n° d'ordre 005
Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Faculté des Sciences et Techniques
THESE
Présentée par
Ousmane FAYE
pour obtenir le grade de
Docteur ès Sciences Naturelles
Le paludisme au Sénégal. Ecologie de la
parasitose et perspectives de lutte.
soutenue le 07 janvier 1994 devant la commission d'examen:
Président:
Mr.. Bhen Sikina TOGUEBAYE
Membres:
MM.
Samba
DIALLO
Sun Heat
HAN
Jean
MOUCHET
Omar
NDIR
Jean
TROUILLET

A la lIIémoir"e de notrE l"elJŒtté
0UXf"LAN't: FAyE tnoNt:

 yaboye et à Diouf.
 Ndiye Fatou, Âf)Laye et M.atny Faye.


AVANT- PROPOS
RESUME
SUMMARY
INTRODUCTION
1. CADRE BIOGEOGRAPmQUE
1. PRESENTATION DU SENEGAL
2. PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE
2.1. La région Cap-Verdienne
2.2. La région Saloumienne
2.3. la région de la Basse Casamance
2.4. La région Ferlienne
2.5. la région du Boundou
2.6. la région du Fouladou
II. METHODES D'ETUDE
1. ENTOMOLOGIE
1.1. Méthodes d'échantillonnage
1.2. Identification des membres du complexe Anopheles gambiae
1.3. Recherche des parasites
1.4. Analyse des repas de sang
1.5. Paramètres entomologiques de la transmission
2. PARASITOLOGIE
2.1. Prévalence et densité parasitaire
2.2. Morbidité palustre
3. LA LUTTE ANTIPALUDIQUE
3.1. Lutte et protection contre les vecteurs
3.2. Mesure de la sensibilité des vecteurs aux insecticides
3.3. Utilisation des antipaludiques
3.4. Mesure de la chimiosensibilité de P. jaclciparum

III. OBSERVATIONS SUR LA TRANSMISSION DU PALUDISME
1. LES VECTEURS
2. LES PARASITES
3. LA TRANSMISSION
4. LES FACIES EPIDEMIOLOGIQUES
5. EFFETS DES Al\\1ENAGEl\\1ENTS HYDRO-AGRICOLES SUR LA TRANSMISSION
6. EFFET DE L'URBANISATION SUR LA TRANSMISSION
7. LA LUTTE ANTIPALUDIQUE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
- • - ~ '" "1:1,7 "....... "="~ "'~\\
.. _",-~~.,.....- ",",,,,---;00
.,----,.
~
,~~
~
: - - " " , - : :
~_-v
,:..YA~,---->,_~~"",~,~ ~--i~:'~ ,_-," _"-, ~~
_:::1
'_ ~/ ~I J~~ !-...=!., ""__ "~
>
.cf::}_ '-_~ ~ ~ '-'o"'\\... -. ~ :,
1
1. LES VECTEURS DU PALUDISME AU SENEGAL
1
1. DIAGNE N., FONTENILLE D., KONATE L., FAYE O., MOLEZ J.F. & TRAPE J.F. 1993. Les
Anophèles du Sénégal. 2ème Journée du Département de Biologie et d'exploration fonctionnelle sur
1
le paludisme, Dakar (Sénégal), 5 juin 1993, à paraître: Bulletin de la Société Mt:dicale d'Afrique Noire
de langue Française (Dakar Médical).
1
2. FAYE O., DIALLO S., GAYE O., NDIR O. & FAYE Oumar., 1992. Efficacité comparée de
1
l'utilisation des pièges lumineux du type CDC et des sujets humains pour l'échantillonnage des
populations anophéliennes. Résultats obtenus dans la zone de Bignona (Sénégal). Bulletin de la
1
Société de Pathologie exotique. 85, 185-189.
3. FONTENILLE D., FAYE O., KONATE L., SY N. & COLLINS E.H., 1993. Comparaison des
1
techniques PCR et cytogénétiqut' pour la détermination des membres du complexe Anopheles gambiae
au Sénégal. Annales de Parasitologie humaine et comparée (accepté).
1
1
1

II. APPROCHE QUANTITATIVE DE LA TRANSMISSION
4. GAYE O., DIALLO S., FAYE O .. NDIR O., BAH LB., NDIAYE A.B. & FAYE Oumar, 1991.
Epidémiologie des endémies parasitaires dans la zone du barrage antisel de Bignona (Sénégal).
Bulletin de la Société A'lédicule d 'Afrique Noire de langue frunçaise (Dakar .\\:1édic:ulJ, 36, 139-144.
5. FAYE O., FONTENILLE D., HERVE J.P., DIACK P.A., DIALLO S. & MOUCHEr J., 1993. Le
paludisme en zone sahélienne du Sénégal. 1. Données entomologiques sur la transmission. Annale!) de
la Société belge de Médecine tropicale. 73, 21-30.
6. FAYE O •. GAYE O., HERVE J.P.. DIACK P.A. & DIALLO S., 1993. Le paludisme en zone
sahélienne du Sénégal. 2. Indices parasitaires. Annale!) de la Soôéte belge de Médecine tropicale, 73,
31-36.
7. FAYE O., SY N., KONATE L., GAYE O., FONTENILLE D., HERVE J.P., DIALLO S. &
TROUILLErJ., 1993. Comparaison de deux faciès de transmission du paludisme au Sénégal: Les
Niayes et la région du Sénégal oriental. 2ème Journée du Département de Biologie et d'exploration
fonctionnelle sur le paludi!)me. Dakur (Sénégal), 5 juin 1993, à paraître: Bulletin de lu Société
Médicale d'Afrique Noire de langue Française (Dakur Médical).
8. FAYE O., GAYE O., FAYE Oumar & DIALLO S., 1993. La transmission du paludisme dans une
zone de savane soudanienne au sud du Sénégal. Bulletin de la Société de Pathologie exotique
(accepté).
9. FAYE O., GAYE O., FAYE Oumar & DIALLO S. La transmission du paludisme dans une zone de
mangrove au sud du Sénégal. Bulletin de la Société de Pathologie exotique (proposé).
10. GAYE O., BAH LB., DIALLO S., FAYE O. & BAUDON D. 1989. Une étude de la morbidité
palustre en milieu rural et urbain au Sénégal. Méd. Trop. vol. 49, 1. 59-62.
Il. TRAPE J.F., ROGIER c., KONATE L., DIAGNE N., BOUGANALI H., CANQUE 8., LEGROS
F., BADJI A., NDIA YE G., NDIA YE P., BRAHIMI K., FAYE O., DRUILHE P. & PEREIRA DA
SILVA L. The Dielmo project. Epidemiological characteristics of a focus of holoendemic malaria in
Senegal. American Journal of Tropical Medicine and Hygiene (proposé)

III. STRATEGIES DE LUTTE ANTIPALUDIQUE
12. GAYE O., BAH LB., DIALLO S., VICTORIUS A., BENGUA E., FAYE O. & FAYE Oumar.
1990. Emergence du paludisme chloroquino-résistant à Dakar, Sénégal. Annales de la Société helge de
Médecine tropicale, 70,33-37.
13. FAYE O., GAYE O. & DIALLO S., 1991. Evaluation de la sensibilité d'Anopheles gamhiae .'1.1.
au Fénitrothion, au Malathion et au DDT au Sénégal. Bulletin de la Société Médicale d'Afrique Noire
de langue française (Dakar Médical), 36, 170-177.
14. FAYE O., DIALLO S., GAYE O., DIOUF M. & GUEYE A., 1991. Evaluation de l'efficacité du
Pesguard PS-201 ® en volume ultrafaible (ULV) pour la lutte contre les moustiques dans la zone de
Pout (Thiès, Sénégal). Bulletin de la Société Médicale d'Afrique Noire de langue française (Dakar
Médical),36,178-184.
15. FAYE O., DIALLO S., GAYE O., FAYE O. & MOUCHET J., 1992. Evaluation de l'efficacité du
Fénitrothion (Sumithion® PM 40) sur la densité du vecteur et la prévalence du paludisme à Pout
(Thiès, Sénégal). Annales de la Société helge de Médecine tropicale. 73, 103-112.


7
Le paludisme sévit dans les régions tropicales et dans de nombreuses régions
sub-tropicales où il représente l'un des plus sérieux problèmes de santé publique. Selon
l'OMS(1990), environ 41 % de la population du globe, soit 2 milliards 55 millions de
personnes sont exposées au risque palustre. Le paludisme prélève un lourd tribut, en
termes de morbidité et de mortalité. En Afrique, le nombre estimé de personnes
parasitées est de 270 millions, celui des cas cliniques de 110 millions et la mortalité due
au paludisme serait de 1 à 2 millions de personnes par an pour l'ensemble du globe dont
600 000 à 800 000 pour l'Afrique mais ces estimations pourraient être révisées à la
baisse.
Le paludisme est dû à la présence dans l'organisme de l'homme de Protozoaires
parasites du genre Plasmodium dont trois espèces sont spécifiquement humaines,
Plasmodium Jalciparum, P. vivax et P. ovale et, une espèce commune à l'homme et aux
grands singes africains, P. malariae.
Le parasite est inoculé à l'homme par la femelle infectée d'un moustique du
genre Anopheles (hôte définitif chez lequel s'effectue la multiplication sexuée ou
sporogonique). Il évolue et se multiplie dans l'organisme de l'homme infecté (hôte
intermédiaire hébergeant la multiplication asexuée ou schizogonique) entraînant des
manifestations cliniques diverses dans leur expression et leur gravité en fonction du
parasite (espèce plasmodiale et densité parasitaire) et de l'homme (sensibilité au
parasite et statut immunitaire).
Toutes les informations historiques, même les plus anciennes montrent que le
paludisme est dans la majeure partie de la région afrotropicale, d'une haute endémicité.
Sa prévalence est telle que cette parasitose peut être considérée comme une composante
de l'écologie humaine (MOUCHEr & CARNEVALE, 1980). Personne n'échappe à des
contaminations répétées. Les habitants acquièrent progressivement au prix d'une forte
mortalité infantile, une immunité et deviennent des porteurs asymptomatiques.
L'épidémiologie du paludisme a fait l'objet d'un grand nombre de travaux en
Afrique sub-saharienne où la diversité des situations écologiques entraîne une
variabilité des composantes du système épidémiologique (vecteur, parasite et homme).
Leurs interactions mooulent la transmission et la prévalence de l'endémie.

8
L'avènement des insecticides à effet rémanent avait conduit au concept
d'éradication du paludisme ct les tentatives faites en Afrique dans les projets pilote dont
celui du Sénégal ont donné des résultats variables. Si le paludisme a pu être éliminé de
certaines îles (Maurice et la Réunion...) avec des techniques standardisées d'éradication
qui ont également donné de bons résultats en zone de forêt tropicale (UV ADAS et al.,
1958), les résultats obtenus en zone de savane ont été très décevants (HAMON et al.,
1963). Diverses hypothèses ont été fonnulées pour expliquer ces résultats médiocres,
mettant en cause l'effet excito-répulsif du DDT et l'écologie du vecteur. Ce que l'on
peut retenir au delà des polémiques, c'est qu'il n'est pas possible d'éliminer le paludisme
à l'echelle du monde par une stratégie globale de lutte basée sur l'utilisation d'un
médicament ou un insecticide.
Toute stratégie de lutte contre le paludisme devra être élaborée sur la base d'une
bonne connaissance de l'endémie dans la zone concernée pour sélectionner les
méthodes de lutte, antivectorielle et/ou antiparasitaire, les mieux adaptées aux contextes
épidémiologiques et aux ressources disponibles.
Dans cette optique, de 1984 à 1993, dans les diverses situations écologiques du
Sénégal, nous avons cherché à approfondir les connaissances sur les modalités de la
transmission du paludisme.
Ce travail a été réalisé grâce au dévouement de nombreuses personnes, soit par
une collaboration scientifique active soit par l'aide matérielle ou morale qu'elles nous
ont apportée. Cette thèse est avant tout le produit d'un travail d'équipe. Que les agents
du Service de Lutte Antiparasitaire (SLAP) de Thiès, du Secteur des Grandes Endémies
de Podor (SGEP), du Service de Parasitologie de la Faculté de Médecine et de
Phannacie(FMP), du Département de Biologie Animale de la Faculté des Sciences et
Techniques (FST) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ct du Grand
Programme "Eau / Santé dans les contextes du développement" de l'ORSTOM qui la
composent, trouvent ici l'expression de toute notre amitié et de notre reconnaissance.
Nous soulignerons tout particulièrement l'importance de la contribution de:
- Messieurs Moussa DIAGNE, Abdoulaye DIOP, Cheikh YADE, Ibrahima BA,
Mamadou NIANG (SLAP), Sedio CISSE, Mamadou DIOUF, Idrissa DIATTA,
Souleymane DIEDHIOU, Mamadou DIEDHIOU, Alioune GUEYE (FMP) , Omar
NIANG, Omar SALL (ORSTOM), Sidy M. NDIONGUE, Malick SY (SGEP),
Manmadou NDAO, Emmanuel et Edouard COLY (FST) et tous les retraités du SLAP
qui ont réalisé dans des conditions parfois difficiles les enquêtes de terrain.

9
- Monsieur le Professeur Samba DIA LLO, Chef du Service de Parasitologie
(FMP), notre Maître dont les efforts et sacrifices consentis pour une évolution normale
de notre carrière dans la recherche sont inestimables. Depuis notre retour au pays, vous
avez supervisé, coordonné, critiqué nos activités et, vous avez toujours cherché à nous
trouver des moyens pour travailler.
- Monsieur le Docteur Jean MOUCHET, Inspecteur Général de Recherches
honoraire (ORSTOM) qui, malgré ses multiples occupations internationales, a accepté
la direction scientifique de cette étude. Votre grande experience scientifique fait de
vous l'un des principaux spécialistes de l'Entomologie médicale. Nous sommes
particulièrement honoré de votre confiance et de tout ce que vous avez fait pour
l'aboutissement de ce travail.
- Monsieur le Professeur Jean TROUILLET (Département de Biologie Animale,
FST) co-directeur de la thèse, dont les conseils, les commentaires, les critiques et
l'attention prétée à nos activités de recherche nous ont beaucoup aidé.
- Monsieur le Professeur Bhen Sikina TOGUEBAYE Chef du Département de
Biologie animale (FST) pour son amitié, tout l'intérêt qu'il porte à nos travaux et la
coordination de nos missions sur le terrain.
- Monsieur le Dr. Sun Heat HAN, Maître de Conférences (Département de
Biologie Animale, FST) qui, depuis son installation à Dakar, nous fait bénéficier de
son experience et a bien voulu participer aujury de cette thèse.
- Monsieur le Dr. Omar NDIR, Maître de Conférences Agrégé de Parasitologie
(FMP) pour toutes ces années de collaboration et la spontanéité avec laquelle vous avez
accepté de juger ce travail.
- L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et L'Institut Français de Recherche
Scientifique pour le Développement en Coopération (ORSTOM) qui ont supporté notre
formation en Entomologie médicale et une importante partie de nos activités de
recherche.
-Le BOSTID du National Academy of Sciences des USA et la firme SUMITOMO
Chemical Co Ltd du JAPON pour le soutien financier d'un partie de notre étude.

10
- Monsieur le Professeur Yeya T. TOURE de l'Ecole de Médecine de Bamako
(MALI) pour son amitié, ses conseils, son aide précieuse et sa disponibilité. Nous
souhaitons vivement la poursuite de notre collaboration sur la cytogénétique des
vecteurs et la transmission du paludisme dans notre sous-région.
- Monsieur le Professeur Mario COLUZZI et son équipe de l'Université de Rome
(ITAUE) qui nous ont initié à la cytotaxonomie d'A. gambiae.
- Monsieur Philippe MATHIEU Représentant de l'ORSTOM à Dakar pour tout
l'intérêt qu'il porte à nos travaux et tous ses efforts pour la mise en oeuvre d'une
véritable politique de partenariat.
- Messieurs Jean P. HERVE, Georges HEBRARD (Pa GEORGES, le père blanc)
et Pascal HANDSCHUMACHER du Grand Programme Eau/Santé, nos partenaires et
amis de l'ORSTOM, leurs conseils, leur soutien constant et leur confiance, ont été
indispensables à l'aboutissement de ce travail.
- Monsieur le Recteur de l'Université C.A.D. de Dakar pour toutes les facilités
accordées au cours de la réalisation de ce travail.
- Messieurs les Doyens de la FST, les Professeurs Djibril FALL "in Memoriam",
Hamet SEYDI et Libasse DIOP pour leur compréhension et leur disponibilité.
- Messieurs les Professeurs Xavier MATTEI et Bernard MARCHAND, anciens
chefs du Département de Biologie Animale qui nous ont toujours soutenu et permis
d'effectuer dans d'excellentes conditions nos multiples missions sur le temin.
- Nos collégues et amis Parasitologistes et Entomologistes médicaux du Sénégal,
les Drs. Oumar GAYE, Didier FONTENILLE, Oumar FAYE, Yémou DIENG, Jean F.
TRAPE, Pape A. DIACK, Issa B. BAH, Therese DIENG, Arona GUEYE, Omar T.
DIAW, Robert VINCENT, Jean F. MOLEZ et du Mali, le Pr. Ogobara DOUMBO et le
Dr. Cheikh F. TRAORE qui sont, à différents niveaux, étroitement
1
a
~---'o
réalisation de ce travail.
(},'>~'>
~"/.
...
16'.0l
J'::>"
-.'
J.,.
,.,
.:
()q"
.;;
- Messieurs les Drs. F. DIOUF, Directeur de l' ENDSS, A. - GA~E"'Chef,'4u
~
-
'r)
" 1
'g
service des Grandes Endémies du Sénégal et M.C. NDOUR chef d -'
AP de/r;rIIES ~
'C"
"
A. DIOKH, Assistant AdmlOistratif du SLAP, pour leur amitié, leu'r",pl,
nibir ,,~~:-'j
'fi 'H
~ 1t"
notre étroite collaboration depuis des années.

11
- Notre ami et frère, le Dr. Matar CAMARA responsable de la Région médicale
de Thiès pour tous les "dépannages" sur le terrain.
- Abdoulaye "Diakhaté" FAYE notre jeune frère, qui a réalisé toutes les cartes
géographiques et, assuré la fastidieuse tâche de collecte des données climatologiques et
de critique de la présentation du cadre biogéographique.
- Nos cadets Lassana KONATE, Nafissatou DIAGNE, Ngayo SY et Malick
Ndao FAYE dont l'aide a été particulièrement précieuse et qui ont assuré différentes
tâches au cours de cette étude.
- Nos "traducteurs anglophones", le Grand Cheikh T. THIARE, Directeur du
C.P.L.A. et l'ami Alassane DIOP, Commissaire de Police.
Il nous est également très agréable d'adresser de vifs remerciements à:
- Mr. Mbaye BA du Département de Géologie qui, à titre de participation du frère
aîné, a effectué la mise en forme définitive des cartes géographiques.
- Tous nos collégues du Département de Biologie Animale qui ont facilité nos
déplacements sur le terrain et nos différents voyages hors du pays, particulièrement les
Drs. Absa N. GUEYE, France L.e. BA, Omar T. THIA W, Mady NDIA YE, Nadina
LEITE et Karamokho DIARRA.
- Messieurs les Drs. Pierre SANTOS et Bacary SAMBOU Médecins-chefs du
District de Podor, Idrissa TALLA, Médecin-chef du District de Richard Toll, Mr. le
Directeur de l'Hôpital Régional de Tambacounda et Mr. Pape FALL, chef du poste de
santé de Dodel qui nous ont facilité nos séjours sur le terrain.
- Messieurs Ousmane SENE et Youssou NDIA YE nos amis de Ross-Béthio et, la
famille de Abibou A. BASSENE de Tambacounda qui nous ont toujours offert
d'excellentes conditions de séjour.
- Les populations des villages prospectés dont la confiance et Pamitié ont permis
de surmonter les multiples difficultés rencontrées.

12
Enfin, nous ne saurions oublier tous les amis et parents auprès de qui nous avons
toujours trouvé réconfort et appui, en particulier:
- Abdoulaye FAYE et Mamadou FALL du Département de Géologie (FST-
UCAD), Dr. Serigne Mor TOURE, Marna Lamine SOW, Cheikh Mbacké FAYE, Dame
NDIAYE et Charles Blaise SAGNA, nos "remparts" et confidents.
- Nos frères Issa SENE, Ngouye FAYE, Ibrahima FAYE, Moussa SENE,
Diégane Carlos DIONE, Ass Malick FAYE, Aby KANE DIALLO et la soeur Fatou
SENE NDOUR , sans qui, la sérénité nécessaire à la réalisation de ce travail aurait fait
défaut.
- Nos "épouses" et soeurs Mariama DIENG, Boundaw NDOUR, Maty Guèye,
Ndéye Thiobane, Fatou Samb GUEYE, Marème SANE, Nafissatou DIOP, Marne
Astou BANGOURA, Ndéye Léo MBA YE, Astou THIAM, Yacine GUEYE, Fatou
Thiare KANE DIALLO, Fatou IGné GUEYE et Khady GUEYE.
- Notre famille du Pt E, la mère Khady Ndoye FAYE, le père Ibrahima FAYE et
les enfants pour toutes ces années passées ensemble.
- Notre "filleul" Mamadou Lamine BASSENE pour toutes les satisfactions
offertes de par son courage au travail, son sérieux et son dévouement à la nouvelle
famille, nos voisins Moda MBA YE et Mamadou DIENG pour toutes ces années de
parfaite cohabitation.


14
Des études longitudinales sur le paludisme ont été effectuées de 1983 à 1993 dans
différentes régions du Sénégal. Dans chacune des régions prospectées, des villages
représentatifs des principales situations écologiques ont servi de cadre aux enquêtes.
Dans chaque cadre biogéographique, l'endémie palustre a été évaluée à travers ses
composantes majeures: niveaux et modalités de la transmission, niveaux de
l'endémicité, et morbidité.
Les vecteurs du paludisme sont sur toute l'étendue du territoire des membres du
complexe A. gambiae auxquels s'ajoutent dans certaines régions A. funestus.
A. gambiae s.l
colonise de nombreux types de collections d'eau pour le
développement de ses larves. La dynamique de ses populations est dans la majeure
partie du pays sous la dépendance des précipitations; elle est modulée dans certaines
zones par des modifications anthropiques du milieu (irrigation, urbanisation) et par la
présence de cours d'eau.
Le contact entre l'homme et le vecteur est une composante essentielle de
l'épidémiologie du paludisme. Il dépend de la densité des populations vectorielles, de
leur anthropophilie, de leur longévité et de l'écologie de l'homme.
A. gambiae s.s est plus anthropophile que A. arabiensis mais c'est l'abondance des
animaux (hôtes alternatifs) et les facilités d'accès à l'homme qui modulent les
préférences trophiques de ces espèces.
La transmission du paludisme est saisonnière, elle s'effectue de juin à
décembre/janvier avec une intensité variable suivant la localité et l'année. En zone
soudano-guinéenne, elle est supérieure à 50 piqOres infectées/homme/ail alors qu'en
zone sahélienne, elle est souvent peu perceptible ou inférieure à 5 piqOres/homme/an.
En milieu rural, la transmission diminue du sud au nord; elle y est toujours plus
importante qu'en milieu urbain.
Les niveaux d'endémicité, évalués dans les populations à travers les indices
parasitaires, reflètent fidèlement l'intensité de la transmission. La morbidité par contre
ne présente pas de corrélation directe avec la transmission.

1
15
1
La prise en compte des divers paramètres ci-dessus pennet de distinguer au
1
Sénégal, un faciès épidémiologique tropical et un faciès sahélien. Ces deux faciès sont
modifiés par les infiltrations d'eau saumâtre dans les régions côtières, l'irrigation des
aménagements hydroagricoles et l'urbanisation.
1
Les essais de lutte antivectorielle effectués au Sénégal où les anophèles du
1
complexe A. gambiae sont très sensibles aux insecticides ont montré que le traitement
intradomiciliaire est très efficace pour réduire la transmission et les niveaux de
!
l'endémie.
1
L'utilisation généralisée de moustiquaires imprégnées initiée à Pador dans la
moyenne vallée du fleuve Sénégal peut être étendue dans tout le pays. Ces
moustiquaires constituent un nouvel outil très performant pour la prévention
1
individuelle et collective contre le paludisme.
1
P. jalciparum est encore très sensible à la chloroquine en milieu rural mais dans
la zone urbaine de Dakar, quelques souches résistantes (RH et RIH) ont été isolées chez
1
des autochtones. La lutte contre l'infection et la morbidité repose à l'heure actuelle sur
le traitement présomptif systèmatique des accès fébriles et éventuellement sur la
1
chimioprophylaxie des groupes à risques.
Le problème majeur de la lutte antipaludique est son coOt qui dépasse de loin les
1
moyens locaux disponibles. De plus, la volonté politique d'intervention se manifeste
plus à travers des discours que des réalisations. Enfin, l'aide internationale ou bilatérale
1
se traduit par des projets limités dans le temps (3 ou 5 ans) alors qu'aucune limite
temporelle ne peut être fixée à la lutte antipaludique.
1
1
1
1
1
1
1


- -
- - - - - - - - - - -
In the Senegal, the members of the Anopheles gambiae complex and An. funestus are
responsible for the main bulk of malaria transmission but An. funestus is less important in the
study areas. The transmission occurs essentially during the rainy season, means two to six
consecutive months according to areas. The An. gambiae complex is represented by three
species : An. gambiae, An. arabiensis and An. melas. The first two cited are met all over the
territory and the last one is located in the mangrove areas on the sea shore. An. gambiae
predominates in the southem regions and An. arabiensis is the main species found in the center
and the north.
The dynamic of vector populations is related to the rainfalls, but in sorne areas, they can be
modified by natural or anthropic factors. The intensity of the transmission changes in the
different regions in function of the area and the year, it depends on the presence of more-or-Iess
competent vectors, and their abundance and seasonal distribution.
Two main epidemiological patterns are defined : The tropical and the sahelian one. In each
of them, natural factors (streams, mangrove) or anthropic factors (irrigation, urbanization) bring
variations limited in space. In the tropical pattern (soudano-guinean area), An. gambiae is
reponsible for the quasi-totality of the seasonly transmission lasting for four to six months, and
whose intensity variates between 10 and 200 infected bites / man / year. In the sahelian pattern
(sahel area), the short seasonly transmission (2 to 3 months) is mainly caused by An. arabiensis
and secondly or locally by An. gambiae. It is often weakly perceived or at a lower level rate of 5
infected bites / man / year.
Along water courses, the transmission is higher and occurs during a longer period every
year. It also is lower in mangrove area than in fresh water area. So far, rice field irrigation did
not increase malaria transmission.
In urban area the density of vectors and the transmission sharpe decrease according to the
size of the city.
The transmission determines human populations infection, and the endemicity rates are a
fair index of the transmission intensity. In another part however, morbidity rate does not
represent a direct link with the transmission due to immunity.
The community use of pyrethroid impregnated mosquito nets is an efficient tool for
individual and collective prevention against malaria.
KEYWORDS : Malaria, Anopheles gambiae complex, Transmission, Epidemiological patterns,
Waterfarming arrangements, Urbanization, Malaria control, Senegal.

