I{ŒPUl3L1QU~ DI~ COTl; l)'1VOll{Œ
UNIlIN • /)I~( 'II'UNI: ~ TU,\\\\',\\II . .
.
.
YACU L1'l; l)l;S SCI l;NCl;S l~1' Tl;CJ'1 N Il)U I~S
IN ISTI~I'ΠI)I~ L'ENSE1CN Etvll.~NT SU l' EI{I EU ({
F n~..Js.IL-'- [
I~T IJI~ LA I~ECl-Il~I~CI-II.~Sc:ll.~NT(FIQU I~
,/"lIN 1"'''ERS ITE r'I/\\T/OI'lALÈ\\
,
/
"
1
~ill];~iN!,:
~~~~
..~0t?ït:.1:, ~~'1 •
~M::;lb:..( lUi '\\~J " ...
[IEHCES ETTECIIHIQU E
-" '--_.-1 -1
"'__ C'E COn: -[i '1'·... 0 1r::E ../'
[)1'::I'AI~"EMENT DI~ I\\IOLOCII·: 1·:'1'
PI·IYSIOLOCIl; ANIMALI~S
Annee uruvcrsiluire
'1
N° d'Ordre
THESE
Soutenue
le
12
juillet
1997
devant la Commission d'examen
Président:
Monsieur K. FOVA - BI
Professeur
Examinateurs:
Monsieur K. J. AKA
Maître de Conférence
Madame J. SARACINO
Professeur- Agrégé
Monsieur P. CARNEVALE
Directeur de recherches
ORSTOM

1
i
.,,
: ~ : .
"!' .. :.~ •.•
.'~
,"
l,." . . . '

[
SOMMAIRE]

AVANT-PROPOS
1
!
INTRODUCTION.
7
CHAPITRE 1 : GENERALITES.
14
Introduction.
15
1.1. Présentation des zones d'études.
16
!
1.1.1. Description globale des zones d'étude.
16
1.1.1.1. Situation géographique et relief.
16
1.1.1.2. Climatologie générale.
18
1.1.1.3. Hydrologie.
20
1.1.1.4. Végétation.
24
1.1.1.5. Peuplement humain.
27
1.1.2. Description des lieux d'études.
27
1.1.2.1. Station de Taï.
27
1.1.2.2. Station de Soubré.
29
1.1.2.3. Station d'Akakro.
30
1.1.2.4. Station de Danané.
31
1.1.2.5. Station de N'Golodougou.
36
1.1.2.6. Station de Latokaha.
38
1.1.2.7. Station de Massadougou.
38
1.2. Données bibliographiques sur le complexe Scdarnnosum :
Comportement, Caractéristiques vectrices, Identité.
39
1.2.1. Evolution des populations de vecteurs.
39
1.2.2. Cycles horaires d'activité.
41
1.2.3. Déplacement des simulies
44
1.2.4. Préférences trophiques.
46
,,1
i
,

1.2.5. Lieux'de repos.
49
.
1.2.6. Durée du développement préimaginal et cycles d'émergence.
50
1.2.7. Caractéristiques vectrices de S.damnosum s.1...',
51
1.2.8. L'onchocercose
53
1.2.8.1. Maladie
53
1.2.8.2.i Epidémiologie de l'onchocercose
54
1.2.8.3. Chimiothérapie.
56
1.2.9. Identité des espèces du complexe Si dam nosu m .
59
Cond usion.
67
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES.
69
Introduction.
70
2.1. Matériel animal.
70
2.1.1. Le complexe Simulium damnosum
: les différents stades de
dévéloppement.
70
2.1.1.1. Oeufs.
71
2.1.1.2. Larves.
71
2.1.1.3. Nymphes.
75
2.1.1.4. Adultes.
77
2.1.2. Onchocerca volvulus: agent de la maladie.
79
2.2. Matériel technique.
84
2.2.1. Matériel de la capture sur homme.
84
2.2.2. Pièges à appât animal.
84
2.2.3. Plaques d'aluminium engluées.
86
2.2.4. Pieges-vitres.
86
1
l'

2.2.5. Pièges adaptés à la recherche des adultes au repos.
86
2.2.6. Matériel pour l'élevage des simulies.
88
2.3. Méthodes de travail.
90
2.3.1. Echantillonnage des populations préimaginales de
S. damnosum s.L.
90
2.3.2. Captures sur homme.
92
2.3.3. Captures sur appât animal.
94
2.3.4. Piégeage par les plaques d'aluminium engluées.
94
2.3.5. Piégeage par les pièges-vitres.
95
2.3.6. Récolte sur les pièges adaptés à la recherche des adultes
au repos.
96
2.3.7. Technique employée pour l'élevage des
femelles gorgées sur onchocerquiens.
96
2.3.7.1. Description de la technique de capture.
96
2.3.7.2. Méthodes d'élevage des adultes
97
2.3.8. Méthodes de traitement des récoltes.
98
2.3.9. Evaluation Entomologique.
100
2.3.10. Evaluation Epidémiologique.
101
2.3.11. Ingestion des microfilaires par les simulies.
102
a) Choix des onchocerquiens.
103
b) Ingestion des microfilaires.
103
2.3.12. Traitement statistique.
104
Conclusion
105
'!

CHAPITRE III : RESULTATS.
106
, .
3.1. Espèces du complexe Suiamn osum rencontrées.
107
3.1.1. Identification des larves.
107
3.1.2. Identification des adultes.
107
',!",.
3.2. Comportement de S.damnosum s.l,
108
3.2.1. Evolution des populations de vecteurs.
108
3.2.1.1. Populations préimaginales.
108
3.2.1.2. Populations adultes.
110
a) Groupe S.soubrense-S.sanctipauli.
110
b) Groupe S.squamosum-S.yahense.
113
3.2.1.3. Discussion.
113
3.2.1.4. Conclusions.
116
3.2.2. Cycles horaires d'activités.
118
3.2.2.1. Captures sur appât animal.
121
a) Femelles du groupe Sieoubrense-Scsanctipauli,
121
b) Femelles du groupe S.squamosum-S.yahense.
124
3.2..2.2. Récoltes sur plaques.
124
a) Femelles non gravides.
124
b) Femelles gravides.
126
c) Mâles.
128
d) Adultes néonates.
130
3.2.2.3. Discussion.
132
3.2.2.4. Conclusions.
137
3.2.3. Dispersion des femelles de Suiamnosum
s.1..
138
3.2.3.1. Modalité et amplitude de la dispersion en zone
de savane.
138
3.2.3.2: Modalité et amplitude de la dispersion en zone de forêt.
140
3.2.3.3. Niveau d'eau et quantité de piqûres à différentes
distances du fleuve
144
1
3.2.3.4. ~ge physiologique moyen des femelles dispersives.
146
3.2.3.5. Déplacement des simulies le long d'une ligne de gîtes.
146
3.2.3.6. Discussion.
155
3.2.3.7. Conclusions.
160
·i·

,:1
~
...•
3.2.4. Préférences trophiques des femelles de 5 '. du ni nos u m s.l..
161
3.2.4.1. :Résultats.
161
3.2.4.2. Discussion.
164
3.2.4.3., Conclusions.
178
3.2.5. Lieux de repos des simulies.
178
3.2.5.1. 'Résultats.
178
3.2.5.2. Discussion.
181
3.2.5.3. Conclusions.
182
3.2.6. Développement préimaginal et cycles d'émergence.
183
3.2.6.1. Résultats.
183
3.2.6.2. Discussion.
189
3.2.5.3. Conclusions.
191
3.3. Caractéristiques vectrices de S.darnnosurn s.l..
192
3.3.1. Transmission naturelle.
192
3.3.1.1. Groupe S.soubrense-S.sanctipauli.
192
a) Echantillonnage des populations.
192
b) Caractéristiques vectrices naturelles en savane.
195
c) Caractéristiques vectrices naturelles en forêt.
196
d) Age physiologique et infestation des femelles
récoltées sur plaques.
196
3.3.1.2. Groupe S.squamosum-S.yahense
197
3.3.1.3. Discussion.
198
3.3.1:4. Conclusions
210
3.3.2. Impact de la charge microfilarienne des onchocerquiens
sur la transmission.
214
3.3.2.1. Résultats.
214
3.3.2.2. Discussion.
219
3.3.2::lCoridusions.
221
1
1

...
'.'
,."'
-"'.
".'
'.
.-':
./.
3.3.3. Impact d'un traitement de masse à 1'Ivermectine sur la.e .
transmission de l'Onchocercose en zone forestière
de Côte 'd'Ivoire.
221
3.3.3.1. Résultats de l'enquête entomologique
'.
avant le traitement.
221
3.3.3.2. Résultats de l'enquête entomologique
après le traitement.
223
3.3.3.3. Evaluation de la distribution microfilarienne
.(prévalence, densité) avant le traitement.
227
3.3.3.4. Traitement de la population humaine.
230
3.3.3.5. Evaluation de la distribution microfilarienne
après le traitement.
232
3.3.3.6. Discussion.
240
3.3.3.7. Conclusions.
247
CONCLUSION GENERALE.
250
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
252
!
ANNEXE.
282
l,
.!
;,
.
:. ,li.:? 1 ;;: 1 i

,
.• 6
[-flVANY - PROPOS]

." .....
- 2 -
Il est de coutume de rendre hommage, dans un A vant-Propros de Thèse, à
tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont permis à c~': travail d'être entrepris
et réalisé; cette tradition me permet d'exprimer, bien imparfaitement sans doute,
ma gratitude po~r l'amitié et le dévouement dont j'ai été entouré tout au long de
mon travail.
TI m'est agréable de remercier ici:
- Monsieur Le Ministre de la Santé Publique et de la Protection Sociale de Côte
1
D'Ivoire et ses Collaborateurs qui ont toujours été attentifs à nos problèmes et nous
ont toujours acc6rdé toutes les facilités nécessaires pour les travaux sur le terrain.
- Monsieur Le Président de l'OCCGE et ses Collègues qui m'ont fait confiance
en acceptant de me recruter à l'OCCGE.
- Monsieur Le Professeur Ag. RHALY, Secrétaire Général de l'OCCGE et le
Docteur M. HIEN, Sécrétaire Général adjoint, qui ont toujours manifesté un vif
intérêt pour mes travaux de recherches et pour leurs encouragements lors de la
rédaction de ce travail.
- Monsieur Le Directeur Général de l'ORSTOM, qui a bien voulu m'accepter à
la Section "Entomologie médicale" de l'ORSTOtvL
- Monsieur Le Directeur Général de l'Organisation Mondiale de la Santé et en
particulier le Docteur E. SAMBA, Directeur ONIS-AFRO, le Docteur Y. DADZIE,
Directeur du Programme de Lutte contre l'Onchocercose et le Docteur T.C.
NCHINDA du Programme Spécial de Recherches et de Formation concernant les
Maladies Tropicales qui, par le financement des projets de recherches et l'octroi
d'une bourse de soutien, m'ont permis de faire face aux dépenses occasionnées par
les travaux sur le terrain, la rédaction et la soutenance de la présente Thèse.
- Monsieur Le Directeur Général du Centre de Recherches pour le
Développement International (CRDI) et par lui le Gouvernement et le Peuple
Canadien pour avoir bien voulu mettre à notre disposition les fonds nécessaires à la
réalisation du projet de recherches "Lutte contre l'Onchocercose en Côte d'Ivoire".
1 . ,
j
1

- 3 -
- Monsieur le Professeur H. TIENDREBEOGO, Directeur de l'Institut de
Recherches sur les Sciences de la Santé (IRSS) et précédemment Secrétaire Général
Adjoint de l'OCCGE chargé de la Programmation Scientifique, pour la part active
qu'il a prise au séminaire marquant la fin du projet de recherches "Lutte contre
l'Onchocercose en Côte d'Ivoire". Sa compétence et son esprit de synthèse nous ont
été très utiles lors des discussions. Qu'il nous permette de lui exprimer ici le
témoignage de.notre amitié.
1
1
- Monsieur le Professeur BOISVERT de l'Université de Trois Rivières au
Canada, Consultant CRDI, qui, malgré ses nombreuses occupations, a bien voulu
accepter l'évaluation scientifique du projet de recherches "Lutte contre
l'Onchocercose en Côte d'Ivoire". Sa grande compétence et sa longue expérience
.dans le domaine de la recherche nous ont été précieuses. Ses conseils avisés ont
largement facilité la rédaction du volet relatif à la lutte contre l'Onchocercose.
Je voudrais adresser ici, une gratitude toute particulière à :
!
- Monsieur le Professeur B. SERI, Vice Président de l'Université de Cocody, qui
a bien voulu m'autoriser à soutenir cette thèse au Centre Universitaire de Cocody.
Qu'il trouve ici l'expression de ma vive reconnaissance.
- Monsieur le Professeur E. EHILE, Directeur de l'UFR de Daloa, pour sa grande
sollicitude et ses encouragements.
- Monsieur le Professeur S. A. AOUTI qui, suite au décès accidentel du
Professeur T. DIOMANDE, a bien voulu accepter en son temps la Direction
Scientifique de ce travail.
- Monsieur le Professeur K. FOUA BI, Chef du Laboratoire de Zoologie et
Biologie Animale de la Faculté des Sciences et Techniques, qui suit avec attention
les recherches menées tant au Centre Universitaire de Formation en Entomologie
Médicale et Vétérinaire (CEMV), qu'à l'Institut Pierre RICHET (IPR). Son expérience
et sa grande compétence dans l'élaboration des documents universitaires sont une
garantie de la qualité des travaux produits par les chercheurs du CEMV et de l'IPR.
.
.
Qu'il trouve ici l'expression de notre gratitude pour sa disponibilité constante et
pour avoir accepté, suite au départ à la retraite de Monsieur le Professeur AOUTI,
de prendre le rel ai de la direction scientifique de la présente thèse.
" ,
1".
,
. ~
i ,
.; t

- 4 -
- Monsieur le Professeur K. J. AKA, du Département de Biologie et de
Physiologie Animales de l'UFR de Cocody, pour ses conseils, sa disponibilité
.
.
constante et pour avoir accepté de faire partie de mon jury. Qu'il me permette de lui
exprimer ici toute ma gratitude.
1
- Madame! le Professeur J. SARACINO de la Faculté de .Médecine, qui a
également bien lvoulu s'intéresser aux résultats de nos travaux de recherche. Son
expérience dans la confection de documents scientifiques et son regard avisé ont
largement contribué à l'amélioration du présent document. Nous lui exprimons ici
toute notre gratitude.
- Monsieur P. CARNEVALE, Directeur de l'Institut Pierre RICHET, qui ne
ménage aucun effort afin que l'excellence règne à tous les niveaux au sein de
l'Institut. Sa compétence, son expérience de lecteur de plusieurs journaux
scientifiques et sa disponibilité nous ont été très utiles lors de la mise en forme du
présent document. Qu'il trouve ici l'expressiopn de ma gratitude pour avoir bien
voulu faire partie de mon jury.
- Monsieur B. PHILIPPON, Directeur de Recherches ORSTOM, Chef du
Département Santé à la Direction Générale de l'ORSTOM à Paris et ancien Directeur
de l'Institut Pierre RICHET, qui a successivement assuré la Direction Scientifique de
mon Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA), de mon DiplômeORSTOM et de ma
Thèse de 3ème cycle. C'est également sous sa Direction que j'ai effectué les premiers
travaux de terrain de la présente Thèse et il a encore non seulement bien voulu
accepter de revoir mon manuscrit. Qu'il me permette de lui exprimer ici toute ma
reconnaissance et mon affection.
Monsieur
D.
QUILLEVERE, Directeur de
Recherches ORSTOM,
précédemment Chef de l'Unité de Lutte Antivectorielle du Programme OMS de
Lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest, qui, malgré ses nombreuses
occupations, a bien voulu assurer la correction de ce manuscrit. Ancien Directeur de
l'Institut Pierre RICHET, mes recherches ont en temps opportun constamment
bénéficié de son appui et de ses conseils. Sa grande compétence et sa longue
expérience dans le domaine de l'Onchocercose m'ont été extrêmement précieuses.
Qu'il trouve ici le témoignage de ma profonde gratitude et de mon amitié. Daniel,
tu nous a quitté brusquement, repose en paix.
' .. ,
.
1.~
, v :
.l l'
'i,1
"
, ~

- 5 -
- Monsieurle Professeur J. N. KOUASSI, du Département de Biologie et de
Physiologie Animales du Centre Universitaire de Cocody, pour sa contribution à
l'aboutissement du présent document. Ses conseils avisés et sa rigueur scientifique
m'ont été très utiles lors de la rédaction de la présente thèse ...
1
.,
Pour l'amitié dont j'ai été entouré tout au long de ce travail, je voudrais
remercier:
- Monsieur J. P.
EOUZAN,
Directeur de
Recherches ORSTOM et
précédemment Directeur de l'Institut Pierre RICHET, qui par sa compétence dans le
domaine de l'Entomologie médicale, son soutien moral, ses conseils, ses
encouragements, les facilités qu'il a bien voulu m'accorder et son amitié, m'ont
permis de mener à bien la rédaction de cette Thèse. Qu'il soit assuré de ma
reconnaissance et de mon amitié.
- Monsieur R. LE BERRE, Entomologiste médical de l'ORSTOM, pour l'intérêt
qu'il a toujours porté à mes travaux et pour les discussions fructueuses que nous
avons eues à chacune de nos rencontres, qu'il trouve ici l'expression de ma
gratitude et de mon amitié.
- Monsieur M. DAGNOGO, Directeur du Centre Universitaire de Formation
en Entomologie Médicale et Vétérinaire (CEMV) de Bouaké et ses Collègues pour le
soutien moral et l'amitié dont j'ai toujours bénéficié auprès d'eux.
- Monsieur S. DIARRASSOUBA, Entomologiste médical de l'OCCGE dont la
participation à la mise en forme du document final a permis d'achever ce dernier
dans les délais prévus. Son soutien moral et son amitié m'ont aidé dans les
moments pénibles de la rédaction. Qu'il soit assuré de ma reconnaissance et de mon
amitié.
- Monsieur G. HEBRARD, Technicien de Recherches de l'ORSTOM, qui, dans
des conditions souvent très difficiles, s'est dépensé. sans compter lors des
nombreuses enquêtes sur le terrain. Sa conscience professionnelle, sa grande
disponibilité, sa compétence dans le domaine de l'Entomologie médicale et son sens
de l'organisationont largement contribué à la collecte des résultats rapportés ici. Je
lui adresse toute ma reconnaissance et mon amitié.
- Mes Collègues (anciens et actuels) de l'Institut Pierre RICHET avec qui j'ai eu le
plaisir et l'avantage-de travailler trouveront ici l'expression de mes sincères
rémerciements : C. BELLEc, E. CADOT, G. CHAUVANCY, R. CLEMENCON,
,l,
)
.,
,
'.,
!.I:
1::·

- 6 -
1
D. COURET, F. DARRIET, J. DAUDENS, P. B. DIALLO, J. DOANNIO, J. DOSSOU-
YOVO, J. DUVAL, H. ESCAFFRE, A. GARCIA, P. GUILLET, J: P.~OUTEUX, P.
GREBAUT, S. GREBAUT, J. P. HERVOUET, J. M. HIEGEL, J. M. HOUGARD, V.
JA110NNEAU, A. KONE, J. KOUASSI, C. LAVEISSIERE, T. LEGUEN, J. J.
LE11ASSON, A. H. MEDA, J. Y. MEUNIER, 1. NZEYMANA, E. PAKA, F. PARIS, C.
PENCHENIER, J. PROD'HON, J. M. PRUD'HOM, F. RIVIERE, B. SANE, Y.
SECHAN, P. TRUC. Leurs observations et leurs amicales discussions m'ont apporté
un soutien dont je leur suis reconnaissant.
- Que mes Collègues (Chefs d'Evaluation, de Zone, de Secteurs et Sous-
Secteurs) du Programme de Lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest, avec
qui j'ai eu de longues, amicales et fructueuses discussions, trouvent ici l'expression
de ma gratitude. J'exprime particulièrement aux Docteurs A. SEKETELI, H. AGOUA
et L. YAMEOGO, Messieurs M. OCRAN et M. OUEDRAOGO ma gratitude pour
avoir assuré la collecte de certaines données et la traduction du résumé en anglais.
- Que les Auxiliaires de laboratoire, Chauffeurs et Captureurs de l'Equipe
"Echantillonnage" de l'Institut Pierre RICHET me permettent de rendre hommage
à leur compétence et à leur sens du travail bien accompli. Je tiens à mentionner
également Messieurs N. DEMBELE, T. KOUTOUCOU, T. DIEDJOUMA, O.
OUATTARA et Mesdames B. AYOSSO, A. BALLO, S. BALLO, H. TRAORE qui ont
respectivement assuré la dactylographie et le tirage de cette Thèse. Je remercie tout
particulièrement Messieurs F. S. OUEDRAOGO et O.
GUESBEOGO pour
l'iconographie de ce texte.
- Que les Préfets, Sous-Préfets, Médecins-Chefs des Secteurs de Santé Rurale,
Médecins des Hôpitaux et Chefs de villages de nos zones d'étude soient rérnerciés
pour la gentillesse de leur accueil.
Je dédie cette Thèse à la mémoire de mes parents, de Monsieur le Professeur T.
DIOMANDE et de Monsieur D. QUILLEVERE. A mes Frères, Soeurs, Belle famille et
Amis, j'adresse mon affectueuse gratitude pour les sacrifices que chacun a eus à
consentir afin que ce travail puisse être entrepris et mené à bien. Je tiens à citer ici
les familles KONE Siméon, THOU Jean Martin, BAMBARA Pascal et Monseigneur
A.T. SANOU pour leurs conseils, encouragements et soutien constant. Je la dédie
également à mon Epouse et à mes enfants qui ont toujours supporté avec beaucoup
de compréhension les diverses contraintes que m'imposait ce travaiL Qu'ils
trouvent ici le témoignage de toute mon affection.
i j ';
(

~'l 1 .
.~., ' .
, '.11
1.

·
1
[ .INTRODUCTION]

~ .._: :.:;; - - .:.
- 8 -
Les filarioses forment un groupe d'affections parasitaires provoquées pa?des
l
'
,
Nématodes vivant dans diverses parties de I'organismehôte.
Diverses, affections
entrent dans la composition de ce groupe: c'est nota~rPe~tle cas des filarioses
lymphatiques (Wücherioses, Brugioses), cutanéodermiques (Loase, Onchocercose,
Dracunculose, Filariose à D. streptocerca) et séreuses (Filarioses à D. perstans et à
M. ozzardi). 150 millions de sujets sont atteints dans le monde (GENTILINI et
DUFLO, 1977).BRU:N'IPT (1949) note que les adultes (ou macrofilaires) de ces
Nématodes vivipares vivent sous la peau ou dans le système lymphatique, tandis
que les embryon? ou microfilaires se rencontrent dans le sang et dans la peau.
Par ses complications conduisant à la cécité (ROBLES, 1915) et le nombre élevé
de personnes atteintes (30 millions: ANONYME, 1985), l'Onchocercose ou
Volvulose est sans doute la plus importante des filarioses.
En Amérique Latine, les foyers généralement bien délimités sont de petites ou
moyennes dimensions.
Les principaux foyers se situent dans les plantations de
caféiers des régions montagneuses (500 - 1500 mètres).
On en compte 16 répartis
entre le Mexique, le Guatemala, la Colombie, le Venezuela et le Brésil; (cf. Annexe ).
Dans la péninsule arabique, l'Onchocercose est endémique au Sud du Yémen
dans la région de Taiz; mais il est possible que ce foyer soit plus étendu et atteigne
l'Arabie Saoudite (ANONYME, 1985).
En Afrique, 'l'Onchocercose sévit dans une bande comprise entre le '15ème
parallèle nord et le 14ème parallèle sud.
Au Nord de l'Equateur, des foyers
généralement importants et souvent contigus se succèdent du Sénégal Oriental à
l'Ethiopie.
C'est en Afrique de l'Ouest, dans la zone soudano-sahélienne, que se
trouvent les foyers les plus importants. Au Sud de l'Equateur, les foyers sont moins
vastes, séparés et dispersés; beaucoup d'entre eux sont encore mal connus (cf.
Annexe ).
A l'exception de la Mauritanie située au Nord de l'aire de répartition de
Simulium damnosum
s.1., tous les Etats de l'Afrique de l'Ouest sont frappés par
l'Onchocercose humaine ou "Cécité des rivières".

- 9 -
Cette endémie touche environ 10 millions de persC?~'mes vivant entre le 8ème
et le 12ème degrés de latitude nord; c'est dans cette zone que .sont situés les foyers les
plus graves, car le taux de cécité chez les onchocerquiens atteint 10% (THYLEFORS
et al., 1978).
PHILIPPON (1977) note que l'Onchocercose est une maladie rurale, non
mortelle mais :éminemment débilitante et invalidante, une maladie dont
l'évolution est lente et les causes inapparentes pour l'observateur non averti. Ces
caractéristiques ont fait que ce fléau est resté longtemps à l'écart des préoccupations
premières des Etats concernés. Toutefois, à la suite des différentes études qui ont
montré ses conséquences désastreuses sur les plans sanitaire, économique et social,
la maladie est devenue un problème prioritaire. Aussi depuis 1974, un Programme
de Lutte contre l'Onchocercose dans le Bassin des Voltas, a été mis en place en
Afrique de l'Ouest. L'objectif de ce Programme, devenu en 1986 "Programme de
Lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest" et désigné sous le sigle OCP
(Onchocerciasis Control Programme) est double: d'une part, interrompre le cycle de
transmission du'parasite au niveau du vecteur, pour faire disparaître la maladie et
ses manifestations oculaires en tant que problème sanitaire et socioéconomique,
1
d'autre part, permettre la mise en valeur des terres protégées contre l'Onchocercose.
En 1974, la lutte contre le vecteur iSimutium
damnosum
) fut la seule
méthode indiquée pour combattre l'Onchocercose, en l'absence de filaricides
efficaces et utilisables en campagne de masse. La stratégie d'OCP est donc basée sur
l'épandage (ou traitement) d'insecticides dans les cours d'eau pour tuer les larves de
simulies. Pour permettre d'effectuer ces épandages d'insecticides à la bonne période,
il a fallut préciser la durée de chacune des phases du dévéloppement préimaginal de
S. damnosum s.l. dans la plus grande partie de l'aire de répartition de cet insecte.
Aussi, suite à la 'découverte d'un Complexe d'espèces chez S. damnosum, les études
ont été reprises pour préciser la durée de vie larvaire des différentes espèces du
complexe afin d'y adapter les traitements larvicides.
L'efficacité de ces traitements insecticides amena plusieurs Etats .bènéficiaires
du Programme à présenter dès 1976, des demandes d'extension des zones
d'intervention.
Dans le cas de la Côte d'Ivoire, de 1978 à 1979 toute la zone de savane fut
progressivement incluse dans la zone traitée et assainie (Anonyme, 1985), de sorte
que désormais les recherches sont orientées vers les espèces forestières.
. ,i, .
,!'
.

·"
- 10 -
Pour la région éthiopienne, l'abondance des références bibliographiques
traduit le fait qu'un nombre très important de travaux ont déjà été consacrés à
l'étude de la bioécologie des femelles du complexe S.damnosum. Comme l'indique
QUILLEVERE (1979), beaucoup de ces travaux portent sur la bioé'~ologie des femelles
en relation directe avec leurs caractéristiques vectrices. Malgré leur abondance, ces
travaux ne concernent donc généralement que la catégorie des femelles à jeûn qui,
en quête d'un repas de sang, se sont faites capturer sur animaux ou sur homme.
1
Notre travail, par l'utilisation conjointe de la méthode de capture sur homme
et de nombreuses techniques de piégeage permettent de récolter les femelles non
gravides (très proches physiologiquement des femelles prises sur homme et
animaux)
mais également les catégories physiologiques non obtenues par les
captureurs telles que les adultes néonates, les mâles, les femelles gorgées et les
femelles gravides. En outre, ce recours au piégeage et l'amélioration des possibilités
d'identification par l'introduction de nouveaux critères de détermination des
adultes (coloration de la touffe de soies alaires radiales, de l'arculus et des soies du .
neuvième tergite abdominal; valeur du rapport thorax/ antenne) nous ont permis
non seulement d'étudier les espèces séparément, mais également toutes les
catégories physiologiques de chaque espèce.
Les études de la transmission onchocerquienne par dissection de femelles
gorgées sur onchocerquiens ont permis de retenir que dans le cas de transmissions
"croisées" la paire vectrice S.soubrense-S.sanctipauli transmet expérimentalement
la souche d'Onchocercose de savane (PHILIPPON, 1977; QUILLEVERE, 1979;
PROD'HON et al., 1981, 1983). Sachant que cette paire d'espèces se rencontre en zone
de savane (TRAORE et HEBRARD, 1981) et qu'elle est devenue rapidement
résistante aux insecticides organophosphorés (GUILLET et al., 1980; KURTAK et al.,
1982) utilisés précédemment avec plein succès par rocp, on pouvait craindre d'une
part, la création ou le maintien de graves foyers d'Onchocercose en savane si ces
espèces s'installaient dans cette zone et d'autre part, l'apparition de foyers locaux
d'Onchocercose grave en zone de forêt si des populations humaines savanicoles
fortement parasitéesvenaient s'installer dans les vallées forestières près des gîtes à
S.soubrense-S, sanctipaul i.
En vue de répondre à ces différentes questions une étude longitudinale a été
réalisée surtroissfafions situées, en zone de savane 'de Côte d'Ivoire, sur deux
,
,.....
systèmes hydrologiques (hauts bassins du Sassandra et du Bandama) où des
.
. ;:
', .
. ,
1
1
, "
, 1
_ l
,
'
~ ','
'

- 11 -
populations "résistantes" de S.soubrense-S.sanctipauLi
se sont installées et sont
périodiquement réalimentées, à la faveur des alternances saisonnières et des
phénomènes climatiques, par des populations provenant des zones préforestières et
forestières situées au Sud et au Sud-Ouest.
C'est dans cette dernière zone, et plus particulièrement sur le bas Sassandra
(région de Soubré) et sur le moyen Cavally (région de TaI) que se sont déroulées les
enquêtes longitudinales visant à préciser le rôle vecteur des femelles du groupe
S.soubrense-S.sanctipauLi dans leur zone d'origine. Dans ce dernier cas, les résultats
de l'étude effectuée aux alentours de villages (10) dont la population est
essentiellement constituée de migrants en provenance des zones de savane
devraient permettre de préciser dans les conditions naturelles, la capacité de la paire
S.soubrense-S.sanctipauLi
à transmettre l'O.voLvuLus
de savane et partant
d'estimer les risques éventuels encourus par les populations humaines qui
fréquentent les zones forestières où 5.soubrense-S.sarictipauLi est en contact avec
des porteurs d'O.volvulus de savane.
Les vecteurs forestiers d'onchocercose se répartissent entre les groupes
Sisoubrense-Sceanctipouii
et S.squamosun-S.yahense.
Pour ce dernier groupe,
QUILLEVERE (1979) note que les données qui font état de son rôle vecteur sont non
seulement insuffisantes mais parfois
contradictoires. En étudiant leurs
caractéristiques vectrices naturelles, nous espérons pouvoir préciser la part effective
prise par les femelles de Sisouamosum-Sivahense
dans la transmission de
l'onchocercose en zone de forêt. Ces données pourront également être exploitées s'il
s'avérait nécessaire de mettre en place un programme de lutte visant à contrôler les
espèces de petites rivières de forêt.
De nos jours, et parmi les nombreux médicaments testés (DARRIGOL et
ALBERT, 1968; JUBIN, 1968; DEGABRIEL, 1969; RAFFIER, 1969; DUKE, 1974; KALE
et al., 1974; BIANCO et aL., 1986; ANONY1/IE, 1989a), seule l'Ivermectine a de
1
bonnes perspectives d'utilisation aussi bien individuelle que collective. En effet,
i
prescrite à dose unique (150 mcg/kg de poids), elle donne des résultats tout à fait
satisfaisants (THYLEFORS et al., 1978; VINGTAIN et aL., 1981; ANONYlvŒ, 1989b;
PROD'HON et aL., 1991).
De nombreux
essais ont donc été entrepris dans
plusieurs
zones
, - . " .
' "
,
•• '
. . . . •
"
>
• • •


' R • > "
~ • • •

. . ,

géographiques. Parmi ces dernières, la zone de petites rivières de forêt, hébergeant la
1
paire vectrice Sis quamosum-Si qahense, a été choisie pour notre étude.
!

- 12 -
Ce choix a été dicté par le fait que d'une part, cette zone abrite le meilleur
vecteur naturel du complexe Simulium
dam nosutn (QUILLE VERE, 1979) et d'autre
part, qu'aucune expérimentation n'a été effectuée dans une zone ~mpliquant le
couple Onchocerca volvulus/ S.squamosum-S.yahense.
Nos recherches, qui se sont déroulées pendant 24 mois dans un foyer
'- \\
d'Onchocercose de la région de Danané (Côte d'Ivoire) incluant essentiellement la
paire vectrice S.squamosum-S.yahense,
avaient pour objectif principal de
déterminer l'impact du traitement de l'Onchocercose par l'Ivermectine sur la
transmission de la maladie dans une zone de petites rivières de forêt.
Le succès des opérations de lutte menées par le Programme OCP est indéniable
. puisqu'après 18 ans, non seulement la transmission est presqu'interrompue dans la
zone contrôlée, mais on assiste dans certains pays à un repeuplement des vallées
naguère inhabitées (Anonyme, 1985).
ii
Reste que ~e Programme rencontre de nombreuses difficultés dont les plus
1
cruciales sont: son coût (plusieurs millions de dollars par an; 340 millions en 18
ans) et son manque d'impact direct immédiat sur les malades.
En outre, si la stratégie de lutte utilisée en savane doit être la même en zone de
forêt, compte tenu des problèmes de résistance aux insecticides (GUILLET et al.,
1980; KURTAK et al., 1982; KURTAK, 1988) et du débit extrêmement important
(notamment en saison des pluies) de certains cours d'eau, cela se traduira par
l'utilisation d'énormes quantités d'insecticides et la mise en place de moyens
logistiques adéquats nécessitant des sommes beaucoup plus importantes que celles
investies en zone de savane.
Dans notre étude, il ne s'agissait donc pas de reprendre les données relatives à
la lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest, mais l'homme constituant la
seule source de microfilaires d'O. volvulus pour les femelles du complexe
Suiam noeu m
(pHILIPPON, 1977), il était impérieux que des études soient
entreprises en vue de réunir un certain nombre de résultats permettant d'établir un
parallèle entre la charge microfilarienne des onchocerquiens et le nombre moyen de
larves infectantes par femelle infectieuse provenant des simulies gorgées sur ces
onchocerquiens, En effet, au moment où l'on envisage la chimiothérapie
(notammentTé" recours à l'Ivermectine connue pour son' effet microfilaricide
1
prolongé) comme moyen de contrôle de la maladie, il est important de savoir s'il
, "
'
1
1

- 13 -
existe un seuil minimum de charge microfilarienne en dessous duquel la présence
de simulies autochtones ne constitue plus un danger pOUT la population.
Nos différentes recherches sur le comportem,ent et la transmission de
l'onchocercose se sont déroulées dans plusieurs foyers de la maladie en
Côte-
1
D'Ivoire, incluaht essentiellement les groupes vecteurs S.soubrense-S.sanctipauli et
S.squamosum-$.yahense. L'objectif de ces recherches
était d'apporter une
contribution à la lutte contre l'onchocercose grâce à une meilleure connaissance des
vecteurs forestiers. En effet, au terme de nos travaux, nous devrions pouvoir
préciser non seulement certains aspects de leur bioécologie mais également les
caractéristiques vectrices naturelles et la part effective prise par ces vecteurs dans la
transmission de l'Onchocercose en Côte-D'Ivoire. Par ailleurs, le traitement de
masse à l'Ivermectine effectué dans la région de Danané devrait nous permettre
d'évaluer l'efficacité du traitement communautaire en zone de forêt et en l'absence
de lutte antivectorielle. L'Ivermectine étant déjà utilisé en campagne de masse en
zone de savane (Anonyme, 1994; PRODH'ON et al., 1991), il était indispensable du
point de vue Santé Publique, de préciser dans quelles conditions ce produit devait
être utilisé en zone de forêt.
"
,
'1 i ': : : 1 ; Il.
,
~
l i; .

[CHAPITRE 1 : GENERALITES]

- 15 -
INTRODUCTION.
Nos études de terrain, axées uniquement sur les espèces forestières du .
complexe S.damnosum, se sont essentiellement déroulées à l'Ouest et dans le Sud
de la Côte d'Ivoire.
Ainsi les enquêtes portant sur les groupes Scsoubrense-
S.sanctipauli
et S.squamosum-S.yahense
ont été effectuées respectivement à .
l'Ouest (région de Danané), dans le Sud-Ouest (régions de Soubré - Taï) et au Sud
(région de Dabou). Cependant, compte tenu de certaines caractéristiques de la paire
vectrice S.soubrense-S.sanctipauLi
(capacité de migrer en zone de savane, résistance
aux insecticides organophosphorés, excellentes qualités vectrices expérimentales
avec la souche a.voLvuLus
de savane), certains de nos travaux ont été effectués en
zone de savane (régions de Latokaha, N'Golodougou, Massadougou). C'est dire que
divers aspects de nos recherches et certaines des comparaisons que nous pourrons
établir avec d'autres travaux (notamment ceux effectués en Côte d'Ivoire), nous
amènent non seulement à faire une description de nos stations d'étude mais
également une brève présentation de la Côte d'Ivoire.
QUILLEVERE (1979) note qu'en Afrique un nombre très important de travaux
ont déjà été consacrés à l'étude de la bioécologie et des caractéristiques vectrices
naturelles des différentes espèces du complexe S. damnosum.
Outre le volet présentation des zones d'étude, le présent chapitre nous
permettra aussi, grâce aux données bibliographiques, de faire le point sur les aspects
étudiés par les auteurs. Nous nous intéresserons surtout aux références relatives
aux vecteurs forestiers d'Onchocercose de façon à dégager les particularités de notre
étude.
Enfin nous terminerons le chapitre en donnant le niveau de la connaissance
actuelle sur le complexe S. da m nos li 111 et les caractéristiques micromorphologiques
qui permettent ~de séparer les espèces forestières de celles de savane et le groupe
S.soubrense-S.sJnctipauli du groupe S.squamosum-S.yahense.
l J;' ~ '.
.,':

- 16 -
1.1. Présentation des zones d'études.
1.1.1. Description globale des zones d'études (Fig. 1).
1.1.1.1. Situation géographique et relief.
TAGINI (1971) puis TAGINI et GOBERT (1972) notent que la Côte d'Ivoire
appartient à l'ancien super continent de Gondwana qui réunissait entre autres
l'Amérique du Sud et l'Afrique avant l'ouverture de l'Atlantique Sud par la dérive
des continents.
Le pays, limité au Sud par une partie du golfe de Guinée, au Nord par le
Burkina Faso et h~ Mali, à l'Est par le Ghana et à l'Ouest par la Guinée et le Libéria,
s'inscrit dans un carré d'environ 600 kilomètres de côté. Les latitudes extrêmes sont
4° 30' au Sud - 10° 30' au Nord et les longitudes délimitantes sont 2° 30' à l'Est - 8°
30' à l'Ouest: la superficie ainsi délimitée est légèrement supérieure à la superficie
réelle de la Côte d'Ivoire qui est de 322.000 km2.
Comme la .plupart des pays de l'Afrique Occidentale, la Côte d'Ivoire
appartient au vieux socle africain et présente dans l'ensemble un relief plat et
monotone. Les altitudes croissent insensiblement du Sud-Est à l'Ouest et malgré un
relief peu contrasté, le pays peut être divisé en trois grandes zones constituées
respectivement de plaines au Sud, de plateaux au Nord et de massifs montagneux à
l'Ouest (VENETIER et al.., 1983).
Au Sud du 6ème parallèle et en dessous des 200 mètres d'altitude, s'étend la
Côte d'Ivoire forestière faite de collines et de vallonnements. Les collines de faible
hauteur (20 - 30 m) se raccordent avec les bas-fonds par un angle net. Dans le Sud-
Ouest, la succession de collines et de vallonnements s'accentue, alors qu'au Sud-Est
on passe à un bas plateau se terminant par un talus sur lagunes.
Le relief de Côte d'Ivoire est dominé par les plateaux qui constituent tout le
Nord du pays.
Ils s'élèvent entre 300 et 500 mètres d'altitude et présentent des
dénivellations modestes; bas au Sud, ces plateaux sont de plus en plus élevés vers le
Nord et l'Ouest.
, .. ' Dans cette zone de plateaux, le paysage est caractérisé par une planéité générale
d'où émergent trois types de reliefs individualisés: les alignements de collines
l
, , 1
". ';
'. ~
"
i: .•1 1 •

- 17 -
-+~~
+
+
t
1
+ -
A
-
- _
• • •
+
- r - - Chaine .l ieme
of
+ *
....
++
+
+
+
+
+
+
} 1------4----'0----=+
1 - - - - - " +
+
+
+
m
'+
. Mont Mblibo
+
-+
,
. ,
+
+
Al<akro
t
.+
®
.....
.
.
. Abidjan
Dabou.
toqune
o
50
100
1~km
- . ..
1. 1
: Reoef
de la
Cole d.lvoire. (VENETIER et al., 1903).
Zone montagneuse
AI
Principaux sommets
<D a. @ Station d'études
de montagnes
.... Plateaux (supérieurs Q 350m)
~
Butte
Glacis
[l]
' l " "
Lagune
Plaine
.'.'

- 18 -
(exemple: chaîne baoulé, 500 m; collines de Bongouanou, 400' - 600 rn), les buttes
1
.
tabulaires (Orurnbo Baka, région de Dimbokro) et les dômes granitiques qui se
présentent isolés (mont Niénokoué; mont Mblibo), soit groupés de2 à 4 (mont
Nianglo), soit réunis en chaînes d'inselbergs orientées (chaîne Tiémé-Séguéla-
. Boundiali).
.
L'extrémité orientale de la dorsale guinéenne se situe dans l'Ouest et le Nord-
Ouest de la Côte d'Ivoire, faisant du relief de cette région le plus contrasté du pays:
la région de Madinani est caractérisée par des chaînes dont certains sommets
culminent à 913 m (mont Tyouri) et celle d'Odienné-Touba par des hautes buttes au
sommet tabulaire constitués de dolerites (mont Bendi : 954 m). Quant à la région de
Man, elle se présente comme une zone massive d'altitude générale élevée et
constituée d'un~ succession de dômes séparés par des vallées profondes; c'est la
véritable zone montagneuse de Côte d'Ivoire avec les monts des Dan et du Toura.
Enfin à l'Ouest du massif de Man et séparé de lui par le Cavally, se dresse la haute
muraille des monts Nimba dont le plus haut sommet (mont Richard Mollard)
culmine à 1752 mètres:
Le littoral ivoirien, long de 520 kilomètres, forme une large concavité et
présente des aspects forts différents d'Ouest en Est; du cap des Palmas à Fresco, la
côte est faite d'une série de caps rocheux et de Fresco à la frontière ghanéenne, la
côte est sableuse et un cordon littoral isole de la mer un vaste système de lagunes
(Tadjo, Ebrié, Ehi: Fig. 3).
1.1.1.2. Climatologie générale (Fig. 2).
Les travaux de COMBRES (1983) et ELDIN (1971) indiquent que la Côte
d'Ivoire, située dans la zone intertropicale entre le Sème et le Iûèrne degrés de
latitude nord, est soumise à un climat de type tropical.
Les moyennes journalières
de températures calculées sur toute l'armée sont voisines de 25° C. Les amplitudes
thermiques diurnes sont inférieures à 10° C dans le Sud forestier, proches de 15° C
au centre et atteignent 20° C dans le Nord du pays. Quant à l'hygrométrie moyenne
annuelle, elle baisse du Sud vers le Nord, mais toutes les régions du pays peuvent
saisonnièrement être affectées par un degré d'humidité très élevé ou très bas.
Le pays est soumis alternativement à l'effet de deux masses d'air très
différentes séparées par le Front Inter-Tropical de mousson (FIT) : l'harmattan (ou
Alizé boréal),' vent chaud et sec situé au Nord du FIT et soufflant Nord-Est, et
l'Alizé austral (ou Mousson), air humide situé au Sud du FIT. L'alternance et le
. i l
:
1
1
": j , . ; ,
!
': l i ' , ·
1
l \\ ,1:'
1. '[

- 19 -
+
+
,
o
SO
100
1S0km
~
~
19.
Z: Climats
de la Cote
d Ivoire (VENETIER et o l ; , 1983).
· Climat attiéen (l. saisons)
- - -
Isohyète len
mm)'
o
· Climat baoJléen (2 à 4 saisons)
-
-
-
Isotherme (en
C)
!
CD
® Stution d'éllldes
Climat soudanais
(2 saisons)
· Climat
de
rnontcqne (2 saisons)

- 20 -
mouvement de ces masses d'air permettent de distinguer quatre principales zones
climatiques (BERRON, 1978) :
- Le climat attieen se trouve au Sud du pays (région forestière) et se caractérise
par un régime à quatre saisons (grande et petite saisons sèches, grande et petite
saisons des pluies).
Dans cette région, la variation annuelle de la température
moyenne est faible (3° C) et l'harmattan s'y fait peu sentir (quelques jours entre fin
Décembre et début Janvier).
- Au Centre on rencontre
le climat baouléen marqué par une saison sèche
(Novembre -Mars) et une saison des pluies à deux maxima (Juin et Septembre).
- Le climat soudanais se situe au Nord-Est et est caractérisé par une saison des
pluies (Juin à Septembre avec maximum en Août) et une saison sèche marquée par
de très faibles pluies (Décembre à Février).
- Enfin le climat de
montagne (région de Man) est caractérisée par une
pluviométrie abondante et étalée sur toute l'année; seuls les mois de Décembre et
Février sont peu' pluvieux.
1.1.1.3. Hydrologie (Fig. 3).
,
,
Le réseau hydrographique de Côte d'Ivoire comprend les fleuves côtiers, les
grands fleuves et les affluents du Niger et de la Volta noire. Les travaux de GIRARD
et al., (1983) permettent de résumer les régimes hydrologiques de ces cours d'eau.
Les fleuves côtiers sont très nombreux; les plus importants sont d'Ouest en Est
: Néro, San-Pedro, Boubo, Agnéby, Bia; ils évoluent dans la zone tropicale humide
et leur régime est du type équatorial de transition comportant deux périodes de crue
(Juin, Octobre) et deux périodes d'étiage (Février, Août).
Les grands fleuves de Côte d'Ivoire sont tous orientés Nord-Sud; ce sont des
fleuves à régime complexe, chacun couvrant un vaste bassin.
- Le Cavally prend sa source en Guinée au Nord du mont Nimba, vers' 600
mètres d'altitude.
Véritable fleuve frontière, son bassin versant couvre une
superficie d'envJon 2.000 krn2 en Côte d'Ivoire. De pente moyenne (0,85 mètre par
i
kilomètre), le Cavally est néanmoins marqué par une zone de grands rapides qui
s'étend deTaï à Crabe. Du fait de l'influence du climat montagnard, il a un régime
irrégulier et torrentiel. La période d'étiage va de Décembre à Juin.
.
1
1",
l
'
;
..
".j
; t

- 21 -
[.0
+
~
+
+
+
+
+
Luqune
o
50
100
. 150km
CD a ® Stuhon d'étude
. 3 :R~eau hydrogr~phi~ue de la C;te llvoire
(VENETIER et aL.~ 1983).
1
rI
r ,
..
. ,
"

- 22 -
- Le Sassandra prend sa source en Guinée, près de Beyla. Coulant d'Ouest en
Est, il prend la direction sud au confluent avec le Tiémba. Long seulement de 650
kilomètres, son bassin versant est néanmoins de 75.000 km2 à cause de l'apport
d'affluents importants (Boa Bafing, N'Zo, Lobo).
De Guessabo au confluent avec le Davo, le lit du Sassandra est coupé par une
série de rapides et de chutes (notamment Nawa).
Hormis l'action du barrage de
Buyo qui contribue à régulariser son cours, le Sassandra est un fleuve à régime
irrégulier dont la crue se situe habituellement en Septembre et l'étiage en Mars.
- Le Bandama est le seul fleuve ayant son bassin situé entièrement en Côte
d'Ivoire (97.500 km2). D'une longueur totale de 1050 kilomètres, il est grossi par la
Marahoué et le N'Zi. il est coupé de rapides au Sud de Tiassalé et termine sa course
dans la lagune Tadio. Les crues se situent habituellement en Septembre - Octobre,
mais d'une année sur l'autre le Bandama se montre très irrégulier. La construction
de barrages (Kossou, Taabo) a contribué à régulariser son régime.
- La Comoé prend sa source dans les plateaux greseux de la région de Banfora
(Burkina Faso). Marquant la limite ouest de la réserve de Bouna, elle coule Nord-
Sud sans recevoir d'affluent important ce qui explique l'étroitesse de son bassin
versant (environ 78.000 km2) par rapport à sa longueur (1160 kilomètres).
Calme sur une grande partie de son parcours, c'est au Sud d'Aniassué qu'elle a
un cours plus tourmenté avec rapides et multiples sinuosités; elle se mêle aux eaux
des lagunes
avant de se déverser dans l'Océan à Grand-Bassam. Son régime,
marqué par un étiage très bas, est proche de celui du Bandama.
Pour ces grands fleuves, le tableau 1 récapitule les débits moyens et extrêmes.
Les affluents du Niger prennent leur source dans le massif montagneux du
Touri entre Odienné et Boundiali. Ils coulent vers le Nord et traversent la frontière
ivoire-malienne ,après un parcours en terre ivoirienne de 330 et 230 kilomètres
respectivement pour le Baoulé et le Bagoé.
Ces cours d'eau, affluents les plus
importants du Niger, ont un régime tropical simple où se succèdent une crue
brusque et violente et un étiage prononcé et prolongé.
Les quelques affluents de la Volta noire à l'Est ont le même régime que ceux
dti'Niger.' 'j
l . . 1
~ ", : "
l'
, :
li 1::
l '
•• ~
l,1
,\\
r .
. i t ~.
l,

- 23 -
.'
Tableau
l
Débits des grands dours d'eau de la Côte d'Ivoire
(Service National d'Hydrologie) en 1994.
--------------------- ------------------- -------------------
--------------------- ------------------- -------------------
Débits minimums
Débits maximums
Cours
d'eau
m3/s
m3/s
Sassandra à Soubré
110
1800:
Bandama à Tiassalé
22,50
867
Comoé à Mbasso
0,10
1100
Cavally à TaI
3,50
963
--------------------- ------------------- -------------------
---
-
-

- 24 -
1.1.1.4. Végétation (Fig. 4).
La dualité climatique de la Côte d'Ivoire a permis de diviser le pays en deux
zones: zone forestière et zone de savane.
La première, hormis la profonde échancrure du " V " baoulé, s'étend au Sud
de l'axe Man-Bondoukou.
Quant à la zone de savane, elle se "divise en savane
guinéenne (savane arborée avec forêts galeries) qui remonte jusqu'au niveau de
l'axe Touba-Katiola et savanes subsoudanaise et soudanaise (savanes herbeuses et
forêts claires) qpi s'étend sur tout le Nord de la Côte d'Ivoire.
Quand on tient
compte de la diversité des formations végétales et de leur distribution, le Territoire
Ivoirien se partage en deux domaines : le domaine guinéen et le domaine
soudanais (cf. tableau II).
La Côte d'Ivoire est un pays bien arrosé (1000 - 2000 mm/ an). Toutefois, le jeu
positif du facteur eau dans le développement de la végétation est contre-balancé par
celui de l'homme en tant qu'agriculteur ou exploitant forestier.
Alors que les cultures de plantations se développaient jusque vers les années
1
1970 essentiellement dans la partie Est du pays, de nos jours les forêts du Sud-Ouest
après celles du Centre-Ouest, ne sont plus épargnées. En effet, malgré la différence
de moyens techniques mis en oeuvre, l'exploitation forestière et le défrichement
traditionnel contribuent, bien que de façon différente, à la disparition du couvert
végétal originel Ainsi ANIKPO et SAWADOGO (1986) retiennent que depuis près
d'une trentaine d'années la forêt ivoirienne subit un agression quasi-permanente
qui se traduit chaque année par la disparition d'environ 320.000 hectares de forêt.
C'est dire que depuis le début du siècle la forêt ivoirienne du fait d'une exploitation
abusive, de méthodes culturales surannées et aussi de feux de brousse incontrôlés,
s'est trouvée réduite, passant de 15 millions à 3 millions d'hectares (Forum
Internationnal sur la forêt, 24-26 mai 1994).
Du point de vue Onchocercose, cette "savanisation" a pour conséquence la
redistribution des simulies du complexe S.damnosum.
Nous retiendrons surtout
que la paire Scdam noeum
s.s.-S.sirbanum
qui occupe habituellement les savanes
jusqu'au delà du. 14° parallèle nord est actuellement rencontré dans le Sud du pays
le long des grands cours d'eau (Bandama, Sassandra, Comoé),
Il est à noter
également que l'Onchocercose grave (cécitante notamment) est associée en savane à
. laprésence de cette paire d'espèces.

i
,
'
- 25 -
1..0
-t;
+
..." .. t
.....
...
...

'+
..
~
... . , .
"'" ..
l'
.....
..
.. .. ..
-1-' • • • • • • • • • • • • • • • • • , • • • •
.. ..
. Mac;:scdouoou
.
+
-
1
..
~:::::::GY:::·::::::::::::::::::::.
t
'+' , , ... ·.Il· •• ~ . • • • • • • • • • • • • • . • • • . • • • • • • . • . ••
.
. • . . • . ~_-'--:""':'-
. + ....
.... Odlenne
.
. ..
+. . . . . . . . . .
. ••• r 0
. ..
+. . . • . • • • ,
• . • . • , ..
..
'..' ."
..
. ..
..
. .. " ...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . +
. . . • . . . . . . . . .+
............
,
,
"
"
"
' . ' ....
., ...•..~.+
, Bondoukou ~ -...
,
' , "
, .
.. '
..
..
..
......
o
,0
100
1S0km
1
-
,
la Cole d Ivoire (VEN~TIEI1 et al., 1903).
[fj
Forêt ombrophile
Savone .soudcncis e
lagune
Forêt rnesopnite
" Savone sub-soudcncise
"v" baoulé
,"
Formation spéciale ,,-
\\ \\
"
Savane préforestière
G) à @
Station d'étude
\\ \\
\\ \\
de montcqne
\\ \\
\\ \\
,
\\

- 26 -
Tableau II: Répartition des formations végétales dominantes en
Côte d'Ivoire, (d'après ATLAS de la Côte d'Ivoire).
======~============= ======================:==-============~====~====:==
Divisions
Formations
Facteurs écologiques
phytogéographiques
végétales dominantes
déterminants
Domaine guineen :
Secteur ombrophile:
Forêt dense humide
Saison sèche nulle ou
sempervirente.
inférieure à 5 mois et
déficit hydrique cumulé
inférieur à 400 mm.
Secteur mésophile :
Forêt dense humide
Saison sèche de 4 à 6
semi-décidue et savane
mois et déficit hydrique
guinéenne.
cumulé inférieur
à
600 mm.
Secteur litto~al :
Mosalque de climax
Nature des sols
et
édaphiques.
proximité de la mer.
Secteur montagnard:
Forêt dense humide de
Pluviosité et humidité
montagnes.
dues à l'altitude.
Domaine soudanais :
Secteur soudanais :
Savane et forêt claire.
Saison sèche supérieure
à 7 mois et déficit hy-
drique cumulé supérieut.
à 600 mm.
Secteur
Savane, for~t claire et
Saison sèche supérieure
sub-soudanais :
ilots de forêt dense
è 8 mois et déficit hy-
sèche (climax).
drique cumulé supérieur
à 800 mm.
-------------------- ------------------------- -------------------------
------------------------------------------------------------------------
.1
i '

- 27 -
1.1.1.5. Peuplement humain.
La Côte d'Ivoire, avec une superficie de 322.000 km2 et une population-estimée
à 12 millions d'habitants, (données du recensement de 1990) présente une densité
moyenne de 31 habitants au km2.
Depuis 1930, des mouvements migratoires spontanés et divers ont drainé la
population de la savane vers la forêt et les ruraux vers les centres urbains.
Entre
1970 et 1980, la réalisation de grands projets d'aménagement et la mise en valeur de
la zone côtière ont contribué à accentuer ces mouvements migratoires.
Actuellement la population est inégalement répartie sur l'ensemble du Territoire et
les zones les plus peuplées sont par ordre d'importance: la zone forestière (60% de
la population répartie sur environ 30% de la superficie du pays), la zone des
montagnes (région de Man) et la zone de savane (surtout régions de Bouaké et
Korhogo).
Les travaux de PERSON et al., (1983) sur les groupes Mandé, Voltaïque, Akan
et Krou indiquent que le peuplement de la Côte d'Ivoire s'est fait à partir de
plusieurs groupes culturels et ethniques d'origines diverses. Ainsi le Nord-Ouest et
l'Ouest sont occupés par le groupe Mandé (Malinké, Dan, Gouro), le Nord et le
Nord-Est par le groupe Voltaïque (Sénoufo, Koulango, Lobi, Birifor-Siti), le Sud-
Ouest par le groupe Krou (Wè, Bété, Dida, Godié, Krou, Bakwè), le Sud, le Centre et
l'Est par le groupe Akan (Baoulé, Agni, Abè, Akié, Doma). Ces différents groupes
rassemblent une soixantaine d'ethnies auxquelles s'ajoutent les ressortissants de
certains pays africains (Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Guinée, Mali, Mauritanie,
Niger, Sénégal, Tchad) ou non africains (Européens, Libano-Syriens).
Cette
population est gérée administrativement par régions subdivisées en départements
et sous-préfecturFs.
1.1.2. Description des lieux d'études (cf. Fig.1).
1.1.2.1. Station de Taï.
Nos études se sont déroulées aux alentours de la ville de Taï (5° 50 N - 7° 25
W). La plupart des points de capture sont situés à une dizaine de kilomètres au
Sud-Est de la ville, dans le parc national de Taï couvert par une forêt dense humide
sempervirente appartenant au secteur ombrophile
du
domaine
guinéen
(GUILLAUMET, 1967; GUILLAUMET et ADJANOUHOUN, 1971).
l"
,.11''''
. '! : 1
. \\
. Iii i 'h
.
l"

- 28 -
Du point de vue pluviométrie, la région de Taï jouit d'un régime à quatre
saisons: deux saisons sèches (Décembre à Février et Juillet à Août) et deux saisons
des pluies (Mars à Juin et Septembre à Novembre).
Les valeurs pluviométriques
annuelles fluctuent entre 1399 mm et 226 mm, mais il faut noter qu'il existe des
années déficitaires (1978 : hauteur maximum de 2,33 m à l'échelle de crue), et des
années excédentaires (1979 : hauteur maximum de 4,71 m).
Les variations de la
température épousant celles de la saison,
les plus fortes chaleurs se situent
habituellement durant la saison sèche et les plus faibles en saison des pluies; la
moyenne mensuelle des températures, se situe autour de 25° C.
La station d'étude est baignée par un réseau hydrographique constitué par le
Cavally et ses affluents (Hana, Meno, Nsé).
Les gîtes préimaginaux principaux
répertoriés sont essentiellement situés sur le Cavally.
BOLGARSKY (1950) retient
que ce dernier est caractérisé d'une part, par une succession de biefs à courant faible
reliés par des rapides plus ou moins importants et d'autre part, par un régime
torrentiel à forte crue (courant faible de Décembre à Juin et très fort le reste de
l'année).
Ainsi, le Cavally passe par un minimum entre Février et Mai et par un
maximum entre Septembre et Octobre.
Dans la Sous-Préfecture de Taï, la densité de la population humaine est
relativement faible : moins de 20 habitants au km2. La région est occupée par les
Oubi; ces derniers appartiennent à la famille Bakwé qui est l'un des membres du
groupe Krou.
Il faut noter que depuis une dizaine d'années, des migrants en
provenance d'autres régions de Côte d'Ivoire, mais surtout du Burkina Faso, de la
1
Guinée et dernièrement du Liberia se sont installés parmi les Oubi.
!
'
Dans le foyer étudié, le groupe S.soubrense-S.sanctipauli est le plus répandu
mais on y rencontre également le groupe S.squamosum-S.yahense
et quelques
hybrides
S.sanctipauli-S.yahense
(QUILLEVERE,
1979;
TRAORE
et
DIARRASSOUBA, 1991).
Quant au faciès épidémiologique, il est caractérisé par des lésions oculaires et
des cécités d'origine onchocerquienne rarissimes (BUDDEN, 1963; LE BERRE, 1966;
PICQ et al., 1973; PROST, 1980). Ce faciès épidémiologique a été confirmé par les
enquêtes menées en 1991 par le Secteur de Santé Rurale de Danané.
i!
.
,
"
,,)
,
"

,,1. •
~,
"

.; 1

; .~, . ,

- 29 -
1.1.2.2. Station de Soubré.
La zone d'étude est la région de Soubré, choisie par l'EtatIvoirien pour abriter
un barrage hydroélectrique dont la construction prévue pour 1984, a ét'é simplement
différée. Le site du futur barrage est situé à proximité de la ville de Soubré (5° 47 N -
6° 36 W). Cette dernière est bordée par le fleuve Sassandra qui dans cette zone est
caractérisé par une succession de rapides (Droukpeu, Giba, Popoli par exemple) et de
chutes (notamment chutes Nawa où est prévue la construction du barrage).
La région de Soubré avec son paysage vallonné culmine sur un plateau
d'environ 100 - 300 mètres d'altitude. En aval de Soubré, et à la fin du plateau qui
s'étend jusqu'à Gueagui, environ 30 km de Soubré en suivant le fleuve, on
enregistre une forte pente qui va jusqu'à l'embouchure du fleuve (VENETIER et al.,
1983).
GUILLAUMET et ADJANOUHOUN (1971) retiennent que la végétation de la
zone d'étude est caractéristique d'une forêt dégradée. En effet, la végétation initiale
était une forêt sempervirente qui a été détruite progressivement par l'activité de
l'homme (ANIKPO et SAWADOGO, 1986).
La répartition mensuelle des hauteurs de pluies a permis à GIRARD et al.
(1971) de placer Soubré et ses environs dans la zone à régime équatorial de
transition atténuée caractérisée par une saison sèche (Novembre - Février) et une
1
longue saison des pluies (Mars à Octobre avec un ralentissement entre Juillet et
1
septembre).
Il est à noter que ANIKPO et SAWADOGO (loc. cit) préfèrent retenir le
système à quatre saisons: deux saisons de pluies (Avril - Juillet et Octobre -
Décembre) et deux saisons sèches (Janvier - Mars et Août - Septembre, qui ne sont
jamais vraiment sèches). La pluviométrie annuelle est d'environ 1700 mm et la
température moyenne se situe entre 26 et 27° C.
Les autochtones de la région de Soubré sont les Bété et les Bakwè installés
respectivement sur les rives gauche et droite du Sassandra. Toutefois, depuis les
années 1970, le Sud-Ouest ivoirien, dont fait partie la région de Soubré, est l'une des
premières zones d'accueil de migrants. Les
travaux de ANIKPO et SAWADOGO
(1986) retiennent que, dans la région périphérique du futur lac du barrage de Soubré,'
les immigrés représentent plus de 70% de la population. Ces immigrés proviennent
presqu'exclusivement des zones de savane de Côte d'Ivoire, du Burkina Faso, de-la
Guinée et du Mali.'
i ..'
.~ j .
1;
!
1: "
.
,
'
' . .
l '
: ~
. : r:
"
,
.1.
. {
,.
1
i
'"'

- 3D -
.
.
L'identification des larves et des adultes de simulies indique que les vecteurs
d'Onchocercose dans la région de Soubré appartiennent exclusivement aux espèces
classiques de forêt: groupe S.soubrense-S.sanctipauLi, ,'groupe S.squamosum-
S.yahense
et quelques hybrides Sieanctipuuli-Scsoubrense
et plus rarement des
hybrides S.sanctipauLi-S.yahense, (VAJIME et QUILLEVERE, 1978; TRAORE et
HEBRARD, 1983). Quant aux enquêtes systématiques visant à établir les niveaux
d'endémicité elles indiquent que la plupart des villages atteints sont en zone
d'hypoendémie onchocerquienne (ANONYME, 1985).
1.1.2.3. Station d'Akakro.
Nos travaux se sont déroulés dans la reglOn de Dabou, en zone de forêt
tropicale fortement entamée par les exploitations forestières et les plantations
(caféiers, cacaoyers, bananiers, hévéa). La station, proche du village d'Akakro (5° 29'
N - 4° 30' W), est située sur le Mpédo qui est un affluent de l'Agnéby.
Ces cours
d'eau se situent 'en dehors de la zone couverte par le Programme OMS de Lutte
contre l'Onchocercose. A Akakro, c'est une rupture de pente qui entraîne une
accélération du courant et la création d'un gîte; il s'agit donc d'un gîte naturel. La
présence en cet endroit, d'un énorme bloc rocheux et d'une vasque favorisent
l'installation des stades préimaginaux.
En période d'étiage les larves se fixent sur la roche et à la crue sur les supports
flottants constitués par les branches des arbres des berges. Le maximum de larves a
été récolté au gîte d'Akakro en Août - Septembre; quant à la température de l'eau,
elle a varié entre 24° et 28° C de Juillet à Septembre et entre 23° et 26° C d'Octobre à
Décembre. Son pl-I qui est légèrement acide en saison des pluies, tend à augmenter
en saison sèche (QUILLEVERE, 1979).
La station, située entre les moyennes pluviométriques annuelles 1000 ct 1900
mm, est bien arrosée et jouit d'un régime à quatre saisons: grande saison des pluies
(Avril à Juillet), petite saison sèche Guillet à mi-Septembre), petite saison des pluies
(mi-Septembre à [Novembre) et grande saison sèche (Décembre à Mars).
L'identification des chromosomes effectuée sur les larves récoltées sur le gîte
d'Akakro montrent qu'entre Juillet et Novembre, le gîte est essentiellement
colonisé par l'espèce S.yahense.
En saison sèche, en plus de S.yahense, quelques
larves de S.squamosum
ont pu être rencontrées (QUILLE VERE, com. pers.;
MEREDITH, coin, peis.)."
l!
j
1 1
'1:
Jo)

- 31 -
Le faciès épidémiologique est évidemment caractéristique des zones de forêt et
. dans le cas présent, bien que les porteurs de microfilaires soient particulièrement
nombreux, c'est une Onchocercose bénigne qui caractérise la région d'Akakro.
1.1.2.4. Station de Danané (Fig. 1 et 5).
La zone d'étude appartient au Département de Danané, à l'Ouest de la Côte
d'Ivoire. Elle est située à l'entrée du Canton Gouroussé qui est au Nord de la ville
de Danané (7° 15' N - 8° 9' W). La zone s'étire sur l'axe routier Danané-Sipilou et la
population humaine étudiée y est répartie en cinq villages (Trokolimpleu, Sioba,
Bleupleu, Oua et Yéalegbeupleu) situés en bordure de route.
De Trokolimpleu à
Yéalegbeupleu, nous pouvons signaler:
- le haut pic rocheux surplombant le village de Oua;
- les écoulements bruyants des eaux au niveau des biefs rapides;
- l'important massif forestier constitué essentiellement par les forêts classées
de Tiapleu et du .Mont Morni.
La géographie physique et humaine de la zone d'étude est caractéristique de
celle de la région montagneuse de l'Ouest de la Côte d'Ivoire (cf. 1.1.1.).
Pour son. altitude, l'Ouest de la Côte d'Ivoire connaît une pluviométrie
abondante; ainsi Danané a reçu en 1988, 1989, 1990 et 1991, respectivement 2311,
2285, 2014 et 2104 mm de pluie.
Le climat montagnard de l'Ouest est marqué par deux saisons: une saison
sèche qui est brève (Décembre - Janvier) et une longue saison des pluies. Les
hauteurs d'eau atteignent leur maxima en Juillet - Août et surtout Septembre. Ces
deux derniers mois reçoivent en moyenne respectivement 320 et 280 mm de pluie
par an. li faut cependant retenir que cette pluviométrie est très variable d'une annéz
à l'autre: les moyennes de hauteurs d'eau recueillies à Danané ces 20 dernières
années (1973 - 1992) est de 1743,7mm avec des extrêmes de 1256,7mm en 1981 et
231lmm en 1988.
Les données thermiques, enregistrées indiquent que les moyennes mensuelles
minimaless'observent en Décembre - Janvier (23,5° C) et Avril - Juillet (23,6° C); les
maximales sont, enregistrées en Mars - Avril (26,4° C) et Octobre (24,6°).
,
, f
1
:
r •
,
~ .: :'
, .
. :'

,.-,
- 32 -
ruo E
è
00
::
L
E
G
E
N
D
E:
o
CA ....' I ... LNI
IHHl6111
o 1-. INOIVIOUl RIIIOI."
CAilIPIMIN'
PIR ... AHINI
o &·\\0 /1
II
o "-H Il
Il
01&-11 /1
Il
fllUV!
CAVA t r
1 l a ' CAMPEMI.I
pl
IROKOII.Pllu
110
Il
pl
IIOU
lORII
CIAlII!
, la
Il
pl
81lUPliU
AIO
Il
~E
OUA
ROU1(
lia
/1
pl
lAlICBIUPLEU
nu",
L
r
,
"'~
,
Q l 11
~
".
a
.
- 0'6
~
... ...
\\ ~
.
" El ,'[
, Ë1. i,\\
\\ '
',;°0,' ",'
1 '~' ,',
Fig. 5
Distribution spati~.Ie de l'habitat dans la zone d'étude (Danané)

- 33 -
L'amplitude de la variation thermique annuelle est faible. L'humidité relative est
toujours élevée à cause de la faiblesse de l'évapo-transpiration et des brouillards
permanents au sommet des montagnes.
Le climat humide, corrélatif au relief, a permis la remontée de la forêt du Sud
jusque dans la région Man-Danané. Cette avancée, jalonnée de prairies naturelles,
constitue l'aile ouest du " V "baoulé. Il est à signaler qu'après plus d'une trentaine
d'années d'exploitation, la forêt naturelle porte de plus en plus la marque de
l'homme. En effet, l'exploitation forestière, les méthodes culturales surannées et
les feux de brousse ont largement favorisé la "savanisation".
La région de Danané appartient au bassin du fleuve Cavally. Dans notre zone
d'étude, outre les ruisseaux à écoulement temporaire, le Goué est le seul affluent du
Cavally dont l'écoulement est permanent toute l'année.
Cet affluent, comme la
plupart des rivières de montagne, est caractérisé par endroits par un écoulement
rapide et bruyant des eaux.
Le niveau d'eau dans le Goué est à son maximum en Septembre - Octobre.
L'étiage, caractérisé par un écoulement faible, s'observe en Février - Mars.
Le recensement de la population et la cartographie (DE SALES, corn. pers.)
permettent quelques remarques relatives à la structure démographique et à
l'occupation de l'espace par la population humaine.
La population autochtone de la zone d'étude appartient au peuple Dan
(communément !appelé Yacouba) et au sous-groupe Boutyouleumenou. Ce dernier
.,
occupe l'Ouest et le Sud de la région occidentale et montagneuse de la Côte d'Ivoire,
tandis que l'autre sous-groupe (les Danrnenou) est majoritaire à l'Est et au Nord.
En Côte d'Ivoire, comme dans la plupart des pays en développement,
les
pyramides d'âges des populations présentent habituellement des bases élargies alors
que les sommets sont effilés. Pour notre zone d'étude, la figure 6 (population totale)
indique une forte proportion de sujets jeunes au sein de la population. En effet, le
recensement de la population en 1990 indique que les jeunes ayant moins de 20 ans
représentent 58,15% de la population(3035 personnes recensées). Quant aux enfants
âgés de 0 à 14 aI)S, ils constituent pratiquement la moitié de la population.
. !
i
"
1.;,
'

- 34 -
Par ailleurs, si l'on admet qu'un villageois productif a entre 15 et 59 ans, nos
résultats indiquent que chacun de ces villageois a théoriquement à sa charge, une
personne improductive du fait de l'âge (tranches d'âges a - 14 ans et plus de 59 ans).
Pour toutes ,les tranches d'âges confondues, la proportion des hommes est de
51,3% et de 48,7% pour les femmes. Quand on considère Ia tranche· d'âge de 0 à 19
ans, le sex-ratio est de 51,2% pour les garçons et de 48,8%, pour les filles. Enfin, sur
84 personnes âgées de plus de 60 ans, le sex-ratio accuse un déséquilibre important
en faveur des hommes (70,23%).
Du point de vue population, Trokolimpleu avec 1097 personnes est le village
le plus peuplé; viennent ensuite Oua, Bleupleu, Sioba et Yéalegbeupleu avec
respectivement 672, 637, 437 et 192 personnes.
La zone d'étude est une zone à faible mouvement migratoire. En dehors des
jeunes qui vont en ville pour la scolarisation dans les établissements secondaires, la
population autochtone est peu encline à l'émigration.
Quant à l'immigration, le
recensement indique qu'il concerne également peu de personnes (13,5% de la
population). Ces.immigrants proviennent du Burkina Faso (72 personnes, 2,4% de
la population), de la Guinée (182 personnes, 6%) du Mali (56 personnes, 2,1%). La
population allogène (provenant d'autres régions de la Côte d'Ivoire), représente 3%
soi t 90 personnes~
i
1
,
La structure: démographique des immigrants diffère de celle de la population
autochtone car ce sont presqu'exclusivement les jeunes hommes en âge de
travailler qui immigrent, habituellement avec leurs jeunes épouses, pour mieux se
livrer à leurs activités (essentiellement cultures de café, ananas, cacao, manioc, riz,
etc ....).
Notre zone d'étude se caractérise par cinq gros villages et un nombre
impressionnant de campements (180) implantés le long des cours d'eau (Cavally,
Coué). Certains de ces villages sont à moins de 100 mètres des gîtes à simulies. Par
ailleurs il est à signaler que 32% de la population recensée réside en permanence
,
dans les campements; ces personnes ne fréquentent les villages qu'à l'occasion des
marchés ou d'évènements familiaux (mariage, naissance, décès). En outre, le relier
aidant, la plupart des plantations se situent dans les vallées.
, '
! .
." hi
l'
i l.
t j
• .
, " . '
1
1

- 35 -
70
60
50
Trokolimpleu
Yéalegbeupleu
f--1301---..,.J
Femmes
1--~201----..,.J
..---L..-.....,....-""";;"'11,OI-_ _...J...._ _-,
~r---'r---,--__- - l Ol---r--~_-.--....J
40
30
20
10
o O· 10
20
30
70
70~
Sioba
Bleupleu
30
Hommes
,J..---l1 Of--L..--,
I....-r----i 0 ~--.-..J
Ior---.---l 0 ~-,---I
10'
0 0
10
20
10
o 0
10
20
70
L-
60
I--
,...1.---1501 Population Totale
1
.---'---140
1 l Hommes
r-L---~30
1
1
r--1....-----i20
..-----1...---'101------1.-..,
.-------'--------l10
1:
'-y----,.....,....---!
1
0 1--_,........,_-1
L..-.----r---~-_.__--r--~0
1
20
10
0
0
10' i .20
100
80
60
40
20
0 0
20
40
60
80
100
,
il
1:
Figure 6
Pyrarilid~s: des populations villageoises.
,
,1-:
.. ' l,
.
1

!
i '
. i .,
\\
::p ,1; .1: 1

- 36 -
1.1.2.5. Station de N'Golodougou.
La zone étudiée est située à proximité du village de N'Golodougou (8° 24' N _
7° 38' W), dans la Sous-Préfecture de Touba.
Cette dernière est très homogène du point de vue ethnique car entièrement
occupée par la famille Mandé du Sud et plus précisément par le peuple
Mahou.Toutefois, le bitumage de l'axe Touba - Odienné et surtout la mise en place
du périmètre sucrier de Borotou-Koro, ont contribué à favoriser l'arrivée' .pe
migrants dans la région. PAIRAULT (1977), note que les densités de peuplemen~
qui sont généralement très faibles (moins de 1 habitant/km2) dans les vallées des
cours d'eau, dépassent cependant la habitants/km2 dans la région de Touba.
Cette région constitue l'extrémité de la dorsale guinéenne, massif montagneux
formé par une succession de hauts et moyens plateaux.
AVE NARD et al. (1971)
présentent la région de Touba comme une zone accidentée formée par une
succession de collines et de chaînons; l'altitude moyenne est comprise entre 600 et
700 m mais certaines crêtes sont relativement élevées (1000 - 1400 m). Cet ensemble,
du point de vu~ géologique appartient au vieux socle précambrien qui, dans la
région de TouHa se caractérise par des sols ferralitiques fortement dénaturés,
1
remaniés et indurés, à composantes granitiques (granites, granito-diorites) ou
métamorphiques (gneiss en particuliers) (AVENARD et al., IDe. cit. ; PERRAUD,
1971; AUBERT et SEGALEN, 1966). Des mylonites et des affleurements doléritiques
plus récents apparaissent également près de Touba.
Nous référant à la classification de ELDIN (1971), la station de N'Golodougou
se situe dans le domaine soudanais et plus précisément dans le secteur
subsoudanais caractérisé par une saison sèche (Novembre à Juin) et une saison des
pluies (juin à Octobre) dont l'ensemble des précipitations varie entre 1200 et 1300
mm par an. Quant au faciès végétal, il est caractérisé par une savane herbeuse plus
ou moins boisée et des galeries forestières bien marquées le long des cours d'eau
(GUILLAUMET et ADJANOUHOUN, 1971).
L'enregistrement de la température journalière a permis de retenir qu'en
saison sèche les températures peuvent dépasser 35° C pour les maxima absolus; en
saison de pluies les moyennes des maxima se situent en deçà de 25° C. Dans cette
région les températures minimales et maximales fluctuent respectivement entre 14
- 21° C et 27 .; 36° C. Quant à l'humidité relative moyenne, elle est proche de 90% en
saison des pluies et moins de 50% en saison sèche.
"
. , .' l,'"
1
l i
, l '
,::
.. ,
r.

- 37 -
Le gîte est situé sur le Férédougouba (ou Bagbé) qui prend sa source en Guinée
près de Beyla.
Ce cours d'eau permanent est marqué d'une part, par l'étiage
(maximum en Mars - Avril) et d'autre part, par une crue dont le maximum se situe

habituellement en Septembre - Octobre.
Il faut noter que dans ce gîte les supports larvaires sont essentiellement
constitués par les feuilles immergées de Pandanus sp. et de Raphia sp.. Quant aux
espèces présentes, QUILLEVERE et PENDRIEZ (1975) puis VAJIME et QUILLEVERE
(1978) retiennent qu'en saison sèche les espèces savanicoles (S.daml1osum s.s.-
Sisirbanum ) sont largement dominantes alors qu'en saison des pluies les espèces
forestières (S.soubrense-S.sanctipauLi ) constituent la quasi-totalité des populations
de S.damnosum s.l..
Avant la mise en place du Programme Régional de Lutte contre
l'Onchocercose sur le haut Sassandra en 1979, la région de Touba-N'Golodougou
était un foyer: d'hyperendémie onchocerquienne (PROD'HON et aL., 1977).
1
PHILIPPON et ~l. (1977) le situait, du seul point de vue entomologique, parmi les
plus graves foyers onchocerquiens non traités de Côte d'Ivoire. Quant au point de
vue épidémiologique, PROD'HON et al. (1977) et PROST et PROD'HON (1978)
avaient diagnostiqué un foyer d'Onchocercose extrêmement sévère d'une part, par
l'intensité et la précocité de l'atteinte onchocerquienne et d'autre part, par la
fréquence et la gravité des lésions oculaires.
L'alternance saisonnière des espèces
simulidiennes (QUILLEVERE et PENDRIEZ, 1975) donnait au foyer un faciès
épidémiologique forestier par certains aspects cliniques et des caractères rappelant
. ceux de certain~ villages de savane sèche (notamment gravité des lésions oculaires).
Certes l'efficacité des traitements larvicides antisimulidiens en Côte d'Ivoire
(Férédougouba, Boa, Tyemba, Sien) et en Guinée (Dion, Sankarani) est telle
qu'actuellement les risques de transmission onchocerquienne de haute gravité et
d'apparition des lésions oculaires sont minimes.
Il est cependant absolument indispensable de poursuivre la surveillance
entomologique et surtout les traitements larvicides afin d'une part, de maintenir
l'assainissement de la région et d'autre part, d'assurer une protection efficace a ces
zones déjà assainies par OCP pour lesquelles la réinvasion constitue une menace
permanente.
1
!:
1 !
!',:i
. i
,
j j
,,1
'" ..1'
l'

- 38 -
1.1.2.6. Station de Latokaha.
La station est située sur le Bandama blanc qui passe à une quinzaine de
kilomètres du village de Latokaha (8° 40' N - 5° 32' W), dans la Sous-Préfecture de
Niakaramandougou.La région est occupée par les Tagwana quiappartienneht à la
grande famille Sénoufo.
.
.
Cette station appartient au domaine soudanais et plus précisément au secteur
subsoudanais lequel est caractérisé dans la région de Latokaha par une savane boisée
et une galerie forestière plus ou moins continue et dense.
Encadré par les isohyètes 1200 et 1300 mm, la région connaît une pluviométrie
moyenne.La température moyenne se situe autour de 27° C mais elle peut
descendre .en dessous de 20° C (minimum: 17° C en Décembre - Janvier) et s'élever
.1
au-dessus de 35~ C (maximum: 37° C en Mars - Avril).
Le gîte préimaginal résulte des accidents de terrain qui accélèrent la vitesse du
courant à l'étiage. En période de crue, la seule masse d'eau en déplacement suffit
pour créer un courant favorable à l'établissement des stades préimaginaux.
Ces
derniers se fixent dans le premier cas sur les supports rocheux, et dans le second cas
sur la végétation immergée.
L'étude cytotaxonomique des larves récoltées dans ce gîte a montré que lors de
notre étude de terrain, celles-ci appartenaient aux groupes S.damnosum s.s.-
S.sirbanum et S.soubrense-S.sanctipauli
(QUILLEVERE, com. pers.).
Quant au
faciès épidémiologique, il correspond dans ses grandes lignes à celui décrit lors de la
présentation de lastation de N'Golodougou (1.1.2.5).
1.1.2.7. Station de Massadougou.
Le gîte étudié se situe dans la Préfecture dOdienné et plus précisément à
proximité de Massadougou (9° 03' N - 8° 10' W), village malinké installé aux abords
immédiats de la rivière Sien. Ce cours d'eau, affluent du Sassandra, roule plus de
100 m3/s en saison des pluies et ne s'assèche pas complètement en saison sèche:
En période d'étiage, le gîte est crée par l'accélération du courant dû aux
accidents de terrain; le dédale rocheux et les racines constituent alors l'essentiel des
supports larvaires. En période de crue, le gîte est créé par la vitesse intrinsèque du
courant e~ les stades préimaginaux se fixent sur les innombrables supports végétaux
immergés.
1,"1,
;;.:
1;
, 1"
il
i
!
. ~
, , '". r '
.
i
;1 '

- 39 -
Le climat de la région montre l'alternance caractéristique d'une saison sèche
qui s'étale de Novembre à Mai et d'une saison des pluies qui couvre la période
allant de Juin à Octobre. Toute la zone reçoit entre 1400 et 1500 mm de pluies par
an. C'est dire que la valeur des précipitations est pratiquement équivalente d'une
année à l'autre mais peut subir des variations plus ou moins importantes suivant
les années.
En saison sèche froide l'hygrométrie est basse (humidité relative moyenne: 20
- 30%) et les amplitudes journalières de température élevées (moyenne des minima
: 13 à 15° C, moyenne des maxima: 33 à 35° C).
Par contre, en saison sèche chaude, l'humidité relative est plus élevée (50 à
90%) et les amplitudes journalières de température moins accentuées (moyenne des
minima :20 - 21° C; moyenne des maxima: 36 - 37° C).
Quant à la saison des pluies, elle est caractérisée par des amplitudes
journalières de température peu accentuées (20 - 21°C et 29 - 30° C, respectivement
pour les moyennes des minima et maxima) et une humidité très élevée (proche de
90%).
i
1
,
!"
L'étude micromorphologique a montré que chez les adultes, la proportion des
différentes espèces varie saisonnièrement dans cette zone avec une prédominance
des espèces savanicoles (S.damnosum s.s.-S.sirbanum) en saison sèche et des espèces
forestières (S.soubrense-S.sanctipauli ) en saison des pluies.Sur le plan médical, la
région
de
Massadougou fait
partie intégrante des
traditionnels foyers
hyperendémiques d'Onchocercose de type savane, caractérisés par une prévalence
élevée et des lésions oculaires fréquentes et graves.
L'impact de la lutte menée
,
.
depuis 1979 par OCP sur la population humaine a été analysé lors de la présenta tion
de la station de N'Golodougou.
1.2. Données bibliographiques sur le complexe S.damnosum :
Comportement. Caractéristiques vectrices, Identité.
1.2.1. Evolution des populations de vecteurs.
Etant donné les nombreuses références ayant trait à la dynamique des
populations préimaginales et imaginales de simulies, seul les travaux effectués dans
la région' éthiopienne et plus particulièrement en Afrique de l'Ouest seront
mentionnés dans ce rappel bibliographique.
1.:
.1
, !
, '
,
.! J ••
"
'
1 (
"
I l
1
1

·<'.
- 40 -
i
=
De 1933, à 1963 de nombreux auteurs (GIBBINS, 1933; WANSON et
HENRARD, 1945; FAIN, 1950; LEWIS, 1953; CROSSKEY, 1955, 1956, 1957; CRISP,
1956; MUIRHEAD-THOMPSON, 1957; DAVIES, 1963; TENDEIRO, 1963), signalent
dans leurs travaux sur les simulies, l'impact des variatio~s saisonnières du niveau
des cours d'eau sur la densité des populations préimaginales et imaginales.
Ces
observations étant souvent contradictoires (LE BERRE, 1966; QUILLEVERE, 1979), il
a fallu attendre les travaux de LE BERRE (loe. cit.) et GARMS (1973) pour distinguer
à partir des variations saisonnières du niveau d'eau, quatre types de variations
annuelles de l'abondance des populations piqueuses de Si âa m nosu m s.1. :
variations synchrones avec le niveau de l'eau, variations inverses, variations
bimodales et variations constantes.
Ces différents types de variations ont été
largement décrits et nous retiendrons ici les synthèses de PHILIPPON (1977) e,t
QUILLEVERE (1979) :
- Variations synchrones avec le niveau de l'eau: ce type caractérise souvent les
grands cours d'eau des régions forestières d'Afrique Occidentale, mais également
ceux des régions de savane. Les femelles apparaissent au début de la saison des
pluies, atteignent leur maximum au plus haut niveau des eaux et disparaissent peu
après la fin de l'écoulement au début de la saison sèche. En règle générale c'est la
quantité des végétaux immergés qui détermine l'abondance des populations
sim ulidiennes.
- Variations. inverses: ce type se rencontre en savane sur certains cours d'eau
dont les gîtes n'existent qu'à l'étiage lorsque les seuils rocheux du fond du lit
donnent naissance à des rapides.
Les larves ne s'installent qu'en saison sèche
lorsque le cours d'eau s'est stabilisé au niveau inférieur.
- Variations bimodales : ce type de variations est celui de cours d'eau plus ou
moins encaissés de régions de savane. Des gîtes préimaginaux existent lorsque le
cours d'eau est stabilisé à son niveau inférieur (densités simulidiennes moyennes)
ou supérieur (densités élevées).
- Enfin, GARMS (1973) note que dans les zones montagneuses où les
variations. de niveau d'eau ne sont pas brutales, l'on enregistre également. un
nombre de femelles piqueuses pratiquement contant toute J'année.
Dans le cas particulier des zones forestières de Côte d'Ivoire, les travaux de
QUILLEVERE (1979) portant sur l'identification morphologique et chromosomique
des espèces du complexe Ssd am nos u m, permettent de préciser que les femelles du
; :
..~ !' :: {,1 . ;i ,. (1
i 1
.l

"
,
- 41 -
groupeS.soubrense-S.sanctipauli, espèces de grandes rrvieres de forêt, ont une
variation unimodale synchrone avec le niveau de l'eau. Il en va différemment des
femelles du groupe S.squamosum-S.yahense
capturées sur le Mpédo et pou;
lesquelles la saison d'activité démarre à la fin de la saison des pluies lorsque le
niveau d'eau s'est stabilisé; l'unique pic d'activité est enregistré à la décrue
lorsqu'un maximum de supports flottants sont colonisés par les larves.
La plupart des observations ci-dessus rappelées retiennent qu'il existe une
relation directe entre les variations annuelles des populations préimaginales et
celles des populations adultes. Ces observations concordent également sur le fait
que c'est la variation saisonnière du niveau des cours d'eau sur -les gîtes qui est le
facteur fondamental déterminant la répartition des populations adultes dans le
temps et dans l'espace.
Dans le cadre de la lutte contre l'onchocercose, le Programme OCP procède
régulièrement à des tests destinés à s'assurer que les larves sont toujours sensibles
aux insecticides antisimulidiens. Ainsi, les différents tests de sensibilité qui ont été
effectués dans nos zones d'étude,
permettent de retenir qu'en dehors du bas
Sassandra et du moyen Cavally jamais traités avec des insecticides antisimulidiens,
les larves du groupe S.soubrense-S.sanctipauli récoltées présentent une résistance
aux organophosphorés.
C'est dire que les femelles récoltées dans les régions de Soubré et Taï appartiennent
à des populations sirnulidiennes "sensibles" alors que celles récoltées sur le bas
Bandama ou en zone de savane appartiennent à des populations simulidiennes
"résistantes"
1.2.2. Cycles horaires d'activité des simulies.
L'Onchocercose est définie comme une infection causée par un nématode
(Onchocerca vol~ulus), parasite du derme de l'homme. En Afrique de l'Ouest ce
parasite est transmis uniquement par la piqûre de la femelle de S.damnosum s.l..
Celle-ci s'infecte lors de son repas de sang sur un hôte humain parasité.' Cette
définition permet de comprendre l'intérêt porté à l'étude du rythme journalier de
piqûre car, comme l'indique LE BERRE
(1966),
il constitue un facteur
épidémiologique essentiel.
· ' 1
1
l
i l . ,
"
1
',1
. i
f'> l,.'

- 42 -
Les données bibliographiques sur l'activité des insectes hématophages sont
particulièrement nombreuses, aussi ne retiendrons-nous ici que celles relatives aux
simulies. Pour ces dernières, il est nécessaire de rappeler brièvement quelques traits
retenus par certains auteurs pour caractériser cette activité.
;
'\\
. DRY (1921) et BLACKLOCK (1926) retenaient déjà d'une part, que l'activité de
piqûres est uniquement diurne et d'autre part, que les captures sont nulles lorsqu'il
pleut ou que la température est trop élevée (28°C en forêt et 30°C en savane).
CROSSKEY
(1955)
et CRISP
(1956)
confirment l'influence des facteurs
microclimatiques (vent, pluie) sur l'agressivité de 5 .d ln
ln
s.1. alors que
a
n o
s u
LEWIS (1956, 1958, 1960) met pour la première fois en évidence l'importance de
l'âge des femelles dans le cycle de piqûres.
L'étude de ces différents facteurs a
permis à HARKER (1961) de retenir que les rythmes journaliers d'activité des
insectes sont étroitement liés aux variations de luminosité, de température et
d'hygrométrie.
Ainsi le vent, la nébulosité, l'ensoleillement et la pluie peuvent
modifier le nombre et la répartition horaire des captures (GUIDICELLI, 1966; LE
BERRE, 1966; CARLSSON, 1967). Si LE BERRE (1966) confirme que la température
est le facteur limitant principal de l'activité des simulies, GUIDICELLI(1966) et
HAUSERMAN (1969), notent par contre que l'hygrométrie n'a qu'une influence
secondaire.
Les travaux de DISNEY (1972) indiquent que le rythme horaire de piqûres des
femelles
zoophiles est nettement plus régulier : que
celui
des femelles
anthropophiles:
Quant à ceux de PHILIPPON (1977), ils montrent que, quel que soit l'appât
(homme, animaux), la température demeure le principal facteur limitant de
1
l'activité de piqûres, mais que les femelles réagissent différemment aux variations
1
de température: selon leur âge.
Enfin, les travaux de QUILLEVERE (1979) ont permis à ce dernier de préciser
que les espèces répondent différemment aux variations climatiques et en particulier
à la température qui, à divers degrés, reste le facteur déterminant pour toutes les
espèces. Il observe également que les pics d'agressivité observés sur la population
globale (pares + nullipares) sont en fait dus, la plupart du temps, à l'activité des
m~llipares.
i' ~
1
; .
. '
",.
l'
;
l' '
• r'
1
!
.
"\\,
"
..:
! :;.
,1
.it.) :

- 43 -
Suite aux travaux effectués en zone de savane (BELLEC ·et aL., 1977; TRAORE,
1981; TRAORE et al., 1981), en zone préforestière (BELLEC,·1976) ou en zone
forestière (TRAORE et aL., 1980), il est apparu que pour un gîte donné, les plaques
d'aluminium engluées permettent la récolte d'effectifs significatifs de toutes les
catégories d'adultes des espèces simulidiennes, particulièrement les femelles
gravides venant pondre.
Au regard des travaux: ci-dessus référencés, il apparaît que le cycle d'activité des
femelles agressives anthropophiles de plusieurs espèces du complexe S.damnosum
a été établi en différentes saisons et dans pratiquement toutes les zones
bioclimatiques. Par contre les données sont fragmentaires, voire inexistantes,· en ce
qui concerne les femelles zoophiles et les autres catégories d'adultes (néonates,
mâles, femelles gravides et non gravides). Nous signalerons surtout les travaux de
BELLEC et HEBRARD (1983) qui, en zone préforestière de Côte d'Ivoire, font
ressortir que .l'apparition
des
adultes
néonates
est
une
manifestation
chronobiologique faisant intervenir la durée de développement préimaginal et la
luminosité.
Ils notent par ailleurs que l'activité des mâles et des femelles non
gravides est régie par la température, alors que l'activité de vol des femelles
gravides est déclenchée par la baisse de la luminosité.
Au terme de leurs travaux, BELLEC et HEBRARD (Loc. cit.) concluaient: "il
conviendra d~ réaliser des études complémentaires en d'autres zones
1
bioclimatiques et chez d'autres espèces du complexe afin de comparer les heures
d'activité de vol des adultes de S.damnosum s.l. au sein de leur aire de répartition
géographique".
l
,:J
,
: 1
! !
.1
.. , .

- 44 -
1.2.3. Déplacement des simulies.
LE BERRE (1966) et QUILLEVERE (1979) ont passé en revue -les travaux sur le
déplacement des Diptères hématophages dont les Si m uliidae.
Dans le cas particulier du complexe Si âa m noeu m, les études ont porté plus
particulièrement sur le déplacement des femelles.
Comme l'indique LE BERRE
(Loc. dt. ), c'est la conjonction de trois facteurs qui a favorisé la collecte de données
sur le déplacement des imagos et plus particulièrement de la femelle:
- Exigences écologiques strictes des stades préimaginaux d'où la nécessité de
posséder des données précises quant à l'origine des populations simulidiennes
étudiées.
- Populations importantes d'adultes sur certains gîtes qui permettent
d'expérimenter sur un grand nombre d'individus.
- Hématophagie obligatoire des femelles qUI' facilite grandement les
observations concernant leurs déplacements.
LE BERRE (1966) note que les distances parcourues par les femelles sont très
variables et cela est en rapport avec certains facteurs limitants ou favorisants, tels
que le couvert végétal, la nébulosité et l'hygrométrie atmosphérique. Cet auteur
indique par ailleurs que deux types de dispersion sont observés: la dispersion
radiaire et la dispersion linéaire.
Dans le premier cas les conditions écologiques
1
sont telles que la femelle de Si d a m nos u m s.1. peut se déplacer dans toutes les
directions autour du gîte originel; le seul facteur limitant à cette aire de dispersion
est la capacité de vol de la simulie.
Dans le second cas, ce sont les facteurs
extrinsèques qui jouent un rôle limitant.
L'impact de ces facteurs sur le déplacement des différentes espèces du complexe
S.damnosum a été étudié dans différentes zones bioclimatiques: LE BERRE (1966);
PHILIPPON et BALEY (1967 et 1972); PHILIPPON et al, (1971a, b, et 1977); BELLEC
(1972); PHILIPPON et LE BERRE (1974); DUKE (1975); BELLEC et al. (1977);
PHILIPPON (1977); QUILLEVERE et al. (1978); QUILLEVERE (1979); 5ECHAN (1984).
"
'= En zone de savane, le déplacement des femelles est,' en saison sèche, de type
linéaire (LE BERRE, 1966). Les distances parcourues sont non seulement variables
,t
:
','1
.;'
"
: ! ~
\\
1 i
; ,
l ~
,1
il
1
1

- 45 -
mais vont en diminuant du Sud au Nord : en effet, des déplacements de 30 km et 15
km ont été enregistrées respectivement en zone de savan~ guinéenne (BELLEC et
al., 1977) et en savane soudanienne (PHILIPPON et al., 19~); plus au Nord,
.
. .
PHILIPPON et al., (1971b) et PHILIPPON et BAIN (1972) notent que les déplacements
s'effectuent au voisinage immédiat des gîtes préimaginaux.
En saison des pluies, lorsque les facteurs extrinsèques sont favorables, la
dispersion des femelles devient radiaire (LE BERRE, 1966; QUILLEVERE et al., 1978;
SECHAN, 1984) et peut atteindre une vingtaine de kilomètres (BELLEC, 1974;
PHILIPPON et al., 1977).
= En zone de forêt, il a été observé (LE BERRE, 1966) que compte-tenu d'un
couvert végétal toujours favorable, la dispersion est radiaire en toutes saisons.
Toutefois il est il noter d'une part, que cette dispersion est plus réduite en saison
sèche qu'en saison des pluies (QUILLEVERE, 1979)' et d'autre part, que le
déplacement le long des galeries forestières peut être très important (BELLEC et al.,
.
.
1977 : 80 km).
= Les données bibliographiques relatives à la dispersion des femelles forestières
(groupe S.soub1:ense-S.sanctipauli ) en zone de savane sont pratiquement
inexistantes et dans le cas particulier de la Côte d'Ivoire, ces données se résument
aux travaux de PUILLEVERE (1979) qui, au terme d'identification de femelles
dispersives note que le groupe S.soubrense-S.sanctipauli représente 14% et 3% des
populations
simulidiennes
(toutes
espèces confondues)
échantillonnées
respectivement sur le gîte et à 5 kilomètres aux alentours. Il note par ailleurs que
des femelles ont été récoltées en saison des pluies à 6 kilomètres du gîte.
Dans le cadre de ses travaux sur le déplacement des femelles du complexe
Si dam nosutn, LE BERRE (1966) note que le vol dispersif n'intervient qu'avant le
1
repas sanguin de chacun des cycles gonotrophiques et peut concerner selon les cas et
les zones bioclimatiques les femelles pares oui et les femelles nullipares.
En zone de savane, LE BERRE (Loc. cit.) et DUKE (1975) établissent que chez les
femelles de savane (groupe S. dam no su m s.s.-S.sirbanum), la dispersion concerne
essentiellement les femelles nullipares dont la proportion augmente avec
l'éloignement
des
gîtes
préimaginaux.
Par
contre
chez
les
femelles
forestières(groupeS.soubrense-S.sanctipauli ), le pourcentage de pares est similaire
sur le gîte et chez les femelles dispersives (QUILLEVERE, 1979).
,
,
1
1
,1
l'!
1
,
1
1
r ,
!
i !
1
.1,
1
;

- 46 -
En zone ?e forêt, si les femelles dispersives du groupe S.soubrense-
1

Sisanctipauli o~t un âge physiologique pratiquement équivalent. à celui enregistré
sur le gîte (LE B'ERRE, 1966; PI-llLIPPON, 1977), il en est autrement chez le groupe
S.squamosum-S.yahense dont les femelles pares ont plus tendance à se disperser
que les nullipares (DUKE, 1975). QUILLEVERE (1979) note, cependant, que chez le
groupe S.soubrense-S.sanetipauLi, l'âge physiologique enregistré en saison des
pluies est habituellement plus élevé chez les femelles dispersives que dans la
population simulidienne échantillonnée sur le gîte.
Les données bibliographiques relatives à l'utilisation des pièges d'interception
comme technique d'échantillonnage des populations adultes de simulies sont tirés
des travaux de·DAVIES et PETERSON (1956), FALLIS et al. (l967), DAVIES et
ROBERTS (1973) et dans le cas particulier de S.damnosum s.l. de ceux de BELLEC
(l974), BELLEC et HEBRARD (l977) et TRAORE et al. (1981). Ces différents auteurs
retiennent que la
population simulidienne échantillonnée par les pièges
d'interception est essentiellement composée de femelles gravides et non gravides.
Outre ces catégories physiologiques, seuls BELLEC et HEBRARD (Loc. cit.) et
TRAORE et al. (loe. cit.) signalent des récoltes relativement abondantes de mâles et
d'adultes néonates de S.damnosum s.l.. Pour ce complexe, quelques traits peuvent
être retenus pour caractériser le comportement du vol le long d'une ligne de gites
en zone de savane et en zone préforestière des adultes (BELLEC et HEBRARD, 1977)
- les adultes volent juste au-dessus de la surface de l'eau lorsqu'ils se
dispersent le long des différents bras de la rivière;
- les adultes (notamment mâles et surtout femelles gravides) ont tendance à
remonter le courant;
- Les cycles d'apparition des individus d'états physiologiques différents sont
similaires à ceux obtenus par d'autres techniques (plaques, cages d'émergence).
1.2.4. Préférences trophiques des simulies.
La zoophilie peut être étudiée de manière directe ou indirecte.
La méthode
directe consiste à observer et capturer les femelles venant prendre leur repas 'de StiIlg
sur divers animaux. Les méthodes indirectes consistent lors des dissections à noter
1.
l'
.:'.
l
"
. ,

- 47 -
,
les femelles infectées par les filaires animales et à déterminer l'origine des repas de
sang lorsqu'on en rencontre chez les femelles. Par ces méthodes, plusieurs auteurs
(cf. liste dressée par PHILIPPON en 1977) ont essayé de mettre en 'évidence la
tendance zoophile des femelles du complexe S.damnosum dans différentes zones
biogéographiques. Dans le cas particulier de l'Afrique de l'Ouest, nous retiendrons
qu'en zone de savane les femelles de S. dam no su m s.l. piquent le bétail (CROSSKEY,
1955; CRISP, 1926; PENDRIEZ et SECHAN, 1971). S.sirbanum pique de préférence
les bovins et équidés (boeufs, ânes: PHILIPPON, 1977; GUILLET et al., 1978;
QUILLEVERE, 1979; SECHAN, 1984), alors que S.damnosum s.s,. est plutôt
ornithophile (poule: BERL et al., 1976; QUILLE VERE, 1979).
Pour ce qui est des zones de savane nord soudanienne et subsahélienne, les
auteurs ci-dessus sont unanimes sur le fait qu'en période de forte productivité
simulidienne, les captures sur bovins sont de 4 à 50 fois plus importantes que celles
obtenues sur homme. Il semble que l'écart entre l'homme et les bovins et équidés
(âne notamment) soit d'autant plus grand que la densité des femelles piqueuses est
faible (PHILIPPON, 1977).
Si ce dernier auteur retient également qu'il n'y a pas de différence significative
entre les âges physiologiques moyens des femelles capturées par l'une ou l'autre
méthode, par contre SECHAN (1984) au terme des observations effectuées dans la
région de Kayes (Mali) conclut que le nombre de femelles pares capturées sur
homme est significativernent plus élevé que celui pris sur âne et sur vache. Les
observations de ces auteurs concordent cependant sur le fait que les femelles
anthropophiles et les femelles zoophiles présentent les mêmes rythmes d'activité
journalière modulés par la température.
L'existence de populationssimulidiennes zoophiles a également été mise en
évidence en zone forestière d'Afrique de l'Ouest. Ainsi BLACKLOCK (1926),
GARMS et VOELKER (1969) et DENKE et BAIN (1978) observent des femelles de
S.damnosum s.l. (probablement femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli )
piquant respectivement les chèvres, poules - canards - oiseaux et boeufs. Pour ce qui
est de la zone forestière de Côte d'Ivoire, la revue des différents travaux qui ont été
effectués sur les préférences trophiques des femelles du complexe S.damnosum
permet de retenir que l'existence de femelles zoophiles ne fait aucun doute pour le
groupe Sisoubrense-Sseanctipouli, En effet, LE BERRE (1966) observe dans la région
de
Tiassalé
des
femelles
du
complexe
S.damnosum
(appartenant
vraisemblablement au groupe Sisoubrense-Sssanctipouii
piquant sur chèvres et sur
ï
chiens.
j
,
. . .
I l
: ' :
;
' l '
,1.
ri
1
t ,
' !
1
:,llli.l: j,l"
,1

- 48 -
PHILIPPON (1977) a également constaté des quantités notables de femelles
piquant les animaux (lapin, chien) à proximité des gîtes larvaires hébergeant les
cytotypes S.soubrense-S.sanctipauli.
Quant à QUILLEVERE (1979), il note que si
S.soubrense
~t S.sanctipauli
piquent volontiers les animaux (lapin, poule,
mouton), Scsanctipauli est plus volontiers zoophile que S.soubrense.
Ceci explique que dans les gîtes où S.sanctipauli est,dominant comme le gîte
de Soklolodougouba (bas Cavally) ou celui de Louga (bas Sassandra) il y ait une
discordance manifeste entre l'extrême abondance des populations préimaginales en
équilibre et la rareté des captures de femelles sur homme (PfllLIPPON, 1977;
QUILLEVERE et al., 1977). Par ailleurs, il est à noter qu'au terme de ses observations
en zone de petites rivières de forêt, QUILLEVERE (1979) déduit l'existence d'un
pourcentage non négligeable de femelles zoophiles chez la plupart des espèces du
complexe S.damnosum, exception faite du groupe S.squamosum-S.yahense.
Enfin, pour ce qui est. de la zone préforestiëre de Côte d'Ivoire, le recours au
piégeage a permis à BELLEC et HEBRARD (1983) d'estimer la zoophilie des femelles
du complexe S.damnosum
et de retenir que si Scsirbu n utn,
S.damnosum s.s. et
S.soubrense piquent l'homme et les animaux, S.soubrense
est plus volontiers
zoophile que les deux autres espèces.
En effet, comme l'indiquent ces auteurs,
S.soubrense présente en zone préforestière une tendance zoophile aussi marquée
que celle observée en forêt par DENKE et BAIN (1978) et QUILLEVERE (1979).
Certes en Afrique Orientale Mc CRAE (1968), 1969) et DUNBAR (1973) ont pu
établir des corrélations relativement nettes entre les préférences trophiques des
simulies et leurs caractéristiques cytogénétiques. Par contre en Afrique de l'Ouest,
PHILIPPON (1977) note que la situation est différente car la zoophilie se manifeste
dans des régions très diverses et pour une même espèce les femelles peuvent
montrer des préférences alimentaires très différentes selon les conditions du
milieu.
Aussi retient-il que même si dans certains cas. les femelles du complexe
peuvent faire preuve d'une totale anthropophilie (foyer de Samandéni, sur le
Mouhoun, Burkina Faso) ou d'une complète zoophilie (foyer de Grechan sur la
Léraba, Côte d'Ivoire), en général il s'agit d'anthropophilie-zoophilie facultative,
chaque femelle pouvant piquer soit l'homme soit l'animal à n'importe lequel de
ses repas sanguins.
..
\\
'
;
1
;
1
J
;' ~
,
l,.
l '
r
.
• .
' , 1
1
! l '
,
l '
"
' .

- 49 -
1.2.5. Lieux de repos.
Les périodes de repos ont intrigué de nombreux chercheurs qui ont cherché à
identifier les différents lieux où les simulies prennent leur repos. Il est à noter
(BELLEC et HEBRARD, 1980a) qu'on entend par lieux de repos, tous les abris et
. endroits dans lesquels sont récoltés des adultes du complexe Si â a m nosu m
qUI ne
sont pas en phase de vol, quel que soit leur état physiologique.
Cette précision permet d'une part, de comparer les résultats des différents
auteurs et d'autre part, de retenir que des synthèses par LE BERRE (1966), BELLEC et
HEBRARD (1980a, b) ont déjà été faites sur les travaux portant sur cet aspect de la
biologie des simulies. Aussi, dans ce rappel bibliographique nous ne reviendrons ni
sur les avantages ou inconvénients des différentes techniques utilisées, ni sur la
longue liste d'auteurs énumérés dans ces synthèses.
Nous signalerons seulement que dans le cas particulier de l'Afrique de l'Ouest,
les travaux de LE BERRE (1966), PHILIPPON et al. (1971b), WALSH (1972),
PHILIPPON (l977), BELLEC et HEBRARD (l980a, b), SECHAN (1984) et nos
observations en savane (TRAORE et al., 1981), permettent de retenir que:
- En l'absence de méthode de marquage fiable et compte tenu de la taille des
simulies, la méthode de repérage à vue ne constitue qu'une approche limitée.
Autrement dit, les techniques employant des pièges (lieux de repos artificiels)
semblent être les mieux adaptées pour la recherche des adultes au repos. Ces
techniques ont montré l'extrême variété des lieux de repos le long des rivières ou à
distance des berges.
- En zone de savane, les mâles, les femelles non gravides et les femelles
gorgées se rencontrent entre 0 et 10 mètres en altitude; les adultes néonates entre 0
et 8 mètres et les femelles gravides entre 0 et 12 mètres. Aucune étude n'a été
effectuée au delà de 12 mètres de hauteur. Si les adultes néonates et les mâles
semblent présenter une concentration autour des gîtes, par contre les femelles
gravides et non gravides peuvent être rencontrées à n'importe quelle distance des
gîtes (4 kilomètres perpendiculairement à la rivière).
- Aucune étude de la distribution spatio-temporelle n'ayant été effectuée en
zone préforestière, nous retiendrons seulement que les GPVC sont plus efficaces
1

que les PPVC (tuyau en plastique de teinte grise. en chlorure de polyvynild'un
diamètre de 2 cm; (PPVC) ou de 10 cm (GPVC))et que la population échantillonnée
.est essentiellement constituée de femelles non gravides.
1.
1
" , 1
>.
"
, ; ;
' t ' ]
l :
1 ~ '.,' ! 1 :
i. .,
" /1 ;.. 1
i
,,"
11 '.,

- 50 -
- Des quelques sondages effectués en zone forestière, retenons que des femelles
à jeûn peuvent être récoltées à des distances variables des gîtes (1 à 20 kilomètres en
dispersion radiaire); l'altitude des lieux de repos semble' augmenter avec
l'éloignement des gîtes préimaginaux.
- Quelle que soit la zone (forêt, savane), la végétation arbustive et herbacée aux
\\
environs immédiats des gîtes préimaginaux constitue l'essentiel des lieux de repos
des adultes de S.da tn no su m s.l.. La population échantillonnée est habituellement
constituée en majorité de femelles à jeûn et d'adultes néonates; les mâles, les
femelles gorgées et les femelles gravides sont récoltées en moindre quantité. Il faut
néanmoins signaler que PHILIPPON et al. (1971b) et PHILIPPON (1977) ont obtenu
des quantités exceptionnellement importantes de femelles gorgées (chutes Papara)
et de femelles gravides (Koro, Lamto). En outre, des femelles en phase de
maturation ovarienne ont été récoltées' par SECHAN (1984) à Diamou (Mali), à
proximité des gîtes du Diamoukolé.
1.2.6. Durée du développement préimaginal et cycles
d'éhtergence.
Darls le cas particulier de l'Afrique de l'Ouest, les différents travaux
1
effectués sur le dévéloppement préimaginal de S. damnosum
nous permettent de
retenir que :
- Quelle que soit la zone bioclimatique, la durée du développement
préimaginal varie selon la saison et les régions de 12 à 20 jours (ELSEN, 1979).Cet
auteur dans sa synthèse note que la période d'incubation des oeufs dure de 30
heures à 28° - 33° C (BURTON et Mc CRAE, 1965), à 48 heures (MARR, 1962; LE
BERRE, 1966); le, développement larvaire dure de 8 à 17 jours à 21° - 26° 5 C (ELSEN,
Loc. cit.) et la durée de vie nymphale de 2 jours (MARR, Loc. cit.) à 4 jours (CRISP,
1956; LE BERRE,1966).
- En zone soudano-sahélienne, SECHAN (1984) observe que le développement
préimaginaI de Sisiroanum s'effectue en 9 jours maximum dont 7 jours pour la
durée de vie larvaire, ou en 6 1/2 jours (développement larvaire en 4 jours) à 28° 5 -
33°C.
Pour des températures comprises entre 27° C et 30° C, ACOUA icom. pers.)
obtient dans la même zone un développement préimaginal complet de Sisiroanum
en 10 - 11 jours (oeufs 44 heures, larves 8 jours, nymphes 2 jours, adultes). La durée
la plus brèvéenregistrée dans cette zone pour le développement préimaginaI de
S.sirbanum est de 5 - 6 jours à 3P - 32° C (SECHAN, Loc. cit.).
. ~ ! .
: i'
l
'
,
; ,
i : . ,: ~ i'
r


- 51 -
- En zore
soudanienne,
le
développement préimaginal du
groupe
S.damnosum s.s.-S.sirbanum dure au moins 14 - 15 jours en saison froide à 23° 5 C-
27° C (BELLEC et HEBRARD, 1980c). Cette durée se réduit à 8 - 1~ jours en saison
chaude (BALAY, 1968); le développement larvaire peut alors s'effectuer en 7 - 8
jours à 29° C (DAVIES in ELSEN,1979).
-,
- En zone de savane gUlneenne, AGOUA et al. (1983) notent qu'à des
températures comprises entre 27° C et 33° C, le développement préimaginal complet
des espèces savanicoles s'effectue au plus en 9 jours répartis entre l'incubation des
oeufs (40 heures), la durée de vie larvaire (6 jours) et la durée de vie nymphale (36
heures) ..
- En zone forestière de Côte d'Ivoire, la durée de vie larvaire de S.soubrense-
S.sanctipauli est de 8 jours en Mai et 12 jours en Décembre, délais correspondant
respectivement à des températures de 25° - 30° C et 24° - 26° C (AGOUA et al., 1983).
- Quels que soient le groupe d'espèces et la zone bioclimatique, les auteurs sont
unanimes pour reconnaitre l'existence d'un rythme journalier d'émergence des
simulies adultes. Certains (WANSON, 1950; TRENHOLME, 1974) signalent que les
émergences ont lieu tôt le matin à l'aube. D'autres (MARR, 1962; LE BERRE, 1966;
RA YBOULD, 1967) observent une courbe bimodale des émergences dont le pic
principal se situe soit le matin (RAYBOULD) soit le soir (MARR, LE BERRE).
L'inversion dans le temps du maximum de récolte observé soit le matin soit en fin
d'après-midi ne semble pas liée à une modification de la composition spécifique des
groupes d'espèces du complexe S.damnosum ou des sexes: il s'agirait d'une simple
manifestation chronologique c'est-à-dire que l'heure d'émergence est fonction de
l'heure de la ponte (ELSEN, 1979; BELLEC et HEBRARD, 1983).
1.2.7. Caractéristiques vectrices de S. damnosum 5.1.
QUILLEVERE· (1979) a passé en revue les différents travaux qui ont été
effectués sur la transmission de l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest. Il s'agit de
ceux de DUKE (1962a et b, 1968a et b, 1973), DUKE et LEWIS (1964), DUKE et al.
(1972), GARMSi(1973) et PHILIPPON (1977).
i
La comparaison des résultats obtenus entre les différentes zones bioclimatiques
a abouti à une normalisation des techniques d'étude et d'expression de l'intensité
deIa transmission onchocerquienne (pHILIPPON et al. 1969; QUILLEVEREet al.,
1978). PHILIPPON (1977) note que ces travaux ont également permis de retenir que
:,1
l ! l
IiI >.
,,
!, 1
1:.:' ~
l"
1" '. 1 •

- 52 -
pour apprécier les caractéristiques vectrices naturelles d'une population de
S.damnosum s.1. il faut disposer d'un certain nombre d'informations sur
la
bioécologie des adultes (longévité, dispersion, zoophilie), les iacteu'rs humains (taux
d'endémicité
de
la
population
humaine,
charges
microfilariennes
des
onchocerquiens) et sur le contact homme/vecteur.
LEWIS (1953) a été le premier à mettre en évidence le rôle décisif de la barrière
stomacale comme facteur limitant du passage de microfilaires d'Onchocerca
volvulus vers l'hémocèle du vecteur. Ce phénomène biologique était à signaler
avant de résumer ci-après les différents travaux ci-dessus rappelés:
1
,
- Les taux: naturels d'infestations des femelles pares sont extrêmement
variables.
- En zone de savane, compte tenu de l'intense réduction numenque que
subissent les parasites ingérés, le nombre moyen de microfilaires qui passent dans
l'hémocèle s'établit aux environs de 3 (DUKE, 1962 a et b; DUKE et LEWIS, 1964;
PHILIPPON et BAIN, 1972; PROD'HON et aL., 1980 a et b).
Quand à la charge microfilarienne, PHILIPPON et BAIN (loc. cit.) notent
qu'elle ne semble pas jouer de rôle important; par contre le contact homme/vecteur
a une importance primordiale. Enfin pour ce qui est des charges parasitaires, DUKJ?
et al. (1975) retiennent qu'elles sont relativement stables car variant habituellement
de 1,5 à 2,6.
- En zone de forêt, le nombre moyen de microfilaires qui passent dans
l'hémocèle est d'environ 20-30. PROD'HON et aL., (1980 a et b) ont montré que ce
nombre est indépendant du nombre de microfilaires ingérées. Quant à DUKE et aL.,
(1972) ils ont constaté une certaine correlation entre l'importance du' réservoir
microfilarien et la proportion de femelles pares parasitées. En effet , le contact
homme/parasite est aléatoire à cause des faibles taux d'endémicité. Par ailleurs,
QUILLEVERE (1979) retient qu'une forte zoophilie alliée à une faible longévité
contribuent à diminuer de façon notable les potentialités vectrices des femelles.
Enfin, pour ce qui est des charges parasitaires (3,1 à 7,9), elles sont plus élevées
et plus variables qu'en savane (Duke et aL., 1972; PHILIPPON, 1977).
J.,
I l
1
~_ ,
J
. i
l
"
'.
'1

- 53 -
Les différents travaux sur la transmission naturelle ci-dessus rappelés ne
concernent habituellement que les corrélations parasite-vecteur de même zone
bioclimatique. Toutefois, pour ce qui est de la Côte d'Ivoire, il existe quelques
travaux (notamment QUILLEVERE, 1979) sur les caractéristiques vectrices
naturelles des femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli . dans la zone
(habituellement limite forêt-savane) où sont associées les souches parasitaires de
forêt et de savane.
Ces travaux! indiquent que dans cette zone, la paire S.soubrense-S.sanctipauli
est un meilleur vecteur expérimental et potentiel que dans sa zone d'origine.
1.2.8. L'Onchocercose: maladie et chimiothérapie.
1.2.8.1. La maladie.
En Afrique, O'NEILL (1875) a signalé la maladie; mais c'est ROBLES (1915) qui,
au Guatemala, a établi une relation entre les nodules cutanés et les troubles
oculaires (cécité notamment). De nos jours il est admis (ANONYNIE, 1985) que les
atteintes de l'état général et les manifestations cliniques de l'Onchocercose sont:
- les onchocercomes : la majorité des nodules se rencontrent au niveau de la
ceinture pelvienne (crête iliaque, trochanter, coccyx et sacrum), et du gril costal. Des
nodules céphaliques sont présents chez les enfants;
- les lésions cutanées: selon l'état du patient on enregistre: l'alteration de la
pigmentation, les éruptions papuleuses suppurantes (ou non) associées à des
démangeaisons intenses et compliquées par des lésions de grattage qui aboutissent
le plus souvent à une ulcération; pachydermie et lichénification : aspect de "peau de
lézard" c'est-à-dire une peau épaisse a plis accentués; oedèmes cutanés; atrophie
dermique: la peau perd son élasticité;
- les lésions oculaires: on les classe en deux grandes catégories:
d'une part les lésions cornéennes (kératite ponctuée et parfois kératite
sclérosante), et les lésions de l'iris (iritis ou inflammation de l'iris);
1
d'autre part, les lésions chorio-rétiniennes (choriorétinites) et les atrophies
optiques (atrophie optique post-névritique),
Les premiers signes oculaires sont des picotements des yeux, du larmoiement,
de la photophobie. Il se produit une baisse d'acuité visuelle dont l'intensité est
fonction'<deTétat d'avancement des lésions. Les causes majeures de la cécité
i.
'
1
1
;
:
r ' •
" .'
1
i ~
• •
I l
1
1 ! , 1

- 54 -
onchocerquienne sont les kératites sclérosantes, les irido-cyclites, combinées ou
non, et les lésions du fond de l'oeil.
Outre ses conséquences sanitaires, l'évolution de l'Onchocercose chez l'être
humain exerce au plan socio-économique un double effet destructeur:
- non seul~ment les individus atteints ont une capacité de production réduite,
mais devenus aveugles ils sont une charge pour la collectivité;
- les habitants abandonnent les vallées fertiles pour s'établir sur des terres
sèches et épuisées qui ne leur assurent même pas une subsistance convenable.
Il est admis (ANONYIvIE, loc. cit. ) que les manifestations cliniques de
l'Onchocercose" leur fréquence et leur sévérité sont en correlation étroite avec le
nombre de microfilaires. Ce dernier dépend du nombre de filaires adultes et partant
du nombre de larves infectantes transmises au sujet par les piqûres des femelles de
simulies infectieuses.
1.2.8.2 Epidémiologie de l'Onchocercose.
En Afrique de l'Ouest, tous les Etats sont frappés par l'Onchocercose mais
toutes les zones bioclimatiques ne sont pas affectées avec la même intensité.
Cette endémie, dont les foyers sont généralement localisés dans les zones des
rapides du réseau hydrographique, présente dans ses manifestations cliniques des
différences profondes entre la savane et la forêt. En effet, BUDDEN (1958, 1963),
RIVES et SERIE, (1967); DUKE et al., (1972, 1975); ANDERSON et al., (1974a et b):
PROST, (1980); et ANONYJvΠ(1989b) notent qu'en savane la maladie est grave et se
traduit par des 'atteintes oculaires entraînant jusqu'à 10% de cécité dans certains
villages hyperendémiques.
En zone forestière au contraire, la maladie est
bénigne; les lésions oculaires
graves sont moins fréquentes et les cécités très rares sinon absentes.
Ces
manifestations de la maladie et la répartition des vecteurs ont amené les auteurs à
distinguer trois paires épidémiologiques : savane, forêt et faciès épidémiologique de
transition forêt-savane.
Les études portant sur la prévalence de l'Onchocercose (MASSEGUIN et al.,
1954; IvIACARIO, 1965; LOZACHIvIEUR, 1966; RIVES et SERIE, 1967) montrent que
<

~.
cette endémie concerne toute l'étendue du Territoire Ivoirien:
l'.'"
1
, 1
l :
,
• •
1.

- 55 -
- Au Sud, LARTIGUE (1963) et JEHL (1964) signalent des foyers d'Onchocercose
de type forêt da~s la région de Tiassalé avec des niveaux d'infestation variant entre
45 et 85%.
1
.
.
1
1
- Au Centre, LARTIGUE (1963) identifie une onchocercose de type savane dans
la région de Bouaké.
'.
,.. A l'Ouest, dans les régions de Man - Danané, PICQ et al. (1973) ont identifié
des foyers d'Onchocercose de type forestier.
- Au Nord, dans les régions de Bouna - Téhini, (PICQ et al., 1975) et Korhogo
(PICQ et }UBIN,1975) existent de graves foyers d'Onchocercose de savane.
- A la limite forêt-savane des régions de Touba - Borotou et Toumodi,
PROD'HON et al., (1977, 1978) diagnostiquent de graves foyers d'Onchocercose de
type savane.
- Enfin, il est à noter que les enquêtes épidémiologiques réalisées par OCP
(notamment PROST, 1980) en Côte d'Ivoire ont confirmé les résultats antérieurs sur
la répartition des divers types de foyers d'Onchocercose-maladie.
En Côte d'Ivoire, forêt et savane s'interpénétraient dans une bande de
transition. De nos jours la déforestation est telle que les vecteurs savanicoles (S.
damnosum s.s. - S. sirb anu mï s'enfoncent dans le bloc forestier le long des grandes
rivières et atteignent presque le golfe de Guinée.
Quant aux espèces forestières
(S.soubrense-S.sanctipauli ), elles colonisent également les rivières de savanes
humides jusqu'au 10ème parallèle.
Ce déplacement des espèces (notamment
S.damnosum
s.s.-S.sirbanum) et le souci d'une meilleure protection de la
population ont. fait que la lutte contre l'Onchocercose s'est progressivement
étendue pour épouser toute l'aire de répartition de Scdamnosum
s.s.-S.sirbanwn
en
Côte d'Ivoire (ANONYME, 1983).
En 1974, le Programme OMS de Lutte contre l'Onchocercose en Afrique de
l'Ouest apris la relève des campagnes FED (LE BERRE, 1968,1969, 1970, 1971; LE
BERRE et al., 1969) et jusqu'en 1993, tous les cours d'eau de la zone de savane
étaient traités avec des insecticides.
En zone de forêt, ces traitements concernent
essentiellement le Sassandra jusqu'à Buyo, le Bandarnajusqu'à Tiassalé et la
\\ ; ~ ,
. ,.
,

1
t,
:l

- 56 -
Comoé jusqu'à M'Basso. Seul le Cavally, du fait de sa position frontalière et de sa
1
population simulidienne forestière, est tenu à l'écart des traitements.
i
L'objectif final du Programme défini en 1973 dans le rapport de la mission
d'assistance préparatoire aux Gouvernements du Bénin, du Burkina Faso, de la
Côte d'Ivoire, du Ghana, du Mali, du Niger et du Togo, consi~~it à réduire l'impact
de l'Onchocercose-maladie à un niveau tel qu'elle ne représente ni un problème de
santé publique, ni un obstacle au développement socio-économique, ni un
empêchement à lIa récupération de bonnes terres arables actuellement vacantes.
Dans le cas particulier de la Côte d'Ivoire, le rapport présenté au Comité
Consultatif Paritaire (CCP) de 1983 témoigne de l'efficacité des traitements
insecticides menés par OCP dans ce pays.
Il indique en effet que plusieurs projets de développement régional intégré ont
pu être mis en place dans les zones protégées de l'Onchocercose : Complexes
sucriers (Ferkessédougou 1 et II, Borotou), programmes maraîchers (N'Zi-Bandama,
Rubino, Ferkessédougou, Marabadiassa, Sinématiali), projets fruitiers (vallée du
Kan, région de Tiébissou), riziculture (Dabakala, Katiola, Sérébou-Comoé,
Boundiali,
Yamoussoukro,
Korhogo)
et ranchs
(Abokouamékro, Sipilou,
Marahoué).
Ainsi, non seulement la corrélation est certaine entre les activités du
Programme et la mise en oeuvre de certains projets (notamment cultures sucrières,
maraîchères, riziculture) mais en outre la lutte contre l'Onchocercose entre en ligne
de compte dans les processus de développement de toutes les parties du Territoire
où sévit la maladie.
1.2.8.3. La chimiothérapie.
La chimiothérapie de l'onchocercose permet de prévénir les complications
oculaires et de réduire le réservoir de virus (ROUGEMONT et al., 1976; LORE AL,
1974; LOREAL et al., 1977).
Malgré ces avantages et jusqu'à un passé récent, l'arsenal chimiothérapeutique
était
très limité. De nombreux produits testés
( Ambilhar, Levamisole,
Mebendazole, Métrifonate, Mel-l'V) étaient soit inefficaces, soit trop toxiques pour
l"homme (JUBIN, 1968; DARRIGOL et ALBERT,1968; DE GABRIEL, 1969; DUKE,
1974; KALE,' 1982; BIANCO et al., 19à6).
! ~
:.'.: \\,
J
, .
.
1."
1
.1:
i'
, i ',~
' i
i

- 57 -
Les seuls médicaments en usage restreint étaient la Diethylcarbamazine (DEC
ou Notezine) et la Suramine ou Moranyl; ils sont présentés dans les travaux de
RICHET (1973, 1976), PICQ et al. (1979) et ROUGEMONT et al. (1979) :
.- La Notezine est un microfilaricide qui est administré par voie orale à la dose
de 50 à 60mg par jour pendant une à huit semaines. Cette cure doit être répétée 2 à 3
fois dans l'année. Par ailleurs, ce médicament provoque des réactions allergiques
vives et pénibles (prurits, oedèmes, céphalées, fièvres et douleurs) qui constituent la
réaction de Mazzoti;
- La Suramine est administrée par voie intra-veineuse à raison d'une injection
hebdomadaire de 1mg pendant 5 ou 6 semaines. C'est un macrofilaricide qui
possède aussi une bonne action microfilaricide. Le traitement provoque non
seulement des réactions dermiques et oculaires semblables à celles de la Notezine,
mais également des ulcérations des muqueuses buccales et des diarrhées.
Les traitements au long cours sous surveillance médicale et les réactions
sévères qu'elles provoquent, empêchent l'utilisation de la Notezine et de la
Suramine en campagne de masse (RICHET, 1973, 1976; AÎ'TDERSON et al., 1976;
DUKE et al., 1981).·
Compte tenu de l'impérieuse nécessité d'adjoindre le traitement du parasite à
la lutte anti-vectorielle (CONNOR, 1978; THYLEFORS, 1978), la recherche pour un
filaricide utilisable en campagne de masse s'est poursuivie et a abouti à la mise au
point de l'Ivermectine ou Mectizan (1vIK-933).
L'activité microfilaricide de 1'Ivermectine a été démontrée dans le traitement
de la Filariose de Bancroit en Inde et à Tahiti (Anonyme, 1989). Ce nouveau
médicament élimine les microfilaires plus rapidement que la DEC et maintient,
comme celle-ci, "la reduction de la densité microfilarienne à un niveau faible
jusqu'à trois mois après le traitement. La manifestation et la sévérité des réactions
secondaires sont en corrélation avec la densité microfilarienne avant le traitement.
Les essais cliniques de COULAUD et aL.(1984), DIALLO et al. (1984), VINGTAIN et al.
(1984), AWADZI et al.,(1985) et SOBOSLAY et
aL.,(1987) ont montré que
l 'I vermectine est eificace et sans effets secondaires graves dans le trai tement de
l'onchocercose' humaine. Leurs résultats ont permis d'entreprendre des campagnes
!
de traitements de masse par l'Ivermectine et d'en apprécier l'incidence sur la
l
'
'.!!:
i .
, 1
i:1
,

- 58 -
transmission d'Onchocerca
volvulus dans les reglOns de savane d'Afrique de
l'Ouest (BISSAN et al., 1986; De SOLE et al. (1989), REMME et al..(1989) et SOULA et
al. (1991) et du Cameroun (pRODH'ON et al., 1989; BOUSSINESQ, 1991). D'autres
expérimentations ont eu lieu dans les zones forestières du Cameroun ( MOYOU et
al.,1990) et dans les régions de grandes rivières de forêt de Côte d'Ivoire
(PRODH'ON et al., 1987). Tous ces auteurs ont étudiés les effets secondaires de
l'Ivermectine chez l'homme
et
son
incidence
sur
la
transmission
d e
l'Onchocercose.
Toutefois, à l'exception des études expérimentales de CHAVASSE et DAVIES
(1990) et de TRPIS et al. (1991) impliquant le groupe Sisouamoeum-
S.yahense au
Libéria, les
travaux' ont généralement concernés les espèces savanicoles
(S.damnosum-
S.sirbanum). D'autre part, les évaluations entomologiques et
parasitologiques de ces travaux n'ont pas souvent couvert des périodes
suffisamment importantes avant ou après l'administration du médicament
(REMME et al., 1989).
Au regard des données bibliographiques ci-dessus rappelées, nous constatons
que la bioécologie de S.damnosum
s.1. et la transmission de l'Onchocercose ont été
étudiés de façon détaillée et ce dans diverses zones bioclimatiques.
Toutefois, pour ce qui est des espèces forestières du complexe Si âamnosu m,
des précisions restent à apporter. En effet:
- La dynamique des populations n'a été établie qu'à partir d'observations très
ponctuelles. Aucune observation n'ayant donc jamais couverte de façon
consécutive tous les mois de l'année, des contradictions sont apparues dans
l'interprétation des amplitudes de variation observées chez les espèces.
- A l'exception de l'activité des femelles piqueuses anthropophiles en zone de
forêt, aucune étude ne fait état de l'activité des autres catégories physiologiques
(mâles, femelles non gravides et gravides, adultes néonates) ni en zone de fôret, ni
en zone de savane.
Certes des epquêtes (11) ont été effectuées en Côte d'Ivoire sur le déplacement
des femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli en forêt (7 enquêtes) et en savane
(2 enquêtes) et dit groupe S.squamosum-S.yahense
(2 enquêtes) en zone de forêt.
Toutefois aucune deces études n'établie une relation précise entre le niveau d'eau
enregistré à l'échelle de crue et la dispersion des femelles.
,
.
'1;1
"
Il'
: i:
:
1
.:

- 59 -
Par ailleurs le déplacement des simulies le long d'une ligne de gîtes a été
étudiée en zone de savane et pas en zone de forêt. Il en est de même pour les lieux
de repos des simulies.
- Parmi les observations (4) sur les préférences trophiques des simulies en zone
de forêt, une seule fait état dans sa méthodologie de leur capture sur animaux. En
outre, les quantités journalières de simulies capturées sont faibles (5 à 52 femelles
par jour sur lapin et 2 à 20 femelles par jour sur poule) pour le groupe S.soubrense-
S.sanctipauLi et pratiquement nulle pour le groupe S.squamosum-S.yahense . C'est
dire que les interprétations et conclusions tirées de ces observations sont très
partielles.
- Les
correlations
vecteurs-souches
parasitaires
de
même
ongmes
géographiques (savane ou forêt) ont été bien étudiés. Par contre aucune étude suivie
n'existe sur la .capacité vectrice naturelle des espèces forestières du groupe
S.soubrense-S.sanctipauLi à transmettre l'Onchocerca uoluulus de savane. Or nous
savons que cette paire se rencontre en zone de savane et que des onchocerquiens de
savane sont installés en forêt à proximité des gîtes à S.soubrense-S.sanctipauLi ,
excellent vecteur expérimental de l'O. volvulus de savane.
-L'efficacité
de
l'ivermectine
ayant
été
établie,
de
nombreuses
expérimentations ont été entreprises afin de préciser son impact sur la transmission
de l'Onchocercose.
Toutefois, jusqu'en 1990 aucune campagne de traitement de masse n'avait
encore été effectuée en zone de petites rivières de forêt qui recèle pourtant la
meilleure paire vectrice (S.squamosum-S.yahense ) de l'Onchocercose des régions
forestières. En y remédiant, l'étude nous a permis notamment d'apprécier
l'efficacité d'une campagne therapeutique à l'Ivermectine en l'absence de lutte anti-
vectorielle.
1

1.2.9. Identité des espèces du complexe Simulium damnosum.
Depuis 1926, année où BLACKLOCK découvrit le rôle de S.damnosum
s.1.
dans la transmission de l'Onchocercose, plusieurs auteurs ont essayé d'étudier la
biologiedu 'vëëteur et de 'préciser l'épidémiologie de la maladie.
li
:
l '
, '1
1 r ,
'~:
1 ; . '-1 •.

- 60 -
C'est ainsi que LE BERRE (1966) en Afrique de l'Ouest et DUKE (1972) en
Afrique Centrale ont montré qu'il y a des différences épidémiologiques entre
l'Onchocercose des zones côtières de forêt humide, celle de savane guinéenne et
celle de savane soudanienne. En outre ils constatèrent que la maladie reste localisée
le long des fleuves malgré le pouvoir dispersif élevé des femelles de 5.damnosum
"
s.l..
LE BERRE (1966) notait aussi que l'espérance de VIe des femelles de
5.damnosum
s.l. augmente régulièrement de la forêt humide à la savane
soudanienne.
LEWIS et DUKE (1966), en se basant sur les caractères morphologiques ont
distingué 3 formes de Scdamnosum
s.l.:
- une forme de savane;
- une forme de forêt;
- une forme intermédiaire.
A l'intérieur d'un même foyer, le degré d'endémicité et la gravité de
l'Onchocercose peuvent varier considérablement en des points relativement
proches les uns des autres (PHILIPPON, 1977).
De même l'étude des préférences trophiques montre des différences quand on
passe de la forêt à la savane. Certaines simulies sont zoophiles alors que d'autres
sont anthropophiles (LE BERRE,1966; Mc CRAE, 1968; DISNEY et BOREHAM 1969
GARMS et VOELKER, 1969; GARNIS, 1973).
Devant cet.ensemble de données très variables, on a pensé que 5.damnosum
1
s.l. à l'instar d'AnopheLes
gambiae Giles, 1902, serait probablement un complexe
d'espèces.
En 1966, l'étude précise des chromosomes géants des glandes séricigènes des
larves permis à DUNBAR de confirmer cette hypothèse.
Les travaux de DUNBAR et VAJIME (1971, 1975), VAJIME (1972) et VAJIME et
QUILLEVERE (1978) ont permis de retenir pour l'Afrique de l'Ouest six espèces
importantes pouvant être regroupées par paires, compte tenu de leurs affinités
. i
Il'
r ,
t ,
!
l' : 1
.'
1

- 61 -
chromosomiques:
Simul iu m
dam nosu m
s.s./SimuLium
sirb an u m
caractéristiques des zones de savane, Sirnulium
soubrensel Sim ulium
sanctipaulii
qui peuplent les grands cours d'eau de forêt et Si m ul ium
s q u a m o s u m l S i m ulium
yahense que l'on rencontre dans les petites rivières de forêt.
Comme l'indique QUILLEVERE (1979), chaque groupe d'espèces ayant un
biotope préférentiel, on assiste en pratique à un chevauchement assez important
des aires de distribution (notamment chez les adultes).
Aussi, compte tenu de la difficulté technique et de la lenteur des identifications
cytotaxonomiques larvaires des diverses espèces du complexe S.damnosum, il a
fallut trouver des caractères micromorphologiques utilisables aux différents stades
de développement du vecteur.
En pratique en ce qui concerne les stades préimaginaux (oeufs, larves,
nymphes), seules les larves font l'objet d'un examen
morphologique. En effet,
QUILLEVERE et al. (1976) ont montré que l'étude morphologique des oeufs et des
nymphes ne révèle pas de caractères taxonomiques permettant l'identification des
diverses espèces;
Les travaux de DISNEY (1970), GARNIS et VAJIME (1975), GOUTEUX (1975,
1976) et surtout QUILLEVERE (1979) et QUILLEVERE et aL. (1976, 1981) ont permis, à
partir de l'observation de la cuticule et des écailles abdominales, d'identifier les
larves des espèces du complexe S.damnosum :
- Chez S. squamosum - S. yahense
(Photo n° 1), les tubercules dorsaux sont
toujours bien développés. Les écailles du dernier segment abdominal sont de deux
types. La plupart sont longues et effilées en forme de poil; les autres plus
disséminées sont de grande taille (longueur: 40 , largeur: 10 ) et spatuliformes.
1
1
- Chez S. soubrense - S. sanctipauli (Photo n° 2), les tubercules dorsaux sont
1
toujours très réduits voire inexistants. Les écailles sont peu denses et de petite taille.
Les écailles du dernier segment abdominal sont spatuliformes. Elles mesurent en
moyenne de 14 ~ 20 de long et de 9 à 10 de large.
- Chez S. damnosum - S. sirbanum (Photo n° 3), les tubercules dorsaux sont de
taille variable. Les écailles abdominales postérieures sont lancéolées et allongées ( 36
de longueur) ..
: 1.
. ,
1
. ~,
1
,.1
,l,
1 . '
" , 1

-,-", ..'
' . . . . .
, ' ,
. "
L. ;1.
':....
1 ,
;r,; .~'~."
I~.
r "'r l • 't'a
,",
~~~,\\~,(,}.~ ::t"
, .
1':"<'1"':'" '1" r..:---':-'1"'11','
..
. !.
t .
. 1 ; '
'.~
a.'
,:.
~11;:~{~~;:h~::..~J:
1
ri ' ....?..~~:, ...,"
·rf,!~:~::·rt~,j1!, ç':. ;.:,;
i!;'/'
I;.},-:
.',;
· ' 1
. ;'.-
.. ,:j
, ,
. , :;tJ
..
~il,': .
j
"
": :!' "~*:.'
j; .:,' t'.'· ~':t
1
l
, '. ~
~~~~~~i
• of j
~~,,""f..~:,;,
"·','1
;"""ri" ..~",-
, .]
~~~f'~~~r>
"1 0'\\N
~:~J,~«
'--;'l~.:i5i<";;"""':.Jor.
1
t'/~~i
J"
.:
..
..
~I
,c
..'
r.~
1
.l
::'r
..;~ ·1
.\\<·;r._~
.. '
:" .~!
·t:
.:~
" ,'4
.. ~'
... ,..'. ,~."
Photo 1 : Larve de S.squamosum-S.yahense-
Photo 2 : Larve de S.sou6Lense-S.sancti-
Photo 3
Larve de S.damnosum-S.siL6anum
pauLi
(X 210)j a = histoblastej b = thoraxj
ex 210); a = soies prémandibulai-
(x 210);
a
histoblastej b = abdomen;
c = épine dorsale; d = abdomen.
res; b = capsule céphalique; c = taches
c
couronne postérieu~e de crochets.
oculaires; d = pseudopode thoraciquej
e = histoblaste; f = thorax; 9 = abdomen.
,---.. ,,'---
\\ \\

