
dont nous en
usons et dont nous le
présentons donne des indications très précises
sur la société dans laquelle nous
vivons,
sur n o t r ej d e g r
d'intégra-
é
-tion â cette société et
l'emprise qu'elle exerce sur
notre~ie in-
-térieure.
Le
premier et le
principal
rôle de la décoration corporelle est
de signaler l'homme comme un être social,
différent
des animaux
de
la forêt
et des autres humains n'appartenant
pas â son groupe,
car
les deux
lui sont également étrangers.
En décorant son corps de
fa-
-çon indélébile,
l'individu
traduit son allégeance aux hommes de
son propre groupe,
marquant
nettement la distinction entre ceux
qui
appartiennent â
la société et ceux qui sont hors de ses limites.
Les Bafia du Camero~n disent9ue s'ils n'avaient pas leurs scarifi-
-cations,
il serait impossible de
les distinguer des cochons ou des
chimpanzés.
La
femme Maori
de Nouvelle-Zélande affirme que,
si elle
négligeait de
tatouer ses lèvres et ses gencives,
elle ressemblerait
â
un
chien avec ses dents
blanches et sa bouche rouge.
En Nouvelle-
Guinée,
les Roro,
qui se
tatouent
largement,
disent d'une
personne
'non tatouée qu'elle est crue,
la comp':!rant ainsi â
une
viande
pas
cuite.
Aujourd'hui,
dans les sociétés "technologiques",
le corps devient

7
un
support secondaire
de communication;
il
ne
devient
qu'un objet
d'affirmation
de son
identité,
En milieu
traditionnel
QfricAin~ le corps ~este toujours un objet
privilégié
d'expresssion.
Mati~re nohle par excellence,
l'Africain
aime
y graver
ses.con~ittions intimes par le biais de mutilations
fort
diverses.
La
bouche,
zone
privilégiée des
rapports
humains
est
une
zone
privilégiée des
mutilations.
De nombreux
auteurs
notamment
voyageurs,
missionnaires,
explorateurs européens ont
à
titre
de
cu-
-riosité exotique
décrit
ces
pratiques
traditionnelles
de
façon
eth-
-nologique.
Et
ce
n'est
que
récemment
que des
études
cliniques ont
eu
lieu sur ces
pratiques.
Aujourd'hui,
i l
est
important
de
procéder
à
l'inventaire et
à
l'analyse
critique
de ces coutumes.
C'est un
devoir
qui
s'impose
aujourd'hui
au
corps médical
africain.
Dans ce
travail,
nous
nous
sommes attachés
à
l'étude
du
tatouage
gingival,
qui
est
une
pratique
courante en
Afrique
de
l'ouest.
Dans
~n premier. temps nous l'avons abordé sous l'angle socio-cultpre~ ~
puis
nous avons
tenté
d'en
faire
une analyse
biologique.
En
fin
de
travail
nous avons
fait
quelques
propositions
pour assurer
la
pra-
-tique
de cette coutume dans
de
bonnes conditions
d'hygiène.

1.1.
INTERET DE L'ETUDE DES MUTILATIONS
BUCCO-DENTAIRES
16 GRAPPIN,
21
GUISSE
)
1.1.1.
IMPORTANCE ETHNOLOGIQUE
La
description des
pratiques
bucco-dentaires
traditionnelles
en Afrique a
soulevé
des
problèmes concernant
la
détermination
de
leur
origine,
leur
motivation et
leur signification
réelle.
Des
réponses
précises
ne
seront
pas apportées aussi
longtemps
que
les
sciences
humaines
ne
disposeront
pas
d'information
certaine à
ces
sujets.
Il
n'empêche
que déjà
pour
l'ethnologue
ces
pratiques
revêtent
un
intérèt
indéniable.
Elles servent
au cours
de
l'étude
d'une
po-
-pulation
:
-
à
la
détermination du
groupe
-
à
la
détermination de
la civilisation,
de
la
cul-
-ture
à
la
détermination de
l'histoire
1.1.2.
IMPORTANCE
EN SANTE
PUBLIQUE
Les mutilations
labiales
ou
dentaires,
les
thérapeutiques
telles
que
les
luettectomies
peuvent
présenter des
conséquences
graves.
Il
convient
donc
d'éliminer
ces
dangers
par
une
campagne
d'éducation
sanitaire auprès
des masses.
D'autres
pratiques
présentent
des
avan-
-tages et
devront
faire
l'objet" de
recherches afin
de
préciser
leurs
effets
thérapeutiques
réels
et
éventuellem~nt leur exploitation en
santé
publique.
C'est
le
cas
des
tatouages
gingivaux
et
des
pharma-
-copées
traditionnelles.
Dans
un
but
préventif
leurs
risques
et
dang~rs seront
portés à
la
connaissance du
public.

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10
PLANCHE. 3 :
lemme à piateau
Sou~ce: 31 LALD)1n p.
16
~ (~.JAt1LIN.La",Il.fSQ'"O
?o.ris . Plon. ~Cib1 1".110)
1.2.2. LES MUTILATIONS DENTAIRES:
(planche 4 et 5)
On distingue
plusieurs formes
de mutilations dentaires
les mutilations soustractives
(
totalité
de la dent,
l'en-
-semble de
la couronne,
de
la
face
vestibulaire,
le bord incisif
libre,
les
faces
proximales seules.
mutilations combinées)
-
les mutilations additives
(
par incrustation,
par laquage
ou teinture
)
-
les mutilations de
position
(
proalvéolie artificielle des
incisives supérieures
)
PLANCHE. 4 :
nutiiation dentai~e
Sou~ce: 12 E.B1N
p.30
1
1
1

11
poo. -
PLANCHE. 5 :
~uiiLaiion deniaine comCinée
1.2.3. LES TEINTURES DENTAIRES
une
C'est~ération qui consiste à recouvrir la partie visible des
dents avec
une
teinture,
masquant
ainsi
son
blanc
naturel
tout
en
lui
donnant
une
nouvelle
cculeur
jugée
plus
esthétique.
La
technique
asiatique
est
longue
(
15 j o u r s )
et
demande
une
application
et
des
matériaux
très
élaborés
tandis
que
l'africaine
est
plus simple,
brève
(
quelq~es heures) ne nécè~sitant que des
produits
relativement
facile
à
acquérir
(
kola,
tabac,
gombo
).
1.2.4. LES TATOUAGES GINGIVAUX ET LABIAU~
(planche
6)
On
introduit
sous
le
derme
des
pigments
noirâtres
qui
vont
induire
une
coloration
plus
ou
moins
prononcée
des
t i s s u s .
L'opé-
-ration
peut
concerner
les
lèvres
et
la
région
péri-buccale,
ou
uniquement
les
gencives
du
patient.
Contrairement
aux
autres
formes
de
mutilations,les
tatouages
concernent
plus
spécifiquement
les
femmes.

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13
1.3. DIFFERENTES FORMES CLINIQUES DE
PIGMENTATION GINGIVALE
(
4 BAMBA,
50 ZOLLINGER
),
(planche
10 et
13)
Dans ce chapitre
nous
envisagerons
les différentes
formes
de
pigmentation retrouvées au
niveau de
la gencive chez
le noir afri-
-cain.
Un pigment est une
<~ substance possédant une coloration propre
que
l'on peut mettre en évidence dans
une cellule ou
un
tissu,
souvent sous
forme
de
granulation })
(
48 ZOLLINGER,p.
75) .
Il est classique de
les classer
ainsi
-
pigments exogènes
-
pigments endogènes
Nous env isageons ici
-
la
pigmentation
physiologique de
la gencive
-
les
pigmentations
iatrogéniques
/
-
le
tatouage
gingival
1.3.1.
PIGMENTATION PHYSIOLOGIQUE
(
Il
DRUPT,
45 VALLON)
1.3.1.1.
La
p igmentation
normale
La
pigmentation est
un
phénomène
général
et
présent à
différents
niveaux de
l'organisme:
la
peau,
Le s vc h e v e u x ,
les
poils, "l'iris . . .
Les
tissus sont
capables
de
fixer
toutes sortes de
pigments,
endo-
-gènes ou exogènes,
mais
ne
fabriquent
qu'un seul
pigment spécifique:
la mélanine.
La
mélanine est
un
concept
réservé
à
un
groupe
hétéroclite de
pigments,
dont
la couleur
varie
du
rouge au
noir en
passant
par
le
jaune,
le châtain et
le
brun.
Du
point
de
vue
physico-chimique,
ce
sont
des grains
insolubles
dans
l'eau et
les acides,
solu~les dans
les alcalins dilués,
décolorables
par
l'eau oxygénée ou
l'hypochlorite.
La mélanine sur
le
plan
bio-chim ique s'élabore
par oxydation enzy-
-matique sur des
produits
de
désintégration des
protides et
plus
particulièrement à
partir
de substrats
phénoliques cycliques.
Le
corps
initial est
la .tyrosine.(planche
7)

14
PLII.NCHE. 7 :
Biochimie. de. .fa
hrvCO-Oop.Cf'Wo-.
méf.anogénè-he..
0:GcJ
co,
Sou~ce.: Lyon pha~ma­
,\\.
-ce.uiique.,1972,23,5

1
....
o
h-
p.
545
N
H
cc.. H. O. HI.
(IroAt.LAHIN[
On distingue
les
-
mélanoblastes et mélanocytes
qui
fabriquent
le
pigment
(planche
PLII.NCHE. 8 :
Le. méf.anocyie.
Sou~ce.: Lyon pha~maceu­
-iique,
1972,23,5,
p.
553
LE MELANOCYTE
RE : réliculum endoplasmique; N : noyau; G
appareil
011
GOlgi; V : vacuoles à
prolyrosinase; P
: préméta-
nosome; MS : métanos ome j GM : granule de métanine :
M : rnitocnondr ie

lS
-
mélanophores
qui
le
transportent.
Le
mélanoblaste
est
une
cellule
embryologique
qui
doit
disparaitre
-culent
le
pigment
vers
le
derme
en
amont,
et
vers
le
corps
muqueux
en
aval.
La
pigmentation se
présente
non
pas
comme
l'apanage
exclusif
d'une
cellule
ou
d'un
tissu,
mais comme
une
propriété
plus
ou
moins
bana-
-le
du
cytopla sme
cellulaire,
se manifestant
dans
certaines
condi-
-tions
chimiques
et
phys iologiques
dont
le
déterminisme
est
aujour-
-d'hui
bien
connu.
Ceci
explique
la
présence
de
ces
aires
pigmentées
au
niveau
des
muqueuses,
qui
ne
présentent
pas
à
l ' é t a t
physiologi-
-que
ce
support
histologique
à
fonction
pigmentaire.
1.3.1.1.1.
Régulation
physico-chimique
Certains
sont
des
stimulants
traumatismes,
chaleur
et
tous
les
i r r i t a n t s
locaux;
le
cuivre
qui
est
le
coferment
de
la
tyrosi-
-nase.
D'autres
sont
des
i n h i b i t e u r s :
acide
ascorbique
et
groupements
SH
intra-cellulaires;
des
corps
chimiques
intoxicants
qui
possèdent
le
radical
sulhydrile;
certains
métaux
lourds,
comme
le
fer,
l ' a r -
-gent
qui
se substituent
au
cuivre.
1.3.1.1.2.
Régulation
hormonale
Les
facteurs
hormonaux
sont
nombreux
-
hormone
mélanotrope
hypophysaire
(
M.S.H.
)
-
hormones
cortico-surrenales.
Elles
inhibent
la
pigmentation
en
freinant
la
sécretion
hypophysaire
de
M.S.H.
-
hormones
se xuelles.
Androgènes
et
oestrogènes
sont
des
activateurs
de
la
mélanosynthèse,
ainsi
que
la
progestérone.
-
hormones
médullo-surrénales.
Représentées
par
l'adrénaline
et
la
noradrénaline,
l es
hormones
médullo-surrénales
inhi-
-bent
également
la
pigmentation.
Leur
action
s e r a i t
péri-
-phérique
en
empêchant
la M.S.H.
d'agir
sur
le
mélanocyte.
-
hormone
thyro{dienne.
L'accord
n'est
pas
fait
sur
le
rôle
de
l'hormone
thyro{di enne
dans
la
mélanogénèse
puisque
l'on
a
décrit
aussi
bien
des
diminutions
que
des
augmentations
de
la
pigmentation
che z
les
hyperthyro{diens.

16
1.3.1.2.
Les
pigmentations
pathologiques
1.3.1.2.1.
pigmentations
et
troubles
en~ocriniens et organiques
pigmentation aàdisonnienne.
La
maladie
d'Addison
résulte
d'une
atteinte
bacillaire,
soit
par
un
processus
auto-immun,
qui
entraine
une
diminution
de
la
sècr~tion des cortico-
stéroldes,
dont
la
carence
périphérique
provoque
une
hyper-
r
,
secretion anté-hypophysaire.
La
pigmentation
addisonnienne
provient
donc
de
l'hyper-s~crttion d'hormone mélanotrope.
-
insuffisances
surre~ales lentes. On
peut
rapprocher
de
la
mélanodermie addisonienne,
celles
rencontrées
au
cours
d'
affection
entrainant
un
certain degré
d'insuffisance
surre-
-nale
lente:
tuberculose
viscérale
chronique,
paludisme
chronique,
anémie
de
Biermer,
leucoses.
maladie
de
Cushing.
Ce même
type
de
pigmentation,
mais
souvent
plus
discrète,
se
trouve
dans
le
syndrome
de
Cushing,
témoignant
d'une
tumeur
basophyle
de
l'hypophyse.
troubles
organiques.
Dans
les
cirrhoses,
on
trouve
souvent
de
petites
tâches
jaune
grisâtre,
cOlncidant
avec
des
pig-
-mentations
de
la
peau;
dans
la
jaunisse,
on
a
signalé
sur
le
palais
des
taches
d'un
jaune-verdâtre.
1.3.1.2.2.
pigmentation et
troubles
parasitaires
et
infectieux
-
le
lichen
plan.
Le
lichen
plan
peut
provoquer
des
pigmenta-
-tions
secondaires
ou même
d'emblée.
On
le
soupçonnera
sur
la
coloration
brun-violacé
des
lésions.
-
ankylostomiase.
Chez
les
individus
de
race
somalie,
on
ob-
-serve
un
signe
particulier
de
la
maladie,
donné
par
la
présence
le
long
du
rebord
de
la
langue,
d'une
réaction
hyperchromique,
noire
bleuâtre,
à
pointillés
ou
à
petites
macules
en
rapport
direct
avec
l'intensité
du
parasitisme
et
la
quantité
de
vers
adultes.

