UNIVERSITE· DE
PARIS X
dix années de rapports
Germano-Ivoiriens
1961 -1971
Thèse
pour le DOCTORAT de spécialité (3e cycle)
présentée par
KOU BA ZOHOURI Théodore
Sous la direction de Monsieur le Professeur
Pierre Paul SAGAVE
Nanterre, juin 1973

i,dix années de rapports
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Germano- Ivoiriens
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Sous la direction de r...1onsieur le PrOf8~$f::t.lr
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......
Pages
. i-
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Préface
6
..~.
Introë.uction
9
Les relations dinlou~t~aues
1. Une idie des relations di91o~atiaues
24-
2. L'historique de ces relations diplomatiQues
33
a) du côté a11em2nd
3~
b) du côté ivoirien
36
3. lis~~s des chefs d';tats et de Gouverne-
ments
a) du côt~ allemand
39
b) du côté ivoirien
~1
4. Circulation des personnes at accords
consuls.i=es
Relations ~cono~io~8S
51
l
- LesstI"'...ictu.res :?con'J;:Jio.ues de 11 il.lleos.e;ne
Fédérale et de la Côte d'lvoir~
1. Pour l'Alle~agne i~d~r2le
55
2. Pour la Côte QlIvoire
61
11- La politique alle2cnde nour l'aide aux
pays 9~uvres et la 901iti~ue de coopêra-
tion de la Côte dllvoirs
64
1. L8. :Jol i t L'J.u E: de~ c oopé::'2- tion cl. ~~ l rA 11 8Q-:".-
65
a) la formulatio~ QS
)olitique
66
b) sa sise en ::::r2.ticuc
-
69
-
2. La politique Ce coop~ration de 18. Côte
d'ivoire
a) sa for~:lUl,:=:.tion
'77-.
, /
,.
b) l e8 mesures concr2~es
74

3. Les accords de cooD~rn~ion ger~~no­
ivoirienne Œ8 lS~l à 1971
III - Les ~ch2n=es c080ercicux entre 11~~le~2sn~
et la Côte u1lvoira
84
1.:LBs difficult:is de 1 J of Lee et de 12-
deQande sur les marchés ~11202n~ et ivoirien
a) sur le plan historiQue
b) l'offre et la Qe~ande
2. Analyse par principuux produits 6chan-
gés. Statisti~ues
a) du côté alleo8.nd
b) du c6t6 ivoirien
3. Les investisse~e~ts alle3an~s en Côte
·d.·Ivoirc;
133
mande à l~ CGte d'ivoire
159
158
Conclusion
165
168
l
-
l'Allemagne
1. Le cassé culturel de l'Alle23sne
169
2. La lJ 0 lit i Gue cul t u r 'S' 11 e . (~9 l';: II e :i\\:'.' ~;n C'
Fédérale
171
11- La Côte d'Ivoire
1. Son passé CuJ.tlJ.TeJ.
176
2. Sa politique cult~ralle
173
.../ ....

Pages
III - Le Service des Volo~t~i~2s Al19~~nds
(Deutscher Lnt~ickl~n;sdia~st, D.~.D.)
179
1. Présentation du S2~vicG des Volont2ires
A11 e fil3. nèts
~) Personnali"tê ju~i~iGU8
131
b) St~tut des volonv2i~0s
182
c) Leur envoi à l'~tr2nger
183
2. Les d~buts du Service des Volont~ires
Allemands en Côte d'Ivoire
134
a) Llenseigne~ent
186
b) Les activités de èév21op?e8~Qt agrico-
le
187
c) La for8ation professionnelle
188
d) Le déveloPY:l':lent c08~J.un~'.:t2.ire
190
e) Les activités ~~dic21es et para-
médicales
191
1. La fii s s ion cL;:; ~ü s er? <J r
199
,
..
2. L'o.ille QG ~"i::"3ereor .à la Côt 2 d' IvoL.'e
a) Les di:~~rentes r9Qlis&tions
20j
b) ~isereor et l'IU~D2S
205
v
Ll~31ise Prc~ .stante al12~~nde
20:~
1. Pain pour le ;;onde
a) se. mis:ôÏ':.:n
~~07
b) L'aide de l'FG.in pour le ~·lo"'1d.ell à la
Côt e <l' :;>10ire
2I3
2. L'A38nce ~8ntr&le Evan~;li~ue Dour l'aide
au Dé-:elon":;';;:;:lent
~) sa WiS3ic,D
215
b) Son nide .~ la Cô~e d'Ivoir:
.-..-,",
C:J..o
a) sa Cli~::::c: ior'J.
227
b) son 2i(8 i
ln Côte d'ivoire
229
1

Pages
. -".',
4-. Le 3ervice Com;nunélute.il:'e
a) sa t:J.issiorr
231
b) son nide à l~ Côte d'Ivoire
,-,'" LL
r.:.) ,
VI
Pz~rtici):}tion de l'Al12\\ilC'.:;llG Fôù'jrale <i la
formation des c:.:,6.res Ivoiriens. J..Ja 12n;s,-l8
alleo~nde dans les rela~ions culturelles
germano-ivoiriennes
253
1. L'aide directe
a) Le tre.vs.il du Servic e Alle::L'.nd
dl i:change ","ce.<ié:::1iq'-le
255
b) le travail de l'Inscitut Goethe
263
c) Je tr2.vail de Int er :.-ratio118s
255
d) le trav2il de 12 Carl Duisoerg
Gesellschaft
268
..... \\
2. L'aide directe. Le tr~v2il du lands
=urQ9~en de D~v21oDne~ent
t ••
2'72
.
,
. ,.,
.'...
"
,
3. L'apport de 1& Côte d'Ivoire dans les
relo."c i ons cul t'_~re11 es :3er::l2.no-i voi~'iennes 274-
Conclusion
2'75
Evaluation G~nérale
277
a) il Y a eu i8S Qanqu2s
')'7;:;
'-
v
b) Mais il y a surtout eu des résult~ts concrets
et encouragean~s pour l'avenir
2üO
c) Que peut-on souh2.iter pour l'avenir?
287
Anne:ces
293

-
b
-
- P R E F A C E -
-=-=-:.:-:::-=-=-
Cette pr~face est avant tout un mot de remer-
ciement à tous ceux ~ui m'ont aidé à rsaliser ce
travail de recherche. Et
je pense à la Direction
de 11~nstitut de Recherche de la Fondaticn Friedrich
EBERT à Bonn - Bad Godesberg ( RFA ) - pour son
aide financière et matérielle ~ui a r9fidu possibles
mes voyages de documentation à travers l'Allemagne
Fédérale.
Mes remerciements vont également à Monsieur
Von PFET::'EN , Conseiller à l'Ambassade dl Allemagr:.e
""'d'
-
' p
.
te
era~e
~
arlSj à l\\:onsieur Dr. Heircz FIED1ER,
Directçur Adjoint àes Affaires Afric~ines au
Ministère Fédéral des Affaires Etrangères à Bonn;
à Monsieur POSJEDr du Ministère Fédéral de la
Coopérat ioL. ..E8onomique à Bonn; à r,~onsieur Dr.
Volker KOBELI',: à i,;onsieur Dipl.
Ing.
\\'iolfganz
RUlü:NG et à r:lonsie'J.r Klaus (jlTERMANl~, du Service
Fédéral pour l'Aide au Développement à Francfort;
à Mademoiselle Dr.
Régine FP~CHEN, Responsable de la
Section C~te d'Ivoire à la Ban~ue de Crédit pour la
Reconstruct ion ( KFW ) à FTancfort; à 1'tlonsieur Dr.
Hans-Joachim NIE;:;EL, Responsable àu Département
Afrique au Service Allen;and d. 'Zchar,ge Académique
( DAA.D ) à Bonn - Bad Godesberg -
; è. 1\\1onsieur Dr.
Klaus TmUSER, Directeur des Séminaires de Formation
de Professeurs Etrangers d'Allemand à l'Ins~itut
Goethe à i'.~unich; à Monsieur Gerd l\\lARI\\IAI'Œ, Directeur
Adjoint du Départe~ent àe3 Projets au se~rice de
Volontaires Allemands ( DED ) à Bonn -Bud Godesberg-

- 7 -
à Monsieur Peter SEO~ de la Direction des Services
Communautaires ( Weltfriedensdienst ) à Berlin-Ouest;
àux responsables des oeuvres Misereor .~ Aix-la-
Chapelle, 11 Pain pour le Monde " à Stu-,;tgart,
Services dans les Pays d'Outre-mer ( DU ) à Stuttgart;
et l'Agence Centrale Evangélique pour l'Aide au
Développement ( EZE ) à Bonn; à Madame Dr. Phil.
Hélène MAYet i','lonsieur Heinz OCKliARLT de Inter Nationes
à Bonn - Bad Godesberg -
; à Madame Irène Gar1'HELF,
Chargée Culturelle à l'Aiubassade d'Allemagne Fédé-
rale à Abid jan; à Mademoiselle SA1'1GAl~B1', Secrétaire
Générale de l'Université d'Abidjan; à Monsieur le
Pasteur Josué DA~nO.
Ma reconnaissance 'la au Professeur Docteur Karl
Erich BORN et à l'~quipe du Professeur Docteur N.
KLarTEN, tous à l'Institut de R.ec~erche èe Scien:::es
':2ü -J i TI ,:~::; n
E conom.ique s de l'Université de_
~. 1 pour leurs
aides précieuses, à I,Iadame Franziska RAYFAlJD, Ex-
directrice du. I:épartement d'Allemand èe l'Université
d 1 A.bid jan, à 1,ladame KOG13A, née Ro se Beugré, mon
épouse, pour sa pat ience et son dévol:e:nerrt, ainsi
qu'à tous ceux qui n'ont pas été
cités, mais dont
les conseils et les avis m'ont été d'une grande
utilité.
L'objet de cette préface est également de
préciser la nature de la présenGe étude sur les
IIRelations Diplomatiques, Economio_ues et Culturelles
ent re l' .Allemagne Fé dére.le et la Côt e d' 1'10 ire 11
Ces trois parties qui la co~pose~t, .peuyent
en effet faire croire qu'il s'agit d'un sujet de
sciences politiques ou de scie~ces économiques et
sociales.

- " -
()
En réalité,
cet~e ~~ude s'inscrit dans le cadre
général rJE;::; r8CL18rche::; sur les civilisations ,.:;erU:;2-
niques dont
nous étudions ici un as~ect nouveau:
les relations de coopération:des pays germaniques
avec l'Afrique et tout
spécialement
celles de la
~épublique Fédérale dlÀlle~agne dvec la République
de C~te d'Ivoire.
Au reste,
j'ai évité de parler de la rtépublique
Démocratique Allemande
( HnA ),
sauf à propos de
ses achats de bananes ivoirienDes,
parce que ce
n'était pas mon sujet.
Je n'ai pas ceuendant
~

- 4 - '
reSls"e
à l'idée d'une ouverture inévitable de la Côte
d'J.voire et àe cette AlleŒagne de l'Est l'une à
l'autre dans l'avenir,
et
cela eu égarà ~ la nouvelle
politique d'interpénétration des blocs de It2st et
Je l'Ouest qui fait chaque jour son chemin.

-
Cl
-
-'
INTRO:Dücr.rlm~
====:.:=::::.=======
Une étude sur l'ensemble des relations politi~~8s, des
rapports cOD~erciau::, financiers e~ techniques ai~si ~ue
sur les échanGGs c~ltur0ls entr~ l~ Républi~u8 ]~dér~le
d·AllewaSTIe et la Républi~ue de Côt8 Q'~voire peut, app~-
remment, p3.r::,îtr2 a::loL:;i'2use , tout d'abor~, parce QU'~u­
cune autre étude con~ern~nt un dos as~ects particuliers
de ce sujet nIa p~s encore ét~ faite jusqu'à ce jour de
façon sys"té::s.ticrlle et ce12'- ilOrr~üs 183 .statistiques dOL:.a-
ni~res et les notes des diff§r~nts services allemands et
ivoiriens sur css proolè8es.(1)
De plus, l'.:"..11'2r:1agne Fôd2rale est un gr~nd pays don-:.:; 12-
politique è-'crc..ngdre, les r'el3..~.:;ior~s éCOflO::ü.au8s st l' influ-
ence culturelle ~ l'étr~n;er p~sent d'~n poids lo~rd d~~s
s'agit d'U~ petit
d' J:>voi-
~
,
re,
• .J..
C1s:ne
Sl C e-c lJ e d
"
8rnler~ occupe d'"
~eJa sur la scène in".:; ~r-
nationale une place respectable et si elle a fait beaucoup
parler dlolle 'et de son r2.picle essor 8cono::1:!..c!..l.2 ·?,U cours
de la décade Gue nous nQ~3 p~oposons dlétudi2~.
O.) ê.. Il Der Ent\\'licl:l~:l.;:;3-p12.n der Zli'G:.1'ocink"Jst c (1971-75)
und Ansatzpunk~e fUr d~e =nt~ick lun~shilf2 der
de H. Gü stE':l , ".1..
\\
Roii2I',
J .;1 . \\':erobel,
ou l
F 0-
l
-L. '-L.
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~ __ -,L
v_...:...()
lC'?:,)
"
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!
• •

- 10 -
A la v~rit~, les relations ger~ano-ivoiriennes ont ~t~
modestes au cours de cette première phase de cooDérCltion
entre los deux pays. Ce jugement est encore plus vrai
lorsque l'on en fait une comparaison avec les relations
franco-ivoiriennes qui durent depuis plus de trois siè-
cles et qui ont été renforc~es apràs l'ind~pendance de
la Côte dllvoire.
Pour cette raison des ~tudes sépar88s
sur chacun des trois volets de ce sujet
(les relations
diplomatiques, les relations
économiques et les relations
culturelles) nous apparaissent sans objet et peu intéres-
santes.
Mais, parallèlement, ces rolations prises ensemble ont
~t~ assez payantes pour l'Allemagne et pour la Côte
d'Ivoire pour qu'on en fasse la point par une étude d'en-
semble et cela à la veille de la seconde décennie du
d~veloppe~ent de la Côte d'Ivoire.
Il nous faut
par aill'2urs sculisner, dès à présent, CU-'2
cette étuie est en soi une rencontre entre ces deux par-
tenaires. Et nous
essaierons souvent au cours de cette
étude de montrer pourquoi et Co8ment le plus
jeune ~e
ces partenaires,
la Côte d'Ivoire, peut profiter des
expériences ~e l'autre dans plusieurs domaines et cela
tout en Bardant naturellement sa personnalité et sa sou-
veraineté.
Parmi les e:(perlences f2.ites
par l ' Alleme.gne, nous
pouvons d~jà citer.la situation §conomique et politique
prâcaire que la ~àpublique de ~eimar et le Reich Hitl~rien
ont; léGUée à la R~publique :Féd8rale. Cett3 situ2.tion a
~té marrJuée par:' le cl'~L2ntèle,:1eLlt auasi to~cal ,ies mOjens
.de productior, CL; cLe l' !;rl.'3e r:Lole de l'éc'.:.JL10']':"::; é..1.118\\:î::".:ldc,
c'est-à-dire:
en l'occurreGcs, ~e 11All~sa;ne F~d~rale.
Malgré cela,
elle a tr~vaillé a changer son isa[e aux
1":'.·1 -
~u
elle J a r6ussi. Aujourd'hui elle a
acquis sa noblesse d'2utreiois ainsi que la plupart d.es
attributs d'un pays souverain.

-
I l -
Ce succ~s est le fruit d'efforts honnêtes et remarquables
accomplis par les Rllemands dans tous les domaines, tant
,politiques,~conorniques qU0 culturels.
Et il est intéressant d'étudier les rapports oui lient
l'~llemagne et la Côte d'Ivoire parce que, même si leurs
situations politiques et économiques présentes ont des
causes différentes, au moins ont-elles eu en commun une
occupation étrangère et une situation ~conomique dsolora-
ble qui s'en est suivie.
La République de Côte d'Ivoire a en effet connu 300 ans
de colonisation française.
Juridiquement libérée de cette
tutelle et ind~pendante depuis 1960, elle a entamé son
essor économique qui a fait parler d.u IIr·1iracle l'joirien tt
,comme on a parlé du 11[·iiracle Allemand". Cette similitude
entre les deux pays Q certainement eu une, inn.uence SUl'
les relations diplomatiques, économiques et culturelles
qui existent entre les deux partenalres de0uis déceQbre
1961.
L'intérêt Qe l'analyse des relations qui lient ces deux
partenair9s vient surtout de la nouvelle situation des
rapports de coopération internationale qui s'est créée
ou plutôt qui 's'accentue chaque jour et se pr~cise de plus
en plus.
Cette situation concerne d'une part la nouvelle attitude
des anciennes colonies françaises d'Afri.que Noire à l'§-
gard de leur tutrice d'il J a seulement douze ans. Cer-
tains de ces pays revendiquent d§jà tout haut la r~vision
des accords d.e coop~r~tion
qu'ils avaie~t sign~s avec la
l'T3.r1ce lor:::; de lelH' iLld'.'·;penc.:J.nce . .r.:,t 12 désir de ch::lnge-
ment ou de remuniement de ces accords tend ~ devenir una-
nime ~ême chez les amis fid~les de la France.
Cette dernière c~ui ne se l'sit :ç,as d.' i11us10;)5 sur 12. ques-
tion prend ses dispositions sansreconcer à ses avantages e~
à sa srande influer:ce d2ns ces pays, et renforce sa po-

...;, 12 -
position dans la Communaut2 E00nomique Européenne dont
l'iQDortance
J",
économiaue
_
et Dolitioue
_
:...
s'accroît consid3-
rablement avec l'entrée du Danesark, de la Grande-~re­
tagne et de l'Irlande en son sein.
Or, comme nous le verrons, une grande partie des relations
germano-ivoiriennes passent souvent par le canal de bette
Communauté
Economique Europ~enne. L'élargissement de
cette communauté entraînera inévitablement l'élargissement
de l'&ssociation des autres pays â ce bloc économique.
Il faudra surtout compter avec l'entrée des anciennes colo-
nies anglaises d'Afri~ue ~oire dans l'Association. Les
privilèges et les différentes aides dont les anciens pays
associés b~néficiaient de la part de la Communauté vont
certaineme2t diminuer. Peut-être, d'une certaine manière,
l'aide directe de l'Allemagne Fédérale à la Côte cr Ivoire,
elle non plus, ne connaîtra-~-elle pas une aUSillentation
?articuli~re dans les années â venir.
D'autre part,
ot c'est ici le second aSDect de cette
nouvelle situation, 11 Allemagne ..t:;édérale elle-même 'la
connaître une nouvelle phase de ses relations diplomati-
ques,
économiques et culturelles avec tous ses partenaires.
La raison en est si~ple
la politique d'ouverture à
llEst du 0hancelier Willy Brandt et surtout les accords
de détente signés avec la République uémocratique Allemande
en novembre 'j 972 auront pour cons équenc e la rec onn2is-
sance de cette â.euzième Allema2,-ne par la plupart des pe.ys
membres de l'Organisation â.es Nations Unies qui lui
ouvrira ses portes, sans doute.
Or, toutes ces consiQérations ont, bien évidemment, des
influences politiques,
économiques et culturelles plus
ou moins directes sur les relations de coopération entre
l'Allemagne Fédérale et la Côte d'Ivoire.

-
1] -
Et devant cette nouvelle situation que l'on a appel~e,
avec L'd.l..SOC., le l'second sou.tfIe de l'aide au Tiers
Monde (1), il convient de jeter un COUD d'oeil sur le
pa s s e cl e l ' ::;. i cl e cl e l ' "~ll e ID':::':::'l1 e ~ éd é::,ale à laC ôte
d'l'loirs, et en général sur leurs relations de coopéra-
tion.
,
Ce p.:::.sse, nous l' avons si~ué entre -1961 e"0 '1971, po.rce
que "1961 est l'année où, après son indépendance procléJ.-
mée le 7 août '1960, la Gôte d.1.L'loirs a véritablement
enta~é sa politique de construction nationale à tous les
niveaux, et où ses relations de pays souverain
avec
l'~tranger ont connu leur p::'8mier d~veloppe~ent impor-
tant. Cette année est donc le déüut d'une époque,
époque qui finit en 'i971 et qui correspond à la décer..nie
clu démarrage de la croi~sance écono2i~~e de la Côte
cl'Ivoire.
1971 peut également être cons~dér~e cOwwe le début d'une
,
.
seconde d2cennie où ce pays devra passer d'une 8'2. or~oml8
de croissQn~~ à u~e éc ono3ie rio
Cicst-à-
dire à une ~oci6té de promotion des hommes ou leurs
aspirations nrofondes trouveront
neu~-§tre un d~but de
réponse.
Au cours de cette prGmi~re d~cad8 de d&veloppement, en
effet, la politique d'éconoQie libérale et les 7.~ran-
--'
ti'3S d'une st2,bili::;é politique int§rieure et e:·:t6ris:.J.r·3
ont fait affluer une :Jasse énorn8 d.e c2.pitau:;;: en Côte
d'lvoi~e SOU3 forme de prGts, de dons ou d 1 inve3tisse-
e ~~
m'Dl,;:>
~e
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~ou~ocsorro~
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ras c~P~t~11~ on~ ~~n~r~le~on~
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~lvdlJ
s~~
vi â créer des pôles de ~êveloppemen~ et cela a eu pour
,
. ,
: ' 1 , , ;
·1
consequence lill3eUla::;e aes
entre les hommes et entre l~s r;gions.
1.::'. vi 8

-
14- -
La dêcennie Gui va suivre peut raisonnablement être con-
~3idél'~e CO=:1rne la pé2:'iode d'une reciistl'ibution de ces ca-
pitauz 2t (ie ces ricbesses afin ~le
"
.
-'-
t
reaulrs, 2U0an
Que
possio10, t ou tes
au ni7eau des hommes et
au niveau des reglons.
Mais,'quelle Qu'ait été la participation de l'Allemagne
au développement de la côte d'Ivoire au cours de cet~e
premi~re décennie, les rapports de coopération Qui la
lient à ce pays concernent avant tout deux pays dont
l'un est riche tondis que l'autre l'est moins. Ces rapports
s'inscrivent donc dans le cadre sênéral des rapports de
m§~e n~ture cui existent entre les Days du monde industria-
lisé et ceu:( du Tiers l·londe. On a pris l'babitucie d':;.ppeler
les preniers li pays développés li pour expriDer ay' ils pos-
sèdent la plup2r~ dès biens matériels pour vivre à leur
aise ainsi qu'un haut nive~u d'industrialisation.
Le sous -dé-..'e l oppement (1) clu 'l'i8::'S ["lande cons is t 22:'a1 t
en
cela 0..11 1 il s '21:'a1t i'lCaI)c, '01 e de su:rmon-t'er sa :lis :.Teac tu el1 e
(les saladies
la f2illine, l'esclavage sous toutes ses
l
~
) - ' -
10r3es
, e:... qu'il attendrait l'aide de ses
plus nantis pour sor~ir ie la pau'f:retè, le
accentu6 par ~e re~2~d
de sonlndustrialisation.
Cet·te cl;-}ssific2~ion ne ~lO'~S s::;:101e 1-1(;'3 éC1.E... irey: 3ufîi--
samment la r&nlit~ des rap)orts da coopèration qui lient
las deux mondes en pr~sence. Zlle est d'ailleurs uaa
des raisons du ,;:alaise actuel ,~.uise manifes'~e au nivei:.~lJ.
de la
,
. '
COO~er8.::;lon internationale.
(1).1.Je "sous-G..éveloppeT.ent ri
est un euphémisme de l'O.iLU.
pour désignGI' les n~tions en retard, sans industrie
ou dotées seulenerrt d'une industrie n~issantG. La
notion cie li sous-i]vclopp8[nerrl; II est un82xCroiss2.ne~
de l'id6e de proGr~s SconomiQue et social.

- 15 -
,
I l nous parait donc utile de pr&ciser 28 que sont, a nos
yeux, les v§riteblee dimensions de ces relations en gcneral ,
avant cl' en 'venir 2.tJ.:-: particularités de la coop6re.tion
gerwano-i~oiri2nnes.
L2.. réalité; c' est que l'aid.2 consentie au Tiers l'londe Dour
le sortir de son sous-d6veloppernent n'sst pas uniquement
un devoir moral de la part des pays d&velopp~s C08Q8 on
l'entend souvent dire. Cette aide se pr0sente comme une
nécessit~ vitale pour ceux qui donnent comme pour ceux
qu i. reçoivent. Et pour expliquer ce que nous entendons
par n6cessité vitale, nous prendrons un exemvle histori-
que: la colonise.tion de l'KmériQue, de l'Asie et de
l'Afrique par les Européens. l..JOI'squ'ils se sont r1..<és
vers ces continents, le but ues Européens étaient de crou-
ver des u8bouchés et de
nouve~ux m~rchés pour
leurs proQuits industriels et artiscnaux. Car, comme on
s'en souv~ent, le oouve~en~ colonial a pris les p~opor­
tions u~i~er3elles qu'an lui cannait a partir du d~veiop­
pe:nent de 12. []~c'li:.1i1Ue ùe ['Jedton et è..8 ces cons6Guences
pour llindustrie europeen2e.
De plus et surtout ces pays nouvellement conquis ét~ient
des sources de'matiàres ~re8i~res (qu'ils demeurant encore
aujourd'hui par certains cÔt8S) et égolewent des sources
de toutes sortes d'épices.
En tant que èébouché pour les produits 8e.nufactur2s ~es
pa;;ls indus::;rialisés, mais aus:si en tant que principal
,fournisseur de matières pre:niêres à ces pays, le ~iers
Monde est nécessaire au monde des riches comme le souffle
est nécessaire & la vie.
Ainsi, si le monde des D2.UVreS cessait aujourd'hui non
-
d u) /1" ,~'-.p
seul·::;ment de rece~Ioir les ~):;:'jduit:.J(r<Cln(:;is m&is égalê:TIcnt
de leur livrer ses Qati~re presi~res, ce serait llasphyxie
générale.

- 16 -
dont la ~Qj8ur8 partie leur vient iu Tiers 2lonie. Celui-
:le
êcono~iqu8 qui le ruiner~it olu3 encore s'il devait être
isol§ de ses riches p2rtenaires. Le courant d'~ch~nges
entre ces deux mondes s'icpose donc par lui-m€me.
Son
interruption èquivaudrnit à la mort d'un côtè COQ~e de
l'autre.
Les pays riches s'aident donc en aidant les Qoins ric~es.
L'aide au Ti8rs Monde est alors une nécessité ~ trois
compos2.nts
.
.
E2.1e est d'2Dord IJ.eCeSSalre pour sortir ce Tiers Monde
de son sous-èéveloP?cment tout autant qu'elle l'~st pour
la survie et le
,
l '
.
pro~res
~es
economl2S avanc~es des pays
industrialis&s, com~e nous l'avons in~i~ué nlus haut.
Mais il Y aura toujours des oorsonnes pour affirser cue
ce qu e l' 0 Cl ;lomme l es Il p2.U vres" du 'ri ers l'ioLlde sont au-
tre~ent plus riches, humainement, et qu'ils n'ont pas
besai:J. des capitaux et d.u oacb.irlisill8 aliénants (ies pa;-/s
industrialis§s· pour se développer.
Ces personnes n'ont ]2S tor~, car le vrai dêveloppe~ent
ce nlest pas llavoir,
~ais l'gtre
,
l -
l
J.
2_.12
sen e, ne d&veloppe personne.
Le véritable développe2ent, lui,
est dyna~ique. Il est
une perpêtuelle ~3rche eD aV~:J.t née d'une p~ise de cons-
Cie(lCe de soi
car le dèveloppe~ent, 8'est ~ussi une
rê2lisation et une affir~~tion de SOl
Le Pape Paul VI
.
.
,
toute::
cu:r:a:"c18 a une
autre sttu::.~ion plus I1m:1~~iIle II (1).
C"'\\) "Bnt':!iclüung ist C~(;T 'l'Iee G2S bi:c.zelnon l:Il.G- der
ZLi.
J
",)() .'.': LI. ',·1, () J''."'.'. ••••.1
n" (' ". r ' •... ': ,.
- .,'
-'
1...:.L
J" ......, ';"/.'J.~_.,
~'·,l'.

- 17 -
Quelles que soient donc les qualités hu~~ines et intel-
lectuelles d'un individu ou d'une soci~té, son dévelon-
pement n'~ de la valeur QU~ lorsQ~'il concerne 0(7'."
....... 0
l' """'lenT
................ 1
V
les autres hommes et les autres scciét6s. C'est cet
aspect collectif et internation21~uléveloppecent Qui
nous naraft
A
imoortant
~
dans ~oute entrenrise
~
d'aide au
d~veloDpement parce Qu'il soulisne çu'on ne peut pas se
développer en vase clos. En d'autres termes, le d§velop-
pernent est une force osmotique ~ la recherche constan~e
d'un équilibre. Et lorsque cette caract0ristiaue lui fait
défaut, il cesse d'être un développement pour devenir
une vert~ diabolique, une obsession de l'avoir, une ~aladie.
Cette nécessité d'~quilibre qui accompagne tout développe-
ment digne de ce nom fait l'objet de 12 seconde composante
de la nécessité de l'aide au d~veloppement.
Et nous devons reconnaître Que l'assistance des ~icbes
aux pays pauvres est en soi un devoir 2oral. L'une des
raisons de ce devoir nOU3 narait Gtre que les pays riches
sont direc~e~ent ou indirectement responsabls3 des si-
tuations ~conomj,aues 8~ politiques qui pr~valent dans la
plupart ~es pays du ~icrs Nonde, qu'iJs aient été ancienne
pu is s.:; nc e ~ 01 ofèi:.:.. l e ou non. C~r les jT C' bl èl!l2S éc. ono[ûic,.u e s
et financiers des pays industrialisès sont liés entre aux.
LesronséQuences politiques et économiques qu'ils encen-
drent à l'étranger et en particulier dans ces pays du
Tiers ~onde les rendent respon~2bles au ~êQe titre,
surtoü.t en 7lati2re :l'ai,ie 2.U ;':0-,.reloppe:nent ,~~E:; ces pe.ys
nècessiteuz.
Ainsi la rtè~ublique Fé:l~rale d'Allem2g~e qui n'eut p~s
de possessions coloniales importantes partaGe cette
responsabilité, avons-nous ~it, avec tous les autres et
cela pour deux raisons pri~cipales
- 1
a Q une
le i';.lit
.../.:..... ,-'
J. 0 :.l::'. CJ ], 'c; ,
1"ille~-.-lands c'J:-i."0in,cent (~'2 jeuir c:'e leurs I"'icll'3~3ses pell(L~~nt
qU'3 d'au.tres être r~U::l;::irls '2n Côte d.'Ivoire ou .2illeü:i.'[
d8ns le ::lOc(2.G :n2LC·J.::;nc; du :Jlill.:::U,<l uour concinuer 2. 'livre.

- 18 -
De plus l'organisation de l'économie intern2tionale
actuelle est telle que tous les pays dépendent les uns
des aut~es. Certes. Mais ce sont surtout les petits
paj7s sous-<lévelop:?és qui paient généralement le prix de~i'?;t~~
incertitudes ct des défaillances de cette économie intef~t~j
nationale : ce sont en particulier les matières Dremière$~~
,;,-/,c:0
4
,
achetées au:;: pays sous-développés à des prix dérisoires">:;'r~~:~
-.
,-
~
et qui l~ur sont souvent revendues, finies ou semi-finiei~~
â des prix exorbitants. Ce sont aussi les syst~Qes écono~'~j
miques et idéologiques imposés à ces petits ,r>ays par 1es',-~:
pays industrialisés de 11 ouest et de l'est et qui renë.ent'.::·
les premiers dépendQn~ des autres, pour longtemps encore.'
L'aide est encore nécessaire, et nous en. arrivons ainsi
à sa dernière composante, parce qu'elle se présente de
·nos jours comme une nouvelle possibilité de communica~iOli'iJ,
entre les hommes, entre le wonde Q,es riches et celui à.es,,·f

, " ' " •• j,
~:;.
pauvres, entre le plus et le moins.
:;~)~
" ..:"~: ':~:~~
Certes, cette nouvelle cOillmunication est une épée â cleux::1_:~?r
tranchants. Car depuis plus de dix ans déjà, l'ensemble"0~
,', :
du Tiers Monde prend de plus en plus conscience que les· .. A
rapports qui existent entre lui et les pays riches sont "·.X':;~
','
:
avant tout des ra!!ports de f o r c e . : ( J
';:. ':~~fl~~:
,~;;i}
Chacun sait en effe~ que nOwbreux sont les pays écono-
miquement iorts qui GC servent de l'aide qu 1 ils accor-:;,~.~,~~;~
dent à leurs partenaires sous-développés comme d'une;~ti
épée de Damoclès pour influencer leurs politiques inté-"<:~{
"
,
, ' .
. ':,:. '::~'i~~
rieure et extérieure. Ceux-ci, de leur cote, n'hesJ.tent.~~·).},
~ .!. ~;.
...
'0"
plus â menacer de rompre leurs relations avec ces pays
~'0
dont ils reçoivent aide et assistance ou même de natio-~0~
,""j .~
na1iser les bj_ens de ces derniers, st ils ne chancent pélS"::;~!
d'attitucle dans une situation politique ou dans une autre,.
L'aide au ~iers Monde, ~ans ces conditions, peut être
considérée COS1me un dialogue per:nnnent entre ces deux
mondes, dia10cue de s~erre avec toutes les ar~e~ d8 la
pression et du chantage politiques. Mais c'est aussi
un dialogue pour ln paiz et la ccexist;:'.Ilce p8.cifique

entre les différe:.1ts p2.rtenQ.ires püisqùe l'une des con-
ditions essentielles eue Dosent les riches Dour aider
-
..
.
les pays du Tiers Monde c'est la Daix et la stabilit&
Dolitioues
....
_
da~s ces D2vs-lâ.
_
u
Ce~te condition
s'aJ'oute
" l
J . . . '
.
genera e8env a une au~re qUl est :: l' 2 tt itude de non
agressioll " ou encore; les lI re l3.tioIlS d'a::ütié réciproQu.:=:sll
entre les partenaires concernes.
La politLlu2 de paix et de stabilité imposée, pÇ~r la
force des choses, de l'extêrieur et appliquée sans fai-
blesse par les dirigeants des pays sous-developpés est
en soi une f.'or;ne d':::.idc. C·ar d'une ~)art, non .seul'?E1e'lt
les pays riches l'exigent, muis encore ils fournissent
les moyens Qatêrlels et souvent le gersonnel nécess2.ires
pour la Dise sur pied et le maintien de la stabilité
politique. D'autre part ,et au lendemain ~es ind2penQ2nces,
la balkani32tion ~e certai~s pays du Tiers Monde et sur-
tout ceux de l'Afrique au sud du Sahara aurait bien ~u
Si ac:c er~tuer
l'él3.n d'ue.
tes et de tribalistes sotici8~x d'e~ercer un pouvoir.
\\
.
'
.'-\\.lnSl
donc
a l'intéri8ur des p::::..ys du Tiers
l-1onc~c et c ell e qui e:·:ist e entre ces paJs et leurs p2.r~2-
n a l
'l''-:>''''
(l'il
rCO[l'Îr:>
~ _
.... 1
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,
rO\\.l~ ",.-,,,>
.:)
..:....
u.. _...l (_
~"'0''1'"''''
.....
l_~:. ~ 'V
part, sur l'~iQe et l'assistance Que les pays pauvres
reçoivent des riches
elle en dépe~d égaleoent.
Et on Deut affirmer que l'aide au développement est rela-
tivement au service -
1
.
Cie
.La
pal:':
et ie la coexj.stence
pacifique d~ns le monde. Cela veut dire que la cause
principQle des tensions i~ternationalcs futures et celle
alune troisiè~e 6Jerre mondiale dépendront soins des
des
autres ~U8 de la ferme que prendra leur aide réelle au
(les
d.u monè,-e.

-
20 -
La R~publique F~d~rale dtAlle~8gTIe, toutes proportions
gard6es, lutte depuis sa cr6ation en 1949 pour la coexis-
tence pacifique par l'exp~nsion de son §conooie, par les
éch~nges c08~erciaux et pa~ sa participation au développe-
ment du Tiers Monde.
En effet, au lendemain de la seconde guerre mondiale, les
Alle~ands de l'Ouest ont mis tous leurs talents à faire
oublier les affres de cette s~erre. Ils ont travaillé au
re16vement rapide de leur ~conomie et de leur industrie.
Mais c'~tait également une nouvelle philosophie dle~istence
qu'ils s'étaient choisie. Car pour eux, il s'agissait dé-
sor~Qis de briller ~on p~r les 2rQeS à feu mais plutôt
par les sciences et les techniques modernes et de fnvori-
seI' la création d'un nouveau type d'armes
les ar:-:'lSS de
paix que sont les relations diplomatiques, culturelles,
économiques et cOrïl:nerciClles entre les d.ifférents -;)é.lYS,
riches ou pauvres, tout au moins dans leur principe.
C'est cette volonté de ne ~lus
aux yeu::
:1 a nc.. 8
conme l'hlle~agne de 3itler, sais plutôt com~e celle du
I1 miracle
éconor::liqtJ.e ll , de la haute technic:'té et de la
coexistence pacifique Gui Cl présidé aux relations encagees
a'Tec tous ses pal'ten2.ir'8s d'Europe et du reste è..u 3cncie
au lende~ain de la 6~erre.
La politi~uo ~0 coe~iste~ce pacifique et d'O~v8rtu~e a
de 12 Félix: t oct roy§ en 1971 au Ghanc eli er vdlly Brand.t .
Nou:::> parlor:s ici cle la conne volontf:; d.c la RélJublique
Féd&rale de nouer des relations d'amitié avec tous les
p2.ys cJc ;'lon du Pri:.:: ("[obel en lui-même ni des ré~;.lit ~s de
succès ou d'échec .de l' OU'Tsrturc à l'Est du CnCl2.celier
Br~nd~
~ ... _.
v, c~~
c.:.._
en {lleo~~n~
.t\\...1.
L....è) ...... -
lcq
..... v
......
~'T~c
'- ..
_...J
so~~
..
~ ... v
p~rt~2~s
.......
l_C.......
sur
_
_, l~f_
..........
ficacité future r~elle de cette politique.(1)
("'1) Il J.)eut~~che 1,'fcC28EzeitUile;"
n O
Li'+ du c::C) octoD::'C 1971,
ou ttelie ~cit!l Yl O LL':'~ dt: 23 octobre 197"'1.

21
A 11égard des pays du Tiers Monde, cette ouve~ture de
l'Allemagne â l'é~ranger nlest pas simplement protoco-
laire, elle prend la forme d'une aide 8t d'une partici-
pation à leur développemenT. économique et social.
Or, selon les pays qui bénéficient de cette aide,
celle-ci revêt des caract~res particuliers. Et cela
vient de deux attitudes que l'AlleQasne Fédé~~le a adop-
tées, après
, .
S2
création, en oati~re de politique e"Gran-
gère. Il s'agissait pour elle de ne pe~mettre a aucun
pays étranger, quel qu'il soit, de ruiner ses espoirs
d'une réunification de la Grande All~magne ; c'est-à-
dire la République Fédérale elle-même, la République
Démocratique et les autres territoires allemands sous
contrôle polonais. Elle a ainsi appliqué, pendant vingt
ans, ce que lion a appelé la <lDoctrine Hallstein t' Gui
consistait pour l'Allemagne Fédérale à ne pas avoir de
relation de ~uelque nature que ce soit avec tout çays
qui reconnaitr2it une souver2ineté à l'Alle22gne Dé20-
cratique. Car pour elle, les frontières Qui la séparent
des autres p:.rties d.e lle.ncien Reich e''c la politique ~ui
y était appliquée n'ayant fait l'objet d'aucune consul-
tation populaire aupr0s des Allemands qui vivent sur ces
territoi~es, il n'§tait pas ques~ion de les reconnaftre
ou de tol~rer leur reconnaiss2nce par un pays ~tranger.
Cette premi~re at~itude, s~ns ôtre express~oent d~savouée,
est tou~ de même mise en so~~eil depuis 1969 par la nou-
velle politique oUGst-alleo2.nde d' OU'lerture à 11.::.,st du
Chancelier Brandt.
Dans un cas camille dans
les rapports de coopéra-
tion entre l'Allemagne Féd~rale et la Côte d'Ivoire n'ont
pas connu de change~ent dans leur principe au cours de la
période de dix ans qui va de 1961 à 1971.
En effet, la Côt e ci' 1-,,') 12:'c , Qon seule~]crlt se sarde de
flirter avec les pays socialis~es, mais elle applique
une politiq,ue d1éco;-:.c,üc; libér2-le et de porte ouverte
.
-..
.
., 'J . , ,
d 0 DU 1.;~
:L n C:. (.~ p C~ n.'.: ,'J. 11 c; (; •
q 0 2, S l Dl _l "C 'ô' au:-:

22 -
financiers étr~ngers d'investir sur son sol avec 18 moins
de risques possibles pour eux; une de ces garanties étant,
com~e nous le verrons, la stabilité politique sur le plan
intérieur et égalenent sur le plan extérieur.
A toutes ces raisons qui militent en faveur d'une bonne
coopération entre l'Allemagne Fédérale e~ la Côte d'Ivoire
s'ajoute le poids des I1 re la.tions privilégiées franco-
.;- VOl' T'l'
_
en n 0
_
...... c:: Il
0"'-
_
......... LJ
du .l-~~
lJ..:- ....... l' .l-';
,cl'
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T'T'anc
..... _
J..";'
0 - all emar
.1.1.
-i 0
c
J..J.(-J.-......
-i'-"ne'
.:,:)-5
le 22 janviers 1yGj et qui constitue un des seilleurs
atouts de cette coopération ger2ano-ivoirienne.
L'objectif de l'analyse des rapports diplomatiques, eco-
nc:niQues et culturels qui e::istent entre ces deux ~ays
est donc
- de
les
coopération et de leurs re~a.tions 2.wical8s au niv82u
des services diplomatiques et co~s~laires des deux pays,
de mesurer et d'apprécier les aiaes
r'>


,
IElanCleres et tech-
niques accord~es par l'Allemagne Fédérale à la Cate
d'Ivoire pour son développement éconoQi~ue et social,
- d'étudier, â travers les fluctuations et les oscilla-
tions fortuites des ma~chés nationaux et internationaux,
la perQanence de leurs ~ch2nses commerciaux,
dl apprécier ,~t traveL'S l' '~volution écono::liQue :::;énér::üe
de leurs échanges ,quel a été le rythme du d~veloppe-
ment de ces ~chan~es pendant la p~riode qui s'étend
de 1961 à 1971, et d'en faire le point sur la base des
statistiques disponibles en 197~.
- de poser les limites ainsi que les chances offertes
aux relations culturelles entre le~ deux pays. Nous
analyserons en~uite les moyens humains, administratifs
et financiers que d&ploie l'Al18ma~ne Féd~rale pour sa
politique culturelle i
l'é 6ard de la Côt8 d'Ivoi~e.

,,' .
- ~./
Nous réfléchirons alors sur la wise en oeuvre de ces
~oye~s aVent d'es3ayer d'évaluer l~s résultsts obte-
nus et de dégacer la perspective d'avenir de cette
act ion culturelle tant pour l' All eITlagne que pour la
Côte ù'Ivoi.:-e.
,
En général, nous serons constamment amenes a nous de:T.an-
der si ces rapports ;ersano-ivoiriens revêtent ou peuvent
revêtir les mêmes carQct~res que les actions ~enées dans
ces ~êmes dowaines par 12 Fr~nce, les Etats-Unis d'Amé-
rique et 18 Gr2..nde-Bretc.gne :J. l'ég2.rd. d.e la Côte d'Ivoi::-e,
quelle en est l'originalité et où ils se situent s~r
l'échelle aux r:khes nue..f"ces qui SI étend de Li politique
nationaliste et impérialiste à l'universalisme dési~té-
resse.
Les annees 1961 - '1971 r8couvrent enti'2rement 12.. pério':Le
de C2 c_ue l t Ocl a appelé le " aür 3.cle écono:llique i7oirierr 1:
i l devie~~ donc th~oriçue~en~ possibls de tenter un
premier bilan des rapports entre les deux pays, to~t au
moins des tendances g&n~r2lesl e~ d'essayer de vérifier
si et d2~S quelle mesure les accords passés entre les deux
,
pe.rt en::oÜJ:'es ont Dorté u::.
.."
,
r::sUl-cs.-S
concr8t )our C ~~2- C, url
pour les
~ch2nzes sou~aitès.
rI:outefois,
<lu
p2rt cle la re12-
in"tern2tioŒalcs, i l ne fau"t p2S 38 di3sisu12r qur~lrle
D~riode de di:·: ann~ss 'ei~ er~~ar9 insuffisEn"te pour ·ti~er
des conclJsi0~s certai:lEs des ph§~om~nes que nous cons-

,-. r,
":::"-7
-=-:-=-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-
1. Une idée Q8S ~81ations diplo~atiques
La diplo8a~ie est COD~e une porte. Par elle on peut entrer
dans la maison des relations internationales ou en sor·~ir.
Ces relations peuvent nota8~ent être Qiplowati~ues, com-
merciales, financi~res) technioues et Gilitaires, sociales
ou cul turcll·:;s .
I l s'e.;it donc :l'une ~)ori;eionnant sur le Ifpossiblelf.
Or le. :onc:..ïion d.2 12. :Dor'~e est, cllê.ct:n le sê.it, ,~_o "'-jer2.8t-
tre une OUV9r~ur2
Que iJOr<~2, ;2st "2il soi 1:::.. ;,o3sicili-c::: d_ '1_lr1e CO:':~~~l1i.c.2.~;ion
entr0 deu}: p2..ys,
yeut -€
~l'e ~2.ême entl."\\e ':'S'U:: Dan·les. ~~rous
nO~29~ons ici le ~ondc 211e~and et le ~onde ivoi~ien.
[·1D.is elle 118 :3Up~:Jo.se pas, a ;;riori, l!e::ist'~ncG dG rela-
tions êcono~iQue3 ou culturellaz entre deux pays pour Deu
qu'ils aiont des relations di91oDa~iques entre eux, à
quel~ue niveau que ce soit.
2DC0:2G
s"'c::..nt "'i ,...., ""'r"'l-;-
..:..
v ..... v

'~;.:
bles
guerre et un::: si"cuation cLe pai:,:.
En situation de gucrre§ 123 partenairos sont plus f=~ncs
on r8.ppelle ls-s représ8n i';2,nts di:.Jloma~iclues ; tou~es les
relQtionz sont roopues ou siw~lement suspendues.
Et ~Ô3C si cet ~spect du Qi~logue diploillati~ue n'est pas
b
'.
"
1.-

""
'1
. , l
'
d' ,,",
sou.al~ao~e
pour
ul-me~e, l
a au mOlns L avan~aGe
e~re
clair et ~ennête. Deus dirons Oê38 qu'il est )r8fér~ble
à l'a'::lsencc i(;2;'J.errc et à l'absence de: ~)Qi::.
Car 13. situo.tion ni 6Uerre ni ?G.b: ssc égale:lent 'J1l8 situa-
alor~ un )C:u de lui-sOrne.
no'l'.:: :liro~13
de relations ~iplo~~tic~ue3 au nive~u d!A~lbass~dcu~s en·~~e
deux ;ays souverains est en g~n~r~l un 8i;n8 ~'amiti~ l'un
à l' éS"2.rd de l' 2.utrc, ou '(lien "..ln siGne ,le détente au c:,",-s
où un conflit entre les deux pc.rtenaires aurait
ces reL~.tions. -C'est la SiL;uc..tion oi8 )2i::.
bilit6 d'en c~88r. L2 cO~Qitic~
clan~~ C',;.ue les J)2,YS cot:siJ.0r~s
soient po1L,;i'::lLl':~:lcn~ SOl~'T:­
r8.in5 c:t C'~UG ce~te 2.D'l.l.vc:ré:.iüeté leu::::, soit :"ecorl:1t~e l;~,:c leuJ:'s
v~cu sous l~ tu~~118 d3 12 ~r~nc8 ~2~d&nt ~rois si~cleE
,
.
.
)'3:'1c;
·:;:lnSl
Co~~8 un voile dQrri~re .,
" , \\ . ' , .
.
- .'
~~~u~~
2~al·~
ca8L:e ce
IjQ~e qua les autres coloni0s fr~n~cis2s ct les colonies

Cette p~riode coloni~18 est ~orte
.
..
-
dS's
/ . ,
ln~epena2nces.
~a ~ort a
qui
, '
"
l
-
separ~~~
es
QCUX
de la ~i~lo~atie intern~tio-
nale
: le ::londe dês PC.7s sous tutelle et le ~1oG.:le lL)2..'2 (1).
d'entrer on relation
directe 87GC leE colonies -C'

J.l'o.n<.]2lS es
et par cons6Quent avec la Côte d'Ivoire. C'est ce Gui
.~e 1906,
elle ait insist0 avec
d.érance accordée 2.. la F::ance au liaroc ne lui soit officiel-
lenent reconnue pC.T les =rc~dGs ]uiSS~ncc3 ~u'~ 10. condi-
en prc:li::r lieu à l'Alle~.12.:::;ne, le d.roit cI.a slét=.=.blir ct
de CO!::J.Elercer libre~J.cnt c.:.ns tO'J.-'ce l' ô·conè.ue de 10. spbôre
nies françaises
t'alo:'s.
A la C onf2rerlc 8 è_~ Berlin du 15 Cctobre '\\88L~, II ,,\\.11e::2<:;n'3
a 12.it reco,me.ître 'Jar l'u:12.nic.1iè:;é è.cs PUiSSClllC2S SiCDo..-
taires de cette conférence le )TiQci}c QG 12.. lijert6
de COO::lcrce au:: colonies, tou-~ CO:l::e elle fer:.. triO'}~)GGI'
le princ ipe QG la II ?o:rt e O;'l-Jert e Il clans ce c:..OQC.i':18 .
...
(1) A l'orisin·:;,
L:. ru~~ur8 du voile du TCDp12
sur .l..~c C:rOi.::
si~rüi'ie qu'il 'J J. J.~30r;:::.lis '.:,o:::;si'.)ilit,.~ d:: COCl:.-::,:,Ü-
cation 8rr~re 10 Lieu-32int (c'es~-à-dire le Gonde das
pays sous ~ut811c) e~ le lieu ~r~s-3~i~t (le ~onie
1 .; "'~)
r,
,-~- '"
o~'-,·
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., ,- .
~ u ... 8
\\Je u u G
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,_".t,rL.. C,c. u lOD
bilit~ ~8 libcrt6 ~o~Qle Qe
c (' ...... ·l..-...,·... bl:::. ...\\ l,... ·...~,....'V"lC1-,~ r-'"l~
C"-'1"":'-':'~':'-
V~':'~ ......... J-''':·.
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~ •.lc... J..
J.._G
,;.."-....
·...) __ ·~"-~..L.U
les )2YS no~~el18-
me~t ini5]8nd~nts ie la ~5pendanc8

- 27 -
Il convient toutefois QC ~appeler ici Jue le principe
en 30i
une no:-:lC' rele-
V2.nt des ri.:'oits '.::..(;S ;eu")lcs. Il ne concer:l:.it C'~uc '.les
acco T'(ic,
~_~
~o·:1. lCl'-·c:.---.",u
C : . v v . l . ' - v
. ' .
ou "'ul:--';
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- _ '~T~""''"''l~'-
...... ~~_~.
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nUl'
,,~
r:l 1 en··.."':c-c.<'-; "'11t
::;c'O'CJ<-_\\C;
Que l~s ?ajS siGnataires. Ces ~2YS e~ leurs ressortis-
sants obten~ient par ces accords le i=oit et la libGrtê
d'e::ercer cles activi't:>2s cor:cerci.:J.L:s sur le ou les tc:rri-
toi:res tOUC::1SS l'ccl' 1::?siits 2.ccoras S'·t ceci s.:::~ns di8cri-
(1 )
cette ~oliti~uc bilat§rale de ItAlle~s~ne ne
-
S'O):?o-
...
'-'
sera en rien aux clauses arr~tkes par ces ~r~ndes puis-
sances europ~ennes ~ ce~te coniêrence sur le partage de
c Oc:'I~:J.erc ia1e clc
son lib&rGlisme en ~ati~re de relations diplo~2ti~ues en
Dour
la ""·oli
: : '
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;-:l..l.."'e-~":"7ld.;:>
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d.e c·"'"- 1·e7.ns-l:~
"0
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--.1..;
---.
-...J
dh_T~2,Î_-
_ _
dait d'avoir,
en ~u~i Que ca soit,
que con~u&rante et pr&tend~it 2trc et ~e~eurcr uniqucucnt
une politi1ue d'aff2iros et d'irr~6r&ts.
Cette prise de position ~cut Stre aus~i justifi~e ~~r le
fait que l'~11a~2sne n'a ja~uis au U2 aspire coloni~l
OU ~ celui 0.8 l' .'.n;lc:tcrr8.
Les ~~ins libres, elle pou~ait donc ?rati~u2r une ~oliti­
que colo~iale 2sse~ lib~r~lc. Et d~ns ~ne nota du 13 sep-
ter:lore 1224 ad.ressée G.U ::;ou-v-erne::;cn'c fr2,nç;3.is p2:r l'in~cer-
m6di~i~e d_~ son ;~D~~SS8.deur à Eerlin, ~ionsicur ~e Courcel,
18 Chanceli.:::r Féoi,2I':c.l p:r~~cis~:J.il; :::.i'-lSi 38. pensèe sur les
" . .. s'il
s'en trouvait Qui )ou~rni2nt ne pas s'~ccoricr &vec les
(1) -
sur le
,
d2~6
,
.
du 26 f&vri2r 1335 et dont les pr~ro ='.~..'"C 1.il'~S

-
~u
-
droits :2t 12. ~oli;.:;Ll'~l8 0.2 le. :?r:J.nc0, nous n 12."70nS
l'in.-
Il en r6sultedonc pour l'~lle~acne ~ue ses rel~tions di-
nel1e~ent assez r6duites, ccci 2D comparaison ~2 ses rela-
tions cOŒ22rcü:,1'~s et financi{;res 20V'8C ces :ll§~es pays,
et la R§publique de Cate d'Ivoire n'en fait pas
, .
8::C CP\\; lon •
Par G.illeurs, les rels.tions d.i=ùo"2l2.tiques ser::l.=.no-i'Toiriennos
de ,::out 32.voir
sur elles. Ce Ilsecret diploraati(}ue ll n'a rien Qe iiscriï:1i-
natoire ~G.is il est siwpleT1ent conforoe aU~ norGCS ~i~lo­
matiaues internationo.les selon lesC';.uelles certaines ententes
et certains trait6s ne peuvent être ren~us publics qulapr~s
un certni.:l 12.ps de temps c;ui peut att8indre les 50 3.ns selon
l'ioportG.nce dudit tr2it~. Il en est de s80e pour les r3.p-
ports y~riodiQues ~UG
à Abidjan ou celle 2e la Côte d'Ivoire à Bonn adressent i
Ai.:lsi, nous n~ D3.rlerons cuo ùe ce qu'il cst ?er~is de
savoir sur ces relations ~2r~~no-ivoiriennes, en ]articu-
lier nous essai?rons èe si tusr politiqu82ent C85 cleu:: pc.:rs
l 'un ~2r
,:;J"
~~~~o~t
- '-"" -...J ~,,_
~_ l'~l'~~P
~ .. :...l. lJ _
..J
tuelle que lcur p~rt8n~irG
sur leurs rel~tions. ?~i3,
de ces rel~tions et c312 ~ous co~duira i
l'ex~2on des iii-
f§rentcs visites ~es p2rso~nQlit~s politi~ues ~llem~n~cs
et Ivoiriermes dans les cie').:: pa:rs ct ét;:J.lsC18nt à 11 e:::o..C1cn
des o..ccorls con8ulai~es qui r~g18nt 12 circu12tion i3 l~urs
rcssortiss~nts sur chacun Ces territoires.
~: li -:::1 C 0 n~: u. c i : ~ i' l u. C:1cos u r l es
-
.
~,.'--re~-l·i "r'~
o'\\~';cn+l'l"'"
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cotte Nouvelle :,lle~aGne n(c da la seconde ~uerro 30n~i~le,
( ~)
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2S -
l'
a été cl 1 oeuvrer en f2.V81.lr éle 12. détente et Qe 10.. COG::is-
t enc e pac ifiQue 2. V2C l ~s P'-"..ys occ id8nt2.u:: et ep, p2.rt icu-
lier son voisin
la France. Cette volont~ de bon
voisinage et de coo)~ratian dans tous les dOQ~ines
concr6tisée· par le t:'é.ÜCt~ frs.nco-éllle:ilanéL éL'J. 22 Je-n7ier 1963. l'
"
Ce t ~~J.·~~
_r:.~
V'-"
s~~~ule
V_j!
no+~m~en1'
1.
u(...4.l.:...l ...
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c:..
~i~~e
U_UJ.-.
~~­
Uc.b
Affair2S Etrs..n-
gères, que la Frc.nce ·et l'Aller:JZ.gne Fécî.éré.le se consulte-
ront régulièrenent pour coordonner 18urs politiî..ues étrc.n-
gères, en particulL::r lorsQue ces :901icci;::ues engc..cent los
int~rêts
llune ou
l'autre des parties (1).
,
Nous pouvons donc affir~er que l'etablisse~ent d2S rela-
tions diploillatiques entre l'AllemaSue 7éQér~le et la Côte
d'Ivoire n'est pas pass2 inaperçu 2 la Fr2nce.
Or, que ce soit 2.vo.nt ou aprGs son i;ld(;_~encl2.ncc, L: Côte
d'Ivoire a toujours été un partenaire fidèle de la ?r~nce
2.vant les années 1960, elle ne pouv:..it, et cele. du L,_it
,
L
'
,.;;-(,ransere,
rien en·~rel)rcndre G.o.ns cc do;",:::.i:18. :~_U::'C::::8D.r.':i!1t, seule
une note dEë"côe du 18 ê.o0.t 1903 8t envoy~e par i:i.onsieuJ:'
~poqUG, â Monsieur le Gouverneur G~n6ral de l'Afrique
Occidentale fr:::'.,nç::.L:e,
.~>2ule CCtt2 note (2) fc.it :'~c;ntion
d l un t"'_ ont'"
...
....... ct ,
«
" - 1,-=,
_... J.' I l
_ . pu"s
. ,
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v
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v..,
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.....~ 1 J.-'IO~_ r o.......
Côt G è. 1 Ivoire étaient cl' .'c'.. bord. ClS.DS le ?GSS ort du ;·JU vr:::r-
neur du Toso, puis plus tarû,
ils furent pL:_.c'~s sou:::; 1:-,
juriù..ict ion ciu Consulat 18;?8rial i'~ll ewancl à ::oroc is.. Au
mornent de 12. pre~i8re :;uerre ::Jonclia.le, les sujets et l'2s
.
"
.... ,
11
-,
. , ' ~ ,
l '
l
. . .
J.nuere~s
a
e~~nQS
aVQJ.enu C~2 p aces sous
c. ?rocec~J.on
colonies et les protectorats lr~nçais (3).
(1 ) - Voi:r e.nnexe nOI
(2) - Voir 0. :-lne:-: e nOII
(3) - Voir annexe nOIII

-
jO -
Pou:, cette
re, il
veille de cette in,:iè~:er:.dance pax:' Cr_le l' ;~lleŒJ.2.;ne j'!~è.ér2..1e
ouvre pour l~ pr~miàre fois un Con~ulat ~112~2~d en Côte
a eu la cbar~e, nia du~~ Que j~sQulcn AaJ"t 1950. C2r ce
nI C:·~2.it [1=·,t;:...:::,elle":2rlt qL~ 'un c:é~.)'J.t P'-:i.:o,.J..U'38.2S e.z le:lieuë,in
de la 9roc128~tion de la souv~r~inet~ ~2 ce pays, l'AllemQ-
la :2rc.nce,
,.:; 1 -J.-v-Cll' ~'::>
-i ~rl ;...., ""'a- '" n'- C
"-"1..
_
............. _-...L.C_....... '-".l.l.
'-"'.1.
U
,
mRis encore elle
élevé: ses relat~ons di~lo-
matiques avec la nouvelle Côte d'IvoiJe au
d r~'u-ns
D':l".'1~
1
rJ
T~·ê.-"e -'--em ...... s
.,..,
i·'~.J-.a
ri 1-;~"''''Ol ~c..
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...

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I~ _ ~'"
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,
l.c.-\\.
\\_".) li ~
......
.'. V
_ .... ~
mait ·son premier Acbassadeur à Bonn.
,
!:'lais
c..C.GS
d·.:; 2. 'llis ë;' oricèl e de C'2S
relations ~iplo~a~iQus3, il
,
-,---
conTf l en li C.2
ç:.7-"I (-. .-.. ......... w
.......... _
v - - '
En cff8t~ ct cam~e avec tou~es ses anciennes colonies ~'~-
de Côte d'Ivoir2. Ces t~ait6s ~r~voient not&~rnent, COD~e
entre l'/.. llem2.c;nc =êédé2:'2.1e ec L:, ::?r:".nce, c.i.es cO:1st;.lt::..tions
Gouvernements d2S deu~ pays (2).
Tous ces traités,
, 1
l _
est vrai,
tian apparenta Qu~nt en ce qui concerne le po~voir pour cha
cu.;:;. des ~:'ois :;;;ar,Jc3n ::'.L.'os (l' .. 11e::1:~,:::;nc, le. ::?ra~1c8 et 12,
Côte d ' lvai2:'c) d~ n6cocier et de conclure des actes inter-
-----------_._------------
(1) voLe 3.:1:18::8 n Q IV
( 2) 'loir all!lC:-:~ nO V

-
).L
-
A CG suj8t, le Cbe: de
à.eve..nt le C; ons ei1 :L t i 0:12.1 QGS iest:::.nc os I)ol i t iJ~ i..:,çS et ,;:"d-
ministrativcs QU 9~Ys rsunies le 15 janvier lS62 à Abidjan
ce qui suit
,
If
La Fr::,nce nI est .ILS int',~ressée ~ no~s i~poser une ~le
politique.
11
L'amour cie la patrie et de la dé:lOcr::,tie Ciue ~ous 2..'JOGS
en CO::lillUn nous r3.ppro'cne d. 1 une ùanière ne.tu::-elle.
Il
La .?raDce est le pays de le.. Ùs,GlOCrètie, de 12. li'be:!:'té et
de l'ami:.:;ié 2..vec tous les peu;ùestl(l).
C I
t
1
J . . " " " "
'1";;"'"
es
Qonc en vouve vr~nQul~ve ct en toute ccr-iie..~ce cuo
la Côte d'Ivoire ensaGe gbn6r~le~eDt et conduit 52.. noliti-
oue e' -'-roc D0-2.1"'('>
_
lJ
...... .I.
0
- - ....., .
se..ns :;l voi;:- ét é
D.....c2..nc e. 1)8 plus,
que la. F::::'2nce est un 92.rten:::..ire i'iè.èle d.e l'Union Soviéti-
que et réDut~G a~iG de la ~épubliçue
t l '

'vLllr:..8,
socialist2s.
A l t égard è.e 12. Chine o_ue le.. .l!'r'.,DC'2 8. toujours ::'8C01""::'..le
COClS8
pays s OU-\\Ïel~8. in ct d.ont G 11 e ,~. récl::-,oé illlz,.sso.'ole,:J.ent
l ' .J.d.:.:::.ission cu;.: ~'rations ü{~ios,
le: P::'ésiclent Ivo::":::'i'2I1 e.. eu
a' Q~l' r'" ciO";:·'l.t' -;,." Î'on,~c-r;'.,s
_'-"
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P?";"-i-l'
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v . L ....
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cl~30cr~tique de Côte d'I-
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en
.:::>'::p'C8:;1:)I"e
';/0)
e. ,"D-'-(;.Jé.1D '=l,'...Le
_2.
Côte 6. 1 ::>10::"2:.'e ezclue la nossïDilit2 le tout:::- rela.ti:m ê.i-
plO~D.c.tici'J.e s.v,-;c la Chir:..c ue ?él:in dO:1t la pOJ.iT;ic~ue cl':"::!i-
nelle est basée sur le r0vol~tio~ Derm~ncnte car la subver-
s'ion dans les uavs
_
v
o~ ello ~r8nd
_
r~cine et §oa~lecent sur
l'oppression des responsabl~s qui ne po.rtagent D2S ses
c onc e)t i:ms icléol o.:;i.~l.~2f~ c.:ms la ê"iI'CCC ion d.es af.fai::,cs pu-
bliques".
(1)
Il nû f2it ~onc p~s ~c doute (~ue l~ C6~e d'Ivoire siest

['Üüs l'influence d8 12. ?l's.n.ce sur les relations è.iplo2é;ti-
aues ger~uno-ivoirielln2s, cn vertu des trs.it~s qui cnG~gent
.
ces trois
les c.ns envors les autres,
,
.l-
.l-
"-
est;
vOl~u
G.C
::;,co.e
évidente. Zlle i~pri8e i
l~ di?lo~atie germano-ivoirienne
-,--'
.
l '
.
un c:::rac u ere tI'lE:"l1[;'.è éur2 ClUl, 2..U
rapports financiers, co~~arci~u~, et cultur81s entrG l'il-
et la Côte d'Ivoire tels c;.'.le :J.ous les é-
tudierons par la suite.
Touteiois, l'8::amen de l'évolution de ces rel2.tions nous
aid.era à Dieux saisir ce ca::'<lctère trianGUlaire et par-
des sus t out à d8C OL: vrir le dés ir c.ccru d' une a'7l1 t 12 scr,i1a-
no-ivoiriennG qui se renforce s<:.ns cesse.

--,
- ):) -
======~======~====~==================~=====
L'e~preGsccent dont ces deux pays ont f~it preuve Dour
l'établissement de leurs rapports di)lo~atiques a deux
raisons sup]l~illentaircs tout ~ussi i~90rtantes et cela
en dehors des accorâ~ ~ui les lient à la ?rance et qui,
de loin ou dG près, ont favorisé ces r&)ports.
La pre~ière r~ison concerne l'attitude véritable~ent di-
plomatique et conséquente de l'àllemagne F6dér~le en p~r­
ticulier en ce qui concerne son désir de coexistence pa-
cifi~ue avec tous ses partenaires dont la rtépublique ?ran-
çaise. Or, une politique trop chaleureuse à l'égard de s~s
anciens protectorats, devenus colonies françaises après
1918 (le Car;).eroun et le Togo par e:-:ernple), aurait pu, dans
cette période de lutte pour les indépendances, fai~e di~c
à certaines personnes ~ue l' .~112oagne Fédérale cherchait
à récupérer ces pays ou encore, qU'elle s'engageait dans
une lutte d'influence contre la Frc.nc:e. _:.ussi at-elle
prooa'olèDent préféré pratiquer 11:18 'politique de concilia-
tion en devenant l'amie des meilleures amies de la France,
la Côta d'Ivoire, par exemple. La seconde r~ison touche au
problème de la réunification de l'Allewagne.
Sur ce chapitre, nous 11 avons dit, la llDoctrine Eallst'2in 1! 1
ne laisse aUCUlle
de cette Qoctri~e
donc, l'Allemc.;;ne J:1':§d.ére.le ne pouvai-,; 2."ioir de rolatic2s
diplo8atiQues qu'çvec des p~ys oui l~i reconnaissaient son
droit à la réunification.
Or le GouvernCcllent I-,..-oirien
et, cn particulier, le r'rési-
dent HOUDhouot-Doi~ny ont toujou~s regardé cette r~unifi­
CD.t 10:1 non s eu18rJent c o:Q:le un 2.ct e do jus-c ic e, '12.i8 ,~g3.1 8-
ment com~e une ~olitique r~aliste. C 1 0st du moins ce qui
ressort de la déclaration ouTil en a faite le 2 scptaobre
1965 devant le quatri~se ConGr~s du P D C l réuni â Abid-
jan lorsqu 1 il [; o.it'J'JS' 11Ci~è-~X crJi IJé':!:'lent f:"ci12:'19nt da
pour voiler leur r&ve
...

-
)4- -
insensé d'hégésonie doivent prouver leur bonne foi en
facilitant par llautodétersin~tion la r~unification de
ce pays (l'AllccJsne) Qui est devenu
la victime de la
séparation arbitraire ll (1).
Cette déclar~tion, et bien dlautres faites aV2nt et après
11
4 ' 4 " . J . . '
Sl'
bec:,o'1_on en '.J..
0.J..
11
..... 0'
e
e, SU~~lsen~ a prouver,
~
e~alu,
a~lule
sincère que la Côte d'Ivoire a toujours vouée à l'Alleôagne
Fédérale, tout au moins en ce qui concerne le nroblème de
sa réunific~tion.
Dès lors, toutes les conditions étaie!~ remplies Dour que
les deux Pê,YS entretiennent les meilleures relations diplo-
matiques possibles.
Pour la période oui nous intéresse donc et 'lui, raP'gelons-
le, va de 1961 à 1971, ces relations
;erQano-ivoi~iennes
au ni ve:::.u ëtes Ambassad.eurs
éta.blies
après l'in-
dépendance de la Côte d'Ivoire.
C'est à cette date que les deux Gouvernements Allemand et
Ivoirien ont no~rné
des représentants Plénipotentiaires
à la tête de leurs missions diploiJ.atiQues respectives à
Abidjan et i Bonn.
a) Du Côt~ alle~~nd
Le Dre~ier Ambassadeur de la Républi-
que Féd~rale en Côte d'Ivoire, ~onsieur Théodor~ Axenfeld
a présenté ses Lettres de Créance au GouvernG~ent Ivoirien
dès Août 1760. Il est resté en fonction à ce poste jusqu'~~
juin 1963. Son successeur, ~onsieur ~udolf Junges devait,
lui, entrer en fonction à Abidjan en Octobre 1963. Six an-
nées plus t~rù, d~ns le ~ois de juin 1909, son to~r vient
de c~der la place à un outre reprèsentant plénipotentiaire.
Mais, avant Que ce dernior he pren~e la respcnsabilit~ de
la mission diploDatiq~e allemande à Abidjan, un Ch~rgé
cl' l'lffaircs en la perso:lne ':le i,Ions ieur D:;:- Heiaz FisJ.ler/
j
a dû e..ssnrer son i.ntériC1 jusQu 1 au 30is de septe21bre 1969~
Qate à loc:.uolle l' ~cJcucl .·:,:::bassad2nr en )oste .l i .... oià.jan,
!'lonsieur JO!l2.. 11!1. I~assl.:l::~el"\\
es·t
8!1tré
en scrv"'ice.
(1) vo:i.r e.nnc::c il 0
VII

P. c ett e
correSI)ond 'J.n ]srsannel toujours en aucnentation de la
dite oissian. 7-;-: ('ol::> si.:--rll.'{lo """e 1""0:: rCl,",l)o-r+-S·"l'.,-,lo-
~....,
- - - - -
"'0"'"
- - -
~'-'4"
'-'~
"-"~..:.
__
v~
'-'-
~)_
:llatiques de l' Alle83..:1;ne .?[;d~rélle avec ~_a Côte d. 1 l'loire
ont gagn~ sans cesse en importance.
Cela se voit dans la strl~cture de l'.c:..:_loaSs2.1e qui, en
dehors de ses services diplo~atiques yropreDent dits, a
encore deu:: autres ser'ticGs i::qort2.nts
: i l s'agit du
service co~~erci3.1 et du service culturel. Le premier
est charg& de donner les infor2ations ~êcessaires sur
la politiù..ue ~conoZlique et cO;'1oerciale de llAllena;ne
Fédérale à l'8gard Qe la Côte d'Ivoire~
L'atte.cné commercial responsable Qe ce service
dOClC
souvent Gn relation avec tous les services ivoiria~s char-
gés du dôv>?loP98:~ent éc onOrJiqu8 è.e ce pc.ys, en pa:;:,-ciculier
avec le iliniz t ,';re ::Lu ?12.11 et le [.1inis t '2re de 11 =c o'J.orü8
et des ?incncos, avec la Ch2.~br2 d'A;riculture, ln 8~~~-
ore de COC'.:"J.erc e et la Cha::.bre ri' Ir'ld.ustrie, pour ne c i-c er
que les servic8s les plus i~port2nts. Le rôle assez pré-
pondGr~nt de ce service est à l'i~se du dével09peffi8n~
t ouj ours crois s~nt ô.es :::-ela t ions ;~cono2iC'.:.u8S et c OlJr:1er-
ciales entre 1.'Allenc.g:le et la Côte dl Ivoire, co:::.::.:e nous
le verrons plus ~oin.
Le service culturel orGanise l~ rencontre d'artistes
Allemands aV8C des artistes Ivoi~iens et en g2néral 2V~C
la population ivoirionne, surtou~ lorsqu1il s'agit de
soir~cs r6cr§a~iv8s publiques donn§es par des troupes
théê.trales ou. è..:::s orcJ::estr8s allcI23.ncls.
Ces acti~it~s ~&cr6ativ?s se co~p16t2nt dlinfor~ations
culturelles au 30yon d'un
d'activit~s audio-
visuel i3)Ortant dans les
danscertai~s ~rou-
p8~cnts sociaux du pays cO~3e nous le verrons plus loin .
...

.JO
-
Nais une des t3ches les plus habituellss de l'attach~
culturel â l'Ambassa~e ouest-allemande à Abidjan consist~
pour lui, à s'occuper de l'octroi de bo~rses alle2~ndes à
des ~làv2s, à des ~tudi2nts ou â des stagiaires Ivoiriens
et dl o.r\\:;anis er des S (:: ,j ours de dur'2 e v2..ri2. 'ole?. leur int,:=n-
tion en iillemagne .?éd'~rale.
Ainsi le service cu:tur21 est souvent en relation avec le
Service des bourses du minist~re Ivoirien de l'Zducation
na tionale qui, au de~euran~, d;cide en dernier lieu de
l'octroi de ces bourses à des Ivoiriens.
Le Goethe :Lns<;itut, r6c e::uent ouvert à Abicl.jan, est un
renfort c2.];ital pour les activités cultu.!"211es allem::;.nies
en Côte d'Ivoire com~e nous le verrons plus loin.
b)Du Côt0 Ivoi~ien : Paral1~leoent au mouvement de successiJn
trois reDrés entants
p16nipotentiaires Ivoiriens ent dirigé la mission dipls~a­
tique ~e la Côte d 1 Ivoire à Donn.
Le premier de ces re9r§se~t~nts a §t§ ~onsieur Amos Djoro.
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dès 1960 i ct il est rsst2 9n poste jUSQUI~U 14 juin 1968.
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sen, succeSS2ü::', l':or:sieur Léon .icillon, entrs en :fo:lction~,
Bonn. Il reS~2ra en poste pendant trois ans environ ; c~r
le 18 mars 1971, il
~~ ri 1 autr8s fo:-::c-
tians à AbidjQn. Zt il faudra attendre
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l'ianouan :;;r,'::s (; nt '2 ses Lctt re:s c:.e Crr2anc e :lU Gou vera2rJent
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d'Ambass~leurs, c'es~ ;~oasi8ur Pierre ~iallg6raa Qui a jou~
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l'Allemagne F§dérale ont été réguliers jusou'à présent.
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Jl
Aucun incident 8ajeur ne les a perturbés et le personnel
diplomatique ivoirien ne cesse, comme celui de l'Âiilbas.sa-
de alleoande à Abidjan, de prendre de l'iwportance en
nOElbre.
Il nous faut, en particulier, rapjeler la situation du
service culturel et surtout le développeElent àu service
coowercial depuis que l'Ambassade de la
Côte d'Ivoire
est ouverte à Bonn.
En ce qui concerne le service culturel ivoirien, il a été
longtemps réduit à un service de presse et à un service
des étudiants tout à la fois.
L'Attaché culturel joue souvent le rôle d'Attaché de Pres-
se et ce travail consiste si~plement à lire les journaux
et les magazines qui arrivent d'Abidjan, de Paris ou qui
sont achet~s sur le march~ allemand et dlen inforser les
Autorités de l'Ambassade. La seconde activité de
l'Atta-
ché culturel se réduit au service des étudiants. Il com-
munique ~ux étudiants les instructions concernant leurs
études et le paiement de leurs bourses. Il sert générale-
ment d'éléoent de liaison entre les étudiants et les au-
torités allemandes et ivoiriennes.
Ainsi, en tout et pour tout, le service culturel de
l'Aillbass~de de la Côte d'Ivoire à Bonn a peu d'activités
culturelles et n'a connu de développement réel jusqu;! à
ce jour.
,
Et Cl est au fond. l' Attaché com2ercic~1 qui a eu
lono~emps
à
jouer un rôle important. Cet Attacté commercial a sou-
vent été 1'Aobass<::.deur lui-Dê"'8 ; car ici, i.l s'agit de
gagner à 10 Côte d'Ivoire un maxi~uw dla~itiés alleman-
des afin de favoriser l'investissoillent allem~nd dans
ce pays.
....

-
:;0 -
Et pour rendre le rôle de llAttGch~ comserci21 plus
efficace, on 2 choisi, Qans ces derniè~es ann&es, un
Allemand qui,rnn seulement connaît la 12n~ue du pays,
mais ég21e~ent s'y
connaît d2ns les affaires comner-
ciales. Il a re2plJcé ;lonsi81.Œ ~'i' Goran qui, après plus
de dix annèes i
Bonn, et aussi d~~ce service, était
bien connu cles ûli1i.eux dl affe,:î..!'es ~eü1a.nds.
Or le rôle de plus en plus gr2ndis~ant de l'AllemBsne
Fédérale dans le déveloDDe~ent éconosiaue de la Côte
~ -
-
d'Ivoire clevientchaque ,jour évident. Et l' :2tat Ivoirien
n'épargne aucun effort' pour favorise::, cette participation
allemande au développement de la eSte d'Ivoire. Récem-
ment, il a été décidé de l'ins0allation dlune section
du Centre Ivoirien du Con~erce =:~érieur reprêsenté
par "La Côte d'Ivoire Aujourd'hui l ! à Paris. Ce service
colla borera 2. vec l t iLl'ilbass2.è.e :nais il a ses bureaux à
Cologne. Il Si occuper2. es::;entielleoent des problèiJ.8s
de l'organisation et 1e la participation de la Côte
d' Ivoire au:,:: diffsJ:'cntGs ~oir8:; r'J..'-.J.i ont fieu en ;...118[[12.-
gne F~d.GrG.le. Le Bure2..u c..e D'2v81oppe:nent Industriel qui
tr2.v2.illera en collaboration a-v8C ce Centre I-'ïoirien à
ColoP,ne, SI occupera lui, de la proooti',;n industrielle en
Côt e dl Ivoire. Les deux s ervic es S (2 C o:xpl:§t eront l'un
llautre dans leurs prozra~Des et dans leurs activités.
nais, des deux côtés, il le.ut le reconnaître, ces l'apports
diplowati~ues sont très peu développés malgré les person-
nels en sensible augmentation. Le modeste développeoent
de ces relations est simple~ent jugé en ccnpare.ison des
autres services diplomatiques Ge la Fr~nce, de la Grande-
Bretagne et des ~tat3-Unis d'~D6rique qui sont rcpr2sentss
à ~Didjan) ou ~ Bonn. Tout0S ces Dissions
que nous venons de cice:' ont, en plus de 18U:r..~S services
culturels, des cerr~rss cul~uE81s do~~s d'ioportant8s bi-
bliot!.lèqu::s. I_ 1 ArJ.bass2.cle d. 1 -,lle:n2.r;ne en Côte dl Ivoire,
mis à part les activi0is récentes du Goet~e Institut à
Abidjan, no dispOS8 p2S encore do Sl sr~nds moyens de
tr2..v2.il ;
et on pourre.\\. i t
en dire autant de l'Ambassade
...