JFillIEMIllIEillIE JFAillilTIIE g
WCO)ilJE ID)JE
JFillJE§IEWilAilIICO)W


20
Une croissance démographique élevée associée à une sécheresse persistante est à
l'origine dans de nombreux pays sahéliens, d'une politique d'autosuffisance alimentaire,
basée sur la maîtrise de l'eau et la mise en place d'aménagements hydro-agricoles. Les
transformations du milieu qui en résultent sont considérables et leurs répercussions sur
l'épidémiologie du paludisme n'ont pas été étudiées au Sénégal. Dans d'autres régions
africaines, les résultats enregistrés sont contradictoires; au Burundi où le paludisme est
instable, la riziculture a entraîné une situation épidémique (COOSEMANS, 1985), alors
qu'au Burkina Faso, zone de paludisme stable, elle n'a pas provoqué de modification
sensible de la maladie (ROBERT et al., 1985).
Au Sénégal jusque vers les années 1980, les études sur le paludisme visaient
surtout à évaluer l'endémicité dans les différentes régions. Ainsi, de nombreuses
enquêtes ont été effectuées par le Service de lutte antiparasitaire (SLAP) et par le
Service de Parasitologie de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de l'Université de
Dakar (LARIVIERE et al, 1961; DIALLO et al, 197b; 1979a; 1979b). Ces travaux et
ceux plus récents (VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981; VERCRUYSSE, 1985;
PARENT et al., 1987; CARRARA , 1990; DIALLO et al., 1983; 1984; 1986; 1991) ont
révélé la grande diversité des niveaux d'endémicité et des situations écologiques, sans
toutefois en tirer les conséquences en santé publique à savoir leur impact sur la
morbidité et la mortalité qui sont modulées par le développement de l'immunité.
La transmission du paludisme est déterminée par l'efficacité et l'abondance des
vecteurs qui dépendent des facteurs biogéographiques et environnementaux.
En Afrique sub-saharienne, les principaux vecteurs du paludisme sont Anopheles
gambiae s.l et A. junestus. Le premier est un complexe de six espèces jumelles (A.
arabiensis, A. gambiae s.s, A. quadriannulatus, A. bwambae, A.
e~·':xe~r.i:lIo()
<lJ'
'/ /~ ,
parmi lesquelles A. gambiae s.s et A. arabiensis sont les vecteurs
~us efficaces, '.
,v
Jj &
P l ]
plus répandus et les plus anthropophiles.
.-;
"C ""1-1 Oq'J 'lI
e
~... (
f : : : ' ,
J
CVrt
.'::/
'2-
1. '71
.
En Afrique de l'ouest, des analyses cytogénétiques ont mon é u' A. ga,,{f1:Me
",
,,~
peut être subdivisé en rormes chromosomiques de forêt et de savane.
es,'"
'- es
';681
font apparaître en savane, des cytotypes plus ou moins reproductivement iso es. Il s'agit
des cytotypes Bamako, Bissau, Mopti et Savane s.s (TOURE et al., 1989). Ce
polymorphisme chromosomique d'A. gambiae s.s se traduit dans les zones de savane
soudanienne par des variations saisonnières et géographiques notables des fréquences
des cytotypes ([OURE et al., 1983; ROBERT et al., 1989).

21
Avec l'abandon du concept d'éradication au profit de celui de la lutte contre cette
affection et, l'apparition et la diffusion de la résistance des parasites aux antipaludéens,
notamment la chloroquine, la lutte antipaludique exige des actions diversifiées
(curatives et/ou préventives) selon les niveaux locaux de la transmission et de
l'incidence de l'endémie. Les différentes actions de la lutte sont complémentaires et
peuvent être menées conjointement ou non pour maintenir le paludisme à un niveau tel
qu'il ne constitue plus un problème de santé publique.
La lutte antivectorielle s'inscrit dans une prévention collective applicable dans
toutes les zones de transmission pour réduire le contact entre l'homme et les vecteurs.
Elle peut s'appliquer aux différents stades de développement du vecteur (larves et
adultes) et peut revêtir différentes formes (CARNEVALE, 1988~ MOUCHET et al.
1991). Les facteurs en jeu dans le choix des techniques de lutte sont: l'efficacité, la
durée de la protection, la faisabilité et le rapport coat/efficacité. L'élaboration d'une
stratégie de lutte antivectorielle dans une zone donnée exige une bonne connaissance de
la bio-écologie des vecteurs tant pour le choix des techniques que pour leur éval uation.
Dans les cas où une stratégie de lutte avec des insecticides est définie, il faut également
connaître la sensibilité du vecteur au produit, la rémanence en fonction du substrat sur
lequel il va être déposé et les coOts afférents à la campagne de lutte.
Le but de notre travail est de préciser les relations hôte/vecteur/parasite et les
modalités de la transmission du paludisme dans différents faciès épidémiologiques du
Sénégal. Il s'agit essentiellement d'une étude sur l'écologie du paludisme en tant que
parasitose à transmission vectorielle.
Nous présenterons successivement:
- Le cadre géographique du Sénégal dans ses aspects physiques et humains puis les
régions bioclimatiques où ont été conduites les enquêtes~
- Les méthodes d'étude utilisées lors des enquêtes~
- Les principales observations entomologiques, parasitologiques et cliniques
réalisées~
- Les effets des aménagements hydro-agricoles sur la transmission~
- L'effet de l'urbanisation sur la transmission,
- La lutte antipaludique.

lIo
ccAllliillJE
IB3TI CO) (GrlE CO) (GrliA JFIHITI CQ211JlE

23
1. PRESENTATION GENERALE DU SENEGAL
Le Sénégal est le pays le plus à l'ouest du continent africain entre l'équateur et le
tropique du cancer. Il est situé entre 12° 3D' et 16° 30' de latitude nord, 1l ° 30' et 17°
30' de longitude ouest et, s'étend sur une superficie d'environ 197 000 km2. Il est limité
au nord par la République Islamique de Mauritanie, au sud par les Républiques de
Guinée et de Guinée Bissau, à l'ouest par l'océan Atlantique et à l'est par la République
du Mali. Le pays est subdivisé en 10 régions administratives constituées chacune de 3
départements, 9 Sous-Préfectures et d'un nombre variable de villages (Figure 1).
Le Sénégal compte environ 7 millions d'habitants. La densité, en moyenne de 35
habitants/km2, varie selon les régions, de 6 à Tambacounda à 2 728 habltants/km2 à
Dakar. La population rurale représente environ 60% de la population totale qui est, en
majorité, composée de jeunes. En 1988, environ 58% de la population avaient moins de
20 ans, 19,15% entre 0 et 4 ans et 16,39% entre 5 et 9 ans. Son taux annuel de
croissance est de 2,70%, celui de natalité de 48%0 et le taux de mortalité est de 18%0.
Le Sénégal est un pays plat. Les reliefs dépassant 100 mètres sont au sud-est, les
contreforts de la chaîne montagneuse du Fouta-Djallon à la frontière avec la République
de Guinée et d'autre part, tout à l'ouest, les massifs volcaniques de la Presqu'île du Cap
Vert.
Malgré la faiblesse du relief, le climat n'est pas uniforme. Une façade maritime de
plus de 500 km à l'extrême ouest du territoire entraîne des différences climatiques entre
la zone côtière et les régions de l'intérieur et l'étalement en latitude entraîne une
diminution des précipitations du sud au nord.
Le pays est placé sous les effets conjugués de l'alizé mantlme, de l'alizé
continental (Harmattan) et de la mousson. Ces masses d'air déterminent un climat
tropical soudanien qui, du sud de la Mauritanie à la Guinée, est caractérisé par
l'alternance d'une saison pluvieuse et d'une saison sèche. La saison des pluies, ou
hivernage, dure de juin ou juillet à octobre ou novembre et la saison sèche de novembre
ou décembre à mai ou juin. Cette dernière est subdivisée en une période fraîche et
humide (de décembre à février) et une période chaude et sèche où on enregistre les
maxima thermiques (de mars à mai).

....
w
'-. -.
.",
4fI
:l
S.q
~
,-...
o
' " ,
~
7"
,/
.,'""
"' .. ,-
""
' , 1
....
....
,
_---.......
)-
1I0 H
~,
-'
,
4fI
Z
\\,
...,
,
<0
<t
\\
,/
&/
...J
,
J'
~
1
....
' \\
L O U G A
,
<t
, ,..)
"
.., ,
,
~
1
,
"
- · - -.... 1- - - -
,
1
130
r
'..,
\\
1
",
. . . . . . '
'
') 0 10 U R BEL,'
. . . . :
:
1
. . . . . .
,
' ..1-..... - ... __
1
,
,
"
......... .... , - ' " ..........
_ - ' J". ,
,
,
.J
~
.- , ... '
r......
,
l '
FAT IC K , '
"'~....
..,'
,
, . "
,
1
. _ -
,
l
\\
:
~
Z
"...
....1
1
~
<t
\\
KAOLACK

,
,
1",°
~
,
\\
TAMBA COUNOA
,
.,--_...... .,
u
,
-
. " " (
o
"
l ~."
"
."..
L- ._._.... .~
r"\\.
.....;."
\\

1
~
.
. ....
' •.",....., .
.'"
1
..._......
..,
\\ \\
12°
L.O A
,
",•
-. .... -....... .J..
• __•
"'-
"" .......
.-._........
,
.....--.
----...
....._.
" L.
_.--........ -. _.-
.l
".--.---
.--'_.
• _. GU, /li E E
BIS 5 A U
°
i
13 °
GUI /li E E
',2 °
17°
Il-W
'
180
13°
''''
1
FIGURE 1: LE SENEGAL: SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DIVISIONS ADMINISTRATIVES

1
25
1
En saison des pluies, la mousson provenant de l'anticyclone de Sainte-Hélène se
1
manifeste d'abord au sud avant de gagner le reste du pays. C'est ainsi que les pluies
diminuent progressivement en intensité et en durée du sud au nord, passant d'une
1
moyenne annuelle des précipitations de 1.500 mm dans la région méridionale à 800 mm
dans la zone centrale et moins de 300 mm au nord.
1
Ces variations sont telles qu'au nord du pays, le climat est de caractère sahélien ou
sud-saharien, et n'offre plus que des précipitations insignifiantes et irrégulières, tombant
1
en averses sur une courte période.
1
L'existence d'une bande côtière, et la répartition inégale des pluies au cours de
l'hivernage permettent de distinguer au Sénégal, trois zones bio-climatiques: une zone
sahélienne, une zone soudanienne et une zone côtière (Figure 2).
La zone côtière bénéficie, de par le voisinage de la mer et l'influence de l'alizé
maritime, de conditions particulièrement adoucies: diminution des maxima et des écarts
thermiques, degré hygrométrique plus élevé. Dans cette zone régne un sous-climat
"littoral" ou subcanarien sur une bande de quelques dizaines de kilomètres de large.
La zone sahélienne si tuée au-dessus de l'isohyète 400 mm, s'étend
approximativement entre 16° et 16° 30' de latitude nord. Elle est caractérisée par 9 à 10
mois de saison sèche, 1 à 2 mois de saison des pluies et 1 mois intermédiaire. Les
températures moyennes mensuelles sont élevées, avoisinant 32°C à Podor et 34°C à
Matam.
La zone soudanienne comprise entre les isohyètes 400 mm et 1.500 mm occupe la
partie du pays située au sud du 16e parallèle. Elle est subdivisée en zone soudanienne
nord ou zone soudano-sahélienne comprise entre les isohyètes 400 mm et 1.000 mm et
en zone soudanienne sud ou soudano-guinéenne au dessous de l'isohyète 1.000 mm.
La zone soudano-sahélienne est caractérisée par 3 à 4 mois de précipitations
faibles et irrégulières, 6 à 8 mois de saison sèche rigoureuse et 1 à 2 mois
intermédiaires. La température moyenne mensuelle varie de 26 à 32°C avec 5 à 10°C
d'amplitude thermique journalière.

17°
1"1 °
Locolites importantes
,~".~,
•~; • Podor
~ - \\_.

Limites d'Etat.
Oogono
l.U
--G- Cours d'eau
·ROSSO
:;)
Saint
Lou;s
Limites des z.ones biogiogrophiQues
16°
Q
1
1
-
1
....
,
1
12 °
~
,
ZONE SAHELIENNE
1
Cl
1
• Lougo
-J
1
,
....
~I
Cl
• Linguère
~
15°
(1 ...
() '~
,
~ ,
'"~/r___............._----__---- -----------
_
'
-----
'-
O~<~ Thies
Born b ey
---
-
1;1" \\\\
• • Diourbel
;
\\,
:i
t,J
ZONE SOUDANO-SAHELIENNE
Kidiro
,\\
0\\
'Mbour
~
"
\\
Cl
\\
,
l.U
~
1
u
' ....
~~--'
• Kaolack
1
~
1"1°
0
.... ~-
------
i
-------
-",'"
r
~--------------~---~--~~-------~--
,
".....-.-.-.,
\\
• Tombocoundo
. _ . _ . _ . _ . _ . _
.'
r.;:,... ~
"
._....
'.'.
13°
ZONE SOUDANO-GUINEENNE
,
-_,~~ ~)sedhio~._._._._._._._._ ._.-._.-._,-'-'-.-._',
'd
~-...:::::/~~"l .",'
\\
'
K~OU90U
,.'
.
.'._.~.'.
~
.......... _.,...._.......... ,.,......",..,.....
1
, 0
IOOkm
FIGURE 2 : LE SENEGAIJ: ZONES BIOGEOGRAPHIQUES

1
27
1
La zone soudano-guinéenne est caractérisée par 4 à 6 mois de précipitations
J
régulières avec une température moyenne mensuelle de 24 à 28°C et les écarts
journaliers sont beaucoup plus accentués en saison sèche, en décembre et en janvier
l
notamment.
1
Prenant en compte un gradient ouest-est à partir de l'océan et un gradient nord-
sud, MORAL (1966) a proposé un découpage du territoire sénégalais en six régions
climatiques principales. Il s'agit des régions Cap-verdienne, Saloumienne, de la Basse
1
Casamance, Ferlienne, du Boundou et du Fouladou (Figure 3).
Le réseau hydrographique du Sénégal, peu dense est constitué de trois cours d'eau
permanents, les fleuves Sénégal, Gambie et Casamance, et de vallées fossiles ou à
écoulement temporaire (Figure 4).
C'est dans le sud-est que ce réseau est plus dense, il appartient aux hauts-bassins
du Sénégal et de la Gambie. Les principaux affluents du fleuve Gambie sont, sur la rive
droite le Diagueri, le Niokolo-Koba, le Niériko, le Niaoulé et le Sandougou et sur la
rive gauche, le Tiokoye, le Diara et le Koulountou, le plus important; le bassin de la
Gambie occupe la partie méridionale du pays. Le principal affluent du fleuve Sénégal
est la Falémé qui prend sa source en Guinée, parcourt 450 km en territoire sénégalais
avant de se jeter dans le fleuve à 50 km en amont de Bakel; elle reçoit le Koïla-Kabé, le
Daléma et le Gandamakha.
Dans le nord, le fleuve Sénégal entre dans le territoire national en aval de Bakel.
Il décrit sur prés de 500 km un immense arc de cercle. A la faveur du relief qui
s'adoucit en aval de Matam, le fleuve se divise en deux branches, le Doué à gauche et le
cours principal à droite, délimitant l'île à Morphile, d'une largeur moyenne de 20 km
sur 235 km de longueur, entre Waouwoundé et Podor. Il existe de nombreux. bras morts
dans cette zone de dégradation hydrologique. Au sud de Richard Toll, un de ses
effluents alimente le lac de Guiers. Dans la zone du delta du fleuve, la vallée alluviale
s'élargit pour fonner une vaste plaine basse parcourue par de nombreux chenaux dont
les principaux sont: le Diovol, le Kassack, le Lampsar, le Djoudj et le Gorom qui
rejoignent le cours principal du fleuve au nord de Saint-Louis. Les vallées fossiles du
Ferlo et de Mboune sont des vestiges d'un réseau hydrographique plus riche.

Podor
SI Louis lé
J
10
00
r
1Région CAPVEROI ENN E
1
i Région FERLIENNE

Zones d'etudes
t.;.-,· ·.1 Région SALOUMIENNE
DJIIIn Région du BOUNOOU
1-- -J RégIon de BASSE CASAMANCE
W~ Rt!gion du FOULAOOU
FIGURE 3 : LE SENEGAL: REGIONS CLIMATIQUES (D'après MORAL, 1966).

17 °
,eo
/3°
14°
15°
12°
&LI
Dooono
~
~
0
..,
U
-
~
...
1'°
"
Z-
Jo ..,
oe
....
...1
;1
~
...
~
1.50
N
10
14°
MAL J

0
15°
:o..LOA,,"-- V.II1100ro
_
(toonc.....,J '--
0 1 < - '
~ JI!_o •
~ Ol!!'Olltul
,,~..,•......--' .,~'-'_'_'_' ....Ii.,..,. "
.•.,.-.-.--.,.,
-
-.--- _.:>-.
o
SOkm
GUINEf
BISSAU
GUINE!
~
1
FIGURE 4 : LE SENEGAI..: RESEAU HYDROGRAPHIQUE
• - - - - - - - -

30
Dans l'ouest, les cours inférieurs du Sine et du Saloum sont envahis par la mer.
La marée pénètre dans le Sine jusqu'à Fatick et dans le Saloum jusqu'en amont de
Kahone. Ces deux rias se rejoignent en aval de Foudiougne dans une section fluvio-
maritime encombrée de vasières et de cordons littoraux.
Dans le nord-ouest, la grande perméabilité des sables dunaires et la faiblesse des
précipitations expliquent l'absence d'un réseau hydrographique organisé à proximité de
l'océan. Au niveau du plateau de Thiès, le lac Tanma est une vaste nappe d'eau
temporaire salée, le marigot à écoulement temporaire de la Somone draine sa partie
méridionale.
Au sud, le fleuve Casamance se forme au nord de Kolda par la jonction de
plusieurs marigots à écoulement temporaire. A partir de Diana - Malari, le fleuve peu
profond s'élargit et devient un long estuaire que remonte la marée. Cette remontée
saline atteint Sédhiou, situé à environ 150 km de l'embouchure. Sur sa rive droite, le
fleuve reçoit le Soungrougrou au sud de Marsassoum et la marigot de Bignona au sud
de la ville du même nom.

31
2. PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE
2.1. LA REGION CAP·VERDIENNE
Située le long de la Grande côte du Sénégal, la région Cap-Verdienne s'étend du
sud de Dakar jusqu'au delta du fleuve Sénégal. Elle est subdivisée en une sous-région
dakarienne correspondant à la zone des Niayes et une sous- région saint-Iouisienne au
nord englobant la zone du deI ta .
Les Niayes sont des dépressions interdunaires plus ou moins inondables en
saison des pluies, situées à l'arrière du cordon littoral de la Grande Côte, de Dakar à
l'embouchure du fleuve Sénégal. Cette zone appartient à la nuance la plus méridionale
du désert côtier froid tropical ce qui lui confère une certaine originalité que viennent
renforcer des conditions physiques particulières du point de vue de la géomorphologie
et de la biogéographie. La zone côtière est soumise à l'action des alizés (principalement
l'alizé maritime) et de la mousson. Sous l'influence permanente de l'océan, ses
températures sont faibles (la moyenne mensuelle la plus élevée est de 27,5°C à Dakar et
de 28,I°C à Saint-Louis). L'amplitude thermique diurne est réduite, de même que l'écart
entre les températures moyennes mensuelles la plus élevée et la plus faible. Les pluies
sont des lignes de grains affaiblies tombant pendant l'hivernage; leur arrivée est tardive
et leur retrait précoce. Des pluies de "Heug" surviennent en général en saison sèche, en
janvier-février.
La zone des Niayes, enserrée entre les dunes jaunes semi-fixées et les dunes
rouges ogoliennes fixées comprend deux grands secteurs (Figure 5) :
- le secteur sud où les dépressions sont moins nombreuses mais de dimensions plus
grandes et pénétrant parfois profondément vers l'intérieur;
- le secteur nord, où les dépressions sont plus nombreuses mais de superficies
réduites, apparaissant comme des cuvettes tantôt allongées, tantôt arrondies.
Le milieu des Niayes traduit remarquablement l'étroitesse des liens entre
groupements végétaux et caractères de la nappe phréatique plus ou moins affieurante.
Sur les sols exondés s'installent les palmiers à huile et les cocotiers, accompagnés de
nombreuses espèces arbustives et herbacées. Plus bas dans le profil, la présence quasi-
permanente de l'eau autorise J'installation sur les rives des mares de nombreuses espèces
arbustives et herbeuses et, dans l'eau, d'hydrophytes, en particulier les nénuphars,
lentilles et la lai tue d'eau.

32
FIGURE 5 : LA ZONE DES NIAYES
- - - - -
- - - -
@,
"
~
Kebemer
f////-
..,;-%-/
_Communes el gros villoges
c:;;:::;' _Locs el" depressions inondobles
1Th; 0 ye 1 - Vi IIoges d'éludes
Tivoouone
o
Thioye r
~
1_ Poul 1
Sébikolone
-THIES
~ ~
o
2
4
6
B
IOkm
'''====-...._ ....====='loo........1
" " 1_
. . . . .

33
La disponibilité en eau douce et en sols organiques ou humifères, privilégie ce
milieu pour les cultures maraîchères et légumières qui, autoconsommées au début, sont
commercialisées voire exportées, de même que les cultures fruitières.
Au nord, dans la sous-région saint-Iouisienne, se trouve le delta du fleuve Sénégal
qui couvre toute la zone située en aval de Richard Toll jusqu'à l'embouchure du fleuve.
Le Delta est constitué de terres basses anciennement inondables situées entre le désert
et la mer. Un nombre important de cours d'eau y fonnent un réseau naturel de drainage
(Figure 6). La sous-région est caractérisée par des conditions climatiques particulières
où se conjuguent les influences du domaine littoral (maritime) et du domaine sahélo-
saharien (continental).
La pluviométrie est faible, les précipitations apportées par les lignes de grains
sont irrégulières et diminuent du sud vers le nord. De plus il y a de fortes variations
d'une année à l'autre, avec un déficit persistant depuis la fin des années soixante.
Les effets combinés de la sécheresse persistante et l'extension des aménagements
hydro-agricoles ont transformé le Delta en une vaste surface plane presque dénudée. La
végétation est localisée le long des cours d'eau, des cuvettes et sur les dunes fixées.
Dans toutes les terres basses du Delta, les formations végétales sont halophiles. Les
dunes fixées sont couvertes d'une steppe parsemée de quelques arbustes isolés (Acacia
raddiana, Euphoprbia balsamiJera et Balanites aegyptica). Dans les chenaux
auparavant salés et inondés pendant une courte période de l'année, on peut observer
quelques rares Acacia llilotica ou Tamarix senegalensis; dans les parties les plus
longtemps submergées. La mise en service du barrage de Diama en 1986 et l'arrêt de
l'intrusion des eaux salées a favorisé l'apparition et le développement de nouvelles
plantes aquatiques comme la laitue d'eau, des graminées et des roseaux.
Il Ya peu de cultures de décrue traditionnelles dans le Delta, seule~, les cultures
de berges se maintiennent le long du fleuve et de ses principaux bras. De nombreux
programmes de développement agricole basés sur les aménagements hydrauliques se
sont succédés dans la zone, entraînant une extension des cultures et une pression
démographique de plus en plus importante. Des périmètres rizicoles ont été aménagés et
exploités le long de petits cours d'eau dans le haut et moyen Delta où les terres basses
sont moins salées. L'extension des aménagements se heurtait à la salinité des sols et
aux conditions hydrologiques. Depuis la mise en service du barrage de Diama, qui
empêche la remontée de l'eau de mer dans le fleuve Sénégal, les perspectives
d'irrigation et d'extension des aménagements sont plus favorables.

34
FIGURE 6 : LA ZONE DU DELTA DU FLEUVE SENEGAL
M
A
U
R
I.LJ
:::l
0
1-
Z
«
..J
1-
«
z
«
I.LJ
U
o
LEGENDE
--<..- -Rivière
- Loc d'eau douce
-Etendues soumotre
- Ouvrages de barra g e
- Siolions.dll pompage pour les
cullu/"ts Irrlgul!es
Villes


Villoge s
1
Villages d'~ludes

35
2.2. LA REGION SALOUMIENNE
L'influence maritime imprègne aussi la région Saloumienne qui englobe les basses
vallées du Sine, du Saloum et de la Gambie. Cette région climatique s'étend sur les
régions administratives de Fatick et de Kaolack et sur la partie occidentale de la
République de Gambie. La saison des pluies s'étale de juillet à octobre. Bien que les
précipitations soient concentrées sur moins de 4 mois avec un maximum en août, leur
volume est supérieur à celui enregistré plus à l'est à l'intérieur du pays, .
La végétation est une savane arbustive et arborée anthropisée, où subsistent, par
endroits, quelques forêts-reliques, vestiges de la végétation qui jadis couvrait la région
(forêts de Baria, de Djilor, de Ngayène etc... ). La dégradation végétale est due à l'action
combinée du déficit pluviométrique persistant et à l'extension des surfaces cultivées.
2.3. LA REGION DE LA BASSE CASAMANCE
Elle correspond à la région administrative de Ziguinchor et à la partie sud-ouest
de la région de Kolda. Elle doit son originalité au plan physique à sa position en
latitude, aux influences océaniques et à son réseau hydrographique dense. Ces facteurs
sont à l'origine d'un climat humide et d'une végétation de savane boisée sub-guinéenne.
Cette partie du territoire sénégalais est isolée entre les Républiques de Gambie et de
Guinée Bissau (Figure 7).
Le voisinage de l'océan entraîne à la fois, l'augmentation de l'humidité
atmosphérique et celle de la pluviométrie qui peut atteindre voire dépasser 1 500 mm,
certaines années. La tonalité sub-guinéenne du climat de la Basse Casamance est
définie non seulement par la tranche d'eau, par l'importance de l'humidité ct l'influence
maritime, mais aussi par un régime thermique marqué par un maximum en juin. Les
températures moyennes mensuelles varient entre 23 et 280 C, la température
interannuelle moyenne est de 270 C pour la période 1973 - 1982.
La saison des pluies débute en mai-juin; l'essentiel des précipitations est déversé
en 5 mois (de juin à octobre), mais prés de 80% de la lame d'eau est reçue entre juillet
et septembre. Les variations interannuelles de la pluviométrie sont importantes; depuis
une vingtaine d'années, un important déficit pluviométrique est enregistré.

LEGENDE

- Che f litu de re'gion
F1GURE 7 : LA REGION DE CASAMANCE

- Chef lieu de déportement
e
- Chef lieu d 'orrondissemenl
===-- :::::=
~ - Cours d 'tou
..~
- Fronlièrt entre lu régions de Ziguinchor
tt de Koldo
-._----. - Frontière d'Eloi
1Bignon a 1 . Zone d'etudes
.....
, \\
d.
o
VJ
i .
.
"
(]\\
-z..
,.
?
~o"·,·",.",.,,,.
0"'0
........
j'''.' o
• ._
Ù
._
1
.•.r._._...·'·,·-....., ....,,'
,,"
,.'" "
G A M 8
1 E
,
/ "
'"
'....._........
,._.'
--,
'"
1
~
.'.....
_.,;
"
,do
...
,.
"
-,
..... _.-.....
(
d.
' , /
t '
y-
III
)'"
_. \\ft lingoro
;:)
~__)f/-
, '
0
'
-
-.....
,
~/"e~
\\
I,,~
,
'
1
r
,1
'Bonc onlo
-
,
"
l-
,
"
,"
_1
r-,),.
/'
1
,.-"___
,

' .
,
~
1
,
1
l,
~-o~u 1 kounkon'
_ " _
~l\\
'~
~___
,...-;.
.... , -
'"
,J
r
"
/ot<
.
:
\\
,,'
"
1
~)
l~
e Sindlon
. .. ~
....
"..eOobo
l-
-_
~
)--:ofi'
... --~
''- ...._"
"
,,-
" \\
~
-"",,"
........
';.._.
_-...~ --_.--
_._.-. _.- :/-._._._\\:
-
\\.\\
\\
"III
U
\\
0
1
GUINEE
81SSAU
o
25
5pkm

37
La végétation très diversifiée est caractérisée par une savane boisée dite
guinéenne, résultant de la dégradation de la forêt dense dont les vestiges persistent le
long des cours d'eau, sous la fonne de galeries par endroits très épaisses.
La dominante du paysage de la Basse Casamance est la densité du réseau
hydrographique, de véritables petites vallées, drainées par le chenal central se terminant
souvent par des plaines marécageuses. A proximité de l'océan, les affluents de la
Casamance ne sont plus que des canaux de marée appelés "bolons" qui fonnent des
vasières, colonisées par une mangrove constituée d'Avicennia nitida (mangrove
blanche) et de RhizopJwra racemosa (mangrove noire).
2.4. LA REGION FERLIENNE
Très vaste, elle s'étend du fleuve Sénégal au nord à la région du Boundou au sud,
couvrant près du tiers du territoire. Elle présente un caractère nettement continental,
sahélien au nord et soudano-sahélien au sud (Figure 8 ).
L'alizé continental y souffle pendant sept à huit mois à l'est et huit à neuf mois à
l'ouest, janvier étant le mois le plus froid (23-24°C), mais l'emprise continentale se
manifeste plus nettement à l'est sur l'écart thennique diurne. Le mois de mai est le plus
chaud (30 à 31°C à l'ouest, 32 à 36°C au nord et à l'est). Les écarts qui apparaissent sur
le plan thermique se retrouvent également sur le plan pluviométrique. Les précipitations
diminuent du sud vers le nord d'une part et de l'ouest vers l'est d'autre part. Les
premières pluies notables sont déversées en juin-juillet par les lignes de grains dont
l'efficacité diminuent en direction de l'ouest. Les pluies durent ainsi jusqu'en octobre.
Les totaux pluviométriques varient de moins de 350 mm au nord à 700 mm au sud.
Au nord, dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal (Figure 8), le climat est
caractérisé par une grande sécheresse, et une évaporation potentielle qui dépasse
largement la pluviométrie. La vallée alluviale qui correspond au lit majeur du fleuve
comprend un réseau constitué de cours d'eau fonctionnels ou asséchés. Pendant la crue,
les eaux s'écoulent lentement et inondent les cuvettes. Généralement, le maximum de
crue se situe en septembre et la durée de la submersion des dépressions varie entre 2 et
12 semaines. Les cuvettes se vidangent très mal et, certaines années, des mares
subsistent durant une bonne partie de la saison sèche.