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18
e.
Pigments.
a} Pigment anthracosique dans des macrophages. b) Dépôt d'argent le long
des basales = argyrose. ici dans un glomérule. c) Mélanine (en rouge) dans
des mélanophores et des rnélanocytes, à droite du trait, disparition du pigment
après traitement par l'H:01• d) Mélanose colique, pigment dans les macrophages
des villosités de la muqueuse. e) Lipofuscine dans le myocarde: disposition
périnucléaire en navette. f) Cylindres d'hémoglobine dans les tubes collecteurs
du rein, H
= cylindre compact d'hémoglobine, B = cylindre annelé ou
rubanné, G = cylindre granulaire. g) Hémosidérine dans les macrophages d'un
granulome. h) Pigment céroïde dans la musculature de J'intestin. i) Cristaux
d'hérnatoîdiae dans un vieil. hématome, E = . érythrocytes délavés. k ) GranuJa-
-.' lio ns pigmentaires ultra-fines, noires dans les cellules réticulaires libres ou
fixes de la pulpe rouge de la rate, au cours du paludisme.
PLANCHE. 70 :
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S ou~ce: 48 ZOLLINÇ E.R/
p.
50

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21
une
différence
de
potentiel
qui
a
pour
conséquence
le
passage
d'un
courant
des
métaux
les
moins
électro-positifs
vers
les
métaux
les
._
~
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Dli.JS
él"'(i.ro-pos i t i f s ,
r é a l i s a n t
le
phénomène
d'électro-galvanisme
huccal.
Ainsi
i l
y a
app arition
de
dépots
métalliques
sur
la
gencive.
Ces
colorations
gingivales
à
base
de
métaux
même
si
elles
paraissent
inoffensives,
peuvent
jouer
un
rôle
de
foyer
i r r i t a t i f
permanent
à
long
terme.
Cette
coloration
de
gencive
observée
n'est
pas
uniforme
et
se
situe
en
regard
d'une
voire
deux
ou
trois
dents.
1.3.3.
LE
TATOUAGE GINGIVAL
Uri
v i~ a g e commun ~ ' e m g e L L i t pa~ le ta~d.
Le
ge a u n'a pa~ te ~oin de ~ o ~nement~ de
l ' a a i.,
RA7ROil J.
«
" , .Î'Io
Action
de
tatouer,
signe
exécuté
en
tatouant
la
peau
»
dit "'e
Larouss:,
soulignant
la
duplicité
du
terme,
confondant
l ' a c t e
son
devenir.
C'est
le
traducteur
du
second
voyage
de
James
COOK
en
océanie
(
1772-1775)
qui
l'emploie
pour
la
première
fois
en
1778 en
tradui-
-sant
en
anglais
"tattoo" .
Celui-ci
vient
de
"tataou",
mot
utilisé
par
le
peuple
maori
néozélandais.
"Tataou"
semble
issu
de
"ta"
qui
signifie
dessin
et
de
"atoua"
qui
désignerait
les
esprits,
les anges
gardiens.
Une
autre
étymologie
est
plus
discutable
"taote":
docteur.
En
effet
celle-ci
ne
parait
plausible
que
si
le
mot
"taote"
est
antérieur
à
l'arrivée
des
blancs.
Ce
sont
des
taches
ou
dessins
qui
résultent
de
l'introduction
dans
le
derme
d e
particules
colorées
et
insolubles
qui
persistent
définitivement.
Les
tatouages
par
piqûr e
sont
de
loin
les
plus
fréquents.
Le
prin-
-cipe
est
le
suivant:
introduire
dans
les
couches
profondes
de
la
peau,
c'est
à
dire
au
niveau
des
papilles
dermiques,
des
granu-
-lations
de
colorant
i n d é l é b i l e ;
ce
pigment,
qui
ne
s'éliminera
pas
par
la
d~squamation épidermique normale, apparaitra sous l'aspect
de
points
ou
de
lignes
en
raison
de
la
semi-transparence
naturelle
' . ~

22
des
couches superficielles.
Le
tatouage
gingival
est
une
pratique
caurante
en
Afrique
de
l'ouest
et
dans
beaucoup d'autres
populations
du
monde
(
Tahiti,
Iles Marquises,
Yemen,
Moyen-orient,
Australie . . . ).
Mais
ces
pra-
-tiques
revêtent des
caractères
particuliers
en
fonction
des
ethnies;
chacune d'elles ayant
ses coutumes et
traditions.
*
* ~ *

1> LANClL[ 1 3 :
j) i I l p '1. e 1/ (-1
({/ f' c ·)
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/'; fil" (' 1/ 1 li 1 i o n
50ull.ce.:
con s i.au c i .c o n
pe.llho/lIIeff.e.
- -
-
-
j
i
IGMENTATION
CAUSE
1
I~ El' ,\\ RTl T ION GIN Gr V,\\ L t::
genetique
Addison
Cushing
n o p h r j te'
cirrhoses
tacheté
jaunisse
lichen
plan
ankylostomia~e
- __
syphillis
physiolo-
parasitose
-gique
infection
et '
patholo-
uniforme
-gique

" ' :li
médicament
particules
exogènes
courant
tacheté
galvanique
.
iatrogé-
-nique
.."'
uniforme
tatouage
gingival
• culturelle
uniforme

24
2. ETUDE SOCIO-CULTURELLE ET CLINIQUE
DU TATOUAGE GINGIVAL.
2.0. TATOUAGE ET MONDE OCCIDENTAL
2.1. ETUDE SOCIO-CULTURELLE
2.2. ETUDE CLINIQUE
2.3. ELÉMENTS DE REFLEX ION

2S
En Afrique
plusieurs populations usent
de cette pratique.
Nous
nous
intéressons plus particulièrement à
trois
pays:
la Côte-d'Ivoire,
le Mali et
le Sénégal.
Au Mali et au Sénégal,
l'origine de cette
pratique se
perd dans
la
nuit
des
temps;
elle constitue un
élément culturel très fort
ayant
parfois une dimension mystique
voire magique.
En Côte d'Ivoire,
le tatouage gingival est relégué
au
r~n~ de maquillage; il est d'introduction récente dans le pays
et n'a
pas de
dimension sacrée,
i l est une
pratique profane.
.
.. . .
.
.
.
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... .
.:.
"'>":'::':>:::::':':::'::;:::: :
. ....... ..... ... .
. . .. ...
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. . .. ... ..
.... ' , ' , . ' " .....;
:-: ' ... --

Zb
2.0. TATOUAGE ET MONDE OCCIDENTAL
Quelles
sont
les
origines
du
tatouage
et
quel
est
son
r ô l e ?
Cette
pratique semble
remonter
très
loin
dans
le
passé de
l'humanité.
2.0.1.
PERIODE PREHISTORIQUE
Une
serie
d'indices
semble
confirmer
que
chez
les . Néanderthaliens
le
corps
était
l'objet
de
marques,
de
déformati0ns
et
de
mutilations
rituelles.
En
effet,
chez
l'homme
de
Néanderthal,
i l
est
d'usage
de
badigeonner
d'ocre
rouge
les
ossements
des
morts,
mais
aussi,
peut-on supposer
les
corps
vivants.
On
a
décou.ert
dans
la
grotte
d'Arcy-Sur-Cure
(Yonne)
un
foyer
qui
servit
de
lieu
de
préparation
des
colorants,
c'est
à
dire
de
transformation
d'ocre
jaune
en
ocre
.,'
rouge'40 000 ans avant
notre
ère.
On
trouve
des
témoignages
d'inscriptions
corporelles
beaucoup
plus manifestes
dans
les
peintures
pariétales
du
Sahara datant
du
Vo
millénaire.
La
"Déesse
cornue"
du Tassili"N'AJJER
parée
d'un
pagne,
de
brassards,
de
manchons,
porte
de
toute
évidence
des
décorations
corporelles sur
les
épaules,
les
seins,
les
cuisses
et
les
mollets,
qui
doivent
correspondre
à
des
scarifications.
Une
autr~ effigi~ féminine de Tassili baptisée "ANTINEA" porte également
sur-
les
bras et
les
seins
des
décorations
linéaires
et
longitudinales
analogues aux
scarifications
pratiquées
en
Afrique
noire.
Tout
ceci
constitue
un
faisceau
de
preuves
associant
dans
les
origines
les
plus
reculées
le
tatouage
aux
premières
formes
de
vie
collective.
Le~gage sGrement, mais d'abord langage avec ce qui fait peur,
établissement
d'une
relation
magique
avec
l'incompréhensible.
Le
tatouage
devient
l'amulette
de
protection
indélébile,
la
parade

27
magique
pour
conjurer
le
danger.
Réligion
ensuite,
ce
langage avec
le
surnaturel
partagé
et
reconnu
par
tout
un
groupe
humain,
avec
ses
S BnctuHires;
Où seront
pratiqué s
les
tGtoUôges
pôr
ce
gl ûup~
et
pour
ce
groupe.
Le
caractère
indélébile
du
tatouage
fut
très
rapidement
un
signe
fidèle
de
protection
d'appartenance,
de
recon-
-naissance,
premières
manifestation s
d'une
empreinte
collective.
2.0.2.
LA PERIODE
DE L'ANTIQUITE
Le
caractère
magique
du
tatouage
ne
fait
que
s'accentuer
dans
les
premièr~s civilisations.
* Les S cythes nous ont laissé l'un des plus anciens tatouages
qui
se
soit
matériellement
conservé.
On
a
retrouvé
en
1947
dans
le
Tumulus
de
Pazyrik
dans
le
Haut
Altai,
datant
probablement
du
VO
siècle
avant
J.C.,
les
restes
d'un
personnage
inhumé
et
momifié,
conservé
p~r l~ gel et qui portait des tatouag~s d'animaux, traités
dans
le
même
style
que
les
figurines
sculptées sur
bois.
Ce
tatou-
-age
par
piqÛre
et
teinture
rouge
avait
été
exécuté
de
son
vivant,
sur
les
bras,
la
poitrine,
une
partie
du
dos,
les mollets;
c'est
à
dire
sur
toutes
l es
parties
du
corps
que
le
vêtement
ne
couvrait
pas.
* Les Egyptiens nous apportent davantage d e précisions sur
l'importance
du
tatouage
dans
leur .org~isation sociale.
Les
prêtres
d'ISIS
et
d'OSIRIS
portaient
des
si gnes
sa crés
tatoués,
marqu ès
recopnues
des
hommes
et
des
Dieux.
Ainsi,
les
personnages
de
nombreuses
fresq .ues
de
monument~ funéraires sont souvent tatoués,
de
même
que
les
statuettes
de
cette
époque.
Le
tatouage
devient
de
plus
en
plus
un
signe
sacré,
c h a r g é
de
protéger
et
guérir.
* Les Hébr eux ont emprunté le tatouage aux
Egyptien s
e t
l'ont
sans
dOute
pratiqué
malgré
la
défense
faite
par
MOYSE.
* Dans la Grece antique,ktatouage de protection est encore ret-
-rouvé
dans
le
récit
que
fait
HEREDOTE
de
la
fuite
de
PARIS.
Ce
dernier
se
f i t
tatouer
dans
le
templ e
d'H ERAKLES
à
Canope,
ainsi
devenu
sacré
par
ce
si gne,
le s
poursuivants
lanc és
à
sa
suite
par
MELENO S
ne
purent
point
le
toucher.

28
Mais chez
les Grecs classiques,
si respectueux de la
beauté du
corps,
le
tatouage était considéré en
règle générale comme un signe
n~ h8rbarie et il n'était utilisé qüe p o u r .iïi A ï lJ l l .... r
les p~ri::l"t='J.~
- - - - - -
..... ~ .
J
les troupeaux et criminels.
Le
tatouage semble devenir un
moyen de
reconnaissance à caractère
péjoratif ou infamant.
Ces marques
tra-
-cées sur
le
front
étaient dissimulées
par les cheveux que
l'on
peignait en
frange,
et
pour cette raison,
la marque fut
par la suite
imprimée entre les deux
yeux.
* Les Romains firent eux aussi grand usage de tatouages. A Rome,
le
tatoueur
professionnel se servait d'aiguilles et de
poinçons de
fer
pour
graver sur
le front
de l'esclave coupable,
l'épigramme
"lugit ova l1..um".
Il
inscrivait'parfois
toute
une
phrase "Len e me
quia tugi".
Mais le
tatouage ne
fut
pas seulement
pratiqué
par les
Romains comme marque d'ignominie.
Le
tatouage corporatif existait
déjà,
et sous
l'empereur HONORIUS on tatouait
les armuriers et
les fontainiers
pour
les empêcher de se soustraire au service
d'état,
et
les
lé~ionnaires se tatouaient tellement que l'on dO~~~
....•,
réglementer
la
pratique.
* Les Gaulois également portaient des inscriptions sur leur
peau et
l'on
retrouve sur certaines médailles un
en-tête
tatoué
d'un
trèfle,
plante sacrée en Gaule et certains
peuples tirent
leurs
noms de l'usage ornemental du
tatouage:
les Pictes d'Ecosse
(
éty-
- mol 0 g i que men t
de" pic t i" sig nif i a n t
e n lat i n déc 0 rés
)
J
les
Bretons (
les "Breiz":
peint en Celtes).
Ainsi le tatouage a p pa r a i t
de plus en
plus comme
un
moyen de
relation diversifié.
Qu'il soit
parure,
emblème de
pouvoir,
sceau de dépendance ou marque d'infâmie,
l~ tatouage est une forme de relation à l'autre sur le mode non
verbal dont
le
registre de signification ne cesse de s'étendre.
2.0.3.
ERE CHRETIENNE ET MOYEN-AGE
* Le christianisme n'a pas fait cesser le tatouage dont l'usage
était
plus que jamais en
rigueur au commencement de
notre· ère.