- )9 -
Ivoirienne ~ Bonn; car elle non plus ne dispose d'~ucun
c entre culturel, ene ore 29ins d. 1 une ai bliothèq,ue •
Il ni est cependant pas exclu que cet .§quipe:J.ent utile à
certains é;3Frds, soit illis à lG disposition de ces diffé-
rentes missions diplomatiques dan~ un proche avenir afin
de cOlliplêter peut-être leur travail diplom~tique 8t cul-
turel.
Les visites r~cipro~ues que les responsables politi~ues
effectuent r:;'blllièrement dans les deux sens constituent
un des aspects si 6'7lificatifs de ces rapports. Leur i:npor-
tance dépasse de loin le manque en équipement pour des
activités culturelles de grande enver6~re, telles Que
nous en avons Ldt
ûlention plus he.ut, car c es pris es de
contact sont à la source des nombreux accords ~cono~iques,
coômerciaux et culturels aue nous &tudierons plus loin.
Elles peuvent donc être consid6rées COGDe le v&ritable
catalyseur des relations a~ic~les et de coop2ration qui
li ent l'J;.ll e::agne Fécl&r.:J.l e et la Côt e dl Ivoire.
a) - Du côti alleuand :
elles ont été peu nombreuses
puisque seules trois nersonnalités nolitiaues se sont
~
~ -
rendues eri Côte cl l Ivoire entre 1S'ôI et 1971. Cl est du
5 au ro Février ISG9 Que le Président Heinrich Lübke
s'est rendu en visite officielle à ~bidjan. Il fut le
premier chef dl~f~t allemand à visiter la Côte d'I-
voire ; et il réyondait ainsi ~ une invitation Que
le Président Ivoirien lui aV2.it lanc8e lors d.e sa
.
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1
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en "'. .L eba;TIe lie 2;r8. e en
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A.vant cette visite et, en particu~.ier C.u cours cle la
période qui va de 1961 à 1967, les Schanses commer-
ciaux entre les deux pays 6taient pas3~s de 3,2 mil-
lions è. 16 ûJ.illions de dollars. E·; 2..U :::loment o-J. le
Prèsident Lübl;:c rcnù.c~it sa visite officielle à le:.:.
tri0T:1e ranG p8.I'fJi les pa:r'ce':18.ires commercL~u~·: de la

-
:;-0 -
Côte d'Ivoire derri8re la l~2nce, les Ü.S.A. et l'Italie.
Ses importations en proven2nce de 12 CSte d'Ivoire pou-
vaient s'estin8r i
19 millions de doll~rs (contre 121
Qillions de dollars 00ur
les i~portations de nroduits
ivoiriens en .FT2.nce). t·jais l'Allemagne occupait déjà la
seconde place ~errière le. ~r2.nce ~ar~i les pays fournis-
seurs de la Côte d'Ivoire en produits œcnufactur2s.
Or, apr~s cette visite et pour la seule 2.nn~e 1959, les
chiffres d'affaires ~llem~nds ont connu une progression
spectaculaire qui a atteint environ GO ~illions de dollars;
celE:. explique Clue la visite du Pr6sident Lübl·:e a considéra-·
blement renforc2 la coopération 6ern~no-ivoirienne. Le
connuni~ué officiel publié i l'issue de cette visite
exprinait d'ailleurs la volonté des deux Chefs dlEtat
Q'élargir et de renforcer la coopération ~cononiQuo et
technique entre 18urs deuA pays.
La seconde personnalit& ~ visiter la eSte d 1 Ivoire a ét6
le Chancellier ~illy
3randt. Sa pre~i~re visite a eu lieu
en ISo) alor:s ~u'il ét2.it enCO!'8 bour;:;mestre r~5n3.nt de
Berlin Ouest.
Il a effectu6 sa seconde visite ~ ~bidjan en 1968, lors
de la conf§rence des Amb~ssadeurs Alle~ands accr6dit&s
à..2.ns les pc~ys d'li.~rique et cie î·Î3.d2.g2.sc~~l:',
C2.r cet"ce confé-
rence aV2it ~t~ r~u~ie d~ns la c3pitale ivoirienne. Le
Chancellier 3randt était alors i-linistre?6déral des Af-
faires Etr~ngères.
Profitant d'une visite ~fric~ine qui 2 duré du I~ au 23
Octobre I~7G, son successeur 3U poste de ~inistre des
Affaires 3tr:::.nsères, i'iollSiec.r ;;:2.1~er Selleel, dev8.it lui
aussi effectuer une visite d'2~iti& en eSte d'Ivoire.
Et, comme
les deux visites du Chaucellier 3randt, aucun
com~uniau3 n'a été publi§ , l'issue de celle-ci.
Si ces visi~es ont ât~ génér~le~ent peu fr6quentes,
c omn8 nous le fs.is ions re:::lll'qu 81' pl1J.S haut, elles ont

au moins le mérite d'avoir 2t0 effectuées par des per-
sonnalités de warQue. ~eurs conséQuences Dour l'amitié
et la coop§ration Ger!ïl2.Do-ivoirienne ont été encouI'2.-
geantes pour les dGllx pays; c~r ces visites ont certaine-
ment joué un rôle déteroinant pour
le renforcement et
lIaccroissenent des écb::J.nses de tout"es sortes entre
l'Allenagne et la Côte d'Ivoire.
b) - Du côt6 Ivoirien
C'est le Président Houphouët Boigny
lui-m6~e Qui visite le premier la République Fédérale en
1962. Et même si ce voyase est privé, il nlen deneure pas
moins qu 1 il constitue l.lil des premie::::'s contacts que la
Côte d'Ivoire ait eu avec l'Allemagne après la seconde
guerre mondiale, ouvrant d'ailleurs ainsi la voie à
d'autres voyag9s d3 personnalités ivoiriennes en Alle8a-
gne Fédérale. La visite officielle du Président Ivoirien
dans ce pc.ys remonte à 1957. :Slle a curé du 5 aU 12
Juillet. Son.out principal a été de trouver des anis en
Allemagne ?édérûle pour aider la Côt( d'Ivoire à sortir
de son sous-développement. 3t ce n1est Pc.s un hasard si
à cette occasion, le Président 2ouphouët s'est fait nc-
conpagner par deux de ses ministres directement chargés
du développe~ent éconosiQue de son puys, i savoir
le
i'îinistre des Finances et des Affaires :2concw.ia~ues et le
binistre d.u Plan. Ce vOY2,z,e a ainsi revêtu un caJ:':J.ctè:re
essentielleQent écono8ioue.
D'ailleurs, e~ déclarant à ~~nich aue la Côte d'Ivoire
se prêtait à la ~é9ubliQue ~édé~~le co~~e
un nouveau
march~ et que le Gouve::cneQent Ivoirien assurer2it aux
donn~urs de fonds et ~ux banquiers allesands la totale
libert~ de traDsfirer leurs capitaux CODDe ils l'enten-
daient, le Pr~side~t Ivoirien a publiquement encourag~
llinvestisseoent alls2und en C3ted'Ivoire. De plus, il
leur a assur~ la stabilit& politiaue chêre au~ pays
inv8stis:>euJ:'s.
l,lais il SI o.CCisso.iJc238.lc;}crlt UG ~Dirc connaître d2,vc.n-
tace aux ".llemands le. C3t e d'Ivoire: ; et l' encol..G"age~\\lent
....

-
..,.c::
-
du tourisme allemand cn Côte d'Ivoire a
eu cOwme
e:ceaple vivant 18 touris~J.e i~JoiI'i2n en l:...llemagne, tou-
ris~e dorr~ le Pr&sident Eouphou~t Boigny lui-o~me a ou-
vert les portes. Il a en effet entre;ris de visiter
t ~,-:;.J-";
'6",,"",0"':-
. . L - '
, .

' J o -
sys c..Cl,--v~Q1~~.~~rru cer\\Ja~nes r8s~ons ~:.1I~Jrt;an\\Jes, non
seuleruent du point de vue scono~iQue, ~ais és~lement du
point de 'me touristicue : c'est ainsi qu'il a visité la
ville Q8 2erlin-Ouest et celle de ila~bourg, de mê8e que
les territoires de la Hesse et du. Be.d r,,'ürtemberg.
A cette occasion, il a eu de nombreux contacts avec des
hommes politiques et des hommes d'affaires allemands.
Ce voyage a donc été d'une i~portance ca~it&le pour les
relations :~cono:;üques et comûlerc i3.les entre les deux:
pays (I) et cela expliQue en gr~nde partie eue les chif-
fres d'aff~ires allemands en Côte d'Ivoire comme on le
verra, aient plus que triplé
en 19ô9.
Il faut, ici, rappeler que le '::::T2sident Ivoirien. a voulu,
d~s la nai3s~nce de ces rapports ger2ano-ivoirien, leur
donner un cê_r2.ctère Ithu::ain'l -1- certes, me.is le côté
écono~iQue ne lui a jam2is échappé puis~ue ces rapports
auront co~~e point de mire et Dour toute véritable fina-
lit é les r2.p~\\orts financiers et c om:::..erc iau:: entre les
deu:,: pays. )- un j ourualist (; de la "Rheinischcn ;:;erlmr:t
qui, le 10 Septe~bre ISS5, l'interrogeait sur l'&tat des
rapports ;2r2~no-ivoirien il ~ précisé S~ pensée en
dis,ant"
: " Gomme
je 70ns le dis.".is (l:~j2_, nous 'l'Tons
be-
. soin d'arsent et de tec~niciens. La ~&9ublique Séd&rnlc
dt .:;llema.:;ne dispose des deux,
,je pense o.u 1 elle aur2.it DU
faire beaucou~ plus pour l'Afrique au1elle n'a fait
jusqu'à préseüt.1! (2)
(1) -
De nos jours, les Ch~f3 d'~tat sont les vrais dé-
marcheur~3 (;.2 leurs éconor:lies ns.tion2.1es. G 1 est ~axon u
Honsc ou ou 8. Pékin.
C' est :::?oi:'J.vidou en _f>. fioue ou d Hunich
pour débloquer la crise mon~tnirefuternati6nale~e I972.
-1-
Anno/:c "[III.
,
( 2)
- v
- ,cnneze 1...:...

, î··.,
··""·'1.···
1
Mais tout ceci a également ~t~ préparé et suivi (avant et
1
après le VOyaS9 du Pr~sident Houphouot Boisny) au cours
d\\autres visites
respons~bles Ivoiriens dont celles
de [Ions ieur '1C'~c é ?hili::.J:98, Prés ident d.u P8.rl e88nt Ivoirien
en ISSô. Le ;·jinist:::-e des j'.ffail'Gs .2tr2.ngères élu Gouverne-
8ent I-{oirien, l'lcnsieur ;:"SSOU2.t1 Dsner devait, qUt~rlt à lui,
effectuer Qeux visites successives en République FéQ6rale
dl ;'.1 l eilla sne en 1966, puis en ISIS?
Ce fut
ensuite le tour de >Ionsieur Bédié lConan He n..r i ,
Ministre des Affaires Economiques et Financières de visi-
ter
11 Allemagne en I96), puis en 1970.
Le Hinistre du Plan, G;onsieur Diawara Mohamed a, lui aussi,
effectué un voya~e en Alleoagne au cours de l'année 1967
iui peut ainsi §tre consid§rée C08~e l'année où les -visites
dlamiti& d~~ hautes personnalit&s ivoiriennes en Alle~agne
1édérale ont atteint leur maximu::J.. L'import?,nce des t::-ait:)s
et accords oui ont été signés au cours de ces visites se
fer? sentiJ:' dans les relations éconociaues entre les d.eu::::
partenaires.
""'t
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t
'
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~, ~
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rT
'
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ce il es
pas surprenan~ Sl
e ~Te~e
ae ~ornogo,
Monsieur Huberspn, fit â son tour un voyage de prise de
contact en Allecagne. Car, nous le verrons, la r6gion de
Korhogo fut un des pôles ùe croissance dont llAlleGQsne
FédérQle a assur~ en grande p2rtie le financeoent et pour
lequel son aide techniQue fut lonbceops la plus forte.
En dehors de cei visites de personnalit6 politiques,
visites qui sont dans une cert"'.ine GJ.eSl..:.rc une forme cie
tourisme cQQ~e nous l'indiquions plus haut, à propos du
voya;e officiel du ?résident Ivoirien en ~llesagne, le
déplace2ent des aut~Gs citoyens allo2ands
. . ! - .
• •
ev
l.VOl.rlenS
sur chacun d8s territoires
est tout 2.ussi sisnifica-cif
dans les relations diplooatiquesentre ces deux pays.
Nous allons cn examinaI' les b2ses juridiques, slil en
existe/pour les Alle38nQs et les Ivoiriens .
...

La circulation des personnes nlest e n 7~~' J.'.<-, T' e' .(7.' J.' '"
-~
v
_
Cl
c;
par
aucun accord pa~ticulier ent~e les deux pays.
Mais i l existe cepenà.2nt un certain nombre de modalitês
Qui règlementent les allées et venues des citoyens 6..1-
leDands en ~épublique de Côte d'Ivoire.
En vertu de ces ~od~lit3s, les citoyens allemands peuvent
entrer en CÔ'ce d' Ivoire S2..ns visa lorsque leur séjour
n'~xcède pas trois mois. Ils n'ont besoin d'un vis~ de
séjour Que lorsqu'ils exercent une
activité rémunérée
ou non rémunérée au cours de la période âes trois mois.
Dans ce cas, un contrat d' embauche devra être signé en-cre
l'individu
et son eaployé en Côte d'Ivoire, suivant des
nor~es bien établies. Le visa de séjour est encore néces-
saire lorSQue ces personnes en possession d'un
permis de
séjour en Côte d'Ivoire d~sirent prolonger leur séjour
au-delà de trois ~ois, wêoe si pour cette prolonG2.tion
elles n'envisa5ent pas d'activit~
autre oue du tourisoe.
Si par contre un citoyen allemQnd enViSê.6e une activiti
rénunérée en Côte d'Ivoire, i l devra se procurer un visa
de .trave:::.il auprès d.es é~ut O2.~it (;s consulaires ivoiriennes
de son pays, donc avant mê~e de se rendre en eSte d'Ivoi-
re.
Ce visa de travail n'est délivré que lorsqu'un Ivoirien
ne peut pas occuper l'emploi pour lequel le vis~ est
demandé. ~t, lorsque le visa est c1éli,œé, le postulant
devra verser une ce~taine c~ution auprès des autorités
consulaires co~p6tentes. Cette caution est une garantie
de rapatrie~ent en cas de besoin.
Elle ni est pas néc essaire d2..ns les CTC is cc.s sui vQnts
a -
lorsque le visiteur est en possession d'un titre de
transport d'~ller et retour et attest& par une co~r~­
guie cl,,; trans~)ort
ct c:"ont le point cl t arri véc fine.l
n'est PQS la Côte d'Ivoire.

b - Lorsque le visiteur est en possesssion d'unepièce
du l-linistère Ivoirie:l de l!Intérieur nentionnant Que
la garantie n'est pas nécessaire ou que le :!:'etour du
visiteur est ga~anti par une tierce personne iden-
tifi8e.
c - Lorsque ce visiteur poss~de un v&bicule personnel de
transport, ce véhicule est alors considéré comme une
garantie en ~.oi.
Toutes ces mesures arrêt6es par le gouvernement ivoirien
,
Dour ré~leQ.enter le s.§jour
..
de tout ressortissant Alleoand
:
en République de Côte d'Ivoire sont pratiqueraent unila-
térales. Elles ne valent pas textuellewent pour tout
Ivoirien désireux de séjourner en Républ~que Féd~rale
Aller:l2.nde.
La raison principa18 en est Que lr.:~11e22gne
1iOuest
est une République ?éd§rale où cbé:cl.le Eta-'c .?éd.ér6 .jouit
d'une grande autononi8 en ~atiè~e d'éducation, Q3 sécuri-
té et d'o:;:-clre public i.ntérieur nct3.:lll1cnt. Il faut en
effet dire qua les instances i&d8rales ne sont compéten-
tes qu'en matière Qe politi~ue é~ran5ère, de défense
nationale et de justice dont la Cour Fédérale de
Karlsruhe est le ga:;:-ant.
Il Y a
donc deux considérations dont
on doit tenir
cOûlpte l.tL.nd on est Ivoi::cien et que l'on veut se rendre
en Àlle~agne Fédérale :
Ou bien on vient en ,L:..llcffia0SIl8 dans un but touristique
simple, et alors on est soumis aux Dg~es conditions
qu'un touriste allemand en Côte d'Ivoire, ceci confor-
ffi8sent ém~ l'VO-vvt'v26 de 12 C.::::;·.:2. dcmt 1:::; gouverneIJent
f~~éral est le garant
dans ce cos l~.
C!est la pre-
Qière considération.
Lorsqu'il sl asit, par contre, d'un s~jour de courte ou
de lonsue duréc, seulcE lC:~j autori t; ~s Ù<.l tCl-Titoire où
se sj.-cuo 102 .1.8u de résiè.ence future du postulant sont
en droit è.s lui d61ivrer un permis
per::lis

-
I " J
-
est d~livr~ ginérale2ent sans difficu1t;s Qa~eUre3 mais
on eniait d~jà la de~andc et on atteDd la r§ponse à son
ancien do~icile avent d1entreprendre le voyage envisag~.
;"iême s i c e voyage El pour but d8S 6tudE'S en ..';,118:2a:2;ne, un
stage théorique ou pratique ou une activité salQriée.(I).
Dans ce dernier cas, il est à
remarquer Que les ad~inis­
trations des LHnder et l'~dmini3tration F§d6rale nlont
pratiquement pas délivré de ue:c'ois de tro:.vail. aux
Ivoi-
riens au. cours des dix années. Elles C:élivrent dl ailleurs
tr~s peu da per~is de travail aux autres Africains, les
Marocains et les Tunisiens except0s.
Le i'laroc et 13. Tunisie font en ei'fet partie des p:-.ys
avec lesquels l'Allemagne Féd~rale a signé un nOQbre
important d.e conventions qui autorisent les ressoJ:'tissants
de ces pay~ comme les 2urop~ens/à aller chercher du tra-
vail en 1~11e82.c;ne. Les ressortiss.::.nts Alleoands peU'lent
théoriquement occuper des em~lois r~3un~r6s dans ces
pays. Le mou-ve:.1snt de t"rav;J,illeurs iT::.iZI'és se;:lbl~ en
tout cas plus f.ort; 'lers l' Alle:::2agne, C2.r beauc oup
'Toier...t
l ,.
,
.
en e Il G - _1.r:J.erlque de 11~uI:'ope.
Il lui ~D9artient d.onc ci 1 endiGuer une 2.ut:re affluence
de
cOw~e il ap?3.:rtient,
2.U
de prot&ger
son
f:12.rch0 du tr8.v3.il C08::e il 18 juse utile, ce ni ,'?st pe.s
une êLiscri:lin2,'Gion r2.ci3.1e con:Je on poul-'rélit se l'io2.-
giner.
Il en résulte que les relations consulaires proprement
dites entre les deux pays sontco~G leurs r3.pports clip10-
t
.L.-
e
,
.
~aulques,
rap?or s assez réduits nous l'avons
dit, f:la is
(I) - Source - Loi du
de l' Tnt ôrieur du Baden ;,iür-
tteober'S publi::::e 10 =:::;, Juillet I(~06 et concern.?nt
le s~jour des ~trangers ~2.ns cet Ztat •
....

dont les bénéfices pour ch~cun d'eux d6passent le loin
leur am~leur, du coins en ce qui concerne leurs consé-
auence~ dans le domaine des rapports §conomiques.
C6~:;CLUSIOi.ï
Si nous consid6rons à présent le bilan Gén~ral des di~
années de ces rapports entre l'Alleoasne F~dérale et la
Côte d'Ivoire, nous const~tbns trois faits essentiels
Ils se développent toujours dD.Y2..ntage dans le sens
d'une amitié et d'une coopération
germano-ivoirienne
renforc~es.
Leur but final se~ble êtro ~e servir de tremplin aux
relations économiques
et culturelles· entre les deu::
pays.
La possibilité d'une nouvelle orientation de ces r2p-
ports devient évi~ente, ceci COillete tenu de la nouvelle
situ2..tion ~es rela~ions int3rnationales, situation
créée par l'él~rbisse~ent de la C080unauté écono~ioue
européenne d'une part et, d'autre part, par la poli-
tique d'ouverture i
l'~st
de l'Allecagne
?édér~le.
Il ne fait pas· cle dot,te, en effet, a..u e ces rcppor-'c s qui
ét2.ient pra-wiquenent inexistan:cs il y 2. environ 15 ans
ont connu un cL,3veloP?er::.ent encourageant, à la fois :Jour
l'Aller:lagne et pou:..' la Côte d'Ivoire.
L'u~itié gcrcano-ivoirienne dont les présidents Houphou8t
et Lübke avaient souDaité le renforceoent lors Qe leurs
visites officielles de ~967 à Bonn et de I969 à Abidj~n.
s'est r6~lis8e et a quelque peu dépassé les Gspérances.
La preuve en est que la 2épublique ?édérsle ?rend une
-
part de plus en plus iI:1por-s0.nt8 2.U dévelop~2::nent économio_1..u
et social de la Côte d'Ivoire, CC~D8 nous le montrerons
dans les pô.ges qui 'font sui-"rre, t':ilo::marrt ainsi de pr8s
la '::'rancc, 18 prer::ü82.' "92.rt en~;i::'e de 10.. Cot e dl Ivoire d::..ns
tous les do~aines, cn pa~ticulicr d~ns le domaine de l'ai-
de financi~~e, des échanges cOŒne~ci2ux et de l'assistance
technique.
....

A ce sujet, il e~t re~arquab18 dG voir oue
les conse-
quences importantes des dix ann8es de rap?orts diplor:l2..-
tiques entre l'Alle::J.asne '::;'édéra18 et la Républiaue dG
Côte d'Ivoire sont d'abord d'ordre éconooique et com-
nercial. Car si les diff&rentes visites des Chefs d'~tat
et 1es hautes personnalités politiques des deux pays ont
eu pour objet le reriorcernent des liens d'amitié entre
l'Allemagne et la Côte d'Ivoire, elles ont surtout eu
pour dernière finalit~ le diveloppement de la coopération
~cono8iaue et technique au
niveau dss deux partenaires.
L'objet de la seconde partie de cette ~tude sera Qonc de
tente!:' une an8.1yse de la par·t;icipation de la République
F~dérale d'Allemagne au développernent économique de la
Côte d'Ivoire, ainsi que celle de son aide '~echniaue à
l'un des pays africains dont on a dit qu'il sortait chaque
jour davantase du sous-développement.
l'iais aV2.nt d'en arriver aux considérations purem.ent cco-
Domiques de leurs relations, nous ferons encore une der-
nière remarQue concernan~ llenseoble de leurs dix années
de rapports diplomatiques.
La pre:-::li ère
chas e qu 1 il fc~ut dire à ce suj et nous S Gc-.ole
gtre la possibilit~ d'un r&ajustement g&néral de ces raD-
ports Ger~ano-ivoiriens i
la fin de cette d0cennie à
l'intérieur de laquelle SG situe notre étud.e. Ce rée..jus-
tenant, s'il voit le jour, correspondra à 12 seconcle
pIns e as c 8S relations d.i :;üomat ioyes ; et il est 8 nc ore
trop tôt pour présu~er Quoi que ce soit de l'orientation
du dit r8ajuste::aent. ~;ous pouvocs cegend2.nt en cloûner les
raisons apparentes. Elles sont d'ordres politiques et ~co-
nOlCliQues, ces dcuz orè.res s'inspirant l'un
l'autre.
Sur le plan politique, il s'agit essentiellement de la
nouvelle politique dite t1d1ouverture à l'Est" Que prati-
que l'Alle~agne F~dèrale depuis I~69
et qui
...

concerne plus 92rticulièrement ses relations 2,vec
l'Alle2agne D8~ocr~tiaue.
Cette politi~u8 dont l'une des prewi8res canséquences
sera la ::'econ~laiss3.nce de deux Alles8.S112S sur le plan
international rend la Doctrine du Professeur Eallstein
pratique;]ent nulle. :211e placera certaine lent la Côte
dtIvoira dev~nt un choix ou de reconnaitre elle aussi,
la R6publique Dé~ocratique ~llemande (1) ou d'§8ettre
des réserves quant l
cette reconnaissance en attendant
peut-être d'y voir plus clair. Dans un c~s cow~e d~ns
l'autre, 11 ensemble de ses relations è.vec l' Ll.11ema:;ne
r i '

' 1
"'t
. " .
,
t
' . J - .
~eQera
e conna~ ra geu~-e~re un reaJus~e2en , car pour
les deux partenaires) l' .~lleQ.agne Dér::ocratique se présen-
te CO~ille un partenaire pOGsible pour la coopération §co-
nomique, tec~nique et culturelle.
Un autre aspect de la possibilit~ du r&ajust2~ent des
relations di)looati~ues S2r~ano-ivoi::,iennes vient de l'im-
.
.
"
. /
.
l
d
rI

,
portance~;:::'an ~ssant2 eue revet QeSor:J8.lS
a vOJlJJ.unaU-C8
EconQ~ique ~uro9êenne
~laI'cie.
Ainsi par e:œrnple, le c<J.rnct 3re triani3,ulaire Côte dl l'loire-
France- Al18~acnG-C8te ~'Ivoire cui a caractérisé ces re-
lations ~ leur d~but et s'est att~nu§ au ~il des ann~es va
bi eût ôt .L:.ir9 plac e à un autre carac t 3re triansulaire sur
lecuel l'influence de la ]r2nce· se fera de ~oins en ~oins
sentir, car ces rela~ions ~ers2no-ivoiriennes vorr~ devenir
de moins en ~oins bilatcir21es 90ur prendre un caract~re
multilatéral CO~8e nous le verrons pOlI' llaiQe au dbvelop-
pe::lent .
Cela veut dire que malgré l'asp~ct traditionnel Qé ces
relations diplo~atiques bilat~rales qui ~82eurera aussi
lon5tc:n)S Clue l ' ::'.:."lrope CO:1::tlULls.ut2ire Ile sera p8S une el1-
plo~atiques 32~mano-ivoiri~sll8s vont bientôt se faire
( 1)
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entre la Côte d'Ivoire d'une part et
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o ~que l!e 0ra e
L
emacne re-cranC.;...;.é;2 fi_uS ou mOlUS
derrière la COwllunauti ~conomiQue =uropéenne.
D'ailleurs, nous avons déjà un avant godt de cette nouvel-
le forwe de rapports entre les deux pays, puisQue les rap-
ports consulaires concernant la circulation de leurs
ressortissants sur les deux territoires se trouvent
tacitement régis par les accords d.',;"s~50ciation qui lient
la Cate d'Ivoire et la Comnunaut~ Econonique Européenne.
Ce sera là le nouveau caractère trian€~laire que rev@ti-
ront probablement les rapports germano-ivoiriens, non
seulement sur le plan diplowatiQue et consulaire, mais
également et surtout sur le plan économique, technique
et C OIll.i11erC ial •

REL A T ION S
Z CON 0 M l QUE S
=-=-~-;-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
Nous regroupons sous cette rubrique les échanges COOw.2r-
ciaux entre l' Alle22.;~TIe et la Côte dl Ivoire et la :p3..rti-
cip3.tioIl d.e l'AlleGlélsn.e au clé,..-elo~.:r~)emE: nt è..e ce pays
,
c'est-à-dire l'arcent liauide qu'olle lui pr@te, ainsi
que les différents dons en Q~Déraires ou en nature
,
OUI elle
lui f2.it. A cela s'ajoute l'c..ssist;:lnce technique [~J..le­
mande à ce mêQe pays dans les efforts de développement
que déploie celui-çi.
I l convient à p:cénent <le préciser le caractère particu-
lier que nous voudrions d.onner à cette étude. La r2..ison
de ce~te in~ention vien~ du fait aue les relations écono-
miques et co:.:tJ.erciE,les entre ces d.eu:·: partenaires cons-
tituent, 2. côté de leu:.'s rel:::,tions cultu::-elles, l'aspect
le plus dé'relop~Jé et le plus siijni.ficatif <les rapports
ger2ano-ivoi:ciens de 1961 à 1971. Cette étude se veut
donc la plus infor~ative possible.
Loin de nous par consésuent l'id&e de nous laisser
emprisonner d2ns cette p6rio~e dlapr~s 11ind&pendance
de la Cate d'Ivoiro. Car un rappel de la situation G~n&­
rale qui a prèc&dô ces r~pports ~conoQiques nous parait
indispensable pour 6cl2.irer ce qui ils sont devenus au
cours de la d~cennie qui nous int~resse.
..·

- :)~ -
'.'··"1'~
..
Ce rappel concerne ess ent ielleé1ent le
. ' .~.~j.
Ir droit
d' établis-
. '~
sement" des puisss.nces indust:ri.elles européennes d.a.ns les
~..i
. . ~:"
colonies africaines d'autrefois ou, conforsément à la
.
,.:;."
Convention de Yaoundé de 1962, renouvelée on 1969, dans
.~
les pays d'Afrique et de MaQasascar associés à la COill-
1
munauté Economique Européenne (C.E.E.).
Au temps colonial, chaque puissance coloniale mère se
réservait le droit exclusif de penser et d'organiser le
commerce et en général la politiçue économique de ses
colonies. Tout se faisait donc en vase clos en ce qui con-
cerne cet aspect de. la vie des colonies_ Ainsi et pendant
longtemps seule la France et les sociétés françaises pou-
vaient Il logiquement Il a voir droit de rrégoc e en Côt e ·i' Ivoire,
au Dahomey,
en Guinée,
en Haute Volta, à Madagascar, au
Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et en Tunisie.(1)
Inutile de lire Que tout droit d'établissement d'un P2YS
tiers dans ces cblonies était illégal,
et si d'aventure
une société commerciale d'un pays autre que la France
s'installait dans une de ces colonies,
elle ne pouvait
réclamer un -crai t ement
égal ct. , iJ. vec les soc i ét (~s frs.nçais es .
Or l'influenc~ de la France dans ses s.nciennes colonies,
même après leurs indéQend~nces est restée assez forte pour
qu10n en tienne cOQpte lorsqu'on parle des relat~ons com-
merciales d1un de ces Etats,
la CSte d'Ivoire, avec un
pays tiers,
l'Alleillagne Fédérale.
(1) Les autres pays Gui
- ' , J
-

"
..!-

......
lurenc sous aQmlnlS~ra~lon Iran-
çaise pendant un certain tS8pS
;
le Cameroun, le
Congo Brazavillc (La R0publique Populaire iu Congo),
l'Oubélnzui Ch2].~i (L,:; ~-:~.;publique Ce:ntrafricaine), le
Tchad,
le Togo sont
c:~clus de cette liste parce qu'ils

Ce qui est important, c'est que la Répuolique de Côte
d'Ivoire, comme les Etats sus-cités et anciennement colo-
nies françaises,r~glemente elle-même son commerce int~­
rieur et extérieur et ceci depuis 1959. Cela veut dire
qu'elle peut traiter librement avec tout pays qu'elle
accepte comme son partenaire, c'est le cas de la République
. \\,
Fédérale d'Allemagne.
··;1
De plus ces deux pays sont liés par les deux tonventions
de Yaound~ en tant que oembre de cette communauté pour
l'Allemagne et en tant que membre ASSOCIE à cette mê~e
Communauté Economique Européenne (C.E.E.) pour la Côte
d'Ivoire. Ainsi, le droit d'établissement en Côte d'Ivoire
pour les hommes d'affaires Allemands s'inspire de la Con-
vention de Yaoundé renouvelée en 1969, et dont la Côte
,d'Ivoire est signataire depuis sa création.
Selon le titre de cette convention consacré au droit
d'établissement (1), les deux partenaires pèuvent traiter
et en~age~ toutes transactions commerciales, tout comme la
Côte d'Ivoire et la France (deux partendires de plus lon-
gue date) le font,
et cela sans discrioination d'aucune
sorte ni de préférence,
quelle qu'elle soit.
Le deu:-:ième alinéa de l'article 31 de ce titre ajoute que
ce traitement doit être récLproque pour ~tre pleinement
valable. Mais comme les Ivoiriens et l'Etat Ivoirien lui-
même ne sont pas de grand3 n~gociants pour s'établir dans
une Allemagne 00 la concurrence est d&jà tr~s dure m&sepour
les
initiés, i l va sans dire que cet article et bien
d'autres sont encore en sens unique.
Il en est de même~ur les autres relations économiques:
face à l'Alle3asne Fédér~le, pays naute8ent industrialisé
et riche, la Côte d'Ivoire, P2JS sous-développé, est en-
core en position de de~andeur. En sorte qu'il s'acira sur-
tout d'aide allemande au développement de la Côte d'Ivoire.
même lorsqu'il est question pour l'Allemagne d'importer
des p~0duits ivoiriens.

'~"f~~
""lij
~i
Un deuxième aspect de ce qu'on pourrait appeler les pre-
alables de la coopération germano-ivoirienne concerne le
choix politique et ~conomique de l'Etat Ivoirien. Il
s'agit a v·::. nt tout du régi:ne de IlGapitalisme libéral ll recon-
nu et pratiqué par les dirigean'Gs Ivoiriens co:nme la meil- .
leure porte de sortie du sous-développement.
En vertu de cette option ~conomique et politique, l'ouver-
ture de la Côte d'Ivoire vers l'Allemagne Fédérale o~ la
libre concurrence en rnatiêre d'investissements public et
privé a fait ses preuves était très facile et dans la logi-
que de la politique ivoirienne d'économie libérale. Notre
analyse de l'évolution des rapports de coopération
écono-·
mique entre les deux pays partira dlun consiat simple de
leurs structures économiques et de la description de ces
structures. Cette étude statistique nous conduira à pr9-
senter la sicuation des échanses commerciaux entre ces deu~
partenaires au cours des dix années de relations économi~uea
et cela apr6s avoir déri~i la ~olitique de cooD~r2tion eco-
nomique de chacun des deux partenaires.
L' aide financ ière de.l r All em.s.gne Fédèl'ale à la Côte d' Ivoi-
re pour son développeoent écono~ique ct les investissements
publics et priv/::s allem2c.è.2> dQns ce pays, feront l'objet
du chapitre suivant.
Les activitês fina~cières et mon&t~irss qui ont da avoir
lieu au niveau des deux pays pour cette aide financière
et les investissesents alle~ands ont certaine~ent nécessit§
un rôle important de la part des banques de chaque côt& et
mis en circulation une masse d'argent non négligeable.
Nous tenterons de faire le point de cette situation avant
dlen arriver eu probl~~e de l'assist~ncs technique alle3ande
en ~ôte d'ivoire depuis que ce pays entretient des relations
de coop~ration avec 11Alle~0gne Fédérale.
Et à partir de tous ces résultats çui ont pu être réalisos
au cours dos dix ann~es de cct~e coop6ratioc ~cono~ique
5e:L'm(].n0-:i..voirL~nn(;, EOUS DOUr::i dC::lanclerons si ces résult.:lts
corrcspo,clJ.cnt ,lU:: ):c8visions :J.rrêtées é:.U d.&p:J.rt de leu!:'
coopéro..'.:ion. Nous essaicron::3 de préci::;c:r le ';1:J.n:-i'_le {;V<2;lï:UG:L

- )) -
:..t':'~J~W:
_:; ":\\
qui a pu être enregistré et cela eu éS2rd aux possibilit8s
réelles et &UX prévisions de ces relations. Cette dernière
analyse nous conduira à réfléchir sur l'avenir de la coo-
pération ger::nem-ivoirienne et à dire ce qui nous paraît
souhaitable pour son d~veloppement dans l'intérêt vérita-
ble de chacun des deux partenaires.
l,
,
"
,., il
La réponse a toutes ces questions nous per~ettra surtout
d'apprécier) a
~'Ljuste valeur, la participation écono-
mique de l'Allemagne Fédérale au développement de la CSte
dl Ivoire et dl apprécier également les É:changes commerciaux
entretenus entre les deux P2YS de 1961 à 1971 inclus.
l
- LZS STRUCTURES ECONOnIOUES DE L'ALLE~~GNE FEDEH~LE &
DE LA COTZ D'IVGI?3
Il s'agit essentiellement d'exposer les différents
produits agricoles et industriels et, en général, de
décrire les march&s financiers
ou humains qui consti-
tuent les possibilités à partir desquelles vont s'en-
gager les échanges com~erciaux entre les deux parte-
naires en présence.
1. Pour l'Al18~a~ne Fédérale
Avec une population d'environ 60 Millions d'habi-
tants, l'Allemagne Fédérale compte parmi les pays
les plus pe~plés d'Europe. Une population extrê::ne-
ment travailleuse et disciplinée comme cela est
-L .1J..;rL,
.
connu
d e t ou v ,..' CDaC'ln.
Et l'industrialisation toujours croissante de cette
AllemaGne qulon pQ~rrait volontiers appeler
llAmé~
ri?ue de l'Europe n'arrive cependant pas à ernpêche~~
ces 60 millions ùrAlle;c.::mcls 0. rester\\lac;riculte'-ŒS~'"

-
:J0 -
Les stati~~iques:de 1961 ont en effet r&v&l~ Que 2
Alleoands su~5 ont une activité agraire plus ou ~oins
importa.n.te. Il faut cependant ajouter que ce contact
permanent avec la terre est favoris~ par l'iill~ense
surface cultivable dont dispose encore l'ensemble des
pays de la F~d&ration. En 1962 on a estimê cette surface
à environ 246.900 Km 2 répartis, il est vrai, sur des p~r­
celles de terre n'attei3nant parfois ~ue 200 m2 • De plus
seuls environ 10 % de la popula.tion prennent une Dart
iQportan.te à la production agricole de l'Allemagne.
Cette production qui est l'une des plus forte d'Europe
permet à la République Fédérale de satisfaire 79 ~ de
ses besoins en c&r&ales, 84 ~ de ses besoins en pain
(blé, seigle, froment), 84 % de ses besoins en viande
(boeuf, oouton, porc) et 49 % de ses besoins engraisses
aniiTI.ales (1) soit environ 1.'+9 ~)J de ce QU 1 ·§tait cette
production aV2nt la seconde guerre ôoudiale.
L'exportation des produ~~s asricoles allemands sien trouve
bien faible cependant puisque d~ns les années 1960-61
elle n'était que de 2,1 % tandis que l'importation de
produits ~ivriers étrangers se stabilisait autour ~e 30 %.:
Et l'industrie alioentaire qui nI 8IJploie que 1+40.000 per-
sonnes, n'avait réalisé Que 32,~ milliards de Deutsche
Mark de chiffre d'affaires en 1961.
Ainsi, oêr.1e :3i l'Allema;ne Féd.,érs.le a~Tiv8 à se suffire
dans une lar;8 f:lesure pour ses be-s oins en produit s a.c;ri-
coles, ce secteu:::, n'est certaine~ent pas son point fort
pour son CO~Derce extérieur. Il y a en cela deux raisons
principales. La premiàre est une conséquence de la divi-
sion du Reich alle~and en deu~: : l'Alle~aGne ?éüé~ale
et le. République Dé:l:ocr2~tiolle i:"lleman<le. Les s·~2.tisticues
publiées en 1962 péJ.r le Gouverne::;.ent F,§d.ér::ll :nontrent
que seuls 27 0 de la populs.tion de llens8~ble de l'Alle-
magne r&unie vivent sur le territoire de l'Alle~agne
Dé:;locratiau8.
...

~ >"7
- : /
-
Or 55 % des surfaces cultivables et de rapport font
partie de cette Allemasne. ED sorte que l'Allemagne
F~d~rale se trouve coup~e do plus de la moiti§ des
ressources agricoles de ces terres.
La seconde raison est une cons~quence de la première
les Allemands ayant moins de possibilités,
à partir de
l'~conomie agraire uniquement, de se nourrir et d'orga-
niser un commerce ext~rieur efficace, se sont tourn~s
r~solument vers les activités industrielles. Celles-ci
sont au centre des échanges commerciaux que l'Alleffiagne
Fédérale entretient avec les pays étrangers.
L'industrie a ainsi suscitê
un int~r§t particulier et
toujours grandissant dans une Allemagne qui ne manque
pas de ressources en personnel qualifié et en matières
premières po~r cette industrie. Et/~lors qu'en 1875
seules 10 personnës sur 1.00U travaillaient dans l'in-
dU ~~I'l'Q
.::> u
_
")
~,
on
~
1°61 on en es~u 'll'tp_ ~~~l_'"p
_ _ _
y _
a, 31
,0/
ïO
de l'en-
semble de la population allemande.
Pour cette anriée rep~re 1961, il y a eu en moyenne
)4-.372 entreprises i::ldustrielles employant plus de
8 millions de travailleurs pour un chiffre d'affaires
global de 2'78 millic.rds de Hark allemand. Le tableau
suivant donne un aperçu de la situation de l'industrie
allemande au èépart des relations cOill8erciales ger3ano-
ivoiriennes (1) .
.\\
(1 ) - \\ '.r Ci."c .'32. C b 8 n Gber Deutschland Dage 115
JI....
""-"

A
Chiffre d' aff.
Chiffrp 'llaff.
NATUR.l::
Hombre des
Nombre des
là la. production à }' G ;rportatior
DE
entreprises
travailleurs
en million
en mill ion
L'ENTREP:lISZ
1961
x 1. 000
de D. bl.
de D.;,I.
xploi tation
inière
647
11.011
2.172
roduction de
'er, de métal
2.901
841
37 ..185
5.946
:onstruction de
lachines de ba-
:eaux et autres
6.295
1.716
55.244
16.238
latériels de
;ransport
:ndustrie é1ec-
;rot echniCl.ue et
6.733
1..340
35.389
6.302.
nécanio..uc rie
)récision
ndustric pour
nstrur.Jents de
nusique,
sports
935
57
1.276
rticles de dé-
oration
ndustrie chi-
iq.ue et pro-
3.331 .
717
6 •.749
uits synthé-
iQues
ndustrie du
ois, papier,
10.608
687
19.965
801
erre, cérami-
ue et c •••
ndustrie du cuir
1.667
176
4.595
348
ndustrie textile
8.479
953
1.)28
t
vêtements
ndustrie alimcn-
6.727
488
37.254
660
~ire
i;
'ZNSE:ŒLB DS
8.002
'INDUSTRE
54.372
277.922
42.115

',:'i
.\\
Cette liste concerne les entl:'eprises qui occupent au
.;
"!
.'
moins 10 employés. Elle ne mentionne pas les entreprises
du gaz et de l'électricité, de l'aliillentation en eau,
du bâtiment et d8S services publics qui jouent un rôle
peu important dans le com~erce ext~r~eur.
Par ailleurs ce tableau montre que la production incius-·
";
trielle de l'Allemagne Féd~rale repose avant tout sur
. l
l'industrie de transformation. En 1~61 elle détenait
a
elle seule, 89 ~ cie l'ensemble de cette production.
Cependant que 5 % en revenaient à l'industrie minière,
JI
ct.
a' l"
.
""t"
IV
energle et 2 % à l'industrie du bâtiment.
Dans cette même année l'index des investissements dans
les entreprises de.
produit;:; de commerce qui ni était
que de 76,6 en 19..,.9,
était passé à 565 (1950 = 100).
Cela équivaut ~videm;~ent à un'3 expansion très forte
de l'industrie allemande, qui puise ses ressources essen-
tielles du bassin de la Ru~'":'r, d.li bassin du lfuin et du
Mai!l et de la partie sud-ouest du
Cette prospérit& de l'industrie s'est accompacnée d'un
hau~ revenu moyen par an et par habitant (32 64 D.M.
en 1961) qui justifie bien ce ~ue l'on a appelé le
"miracle économL~ue allemand". De mêŒJ.e le produit natio-
nal brut qui montre encore plus la bonne santé économi-
que de l'Allem~gne à la veille de ses relations commer-
ciales avec la Côte d'Ivoire était de 310,4 milliards
de Deutsche Mark en 1961 soit 319 % de ce qu'il était
en 1950.
Quant au commsrce avec les pays étrangers, i l a connu
un dévelo9pement sans précédent puisque l'enseoble des
-importations ont atteint e~viron 44,4- milliards de
Deutsche Mark, soit 3,3 % de plus Qu'en 1960, tandis que
les exportations dêpa~saient large~ent le chiffre de
50 milli8rds, soit 6,3 % de plus qU8 l'année précédente •.
La part qui revenait
à l'Afrique dans ce commerce 8Xt~­
rieur sc chiffrait a environ 2,5 milliards de Deutscbe
Mark pour les importations,
ct à 2,24 milliards pour les
exportations.

- av -
L'ensemble des import~tions allemandes ~tait constitu~
des produits alimentaires, de produits textiles, de
produits de construction mécanique, de produits chimi-
ques, de p~trole et de gaz, de m~taux et de mineraies de
fer,
de papier, de produits électrotechniques, de bois.
Quant aux exportations elles ont surtout porté sur les
produits de construction mécanique,
sur les produits
chimiques, les automobiles et les motocyclettes, les
produits électrochimiques, les métaux et les pro~uits
d'exploitation minière,
les produits textiles et synthé-
tiques, les produits de la mécanique de précision.
Toutes ces relations commerciales de llAllemagne Fédérale
'avec les pays étrangers Si inscrivent dans un cacire général
de relations qui la lient à de nombr8uses org~nisations
économiques internationales. Ce sont en particulier la
Cornmu~auté LconoilliquG Européenne (C.E.E.) et tous ses
organismes s :::>éc iali8 ès dont l'AlleLIlagn'3 est meobre à par't
enti~re, La Banque Mondiale et le Fonds Monétaire Inter-
national,
pour ne citer que les principales.
Voilà ce qu'était la structure de l'économie allemande
à la veille Qes relations commerciales germano-ivoiriennes.
Nous n'avons pas voulu entrer dans les d~tails de cette
struc ture -2C onomique de l ' All e:Ji'"-grle Fédéral e peu 8, vant
le début de ses échanges ccm~8rciaux avec la Côte
d'Ivoire, car seuls nous intéressent ici les produits
d'exportation ou d'importation de ce pays.
Il nous reste à présent à faire la même chose Dour ce
dernier pays. Cela nous perQottra de pr~sonter les cou-
leurs de chacun des deux partenaires avant d'en venir
à l'btude proprement dite de leurs rapports commerciaux.

- 61 -
"
2. Pour la Côte d'Ivoire
La population de la République de Côte d'Ivoire est
.
,
1
'.
estimée à environ ~ millions d'habltants au ~oment où
\\"
s'engage la coop~ration germano-ivoirienne. Cette
1
l
population est essentiellement rurale puisque 80 %
des Ivoiriens habitent dans des villages de ~oins de
200 habitants (Côte d'Ivoire 1965 Population, r1inis-
,.·....:.·),",i
tère du Plan). Elle augmente sans cesse à cause de la
~
forte natalité et d'une mortalité inf::..ntile toujours'~
'. :l
regressive. A cela s'ajoute une forte immigration
.~'
d'Africains venant des pays voisins, notamment de la
~
Haute Vol ta, d.u Hali et de la Guinée. l'1ais par le jeu
".~
de l'assistance technique et des i n v e s t i s s e m e n t s : \\
étrangers,
on compte également plus de 40.000 .c..uropéens·'\\
résidant en Côte d'Ivoire,
dont la majorité est cons-
1
t i tuée de res sort i5 3ant s
fr3.nçais.
" i
Ainsi avec 15 habitan~s au Km 2 la Côte d'Ivoire se
présente comme l'un des pays les plus peuplés drAfr~que~
Catt e populat ion est urbaine à 20 %
avec une augmen-
tation annuelle de 11 %. Il faut souligner ici que l'un:'.:
des problèmes de l'économie ivoirienne n'est pas uni-
quement l~aug~entation rapide de sa population, mais
également la désertion des campagnes et la ruée vers
les villes 80mme le illontrent les pourcentages que nous
avons cités plus haut.
Ce phénomène pourrait naGurellement avoir pour consé-
quence l'augmentation du nombre des cbômeurs dans les
villes, sans compter tous les autres problêmes poli-
tiques et sociaux qui pourraient également s'en suivre .
..~
Pr~sentement
la situation est cependant telle que
cette population rurale, dans sa ~ajorit~, joue encore
un rôle impàrtant dans l'économie ivoirienne qui repose:
essentiellement sur l'agriculture. Celle-ci fuit vivre'
non seulement 60 % de la popula~ion, mais elle repré-
sente ~galement 32,3 % de la production int0ricure
brute du pays,
et environ 80 % de ses exportations.

Ce haut pourcentage se répartit entre les prlnclpaux
produits agricoles Qui sont essentielle~ent le café
pour lequel la Côte dlIvoirG occupe le troisième rang
des producteurs Qondiaux derriâre le Brésil et la Col08bie.
Pour 10 cac~o, elle n'est que le quatrio~e producteur
mondial. Ensuite vient le bois: les réserves foresti~res
de la Cçte d'Ivoire sont évaluées entre 10 à 13 millions
de o~tres cubes de bois rouges de première cat&gorie,
à 20 millions de ~ètres cubes de bois de seconde cat~gorie
et entre 18 à 20 millions de mètres cubes de bois de troi-
sième catégorie. Actuellement les abattages représentent
encore 60 % de bois de premi~re cat~gorie et 35 % de bois
de seconde catégorie. Il faut ajouter à ces produits
d1exportation la banane et l'ananas. D'autres.cultures
font 1. l objet de développeôent, nota.:n::lent le palmier à
'l'huile, l'hévéa, le coton, le coprah et le riz.
Ainsi en ce Qui concerne l'industrie ivoirienne à la
veille du 12.nc8:n.ent des échanEe5 c08~eTci2_u:-: ~réritables
entre l' Alleu1a;-ne et la Côte dl Ivoire, on ne peut dire
qu'une chose, c'est qu'elle 8tait jeune. Cette industrie
naissémte est essentiellement uno industrie alimentaire.
La raison en est ~ue la Côte d'Ivoire n'a pas une riches-
se rniniG::::,e importante. Ses exploitations de ::langanèse d.e
Lauz.oa ont été récec.r::'..ent sus~'end.ues par les autorités
administre.. t i ".res et pol i tiQues â.u pays. Quant à celles
du diamant, elles sont peu isportantes.
Il convient à présent de rappeler Qu'à cette structure
de l'économie de la Côte d'Ivoire, dont nous venons de
donner un aperçu, est attach~e aus3i son app2rtenance
à plusieurs orC2uisations &coDomiQues internation21es,
COaL"J.8
l'Alle;-ai12;ne 5'édé:.:'ale. Il faut citer en p3.rticulier
le Conseil de 1 1 Entente cr6~ en 1959 et qui regroupe
outre la Côte d'Ivoire, le Dahomey, la Haute Volta,
le Niger et le Toco.'S~ t&chc ~rincipJle est de mai~te-
nir la colla-001'2:tion éconoi.liQue et 12.. "coordination
•••

....i'~
-
0 )
-
. ·,'.m
':~
.~
Il Y a ensuite l'Union Douanière des Etat de l'j~frique
.. ~
. ~
de l'Ouest (U D E. A 0), Qont le rôle est d'h~rmoniser
" ï
1
les tarifs dou~niers entre les pays membres.
~ !
.' .(
La Côte d'Ivoire Gst aussi ~e8bre de l'Union Monêtaire
'1
Ouest-Àfricain (U l"j 0 A) et membre Associé de la Corrunu-
nautê Econo~ique Européenne (C.E.E~. Elle ·travaille §ga-
lement avec la Bancue ~ondiale et le Fonds Mon~taire
International COGlme l' Alleoagne. :;1ais il est important d.e
souligner que la Côte d'Ivoire appartient à la zone franc,
Union monétaire liant les pays de l'ancien Empire Colonial
Français à la France. C'est par le canal de cette Union
Monétaire que la France garantit la monnaie de la Côte
d'Ivoire, et cela joue un rôle déterminant de,ns sa poli-
tique· de commerce e~ctérieur COillr.1e nous le verrons dans les.
pages qui vont suivre.
Dès à présent nous pouvons cons~ater, à partir de la des-
cription que nous venons de faire cle l'enviroi1ne:::lent éco-
no~:üq,ue de la Côt e d'Ivoire, que ce pa;7s se prBs ent e avec
de gros atouts f2.ce à l'Allemagne ?-u cor:mlencement ùe leurs
échanges cO~J.Dercü::.ux. D'e,bord parce qu'en tant que pays
industrialisé, l'Alle::lê.sne est un gran'i conSODoateur de
produits de toutes sortes, en particulier elle a besoin
de matières premières pour son industrie. Elle peut donc
être un d~bouch6 pour les p~oduits ivoiriens, surtout p~rce
que l'in~ustrie de la Côte d'Ivoire &tait i 3es balbutie-
ments au :::loment du le.llC eElent de s es rapports c OiTImcrc iau:('
a-vec l'Alleül2..gne et Que cette in.ciustrie presque inexistante
ne pouvait ni résorber tous les produits du pays, ni satis-
faire tous les besoins immenses d'une population avi~e de
développement.
Celo veut donc dire ~ue la Côte d'Ivoire elle-~ôme se
pr&sentait &calement co~~e un grand march~ pour les pro~
duits de 11 industrie é~lle;n8.nà.e. ~';~::,is elle se pr:~sentait,
par ailleurs, CO~2e un te~rain possible pour
...

-
'0'+ -
'1i
les investissements publics et priv~s allemands, puisque
le pays ~tait tout à construire ~conomiquernent. Cette
situation de sous-développement met donc la Côte d'Ivoire
en position de demandeur face à l'Allemagne, tant pour
ses importations que pour l'écoulement de ses produits
sur le marché allemand.
Mais avant de passer à l'analyse détaillée de ces échan-
ges commerciau:~, il serait intéressant de dire un mot
. '.~
:
.;;
sur la politique de chacun des deux partenaires en ma-
tière de relations commerciales et sur les traités qui
régissent leurs échanges de produits. Cela nous permettra
de comprendre les mécanismes ainsi que les difficultés
éventuelles de ces échanges.
II -
L.A POLITIOUE ALLE[!u\\NTIE POUR L'AIDE AllX PAYS PAUiTRSS &
LA POLITII",,'UE DE COOPERATION DE LA COTE TI' IVOIHE
I l nous faut,dès à -présent, souligner que du côté de
l'Allemagne Fédérale 9om~e du côté de la Côte d'Ivoire, on
ne peut pas parler de l'aide au développement comme on
parlerait d'un système fini. Il s'agit plutôt d'un conglo-
mérat de diverses planifications, de décisions et de me-
sures que chaque pays essaie de rendre le plus rationnel
et le plus efficace possible en vue d'une coopération
rentable pour chacun. Car tout évolue, aussi bien les
idées, les all.iances que les systèmes économiques et po-
litiques. Et nous rappelerons le droit d'établissement
de l'Allemagne Fédérale en Côte d'Ivoire comme un exemple
de cette évolution et de ce changement. Ainai, comme nous
le disions dans l'introduction, ce droit fut longtemps
inexistant pour l'Allemagne pendant la période coloniale.
Puis vin~ l'indépendance de la Côte d'Ivoire qui, en sa
qualité de membre associé à la Com~unauté Economique
Euroy&c:rmo (dont l ' All cmag:1c F,~d_ôI'alces t
membre à part
enti~re), ouvrai~ toutes gr~ndes les portes de la c.oop6-
rat ion a iTec c- ett e 11.11 cmagne .

- ô5 -
La na~ure de cette coop~ration d&pend d'une p2rt , de la
politiQue alle~e.nd.8 d'aià.e au développeoent et d.e la
politiQue économique de la Côte d'Ivoire; mais, de l'au-
tre, elle dépend égo.ler.ent àes·trClités concernant les
relations éconooiQues et la coopération tecbnique au ni-
l
veau des Qeux pays.
;1
. .*iù
Pour ~viter toute dispersion dans l'analyse de ces poli-
·1
I!
tiques de coopération, nous ~oulons d'abord faire cette
;1
analyse de la politique de coopé!'8.tion de l'AllemaGne dès
:1
à présent, puisque les traités évoqués ci-d.essus conCCl....:lcnt
Il
à la fois les relations cOITLsercüües, la participation de
l'Alle~agne Fédérale au développeoent de la Côte d'Ivoire
et son assist~nce tecnnique à l'é5ard de ce pays en dé-
pendent.
1. La nolitiau8 de coooération de l'Allemagne ~6d&rale
Cette politique se cherche encore puisqu1il n'y a pas
lonGteops Q.ue le Gou'.[ernG~.1ent Fédiiro..l de Bonn et cer-
tains Instituts 3péci~lis~s travaillent à lui QOnn2r
une orientation propre et à la ren~e indépendante de
toute autie politique de l'Allemagne elle-même.
Jusqu'à une' èL2..te récente, en eflet, l'Alle:nagne
Fédérale confondait volontaireDent sa politicue écono-
mique, ses relations co~me~ci21es avec l'étr~nzer et
son aide au d~veloppeQent des pays pauvres avec sa 901i-
tique étrangère et vice et versa. Voilà pourquoi cette
nouvelle orientution paratt n~ces3aire~ Mais cette coii-
tique économi~ue de l'Àlle~aGne Fédérale et sa straté-
gi e cl l aide au dévelo ~)]ement nI ont p2.S éG é plc..nifiées
ni dcstinies sp§cifique~ent à un pays. Ce qui explique
le c~ract~re g6n6ral de 11expos6 aue nous en faisons
ici.
Cet ex~osé comporterc.. deux partiss
: d'une part la
formulation de cette politique allemande d'aide au
développ8~ent et dl~ch2nses com~Grciaux. 3t de l'autre,
nous étudierons sa Dise en pr~tiQue.

a) La formulation de cet~e Dolitiaue
Il s'agit ici d'indiquer la conception ouest-alle-
mande des rel&tions cOmmerciales et d'aide au dé-
veloppem8ut d'après les déclarations officielles
qui ont été faites sur ce sujet, et également les
études qui lui ont été consacrées
jusqu'à ce jour.
Ces sources d'information montrent dans les grandes
lignes que
:
1 - L'aide au développement est une partie de la
politique ouest-allemande pour là paix et la
sécurité.
2 - Elle est un moyen dont se sert la .République
Fédérale pour entretenir une bonne image de sa
politique extérieure qui, avant toutes choses,
doit servir ltint6rgt de la lutte pour la réuni-
fication future de ~oute llAllemagne.
3"- Elle est un moyen pour les Allemands de changer
l'image de l'Allemagne et des Allemands aux yeux
du monde extérieur, image qui avait été ternie
à la' suite des deux dernières suerres mondiales.
4 - Elle est conçue pour une illeilleure répartition
du travail sur le plan international, Cl.'.r l'aide
au développement crée un marché du travail d~ns
les deux sens. Il s'agit surtout de garantir une
place au soleil à l'Allemagne sur le marché mon-
dial de deG1ain. Ce ~3..rché n'est pas uniquement
un marché de produits industriels, mais bien
également un 2arcbé d'idées, de connaissances
scientifiques et de présenc~ culturelle.

5 - Elle vise à amener les pays cités à prendre conscicnc~~TIl
de leur responsabilité de.ns le cl~·veloppe8ellt "\\Térit:::.ble·!,l
d~ leur pay~, ~: ~ ne ja:nais att ~nà.r~ que tout leur
····1'
Vlenlle de l
e:~erleur comme de l aumone.
.
6 - Elle veut contribuer i une justice sociale toujours
plus grande d'abord en Allematue Fédérale et par~llè­
le~ent i
l'~tranger : en Allemagpe il s'agira surtout
de la persuader ~u bien fondé de llaide au développe-
ment et de son caractère humanitaire.
A l'étranser, son but sera de contribuer à la lutte
contre les privilèges de groupes et surtout d'éviter
par cette aide que l'élite n'écrase la masse.
7 - Elle veut faire des pays aidés des partenai~es capa-·
bles de soutenir la concurrence commerciale et tech-
nique sur le plan rJondial.
Ainsi la poli~ique d'aide au développement est pour l'AI-
lemaGlle Fédérale (con~e pour cous les pays Gui Ëp~o=tent
une aide quelconque aux pays pauvres) une politique dtin-·
térêt à trois niveaux.
Cette aide a d'aoord un intérêt économique; cela veut
dire qu'en aià.2.nt les pays qui sont dans le besoin, 11 AI-·
lemagne aCQuiertdirecte~ent ou indirectement une influen~
ce écono~ique sur le pays qu'elle aide, ne serait-ce que
la possibili~8 ~8 vendre et d'acheter des produits au pays
consid:::ré. Cett e acquis it ion de d:~ bot,:ch':~' C o:ù::lerc i2.1 a des
cons~queuces ~conomiques aSS8Z i~?ortantes et certaines.
C'est ce que laissait d'ailleurs entendre le Ministre
Fâdéral de la Coopêration dans son interview de juin 1965
à une revue alleôande (1) lorsqu'il déclarcit qu'il était
naturel qu'un pays en développewent qui a conclu un accorù
(1) l'Alle::lê::.gne Inte::cnatiol.18,le, :lL"':iJ.erO du ;Jois de juin
1~G5, po.ge 28.

de coopéra~ion ù long terme avec la Républi~ue F6dérale
d '.!i..llem8.gne trouve chez nous les illéTchand.ises <:lont i l
a besoin ll •
On estime ainsi à 80 5~ la partie de l'aicle
qui revient en Allemagne sous for~e de com~arides. Il faut
aussi ajouter que le pays qui reçoit l'aide tire égaleme!~
son épinGle du jeu, car la c::,,22.tion d' une structure É:co-
no~ioue é12ve le niveau de vic de ses habitants et crée
des e~?lois nouveaux pour la populatibn active.
Le seco~d niveau d'intérêt dans cette 90liti~ue allem2nde
d'aide au développement concerne le renforcement de la
politique de coexistence pacifique et de sécurité que
poursuivent les Gouvcrnewents de Bonn. Cette politique
est spéciale à l'Alle8agne Fédérale,
lans son principe,
puisque ce pays a choisi dl être une p'lissance économiQue
et non plus une puissance militaire. I l s'agit pour elle
de gagner une bataille éconooique par la concurrence éco--
nomique, les discussions sur les syst6oes, les idéologies
politiques et ~conomi~ues ~vec tous les moyens modernes
d
l
hl"
-'- '
e
a pu ~ J.. C ~ lJ e et du conditionneè:1ent.
Cette bataille écono~ique est en soi une ouverture au
::londe extérieur. Elle est une nouvelle possibilité de
se mouvoir librement dans le ~onde entier, de faire des
échanges, des affaires, des rencontres avec des gens de
tous azimuts. C'est l~ troisi~se niveau de 11int~rêt oue
l'AllemaGne tire de son aide aux pays pauvres et dont
bénéficient égaleillent ces derniers.
Mais le plus important pour eux ce n'est pus tant la
théorie que sa mise en pratiQue. Et neus allons à pr~sent
décrire les ~esur8S concrètes dont s'inspire l'aide de
l'Allemagne Fédérale au développement des pays sous-

. ',"\\:~~~~
.:' .~
6Y -
b) La ~ise cn or2tiaue
Nous ex&~inerons cet aspect ci.e la Doliticue de Bo~n en
~
.'
cOr:l.:Jençant par une (16c la1'a t ion. du I-linis tre Féd&ral de
la Coopéro.tion -:le ce te::nrs-1Ù, :;0:1Si2\\..':::' ',,'"~L':2'::::H SCIU;~ïl,
qui coniic..it :l la l?zvue alls:J.3.ncle ilL' Alle:1:2.gne Interna-
tionale" (1) que 1'1 es instrU:lle;lts ù.e la politique d'aide
au dévelop?c~ent devr~ient être utilisés plus Que par
le passé ~ l'2.cco~~lisssillent de tâches comnerciales. Il
faudr2it éGa18~ent, a-t-il ajouté, trouver d'urgence,
bien que cela ne soit pas facile, une solution au pro-
blGme Qes ~réf~rences. Dans un pre3ier te~ps, les pays
en voie de développc8ent clevr:J.ient s' accorder cles )r6fé-
rences r.lutuelles".
Cette déclaration illustre bien que les clirige2.n"ts alle-
ounds ont §vit6~ durant la période que nous êtudions, de
faire une politique dl influence Qui consisterait i
inter-
venir dircctc;'.:e:J.t ;:1:1i3 puissa':l'-:1Cnt clo.l1s le.. vie éCODo::.::.ique
ct politi~~ue ü.e leurs pe.rten:;.irss du Tio:'s Lonc.:'e pour en
faire Ci. C :Jy,J, JS r~1.1 i, ::; :,; i1:3 L..,- r:~;:JLl J l iqU 0 1" ,;~Ù~ r2.1 e , ,le ?o'_tr-
raient p~s s'en sorti= to~s seuls. L2 ruison )ri~ci9a1e
de cette neutrulit6 relative est que le Gouverne~ent de
Bonn a lo,1Gt;e8IJS fé',it è..:= le. r2',..u:lification d.e toute 1'.::"'1-
l C' C 8n~ rc (j.a 4-,'"',],"-P' S""
rJoll' "-; ('l't:' ';';-"~T'I:cr,':'-"n nt "'.'1T'_
l.o......,.l"V
J
f.-.
_ _
Vol-::::.
l.v
._uJ..c..:.J..o·... .L ......
ç,.
.... u._
tout de sa politique de rela~ions ~cono~iqu8s avec les
pays
trouver des amis sars pour la soutenir ~orale8ent dans
sa lutte pour une ~lle~agne
,
...... ,.
reUnlI.lee.
C'btait une politiQue pratique et r~aliste dans la ~esure
o~ elle lt2it visibleoent d6nu6e de tout hu~anisme utopi-
que et verbnl. Elle te2ait esse~tielleDent CO~?tc de la
l)rise dG ::.)osi.lcion c1u ):J.ys ;~ ~:.iê..cr f:.::.ce aulll:r;::'Qblô~-,le 2.11e-
mand ll , c' est-i-dire selon (~UO le pc.,j-S consiclé~>2 est en
faveur de la riunification de l'Al18D2Gne ou non.

Mais cette 3trat~gie a connu une nouvelle orientation
puisque Eonn a assoupli sa politique ~e réunification en
slouvrant plus à ll=st , ccntrai~ement ~ ce qui sIest passé
jusqu'à prêsent. Ainsi, depuis 1969, la Rêpublique F&déra-
le aide plus Ol.lverter2ent des p2.ys coo:ne la République de
Guinée dont le systè~e politique et les prises de positions
face au"problè~e alle:!13.nâ." ne concordent pas toujours avec
les vues de Bonn.
Au reste, l'aide au développement n'est pas toujours une
affaire des dirigeants politiques de la République Fédé-
rale, mais également du secteur privé. Le I-1inistre Fédéral
de la Coopération disait i
ce propos en juin 1965 que
Ill' aide t;ouvernewentale doit être concentrée de manière
croissante sur des objectifs véritable~ent gouvernesent~ux
tels que la construction de ponts, ùe routes, de barrages
et de centres ~lectriques. --- des vastes secteurs seront
laissés .i 11 industrie et à llinvestisseoent privés qui
devront assumer, dans le pays en voie de d.évelo0De~ent
- ...
les
m~mes fonctions qu'en Alleoagne F6dérale aujourd'hui ll . (1)
Il faut dire que le Gouvernement ?~déral accorde des avan-
tages particuliers au secteur privé pour l'aider à assurer
toutes ces resp·ons2.bilités. Cela se tro.duit par tout un
vaste éventail de guranties et de mesures fiscales dont la
loi du 23 déc eo~:;re 19ô3 sur Il les mesures fiscc:..les pour 11 en
courage~ent d'afflux de capitaux priv6s d~ns les pays en
voie de dévelo:;:)ec;J,ent Il (2) ap:gelôe aussi Il Code fiscal pour
l'aide 2.U développeraent Il (3) est un sit;ne évident.
(1) l'~lle~agne Internationale, juin 1965 nunéro 2, volume
5 pa[';8 2~1· à 25
(2) WolfGanG ~eidelberg, Grundzage des Niederlassungsrechts
in den ~frik~nnischen Staaten, Teil l - Deutschcs Ins-
titut fŒr Afri~a Porschung, E~2burs 1965
(3) ::ënt\\·!icklungshili.' e - St cuerses et z .

- 71 -
".I,-
.>
'."
.,.
Cette loi est entrée en vi:;ueur le 1er janvier 1'jô4,
:',;
puis prorogée jusçu'au 31 décembre 1967 pour la premiè-
re fois.
En vertu de cette loi la République Féd§rale d'Allemagne
consent des taxes fiscales minimales aux investisseurs
allemands à l'étranger pour le transfert de leurs devises
en République Fédérale. Elle peut garQntir les capitaux
privés alle8ands dans les pays en voie de développement
contre les risques politiques
; et cela sous certaines
conditions techniques et
juridiques, pour lesquelles le
Gouverne:Jent Féd.éral a donné pouvoir à la llSociété Alle-
mande de Fiducie et de iJérifications S.A. II
et à la Socié-
té Hermès d' Assurances Bancaires Il (1) pour mettre en pra-·
tique toutes ces ~esures.
Et sans entrer dans les détails de toutes ces garanties,
nous di=ons siillplement qu'elles portent sur:
a) la nationalisation ou l'expropriation des capitaux par
les pouvoirs politiques du pays dtaccueil,
b) les dommages issus d'une guerre ou d'une révolution,
c) l'opposition de paiement de devises ou de moratoires,
d) l'impossibilité de convertibilité ou de transfert de
devises (qui n'ont pas été converties pour être trans-
férées en Allemasne Fédérale dans un intervalle de deu}
mois) .
Mais i l n'y a pas de garanties contre les risques politi-
ques indirects po.r exemple, le manque de main d'oeuvre
européenne ou l'obligation Gui pourràit être faite aux
entreprises de n'emb2ucher que du personnel autochtone,
souvent aux places de direction, même si ce personnel n'ef
pas suffis~~ôe~t oualifi~.
(1) -
8.) Die D(:;llt::;cll~ Lu::vi~üO,1S - ur:.d ~~reuh(~nd - ii.ktienGé··
se l1
L
rc~~"f't
~
..:..J. ......... _ .
("::\\~'.r·u··)r,,,,-:-j""'ll",
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l_l
V - ' _ V
J,
I·I·)r~'()O'l-:-',," i
L.o..Jl
L._U..L.~
;':;t::>""~·:":'·:'··ln-
.:..J.IV ... J...:h. . . . . .
stl-'3.sse ~~·O.

La politiQue du Gouvernesent de Bonn ~. l'encour~gement
de la politique alleoande pour l'aide au Tiers Monde par
les investisseoents p~iv8s se fait aussi, indirectewent,
par l'internédie.ire d'un nombre iQpressionuant de société!
anonywes et d'iastitutions privées. ?ar~i ces orGanismes,
nous citerons nota::l:nent la l'Société Allemande de Coopér<1-
tion Economique S.:~L:G.11 : Cré6e en 1952, cette banoue a
pour ~i3sion de susciter des initiatives privôes et d'en-
courager les investisse8ents priv6s alleman(~ dQns les
pays en voie de développe:J.cnt. Elle peut acheter des ac-
tions pouvant aller jusqu'à 50 ~ du capital investi et
dans des cas exceptionnels, prêter les autres 50 5;; aux:
investisseurs.nécessiteux, so~s certaines conditions évi-
demment. Cette bQnQue peut égalec:lent financer des entre-
prises allemandes associées à ~Iautres entreprises de pa~
autres que l'Allemasne Fédérale, opérant d~ns un pays en
voie de dGveloppcment.
A côt§ d'elle il y a aussi Ul'le autre, 1110. Banque pou:;:, la
Reconstruction ll è.. .2rancfort (clie IGt":::DIC'.:'.iTST"::.LT für lo'iIE:\\.-
DbW~u:ri'D-, ...U) qui est 12. b2.nQue de Dr6t de la ?.épublique Fé·
déraIe au Tiers Monde.
Quant aux D.utr8s institutions, (les Eglises, les Fondati
et les Instituts de rechercbes sur le Tiers Monde et en
particulier sur l'Afrique ainsi ~ue le Service de Volon-
taires Al18Q~nds), leur rôle est Q'infor~er la popul~tio
allemande sur les r~alit§s humaines, politiques et 6cono
miques des pays i
aider et, selon les cas, d'intervenir
directe2ent dans l'sntreDrise allemande de l'aide au dêv
loppement.
Au total, nous pouvons dire oue la ?olitique allem8ude
' I " d
"
l
-'-
't'"
"
" J -

Q
~l e au Qsve o~?e~en0 a
2
~
Jusqu ~ pr8senv, une poll-
tiC1~ue de rech'2rch8 dl ouverture au mancie extérieur après
deux: guerres :Jondiales qui ont coupé les Al18wG.nds du
rest e d-ù iliO:1èi.e.

Elle est êgalement une politique de concertation en-
tre les services publics et les entreprises privêes
allemandes. Les premiers travaillent à l'êt~blissement
et à l'expansion d'une structure sociale saine (en-
seignement, formation professionnelle, santê, entre-
prises pilotes) dans le pays aid~, car il s'agit pour
le Gouvernement de Bonn de Il préparer le s 01 a..·~i pe::::-
mettra aux investissements privés de prospérer'1 ainsi
que le confiait i'lonsieur \\'!alter SCH:2EL en Juin 19ô5
à l'Allemagne Internationale".
Quant au secteur privè, son rôle est de prendre une
part active à l'investissement des capitaux allemands
dans les pays Qui coop0rent avec le Gouvernement Fédé-
ral et êgalement de s'intéresser particulièrement aux
relations commerciales avec les pays considérss.
Et avant de voir ce que furent ces relations commer-·
ciales ~e l'Allecagne avec la Côte d'Ivoire de 1961
'1971
. l
. . . . "l"
, .
a
, l
COuVlenv ~ lnQlQuer, cOwme nous venons de
le faire pour la République Fédérale, les éléments
fondamentuux de la politique de coopération du Gouver-
nemGnt d'~bidjan.
2 • La Dolitioue de cooc~ration de la Récubliaue de Côte
d'Iv'Jir'3
Une politique de coop6ration est, uvant toutes choses
un choix pour un pays sous-d&veloppé comme la Cate
d'Ivoire. Cela est encore plus évident pour ce pays
qui fut sous ad~inistration étrang6re pendant environ
trois siècles
; car,
2 la veille de son indépendance,
les autoritè~ FranGaises lui avaient offert la pos-
sibilit~ de choisir sa nouvelle orientation politique
et éconoilliqu8 par le Réf~renQUD de Septembre 1958,
organisé par le Génsral de Gaulle déins toate l'ancien·
ne Afrique Occidentale ?rançaise (A.a.F.).

Certaines colonies françaises de l'0pJque, dûnt en parti-
culier la Guirt6e et le Mali, ont profit~ de cette occasion
pour adopter des mod~les de d~veloppement de type socia-
liste ou s'en sont râclamès. A l'opposâ de cela, l~ Côte
d'Ivoire a optâ pour une politique d'économie libérale a
laquelle s'attache un dirigisme mod~râ, à la française
donc, une plus gT-ande ouverture ~ la coopération avec les
pays occiientaux
ce Qui est évidemment en faveur d'une
1
entente profonde entre l'Allemagne Fâdérale, pays qui a
fait une expérience heureuse de l'économie libérale/et
la Cate d'Ivoire.
La toile de fond de cette option économique ivoirienne,
c'est avant tout la stabilité politique à l'intérieur
comme à l'extârieur. Et cela constitue une garantie sâ-
rieuse pour la réalisation de cette politique d'économie
libérale, c'est-~-dire, pour l'afflux des capitaux et des
investisseoents étrangers dans le pays.
Une des particularit.âs de cette politique, c'est qu'elle
est moins doctrinale et moins théoriQue. Ce qui laisse à
penser qu'elle se cherche également cemme ~a politique
ouest-allemande d1aide au développesent. Car en fait,
l ' intéressant· Jour la Cô~e dt Ivoire co~t1me pour les inves-
tisseurs étrancers ce n'est pas tant la théorie que les
mesures concr~~es pour attirer les capitaux étrangers.
Il nous faut donc,
a présent, d6crire ce que sont ces
mesures et leur 80dalité d'application concrète.
b
. Les Mestlres concr~tes
: Elles sont de deux ordres
d'une part, la loi d'investissesent, et de l'autre,
les diff&rents types d'exonération fiscales que l'Eta1
ivoirien consent pour certQines formes d'investisse-
ments â tous C8UX oui sont int6ress~s par l'investis-
sement en Côte d'Ivoire.

La loi d'investissement ~tranger (1) resume toutes les
prescriptions sur l ' inv'2stisseoent en Côte d' Ivoire.
Elle explique les conditions que les investisseurs ~­
trangars doivent re~plir pour leurs acti7it~s cO~illercia-
les avec ce pays. Elle leur précise égale:nent les dif-
férents avantaGes et les garanties qui leurs sont assurés
par le Gouvernement Ivoirien.
Cette loi se présente confie l'une des plus libérales du
monde. Son but principal est de d~finir ce qU8st un "in-
vestissement prioritaire", sous quelles conditions un in-
vestissement est reconnu prioritaire et quels sont les
avantages qui sont attachés à une telle reconnaissance.
Ces investissements dits prioritaires sont
1. les entreprises immobiliores
2. les entreprises de cultures industrielles et les indus-·
tries co~nexes de préparation (oléagineux, hévéa, canne
à sucre, etc ... )
3. les entreprises industrielles de préparation et de
transfor8ation mécanicue
.~
ou chimioue
_
des Droductions
4
végétales et ani~ales locales (café, cacao, ol~agineux,
hévéa, bois, coton, canne à sucre,
3tc
... )
4. les industries de fabrication et de ~ont~;8 des articles
et objets de grs.nue consomoation (toxtiles, mat~~riau:{
de construction,
fabrications m0talliques, v6hicul~s,
outillage et quincaillerie,
engrais, produits chimiques
et pharm8ceutiquGs,
pâtes l
p~pier,
p2?ier, cartons et
applications, produits pl2.stiques, etc
.. )
,
'.
(1) -
Voir Annexe XI

71'"
",~,
-
0
--
:~i,
.i.,
5. les industries mini::;res d'extractions, d'enrichis-
sement ou de transformation de substances minérales
et les entreprises connexes de manutention et de
transport, ainsi que les entreprises de recherches
pétrolières;
6. les entreprises de production d'énergie. Une entre-
prise qui veut jouir des avantages reconnus aux en-
trèprises prioritaires doit se conformer au plan
de développement économique et social de la Côte
d'Ivoire et concourir à sa ré~lisation ~
.
. '" ..>. ':
Elle doit par ailleurs effectuer des investissements
d.'une importance particulière "pour le pays, et avoir
été· construite avant le 11 avril 1958 ou avoir pris
de 1.' importance après cette date.
Les avantages. dont il est question ici concernent es-,
s entiellement les facilités douaniè:r'es
et les mesures·
<1.' allégement fiscal cons ent i es 'par le Gouvernement i voi--
rien pour ces entreprises aux inves~isseurs étrangers.
Parmi ces avantag~s, il ya en particulier le "régime
fiscal
de longue durée". Son but est de garantir il tou--
te entreprise reconnue prioritaire, la stabilité de ses
redevances fiscales soit, en partie ou en totalité, pen-
dant une période maximale de 25 ans.
L'article 7 de ce régime fiscal précise la nature de la.
dite garantie et stipule notamment que l'Etat Ivoirien
se fait obligation de ne porter aucune modification aux
règles di~es d'assiettes et de perception, et non plus
aux tarifs ;lré'ffis p2~r le régime. Si des ir::lpôts nouveaux
sont décrétés par le Gouvernement Ivoi=ien après que
l'entreprise ait été reconnue prioritaire, celle-ci en
sera exon§r§e. Même pour une nouvelle loi qui porterait
une modification au régime fiscal de droit cOül~un, cette
entreprise peut toujours en êt~e dispensée si elle le
désire.
Cela veut dire, en général, que pendant cette
période de longue dur0e, aucun ifi1pôt ni aucune taxe sup--

- 77 -
plémentaires de quelque nature que ,~e soit, ne seront
réclamés à 'ces entreprises Qui nIaient été décrétés par
une loi longtemps à l'avance.
De plus, on ne demande que 10 % de leurs bénéfices aux,
entreprises prioritaires. Ces 10 56 sont vers és, au Fonds,
National d'Investissement (F.N.l.) pour être réinvestis
en Côte d'Ivoire. Le F.N.l. accorde en retour des avan-
tages supplémentaires aux entreprises qui ont- fait ce
versement. Elles peuvent, par ailleurs, si elles le, dé-:-':,
sirent, transférer les autres 90 "/0 de leurs bénéfices à"
l'étranger.
Les avantages que comporte ce code dt investissement sont'
don~ ênormes et s'étendent également à des facilités
douanières, dont en particulier des réductions apprécia--;
bles sur l'importation des machines utiles pour l'instal-
lation et le travail des entreprises prioritaires.
Et dans un discours programme prononcé en 1971 (1), le
Ministre de l'Economie et des Finances définit ce' code:,
d'investissement comme étant avant tout la llparticipa-- ,
tion de l'entreprise privée en tant que base du système:"
de production. Il fayorise, ajoute-t-il, la concurrence
qui suivra naturellement 'la création de la libre entre:'"
prise; c'est-à-dire que chacun a le droit de s'établir
en Côte d'Ivoire en tant qu'nomme d'affaires. Par ail-
leurs, le libéralisme se ~ontre dans la libre circula-
tion des biens et des personnes dans tout le pays. Ce'
code poursuit-il, a une portée d'ouverture à l'extérieur
d'une importance non négligeable ; il est le souhait de
la Côte d'Ivoire de coopérer avec tous les pays dans un
esprit d'ouverture, de loyauté et de justice."
A partir de cette déclaration, il ne fait pas de doute
qu'aucune nationalisation de biens privés n'est à crain-
dre E:n Côte d'Ivoire, du moins tant que ce code d' inves,-
tissement sera en vigueur.
'(1) - Voir !1L' économie ouest-africaine" N° 185 de juill l

-
(U
-
Par ailleurs, le Gouvernement ivoirien suit une poli-
tique de participation gouvernementale dans les entre-
prises privées. L'activité de ce capitalisme d'Etat se
montre avant tout dans la création d'entreprises d'Etat.
ou de sociétés seni-publiques et par la participation
de l'Etat à certains investissements privés. Cela lui
permet de contrôler un certain nombre de scciétés et
d'entreprises, en particulier dans le secteur de l'a-
griculture.
L1algrer' cette politique de porte-ouverte et d'avantages.
appréciables consentis aux investissements étrangers, le
Gouvernement d' .t".bidjan pose généralement deux conditiollS
essentielles auxquelles doit se soumettre toute form~
d..'aide ou d'investissement, quelle qu'en soit la prove-
nance •.
Il s.'agit en premier lieu d'exiger que l'aide ou l.'inves
tissement p::-ivé s'inscrive dans le plan général de déve-
loppement de la Côte d'Ivoire tel que son gouvernement 1
conçoit, c'est-à-dire:
- le: respect des priorités nationales du moment en matiÈ
re de développement social, économique, industriel et a-
gricole ; i l s'agit essentiellement de la continuation c
l'essor économique et de la politique de l'ivoirisation
de l'économie.
- le respect de la politique de l'harmonisation du déve·
loppement des régions
: ce sont des secteurs ou des. ré-
gions dont le développement a été planifié et pour les-
quelles la Côte d'Ivoire attend llaide de ses parten~ir'
étrangers.
La seconde condition concerne le respect des lois et de
l' organisation politique du pays. Cette condition est.~· .
généralement connue sous le nom de II politique de. non·. ",:
ingérence dans les affaires intérieures du pays Il que do~
vent adopter.tous les étrangers qui exercent une acti~i.