- 63 -
Jusqu'à la mise en évidence par DUNBAR (1966) d'un complexe d'espèces chez
Simuliutn
âamnsum s.1., les adultes eux aussi n'avaient fait l'objet que de rares
observations morphologiques (LEWIS, 1958; LEWIS et DUKE, 1966). A partir de cette
découverte, les travaux se sont multipliés car il est admis (QUILLE VERE, 1979) que
l'étude de la capacité vectrice des différentes espèces de simulies dépend largement
de l'identification exacte des femelles.
Les possibilités d'identification des adultes des membres du complexe
S.damnosum se sont progressivement améliorées avec l'introduction de nouvelles
clefs de détermiriation. Ainsi les différents caractères des éléments ( notamment aile
: Photo n° 4; antenne: Photo n° 5) auxquels les auteurs se sont référés pour la
recherche de l'identité spécifique des adultes peuvent être résumés comme suit:
- la coloration de la touffe de soies alaires radiales (GARMS, 1978; KURTAK et
al. 1981), de l'arculus (GARMS et al., 1982) des soies post-craniennes (RENZ, 1982) et
des soies du neuvième tergite abdominal (GARMS et ZILLMANN, 1984);
- la forme et la couleur de l'antenne, ainsi que la compression de ses segments
4 à 6 (QUILLEVERE et al., 1977; DANG et PETERSON, 1980; RENZ, 1982);
- la valeur du rapport thorax/ antenne (GARMS, 1978, 1981; CHEKE et
HARRIS, 1980; !\\ENZ, 1982).
1
1
!
La somme de ces différentes mesures et observations a permis de distinguer:
- Le groupe Simuliutn
dam nosutn e.s.lSimuliu m
sirbanum :
.Touffes alaires pâles (01 - 02).
· Antennes pâles, courtes (410 à 550 u) avec une compression ou tassement
,
des articles 4 à 8 'compris entre 9,10 et 12,30.
· Premier article de la patte antérieure pâle par rapport à la couleur du
thorax.
· Soies du 9ème tergite abdominal pâles.
. .
,
· Rapport thorax/ antenne compris entre 2,10 et 2,50.
. i
' " , :
1
.'
Î · ,

\\
Photo 4
Aile de S.damnosum s . l . (X 100)
a
touffe alaire; b = sous costale; c = costale;
d
anale; e = radiale; f = cubitale 2; 9 = cubitale 1
h
médiane 2; i = médiane 1.
1
'.: : .' ..:. .~ .
"',
..
-,""
'.~
. .~' ..:', '~'."
-".
' , l '
-1 '
.,....:",. :
."
", .
l'~;

~
Photo 5
Antenne de S.damnosum s.l. (X 400)
a
soies apicales; b = articles antennaires.