29
D'ailleurs les premiers chrétiens adoptèrent la coutume du
tate
initiatique et
prirent l'habitude de se faire
tatouer le mono~_
-er amme du
Chris t
ou
le
signe
de
la
cr oix
S t!r
i o c
hr~~
n~
I~ ~
n
.'
...
, -0
L ' "
\\0.01 o....J
......
....
.:..
' - ~
Il
L'Empereur CONSTANTIN défendit le premier qu'on
pratiqua le ta !
-age sur
le
visage
pour ne
point flétrir cette partie du corps
à
l'image de la beauté céleste.
* Au moyen-âge, il semble être encore très répandu puisque
l'Eglise
le cond amnera comme un
vestige du
paganisme lors du Cc
de Nicée en 787.
Mais jusqu'en 1688,
les chrétiens qui se rendé
à
Betheleem suivaient l'usage de se faire
tatouer dans le sanct

30
2.1. ETUDE SOCIO-CULTURELLE
« Vou f o i~ pén ét ~ e~ dan ~ fe~ a ~ c a n e~ de La médecine
t~aditionneLf e en igno~ant L e miLieu ~ociaf, c/e ~t
à di~e
fe
g en ~ e de vie de~ individu~1
Leu~ ~ coutu-
-me ~,
f e u ~ ~ ~it e ~1
L e u ~ ~ c~oyance~1
~ e ~ a i t a L te ~
d'em ~ L ée à un é c h ec ce~tain. »
K[RHARO J.

31
2.1.1. FONDEMENT SOC!OLOGIQUE DU TATOUAGE GINGIVAL
(
4 BERNOT,
5 I3IEIILER-GIRARD,
7 BRUNO,
12 EBIN,
14
FUSEAU,
25
HUGLï
2.1.1.1
GENERALITES SUR LES CAUSES DU TATOUAGE CORPOREL
<~ Le lan g age ae ~o fu ~e ~ et~ouve en tou ~
ee ~ a ~ t~ 1
qui e n
ce
~e n~ ,
~o n t co mme
fe ~ é ni gm e~ 1
~ i g n i t i a n t impé~ ieu~ement
et e ea ucoup ~ a n ~ qu'on pui~~e di~e quoi »
ALAIN
2.1.1.1.1.
Fonction esthétique:
Elle est
toujours
présente même si
le marquage correspond
initialement à
d'autres
buts.
Le
goût
du
décor à
même
la
peau a
toujours
hanté
l'être humain.
Peintures,
scarifications,
tatouages
ont
précédé
le costume sans
pour autant disparaitre avec
celui-ci.
2.1.1.1.2.
Fonction érotique
Le
tatouage
participe à
la
parade sexuelle
comme
le
fard
ou
le
p arfum.
Ainsi
la jeune maghrébine
post-pubère sera
tatouée
rituel-
-lement,
ce qui
la désignera
"ouverte au désir
de
l'homme".
2.1 .1.1.3.
Fonction sociale
L!exécution
du
tatouage est
rarement anodine,
inté grée à
la
vie
culturelle des
peuples,
elle
fera
partie de
leur
pratique c o u tu-
-mière.
Tatouages et scarifications
par
leur
caractère
indélébile,
inscrivent sur
l e
corps
la
marque
du social,
de
la
culture,
de
l'institution.
Rites
eux-mêmes,
ils s'inscrivent
en continu ité avec
ceux
de
la
circoncision ou
de
l'exci sion,
dont
ils
prolongent
l'effet social sur
d'autr es
régions
du
corps.
Leur
fonction
re couvre
en
parti e
celle de
l'initiation.
Ils
répondent à
une exigence d'arrachement
des
corps à
la
relation
fusionne11e
enfantine et à
leur circulation dans
l'echange

32
social.
Cette
exigence
d'arrachement
du
corps
à
l'indissociation
originelle est
d'autant
plus
vitale,
que
les
membres
des
soci~tés
primitives
vivent
d'une
part
en
promi3cuit~ av~c la nature,
les
animaux
et
les
plantes
(
promiscuité
p3rfois
redoutable
),
et
d'autre
part
dans
un
contact
maternel
plus
intime
(
le
temps
d'allaitement
peut
se
prolonger
plusieurs
années,
les
enfants
sont
portés
corps
contre
corps,
on
dort
avec
eux
. . . )
C'est
une
période
transitoire
au
cours
de
laquelle
l'adolescent
est
arraché
à
son
mode
de
vie
enfantin,
soustrait
au
contact
des
femmes,
avant
d'accéder
en
tant
que
membre
à
part
entière
à
la
société
des
adultes.
L'état
d'adolescent
n'existe
ici
que
pendant
le
temps
de
la
cérémonie.
C'est
une
épreuve
qui
doit
permettre
à
celui
qui
en
est
l'objet
de
manifester
son
aptitude
à
répudier
sa
personnalité
ou
plutôt
son
état
i n i t i a l
d'absence
de
personnalité,
pour
accéder
à
l ' é t a t
civil.
Aussi
cette mort
symbolique
et
cette
renaissance
doivent
être
épr-
-ouvées
intensément,
mentalement
et
sensoriellement,
dans
la
sou-
-ffrance.
C'est
u~~.manière d'associer intimement le corps à l'adhé-
-sion sociale.
2.1.1.1.4. iFonction
magico-religieuse
Le
tatouage
témoigne
d'un
mode
de
pensée
animiste,
prenant
valeur
propiatoire,
protectrice
ou
destructive.
C'est
le
talisman,
le
fé-
-tiche
par
lequel
le
sujet
ou
le
groupe
s ' a t t i r e r a
la
clémence
des
Dieux,
des
ancêtres,
de
son
totem.
I l
appelera
ainsi
la
fécondité
ou
la
v i r i l i t é
(
tatouage
du
bras
d~oit des magrhrébins ), il conférera ~a puissance ( celle de l'ani-
-mal
totem,
par
exemple),
i l
établira
à
même
le
corps
une
défense
éfficace
contre
toute
puissance
maléfique,
esprit
ou
mauvais
sort.
2.1.1.1.5.
Fonction
thérapeutique
et
prophylactique
Pcil"fOiS
En
Afrique
noire,
i l
est~e prévention hygiénique. On pratique
souvent
le
tatouage
pour
se
prevenir
de
divers
maux
ou
pour 'guerir .

33
2.1.1.2. LES MOTIVATIONS AVANCEES
DANS LE
TATOUAGE GINGIVAL
(
36
PALES,
46 ZAlIAN
)
2.1.1.2.1.
L'esthétique
«
La Limite enin e l a ga~eanie ei La
civili ~ali cn n' e ~i pa ~ netie.
~eiiez
un ann e au à v oi~ e n e z v ou ~ êie~ un~
~ a u va ge .
~eliez l e à voine oneiLle
vou~ ête ~ civili~ée.»
PEARL BUCI(
I l
semble
que
la motivation essentielle
du
tatouage
gingival soit
la
recherche
de
la
beauté.
Les
cellules épithéliales
des
gencives
par
non exposition au
soleil,
ne contiennent
pas
de
mélanine ou du
moins
en
faible
quantité.
Les
gencives apparaissent
par
conséquent
"
rouges.
D'où
peu
de contraste avec
la
blancheur
des dents.
La
recher-
-che
de
gencive
noire
peut
donc
se
comprendre
comme mise
en
valeur
de
la
blancheur
des dents.
Les
femmes
affirment
qu'elles acquiè-
-rent
un
beau
sourire et
une séduction auprès
des
hommes
grâce à
leur
gencive
tatouée.
2.1.1.2.2.
Raisons
thérapeutiques
et
hygiéniques
Elles interviennent
également
dans
les motivations
du
tatouage
gingival à
savoir:
arrêt
de saignements
gingivaux,
suppression
de
la
mauvaise
haleine,
des
maux
de
tête et
du
processus
carieux.
2.1.1.2.3.
Autres
raisons
Nous allons
en
fonction
du
pays,
découvrir
les
autres
motivations.
* Les Bambaras du Mali. (planche 15 et 16)
Le
tatouage
est
une
tâ che que
toute
femme
bambara
doit
a ccom-

34
-plir et ceci
doit se dérouler en deux
temps
intervenant à
deux épo-
-ques de la
vie àe
la jeune fille.
La
première
phase appelée
tl/v"~!!,; .~ I ! .~ ~ U "
("~i.le!"" les dents") sc f a i t
a v a n t
l v,-. x c Is i o n
et
la
seconde
phase appelée
/Ida woiu
hUhhU"
("piler
la
lèvre")
se prati-
-que après
l'excision.
Le
tatouage chez les Bambaras du Mali est
un acte hautement cul tu-
-rel;
toute
femme
bambara doit subir dès son
plus jeune âge le ta-
-touage des
gencives et de la
lèvre inférieure;
elle n'est
belle
désirable et
recherchée par les hommes,
qu'à
cette condition.
Le
tatouage
représente
une épreuve de
bravoure.
La
jeune fille
qui
doit subir
l'opération est accompagnée
par ses amies ou
par la
femme
de son
frère
qui
pendant
l'opération,
lui
tapotent
la
poitrine
avec
les mains
"pour calmer le coeur".
Les Bambaras considèrent que la femme est un
être mou incapable
d'imposer des
limites à son verbe à
l'opposé de
l'homme qui est
sensé être
réservé,
inflexible.
La
femme
n'est
pas maîtresse de ses
paroles,
elle est naturellement ouverte,
disent
les Bambaras,
elle
..:'"
est
un
trou;
elle ne domine
pas le dire et ne
peut
pas garder le
secret.
Par
le
tatouage,
la
femme arrive à
maîtriser
la
parole d'où
l'adage bambara:
«
La
femme à
la
lèvre non
tatouée ne connait
pas
ses
limites »)
Le
tatouage
revêt
une
telle importance chez les Bambaras que
toute
femme
pour être mariée doit subir cette opération.
* Le Sénégal
(planche
17,
18 et 19)
T9ut comme au Mali,
le tatouage gingival
fait
partie des habitudes
socio-culturelles de certaines ethnies et
toute jeune fille avant
son mariage doit subir cette épreuve.
Toute
femme
doit être brave,
capable de supporter
le
tatouage ainsi au cours de
la cérémonie,
la
jeune fille
ne doit en aucun cas bouger
ni
même
pleurer.
Cha-
-que
famille
devait
faire
en sorte que
toutes
les
femmes soient
tatouées
pour éviter
les railleries des autres.
C'est
une sorte
d'initiation qui
permet aux jeunes
filles de
rentrer dans
le monde
des
femmes.

35
* La Côte d'Ivoire
(planche
14)
rt"üiqve
Î. 1-' i i 1-' ~ i-t ÏI i
Il 11 1-'
i III fi Le; 1"1 i i1 i j (, fi
cl e
c û u t li me
cl li
L1 i t
d e I CI c n Il CI h i 1 CI-
-tion
avec
les
populations
venues
du
nord,
son aspect
religieux
et
magique a
quasi
disparu.
La
seule
et
unique
raison est
la
recher-
-che
de
la
beauté du
sourire.
Le
tatouage
gingival
n'est
qu'une
mode
suivie
par
les
jeunes
filles
et
ne
revêt
pas
une
importance
sociologique essentielle.
-
1
RELIGION
MOTIVATIONS
i
AGE
NOMBRE
musulmane
chretienne
esthétique
thérapeutique
hygiène
10-15
18
12.
5
18
-
7
15-20
43
31
12
4"
(")
.J
:)
16 -
1
20-25
21
10
I l
21
<;;
4
25-30
15
9
6
Li
1 '2
7
-
PLANCHE 14- :
~otivation~ du tatouage gingivae en C61e d'lvoi~c
50u~ce: enquête pe~~onneffe en 1986

36
• •
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. . . . ,

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1
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ETI-J NI ES
nO r.1 b r-e
ESTHETIQUE THERAPEUTI SU IV RE LA
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QUE
TRAD ITION
PE U L:~
6 0
5 0
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1 , 66
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56
5 8,9 2
2R,57
11
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SA ~AKOL 2
2 3
25
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HA Ll :';!~:::
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35 ,6 1
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5 J
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riI NYANKA
8
1 2, 50
5 0
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a
DOGON
8
25
5 0
1 2 ,5 0
1 2,50
TOUCOULEUR
6
1 6, 66
5:)
l é,0 6
1 eJ, 5 o
~1 A URE
4
75
2 5
a
o
BOB O
3
a
3 3 , 3 3
66 ,66
0
.
TOTAL
22 6
4 3 , 3 6
3L, ,97
2 1 , 23
0 , Lf!;
jJ€ a n c he
1 5
:
f'loi i. vaii. o n .'>
ih i ll.o p f'- /Lt. ùj u e .!) d an s
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ci Ba mak o r/la/!i. J .
SOUIl. Cf'- :
43 7RA ORf,/,.
50.