Vol
00
(/JJ//IlJ
- Principoux p!rimèlres irrigués

- PIV(pelils perimètru irrigués villogeois

- Ch!! li!u de Oéporl!m!nt

-Autr! lieu
- Locolité mourilonienn! riv!roine
FIGURE 8 : LA MOYENNE VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
ECHELLE
o
20
..Oklll

39
La végétation est clairesemée. Elle est influencée par le micro-relief et par
l'extension des cultures. Cel1aines cuvettes sont boisées, d'autres en jachère abritent un
tapis végétal herbacé. Sur les "fondé" (hautes levées), le couvert végétal est variable
alors que les bords de la vallée sont souvent occupés par une forêt constituée d'espèces
du "walo" (terres de la zone d'inondation) et du "dieri" (terres de l'intérieur).
Avec l'expérience de la Société pour l'Aménagement et l'Exploitation du Delta
(SAED), le concours financier important du Fond Européen de Développement (FED)
et les initiatives locales, appuyées par les Organisations Non Gouvernementales (ONG),
plusieurs aménagements hydro-agricoles ont été réalisés ou sont en cours dans la vallée.
De Matam à Diama, sur la rive gauche, de nombreuses cuvettes ont été irriguées pour la
riziculture. Des terres, perdues pour la culture pluviale ou de décrue, sont mises en
valeur sous forme de petits, moyens ou grands périmètres irrigués villageois. Les petits
périmètres sont surtout établis sur les terres du "fondé", à proximité des villages, et l'eau
est amenée par des motopompes sur bacs flottants.
Les grands travaux de barrage réalisés sur le bassin du fleuve ont levé toute
incertitude sur la mobilisation des ressources en eau pendant toute l'année.
2.5. LA REGION DU BOUNDOU
Elle est limitée au sud par la région du Fouladou, au nord par la région Ferlienne,
à l'ouest par la région Saloumienne et à l'est par la frontière avec le Mali (Figure 9 ).
Elle posséde les caractères les plus nettement soudaniens et est soumise à l'action de
l'alizé continental (harmattan) de novembre à avril-mai. Les températures les plus
basses sont enregistrées en janvier tandis que avril et mai sont les mois les plus chauds
même si les premières pluies tombent à cette période. Les premières pluies orageuses
(mai-juin) sont suivies par celles
de lignes de grains. Les précipitations les plus
importantes (environ 70%) sont enregistrées de juillet à octobre. La région est la
première à connaître l'invasion de la mousson et la dernière à en voir le retrait, les
totaux pluviométriques sont compris entre 700 et 1100 mm.
Les terroirs traditionnels sont constitués par des champs de case améliorés par la
fumure, cultivés en maïs, et par une mosaïque de grands champs où se pratique la
culture du sorgho, du mil, et du haricot ("niehé"). Le coton introduit depuis une
trentaine d'années, connaît un bon développement avec une extension des surfaces
emblavées et une augmentation des rendements.
1

FIGURE 9: LA ZONE DE TAMBACOUNDA.
L
E
G
E
N
o
E
- Chef lieu de re'oion

-Chef lieu de Depor1ement
RE GION DE SAINT-LOUIS


- Autre lieu
- Cours d éou pri n c ipol
~
"
REG.DE KAOLACK
- \\
" - - y '
- Cours d'eou secondoire
......' ....
i,
~
.
MAL 1
c..
- Porc notionol de Niokolo Kobo
\\
1@
.-.
.'
",
1
1
ClIIJJJJ Fortt classée
, ... _ ..... 1
1W.'l:Odou 1 villooe d'etudes
."."
",~./..J"
'o/,.0 _.
REGION DE KOLDA
o
.)--...",/
,.~
( ' ,
-'...........
' , 1
- 1
CL 1
• Soro vo
ct. 1
-.
~ ~ ~"
..
~'<'~
,,~
K
o~ Co:..
o
50
lOOkm
!
·Sol,·molo
• iedouoou
::;,
.:.:)
~,
C)l/
"
."'.
Bondo'o~l~ .FonQolombi._.-._
"".'.
, ...... --.-....--
~J;;--"~
;;
" ..... .--..
.
"..-. .
GUINEE

41
Les effets combinés de l'extension des cultures de rente, de la polyculture vivrière
de subsistance et des feux de brousse très dévastateurs, entrainent le recul des
formations ligneuses.
2.6. LA REGION DU FOULADOU
Cette région qui recouvre la Haute Casamance et la Haute Gambie ne fait pas
partie des zones étudiées mais est présentée à titre indicatif.
Alors que l'ouest sénégalais déroule sur des centaines de kilomètres une plaine
uniforme, sans accidents notables, les paysages de la région du Fouladou sont plus
variés. La topographie est plus tourmentée, plus morcelée, avec des reliefs nettement
plus marqués dans sa partie orientale. Plusieurs lignes de hauteurs dominent les bas-
pays, s'étirant du SSW vers le NNE. Les monts Bassari qui traversent ainsi la frontière
avec la Guinée, sont constitués de grandes buttes tabulaires ou arrondies. C'est là que se
trouve le point culminant du Sénégal à 581 m.
A l'intérieur de la grande boucle de la Gambie, plus à l'est, apparaissent aussi de
grandes buttes et de grands plateaux recouverts d'une mince couche latéritique comme
certains monts Bassari. Ces reliefs se prolongent vers Je NNE entre la Gambie et la
Falémé où ils atteignent parfois 400 m. Vers Je nord, la topographie devient plus molle,
le modelé s'aplatit, les cuirasses disparaissent et, les altitudes sont partout inférieures à
200m.
La pluviométrie abondante, les fortes chaleurs et un nombre élevé de cours d'eau
favorisent la végétation forestière qui est un élément quasi-permanent des paysages de
la région. Au sud de Kédougou, partie la plus arrosée, la forêt est verte et dense mais
dans une moindre mesure qu'en Basse Casamance. PI us au nord, Je Parc national du
Niokolo-Koba (PNNK) est occupé moins par la forêt que par des savanes boisées, de
teinte grisâtre en saison sèche; les forêts-galeries (avec palmiers à huile, palmiers
râniers et raphia) ourlent de verdure dense et sombre les rives en méandres de la haute
Gambie et de ses affluents.

nn0
OOŒilIBI CO)JD)Œ§
JD)uŒilIDJD)Œ

43
1. ENTOMOLOGIE
1.1. METHODES D'ECHANTILLONNAGE
Nous avons appliqué, sauf dans les cas de contraintes particulières, les méthodes
décrites dans "Manual on practical Entomology in Malaria" (OMS 1975).
Au cours des enquêtes, les populations préimaginales des moustiques ont été
recherchées dans tous les gîtes potentiels des différentes stations d'étude. Dans chaque
gîte positif. nous avons prélevé des larves pour dresser la liste des espèces présentes et
établir leur fréquence relative.
L'échantillonnage des populations imaginales a été effectué par différentes
méthodes. Les moustiques ont été capturés, au cours de la nuit sur sujets humains et sur
des animaux ou bien à l'aide de pièges (pièges lumineux, pièges de sortie). Durant la
journée. ils ont été récoltés dans les habitations (capture au pyréthre) et à l'extérieur,
dans des abris naturels ou artificiels.
Les captures sur sujets humains sont effectuées par des agents (sous
chimioprophylaxie médicamenteuse) servant à la fois de "captureurs" et d'appâts.
Chaque agent dispose d'une lampe- torche et d'une provision de tubes en verre d'environ
Il x 60 mm. Il prélève avant la piqOre, les moustiques qui viennent se poser sur ses
jambes nues. Les récoltes sont réunies par tranches horaires dans des sacs numérotés.
Les captures sont effectuées simultanémment à l'intérieur d'une maison et à l'extérieur
(cour, véranda) de 19h à 07h dans les localités où les moustiques commencent à piquer
tôt et de 21h à 07h dans les autres localités où l'activité des moustiques commence plus
tard.
Dans chaque point de capture (intérieur et extérieur), deux équipes de
"captureurs" se relaient au cours de la nuit, la première équipe travaillant jusqu'à Olh et
la seconde de Olh à 07h. Le nombre de points de capture par localité et le nombre de
séances de capture (homme/nuit) effectuées ont varié selon les saisons et les moyens
disponibles. A chaque enquête, une rotation des équipes et des "captureurs" est faite
pour réduire l'impact individuel des "captureurs" sur les récoltes (attractivité, habileté à
la capture). Les "captureurs" sont recrutés et formés dans les villages avant le
démarrage des enquêtes.

44
Au cours des nuits de capture sur sujets humains, des "pièges de sortie" sont
placés dans certaines habitations pour étudier la composition des populations
culicidiennes qui quittent les habitations avant le lever du jour. Les pièges sont installés
au niveau des fenêtres avant le coucher du soleil et les moustiques piégés sont récoltés
le matin. Chaque piège est constitué d'un cadre en bois de forme cubique, recouvert
d'un grillage moustiquaire sur quatre côtés opposés. Sur l'un des côté restants, est fixé
un entonnoir en tissu dont l'extrémité étroite est maintenue ouverte par des liens
attachés aux angles du côté opposé. Le dernier côté est recouvert d'un tissu blanc
portant une fente circulaire en son milieu sur laquelle est fixé un manchon en tissu pour
permettre la collecte des moustiques.
Nous avons aussi effectué dans certains villages des captures à l'aide de pièges
lumineux ("CDC miniature light trap ") alimentés par 4 piles de 1,5 volts chacune. Ces
pièges, placés à une hauteur de 0,60 m à 1 m du sol, ont fonctionné de 19 h à 07 h. En
vue de rechercher les lieux de concentration des moustiques, les pièges ont été placés, à
l'intérieur des maisons, dans la cour des concessions, dans les étables (ovins, caprins),
dans les parcs à bovins et dans les champs ou dans les bois situés hors du village.
Les captures à l'aide d'un piège avec appât animal permettent d'étudier le contact
entre l'animal-appât et le vecteur. Le piège utilisé est une moustiquaire en tulle de 2 m
de long et 1,70 m de haut, il est maintenu par 4 piquets à environ 20 cm du sol. L'appât
utilisé, une chèvre, un mouton ou un veau, est attaché à un piquet planté au milieu du
piège.
Les moustiques pénètrent par le bas du piège et leur tendance à remonter les
empêche d'en sortir. Le piège est installé dans la cour d'une concession, suffisamment
éloigné des étables, et fonctionne de 19 h à 07 h. La récolte des moustiques piègés est
effectuée le matin avec un aspirateur.
Les captures de la journée sont faites dans les habitations pour échantillonner la
fraction des populations culicidiennes qui se repose à l'intérieur des maisons. La
collecte de la faune résiduelle est effectuée dans au moins 10 cases habitées, le matin, de
07h à 09h ou l'ilprès midi de 16h à 17h. Les moustiques sont récoltés après
pulvérisation d'une solution de pyréthrinoïdes. Avant la pulvérisation, les issues sont
soigneusement bouchées et un drap est étalé sur le plancher, lites) et table(s) de manière
à récolter les moustiques tués ou immobilisés (effet "knock-down ") par l'insecticide.

45
La recherche des moustiques se reposant dans des abris extérieurs naturels ou
artificiels donne une idée des tendances exophiles des populations culicidiennes dans
une zone donnée.
Les abris artificiels, les puits de MUIRHEAD-THOMSON (1958), sont des
fosses parallélépipédiques, profondes d'environ lm, pourvues sur les côtés d'alvéoles de
20 cm de profondeur où les moustiques se reposent volontiers.
Les abris naturels sont constitués par tous les refuges obscurs et frais: surplomb
des berges, terriers de rongeurs. trous d'arbres, excavations naturelles. termitières...
Les moustiques ont été également recherchés dans les moustiquaires occupées au
cours de la nuit par les habitants. Ce type de collecte a été employé dans les zones où
l'usage de moustiquaires est important
Les moustiques récoltés par les différentes méthodes d'échantillonnage sont, après
chaque séance, identifiés, regroupés par espèce et dénombrés. Les femelles des vecteurs
sont examinées et classées selon leur état de réplétion en femelles à jeûn, gorgées et
gravides. Le taux de parturité des femelles de vecteur en début de cycle gonotrophique
est déterminé par l'examen des trachéoles des ovaires (DEfINOVA, 1963). Les glandes
salivaires sont disséquées pour rechercher les sporozoïtes de Plasmodium
Les captures de nuit sur sujets humains permettent d'étudier le contact entre
l'homme et le
vecteur, d'estimer le taux d'agressivité et de déterminer le cycle
d'agressivité (rythme de piqûres). Le taux d'agressivité pour l'homme (TAH) évalué au
cours de la nuit correspond au nombre moyen de femelles prises par homme soit
théoriquement le nombre de piqûres que reçoit un homme au cours de la nuit (PHN). Le
TAH moyen est estimé dans chaque village d'étude pour les femelles capturées à
Pintérieur (femelles "endophages") et pour celles capturées à l'extérieur (femelles
"exophages"). En vue d'un suivi longitudinal. les variations saisonnières et locales du
TAH sont déterminées par la multiplication des captures dans les mêmes sites.
La collecte de la faune résiduelle dans les habitations permet de déterminer la
densité des femelles au repos à l'intérieur des cases (DRI), correspondant au nombre
moyen de femelles par case. La DRI, mesurée à chaque passage dans les différents
villages, donne une idée du comportement de repos des vecteurs (endophilie/exophilie)
et de ses variations (saisonnières et locales).

46
Les résultats obtenus par les pièges (CDC, avec appât animal, de sortie) sont
exprimés sous la forme de nombre moyen de femelles PaT piège et par nuit (FPN).
D'autres investigations ont été également menées pour déterminer des paramètres
entomologiques importants dans l'étude du paludisme. Il s'agit de l'identification
spécifique des membres du complexe A. gambiae (cytogénétique ou PCR), de la
détermination des taux d'infection des femelles (dissection et/ou ELISA), de leurs
préférences trophiques (test des précipitines ou ELISA) et de leur sensibilité aux
insecticides.
1.2. IDENTIFICATION DES MEMBRES DU COMPLEXE A. gambiae
Pour séparer les espèces d'eau saumâtre (A. melas) de celles d'eau douce nous
avons utilisé différents caractères: la morphologie des oeufs (COLUZZI, 1964), la
structure du peigne du 8e segment abdominal des larves et de ses dents (RIBBANDS,
1944) et, l'indice palpaI, rapport entre la longueur des segments IV et V réunis et celle
du segment III des palpes maxillaires (COLUZZI, 1964; BRYAN, 1980). Pour séparer
les espèces d'eau douce (A. gambiae s.s et A. arabiensis) , nous avons utilisé la
technique cytogénétique (COLUZZI, 1968; COLUZZI & SABATINI, 1969) et la
technique de polymérisation en chaine ou "PCR" (PASKEWITZ & COLLINS, 1990).
1.2.1. TECHNIQUE CYTOGENETIQUE
Les études chromosomiques faites par COLUZZI (1966,1968); COLUZZI &
SABATINI (1967, 1968, 1969); DAVIDSON & HUNT (1973); WHITE (1974),
COLUZZI el al. (1979), ont apporté des éléments taxonomiques suffisamment stables
pour conférer le statut d'espèces jumelles aux six membres du complexe A. gambiae.
Ces éléments reposent sur l'examen des chromosomes polyténiques des glandes
salivaires des larves de quatrième stade (FRIZZI & HOLSTEIN, 1956) ou des cellules
trophocytaires de l'ovocyte des femelles semi-gravides (COLUZZI, 1968). Au cours de
notre étude, nous avons utilisé les chromosomes des cellules nourricières de l'ovaire des
femelles.
Le complément mitotique (2n = 6 chromosomes) des anophèles est constitué de
deux paires d'autosomes submétacentriques et d'une paire d'hétérochromosomes
télocentriques. Le chromosome Y est entièrement hétérochromatique et légèrement plus
court que le chromosome X qui présente un bras long constitué de deux régions
distinctes, l'une hétérochromatique près du centromère et l'autre euchromatique dans la
partie distale.

47
Le complément polyténique est fonné de chromosomes 200 à 300 fois plus
grands que les chromosomes mitotiques. Ils sont rencontrés dans divers tissus: rectum,
tubes de Malpighi, glandes salivaires des larves et cellules nourricières des follicules
ovariens des femelles, de certains Diptères appartenant aux familles des Drosophilidae,
Chironomidae, Culicidae et Sïmulidae.
Les chromosomes polyténiques se fonnent par appariement des chromosomes
homologues point par point sur toute leur longueur. Les deux chromosomes appariés
entrent dans une série de cycles de réplication à l'intérieur du noyau qui reste indivis.
Les chromatides issues de ces duplications successives ne se séparent pas mais restent
intimement associées, fonnant un faisceau de nucléofilaments (de l'ordre d'un millier)
d'où leur nom de chromosomes polyténiques (plusieurs filaments). Ils sont épais et
allongés, présentant de nombreux détails de structure invisibles sur un chromosome
nonnal. Leur organisation amplifie et reflète la structure d'une seule chromatide.
Les chromosomes polyténiques présentent une striation transverse résultant de la
succession de bandes géniques colorables riches en ADN et d'interbandes claires (non
colorables). La distribution de ces bandes est caractéristique de chaque espèce dont on
peut dresser la carte des chromosomes. Les variations observées dans la séquence des
bandes des chromosomes polyténiques des individus d'une espèce donnée sont dues à
des inversions paracentriques. Une inversion survient à la suite d'une rotation de 180°
d'une section du chromosome en comparaison avec l'arrangement nonnal. L'inversion
est une mutation qui peut survenir spontanément ou être induite par des substances
chimiques, la chaleur et des agents mutagénes.
Les individus portant une inversion sont théoriquement moins nombreux et ont
plus de chance de s'accoupler avec des individus standards qu'avec d('s individus
porteurs d'inversion. La FI est alors hétérozygote et en F2 on obtient poUl l'inversion,
une population composée de trois caryotypes:
- homozygote standard (ST / ST)
- héterozygote inversé (ST / IN)
- homozygote inversé
(IN / IN)
Le résultat final est la coexistence dans la population des trois caryotypes qui
peuvent présenter des différences dans leur capacité à s'adapter aux diverses situations
écologiques (valeur adaptative). On dira que la population est polymorphe pour
l'inversion considérée qui peut alors se stabiliser à une fréquence donnée dans la

48
population si les individus héterozygotes ont un avantage adaptatif sur les homozygotes
standards ou inversés.
Si l'arrangement homozygote inversé a une capacité d'adaptation supérieure, il
peut remplacer l'arrangement standard original par selection naturelle. Les inversions
viables constituent une importante étape de l'évolution et les espèces présentant de
nombreuses inversions (polymorphisme chromosomique) sont considérées comme
ayant une grande capacité d'adaptation leur pennettant de coloniser divers milieux.
La nomenclature des inversions utilisée par COLUZZI et al. (1979) pennet de
suivre dans un groupe d'espèces, les inversions interspécifiques et intraspécifiques. La
séquence des chromosomes d'une des espèces du groupe est décrite comme étant le
modèle standard et toute nouvelle séquence observée dans la même espèce ou dans une
autre espèce du groupe est décrite par rapport à la séquence standard comme une
inversion (ANNEXE N° 1).
Chaque chromosome est subdivisé en plusieurs sections se chevauchant ou non et
nommées par des lettres. Chaque inversion est désignée par la minuscule de la lettre
nommant la section qui la porte, a, b, c,d... Le standard est noté +, l'hétérozygote a/+,
b/+, c/+, d/+ ... et l'homozygote inversé a/a, b/b, cIe, d/d... Il existe des inversions fixes
et des inversions flottantes.
Dans les préparations chromosomiques, le chromosome X apparaît plus court que
les autres et est le plus souvent isolé. Les espèces du complexe A. gambiae sont
identifiées à partir de ce chromosome.
Le chromosome X d'A. melas présente la structure standard, débutant avec des
bandes sombres subégales, suivies d'une large zone claire. Un grand renflement
ou"puff" est observé près du milieu et un petit "puff" clair près du centromi're.
Le chromosome X d'A. gambiae s.s présente au début une portion claire suivie du
grand "puff". Au milieu on note la présence de la large bande claire et, près du
centromère, du petit "pufr' distal. Ces inversions sont fixes et observées sur les sections
a etg.
Le chromosome X d'A. arabiensis débute comme celui d'A. melas par des bandes
sombres subégales, suivies de la zone claire. Le petit "puff" est presque médian et le
grand "puff" est distal. Il s'agit là également d'inversions fixes sur b, c, d et d'une
inversion flottante sur e.

49
Les bras de chaque autosome restent en général liés par leur centromère. Ils
constituent de ce fait deux. chromosomes submétacentriques de taille différente. Le
chromosome le plus long est le n° 2. le plus court le n° 3. Ils sont constitués chacun
d'un bras droit (Right) et d'un bras gauche (Left) nommés respectivement 2R et 3R. 2L
et3L.
Pour chaque espèce, on peut observer sur chaque bras. un certain nombre
d'inversions. Chez A. gambiae des inversions flottantes sont observées sur le bras droit
du chromosome n02 (2R) au niveau de b, be, d.j, bk, t. u et. sur le bras gauche du
même chromosome au niveau de a. Chez A. arabiensis, on observe des inversions
flottantes au niveau de a. b, be. d, be, bJ, g, ah, q, br et s sur 2R, et sur 2L, une
inversion fixe au niveau de a et des inversions flottantes au niveau de b, e ct d.
Pour chaque inversion, les trois caryotypes sont reconnaissables à l'observation
des chromosomes polyténiques (ANNEXE N° 1). Ces observations sont faites sur des
chromosomes prélevés sur des femelles semi-gravides. Ce sont des femelles ayant
commencé la digestion de leur repas et dont les ovaires sont au stade III-IV de
développement selon la classification de CHRISTOPHERS.
Ce stade précis de développement des follicules ovariens exigé pour les
préparations chromosomiques impose des contraintes particulières d'échantillonnage.
Les femelles d'A. gambiae s.l sont récoltées à l'état "fraîchement gorgées"puis,
maintenues en survie jusqu'au stade semi-gravide. ou capturées directement à ce stade.
La femelle en entier, l'abdomen ou seulement les ovaires sont plongés dans un fixateur
qui est une solution de Carnoy modifié (l partie Acide acétique glacial + 3 parties
Ethanol absolu). Le matériel fixé est laissé à la température ambiante dumnt 24 heures
puis conservé au congélateur (- 20° C) ou au réfrigérateur (+ 5° C) jusqu'au moment de
la préparation.
La préparation des chromosomes et leur coloration sont faites selon la technique
de COLUZZI (1968) et HUNT (1973). Le materiel sorti du fixateur est plongé dans un
récipient contenant de l'eau distillée pour le ramollir légèrement. Les ovaires sont isolés
et néttoyés dans 1 ou 2 gouttes de solution aqueuse d'acide propionique à 50% sur une
lame porte-objet. La préparation est laissée dans l'acide propionique pendant 3 - 4
minutes pour gonfler les trophocytes.

50
La coloration est faite en recouvrant la préparation par une solution d'orcéine
acéto-Iactique. La coloration totale correspond à la disparition de la transparence des
ovaires obtenue 5 à 10 mn après le dépôt du colorant. La préparation est ensuite lavée
avec de l'acide propionique à 50% puis recouverte d'une lamelle couvre-objet.
L'écrasement des trophocytes se fait en tapant légèrement sur la lamelle au dessus de la
préparation. Ensuite, en exerçant une pression verticale sur un papier filtre placé sur la
lamelle, on fait diffuser et absorber l'excès d'acide propionique et on obtient un
meilleur étalement des chromosomes. Il faut alors éviter tout déplacement latéral qui
endommagerait les chromosomes pendant la préparation de la lame. Une fois la
préparation terminée, on fait pénétrer par infiltration sous la lamelle, une petite quantité
d'acide lactique pour éclaircir la préparation et éviter son dessèchement rapide.
Les préparations chromosomiques ainsi faites peuvent être lues immédiatement
ou plusieurs mois après conservation au réfrigérateur. Les chromosomes sont observés
à fort grossissement (objectif x 40) avec un microscope muni d'objectifs à contraste de
phase qui donne des images plus précises qu'en fond clair.
Cette méthode a été largement utilisée à la suite de COLUZZI par de nombreux
auteurs en Afrique de l'ouest dont BRY AN et al. (1982), TOURE et al. (1983),
VERCRUYSSE et al. (1985), PErRARCA et al. (1986,1987), FAYE (1987), ROBERT
et al. (1989), FAYE et al. (1992a,l993a).
1.2.2. TECHNIQUE DE POLYMERISATION EN CHAINE (PCR)
Il s'agit d'une des techniques d'amplification élective "in vitro". Elles sont basées
sur la répétition de réplications du DNA à partir d'amorces spécifiques ("primers").
Elles permettent d'obtenir des dizaines voire des centaines de nanogrammes d'une
séquence dont on n'a que des quantités infimes. La technique PCR, la plus célèbre
d'entre elles, a été utilisée depuis 3 ans pour le diagnostic de 5 espèces du complexe A.
gambiae par PASKEWITZ & COLLINS (1990), SCOTT et al. (1993).
La principale propriété de toutes les DNA polymérases est de ne pouvoir
synthétiser le brin complémentaire qu'à partir d'une amorce. Cette propriété est mise à
profit dans la technique PCR pour amplifier par réplications successives, la séquence
désirée. II suffit pour cela de choisir des amorces oligonucléotidiques synthétiques
capables de s'hybrider à ses bornes et de réaliser les réplications qui assurent la
multiplication de la séquence encadrée par les amorces. Il est donc nécessaire de
connaître les bornes de la séquence que l'on souhaite amplifier.

51
Le nombre de copies de la séquence choisie double théoriquement à chaque cycle
(réplication), son augmentation est exponentielle. Après 30 cycles, on obtient en
moyenne une amplification de 1()6.
L'amplification par PCR ne nécessite que des variations rapides de températures
(3 températures différentes), une précision de 0,5 à 1°C à chaque étape étant suffisante.
La réalisation pratique passe par des cycles comprenant chacun les trois étapes
suivantes: dénaturation ou séparation des brins du DNA à amplifier, hybridation des
amorces et élongation (polymérisation) par l'enzyme (Taq polymérase).
Nous avons utilisé quatre amorces de 20 nucléotides distinguant les différences
spécifiques dans les séquences d'espacement non traduites des génes ribosomaux
(Ribosomal DNA intergenic spacers). Une amorce est commune aux trois espèces
recherchées, les trois autres sont spécifiques.
Les pattes et les ailes des moustiques à identifier, conservées dans des microtubes
avec un déssicateur sont broyées et l'ADN extrait (ANNEXE N° 2) est ressuspendu
dans 30 ~ d'eau.
Chaque tube d'amplification contient 10 ~ du tampon de réaction lOX (lOX =
100 mM tris à pH 8,3, 500 mM KCI, 15 mM MgClz, et 0,1 % (PlV) de gélatine), 0,05
~ de dNTP (solution à 25 mM pour chaque nucléotide), 2 ~ de chaque amorce (20
ng/~), 78,4 ~ d'eau stérile, 2 unités de Taq. polymérase et 3~ de solution d'ADN
extrait du moustique. La polymérase de Thermus aquaticus (Taq. polymérase) est
thermostable, elle conserve son activité à 72° C après passage à la température de
dénaturation.
L'amplification se fait selon les conditions suivantes: 5 minutes à 94° C suivi par
30 cycles (dénaturation pendant 1 minute à 94° C, hybridation pendant 50 secondes à
50° C et élongation à 72° C pendant 50 secondes) et 5 minutes à 72°C.
Les échantillons amplifiés subissent ensuite une électrophorèse sur gel
d'agarose(ANNEXE N° 3).
L'amplification de l'ADN d'A. arabiensis produit un fragment de 315 paires de
base, celle de l'ADN d'A. gambiae S.S., un fragment de 390 paires de base et celle de
l'ADN d'A. melas, un fragment de 466 paires de base.