- 65 -
- Le groupe Sitnulium
soubrensejSimulium
sanctipauli:
· Touffes alaires sombres (04 - 05).
1
· Antenfes sombres et longues (565 - 750 u) sans compression d'articles.
· Premier article de la patte anterieure sombre.
· Soies du .9ème tergite abdominal sombre.
· Rapport thorax/ antenne compris entre 1,7 et 2,05.
- Le group~ Simulium
souamosu ml Sim uliu m
yahense:
· Touffes alaires sombres (04 - 05) mais parfois mixtes ou pâles (01 - 02) chez
S.squamosum.
· Antennes sombres et de taille moyenne{465 - 565 u) avec une compression
des articles 4 et 5 compris entre 6,80 et 9,10.
· Premier article de la patte antérieure sombre.
· Soies du 9ème tergite abdominal sombre mais parfois mixte ou pâle chez
S.squamosum.
· Rapport thorax/ antenne compris entre 2,06 et 2,20.
QUILLEVERE (l979) note qu'il reste prudent d'utiliser l'identification
morphologique <les femelles en relation avec l'identification chromosomique des
larves présentes sur le gîte étudié et les gîtes voisins. Chaque fois que cela a donc été
possible des larves ont été récoltées selon la méthode de QUILLEVERE (1975) pour
identification chromosomique; ainsi malgré l'existence d'une carte de répartition
des gîtes larvaires en Côte d'Ivoire (VAJIME et QUILLEVERE, 1978; QUILLEVERE,
1979) des identifications ont été effectuées par QUILLEVERE sur des larves récoltées
sur les gîtes pendant la période de nos travaux dans les différentes régions.

. '"
/
i'
..
'
'


.1.'
.,
Il'.
·.>il
. :!·f.. J
<./1
r
~
.!
,,~'l
[..
. J
. ~t
0\\
..
l.,
0\\
"'"'
~.
1""'.4'
~ . :'1•
~ ,,~r
1
)
CI
hi

~ 'li:
1
'.
W
... ~ i;;ri
:1;
";l~.l~
"
.
,4l:~ , ~'~. 1
,"""
,
l-
.(
.~
~
.~;
J~l Ja' ,(tt-
'.
ft
l"-';'~
,
l
" ~ "~
, .. ··f
,;:
iJ.iJ1 ~
• ~ d
4-
~
r' ?"", ~ 2
1...."". ,. '[.
~.-":iM;",·...... i\\:,~~\\~j:
r,,,lr..r....
~.~I~"~."'_~<Ji~f1:J~~~.z.lJ":.i.U:iU!Lil~.J~6:i.:,,;ii\\:k.
a
..
_
)
M
::! 1f
'W
E - ;"r
li
!
Photo 4a
Aile de S.damnosum s.l. (X 400)
Photo 4b
Aile de S.damnosum s.l. (X 400)
a
Touffe alaire sombre.
a
Touffe alaire pâle.

- 67 -
CONCLUSION.
Au terme de ce chapitre sur les généralités, nous pouvons conclure que malgré
1
les
nombreuses
références bibliographiques, plusieurs raisons évoquées
"<;
précédemment (Jotamment insuffisance ou absence de données, mise au point de
nouvelles techniques d'échantillonnage et d'identification de
Sutamnosu m s.1.),
montrent qu'il était encore utile d'entreprendre des travaux de recherches sur
certains aspects de la biologie et des caractéristiques vectrices naturelles des espèces
forestières du complexe S.damnosum .
Par ailleurs, l'absence de données indique qu'il fallait également étudier
1
l'impact d'un traitement de masse à l'Ivermectine sur la transmission de
l'Onchocercose en zone forestière, notamment en zone de petites rivières de forêt.

1
,r'
r'"
1. • ·••
\\

~,~
",,
~:< , ~
'-'1,
" -
~
.,.
"
./1.1"
..... ~ _.
r
l'
~ '.f
-~
. '
r
"
_;'>l"~
.
a
. ">' 1
..
J
,
~
:
.", :.;

.,
~;>t
,.J.,
!;.:-....
-. ','. î.
.~ ta '>1
'_
':1~~" ~ ~1 ..j ':~<'<.....~"'):,'.;:·~;(,:}.o,. /~~·;t:f;.~
' t
""~!
.'
f
• •
.
:J:~ ,':~;: -
.
,
• • •1 •.';
..
, ~ :::~
:'C~I. 'li"
~',.t, . ..::.a#<;'~"j
. lJ
.. '
,
t':,
"Ii;; ,
.,i :1
.. :.. ' 1
, 1",
~ ', "l'.
r j';'
.•:~;,:.~,:::.;.,;.<.,: " , ' "
:); . .i,
b . './
,'iv' . ,.1.
."
1 e-
,;,~:~Z;~f~&1i~~~
~fr::~
~r,;::'r',~~:,~,. ~~ '.~',{."~;';!~'~i,]
v.; ,..
'.;
,;y: ,.:' ·.11
.
,'.
. .~.'
>;,! :." .'::"
., :(~\\!}~:.
..... ~.. '{".;
o
.':Br~';·i.:
~ ;~.
;i~~1{~r,~·,~,~il: .i: ~",.,'p.'~...".,
~,' .
':',;
.' .
0\\
.,: • ,
.'." ' .
1
, ;~.' .
CD
,.
.
, ;
.
.. ~,.:1. ". :"'~
l

r-
;V ~... r'~
'~jJ! '•.',',:K~J·
, '.
. ..{ . g4J~'~~~
. '".,1:
~""
··~lfr ·1
1 :',..
.
>"
. •' "•••
,
.
'i',r • ~••~#~
'.r·;.
ri; ~
• ~I
:~~{~'::'E~~i~';
i:. •
• ,;" •
<
.;;' :.
".'"
.;.....,.~.I~'.'"
'Illl";" 1. .:.:
>.' ....:
.....f.' ".:·~f'/'l,};1
. .. - . ~ ;,,':'
:-,.1 r .' it'
0"'0

. '. •
,
. (~~~:;., ,~.
J .
"
.)i;.
,.
~~1~~F;~" ?,T:'-.
~J -'i,j~'~11J\\CjAi:'
,!<".~o
~'\\
>1,';
~:·*
..,.':;
. ....é~:"
'1:. "'il " .'i'-·" ..'.
i
, , . ..'
/ ! .
'il
'. f' :.
';.'. .
, )
"
!'
,·..:,.!I:;,:- - :_', ,t~(C-"Lid, r:~
!I.,':.L:.'e~~:~);;t:j\\;~':-'~~;~l'P';"'F~'i>A<"~'4V'W~1~-';'O" ;.v.
,~
'1' " z ;
Photo 5a : Antenne de S.squamosum-S.ya-
Photo 5b : Antenne de S.damnosum-S.siz.-
Photo 5c : Antenne de S.soubz.ense~S.sancti­
nense (X 400); a = soies apicales;
banum (X 400); a = soies apicales;
pauli
(X 400); a = soies apicales;
b = articles antennaires; c = lambeau de
b = articles antennaires; c = lambeau de
b = articles antennaires.
l'oeil.
l' oei I .

CHAPITRE II :
MATERIELS ET METHODES

- 70 -
INTRODUCTION.
Généralement, lors des travaux de recherches sur le terrain, il n'est pas
possible d'étudier la totalité des individus qui composent 'les populations animales
:"\\
ou végétales concernées par ces travaux.
Aussi, selon les objectifs des études
entreprises, est-il nécessaire d'avoir recours à des méthodes d'échantillonnage
permettant d'obtenir des fractions aussi représentatives que possible des
populations étudiées.
Dans le cas des populations animales et plus particulièrement de celles du
complexe Si d am nos u m dont les espèces sont vectrices d'Onchocerca
volvulus,
l'on distingue l'échantillonnage écologique (récolte d'effectifs significatifs de tous
les groupes physiologiques de toutes les espèces du complexe présentes en un lieu
donné) et l'échantillonnage épidémiologique qui est l'estimation des quantités de
piqûres et de larves infectantes d'O. voLvuLus
reçues par un individu considéré
comme "standard".
Compte-tenu d'une part, des observations précédentes et d'autre part, du fait
que les méthodes d'échantillonnage des populations adultes de S.
dam nosum s.l.
!
ont été largement décrites par de nombreux auteurs (notamment: LE BERRE, 1966;
DISNEY, 1972; THOMPSON, 1974; PHILIPPON, 1977; WALSH, 1978; QUILLEVERE,
1979; BELLEC, 1984; SECHAN, 1984), nous nous contenterons de présenter ici le
matériel bilologique et les différentes techniques utilisées lors de nos travaux en
essayant de préciser leurs conditions particulières d'utilisation.
2.1. Matériel animal.
2.1.1. Le complexe Simulium
damnosum
les différents stades de
dévéloppement.
Le vecteur de l'onchocercose en Afrique de l'Ouest est Si m ul iu m
dam nosu m
Theobald, 1903.
Depuis la classification de CROSS KEY (1969), il est établit que 5 i mu Liu m
d a m n os u m est un insecte appartenant à l'ordre des Diptères, au sous-ordre des
Nématocères, àla famille des Simuliidae et au genre Sim uii u m .
,\\

- 71 -
PHILIPPON (1977) rappelle que le cycle de développement de la simulie est
composée de stades préimaginaux (oeufs, larves nymphes) qui sont aquatiques, et de
l'imago qui mène une vie aérienne.
2.1.1.1. Oeufs. (Photo n? 6)
l_,\\
Ils sont collés en amas gluants sur les supports (végétaux, rochers) immergés
dans le courant d'eau ou parfois sur des supports émergés mais maintenus
humides par les embruns. Une femelle pond habituellement de 400 à 600 oeufs
mesurant de 0,15 à 0,20 mm de grand axe. Les pontes étant habituellement
superposées sur plusieurs couches, la densité des oeufs peut atteindre plusieurs
milliers au centimètre carré. De couleur blanchâtre à la ponte, ces oeufs brunissent à
l'air et résistent très peu à la dessication (OVAZZA et aL., 1965).
Quillevere (1979) note que chez 5. damnosum s.L.
la membrane externe de
l'oeuf a une structure filamenteuse que l'on peut observer au microscope
électronique à balayage. L'aspect de cette surface change avec la durée de maturation
mais aussi avec la conservation des oeufs. Quant à l'aspect de la cuticule des oeufs
prélevés dans diverses zones cytotaxonomiques, elle ne présente aucune différence
permettant l'identification des espèces.
La durée de développement entre la ponte des oeufs et l'éclosion des larves
varie en fonction: inverse de la température de l'eau; elle est en moyenne de 30 à 36
heures à 26° C et de 4 jours à 21° C. A cette dernière température, les taches oculaires
de la future larve sont visibles par transparence à travers la cuticule de l'oeuf au
bout de 2 jours et demi (CRISP, 1956).
Lors de l'éclosion, la larve du premier stade découpe la coque de l'oeuf à l'aide
de sa dent frontoclypéale. La sortie de la larve commence par la tête puis viennent
les pseudopodes antérieurs (ELSEN, 1979).
2.1.1.2. Larves. (Photo n? 7)
La synthèse de PHILIPPON (1978) retient que les larves de 5.damnosum sont
allongées et renflées en massue dans la partie postérieure du corps. Elles mesurent
entre 0,6 et 0,70 mm de longueur au premier stade; 5 et 6,5 mm au dernier. Elles
sont encéphales: c'est-à-dire que la capsule céphalique est bien différenciée et
1
sclérotisée. Le fronto-clypéus et les gena portent une ornementation faite de tâches
,
1
de pigmentationsombre. Chaque gena porte deux paires de tâches oculaires.'

- 72 -
.
.;.".;
.t-.~:,,:,,~
Photo 6
Ponte de s.damnosum s.1. (X 130); a = oeuf blanchâtre (immature);
b = oeuf brunâtre (mature).
'.'!.
~. ~ ':;: '-.', ,
~;.'.
(
.
Photo 7
Larve de S.damnosum s.1. (X 100); a = capsule céphalique; b = antenne
c
soies prémandibulaires; d= pseudopode thoracique; e = histoblaste; f
thorax;
g = abdomen; h = couronne postérieure de crochets; i
branchies rectales

- 73 -
Sur sa face ventrale, la capsule céphalique dessine une échancrure basale et
médiane. En avant de cette échancrure, la capsule céphalique est réduite à un pont
hypostomal portant l'hypostome, clérite impair serrulé sm sa bordure externe.
Les antennes sont courtes et grêles. Elles sont insérées dorsalement et
~...\\
composées de 4 articles, le dernier étant minuscule. Le thorax porte un pseudopode
ventral terminé par des couronnes concentriques de minuscules crochets. Chez les
larves des derniers stades (6,7), le thorax montre latéralement les ébauches (ou
histoblastes) des pattes, des ailes et des filaments branchiaux. De couleur blanchâtre
chez les larves de l"avant dernier stade et du stade antépénultième, ces histoblastes
sont bruns et très visibles sur les larves du dernier stade.
L'abdomen est allongé, renflé au niveau du tiers postérieur et vaguement
annelé; il se termine par des couronnes de très petits crochets. Dorsalement, il porte
à son extrémité postérieure des branchies rectales trilobées et rétractiles avec ou sans
digitations secondaires. li peut être recouvert partiellement ou totalement d'écailles
tégumentaires. Ainsi, chez les larves des stades 6 et 7, l'abdomen, le thorax et le
pseudopode thoracique sont couverts de grandes écailles noires et aplaties.
ELSEN (1980) rappelle que les conditions indispensables à l'établissement des
larves dans un cours d'eau sont: la présence de supports, l'existence d'une vitesse
de courant satisfaisante (0,50 à 2 ml s), la présence de particules alimentaires; ces
trois conditions doivent être remplies simultanément. Le développement larvaire
comporte 7 stades (GRENIER et PERAUD, (1960)
séparés par des mues. La
séparation de ces différents stades est basée sur la taille. de la larve, le nombre de
segments antennaux, la présence ou l'absence des écailles et des histoblastes (aile,
patte mésothoracique, organes respiratoires) :
- Ainsi, les deux premiers stades sont de très petites larves (moins de
1,25mm)
qui possèdent une antenne a l article (stade 1) ou 2 articles (stade 2);
- Le stade 3 n'a pas d'écailles sur le corps et l'antenne a 3 articles;
- Le stade 4 présente des écailles uniquement sur le 113 postérieur de l'abdomen;
1
- Le stade 5 présente des écailles sur tout l'abdomen; par ailleurs, les histoblastes
de l'aile et8.e la patte mésothoracique sont non fusionnés (Photo n08);
- Les stades 6et 7 présentent des écailles sur tout le corps (abdomen, thorax); les
histoblastes de l'aile et de la patte mésothoracique sont fusionnés; enfin les
histoblastes des organes respiratoires sont pâles chez le stade 6 (Photo n° 9) et
foncés chez' lestade 7 (Photo n? 10). .

..']
'1,·,
'~vr" -: .ll?·'~~r·,· •.P~~1{'''t:iI~':.~$.·tl hj' :,~·V'.l··..lr .....: '~',L"'I :l'fS;'i!t::t:x'~l'" '~I'Ç("~ o't.'~rl;'\\'J ':.
. -~--'--J:'-',:
.. ../ ...~ ... ,
.1
i~;'" '~;~ ~ ...?t,l;t~tt:~.f:tir;!.;~/;i~~~;il~:\\~:~k~~·~~lj!·~;~.!/~ ..;~t~:~:~,.j.:"~ '.. :~~.~::.:. ;;.f~·;.~~~;:!:t~r
.~ 1
1a
".[." , ;,:t 'flf .'..
~l..\\t1!!l~IJ~.~r::..:,'I.~~!.J.~-Mt,rb~':~.~!;~i:'~"l~;:;,it":~f; ··i;t:~·\\~,~,,~ ~i,~:}f'!;1~:~a~,t~\\,~:;~~, t\\€ J.~~,
;tr~w,:,;:*;'eb<i;~i;~~~,:,?' J;·.;'\\:i~;:·',,.~:t~~~0~1 ~i{i;$;,rJ~a<':';.:?: , '. ,. ':~~f~,:;',.·,tt'-l~ "1 ·i.'
·.i"
. ~ ,,~
::,'~~"~~ltt-
'r-,.
'; ~ ..'. ',,""':: ~.
' i. .':j
'. ,
i
-, ''':':'",
't :
,..
~ t-
.~~
' "
.).:..
;"
;""::t,", :::J'-,
" \\ 'Ao~8'4.~', :;"
.
J "
"
' • • • 1
~~p:;' "-::',: u-
.,
.,: ....
}
l,-~
:,,'1' -. "
e'"
,1
">;"',: t-·,,...,,,,·-~,,,,,,·.----'-----'j.
·:L
1
.".
~,
'.r ~
, , ' ~I' ,
".'
.....
,.,",-"
'::h
.;
. ' . '
.~' ,.. '. -:;';:,'
r-
, ·.f:~·
:~1.:~;:>:,' 0-
..:.. "'. ,:,.
, ' , , '
<:~I;.:
1;" ~.,.
',.
1
:"f;~~:};~'~":.:
r
"
1
.'
~r"
f.:
;.
,
" \\.
r
,
~ :.
. h;'
".,
.. ,r".'.",.J..
l
T ':";':'h),)j':;',,;;:i;.
(
1
-',"
~: ,,-'.
t
,,·~,':L~::(:~~>~~"'-,·,:,"-'.:..,'---
;:::: .
- ,
1
":.' .
·,·X,
,
.. '
. ~~.
.... ,
., -~
"
1 ;';'1
.~,;.~ .'
, - , il '
::
'j"
•;;'.
r:; .~;
J
"
li
'c';!?..."
' , 1 '
l
.
-..,J
.
l

,l:-
1
l'
'i;',!",

f:'~
··~::~';l:

''-1- - -
~ ,'"
1
(
'\\
."\\ .' .<~:.-
...
f'
1--------:"
:,,:-
,)
,:,i1-~~
,'.
y-"
r J
e

L:
. ~
"-: ~
.',
'"
.. :.>
v.'
', "th>l_.::;~;(
.'[j
.r~ ,
"
-1,;" .
..r' ,
."".\\'
......
;'.1/
; :~
.
.I.~.

,-~ .
.,
~~, ,:: ..;:;4
" '.\\
'r ,
J-~
,
,-;
, '~
~
jI
. 1
n-...'l
.".:

.:t 1, .. : . / -
.\\
C
-,»,
J
k
' 'st\\
.',- 1
'
k
~- ~
\\.'
,l,
,);,.'1~;":>"L,i=~~.~~Uf·i~~t
,',
.J. ,~,L " : •. 0.", _t._.::"~. :'~,
.
.... -.,..',\\."' .:.;......'"
.~" .. ,; .",......'..~
PI-,oto 0 : Stade V de S.damnosum s l . (X 130);
i
Photo 9 : stade VI de S.damnosum s.1. (X 130);
Photo 10 : Stade VII de S.damnosum s l , (X 130)
i
a = Capsule céphalique; b = antenne; c = soies
f = histoblastes de l'aile et de la patte mésothora-
f = histoblastes de l'aile et de la patte mésothora-
prémandibulaires; d = taches oculaires; e = pseudo-
cique fusionnés et pâles.
cique fusionnés et foncés.
pode thoracique; f = histoblastes de l'aile et de
(Autre annotation voir Photo 8).
(Autre annotation voir Photo 8).
la patte mésothoracique non fusionnés; g = thorax;
.h = segment de l'abdomen; i = abdomen; j = couronne
postérieure de crochet; k = branchies rectales.
'.,.",,:,f.:

- 75 -

EL5EN (1979) precIse que la durée du développement larvaire est
inversément proportionnelle à la température ainsi qu'à la quantité et la qualité de
la nourriture larvaire qui est véhiculée par le courant. Ce sont les éventails portés
par les prémandibules qui se déploient alternativement et servent à filtrer les
particules alimentaires (essentiellement diatomées,
algues, champignons
microscopiques, bactéries). Les larves de S.
damnosum
sont mobiles mais
généralement elles vivent fixées à la face inférieure des supports flottants par leur
couronne abdominale postérieure de crochets ancrée dans une goutte de soie
visqueuse.
2.1.1.3. Nymphes. (Photo. Il)
Au terme de son septième stade de développement, la larve tisse un cocon, à
l'intérieur duquel a lieu la mue nymphale. Le cocon de S.damnosum s.l. est en
forme de babouche muni d'un talon.
Les nymphes ont l'aspect général d'un adulte enveloppé dans une membrane.
Elles sont logées dans un cocon fixé au support. De couleur jaune clair quant elles
sont jeunes, elles. deviennent de plus en plus foncées en vieillissant. Chez les
nymphes âgées, les yeux présentent le même dimorphisme sexuel que chez les
adultes. Elles ne s'alimentent pas et sont complètement enfoncées à l'intérieur du
cocon, à l'exception des branchies (filaments respiratoires).
Le thorax porte dorsalement, à l'avant, une paire de branchies cuticulaires
filamenteuses. Le nombre, la forme et le port de ces filaments respiratoires sont très
caractéristiques. Tous les filaments sont épais et disposés comme suit (FREEMAN et
De :MEILLON, 1953):
- 2 filamentt basaux élargis qui épousent la forme de l'ouverture du cocon;
- 3 filaments internes plus grêles, dressés et bifurqués;
- 3 filaments externes dressés, épais et recourbés l'un vers l'arrière et les deux
autres vers l'avant.
La durée de vie nymphale varie selon la température; elle est en moyenne de 3
.: 4 jours.Elleestun peu plus longue chez lafemelIe que chez le mâle (EL5EN, 1979).