- 79 -
""'c'I'

' .
i
l
,~
" ~
.,.,
~ !
té professionnelle ou commerciale quelconque en èâte
, .
, . .1
d'Ivoire. Le Gouvernement d'Abidjan la lie au respect
\\
.'
,
1
de la souveraineté nationale du pays.
),
1,
L'ensemble de la politique de d~veloppementque prati-
quent les dirigeants Ivoiriens et égale~ent leur.politi-
que de coopération avec l'étranger sont des politiques
lld'économie libérale"
comCle les au:torités ivoiriennes
elles-mêmes le rappellent souvent.
Cette. écono;nie 'libérale a l ' avantage de correspondre,
, ,
..!
. " :i
dans sonprincipe, à la politique économique de la Répu-:-
, 1
i
blique"Fédérale d'AlleClagne
; car elle a été,
en partie,
1
à l'origine de ce q,u'il est convenu d'appeler le "r1iracle
économique allemand!'.
Cela constitue, à priori, un Clotif supplémentaire de rap~'
prochement et de coopération entre les deux pays, puis-
qu'ils ont déjà en commuIl, nous l'avons dit en introduc-·
tion~ une situation politique et économique, difficile qu~
a précédé le décollage du développeffient économique de cha-,'
cun d.' eux-. Et ils ont également en commun la politique de·.'
la libre concurrence et de l'initiative privée en matière
de politique économique.
Nous allons à présent décrire les accords cui régissent
leur coopération économique pour en finir avec l'aspect
formel de ces rapports germano-ivoiriens •
.3 • Les accords de cooD~ration gernanc-ivoirienne de
1961 à 1971
(1)
La République Féd~rale d'Allemagne est, officiellement,
l'un des tous premiers pays occidentaux avec lesquels
la République de Côte Q'Ivoire ait eu à conclure des
accords de coopération économique et technique apr~s
son ind~pendance le 7 août 19ÔO.
(1) - Voir annexe N° XII

":>:..
<":t
, 1.1
"
Elle se place toutefois derrière la RépubliQue Française
avec laquelle la Côte d'Ivoire a signé .ses premiers accord.s .
. ;.
int"ernationaux aprè.s son indépendance (1).
\\
. :
.
'".1

. • 1
Mais cette seconde place Qu'occupe l'~llemagne Fédérale
parmi les partenaires économiQues de la Côte d'Ivoire
indique toute l'importance que revêt sa participation au
développement de ce pays.; car avant l'indépendance, elle
n'avait jamais joué un rôle aussi déterminant dans la vie.
économique de son parten~ire africain comme nous le verrons~
. par la suite.
Les accords. de coopération qui lient ces deux pays sont
de' trois ordres. On distingue dlune part une série de sbc
accords de gouvernement qui ont été signés
:
le 3 septembre 1963 en ce qui. concerne l'aide financiè-
re allemande pour le
développement de la riziculture
dans. la région de Korhogo,
_. le 11 juin' 1968 et le 5 mai 1970 pour l'aide financi0-
re allemande en vue du développement et de la construc-
tiorr du port de San-pédro,
le 17 juin 1968 et le 5 mai 1970 po~r une aide financi~­
re allemande à la Banque Ivoirienne de Développement ~n­
dustriel (B.I.D.I.),
le 30 décembre 1971 pour une aide financi~re allemande
en vue du financement des travaux d'agrandissement du
port d'Abidjan.
(1) Il s'agit essentiellement - du traité de coopération.
- des accords de coopér~tion'
- de l'accord de défGDSG
mutuelle conclu le 24 avril 1961 entre les gouvorne~ents
des deux pays.

- 81 -
Toute cette circulation de capitaux nécessitait un min~
mum de garantie de la part des autorités ivoiriennes pour
les Allemands et surtout pour le secteur privé qui pour-
rait investir des capitaux en Côte d~Ivoire, comme le
souhaitent ardemilent les autorités p~)li"tiques et admi--
nistratives du pays.
C'est à ce besoin que r~pond certainement le traité
conclu par les deux Gouvernements le 27 octobre 1966 et
qui concerne l'encouragement et la 9~otection mutuelle
des investissements de capitaux sur (~hacun de leurs ter-
ritoires.
Ce traité qui comport e 14- articles est le plus long de ..
tous ceux que la Côte d.' Ivoire a conclu avec l'Allemagne.
Fédérale au. cours de la période qui. va .de 1961. à 1971.,
I l contient notamment l'essentiel des garanties qu'offre,
le code d.' investissement privé en Côte d'Ivoire, tel que,
noua en avons fait mention plus haut.
Tous'
ces accord.s sont entrés en vigtleur le jour même de·
leur signature.
Vient ensuite l'accord sur la coopération
technique en-
tre les:deux pays. Il date du 18 décembre 1961. Son objet
principal est avant toutes chos~s de per~ettre à la Répu-
blique Fédérale Allemande de venir en aide à la Côte
d'Ivoire pour la formation de ses cadres dans leur pays
comme en Allemagne, que. ce soit à l'université, dans les
différents établissements d'enseignement ou directement
dans les industries et les centres de stages.
Cette aide ~llemande se fait par l'envoi de personnel
enseignant allemand en Côte d'Ivoire. Le Gouvernement
ivoirien s'engage de son côté 2 accorder toutes ~acilités
de sécurité, de loge8ent et autres avantages rnat6riels â
cè personnel, sans disérirsination z,ucune :par rapport aux
ressortissants d'autres pays qui ai~eraient la Côte d'I-
voire dans la même tâche. Cet accord tient donc implici~
tement lieu
d'accord cul~urel entre les deux pays.

Quant en ce qui concerne leurs aut~es relations commer-
ciales, elles sont en général régies par le Titre l de
la Convention de Yaoundé (1) qui concerne justeœent les
échanges commerciaux entre les pays Associés à la Com-
munauté Economique .E:uropéenne et les ['1embres de cette
communauté.
Or, ainsi ~ue nous l'avons déjà indiqué, llAllemagne
et la Côte d'Ivoire sont liées par cette convention et
se doivent de la respecter en ce qui concerne leurs é-·
changes commerciaux. Ainsi.que le stipulent clairement '.
les:. paragraphes l des articles 2·et 3 de la Convention
de Yaoundé II, les produits originaires des Etats asso-
ciés comme ceux originaires de la Communauté sont admis:;
à l'importation d'une part dans la Communauté· et, de
L'autre, .dans les Etats associés en exemption des droits
de douane. et taxes d'effet équivalent. Et cela malgré
certaines restrictions à ce régime d'échanges cOID2erciau
.qui en fait. sont des dérogations, faites aux pays associé
.{pour leur p,ermettre de ma~ntenir ou d'établir des droits
,douane et des taxes d'effet équivalent qui rÉpondent aux
nécessités de leur développement, ou. qui ont pour but:
d'alimenter leur budget (2), malgré ces restrictions.
-Donc ce régime correspond, en principe, à une introduc-
tion tr~s libre des marchandises ë.llemandes sür le mar-
ché ivoirien et d2s marchandises ivoiriennes sur le mar-
ché allemand.
Par ailleurs et tout en respectant les consignes de cett
convention de Yaoundé quand en ce qui concerne la non
discrimination totale dans les échanges co~~erciaux avec
des E~ats autres que les partenai~es spêcifiques en prê-
(1) voir annexe XIII
(2) voir annexe N° XIII

-
V..I
-
_
sence, ces deux pays ont décidé de conclure un accord
~conomiqua_particulier entre eux pour leurs rapports com-
merciaux. Cet accord date du 18 décembre 1961, il est
entré en vigueur le jour même de sa signature. Et comme
tous les autres, sa reconduction se fait régulièrement
et sans aucune difficulté par un simple échange de notes
diplomatiques au niveau des autorités compétentes des
deux pays.
L'objet principal de cet accord est ,non seulement de
favoriser les échanges de produits commerciaux entre les
deux partenaires sans discrimination d'aucune sorte comme.
le prévoit la Convention de Yaoundé, mais également d' ac--
cordèr une attention accrue aux particularités de leurs
deux: marchés.- Son avantage est de ramener la Convention
de Yaoundé à une échelle réduite et de renforcer, ?ar
cela même, la coopération et l'amitié qui lient l'Alle-
magne et la Côte d'Ivoire.
Pour faciliter le transport des marchandises d'impor-
tation sur chacun des deux territo~res, les deux gouver-
nements ont convenu d'un 9rotocole d'accord sur les
relations de navigatio:.:l. maritime ~ntre la République
Fédérale et la Côte d'Ivoire. Il s'agit essentiellement
d'encourager les Compagnies maritimes allemandes et
ivoiriennes à utiliser régulièrement les ports de chacun
des deux Etats sans craindre un désavantage quelconque
par rapport aux autres Compagnies étrangères représentées
dans ces mêmes ports.
L'importance de ce protocole d'accord, nous le verrons,
s'est fait sentir dans la participation financi~re et
matérielle de l'Allemagne Fédérale au développement de
l'infrastructure portuaire de la Côte d'Ivoire. Car le
succ~s d'un tel accord dépend en partie des possibilités
techniques des ports utilisés.
...

T.ous ces accords . germano-ivoiriens montrent l' impor-.·:
tance du rôle que joue le Marché Commun Européen
,.
.J:.
dans les relations de coopération entre les deux
pays. Ils montrent en particulier, le désir <i' amitié,::
et de collaboration des deux pays.
Noas allons à présent nous employer à analyser cette
coopération économique en commençant par ce qu'elle'
a de plus concret : les ventes de produits de toutes
sortes les uns aux autres. Cela nous permettra de
nousrenéLre compte de ce qui a été réalisé dans la
pratique et alors cfapprécier, à sa juste valeur,
cette coopération germano-ivoirienne vieille de 10
ans.·
III. - LES ECE..\\NGES Cor1lŒRCIAUX ENTRE L'ALLEHAGNE ET
LA CorE D'IVOIRE
Ils ont suivi Uri rythme à deux ·temps qui. cor:!'espond
aux deux moitiés de la décennie que nous étudions.
Il s'agit de la période qui va de 1961 à 1966, puis
celle de 1966 à 1971.
Au cours de la prem~ere période, la République
Fédérale a particulièrement int:msifié ses échanges
commerciaux avec les pays africains dont la plupart
entraient dans ~a première phase de leur développe-
ment économique et social après l'accession à l'in-
dépendance. Ces échanges ont notamment été réalisés
avec ceux de ces pays africains qui étaient membres
Associés à la COffi8unauté Economique Européenne.
Parmi eux la Côte d'Ivoire a joué un rôle relative-
ment important dans le comoerCE extérieur de l'Alle-
maGne Fédérale.
. ,•.<,

- 85 -
Ainsi, pendant la période considérée et en prenant 1950
comme année de référenc e, les e:~portatlons allemandes
vers la République de Côte d'Ivoire sont montées jusqu'à
136,4- % pendant que les importations atteignaient
14-2,2 ~. Et le (1) déficit de la balance commerciala
qui avait atteint 43.422.459 DM en 1964 diminuera jus-
qu'à 11.784.151 DM à la fin de 1966.
Au cours de la seconde période 1966 - 1971 cette crois-
sance des échanges germano-ivoiriens connaîtra des flé-,
chissements relatifs, mais dans l'ensemble et malgré les
difficultés habituelles des termes de l'échange, ce com-
merce sera satisfaisant pour les deux pays.
. ....
Après cet aperçu sur le rythme de leurs échanges commer-·
ciaux-, il nous faut' à présent donner quelques indications',
sur le plan de la suite de notre analyse. Elle comportera
essentiellement trois parties. Dans la première partie
nous pos erons: le pro bl ème de l'of.rre et de la d.e2ande
sur les marchés allemands et ivoiriens. La seconde partie
sera: consacrée à l'analyse des produits échangés et à la.
p~és entation, des. statistiques c or~es pondant es. Cela nous.'
conduira, dans la dernière partie, à, décrire la balance·'
commerciale des deux pays et à examiner le rôle des foires
en particulier pour l'avenir de ces relations commerciales
Nous conclurons ensuite sur la nécessité qu'il y a pour
les deux pays à intensifier
ces échanges et nous nous
demanderons également si l'heure ne sonnera pas bientôt
pour la Côte d'Ivoire de s'orienter encore davantage vers
des échanges commerciaux interafricains plus conséquents,'
ce qui ,risque d'être à son grand avantage pour l'avenir.
(1) - Lânderberichte, Allge~eine Statisk des Auslandes
(Hrsg) Statistisches Hunde~amt Wiesbaden.

1. Les difficultés de l'offre et de la dem~nde sur les
marchés e.llel!land.· et i voiri en;-
I l s'agit ici d'indiquer que les rapports commerciaux
entre l'Allemagne et la Côte d'Ivoire présentent des
difficultés étroitement liées à l'histoire de chacun
des deux pays et également aux habitudes prises par
les consommateurs allemands et ivoiriens.
Ces difficultés sont donc de deux ordres, celles
dépendant de l'histoire et celles liées au problème
de l'offre et de la demande proprement dites.
a) Sur le Dlan historiaue, il est intéressant de cons
tater que les relations commerciales entre les deu
pays étaient inexistantes avant l'indépendance de
la Côte d'Ivoire. Et tous les produits ivoiriens
étaient exportés en Allemagne sous enveloppe fran-
çaise. Ce comille~ce faussement triangulai~e a duré
jusqu'à l'indépenda~ce de la Côte d'Ivoire, il
faut même dire jusqu'en 1961, puis~ue
c'est à
partir de cette année là que les rapports commer-
ciaux germano-ivoiriens ont vu le jour.
Or si les marchandises ivoiriennes étaient vendue~
en Allemagile sous étiquette française, c'était
évidemment parce que la Côte d'Ivoire était encor,
une colonie française. L'intéressant est que ce
commerce entre l'Allemagne et la Côte d'Ivoire pa
la France interposée a pris des habitudes qui dur
encore en grande partie. Car les anciens comptoir
français en Côte d'Ivoire et en général les socié
et les entreprises françaises dans ce pays ont
encore une main forte sur son commerce extérieur;
à tort ou à raison. Ce qui explique que llancien
canal d'écoulement des produits ivoiriens sur le
marché allewand, mê~e s'il connaît quelques pertu
bations qui relèveLt de la concurrence coa~ercial
moderne, n'a yas été bouché. Cela ne signifie pas
naturelle~ent, que l'Alle~agne et la Côte drIvair
n'aient pas de relations cOQmerciales direct8s.

,;".,
Mais l'une des causes du déficit de la balance comm~r
ciale de l'Allemagne Fédérale avec ce pays vient de
ce commerce triangulaire, comme nous le montre le
tableau de statistique général suivant.
Par ailleurs, ce commerce indirect s'impose à
l'Allemagne et à la Côte d'Ivoire pour la simple
raison que cette dernière fait partie de la II zone
franc"
et tous ses problèmes de devise et d'échanges
commerciaux sont pratiquement résolus par le Trésor
Français qui seul garantit le CFA, la monnaie
~'échange pour la Côte d'Ivoire.
Le commerce trie.ngulaire germano-ivoirien, dans
cette mesure, connaît des handicaps non négligeables
qui. restent à surmonter.
b) L'offre et la demande présentent une difi'iculté d'Un
ordre différent. nais cette dL:ficulté est une consÉ
quence directe de ce qui précètle et qui concerne en.
particulie::L'. l'influence des sociétés-commerciales
françaises sur le marché ivoirien. Ces sociétés ont
acquis le marché et installé des habitudes chez les
consommateurs ivoiriens et chacun sait aue de telle~
habitudes ne se perdent pas facilement.
Cela explique en partie, d'une part la dure concur-
rence que rencontrent les bommes d'affaires Alleman<
sur le marché ivoirien et, de l'autre, leurs difficu:
tés d'implanter des succursales de leurs Firmes sur
le sol ivoirien (malgré la garantie et l'encouragem,
de l'Etat ivoirien) à moins qu'ils passent par des
sociétés françaises déjà installées ou, dans le mei
leur des cas, à moins qu'ils se fassent représenter
par celles-ci.
...

{~~~;.
1 M P 0 R T A T ION S
EXP ~ R T A T ION S
1963
1964
1965
1966
1963
1964
1965
1966
Chiffre
COTE'
d'affaires
48,1
58,9
64, 1
15,0
35,2
35 , 1
44,7
49,8
D'IVOIPE
Excédent-
- 2 ,5
-127,6
-129,9
-129.2
-12
-23,8
-19,4
-25,1
Chiffre
d'affaires
1157,8
1548,3
1771,2
1976;3
224,4,3
2633,5
2902,1
AFRIQUE
2975.4
Excédent
+327,7
-1423,9
-1885,9
-2507~3
+1086,6
+1085,2
' +1190,9
+999,1
TABLEAU 1
Les importations et les exportations de l'Allemagne Fédérale en provenanœ
ou à destination de la Côte d'Ivoire et de l'Afrique en général au cours
de là période 1963 ~ 1966
Tous les chiffres sont donnés en mill ions de Deutsch Mark.
Source
Statisches Jahrbuch fDr die Bundesrepublik 1964, 1965, 1966, 1967.
Verlag W. Kohlhammer/Stuttgart
Statistisch Bundesamt/Wiesbaden

Ge. problème de 11 introduction des produits allemands
sur le marché ivoirien est pratiquement le même qui
se pose à l'Etat et aux hommes d'affaires Ivoiriens.
Eux aussi sont obligés de passer par llintermédiaire
de sociétés françaises qui ont déjà une clientèle
pour certains produits ivoiriens et cela depuis de
longue date.
A cette difficulté s'ajoute celle de la tradition
que le marché allemand a ac(].uise, lui aussi, par son
commerce régulier avec les pays dlAfrique du Sud
et surtout d'Améri~ue Latine. Ainsi et comme le mon-
trent les statistiques, la banane ivoirienne est COlIJJll'
amère dans la bouche des consommateurs allemands,
habitués qui ils sont de consommer des bananes sud-
américiaines et cela malgré les améliorations appor-·
tées et reconnues à la production ivoirienne.
Toutes ces difficultés, il est .vrai, ne voilent pas
les performances que les Allemands et les Ivoiriens
ont atteintes dans leu~s rapports commerciaux au
cours de cette décennie '1961-1971. Et nous allons
à présent entrer dans les détails de l'analyse de
cos rapports avant d'en tirer une conclusion gén§ralE
2. Analyse Dar princiDaux Droduits échangés
~tatistiaues.
La nature des produits échangés entre les deux pays
dépend du niveau de développement économique de chacun
d'eux. Ainsi l'Allemagne Fédérale, pays à développemen1
industriel très avancé vendra surtout des produits de
son industrie à la Côte dl Ivoire. Celle-ci dont l'agri-
culture constitue l'élément fondanental pour son éco- C
nomie et en particulier pour ses échanges commerciaui~:
avec llétranger, oîfrira surtout des produits agricole~
à son partenaire.

-
';JV
-
"'1.~
a) Du côté allemand donc, ce sont surtout des produits
finis qui ont été livrés à la Côte d'Ivoire au
cours de la période que nous étudions.
Il nous faut cependant ~appeler ici que cette pério-
de a connu deux phases pour les :ïülportations et les
exportations de l'Allemagne Fédérale en provenance
ou à destination de la Côte d'Ivoire. La première
phase qui correspond à la période de 1961 à 1966
est pauvre en statistiques. Et il Y a en cela deux
raisons principales. La première est que, par le jeuJ
du commerce triangulaire Côte d'Ivoire-France-Allema~
gue-Côte d'Ivoire, les produits ivoiriens étaient
encore souvent introduits sur le marché allemand
sous étiquette française. De même, les produits alle-
mands étaient introduits sur le marché ivoirien sous-
étiquette française. Car, nous l'avons dit, les
sociétés commerciales françaises qui travaillaient
dans cette ancienne colonie ont continué à avoir de
l'influence sur son commerce extérieur, en particu-
lier au cours des premières années de son indépen-·
dance.
La. seconde raison qui est une conséquence de la
première, concerne l'organisation des échanges
germano-ivoiriens eux-mêmes. Cette organisation a
été marquée par le manque d'assurance chez les
Allemands COillQe chez les ivoiriens dans leurs rap-
ports commerciaux ; car ils avaient à affronter une·
dure concurrence française au départ. Et ni l'Alle-
magne ni la Côte d'Ivoire ne voulaient mécontenter
les Français par une concurrence co~merciale décla-
rée. Ces deux raisons expliquent que les statisti-
ques des produits échang88 au cours de cette période
soient difficiles à préciser. Tes valeurs monétai~es
par contre, sont en général bien connues surtout à
partir de -1966.

'p
Nous présentons donc deux tableaux de ces valeurs en
précisant, pour chaque année, quelle a été la balance
commerciale correspondante. Dans un premier tableau
nous donnerons les valeurs statistiques des échanges
germano-ivoiriens en les comparant à celles de l'Alle-
magne avec l'Afrique dans son ensemble afin de mesurer
l'importance que la République Fédérale accorde à la
Côte d'Ivoire dans son commerce extérieur avec les pays
africains, et comme ces échanges ont généralement com-
mencé à fonctionner en plein régime à partir de l'année
1963, nous considérerons cette année comme point de
référence dans ce tableau.

Dans le second tableau nous donnerons l'ensemble des
leurs de cette période mais uniqu~ment en ce oui
les-relations germano-ivoiriennes.
En général et pour les deux périodes considérées (1961-1966
et 1967-1971), nous parlerons 'uniquement des exportations:-:'
directes des produits de chaque pays vers son partenaire~
car ces produits, dans ce cas, constituent les importations'
du pays de destination. Cela nous évitera des redites.
Lorsqu 1 il s f agira par contre de chiffres d! a.ffaires, nous ,
tiendrons compte de l'ensemble des ll,ouvements commerciaux,
c'est-à-dire ava.nt tout des valeurs moné-tairesdes échan-:'
ges d.irects et des échange? indirects contrôlables pour
l'ensemble de la dé6ennie.' C~la rious _fournira une balance~
commerciale plus proche de la réalité.
Le tableau suivant donne un aperçu sur les valeurs moné-,,','
taires des échanges au cours de la première période et
cela, ~ partir de 1963. Le tableau 1 donne deux rensei-
gnements intéressants sur les rapports commerciaux entre "'.'
l'Allemagne Fédérale et la Côte d'Ivoire.
Le premier renseign8ITlent concerne les difficultés aux-
" ' 1
quelles se sont heurtés les experts au illoment de l'éta-
blissement des statistiques sur ces rapports. Leur début
véritable a en effet connu deux années d'hésitation et
presque d'incertitude, car les accords qui les régissent
datent du 18 décembre 1961 comme nous le disions plus haut
Ce temps d' hésitation correspond évidemment à la mise en'
place des structures commerciales nécessaires pour ces
échanges qui allaient avoir cours entre les deux parte-
naires.
Le second. renseignement est que ces échanges ont accusé
un déficit qui a augmenté sans cesse en mêoe temps que le
volume des échûn3es eux-~êmes a aug~enté. Ce déficit
est parfois sU:;;lérieur, en valeur absolue, au:<:chiffres
~~:~~a~:e~ar~:~::~~v~:~:~t~:~:n:i~~;::n~::~~A~~:::~ne 1

Fédérale a importé peu de marchandises de ce pays au cours
",
;:
de cette première phase de ses échanges commerciaux avec
lui.
Ses exportations, non plus, n'ont pas été s';)ectaculaires
tant pour leurs valeurs monétaires Clue pour le calcul des
balances commerciales correspondantes. Elles sont même
à l'origine d~ déficit important de la balance commer-
ciale de l'Allemagne à l'égard de la Côte d'Ivoire.
Tout donne donc à penser ~u'au cours de ces premières
années de leurs rapports commerciaux, l'Allemagne et
la Côte d'Ivoire ont travaillé au ralenti, presque timi--
dement face à la dure concurrence ~ue leur ont opposée
les sociétés françaises ~ui opèrent depuis de longues
années déjà sur les marchés allemands et surtout sur les,
marchés ivoiriens.
.' .~' . ".
Pendant ce temps la République Fédérale a exporté une
quantité considérable de marchandises vers l'Afrique
dans son. ensemble, et cela a eu pour consé~uence une ba-
lance commer(;iale très positive·de ce côté là, ainsi que
nous le montre le tableau 1. C'est par exemple le cas
pour les exportations au cours des années "963, 1964 et
1965 où les excédents approchent sensiblement la moitié
des chiffres d'affaires.
Ainsi ~t pour cette prernlere période,on peut estimer
à~ % la part des importations allemandes en provenance
de la Côte d'Ivoire et cela en comparaison avec ce qu'il
en est de ces mêmes importations en provenance du Continent
Africain en général.
Quant aux exportations, elles représentent moins de
2 %, ce qui est relative~ent peu, là aussi •
...

Ce déficit est encore plus apparent et a connu une évolu-
tion quantitative importante en ce Qui concerne l'ensem-
ble de cette pre~ière période pour les échanges Qe l'Alle-
magne avec là Côte d'Ivoire uniquement. C'est du moins ce
qui ressort du tableau suivant.
ANN~S
II1PORTAT IONS
:EXPORTATIONS!
BILAiŒ
1961
16.164-
8.133
-8.031
1962
19.414-
5.4-36
-13.978
·1963
30.24-7
9 ·367
-20.610
\\
196LI-
4-1.580
9.608
-31.972
1965
4-4.864-
12.252
-32.612
1966
34-.906
9.54-2
-25.364
TABL2AU 2
Les valeurs sont en 1.000 dollars U .S
o
.Ji...
Sourc e : Landerberichte, Elfenbeinküst e, l S69, A1lgemeine·
Statistik des :"uslandes (Hrsg) Statistisches
Bundesamt, Wiesbaden.
Les échanges comoerciau:c gernano-ivoiriens ont donc eu
besoin d'un coup de pouce pour connaître leur développement
actuel. Zt c'est ici qu'intervient la politiQue dans l'é-
conomie pour favoriser ce ~ue les Présidents HCUPEOUETde
la C6te d'Ivoire et LUBKE d'Alleôagne Fédérale ont appelé
les "relations d'amitié et de coopérationll au cours de
leurs voyaGes respectifs de 1967 en Allemagne et de 1969
en Côte d'Ivoire.
Et nous entrons ainsi dans la seconde phase des relations
des rapports cOl1lrn.ercie.ux entre l~s d.eux pays. Cette phase
correspond 3. la période pour laquelle les Quantités des
produits échangés et leu!'s valeurs !TInnétaires comportent
des détails statistiQues précis. Elle s'étend de 1967 à
1971.

- 95 -
De cette période nous retiendrons surtout 'i969 comme
l'année de la grande prospérité, non seulement pour la
période, mais également pour l'ensemble des rapports
commerciaux entre les deux pays.
Et avant de passer aux détai~statistiques, i l convient
de preclser de quoi se composent les produits allemands
exportés vers la Côte d'Ivoire.
On distingue donc des conserves de viande et de poisson,
du sel· et du ciment, des engrais, des matières plastiques,·
des pneumatiques, des machines et des appareils mécani-·
ques, du matériel électrique, des tracteurs, des voitures
et des camions ainsi que des motocycles.
Les tableaux statist~qu~s que nous donnons ci-apr~s et
qui concernent la seconde période des échanges
cOw~er­
ciaux germano-ivoiriens sont des exemples qui illustrent
le développement relatif du commerce de la République
Fédérale avec la Côte d'Ivoire.
Aligner tous les tableaux statistiques de ces échanges
aurait en effet été fastidieux.
Par ailleurs nous allons changer d'élément de cornparaisoJ:
en remplaçant l'~frique par la France, car pour les
détails des produits allemands exportés vers la Côte
d'Ivoire, i l est plus aisé de comparer un pays à un autre
plutôt qu'à un ensemble de pays à systèmes économiques
très variés. De plus la France est le partenaire privi-
légié de la Côte d'Ivoire depuis que ce dernier pays
existe. Cette comparaison nous permettra donc de nous
rendre compte duώdit dont
jouit 11Allemagne Fédérale
auprès de la Côte d'Ivoire dans le commerce extérieur
de cette dernière.
...

-
'70 -"11
.' '~;q
.
;,'
1) Les conserves de viandes et de naissons
:
.:
.,. . ;~
L'allemagne B'édérale n'est pas un grand fournisseur d~",
conserves de viande ou de poissons a la Côte d' Ivoire ..>;i
comme l'est la France. Et même en 1969, la part qu'ell~ii'
a prise à ce commerce a été minime.
3ADliISSES
CONSERvES
1CONS::El:LVRS
CONSERVES
SAUCISSuNS
DL
DE
DE
ViANDES.
SARlJlN'"'LS
POISSONS, <
,
;\\
PAYS
Qté
~té
Qté
Qté
EXPORTAT.t;UKS
en t
% en t.
%
en t •
'/o'
en t
% " "j
"
':
a
Allemagne
8
'(,7
J
3
5
2,1' "
,;> 1
-
_.
. . .
France
80
76,9 314-
57,0
13
1,3
48
26 ,4-
TABLE.J\\U 3
N.B.
Les chiffres sont de 1969 .
'1
- Source
Le commerce extérieur de la Côte d'Ivoire
1
(1er trimestre 1971)
Supplément trimestriel au ~ulletin ~ensuel
de statistique, Direction de la ütatistique,
Ninistère de l'~conomie et des Finances,
République de Côte d'Ivoire. Tous les autres
tableaux suivants sont de cette même source.
2) .Le sel et le ciment que l ' hllemagne fournit à la liôte
d'Ivoire répondent à des besoins supplémentaires pour
ce pays, car i l possède ses propres cimenteries. Tou-
tefois ces cimenteries ne sont pas capables/actuelle-
ment)de satisfaire les besoins en ciment de l'ensemble
du pays. De plus la Képublique Fédérale ne lui vend que
des ciments spéciaux non fabriqués sur place dans les.
cimenteries ivoiriennes comme le montre le tableau suï~
J
.
vant.
• ••

è)EL bRUT
CD'IENT
CLINKER
PAYS
Qte
%
~te
%
Qte
%
EXPuRTATEURS
en t .
en t.
en t .
allemagne
471
2,5
Il.94-9'
33,3
-
-
ilfrance
371
2,O
3.356
9,4- 125.035 39,0.
• .
- .
1
. I.tABLE..<t TI 4-
Les chiffres qui figurent suree tableau
sont de 1'169
3) Les enF'j'I'ais exportés· par' l ' nllemagne vers la Côte
d'Ivoire au cours de l'année 1;69 montrent un effort
1
de l'ullemagne dans ses échanges avec ee partenaire,
mais il y a encore de nombreux trous •
.J:.NGR.<l..IS
..
ENG~IS
.ENGRAIS
~ .-'
~
MINERAUX, -.
. .
;·màSPRATES
Pa:r~SSIQUES
PAY0
Qté
%
Qté
1
96
~té
%
EXPORTAT.r:.URS·
en t.
en t.
en t .
allemagne
b'j7
8,7
-
-
2.083
17,0
.
llTanc e
5.5°7
68,5
56
1,4-
3.98';1
32
l
'rABLE1;.U 5
4-) Les matières ulastiques. ont été d'une Qua.ntité rela-.:,·:·
tivement importante puisQue, ainsi que l'indique le ...'
tableau suivant, IIJ\\.llemagne Fédérale dépasse de 3:%''':
la ji'rance en ce qui concerne 11 exportation de produi:;it
de condensation vers la ~ôte d'ivoire.
...

"
PRODUTJ::S
PRODUITS
DE
l
DE
.,-
,
1
CONDEiiSATIGN
POLL·12HISATIOH
PAYS
Qte
il,)
Qte
;-0
EXPORTAT:ê:URS
en .J-u •
en t .
1
IAllemagne
34-8
22,8
757
13,9
!France
302
19,8\\3. 802
69,8
TA3LE.<\\U 6
5) Les nneumatiaues, en plus de leur quantité tout aussi
importante, sont très variés. On distingue notamment
les pneu~atiques de plus 1e 70 kg, les pneumatiQues
de 2 à moins de 15 kg et ceux de moins de 2 kg.
Le' tableau sui-.;aut 410ntre cependant qu~ par rapport'
à l'ensemble des importations de pneumatiques de la
Côte d'Ivoire, les pourcentages des exportations alle-
mandes vers ce pays sont encore faibles en 1959.
rl'u:..
i
UI'l.t\\_'.l.' .L':: u.t,;S
P~'1~UI·i..~rr ~Q ùiS
r1:1":'û ':IA'.I: J.Q. u.s~ PKSui'lA'J: J.'~ U:.::.s !
\\
..
DE PLUS DZ
DE
DE 2 ~,.n nCINS D:r:; ... r----~
~~l"") .Ll::ü
DE
70 kOl:
17
à
,70 kg
.:Le 1'5 kg!
?
kg
1
PAYS
i
nombre
%
nombre
, . '
1
nombre
ij
c~
nombre 1
'P
{ -
1
EXPORTA'2:EIJP..s
1
Il
1
Allemagne
1~4-l5
Ilt O
2,354
4-,5
4.037
3,4-
1.020
0,2
\\
1
i
1
1
France
6.670
51~9
33.998165,7 \\9 , '-70
~.o
79,8 4-C4.6951 69,71
1
1
TADL3AU 7

6) Pour les machines et les aDDareils mâcaniaues,
les
statistiques ne livrent que les valeurs et les pourcen-
tages des quantitâs de ces marchandises exportâes vers
la Côte d'Ivoire. Elles ne les dâsignent pas nommément,
cela nous permet de porter dans le tableau suivant l'en-
semble des valeurs de cette seconde pâriode des expor-
tations allemandes.
1967
1968
1969
1970
1
PAYS EX-
1
Valeur
-1
,0
,..
?
Valeur
-1
[valeur
c.;'
Valeur
%
POrtTATEURS
Allemagne
449
8,2
832
11,5 1.287
11,9 1.574-
12,9
France
2.178
39,7 2.606
36,'( 3.009-
28,J!
TABLEAU 8 Ce tableau montre l'accroissement régulier des valeurs
et des pourcentages de ces exportations, (les valeurs
s ont en 8illior..s FCFA). i'lais par rapport à la Franc e
elles rest eut ass ê z :rrodest es •
7) Les tracteurs constituent par contre l'apport le plus
!
i
. ,
fort de l'Allemagne sur le marché i-..roirien. Le tab1e2..u
suivant 80ntre que pour cette ~archandise, l'Alle~agne
...
se place üleDe è.evant la France en quantité et en pour-
,
centages, en particulier ap~es l'année 1967.
,
196'7
1968
1969
1970
1
i
1
PAYS :=:x-
Nombre
c~
Nombre
_1
>!;)
Nombre
d
P
Nombre
r./
/"
/) .
P02TN:2EURS
,
1
Allel!lagne
191
28,4
237
31,5
263
29 ,4-
251
28,1
1
France
304
45,2
208
27,61
161
10,0
159
le,9
1
!
1
TABL:"'':'''U 9

,
'. ~".~'~'~~;
~:.:
i
1
1
1
TABLEAU 9 : La premi2re place occupée par la France en
l
1967 revient à l'Allemagne pour les 4- années suivantes dans
des proportions assez importantes.
,
1
r
!
ï
Mais pour ~es autobus et les autocars la RépubliQue Fédé-
1,.
Cl
raIe; avec une-moyenne de 16 /0, vient loin derrière la Fran- r·
11
1
ce qui en a 67 ~.
II
8) II en est de même pour les machines et les appareils
1
électriques pour lesquels l'Allemagne Fédérale n'a pas
r!
dépassé les 7 % des valeurs de l'ensemble des importa-
. . \\
tions de ces marchandises par la Côte d'Ivoire.
Quant aux voitures allemandes, elles représentaient
jus-
q,u'à 16,5 % de l'ensemble des voitures étrangères vendues
sur le marché ivoirien en 1968 et 1969.
Ce pourcentage qui est descendu jusqu'à 11,3 % en 1970
r.este toutefois supérieur à ce qu'il en est pour la vente
de camions allemands ~ la Côte d'Ivoire. Le plafond dans
ce domaine a· été atteint en 1968 avec 8,5 %'de l'ensemble'
des camions importés par ce pays.
La République Fédérale exporte également des barres de fe~
des ~rofil~s, des tôles, des fils de fer,.des rails, des
tubes et des tuyaux, des récipients et des articles ménagers
vers la Côte d'Ivoire.
En général, le volume de son commerce avec ce pays augmen-
te chaque année. Les chiffres que nous avons cités dans
cette étude et qui sont tirés des publications statistiques
douanières allemandes et ivoiriennes, montrent en effet
une nette augmentation des exportations allemandes vers la
Côte d'Ivoire. Les pourcentages croiss~nts (an particulier
ceux des années 1958 et 1969) tradüisent la participation
accrue de la République Fédérale à une intégration progres~
sive des produits allemands sur le marché ivoirien. Ce phé-
nomène est net pour la vente des tracteurs pour lesquels
l'Allemagne a tenu tête à la France au cours de la seconde
période des exportations allem2ndes vers la Côte d'Ivoire .
...

_ 101 _
':'r:~~
Les importations de l'Allemagne en provenance de la Côte
d'Ivoire semblent toutefois être plus fortes ,que ses ex-
portations vers ce pays com~e le montre le tableau suivant
même pour les années florissantes 1968,1969 et 197o,de.
ce c OlJ1Derc e
VALEURS EN HILLIONS PCFA
POUrtCENTAG~
,
!
1968
1969
1970
1968
1969
1
1
1970
.,
i
:
1
~RTA-
œIONS
5.678
7.4-68
9.285
29,3
31,6
28,9
\\
IHPORTA- 9.107
11.372
12.506
23,7
23,0
25,3
trIONS
.~ILA.N
-3.429
-3.904- 1-3.22l
-5,6
1
-'3,6
-3,6
1
i
,
\\
1
Ainsi l'Alle~gne reçoit plus de la Côte
à.'Ivoire Qu'elle ne lui donne. Cela explique
'sa balance commerciale fortement déficitaire.
l1ais pour mieux nous renà.re coopte d.e la réalité de ces.
échanges en'~re l~s deu:c pe.ys, il nous f2.ut à rrés erit
..
considérer et analyser les exportations de la Côte d'Ivoi-
re vers l'Al1e~gne Fédérale.
b) Du côté ivoirien
Nous avons déjà présenté les str~ctures et l'environne~ent
de l'économie ivoirienne, et cela nous a perois de faire
constater C03~e dans ses rapports économiques avec la RéDu-
blique Fédérale d'Alle2agne, la Côte d'Ivoire est en posi-
tion de demandeur. Car ce pays est jeune, et l'aide qu'il
a tt end de l'étranGer pour son dévelo!)pement éc onomique et
social ne se résume puS en l'octroi de capit~ux sous for-
mes de prêt, de dons ou d'investisse~ents de toutes sortes.
Elle rèside aussi d~~s les facilit~s concr~tes que peut lui
accorder l'Allemagne ?èdérale pour ouvrir le march~ alle-

- 102 -
';~~~~~~ .
~~
mand aux produits ivoiriens, non pas par condescendancé,
mais comme un acte de réciprocité. C'est ce que faisait
remarquer le Ministre Ivoirien du Plan, Monsieur ~1ohamed.
DIAWARA lorsq~ f i l déclarait
: r, i l est absolument' néces-
saire que les pays industrialisés ouvrent leurs marchés
aux produits de la Côte d'Ivoire tout comme nous avons
ouvert notre marché à leurs marchandises,
et qu'ils ne
considèrent plus la.Côte d'Ivoire comme un simple four-
nisseur de matières premiè~es et comme un débouché sup-
plémentaire' pour le surplus éventuel de leurs produits •••.
Nous demandons par conséquent (à nos partenaires des
pays industrialisés) de nous aider à construire des
industries de transformation/des produits alimentaires
e~,des produits d'investissement,
et également de faire
en. sorte que cette industrie qui ne peut pas se dévelop-
perdans ie cadre trop: restreint d.e notre propre marché,
puisse trouver des d~bouchés sur les grands. marchés eu-
ropéens et sur ceux du monde moderne". (Le rvIarché Ivoirien.
nO 14, 1968, page 3).
Le march& i~oirien est en effet trop petit pour consommer'
tous les produits de llindustrie galopante de ce pays.
Et même si. dans les pays voisins la production industriel-
le n'est pas aussi florissante, la (lure concurrence des
pays industrialis~s rend pratiquement impossible l'écou-
lement des produits ivoiriens sur. ces marchés. Pourtant
les Autorités Ivoiriennes font de grands efforts pour fa-
ciliter l'exportation des prod.uits manufacturés de 11 in-
dustrie du pays. Par exemple i l y a
eu d'importantes bais
ses allant de 0,25 ~ à 0,50 % sur 13s taxes à l'exporta~
tion pour ces produits, tandis, que pour les autres pro-
duits exportés ·sous forme de matières premières, les taxes
sont restées invariables
; ce sont en particulier le café
brut 23,22 %~ les fèves de cacao 22,38 %, les bois de
billes 15 /~, l'huile de palme brui:ie 11,0990 , les ananas
fruits
7,3,9 % ainsi Que les poissons 6,59 % (Günter Bor-
chert, die l'Jirtschaftsraüme der Elfenbeinküst, Hamburg
1972).
t
1

~i~:~
":1
Parmi ces matières premières, i l y a particulièrement
celles qui jouent un rôle détermin~llt pour le volume et
les valeurs des exportations ivoiriennes. Il s'agit no-
tamment du café qui compte pour 33,2 % dans l'ensemble
des exportations, le cacao 25,1 %, et le bois 21,3 %' Et
selon les chiffres publiés en 1970 par les services
ivoiriens de statistiques, ces trois produits constitue-
raient ainsi à eux seuls, environ 80 ~ de l'ensemble des
exportations du pays.
Cela explique en grande partie pourqu ,ü le bilan c ornmer-
cial de la Côte d'Ivoire dépend êtroiternent des fluctua-
tions du marché international en ce qui concerne notamment
le café et le cacao.
Nous allons donc à présent nous attacler à analyser la
situation commerciale de ces 3 proè.uits de base et quelques
autres marchandises que la Côte d'Ivoire a
exportées vers
111ùlemagne Fédérale au cours de cette décer..nie. Les données
statistiques des années 1967, 1968 et 1969 qui correspon-
dent à la pE;riode des échanges accrus entre les deux pays
nous serviront souvent de référence dans cette analyse
détaillée des principaux prod.uits d'exportation de la Côte
d'Ivoire. Car comme pour l'Allemagne Fédérale, le commerce
de la Côte d'Ivoire avec ce partenaire européen a aussi
connu deux phases. La première va de 19ô1 à 1966, tandis
que la seconde s'étend de 1~ô7 à 1971.
Comme précedemment nous ne donnerons donc que des table~ux
statistiques d'ensemble pour la première période. Et pour
la seconde période où les données sont plus d&taillées et
précises, ~ous nous efforcerons d'entrer dans les détails
nécessai~es pour la compréhension Qe la situation de ces
relations commerciales bila~érales entre les deux pays en
essaya::1t parfois de la comp2.rer avec 12 part Qu.e la France
prend au CO::lcrrerce extérieur de la Côte d'Ivoire •
...

Par ailleurs sa qualité progresse sans cesse, grâce aux
efforts des Autorités du pays pour rendre le café ivoirien.
compétitif sur le plan des prix et sur celui de la qualité~
Car, comme le montrent les chiffres cités plus haut, la
production caféière constitue l'élément fondamental ~e
l'économie du pays. Les exportations de ce produit repré-
sentent d'ailleurs 37,b %du total des exportations ivoi~
riennes en 1965, contre 42,b ~ en 1':164, '43 % en 1963, L{.2 %
en 1962 et ~6 % en 1':161 (jO % en 1960 et 59,6 % en IS58).
Ces pourcentages diminuent avec l'usinage sans cesse crois-
sant du café ivoirien en Côte d'Ivoire.
En. général et avant 1969, le café vert était donc le pre-
mier produit d'exportation en valeur. En 1969 il arrivai~
derrière le bois. avec 25,5 ~. Car l'exportation du café
comporte nous L'avons dit, plusieurs problèmes dont en
particulier le problème des quotas qui sont accordés à
la Gôte d'Ivoire pour chaque Campagne et ensuite le pro-
blème des cours sur le marché international.
Malgré'ces difficultés inévitables, la vôte dl..l-voire a des
fidèles clients parmi lesquels 11 Allemagne :;;édérale vient·
loin derrière la France (/5.186 tonnes), les ..t.'ta"ts Unis
. d'Amérique (4-8.402 tonnes en llj65 et 70.359 tonnes en 19~)
l'..l-talie et ll.'l..lgérie.
Les quantités de café ver-c exportées vers l'allemagne sont
cependant assez importantes, mais les pourcentages en res-
tent très faibles si on les compare à ceux de la France et
des U.S.A •• Et, même pour la seconde période de cette dé-
cennie considérée comme florissante pour les échanges
entre l t }~llemagne et la Côte dl ivoire, ces pourcentages
décroissent curieusement comme nous pouvons le lire sur
ce tableau
•••

1). le café
1
. ,
La situation de la culture du café reste prédominante dans'
l'éconoüie de la Côte d'Ivoire depuis que ce pays est indé
pendant, et cela malgré le développement des autres pro-
duits.
La Côte d'Ivoire est en effet le t~-:'oisième producteur !non
dial de café après le Brésil et la Colombie. Zlle a donc
sur le marché international des concurrents très s.§rieux.
Et les problèmes d'écoulement de ce produit ivoirien sUr.'
le marché allemand habitué à consommer le café brésilien'·
ou colombien se posent avec davantage d1acuité au fil des
années, car la production ivoirienne de ce.fé ne cesse de.
c.roître, étant donné que ce produit" pèse d'u~ poids lourd 1
dàns' la balance commerciale ivoirienne. Et les diverses
mesures que les Autorités Ivoiriennes prennent pour adap~
!
ter la production élU niveau des débouchés, en particulier'
l'interdiction de cr.éation ou d' extension des plantations
de, café (Arrêté. N° 65-399 du 2 décecbre 1965) ne peuvent'
pas frein8r 1.' aUgtlentation è..e la production pour le rrlO-'
ment, encore moins au début d8 cette période de dix années
que; nous étudions c O::Il:le le mon~re le tableau suiv:?,ut •
PROD:JC'1ICIIS CO~"~"Œl{CI;'~LTSZES,
en TOH:-TES
ANW~S
1960-61
1961-62
1962-63
lr:l63-64
1964-65
1965-6E
\\
1
1
PRODüC'l' l on
184.308
96.956
le.t,
"--"'r
,'-i-.O)O
261.150
201.926 . 275 .OO(
\\
1
1
TABLR;'U Il
L' augwentation constante de la production caféière en
Côte d'Ivoire
Source
('lémento de l'EconoîJ1ie Africaine, 1967, nu:néro spécial
du Bulletin de l'Afrique Noire n° 456.
La production comoercialisée du caié a ainsi progressé
jus~u'à atteindre sa cawpagne recorà en 1965-1966. Au
cours d-e cette ccnpe,gne, le prix d'achat au producteur
était alors de 75 FCFA et le pays en aVêit ~etiré un
revenu wonétaire d'environ 20 mi11i~rds de FCPA •
• • •

r
lA,NNEES
1~67
1968
1
1969
Ruantités
Q
%
Q
%
Q
%
1.
en tonnes
!
l'
i
\\
,
IAllemagne
3.210
2,2
3.688
1,7
3.184-
1,8
~'rab.ce
68.148
45,'/
87.818
40,9
71.385
40.0
'i:A13LEAU 12
Source
: voir tableau 10
La raison de la diminuation des pourcentages et même des
quantités réside dans l'usinage du café en côte d'ivoire,
dans la concurrence sud-américaine toujours accrue sur le
marché allemand et également dans le développement des re-·
lations com.rnerciales entre la Côte d'Ivoire et les autres
pays de la vom~unauté Economique Européenne comme nous le
verrons plus loin, car ces relations ont des influences in-
directes mai~ réelles sur les rapports économiques germano-
ivoiriens, même pour l'aide allemande au développement de
la Gôte d'Ivoire.
Une certaine quantité du café vert est traitée sur place
à Abidjên, puis exportée sous forme.de café torréfi0 ou
de café soluble. Les exportations de café torréfié se sont
élevées à 24 millions de francs CF_'-J.. en 1967, à le::: millions
en 1968 et à 4 millions en 1969 pour 16 tonnes.
La part que l'Allemagne Fédérale a prise à l'iffiportation
du café ivoirien usiné,
en p2.rticulier le café soluble,
a rapidement augmenté. L'Allemagne se place ainsi devant
la .t!'rance dans ce domaine. C'est ce q'le montre le tableau
suivant
:
...

~N".c.ES
llj67
1968
196Y
~uantité
Q.
%
Q.
%
Q
%
en kg.
".
~llemagne
-
-
4-.3Y9
0,6
48.180
5,0
France
tL24-.3'+5
2~,7
20.600
2,8
46.1'18
4,8
TABLEAU 13
le café soluble
, • • j
Dans l'ensemble, on peut dire qtie la üSte d'~voire a
exporté peu de son produit principal vers la République
Fédérale d'~llemagne. Les raisons de cette insuffisance
sont à chercher, nous l'avons dit, dans les habitudes des
marchés et aussi dans les échanges commerciaux que l'~l­
lemagne entretient depuis de longue d.ate avec les pays
sud-américains pour ce même produit."
Or pour la Côte d'.J-voire,
et en raison de la surproduc-
. tion mondiale, l'écoulement de son café est un problème
primordial. Et com~e les quotas d'exportation sur les
marchés traditionnels du café accordés par l'Organisation
~nternationale du café (O.Le.)
et qui étaient de ~vO 000
sacs de 60 kg pour les pays de l'Organisation Africaine
et ~'élgache de café (O.A .r1.C .A ~F.) ne' suffisent pas, il
ne fait pas de doute que l'Allemagne aiderait beaucoup
la ~ôte d'ivoire en lui achetant plus de sacs de son café
qu'elle ne l'a fait
jusque là.
2) ~our le cacao les exportations ivoiriennes vers. la
~épublique Fédérale sont relativement plus fortes et même
compétitives par rapport aux quantités destinées à la
France, du moins pour les fèves de cacao~
...

1767
lij68
1969
1
1
~uani;ités
Q
j6
Q
%
Q
%
en tonnes
":"llemagne
1'7.715
16,8
cO.612
l'? :,0
22~.lü2
16,6
Wrance
26.789
25,5
25.337
20'1,9 .
24.652
20,7
TABLR~U 13
Le cacao en fèves
Source: Mémento de l'Bconomie Africaine, 1967, nO 4~6
Ce tableau montre que l ' lülemagne a pris un intérêt
irandissant à l'importation de ce produit pour lequel
la Côte, d'Ivoire se classe au quatrième rang mondial
derrière le Ghana, le ~igéria et le Brésil.
Si l'~llemagne augnentait chaque année la quantité de
cacao qu'elle achète à la Gôte d'Ivoire, on pourrait
bien espérer qu'elle compenserait, de ce fait,
son man-
que à 11 importation du café ivoirien. Car, comme pour
la production caféière au cours de la première période
de cette décennie, la production du cacao a également
augmenté sans cesse. Les perspectives décennales de la
Côte dl~voire portent d'ailleurs sur une production de
plus de 20u·000 tonnes en 1975 et sur une superficie da
303.000 hectares.
Lorsque l'on sait que les superficies plant~es ont re-
gulièrement progressé et qu'elles sont passées de
267.688 hectares en ly61 à 30.uOO hectares en 1963, les
prévisions mentionnées ci-dessus correspondent en fait
à une réduction EBlative de lé production cacaoyère.
La raison de cette réduction est simple et tient essen-
tiellement à la baisse du prix du cacao sur le marché
mondial. Cette baisse nId pu être freinée, ni par la
déc is ion de la Gonférenc e des 1\\e prés enta:b.ts des Pays
.h'oduc t eurs qui s'est réunie en juin 1971 2. lt bidje.n,
...

(sa décision était de limiter la production cacaoyère),
ni par l'accord international sur le cacao.
Cet accord n'a été conclu qu'en vctobre 1~72 à Genève,
,
après 15 ans de travaux préparatoires et après l'échec de
3 conférences. Préiffi pour une durée de 3 ans, il est fon-
J
"
dé sur un système de contingents annuels d'exportation et
sur un stocx régulateur (avec un maximum fixé à 250-000
tonnes de fèves) financé par une contribution de l
cent
U.S. par ib de fèves.
L'Allema~le ~édérale qui est le second consommateur de
cacao dans le monde (11 %) après les Etats Unis d'Rméri-
Que (25 ~) a d'abord exprimé des réserves pour l'applica-
tion de cet accord. Fuis elle a débloqué la situation en
acceptant de J.e signer. Le l itige qui. l'a opposée aux au-
tres pays consommateurs (les U.B.A. exceptés) et aux pays
producteurs, est que ces derniers ont accepté le Drix mi-
nimal de 23 cts/ib à la condition que les pays consomma-
teurs prennent une participation de 70 % (contre dO ~.
prévus initialement). L'Allemagne Fédérale voulait que ron
s'en tienne aux 8U % initiaux.
Les Africains ont attendu un geste de bonne volonté de la
part' de l'Rllemagne. Et si le Gouvernement de Bonn était
resté sourd à cette demande, i l ne fait pas de doute que
ses relations commerciales avec certains pays producteurs
de cacao comme la Côte d'ivoire auraient pu en prendre
ombrage, car la situation durait depuis longtemps déjà
comme nous le disions plus haut.
En ce qui concerne à présent l'exportation du cacao en
masse et du cacao en beurre vers la RépubliQue Fédérale,
la 0ôte d'Ivoire n'a pas eu beaucoup de succès pour ce
commerce. Car c'est encore la france et les Pays-Bas Qui,
comme pour le cacao en fèves,
lui achètent la quasi to~a­
lité de son cacao en ~asse et en beurre. Quad
à l'Rlle-
magne. elle a eu un taux ri 1 acLat pratiq.uc~üent nul si l'on
excepte 12 seule année 1968 au cours de laquelle elle
...

importait 200 tonnes de ces deux sous-produits du cacao
ivoirien ; soit à chaque fois
2,6 % de la totalité de ces
exportations.
j
.i
Mais on peut raisonnablement espérer que, ~ans l'ensemble,
l'Allemagne Fédérale peut devenir un marché très intéres-
sant pour l'écoulement ~u cacao ivoirien. C'est du moins
ce que laisse prévoir ses achats relativement croissants
du cacao en rèves comme nous l'avons mon~~é plus haut.
Voilà pourquoi toute attitude qu'adopte la République
Fédérale dans un débat sur la situation de la commercia-
lisation internationale d'un produit tropical comme le
café, le cacao ou le bois est déterminante pour ses rela-
tions avec la Côte dtlvoire, même si officiellement ces
relations germano-ivoiriennes ne sont pas conditionnées
par une attitude favorable de la part de l'B..llemagne à
l'égard des principaux produits ivoiriens.
Cela signifie également que de loin ou de près la Républi-
que Fédérale exerce une certêine influence sur I l économie
de la Gôte d'Ivoire depuis que les deux pays entretiennen~
des relations de coopération économique et commerciale.
5) Le bois est en cela un exemple frappant, surtout pour
la commercialisation de ce produit en 1966 et plus tard
en 1969.
En 1966 par exemple, la Gôte d'Ivoire
a exporté 347.000
tonnes de bois vers l'Allemagne ~~dérale pour ~7,5 millions
de Deutsche L,!ark. LI ensemble des e:.zportations ivoiriennes
sont estimées à 1,1 million de tonnes de bois trouicaux
pour cette seule année.
Mais avant d'entrer dans les détails statistiques, il
convient de présenter ce troisième ~roduit principal de
la Côte d'ivoire qui, en îàit, est le premier produit
parmi ceux oue l'~11eill2gne Féd&rale importe de ce pays.
...

-
.l.J.J.
-
Au lendemain de son indépendance en 19S0, la RépubliQue
de Côte d'Ivoire avait un besoin pressant d'argent pour
aborder la lourde tâche de son déveloDnement. Et
. ...
comme
en ce ~o~ent-là la forêt s'étendait encore· sur environ
8 millions dl hectares, s oit 20 IJ du t eI'ri toire ivoirien,
on n'avait pas hésité à ouvrir toutes grandes les portes
de l'exploitation forestière (voir: "Der Hald in .il~frika,
Karl Danzer G.m.b.n p. 8).
Le· tableau suivant (voir : "Die Wirtschafts rau:ne der
Elfenbeinküste, Günter 30rchert, p.~O) montre combien
cette exploitation a été bénéfique, en argent liquide,
:
,.~~.
pour le pays au cours d.es dix années q.ui ont suivi la
proclamation de l'indépendance •
.c,;xploitation
.t.:'xportê:.
. ANNb:b:S
t ion
Vc.leur de rodins
Valeur de
en l 000 m3
de rondins
exportés en mil-
1'exporte.tion
en l 000 m.]
lions d.e ?CF_t\\
globale des
bois e:J. :;;.il-·
lio~s de FeirA
·1961
1.261
'--'c..-
/ . / 0
-
3.336
1962
1.L!...18
1.161
8.222
9.078··
~
1963
1·760
1.4-78
-
12 .41~'7
1964
2.258
1.859
15.969
17·2-58
1
--1
1955
2.505
1.905
1"
9Q1
18.4-71
1
- r .
J -
1966
2.650
1.822
14-.883
18.592
1967
3.022
2.173
1
17.839
21.• 777
1968
3.4-50
2.620
21.411
25.815
1969
4.276
3.327
30.053
35.125
19'70
3.461
2·511
23.417
26.552
\\
TABLEAU 14
Situation de l'exploitation et de l'exportation des
bois ivoiriens au cours des 10 années qui ont suivi
l'indépendance.
statistiques inconnues.

.";'~I'.
.
~
.
. '
Cette exploitation concerne toute une multitude de variétés·1
de bois dont en particulier le .:::>ipo et le 6amba( vbéché )quL'~ li
constituaient encore 4-7 5'6 de l'ensemble des exportationàl
de bois en 1970. Les autres principales variétés sont
. ~,1
l'Abodikrou, l'Acajou, l'Assamela, le Bété, le D i b e t o u , 1
l ' Iroko, le t"lakoré, le Niangon, le Tianna.
. ,1
Au cours: de la décennie que nous étudions l'importance de.
cette exploitation forestière dans l'économie de la Gâte
d'Ivoire n'a cessé de s'affirmer. Et la production au
. prix du marché a progressé de 6.504- millions.!:!' .CFA en
1960 à 16.709 millions en 1965 pour l'exploitation fores-
tière proprement dite et de 2.147 millions F.CFA en 1960
à. '9.116 millions F .CFA en lSl65 pour les industries du bois •.
Par ailleurs, les exportations de bois tropicaux (grumes
et produits transformés) représentent en général 27 % des
exportations totales de la 0ôte d'lvoi=e en particulier
au cours des années 1967, 1~68 et 1969 de la seconde pério-
de de cette décennie.
Le bois est en effet le premier produit d'exportation pour
ce pays en 1969. Ainsi le tonnage total exporté a connu de~:
1967 à 1~69 une augmentation moyenne annuelle de 20 %.
Pendant la même période les exportations de bois en grumes
augmentaient de près de 25 % par an.
Pour toutes ces exportatioDBles pays du Marché Commun
~uropéen ont acheté plus des 3/4 des exportations des bois
ivoiriens. En 1969, la France a diminué ses achats mais
l'Italie et l'Espagne ont au~enté les leurs. C'est l'~ta­
lie qui de 1nent le premier client au cours de cette année
1'969 avec ';60.012 tonnes contre 475.277 en 1968.
La Républiqu6 Fédérale Allemande, quant à elle, a sensi-
blement augmenté ses quantités de bois, mais le pourcen-
tage en demeure infé~ieu~ à 16 % du total. C'est ce que
montre le tableau sui vc:..nt •
...

· ,
··1
PAYS
1'167
1968
1969
Qté en t
% Qté en t
% Qté en t.
%
1
1\\
iAllemagne
271.4-'14
14-,8 34-3.445
15,b
384-.251
lL1-,2
\\
tFrance
506.707
27,5 j89.926
27,1
j59.620
20,8
TABLR'\\.U 16
:Les exportations de bois ivoiriens vers
l'Allemagne Fédérale.
Source
I1Nachrichten fUr Aussenhandel lr du 13 mars ·1970
Pour les principales essences,pe,r contre ses achats avoi-
sinent'
ceux de la ~rance et, parfois, les dépassent. C'œt
notamment le cas pour le Gamba (Obécha), le l"lakoré, l'I~
r..oko; et le :Gét é.
\\
i;
Ainsi et pour l'année 196y, les pourcentages des princi-
pales essences dans les exportations de bois ivoiriens
vers 11~11emagne fédérale se répartissent comme l'indi~ue
le tableau ci-après.
ESSENC.cS
ALLEi:1.q, GNE
FR.:.l..NCE
Abodikrou
2,u
5,9
Acajou
1,4-
7,2
Assamela
l,,;,
0,8
Bété
3,1
1,0
Dibétou
0,5
0,5
lroko
3,6
2,9
~kore
17,3
3,3
Niangon
1,6
10,6
Samba
32,5
5,7
Sipo
2~,7
4-2, '(
~liama
2,1
<+ ,1
TABLZAU 17
rart de l'Allemagne dans les principales ex-
portations de bois en grumes par essences en
1969
Soure e
"l'iachrichten für ./cussenhande1 Ct , du 13 mars 1970

Cette importance relative Que revêtent les exportations
de bois ivoiriens vers l'Allemagne Fédérale vient avant
tout de la part que certaines firmes allemandes pren.."1ent
â l'exploitation forestière en Côte d'Ivoire. Elles le
font
par des investissements·de capitaux et par la cons-
tructiond' usin~sdotée~ ,d'un matériel industriel très
moderne et de grande env'ergure. Cl est notamôent le cas pour
la Bociété Industrielle et torestiâre de Côte d'Ivoire
(S.I.F.C.I.), dont le siège est â Abidjan et qui a cons-
truitune' usine à Va voua, dans le c entre-ouest du pa.ys et, ,•
. la Société Industrielle de Bois (S.r.B.O.I.S.) qui travail-
le à Grand Béréby, d.ans le Bud (1). A ces sociétés instal-
lées ,en Côte d.'Ivoire, s'ajoutent des maisons d'i::nportation
de bois ivoiriens
; i l s ' agit de la l'lais on Hinrich jj'eldmeye
à Bremen, des Maisons Willi o. Bûhrich, Bernhard Engelhardt
Hans O. Lütkens, Karl r1ohnsen,
wedekind et Hempell à Ham-
bourg, de la Maison Môhringà Lemgo, de la Maison Luschk~
et wagenmann à Mannheim, pour ne citer que celles-là.
Toutes ces sociétés qui importent et travéliJ::lent les bois'
1
ivoiriens sont membres de "1.' Association Allemande des
Maisons d'Importation de Bois"
(V~rein deutscher Holz- .
einfuhrhauser). Cette association dont le siège est à
Hambourg regroupe environ 1+00 membres. De ces sociétaires,'
seuls environ 100 sont intéressés par les bois africains
et le nombre de ceux qui s'occupent de l'exportation ou de
l'importéltion des bois ivoiriens est encore plus petit.
Ce petit nomb~e regroupe cependant ~uelques unes des plus
importantes sociétés d'exploitation frorestière en Âfri~ue
Et nous ne citerons içi que le Grou}~e Danzer qui est la
1
plus ancienne et la plus d~velopp~e des Firmes allemandes 1
dans l'exploitation
du bois en Côte d'Ivoir.e.
(1) deux firmes allemsndes poss~den~ environ 70 %du
capital de base de l~ SIBüIS. Il s'agit de Westag
et Gestalit A.G. dont lessi~ges sont en République
E'édérale.
à wiedenbrÜck.

_ 115 _ '~"'1r'~~
:f.,
Il opère dans ce pays, nous l'avons dit, sous le nom de
,
: r
Sociét é Industrielle et Forestière de Côte dl IvoirE. Mais' '; \\
le siège'de,sa société mère es-t à ~eutlingen, dans le SUd-:.";,,,
Ouest de l'Allemagne .Fédérale.
'
' ~
Lors~u'en Octobre 19~0 cette société mère, la Karl DANZ~
obtint les premières concessions forestières
en vue de
l'exploitation des bois en grumes, la République de Cête
d'Ivoire n'était alors vieille que de deux mois. Et la
!ôr@t commençait à peine à jouer son rôle déterminant dans
la vié,
économique et sociale de ce nouveau pays. La Karl"
Danzer fonda alors la S.I.F.C.l. à Abidjan.
Plus tard, dans l,es années 1965-1966, elle construisit ur:e
usine de placages déroul~s et de bois débit~ A 500 km d'A-
'
bidjan au coeur de la forêt vierge.àVavoua. Ce~te usine
mise en marche le 5 mai 1966 a connu des améliorations ré-
gulières, en particulie:::: en 1968-1969, jusqu'à devenir
l'usine la plus moderne d'Afrique (lJanze:r Aktuell n 0 5 sep-·
tembre 1971 p.l8).
Hais ce qui nous paraît intéressant dans cet exemple, c'est
moins les performances techniques ou même commerciales de
cette société que les conséquences socio-économiques de son
action dans cette région od elle tra'·aille.
Il y a en premier lieu le fait que 1 exploitation forestià-
re constitue, ici comme dans d'autres régions de la Côte
d'Ivoire, une réelle possibilité de développement pour les
régions concernées et pour les habitants en général.
En effet, la construction d'une telle usine comporte une
chance d'emplois nouveaux pour les indigànes. L'usine de
Vavoua emploie ainsi 450 personnes tandis que d'autres traÎ
vaillent sur les chanti.ers d'exploitation. Si l'on ajoute
à ce nombre de travailleurs les membres de leurs familles
respectives, on
atteint le total de 2 ~OO personnes qui
vivent directement de l'exploitation forestière dans cette:
région.
1

- 116 -
,-,,,~~
Pour eux, la Firme a cr&& un campement à c6t& des 20 famil-
les européennes qui travaillent également à l'usine ou sur
les chantiers. Ce campement qui a &té baptisé l'Danzer-Ville n .,
par les Autorit&s Administratives locales en Décembre 1966
est approvisionné en eau et en électricité par l'usine.
I l s'agit donc d'avantages importants [our ces villageois
qui peuvent ainsi travailler et améliorer leurs conditions
de vie, ~ans avoir à déserter la campagne.
Le salaire de ces ouvriers varie de 7 000 à 90 000 CFA
1
suivant ce qu'ils fournissent, Qualitativement, à l'usine
.~
ou sur les chantiers pour 48 heures de travail.
par semai-
1
ne. Ils bénéficient par ailleurs de 3 ~emaines de cong&5
payés par an.
Pour ceux. de cesouVI'iers· qui le peuvent, la }j'irme Danzer
pourvoit à des formations professionnelles ou à des recy-
clages périodiques. Ils peuvent ainsi devenir des chefs
d'équipes, des contremaîtres, des électriciens, des méca-
niciens spécialisés.
I l y a eu jusqu'à présent 5 cadres formés par cette firme
et ci' autres formations seraient en cours. Quoiqu'il en sOi'l;,
les possibilités offertes à ces indig6nes par c8tte entre-
prise pour élever -tant soit peu- leur niveau de vie ne
sont pas négligeables.
Par ailleurs, la ~IFCI est obligée de construire des pistes
et des routes pour atteindre les bois dont elle a besoin et
également pour les transporter du fond de la forêt vierge
à l'usine, puis dans un des ports du pays. Ce travail fait
en tenant parfois compte des souhaits des villageois qui
vivent à proxiillit~ i~~§diate des chantiers a pour conséouen-
ce l'améliora~ion do l'infrastructure routi~re de la ré-
gion. Le réseau routier ainsi créé s'étend sur environ
1 000 km et permet une co~munication entre les villages
environnants et surtout entre ces villages et plusieurs
écoles ainsi que plusieurs dispensaires que la firme a
construits d~ns cette r~gion de la Côte d'Ivoire....

-
L...l... (
-
,. ~;~
Ainsi si l'on considère l'ensemble des avantages socio-
économiques de l'exploitation forestiÈre de la part des
firmes allemandes travaillant en Côte d'Ivoir~, on ne
peut pas s'empêcher d'en noter tout lL mérite humain.
Or le bois est un produit qui s'épuise vite souvent. On
en a vu l'exemple en Europe et en particulier en République
Fédérale d'Allemagne où l'industrie du bois est aussi un
danger pour la survie de cette matiàre premi~re. Et ~ême
si, grâce à une politique de reboise8'~nt, ~ertaines espèces
continuent à servir (le chène par exemple); les dimensions
en sont souvent réduites et le bois industriel rare.
Une telle situation qui oblige les Firmes allemandes et
celles des autres pays euroQéens à chercher du bois en
Côte d'Ivoire et dans les autres parties du illonde est en
soi une situation c=itiQue et dangereuse pour un jeune
pays CO~8e cette Côte d'Ivoire dont l'équilibre de la
balance commerciale Qipend, pour une bonne part, de ce
produit.
Le mal est qu'on ne sait pas exactement
jusqu'à quel
point la forêt ivoirienne est décimée par les 150 entre--
prises d'exploitation fores~i~res sur les 2 ~OO concession~
(Chambre d'Agriculture de la Côte d'Ivoire 6/71 1968) ~ui
travaillent dans ce pays. Certaines publications soutièn-
nent que la forêt est dàtruite â raison de 300 m~tres par
jour (B~ndesamt für Aussenhandel, Nachrichten iür Aussen-
handel r'1ars 1970) et que cette exploitation foresti~re
durera encor.e
jusqu'en 1985 au plus tard. D'autres estimern
au contraire, qu'il faudra attend.re
jusQu'après l'an 20CO
pour qu'un manque de bois se fasse sentir en Côte d'Ivoire
Ce qui est tout de même vr~i, c'est que certaines essences
précieuses com~e le Samba et le Sipo sont en perte de vi-
t ess e tant dalls l ' explai "t;;Jt ion:::;ue su:, le marcl1é euro;,éen
o~ ils rencontrent ~es difficult~s pour leur vente (~ach­
richten îür .c..ussenb:.:~n,lel" dl.~ 13 ~'1c_rs lS70).

C'est, au res~ une des raisons qui ont poussé les Auto-
rités Ivoiriennes à encourager le travail du bois sur pla-
ce. Le' pl9.n du Gouverne8ent est de port er à 75 55 ce bois
travaillé sur place et destiné e~suite à l'exportation,
et cela jusqu'à la fin du nouveau plan quinquennal en
1976. Ce sera souvent contre le gré de la plupart des ex-
ploitants forestiers désireux au contraire de réaliser un
bénéfice rapide en exportant du bois brut vers l'Europe.
D'ailleurs, le Ministère de l'Agriculture accorde de plus
en plus de facilités aux exploitants nationaux et de moins
en moins aux étrangers. Mais ces nationaux sont souvent
des représentants de tierces personnes étrangères possé-
dant les moyens financiers nécessaires à l'exploitation
forestière
; celà est un handicap sérieux pour cette poli-
tique qui mérite d'être soutenue.
A ~'ivoirisation de cette activité économique donc s'ajou-
te la politique gouvernement21e du rebOisement qui s'avère
nécessaire puisque le capital forestier de la Côte d'Ivoir
s'épuise, même si sur les l
500 espèces de bois Qu'offrent
les forêts ivoiriennes, seules eŒviron 50 sont 2.ctuelle-
ment exploitées. Mais il s'agit justement de la diminution
rapide de ces quelques espèces rares et tr~s demandées sur
le marché mondial (voir tableau 17).
Ce capital forestier a donc besoin d'être régulièrement
reconstitué par des p12ntations forestières afin de ,nmain-
tenir une production qui a sa place dans une économie di-
versifiée, aussi bien dans le do~aine de l'exportation qUE
dans celui de l' indus",:;rialisation'l (Bois de Côte d' Ivoirs,
Tipografia Torinese - Turin, p. 102),.
Ce travail de reboisessnt a été confié i
la Soci§té pour
le Développement des Planta~ions Foresti~res (S.O.D.E.F~I
qui a été crâée par décret nO 66/422 du 15 septembre 1966i
et placée sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture,
j
Son action consiste essentielle~ent et dans l'immédiat à
créer des plantQ~ions d'essences forestières de première
valeur.

Ses moyens financiers lui viennent dEls ressources affectées~·
I l s'agit notamment. de la taxe de reboisement créée par
ordonnance du 31 déceQbre 1966 et applicable. aux bois ex-
portés. en grumes. Cette taxe s'élève à 3 % du prix du bois'
à l'exportation.
Or le reboisement coûte très cher; on l'estime par exem-
pl~e à 2.4-60 millions de francs CFA pnur la décennie que
nous étudions. Et seuls 21 300 hectares de terrains ont ~té
'reboisés, alors que le Départ·:o:ment des Eaux et Forêts en
prévoyait environ 6 000 hec"vares par a~·(Bundesamë "fûr den
Atiss enhandel, Nachricht en für den Aussenhande 1;13 [1ars
1970) •
.11 faudra peut-être que l'Etat Ivoirien trouve dl autres'
moyens de financ ement'pour c ett e entrepris e de rebois em.ent
dont dépend l' avenir' de.' l' éconoiilie du bois dans ce, pays.
De même, les exploitantsfdrestiersallemands devraient,
ainsi que tous les autres, aider le Gouvernement de la
CSte d'Ivoire à cette tâche, car il y va aussi de leur
intérêt. Cet intérêt nous est 20ntré dans les différents
tableaux statis"viques 'précédents qui témoignent du profit
que l'Etat Ivoirien et les' entrepri~es allemandes d'exploi
tation forestière tirent du co~~erce des bois ivoiriens.
Le bois constitue ainsi le 8remier produit d'exportation
de la CSte ~'Ivoire dans ses relations commerciales avec
la Répu,blique Féd'érale dl Allemagne.
~.
L'anan.=.s se présente pour sa part, comme un des produits
ivoiriens dont l 'export2.tion à destino.tionde l t l c.llemague
a connu un développement sensible surtout au cours de la
seconde ~oitié de cette première dêcennie du d&velo9pement
économique de la Côte d'Ivoire. Et cela malgré la dure
concurrence eue rencontre ce Droduit sur le marcbé alle-
.
~
mant: : i.l s 1 agit nota::Hnent d'2S ananas des Iles Hawaï, des
Philippines, de 10. Chi~e de ForQose et ég~lement de ceux
de l'Afrique du Sud.

....
--.v
-
...",m
*yrPCZE3~
L' exportation de la produc tion i 'J'oirienne dl é'.nanas rencon-. t
tre d 1 autres problèmes ~ui dépendent de la structure d u : 1
marché mondial de l'ananas. Ce marché est en effet réparti ~
en 3 zones pratiquement fermées; Il Y a
:
11
a) la zone-dollar ~ui bénéficie de tarifs préférentiels
1
de la part des Iles Hawai
;
1
b) la zone-sterling ~ui regroupe des pays. producteurs
1
comme l'Âustral~~la Malaisie en un marché protégé
c) le t1arché COGlffiUn Européen ~ui constitue, à lui seul,
un' marché protégé
;
_.
Depuis -l'e· 1er juillet 1968, un tarif spécial a été consen-
t i aux pays associés au Marché Commun Européen . Ce tarif_
est de 25 % pour les conserves et de 20 % pour le jus.
Et pour soutenir la concurrence, la Côte d'Ivoire ~ dû
mettre de grands moyens financiers-et techniques en jeu:-
pour une meilleure qualité de sa.production d'ananas.
Et cela a considéra.bleGlent accru l'achat des ananas ivoi...;"
rien~ par les pays de la Communauté Economique Européenne
(Agence France Presse du 7.4.1967, datée de Bruxelles).
Toutefois, cette progression reste relativement faible
lorsqu'on la compare au taux de production Qui fait de
l'ananas le quatrième produit d'exportation du pays. De
plus, cette augmentation constEnte de la production des
ananas ivoiriens risque d'être l'une des plus fortes du
- 'monde à partir de la prochêine décennie si le développe-
ment des plantations d'ananas s'accélàre sans cesse comme
ce fut le cas au cours de la seconde moitié de cette ore-
mi~re décennie tout particulière~ent. Car la récolte qui
n'était que de 2 aoe tonnes en 1954 est passée à 41 500
tonnes en 1966 puis à environ 66 000 tonnes en 1967 pour
la seule S.A.L.C.I., sans compter les planteurs libres.
...

- 121 -
Le tableau suivant donne un aperçu de la progression de
la production des ananas par la S.A.L.C.I. et par les
planteurs libres entre 196~ et 1966 (Marché Ivoirien,
\\ ,
Mai 1967, supplément spécial)
,
Récoltes
1964-
d'ananas
1965
1966
Plantations
16 4-00 t
19 700 t
30 685 t
familiales
;Plant2.tions
9 000 t
9 700 t
la
....
755 v
d.e la SALCI
J
IrOTAUX
25 4-00 t
29 4-00 t
~l 44-0 t
TABLEAU 18
La progression de la production de l'ananas
en Côte dflvoire de 1964- à 1966.
La S.A.L.G.I. dont le precier objectif est de produire.
du jus et de la conserve d'ananas a égulernent accru sa
production industrielle qui était d'environ 6 millions
de litres de jus en 1966.
Mais la progression de la production d'ananas vient en
général de l'aiie technique que cette entre;rise a9Porte
aux villages des environs d'CND ( à 80 km dfAbidjan ) oü
elle est imp12ntée depuis 1950 ; elle les encourage a
s'intéresser à la plant2tion de l'ananas. Et, oeu à peu,
i l sIest établi ,entre elle et les paysans aes accords
commerciaux au terme desauels elle leur achète leur pro-
duction d'ananas tout en les aidant i
moderniser leurs
techniques de travail.
Cette collaboration a eu pour résulta~ non seulement
11 augmentation de l' ense~ble de la prc:à.uction mais éga.-
lement celle des superficies cilltivées, du rendement à

-
...'-'- --
..
'
" '~
l œctare et du nombre des planteurs. On a ainsi enregis-
tré en 1962 et 1967 la progression suivante (Narché· Iyoi-
rien, supplément spécial, Mai 1967)
\\
!.innées
Récoltes
superficies
rendement
nombre
cultivées
à
des
l'hectare
planteur~
1962
5 600 t
150 ha
37,33t/ha
194-
1966
30 685 t
505 ha
63,5Ot/ha
511 .
1967
·52 000 t
800 ha
.,
65.,OOtjha
802
\\
TABLE.L\\ U 19
Les plantations familiales.
Cet; exemple a plus tard été suivi par la Société CO()"oAT'a-
tive et Agricole de Bonoua (S.O.C.A.B.O.) et par la Socié-
té Ivoiro-AlleiJlande de Conserves d'A 11anas(S.I.A.C.,A.) •.
Cela a accru l'importance de l'ane.na3 dans le COTIl!Ilerce
extérieur de la Côte d'Iv,oire.
La S.O.C.A.B.O. est un produit de la coopération gerrnano-
ivoirienne. Elle est alimentée, en majeure partie, par des
capitaux allemands octroyés à la Côte d'Ivoire sous:for~e
d'aide au développement. Son objectif principal est dé
produire de l'ananas brut pour la Société Ivoiro-Allemande
de Conserves d'Ananas (S.I.A.C.A.)
La S.I.A.C.A. est une société ?rivée appartenant ides
actionnaires Allemands et Ivoiriens dont en particulier
Monsieur Mathieu E~~~, Monsieur SPRECHER et la Firme
G.rn.b.B de ~aarbracken qui en attend 45 000 Tonnes de
jus et de conserves d'ananas par année pour le marché
ouest-allemand.
Des pourparlers seraient
Rctuellement en cours entre
...