37
~!OTIVATIO~!S
T"HERAPEUTIQUES
- - - - - - _ ... .
rn,..,,..,., r'
ETHNIE:
nOr.Jbre
S/, IGNEi·li.~NT
~r::r!ANGEA r SON
tAUX
l~ll:.
PEULH
16
56,25
18,75
25
BM13A RA
16
6 2,5C
1:3,75
13,75
SARAKOLE
13
61,53
15,38
23,09
HALINKE
14
57,14
14,23
28,58
SON .RHAl
3
66, 66
~ ':2
":'l':\\
1)
_ ' . . J , . J . J
..
,
~lINYANKA
4
75
'!:::.
._ .J
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-
SENOUFO
4
50
50
a
DOGON
4
50
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25
TOUCOULZU~
3
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rJAURE
l
o
o
o
BOBO
1
o
o
TOTAL .
79
56,9 6
21 ,52
21 ,52
P t!.anche.
76 :
~olivalion ~ lhd~apculique.~ dan~ de.~ ~cofc~
a Bamako (~ali )
SOU ~ c e :
4 3 7R/1 ()N{, 7 ? 7 5 1 p.
5 7 •

38
POURCENT AG E
1 musulm an
8 5,7
RELIG I0 :J
ch ré tie n
14, 3
mode ste
28,6
NIVEAU DE
.
1,10 Y2 n
53, 9
VIE
aisé
1 2,5
be aut é
5 3,0
':-
TATOUA GE
hy giène
23,2
th ér apeutique
2 3, 2
jJ .ê.anche. 17 :
Enqu êt e. a u S é n é gal .
, ""
MOTIVATIONS
SAIGNEMENT
AG;'::
,jQ ;'Ii3 RE
ESTHETI QUE
GIN GIVAL
HALITOS E
bEl'I ANGEA r SON
, 5
2 5
"'1:
J. 6
1 5
;':
,'.
.'.
1 7
20
i':
.'.
.'.
,'.
18
20
..,':
J.
.'.
.'.
1 9
1 0
*
J.
.'.
.'.
20
la
.'.
,'.
.'.
*
i) Ean c h e
1 9 :
En q u ê t e. au Sé n é gal , 19 75
S OU/l. ce. :
3 5 N'D1Aijf, p.
7 3

2.1.1.3.
LES SURVIVANCES
DU TATOUAGE
(
1 2 EBIN,
i 9 l~ RHl AL,
L ~ KER SK OVIT S,
M ' U n l ' n l f'I
,.
-;
'7 T
, .. ,.... ,
p,....,
I l
U V I \\ . V U V ,
""'tl
'__ .1.L VLCI\\
)
Le
tatouage a subi
un
contre-coup de l'évolution génprAlp.
rles
traditions et des coutumes ancestrales.
Le
progrès et
les
tr ansfor-
-mations des conditions socio-économiques ont
le
plus souvent con-
-tribué à
en
réduire
l a
fréquence

à e n altérer
la
finalité
pri-
-mitive.
La
cou~ume du
tatouage a
pu ainsi
s'éclipser ou se modi fier
pour des
rai~ons psychologiques,
réligieuses ou autres,
par exemple
lors de
l'introduction de
l'individu dans un
nouveau milieu dans
lequel
le
tatouage est considéré comme une
tare ou le signe d'une
déchéance morale.
L'isolement géographiqye,
au contraire,
a
pu
favoriser sa survivance et
le maintien de ses diverses motiv ations.
Le
tatouage sous sa
forme
traditionnelle a
donc
plus ou
moins
1
disparu avec
l'acculturation.
Certes,
il est
toujours
permis de
supposer quelques survivances ataviques de son essence magique dans
les
tatouages
porte-bonheur ou dans les divers gris-gris
tatoués
de nos civilisations modernes.
Rien ne nous empêche de
voir égale-
-ment dans les
tatouages commémorant certains actes de
bra voure,
de
patriotisme ou des évènemen~marquants de
l~ vie de l'individu,
la
reminiscence du tatouage d'initi ation.
De même,
les
tatouages
dédicatoires ont
fait
bon chemin jusqu'à l'inscription du
nom de
la
bien-aimée ou du
portrait de
la mère.
Les
tatouages d'ori gine ethnique ont
persisté sous
leur
forme
traditionnelle.
C'est c e p e n d a n t
le
tatouage ornemental
qui
demeure
.
,
'
aujourd'hui
le
plus employé.
Il
répond
en effet à différ ent s
besoins
tels que
la
recherche de
la
parure,
de la
distinction,
de la
fa n t a i -
-sie ou de
l'origin alité.
2.1.1. 1.1.
Survivance en milieu afric ain ,.
«
L e -1
canon '!' d e
f..eauté
n éq/l. f2.
Ile
~O ll { Illl-
- f ( « me Il t
l' d e ri i:« qu e ~
J
c e Il x. d e ~ {/U { 1/.c -1 /1.(L -
- ce -1 .
{ {
c e. f.. ci ~ o n 1. d. e -1 (; ( é me nt", c 0 12.) t i. i. Il -
-t i t~ d e lu -1 p dci t ici t é nd g /l.e . 0u an d
f ' i dé -
-uf dt,
f u
f.(~(Ju {é ~ e. ta o u n c: d étil1 L /,CUi.
t e
': '(;(j l/. ("
C 0 111 111C
u n «
{;CI Ll l { ( ;
(; { /7.(/ !/ Y (~ ,:'C l' ,), /

40
~ocidté,
fa
Ndg~e~~e iomee dan~ un pidgc 1
~om(ne dan~ L'enneun en jouant le jeu que
veut

fiii
impo~~~ Cc A'~q~c.
[fCc· he
t~(1hiL
s e. nie. e i. PU/1. J.e.La
e.i.i.e. ..
ce.
~()Ili /Hl ('1111-
-ti~alion ci ~a n~ce qui 10nt inahie1. )\\
ï Hl Il fi Ilwa
L'image
que
l'Africaine a
d'elle
même change à
un
rythme accéléré
mais
beaucoup moins
vite
que
l'image
qu'elle
veut
donner
d'elle
même.
La
vie
des
Africaines suit
l'histoire
de
leurs
peuples et,
après
le
long sommeil,
le
long
gel
colonial,
débouche
sur
une
pri-
-se
de
conscience accélérée
au
lendemain de
la
dernière
guerre
européenne.
Les
femmes
ont
entendu
pour
la
première fois
des
hommes
qui
s'adressaient à
elles
pour
les
inciter
à
prendre
part
à
la
vie
publique
et à
des
luttes
politiques,
pendant
que se développait
le
mouvement
pour
l'indépendance.
Ainsi
avec
l'industrialisation et
l'urbanisation
croissante,
l'Africaine
d'aujourd'hui,
chaque
jour
transformée,
vit
~ans rlusieurs temps,
sur
plusieurs
plans.
Dans
chaque
pays,
les
citadines s'efforcent
de
trouver
un équilibre
entre
les
usages
traditionnels
et
la
culture
occidentak acquise
dans
les
écoles
et
les
universités.
Mais
la majorité
des
Africaines
vivent
une
période
de
transition,
d'adaptation difficile qui
conduisent
certaines à
rejeter
les
pratiques ancestrales.
On
peut
noter
ce
témoignage
d'une
jeune
toucouleur
de
Dakar
«
Quand
j ' a i eu douze an~,
je me
~ui~ oppo~é~aux panent~ poun La
p a e mi.ê.a e. toi~,
à p a o p o s du
tatouage d e s
q en q cue:s ,
Chez n o u s ,
te~
tiLLe~,
à
L'âge de
La
putenté ~ont tatouée~ :
eLLe~ ~e voient ~eau­
-coup pendant tout~ La péniode où eLLe~ ne peuvent pa~ mangen et
.60uttnent;
eLLc~ tonment une ~onte de cla~~e d'âge et,
pan
La
~uite,
1e
~entent Liée~. Ce tatouage, dit-on,
pnouve
La /éminité.
De mime,
quand j'avai~ ~ix an~,
on m'a
emmenée
chez une lemme de longenon
(lui,
actueLlement,
e~t mécanicien dun~ un ganage) poun me laine
pencen
Le~ oneiLLe~, tout autoun,
et
le~ gannin de petit~ anneaux
d'on.
J'étai~ tnop jeune poun pnote~tenj ma~~ je déte~te cette nan-
q é. e d " a n ne a u x;
nie n
qui t a ~ ~ e plu ~ "e. n 0 u ~,~ e ".
Qua Il taux
q e n c ive ~ ,
maman
~oupine que ~euL~ Le~ hvmme~ et entant~ Le~ gandent nouge~ et
mo n i.n e
lc/~ ~ienl/.e~ :
et!t!e~ s on l de ja<.~. [efc ~'e-'JI. m é me /ail. n e f o ie :

41
~ on t~lo uage . Ain~i a~ -j e a~~i~ld d cette opd~ation; la tongenonne
manie un paquet d'dpine~ d e juju~ie~ allachrle ~,
ee~ t~emp e dan~ unr
n
,
r . , . ....
r: ' _I..I ' L
Pendanl une eonne ~emainp on e~t tumet~c ... c' c ht u nuim enL ~ a u v a ge .
J'ai donc
netu~é, maJ.g~é le ~ p(eun~ de ma mè~e cl l ' indignalion de
mon pd~e : une tille ,
c~ iait-il , ne dev~ail pa ~ Le ven Le d yeux ~u~
~on pd~e, ni lui panJ. e ~ d an~ il~e inle~~ogée. Je ('ai (ai ~ ~~ cn~e~ .
Nu L dan ~ La mai~on n 'o duil m'ad~ e~ ~e~ la p a~oLe . J u v il l a g e ,
gnand -
-mé~ e ne d 'hatilue pa ~ d me d g encived nO de d ; c'e ~i ~i laid, gémil -
el l e ,
~ ~ p eu tdminin; n ou d ~e ~ ~emglon ~ d de d ganç on d ! Au l y c ée ,
cenlaine d cama~ade ~ ~ e laid deni laloue~ : elle d n ' u d enl p a~ din e n on )
(
19 ÇRlflAL
)

42
2.1.2. LES AGENTS ET LES DIFFERENTS TEMPS
(
16 GRAPPIN,
17 GRAPPIN,23 HARTWEG, 35 N'DIAYE,
39 SELIG,
44 TRAORE
2.1.2.1.
L'OPERATRICE
Originellement
le
tatouage gingival est
un acte
réservé à
une
catégorie so~iale bien définie qui
fait
de
cette
pratique
un
monopole
transmissible de
générations en
générations.
En
fonction
des
pays,
nous allons
rechercher à
quel
groupe appartiennent
les
tatoueuses.
* Le l'la 1 i
La société malienne est
polymorphe comme
partout
en
Afrique.
Elle
regroupe en
son sein
plusieurs ethnies ' et
de
ce
fait
plusieurs castes
sociales.
C'étaient
d'ailleurs
les
femmes
de
castes qui
faisaient
le
tatouage gingival
les Gaoulo,
les Mabo,
les Coulé,
les Founé,
plus
particulièrement
les Noumou
(forgeronnes)
et
les Garangé
(cor-
-donnières).
Le
tatouage
réservé
à
des
femmes
de
castes se
transmet
de
mère en
fille.
En
milieu
rural
bambara,
l'opératrice
recevait
"quatre
vingts
cauris,
quatre corvées
d'eau et
quatre
pilages de
mil"
de
la
part
de
la
patiente.
Mais
dans
le
cas
du
tatouage
de
la
lèvre,
l'opéra-
-trice
reçoit
comme
prix
de ses services:
"un coq
blanc,
deux
cents
cauris et
deux
boules
de savons"
de
la
famille
du
fiancé
de
la
pa-
,-t i e n t e
(46 ZAHAN).
* Le Sénégal
C'est
un
pays oû
il
y a
plusieur~ ethnies (Wolof, Diola, Mandin-
-gue,
Se r
r e , Toucouleur . . . ).
D'après N'DIAYE N (35),
le
tatouage
è
gingival
provient
des Toucouleurs,
des Wolofs
et
plus
précisément
des Laobés qui sont
une caste wolof ayant
comme
fonction ' sociale
la
sculpture du
bois.
Dans
la
caste
des
griots,
ce sont
les
femmes
"ou-
-dés"
ou "cordonniers"
qui
pratiquent
le
tatouage
gingival;
et
il
se

43
transmet de mêre en fille.
Par contre chez les Serêres,
les femmes
l ' 0 u t
a p p ris J es Lao b é s
W 0 lof s
ou d es 0 \\1 d i'> s
t 0 \\1 C 0 \\ Il E' \\1 r s
o u I!! and i n g I.! (' s ;
elles ne l'ont donc
pas reçu en~éritage.
Dans chaque ethnie,
il existe une ou
plusieurs classes sociales
particuliêres qui
pratiquent cette coutume.
Ces femmes,
car seules
les
femmes sont
tatoueuses,
peuvent
le
faire
à
des personnes d'une
ethnie différente.
Son coOt est modeste
(10 à
100F CFA)
et propor-
-tionnel à
sa durée d'exécution.
* La Côte d'Ivoire (et les milieux urbains maliens
et sénégalais)
Le
tatouage gingival ne faisant
pas
parti
des coutumes dans ce
pays,
il est
pratiqué
par n'importe qui à
la différence des autres
pays.
La Côte d'Ivoire compte aussi
plusieurs ethnies
(plus de
soixante) et,
par imitation,
toutes les femmes en
particulier les
jeunes fill~s, pratiquent le tatouage entre-elle~ et à celles qui-
le désirent.
Il n'y a
pas de
règles qui
régissent
la
pratique du
tatouage mais
une sorte de commerce auquel se
livrent
plusieurs
femmes.
Son coût est
fonction de l'offre et de
la demande et
varie âe ce
fait
entre
100 et
200 F CFA.
2.1.2.2.
LA PATIENTE
I Ils' agi t
sou ven t
d 1 une jeu nef i Il e qui do i t a c c 0 mpli r
un
rit e
init~atique,
se soumettant ainsi aux exigences de la société.
* Le Mali
Le
tatouage gingival représente
un
"code de
l'amour",
raconte
T RAO RE ~1.
(4 4 )
<( L' a ru 0 ure u x a s sis t ait a li t a t 0 u age a c c 0 mpa g néd' u n
griot et d'une griotte qui devaient chanter
l~s louanges de la belle
tandis que celle-ci s'abandonnait aux mains
de
la spécialiste»
La
future
épouse doit surtout
faire
plaisir à
son
prétendant et
fa ire
preuve de courage.
Mais actuellement,
ce
principe n'est
plus
res-
-pecté
({ De nos jours,
les filles
en
bas âge
(7 ou 8 ans)
y sont

44
soumises
et
dês
que
les
premiêres
dentitions
définitives
a p p a r a i s s e n t
sl1r
lA s
arcades))
* Le Sénégal
L'importance sociale
et
psychologique
du
tatouage
gingival
a
bien
été
décrit
par
N'DIAYE
(35).
Dans
la
société
traditionnelle
sénéga-
-laise,
le
prétendant
s'assurait
du
tatouage
gingival
de
la
future
épouse.
La
patiente
peut
donc
être
soit
une
future
épouse
ou
tout
simplement
une
jeune
f i l l e
motivée
p ar sa
famille
pour
subir
cette
épreuve
qui
est
un
acte
de
bravoure
lui
permettant
d'accéder
à
un
autre
statut
social.
La
patiente
peut
également
désirer
cette
orne-
-mentation
par
coquetterie
pour
renforcer
sa
beauté .
* La Côte d'Ivoire
Toute
jeune
f i l l e
désirant
être
tatouée
subi
l'opération
le
plus
souvent
en
des
lieux
publics
(marchi).
Il
n'y
a
aucun
devoir
envers
la
société;
la
patiente
s'adonne
volontairement
à
cette
pratique.
La
motivation
essentielle
étant
l'esthétique,
les
femmes
restent
~ o u ­
-jours
les
principales
intéressées
et
ceci
pour
plaire
aux
hommes.
2.1.2.3.
L'INSTRUMENTATION
(planche
2 2 )
I l
y a
plusieurs
variétés
d'instruments
utilisés
et
on
distingue
-
des
instruments
piquants
des
morceaux
de
tissus
-
des
bocaux
-
des
f i l s
2.1.2.3.1.
Les
instruments
piquants
(27
KERHARO
~1. ) ,
(4 2 THOYER
M.)
Composés
d'épines
végétales
et
d'aiguilles.
2.1.2. 3.1.1.
Les
épines
vé gétales
(planche
20,
2 1 )

zègènè
.
.
...
,. :
peuilche 20
:
IIcaci.a
-1e.ljaf.
clef.
(
-11Ul U 11.,
-1 a 9 è
)
+-
Soull.ce:42 7HOijLR Il.-~OZIl7
p.
153
Î
peallche
21
na fall-J."le a e q e p i ~". C(/ de f.
(
/>Ollmp,
z è g è ll è
)
50ull.ce:42 7HUijlR Il.-nUZII7
p.
99.