(r'"
--'
( '
l
!'.,
"
1
:' ,.'
,1
""""1

',1
'
~ ~
''l,-, ",
',I.V . ~
.. ~ t
:1
'r;
'1
0~~f;~,
:1
;11
Î!
1,
l,
1~~ ~'~'..
;;;i~'~~
~~~
g--
-..J
0\\
1.
i
;
:.:,1
,1
h -
'11i;ji
..
"
{
[,
'~l
. ' , .
':I~
,
• p'
',"
1
,
j
Photo 11a
Nymphe de S. da m no su m s , l . (X, 130)
Nymphe
X 130)
a
Tête; b
branchies; c
a
Tête; b
ant enne ,
= thorax ; d
c = branchies;
= stigmate;
d
ouverture cocon; e
thorax;
f = cocon;
e
ébauche des pattes; f = aile; g
abdomen.
g
aile; h
abdomen.

- 77 -
Depuis 1956, PETERSON a établit que chez les nymphes qui renferment un
adulte complètement constitué, on voit apparaître à la partie postérieure du corps
une bulle d'air, qui pousse l'adulte vers l'avant.
Il en résulte une rupture de la
cuticule nymphale suivant une ligne médie-dorsale dans la région thoracique. La
bulle d'air enveloppe alors le corps de l'adulte qui est entraîné vers la surface.
2.1.1.4. Adultes. (Photo. 12)
Les imagos sont des moucherons de petite taille (1 à 6 mm), généralement
sombres. De forme ramassée, ils ont une tête portant deux courtes antennes glabres·
et identiques (11 articles tous semblables) chez le mâle et la femelle.
Les yeux présentent un dimorphisme sexuel. Chez la femelle ils sont
dichoptiques, c'est-à-dire séparés par un front. Chez le mâle ils sont holoptiques,
c'est-à-dire contigus (absence de front) sur la ligne médiane de la tête dont ils
occupent toute la partie supérieure. Ils sont composés de petites facettes dans leur
tiers inférieur et de grandes facettes dans les deux tiers supérieurs.
Le mesonotum est très développé et donne à l'insecte son allure bossue. Le
postnotum est arrondi. Le tégument est recouvert d'une pilosité diversement
colorée, le plus souvent foncée. Les ailes sont larges, leur nervation et leur système
de sillons sont caractéristiques. L'abdomen est court, trapu, conique et comprend 9
segments visibles. Les sternites sont réduits.
FREEMAN et De MEILLON (1953) notent que le meilleur caractère
taxonomique imaginaI reste la morphologie des genitalia externes mâles, qui est
hautement spécifique. Cependant ils retiennent que les adultes du complexe
S. da ln nos U ln se distinguent facilement des autres espèces ouest africaines par leurs
tarses antérieurs fortement élargis et aplatis. Les pattes sont noires avec une bande
blanc-crêmeux sur le basitarse postérieur et les griffes tarsales présentent une dent
basale.
Comme. la pluspart des insectes, les simulies respirent par un système de
trachées et de trachéoles qui débouchent à l'extérieur par des stigmates.
! l,

- 78 -
Photo 12
Adulte de S.damnosum s.1. (X 130); a = aile;
b
stigmate; c
thorax; d = antenne; e = tête; f = pattes;
9
abdomen.

- 79 -
L'accouplement des simulies intervient immédiatement après l'éclosion et
peut se faire selon deux modalités: soit les insectes posés sur un support, soit plus
fréquemment en. vol dans des essaims (PHILIPPON, 19~7).
L'accouplement est généralement rapide (moins d'une
minute)
et la
~\\
fécondation est réalisée par l'intermédiaire d'un spermatophore qui est introduit
\\\\
par le mâle dans les voies génitales de la femelle (LEWIS,. 1965. Ce spermatophore
une fois dissout, libère les spermatozoi des qui sont stockés dans la spermathèque.
La femelle de S.damnosum
s.l. ne s'accouple qu'une fois au cours de son
existence (21 à 30 jours). Toutefois elle doit prendre chaque fois un repas de sang (en
moyenne 1,08 mg) pour mener à terme chacun de ses cycles ovariens (LE BERRE,
1966).
Le recours au piège plaque d'aluminium englué a permis à BELLEC et
HEBRARD (1977) de préciser qu'au cours de sa vie, la femelle peut accomplir
plusieurs cycles gonotrophiques (3 à 5) dont chacune a une durée moyenne de 3 à 5
jours.
La femelle de 5 .da m no su m s.l. est un thelmophage c'est-à-dire qu'elle prélève
son repas de sang à partir de micro-hematomes provenant de la dilacération des
tissus sous-cutanés par les mouvements des pièces buccales (PHILIPPON, 1977).
Les adultes des deux sexes se nourrissent de jus sucrés d'origine végétale
(nectars de fleurs) qui séjournent d'abord dans le jabot. Selon CLEMENT (1955), cet
aliment sucré constitue essentiellement une source d'énergie pour l'insecte. Seules
les femelles sont hernatophages, donc elles seules peuvent transmettre le parasite
responsable de l'Onchocercose.
2.1.2. Onchocerca volvulus: agent de la maladie.
L'Onchocercose est une filariose cutanéodermique due au développement de
la filaire Onchocerca volvulus dans le derme de l'homme. Ce ver, spécifiquement
parasite humain] a été décrit par LEUCKART (1893) : il appatient à la famille des
Filaridés et au g~nre Onchocerca.

- 80 -
L'adulte d'Onchocerca voLvuLus
qui vit une quinzaine d'années, est très allongé,

effilé et de couleur blanchâtre. Son extrémité antérieure est .municdcpapilles : 8
petites et 2 grosses. Les adultes vivent dans le derme soit libres (VAN DER
BERGHE, 1941), soit pelotonnés à plusieurs (1 mâle et 2 femelles en moyenne) en
des agglomérats entourés d'un tissu fibreux produit par l'hôte (BRUMPT, 1949).
\\\\
L'ensemble des vers et de la réaction de l'hôte constituent le nodule; ce dernier
apparaît de 1 à 3 ans après l'infection. Le dimorphisme sexuel est accentué:
- le mâle est petit : 2 à 5 cm de long et 0,2 mm de diamètre. Son extrémité
caudale recourbée en crochet sur la face ventrale est pourvue de deux spicules
inégaux et porte en général 6 paires de papilles dans la région anale;
- la femelle, beaucoup plus grande, mesure de 50 à 70 cm de longueur pour un
diamètre de 0,4 à 0,6 mm. Les femelles sont vivipares et possèdent un utérus bifide;
elles pondent d'énormes quantités de microfilaires (500.000 à 1 million par an) qui
sont à l'origine des manifestations cliniques majeures de l'Onchocercose.
1
1
BRUMPT (~949) note que les microfilaires, assimilables aux embryons, ont une
i
organisation anatomique à peine ébauchée. Elles mesurent en moyenne 330
microns de longueur et 8 microns de diamètre; leur longévité est estimée entre 1 et
2 ans. Dans les kystes elles apparaissent dépourvues de gaine, ce qui leur permet de
s'évader de la tumeur fibreuse pour passer dans le tissu conjonctif soit par leurs
propres moyens soit par l'intermédiaire du flot sanguin. Elles s'accumulent de
préférence dans le derme (MONTPELLIER et LACROIX, 1919; CALDERON, 1924),
mais elles se repcontrent aussi dans divers points de l'oeil et du nerf optique
(RODGER, 1957). Elles ne peuvent continuer leurs développement que si elle sont
ingérées par une simulie vectrice : par exemple Si m ul iu m
dam nosu m
Theobald
(1903) en Afrique de l'Ouest.
Le cycle d'O. voLvuLus (Fig. 7) chez la femelle de S.damnosum s.l. est bien
connu; lors de son repas de sang sur un onchocerquien, la femelle de S. dam nos u m
s.I. peut absorber des microfilaires dermiques d'O. voLvuLus. Dans le tube digestif de
la simulie, une membrane péritrophique se forme à l'intérieur de laquelle les
,
micro filaires sont ingérées. Les quelques rares individus qui échappent à
l'emprisonnement, poursuivent leur développement. Ils gagnent les muscles
indirects du vol entre les fibres desquels ils s'installent. Les différentes
transformations par lesquelles ces microfilaires passent, permettent de distinguer
trois types de larves appelées saucisses, stades II et stades III (Photo. 13).
,1.,.

- 81 -.
Qnchocerca volvulus
Adulle. dan. le. tlsl4l. sous'cutanes
Microlllair. .
/
11..us sous-cutané.
\\
Peau
\\
!
Traveru la peau au lieu de piqure
-~
Microlllaire dermique
......t",."
Mlore vers
Simuliufll
T r a 7 10 paroI stomacale
..,;
'.:
Mu.cl . . thoracique.
/
Larve (forme sauci sse]
~..-
Stade 1 .
, Stade 2
Figure 16
Cycle de développement d'Onchoce~ca volvulus (ANONYME, 1985).

- 82 -
BAIN (1969) note que l'observation de la silhouette de la larve est un
renseignement utile, mais insuffisant. Les critères qui permettent de distinguer un
stade saucisse (stade 1) d'un stade 2 sont: la taille de la larve (stade 1 = 150 à 200
microns; stade 2,= 400 à 500 microns), mais surtout la forme" de la queue. En effet, la
pointe caudale est longue (25 microns) chez le stade 1 et courte (la à 12 microns)
\\
' \\
chez le stade 2. Le stade 3 a une queue obtuse ornée d'un mucron médian et deux
mucrons latéraux ventraux; elle est incurvée vers la face ventrale. Enfin, la larve
infectante se caractérise par son état physiologique: le bouchon anal et les déchets
intestinaux étant expulsés, les parois de l'intestin sont appliquées l'une contre
l'autre.
A sa sortie des muscles, la larve de stade III devenant "larve infectante" par sa
grande mobilité gagne de préférence la tête et les pièces buccales qui la déposent
dans la blessure causée par S.damnosum s.l. lors des piqûres (BLACKLOCK, 1926).
Le cycle de maturation de la larve chez la simulie dure en moyenne 7 jours à 27 -
30° C; mais il peut se prolonger jusqu'à la - 12 jours à des températures inférieures à
16°C.

,
. - /
,e
,
~.
.(.J
i'i.
.:
1·'
'-;,LF'
. i
l , I i
" ;'.
.
,~r
.'.
'
\\:1>."
;.', i
1
'l',
1
r

."l
:'~.'
.
1
.(.,,:J\\~':
~~
i
"
l'
/1 )
.~~._.
',1
1
J' :-.. ~;!";)
, .
r
1
~
,~;~,~~;'"
1
,
,.
..)1
. , .
. .
'(':
1
.)
....~~I.:J'·t·; .
:~; !
l';./
," :;~*..~ ..
."
~~. '.:~~::
;.,
'~~~...,
,.
'Îo
·.1
):
"
'1
'::,
/. t r . r
:i.r ;".'.

1 ~~;, •...
~*r~
",'
."....
..
"
.
a-.'\\\\.
"<'''Îë.~~c-,A~
, ' 0 , . '
> .".'
; .
• ,
i/
.."~~.
"
.
',("
. , ,,10'.'
'.
,', •
,t..~~';,{ffirf'.,,;J.{J;MJ:Z) 'J
.1.
~X\\.
! ! I )
.
...
I~ ,
~t ~i?",
. '
.
': J ' ! " ' "
~
. . , ' 't"U .', ~
,.'
.. ) " , '
' . '
~., ~
\\
..
~
" :'D~'~
' '
.',."
....
.., • • . • C" . •
l '

-",,,,~,.> . "
. "
f '
..-.l'..-.l'p.n"""
.
..'
;/li
'.1
b ~' ..~ ,!
'.-'
i,.
;.<if3t~
"
.. r
Q .•
-,
':i~':5Rt
,1
" .
, ,~f'. ":1
Il:;,,:'':'}' . ,....
...,~
;t. "
~. :~'.: fI;"';~i
,",C '\\é,;;l?"
j, C".
~.: ;':~':~~':"::' ,",".:;;~:".,... \\l;
~. ;. :j
,(t '''"'''l;t.I. t? t .
1
,.

"
, ' \\ .

i.,•
::
1
.' .'"
?':.~' ~l~1~\\ ;,:..
.,,:\\,.~) "
..~
1.
~ --;./.(
~j
:::
1; ~_ • '1
il;r-?/t, ..;,',. .\\ .,..
,j;. " .".\\,~. .
<,. t?
!r
~~,,"""r;Ji'~~;:'
:L
~,~ l,4i'~4
'1'
r,
J
'1"t,
. ,r.
.
r .
",'
;·';·l
f'~:!l ":::"~"\\'Î:' «r.> (:!J;.{1r;..·';;·. "., ' r '
"
.,
,;,
f'.;'
" '... \\~., ,
', " ..".
'. &
.
..
0:.'
. . . .
.~"
... ,' ••
( l
I~';-
~
:,y- . " " .
. . . '
p
, "
' • • • •
.H

,,'.
. . .
L,. q....
.~.'
".l'.l
·t
,.<.-.1
;~'. ~\\ ~.. ~ 'l.~~~ :~~;:!'!~~\\:~:~?~~~'~~:~~~~'
";~\\\\~\\i;t.')\\~;?,,'
:,......
'~\\" .... .. .- ..';. .
'. ;':'
, ,J'j~'t~~"
. ' ,
~':~:.,"".';.:~:~;i~
.'. ~ ~:
\\
.
. '
1 . ,
. ' -: "
, ' l
•."J.-;~~f}:......
\\ 0 : . "
" ••
,~ .
:~"t:l
,,!-,'
~~,}
"1"'f~""\\'''I'

,""" 'fi '.:.'y'/
~
{~~:t'"<"1 ,?,l":~ j.}~'. . 'i.....~. ,..; '.;' ~ :....
1

,.0 ..•,..\\-: .•
.,.
.'
'. ,,,,'. "
l_
", :.~~
. :
1.
;:;C:/0'\\- ..
0:1
~ .c ' ~"'::-.. '~" .::;';'.;:~~:~:~p: :'.'\\:
'~'.
. ' ..f
/;
.:' . ·'fl:
"
1",<
1
1 . . . . •..•
.,"
. '
.,'
" "
.
~ " ... (,-1" ~\\<.
':'.
.,r-
I
. ,...
':"'l,~" .t'V
1
r:
.;'_ '.
'f...~.),l\\ ;"?":,t '~"~
...
.: .,,' ..."_,..~4'1 ", ," .
-. t .!.
~.;',:.
~ ~~,.~ ".. ',': _:.'~:.;:~")
".-i. ,." ',rt'" ·~· ·t·;..•..:r
...'),;
.:.!'
..,
,.
,,:~:.:~ ,
•/,'1
~
~
1
d
<
:y·.~'·b\\"'~..".
r·,~~I~·li·r
t
~~_:?
f
'k,
M:. \\

,~I '
,1".. _
J'f"$i,' ,,\\ , ... '
J
" tÜi-.....
: .1} J.
, \\
"
\\o....
w.-
~"
.' '';i
; <.
!.. 'f;',';S"
.,:::',." ..~'...~: ~.:
~'-: 'h'
"
~
.
'," ~
1 ~. ,
. /'
:"...
,
, '.
\\~C'~~)
l''~ ,
""'1[.
,'"
~~
f .
. ,,~d~~';l
1~,01i.;':.t
l' •
r
..~'t.. '
....
, "
,.
' .. ~..~: .
".
1
. f
,.r--
;:./ ~
. ,.
...
;' j
t.'tI1{
,1
~•
"
>.::. f
. /
'1
'"
)./' .J,of' /,
:: : / :J
l,.~,
' "
.f
.i
!J..
"
of
; ) "
:1
,Ji
: ..
.......".
'];""d,w_.};i.:~~~:-:.~...~~ ..;'-,,/: .J.::.
,.
l.;;:·v :'., ,;
~.
oc
" . ,_
• ' ' ' . n t · , : , . •
ft
• •
,.,'
t ,f_.";;,..... ';:t:,~.
Photo 13a : Stade II d'OncllOcez-ca uoluulus
Photo 13b : Stade III d'Onchocez-ca
Photo 13 c : Larve infectante d'Onchocez.ea
(X 400) a = armature buccale; b = intestins;
uoluulus
(X 400); a = armature buccale;
uoluulus (X 400); a = armature buccale;
c = oesophage; f = bouchon anal.
b = Intestins; c = oesophage;
b = parois intestins collées.
f = rectum.
--j-

- 84 -
2.2. Matériel technique.
2.2.1. Matériel de la capture sur homme. (Photo n014)
L'équipement de la capture sur homme comporte:
~\\\\
- une montre réveil qui permet de procéder à la capture par tranche horaire et
de relever l'heure des observations (fluctuations de la
.
température, perturbations
,
'
atmosphériques);
'
•...
--.
- un thermomètre à mercure pour l'enregistrement de la température de l'air
(relevé horaire) et quelquefois de celle de l'eau du cours d'eau (relevé à 7 heures, 12
heures et 18 heures);
- des tubes à hémolyse en pyrex transparent dans lesquelles les simulies sont
récoltées;
- du coton pour boucher les tubes à hémolyse contenant les simulies et pour
permettre l'emballage des tubes d'un point de capture donné, par tranche horaire et
par journée de capture;
- des serpillières pour emballer les lots journaliers des différents points de
capture;
- une glacière pour assurer le transport dans des conditions de température et
d'humidité compatibles avec la survie des femelles;
- enfin, des fiches d'enregistrement de la capture journalière et sur lesquelles le
captureur note également la température et les perturbations atmosphériques (vent,
pluie).
2.2.2. Pièges à appât animal. (Photo n01S)
Les captures sur des appâts animaux (habituellement lapin, poule) ont été
faites à l'aide de pièges (BELLEC et al., 1975). Ces pièges sont des cages constituées de
baguettes de fer soudées; chaque cage (30 cm d'arrête) est recouverte aux 3/4 d'un
tissu bleu muni d'un orifice à sa partie supérieure. Une cagette Roubaud amovible,
recouverte d'une toilé moustiquaire fine est déposée au-dessus de chaque cage.
1
,

- 85 -
..
." .~. ~
0·.::.,~. ~,": '"0 ~~i'~;~"': .::t"~._:; .§
apture sur homme (Photo 14)
Piège "plaque d'aluminium engluée"
(Photo 16)
...
, ~.
à appât

- 86 -
2.2.3. Plaques d'aluminium engluées.(Photo n016)
Les plaques ont été mises au point par BELLEC (1976).
Le piège consiste en une plaque d'aluminium (de 1 m x 1 m et de 0,7 mm
d'épaisseur) sur laquelle est étalée une mince pellicule de glu constituée par un
mélange à parts égales de Tween(R) 20 et d'alcool 95° ou mélange à 1/3 de Tween 80
et 2/3 d'alcool 95°. Seul ce mélange permet la dissection du tractus génital de's
femelles récoltées sur plaques (BELLEC, 1976).
2.2.4. Pièges-vitres. (photo n017)
BELLEC et HEBRARD (1977), ont passé en revue les différents pièges
d'interception des adultes en vol de S.damnosum s.1.. Parmi ces pièges, nous avons
utilisé les "pièges-vitres" pour l'étude du comportement de vol des simulies en
zone de forêt.
A l'origine le "piège-vitre" est, comme l'indique son nom, une plaque de
verre; mais certains inconvénients (notamment poids et prix du piège, difficulté de
transport du verre), ont amené des modifications (BELLEC et HEBRARD, lac. cit.).
Ainsi dans le cadre de nos expérimentations le "piège-vitre" utilisé est constitué
d'une simple feuille de papier plastique transparente rectangulaire de 100 x 50cm;
deux baguettes de bois sont collées de chaque côté des bords servant de longueur.
Les surfaces recto et verso de ces vitres sont recouvertes d'une substance adhésive
et elles peuvent être placées verticalement juste au-dessus du niveau de l'eau dans
le lit de la rivière, à proximité immédiate des gîtes, ou suspendues dans la
végétation arborée qui borde le cours d'eau.
2.2.5. Pièges adaptés à la recherche des adultes au repos. (Photos n? 18 à 20)
Les différentes méthodes d'étude applicables à la recherche des adultes du
complexe S.damnosum
au repos dans leur biotope ont fait l'objet d'une étude
critique (BELLEC et HEBRARD, 1980a, b). Nous retiendrons à la suite de ces auteurs
que nous entendons par lieux de repos les endroits où les simules sont en contact
avec les substrats naturels (excepté les supports de ponte); cette localisation des
contacts étant testée par des supports artificiels simulant les formations végétales
sur lesquelles le~ simulies (sans distinction de leur état morphologique et surtout
physiologique) sont susceptibles de se poser.
!.
1
1 ~ :
.! .

..-
- 87 -
\\
,
1
-i
r
- 1
1
1
[
" .
..
~
t·· _~-: :..:_~'..
. . A
:.",
Piège "PPVC" (Photo 18)
P1F-np. "GPVC"

- 88 -
Lors de nos travaux, nous avons eu recours aux pièges suivants mis au point
par BELLEC etHEBRARD (1980a) :
- des tuyaux en plastique de teinte grise en chlorure de polyvynil (PVC; tuyau
d'évacuation de plomberie); ces tuyaux de 1 m de long ont un diamètre de 2 cm
t\\
(pièges dénommes PPVC) ou de 10 cm (GPVC), (cf. Photosn° 18 et 19);
. i
- des toiles plastifiées de couleur verte ou vitres-vertes insérées dans un cadre
de bois de 1 m de long sur 70 cm de large, (cf. Photo N° 20).
Ces pièges sont enduits du Tree-Tanglefoot(R) et de la glu.
2.2.6. Matériel pour le maintien en survie des simuljes. (Photos n021 à 23)
Pour le maintien en survie des femelles, on utilisait des tubes d'élevage en
plastique cylindrique de 37 mm de longueur et 20 mm de diamètre. Chaque tube
est perforé sur l~ paroi d'une trentaine de petits trous (environ 1 mm de diamètre)
qui assurent la Circulation de l'air.
Après la récolte de la femelle gorgée, le tube
1
étiqueté est refermé par un bouchon en plastique comportant un trou central
(environ 5 mm de diamètre) obstrué par un tampon de coton.
Lors de nos travaux à Soubré, nous avons eu recours à des tubes d'élevage en
plastique de 53 mm de longueur et 13 mm de diamètre. Au fond de chaque tube est
appliqué une rondelle de papier wh atm a n et après capture de la femelle gorgée, une
languette du même papier portant la date, l'heure et le nom de l'onchocerquien est
introduite dans le tube.
Ce dernier est refermé par un morceau de tulle
moustiquaire puis par un bouchon en plastique comportant un trou central
(environ 10 mm de diamètre) obstrué par un tampon de coton. La longueur de la
languette de papier wha t m a n est telle qu'elle ne touche pas le bouchon.
Ainsi le
jus sucré qui est chaque jour déposé sur le tampon de coton ne mouille pas la
languette; sinon elle devient collante, ce qui entraîne la mort des femelles.
Pour l'étude de la durée de vie larvaire on a recours à des femelles gorgées et
maintenues en survie depuis 4 jours. Chacune est alors amenée, par petites
secousses, à pondre dans un flacon en verre à paroi tapissée de tulle moustiquaire et
contenant un peu d'eau (1/3 du volume) .
..... l·.
,!:
il, '
l"
:
l
"

- 89 -
Capture de femelles gorgées sur onchocerquiens (Photo 21)
Tube d'élevage de simulies (Photo 22)

- 90 -
Les pontes de la même espèce simulidienne sont transférées sur des
bandelettes plastiques et l'on peut suivre leur développement jusqu'à l'émergence
des imagos en les isolant dans une gouttière en bois placée dans le cours d'eau (cf.
Photo. 24).
La gouttière (2 m x 0,25 m x 0,17 m), protégée de la dérive naturelle provenant
des gîtes de l'amont, est recouverte en partie d'une cage moustiquaire de forme
cubique de 50 cm de côté; celle-ci est posée sur une planche en bois portant en sa
partie centrale une ouverture (0,50 m x 0,25 m) par laquelle passent les adultes
émergeant.
2.3. Méthodes ae travail.
2.3.1. Echantillonnage des populations préimaginales deS. damnosum s.1..
L'échantillonnage des populations préimaginales du Complexe S. damnosum
à pour but d'apprécier la densité du peuplement des supports dans les gites.
Cette densité peut être estimée à l'aide de cônes de métal ou de matière
plastique (WILLIAMS et OBENG, 1962), d'un filet calibré (RIOUX, 1968), de
bandelettes plastiques (ELSEN et HEBRARD, 1977), d'un échantillonneur (DEJOUX,
1980) et de substrats en forme de balai (ELOUARD, 1980).
LE BERRE (1968) et SECHAN (1984) notent que ces pièges présentent de
nombreux inconvénients dont la possibilité de modifier profondement les
variations naturelles de densité des populations.
Aussi, dans le cadre de notre étude, nous avons eu recours à la méthode
appliquée par le Programme de Lutte contre l'onchocercose en Afrique de l'Ouest
pour comparer le peuplement des supports dans les gites. Pour un gite donné, cette
méthode consiste à prospecter ledit gite et à dénombrer les larves sur les supports
accessibles.
Le nombre moyen de larve par support à permis de classer la densité larvaire
en 3 catégories (rares: 1 à 20 larves en moyenne par support; moyennes: 21 à 50
larves.abondantes: plus de 50 larves).
,
\\'

- 91
~"\\;'.
Matériel pour étude de la durée de vie larvaire (Photo 24)
a = gouttière; b
cage; c = planche avec trou central.

- 92 -
2.3.2. Captures sur homme (cf. Photo n° 14).
L'emploi de l'homme comme appât est d'usage courant pourIa capture de
nombreux insectes hématophages.
Ainsi, depuis 1926, BLACKLOCK a utilisé ce
procédé pour lacapture de S.damnosum s.l..
~
1
1
Si ce proc~dé ne permet qu'un échantillonnage partiel (récolte de femelles
1
piqueuses des espèces anthropophiles uniquement), pour la capture des populations
de S.damnosum s.l. il demeure le procédé le plus répandu et le plus efficace, qui
permet des travaux dont les résultats peuvent être exploités pour une meilleure
connaissance de la bioécologie de S.damnosum s.l. et de l'épidémiologie de
l'Onchocercose.
Dans le cadre de nos travaux, nous rappellerons que les captures ont été
effectuées selon la méthode décrite par BLACKLOCK (1926), reprise par LE BERRE
(1966), DUKE (1968), BELLEC (1974), PHILIPPON (1977) et QUILLEVERE (1979).
Nous retiendrons les principales caractéristiques qui ont permis la standardisatio,n
de la méthode :
- Chaque équipe de capture est composée de deux personnes qui assurent la
capture des simulies à tour de rôle pendant une heure.
- Il est connu (DUKE, 1968; LE BERRE, 1966) que S.damnosum s.l. pique de
préférence aux membres inférieurs.
Compte-tenu de cette localisation basse des
piqûres des femelles, seules les jambes du captureur sont dénudées et exposées
(pHILIPPON,1977). Toute femelle qui vient se poser sur lui est immédiatement
recouverte puis enfermée dans un tube : les simulies ainsi capturées sont en
principe destinées à une étude de leur infestation par Onchocerca volvulus. Aussi
PHILIPPON (loc cit.) note qu'il est absolument indispensable que les femelles qui
viennent piquer soient capturées avant qu'elles n'entament leur processus de
piqûre afin d'éviter les pertes de parasites.
Les simulies venant piquer sont
récoltées dans des tubes à hémolyse classique à raison d'une mouche par tube.
- Le point de capture est choisi à l'ombre et à l'abri du vent. Le captureur est
placé de préférence en un endroit accessible en tou te saison.
Enfin le point de
capture ne doit pas être un lieu de rassemblement humain (point d'eau ou voies de
passage très fréquentés), cela 'pour éviter à la fois la dilution (LE BERRE, 1966) et la
baisse d'attention du captureur (pHILIPPON, 1977).
;.1"'"
!

- 93 -
Les résultats des caractéristiques vectrices des simuliesqui figurent dans cet
exposé ont été lacquis sur la base d'une récolte journalière continue : capture de 7
heures à 18 heures tous les jours de la semaine. Nous avons effectué 79 jours de
1
.

captures en savane et 507 jours en forêt. Notons que deux méthodes sont utilisées
~
pour apprécier les potentialités vectrices d'une espèce donnée :
\\11
- La première, qui étudie l'infestation naturelle et est de loin la plus
employée, consiste à capturer des femelles sauvages dans la nature et à déterminer
par dissections leur âge physiologique, leur taux d'infestation par O. voLvulus
(pourcentage 4e femelles pares parasitées, c'est-à-dire celles renfermant des larves
évolutives et/ou infectantes; pourcentage de femelles pares infectées, celles qui
renferment des larves évolutives; pourcentage de femelles pares infectieuses, celles
renfermant des larves infectantes) et leur charge parasitaire (nombre de larves
évolutives par femelle infectée; nombre de larves infectantes par femelle
infectieuse) .
- La seconde consiste à faire gorger des femelles sur des onchocerquiens, à
les maintenir en survie puis à suivre par dissections échelonnées dans le temps, le
dévéloppement des parasites tout au long du cycle. Cette méthode permet de
connaitre avec plus de précision, les caractéristiques vectrices en fonction de
l'espèce.
Quant aux études de dispersion, elles ont été faites en zone de forêt (groupes
S.soubrense-S.sanctipauLi
et S.squamosum-S.yahense) et en savane (groupe
Sisoubrense -S.sanctipauLi) grâce également à des captures sur homme au cours
d'enquêtes menées en période d'abondance simulidienne. Par contre l'étude du
déplacement des simulies le long d'une ligne de gîtes a été menée uniquement en
zone de forêt (groupe S.soubrense-S.sanctipauli ) et grâce aux pièges vitres placés
verticalement juste au-dessus du niveau de l'eau dans le lit du cours d'eau.
Pour ce qui est de l'étude comparative de l'âge physiologique des femelles
dispersives et celui des femelles capturées sur homme sur le gite, nos travaux ont
été effectués dans les régions de Tai et d'Akakro respectivement pour les groupes S.
soubrense - S. sanciipauli et S. squamosum - S. yahense.
1
I l ;1
i' 1.
i
.. i
1

- 94 -
2.3.3. Captures sur appât animal (cf . Photo n° 15)
Les femelles qui viennent piquer l'animal placé dans le piège BELLEC et al
(1975) se retrouvent dans une sorte de chambre noire et remontent dans la cagette,
attirées par la lumière.
Ainsi l'attractivité de quelques animaux domestiques (lapin, poule) à l'égard
des femelles dei S.damnosum s.l. a été testée en zone de savane (Latokaha,
N'Colodougou et Massadougou ) et surtout en zone de forêt (région de Soubré à
!
Nawa, Kopéragui, Nanié; région de Taï
à la station; région de Dabou au gîte
d'Akakro; région de Danané-Wa au pont de Wa).
Il est à noter que les quelques
animaux choisis ne sont que des représentants d'une faune domestique et sauvage
bien plus diversifiée et dont l'importance numérique relative et le comportement
sont à comparer à ceux des populations humaines.
Comme pour la capture sur homme, les captures sur appât animal sont
effectuées chaque jour de 7 heures à 18 heures. Chaque heure le captureur remplace .
les cagettes Roubaud placées au dessus des cages. Quant aux femelles récoltées dans
les cagettes, elles sont recueillies vivantes à l'aide de tubes à hémolyse qui sont
ensuite empaquetés dans du coton humide. Les récoltes horaires sont répertoriées
sur la fiche d'enregistrement(cf. paragraphe 2. 2.1.) de la capture journalière, à
raison d'une fiche par animal.
Compte tenu -des variations individuelles du pouvoir attractif propres aux
animaux et pour permettre d'établir un parallèle d'une part, entre les femelles
capturées sur divers animaux et d'autre part, entre ces captures et celles obtenues
sur homme, les captures sont réalisées pendant plusieurs jours de suite
2.3.4. Piégeage par les plaques d'aluminium engluées. (cf. Photo n? 16).
Ces plaques d'aluminium agissent sur les insectes et en particulier sur les
simulies par attraction visuelle.
Elles sont placées
à proximité immédiate des zones de rapides des gîtes
préimaginaux, à la hauteur même de la rupture du plan d'eau et inclinée (30 à 60°)
face vers l'aval du cours d'eau.
li
l .

- 95 -
Neuf gîtes au total ont été retenus en zone de savane (gîtes de Latokaha,
Massadougou et. N'Golodougou) et en zone de forêt dans les régions de Soubré
(gîtes de Kopéragui, Nawa et Nanié), de Taï (gite du pont de Taï), de Danané (gîte du
pont de Wa) et de Dabou (gîte d'Akakro).
La technique de récolte est très simple: le captureur muni d'une pince souple
ou d'un bâtonnet affûté, prélève une à une les simulies qu'il place dans un tube
étiqueté (jour, heure). Deux cas peuvent se présenter:
- si les simulies doivent être disséquées, le prélèvement se fait dans un tube
rempli aux 2/3 d'eau distillée;
- si les simulies ne doivent pas être disséquées, le prélèvement se fait dans
l'alcool à 70°.
En règle générale les récoltes sont horaires et assurées chaque jour de 7 heures
à 18 heures.
2.3.5. Piégeage par les pièges-vitres. (cf. Photo n° 17).
Les séances de piégeage se sont déroulées dans la région de Soubré et plus
précisément aux alentours du gîte Nanié et des chutes Nawa.
Au niveau du gite Nanié, 3 batteries de vitres étagées ont été disposées en
travers du cours d'eau de telle sorte que le bord inférieur de la première batterie de
vitres soit au raz (2 - 3 cm) de la surface de l'eau. Chaque vitre ayant 50 cm de
largeur, le bord supérieur de la 3ème batterie de vitres se trouve ainsi à 1,50 cm de la
surface de l'eau. Du côté aval, les vitres sont numérotées de bas en haut: Al, A2 et
A3. Du côté amont, les mêmes vitres sont numérotées B1, B2 et B3.
Par ailleurs, 4 batteries comprenant en tout 29 vitres ont été suspendues dans
la végétation arborée à Nawa (l batterie de 8 vitres) et sur la Nanié (3 batteries de 7
vitres chacune).
Quel que soit leur emplacement, les pièges-vitres ont été enduites de glu; ainsi
le mode de récolte des simulies engluées est-il identique à celui décrit lors des
récoltes sur plaques d'aluminium (cf.2.3.4.). Quant à la périodicité des récoltes, on
note une récolte horaire de 7 heures à 18 heures pour les vitres placées dans le lit de
.
1
la rivière et pour! les vitres disposées da.ns la végétation riveraine, la. récolte a eu
lieu une fois toutes les deux heures de 8 heures à 18 heures par jour.
',! .
, .'

- 96 -
2.3.6. Récolte sur les pièges adaptés à la recherche des adultes au repos.
L'étude des lieux de repos des adultes a eu lieu dans la région de Soubré où 25
batteries comprenant 57 PVC (27 PPVC et 30 GPVC) et 4 batteries comprenant 29
vitres-vertes ont été utilisés au gîte de la Nanié.
La majorité de ces pièges est disposée en position verticale à proximit'é
immédiate du gîte, 200 m en dispersion longitudinale et 20 m en dispersion
radiaire; quant à la hauteur échantillonnée par ces pièges, elle fluctue entre 0 m - 10
m (PVC) et 0 m - 16 m (vitres-vertes).
Pour les pièges adaptés à la recherche des adultes au repos que nous avons
utilisés, la technique de récolte des simulies est la même que pour la récolte sur
plaques (cf.2.3.4). TI convient cependant de préciser que si pour les vitres-vertes la
récolte se fait effectivement dans l'eau distillée, par contre toute simulie engluée
par le Tree-Tanglefoot est décollée grâce à une ou deux gouttes de solvant (Xylol)
déposées sur la simulie à l'aide d'une aiguille lancéolée ou d'un batonnet affuré qui
sert également à 'la transférer dans un pilulier étiqueté (jour, heure, N° batterie, N°
PVC) contenant ce même solvant.
Pour la périodicité des récoltes, les PVC et les vitres-vertes sont visités deux
fois par jour à 8 heures et 17 heures.
2.3.7. Technique employée pour l'élevage des femelles gorgées sur
onchocerquiens.
2.3.7.1. Description de la technique de capture (cf. Photo n° 21).
La méthode de capture de femelles gorgées sur onchocerquiens a été largement
décrite par de nombreux auteurs notamment LEWIS (l957~ 1960), DUKE et al. (1966),
et PHILIPPON (1977). Elle est similiaire (QUILLE VERE, 1979) au procédé classique de
capture sur homme et peut être ainsi résumée: l'onchocerquien est assis, jambes
dénudées; toute femelle qui vient se poser sur lui et entame un repas de sang est
immédiatement recouverte par un tube d'élevage.
Lorsque la simulie est complètement gorgée, elle se détache spontanément de
1
la peau et est jrecueillie dans le tube.
Les simulies ainsi récoltées sont
immédiatement placées à l'obscurité et à l'abri de la chaleur.
Comme l'indique
PHILIPPON(1977), ils'agit de femelles "sauvages" c'est-à-dire de simulies venant
prendre leur repas de sang dans les conditions naturelles.
Ji.
!
'
,
,
,
1
;
,
1'1.,
, 1
"
r
"f !
,1
'

- 97 -
2.3.7.2. Méthodes d'élevage des adultes (cf. Photos n? 22, 23 et 24).
Deux méthodes sont utilisées pour le maintien en survie desfemelles gorgées:
= La première méthode, peut être ainsi résumée : les femelles gorgées sont
récoltées dans des tubes perforés comme précédemment et sont immédiatement
placés verticalement dans un plateau en bois divisé en 150 casiers, à raison d'un
tube par casier. Le tout est toujours recouvert par une serpillière mouillée.
Les récoltes du matin (7 heures à 12 heures) et celles du soir (15 heures à 18
heures) sont rapportées au laboratoire où les tubes sont transférés dans un autre
plateau en bois contenant une plaque de polystirène divisée en 150 casiers.
Ce second plateau est également recouvert par une serpillière mouillée puis
par un tissu noir et déposé dans une chambre climatisée à
25 - 26° C, servant de
salle d'élevage.
= La seconde méthode, celle que nous avons utilisée à Soubré, se résume
comme suit: les femelles gorgées sont récoltées dans des tubes en plastique comme
précédemment. Ceux-ci sont immédiatement placés dans un petit sac en tissu. Ce
sac de couleur noire ou bleu-foncé est posé en un endroit ombragé.
Lorsque les récoltes journalières arrivent au laboratoire, les tubes sont
regroupés par lots de dix grâce à des bretelles élastiques. Pour un onchocerquien
donné, les différents lots d'une même journée sont également retenus par un gros
élastique pour n~ former qu'un paquet. Ce dernier est placé, tubes en position
verticale, dans une glacière au fond de laquelle une serpillière mouillée a été
préalablement déposée. Puis le couvercle de la glacière est remis en place et deux
autres serpillières bien imbibées d'eau sont étalées au-dessus du couvercle.
Au
cours de nos travaux, nous avons utilisé une glacière par onchocerquien et lorsque
les récoltes étaient abondantes, certains paquets ont été déposés sur un support
constitué d'une toile moustiquaire soutenue par des baguettes en bois et installé à
l'intérieur de la glacière.
:
Pendant la journée les glacières séjournent dehors en un endroit ombragé et
puis la nuit elles sont placées dans une salle bien ventilée.

- 98 -
Quelles que soient la région, savane ou forêt, et la méthode utilisée, tous les
tubes sont contrôlés une fois par jour.
Les femelles survivantes sont nourries avec
une solution de saccharose à 10% déposée sur le coton obstruant le trou du bouchon
(cf.2.2.6.).
Des dissections sont réalisées à partir du troisième jour pour suivre, pour
chaque région, le développement du cycle parasitaire d'O. tioiuul us
jusqu'à
l'apparition des L3 (larves infectantes).
Toutes les femelles survivantes au-delà de cette limite sont identifiées,
disséquées et les larves infectantes sont récoltées dans des tubes en plastique
contenant 0,5 .ml de RPMI (milieu conservateur contenant hypoxanthine,
aminopterin, thymidine et L. glutamine).
Lors des dissections, les L3 infectantes de transmission expérimentale(
j
provenant donc de l'évolution des mirofilaires absorbées lors du repas de pris sur
nos onchocerquiens) sont rencontrées chez les femelles ayant vécu 6 jours et plus.
Elles diffèrent des L3 de transmission naturelle récoltées chez les femelles dont la
survie est inférieure à 6 jours.
2.3.8. Méthodes de traitement des récoltes.
= Captures sur homme: Toutes les femelles piqueuses de S.
damnosum s.l.,
capturées au cours de la journée sont en principe disséquées le même jour. Il
convient cependant de préciser que la totalité des 73.948 femelles capturées n'a pu
être disséquée; seulement 62% et 94% des femelles obtenues respectivement en forêt
(67620 simulies capturées) et en savane (6328 simulies capturées) ont été disséqués..
La technique de dissection utilisée est celle de LEWIS (1953, 1958), revue par
KURTAK et SOME (com. pers.). Elle consiste à séparer sous la loupe binoculaire les
S.damnosum s.l. en femelles n'ayant encore jamais pondu (femelles nullipares) et
femelles ayant effectué un ou plusieurs cycles gonotrophiques (femelles pares).
Ces dernières sont dilacérées dans une goutte d'eau physiologique à 7 pour
mille de chlorure de sodium et minutieusement examinées pour la recherche des
larves d'Onchocerca voLvuLus.
.. : ,",
~


'- 99 -
= Pour les récoltes sur plaques, pièges-vitres, PVe, vitres-vertes: à l'aide d'une
loupe binoculaire et au moyen d'aiguille fines, on procède au tri des simulies puis à
la séparation des spécimens de la même espèce en mâles, femelles et adultes
néonates (mâles et femelles).
+ Tri des espèces: outre les imagos du complexe Sc d a m nos u m, deux autres
espèces ont été rencontrées lors de nos travaux de terrain; il s'agit essentiellement
de Simuliutn
adersi
Pomeroy (1922) et en moindre quantité de Sim ul iu m
leraban u m Gouteux (1978).11 convient de signaler que des stades préimaginaux
(essentiellement nymphes) de Sim ulium
unicornui um Pomeroy (1920), Sim u Liu m
tridens
Becker (1903) et Si mulium
alcocki
Pomeroy (1922), ont également été
rencontrées lors des prospections des gîtes larvaires mais aucun adulte n'a été
rencontré dans les récoltes.
Les caractères morphologiques qui permettent de séparer S.damnosum s.l. des
autres espèces de simulies ont été décrits précédemment( 2.1.).
Quant à S. (lvîeillonellum) adersi
Pomeroy, c'est une petite simulie jaunâtre
portant un revêtement de soies argentées sur le thorax et l'abdomen; le scutum
porte trois fines lignes de soie longitudinales sombres plus nettes en vue latérale.
1
Par contre S.Lerapanum par sa taille et sa coloration ressemble à S.damnosum s.L.
1
mais ne présente 'pas de tâche blanc-crêmeux sur le basitarse postérieur (GOlITEUX,
r
1978).
Les caractères morphologiques ci-dessus rappelés ont permis dans le tri de
masse que nous avions à effectuer, de faire la différence entre les femelles de
Si da m nosu m s.L. et celles de S.adersi.
Pour le tri des mâles par espèces, on a généralement recours au montage des
genitalia; mais n'ayant eu généralement à faire la différence qu'entre les mâles de
S.adersi
et ceux de Si da m n os u m s.l., pour les séparer, nous avons pris en
considération la taille et la coloration des pattes qui sont caractéristiques de chaque
espèce.
+ Tri des "groupes physiologiques intraspécifiques'' : après le tri par espèce,
les individus de la même espèce sont regroupés en quatre catégories (mâles,
femellesmon gravides, femelles gravides et adultes néonates) à la suite des
caractères suivants:
i:::i111; l ijil ,t l,'
1
,;1'
11 1
,j,
;
'" ",
,
,
, l ,
1 li
i
, 1
,
1
1.'1
1
i
1
1.:', :
r
1

1
.. 1
,1
1
~
,
1
1
1
i 1 :
1
r
"
i
;
1

- 100 -
- Pour séparer les mâles et les femelles on a recours au dimorphisme oculaire
décrit précédemment (2.1.4);
- Les femelles sont classées selon la nomenclature de CHRIStOPHERS (1911)
en femelles non gravides (ovocytes au stade I) et en femelles. gravides qui ont
l'abdomen distendu par des centaines d'ovocytes au stade V, (LE BERRE, 1966);
-
La différence entre les adultes néonates (mâles ou femelles) et les non
néonates se situé au niveau de la pigmentation.
L'adulte nouvellement éclos
présente des pattes à alternances claires et sombres; sur le basitarse postérieur la
bande blanc-crêmeux (caractéristique typique des adultes non néonates) est encore
1
diffuse.
= Captures sur appât animal: pour les femelles piqueuses récoltées sur appâts
animaux, la séparation des simulies par espèce est suivie de la dissection des
femelles du complexe Si âam nosu.m,
Pour l'ensemble de nos expérimentations, environ 64% des 5139 femelles
capturées sur animaux ont été disséquées.
= Pour l'identification des membres du complexe S.damnosum
: nous avons
eu recours à la micromorphologie décrite précédemment (1.2.9.) pour déterminer
les cytotypes composant la population de S.damnosum s.l. échantillonnée dans les
zones d'étude.
2.3.9. Evaluation entomologique.
L'objectif de cette évaluation est le recueil de données sur l'identité des espèces'
du complexe Simulium
damnosum de la zone concernée, l'évaluation des taux de
piqûres reçues par les populations humaines et partant l'estimation des potentiels
de transmission (notamment le Potentiel Annuel de Transmission ou PAT).
Le PAT s'obtient en faisant la somme· des 12 Potentiels Mensuels de
Transmission (PMI) de l'année. Pour un mois donné, le PMT est le rapport a/b (a=
le produit du nombre de femelles capturées par le nombre de jours dans le mois et
le résultat par le nombre de larves infectantes; b= le produit du nombre de femelles
disséquées par le nombre de jours de capture dans le mois).
,
. I !
, '
. 1 ,
J
1
;.

- 101 ,-
Cette évaluation nous permettra de déterminer les rythmes de piqûres, la
dynamique des populations simulidiennes et leurs. caractéristiques vectrices
naturelles.
,
En effet, ilest important, dans la perspective d'un traitement à l'Ivermectine,
de quantifier aussi précisément que possible le niveau de la transmission.
1
L'évaluation entomologique prend en compte l'âge moyen de la population
1
des femelles piqueuses, le taux de parasitisme chez ces populations et leur charge
parasitaire en larves infectantes (nombre moyen de larves infectantes par femelle
infectieuse). Il est impérieux que cette évaluation soit faite en vue de réunir un
certain nombre de données avant et après le traitement. Ces données permettront,
à partir de leur comparaison, de tirer des conclusions sur l'impact de la
chimiothérapie utilisée sur la transmission de l'Onchocercose.
Le protocole de collecte des données a été décrit aux paragraphes 2.3.2 (capture
1
des femelles) et 2.3.8 (dissection des femelles).
2.3.10. Evaluation épidémiologique.
L'enquête a consisté en une évaluation épidémiologique simple des villages
(5) et des campements (180).
Pour chaque individu référencé par rapport à son village et à sa famille, le
protocole de prélèvement et de lecture des biopsies cutanées (ou snips) peut être
résumé comme suit:
- Vérifier l'identité (nom, sexe, âge) et attribuer un numéro d'ordre qui est
porté sur la feuille de recensement et sur une lame munie de 8 compartiments en
forme de cercle.
- Désinfecter la crête iliaque gauche avec un tampon d'ouate imbibé d'alcool,
laisser sécher quelques secondes et prélever à l'aide d'une pince Holth une biopsie
exsangue. Cette dernière est déposée sur la lame dans une ou deux gouttes d'eau
distillée. La même opération est effectuée sur la crête iliaque droite et la biopsie
obtenue est déposée dans une autre goutte d'eau distillée.

..,
- 102 -
Ainsi pour un même individu, la lame porte sur un même alignement le
numéro d'ordre, la biopsie de gauche et celle de droite. Le processus est le même
pour chaque sujet examiné.
- Après 4 paires de biopsies, qui correspondent à J'examen de.4 personnes, tous
les compartiments sont occupés et le temps (heure, minutes) est inscrit sur le
1
plateau à côté de la lame afin que la lecture à la loupe binoculaire puisse être faite 30
minutes plus tard.
- La lecture consiste à compter le nombre de microfilaires dans la biopsie de
gauche puis dans celle de droite. Ces deux nombres sont enregistrés sur une fiche
car leur moyenne arithmétique constitue la charge microfilarienne de l'individu.
Afin de définir les niveaux dendémicité de la maladie dans la région de
Danané, nous avons utilisé la classification de la prévalence de l'infection (présence
de microfilaires dans les biopsies cutanées exsangues), telle que établie par PROST et
al., (1979) :
- prévalence < 35p.c. : zone d'hypoendémie onchocerquienne;
- 35p.c. < prévalence < 60p.c.: zone de mésoendémie onchocerquienne;
- prévalence> 60p.c.: zone d'hyperendémie onchocerquienne.
Outre la prévalence, nous avons eu recours également au calcul des moyennes
géométriques du nombre de microfilaires par biopsie de la population (Community
Microfilarial Load : CMFL) pour quantifier le niveau d'endémie onchocerquienne :
- CMFL < 2 : zone d'hypoendémie onchocerquienne.
- 2 < CMFL < 20 : zone de mésoendémie onchocerquienne.
- C'NIFL > 20 : zone d'hyperendémie onchocerquienne.
2.3.11. Ingestion des microfilaires par les simulies.
Le nombre de microfilaires ingérées par les simulies piquant un sujet donné
au niveau d'une même région anatomique peut être variable; ceci peut être
expliqué par l'hétérogéneité de la répartition des embryons à l'intérieur d'une
surface de peau réduite (KERSHAW et al., 1954; DUKE, 1962a; SHELLEY et al., 1979).
!

- 103 -
Toutefois, la moyenne du nombre de microfilaires ingerees est en général
étroitement liéel à la charge dermique de l'individu (DUKE, 1962b; TAKAOKA et al.,
1984; PROD'HON et al., 1986).
Dans le cadre de notre étude sur l'impact d'un traitement de masse par
'.
~
l'Ivermectine sur la transmission de l'onchocercose en zone de petite rivière de
i
forêt, nous avons inclus l'étude de l'ingestion des microfilaires par les simulies sur
un échantillon d'onchocerquiens, pour nous permettre de suivre l'évolution de la
moyenne de microfilaires ingérées par les simulies avant et à différents intervalles
de temps après le traitement à l'Ivermectine.
a) Choix des onchocerquiens.
C'est au vu des résultats des snips effectués au niveau des deux crêtes iliaque
lors de l'enquête épidémiologique que nous avons sélectionné 30 onchocerquiens
dont les charges microfilariennes fluctuent entre 265 et 18 de manière à couvrir un
large éventail des différentes charges parasitaires rencontrées au sein de la
population humaine.
Ces onchocerquiens viennent des villages de Oua (10
personnes), Sioba (10) et Trokolimpleu (10).
Les ingestions ont été effectuées au pont de Oua, sur la rivière Goué. Toutefois,
lorsque la densité simulidienne est devenue faible, les onchocerquiens ont été
répartis en deux groupes: l'un au pont de Oua et l'autre sur le même gîte mais à
l'amont du pont.
Par contre pour l'étude sur l'impact de la charge microfilarienne sur la
transmission, 5 onchocerquiens ayant contracté leur onchocercose dans la région de
Soubré et vivant habituellement au bord du Sassandra ont été sélectionnés pour les
essais de transmission expérimentale. Ces onchocerquiens ont des charges
microfilariennes de 100, 20, 10, 5 et 1
bl Ingestion des microfilaires.
La méthode de capture de femelles gorgées sur onchocerquiens a été décrite
précédemment (2.3.7. )
Les simulies gorgées doivent être disséquées moins d'une heure après la
capture afin d'éviter une perte des microfilaires (digestion, passage dans
I'hémocele)." .
!
:
i
~ 1. 1
:
1.

- 104 -
La dissection est réalisée sous loupe binoculaire selon le protocole suivant:
- la simulie est tuée au chloroforme et son estomac est soigneusement séparé
des autres organes internes;
\\ 1
- le repas de sang contenu dans l'estomac est alors étalé dans une goutte d'eau
distillée sur une lame qui est recouverte d'une lamelle;
- la lecture est faite immédiatement au microscope et elle consiste à compter le
nombre de microfilaires présentes dans le repas de sang.
Dans le cadre de notre étude sur l'impact d'un traitement de masse à
1'Ivermectine (Mectizan : MK - 933) sur la transmission de l'onchocercose, les
enquêtes épidémiologiques ont eu lieu avant et 180 jours après le traitement. Quant
aux captures de simulies gorgées et leur dissection, elles ont été effectuées:
- avant le traitement;
- 2 jours après le traitement;
- 90 jours après le traitement;
- 180 jours après le traitement;
- 360 jours après le traitement.
2.3.12. Traitement statistique.
Dans nos résultats, tous nos échantillons étant nettement supérieurs à 5,
nous avons fait appel à des logiciels (Epi info version 5; Statview) pour rechercher
les éventuelles liaisons entre les variables quantitatives.
Ainsi, les valeurs des Chi-carré et des Ecart -réduit ont été utilisé pour
comparer les proportions de simulies (pares, infectées et infectieuses) et des charges
parasitaires. La détermination des coefficients de corrélation a permis de comparer
d'une part, les cycles d'activité horaire (lapin, poule) et d'autre part, les charges
parasitaires des onchocerquiens et les moyennes de microfilaires ingérées par
simulie.

- 105 -
CONCLUSION.
Au terne de ce chapitre, il apparait que nous avons dû recourir à plusieurs
.......
,
techniques et méthodes pour étudier certains aspects du comportement et les
\\ l
caractéristiques vectrices naturelles de S. damnosum s. l. .
La description de ces tehniques et méthodes nous a permis de préciser les
conditions d'obtention des résultats exposés au chapitre III.
C'est dire que dans ce chapitre III, nous pourrons non seulement discuter
nos résultats mais également procéder à des comparaisons avec les travaux d'autres
auteurs. Ainsi, toute conclusion que nous serons amené à retenir, aura tenue
compte des conditions d'obtention de nos résultats et/ ou de ceux des auteurs.


Ô, 1J!

.
r
'• •
[CHAPITREJII: RESULTATS]

,... 107 -
3.1. Espèces du complexe S. damnosum
rencontrées.
.A la suite de DUKE (1966, 1967) et DUKE et al. (1966), différents .au.teurs
(pHILIPPON, 1977; QUILLE VERE et al., 1977c; QUILLEVERE, 1979)) àyant mis en
évidence la présence de couples O. uoltrul usl Si dam noewm, nous avons procédé à
1

une détermination des espèces du complexe Si d arnnosu m rencontrées au cours de
nos enquêtes.
i
3.1.1. Identification des larves.
Bien que nos travaux ne portent que sur les populations adultes, l'identité
spécifique de quelques larves a été établie d'après la technique qui consiste à
examiner
les
chromosomes
géants
des
glandes
salivaires
des
larves
(DUNBAR,1966; QUILLEVERE,1975).
!
Les larves récoltées dans les gîtes du Sassandra (barrage de Buyo - embouchure
du fleuve) et celles provenant des gîtes du moyen Cavally, appartiennent en quasi-
totalité au groupe S.soubrense-S.santipauli.
Quant aux identifications chromososomiques effectuées sur les larves récoltées
sur le gite d'Akakro, elles aboutissent à la conclusion que ce gite est colonisé
exclusivement par le groupe S. squamosum - S. yahense.
3.1.2. Identification des adultes.
= Un échantillon de 3075 adultes récoltés dans les régions de Soubré (2045) et
Taï (1030) a été identifié d'après les caractères micromorphologiques retenus par
LEWIS et DUKE (1966), QUILLEVERE et al. (1977a), GARMS (1981). Cet échantillon
est composé de simulies capturées sur homme (1950), sur lapin (534) sur poule (239)
et enfin sur plaques d'aluminium (352).
Il ressort de nos identifications que quelle que soit la région (Soubré, Taï) ou
l'appât (homme, lapin, poule) la
quasi-totalité des simulies déterminées
appartiennent au groupe Sisoubrense-Scsanct ipauli. Ce groupe constitue également
la majorité (99%) des simulies récoltées sur plaques d'aluminium. Le reste de la
population est. constitué d'individus
du
groupe' S.squamosum-S.yahense
probablement en provenance des affluents.

- 108
= Un échantillon de 5091 femelles forestières récoltées en zone de savane de
Côte d'Ivoire a été examiné en vue d'établir leur identité spécifique. Ces femelles
qui ont été capturées sur homme (2580), sur lapin (738), .sur poule (489) et sur
plaques d'aluminium (1284) appartiennent en quasi-totalité "au groupe S.soubrense-
S.sanctipauLi. Ces identifications concordent avec les résultats' d-ë BELLEC et al.
(1977) et QUILLEVERE (1979) qui retiennent que les femelles forestières récoltées en
\\
zone de savane de Côte d'Ivoire appartiennent parfois au groupe S.squamosum-
S.yahense mais plus souvent au groupe S.soubrense-S.sanctipauLi.
"
1
Il
ressort) de
nos
déterminations
que
pour
toutes
les
méthodes
d'échantillonnages (homme: 13.307 femelles examinées; lapin: 553; poule: 205;
plaques d'aluminium: 452) la quasi-totalité des femelles récoltées à Akakro et
identifiées appartiennent au groupe S.squamosum-S.yahense, Ce groupe constitue
également la majorité des 878 femelles récoltées dans les cages d'émergence. C'est
dire qu'il y a parfaite concordance entre ces déterminations d'adultes et les
identifications chromosomiques des larves; ceci nous permet de retenir que durant
nos travaux le gî~e d'Akakro a été colonisé exclusivement par des larves du groupe
S.squamosum-S.yahense (essentiellement S.yahense).
3.2. Comportement de S. damnoslIJ1J s.l..
3.2.1. Evolution des populations de vecteurs.
Les résultats (fig. 8 et 9; tableaux III et N) du réseau de captures des femelles sur
appât humain et des différentes prospections larvaires effectuées sur le Cavally, le
Sassandra et le Mpédo permettent de tracer dans ses grandes lignes la dynamique de
variations saisonnières de la densité des populations préimaginales et imaginaies
de S.damnosum s.l. en zone forestière de Côte d'Ivoire.
3.2.1.1. Populations préimaginales.
Le tableau III traduit les fluctuations naturelles des densités larvaires de S.
damnosum s. 1. à Soubré et Taï. Il indique que les larves du groupe S. soubrense - S.
sanctipauli sont rares de décembre à avril sur le Sassandra à Soubré; les densités
sont moyennes en novembre et de mai à juillet et elles sont abondantes d'août à
octobre. La fluctuation observée sur le Cavally à Taï est pratiquement semblable à
celle de Soubré sauf que la période d'abondance des larves est un peu plus longue
(juin à octobre).

- 109 -
Tableau III
l
Dyn~mique des populationi préimaginales de
)
S. da m no su m s .1. sur le Sassandra, le Cavally
et le Mpédo.
--------------- -------------------------------------------
Mois
Janvier
Février
l"1ars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre'
Décembre
===============-===============-=============-=============
1 = 1 à 20 larves en moyenne par support.
2 = 21 à 50 larves par support.
3 = Plus de 50 larves par support.

- 110 -

Les observations (tableau III) sur le groupe S. squamosum - .5. yahense à
Akakro montrent que les larves sont rares (voire absentes) sur le Mpédo de mars à
mai et abondantes de juillet à novembre. La densité larvaire est moyenne en juin et
.
.
.
de décembre à février.
3.2.1.2. Populations adultes.
\\\\
Dans le cadre des enquêtes effectuées en zone forestière de Côte d'Ivoire, les.
captures régulières effectuées en des points choisis et suivis sur au moins un an
permettent une' estimation approximative de la dynamique des populations
piqueuses anthropophiles de S.damnosum s.l. (groupe S.soubrense-S.sanctipauli et
S.squamosum-S.yahense). Ainsi nous référant au tableau IV et aux figures 8 et 9 qui
établissent les corrélations entre les hydrogrammes des cours d'eau et les
fluctuations de la densité simulidienne nous pouvons retenir:
a) Groupe S.soubrense-S.sanctipauli .
Sur le Sassandra on observe une concordance chronologie remarquable entre
l'abondance des femelles piqueuses et les fluctuations du niveau des eaux.
Nous
référant à la figure 8 il apparaît que la période d'activité principale des femelles se
situe de Juillet à Septembre.
Les densités maximales de piqûres (600 - 700
piqûres/homme/jour) s'observent en Août-Septembre, période à laquelle le niveau
d'eau est également à son maximum (figure 9). Cette activité va décroissant avec la
baisse des eaux et les captures les plus faibles se situent à l'étiage (Mars-Avril). Il n'y
a donc qu'un seul maximum annuel, d'autant plus prononcé que la crue est
importante.
Le phénomène observé sur le Cavally (figures 8 et 9) est semblable à celui décrit
ci-dessus: un seul maximum annuel et un pic de captures correspondant à la crue
du fleuve.
Avec la baisse des eaux, les femelles diminuent considérablement et
c'est ainsi qu'en Décembre 1979 les captures à la Station Ecologique de Taï (moyenne
de 4 points de capture) n'étaient plus que de 8 - 10 femelles/homme/jour contre
200- 300 femelles/homme/jour en Août-Septembre.
La figure 9 indique en outre
que le niveau d'eau a subi une baisse de plus de 3 m entre Août et Décembre 1979 et
pendant la même période la moyenne des captures effectuées dans toute la zone (11
points de capture) est passée de 700 à 70 simulies par homme et par jour.
1

- 111 -
. ,
Tableau IV
Capture
sur
homme
des
femelles S.sqt/amosum-S.yahense
dans la région d'Akakro ~n 1983 - 1984.
------ --------- ------------ ------------------------ -------------------
------ --------- ------------ ------------------------ -------------------
Nombre moyen de
Année
Mois
Pluviométrie
Périodes
(mm)
femelles/homme/jour
Janvier
16
99
1
1
Février
11
Grande
saison
sèche
80
Mars
6
2
1984
Avril
121
0
Mai
153
Grande saison des pluies
Pas
de
mission
Juin
180
Juillet
49
509
,
Août
40
Petite
saison
sèche
673
Septembre
61
899
,
1983
Octobre
85
Petite saison des pluies
400
Novembre
44
514
Grande
saison
sèche
Décembre
20
247
- - - - - -
------- --------- ------------ ------------------------ -------------------
------ ----- - ------- -- ------- -----
--- ------------- ----
--

- 112 -
Nombre de femelles
lEI SQUBRE
800
o ·TAI
600

1;"
..~':\\.
-: ....
400
;~~ ~:I
200
,!:',I,:
,!
';.'
m.~.
.
L;
ill ,~
d!~Îf'Îf
~[ "
o
Mois
Jan Fev Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Dec
Figure 8 : Fluctuation du nombre de femelles S. soubrense - S. sanctipauli
à Soubré et Taï en '980.
Hauteur d'eau (m)
Il SOUBRE
5
[] TAI
4
3
2
:::
Il:
1
Il!
a
Mois
Jan Fev Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Dec
Figure 9 : Fluctuations -du niveau d'eau sur le Sassandra à Soubré et sur le Cavally à Taï
en
1980.

- 113 -
b) Groupe S.squamosum-S.yahellse .
Les observa~ions effectuées sur le M'Pédo, affluent temporaire d'un petit
fleuve côtier, l'Agnéby, permettent de retenir que la corrélation" entre niveau d'eau
et densité simulidienne se traduit par une variation unimodale particulière.
Le'
tableau IV indique en effet que les femelles sont abondantes à Akakro entre la fin de
la saison des pluies (Juillet début de la décrue) et le début de la grande saison sèche
(Novembre).
Au fur et à mesure que cette dernière s'accentue e~. que le niveau
d'eau baisse,
les
captures
diminuent pour devenir
très
faibles
(0 - 3
femelles/homme/jour) à la fin de la saison sèche (Mars) et pendant la grande saison
des pluies (Avril, Mai, Juin).
3.2.1.3. Discussion.
Sur le Cavally, en zone forestière de Taï, nos prospections ont toujours été
positives, mais la densité larvaire est sujette à de fortes variations.
Les larves se
fixent de préférence sur les supports végétaux.
La production larvaire est par
conséquent importante lorsqu'un maximum de végétaux sont immergés; le niveau
des eaux joue en effet un rôle capital:
- en période de crue (Juillet à Octobre), les innombrables supports végétaux
immergés créent une ligne de gîtes particulièrement productifs au niveau des
accidents de terrain. C'est à cette période que l'on enregistre les plus fortes densités
larvaires;
- à la décrue, les gîtes se situent uniquement au niveau des seuils rocheux
précédemment immergés. Lorsque le niveau des eaux est tel que l'écoulement ne
se fait que sur le dédale rocheux (étiage), les gîtes n'hébergent que quelques rares
larves. Ainsi, généralement à partir de Décembre à Séledio (un des gîtes les plus
importants du Cavally moyen) une prospection ne permet de récolter en moyenne
qu'une dizaine de larves de S.damnosum s.l..
Sur le Sassandra la dynamique des populations préimaginales est très proche
1
de celle observée sur le Cavally :
1
i
- A la crue, nous avons pu constater que l'encaissement et la pente du lit du
fleuve autorisent par endroits l'installation de très gros gîtes (rapides: Droukpeu,
Giba; chutes: Nawa). Toutefois dans l'ensemble des gîtes les densités de larves sont
généralement fortes.

-, ...
."
- 114 -
.....
- En période de décrue les gîtes se situent au niveau des nombreuses barres
rocheuses qui constituent le lit du fleuve. Le nombre de ,gros gîtes tend à diminuer
tandis que se créent de nombreux petits gîtes.
Au fur 'et à mesure que l'étiage
s'accentue bon nombre de ces petits gîtes disparaissent du fai~ de l'assèchement
partiel ou total de certains bras du Sassandra. Dans le lit princip~l, la ligne de gîtes
est de plus en plus discontinue et la production larvaire diminue.
Les larves
rencontrées sont fixées sur les quelques rares végétaux submergés et sur les dédales
rocheux.
Les prospections effectuées sur les petits cours d'eau de forêt permettent
d'établir qu'en période de pluies plusieurs gîtes sont négatifs.
Le maximum de
larves est récolté à la décrue. Ces dernières sont fixées sur des supports végétaux ou
sur les nasses que la population place dans le cours d'eau pour pêcher le poisson.
Lorsque ces supports font défaut, les larves se fixent sur les substrats rocheux. Dans
ce dernier cas, la densité larvaire varie en proportion plus ou moins importante en
raison de la configuration de chaque cours d'eau.
Les prospections larvaires effectuées sur les differents cours d'eau nous ont
permis de constater qu'en toute saison, les larves se fixent de préférence sur les
supports les plus exposés dans le courant. Ce comportement n'est lié ni à l'espèce
simulidienne, ni à la zone géographique. En effet, cette préférence des larves a
également été observée en zone préforestiëre avec le groupe S. soubrense - S.
sanctipauli (ELSEN, 1980) et en zone de savane avec le groupe S. damnosum- S.
eirban u m (SECHAN, 1984).
ELOUARD (1978) retient que le choix des larves pour les supports les plus
exposés est due au fait qu'elles recherchent l'emplacement qui leur permet
d'absorber un maximum de particules alimentaires. Ainsi, l'extrème abondance de
nourriture charriée par l'eau en saison des pluies peut expliquer la présence de
stades préimaginaux sur tous les types de supports (végétaux, rochers) car la vitesse
du courant est partout importante. Par contre en saison sèche, la nourriture est
beaucoup moins! abondante; pour compenser cette déficience, les larves se fixent de
1
préférence sur le substrat rocheux dans les zones où le courant est le plus rapide.
L'analyse des diagrammes représentatifs des variations annuelles de la densité
des populations de femelles piqueuses chez S.sanctipauli, S.soubrense et S.yahense
a permis à QUILLEVERE (1979) de retenir que l'amplitude de variation observée
chez S.yahense· est nettement inférieure à celle observée chez S.soubrense
et
surtout chez Sisanctipauli.
1
,

- 115-
Nous référant au tableau IV et aux figures 8 et 9, nous notons d'une part, que,
quelle que soit l'espèce considérée, l'amplitude de variation ~ntre les densités
simulidiennes maximales et minimales est importante et d'autre part, que cette
amplitude ne présente pas de différence significative entre les différentes espèces.
Toutefois, il est à retenir que contrairement aux observations de QUILLEVERE
(1979), l'amplitude est légèrement plus importante chez S.yahense
que chez
S.soubrense - S.sanctipauLi.
La différence observée entre nos résultats et ceux de QUILLEVERE (1979) est
peut être due en partie au fait que ses diagrammes de densités simulidiennes sont
tracés à partir des moyennes trimestrielles, alors que les nôtres sont les résultats de
moyennes mensuelles.
Cette dernière méthode de représentation semble mieux
indiquée car compte-tenu de la répartition de la pluviométrie en zone forestière,
elle évite le chevauchement entre mois de saison sèche et mois de saison des pluies..
En effet, quand on connaît la corrélation qui existe entre la saison, le type de cours
d'eau en forêt et la densité simulidienne, l'on comprend que, quelle que soit
l'espèce considérée, un chevauchement entre des mois de saisons différentes se
traduit par une diminution de l'amplitude de variation.
Comme l'indique QUILLEVERE (Loc. cit.), une grande différence dans la
topographie des cours d'eau peut se traduire par des variations plus ou moins
brutales du niveau d'eau en début de saison des pluies et partant, entraîner des
différences d'amplitude de populations chez les espèces (notamment S.yahense).
De même les problèmes de dispersion et de zoophilie peuvent être évoqués pour
expliquer les différences d'amplitude constatées entre les populations de
S.soubrense
et celles de S.sanctipauLi.
Mais nous pensons que ces différences
observées dans les amplitudes de variation sont dues à l'impact de la pluviométrie
1
sur le régime hyqrologique du cours d'eau.
En effet, quand on met en parallèle les résultats obtenus dans la région de Taï
en 1978 et 1979, il apparaît que 1978 a été une année de faible pluviométrie (hauteur
moyenne d'eau en Juillet: 0,62 m; maximum annuel: l,58 m) ce qui s'est traduit
par des densités .simulidiennes 'très faibles (Juillet: 16 femelles/homme/jour; pic
annuel: non estimé). Par contre 1979 ayant été une année à bonne pluviométrie
(Juillet : 4,25 m; maximum annuel : 4,75 rn), cela a permis des récoltes très
abondantes
(Juillet:
600
femelles/homme/jour;
pic
annuel
678
femelles/hommë/jour).

- 116 -
Il est alors compréhensible que quels que soient les minima de captures
enregistrés en 1978 et 1979, l'amplitude de variation observée en 1979 sera
nettement supérieure à celle de 1978; cette différence étant d'autant plus grande que
l'écart entre les maxima de captures est important.
.'
Ainsi, selon que la pluviométrie annuelle a été faible, moyenne ou forte, cela
se traduit sur les grands cours d'eau de forêt par un pic annuel de densités
simulidiennes, faible, moyen ou élevé.
Or, sur ces cours d'eau, le minimum
annuel de captures, quelle que soit l'importance de la pluviométrie, se situe
approximativement au même niveau; cela implique que pour les espèces
simulidiennes (S.soubrense-S.sanctipauli ) peuplant ces grands cours d'eau,
l'amplitude de variation est plus importante en année de forte pluviométrie (forte
crue) qu'en année de faible pluviométrie.
Sur les petits cours d'eau de forêt, une année de forte pluviométrie se traduit
d'une part, par un important pic annuel de captures enregistré à la décrue et d'autre
part, par un écoulement prolongé, d'où des captures en diminution progressive
mais s'étalant sur un temps plus long (voire toute l'année). Par contre, une année
de faible pluviométrie se caractérise non seulement par un faible pic annuel, mais
également par des captures ne couvrant que quelques mois de l'année.
Il semble
donc que, pour les espèces simulidiennes (S.yahense,
S.squamosum) peuplant ces
petits cours d'eau de forêt, l'amplitude de variation des populations est importante
en année de faible pluviométrie.
Par contre en année de forte pluviométrie, cette amplitude est faible, à cause
d'une répartition plus homogène des simulies sur toute l'année.
Ce dernier cas
peut expliquer l~s résultats de GARMS (1973) qui note que chez S.yahense
le
nombre de femelles piqueuses est constant toute l'année.
3.2.1.4. Conclusions.
Les différentes prospections réalisées en zone de forêt sur le Sassandra et le
Cavally confirment que ces fleuves sont d'importants réservoirs de populations
simulidiennes. i
Nos observations relatives à la dynamique des populations préimaginales
nous
permettent de retenir que pour les grands cours d'eau de forêt il y a
généralement concordance d'une part, entre crue et densités larvaires élevées et

117 -
d'autre part, entre étiage et densités larvaires faibles. Quant aux petits cours d'eau de
forêt, ils n'hébergent de stades préimaginaux qu'entre la décrue et la fin de
,,
l'écoulement.
.
S'agissant de la dynamique des populations adultes, compte-tenu de la relation
directe qui existe entre populations préimaginales et adultes, nou~ confirmons que
sur les grands cours d'eau situés en zone forestière, il y a corrélation directe entre les
niveaux des eaux et les densités de populations adultes de simulies (groupe
S.soubrense-S.sanctipauli ). Ces dernières subissent une variation synchrone
typique avec les fluctuations du régime hydrologique: maxima et minima des eaux
correspondent respectivement
aux
densités
simulidiennes
maximales
et
minimales.
Il est à noter que les différences qui apparaissent dans l'allure des
courbes représentant les fluctuations annuelles des densités simulidiennes à Soubré
et Taï
sont dues uniquement au fait que ces fluctuations épousent celles des
hydrogrammes.
Cette même corrélation directe entre niveau d'eau et densités
simulidiennes se traduit sur les petits cours de forêt par un maximum de simulies à
la décrue et des densités pratiquement nulles à l'étiage.
Quant à l'analyse des diagrammes réprésentatifs des variations annuelles de la
densité des populations anthropophiles de S. damnosu m s.l., elle permet de
conclure que la pluviométrie du fait de son impact sur le niveau d'eau sur les gîtes,
semble être le facteur fondamental qui permet d'expliquer non seulement les
éventuelles différences d'amplitude de variations d'abondance des simulies
1
anthropophiles observées d'une année à l'autre chez la même espèce, mais
également celles observées entre les différentes espèces.
En zone de savane ivoirienne, les gîtes des cours d'eau sont régulièrement
soumis à des traitements antilarvaires simulidiens; seules les données acquises par
OCP (notamment l'Unité de Contrôle du Vecteur: VCU) peuvent permettre des
discussions sur la dynamique des populations préimaginales et imaginales.
Les observations effectuées sur la rivière M'Pédo permettent de retenir qu'en
zone de petites rivières de forêt, les femelles sont abondantes entre la fin de la
saison des pluies ,et le début de la saison sèche. Elles sont rares sinon absentes en
saison des pluies (fluctuations trop fréquentes du niveau d'eau) et en saison sèche
(écoulement faible ou absent).

- 118 -
3.2.2. Cycles horaires d'activités.
Les résultats qui figurent ci-après tentent d'apporter des éléments qui pourront
éventuellement contribuer à compléter les études sur l'activité de ':'01 des adultes
du complexe Si dam noeum, Ces résultats ne portent que sur les femelles zoophiles
et les simulies récoltées sur plaques.
Nos observations sur les rythmes journaliers d'activité des espèces forestières
du complexe S.damnosum
capturées sur animaux ou récoltées sur plaques
d'aluminium engluées en savane et en forêt, sont illustrées' par les tableaux V et VI
et les figures 10 à 21.
Pour chacun des groupes d'espèces (S.soubrense-S.sanctipauli;
Sisouamaeum-
S.yahense ) nous avons choisi les périodes caractéristiques. de chaque zone
bioclimatique de manière à couvrir les variations saisonnières des différentes
catégories de la population adulte.
Il faut noter que dans ces zones et en toutes saisons, les simulies récoltées ont
été regroupées par méthode d'échantillonnage ( capture sur animaux, plaques) et
par paire d'espèces (S.soubrense-S.sanctipauli;
S.squamosum-S.yahense), ce qui a
permis une présentation des graphiques par lots.
Il convient de signaler que les
!
résultats acquis;en zone de savane et figurant dans le présent document sont
marqués par le fait que cette zone est soumise aux traitements insecticides réguliers
depuis 1979. C'est dire que le faible nombre (voire l'absence totale) des récoltes de