52
1.3. RECHERCHE DES PARASITES
Les sporozoïtes ont été recherchés sur le terrain directement dans les glandes
salivaires. Les antigènes circumsporozoïtiques (CSP) de Plasmodium ont été identifiés
au laboratoire par la technique ELISA (Enzyme-Linked Immunosorbent Assay).
Après l'extraction des glandes salivaires sur une lame porte-objet dans une goutte
de sérum physiologique recouverte d'une lamelle, la recherche des sporozoïtes est faite
à l'état frais sans coloration, à l'aide d'un microscope ordinaire avec l'objectif x 40.
La détection et l'identification des antigènes de Plasmodium a été faite par le test
ELISA utilisant des anticorps monoclonaux selon la technique de WIRTZ et al. (1985).
La méthode employée est celle du ftSandwich ft (ANNEXE N° 4). Le test commence
par la sensibilisation des plaques par la fixation des anticorps monoclonaux
anticircumsporozoïtes spécifiques sur la paroi des puits. Après une incubation d'une
nuit, les plaques sont vidés sans lavage. Les broyats de moustiques sont introduits dans
les puits des plaques pour permettre la réaction avec les anticorps monoclonaux fixés et
la formation éventuelle d'un complexe antigène circumsporozoïte/anticorps
monoclonal. Les plaques sont ensuite lavées 2 fois avec du PBS-Tween 20 avant
d'ajouter dans les puits les anticorps monoclonaux spécifiques conjugués à une enzyme
(peroxydase). Si un complexe antigène/anticorps s'est déjà formé lors du premier temps
de réaction, l'anticorps marqué se fixera sur l'antigène circumsporozoïte. Le test se
termine par l'addition du substrat correspondant à l'enzyme après avoir vidé et lavé 4
fois les plaques. La réaction du substrat avec l'enzyme, si le complexe
anticorps/antigène/enzyme est en place. se traduit par un changement de coloration de
la solution dans le puits; la lecture est faite avec un lecteur ELISA à 450 nm.
1.4. ANALYSE DES REPAS DE SANG
L'origine des repas de sang pris par des femelles d'anophèles récoltées dans les
habi tations et leurs dépendances a été étudiée par le test ELISA selon la méthode de
BEIER et al. (1988) légèrement modifiée (ANNEXE N° 5). Cette méthode consiste à
faire agir sur le sang absorbé par le moustique des anticorps spécifiques d'un certain
nombre d' hôtes potentiels (homme, bovidé, ovin, caprin, cheval, poule). Ces anticorps
marqués par une enzyme, réagissent en présence du substrat de l'enzyme
correspondante en donnant une réaction colorée qui démontre la présence d'une liaison
antigène-anticorps.

53
Les spots de sang obtenus après écrasement d'abdomens d'anophèles sur des
rondelles de papier filtre sont conservés au réfrigérateur. Le test commence par la
préparation des repas sanguins prélevés en découpant les spots du papier filtre qui sont
ensuite dilués dans du PBS (" Phosphate Buffer Saline"). Les plaques sont sensibilisées
en distribuant chaque éluat de repas à tester dans les puits d'une colonne de la plaque.
La sensibilisation des plaques dure 3 heures à la température ambiante ou toute la nuit
au réfrigérateur (+ 4° C). Après la sensibilisation, les plaques sont vidées et lavées 2
fois avec une solution de PBS-Tween 20. Les anticorps spécifiques marqués à la
péroxydase sont préparés en reconstituant les IgG marqués conservés au congélateur.
Les solutions d'IgG marqués sont distribuées dans les puits des plaques (l IgG par
rangée) et les plaques sont mises à incuber pendant 1 heure à température ambiante.
L'incubation achevée, les plaques sont de nouveau lavées 4 fois avec du PRS-Tween 20
avant d'ajouter dans chaque puits le substrat de la péroxydase et de laisser incuber à
l'obscurité pendant 30 minutes. La réaction est ensuite bloquée en ajoutant dans les
puits de l'acide sulfurique 4 N et la lecture est faite directement (de visu) ou à l'aide d'un
lecteur ELISA à 450 nm.
La préparation des réactifs ELISA est présentée en ANNEXE N° 6.
1.5. PARAMETRES ENTOMOLOGIQUES DE LA TRANSMISSION
Les enquêtes entomologiques ont permis de déterminer dans chaque zone d'étude,
le niveau et les modalités de la transmission du paludisme. Dix paramètres ont été
retenus et mesurés.
1.5.1. DENSITE AGRESSIVE POUR L'HOMME
La densité agressive du vecteur ou taux d'agressivité est le nombre moyen de
piqfires que reçoit un individu dans une zone donnée pendant une période donnée.
La capture sur sujet humain est la méthode la plus appropriée pour mesurer ce
taux d'agressivité. Toutes les autres méthodes d'échantillonnage fournissent des
résultats d'interprétation difficile ou aléatoire.
Cependant, en Basse Casamance, FAYE et al. (l992b) ont noté que pour A.
gambiae s.l, les pièges lumineux "CDC" placés dans les mêmes situations que les
"captureurs" ont un rendement légèrement inférieur à celui des captures sur hommes,
mais les échantillons obtenus par les deux méthodes ont la même structure quant à l'âge
physiologique, les préférences trophiques et les taux d'infection.

54
II convient également de noter que la capture sur sujet humain bien qu'étant la
meilleure méthode d'évaluation, surestime ou sous-estime le taux réel d'agressivité
selon les conditions locales du contact homme/vecteur, à savoir la protection des
habitants par moustiquaires ou la présence d'hôtes alternatifs, et varie suivant le
"captureur". Il est peu probable que le "captureur" ou le piège lumineux attire le même
nombre de moustiques qu'un habitant en veille dans la cour d'une concession ou
endormi dans une case (COZ et al., 1971). Néanmoins, la capture sur sujet humain
permet de comparer le taux d'agressivité dans les différentes situations explorées,
notamment à l'intérieur des maisons et à l'extérieur, dans la cour ou sous les vérandas.
Les femelles d'anophèles n'ont pas un comportement précis concernant le lieu de
piqOre. L'Endophagie ou l'Exophagie sont largement déterminées par la localisation de
l'hôte pendant les heures d'activité du vecteur (BRENGUES, 1973; BRENGUES &
COZ,lcrJ3).
Le taux d'agressivité est mesuré sur une base quotidienne. Dans la formule de
MACDONALD (1957), ce taux, ma est le nombre de piqOres/homme/nuit (PHN) qui
pennet d'extrapoler la densité agressive mensuelle, saisonnière ou annuelle suivant la
période au cours de laquelle sont effectuées les captures. Pour couvrir le cycle annuel,
nous avons effectué des captures mensuelles en saison des pluies (de juillet à
novembre) et une fois par bimestre en saison sèche.
1.5.2. PREFERENCES TROPIDQUES
Les femelles d'anophèles comme celles de nombreux diptères hématophages ont
besoin, pour assurer le développement de leurs ovaires, de protéines qu'elles puisent
dans les repas sanguins prélevés sur des vertébrés et éventuellement sur l'hnmme.
Certaines espèces vivent aux dépens d'une seule espèce ou d'une famille de
vertébrés, d'autres ont une gamme très étendue d'hôtes, avec une certaine préférence
pour un hôte particulier. Les tendances intrinséques de l'insecte sont modifiées par la
disponibilité de l'hôte. Le cas typique est celui de Culex quinquefascïalus qui manifeste
une préférence marquée pour les oiseaux en laboratoire, et qui dans la nature est très
anthropophile.
On étudie les préférences trophiques des espèces culicidiennes soit en comparant
leur attraction vis-à-vis d'une gamme d'appâts soit en analysant les repas de sang des
femelles.

55
La tendance à se nourrir sur homme est l'anthropophilie, celle à se nourrir sur les
animaux, la zoophilie. Les espèces du complexe A. gambiae, dans de nombreuses
régions de leur aire de répartition, modulent leur tendance anthropophile ou zoophile
selon la disponibilité des hôtes.
La détermination de l'indice d'anthropophilie (lA) des populations du complexe
An. gambiae souffre cependant dans nos études d'un biais d'échantillonnage. Les repas
sanguins analysés ont été prélevés essentiellement sur des femelles récoltées dans la
faune résiduelle des habitations qui n'est pas forcément représentative de l'ensemble de
la population étudiée. Ce biais, signalé par HAMON et al. (1964) et GARRET-JONES
(1964), est inévitable et enlève beaucoup de sa valeur à l'étude des repas sanguins des
vecteurs qui n'a d'intérêt que pour comparer différentes situations.
1.5.3. DUREE DU CYCLE GONOTROPHIQUE
Le cycle gonotrophique est l'ensemble des processus qui débutent par la recherche
de l'hôte et la prise du repas de sang, se poursuivent par la digestion du repas et le
développement des ovaires et se terminent par la recherche d'un gîte et la ponte. Sa
durée est égale au temps qui sépare deux repas sanguins successifs.
Aprés l'émergence, la femelle néonate àjeOn, mais en général fécondée, va piquer
son premier hôte. Un repas (ou deux repas pour les femelles qui passent par une phase
pré-gravide) suffit pour la maturation des oeufs. La digestion du sang s'accompagne
d'un développement des ovaires. Si ces deux processsus sont synchrones, il y a
concordance gonotrophique. A la fin de la digestion, les ovocytes ont terminé leur
évolution et sont prêts à être pondus; la femelle est gravide. L'ovocyte est fécondé lors
de son passage dans l'oviducte.
Aprés chaque ponte, la femelle dont l'estomac est vide et les ovaires non
développés, va à nouveau piquer un hôte, pour un nouveau cycle. A partir du second
cycle en général, un seul repas suffit à assurer le développement des ovaires. Mais, on
peut observer quelques cas où les femelles dont les ovaires sont au stade IV viennent
prendre un repas de sang complémentaire pour achever le développement de leurs
ovocytes. Il s'agit alors de dissociation gonotrophique fréquente lors des processus
d'hibernation.

56
Le développement des ovaires est subdivisé en plusieurs étapes marquant les
niveaux d'évolution des ovocytes et de la digestion du repas, ce sont les cinq stades de
CHRISTOPHERS.
1.5.4. TAUX DE PARTURITE ET TAUX QUOTIDIEN DE SURVIE
Le taux de parturité d'une population d'anophèles correspond au pourcentage de
femelles pares dans un échantillon représentatif. L'âge physiologique est déterminé par
l'examen des trachéoles des ovaires en début de cycle gonotrophique (ovaires des
femelles n'ayant pas atteint le stade III); ces trachéoles sont pelotonnées chez les
nullipares, déroulées chez les pares.
Le taux quotidien de survie permet de suivre la dynamique des populations
vectorielles dans le temps et dans l'espace. Plusieurs méthodes ont été proposées pour
l'estimation de ce taux: MACDONALD (1952), DAVIDSON & DRAPER (1953) et
DA VIDSON (1955) utilisent les indices sporozoïtiques immédiats et retardés;
GARRET-JONES (1970) se base sur le rapport entre l'indice oocystique et l'indice
sporozoïtique alors que DAVIDSON (1954), HAMON et al. (1961), COZ et al. (1961),
BRENGUES & COZ (1973) proposent des formules à partir du taux de parturité et,
GILLIES (1953), GILLIES & WILKES (1965) utilisent les techniques de capture,
marquage, lâcher et recapture.
Au cours de cette étude, nous avons retenu la formule de DA VIDSON (1954):
P = VA où A est la proportion de femelles pares et l'exposant x, la durée du cycle
gonotrophique.
1.5.5. ESPERANCE DE VIE ET ESPERANCE DE VIE INFECT ANTE
Ces deux paramètres sont calculés à partir du taux quotidien de survie
(MACDONALD, 1957) et sont essentiels pour estimer les potentialités vectrices des
populations d'anophèles.
L'espérance de vie est égale à l'inverse du logarithme du taux quotidien de survie
affecté du signe (-) pour obtenir une valeur positive ( II-loge P). Elle varie en fonction
des situations écologiques et des saisons qui déterminent le taux quotidien de survie
(P).

57
L'espérance de vie infectante (pn / .loge P) est la durée de vie à partir du
moment où le vecteur a atteint un âge épidémiologiquement dangereux. Sa valeur est
fonction outre du taux quotidien de survie, de la durée du cycle extrinséque du
Plasmodium chez l'anophèle (0) qui elle même dépend de la température ambiante (f).
La valeur de (0) est estimée à partir de la formule de MOSHKOVSKY (1948) qui pour
P.falciparum est n = 111/ T·18. On peut aussi la mesurer de manière plus commode
en utilisant les abaques de MACDONALD (1957).
1.5.6. INDICE DE STABILITE ET CAPACITE VECTORIELLE
L'indice de stabilité du paludisme est, selon MACDONALD (1957), le nombre de
repas pris sur homme par un moustique pendant toute sa vie. Il prend en compte trois
paramètres: la longévité, l'anthropophilie et le rythme de piqûre. Il est donné par la
formule (I.St. =a / .loge P) où (a) est le produit de l'inverse de la durée du cycle
gonotrophique par l'indice d'anthropophilie.
La stabilité du paludisme dans une zone donnée dépend de la valeur de cet indice.
S'il est inférieur à 0,5, le paludisme est instable, s'il est compris entre 0,5 et 2,5, le
paludisme est de stabilité moyenne et, s'il est supérieur à 2,5, le paludisme est stable.
La transmission d'un paludisme stable est assurée par des vecteurs très
anthropophiles, à espérance de vie élevée quelle que soit leur densité.
Le paludisme instable est observé dans des zones où le vecteur est peu
anthropophile et/ou à faible longévité, ou se manifeste pendant une période courte,
irrégulière d'une année à l'autre.
La capacité vectorielle est le taux quotidien de reproduction du para-;ite dans une
situation donnée. Telle qu'elle a été définie par GARRET-JONES (1969), elle
représente la quantité attendue d'infections nouvelles par jour, à partir d'un cas humain
infectant. Elle varie avec le taux quotidien d'agressivité (ma) et l'espérance de vie
infectante (pn/.loge P ) et est calculée grâce à la formule CV= ma2 pn/-loge P. Elle
exprime l'indice de propagation du paludisme calculé sur une base quotidienne. La
formule de la capacité vectorielle peut être traduite de la façon suivante: En un jour, un
individu est piqué par (ma) femelles du vecteur dont une fraction (ptt) survit au delà de
la durée du cycle extrinséque du Plasmodium et a une espérance de vie infectante de
(pli/-loge P), chaque femelle survivante peut contaminer (a) personnes par jour.

58
1.5.7. TAUX D'INOCULATION ENTOMOLOGIQUE
Il correspond au nombre de piqOres infectées que reçoit au cours d'une période
donnée, un sujet placé dans une situation donnée. Le taux d'inoculation entomologique
(h) est calculé à partir de la formule de MACDONALD (1957): h =nuLS correspondant
au produit du nombre de piqOres du vecteur recues par un sujet (ma) par l'indice
sporozoïtique (s), proportion de femelles infectées. Le taux d'infection du vecteur
dépendant de son degré d'anthropophilie, de sa longévité et du réservoir de parasites
(proportion de porteurs de gamétocytes de Plasmodium dans la population humaine).
Le taux d'inoculation entomologique (TIE) peut être estimé sur une base
quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, saisonnière ou annuelle. Il permet d'évaluer
l'intensité de la transmission et de suivre ses variations dans le temps et dans l'espace.

59
2. PARASITOLOGIE
L'endémicité palustre a été évaluée en mesurant la prévalence du "paludisme-
infection" et celle du "paludisme-maladie". Du fait de l'absence de formations sanitaires
et d'agent de santé dans la plupart de nos villages d'étude. nous avons surtout estimé le
niveau d'endémicité en déterminant la prévalence parasitaire ("paludisme-infection")
qui exprime dans une population à une période donnée. la fréquence des individus
porteurs du parasite (Plasmodium) sans prise en compte de l'expression clinique de la
maladie (porteurs asymptomatiques). C'était d'ailleurs la méthode d'évaluation des
campagnes d'éradication visant la réduction de cette prévalence. Ce paramètre. qui
reflète l'intensité de la transmission mais non le poids du paludisme en santé publique. a
beaucoup perdu de sa valeur actuellement dans la lutte antipaludique qui se propose de
réduire la morbidité et de la mortalité. En effet. le développement de l'immunité
supprime toute proportionnalité entre la prévalence et la morbidité. Une certaine
proportionnalité existe par contre entre les fortes parasitémies et les accès palustres.
Dans les villages dotés de poste de santé. nous avons également évalué la
morbidité palustre ("paludisme-maladie"). définie comme l'expression clinique aiguë de
la présence de plasmodiums dans l'organisme.
2.1. PREVALENCE ET DENSITE PARASITAIRE
L'évaluation des niveaux d'endémicité du paludisme dans les populations est
basée sur des observations parasitologiques faites chez les enfants agés de 0 à 9 ans.
La mise en évidence des parasites est faite par examen au microscope d'un "frottis
mince" et/ou d'une "goutte épaisse" de sang prélevé sur chaque sujet d'ull échantillon
représentatif de la population.
Ces préparations sont faites sur des lames porte-objets. par des prélèvements et
étalements de gouttes de sang obtenues par piqOre au doigt. Elles sont colorées au
Giemsa et examinées pour la recherche des parasites et l'estimation de leur densité dans
le sang. Le seuil de détection des parasites dans la goutte épaisse est de 50 à 100
parasites par microlitre (mm3) de sang et dans le frottis de 200 parasites par microlitre.

60
Dans chaque village d'étude et à chaque enquête, l'échantillon examiné représente
la totalité ou plus de 80% des enfants âgés de 0 à 9 ans. La représentativité réelle de
l'échantillon peut cependant être faussée par des enfants qui ont un accès fébrile et
gardent le lit sans être pris en compte. Au cours de nos enquêtes, ce facteur de biais est
en général réduit car, tous les enfants malades sont présentés à l'équipe et un
prélèvement de sang est fait dès qu'il y a présomption de paludisme. Le rythme des
enquêtes est d'au moins deux par an dont une au début de la saison pluvieuse et une au
début de la saison sèche.
Les observations parasitologiques permettent de déterminer dans une population
examinée, l'indice plasmodique (lP) et l'indice gamétocytaire (lG) représentant les
pourcentages de sujets dont les étalements sanguins révèlent des formes asexuées ou
des gamétocytes, quelle que soit l'espèce plasmodiale.
La détermination des espèces plasmodiales est faite sur le frottis. On établit la
prévalence relative de chaque espèce par rapport au total des infections dépistées.
calculés pour la population examinée mais aussi pour les
dif ~
tes tranches d'~g de la population; nourrisons de 0 à 6 mois, petits enfants de 6
à
~ ,~~~; erif~ts de 2~J ans et petits écoliers de 5 à 9 ans (OMS, 1963).
.~..
de~Sitéf'paJ}~ire est estimée à partir de la goutte épaisse par comptage
/'i:)
/"'/,,;,,'
simul
0\\'
,dunombx- d'éléments parasitaires pour 1 000 leucocytes. Du nombre de
parasites ob;~rvés, on déduit le nombre de parasites par microlitre (mm3) de sang
calculé sur la base d'une leucocytémie moyenne de 6000 par microlitre de sang.
La densité parasitaire a été également estimée au cours de certain< ., enquêtes à
partir du frottis par l'examen systématique de 200 champs microscopiques et le
comptage des globules rouges parasités. La charge parasitaire est calculée sur la base de
4000 000 d'hématies par microlitre de sang et la parasitémie est exprimée en nombre
de globules rouges parasités par microlitre de sang (GRP/mm3).

61
2.2. MORBIDITE PALUSTRE
L'étude de la morbidité palustre ("paludisme-maladie") se heurte au problème du
diagnostic de l'accès palustre. Dans les postes de santé villageois, le diagnostic clinique
d'un accès palustre est un diagnostic de présomption (sans recherche de la présence de
parasites dans le sang du patient). Ce diagnostic de présomption est basé sur les signes
évocateurs du paludisme aigu: fièvre continue ou intermittente, troubles digestifs,
céphalées, arthralgies voire coma.
Lors de nos enquêtes dans les villages dotés de poste de santé, ces signes
évocateurs, isolés ou associés, ont servi de critères de sélection des sujets chez lesquels
un prélèvement de sang est effectué pour la confection des étalements et les
observations parasitologiques.
Les manifestations cliniques du paludisme traduisent une rupture de l'équilibre
entre le parasite et l'homme, entre la charge parasitaire et l'immunité du sujet. Elles ne
se produisent en général que lorsque la parasitémie atteint un certain seuil dit seuil
pyrogène. Ce seuil varie selon l'intensité de la transmission et l'âge des sujets dans les
différentes zones d'endémie (BRUCE-CHWATT, 1963; BAUDON et al., 1984, 1988;
BENASSENI et al., 1987; RICHARD et al., 1988; CHIPPAUX et al., 1991 a, b).
En zone de savane au Burkina Faso, le seuil pyrogène est estimé en milieu rural à
10 000 GRP/mm3 pour l'ensemble des classes d'âge, le chiffre de 20 000 GRP/mm3
étant considéré comme probablement plus proche de la réalité (BAUDON et al., 1988).
En zone de forêt au Congo, ce seuil est de 19900 parasites/mm3 chez les enfants de
moins de 5 ans, de 7713 chez ceux de 5 à 10 ans, de 2 372 chez les enfanls de 10 à 15
ans et de 537 chez les adultes (RICHARD et al., 1988).
En milieu urbain, le seuil est de 15000 GRP/mm3 toutes classes d'âge confondues
au Burkina Faso (BENASSENI et al., 1987). En zone de forte transmission permanente
au Benin, il est d'environ 3 000 parasites/mm3 chez les enfants et 1 000 parasites/mm3
chez l'adulte prémuni (CHIPPAUX et al., 1991 a). Au Sénégal, GAYE et al., 1989 ont
fixé le seuil pyrogène à 10 000 GRP/mm3. Mais des sujets peuvent avoir des
parasitémies supérieures au seuil sans pour autant présenter de signes cliniques.

62
La prise en compte de la seule parasitémie et en particulier des faibles charges,
entraînerait une surestimation du poids du paludisme dans la pathologie fébrile et ne
saurait être un critère suffisant pour le diagnostic de l'accès palustre.
La densité parasitaire moyenne de la population non fébrile (porteurs
asymptomatiques) peut servir de repère pour l'estimation du seuil au-dessus duquel, le
diagnostic d'accès palustre peut être envisagé.
En zone forestière du Congo, des critères précis et reproductibles ont été définis
pour identifier les accès palustres (RICHARD et al., 1988). Ces auteurs ont considéré
comme fébriles tous sujets ayant une température axillaire supérieure à 37,5°C
(équivalent à 38°C en rectal). La densité parasitaire des sujets fébriles est en moyenne
supérieure à celle des sujets apyrétiques.
Le modèle de détermination du seuil parasitaire pyrogène repose sur l'existence
d'une valeur seuil pour laquelle, la "distance" entre les sujets fébriles et apyrétiques est
maximum (RICHARD et al., 1988). Cette distance est mesurée par la valeur du Chi 2
obtenu à partir d'un tableau de contingence 2 x 2 défini par le caractère fébrile ou
apyrétique et la valeur de la densité parasitaire à P.falciparum supérieure ou inférieure
à ce seuil.
La méthode consiste à donner au seuil toutes les valeurs possibles de l'échantillon
et à retenir celle qui correspond au Chi 2 maximum. Cette valeur ainsi retenue est celle
pour laquelle la différence de répartition des densités parasitaires entre les sujets
fébriles et les sujets apyrétiques est la plus grande. Une fièvre ne sera alors considérée
comme accès palustre que si elle est associée à une densité parasitaire supérieure à cette
valeur seuil considérée comme potentiellement pyrogène.

63
3. LA LUTTE ANTIPALUDIQUE
3.1. LUTTE ET PROTECTION CONTRE LES VECTEURS
Pendant la période de l'éradication (1955-1968), les stratégies de lutte
antipaludique avaient pour objectif l'interruption de la transmission du parasite.
Actuellement elles ont pour but de réduire la morbidité et la mortalité dues au
paludisme (OMS, 1974). Elles reposent sur des actions qui réduisent ou suppriment le
contact entre l'homme et les vecteurs par la protection individuelle ou la destruction des
anophèles.
Différentes méthodes de lutte antivectorielle sont proposées. La IULte contre les
vecteurs peut s'adresser à leurs stades larvaires ou aux adultes, la protection individuelle
ou collective contre les vecteurs ne s'adressant qu'aux seuls adultes.
La lutte antilarvaire a pour but de réduire les populations vectorielles à leur
source. Elle peut utiliser diverses méthodes mais, il convient de noter que la diversité et
la nature temporaire des gîtes larvaires du complexe A. gambiae ne confèrent à ce type
de lutte qu'un faible impact sur la transmission et l'incidence du paludisme, dans la
plupart des régions d'endémie en Afrique tropicale(MOUCHEr et al., 1991).
La lutte imagocide, basée sur l'utilisation d'insecticides, est actuellement la
méthode de prévention collective applicable partout avec une efficacité variable suivant
les situations éco-épidémiologiques et l'insecticide utilisé. Elle peut revêtir différentes
fonnes dont la plus courante est le traitement intradomiciliaire avec des insecticides à
effet rémanent.
Le principe est simple: les femelles d'anophèles à activité nocturne qui entrent
dans les cases pour prendre leur repas sanguin, piquent puis se reposent sur les murs. Si
ces murs sont recouverts d'un dépôt d'insecticide, elles sont tuées et ne peuvent plus
transmettre le parasite qu'elles auraient éventuellement prélevé à une autre personne. La
chaîne se trouve ainsi interrompue.
Les résultats obtenus avec cette méthode de lutte en Afrique, dans les zones
pilotes vers les années 1950 et par la sui te, sont variables selon les si tuations
bioclimatiques et la stabilité du paludisme (LIVADAS et al., 1958; CA VALlE &
MOUCHEr, 1962; HAMON et al., 1963; MOUCHEr et al., 1991). Ils ont été très
bons dans les régions de forêt du Cameroun et du Liberia, médiocres dans les savanes

64
humides. Le DDT qui a été pendant longtemps l'insecticide de base n'est pas
particulièrement efficace; en plus du problème de résistance que développent les
vecteurs, il a un effet excito-répulsif sur ces derniers qui les incite à quitter les maisons
avant d'avoir absorbé une dose létale d'insecticide (CA VALlE & MOUCHET, 1962). Il
existe actuellement des produits plus actifs qui mériteraient d'être réévalués.
La mise en oeuvre d'un programme de lutte imagocide se heurte à trois types de
contraintes majeurs: la gestion, la durée et le coOt des opérations de lutte. En effet, la
planification, l'exécution et la supervision des opérations de lutte exigent un personnel
très qualifié. De plus, les risques de reprise d'une transmission importante après l'arrêt
des traitements, ne permettent pas de fixer de limite de temps aux opérations ce qui
décourage les gouvernements et les donateurs. Enfin le coOt des traitements est élevé
surtout si l'on utilise d'autres produits que le DDT.
La protection individuelle et collective contre les vecteurs s'appuie sur l'utilisation
d'une barrière physique ou chimique pour éviter le contact homme/vecteur. Divers
moyens sont utilisés dont les moustiquaires "individuelles" et les grillages
moustiquaires placés aux fenêtres, portes et autres ouvertures des habitations. Leur
imprégnation avec un insecticide efficace et rémanent réduit le contact homme/vecteur
(CARNEVALE, 1988 b).
Le rôle protecteur des moustiquaires en bon état et correctement utilisées est
indiscutable. Leur efficacité est réduite ou nulle quand elle sont mal posées ou mal
entretenues et trouées ou lorsque les dormeurs s'adossent au tulle à travers lequel ils
sont piqués.
De nombreux essais ont été effectués pour améliorer les performances des
moustiquaires en les imprégnant d'insecticides. Les pyréthrinoïdcs, composés
synthétiques à action rapide, se sont révèlé très efficaces. Les moustiquaires qui en sont
imprégnées, même lorsqu'elles sont trouées protègent les sujets qui les utilisent et
constituent des pièges mortels pour les moustiques agressifs en quête de repas sanguins
(DARRIET et al., 1984). Utilisées par l'ensemble de la communauté, elles constituent
un moyen de protection individuelle et collective contre le paludisme par la réduction
du taux d'agressivité, de la transmission et de l'incidence de l'endémie (LI ZUZI et al.,
1987; SNOW et al., 1987, 1988; CARNEVALE et al., 1988).