- 125 -
les deux sociétés pour que la SOCABO ccopère plus étroi-
tement avec la SIACA sur le plan financier et sur le plan
technique.
.,
\\
Une aide financière iLlportante a d'ailleurs été attribuée
i
. 1
à la SIACA par des organismes bancaires. C'est par exem-
. ;
ple le cas de la Banque Ivoirienne' de néveloppeD.8nt In-
dustriel (BIDI) qui, au cours de l'ann;~e' financière 1969
lui. a accordé un crédit d'environ 911 Lli11io~s de francs
CFA, remboursable à long terme, pour L~ construction d'une .,
.. '
conserverie d'ananas à Bonoua. Plus tard, elle lui a éga-
..
lement accordé d'autres créd.its pour la réalisation cO:ilplè--
te de la dite conserverie (Frankl-ù.rter J._llgeoeine Zeitung,
lloars 1970).
Cette nouvelle usine dont la construction fut achevée en
1968 devait tr~iter 40·000 tonnes d'ananas par an. Elle a
_
cOQJencé i
produire en 1970, à -un moment o~ la production
d'ananas n.' était que de 102. 000 tonnes dont 17,4-00 tonn.es
étaient destinées à l'exportation tc.ndis que les conserves"
en étaient à' 27.300 tonnes pour cette mêû1e année 1970.,
Et la République Fédérale d'Allemagne a été l'un des prin--
cipaux clients de l~ Côte d'Ivoi~e pour la vente de ce
produit en particulier pour les cunserves et pour le jus
d'anane.s.
a) Les conserves d'anan2s : leurs exportations semblent re-
gresser depuis 196'7 ; Glë.is l'AlleBagne Fédsrale devient
le second acheteur des conserves d'ananas après.la.E~ance•
...... ', .
C'est ce qu'indique le t2.o1eau sui.vài1:b :
..... "'.
Pays
1967
1968
1969
p.-mportateurs
Qte en t
i j
Qte en t
~,
1"
Qte en ....u
5v
?
,...
Allei;ûa~e
\\:)
516
27,0 ~.'63 OOQ.
27,2
5 2~'3
23,9
...-" .
1
Wrance
12 331
151 ,0
la 837 47,1' 11 019
50,3
TABL:2AU 20
Exportation des ananas en conserves vers
l'Allc8agae F2~ér2.1e.

b) Le jus d'ananas, par contre, a connu une augmentation
quantitative relative chaque année. Le tableau suivant
montre cependant que les exportations ivoiriennes d'ana-
nas en jus n'ont pas d~passé 6 % de l'ense~ble de ces ex-
portations.
,
1967
1968·
1969
Q
%
Q
%
Q
%
,Allemagne
284
3 ,~
4-26
~,9
591
6,0
;France
7459
89,6
7 201
82,6
7 787
79,5
\\
TABLEAU 21
Exportation d'ananas en jus vers l'Allema-
gne Fédérale. Les quantités sont en tonnes.
Dans l'ensemble, l'Allemagne achète très peu d'ananas
frais à. la Côte d'Ivoire. Mais ce produit qui a connu
une augmentation rég'<.1.lière entre 1960 et 1968 semble se
stabiliser en 1969 autour de 13 000 tonnes, soit environ
2,J ~j des valeurs et 1,2 ~b des quantités d.es exportations
ivoiriennes~. Il joue donc un rôle insigniiic.nt pour l' en:-
semble des achats allemands.
Au reste, il faut noter le fort pourcentage des achats
des ananas ivoiriens par les autres pays de la Communcu-
té EconowiQue Europôewj,e. Ce pourcentc.ge Deut s' esti!:ler
à 95 % pour les ananas fr~is, à 97 % pour les conserves
et à plus de 95 % pour les ananas en jus. ~t lorsque le
marché alle~and de l'ananas sera saturé -et il le ser~
bientôt d'après les statistiques des services fédéraux
pour le commerce ext6rieur- la C.:;:':.E. pourr3.. ainsi ré-
sorber une bonne partie des ex~ortations ivoiriennes
d'ananas ou mêoe
pour les trois autres produits prin-
cipaux (le café, le cacao, le bois) de la Côte d'Ivoire.
Au reste, si pour ces trois produits et pour l'ananas
les e;:port2.t ions de ce p.s.ys vers l' lilleQé.[;ne Fédér8.1e
ont connu une augmentation quantitative relative, il
n'en est pas de même pour certains produits. Il s'agit
notamQent de la banane et du coton.
• ••

a) La banane a connu un tonnage d'exportation qui approch~it
128.000 tonnes en 1965. Depuis cette date, les exportations
de bananes ivoiriennes sont stables.
Mais pour l'année 1969, ces exporta~~ons représentaient
2,) ~ des· valeurs et 4-,0 ;5 des quan..tités de l'enserlble
des exportations ivoiriennes. Ce qui est ~ssez significa-
tif pour ce produit qui peut devenir une gr~nde source de
développement 90ur le commerce extérieur de la Côte d'I-
voire.
Or la République Fédérale d'Allemagne fait partie des pays
qui. entretie.nnent un cOr:J.I!lerce très peu développé avec la
Côte d'Ivoire pOUl"' sa banane. Cela se remarque d'ailleurs-
dans les livres des statistiques ivoiriennes où l'Lllemagne
fait partie des clients regroupés sous la rubrique lI autres
pays Il. Ceux-ci ont vu le pourcentage de leurs achats d.e
bananes ivoiriennes di~inuer de ~,O % à 1,5 % au cours des
années ténoins (1967, 1968, et 1969) qui Iil2..I'quent l'époque
florissante des rapports cos~erciaux germano-ivoiriens.
(Compte de la Nation 1969-1970).
Pour ses bananes, la Côte d'Ivoire se sent donc négligée
face à ses partenaires européens, en particulier face à
l'Allerlégne Fédérale qui, par ailleurs, est un gr~nd conson
mateur de bananes.
C'est pour cela qu'elle a protesté le 14 avril 1967 avec
un certain nombre de pays africains et malgache, memb=es
associés de la ComQunauté Economique Européeili~e (CEE) et
égalem.ent IJrod.uct eurs et e:cyortat eur~; de bananes (Cameroun
~~dagascar, SO~21ie, Côte dIIvoire). Cette protestation
était dirig§e contre la nêgligence e-G la mauvaise volonté
des import~tGurs alle~ands de bûn&ues.
Ce problème est d'~ut~nt plus important pour la cate d'I-
voire que la banane f~it partie de ses ~rincipaux produits
d'export,:::.tion, nous l'a-Ions dit. A e:.le seuL;, elle lui
a rapport~ plus d2 45,5 millions de Deutsche Mark en 1965.
...

-.120 -
P '
Ce chiffre pourrait être facilement trip~é si la Côte
d'Ivoire arrivâit à écouler tout son stock de ban~nes.
Car malgré les 128·000 tonnes de bananes exportées au
cours de cette année, 18~,000 tonnes sont restées dis-
ponibles pour l'ex?ortation (Süddeutsche Zeitung, numéro
spécial, la Côte d'Ivoire, ~ juillet 1967).
La Côte d'Ivoire n'ignore probablement p~s qu'il lui
appartient de trouver d'autres moyens pour utiliser le
stock non vendu de ses bananes; mais, d&ns la recherche
d'un m2rché pour l'écoulement de ses produits, tout pro-
ducteur pense en premier lieu à ses partenaires économi-
q,ues.
L'AlleGlagne peut l'2.ider puisque son marché de bananes
n'est p2.S saturé. La preu'Emest qu'entre 1964 et 1966,
son volume d'importation de bane.nes est monté de ~87·000
tonnes en 19~ à 607 000 tonnes en 1966. En deux ans,
l'accroissement a ainsi été de 120 000 tonnes Qui ~ur~ient
bien pu cont?nir quelques tonnes de bananes ivoiriennes~
Mais les statistiques montrent aussi qu'il est difficile
aux import~teurs alle~nds de persu2der les conso~êteurs
de bnnanes de la République Fédérale pour qu'ils achètent
les ban2.nes ivoiriennes ou africain8s en général., En 1963
par exemple, ils avaient importé 3,621 tonnes de bananes
ivoiriennes. Et en 1966 déjà le consomnateur allemand ne
voulait plus de la banane ivoirienne ni même des bananes
africaines en général. (1)
L'une des raisons souvent évoquées yar les consom3ateurs
est que la Côte d'Ivoire proiuit de le. l'banane piquée ll •
Et en généré'_l, le conso:l'J.2.teur alle:::J.c,nd n' o..ir:le Po.s la
IIbanane piquée'l. Far ailleurs, il 3. pris goût à la banane
sud-am2ricairE~il est difficile de l'eu démordre.
-(1) Au cours de cette ann~e 1966, la République D&œocrati·
que AllowdnQG 2 achet& l 179 tonnes de banJD2S à la
Côte li 1 Ivoire (Afrilca ~'oru::l, 2. ~rril 1"::56 p. 10))

-
"''-(
-
Ainsi l'ancien reproche que la plupart des importateurs
de Ramburg faisaient à la Côte d'Ivoire et qui concernait
la mzuvaise qualité de ses ewballages n'est plus évoqué.
Car la Côte d'Ivoire a engagé une somIne de 3 millions de
Deutsche Hark pour le mont2.ge d'une f2brique spéciale d'em-
ballage en 1964 afin d' emballer ses bé.nanes dans des car-
tons comae l'exigeaient les import~teurs Allemands. Les
chiffres cités plus haut ~ontrent que cela n'a eu 2ucun
effet pour l' exportation des bananes i.voiriennes vers
l'Allemagne Fédérale, du ooins jus~ue tout récem~ent où
le Gouvernement Fédér~l est intervenu pour faire goûter
à nouvee.u les bananes de la Côte d'Ivoire en Allemagne.
Jusqu'en 1970, cette politi~ue de Bonn en faveur da ce
produit ivoirien n'av2.it p2.S encore porté ses fruits,
puisque sur 140 000 tonnes de bananes ivoiriennes exportées.
au cours de cette année, l'Allem~gne Fédérsle a pratique-
ment continué à bouder ces bananes. Pendant ce temps la
France en a. i::.port é 95' 000 tonnes, l,s. Grande Bretagne,
23~ 000 tonnes et l'A~gérie 11,000 tonnes (Bundesstelle
für den Aussenh2ndel, Nachrichten für den ~ussenhandel,
Fé"ITier 1972).
Il est cepend2nt tout à f~it pensable que dans l'avenir le.
situation de l~ banane ivoirienne sur le marché allemand
s'améliore. Hais, oojectiV'e~ent, la lutte que mène le Gou-
vernement d'Abidjan pour l'écoulement de cette banane en
AllerJsgne restera rude en rais on des probl èmes que nous
avons évoqués plus haut. On ne peut Qonc pas regarder la
banane comme un produit d'avenir dsns les rapports comner-
ciaux ger~~no-ivoi=iens puisque le marché allemand est
apparemment Il saturé l! pour ce pro,iuit ivoirien.
6) Le coton
par contre, peut être un produit d'2venir pour
le coswerce de la Côte d'Ivoire avec l'AlleoËgne Fédérale,
car le Clélrché allewand è.u te~-::tile est encore très ouvert •
• • •
........

-M'.
,
'"',::'"
, ,
"
,'';'i
"
Les Autorités Ivoiriennes en sont certaine~ent conscientes
puis~ue de?uis bientôt 10 ans, elles n'épargnent aucun ef-
fort pour faire du coton un produit compétitif pour le com-
merce e~~érieur de la Côte d'Ivoire. Le Gouvernement essaie
par exemple de faire améliorer la qualité de ce produit en
en augmentant le prix d'achat au kilograome au paysan lors-
que son produit est de'très bonne ~ualité.
Cette politique de stimulation à le. production de coton
de bonne ~ualité CO~llence à porter ses fruits. Ainsi, le
, l
Ministère de l'Agriculture a publié 30.000 tonnes de coton
non égrainé pour la cawpagne 1970-197l pour une superficie
de 36 000 hectares.
Pour la caopagne 1971-1972, les statistiQues ont, prévu
une production de 35 000 tonnes pour une superficie de
~ 000 hectares. Cet~e 2ug3entation de la production est
en soi le signe dlune re?rise car en 1968-1~69 d8jà la
Côt e d' Ivoire produisait 42' OCO t onnes de c otan non égraîné.,.
Ce nouveau produit d'expofie.tion pour ce pays se vend sous
forme de gr~ines de coton, de coton en m2sse, de fil et de
tissus de coton.
La RépubliQue Fédérale d'Allemagne n'achète prati1ueoent
que du coton en masse destiné à l'industrie t~xtile cOw=e
l'indique le tableau suivant (Coapte de le Nation, Minis-
tère des Affaires EconoDiques et des Fincnces, Abidjan 1972)
!
1
PAYS
1967
1968
1969
1
~GIPOR':rÀTEuB.0
Qte en t
Qte en
Qte en t
,.-
i~
v
))
j';
,
s.llemagne
512
6,0
720
r
LJ.
0 , •
2 144
18,4-
\\
~ance
4
001
+6,6
5 251
46,6
4- 676
4-0,1
TABLEAU 22
L'exportation du coton en masse vars l'Alle-
ma8ne Fédérale.

... C- ;;
-
. , . , '111"
,
L'Allemagne n'est pas un acheteur traditionnel du coton
en masse ivoirien COnfle la France et le Royaume Uni.
Mais le tableau 22 montre Que ses importations de coton
ivoirien sont en constante au~entation tant en quanti-
tés qu'en pourcentaGes. Si cette au~entation se pour-
suit au cours de la ?rochaine décade 1971-1981, le coton
ivoirien pourra peser d'un poids lou=d dans la balance
commerciale de la Côte d'Ivoire à l'égard de la Républi-
que Fédérale d'Allemagne comme le tourisme pour l'a2enir.
Or justeoent, si nous considérons le tourisme comme un
. facteur d'éche.nge commercial et il l'est, nous sommes
obligés de constê.ter deu::c faits significatifs à son su-
jet : d'une part que toutes les statistiques et les rap-
ports des services touristiques des deu...-v:: pays' se taisent
surIes activités touristiques dans les deux sens parce
que, justement, ces activités sont pratique1ilent sans
importance. Cela ne signifie pas Que des Allemands ou des
Ivoiriens de toutes caté50ries n'aient pas eu à passer
des vacances en Côte d'Ivoire ou en. Alleoagne Fédérale
mais plutôt que ces visites il r ont ~onnu ni une p.éri6.;.·
dicité ni une conséquence COffir..erciale rewarquables.
C'est là un manque pour chacun ùes deux pays car le tou-
risme pourrait bien être un facteur du renforce8.ent
souhaité par les Gouverne2ents de Bonnet d'Abidjan pour
leurs relations commerciales.
TIans cette perSpeCGlVS, et nous en arrivons ainsi au
deuxièc:e fait significatif, on peut ro.isonnablement
penser que la nouvelle politiQue ivoirienne d'un déve-
loppement touristique en Côte d'Ivoire serQ sans conteste
en faveur du renforce8ent des relations conmerciales
germano-ivoiriennes. Et la llGrande Riviera Africiane",
ce vill~se touriGti~ue en construc~ion dans la banlieue
proche d'Abidjan ~)eut servir cet int&rêt serr:l3.no-iv-oirien.
.
-
' .
Certes ce village touristique :J.'est.passpécifiquement
destin~ aux touristes All~ôands, oais le problème qui
se pose ici est celui d.e tous les pI'oduits cOQ.:nerci2.uz.
Il s'aGit d'offre et de deD~nde. 2t oêille si la de~ande
allemande n'est pas tr6s forte en Cf moment pour cette
• • •

offre, il n'en iemeure pas moins qu'on puisse la stimu-
ler par tous les moyens.
L'Allemagne Fédérale a d'ailleurs wontré sa bonne volonté
d'aider la Côte d'Ivoire d2ns ce dOwEine en lui offrant
deux bus de tourisme d'une valeur de 86 557 Deutsche Mark
en 1969.
Les diffé~entes foires internationales auxquelles la
Côte d'Ivoire prend souve~t part en République Fédérale
d'Allemagne pourraien~ bien aider à cet encouragement.
La participation dont il s'agit ici concerne 15 foires
organisées en Allemagne entre 1965 et 1971. Parmi ces
f~ires il faut distinguer toutes les foirés alimentaires
et surtout celle dénoIDIZlée rlunich IlIGAFA II et qui a eu lieu
du 15 au 24- septembre 1967 à t1unich. C'était une foire
internationale sur la GastronoQie, l'E[ôteTIerie et le
Tourisme (Côte d'Ivoire Aujourd'hui, r'\\ars 1972, Paris).
Mais les partici?ations de la Côte d' I-II-oire à ces diffé-
rentes foires entraînent des frais paI'fois énor~es pour
elle. Il s'agit notaoment :
des frais enGagés pour les échantillons d'exposition,
de même que pour les contrôles sanii;o..ires (è.ans le c.s.s
des denrées ali:nentaires et des boi~isons à distribuer)
- des frais de location des stands et des frais d'exploi-
tation (c2.d.eau:c :;mblicit2.ires, réception des v-isitenrs,
redevances téléphoni~ues, électricité, etc .•• )
des frais de projet, de développement, de montage et
d'agenceoent des stands
des frais d'embal12Ge et de transport du oatériel et
des éch~ntillons d'e~position
- des fr&is de personnel
...

- 131 -
des irais de promotion publicitaire : déplicnts ren-
seignant sur le programme de production, annonces
passées dans le catalooQe de la foire etc ••• (1)
Ces frais lourds constituent souvent un véritable handi-
cap pour la Côte d'Ivoire à chaque fois qu'elle veut
introduire un de ses produ:.ts ou bien en accroître la
demande sur le sarché allemand. Elle a donc besoin d'une
aide technique ou financière que lui fournit souvent
1 ' i l l emagne •
Cette bonne coopération laisse espérer que la balance
commerciale fortement déficitaire de l'Alleoagne à
).."égard de la Côte d'Ivoire pourrait bien, dans les pro-
chaines années, connaître un meilleur redressement.
On peut donc d.ire, en conclusion d.e cette analyse des
relations co~erciales ger8ano-ivoirie~~es, Que
le
volume des échanges entre les deux pays a connu une
augoentation relative rapide, car ces relations coooer-
ciales sont récentes et, de ce fait, 0nt d'énor~es diffi-
cultés à surmonter. Il s'agit ~otamment de la dù~e con-
currence que lui opposent les hOIIl!lles d'affaires Français,··
Anglais, A;:néricains, Libenais et Syriens qui opèrent sur
le marché ivoirien. Sur le marché allemand il y a non
seule~ent ce problèQe du cOwmerce triangulaire né du
passé colonial de la Côte d'Ivoire, ancienne colonie
française, et de l'Alleœ2;ne, pays ayant eu peu d'in-
fluence coloniale,comme nous l'avons déjà expliQué.
Il y a égaleûlent les exigences et parfoisuue mauvaise
volonté du con~osQateur alle2and à l'égard- de certQins
produits de la Côte d'Ivoire dont en par"'ciculie:c la
banane.
...
(1) IIHarcnê et l'larketing en RépubliQue Fédérale
d'AlleClac;ne", Christian \\1ilhelms 8t Klaus Boeck,
Hambur 3 1972, pages 134 et 135.

.,~.\\,'t~'
- 132 -
. ~~.
. ,".~..,
En raison de ces constatations ,on ne devr~it pas s'attendre
à un développement s~ectaculaire des échanges commerciaux
entre l'Allemagne Fédérale et la Côte d'Ivoire dans l'i!D.~
médiat. r·1ais les statistiQues montrent que la France
importe de moins en moins les produits ivoiriens tandis que
la Côte d'Ivoire continue à acheter des quantités impor-
tantes de produits frûnçais (situation économique de la
Côte d'Ivoire, Direction g~nérale des statistiques,
Abidjan 1969). Cela veut dire que la Côte d'Ivoire va de
plus en plus disposer de marchandises à exporter. Et
l'Allemagne devrait pouvoir redresser le déficit de sa
balance comnerciale avec ce pays en important encore plus
de ses produits.
M@me si cela étai·l:i, nous l'avons -lit, ce redressement ne
serait pas spectaculaire dans l'immédiat. Il ne reste
alors à la CÔt8 d'Ivoire que de compter sur les investisse-
ments allemands sur son territoi=e ainsi que sur l'aide
financière et sur l'aide technique de l' Allellla€;D.e
Fédérale •.
Et cela pourrait, au reste, avoir pour conséqueAJ.ce une
nette a~élioraticn des balances co~erciales entre les
deux pays, ca=:- les investisseurs· .allemand.s
trouveront
le premier débouché des produits de leurs entreprises en
Côte d'Ivoire dans leur propre pays d'orisine. Il en est
pratiquement rie ü:êCle pour l t aide îinancière et l'aide
technique. C85 deux formes de coopération constituent en
elles-mê,;\\es !lon seul ement des fûct eurs c OflL.-:lerc i2.u:c effi-
caces mais elles créent également des voies et moyens
pour des échanges de toutes sortes entre les deux parte-.
naires.
Nous allons à présent analyser les différentes fornes
que cette coopération ger~no-ivoirienne a revêtues au
cours de cette décade 1961-1971 aussi bien sur le plan
technique. l'iais aupaI'avant nous prés ent erons la situation
des investissements alleD2nds en Côte d'Ivoire depuis la
signature d.es accor6.s 0.e coopération gerülano-ivoirieune
du 13 décembre 1961.
·1
•••
~j

- lj5 -
....
'
~
.' ::
Les investissements allemands en Côte n'Ivoire
Ils constituent un point de clivage entre les relations
co~erciales germano-ivoiriennes Que nous venons d'étudier
et la coopération fin~ncière et techniQue entre 18s deux
pays parce qu'ils sont ~troiteQent liés à ces deux genres
d'activités économiques.
Au reste, il nous faut préciser ici que nous entendons
par "investissement" la création de·:noyens de production
ou encore l'emploi. de ressources à l'acquisition de biens
productifs par des entreprises et des hOQIDes d'affaires
allemands sur le territoire ivoirien.
Les investissements allemandS qui peuvent satisfe.ire à
cette définition ont été très peu nombreux au cours de
ces dix années de coopération ger~no-ivoirienne. Et la
plupart de ceu;; qui ont été entrepris dans ce pays concer-:-
nent soit des achats de p&rticip~tions dens des b2.n~ues
privées ou se3i-publi~ues ; c'est par exe2ple le cas de
la B2.nque Allemande (die Deutsche :Bank A .G.) qui, à côté
d.'2.utres banques étrangères COi1me la Banca COTIlo.erciale
Italiana et la Morgan Guaranty International 3anking,
a acheté 16 ~ des actions dens le Crédit Lyonnais lors~ue
cette banque est devenue la Société Ivoirienne de Banaues
(S.I.B.) &u lenQe~ain de l'indépend~nce de la Côte d'I-
voire (1).
Par ailleurs, la Société Cowmerciale Berlinoise (die
Berliner Handelgesellschaft) est également actionnaireŒrrG
la
B~nque Internationa~e pour le Coa~erce et l'Industrie
(BICI) parce que cette banque qui travaille en Côte d'I-
voire est née d'une autre ban~ue, 12 Banque Nation~le de
Paris dont le.. soci;~té berlinoise est; initiale:nent action-
nairJ"J) La :Banque de COQ;-;:erce (Cc:::J.iJ.erzb2..rL~ A. G.) détient
égaloment 75 Î~ du C3.IJit.:::l de la BIeL.
(1) a. Hande1sb12tt du 2 aoGt 1952
b. DiE? E:lfei1b~ink<Ïst~
H;::0.t'~, EUI'2.:Çor-~e~s,
ce~tre
d' lllJ.Oru2.tJ..on et ue DOCUr:lenl;~t;lon l.VOll'1.8il.
...

Quant à la Société Allemande de Développement (die Deutsche 1
Entwicklungsgesellschaft m.b.H.) et la Banque de Francfort
(Frankfurter Bar~ A.G.), elles sont actionnaires dans la
Banque Ivoirienne de Développement Industriel (EITI1).
Par ailleurs, la Société Bavaroise de Banques (die Bayeris-
che Vereinsbank A.G., München) détient 7,4 0 de la Société
Générale de Banques en Côte d'Ivoire (S.G.B.C.I.) (1).
Mais certaines entreprises allemandes se font généralement
représenter par des firmes françaises travaillant sur place:
depuis un certain teops déjà.
Cette collabora.tion est encore plus renforcée dans l'ex-
ploitation forestière où sur environ 10 firmes qui prennent
part à une activit§ économiQ.ue, seule une, la Société In-
dustrielle et Forestiêre de Côte d'Ivoire (S.I.~.C.I.),
peut prétendre être autonone CO:ilSe nous l'avons souligné
à propos de 11 importanc e du bois dans le COm.::lerc e e:ct érieur~
de la Côte d'Ivoire.
Dans <l'autres secteurs d'é:ctivité!s, un certainnoabrc de
firmes allemandes sont représentées ; wais ce nombre reste
infioe par rapport à ce qu'il en est pour les 2utr~s firmes
étrangères qui ont d8s investissements en Côte u'Ivoire.
Ces alleoandes sont notamment (2)
la firme Hannesmann-Zxport A.G. de DUsseldorf qui s'oc-
cupe d'équipeoents industriels en Côte d'Ivoire,
- la soc iét é Hoechs'G PharmafriQuG S.A. (Farb\\-;erke Eoechst
A.G) fabrique des prod~its pharmaceutiques et des produits
chimiques en Côte dlIvoire,
(1) Die =lfenbein~~ste neute, ~ura~or-rress, Centre d'~n­
formation et de Documentation Ivoirien
(2) Die .Llfenbeinh."Üste Reut e, .6ur2for-Fress, Centre d' In- .
formation et QG Document2tion Ivoirien

-
.L? "·-"4l.\\l.!i\\1;
\\1"'!
• ".lo
~,
- Les F.'abriques Bacloises d'Aniline et de Soude· (Badische
Anilin und Sodafabriken A.G., BASF, à Ludwigs~fen)
qui fabriquent essentiellement des produits chi~iques
en Cate d'Ivoire.
la société KJ..ëckner-Eumbold-Deutz à..F. de Cologne qui
s'occupe d'installations industrielles et produit éga-
lement des tracteurs ainsi que des camions.
Les activités de toutes ces sociétés se passent générale-
ment dans la capitale du pays, à AbilLjan.
Les deux grandes sociétés d'importation et d'export~tion
hambourgeoises : Handelhauser Hausen und Senne et Bans
Hehr sont ici èe qu'est la S.I.F.C.I. parmi les entrepri-
ses allemandes d'exploitation forest·.ère. Elles sont di-
rectement reprSsentées p~r leurs fil~ales à Abidjan (1).
La Société Todo de Remscheid est également renr6sentée
à Abidjo..n d:J.ns l'importation et l'exportation des produits
tropicc:ux.
Dans le dom~=tine de l' agric'J.lture, la Société allemand·e
JOKACI ( Die Firma Josef Kailles, Herzogenratb) collabore
au Plan-Palmier lancé par le Gouvernement Ivoirien avec
le Fonds ~urop2en de Développement (F.E.D.). Elle s'occupe
en particulier du défricheQent de 32 000 hect~res de ter-
r~in pour l~ plantation de palmiers à buile.
Par ailleurs, le projet de construction d'une usine El. Pa-
pier qui prod'J.irai t
anDuel1e:lent 25 000 tonnes d.e 9é~pier
d'eoba11ages a été ~is en veilleuse par l'Etat Ivoirien.
Celui-ci ênvisage un rendcDcDt·10 fois plus fort pour un
in~estisse~eGt de 20 ~illiards de fr~ncs C]A alors Que les
auteurs du projet, uD:::onsorsiu:ll de fir::;es allem~ndes sous
la direction de l'usine Krupp-Konzern ne prévoyaient que
6 milli2rds de francs CFA.
(1) i'litt eihmsen cler 3unà.esst elle für /lUSS ênhanJ.c:;ls infor-
mation, nO 195, septembre 1970

i l n'est p2.S exclu que c es firmes parviennent à construire
l.lusine en question. Il nI est pas exclu non plus que dans
l'avenir un nombre plus important d'hommes d'affaires
allemands et de fir~es allemandes investissent m~ssivement
en Côte d'Ivoire.
Mais pour cette décade 1961-1971 et malgré la politique
économique e:rtrême~ent libérale du Gouvernement Ivoirien
en m~tièrc d'investisse~ent priv8 étranger, les investis-
sements allem~nds ont été très peu représentés dans ce pays.
1
Ce petit nombre ni est pourtant pas le signe d lun Q.§sintéres-
sernent caractérisé; il est plutôt ~'expression de deux
difficultés majeures que ces firmes et· le Gouvernement de
la Côte d.' Ivoire devraient pouvoir enrayer daus un futur
proche s'ils sont réellement désireux- d!accroïtre les in-
vestissements allemands dans le pays.
La première de ces difficultés concerne la concurrence rude
que rencontrent les Allecrends sur le m2rché ivoirien. Or
cette concurrence ne se résume pas uniquement en la forte'
représentation des sociétés françaises datant pour la plU-,·'
part de 1 1 ère coloniale, mais elle concerne également le
problèo.e de 12. communication linouistique des investisseurs
allemands avec la société ivoirienne, une société cioGlinée
par la culture fr:'.nçaise. Ce problème de lê.ngue est capitc.l
dans les transactions com~erciales de toutes sortes.
En effet, la client èlei voirienne .' p.::rle le français 1 très.
peu l'anglais et encore moins llalleilla~d. Or les investis~
seurs eux-mê8es, à l'inverse de cette clientèle, parlent
naturelleme~t de l'alle~and, de l'~ngl~is et peu de français
Cette difficulté de comsunication a des 9rolon5e2ents sur
le narché du tr~vail. C&r étant donné ~u;il n'est pas facile
pour un Alleocnd, m2~e haute8ent ~ualifié déUS son métier,
d'avoir une communic~tion satisfaisante &vec lQ clientè~e
ivoirienne, les firmes allemandes sont souvent portées à
employer du personnel ivoirien. Celui-ci est en principe
appelé à occuper des postas de responsabilité daris toutes
....

- 137 -
les entreprises qui travaillent d8ns ce p~ys et cela
conformément à la politique d'ivoirisation de l'éconc~ie
arrêtée p~r l'Etat Ivoirien.
Or, ce personnel est souvent jugé incompétent par la
plupart des investisseurs étrangers dont p.robablèment
certains investisseurs allemands, même à diplôme égal.
Et comme la m2in-d ' oeuvre importée d'Europe coûta parfois
cinq fois plus cher aux investisseurs que la main-d'oeuvre
autochtone qu'ils boude~t et qui, par ailleurs, n'est pas
affluante, les investisseurs allemands se trouvant, bloqués
et perplexes deva.nt ce problème; ca; les firmes sont,
avant-·toutes choses, soucieuses de la rentabilité de leurs
affaires, ce qui est normal.
Nais il ne fait pas de doute <lue certaines de ces firtles
jugent de la valeur et des connaissances du personnel
autochtone ivoirien avec b02.ucoup de préjugés parfois. Et
même si cela était, si ce personnel étiit véritablenent
inco~pétent pour les tâches et les responsabilités qui
leur sont offertes dans ces entreprises étrang8res en Côte
d..1 Iv·oire, la participation de c es entreprises et des in-
vestisseurs allem~nds au développement économique et so-
cial de ce pays n'est -elle p~s aussi de lui former des
cadres valables dans ces entreprises mG~es ? Car ce qui
intéresse la Côte d'Ivoire lorSQu'elle invite 12s hOSilles
d'affaires allemands à investir chez elle, c'est/avant
toutes choses, que les investisse~ents servent à son dé-
veloppement. Ce principe de base ne devrait ja~ais être
perdu de vue.
Au total on peut dire que l'aide allemande à ce P2YS par
les investissement priv~s directs a été peu iillportante au
cours de cette période de 10 ans. Les ho~es d'afi&ires ontr
usé de beaucoup de prudence Î2ce au prcblè8e de la concur-
rence fron02ise sur le 8Gr0hé ivoirien. Cette con~u~renC9
quoique r6elle nI est :pourtan~ pêtS telle ou' elle puisse
freiner l'&lan des investisseurs allem2uds dans ce pcys
•••

-
~.JU -
."'"11
puisque l'environnement éc ononic{1:l.e de la Côt e d'Ivoire
est m~contraire en faveur de toutes sortes d'investisse-
ments surtout lorsQu'ils viennent des pays du Marëhé
Commun Européen.
La prudence et la réticence des investisseurs allemands
telles que les statistiques le montrent sont visiblement
exagérées. Il n'en demeure pas moins que l'Etat Ivoirien
devra, dans la ligne de sa politique d'économie libérale
et capitaliste, rassurer encore plus et encourager ces
investisseurs qui, s'ils s'engageaient en Côte d'Ivoire/
pourraient très certainement renforcer l'essor économique
de ce pays.·
La section de "La Côte d'Ivoire aujourd'hui" (1) installée·
depuis les derniers mois de L'année 1972 à Cologne et où
collaborent les r'linistères Ivoiriens du Plan et de Il Eco-
nomie et des Finances jouera ce rôle d'ini'or:natioll et
d.' encourageoent auprès des homëiles d'affaires allemc.nds 0<
On peut donc· raisonnablement regarder l'avenir avec ol]ti-
misme si la bonne volonté des hOr:u:J.es d'affaires allemands
répond à celle des dirige2nts ivoiriens.
~his l'aide au développement dont a bénéficié la Côte
d'Ivoire de la part de la Républi~ue Fédérale d'Alle~asnç
au cours de cette d~cennie vient beaucoup plus des prêts
en argent liquide que des investissements. Et COGl::le ce"l;te
aide financière s'est souvent faite par le canGl de cer-
taines banques allemandes et ivoiriennes dont le rôle a été
import;::nt do.ns 13. c oopérE:~ t ion financ i èI'e germano-i voirielli"l.e
nous nous attacherons d'aborQ à présenter ces banques avant
de passer à l'inventaire ~e l'2ide allemande à la Côte d'I-
voire.
(1) lILa Côte d'Ivoire l\\.ujoUI'd'hui" es:; une sociét8 anQ-
nyme qui S6 charse de donner des infor8ations sur
la vie 2cono~ique de la Côte d'Ivoire. Inst~llée i
Paris, elle est en relations avec la Directicn du
Comwerce ~xtérieuI' à Abidj2n.

+... Les Banaues et l'aide financière allesande à la Côte d'Ivoh-e
Parmi ces banques, il faut distin~er celles qui ont eu
à jouer un rôle réel dQns l'aide allemande di=ecte dlune
part, et dans l'aide indirecte d'autre part.
L'aide directe est celle que le Gouvernement allemand
accorde au Gouvernement ivoirien sans avoir à passer par
l'intermédiaire dlun organisme de la Communauté Zconomique
Européenne (C.E.E.) en particulier le Fonds Européen de
Développement (F.E.D.)
L'aide tndirecte par contre vient esseûtiellement de cette
Corriounauté dont la Côte d'Ivoire est membre associé. Nous
rattacherons la grande partie de cette aide indirecte au
chapitre prochain sur l'élid.e techniquealleoande à la Côte
d'Ivoire parce que cette aide ind.j.recte est souvent gratui-
te. Et les iù.lemands appellent aide technique toute aide de
toute nature qui n'est pas un prêt re3boursable •
. SI agissant à présent des diff§rentes "banQues en question,
nous, parlerons donc en yr'6mier lieu de celles intéressées
pa~ l'aide directe, c'est -à-dire des '')anques allemandes
puis des banques ivoiriennes. Il s'agit nota~ment de :
1- La Bancue è.e crédit noCl"T"' la Recons-t;r'J.ct i on (.iie Kreè..i-
tanstalt für wiederQufban)
Comme son nom l'indi~ue,
cette banQue a été créée par des
particuliers allemands en 1948 pour contribuer à la recons-
truction de l'économie alle~~nde après la guerre. Dès sa
création, elle avait son siège social à Fr2-nc.iort e-::; cela
expli~ue qU'elle ait surtout travaillé pour la République
Fédérale dIAllema;ne.
Et avec le dévelOPge~ent de l'économie mondi~le, sa Bission
s'est accrue et a dépassé les fronti8res de l'Allemagne
Fédérale
et est devenue un instru::l8nt entre les f:lains
du Gouvèrne~nent de BOllil pour aider les pO,ys du 'riers IIoncle
...

,
dont la République de Côte d'Ivoire. C'est donc a elle
t
,
que Bonn confie générale:nent l'aide en cê.pitaux a ces
.. ~.
p~ys et cela de?uis 1962.
La fonction essentielle de cette banaue est d'étudier les
eStés techniques des aides et de veiller à leur pai~ent
et à leur re::r::.bourse;:;:tent. r1ais c'est le l'1inist ère Fédéral
1
des Fins.nces qui en reçoit les demandeB pcr 11 intermédi::..ire
li
des Ambassades allemandes accréditées cians les pays intéres- ~
ses et du Hinistère Fédéral des Affaires Etrangères. C'est
également le Ministère des Finances qui soumet les deman-
des à la Banque de Crédit pour étude et qui prend la der-' '., l
nière décision après avis du Comité Interministériel et
de cette banque elle-même.
Par' ailleurs, le GouverneGlent Fédéral :':inance à 100 ;; cette
banque pour ce qui. concerne l' e..ide à l' étr2.n5er. Pour des
crédits à l'intérieur de l'Allem8gne Fédérale par cont=e,
elle fonctionne conne une banque ordinaire, en sorte que
ses eülployés ne sont pas des fonctionnDires mais plutôt
des contractuels de la banque.
. ..: .....
I l reste maintenant à dire oue 18 coopération gerillano-
ivoirienne p~r le ~ruchement de cette banque date de 1962.
C'est à cette date aue
...
la nremière demande de
..
cr~dit à la
Côte d'Ivoire a été mise à l'étude. Ce crédi~ ~ui concernait
le développement de la riziculture dans la région de Korhozo
(au Nord de 12. Côte d'Ivoire) a 2té accordé le 3 septelliore
1963 pour un santant de 30 cillions de deutsche Mark.
En 1968, l'Alle~a~ne accordait encore un premier crédit
de 25 millions de deutsche ~ark pour la construction d'un
port moderne dé~s le sud-ouest du P2YS, à San Pedro; puis
un deuxi~me cr&dit de 9 millions de deutsche Mérk en 1970
en coop16ment du premier prôt et cele f~iSGit monter l'en-
semble du cr0dit pour l~ construction du port de San Pedro
à 34 millions da deutsche Mark.
• ••

- 11+1 -
Et COODe la République Fédérale d'Allem~gne ~ccorde une
importance p<:.rticulière à 11 araélior8.tion de l'infrastruc-
ture portuaire de la Côte d'Ivoire, elle consentait un
autre crêdit de 7 millions de deutsche Mark â ce pays le
31 décembre 1971 pour la construction ,le deux nouveaux
Q.uais supplémentaires au Port d' Abidja:l (il s ' agit des
quais n° 18 et 19).
Pour aider ce pays à développer son système bancaire,
l'Allemagne Fédér~le lui accordait par ailleurs de~~
crédits pour la Banque Ivoirienne de TIéveloppe~ent Indus-
trielle (B.I.D.I.). Le preQier prêt s'est élevé à 10 mil-
lions de deutsche Mark et date de 1965, tandis que le se-
cond de 5 cillions de deutsche Mark est de 1970 (en oai
1972, i l Y a eu un troisième prêt de 5 millions de deutsche
r~rk pour la même b~nque).
Ainsi 11 ens l3TJble des e.ides allemandes directes et en ar-
gent 1iquiûe à la Côte d'Ivoire s'élève à environ 7 ~il­
liards de francs CFA pour la décennie que ~ous étudions
(Fraternité-:léo'_tin n<.l 2 156 du 22 ~anvie1:' 1972).
Cette so~e représente, il faut le souligner, les prêts
que 1'Allcw~~ns Fédérale a accordés à ce pays, ~niquem.ent
les prêts. Les dons gratuits d'argent et de ~atériel feront
l'objet du chapitre suiva:-.Lt concernant l' assist::,:lce tech-
nique alle32.nde à la Côte d'Ivoire.
Auparavant, nous allons ex~miner le probl~me de l'usage
que la Côte d'Ivoire a fait de cet~e aide financière al-
le~ande.
Il s'agit not.:J.o:nent de décrire les bénéfices que la Banque
Ivoirienne de DéveloppeDen~ Industriel (B.I.D.I.) d'une
part et les régions de Korhozo et ue S~n Pedro en ont
tirés. Gette analyse nous permettra de mesurer à sa jus-
te valeur lu p&rticip2tion è.s l'Allema;n2 B'édér2.le au
dâveloppeoent de lu C6ts d'Ivoire au ~oyen de ce~te ai~e
financière.
...

a)
La Bélnque Ivoirie:lne de Dé~leloD:;e:nent Industriel (B. l .D. 1. )
Créée le 11 février 1965, cette banQue est la uremière
banque de développement du tj-pe de la Banque i'1ondiale
dans les pays francophones au sud du Sahara)car dans
cette région de l'Afrique, les ban~ues similaires des
autres pays scnt plutôt comwerciales.
·En Côte d'Ivoire, la création de cette banque a été pro-
voquée par le rs?ide développement industriel de ce pays.
Elle est la banque de soutien de toutes les entreprises
d.'actionnaires ivoiriens dont le premier but est de
contribuer au développement industriel d.u péJ.Ys.
,
1
!
i
La part du Gouvernement Ivoirien d2.!ls cette sociét8 d'ac-· 1
1
tions est de 21,1 ~j du capit.:;.l. de base, celle de la &naue!
.-
i
Centrale Ouest Africaine (3.C •..\\.0.), de 5,7 55. La banque
1
Franç~ise d'Etat pour le Commerce Extérieur y participe
1
1
pour 5,4- ;:5, la G:üsse de Crédit pour le COül!:llerce Extérieurj
(C.C.C.E.) pour 10,7 %, et la. International Finance corpo-j
ration pour 7,1 %. Les autres 50 % se répartissent entre:i
différent es banQues r:œi v6es des Etats-Unis d.' Amérique,
de. France, de Scandina-v-ie, d'Italie, de Hollande.' Les
actionnaires ivoiriens 2'Y ont que 7,1 %. QUènt aUA trois
banques alle~ndes que nous avons déjà mentionnées plus
haut, la Société Allef.1?nde de DéveloPP8::lent (1), le. So-
ciété Comoe~ciale ne~linoise (1) et 12 B2nque de Fra~c­
fort (1), elles ont chacune 1,8 % du capital de base de
la B.I.D.I.
L'ense~ble des crédits à moyen et long ter8es que cette
banque a consentis en faveur des sociétés industrielles
s'élèvent à l
002,4- millions de francs CF;. pour l'année
1966-1967, à l 501,5 oillions de francs C?A pour 1967-
1968, à 2 720,6 ôillions pour 1968-1S69 et à 3 806,4 pour
l'année fin~ncière 1909-1S70 (2)
(1) - Die Deutsc~e =ntwicklun~sse3ellschaftfi. b •li. (D:2G)
1
- Die Berlin2r HaDèelG8s611scn~ft
- Die Fr~n~:furter Bank
(2) Nachrichten far den Aussenbandel du 2 aoJt 1971.
1

ML
lU'
- lL~3 -
Ce taux de plus en plus élevé de sa participation aux
crédits accordés à ces sociétés industrielles ivoiriennes
ou opérant en Côte d'Ivoire a nécessité une aide financière
considérable. L'aide de 15 millio~~ de deutsche Mark
(majorée dlun nouveau crédit de 5 ~illions de deutsche
Mark en 1972) accordée par la Banque de Crédit pour la .
Reconstruction (Qie Kreditaustalt fU~ Wiederaufbau) lui
a été précieuse.
'\\1j
Ainsi ;nalgré les difficultés que cette banQue de dévelop-
.1
pement peut avoir à surmonter du fait de sa structure hété- .
roclyte et également des influences de toutes sortes dont.
elle peut être l'objet, elle a joué un rôle important dans
1.1 8ssor
économique de la Côte d'Ivoi~e au cours de cette
décennie. Et l'Allemagne Fédérale, par cela même, e.. été d:'un
grand secours pour ce pays.
Or cet essor économique de la Côte d'Ivoire vaut pour l'en-
semble du pays certes, Dais il y a des régions n~turellemerrt
déshéritées et dont la situe.tion s'est effi;Jirée pa~ l r ê.:IlOrCe
de l'essor économique. C'est le cas pour la région de Eor-
hogo et celle de San Pédro.
L'aide de l'Alleoagne Fédérale a contribué 2. Ilha!:7.lonisa-
tion du d~veloppeDent des régions du ~e.ys et cela conformé-
ment à la politique ivoirl.enne de l'harûlonisation du déve-
loppement r2gional ~rrêtée par les Autorités Ivoiriennes.
b) La Région de Korhogü
Pour développer cette r~Gion 18 Gouvernement Ivoi~ien a
reçu un prêt de 30 ['lilliOi:1S de cleutscf1.e L-lark de l' Alleoagne
Fédérale en 1955 ainsi que nous l' avo,'.s dit plus h2.ut.
Le but principal de ce projet était, initiale~ent, d'élever
le niveau d9 vie des habitants de cette r6gion du Nord de
la Côte d'Ivoire à celui du sud du pays/2~t2nt que possible
...

Le projet a donc comporté plusieurs activités et des aôé-
nagements autres que la riziculture qui était au centre
du projet à l'origine. Il faut aussi dire qu'après la
culture du coton/la riziculture est à peu près .12 seule
activité agricole rentable pour le relève8ent du niveau
de vie des b2bitants de la région de Korhogo.
Pour venir donc à bout de ce projet, d'importants travaux
d'irrigation ont été entrepris; car contraire~nt aux re-
gions de savanes et surtout aux régions forestières et
cotières du sud du pays, le nord est très peu arrosé. On
a donc dû construire des digues et des car~ux primaires ;
cela a rendu possible l'utilisation dE. 4- 500 hectares pour
la plQntation de riz et 10 000 autres hectares de sur~aces
irriguées autrement inutilisables.
De plus, on a construit un moulin à riz à Korhogo (paral-.
lèlement à la construction d'un autre à Han, à l'ouest du
pays) •
Plusieurs projets annexes se sont ainsi greffés à èelui
de la riziculture. De ces projets secondaires mais tout
aussi ilJ1portants, i l faut surtout retenir:
le développelJ1ent et l'introQuction de l'attelage des
b~tes et leur utilisation dan.s les travaux des cba::lps,
l'assistance médic~les de vétérinaires pour les bovins
de la ré 6ion et pour ceux nouvelleûlent introduits pour
l'attelage,
le reboise3ent et la construction des installatio~~ Dour
lutter contre l'ârosion. A ce12 s'ajoute ~galement tout
i
1
un pro3raD~e d'infrastructure: construction de pistes
et de ponts, 2odcrnisGtion de l'habitat r~r21.
1
Ce sont tous ces projets petits et grands Que l'~lleoagne
Fédérale slè~&it engagee a r&aliser pour ~ider la CSte
dflvoire, conforD~8ent aux accords que les deux pays
1
aVQient siGnés en lS65.
• • •
1
~
a

- 145 -
Le tableau suivant donne le détail de la rép~rtition des
crédits accordés i
la Côte d'Ivoire daLs ce cadxe et les
réalisations spécifiques qui s'y rattachent
NATURE DU PRO Jill
cam' COERES POrmAnT
en cillions D •I~l.
~ravaux
de surfaces irriguées
16,00
~eboisenent et trav2,ux de lutte
~ontre l'érosion
8,00
Construction de pistes et d.e Ponts
l , CYl-
rrravaux d'infrastructures pour les
.J
services d'encrrd.I'eoent rural
3,28
Service d'attelase des boeufs et
service vétérinaire
1,20
Coût de la p12n::"fication d.e l'en-
semble du projet
2,4-0
Coût total du pro.jet
31,92
1
L'équipe alleBande charsée de l'exécu~ion de 11enscillble
de ce projet a du travailler avec la ~~T~~CI (1) tout
au début des travaux en 1965. Et la SATi~~CI qui avait des
problèmes peîsonnels en ce illoment-là a pu bénéficier de
l'aide technique allemande pour les résourl~e en partie.
On peut p~r ailleurs remarquer que 11 a ide allem~nde a ren-
contré de nombreuses difficu:tés d~ns l'accomplissement de
sa tâche dans cette région plus Qu'elle n'en a rencontrées
dans la région du sud-ouest. La r2ison princip21e en est
que les données socio-écono3iques sont très différentes.
Et cela a e8pêcil8 la complète réalisatioIl de cert2..ins pro-
jets dits second~ires par rapport au projet de riziculture.
Ce dernier a d'ailleurs été confié à un or~anisme i70irien :1
la société de Dév810?pC~ent de la Riziculture (SO~~~IZ)
issue de la SAT['~CI et sp6cialisée dans la promotion de la
riziculture en Côte d'Ivoire.
(1)

-
14-6 -
Elle peut compter sur la confiance que les paysans Sénoufo
ont dans la riziculture, S~ns cet enthousiasne et cette
prise de conscience des paysans, il. aurait été pratiquemen~
impossible, même aux Lllemands, de réaliser les la 000
"'-
hectares de surfaces irriguées en 1970 avec une produc-
tion qui est passée de 12 000 tonnes de riz irrigué en
1967 à 23 000 tonnes en 1970.
Cette volonté de production des paysans donne tout son
sens à l'aide allemande qui devient ainsi un stimulant
au tr2vail. Car les techniciens allemands les ont aidés
à s'aider eu::c.-mêmes. De plus, les études régionales de
la S.E.D.E.S. (1) ont constaté en lY63 que l'exode rural
de la région de ~orhogo était passé de 1 800 à l 900
personnes fuyant la campagne pour les villes. Ce rapport
fai~ mention d'une recrudescence possible de cette déser-
tion des villages et des campements en 1970 et dans les
années qui suivraient.
L'aide alle:lande dans cette région a eu cela à.'efficace
qu'elle a freiné en partie ëet exode rural, puisque pour
les travaux d'ex&cut~on du projet de riziculture et de
ses annexes on a dû eGlployer de la main-d'oeuvre autochto-
ne.
Ainsi, hormis les quelques problèmes qui restent à résou-
dre pour 1:3 pleine ad.option des Béthodes T.od.ernes de rizi"';'
culture et de diversific&tion de la production tel12s aue
l'Etat Ivoirien les voudrait de sa p.:è~ysannerie, 11 opération
a été bien lanëée. Et l'aide alle~ande pour cette région
pourrait être encore plus accrue da~s les années à venir.
Il s'agira essentiellement de construire 13 petits barra5es
au cours de 1& période qui s'éte~o~a de 1972 à 1976. Ils
serviront de r8serves d'eaU et alimenteront le système d'ir-
rigation déjà existe..nt. Ils per3ettront cinsi deux récoltes
de riz irri~é dans l'a~née.
(1)

-
-
~~(
On envisage également la continuation et l'expansion des
travaux d'irrigation comme il err existait déjà dans l'an-
cien projet. î1ais cette fois-ci, il s'agira de 100 nouvel-
les digues et un réseau i~portant de, canaux prim~ires dans
la périph'~rie immédiate de Korhogo, dans la 1\\ zone dense '!.
On réalisera par ailleurs un ensemble de petits canaux
de distribution d'eau et de canaux principaux près des
nouveaux baxrag8s dont le nombre illontera à 17. Parmi les
canaux importauts du futur projet, le Fonds Européen de
Développement (F.E.D.) financera probablement ceux de
Solornogou, de Sologo et de Napié au sud de Korhogo.
Le· tout è.evra permettre l'irrigation d'environ 3 4-20 hec-
tares de terrain.
Ce projet durera 5 années (1972-1976) et son' fin2nce~ent
sera pris en charge par la Républi~ue Fédérale Q'Allemagne,
toujours dans le cadre de son aide financière à la Côte
d.'Ivoire. Le coût probable de ce projet sera de 36~85millions
de deutsche ~·iark. Hais il n r est pas exc::"u que 11 Allemagne
s'associe à d'autres pays ou 2 d'autres organismes de fi-
nancement pour mettre à exécution cette seconde phase du
projet de déve10?pement de la R~gion de Korhogo (1).
Ce Que nous pouvons déjà dire du nremier projet et ce qui
nous intéresse avant toutes choses ici, c'est Que l'2ide de
l'Allemagne Fédérale à la Côte d'Ivoire Qans le domaine de
la riziculture a ~té d'une importance capitale; car le riz.
est une denrée aliment~ire dont l'inportation coûte énormé-
ment cher au budget ivoirien.
(1) nDer Entwicklungsplan der l.:;lfeIloei:l.1.cüste (1971-1':)75)
und Ans:-.:.t zp:.J.nkt; <3 für d.i e ":':::nt';.'icl:l mgshilfe der BIm li
de R. Güsten, '..i. ROIJs...~ et J.d. \\'; 3robel
Hünchen, Uov82'bre 1971.
...

-
14-b -
La Côte d'Ivoire inporte en effet 80 000 à 100 000 tonnes
de riz par an,: et on parle même d'un déficit de 200 000
tonnes dans les années 1975.
Or le riz de Korhogo a fait tomber les nrix d'importation
de la tonne de riz de 33 800 Francs CFA en 1969
à 21 L~OO
francs CB\\.. dans le premier tririlestre de 1971.
Ains'i r::J.ême si cette baisse du prix du riz est aussi due i
une saturation du ma~ché mondial pour cette denrée en 1970,
il est incontestable Que la production nationale de riz
par la SATi·L\\CI et la SODZRIZ a largement contribué à cette
baisse en ce qui concerne la Côte d'Ivoire. ?ar ailleurs,
i l est toujours préférable pour un pays sous-développé
comme la Côte d'Ivoire d'avoir sa propre production pour
une denrée aussi précieuse que le riz et de dépendre le
moins possible des fluctuations d'un :narché mondial in-
certain.
r~is l'aide allemande pour le déveloprement de cette ré-
gion de Korhogo n'est pas isolée. EllE peut· être considé-
rée CO::l:ne le premier pas de l' ..:\\.llemagr... e F6dérale vers une
aide générale plus accrue pour le développement des régions
les plus défavorisées de la Côte d'Ivoire. Car cOmme cette
région, le sud ouest, aut~e partie de ce pays qui avait
bien besoin d'être d8veloppée, a également bénéficié de
l'assist~nce de l'Allemagne Fédérale.
La Région du sud-ouest
L'aide de 34- oillions de deutsche dark consentie à la Côte
d'Ivoire par l'~11em2gne F~dérale pour développer cette
région est en soi un réel soutien apporté par ce pays a la
politique ivoirie~ne d'har~onisatiQn du développement ré-
gional.
Au Doment de l'o~troi de cette aide, 12 région Q~ sud-ouest
était démeurze jus~ue-l~ d l'éc2rt du dévcloppeœent ~én8ral
du P3.ys. Le Gouver!J.e~ent de lé~ Côte dl Ivoire (). donc en;';re-

- 14-9 -
-~,
pris un vaste prograw~e d
!
' éQuipe8ent de base peur mettre
cette partie du pays en valeur. Et à côté des pre~s et
1
des crédits fournisseurs de l'Alleoagne Fédérale, il lui
a fallu égéllerilent le concouI's.de la France et de l'Italie. 1
i
i
1
Le projet a comporté
la création d'un port en eau profonde à San Pédro,
- la création d'un réseau routier de premi~re ur5ence,
des travali.."'\\: d'aménagement et de .roirie pour une. ville
de 12 000 habitants Quij en réali-Gé/est conçue CO::!l:.:.8
l'amorce d'une cité portuaire et industrielle plus
importante.
Tous les travaux d'exécution de ce· projet ont été conf:Lés.
àun consorsium d'entreprises françaises et allc@&ndes à
l'exclusion des. trava'.lX de d:r~gage du port Qui ont été
confiés à une entreprise italienne. Quant au contrôle
techniQue de l'ensemble du projet, il est assuré par un
bureau mi:ct e français-allemë:.nd.
Parallèlement à tout cet appaz:oeil d'exécution d'J. proJeï;
le Gouvernement de l~ République Qe Côte d'Ivoire a créé
le 22 ~éce~8re 1969 un or6anis3e spécialisé déno~é Auto~
té pour 11~~ménage~J.ent de le.. Région du Suà..-Ouest (.:~.R •.3.0.
Le rôle de cet or5~uisme est essentiellement de di~iger l
mise en ve..leur de cette ~égion et de supporter e~ général
la responsabilité du sché~~ directeur de l'exécution de
l'enseoble du projet.
L'importance de ce projet, et par conséquent, l'iDport~nd
de la participation de l'Allezasne Fédérale à sa réalisa1
réside dans la superficie de 83 000 km2 que couvre la ~~l
gion du sud-ouest dont 12. population :3 1 accroitrG. très ~aj
pidewent. 31lp- ~éside égale2ent dans 118~orne richesse
agricole et forestière de cette région.
.1

-
.L:JU -
C'est en effet ici le do~aine de certaines essences rares
com~e le Sipo, l.'acajou, le Makorê et le Samba.
Le nouveau Port da San-Pédro est dore appelé à. devenir
un point d'~ttraction pour l'exportation du bois ivoirien.
Deplus toutes difficultés pour le transport Qes billes de
bois de cette râgion jusqu'au Port d'Abidjan sien trouve-
ront écartées. Et le Port de San-Pâd.ro permettra à la Côte
d'Ivoire d'amâliorer et de maintenir sa cinquième place
de production de bois tropicaux sur le marché mondial.
·1
~~is San-Pédro n'a pas seulement la vocation d'un port de
bois. Il servira aussi à l'exportation de la production
agricole pour laQuelle cette région est particulièrement
propice. Il s'agit essentiellement de la plantation d'hévéa
réalisée par la Société fr2uçaise Michelin en 1970 pour
le compte du Gouvernement Ivoirien (pour une valeur de
6,75 millions de francs C~~). A cela s'ajoute une vaste
plantation de cacaoye~s ~ns la région de Taï-Guiglo finan-
cée par l'Àllemagne Fédérale pour le conpte du Gouverne~ent
Ivoirien, une plantation de Y3.1üÙers à huile s' ét endant sur
une superficie de 10 000 hec~ares, sans compter d'autres
projets d'étude pour la localisation de la 000 he6tares de.
cocotiers ai~si qu1uninventaire forestier de 250 000 hecta-
res qui ser::.. suivi de la création d'une usine de pâte à
papier (1). D1autres produits ~iniers et agricoles du nord
de la Côte d'Ivoire (le riz de KürhQgo, le coton et les
arachides) ainsi que les produits des Républiques lie Guinée,
du Mali et de la Haute Volta pourront également transiter
par ce port qui deviend~a alors le second. gr2nd port du
pays apr~s celui d'Abidjan.
Par ailleurs, l'infrastructure routièr8 qui sera ré::..lisée
en même teops que l'ensemble du projet sera b~n6fique pour
cette région, c'e5t par exe::lple le réseau routier de 200 km.
qui relier::.. ~an-Pédro à ~abou, Grand Bâréby à
Sassandré
d'une part et d'autre pért un autre de même longueur qui
(1) Afrika heute, Deutsche Afrika-Gesellsci2.ft c. If. 30nn,
numéro du 1er mars 1~68

reliera le nouveau port aux villes d'Issia et de Soubré.
Le Gouvernement Ivoirien mesure toute l'ioportance de ce
projet (réalisé en bonne partie déjà par l'achèvement de
la. construction du Port lui-mê~e Qui a été inauguré le
~décembre 1972) et la nécessité qU'il y a pour lui à
mettre cette région en valeur pour réduire l'écart Qui
sépare le sud-ouest des autres régions à h~ut niveau de
développe~ent dans le pays. E~ il est certainement très
conscient et reconnQissant pour cette p2rticipation acti-
ve de l'Allemagne FédérElle à la réalisation de ce projet
qui ne coûtera pas moins de Il 075 millions de francs CFA~
S'agissant à présent des perspectives de San-:Pédro et de
la région du sud-ouest en général, nous pouvons dire Qu'il
est étroiteaent lié aunO'-lveau pl2.n quinQuennal 1971-1975 •.
En effet, les principaux organismes Qui aideront la Côte
d'Ivoire pour la réalisation et le financement de ce nou-
veau plan de développement travailleront en collabor~tion
pour les projets de cette région et cela à côté des trois
pays (l'Allenagne, la Frunce et l'Italie) déjà engagés
dans ce. sectGur. Il SI agira nota.ülLlent de la :Banque l'iondia-
le du Fonds Européen de Développement CF.E.D.).
La Banque l'londiale Si attacüero. au bitumage d.u tronçon
routier SOUbLé-~~ï. La possibili~é de sa participation
à un projet de culture d'hévba dans cette p2rtie de la
Côte d'Ivoire sera étudiée plus tard par ses experts.
Le Fonds Europ2en de Développement s'occupera, de son C00e,
à finrrilcer 12 construction du tronçon routier San-?édro-
Soubré. Il étuCiiera éSël.1eoent la. possibilité du fin\\~lilce­
IDent d'un projet de culture de 10 000 hect~res dlh~v~a
dans la région.
D'autres projets seront ~g2le2ent wis à l'étude, notawsen~
cella d'un technicu3 . agricole à San-~§dro et d'un veste
prograrnce de plant~~ions Qe cacaoyers (1).
-1- l'I)er bnt\\<iickl1.lngsplan è.er Elfenoc üü::üstc (1971--19'15)
und ùnsatzpunkt e für die .cncc;1ic}:J unsshili'e d.er :::LUJ"
de p._G1sten, 1,-}. rtoicler et d .il. :'ierobel

2"5
g.
-
J..7C.
-
Or, la part de la République Fédérale d'Allem~gae au
financement des programmes du Fonds Européen de Dévelop-
pement est estimée à plus d.e 34- % de ce fonds.
On peut donc dire que c'est pour cette partie de la Côte
d'Ivoire que l'aide de l'Allemagne Fédérale à ce pays
sera la plus forte.
Mais la participation de l'Allemagne au développement de
la Côte d'Ivoire dans ce secteur gagnera progressivement
l'ouest du pays si les projets i
l'étude pour cette par~
ticipation atteignent le stade de l'éxécution. L'objet
de ce nouvel investissement allemand sera la région Taï-·
Guiglo.
La Région Taï-Guiglo
Sur demande du gouvernement d'Abidjan, le Gou,jernement
Allemand par l'intermédiai.!'e du Servil;e Fédérnl pour
l'Aide au Développement (die Bundesst(:;lle· für Ent'dick-
lungshilfe) a demandé à la Firme Berlin-Consult G.m. b.H.·
de se charger du projet de dévelcppeo.'~nt de cette région
de Taï. Cela s'est passé en jè.nv:Ler 1971. Ce projet concer-:
ne une superficie de 500 km2 qui s'étend le long de la
route Taï-Guiglo. Et il s'agit essentiellement, en l'es-
pace de 10 ans, d'y faire éwigrer 10 JOO personnes. Paral-
lèlement à ce mouve3ent de population3, la Société alleman-
de développera la culture du cacao è.2.ns cette région.
Mais récemnent d'autres projets non moins i~portants s'y
sont greffés ; ils concernent l'e::cploitation forestière
et le développement du tourisme dans cette région. Car
il s'agit avant toutes choses de développer cette partie
du pays en la peuplant. Cala veut dire ausèi qu'il faut
créer des motivations pour les populations qu'on veut y
faire ésigrer.
Ainsi l'enseùble du projet se présente com~e suit
...

- 153 -
l' établiss ement d'un complexe industriel de "Dois (bois
de sciage, contre-plaqués, placages) d'une capacité de
production de 120 000 mètres cubes. Ce complexe se situe-
ra aux e~virons de Taï, et le coût de sa création attein-
dra 1,75 milliards de francs CFA~
- l'encouragement de la riziculture, l'arrosage par des
moyens illodernes des nombreuses rizières de 160 hectares
chacune qui y seront crÉes. Les frais d 1 investisse8ent
de ce projet s'élèveront à environ 2(7 millions de francs
CFA;
la promotion de la culture du cacao. Des experts allemand.s
se chargeront de conseiller les planteurs et s'occuperont
également du pro5ra2:J.e des crédits nt ~cessaires pour ce
sous-projet. Le centre des trav2.ux se situera à Kéibli
et le coût des investisse~ents s'élèvera à environ 48
millicns de fr2.ncs CFA~
la promotion du tourisme: le folklore, la fs.une et la
t'lore. Tout cela s'ajouter3- naturellement aux grand.es
possibilités balnéaires de cette région; il s'agira donc
d'un tourisme de plages~
la mise sur pied d'une infrastructure pour accueillir les
imILligrants. A cela S'2.joutele. construction du tronçon
routier Taï-Soubré de 95 k~.
Tout ce projet devrait prendre corps en 1972. i'lais nous
devons souligner ici le côté parf~itement relatif quant à
la date de llexécutioa du projet. Celui-ci déperrd en effet
étroitement de la conjoncture génér:::.le et des possibilités
actuelles de l' écono:nie i'ioiri~nne et de ses priorités ir:l-
médiates.
Nous remarquerons toutefois ~ ce projet la part toujours
croissante Que l ' ;,...llemagne Fédéra.le prend à la réalis ation
de la politique dl h2.rE101lis2.tion du développement des r6cions
et, par cela même, 2.U développement de l'enscoole à..u pa:;-3.
...

,-
1511 - -
"'>'è~-ii~
-
"T
~.
..,
Mais il n'y a pas que ces prêts directs de Gouvernement
à Gouvernement qui constituent la par't que la République
Fédérale prend au développe3ent de son parten~ire efricairi.
Il y a également, nous l'avons dit, des aides indirectes.
Les aides indirectes
Elles vielli~ent généraleoent des organismes de la Communau-
té Econowique Européenne (C.E-Z.). Ces organismes sont la
Banque Européenne d'Investissement d'une part et le Fonds
Européen d'autre part. La République Fédérale d'Allemagne
(comme la France) finance à plus de 34;j les budgets' de
ces deu.."C organismes (1). L'aide de l' Alle3agne à la Côte
d'Ivoire par l'intermédiaire de la C.E.E. est donc consi-
dérable, contrairement à ce que l'on pourrait en penser (2)
Parmi les aides que la Cete d'Ivoire reçoit donc de la
C.E.E.,. il y a des prêts normaux de la Banque Européenne
d'Investissement. Ces prêts lui sont général-2~ent consentis
à des taux d' intérêt peu.
onéreux (jusqu'à :5 56) pour une
durée mazi~um de 25 ans. C'est donc à des conditions avan-
tageuses pour ce pays.
La B.Z.l. qui peut être considérée comme la banque de
crédit du .t'onds Européen de Développement (F.E.D.) n' em-
pêche pas celui-ci de consentir aussi des prêts à la Côte
d.'Ivoire ; ce sont alors des ll pr êts spéci2.uxll accordés à
des taux d'intérêt encore plus bas que ceux de la B.E.l.
puisqu'ils peuvent aller jusqu'à 2 % pour une durée allant
jusqu'à 40 ans, à quoi peut s'ajouter un différéi'auor-
tissement de dix ans. (2)
(1) Réalités Ivoiriennes n° 76
(2) L'aide Européenne au Développe~ent,
Commission des Cosillu~utés Européennes,
Direction Générale Presse et Infor~ation
61, r~e des Delles-~euilles P~ris 16°

Mais, en plus de ces taux ~inimaux d'intérêt que réclame
le F.E.D. à la Côte d'Ivoire pour ses prêts (comme à
l'eIisemole des Etats Africains et l'lalgache Associés à la
C.E~E.), 80 %des crédits sont accordés sous forme d'2ïdes
non remboursables. Et avec ce haut pourcentage d'aides gra-
tuites, le F.E.D. peut financer:
des investissements directement productifs,
des actions de développement intéressant l'économie
rurale,
- des investissements d'infrastructure économique et sociale,
- des actions d'assistance technique pJ~éparatoires, conco-·
mitantes et postérieures aux investissements,
_. des actions de formation professionnelle et de formation:
des cadres,
l'envoi d'experts et de techniciens,
- des études sur les perspectives de développement~
- des actions destinées à parer à des difficultés graves
dues à la chute des cours :TI,ondiaux ou des calamités na-
turelles,
des avances aux Caisses de stabilis2tion pour ~emédier
aux conséquences de fluctuations temporaires des prix
mondiaux,
- des actions favorisant la comillercialisGtion et la promo-
.. tian des ventes des produits (1)
(1) L'Aide Europ~~nne au Développe~ent.
...

En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, i l nous faut d'abord
noter l'iwportante ~uantité d'argen~ dont elle a bénéficié,
sous forrile de· prêts .remboursables, de la part de la Banque
Européenne ô..'Investissement (B.E.I.) (1). Il s'agit notam-
ment de cinq crédits :
-
250 millions de francs CFA en 196~; à la SONACO en vue
de la construction de fabriQues de cartonnage pour l'em-
ballage des bananes. Ce prêt est remboursable en 7:ans
et porte sur 5,75 % d'intérêt~
L'année suivante, la Côte d'Ivoi~e a bénéficié à nouveau
d'un crédit exceptionnel d'un ~ontant de 899,5 ~illions
de francs C~A pour le financemen~ de 32 000 hectares de
plantation de palmiers à huile. La durée de ce crédit
atteint 23 années pour un intérêt de 2. %.
i
1
1
i
- En 1967, un troisième crédit de 1 484,2 millions de franc1
CFA a
été consenti au Gouvern-2::lent Ivoirien pour l' exten~
1
sion du tronçon de la voie ferrée Agboville";'Dimbokro.
.
':.
'
i
1
le 31 décemb~e 1970, un prêt·de·3,33~miiliards de francs/
CFA.
1
j
1
- En décembre 1971, la Côte d'Ivoire reçoit un autre créd~!
de 1 300 millions de francs CFA pour l'amélioration des i
-
.
1
accès du Port d'Âbidj~n. Il s'agit de construire une je~1
tée destinée à empêcher l'ensablement de l'entrée du
!
1
Canal de Vridi et ég~le~ent d'approfonQir ce canal.
i
1
.Pour ce prêt, la CO:nrJission des Com:nunautés :t:uropéennesi
a accordé une bonification d'intérêts à la Côte d'Ivoird
. .
1
par une subvention de 309 nillions de frQncs CFA payée 1
- par le Fonds iliropéen de Développe.nent CF.B.D.).
1
En effet, nous l'avons ~it, l'aide du F.E.D. à la Côte
d'Ivoire au cours de cette décennie est essentiellement
cornp0sée de dons. Elle se répartit sur les trois p~ogram­
mes du ?:2.D :

==
II!!
- 157 -
Ainsi, pour ce premier program.me F.E.D., seul le finance-
ment du lIPlan lJalZlier rt dans le sud-est du p;:tys a été l 'en-
treprise directenent productive. Ce financement a certaine-
ment eu un effet positif auprès du Gouverne~ent Ivoirien
car ce prograJl;:J.6 est selon sa politique de "diversification
des cultures rt •
Cette diversification des cultures a été au centre du
deuxiè~e programme de l'aide de la C.E.E. à la Côte d'I-
voire. Il s'agit donc d'~n prograQille de développement a-
gricole qui a duré de 19ô4 à 1969.
Pour ce programme donc ce pays a bénéficié d'une aide de
11,20 ~illiards de francs CFA, et la presque totalité de
cette aide a été employée à la création de palmeraies.
On peut même dire que la Côte d'Ivoi~e a utilisé plus de
la moitié do l'aide financière qU'elle a reçuedu F.E.D.
pour les deu:<: pre:niers prog::'a!!loes 2.U développement de son
agriculture ct à la formation du personnel agricole. Ains~
ce secteur de l'agriculture à lui seul a absorbé 10,09
milliards sur l'ensemble de la subvention qui s'élève à
11,20 milliards de francs CFA. Le reste a ét é consacré à
l'éducation, à la construction d'un deuxièse quai de pê-
che, â la sant& et à des projets d'études.
Au cours de ces deux premiers programwes, l'aide du Fonds
Européen et de Développement a été consacrée successive-
ment à des infrastructures, à la diversification des pro-
duits agricoles, en un clot à l'encouragenent et au finan-
cement de la politique ivoirienne de l'harmonisation ùu
développeoent régional.
Pour le troisième progra2~e, l'aide du F.E.D. a été encorA
plus forte puisqu'elle atteint jusqu'à 17 milliards de
francs CFA. Les trois régions qui bénéficiGront de cette
nouvelle aide sont not2~~ent la r~gion du sud-ouest, la
région du nord et celle ùe Kossou.
...

Ce troisième programse comportera également des prêts de .
la Banque Européenne d'Investissement ou dQ Fonds Européen
de Développement lui-même mais ici encore leE subventions
l'emportent sur les prêts remboursables à long ou moyen
terme.
Ce qui est remarQuable dans cette aide que la C.E.E. accor-
de à la Côte d'IV'oire par l'intermédiaire de la Ban(}.ue Eu-
ropéenne d'lnvestisseoent et surtout par le Fonds Européen
de Développement, c'est le volume impressionnant de l'aide
elle-même et ce sont également les applications concrètes
. et déterminantes qu.'elle a eues dans le développement
. \\
économique et social de la Côte d'Ivoire.
\\
Quand on sait, nous l'avons déjà dit, que la République
Fédérale finance plus de 1/3 du budget du Fonds Européen
de Développement, on peut facilement se convaincre de la
réelle participation de ce pays au développement en pro-
fondeur de la Côte d'Ivoire.
!1ais l'Allemagne a enc ore une autre forme d'aide qu'elle
porte à la Côte d'Ivoire et qui est d'ur. ordre pas très
. différent de celle duF.E.D., si l'on s'en tient à la dé-
finition que les responsable5Allemands en donnent.
L'aide techniaue alle~ande à la Côte dllvoire
L'aide en capit'ClUX et les invS'stis s ements privés ou pu.blic's
allemands en Côte d'Ivoire sont d'une tout autre nature Que
l'aide technique
_
dans la nhilosoühie
. r . . .
de l'aide au déveloo-
...
pernent que pratique la 2êpublique Fédér21e Allemande.
En effet, l'octroi de crédits financiers pour le relèvement,
de l'économie i~oirienne et toutes formes de participation
financière allemande au dé~eloppement général de ce pays
slinscrivent dans le cadre général de la politique étran-
gère du Gouvernement de Bonn.
• • •

!!' III ==rT't""'5"'grz=;'N'M"::rw'"-" tS~·
-159 -
A cette politique d'aide financière est attachée une idée
de profit comptabilisable puiSQue Les crédits à la Côte
d -Ivoire re sont à des taux d.' intérêts. connus et que les
investissements, même s'ils profitent également à ce
pays
bénéficiaire de 11 aid.e, sont avant tout des .t:ransactions
·commerciales. Ils obéissent forcément à la _loi de l'offre
et de la demande.
Il n'en est pas de m@me pour l'aide techniqQe aux yeux des
responsables Allema~ds.
Cette aide, disons-le tout de suite, conc(;rne le· matériel
et les machines agricoles que la· Côte d'IiToire reçoit de
l'Allemagne Fédérale ainsi que les experts et les dons de
toutes sortes mis à sa disposition pour aider à son dévelop-'
. pernent économique et social. Elle s' inscr:Lt dans le cadre
général de ce que les Aller:w.nds appellent la lI politique
cOm.I:ilunautaire mondiale ll (die VfSTrrINl'ŒNPOLJT-I:K:) par opposi-
tion à la politique d'aide fin~ncièrc très dépendante, sou-
vent, de la Il politique étrangère ll (die Aussenpolitik).
La lI\\'leltinnenpolitikll consiste à considérer le monde comme
une unité sur le plan économique, politique et social,
c'est-à-dire comoe une Communauté qui vit de la solidarité
de ses ~embres ; chaQue pays/y compris l'Allemagne FédéraIs,
en est membre à part entière ; et chaque pays est responsa-
"DIe devant la COwIDunauté ;car dans ce bloc commUIlémtEùre que
l'on pourrait c.ussi appeler la famille hu~e,ine, le devoir
du plus riche est d'aider le plus pauvre COffi8e le plus fort
protège le plus faible.
Ainsi, en tant qu'entreprise humanit2.ire, l'aide technique
allemande à la Côte d'Ivoire est gratuite, dans son principe.
Elle est cependant plus difficile à offrir que les crédits
pour des investissesents dirp.cts ; et il y a en cela deux
raisons principales.
La première est que l'aide tecLnique telle que nous la
définissent les responsables allemands ne rapporte rien à
...

d l
l'Allemagne Fédérale, du moins le profit au'elle en tire
n.'est pas iIllDédi2.t. Cela expliQue en partie que malgré
: ".
11 immense ,effort d'information sur les p~.ys pauvres entre-
pris depuis longreops déjà par l'Etat Fédéral e.t. par les or-
ganismes spécialisés en particulier les ée;lises, ,protestantes
et catholique, la plupard des Allemands ne se sentent pas
concernés par ces problèmes. Ils estir::lent qu'ils ont eux-
mêmes durement" travaillé pour arriver'à :eur n:Lve2.u de dé-
veloppement et de prospérité actuel et qV.e les peuples dits
sous-développés (dont la Côte d'Ivoire) n'ont qu'à travail-
ler comme ils l'ont fe.it eux-m~mes et ils sortiront de leur
sous-développement.
"
1
Le' moins qu'on puisse dire de cette attitude, c'est qu'elle
\\
n.' est pas propre aux Allemands mais à tous 'les pays indus-
11
trialisés ; et ils ont parfaitement raison car l'aid.e la
\\1
1.
plus précieuse qui pourra sortir la Côte d'Ivoire du sous-
l'
développement, c'est celle qui viendra du travail sérieux
et accru des Ivoiriens eQ~-m~mes.
Cependant, et,comme nous l'avons déjà dit en introduction,
aucun véritable développement ne se fait en vase clos. La
conception officielle de l'aide allemande à l'étranger telle
1
que nous venons de la définir en dit mieux.' Et de ce fait,
\\'
1
nous pouvons dire Que quelles que soient les performances
:
1
particulières de chacun des deux pays, ils ont besoin l'un
1
de l'2.utre.
Par ailleurs, le bénéfice de l'aide technique nous paraît
plus grand pour l'Allem2gne Fédérale que celui Que procurent
lès crédits de toutes sortes même si, nous l'avons dit, ces
derniers jouent un rôle déter~inant dans l'essor économique
de ld Côte d'Ivoire. La raison en est que l'aide technique
répond à deux objectifs fondamentaux de la politique étran-
gère de la République Fédérale:
- auprès des pays qui en bénéficient cette aide fait appré-
cier l'idéal humanitaire del'Allenagne sans Hitler et par
...

cela même augmente sa crédibilité et sa confi~nce auprès
de ces pays.
- aux yeux de ces mêmes pays et aux yeux du monde entier ,
cette forme d'aide au développement est- aussi la.signe d'une
véritable volonté de p~ix et de coexistence paciîique de la
part de l'Allemagne Fédérale.
La seconde raison concerne plus encore le rappoxt du peuple
allemand avec le peuple ivoirien.
Ces deux peuples,. même s'ils ne s'ignorent pas ,. c.onnaissent .
assez mal les problèmes les uns des autres. Car. les diffé-
rents accords' et les crédits pour les investissements se
font généralement de GouvernemeT".t à Gouvernement ou entre.
des investisseurs privés Allemands et le Gouvernement d'A~
bidjan. L'Allemand ordinaire et l'Ivoirien sont généralement
peu. informés sur ces problèmes. C'est ce qui justi:ie l'at-
.titude peut":'être-inconsciente que nous avons décrite plus
haut et qui concerne l'indifférence de .l'~llem~nd ordinaire
à l'égard de ·l'2.ide au développe:::l.ent octroyée aux pays pau-
vres. L'Ivoirien de son côté
ignore souvent les efforts
1
'lui sont faits par certains pays industrialisés pour aider
la Côte d'Ivoire.
Ces difficlutés dont les deux Gouvernements devront peut-
être tenir le plus ~rand compte pour l'avenir de. leurs po-
··1
litiques de rapprDchement et diamitié
entre le peuple
allemand et le peuple ivoirien nlont pas empêché l'aide
technique allemande à la Côte d'Ivoire au cours de cette
décade .1961-1971.
Le personnel d'2ssistance techni8ue allemande en Côte d'I-
voire : Ces experts que le GOUV'2rneoent Fédéral ület à la
disposition de la Côte d'Ivoire dans le cadre de son aide
technique à ce pays constituent des éléments de soutien de
cette aide. Ils accompagnent pratiquement tous les dons
que l'Allemagne fait à la Côte d'Ivoire dans ce cadre j et
le coat global d'environ 20 710 955 deutache Mark de cette
• • •

D@
e l
- 162 -
aide allemande tient compte non seulement des subventions
offertes à ce pays m:::.is également de- l.' entretien.. de ce per-
sonnel du côté de l'Administration Fédérale.
.....
L'Administration Ivoirienne, conformément à l'es.prit et au
'. ",.
"
texte de l'accord de coopératio~ économique et techniQue
signé en décembre 1961 par les deux Gouvernements (1), leur
accorde des a~ntages fiscaux et douaniers de toutes sortes/
!
leur garantit le logement ainsi que la sécurité. de leurs
1
1
1
biens et de leurs personnes.
\\
Ce personnel se répartit de façon inégale et selon l'impor-
1
tance des projets. Ainsi pour le projet de riziculture dans
\\
\\
la. région dE'} Korhogo, on compte 6 conseillers dans cette
.'.11
région depuis le début du dit projet. Sur ce nombre, seul
le topographe y travaille encore. Les autres ont dû §tre
1
retirés, mission accomplie. Et l'ensemble de l'aide techni-
1:
que pour ce projet a coilté environ 2,093 millions de deutsche.\\
Mark.
C'est pour le. projet dl aide technique à la Société Coopéra-
tive ei; Agricole de Bonoua (S.O.C.A.E.O~) que tous les re-
cords ont ét ébattus.
Cette Société créée à l'initiative du Gouvernement Ivoirien
a d'abord été financée par 1& Banque Nationale Agricole
(B.N.D.A.) pour son lancewent. Et c'est seulement en mai 1969
que là RépubliQue Fédérale dl Allemagne s'est engagée à fi-
..[
nancèr cette entreprise pour trois années. Elle a donc mis
.' un total de 9 experts à sa disposition, ô.es machines et
autres outils agricoles, de l'engrais, dl matériel de protec-
tion pour les plantatio'iJ.s et les véhicules.
Toute cette aide est d'abord estimée à 5,2 millions de deut-
sche hark ; puis en septewbre 1969, les J.,5 million de deut-
sche i'~ark d'aide financi ère promis par lE) Gouvernewent de
Bonn ont été portés à 6,740 millions.
(1) voir annexe XII

!!I=r
-
J.O)
-
En janvier 1971, la S.O.C.A.B.O. reçoit une nouvelle
aide technique de l ' Allemagrreen' machines et.pour frais
de défriche-ment pour la somme de 6,24-5 millions de deutsche'
Nark.
Âinsi environ 50 %de l'ensemble de llaide.technique finan-·!
c~ere sont consacr~s à cette société. On esti~e. actuellement\\
q,u' elle est entièrement entre les mains des Ivoiriens. Hais ~
elle connaît de nombreu...""{ problèmes dont le plus:. important
J
semble être le manq,ue Qe personnel qualifié qui puisse va-\\
1
lablement remplacer les experts allemands. A c.ela s' ajou-
1
tent des difficultés dl ordre technique, écono:nique et SO_I
ciolagique (la S.O.C.A.B.O. travaille avec 700 coopérants'
·li
~ -qui accroissent considérablement Sé~ production d 1 ana- "
nas brut comme nous avons déjà eu i
le dire). Un nouvel
1
expert allemand a été mis à sa disposition au mois de mai
1.
1971 pour llaider à résoudre ces différents :9roblèmes (1) .,':
"
,[
Pour les autres projets, l'aide technique a été moins im-
portante dans' l'ensemble. en compte ainsi un conseiller
techniq,ue alle::n·2.nd pour la région de SaJl-Pédro Qepuis 1968
e1; dont II entretien coûte environ 602' 0\\)0 deutsche Har~~
Il. Y' étudiera les possibilités d'invest:":'ssements allemands
dans cette région.
Et en rapport avec le développement de cette partie du pays,
'le Gouvernement de Bonn a envoyé deux experts pour assister
l'Autorité pour le Réaménagement du Sud-OUest (A.R.S.O.o.,
Avec l'aide financiè~e Qui n été octroyée à la Banque Ivoi-
rienne de .!Jéveloppement Industriel.(B.I.D.I.), llAlleIilagne
Fédérale a ~galement mis à la disposi~ion de cette banque
deux conseil18rs. On compte paI' ailleurs deux autres Cons8ïl
lers au ['linist ère du Pl.::..n et un au r"linist ère de l'Agricul-
ture.
(1) Bundesstelle für ~ntwicklungshilfe, Frankfurt am Main

Plusieurs autre experts ont été mis à la disposition de
l';'.dministr2.tion ivoirienne pour diverses études de pro-
jets de développement dont en pa.-.-r>ticulier·
une étude pour la culture du thé en Gôte d'Ivoire,
étude qui a coûté 55.761 deutsche l'iark 1
une étude pour un projet d'aduction dans b villes
de la Côte d'Ivoire. Cette étude qui a coûté 72~ 000
deutsche i'lark concerne les villes de Katiole"
Lakota,
Mankono, Séguéla, Sinfra, Tiébissou. L'exécution de ce
projet est estimée à 20 millions de deutsche i·lark,
- une étude sur la région de Tat-Guiglo où l'Allemagne
Fédérale et des investisseurs al~emands pourraient en-
treprendre des travaux de dévelop~ement économique dans
l.'avenir. Cette étude a coûté environ 685 000 deutscl:le
t;lark •.
Nous voyons ainsi que 11 a ide technique allemande à la Côte
d'Ivoire est. larger::J.ent ouverte sur l'avenir. Elle' est gene-, ,
.
1
1
ralernent plus intense pour tous les projets de développe-
!
. !
ment de l'agriculture dans les régions les moins privilé-
giées du pays. C'est par exemple le cas pour ~a région
de Korhogo et la Région de San-Pédro. Hais nous remarquons
aussi que l'aide technique allemande n'est consentie que
pour des objectifs gouvernementaux; c'est le cas pour l~
Société Coopér~tive et Agricole de Bonoua (S.O.C.~.B.O.) ;
car les deill2ndes et les offres d'aides techniques se font
de Gouvernement à Gouvcrneillent comme pour l'octroi de cré-
dits.
1
En ce qui concerne l'aicie technique, c'est le Hinistère
Fédéral de 12 Coopération (Bundcsministeriu2 für die Zu-
sarnmenarbeit, b.~.Z.) qui en ~onstitue le centre de gra-
vité. fcinsi même si les de=:lJncles p,~rtent des l'iinistères
1
Ivoiriens int éress és et arrivent c\\ l'Administration l!'édé-
J!
rale eb passant parfois par les services des Ambassades
ou des hinistères des Affc.ircs Ltrongères, c'est le :B.l'1.Z.
qui conçoit et pense, l'~ide technique. Il s'occupe géné-
ralement de l'uspect politiQue de l'aide technique.