certaines catégories physiologiques ne permet pas l'étude de tous les cycles horaires
d'activité, et certains cycles concernent des femelles de migration.
Les températures qui figurent dans le tableau VI sont des moyennes
d'enregistrements qui ont été effectués sur plusieurs mois. Ainsi en zone de savane,
les températures de la saison sèche ont été enregistrées en janvier, février, mars,
avril, mai, novembre et celles de la saison des pluies en juin, juillet, septembre et
octobre.
En zone de petites rivières de forêt (région d'Akakro, groupe S. squamosum -
S. yahense), les températures de saison des pluies et de saison sèche ont été
observées respectivement en octobre, novembre, décembre et juillet, août,
septembre.

/
Tableau
V: Répartition par saison et par biotope des captures horaires effectuées sur lapin et sur poule.
=========~=======================~====================
= = = -----------------------------------------------
-----------------------------------------------
L API N
POU L E
HEURES
FORËT
SAVANE
FORËT
SAVANE
__ u____ _ 1
i
1
i
1
i
1
1
1
_ _ ~e-.-
S .
h
è
1Saison des 1S'
-'
, h 1Saison d'es 1S'·
, . h 1Saison des 1S . '
èch -1 Saison des
alson s c e l .
al son sec e l '
alson sec e l '
alson sec e l '
p Ules
p Ules
p Ules
.
p Ules
8 heures
452
98
36
19
259
57
2
4
9 heures
238
63
72
29
85
23
82
4
10 heures
320
47
45
25
68
7
45
4
11 heures
229
94
64
29
68
11
47
4
-"
12 heures
227
67
68
37
39
11
53
1
-"
\\0
13 heures
121
102
38
31
29
4
23
o
14 heures
97
195
35
16
43
5
20
o
15 heures
97
229
20
9
49
9
19
3
16 heures
214
165
39
17
76
14
19
1
17 heures
393
114
42
48
109
32
29
20
...
... ..
18 heures
464
136
68
32
163
37
• 26
13
Totaux
2852
1310
527
292
988
210
365
54
(17 jours) 1 (35 jours) 1 (27 jours) 1(16 jours) 1 (18 jours) 1 (38 jours) 1(19 jours) 1 (12 jours)
===============================================---------- -============~=================================

r-
Tableau
VI
Fluctuations horaires moyennes de la température (0 c.).
---------
--------- ================================== ----------------------------------
---------------------------------- ----------------------------------
----------------------------------
Zone de grandes rivières de
forêtlZone de petites rivières de
forêt
Zone de savane
Sa-ison des pluies
. Saison sèche
SaIson des-pluies'
Saisonsèch-e---ISaison de s pluies
Saison sèche-
+
+
+
+
+
8 heures
23,67 ~ 0,71
23,58 - 0,62
22,46 - 0,99
22,13 - 0,63
21,85 - 1,10
22,37 - 0,67
+
+
+
+
9 heures
+
+
24,57 - 0,71
24,70 - 0,26
23,40-1,13
23,45 - 0,87
23,00 - 1,15
23,68 - 0,86
+
+
+
+
10 heures
+
+
25,50 - 0,93
26,00 - 0,26
24,40 - 1,57
24,53 - 1,20
24,28 -
1,51
25,12 - 0,94
+
+
+
+
11 heures
+
+
26,32 - 1,23
27,12 - 0,47
25,13 -
2,11
25,75 - 1,16
25,14-1,34
25,80 - 0,79
+
+
+
+
+
12 heures
+
27,05-1,23
28,24 - 0,56
26,60 -
2,29
26,80 - 1,92
26,34 - 1,25
28,56 - 0,69
- '
+
+
+
+
+
N
13 heures
+
27,85 - 1,30
29,22 - 0,62
27,50 -
2,77
27,71-1,86
27,57 - 1,44
29,L!3 -
0,35
o
1
+
+
+
+
+
14 heures
+
28,20 - 1,43
29,88 - 0,85
27,66 - 2,70
27,95-1,53
28,14 - 1,19
29,81 - 0,70
+
+
+
+
+
15 heures
+
28,68 - 1,58
29,68 - 1,04
27 ,46 - 2,66
28,11 - 1,27
27,85-1,51
29,87 - 0,70
+
+
+
+
+
16 heures
+
27,55 - 1,28
29,02 - 1,16
26,83 - 2,48
27,18-1,15
27,00-1,15
29,12 --'- 0,79
+
+
+
+
+
17 heures
+
26,58 - 1,10
28,02 - 1,29
26,50 -
2,00
25,91 - 0,80
26,00 -,-- 0,87
27,81-0,96
+
+
+
+
+
-
18 heures
+
25,65 - 0,83
27,06 - 1,12
24,30 - 1,84
24,50 - 0,30
-24,57 - 0,96
25,87 - 0,70
---=================================================== = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = ~ = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = =
a
.,

- 121
En zone de grandes rivières de forêt (régions de Soubré et Tai, groupe S.
eoubrense - S. sanctipauli), les températures de saison des pluies concernent les
mois de mai, juillet, août, septembre pour la région de Soubré et~uillet, août,
septembre, octobre pour la région de Tai. Quant aux températures de sai SDn sèche,
elles sont les moyennes des enregistrements effectués en janvier, mars, novembre
pour la région de Soubré, et février, avril, décembre pour la région de Tai.
3.2.2.1. Captures sur appât animal.
a) Femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli.
= L'activité des femelles du groupe S. soubrense - S. sanctipaulicapturées sur
animaux en zone forestière est réprésentée par les figures 10 (lapin) et 14 (poule).
Elles indiquent qu'en saison sèche cette activité se situe tôt le matin (7 heures - 8
heures) et en fin' d'après-midi (16 heures - 18 heures).
Entre ces deux périodes,
l'activité est réduite et les amplitudes de variation sont faibles. Il faut noter que les
captures les plus faibles se situent de 11 heures à 15 heures.
En zone de savane, les données enregistrées en saison sèche permettent de
retenir que chez le lapin (figure 11) comme chez la poule (figure 15), les femelles
sont essentiellement capturées dans la matinée (8 heures - 12 heures). En effet, la
moyelUle horaire; des captures de la matinée est de 14 simulies contre 7 pour l'après-
midi (13 heures - 18 heures). Par ailleurs, en tenant compte d'une répartition par
animal il apparaît que les captures sont 1,5 fois et 3 fois plus importantes le matin
que l'après-midi respectivement chez le lapin et la poule.
= En zone de forêt, l'activité des femelles capturées sur lapin en saison des
pluies (figure 12) se situe essentiellement dans l'après-midi (13 heures - 18 heures);
les récoltes matinales (7 heures - 12 heures) ne représentent en effet que 32% de la
capture totale. Par contre l'activité des femelles capturées sur poule se présente sous
forme d'une courbe bimodale (figure 16) caractérisée par des captures importantes
en début de matinée (7 heures - 9 heures) et en fin d'après-midi (16 heures - 18
heures); les femelles capturées dans la matinée (7 heures - 12 heures) et dans l'après-
midi (13 heures - 18 heures) représentent respectivement 53% et 47% de la capture
totale.
En zone de savane.Ies captures journalières sur lapin en saison des pluies sont
toujours positives.
La figure 13 indique en effet que l'activité est relativement
importante de 8 heures à 13 heures et de 15 heures à 18 heures alors qu'elle est
~
i .

r-
Pourcentage capture totale
Pourcentage capture
totale
r
20
20
N = 527
la
la
a "1 "'(""j'K",'"" rKK{r",oc''f''(K",'K','''Heures
a
00
a>
0
- N M
'"
~I
~I
:::0 ~1
,.:.
.;,
00
a>
0
- N
M
... .;,
'"
~i
"'1
:::0 ~,
'" 6
N
M
..t
.;,
.;,
,.:.
'" 6
N
M
..t
.;,
.;,
.:.
Figure 10 : Capture des femelles du groupe
S. soubrense - S. sanctipauli
Figure 11
Capture des femelles du groupe
S. soubrense - S. sanctipauli
sur lapin en zone de forêt en saison sèche.
sur lapin en zone de savane en saison sèche.
...
N
Pourcentage capture
totale
Pourcentage capture "totale
N
15
20
292
la
1310
la
5
a
o
00
a>
0
00
a>
ë
N
M
'"
~:
~I
:::0 ~ 1
- N M '" ~: ~I :::0 ~1
.:.
.;,
,.:..
cfJ
~
6
N
M
~
~
W
,.:..
'" 6
N
M
..t
.;,
.;,
.:.
Figure 12 : Capture des femelles du groupe
S. soubrense - S. senctipeuli
Figure 13 : Capture des femelles du groupe
S. soubrense - S. sanctipauli
sur lapin en zone de forêt en saison des pluies.
sur lapin en zone de savane en saison des pluies.

"Y
/ '
Pourcentage capture totale
Pourcentage capture totale
30
30
20
20
10
10
a 11/,/YI.ç Kr (r:v/]r l ", Nl f If .... (VV,tX'-4 Kr (rvj/I!"
o 1r (f'VP"<Ç
«'
Ne <YV (.'Y,I'V'{"'T (f'X,LP'V; NI
ë
co
N
..;
.. ""1 tD1 ....0
'"
~ 1 Heures
..:.
~.
~
- ,
!
'"
0
- N '" -e ~I ~I :::0 ~l
à>
~
N
'"
'"
'" ....
'" ri. 6
N
M
..;.
on
'" ..:.
Figure 14 : Capture des femelles du groupe
S. soubrense - S. sancripauli
Figure 15 : Capture des femelles du groupe
S. soubrense - S. sanctipauli
sur poule en zone de forêt en saison sèche.
'sur poule en zone de savane en saison sèche.
~
N
'vol
Pourcentage capture totale
Pourcentage capture totale
....:..
1
so
40
. "
;Il)
'f'
20
.. ..
,:.,.',
20
,.
....
.
s ", ,"
.........
'.._ ..,
10
~. {"Jo"",:"
:':~"'::
10
o
ê
0
co
N
,.;
.. "'1 «>1· ....0
'"
~ 1 Heures
ec
..:.
'"
à>
6
.:.
N
~
:A
~
,.:.
'"
0
- N M -e- ~i «>1 :::0 ~,
....
ec
'"
ri.
ô
N
..;.
M
on
Figure '6 : Capture des femelles du groupe
S. soubretise - S. ssrictipeuli
'" ..:.
Figure '7
Capture des femelles du groupe
S. soubrense -. S. senctipeuli
sur poule en zone de forêt en saison des pluies.
sur poule en zone de savane en saison des pluies.

- 124 -
plutôt réduite de 7 heures à 8 heures et de 13 heures à Iô.heures.. Quant à l'activité
des femelles capturées sur poule, elle se traduit par une :Courbe unimodale dont les
captures les plus 'importantes se situent entre 16 heures et 18 heures.
1
.
,

.
i
bl Femelles du groupe S. squamosum-S. yahense.
..
Les figures 16 et 20 indiquent qu'en saison sèche, les femelles zoophiles du
groupe S.squamosum-S.yahense piquent très peu le matin (7 heures - 8 heures) et
en fin d'après-midi (16 heures - 18 heures).
En dehors de ces heures, les autres
récoltes horaires sont pratiquement équivalentes traduisant ainsi une activité
continue et régulière. Certes le nombre de femelles capturées sur lapin (N = 470) est
nettement supérieur à celui enregistré sur poule (N = 197), mais les figures 18 et 20
images respectives des captures, sont parfaitement superposables et permettent de
retenir qu'en zone forestière n'importe lequel des animaux (lapin, poule) peut être
utilisé pour suivre en saison sèche l'activité de piqûres des femelles zoophiles. Pa};
contre en saison des pluies, seules les captures sur lapin ont, permis grâce à leur
abondance relative (118 simulies) de tracer un cycle d'activité (figure 19). Ce dernier
indique que les captures sont faibles dans la matinée et au crépuscule, alors que la
": ~~.'.
...
période d'abondance simulidienne se situe en milieu de journée. "'.'~"'<' ..
. .....
Comme précédemment signalé, quelle que soit la saison, la température se
situe en général entre 22° C et 28° C. Ainsi lorsque celle-ci est inférieure à 23° C ou
supérieure à 28°C, l'activité des femelles zoophiles du groupe S. squamosum - S.
yahense est pratiquement nulle. Par contre les récoltes sont abondantes lorsque la
température se situe entre 23° C et 27° C. Il faut noter cependant que pour des
températures équivalentes nos captures sont en toutes saisons plus importantes
dans la matinée (8 heures - 10 heures) que dans l'après-midi (16 heures - 18 heures).
3.2.2.2. Récoltes sur plaques.
a) Femelles non gravides.
Les cycles d'activité sont établis à partir de 11.011 femelles récoltées en saison
sèche et 5367 femelles récoltées en saison des pluies.
Ces récoltes ont eu lieu en
zone de forêt (10.350 femelles) et en zone de savane (6028 femelles).
= En saison 'sëché et en toutes zones (forêt, savane), l'activité des femelles non
gravides du groupe S.soubrense-S.sanctipauli se présente sous forme de courbes

_r
Pourcentage
capture
totale
Pourcentage
capture
totale
tS
20
tO
ID
197
470
5
o
0
lV u
r (VI <y,". N't',orl (1iT1{ ",v A/Y/LV' (V]{ 1
i
i
..
~
co
0
- N .., .. on. CIl' ::0 ~ 1
..
'"
0
- N ..; .. on. CIl' ::0 ~ 1
... CIl
..,
co
0
N
,:,
.;
.;,
cr,
...
0
N
..;
on
<D
..:.
'"
Figure 18 : Capture des femelles du groupe
S. squamosum - S. yahense
Figure 20 : Capture des femelles du groupe
S. squamosum - S. venense
sur lapin en zone de forêt en saison sèche.
sur poule en zone de forêt en saison sèche.
...Il
N
VI
Pourcentage
capture
totale
Pourcentage
capture
totale
30
30
20
20
10
10
o '
0
i
"'1'- ""1"'" ""-.""1'''' "P'" "'f"" "'j'"v "'1""''''''''' , Heures
..,
..
CIl
on.
<DI
~
~
0
- N ..; .. on. CIl' ::0 ~ 1
'"
0
- '"
:: 0 ~ 1
...
CIl
0
N
..,
.;,
,.:.
.. on
co
0
- N ,:, .; on CIl ...
'"
Figure 19 : Capture des femelles du groupe
S. squemosum . S. ysbens».
Figure 2f : Capture des femelles du groupe
S. squemosum - S. yenense
sur lapin en zone de forêt en saison des pluies.
sur poule en zone de forêt en saison des pluies.

- 126 -
unimodales (figures 22 et 23) caractérisées par des captures en augmentation de 7
heures à 18 heures. Les femelles sont récoltées en majorité entre 13 heures et 18
heures (forêt: 75% de la récolte totale; savane: 65%)· avec un maximum entre 17
.
... .
heures et 18 heures.
Si en zone de forêt les p{H~rcent~ges horaires sont.
pratiquement équivalents entre 13 heures et 18 heures, ·d'où un maximum peu
accentué, en savane le maximum représente 35% des· récoltes de l'après-midi (13
heures - 18 heures).
= En saisop des pluies, la courbe d'activité (figure 22) enregistrée en zone de
forêt est également du type unimodal.
Comme en saison sèche, les récoltes se
situent essentiellement dans l'après-midi (13 heures - 18 heures: 75% de la récolte
totale); le minimum de récolte se situe également entre 7 heures et 8 heures mais le
pic d'activité s'observe entre 14 heures et 15 heures. Quant à la courbe d'activité
(figure 23) enregistrée en zone de savane, elle se rapproche également du type
unimodal caractérisé ici par une répartition horaire des récoltes pratiquement
homogène de 7 heures à 15 heures et un maximum de récoltes entre 15 heures et 18
heures. Le pic d'activité se situe entre 16 heures et 17 heures, soit une heure après
celui observé en forêt.
En saison sèche comme en saison des pluies, l'activité des femelles non
gravides du groupe S.squamosum-S.yahense se traduit par des courbes bimodales
(figure 24) caractérisées par une récolte plus importante le matin (7 heures - 8
heures) et surtout l'après-midi (15 heures - 18 heures).
b) Femelles gravides.
L'étude porte sur 158 et 2197 femelles gravides récoltées respectivement en
saison des pluies et en saison sèche. Ces récoltes ont eu lieu en zone de forêt et en
zone de savane. La répartition horaire journalière de ces femelles est présentée ci-
après.
= Les figures 25 et 26 indiquent qu'en forêt comme en savane, l'activité de
ponte des femelles gravides du groupe Sseoubrense-Sceanctipouli récoltées en saison
des pluies se traduit par une courbe unimodale caractérisée par une activité nulle
entre 7 heures et 13 heures en forêt et 7 heures et 14 heures en savane. Le sommet
du pic se situe de 17 heures à 18 heures. il n'apparaît pas brutalement mais en 2 ou 3
heures.

-,
- 127 -
Pourcentage capture
totale
Il saison des pluies
20
III saison stene
.
10
U').
a>
~
~I
,
co
.
.
o
...
<Cl
r--
Figure 22
Enregistrement en zone de forêt du cycle d'activité horaire
des femelles non gravides de S. soubrense • S. sanclipauli.
Pourcentage
capture
totale
III saison des pluies
30
Il saison sèche
20
,.
10
o co
....
a>
0
(\\j
M
U').
~
~
~
~
~I
~I ~O ~1
.
r--
co
a>
0
(\\j
M
.;.
.;,
cO
r--
Figure 23
Enregistrement en zone de savane du cycle d'activité horaire
des femelles non gravides de S. soubrense . S. sencttpeuti.
Pourcentage capture
totale
III saison des pluies
30
ra saison stene
20
10
o co
o
Ne
M
.....
~
.
~I
~
~
~
. .
co
o
M
...
Figure 24
Enregistrement en zone de forêt du cycle d'activité horaire
des. femelles non gravides de
S. squemosum . S. yenense.

- 128 -
,
Le cycle d'apparition des femelles pondeuses récoltées en saison sèche se traduit
par une courbe bimodale (figures 25 et 26) et certaines particularités de ce cycle
peuvent être constatées:
..,:
- Présence d'une activité matinale plus ou moins importante de 7 heures à 9
.
~
heures.
J

..
- Activité pratiquement nulle en fin de matinée et en début d'après-midi.
- Majorité des récoltes en fin d'après-midi (85% des femelles sont récoltées
après 16 heures) avec un maximum entre 17 heures et 18 heures.
Ce maximum,
contrairement à celui observé en saison des pluies, apparaît assez brutalement en
savane comme en forêt.
= L'activité de ponte des femelles gravides du groupe S.squamosum-S.yahense
se traduit en saison sèche par une courbe bimodale (figure 27) indiquant que les
femelles sont récoltées dans la matinée (7 heures - 8 heures) et surtout dans l'après-
midi (15 heures -18 heures). La figure 27 indique qu'en saison des pluies la courbe
d'activité est par contre du type unimodal, les récoltes étant effectuées uniquement
au cours de l'après-midi (14 heures - 18 heures). C'est dire que, quelle que soit la
saison, il y a une période (habituellement 8 heures - 13 heures) pendant laquelle
l'activité de ponte est quasiment nulle.
Certes en saison sèche le pic d'activité
enregistré entre 17 heures et 18 heures apparaît assez brutalement mais en saison
des pluies ce pic apparaît en 2 ou 3 heures.
c) Mâles.
= Pour le groupe S.soubrense-S.sanctipauli , seulement 6 mâles ont été récoltés
sur plaques en saison des pluies.
Par contre en saison sèche, 74 mâles ont été
récoltés, en zone de forêt (18) et en zone de savane (56). Ces résultats et la répartition
horaire des simulies (cf. tableau VII) permettent de faire les observations suivantes:
1
,
- En forêt comme en savane et en toutes saisons, les mâles sont capturés en très
faible quantité (0,43% des récoltes sur plaques).
- En zone de savane et en saison sèche, l'activité des mâles a lieu
essentiellement dans l'après-midi (87% des récoltes se situent entre 12 heures et 18
heures).
1 :

- 129 -
Pourcentage
capture
totale
llIiI lallon des pules
80
III ulson sèdle
60
40
':
"
.
,
,
: .. ~
20
0
0
al
a>
(\\j
M
.....
ll'l,
~
~
~
~,
~I ::0 ~1
....
al
a>
0
(\\j
M
J,
....
.D
.:.
Figure 25 : Enregistrement en zone de torët du cycle d'activité horaire
des 1emelles gravides de
S. soubrense • S. ssncttpeuti.
Pourcentage
capture
totale
Il saison des pluies
80
ri saison sèche
60
40
20
0
(\\j
M
..... ll'l,
~
~
~
~
~
~.
~I ::0 al~ 1
a>
0
.;.
J,
~
(\\j
M
.D
.:.
~
Figure 26
Enregistrement en zone de savane du cycle d'activité horaire
des 1emeIJes gravides de S. soubrense . S. sanclipauli.
Pourcentage
capture
totale
lm saison des pluies
80
rz saison sèche
60
40
20
0
.
0
~,
al
a>
N .
t')
.....
,
~
~
~
~
~l ~I ::0 ~ 1
....
al
CP
0
...
J,
t')
N
....
.D
.:.
~
Figure 27 : Enregistrement en zone de 10rêt du cycle d'activité horaire
des 1emelles gravides de
S. squamosum • S. yahense.

- 130 -
En saison des pluies, malgré le faible nombre de mâles (6), l'on peut noter que
4 d'entre eux sur 6 ont été récoltés dans l'après-midi.
.
En zone de forêt, les quelques mâles (18) récoltés en saison sèche l'ont été
essentiellement dans l'après-midi: 13 mâles sur 18 ont été récoltés entre 12 heures
et 18 heures.
Pour le groupe 5.squamosum-5.yahense, seulement 14 mâles ont été récoltés
sur plaques: en saison sèche (6) et en saison des pluies (8). Ce très faible nombre ne
nous permet pas d'établir les cycles d'activité de cette catégorie d'adultes. Nous
retiendrons cependant que l'activité des mâles se situe uniquement dans l'après-
midi (14 heures -18 heures) en saison des pluies, alors qu'en saison sèche la récolte
de mâles a lieu le' matin (10 heures - 11 heures) et en fin d'après-midi (16 heures - 17
heures).
En tenant compte d'une répartition par saison, le tableau VII indique que pour
les deux paires d'espèces (5. soubrense- 5. sanctipauli + 5. squamosum- 5. yahense),
74 mâles ont été récoltés en saison sèche contre 14 en saison des pluies.
d) Adultes néonates.
Notre étude porte sur 970 adultes néonates appartenant aux groupes 5.
soubrense - 5. sanctipauli (forêt: 95; savane: 0) et 5. squamosum - 5. yahense (forêt
: 875).
Nous référant au tableau VII, il apparaît qu'en zone de forêt, l'activité de
saison des pluies des adultes néonates (95) du groupe 5.soubrense-5.sanctipauli se
situe dans la matinée (7 heures - 11 heures) mais aussi en fin d'après-midi (17
heures - 18 heures); cette activité est pratiquement nulle de 11 heures à 17 heures.
Aucun adulte néonate n'a été récolté en zone de savane ni en forêt en saison
!
sèche.
Le tableau VII indique par ailleurs qu'en saison sèche et en saison des pluies,
les adultes néonates du groupe 5.squamosum-S.yahense
sont récoltés toute la
journée. En saison sèche les récoltes (253 simulies) se situent essentiellement entre
9 heures et 16 heures, alors qu'en saison des pluies (622 simulies) la répartition
horaire des récoltes montre une préférence des adultes néonates pour la matinée.
Il
est à noter qu'en, toutes saisons les récoltes les plus' faibles se situent en début de
matinée et en fin de journée.

r
~,
Tableau
VII: Cycle d'activité horaire de mâles et d'adultes néonates des "groupes S.soubzense-S.sanctipauli
et S.squamosum- S.yanense.
===========f===================================-===================================-===================================
S. soub i.en se-Ë, s enci: i pau l i S . soubi en se-Ë, sancti pau l i S . squa m osu m - S. qehense
(forêt)
(savane)
(forêt)
Heures
1
Mâles
1
Néonates
Mâles
1
Néonates
Mâles
Néonates
Saison 1 Saison
Saison
Saison
Saison
Saison
Saison
Saison
Saison
Saison
Saison
Saison
des
des
' des
des
des
des
sèche
1 pluies
sèche
pluies
sèche
pluies
sèche
pluies
sèche
pluies
sèche
pluies
8 heures 1
; 0
1
0
0
16
1
0
0
0
0
0
12
48
9 heures 1
1
1
0
0
15
1

0
3
0
0
7
1
65
10 heures 1
1
1
0
0
17
1
0
0
2
0
0
56
1
102
...
11 heures 1
2
1
0
0
17
3
2
0
1
3
0
24
1
89
\\.>J
...
12 heures
1
0
0
5
1
lJ
0
0
0
lJ
36
1
79
13 heures
0
0
0
4
9
1
0
0
0
0
15
1
58
14 heures 1
. 4
0
0
2
12
1
0
0
0
0
17
75
'.
..,
15 heures 1
1
1
0
1
0
1
3
1
7
1
0
1
0
0
0
1
44
35".
ROI
~'42'
16 heures 1
4
1
3
1
5
1
0
1
0
1
0
1
0
1
2
1
21
17 heures
2
1
0
0
3
9
0
0
2
3
2
10
• 20
18 heures 1
2
1
0
1
0
1
10
1
7
1
2
1
0
1
2
1
0
1
3
11
9
TOTAUX
1
18
1
0
o
95
1
50
1
6
1
0
10
6
8
253
622
--------~--------~--------~--------~--------~--------- - - - - - - - -
------------------------------------------------------ - - - - - - - ~ ~r - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -------------

- 132 -
En tenant compte d'une répartition par sexe, il apparaît qu'en saison des pluies
les femelles néo~ates sont récoltées essentiellement dans la matinée (7 heures - 12
heures) et les mâles néonates à la mi-journée (9 heures - 14 heures).
Si en saison
sèche les femelles néonates sont également récoltées dans la méttinée (9 heures - 12
heures), par contre le cycle d'activité des mâles néonates est ponctué de quelques
pics qui se situent entre 9 heures et 16 heures.
3.2.2.3. Discussions.
a) Capture sur appât animal.
L'attractivité de chaque animal et l'importance de la population simulidienne
récoltée selon les saisons ou les biotopes seront abordées lors de l'étude des
préférences trophiques. Les résultats acquis dans le cadre de l'étude des cycles
horaires d'activité permettent néanmoins quelques commentaires.
Nous référant au tableau V, il apparait que le nombre moyen de femelles
récoltées par jour sur le lapin est de 53. Par ailleurs, il est admis (Anonyme, 1983)
que
le
seuil. de
tolérance
de
la
nuisance
simulidienne
est
de
30
femelles/homme/jour. C'est dire que le lapin, moyennant quelques corrections
relatives à son poids et à la quantité de C02 qu'il dégage par minute (QUILLEVERE, .
1979), pourrait être utilisé comme appât pour décéler la présence de simulies et
éventuellement en apprécier les densités.
L'étude comparative de l'importance de la population récoltée selon les
saisons indique que le nombre moyen (77) de femelles récoltées en saison sèche est
nettement plus élevé que celui (32) observé en saison des pluies. Il en est de même
pour la zone de forêt(61) par rapport à la zone de savane (20).
Comme tentative d'explications du dernier cas, nous pouvons retenir que la
zone de savane étant soumise aux épandages hebdomadaires d'insecticides
antisilulidiens du Progranune régional de Lutte contre l'Onchocercose, les densités
simulidiennes sont de ce fait moins abondantes en savane qu'en zone forestière
non traitée.
Quant au premier cas, il est également compréhensible. En effet, en saison des
pluies, les conditions extérieures favorables (LE BERRE, 1966) permettent une
dispersion importante des simulies, d'où une dilution de la
population
.: i
.;
II

- 133 -
1
simulidienne et xles récoltes peu abondantes. Par contre en saison sèche, les
conditions extérieures étant défavorables, les femelles restent confinées aux abords
du cours d'eau, d'où des récoltes relativement importantes. Ce comportementdes
",'
femelles est mis en évidence avec les récoltes sur lapin (38 femelles ;four en saison .'
des pluies contre 168 femelles/jour en saison sèche) ou sur poule (6 femelles /jour
<,
, '
contre 55 femelles/jour).
En dé hors du nombre moyen (19) de femelles récoltées sur poule qui est
inférieur à celui (30) observé sur lapin, nos remarques relatives aux correlations
populations simulidiennes-saisons-biotopes sont semblables à celles faites à partir
des récoltes sur lapin.
Lorsque l'on tient compte des fluctuations de la température (tableau VI)
enregistrée en saison sèche, on constate qu'en zone de forêt lorsque la température
est inférieure à 23° C ou supérieure à 28° C l'activité des femelles zoophiles des
groupes S. soubrense - S. sanctipauli et S.squamosum - S. yahense est pratiquement
nulle. Mais à partir de 23° C et au fur et à mesure que la température augmente,
l'activité décroît; les récoltes les plus faibles dans l'intervalle défini correspondent
aux températures les plus élevées. Dès la chute de la température en début d'après-
midi, l'activité redémarre et va croissant jusqu'au pic crépusculaire (17 heures - 18
heures) qui est cependant moins important que le pic matinal (7 heures - 8 heures).
Quant à la zone de savane, les températures sont nettement plus élevées dans
l'après-midi que dans la matinée, cela se traduit par des captures en moyenne deux
fois plus importantes le matin que l'après-midi (jusqu'a 18 heures).
Les enregistrements effectués en saison des pluies (tableau VI) indiquent qu'en
zones de forêt et de savane, la température fluctue entre 22° C et 28° C. Par ailleurs,
l'activité des femelles piqueuses capturées sur lapin et poule se situe entre 23° C et
27° C; cette activité est faible (voire nulle) lorsque la température est inférieure à 23°
C ou supérieure à 27° C.
L'étude comparative de l'activité des femelles zoophiles en forêt et en savane
fait ressortir que pour le lapin ou la poule, la courbe d'activité enregistrée en saison
sèche est du type bimodal (récoltes maximales le matin et le soir) pour les captures
effectuées en zone de forêt et proche du type unimodal (récolte maximale le matin)
pour celles effectuéesen savane.
C'est dire que les simulies femelles, du groupe
S.soubrense-S.sanctipauli capturées sur animaux en saison sèche et en zone de

- 134 -
.'
savane n'ont pas le même rythme d'activité qu'en zone forestière (Lapin: t = 1,217,
ddl = 9, P = 0,126; Poule: t = 0.3858, ddl = 9, P = 0,361).
En fait, lorsque l'on tient
compte de l'âge 'physiologique des femelles capturées, on constate 'que cet âge 'est
habituellement inférieur à 40% de femelles pares en forêt (tableaux XXVIII et XXIX)
et proche de 100% de pares en savane (tableau XXI) du fait des traitements
insecticides antisimulidiens d'OCP. Autrement dit les cycles d'activité de saiso~
sèche enregistrés en savane (figures 11 et 15) sont ceux de femelles pares alors qu'en
forêt (figures 10 et 14) il s'agit plutôt de cycles de nullipares.
Certes en saison des pluies l'activité des femelles capturées sur animaux en
forêt (lapin: fig.12 ; poule: Fig.16)
est également différente de celle observée à la
même période sur les mêmes animaux en savane (lapin: fig.13; poule: fig.17). Cette
différence existe chez les femelles capturées sur lapin (t= 1,455, ddl= 9, p= 0,088))
comme chez
celles capturées sur poule (t= 0,521, ddl= 9, p= 0,048).
Parmi les
éléments qui peuvent être évoqués pour expliquer cette différence entre savane et
forêt, nous citerons l'âge physiologique qui est nettement plus élevé en savane
(82,1%) qu'en forêt (36,4%). En effet, il est établit (QUILLEVERE, 1979; BELLEe, 1984)
que les femelles pares sont moins sensibles aux variations de la température, d'où
des cycles d'acti~ité habituellement différents de ceux des femelles nullipares.
b) Récoltes sur plaques.
Nous référant aux résultats exposés précedemment (3.2.2.2.), il apparait que la
densité et la diversité de l'état physiologique des populations récoltées indiquent
que ce piège est efficace dans l'échantillonnage des simulies.Toutefois, le piège étant
exposé à l'air, l'on peut se demander si la température émise par la plaque
d'aluminium engluée n'est pas un facteur limitant à la densité simulidienne
échantillonnée?
Au terme de ses travaux, BELLEC (1976) a montré que des feuilles de papier
aluminium collées sur une planche de bois de 1 m x 1 rn, capturent autant de
femelles bien que la température du piège soit bien inférieure à celle de la plaque
d'aluminium. Il indique par ailleurs, que les adultes répondent à une simple
stimulation de surfaces réfléchissantes.
L'étude comparative des cycles d'activité indique qu'en forêt comme en
savane, le pic journalier d'activité est plus tardif en saison sèche qu'en saison des
pluies.
"
l

- 135 -
Nous référant au tableau VI, il apparait que pour une zone donnée, la
température est légèrement plus élevée en saison sèche qu'el1 saison des pluies'. La
température étant le facteur fondamental qui régit l'activité. des simulies (LE
BERRE, 1966), il est compréhensible que le pic d'activité soit plus tardif en saison
.
sèche. En effet, 'après les heures les plus chaudes de la journée, la chute de la
;.
température est observée dès 14 heures -15 heures en saison des "pluies; cette chute
ne démarre qu'une heure en moyenne plus tard en saison sèche, soit' entre 15
heures et 16 heures. Malgré ces différences, il reste que l'activité des femelles non
gravides du groupe S. soubrense - S. sanctipauli se traduit généralement par des
courbes de type unimodal.
Pour les femelles du groupeS.squamosum-S.yahense,
l'activité des femelles
démarre dès que la température atteint 23° C et au fur et à mesure qu'elle augmente,
l'activité décroît; les plus faibles récoltes étant obtenues lorsque la température est'
au maximum (saison sèche 28°C; saison des pluies 27°6 C). Mais dès la chute de la
température en début d'après-midi, l'activité redémarre et va croissant jusqu'au pic
journalier qui est, enregistré entre 17 heures et 18 heures.
1
L'enregistrement des fluctuations de la température (tableau VI) indique qu'en
saison sèche ou en saison des pluies, lorsque celle-ci est comprise entre 23° C et 30°
C, la distribution journalière des femelles non gravides du groupe S.soubrense-
S.sanctipauli est du type unimodal. C'est habituellement le cas en zone de forêt,
mais en zone de savane, certains mois de saison sèche peuvent connaître des
températures supérieures à 30° C, d'où l'enregistrement possible de courbes
1
mensuelles bimodales (notamment en mars et avril).
Par contre, .quelle que soit la saison, l'activité des femelles non gravides du
groupe S.squamosum-S.yahense
est pratiquement similaire, épousant ainsi les
fluctuations de la température qui, en saison sèche comme en saison des pluies, se
situe entre 22° C et 28° C. Cet impact de la température sur les cycles d'activité fait-
apparaître une similitude entre nos courbes d'activité et celles enregistrées en zone
préforestiëre de Côte d'Ivoire par BELLEC et HEBRARD (1983).
Les différents résultats ci-dessus exposés permettent de retenir qu'en forêt et en
savane, et en toutes saisons, le cycle d'activité horaire des femelles pondeuses se
traduit, en dehors de toute intempérie (pluies, vent), par une concentration des
récoltes en fin d'après-midi (15 heures - 18 heures), avec un maximum
habituellement enregistré entre 17 heures et 18 heures. Mais comme l'ont indiqué

- 136 -
précédemment TRAORE (1981) ainsi que BELLEC et HEBRARb (1983t tout
allongement du jour entraîne un retard dans l'apparition du pic d'activité, car il est
admis que la luminosité constitue le facteur déclenchant l'activité de vol des
femelles gravides.
Les récoltes de 7 heures à 15 heures sont en toutes saisons
inférieures à 10% de la récolte totale; et pour les récoltes matinales (notamment en
saison sèche: 7 heures - 8 heures), les auteurs (notamment BELLEC et HEBRARD,
loc. cit. ) estiment qu'il s'agit habituellement d'une rétention des oeufs chez certains
individus qui n'ont pas eu le temps d'effectuer leur oviposition la veille au soir.
Cette activité matinale, signalée par certains auteurs (WANSüN, 1950; CRISP, 1956;
THOMPSON et al., 1972), représente en effet 5% de la récolte totale en forêt, alors
qu'en savane elle, ne représente que 2%.
Bien qu'aucune référence spécifique n'existe sur la récolte des mâles (groupe
S.soubrense-S.sa~etipauii en zone de forêt et en savane, groupe S.squamosu1';/~
S.yahense en forêt), nos résultats sont conformes au constat général effectué par
certains auteurs (LE BERRE et WENK, 1966; DISNEY, 1970; PHILIPPON et al., 1971b;
GASSOUMA, 1972), qui retiennent que les essaims de mâles regroupent un plus
grand nombre d'individus en fin d'après-midi. Par ailleurs, à la suite de BELLEC
(1976) et de précédents travaux TRAORE (1981), nous confirmons d'une part qu'en
forêt ou en savane, la plaque se révèle être habituellement plus efficace en saison
sèche (84% de la récolte totale) qu'en saison des pluies (16%) et d'autre part, qu'il
ressort un synchronisme frappant entre l'activité des mâles et celle des femelles
non gravides.
En effet, l'activité des mâles se situe essentiellement dans l'après-midi qui est
également la période d'intense activité des femelles non gravides (cf. figures 22, 23
et 24).
Certes, comme pour les mâles, les études sur l'activité des adultes néonates,
notamment en zone forestière, sont pratiquement inexistantes. Nos résultats sont
cependant comparables à ceux obtenus à la même période en zone préforestière par
BELLEC et HEBRARD (1983) qui retiennent que les néonates des espèces forestières
(essentiellement groupe S.soubrense-S.sanetipauli ) sont récoltés en majorité le
matin.
Par ailleurs, les adultes néonates étant des simulies nouvellement écloses,
leurs cycles d'activité sont à rapprocher de ceux des adultes d'émergence. Au regard
des travaux sur ces adultes d'émergence, nous pouvons retenir que nos
1
, '

..
- 137 -
observations rejoignent celles de LE BERRE (1966), MARR(1962) et RAYBOULD
(1967) qui enregistrent une activité étalée sur toute .Ia journée. Toutefois, seul
RAYBOULD (loc. cit.) a également observé le pic d'activité dan~ la matinée. Il faut
dire que l'inversion dans le temps du pic de récolte observé soit le matin, soit le soir
(LE BERRE, MARR, loc. cit.) serait la conséquence d'une simple manifestation
chronologique qui fait que l'heure d'émergence des néonates est fonttion de l'heure
de la ponte des oeufs (EL5EN, 1979; BELLEC et HEBRARD, 1983)
3.2.2.4. Conclusions.
Au terme de nos observations sur les cycles horaires d'activités, les résultats .
nous permettent Ide retenir que la température est le principal facteur limitant de
l'activité de piqûre des simulies. Dans le cas particulier des femelles du groupe
S.soubrense-S.sanctipauli,
l'activité observée en savane est différente de celle
enregistrée en forêt aux mêmes saisons.
Par ailleurs nos résultats indiquent qu'avec un choix judicieux du lieu de
piégeage et une méthode étudiée du placement des pièges, la capture sur lapin
permet d'obtenir en toutes saisons des simulies des groupes S.soubrense-
S.sanctipauli et S.squamosum-S.yahense.
L'étude comparée des captures effectuées aussi bien en saison sèche qu'en
saison des pluies, en zone de forêt et en savane, nous permet de conclure que le pic
journalier des femelles non gravides du groupe S.soubrense-S.sanctipauli est plus
précoce en forêt qu'en savane; mais que, d'une manière générale, l'activité des
femelles en savane reste comparable à celle observée dans leur zone d'origine.
Quant à l'activité des femelles non gravides du groupe S.squamosum-S.yahense,
elle est pratiquement semblable en saison sèche et en saison des pluies.
Nos observations indiquent également qu'en dehors de toute perturbation
(pluies, vent violent), la température est le facteur climatique principal influençant
la répartition des femelles non gravides et non agressives récoltées sur plaques
d'aluminium engluées.
En toutes saisons et dans toutes les zones étudiées, le cycle d'activité horaire
des femelles pondeuses des divers groupes et des diverses espèces se traduit, en
dehors de l'effet des facteurs abiotiques, par une courbe' unimodale présentant un
maximum en fin d'après-midi (pic entre 17 heures et 18 heures).

1

- 138 -
L'étude de l'influence de la zone sur les différents cycles d'activité des femelles
gravides, montre que, quelle que soit la saison, l'activité de pênle des femelles
gravides du groupe S.soubrense-S.sanctipauli
récoltées en savane ne semble
nullement différente de celle observée en forêt.
Des adultes néonates de Siscubrense-Scsanctipauli
peuvent être récoltés
l'après-midi; mais il'essentiel des récoltes se situe toujours le matin. Quant à ceux de
1
S.squamosum-S.yphense,
ils le sont toute la journée avec une légère abondance
dans la deuxième moitié de la matinée en saison des pluies.
Enfin, malgré la faiblesse numérique des mâles récoltés dans divers groupes et
dans diverses zones, il apparaît cependant que leur activité se situe essentieliement
dans l'après-midi.
3.2.3. Disper~ion des femelles de S.damnosum s.l..
3.2.3.1. Modalité et amplitude de la dispersion en zone
de savane.
Nos observations ont été effectuées sur 1251 femelles capturées respectivement
à Massadougou (661 femelles) et à N'Golodougou (590 femelles) : cf. Fig. I, p. 17
La figure 28, présentant en abscisses les distances et en ordonnées les
pourcentages des femelles forestières (groupe S.soubrense-S.sanctipauli ) indiquent
une chute brutale de la population simulidienne dès que les captures ne sont plus
effectuées au niveau du gîte (0 m.).
C'est ainsi que sur 100 femelles capturées à
Massadougou, la répartition est de 56, 31, 9, 3 et 1 femelles, respectivement à D,
100, 200, 400 et 800 mètres. Et pour 100 femelles capturées à N'Golodougou, la

répartition est de 77, 11, 9 et 3 femelles, respectivement à D, 50, 100 et 1200 mètres.
Ces observations semblent indiquer qu'en savane les femelles forestières restent
généralement confinées aux abords des cours d'eau.
Quand on sait que nos résultats ont été obtenus à une période (saison des
pluies) où le couvert végétal et le couvert atmosphérique sont favorables au
déplacement, il est possible d'avancer compte-tenu des observations faites par
QUILLE VERE (1979) qu'en saison sèche la dispersion de ces femelles sera
pratiquement nulle.

- 139 -
.'. .
Pourcentage
capture
totale
lJ
Massadougou
80

N'golodougou
60
40
20
a
Distance du gite (m).
a
200
400
GOa
800
1000
Figure 28 : Amplitude de la dispersion des femelles du groupe
S. soubrense - S. sanctipauli
en zone de savane.

- 140 -
3.2.3.2. Modalité et amplitude de la dispersion en zone de forêt.
Nos observations ont été effectuées dans les régions de Taï, Soubré et Akakro,
respectivement sut deux grands cours d'eau (Cavally, Sassandra) et 'sur une petite
rivière (M'Pédo, affluent de l'Agnéby).
".
= La récapitulation des résultats obtenus en année de forte crue dans la région
de Taï indique qu'en 93 jours de capture sur homme, 19.117 femelles dispersives
appartenant au groupe S.soubrense-S.sanctipauli ont été capturées en cinq points
situés respectivement à l, 6, 12, 15 et 20 kilomètres du Cavally.
,
Cette population est composée de 16.790 femelles échantillonnées en 53 jours
de capture effectués en période de crue et 2327 femelles capturées en 40 jours de'
capture en période d'étiage. Ces données permettent de retenir que sur l'ensemble
des points de capture, le nombre moyen de piqûres par homme et par jour est de 317 .
en période d'abondance simulidienne et 58 en période de faible productivité des
gîtes. Par ailleurs quand on tient compte de la répartition par point de capture, il
apparaît qu'en période de crue, le nombre de piqûres par homme et par jour est de
626, 455, 283, 164 et 152 respectivement à l, 6, 12, 15 et 20 kilomètres; pour ces
mêmes distances, les taux journaliers de piqûres enregistrés en période d'étiage sont
respectivement de 120, 110, 25, 5 et 4 femelles. Il apparait ainsi qu'en période de
basses eaux, 87% de la population simulidienne est capturée entre 1 et 6 kilomètres
du gite.
Par ailleurs, il est à noter que 5 femelles seulement ont été obtenues en 4 jours
de capture effectués entre 9 heures et 16 heures à 50, 100 et 200 mètres des chutes
Sélédio mais en des points séparés de celles-ci par une végétation dense.
Les résultats obtenus en année de faible crue dans la région de Tai peuvent être
résumés comme suit: en 12 jours de capture sur homme, . 204 femelles dispersives
du groupe S. soubrense - S. sanciipauli ont été capturées en 3 points situés
respectivement à, 1 kilomètre (156 femelles),10 kilomètres (48 femelles) et 12
kilomètres (aucune femelle). Cette population simulidienne, capturée en période de
forte productivité des gites, permet de retenir que le nombre de femelles capturées
par homme et par jour est de 13, 4 et 0 femelles respectivement à l,
10 et 12
kilomètres du cours d'eau.
Aucune femelle dispersive n'a pu être capturée en
période d'étiage.
• ..1

- 141 -
.. .
Ces différents résultats obtenus à Taï permettent qtielqn~ observations:
~'
. ; .
.'~,'
- En année de forte crue, quelle que soit la période (crue.ouétiage) la dispersiori
s'effectue sur des distances non négligeables (20 kilomètres au moins).
Toutefois
l'intensité de la dispersion est nettement plus importante en saison d'abondance
simulidienne (152 femelles/homme/jour à 20 kilomètres).
En outre, au fur et à mesure que l'on s'éloigne du cours-d'eau, la densité
simulidienne diminue;
cette diminution est toutefois plus nette en période
d'étiage (maximum = 120 femelles/homme/jour; minimum = 4) qu'en période de
crue (maximum = 626; minimum = 152).
- En année de faible crue, la dispersion se situe uniquement au maximum des
eaux et ne concerne que très peu de femelles.
= Dans la région de Soubré (Fig. 29), les sondages effectués sur le tronçon de
route pont Soubré - pont Nanié et sur l'axe chutes Nawa - Gueyo - Semeyo - Badayo
2, révèlent que des femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli
sont capturées
dans cette zone pendant toute la période de crue. C'est dire qu'en cette période le
contact entre l'homme et le vecteur est permanent; il est à noter cependant que ce
contact est de plus en plus lâche au fur et à mesure que l'on s'éloigne des gîtes
préimaginaux.
Quant aux sondages effectués en période d'étiage, ils indiquent que le nombre
de piqûres dues aux femelles par homme et par jour qui est de 230 à 5 kilomètres du
fleuve, n'est plus que de 21 à 8 kilomètres.
= Dans la région d'Akakro nos travaux ont porté sur le groupe S.squamosum-
S.yahense
et se sont étalés sur 10 mois; les résultats enregistrés (tableau VIII)
peuvent être résumés comme suit: en période de forte productivité du gîte, le
nombre moyen de piqûres par homme et par jour est de 540,
130,
100 et 48
respectivement à 0 mètre (gîte), 1000 mètres, 3000 mètres et 5000 mètres du gîte. Par
contre en période de faible productivité le nombre de piqûres aux mêmes points est
de 55, 9, 3 et 2 femelles/homme/jour.
,

,.
6,40'
/~
,
Issia:
./-,-vecs Buyn
~/-i
. ~
" "
,../;/
I/~"
: .\\
'-----
: \\
/'
-,
/,
....
J
... ~.",:~
~
"
."
~ Badayo
\\/
Sémeyo' \\' •

l,
\\
?o
~) 1\\
50
,, -
1/
Il
"
3;.
.
~Gueyù.·
7 ' L '
- : '
. 1·
.
I. i I :"
/1
1 •
Maya, ,/
,
-
.
,
,
"
'!
~:: "Na'va ( - , l ,
\\UJji'~,:::~:.,.! ':_
....lo
+:-
'
: ,,;,;.~:-" SOUBRE
:- -~
N
"
)
-,
1
1
~~C"''''
::
' ,
_
@t \\1......
l
"'-\\:::::,"
1
\\ \\ ; . ::: : 0 )
'. '
1
~~'::::;
Ville
Route
1
.~;;: :

~
<-
. . . . !"
Forêt classée de Ta1
~
Village
.
N'J'
, /
!I,e"
\\u>s::::
\\<
lfJ
1
(: :' "
,
dl Fleuve
.">~:~:l 1
1

o
30
6.0
il
- ,
'
.,'40,'
'\\~:~i~
.: Rivière
401
Il
"'-'~:'\\
1 ,f\\'ibi 1;
~
~~
6°30,
40
50

f

- 143 -
. "
Tableau
VIII
. Quanti té
de piqures de S. s qu e mosum--S. yahense aux différentes
saisons et à diverses distances ,du gite d'J\\i<akro : nombre
de
femelles/homme/jour au campement baciulé (1000 mètres)
à
la'
palmeraie (3000~mètres) et à Kroufian (5000 mètres)
en
1983-
1984.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
------- -----------+--------------------------+--------- ---------1--------
Campement
Années
lv10is
Périodes
Palmeraie KrouFian
baoulé
Janvier
15
6
6
1
Février
Cr ande
saison
sèche
22
6
'1
Mars
0
0
Û
1
1984
Avril
0
0
0
l-la i
Crande saison des pluies
Juin
Pas
de
mlSSlons
Juille t
Août
Pe ti te
salson
sèche
205
Septembre
1
75
104
1
:50
1983
Octobre
Petite saison des pluies
140
156
92
Novembre
48
98
t 86
Grande
saison
sèche
Décembre
-x.
56
13
,
- - - - - - -
- - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
--------- --------- --------
* Pas de mission.

.,
.i.
- 144 -
3.2.3.3. Niveau d'eau et quantité de piqûres à différentes distances du fleuve.
Les corrélations entre les hydrogrammes des cours d'eau et les fluctuations de· .
la densité simulidienne au niveau des gîtes ont été établies lors de l'étude de
l'évolution des populations de vecteurs. Quant aux résultats relatifs aux
corrélations entre les variations du niveau d'eau sur les gîtes et ·la quantité de
piqûres à diverses distances du fleuve, ils sont présentés sous forme de deux figures
et d'un tableau:
- La figure 9 a été décrite lors de l'étude de l'évolution des populations
préimaginales et imaginales (3.2.1.).
- Quant à la figure 30, elle réprésente les densités simulidiennes observées à I,
6, 12, 15 et 20 kilomètres du cours d'eau; ces densités ont été obtenues en période
d'étiage (décembre, mars, avril) et de crue (juin, août, octobre).
- Nous rapportons dans le tableau VIII le nombre moyen de femelles
capturées/homme/jour à I, 3 et 5 kilomètres du gîte d'Akakro. Les captures ont été
effectuées en période de forte et de faible productivité du gîte, soit respectivement
d'Août à Décembre et de Janvier à Avril.
Au regard des figures 9 et 30 nous pouvons retenir :
- La densitésimulidienne décroit régulièrement du point le plus proche du
gite au point le plus éloigné quelque soit la période de la capture. Toutefois, la
particularité de certains points de capture peut modifier ce comportement. Nous
reviendrons dans la discussion sur ces cas particuliers, mais nous pouvons retenir
ici qu'une densité à 1 kilomètre est inférieure à celle obtenue à la même période à 6.
kilomètres. Deux densités à 15 kilomètres sont également inférieures à celles'
enregistrées à 20 kilomètres.
- Les densités les plus fortes correspondent aux périodes de crue et les plus'
faibles aux périodes d'étiage.
L'absence d'échelle de crue sur le M'Pédo ne nous a pas permis de suivre les
fluctuations du niveau d'eau sur le gîte d'Akakro.
Cependant, nous référant au
tableau VIII, il apparait que les densités simulidiennes sont élevées pendant la:
petite saison sèche et la petite saison des pluies. Au fur et à mesure que la grande

- 145 -
II·
Hauteur d'eau (m)
5

"~
4
3
2
Mois
o
Mars
Avril
Juin
AciJt:
Octobre Décembre
Figure 29 : Fluctuation du niveau d'eau sur le Cavally à Taï en 1980.
Nombre de simulies
800
---e-----
lKm

6Km
12Km
15Km
600
2DKm
400
200
o
Mois
Mars
Avril
Juin
AciJt
Octobre Décembre
Figure 30 : Fluctuation de la densité simulidienne à différentes distances
du gite sur le Cavally à Taï en 1980.

- 146 -
saison sèche s'installe, les densités diminuent de façon progressive. A la fin de la
grande saison sèche et pendant la grande saison des pluies; les densités sont nulles.
Par ailleurs, il est à noter qu'habituellement la densité décroit régulièrement
du point le plus proche du gite au point le plus éloigné, quel9ue soit la période de
capture.
3.2.3.4. Age physiologique moyen des femelles dispersives.
Nos résultats (cf. tableau IX ) indiquent qu'en période de crue où il y a
abondance simulidienne et dispersion maximale, la répartition par âge
,
,
physiologique des femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauLi est en moyenne de
32,5% de pares au niveau du gîte et de 33,3% pour l'ensemble des femelles
dispersives. Pour ces mêmes points de capture on enregistre respectivement 39,3%
et 37,8% de pares en période d'étiage où la densité simulidienne est faible et la
dispersion réduite.
En outre, en tenant compte d'une répartition par point de
capture, l'on constate que c'est dans les villages anciens (Tiéouléoula : 6 kilomètres
du fleuve) proches du Cavally ou aux points les plus fréquentés (pont Nsé : 1
kilomètre du fleuve) que l'âge physiologique moyen des femelles dispersives est le
plus élevé.
Quant aux résultats obtenus sur le gîte d'Akakro (cf tableau X), ils indiquent
qu'en période d'abondance simulidienne, l'âge physiologique fluctue entre 37,3 et
78,3%; 49,1 et 79,2% et entre 62,9 et 100% de pares respectivement à 0, mètre (gîte), 3
kilomètres et 5 kilomètres du gîte.
Pour ces mêmes points de capture, l'âge
physiologique eJegistré en période de faible densité simulidienne fluctue entre
35,6 et 53,7% de pares pour les femelles capturées sur le gîte et entre 50 et 100% de
pares pour les femelles dispersives.
3.2.3.5. Déplacement des simulies le long d'une ligne de gites :
1
Les résultats obtenus figurent dans les tableaux XI à XV qui permettent de
retenir qu'au cours de l'expérimentation, 1740 Si d amnos u m s.l. ont été récoltées
dont 1648 femelles non gravides, 61 femelles gravides, 18 mâles néonates et 5
femelles néonates. La répartition de cette population simulidienne est de 1277 et
463 simulies récoltées respectivement sur les faces côtés aval et amont des vitres.
Par ailleurs, en tenant compte de la saison, ces adultes ont été récoltés en périodes.
de crue (867) et d'étiage"(873).'·'

- 147 -
rab Jeau IX : Age phy~j(l!(lglque moyen 'pourcentage de pare si d echanullons i ,
de- Ie meües disper sive s de S souoreu..\\-ç - s~ s..l.1J'--rijuu//
[-'>;:-!'L>:JeS
Glle
J hm
6 hm
J 2 hlll
J5 hm
) ) hm
..,( ..,)
Fdrtt
"...
Ji. sr
.. 1
33.45
42,56
32.56
"
1.,:,.
) 1.53
1
1
prod UClJ\\; He
t-J-
-/ -
.,.1-
'rI -
!
"/-
.,.J-
du glle
2,34
2.17
! .46
J .09
2.42
2j]
,/160 !
i
12293
1454f. 1
1727JI
'13) ·1/
1 J 36.1 1
'
FaIbJe
39.27
4],64
3S.5}
.)6,36
56.84
J,J.).'
prou ucuvite
,.j -
,.j-
"j-
"j -
+j-
+ j-
Ju gi1t
·3.54
].16
3.04
5.ï4
22.13
27,21
i 7 li "
i97.')·,
1988J
1280 )
(471
I~CJ!
!
i
li.
T~111~!tu__.x: Ag4 pJ1\\'siuJugique nioven t pourcentaze Je pare s i dechununon- i 1 Je
remelles dispersrves de .... .sçusmosu)» - .....·l·d!)i'fJ.\\·ç
Gill':
3 ~m
5 k m
Forte producuvue i
5}52}) .. J- 2.2U
b4.17 +/- 5,64
'51.4~ ~J- l.b7
du gue
~ 1702 i
12751
15~1
Faib le prou uctiviie i
44,(j<) ..1- 5.00
74.38 -r 1- 3.80
~3.30 ·1- 4.33
du ~Ile
i
136<;\\
146i
\\34 1

- 148 -
L'analyse de ces différents résultats fait ressortir que:
...•.
- Pour l'ensemble des vitres (tableau XIa), la majorité des adultes est toujours
récoltée sur la face côté aval (crue: 60% des récoltes; étiage: 86,59%).
- En période d'étiage les pourcentages des S.damnosum s.l. récoltées sur les
différentes vitres (tableau XIa) sont approximativement de 85%, 2%, 12% et 1%,
respectivement pour les vitres Al, A2, B1 et B2. Aucune Si dam noeu m s.l. n'a été
récoltée sur les vitres A3 et B3. Par contre en période de crue, toutes les. vitres ont
permis la récolte de simulies dont la répartition est de 20%, 26%, 14%, 13%, 20% et
7% respectivement pour les vitres Al, A2, A3, B1, B2 et B3.
- En toute saison, la population simulidienne échantillonnée (tableau XIb) est
essentiellement constituée de femelles non gravides (crue : 93,2% de la récolte
totale; étiage: 96,2%); il en est de même quelle que soit la face (face aval: 96,2%, face
amont: 90,5%).
Quant aux mâles, femelles gravides et adultes néonates, ils sont récoltés
surtout sur la face aval (25 simulies sur 33) en période d'étiage, alors qu'en période
de crue, la répartition est de 23 et 36 sirnulies respectivement pour les faces aval et
amont.
1
- L'activité des femelles non gravides (tableaux XII et XIII) se traduit en période
d'étiage par une irécolte matinale (7 heures - 8 heures) pratiquement nulle et un
maximum de récolte en fin d'après-midi (15 heures - 18 heures). Certes en période
de crue la récolte matinale (7 heures - 8 heures) est également faible, mais en cette
période d'abondance simulidienne la répartition des récoltes est beaucoup plus
homogène, d'où. un écart plus atténué entre le maximum et le minimum de
récoltes. Il reste cependant que les récoltes sont plus abondantes l'après-midi (13
heures - 18 heures) que le matin.
Si pour les mâles (7), femelles gravides (21) et adultes néonates (3), le nombre
de simulies récoltées ne permet pas de tracer de courbes d'activité, l'on peut
cependant retenir que quelle que soit la période, ces adultes sont essentiellement
récoltés dans l'après-midi (15 heures - 18 heures).
,
.1

Tableau
XIa
Récolte d'adultes de S.damno5um s.l. sur les vitres placées à faible hauteur de l'eau sur le glte.
(A
et 81 : 0 - 50 cm; A et 8
: 51 - 100 cm; A et 8
: 101 - 150 cm).
1
2
2
3
3
====================================================== = ~ = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = ; = = = = = = = = = = ~ = = = = =
PERIODE
DE CRUE
PERIODE D'ETIAGE
Total
simulies
Faces
Aval
Amont
Faces
Aval
Amont
capturées
sur vitres
Totaux
TotauxlTaux
Taux- .-
Ordre des
1 Taux
Ordre des
(crue +
A
8
A
A
A
8
8
8
vitres
1
A2 1 A3
81
1 82
3
vitres
1
2
3
1
2
3
étiage)
Femelles non
1771 2121 109
110
167
33
808
93,2%IFeme~les non 714
17
o 101
8
o
840
96, 2~~
1648
94, 7~~
gravides
gravIdes
Mâles
01
31
0
o
1
o
4
0, 5~~ 1Mâles
10
o
o
4
o
o
14
1,6%
18
10//0
Femelles
01
61
14
6,3% (emelles
6
25
55
5
o
o
1
o
o
6
0,7
61
3, 5~~
gravides
4
gravides
...
+:-
Ivlâles
o
o
o
o
o
o
o
Mâles
\\.Q
00 '
6
o
o
2
o
o
8
0, 9~~
8
0,5%
néonates
'0
néonates
1
Femelles
o
o
o
o
o
o
o
Femelles
4
o
o
1
o
o
5
0,6%
5
0,3
néonates
00 ',0
néonates
Total
Total
1771 2211 1231 1161 172
58
739
17
01 109
8
o
1740
partiel
'partiel
Taux
2œG 1 26% 1 14% 1 13~~ 1 2œG
70 /
/0
Taux
85~G
20/,0
œG 1 12~~
10//0
00/
/0
TOTAL
521 (60%)
346 (4m)
TOTAL
756 (86,59%)
117 (13,41~O
GENERAL
867
GENERAL
873
============~========================================= = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = =
,

Tableau
Xlb
Récolte des femelles non gravides comparée à la capture totale;
----------------
---------------- ============================= -----------------------------
----------------------------- -------------------------------
---------------.---------------
Total simulies
Période
de
crue
Période
d'étiage
Face aval
Face amont
crue + étiage
crue + étiage
sur vitres
A + A + A + 8
+ 8
+ 8
A + A + A + 8
+ 8
+ 8
A + A + A
8
+ 8
+ 8
1
2
3
1
2
3
1
2
3
1
2
3
1
2
3
1
2
3
....
Total simulies
867
873
1277
463
V1
sur vitres
o
1
Total femelles
803
840
1229
419
non gravides
,..
Pourcentage
femelles
93 ,192:. 1 ,71--
+
96,21 -
1,29
96 ,24!:. 1 ·06--1-
,
90 ,49 .:: 2 ,72
non gravides
============================================================================================================

Tableau
XII
Horaire d'activité des adultes de S.damnosum s.l. récoltés sur la face côté aval
des vitres
en période de basses eaux.
----------------------------------------------------------------------------------------------------
---------.-----------------------------------------.-------------------------.----------------------
VITRE
A1
VITRE
A2_ . ---
VITRE
A3
Femelles
Femellesl Mâles
IFemelleslFemelles Mâles, femelles
Femelles gravides
Heures
non
IMâles
non
gravides et
et non gravides, mâles
gravides
gravideslnéonateslnéonateslgravides adultes néonates
adultes néonates
8 heures
1
o
o
o
o
o
9 heures
9
o
o
o
o
o
10 heures
8
o
o
o
o
2
Aucune
Aucune
.....
\\Jl
.....
11 heures
19
o
o
o
1
12 heures
22
o
1
o
o
o
'15 heures
278
2
o
1
2
4
16 heures
103
5
o
2
1
1
récolte
récolte
17 heures
163
2
o
1
1
5
18 heures
111
1
3
2
o
4
TOTAUX
714
10
5
6
4
17
o
o
---------+--------~-----~--------+--------~-------_.--
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
----------------------------------------------------------------------------------------------------

Tableau XIII
Horaire d'activité des adultes de S.damnosum s.l. récoltés sur la face côté amont
des vitres en période de basses eaux.
=========l-=========================================~=========================~======================
VITRE
81
VITRE
82
__ ~~ TRE
83
Femelles
=Eemelles
Mâles
Femelles Femelles Mâles, femelles
Femelles gravides
Heures 1 •. non
Mâles
non
gravides et
et non gravides, mâles
gravides
gravides néonates néonates gravides adultes néonates
adultes néonates
8 heures
1
o
o
o
- 0
o
9 heures
o
o
o
o
o
o
10 heures
5
o
o
o
o
3
Aucune
Aucune
...V'I
N
11 heures
5
o
o
o
o
3
12 heures
2
o
o
o
o
o
15 heures
20
1
o
o
0-
o
16 heures
25
1
1
o
o
o
récolte
récolte
17 heures
22
o
o
o
1
1
18 heures
21
2
o
2
o
o
, ..
."
TOTAUX
1101
1 4
1
1
1
2
1
1
1
8
1
0
1
0
,: ':'~.~:1J9Io

Tableau XIV: Horaire
d'activité des adultes de S.damnosum s.l. récoltés sur la face côté aval
des vitres en période de hautes eaux.
=========z=============================~==============
= = = = = = = = = = = = = = = ~ = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = =
VITRE
A1
VITRE
A2
VITRE.
.A3
Heures
Femelles
Femelles
Femelles
Femelles
Femelles
Femelles
Mâles
Mâles
Mâles
non gravides
gravideslnon gravides
gravideslnon gravides
gravides
8 heures
2
o
o
1
o
o
2
o
o
9 heures
2
o
o
o
o
o
o
o
o
10 heures
8
o
o
13
o
o
9
o
o
....
\\Il
11 heures
o
o
21
o
o
3
o
o
'-"i
1
12 heures
20
o
o
10
o
o
15
Q
o
13 heures
6
o
o
10
1
o
6
o
o
14 heures
33
o
o
49
o
o
25
o
o
15 heures
24
o
o
20
1
o
9
o
o
16 heures
34
o
o
31
o
6
14
o
1
17 heures
14
o
o
29
1
o
16
o
3
18 heures
33
o
o
29
o
o
10
o
10
TOTAUX
177
o
o
212
3
6
109
o
14
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - + - - - - - - - + - - - - - - - -
------------------------------------------------------
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ~

~

Tableau XV : Horaire
d'activité des adultes de S.damnosum s.l. récoltés sur la face côte amont
des vitres en période de hautes eaux.
=========~=============================+=============================~=============================
VITRE
81
VITRE
82
VITRE
83
Heures
Femelles
Femelles
Femelles
Femelles
Femelles.
Femelles
Mâles
Mâles
Mâles
non gravides
gravides/non gravides
gr-avides 1non gravides
gravides
8 heures
2
o
o
o
o
o
o
o
o
9 heures
o
o
o
1
o
o
3
o
o
1lJ heures
2
o
o
9
o
o
2
o
o
11 heures
o
o
o
10
o
o
o
o
o
...
12 heures
8
o
o
23
o
o
o
o
o
Vl
.p-
13 heures
2
o
o
8
o
o
o
o
o
I
14 heures
17
o
o
36
o
o
5
o
o
15 heures
28
o
o
9
o
o
1
o
o
16 heures
22
o
o
19
1
4
8
o
o
17 heures 1
7
1
0
1
2
1
18
1
0
1
0
1
3
1
0
1
18
18 heures 1
22
1
0
1
4
1
34
1
0
1
0
1
11
1
0
1
7
TOTAUX
1
110
1
0
1
6
1
167
1
1
1
4
1
33
1
0
1
25

- 155 -
3.2.3.6. Discussion.
Bien que nous n'ayons effectué aucune capture au delà de 1200 mètres du gîte
en zone de savane, nos résultats (figure 39) concordent parfaitement avec ceux de
QUILLEVERE (1979). En effet, compte-tenu du nombre de' femelles dispersives par
rapport à la population simulidienne capturée aux alentours immédiats du gîte,
1 . ,
d
nous pouvons retenir qu en zone
e savane et notamment en saison des pluies, des
femelles peuvent: être capturées loin (5 - 6 km) du gîte, mais cette dispersion
concerne habituellement très peu de femelles. C'est dire que malgré des facteurs
extrinsèques (LE BERRE, 1966) plus favorables en saison des pluies, les femelles du
groupe S. soubrense - S. sanciipauli restent confinées aux abords du cours d'eau.
= Les résultats obtenus lors de nos travaux (figure 41) en zone de grandes
rivières de forêt concordent avec les observations antérieures, notamment celles de
LE BERRE (1966), PHILIPPON (1977), QUlLLEVERE (1979) et permettent de retenir
qu'en zone de forêt, le couvert végétal et les conditions écoclimatiques favorisent
une dispersion relativement intense en toutes saisons des femelles du groupe
S.soubrense-S.sanctipauli. Toutefois, l'énorme productivité des gîtes larvaires en
période de crue fait de cette période celle de la dispersion maximale. En effet, il est
admis que la variation de la densité des populations préimaginales et partant de la'
densité des populations imaginales, détermine la période et l'ampleur de la
dispersion. Cette dispersion a lieu lorsque la densité de la population simulidienne
a atteint un certain seuil au niveau des gites de production. Indépendamment des
conditions climatiques, il semble que ce seuil soit plus rarement atteint en période
d'étiage d'où une dispersion moins intense qu'en période de crue.
Toutefois la
dispersion existe et elle est même considérable en comparaison de la dispersion de
saison sèche connue en zone de savane. Cependant, il est à rappeler d'une part, que
la majorité (87%) de la population simulidienne est capturée entre 1 et 6 kilomètres
du gite en période d'étiage et d'autre part, qu'aucune femelle dispersive n'a été
capturée en année de faible crue. C'est dire qu'à l'étiage ou en année de faible crue,
les simulies ne se trouvent qu'aux abords du cours d'eau. Il est à noter également
que les observations effectuées dans la région de Taï concordent avec celles de LE
BERRE (1966), BELLEC (1974) et QUILLEVERE (1979), qui retiennent que tous les
essais de capture de femelles en un point proche des gîtes mais séparé de ceux-ci par
une zone de forêt dense se sont révélés infructueux.
Certes les résultats enregistrés dans la région d'Akakro diffèrent de ceux de
. GARMS (1973) qui note que les femelles du groupe S.squamosum-S.yahense
peuvent se disperser en nombre important à plus de 10 kilomètres de la ligne de

- 156 -
gîtes; par contre ils rejoignent ceux de QUILLEVERE (1979) qui a obtenu d'une part,
190 et 65 femelles/homme/jour respectivement à 0 metre.et 1000.mètres en période
de forte productivité du gîte et d'autre part, 180 et 8 feme'lle~ respectivement à 0
è
1
.
m tre et 2000 metres en période de faible productivité du gîte.
La différence constatée entre nos observations et celles de GARMS (loc. cit.) est
probablement due au fait que cet auteur a travaillé sur une population composée
des paires S. soubrense - S. sanctipauli et S. squamosum - S. yahense., alors que le
recours à des techniques d'identifications plus précises nous ont permis de séparer
avec plus de certitude les adultes des deux paires d'espèces. En effet, étant donné
qu'en période de crue le nombre de femelles S. soubrense - S. sanctipauLi capturées
par homme et par jour atteind 152 à 20 kilomètres du gite, il suffit d'un mélange de
ces simulies à une population de S. squamosum - S. yahense
pour, en cas
d'identification non précise, surestimer le pouvoir dispersif de S. souamosum - S.
yahense.
Nous devons rappeler que dans le déplacement des simulies, LE BERRE (1966)
a observé une dispersion linéaire et une dispersion radiaire. Or QUILLEVERE (1979)
souligne que du point de vue épidémiologique, la dispersion radiaire le long d'un
axe perpendiculaire à la ligne de gites permet un contact plus étroit entre l'hôte
vertébré et l'insecte vecteur au niveau des villages dont la plupart se situent à
quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres du cours d'eau. Aussi, afin de
tenir compte de cet aspect épidémiologique, toutes nos études de dispersion ont été
faites perpendiculairement à la ligne de gites.
La distribution des femelles à l'intérieur de leur aire de répartition présente
parfois des variations qui necessitent quelques explications. Ainsi, les captures
effectuées à 6 et. 20 kilomètres sont paradoxalement supérieures à celles obtenues
respectivement à 1 et 15 kilomètres, points plus proches du gite. Dans le cas présent,
le point à 6 kilomètres est situé dans un village, endroit dégagé et fréquenté en
permanence par l'homme, d'où une concentration des simulies en ce point. Quant
au point à 20 kilomètres, il est situé dans la galerie d'un affluent, d'où la possibilité
de drainer des femelles de dispersion linéaire (notamment en période de crue) qui
viennent augmenter la densité simulidienne en ce point.
En ce qui concerne les points de capture proches des gites mais séparés de ceux-
ci par une zone de forêt dense, nos observations indiquent que les densités sont

- 157 -
faibles (voire nulles). Toutefois, comme l'indique QUIl:.LEVERE (1979), cela ne
signifie pas obligatoirement que les simulies sont absentes .de ces points.
En effet, comme nous l'avons indiqué précedemment, la population
simulidienne comporte plusieurs catégories physiologiques et la capture sur
homme ne permet d'échantillonner que les femeÎles piqueuses anthropophiles.
C'est dire que la méthode de capture ~ur homme seule ne. peut rendre compte de la
diversité de la population simulidienne en un point de capture donné. Notamment
à proximité des gites, lieu où en zone préforestière de Côte D'Ivoire, BELLEC et
HEBRARD (1980) ont récoltés des mâles, des femelles gorgées et gravides et des
adultes néonates.·
Nos observations sur le Cavally concordent avec les travaux de certains
auteurs (LE BERRE, 1966, PHILIPPON, 1977 et surtout QUILLEVERE, 1979) sur
l'amplitude de la dispersion en relation avec la productivité des gites. Bien que ces
auteurs n'aient pas étudiés les correlations entre le niveau d'eau sur le gite et la
dispersion des femelles, nos observations permettent de retenir que quel que soit le
point de capture (notamment à distance du fleuve), c'est le niveau d'eau sur le gîte
qui détermine la densité simulidienne en ce point.
En outre, quel que soit le
niveau d'eau,
les captures les plus importantes sont habituellement observées à
proximité du fleJve (exception faite des points proches des gîtes mais séparés de
ceux-ci par une zone de forêt dense), et les captures les plus faibles aux points les
plus éloignés du fleuve.
Les observations effectuées dans la région forestière de Tai font ressortir qu'en
périodes de forte ou de faible productivité du gite, la différence observée entre l'âge
physiologique des femelles dispersives et celui des femelles capturées sur le gite ne
dépasse pas 10%. Du point de vue épidémiologique, cette différence n'est pas
significative car il est établit que pour une même population simulidienne, c'est au
- delà de 10% qu'on peut enregistrer un impact sur la capacité vectrice des simulies.
Les résultats obtenus à 15 et 20 kilomètres (Tableau IX), recoupent ceux de
GARMS (1973) qui observe un âge physiologique plus bas à 11 kilomètres que sur le
gite. La dispersion. étant le fait des femelles nullipares (LE BERRE, 1966,
QUILLEVERE, 1979), il est compréhensible qu'à distance des gites, l'âge de la
population simulidienne soit inférieur à celui observé sur le gite Où l'on capture
également les femelles qui viennent de pondre (femelles pares) et n'ont pas encore
entreprises un autre vol dispersif à la recherche d'un autre repas de sang.

- 158 -
Par contre, pour les femelles dispersives capturées au niveau des villages
anciens ou dans les lieux fréquentés, nos résultats (tableau IX : 1 et 6 kilomètres)
montrent que l'âge de ces femelles est -. habituellement· plus élevé que celui
enregistré sur le gite. Il semble que ce soit l'habitude acquise qui amène les vie~les
femelles (femelles pares) en dispersion, à s'orienter vers les endroits où elles
trouvent plus facilement leur repas de sang. Cette préférence des femelles pares
contribue à augmenter l'âge physiologique en ces endroits.
Au niveau du gite d'Akakro, l'âge physiologique moyen des femelles
anthropophiles du groupe S. souamoeum - S. yahense
est de 44.69% et 58.28%
respectivement en période de faible et de forte productivité simulidienne. Par
contre, à distance du gite, cet âge est habituellement plus élevé. En effet, les résultats
obtenus à3 kilomètres (75%et 64.17% de pares) et à 5 kilomètres (83.3% et 81.48%)
du gite indiquent d'une part, que dans le groupe S. squamosum - S. yahense , les
femelles pares ont plus tendance à se disperser que les nullipares et d'autre part, que
l'âge physiologique augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne du gite originel.
1
i
En nous réfé~ant aux différents résultats ci-dessus exposés dans les tableaux XI
à XV, il apparaît que quelle que soit la catégorie physiologique, en période d'étiage
les récoltes les plus importantes sont obtenues sur les vitres les plus basses et les
faces côté amont BI et côté aval Al qui est la plus productive avec environ 85% de
la récolte totale. Ces résultats rejoignent les observations de BELLEC et HEBRARD
(l977) qui en zone préforestière (Danangoro 7° 10 N - 5° 56 W, région de Bouafle)
ont obtenu 84% des récoltes sur la vitre la plus basse et sur la face aval.
Cette
concordance nous permet de retenir qu'en zone forestière l'activité des
5 .d a ln 11 os Il m s.l. autour des gîtes se caractérise par des mouvements de descente ou
de remontée juste au-dessus du courant d'eau.
La remontée est en saison sèche
(étiage) de loin le mouvement le plus important d'où la conclusion déjà retenue
dans d'autres zones (savane: TRAüRE et al., 1981; zone préforestière : BELLEC et .
HEBRARD, 1977) que les adultes ont tendance à remonter le courant au raz de l'eau
lorsqu'ils se déplacent le long d'une ligne de gîtes.
Les résultats du tableau XIa indiquent qu'en période de crue, les femelles non
gravides sont récoltées sur les deux faces (côté aval, côté amont) et sur toutes les
vitres (maximum: A2; minimum: B3). Quant aux mâles et femelles gravides, ils
sont également récoltés sur les deux faces mais en hauteur (A2, A3 et B2, B3). Ces
résultats rappellent ceux obtenus par BELLEC et HEBRARD (loc. cit.) en zone

- 159 -
préforestière sur la vitre F placée à la jonction de deux bras de rivière. Ces auteurs
retiennent en effet d'une part, que la récolte sur la face côté (B) est supérieure à celle
de la face côté (A) et d'autre part, que les femelles gravideset les mâles sont récoltés
à des niveaux supérieurs à ceux des femelles non gravides. Il apparaît ainsi qu'en
période de crue le déplacement des adultes le long d'une ligne de gîtes ne se traduit
plus par une tendance à remonter le courant tel qu'il a été présenté en période
d'étiage.
Nos observations
en zone de forêt et les résultats obtenus en zone
préforestière (BELLEC et HEBRARD, 1977) et en savane (TRAORE et al., 1981) nous
permettent de retenir que le déplacement des adultes le long d'une ligne de gîtes
semble être fonction de la configuration du cours d'eau et de l'importance de
l'écoulement. En effet, quelle que soit la période (étiage ou crue), lorsque le cours
d'eau ne comporte qu'un bras, les adultes montrent une tendance marquée à