65
Dans le département de Podor au Sénégal, un projet d'utilisation à grande échelle
de moustiquaires imprégnées de deltamethrine est en cours d'exécution, les évaluations
intermédiaires signalent une réduction significative de l'incidence du paludisme
(DIACK et al., 1993).
Les moustiquaires constituent une alternative aux traitements intradomiciliaires
qui ne sont pas réalisables dans toutes les situations épidémiologiques et dont les
résultats sont variables suivant l'écologie du vecteur et l'efficacité de l'insecticide.
3.2. MESURE DE LA SENSIBILITE DES VECTEURS AUX INSECTICIDES
La résistance de populations d'anophèles aux insecticides est connue depuis une
quarantaine d'années. Cette résistance est une capacité développée par ces populations,
de tolérer des doses d'insecticides qui sont létales pour une population normale de la
même espèce.
Les mécanismes de la résistance sont d'ordre enzymatique ou physiologique,
codés génétiquement. L'OMS, dès 1960, a codifié les méthodes pour mesurer la
sensibilité des anophèles aux insecticides et détecter une éventuelle résistance. Le
principe consiste à exposer des adultes ou des larves de populations de l'espèce à tester
à des doses croissantes d'insecticides pour déterminer les concentrations qui tuent 50 et
95% des spécimens exposés. Ce sont les concentrations létales ou CL 50 et 95. A partir
des résultats obtenus, on établit sur papier Log prabit
la ligne de régression.
L'aplatissement de cette ligne ou une augmentation significative des CLSO et CL95
signalent une résistance.
Depuis 1980, des doses discriminatives sont proposées. La survie de plus de 5%
des spécimens à ces doses est considérée comme une suspicion de résistance (OMS,
1981).
Chez les anophèles, les résistances sont le plus souvent sélectionnées par la forte
pression exercée par les insecticides utilisés en agriculture (coton, riz) qui contaminent
les gîtes larvaires (MOUCHET, 1988).
Le matériel pour les tests est fourni par l'OMS, accompagné d'une notice sur
l'exécution et l'interprétation du test. Au Sénégal, nous avons évalué la sensibilité des
populations du complexe A. gambiae dans différentes régions en 1987 (FAYE et al.,
1991 a).

66
3.3. UTILISATION DES ANTIPALUDIQUES
La lutte contre le paludisme par l'utilisation de substances antimalariques a pour
objectif la réduction de la morbidité et de la mortalité avec ou sans suppression de
l'infection. Elle comporte deux
axes d'intervention complémentaires: une action
curative (chimiothérapie des malades) et une action préventive (chimioprophylaxie).
3.3.1. CHIMIOTHERAPIE DES MALADES
C'est actuellement l'activité de base, souvent la seule de la lutte antipaludique.
Elle consiste à traiter précocement et correctement tous les accès palustres pour éviter
une évolution fatale. Cependant, dans la quasi-totalité des zones rurales d'endémie en
Afrique sub-saharienne, il n'existe pas, dans les structures sanitaires, les moyens et les
compétences nécessaires pour faire un diagnostic parasitologique du paludisme. La
chimiothérapie des malades est un traitement antipaludique présomptif des fièvres.
Cette stratégie a l'avantage de guérir un éventuel accès palustre en traitant correctement
les patients avec un antimalarique efficace. Elle préserve l'état de prémunition chez les
enfants et est bien acceptée par les populations parce que simple, peu onéreuse et
applicable presque partout. Souvent, elle est pratiquée par la population elle-même dans
le cadre d'une automédication des fièvres et se révèle efficace.
3.3.2. CHIMIOPROPHYLAXIE DES GROUPES A RISQUES
La chimioprophylaxie ou prévention médicamenteuse permet de prévenir
l'infection ou les états morbides dus à l'infection et d'éventuelles complications dans
leur évolution. Il peut s'agir d'une chimioprévention absolue qui permet d'éviter toute
infection en détruisant le formes pré-érythrocytaires du parasite, ou d'une prophylaxie
suppressive qui permet d'éviter l'expression clinique de l'infection en détruisant les
formes érythrocytaires.
Dans les zones où existe un risque de développement de la résistance à la
chloroquine qui est l'antimalarique le plus courant en Afrique tropicale, la
1
chimioprophylaxie doit être réservée aux groupes à risques que sont les femmes
enceintes, les jeunes enfants et les sujets non-immuns (migrants venus pour un court
1
séjour). Dans les zones sans chloroquino-résistance ou à résistance rare, la
chimioprophylaxie de ces groupes à risques doit être effectuée en fonction des risques
1
d'infection (elle doit débuter peu avant le début de la transmission ou l'entrée dans la
zone de transmission et se poursuivre durant trois semaines après l'arrêt de la
1
transmission ou la sortie de la zone de transmission).
1


67
Pour tous les autres sujets résidents permanents en zone d'endémie, la stratégie
recommandée par l'OMS est le traitement des cas de paludisme confirmés ou
présomptifs. Elle ne prévoit pas de chimioprophylaxie.
3.4. MESURE DE LA CHIMIOSENSIBILITE DE P.falciparum
Le traitement des malades est mis en péril par les résistances de P. jalciparum aux
antimalariques. La résistance d'un parasite à un médicament est sa capacité à se
multiplier ou à survivre en présence d'une concentration de ce produit qui tue
normalement les parasites de la même espèce ou empêche leur multiplication. La
résistance est plus ou moins marquée; elle est étalonnée en trois niveaux, RI, RII et
RHI.
La pression médicamenteuse est un des facteurs de sélection de populations de
P. jalciparum résistantes à un ou plusieurs schizonticides sanguins. En Afrique, la
chimiorésistance semble avoir été importée et avoir diffusé probablement grâce aux
sujets non immuns fortement "médicalisés" qui ont sélectionné des souches hautement
résistantes.
Les mécanismes qui contrôlent cette résistance sont complexes et ne sont pas
encore bien cernés, plusieurs hypothèses sont à l'heure actuelle avancées (LE BRAS &
BASCO, 1991).
La résistance est différente de l'échec thérapeutique qui est la conséquence d'une
absence ou d'une insuffisance d'activité du médicament après administration d'une dose
normalement efficace. L'echec thérapeutique peut avoir diverses causes dont, le défaut
d'absorption, la dégradation ou l'élimination anormalement rapide du médicament, la
mauvaise observance du traitement en plus de la résistance du parasite.
L'efficacité thérapeutique des produits peut être déterminée par des tests" in vivo"
qui permettent l'évaluation directe sur le terrain de la valeur des différents schémas
thérapeutiques dans la chimiothérapie antipalustre.
Le dépistage d'une résistance exige l'isolement du parasite dont la sensibilité au
produit pourra être mesurée pour éviter toute interférence d'autres facteurs, c'est le test
"in vitro".

68
Les tests "in vivo" consistent à mesurer les temps de réduction et de disparition de
la parasitémie après administration d'une dose curative d'un produit. L'OMS (1973)
propose deux épreuves de mesure de la sensibilité de P. falciparum à la chloroquine:
une épreuve type de 7 jours d'observation et une épreuve prolongée de 28 jours
d'observation. Cette dernière ne peut être réalisée en Afrique à cause des risques de
réinfection.
La dose thérapeutique standard recommandée est de 25 mg/kg en 3 jours (10
mg/kg/jour pendant les deux premiers jours et 5 mg/kg le 3e jour). L'évolution de la
parasitémie est suivie par des contrôles journaliers pendant 7 jours et une éventuelle
réapparition des parasites est recherchée par des contrôles hebdomadaires jusqu'au 28e
jour suivant le début du test.
De nombreuses contraintes rendent difficiles l'interprétation des résultats du test
"in vivo" (LE BRAS & BASCO, 1991). Sur la base du délai habituel de défervescence
et de disparition de la parasitémie qui est de 3 à 5 jours, l'absence de parasites
détectables au ~ jour sans réapparition ultérieure correspond à des souches sensibles.
L'absence de parasites détectables pendant les 7 premiers jours du test et leur
réapparition entre le 7e et le 2se jour correspond à une forme de résistance de type RI
avec recrudescence précoce ou tardive selon le délai de réapparition.
La persistance de la parasitémie jusqu'au ~ jour à une valeur inférieure de plus de
25% de la parasitémie initiale correspond à une forme de résistance de type RII et la
persistance de la parasitémie jusqu'au 7e jour à une valeur ne diminuant pas de plus de
25% par rapport à la parasitémie initiale correspond à une forme de résistance de type
RIII (OMS, 1973).
En principe, les tests "in vivo" (épreuve de 7 jours en zone d'enl1émie) sont
suffisants pour déterminer l'ampleur et les niveaux de la chimiorésistance dans une zone
donnée. En effet, l'évaluation de la chimiosensibilité ne revêt pas en elle même une
importance capitale, ce sont les aspects opérationnels de la chimiorésistance qu'il faut
maîtriser. Les résistances faibles de type RIou RII n'empêchent pas l'utilisation du
médicament surtout chez les sujets semi-immuns dont les signes cliniques disparaissent
après le traitement. Ces deux niveaux correspondent à une résistance partielle et le
produit est encore efficace pour réduire la parasitémie et guérir les symptômes.

69
Pour le test "in vitro", trois méthodes sont actuellement largement utilisées; le
microtest de RIECKMANN et al., (1978), le test isotopique de DESJARDINS et al.,
(1979) et le semi-microtest de LE BRAS et al., (1980). De nombreuses limites ont été
identifiées pour la mise en oeuvre des tests "in vitro" et l'interprétation des résultats
obtenus (LE BRAS & BASCO, 1991).
La mesure de la sensibilité ne doit pas rester un simple exercice académique. Elle
doit avoir comme objectif de déterminer les obstacles au traitement et être interprété sur
le plan opérationnel. La présence de souches RI et même RH n'empêche pas la
chloroquine de guérir les accès palustres dans la plupart des pays africains.

IIIIII 0
(Q)J]3§IEillVAJrII(Q)~§ §IDill
ILA JrillAN§ooII§§II(Q)N
ID)ID IPA ILIDID)II§ 00JE

71
1. LES VECTEURS
Vingt (20) espèces d'anophèles sont actuellement connues au Sénégal. HAMON
et al., (1955, 1956 b) avaient signalé la présence de 14 espèces: A. gambiae s.l Giles,
1902, A. funestus Giles, 1900, A. coustani Laveran, 1900, A. ziemanni Grünberg, 1902,
A. pharoensis Theobald, 1901, A. nili Theobald, 1904, A. squamosus Theobald, 1901,
A. rufipes Gough, 1910, A. paludis Theobald, 1900, A.flavicosta Edwards, 1911, A.
wellcomei Theobald, 1904, A. brunnipes Theobald, 1910, A. maculipalpis Giles, 1902
et A. melas Theobald, 1903. Par la suite, la présence de A. gambiae Giles, 1902 et A.
arabiensis Patton, 1905 fut signalée par COZ et BRENGUES (1967) et dans la région
de Kédougou, celle d'A. pretoriensis Theobald, 1903 par RAYMOND et al., 1976, d'
A. brohieri Edwards, 1929, A. domicola Edwards, 1916 et A.freetownensis Evans, 1925
par CORNEr et al., 1979 et d'A. hancocki Edwards, 1929 par CAMICAS et al., 1987.
Au cours de nos enqêtes, 10 espèces d'anophèles ont été rencontrées. A gambiae,
A. arabiellsis, A. melas, A.fullestus, A. pharoensis, A. ziemanni, A. squamosus, A. nili et
A. rufipes ont été capturés sur sujets humains et/ou récoltés dans la faune résiduelle des
habitations. A. maculipalpis n'a été rencontré qu'au stade larvaire à Dielmo, dans la
région saloumienne.
1.1. Le complexe Anopheles gambiae
Parmi les vecteurs du paludisme en Afrique intertropicale, le complexe A.
gambiae est celui qui posséde la plus grande aire de répartition et assure le rôle le plus
important dans la transmission du paludisme (GILLIES & DE MEILLON, 1968). Des
six espèces du complexe, A. gambiae s.s. (ancienne espèce A) et A. arabiensis
(ancienne espèce B) sont les plus anthropophiles et les meilleurs vecteurs du paludisme,
de la filariose de Bancroft et d'arboviroses. A. quadriannulatus Thel1bald, 1911
(ancienne espèce C), localisé en Ethiopie et dans l'est de l'Afrique méridionale et A.
bwambae White, 1985, limité en Ouganda ne sont pas anthropophiles (WHITE, 1985).
Les deux espèces halophiles A. melas et A. merus Dônitz, 1902, médiocres vecteurs de
paludisme, vivent respectivement sur les côtes occidentales et orientales de l'Afrique.
Les larves d'A. gambiae, d' A. arabiensis et d'A. quadriannulatus vivent en eau
douce, celles d'A. bwambae dans les sources minérales de la forêt de Semliki en
Ouganda, celles d'A. melas et d' A. merus, dans les eaux côtières saumâtres.

72
Des études récentes portant sur le polymorphisme génétique des membres du
complexe A. gambiae en Afrique de l'ouest ont fait apparaître différents cytotypes
(formes chromosomiques) identifiés à partir de leur caryotype d'inversion
chromosomique (COLUZZI et al., 1979, 1985; BRYAN et al., 1982, 1987; TOURE et
al., 1983; PETRARCA et al., 1986, 1987; ROBERT et al., 1989).
L'analyse des données disponibles sur la distribution des différents arrangements
chromosomiques observés a permis de caractériser les espèces et leurs variants
génétiques (TOURE, 1989).
A. arabiensis constitue une entité panmictique très polymorphe à l'intérieur de
laquelle, il existe un parfait échange de gènes entre les porteurs des différents
caryotypes observés.
A. gambiae s.s présente une grande hétérogénéité génétique liée à un processus de
spéciation en cours("incipient speciation"). La différenciation chromosomique a permis
de diviser l'espèce en formes chromosomiques forêt et savane.
La forme forêt est monomorphe avec le bras 2R présentant la configuration
standard. On observe rarement quelques inversions sur les sections a de 2L, b et d de
2R. Elle est localisée dans les zones humides (forêt et savane guinéenne).
Les formes savane au sens large regroupent tous les caryotypes différents de celui
de forêt, polymorphes pour une ou plusieurs inversions sur 2R et correspondant aux
formes savane (s.s.), Bissau, Mopti et Bamako.
La forme savane s.s. est caractérisée par le caryotype 2Rb - 2La. Dans certaines
régions en Afrique de l'ouest, elle présente parfois en plus de l'arrangement 2Rb,
d'autres arrangements (2Rcu, 2Rbcu et 2Rb/bcd). Elle est largement répandue dans
toute les zones de savane au sud du Sahara, présentant de nombreuse zones de
chevauchement avec la forme forêt.
La forme Bissau présente l'arrangement 2Rd. Son aire de répartition couvre les
zones cotières de riziculture de la Gambie jusqu'en Guinée.
La forme Mopti typique de la zone du delta du Niger, montre un polymorphisme
2Rbc/u. Elle est rencontrée près des cours d'eau au Mali, dans le nord de la Guinée, de
la Côte d'Ivoire et au Burkina Faso.

73
La forme Bamako se caractérise par l'inversion de i associée à celles cu et beu
donnant des arrangements polymorphes 2Rjeu/jbeu. Elle est rencontrée le long du
fleuve Niger et de ses affluents au sud du Mali et au nord de la Guinée.
Au Sénégal, trois des six membres du complexe A. gambiae sont présents. Il s'agit
des espèces A. gambiae s.s, A. arabiensis et A. me/as (ANNEXE N°? ).
Parmi les échantillons diA. gambiae s.s identifiés, la forme savane s. s.
prédomine, la forme Bissau n'est fréquente qu'au sud, en Gambie et en Basse
Casamance (BRYAN et al., 1982; PEfRARCA et al., 1987).
La distribution des espèces du complexe A. gambiae au Sénégal est classique. A.
gambie s.s et A. arabiensis sont sympatriques dans tout le pays et leur fréquence
relative est fonction des conditions climatiques. A. arabiensis est mieux représenté dans
les savanes sèches (zones sahéliennes et soudano-sahéliennes) alors qu'A. gambiae s.s
prédomine dans les zones de savane humide. Mais on le rencontre dans la zone
sahélienne le long du fleuve Sénégal et il est présent sur le littoral.
Ainsi, les observations faites au Sénégal, montrent qu'A. gambiae s.s prédomine
dans les régions du sud, une partie de la région Saloumienne, la Basse Casamance et la
région du Boundou (BRYAN et al., 1982, 1987; FAYE, 1987; FAYE et al., 1993 cl. A
Wassadou par exemple, il représente 93,2% des femelles identifiées en 1992.
Dans la région Cap Verdienne, A. arabiensis prédomine (VERCRUYSSE &
JANCLOES, 1981; PEfRARCA et al., 1987~ FAYE et al., 1992 a, 1993 cl. Dans les
Niayes, parmi 288 femelles identifiées en 1992, 285 soit 98,9% appartenaient à A.
arabiensis.
Dans la Moyenne vallée du fleuve Sénégal (région Ferlienne), A. gambiae s.s était
plus abondant au cours de la saison pluvieuse de 1982 (PEfRARCA et al., 1987).
Depuis 1988, les observations faites dans la zone au cours de la même période
climatique, montrent une variation considérable de la répartition des deux espèces. La
proportion d'A. arabiensis a progressivement augmenté (CARRARA, 1990; FA YE et
al., 1993 a). Nous n'avons pas une explication valable à cette augmentation mais elle
peut être liée au déficit pluviométrique observé dans la zone depuis quelques années et
au développement des cultures irriguées.

74
On relève également des variations saisonnières dans les zones de recouvrement
des deux espèces, la propor lion d'A. arabiensis augmente en saison sèche et celle d'A.
gambiae s.s en saison des pluies (COZ, 1973, FAYE et al., 1993 c).
A. melas est localisé dans la zone côtière allant du Delta à la limite sud du pays et
à l'intérieur le long de certains cours d'eau jusqu'aux limites atteintes par la remontée
des eaux salées marines. Les proportions d'A. melas dans les échantillons de la faune
résiduelle sont très variables, au nord (Saint-Louis dans le Delta), il représentait 27,6%
des membres du complexe A. gambiae (PEfRARCA et al., 1987), dans les Niayes, une
femelle d'A. melas a été rencontrée parmi 315 femelles identifiées (FAYE et al." 1993
c) et à Pikine (banlieue de Dakar), un spécimen a été identifié panni 92 femelles et 36
larves (VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981). Au sud du pays incluant la Gambie, A.
melas est mieux représenté (BRYAN, 1979~ BRYAN et al., 1982, 1987~ FAYE, 1987).
Il est plus zoophile et plus exophile que les espèces d'eau douce et probablement nf
assure qu'un rôle secondaire dans la transmission du paludisme au Sénégal (FAYE,
1987) et en Gambie (BRY AN, 1979, 1983, 1987).
Cette distribution des espèces est étroitement liée à celle de leurs gîtes naturels ou
artificiels qui sont des collections d'eau temporaires ensoleillées, peu profondes et
pauvres en matières organiques, mis en eau principalement par les précipitations ou la
décrue des cours d'eau.
Les espèces d'eau douce colonisent des gîtes très variés (DIA LLO et al., 1977 a,
1979, 1984, 1986; FAYE, 1987~ FAYE et al., 1993 a~ TRAPE et al., 1992). La diversité
de la nature de ces gîtes est telle qu'il est plus commode d'inventorier les facteurs
limitant la colonisation d'une collection d'eau par A. gambiae s.l. Ce sont, les
mouvements de l'eau liés au courant dans les cours d'eau ou au ressac au bord de la mer,
la pollution des eaux par des rejets organiques, des détergents, des produils chimiques,
la végétation abondante et, l'ombrage important et constant.
Le complexe A. gambiae colonise fréquemment certains types de gîtes et
rarement d'autres. Ainsi, nous avons identifié à la suite de certains auteurs
(HOLSTEIN, 1952~ HAMON et al., 1956 a), des gîtes préférentiels et des gîtes
exceptionnels ou inhabituels. La présence d'A. gambiae s.l dans des gîtes inhabituels
n'est pas toujours liée à l'absence de gîtes préférentiels (FAYE, 1987). Dans la localité
de Pout (Thiès), nous avons récolté des larves et nymphes dans des collections d'eau
polluée (eaux de bain, de linge et de vaisselle) en saison pluvieuse, période où de
nombreuses flaques d'eau de pluie contenaient aussi des larves de cette espèce. Nous

75
avons par ailleurs observé à Touba dans la zone Ferlienne, des larves et nymphes d' A.
gambiae s.l dans la partie superficielle (claire) d'une collection d'eau sale issue d'une
bouche d'égoOt, en saison sèche.
Les rizières et les trous d'emprunt de terre constituent des sources d'anophèles
très importantes (HOLSTEIN, 1952; HAMON et al., 1956 a; COOSEMANS, 1985;
ROBERT et al., 1985; FAYE, 1987; FAYE et al., 1993 a). Les mares et flaques
résiduelles qui se forment à l'étiage des rivières et dans les périmètres irrigués pour les
cultures de contre-saison constituent également d'importants gîtes d'A. gambiae s.l en
saison sèche, dans des zones où le vecteur est en général rare ou absent à cette période
de l'année.
Les variations de la fréquence et de l'abondance des larves dans les gîtes peuvent
être associées à des modifications physico-chimiques de la qualité de l'eau ou à
l'apparition de prédateurs (BRENGUES, 1973). A. gambiae s.l est très abondant
pendant 1 à 2 mois après la mise en eau de ses gîtes puis d'autres espèces culicidiennes,
éventuellement prédatrices (Culex tigripes), ont tendance à le remplacer.
Les stades préimaginaux d'A. melas se développent dans des gîtes d'eau
saumâtre. En Basse Casamance, ces gîtes subissent une forte réduction de la salinité en
saison pluvieuse. Aussi, les larves sont elles plus fréquentes au début de la saison sèche
(novembre-décembre), période du retrait des eaux de la mangrove qui laisse de
nombreux gîtes (FAYE, 1987). Dans ceux-ci comme dans ceux des espèces
dulçaquicoles du complexe A. gambiae, il n'y a pas de corrélation entre les constantes
physico-chimiques (pH, oxygène dissous, température, dureté, conductivité) et la
colonisation des gîtes.
Toutes les enquêtes, à l'exception de celles effectuées dans le delta du fleuve
Sénégal, ont indiqué une nette prédominance d'A. gambiae s.l. tant dans lc~ captures de
nuit que dans la faune résiduelle des habitations. Dans le Delta, A. gambiae s.l est peu
abondant. Cela est lié à la faible pluviométrie et à l'absence ou la rareté de gîtes
favorables. Les principales collections d'eau de la zone sont localisées dans les
périmètres rizicoles irrigués, exploités depuis plusieurs années dans certains villages,
avec une pression insecticide très élevée (FAYE, 1993 d).
La densité des populations du complexe A. gambiae est en général étroitement
liée à la quantité et au rythme des précipitations. D'importantes fluctuations de la
densité sont observées d'une région à l'autre en fonction des conditions bio-climatiques
et à l'intérieur d'une même région en relation avec des particularités écologiques locales

76
(rizières irriguées, proximité d'un cours d'eau permanent ou temporaire, zone
marécageuse avec des gîtes permanents, etc... ).
Les populations d'A. gambiae s.l se mettent en place au début de la saison des
pluies, la densité atteint un maximum un à deux mois après, et commence à diminuer
avec la baisse puis l'arrêt des précipitations et l'asséchement de certains gîtes.
En Basse Casamance, les taux d'agressivité ont varié de 135 PHN de juin à
octobre (avec un maximum de 255 PHN en septembre) à 0,5 PHN de novembre à mai,
aucune femelle n'ayant été capturée de janvier à avril (FAYE, 1987). Des variations du
même type mais moins importantes ont été notées en zone urbaine à Pikine
(VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981; TRAPE et al., 1992), dans la moyenne vallée
du fleuve Sénégal (VERCRUYSSE, 1985; FAYE et al., 1993 a) et dans la région de
Thiès (FAYE et al., 1992 a). Dans la zone des Niayes, les populations vectorielles ne
sont présentes qu'en saison des pluies; la densité agressive moyenne a été de 10 PHN de
juin à novembre 1991 et de 13 PHN au cours de la même péricxle en 1992 (FAYE et al.,
1993 c).
Dans les zones situées à proximité d'un cours d'eau permanent, les femelles d'A.
gambiae s.l sont présentes toute l'année mais, la densité est plus élevée en saison des
pluies. A Wassadou, le maximum d'agressivité (137 PHN) est enregistré en septembre
et le minimum (0,2 PHN) en avril (FAYE et al., 1993 c). A Dielmo, un ou deux pics
ont été enregistrés au cours de la saison pluvieuse, en septembre seulement ou en juillet
et en septembre, le minimum d'agressivité étant observé en février ou mars (KONATE,
1991; DIAGNE, 1992).
Dans les zones de riziculture irriguée, l'agressivité du vecteur est également
permanente mais ses fluctuations dépendent en plus du rythme et de l'mtensité des
précipitations, du nombre de cycles de culture effectués dans l'année. Les moyennes
saisonnières enregistrées à Diomandou Walo, un village de riziculture irriguée dans la
Moyenne vallée du fleuve Sénégal, ont varié de 30 PHN de juin à novembre 1990 à 9
PHN de décembre 1990 à mai 1991 et, 7 PHN de juin à novembre 1991 (FAYE et al.,
1993 a). Ces variations sont surtout liées à une mcxlification du cycle de cultures.
Les femelles piquent volontiers à l'intérieur comme à l'extérieur même si on peut
noter dans certaines zones une légère tendance à l'endophagie. L'agressivité qui
commence après le crépuscule, augmente progressivement au cours de la nuit et
présente deux pics principaux observés en général dans la seconde partie de la nuit
(FA YE, 1987; FAYE et al.. 1993 a; KONATE, 1991; DIAGNE, 1992). Ce cycle

77
d'activité est comparable à ceux habituellement observés en savane (HAMON et al.,
1959; SERVICE, 1963; GUEYE 1969). Il est différent du cycle présentant deux pics
dont le principal est post-crépusculaire ou plus précoce, observé dans la zone de Thiès
au Sénégal (ESCUDIE & ABONNENC, 1958) et dans le sud-ouest du Burkina Faso
(ROBERT et al., 1988a) D'autres auteurs ont observé un cycle d'agressivité avec un
seul pic dans la seconde partie de la nuit (BRENGUES, 1973; VERCRUYSSE &
JANCLOES,I981).
Les populations d'A. gambiae s.l ont des lieux de repos variables selon les
situations écologiques. Dans les zones étudiées, à l'exception de la moyenne vallée du
fleuve Sénégal, une fraction de la population d'A. gambiae s.l manifeste une exophilie
délibérée. Des femelles endophages, après avoir pris leur repas de sang. quittent les
habitations avant le lever du jour bien qu'elles puissent trouver dans ces habitations
d'excellents lieux de repos. Cette exophilie est proche de celle observée dans d'autres
régions africaines (GILLIES, 1954; HAMON et al., 1959, 1965; SERVICE, 1963;
FOLL & PANT, 1966; COZ, 1971; BRENGUES & COZ, 1973; MOLINEAUX &
GRAMICCIA,I980).
Dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal, les habitants dorment à l'extérieur où
les femelles diA. gambiae s.l prennent leur repas (sur les hommes ou sur les animaux)
et se reposent dans les habitations. Cette endophilie est presque obligatoire du fait de
l'absence de lieux de repos à l'extérieur (FAYE et al., 1992 c).
A. gambiae s.s est très anthropophile, en Basse Casamance l'indice
d'anthropophilie (lA) a été estimé à 0,860 (FAYE, 1987), dans la région du Boundou, il
a varié de 0,925 en saison des pluies à 0,798 en saison sèche, l'lA moyen étant de 0,875
(FA YE et al., 1993 c).
A. arabiensis manifeste une nette anthropophilie (lA proche dl' 1) à Dakar
(VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981); alors que dans la zone des Niayes, où il ya
plus d'animaux (hôtes alternatifs), l'lA moyen enregistré est de 0,70 (FAYE et al., 1993
c).
Dans les zones de sympatrie des deux espèces, l'indice d'anthropophilie est
variable. A Dielmo,l'IA moyen est de 0,640 (KONATE, 1991), dans la Moyenne vallée
du fleuve Sénégal, il varie de 0,454 à 0,630 en fonction de l'abondance des animaux
(VERCRUYSSE,I985). Dans cette dernière zone, il a varié de 0,480 dans un village
rizicole à 0,750 dans un village éloigné de la rizière (FAYE et al., 1993 a).