Mais le B.î'l.Z. est aidé à. la tâche par plLlsie1ll's de ses
départe::!lents ; ce sont e.nparticulier J..B....Be.rvice. Fédéral
. pour l'Aide au Dé·.,eloppement ( di·e.· Bundesstell.e_i:iir
Entwicklungshilfe, B.f.E.) et la socié~é alleQande pour
l'Encouragement des Pays en voie de développement. (die
deutsche Forderungsgesellschaft für Entwicklungslander,
G.A.W.I.).
Le Service Fédéral est généraleôent chargé de l'exécution
des projets d'aide au développe~ent dont la décision a été
prise au nive3.u du B.r-L.Z.; Il s'occupe en particulier des
. problèmes de spécialités telles que l' éle-vage,· la pêcheriè,..·
les plantations de toutes sortes, les coopératives, l'éco-
nomie rurale, la c02mercialisation des produits, le dévelop-
pement régional.
Ce' service a 3 départements dont ·un est chargé des relations
avec l'Afrique de l'uuest dans son ensemble, c'est-à-dire·
avec la Côte d'Ivoire. Il s'agit de la G.A.Vi.I ••
La G.A.W.I. s'occupe en géné:ra:' des affaires du personnel
et de l' équipement technique. C'est par exemple cet orga-.;·
nisme qui forunit les véhicules, les tracteurs et tout· le
matériel de travail dont les assistants techniques alleQSnds
ont besoin pour accomplir leurs différentes tâches à ll·étran- .
ger.
Conclusion-
Si nous considérons à présent lrenseClble des relations
éconon±ques entre les deux p~ys, nous constatons que leurs
échanges comnercio.ux.ont connU:unêp~ogressionrégulière
puisque le volu~e de ces échanges est tel que l'~llewagne
Fédérale occupe dès à présent la seconde place parmi les
partenaires fournisseurs de la Côte d'Ivoire. Hais·cette
progression nlest que relative car s'il est vrai que les
Alieoands ont évité toute friction avec les hOl!l!TIes d'affai-
res français pour sauveg~rder l'aoitié franco-alleC1~nde,
il n'en demeure pas Cloins vrai que les Allemands ont visi-
blement fait moins que ce qu'ils peuvent dans ces relations
commerciales gernano-ivoiriennes. Car l'Allemagne Fédérale
• • •

''tH'
',...,
est tout de Qême un pays hautement industrialisé dont le
marché aurait bien pu favorise~ une nette augsentation du
commerce ivoirien avec ce pays s'il était plus ouvert Qu'il
ne l'a été aux porduits de ce pays africain.
Ainsi le déficit const~té de la balance commerciale de
l'Allemagne Fédérale avec la Côte d'Ivoire est certes ë.û
à ûne forte concurrence française sur le m~rché de la Côte
d'Ivoire, rnuis les ~~le~ands peuvent s'ils le désirent
équilibrer cette balance commerciale en osant plus pour
aider les Ivoiriens.
Et on peut être optimiste pour l'avenir car les QuelQues
difficultés Qu'ont con~ues ces rapports commerciaux pour-
ront être résorbées grâce au Service Ivoirien d'Informa-
tions écononiQues ouvert récemment à Cologne , par les
Ministères Ivoiriens de l'Economie et des Finances et du
Plan. On le voit, en effet, les infor:::.atio::s accrues S'.lr
les réelles possibilit~s cocrmerciales et éCQao~iques de
la Côte d'Ivoire sont encore utiles pour ce pays lui-mêse
et pour ces parteneires doat en particulier la Républiaue
Fédérale.
Quant à l'aiQe financière de l'Allemagne Fédé~~le à ce
pays, elle a été l'une des plus fortes par~i les aides
financiàres q~e la Côte Q'Ivoire a reç4es de llétr~nger
au cours de cette décaQe surtout quarra on sait aue le §onds
Européen de DéveloPl"')er:lent a fourni 11 une des aides les
plus volucineuses à ce pays, après la Fra~ce. Or l'Alle-
magne Fédérale finance pour 1/3 le budget de ce Fonds et
partici.::;e aussi indirectement au d.6velo't)penent de la Côte
d' I".,;oire •
En ce Gui conc,::rL18 le,.:: invc:stissc::-lC:ltS·::,llc.xlnds, on peut
les Auto~it6s Ivoirienn~s rS3surent encore plus les Alle-
de leu.:r C OA;- :,
0 s ~", .L
.,) i '1 c
.~.:..ll ils
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.. 1 ... V
l _ L " ' : )
lIant [~it jus~u'~ ce
jour.

- 167 -
Là où l'Alleoacn8 Fédérale a investi avec un peu plus
d'audace, c'est dans l'~ide technique gratuite; et c'est
tout à son honneur. Au reste, les nombreuses études ~e
projets de développement d'entreprises dans ce domaine
nous font dire Que cette aide technique sera encore plus
importante dans les années à venir.
L'aide gratuite accordée à la Côte d'Ivoire au cours
de la décennie 1961-1971 est encore plus importante quand
on l'ajoute aux autres formes d'aides humanit2..ires CO!iliJ.e",'
par exemyle les oeuvres sociales des Volontaires Alle~~ds,
des Eglises Catholique et Protestantes ainsi que d'autres
organisations bienfaitrices dont nous parlerons dans les
pages qui vont suivre et qui concernent les relations cul-
turelles entre les deu~ pays.
\\
1
1
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.., .1
- 168 -
RELATIONS CLJLTUBET,T,~S
GERi-lAIW
_.
IVOLL[Z~:1r~S
Elles concerneû.t essentiellement toutes les for::=.es d. t aLles
techniques i
cara~t~reculturel que la Côte d.'Ivoire a
reçues d.e l'AllemaGne 2édérale; l'enseigne:nent de la langue
-.~-_ ....-
et de la civilis~tion alle8~n~es dans ce pays, la forma-
tion d'Ivoiriens aux t~ches du développe8ent économique
et social de leur pays ainsi que tous les échanges cultu-
rels qui ont eu lieu au cours des dix années qui font
l'objet de cette étude.
En ce qui C onëè'trielEis àides teéb.niques, nous parlerons
surtout de l'assistance dont a bénéficié la Côte d'Ivoire
et cela de la part du Servic e des -iolont:::.'.i.::,ss AlI eo.ancls
(Deutscher ~ntwicklunssdienst, D.E.D.), des Eglises Catho-
liques et P:r:'otestantes et à.es Servi-:.es CODElunautaiî8s.
1.
Nous essaierons de présente= chacune de ces organisations
avant de ]asser à l'analyse détaillàe de leurs activités
en Côte à.'Ivo:l.r'ei~ar l'ùn des intérêts de cette étude
c'est de donner le plus d'infor~ations possibles sur les
possibilités et la participation effective de 11Allemasue
~édérale au d6v~loppeDent économique et social de la C&ts
d"Ivoire ainsi que sur tout ce qui est f2it par cb,2.cun è.es
deux Gouvernenents ~our renforcer les relations ~'a3iti~
et de coopér~tion entre le ?euple allewcnd et le peuple
~) .... .
,i.voirien.,
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cons~cr& ~u tr~vail
du Service Alle~and d'~changes Lcadémiques (D2~tscher
Akaclewischsr Austauschùi,:=nst, J .~\\. ._",-.D.), d.u Goethe Ins:~i­
tut et en g6n~ral à la coopération cul~~rellc eLtre la
Côte d'Ivoir3, l'~11eœasn2 Fédérale et la France pour
l' expo..ns i on de 12. lans-ue c.lle22..nd.e en.::êt e d. 1 Ivoire.
La ror~ation de jeunes Ivoiriens 82 Al12~a;ne 26d&r21e
ou
plQc.e en
11 2tl.uie

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du probl~ille des stagiaires Ivoiriens form~s ~ l'~cole
OJ.,ieo2.uà.e.
Quant a~ probl~~e à.es ichanges culturels nronre8snt dits
entre les ~8Ll:C pays, il nous .?er;nettra cl' ,?tuclier non
seule:Jent les visites
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spor Ils a_ e~nas en
ove c:. J..'lolre, ::l2.lS e:;2._e::lenL: ::te
voir quel 2. ~t& l'apport de la Côte d'Ivoire dans ces
échanges culturels.
En général, nous parlerons de ces relations culturelles
gernano-ivoiriennes COD~e des relations qui à.onnent IGur
véritable siGnification uux rapports di~lon2tiques et
écono~iQues entre les deux puys. Nous allons voir si tel
~ été leur rôle au cours de cette d~cade en ce qui concer-
ne les deux ~artenaires.
Mais auparavant, il convient de présenter le contexte et
le passé culturels de c~acun ~es deux pays ainsi Que leurs
politiques respectives ~~ns ce do~&ine. Cela nous per8et-
tra de ~ieux comprendre la situation passée et actuelle
de leurs re12tions culturelles.
1. Le ~assé c~lturel de l'Alle~2~~e remonte au moins
jusqu'à. Cbe.rleill2.éjne 2..'lec <les
gI'aIJ.èLes périocies CODDe c811'3
de le. riéforDa l; ion 2.'Tec ;'iart in Luther, des Cl2.s s iou es dorJ."c
les porte-~aro1es célèbres reste:1t Jollat n :;}olf52.nr; von
Goethe (17~9-1G32) et ?riedrich Schiller (1759-1305),
C003e ils le sont ég2leoent de la périoâ.2 ies rOillanti~ues.
Il y 2. é~ussi l' Ô~)0:J..U8 des :;od'2rncs dont les cI:..efs de file
les plus connus ~ l'~trsn;cr so~t Thonas Mann (lS75-1~55),
:D'Tanz 10..ü:a (188)-192LL,),
Jert:lolt J3rec:J.1 , Rooert' von L'lus el
(1880-1~>--2) et cette li~ta n3 oeut êtrs
en r::.,is::m.
-
,
"
,
d li gr2nn nO~lDr8 aes ~~u~~eurs
marqué de leur gersonnalit~ la cult~re et la civilis~tion

·r
170 -
Emmanuel K.8.nt, ~legel, :?riedrich Nietzscbe et Karl l'-1arx
par exe8ple, ou encore ceux des musiciens coome Wolfgang
Amadeus l'lozart, Johann Seo~en Bach, Lud.wig von Bethoyen
et bien d'aut~es e~core, on ne peut s'emp§cher de recon-
naître l'influence universelle Qe la culture allemande·
et germaniQue dans tous les do~aines.
Ce Qui est re:narquable, c'est que toutes ces gersonnalités
que nous avons citées ne sont pas toutes originaires de
la République Fédérale d'Allemagne. Or, on ne saurait
parler. de la culture ou de la ciYilisation allemandes
sans les ~entionne~ COD2e repr2sentant bien d'autres
encore qui sont nés et on~ V2CU loin des frontiè~es de
l'Alle~ag2e ?édé=ale. C'est Qu'en 2atière de culture et
.de ciYilisation, l'Alle~agnc ~édér2le nIa été au'un re-
présentant de toute la p,ermanicité 2upr2s de la Républi-
que de Côte d'Ivoire au cours d.e cette p~riode de dix
années de coopération.
Et il faut reconnattre que sur les go rrillions d'ho~~es
et de few1es qui ont 11AlleD~nd po~r lcngue ~atcrnelle,
60 millions vivent sur le seul territoire de l'Alleillasue
Fédérale. Elle se trouve donc êtr~numéri~uement, la ~rL~
cipale héritière de la culture et de la ciYilisation ger-
maniques. C'est certaineillsnt une des raisons qui l'ont
longte:nps encouras2e à se considérer, à tort ou à raison,
co~~e la seule reprssentante des Alle2ands.
Cette ger8anicité qui est à l'i~ge de l'ancien Reich
Alle~nd est le nom de sJ~thèse de la culture et Qe la
civiliso..tion :J.llcClClndes. =118 cO;Jprend tOllS les p2.yS
dlEuropc Centrale où on perle la l~nGue alle~o.nde C~ffiQe
lanGUe Qat ernellc. Il st .2.:;.:" t
not<~c:l:':lent cie l i j·~utriche,
de l-a R·~'~~ublinue
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?édÉ:rale ù' Alle üla;:;11c, de 1:.:. Suiss e Al183:mde et d.e tous
les autres t8r~itoir~3 sous o.dmiaistro.tions polo~0i3e et
tchécoslov2.a~e.
...

.-
"
- 171 -
~1i
Le contexte culturel allemand. est donc un contexte très
vaste et le pass& culturel également bieL fourni. Et s ' i l
s'agit pour l'.'\\llesagne Fédérale de Il fair'e cadeau" de cette
culture è.. la Côte d'Ivoire, elle le ferait certainement
sans mesure mais aussi,
sans craindre dl ~;puiser ses réser-
ves.
2. Politiaue culturelle de l'Aller::'.agne H'èdérale.
Mais l'étendue du patri80ine culturel de l'Allemange
pose en soi de nombreux problèmes pour l'exportation de
cette culture. La première raison est Que tous les pùys
germaniques Que nous avons cités plus haut ont, ch~cun
pour sa part, une politique culturelle propre. M§me à
l'irrbérieur de l'Allemagne Féd~rale, la difficulté n'est
pas moindre car chaque :t;tat Féderi,..
joùit d'une autonom.ie
totale en ce qui concerne sa politique culturelle; c'est
la seconde raison.
Et nous citons en exception cepend.ant le Service AlleoanQ
d'Echanges Acad~mi~les (Deutscher Akademischer Austausch-
dient, D.A.li..D.) et l'Institut Goethe grâce à une récente
politiQue culturelle allemande qui a souffert des d.eux
guerres mondiales et qui attend d'être réadaptée è.. la
situation de pointe dont
jouit l'Allemagne d'aujourd'hui
en ~urope.
Ces deux institutions b~n~ficient de l'encouragement et
de l'aide financi~re de l'~d~inistr~tion ~~dérale et du
Gou·'lerne:.1snt de Jonn
l
. I l
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; car
es ~
eQanas ont pris cons-
cience ÙU reta~d qu'ils accus~nt Ch2~U8 jour Qans le ào-
maine culturel dans leurs rapports avec les ?ays étran-
gers; et ils ne se contentent plus aujour~'hui de laisser
leur lan,3U8 et leur culture, leurs sciences 3t leurs tech-
niques rayonner d~n3 le ~onüe Der leurs seules forces. Ils
ont prix conscience qU2 tou~8S ces richesses sont 8xposees
à la dure conc~rrence qui a:fecte ~ujourdlhui les cultures
et les civilisQtions QU ~ê3e tit~e que les éconoDies.

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-
.... (e...
-
.'
Monsieur ~alter Scheel,
le Ministre F§d~ral des Affaires
Etrangères à l'époque l'a lui-::nême reconnu devant le Conseil
de Politique Culturelle de son ~inistère réuni le 22 jan-
vier 1971 (1). Il déclarait notai:l::lent Clue~la politique
cultul.'elle de l'Allemagne Fédérale doit désor83.is dépasser
le cadre artistique simple pour embrasser d'autres do~aines
de la coopération internation~le et sociale en particulier
l'aide au développement, l'enseignenent et en général, la
formation des cadres~
Ainsi, même avec du retal.'d, la politique culturelle devient
le troisiè~e pilier de la politique étrangère de la Répu~
blique Fédérale d'Allemagne à côté de la diplomatie tra-
ditionnelle et·des relations économiQues et financières.
Le Gouvernement de Bonn. sait par ailleurs, coI:l.riJ.èlèdisait
le Professeur Richard Emge, Que "lorsqu'une nation réussit'
à faire reconnaître et respecter toutes les valeurs fonda-
mentales de sa culture, c'est une puissance Dotentielle
qu'elle acquiert par ce fait :::J.êrilel/ (2). nais. l'Allemagne
Fédérale nia pas encore une v~ritable théorie culturelle
pour l'étranger.
C'est là une conséquence cie la dernière guerre illondiale
puisque pendant cette guerre, Adolf Eitler avait donné
une orientation militaire à la politiQue culturelle cie
l' AlleClagne ..
Après la guerre, les Alliés ont donc demantelé toute cette
politique culturelle de l'Allemasne. Cela expli~ue que les
responsables AlleQands aient longte~ps hésité à refaire une
politique culturelle, malgré les intentions pacifistes
qu'ils sont SUPPOS9S avoir dans to~tes leurs entreprises.
Pour C08prendre cette attituu8 que les dirigeants Alle~ands
ont a~opt~e jusqu'~ une date r0cente, il convient de faire
un bref rappel de l~ situ2tion.
(1) voir annexe XIV
(2) Richard E~se, la Politi~u8 Cul~ur811e de la R~publique
Fédérale
Bonn.

-
1.})
-
~
En effet, lorsq~e sous la République de Weimar en 1920,
un Départetilent Cul tur.'el fut créé au i-iinist ère des Affaires
Etrangères du Reich, sa désignation officielle était l1Dé-
parte~ent pour la Germanicité à l'Etranger et les Affaires
Culturelles" (1). Son rôle était d'encourager la promotion
de l'art et de la science des Allemands à l'étranger, l'é-
change de savants et d'Etudiants, le soutien aux écoles,
aux Eglises et aux missions alle~ndes à l'étranger. Le but
final étant de se faire des ami3 à l'étranger.
1
1
C'est seuleoent plus tard que plusieurs institutions ont
1
été créées pour remplir à peu près le même but : en 1924-,
. \\
le Service Alle:J.8.nd d'Echange Acad.émiQue (Deutscher Akaè.e-.· I
mischer Austauschdienst, D.A.A.D •. ), en 1925 la Fondation
Alexander von HUrJ.boldt, en 1932, l'Institut Goethe.
Toutes ces organisations dont Eitler slétait servi ides
fins cri~inelles sous le 3 0 Reich ont été démantelées par
les Alliés après la guerre afin dl éviter tout recommence-
ment du. ~ouvement nazi CO~3e nous l'indiquions plus avant.
l'rIais elles ont été recrées avec les ~êrJes noms dans les
années 1950, après la naissance de la République Fédérale
d' Alle32.gn·~. Seul, le llJ)épartement pour la Ger:nanicité
à l'Etranger et les Aff,:l.ires Gui turelles 11 est d.svenu silD.-
ple3ent le D~partement culturel rattachâ au Minist~re des
Affaires Ztrangères COQ~e par le passé.
Leur rôle s'est dès lors limité à assurer l'étranger de la
volonté sincère de paix de la République ?édérale d'Alle-
magne. Un rôle beaucoup plus modeste par r2pport à ce Gue
fut la politi1ue c~lturelle de l'~11ema3ne des 2nn68s 1920.

- 174- -
On dirait plutôt Que cette politique culturelle a connu
une nouvelle orientation Qepuis la création de la RépQoli-
que Fédérale d'Allemagne ; car 13s activités culturelles
du D.A.A.D., de la Fondation Alexander von Himboldt et du
Goethe Institut ont été accrues et variées dans plusieurs
domaines dont en particulier ceux de la formation de ca-
dres étrangers et égaler:lent de l'enseignement de la langue
et de la culture allemandes. De plus, on compte environ
120 autres institutions à vocQtion culturelle suovention-
nées Dour
...
une bonne Dart Dar le îlinsist ère Fédéral des
...
...
Affaires Etrangères, soit environ 500 organisations publi-
aues et privées chargées des problèmes culturels de l'Al~
lemagne Féd§rale à l'étranger.
L.'A.ll.emagne a, par ailleurs, signé plusieurs accords cultu"';'"
reIs avec plus de 87 pa~s. Mais ses relations culturelles
avec la Côte d'Ivoire sont e~ principe râgies par l'accord
du. 18 décembre '1961 (1), sur la coopération éconoill1que
et technique entre les deux~ays. Ainsi, il n'y a pas
d'accords cultu::-els particuliers au niveau. des deux :?ays
com;ne il en existe entre la France et· le.. Côte d'Ivoire.
Cet accord gernano-ivoiI'ien 8ngage l'Allemagne Fédérale
à fournir à la Côte d'Ivoire l'assistance tech~ique néces-
1
saire, en personnel enseignant et en ~at8riel d'éQuipe-
ment scolaire not3.8:lent. Quant a la CôtE: d' l'loire, elle
assure au ?ersonnel d'assistance technique 311e~and8
.
toutes les facilités et toute la protection
, -
POSS::"O.L8S
pour Qu'ils exécutent efficacer!lent la tâche de formatioa
qui leur est confiée.
Après sa création
donc et après la remise sur 0ied de
ses principales institutions, la RépubliQue ~édérale
d'Alle:::a.::'G118 avuit pratiqué une politi=!.ue :le "po::L.'te ouv8rte ll
en matière d'échange cultur~l. Il s'agissait pour elle
d'accueillir le eJ.:J.J.:i:nu::1 cl'Etu'iiG.nts d.u Tiers Hond'.;.
_
.. -'4!.k._=Q .. J•.k i . J t .. $ .•..t!&. A." ...2

~
- 175 -
1
1
1
On compte ainsi environ 23 500 étudiants originaires de
ces pays qui y ont étudi§ entre 1950 et 1960.
Mais devant le nombre sans cesse croissant d'étudiants
étrangers qui refusent d.e retourner dans leurs pays Qlori-
gine, le Gouvernement Féd§ral prat~ique depuis bientôt cinQ
ans une politique de for~ation sur place autant que possi-
ble. Cela veut dire que les bourses octrcyées par l'Alle-
magne Féd~rale aux Etudian~s étrangers le sont avant toutes
choses pour des études dans leurs propres pays ou dans un
autre pays dont la situat ion de d3veloPPE:ment est similaire
à c elle du. pays de 11 étudiant c one erné (1). Cela per::net
à ce dernier d'être beaucoup plus au contact des réalités
de son pays. Il ne viendra en RépubliQue Fédérale d'Alle-
magne Que pour des études complémentaire~; ou pour è.es sta-
ges particuliers.
Cette nouvelle orientation de la politique dl échanges cul-
-turels de l'AlleI:iJ.agne ?édérale avec les pays en voie de
développement nous paraît réaliste. Car la foroation d'é-
tudiants Qui refusent de regagner leurs pays apr€ls
leurs
études en Allemagne sousl~réte:rte irréaliste et naïf qu'ils
auraient p:::'is une nouvelle conscience·d:e la situation vo-
liti~ue èe leurs pays et Qu'ils ne peuvent y retourner Que
lorsque cette situation politiQue correspondra à leur
vision ~hilosoJ.ohiGue et ~olitiJue. fa for~atioil ie tels
-
-
~
-
/
·étudia.nts nous p.J.rait s::::.ns ob.jet. C'est de l'arge:c.t jeté
par l~ fenGtre. Et une telle dépense ae corres~ond ni
â une aide pour le ?~ys en voie de développement, enco:::'e
moins pour l' étudiant lui-~êille puisq~e son séjour prolonGé
et peu0-être définiti~ le rend étranGer i son PêYS et à
lui-mê:ne.
(1) Le D~portenent d'Allemand de l'Univs=sité Q'~bidjan
d' .i:;_11eo<..1nd
;\\fric.:..ins et l'i.:..lg2.ches.
;§'iPW4WhRt

-
.loto -
Il ne faut cependant pas oublier que les autoritGs de la
plupart des pays en voie de développe:a.ent, souvent sans
raisons profondes et par excès de prudence, se :n.éfient d.e
ceux de leurs étudian~s qui ont f~it des études à l'étran-
ger. Et cette méfiance des uns à l'égard d.es autres est
aussi à l'origine de la fuite des carires des pays à d8velop-
per vers les pays développés
; car ces cadres cr~ign~nt
parfois de vivre une vie i~possiole et d'étouffement dans
leurs propres ~ays ou même d'être mis en prison dès qu'ils
auront foulé le sol natal.
Tout cela n'est pas loin de la vérité. Nais à l'heure ac-
tuelle de 12. construction nationc.le, il vaut peut-être !:lieux
être prisonnier dans son propre p~ys que libre ailleurs.
Ce renforcement et cette nouvelle orientation de la politi-
que culturelle de l' i~lle:naGne Fédérc.le est à l'av2.ntage
des pays en voie de développement parce qu'elle rend l\\~ide
alle!:lande efficace pour ces ~~7s. Et la eSte d'Ivoire qui
est le Centre d' e:':périment<J.tion de cette politique d.e for-
mation de cadres Africains et ['lalgaches par l'Allemagne .2é-
déraie devrait en tirer un b~néfice certain.
Mais avant d'~valuer ce b6n~fice de la Coop6ration culturel~
le ger8ano-ivoirienne, nous allons
, cOwme pour la Républi-
que Fédérale, pr:3senter brièvement le p2ssé culturel de la
Côt e d' I-voire 2.irls i ~uô: SQ pol i tique ç·our ses r3.p,;:ort s à
caractêre culturel avec l'étranger.
1. Q.on 'J2SSS: culturel
Ce pays, cO:-Jme la plup::rt des Y2..ys è'J. 'l'ie:,s-;·ionde, 2. un
patri~oine culturel certaine~ent riche et vari& m~is peu
connu p3.rce qu'il n'est YGs encore recensé et r§pertorié.
Il se trouve iispersé et enfc~i dans les r~serves et dans
les ~mes des tribus et des e~bnies.
#X_liXW.:uo::r2JLs8 ...""",,3&L!Z!&&f&l!1EEi!tJU.W4U· ezsep ...

- 1'77 -
Le grand nombre de ces tribus et de ces ethnies garantit
la variété Qe cet êrsenal culturel et en constitue égale-
ment la richesse.
Le vrai problème q~i se pose presque toujours Quand on
parle du passé culturel de la Côte d'Ivoire, c'est de
savoir quel est le fond culturel qui est re.sté dans. ce
pays après la d~re confrontation des cultures ivoiriennes
avec les cultures européelli~es, au cours de la période co-
loniale que le pays a eu
à traverser.
Sans entrer à fond dans une analyse philosophique ni
économique de cette question, ~ous pouvonssinplement
dire que les cultures du pays ont souffert de cette con-
frontation, car elles
n'étaient pas préparées à cette
lutte Q'influence. Le colonisateur s'est souvent employé
à substituer la culture européenne à la culture des indi-
gènes, sous le prétexte discutable qu'il voulait les
civiliser. ~t ffiême si le colonisateur en question a agi
de la sorte inconsciemment et sans calculer. les nombreu-
ses cons équenc es d.' un tel jugeme:;:rt de valeur sur les
cultures en p~ésence, un fait est que ces conséquences ne
sont pas de petite
importance pour le développelent
économique et social du pays.
Car, même après l'indépendance l'Ivoirien, an particulier
l'élite, est resté conditionné. Il a continué à considérer
la culture européenne COD~e la oeilleure culture et à
sous-estimer la sienne propre. Cette situation est en
réalité une situation de frustration. L'Ivoirien en
question est culturelleoent aveuglé, et il nlest ni tout
à fait européen, ni tout i
fait ivoirien.
Pour
cet Ivoirien, retourner aux sources (coGoe cela est
passé de wode dans tous les p8.Y3 du Tiers ~·~ond.e où la
frustration culturelle con-'cinue à sévir), c'est 58 guérir
de cette frustra:~ion en rccl(:c0uv:.':'~mt Si} propl'C culture et
en s'y reconnaissant dans l~ mesure du possible. C'est
peut-être dans cette mesure qu'il se re(~Onn3.îtI'2_ d"cns le
sous-développesent de son p2:YS et prend.:ra une pert e.c-tive
...

_ -
J. (0
-
--~
à l'amélioration des conditions de vie des populations.
2.
La politique culturelle de la Côte d'Ivoire -
Après l'indépe~dance les pouvoirs ~ublics ivoiriens ont
vu dans la croissance écono8ique suivie du développement
économique le vrai remède de la frustatton culturelle.
Ils ont ~~ Que le grand ennemi de tout retour a~{ sources
c'est l'analphabétisme et l'ignorance. Et, à tort ou a
raison, ils ont consacré une grande partie des budgets
annuels de l'Etat à l'éducation populaire et surtout à
l'enseignement.
Ainsi la Côte d'Ivoire n'a pas encore une politique st:ruc-
turée pour l'exportation de sa culture extrêmement riche
et dont les masques Séno21io, Gouro, 13aoulé, Bét é, Abron,
.1
etc. ne sont Que de faibles reflets. Toute sa politique
culturelle a été en fait tournée vers la scolarisation
progressive et rapide des populations du pays.
Mais, en raison du coût très élevé de cette politique de
scolarisation rapide, la Côte d'Ivoire a eu besoin de
l'assistance financière e t t echni.que de l'Al:)..emagne _; ,
et" celà confor-mément à l.'·accqrâ: à.e coopérat.ion éc.onomi-
Clue et technique signé le 18 Déce"mbre I961· entre les
deux pays.
En d'autres termes les rapports culturels ger8ani-ivoi-
riens peuvent être considér8s C08rn.e· UIle nouvelle for28
cl' aide technique de l'Aller1agne Fédéra:l_ e à l'égard de la
Côte ci/Ivoire.
Les organismes par lesquels les aides alleoandes
publi-
ques et pri '1688 parviennent 2,U Goc..vcrllemenc Ivoirien et
au:;,:: institutions pri7ées i voiri,::nnes sont nombreux.
Nous distinguerons notar:E2eût
Le Service des Volontaires Allemands (Deutscher
Entwick...l,üngs di8nst. ) 1).:2 •.D.)
Le Ser'v-ic e J~lleiTI8.nd cl 1 échange acadéwique (T'eu tscher
Akademischer Austauschdienst, D.A.A.D.)
...

'~
- 179 -,
~
L'Institut Goethe
L'Eglise Catholique
L'Eglise Protestante
Et
i l Y a également les aides indi=ectes, dont la plu-
part passent parla COG2unauté Economique =uropéenne
(C.E.E.) tout comne pour l'aide technique telle que nous
en avons parlé à propos des rapports économiques germano-
ivoiriens •
Il nous faut i
présent procéder à l'analyse détaillée de
l'aide culturelle alle~and8 à l~ Côte d'Ivoire. Et com~e
nous l'avons dit, nous pr~senterons chacun des organismes
cités et nous décrirons son aP90rt dans ces relations cul-
turelles germano-ivoiriennes.
I I I - Le Service ~es Volontaires
Allemands-
(Deutscher Enti'Jickhing3diens·t, .c.:s.D.)
On. sait Que le volontariat international.pour l'aide aux
pays
au. ~iers ;·~onde date de la Conférence
Internationale
tenue en Octobre I9ô2 à FOrtO-l"ÜCO. OI'g,~nisée sous l'égide
des Hati.ons-lJnies, elle avait pour but 'jrincipal d ~"'''''iter
tous les peuples, et en particulier ceux d.es pays sous-
développ8s, à une plus grande solidarit2 pour lutter
contre tous les illaux du sous-développement.
A la suite de cette conf§rence, il a donc été recoa~andé
aux pays industrialisés et aux pays non inQustrialisés
de créer des 3ervices de Volontaires sur chacun de leurs
territoires. Le bu~ preQier des dits services ~tait,
après les nB.uvais jours des deux gue:r-res wondi21es, d.e
lutter en faveur d'une solidarité internationale et d'une
coexistence pacifique de tous les hommes et les peuples
du monde entier.
Ainsi, en plus de ceux qui existaient déjà à cette ~poque
tel le Corps de la Paix Aoéric3in, un~illbre importa~t de
services de volontaires n:J.tion::u:x se sont constitu0s do.ns
la plupart
G<3S
P2_YS c1év~loPI)i:;s
ct do.ns cert2,ins P:1YS du
Tiers-l'londe. Ils se sont clonné Dour t5cb.8 de for:Iler de;::

cadres pour les pays sous-développés,
afin de remédier
à leur manque de personnels qualifiés, de vivre au con-
tact des populations rurales, afin de mieux apprendre
à les connaître, de mieux comprendre leurs problèmes
pour mieux les' aidera. les résoudre.
Leur
rôle d'éléments catalyseurs dans les changements
sociaux et économiQues
ne doit cependant avoir aucune
signification ni aucune portée politiques ; car tou~e
ingérence dans la vie politique intérieure des pays QuL
les reçoivent risquerait de rendre inefficace et indési-
rable leur aide pourtant précieuse.
Le S.ervice des Volontaires Allemands cj.'éé environ une
année après la COD.férence de Porto-Rico en Juin 1963 se
fixe pour' objectif essentiel,]ni aussi, de répondre à
toutes les recommandations de cette con.férence~
I l se situe dans le cadre des efforts de coopération
de
la RépubliQue Fédérale d'Allemagne avec les pays du
Tiers-Honde. Il conçoit sa tâche comme une politiQue de
paix entre l'Allemagne Fédérale et les pays d'accueil et
entre les Allemands et tous les hommes en général.
..
"
Une des idées'dire~trice~ du D.E.D. est en effet qu'après
l'épOQue coloniale et également après la seconde guerre
mondiale, tous les peuples du monde libre étaient d1accord
pour reconnaître que le maintien de la paix dans notre
monde nécessitait un
équilicre économique mondial, la
justice sociale à tous les niveaux et le respect des
droits de chaque individu (I).
Toutefois, force est de constater que ces objectifs recon-
'nus nécessaires par tous ont pratiquement connu peu d'ap-
plication, puisque les ~ensions de toutes natures
(I) Tout cela est
conforme à la • Déclaration des Droits
de l'Rornme l1 fc.ite le IO
Décemo:re 194-8 par les Nations
Uni es.
• • •
.iQ42
!I:.. "E _ x __ ~ __

- 181 -
continuent
de peser sur les relations entre les puissan-
ces industielles et les pays pauvres. Et le D.E.D. se
propose de travailler à la mise en pratiQue Qe ~es idées
partout où le besoin s'en fait sentir et dans la mesure
de ses possibilités financières et, également, dans la
mesure du nombre de volontaires dont i l dispose.
Ainsi, dans les pays qui les accueillent, les Volontaires
Allemands s'engagent à contribuer à la réduction des
écarts sociaux et économiques, c'est-à-dire à l'é8anci-
pation des groupes économiquement et socialement faibles,
à l'élimination progressive de la dépendance unilatérale
des pays en voie de développement à l'égard des pays
économiquement puissants. [-lais le but de ces volontaires
est également de se rendre inutiles en formant d.es natio;...·-
naux qui les remplaceront pour continuer ce qu'ils auront
déjà commencé.
En Alle~agne Fédérale même ces Volontaires s'emploient
à
faire connaître les problè~es des P2YS pauvres à leurs
compatriDtes et à leur faire prendre conscience de ces
problèmes.
l
- Présentation du Service des Volontaires Alle2ands -
Hais, au fond, qu'est-ce que le Service des Volontaires
Allemands et quelles sont les professions des volontaires
eux-mêmes ? Les réponses à ces deux questions nous permet-
~rons de faire plus ample connaissance avec ce Service
(D.E.D.) et avec ses employés, avant d'en venir au tra-
vail concret qui a été accompli au cours de cette période
et qui a fait l'objet de notre ana~yse.
a) -
Personnalit6
juridicue du D.=.D.
Le D.E.D. est une sociét~ reconnue d'utilité publioue
depuis sa création. Il est placé sous la responsabilité
du
Gouverne~çnt ~0dêral et ~Galement sous celle d'une
association d ' org3.uismes privés 2llcoands connus sous
le nom de Il Groupe de trç,vail Apprendre et Aider dans
les pays d'Outre-[·icr"(I).
(1) l1Arbertskreis Lernen und Belien in rbersee".

- 182 -
l
Il
bénéficie Dar ailleurs des encou~agements du Parlement
Fédéral et du Gouvernement lui-même. nais ~es décisions
concernant son administration et la planification du
recrutement et du travail des volontaires à Il étranger
dépendent d'un conseil d'administration. Ce conseil est
présidé par un technicien, mais ses autres membres sont
des représentants
:
du Gouvernement Pédéral,
- dul~roupe de travail Apprendre et Aider dans
les pays d' Outre-l'1er ll ,
des Partis politiques représentés au Parlement
Fédéral,
des Représentants des Volontaires.
Le siège social du D.E.D. est à Bonn-Bad Godesberg. Il
a actuellewent plus de 1.100 volont~ires dans les quel-
ques 25 pays d'Asie, d'Am6rique Latine et d'Afrique,
avec lesqueTIs il coopère depuis bientôt ro années.
LI essentiel de ses fonds lui vient du budget fédéral et
du f1Groupe de travail Apprend..re et Aider cians les pays
d' Outre-~'lerll. ~'lais il reç oit aussi des dons d J organisill:;s
privés allemands intéressés par son travail d'aide au
développem8nt
des pays du Tiers Monde.
b) - S'agissant ànrésent du statut de ses
volontaires, nous devons dire Que ce son~ avant tout
des personnes de métier des deux sexes. On distingue par
exemple des médecins, des infirmières, des sages-fe~es,
des auxiliai~es-médic8.U:{, des laborantin.3, lies institu-
teurs, des professeurs de l'enseignement secondaire, des
professeurs de d'enseignement technique, des professeurs
d'éducation physique, des ani8ateurs sociaux, des moni-
teurs de jeunesse, des jardinières d.'enfants. Il y a
égale~ent des ingénieurs et des technici~ns en construc-
tion, des êlectroniciens et des sp~cialistes de l'§lec-
tronique, de la construction mécanique de l'auto~obile
et de l'arpentGGc, de chimie et physique, des techniciens
de r2dio et de télévision, des ingénieurs agronomes et
des ingénieul:'s l1ol.,-ticulteul's. Et, dans le dOc:laine élS-::,i-
cole à p:-opr8illent parler, on clistirlgtle d.es agriculteurs
.. .

-
.JoU.)
-
des horticulteurs, des gard~forestiers, des zootechni-
ciens, des experts laitiers et des experts en !!lo.tière de
coopératives agricoles ; à celi slajoutent des mècaniciens_
pour les machines agricoles, etc., etc.
Après leur recrutement qui tient surtout compte des qua-
lités professionnelles et humaines des candidats, ceux-ci
sont soumis à une préparation qui peut durer jusqu'à ro
semaines, et cela avant leur départ pour l'étranger.
Dans leur pays d'accueil, ils consacrent généralement 4
nouvelles semaines à la connaissance du pays et de leur
milieu de travail.
Ce sont en général des célibataires de plus de 2I ans.
atte sir~ation les rend plus disponibles pour les t~ches
qui leur sont confiées.
Ils s'engagent au D.Z.D. pour 2 années de service à
l'étranger. A la fin de cette période, leur engagern.ent
peut ·être prolongé d' une année si le tl'2.Védl qui reste à
faire le n3cessit'e. Cet engagement est renouvele..ble pour
deux nouvelles années a~~ volontai~es très qualifiés et
expériment és •
c) - Leur envoi à l'étranger obéi; généralement
à une procédure très simple. D'abord, lor;qu'un organisme
étranger veut recevoir des Volontaires Allemands, il
adresse sa deoande et son projet au siège social du
D.E.D. à Bonn par l"int erœ.édiaire de s on Gouvernement ou
de l'Ambassade alle~ande accréditée dans son pays, ou du
responsable des Volontaires Allemands s'il y en a qui
travaillen-c déjà ds.ns son pays.
A Bonn le projet est étudié par des experts à 9artir
d'informations dftaill~es fournies par l'organisme de-
mandeur.
En définitive, le Volontail'e n'es-c
eQgagé que sur la
base d'un accord de Qroit international conclu entre le
Gouvernement de la République Fédérâle d'Allemag~e et
celui du pays int2ressé.
• ••

- 181+ _ "'1
Le traval accoillpli dans le pays hôte est conjointement
~ontrôlé par le D.E.D., l'organisme responsable du pro-
jet et les Volontaires eux-mêmes (1).
Les débuts du Service des Volontaires Allemands
en Cate d'~voire -
Dans le cadre des relations amicales et de coopération
qui existaient déjà entre la République Fédérale d'Alle-
magne et la Républi~ue de Côte d'lvoile depuis 1961, un
accord cadre a été signé
le 16 Juin 1966 par les Gouver-
nements des deux
pays. Cet accord engage le Gouvernement
allemand à envoyer des Volontaires Allemands en Cô~e
d'Ivoire en vue d'encourager des projets déterminés selon
les perspectives de développement fixées par le
Gouverne-
ment Ivoirien et de participer à leur réalisation.
Et c'est le 17 Novembre 1966 que le D.E.D., en accord avec
le Ministère Fédéral de la coopération, a envoyé le per-
mier contingent de Volontaires en Côte d'Ivoire.
Le nombre de ces volontaires dans le pays croît ou décroît
selon les besoins de la Côte dlIvoire, mais égale~ent
selon les possibilités du D.E.D. l~i-mêDe,; car le recru-
tement de volontaires ne se fait; pas'aiséoent en Républi-
que Fédérale, comme partoun ailleurs. Les statistiques (2)
montrent que le nODore des Volontaires Alleoands affectés
en Côte d'Ivoire ~ été le plus élevé pour le premier
contingent de 1966 qui a atteint
jusqu'à 95
volontaires.
Par contre, le contingent de 29 volontaires envoyés dèns
ce pays dans le premier senestre de I969 constitue l'envoi
le moins Lnportant de 12.. paI't du D.E.D.
t'lais depuis cette date, ce minimun nIe. pas connu d'e.us-
mentation ioportante puiSQue, pend2n~ trois semestres
successifs, les volontaires n'ont été
qu'au nonore de 37.
Ce nombre atteint ~3 volontaires à la fin de la période
(I)
Deutscher ~ntwicklunGsdienst 30nner Universit~ts­
Bucbdruckerei.
(2 )
"l'li t;:JJ:'be i t
rjr::s
D'Jut sc Den ::::ntl'lic l::luw"'sdi (: na t es in der
Elfenbeinl:iisto", iJ • .i:: • .iJ. Bonn Bad GodesoerE;.
...

que nous étudions.
,
Pour l'année 1972, il devra d'ailleurs baisser a nou-
veau jusqu'à 41 volontaires.
Ainsi, si l'on co~pare le contingent des Volontaires
Allemands aux au±res contingents américains, français,
canadiens, hollandais et belges (1), on constate que ce
contingent allemand. est passé de 40 ;) la premièl:'e année
à un minir:ùun de 12 ;-J en 1969, puis à 18 ;, au dernier
semestre de 1971 ( on 8stime à 2~0 le nombre moyen des
volontaires étrangers qui ont été engagés en Côte d'Ivoi-
re de 1961 à 1971).
Ces pourcentages apparemment peu ~levés des Volontaires
Allemands en activité en Côte d'Ivoire ne doivent cepen-
dant pas nous porter à
sous-esti8er 19 tr~vail considé-
rable de ces volontaires dans le cadrede l'aide technique
que l' All em.agne Fédi::ral e a port ée à la Côt e ci 1 Ivoire, au
cours de ces diz années de coopération culturelle.
Il faut en effet rappeler que sur les 1.100 Volontaires
Allemands qui travaillent cians 25 pays sous-dé'1eloppés,
420 sont desti~és à l'df=ique. La eSte d'Ivoire Gui
reçoit en moyenne 15 ~~ de ce nombre peut donc être con-
sidérée comme ~n des pays priviligi&s auxquels l'Allema-
gne envoie un nombre relativement important de ses
Volontaires.
De plus, il nous parait plus important d'analyser le
'travail ,accompli par ces volontaires au cours des cinq
années d:activités socio-économiques passées en Cô~e
d'Ivoire. Cela nous persettra de mesurer à sa juste
valeur le rôle que les volontaires ont joué pend~nt
cette décennie d~ns l'aide technique de l'Allemagne a
la Côte d'Ivoire.
Parmi ce~ activit~s que nous ~tudicrons s6par0ment et
(1)
Voir les raDDorts du D.E.D. pour l'année 1966,
le 2ène semê~tre ISSY et le 2è28 semestre 1971 .
• • •

'{.l
- 186 -
pour l'enseQble de la période des cinq années, nous
distinguerons :
a) L'enseigneoent de l'Alle~and par ces volontaires.
b) Les activités de développe:n8nt asricole.
c) Les activités de for::lation ;;rofessionnelle.
d) Les
.L-'
-,J..,.
....
aCiJ~VJ.iJ2S d.e
clé'lel appement cOül!TIunautaire et de
travail social.
e) Les activit~s médicales et para-oédicales.
a) L fEns ei~eGem~
Au début de leur travail en Côte d'Ivoire, les
Volontaires Allemands ont d'abord pris une part acti-
/
Yf;
à l' ens eignement de la lê.ngu.e alleLlande dans les
Il.
/iycêes et coll~ges du pays. Etaient surtout concernés
..---
._ ... ".
..-'._- .-.
le Lycée Classique et i-ioderne de Cocody et le Collège
de Cocody, le Collège d'Orientation du ?late2u à
Abidjan, ainsi que le Lycée t-1unicipal et le Lycée
Clas~ique et ~oderne à Bouaké.
Cette ~ctivité a duré jus~u'e~ 1967, Ga~8 à laauelle
un contrat a
, "- '
eue
si;né entre le Service des Volontaires
Alleoands et le Ministère Fédéral de la Coop8ration.
Ce contrat a décbérGé les Volontaires de l'enseignecent
c elui-c i devra à..ésor:nais être as sUl'é par 1.1n pers onnel
recruté et financé par ledit Minist~re de la CooDéra-
tian notamment! et par le Servie e AJ.lesand d. 1 :Schange .
Académique •
Comme on le voit, J.a cart que le D=n a prise aux acti-
: '.
vités cult:ui'elles 2.11e~ancles en Côte d'Ivoire est net-
teillent :Joins impOr02.n·ce que celle (:onsG.crée à sa par-
ticipation c.u è..§velo~)p2CJ.2nt
e.Sr:-iCO .. 9,
2. la form.ation
des c2..(11'83 , il. l' 2.GI~liorat-.l.on de :La vie d'2s popul.s.·jions
rurales e~ à 10 32nté publi~ue.

Le peu d'intérêt que les Volontaires accordent aUj::
activités purement culturelles se justifie essentielle-
ment p~r le fai0 Qu1ils sont en général des spéciâlis-
tes d'activités socio-écononiques que nous analyserons
dans les pages Qui suivent
j
et nous partirons à.e leur
trav2il dans le doôaine de l'agriculture.
b) Ces activités ie déveloDDement agrico'e
: qui consti-
tuent un ùes objectifs essentiels du volontariat alle-
mand n'ont com~encé Qu'en 1968, c'est··à-dire plus d'une
année après le début du travail de ces Volontaires en
Côte d'Ivoire. Et c'est dans la re~on de Korhogo que
le premier volontaire a été envoyé en qualité d'Assis-
tant pour le prograone de reboisenent de cette région.
Il assurait également la formation d'Ivoiriens pour le
remplacer d2s qu'ils en seraient capables afin de conti-
nuer son travail. Pa:!:'allèlement une volontaire laboran-
tine était eL1ployée dans le laborato:Lre de la Direction
Régionale du i-iinisû ère d.e la :E'roduct:Lon Anim.ale à
Korhogo. Elle avait à sa disposition un clinoillobile
qui lui p2r~cttait ~e soigner le bétail de ce~te région.
Elle en profitait égaleoent pour recycler cer-Gains de
ses collaborateurs 170iriens.
Plus tard, en 1970, cette laborantin~ a été rejointe
à son poste de Korhogo par une ~ide-9harmacienne Alle-
mande pour l'ai~8r Qa~s son travail.
Dans le Lilême te:rrps un autre volant.s.ire SI occupait, lui,
de donner des conseils de jardinage à la population de
Zokolilié, è~ns la ré 6ion de Lakota. Il aidait parallè-
le~ent au 12veloppement des jardins, des plantations et
de l'éleva;e
j
ceci dans le cadre de3 coop§rstives
scolaire de ladite résion.
D' au tr9s
volo~~~ires ont pris p~rt &u:( ~ctivit~s de
promotion des coo96rati~es à Jisbokro, Beou3i, Abouakro,
30ilsouancn et 3000ua (1). Leur ?rincipal collabor~teur
(1) Ce dernier ~tait ch~rsi do
les
_ .ns:s="'S2&ibZ1&L_"_~JtQ;;""_~~~:::et:b~~m:s.. -- .."__,,.Q.,.XP.4

- 188 -
~
dans ce cadre était le CENA?3C (Centre ~\\rational de
Promotion des Entreprises Coopératives).
r~is, comae pour l'enseignement, le travail des Volon-
taires Allern~nds pour le développe2e~t agricole ~n
Côte d'Ivoire n'2. pas connu d'aJlpleur particulière au
cours de la nériode oue nous ~tudions. Les raisons en
~
-
sont cert3inement multiples et nous ~e citerons ~ue
celle concernant le peu de volontaires dont la spécia-
lité est justement l'agriculture ou toute formation
professionnelle ayant trait â l'agriculture ou â l'éle-
vage.
c) La forcation nrofessionn::lle, par cO-l.tre, attire un
nombre plus important de volontaires; elle permet au
Service des Volont~ires Alle~ands de répoudre à un de
ses objectifs priillordiau:r, à savoir se rendre inutile
dans les pays où il s'engage à tr~vailler. Il s'agit
en effet pour les Volontaires Allemands d~ form~r des
Ivoiriens à prendre conscience de leur situation so-
ciale et éconol'ilique précaire et à p:'endre des initia-
tives pour la rendre wailleure afin de dépendre le moins
possible de l'apport e:ctérieur.
Cette formation professionQelle peut être considérée
sous deux aspects co~pl~illentaires llun à l'autre
le travail et la forrna~ion technioues d'une part et la
formation artisanale â'autre part.
1. Le tr~v2il techniaue va trâs souvent de Dair
avec
la fO~Dation qui s'y ra~tache. ~t pour les volontai-
res ce t~avail s'est inscrit dans le cadre g6n~ral
de l'amélioration de l'infrastructure routiâre de la
Côte è.'Ivoirc
et il a~t& essentiellc~3nt consacré
à la réparation des routes et des engius de travaux
publics. ?arallèle;':'8nt 2.U ·travail d 1 infrastr..:ct'tlre
rou+-i·~~e
J.........
-
\\",,1
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l'l -" ~",,,,ii-LI c.·ouve'l-'-
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e"..;.. • ....l ......
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-
ment urb~in. C'est ainsi qu'en 1968, trois volont2i-
res tODocT.:J.Dhes
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Direction cies Sel":ic es 'l.'OPC5T3.phiqui;;s et clu DOL'L'.ine

"'ll
189
Urbain de la ville de Bouaké. Ils ont ainsi aidé à
l'agrandisse;nent de la deuxièGJ.e capitale de la Côte
d'Ivoire.
L'année suivan-se un aU'cre volonts.ire a été char""'é
o
de
superviser le prosraillOe de lotissenent Qe la Sous-
Préfecture de Sakasso et de la construction des écoles
publiques dans cette région.
Ces volontaires aident en général à la cr&ation et à
l'équipement des nouvelles sous- préfectures par la
construction de bûtiClents publics /.
d'écoles et de
dispensaires.
2. La forGation techniaue dans ces domaines s'est faite
sous for~e de cours d'initiation au dessin industriel,
à la top05raphie et à la conception èe plan de oaisons
d'habitation. Les apprentis oui ont b~n&ficié de ces
cours ont 0énérale2ent un niveau d'études pas très éleVÉ
Or il Y a des ,loill.aiIJ.8s où cet
ens eigneJ:.ent est tout
aus~i s&rieux et d'un niveau beaucoup plus ~lev2. C'est
le cas par exemple des Pos~~es et ':célécommunic2.tion ..
En 1967 un volontaire a ~té charGé Qu Service ~'Instul­
lation Télépt:..oniQue 2U ;;inistère Ivoirien des Postes et
TélécoD~unication. Il avait également pour t2che de for-
mer des ~onteurs de téléphones à l'Ec81e des ?f.T.
d'Abidjan. Un au·tre volontaire f~is~it le même travail
dans la ré~ion de Bouaké taadis au'à Odienné un troi-
sième volontaire s' occup2.it ég21eDent cle formation ?::::,o-
fessionnslle ~u Centre de Ferfectionne2ent Professionnel
d'Odienns.
Cette activité de :ecyclaze ~e personnes déjà formées
ou ,le pre::lière iniüi3.tion 2,U ~( -t-e..~(V\\"·"'-~
est en r\\~8.1it:': '.§troi t e:J8m:; liée à un encad.reoent cl 1 ou-
l'initiative Dcrsonnelle d CQ Volontair~s Alleœands.

.LE@JALÙ§Lk

- 190 -~
3. La for~2tion ~rtis~nale ~ui a ainsi com8encé en 3êoe
temps que les 2utres ac~ivités des Volont~ires Alle-
mands en Côte d'Ivoire ne conr:ern2.it au clép.s.rt Que
des personnes intéressées à la menuiserie.
Cl est de c ett e faç on qu 1 en 1968 'iingt et un volon-
taires ont 8is des ateliers de wenuiserie sur ~id~
à Diabo, 3éou3i, Kouassibiléko, Xorhogo, Sakasso et
à Bouaké. hvec leurs apprentis ils ont contribué à
la construction et à 11 équipement cl 1 &coles p-tbliques
dans ces localités. i-Iais le travail artis=_nal de ces
volontaires a souvent été entrepris en collaboration
étroite avec la 3.0.G.Z.F.I.H.A. (Société Générale
de Financemen·~ pour l' .:iabitat Africain) ainsi qu 1 avec
l'O.P.S.I. (l'Office de la Promotion de l'Entreprise
Ivoirienne). Leur collaboration avec la S.O.G.~.?I.n~
conr-crne essentielle3ent le progr2.m~e de wodernisatioc
de l'habitat rural.
C'est dans ce cadre que quatre d'entre eux cnt cons-
truit les forges d'Abouakro, Bonoua, Botro et Jac-
queville où ils ont forDé des techniciens :Lorgerons.
Dans la réGion de M~nils ont aidé l'O.P.Z.I. non
seule:::lent à éauio2r III 'Atelier. Dilote" Gue cet office
-
-
. . . -
y a construit rùais ils ont ég21ement contribué à le.
formntion Qe menuisiers et de illaçons Ivoiriens. Ils
aident 6én8rale~ent ces artise.ns à se grouper en syn-
dicats dont la finalité est ~e devenir des ~oyennes
entreprises, ceci confo::'::l.3JlleIlt c..u:( objectifs de
l'Office et du Gouvern8~ent Ivoirien.
A Abicl.j.:::.n 36:18 un autre vo1onto.ire trav:::il1e au
Bureo.u Centr:~è1 clu PLm c::; ciu Dèveloppe:J.cmt <le
l'O.P . .2.I.
Li, i l coorcionne le proCrcm:i18 O.?l.::.I.
des 1 oc:::.1 it~s de 11 int ~r i eur du ;~a:ys.
d) L~ cl~veloDDeDent co~~una~~~ire et le tr~vail ~ocial
cie ces "/olont3.ires en~l o·OG C (:1:'C es t out es c 83 cliiféren-
tes forrnJcions ut 18ur =x;.... rticil).::.~l;ion à 11 aoé1ior'<:.~-cion
de llh2..oite,t J:.'uJ:':::.l ; ::1::'.is :i.. r.2i l'é~c(> Qt cs--c csscntü;l-
,
lement ois sur leu:::, partici~,c~tion ., la création e"c a

l'éauioe~ent
~
~
des ~ouvelles sous-Dréfec~lres
...
en
administratifs, en dispensaires et en écoles.
Ils sont particulièreoent int8ressés par la construction
de centres sociaux o~ des paysannes reçoivent ~ou~es sor-
tes de conseils d'hygiène, de puériculture ainsi que des
cours de diét'2tique, de cuisine, de couture et dl économie
domestique. C'est de cette façon 1u'ils ont construit le
Centre Social de Koubébo-Dan en 1969 avec des fonds offert~
par la ftCo:lmunauté h.llemande en Côte d'I70ire ll et ég3.le-
oent par les orisinuires de cette région.
Parallèle8ent à C8 travail dans les cen~res sociaux, les
Volontaires ont construit plusieurs jardins d'enïênts
pouvant recevoir jusqu'à soixante dix enfants, et ceci
dans les villes d' Agni 'oilékro, è..e Diobokro, Ociienné et
Séguéla. Le personnel Ivoirien c..ui est for::J.é 'oénévoleoen-t;
dans ces jardins d'enfants est en principe destin~ au
re8place~ent des Volontaires Alleo2.nds.
Ce travail social des volontairesAlle~ands se fait par-
fois en collabora~ion avec des org~nis~es internationaux
comme 11 Organisation ;';onùiale Qe la Santé ou plus parti-
culièrc~1ent le ?:::'og-I'ao:ne ~::"li~en~c8.ire iloil':lial. CI est :o:.insi
qu 1 ils ont ~té chargés pa.r ce Fr02,Ta:J8) de la ciistribusion
des ali::1ents qu 1 il irlet i l.a :'::'ispo:.sition des popula-::;ions cie
la Vallée du 3andama oali5éss d'i~Di~er pour rendre pos-
sible la construction du ~:~:::'I'a8e cie ?Cossou. A ces popula-
tions les Volontaires Alle~ands donnent §3~le2ent des
conseils de diététique sénérale 0t Q1hygiène sociale. Et
sur un plan 58né~al ces volontaires ,cians leur majorité,
part ic ipent au tr2. Clail ~éc-~ic2.l et pe.r:':"-:lédic2.1 iu ;'iinis-
tère Ivoirien de la Sant§ et de la Fopula-::;ion.
e) LC'J.r::;
~)2. ra -;n '2ciic 8..1 es
1. Gén~r::llit:è:S
Elles occupent le p~us sr~nd nonare de VolcntEires
Allc2&nJs oui tr2.v~il~entè..8..ns les différentes r2;ions

- 192 -
de la Côte Q'Ivoire, soit environ 35 % de l'ensemble
de ces volontaires.
Ce travail. se fait gênêrale~Gnt en collaboration ~troite
avec le Hinist~re Ivoirie~ de la Santè publi;ue et de
la Popula:;ion. Le Service des Volonté.ires Alle2ancïs
dètermine les zones d'activit~s des volontaires en
accord avec celui-ci et selon les nècessit~s et les ur-
gences qui lui sont signalèes. Aussi et jusqu'à ce jour
les Volontaires ont surtout opé::,è dans la région d'Aoen-
/
gourou, Ji boiss 0, Abouakro, Agboville:, Agcibil ekro, Da bou,
~éOU8i, Bingerville, Bouaflé, Bouaké '1 Boundiali, Euyo,
Da.loa, Gagnoa, Grand Bassa::l, Jo.cquev:.lle, Kornogo, l'lan,
Odienné, Sassandra, Séguéla.
Parmi ces lieux habituels du travail 2édical et Dara-
médical de ces volontaires, certains font place a
dl autres
c erte..ine:nent plus néc 8S:: it euz tandis C'Lue d' au-
tres restent constants! Ce sont en ?articulicr 30noua
et KorhoGo. Ces deux r~sions, COD8G nous l'avons déjà
vu, sont des pôles ë.ed.évelopperuent 'lour lesquels lla1:.ie
allemande a été pCl.rticuli2re:'1ent i21portant;e. Cela e-I"-
plique en partie que les volontaires s'y intéressent
plus sp8cialement.
2. La nature clutr:"v2.il et son évolution C',&nérEl1e
Dans tous les centres de leurs activit&s les Volontaires
prodicuent les soins sêdicuux ordinaires ~u~ populations.
Ili reçoivent pour cela les Q~dicaGen~s et le mat~riels
de travail nécessaires à lIQd~inistr~tion ivoirienne.
Et le DED de 30nn nlin~ervient sur ce plan Que lorsqu'il
y a un Q~~1UC d co~bler.
Pendant l~s deux pr8mi~r8s 3nnscs de leur trav2il ils
ont mené lie fI:'on~~ c oVe0 c.cti'1it~ l:Jé'.iic:J.le et cl 1 éiutres
activit~s oui s' ~"cend:J.ient 0.. tous les d.o:n:::,ine.s è.e la
santé. Il s':.:;;;it :1ot::'::l~C::1-:; ci.::; l'2.J2no.G8ment de pos-:es
m~dicaux exist~nt è.êjà ou la construction d'uu~res
...

- 19) -
postes IDsdicaux. A cela s'ajoute égale8ent la construc-
tion de centres de dépôt de DéQica~ents.
Ces activités pc.ra-médicales ont l'a'lantage de rendre
plus rationnel et efficace le t~avail des Volontaires.
Et pour aider encore plus à a~éliorer très sensiolement
les conciitions sanitaires et aygiéniques des populations,
ils font é;alement des visites à domicile cians les villa-
ges qui se si~uent dans le voisinaGe i~ciédiat de leurs
lieux.de travail. Ces visites ont pour but de donner des
conseils nygiéniques aux mères Qe famille, de découvrir
les malades graves et de les évacuer sur les dispensaires
ou les hôpitaux les plus proches. A ces visites à do~icile
dans les villages s'attachent surtout des cours d'initia-
tion à la puériculture et à l'éducation nutritio~nelle.
Dans les pos~es illédicsux eux-~êmes ces cours prennent la
foroe dl une for:nacion de cadres l'Toiriens peur les soins
urgents è.2.n5 les centres de brousse et ég2.leoent pour
assurer la relève des ~olontaires eux-mê2es.
Ce contact direct avec les populations villageoises néces-
siteuses est certüine88nt enrichis2an~ pour les Volont~ire,
Allews.nds de ::;}'::;~e ;lue pour les Ivoiriens eux-~§2es.
peut regrettar ~ue ce contact n'existe pratiqu8~ent p~s
dans les cenc::'es urbains où les volonta.ires tr2.'i2.illeü1:;
hatituelle2ent dans ~8S h69ita~x classiques, des disDen-
saires, des !":;entl'6s üe l,,::,o(;ec :;ion i:la0ernelle et ID.~'3.ntile
ainsi que ians des cent~es ~é~icaux scolaiE8s. Car ici
leur possiJilitê d'initiative personnelle est liwitée en
partie par l'adDinistration d&ji assez bien struc~urée de
ces services et égGlement p~r les difficultés de conüQct
inêrantes â la vie urbaine en s~n~ral.
3. Analyse

du travail Dar
j
Selon les localit~s o~ ils travaillent et selon la neture
de chaoue service, lGurs ac~ions prennent diverses faross

- 194-
a - Dans les services 8~dico-scolaires
----------------------------------
Le travail des Volont~ires Allemands n'a coo3encé que
dans le second se:::estre de '19ô<j et ils se SO:1.t tout
de suite intéress~s i
des villes ofr le service Q~dico­
scolaire ~tait pratiqueoent ine:dstant. C'est surtout
le cas pour les villes de Korbo;o, d'Aboisso et de Man.
Ils ont ainsi crâé eux-m8aes ces cen~res 8édicaux
pour les ~ettre ensuite â la disposition de l'adminis-
tration ivoirienne. COOille on le voit par le nombre des
villes où ils tra'l2.illent dans <les centres I:lédico-sco-
laires, les Volont&ires Allemands n'ont pas encore
développé leur travail dans les services 8~dico~sco­
laires dans leur ense8ble en Côte d'Ivoire. Une des
raisons de cette limitation de leur action se~le êt~e
qu'ils s'intéressent plutôt aux villes qui ne dis~osent
pas de service médico-scolaires, afin Ql en créer pour
ces localités. Or en Côte d'Ivoire la plupart des
villes ofr i l existe une école 9rimaire importante ou
un collège secondaire sont 90ur,~es en services mé<lico-
scolaires. Par ailleurs, là où ce service fGit défaut
les intéressés vont se faire soigner dans un di3Den-
saire ou dans l'hôpital de la localité ou un service
pour les élèves est alors or~nisé.
Il est tout de môme tr::s intl&ressant cie noter Ciue les
Volontaires Alle8anàs ont pour objectif de re~plir
des trous, de pallier des carences et de f2ire u~ tra-
vail qui s'intè5re ~~ns une Joliticue gé~ér~le de
san~é publicr,le 0
Là où ils se sentent ~oins util~s, ils s'effacent
pour se faire voir lâ où un besoin r6el se f~it jour.
Les h3pitaux et les M.?I.
à ce ~sard sont leurs
lieux privil~gi~s.
A côt,; ,~u l.;r:rJ.::;il [j,lbicl;c;l (2'u;.';,'.:; :ji.:<;C-1'8 .. l:~'C,
d'un.c
infir~ière ou <l'un infirmier, d'une dié~éticieTlne ct
d'un D~decin, les Volontai~es hlleD~nds af~ect6s d~ns
les diifêrents hÔ9itaux d~jà citès s'occu;ent souv~nt
~Iune tache particulière. Et 2U cours des cino ans
..

- 195 -~
d'activités, ils ont accompli un impor~ant travail de
laboratoire et de formation de cadres .
• le travail de laboratoire a ceci d'ir:lportant Qu'il
touche directe~ent aux yroblàmes Qes ~21adies endémi-
ques encore répandues dans certaines régions de la
Côte d'Ivoire. Et l'attention ?articulière Que lui
accorde le Service des Volontaires Allemands est
caractérisée par le nombre des Volontaires qui y sont
affect &s •
C1est ainsi Qu'en 1968 déjà huit Volontaires trav~il­
laient dans les laboratoires des hôpitaux d'Agboville,
d'Aboisso, de Bouaflé et de sassandra et dans la phar-
macie de l'hôpital dlAbengourou.
Plus tard il y a eu également une Volontaire Allemande
au Service de Laboratoire de l'hôpital de Man.
Et vers la fin de llannée 1970, une nouvelle Volontaire
a été enGJ.gée au LaODoratoire d.e Biologie du Centre
Eospitalier Universitai~e d'Abidjan. Elle s'est surtout
occupée deprobl&8es techniques d2ns ce laooratoire.
Dans ce cadre du travail ~n laooratoire, une jeune
Volontaire a longtemps p2.rticipé au prograo.:::J.e de ::'echer-
che sur IGS problèr::n~s cle nutrition è.. 11 Institut i:iaJcional
de Santé ?u~;)lique d'"ibid,jan. Elle a ég-a.lewent participé
à la préparation des p~ograw~es de dé2onstration ~t
d'éd.ucation nutritionnelle de la F.A.O.
Une autre Volontaire a été envoyée â l'hôpital de Dabou.
pour s'y occuper éC3..1e:lent des cuestions de nutrition
et de prograillille de Qé~onstratiorr touchant au problè2e
hygiénique de la nutrition tant des enf2..nts ,:tue des
adultes .
• La for~~tion d8S Cadres est lui, un travail naturelle-
ment conplé:n'2ll.tair8 pour ces Volontc.:.ir8s de la Pai:.-: é1
côté de œtte 2..ctivit~ sanitQi~e. Cles~ ainsi qu'une

196 -
d'entre eux travaille depuis 1969 dans le cadre de l'Eco-
le Nationale des Sages-Femoes, Infirmiérs et ',Infir'Glières •
Elle est particulièrement chargée de la formation prati-
\\
Que des élèves de cette école ; etparallèleillent à cette
·i
tâche elle est égale~ent chargée de donner des cours aux
élèves de première année.
1
1
En 1970 une Volontaire avait été engagée à l'Hôpital
1
cen~ral de Daloa pour s'occuper spécialement de donner
des 'conseils techniques aux infirmiers et infirmières de
1
cet hôpital. Elle était p~rallèle8ent responsable du
\\
service de Pédiatrie et celà sous la su~veillance d'un
médecin ivoirien.
1
1
Une autre Volontaire assurait cbaque illacin le service
\\
de diététique à la cuisine de l'Hôpital Protestant de
"
\\
Dabou • L'après-;nidi, elle dispensait des cours de dié-
tétiQue génér~le à un groupe de fem~es, celà dans le
cadre des activités de cet hôpital.
Hais les acti '.lit és ;nédicales et nara-::lé'iicales de ces
Volontaires dépassent de loin le cadre des hôpitaux
pour s'étendre à un secteur,non moins important,celui
des dispensaires.
Les disnens3ires sont de petits hôpitaux pour les soins
externes unique~,18nt. :'lais on y enregistre souvent une
affluence surhuill2ine de malades à hosnitaliser. Ces
dispensaires, contraireoent aux hôpitaux, se rencontrent
dans toutes les villes de l'intérieur de la Côte d'Ivoire.
Les quelques volontaires qui travaillent dans ces postes
médicc.uz ont souv'3nt 12 t5.cb.e douale : celle de soigner
et de cons~lte~ les ~81êdes. Ils sechaTsent égaleJent
dl aider au prosrélr.EIle de cons ei1s :1éclicaux dans les CéJ:::l-
pagnes eLlvironnant; es. Ces cons e ils por~cent génére.lernent
sur des qucs~ions de nutri~ion et d'hygiêne tant pour
les adultes que pour les e~fants. Mais ces visi~es
dans les '1ill2.:;es leul' percuelitent de convainc:::-e certc..ins

1
i
\\f11
paysqns de la nécessité de se faire soigner au dispen-
(
saire et d'évacuer aussi des malades sur les dispens~i­
res ou les hôpitaux les plus proches. Il s'agit donc d'une
éducation sanitaire indispensable qui contribue à l'ef-
ficacité du travail de ces Volontaires Allemands.
De plus, dans les dispensaires ou dans l~s villages
qu'ils visitent les Volontaires Allsillêud3 donnent non
seulement des conseils pré et postnataux, mais ils par-
ticipent égale~ent, nous l'avons dit, aux différents
programmes régionaux de vaccinations systématiques aux
populations de l'intérieur de la Côte d'Ivoire (B.C.G.
et D.T. Koch). Il y a certains dispensaires qui servent
également de Centres de Protection ~aternelle et Infanti-
le (P.~.I.) et oüles soins aux nourrissons et aux en-
fants,de Dème Que les conseils et les soin.s aux mères,
sont intensifs au même titre que les soins hospitaliers
ordinaires propres à un Qispensaire. Ce fut par exesple
le cas pour les dispens<lires de Bingerville et cie KorboGo
en 1968.
c - Dans les centres cle ?rotec::;ion ;·;a"t;ernelle et lnfan"cile
------------------------------------------------------
Ces centres médicaux sont des dispensaires spécialisés
dans les soins yré et postnataux 8.in5i que à.2.ns les
soins des nourrissons 8t des enf~nts jusqu'à l'âge
scolaire.
A côté du travail habituel de la surveillance àe la
santé des enfants par les soins et aussi la 2ise à jour
des fichiers, c es ~1::Jlon·~aires Alle:~andes org2nis ent,
selon les nécessités et les ;;'loyens dont elles d.isposent,
des cours de puériculture générale et d'hygiène pour les
~ères de faaille.
Pour conclure nous pouvons ùire ~u'à ses débuts le D.E.D.
sIest 10ngteDyS cherché à la :ois parce qu'il y avait beQu-
coup à faire en Côte d'Ivoire, m2is Qussi parce que cet
organisî"Je n' G.vscit pas encore :::.cquis suffis3..iili!lent dl expérienc e
...

- 198 - .
pour faire face i ses :nouvelles responsabilités multi-
formes dans un pays qui ne l'est pas moins.
C'est ainsi que les Volontaires ont été des enseignants,
tandis que d'autres menaient de front plusieurs activi-
:1
tés qui dépêssaient certainement le cadre de leurs com-
j ' "-
1
pétences professionnelles Dais ils étaient t·ous animés
d'un réel d~sir de porter êide et assis·tance â des po-
pulations qui en avaient bien besoin.
Au reste nous avons remarqué que la qualification
professionnelle des Volontaires pris dans leur ensemble
joue un rôle déterm.inc.nt dans l'orientation des activi-
tés du D.Z.D. au cours de cette décade en Côte d'Ivoire.
Ainsi les activités agricoles ont été peu nombreuses
parce que les spécialistes a'agriculture se recrutent
au compte-gouttes au D.E.D. Or le secteur agricole est
l'un des dow.c..ines où une aide t echi:lia~ue ,comme celle
des Volontaires Alle:Jands aurait bien pu servir 'êU dé-
veloppenent de l'agriculture en Côte d'Ivoire. Et q,uô.nd
on sait Que ce pays est à 80 p agricole, on cooprend
,.
aisément que la Côte d~Ivoire attende encore plus
du Service des Volontaires Alle~znds
,
.J..,.
• •
esperanu cer~a~-
nement qua celui-ci arrivera dans un proche avenir à
accroître le nOQbre de ses volontaires spécialisés dans
l'agricultu~e et, surtout, que Qtautres organisations
s'engageront dans ce ~and mouve~ent d( l'aide tec~~iQue
alleoanQ8 à la Côte d'lvoi~e.

IV - L'Eglise Catholioue Alle~ande
La participation de cette église à l'aide technique gra-
tuite de l'Allemagne Fédérale à la Côte d'Ivoire est
;,~.
complémentaire à celle du Servic e des Volontaires Allemands':
dans le domaine de l'agriculture. C'est en effet sur ce
secteur de l'éconowie ivoirienne que ses efforts ont porté;
et cela souvent à l'intérieur du pays') dans les villages
et les localités rurales, comne les volontaires du DED
à cette exception près cependant qu.' il s" agit, :nalgré
tout, de l'aide d'une organisation religieuse, alors que
le D.E.D. est essentiellement laïc.
,
Cette aide de l'Eglise Catholique ~llemande à la Côte
d'Ivoire se fait généralement par le can:ll de l'un de
ses organismes spécialisés appelé HISEREJR ; et elle dure
depuis 1959 •
1. La mission de Î'lisereor est de lutt er, avec les moyens
dont il, dispose, contre la faim et la maladie d.ans le monde.
C'est en tout cas dans cette optiQue que les évêques al-
lemands lancent chaque année, un appel à tous les fidèles
de l' Zglise, pendant le tE:mps de Carême, les iœlitant à
prendre une part active à CGtte action de Slutte contre
la faim et la oe.ladie" dans le monde
j
e-s cela par des
offrandes. Les fonds recueillis sont destinés à porter
aide et ass ist8.!lc eaux p3.:,/3 p2.uvres du il:iers [-Ionde à
~
.
savoir l' ~~frique, l' ,c"s ie, 11 AmériQue Latine et l'Oc éanie •
"i-:i~; :
1
!,
Les pays de toutes ces p2rties du sonde peuvent donc a~es­
ser des demandes cl 1 aide ci l-liS ereor. Ces d8::i13.ndes sont alo:!:'s
r~sseQblées et étuQi6es au 3ecréta~iat Central de CGt or-
\\
ganis:le è. Aix-le,-Ch2.pell e (1). l-lais la déc is ion définit'ive
!
1
1
sur l'accep~a~iou du fin~ncemerrt d'un proje~ et sur l'al-
1
1
1
location des fonds qui y sont consccrés est du ressort de
1
1
1
la Co~~ission ~piscQpale prssidée par 5.2. le Cardinal
Frings de Cologne.
1
1
\\
1
(1) Bischofliches Hilfs'tlerk e. V. 1 _':"'acben, 1"Iozartsstras3 e 9. 1
i
1

-
200 -
Les décisions arrêt§es p2.r cette ComQ.isston et la politique
générale de l'Eglise Catholique pour son aide au~ yays
nécessiteux sont inspirées par 19s objectifs mêmes de la
campagne d.e 'Carême II contre la faim. et la maladie d.ans le
monde ll • Suivant ces objectifs/ t'lisereor encourage d.es G.C-
tions dont le Dut pre:nier est de sOlllageJ' les zones pauvres
partout où le besoin sien fait sentir. L. s'agit en par1JJ.-
culier d'améliorer l'alimentation et la santé des popula-
tions concern~es. Cette aide est indépendante des convic-
tions religieuses et politiQues, de la nationalité ou de
la race des bénéficiaires.
a) l'objet de l'aide peut être double. Ainsi en cas de
catastrophes naturelles ou de besoins urgents, des
fonds peuvent être versés immédiatement aux nécessiteux
pour l'achat de vlvres,de médicaments et d'autres mesu-
res de secours immédiat peuvent être prises. C'est
111' Aide ImmédiC:.t e 1/ •
b) Pour les Aides Ordinaires, ~isereor donne la priorité
aux projets dont le Dut est non seulement d'apaiser la
\\
1
faim ou de guérir les maladies, ~ais plutôt d'en élimi-
1
1
ner les causes. Priorité est également donnée aux pro-
1
1
1
jets qui stimulent les populations concernées à prendre
conscience de leur situacion afin d'arrêter eux-o.êr:2es
1
1
i
l'initiative
de l'améliorer eux-mêmes. ~isereor accorde
j
1
1
alors une If a iè.e de :iépart ll •
1 .
r-
Ii
Cela explique que Misereor n'accorde g§n~rQlement son aide
1
que pour les projets suivants :
amélioration et aUTQsnt2tion de la vroduction alisentai-
~ .: les pays int éress és reç ai vent clans ce cas des ex-
perts, du bét~il, des seoenc2s, des engrais de toutes
sortes, de ll~qui?e~ent pour des installations d1irriga-
tion, pour le drainaGe de ::lares stagnantes. Ce sont aussi
des finance:ner::.ts pour des :9rojets pour le. construction
d'établissemGnts agricoles, pour le d~veloppc38nt de la
pêche, pour la constructicn et l'agrandisseDent dr~coles
...

-
C:VJ.
-
agricoles et de fermes modèles, pour des enseigne~ents
agricoles et des services de Conseils tec1J.niques, pour
le développement de Coopératives Qui permettent aux
populations rurales de s'aider eli~mêm8s.
Relève~ent du niveau de vie :
L'action de [üsereor porte ici sur llaméliorc.tion des
conditîons socio-économiques. Il soutient alcrs la
construction et l'agre..ndisse41ent d'écoles artisanales,
finance des cours de for~ation artisanale et dessc=vi-
ces de Conseils techniques, la construction et l'agran-
dissement d'écoles 8énagères, des cours ménagers et des
services de Conseils techniques, des coo,ératives de
production et de conso~ation, etc.
Amélioration des conditions d'h7~iène et de santé des
pODulations des pays intéressés :
Pour i;iisereor, il s'agit ici d'accorder des fonds pour
la const~ction et l'agrandisseGent d'hôpitaux, Qe dis-
pensaires, de ~aternités, d'~coles d'infi=mi~res, pou=
-,
l'organisation de services d'animation et d'éducation
1
sanitai~e, pour l'envoi de médecins, d'infirillièrcs et
de sages-ie:ILles.
Hais il Y a des proj ets qui nI entrent pas dans les objec-
1-
tifs d.e ,:'[isereor. Ce s ont en p3.rt iculier L .. constr'C.ction
ou l'entretien d'églises, Qe couvents, de séminaires,
d'écoles de Cathschistes, d'écoles primaires ou secondai-
res.
Au reste, pOUl' qu 1 un yroj2t acquiert le plein agrément
de la C033ission 2piscopale, il doit Qonner, d~ns l~ ~e­
sure du possible, la ~-:o;:~r8.ntie que le but envisag'2 sera
attGint . .2n -:out état de cause
-~:isereor il 1 encour2.se que
des proj ets pour lasCl.:lcls grâc eau:.:: fonc.ls disponibles
(y conpris II Eüde de [:i8 8reor) e-c; au personnel Qualifié,
la réalis2tion sera eff8ctive~ent assur~e . Les autr2s
.. c.)\\lJ9iJJ&&"d',tiil!!!!LBi&4."<&tXi!",,,SE9i!6S::SdS!ii!JJf&e.W· 4 P... .'