remonter le courant.
Lorsque le cours d'eau comporte plusieurs bras, la période
d'étiage se traduit généralement par un assèchement partiel ou total de certains bras
et la création de gîtes ponctuels; les plus importants de ces derniers canalisent les
adultes d'où également leur tendance à remonter le courant. Par contre en période
de crue, les gîtes étant généralement importants sur tous les bras, les adultes
gravitent autour de ceux-ci qu'ils abordent soit en remontant, soit en descendant le
courant.
C'est ainsi qu'au gîte de la Nanié nos résultats indiquent que les récoltes de
femelles non gravides sont importantes sur l'une et l'autre face des vitres, alors que
les mâles sont essentiellement récoltés sur la face côté aval et que les femelles
gravides ont plutôt tendance à descendre le courant (récolte plus importante sur la
face côté amont des vitres).
La distribution verticale des adultes indique qu'en période d'étiage leur
déplacement s'effectue essentiellement au raz de l'eau (97,13% des récoltes entre 0 et
50 cm au-dessus du niveau d'eau).
En période de crue, des adultes sont certes récoltés au raz de l'eau mais la
plupart des récoltes (66,20%) sont obtenus entre 0,50 mètre et l,50 mètre au-dessus
du niveau d'eau. Il faut d'ailleurs noter que tous les mâles ont été récoltés entre a
et 1 mètre de hauteur et 89% des femelles gravides entre 0,5 et 1,5 mètre.

- 160 - ,
Quant aux heures de récolte, elles indiquent que les cycles d'activité des
différentes catégories physiologiques récoltées sur les vitres sont tout à fait
,
'
comparables aux courbes obtenues à partir, des récoltes sur plaques (femelles non
gravides: figure 22; femelles gravides: figure 25; adultes néonates et mâles: tableau
VII); la seule différence se situe au niveau du nombre de femelles non gravides
récoltées entre 13 heures et 14 heures qui, en période de crue, est relativement élevé
sur vitres et faible sur plaques
3.2.3.7. Conclusions
Les études de dispersion radiaire que nous avons effectuées en zone de savane
permettent de conclure qu'en Septembre-Octobre, 92% des femelles forestières
appartenant essentiellement au groupe S.soubrense-S.sanctipauli
sont capturées
dans un rayon df a à 100 mètres du gîte. C'est dire que ces femelles restent
généralement confinées aux abords du cours d'eau. En saison sèche la dispersion
radiaire de ces femelles est pratiquement nulle.
Les études de dispersion effectuées dans les régions de Taï et Soubré montrent
qu'en zone forestière le couvert végétal et les conditions écoclimatiques favorisent
une dispersion relativement intense en toutes saisons. Toutefois, l'immense
productivité des gîtes larvaires aux hautes eaux fait de la saison des pluies, celle de
la dispersion maximale : l'ampleur de cette dispersion est proportionnelle à
l'importance de la productivité des gîtes. TI est à noter également d'une part que les
femelles dispersives du groupe vecteur S.soubrense-S.sanctipauLi paraissent se
concentrer préférentiellement en des lieux dégagés et fréquentés par l'homme et
d'autre part, qu'en zone de grandes rivières de forêt, il n'y a pas de différence
significative entre l'âge physiologique de ces femelles dispersives et celui des
femelles du même groupe capturées sur les gîtes.
L'analyse des captures effectuées sur appât vivants autour des petites rivières
de forêt (région d'Akakro) montre que des femelles du groupe S.squamosum-
S.yahense peuvent être capturées à 5000 mètres du gîte; mais leur faible densité à
ces distances permet de conclure à une dispersion réduite. Nos résultats indiquent
par ailleurs que contrairement aux précédentes, les femelles pares de 5.5 qua mos u m-
S.yahense ont plus tendance à se disperser que les nullipares.
Les résultats des études portant sur le déplacement des simulies le long d'une
ligne de' gîtes successifs nous' amènent à la conclusion que le comportement des
adultes est en rapport avec la configuration du cours et l'écoulement de l'eau.

- 161 -
A toutes les saisons de l'année, les adultes montrent une tendance marquée à
remonter le courant. Toutefois, en période de crue et uniquement sur les cours
d'eau à bras multiples, les adultes abordent indifféremmentTe gîte : soit en
remontant, soit en descendant le courant.
~
La distribution verticale des adultes indique que leur déplacement s'effectue de
la surface de l'eau jusqu'à une hauteur de 50 cm en période d'étiage, et de 50à 150
cm en période de crue.
3.2.4. Préférences trophiques des femelles de S.damnosum s.I.
3.2.4.1. Résultats.
Lors de nos travaux en zone de savane, sur 1713 S.damnosum s.l. récoltées
dans les pièges à appâts animaux, 1548 ont été examinées en vue d'établir leur
identité spécifique. Ainsi les 978 femelles récoltées sur lapin se répartissent entre les
femelles de savane (10,83%) et les femelles de forêt (89,17%).
Quant aux 564
femelles récoltées sur poule, la répartition est de 9,40% et 90,60% respectivement
pour les femelles savanicoles et forestières.
Certes le nombre de femelles (6)
récoltées sur mouton étant inférieur à 30, cela ne permet pas d'établir de
pourcentage, mais nous signalerons que cinq de ces femelles sont d'origine
forestière.
Le tableau XVI indique qu'en 58 jours d'échantillonnage à Akakro, 14.303
femelles ont été récoltées sur homme (13.406), lapin (632) et poule (265).
Ces
femelles appartiennent toutes au groupe Scsouamosum-Scvohense,
Quant au tableau XVII, il indique qu'en 51 jours de piégeage, 4264 femelles ont
été capturées sur lapin (3048) et sur poule (1216); ces femelles appartiennent en
majorité au groupe Sisoubrense-Sceanctipauli,
Il apparaît également que la
zoophilie peut concerner une fraction relativement importante de la population
simulidienne échantillonnée dans la région de Soubré : les sondages effectués sur 6
mois montrent que 40% et 73% des femelles capturées respectivement en Juillet et
Janvier ont été prises sur animaux (lapin + poule).
Dans la zone forestière de Taï nous n'avons
pu effectuer que 3 jours de
piégeage mais ladifférence des résultats est remarquable selon l'animal utilisé
comme appât (lapin: 226 femelles; poule: aucune femelle).

- 162 -
Tableau
XVI
Comparaison des captures sur homme et des récoltes sur
animaux (lapin, poule) de S.squamosum-S.yanense
sur
le M'Pédo à Akakro en zone de petites rivières de for~t.
-----------------
- - - - - -
---------- ================-===============-=============== ---------
--------- -----------
-----------
Mois
Total
Pourcentage
Années
Nombre
Homme
Lapin
Poule
simulies
de femelles
de
jours
capturées
zoophiles
Juillet
3056
89
100
3245
6
(6 jours)
(509,33 ~ 41,70) (14,83 ~ 13,68) (16,66 ~ 11,77)
Août
1961
156
60
2177
10
(5 jours)
092,20 ~ 49,05) 01,20 ~ 15,98) (12,00 ~ 11,34)
Septembre
3224
217
42
3463
7
(5 jours)
(644,80 ~ 77,70) (43,40 ~ 37,92)
(8,40 ~ 2,25)
1983
Octobre
1187
53
10
1250
5
(5 jours)
(237,40 ~ 76,82) (10,60 ~ 9,24)
(2,00~1,67)
Novembre
2987
97
39
3123
4
(11 jours) (271 ,54 ~ 68,87)
(8,82 ~ 3,53)
D,55 ~ 1,20)
Décembre
521
8
6
535
3
+
(6 jours)
(86,83 ~ 48,25)
(1,33 ~ 1,11)
(1,00 - 0,73
Janvier
335
12
o
347
3
(8 jours)
(41 ,87 ~ 33,81)
( 1 , 50 ~ 1,36)
( 0 )
Février
109
o
8
117
7
1984
+
(4 jours)
(27 ,25 ~ 36,28)
( 0 )
(2,00 - 9,00
Mars
6
o
o
6
o
(8 jours)
(0,75 ~ 0,82)
( 0 )
( 0 )
. TOTAUX (58 jours)
13.406
632
265
14.283
6
======-==========-================-===============-=== = - = = = = = = = = = = - = = ~ = = = = = = - = = = = = = = = = = =

- 163 -
Tableau
XVII
Comparaison des captures sut homme et des récoltes sur
animaux (lapin, poule) de S.soubzense-S.sanctipauLi sur
le Sassandra à Soubré en zone de grandes rivières de
forêt (1980).
----------------- --------------- -------------- ------------------------
--------- -------
-----------
--------------- -------------- -------------- --------- -----------
Nombre
Total
Pourcentage
Mois
de
Homme
Lapin
Poule,
simulies
de simulies
jours
capturées
zoophiles
2
120
148
170
438
73~~
Janvier
(60,OO!18,38)
(74,00!83,43) (B5,OO!113,13)
7
1560
420
130
2118
26~~
Mars
(222,85!73,38)
(60,00!40,59) (18,57!12,26)
9
2726
376
115
3217
15%
Hai
(302,88!142,68)
(41,n!29,34) ( 12 , n!10 , 59)
10
2065
1000
388
3453
4œ~
Juillet
(206,50!53,74)
(100,00!70,07) (38,80!37,67)
Août
23
5151
1104
413
6668
23%
Septembre
(223,95!58,28)
(48,00!33,63) ( 17 ,9 5!16,42)
Totaux
51
11.630
3048
1216
15.894
27~~
--------- ------- --------------- ==============-==============-=========-===========

- 164 -
Aux tableaux XVIIIa et XVIIIb nous indiquons que lors de nos missions
mensuelles, des échantillons de femelles de S.damnosum s.1. provenant des
simulies récoltées sur plaques, sur homme et sur animaux, sont examinés en vue
de déterminer leur composition spécifique; ces différents résultats sont regroupés
dans le tableau XVilIa. Le tableau XVIIlb est une récapitulation des résultats selon
les saisons (saison sèche, saison des pluies).
Le tableau XIX indique que nous avons réalisé en 1980, 1983 et 1987 et en
différents points de la région de Soubré, des captures simultanées sur plusieurs
appâts (homme, lapin, poule) séparés d'environ 10 mètres l'un et l'autre.
Les 9
points de captures qui ont été testés, se situent entre 0 mètre (gîte) et 6 kilomètres du
Sassandra.
Nous avons regroupé sur les tableaux XX, XXI et XXII, les résultats des captures
de femelles de S.damnosum s.l. sur homme et sur appât animal en zone de forêt
(tableau XX : femelles du groupe Scsoubrense-Sisanctipauti ; tableau XXII: femelles
du groupe S.squamosum-S.yahense) et en zone de savane (tableau XXI: femelles du
groupe S.soubrense-S.sanctipauLi ).
Figures 31,32,33 et 34 : la figure 31 représente les récoltes de Si dam nosu m s.1.
obtenues sur plaques lors de nos observations en zone de savane. Quant aux figures
32 et 33, elles indiquent l'attractivité de l'homme (figure 32) et des animaux (figure
33) à l'égard des femelles piqueuses de S.damnosum s.1. Enfin, la figure 34 résume
les préférences tr?phiques de ces femelles en zone de savane.
Pour chaque figure nous avons calculé les pourcentages des femelles
savanicoles et forestières.
3.2.4.2. Discussion.
il convient de rappeler ici que les travaux effectués en zone de savane (BELLEC
et aL., 1977) et en zone préforestiëre (BELLEC, 1976) indiquent que pour un gîte
donné, les plaques d'aluminium engluées permettent la récolte d'effectifs
significatifs de toutes les catégories d'adultes des espèces simulidiennes,
particulièrement' les femelles gravides venant pondre.
Autrement dit, la
population simulidienne récoltée sur plaques peut être considérée du point de vue
taxonomique (femelles forestières - femelles savanicoles) comme la population de
référence à laquelle nous pouvons comparer les populations obtenues grâce aux.
autres méthodes d'échantillonnage (notamment captures sur homme et sur appâts
animaux).

- 165 -
a) En zone de savane.
Les premières observations sur les préférences .trophiques des femelles
forestières rencontrées en zone de savane ont été effectuées à Latokaha (Mars 1982)
et Massadougou (Mai 1982). Ces observations (figure 34) .permettent de retenir que
lorsqu'on examine un échantillon (402 femelles) des S.damnosum s.l. capturées sur
homme à Latokaha, on se rend compte qu'il est composé de 84% de femelles
savanicoles et de116% seulement de femelles forestières.
1
Par contre, même si le nombre de femelles (6) récoltées sur appâts animaux ne
permet pas d'établir de pourcentage, il apparaît que la majorité (5 sur 6) de ces
femelles zoophiles sont d'origine forestière. Sur ce gîte de. Latokaha, la
détermination des cytotypes de 520 femelles récoltées sur plaques indique que la
population simulidienne témoin est en majorité (65%) constituée de femelles
fores tières.
A Massadougou, l'identification de 1010 femelles révèle que la population de
S.damnosum s.l.capturée sur homme est composée de 76% de femelles savanicoles
et de 24% de femelles forestières. Par contre l'examen de 989 femelles provenant,
des captures sur animaux indique que 91% des simulies zoophiles sont d'origine
forestière et seulement 9% d'origine savanicole.
Quand à la population
simulidienne récoltée sur plaques, l'identification de 132 femelles montre que cette
population est constituée à 83% de femelles forestières et 17% de femelles
savanicoles.
En tenant compte de l'âge physiologique moyen (98,7% de pares) et des
prospections larvaires négatives dues aux traitements insecticides menés par OCP,
nous pouvons affirmer que la population simulidienne échantillonnée à
Massadougou est essentiellement constituée de femelles savanicoles de réinvasion
et de femelles forestières migrantes. Par contre certains éléments (âge physiologique
moyen: 50% de pares, présence de stades préimaginaux et d'adultes néonates)
indiquent que la population simulidienne étudiée à Latokaha est constituée, du
moins en partie, par une production locale de femelles savanicoles et forestières.
Malgré cette différence d'origine, nos résultats indiquent que les femelles forestières
se comportent de la même manière dans l'un et l'autre cas. En effet, malgré
l'abondance des femelles forestières récoltées sur plaques celles-ci ne représentent
en moyenne que 20% des captures obtenues sur homme.

-166 -
Tableau XVIIIa et b
Répartition par cytotype (S.damnosum s.s.-S.siz.banum = Sj
S.soubz.ense-S.s~nctipauli = F, des femelles récoltées sut
homme, plaques et animaux en zone dê savane:'
XVIIla
----------------
------
--------- ===========-===========
===========f===========
Homme
Plaques
jAnimaux
Lapin
Poule
1
Année
Mois
S
F
S
F
S
F
S
F
S
F
Sep tembre
,36
108
1981
Octobre
378
281
l"1ars
338
64
1 81
339
5
Avril
125
74
75
185
14
56
9
33
5
23
i"1ai
769
240
23
109
81
820
46
411
35
L~09
1
Juin
94
42
51
33
1 2
14
8
1 982 , -------,--+-----,----+----/---+-~-\\---+-----t----t_-__j---I---
Juillet
36
648
7
207
6
1 1 01
4
67
'7
34
Août
47
584
2
14
o
Septembre
6
130
6
1 29
1
Octobre
107
459
28
265
4
89
1
72
) 1
17
Novembre
2
72
14
132
1
13
0
11
11
2
=~:::=_~;;;:::==_==;~=_=~~;=_=~~;=~=;~~=_=-~~=_=;;:=_==~;=I=;;;=l===~=j==;:=
XVIIlb
=======================i================= ==========~======-==========-----=
Techniques de capture
Homme
Plaques
Aru maux
,
1
Cytotyps
S
F
S
F
S
F
- - - - - - -
1982
1451
853
481
1491
'133
'j D55
Saison
sèche
1983
( 63?~)
(3 7?~)
(24,4?O
(75 , 6?~)
( 11 , 7 0 '
_10 )
(88, 3?~)
J---
- - - - - . _ -
Saison des pluies "1982
192
1763
51
618
17
) ) )
(1 œ)
(90%)
(7,6%)
(92,4%)
(4,9~) ( 9) 1,,: Î
,
I d ,
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - .... - - - - ---- --------- ._-------
- - - - - - -
========--------------------------------------------

- 167 -
Pourcentage
capture
totale
li! Femelles de forêt
200
o Femelles de savane
o
Mois
Mars Avr
Mai
Juin
Juil Seot
Oct
Nov
Figure 31 : Réparlition des simulies capturées sur plaques è Massadougou
en zone de savane.
Pourcentage
capture
totale
I!I Femelles de forét
200
o Femelles de savane
100
Mars Avr
Mai
Juin
Juil Sept
Oct
Nov
Figure 32 : Répartition des slmulles capturées sur homme
è Massadougou
en zone de savane.
Pourcentage capture
totale
l!!I Femelles de forêt
200
. 0 Femelles de savane
Ô
Mois
Mars
Avr
Mal
Juin
Juil Sept
Oct
Nov
Figure 33 : Répartition des almulies capturées sur animaux a Massadougou
en zone de savane.

Pourcentage
capture
totale
l2J
Pourcentage
capture
totale
afllmaUl
200
Il
100
homme
80
60
100
40
20
o
2
2
Figure 34a : Captu're des strnuues de forét (1) et de savane (2)
Figure 34b : Répartition des simulies capturées sur plaques
A Massadougou en zone de savane.
à Massadougou en slmuties de torëttt) et de savane (2).
...Il
0"1
CtJ
1
Pourcentage
capture
totale
Pourcentage
capture
totale
100
80
1IO
60
60
40
40
:!Il
20
o
o
1
2
2
Figure 34c : Répartilon des simulies capturées sur homme
Figure 34d : Répartition des
slrnulie s capturées sur plaques
A latokaha en simulies de forêt (1) et de savane (2).
à- latokaha en simunes de torët (1) el de savane (2).

- 169 -
Quand on sait que les femelles forestières rencontrées en zone de savane de
Côte d'Ivoire sont en quasi-totalité des femelles du groupe Scsoubrense-
Il..
Sisanctipauli résistantes aux organophosphorés (GUILLET et KURTAK, com. pers.),
nos résultats pe~ettent donc de dire que ces femelles résistantes ne semblent pas
manifester d'agressivité vis-à-vis de l'homme.
Par contre l'abondance des femelles récoltées sur animaux et la répartition par
groupe de ces simulies montrent une zoophilie marquée des femelles forestières
(90,9% des récoltes sur animaux). 11 nous faut noter que tel n'est pas le cas partout et
notamment au Nord Togo-Bénin (RENZ, 1982; WALSH, 1984).
Les observations faites à Latokaha et Massadougou montrent donc qu'en zone
de savane, les femelles savanicoles sont essentiellement anthropophiles et les
femelles forestières sont nettement zoophiles. C'est en vue de vérifier ces résultats
qu'une étude menée sur 10 mois a été effectuée en zone de savane. L'analyse des
résultats de cette étude (cf. tableau XVilla et b; figures 31, 32, 33, 34) permet de retenir
que, de Mars à Novembre, la population simulidienne capturée sur appât humain
est d'abord caractérisée par une prédominance de femelles savanicoles (Mars à Juin)
puis par une prédominance de femelles forestières (Juillet à Novembre).
Les
échantillons mensuels témoins (figure 31) étant caractérisés par une prédominance
de femelles forestières, on est en droit d'admettre l'existence de différences
susceptibles d'expliquer les variations de l'anthropophilie des femelles forestières
selon la période considérée (Mars à Juin; Juillet à Novembre).
En ne tenant compte que des femelles forestières, le tableau XVIII permet de
retenir que de Mars à Juin (saison sèche) les densités simulidiennes moyennes
estimées sur plaques (témoin) et sur homme sont respectivement de 39
femelles/plaque/jour et de 32 femelles/homme/jour. De juillet à Novembre
(saison des pluies) ces densités simulidiennes sont de 32 femelles/ plaque/jour et de
43 femelles/homme/jour. Il apparaît ainsi que d'une saison à l'autre, l'agressivité
moyenne des femelles forestières vis-à-vis de l'homme ne subit pas de grandes
variations.
Si donc les taux des femelles forestières capturées sur homme sont
relativement élevés entre Juillet et Novembre, cela est tout simplement dû au fait
que ces pourcentagesrilensuels sont établis par rapport à là population totale
(femelles forestières + femelles savanicoles); or en saison des pluies les femelles

- 170 -
savanicoles sont pratiquement absentes de la zone d'étude.
En effet, pour ces
femelles savanicoles, la densité simulidienne moyenne estimée sur plaques
(témoin) est de 1 femelle/ plaque/jour en saison des pluies.
La figure 33 traduit la préférence marquée des femelles forestières pour les
animaux (poule, Tapin, mouton).
En effet, en dehors du mois de Juin (femelles
savanicoles : 46,2%; femelles forestières; 53,8%), les populations simulidiennes
échantillonnées les autres mois sont caractérisées par des pourcentages de femelles
forestières supérieurs à 80% de la récolte totale.
Nous référant au tableau XVIIIb et à la figure 34 il apparaît que quelle que soit
la saison, la population simulidienne récoltée sur plaques (témoin) est caractérisée
par une prédominance de femelles forestières. Malgré cette abondance des femelles
forestières dans la zone d'étude, les captures sur homme sont en général marquées
par une prédominance des femelles savanicoles. Par contre les taux élevés de
femelles forestières récoltées sur animaux en saison sèche (88,8%) et en saison des
pluies (95,1%) confirment que les femelles forestières rencontrées en zone de
savane sont essentiellement zoophiles.
b) En zone de forêt
L'attractivité de l'homme et des animaux (lapin, poule) à l'égard des femelles
piqueuses du groupe S.squamosum-S.yahense a été testée dans la région d'Akakro.
Nous référant au tableau XVI, il apparaît que les densités moyennes journalières
estimées sur 9 mois sont de 231, 11 et 5 piqûres respectivement sur homme, lapin et
poille. Par ailleurs, si le pourcentage moyen de femelles zoophiles est d'environ 6%
des femelles capturées (récolte sur animaux + capture sur homme), en tenant
compte d'une répartition mensuelle on constate que le pourcentage de femelles
zoophiles est nill en Mars et de 10% en Août.
Ces différents résultats indiquent donc que les femelles du groupe
S.squamosum-S.yahense sont peu zoophiles; ceci est en accord avec QUILLEVERE
(1979) qui au terme de ses observations a conclu à l'existence d'un pourcentage non
négligeable de femelles zoophiles chez la plupart des espèces du complexe
S.damnosum exception fait du groupe S.squamosum-S.yahense.

- 171 -
Nous avons. regroupé dans le tableau XVII les résultats relatifs à l'attractivité
du lapin et de la poule vis-à-vis des femelles piqueuses du groupe Scsoubrense-
.........
S.sanctipauLi. Ce tableau indique que dans la région de Soubré la zoophilie peut
concerner une fraction relativement importante de la population simulidienne
échantillonnée.
En effet, l'étude de l'attraction comparée de l'homme et des'
animaux (lapin + poule) montre que si en Mai le pourcentage de femelles zoophiles
ne représente que 15% des simulies capturées (récolte sur animaux + capture sur
homme); en Janvier ce pourcentage est de 73%. Toutefois hormis quelques rares
journées, les captures journalières sur homme sont généralement plus importantes
que les récoltes obtenues sur lapin ou sur poule. Il semble d'ailleurs que lorsque la
densité simulidienne augmente dans la région de Soubré, le nombre de simulies
récoltées sur appâts animaux décroisse. En effet, de Janvier à Mai le nombre de
piqûre par homme et par jour est passé de 60 à 303 alors que le nombre de piqûres
sur animaux passait de 74 à 42 pour le lapin et de 85 à 12 pour la poule. Cette
diminution de la zoophilie est probablement à mettre en rapport avec les variations
saisonnières de la composition spécifique des populations simulidiennes :
S.sanctipauli étant nettement plus zoophile que Sisoubrense (QUILLEVERE, 1979),
une diminution du nombre de Sisanctipauli
au sein de la population
échantillonnée entraîne une chute du taux de femelles zoophiles.
Les travaux effectués en zone forestière de Taï permettent de retenir que les
femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauLi
rencontrées au niveau du moyen
Cavally piquent volontiers les animaux. En effet, les trois jours de piégeage effectué
dans la zone ont permis de récolter 226 femelles sur lapin soit en moyenne 75
femelles par jour. Cette densité est légèrement supérieure à celle (63
piqûres/homme/jour) estimée à partir des captures sur homme.
TI est à noter également qu'en période de productivité maximales des gîtes, des
discordances manifestes apparaissent entre l'abondance des
populations
préimaginales et la rareté des femelles capturées sur homme à proximité immédiate
des gîtes. Cette discordance est peut être à mettre en rapport avec la zoophilie des
femelles compte tenu de l'abondance des animaux (singes, oiseaux, antilopes) et du
peu d'hommes dans la zone. D'autres expériences seront nécessaires pour préciser
la préférence des hôtes dans la région de Taï.
1

- 172 -
c) Influence du lieu de piégeage.
En ce qui concerne notre étude de la corrélation lieu de piégeage - pourcentage
femelles zoophiles, les données permettent de discuter ces premiers résultats et de
faire quelques remarques relatives à la variation du pourcentage de femelles
zoophiles en saison sèche. Ainsi à la vue du tableau XIX nous pouvons retenir que:
- En toutes saisons et pour chaque point de capture, la densité simulidienne est
la plus élevée sur homme, puis sur lapin et enfin sur poule.
En tenant compte d'une répartition par appât et par point de capture, il
apparaît que les captures sur homme sont en moyenne de 1 à 34 fois plus élevées
que sur lapin. Ce rapport varie de 4 à 85 fois quand on remplace le lapin par la
poule.
;,. Le pourcentage de femelles zoophiles semble s'élever à proximité des gîtes
(Kopéragui : 100 mètres des gîtes, 34% de femelles zoophiles; Nawa : 100 mètres,
45%; Nanié : 200 mètres, 22%) ou dans le lit des petits affluents qui drainent des
simulies de dispersion linéaire (Obrouayo : 6 kilomètres du fleuve, 43%).
Par contre ce pourcentage accuse une baisse non négligeable lorsqu'on
s'éloigne des gîtes préimaginaux (carrefour Gueyo : 1 kilomètre, 13%; Sayo : 5
kilomètres, 4%).
Au terme de leurs observations en zone de savane, PHILIPPON et al. (1971b)
avaient retenu qu'il semblait que l'écart entre le captureur et l'âne ait été d'autant
plus grand que la densité des femelles piqueuses était plus faible, les femelles
tendant à se répartir plus équitablement entre les deux appâts lorsqu'elles étaient
très abondantes.. Contrairement à la zone de savane, il ne semble pas y avoir en
forêt de corrélation directe entre la densité simulidienne et le pourcentage de
femelles zoophiles. En effet, pour des densités simulidiennes de 681, 501, 55 et 43
femelles par hobme et par jour, les pourcentages correspondant de femelles
zoophiles sont de 4,
45,
43 et 10% enregistrés respectivement à Sayo, Nawa,
Obrouayo et Pétigoa.
Il faut néanmoins noter que les résultats obtenus à Nawa (l00 mètres des gîtes,
45% de femelles zoophiles) , et Obrouayo (6 kilomètres des gîtes, 43% de femelles
zoophiles) rapellent les observations de SECHAN (1984) qui retient qu'en zone de
r t . '~
: :~ 1 l '~!.: ..
!'i' i " ,.',; , ",' . '; il j,'
:·',;;1 'j .. ;
...,
::.!:
I ,
. / '
l,!;, .
I !
! " ' : I ;i'
,
1

- 173 -
Tableau
XIX
Comparaison des captures sur homme et des récoltes sur
animaux (lapin, poule) de S.soubzense-S.sanctipauLi
à
différentes distances du Sassandra.
.
--------- ----------- ------ --------------- ---------------
--------- ----------- ------ --------------- --------------- =============== -----------
-----------
Points de
Nombre
Pourcentage
Périodes
de
Homme
Lapin
Poule
de femelles
captures
jours
zoophiles
Kopéragui Janvier-
1885
579
375
16
34
100 m Mars
(117,81:51,05) (36,18 : 33,72) (7.3,31: 22,64)
Nanié
Mai-Juillet
3347
763
203
22
11
200 m 1980
(304,27:59,12) (69,36 : 24,78) (18,45 : 7,86)
Nawa
4
2004
1053
562
45
100 m Janvier-Mai
(501,00:146,00) (263,25:192,44) (140,50:125,19)
Carre four 1983
2
346
44
9
13
Gueyo 1km
(173,00:22,06) (22,00 : 32,09)
(4,50 + 7,02)
Sayo
5
3406
101
41
4
5km
(681,20:240,90) (20,20 : 5,86)
(8,20 : 6,12
Kpehiri
Février
5
503
56
25
14
500 m
(100,60:57,00) (11,20 : 8,44)
(5,00 : 2,23)
Obrouayo
5
276
205
5
43
6km
(55,20: 16,51) (41,00: 14,66)
(1,00 : 0,89)
Niamangni
1987
5
836
150
17
17
700 m
(167,20:40,00) (30,00 : 29,94)
(3,40 : 2,33)

- 174 -
savane, le pourcentage de femelles zoophiles peut être pratiquement équivalent à
proximité des gîtes (87,27%) ou à distance (3 kilomètres, 92,89%).
\\",
Nous retiendrons de cette expérimentation d'une part, que le pourcentage de
femelles zoophiles enregistré en un point donné est évidemment fonction de la
composition spécifique de la population simulidienne en ce point.
d) Age physiologique moyen des femelles zoophiles..
Comme l'a souligné LE BERRE (1966), il est impossible d'évaluer le nombre de
cycles gonotrophiques accomplis par une femelle de S. dam 11 0 su m s.1. et seule une
distinction entre femelles pares et femelles nullipares peut être établie. Aussi, c'est
sur la base des critères retenus pour cette distinction (cf. 2.3.8. page 87), qu'ont été
1
réalisés les travaux portant sur l'étude de l'âge physiologique et l'infestation des
femelles zoophiles par O. volvulus,
données comparées à celles obtenues sur
homme aux mêmes endroits et aux mêmes périodes.
Le test statistique de comparaison de deux pourcentages (2.3.12.) indique que la
différence observée est significative ou non, selon que l'ecart réduit est supérieur ou
inférieur à 1,96 (à 5%). En tenant compte de cette donnée et des résultats des
tableaux XX, XXI et XXII, nous pouvons retenir:
- Pour le groupe S. ,soubre11se - S. sanciipauli, l'ecart réduit des pourcentages de
femelles pares homme/ animaux est de 0,81 et 0,56 respectivement en zone de forêt
et de savane. il est de 1,95 pour le groupe S. squamosum - S. yahense en forêt. C'est
dire que dans leurs zones d'origine et chez chaque groupe d'espèces (S.soubrense-
Sisanctipauli, S.squamosum-S.yahense) il n'apparaît pas de différence significative'
entre l'âge physiologique des femelles capturées sur homme et celui des femelles
récoltées sur animaux (lapin, poule). Il en est de même pour les femell~s du groupe
S.soubrense-S.sanctipauli capturées en zone de savane.
- En zone de forêt (tableau XX), les femelles du groupe S.soubrense-
S.sanctipauli présentent des taux d'infestation pratiquement équivalents quel que
soit l'appât. En effet, les pourcentage de femelles pares infectées ( femelles avec stade
1, 2 ou 3 d'O. volvulus ) sont de 3,15% et 2,79%, respectivement sur homme et
animaux, d'où un ecart réduit de 0,12. Aucune femelle infectieuse (femelle avec
larve infectante) n'a été récoltée sur aucun appât.
- En zone de savane (tableau XXI), le recours à l'homme ou aux animaux a
également donné des résultats pratiquement équivalents pour le pourcentage de

- 175 -
,
femelles pares parasitées (homme: 4,30%, animaux: 3,26%, ecart réduit == 1,68), c'est
à dire les femelles hébergeant au mois un des stades du parasite.r Il en est de même
pour les résultats des pourcentages des femelles pares' infectées {homme : 2,15%;
\\,
animaux: 2,05%, ecart réduit = 0,16). Certes le pourcentage de femelles pares
infectieuses est approximativement 2 fois plus élevé sur homme (2,15%) que sur
animaux (1,20%) mais ces deux taux restent statisquement équivalents (ecart réduit
= l,54).
- En zone de forêt, (tableau XXI), les femelles du groupe S.squamosum-
S.yahense présentent également des taux d'infestations pratiquement équivalents
quel que soit l'appât ; pourcentage des femelles pares parasitées (homme = 7,94%;
animaux: 9,71%) ecart réduit = l,OS), infectées (homme: 6,22%; animaux; 6,35%,
ecart réduit = 0,07) et infectieuses (homme: 1,65%; animaux: 3,36%, ecart réduit =
0,98).
Nos travaux ont porté uniquement sur les espèces forestières de S.damnosum
s.l., mais l'analyse de nos résultats fait ressortir des similitudes avec les espèces
savanicoles. En effet, PHILIPPON (1977) note que dans la région des chutes Papara
(Mali), la structure d'âge de la population anthropophile est la même que celle de la
population zoophile et les préférences trophiques ne sont pas modifiées par l'âge
des femelles puisque des femelles de différents âges (nullipares, pares infectées,
pares infectieuses) se rencontrent en proportions équivalentes sur l'homme et sur
l'âne. Par ailleurs, le test réalisé en savane sèche par 5ECHAN (1984) dans la région
de Diamou (Mali), montre qu'à proximité ou à distance des gîtes préimaginaux, on
n'enregistre pas de différences significatives entre les pourcentages de femelles
pares (pares infectées et pares infectieuses) des populations simulidiennes récoltées
d'une part, sur l'homme et d'autre part, sur le boeuf.
La quasi absence de travaux sur la zoophilie du groupe Sisoubrense-
Sisanctipouli en zone de savane et celle du groupe S.squamosum-S.yahense
en
zone de forêt ne permet pas de confronter nos résultats à ceux d'autres auteurs.
Au regard de tous ces résultats, il apparaît qu'en prenant quelques précautions
(choix des points de capture, capture continue pendant plusieurs jours) l'appât
animal (notamment lapin, poule) pourrait être utilisé comme autre méthode
d'estimation de l'âge physiologique moyen des femelles forestières du complexe
S.damnosum. Toutefois malgré la similitude des taux d'infestations chez les
femelles anthropophiles et zoophiles, il nous faut rappeler que toute étude sur la
dynamique dela transmissiononchocerquiennepassera toujours par la capture sur
homme

- 176 -
Tableau ,XX
Age physiologique et infestation des femelles du groupe
S.soubz.ense-S.sanctipauLi capturées
sur' homme et animaux
en zone de grandes rivières ,de forêt,.<région de Soubré).
.
,::.~.
=================:==========================~=======-=
= = = = = = = =
Homme
Animaux
Nombre de femelles capturées
5151
342
1
1
1
Nombre de femelles disséquées
1872
342
i
Nombre de femelles pares
1079
189
Pourcentage de femelles pares
57,63
55,26
Pourcentage de femelles infectées
3,15
2,79
Aucune femelle
Pourcentage de femelles infectieuses
infectieuse n'a
été capturée.
1
-------------------------------------------- -----------------
Tableau XXI
Age physiologique et infestation des femelles du groupe
S.soubz.ense-S.sanctipauLi capturées
sur
homme- et animaux
en zone de savane (région de Massadougou).
============================================ -------
- - - - - - -
---------
---------
Homme
Animaux
Nombre de femelles capturées
282
834
Nombre de femelles disséquées
282
834
Nombre de femelles pares
279
828
Pourcentage de femelles pares
98,93
99,28
Pourcentage de femelles pares parasitées
4,30
3,26
Pourcentage de femelles pares infectées
2,15
2,05
Pourcentage de ' femelles pares infectieuses
2,15
1 ,20
-------------------------------------------- ------- ---------

li 1
- 177 -
...f'.
Tableau
XXI l
Age physiologique et infestation des femelles du groupe
S.squamosum-S.yahense capturées sur homme et animaux en
zone de petites rivières
de
forêt
(région
d'Akakro).
========================---=================-========-=========
Homme
Animaux
Nombre de femelles capturées
10.450
774
.... / ..
Nombre de femelles disséquées
6.100
732
-,
Nombre de femelles pares
4.657
535
Pourcentage ge femelles pares
76,34
73,08
Pourcentage de femelles pares parasitées
' 7,94
9,71
Pourcentage de femelles pares infectées
6,22
6,35
.
Pourcentage de femelles pares infectieuses
1 ,71
3,36
============================================-========-=========

- 178 -
3.2.4.3. Conclusions.
Les études de préférences trophiques effectuées à Latokaha., N'Golodougou et
Massadougou, indiquent qu'en zone de savane, les femelles savanicoles du groupe
S.damnosum s.s.:' S.sirbanum
prennent habituellement leur repas de sang sur
homme tandis que les femelles forestières du groupe S.soubrense-S.sanctipauli,
sont beaucoup plus zoophiles.
En zone de grandes rivières de forêt les observations faites sur l'attraction
comparée de
l'homme et des
animaux,
permettent de
conclure
à
une
anthropophilie-zoophilie facultative des
femelles
du
groupe
S.soubrense-
·S.sanctipauli. Le pourcentage de femelles zoophiles peut être élevé notamment en
zone de forêt humide.
Nos résultats sur l'attractivité de l'homme et des animaux (lapin, poule) à'
l'égard des femelles piqueuses du groupe S.squamosum-S.yahense
nous
permettent de confirmer que ces femelles sont peu zoophiles.
Les travaux effectués en zone de savane sur le groupe S.soubrense-
S.sanctipauli
et en zone de forêt sur les groupes S.soubrense-S.sanctipauli
et
S.squamosum-S.yahense
semblent indiquer que l'âge physiologique moyen des
femelles zoophiles n'est pas significativement différent de celui des femelles
anthropophiles.
3.2.5. Lieux de repos des simulies.
3.2.5.1. Résultats.
Lors de nos études des lieux de repos en zone forestière de Côte d'Ivoire nous
n'avons eu recours qu'aux pièges adaptés à la recherche des adultes au repos dans la
végétation et placés à proximité immédiate des gîtes (0 - 20 mètres). Les différents
résultats obtenus par ces pièges, dont le but essentiel est de réduire l'intervention de
l'homme tout en se rapprochant des biotopes naturels, peuvent être ainsi résumés:
en 20 jours consécutifs de piégeage, 137 simulies ont été récoltées sur 86 pièges (30
GPVC, 27 PPVC, 29 vitres-vertes). Cette population est composée de 36 S.adersi
et
de 101 S.damnosum s.l..
Les tableaux XXIIIa et XXIIIb qui font le point sur l'abondance, l'état
physiologique et la distribution (en verticale, transversale) des simulies récoltées,
permettent quelques observations :

.?-
Tableau XXlIIa : b-istribution des adultes de S.damnôsùm-s~L (Sd.) et S.adez.si (Sa) au repos en zone forestière de Côte d' Ivoire.
--~------------------------------------------------------~--------------------------------------------------
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
---------.---------------------------------------+---------------------------------------+---------------------------------------
Pièges
C p V C
p p V C
Vitres-vertes
SexelSd. ISd. l$d.CISd.néoISd.néoISa. /Sa. ISa.CISd. ISd. ISd.CISd.néoISd.néoISa. /Sa. ISa.CISd. ISd. ISd.CISd.néoISd.néoISa. ISa. ISa.C
o
+
r1 **
o
+
cr
o
+
r! ** o+ ri
o
+
r!
o
+
ri
o
+
r!
o
+
ri
o
+
rI
Haut.eur...
1 mètre 1 6 1 1
o
o
010
01410
o
o
o
010
o 1 0 1 0
o
o
o
010
o
2 mètres 1 0 1 0
o
o
o
010
01 0 1 0
o
o
o
010
o 1 5 1 2
o
o
o
o
o
3 mètres 1 101 2
o
o
o
8
2 1 010
o
o
o
010
o 1 810
o
o
o
o
4 mètres 1 7 1 1
o
o
015
o 1 010
o
o
o
010
o 1 7 1 3
o
o
o
o
,
5 mètres: 8 1 0 1
o
0 1
1
1
1 1 0
o 1 0 1 0
o
o
o
010
o 1 4 1 2
o 1 1
o
I~IIIIIIIIIIIIIIIIIII
6 mètres
1 1-0
o
o
o
310
o 1 1 1 0
o
o
o
010
...
o 1 010
o
o
o
010
o
~
\\0
1
7 mètresl 1 1 0
o
o
o
213
o 1 010
o
o
o
010
o 1 0 1 0
o
o
o
010
o
8 mètresl 0 1 0
o
o
o
010
o 1 0 1 0
o
o
o
010
o 1 0 1 0
o
o
o
010
o
9 mètresl 0 1 0
o
o
o
010
o 1 010
o
o
o
010
o 1 512
o
o
o
010
o
10 mètresl 0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
6
2
0
0
0
1
2
0
111 mèt res 1 0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
. 0
0
0
0
0
6
0
0
0
0
0
2
0
=:~:~~~==l===_=~=_==~=_===:==_===:==_=:=_=:~_==:=_=;=_=~=_= ~=_= =~= _= =~= _=~=_=~=_= ~=_=~:_=: _= :=_= =:= _= =:= _=~=_=:=_- ~-

/ T
Tableau
XXXIIlb
Répartition par espèce et par sexe des
simulies récoltées sur pièges.
- - - - - - - - - - - -
-
- - - - - - - - - - - -
-
- - - - - - - - -
-
- -
-------------------------------- --------------------------------
S. damnosum s l ,
Autres
espèces
i
13
Femelles
. . .
82
Femelles
(81 ,19~~ ~ 0,07)
(36, 11~~ ~ 0,16)
19
23
Mâles
Mâles
(18,81~~ ~ 0,07
(63,89~~ .:!:. 0,16)
Totaux
101
36
-------------------------------- --------------------------------
....
ce
Tableau
XXXI Ile
Caractéristiques quantitatives des récoltes faites par les pièges
o
(GPVC,
PPVC,
Vitres-Vertes).
1
===============~==================
==================~======================== ----------------
----------------
Nombre de jours
Nombre de pièges
Nombre de S.damnosum
Pièges
Nombre de pièges
Rendement
de captures
par
jour
capturés
GPVC
30
20
20 x 30 = 600
41
41/600 = 0,06
PPVC
27
20
20 x 27 = 540
5
5/540 = 0,009
Vitres-Vertes
29
20
20 x 29 = 580
55
55/580 = 0,09
=================================================================================================================

- 181 -
- La population de S.damnosum s.1. récoltée sur les pièges est caractérisée par
une nette prédoplinance des femelles (82 simulies, 81,19·% de la population) par
rapport aux mâles (19 simulies, 18,81% de la récolte). Quatre mâles et deux des
\\
femelles récoltées sont des adultes néonates. Parmi les femelles non néonates, on
c
compte une seule femelle gravide.
- Quant à .la population de S.adersi, elle est plutôt marquée par une
prédominance des mâles (23 simulies, 63,89% de la récolte) par rapport aux femelles
(13 simulies, 36,11%) et par l'absence quasi-totale d'adultes néonates.
- En tenant compte de la population simulidienne échantillonnée sur
l'ensemble des pièges (GPVC, PPVC, Vitres-vertes), il ressort que pour S.
damnosum s.l;, les simulies sont essentiellement recoltées en verticale entre 0 - 5
mètres (77 simulies) et 8 - Il mètres (21 simulies). Pour cette espèce, les femelles
non gravides et les mâles sont récoltés sur toute la hauteur échantillonnée; quant
aux autres catégories physiologiques (femelles gravides, adultes néonates), aucune
simulie n'a été récoltée au delà de 5 mètres en verticale.
Pour le groupe S. adersi, la majorité des simulies (23 sur 36) est recoltée entre 0
-5 mètres en verticale. Il est à noter également que le nombre de simulies récoltées
est de 5 et 8 respectivement entre 5 - 8 mètres et 8 - Il mètres.
Comme dans le cas de S.damnosum s.l., la récolte des femelles gravides de
S.adersi est faible (2 sur 36 soit 5,55%) et ces femelles se rencontrent entre 0 et 2
mètres en verticale. Par contre les mâles et les femelles non gravides sont
également récoltés sur toute la hauteur échantillonnée mais surtout entre 2 et 7
mètres
3.2.5.2. Discussion.
Nous référant aux différents rendements obtenus sur nos pièges (tableau
XXIIIb), il apparaît que la recherche des imagos de S.damnosum s.l. dans leurs
différents lieux de repos a abouti en forêt à des résultats médiocres. En effet, les
rendements bruts obtenus sont faibles (GPVC = 0,06; PPVC = 0,009); ils restent
cependant très proches des résultats obtenus par BELLEC et HEBRARD (1980a) en
saison sèche (Novembre 1978 et 1979 : GPVC = 0,07; PPVC = 0,02) à Toukoto (Mali) et
1
par TRAORE et a'l. (1981) en saison des pluies (GPVC = 0,04; PPVC = 0,01) à Madina-
,
.
Diassa (Mali). Quant au rendement observé (0,09) sur les vitres-vertes, il est
netterrieritsupérieuracelui obtenu à Madina-Diassa (0,008), mais faible par rapport
à celui enregistré à Toukoto (0,27).

- 182 -
Certes nos travaux ne se sont déroulés qu'à proximité immédiate des gîtes (0-
20 mètres de la berge) mais les résultats obtenus sont déjà si faibles (GPVC = 0,06
simulie/piège/jour; PPVC = 0,009; vitres-vertes == 0,09) par rapport à une densité'
1\\
simulidienne relativement élevée (251 femelles/homme/jour), qu'à distance des
(
gîtes les chances de récolter quelques simulies sur les pièges sont pratiquement
nulles car nous avons montré précédemment (cf. 3.4.1.3. : dispersion des simulies)
que la densité simulidienne baisse au fur et à mesure que l'on s'éloigne des gîtes.
BELLEC et HEBRARD (l980b) notent que l'abondance de la strate végétale
serait la cause des faibles rendements obtenus en forêt. Cette explication ne peut être
que partielle car les rendements ne vont pas toujours en diminuant de la savane
vers la zone de forêt. En effet, non seulement les rendements observés en forêt
(tableau XXIIIb) sur les GPVC et les PPVC sont proches de ceux de savane(BELLEC et
HEBRARD, 1980a) mais le nombre moyen de simulies récoltées par piège (GPVC +
PPVC = 2,3; vitres-vertes == 2,7) et par jour en forêt est nettement supérieur à ceux
enregistrés en savane (1,5 et 1 respectivement pour BELLEC et HEBRARD,1980a et
TRAORE et aL., 1981) et en zone préforestiëre (0,4 pour BELLEC et HEBRARD,1979).
Il faut néanmoins reconnaître qu'un échantillonnage satisfaisant du biotope et de la
population adulte nécessite un nombre de pièges d'autant plus élevé que la strate
végétale est plus abondante.
Nos résultats (tableau XXIIIa) indiquent par ailleurs que la population de
S.damnosum s.L. échantillonnée sur les lieux de repos artificiels est essentiellement
composée de femelles non gravides (Sd. 0 : 33 + 5 + 41· = 79, soit 78,21% de la
population). Si les faibles taux de femelles gravides (Sd. G : 1, soit 0,99%) et d'adultes
néonates (Sd. néo: 1 + 3 + 1 + 1 = 6, soit 5,94%) et la quasi-absence de femelles
gorgées concordent avec les observations des auteurs, par contre seuls BELLEC et
HEBRARD (l980a)et des travaux antérieurs (TRAORE et aL., loc. cit.) ont enregistré
en zone de savane des récoltes de mâles aussi abondantes que celles (Sd. 0 : 4 + 11 ==
15, soit 14,85%) obtenues en zone forestière.
1
3.2.5.3. Conclusions.
Ces différents résultats nous permettent de retenir qu'en forêt, malgré un
rendement généralement faible, les récoltes sur les pièges adaptés à la recherche des
adultes au repos (notamment GPVc, vitres-vertes) fournissent habituellement
toutes les catégories physiologiques. Comme l'indiquent nos résultats, de tous les
pièges expérimentés, lès PPVCsont lès moins efficaces alors que les GPVC et les
vitres-vertes s'avèrent mieux adaptés à l'étude des lieux de repos en forêt.

"'"
- 183 -
Reste que quel que soit le piège, les récoltes sont numériquement très faibles;
c'est dire que les lieux de repos des simulies en forêt ne sont pas encore connus avec
précision.
3.2.6. Développement préimaginal et cycles d'émergence.
3.2.6.1. Résultats.
Nos observations ont été réalisées en zone forestière (groupe Scsoubrense-
S.sanctipauli au gîte de Soubré; groupe S.squamosum-S.yahense au gîte d'Akakro)
et en zone de savane (groupe S.soubrense-S.sanctipauli au gîte de Latokaha).
L'impact de l'alternance des saisons sur la productivité de chacun de ces gîtes a été
largement décrit au chapitre 1 (cf. 1.1.3.).
Les différents résultats obtenus lors de nos expérimentations sont résumés
dans les tableaux ,XXIV et XXV.
- Le tableau XXIV indique que pour le groupe S.soubrense-S.sanctipauli,
la
durée du développement préimaginal est, en zone de forêt, de 11 à 12 jours en
Février - Mars et de 13 à 14 jours en Novembre - Décembre. En zone de savane, cette
durée est de 11 à 12 jours en Mai - Juin.
Pour le groupe S.squamosum-S.yahense, en zone de forêt, le cycle préimaginal
dure de 14 à 15 jours en Juillet - Août et de 16 à 17 jours en Novembre - Décembre.
Ce tableau XXIV donne également les températures de l'eau pendant l'étude
du développement préimaginal en zones de savane et de forêt.
!
- Le tableauiXXVa montre que 1570 adultes ont été obtenus dont 413 pour le
groupe S.soubrense-S.sanctipauLi (198 mâles et 215 femelles) et 1157 pour le groupe
S.squamosum-S.yahense ( 526 mâles et 631 femelles). Quant au tableau XXVb, il
indique la répartition des adultes d'émergence en mâles et femelles selon le biotope
pour le groupe S. soubrense - S. sanctipauli (savane: 120 mâles et 115 femelles; forêt
: 78 mâles et 100 femelles), et selon la saison pour le groupe S. squamosum - S.
yahense (saison sèche: 258 mâles et 316 femelles; saison des pluies: 268 mâles et 315
,
femelles).

).J-'::;;;- -
Tableau XXIV: Durée du développement préimaginal de S.soubzense-S.sanctipauli (forêt, savane) et de
S.squamosum- S.yahense (forêt).
-----------------~------
------------------------ =======Z===================I===========~===========Z==
= = = = = = = = = = ~ = = = = = = = = = = = = z = = = = = = = = = = =
Durée
zone
Durée de vielDurée de vie
Espèces
Période
----. Température 1Incubation
~u cycle
d'étude
larvaire·
nymphale
. ~.
prétmaginal
6 jours 1/2
11 à
Février:
Har-s
30,5° C
36 heures
2 jours
à 7 jours
12 jours
Groupe
Forêt
Novembre - -Oécembre
2 jours 1/21 13 à
29° Cl 38 heures 1 9 jours
1 à 3 jours
14 jours
S.soubt. ense-o.senci.i peuli
11à
Savane
Hai
-:
Juin
31° C 1 36 heures 1 8 jours
1
2 jours
1
12 jours
.....
œ
14 à
~
10 jours 1/2
Groupe
Juillet
Août
26° C
2 jours
1 44 heures
1 à 11
jours
1
1
15 jours
Forêt
11 jours 1/2
2 jours 1/2
16 à
S.squamosum-S.yahense
Novembre - Décembre
25° C 148 heures 1 à 12 jours
à 3 jours
-17 jours
======================================================
= = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = ~ = = = = = = = = = = =

~.._r
.LIableau
XXVa
Chronologie des quantités d'éclosions.
. rJ.
=============================================~====
--------------------------------------------------
--------------------------------------------------
S. squamosum-S. yahense
S. soubtense-S. sanctipauLi
J .
~"
1
Nombre de
Nombre de
Pourcentage par rapport à la
Pourcentage par rapport à la
Jours:
simulies
Jours·
simulies
récoltées
récolte
totale
récoltées
récolte
totale
+
+
J1
83
J1
1
7,17 -
1,51
28
6,78 -
2,47
- -
- -
+
+
J2
J1
382
...
1045
92,49 - 2,59
1
90,32 - 1,68
CD
\\J1
- -
1
+
+
J3
24
1
2,08 - 0,83
J2
3
0,73 - 2,55
+
,
J4
5
1
1
0,43-1,19
J4
°
°
J5
° 1
°
-
TOTAL;
dont 533 mâles (46,07 ~ 2,93)
dont 211 mâles (51,09 ~ 4,91)
1157
TOTAL
413
624 femelles (53,93 ~ 2,93)
202 femelles (48,91 ~ 4,91)
======"===============================================================================================

- 186 -
..
TableaJ
XXVb
Répartition des adultes d'émergence en mâles et
femelles selon le biotope ou la saison.
=================== ===========================
Nombre et pourcentage de
Biotopes
S.soubzense-S.sanctipauLi
Savane
235 = 120 rt +
115 ç
( 51?n
(4 9?~)
Forêt
cr
178 = 78
+
100 ç
(44~~ )
( 56?~)
Nombre et pourcentage de
Saisons
S.squamosum- :S.yahense
Saison sèche
574 = 258 rf +
316 ç
545?~ )
( 55?~)
Saison des pluies
583 = 268 r? +
315 ç
(46?~ )
( 54~~)
===================-===========================

- 187 -
,
Pourcentage capture totale
1
.
50
·rla forêt
1
. 0 savane
40
n
";1
" >:~
)4
30
'j
'\\
«
i.
~-:$"
t:~}
20
n
7
8 9
1011
12
13
14
15
16
17
18
Fig. 35
Cycles d'émergence de
S. soubrense - S. sanetipauli
en saison sèche.
Pourcentage capture totale
II1II saison des pluies
40
~ saison sèche
30
20
10
-. 0
:........,1"'t::~~....IlIiF-Z- Heu r e s
œ
<Tl
0
::1 N
....,: '<tl
,
,
r--
,
<Xl
r;-
2>
,
,
<Tl
....,
,
"
~
N
'<t
LJ'l
LD
r--
lX)
Fig. 36: Cycles d'émergence de
S. squamosum - S. yahense.

188
Pourcentage capture totale
1ZI
mâles
40
fi]
femelles
\\1
30
20
10
o..J..L..F"-.1..
Heures
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
Figure 37: Cycles d'émergence des mâles et des femelles de
S. squamosum - S. yahense
en forêt.
Pourcentage capture totale
50
o mâles
m femelles
40
30
20
10
.0 .....
Heures
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
Figure 38 : Cycles d'émergence des mâles et des femelles de
S. soubrense - S. sanctipauli
en forêt.

- 189 -
- La figure 35 réprésente les cycles horaires d'émergence des simulies du
groupe 5. soubrense - 5. sanctipauli observés en saison sèche, en zones de savane et
de forêt. Il appar~it que quelle que soit la zone bioclimatique, la courbe d'émergence
.
1
est du type bimodal dont le pic principal se situe le soir.
- Quant à la figure 36, elle réprésente les cycles horaires d'émergence des
simulies du groupe S. squamosum - S. yahense
observés, en saison sèche et en
. saison des pluies, en zone de forêt.
L'activité d'émergence en petite saison des pluies (Novembre-Décembre) se
traduit également par une courbe bimodale mais la majeure partie des émergences
se situe le matin (63% des récoltes entre 7 heures et 9 heures: pic entre 7 heures et 8
heures). Il en est de même lors de la petite saison sèche Guillet-Août) car l'essentiel
des émergences a. également lieu dans la matinée (71% des récoltes entre 7 heures et
12 heures; pic entre 9 heures et 10 heures).
En tenant compte d'une répartition par sexe, la figure 37 indique que chez le
groupe S.squamosum-S.yahense, l'activité d'émergence des mâles est du type
bimodal. Elle se situe dans la matinée (7 heures à 12 heures) et en fin d'après-midi
(17 heures à 18 heures).
L'activité d'émergence des mâles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli (figure
38), est également du type bimodaL Comme pour les mâles du groupe
S.squamosum-S.yahense, les émergences de la matinée ont lieu de 7 heures à 12
heures; par contre celles de l'après-midi débutent à 16 heures au lieu deL? heures,
pour s'achever également à 18 heures. En outre, le pic d'émergence se situe au
crépuscule alors, que celui des mâles du groupe S.squamosum-S.yahense
est
observé dans la matinée.
3.2.6.2. Discussion
En nous référant au tableau XXIV, il ressort que la durée du dévéloppement
préimaginaI de Sisoubrense-Scsanctipauli est beaucoup plus longue en novembre -
décembre qu'en février - mars. Ce même tableau indique que la température
moyenne de l'eau enregistrée en février-mars est de 30°5 C alors que celle obtenue
en novembre-décembre est de 29° C. Or EL5EN (1980) a établit que la température de
l'eauest laprincipalè "causedevariationdedurée du cycle prérmaginal.tAussl.tnos
études ayant été effectuées dans la même zone et sur le même gite, la différence
.
" 1 ·
,

observée dans la flurée du cycle préimaginal des simulies du groupe S. soubrense -
S. sanciipauli
est probablement à mettre en rapport avec les variations de -Ia
.
.
'
,
température de l:eau des gites. Ceci explique aussi que pour ce groupe d'espèces,
• nous ayons enregistrés la même durée du cycle préimaginai (tableau XXIV: 11-12
\\
jours) dans des. zones bioclimatiques différentes. Pour les périodes considérées, les
températures de l'eau sont en effet pratiquement équivalentes en forêt (30°5 C) et en
savane (31° C).
Le tableau XXIV permet de noter également que quelles que soient la paire
d'espèces et la zone bioclimatique, la durée de vie larvaire constitue le chaînon le
plus long (60 à 75%) du temps nécessaire au développement complet du cycle
préimaginal; qUaI,lt à la durée de vie nymphale, elle s'effectue habituellement en 2 -
3 jours. Par ailleurs nous pouvons préciser que pour chaque paire d'espèces, la
température la plus élevée correspond à la durée du cycle préimaginal la plus
courte, alors que la température la moins élevée correspond au cycle le plus long.
Autrement dit la durée du cycle préimaginal des simulies varie en fonction inverse
de la température de l'eau.
Une analyse chronologique des éclosions (cf. tableau XXVa)
indique que
l'émergence des adultes s'est établie sur 3 et 4 jours. Par ailleurs, pour Sisoubrense-
S.sanctipauli
comme pour S.squamosum-S.yahense, l'essentiel des éclosions se
situe les deux premiers jours (J1 + J2) dont les pourcentages par rapport à la récolte
totale sont en ,effet de 97,4%
et 99,9%
respectivement pour les groupes
S.squamosum-S.yahense et S.soubrense-S.sanctipauli. Il est à noter également que
le maximum de récolte se situe au second jour des éclosions.
Les expérimentations portant sur le développement préimaginal ont
également permis d'étudier les cycles d'émergence de. S.soubrense-S.sanctipauli
(figure 35) et S.squamosum-S.yahense (figure 36). Ces figures présentent une bonne
concordance avec les observations des auteurs (notamment ACOUA et al., 1983). En
effet, quelle que soit la zone bioclimatique (forêt, savane), la courbe d'émergence
. chez Sisoubrense-Scsanctipauli est de type bimodal dont le pic principal se situe le
soir comme précédemment signalé par MARR (1962) et LE BERRE (1966). L'activité
d'émergence chez ce groupe vecteur est quasiment nulle entre 11 heures et 16
heures, c'est-à-dire aux heures les plus chaudes de la journée. Par contre, quelle que
soit la période, le pic d'émergence chez S.squamosum-S.yahense est enregistré dans
lamatinëeyrëjoigùanrainsi les observations de WANSON(1950);'RAYBOULD
(1967) et TRENHOLME (1974).

- 191 -
Les courbes réprésentant les activités d'émergence des femelles des groupes
S.squamosum-S.yahense (figure 37) et S.soubrense-S.sanctipauLi (figure 38), sont
du type bimodal comme celles des mâles de la même espèce. Ce résultat semble'
indiquer qu'en échantillonnant uniquement les femelles ou les mâles, l'on peut
rendre compte de l'activité d'émergence des espèces forestières du complexe S.
d a m n os u m. Par ailleurs, quelle que soit la paire d'espèces considérées, le pic
d'émergence des mâles est plus important que celui des femelles. Toutefois, en
tenant compte de l'ensemble de la population simulidienne (tableau XXVb), il
n'apparait pas de différence significative dans la répartition en mâles et femelles des
adultes du groupe S. soubrense - S. sanctipauli
en forêt (mâles : 44% de la
population; femelles: 56%; ecart réduit = l,58) comme en savane (mâles: 51%;
femelles: 49%; ecart réduit = 0,31). Il en est de même en petite saison des pluies
(mâles: 46%; femelles: 54%; ecart réduit = 1,92) pour le groupe S.squamosum-
S.yahense.
Par contre en petite saison sèche (mâles: 45%; femelles: 55%), l'ecart
réduit (2,38) traduit une différence significative entre les pourcentages de répartition
des mâles et des femelles de S. squamosum - S. yahense.
Nos résultats indiquent également que le pic d'émergence a lieu le matin chez
le groupe S.squamosum-S.yahense (Fig.36) et au crépuscule chez le groupe
S.soubrense-S.sanctipauLi
(Fig. 35). Autrement dit, il Y aurait une corrélation entre
la composition spécifique des groupes d'espèces du complexe S.damnosum
et la
période du maximum d'émergence.
Toutefois, nos résultats s'avèrent insuffisant pour généraliser ces observations.
Par contre, la répartition par sexe des simulies émergées nous permet de retenir que
quels que soient le biotope (forêt, savane), la période et le groupe d'espèces,
l'inversion dans le temps du pic d'émergence observé soit le matin soit en fin
d'après-midi, n'est-pas due à une modification de la composition des sexes.
3.2.6.3. Conclusions.
1
Nous référant à nos résultats sur la durée du cycle préimaginal, il apparait que
celle-ci varie suivant les saisons, les régions et les espèces; elle est d'autant plus
courte que la température de l'eau est plus élevée. Par ailleurs nous pouvons
préciser qu'à températures égales, il n'apparaît pas de différences entre la durée du
cycle préimaginal des simulies du groupe S.soubrense-S.sanctipauLi en forêt et celle
des individus du même groupe en zone de savane. il est à noter que chez les espèces
S.s{)ûbrënse~S.sànctipâûlï··efS:s(iuâlnosum-S.yahense~ la vie larvaire représenté
toujours la phase la plus longue (60 - 75%) du développement préimaginal.

.,---_._-_._-~ ... _.__._..
- 192 -
3.3. Caractéristiques vectrices de S. damrlOSU1Jl s.1..
Les résultats sont présentés sous forme de tableaux (XXVI à XXXII) qui seront
commentés dans la suite de l'exposé.
Nous retiendrons ici que chaque tableau récapitule les points de capture, -le
nombre de jours de capture, la récolte des femelles de S. damnosum s.l.
sur homme
et leur répartition par cytotype, enfin les résultats relatifs à l'âge physiologique (taux
de femelles pares) et aux caractéristiques vectrices (pourcentage de femelles pares
parasitées, infectées et infectieuses) des différents cytotypes de la population
simulidienne.
3.3.1. Transmission naturelle.
3.3.1.1. Groupe S. soubrense-S. sanctipauli.
a) Echantillonnage des pOjJulations.
La population simulidienne anthropophile échantillonnée au cours de nos
études est composée de plusieurs espèces du complexe Ssda m nosu m,
Ainsi les
femelles répertoriées dans les tableaux XXVI et XXVII appartiennent aux groupes
vecteurs 5 .da m nos u m s.s.-S.sirbanum et S.soubrense-S.sanctipauli.
Quant à celles des tableaux XXVIII,
XXIX, XXX, XXXI et XXXII, elles
appartiennent en quasi-totalité au groupe Sisoubrense-Scsanct ipauli,
= La récapitulation des résultats obtenus en zone de savane (tableaux XXVI,
XXVII indique qu'en 79 jours de capture sur homme, 6328 femelles ont été
capturées, 5951 disséquées et 5067 ont été examinées en vue d'établir leurs cytotypes.
Les femelles du ~roupe S.soubrense-S.sanctipa uti étant l'objet principal de cette
étude, nous retiendrons que sur les 2876 femelles disséquées on compte 2037 pares,
48 parasitées (femelles infectées + femelles infectieuses) et 9 infectieuses.
= Dans la région de Soubré, 22.325 femelles forestières (61% environ des
captures sur homme: cf. tableau XXVIII) appartenant essentiellement au groupe
Sisoubrense-Sisanctipaul i
ont été disséquées en vue de déterminer leur âge
physiologique moyen et leur infestation éventuelle par a.volvulus. Ces dissections
ont permis d'enregistrerZsêô femelles pares, 269 parasitées et 47 infectieuses.

...
Tableàu
XXVI
Répartition par cytotype
(savane: 01-02; forêt: 04-05) d'après KURTAK et al. (1981)
et âge physiologique moyen des femelles de S.damno5um s .1 ..
-=======~===~=========~======~=========~==========;==============.==========~=========~===========
Nombre Nombre de Nombre
de
Espèces
Nombre
de Nombre de Pourcentage
Lieu
Mois
de
femelles
femelles
01 - 02
femelles
femelles
femelles
jours
capturées disséquées
04 - 05
disséquées
pares
pares
Septembre
Savane
36
35
97,22
Massadqugou
3
144
144
1981
Forêt
108
104
96,29
Octobre
Savane
·378
254
67; 19
Massadougou
6
693
693
1981
Forêt
286
171
59,79
Mars
Savane
53
26
49,05
Latokaha
3
58
58
1982
Forêt
4
2
50
Avril
Hassadougou
3
1104
1092
Savane + Forêt
1092
1007
92,21
1982
Mai
Savane
769
759
98,6
Massadougou
3
1049
1026
1982
Forêt
240
237
98,7
- '
\\J:)
Juin
Savane
94
91
96,8
Vol
Massadougou
4
141
141
1982
1
Forêt
42
42
100
Juillet
Savane
36
34
94,4
N' Golodougou 1
1982
3
710
708
Forêt
648
567
87,5
Aout
Savane
47
24
51,06
Massadougou ISeptembre
24
668
668
1982
Forêt
584
260
44,52
,
1 Octobre
Savane
107
45
42,05
N'Golodougou
1982
10
835
656
Forêt
459
200
43,57
Novembre
Savane
2
o
o
N'Golodougoul
1982
4
86
86
Forêt
72
56
77,7
Janvier
Savane
36
30
83,33
N' Golodougou 1
1983
8
162
160
Forêt
109
100
91,74
.
,tv1ars
Savane
89
84
94,38
N'Golodougou
1983
8
678
519
Forêt
324
298
91,97
-----==================================:==========================================================

..~
Tableau XXVII
Infestation naturelle des S.damnosum s.1. de savane (5) et de forêt (F) par Oncboce i ce o c l ou l u s ,
============~==='======~==========~==========~==========~==========~============~============~============~= = = = = = = = = = = =
Nombre
de
% pares
% pares
% pares
Nombre
de
% pares
% pares
% pares
Lieu
Mois
Femellès
parasitées parasitées parasitées
Femelles
infectieuses infectieuses infectieuses
parasitées
5 + F
5
F
infectieuses
5 + F
5
F
5eplembre
4
Massadougou
5 = 8
'1981
10,07
5,75
1
4,31
5 =
2,87
2,87
o
1
F = 6
F = o
Octobre
1
Massadougou
5 = 6
~1981
1,64
1,41
1 _
0,23
5 =
0,23
0,23
o
F = 1
F = o
Mars
Latokaha
1982
5 + F = 0
o
o
o
5 + F = 0
o
o
o
.
. '
Avril
t-1assadougou
'1982
5 + F = 6
0,59
5 + F = 0
o
o
o
Mai:
Massadougou
5 = 56
5= 20
6,82
5,62
1,20
2,61
2,00
'1982
0,60
F = 12
F = 6
Juin
....
Hassadougou
5 =
9
5 =
2
6,76
6,76
o
1,50
1,50
o
1982
<o
+:-
F = 0
F = 0
Juillet
5 =_ 2
5 =
0
N' Golodougou 1
1982
1,49
0,33
1 ,16
0,16
o
0,16
F = 7
F =
1
Aout
5 = 2
5 = 0
Massadougou
ntembrel----
15e, '
3,52
0,70
2,81
0,35
o
0,35
1982
F
. F
= 8
= . 1
Octobre
N' Golodougou
5 =
0
5 = 0
1
3,67
o
3,67
0,40
o
0,40
1982
F = 9
F =
1
Novembre
N' Golodougou
5 = 0
1
o
o
o
5 =
0
o
o
o
1982
F = 0
F = 0
Janvier
N' Golodougou
5 = 2
1
1,53
1,53
o
5 = 0
o
o
o
1983
F = 0
F = 0
t-1ars
5 =
8
5 =
1
N'Golodougoul
;1983
2,61
2,09
0,52
0,26
0,26
o
F = 2
F =
0
--------
1
_
============================================~========= = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = =

- 195 -
Sur l'ensemble des points de capture, la proportion de femelles pares est de
l'ordre de 36%~ Toutefois dans les villages (Gueyo, Nanié, .Kopéragui) le
pourcentage de femelles pares varie entre 20 et 70%.
Dans le cas' particulier des captures effectuées aux alentours des villages
abritant essentiellement des personnes en provenance de zones de savane, les
résultats (cf.' tableau, XXXI) peuvent être ainsi résumés: 21595 femelles ont été
capturées et 4492 disséquées; ces dissections ont permis d'enregistrer 1497 femelles
pares, 75 parasitées, 73 infectées et 2 infectieuses.
= Les résultats obtenus en zone forestière de Taï (cf. tableau XXIX) peuvent être
ainsi résumés : 19.745 femelles ont été capturées et 12.211 disséquées; chez ces
dernières nous avons enregistré 4231 femelles pares, 50 parasitées et Il infectieuses.
Nous référant au tableau XXIX, il apparaît que le taux de parturité des femelles
est de 34(6%. Quant au pourcentage théorique de femelles pares, il est de 36,3%. Ce
taux de parturité est certes inférieur au taux moyen (39,1%) enregistré en dehors de
la Station Ecologique (tableau XXIX: points de capture 1 à 6) mais est supérieur à
celui (30,76%) obtenu dans la zone délimitée pour la Station (tableau XXIX : point de
capture 7 à 11).
= Dans la région du Bandama 7832 femelles anthropophiles (dont 92% environ
de femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli : cf. tableau XXX) ont été
disséquées; ces dissections ont permis d'enregistrer 6035 pares, 94 parasitées et 25
infectieuses.
b) Caractéristiques vectrices naturelles en savane.
Pour l'ensemble de la population simulidienne (femelles savanicoles et
forestières) capturée sur appât humain lors de nos travaux (5951 femelles
disséquées) en zone de savane, le pourcentage des femelles pares est de 74,37%, celui
des femelles pares parasitées varie entre 0,59 et 10,07% et celui des femelles pares
infectieuses entre 0,16 et 2,87% (cf. tableau XXVII). Quant à la charge parasitaire'
naturelle, elle est de 1,71 à 5,33 larves évolutives par femelle infectée et 1 à 8 larves
infectantes par femelle infectieuse.
...
.,
;
...
~".
! '

- 196 -
En ne tenant compte que des femelles forestières (groupe Sisoubrcnse-
S.sanctipauLi ), le.pourcentage des femelles pares parasitées est de 2,35% et celui des

femelles pares infectieuses de 0,44%.
'.
~
r
'\\
Le nombre de larves évolutives par femelle infectée est de 3,5, le nombre
moyen de larves infectantes par femelle infectieuse est· de 2;3. Pour ces femelles
forestières le Potentiel Mensuel de Transmission (PMT) est insignifiant (10,7) en
saison des pluies (moyenne sur 4 mois) et pratiquement nul en saison sèche.
c) Caractéristiques vectrices naturelles en forêt.
= Pour les femelles forestières du groupe S.soubrense-S.sanctipauli capturées
sur le bas bassin du Bandama (gîte Gauthier + gîte Tiassalé), le pourcentage moyen
de femelles parasitées par rapport aux pares est de 1,55%; il est de 0,41% pour les
femelles pares infectieuses.
= Pour les femelles forestières du groupe S.soubrense-S.sanctipauli
capturées
sur le bas Sassandra (région de Soubré) le taux moyen de parasitisme des femelles
pares par a.volvulus
est d'environ 3,40% et le pourcentage de femelles pares
infectieuses de l'ordre de 0,60%. Quant à la charge parasitaire naturelle moyenne
des femelles, elle lest de 5,46 larves évolutives par femelle infectée et de 4,14 larves
infectantes par femelle infectieuse (cf. tableau XXXII).
d) Age physiologique et infestation des femelles récoltées sur plaques.
Nous indiquons au tableau XXXIII (a et b) les résultats relatifs à l'âge
physiologique moyen, aux taux d'infestations et à la charge parasitaire des femelles
de S.damnosum s.l. récoltées sur plaques. Ces résultats peuvent être ainsi résumés:
- Sur 1585 S.soubrense-S.sanctipauli récoltées en zone de savane, 938 ont été
disséquées; ces dissections révèlent 876 femelles pares, 14 parasitées, 13 infectées et 1
infectieuse. Le nombre moyen de larves évolutives par femelle infectée est de 4,1 et.
la seule femelle infectieuse rencontrée possède 2 larves infectantes. Le taux moyen
de parasitisme des femelles pares par a. voLvuLus
est d'environ 1,59%; quant au
pourcentage des femelles pares infectées et infectieuses, ils sont respectivement de
1,48% et 0,11%.

- 197 -
- En 23 jours de récolte sur plaques en zone de petite rivière de forêt, 418
femelles (gravides + non gravides) de S.squamosum-S.yahense ont été capturées et
disséquées dont 2;39 pares, 8 parasitées, 4 infectées et 4 infectieuses.
3.3.1.2. Groupe S. squamosum-S. yahense.
Les résultats (tableau XXXIV) obtenus lors de nos enquêtes dans la reglOn
d'Akakro (gîte d'Akakro, Campement baoulé, Palmeraie et Kroufian) peuvent être
ainsi résumés: en. 58 jours, 12.307 femelles ont été capturées et 7843 disséquées; ces
dissections ont permis d'observer 5922 femelles pares, 518 parasitées, 415 infectées et
99 infectieuses. Quelques traits permettant de caractériser la population étudiée
peuvent être retenus:
- la population simulidienne anthropophile échantillonnée au cours de nos
enquêtes est en totalité (99,89%) constituée de femelles à touffes alaires sombres
(classées 04-05 d~ la codification OCP). La présence de femelles à touffes alaires
claires (classées 01:-02 de la codification OCP) est très rare (0,11%); d'ailleurs aucune
de ces femelles n'A été trouvée parmi les 878 femelles d'émergence identifiées;
- les identifications chromosomiques effectuées sur les larves récoltées sur le
gîte d'Akakro indiquent qu'habituellement ce gîte est colonisé par S.yahense
(QUILLEVERE, cam. pers.). De temps en temps, notamment en saison sèche, en
plus de S.yahense on y rencontre quelques larves de S.squamosum
(MEREDITH,
cam. pers.);
- sur l'ensemble des quatre points de capture, le taux de parturité des femelles
est de 75,50%. Toutefois, un regroupement des femelles par point de capture fait
apparaître qu'au niveau du gîte, l'âge physiologique fluctue généralement entre.
30% et 80%; quant aux femelles dispersives, leur taux de parturité est toujours
supérieur à 50% et peut atteindre 100% (village de Kroufian);
- les résultats relatifs aux fluctuations des taux d'infestation de la population
simulidienne anthropophile observée à Akakro indiquent que pour l'ensemble des
quatre points de capture et selon la journée considérée, les taux maxima de
parasitisme sont de 19,1%, 16,8% et 5,7% respectivement pour les femelles pares
parasitées, infectées et infectieuses; on compte en moyenne 9,30 larves évolutives
par Jemelle infectée et ·8,5 larves infectantes parfemelle infectieuse;

- 198 -
- quant aux minima, ils sont de 8%, 4,8% et 1,4% respectivement pour les
femelles pares parasitées, infectées et infectieuses; le nombre moyen de larves
évolutives par femelle infectée étant de 3,1 et le nombre de larves infectantes par
femelle infectieuse de 2,7;
- sur le gîte d'Akakro, la somme des potentiels mensuels de transmission
(PMT) obtenue en dix mois (Juillet à Avril) est de 7630. Les PMT de sept mois
enregistrés aux autres points de captures sont de 764 au Campement baoulé, 649 à la
Palmeraie et 390 au village de Kroufian
3.3.1.3. Discussion.
a) Groupe S. soubrel1se-S. sal1ctipauli.
= De nos o~servations nous pouvons retenir qu'en zone forestière les simulies
constituent une Boptilation jeune (région de Soubré : 35,77% de pares; région de Taï
: 34,64% de pares). Ces faibles taux de parturité concordent avec des résultats
antérieurs sur l'âge physiologique moyen des populations forestières généralement
compris entre 20 et 40% de pares (DUKE, 1968, 1975; PHILIPPON, 1977;
QUILLEVERE, 1979) chez le groupe S.soubrense-S.sanctipauli compte tenu de la
longévité réduite des espèces concernées. Toutefois, quand on procède au
traitement insecticide des gîtes, J'âge physiologique des femelles capturées sur ces
gîtes est souvent relativement élevé; ceci explique que sur le bas Bandama (gîte
Gauthier + gîte Tiassalé) le taux de parturité soit de 77,05%.
Pour ce qui est des caractéristiques vectrices des simulies du bas Bandama, les
taux d'infestations sont proches de ceux observés chez les femelles forestières
résistantes capturées en zone de savane (2,35% de femelles pares parasitées et 0,44%
de femelles pares infectieuses). Quand on sait que les femelles capturées à Gauthier
et Tiassalé appartiennent
également
à
des
populations résistantes aux
organophosphorés (GUILLET et al., 1980; KURTAK et al., 1982), il est permis de