46
Utilisées autrefois
pour
le
tatouage de la gencive,
les épines
végétales ont
laissé
la
place aux aiguilles métalliques
(pour
la cou-
- t ü r e )
ven ct ü e S
S il r
i e ~
Il' i1 r C Il
e .
ri a i ::;
1 e u r l 0 n gue
u t i l is a t ion '!1é r i t c
è
qu'on en
parle même si
de
nos jours elles s o n t
pratic]u~ment abandon-
-nées.
Les
plus employées au Mali et au Sénégal sont
-
les épines d'Acacia Se y a I
Del. (SUI/.UI/. en \\~olof, Sag è.
en Bambar a).
Il s'agit d'un
petit arbre dont
les
branches portent
des épines
longues de
trois à
quatre centimètres.
Les tatoueuses
choisissent
parmi
les
plus robustes pour éviter les cassures.
-
les épines de Balanite Aegeptica Del. (S oump en \\~olof,
Zègènè.
en Bambar a).
C'est
un
arbre
fruitier
dont
les rameaux
portent
de
longues épines
robustes de sept à
huit centimètres.
Il existe
p r e s qr e
partout dans le Sahel.
2.1. 2.3.1.2.
Les aiguilles en métal
Des prog~ès ont été accomplis du point de vue de l'instrumenta-
-tion et depuis une
trentaine d'années,
les aiguilles ont pris
peu
à
peu la
place des épines dans
toutes les ethnies.
Actuellement,
les
tatoueuses emploient des aiguilles pour couture vendues dans le com-
-merce.
Elles ont
l'avantage d'être
plus facilement maniables et ne se
cassent
pas aus si
vite que les épines.
Avant
l'opération,
certaines
tatoueuses cassent
les
bouts des aiguilles soit disant
pour rendre
la douleur
plus tol érable,
d'autres les laissant
telle qu'elles ma is
--
brGlent
les
bout s.
2. -1.2.3.2.
Les morceaux de
tissus
Les morceau x de
tissus sont
utili s és
par les
tatoueuses
pour éli-
-miner l a s alive sur
la gencive avant
l'application du
produit.
Ils
·servent ég alement à
une meilleure
pénétr ation de c e derni er e t
per-
-mettent également l'h émostase.
2.1.2.3.3.
Les
bocaux
Les
produits de
tatouage sont
plac és dans
un
bocal
le
plus sou-
t
- ven t
ri <1 n s
u n c
l)0 U t e i Ile
po u r
plu s
de s é c u rit
r1a i sIe s
pro d u i t s
é


47
peuvent être aussi conservés ùans
les cornes de
boeuf et c'est
le cas
au Mali et au Sénéeal.
Un bocal sert
également de crachoir à
la
pa-
~ ,
-tiente
pendânt
l'interventiûn ce
yüi
lü i
përme~ de garder la posi-
-tion couchée et de
faire
diligence.
2 . 1 . 2 . 3 . 4 . Le
fil
Autrefois,
un
morceau de tissu servait à
rassembler en
fagot
les
épines.
Mais actuellement,
les
tatoueuses utilisent du fil
à
coudre
pour
rassembler
une douzaine d'aiguilles
pour
le tatou age gingival.
2.1.2.3.5.
Les
produits utilisés
Ce
sont des
produits de dégradation à
base de carbone.
Ils sont
très
variés et nous allons décrire ceux
découverts lors de notre
enquête en Côte d'Ivoire.
Ce sont
du
tissu consumé
de
la suie de
lampe à
pétrole
-
de l'arachide
fraîche
pilée et grillée
-
du bleu d'outre-mer.
2.1.2.3.5.1.
Tissu consumé
C'est une
poudre noire obtenue
par combustion de
tissu.
Le
tissu
est mis dans un
récipient,
la
tatoueuse
rajoute du
pétrole ou de
l'huile pour obtenir une combustion complète.
Dès que le
tissu est
enflammé,
elle recouvre la
flamme
d'un autre couvercle et att end
la
consomption complète du
tissu.
Le
mélange,
du
noir de
fumée
déposé
au
fond
du couvercle et
la cendre du
tissu consumé, -s
r v i r a
pour
le
è
tatouage .

2.1. 2. 3.5. 2.
La suie de l ampe à
pétrole
Les lampes à
pétrole
fonctionnent
avec
des mèches
plongées dans
du
pétrole.
La combustion de ces mèches
dégage
une
fumée
noire qui
se
dépose au
fond
de
la
lampe et ainsi,
on obtient
une suie noire
qu'utilisent
les
tatoueuses.
En g é né r a I .
c Tl e est
r e c e ue i Il i e
c t
'TI i s c
en con sc r v c li a n S
li n
iJ(l Cil! .

4{j
2.1.2.3.5.3.
Poudre d'arachide
En général,
les tatoueuses
utilisent
des arachides
fraîches qu'elles
pilent avant de les carboniser.
En
fait,
une
fois
la
pâte d'arachide
obtenue par pilage,
e l l e s
la mettent dans
une
casserole ou
une marmite;
Elles
font
griller la
pâte d'arachide à
feu
doux
jusqu'à ce qu'elle
devienne noire;
elles l'écrasent ensuite
pour obtenir de la poudre.
Générallement,
elles mélangent cette
poudre au
bleu d'outre-mer ou
à
la suie de
lampe à
pétrole ou au
tissu consumé.
2 .1.2.3.5.4. Le
bleu d'outre-mer
Produit de commerce utilisé
pour
la
teinture des
pagnes et vendu
dans les magasins.
Les
tatoueuses
ne l'utilisent
pas seul)
elles
font
un mélange avec les
produits
précédemment cités.
En Côte d~Ivoire, les tatoueuses utilisent en plus de ces produits,
du caoutchouc de
pneu de
voiture
brûlé et réduit en
poudre.
Ces mêmes
produits sont utilisés au Mali
et au Sénégal
pa~les ta-
-toueuses auxquels viennent s'en ajouter d'autres qui sont d'après
N'DIAYE (35)
-
la
bile de
vache
Une
vésicule
biliaire de
vache
pendue à
un clou est
laissée à
sécher
pendant quarante-cinq à
soixante jours.
La
bile se déshydrate
peu ~ peu et on obtient une
boule
dure et compacte qu'on
reccueille
et qu'on garde dans la corne de
bovidé enveloppée dans un morceau
de
tissu.
-
la
poudre de charbon de
bois
Du charbon de bois est
p ilé
jusqu'à obtenir
une
fine
poudre.
Il
est
utilisé au même titre que
la
bile de
vache et
le
bleu d'outre-
mer.
-
l e "ani"
Une
pâte bleue
ferme,
très
foncée
que
les
femmes afri caines avaient
1
~
1 -

4q
SIffiRE DES
.
allergie
toxicité
transmission
du savoir.
SPH ERE DE LA TEB HNIQ UE
SPHER E INSTRUM ENT ALE
P lanche .!} :
S elle ln Cl Y ( 0 e. a R. d e /j (1 v CL ri i. a y e. /j è. t
i Il C Oll V é. Il .Len f./j
du
tatouag e g ing i vaL,
Sou~ce: c o n/j t ~ u c ti o ll pe~ ~ olln e l ee,

50
l'habitude
de
mettre
sur
les
lèvres.
Ce
"ani"
était
très
apprécié
sur
les
femmes
de
teint
foncé.
I l
s'emploie
dans
le
tatouage
comme
CiuLres
prûduits
pûudre
de
ch arbon
dc
b let!
ri: 0 !! t r c - rn Ci ..
En
définitive,
la
gamme
des
produits
mise
à
la
disposition
des
tatoueuses
est
très
large.
2.1.2.4.
LES
DIFFERENTS TEMPS
(planche
23,
24,
25,
26,
27,
28,
29)
La
procédure
du
tatouage
gingival
est
la
même
partout
mis
à
part
quelques
différences
dues
au
respect
des
coutumes établies.
2.1.2.4.1.
La
préparation
Les
tatoueuses
emploient
des
aiguilles
(une
douzaine)
rassemblées
en
fagot.
La
stérilisation des
aiguilles
consiste
soit
à
les
faire
bouillir,soit
à
brûler
les
bouts
seulement.
Cette
notion
d'aseptie
i c i
n'est
pas
très
rigoureuse
puisque
les
mêmes
aiguilles
servent
à
tatouer
plusieurs
personnes.
Sans
être
nettoyées,
ces aiguilles
peu-
~
-vent
être
mises
avec
les autres
accessoires
dans
un
bocal
ou
dans
une
corne
de Doeuf,
prêtes
pour
une
autre
séance.
2.1.2.4.2 .
L'exécution
du
tatouage
« 5 0 i~ ~ageJ
0 ma D oufeu~J
et t ien ~ l oi
pfu ~ l~anquiffe ~
iJAtJDELAI J7. E
Une
natte
ou
un
pagne
est
posé
par
terre.
L'opératrice
s'assoit
dessus
les
jambes
légèrement
écartées.
La
patiente
vient
prendre
alors
plôce
en
se
couchant
sur
le
dos,
l a
tête
entre
le s
cuisses
de
l'opé-
-ratrice~ L'opératrice peut a v o i r
les
pieds
croisés
et
la
p atiente
se
place
perpendiculairement,
la
tête
sur
les
cuisses
de
celle-ci.
Avant
de
commencer
le
ta touag e,
l'opératrice
dispose
tous
l es
ins-
-truments
sur
la
natte
ou
sur
le
pagne
à
portée
de
sa
main
droite.
Elle
opère
seule
contrairemen t
au
Mali
et
au
Sénégal
o~ elle es.t assistée .

51
La
patiente ayant
les dents serrées,
les gencives sont dégagées
en reclinant
les deux
lèvres.
Après avoir essuyé la
portion de gen-
-cive
intéressée
m~ is en 3 ya n t
r~is s oins

..

1


o e
r a i s s e r
.':' I I I) S
I S I P r"
IIIIP
l~gère humidité, qui favorisera 1 'Rdh~renci du produit â la gencive.
celui-ci est étalé avec le
pouce de
l a
première mola ire droite à
la
première molaire gauche,
sur la gencive papillaire et adhérente.
La
tatoueuse donne
de
petits coups cadencés sur
toute la gencive
en allant
de droite à
gauche puis de gauche à
droite
pendant quel-
-ques minutes.
Après chaque aller-retour,
l a
patiente crache et
la
tatoueuse essuie avec
un
morceau de tissu,
la
gencive.
Elle remet
une autre couch e
de
produit et recommence l'opération ainsi
pen-
-dant
trois
fois
ou
plus,
interrompue par des
pauses au cours des-
-quelles elle
fait
pénétrer
le produit
par massage avec
le
pot c e ,
L'application du morceau de
tissu sur
la gencive sert à
atténuer
la
pet i t e
hé m0 rra g i e.
Gé n é ra L.-e men t , l e
ta t 0 u age s e
fa i t a u ma x i Il air e
car cette
portion de gencive est
la
plus visible lors du sourire
que celle de
la mandibule.
A la
fin
de
l'intervention,
l'opératric e applique
une dernière
couche de
produit sur
toute la
portion de gencive concernée.
Le sai-
-gnement est
important
lors du premier tatouage et
la zone
la
plus
douloureuse se situe au niveau du
frein
labial.
La
guérison se
fait
deux à
trois jours a p r è s
la séance sans réaction infl ammatoire en
général.
Nous allons en
fonction
du
pays,
donner
l es différences
notables
lors du déroulement du
tatou age.
* Les bambara au Mali
L'exécution du
tatouage est
pratiquement
identique à
la méthod e
précédemm pnt décrite mais elle semble
plus rituelle car
les
t atou-
-euses,
av ant
l'intervention,
font
des pj Lè r e s .
La
patiente avant de
commencer
le
tatouage
répète quatre
fois:
HNi ei eolo ·
(je suis dans
ta main)
à
quoi
répond
l'opératrice
HI t e mogo djou go eo t u n (tu
n'es
pas dans une mauvaise main).
L'opératrice commence aLors à
pi-
-quer l'organe avec
les épines ou aiguille s
pour
y f aire
pénétI"er
le
baume dont e l l e
renouvelle
l'application a p r è s
ch aque
impression .