- 202 -
garanties dont l'oeuvre hiserecr tient égaleûlent cOQ.pte
dans l'attribution des aides concernent des projets qui,
dans Itl eur genre et leurs Q.éthodes lt one déjà fait la preu-
,
ve'de leur succ=::s •
En général, r'~isereor accord.e L:. priorité ."" des projets
pour la r'~alisation ciesquels le répondant juridique est
en Qesure de participer aux frais de l'enseillole du pro-
jet avec au moins un tiers (1/3) de ces frais. Les frais
d'entretien des installQtions reviennent à ce r8pond~nt
juridique.
Misereor peut parfois donner une par~~e de l'aide sous
forme de prgts sans intérêt et re2baursables à long ter-
me, et cela slil est prOUVê que le projet considéré est
sans but lucratif.
Ainsi [-lis ereor ne s'occupe que :lu financesent des projets
d'aide. Pour tout ce qui nlest pas financier, Misereor
peut d.e:nander nu Il Groupe è.. ':"'tucie pour l'l:"ide au Dé'ielop-
peDent lt (1) de s'occuper du recrutement de personnel
qualifié cians tous les daillE,ines concernant les projets.
Que ce soit le finance~ent simple ciu projet COQûle les
dons en nature ou l'envoi de pers onnel, 11 aicle l'lis ereor
ne peut être ciétournée de son but initial f3ute de quoi
elle devra être intégrale:nent re;-::boursée quelle que soit
la nouvelle destination que le répondant juridi~ue ait
décidée.
Toute les de~andes d'aides sant directement adressées au
Secrêtariat Gén§ral de ~isereor â Aix-la-Chspelle. On
cOwpte en ;;J.oyenJ.l9 l 500 dei:1<:::à.es de financement de p:::-ojets
de d6veloppement par an au Secr&tariat de ~iseraor. Dans
ce grand nOworede de~ancies, celles venûnt de la Côte
dl l'loire n 1 on~ pas d,;pass é ::"s cbiffre cie 25 au c ours de
la décade Gue nous étudions.
- 1) Il "rbOl'
,.-..
'-'
.....v s r:rPille
Q:"
L' nschaI.~·t

.....
fül-' :Snt1;,ricklungs hilfe 11 , ,Aacr_en
Leonh.e..rdts::'3.SS8 4-

2. L'Aide de Misereor à la Côte d'Ivoire
Nous l'avons dit, cette aide concerne 25 projets. dont:. le'
coat global s'~lève â 3
,
270 600 deutsche ~ark. Cespro~
1
jets touchent six donaines importants du développement
1
~cobomique et social de la Côte d'Ivoire. Il s'agit
1
notamûlent ès :
a) Les œ..ffér~mtes réalis:~.tions
6 projets d'activit§s ~§dicales et param~dicales qui
ont coaté 207 200 Deutsche ;·i.ark. Ils concernent non
seulement des soins dans les hôpitaux et des postes
médicaux dans l'arrière pays de la Côte dllvoire, mais
égale~ent des conseils d'hygiène générale qui per~et­
tent aux populations d'éviter beaucoup de oaladies.
3 projets de formations artisanales. Leur coût tot~l
s'élève â 249 800 Deutsche dark.
,
2 projets de formation et de cours d'adultes pour une
somme de 344 000 Deutsche ;·lark. Ces projets sont certes
les coins nombreux carroi ceux eue l'oeuvre 'Misereor a
...
~
accomplis. en Côte d'Ivoire; mais ils sont certainement
parmi les plus utiles parce qu'ils donnent aux paysans
la possibilitâ de s'occuper directemert de leurs pro-
pres problèmes. Cela est, nous 11 aVOD;.3 dit, dans les
objectifs pri30rciiaux de ;ùsereor.
6 projets pour des activités d.ans des cen"cressocic..:.:.x.
Ces projets Qui ont nécessi~é un finQnceillent de
502 600 DeutscDe l';arl~ COIlcernent esserltiellcoent la
format ion de f ei:lill8S et les ens eigaements m~na€el'S qui
leur ont ~t~ dispens6s depuis que Misereor t~availle
en Côte d'Ivoire.
Cette fOl'ffic'.tion des fe::l'Jes nous p3.:::'aît capitale dans
la mesure où elle libère la fe3~e ivoirienne des cont~:
tes de l'i5no~~nce e~ de llanalphab~bis~e.
Les 3 projets d'actions sociales Qui ont coa~~ 480 000
De""'~c' 0
:.·~ ...... 1_
~C··1
"-';.,.,,",~,,-
c,.~,
l
" " ' · 1 · ,-
, -
""u;;:)
il ........ J.-=:"-i...ù..
'-
1.
su":,,,vv.~·~J..111 C01.l~,lè
es pJ..ec,·~ êl'l'..JS/ ~.L..Le
oeuvre :lont le Drenier 'out est de ner.'t:18ttrc s.ux -::;o,,:u-
...
-
....
-

prendre conscience de leur situation de sous-dé'lsloppeQent
et de chercher, par eU~Q§ces, à l'améliorer.
Quant aux 5 projets d'activités agricoles, ils constituent
ceux ~ui ont coûté le plus cbe~ puisque leur financement
atteint jus~u' i l 487 COQ Deutsche :·:2.rk. [üsereor les a
réalisés en collaboration avec. la Jeunesse Agricole
Ca tholique (J.li..C.) et avec des volontai:res a.llemands.
Les volontaires se sont 3.lrtout occupés de la formation
des cadres ruraux. Ces cadres sont destinés, aVent toutes
choses à prendre la relève des volontaires lors~ue ceux-.
ci auront achevé leur contrat de volontaires du progrès.
Quant à la Jeunesse Agricole Catholique, elle travaille
surtout d2.ns les centres de formation des paysans. Ils
jouent ésale~ent le rôle de conseillers JQns les villages
en particulier à TROK.?A·D~·WU (à 20 km cE la ville de Izn)
et à Gohitafla (non loin de Zuénoula).
Ainsi , e t CO:1::::e nous l'avons signais déjà, les s.ctivités
agricoles ont été les points forts de l':isereor en Côte
. d' Ivoire pendant c e-;:te décade. C'est à son hcnn8ur parc e
·que l'C4:,-ricultu:::-e ESt l'une des clefs p:'incipc,les de l'éco-
nomie ivoirienne. Son d~veloppemeut et surtout la prise
de conscience des p8ysans f~ce l cet~e activiti écono~i1ue
jouera un rôle ditermiuaut pour l'avenir de llécono3ie
du pays.
Mais pour en arriver là i'iisereor a dû travailler en co1-
laborntion aJec un org,::l.nisoe sp6cLllisé dans les o_uestions
de dévelo?pe~ent des populations rurales en Afrique. Il
s'agit de l'Institut ~iricain pour le d~velop)ement
:ë:corio::.iqe.e et So(;ial (I.iU'-.D •...:..S.)
qui bén:ificie de son
soutien. Cet Institut airisé par aes Jésuites a son sièse
non s8ulescnt de la Côte
d'Ivoire Dais és~lcJent ae plusi2~~s autres pays afric~ins.
...

- 205 -
On
se rend de plus en plus co~pte en effet que l'aide
au développe:rrent est beaucoup plus dans l'èducation des
masses rurales et dans la for~ation d2S cadres moyens
que dans les projets de prestige.
b) Hisereor et l'TjiJZS
LII.N.A.D.E.S. s'occupe, depuis plusieurs années déjà
!
de cours par correspondance sur l'économie domestique,
i.1
i'agriculture, la planification, la sociologie du d~velop­
pe~ent. Ces cours sont expédiés jusque dans les fins fonds
de ces 11 pays africains f~ancophones.
Ceux des paysans qui reçoivent les cours renvoient leurs
devoirs chaque mois peur correction à un groupe de Jésuites.
?armi ces étudiants par correspondance, très peu vont
jusqu'au bout de leur for~ation j illais il y a tout de
mêüle 80 ;~ qui vont loin. Ils sont alors sui~:is de près
par le Père Perault, le Directeur de l'Institut et son
équ.ipe de tr.'J.vnil jusqu' ~ le. for:;J.ation cOillplète au~ant Que
possible.
Mais il Y a également les recherches que l'Institut consa-
cre' 3. la politique de dévelop'[:;e8ent, à l'ethnologie, aux
problèmes familiaux et aux problèmes de la régulation des
naissances.
Pour tout cela, l'Institut dispose d'une bibliotheque de
12 oeo ouvraS8S ~u'il reçoit d'organisnes européens, en
particulier cie la France. l-iais la participation de l' .s.lle-
cagne nlest ~as négligeable d~ns ce domailie aussi.
Au total, l'oeuvre de Misereoî en eSte d'Ivoire au cours
de la première décennie de dévelo~pGillentœ ce pays s'étend
sur 25 proje~s dont le îinnnce~ent s'est élevé à 3 270 600
Deutsche l·lark.
Et la quasi totalité de ces projecs ont ~t0 consacrés à
des activités de Qéveloppeo8~t rur~l. C'est cela Qui ~joüte
une note p~rticuli~re â l'aide technique de ~isereor à la
eSte d'ivoire. Car sc philosophie ~u d~velop)e2~nt des po-
pulations rur21es les plus
_
n~'sh0ri~v·
- -
v
_
pps
~~
de co~ Da,rs
le
.)
.
e~IJ

-
206 -
dl autres pays du Tie:!:'s ;-ionde nous ap-çaraît comae un désir
de justice de sa part. Justice non seulement pour un déve-
loppement harmonieux, mais égaleaent pour une priorité
accord~e au déveloPgenent de ces populations pour rendre
celui-ci plus bu~ain.
Cette philosophie q,ue ~·;isereor partage avec l'ensemble des
organisations allemandes enga~ées dans l'~ide technique
allemande à la Côte d'Ivoire c02~ande Que cette organisation
de l'Zpiscopat de Cologne s'y engage encore plus à fond et
multiplie ses aides pour les populations villageoises de la
Côte d'Ivoire; car il y a encore beaucoup à faire et (iisereor_.
n'est pas bien connu dans ce pays sinon des milietix sp6cia-
lisés et des organis~es bénéficiaires. Peut-être se fera-t-
. il Glieux connaître Q''::s populations qui bén6ficient de son
aide; ce ne sera certes pas dans un but publicitaire, ~~is
ce sera certainement pour lui l'occasion d'échanges frater-
nels avec ces personnes.
V -L'aide de l'Z~li3e Protest~nte allemande
.
1
Com..ïle celle prodiguée ?ar l'EGlise Catholique aux popula-
tionspauvres et nécessiteuses, cette aide technique de
llEglise Protestante répond avant tout à des objectifs
humanito.ires. L'lais au lieu que l'aid.e soit véhicul'~e p.-:r
deux or~&nisations com~e chez les Catholiques, l'aide de
l'Eglise Protestante est portée par six organisations
a) Pain pour le honde (Brot fü:, clie \\'jelt)
b) COl!l::!lunaut é Bvangél ique de Travail Il Servic es d' Gutre-l'Ier rr
(Eva.ngeliscllc nr'oeicsgemeinschaft r1Dienste in tTosrsee)
c) l'~gence Centrale Evangâlique pour l'~ide au Développement
(EvangcliscDe Zentralstelle fü~ ~nt\\1icklungshilfe, ZZE)
d) Service d.es 2g1iscs pour lle.ide ,3.U D8velop~)em'Jnt (Kirch-
lischer Entwic~lunssdien3t, K.E.D.)
e) COii'1:;:lUnaU té DV2.l1gél iG.ue pour le îr3. vail ,niss io'O.n8.i::"8 UE,ns
le l·ionde (~ve..ngelische .:\\rbcits3~:meinscl1aft fül' ','!c?1t-
mission, E. A.G.V.~.).

-
r;.V(
-
'\\
f) Comciunauté de ~ravail pour le Service des Zglises d'ai-
de au Développement (Arbeitsgameinschaft Kirchlichen
Entwicklungsdienst, A.G.K.E.D.).
Les 4 )remières de ces or6anisations sont toutes ~embres
1
de l'A.G.K •.2:.D •• Cette oeuvre est l'organe de coordination
de l'aide technique des Eglises Protestantes à l'8tranger.
Elle reçoit et diffuse les infor~ations concernant l'ensem-
ble de l'aide des organisations membres au développement.
Et comme par ailleurs chacune de ces organisations reçoit
des infor:b.ations particulières directement des demandeurs
d'aide au développement, l'A.G.K.E.D. les réunit une fois
par mois pour leur permettre d'échanger des infor~ations
pour confronter leurs expériences et pour étudier ensemble
les projets d'aide au développement. Cela leur évite d'ac-
cumuler leurs aides sur une organisation ~ui aurêit fait
des dewanàes d'aide à toutes à la fois; cela leur permet
donc de répartir équitablcsent leurs aides.
Pour la décade que nous étudions scu18s trois de ces 4 or-
ganis2.tions ont cli=ecteoent par'c;icipé a l'aià.e allemande
à la Côte d'Ivoire. Ce sont
le ll Pain pour le i-ionde ll (Erot für die Ijfelt)
l' i~gence Ce::.ltrale .svangéliQue pour l'A.ide au Développe-
ment (Zvangelische Zentralstelle für Entwicklun;shilfe,
E.Z.E.)
les "Services d'Outre-l'ier" ~1)ienste in Ubersee: t ).
Et afin de aïeux décrire ces aides d~ns leurs détails,
nous les 8xGoinons por or~~nisation apr8s organisaticn.
1. Il Pa in pou:.~ 18 iioncie" ~ Brot fürcii e ::[ elt Il )
a) sa i:1ission
:
L'aide ü.e cette ol'.SG. D.i s éJ.-C ion e"' ....
..:JV
une ré::.:>on-
se que les ;"lleffiaIJ.cls et les i:.;:::;lises l:rot es t 8.!'"t cs d' :\\,110-

- 208 -
1
j
1
:,
1
magne font, parfois indirecte::lent, aux :2g1isGS Chrétiennes
et à tous les homm.es de bonne volonté qui les ont e.i<iés
à sortir de ln nisère occe.sionnée par 12 dernière s~er=e
I:londiale.
A partir de 19~5, en effet, l'ensemble des Eglises Pro-
testantes d'Allemagne Fédérale ont fait une expérience
marquante de l'aid.e humanitaire ; car le Conseil Oeucumé-
niqu.e des Zglis es qui (depuis le. Conférence ;'londiale des
Eglis8s tenue en ljL~3 à Amsterdam. en Hollande) a favorisé
une coopération de grande envergure au niveau de l'ensem-
ble de ces :2g1ises dans toutes les 3.ctions évangjliques
et aides husanitaires leur a porté toutes sortes d'aides,
en particulier des alioents, des médicaments et des vête-
ments.
Au cours de ce~te pé~iode, les Chr;tieLs dl~lleIDQgne
Fédérale ont certaine8ent appris et ils cnt ég21e~ent
eu à apprécier d'une ;.;:J.2.niôre spéciale Ill'aillour du )ro-
chainll • Ils ont ce::-taine:Jent appris cO:::::1ent les " n écessi-
teux~
des pays lointains peuvent devenir des frèr~s et
des soeurs v{;:ritables, dans la solidari!.;é de. lutte concre
la faim et la ~isère de toute nature et de toute oriGine.
C'est ce que souligne la lettre COillmune Que le responsa-
ble de l'~01ise 2vangéli~ue d'Allem~gne/l'~vôQue D. Dr
DIB...:.:.LIU3, et celui des ';::;glis es :':;v2.ngéli~ues Dr ;iU~':I)Z'::'-:LICE
ont adressée aux Chrétiens de la 2épublique ~êdérale
d'Allema5ne en janvier 1961 (1).
Dix ann~esapr~s cette 2iie dont les Alleoands ont b§né-
ficié de la p~rt des ~blises de l'étranger, et le rapide
développe~ent de l'Al183agne de l'Cuest aidant, les Zgli-
ses Pro-:est':':1t2s de ce l)o.ys ont crée IIE?in pour le i'ionde ll
(3rot fUr di8 ~elt) ; un p8U pour f~ire .:.u~ 2.utres ce
qu'on leu~ a fait. La creation de cet org2nisse e3t inter-
venue en 1959.
( 1)
nn ", .. c
'1
Y·· T
,,,: ...
.. Jo":'",\\.'
Jo .. 1.-

-
209 -
Dès cette année déjà l'action du rT?ain pour le Honde ll a
été de propager l'idée oecu~énique de l'aiie aux pays
pauvres, dans tous les do~aines. C'est cela, au reste,
ce que signifie le m.ot II pa in"
: tout ce otfi fait vivre
aussi bien les aliments, les vêteœents, l'instruction.
Il s'agit du développe~ent de l'individu et de la commu-
nauté dans sa totalité.
Ains i
JI Pain
pour le ~'londeIl se donne POUI but non seulement
d'apaiser les misères de ces pays intéressés par son aide
mais et surtout ae s'attaquer aux racines de ce mal en'
amenant les populations considér~es à prendre l'initiati-
ve de leur propre développement.
En cela, c~t organisme partage les mê~es objectifs avec
l'lisereor. Ces deux organis~es des Eglises Protestante
et Catholique travaillent souvent ensemble au sein d'une
- '
.
.
.
organisation Co:.Ilillune dénomInée llPARTAGER FR..';'Ti."'RI'i"t:ItT,~r·ŒnTII
("Brüderlich 'l:eilenJl ). Elle a fine.ncé plus de 2 millions
de Deutsche ~'i2.rk en projets tie tout:.::s sortes au cours de
la décade que nous étudions. Cette collaboration nia ce-
pendant pas connu de dév210ppement particulier pour ce
quironcerne la République de Côte d'Ivoire. ûn peut tou-
tefois esp8rer que Qu~lQue cbose pourra être fait da~s ce
sens ci l'avenir j c:J.r, a priori; les l:.:glise..sC2tholi~ue
et Prot es tant <:::s de 1.:::. Côt'e à. 1 .:L voire ne sont; pas oppos ées
à un tel travail fraternel m0~8 peu ambitieux.
!'iais le progro.Gl~e d'activit-:::s pro;YI.'o 0. "Pain pour le ;,:onde rt
est encore plus considérable que celui de sa coll~bvr~tion
avec l' 'Jeuvre ;-iisereor. On peut le l'ésumer en 10 points
1. Les projots en faveur d'une justice saci~le et d'une
ind~pendance r~elle du pcys b&n~ficiaire de son aide
et cela sur le plan du dévelop~e3ent éconoœiQue.
2. Les projets o_ui tl a iè.8nt les pop:l1ations à s'aider elles-
mêmes". Il s'agit d'a~ener le partenaire ~ prenire des
iuitia t ives pour part ie ips::, pleine::::ent et; ,,1;:::2e po'v1.l'
prendre la ~irection ~as actions de son d&veloppe~ent.

-
210 -
3. Les projets en faveur des formations professionnelles
directement productives et également ceux qui créent·
des e~p18is nouveaux.
4. Les projets qui s'inscrivent totalement ou en partie
d.ans le plan de dévelo:?.pement général du pays considéré.
5. Les projets pionniers dont le développe::lent constitue,
à long ter:J.e, une solution de d.évelop:;;ement réel..
6. Les projets qui rell~orcent le rôle du diaconat dans les
~glises étrangères qui bénéficient de l'aide et cui
crèent des structures propres i
permettre à l'~glise
locale de
jouer le rôle qui lui revient dans la société.
7. Les projots d'assistance aux d.éshérités et aux groupes
marginaux de la société: les oinorités, les victi:l.es
de toute discri3ination, les
jeunes, les vieillards,
les infir3es etc
••.
8. Les pro.jets coacernant les ~g~ons clé.favorisées du P;;'Y3
considéré
et en pe.rticulier ce'.l:·= conC'2rnant les pro-
blêmes des bidonvilles autour des grands centres ur-
bains.
9. Les projets CUl favorisent le dialo;ue CQ~re las indi-
vidus, l~ fr2cernité et l'~li0ination des bêrrières
qui dressent L:5 nO::lI:l:=s les uns contre les autres.
10. Les projets qui sont des wesures d'urgence en faveur
de l'élimination ~e lQ misère hU~2ine sous toutes ses
for~es. Dans ce cas, les projets en Question peuvent
ê~re convertis en ~rogra~~es d'aide à long terme.
Plus de 50 ;:j des aides don-::; fait ?:lention l'ensemble du
progr~1J'L-:le ci-des Sl.:.S OGt 2t -2 c onsac r~ es à Eong~~ong, à
11Indonisie, ~ l'Inde, ~ l~ Tanzanie, à l'2thiapie et e.u
Brésil.
...

2I1
La plupart des bénéfic iaires s ont des groupes chrétiens
{I
dont 11 objectif est de prendre une part acti'Te au dévelop-
~I
pe~ent gén~ral de leur pays. Ces groupes cbrétiens étaient ~
1
constitués par les eoci2tés missionnaires jusque dans les
\\
1
années 1950. Les Eglises nationales Qui en sont nees après
'i
1
les indénendances et qui traitent aujourd'hui avec l'Action J
~Pain pour le Honde ll ont d'abord été réticent8s à cette or-
ganisation j ca~ elles voyaient en elle une puissance néo-
colonialiste. Cette lLl~fiance des I1jeunes Eglises ll nIa pas
duré longtewps car elles n'ont pas tardé à voir dans cette
organisation une réelle possibiliti pour elles de partici-
per, de façon concrète et positive, au développement de
leurs pays mê~e aux côtés des incroyants.
De plus, il nous faut ajouter Que la religion ne constitue
pas un critère décer8inant pour l'octroi de l'aide techni-
que de la p<..~,rt de l t n.C t ion li Fain pOL.:.r le llonde ll • CI est;
plutôt l'intérêt supérieur des populations considér&es qui
est dét er::lin~lnt .
Hais dans cette oeuvre, 1iorsanisCltion répugne ~ c.gir aveu-
gl&8ent en co~pt3.nt sur la chance. Elle pr~f~re eu consé-
quence coopérer avec des orsanismes oeucu~éniques ou des
organisatio~s interQQtionales telles que
le Cons eil oeucur:J.énicue des :i::glis 2S et l' AlliaDc 8 ~:on­
di~le Luthérienne à Genève (Suisse)
11 Organisat ion donè.iale de 10.. i~utri tian et de 11 A.gricul-
ture (?_~û)
- 1lOrganisotion l1ondi3.1e de la. Sauté (O.i-1.3.)
l t Oeuvre ~'~on(liale Ù 1 >_ssistance i
l t EnfL'.Dce (ŒHC:2i:t').
les Dê~es sourcas de fin~nceucnt.
...

- 212 -
En .effet l1?ain pour le Hondel! est une orsc::misçtion qui
vit des dons volontaires de personnes ou de groupes de
personnes qui preûnent l'aide aux pays pauvres au sérieux.
Ces dons sont recueillis et g8rés par la "Com;:lUnauté de
Travail des Eglises Evangélique d'Allemagr:.e ll , d.ont sont
membres
les Eglises Evangéliques Nationales (die Evangelischen
Landeskirchen)
l'Alliance des Communautés œs Eglises Evangéliques
Libres d'Allemagne (Der Zund Evangelisch- Freiki~ch­
licher ~emeinden in Deutschland)
- l' A.llianc e des CommuIlllut és ::::va~g';liques :i:Jivres d' Alle-
magne (der Bund Freier Deutschland)
l'Armée du Salut dl.~lemagne (Die Heilarmee in Deutsch-
land)
la C02::lUno.ut é d.es F:!:'ères ["[oraves (Di e Zuropi:üscll -
Festlandische Brüder-Unitat Eerrnuter 3rüder Gemeine)
- Les :C:glises Evo.ü.géliQues Luthériennes Libres d'AllelJJ.2.gne
(Die Evangelïsch-Lutûerischen }Teikircnen in Deutsch-
land)
L'évêch~ Catholique des Vieux-Catholicues d'Alle~agne
(das Katholische 3istuCJ. des .~lt~..2.thol:i.ken in veutscb.-
land)
L' E61is e Z,vangélique i·iétbodist e dl All, !I:lagne (die ~V[in­
gelisch-~ethodistische ~irche in Deut~chland)
l'Union dss COf"!}'ilun2.ut;'s ,i8nnonites d'l.llelîlo.nge (Ji8
Vereinigung der Deutschen i'iennonitengemeilld.en).
1
1
l
~
Horeis cet aspect financier et depuis sa cr&ation en 1959,
1
Il Pain
tiOU::'
1 e i-ionde Il orz;c..nis e chao_us année une Gig.::.n:; 28-
1
l
que campagne d'i~for~~~ion sur les ~is~~es cies paY5 SO~3-
1
1

- ~.l.' -
développés. Et pour cette camp~gne qui a lieu au teups
de l'Avent, l'Or~anisation bénéficie de la collaboration
des Communautés écclésiastiqucs ci-dessus non~ées ainsi
que de celles des or;anisations de jeunes de ces Com8u-
nautés, de l~ presse, de la radio et de la télévision.
Nous avons ainsi dit comment cette organisation est née,
quels sont ses buts, avec quelles au.::;res organisations
elle travaille et où elle travaille • ~qous a~10ns égale,:lent
dit d.1où lui vient l'argent qu1elle utilise dans ses ac-, ,
tivités d'aide au développement et coroDent elle se prépare
1 "
â ces activités â l'&tranger.
:
Il nous reste à prGsent à not er que l'organe cE décision
du "Pain pour le i'londe ll est la COill!I1issionr-~iaconat
\\
Oeucum&nique (der Ausschuss für Okumeniscb.e Di2..:':onie).
1
1
1
C'est lui qui d.écide des projets et V'()te le budget de
1
1
\\
,
leur iine..nce~ent.
\\
Ainsi et pour la d.écade qui nous int; éress e , cette ~O!:l-'
\\
mission s'est prononc~e en faveur de l 017 projets d'aide 1\\
au dsveloppeeùent dont 405 ont été consacr0s à l' enseo,:)le
1
de l'~frique pour une som~e totale de 99 millions de
Deut sche l'lark.
b. L' aicl.e de "?e. in Dour le .,lond.e Il ê.. 13. Côt e dl J>roire
1
1
1
Les statistiques de cette organisation montrent que l'aidei
en auestion a été ~rès imnortante Duisaue l'ense~ble des
1
act~vit6s du IlPe..in pour l~ ;,ïondell ~ chiffre à environ
\\
327 000 deutsche ~ark.
1
1
Ces activités ont por~e sur 3 proJe~s situés~us dans
1
la partie sud de h
Côte dtlvoi~e. Il s'~git notaQ2ent
1
dl une aid.e cle 180 wC deutsc he ~Iark pour le Cours 3ec onà.2.i-1
re Protest~nt ~e Dabon.
ii
Les deux autre projete c~nC2rnaut deux co~~unautàs villa-
geoises d8 1:>.. réGion cie la sous-:.?:c'~fecture de Lakota : le 11
pre:üer 2. coût\\~ 75 ~v deutsche l,iark et a itb consac:-é ii
...

-
214 -
à la moderni~ation de l'ense~ole des struGtures d'existence
de la COIDillunauté de Diakapéréhoin.
Le second qui a coaté aussi 73 ~o deutsche Mark a nécessité
le même travail dans la cOI:lI:lunauté du village de iüakousoué.
En réalité, toutes ces aides du I1Pain pour le ;'iond.e ll à la
Côte d'Ivoire ont ét& faites indirecte~ent par le canal
d'autres orgunis~tions protes~antes alle~~nQes Qui travail-
laient déjà sur place,
C'est ainsi que pour l'aide octroyée au Cours Secondaire
Protestant de Dabou
la responsabilité d'exécution de ce
t
projet incol'llb2..it à l'Agence Centré'.1e EvangéliQue pour 1.'.A.ide
au Développement
(die Evangelische Zentralstelle fur Ent-
\\'/icklungshilfe e. V.). La raison en est que ":Pain pour le
i1onde l1
et ~a dite Agence Centra.le se sont mis d'accord
pour qu'en matière de projets concerr~nt l'enseigne~ent ~
général l1
/
Pain pour le l:londe" s'occupe de l'enseign88.ent
primaire et que l'Agence Centrale prenne en charge l'en-
s eigne::llen": s ec~:mdair8, cela n'excluant évideill2ent p3.S un
apport financier des deux or0anis~tions l'une à l'autre
en cas de besoin co~me nous le constatons ici.
En ceilli concerne les deux autres projets de Diakapéréhoin
et de jiakousoué, "Fain pour le Honde ll a da s' 2.ssocier au
travail d'une autre organisation protestante qui travaillait
déjà dans la région de Lakota. Il s'agit du ",service CQ[i!-
munautaire ll s-3nér2.1eL::lerp:; connu sous le nom de "Service pour
la Paix ;·londi:.l e n (der ~'i elt friedensdienst, e. V.).
Ainsi nous pouvons aire en général que l'intervention de
'~Pain p:1ur le ,londe" en Côte cl' Ivoire a été payante pour ce
pays
puisque ces 3 ~ojets touchent des secteurs-c16 de son
déve l 0 0PC:l:1C;,"lt •
L'effet de ce~t2 inte~vcnLian a c8D2odant ~t6 li2it0 par sa
na turs indir:::ct;.;
; C.::;'l' les ,1811:( or~;aniséltioGs SL:S-CleL1tionnces
rnc.lgré toute leur bonne 1"01, ne r~ouv2.ient:; f3.ire ce ~:ue :e-
r2..it l1F:ün l'OU:i-~ le: .. onde'! 2':: clo.'1S un QO:J;j,ins ou il es"V sp::;-
cialisé CO:-.EJ8 le dévelo'~)pemGnt cO:.:::'.unautaire D2.r e:(2:nple.
...

215 -
Ceci ne concerne évide~ent pas le niveau de compétence
ni celui de la qualification des organisations en présen-
ce mais plutôt leurs actions et ~ur présence tout à la
fois. Te résultat ma théi:l3.tiQue peut cert es être le même,
mais l'effet psycholo~iQue sera~obableaent diffé~ent.
C'est En cela que Il ?ain pour le t'londe" a un peu faibli
dans son aide à la Côte dllvoire ; et cela a considéra-
blement réduit cette aide qui, même si cette organisation
ne peut pas être partout à la fois et si dans certains
cas, la collaboration est nécessaire, aurait bien DU être
plus ioportante. Les possibilités d'action de "Pàin pour
le Monde" telles que nous les avons décrites plus haut
en témoignent assez.
,Toutefois, le récent projet financé par cette organisation
pour un "centre de mhabilitation et de for:;:ation profes-
sionnelle l' dans lu région d' .ë:..bidjan pour le. sonne de
160 000 deutsche Mark en 1972 permet de penser que de fil
en aiguille t1pain POU.I' le !':onde tl pourra dans le futur
intervenir directe~ent en Côte d'Ivoire.
En ce~i concerne à ~résent les détails de ses 3 projets
dans ce p~ys au cours de cette décennie nous en parlerons
en même temps que nous présenterons le travail des deux
autres or~2.nisations : tlL' Agence Centrale 3vangélique
·1
Il
i
et l'le Service CO:J;]lunautaire ll qui se sont chargés d.e l'e-
xécution de ces projets. Cela nous ?Cr2ettra d'en mesurer
la portée avec précision.
2.L'agence centrule Evang01iaue Dour l'Aid8 au D6veloDveQGnt
(Evangelise b.e Zentralst 811 e fiir =nt"':iclclun;;shilfe)
Cr~ée m lS63, cette ~gence Centrale a pour but, C02Qe son
nom l' inà.icJue, de v'2Diculer 128 ciè.es de l':251ise ~:ation2,le
Evangélique d' ":.llewagne Féd.ér3.1e aux po.ys du ·l'iers~·~ond.e
qui en ont besoin.
Son 7'ro::'~"'o""'e
::J
o.J.v.
....
es ....li s':-rl'
li
~.'-"'-1en.L.
C v C ....
1-
V
:-ocr"'\\·ol;::.'o'
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J.. e
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'"'el
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'ul' ~e
--
l
_ ' '-·r.. 1
v_ l -
vre Cat~oli:-.è1J.C ;';isereor et à. ceLü de 11 Pain. pour le ~,lonô.el1

-
216 -
Construction d'hôpitaux, de dispensaires et de Centres
médicaux ; en général elle finance tout projet à caractère
~ ..
" L '~
strictement social et pouvant être une o..ide véritable
pour les populations qui en ontœsoin.
01
1 ;;
Comme les autres orsanisations dont nous avons déjà parlé,
elle ne se contente pas d'apaiser la ~isère et la faim
l
dont S oufi'rent ces !?opulat ions mais préfères ':att?-Clu.er élU
mal profond, à l' analpha bétis Qe, au manq.ue d~ TorQation
professionnelle. Nais au point d.e vue de l'enseig::e:nent
elle travaille en collaboration êgec "Pain pour le (·ionde ll •
Calui-ci se charge de l'ensei~nes.ent priraaire tanciis que
l'Agence Centrale est surtout intérAssée par les enseigne-
ments ~condaire et supérieur.
Mais les projets d'aide au développe:nent dont elle Deut se
charger ne sont destinés ni à des oeuvres pastorales (com,~e
par exemple la constr~ction de chapelles, de couvents, de
stations missionnaires, etc .• ) ni, en principe, à des
entre?rises gouverne~entales, par exemple la construction
d'écoles.
Aux Eglises des pays quidficiellement ne reçoivent aucune·
aide de la part du Gouvernement de Bonn, elle peut cepon-
dant apporter un secours ~préciable mêQ8 pour des projets
qui, théoriQue~ent, ne relèvent pas de son prograome d1ac-
tivité. C'est ainsi ~u'elle participe à la contruction d.es
Ecoles Noiros en Rhodésie ; car un de ses principes est
d'aider directe3ent les populations n&cessiteusc2 autant
que possible.
Dans un cas CDr:l::1e dans l'autre , la dite Agence travaille
habituellement avec des org~nisations confession~elles.
C'est d'elles qu'elle reçoit 12s différentes de~a~des
d'aide.
Les dites organis<3.tions doivent d'ailleurs re;nplir ccrtai-
....
nes conditions ~r~~lables à l'octroi de toute aide .... lù8.n-
1
ci~re. Il s'agit not2~~ent de la part qu'elles doivent
1
prendre au coat total du ~rojet consid6r~ et de donner l~
...
\\
11

-
t::...l..{
-
garantie du~ccès
et de l'efficacité de ce projet à long
teI'ï:le . Ainsi la participation q.uiest attendue des person-
nes ou des oJ:ganisations:Œspons'a'oles'd'un projet s'élève à
25 56 du coût de celui-ci .. Cette participation peut être en
argent liquide, en personnel,o~'en matériaux destinés à
l'exécution du projet considéré.
En général, l'~gence Centrale n'intransige pas sur toutes
ces conditions
.
.
,
et elle sait comnrendre certaines situations
de responsables de projets qui se trouvent dans l'incapacité
réelle de satisfaire aux conditions indiquées plus haut.
Lorsque toutes les inîor2ations indispensables à l'étude
du projet sont données dans leurs détails (pour approfondir
c,elles-ci, l'Agence Centrale envoie souvent un de ses ex-
perts dans le 9ays touché par le dit projet), celui-ci est
soumis, après étude, à l'approb~tion du Gouverne~ent Fédéral
à Bonn. C'est là un acte IDr~el, car il n'est p2S rare ~ue le
Gouvernesent, en lloccurencc le ,iinist ère Fédéral pou::- la
Coopération (Bundes::J.in..ist erLEIl für- Zusam8enarbeit, B.,il. Z. ) ,
refuse un ~rojet que l t.~gence Ce:1trale approuve déjà.
1
Mais on pourrait se demander pourq~oi le Gouvernem.ent 1:~éd.ére.J.J
. intervient directement dans l'octroi des aides de 11 :':::gli3e
1
Nationale EV8.n;~lique d' Allema,:;ne au. 'J:iers i'lond~" puis,que
l'Agence Centro.le es+; avant tout une oeuvré religieuse.
La r~ponse vient dlelle-~§me : Ce~te Zglise est nationale.
Cela veut dire c_ue les citoyens aller::.ancl,s qui s'en r'2cla:7lent
acceptent que le ::inist2re F8dér:::.l des Fin2..nces opère un
pré18vement mrect sur leur salaire ou su~ leur traitesent
mensuel (1) p::>ur aliment er la Caîsse de l' Eglis e. Le prèlè-
ve~ent e~ question est de l'or~re de 3 ~ et concerne en
fait tous 18s "~11'28::.:.nd.s qui se r:::cla;.-;ent cl' U:1e .Gglise ou
d'une Assembl~8 chrâtienue a l'e~ception de certaines ~ont
les Il'J:1émoins de Jénova 1t •
Si un individu q~elconque décide, pour d3S raisons philo-
sophiques ou de tout autr8 6e~~8, QC ne plus donner une
partie cie son revenu pour 12.. vic; de son ancienne '';';;:;lis'3,
...

- 218 -
i l peut le faire en toute liberté. L'intéressé devra cepen-
dant le communiquer personnellement au Curé ou au Pasteur
de sa paroisse.
.1
En ,fait ce genre de radiations sont très rares même si
depuis 1969, la tendance est à la l'séparation dè l'Eglise
et de l'EtaV~ surtout dans les milieux libéraux.
t'lais revenons à la proc édure que doit suivre une deœ.nde
d'aidewprès de l'Agence Centrale ~vangélique pour l'aide
au développement pour dire que l aide est arordée au respon-
'\\'
sable du projet après. toutes les opérations administratives
que nous &ons décrites plus haut. ~~is il reçoit l'argent·
correspondant tranches l'RI' tranches et, en échange, il four-
nit les factures qui s'y rattachent.
A la fin de l'exécution du pro,jet, il fournit alors un
rapport et un compte d~taillés pour la somme d'argent qui
lui a été~louée. Ce contrôle ne s'exerce plus ~Drès la
réalisation totale du~ojet.
Comme on Je voit cette ;.gence Centrale se:r-t dl interméd.iaire
entre les ~ys Qui bénéficient de l'aide des Zglises Protes-
tantes d'Allemagne et Je Gouverneoent Fé.iéral. ~bus parlons
:1
de l'ensemble des ~glises Protestantes parce que cette
1
Centrale ESt 13. seule Qli s'occupe, d.i. rectesent avec l '=tat, de
1
la gestion des fonds constitués Dar l'aDDort des membres
-
- -
1
de toutes]es Zglises ?ro~estantes. Cela explique en partie'
pourquoi elle collabore étroitement ~ec les autres organi-
sations protestantes d'aide aux pays sous-développés.
b. L'aide èe l' ;i.2;ence Centr8.1e:Lvangélicue Dour l'aide au
déveloDP8~ent à la Côte d'Ivoire.
Cette organisation uccu~e unbl~ng parmi celles qui ont
apporté leurs <:idestecnnicJues
à 12. Côte d'Ivoire au cours!
i'
de Œ.3 dix o.n!J.;es P;:l;Jsées, ci; c8L:. du point de vue cle l' Ü1-
1

portance du volu2e de l'aide. Il sl agit notamment de l':tat!
Fédéral ~ont l'aide ~2tu~t8 en argent li~uide uniQue~ent,
dépass e 20 willi on3 (Le Deut sc te ;'lJ.I:'k.
...
.u&
_ &&.:3,3;2&12 Mi .tbeL.~~ .._OkA. -

- 219 -
Ensuite vient l'oeuvre catholique l'lisereor qui a financé
poux plus de 3 millions de deutsche Hark en projets de
développement dans le pays.
Quant en œ qui concerne l'aide technique œ l' Agence Centra~i
le Zvangélique à la Côte d'Ivoire, elle s'estime à
2 4-02 315 deutsche Hark répartis sur 3 projets d'aide.
1
1
i
1
Son principal partenaire pour ces proJe~s a ét~ l'Eglise
1
Proteste.nte i'iéthodiste de Côt.e d'Ivoire (Abidjan) parrainéJ1
par le Conseil Oe~cumânique des Eglises (Genève). Mais
i
.
.
1
pour chacun des projets, c'est le Conseil :i' ù.dru.inistration;
de l' Zglise Protestante [:lâthodiste de' Côt e d'Ivoire qui a .
traité directement avec l'.~gence dès lors que les projets
étaient approuvés.
Tous les trois concernent :
_ la constrtlction d'un Foyer d' ::tudiar:ts appelé ilLe. j'laison
Protesta~te de l'~tudiant (~.A.P-E.)
.
. 1
- h
construction d'un interIl2.t de garçons au cours secon- 1
daire Protestant de Dabou
1
!
- les aménagesents dlune pouponili~re ~ Dabou.
1. ra Iilaison ~rote3tante de l'2tudient
1
·1,
La construction~ ce Centre de rencontre des Etudiants esJ
un projet directeôent lié au développe2ent de l'üniversit~
d'Abidjan •
.
Cette Université située à 7 ~ du Centre de la Ville d'Abi
jan a en effet ét8 inaugurée ffi 1963. A cette date, elle
!
n'avait cnco~e que 4 facult6s (Droit, Sciencas, Lettres e~
hédecine) et dij~ elle cooptait l 235 étudi~nts en 1963-
1964. Ce nombre mt vite passé à l 568 étudiants l'a~née
suivante soit Ul..,yLhme
p:;:'vgression de 26 ~J par annee.
r
1
1
Tous ces =:tudi'lnts viennent pour 53 5~ de la Côt e d' IvoiI'e l1
3-+;~ des Hépubliqu::s cie Guinée, Lie :-:aute ifolti:J., du l;ise2.~
1
1
du Dahomoy, du Togo, du Cailleroun et du Sénésal.

-
220 -
Les Français et les autres nationalités comptent pour:6 5~
du total.
!
Les résidences universitaires qui existaient déjà à cettë
\\
époque ne pouvaient hébergér que 457 étudiants ; et le
nombre des étudiants à 105er croissait s~ns cesse au fil
des années.
1"
Ainsi la construction de cettei:Iaison Protestarite de l'Etu-'
diant située ~ulcoent à 800 m. du Complexe Universitaire
s'était réveléemm~e une nécessité réelle car le projet
prévoyait tout un aménagement pour organiser une vie uni-
versitaire dans œ foyer. On <Dlilptait ainsi :
-:" me salle œ c onférenc e
- œs salles de trc.vail
- me bibliothèque
- m restaurant
4 pavillons ~uvant héberger 48 étudiants
2 apparte~ents pour 2 encadreurs.
Le~avail des mcadreurs consiste essentiellement à stiQuler
des initiatives de la part œs Etudiants qui fr8quent.ent cet-
te i':iaison. L'iais ils sont aidés à la tâche par l'Association
Chrétienne des Sl èves et ':::tudiants Prot estants de Côt e
d'Ivoire (ACEPCI) affiliée à la Fédération Univers elle des
Associations Chrétiennes d'Etudiants dont le siège est â
Genève. De plus, les délégués de cette Association et ceux
des =tudiants llisidents sont représentés au Conseil d'ddmi-
nistratiolJ. œ la l'lais on.
Ce centre est d.onc avant tout celui des :2tud:"ants. ~ll,' est
un compléQent utile de l'Université.
C'est pour cette raison que la Scci~té des ~issions Métho-
distes de Londres avait recomillandé. ce projet à l'Eglise
d'Allemagne par le canal du Conseil Oeucuoéniaue des Egli-
ses (1) com~e nous en avons fait mention plus haut.
(1) Lettre du 26 nove~bre lS64

-
22I
Le Gouvernement de la Côte d'Ivoire, de son ~ôté
(par le
Centre i-lation2,1 des Oeuvres Universitaires CC .l'J .O.U.) qui
déPend du lünistère de l' ~dication i'Iationale) approuvait
également la construction de ce Centre de rencontre et
d'activit~s universitaires.
La description détaillée que nous avons faite de ce projet
montre coobien l'aide allemande dûns ce cas précis a été
précieuse à ?lus Ql un titre ; car le problème de logemelrt
et d'accueil des Etudiants est délicat et trouve peu de
solution d~ns une ville à démographie galopante co~~e
~bidjan. Zt C03~~ l'Universit~ est appelée à se développer
·(la l.iaison ?rotestante de l'Etudiant qui était à 800 o..
du comple:œ uni versi taire n'en est plus 'lU 1 i
200 ID !),
les difficultés de loge~eQt des Etudiants seront bi~ntôt
aussi nombreuses à Abidjan qu'elles le sont à 30nn, à
Berlin ou à Hambourg. Cela demandera certainesent que l'Agen
ce Centrale Zvangélique et l'Eglise i-léthodiste de Côte
d'Ivoire pensent à agrandir ce foyer d'étudiants •. Cela sera
très probab18~ent une ~ide précieuse pour beaucoup Q'étu-
diants.
2. Le Cours secondaire Protestant de Dabou
Ce projet qui concerne la constru.ction d'un intern.at de
garçons dans cet étahlisse:nent répond, au fond, aux mêmes
besoins que
le projet précédent, même si dans ;,-::. cas de la
l'laison Protestante il s'3.git d'un milieu univeJ:'sitai:::,c ayant
s es part icularit~s. Les bes Oi12S, diso-:ls-nous, s ont les ~ê~::.'3s
puis~u'il s'agit, dans un cas canme dans l'~utre, de crêer
des conditions de logement agr~ables et propic2s pour de
bonnes étuies.
Le Cours Secondaire Protestant de ~abou (~abou est une pe-
tite ville dl erlviroa 4 SOO babitants situ,~e à 50 km à
11 (,uest d' .:;''oid.j.=,n) fait pnrtie des quelques établissements
privés confessio~nels ou laïcs qui aident le Gouvernement
Ivoirien
en accueillant une bonne partie de la jeunesse
collégienne.
...

- 222 -
En décembre 1962, on estim~it à 17 218 l'ensemble des élè-
ves du second degré. De ces élèves 2 570 fréquentaient
des établisse~ent3 privés (1).
Au ~oment de la conception du projet, le Cou~ Secondaire
Protestant de Dabou comptait 105 élèves dont l'hébergement
posait des probl~~es sérieux à l'Eglise Méthodiste de CSte
d'Ivoire, à cette époque déj~.
Cela expliQue pourquoi l'2tat Ivoirien et la Société des
Hissions i'ïéthodistes de Londres (Zglise Protestante i;~étho­
i, '
,\\ ..
diste de Côte d'Ivoire nlest pas encore autonome et elle
J
continue à dépendre de son Eglise-l'ière) ont bien aP:9récié
~I.1
le projet de l'Agence Centrale Evangélique pour la construc-
tion de cet Internat.
Cette construction s'inscrit par ailleurs dans un caàre
général dl agrandissement du Coll ège qui a 8
fera en 5 :9uases.
Il s'agira à la fin, pour les pl"omoteurs du projet, d'accueil-:
lir 360 élèves (2~O garçons et 120 jeunes filles) dans l'é-
tablissement. Il actuel projet a perm:b d'en accueillir déjà
., .
130 ; c~r en~us de cet Internat~ pour environ 118 garçons
dont le financement revient cà l'Agenc e Centrale Evangélique,
le Comité Inter-2g1ises pour l'~ide au Développement des
Eglises de Hollande (Interchruch C02wittee for Deyeloping
Aid) a pris enm&rce la construction d'un Internat peur
environ ~3 jeunes filles.
L'internat des @rçons qui nous intéresse comporte 9 dortoirs
della lits
- me infir:nerie
- 2 salles de :repassage
- 2 salles de placnrds
-' 2 logesent œ ;':aîtres dl Internat
- œs sani t3.ires .
(1) Les chif ires s ont pris œs rapport s d.i: la li:vangelische
ZentrEllstelle sur ce projet.

L'ensemble de son finance~ent est revenu ~ 756 000 deutsche
Narkdont l'Agence Centrale a payé 567 000 deutscbe Uark •
.Les 25 ;~ ré51e!J.entaires qui devaient revenir à l' Eglis e
Protestante ;:·létbodiste de Côte d' Ivoire ont été couverts
presque entièrement par laffibvention de 180 000 deutsche
.1
Mark accordée par l'Actiontpain pour le Monde" (comne nOus
l'avons indiqué p.us haut)
; l'Eglise elle-w.'3;:].e n'a versé
que 9 000 deutsche hark.
Mais cette aide importante de l'Agence Centrale ne sera pas.!
la œrnière car elle projette déjà de construire un
autre
. \\'
internat qui sera destiné à l'hébergement de jeunes enfants.\\
Ce projet s' inscrit dans le cadre général des nombreuses
\\.
activités sociales qui se greffent à cet êtablisse8ent. Il
s'agit' en particulior de l' Hôpital Protestant et du Centre
1
de i·iétier Féminin, tous à Dabou.
·1
Et:il. n'est pas exagéré de d.ire a..ue la Centrale ZvangéliQue.
pour l'aide au Développe2ent attache un point d'honneur à
l'action sociale. En Côte d'Ivoire cette action a surtout
été conçue et organisée en faveur des jeunes, des enfants,
et des bébés orphelins. Le proj et suivant qui, sur le plan
1
social simple, est co~p16mentaire à celui de la constructio~1
de l'internatœs garçons à Dabou concerne surtout le cas de!1
ces bébés que recueille l'Zglise Protestante l'iéthodiste de
1
Côte d'Ivoire.
3. La Dounonnière de Dabou
1
Lorsque cet établisse~ent a ,~té construit en 19:53 par l':251i:
se Protestante d~thodiste de Côte d'Ivoire, son but priLlci- \\
pal était de recueillir, de soigner et :"e les élever jusqu' 8..1
ce outils 8nrchent, les b&b§s ornhelins, les bébés abandonn&l
~
-
1
ou les enfant8 oui pour alusieurs r~isons ne couvaient uas
1
. .
- .
)
être ôlev(~s Ù2.LlS leurs Ï<:unills-s (;llal.:.;..ci.ie nerveuse ou conta- t
gieuse de l'un des parents, pére alcoolique etc •• )
1
Dans un P?ys sous~d~v810ppé, la t3che est e:œaltunte
nais
les woyens se s).:lt r;~vél~s tout de S'Ji te insuffisants C2.r
des b&bés ont ~fflué des cuatre coins de la eSte d'Ivoire
vers cette pouponnière.
...

On a ainsi compté jusque 159 patients en 1963 alors que
la maison était prévue pour un maximum de 30 bébés.
Parmi les difficultés de tous ordres qui ont alors surgi
il faut surtout mentionner celles concern~nt la santé
des enfants.
En effet la chambre d'isolation qui été~it prévue pour ceux
des enfants atteints de naladies contasieuses a été occupée
par d'autres enfants bien portants en raison du manque de
places. C'est ainsi que 58 eni~nts ont eu à souffrir d'une
épidémie de rougeole qui a emporté un d'entre eux. Et pen-
dant les 7 mois qui ont suivi cette épidémie 50 "o.' ont nas
pu être adnis dans l'établissement par précaution et par
manque de places.
iYIalgré tout cela, 1'.2:;lise Protest~nte déthodiste de Côte
d'Ivoire a lutté contre vents et 8arées pour mainte~ir
cette institution qui repOQa à un besoin réel des popuia-
tions du '}ays.
Par ailleurs, elle a fait accepter par ses paroissiens des
villages de lé!. région de Dabou de prenè.:'e chez eux les en-
fants qui sortent de la ?ouponniàreafin de les réintégrer
à une vie familiale noroale et de surveiller leu= s~nté
régulièr90ent avec l'aid.e des Infir:::i 2res et des puéricul-
trices de l'~taclissement. Ce n'est Das une tâche facile.
Nais le contact (:Lui existe entre les f:::lilles d.es enfants,
les familles d'accueil de ces mêoes enfants ct le personnel
sanitaire de la pouponnière est bien bénéfiQue à cette der-
nière.
En effet, les nù2breux conseils que ces familles ~eçoivGnt
des Infirni8~es et des P~éricultrices pour Gi~n nourrir et
soigner 185 cniunts qui leur sont confi~s constituent en
l
eux-~&~es une aide au d0veloppcment ; car les InfirDi0rcs
r
et les ruéricultrices leur donnent à.es notions indisl)CnSa- 1
blc3 d ' hygi2ne g~n8rale, de puériculture, de diét~t~Gue 8t 1
dl économie cD;nestique.
"
...

- 225 -
Pour ces familles généreuses et pour l'ensemble de la
Com:nunauté villageoise, cette for::=.ation des mères de famil-:
les n'est pas néglige2ble. Et l'aide de l'Allewagne pour
cette pouponnière est également une aide indirecte ~ ces
'.
popula~ions rurales.
La nature du projet
: L'objectif du projet d'aide de
l' :,gence Cen"'crale 3. l' Lglise Uéthodiste est de pallier
t out es ces di,:'ficult?:s en lui c onstrtlis8.nt, c Or.:lille cette
Eglise l'a elle-mê~e planifié, un pavillon Q'isolation et
en lui créant 50 places supplémentaires pour accueillir
de nouveaux patients ou améliorer la condition d'héber-
gement de ceuz qui sont déji là. I l s'agit par ~illeurs
de construire un nouveau logeillent pour les Infir~ières car 1
les anciens logements se sont révélés insuffisants et par- \\
faitement incom:nodes pour ces personnes ; ils pour:::,ont
1
d'ailleurs être aménagés pour l' héberge::J.ent des enfants.
:
1
i!
Le nouveau p2villon des pou90ns comporte
,
1
3 chambres de 10 lits chacune
l cha~bre de 6 lits pour les pr~maturés
~ cha~bres d'isolation de 5 lits chac~ne,
sans coopter les pièces ad~in~stratives et les sanitaires.
Tous ces détails montrent la grande importance que revêt
l'aide consentie par l'~gence Centrale ~vang~lique à
,1
l'Eglise ITotestante i':éthodiste d.e Côte d'Ivoire Dour l'a- '1
~énage:nent de cette pouponnière. L'intérêt de la pouponniè-
re elle-même est tel Que ce projet d'aménagement a eu la
faveur du Gouvernement ~voirien lui-mêille qui a eu à accor-
der la so~me de 130 000 deutsciJ.e ~':ark à 11 2glise ~:léthoà.istel\\
pour ce projet. Cela a fait monter la particip2tion 510b~lei
de cette Eglise à 14-7 885 deutsche ;':ar~..ç:. :t::t l'aile réelle
:•
de l'Agence CentrGle ~van~é1i~ue, elle, se chiffre à
,
lOS 315 deutscbe. ('iark, soit 4"n coû~ total à..e 256 200 deut- !
sche Hark Dour l'ense3ble du Dro~ct.
i
-

..
i
Deux orgt:nis2. t ions a11
i
cl::lo..ndes autres Que cette
l
Centrale participent au sou~i8n financier a..ont bén~ficie
l
1

-
':::'::::0
-
l'Eglise i-iéthodiste de Côte'd'Ivoire de la part de l'exté-
»~ .~.
rieur pour cette pouponnière. Il s'agit du rrComité d'Action
~.I'.;. i(:
pour les affamés Il (Aktionsge:::J.einschaft für die Hungernden,
Berlin) qui verse chaQue mois une subvention de 700 deutsche
l'lark à l' E,~lise pour l'entretien de .35 enfants que ce Comté 1
d'~ction considère comme ses filleuls (1).
La seconde orsanisation est l'Ord~e de S~int Laurent à
Heidelberg qui s'est sngagé à supporter une bonne partie
des frais d'ad~inistr&tion ~e la pouponnière; car l'ordre
parraine l'oeuvre qui se fait dans cette pouponni~re. C'est
lui qui a mis ~,la disposition de l'2g1ise l'ingénieur qui
s'est occupâ des travaux ~e construction.
Il l'a fait acco~pagné de deux Volontair8s oui ont pris
activ~Qent ~rt à ces travaux et à l'ense~ble de l'exêcu~ion
du projet.
Ainsi, d3.ns ce 9rojet COllliile dans les deux autres concernaùt
le cours secol1è.o..ire .i.:rots-st2.nt de Dabou et la .le.ison Pro-
testante de l'~tudiant â ~jidjan, l'Agence C2ntrale ~van;â­
lique 90u~ l'~iùe au Jévelcpp222nt n'a pas eu à intervenir
directeille~t dans les projets et cela en ce Qui concsrnc
l'envoi des personnels pour l'exécution ~es dits projets.
Il en a èté de mêDe pour ~es projets financés par l'Ac~ion
rrpain pour le ~·iond.el1. Ces deux organisations proteste.utes
ne S 'oCCU··"Drlt
y...., ... J.
, ' -on
'
i'0';~
_,-,.lI, '''''l''
...~.., ,"'~';ric>s
.....L.
~..J,._..."
-~';-·""nc';;T'C>,",
l..-'-.L .... ~
............... r:..~ •
ï1e-re'cu-'-';o'M
..J,.,J
~'\\"
u_
1':"
technique de leur~aides est souvent confiée'~ une troisiè-
De qrganisation avec laquelle tout~s les àeux coll~borent,
chacune ayant sa spâcialité.
(1)
cie
l'Ag2nce Centrale ~vangéli~ue Dour
l'.c:...icie 2.U .0év(;1-.'J"8C:::2:1t a.V. :Sonn

- 227 -
3. Ser~rice d 1 Outr~-i'ieI' (Dienste in libers e e. D. U • )
a) sa mission : La participation de cetto organisation à
11 action d' aide au d.6veloppeGlent :nê:ne ~)ar 11 ense~ble des
Eglises Protest2ntes d'Âllemagne se limit2 à l'envoi de
personnel d'assistance technique dans le pays intéressé.
:i::lle peut, de Ga propre initiative envoyer des techrli~iens
dans des 9ays qui en ont bes oin. t'1ais le plus souvent, elle
travaille'en collaboration étroite avec I1Pain pour le t'ionae!:
et l'Agence Centrale Ev~ngélique. Ces deux organisations
font des demandes de personnels aux Il Services d' Outre-i·1er"
si les projets qu'elles financent nécessitent l'intervention
d'un personnel technique.
Cette organisation a cepen'iant ses principes, sa structure
propre et ses oéthodes de travail. Ce qui la distingue es-
sentiellement de Il?ain pour le ["londe t\\ et de 1l1lAgence Cent::'a
le Zvangélique pour l' ..ide au DéveloppeITJ.ent ", c 1 es"t; qu 1 ell e
travaille 5énérale:nent avec les associations d'étuè.iants
Prot estants d'Alle::.ange (1). La nature de ce milieu où elle
recrute la pluyart de ses agents justifie sa grande modéra-
tion face aux différents Groupes. I l y en a Darticulièrement
deux: l'un où les étudiants considèrent que l'envoi Qe vo-
10nt~ir8s et en sén6ral ie l'aiQe dans un pays pauvre nlest
rentable que 10~squ'un8 rGvolutiou est en gestation dans le
dit p~ys ou qu'elle se ~~nifeste u8ji. Dans ll~ut~e au
contraire,. on estLle que le volonta:riat a pour out <i' et:.r;Jê-
cher de tels procossus r§volution~2ires ou mieux encore de
les rendre i~utiles et sans objet.
Aux IlServices d' Outre-l-1er!!, on pense que le tre.vail qu'il :;
a
à. f:J.ir'3 pour :c'3nclre hUCl,J.ine l' e::ist 02nc ~ de ;-J.ill ions dl en-
i
fants, de fe:l:nes et d' hO.l..:.es est si énor.:le qu 1 il n r y a pas
1
a::: s ez de te:l1Qs Dour ;; e battre à c 0\\1.::5 de Drinc i ~)es. Et 11 or'"" 1
ganisation tr::.:.~.'c..ille aV9C tous ceux qui plc.cent cetli8 urgen-
ce en ?riorité~ Ceux qui ne sont ni r§volutio~naires ni
1
évolutionn:.i1'8S "12.is Qui ati,jc,che:J.·t; :ln ;Ts.nd prb: è. 18.
c oc.pr éb.'3DS ion 2utuelle, à la justice sociale, 8t à l'aoour
du Y:l:'ochain.
- - - - - - - - - - - _ --
..
(1) i l s 1 a Ci t
la

-
228 -
Dans l'ensemble ce personnel sa compose
de Médecins de toutes spécialités
de Pharmaciens
d'Infirmi~res et de sages-fen28s
de Laboratins
d'artisans et de techniciens
d'Ingénieurs
des agronO::l8S
des vétérinaires
des architectes
- des professeurs
des administrateurs
des secrétaires
des assistants sociaux
des théologiens
La plupart de ces volontaires sont âgés de 25 ans au ~cins.
Ils s'engagent pour 3 ans à trQvailler dans leur spécialité
à l' Cutre-c;er. Ils parlent en général un.e langue européenne
en plus de la langùe allesande.
A l' Outre-l:jer, les IlServices d' Cutre-l"ieI Il travc... illent ha-
bituellement avec des Zglises ou des Ors~nisations confes-
sionnelles ; cela fait souvent ?enser ~ue ses agents so~t
des "iüssionn2.ires ll • En réalité, cette Organisation l)eut
en 9rinc ipe em)loyer et envoyer à l ' Outre-~';er mêî.Je des non
croyants. De plus si elle nIa travaillé jusqu'} présent
qu'avec œs orSQnisations confessionnelles, il n'est pas
e~clu qu'elle travaille à l'avenir avec d2S organismes
gouverne:::entauz. Cl est tu :o.oins la nouvell e philos ophie
que lui a inspir8c la d.eü..:-:i8'Jle Asse:J.blée de la Conférence
des Eglises de Toute l'Afrique (C.~.~.A.) tenue à ~bidjan
en septcm~re 1~69 (1). Cette conférence recommande notam-
~ent la colla::·oration ô.es .c.;;;lises et des ~tats pour U',1e
plus G~~nde justice soci~le. ~t il est cer~ain que C8S
:'::;glis es Chl'ét i annes ont int érêt à :prendre une part active
à la construction d\\?s nouvellE:'s n3.tio'l's du 'l.\\ie:i:'s [·lond.e et
l
à leur d~velop?em8nt, f~ute da quoi ces nations se feront
l
1
sans elles. Et clest elles qui en ,aieront le prix.
!i
(1) anne~·:e XVII

En ce qui concerne les "S erv ices dl Outre-i:ler" " i l est à
.
-';;
-.,., .
.....' ",
remarquer que la collaboration élargie de cette organisation ". '. ~~ :?~
aux objectifs gouvernementaux nécessitera probablement un
apport plus important d'argent cie ses sources habituelles
de finance:nent et un personnel beaucoup ylus important.
Sur ce dernier chapitre, le problème sera plus aisé à résou-
dre car tant qu'il Y aura des hommes il y aura toujours des
bonnes volontés pour aider d' autres hornr.1e~; en dii'ficult é.
"Sur le second chapitre, par contre, il est difficile de se
prononcer, car en :natière de financement,de projets à l'é·.
tranger, d'où que vienne ce financement, le problèm'e se
compliQue de tout~s sortes d'influences extérieures souvent
inévitables.
Il faut toutefois noter que j~sou'à présent l'argent dont
se servent les Il Services d' Outrè.-i'ier" leur vient pour 38 9~
de 111 11 ;"'genc e Centr2.1e .svangélique pour l f_t:...ide au Développe-
ment Il , pour 4-2 ;'0 de l'action IIPain pour le ~'londell, 18,5 ~G
-.-:
. ,~
..-~. i,:.
de l' :;:;hlis e .zvangélique d' AlleI:lagne, et la Cormnunaut é Evan-
gélique pour le Travail Missionnaire dans le Honde leur al-
loue 100 000 deutsche i-iark chaque année.
Q. Les services d'Outre-Her et la Côte d'Ivoire
La plupart Q2S activités de cette organisa~~on se passent
en Afrique. Ce?en~ant elle n'a pas encore été très active
....
en Côte d'Ivoire. Et pour la période (1961-71) qui nous
..'./
intéresse, elle n' y a envoyé que 7 assistants techniques pour',
une durée de 2 à 4 ans de sêrvice. Par~i eux on distin&ue :
une secrétaire
deux infirci .::::"'8S
trois professeurs.
De pes 7 ussist3.n~s tGchniques nous ne nO:.l~;J.erons que 11 ancien
Directeur de lu Maison ?rotest~nte de llEt~diant à Abidjan.
Celui-ci ûv~it été ~is à la disposi~io~ Qe l'Eslise Protes-
tante i'iétlloJ.iste de Côte d' Ivoire pour faire d.§n2rrer l'2S
activités de cc foyer. i:lais sa tâche écait é58.1e~len'c de· pour-
voir â son propre rem)lace~ent en for~ant un Ivoirien. Son

- 230 -
contrat a duré deux années
; et il est letourné en Alle-
magne Fédérale en laissant la direction du dit foyer à un
Ivoirien.
Même si cet assist~nt techni1ue n'a pas eu à intervenir
directement dans la forT~tion de l'Ivoirien Qui lIa rem-
placé, l'intéressant nous paraît êt:ce non seulement l'aide
gratuite comme avec les autres org2nisations, (Qais égale-
~ent le pri~cipc, encore une fois, d'aider l~s nécessiteux
â s'~ider eux-mêilles.
~~is le Qaintien et l'efficacité de ce principe chez tou-
tes les orGanisations cètholilues et p~ot8stantes dont nous
avons parl~ dans cette étude vient du fG.it que la plupart
des volont~ires du progrès et ies assisvants techniques
se recrutent dans les i'iouvements de ,Jeunesse Confession-
,nèlles (1).
Ce sont ces jeunes qui; à l'occasion de l'Avent ou d.u Carê-
me aident ".Fain pour le ('ionde" et "i'üsereor 'l â donner des
l
inforua. tions pu Dl ic;,u es sur le ':2i;:=rs l'londe et 2. faire l'au-
mône pour les affamés du monde. Ils ne le font p2.S souvent'
en cachette mais au ~oJen de haut-parleurs S3ants et au
son de ~itares électriqu~s, dans la rue.
Et il est dO"'L'Ilage que les jeunes des pays bGnéficiéüres
des fruits de ces cam~}agnes faites par cies jeunes Goo.me
eux et Jour eux ignorent gènéralesent tous ces efforts.
Car même si les "S erv ices dl 0utre-/ie:c" n r ont pas envoyé
plus de 7 ass istan'~s techniques en Côte d'Ivoire, l' 2ide
que ce~~e organisation a consentie à ce pays revêt à nos
yeux une granie i~portance. La valeur de l'aide n'est pas
dans la quz..:.L1titè filë.is plutôt dans la mani8re d.ont l'aide
en question est parvenue 2UX int~ressés.
Quelquefois, 11 a iè.e ou i :)2.rvi e llt 2.UX po puIs. t ions ce ::.; ont
ces jeunes eux-~ê8es. Ils vont d~ns ces pays 7010rr~ai=e­
ment joignant ainsi l'acte i
la parole. Zt d~ns le chapi-
- - - - - - - - - - , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
(1)
...

- 231
tre qui va suivre nous allons jü.st ement voir ce qu 1 un
groupe de ces jeunes volontaires
.CL fait dans la région
de Lakota.
~. Le service co~~unautaire
(Weltfriedensdienst e.V, WFD)
.:
a) sa mission
Le Service Communautaire est une orsani-
\\
sation r8connue d'utilité publique paI' le i-iinistèrc i:'§dé-
ral de la Coopération (3undesD~nistérium für Zusaw~en­
arbeit, l3.:-r.Z.) depuis sa création en 1959 à. B.;;-rlin-Ouest.
L'objectif de l'Académie Protest~nte de Berlin oui a créé
cette organsiation hu~n{taire a été, à l'origine, d'en
faire un instru~ent de
reconciliation et de
réuni-
fication de l'AllemaGne entière ~près la guerre. L'action
de cette Ac~dé~ie n'est pas isolée. Elle s'insc~it dans
un ~ouvem2nt général d'associations, d'instituts, de fon-
dations et d'organis~es humanitaires su= tout le territoi-
re de la République ?édérale d'Allemagne au cours de cette
année 1959 :- la plup,:;.rt des grandes organisations hu-,-.ani-
taires alle3andes ont V~ le jour à cette époque
e'est le
cas de "disereor l' et de IIPain pour le donde ll •
Dans la seule ville Q8 berlin-Ouest, et en raison de sa
situation politi~u8,
:::-:::oO""T'aphl'u"P
0'--
0 -
_
_1...4_
e....LJ soel''''lo
~
'-'
-~"'''''-:-;''''ull'';'''''o
;'..Iu...J..
..1_"""
-._---,
on peut cO::lp-tar au i:loi.c:.s vingt o::::';;anisations ë..u o.êce type
que le Il3erTie e COi:l:::une.uta ire Il (1). Cert aines de e es or-
ganis2tions s orrt Dembres d,c;s Il Servie es de Rec one iliat ion"
(versohnunGsd.ienste) tout COo."18 le IlS 8r'iice COJ1!1lunautaire".
iilais le "Servie e CO::l::mn2!.utaire Il Ile s e l i~ite :J. i au cadre
de Berlin ni ~gme à eelui de 12 rtépubliçue Yédéralc d'Al-
l eI:1a gne • Il est dg2.1e:-.lent U:le orS2.nisation intern3.tioYlale.
Ainsi elle est oe5Dre du IIComité de CoordL1ation -.Jour le
(1) il s'2git en ~-,artieL;.lie::::' d.es ors.::..rlis2.tio:1S Guive.ntes :
Aktion Sûll~:J:.zeic2Gn/?ricù.ensd.~el1stect i~ktionsg2meinseh2.f~
far ~ie ~ungornden/~odii2riseheJelt
...

Servie e Int erna tional d.es Volontaires Il près de l'Uï:-:.0SCO
(Coordinating Comittee for In~ernational Voluntary
Serviee '!) du 3erviee de Trav2.il CO::l::mnautaire poar la
Paix (;,rbeitsgemeiuschaft Jienst fürien l!'I'i8den), d.u
Cerc l e de ':::r2. iiail Apprencire et Aid.er dans les 92..Ys dl Gu-
tre-~er ~rbeitskreis Ler~en und Eelfen in Ubersee) et
de la C08~unauté de Travail des Services pour le D~v21op­
pement (~rbeits5e~einschaft der Zntwicklungsdiens~e).
Dans les pays étrangers CO~8e en Allemagne même, le
Il Servic e
CO::Eunaut8.ire ll sIest dO!lné pour but cie travail-
ler avec les populations nécessiteuses à leur ;r~pre dé-
veloppe~ent ou mieux encore QS les aider à s'aider 8118s-
mêmes. Il voit dans cette action sa contriout:"on au dé-
l
t
'
l"
".
. d
, l . : . . .
-1
. , .
tt
ve_oppe::nen
a.e
J..na.J.Vl u et u.e/paJ.x. ,1.
conSl.a.el:'e ce
e
,
paix non co::ce
Il
un Etat, :nais !:üutôt comIT'.e un
Process:..<s
dyne.mique
de 12.. situation présente
'! (1)
ds-s populations conc ernees •
1
1
Dans ce processus, il s'agit ess~Qtiel18mçQt
1
1
- d'améliorer et d'asseoir sur è.es 02.S'.:.'S saines les moyensl
d'existence c'est-i-dire aussi fr'~li8~ner ou tout au
1
œoins d 1 ei":1p~cb.er les C.2uses qui ont fJ:'Giüé le développe-
j
i
ment du groupe social intéressé jusQu'au ~o~ent du lan-
cement du )rojet dl ai6..8 du 113ervice CO~L:1unautairell.
- tout réaliser et tOüt 8ntre)renà.re a-'l2C l' accor'l et la
participation effective des intèrGssés .
.. (1) voir les ~~Cahiers des r2.pports ll du ;.:eltfried.ensd.ieŒt
e • V
l 3erlin 12, Jooensst~ass9 l

- Chercher et trouver avec eux des solutions rationnelles
p~ssiblespour tous conflits. Cela veut dire que les volon-i
taires du Service CO~Qunautaire considèrent leur aide au
développe:nent COQ::te une possibilit6 de rencontre avec d'a.u-
tres hOlilines au contc..ct desquels ils ont aussi beaucoup à
.apprendre.
Ains i le Il Servie e CO::lf:lunautaire Il nI envoie des Volontaires
qu'à des organis2es prêts à accepter u~e telle coopération.
Par ailleurs, les méthodes de travail
de cette organisa-
tion ffint inspirées par le IIdévelo9pemeLt cOffi!!l.unautai=e l1
1
1
que les Nations ünies dé.L'inissen~~ co::1.~e étant Ille :9rocessus 1
économique, sociale et culturelle de 12 co~~unauté, d'in-
tégrer cette cOQounauté dans la vie de la nation en sorte
qu'elle puisse prendre une part active au progrès 1e l'en-'
semble·de la dite nation '! (1).
Ce processus' cO:1porta ainsi deux élé::J.ents essentiels CODoe
nous le ûisions plus haut
:
- la participation de l~ po~ulation elle-même aux Qesures
arrêtées pour améliorer ses conditions d'existence,
- l'encourageBent de ses initiatives oui vont dans le sens
d'une v~ritab18 prise en Dain de son d8veloppe~ent.
Si le I1S ervice Cow:nunautaire '1 a adcpté cette oéthode de
,
travail c'est évideo~ent pour la !!l.éthode elle-même, c'èst- ii
à-dire pour son efficacité; 2ais c'est certainement aussi 1
p<.i.rce que son personnel est souvent tr2s réduit. On esti:n2
par exe;nple 3. 31 l'ense::fale G.-e sos '~-olon-caires Gui ont tra-;
vaillé do::s les pays d'Ou;;re-'ler ao. 1971.
1
(1) du Il C2.hier des r2.pport s Il d.u '.1 elt friedensdienst c. V,
f~
Berlin
p.
...
~
;.
J
,~l~

-
2jL\\-
-
Cela leü.r perûlet de s'adjoindre des indigènes qui appren-
nent ainsi à e_cquérir de,
nouvel12s :18thocies de trav2..il au
contact de ces volontaires.
Ceux-ci s'engagent généraleQent pour trois années de ser-
vice dans un pa"/s d' Outre-~';er d:H1S le "S ervice COm::lunautài-
re". '".rout CO;:l::i1.0 3.UX Services d' Outre-2,ier (Dienste in Uber-
see e.V)
, la plupart de ces volontaire~ sont Qes étudiants
ou des jeunes travailleurs. Ils sont ba~ituellement des
Allemands et des P::otest2.nts :;lais l'organisation accepte
l ibreiJ.ent des volontaires d'autres natiouéllit 2S et dl autres
convictions religieuse~ ou philosophiques.
Depuis sa création l'or~nisation a travaillé do.ns des
pays COûloe la Côte d'Ivoire, la Gaooie et la Jordanie oc-
C identale
do.:ls des prograCl:~es de d8veloppe::J.ent c O~i.lrJ.1..m2..U­
taire et à la créacisn \\le syndic2ts ru:,aux au :Dr-2sil, a.insi
~u'à un projet a~ricole d~ns le désert du ~é~~ev Isr~élien.
'".rout ce trc,vs.il n'est possible que gI'Cl'2e 2,U soutien finan-
cier du 2'ii.lsit 0re de le;, Coopi~rG.tion '::'C01L)L:lique d.e là. R2.9U-
blique d'Al12~2~ne, aux subventions de l'~~li5e 2van;61ique
dt ""118S2.gne e:t
à celL~s cie la llCoL1LJ.unautè 0. 1 Action ?oL:.r les
AffaI:ilès ll • il. tout cela s'ajoutent les dons d'un ce~cle , 1
Cl.
8,.-
mis qui ont 3. C ocur c ett C 0 eu TI.'e c'u:nani t,:.ü=,e Q3.:J.s les pays
b. Le travcil du Ser~ice ConQunaut2i~e 2n Côte d'Ivoi:'8
Conme nous venons de l~ f~iEe pour ~résenter cette or~~ni­
sation et ses ~àthodes de t=avail, nous entrerons dans les
détails de sas projets da D~veloppe~ent en Côte d'Ivoi~e.
L'jous vou.lons ~)roc,~rler de ce-cte Lnanii;re pa:rce Q.ue le~ré":.v2.il
du Service Co:n~un<J.utail·e G.2.ns ce p.:-:oys nous p2.2:·,:.it ez~trô:Je"';
ment i3portent à plus ~Iun ti~:re. 00us la prouverons à la
fin de ce ch2pitre.
AUP2.l'ClV2..nt.
il nous fs.ut Ùi'::'8 OL:.e cette. or:sEirlisation
...
'

- 235 -
travaille en Côte d'Ivoire depuis l'année 1962, pres~ulen
même tecps que le déb~t des re1a~ions ~conomiques et tech-
niques ~rmano-ivoiriennes.
A cette époque, 11 organisation sr è-ce.it aise i la è.is?osi-
tian de l'Eglise Protestante M~thodiste de Cete d'Iv6ire
afin de l' inforoer SLlr l.:s possibilités dl aide qu. 1 elle peut
recevoir Qes organisaGio~s confessionnelles et humanitaires
d'Allemagne Fédérale.
1
1
l ,
i
1
Dans ce but le Service COGGunautaire slé~ait dlaoord ins-
1
!
tallé à Dabou et plus tard à Abidjan.
CI est ei.ins i qu'un groupe Ô. l ,:~tLLdL:.nts volorrc:?ires y ont
construit, en 1964, un l038::J.ent pour l'infirniel:'8 de la
pouponnière de Dabou ainsi que nous l' a-.;o-as decrit à yro-
pos des projets de l'Agence Centrale ivanS21iq~e en Côte
d'Ivoire.
LorSQu'en 19ô6-ô7 il siest inst~ll~ ~ Abidjan, il envisti-
geait dl ent:::-epren'ire un tra'fail 'ie d.éveloppeo.ent co:n~:lUnau­
taire Q2.:J.s la région dl ".bidjan. r'las
s 8S ?re:ni 'àres in ,'es-
tigations ont r~v~lé que le milieu consid6ré ne s'appr8t2.it
pas bien au:: mét;hod.:;;s de travail coc2unau'::aire telles G..ue
nous les avons d~c:;:,ites plus naut. Paroi les difficultés
de l'application de ces ~étnodes il faut surtout citer
"1'hétérogGnité et le. :llobilit:~ de le. popul2..~iont: dues en
partie à la proximité ~e la gran~e ville d'Abidjan dont la
population est naturelloment hétérogène et mobile. Or le
"Service COIDrJ.unautaire" cherchait un g:roupe soci8.1 hOIiloGène
et stable, c'est-à-dire qui ait les mêmes coutumes, le m€ue
dialecte et les mêmes proolèmes socio-éconoilliQues.
C'est pour cela qu'il a da changor de point d'application
de son action dans le pcys
; et il siest insta11~ dans la
Sou.s-Préfecture de Lakota è..::'.:J.s le cant·:;r1 Ziki-Sud. avec l'ac-
cord de 1 1 ,':':'.;lise déthoùiste et celui du Député de la région
de Lakota et des autorit~s at~ini3t~atives•
...