penser que dans ces zones d'étude (forêt, savane) le rôle joué par les femelles
forestières résistantes dans la transmission de l'Onchocercose est pratiquement nul.
Nous référant aux captures mensuelles il apparaît que dans la région de Soubré
le contact homme-vecteur est permanent dans les alentours du Sassandra et de ses
affluents (Nanié, Zozoro). En effet quel que soit le mois de capture, des femelles
piqueusesontpuêtre récoltées sur homme. Toutefois, il est à noter qu'en toutes

.v , ;.;
0',0·
- 199 -
saisons ce contact homme-vecteur est de plus en plus Iâche au fur et à mesure que
l'on s'éloigne des gîtes préimaginaux.
Nos résultats (tableaux xxvm et XXIX) indiquent 'en outre q~e dans les régions
de Soubré et Taï le maximum de femelles pares est rencontré à proximité des
1

villages (pont Nsé .: 37%, Tiéouléoula : 41% Kopéragui : 48,30%) et des points
1
fréquentés (carrefour Gueyo et pont Zozolo : 34%; Station Labo: 32%, pont Station:
1

33%, BV3 : 37%). Par contre les taux de parturité proches des résultats de LE BERRE
(1966) et GARMS (1973) sont enregistrés aux points de capture peu fréquentés par
l'homme (carrefour: 16%; champ baoulé: 11%).
= Les observations effectuées en zone forestière de Taï et portant sur 12.211
dissections nous permettent de retenir que les caractéristiques vectrices naturelles
des femelles capturées dans la région de Taï sont inférieures à celles enregistrées
dans la région de Soubré : 1,18% de femelles pares parasitées et 0,25% de femelles
pares infectieuses; 4 larves évolutives par femelle infectée et 3,54 larves infectantes
par femelle infectieuse. En tenant compte de la séparation des points de capture en
deux catégories (tableau XXIX: 1 à 6 et 7 à 11, points situés respectivement à'
l'extérieur et à l'intérieur du parc national de Taï) les taux de femelles pares
parasitées et infectieuses sont respectivement de 1,8% et 0,36% pour l'ensemble des
points 1 à 6 seulement de 0,53% et 0,14% pour l'ensemble des points 7 à 11 de la
Station Ecologique.
Les charges parasitaires naturelles des femelles examinées sont établies comme
suit: sur 50 femelles infectées le nombre moyen de larves évolutives par femelle
infectée est de 4 et sur Il femelles infectieuses nous obtenons une moyenne de 3,5
larves infectantes par femel1e infectieuse. Quant à l'intensité de transmission
observée nous enregistrons que le nombre moyen théorique de larves infectantes
d'O. volvulus potentiellement transmissibles par 1000 femel1es capturées serait de 2
en cas de contact etroit entre le parasite et le vecteur.
= Pour les femel1es du groupe S.soubrense-S.sanctipauli capturées en zone de
forêt (bas Sassandra) mais uniquement dans les villages dont la population est
essentiellement constituée de migrants en provenance des zones de savane, le taux
moyen de parasitisme des femel1es pares par O. volvulus est d'environ 3%. Quant
aux pourcentages de femel1es pares infectées et infectieuses, ils sont de 2,92% et
O~08%
' , . - ., ,..
. ', !

Tableau XXVIII
Infestation naturelle des populations de S.damnosum s .1. par Onchosez.ca ooloulus sur le bas
Sassandra (région de Soubré).
=================z======================+=====~====+=========z===========~==================================
= = = = = =
CAPTURES
Nombre
delNombre deIPou~centage'-
PARASI TISME--
Points de capturelNombrel Total
Moyenne
femelles
femelles
de femelles
Pourcentage
Pourcentage
de
par
Total
pares
Total·
pares
jours Icapturé
jour
disséquées
pares
pares
(1)
parasitées
(2)
infectieuses
_, Pont Soubré
8
2.100
263
1.395
341
24,44
7
2,05
o
o
Kopéragui
24
5.336
222
4.192
2.025
, 48,30
60
2,96
12
0,59
Pont Zozolo
9
5.112
568
2.204
.757
34,34
46
6,07
8
1,05
N
o
Carrefour Gueyo
17
5.830
343
3.293
1.133
34,40
37
3,26
6
0,52
o
1
Nanié
29
10. 0451
~46
6.412
2.149
33,51
81
3,72
15
0,69
Nawa
30
7.8851
263
4.829
1.581
32,73
38
2,40
6
0,37
Totaux
117
36.308
22.325
7.986
35,77
269
3,36
47
0,58
- - - - - - - - - - - - - - - - -
---------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tableau XXIX : è Age physiologique moyen et infestation naturelle des femelles de S.damnosum s .1. par O.fJolfJulus
,:dans la région de la Station Ecologique de Tal.
- - -
- - - - - - - -
---------------- -~========================-==========-=========-======
= = = = = - = = = = = = = = = = = = = = = = = = = - = = = = = = = = = = = = = = = = = = = =
Points,
Captures
Nombre
de Nombre de Pourcentage Simulies
infectées Simulies-in fectantes
de
,. Nombre
Total
Nombre
de
femelles
femelles
de femelles
Pourcentage
Pourcentage -
!
~
de
piqures
Total
pares
Total
pares
captures
' jours
capturé homme/jour disséquées
pares
pares
infectées
infectieuses
1 Tiéouléoula
20
5.533
277
3.598
1.487
41,32
15 .
1
3
0,26
2 Pont Nsé
11
2.850
259
1.598
596
37,29
21
3,52
5
0,83
3 Cavally
3
160
40
160
52
32,50
3
5,76
0
0
1
N
4 Carrefour
4
63
16
63
10
15,87
0
0
0
0
Ci
-"
5 Champ baoulé
1
18
18
18
2
11 , 11
O'
0
0
0
6 Pauléoula
3
82
27
82
18
21,95
0
0
0
0
7 Pont Station
24
7.554
315
3.933
1.309
33,28
5
0,38
2
0,15
, .
8 Parc météo
12
1.248
104
986
234
23,73
0
0
0
0
9 BV2
8
1.376
172
1.191
335
28,12
3
0,89
1
0,29
10 Station Labo.
13
513
39
504
159
31,54
3
1,88
0
0
11 BV3
2
78
39
78
29
37,17
0
0
0
0
Totaux
19.475
12.211
4.231
34,64
50
1 ,18
11
0,25
---------------- ------ ------- ---------- ---------- --------- ----------- ------- ----------- ------- ------------

- 202 -
Tableau. XXX
Age physiologique moyen et infestation naturelle
des femelles du groupe S.soubLense-S.sanctipauli
par O.volvulus dans la
ragion de
Tiassalé (bas-
Bandama) .
==================================-============-============-==========
.,
Points
de
captures
Gauthier
Tiassalé
Totaux
Nombre de femelles disséquées
5173
2007
7180
Nombres de femelles pares
4511
1524
6035
Pourcentage de femelles pares
87,20
75,93
84,.05
Nornbr e de femelles infectées
73
21
94
Pourcentage pares infectées
1 ,61
1 ,37
1 ,55
1
Nombre de femelles in fectieuses
20
5
25
Pourcentage pares infectieuses
0,44
0,32
0,41
---------------------------------- ------------ ------------ ----------

- 203 -
=
Nos résultats présentent une bonne concordance surtout avec les
observations de PHILIPPON (1977) et QUILLEVERE (1979). En effet, les taux
d'infestation (1,18% .de femelles pares parasitées, 0,25% de pares infectieuses)
enregistrés dans la région de TaI confirment les observations de ces auteurs et
signifient que dans cette région les femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauLi
dans les conditions naturelles ont un rôle vecteur pratiquement nul. Toutefois,
comme l'indique QUILLEVERE (1979) il suffit d'un faible pourcentage de S.yahense
mêlé à. la population de S.soubrense-S.sanctipauli
pour obtenir des taux
d'infestation différents. Ceci est confirmé au pont Nsé où les pourcentages des
femelles pares parasitées et infectieuses sont respectivement de 3,52% et 0,83%.
Quant aux taux d'infestation (3,36% de femelles pares parasitées, 0,58% de
pares infectieuses) enregistrés dans la région de Soubré, ils concordent parfaitement
avec ceux de PHILIPPON (1977) qui sur un cycle annuel a obtenu 3% de femelles
pares infectées et 1% de femelles pares infectieuses. Ces taux d'infestations sont
supérieurs à ceux obtenus dans la région de Tai et nous l'expliquons par le fait que
dans la région de Soubré la population sirnulidienne est caractérisée par une
prédominance de S.soubrcnsc (QUILLEVERE,1979) qui est meilleur vecteur que
S.sanctipauLi, espèce dominante à TaI. Cet auteur note par ailleurs que sur les gîtes
à Sisoubrense situés en zone forestière. les taux d'infestation des femelles peuvent
être relativement élevés: 8% de femelles pares infectées et 2% de pares infectieuses.
Nos observations n'ont jamais permis d'enregistrer des taux d'infestations si élevés
car nos travaux ont été menés sur le groupe S.soubrense-S.sanctipauLi.
Nous
retiendrons surtout qu'au moment de nos travaux, la faible densité de la
population humaine de la région de TaI est probablement l'un des facteurs
responsables des faibles taux d'infestations enregistrés dans cette région.
i
= Il est admis (DUKE et aL., 1972; PHILIPPON, 1977), qu'en zone de forêt la
charge microfilarienne des onchocerquiens peut influer sur la charge parasitaire des
femelles.
Nos enquêtes s'étant déroulées en zone d'hypoendémie, cela permet
d'expliquer, du moins en partie, les différences constatées entre nos résultats (3,5
larves infectantes par femelle infectieuse) et ceux obtenus par PHILIPPON (1977) en .
zone d'hyperendémie (5,4 - 5,5 larves infectantes par femelle infectieuse). La
zoophilie reste également l'un des éléments à prendre en considération.

- 204 -
= Nous référant au tableau XXXI dont les résultats résument le' contact en forêt
du couple S.soubrense-S.sanctipauli/O.volvulus
de savane il apparaît que sur
l'ensemble des dix points de capture (4492 femelles disséquées) la proportion de
femelles pares est de l'ordre de 55,58%. En tenant compte d'une répartition par
point de capture, cet âge physiologique moyen fluctue entre 30,76% et 72,12% de
pares. Certes ces taux de parturité sont en moyenne supérieurs à ceux généralement
observés en zone forestière (20 à 40% de pares: DUKE, 1975; PHILIPPON, 1977;
QUILLEVERE, 1979), mais ils concordent avec le fait que le maximum de femelles
pares est généralement rencontré aux points de capture les plus fréquentés par
l'homme (notamment villages proches des cours d'eau).
Les résultats obtenus dans les conditions ci-dessus définies présentent
néanmoins une bonne concordance avec ceux précédemment obtenus dans la
même région. En effet, nous référant au tableau XXXII, il apparaît que les
pourcentages de femelles pares parasitées (3%) et infectées (2,92%), le nombre de
larves évolutives (4,45) par femelle infectée et le nombre de larves infectantes (5)
par femelle infectieuse sont parfaitement superposables à nos résultats et à ceux de
certains auteurs (notamment PHILIPPON, 1977; TRAORE et PHILIPPON, 1980;
TTRAORE et HEBRARD, 1983, 1985) qui ont obtenu respectivement: 3,36%, 2,95%,
5,46 et 4,14. Restent les pourcentages des femelles pares. directement impliquées
dans la transmission qui, bien que complètement différents (0,58%) traduisent le fait
qu'un nombre restreint de femelles jouent effectivement un rôle dans la
transmission.
La comparaison des résultats relatifs à l'âge physiologique et à l'infestation
naturelle des femelles récoltées sur plaques
avec ceux obtenus à partir des
1
dissections des femelles anthropophiles (groupe S.soubrense-S.sanctipauli, groupe
1
Sisuuomosum-Srfahenee .) permet de faire quelques observations:
- Les tableaux :XXXIII (a et b) indiquent qu'en zone de forêt ou de savane, la
plaque permet la capture de femelles pares, parasitées, infectées et infectieuses de
S.soubrense-S.sanctipaûli et S.squamosum-S.yahense.
- Le taux de parturité des femelles récoltées sur plaques est en général
supérieur à celui des femelles anthropophiles. Cet état de fait est probablement à
mettre en rapport avec la population simulidienne échantillonnée par les plaques
(essentiellement femelles gravides) et par les captureurs (uniquement femelles
piqueuses). Eri èffet.imênie s'il existe desfemelles gravides nullipares et pares,ces ..
dernières constituent habituellement l'essentiel des femelles gravides.

Tableau
XXXI
Age physiologique moyen et infestation naturelle des femelles de S.danlnosunl s.l. par
O.uoluulus dans la région de Soubré.
=============I========~==========~==========~========~
= = = = = = = = = = + = = = = = = = = = + = = = = = = = = = = + = = = = = = = = = = = = ~ = = = = = = = = = = =
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
de jou~s femeiles
. femelles
femelles· femelles
femelles·
larves
femelles
larves
"captures capturées
disséquées
pares
parasitées infectées évolutives infectieuses infectantes
Amaradougou.
5
971
520
286
13
12
91
1
2
Niamadji
5
835
663
433
13
13
40
o
o
Kopéragui
5
1.081
452
326
15
14
89
3
Kpehiri
5
503
384
256
12
12
36
o
o
N
Pont Lobo
5
258
188
118
o
o
o
o
o
o
\\JI
Petigoa
3
150
132
40
o
o
o
o
o
Niampoyo
10
8.844
1.005
412
11
11
33
o
o
Obrouayo
5
290
269
138
4
4
7
o
o
Badayo
5
5.151
469
277
2
2
2
o
o
Sayo
5
3.512
410
211
.5
5
27
o
o
Totaux
53
21.595
4.492
2.497
75
73
325
2
5
=============~===============================--------+
- - - - - - - - - - + - - - - - - - - - + - - - - - - - - - - + - - - - - - - - - - - - + - - - - - - - - - - -

Tableau XXXII:Age physiologique, taux d'infestation et charge parasitaire des femelles de S.damnosum s.l.
dans la région de Soubré.
===================~===================~==============
= =
=----------------- --------------~---- Ë~~é;i~~~t;ti~~~
ExpérimentatIon
antérieures*
Expérimentation
Expérimentations
Février - Mars 1987
(7 mois)
Février - Mars 1987
antérieures*
Nombre de jours de
Pourcent aqe
53
117
55,59
35,77
captures
femelles pares
Nombre de femelles
Pourcentage
21.595
36.308
3,00
3,37
capturées
femelles parasitées
Nombre de femelles
-
Pourcentage
4.492
22.325
2,88
2,96
disséquées
femelles infestées
Nombre de femelles
Nombre larves évo-
2.497
7.986
lutives par femelle
4,45
5,46
1
par,es
infectée
N
o
""
Nombre de femelles
Pourcentage femel-
1
75
269
0,08
0,59
parasitées
les infectieuses
Nombre de femelles
-
Nombre de larves
72
236
infectantes par fe-
5
4,14
in fectées
melle
infectieuse
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Nombre de larves
325
1.290
évolu Li ves
i';ombre de femelles
2
47
infectieuses
Nombre de larves
10
195
j Il fectantes
-
-
- -
==~===========---
-
-!:-

TRAorŒ
t, HEBRARD (1983).
è

- 207 -
T;JblelllJ XXXI 11
Etude COIIII)Orée de l '<ÎCJe phys i o l uq i quc et de l' i nf es t ati on des f cmcLl es r éco I tées uur
[)loques et sur ap[1ât humain.
======================= ============~~=I====~=========- ======================= ================= =================
S.sou6tense-
\\
S,squilnlOSUm-
S,sou6tense-
S..sqfJ...ltnOsu/II-
S,silnet.ipiluli
S,ljilhef~Se
S,suncUpilu/i
S,ljahensc.
1
l:Iblcau XXX 11la
rübIeilu XXX II Jb
(savane)
(foret)
(sal'<Jne)
(forêt)
Plaques
Pl<Jques
Ploques
Homme
l'lüljues
HUlfll1l8
Nombre de jours de
Pourcent<JCJe de
45
23
93,39
70,02
57; 18
44
captures
femelles plJres
Nombre (Je femelles
PourcentoCJe de
1585
418
1,59
2,35
3,35
22,57
capturées
femelles par as i t ées
Nombre de femelles
Pourcent<Jge de
938
418
1 ,40
1 ,91
1 ,67
16,05
disséquées
femelles infectées
Nombre de femelles
Nornbr e de l arvcs
876
239
évolutives par
4,15
3,50
!j,75
19,30
pares
1
femelle infectée
!
,
1
fJourcentage de
1'11Urccllt'ISJI~ Jr:
,93,39
57,1 B
0,11
0,4 11
1, (,7
~, 72
femell.es pLlres
i
f cmeI les i nfcc t i cus es
Nombre de femelles
Nombre de l<Jrves
14
8
parasitées
PourcentaCJe de
13
~ intectantcspar 2 2,3 4 8,5
femelle i n f r c t i e u s e '
~---------------====~==================-=========-=======-=========-=======
3,35
femelles parasitées
I---------------------+~-------_I,
Nombre de femelles
4
infectées
PourcentaCJe de
1,48
1 ,67
femelles infectées
Nombr o de larves
volu Li vcs
54
19
é
Nombre
de
l<Jrves évolutives
4,15
4,75
par femelle infectée
Nombre de femelles
4
infectieuses
PourcentaCJe de
0,11
femelles infectieuses
1 J 67
Nombre de larves
2
16
infectantes
Nombre de larves
infectantes par
2
4
femelle infectieuse
=======================-===============-==============-

- 208 -
- Le tableau XXX:IIIb qui compare les résultats des dissections, fait ressortir que
les pourcentages des femelles pares parasitées, infectées. et infectieuses sont
respectivement 6,5, 10 et 3,5 fois plus élevés sur homme que sur plaques. En outre,
au regard des ecarts réduits enregistrés chez les femelles parasitées (IcI = 10) et chez
les femelles infectées (IcI = 3,20), nous pouvons retenir que le niveau de la
transmission des femelles de S. squamosum - S. yahense récoltées sur plaques est
significativement différent (IcI> 1,96) de celui des femelles capturées sur homme.
Par contre, pour le groupe S. soubrense - S. sanciipauli, en zone de savane, les
ecarts réduits observés entre les pourcentages des femelles parasitées (IcI = 1,33) 1
infectées (IcI =1,29) et infectieuses (IcI =1,47) indiquent que les résultats de
transmission obtenus sur plaques ne sont pas significativement différents (IcI <
1,96) de ceux obtenus sur homme. Cette différence est à attribuer à l'impact des
espèces et au fait! que la population simulidienne échantillonnée n'est pas la même
sur les plaques et sur l'homme. Outre ces deux éléments nos résultats semblent
confirmer qu'il faut également tenir compte du nombre de porteurs de microfilaires
dans la zone d'étude; la différence entre les niveaux d'infestations (plaques,
homme) étant alors d'autant plus grande que les porteurs de microfilaires sont
nombreux et les femelles piqueuses essentiellement anthropophiles.
b) Groupe S.squamosum-S.yahense.
Les résultats obtenus en zone forestière de Côte d'Ivoire par PHILIPPON (1977)
et QUILLEVERE(1979) ont amené ces auteurs à la conclusion qu'en forêt les taux de
parasitisme et les charges parasitaires sont généralement élevés chez le group~
5 .s qu amosu m-S, yahense.
Si on compare nos résultats (7843 femelles disséquées) à ceux des auteurs
précédemment cités, on peut constater une bonne concordance entre ces différents
résultats. En effet, les taux maxima d'infestations (25% de femelles pares infectées,
7,40% de pares infectieuses) enregistrés dans la région d'Akakro rejoignent les
observations de QUILLEVERE (25,2% de femelles pares infectées, 10,9% de pares
infectieuses) et de PHILIPPON (22,7% et Il,05% de femelles pares infectées et
infectieuses). Quant aux charges parasitaires (9,31 larves évolutives par femelle
infectée; 8,5 larves infectantes par femelle infectieuse), elles concordent
parfaitement avec celles enregistrées par QUILLEVERE (1979) : 9,5 larves évolutives
pat femelle infectée et 8~S larves infectantes par femelle infectieuse.

Tableau xxXIV: Ag" pbysi o loqi ooe et infestation naturelle des ferre 11es de
S.damnosum 5.1. par O.uoluulus dans la région d'Akakro.
:=:::========-r=======::;===--~=======:;:===:;:;====-===========;;:;====;;:::-.-====:========--------=--~====---------=-===:;;:.
- - - - -
G l TES
C A H P E MEN T
BAOULE
PAL H E RAI E
KROUFIAN
Total
HaIS
.}Jil. Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
Janv. Févr. Hars
Arut
sept. Oct.
Nov.
·.)anv. Fév. Mars 5ept.
Oct.
Nov.
Déc. Janv. Fév. Mars sept. Oct , Nov. O<:-"C. Janv. Fév. Hars
Narbre de
jours de
6
2
2
2
5
2
3
1
3
3
1
1
2
3
1
2
1
1
2
2
1
1
2
1
1
2
2
1
1
1
58
captures
-
Narbre
ferelles
3056 13~5
1799
799
2573
~94
298
80
6
616
73
140
195
~5
Z2
a
104
156
171
111
6
6
a
38
92
48
27
-6
1
a
12307
capturées
Narbre
fcm::11es
2326
532
6û9
556
1399
303
289
80
6
51~
73
l~O
192
~5
Z2
a
104
155
169
106
6
6
a
38
92
~8
27
6
1
a
78113
di sséooées
-
-
Narbre
5922
ferre lles
2113
297
378
509
1095
113
103
~3
6
303
48
12~
155
16
1~
a
76
1~
134
52
3
~
a
31
85
~O
17
~
1
a
05,5:1;)
pares
Narbre
fem::11es
-69
N
~1
54
31
153
8
10
3
1
~6
5
2
22
2
2
a
6
16
22
6
1-
0
a
~
10
3
a
1
a
0
518
Cl
parasitées
~
1
Narbre
ferre11es
5~
36
42
28
11~
6
8
2
a
40
~
2
18
2
2
cr
~
15
16
6
1
0
a
3
10
1
a
1
0
0
~15
infectées
-
llQf:bre
larves
~5O
320
382
192
717
34
24
11
0
318
19
10
116
13
2
0
10
132
76
21
~
a
a
7
99
5
a
28
0
0
299J
évolutives
Narbre
ferrell es
:15
~
10
3
39
2
2
1
1
5
1
0
4
0
0
0
2
1
6
0
a
a
0
1
0
2
a
0
0
0
99
infectieuses
Nmbre
larves
59
27
57
15
220
2~
9
2
10
1~
8
0
23
a
a
0
12
1
17
0
0
0
0
8
0
10
0
0
0
0
516
infectantes
P M T*
400,511058 2525,6 33~.11 2/127,7 606,49195.89
56
103 173,37
240
o 350,39
o
0
0
360
31,19 258,01
0
0
a
0
240
0
150
0
0
a
0
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ---------------------------- L-________ -------===---------------==--------~--==-==-========--=========--=~===----
- -- - - - - - - - - - - - -- -- - - - - -
* Potentiel Mensuel de Transmission.

- 210 -
Outre ces résultats de transmission naturelle, nos résultats concordent.
également avec ceux des études de transmission expérimentale effectuées à Akakro
par PROD'HON et al., (1984).
= Les résultats de transmission qui figurent dans cet exposé ne portant que sur
10 mois, l'on ne peut établir le Potentiel Annuel de Transmission (PAT). Toutefois
les différents Potentiels Mensuels de Transmission (PMT) déjà enregistrés au gîte
(10 mois, 7630 larves infectantes), au campement baoulé (7 mois, 764 larves
1
infectantes), à la palmeraie (7 mois, 649 larves infectantes) et au village de Kroufian
(7 mois, 390 larves infectantes) permettent de retenir que le PAT sera
particulièrement élevé dans la région d'Akakro. Par contre il semble que le PAT
s'abaisse au fur et à mesure que l'on s'éloigne du gîte; de Décembre à Avril il est nul
au campement baoulé, à la palmeraie et à Kroufian.
Nous référant aux modalités et à l'amplitude de la dispersion des femelles du
groupe S.squamosum-S.yahense (cf. 3.4.1.3.), nous pouvons conclure que la'
décroissance du PAT à distance du gîte est essentiellement due à une réduction du
nombre de femelles piqueuses.
Quand on fait la relation entre le PAT et la gravité de l'Onchocercose l'on,
convient avec certains auteurs (notamment PHILIPPON, 1977; QUlLLEVERE, 1979)
qu'en zone forestière une autre échelle d'appréciation reste à trouver car il y a des
zones où le nombre de larves infectantes morphologiquement indifférenciables
d'O. volvulus reçues par homme et par an est largement supérieur à 1000 (nombre
obtenu uniquement en zones d'hyperendémie en savane) sans que la maladie
atteigne un degré de gravité important (lésions oculaires rares).
3.3.1.4. Conclusions.
La lecture des résultats de transmission naturelle permet de conclure que celle-
ci est très réduite dans les régions de Soubré (0,60% de femelles pares infectieuses) et
Taï (0,25 de pares infectieuses). Ces résultats indiquent donc que la transmission de
l'Onchocercose est infime dans la région de Soubré. Dans les villages situés à plus
de 10 km, cette transmission ne s'effectue qu'en saison des pluies. Par contre dans
les villages situés aux abords du Sassandra et de ses affluents, le contact homme-
vecteur est permanent et autorise la transmission en toutes saisons car le niveau
des' eauxpermetto'ujours·une colonisation des rapides 'par les larves de ..
S.damnosum s.l. (essentiellement S.soubrense-S.sanctipauli).

- 211 -
Quand on observe les résultats obtenus sur le Bandama dans la région de
Tiassalé-Gauthier(0,44% de pares infectieuses), l'on convient qu'en zone forestière,
les femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli
sont de médiocres vecteurs
naturels.
= Nous c6nfirmons donc que, lorsqu'elle est installée dans son
environnement n~turel, c'est-à-dire dans les grandes rivières des zones forestières
d'Afrique de l'Ouest, la paire S.soubrense-S.sanctipauli, au regard de sa faible
longévité et de ses caractéristiques vectrices naturelles médiocres transmet une
onchocercose dite forestière ne constituant pas un problème majeur de santé
publique.
En forêt, le contact entre le groupe S.soubrense-S.sanctipauLi
et l'O. volvulus
de savane se traduit par le fait que peu de femelles jouent effectivement un rôle
dans la transmission.
Le
groupe des
simulies
Scsoubrcnse-Scsancti pnuti
est
résistant aux
organophosphorés; il est doté d'une grande possibilité de déplacement et d'une
potentialité vectrice expérimentale importante pour les souches d'O. volvul us de
savane; aussi l'installation de ces femelles en zone de savane se devait-elle d'être
suivie par les Responsables du Programme Régional de Lutte contre l'Onchocercose
en Afrique de l'Ouest. Nos résultats de transmission naturelle nous permettent de
retenir que les femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli
rencontrées en zone
de savane montrent une tendance marquée à la zoophagie, particulièrement durant
la saison sèche; par ailleurs, la dispersion de ces femelles est réduite. La
combinaison de ces deux points precedents se traduit par une faible infestation des
femelles par O. volvul us et par un rôle vecteur naturel présumé peu important.
En conséquence, nous estimons que la paire S.soubrense-S.sanctipauli
ne
répond pas lors des transmissions dans les conditions naturelles à la réputation qui
lui était faite au vu de sa capacité vectrice évaluée dans les conditions
expérimentales Aussi, pour l'instant toute inquiétude n'est nullement justifiée en
zone de savane de Côte d'Ivoire.
Cela n'est pas le cas dans d'autres régions
d'Afrique (Cuinée, Sierra-Leone), où le groupe S.soubrense-S.sanctipauLi largement
représenté est associé en plus à des foyers d'Onchocercose grave. Ce groupe est non
seulement en voie de mutation sous la pression des traitements larvicides mais il
sembleau:ssi qu'on assiste à une dérive génétique ou au passage des gènes de
résistance de S.soubrense-S.sanctipauli chez les espèces savanicoles.

- 212 -
Au regard de nos différents résultats relatifs aux cytotypes, à l'âge
physiologique et ~ l'infestation des femelles par Onchocerca volvulus, il est possible
de retenir qu'en ione de savane (haut Bandama, haut Sassandra) comme en zone
forestière traitée (bas Bandama) ou non traitée (bas Sassandra, moyenCavally) de
Côte d'Ivoire, les femelles du groupe S.souhrense-S.sanctipauli ont un rôle vecteur
pratiquement nul. Si pour la zone de savane les références bibliographiques sont
inexistantes,' par contre nos résultats confirment le fait qu'en zone forestière de Côte
d'Ivoire la transmission est infime.
Il est à noter que la paire S.souhrense-S.sanctipauli
dans les conditions
naturelles a également un rôle vecteur pratiquement nul lorsque ce groupe vecteur
dans sa zone d'origine pique sur un réservoir essentiellement constitué de parasites
de savane.
Tous ces résultats nous amènent à la conclusion qu'en zone de savane comme
en zone forestière de Côte d'Ivoire, les femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli
n'ont pratiquement aucun rôle vecteur. Pour ce qui est de la zone de limite forêt-
savane, nous n'y avons effectué aucune enquête mais QUILLEVERE (1979) note que
S.souhrense piquant dans cette zone sur réservoir mixte (souches parasitaires de
forêt et de savane présumées associées) transmet mieux que sur réservoir de forêt. Il
nous faut
également signaler qu'en dehors de
Côte
d'Ivoire,
et plus
particulièrement dans des foyers d'Onchocercose grave du Togo, du Bénin, de la
Guinée et de la Sierra Leone, la paire S.soubrense-S.sanctipauli
est le vecteur
largement dominant, et dans certains cas le seul connu.
Pour ce qui .est du recours au piège plaque d'aluminium engluée, nous
pouvons conclure que même si les femelles récoltées sur plaque n'interviennent
pas directement dans la transmission, il est néanmoins possible d'avoir recours aux
plaques comme méthode complémentaire de la capture sur appât humain. Cette
méthode est d'autant plus appréciée que pour un gîte donné la population
simulidienne récoltée sur les plaques constitue le meilleur échantillonnage
écologique qui puisse être enregistré (TRAORE, 1981) et qu'il y a des zones
(notamment en savane) où une fraction non négligeable de la population
simulidienne ne pique pas l'homme. En effet, il a été constaté que dans plusieurs
localités du Programme OCP qui utilise depuis des années les plaques d'aluminium
comme détecteurs de femelles non anthropophiles, les récoltes atteignaient
. plusielifs"centaülèsd'individtis-alors que dans 'le même temps les captiiressur . '~l ,.,.'
appât humain étaient négatives. Par ailleurs GUILLET (1985) note que ces individus
l
·1

- 213 -
constituent probablement une part importante du
"Pool Génétique"
des
populations résiduelles dans les zones traitées; or ce sont ces populations qui
demain assureront la transmission. Aussi, toute méthode permettant la collecte
d'informations. sur ces individus ne peut que contribuer à
une meilleure
organisation de la lutte afin d'assurer une protection plus efficace des populations
humaines cibles.
Par ailleurs, même si toute étude sur la dynamique de la transmission
onchocerquienne dans une zone donnée passera toujours par la capture sur
homme, compte tenu de l'abondance des femelles récoltées sur plaques, leur
infectivité ne pourrait-elle pas être un indice du niveau de la transmission dans
ladite zone?
Les taux d'infestations, les charges parasitaires et le PAT obtenus à Akakro
confirment qu'en zone de petites rivières de forêt, le groupe S.squamosum-
S.yahense est un excellent vecteur naturel d'O. uolo ulus,
Toutefois des études
restent à entreprendre en vue d'établir la pathogénicité de la souche d'O. volvulus;
ce qui permettra d'expliquer éventuellement la discordance entre un PAT très élevé
et l'Onchocercose bénigne qui caractérise les régions à S.squamosum-S.yahense.
Pour permettre d'évaluer avec beaucoup plus de précision le rôle des différents
groupes vecteurs dans la transmission de l'Onchocercose, il est impérieux d'etablir
l'identité d'O. volvulus. En effet, s'agit-il de deux populations (ou sous espèces)
d'onchocerques, l'une de souche forestière et l'autre savanicole? Dans l'état actuel
de nos connaissances, les données entomologiques (taux d'infestations, charges
parasitaires) recueillies tant en zone de savane qu'en zone forestière, indiquent que
chez les femelles du groupe S.soubrense-S.sanctipauli une nette discordance existe
entre leurs potentialités vectrices
expérimentales inquiétantes
et
leurs
caractéristiques vectrices naturelles qui sont restreintes sinon nulles.
En zone de savane ces femelles sont essentiellement zoophiles. Par contre en
zone de grandes rivières de forêt, le nombre de piqûres par homme et par jour en
saison de crue indique que toute tentative d'aménagement (construction de barrage,
complexe agro-alimentaire, ranches) devra être accompagnée d'un programme de
traitement larvicide visant à réduire les densités simulidiennes. Il en va de même
pour les aménagements en zone de petites rivières de forêt où S.squamosum-
S.yahense, excellent vecteur, transmet une souche d'O.volvuLus
qui s'avère être
'peu' pathogène pour l'homme.
..... ' ,
;
,l'

v.
,
- 214 -
3.3.2. Impact de la charge microfilarienne des
onchocerguiens sur la transmission.
3.3.2.1. Résultats.
L'ensemble des résultats est présenté en quatre tableaux:
- Dans le tableau XXXV nous présentons le nombre de femelles gorgées par
onchocerquien et.la mortalité de ces femelles entre le premier et le septième jours.
La récapitulation des résultats exposés dans ce tableau indique que sur 1926 .
femelles gorgées sur cinq onchocerquiens en 30 jours, 1267 ont vécu assez
longtemps (5 jours) pour permettre l'obtention de larves infectantes mais compte
tenu du fait que les onchocerquiens présentent des charges microfilariennes
différentes, on a effectivement récolté 1041 stades infectants sur seulement 196
femelles.
Ces résultats permettent de retenir que 65,78% des femelles gorgées atteignent 6
jours et 40% sont encore vivantes le sixième jour. Par ailleurs les femelles chez
lesquelles les larves infectantes ont été récoltées représentent 10,17% des femelles
gorgées et 15,46%, des femelles ayant atteint 6 jours de survie.
- Nous rapportons dans le tableau XXXVI la charge microfilarienne et le
nombre total de femelles gorgées par onchocerquien, le nombre de femelles
disséquées et les infestations (nombre de femelles infectées et infectieuses; nombre
de larves évolutives et infectantes).
Les résultats obtenus peuvent être résumés comme suit : 2934 femelles gorgées,
1926 disséquées dont 292 infectées par 1828 larves évolutives et 196 femelles
infectieuses portant 1041 larves infectantes. Il est à noter que parmi les 1008 femelles
non disséquées, les vivantes (864) ont été conservées en azote liquide pour des
études Ultérieures (notamment l'étude du passage de la membrane péritrophique). .
- Le tableau XXXVII résume l'étude de l'ingestion (les femelles sont disséquées
immédiatement ou au plus une heure après le repas de sang).
- il apparait 'que sur 400 femelles gorgées et disséquées immédiatement après le' --
repas de sang, on compte 144 simulies qui ont ingéré 1577 microfilaires.

Tableau
XXXV
Taux de mortalité des femelles gorgées sur onchocerquiens en zones de grandes rivières de forêt
(Soubré - Côte d'Ivoire).
- - - - - - - -
- - - - - - - -
- - - - - - - -
--------
--------------------
--------------------
--------------------
--------------------
Numéros
Nombre'
J1
J2
J3
J4
J5
J6
des
1
de
h
'. IFemelles FemellesiPourcentage Femelles Pourcentage Femelles Pourcentage Femelles Pourcentage Femelles Pourcentage
onc ocer- If 11
eme
es
l '
.
, .
i
Femelles
Femelles
Femelles
Femelles
Femelles
quiens
mortei
mortes
mortes
- mortes -
-mortes
mortes
mortes
mortes'
mortes
mortes
mortes
mortes
2,79
7,26
7,82
27,38
. 54,75
N° 1
179 ..
o
+
+
+
+
+
5
13
14
49
98
2,46
3,87
4,01
6,66
7,44
4,51
8,27
7,52
24,06
55,64

+
+
+
+
+
2
133
o
6
11
10
32
74
3,59
4,77
4,57
7,41
8,61
1
3,31
9,09
7,44
31,04
48,76
N
.....
\\J1

+
+
+
+
3
242
o
+
8
22
18
76
118
2,29
3,69
3,37
5,94
6,42
2,85
5,92
22,15
39,25
29,83
N° 4
456
o
+
+
+
+
+
13
27
101
179
136
1,55
2,20
3,88
4,37
4,28
2,76
8,96
13,79
26,21
48,28
N° 5
145
o
+
+
+
+
+
4
13
20
38
70
2,72
4,74
5,72
7,30
8,29
3,12
7,45
24,11
32,38
42,94
TOTAUX
1155
o
+
+
+
+
+
36
86
163
374
496
1 ,02
1,54
2,51
2,75
2,91
=========~============================================ = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = =
-- ~
··t

Tableau
xXXVI
Infestations de femelles gorgées sur onchocerquiens en zone de grandes
rivières de forêt (Soubré - Côte d'Ivoire).
-~-
-"
.. _-
=:::::::=ë:::=r=====~~:::::====r::::~~::r=::::~~::=-::::~~::=-==~::~::==I==:::::~::==r==~::~::===1
onchocerquiens microfilariennes go~gées
disséquées infectées évolutives infectieuseslinfectantes
N° 1
1
622
372
0
0
0
0
1
1
1
1
N
....
N° 2
0\\
1
5
1
618
1
370
1
20
1
55
N° 3
1
10
636
1
409
1
65
1
245 1
9
22
1
1
33
1
94
-
N° 4
20
501
501
116
664
45
176
N° 5
100
557
274
91
864
109
749
TOTAL
2934
1926
292
1828
196
1041
==============~================~=============================~===================================

Tableau XXXVII
Etude de l'ingestion (immédiatement à une heure après le repas de sang).
,. __ ===================================~==========+==========+==========~==========z==========z=======
Numéros
des
Numéro 1
Numéro 2
Numéro 3
Numéro 4
Numéro 5
Total
onchocerquiens
Résultats
des dissections
Nombre de simulies disséquées
100
100
Absent
100
100
400
N
- '
-...J
lors
Nombre de simulies positives
4
57
83
144
cu
Nombre de microfilaires ingérées
1
0
1
4
test
1
237
1336
[
1577
==============================================================================================-=======
!'
i

Tableau XXXVIII
Infestations expérimentales des femelles du groupe S.sou6z.ense-S.sanctipauli
par O.IJoLlJuLus.
================~==================~=============;==== = = = = = = = = = = = + =-= = = = = = = = = = = = = ; = = = = = = = = = = = = = = =
Numéros
des
Charges
Pourcentage
Nombre larves
Pourcentage
Nombre larves
femelles
évolutives
femelles
infectantes
onchocerquiens
microfilariennes
infectées
par femelle
in fecti euses
par femelle
N° 1
1
o
o
o
o
N° 2
5
5,40
2,75
2,43
2,44
N
...
œ

1
3
10
15,89
3,76
8,06
2,80
N° 4
20
23,15
5,76
8,98
3,90
N° 5
100
33,21
9,40
39,78
6,80
-----~==========================================================================~===============

- 219 ~
: _ -.":.~.'U..: _" .
- Enfin dansIe tableau XXXVIII nous présentons pour chaque onchocerquien : .
la charge microfilarienne, les taux d'infestations et la charge parasitaire obtenus
chez les femelles gorgées sur ces onchocerquiens.
3.3.2.2. Discussion.
= Nos observations antérieures en Côte d'Ivoire et au Mali (TRAORE et al.,
1985) montrent que, quelles que soient la zone et la méthodologie utilisée, les plus
fortes mortalités de femelles se situent au 3ème et au 4ème jours de survie. Dans le
cas particulier de la zone de grandes rivières de forêt (région de Soubré), la mortalité
pour cette période se situe autour de 40% des femelles .gorgées. Pour la même zone,
les résultats (cf. tableau XXXV) acquis lors de l'expérimentation de Février-Mars
1
1987 font apparaître que le taux de mortalité pour ces 3ème et 4ème jours est de
1
12,92% (4,46% +' 8,46%) des femelles gorgées. Cette différence constatée dans la
même zone et à la même saison (période d'étiage) entre les taux de survie pourrait
être due aux charges microfilariennes moyennes des onchocerquiens qui sont de 250
et 30 respectivement pour les observations de 1985 et 1987.
Toutefois, en tenant compte des résultats acquis séparément par chaque
onchocerquien, l'on constate que l'augmentation des charges microfilariennes (l, 5,
ID, 20, 100) ne correspond pas toujours à une augmentation de la mortalité des
3ème et 4ème jours (7,25%, 5,67%, 9,77%, 25,54%, 12,04%).
En outre, un parallèle entre les femelles ayant vécu 6 jours, c'est-à-dire celles'
susceptibles d'héberger des larves infectantes d'O.volvulus, fait apparaître que les
femelles gorgées sur des onchocerquiens de charges microfilariennes 1 et 100,
présentent au ôème jour des taux de survie qui sont respectivement de 78,22% et
72,62% des femelles gorgées.
Ces taux et le nombre de femelles placées en survie (onchocerquien n 01 : 372
simulies; onchocerquien n02 : 274 simulies) nous permettent d'estimer l'ecart
réduit entre les taux de survie des simulies à 1,64. C'est dire que malgré l'écart entre
les charges microfilariennes, il n'y a aucune différence significative (IcI < 1,96) entre
les taux de survie.
= S'agissant des caractéristiques vectrices expérimentales, nos résultats (cf.
tableaux" XXXVI/XXXVII ëfXXXVIlI) semblent indiquer qli'il y a une corréliüion-'
directe entre la' charge microfilarienne des onchocerquiens et la quantité de

- 220 -
microfilaires ingérées. En effet, des charges microfilariennes de 1,
5,
20 et 100
correspondent respectivement à 0, 0,04,
2,27 et 13,36 microfilaires ingérées par
femelle disséquée.
Pour ce qui est des taux d'infestations et de la charge microfilarienne, nous
constatons également que des charges microfilariennes .de 1,
5,
10,
20 et 100
correspondent respectivement à des taux de femelles infectées de 0, 5,40,
15,89,
, 23,15, 33,21 et des nombres de larves évolutives par femelle infectée de 0, 2,75, 3,76,
5,76 et 9,40. Autrement dit, au fur et à mesure que la charge microfilarienne
s'accroît, elle se traduit par une augmentation des taux de femelles infectées et du
nombre de larves évolutives par femelle infectée. Cette augmentation ne se traduit
pas obligatoirement par un accroissement du niveau de la transmission. En effet,
PHILIPPON (1977) note que parmi les facteurs qui influent sur la transmission, il
faut tenir compte non seulement des facteurs liés au vecteur, mais également de
ceux liés à l'homme et au parasite O. volvulus.
Par ailleurs nous retiendrons que
lorsque la charge microfilarienne se situe entre 1 et 5, les pourcentages de femelles
infectieuses sont faibles (0 à 2,43%); lorsque cette charge se situe entre 10 et 20, ces
pourcentages sont élevés (moyenne = 8,52) et enfin une charge microfilarienne de
100 se traduit par un pourcentage de femelles infectieuses très élevé (39,78%).
Le nombre de larves infectantes par femelle infectieuse accuse également une
augmentation par~llèle à la charge microfilarienne des onchocerquiens; cependant
il est à noter que si des charges microfilariennes de 1 et 100 correspondent
respectivement à des nombres de larves infectantes par femelle infectieuse de 0 et
6,80, par contre des charges fluctuant entre 5 et 20 microfilaires correspondent toutes
approximativement à ,3 - 4 larves infectantes par femelle infectieuse.
Nous référant au tableau XXXVIII et à nos résultats de transmission naturelle
(tableau XXIII: 3,40% de femelles infectées, 5,46 larves évolutives par femelle
infectée; 0,60% de femelles infectieuses, 4,14 larves infectantes par femelle
infectieuse) enregistrée dans la même région, il apparaît que les taux d'infestations
obtenus à partir ~es femelles gorgées sur les onchocerquiens sont soit similaires
(onchocerquiens N° 1 et N° 2) soit nettement supérieurs (onchocerquiens N° 3, N° 4
et N° 5) à ceux de la transmission naturelle. Par contre les charges parasitaires sont
pratiquement équivalentes sauf pour les femelles gorgées sur l'onchocerquien N° 5
qui présente des charges supérieures à celles de la transmission naturelle. Quand on
saitqueIàtraiismissiori 'éxpérimentàlepeimet dé 'faire' abstraction 'des éventuels .~_.'
aléas pouvant gêner le bon déroulement du cycle parasitaire, l'on admet que dans

- 221 -
les conditions naturelles, les différents. résultats de transmission expérimentale (cf.
tableau XXXVIII)' ne peuvent que subir une baisse dont la conséquence première
sera de rapprocher davantage les taux observés chez les onchocerquiens N° 1 et 2 qui
ont les plus faibles charges microfilariennes.
3.3.2.3. Conclusions;
Nos
résultats' de transmission expérimentale en relation avec la charge
microfilarienne des onchocerquiens de la région de Soubré, nous permettent de dire
qu'en zone de grandes rivières de forêt, toute femelle gorgée sur un onchocerquien
de charge microfilarienne égale ou inférieure à 5 présente une faible capacité de
transmission expérimentale. Il reste à établir dans les conditions naturelle, les
corrélations vecteurs-onchocerquiens à faibles charges microfilariennes.
On sait que dans la nature les femelles sont très exposées aux variations des
facteurs bioclimatiques et leur contact avec le parasite est souvent aléatoire; les
corrélations vecteurs-onchocerquiens ne peuvent donc se traduire que par une
transmission naturelle infime. C'est dire que tous les porteurs de microfilaires ne .
jouent pas un rôle dans la transmission et une réduction du réservoir de parasites
peut être un moyen de contrôle à long terme de la transmission de l'Onchocercose
humaine.
3.3.3. Impact d'un traitement de masse à l'Ivennectine sur la transmission de
, l'onchocercose en zone forestière de Côte d'Ivoire.
3.3.3.1. Résultats de l'enquête entomolo&ique avant le traitement.
L'enquête entomologique a été effectuée sur deux points de capture dénommés
Pont Oua et Oua Amont sur le Goué aux abords de Oua, un des cinq villages de
notre zone d'étude.
Les résultats obtenus en 178 journées de captures sont présentés au tableau
XXXIX: 10.615 femelles capturées et disséquées; 1463 infectées et 249 infectieuses.
1
.
Quelques traits permettant de caractériser la population simulidienne étudiée
.
1
'
peuvent être retenus:
, . "':Të'poiITCëiitagë"ni6yen'de femelles paies est de 51,79% pour l'ensemble de-là
population simulidienne. Toutefois, un regroupement par saison fait apparaître

'-"
)
Tableau
XXXIX
Résultats des captures, dissections et infestations des femelles du groupe S.squarnosurn-
S.yanense
en zone de petites rivières de forêt (région de Danané).
Avant le traitement.
==========~============~==========x===========~=======
= = = = = = = ~ = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = ~ = = = = = = = = = = = = = --------------
--------------
Femelles
1 Femelles
Femelles
Femelles
Nombre de larves évolutives
·Nombre
de
Potentiel
Missions
pares
pares
larves
Mensuel de
disséquées 1
pares
infectées
infectieuses
Saucisses 1 L
thorax
infectantes
Transmission
2
1
L3
l
.804
1
493
151
29
451
1
1161
59
91
97,4
(61,31~6)
(30,6œO
(5, 88~O
II
1473
995
268
49
796
194
263
202
156,5
(67,54%)
(26,9œ6)
(4, 92~6)
III
N
1155
744
200
58
697
126
144
201
150,8
N
N
(64, 41~O
(26,8œ6
( 7 , 79~6)
IV
702
384
101
11
631
42
81
20
23,8
(54,7œ6)
(26,3œ6)
(2, 86~6)
V
3255
1586
427
61
1470
287
306
288
360
(48, 72~6)
(26,9œ6)
. (3,84%)
VI
3226
1296
316
41
1046
264
160
182
282
(40, 17~6)
(24,40%)
(3,16%)
Totaux
10.:615
5498
1463
249
5091
1029
1013
984
1070,5
(178 jours)
(51 , 79~6)
(26,60%)
(4,52~6)
==========~=========================================== = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = =

- 223 -

qu'en période d'étiage (missions l, II, III) l'âge physiologique moyen ((493 + 995 +
744) / (804 + 1473 + 1155) =,65,03% de pares) est plus élevé qu'en période de crue
((384 + 1586 + 1296) / (702 + 3255 + 3226) = 45,46% de pares pour les missions IV, V
''-,
et VI). Une répartition par mission indique que l'âge physiologique le plus élevé
(67,54% de pares) a été observé au cours de la mission II, alors que l'âge le plus faible
(40,17% de pares) est celui de la mission VI. Entre ces deux missions, on enregistre
une chute progressive de l'âge physiologique.
- Le tableau XLI réprésente l'évolution des pourcentages de femelles infectées
et infectieuses avant et après le traitement à l'Ivermectine. Pour l'ensemble des
femelles capturées et disséquées, le pourcentage moyen de femelles infectées et
infectieuses par rapport aux pares est respectivement de 26,98% et de 4,74%. Quant à
la charge parasitaire moyenne des femelles (tableau XXXIX), elle est de 4,87 (= (5091
+ 1029 + 1013) /1463) larves évolutives par femelle infectée et de 3,95 (= 984/249)
larves infectantes par femelle infectieuse
3.3.3.2. Résultats de l'enquête entomologique après le traitement.
L'évaluation, entomologique de contrôle après le traitement a été effectuée sur
les mêmes points de capture (Pont Oua et Oua Amont). Elle a commencé quatre
jours après le traitement à l'Ivermectine de la population humaine du dernier
village et s'est étalée sur douze mois.
De l'examen du tableau XL, il ressort que 17.150 femelles ont été capturées et
disséquées. Ces dissections ont permis d'enregistrer 8160 femelles pares, 751
infectées et270 infectieuses. Ces résultats permettent de retenir quelques traits pour
caractériser la population simulidienne observée après le traitement à l'Ivermectine
- Le pourcentage moyen de femelles pares est de 47,58%. Ce pourcentage est en
1
corrélation avec Les saisons et la productivité simulidienne. Le taux le plus élevé
!
(61,70%) a été obtenu en période d'étiage et de faible productivité simulidienne,
alors que letaux 'le plus faible (38,41%) s'observe en période de forte productivité
simulidienne c'est-à-dire à la décrue des hautes eaux.
- Sur les 8160 femelles pares, le pourcentage moyen de femelles infectées
(tableau XLI) est de 11,38% et celui des femelles infectieuses de 3,96%. Quant à la
charge parasitaire, moyenne des femelles, elle est de 3,10 (= (1096 + 441 + 797) / 751)
larves' évolutivesparfémelle infectée et de 3,73 (~ 1008/270) larves infectantes par' ....,.-

femelle infectieuse (tableau XL).
Il

-
_.-J
...
Tableau
XL
Résultats des captures, dissections et infestations des femelles du groupe S. squa mosu m-
S.yahense en zone de petites rivières de forêt (région de Danané).
Après le traitement.
==========~============~==========~===========~==============~=============================~=============~==============
Femèlles
1 Femelles
Femelles
Femelles
Nombre de larves évolutives
Nombre
de
Potentiel
Missions
pares
pares
larves
Mensuel de
disséquées 1
pares
infectées
infectieuses
Saucisses 1 L
thorax
infectantes
Transmission
2
1
L3
VII
5641
1
2415
141
51
232
1
58 1
147
217
217
(42,81 ?6)
(5,83?O
(2,11?O
VIII
3027
1
1434
87
29
101
1
58 1
91
131
406,1
(47,37?6)
(6,07?6)
(2,02?6)
IX
1468
1
787
86
44
105
23
99
162
348,9
(53,61?O
(10,90?é)
(5,60?6)
X
1807
1
1045
118
68
116
131
157
224
347,2
(57,83?6)
(11,30?O
(6,50%)
XI
914
1
523
54
20
83
17
37
51
153
N
N
(57,22?O
(10,30?O
(3,82?O
~
XII
1
329
1
203
25
12
31
18
20
82
254,2
(61,70%)
(12,30?O
(5,91?O
XIII
381
197
37
10
54
17
55
45
135
(51,70?6)
( 18 , 78?O
(5,07%)
XIV
1779
863
82
19
88
61
93
41
123
(48,51?6)
(9,50?O
(2,20%
XV
1804
693
121
17
286
58
98
55
165
(38,41%)
(17,46%)
(2,45%)
Totaux
17 .150
8160
751
270
1096
441
797
1008
2149,4
12 mois
(47,58?6)
(9,20?O
(3,30%)
---===============================~===================
= = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = =

- 225 -
Tableau XLI
Pourcentage
de femelles pares infectées et infectieuses
avant et après le traitement.
-------------------------------------------------------------------
--------------------- ---------------------
-----------------------
Femelles
infectées
Femelles infectieuses
Missions
Avant le traitement
Avant le. traitement
l
30,6
5,88
II
26,9
!
4,92
III
26,8
7,79
IV
26,3
2,86
V
26,9
3,84
VI
24,4
3,16
Moyennes
26,98
4,74
Hissions
Après le traitement
Après le traitement
VII
5,83
2, 11
VIII
6,07
1
2,02
.
IX
10,9
5,6
1
1
.
X
11 ,3
6,5
"
XI
10,3
3,82
XII
12,3
5,91
XIII
18,78
5,07
XIV
9,50
2,20
XV
17,46
2,45
1
~Ioyennes
11 ,38
3,96
12 mois
après le traitement
--------------------- --------------------- -----------------------

- Z26 -
",.
.. ,\\
,'
Pourcentage
capture
totale
40
Traitement
30
A
20
10
Mois
1
2
3
4'
5
6
7
8
9
10
11
12
Figure 39 : Fréquence du pourcentage des femelles infectées
!
avant et après le traitement par l'ivermectine.

- 227 -
- Nous référant au tableau XLI et à la figure 39, il apparaît que dans les deux
mois qui suivent le traitement de la population humaine à l'Ivermectine, on
observe une importante réduction du pourcentage des femelles infectées de l'ordre
de 70%. Toutefois, dès le troixième mois après le traitement, on observe une
remontée progressive du pourcentage des femelles infectées qui reste néanmoins
bien inférieur aux valeurs observées avant le traitement. En effet, ce pourcentage de
femelles infectées qui fluctuait entre 24,4% et 30,6% avant le traitement, ne se situe
plus qu'entre 5,83% et 18,78% après le traitement.
3.3.3.3. Evaluation de la distribution microfilarienne
(prévalence, densité) avant le traitement.
1
Les résultats de l'enquête épidémiologique avant le traitement sont présentés
dans le tableau XLII. Ils peuvent être résumés comme suit:
Sur les 2703 personnes que nous avons recensées, 2355 individus ont subit des
biopsies cutanées exsangues (skin-snip). L'examen parasitologique de ces biopsies a
permis de dénombrer 1416 snips positifs.
Ces données permettent d'établir que pour l'ensemble de la zone, le taux de
présence est de l'ordre de 87,12%; pour les villages pris séparément, le taux le plus
faible est enregistré à Tropleu (79,49%) et le plus élevé à Yéalegbeupleu (97,72%).
,
.
En tenant compte d'une répartition par sexe, il apparaît que la population
d'hommes (760 personnes, 53,76%) hébergeant des microfilaires est légèrement plus
importante que celle des femmes (656 personnes, 46,33%).
Cette différence se retrouve au niveau de chaque village et traduit le fait que ..
les hommes sont plus exposés ou plus sensibles à l'infection que les femmes.
Quant à la répartition par tranches d'âge (tableau XLIII), elle indique que
38,94% des onchocerquiens sont des enfants de moins de 20 ans. Par ailleurs, il est à
noter que sur ces 551 enfants âgés de moins de 20 ans, 387 (70,23% de la population)
ont moins de 15 ans et 96 sont de. très jeunes enfants (2 à 5 ans).
Nos résultats (tableau XLII), indiquent que la prévalence fluctue entre 56,93%
et 69,76%, tauxcnregistréarespectivement àTropleu et Yéalegbeupleu. La-zone
d'étude, avec une prévalence moyenne de
60,12%,
est donc
une zone
; '.. ~

'Y'"
'Tableau XLII
Evaluation épidémiologique simple des villages de la zone d'étude avant le traitement.
(Prévalence et Community Microfilarial Load ou CMFL = Charge Microfilarienne de la Communauté).
--------------- ~-----------l------------------------ --------- --------------
. Popula tion
Population
Population
Taux
------------1--------
Villages
snlps
Absents
de
Prévalence
CMFL
.
recensée
examinée
posi ti fs
présentation
- .
Trokolimpleu
1034
822
468
212
79,49
56,93
19,51
5ioba
445
397
234
48
89,21
58,94
28,87
Bleupleu
514
464
29G
50
90,27
62,50
33,83
J
Oua
L 534 - 500
304
34
93,63
60,80
28,10
N
N
co
Yé31egbeupleu
176
172
120
4
97,72
69,76
313,52
TOTAUX
2703
l
2355
1416
348
87,12
60,12
1
- - - - - - - - - - - - - - -
------------ ------------------------- ------------------------ ---------------------

- 229 -
Tableau XLIII
Distribution des microfilaires (mfi d'O. ~ol~ulus
par tranche d'~ge
avant et après le traitement à
l'Ivermectine.
-----------------
----------------- =====================----T=====---=======--========
Prévalence
Densités microfilariennes
Tranches d'âges
Avant
le
Après
le
Avant
le
Après
le
traitement
traitement
traitement
traitement
o - 4 ans
17,76%
13,29~~
1,50 mf.
1,33mf.
5 -
9 ans
42 , 09~ô
30 , 48~~
5,32 mf.
1,25 mf.
1
,
10 - 14 ans
65 , 66~~
43, 51 ~~
15,73 mf.
2,25 mf.
15 - 29 ans
82, 16~~
49,26%
18,55 mf.
4,76mf.
30 - 49 ans
86,67~~
54, 04~~
38,86 mf.
5,28 mf.
50 ans et plus
90, 42~~
45 , 59~é
30,20 mf.
13,02 mf.
=================-============-============-============-============

- 230 -
d'hyperendémie onchocerquienne. Quant aux CMFL enregistrées à Tropleu (19,51),
Sioba (28,87), Oua (28,10), Bleupleu (33,83) et Yéalegbeupleu (38,52), elles permettent
d'estimer la CMFLmoyenne à 29,76 qui est également caractéristique d'une zone
d'hyperendémie onchocerquienne. La zone d'étude se caractérise aussi par le fait
que 47,11% des enfants (0 - 19 ans) et 85,12% des adultes (20 ans et plus) portent des
microfilaires. Ces chiffres estimés par village restent élevés et par. conséquent les
adultes n'hébergeant pas les .rnicrofilaires sont peu nombreux; ils représentent
16,52%, 15,76%, 14,22%, 12,87% et 12,50% de la population adulte respectivement à
Oua Tropleu, Bleupleu,Sioba et Yéalegbeupleu.
Enfin pour permettre des comparaisons, le tableau XLIII donne la répartition
classique par tranche d'âge de la prévalence: 0 - 4 ans = 17,76%; 5 - 9 ans 42,09%; 10
-14 ans = 65,66%; 15 - 29 ans == 82,16%; 30 - 49 ans = 86,67% et 50 ans et plus = 90,42%.
Les charges microfilariennes correspondant à ces
tranches
d'âges sont
respectivement de l,50, 5,32, 15,73, 18,55, 38,86 et 30,20 microfilaires.
1
3.3.3.4. Traitement de la population humaine.
Les résultats acquis lors du traitement de la population à l'Ivermectine sont
récapitulés au tableau XLIV et se présentent comme suit : sur 2703 personnes
recensées, 2554 se sont présentées à l'examen médical prétraitement, mais compte
tenu des critères d'exclusions (femmes enceintes, malades, nourrissons, enfants de
moins de 15 kilogrammes) seulement 1848 individus ont effectivement pris
1'Ivermectine à la dose de 150 mcg/kg.
Notons que 2185,5 comprimés d'Ivermectine ont été distribués lors des
traitements à Yéalegbeupleu (149), Sioba (371, Bleupleu (405) Oua (467) et Tropleu
(793,5).
Le taux de présence est de 94,48% (2554/2703) pour l'ensemble de la zone; mais
atteint 96,44% et 97,72% respectivement dans les villages de Oua et Yéalegbeupleu.
Ces taux indiquent que le
traitement de
masse
à
l'Ivermectine a
été
particulièrement bien accueilli par la population de la zone d'étude. Quant au taux
de la couverture médicale, il est de 72,35% (1848/2554).

:~
T8bleau XLIV: Traitement
de masse de la population humaine des villages de la zone d'étude.
---------------
--------------- ============-============~============~=============~==============~=============
, Population
Population
Population
Population
TaUx
de
Pourcentage
Villages
Population
recensée
examinée
traitée
non trai tée
présentation
traitée
Trokolimpleu
-
1034
970
684
--286
- -
93,81 ~ 1 --49-- ---
,
_70; 52
Sioba
445
415
310
105
93,25 ~ 2,37
74,70
Bleupleu
514
482
344
138
93, 77 ~ 2,13
71,37
OUB
534
515
391
124
96 ,44 ~ 1,60
75,92
1
-
N
- -
\\.N
....
Yéslegbeupleu
176 .
172
119
53
97, 72 ~ 2,24
69,19
TOTAUX
2703
2554
1848
706
94,48 ~ 0,87
72; 36
--------------- ------------ ------------ ------------ ------------- -------------- -------------


- 232 -
3.3.3.5. Evaluation de la distribution microfilarjenne après le traitement.
'.
L'évaluation épidémiologique de contrôle au niveau de toute la population a
été effectuée six
mois après le traitement à l'I vermectine. Les' résultats de cette
évaluation figure~t dans le tableau XLV. Ce dernier indique que sur 2703 personnes
recensées, 1759 individus ont subit des biopsies cutanées exsangues. L'examen
parasitologique de ces biopsies a permis de dénombrer 621 snips positifs.
1
Il ressort donc que le taux de présence est de 65,07% et la prévalence de la
1
maladie de 35,30%. Quant à la CMFL moyenne pour la zone, ellé est de S,56 en
tenant compte de l'ensemble de la population et inférieure à 2 en éliminant les
personnes ayant un snip positif mais qui n'ont pas été traitées car elles étaient
absentes de la zone lors du traitement.
Le tableau XLIII donne la prévalence observée par tranches d'âges après le
traitement: 0 - 4 ans = 13,29%; 5 - 9 ans = 30,48%; 10 - 14 ans = 43,51%; 15 - 29 ans =
1
49,26%; 30 - 49 'ans = 54,04% et 50 ans et plus = 45,59%. Quant aux charges
microfilariennes correspondant à ces tranches d'âges, elles sont dans l'ordre de 1,33,
1,25, 1,25, 4,76, 5;28 et 13,02 microfilaires.
Devant les nombreux problèmes (notamment refus des individus de subir
plusieurs fois des snips) que pose le suivi de toute la population, 30 onchocerquiens
ont été choisis et suivis avant et surtout après le traitement à l'Ivermectine. Les
différents résultats obtenus sont présentés dans 3 tableaux ( XLVI, XLVII et XLVIII)
et 2 figures (40 et 41).
Le tableau XLVI indique d'une part, que les charges parasitaires des 30
onchocerquiens choisis dans les villages de Oua (10), Sioba (10) et Tropleu (10),
fluctuent entre 265 et 18, et d'autre part que le nombre moyen de microfilaires
ingérées par les simulies avant le traitement varie de 49,S à 1,3.
Le tableau XLVII et les figures 40 et 41 montrent la variation du nombre de
microfilaires ingérées avant le traitement, puis deux jours, 3 mois, 6 mois et 12
mois après la prise de l'Ivermectine. Il en ressort que pour chacun des villages nous
pouvons retenir :

~
Tableau XLV
Evaluation épidémiologique simple des villages de la zone d'étude six (6) mois après le
traitement à l'Ivermectine.
(Prévalence et Community Microfllarial Load ou CMFL = Charge Microfilarienne de la Communauté).
=======~=======~~===========~============+============+=========+==============~============+========
" Population
Population
Porulation
Taux
Villages
snips
Absents
de
Prévalence 1 CMFL
recensée
examinée
positifs
pr:ésentation
I:_·_···~-
Trokàlimpleu
:1
1034
163
55,61 .::!:. 2,05
1
575
1
1
459
1
28,35
4,19
Sioba
445
257
90
188
57,75 .::!:. 4,68
35,02
6,73
Bleupleu
514
337
128
177
65,56 .::!:. 4,19
37,98
5,78
- -
1
N
Oua
534
441
168
93
82,58 .::!:. 3,28
38,09
2,78
~
~
1
Yéalegbeupleu
176
149
72
27
84,65 .::!:. 5,43
48,32
8,30
TOTAUX
27113
1759
621
944
65,07.::!:. 1,83
35,30
===============--============-============-===========
= - = = = = = = = = = - = = = = = = = = = = = = = = - = = = = = = = = = = = = ~ = = = = = = = =

- 234 -
- Oua: le nombre moyen de microfilaires ingérées par les simulies avant le
traitement est de 17,6. Cette moyenne tombe 2 jours et 3 mois après le traitement,'
respectivement à 0,18 et 0,12. Les taux de réduction correspondant à ces périodes de
post-traitement sont de 98,97% et 99,92%. Reste que' 6 mois et 12 mois après le
traitement, les moyennes des microfilaires ingérées remontent respectivement à
0,55 et 1,95; les pourcentages de réduction par rapport au, niveau d'avant le
traitement ne sont plus que respectivement de 96,97% et 88,92%.
- Sioba : le nombre moyen de microfilaires ingérées avant le traitement est de
12,51. Deux jours après le traitement, cette moyenne passe à 0,045, soit une
réduction de 99,64%. Cette dernière atteint 99,95%, 3 mois après 'le traitement et
correspond à unnombre moyen de microfilaires ingérées de 0,006. Enfin 6 et 12
mois après le traitement, on note une légère augmentation de la moyenne de
microfilaires ingérées par femelle (0,63 et 1,45) d'où la baisse du pourcentage de
réduction observée à 6 mois (94,16%) et 12 mois (88,40%).
- Tropleu : la moyenne du nombre de microfilaires ingérées est tombée de
11,15 avant le traitement à 2,69 deux jours après la prise de l'Ivermectine, soit une
réduction de 75,87%. Ces deux paramètres (charges parasitaires des femelles,
pourcentages de réduction) sont respectivement de 0,78 et 93% à 3 mois, de 1,22 et
89,69% à 6 mois et de 1,30 et 88,34% à 12 mois après le traitement.
Pour l'ensemble des 3 villages, la figure 40 illustre l'effet de l'ivermectine sur
la moyenne de microfilaires ingérées par femelle de S. squamosum - S. yahense à
différents intervalles de temps. De 13,7 microfilaires par femelle (extrêmes: 1,3 et
49,5) avant le traitement, cette moyenne tombe à 0,96 microfilaires deux jours après
le traitement, soitun taux de réduction très significatif de 92,70%. Trois mois après
le traitement, la moyenne de microfilaires ingérées est de 0,3 par femelle gorgée
(97,8% de réduction). Toutefois une augmentation très importante de 166,66% est
1
enregistrée au six:ième mois (0,8 microfilaire par femelle). Enfin, douze mois après
l'administration de l'ivermectine, les femelles n'ingèrent en moyenne que 1,5
microfilaires d'O. volvulus.
Cette moyenne reste significativement plus faible que
sa valeur avant le traitement (13,7). Les taux de réduction de la proportion de
simulies infectées et de la moyenne de microfilaires qu'elles ingèrent sont très
importants et se maintiennent au moins une année après l'administration de
l'ivermectine. En effet, la comparaison des figures 40 et 41 montre une forte
corrélation 'entre le 'nombre moyen de microfilaires ingérées et les charges
microfilariennes des onchocerquiens (r = 0,998; ddl =3; P < 0,01).

- 235 -
lbleau XLV1: Moyennes du nombre de microfilaires ingérées avant et après le traitement.
r:
--- ========= ------- ========== ============= ============ ============ ============ ============ =====::::====== =============
Charges Ingestion
Ingestion
Charges
Ingestion
Charges
Ingestion
Charges
Ingestion
Onchocer-
parasitaires
parasitaires
parasitaires
3ges
parasi-
avant
2 jours après
3 mois après
6 mois après
12 mois après
3 mois après
6 mois après
12 mois après
quiens
taires
traitement
traitement
traitement
traitement
traitement
traitement
traitement
traitement

1
117,5
7,4
0,2
0,5
a
0,5
0,14
-
-

2
139
11,45
0,05
/
Absent
a
0,3
38,5
4,8

3
83,5
23,95
0,95
a
a
9,5
1,35
29
6,2

4
129
13,4
0,05
a
0,05
0,5
0,2
28,5
a

5
102,5
17 ,4
0,'05
0,5
0,05
°
0,35
17,5
1,3

6
127,5
49,5
0,25
1 ,5
1,05
3
1 ,5
-
-

7
100,5
14
°
0,5
°
/
Absent
-
-

8
186,5
16
0,1
a
a
°
0,45
5,5
0,1

9
55,5
7,8
0,1
°
a
°
a
2,5
0,7
N° 10
63
15,05
0,05
2,5
a
3
0,65
3,5
0,85
N° 11
62,5
29,45
a
0,5
°
3
1,2
40,5
8,6
N° 12
44,5
5,25
°
a
0
/
Absent
1,5
0,25
N° 13
98
15,3
a
/
Absent
/
0,4
8,5
0,65
N° 14
82,5
5,65
a
°
0
6,5
0,85
9
0,55
a
N° 15
18
3,6
°
0
a
0,5
0,6
30
0,65
N° 16
67,5
20,35
°
1
°
a
a
0,5
0,3
N° 17
40,5
1,3
0,05
a
°
°
a
8,5
0,15
N° 18
264,5
32,2
0,05
a
°
2
2,2
45,5
2,25
N° 19
30,5
6,0
0,35
a
0,05
a
0,25
1
0,95
N° 20
112
5,25
a
/
Absent
/
0,18
10,5
0,2
N° 21
40
13,25
0,05
°
°
°
0,2
4
0,35
N° 22
167
11 ,7
0,15
2
a
7,5
0,2
8
0,65
N° 23
74
9,1
0,05
0,5
°
1
0,1
-
-
N° 24
48
2,5
0,1 .
°
0,1
/
0,15
1 ,5
0,05
eu
N° 25
71,5
3,6
°
1 ,5
0
/
0,1
-
-
NU 26
46
9,3
6
a
4,2
1 ,5
2,1
-
-
N° 27
52,5
20,1
0,1
1 ,5
0,5
a
0,1
1,5
0,8
N° 28
135
7,7
0,1
°
a
2
a
-
-
N° 29
29
14,0
0,3
/
Absent
/
Absent
5,5
2
N° 30
195,5
19,4
20,05
154,5
2,25
77,5
6,4
81
3,85
===-=========-=======-==========-=============-============-============-============-============-=============-=============
,
.....
. .'

- 236 -
Tableau XL VII
Moyennes des micro filaires ingérées par simulies gorgée
avant et après le traitement à l'Ivermective.
- - - - - - - -
------------ ============== ============== -------------- --------------
-------- ------------
-------------- --------------
Moyennes des
Moyennes des
Moyennes des
Moyennes des
Moyennes des
ingestions
ingestions
ingestions
ingestions
ingestions
Villages
avant le
2 jours
après 3
mois
après 6
mois
après 12 mois
après
traitement
le
traitement le
traitement le
traitement le
traitement
Oua
17,6
0,18
0,12
0,55
1,95
Sioba
12,51
0,045
0,006
0,63
1,45
1
Tropleu
11 ,15
2,69
0,78
1,225
1,30
-------- ------------ -------------- -------------- -------------- --------------

- 237 -
~leau XLVIII :Evolution du pourcentage de simulies positives après le traitement à l'lvermectine.
---- ---------- - - - - - - - - -
-------------- ------------- ================ ================= ================ ================ =============:===
Charges
Pourcentage
Pourcentage
Pourcentage
Pourcentage
Pourcentage
microfila-
simulies
simulies
simulies
s imul i es
simulies
aqes onchocerquiens riennes avant
posi ti ves
positives 2 jours posit ives 3,mois posi ti ves 6 mois posi ti ves 12 moi~
~
traitement
avant traitement après
traitement après traitement après traitement après
traitement
N° 1
117,5
55
15
0
15
-
N° 2
139
90
5
-
20
70
N° 3
83,S
95
35
0
30
85
N° 4
129
100
5
5
15
0
N° 5
102,5
95
5
5
15
60 .
N° 6
127,5
100
25
60
40
-
N° 7
100,5
90
0
0
-
-
N° 8
186,5
75
10
5
20
10
N° 9
55,5
75
5
0
0
35
N° 10
63
75
5
0
0
35
lne
110,45
85
11 (87~~ )
8,3 ( 90, 23~~)
20,5 (75, 88~~)
42,14 (5o,42~n
N° 11
62,5
100
0
0
35
90
N° 12
44,5
70
0
0
-
15
N° 13
98
80
0
-
35
35
N° 14
82,5
80
0
0
15
20
l
N° 15
18
60
0
0
30
40
N° 16
67,5
85
0
0
0
10
N° 17
40,S
50
5
0
0
15
N° 18
264,5
100
5
5
35
65
N° 19
30,5
70
30
5
10
30
N° 20
112
70
0
0
10
20
ne
82,05
76,S
4 (94, 77~~)
1 ,1 (98,55~~)
18,8 (75, 42~~)
34 (55,55~)
N° 21
40
BD
5
0
10
20
N° 22
167
90
15
0
5
50
N° 23
74
75
5
0
10
-
N° 24
48
60
10
10
-
5
eu
N° 25
71,S
60
0
0
15
-
N° 26
46
80
80
95
55
-
N° 27
52,5
95
10
10
10
35
N° 2B
135
75
10
0
0
-
N° 29
29
,
70
15
-
-
65
..
......
..
.
~
.-".,
-,.,
,
N° 30
195,5
1
95
80
50
55
80
ne
85,B5
7B
23 (70, 50?~)
1B,3 (76, 50?~)
20 (74,35~~)
42,50 (45,50%)
===-==============-=============-================-=================-================-================-=================

- 238 -
Tableau XLVII lb : Evolution du taux de simulies positives a diïferems
intervalles de temps apres Je traitement a I'Iver mectine.
Périodes
2 jours après
3 mois après
6 mois après
12 mois après
Simulies
76
48
104
213
Positives
Simulies
524
472
436
247
negatives
Total
600
520
540
460
Taux
12,66
9,23
19,25
46.30
Tableau XLIX: Evolution de la charge microïilarienne (exprimée en nombre de
microïilaires) des onchocer quiens avant et a différents intervalles de temps après
te traite ment.
Vinages
Charge avant
Charge 3 mois
Charge 6 mois
Charge 12 mois
le traitement
après Je
après le
apres le
traitement
traitement
traitement
Oua
110,4
0,88
1.83
18.35
Sioba
82,05
0,18
1,71
16,50
Tropleu
1
85,75
26,88
12,78
16,58

- 239 -
,.:
,
Moyenne
des
mlcrofl/aires
20
10
o
avant
2 jours
3 mois
6 mois
12 mois
Figure 40
: Evolution des moyennes
de
microlllaires Ingérées avant
et
aprés
traltemer
Nom bre
de
m tcrotualres
100
80
60
40
20
o
Période des
bIopsies
avant
3 mois
6 mois
12 mois
Figure -'41 ; 'Evolution -de
la'charge mlcrofllarlenne avant el après
le
traitement
par
l'ivermecline.
:1
,.·,.,I!
J.

- 240 -
Le tableau XLVIIIa résume l'évolution du pourcentage de simulies positives
avant et après le traitement. Il permet de retenir que sur 200 femelles capturées à
chaque période sur les onchocerquiens de Oua, le pourcentage de femelles ayant
ingéré des microfilaires est de 85% avant le traitement et de 11%, 8,3%,·20,5% et
42,1% respectivement à deux jours, 3 mois, 6 mois et 12 mois après le traitement.
Pour ces mêmes périodes d'avant et après le traitement, les pourcentages de
femelles positives enregistrés sont respectivement de 76,5%, 4%, 1,1%, 18,8% et
34% à Sioba et 78%; 23%, 18,3%, 20% et 42,5% à Tropleu.
Quant au tableau XLVIIIb qui regroupe les données des 3 villages, il indique
que la variation des taux de simulies positives en fonction des périodes est
statistiquement significative (Chi-carré = 911,15; ddl = 4, P < 0,001). Le taux le plus
bas de simulies positives est de 9,23% et est observé trois mois après le traitement.
Enfin le tableau XLIX indique pour chaque village, les fluctuations de la charge
rnicrofilarienne moyenne des onchocerquiens, Il apparaît ainsi qu'à Oua, cette
charge qui était ide 110,4 avant le traitement n'est plus que de 0,88 (99,20% de
réduction) à 3m~is après le traitement. La charge remonte à 6 mois (1,83) et 12mois
(18,35) après le traitement correspondant respectivement à des pourcentages de
réduction de 88,34% et 83,37%.
Il en est de même à Sioba où la charge microfilarienne moyenne passe de 82,05
avant le traitement à 0,18 (99,78% de réduction), 1,71 (97,91%) et 16,5 (79,89%)
respectivement à 3 mois, 6 mois, et 12 mois après le traitement.
A Tropleu 1<~ charge microfilarienne moyenne est de 85,85 avant le traitement
et de 26,88, 12,78 et 16,58 respectivement à 3 mois, 6 mois et 12 mois après le
traitement. Les pourcentages de réduction correspondant à ces périodes d'après le
traitement sont dans l'ordre de 68,88%, 85,11% et 80,68%.
3.3.3.6. Discussion.
a) Discussiondes résultats entomologiques.
Nous référant aux captures mensuelles (tableau XXXIX), il apparaît que le
contact homme/vecteur est permanent dans la zone d'étude. En effet, quel que soit
le mois de captures, des femelles ont pu être observées piquant sur homme. La
densité
simulidienne
moyenne
est
estimée
à
59,63
(=
10.615/178)
femelles/homme/jour. Cette densité est de 102 femelles/homme/jour en période
de crue et est encore de 32 femelles/homme/jour en période d'étiage. C'est dire que
la nuisance est permanente dans la zone car le seuil théorique de tolérance est de la
femelles / homme / jour.
l:
;
1
l '

- 241 -
Si on compare nos résultats du tableau XLI (10.615 femelles disséquées) à ceux
de certains auteurs (notamment PHILIPPON, 1977; QUILLEVERE, 1979; TRAORE et
HEBRARD, 1985) on peut constater une bonne concordance entre ces différents
résultats.
En effet, le pourcentage moyen (26,98%) de femelles pares infectées enregistré
dans notre zone' d'étude, rejoint les observations de QUILLEVERE (25,2% de
femelles pares infectées), de PHILIPPON (22,7%) et de TRAORE et HEBRARD (25%).
Par ailleurs, un regroupement des femelles par journée de capture indique que les
taux d'infestations (notamment pourcentage de femelles pares infectieuses) et les
charges parasitaires peuvent être particulièrement élevées dans la région de
Danané. Les maxima enregistrés, chez les populations simulidiennes journalières
supérieures à 30 femelles, sont de 19,23% pour les femelles pares infectieuses, de 13
larves évolutives par femelle infectée et de 16 larves infectantes par femelle
infectieuse. Il est à noter que 30 larves infectantes ont pu être comptées chez une
seule femelle infectieuse.
Les résultats! de transmission obtenus avant le traitement ne portant que sur