78
Les moyennes annuelles des taux de parturité sont variables suivant les conditions
prévalant dans les zones bioclimatiques et déterminant les variations saisonnières de la
densité des populations. Il ressort des études réalisées au Sénégal, qu'en général, la
densité agressive et le taux de parturité présentent une corrélation négative, aux taux
d'agressivité les plus élevés, correspondent les taux de parturité les plus faibles
(VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981; FAYE, 1987, DIAGNE, 1992; FAYE et al.,
1992 a,1993 a). Une situation différente a cependant été observée à Dielmo en
1990/1991 où, la moyenne annuelle des taux de parturité est de 84% avec de faibles
variations mensuelles (KONATE, 1991) et à Diomandou Dieri où les taux de parturité
ont été élevés en toute saison (FAYE et al., 1993 a).
La fréquence des femelles pares dans l'ensemble des captures augmente jusqu'à
04 h, se stabilise entre 04 h et 06 h et diminue de 06 h à 07 h. Cette variation est en
général significative (FAYE, 1987; DIAGNE, 1992; FAYE et al., 1993 a). Nos
observations sont différentes de celles faites dans d'autres zones de savane (HAMON,
1963; ROBERT et al., 1988a; KONATE, 1991). Ces variations ne sont pas liées à des
phénomènes climatiques (GILLIES & DE MEILLON, 1968). Les heures d'activité des
femelles jeunes et âgées peuvent ne pas être les mêmes, car liées respectivement aux
périodes d'émergence des adultes et de retour des lieux de ponte.
La durée du cycle gonotrophique chez A. gambiae s.l est de 4 à 5 jours pour le
premier cycle qui comporte une phase pré-gravide donc deux repas sanguins et de 2 à 3
jours pour les cycles suivants à un seul repas (GILLIES, 1953; BRENGUES & COZ,
1973). A partir des observations faites sur le terrain, nous avons estimé à 2 jours la
durée du cycle gonotrophique des femelles d'A. gambiae s.l dans les régions Ferlienne,
1
Cap-verdienne et dans celle du Boundou. La longévité d'A. gambiae s.l en Afrique
inter-tropicale, varie suivant les situations climatiques de 3 à 4 semaines (MOUCHET
1
& CARNEVALE, 1991).
Les indices sporozoïtiques du complexe A. gambiae au Sénégal sont en général
1
faibles et ne sont même pas perceptibles dans certaines localités (DIALLO et al., 1984,
1986; VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981; VERCRUYSSE, 1985; FAYE, 1987;
1
FA YE et al., 1992a, 1993 a; FAYE et al., 1993 c). Cependant dans la région
saloumienne (Dielmo), des indices de 1,17 et 2% ont été enregistrés en saison des
1
pluies et de 0,63 et 1,29% en saison sèche (KONATE, 1991; DIAGNE, 1992). Dans la
région du Boundou (Wassadou), un indice moyen de 3,07% a été noté en saison des
1
pluies (FAYE et al., 1993c).
1
1


79
A l'exception de celui de Wassadou, les indices sporozoïtiques d'A. gambiae s.l
au Sénégal sont plus faibles que ceux habituellement signalés en zone de savane
(HOLSTEIN, 1952; HAMON et al., 1956 a, 1959; FOLL & PANT, 1966; HAMON &
COZ, 1966; COZ et al., 1971; COZ, 1973; BRY AN, 1979; MOLINEAUX &
GRAMICCIA, 1980; ROBERT et al., 1985, 1988 a).
Selon HAMON & COZ (1966), les faibles taux d'infection peuvent être la
conséquence d'une déviation animale (zoophagie) des vecteurs. Ils peuvent être
également liés à une faible température moyenne du milieu ambiant et à une longévité
moins importante du vecteur (MACDONALD, 1955, 1956).
Au Sénégal où la température moyenne mensuelle est partout supérieure à 20° C,
l'influence de ce facteur sur les indices sporozoïtiques est nulle. La longévité et les
préférences trophiques des vecteurs déterminent les variations locales, saisonnières et
annuelles de l'indice sporozoïtique.
1.2. Anopheles funestus
A.junestus le second vecteur majeur du paludisme en Afrique intertropicale a été
rencontré dans les régions Cap- Verdienne, Saloumienne, et du Boundou
(VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981; KONATE, 1991; DIAGNE, 1992; FAVEel al.,
1993 c). Sa présence a été également signalée dans la région du Fouladou (RA YMOND
el al., 1976; CORNET et al., 1979; CAMICAS el al., 1987) et dans le centre de la
région ferlienne à Barkedji (FONTENILLE, communication personnelle). Autrefois
très répandue au Sénégal, cette espèce semble être en voie de disparition dans de
nombreuses régions du pays. La réduction de son aire de répartition est liée à la
diminution des surfaces favorables à ses gîtes (eau claire, stagnante pendant au moins
trois semaines, ombragée par une végétation dressée ou flottante et peu riche en
matières organiques) du fait du développement agricole, de l'évolutilln du climat
(sahélisation) et de la pression insecticide (agriculture) à laquelle il est très sensible
(GUEYE, 1969).
La densité de population d'A. juneslus n'a été importante qu'à Dielmo où les
femelles agressives pour l'homme ont constitué de19 à 46,2% des anophèles capturés
sur sujet humain et 13% des récoltes d'anophèles de la faune résiduelle des habitations
(KONATE, 1991; DIAGNE, 1992). A Wassadou, les femelles d'A.junestus sont moins
abondantes, 200 femelles soit 4,8% des anophéles ont été récoltées dans la faune
résiduelle et 20 femelles (0,7%) capturées sur homme en un an (FAVEel al., 1993c).

80
Dans la région Cap-verdienne, 1 femelle a été capturée au cours de 15 mois
d'enquêtes à Dakar (VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981), aucune femelle n'a été
rencontrée dans la zone de Pout (FAYE et al.,1992 a) et, seules 4 femelles ont été
récoltées dans la faune résiduelle dans deux villages des Niayes (FAYE et al., 1993 c).
A Dielmo, A. funestus est rencontré pendant toute l'année et est surtout agressif au
cours de la seconde moitié de la nuit aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. La densité
agressive présente des fluctuations saisonnières notables, la moyenne annuelle a varié
de 5,38 à 23,62 PHN respectivement de mai à avril en 1990/1991 et 199111992. Les
taux d'agressivité les plus faibles ont été enregistrés de septembre à novembre et les
plus élevés de décembre à mars. L'indice sporozoïtique est relativement élevé (entre 1,2
et 2,3% en saison pluvieuse et entre 1,09 et 1,17% en saison sèche). Le taux
d'inoculation entomologique a été estimé à environ 23 piqOres infectées/homme/an en
1990/1991 (KONATE, 1991) et à 95 PIH/an en 199111992 (DIAGNE, 1992).
A Wassadou, une femelle infectée a été rencontrée parmi celles récoltées dans la
faune résiduelle en septembre. L'analyse de 51 repas de sang de femelles d'A. funestus
récoltées dans ce village révèle que seuls 12 repas soit 23,5% ont été pris sur homme,
les autres ont été pris sur des bovins (30), des chevaux (7) et 2 sur mouton (FAYE et
al., 1993 c).
1.3. Anopheles pharoensis
1
A. pharoensis a été rencontré dans toutes les zones prospectées mais en faible
abondance, sauf à proximité des rizières irriguées de la vallée du fleuve Sénégal (Delta
1
et Moyenne vallée). Il y est présent toute l'année avec des fluctuations de densité en
relation avec les cycles de culture du riz (FAYE, 1993 d). A Kassack, un village de
1
riziculture irriguée du Delta, la densité agressive a varié de 299 PHN en septembre à 1
PHN en mars alors qu'à Maka Diama, un village riverain du fleuve, de culture pluviale
J
traditionnelle sans périmètre rizicole, le maximum est observé en novembre (35 PHN)
et le minimum en mai (1 PHN). Dans ce village, la population d'A. pharoensis provient
des gîtes sur les rives du fleuve ou de la migration de femelles provenant des villages de
1
cultures irriguées.
1
A. pharoensis pique volontiers à l'intérieur comme à l'extérieur des habitations et,
dans le Delta, il a été signalé récemment porteur d'antigènes circumsporozoïtiques
1
(CARRARA et al., 1990). Dans cette zone où ses populations sont les plus abondantes
et très anthropophiles, il est susceptible de participer à la transmission du paludisme.
1
1


81
Nous n'y avons cependant pas encore observé de femelles infectées (1.250
dissections) bien que leur anlhropophilie soit confirmée par l'analyse des repas sanguins
des femelles endophiles. 92% des 133 repas identifiés ont été pris sur homme. En
comparant le taux d'agressivité et la densité au repos à l'intérieur des habitations d'une
part et d'autre part les nombres de femelles gorgées et de femelles gravides récoltées
dans la faune résiduelle, on note une nette tendance à l'exophilie d'une fraction
importante de la population.
Dans le Delta, la longévité d'A. pharoensis est réduite pendant ses périodes de
pullulation. Le taux de parturité des femelles agressives a varié de façon significative de
14% en septembre/octobrel992 à 81,3% de novembre 1992 à mars 1993 et 45% de mai
à juillet 1993 à Kassack. Une variation similaire du taux de parturité est observée à
Maka Diama et est étroitement liée à la productivité des gîtes larvaires (FAYE, 1993 d).
Dans les autres zones prospectées au Sénégal, son rôle vecteur est nul ou trop
réduit pour être perceptible. HAMON & COZ (1966) doutaient de l'importance
épidémiologique d'A. pharoensis du fait de sa zoophilie et de sa longévité réduite.
1.4. Les autres espèces anophéliennes
Les autres espèces rencontrées au cours de nos enquêtes sont: A. ziemanni, A.
rufipes. A. nili etA. squamosus.
A. ziemanni. est présent dans presque tout le pays en saison des pluies. Il semble
peu agressif pour l'homme et très exophile, il n'assure pas un rôle perceptible dans la
transmission du paludisme au Sénégal.
A. rufipes est rencontré partout dans le pays, il est généralement abondant à l'état
larvaire pendant presque toute l'année. Dans les différentes zones où il a été trouvé, il a
surtout été récolté dans la faune résiduelle. Des femelles agressives pour l'homme ont
été capturées à Wassadou (0,26 PHN) et à Diemo (0,01 à 0,13 PHN). L'analyse des
repas sanguins de femelles récoltées dans la faune résiduelle à Wassadou et dans les
Niayes indique une zoophagie totale. A. rufipes ne joue aucun rôle dans la transmission
du paludisme au Sénégal.

82
A. nili n'a été rencontré qu'à Wassadou dans le Boundou au cours de la saison des
pluies. Six femelles ont été capturées sur homme et aucune n'a été récoltée dans la
faune résiduelle. Son rôle vecteur serait limité à certaines zones localisées, à proximité
de cours d'eau (HAMON & MOUCHEr 1961; CARNEVALE, 1974). Il ne semble pas
être un vecteur au Sénégal mais les observations à Wassadou devraient être
approfondies.
A. squamosus est surtout rencontré dans les zones humides (régions de la Basse
Casamance et du Boundou). Il y est peu abondant dans les captures de nuit et n'est pas
trouvé dans la faune résiduelle. Il ne joue aucun rôle dans la transmission du paludisme
au Sénégal.
Sur la base des conditions requises pour qu'un anophèle puisse être considéré
comme vecteur du paludisme, A. gambiae s.s et A. arabiensis sont les principaux
responsables de la transmission de l'endémie au Sénégal. Le rôle vecteur d'A. funeslus
est limité à certaines zones bien localisées où il est abondant et anthropophile. Celui
d'A. pharoensis ne peut être suspecté que dans le delta du fleuve Sénégal où l'irrigation,
les techniques d'exploitation des rizières et les conditions bio-climatiques locales
favorisent le développement de ses populations.
l
1
1
1
1
1
1
1
1
1


83
2. LES PARASITES
Des quatres espèces de Plasmodium responsables du paludisme humain, trois se
rencontrent au Sénégal: P.faiciparum, P. malariae et P. ovale.
Les plasmodies appartiennent à l'embranchement des Apicomplexa, à la classe des
Sporozoea (Sporozoaires) et à la sous-classe des Coccidia. Ce sont des parasites à deux
hôtes successifs pour l'acomplissement de leur cycle: l'homme et la femelle de culicidés
de divers genres. Les parasites humains sont tous transmis par des Anopheles.
L'évolution des plasmodies chez l'homme correspond à une partie de leur cycle où
la multiplication des parasites est de type asexué, c'est la schizogonie. Chez l'anophèle,
s'effectue la multiplication sexuée ou sporogonie.
Les sporozoïtes, éléments fins et uni nucléés sont injectés dans la circulation
sanguine de l'homme au cours de la piqOre de l'anophèle infecté. Ils passent dans le foie
au bout d'une heure ou deux et se différencient dans les cellules hépatiques en
trophozoïtes arrondis, uni nucléés qui évoluent jusqu'à maturité. Le trophozoïte se
divise et forme une grande cellule plasmodiale multinucléée, le schizonte qui à maturité
est appelé "corps bleu".
Cette évolution du parasite dans le foie est la schizogonie hépatique ou tissulaire,
exo-érythrocytaire, qui dure 1 à 3 semaines. Chez Plasmodium vivax et P. ovale, des
trophozoïtes restent sous forme dormante ou hypnozoïtes (responsables des rechutes).
Les schizontes mOrs éclatent et libérent des mérozoïtes, formes uni nucléées qui
pénètrent dans les globules rouges.
Le mérozoïte qui pénètre dans une hématie, prend la forme d'un anneau, le
trophozoïte dont la grosse vacuole nutritive refoule en périphérie le cytoplasme et le
noyau, et se remplit du produit de dégradation de l'hémoglobine appelé hémozoïne ou
pigment malarique.

84
Une série de divisions nucléaires s'effectue dans le mérozoïte, les noyaux qui en
sont issus s'entourent chacun d'une bande cytoplasmique. Le mérozoïte devient un
schizonte mOr ou "corps en rosace" qui comprend 16 à 32 mérozoïtes chez P.
jalciparum, 6 à 12 chez P. malariae et 8 à 16 chez P. ovale. Il éclate avec l'hématie et
libère des mérozoïtes qui envahissent de nouvelles hématies pour de nouveaux cycles
érythrocytaires dui durent entre 48 et 72 h selon l'espèce. La destruction des hématies
parasitées par les schizontes mOrs est contemporaine des accès fébriles.
Après plusieurs cycles asexués, certains mérozoïtes se différencient en
gamétocytes mâles et femelles qui sont absorbés par l'anophèle lors de son repas. Les
éléments asexués (trophozoïtes et schizontes) sont digérés alors que les gamétocytes se
transfonnent dans l'estomac de l'insecte en microgamètes mâles et en macrogamètes
femelles. Le gamétoeyte femelle produit un macrogamète et le gamétocyte mâle produit
8 microgamètes. La fécondation du macrogamète donne naissance à un ookinète,
zygote mobile qui traverse la paroi de l'estomac et se transforme sur sa face externe en
oocyste. Les cellules de l'oocyste se multiplient et se transforment en sporozoïtes.
Ceux-ci sont libérés, par éclatement de l'oocyste mOr, passent dans la cavité générale et
migrent dans les glandes salivaires de l'anophèle. Celui-ci devient alors infectant et
peut contaminer le sujet sur lequel il prend son prochain repas de sang.
l
Immédiatement après la fonnation de l'ookinète (ln chromosomes) s'opère la
réduction chromatique et pendant tout le reste du cycle, le Plasmodium est haploïde (n
chromosomes).
1
La durée du cycle sexué (cycle extrinsèque ou cycle sporogonique) du
1
Plasmodium chez l'anophèle varie selon l'espèce plasmodiale et la température
ambiante. Le cycle est bloqué par le froid « 18°C pour P. jalciparum) et par la forte
1
chaleur (> 45°C). La durée du cycle peut être estimée pour chaque espèœ en utilisant
les fonnules de MOSHKOVSKY (1948) ou les abaques de MACDONALD (1957). Ces
1
abaques sont établis en laboratoire où la température est constante.
P. jalciparum est la plus redoutable des espèces plasmodiales parce que
1
responsable d'infections dont les complications peuvent être mortelles. Elle est
également l'espèce la plus répandue en Afrique intertropicale où le paludisme est
1
partout endémique. Chez cette espèce, la phase hépatique du cycle dure 6 jours, la
phase érythrocytaire commence par une période d'incubation de 1 à 2 semaines et peut
1
se poursuivre pendant environ 6 mois mais le parasite peut parfois survivre plus
longtemps dans l'organisme humain. Les gamétocytes apparaissent après le lOème jour
1
de la parasi témie, contrairement aux autres espèces.
1


85
Le nombre de trophozoïtes de P.Jalciparum dans le sang est plus élevé que celui
des autres espèces (P. malariae et P. ovale) car chaque schizonte produit un grand
nombre de mérozoïtes. Au départ du foie également, il ya une libération beaucoup plus
grande de mérozoïtes.
Au Sénégal, P. Jalciparum représente 80 à 100% des infections, les autres
espèces, P. malariae et P. ovale sont souvent rencontrées en association avec lui
(GUEYE, 1969; DIALLO el al., 1984; 1986; 1991; PARENT el al., 1987; DIALLO &
FAYE, 1990; CARRARA, 1990; GAYE el al., 1991; TRAPE el al., 1991; FAYE el
al., 1993 b; TRAPE el al., 1993; SAMB, 1993).
Les indices gamétocytaires sont en général faibles, les indices plasmodiques
(prévalence parasitaire) varient selon les zones écologiques et les saisons, ils sont le
reflet de la dynamique de la transmission vectorielle.
Selon la classification de Yaoundé (OMS, 1963) basée sur les indices
plasmodiques, le paludisme est hypoendémique à mésoendémique dans la zone des
Niayes (DIALLO & FAYE 1990; FAYE el al., 1993 d), dans celle du delta du fleuve
Sénégal (DIALLO el al., 1991; FAYE, 1993 d) ainsi que dans la moyenne vallée du
fleuve Sénégal (PARENT el al., 1987; DIALLO el al., 1991 ; FAYEel al., 1993 b). II
est mésoendémique à hyperendémique en zone de mangrove et hyperendémique hors de
la mangrove en Basse Casamance (DIALLO el al., 1986; GAYE el al., 1991). Dans la
région du Boundou (FAYE el al., 1993 c) et dans la région Saloumienne (TRAPE el al.,
1993 b), le paludisme est hyperendémique à holoendémique dans les localités étudiées.
Les densités parasitaires sont en général faibles. En zone d'endémie, il est habituel
d'observer plus de 95% de porteurs asymptomatiques avec des charges parasitaires
parfois élevées. C'est à partir d'un certain niveau de parasitémie que se déclenche
l'accès fébrile.
La morbidité palustre (incidence des cas cliniques) dépend de la balance entre
l'intensité de la transmission et l'immunité des sujets infectés. En Basse Casamance, le
paludisme représente 7,1 % des motifs de consultations et 23,3% des causes de fièvre en
milieu rural; alors qu'à Dakar (milieu urbain), il constitue 34% des fièvres (GAYE el
al., 1989). A Pikine, le taux quotidien d'incidence du paludisme est estimé à 0,00198.
Durant la période de forte transmission, la morbidité palustre est de 1,36%; chez les
enfants âgés de moins de 15 ans, le paludisme représente entre 4 et 40% des fièvres
selon la période de l'année (TRAPE el al., 1993 a).

86
En zone holoendémique (Dielmo), des accés palustres ont été enregistrés chez
56,4% des enfants âgés de 4 mois à 14 ans au cours de la période de forte transmission.
Le nombre moyen d'accès palustres est variable selon les classes d'âge, 1,80; 2,25; 1,87;
0,29 et 0,07 respectivement chez les enfants agés de 4 à Il mois, 1 à 2 ans, 3 à 6 ans, 7
à 10 ans et Il à 14 ans (ROGIER & TRAPE, 1993). Dans la moyenne vallée du fleuve
Sénégal, la morbidité palustre est faible (3,5% des épisodes fébriles) et variable selon
les localités et les années (FA YE el al., 1993 b). Dans les villages étudiés de la zone des
Niayes et du Delta, le paludisme représente moins de 1% des fièvres (FAYE el al."
1993 d).
Il n'y a pas de corrélation directe entre la morbidité et la prévalence parasitaire du
fait du développement de l'immunité. Il faut cependant être prudent dans ce cas précis
car dans les zones à faible prévalence ( vallée du fleuve Sénégal, Niayes), la morbidité
semble assez faible. Ce qui est important, c'est la gravité des accès dans les régions où il
y a peu de cas et donc peu d'immunité; savoir également si les adultes sont
proportionnellement plus touchés ou non que dans les zones où l'incidence des cas
cliniques est plus élevée.
1
J
1
1
1
1
1
1
1
1


3. LA TRANSMISSION
Dans la majeure partIe du territoire sénégalais, la transmission du paludisme
s'effectue au cours de la saison des pluies et au début de la saison sèche, seule période
où la densité des populations vectorielles est importante. Ce type de transmission
saisonnière est classique en zone de savane africaine où la transmission est étroitement
liée au rythme des pluies (HAMON et al.. 1956 a; CAVALIE & MOUCHET, 1962;
VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981; VERCRUYSSE, 1985; ROBERT et al., 1985,
1988 a; CARNEVALEet al., 1984; FAYE, 1987; FAYE et al., 1992 a, 1993 a).
Dans les localités situées en zone marécageuse ou à proximité d'un cours d'eau
permanent ou temporaire, la transmission peut se poursuivre durant une partie plus ou
moins importante de la saison sèche. VERCRUYSSE & JANCLOES (1981) ont
constaté, à Pikine, une transmission importante de septembre à janvier. Il est probable
qu'elle se maintienne à faible bruit en saison sèche (deux femelles infectées ont été
capturées sur sujets humains, 1 en février et 1 en juillet). A Dielmo, village situé à
proximité d'un marigot temporaire dans la région Saloumienne, la transmission est
permanente et est assurée par A. gambiae s.l et A. funestus dont des femelles ont été
régulièrement trouvées infectées (KONATE, 1991; DIAGNE, 1992). En Basse
Casamance et dans les villages riverains de cours d'eau dans la région du Boundou,
DIALLO et al. (1984, 1986) ont suspecté une transmission en saison sèche sur la base
des indices plasmodiques enregistrés au début de la saison des pluies chez les
nourrissons de 0 à 6 mois.
Dans les zones sahéliennes et soudano-sahéliennes, la transmission est très faible
et n'est souvent pas perceptible malgré une capacité vectorielle des populations du
complexe A. gambiae relativement élevée. Dans ces zones de faible transmission, il
faut, disséquer un grand nombre de femelles du vecteur pour détecter des sl'0rozoïtes.
Dans la presque totalité de nos zones d'étude, la transmission du paludisme
s'effectue tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des habitations. Mais du fait de la tendance à
l'endophagie observée dans de nombreuses zones et de l'agressivité des vecteurs plus
élevée dans la seconde partie de la nuit quand les habitants sont à l'intérieur, on peut
penser que la transmission est plus importante dans les maisons qu'à l'extérieur. Il faut
néanmoins rappeler que le lieu de transmission dépend de celui de piqOre qui est
fonction de la localisation de l'hôte. Dans la vallée du fleuve Sénégal, les habitants
couchent dehors et la transmission bien que très faible s'effectue à l'extérieur (FAYE et
al., 1993a).

88
Le paludisme est de stabilité intermédiaire dans de nombreuses régions du
Sénégal. Un paludisme très stable a cependant été observé dans des villages de cultures
pluviales traditionnelles de la moyenne vallée du fleuve Sénégal, dans la zone des
Niayes, de même qu'à Dielmo et à Wassadou (VERCRUYSSE, 1985; KONATE, 1991;
FAYE et al., 1993 a; FAYE et al." 1993 cl.
Les niveaux de la transmission varient considérablement selon les régions et dans
une même région, d'une localité à l'autre et d'une année à l'autre suivant les conditions
écologiques. Les variations des niveaux de la transmission sont fidèlement traduites par
celles des indices plasmodiques. Aux plus faibles niveaux de transmission
correspondent les niveaux d'endémicité les plus faibles. Il est ainsi possible de relier les
observations entomologiques et parasitologiques pour évaluer l'intensité de la
transmission.
Dans nos différentes zones d'étude, le taux d'inoculation entomologique (TlE) a
été mesuré sur une période égale ou supérieure à une année. La méthode de mesure du
TlE est simple et facilement reproductible mais elle est peu sensible et donne des
résultats approximatifs lorsque la transmission est très faible.
3.1. Région Cap Verdienne
Dans la zone des Niayes, le principal vecteur est A. arabiensis et la transmission
1
est faible. Le TIE a été estimé en 1991 à 0,04 piqûre infectée/homme/nuit (PIHN) soit
environ 6 piqûres infectées par homme (PlH) au cours de la période de transmission
1
allant de juillet à novembre. En 1992, la transmission n'a pas été perceptible (FAYE et
al., 1993 cl. Au cours d'une étude antérieure menée en 1988 aucune infection n'a été
1
décelée chez le vecteur (FAYE et al., 1992 a).
1
Les modalités de la transmission du paludisme dans la zone des Niayes ont subi
d'importantes modifications au cours de ces 30 dernières années. La transmission était
naguère assurée par A. gambiae s.l et A. funestus en saison pluvieuse avec des indices
1
sporozoïtiques supérieurs à 1% et par A. funestus seul en saison sèche (GUEYE, 1969).
1
Dans la zone du delta du fleuve Sénégal où les populations d'A. gambiae s.l sont
moins importantes, la transmission n'a pas été perceptible au cours de notre étude
1
(FA YE, 1993 dl.
1
1


89
3.2. Région Saloumienne
Dans cette région, A. gambiae s.s et A. arabiensis sont sympatriques et assurent
avec A. junestus dans certaines localités la transmission du paludisme. La transmission
est surtout observée en saison pluvieuse mais elle peut se maintenir en saison sèche à
proximité des mares et des cours d'eau plus ou moins permanents.
A Dielmo, le TIE moyen annuel a varié de 110 à 294 PIH. Il est plus important
en saison pluvieuse (de 0,630 à 1,672 PIHN) qu'en saison sèche (de 0,129 à 0,377
PIHN) et est environ de 2 à 10 fois plus important pour A. gambiae s.l que pour A.
junestus. P. falciparum représente 95,9% des piqOres infectées, P. malariae et P. ovale
respectivement 15,8% et 8,9% (KONATE, 1991; DIAGNE, 1992).
La transmission est minimale de novembre à avril avec une moyenne de 3 PIH
par mois, elle augmente sensiblement en mai et juin (6 PIH par mois), elle est maximale
en juillet avec environ 1 à 2 PIHN et est supérieure à 10 PIH par mois d'aoOt à octobre.
A. gambiae s.l assure 89% des piqOres infectées de mai à novembre alors que de
décembre à avril, A. junestus est responsable de 81 % des piqOres infectées (KONATE,
1991; DIAGNE, 1992).
3.3. Région de Basse Casamance
Dans cette région, A. gambiae s.s prédomine. A. arabiensis est peu fréquent et A.
melas bien qu'abondant est un mauvais vecteur.
La transmission est observée en saison des pluies et le TIE est environ 5 fois
moins élevé dans la zone de mangrove (13 PIH par an) que dans la zone située hors de
la mangrove (68 PIH par an). Dans cette zone, l'intensité de la transmissiun varie d'un
village à l'autre selon les particularités locales dont principalement la proximité des
rizières (DIALLO et al., 1986; FAYE, 1987).
3.4. Région Ferlienne
Dans la zone sahélienne, les conditions climatiques sont sévères pendant la saison
sèche (de novembre à juillet), A. gambiae s.l n'est en général présent qu'au cours de la
courte période des pluies où s'effectue la transmission.

1
90
1
Le TIE estimé dans le bassin du fleuve Sénégal, a varié de 1 à 7 PIH par an
1
(VERCRUYSSE, 1985). En 1990, nous avons noté dans la même zone que la
transmission est très faible, un maximum de 6 PIH par an a été enregistré dans un
1
village alors qu'elle n'a pas été perceptible dans deux autres villages voisins (FAYE et
al., 1993 a).
1
3.S. Région du Boundou
1
Dans cette zone soudanienne, la transmission est assurée par A. gambiae s.s et
probablement A. junestus. L'essentiel de la transmission est observée en saison des
1
pluies où le TIE est proche de 1 PIHN. La transmission est maximale en aoOt (2,84
PIHN) et en septembre (l,54 PIHN), elle diminue de novembre (0,68 PIHN) à janvier
1
(0,30 PIHN) et n'a pas été perceptible de février à juillet. Il n'est pas exclu que la
transmission puisse s'effectuer à bas bruit en saison sèche (FAYEet al., 1993 c).