52
A la
fin
du
quatrième
tour,
l'opération est
terminé e et
la
jeune
fille
rentre
chez elle Où elle
reste confinée,
sans
p8rr~F pendant
toute
une
journée.
(~ Quand
la
jeune
fille
a
en
plus
la
lèvre
infér ieure
tatouée,
elle a
une
réclusion
de sept
jours.
Elle ne sort que
la
nuit et
ne
parle à
personne.
Si
on
la
voyait
de jour,
elle deviendrait,
croit-
on,
comme
le sexe du
cheval
kal; (cheval à
robe
blan che et
aux
na-
-seaux
rougeâtres)
tachetée de
rose)~ rapporte ZAHAN (46).
* Le Sénégal
Tout comme dans
les autres
pay s,
l'exécution
du
t atouage est
la
même
si
ce
n'est
quelques différences observées dans
le déroulement.
Les
tatoueuses,
avant
l'intervention,
font
des
prières.
Les circons-
tances et
l'ambiance sont
très différentes.
L'opératrice sénégalaise dispose
d'un crachoir
permetta~t à la
patiente de
cracher afi~ de conserver les lieux propres: " Ce crachoir
est
disposé à
gauche de
l'opératrice;
il est constitué d'un
bol
dans
lequel on a
mis du sable et
posé à
la
hauteur
de
la
tête de
la
pa-
-tiente.
En
plus du
crachoir
un
bandeau de
tissu
peut
recouvrir
le
visage de
la
patiente
l'empêchant
de suivre
le
déroulement de
l'o-
pération.
Avant d'entreprendre son
travail,
la
tatoueuse
prononce
une
formule
liturgique
"Bi~~imifahi Rahm ani Rahim i S e vde k Diame H
(Au
nom
de
Dieu,
le Bienfaiteur,
Miséricordieux,
qu e
la douleur s'a-
paise dans
les meilleures conditions).
Pendant
l'opération,
l'assis-
-tance est
prête à
railler et à
se moquer de
la
patiente à
la moin-
-dre manifestation
de
peur ou de
douleur.
Une aide,
en
général
la
fille
de
l'opérat~ice ou même
une
compagne de
la
pat i ente est assi-
-se à
gauche de
l ' opératrice;
celle-ci
tapote
la
poitrine de
la
patiente dans
le
but
de
calmer son coeur et d'atténu er
la douleur.
Ainsi
au Sénégal,
l ~ nombre d'aller-retour H ~ uil ( c" est voulu
par
la
patiente et
c .aque H ~ aie e e" coûte
lOf CfA.
A l a
fin
de
1'0-
-pération,
la
tatoueuse
ferme
les
lèvres de
la
pati ente
et
répète
la
même
prièr~ "Bi~~ imieahi Rahmani Rahim i
S e~dek Diam c"
puis souffle
sur
les
lèvres.
La
patiente est alors
prête à
écouter
les
recomm andati ons
néces-
-sair e s
pour
f aciliter
la
g u& r is o n ~
s~ l v olr

-
ne
pas manger
des
épices
pendant
les
quarante
huit
premières
heures
ni
aliments
durs
et
croustillants;
-
np
pAS
se curer ni
Sp
brosser
les dents;
-
i l
est
recommandé
de
croquer
de
la
kola après
la
séance
pour
favoriser
l'adhérence
du
produit
sur
la
gencive.
-
se
garder
de
rincer
la
bouche
dans
les
heures
im-
-médiates
nous
explique
N'DIAYE
(35).
* La Côte d'Ivoire
L'opération
se
déroule exactement
comme
décrite
précédemment et
la
tatoueuse avant
l'opération
ne
prononce
aucune
incantation
c'est
ce
que
nous
avons
noté
lors
de
notre
enquête
à
Abidjan.
En
plus,
l'opératrice
ne
dispose
pas
de crachoir
permettant
à
la
patiente
de
cracher
à
chaque
pause
mais celle-ci
est
obligée
de
se
déplacer
pour
aller
déverser
le
contenu en
bouche
de sang,
salive et
produit.
Gé-
-nérallement,
la
tatoueuse
recommence
trois
fois
et
pas
plus.
Avant
de
laisser
partir
12
patiente,
elle
lui
fait
des
recomman-
-dations
qui
sont
les
mêmes
que
celles citées
par
N'DIAYE
(35)
mais
en
plus,
elle
ne
doit
pas
sourire aux
personnes de
teint
clair
les deux
pre-
-miers
jours
qui
suivent
la
séance;
manger
de
l'arachide
ni
du
citron;
regarder
dans
le
miroir
et
en
plus
pas
de
nourri-
-ture
chaude.
Le
mode
opératoire est globalement
identique
et
donne
les mêmes
ré$ultats
à
savoir
une
coloration
gris-bleuté
ou
noire
de
la
gencive
d'aspect
hemogène.
La
gencive au
maxillaire
plus
exposée
lors
du
sourire,
est
plus
concernée
lors
du
tatouage.
Mais
celle
de
la man-
-dibule
dans
de
rare cas,
peut
être
aussi
tatouée.
Malgré
une
vive
douleur
ressentie
lors
du
premier
tatouage,
les
femmes
sont
toujours
prêtes à
le
renouveler
et
à
le
conseiller
à
celles
qui
ne
l'ont
pas
encore
fai t . .

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. . .
.. .

tÔ,
, .

"


58
2 .2. E.TUDE CL 1[\\11 QUE
2 . 2 . 0 . PARODONTOPATHIE S EN MILIEU AFRICAIN
2 .2 . 1. LE S TI S SUS
2 .2~2. LES COMP L ICATI ONS ÉVENTUELLE S

59
2.2.0. PARODONTOPATHIES EN MILIEU AFRICAIN
( 18 GRAPPIN )
\\' ; .
Les
paredontopathies constituent
une pathologie
buccale majeure
en
Afrique
noire,
à
tel
point que
certains ont
parlé de maladie uni-
-verselle chez l'adulte africain.
En
milieu africain,
elles se ca-
-ractérisent
par
une évolution
rapide
en
paradonties complexes con-
-duisant à
des édentations massives et
un
véritable chaos dentaire.
Il est donc
important
de
ne
pas contribuer à
l'aggravation de
cette
pathologie.

60
2.2.1. LES TISSUS
2. 2.1.1. DESCRIPTION ANATOMIQUE DE LA GENCI VE NORMALE
( 15 GLICKMAN )
Du point de
vue embryologique
la dent
provient d'un organe en
cloche qui est constitué d'un ensemble ectomésoblastique.
Le
reste
de
tissus qui entourent cet organe est surtout
formé
de tissus méso-
-blastiques.
A la
fin
de l'odontogenèse c es
tiSSU3 mésoblastiques
se différencient complètement pour donner du
tissu de soutien de la
dent appelé
paradonte.
Le
paradonte,
élément de soutien de
la dent,
est constitué
par le cément,
le desmodonte,
l'os alvéolaire et
la
gencive.
Les
paradontologistes ont divisé le
paradonte en parodonte
superficiel composé du
desmodonte,
l'os alvéolaire et du
cément.
Nous limiterons notre étude au
paradonte superficiel qui est seul
concerné au cours du
tatouage gingival.
- ... ; )
2.2.1.1.1. Structure histologique
(planche
30)
La
muqueuse
buccale est le reflet de l'ectoderme et du
derme cu-
-tané dans la cavité de
la
bouche
primitive ,
qui
ont
pris des carac-
-tères particuliers.
Sa structure est relativement homogène et au
niveau des gencives,
c'est
une fibro-muqueuse.
Cette muqueuse est
constituée d'un épithélium pavimenteux stratifié et un
chorion pa-
-pillaire sous jacent.
Elle se distingue de la
peau et des autres
épithéliums malpighiens
par
l'absence de
follicule
pileux et de glandes
sudoiipares.
* L'épithélium
Il se compose d'une couche basale de c ellules cubiques:
-
un
corps muqueux
de malpi ghi,
formé de
pluseurs
assises de cellules
polyédriques unies par des
filaments;
-
des couches superficiell es composées de plusieur s
assise s
de cellules aplaties,
transparent es ,
a y a n t
un
noyau dégénéré.
L' épithélium de
l a crête et de
la surface ext erne de
la gencive mar-

61
-ginale
peut
être kér~tinisé ou
parakératinisé
ou les deux à
la
fois.
* Le chorion
Il
est limité,
en surface,
par
une
vitrée
collagène mince
qui
supporte
la couche
basilaire de
l'épithélium.
Le chorion de
la
gen-
-cive marginale est dense en collagènes appelés
fibres
gingivales
dont
les
fonctions sont multiples.
EPITHELIUM
---~ - :~:. ::-=,-=:- -:- Couche cornée
Couche granuleuse
.-~ _ '....-..
........
~"-+-'''-- Couche épineuse
'~5<'"-Pi:- Couche basale
CHORION
Couche réticulo'-..".,..=,';:';";-t
papillaire
Périoste-----'~~~~~~~~
Structure microscopique
de la muqueuse buccale.
PLANCHE 30 :
Hi~iofogie de La muqueu~e euccafe'
50u/l.ce
:
BOREL J.C.
"Pl an u e E de p a o Lii s e
é
pa/l.iieff.e amoviefe" Pa/l.i~, fla~~ on,
1983,
p.
21

62
2.2.1.1.2.
Topographie
(pl anche 31)
C l a s s i q u e me nt .
l ~ ~ en civ c normal e s c compose d e
troi s
p o r t I o n s
anatomiques
la
gencive
libre
la
gencive
papillaire
la
gencive attachée
* La gencive libre
C'est
la
portion de gencive mobile,
festonnée
sans soutien osseux
qu i
se
termine
par
un
bord effilé en
lam~ de couteau ou un
bord
ar-
-rondi..
Elle est
lisse,
brillante,
adaptée
parfaitement à
la surface
de
la
dent.
Cette gencive se compose d'un noyau central de
tissu
conjonctif
recouvert
d'épithélium pavimenteux stratifié.
Le
tissu
conjonctif
de
la
gencive
libre est
dense en collagène et contient
un
réseau
important
de faisceaux
de fibres
collagènes appelées
fibres
gingivales.
* La gencive papillaire
C'est la
portion
de gencive entr e deux dents adjacentes.
Cette
gencive est constituée
par
un
noyau central
de
tissu
conjonctif
for-
-tement collagénique
recouvert d'épithélium pavimenteux stratifié.
* La gencive attachée
Elle est
la
continuité apicale de la gencive
libre
dont
elle est
séparée
par
un
sillon marginal.
Elle est immobile,
presque
toujours
granitée dite en
"peau d'orange"
dO à
la présence
de
fibres
colla-
-gènes et
fermement
attachée à
la surface de
la
dent
et à
l'os al-
-véolaire.
Elle se
compose d'un épithélium
pavimenteux
stratifié et
d'un
stroma sous
jacent de
tissu conjonctif.
Cet épithélium est
ré-
-parti en quatre couches
couche
basale,
épineuse,
granuleuse et
cornée
puis d'un
chorion contenant aussi des
faisceau x denses de
collagène
fixant
fermement
la
gencive à
l'os et a u cément extra-
alvéolaire.
Cette gencive est séparée de la muqueuse alvéolaire
par
une
ligne
festonnée
appel ée
la
ligne mucco-gingivale.
En
général,
la
gencive
normale
présente
une couleur
rose
pâle ou

63
î'Ean.c.h e
31
:
rlIlUi.t1';;i.e.
U<'
(u
YC!-IlCU .'C!.
L""-~-G~NCIVE U 9Rf ----...oU
Sounec:
a le a~ d e pano -
~l'If--G[NCIVEAn"'CHH
-d anl c lagic.
L a aa~ atoi~c
li. Tl. S.A •
...;------Email
Muqueuse
alvéolaire
Gencive
attachée
Attache
épithéliale
Fibres
de Sharpey
~~.:;--Cément
La g encive marginale.
e : éma il,
s : sillon,
ae : attache épithéliale,
d : dentine,
c : cément,
ep : épithélium,
oa : os alvéolaire.
Sau~c e: BOREL J .C ,/~anu cf de p n a t h ~ ~ e amaviCfe
fi a s s a n 1 1 ? 8 3 , il IL ~ i: ~ 1 p . 18 .

plus claire que la muqueuse alvéolaire à cause de sa kératinisation.
Le changement de couleur est un
signe clinique très important au cours
des
gingivopathies'.
M
.
,.a1S
ch-cz ceTt3ins peuples en particulier les
_ L
~ . _
Nûirs,
ûii
VU;:,t:::1Vt:::
uÏlE:
Lvloration in uflo::
la
gencive due à une forte
pigmentation de mélanine à ce niveau.
Selon DUMMETT la répartition de la
pigmentation buccale chez les
Noirs est la suivante
dans la gencive
60 %
dans le palais dur
61 %
dans la muqueuse
buccale
22 %
dans la langue
15 %
2.2.1.1.3.
Vascularisation sanguine,
lymphatique et innervation de
la gencive
(planche 32)
.
PLANCHE. 32
Va-1cuf.a/l.i-1a-
3
-tion -1anguine pa/l.odoniaf.e
Sou/l.ce: ÇLICK~AN, Pa/l.i-11 197~
p.
30
li~
"l~.~\\
,."
~)'
/)
.' ...
Vascuralisalion sanguIne
paro-
dontale. ScI",érrG represer.: onl les tr o.s sovr r es de é \\-
" · ~ ) u l : 0 n scnçu.oe
; (1)
l.e s or t èr role s ~lJpr(1 ·rc.~ r ;('~ ll'\\"!
') · :vi·(·~ 1(" tons ce s fal~s ",e~lItlvIClre\\ el lt r.gv"It.·\\ de tc s
l"."russent It"s coputcres le long dl' s.uo r, 9,n9"'1 ' ; " i
e : Cc le fuc e e xter oe (L). Des romlf'(O!lcr,s ~l'prC':·pé· ICS-
fées
entr e o cl pcs ser-: (h..'\\SI à I rc,vcrs ros pour nucr.c- e-
l.. IIgcment pcr ocontor sovs forme de .o.wcc,» Cl ·.·.·o-
lo.re·s pe rfcr oms . (A) . (lI l e s vo.s seou. longol"d,nnu . du
"gom('nl r,~rOGl'nlol vasc"lorrsenl le co' (Cl <:1 \\ ·onc. , ' ,~ ­
rr.vSI·n' C'C( 1(', cop.lle,re , dons 10 rl-g .on d .. ~ ,IlC'n (<'l.
(3) I .e~ crIc' 'C :,·~ P(·IIi.':rc~' r.r.n~ le crë-If' de s scp:« ,-.",.,-
d{·nf c:·re\\. lon9f'n~ 1(" r('~rc dt"l'os ('1 ~'(::'''h::S~onlO~c:rl: \\-:\\,.~
It'!.
"GIS~CC: ..... " Ou IIQn1llen: por0:10nlc.1 Cl I('~ ((;; •• r:c . ,'~
dt, 1(. r(·9'0r. CC ' ~r1ior. rSl. c,ns, c"'c,,e( If'~ OU"l'~ ,,, ....
S"<:'» S.lu<'~ le ;ong de Ic. ,rë-I" de I ·C'~ .