- 236 -
Ce canton fait partie des 7 cantons ~ue compte la sous-
préfecture de Lakotë et regroupe 20 villages pour une po-
pulation d'environ) 331 habitants, d'après les statisti-
ques de 1965.
!
.
Cette population connaissait une vie ~con~6ique pr~caire
avant l' arrivée ·des volJnt;aires. Le café. 'et le cacao oc-
cupaient plus de·la :noitié de tout leur temps et pourtant
ils n'en retiraient
que 15 000 francs CFA par an. C'est
du noins le revenu par tête d'nabitant calculé d'après la
.'
production de cafâ et de cacao pour les campagnes de 1970.
En fait ici COril:ne dans certaines. régions du pays, les plan-
tations de cafâ et de cacao sont de Eloins en moins entre-
·1
tenues depuis llindépendance ou :::i elles le sont, c'est
1
~arce qu'elles ont ~té confi§es à des con~ractuels voltaï-
1
ques, guinéens ou walions 1ui en partag2nt la récolte avec
les propriétaires.
Or si ce ne sont ces deux cultures industrielles, les
paY3a~s de cette r§gion ne pratiquent presque pas d'autres
cultures c03Wercialisables.
En effet, les autres ac~ivités agricoles souvent e.bandon-
née's aux fe.",::;}es S2rvent pour l'autoconso::r::Jation. Il s'aGit
en particulier
- du riz
- des bananes ~lantain3 et des bananes douces
- du maïs
des lébU::J.'2S (haricots, tona"ces, aub·:rgines, gOwbo etc.)
- des taros
- des ignams9
du ;;lanioc
- des ananas
des avocats.
La culture de ces produits n'est p~s/elle non plus, bien
entretenue ; il arri'.'8 8ê.me q\\.lt) le tout soit plé:.nt.;é su:c un
mê~e champs; or cela ne peut aboutir ql"~ un 3auvais rc~­
dement et ~ioinuer les chances Qe 1& cOi~8rciQlisation
de
. ,
'. ,~

ces produits dont les ~uantités sont déj~ insufiisan~es
pour nourrir dêdemment la popul~tion.
Même lorsqu'il s'agit de la comcercialisation du caf§ et
du cacao, ces p~ysans n'y ga5~ent pas beaucoup car ils
vendent sou.-.rent ces produits à des petits cOi;l:nerçants Li-
banais qui viennent jusque d~ns les villages
; et on im~­
gine aisé~ent le genre ue transactions qui slensagent et
qui ne sont pas toujours en f~veur du ~aysan ; et celË~al­
gré les précautions c~ue prennent la Caisse de St2.bilisatioI!
des prix du café et du cacao
d'une part et le Mini~t~re
de l' ~cono[:1ie et des :?inances de l'autre. Par ailleurs,
l'effort d'une politique d'org~nisation et d'inforrJation
des paysans i 'loiriens en"crepris. par le Centre i\\ation3.1 ponr
la Promotion des Entreprises Coo~ératiYes n'avait pas enco-'
re porté ses fruits au '::lOr!lent où les volontaires du ::Ser"tTi-
ce COr:J.;;l'J.nautaire l1 sont ilI'rivGs d:..ns cet-';e région. Cele, ex-
plio.ue le rôle capital qu'ils ont joué d.ans ce dOli12.ine et
que nous e:cpos erons dans les pag-cs qui 'lont sui v::'e •
impara vant, nous '"oudriqrrs enc ore d&cri~e deux aspects de
,
la situation socio-économique des populations Qe cette re-
glon avant le début du projet d'aiè-e au dévelo9:7C::1entcel
Que cette orGanisation 1'2 r8~lisé avec l'ensemble des vil-
lageois intéressés. lious comprendrons 8..nsi oieux l'iODOl:'-
tance du travail âCCOiT.l)li p<lr les volon~·,3.ires alleJ'lo.ncls
dans cette ré~ion de la Côte d'Ivoire.
Il s'~git des conditions d'nygiène et de sauté dans lesquel~1
les vivent ces populations (tout C08~e dans la plupart des
villages du pays) et aussi de leur iorBa~ion scolaire ou
professionnelle.
En ce cui concerne 183 conditions d'hygiène, il suffit de
noter, nous l' '?,vons ~fU plus b2ut l C~U8 lss clites populations
vivent d'une économie de subsistance. Elles se contentont
génér&le~ent ~e riz, d'i~soe, èe w2nioc et de ban~ne p12n-
ta ;ns
..L.
,\\"- 1:->
...... v.
s:::·uce
_
d n-
li,c:-'··l ce
......
'
(.Ju.._--..:.:J.
Ils
_
-·"·'n'.,-"'n.:....
_~l<_~
o~
v
p2.r cOëltre t:-2:s
o
1
peu de vi~nà.e iraiche (s~uf les jours de ., "t ) '
.
i.e
e
a ri.3..lSCn d. 1 lL'l \\1,
repas tous les soirs.
1
1
,
1

-
c.;;o -
Cette ~anière de vivre est souvent liée à des traditions
\\
1
mais l'essentiel est qu'elle en6 endrechez
les enfants et aussi chez les feffi2~s enceintes une carence
alimentaire évidente ct ~r2ve.
- ,
i
Lorsqu'on ajoute à tout cela 12. boisson ,ie l'eau d.e m.s.rigot
1
\\
qui cons-i.;itue en elle-mêi:De un excellent :loyen de trsnsnis-
1
s ion de t out es sort es de ;naladies,:. lorsque l'on y a joute
\\
aussi les conséQuences du logement mal aéré et qui cependant!
abrite un nombre important de personnes, on peut cowprendre
que ces populations avaient bien besoin Qu'on les aidât~
Elles avaient besoin de l'aide pour évi~~r les nombreuses
J
maladies que tout cela occasionne : le ~~laria
les parasite,
les ~alGdies vénériennes, la tuberculose, la lèpre, les vers
de Guinée, etc. Ces ~~ladies ne se laisssQt pas toujours
guérir par les moyens traditionnels qu'emploient les guéris-
seurs. Or les soyens modernes ne se trouvaient Qu'à Zikisso
(Chef-Lieu du Canton) et à Lnkota 88~e où il y a des postes
médicaux ou des dispensaires et un hôpital. Et co~ôe ces
lieux de soins hos pit D.liers s ont difficiles à. a tt eincLre à
cause des pis ces p8.rfois inexist3.ntes, 11 aide en Ques'cion
ne serait efficace que si elle porte sur cs problâme de la
com2unication et des transports intervillageois.
i·lais cette aide devJ.it aussi s' ét8ncl.re à la scolarisation
des jeëmes e-c égalerner:t à la forzJ.2. tion urofessionnelle d83
adultes; C2r ~n fait il n'y avait que Qeüx écolss priu2ir2s
de chacune S classes pO'lr tout le ~anton Z,iki-sucl . .2t il n'y
avait pas d'atelier de for~tion pour les jeunes et les adu1l
tes oui ont d~Dassé l'â~e scolaire.
-
-
'-'
Voilâ ce qu f 6tait la situation des populati8ns qui ont T8ÇU
l'aide clu "Service Co'.':1Una.ut.~irell. Geus allons à pr&sent
1
~
t
ont ét~ atteints. On pourra ai~si juger objective~ent de
l'effic~cité de 11aid~ de ces jeunES volont~ir2s allemands
ou de s~s manQues.
1
...
\\
'1t

-
do:) '-j
-
Nous râp~tons ici Que l'objectif de ce projet êtait ~ 1'0_ 1
rigiua d'aider les villageois concernés à prendre conscienJ
ce de leur situa~ion et à vouloir en sortir, de les aider \\
à s'organiser en cons~quence et à travaille~, sans contrai~
te de quelque ordre que ce soit, 3ais sans illusion non pl~
q u'une aide viendrait de l'extérieur (sous auelaue for~e qu
-
-
.
\\
ce soit) pour changer et am§liorer leurs conditions d'exis~,
tence, sans leur participation.
Les :lêthodes de travail utilisées par les volo:lcaires sont
c elles du Il dévelopl)8oent c o~,:nunauta ire l1 tel que nous en
avons parlé plus haut.
1
Dans la pratique cette ~éthode co~siste po~r les volontaire
. \\
- d'abord à habiter par~i les populations ~ulils ont à ::i- 11
der afin de Dieux connaître leur 3ilieu social, de cO:2)ren-'
dre leurs problè:rres réels et lie les aid.er à les résoud:::-B.
l.
\\
.'!
à répartir Cb:c1que CO~:l::1Unaut:3 villageoise en trois 2:rcu"Jel
-
~
1
distincts: les hommes adul~es, le~ fem3ea adult~~, les
1
jeunes d.es d~ux s 8xes ; chaQue grou'je·· ;t'3.ntsup~)oS"~:a"foir> \\
une reprês enta tion o.if f ére~te du ~ono.e et du cl~vel~ppemc:lt'
moderne par rapport à l'autre.
- à t~nir les autorités ?oliti~ues et administratives de la!
rêgion infor~~es de leurs activit~s et des désirs des vil- 1
lageois, d~sirs qui enLreraient dans le cadre de ces ac~iv~1
tés. Le but de ces intorrn.aticns ré6U1i,2rcs est non se'J.IJ:::enj
dl int éress E:::r les aut -:>:,it (;s élU travail que font les ·volon-
l
taires mais §galeillent Je
- '
~otiver leur soutien et leur ~arti~
-
,
cipation aux efforts de d&v81op~eillent des populations co~~el
>
une réponse ù ce Que les dites 2utorités entreprcnne2t ou
-
ï
envisa58nt d'entreyrendre ~our aidsr ces~ê~es populations.~
1
a réaliser àes enquêtes au niveau Qes différents ~inistè-I
res du pays pour connattre les diff&rents plans de d&vclop-~
.t
pement du y~ys d~ns son ense~ble et ~e cette ré;ion en pér-~
ticulier. Cela leur évite de t~availler i contre cour~nt
it,
>

~'240 -
des actions des autorités politiques et administratives
du pays.
Paralèllement à ces études, les volontaires effectuent
consta~ment des études sur l'ensemble de la situation soc~o­
économi~ue des populations. Il s'agit en particulier del'a~
nalyse des situations économiques, sociales et culturelles
avant d'engaGer ~oute acti8ù quelle qu'elle soit.
L.'action COJklence toujours par ce qu'ilsappellsL1t le tldia-
logue activant tl • Il consiste à faire dire aux groupes cons-
titués leurs désirs et leurs initiatives pour le dévelop-
pement (il suppose donc que l~volontaires aient fait ~ren­
dre conscience aux personnes intéressées de la nécessité du
développement). Les initiatives pour être concrêtes doivent
@tre accospagnées de moyens concrets pour leur réalis,'ô'..cion
effective et être mises en ~pplica~ion suivant u~ ordre de
priorité étaoli Q8S le départ.
L'objectif final du "Service Communautaire '! est proo3.blernent
de par'fen~r .i des réalisc.tions -cémoins d::ns le cio:-..aine du
développer:lent 20derne <les villages conc2rnés avec leurs ha~
bi tants. (·'12.is il est égale:-:ient et peu"t-€tre
surtout d' a~,1e:.J.er ii
ces personnes a yrendre elles-mêmes l 1 initiative et 12. di~
,
rectiori de leur développement. Le travail des volontaires
·1
1
consiste donc à les rendre inutiles chaQuejoûr davantage
!
jusqu
1
1 à
n'être que des co.:seillers techniques.
\\
1
L.Le projet l~i-~§Qe
1
1
1
Il a débuté en 1~G8 et a connu deux phases d'ex2cution. La
1
premi~re phase s'étend de janvier 1968 d septembre 1059.
La preoière phase a été cO(l.sacrée à 12. découver'~e séographi-!
que ,politi1ue, sociale et C'..c:";;:nisitrc.ti'le du te:::'2:.'8in,i la
i
construction d'un logcoent pour 122 volontaires de ltorgani-
sation à ;:;iakosso):\\:ué-Dail:apô!'éhoin, il 12. mise en pr2."cique de
la méthoQe de !1â.éve1op Y2:Tient COillr:IUlJ.2.ut3.1.re!l. Ce0~o JJ.ise en
prat i~ue a ciéDul: é dans les villa;es d.e I:ialcossoL-ué -Die.ka pé-:-
réhain.

· -
24-1 -
Quant à la seconde phase, elle aét'ê consacrée à la :lise
en pratique généî81e de la dite séthode dans un groupe de
9 villages; ce sont les villases de Braboua, Hiakossokué,
Diakapéréhoin, Y~ikpoko; Niabohoin, Kadéolihoué, Daligoboua,
Dagobré, Mahoréboua. Et c'est â cette seconde phase que nous
voudrions tout particulièrer.J.ent n~)Us attacher paree qu'elle
est la pnaBe où le projet a pris forme, véritaolement.
Elle a com~encé par le sondage et l'activation des groupes
constitués. Avec le groupe des hom::n.es adultes, l'activation
a été facilitée par la structure traditionnelle des assem-
blées vill2.geoisesdont se sont servi les volontaires al-
lemands. De ces assemblées qui se réunissent pour r8soudre
~ous les problèmes qui se posent au niveau de la collectivi-
té villageoise ils ont fait des comités de développe~ent~
Ils leur ont d'abord rendu des visites d'information sur le
but de leur présence dans leur région et sur leurs wétbodes
de travail afin de les settre en confiance. Ces visites ont
été ensuite suivies de ce qu 1 ils appellent des "dialogues·
activants". Cela permet au villageois de dire leurs problè-
mes et leurs initiatives pour les résouQce afin de changer
cette situation. Ils établissent une liste des priorités ~ec
1 es cons eils des volontaires. Ces Driori'~es sont invariaole-
ment (et pour les 9 villages. contactés): la construction de
dispensaires, la construction d'écoles ~our la scolarisation
de leurs enfants, la construction de puits pour l'améliora-
tion de l~ur eou de boisson et la construction de maisons
modernes individuelles.
Nais quand on confronte ces désirs aux possioilit0s d'aiQe
de la p~rt d~s autori~~s politiques 0t 2dulinistrativ~s, on
constate Qu'ils ne peuvent pcs en attendre G~and'chose pour
la réalis~~ion de tous leurs désirs, dails l'im~éliat du
moins. Le pro~lèw9 qui se pose alors est celui de l'augmen-
tation de leur revenu annuel et l'utilisation de ce r-eV8rru.
L'aide des -..rolontclircs ail er::;[md.s a ct é d2il~ u.n:œewi:·r
temps de leu.r faire cO:Jprecld.re ~uc l'ausoent2~ion Qe leur
revenu exige l'am~liora~ion de le:lrs
..
,-. :'
.t-
C!..9
C2.1·.';
ev

- 242 ~
de cacao. Pour y parvenir ils les ont regroupés en comités
agricoles afin qu'ils puissent recevoir un secours du sec-
teur agric ole de Lakota ou de la SATî'iF.CI.
~ .'
.
C'est ainsi qu'ils ont pu acheter leur p~opre matériel de
lutte contre les parasites et autres insectes nuisibles
pour les plan~ations. Ils ont également reçu des d~monstra­
tions et des plants pour leurs plantations.
Les résultats encourageants de ce premier travail ne se so~
pas faits attendre. Et les villageois qui se laissent f&ci~
lement convaincre par la r2alité concrète ont alors pris
c onsc ienc e qu'ils n' ont pas bes oin d' at', endre leur œvelop-
pement et celui de leurs villages de l' '3xtérieur, dans la
passivité. Et pour chacun des 9 villages on a pu enregis-
trer les résultats suivants :
BRA.BOUA
: Les villageois ont réussi à construire une école
de 3 classes et un logement de mattre. Ils ont &galement
réussi à ache~er plusieurs atomiseurs; et parce qu'ils ne'
sont pas parvenus à construire un puits moderne d2ns le vil-
lage, ils se sont contentés d'~ménager leurs ~~rigots.
NL11.K00SUHE et DL\\10"PER3HOIl-i : Ces deux villages sont situés
à 200 mètres l'un de l'autre et ~egrouyent sense~ble envi-
ron 600 h2.bi;';dnts. Ici les villageois ont au.:si réussi à
s'acheter des atomiseurs en CO:TI.::o.un et è.s )lus ils sont en-
cadrés par un agent, du secteur :::.:;ricolepour leur for~3.tim~;
Ils ont reçu des de...'1l::mstrations et .des ple,nts de' pépinière "
de cacao et de café. Ils ont am~na5~ leur pis~e et en ont
refait les ponts. Ils ont 8~31ement réussi à faire lotir
leurs villages.
KRIK?OI:O : lc i
les :;J3.ysans il' ont pas pu atteindre la per-
1
forë:l.3.Dce des villages précédcl1ts. L·'iais ils ont réussi à
i
réaliser un de leurs d~sirs en construisant me ~co18 de 3
1
classes.
1
,
1
1
;
1
NABO?OIN : Com.:1C: d2DS la plupart cies villag85 cit:jà ci'c6s,
1
1
1
les b,2..oitants d.e celui-ci se sont C0l1StitU8s en un conL:;é
1
1
1
asr·icole. Ils ont acI-.lei.::;é en cc>.:Jl.'-l!J. ï.ùusieurs atcmiseurs.
1

-
c."'-.,l
-
Puis les responsables.de la sous-préfecture de Lakota ont
mis à leur disposition un encadreur de lél SATr:l.ll...CI. Par
ailleurs, ils ont aménagê leur.piste et en ont refèit les
ponts. L'écola de 3 classes aulils ont construite l'a été
~
-
0
en matériaux défini"ti.fs cornille les maison~3 individuelles
qu'ils se sont construitçs après le lotL,sement d.e leur
village.
Ce succès n'est pas le mê::1e pe,.rtout, a°t; le travail que les
volontaires allemands out réalisé dans le village suivant
en est un exemple.
".
KAD:ê:3LIEOUE
Ici en effet seules deux réalisaticns peuvent
gtre constatées
l'infrastructure ;routi~re et l'hygiène
alimentaire.
Dans le premier c~s, les 'Tillages se sont employés à r8parer
leur piste 2t i
refcire ses ponts. Dans le second cas, ils
se sont f2.it construire un puit;s CO:IE1Un pOUT tout le village
avec le moins de risques possibles pour eux et cela par rap-
port aux risoues de ~al~dies aue présentait la boisson de
ll82U de mariGots.
DALIG030Uh : Comme ch2Que village a son originalité, ici
les paysans ont préféré quitter leur ancien vil12ge pour
créer un nouvaüu. Ils y ont r~ussi avec, naturelleQent,
l'aide des volontaires ~ais aussi l'accord et le soutien de
l' .cdm.inistrac i on. Ils ont ensuit e proc édé à 11 G.:i1énageiIlent
de leur piste et en ont refait les pon~s~ Cela leur permet-
tra comBe pour les autres vill~geois à pouvoir commerciali-
ser plus facilement leurs produits.
DAGOB~
L~s villaGeois se sont ~is à entrepreûdre Quelque
chose pour a~~liorer leurs pl~n~~tions de caf§ et de cacao
un peu tard. Ils attachent plus d\\i~por~ance â l~ culture
du cacao qui se~ble avoir plus d'avenir sur le march~ mon-
dial Que le café, tout 2.U :Tl .. ic.s en rélison de ses sro.ndes
possi~ilitès d'industrialisation. Ils o~t ensuite construit
une ~cole ie 3 classes e~ ~galeDent 3 logements de ~u:~r~s.

- 244 -
~~EORL~OUA : COQ~e la plupar.t·dé ce groupe de villages,
celui-ci s'est dot9 d'une ecole de 3 classes et les viI-
I
lage~y ont égale~ent adjoint 2 logements de maîtres. Ils
se sont par ailleurs associés pour acheter des atomiseurs
afin d'organiser en commun la lutte ant:'.parasitaire et
améliorer ainsi le rende~ent de leurs plantations de café
et de cacao.
Ce sont là des r&alisations qui ont ét~ faites au niveau
de chaque village avec l'~ide des volontaires allemands.
Et ces ré~lisations séparées sont bienfaisantes parce~u'cll5
mobilisent tous les villaGes grâce au climat d'émulation
~ue cela crée entre les villages.
r1ais l'émulation est canalis ée par les volontaires afin
de préserver ls possi8ilité d'une coopération int~rvil­
lageoise dans cette région.
C'est ainsi qui ils ont réussi à les faire ?a~ticiper ensem~
ble, ~vec l'aide d~ Députéœ cette région, à la construc-
tion d'une ;:;laternité de 20 lits àZikisso, chef-lieu du Can-
ton. Cette ~aternité est actuell~~ent 'en service et c'est
un 5rand bienfait pour .l'ensemble de la popu~ation ~u can-
ton et ~es villages voisins.
De plus ils se sont associés pour faire des demandes d'Gi-
des aux autorités ~d~inistratives et politi1ues du pays
et cela dans l'intérêt gén~ral des S villages. Ces de~~ndes
concer:lent lèsarnénageoents à apporter à le'.1rs différentes
pistes. Et J.B Hinist ère des Tr:~vaux ?ublics ne leur a pas
opposé un refus ctitégorique.
Il en est de même de celle ou:ils ont 2itc aupr~s du
i
service hydrolique pour une analyse de la situation hydro-
1
lique de leur régicn.
i
1
Si ce derni~r projet parvenait à réalisation, ce sera la
1
cause d'une am21ioravi~n considérable dans l~~c économi-
~ue e~ sociale de ces pays~ns.
1
1-
---------------~-------------'

- 24-5 -
. (
Il faut à présent dre que ce travail des volontaires
1
1
al18~nds ~près des villageois et avec les villageois
nia porté les fruits que nous savons qu'avec le groupe
des ho~~es aQultes.
Quant à l'ac~ion qu'ils mt entreprise parmi les femmes
et celle parmi les jeunes, elles ont comporté beaucoup de
...,
difficultés. En sorte qulon est oblige de situer le succès
de l'entr~prise encore loin dans l'avenir.
Mais il nous parait éclairant d'analyser ces difficultés
afin de mieux mesurer le\\ prix des efforts Que font ces
volontai::-es et égale::lent afin cie mesurer leur mérite pour
. les réalisations passées et Que nous avons présentées plus
haut.
.
.
!
2. Le groune des fe~ôes : Au niveau de ce groupe, les volon-
;
taires s~ sont suri;out employés à faire prendre conse ienc~ 1
aux fe~~es de l'i~portance d8 leur participation ~udéveloJ
ppe:nent Qui· s'amorce dans leur 'Tillage. l'i<J.is elles sont
restées insensibles aux efforts de ces volontaires qui
voulaient les aider délns leur t2che de ciéveloppement.
Or si les îe.:.Jüles dG c erte région, c affine dans tien d'autres
régions de la Côte d'Ivoire, ne se sentent pas concernées
par les problèmes de développeoent, ce nlest p~s ~rce
au'elles ne sont Das intellL':entes. Cest olutôt Darce
-
~
~
~
-
1
qu'elles ne se sentent pas ;;lembres à part entière de la
Il
société de leurs épau:~, ~i au reste, a1aucune autre socié~
té.
;
Cela explique, et tous les participants à une action d'ai-;
de au d8veloppement d?,ns cette r6gi onet en géné:ral fins
l!
les saci~t~s patrilin~aires o~ le nariage est virilocal
A
a
devraient l e savoir. Les 'lolont 2..ires dl" Service COù1;;lunau- tj;
taire" ont consacré un t e:nps à l' ,~tude sociologique du
:
milieu et il est ccrt~in quo cela les ~ beaucoup aid~s
l,
puisqu'ils œ se sont pas d~cour2.g§s d.ev2.nt leur i:1slJ.ccès
!
dans œ qu 1 ils api:\\ellent "l' e.cti 'Tation .fe:J;nes 1t •
1
j
Les raisons de ce désintére3senen~ sont
.*

- - 246 -
la s:ructure de la société :bida (1).
Dans cette société, la femme Qui se ~~rie doit Quitter son
pèreBt sa mère pour vivre dans le village de son mari. Et
la c outullie veut que les enfants qui naiss ent èé ce mariage
reviennent de droit au oari (qui peut parfois avoir ulus
de 2 épouses) ainsi que tout le fruit du travail de l'épou_
se.
Si cette dernière, pour des. raisons multipl2s, doit se
séparer de son époux, elle lui abandonnera tous ses tiens
ainsi que ses enfants.-
Ainsi qu'elle soit présente ou absente dans ce villae;e,
rien ne lui appartient; et cela la met évideo~entm peu
en marge de sa soci~té. Qua celle-ci se développe ou non
cela lui est égal. C'est ce qui 8}:-::l1ique en partie les dif- -1
ficl:.l-c és Que les vol ont aires du Il Servic e Communautaire l'
ont rencont:-ées lorsqu t ils on\\; vO'.llu les intéresser au dé-
veloppement de leu~ village et de la région en général.
Ce sont l i des considér2.~ions gi::nérales, car il y a ,
malgré tout, des fe::il:c.es qui s 1 i.Qt,~grent à la société d.e
leurs époux, surtout lorsqu'ell~s ont passé la trentaine.
Et i l nous paraît important de consiiérer ces exceptions
car on doit en tenir co~pte pour juger du résultat de l'ac
tion d'aide au déveloypement que les velontairGs allemands
ont
menée auprès de ces femmes.
Nous notons d'abord que sur les 9 villages concernés zsu-
les les fe;:U~:les de 5 vill::J.l;es ont voulu ;Jrendrc en consi-
dération les conseils des clolontair2s allsm.e,ncis. Il faut
surtout ~e~tio~ner :
1
l
~
!
,
(1) Les Dida sont l'~thnie Gui vit dans cette résion ue Lakota t.
c om::l8
ci Di vo et à Guitrv.
~,
u
Ils sont clu GrouDehrOu ':lui
~_
1
comprend les Bété, les Did2, les Guér6s, les '.:ob65, les
".,
....
GOQlS,
e,-,c.
i,
1
...
"
ti

1
1
- 247 -
1
!
Les villages de ~iakossohué et Diakanéréhoin où les fem3e~
apràs un premier ~chec de cours de français et de couture l'
qu t elles ont désirés mais qu'elles n'ont pas suivis rôgu-'i
li èrement, s' emploient actuell eGJ.ent à l' àméliora~cion de
\\ ~'
leur riziculture et i une illeilleure organisation de la cod
mercialisation de leurs bana~es et des noix de cola.
r
1
1
A Braboua, les femoes ont aussi pris conscience de la
nécessité qu'il y a pour elles à prendre une part active
au développement de leur village. Sur les conseils des
volontaires, elles s'emploient depuis 1970 à rationnali- .
ser leurs travaux champêtres par de nouvalles méthodes de,
travail et de production et, surtout, à accepter
ces
travaux comme étant les leurs;
c'est en effet la seule
manière pour elles, dans l'immédiat, de se développer et
de
se réaliser en attendant que
les structures sociales
et leur dépendance entière vis-à-vis de leurs époux soien
améliorées.
1
1
A l-'lahoréboua par contre, la réticence des femmes aété
l-
i
favorisée et alimentée par
les moqueries des hom~es.
:
Halgré tout, les volontaires ne se sont pas découragés
1
et ils ont ou intéresser olus de ro fe~mes. Elles se sont 1
engagées, a~ec l'aide à.1U~ agent du Secteur Agricole, à
1
1
créer de petits che.mps expérinento.ux en commun.
~
A Nabohoin,
les fewQes sont t'rès coop',~rantes ; et elles
leur ont facilité la tâche. Leur désir a été, dès le
début, l'organisation de la cOillwercialisation du surplus
d.e leurs productions de bananes plantains et de riz.
Les achetBurs de ces produits ont été invités dans le
village et se sont entendus avec les feomes sur
d.es
prix fixes pour l'achat de leurs récoltes de bananes ou
de riz.
Les volonti.üres alleme.nè.s ont envisae;6, pour l'avenir,
de les persuader à améliorer parallè18~ent
leurs pro-
ductions et également leurs méthodes de tre,vail.

-
24-8 -
Tous ces résultats sont loin de corres:)ond.re à l'attente
des volontaires allemands eux-mêmes et des autorités
politiques et administratives du pays. i'lats ce sont jus-
tement ces petits résultats concrets, frutt: d'une pri..se
de
conscience réelle, qui nous paraissent d'une impor~an­
ce décisive dans l'aide que ces volontaires ont apportée
â cette population. Car, il eS0 très facile, a priori,
de créer des motivations chez les hommes adultes, puisque
ceux-ci ont une situation stable et
II'f'sque de privilèges
dans cette société.
r'lalS lorsque des désavantagés COTIlIile les femmes, dans
cette même société, s'engagent oalg~é tout dans l'action
du développement, les possibilités de ce développement
1
sont grandes pour
le futur, ce nous semble.
\\
3. - Le Rroune des jeunes
1
1
1
,
Or, les reI:Ilr.l.es ne sont pas les seules âse sentir en raarge
1
1
.
de cette société et à en bouder le développemerrt. Il y a
1,
aussi et peut-être
surtout, les jeunes filles et les
1
1
\\
jeunes gens. Car ces jeunes sont considérés, à juste ti-
1
i
tre, corame l'avenir de leur société, partout ou ils se
i
trouvent. 2t lorsque ces jeunes ne prennent pas conscience
\\
du développeoent de la dite société, alors il y a de quoi
à s'inquiéter de l'avenir de celle-ci.
,
Lorsaue les volontaires allemands ont voulu, comme avec
1
lenessaourtt~iers, c~eoUdl~lu.:slO:n'lge·a~_'.8srt ~netdr1.e·.ala.:~CUns81a,vim2cpacses~ :euQ..~.,.:SlC \\1.
sur leurs problè:=S 6~t ~ur :e q~'~~~ aimer~~en: :a~:: p:ur
cosmenc8Dent. La raison en est siDple : les jeunes de cette ••
région ne veulent pas vivre dans leurs villages. Et person- 1
ne, même p~s les volontaires allemands qui après tout sont
)
~
des étran;ers, ne peut l es en ù'2:norè.:.::'e.
~
t
Ce qu'ils dâsirent et xdeo~ent) cles~ d'all~r vivre dans
i
les centres urbains en particulier à Abidjan l la Capitale. i
Car le pl~part de ces jeunes, les garçons en particulier
i
...
l~1~

- 24-9 -
ont été à l'école française. Et même s'ils ont arrêté
!
1
t
leurs études primaires sans avoir obtenu une Qualifica-
1
i
tion professionnelle, ils s'évertueront toujours, avec
\\
1
les co~seils de leurs parents, i aller trouver une pla-
1
,
1
1
ce de co:::mis ou à.e planton en ville. Le malheur pour eux 1
i
est QU' ils ne trouvent presque j8.I:lais d'emploi jusqu'à . ~
leur retour au villabe.
C'est en ce :no~ent qu'ils Dont :r;éceptifs aux Conseils
des Volontaires. Car ils s'intàgrent alors i la sociét~
.des homwes adultes, ils se Glarient et prennent d.es res-
ponsabilités au village.
1
1
1
Le probl~me ~st le mê~e chez les jeunes filles à cette
1
1
différence près que, lettrées ou illetrées, el12s dési~ 1
rent se rendre II en ville" pour y trouver un ;Iln.ri ioac-
1
tionnaire. Car elles sont souvent effrayées par l~ si-
tuation de dépendance de leurs aères et elles répusnent
à vivre comne elles ; celles-ci les soutiennent d'ail-
leurs dans leur désir d'~chapper i lQ vie villageoise
surtout ~ue le mariage avec un fonctionnaire est pour
la mère de la jeune fe!11'J.e une source d'3.rsent. C'est en
fait une illusion.
La réalit~ est ou'elles reviennent au village tout
épuis ées cOume les ,j eun;;-s gens. 311 es se o2r:ient et re-
joignent le grcupe u.~s fer.Eles. Leu~s problèmes devien-
1
nent ce~x des autres femmes. Les volont~ir2s alleoands
1
peuvent al:rs leur parler.
1
!
l1ais tout ne se passe~~~_'..jCUl'S si f::lcil:::nent C2r le pro-!
blème de l'e~ode ru~~l, uu ~oins dans les pays sou3-d~ve~1
10 'Jpe's
~
""~ ..
;.:) ;-
'n
v~...
p:l,:no"';"A
..
'-'
,..LI, \\:.;. ...... _
('o'n.'-l::>-··o
-"
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... JI. .. ~.
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1
C'ch··.',""a-
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1
t is é ïJour i,lOntrer S iQo18:l::nt les dif l'i.2 ul t ~s 2.u:"::Cluelles
~
se so~t heur"cés les ~r~10n'Cai:c2s du 11 38r'/ice Jo~n~naut3..i-1
re ll de9uls qu 1 ils t ...·.:·.vc..illcnt ""anoS cette résion d.u pays."
...

- 250 -
Il faut aussi noter ~ue les volontaires alle~ands n'ont
pas observ-2 ce phéno8~ne passiv8ûlent. Ils ont entrepris
des enQuêtes élupr~s des responsa'o12S ivoiriens des IIS ervi-
'.- ces d.e Développement ft. Et ils ses ont l'èndu c Or.1pt e q,ue
\\ .
l'exode rural des J"eunes ivoiriens était une épidémie dan3:
-
1
tout le pays. Cette bpiùéoie est par ailleurs ali~entée et;
favorisée par une éducation scolaire inadaptée aux réali- 1
tés des villases. Elle développe une oentalité de bureau-
cratie faussement bourgeoise chez la plupart de ces jeunes
qui fuient les campagnes. De plus elle ne leur permet p~s \\
de s'accepter et d'accepter leur milieu social tel qu'il
i
est et de le transfor~er, de le d~velopper.
)
1
,
.
\\
Il faut toutefois espérer que l'étude que les "Services de
Développement" ivoiriens ont ent::,eprise,
conjointenent
avec les volontaires allemands et Monsieur Ferrari ~e
l'Institut d':Sthno-sociologie de l'Université d'Lbid.jaI;l,
que cette éiJude sur les caUS3S de l'exode ::'Urs.l d.es jeu-
nes et les ::-emèdes à y apporter perœettront ci'en.:rayer ce
mal. Car un d~veloppement r-:iel et continu des Yillages et
toute aide dans ce sens ~t i~lusoire, du moins à nos yeux,
si ces villages se démeobrent systémati~uement Qe ce Gui
fait leurs potentialités, leur ~venir : 12s jeunes.
l
1
Ce dépeup18:!lent des campagnes de la. r,;gion a ét é c ertaine-i
ment une réelle difficulté pour le tl Service Com.munautairelJl
si l'on ':ient cOûlpte de l'é'ts~ec0 futur ciu travail qui 2.
1
été accompli par les volontaires allemanG.s. Car ce .. què
;
veulent ces volontaires Cl est avant toutes chosesd'sider
1
t
les paysans il. prendre en IJain ),.a res})' msabilité de leur
;
d&veloppement et de con~inuer ce qui n ~té co~~encé. Cette
continuité ne peut être gar~ntie Que si les jeunes sont
engagés dans les actions du développement.
Une d8rni~re difficulté aue nous voudrions 8entionner ici f
et qui constitue un ~utre frein pour l'cffic~cité de 11ac~
tion d'aide au â.6veloDPe~ent oue soutiennent ces volon~aiJ
res all.:::r'J.:.;.nds ré:::;iè.e ~~J.:::: lesccoll"tacts de ces volon'l,;o.iI'es 1
avec les a~torités locales.
~
~
t
h

- 251 -
La tactique des volontaires a été dès le début de leurs
activités dans· la région.d.e tenir ces autorités informées
de tous ée qu'ils font. Elles ont donc ét 2 c onsta:':!,;;lent
impliquées dans les actions réalis§es parles villageois,
car ces derniers sont surtout encouragas quand ils se
l '
rendent co~pte qu'ils ne sont pas seuls face à face avec
les étrangers (quelle que soit l~ bonne volonté des volon-
tài:-es allemands'!), mais' que leurs re::iponsa:;les les as-
sistent et les soutiennent dans leurs é~fforts 1~sortii1
du sous~développeoent.
Ces responsables politiques et administratii's ont certes
répondu à cette attente, mais la lenteur avec laquelle
1
, .
J
les dossie:::,s de demande d'intervention ont été souvent e~u-1
i
d.iés dens les bureaux de ces responsab:es constitue en'
elle-mê:;),e un frein pour l'action cie <iêveloppement, amorcé
par les volontaires et les paysans.
L'exode rural et cette len~eur aàministrative opposés à
l'esprit de~iscipline, de conscience professionnelle Gui
caract8risent les Allemand.s en ;énér'ô',l et cert-3..insITlent
ces jeunes volontaires, cet~e opposition constitue en fait
la rencontre ae deux ~entalités. Et il noussemole ~u'il est
fonda~eiltal de tenir comote de ces deux mentalités en pr8-
sence ~ua~d on veut engager une action Qe volontaires d.u
Dro~r~s ou au~nd on veut concevoir et r~aliser une v~rita-
-
..
'--,
ole Doli-çLcu8 de clévelo,,::pement CP.ilS un p.:.::.ys sous-développé
comme la C6~e d'Ivoire.
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I l n'est
§viè.em~ent pas ~uestion de d~truiré toute la
culture dE:: cC:~;
~aY2>11::;
i-;oiric.:[)::) dont
185
p'rsoon"lit>;~s
se confo:E:.-2!YC souve;]t â'lec ce:-:;~~e cul~ur8. C'est lXlr e::Cr:1-
...

-:. 252 -
1
ple la vie communautaire où il n'y a pas de personnalité
individuelle mais plutôt des personnalités collectives
:
correspondant aux groupes sociaux, aux f:lmilles ('l-JA sens le
\\
'plus élastique de ce terme). Il s'agit d'adapter ces person~
nalités et les autres 3anières d'être au monde à la vie
moderne Qui évolue sans cesse vers un développe~ent, vers
une'hu:lanité plus huwaine . .st cela '!I.algrè les al~as des
sciences et des techniques qui pr~sident à ce ~éveloppeDent.
Si nous S082GS entrés cians le détail en cL;criv2-nt l'aid.e cie
ce "S ervice Communautaire lt , c'est 90ur juste;nent montrer,
~partir de cet exemple, le côté difficultueux de l'aide
allemande.
Et on ne peut faire 1:exp2rience de ces difficultés que dans
le cacire cl 1 une aide direc te :.ux papule. tions. l'Tous y revi en-
1
drons dans l' 9valuacion générale de cette, coopération gernanoj
ivoirienne.
Hais auparavant, 1.1 nous f:::i.ut parler dl une aucrG for2e d.e
1
relations culturelles entre les deux pays qui sont tout ~us- 1
si bén~fiques pour ch~cun des p2..rt enaires en prés e'2C e m::is
1
Qui n'en pr~sentent pas ~Dins de d~fficultés. Cela. tient à
t
1
des raisons Dultiples que nous év01uerons dans ce chapitre
~
sur l'enseignG2ent de la l~n~~e allemande aux Ivoiriens et
;
l
sur la participation de l'Allemagne ?éd2rale à la for~ation
j,
des mdres Ivoirien3 ; car c'est de' cela qu'il s'ag~t.
~,

- 253 -
VI - Particination de l'Allem2..7IJ.e Fédéral:; a 1~ ~~ormation
des cadres Ivoiriens.
La lan;012 211emande dans les relations culturelles
germano-ivoiriennes
!
i1
1
i
.
Nous avons vu.
jusqu 1 à prés ent c oClbien il es·t cher
,
à toutes les organisations:J.ui prennent part à l'aide
technique allemande à la Côte d'Ivoire, cOwbien il
leur est cher dl aider les Ivoiriens à st aider eu:c-
1
\\
1
m§Qes. Cela veut donc dire çue toutes les aides ~ech­
.1
1
1
niques, quelles qu'elles soient, ont pour objeccif
1
1
,
essentiel la formacion de l'individu à d.es tâches de
1
1
responsabilité, aux tâches de responsabiiité
Q8 son
1
1
dévelo?pement et de celui de la Côte d'Ivoire dans
sonenseoble.
\\j
1
Cette politique de forwation 1e l'individu fait
1
corps avec la politique de prise de conscience que les-~1
dites organisations et les volontaire allemands ont
\\
voul~ cTée~ chez les Ivoiriens.
Mais, bien que chacune ait eu un proGramme de fornation
professionnelle en 8o~pléw2nt de son progra~me d'in-
1
terventicn directe d~ns la lutte concre le sous-d6ve-
lf
loppeoent, cet~e for~~tion professionnelle nia pas
1
1
!
fait l'objet d'une politique officielle systésatiQue
i
entre ..les Gouverner-1enl:;s ni en·sre les organisc..üions en
question et les responsaoles Ivoiriens.
i
Ce chapître sera juste~ent consacré à la formation
·1
professionnelle planifiée par les deux Gouvernements
'1
dans le cadre d8s accor~s de coopération technique
germano-ivoirienne du 18 ~~ce~bre 1961 ainsi qu'à
1
toutes l es autres forill8s de for~é'.tioüs professionnellesl
qui ne sont pas incluses dans un programme d'aide tech
nique à la Côte d'Ivoire.
1~
1
,
\\l
~

-
254- -
Et comme~ langue allemande fait partie int8grante de
cette .formation professionnelle, nOlIS ne pouvons nous
e~pêcher
d'en parler.
Toutefois nous distinguerons, pour plus de cla~é dens
l'analyse, l'aide allemand.e directe dans cette oeuvre de
formation professionnelle et l'aide allemande indirecte
octroyée dans ce cadre à la Cate d'Ivoire p~r le canal
de' la Communauté EconomiQue Européenne (C.E.E.)
1. L'aide allemande directe Dour la for~ation des cadres
ivoiriens
Elle se fait généralement par des organismes spéciali-
sés dont en particulier :
/
. ,
- Le l1Service Allemand d'Echange Académique"
\\
(Deutscher A~ademischer Austauschdienst, D.A.A.D.)
1
- Inter Nationes
- l'Institut Goethe
.1
- La Société Carl Duisbers
1
(Carl Duisberg Gesellschaft)
rœis cela n'e~pêche pas les pouvoirs publics fédéraux'Il
d'intervenir directement sans pas~er par ces organis~es.
C'est ce aue le ?résident Lübke lui-~ême a fait lors
1
de savisite officielle en Cate d'Ivoire en 1969.
1
A cette occasion le Président Fédéral a fait d.on d'une
1
somne de 10.000.000 de francs CFA ainsi que d'un la-Do-
ratoire de lanblle cie 24 c2.bines 2. l'Université d'Abidje.n.
Les dix 8illions (le francs CF;~ ont servi de co~plé!llent
à des cr~dits du Fonds d'~ide et de Coopération fran-
cais pour la const~uc~ion d'un centre 2udio-visuel ~
cette Universit~. C'est dire la grunde importance que
la Républiql.:e Fédérale a-::t2.Cn8 a l ' enseisnc:J·ant 3u~.;é­
rieur en Côte d'Ivoire.
k "

- 255 -
Et ce n'est pas un hasard. si une chaire d'Allemand a été
ouverte dans -les années 1968 à l'Université d'Abidjan
pour toute l'AfriQue Francophone et pour Hadagascar.
':.:
La vocation de ladite chaire est demrmer des professeurs
l"
africains et malgaches cT allemand :lans des con2itions· socio-
écono~iques analogues à leurs différents ~ilieuxd'origine.
Mais pour mieux saisir l'importance de cette action de
formation professionnelle des cadres Ivoiriens par l'Alle-
magne Fédérale, i l convient d'analyser de plus près les
activités du Service Alle~and d'Zchange Acad.émiQue
(D.A.A.D.) dans ce sens.
a)
Le Service Alle~and d'Ech2n~e Académiaue (Deutscher
Akademiscber Austauschdienst. D.A.A.D.) et la forma-
tion de nrofesseurs ivoiriens d'211emand
Ce service, nous l'avons dit, eAistait déjà avant la
création de·la République Fédérale d'Allemagne.
Démantélé par les Alliés après la Seconde Guerre
Hondiale coc:u.-ne le furent toutes les organisations
structurées dans ce pays, le D.A.A.D. a étére~is
sur pied dans les mnées 1950 ; et, ~epuis, son rôle
dans ]a politique allemande de for:::la ;ion de cadres
étrangers n'a cessé ~e croître.
Il est en Q.uelque sorte le ttIünistère des P.ffaires
Etrangères Il pour t out es l es Uni vers i tés ele la .2éDu-
bliQue Fédérale d'AlleoêGue. Seules ces universités
en, sont membres, car le D.A.A.D. est en fait une
association asréée par l'Administration Fédérale comme
toutes les autres associations également résies par
la loi allemande sur les associ8tions.
Les Universités membres sOut représentées par leurs
recteurs et par les représentants des Etudiants au
sein de s on Cons eil d '1\\è.ministrCltion.

- 256 -
La mission du D.A.A.D. est d'org~niser la rencontre et
l'échange ~ ~ , ~ ~ ~des académi-
ciens allem2nds avec des académiciens étrangers.
Toutes ces activités, qu 1 elles soient destinées à
l'étranger ou à la République FéQérale d'Allemagne sont
conçues et organis ées en tout e autoIJ.omü;_comme_~tout e
association autonOJle.-
Il n 1 en demeure pas moins qu 1 elle soit financière':1ent
soutenue par les pou~/oirs Dublics fédéraux. C'est ainsi
que 50 j!J
de cette subvention lui viennent du Hinistère
Fédéral des Affaires Etrangères.Le reste est pris en
charge par le Ministère Féd~ral de la Coopération,
°B.M.Z. (et cela pour l'octroi de boursEs d'études dQns
les pays à! origine des :2tudiauts intére~ sés) il p2r le
r-1inistère Fédéral de l'Economie ; il Y a aus::i des dons
â.e personnalités privées intéressées Dar le travail
du D.A.A.D. à 11 étranger.
Ce travail s e fait mus forme dl octroi de bours 8S pour
des études et des recherches ~e toutes sortes 2t égale-
ment sous forme d' envoi de p:z:-ofesseurs alleGélnd..s dans
les universités étrangères.
Pour obtenir une bourse ~u D.A.A.D. il Y a toute une
filière qu'il fs.ut suivre:
Il faut d'aborQ dire qu'il y a eu jusqu'à présent un
certain no~ore de bourses réservées pour cnaque pays ou
même pour chaque contin8nt. Et au 3 i ège soc 1.::.. 1 clu D .il .A .l).
itfrique cu sud d.u Sahi.1ra, i:'e.;3;reb, etc ... )
Si donc les bourses attribu6es il un 92Y5 étaient épuisées
pour l'2nn28 correspondante, les
attendre 112nn8e suivante.

-
257 -
Pour les Ivoiriens qui voulaient étudier
l'allemand,
il n'y a pas eu de probème:
depuis 1957
l'enseignement de
l'allemand a été dispensé dans certains collèges et lycées
de Côte d'Ivoire,
grâce à
l'initiative et la bienveillance
de ses Ministres de
l'Education Nationale successifs.
Dès
1961 l'allemand a été enseigné comme seconde langue à
l'Uni-
versité d'Abidjan,
en 1967 une chaire d'allemand a été créé~
et l'allemand a été enseigné,
en outre,
comme matière prin-
cipale,
grâce à
l'intervention du. Ministre de
l'Education
Nationale de Côte d'Ivoire.
Depuis 1968 la licence complète
d'allemand peut être obtenue à l'Université d'Abidjan. En
1969
le Ministère des Affaires Etrangères de 80nn a passé
une convention avec le Ministère des Affaires Etrangères
de Côte d'Ivoire et l'Université d'Abidjan:
un programme de
5 ans,
à partir de l'année universitaire 1969/70, devait
permettre de former,
à
l'Université d'Abidjan,
des germa-
nistes venant de tous
les pays
francophones d'Afrique.
Le
nombre d'étudiant8 était fixé au prorata des besoins de
chaque pays et en accord avec
le gouvernement de Côte d'
Ivoire. Le total des étudiants acceptés chaque année et
selectionnes sur dossier en accord avec
le Ministère des
Affaires Etrangères de Côte d'Ivoire,
le Recteur de
l'Uni-
versié d'Abidjan et le Chef du Département d'Allemand,
ne
devait pas excéder 30 étudiants.
Le D.A.A.D.
devait financer
leur bourse,
dont le montant ne devait pas dépasser celui
des bourses accordées par le F.A.C.;
l'Universit8 d'Abidjan
s'engageait à
loger ces étudiants dans des foyers et leur
accorder les mêmes prestations qu'aux autres étudiants bour-
siers.
L'enseignement de
l'allemand à
l'Université était
dispensé selon la réglementation en vigueur en france par
des enseignants germanistes
fran~ais en service à l'Univer-
sité d'Abidjan et payés par la France.
Les examens passés
à Abidjan donnaient la validité de plein droit sur le sol
français,
validité que les autres pays francophones d'
Afrique reconnissaient également.
En contrepartie,
l'Allemagne s'engageait:

-
258 -
à envoyer un lecteur,
payé entièrement par le D.A.A.D.,
pour servir au Département d'Allemand de l'Université
d'Abidjani
la Côte d'Ivoire
lui accorderait les mêmes
droits qu'aux coopérants français en service dans
le
Pays.
Un premier lecteur allemand avait déjà été en-
voyé dans ces conditions en 1968/69.
- à contribuer à l'élargissement de la bibliothèque du
Département d'Allemand par la fourniture de
livres pour
un montant de 12.000 DMi
ces livres devaient être choi-
sis par la Directrice du Département d'Allemand. Grâce
à son intervention,
la Deutsche Forschungsgemeinschaft
a accordé,
en outre,
un don de livres pour une contre-
valeur de 5.000 DM.
- à contribuer à l'enseignement audio-visuel de l'allemand
par l'installation d'un laboratoire de langue de 10
places.
-
à aider à la construction d'cn bâtiment destiné à abriter
ce laboratoire,
par un don en espèces d'un montant de
10.000 DM.
Jusqu'en 1970/71 laRéplblique Fédérale a accordé des bour-
ses à des jeunes ivoiriens dans
le cadre de ce
programme
appelé "Germanisten -Surplace-Stipendien-Programm".
Ensuite elle n'en a plus accordé qu'à des étudiants germa-
nistes africains non-ivoiriens.
i
1
.-_M•. _

-
259 -
A l'Ecole Normale supérieure d'Abidjan,
12 travail de for-
mation des professeurs d'allemand Ivoiriens est encore
plus accru et plus certain,
non ~ cause ~u niveau, mais
parce que les germanistes de cet établissement sont déj~
des professeurs d'allemand stagiaires; car tous ont signé
des engagements décennaux avec le Minist€re
Ivoirien de
l'Education Nationale. C'est d'ailleurs
là que ceux de
l'Université, conformément à
l'engagemen: décennal que
le D. A.
A. D.
réclame d'eux et tel que ~ous le verrons,
viennent acquérir déjà la formation pédagogique nécessaire
pour leur futur métier d'enseignants.
Ici comme au Dépar-
tement d'allemand de l'université,
le personnel enseignant
est composé de Pran~ais et d'Allemands.
Il est par ailleurs pensable et même souhaitable qu'à
l~avenir priorité soit donnée à l'enseignement de l'alle-
mand à l'Ecole Normale Supérieure qu'à l'Université, en
ce qUi concerne les étudiants ivoiriens et,
dans une moin-
dre mesure,
autant que cela dépendra de leurs Gouvernements
respectifs,
en C8 qui concerne également les Etudiants des
autres pays africains.
En tout cas une collaboration ren-
forcée entre le Département d'allemand et l'Ecole Normale
Supérieure ne pourra que servir l'intérêt d'une formation
rapide et efficace~des Professeurs Ivoiriens. Le Certificat
d'Aptitude Professionnel pour l'Enseignement Secondaire
(C.A.?E.S.l
créé récemment à cet effet pourra probablement
donner ses meilleurs résultats.

l '
260
1 ..
L'enseignement de l'alle~and dans les établissements
du second degré prend en effet de l'i~portance de plus
en plus. Et cela justifie entre autres r2isons la prio-
rité Que le Gouvcrne~ent Ivoirien accorde à l'enseigne-
ment dans le pays et à la formation des enseignants.
Le nombre ùes élèves Qui a)prennent 11a~lem~nd en première
langue ~u~ente ésale~ent sans cesse en sorte qu'il a
atteint le chiffre de 9.3ô6 élèves en 1971.
Ici comme dans le supérieur on compte des professeurs
Allemands et des professeurs Ivoiriens (tous formés à
l'Ecole Normale Sup~rieure d'Abidjan et ayant s~journé
au moins une année scolaire dans un pays de lan~e alle-
mande). 1,1ais i l y a surtout des professeurs de nationalité
française.
En poussant notre analyse des nouvelles conditions d'étu-
des d.'allemand jusqu'au niveau de l'enseigne:71ent du second
degré nous avons voulu montré deux choses qui nous parais-
sent capitales: tout d'abord le côté r~~liste et ration-
nel de cette nouvelle procédure qui, soulignons-le, vaut
non seulc~ent pour la Côte dIIvoi~e, ~ais égale3ent pour
l'ense~ble des pays ~fricains franco9hones au Sud du
Sahara. Les élèves du secondaire sont 2gale~cnt concernés
car le D.A.A.D. leur accorde souvent des s~jours en
RépubliQue Fédérale. La seconde es·t.; l'aspect bu:nanitaire
"
,
de la procèaure, cur il n'est pas rare que des Ivoiriens
souffrent d'un m~l terrible du pays qui peut bien p2r-
turber le~rs études en Alle~agne et par conséQuent rendre
le séjour lui-~ê~e inefficace.
Voilà pourquoi l r ancien sys'c;eGle qui consistait à faire --
venir l'Ztudi~nt en Alle~agne Fédérale pour ses études
d'allemand nlest appliqué par le D.A.A.D. que lorsqu'il
y a une impossibilité r~~lle ~e faire autre~ent.
Il nous
~arcrt a présent int6ressant de noter, en râsumé,
l'ensemble des cOûdi~ionG d'obtention i1une oourse du
...
c,

-
261 -
1,
D.ri..A .D ., car ces c ondi tians, à quelques e:~c eptions près,
,~ .
sont pratiquc~ent les oêmes, que l'étudiant fasse ses étu-
des sur place à Abidjan ou dans un établissement d'ensei-
gnement supérieur en Allemagne Fédérale.
Ces conditions sont les suivantds ~
1. Le candidat doit être bachelier
2. Il doit&oir eu l'Allemand comae première ou co~ne
seconde langue au.lycée, exceptionnellement à partir d.e
la classe de seconde à titre de \\lgrand comme~çantn.
3. Il doit avoir été un bon élève en allemand au lycée.
Ces trois conditions suffisent pour avoir droit il. la bourse·
D.A.A.D.
Cette bours0 comporte
a) Une bourse ~ensuelle d'un mont~nt de 22.500 francs CFA
pendant l'année universitaire des trois premières années
b) Une subvention de 15.000 francs CFA au début de chaque
année universitaire à Abidjan.
(Ces ~estations correspondent aux bourses d'Aide et de
Coopération - F.A.C. - et elles sont ajustées à celles
en cas de modification).
c) Une subvention de ~5.000 francs CFA au début de ch~que
année universitaire à ;"bidjan au profit du Centre i~atio­
nal àes Oeuvres Universitaires.
d) La prise en charge par le D.A.A.D. des fr~is de voyage
d'études et de séjour ainsi que d.e l'argent de poche
un cours de quatre mois organisé par l'Institut
Goethe
en République Fédérale ü.' Alleo.~.V1e. Ce voyage ç, lieu
pendant les v~cances d'été apràs que l'Etudiant ait
réussi sa première ann.ée du Diplôme Universitaire d'Etu-
des Littérê.ires (D.U.Z.L 1).
Pour~s Etudiant~ non Ivoirions ce voyage s'effectue
uniqu8::lcnt 2:;:œès 12. licence co:nplète, tou.jOl.l::::'s Sou cours
d.es vacances d'été oui .suivent l' e::ao~n en Guestion.
-
-

- c:.62 -
L'Etudiant Ivoirien bénéficie d'une bourse spéciale après
:.
sa licence pour un séjour d'une année en République Fédé-
rale d'Allemagne. Cette bourse comprend les frais de voyage
aller et retour en Allewagne, ainsi que les mensualités
habituelles.
Pour tout cela, l'Etudiant est tenu de signer un ?ngagement
décen..'1.al auprès du i-iinist ère Ivoirien de l' Zducation Nationa-
le, avant de bénéficier de cette bourse. Cela, aux yeux du
D.A.A.D. est dans l'intérêt de tout le monde. L'Et~diant a
un emploi garanti à la fin de sa formation, l'Etat Ivoirien
qui attache une grande importance à la scolarisation dans
tout le pays gagne du personnel;
et le D.~.A.D. aura ainsi
aidé efficacement la Côte d'Ivoire.
C'est là, au fond, le but final de ce Service Allemand
d'Echange Académique
: trav~iller à la promotion d'ensei-
gnants ivoiriens d'Àlleoand. Et i l n'est pas exagéré de dire
qu'il y a réussi, puisque le peu de ressortissaDts ivoiriens
qu'il a soutenus par
les nombreux avantages que nous venons
de citer, ont
pu se former et enseignent déjà l'Allemand
dans leur pays. De nombreux autres Ivoiriens boursiers du
D.A.1.D. ou de l'Etat Ivoirien lui-même sont en train d'être
formés en Côte d'Ivoire,en Alle~agne Fédérale ou en France.
La Coopération ge~manD-ivoirienne est donc bien partie dar~
ce domaine. Et on peut regarder son avenir avec beaucoup
d'optimisme
si le D.A.A.D. augmente ses bourses pour les
Ivoiriens et,
surtout, si elle crée de nouvelles possibi-
lités suppl~mentaires de séjours en République F§d&rale
pour les ~tudiants Germanistes.
Mais i l
nous paraît honnête et juste de dire ici que
pour en arriver à cette bonne coopération culturelle, la
Côt e d'Ivoire et la Hépu blique j?éciè::'2l e ont dû
at-(; encire
jusques après l'indépendance de ce pays africain ~vant que
l'action du D .-~~ . .cl..D. Y soit vraLIlent efiic2.ce .
...

-263 -
Car déjà, dans les années 1957, c'est-à-dire avant même
~/~ ~ consulat de la République Fédérale d'Allemagne ne soit
\\
ouvert en C~te d'Ivoire en Aoat 1959, l'âllemand était
enseigné à das futurs professeurs
ivoiriens d'~lleQand.
Celà n'a été possible que grâce à la bonn.e collaboration
des autorités fr~nçaises et Ivoiriennes de cette époque
de transition qui ont bien voulu favoriser l'expansion de
la langue et de la culture allemandes dans les établisse-
ments secondaires du pays.
Et tout ce qui a été entrepris par les pouvoirs publics
allemands et', en particulier, par certaires Institutions
spécialisées ne lIa été que sur les tracéS de ce que les
Français avaient commencé. L2 participation de la France
à l'expansion de la culture et de la langue allemandes
en Côte d'Ivoire se poursuit d'ailleurs très activement
nous l'avons dit, puisque plus de la moitié des professeurs
d'~mand qui er~eignent dans ce pays sont de nationalité
français e. l.'lous nI ignorons paS' pou::-tant que dans ce domaine
la Côte d'Ivoire soit un débouché pour bon nombre d'Er~ei­
gnants français,
et cela tant qu'il n'y aura pas
suffisam-
ment d'Ivoiriens pour en assu::-er la relève. Hais la France
a
joué et joue encore un rôle de première importance pour
l'enseignement de l'allemand en Côte d'Ivoire et il con-
vient Qe
le souligner ici.
Mais revenons au travail du D.à.A.D. pour la formaticn des
professeurs d'allemand ivoiriens pour dire que ce travail
êepartage entre cette Institution, l'Institut Goethe et
Inter Nationes. Chacune de ces trois institutions a sa
personnalit~ propre, il est vrai, ws.is en ce qui concerne
les relations culturelles gerwano-ivoiriennes elles se
cowplète~t et collaborent souvent.
b) Lanarticination de l'Institut Goethe à ln diffusion de
la le.nr;ue e.llen:lnd·::; en Côte d Ilvo i re.
Rappelons, tout d'abord, qu'entre le D.A.a.D. et l'Ins-
titut Goethe, i l J a
en général co~me un accord tacite
selon lequel le premier se charGe de l'aspect
.
. S&L
. *_A.
_

,:., -.-" .. ':.. :.
administratif et financier de l'enseignement de la langue
allemande, tandis que l'autre
s'occupe plutôt de l'aspect
pratique du problème.
C'est ainsi que, par exemple, et comme noù.s·l'avo~
mention-
né dans le résumé des conditions pour l'obtention de la
bourse D.A.A.D., l'Institut Goethe est chargé de donner des
cours accélérés aux étudiants boursiers au coursduftéjour
de 4 mois qu'ils passent
en Allemagne Fédérale après leur
première année de DUEL.
De la même man~ere, tous les professeurs ~tagiaires ivoiriens
qui séjournent en Allemagne aux frais du D.A.A.D. sont pris
en charge par l'Institut Goethe.
Et c'est généralement le Séminaire de Formation de professeursi
d'AlleGland étrangers à la Centrale de l'Institut à f'iunich
qui assure leur forwation pratique.
Il est cependant passé
de coutume au Centre administr~tif
de l'Institut Goethe à ;':unich d'assurer un stage de recycl~ge
de 5 mois à ces professeurs étrangers tous les 4- ans.
Or, bien qu'il l'ait fait avec dévouement jusqu'à ce jour,
l'Institut Goethe nlest pas unique:nent intéressé. par la for-
mation de pr ofess eurs d' i:..11e ;nanà. ivoiriens. Il acc orde éga-
lement une at~ention pa~ticulière à tous ceux qui, sans se
destiner à la profession dl enseignants d'allemand, veulent
uniquement l'apprendre pour leur pl~isir personnel ou à
toute autre fin.
C'est ainsi que tous les stagiaires et les apprentis ivoi-
riens passent souvent par l' Institut Goethe, avant de
s'adonner à
l'activité professionnelle po~~
laquelle ils
sont en Allemagne Fédérale.
Pour faciliter ces stages linguistiques préalables aux
activités professionnelles et scol~ires en Allemagne et
également pour per~ettre à un plus grand nombre d'Ivoiriens
de tous les milieux et de tous niveau:c intel18ctuols
...
1
1

- 265 -
....
d'apprendre cette langue, l'Institut Goethe s'est implanté
à Abidjan en 1971. Cet évènement à lui seul suffit pour
"
t'
l '
:..
souligner l'importance que la Républiqùe Fédérale d'Alle-
magne et la République de Côte d'Ivoire att~chent aux r~­
1
.1
lations culturelles qui les lient l'une à l'autre.
Déjà 200 personnes fréquentent les cours de cet Institut
à Abidjan et si ce nombre de germanophiles est tant élevé
pour un début, on peut raisonnablement présumer qu'il ira
en s'accroissant au fil des années. Et les relations germa-
no-ivoiriennes y gagneront probablement beaucoup.
.: .'
•. ~ +
Cet Institut Goethe va en effet jouer un rôle capital,
non seulement pour la diffusion de la langue, mais égale-
ment pour celle de la civilisation et de l'art ger~aniques
dans ce P2.ys. Il remplira également le rôle de :' .. biblio-
thèque allemande en Côte d'Ivoire jusqu'au jour où l'Ambas-
sade ouvrira peut-être une bibliothèque comme les autres
missions diplomatiques de France,des Etats-Unis d'Amérique
et de Grande-Bretagne, par exeQple.
Comme on le voit, ce travail pratique de l'Institut Goethe
est indispensable pour rendre efficace la politique de
formation de professeurs d'Allemand Ivoiriens telle que
le D.A.à.D. l'avantage par tous les moyens. Cette collabo-
ration nous paraît utile pour tout le monde, d'abord pour
les deux Institutions en présence ; car, eu égard au grand
nombre des pays à aider, il est pratiquement impossible à
une seule Institution de mener de front ces deux activités.
Mais, nous l'avons dit, il
Y a un troisiême aspect dans ce
travail de formation de professeurs ivoiriens et de diffu-
sion de 12 langue allemande dans ce pays. Il y a l'action
de Inter tiationes.
c)
La participation de Inter Nationes à la diffusion de
la culture 21lemande en Côte Q'I~oiro.
Il est évid.ent que cette Institution n'a pas le 8êffie·
programme que le D.A.A.D. et que l'Institut Goethe •
...
1

.- 260 -
Son travail s'ajoute cependant à ceux de ces deux au~s
1
institutions pour faire un tout harmonieux.
Ainsi Inter Nationes a surtout
joué le
rôle d'un serv.ice
de docu~entation et d'audio-visuel dans cette coopération
german~ivoirienne de ro années. A ce titre, il a travaillé
en étroite collaboration à la fois avec l'Ambassade
d 1 Al- 1
lemagne Fédérale à Abidjan et également avec les Assistants 1
du Département d'Allemand de l'Université d ' A b i d j a n o l
..
Ce travail de collaboration s'est situé à troix niveaux :
, ,'.
offres de livres,
envoi de films,
envoi d'autres matériels audio-visuels.
Pour toutes les offres et les envois, l'intermédiaire
habituel entre Inter-Hationes et les organismes ou perso-
nes intéressées a été l'Ambassade de l'Allemagne Fédé=ale
à Abidjan.
En ce qui concerne les livres, Inter Nationes les achète
et les expédie par lots aux intéressés qui sont souvent
les Assistants du Département d'Allemand à Abidjan.
Ceux-ci bénéficient ainsi de l'aide de cet organisme pour
documenter
leur cours.
11ais la plus grande partie de ces livres sont expédiés à
l'Ambassade è.' .::"llem.agne à Abidjan pour alirilenter la partie
de la biblio:hèque de 1 'univer~ité
~é:.iervée au ,Dé:a~:~m~nJ
dlAllewand • .bt le plus gros 101; de l~VI'es envoyes a Ao~dJaJ
à cette fin date du 5 Novembre 1968. En réalité, il
y a eu plusieurs autres lots de livres de la part de
cet organisme pour l'Ambassade elle-même, l'Université,
l'Ecole Normale Supérieure et les écol~s secondaires
d'Abidjan, de Bin8erville et de Bouaké notamment.
Il en est pratiquement de même pour les envois de films
qui, comme les offres de livres, passent par l'Ambassade
à ~bidjan pour aller aux intéressés.
Ainsi l'Ambassade elle-même reçoit ré~~lièrement 400
..
&
•.
_EiM
&
~. X
_ l
-

-
ê b r -
copies de films
par an pour environ 120.000 Deutsche t-ïa:r:-k.
Ces films sont projetésàl'Université, à l'Ecole Normale
, ,'...
Supérieure et dan~ les lycées et collèges du pays. Leur
but est de donner des informations sur la vie scolaire et
universitaire en Républîque Fédérale d'Allemagne, ainsi que
sur l'industrie allemande, le sport en Allemagne et sur la
jeunesse allemande.
.' :~.
·'
~ ;
:. -'
Mais ces informations ne se li~itent pas au monde des
,
'.~~: •....\\ '
.,
1.::.,.' i ••
... ·l~ ..
intellectuels. Inter Nationes aide l'Ambassade ~lleI!lande
~ -, .;;
à faire sillonner les campagnes ivoiriennes par des cars
. ", .
.
,
"
~'~'.
cinéma pour montrer l'Allemagne en images aux Ivoiriens des
.. '~.
villages et des campements de l'intérieur du pays.
Or, les citadins ne sont pas en reste
; car, à côté des
programmes de distribution de films dans les écoles et
dans les campagnes du pays, l'Ambassade ~llemande offre
régulièrement des films de tous genres à la Télévision
Ivoirienne.
Tout le monde
se trouve ainsi ser~i, car ce moyen d'infor-
mation très efficace permet justement à une grande partie
de la population d'être touchée.
Mais le travail de Inter Nationes pour la Côte d'Ivoire a
un aspect non moins i~portant et qui touche tout autant
une ~ande partie de la population ivoirienne. I~ s'agit
notamment de moyens audio-visuels autres que ceux que nous
avons cités précédemment. Ce sont les envois de bandes ma-
gnétiques de musique enregistrée qui permettent à un bon
nombre dt Ivoiriens d' écouter les grans Haî-cres de la mu-
sique classique, tels que Bach, Beethoven, ~'lozard, etc.,
etc. Et, dans ce cadre de la communication musicale entre
l'Allemagne Fédérale et la Côte d'Ivoire, il faut aussi
noter la visite de nombreux orchestres allemands à Abidjan.
AInsi, pour la seule année I971, on Q enregistré les v~sites.
de
Das Brüchlp.r
Schlosskonzert,
Das Bamberg Klaviertrie,
• • •

-
268 -
Die Uusikhalle in Hamburg.
En réalité, les séjours d'artistes all(mands en Côte d'Ivoi~
1
re se font de plus en plus fréquents et il est raisonnable ~I
de penser que toutes ces rencontres culturelles joueront
leur véritable rôle dans cette coopération germano-ivoirien
celui de rapprocher toujours davantage le peuple allemand
et le peuple ivoirien.
Or, le travail de documentation et d'information de Inter
Nationes ne s'arrête pas l à ; c'est en général
cette Ins-
titution qui aide les cherchers ivoiriens dans leur travail
de documentation en Républi~ue Fédérale d'Allemagne.
Inter Nationes donne également toutes les informations uti~
les sur la vie des Stagiaires et des apprentis'ivoiriens
qui s8journent en Allemagne dans le but d'améliorer ou
d'acquérir une profession précise. Il dispose pour cela
d'un journal spécial (T'Bild Exclusill:-Landerdienst J' ) qui
non seulement conseille, mais aussi raconte les expériences
de ces Ivoiriens. Cela
permet aux futurs candid~ts à un
séjour en ~llewagne Fédérale de savoir ce qui les attend,
en mal ou en bie~.
Cependant, l'organisae habituellement chargé de
s'occuper
des stagiaires et des apprentis étrangers en République,
c'est la rt Carl Duisberg Gesellschait n.3 .HII
d)
Uu autre aspect de la formation professionnelle d'Ivoi-
riens dans la cooDé~Qtion culturelle serillani-ivoirienne~
le travail de la Ca.rl 1/uis-oerg Gesellschaft.
~
Ce travail de la !tCarl Duisberg Gesellschaft:t consiste J
essentiel18ment à placer les stagiaires et les apprenti,
ivoiriens dans des ateliers et des entreprises de con-
fiance pour la formation
désirée; et cela,
nous l'avon
dit, apr~s que le cQndidat ait pu suivre des cours ac- 1
célérés d'~llemQnd d2ns un Insti~ut Goethe.
1
Il est donc indéni~ble Que cet Organiswe porte une aide
précieuse aux sta5iaires et aŒ~ apprentis ivoiriens qUia,
se forQent en Alle3agne Fédérale.
V
k,!
,
~ .. •
,r~

à.__#~.J

- 269 -
['lais des entretiens Q.ue nous avons eus 3.
ce sujet avec
certains de ces 12 stagiaires et apprentis dans ce pays
révèlent que les intéressés rencontrent d'énormes difficul-
tés pour acquérir la forsation qu'ils désirent. Une de ces
difficultés c'est, certes, la
maîtrise de la langue al-
lemande, car tout se fait en ~lemand.
Or, mê~e lorsque ce handicap est passé, un autre problè~e
plus fondamental, celui de l'acquisition réelle de la con-
naissance, apparaît. Tout ceci demande une~plié.ation
préalable: l'apprenti ou le stagiaire ivoirien désire
surtout acquérir une connaissance polyvalente. Cela veut
dire que lorsqu'il apprend la mécanique auto, par exemple,
i l lui faut
également savoir quelque chose de l'électricité
auto, de la tôlerie et même de la peinture. Une des raisons
de ce œsir est qu'en Côte Il' Ivoi::r:'e la pénurie de cadres
exige qu'un cadre forillé en vaille plusieurs.
Le malaise des stagiaires et des apprentis ivoiriens en
République Fédérale dl ;ülema5I1e:
semble donc venir de
la
spécialisation trop accentuée de leur formation dans ce
pays.
Zn Allemagne Féd2rale, en effet, le travail est très spécia-
lisé parce qu'il se fait souvent à
la chaine; car, dans
un pays hauteoent industrialisé comme l'Allemagne Fédérale,
ce qui compte avant toutes choses dans le tr2.vail c'est
son efficacité et la forte production qulon en attend.
On comprend d~s lors
qu'il soit pratiquement impossible
à un ouvrier alle~and, malgré sa bonne volonté, deformer
assidûment un apprenti ou de conseiller un stagiaire
même lorsqu'il est Ivoirien.
La spécialisation très pouss&e fait souvent que cet ouvrier
en question ne saurait combler le désir de l'Ivoirien
qu'il a en f~ce de lui J car s'il est par exemple un ou-
vrier dont la spécio.litô est <le serrer des
vis, i l ne
' t
sa1
" 1
t '
" ' . L . .
genera emen
r1en Q
l '
f'd
o.u~re,
et
e cne_
e l'atelier
lui-sâIlle est souvent sp'2cL:::..lisé dans 18. surveillance du
...

- 270 -
travail uniquement et non dans la connaissance de toutes
les b~anches du métier considéré.
Un autre aspect de ce problème est ce que les Allemands
appellent l"'.Ak..1.{crdarbeit ll
:
chaque oUVIier perçoit un
salaire fixe pour un nombre d'heures de travail fixe.
L" 'Akkordarbeiî '1 consiste à payer à l'ouvrier concerné,
en plus de son salaire normal, un certain pourcentage de
ce salaire, et cela en fonction du surplus de sa pro-
duction correspondante.
Ainsi, par exemple, étQnt donné un ouvrier ébéniste spécia-
1
lisé pour percer des trous de serrure à raison de 10.000
i
tr.ous pour 40 heures de travail par s eoaine et un salaire
\\
brut de 1200 Deuts~he ;'1ark par mois. Pour chaque trou
\\i
percé en supplément de la Qoyenne de ro.ooo, il recevra
\\
par exemple 2 % de son salaire de base.
1
. \\
1
En raison de' cette comptabilité, la quasi totalité des
1
ouvriers sont soucieux de leur produ~tivité et ne peuvent
\\
1
,
pas consacrer assez de temps à un apprenti particulier.
1l
Cela vaut à la fo~s pour les apprentis allesands aue pour
1
les apprentis étrangers, dont les Ivoiriens.
Certes '1J..'Al'"J.:ordarbeit" n'est pas appliqué dans toutes les
.
d lÀ R '
, l '
,.." , d '
l
' "
l
h '
,
' . .
us~nes
ei.
epuo loue .te era e. l'lals
e p enornene ffi'2I'lije
qu'on en parle, parce qu'il joue un rôle d~ns la formation
des cadres fvoiriens en Allemasne ?édérale. De plus, nous
pensons, comme l'ionsiGur Halter Scbeel, i-linistre Fédéral
1
de la Coopération Econo8ique à
l'époque
(1), que la
1
formation des apprentis et des stagiaires (tout co~mel1.
celle des étudiQnts) doit se faire dans leur p~ys d'ori-
gine/dans les filiales de sociétés allemandes. Car, po~r
bon nOwbre de ces personnes, les difficultés dont nous
)
venons de parler et les probl~Qes d'acclimatation et d'adap- .
tation aux eoc.ditions de vie dans un pays eoame l'Allemagne
1
(1)
Allemagne Internationale, Juin 1965.
• • •
1

. - 271 -
représent€nt
des er~uis supplémentaires susceptibles de
gêner leurs apprentissages ou leurs stages.
Hais, pour en revenir à ces difficult.f;s dont nous venons
de parler, il convient de souligner Que tous les apprentis
ou les stagiaires ivoiriens n'ont pas· les ~êmes problè~es.
Ainsi le stage préolJ~pique Que l'équye ivoirienne a suivi
en Allemagne Fédérale avant les Olympiades de ;:Iunich n'a
pas posé 'de problème particulier.
De même, les nombreuses rencont~es sDortives qui ont eu
lieu entre diverses équipes alleoandes et ivoirieuiles
n'ont pas posé de problème particulier.
Elles ont, au
contraire, favorisé un certain rapprochement entre les deux
pays. L'envoi d'un entraineur allemand en Côte d'Ivoire
où il s'est occupé de l'équipe nationale de football de
ce pays en est u~ signe évident.
Et il faut souhaiter que de tels contacts humains directs
entre les Alleoands et les Ivoiriens soiènt encourag8s
dans l' avenir.
Au total, nous pouvons dire que le D.A.A.D.I l'Institut
Goethe, Inter Nationes et la Carl Duisberg Gesellschaft
ont eu des politiques culturelles efficaces pour former
des cadres ivoiriens et pour favoriser le rapprochement
entre l'Allemagne Fédérale et la Côte d'Ivoire.
Il faut
toutefois
noter que cette aide allemande directe
est loin d'être parfaite ; et il appartient aux responsables
polittques et administratifs des delL~ pays d'user de leur
influence pour l'adapter
aux réalités nouvelles de leur
1
coopération.
1
Nais, c OlTlJ:1e pour l'aide t echniqu e, c ett e aide directe il' est
pas 12 seule Que la Côte d'Ivoire reçoive de la République
Fédérale d' "lle;nagne. Il Y a egaleillent ce que nous a.ppelons
1
l'aide
indirecte, pa.rce Qu':::lle tI'êln.site habituelletJ.8rrc
par le Fonds EUropéen de Développeillent (qui est un organe
1
de la C.:::;.E.).
i
• • •
i

2)
L'aide culturelle ind;recte.
Le rôle du ?ond.'s .. Européen de Développement (F.E.D.)
Avant de parler du rôle que ce Fonds joue dans l'aide
culturelle indirecte
Que l'Allemagne a octroyée i la
Côte d'Ivoire sur le plan
culturel, il convient de
donner au préalable certains éclaircissements sur cette
action dans le cadre général de la Communauté Economique
Européenne.
En effet, dans les premières années de l'Association
entre les 18 pays africains et malgache et les 6 pays
européens, on ne parlait pratiquement ni de coopération
technique, ni de coopération culturelle entre ces pays
en présence. Cela était essentiellement dû au fait que
lors de la signature des accords d'association des l8
pays africains et malgache, il n'avait été question Que
d'aides éconowiques, sociales et d'investissements de
capitaux européens dans ces poys (I).
C'est seulement en 1959 que le Parlement Européen en a
reconnu l'utilité et l'urgence; il a compris que la
·.I!I
formation des techniciens et des cadres africains contri-
buerait très efficacement au développement de ces pays.
1
Alors a été crée le "Groupe pour l'Ai(ie Technique li , afin
de coordonner les activités des 6 états européens wem-
bres de la C.:2 •.E. en matière d'aide t':lchniaue aux pays
associés.
La "Conférence parlementaire ll qui regroupe les Euro-
péens et les Africains et i''ialgaches siest réunie du 19
au 24 Juin Ig6I et a donné un dernier coup de pouce
au travail de coordination pour l'aid~ aux l8 pays
associés ; et cette aide est aussi devenue culturelle.
Cela veut dire que ln formation technique e~ culturelle
devront aller désormais de pair avec l'aide économique
et sociale, ainsi Qu'avec
les investisseoents des
capite.ux. L' org2.nisme de finnnc ei::lent de cette
(I) Europtiische Parla::lent Sitz,i~ngs D0kumentE:
(1966-1907) - 3 l'Iarz 1966, Dol:ument 16.