six mois, l'on ne peut établir le Potentiel Annuel de Transmission (PAT). Toutefois,
la somme des Potentiels Mensuels de Transmission (PMT) de ces six mois qui est de
1070,5 larves infectantes, permet de retenir que le PAT est particulièrement élevé
dans la zone d'étude.
Notre zone d'étude n'étant pas soumise à
un traitement larvicide
antisimulidien, les captures effectuées après le traitement à l'Ivermectine de la
population indiquent que le contact homme/ vecteur demeure permanent. La
nuisance est réelle car la plus faible densité simulidienne moyenne est de 33
femelles/homme/jour; elle est observée en période de faible productivité
simulidienne. En période de forte productivité, la densité simulidienne moyenne.
atteint 180 femelles/homme/jour. Certes les captures journalières sont fonction
d'un certain nombre de paramètres (captureurs, température, intempéries, saisons,
etc.... ), mais nous pouvons signaler que les captures extrêmes sont de 10 et 326
femelles / homme / jour.
Pour le groupe S.squamosum-S.yahense, il est admis (PHILIPPON, 1977,
QUILLEVERE; 1979)que danslesconditions naturelles le pourcentage moyen de
femelles pares infectées se situe habituellement entre 20 et 25%.

- 242 -
Nous avons enregistré 11,38% lors de l'enquête entomologique post-
traitement (tableau XL!), ce qui est inférieur à la moitié des taux obtenus par les
auteurs (PHILIPPON, loc. cit. : 22,7%; QUILLEVERE, loc. cit.· et TRAORE et
HEBRARD, 1985: 25%).
Bien que ces 11,38% représentent toujours un risque, l'impact du traitement à
,
.
l'Ivermectine est indéniable sur le niveau de la transmission.
En comparant les résultats entomologiques avant et après le traitement, on
1
note pour l'ensemble de la zone d'étude (tableau XLI) :
- Que les travaux ont été effectués sur une population simulidienne
homogène. En effet, non seulement les femelles échantillonnées avant et après le
traitement appartiennent en quasi-totalité au groupe S.squamosum-S.yahense, mais
les âges physiologiques moyens enregistrés sont également comparables: 51,79% de
pares avant le traitement (tableau XXXIX) et 47,58% après le traitement (tableau XL).
- Une réduction importante (57,82%) du pourcentage des femelles infectées qui
passe de 26,98% à '11,38% (Chi Carré = 908,97; ddl = 1; P < 0,001) et une réduction non
négligeable (16,43%) en ce qui concerne le pourcentage des femelles infectieuses qui
passe de 4,74% à 3,96% (Chi Carré = 4,93; ddl = 1; P < 0,05).
- Que la charge parasitaire moyenne des femelles infectées subit une baisse de
36,3%, passant de 4,87 larves évolutives avant le traitement, à 3,10 après le
traitement. Par contre, la moyenne des larves infectantes par femelle infectieuse qui
était de 3,93 avant le traitement est encore de 3,74 après le traitement, soit une
réduction de 5,6% seulement.
Nous référant au tableau XLI, il apparait que le pourcentage moyen de
femelles infectées qui était de 26,98 avant le traitement n'est plus que de 5,83 (ecart
réduit = 21,17) et 6,07 (ecart réduit = 16,62) dans les deux mois qui suivent le
traitement. Cette importante réduction observée chez les femelles infectées est non
seulement très significative (IcI> 1,96), mais probablement due au traitement. En
effet, la baisse de -Ia microfilarémie chez les personnes traitées entraîne une
réduction des infections au niveau du vecteur. PHILIPPON (1977) note que cette
réduction est accentuée par la présence de la membrane péritrophique qui limite le
passage des microfilaires dans l'hémocèle. Ce phénomène de limitation a été
observéchez d'autres" insectesvecteurs (notamment les moustiques' : RIVIERE,
1988).

- 243 -
Pour ce qui est de la remontée du pourcentage de femelles infectées qui
.
.
intervient trois mois seulement après le traitement, elle peut "s'expliquer d'une
part, par le nombre assez élevé de personnes exclues du traitement et d'autre part,
par l'arrivée dans la zone de personnes absentes lors du traitement dont certaines
1
ont d'importante~ charges microfilariennes.
La baisse du pourcentage de femelles infectieuses, bien que moins marquée,
s'observe nettement jusqu'à deux
mois après le traitement (tableau XLI). Ce
pourcentage remonte également au niveau d'avant le traitement dès le troisième
mois. L'augmentation du pourcentage de femelles infectées signalées ci-avant
explique la remontée du pourcentage des femelles infectieuses.
Si la charge parasitaire moyenne des femelles subit une réduction
relativement importante de l'ordre de 36,3% en relation avec la réduction du
pourcentage de femelles infectées, par contre la moyenne des larves infectantes par
femelle infectieuse qui ne passe que de 3,95 à 3,74 n'est pas significative (p > 10).
Cette constance peut être due au réservoir de parasites qui reste assez important
pour alimenter les femelles, de telle sorte que le pourcentage de femelles infectées
demeure encore trop élevé pour que le pourcentage de femelles infectieuses baisse.
La moyenne des PMT (potentiel Mensuel de Transmission) des deux dernières
missions effectuées avant le traitement est de 321; cette dernière passe dès le mois
suivant, c'est-à-dire juste après le traitement à 217, soit une baisse effective de
l'ordre de 32,4%.
Cette réduction du PMT ne peut s'expliquer que par l'effet du traitement à
l'Ivermectine sur les charges microfilariennes des individus et partant sur les
capacités vectrices des simulies.
Nos résultats comparés à ceux de certains auteurs notamment QUILLEVERE et
PROD'HON (1978), REMME et al. (1989) et PROD'HON et al. (1991), permettent de
constater une bonne concordance entre ces différents résultats. On note en effet dans
tous les cas :
- un fort taux de réduction des femelles infectées;
- une baisse des charges parasitaires par simulie infectée;
- une baisse du nombre de larves infectantes par femelle infectieuse; cette
baisse qui estmarqùééimmédiatemènt après le traitement a une influence sur le
potentiel de transmission de l'Onchocercose.

',
!

- 244 ,~
Il est à noter que la baisse des charges parasitaires n'excède pas deux mois. Ce
résultat ne semble nullement lié à une zone bio-géographique ou à une espèce
donnée car les travaux effectués à Asubende (Ghana) en zone de savane, ont permis
1
à REMME et al. q989) de conclure que les charges parasitaires. ne présentaient pas de
réduction statistiquement significative quatre mois après le traitement de la
1
population à l'Ivermectine.
b) Discussion des résultats épidémiologiques.
La comparaison des résultats enregistrés avant et après le traitement fait
ressortir une baisse assez sensible de la popula tion humaine examinée au second
tour. Le taux de présence passe en effet de 87,12% à 65,07%.
Cette baisse peut s'expliquer en partie par le fait que le second passage a
coïncidé avec la période des cultures. Toutefois, les informations recueillies auprès
des personnes qui se sont présentées au second examen, concordent et font ressortir
que c'est plutôt l'absence de médicaments qui a motivé le refus de beaucoup de
personnes. En effet, lors de la sensibilisation il a été précisé qu'il n'y aurait pas de'
distribution de médicaments au second passage; aussi un certain nombre de
personnes n'a pas jugé nécessaire de se présenter avec leurs familles uniquement
pour faire une biopsie qui reste par ailleurs douloureuse.
Ce phénomène a d'ailleurs été observé lors du traitement car le taux moyen de
présence est de 94,48% le jour de la distribution des médicaments alors que 6 jours
auparavant, il n'était que de 87,12%, C'est le lieu de signaler que la différence entre
les taux moyens de présence et de couverture médicale est hautement significative
(Chi-carré = 42,10; ddl = 1; P «
0,001). Ceci est dû aux nombreux cas d'exclusion du
traitement; en effet, 27,64% de la population présente n'ont pas été traités pour
diverses causes d'exclusion.
Après la répartition de la population humaine par tranches d'âge (tableau
XLIII), l'étude comparée de la prévalence et de la densité microfilarienne observée
avant et après le traitement indique que, ces deux paramètres présentent les taux de
réduction les plus faibles dans la tranche d'âge 0 - 4 ans. il faut dire que les individus
de cette tranche d'âge n'étant habituellement pas soumis au traitement, les taux ne
peuvent subir des réductions importantes.
Dans les autres tranches d'âges, l'effet du traitement se traduit par une forte
baisse' (30'à 50%:dé':réduction) de la prévalence et surtout de lachà:rge
microfilarienne (74 à 86% de réduction).

- 245 -
Avant le traitement, l'Onchocercose est de type hypoendémique chez les
!
individus de lai tranche 0 - 4 ans, mésoendémique chez les 5 - 9 ans et
hyperendémique 'dans les autres tranches d'âges (l0 - 14 ans, 15 - 29 ans, 30 - 49 ans et
50 ans et plus).
Six mois après le traitement, plus aucune tranche d'âge ne présente de
l'hyperendémie:' la tranche d'âge 0 - 4 ans se caractérise toujours par de
l'hypoendémie et les autres tranches d'âges par de la mésoendémie.
En prenant les villages séparément et compte tenu de la définition des niveaux
d'endémicité (pROST et aL., 1979), nous pouvons préciser que Tropleu est passé
d'une zone de mésoendérnie (56,93%) à une zone d'hypoendémie (28,35%). Quant
aux prévalences
de Bleupleu (62,50%,
37,98%), Oua (60,80%,
38,09%) et
Yéalegbeupleu (69,76%, 48,32%), elles indiquent que l'Onchocercose qui était de type
hyperendémique dans ces villages est devenue de type mésoendémique. Enfin,
malgré le traitement, Sioba reste un village de mésoendémie; il faut néanmoins
préciser que la prévalence est passée de 58,94% à 35,02%.
Les CMFL, calculées à partir des moyennes géométriques de Williams du
nombre de microfilaires par biopsie de la population, enregistrées avant et après le
traitement confirment l'impact du traitement sur le niveau d'endémicité de
l'Onchocercose. Les valeurs de CMFL ont baissé de manière sensible, passant pour
l'ensemble de la zone d'étude de 29,76 (hyperendémie) à 5,56 (mésoendémie) voire
moins de 2 (hypoendémie) quand on exclut les personnes positives mais non
traitées car absentes de la zone lors du traitement. PROD'HON et al. (1988) puis
BOUSSINESQ (1991) décrivent une corrélation positive
entre
la charge
microfilarienne et la proportion de simulies présentant des parasites dans leur repas
de sang d'une part et le nombre de microfilaires ingérées par les simulies d'autre
part. Nos résultats ne permettent pas d'établir une telle corrélation.
Nous référant aux tableaux XLVI et XLVIII, il semble d'ailleurs que dans la
zone d'étude, aucune corrélation directe et constante n'existe entre la charge
microfilarienne et les deux autres paramètres que sont la proportion des simulies
positives et le nombre de microfilaires ingérées par simulie.
l : .

- 246 -
Parmi 30 onchocerquiens choisis pour être suivis avant et après le traitement,
deux (N° 26 et N° 30) n'ont pas présenté de modifications sensibles et immédiates
aussi bien au niveau des charges microfilariennes individuelles qu'au niveau du
nombre de microfilaires ingérées par simulie.
Cette observation rejoint celle faite lors de précédentes campagnes de
traitement (REMME et al., 1989) où près de 6% des personnes traitées ne
présentaient pas de modifications immédiates de la densité microfilarienne
dermique. Il est à noter ici que la réaction au médicament (Ivermectine) est
individuelle et son efficacité n'est pas dépendante de la charge microfilarienne.
C'est ainsi que dans le cadre de notre expérimentation, la plupart des 30
onchocerquiens ont eu une réaction immédiate à la prise du médicament, mais il a
fallu attendre 3 mois pour enregistrer une réduction de la charge microfilarienne
. dermique chez l'onchocerquien N° 26. Pour l'onchocerquien N° 30,
c'est
uniquement au bout de 6 mois que l'on note une baisse sensible.
, Nous référant aux résultats entomologiques, il apparaît que la transmission
(PMT) redevient importante 2 mois seulement après le traitement. Cette remontée
de la transmission pourrait s'expliquer en partie par l'augmentation de la charge
microfilarienne des individus, or nos résultats permettent de dire que 2 jours après
la prise d'une dose unique d'Ivermectine (150 mcg/kg de ,Poids), on observe dans la
zone d'étude une très forte baisse de la densité microfilarienne dermique chez les
individus traités.
Cette baisse est prolongée car 6 mois après le traitement, 90% de la population
humaine traitée présente encore des taux de réduction fluctuant entre 90 et 100%.
Ces mêmes taux de réduction se rencontrent chez 53% de la population traitée et
cela 12 mois après le traitement. Par ailleurs, au niveau du nombre de microfilaires
ingérées par simulie, on passe d'une fourchette de 49,S à 1,3 avant le traitement, à
une fourchette de 6,4 à 0 et cela 6 mois après le traitement. C'est dire que la
population traitée n'intervient que très peu dans la remontée de la transmission
que l'on observe dès le deuxième mois après le traitement.
Les effets secondaires observés, indiquent que les populations humaines des
zones depetitesrivières dë forêt dela région de Danané hébergeant la paire vectrice
S.squamosum-S.yahense, présentent une bonne tolérance à l'Ivermectine.

- 247 -'
En effet, non seulement un nombre très restreint de personnes sont revenues
en consultation après la prise du médicament, mais aucun cas n'a nécessité un
traitement de choc ou une évacuation sur un centre hospitalier.
Il est d'ailleurs à noter qu'aucun cas de personnes alitées du fait du traitement
n'a été signalé pendant la semaine de présence de l'équipe médicale dans la zone
d'étude.
,La majorité des consultations médicales post-traitement se situe aux deuxième
et troisième jours après la prise du médicament. Les malades se plaignent, par ordre
d'importance, de céphalées, de courbatures et douleurs articulaires, de prurits,
d'oedèmes légers et de fièvre. Ces différents maux n'ont généralement pas perturbé
l'activité quotidienne des individus. L'arsenal thérapeutique qui avait été prévu
pour faire face aux effets secondaires (y compris les plus graves), n'a donc été
entamé qu'au niveau de certains médicaments d'usage courant (paracétamol,
chloroquine, phénergan, etc.).
3.3.3.7. Conclusions.
Les recherches entomo-parasitologiques consacrées à' une meilleure
connaissance de 'l'Onchocercose ont reçu un nouvel essort avec l'avènement de
l'Ivermectine, seul microfilaricide utilisable actuellement en campagne de masse.
Toutefois des tests sont nécessaires pour préciser son inocuité et son impact sur la
transmission de l'Onchocercose dans les différentes zones bio-géographiques grâce
notamment à une baisse importante de la microfilarémie chez le réservoir de
parasites.
Nos travaux, effectués en zone de petites rivières de forêt abritant le groupe
S.squamosum-S.yahense, permettent de retenir:
- Du point de' vue épidémiologique, on observe que le traitement à
l'Ivermectine à la dose unique de 150 mcg/kg, a eu pour effet immédiat d'entrainer
une baisse importante et prolongée des densités microfilariennes dermiques et cela,
6 mois après le traitement. Cette baisse est ressentie au niveau de la CMFL et de la
prévalence car les taux post-traitement (6 mois) sont nettement inférieurs à ceux
d'avant le traitement. Par ailleurs, outre son action sur les microfilaires
d '0: uoliiulus, I'Ivérmectine a provoqué chez les personnes traitées (notamment les
enfants), une expulsion de parasites intestinaux (essentiellement Ascaris) .
. i .
l'
"

- 248 -
C'est dire que le traitement a entraîné une amélioration très sensible de l'état
sanitaire de la communauté ayant fait l'objet de l'étude. On note également une
bonne tolérance des individus traités à l'Ivermectine; les quelques effets secondaires
observés sont sans gravité (céphalées, légers oedèmes, prurits rares, courbatures) et
n'ont généralement pas perturbé l'activité quotidienne des individus.
il est important, pour avoir un bon taux de présence de la population lors des
traitements, de faire une sensibilisation avant ou dès l'arrivée de l'équipe dans la
zone en utilisant les structures administratives et coutumières.
- Les déterminations micromorphologiques effectuées lors de l'étude de
l'impact d'un traitement de masse à l'Ivermectine dans la région de Danané
permettent de conclure que la quasi totalité des femelles appartiennent au groupe
S.squamosum-S.yahense.
La transmission observée est presqu'exclusivement due
aux femelles à touffe alaire sombre. En effet, ces dernières représentent 99,17% des
femelles infectées et 99,89% des femelles infectieuses, c'est-à-dire des femelles
directement impliquées dans la transmission de l'Onchocercose.
- Les taux d'infestations et les charges parasitaires confirment que le groupe
S.squamosum-S.yahense
demeure dans la zone d'étude, un excellent vecteur
naturel du parasite Onchocerca
volvulus.
Par ailleurs, avec une transmission
moyenne de 1070,5 larves infectantes observées en six mois, la zone d'étude
présente, avant le traitement à l'Ivermectine, les caractéristiques d'une zone
d'hyperendémie ··onchocerquienne.
- Les caractéristiques vectrices de la population simulidienne que sont les taux
d'infestations et les charges parasitaires indiquent que douze mois après le
traitement à l'Ivermectine de la population humaine, la transmission de
l'Onchocercose par les simu1ies demeure encore élevé (PAT = 2149).
- Du point de vue entomologique, le traitement par l'Ivermectine de la
population, nous permettent de conclure que le traitement a un impact immédiat
sur la transmission (baisse des taux d'infestation et des charges parasitaires).
Cependant, deux à trois mois seulement après le traitement, on assiste à une
1
remontée progressive des pourcentages des femelles infectées et infectieuses et
partant de la transmission en relation avec probablement le nombre de malades
non traités et ceux qui vienrient d'ailleurs après le traitement.
"
: !

- 249 -
L'étude de l'ingestion des microfilaires par les simulies nous a permis de
confirmer les résultats épidémiologiques et les évaluations entomologiques à savoir
que : - D'une part, le 'médicament est un excellent microfilaricide: son action est
rapide et prolongée provoquant une réduction très sensible de la charge.
microfilarienne des individus, ce qui ne peut rester sans effet sur le niveau de la
transmission de l'Onchocercose.
- D'autre part que les sujets traités, du fait de la forte baisse de la
microfilarémie, ne sont que très peu impliqués dans la remontée du niveau de la
transmission observée chez le vecteur lors des dissections. D'ailleurs la proportion
de simulies positives, c'est-à-dire celles prélevant des microfilaires lors des
ingestions, accuse également une forte baisse. Cette dernière limite non seulement
la population simulidienne susceptible d'être infectée mais surtout la population
des femelles infectieuses, c'est-à-dire celles qui jouent directement un rôle dans la
transmission.
Compte tenu de toutes ces observations, nous pouvons conclure qu'en zone de
petites rivières de forêt:
- l'Ivermectine peut être utilisée en campagne de masse à la dose unique de 150
mcg/kg de poids; ,
- la bonne, tolérance
au
médicament
et la' remontée
des charges
microfilariennes 6 mois après le traitement permettent d'appliquer le principe de
deux traitements par an (un tous les 6 mois);
- une surveillance médicale est nécessaire afin de traiter dès que possible les
personnes ayant été exclues lors des traitements (femmes enceintes, malades,
nourrissons) ;
- il est enfin nécessaire, pour maintenir la transmission à un niveau tolérable,
de traiter systématiquement tous les nouveaux arrivants dans une zone couverte
par un traitement de masse à l'Ivermectine. Cette campagne de masse devra être
secondée par un programme de lutte antivectorielle qui' ne s'appliquerait que de
façon ponctuelle' et uniquement pour faire face au phénomène de nuisance
simulidienne.
Par ailleurs, des études doivent être entreprises afin d'une part, de réduire les
critères d'exclusion au traitement à l'Ivermectine et d'autre part; de disposer assez
rapidement d'un; macrofilaricide utilisable en campagne de masse. En effet, si
l'Ivermectine a une efficacité certaine sur les microfilaires, il n'a par contre pas
d'effets durables sur les filaires adultes (macrofilaires). De plus, une résistance à
l'Ivermectinepouvant apparaître à tout moment, les chances de succès des
campagnesde masseseraient augmentéespar l'association d'unrnacrofilaricide à
1'1vermectine.
,
"
;
j "

[CONCLUSION GENERALE ]
.
.

- 251 -
Les résultats et discussions exposés dans ce travail nous permettent de conclure
que le jeu combiné des variations régionales et saisonnières de la dynamique des
populations, de la dispersion, des préférences trophiques et de la longévité des
femelles permet d'une part, d'expliquer la répartition des vecteurs et d'autre part,
d'interpréter les variations locales de l'intensité de la transmission.
Les données entomologiques que nous avons recueillies tant en zone de
savane qu'en zone de forêt, indiquent que chez les femelles du groupe Sisoubrense-
S.sanctipauli , une discordance nette existe entre leurs potentialités vectrices
expérimentales qui sont inquiétantes et leurs caractéristiques vectrices naturelles
qui sont restreintes (voire nulles).
Par ailleurs, nos données indiquent que le groupe S.squamosum-S.yahense
demeure un excellent vecteur mais transmet une souche d'O. volvulus qui s'avère
être peu pathogène pour l'homme. C'est dire qu'en Côte d'Ivoire, et surtout dans
les foyers où el~es sont majoritaires sinon unique représentant du complexe, les
femelles des groupes Scsoubrense-Sisanctipouii et S.squamosum-S.yahense ne sont
pour l'instant pas associées à une Onchocercose constituant un problème de santé
publique.
Du point de vue lutte contre l'Onchocercose, nos observations permettent de
conclure également que l'Ivermectine, au regard de sa bonne tolérance par les
malades et de son efficacité, peut être utilisée en campagne de masse en zone
forestière.
Toutefois, un macrofilaricide devra rapidement être mis en place. Par ailleurs,
le nombre de piqûres par homme et par jour est tel en toute saison que toute
tentative d'aménagement (construction de barrage, complexes agro-alimentaire,
ranch) devra être accompagnée d'un programme de traitement larvicide visant à
réduire la nuisance simulidienne.

'."
. f
."
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
.
.
o
,
• _. 1
.'
~..
.,_.". - .
.'



,
" ' - -
•••
:'.

" : ' ':'-',
• • • •
/ . .
, , . . -
. -

- 253 -
AGOUA (H.), DrALLO (A.K) et IKPE (A.), 1983 - Etude préliminaire 'de la
durée de vie larvaire de Sitn ulium
dam nosurn s.l. s'Ur trois rivières de
Côte d'Ivoire.
Doc. ronéo. OMS-OCP, 4/0CP/VCU/ZONE OUEST/83, 6 pp..
ANDERSON G.), FULGLSANG (H.), HAMILTON (P.JS.) et MARSHALL
(T.P. De C.), 1974 - Studies on Onchocerciasis in the United Cameroon
Republic. 1. Comparison of populations with and without
Onchocerca volvulus.'
Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 68 ,3, 190-208.
1
ANDERSON G.),1 FUGLSANG (H.) and MARSHALL (T.P. De C.), 1976 -
Studie on Onchocerciasis in the United Cameroon Republic. III. A four year
follow-up of 6 rain-forest and Sudan-savanna villages.
Trans. R. Soc. trop. Med. Hyg., 70,362-373.
AWADZI (K), DADZIE (K.Y.), SHYLZ-KEY (H.), HADDOCK (D.R.), GILLES (H.NL),
AZIZ (M.A.), 1985 - The chemotherapy of Onchocerciasis X. An assessment
of four single dose treatment refimes of MK-933 (Ivermectin) in human
Onchocerciasis.
Ann. Trop. Med. Para sitol., 79, 63-78.
ANIKPO (E.) et SAWADOGO (A.), 1986 - Mouvements de populations,
Transmission et Contrôle des endémies dans le Sud-Ouest ivoirien.
Doc. ronéo. lCT/OMS, 26 pp..
ANONYNŒ, 1985 - 10 années de lutte contre l'onchocercose.
OCP / CVA /85, lA., 137 pp..
ANONYME, 1989a - Clinical and field trials of Ivermectin for lymphatic
filariosis.
Report of an informal consultation, Ceveva, 24 - 26 May 1989, 14 pp..
ANONYME, 1989b - Report of a meeting of the TDR-OCP subcommittee for
monitoring of Community trials of Ivermectin.
.. Ouagadougou, Burkina Faso, 25- 27 January 1989, 12 pp.:
1;
l "
,
:
1
1
.1:
l
i i:
.
j l '

! , ' ,
j '
1
" 'i
"
,) ,l .

- 254 -
AUBERT (G.) et SEGALEN (P.), 1966 - Projet de classification de sols ferralitiques.
in Cah. ORSTOM, sér. Pédologie IV, 4, 97-112
AVENARD (lM.), ELDIN (M.), GIRARD (G.), SIRCOULON (J.), TOUCHEBEUF (p.),
GUILLAU1vIET (J.L.), ADJANOHOUN (E.) et PERRAUD (A.), 1971 - Le milieu
naturel de la Côte d'Ivoire.
Mém. 01\\STOM, 50, 391 pp..
BAIN (0), 1969 - Morphologie des stades larvaires d'Onchocerca
volvulus
chez
Simuliutn damnosum
et redescription de la microfilaire.
Ann. Parasit. hum. comp., 44 (l), 69 - 81.
BALAY (G.), 1968 - Rapport d'enquête entomologique dans les foyers
d'Onchocercose de l'Ouest de la République du Niger.
Rapport final Bème Conf Techn. OCCGE, 33 pp..
BELLEC (C), 1972 - Utilisation de pièges "silhouettes" associés à un dégagement de
gaz carbonique pour la capture de Simulium
dam nosum.
Doc. ronéo OCCGE, 170/0ncho/72, 16 pp..
BELLEC (C), 1974 - Les méthodes d'échantillonnage des populations adultes de
Simulium
âamnosum Theobald, 1903 (Diptera, Simuliidae) en Afrique
de l'Ouest.
Thèse Doctorat 3ème cycle, ORSTOM/Paris, 237 pp..
BELLEC (C), 1976 - Captures d'adultes de Sitnulium
datn nosum Theobald 1903,
(Diptera Simuliidae) à l'aide de plaques d'aluminium, en Afrique
de l'Ouest.
Cah. ORSTOlvI, sér. Ent. méd. et Parasitol., 14,3,209-217.
BELLEC (C), 1984 - Les techniques et méthodes de récoltes des adultes des espèces
• •
du complexe Sim ulium
damnosum. Application à l'échantillonnage,
• •..'
la biologie et l'écologie des vecteurs, l'épidémiologie de l'Onchocercose et
la lutte antivectorielle.
Thèse de Doctorat ès-Sciences (Série de 19 articles).
. ~'
,
1
~ ,
l
1
1

- 255 -
BELLEC (C), EL5EN (P.), ELOUARD a.M.), 5ECHAN (Y.) et HEBRARD (G.), 1975
- Convention échantillonnage des populations larvaires et adultes de
Sitnulium
damnosum, Rapport annuel.
Doc. ronéo. OCCGE/ORSTONI/OMS, 30/0ncho/Rap/75, 14pp..
BELLEC (C) et fIEBRARD (G.), 1977 - Etude des cycles d'activité horaire de vol des·
adultes de Simulium
dam nosum s.l. en Afrique de l'Ouest.
Doc. OCCGE/ORSTOM, 2/0ncho/Rap/77, 12 pp..
BELLEC (C) et HEBRARD (G), 1980a - Les lieux de repos des adultes du
complexe Simulium
datnnosum ((Diptera : Simuliidae). 2 Distribution
spatio-temporelle.
Doc. muliigr. OCCGE/ORSTOM, 2/0ncho/Rap/BO, 13 pp..
BELLEC (C) et HEBRARD (G), 1980b - Etude des déplacements des vecteurs de
l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest. 3. La distribution spaciale des
adultes en vol.
Doc. multigr. OCCGE/ORSTOM, 3/0ncho/Rap/BO, 8 pp..
BELLEC (C) et BEBRARD (G.), 1980c - La durée du cycle gonotrophique des
femelles du complexe Sim ulium
damnosurn en zone pré-forestière de
Côte d'Ivoire.
Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd. et Parasiiol., 18 ,4,347-358.
BELLEC (C) et HEBRARD (G), 1983 -Les heures d'activité de vol des adultes
du complexe Sim ul ium
da m nosutn en secteur pré-forestier de
Côte d'Ivoire.
Cah. ORSTOM,sér. Ent. méd. et Parasiiol., 21,4,261-273.
BELLEC (C), HEBRARD (G.), TRAORE (5.) et YEBAKThIA (A.), 1977 - Etude des
déplacements des vecteurs de l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest.
1. Utilisation des "plaques aluminium" dans l'étude de la réinvasion
par les adultes de Sim ulium
âamnosum s.l. d'une zone d'OCr.
Doc. ronéo. OCCGE/ORSTOM, 24/0ncho/Rap/77, 16 pp..
··1
: ,
1
1
·1·
',i,
' , i f , '
" ::

- 256 -
BERL (D.), PENDRIEZ (B.) et BERNADOU (J.), 1976 - Enquête entomologique sur les
fleuves Bakoye et Bafing en République du Mali, 17 Novembre au
13 Décembre 1975.
Doc. multigr. OCCGE/IRO, 6/0ncho/76, 12 pp., lcarté.
BERRON (H.), 1978 - Le climat de Côte d'Ivoire: in Atlas de Côte d'Ivoire.
Service de Documentation et de Recherche de Jeune Afrique.
Edition J. A., 1978.
BIANCO (A.E.), NWACHUKU (M.A.), TOWNSON (S.), DOENHOFF (M.J.),
MULLER (RL.), 1986 - Evaluation of drugs against Onchocerca microfilariae
in an inbred mouse model.
Trop. Med. Parasitol., 37, 39-45.
BISAN (Y.), VINGTAIN (P.), DOUCOURE (K.), DOUNfBO (O.), DEMBELE (D.),
GINOUX (J.), COZETTES (P.) et RANQUE (Ph.), 1986 - L'Ivermectine (MK-933)
dans le traitement de l'Onchocercose, son incidence sur la transmission
d 'Onchocerca
volvulus en savane soudanienne au Mali,
Méd. Afr. Noire, 33, 2, 81-93.
BLACKLOCK (D.B.), 1926 - The development of O.volvulus
in S.damnosum.
Ann. Trop. Méd. Parasit., 20 , l, 1-48.
BOLGARSKY (M.), 1950 - Etude géologique et description petrographique du
Sud-Ouest de la Côte d'Ivoire.
Bull. Dir, Mines, A.O.F., 9" 170 pp..
BOUSSINESQ (M,), 1991 - Etude épidémiologique de l'Onchocercose en zone de
savane camerounaise. Effets d'un traitement de masse par l'Ivermectine.
Thèse de Doctorat, 1991, 368 pp..
BRUMPT (E.), 1949 - Précis de Parasitologie (Tome 1).
6ème Edition des Libraires de l'Académie de Médecine de Paris VI,
1041 pp..
BUDQEN (F.H.), 1958 - The aetiology of the ocular lesions associated with
Onchocerciasis, an assessment of the symposium on Onchocerciasis.
.
1
Trans. RI: Soc. Trop. Med. Hyg., 52 , 6, 500-508.
."
'.,!.
'. , .'. .
! .
'1'

- 257 -
BUDDEN (F.H.),,1 963 - Comparative study of ocular Onchocerciasis in savannah
and rain-forest.
Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 57 , l, 64-70.
BURTON (G.J.) et Mc CRAE (T.M.), 1965 - Dam-spillway breeding of.
Simulium
dam nosum Theo. in Northern Ghana.
Ann. Trop. Med. Parasii., 59 ,4,405-412.
CALDERON (V.M.), 1920 - Contribution al estudio deI filarido Onchocerca.
Thèse de la Faculté de Médecine, Guatemala.
CARLSSON (G.), 1967 - Environmental factors influencing blackfly populations.
Bull. Org. Mond. Santé, 37, 139-150
CHAVASSE (D.C) and DAVIES a.B.), 1990 - The effect of Ivermectin on the uptake
and development of O. volvulus microfilariae in S .d a m nosu m s.l..
Acta Leidensia 59, 1 et 2, 227-230.
CHEKE (R.A.) et HARRIS a.R.W.), 1980 - Seasonal size variation in females of the
Simulium
datn nosurn complexe in the Ivory Coast.
Tropenmed. Parasit., 31, 117-120.
CHRISTOPHERS (S.R.), 1911 - The development of the egg follicIe in An 0 pheles.
Paludism, 2, 73 pp..
COMBES {J.C), 1983 - Eléments généraux du climat en Côte d'Ivoire.
2ème Edition, Collection Jeune Afrique, 2 pp..
CONNOR (D.H.), 1978 - Onchocerciaisis.
New England Journal of Medecine 298 , 7,379-381.
COULAUD (J.P.):, LARNIERE CM.), AZIZ (J\\t1.A.), GERVAIS (M.C), GAXOTTE (P.),
DELUOL (A.M.) and CENAC (l.), 1984 - Ivermectin in Onchocerciasis.
Lancet, 2, 52Q-527.
"
CRISP (G.), 1956 - Sitnulium
Onchocerciasis in the Northern territories of
., .Gord Coast -', .
H. K. Lewis et Co. Ltd., London, 176 pp..
i
!
Il ' i
, I '
1
j" i
'i.
:
r :
l
1
'"
,1 • ~
l '

- 258 -
CROSSKEY (R.W.), 1955 - Observations on the bionomics of Sitrûtlium
damnosum
Theo. (Diptera, Simuliidae) in Northern Nigeria..
Ann. Trop. Med. Parasit., 49 ,2, 142-153.
CROSSKEY (R.W.), 1956 - The distribution of Simulium
damnosutn Theo.
in Northern Nigeria.
Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 50 , 4, 379-392.
CROSSKEY (R.W.), 1957 - Further observations on infections of Simulium
da m nos u m with Onchocerca
volvulus in Northern Nigeria.
Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 51,6,541-548.
DABIN (B.), LENEUF (N.) et RIOU (G.), 1960- Carte géologique de la Côte d'Ivoire
au 1/2.000.000 et notice explicative.
Secret. d'Etat Agr., Dir. Sols, Abidjan, 31 pp.. 1 carte.
DARRIGOL (J.) et ALBERT (J.L.), 1968 - Contrôle 9 mois après injection unique de
MELW (7,5 mg/kg et plafond 500 mg/kg) chez des onchocerquiens du foyer
protégé .du Farako.
Rap. Final de la 9ème Conf Techn. GCCCE, 135-236.
DAVIES (J.B.), 1963 - Further distribution records of the black.flies
(Diptera, Simuliidae) of Nigeria with notes on the occurence of
Simulium
damnosum
Theo. in abnormal situations.
J. West. Afr. Sei. Ass., 7 ,2, 134-147.
i
1
DAVIES (D.M.) and PETERSON (B.V.), 1956 - Observations on the mating, feeding,
ovariani development and oviposition of adult black-flies.
Cano J. Zool., 34, 615-655
DAVIES (L.) and ROBERTS (D.M.), 1973 - A net and a catch-segregating apparatus
mounted in a motor vehicle for field studies on flight activity of
Simuliidae and ether insects.
Bull. Ent. Res., 63, 102-112
1
!
. ' ;
.
f

- 259 -
DEGABRIEL (J.), 1969 - Note préliminaire sur un essai thérapeutique de
l'Onchocercose par le Moranyl dans le Cercle de Banfora.
Rap. Final de la 9ème Conf Techn. OCCGE, 256-262.
DEJOUX (C.), 1980 - Effets marginaux de la lutte chimique contre
Simulium
damnosum. Techniques d'études
Rap. ronéo. ORS TOM/Bouaké, 34, 64 pp..
DENKE (A..M.) et BAIN (O.), 1978 - Données sur le cycle d'Onchocerca ochengi chez
Simulium
dam nosum s.l. au Togo.
Ann. Paras. hum. comp., 53, 757-760.
DE SOLE (G.), AWADZI (K.), REM~/1E (J.), DADZIE (K.Y.), BA (O.), GIESE (J.),
KARAi\\tI (M.), KEITA (F.M.), OPOKU (N.O.), 1989 - A community trial of
Ivermectin in the Onchocerciasis focus of Asubende, Ghana. II.
Adverse reactions.
Trop. Med. Parasit., 40,375-383.
DIALLO (S.), LARIVIERE (i\\t1.), DIOP i\\tIAR (1.), N'DOUR (O.), N'DIA YE (R),
BADIANE (S.), PORTA (N.), AZIZ (M.), 1984 - Management in Sénégal of the first
efficacy and tolerability studies of Ivermectin (MK-933) in
human Onchocerciasis.
Bull. Soc. Pathol. Exot. Filiales, 77 ,2, 196-205.
1
DISNEY (RH.L.),)1970 - The timing of the first blood meal in Simul iu m
dam nosu m
Theobald.
Ann. Trop. Med. Parasit., 64 , l, 123-128.
DISNEY (RH.L.), 1972 - Observations on chicken-biting blackflies in Cameroon with
a discussion of parous rates of Simuliutn
dam nosu m,
Ann. Trop. Med. Parasit., 66 , l, 149-158.
DISNEY (RH.L.) ~t BOREHAM (P.F.L.), 1969 - Blood gorged resting blackflies in
Cameroon and evidence of zoophily in Sitn ulium
d amnosutn ,
Trans. R.. Soc. Trop. Med. Hyg., 63 , 2, 286-287.
":'..
l
'

- 260 -
DRY (F.W.), 1921- Trypanosomiasis in the absence of tsetse and a human disease
possibly carried by Simulium
in Kenya colony.
Bull. Ent. Res., 12, 233-238.
DUKE (B.O.L.), 1962a - Studies on factors influencing the transmission of
Onchocerciasis. 1. The survival rate Sim ulium
damnosum under
laboratory conditions and the effect upon it of Onchocerca volvulus.
Ann. Trop. Med. Parasit., 56 ,2, 130-133.
DUKE (B.O.L.), 1962b - Studies on factors influencing the transmission of
onchocerciasis. II. The intake of Onchocerca volvulus microfilariae by
Simulium damnosum
and the survival of the parasite in the fly under
laboratory conditions.
Ann. Trop. Med. Parasii., 56 ,3, 255-263.
DUKE (B.O.L.), 1966 - Onchocerca
Sim uliuin complexes. III. The survival of
Simuliurn
damnosum after high intakes on microfilariae of incompatible
strains of Onchocerca
uoluulus and the survival of the parasites in the fly.
Ann. Trop. Med. Parasii., 60 ,4,495-500.
DUKE (B.O.L.), 1967 - Onchocerca
Simulium complex. IV. Transmission of a
1
variant Of the forest strain of Onchocerca uoloulus.
1
Ann. Trop. Med. Parasii., 61 ,3, 326-331.
DUKE (B.O.L.), 1968a - Studies of factors influencing the transmission of
Onchocerciasis. IV. The biting cycles, infective biting density and
transmission potential of "forest" Simuliu m
dam nosum ,
Ann. Trop. Méd. Parasii., 62 , I, 95-106.
DUKE (B.O.L.), 1968b - Studies on factors influencing the transmission of
Onchocerciasis. V. The stages of Onchocerca volvulus
in wild "forest"
Simulium
damnosu m, the fate of the parasites in the fly, and the
age-distribution of the biting population.
Ann. Trop. Med. Parasit., 62 , l, 102-116.
,
.r..
'
i '. ;
i ' :
l ' ,
~1'

- 261 -
DUKE (B.O.L.), 1973 - Studies on factors influencing the transmission of
Onchocerciasis. VIII. The escape of infective Onchocerca volvulus larvae
from feeding "forest" Simulium
damnosum.
Ann. Trop. Méd. Parasit., 67, l, 95-99.
DUKE (B.O.L.), 1~74 - The effect of Levamisole on Onchocerca volvulus.
Trans. Res. Soc. Trop. Med. Hyg., 68 , l, 71.
DUKE (B.O.L.), 1975 - The differential dispersion of nulliparous and parous
Sim uli um
damnosum .
Tropenmed. Parasit., 26 , l, 88-97.
DUKE (B.O.L.), ANDERSON G.) et FULGLSANG (H.), 1975 - The Onchocerca
volvulus
transmission potentials and associated patterns of
Onchocerciaisis at four Cameroon Sudan-sa vanna villages.
Tropenmed. Parasit., 26 ,2, 143-154.
DUKE (B.O.L.) et. LEWIS (D.J.), 1964 - Studies on factors influencing the
transmission of Onchocerciasis. III. Observations on the effect of the
peritrophic membrane in limiting the development of
Onchocerca volvulus microfilariae in Simuli um
da mnosum .
Ann. Trop. Méd. Parasit., 56 , l, 83-88.
DUKE (B.O.L.), LEWIS (D.J.) and MOORE (P.J.), 1966 - Onchocerca Simulium
complexes. 1. Transmission of forest and sudan-savanna strains of
Onchocerca volvulus,
from Cameroon, by Sim ulium
dam nosum
from various West African bioclimatic zones.
Ann. Trop. Med. Parasii., 60 , 3, 318-336.
DUKE (B.O.L.), MOORE (P.J.) and ANDERSON G.), 1972 - Studies of factors
influencing the transmission of Onchocerciasis. III. A comparison of the
Onchocerca volvulus transmission potentials of Simulium
damnosum
populations in four Cameroon rain-forest villages and the pattern of
Onchocerciasis associated therewith.
Ann. Trop. Med. Parasit., 66 , 2, 219-234.
. 1"
1
)

- 262 -
DUKE (B.O.L.), SOULA (G.), LEA-FLORES (G.), BRATTHAUER (G.L.), DOUMBO
(O.), 1991 - Migration and death of skin dwelling Onchocerca volvulus
microfilariae after treatment with Ivermectin.
Treop. Med. Parasit. 42, 25-30.
DUNBAR (R.W.), 1966 - Four sibling species included in Simuliutn
damnosum
Theobald (Diptera, Simuliidae) from Uganda.
Nature, 209, 597-599.
DUNBAR (R.W.), 1973 - Correlation of breeding sites and anthropophilia in East
Africa to infer with species of the 5 .da m nosu m complex may be vectors of
Onchocerciasis.
9th. Int. Congr. Trop. Med. NIalar., 2, 117-121.
DUNBAR (R.W.) et VAJIME (Ch. G.), 1971 - Etude cytotaxonomique du complexe
Simulium
dam nosum,
WHO/ONCHO/71.B7, 5 pp..
DUNBAR (R.W.) et VAJIME (Ch. G.), 1972 - Le complexe Si m ul i u m
(Edwardsellum)
damnosutn : rapport sur les études cytotaxonomiques
effectuées jusqu'en Avril 1972.
WHO/ONCHO/72.100 , 13 pp..
ELDIN (M.), 1971 - Le milieu naturel de Côte d'Ivoire. Le climat.
Mém. ORSTOM, 50, 77-108.
ELOUARD a.M.), 1978 - Identification biométrique des stades larvaires de
Simulium damnosutn 5.1. et de S.ader~i (Diptera: Simuliidae).
Tropenmed Parasit., 29 ,2,183-187.
ELOUARD a.M:), 1980 - Etude de la faune associée à Simulium
dam nosum,
Description d'un nouveau type de substrat artificiel flottant.
Doc. ronéo. OCCGE/ORSTOM, N°OB/Rap./Hydrobio./BO., 3 pp.
1
!
. i
~

- 263 -
ELOUARD (I.M) et ELSEN (P.)/ 1977 - Variation de l'absorption des particules
alimentaires et de la vitesse du transit digestif en fonction de.certains
paramètres du milieu chez les larves de Sim ulium
dam nosurn
Theobald 1903/ (Diptera : Simuliidae).
Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd. et Parasitol., 15 / 1/29-39.
ELSEN (Pv), 1979 - Rythmes circadiens des métamorphoses et durée de
développement des stades préimaginaux de Simuliuin
dam nosum s.l.
(Diptera : Simuliidae) en Côte d'Ivoire.
Ann. Soc, Belg. Méd. Trop., 59 /4/371-384.
, ELSEN (P.)/ 1980 - Contribution à l'étude écologique des populations préimaginales
du complexe Simulium
dam nosum Theobald, 1903 (Diptera : Simuliidae)
en Afrique de l'Ouest.
Thèse Doct. 3ème cycLe, Paris-Sud-Ouest, 154 pp..
ELSEN (P.) et HEBRARD (G.)/ 1977 - Méthodes d'échantillonnage des populations
préimaginales de Simulium
damnosutn Theobald.Tâûâ
(Diptera : Sirnuliidae) en Afrique de l'Ouest. II. Observations sur le choix
des couleurs, l'évolution du peuplement et la répartition horizontale au
moyen de rubans en plastique.
Tropenmed. Parasit., 28 / 4/ 471-477.
FAIN (A.), 1950.;. Simulies d'élevage et de capture du Rwanda-Burundi.
Rev. Zoo/. Bot. Afr., 43/ 228-239.
FALUS (A.M.), BENNETT (G.F.)/ CRIGGS (G.) et ALLEN (T.), 1967 - Collecting
Simulium
uenust um female in fan traps and a silhouettes with the aid of
carbon diocide.
Cano J. Zo01./ 45/ 1011-1017.
1
1
FREEMAN (P.) et De MEILLON (B.)/ 1953 - Simuliidae of the Ethiopian Region.
1
Brithish Mus. (Nat. Hist.), London, 224 pages.
FRITSCH (E.)/ 1980 - Etude pédologique et représentation cartographique à 1/15.000
d'une zone de 1600 ha représentative de la région forestière du Sud-Ouest
ivoirien.' Rapport d'élève 2ème année.
.
Centre ORSTOM dAdiopodoumé, 1980.
.
j
:
l
. 1 ~.
' .
i · .
! !' -.
, :

- 264 -
GARMS (R), 1973 - Quantitative studies of the transmission of Onchocerca
volvulus by Sim ulium
damnosu m in the Bong Range, Liberia.
Tropenmed. Parasit., 24, 358-372.
GARMS (R), 1978 - Use morphological characters in the study of Si 111 u li u m
d a m n as u m s.1. populations in West Africa.
Tropenmed. Parasit., 29,483-491.
GARMS (R), 1981 - in Anonyme - "Informai meeting on the progress of
Entomological research sponsored by the Onchocerciasis Control
Programme" Lama-Kara (Togo), 21 and 22 August, 4 pp..
GARMS (R), CHEKE (RA.), VAJIME (C.G.) et SOWAH (S.), 1982 - The occurrence
and movements of differents members of the Sim uliurn
dam nosum
complex in Togo and Benin.
Z. Angew. Zool., 69 , 2, 219-236.
GARMS (R) and VAJIME (Ch. G.), 1975 - On the ecology and distribution of the
sibling species of Sim uliu.m
dam nosum in different bioclimatic zones of
Liberia and Guinea.
Tropenmed. Parasii., 26,377-383.
GARMS (R) and VOELKER G.)' 1969 - Unknow larvae and zoophily in Sitn ul iu m
damnosum
in Liberia.
Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 63 ,5,676-677.
1
GARMS (R) et ZILLMANN (U.), 1984 - Morphological identification of Si m ul iu m
1
sanctipauli and Simulium
yahense in Liberia and comparison of results
with those of enzyme electrophoresis.
Tropenmed. Parasit., 35, 217-220.
GASSOUMA (M.S.s.), 1972 - Sorne observations on the swarming, mating, etc. of
Sim uliu m
dam nosum Theo. in the Sudan.
.
1
Doc. muliigr. WHO/VBC/72.407, 5 pp..
1
GENTILINI (M.) et DUFLO (8.), 1977 - Médecine tropicale.
2è7~e· Editi~n, 561 pp..

- 265 -
GIBBINS (E.G.), 1933 - Studies on Ethiopian Simuliidae. Simulium
damnosum
Theobald.
Trans, R. Ent. Soc. Lond., 81, 37-51.
GIRARD (G.), SIRCOULON (J.) et TOUCHEBEUF (P.), 1971 - Le milieu naturel de
Côte d'Ivoire: aperçu sur les régimes hydrologiques.
Mémoires ORS TOM, 50, 156-263.
GOLINI (V.I.) etDAVIES (D.M.), 1975 - Relatives response to coloured substrates by
ovipositing blackflies (Diptera : Simuliidae). 1. Oviposition by Si m uli u m
tie recu n d u m Stone et [amback.
Cano J. Zool., 53 ,5,521-535.
GOUTEUX (J.P.)! 1975 - Larvesde simulies (Diptera : Simuliidae) du Kivu
rattachables au complexe "da m nos u tn ". Description de quatre types
distincts morphologiquement.
Cah. ORSTOM, Sér. Ent. Méd. et Parasitol., XIII, 4,237-243.
GOUTEUX (J.P.), 1976 - Micromorphologie du revêtement cuticulaire, larvaire et
nymphal de simulies du Zaïre (Diptera : Simuliidae) rattachables au
complexe Simuliutn
datn nosu m,
Tropenmed. Parasit., 28 , l, 97-99.
GOUTEUX (J.P.), 1978 - Contribution à l'étude des simulies (Diptera : Simuliidae) de
Côte d'Ivoire. Espèces phorétiques et espèces forestières de la région de
1
Man.
!
i
Cah. ORSTOM, Sér. Ent. Méd. et Parasitol., XVI, 4, 255-272.
GRENIER (P.) et PERAUD (1.), 1960 - Etude biométrique et morphologique de la
croissance larvaire chez Sim ul iuin
damnosuin Theobald.
Bull. Soc. Path. exot. 53, 563-581.
GUIDICELLI (J.), 1966 - Récoltes de simulies en Côte d'Ivoire. Etude de l'activité
diurne des femelles de Simulium
damnosum.
Ann. Soc. Ent. Fr. (N.S.), 11,2,325-342.
1

\\ .

- 266 -
GUILLAUNIET (j.L), 1967 - Recherche sur la végétation et la flore de la région du
Bas-Cavally.
Mémoire ORSTOM, 20, 247 pp..
.
1
GUILLAUMET G.L.) et ADJANOHOUN (E.), 1971 - Le milieu naturel en
1
Côte d'Ivoire. La végétation de la Côte d'Ivoire.
Métn. ORSTOM, 50, 161-263.
GUILLET (P:), 1985 - La lutte contre les vecteurs de l'Onchocercose en Afrique de
l'Ouest: Etude de la résistance et .recherche de nouveaux larvicides.
Thèse Doct. d'Etat ès-Sciences - Paris-Sud Orsay, 444 pp..
GUILLET (P.), ESCAFRE (H.), OUEDRAOGO (M.) et QUILLEVERE (D.), 1980 - Mise
en évidence d'une résistance au Téméphos dans le complexe
Simulium damnosum (S.sanctipauli-S.soubrense)
en Côte d'Ivoire.
Cah. ORSTOM, Sér. Ent. Méd. et Parasitol., XVIII, 3, 191-199.
GUILLET (P.), MONDET (H.) et SANGARE (S.), 1978 - L'Onchocercose dans le Cercle
de Kéniéba (République du Mali). Compte-rendu d'une mission d'étude
sur la transmission onchocerquienne et localisation des gîtes larvaires des
vecteurs le long de la Falémé (2 Novembre - 6 Décembre 1977).
Doc. muliigr. OCCCE/IPR, 7/0ncho/78, 16 pp., 1 carte.
HARKER G.E.), 1961 - Diurnal rhytms.
Ann. Rev. Eniomol., 6, 131-144.
HAÜSERMANN (W.), 1969 - On the biology of Simuliuin
d am nosum
Theobald 1903, the main vector of Onchocerciasis in the Mahenge
Mountain, Ulang, Tanzania.
Acta Tropica, 26, 26-29.
JEHL (R.), 1964 - Enquête épidémiologique sur l'Onchocercose dans la région de
Tiassalé (Côte d'Ivoire).
Rapport dactylographié N° 45/ P ARA/ 64, 12 pp ..
JUBIN (R.), 1968 - Ambilhar et Onchocercose: essai thérapeutique.
.
Rap. jinal8ème Conf Techn. OCCCE, 246-248.
...
1· ,
,
,
1
!
! "
:
! .'
. l ,
!
. ;

- 267 -
KALE (0.0.), BAMMEKE (A.O.) and AYENI (O.), 1974 - An evaluation of skin snip
technics unsed in the quantitative assessment of microfilarial densities of
Onchocerca volvulus.
Bull. OMS, 51,5,547-551.
KERSHAW (W.E.), DUKE (B.O.L.) et BUDDEN (F.H.), 1954 - Distribution of
Onchocerca uoluulus in the skin, its relation to the skin changes and the
eye lesions and blindness.
Brit. Med. t., 2, 724-729.
KURTAK (D.), 1988 - The Simuliu m
dam nosurn complex in the OCP area in
relation to resistance to insecticides.
OMs/VBC/88.954 - OCP/88-1, 8 pp..
KURTAK (D.), OUEDRAOGO (:rv1.), OCRAN (:tvL), BARRO (T.) et GUILLET (P.), 1982
- Preliminary note on the appearance in Ivory Coast of resistance to
chlorphoxim in Sim ulium
soubrense-eanctipauli larvae already resistant '
to temephos (Abate(R)).
WHO/VBC
document, 6 pp..
KURTAK (D.), RAYBOULD (J.H.) et VAJIME (C.), 1981 - Wing tuft colours in the
1
progeny of single individuals of Si mulium
squamosum Enderlein).
Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 75, 126-133.
LARTIGUE a.J.), 1963 - Enquête séro-clinique polyvalente en République de
Côte d'Ivoire (2 - 13 Août 1963).
Doc. Techn. OCCGE, N° 1163, 17 pp..
LE BERRE (R), 1966 - Contribution à l'étude biologique et écologique de
Simuliurn
dam nosum Theobald, 1903 (Diptera : Simullidae).
Mémoire ORsTOM, 17,204 pp..
LE BERRE (R), 1968 - Bilan sommaire pour l'année 1967 de lutte contre le vecteur
de l'Onchocercose.
Méd. Afr. Noire, 15 ,2,71-72.
LE BERRE (R), 1969 - La lutte contre l'Onchocercose dans le cadre de l'évolution
.économiquedes Etats de l'Afrique 'de l'Ouest. ..
Mélanges Géographiques, Bull. Liaison
Rech. Univ. Abidjan, 2, 47-51.
1
!
1
_ i
.
" :1
. '. ;
1
,r;'
):.
.: ~ .
j .
:
1;
': l
: 1
, "

- 268 -
LE BERRE (R), 1970 - Résultats des campagnes de lutte.
.'
" ,
Rapport finai 10ème Conf. Techn. OCCGE, 199-201.
LE BERRE (R), 1971 - La lutte contre l'Onchocercose dans les Etats de l'OCCGE.
Rapport.final Tlème Conf. Techn. OCCGE, 349-355.
LE BERRE (R), GREBAUT (S.), PHILIPPON (B.), JUGE (E.) et aL., 1969 - Campagnes
FED/OCCGE 1968 - 1969 de lutte contre le vecteur de l'Onchocercose.
Rapport.final 9ème Conf. Techn. OCCGE, 151-253.
LE BERRE (R) et WENK (P.), 1966 - Beobachtung über des Schwarmverhalten bei
Simuliutn
damnosu m Theobald in Obervolta und Kamerun.

Verh. di. 2001. Ges., 3D, 367-372.
LEUCKART (W.G.F.R), 1893 - Disease of the skin in tropical climates.
Trans. Zih. Congr. Hyg. et Demog., 1,1,88 pp..
1
!
LEWIS (D.J.), 1953 - Si mulium
damnosu m and its relations to Onchocerciasis in the
anglo-egyptian Sudan.
Bull. Ent. Res., 43 ,4,597-644.
LEWIS (D.J.), 1956 - Biting times of parous and nulliparous Simulium
damnosu m,
Nature, London, 178, 98-99.
LEWIS (D.J.), 1957 - Aspects of the structure, biology and study of
Siin ulium
dam nosum,
Ann. Trop. Med. Parasit., 51, 340-358.
LEWIS (D.J.), 1958 - Observations on Simuliurn
dam nosu m Theo. at. Lokoja
in N orthern Nigeria.
Ann. Trop. NIed. Parasit., 52, 216-231.
LEWIS (D.J.), 1960 - Observation on Simuliu m
dam nosutn in the Southern
Cameroon and Liberia.
Ann. Trop. Med. Parasit., 54, 2, 208-223.
-": . ~, .. ". :
, : ,[ ,
i
~ 1
!" .
, t..
l , " ,
.

- 269 -
LEWIS (D.J.), 1965 - Features of the Simul iutn
da m nosum population of Kumba
area in West Cameroons.
Ann. Trop. Méd. Parasit. 59,365-374.
LEWIS (D.J.) et DUKE (B.O.L.), 1966 - Onchocerca Simulium
complexes.
II. Variation in West African female Simulium
damnosu m.
Ann. Trop. NIed. Parasit., 60, 337-346.
LOREAL (E.), 1974 - Résultats après 33 mois d'un traitement de masse par la
diéthylcarbamazine de 4 villages du foyer d'Onchocercose de la région
de Bamako.
Rap. 14ème Conf Tec1m. OCCGE.
LOREAL (E.), BERNARD et SOW (S.), 1977 - Premiers résultats d'un traitement de
1
masse par diéthylcarbamazine d'un village d'hyperendémie
onchocerquienne de la région de Bamako.
Doc. Techn. OCCGE, N° 6425/77.
LOZAC'HMEUR (P.), 1966 - Onchocercose- Récapitulation.
Doc. DactyLogr. - Secteur Médecine SociaLe Korhogo, 1 p..
MACARIO, 196~ - L'Onchocercose dans le secteur départemental du Nord
(Côte d'Ivoire).
ln ; Rap. finaL de La 5ème Conf Techn. OCCGE, Bobo-Dioulasso, i, 127-135.
MAC CRAE (A.W.R.), 1968 - Consideration of Sim uliu.m
dam nosu m Theo.
as a species complex and its relevance to control.
8th. lni, Congr. Trop. Med. NIaLar.,Téhéran, Abstracte and reviews, 135-136.
MAC CRAE (A.W.R.), 199 - Ecology and speciation in African blackflies
(Diptera : Simuliidae).
Biol. J. Linn. Soc., l, 43-49.
. MANGENOT (G.), 1955 - Etude sur les forêts des plaines et plateaux de
Côte d'Ivoire.
Etudes Eburneennes, IFA N, IV, 88, 5-61.
"
:
, 1

": " . . :-1
\\
,
.'r ,Ir'
i/,

- 270 -
MARR a.D.M.), 1962 - The use of an artificial breeding-site and cage in the study
of Simulium
âamnosum Theobald.
Bull. Org. Mond. Santé, 27, 622-629.
1
MASSEGUIN (A.), TAILLEFER-GRIMALDI O.) et LEBOEUF O.}.), 1954 - Etude
générale de l'Onchocercose. Travail des Médecins du Service Général
d'Hygiène mobile et de prophylaxie.
Bull. Med. A.O.F., numéro spécial, 141-168, 1 carte.
MEREDITH (S.E.O.), 1980 - Consultant-ship report May-October 1980.
Doc. ronéo. OMS/OCP, (non publié).
MONTPELLIER O.) et LACROIX (A.), 1919 - La gale filarienne.
Bull. Soc. de Path. Exotique, 12, 1919
MOYOU (S.R.), ENYONG (P.A.) et AGNAMEY (P),1990 - Results of mass ivermectin
treatment in the rain forest zone of Cameroon.
Acta Lendesia, 59, 466
MUIRHEAD-THOMSON (R.C), 1957 - The development of Onchocerca volvulus
in laboratory reared Simulium . dam nosu m Theobald.
Amer. J. Trop. Med. Hyg., 6 ~5, 912-913.
O'NEILL O.), 1875 - On the presence of fila ria "craw-craw".
Lancet, 1, 165-266.
OVAZZA 'M.), OVAZZA (1.) et BALAY (G.), 1965 - Etude des populations de
S.damnosum Theobald, 1903 en zone de gîtes non permanents.
II. Variations saisonnières se produisant dans les populations adultes
et préimaginales.
Bull. Soc. Pathol. exot. 58, 118-1154.
PAIRAULT (C)~ 1977 - L'Onchocercose dans le bassin du Haut-Sassandra
(République de Côte d'Ivoire). 3. Physionomie de la région Nord-Ouest.
Organisation Mondiale de la Santé (Programme de Lutte contre
l'Onchocercose dans le Bassin de la Volta, OCP, Ouagadougou).
1
'Docilnl~nt .Technique ronéotypé OCP/BPI/77.29, 29 pp..
,-

- 271 -
PENDRIEZ (B.) et SECHAN Y.), 1971 - Enquête entomologique sur l'Onchocercose
au Sénégal Oriental.
Doc. ronéo. OCCCE, 198/0ncho, 17 pp..
PERRAUD (A.), 1971 - Les sols de Côte d'Ivoire in Monographie sur le milieu
naturel de Côte d'Ivoire.
Doc. ronéo. ORSTOM, Abidjan, 4 pp..
PERSON (Y.), NIANGORAN-BOUAH (G.) et SCHWARTZ (A.), 1983 - Les groupes
culturels et ethniques en Côte d'Ivoire.
Zème Edition, Collection Jeune Afrique, 3 pp ..
PETERSON (B.v.), 1956 - Observation on the biology of Utak black-flies
(Diptera : Simuliidae).
Cano Entomol., 88,496-507.
PHILIPPON (B.), 1977 - Etude de la transmission d'Onchocerca volvulus
(Leuckart 1893) (Nematoda, Onchocercidae) par Simulium
dam nosum
Theobald, 1903 (Diptera, Simuliidae) en Afrique Tropicale.
Travaux et Documents de l'ORSTOM, 63, 308 pp..
PHILIPPON (B.) et BAIN (O.), 1972 - Transmission de l'Onchocercose humaine en
zone de savane d'Afrique Occidentale. Passage des microfilaires
d 'Onchocerca volvulus dans l'hémocèle de la femelle de
Simul ium
dam nosuin.
Cah. ORSTOM, Sér. Ent. Méd. et Parasitol., 10,3,251-261.
PHILIPPON (B.) et BALAY (G.), 1967 - Etude de la biologie et de l'écologie de
Simuliumdamnosum Theo. à la limite nord de son aire de répartition en
Afrique Occidentale. Conséquences épidémiologiques
Méd. Afr. Noire, 14, 507-509.
PHILIPPON (B.) et BALEY (G.), 1972 - Ecologie et dynamique des populations de
Sitnuliùm
dam nosum Theo. à la limite nord de son aire de distribution
en Afrique Occidentale. Conséquences épidémiologiques.
Proc. ism. Int. Congr. Entomology, Moscou, 1968, 3, 223-224.
,
:.'. i
i i \\

- 272 -
PHILIPPON (B.) et LE BERRE (R.), 1974 - Résultats acquis et orientation actuelle des
recherches dans la lutte contre le vecteur de l'Onchocercose humaine en
Afrique Occidentale francophone (Côte d'Ivoire, Haute-Volta, Mali).
Proc. 3rd. [nt. Congr. Parasitology, Munich, 2, 990-991.
PHILIPPON (B.), QUILLEVERE (D.), SECHAN (Y.) et PENDRIEZ (B.), 1977 - Biologie,
écologie et caractéristiques vectrices des vecteurs d'Onchocercose des
savanes ouest-africaines.
WHO/VBC/77.664, 32 pp..
PHILIPPON (B.), SECHAN (Y.) et PENDRIEZ (B.), 1971a - Enquête entomologique
sur l'Onchocercose dans le bassin du Cavally (Côte d'Ivoire).
Doc. ronéo. OCCGE, 66/0ncho, 13 pp..
PHILIPPON (B.),SE CHAN (Y.), PENDRIEZ (B.) et PANGALET (P.), 1971b-
Contribution à l'étude du foyer d'Onchocercose du bassin du fleuve
Sénégal en République du Mali. Résultats de quatre enquêtes
entomologiques.
Doc. ronéo. OCCGE, 138/0ncho, 18 pp..
PHILIPPON (B.), SECHAN (Y.), CHAUVIN (M.) et BERNADOU a.), 1968 - Etude
d'une population de Sim ul ium
damnosu m dans une zone inhabitée
d'un foyer d'Onchocercose de savane guinéenne en saison sèche.
Doc. ronéo. OCCGE, 140/0ncho, 10 pp..
PICQ (J.J,), ALIOU (BA) et SELLIN (B.) - Rapporteurs PLOUVIER (S.) et BAUDOIN
(C.), 1975 - Prospection sur l'endémie onchocerquienne dans les régions de Bouna et
Tehini (République de Côte d'Ivoire), Décembre 1973.
Doc. Techn. OCCGE, N° 5822, 8 pp..
PICQ a.J.) et JUBIN (R.) - Rapporteur PLOUVIER (S.), 1975 - Prospection sur
1
l'endémie onchocerquienne dans la région de Korhogo (République de
Côte d'Ivoire). Février 1974.
Doc. Techn. OCCGE, N° 5798, 14 pp..
,
,i
; : r .
"
.
l ,
, i,
I I i ,
r ,
1
.!
; l'
i .
.
1;

- 273 -
PICQ (J.].), ROLLAND (A.) et ROUX(J.), 1973 - Prospectons sur l'endémie
onchocerquienne dans les régions de Danané et de Man (République de
Côte d'Ivoire).
Doc. ronéo. OCCGE, N° 129/Rap/73, 25 pp..
PICQ O.J.), ROLLAND (A.), et ROUX, 1974 - Thérapeutique par le Moranyl dans un
village d'endémie onchocerquienne. Premiers résultats.
Rap. 14ème Conf Techn. OCCGE. (Documents annexes).
POST (R.J.), 1987 - The Simulium sanctipauti subcomplex in West Africa: A review.
OMS/VBC/88.954 - OCP/88.1, 12 pp..
PROD'HON (J.), BOUSSINESQ (M.), FOBI (G.), MALAGAL (C.), ENYONG (P.),
PRUD'HOM (J.M.), RENZ (A.), LAFLEUR (P.), DINGA (J.), TOUFIC (N.), TRAORE-
LAMIZANA (M.), MADI (T.), BENOIST (L.), LEGROS (p.) et QUILLEVERE (D.), 1988
- Etude de faisabilité au Nord-Cameroun d'un programme de lutte
Chimiothérapique (Ivermectine ou Mectizan(R)) contre l'Onchocercose
applicable en campagne de masse.
Bull. Liais. doc. OCEAC, N° 86, 83-87 pp..
PROD'HON (J.), BOUSSINESQ (M.), FOBI (G.), PRUD'HOM (J.NO, ENYONG (P.),
LAFLEUR (C.), QUILLEVERE (D.), 1991 - Lutte contre l'Onchocercose par
l'Ivermectine : Résultats d'une campagne de masse au Nord Cameroun.
Rapport Annuel , Doc. OCEAC, 6 pp..
PROD'HON (J.), CROZAFON (P.) et BENDERrrrER (P.), 1977 - L'endémie
onchocerquienne dans la région de Touba et Borotou (bassin du
Haut-Sassandra, Côte d'Ivoire) (Mai 1977).
Doc. Techn. OCCGE, N° 6453, 21 pp., multigr. + XXVI pp..
,
i.
.
PROD'HON (J.)~ HEBRARD (G.), PRUD'HOM O.M.) et COURET (D.), 1983 - Etude de
la capacité vectrice expérimentale de Simulium
soubrense-
Simulium
sanctipauli en zone de savane humide (région de Touba,
Côte d'Ivoire).
Doc. ronéo. IRTO, 9/IRTO/Rap/83, 31 pp..
" , .,
, , :
;
Il
"

- 274 ...:.
PROD'HON O.),HEBRARD (G.), PRUD'HOM O.M.) et COURET (D.), 1986 - Action
"
de I'Ivermectine (:MK 933) sur la transmission de l'Onchocercose humaine
v
par le groupe vecteur Simulium soubrense-Simulium sanctipauLi. en zone
forestière de Côte d'Ivoire.
Doc. ronéo. OCCGE/ORSTOM, 03/IPR/Rap/86,
8 pp..
PROD'HON a.), HEBRARD (G.) et SECHAN (Y.), 1981 ~ Etude de la capacité vectrice
de Simuliu m
damnosum en région de savane.
Doc. OCCGE/ORSTOM, 27/IRTO/Rap/81, 12 pp..
PROD'HON (J.), NEGREL (D.), LOBUT O.B.), OVAZZA (L.), et aL., 1978 - L'endémie
onchocerquienne dans la région de Toumodi (Secteur de Yamoussoukro)
République de Côte d'Ivoire (Mars 1978).
Doc. Teçhn. OCCGE/ORSTOM, N° 6723, 21 pp...
PROD'HON a.), PRUD'HOM (J.M.), HEBRARD (G.) et QUILLE VERE (D.), 1984 -
Etude de la capacité vectrice expérimentale du groupe
Simulium
squamosum-Sim ul ium
yahense en zone de forêt "petites
rivières" de Côte d'Ivoire (région d'Akakro).
Doc. OCCGE/ORSTOM, 14/IRTO/Rap/84, 13 pp..
PROST (A.), 1980 - La latence parasitaire dans l'Onchocercose.
BuLL. WLd. HLth. Org., 58, 923-925.
PROST (A.), HERVOUET (J.P.), THYLEFORS (B.), 1979 - Les niveaux d'endémicité
dans l'Onchocercose.
BuLL. Org. Moud. de La Santé 57, 655-662.
1
PROST (A.) et PROD'HON a.), 1978 - Le diagnostic parasitologique de
1
l'Onchocercose. Revue critique des méthodes en usage.
Médecine TropicaLe, 38, 519-532.
QUILLEVERE (D.), 1975 - Etude du complexe Simulium
dam nosutn en Afrique de
l'Ouest. 1. Techniques d'étude. Identification des cytotypes.
Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd. et ParasitoL., XIII, 2, 100.
LI
i l } '
' , 1 .
Il. '
' . !
,
. l "

- 275 -
QUILLEVERE (D.), 1979 - Contribution à l'étude des caractéristiques taxonomiques,
bioécologiques et vectrices des membres dl.:l complexe
Sim uliurn
dam nosurn présents en Côte d'Ivoire.
Travaux et documents de L'ORSTOM, 109, 304 pp..
QUILLEVERE (D.), GOUZY (M.), SECHAN (Y.) et PENDRIEZ (B.), 1976 - Etude du
complexe Sitnulium
dam nosu m en Afrique de l'Ouest. IV. Analyse de
l'eau des gîtes larvaires en saison sèche.
Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd. et ParasitoL., 14 ,4,315-330.
QUILLEVERE (D.), GOUZY (M.), SECHAN (Y.) et PENDRIEZ (B.), 1977b - Etude du
complexe Simulium
damnosu m en Afrique de l'Ouest. VI. Analyse de
l'eau des gîtes larvaires en saison des pluies: comparaison avec
la saison sèche.
Cah. OJ\\STOM, sér. Ent. méd. et Parasiiol., 15, 3, 195-207.
QUILLEVERE (D.), GUILLET (P.) et SECHAN (Y.), 1981 - La répartition géographique
des espèces du complexe Sim ulium
damnosum dans la zone du projet
Sénégambie (ICI' /MpD / 007).
Doc. ronéo. OCCGE/OMS, 5/IRTO/RAP/81 ..
QUILLEVERE et PENDRIEZ (B.), 1975 - Etude du complexe Sim uliu m
dam nosum
en Afrique de l'Ouest. II. Répartition géographique des cytotypes en
Côte d'Ivoire.
Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd. et Parasitol., XlII, 3, 165-172.
i
QUILLEVERE (D.), PENDRIEZ (B.), SECHAN (Y.) et pI-llLIpPON (B.), 1977c - Etude
du complexe Simulium
dam nosurn en Afrique de l'Ouest. VII. Etude de
la bioécologie et du pouvoir vecteur des femelles de
S.sanetipauLi, S.soubrense
et S.yahense en Côte d'Ivoire.
Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd. et Parasitol., 15,4,301-329.
QUILLEVERE (D.), pHILIppON (B.), SECHAN (Y.) et PENDRIEZ (B.), 1978 - Etude du
compl~xe Simulium
damnosu m en Afrique de l'Ouest. VIII. Etude de la
bioécologie et du pouvoir vecteur des femelles de savane. Comparaison
avec les femelles de forêt.
Cah. ORSTOM,sér. Ent. méd. eiParasitol., 16,2, 151-164.
.., ; 1
,
'~ .
i:
.
1

- 276 -
QUILLEVERE (O.) et PROO'HON (J.), 1987 - Traitement insecticides ou Ivermectine
,
pour stopper la transmission de l'Onchocercose.
"/
Bull. Liais. Doc. OCEAC, N° 81, 95-101 pp..
QUILLEVERE (O.), SECHAN (Y.) et PENDRIEZ (B.), 1977a - Etudè du complexe
Simulium
damnosu m en Afrique de l'Ouest. V. Identification
morphologique des femelles en Côte d'Ivoire.
Tropenmed. Parasit., 28, 224-253.
RAFFIER (J.), 1969 - Traitement de l'Onchocercose.
Rap. final 9ème Conf Techn. OCCGE, 275 pp..
RAYBOULO (].N.), 1967 - A method of rearing Sim ul ium
damnosurn Theobald
(Oiptera : Simuliidae) under artificial conditions.
Bull. Org. Mond. Santé, 37,3,447-453.
RE~Π(J.), BAKER (R.H.A.), DE SOLE (G.), OAOZIE (K.Y.), WALSH (J.F.), ADAMS
(M.A.), ALLEY (E.S.) et AVISSEY (H.s.K.), 1989 - A community trial of Ivermectin in
the Onchocerciasis focus of Asubende, Ghana. 1. Effect on the microfilarial
reservoir and the transmission of Onchocerca volvulus.
Trop. med. Parasit., 40, 367-375.
RENZ (A.), 1982 - Studies of the reinvasion by Simuliuin
damnosum s.l. into the
eastern !areas of the Onchocerciasis Control Programme and on the
1
vectori~l capacity of different species of the Si m utiuin
dam nosu m
complex in Togo and Benin 1982.
Tropenmed. Inst. der Uniuersitat Tubiugens
(WHO Consultant 28 Iuly
to 31 October 1982),62 pp..
RICHET (P.), 1973 - Les campagnes filaricides de masse.
Méd. Afr. Noire, 20, 899-920.
RICHET (P.), 1976 - L'Onchocercose.
Etudes médicales, 2, 71-138.
RIVES CM.) et SERIE (F.), 1967 - L'Onchocercose en Côte d'Ivoire.
Méd. Afriq. .Noire, 14, 10,483-488.
. ~' .
1 :
" 1 .
I i ,
'
i

- 277 -
RIVIERE (F.), 1988 - Ecologie de Aedes (stegomyia) poiynesiensis Marks 1951
~,
et Transmission de la filariose de Bancroft en Polynésie.
Thèse de Doctorat d'Etat ès-Sciences (1988),966 pp.,
ROBLES (R.), 1915 - Onchocercose humaine au Guatemala produisant la cécité
et l'érysipèle du littoral.
BuLL. Soc. Path., Exot., 12, 7, 442-460.
RODGER (F.C), 1957 - New observations on ocular Onchocerciasis related
pathological methods and the pathogenesis of the various eye lesions.
BuLL. Org. Mond. Santé, 16, 495-508.
ROUGEMONT (A.), BOISSON (M.E.), BORGES DA SILVA (G.) et ZANDER (N.),
1976 - Un essai de traitement collectif par la diéthylcarbamazine dans un village
d'hyperendémie onchocerquienne de la région de Bamako (Mali).
BuLL. Org. Mond. Santé, 54,403-410.
ROUGEMONT (A.), DELMONT (J.), RANQUE (P.), DUCAM (M.) et PROST (A.),
1979 - Traitement collectif de l'Onchocercose par de faibles doses de suramine dans
un village hyperendémique au Mali (premiers résultats parasitologiques).
WHO/ONCHO/79.147 . (Document OMS non publié).
;
1
SECHAN (Y.), 1980 - Durée du développement des stades préimaginaux de
SimuLiu-Jn
sirbanum Vajime et Dunbar, 1975 à la limite nord de son aire
de répartition en Afrique Occidentale. Note préliminaire.
Cah. ORSTONI, Sér. Eni. Méd. et Parasito!., 18,1,59-60.
SECHAN (Y.), 1984 - Développement d'onchocerques animales chez le vecteur de .
l'Onchocercose humaine: Simulium sirban um
Vajime et Dunbar, 1975
(Dipter~, Simuliidae) en zone subsahélienne du Mali, Afrique de l'Ouest.
Travaux 'et documents de ['ORSTOM, 178, 234 pp..
SHELLEY (A.J.), PINGER (R.R.), .MORAES (M.A.P.) et HAYES O.), 1979-
Concentration of microfilarial of Onchocerca volvulus by
Simulium
sanguineum during feeding : use in mapping parasite
distribution in the skin.
J. Med. Eniomol., 16,48-51. .
,
"
.

- 278 -
SOBOSLAY (P.T.), NEWLEND (H.5.), WHITE (A. F.), ERTTMAN (K. D.), ALBIEZ
(E.), TAYLOR (H. R), WILLIAMS (P.N.), GREENE (B.M.), 1987 - Ivermectin effect on
microfilariae of Onchocerca volvulus after a single oral dose in human.
Trop. Med. Parsit., 38,8-10.
SOULA (G.), PICHARD (E.), DOUNfBO (O.), POLTERA (A.A.) and 5TRIEBEL (H.P.),
1989 - Activity of Thiocarbamazine in patients dually infected with Schistosoma
and Onchocerca volvulus.
Lancei,
726.
TAGINI (B.), 1971 - Esquisse structurale de la Côte d'Ivoire. Essai de géotectonique
régionale.
SODEMI, Abidjan, 2 pp..
TAGINI (B.) et GOBERT (M.), 1972 - Carte géologique de la Côte d'Ivoire au
1/1.000.000.
SODEMI, Abidjan, 1 p.
TAKAOKA (H.), SUZUKI (H.), NODA (S.), TADA (1.), BASANEZ (M.G.),
1
YARZABAL (L), 1984 - Development of Onchocerca volvulus larvae in
SimuliJm
pintoi in the Amazonas region of Venezuela.
Am. J. Trop. Med. Hyg., 33,3,414-419.
TENDEIRO (J.), 1963 - Estudos sobre Simulios na Guiné Protuguesa.
Garcia de Orta, Lisboa, 11, 243-253.
THOMPSON (B,H.), 1974 - The timing of consecutive blood-meals in
Simulium
dam nosum.
Proc. 3rd Int. Congr. Parasitology, 2, 929 pp..
THOMPSON (R), WALSH (j.R) et WALSH (B.), 1972 - A marking and recapture
experiment on Simuliuin
dam nosu m and bionomic observations.
WHO/Oncho/72.98, 13 pp..
THYLEFORS (B.), PHILIPPON (B.) et PROST (A.), 1978 - Transmission potential of
Onchocerca volvulus and the associated intensity of Onchocerciasis in
Sudan savanna area.
Tropenmed. Parasit., 29, 78, 346-354.
1
. !
.
1
1
"
: !
:;
,
f
~.'.

- 279 -
TRAORE (S.), 1981 - Comparaison de deux méthodes d'échantillonnage des
populations adultes de Sim uliurn
dam nosum s.L vecteur de
l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest.
Thèse de Doctorat 3 0 cycle (paris), 98 pp..
TRAORE (S.) et DIARRASSOUBA (S.), 1992 - Lutte contre l'Onchocercose en
Côte d'Ivopire.
Doc. ronéo. OCCGE/ORSTOM, 04/IPR/Rap/92 ,71pp, 13 tableaux,3 fig.
TRAORE (S.), DIARRASSOUBA (S.) et HEBRARD (G.), 1981 - Etude de la
distribution et des lieux de repos des stades adultes de
Simulium
damnosum s.L par les pièges dans la zone ré envahie du Mali.
Bull. OCCGE In!, N° 77, 29 pp., 6 tableaux, 3 graphiques.
1
1
.
TRAORE (S.) et HEBRARD (G.), 1981 - Les capacités vectrices naturelles des femelles
du complexe Si damnosu m (Diptera, Simuliidae) au niveau de la Station
Ecologique de Taï (Côte d'Ivoire).
Bull. OCCGE In!, N° 75, 12 pp., 1 tableau.
TRAORE (S.) et HEBRARD (G.), 1983 - Bioécologie et caractéristiques vectrices
naturelles des femelles du groupe Siscubrense-Sisanctipauli en
Côte d'Ivoire.
Bull. OCCGE In!, N° 86, 51 pp., 8 tableaux, 5 graphiques.
TRAORE (S.) et HEBRARD (G.), 1985 - La bioécologie et les caractéristiques vectrices
naturelles des femelles du groupe Svsouomoeutn-Svuahe nse en zone
forestière de Côte d'Ivoire (région d'Akakro).
Bull OCCGE In!, N° 97, 16 pp., 2 tableaux.
TRAORE (S.), HEBRARD (G.), DUVAL G.) et FAYE (O.), 1982 - Etude de la
bioécologie et des caractéristiques vectrices naturelles des femelles du
groupe Sisoubrense-Sssanctipauli en zone de savane.
Bull. OCCGE In!, N° 86, 21 pp., 3 tableaux, 6 graphiques.

- 280 -
TRAORE (S.), HEBRARD (G.) et PRUD'HOM (].M.), 1985 - Essai d'identification des
L3 (stades infectants) d'Onchocerca volvulus récoltées lors de
transmissions expérimentales en différentes zones (savane,
grandes rivières de forêt, petites rivières de forêt).
Doc. ronéo. OCCGE/OR5TOM, 29/IPR/Rap/B5, 11 pp.~ 2 tableaux.
TRAORE (S.) et PHILIPPON (B.), 1980 - Rapport préliminaire des enquêtes réalisées
dans la région du Parc National de Taï. 1. Le moyen Cavally
(Station Ecologique - village de Taï).
Doc. ronéo. OCCGE/ORSTOM, 6/IRTO/Rap/BO, 17 pp., 3 tableaux.
TRAORE (S.), PHILIPPON (B.) et HEBRARD (G.), 1980 - Rapport des enquêtes
1
.
réalisées dans la région du Parc National de Taï. II. Le bas-Sassandra
(site du barrage de Soubré).
Doc. Techn. OCCGE, N° 7556, 20 pp., 4 tableaux.
TRENHOLME (A.A.G.), 1974 - Eclosion experiments. Fourth biannual report of
R.U.V;P ..
Memorial University of Neuijoundlun d, Canada, 4 pp..
1
UNDERHILL (G.W.), 1940 ., Sorne factors influencing feeding activity of Simuliids
in the field.
/. Econ .. Ent., 33, 915-917.
VAJIME (Ch.G.), 1972 - Le complexe Simulium
(Edtoardsellum)
damnosum :
Rapport sur les études cytotaxonomiques effectuées jusqu'en Avril 1972.
WHO/ONCHO/72.100, 4-13.
VAJIME (Ch.G.) et DUNBAR (R.W.), 1975 - Chromosomal identification of eight
speciesof the subgenus Edioar dseil u m near and including
Simulium
(Edtoardsell um) damnosum Theobald (Diptera : Simuliidae).
Tropenmed. Parasii., 26, 1, 111-138.
VAJINIE (Ch.G.) et QUILLE VERE (D.), 1978 - The distribution of the
Sitn ulium
dam nosu m complex in West Africa with particular reference to
the Onchocerciasis Control Programme area.
Tropenmed. Parasit., 29,473-482.'
. i 1
: 1
l, • i ':
1. ,
l
, ;

- 281 -
VAN DEN BERGHE (L.), 1941 - Recherches sur l'Onchocercose au Congo Belge.
ILLes vers adultes et leur localisation chez l'homme.
Ann. Soc. Belge, Méd. Trop., 21,2, 167-187.
VENNETIER (P.) er col., 1983 - ATLAS de Côte d'Ivoire.
2ème Edition, Collection Jeune Afrique, 72 pp..
VINGTAIN (P.), PICHARD (E.), GINOUX (J.), COULIBALy (S.1tL), BISSAN (Y.),
RANQUE (P.) et THILLAYE (B.), 1981 - Ivermectine et Onchocercose humaine.
A propos d'une étude portant sur 234 onchocerquiens en République
du Mali. 1,
Bull. Soc. :Pathol. Exot. 81,260-270.
WALSH O.F.), 1972 - Observations on the resting of Sitn uliurn
damnosutn in trees
near a breeding site in the West African savanna.
WHO/Oncho/72.99, 4 pp..
WALSH J.F.), 1978 - Sticky traps studies on Simuliu m
dam nosuin in northern
Ghana.
,
Tropenmed. Parasit., 31, 479-486.
WALSH (J.F.), 1984 -1tIemorandum to VCU on the importance of Sieoubrense 111
the savanna.
Doc. 1nt. OCP, 1984, 8 pp..
WANSON (M.), 1950 - Contribution à l'étude de l'Onchocercose africaine humaine.
Ann. Soc. Belge Med. Trop., 30,4,667-863.
WANSON (M.) et HENRARD (C.), 1945 - Habitat et comportement larvaire de
Simuliu m
dam nosum Theobald.
Rec. Trav. Sei. Med. Congo Belge, 4, 113-121.
WHO, 1989 - Rapport of a meeting of the TDR/OCP/OCT subcommittee for
monitoring of community trials of Ivermectin.
TDR/OCP/OCT/1vermectin/89.3, 6 pp..
.
1
i
1
1
1··
1.'

[
ANNEXE
]

- 283 -
.;
i
r·--' _._,)
ETHIOPIE
LIBERl""
GCI:"EE
"Equateur
lli:mmm Forers connus mais prévalence inconnue
iii Foyers connus
Carte 1a
Répartition de J'onchocercose en Afrique
(d'après l'OMS, 1976).
MAURITANIE
III Zones incluses dans
le programme OCP
E2ill Zones d'extension
vers le sud où les
opérations ont dé-
buté en 1980
o Zone d'exrension
ouest sur le bassin
du fleuve Sénégal
où une action pro-
posée en
1981
a
commencé en 1986
Carte 1b • Programme de luite contre l'onchocercose
en Afrique de l'Ouest.
..
Carte 1!': Répartition de l'onchocercose en
Arnéfique Centrale et du Sud, (d'après
"fOYlRS ENUlMIQUlS
l'OMS, 1976).
?
fOYlRS
CONNUS
M"IS
PR[V"LlN("[ INCONNU[