6S
* Vascularisation sanguine
La
distribution
s~Q~uine dans la gencive se fait par trois
sources
-
les artérioles
supra-périostées
le
long
des
faces
vestibulaires
et
linguales
de
l'os
alvéolaire.
A partir
de
celles-ci
les
capillaires se
prolongent
le
long de
l'épithélium du
sillon
gingivo-dentajre
et
entre
les
digitations
épithéliales
de
la
surface
externe
de
la
gencive.
Certaines
ramifications
de ces artérioles
passent à
travers
l'os alvéolaire
vers
le
desmodonte,
ou
cheminent
coronairement
à
l'os alvéolaire
crestal.
-
les
vaisseaux
du
desmodonte
qui
parcourent
l~ ~en-
-cive et
s'anastomosent avec
quelques
ramifications capillaires
dans
la
zone
du
sillon.
-
les artérioles
qui
viennent
des septa
inter-dentaires
longent
le
rebord
de
l'os
et
s'anastomosent
avec des
vaisseaux
du
desmodonte,
des
capillaires dans
les
zones
crévisculaires et
des
vaisseaux
qui
parcourent
le
rebord
alvéolaire.
Sous
l'épithélium,
au
niveau
de
la
surface
externe
de
la
gencive,
les
capillaires
se
ramifient
dans
le
tissu
conjonctif
papillaire.
Tout
au
long
de
l ' é -
-pithélium du
sillon
gingivo-dentaire,
les
capillaires
sont
répartis
en
plexus aplatis anastomosés,
qui
longent
parallèlement
l'émail
depuis
la
base
du
sillon
jusqu'à
la
gencive
marginale.
Dans
la
ré-
-gion
du
col,
on
trouve
un
réseau
mixte
de
capillaires anastomosés
et
de
boucles.
* Le drainage lymphatique de la gencive
Il
prend
naissance
dans
les
lymphatiques
des
papilles
àu
tissu
conjonctif.
Il
se
collecte
dans
le
réseau
de
captage,
externe au
périoste,
du
procès alvéolaire,
qui
dans
les
glandes
lymphatiques,
tout
particulièrement
dans
les
groupes
so~s maxillaires.
De
plus
les
lymphatiques
situés
juste au
dessous
de
l'attache épithéliale se
jettent
dans
le
desmodonte

i l s
suivront
les
vaisseaux
sanguins.
* L'innervation gingivale
Elle
provient
des
fibres
nerveuses
du
desmodonte ainsi
que
des
nerfs
labiaux,
buccaux
et
palatins.

2.2.1.2. ASPECT DE LA GENCIVE TATOUEE
(1 ANTHONIOZ P.); (30 KOTWICA C.); (38 SAYAG J.)
(planches
33,
34)
Dans
i limmell se
ma j o r i t é
des
cas
de
t" ~ t- A.l ~ n
A
lCG
pigmpnts sont
-
-
.... ""'>,.&l.J.b ' - '
facilement
repérés
avec
les
colorations
usuelles â
l'examen.
Ils
peuventtdéposé~â différents niveaux du tissu gingival.
La
gencive
tatouée
change
très
nettement
de
teinte
et subit
éga-
-lement
une
modification
de
sa
consistance.
Cette
nouvelle structure
de
la
gencive
tatouée
a
été
décrite
par
de
nombreux
auteurs.
Tous
sont
unanimes
pour
dire,
après
observation
des
coupes
histologiques,
que
la
muqueuse
gingivale
est
altérée
dans
ses
diverses
structures.
2.2.1.2.1.1.
L'épithélium
Il
est
épaissi
par
développement
exagéré
du
corps muqueux
de
Malpighi
(hyperacanthose)
et
les
papilles conjonctives
proéminentes
dans
la muqueuse
normale,
sont
très
réduites.
* Pigment
Il
y~ également injection de substances noires dans
l'interstice
des
cellules épithéliales
des
gencives entraînant
la
phagocytose
des
antigènes.
D'où
la
coloration
noire
de
la
cellule
peu
â
peu.
Cette
coloration
noire
de
gencive
obtenue
n'est
pas
in-
-délébile et
disparaît
au
f i l
du
temps
ce
qui
explique
la
reprise
régulière du
tatouage
par
les
intéressées
pour
conserver
une
homo-
-généité de
la
couleur
a r t i f i c i e l l e
des
gencives
obtenues.
Avec
la
desquamation
des
cellules épithéliales superficielles,
renouvelées
par
la
couche
basale,
les
particules situées â
ce
niveau
sont
éli-
-minées au
fur
et
â
mesure.
Cela
explique
les
retatouages
que
les
femmes ' sont
obligées
de
faire
après
un
certain
temps
pour
conserver
l'homogénéité
du
gris-bleuté.
2.2.1.2 .1. 2.
La
membrane
basale
Elle
re st e
intacte.
2.2.1.2.1.3.
Le
chorion
,',
Les
pigments
Localisés
en
profond eur
d uns
l e
ch orion,
il
y

67
a
lieu
de
penser
qu'ils
se
comportent
comme
dans
les
tatouages
cu-
-tan6s.
Alltrement
dit,
i l s
persistent
soit
dans
les
vacuoles
de
phagocytose
des
macrophages.
soit
libres
dans
le
tis su
c o n j o ll c t i f .
L!indébilité
du
tatouage
gingival
existe en
fait
ma is
elle
e s t
par -
- t i e l l e à
cause
de
la
faible
pénétration
des
produits
dans
le
chorion.
Ils
sc
dispersent
au
hasard
ent re
les
fibres
et
les
faisceaux
col-
-lagènes.
La
localisation
caractéristique est
péri-vasculaire.
Les
pigments
sons
accumulés
le
long
des
artérioles
de
la
muqueuse
gin-
-givale
en
dessinant
leur
t r a j e t .
Le
pigment
carboné
semble
être
parfaitement
toléré
car
chez
les
personnes
tatouées,
i l
n'existe
pas
d ' i n f i l t r a t s
inflammatoires
de
type
allergique.
I l
existe
par
ailleurs
une
fibrose
conjonctive
qui
s'accompa-
-gne
d'une
raréfaction
des
vaisseaux
sanguins,
qui
porte
surtout
sur
les
artérioles
moyennes.
Cette
fibrose
entraîne
une
modification
de
la
consistance
gingivale
démontrée
lors
des
études
histologiques
effectuées
par
GUIGMA
(20)
et
ANTHONIOZ
(1).
Cette
fibrose
est
le
résultat
d'inflammation
chronique
secondaire
à
des
micratraumatis-
-mes
répétés
qui
occasionnent
une
paradontose
constante
avec
dé-
-chaussement
et
mobilité
des
dents
voire chute
de
celles-ci.
"Une
institutrice
de
54
ans
souffrait
de
paredontose
avec
chute
des
mo-
-laires
maxillaires
et
mandibulaire~ et un déchaussement
très
évi-
-dent
des
autre
dents.
Elle
avait
commencé
à
se
faire
tatouer
la
gancive
depuis
l'âge
de
14
ans
et
a
cessé à
l'année
de
s o n
mariage.
Actuellement,
e l l e
porte
un
complet
haut
et
bas".
( 20 GUIGMA
Y.)
Le s
vaisseaux
sanguins
ainsi
lésés,
provoquent
un
saignement
import~nt de la gencive lors du premier tatouage.
Les
tatoueuses,
par
pression
de
la
gencive
à
l'aide
d'un
morceau
de
tissu,
arrivent
à
arrêter
cette
petite
hémorragie .. Mais
une
reprise
du
tatouage
à
des
intervalles
réguliers,
fait
presque
disparaître
le
saignement.
La
fibrose
ayant
entraîné
une
réduction
important e
de
la
vascular i -
-sation.
Un
arrêt
spont an é
du
tatouage
chez des
personnes
ayant
pris
l'habitude,
fait
apparaître
chez
ces
dernières
des
troubles
de
cé-
-phalées,
des
gingivorragies,
des
déman geaisons.
Mais
une
simple

68
reprise
du
tatouage
suffit
pour
Que
ces
troubles
disparaîssent
ra-
-pidement
expliquent
le~ intéressées. Mais certaines patientes ar-
-rivent
â
s'abstenir et
au
bOllf
rlp
quelques année~, ce~ Lrouble~
disparaissent,
mentionné
par GUIGMA
(20).
L'acte
àe
pigmenter
la
gencive est
en
lui-même
une
ôgression
contre
les
tissus
de
la
gencive et
i l
se
produit
une modification
de
ces différents
tissus.
Le
tatouage
gingival
introduit dans
l ' o r -
-ganisme
un
corps
étranger
et
probablement
des
germes
d'infection.
Il crée
des
lésions
traumatiques avec
dilacération
tissulaire,
hé-
-morragie.
Un
foyer
inflammatoire
est alors c r é é :
"Les
lésions
~raumatiQues avec dilacération tissulaire et hémorragie font dé-
-clencher
les
phénomènes
de
détersion
dans
le
but
de déblaiement
des
exudats,
des
tissus
nécrosés,
du
corps étranger.
Les systèmes
de capture
vont
être mis
en
jeu en
particulier
par
le système
réti-
-culo-histiocytaire.
Ainsi
s'explique en
partie,
la
pâleur avec
le
temps de
la coloration
gingivale qui
nécessite
de
nouvelles séances
périodiques de
tatouage.
La
cicatrisation de
la
plaie causée
par
la
piqÛre
de
la
tatoueuse
au
niveau
de
la
fibro-muQueuse
gingivale,
se
fait
normalement
comme au
niveau
de
la
peau
par coaptation des
lèvres
de
la
plaie au
bout
de
deux
à
trois
jours".
(35 N'DIAYE N.)

.. _..-. ~
69
1
melan ine:
. mélan ine
:
l ocalisation
localis ation
.i.llL I" o- c ellula.i. l e.
ex tr8-cel luldlic .
-
d iminution des
papilles .
.
basale intact e
//1
\\
\\
l o ca lisa t i o n
per i-va sculair e.
lo calisation
entre les fib r e s
de c o l l ag è ne .
flfl.a nclze
3 3 :
Sclzdma
d'un e
coup e
d e
gcnc~ve lalo ude
So u/l.ce :
c o n s i.n u c t i.o n
p e a s o n n e t Ee:

70
I.GENCIVE NON TATOUEE
~I
-
'--/
1
2.GENCIVE APRES PEU DE TATOUAGE
,
"décongestionne
la
gencive
·
fibrose
légère
·
solidifie
les
gencives
3.GENCIVE APRES PLUSIEURS TATOUAGES
diminution
des
défenses
naturelles
fibrose
:
-
baisse
du
saignement
• , ,
,
,
#

...
...
-
parodontose
...

,
• ,
, ...

, ,
"
,
,
• ,
1
,
·
chute
des
dents
1
"
, ,
"
Planche
34 :
Ev o l u t i o n gingivaie apni~ t at ou ag e
S ounce:
con~tnuction p en~ onne e( e.
1
L.-;

71
2.2.2. LES COMPLICATIONS EVENTUELLES
(pJanche
L'opération que constitue
la
pigmentation artificielle
de
la gen-
-cive
fait
intervenir
des
éléments agressifs
pour
la
muqueuse gin-
-givale et
pour
l'organisme en général.
En effet,
les
produits de
tatouages
introduits au moyen de
piqOre au
niveau de
la
gencive,
sont
diffusés dans
tous
les organes
par
l'intermédiaire de
la circulation
sanguine et
de
façon
très
rapiQe.
Le
tatouage en
lui-même est
un
acte agressif.
Ainsi
plusieurs
inconvénients
possibles
peuvent être
liés aux suites opératoires quelqufois mentionnées
par certaines
patientes.
Les
risques
liés au
tatouage
peuvent être dûs
d'une
part
au
fait
que
les
tatoueuses
lors
de
l'opération négligent
l'hygiène
la
plus élémentaire et d'autre
part à
l'introduction de corps étran-
-gers dans
l'organisme et
les
terrains ont
des sensibilités diffé-
-rentes.
Une analyse détaillée
d~s produits et instruments utilisés
ainsi
que du
champopératoire
préparé
par
les
tatoueuses
(si
toutefois
on
peut
nommer ainsi
la zone d'intervention)
permet
de
ne
pas
rester
sceptique devant
les différents
dangers
que
peuvent courir
les
in-
-téressées.
Le
tatouage
présente
l'inconvénient d'être
lié à
plusieurs
dangers
qui
sont en
rapport avec
-
les
produits de
tatouage;
les
instruments
utilisés;
._- - le manque d'hygiène;
le
terrain;
-
et d'autres
facteurs.
2.2.2.1.
UNE ALLERGIE
Elle est
due aux
produits
(suie,
autr ps colorants).
L'allergie
pe~t se ~~nif 2stc i soit par des érupti 0ns cutanées sous forme de
rejet,
soit
par
l'apparition de
démangeaison corporelle.
2 . 2 . 2 . 2 .
UNE
INTOXICATION