-
t:::.(:J
-
nouvelle forme d'aide est ~e Fonds2uropéen de Développement
(F.E.D.).
Et i l nous faut rappeler ici qu'une des activités inportan-
tes du F.E.D. c'est l'octroi de bourses d'études aux res-
sortissants Ivoiriens.
Le nombre de ces boursiers ivoiriens était de 250 en 1970.
En plus de cel~, il y a d'autres bourses pour 220 partici-
pants au paratélé-enseignement d'Abidjan. Et on peut esti-
mer à 950 millions de francs CFA le :nont:ant des bourses
accordées par le F.E.D. à des étudiants ivoiriens.
Le nombre de ces étudiants diwinue ~our ceux qui font leurs
études en :ë:urope. Tandis que,
parallèlement pour ceux: d.e
ces §tudiants qui étudient sur place à ~bidjan, le nombre
1
au contraire s'accroit d'année en c.nnée.
Cela est conforme
1
à la politique du D.A.A.D. que nous avor~ d§jà expos~e et
\\
qui est celle de la l:r.épublique .?édé=2..1e d 1 ;~11e82.gne en et'é-
o
1
néral.
1
1i!
La raison de 'cette politique du F.E.D. est aussi' financière~i
En effet l'étudiant Ivoirien qui fréquente une Université
\\
africaine n'a besoin que d'~ne bourse annuelle de +50 000
\\
1
1
Francs CFA. Lo~squ'il
f~it ses études en ~urope, le ?=.D.
!
est obligé de lui aCCOrQ3r une bourse qui v~ut le double
\\
de celle qu'il percevrait s ' i l f~isait ces mêmes études
\\
chez lui av'ec une oourse du Fonds Européen de Développement. 1
F.~.D.
1
1
Cette politique du
qui Bonsiste i
favoriser de moins
1
en ~oins les études des
jeunes Ivoiriens en Europe ne di-
minue en rien le
1
Do~ore des bourses de la C.E.E. à l'ensem- 11
ble des
jeun8s ~essortiss~nts des 18 pays as~oci2S à la CEE 1
bien au cont:L'G.i:28, elles 2ugiilonter.t sans cesse.
ll
La ràison d.e cette au g:Jentn t ion de l'nicte indirecte des
j
~
Etats Euro?; ens aux 18
associés est à l'imaS8 de la
~
~
collaboration toujours plus renforcée â~ns cc do~aine entre {l
les pays européens.
~
...
l
!l

- 271+ -
Or, nous l r Sovons déjà dit, la République Fédérale dl ;'clle-
magne supporte environ 1/3 du budget du Fonds Européen
de Développement. ~ c'est cela qui justifie les détails
que nous avons donnés sur l'action de cet or5ane de la
Co~unauté Econo~ique Européenne. L'aide culturelle indi-
recte de l'Allemagne Fédérale pour la formation de ses
cadres est donc énorme.
Il nous reste à nrésent à voir l'apport de la Côte d'Ivoi-
re dans ses relations culturelles avec la Rénubliaue
~
.~
Fédé-
rale d'Allemagne ; car ne pas parler de cet apport de ce
pays risquerait, à nos yeux, d'ôter un élément fondamen-
tal à l'ensemble de l'analyse que nous avons faite de ces
relations culturelles germano-ivoiriennes.
3. L'aûDort de la Côte d'Ivoire dans les relations culturel-
les geroano-ivoiriennes
Pour comprendre la situation dans laquelle se trouve la
Côte d'Ivoire en ce qui conc~rne ses rap~orts culturels
avec l'Alle~agne~ il nous parai~ intéressant de considérer
cette situation dès au lendemain de l~ proclamation de
son ind6pendance. Avant cette date tout cont2ct culturel
avec l'~llemagne était impossible puisque le pays, nous
l'avons dit, était encore retiré com~e derri8re un voile
en ce qui concerne ses rap~orts avec tous les pays autres 11
que la France.
j
1 ·
1
1
\\
La décolonisation peut donc être considérée, ce nous sen-
ble, COffi3e l'occasion d'une Jouvelle prise de conscience
chez les peuples d'Afrique en génércl et en p2rticulier
chez 1 es Ivoiriens ; et cela Illême si pariois dans l' eu-
phorie de l'ind2pendance ces P2YS ont parfois perdu un
l~
peu de cette indépend.ance en ou'::J1iant trop vite Que l'in-
dépendance était un d§part et jamais une arrivée.
Il ya donc eu une prise de conscience mo.lgré tout, iisicos
nous, putsQue ces D8u'ües ont acouis leu1:' in:iéDend<.?l1ce
...
...
-
....
dans le noble but de prendre leur destin&e et de se réa-
liser.
, .
f t


- 275 -
Mais cette p~ise de conscience a été i~~édiatcment suivie
d'un constat de faiblesse et d'incapacité. Incapacité
pour eux d'être véritableaent indépendants (si cela a un
sens
!) parce~e la situation sociale et écono~i8ue qui
a précédé cette indépe~d3.nce est alarmante parce qu'en
fait, tout ou presque tout était à faire en tenant compte
des priorités.
Cela a nécessité l'tntervention des puissances économiques
étrangères parmi lesquelles on compte généralement, et en
premier lieu, l'ancien colonisateur. C'est un choix poli-
tique que nous avons déjà exposé.
C'est ainsi que la République de Côte d'Ivoi=e a longtemps
évité de mettre sur pied une politiQue culturelle bien
structurée qui aurait pu être 'una gêne pour la vie poli-
tique et économique, du pays ir;lmédiat ement après son indé-'
pendance ; car pour les dirigeants du pays, la première
des priorités était le relèveoe~t du nivsau de vie des
populations ivoiriennes, c'est-à-dire leur déveloPP<3ment
économique et social.
Et cela explique en p<J.rt i2 pourquoi la Côt e dt Ivoire
donne très peu à la République ..G'.~dérale d l..:ü lemagne dans
ses relations culturelles avec ce pays. Cela ne veut pas
dire que ce pays africain n'ait pas de richesses à propo-
~er à son partenaire roropéen, loin de 12. La diversité
de ses 60 tribus et êtbnies et de leurs civilisations
constitue en elle-même un arsenal culturel difficile à
1
1
épuiser.
\\
Naturellement, tout ce que nous disons là concerne aVent
l
,
toutes choses 10 culture d'exportation; car en Côte d'I-
1
voire, o2me il y a, tant soit peu, des centres culturels
1
o~ ont souvent lieu des re?r~sentations de toutes sortes.
"•
Et cle~)Ui3 le récent; l'(:;manie:ment ülinistéi.'"'iel , un Secrétaire 1
d'Etat Cb2rS0 de la culture a
nO;:U::1é.
Nous ne savons
l~~j
...
l!
".·,WiW·k4
~

·-
- 276 -
",

· .. · d ... ··.
pas encore ce qu'il fera ;nais il existe; et tout espoir
est permis en ce qui concerne l'apport réel que pourra
avoir la Côte d'Ivoire dans ses relations culturelles
avec l'üll-emagne Fédérale à l'avenir.
Conclusion -
Si nous devions à présent dire un dernier Dot sur l'en-
semble de ces relations culturelles germano-ivoiriennes,
nous ferions trois remarques.
La preuière remarque est que, nous venons de le voir,
ces relations culturelles ont pratiquement été unilatéra-
les. Cela veut dire que seule une des deux parties a donné
et abondamment. ~n sorte q~e ces relatioŒculturelles
germano-ivoiriennes ont en fait été une autre forme d'ai-
de technique de la part de l'Allenagne ?édérale à 11 égard
de la Côte d'Ivoire. C'est la seconde remaroue.
La dernière est que l'heure nous se~ble propice pour la
Côte d'Ivoire de tout ent~e?rend=e pour r6équiliorer ses
·échanges culture 13, ds.ns les deux sens, 2vec l' Alleill2..iYle
Fédérale
.car dans la seconde décade de sa croiss2nce
économique et de son dévelo~peDent elle aura été suffisam-
ment ar~§e pour~corQer une place i~port2nte à la culture
et à la culture d'exportation à destination de la Républi-
que Fédérale.
La Côte d' I-,roire aura ainsi un 11dôpe,rt culturel" à com-
bler ci l'égard de l'Al1883.(;I1e Fédérale tout com~;le cette
dernière devra co~bler le déficit relatif de sa bulance
commerciale à l'é~3rd de la Côte d'Ivoire. Cela jouera
certaine:Jent en faveur de leur c oopéré:.tion amicale •
. . _=-!3Mf!lLA

- 277 -
1\\
EVàLUATION G2i.ŒR;,.LE
1
1
~ous allons ~ prêsent, dans cett~ conclusion g&n~rale,
voir d'abord quelles ont ~té les faiblesses dG cette
amitié
j
puis nous en viendrons a~x rssultats acquis
au cours de ces dix années de coopér~tion ger~anO-ivoirienJ'
ne, et cela en tenant ~o39te des engagements 9ris par cha,
cun des deux par0enaires en présence dès le début de leur
relations en d~ce~bre 1961.
Ce bilan comparatif nous permettra de réflécbir sur ce au~
est encore faisable pour renforcer l~ dite coopération,-e~l'
également pour rapproc~er les deux peuples allemand. et
ivoirien.
Si nous nous rappelons donc les accor~s qui ont
la nqissance des relations qui existent entre la
Fédérale d'Allemagne et la RépubliQue de Côte QI~vo~re,
nous devons remarquer que le but à a~teindre §tait que la
Côte d'I70ire crée toutes les conditions favorables P05-
~
,
sibles pour 1ue la R60ubliQue Fédérale lui vienne en aide
dans sa lutte contre le sous-développcm'2nt et c2l2. i tous
les rü',-eaux.
La preoiôre question qui 'lient c..onc à l'esprit après
étude de leur cocpér2~ion est de savoir si ce but 2. ét~
atteint.
Et nous devons r8pondre si3?lesent
en disant Qu'il y a
des manques tout com~e il y a eu des risultats concrets
positifs.
Mais av~nt d'entrer dans la pr~senta~ion de ces deux bilati
nous voud.r~ons
f~its sur ls c~r~ct2re ~
génér~l de cette C()op.~2tion.
~~R~...,

-
278 -
1
Le presier fait est que par les différents traités et
\\
accords que les Gouverne~ents de Bonn et celui d'~bidjaJ
ont signés et égale~ent par les nombreuses déclar~tionsl
des responsables politiques des deux pays, les relation1
qui lient ces deux ~GYs sont des relations d'amiti§
profonde et de respec~ mutuel, du ~oins se veulent-ellesj
ainsi.
Le second fait concerne le rôle important Gui a été cel
-
1
.
de la France ds.ns ces relations germano-ivoiriennes. Lé'. i
France, par les différents accords· de coopération :~u' elj
.
'
~ slgne et avec l'AllemaGne ~édérale et 2vec la Côte d'I-
voire est un p<J..Ys ainsi commun à ces deux partenaires.
Cette at~osphèrp, amicale i trois a eu une influence plu.
ou cnoins directe sur les rela,~ions gerrrzno-ivoiriennes.
et les a 9~rfois orientées dans un sens ou d2ns un autr
dans l'int~rêt premier de cette entente à trois. C'est
par exe3ple leur 9rincipe aux trois de la concertation
rég~li~re en matière de politique étrang8re ou de poli-
tique d'aide au dévelo?gement en ce Qui concerne unique ,
ment l' Àlle~a(jtle FÉ:dérale ct la ?re'.nce.
l

.' •
~
Voilà Dourauoi nous avons voulu narler de cette re a:;lOli
...
-
...
l
triangulaire qui a d.onné parfois S8. couleur.' à la COOPé-1
ration gernano-ivoirienne.
~
a) Il 'T a eu 'ies :-:-,2.ncmes.
S'agissant à pr-2sent des :J.s.nques qu 1 il Y a el.:. dans ces
rela~ions de dix ans, ~ous ne pouvons qu'en donner un
I.'ésuméici : sur le plG.n c:..iploLJ:3.·ciJ_ue/ le r::.an::;ue essentieü
a été l'absence da centra culturel et de bibliothè~ue 1
au niv88~ de. C~2..cun~" des deu:;: Jlissions d.~Pl~~·GiC_U8S à
Donn et; 2.. ,~bld.Jan . .i.:,'G nous cr870ns pOUVOlr Q.~re Clue cel~
a ôté au trc.vc...il ~)ourt:,nt dévoué des cnargés cult'J.rels ï
un peu de
son efficacité.
1
.. ·
J
1

En ce qui concerne les relations éconcmiQues, c'est le
déficit relatif de la balance co,uer~j ale de l'Allem.,=:.gne
Fédérale à l'égard de la Côte d'Ivoire qui reste le fait
marquant. Cela veut dire oue l'Allemagne acb~te relat~ve­
ment plus à la Cate d'Ivoire qu'elle ne lui vend. Mais
cela n'est que relatif car en dehors du co~~erce dubois
les achats que l':~llew.aGne fait ;3. ce pays restent encore
en-dessous de ce Que les Ivoiriens en attendent. La banane
ivoirienne boudée p~r les Allewan~s en est un exe~ple.
En réalité les Alle~nûs vendent peu à la Côte d'Ivoire
parce qu'ils y iIJ.vestissent peu. Cert3.ins s' excusent par-
fois en metl;élut la concurrence franGaise en avant. Pour-
tant la dite concurrence, 1uoique réelle, nlest pas telle
Que l'inv2stissement alleQand en C9te d'Ivoire
soit frap-
pé :i' int erdi t
ou :Ilenac é. C2t invest iss ef:1ent o,§néfic ie ,
rappelons-le, du code ivoirien d'investisse~ent le olus
li~6ral qui soit. C'est pour cel~ qu'il est difficile de
c oülprendre et d' acc '2-;?t cr eue les invest iss 81..:.rS 2118:1.:;.nds
aient relativeQe~t né~li;8 l'investissement en Côte d'I-
voire.
1
!
Par ail18urs, l'aiàe techniQue alleoanüe, Qu'elle soit du 1
Gouverne:.lent ::!'idéral ou des particuliers ne nous s80ble
\\ .
pas avoir été à la ~esure de la Réyublique Péd~rale ;
celle-ci a donn~ relativesent Deu alors quI elle poss~de
beauco'Jp.
Sur le plan des relations cul~urelles, on ?6ut reGretter
que les organisations confessionnelles catholique et Pro-
testantes se soient peu ~anifestées en eSte d'Ivoire et
surtout lU 'elles soient ::le.l connues ciu public Qui béné-
ficie de leurs aides.
Plus regrettable no~s semble être la passivité d'une par-
tie de la population ivoirienne dont en par~iculier la
jeunesse ; alors que les volontaires allemands ont tout
essayé Jour les associer ~ leurs projets d'aide au Qhvelo~
pe~ent coo~e d~ns la r~sion de Lako~a pa~ exemple, alors
;.:'
c.ue ces jeunes 'lClo:1t~ires ne sc 12.ss8rit p.:;,s de p['.rl.er
'::}

-
280 -
d'eux et de leurs prob12 ::;es dans les rUGS de la Rbpublic,ue
:2édérale d'Alle:n8.gne , ces jeunes laissent à~enser qu'ils .1
ne sont )&s concernés par le développeülent de leur :92 Ys.
1
1 .
1
Dans l'e.csemble don~ on ?eut parler d'un arrière goût
1
1
d'insuffisance de l',:..i:1e alleman:ie à ID. Côte d'I~loire.
1
t
1
\\
,
b) I·lais il J a sure out eu des résul t2,t S concrets et encou-I1,
rageants Dour l'avenir.
11
En effet l'exis~ence même des relations diplo3atiq~es qui
lient l'hlle~agne Féd&rale et la Côte d'Ivoire et qui,
dix années durant, n'ont pas connu un seul inciQent, cela
::td~aC~::u::G~;i~~~mitié
i
souhaitée du côté alle~and com-
"
1
De plus le personnel et les services des Q8UX Ambassades
1
se sont déveloPP2s sans cesse. Et cela a servi au renfo~- 1
ce~ent des autres relations éconooi~ues et culturelles.-
!
Dès lors la seule chose à souhaiter pour ces rolations
diplomatiques, c'est qu'elles continuent à f&voriser de
meilleurs rapports écono~i~ues et culturels ent~e 18s
deux pays. On peut peut-être ég2lement so~haiter que ces
relations cli91os2.-~iques s' ouvrent dès à présent .sur des
horizons nouveaux. Au reste, elles sont conQ2mnées à cel~;
car aucune di?low2~ie ne peut se renfer~er sur elle-~ême
qui veut servir les intérêts r~els Qes partenaires en pr~l
S enc e •
i
,
"'t
.
1-'
.... ,

+-
l
' J...
t '
1
,;:,
c es lm." ere~s se VOlen" p us Concre" e2en
Q2.ns _es
J
relations co~~erci218s en~re les deux pays et dans la
i.~
particigation de l'Alle2agne F~d~rale au développ2ment dei
la Côte d'Ivoire.
En ce oui concerne les relations co~mercialcs, les deux
1
p2..ys ont eu 3. {:ch2n;::;cr leurs :)ror~uits cli..1ssi··~ues cO;~wC
i
par exeo)le les D~chines, les 2~tériels é18c~ri~u0s, les 1
appareils de tou~es sor~es, les ~at&riels de cons~ruction'
l
. ...
.
l
- . . . . .
11
_ .
d .
~
es VOl~ures e~
es C83lons QU COt0 a
emand,
~an lS Que ~

-
281 -
1
1
,
1
\\
du côté ivoirien il s'est surtout agi du café, du cacao
1
de l'ananas et par dessus tout du bois oui a battu tous
les records d3ns le volu~e global des ex~ortations ivoi-
riennes vers l'hllemag~e Fédérale.
i
t'tais pour ces échanges co:nmcrciaux on notera que le
\\i
co~~erce triangulaire Côte d'Ivoire-?rance-Allemagne
1
Fédérale et vice versa des pre~ières années tend à
1
s'att§nuer au fur et à 2esure que les échanges bilatéraux.
gercano-ivoiriens se renforcent.
\\
·1
. 1
Heureus ement G.ue de puis 183 années 1966-1967, les filiales'1
des sociétés indus~rielles allowandes sortent de 11 ombre
j
en Côt e d'Iv oire. G1 est par e:::eo.pl e le cas de Krupp
Hoechst et I.G. Farben.
Il faut dire que l'une des principales difficultés des
Allem3.uds sur le os.rché ivoirien Se:lh.8 être le ITl3.nque
d'habitude de cont:lct a':Tec les populEn;ions ivoiri~nnes
ainsi qu'une cOiJl:mnicacion ling't.,l.istiQue di~ficile avec
celles-ci.Ord2ns chacun des deux cas les Françiis sont
privilé 6iés en r3i~on des 300 années de colonisation
française QGilS le pGYs et ~videmillent de la prédoDinance
de la cul tUT8 et J.e la L?.ngue fr~nçJ.is (; è.2.115 tous les
dOffi2ines de la ~ie ~uotidienne. M~is le rel1forcesent des
relations cul t"c.iroll"3s germ3.Do-ivoirienn3scel quo nous
l'2vol1s ~ontr~ contribuera certQinemen~ ~ c~~er un 0qui-
libre sur ce )lan.

Toujours' est-il Que les ~changes cOG.:D.srciau:c et les
,,'
investisse8ents allemands dans le p~ys augment?nt d'un-
née en mnée •
".
. . ' .. /
Ils sont s oust endus. et:Çavoris2s par le t11ibéralisme
économique'l du Gouvernement Ivoirien tel qu'il apparait
dans le Code des Investissements étrangers en Côte d'I-
voire. Ce code est réputé un des plus libéraux du monde.
Il ~aut en lui-même une garsntie déjà.
De plus le régime actuel de la Côte d'Ivoire contiuuera
probable8ent stir sa lanc~e ~e stabili~~ politique à l'in-
térieur et à l'ext~rieur ; cela pour cinq raisons fonda-
mentales :
1- la constante croiss.:J.nce économiQue ciu pays et 12. Clontée
continue c.u niveau cie vie Qui SI y rat-,;ache.
2 -
l'int6r§t to~jours croissant qu'uue certaine couche
en augmentation régulière de la populexion ivoirie::me
prend. à la vie matérielle et au luxe.
3 - l'absence Q'un parti d'opposition d'autochtones ivoi-
riens fort qui aurait une alternati"ve 3.ctuellement convai::l
quante.
1
4 - la )olitiQue d'ouverture et de di~logue systématique
!i
du Président Eouph8Uët Boigny avec les grou]es sociaux
mécontents ou susceptibles de l'ê~re.
5 - la présence Cliiit~ire française pour parer a toute
1
~ventualità de cris~ Quelconque.
~
.. c

Ce s ont là des garanties sérieuses pour tout i~v=stisseur.1
étranGer.
~
['lais le. prospérité rela-ci're des échanges c o::l:üerc iaux et
des investisseoents all~mands en Côte dl Ivoire a §t& favo-
risée essentie::-19::lcnt p::.r une i:l1\\)Ort:!.ntc o.ide allemande
au financement du ~èveloppeQent de la Côte dllvoirc et
en particulier par 12 particip0tion active de 11~11Q~o~ne i1.'
F&dàrale ~ cette oeuvre & J.é're loppeJ1~mt .
1


Cette participation a porté sur deux dOLlaines c12s du
développement de ce p::.ys africain . I l s agit essentiellement
des aides al;Lemandes pour le développellient de certaines ré-
gions d.§favorisées du pays cOrJ::ne par exe:nple la ::::'égion de
Korhogo dans le nord de la Côte d'Ivoire et celle de San-
Pédro dans le sud-ouest.
Dans cette derni~re région par exemple, il a ~t~ question
de la création dlune ville de 25 000 habi~ants et surtout
de la construction dlun port ultra model:ne (l'Allemagne a
travaillé ici en coll2.ooration avec la France et l'Italie)
car la République Fédérale s'int;resse d'une façon particu-
lière au développ~IDent de l'infrastructure portuaire d~ns
ce pays qui tire une grande pe.rtie de ses ressources de la
mer et des activités ~aritiwes (transport des ~archandises,
pêche et autres exploit2~ion~ ~ariti2es).
Et on ne peut Que souhaiter le renforce~ent d'une telle
aide. Cela veut d.ire que l'Alleoagne Fédérale devr~ aUGillen-
ter sensible~ent ses importations des produits ivoiriens
tout en accroissant ses e<:portations vers ce pays. Cela aura
l'avantage non seulement de rééquilibrer leurs échanges com-
merciaux mais ég31ement de les intensifier; car, au fond,'
une aide précieuse que 1& Côte d'Ivoire attend de son par-
tenaire c'est de l'e.icler i
écouler ses produits sur le 8ar-
ché alleQand et aussi 2 cr~er ou à découvrir de nouve~ux
marchés.~ous pensons que tout cel~ ira de soi le jour où
les il.llesands suront investi dans le 98.ys à tel point:}.ue
le problàme de l'ècouledent de leurs propres produits ivoi-
riens se posera. La solution à ce problème a de fortes Ch2li-\\
ces d'être valable pour les &utres produits ivoiriens. Ils
·
devront ~o~c oser plus Qu'ils ne l'ont f2it jusQu'à pr~sent
en ce Qui couce~ne leurs investissements dans ce ?8.ys.
OIipeut égo.lement souhsiter Que l',,::"'llemafjDe F(;dérale g-2.rde
l'équilibre qui a car2ctèris~ ses dix années de relations
avec la Côte d'Ivoire si elle ne veut pas se voir t~xer de
!
néocolonialiste; cela veut dire qu'elle devra accentuer
son aide financi~re en en retirant Un b~n~fice juste,
•,
'i'\\


- 284- -
surtout en accordant une atte,ntion particulière à son
aide technique pour le déveloypement de la Côte d'Ivoire.
Nais l'aide au développeIilent est- comme la révolution (1)
~tt~~·~
elle n'a p.;,s de sens iU2aIlen-c. t'lais elle en a un, et il
)t.~~~.(:
est non seuleoent dans ,ll,usage que l'on fs.it de l'aide mais: ':j",
également ~ peut-être surtout, d~ns la situation où élle
place celui Qui la reçoit : situa~ion de ~épendance et œ
subordination à l'égard d.e l'auteur del'2..ide. Or nous
croyons pouvoir.' di r(,: ic i que la Côt e dl l Joire n'en est pas
encore là d.8.US ses relations avec l'Allesasne Fédérale. 'La,
situation qui présente beaucoup plus::le risque pour elle, ,
c'est celle d'un endettei:lent proS::-8ssif. Cetend.ettement
peut devenir, à la longue, un sérieux handicap pour 12
continuit~ de l'essor écono~ique de la Côte d'Ivoire.
-
C'est l~ un mal d.ont souffrBnt hélas,la plupart ~es p8.Js

pauvres dont l'économi~,est,sou-:teriue, .pour une bonne pa::,":;,
r
par les nombreux cr~d.itsque leur allouent les pays riches'.
Ce risque r~~l de l'aide financi~re nous fait ~référer
-- '
i,.:ô.j:
l'aide techni~ue ùont bénéficie la Côte d'Ivoire de la
'~~~. '0"
part de l'Alle!i1agne ]'édérale ; car cette aid.e en personnel 'l
'qualifié e~ ~n 8atériel de toutes sortes est non seule~Gnt
f
gratuit'e, '212.is elle touche beaucoup plus concrètement ::-ux
1
priorit 2S ciu ciév':"lüpp2:''1:::-nt de le.. Côte ô.'lIvoire G.OQt '2n par- II
ticulier l' uarû10nisa tien à.ud~.;ve:lop_-",p,'ement des ré~ions dont ,'- .,'
c
f~i.·
no~s ajons déjà parlé.
1
Cepend~nt, l'efficacité de l'nide technique alle~ande est
parfois lisitée, il faut le reconnaît~e, par son ce..r~ctère
officiel. Mais cela ne ro~cerne que son aide directe.
Car en r~alitè llAllG~agne F§d6r~le aide beaucoup plus la
Côte d'Ivoire qu'on ne peut se l'iuaGi~er. Cette~de est
en génér21 indirecte pctrce 1u'ell~ pa3se ~2r 18 c~nal
(1) la révolution e~t sn soi une techni~ue (un ~oJ~n vide
de sens i3,Janont). =110 Deut être la meilleure et la cire
des choses. Elle n'a de sens ~ue dans le r~giQe qui lui
succède et Qu'elle contribue ,
1
'-~ creer.
,,'

-
êb~ -
d'or~anisations internationales parmi lesquelles il f~ut
surtout coopter celles de la C03munaut~ EconoDiQue Euro-
péenne (C.Z.~.) ; c r est_2-dire le Fonds Europèen de Jé-
7eloppe~ent (F.E.D.) et la 3ancue Européenne d'~nvestis­
serùent (:3.:':':.1.).
Hais l'c.ide indirecte du Gouverne::nent Allem.<::.nd à la Côte
d'Ivoire vient ég31e~ent Q2S or;anisations privées alle-
mandes et en particulier des Eglises Catholi~ue et ?=o-
t estante~ •
Cette aide è. caractère culturel nous parait encore ?lus
efficac e parce qu 1 elle va d.irecte~ent ,~ux populations ru-
rales pauvres de la Côte dlIvoire. Elle favorise le
contact hU:::J.G.in direct entre les volonta.ires alleI:ls.nds
et les bénéficiaires de llaide :?G.rce qu.'elle est plus
désint6ress3e et plus mobilisatrice pour ces populations.
La devise comnune à ces orsanisations qui ps..rticiymtè.
cette :?ide hU22.nitaire est en eii'et d';:.ider les popula-
tions ivoiriennes à s'aider elles-même;
; a prendre des
initiatives pour leur propre développe1ent.
Et il ne nous paraie pns exaGéré ùe dire que tous les
Ivoiriens ont beaucoup â apprendre de ces organisa~ions
en particulier des jeunes volontaires allemands. Ceux-ci
se mobilisent et abandonnent souvent leurs i'alJilles pour
aller vers les paysans & la G6t3 d'Ivoire, vers teux Gui
ont véritablement besoin qu'on les aide.
Des études d'experts en sciences éconoilliQues et sociales
ont rèce~~ent montré en Allemagne F~dérale (1) Qu'il
fallait tenir cospte de ~euz facteurs i~port3.nts au ni-
ve8.U des populc;.~ions en D&ti~re de Dolitiaue de dévelon:e-
....
' - .
... -
ûlent des p~ys <iu Iiers-lioCld.e. D'une po.rt les groupes cli-J:s
l'm~r::'l'''''~u'f"ll
::t.
0
l..t.0.
.L'>..
ClcS-L_;~_(i'l·~':.
.......
v
Ci.
\\....:..
.1. t::
l<:·c
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n·~'.L-1.·+-~sll
.....
v.....
1 aO--'elcSs
_:..J
.......
<:>;""s-i
c ... _:..L.
_
on
.......
raison des privil~g8s particulie~2 dont ils b~n&ficient
pour leur for~a~ion intellectuelle, professionnelle, po-
liticue ~t culturelle et ~ui les ~aintient un ?GU en
llClar~e" -:le: leurs sociét',:s.

- 286 -
C'est de ces groupes \\lue -viennent généralement les cad.res
,des administrations et de l'èconomie de leur pays.
De l'autre, il Y a la illasse qui, contrairellient aux Il grou-
pes marginaux ll ,
est à un niveau cie formation tr€:s
bo.s et
ne comprend pas grand'chose aux probl~mes de dàvelop)e~ant
moderne.
La politique de développement qui consiste à mobiliser
et è. motiver. les Il groupes marginaux " au maxi:::num pour
qu'ils entrainent, tant soit peu, le reste de la popula-
tion peut souvent être payante et aboutir à une motivation
et à une :nobilisation g,~néré.:'.1es. selon ces experts. Zlle a
pourtant ceci de dangereux qu'elle peut bien favoriser un
écart toujours grandissant entre les deux catégories de
12. population dl un même pays. Et le ph~nornène décrié, è.
juste raison, par les responsables des p3.ys du 'riers Vlond.e
et qui concerne le foss& toujours plus profond entre les
pays riches et les pays 9~uvrcs, ce ph~nom~ne pourrait
ains i
êt re ra mené :i sa plus s i;;1Dle e:,:-pres:::; i on 2.U ni V8;2.U
d'un même po.JS, ni plus, ni 30ins.
La politique d'aide au dévelo9pe~ent des organisations
iluDanic2..irss allemo.ndes en Côte d'Ivoire est just2ment
dirigée contre ce fossé. Et c'est pour cela Que leurs
aides on~ port& sur des objectifs sociaux en faveur des
groupes défavo~isés du p~ys.
Cette aide, on ne peut en douter, est en elle-s6me une
motivation et une ::c1ooilisêJ.d.. on de ce secteur de la popu-
lation. ~lle peut éviter ou plutôt réduire le fossé qui
risque de se créer entre l'élite et la ?aysannerie ivoi-
riennes. Elle peut conduire ce~te popul~tion rurale à
prendre, elle 2ussi,des initiatives pou: son d~vGloppement.
Un autre résultat de l~ coopérction cul~urelle geroano-
ivoirienne, l<'~3u.lt2t cs::::entielL:::2:;nt intellGctuel, :2St
celui qui cO'2cerne l' e::pansion de 13. culture et surcout
de la lac.2,ùe allei:13ncles Q,3.ns le ~)éJ..ys. Cela se rCJ.2.rque

- 287 -
..... ::....
,.'."
.'
par le nombra croissant des Ivoiriens jeunes et adultes
qui apprennent la langue 211emande. Le Service allemand
d'Bchange Acadé8ique (D.A.A.J.) et l'Institut Goethe
récemenent ouvert à Abid.~an y co~trisü.en~ pleinement. Leul's
actions
devraient s'amplifier dans l'~venir.
c. Que oeut-on soubaiter Dour l'avenir?
Et ~ou~ ce qu'on peut so~haiter dans ce do~~ine, c'est que
l'enseignement de la culture et de la langue alle~andes
Si int égre
au proc es.sus de dévela ppement te la Côte d' Ivoire.
Nous -:>ensons en effet qu'une <ies difficul tés du c ont.s.ct
des volontaires allem~nds avec les po?ulations rurales
réside d~ns le fuit qu'ils ne se comprennent pas et ne
coomuniquent p:.::.s suffisam::.ent. Car nous SOllEles ici clevant
un cas de rencontre de deu:c tTpes de civilisations ;- une
civilisation occidentale qui a~tache une grande i~?ortance
~ la proàuc~ivité et à l'efficacité dans le travail, et
une autre , Ilafrlcaine ll , qui attache 2..U contraire toute
l'importance à la présence perpétuelle dans la Vie.
Les jeun2s ivoiriens qui fuient leurs \\nllages à la recher-
che d'une autre vie hYPocll-2tique cians les gI'::.nds centre ur-
bains, ce sont des êtres de dilemQe. Ils sont consta~8ent
interpel18s par les deu:c civilisations en ::J.êr2e teiLl.-ps ,aider
à leur développement, ce n' est peut-être 92.S uniouement
leur 2pprendre à f~ire des cn2illps de riz qui proQuisent
beaucoup afin qu'ils puissent bien m3.n~er. C'est yeut-§tre
égalenent les aicie:;:- à se ret:;:'ouver de..ns leur propre civi-
lisation et à s'ouvrir à la civilisation occidentale. C'estl
d.ans 10, c0:1:nunic8.tion des :.leu:,,: civilis~tioDs::u' ils~2:'ou-
1
-
1
veront peut-être leur é~uili0re et l'espoir d'une vie pos- :
sible au vill~~e.
Nous pensons que l'aide culcurelle de la R~publique F~dé­
rale d'Alle::-l2..;:;nc à la Côte d.'Ivoire d.evr3..it y cOrltribuer.

.
-:\\--
. ' ..
Il Y a encore une chose qu'on peut faire pour Dotiver et
mobilise~ l~ jeunesse ivoirienne pour le dévelo~peQent éco-
nooique, social et culturel de leuI' pays. Elle est, en de-
hors de toute propag3.ncle politiQue d'un côté coo.:ne de l'au-
tre, drorg~niser des rencontres frèquentes entre les jeunes
Alleillc.nds vérita bl eU.ent motivés et int ,~ress és au dévelop-
pe8ent de la Côte d'Ivoire avec les.jeunes Ivoiriens. Ils
apprendront ainsi à se conn2ître et ils apprendront égale-'
3ent-beaucoup las uns des autr~s sur leurs civilisations
res'.;)8ctives.
Les jeunes Ivoiriens apprendront peut-êtr surtout que le
d~~elopp~ment de leur pays ne se fera pas uniquement avec
l'aide aUülônière de l'étranger ni uniJuement avec la bonne
volonté Qlautres jeunes cOw~e eux. Ils accepteront peut-
être la nécessité de s'engager, eux aussi, dans un Service'
de iiolontaires Ivoiriens POUI' le n3velo9p8r.12nt :0btional. Ils
répondraient ainsi (mieux v~ut tard que ja~is) i l'appel
de la Conférence des i:iations \\jnies sur le Volontariat et
Qui s'était réunie en 1963 à Porto Ri8o. Zt puis, surtout,
ils i.Jreniront ainsi une part 2.c~:ive d=.ns le développement
de la Côte dl ivoire, il leur prc~_re dévelo]pement qui ne sera
fait eue par e~x-mêmes.
Nous venons de montrer, du 80in3 espéroQs-nous l'avoi~ fait
que l'aide qu'un PélJS sous-dévelo9pé cOOr.le 10. Répuoli,.~'J.e
de Côte d'Ivoire reçoit de l'é~r2nger, cette aide peut
i
avoir un ~s~ect positif et un 2spect ~8g~tif. Ce cu'il
}
\\
peut y avoir ae pOGi~if c'est par exe~ple, de la part du
9ays qui donne l'aide, d'essayer de rcncre le ?ays soUS-
développé ~conomique8ent indépendant. Cela peut se faire en
dotant ce p'l;:.rs de Iùo7ens de :~rod.uct iOU1'.Ü lui appartien-
nent en définitive; c'est-i-dire en s§n~ral en le ~otant
d'une structure écono=i'1ue 80derne et .9,d.:::.ptée 8.U:: réalités
spécifiques du pays considéré.
Cette politique ~conomi~ue 2ura nécessair~~ent pour consé-
quence la cr§ation d'e2plois nouveaux ~our la population
de ce pays et également le relâve~8nt de son niveau de vie.

Le côté nég~tif de l'aide au développement, c'est par
contre que cette même aide qui vient de l'étr~nger pèse
sur celui qui la reçoit, qu'il en ait conscience ou
q,u'il n'en ait pas conscience, CO:Ene un moyen d'i!1fluen-
ée id2010si~ue avec toutes 12s conséquences oulune telle
influence peut avoir.
L'aspect néS2.tif de l'e.ide au clévelo)D2ffi o.=:nt -Deut aussi
tenir aux divers changements des structures sociales
dans l'ensemble de la société du pays n~cessiteux. Ces
change~ents sont généralenent provoqués par l'industria-
lisation du pays. Il n'y a de ~al ici que lorsque la
dite industrialisation ne tient pas co~pte des réalités
philosophiques et sociales de la société ë6nsidérée.
Une telle aide peut en effet avoir pour conséauence un
dér2cine~ent réel de l'individu (l'exo~e rural peut en
""rr' O..,.U.....-~
PltI'tie s 1 e::c~')liquer
par une~ politiQ.ue <i'aid.e 2U dév'31op-
peDent). Ce dér2..cine:ent consiste, nOU:3 l'avons vu ch8z
certains jeunes vill~seois de Côte d'lioire, au rcni2-
ment de soi e~ de sa civilisation pour une civilisGtion
avec laquelle on ne peut jamnis coïncider parfaitewent.
Mais il Y a encore un autre aspect néGatif de l'aide
a~ d2veloDpe~ent. C'est l'habitude de L'aide. Cette
habituele consister3.it par e:<8o:o1e pour l'Allem.a;;ne Fédé-
rale à aider ini2finisent la Côte 1'Ivoire,(lui p=êter
1
de l'argent, lui envoyer du personnel Q~nlifiâ).
)
En ce qui concerne 12 Côte d'Ivoire elle consister2it à
attendr8 lr~iQe al18sa~de et d'en profiter i~défini2ent.
En sorte que les deux 9artenQir~s vivr~i8nt d2ns ~n
conditionn88ent-de-l'aide-au-d&velo?ye2ent suivant le
cour2.nt :-lue nous e.VOilS ù::i'irü donneur-bénéfici:::.i::'-8. un
tel co~r2nt ne sert l'i!lt~rôt de personne. Seules 12
prise de conscience et les actions concr2t2s de cha~ue
Ivoirien ~euvent efficace~ent conduire au dévelo9~amGnt
, l
.
ree
c~e
c G ~J2.Ys.

Ce sont li, nous sewble-t-il certaines cOélditions da.ns
lesquelles une aid.e al18:J.8.nde au dévelo;peraent de le. Côte
d'Ivoire sera encore plus efficace dans l'avenir.
Et cora:Je l'.:'.lleo..:.gne Fédé:rale nles~ pas encore allée très
loin dans l'ent:r8prise de 11 &ide .:lU d.3·reloypcment cie la
Côt e dl Ivoir'::"
el12 2. les :r'.a ins li br'es, croyons -nous,
pour 8viteT 112ide ~ui éliène ceux sui la reçoivent. Elle
peut éviter l'habitude qui consiste à donner, à endetter
sans s' assurer que ce que l'on. ci.onne ou prête s;:rt; à uridéw-
lopp~ment réel du pGYs. Ceci n'est pas évidemment un ju-
gement de valeur que nous portons ici sur l'ensemble de
l'aide allemande à la Côte dllvoire ni sur son u~ilisa­
tion. Il s'agit plutôt d'une réflexion sur ce quepeut~
être cette o..icie do.ns le futur, en tenaut coôpte de son
évolution ~ossible dans l'intérêt preoier de la Côt3
-
"
c..~
d'Ivoire et à 11.:utejCQ8 l'Alleillabne Fédérale égale::lent
dans la ~esure c~ elle ~ourr2. se f~liciter d'avoir porté
une aide efficace.
Cette ?etite ~ise au point nous amène/Lvant de ~er~in6r
cette étude, ~ nous denanŒer si les relations gernano-
ivo.i..rie!"E1es ont été teinté2s, d'une :J.ani~re ou ci'une
autre, d ' ispérialis3s ou cie néocolonialisme au cours de
ces di:c années.
Pour r,<)ond.r.'e a cette 'Juestion il nous faut d' 'Oloorci :r2..:P-
peler ~ue la loi t~cite des rel~tions internationales est
génér2.1e::lent celle Q'J. l'loup et d.e l'agneau:, de ce !l.u' on
pourrait appeler l~ raison ùu plus :riche.
Cette lei est uuiv8rso~le ~t CO~Qune à tous les régimes
capitalistes ct socialistas
pour aucant bonne
ni acce?tcble
!) .
.Il est, cli:s lors, cO:J)::,2.nensible 0.1..1.8 certains esprits
SOUpçoD~8nt la rce~e~cbe ~Iune docinatian de la part
du plus riche là où ~e~~ GU'TS
l'un r'icbe ec l'autre

'J
,
t4.• .U2Ck.:c....J.C.:zœ
-= __ t

- 291 -
pauvre, c03l:le l'Allesa:::;ne ?édéro..le et la Côte :l'Ivoire,
~rav3illent ensemble. De plus, ceux Qui se ill~fient de
l'i~périp-lis2e et mê3e le supposent d~ns de telles r~la­
tions de coop§rs~ion pr§f~rent g~n&ralement que la coo-
péra tian s oie une 'rt3lat i on d' iut erd.f:pend2.nc e entre les
partenaires en présence, entre l'Allesagne et la Côte
d'Ivoire.
Or en ce qui concerne justement ces deux derniers pays,
nous croyons pouvoir ~ire que leurs premières dix années
de coopération n'ont connu ni d'i~périalisme alle~and
en Côte d'Ivoire, ni n'ont été des relations d'interdé-
pendance véritable, du moins jusqu'en 1959. Et il "7 a
eu en cela deux raisons:
- en ce qui concerne l'impérialisme et nous croyons l'a-
voir ~ontr§ tout au long de cette ~tude, les relations
ge:r:22.no-ivoiri ennes ont ét é rela ti -..re-.1ent :Jociest es. 1a
Républiçue Fédérale n'a cionc nas eu ~ faire la loi en
Côte d'Ivoire au cours de ces dix ann~es.
D~ 2ême, on ne peut Jas parler d'interdâpendance sur le
plan des relstions ccomerciales ~ême pour l'année lS68-
1969 où le volume de ces éch3n~2s ~ été le plus icportant
en particulier en ce ~ui concerae le CCillDerce d~ bois.
Mais depuis 1959, la coopéra~icn germano-ivoirienne
yren2.nt de l' i::1portanc e d' G.:J.Dée en S',nnée, c ett e iut erdé.-
pendsnce 5S iessine peu ~ peu •. Les deux ~2YS ~euvent de
~oiQS en ~oins se passer l'un de l'autre.
Quant a savoir si un icpéri~lisme alle2and prendra ~i8d
dans l'avenir, nous devons ~GUS avouer incapable de dire
. . . . . .
.
c 8JUe s er::è
Four ~~2 ~eQe ral50n nous ne saurlons
dire ce ~ue ieviendr~ l'intsrd&pendunce des deux oarte-
n:;ire::::
l'un:~ l.'~;;'ird dl:; l',.'utrc.

-
C!..'-j ')
-
-
~~ N E X E
1 -
- : - : - : - : - : - : - : -
Paris,
le
22.1.196J
TR.U TE
E:--r'IRE:
LA FlL\\.1\\iCE &
L' .\\.LL8MAGNE
SUR
LA COO-
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
PERATION
F1{ A,\\iCO-ALL8i'1 ,'INDE
&:
LA
DECLARATION
co~rr--n;-
-=-=-~-=-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-=-
ifE DU 22.1.196J-
-=-=-=-=-::::-=-=-=
I I
-
PROGRA!'l~lC -
A -
Afl'aires
étraIlF;È>res
1 0 )
Les
deux gouvernements
se
consulte-
ront
sur
toutes
les questions
importantes
de
po-
l i tique
étrangère,
et en premier
lieu,
sur les
1
questions
d'intérêt
commun,
en vue
de
parvenir,
rj
autant
que
possible,
à
une
position analogue.
1
1
2°)
La
collaboration,
déjà
établie dans
le
domaine
de
l'info~mution, sera p8ursuivie
et
développ4e
entre
les
services
intéressés
à Paris
et
à
Bonn et
entre
les missions
dans
les
pays
tiers.
1
,
1
j
1

-
=-.;'-
JO) En ce qui concerne l'aide aux paY5
en voie de
d~veloppement, les deux gouvernements
confronteront systématiq'..lemellt leurs programmes
en vue de maintenir une
étroite
coordination.
Ils
étudieront
la possibilité d'entreprendre des réa-
lisations
en commun,
Plusieurs départements
minis-
t ' r i e l s
étant compétents
pour
ces questions,
du
cSté français,
comme du c6té allemand,
i l appar-
tiendra aux deux ministres des
affaires
étrangè-
res
de déterminer ensemble
les
bases
pratiques de
cette
collaboration.
4 0 )
Les
deux gouvernements
étudieront
en
commun les moyens de renforcer
leur coopération
1
.
dans dautres
secteurs
important~ de
la politique
économique,
tels que
la
poli tique
agricole et fo-
resti0re,
la
politique
énergétique,
les
probl,,"mes
de
communication et de
transports
et le développe-
ment industriel,
dans
le
cadre du Narché
Commun,
ainsi
que
la politique des
crédits
à l'exporta-
tian.

- A N N EX::
II -
_._----.-.-._.
. . . . . . .
i-linistère
REPUBL~~ù~ F~~~C~IS2 -
des
Liberté - 3galité
COLOHL.::.S
Fraternité
1er Direction
Ier Bureau
Paris, 1 e I8 ;"oût '1903
Protection des
intérêts alle-
mands à la Côte
d'Ivoire et au
Dahoma;T
A t·lONSLSUH L:; GJUVi::HNEUR G3IŒ...:..AL
Par lettre (lu:;; août cour:J.nt, d. le l'iinistre
des Affaires Ztre.ngères :n'a fait connaitre, suivant
une inforoa~ion de l'~mbassadeur d'Allemagne à
Paris, que les parties de la Colonie anglaise de
Sierra Leone et de la Colonie françaiseœ la Côte
d'Ivoire, autrefois dans le ressort du Gouvernement
du Togo, avaient été placées, au point de vue des
intérêts allemands, sous la juridiction du Consulat
Iopérial à l·ionrovia.

- 296 -
D'autre
part,
les
Colonies
anglaises de
la
Côte d'Or et de
la ~igéria, e~ la Colonie du Daho-
mey demeuraient,
~ cet ~gard, sous lrautorit~ du
Gouverneur de
Lome.
J ' a i
l'honneur de
porter
ces
indications
~
votre
connaissance,
et,
pour répondre au désir ex-
primé par N.
Delcassé,
je vous
serais
très
obligé
de vouloir
bien donner
aux Lieutenants Gouverneurs
des
Colonies intéressées
les instructions néces-
saire s
pour que 1'n-t. HORN,
Gouve rneur In.péri al
~ Lo-
me,
et
FR~~OUX, Consul d'Allemagne p.i.
a Monrovia
soient admis
au
libre exercice
de
leurs
fonctions
dans
les
parties des
territoires
français
situés
dans
leur ressort.l.
1
Signé Gaston DOL~ERGÙL.
1
i
1
.1

c:.'J (
-
-
A N N E X E
111-
-:-:-:-:-~-:-:-:-:-
DEPECHE CO:.fCERNANT LES INTERETS ET SUJETS
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-=-=-
ALLEMANDS EN COTE D'IVOIRE.
-=-=-:-=-:-=-=-=-:-=-=-:-=-
-
vous
informe
~ue Décret 4 AoUt a retiré
exequateur Consuls
Allemands
et qu'Ambassade Etats-
Unis Paris
fait
connaître que
Consuls Etats-Unis
dans pays
Protectorats et Colonies
françaises
sont
chargés
protection sujets
et intérêts
Allemands.
14
Août 1914
(Archives Nationales,
Paris
microfilm
nO
192).

298 -
-
A N N E X E
IV &.
V -
- : - : - : - : - : - : - : - : - : -
,:'"
RECUEIL DES TRAITES & ACCORDS DE LA FRANCE
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-;-=-=-=-=-~-=-=-=-
Année 196J,
Paris
Imprimerie
Nationale
1964
~1~J~=~~=~~2~~~~I~2~=~~r~~=k~~~~~~~~~3~~
~~g~~~g~=~I=k~=~~~~~k~~~~=~~=~S~=B~~~~~-
RE -
Article Ter -
L'Ambassadeur de
la République
françai-
se
à Abidjan est le doyen du Corps diplomatique.
Article
2 -
Les
deux
~tats,
tenant
compte des
liens
particuliers d'amitié qui
les
unis3erlt,
am~nagent
leurs relations
diplomatiques,
notamment
en se
consultant régulièrement
sur
les
questions
de
po-
litique
étrangère.
..
.w

.., '."
"'
Article 4 -
Aucune des disposLtions
du pr~se~t
traité ne saurait être
intaprétée
comme compor-
tant pour l'un des deux états
contractants une
limitation quelconque ~ son pouvoir de négocier
et de
conclure des
traités,
conventions
ou autres
actes internationaux.
1
ACCORD DE COOPERATION EN MATIERE
1
=====~==========================
1
ECONOf-lIQUE
MONETAIRE & FINANCTERE ENTRE LA RE-
==========~======~============================
1
~~~~~~~~=~~~~~~~~~=~J=~~=~~~~~~è~~=~~=S~I~
1
D'IVOIRE
==::::;;;:;;.=====
1
-
TITRE III -
\\
1
DES ECHANGES
1
1
-=:-=-=:-=-=-=-
Article 11 -
11
La R.C.I.
& la R.F.
convie~ent de m~in-
tenir,
pour
une période de
cinq ans
renouvelable,
leurs relations
commerciales dans
le
cadre d'un
régime
préférentiel r~ciproque. fond6 sur les prin-
cipes suivants
Libre
circula Lion et franchise douanière,
sous réserve des
lois
et règlements rela-
tifs
à
Ilhygièn 7 à la 98curit3 et ~ la
moralité
publiques,
au respect des mono-
pales
fiscaux et des
organisations de
marchés.

- 300 -
-
Débouchés privilégiés
consentis de part
et d'autre pour les
principuux produits
et marchandises,
notamment sous forme
de
contingents
et de
prix garantis.
Co-
ordination des politiques
commerciales
à l'égard des pays tiers.
Protection des industries ivoiriennes.
La détermination des
quantités et des
prix des produits
importés
sur les
ter-
ritoires
de la R.F.
et de
la R.C.I.
et
faisant
l'objet d'organisation de mar-
chés
interviendra chaque année,
en temps
utile,
pour permettre l'étEblissement des
\\
prévisions
budgétaires
et des
plans
de
commercialisation.
\\r..
Toutes
les recettes
et les dépenses
de
la R.C.I.
sur
les pays
extérieurs
à
la zone
franc
seront exécutés
par cession ou achat de de-
vises
étrang~res sur le marché central des changes
de
la zone
franc.
Article
15 -
I l est ouvert dans
les
écritures du
fon~de stabilisation des
changes de
la
zono
franc
un compte en
"dolléH'-rnoflIlilie de
compte"
intitulé
"Côte d'Ivoire
-
Droit de
tirage".
---

Ce
compte
est
crédité notanment de
la contre. valeur des règlements en de""ises
corres-
pondant aux exportations
que la R.C.r.
obtiendrait
de pays
extérieurs ~ la zone
franc
ou d'organis~­
mes
internationaux.
Ce compte est débité notélt'.ment de
la contre valeur des r~glements en devises
corres-
pondant aux importations de pays extérieurs
à la
zone
franc,
des participations
ou cotisations aux
organismes
internationaux et des remboursements
d'emprunts
consentis par ces
pays
ou ces
organis-
mes.
Fait a
Paris,
le
24 Avril 1961
Houphouet-Eoigny
Michel Debré
fi
-

- 302 -
- A N N S X E
VI-
-:-:-:-:-:-:-:-
DECLARATION DU PrtESIDENT ROUPHOUET BOIG~rr
-=-=-=-=-=-=-=-~-=-~-~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
AU SUET DE LA REUlrIFICATION DE; LI ALLEHAGNE
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
IlAus Gründen, die Sie sicher kennen und auf die
ich nicht mehr zUTÜckkomme, haben wir die Gemein-
schaft (Communauté) verlassen, aber unsere Bezie-
hungen zu Frankreich ble~n nicht weniger eng,
nicht \\;eniger vertrauensvoll, nicht weniger
freundscnaftlich.
Wia konnte es
auch anders sein ? ~s besteht ja
kein poli tisches Problerl z""ischen .F'ran};:reich und
uns •
Frankreimist nicht dar~n interessiert, uns
aine politische ùnschauung aufzuwiugen.
Die Liebe zum Vaterland und zur Demokratie, die
wir mit ihm gemeinsam haben, bringt uns auf natür-
liche 'ileise naher.
Frankreich ist das Land der Demokratie, der
Freiheit und der Freundschaft mit aller- Volkern.
Ieh bin sicher, dass an dem Tag, an dem endlich
ein Schlusstrich unter das algerische Drama gesetzt
worden ist, rehr viela Volker auf die franzosische
FreundSchaft st olz sein '.verden, denn es I,..;ird die
erste Nation sein, die der Kolonisierung in der
zweiten Halfte des 20. Jahrhunderts ein Ende
set zt •
-

- .303 -
- A N N E X E
VII
-
-:-:~:-:-:-:-:-:-
DECLARATION DU PRESIDENT HOUPHOUET BOIGNY
-=-=::- :::;-=-=_.=-:-=-=-=-=-= -= -= -= - =-=-=-= -=-
DEVANT LE ~ème CONGRES DU P.D.C.I.
-
le
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-
2 Septembre 1965
-
AU SUJET DE LA REUNIFICATION
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-;-=-=-=-=-=-=-=-
DE L'ALLEMAGNE
2/ Am 2. Septembrer 1965 sag~ Prasident
Houphouet-Baigny vor dem 4.
Kongress der Demokra-
tischen Partei der Elfenbeinküste
dazu falgendes
~Diejenigen, die
leichthin yon der Selbst-
1 .
best immungderi;'sprechen,
wn ihren sinnlasen
Traum zur Hegemonie
zu verschleiern,
sallen
ihran ~uten Glauban beweisen,
idem sie. dur ch
die
Selbstbest immung die Wiedervereinigung
des
Landes
erleichtern,
dass
das
erste Op-
fer
willkUrlichen" eilung wllrd(~.
'=-
"Die Bundesrepublik respektiert die Demarka-
tianslinie,
einschliesslich de." sagenannten
"Schandrnauerl!,
die
ihr auferlegt wurde,
die
wir
j8doch eher als
di2
"l'lauer der Niederla-
gel!
betrachten,
denn sie
beweist
au~ eine
1
ausgesprochen traurige
Weise d~s
Versagen
aines Regimes;".
-

- 504 -
A N N E X E S
VI JI & IX
-:-:-:-:-:-:-:~:-:-:-:-
INTER VENTI ON
DU PRE SIDENT HOUPHOUET-BOIG)iY PAR
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-
un JOUP.NALISTE DU
"RHEINISCHEN MERKUR"
-=-:-:-=-:-=-=-:-=-:-=-=-=-=-=-:-=-=-=-
Am 10.
September 1965 antwortete Prasident
Houphouet-Boigny auf Fragen des
Sonderberichterstat~
ters
des
l'Rheinischen Merkur"
bezligli.::h der wirts-
chaftlichen und menschlunen Beziehungen zwischen
den beiden Staaten Îolgendes
"Wie
ich Ihnen schon sagte,
brauchen wir
Kapi tal und Techniker.
Die Bu.tdesrepublik
Deutschand verfügt
über
beiele;.
Ieh glautje
dass
sie viel mehr
für
Afrika hatte
tun
konnen,
aIs
sie bisher getan hat
:
man ka
nnte
sagen,
dass
die
deutschen Geschâfts-
leute,
der en Initiative
sa sehr gelobt
wird,
zaghaft geworden sind,
und siè haben an den
neuen ~tarkten kein Interesse.
Gerade in der
Elfenbeinküste gibt
es
ungefahr 2ehn Projk-
te,
an denen die deutsctlen Unternehmen wun-
derbar mitwirken k5nnten,
von
denen sie
aber
ni ch t s
IV i :.; 5 en.

- 305 -
"Wir sind ebenso besorgt darum,
unsere
Beziehungen auf rein menschlichem ~ebiet
mit Vest-Deutschland zu entwickeln,
Wir
sind bereit,
mit dem HBchs~mass an gutem
Willen jede Initiative
auf diesem Gebiet
anzunahmen.
Unsere
Praktikanten sind bei
Ihnan ausgebildet worden und wir würden
uns
f;reuan,
wenn diese
Zahl s1eigt.
ItKurz gesagt
wir sind der Meinung,
dass
die Bundesrepublik Deutschland eine Gros-
smacht auf der WeltbUhne und auf dem in-
dustriellen Sektor i s t ,
und dass
sie viel
fUr die
Entwicklung der Elfenbeinküste
tun
konnte.
Saian Sie
5icher,
dass
sie dort
ein dreifaches In~eresse, namlich ~n ma-
tarieller,
politische, ·und moralische Hin-
sicht
finden würde".

ANNEXE
X-
-=-=-=-:::-=:-;:-:::
DROIT D' ETABLISSL1-LENT
=:=============~=====
( LA. CONVENTION DE YAOUNDE II
Office des publications officielles
des Communautés Européennes;
Luxembourg )
Article 31
Le régime que chaque Etat associé accorde en
matière de droit d'établissemenT ou de prestation de
services,~e peut, en droit ou en fait, comporter
directement ou indirectement de discriminations entre
les ressortissants ou les sociétés de chacun des
Etats membres.
Cependant, les ressortissants et sociétés
d'un Etat membres ne peuvent bénéficier, pour une
activité déterminée, dans un Etat associé des dispo-
sitions du premier alinéa que dans
la mesure ou
l'Etat dont ils relèvent accorde pour cette même
activité des avantages de mêwe nature aux ressortis-
sants et sociétés de l'Etat associé en cause.
Article 32
Dans le cas où un Etat associé accorderait aQ~
ressortissants ou sociétes d'un Etat qui n'est ni
Etat membre, ni Ztat associé au sens de la présente
convention, un trai~ewent plus îavorable que celui
résultant, pour les ress ortissauts ou les sociét és
des Ztats membres~ de llapplication des dispositions

-
)O,? -
du présent titre, ce traitement est étendu aux
ressortissants ou sociétés des Etats membres, sauf
lorsqu'il r§sulte d'accords régionaux.
Article 33
Le droit d'établissement au sens de la présente
convention cosporte, sous réserve des dispositions
relatives
aux mouvements de capitaux, llacc2s aux
activités non salariées et leur exercice) l~ cons-
titution et la gestion dl entreprises et notament d.e
sociétés, ainsi que la création d'agences, de sure-
cursales ou de filiales •
• C":"...&:k.A _ -.
-

-
..I V U
-
-
A N N EX E
XI-
-:-.:-:-:-:-:-:-:-
LOI N°
59-1J4 du J SEPTE~1BRE 1959
-=-:-=-=-;-=-=-:-=-=-:-=-=-=-=-=-
DETER~nNANT LE REGIME DES INVESTISSE~1ENTS
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-;-=-=-~-=-
PRIVES DANS
LA REPUBLIQUE DE
COTE D'IVOIRE
-=-=-;-:-=-:-=-=-=-:-=-=-=-=-:-=-:-=-=-=-=-
TITRE
l
========
Article
2.
Sont réputés
prioritaires sur le
territoire de
la République de
Côte d'Ivoire,
les
catégories d'entreprises
ci-après
1°)_ Les
entreprises immobilières;
2°)_ Les
entreprises de
cultures
industrielles
et les industries
connexes
de
préparation
(oléagineux,
hévéa,
canne
à sucre,
ect .. )
)0)- Les entreprises industrielles de prépara-
tian et de
transformation mécaniques
ou
chimique ,des
production végétales
et ani-
males
locales
(café,
cacao,
oléa~ineux,
hévéa,
bois
coton,
caIUle
à
sucre, etc .. )
4°)_ Les indsutries de fabrication et de montage
des
articles
et objets de
grande
COnSOlnlna-
tion
(textiles,
matériaux de
construction

fabrications
métalliques,
véhicules,
ou-
tillago et quincaillerie,
engrais,
produits
chimiques
et pharmaceutiques,
p~te ~ pa-
piers,
cartons
et applications,
produits
plastiques,
etc . . . )
5°)- Les
industries minières
d'extl'action,
d'
enrichissement
ou de
transformation de
subs-
tances minérales et les entrel,rises
connexes
de manutention et de
transports,
ainsi que
les entreprises de
recherches
pétrbli~r~~;
6 0 )_ Les entreprises de production d' ~nergie.
CONDITIONS
d'AGREMENT -
Article
J.
Les entreprises
appartenant ~ l'une
des
catégories
ci~dessus pourront,
par décret
pris
en conseil des ministres,
être agrées
comme priori-
taires
lorsqu'ellas remplissent
les
conditions d'a-
grément
suivantes
a)
Concourir a
l'ex~cu~ion des plans de d6ve-
loppement
économique
et
social ùans
les
conditions déterminées
par le
décret d'a-
grérnen t ;
b ) -
E r f e c ~ uer des in v est i S :3 eH: '-' n tS r e vêt cl n t
une
importance
pLirticuliare
pour
la mise
en
valeur du
pays;
c)
Avoir
ét~ cré6es apr~s le 11 Avril 1958

- 3lO -
ou avoir
entrepris
apr~s cette date des
extensions
importantes,
mais
~ eulement
en
ue
qui
concerne
ces
extensioo~.
Article 4.
En cas
de
manquement grave d'une
entreprise
agr~~e aux obligations impos~es par le
d~cret d'agr~ment, le retrait d'agr~ment est pro-
nonc~, apr~s mise en demeure non suivie d'effet,
par d(~cre t
pris
en conseil des
minis tres.
Dnns
ce
cas,
l'entreprise
est soumise
pour
compter de
la
da~e dudit d~cret, au r~gime rte droit commun.
Article
5.
Toutes
les
entreprises
agr~~es com-
me
prioritaires
sans
exception,
bénl~ficieront de
mesures
d'f-'!xofl,)ruti.on ou d';jll(~gelnent fiscal.
Cel-
les
d'entre
elles qui
prf~Sellteilt une
importance
particuli~re pourront,
sur autorisation sp~ciale
donnée
par
une
loi,
@tre admises
au b~néfice du
r~gime fiscal de
longue dur~e d~fini ci-dessous
et
passer avec
le Gouvernement
des
conventions
dites
d'étJblissement
dans
les
conditions déterminées
ci-après.
pr!c.~e;tC
Le
loi
prévue
~ l'alin~a~fixera la pério-
de d'applicatiori du régime
fiscal
de
lo~gue durée
ainsi
ql!e
la
durée
et
les
conditions
générales
de
la
convention d'~tablissement, les
autres
dispo-
sitions
éto.Jlt
déterminées
par décret
pris
en con-
·seil des
rrünistres.

311
TITRE
II
======-====
LE REGIME FISCAL DE LONGUE DUHEE -
Article
6.
Le regime
fiscal
de
longue durée
est destiné
à garantir à des
entreprises
agréées
comme
prioritaires,
la stabilité de
tout
ou par-
tie des
charges
fiscales
qui
leur incombent,
pen-
dant une période maximum de
25 ans, majorée, le
cas
échéant,
dan~ la limite de 5 années,
des
dé-
lais normaux d'installation.
Article
7.
Peudant
la période d'application
d'un régime
fiscal de
longue durée,
aucune modi-
fication ne
peut
~tr8 arp6~~éeaux r~gles d'a3-
siète et de
perception,
ainsi qu'aux tarifs
prévus
par
ce
régime en faveur
de
l'entreprise bénéfici~
Penda~t la même période,
l'entreprise
bénéficiaire ne
peut être
soumise
aux impôts,
ta-
xes
et
contributions de
tout nature dont
la
créa-
tian résulterait d'une
loi
postérieure
à
l~ date
d'application du régime
fiscal
de
lon~ue durée.
Article 8.
En caS
de modification au r~gime
fiscal de
droit
~ommun, tou~e entreprise bénéfi-
ciant d'un régime
fiscal
de
longue
dur~e peut de-
mander
le bénéfice desdites
modifications.
XSKA._

I l peut lui être donné
satisfaction par décret
en conseil des ministres.
Toute
entreprise
bénéficiaire peut demander
à
atre replac~~ sous
le régime du droit
commun à
partir d'une
date Qui sera fixée
par décret pris
en conseil des ministres.
TITRE
III
==========
LA CONVENTION dt E:TABLI SSDIENT
Article 9.
La convention d'établissement fixe
et garantit
les
conditions de
création et de
fonc-
tionnement
de
l'entreprise
prioritaire
admise
à
en
bénéficier.
Elle ne peut être
passée Qu'avec une
entre-
prise
bénéficiant d'un régime
fiscal
de
longue du-
rée
et sa durée ne
peut excéder
celle de
ce régi-
me
fiscal.
Elle ne peut comporter,
de
la pal't de
l'Etat,
d'engagement ayant pour effet de
décharger l'en-
treprise
bénéficiaire'des pertes
ou charges
ou
des manques
à
gagner dus
à l'évolution de
la con-
joncture économique
ou à des facteurs
propres
à
l'entreprise.
Article
10 -
Le règlement des différends résultant
de
l'application des
dispositions
d'une
convention
d'établissement et
la détermination éventuelle de

l'indemnit~ due pour la m~connaissancs des en-
gaments
pris,
pourront
faire
l'objet d'une
procé-
dure d'arbitrage
dont
les modalités
seront
fixées
par chaque
convention.
TITRE
IV
---------
---------
LA FISCALITE -
Article 11.
Les mesures
d'exonération et d'a1-
1ègement
fiscal
dont bénéficient,
sans
exception,
toutes
les
entreprises
agréées
comme prioritaires
concernent
Certains
droits
et
taxes
perçus
à
l'entrée du
tElrritoir8
Ge
la rZépublique
sur les marchandises
et produits
importés
droit deetouane,
droit
fis··
cal d'entrriB,
taxe
îorfaitaire
représentative
de
la
taxe
de
transaction;
Certains
impôts,
contributions
et
taxes
frappant
les
activités
intérieures de production ou
les
transactions,
impôt
sur les bénéfices
industriels
et
commerciaux,
contribution foncière
des
proprié-
tés bâties,
taxes
sur
les
biens de
mainmorte,
con-
tributions
des
patentes,
droits
d'enregistrement
et de
timbre,
taxe
d'extraction des
matéri~ux;
Certain::; droits
et
t<:.lxe.':i
perçu.'3
à
la sortie du
territoire
de
la Républlque
droit
fiscal de
sor-

- :)J.'+ -':~
:. ~..~~
'\\~'~
tie,
taxe
forfait~ire à l'exportation représenta-
tive de
la taxe de
transaction.
-
Leur liste
en est fixée
au tableau annexé à
la pré-
sente
loi er les mesures ne
pourront prendre effet
qu'à compter du 1er avril 1959 en ce qui
concerne
les droits
et
taxes
prévus à
l'alinéa 2 du présent
article et du 11 avril 1958 en ce qui concerne
les
alinéas
J & 4.
Fait à
Abidjan,
le
J Sept.1959
Félix HOUPHOUET-BOIGNY
Le Ministre des Finances
des Affaires
économiques et du Plan,
R.
SALLER

-
) l )
A N N E X E X I l -
- : - : - : - : - : - : - : - : -
LES ACCORDS DE COOPERATION GER~ANO-IVOI­
RIENNE -
1961-1971
-
(BUNDES-ANZEIGER)
-=-=-=-=-;-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-=-
\\Hrtschaftsabkommen vom 18.12.1961
in Kraft am 18.12.1961
(RA Nr.16/62 vom
23.2.62)
-BAnz Nr •. 58/62
Notenwechse1 vom 4.9/16.10.1963
Uber die Ver1angerung des Abkommens
RA Nr. 27/64 vom 24.7.1964
-
BAnz Nr.
166/64
Entsch.
des Rates vom 25.10.1971
(71/161/EWG)
zur
Genehmigung dar sti11schweigenden Verl~ngerung der
Vereinbarung bis J1.L2.1972 -
AD1.der EG Nr.L248/7
Abkommen vom 1R.12.1961
Uber wirtschaft1icne und technische
Zusammennarheit
in Kraft am 18.12.1961
(RA Nr.
16/62 von 2J.2.62)
-
BAna Nr.
58/62
Protoko11 vom 18.12.1961
liber Seeschiffahrtbeziehungen
in Kraft am 18.12.1961
(HA Nr.16/62 vom
23.2.62)
-
BAnz Nr.58/62

- 316
Abkommen vom J.9.196J
über Kapita1hi1fe
~n Kraft am J.9.196J (RA Nr.JJ/6J vom 14;10.6J)
-
BAnz Nr.
210/6J
Vertrag vom 27.10.1966
über die
Forderung und den gegenseitigen Schu~z
von Kapit~ngen
.
""
Gesetz vom )1.1.1988
-
1968 II 61
BT-Druck sachen V/JOJ8,2205
in Kraft am 10.6.1968
(Bek.vom 17.5.68)
-
1968 II 529
Siehe au ch RA.Nr.JO/68 Vorn 20.6.1968-BAnz -
"ir.
121/68
Abkommen vom 11.6.1968
über Kapita1hi1fe
in Kraft am 11.6.1968
(R.A.Nr.40/68 vom 8.8.68)
-
Bimz Nr.
167/68
Abkommen vom 17.6.1968
über Kapita1hi1fe
in Kraft am 17.6.1968
(RA.Nr.J7/68 vom 29.7. 6 8)
-
BAnz Nr.
15J/68
Abkommen vom 5.5.1970
liber Kapita1hi1fe
in Kraft am 5.5.1970
(RA Nr.21/70 vom
27.5.70'
-
BAn z
Nr.
ll. 5 / 70
i
\\
1
.~

-
).1.(
-
- A N N E XE, XIII -
-=-=-~-=-:-=-=-:-
LES ECH.l."':GES CŒ-1t1ERCIAtrl
====;=;=================
(COlIfVEI'1TION DE YAODND:2 II
Office des Publications Officielles
des. Communautés Européennes, Luxembourg)
Chapitre l
: Droits de douane et restrictions quan~.
titatives
Article 2
1- Les produits originaire~ des Etats
associés sont admis à l'importation dans la Comnu-
nauté en exemption des droits de douane~ et taxes
d'effet équivalent sans que le trai tement.c=.réservé
à ces produits puisse être plus favorable Que celui
que les Etats membres s'accordent entre eux.
2- Toutefois, les dispositions du para-
graphG 1 ne préjugent pas du régime d'importation
réservé aux produits
:
énumérés à la liste de l'annexe II du traité,
dès lors qu'ils font l'objetd'une organisation
commune des Qârchés au sens de l'article 40 du
trait é,
soumis à l'importation dans la Communauté à une
réglementation spécifique comme conséquence de la
mise en oeuvre cle la politique agricole commune.
Les dispositions du protocole n01 annexé à la présen-
te conventiion précisent les conditions dans lesquelles
la Communauté détermine, par dérogation au régime
général en vig~eur à l'égard des p~ys tiers, le
régime applicable au bénéfice des produits ci-dessus,
originaires des 2tats associés.

- 3I8 -
3- Des consultations peuvent avoir lieu
au sein du conseil d'association sur les conditions
d'application:::du présent article.
Article 3
1- Les produits originaires de la Com-
munauté sont adois à l'importation dans chaque Etat
associé en exemption des droits de douanes et taxes
d'effet équivalent.
2- Toutefois, chaque Etat. associé peut
maintenir ou établir, dans les conditions fixées
au protocole n 0 2 annéxé à la présente convention,
des droits de do~ane et t~~es d'effet équivalent
qui répondent aux néeessités de son développement
ou q~i ont pour but d'alimenter son budget.
3- Chaque Etat associé accorde le m8me
traiteQent aux produits originaires de chacun des
Etats membres •
. 4- A la demande de la Communaut é, des
consultations sur les ~onditions d'a~plication du
eJ!.
présent article ~ ~ CUV- /'--'2..-UYL c1LL Cf;1/UJ
cL: Cu0-o ~~ .
Chauitre I I : Dispositions relatives â la politique
commerciale
Article 11
Sous réserve des dispositions parti-
culières 9r0pres au COu~erce fron~alier, et sans
préjudice des articles 12 et 13 :
- le régime ;ue les ~tats associ~s appl~Quent en
vertu du prés ent titre au:: produit s ori ::ji:J.z- i:;:8s <le
la Co~unau:;.3 ~e ..?eut pas être Doins favoI'a.ble que
celui a.pplioyé aux procL..:.its origiu3.ir8s è.e 11l::t2.t
tiers le plus favorisé,
!
j
...

- 319 -
- le régime que les Etats associés appliquent
en vertu ~u présent titre à leurs produits à
destina~ion de ~a Coowuna~té ne peut pas être
moins favorable que celui appliqué aux produits
destinés à l'~tat tiers le plus favorisé.
"
.~.
"
Article 12
Les Etats associés peuvent :1aintenir
ou établir entre eux des unions douanières, des
zones de libre-échange ou ~onclure entre eux
des accords de coopération éconosique.
Le Conseil d1association est tenu informé par
les Etats associés intéressés.

- 320 -
A N N E X E
XIV
- : - : - : - : - : - : - : - : -
UN ASPECT DE LA POLITIQUE CULTURELl.E DE
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~=-=-
L'ALLEMAGNE FEDERALE
-=-~-=-=-=-=-=-=-=-=
Le
22 Janvier 1971,
Walter SCHEEL,
devant
le
Conseil de
Politique Culturelle du Minist~re F~d~ral
des Affaires Etrangères déclare
l'
"Wir rnUssen den bis
11er gUltigen asthetischen Rahmen
sprengen und die
Kulturarbeit auf al~e Bereiche In-
ternationaler und {!;esellschaftlicher Zusamfllenarbeit
erstrecken . . . . .
Wir dUrfen nicht in Ehrfurcht var
..
DUrer,
Bach ~nd Beethoven sitzen bleiben;
wir mus-
sen Interesse aufbringen [ljr brennende
Fragen der
Gegenwart,
darunter Erwachsenenbildung,
Bi1dun~-
hi1fe,
Schul reformen,
Ul"trl'le1tprob1eme".

- 52I -
-
A N N E X E
XV-
-:-:-:-:-:-:-:-;-
LES ACCORDS GERi'1ANO-IVOIIU EifS
-===========================-
D'ASSISTANCE TECH~IQUE DU
18 DECEMBRE
1961
-=========================~==============-
• • • • •
f
Artikel
1.
1 0 )_ Die Regierung der Bundesrepublik Deutschland
und die Regierung der Republik ElfenbeinkUste
werden 3ich gemeinsam be~lihen. im Rahmen
ihrer M6glichk&iten in wir~sch~ftlichen und
t e·chni s chen
Fragen zu~ammenzuarbe i ten und
3ich gegensei~ig zu unterstlitzen.
Die
Zu-
sammenarbeit
erfolgt
éluf der Grundlage
gleich-
berechtiger Partnerschaft.
2 0 )_ Auf der Grundlage
und im Rahman dieses
Ab-
kommens
i s t beabsichtigt,
Sondervereinba-
rungen über einzelne
Vorhaben auf dem Gebiet
der wirtschaftlichen und
technischen
Zusam-
menarbeit
zu
treffen.
..\\rtikel
2.
Zur Verwirklichung der
Ziele Jieses
Abkommen~ kônnen die
in ArtikeJ.
Abs.
2 genannten
besonderen Vereinb8runt:cn vorsehen,
daD ùie Il.egie-
rung der Bundesrepublick Deutschland.
1
1
1
J

1 0 )_ Die Regierung der Republik Elfenbeinküste bei
.,ll
der Errichtung von Ausbildungs- und Lehrst~t-
~.
f'~
ten,
bei der Beschaffung von Lehr-
und
An-
schauungsmaterial fUr
technisch-wissenschaft-
liche Lehrstatten und Institute,
bei der Fo~-
derung der beruflictlen und
technischen ,\\usbil-
dung von Sta~angeHorigen der Elfenbeinküste
sowie bei der Vermittlung von deutschen Sach-
verstândigen,
Lehr- und Fachkraften durch
teilweise
KostenUbernahme unterstützt,
2 0 )_ Vertretern der Regierung der Republik
Elfen-
beinküste ermoglicht,
sich ~it den Fachkennt-
nissen deutscher Sachverstandiger auf dem Ge-
biete der wirschaftlichen und
technischen
Î
En t\\vicklung vertrau t
21.1
ma chen,
.._\\
J~)~-Auf ihre Kosten deutsche Sachverstandige zur
Erstattung von Gutachten über die wirtschaft~
liche
und
tec~ische DurchfUhrbnrkeit von Vor-
ha~en, die die
valle
Entwicklung und Nutzbar~
machung der wirtschnftlichen Hilfsquellen
der Republik Elfenbeinküste zum Ziele
haben,
i
entsendet,
\\11
4°)_ Für Studenten und Praktikanten der Elfen-
beinküste Stipendien und Ausbildungsgelegen-
1i
heiten an deutschen Bildungsstatten und die
1
1
der deutschen Industrie verrnittelt.
1
,
i
Artikel
).
Die Regierung der Republik Elfenbein-
kUste wird

- 323 -
1 0 )_ Auî die
von der Uegierung der Bundesrepublik
Deutschland im Rahmen einer Ven3inbarùngge-
..' .
maB Artikel
Abs.
2
zur Verfügun'g gestell ten'
,
. ,
1
Gegenstande und die von deutschen Sachver-
standigen,
Lehr- und Fachki:~ften und ihren
FamilionangehBrigen eingefUhrte~ MBbel,
Kraft-
2 0 )- Die
deutschen Sachverstandigen,
Lehr- und
Fachkrafte fUr
die
Dauer ihrer T~tigkeit im
Rahmen einer Vereinbarung gemaB Artikel
1 Abs'
2
sowie deren Familienallgehürige von Steuern
auf Einkommen,
persBnliche Habe
und Arbeits-
màterial freistellenj
)0)- FUr Vorhaben, die auf Grund dieses Abkommens
durchgefUhrt
werden,
erforderlichenfalls
Grund und Boden sowie Gebaüde
zur VerfUgung
stellen und die Kosten für den Betrieb und
die
Instandhaltung tragen,
4°)_ Die auf Grund einer Verinbarung entstehenden
Kosten
a)
fur Reisen und TranspoJte der deutschen
Sachvers tandigen,
Lehr-' und Fachkrafte
in der Hepublik Elfenbeinküste in Au~-
Ubung ihrer Tiitig1<eit,
b)
fUr
erforderli ch \\.:erdende Di e ns t lei st Ull-
gen durc~Staatsangehôrige der
1

- 324- -
ElfenbeinkUste
tragen
5°)- Auf ihre Kosten fUr die im Rahman einer be-
90nderen Vereinbarung gem5B Artikel
1 Ahs.
2
in die Republik Elfenbeinküste entsanden
deutschen Sachverstandigen,
Lehr- und Fach-
krafte und deren Familien~ngehorige angemes-
sane Wohnungen zur Verfligung stellen.
Artikel 4.
-
Beide Regierungen werden sich auf Grund
einer besonderen Vereinbarung gegenseitig liber Aus-
bildungs- und Arbeitsplane unterrichten,
die
für die
DurchfUhrung der wirtschaftlichen und technischen Zu-
sammenenarbeit von Interesse
sind.
_ .•..Wi&idM.
,G.x

- 325 -
i
.1
\\ ' 1
\\
1
,
,
.
.!
\\~,
-
A N N E X E
XVI -
- : - : - : - : - : - : - : - : -
LETTRE AUX EGLISES PROTESTANTES d' ALLEHAGNE FEDERALE
-=-=-:-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-=-:-:-=-
AU SUJET DE L'AIDE DE CES EGLISES AUX PAYS DU TIERS
-=-:-=-=-:-=-=-=-=-=-=-:-=-:-=-=-=-;-=-=-=-=-=-:-=-:-
MONDE -
(Partner fUr Morgen;Dienste
in Ubersee,
-=-:::-=-
Stuttgart)
- : - : -
Liebe BrUder in unserem Herrn Jesus
Christus!
In den Jahren des Hungers und der F:üchtlingsnot mach
dem
Zweiten Weltkrieg h~ben gerade auch wir evangel~s-
chen Christen in Deutschland sehr v~el Liebe und Hilfe
"
von unseren Bruderkirchen in aller 'I{el t
erfahren.
Eine
ganz neue Erfahrung waren für uns die
"fraternal worker~
jener Kirchen,
die
jahrelang unter ~ns gearbeitet ha-
ben.
Viele von uns wurden dadurch i l ihrem Glauben ges-!
1
târkt.
-
Wir wissen,
daB heute viela Kirchen durch 501-
che persënlichen Dienste eng miteinander verbunden sind l
Heute hort man in Deutschland viel von den schweren
Problemen in Afrika und Asien.
In Verfolg der ,\\ktion
"Brot fUr die
\\o,'elt"
haben nicht
wenige Christen den
Wunsch,
durch ihre
personliche Arbeit dort mitzuhelfen,
um auf diese
Weise
einen bescheidenen Dank abzustatten
""I.b .M.6e.
i A....•à. , Po

i
1
fUr die Hilfe,
die w~r selbst empfangen haben.
Es han-
delt sich nicht um Missionare im bisherigen Sinn des
Wortes,
sondern um Fachleute aus
den verschiedensten
Berufen
Tahnike~, Arzte,
Landwirte,
Lehrer,
Dozenten
Handwerker,
Kaufleute.
Sie mBchten ihren Dienst tun
mit den Kenntnissen,
die
sie
5ich inihrem eigenen Be-
ruf erworben haben.
Wir kBnnen uns vorstellen,
daB Ihnen diese Mitarbeiter
irn kirchlitd:.en Dienst von 1~ert sein ,.erden,
es erseheint
uns
aber aueh mBglich,
daB christli~he Faehleute in
staatlichen und privaten Proje~kten arbeiten. Wir w~~
1
ren dankbar fUr eine mëgliehst genaue Beschreibung
konkreter Aufgabenbereiche.
Es ware
auch gut,
wenn
Sie die
Schwierigkeiten offen aussprechen wUrden,
die
Sie mBglicherweise fUr
einen derartigen Dienst voraus-
s ehen.
'Vir wollen uns bemUhen,
ganz na ch Ihren 'V'üns «.
chen zu verfahren.
Wir haben uns darau~ eingestellt,
daB Ausreise und
mehrjahriger Dienst
finanziell
im wesentlichen von
uns
getragen ~erden. Wir wissen aber auch von den
mëgliehen Gefahren eines
solchen "Einbahnverkehrs lt
Deswegen w::1re es uns aueIl willkommen,
wenn 5ich
noeh andere Trager an der Finanzierung
beteiligen
würden.
Ein ltfraternal worker lt
soll in verantwortlieher Part-
ner schaft mit Ih~en an der
Aufgabe arbeiten.

- 327 -
Unsere Leute sprechen Deutsch,
daneben auch meist
E~glisch oder Franz~sisch.
Sie komnen Uberwiegend
auS evangelisch-lutherischen oder evangelisch-refor-
mierten Kirchen.
Sie sind grundsiltzlich bereit,
in
jecter zur ~kumenischen Familie gehorigen Kirche loyal
mitzuarbeiten.
Wir wUrden nur solche Menschen schicken
von denen
t
wir nach personlicher Kenntnis und gründlicher Eig-
nungsprUfung einen guten Dienst erwarten dürfen. Ein
Vorbereitungskurs
solI dazu beitragen,
daB niemand
mit falschen Vorstellungen zu Ihnen kommt.
AIs Dauer h1ëchten wir zun~chst drei Jahre vorausset-
zen.
Wir erwarten Ihre
.~ltworten auf diesen Brief und
hoffen,
daB auf diese Weise eine
Zusamlllenarbeit ents-
teht,
die
im Rahmen der ~kumenischen Famille unsere
Bruderschaft vertieft und weiter Machsen l~Bt. M~ge
Gatt uns
segnen,
damit
wir die gemeinsamen Au.fgaben,
die sr uns
anvertraut hat
mutig angreifen.
t
Bischof D.Dr.DIBELIUS
Januar 1961
Bischof Dr.
II'1JNDERLICH

- A N N E X E
XVII
;
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RECOMM~~DATIONS DE LA
CONFERENCE DES EGLISES DE
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-=-=-=-
TOUTE l'AFRIQUE
(C.E. T. A.1 APRES SA REUNION
d'
-=-=-=-=-~-~-=-=-=-=-=-=---=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
ABIDJAN AU SUJET DE LA PARTICIPATION DES EGLISES
-=-=-=-:-=-=-=-=-:-=-=-=-=-:-=-=-=-:-=-=-=-=-=-=-
HEMBRES AU DEVELOPPCHENT DE LEURS PAYS
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1
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(Partner für Morgen, Dienste in Ubersee,Stuttgart)
,
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1
In Africa
today we
are
living in an age
of development\\
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.l
Development i5
the human proce5s
in which the Church
l
1
must be
involved at grassroots
leve.l as weIl as
at
1
l,
other levels,
through individuals and congregations,
1
and at national level
through denominations
and Chri-
!~
stians.Councils.
Development
takes place in two areas,
urban and rural,
but
these
are
essentially linked and inter-dependent.
The Church's
concern in development is
to make
society:
truly human.
The Church should cooperate with the
go-
vernment in the planning of development
schme~ in an
effo~éto bring about social
justice.
I t is essential"
too,
that
churches make
a
carefu~ assessment
of govern·
ment development plans,
50
that
the resources
of
the
churches
c~n be used to maximum effect in complemen-
ting these
other resources.

Relations diplo82tiaues
.~~:
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La Rivalit; d'infl~2nce entre les 9uissances euro~èenne~ *
:;
en ~frioue ~0uatoria18 et Occidentale (depuis l'acte
;;::én ér;;~l c.e "::erl in .jusqu 1 au" s eu il du L{e siècle)
î(enneth 1ri~es
Collection : Revue dl bis1;oi'::-8 das colonies, ?aris 1961
Bandoung, tournant de, l'histoire (18 avril 1955)
Arthur Conte
Ed.itions : Robert Laffont, Paris 1965
- Konsulats - und Muster - vorschriften, Export- Nach-
schlage~erk der Eandels- Ka~~er, ilam~urg.
- Recueil des ~raitâs et Accords de la ?r2nce, ann~e 1963
Paris, I:J.pri::le:J:'i e ..::atiouale 1964
Die Elfenbeinktist e, ein Ent':Jicklunssl:::.nù auf d.em 1:Teg
zur lia tion.
Claus Zeller
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1:
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GrundzüGe des Niederlassungsrechts in den Afrikanischen
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Hildesarcl E8.I'lanè.'2r und Doro:~h82. >lezger.
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und Ansatz.9unkte für die Ent'iJicklungshilfe der B.R.D.
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. r·lünschen -1971
IFO - Institut für ','iirtschafts forschung, Afrika -
studien stelle.
Ent'dickLlngpolitik, Eandbuch und Le:::::ikon,
Bernhardt Haussler und. Hans Hermann Walz
Editeurs - Hans Besters und Ernst E. BOESCH.
Relations culturelles
La politique culturelle de la R~publiQue Fâd~rale
d'Allemag~e à l'étranger,
·La Docuwentation Française
N° 3664, 18 f~vrier 1970