91
4. FACIES EPIDEMIOLOGIQUES AU SENEGAL
Partant de l'hétérogénéité du paludisme dans son aire de répartition,
CARNEVALE el al., (1984), CARNEVALE, (1988 a), MOUCHET el al., (1993) ont
défini pour l'Afrique, des strates éco-épidémiologiques ou faciès épidémiologiques du
paludisme. Nous avons pratiqué la même analyse au Sénégal.
Un faciès est un ensemble de régions où les conditions climatiques et édaphiques
imposent un certain mode de transmission qui se traduit par un certain niveau
d'endémie de la parasitose et une incidence particulière de ses manifestations cliniques
modulées par l'acquisition d'une immunité.
A l'intérieur de chaque faciès, des facteurs naturels (reliefs, rivières, mangrove)
ou anthropiques (irrigation, déforestation, urbanisation) apportent des variations
limitées dans l'espace.
Au Sénégal, on distingue deux principaux faciès épidémiologiques, le faciès
tropical et le faciès sahélien.
Dans le faciès tropical, la transmission est saisonnière longue, pendant 4 à 6 mois
de saison des pluies et au début de la saison sèche. Elle est assurée essentiellement par
A. gambiae s.s à qui peuvent s'ajouter par endroits A. arabiensis et/ou A. funeslus. Le
TIE variable d'une année à l'autre est assez élevé (>100 piqûres infectées/homme/an :
PIH/an). La morbidité palustre est élevée surtout pendant la période de transmission (>
20% de l'ensemble de la pathologie fébrile).
Ce faciès est observé dans les zones situées hors de la mangro\\'C en Basse
Casamance et dans la région du Boundou.
Dans le faciès sahélien, la transmission assurée surtout par A. arabiensis et
accessoirement ou localement A. gambiae voire A. funeslus est saisonnière pendant la
courte saison des pluies de durée inférieure à 4 mois. Les TIE, très fluctuants d'une
année à l'autre, varient de 0 à une vingtaine de PIH/an. La morbidité est en général
faible mais des épisodes à tendance épidémique peuvent être observés au cours des
artnées où la pluviométrie est particulièrement importante.

92
Ce faciès est observé dans les régions du centre et du nord (Saloumienne,
Ferlienne et Cap Verdienne).
Dans chacun de ces faciès, on peut noter des modifications locales liées à la
présence d'une mangrove, d'un cours d'eau, ou à des modifications anthropiques
(irrigation ou urbanisation).
Dans la mangrove qui se limite aux zones côtières, la transmission est assurée par
A. gambiae et A. melas au sud, A. arabiensis et A. melas au nord. Ce dernier y est
souvent dominant surtout en saison sèche mais est un mauvais vecteur (BRY AN, 1979,
1983). Ainsi en Basse Casamance, on y retrouve les traits caractéristiques du faciès
tropical mais les différents indicateurs de la transmission sont moins élevés que dans la
zone située hors de la mangrove (FAYE, 1987).
La proximité d'un cours d'eau avec des gîtes d'étiage est à l'origine d'un
développement des populations vectorielles en saison sèche, allongeant ainsi la période
de transmission (MOUCHET, 1962). Une telle situation a été observée à Dielmo dans
la région saloumienne (KONATE, 1991; DIAGNE, 1992).
Les périmètres irrigués ont les mêmes effets que les cours d'eau sur la densité des
populations vectorielles. Jusqu'à maintenant leur impact sur la transmission n'a pas été
significatif en zone sahélienne du Sénégal (FAYEel al., 1993 a).
L'urbanisation a comme conséquence une modification du milieu qui n'est pas
favorable au développement des populations vectorielles et à la transmission du
paludisme. L'intensité de la transmission décroît de la périphérie au centre de la ville
(TRAPE, 1986; TRAPE el al., 1993). Ceci se traduit par une baisse de l'immunité des
populations urbaines qui font des accès graves lorsqu'elles sont contamillées dans la
ville ou à l'occasion d'un déplacement à la campagne. Le paludisme urbain, bien que
moins accusé que dans les zones rurales voisines, a beaucoup alerté l'opinion
internationale par la voie des diplomates exposés dans leurs résidences.

93
5. EFFETS DES AMENAGEMENTS HYDROAGRICOLES
SUR LA TRANSMISSION
Les rizières irriguées sont les principaux aménagements hydroagricoles réalisés
au Sénégal. Or, on sait qu'elles peuvent avoir des répercussions profondes sur les
maladies à transmission vectorielle (PHILIPPON & MOUCHEr, 1976), en particulier
sur le paludisme (COOSEMANS, 1985).
L'irrigation des rizières est un facteur de multiplication des gîtes préimaginaux
favorables aux anophèles dont A. gambiae s.l. Dans les zones sahéliennes et soudano-
sahéliennes, elle étend voire déplace la période de production qui peut alors couvrir la
saison sèche habituellement sans anophèles.
Au Sénégal, l'irrigation des périmètres rizicoles a entraîné une augmentation de la
densité des populations culicidiennes mais n'a pas entrainé une augmentation de la
transmission du paludisme. Une telle situation a déjà été observée au Burkina Faso
(ROBERT el al., 1985). Dans les zones de riziculture irriguée où l'agressivité des
moustiques est élevée, les habitants se protègent en dormant sous moustiquaires.
Dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal, la transmission du paludisme a été
étudiée dans un village un an après la première mise en eau du périmètre rizicole
(FA YE el al., 1993 a), les modalités de la transmission ne sont pas différentes de celles
observées dans la zone avant les aménagements (VERCRUYSSE, 1985). Dans ce
village, il existe une nette relation entre la densité de population et la zoophilie d'A.
gambiae s.l. L'indice sporozoïtique d'A. gambiae s.l est très faible de même que l'indice
gamétocytique de la population (FAYE el al. 1993 b) ce qui traduit la faiblesse de la
transmission. Au cours de cette étude, le TIE a été estimé à 6 PIH par an en 1990, et la
transmission n'a pas été perceptible en 1991.
Dans la zone du delta du fleuve Sénégal, où les rizières semblent être plus
favorables à A. pharoensis qu'à A. gambiae s.l., aucune aptitude à assurer la
transmission du paludisme n'a encore été décelée chez A. pharoensis bien que des
femelles hébergeant l'antigène circumsporozoitique aient été dépistées (CARRARA el
al., 1990).
Suite à ces observations, nous retiendrons que la transmission du paludisme dans
les zones de riziculture traditionnelle pluviale est plus importante que dans celle de
riziculture irriguée (DIALLOel al., 1986; FAYE, 1987; FAYE el al., 1993 a, 1993 d).

94
6. EFFETS DE L'URBANISATION SUR LA
TRANSMISSION
Le paludisme en zone urbaine fait depuis quelques années l'objet d'importantes
études en Afrique tropicale (BRUCE-CHWATT, 1983; VERCRUYSSE &
JANCLOES, 1985; TRAPE, 1986; ROBERT et al., 1986; SABATINNELI et al., 1986
a; GAZIN et al., 1987; BENASSENI et al., 1988; CHIPPAUX et al., 1991 b; TRAPE
et al., 1992, 1993 a; KARCH et al., 1992). Toutes ces études ont abouti à des
conclusions voisines.
A. gambiae s.l est le vecteur exclusif du paludisme urbain mais l'urbanisation se
révèle très défavorable à sa multiplication. En effet, la pression démographique et ses
conséquences (occupation du sol par les habitations et la pollution des gîtes potentiels),
tendent à éliminer ou à réduire les populations vectorielles. De plus, la densité de la
population humaine par rapport à celle des vecteurs et les divers niveaux de protection
individuelle et collective réduisent le degré d'exposition de chaque habitant.
Selon la nature du site et la qualité de l'urbanisation, les différents facteurs
impliqués dans la transmission s'exercent et déterminent son intensité, variable selon
les quartiers. En général, la transmission est faible et nettement plus basse en ville que
dans la zone rurale périphérique. A l'intérieur de la ville, elle est plus faible dans les
quartiers centraux plus urbanisés que dans les quartiers périphériques.
A Pilone dans la banlieue de Dakar, la plupart des gîtes larvaires d'A. arabiensis,
le seul vecteur, sont permanents. La densité de population du vecteur variable selon les
saisons est relativement élevée toute l'année (VERCRUYSSE & JANCLOES, 1985).
Elle présente également d'importantes fluctuations en fonction de l'éloignement des
gîtes larvaires (TRAPE et al., 1992), elle est plus élevée à proximité des gîtl:s du fait de
la faible dispersion du vecteur (SABATINNELI et al., 1986 b).
Le TIE annuel a été estimé à 43 PIH, il a varié de 0 à 0,55 PIHN selon les mois.
La transmission est faible de mars à aoOt, elle n'a pas été perceptible de mars à mai et
de juillet à aoOt. Elle s'effectue de septembre à février avec un risque de contamination
quotidienne de 0,23 (VERCRUYSSE & JANCLOES, 1985). Selon TRAPE et al.
(1993), l'intensité de la transmission estimée à partir des femelles récoltées dans la
faune résiduelle des habitations, varie de 0,382 à 0,014 PIH par an selon l'éloignement
des gîtes.

95
7. LA LUTTE ANTIPALUDIQUE
Au Sénégal, il n'existe pas de programme de lutte depuis la fin des campagnes de
nivaquinisation de masse qui ont suivi les opérations de lutte dans la zone pilote de
Thiès.
La chimiothérapie des malades et l'automédication antipalustre sont de pratique
courante en milieu urbain depuis longtemps et à un degré moindre en zone rurale.
Le développement de la résistance des parasites, les problèmes de sécurité
d'emploi, le coût des produits de remplacement de la chloroquinC' et le peu
d'empressement des
populations
bien
portantes ont fait
abandonner la
chimioprophylaxie de masse. Ainsi, cette méthode de prévention est actuellement
réservée aux groupes à risques que constituent les femmes enceintes, les enfants de
moins de 5 ans et les migrants temporaires.
Le Sénégal est un pays où la chloroquinorésistance est modérée ou rare. Les
études effectuées au cours de ces dix dernières années signalent une bonne sensibilité
des souches de P. Jalciparum
(BRANDICOURT et al., 1984~ BAH et al., 1987;
GBARY et al., 1988; TRAPE et al., 1989~ GAYE et al., 1990; SAMB, 1993).
Actuellement, les rares souches de résistance de type RI, RB ou RIB dépistées l'ont été
à Dakar chez des autochtones et, dans cette ville, comme dans le reste du pays, la
chloroquine est encore le médicament de base dans le traitement du paludisme.
S'agissant des vecteurs, les populations ont toujours cherché à se protéger des
piqûres des moustiques en érigeant des barrières physiques ou chimiques. L'utilisation
des moustiquaires imprégnées d'insecticides, actuellement initiée au Sénégal, peut, si
elle est généralisée, constituer la principale méthode de prévention anlipaludique
(ROBERT et al., 1988 b). Les moustiquaires imprégnées fournissent une alternative
aux méthodes classiques de lutte antivectorielle onéreuses, difficiles à exécuter et à
gérer. Cependant, il n'est pas exclu que celles-ci soient reprises localement en cas
d'épidémies, éventuellement avec des produits autres que
le DDT. Les
organophosphorés par exemple, dont le fénitrothion qui est très efficace contre les
vecteurs au Sénégal (FAYE et al.,1991 a) et/ou des pyréthrinoïdes.

96
Les essais de lutte antivectorielle menés dans la communauté rurale de Pout
(Thiès) ont montré que les traitements intradomiciliaires peuvent réduire la
transmission à un niveau très bas dans les zones où le paludisme est instable ou de
stabilité moyenne (FAYE el al., 1992 a).
Le traitement spatial en volume ultra-faible (ULV) de la localité de Pout avec des
pyréthrinoïdes a été sans effet sur les populations vectorielles (FAYE el al., 1991 b).
L'efficacité de différentes méthodes de lutte antilarvaire ne semble pas être
évidente, les essais menés dans la localité de Pout n'ont pas été concluants.


98
Les observations faites au Sénégal sur le paludisme au cours de ces dix dernières
années, montrent qu'il est endémique dans tout le pays. Mais les niveaux d'endémicité
et les modalités de la transmission varient suivant les situations écologiques,
climatiques et anthropiques.
Les caractéristiques générales peuvent se résumer comme suit:
- La transmission est saisonnière et sa durée diminue du sud au nord suivant les
situations écologiques. Elle s'effectue durant 4 à 8 mois (faciès tropical),l à 4 mois
(faciès sahélien). La période de transmission correspond à la saison pluvieuse et au
début de la saison sèche.
- La transmission est assurée par les anophèles du complexe A. gambiae,
principalement par A. gambiae s.s au sud à qui s'adjoignent A. arabiensis au centre et
par endroits, A. junestus. Au nord, A. arabiensis est le principal vecteur mais dans
certaines situations, A. gambiae s.s. est également présent. A. me/as, localisé dans les
régions côtières, est un mauvais vecteur du paludisme. Par ailleurs, le rôle d'A.
pharoensis demande à être éclairci.
- La dynamique des populations vectorielles, sous la dépendance des facteurs
climatiques, est modifiée par les activités humaines. La densité des vecteurs est
augmentée par l'irrigation et diminuée par l'urbanisation.
- L'intensité de la transmission varie en fonction de l'efficacité et de l'abondance du
vecteur. Elle est beaucoup plus élevée au sud tropical que dans le nord sahélien.
- Les niveaux d'endémicité reflètent fidèlement l'intensité de la transmission en
saison des pluies.
- Du fait du développement de l'immunité, il n'existe pas de proportionnalité directe
entre la transmission et la morbidité même si cette dernière semble plus élevée dans les
zones de forte transmission. La prévalence parasitaire n'est pas un bon critère pour
évaluer le poids du paludisme en santé publique.

99
La prise en compte des différents indicateurs de l'endémicité palustre a permis de
définir au Sénégal deux stmtes épidémiologiques principales, le faciès tropical au sud
(régions de Basse Casamance, du Boundou et probablement du Fouladou) et le faciès
sahélien au centre et au nord (régions saloumienne, ferlienne et Cap verdienne). Des
variantes associées à des modifications locales naturelles ou anthropiques ont été
également identifiées.
Cette stratification du paludisme est évolutive, les modifications naturelles de
l'environnement (sécheresse, cours d'eau, mangrove) et les modifications anthropiques
(irrigation, déforestation, urbanisation), créent des conditions nouvelles en fonction
desquelles, l'expression de l'endémie peut changer.
L'hétérogénéité de l'endémie palustre exige dans une perspective de lutte, la
définition d'objectifs prioritaires et l'élaboration de stratégies adaptées à chaque
situation épidémiologique. Une étude de faisabilité des actions de lutte envisagées doit
au préalable être réalisée pour tester l'efficacité des méthodes envisagées et identifier
les différentes contraintes opérationnelles (personnel, moyens techniques et logistiques,
coût).
Au Sénégal, la sensibilité des parasites à la chloroquine et des vecteurs aux
insecticides est encore bonne. Un programme de lutte antipaludique devrait pouvoir
s'appuyer non seulement sur la chimiothérapie des malades, mais aussi sur la lutte et/ou
la protection contre les vecteurs. Ces dernières, appliquées uniquement pendant les
périodes de transmission, permettraient une réduction de l'incidence du paludisme et de
la consommation d'antipaludiques.
En milieu urbain où les possibilités de diagnostic parasitologique sont plus
importantes, les activités antipaludiques pourraient être limitées à la chimillthérapie des
malades, à l'information et à la sensibilisation des populations, à l'assainissement du
milieu, à la chimioprophylaxie des femmes enceintes et, aux divers moyens utilisés
pour la lutte et la protection contre les moustiques.
En milieu rural où le diagnostic parasitologique est souvent difficile à réaliser, on
peut envisager un traitement antipaludique correct de tous les états fébriles, une
chimioprophylaxie des groupes à risques et l'utilisation généralisée de moustiquaires
imprégnées partout où la densité des populations vectorielles est élevée. Dans les zones
de très faible densité du vecteur où les populations sont peu motivées pour coucher sous
moustiquaires, d'autres mesures peuvent être envisagées selon la situation locale:

100
suppression ou traitement des rares gîtes, utilisation d'insecticides domestiques ou de
tortillons répulsifs pendant la courte période de transmission. Ces stratégies de
prévention collective peuvent être intégrées dans le Système des Soins de Santé
Primaires aprés une bonne formation des agents d'exécution.
Une volonté politique des autorités, exprimée par la définition des priorités de
lutte contre les grandes endémies, l'élaboration d'un programme de lutte et la recherche
de moyens humains et materiels, constitue une première étape vers une meilleure prise
en charge du paludisme. La réorganisation des structures sanitaires et le
perfectionnement des agents représentent une seconde étape incontournable pour
réduire les coOts des opérations et engager une lutte antipaludique à long terme. Ceci est
également valable pour toutes les autres grandes endémies.

ffiIEIFIEffiIENCCIE§
IB3IIIB3ILII(Q)(Grffi AIrIHIII CQ2IDIE§

102
- Bah LB., Gaye O., Victorius A. & Diallo S. - Etudes in vitro de la sensibilité des
souches sénégalaises de F. jalciparum à la quinine, chloroquine et amodiaquine.
Résultats obtenus en milieu urbain à Dakar. Comm. 3e Congrés S.O.A.P., Saly
Porludal, avril 1988.
- Baudon D., Gazin P., Rea D., Galaup B., Boudin C., Molez J.F., Sanou J. M., Roux J.,
Camevale P., Ouedraogo L., Ouedraogo 1. & Kagone M. - Epidémiologie clinique:
morbidité palustre, mortalité palustre. Eludes médicales, 1984,3: 135-144.
- Baudon D., Galaup B., Gazin P. & Picq J.J. - Fiabilité de l'examen clinique dans le
diagnostic des fièvres palustres en zone d'endémie ouest-africaine. Méd. Trop., 1988,
48: 123-126.
- Brandicourt A., Druilhe P., Diouf F., Brasseur P., Tork P. & Danis M. - Decreased
sensibility to chloroquine and quinine of sorne Plasmodium jalciparum strains from
Senegal. Am. J. Trop. Med. Hyg., 1986,3535: 717-721.
- Beier J.c., Perkins P.V., Wirtz R. A., Koros J., Diggs D., Gargam T.P. & Koech D.K.
- Bloodmeal identification by direct enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA),
tested on Anopheles (Diplera: Culicidae) in Kenya. J. Med. Enlomol., 1988,25: 9-16.
- Benasseni R., Gazin P., Camevale P. & Baudon D. - Le paludisme urbain à BoOO-
Dioulasso, Burkina Faso; 3: Etude de la morbidité palustre. Cah. ORSTOM sér. Eni.
méd. Parasilol., 1987,25: 165-170.
- Brengues J. - La filariose de Bancroft en Afrique de l'ouest. Thèse Doel. Sc., 1973,
Univ. Paris-Sud, 456 p.
- Brengues J. & Coz J. - Quelques aspects fondamentaux de la biologie d'A. gambiae
Gîles (sp A) et d'A.funeslus Gîles en zone de savane humide d'Afrique de l'ouest. Cah.
ORSTOM, sér. Eni. méd. Parasitol., 1973, 11: 107-126.
- Bruce-Chwatt L.J. - A longitudinal survey of natural malaria infection in a group of
West African adults. WeSI Afr. Med. J., 1963, 12: 141-173 & 199-217.
- Bruce-Chwatt L.J. - Paludisme et urbanisation. Bull. Soc. Palh. exol.,1983, 76: 243-
249.

103
- Bryan J.H. - Observations on the member species of the Anopheles gambiae complex
in the Gambia, West Africa. Trans. Roy. Soc. trop. Med. Hyg., 1979,73: 463-466.
- Bryan J.H. - Use of the palpaI ratio and the number of pale bands on the palps in
separating Anopheles gambiae Gîles s.s. and Anopheles melas Theobald (Diptera;
Culicidae). Mosquito Systematics, 1980, 12: 155-163.
- Bryan lH., Di Deco M.A., Petrarca V. & Coluzzi M. - Inversion polymorphism and
incipient speciation in Anopheles gambiae s.s. in the Gambia, West Africa. Genetica,
1982,59: 167-176.
- Bryan J.H. - Anopheles gambiae and Anopheles melas at Brefet, The Gambia, and
their role in malaria transmission. Ann. trop. Med. Parasit., 1983,77: 1-12.
- Bryan J.H., Petrarca V., Di Deco M.A. & Coluzzi M. - Adult behaviour of members
of the Anopheles gambiae complex in the Gambia with special reference to An. melas
and its chromosomal variants. Parassitologia, 1987,29: 221-249.
- Camicas J.L., Hervy J.P., Herve J.P., Ferrara L., Hebrard G. & Cornet J.P. - Centre
collaborateur OMS de référence et de recherche pour les arbovirus. Institut Pasteur,
Rapport annuel, 1987: 101.
- Carnevale P. - Variations saisonnières d'une population d'Anopheles nili en R. P. du
Congo. Cah. ORSTOM sér. Ent. méd. Parasitol., 1974,12: 165-174.
1
- Carnevale P. & Mouchet J. - Le paludisme en zone de transmission continue en région
1
afrotropicale. Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd. Parasitol., 1980,18: 162-171
1
- Carnevale P., Robert V., Molez J.F. & Baudon D. - Epidémiologie générale: faciès
épidémiologiques des paludismes en Afrique subsaharienne. Etudes médicales, 1984,3:
1
123- 133.
- Camevale P., Robert V., Boudin C., Halna lM., Pazart L., Gazin P., Richard A. &
1
Mouchet J.-
La lutte contre le paludisme par des moustiquaires imprégnées de
pyréthrinoïdes au Burkina Faso. Bull. Soc. Path. exot., 1988 a, 81: 832-846.
1
1
1


104
- Camevale P. - La notion de faciès épidémiologiques: stratification des paludismes
selon la dynamique de la transmission. Actes de la conférence internationale sur les
stratégies de lune contre les paludismes. OCCGEJ Centre Muraz., 1988 b: 41-53.
- Camevale P. - Stratégies de lutte antivectorielle. Actes de la conférence internationale
sur les stratégies de lutte contre les paludismes. OCCGE/ Centre Muraz., 1988 c: 81-
86.
- Carrara G.C. - Programme d'appui au développement de la région de Podor. Volet
Santé. Rapport de mission, 1990.
-Carrara G.C., Petrarca V., Niang M. & Coluzzi M. - Anopheles pharoensis and
transmission of Plasmodium falciparum in the Senegal river delta, West Africa. Med.
Veter. Entmol., 1990,4,421-424.
- Cavalie Ph. & Mouchet 1 - Les campagnes expérimentales d'éradication du paludisme
dans le nord de la république du Cameroun. II. Les opérations de lutte antipaludique et
leurs résultats. Méd. trop., 1962,22: 95-118.
- Chippaux J.Ph., Akogbeto M. & Massougbodji A. - Le paludisme urbain-lagunaire:
Etude de la morbidité palustre dans un dispensaire périphérique de Cotonou (Bénin). In,
Le paludisme en Afrique de l'ouest. Etudes entomologiques et épidémiologiques en zone
rizicole et en milieu urbain. Robert V., Chippaux lPh. & Diomande L., 1991 a: 67-75.
- Chippaux J.Ph., Akogbeto M., Massougbodji A. & Adjagba J. - Mesure de la
parasitémie palustre et évaluation du seuil pathogène en région de forte transmission
permanente. In, Le paludisme en Afrique de l'ouest. Etudes entomologiques et
épidémiologiques en zone rizicole et en milieu urbain. Robert V., Chippaux J.Ph. &
Diomande L., 1991 b: 55-65.
- Coluzzi M. - Morphological divergences in the Anopheles gambiae complex. Riv.
Malariol. 1964,43: 197-232.
- Coluzzi M. - Osservazioni comparative sul cromosoma X nelle specie A e B deI
complessoAnopheles gambiae. Rend. Accad. Naz. Lincei, 1966,40: 671-678.
- Coluzzi M. & Sabatini A. - Cytogenetic observations on species A and B of the
Anopheles gambiae complex. Parassitologia, 1967,9: 73-88.

105
- Coluzzi M. - Cromosomi politenici delle cellule nutrici ovariche nel complesso
gambiae dei genere Anopheles. Parassitologia.,1968, 10: 179-183.
- Coluzzi M. & Sabatini A. - Cytogenetic observations on species C of the Anopheles
gambiae complex. Parassitologia, 1968, 10: 155-165.
- Coluzzi M. & Sabatini A. - Cytogenetic observations on the saltwater species,
Anopheles merus and Anopheles melas of the gambiae complex. Parassitologia., 1969,
11: 177-187.
- Coluzzi M., Sabatini A., Petrarca V. & Di Deco M.A. - Chromosomal differentiation
and adaptation to human environments in the Anopheles gambiae complex. Trans. Roy.
Soc. trop. Med. Hyg., 1979,73: 483-497.
- Coluzzi M., Petrarca V. & Di Deco M.A. - Chromosomal inversion and incipient
speciation in Anopheles gambiae. Boil. Zool., 1985,52: 45-63.
- Coosemans M. - Comparaison de l'endémie malarienne dans une zone de riziculture et
dans une de culture de coton dans la plaine de la Ruzizi, Burundi. Ann. Soc. belge Méd.
trop., 1985,64: 135-158.
- Cornet M., Robin Y., Chateau R., Herne G., Adam c., Valade M., Le Gonidec G., Jan
C., Renaudet J., Dieng P.Y., Bangoura lF. & Lorand A. - Isolement d'arbovirus au
Sénégal oriental à partir de moustiques (1972-1977) et notes sur l'épidémiologie des
virus transmis par les Aedes, en particulier du virus amaril. Cah. ORSTOM, sér. Ent.
méd. Parasitai., 1979, 17: 149-163.
- Coz J., Gruchet H., Chauvet G. & Coz M. - &timation du taux de survie chez les
anophèles. Bull. Soc. Path. exot., 1961,54: 1533-1538.
- Coz J. & Brengues J. - Le complexe Anopheles gambiae et l'épidémiologie du
paludisme et de la filariose de Bancroft en Afrique de l'ouest. Méd. Afr. Noire., 1967,6:
301-303
- Coz J., Hamon J., Vervent G. & Sales S. - Contribution à l'étude du piège lumineux
"CDC miniature light trap" comme moyen d'échantillonnage des populations
anophéliennes dans le sud-ouest de Haute Volta. Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd.
Parasitol., 1971,9: 417-430.

106
- Coz J. - Contribution à l'étude du complexe Anopheles gambiae; répartition
géographique et saisonnière en Afrique de l'ouest. Cah. ORSTOM sér. Ent. méd.
Parasitai., 1973, 11: 3-31.
- Darriet F., Robert V., Tho Vien N. & Camevale P. - Evaluation de l'efficacité sur les
vecteurs du paludisme de la permethrine en imprégnation sur des moustiquaires intactes
et trouées. 1984, Organisation Mondiale de la Santé WHO/VBC/84. 899 ou
WHO/Mal/84.lOŒ.
- Davidson G. & Draper C.C. - Field studies of sorne of the basic factors concemed in
the transmission of malaria. Trans. Roy. Soc. trop. Med. Hyg., 1953,47: 522-535.
- Davidson G. - Estimation of the survival rate of Anophelinae mosquitoes in nature.
Nature, 1954, 174: 792-793.
- Davidson G. - Further studies on the basic factors concemed in transmission of
malaria. Trans. Roy. Soc. trop. Med. Hyg., 1955,49: 339-350.
- Davidson G. & Hunt R. - The crossing and chromosome characteristics of a new sixth
species in the Anopheles gambiae complex. Parassitologia, 1973, 15: 121-128.
- Desjardins R.E., Canfields C.J. Haynes J.P. & Chulay J.D. - Quantitative assessment
of antimalarial activity in vitro by a semi-automated microdilution technique.
Antimicrob. Agents Chemother., 1979, 16: 710-718.
- Detinova T. S. - Age grouping methods in Diptera of medical importance with special
reference 10 sorne vectors of malaria. WH.O. Ser. monogr., 1963,47: 226p.
- Diack P.A., Sambou B., Carrara G.C., Ndiongue S., Sy M., Niang C., Cisse C. &
Diouf D. - Lutte contre le paludisme dans le département de Podor: Emploi de
moustiquaires imprégnées à la deltaméthrine jumelé à l'utilisation de la chloroquine.
Dakar Méd., 1993. à paraître.
- Diagne N.A. - Le paludisme à Dielmo (Sénégal). Etude de la transmission et
observations parasitologiques et cliniques chez les femmes enceintes. Mém. DEA., Fac.
Sc. Univ. C.A.D. Dakar, 1992,34, 87p.