72
Avec les
produits Qui
peut être due soit à
une erreur de manipu-
-lation de
la
tatoueuse,
la
patient e avalant
une
Quantité importante
du
produit soit
le
produit
lui-même déclen~he lp phénomêne épartir <-
d'une certaine dose contenue dans
le sang.
2.2.2.3.
UNE HEMORRAGIE
Un hémorragie grave chez les sujets atteints d'hémopathie.
2.2.2.4.
UNE FORTE
FIEVRE AVEC CEPHALEE
Due à
l'inflammation ou à
la
fracture
des épines ou aiguilles
dans
la gencive.
Aucune
précaution
n'est
prise et
d'aprês une
vieille
femme
de 85 ans
interrogée
par
N'DIAYE (35),
la conduite à
tenir
était
de ne
rien
faire.
Les morceaux d'épines
restés
dans
la
gencive
sortaient
d'eux-mêmes au
bout d'une
dizaine de
jours.
2.2.2.5.
DOULEURS
Déclenchées. par
la
piqÛre de
la
gencive.
La gencive
irritée en-
1
I-traîne une
inflammation subaiguë
chez les
personnes ayant subi
simplement
une ou
deux
fois
l'opération.
2.2.2.6.
RISQUES D'INFECTION LOCALE ET GENERALE
Occasionnés
par
la septicité extrême de
l'intervention
(conditions
opératoires ,
instruments).
Malgré
la défense
naturelle du milieu
buccal,
un
facteur
important ne doit
pas être oublié
celui
du
ter-
-rain
individuel.
* Le tétanos qui est une infection redoutable, peut survenir che z
certaines
personnes
par suite d'utilisation
des aiguilles ou épines
três sales.
La
couleur noire du
produit de
tatouage
masque
l es ai-
guilles rouillées et elles
vont servir à
tatouer
p ~usieurs personnes.
* Le sida, maladie très à "la mode"; le risque peut exist er .
.'. E p ais si s sem e n t
des
l è v r e s t r è s
sou ven t
a p r è s I ' 0 p é r él t ion.
L,1

patiente ne
peut
ni ouvrir correctement la
bouche ni même sourire .
• Le
tatouage en
lui-même entraine nêcessairement
un
Arrêt de
la
n i
r o n s o mma t i o n de cerL u illS aliments et
notamment chauds et êpicês.
Pendant cette
période,
le métabolisme àe
base de
la femme n'est
pas
correctement assuré.
Si cette sous-nutrition
passagère peut être
d'une faible gravité chez la
femme
à
l'état
normal,
elle peut avoir
des consêquences fâcheuses chez la
femme
enceinte ou allaitant.
P LAN CHE.
35 :
Su ii.e»
o aé n a t.oi a e s
S O U/l.C C
:
Enquite pe/l.~onnee le en Cate d'Ivo i/l.c-1986
,
~GE
NO ~iDR:::
ALLE~GI2 intoxica !-tefTlorra
infec
douleur
céphalée
1
tion
gie
tion
iievre
1
10-15
18
-
-
6
-
1:
<
-
15-20
43
1
-
1
1
l~·0
7.
1
~O-25
21
-
-
1
-
21
-
1
1
5-30
15
-
-
-
-
10
-
1
OTAL:
97
1
-
8
1
89
1
==l
Les résultats obtenus en matière de complications à
la suite de
tatouage sont
prêsentés ci-dessus.
En dépit
d'une douleur en regis-
-trée che z toutes
les
tatouées,
les autres complications varient
essentiellement en
fonction
de l'âge de la
patiente
Che z
les
tatouées
de
10-15 ans,
l'hémorragie cons-
-titue l'élêment essentiel.
Cette hémorragie est
en
fait
un ~aigne-
-ment a bo n d a n t
de la gencive qui cède au
tamponnement
local
(6 sur
1
... . r:

14
18 cas).
Quand aux céphalées,
3 sur 18 cas sont seulement observé~.
Cependant
nous n'avons noté aucune allergie ni intoxication ou
in-
[ectiûfi.
. Chez les
15-20 ans,
à
part l'intoxication qui
n'a
jamais été observée,
tous les autres cas l'ont été au moins une
fois.
*
*
*
1
1
~

75
2.3. ELEMENTS DE REFLEXION
2.3.1. ANALYSE DES CONDITIONS PRÉ-OPÉRATOIRES
, .
2.3.2. TATOUAGE ET PARODONTOPATHIES
2.3.3. PRocfDURES CONSEILLÉES
1
'.
~

76
Les
tatouages
gingivaux
restent
encore
l'une
des
pratiques
les
plus
répandues
en
Afrique.
Les
conditions dans
lesquelles sont
exé-
-cutées
ces
tatouages
nous
incitent
à
réfléchir
sur
les
incidences
pathologiques
que
nous
avons
évoqué.
L'objet
de
notre
réflexion
sera
donc
dans
un
premier
temps
d'analyser
les
conditions
pré et
post
opératoires
du
tatouage
gingival
et
dans
un
second
temps
de
faire
des
propositions
permettant
d'éviter
les
éventuels accidents
(in-
-fection,
hémorragie,
allergie . . . ).
2.3 .1.
ANALYSE DES
CONDITIONS
PRE-OPERATOIRES
Dans
la
quasi
t o t a l i t é
des
abords
sanglants
du
corps,
(abcès,
circoncision,
excision . . . )
l'Africain
ne
pratique
pas
d'anesthésie.
. ~~~
, '.
La
préparatio~ psychologique du patient joue par conséquent un rôle
déterminant.
Ainsi
dans
les
rites
initiatiques,
les
intéressées
ap-
-prennent
à
maîtriser
ou
supporter
la
douleur
en
signe
de
courage
et
de
bravoure
pour
franchir
l'étape
importante
de
leur
vie
sociale.
Le
manque
d'hygiène
au
cours
de
cette
intervention
retient
l ' a t t e n -
-tion
de
l'odonto-stomatologiste.
Ainsi
tous
les
ustensiles
destinés à
reccueillir
le
noir
de
fumée,
de
même
que
les
aiguilles
utilisées
en série
et
stockées
sans aucune
précaution,
sont
souill~ de tout ce qu'il est possible d'imaginer
dans
un
enclos
en
plein
air

chacun
va
et
vient
vaquant
à
ses
oc-
-cupations
quotidiennes.
Quant
aux
doigts
de
l'opératrice
et
au
linge
servant
à
l'hémos-
-tase,
aucune
notion
d'hygiène
même
élémentaire
n'est
appliquée.
En
fait
malgré
la
septicité
extrême
d'une
telle
intervention,
les
r i s -
-ques
en courus
sont
très
minimes.
Mais
i l
convient
de
se
méfier
de
ces
résultats
car
de
futures
complications sont
possibles
ou
envi-
-sageables.
2.3.2.
TATOUAGE
ET
PAR~DONTOPATHIES
(18 GRAPPIN
G.);
(20 GUIGMA
Y.)

2.3.2.1.
Perte d'un
signe clinique
Par
le
tatouage
gingival,
i l
y a
perte du
signe clinique
"couleur";
peut
êtiC
U~ 21é~cnt de diûgnostic impoitant en parodün-
-topathie.
2.3.2.2.
Effet
sur les
parodontopathies
L'acte
de
pigmenter
les
gencives est
une agression
contre
les
tissus
de
la
gencive.
Il
se
produit
comme nous
l'avons
vu
précédem-
-ment,
une
modification
de
ses différents
tissus.
Si
la
fréquence
et
la
durée
sont
importantes,
cette
opération agit
comme
une
inflam-
-mation chronique;
et
bien
que
les
personnes
intéressées aient
cessé
de
se
faire
tatoue~, la gencive guérie de toutes ces agressions ré-
-pétées
mais
i l
reste
une
sclérose
du
tissu conjonctif.
En
plus
de
cette sclérose,
on
peut
observer
une
hyperplasi~, une hyperacanthose,
une
dyskératose
du
tissu
épithélial
avec absence
d'infiltrats
infam-
-matoires autour
des
amas
de
pigments.
2.3.2.2.1.
Les
personnes ayant
subi
une ou deux
o p
r a F'i o ns
é
Chez ces dernières,
nous
remarquons
une
inflammation subaiguë.
~étude comparative
parodontopathie
et
tatouages
gingivaux effectuée
par
GUIGMA (22)
montre
l'efficacité à
un certain degré
du
tatouage
gingival
contre
les
maladies
parodontales.
Chez les
personnes ayant
la
gencive
tatouée
sur
192 cas,
i l
y a
18 % qui souffrent de
paro-
dontopathies.
Dans
le second
groupe,
2S % souffrent
de
parodontopa-
-thies.
Cet
écart
de
7 % permet
de
constater
l'effet
bénéfique
que
représente
le
tatouage
gingival
au
niveau des
maladies
parodontales.
2.3.2.2.2.
Les
personnes
pratiquant
fréquemment
l'opération
Ces
dernières
souffrent
de
parodontopathies
(déchaussement,
mo-
-bilité
et
çhute
des
dents)
soit
14
% allant jusqu'à la
perte
de
plusieurs
dents
à
celle
de
la
totalité
jusqu'aux gingivites.
Le
tatouage
peut-il
se
révéler
être
un moyen de
lutte
çontre
les
1
1
il-

78
parodontopathies si
celui-ci
ne
devient
pas
une
habitude
chez
le
sujet
intéressé?
Des
ét~des plus complètes restent à
faire.
2.3.3. PROCEDURES CONSEILLEES
I l
ne s ' a g i t
pas
de
faire
disparaître
cette
pratique
qui
fait
partie
d'une
culture
mais
simplement
de
mettre
au
point
un
protocole
de
préparation.
2. 3.3.1. L'hygiène
I l
nous
appartient
à
nous
chirurgiens-dentistes
d'apprendre
aux
tatoueuses
les
conditions
d'hY1iène
élémentaire
désinfecter
à
l'alcool
les
aiguilles
avant
et
après
intervention
sur
chaque
patiente;
-
éviter
l ' u t i l i s a t i o n
des aiguilles
présentant
un
aspect
rouillé;
approfondir
et
surtout
i n s i s t e r
sur
la
pré~aration_
du
matériel
(les
endroits
o~ sont stockés les instruments destinés
au
tatouage,
la
désinfection
des
mains et
de
tout
le
matériel
en
général).
Tout
ceci
demande
de
l'aide
et
surtout
la
participation
des
autorités
gouvernementales
pour
que
les
chirurgiens
dentistes
arrivent
à
bien mener
ce
travail.
Un
problème
majeur
est
que
les
tatoueuses
de
métier
ou
d'occasion
ne
constituant
pas
un
corps,
i l
est
souvent
d i f f i c i l e
voire
impos-
-s ible
de
contrôler
leur
activité.
2. 3.3.2. Produits
Les
produits
class iquement
ut i l i s é s sont
à
déconseiller.
No tam-
-ment
ceux
à
base
de
pétrole.
On
pourra
conseiller
l ' u t i l i s a t i o n
de
pigments
t e l s :
-
pigments
bleus
-
bleu
de
cobalt
ou
aluminate
de
cobalt
-
encre
de
chine
-
pigment s
noirs
o x y d e
de
fer
-
carb one

79
Ces
pigments sont
utilisés chez
les
professionnels du
tatouage en
Europe et ont
prouvé
leur
inocuité sur
le
corps
humain.
2.3.3.3.
Opération effectuée
par
le chirur gien-dentiste
Ltant fe~ gén é ~ation~ de
fa découue~te,
nou~ ~ omme~ néce~~ai r.ement fe~ géné~atiùH0
de~ e~~ai~ ..
IOURAS71ER J.
Le
dentiste
peut
envisager
de
pratiquer
le
tatouage
en
cabinet.
Il
pourra
de
ce
fait
-
pratiquer
une
anesthésie
locale
pour
éviter
la
douleur;
-
utiliser
des appareils électriques à
tatouer.
Ce
sont
des appareils à
stylet
qui
gravent et
injectent
le colorant.
La
vitesse se situe à
3 000-5 000
pointes
par
minute;
-
assurer
un
suivi
post
op ératoire sérieux
hygiène,
bain de
bouche aseptique . . .
*
*
*

80
3. CONCLUSION
«
C'e~t une dange~eu~e ha~die~~e
que
de mép~i~e~ ce que nou ~ ne
concevon~
pa~
» .

81
Le
tatouage constitue
une mutilation dont
le caractère
permanent
détermine sur
le corps de
l'individu une empreinte sociale,
magique
ou
personnelle.
Nous avons
tenté
de
faire apparaître aussi
claire-
-ment que
possible quelques-uns des
principaux aspects du
tatouage
gingival
traditionnel en montrant
comment
i l
peut se
transformer ou
se maintenir avec
l'accultur~tion. En fait, son interprétation
exac-
-te se heurte à
de
nombreuses difficultés liées à
l'existence simul-
-tané dans
un même
groupe ou chez un même sujet,
de motivations dis-
-tinctes.
Tel ou
tel
type
de
tatouage peut,
tout en conservant sa
form~ initiale,
acquérir
une signification nouvelle selon
les
besoins
et
les mutations sociales.
Il n'est
pas toujours
possible
de savoir
à
quel moment
précis s'arrête le mythe,
la croyance ancestrale
pour
céder
la
place à
la
tradition,
puis à
la coutume,
puis enfin à
l'ou-
-bli.
Ce "langage corporel"
n'est
plus de mise dans
la sphère sociale
des sociétés
industrielles;
on
n'écrit
plus s~r la
peau mais dans
les
livres.
Il se maintient
par contre au sein d'autres civilisations.
Il est
difficile de
porter
un jugement définitif sur ces
pra t i -
-ques.
Les
parodontologistes
pourront formuler
des critiques perti-
-nentes;
le sociologue et
l'ethnologue seront certainement moins
sévères.
Nous
pensons qu'on
peut conserver ces pratiques en
enseigna~t des
notions d'aseptie aux
opératrices.
Certains
pourront
envisager
un
con t r ô 1 e
d e I ' é 't a t
sur 1 es 0 p é rat r i ces;
no us
r est 0 n s
sep t i que s
sur
ces approches car
elles
risquent
de créer une
d~ocialisation de
cet t e
cou t ume
e t e n t ra î n e r
une
b ure a u c rat i sa t ion d e CE TTé pra t i que .
En
définitive,
c'est a ' x populations de
définir
leur choix;
le
rôle et
le devoir
du
chirurgien-dentiste est
que ce choix se
fasse
sous
l'éclairage
des
données scientifiques qu'il a
en sa
possession.

82
4 BIBL 1OGRAPH 1E

83
1.
ANTHONIOZ P.,GRAPPIN G.,N'DIAYE N.
Etude histologique de l'inclusion traumatique volontaire d'un
corps étranger dans la muqueuse gingivale.
Ci:lhier
de
r't"cherch e
so cio-liiologiq üe,XX,1:231,1976.p.
230-234
2.
I3ALANDIER G.
Sociologie actuelle de l'Afrique noire.
Paris,
Presse universitaire de France,
1955,
4° édition 1982
3.
BANBA N.
Diverses pigmentations et colorations de la muqueuse buccale.
Thèse 2°
cycle chirurgie-dentaire, Clermont-ferrand,1983
4.
BERNOT A.
Masques africains,
bouche et dents,
importance et rôle.
Thèse 2°
cycle chirurgie-dentaire,
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