107
- Diallo S., SaIT M., Diagne S. & Konate L. - La filariose lymphatique dans la région
de Nianing (Petite Côte, Sénégal) - Prévalence, aspects cliniques, données
entomologiques. Méd. Afr. Noire., 1977a, 24: 233-242.
- Diallo S., Coulibaly A., Konaté L. & Samba O. - Chimioprévention à la chloroquine
et prévalence du paludisme. Méd. Afr. Noire., 1977b,24: 117-125.
- Diallo S., Diouf F., Victorius A., Bah LB., Ndir 0. & Dieng Y. - Les maladies
parasitaires endémiques en Basse et Moyenne Casamance. Doc. ronéo. Serv. Parasitoi.
Fac. Méd. Pharm. Univ. Dakar, 1979a, 46p.
- Diallo S., Diouf F.,Victorius A., Bah LB., Ndir O.,
Dieng Y. & SaIT M. - Les
maladies parasitaires endémiques dans la région de Diourbel. Doc. ronéo. Serv.
Parasitoi. Fac. Méd. Pharm. Univ. Dakar, 1979b.
- Diallo S., Diouf F., Bah 1. B., Ndir O. & Victorius A. - Conséquences cliniques de la
chimioprévention à la chloroquine et de son interruption dans une zone d'hyperendémie
palustre. Dakar méd., 1983,28: 43-65.
- Diallo S., Ndir O., Faye O., Diouf F., Gaye 0. & Diop M. - Maladies parasitaires
endémiques dans le département de Bakel (Sénégal). Doc. ronéo., SerY. Parasitol. Fac.
Méd. Pharm. Univ. Dakar 1984,.
- Diallo S., Faye O., Gaye O., Ndir O. & Bah 1. B. - Maladies parasitaires endémiques
dans les villages riverains du marigot de Guidel (Ziguinchor, Sénégal). Doc. ronéo.,
SerY. Parasitol. Fac. Méd. Pharm. Univ. Dakar, 1986.
- Diallo S. & Faye O. - Evaluation de l'efficacité du fénitrothion dans la lutte anti-
anophélienne et de son impact sur l'endémie palustre au Sénégal. Résultats obtenus
dans la communauté rurale de Pout (Département de Thiès). Doc. Ronéo., Serv.
Parasitoi., Fac. Méd. Pharm., 1990, 37p.
- Diallo S., Ndir O., Gaye O., Faye Oumar., Diaw O.T. & Betts B.B. - Prévalence des
maladies
parasitaires endémiques dans le bassin du fleuve Sénégal. Résultats
d'enquêtes effectuées dans les départements de Dagana, Podor, Matam et Bakel. Doc.
Ronéo., Serv. Parasitoi., Fac. Méd. Pharm., 1991, 59p.

108
- Escudie A. & Abonnenc E. - Sur le comportement de quelques AlWpheles de la région
de Thiès (Sénégal) en zone traitée par les insecticides à effet rémanent. Méd. Trop.,
1958,18,2: 286-303.
- Faye O. - Contribution à l'étude des Anophelinae (Diptera-Culicidae) et de la
transmission du paludisme dans la zone du barrage anti-sel de Bignona (Ziguinchor,
Sénégal). Thèse Doct. Je Cycle, Univ. C.A.D. Dakar, 1987, 217p.
- Faye O., Gaye O. & Diallo S. - Evaluation de la sensibilité d'Anopheles gambiae s.l au
fénitrothion, au malathion et au DDT au Sénégal. Dakar Méd., 1991 a, 36: 170-177.
- Faye O., Diallo S., Gaye O., Diouf M. & Gueye A. - Evaluation de J'efficacité du
Pesguard PS 201® en volume ultra faible (ULV) pour la lutte contre les moustiques
dans la zone de Pout (Thiès, Sénégal). Dakar Méd., 1991 b, 36: 178-184.
- Faye O., Diallo S., Gaye O., Faye Oumar. & Mouchet J. - Evaluation de l'efficacité du
fénitrothion (Sumithion® PM 40) sur la densité du vecteur et la prévalence du
paludisme à Pout (Thiès, Sénégal). Ann. Soc. belge Méd. trop., 1992 a, 72: 103-112.
- Faye O., Diallo S., Gaye O., Ndir O. & Faye Oumar. - Efficacité comparée de
l'utilisation des pièges lumineux du type CDC et des sujets humains pour
l'échantillonnage des populations anophéliennes. Résultats obtenus dans la zone de
Bignona (Sénégal). Bull. Soc. Path. exot., 1992 b, 85: 185-189.
- Faye O., Diagne M., Ndiongue S., Sy M. & Diack P.A. - Le paludisme dans la zone
du périmètre irrigué de Diomandou, Podor, Sénégal: Résultats des enqêtes effectuées de
juin à novembre 1991. Doc. ORSTOM-Dakar, 1992 c. ORSTOM/ES/DK/57.92, 23p.
- Faye O., Fontenille D., Herve J.P., Diack P.A., Diallo S. & Mouchet J. - Le paludisme
en zone sahélienne du Sénégal. 1. Données entomologiques sur la transmission. Ann.
Soc. belge Méd. trop., 1993 a, 73, 21-30.
- Faye O., Gaye O., Herve J.P., Diack P.A. & Diallo S. - Le paludisme en zone
sahélienne du Sénégal. 2. Indices parasitaires. Ann. Soc. belge Méd. trop., 1993 b,73:
31-36.

109
- Faye O., Sy N., Konaté L., Gaye O., Fontenille D., Herve J.P., Diallo S. & Trauillet J.
- Comparaison de deux faciès de transmission du paludisme au Sénégal: Les Niayes et
le Sénégal oriental. Dakar Méd., 1993 c, à paraître.
- Faye O. - Les aménagements hydra-agricoles et le paludisme dans la région des
Niayes et dans le delta du fleuve Sénégal. Rapport d'activités, 1993 d, ORSTOM.
- Foll C.V. & Pant c.P. - The conditions of malaria transmission in Katsina Province
Northem Nigeria, and the effects of Dichlorvos application. Bull. OMS., 34: 395-404.
- Fontenille D., Faye O., Konate L., Sy N. & Collins EH. - Comparaison des techniques
PCR et cytogénétique pour la détennination des membres du complexe Anopheles
gambiae au Sénégal. Ann. Parasitol. Hum. Comp., 1993,68. à paraître.
- Frizzi G. & Holstein M. - Etude cytogénétique d'Anopheles gambiae. Bull. Wld. Hllh.
Org., 1956, 15: 425-435.
- Garret-Jones C. - The human blood index malaria vectors In relation to
epidemiological assessment. Bull. WHO., 1964,30: 241-261.
- Garret-Jones C. & Shidrawi G.R. - Malaria vector capacity of a population of A.
gambiae. An exercise in epidemiological entomology. Bull. WHO., 1969,40: 531-545.
- Garret-Jones C. - Problems of epidemiological entomology as applied to malariology.
Mise. Publ. Eni. Soc. Am., 1970, 7: 168-180.
- Gaye O., Bah LB., Diallo S., Faye O. & Baudon D. - Une étude de la morbidité
palustre en milieux rural et urbain au Sénégal. Méd. Trop., 1989,49: 59-62.
- Gaye O., Bah LB., Diallo S., Victorius A., Bengua E., Faye O. & Faye Oumar. -
Emergence du paludisme chloroquinoresistant à Dakar, Sénégal. Ann. Soc. belge Méd.
trop., 1990, 70: 33-37.
- Gaye O., Diallo S., Faye O., Ndir O., Bah LB., Ndiaye A.B. & Faye Oumar. -
Epidémiologie des endémies parasitaires dans la zone du barrage anti-sel de Bignona
(Sénégal). Dakar Méd. 1991,36: 139-144.

110
- Gazin P., Robert V. & Carnevale P. - Le paludisme à Bobo Dioulasso, Burkina Faso.
2. Les indices paludologiqucs. Cah. ORSrOM., sér. Ent. méd. Parasitol., 1987, 25: 27-
31.
- Gbary A.R., Ouedraogo J.B., Gaye O., Bah LB., Faye 0. & Camara M. - Surveillance
de la chimiosensibilité de P. falciparum aux antimalariques en Afrique de l'ouest.
Enquête sur la chimiosensibilité du paludisme et formation d'une équipe nationale aux
tests de sensibilité, Thiès (Sénégal). Doc. Techn. OCCGE, 1988.
- Gillies M.T. - The duration of the gonotrophic cycle in A. gambiae and A. funestus
with note of efficiency of hand catching. East Afr. Med. J., 1953,30: 125-135.
-Gillies M.T. - Studies in house leaving and outside resting of A. gambiae Giles and
Ajunestus Giles in East Africa. 2. The exodus from house and the house resting
population.Bull. ent. Res., 1954, 45: 375-387.
- Gillies M.T. & Wilkes T.J. - A study of age composition of populations of Anopheles
gambiae Giles and Anopheles funestus Giles in north-east Tanzania. Bull. ent. Res.,
1965,56: 237-262.
- Gillies M.T. & De Meillon B. - The Anophelinae of Africa South of the Sahara
(Ethiopian zoogeographical region). Publ. South Afr. /nst. Med. Res., 1968,54, 343p.
- Gueye 1. - Quelques aspects de l'épidémiologie du paludisme au Sénégal. Thèse Doct.
Méd., Dakar., 1969, 11: 175p.
- Hamon J., Abonnenc E. & Noel E. - Contribution à l'étude des culicidés de l'ouest du
Sénégal. Ann. Parasitol. Hum. Comp., 1955,3: 277-308.
- Hamon J., Adam J.P. & Grjebine A. - Observations sur la répartition et le
comportement des anophèles de l'Afrique Equatoriale française, du Cameroun et de
l'Afrique Occidentale. Bull. Org. mond. Santé, 1956 a, 15: 549-591.
- Hamon J., Devemy P., Rickenbach A. & Gausse G. - Contribution à l'étude des
moustiques de Casamance. Ann. Parasitol. Hum. comp., 1956 b, 31: 607-618.
- Hamon J., Choumara R., Adam J.P. & Bailly H. - Le paludisme dans la zone pilote de
Bobo-Dioulasso, Haute Volta. Parties 2 & 3. Cah. ORSrOM., 1959, 1: 37-98.

111
- Hamon J., Grjebine A., Adam J.P., Chauvet G., Coz J. & Gruchet H. - Les méthodes
d'évaluation de l'âge physiologique des moustiques. Bull. Soc. ent. France, 1961,66:
137-161.
- Hamon J. & Mouchet J. - Les vecteurs secondaires du paludisme humain en Afrique.
Méd. trop., Marseille, 1961,21: 643-660.
- Hamon J. - Etude de l'âge physiologique des femelles d'anophèles dans les zones
traitées au DDT, et non traitées, de la région de Bobo-Dioulasso, Haute Volta. Bull.
Org. mond. Santé, 1963,28: 83-109.
- Hamon J., Mouchet 1., Chauvet G. & Lumaret R. - Bilan de quatorze années de lutte
antipaludique dans les pays francophones d'Afrique et à Madagascar. Considérations
sur la persistance de la transmission et perspectives d'avenir. Bull. Soc. Path. exot.,
1963,56: 933-971.
- Hamon J., Sales S., Coz J., Ouedraogo C., Dyemkouma A. & Diallo B. - Observations
sur les préférences alimentaires des moustiques de la République de Haute Volta. Bull.
Soc. Path. exot., 1964,57: 1133-1150.
- Hamon J., Coz J., Sales S. & Ouedraogo C. - Etudes entomologiques sur la
transmission du paludisme humain dans une steppe boisée, la région de Dori,
République de Haute Volta. Bull. [FAN., Sér. A, 1965,27: 1115-1150.
- Hamon J. & Coz J. - Epidémiologie générale du paludisme humain en Afrique
Occidentale. Répartition et fréquence des parasites et des vecteurs et observations
récentes sur quelques uns des facteurs gouvernant la transmission de Cl'tte maladie.
Bull. Soc. Path. exot., 1966,59: 466-483.
- Holstein M. - Biologie d'A. gambiae. Recherches en Afrique Occidentale française.
Org. mond. Santé, Sér. monogr., 1952,9, 176p.
- Hunt R.H. - A cytological technic for the study of A. gambiae complex.
Parassitologia, 1973,15: 137-139.
- Karch S., Asidi N., Manzambi M. & Salaun J.J. - La faune anophélienne et la
transmission du paludisme humain à Kinshasa (Zaïre). Bull. Soc. Path. exot., 1992,85:
304-309.

112
- Konaté L. - Epidémiologie du paludisme dans un village de savane soudanienne:
Dielmo, Sénégal. Thèse Doct. 3e Cycle, Univ. C.A.D., Dakar, 1991, 105p.
- Larivière M., Hocquet P. & Camerlynck P. - Enquête parasitaire chez les enfants des
écoles de la Basse Casamance. Bull. Soc. Méd. Afr. Noire Frse., 1961,6: 717-723.
- Le Bras J., Thullier D., Coulaud J.P. & Savel J. - "In vitro comparaison of patient and
P. falciparum strain sensitivities to chloroquine.", In: Van Den Bossche H., The host
Invader Interplay., Ed. Elsvier, North Holland, Bio-Medical Press BV, 1980,638-641.
- Le Bras J. & Basco L.K. Chimiorésistances des Plasmodiums. In Paludisme. Dams M.
& Mouchet J. EllipsesIAUPELF, 1991, 146-162.
- Livadas G., Mouchet J., Gariou 1. & Chastang R. - Peut-on envisager l'éradication du
paludisme dans la région forestière du Sud-Cameroun? Rivist. Malariol., 1958,37: 229-
256.
- Li Zuzi, Xu Jinjiang, Li Bangquan, Zhu Taihua & Li Mingxin. - Mosquito nets
impregnated with deltamethrin against malaria vectors in China. WHOIVBC/87.939.
- Macdonald G. - The analysis of the sporozoite rate. Trop. Dis. Bull., 1952, 49: 569-
586.
- Macdonald G. - The mesurement of malaria transmission. Proc. Roy. Soc. Med., 1955,
48: 295-301.
- Macdonald G. - Theory of the eradication of malaria. Bull. Org. mond. Santé, 1956,
15: 369-387.
- Macdonald G. - The epidemiology and control of malaria. Oxford Univ. press,
London, 1957, 241p.
- Molineaux L. & Gramiccia G. - Le projet Garki. Recherches sur l'épidémiologie du
paludisme et la lutte antipaludique dans la savane soudanienne de l'Afrique
Occidentale. OMS, Genève, 198O,311p.
- Mouchet J. - Influence des fleuves sur la biologie d'Anopheles gambiae pendant la
saison sèche dans le Sud-Cameroun. Bull. Soc. Path. exot., 1962,55: 1163-1171.

113
- Mouchet J. - Agriculture and vector resistance. Insect Sc. Applic. (Nairobi),I988, 9:
297-3W.
- Mouchet J., Robert V., Carnevale P., Ravaonjanahary C., Coosemans M., Fontenille
D. & Lochouarn L. - Le défi de la lutte contre le paludisme en Afrique tropicale: place
et limite de la lutte antivectorielle. Cah. Santé, 1991, 1: 277-288.
- Mouchet J. & Carnevale P. - Les vecteurs et la transmission. In Paludisme, Danis M.
& Mouchet 1. Ellipses/AUPELF, 1991,34-59.
- Mouchet J., Carnevale P., Coosemans M., Fontenille D., Ravaoanjanahary c., Richard
A. & Robert V. - Typologie du paludisme en Afrique. Cah. Santé, 1l)93 Cahiers
Santé, 1993, 3: 220-238.
- Moral P. - Le climat du Sénégal. Rev. géogr. Afr. occ., 1966, 3: 4-35.
- Moshkovsky S.D. - "Les principales lois gouvernant l'épidémiologie du paludisme."
(In Quelques aspects épidémiologiques du paludisme au Sénégal. 1. Guéye, Thèse Doet.
Méd. Dakar, 1969).
- Muirhead-Thomson R.C. - A pit shelter for sampling out-door mosquito populations.
Bull. org. mond. Santé, 1958,19: 1116-1118.
- OMS - Terminology of malaria eradication. WHO Technical Report Series, World
Health Organisation, Geneva, 1963,243.
- OMS - Chimiothérapie du paludisme et résistance aux antipaludiques. WHO Techn.
Report Series, World Health Organisation, Geneva, 1973,529.
l
- OMS - 17C Rapport du Comité d'Experts du paludisme. Serv. Rapp. Techn., OMS-
Genève, 1974.
1
- OMS - Manual on practical Entomology in malaria. Part II. Methods and technics.,
1
OMS éd., Genève, 1975.
J
- OMS - Instructions for delermining the susceptibility or resistance of adult mosquitoes
to organochlorine, organophosphate and carbamate insecticide and establishment of the
J
base-Iine. WHO/VBC, 1981,81,805.
1


114
- OMS - Situation sur le paludisme dans le monde en 1988.,OMS., Rapp. Trim. SIalis.
Mond., 1990,43.
- Parent G., Vercruysse J., Gazin P., Roffi J., Siavov R. & Blanchot M. - Paludisme,
anémie et état nutritionnel: Etude longitudinale et interactions en zone sahélienne
(Sénégal). Bull. Soc. Palh. exol., 1987,80: 546-560.
- Paskewitz S.M. & Collins F.H. - Use of polymerase chain reaction to identify
mosquito species of the Anopheles gambiae complex. Med. Veler. Entomol., 1990,4:
367-373.
- Petrarca V., Petrangeli G., Rossi P & Sabatinelli G. - Etude chromosomique
d'Anopheles gambiae et A. arabiensis dans la ville de Ouagadougou, Burkina Faso.
Parassitologia, 1986,28: 41-61.
- Petrarca V., Vercruysse J. & Coluzzi M. - Observations on the species of the
Anopheles gambiae complex in the Senegal river basin. Med. Veler. Enlomol., 1987,1:
303-312.
- Philippon B. & Mouchet J. - Répercussions des aménagements hydrauliques à usage
agricole sur l'épidémiologie des maladies à vecteurs en Afrique Intertropicale. Colloque
internationale: l'eau et les activités agricoles. Paris, 3-5 mars 1976, Cah. CENECA,
3213, 1-14.
- Raymond H.L., Cornet M. & Dieng P.Y. - Etude sur les vecteurs sylvatiques du virus
amaril. Inventaire provisoire des habitats larvaires d'une forêt-galerie dans le foyer
endémique du Sénégal oriental. Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd. Parasitol., 1976, 14:
301-306.
- Ribbands C.R. - Differences between A. melas (A. gambiae var. melas) and A.
gambiae. The larval pecten. Ann. trop. Med. Parasit., 1944,38: 85-86.
- Richard A., Lallemant M., Trape J.F., Carnevale P. & Mouchet J. - Le paludisme dans
la région forestière de Mayombe, République Populaire du Congo. III. Place du
paludisme dans la morbidité générale. Ann. Soc. belge Méd. lrop., 1988,68: 317-329.
- Rieckmann K.H., Sax L.J., Campbell G.H. & Mrema J.E. - Drug sensibility of P.
Jalciparum, an in vitro microtechnique. Lancel, 1978,1: 22-23.

115
-Robert V., Gazin P., Boudin C., Molez J.F., Ouedraogo V. & Camevale P. - La
transmission du paludisme en zone de savane arborée et en zone rizicole des environs
de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Ann. Soc. belge Méd. trop., 1985,65, Suppl. 2: 201-
214.
- Robert V., Gazin P., Ouedraogo V. & Camevale P. - Le paludisme urbain à Bobo-
Dioulasso (Burkina Faso). 1. Etude entomologique de la transmission. Cah. ORSTOM,
sér. Ent. méd. ParasitoI., 1986,24: 121-128.
- Robert V., Camevale P., Ouedraogo V., Petrarca V. & Coluzzi M. - La transmission
du paludisme humain dans un village de savane du sud-ouest du Burkina Faso. Ann.
Soc. belge Méd. trop., 1988 a, 68: 107-121.
- Robert V., Richard A. & Mouchet J. - Protection contre le paludisme aujourd'hui. Le
cas des résidents non immuns. ORSTOM Actualités, 1988 b, 21: 4-5.
- Robert V., Petrarca V., Carnevale P., Ovazza L. & Coluzzi M. - Analyse
cytogénétique du complexe Anopheles gambiae dans la région de Bobo-Dioulasso,
Burkina Faso. Ann. Parasitoi. Hum. Comp., 1989,61: 290-311.
- Rogier C. & Trape J.F. - Malaria attacks in children exposed to high transmission:
who is protected? Trans. Roy. Soc. Trop. Med. Hyg., 1993,87: 245-246.
- Sabatinelli C., Bosman A., Lamizana L. & Rossi P. - Prévalence du paludisme à
Ouagadougou et dans le milieu rural limitrophe en période de transmission maximale.
Parassitologia, 1986 a, 28: 17-31.
- Sabatinelli G., Rossi P. & Belli A. - Etude de la dispersion d'Anophele.\\ gambiae s.l
dans une zone urbaine à Ouagadougou, Burkina Faso. Parassitologia, 1986 b, 28: 33-
39.
- Samb LM. - Epidémiologie du paludisme et de la bilharziose à Wassadou,
département de Tambacounda. Thèse Doct. Pharm., Univ. C.A.D., Dakar, 1993,20:
73p.
- Scott J.A., Brogdon W.G. & Collins F.H. - Identification of single specimens of the
Anopheles gambiae complex by the Polymerase Chain Reaction. Am. J. Trop. Med.
Hyg., 1993,49 (4) : 520-529.

116
- Service M. W. - The ecology of mosquitos of the northem guinea savanah of Nigeria.
Bull. Ent. Res., 1963,54: 601-633.
- Snow R., Jawara M. & Curtis C. - Observations on Anopheles gambiae s.l during a
trial of pennethrin-treated bed nets in the Gambia. Bull. Ent. Res., 1987, 77: 279-286.
- Snow R., Rowan K., Lindsay S. & Greenwood B. - A trial of pennethrin bed nets
(mosquito nets) as a malaria control strategy in rural area of the Gambia, West Africa.
Trans.Roy.Soc.uop.A1ed.llyg.,1988,82:212-215.
- Toure Y.T., Petrarca V. & Coluzzi M. - Nuove entità dei complesso Anopheles
gambiae in Mali. Parassitologia, 1983, 25: 367-370.
- Toure Y.T. - Vectors study and vector control in the control of malaria and babesiosis.
The CUITent state of studies of malaria vectors and the antivectorial campaign in West
Africa. Trans. Roy. Soc. uop. A1ed. llyg., 1989,83: 39-41.
- Trape J.F. - L'impact de l'urbanisation sur le paludisme en Afrique Centrale. Thèse
Doel. es Sc., Univ. Paris-Sud, 1986, 409p.
- Trape J.F., Legros F., Ndiaye P., Konaté L., Bah J.B., Diallo S., Verdier F., Hatin J. &
Le Bras 1. - Chloroquine-resistant Plasmodium Jalciparum malaria in Senegal. Trans.
Roy. Soc. Trop. A1ed. llyg., 1989,83: 761.
- Trape J.F., Zante E.L., Legros F., Ndiaye G., Bougnaly H., Druilhe P. & Salem G. -
Vector density gradients and the epidemiology of urban malaria in Dakar, Sénégal. Am.
J. Trop. A1ed. Hyg., 1992,47: 181-189.
- Trape J.F., Zante E.L., Legros F., Druilhe P., Rogier C., Bougnaly H. & Salem G. -
Malaria morbidity among children exposed to low seasonal transmission in Dakar,
Senegal and its implicationss for malaria control in tropical Africa. Am. J. Trop. A1ed.
llyg., 1993 a, 48: 748-756.
- Trape J.F., Rogier c., Konaté L., Canque B., Legros F., Bougnali H., Faye O., Badji
A., Druilhe P. & Pereira da Silva L. - Holoendemic malaria in Senegal. Research on the
transmission, parsitaemia and morbidity relationships. Am. J. Trop. A1ed. llyg., 1993 b,
à paraître.

117
- Vercruysse J. & Jancloes M. - Etude entomologique du paludisme humain dans la
zone urbaine de Pikine (Sénégal). Cah. ORSTOM, sér. Ent. méd. Parasitai., 1981,9:
165-178.
- Vercruysse J. - Etude entomologique sur la transmission du paludisme humain dans le
bassin du fleuve Sénégal (Sénégal). Ann. Soc. belge Méd. trop., 1985,65, Suppl.2: 171-
179.
-White 0.8. - Anopheles gambiae complex and disease transmission in Africa. Trans.
Roy. Soc. trop. Med. Hyg., 1974,68: 278-301.
- White 0.8. - Anopheles bwambae sp. n., a malaria vector in the Semliki Valley,
Uganda, and its relationships with other sibiling species of the An. gambtae complex
(Diptera: Culicidae). System. Entomol., 1985, 10: 501-522.
- Wirtz RA., 8urkot T.R, Andre RO., Rosenberg R, Collins W.E. & Roberts O.R -
Identification of Plasmodium vivax spororoites in mosquitoes using an enzyme-linked
immunosorbent assay. Am. J. Trop. Med. Hyg., 1985,34: 1048-1054.


1
~
.~
c
~
~
~
...
§
1
-~
- -
~ Q
~
es
I!i
~
~
.~
....
~ !
c
a:
1
-!!!!!!!
-...
:!!!
~
; ;
-!!e
a:
c ...
~
~Q
ë:i
.-
=- =-
-....-s ---- -....-::::; -....
=
-
:::;
-- -- --
Ji
.." -...-oz
.
-
f·ffE:.,i
"...
= -
-
-{c..'';i -
-~:':::;~~}i -
-~
=
==
o
-- - -
Z
-... ...., --;;:-,
-...3 -
...
~
-
><
-
~
-- -- - -5iiI
-
.~.~
- -
z
--
-
~~"?
--
-
-=, -- -
z
- -, -
-
- --...... --=-
~.
-
-<
-
~ ~
---- ----:--' --- -......
~~
.......
...::::r
-
--
-
- --,
---.
--
-=
!!!!!!
....
. . --
-=
.!!!!!Ji -
-= -
-= -=-
"=!"
-=-
-
- - - -
. .-s
- ---
=
--
....
.~ - -
- ..
- --. ---- -
--~
-
-
....
-.....
_...
=
-
==
-.=
-
~
~-
;:;;r
-
-....~;.~;;:.." -..-.........~-~
~
~
-~
- .
'.";.:11
i.... ..;.
-
=
--. -
-
-- =
.e
.e
==
=
- ~

..
•..
--0
- .
-
-
===
2S
.
- \\
-
-
-
-
-
..
--t~"1~
~
-
~
-... a~_fI
~
-
:::
=:-
iiiii
-
~
~
.::=5
-..,;;,._.= --.-.c:u -§ ---. --
.~
.....
-
•-~..... •
-

.......
- -
=, -
-=., - -==-=-
-...:1
=.a -
.....
-~ ..~ -.......
- .~ ~ - s-a -~ -
~ ..
--= ~-Jf - ---.
-g:t
.....
~
- ...... ;ji.,
-
-.- =
-
--~~ 1!!1'
-
-
-.. -
-
SilS
.-
-
-
--
.--
.;;
- -
.-.
--.. --
- -
-..;.
- --
-:::::'
::s
- r i
-....
-
- -
-=.:--;"
--- -- - - -e-
-
-
=~
....,
...... - :if
-
-
=..J!
====
-=::
-
- - -Si:: ... "--..- 0 -~ --'
--
-
~
~
--;.,
-
...~
-- ...
-
--
-
-
;::::;1
-....1 - -
- -
-.....
---
.,=m.
=-1 ---
-=~ -
~
-
- --- '='
-
==
- -.... -:;=,; ~ -
'""
....
-.
-
- -
~
~
.. '"" ...
~
-
-~
~
-:i~~?
--.
.....
.......
--=
= -
o!!!f!
.-.-:.
-
-
...
-
-
-- --.....=
-
==
~--
-
-
-'iiii
- 0:'""" -- -==
-.-..
--
.~
-
--
- ~ -::::.
-
-
-.-. --
-f~ =,
-
'=-
=
DJ
..
-
".....,6
-.-...,.'"1.
- ~
-,...
-~
-
- -
===s
- --
c::=r
-
--
- - -
.:.
':::lIr
--
--.-,;,-::!!!!
--...J!
.-......
-
-'-..i
.'> .,=?!~\\
-- --=- ~
-
-=
"=!"
-'=' -- . -
- . ;
--
.:::;;,.
- -
~.....!
.
~
--,
- -
-.:=-
~
._-
-"a
..
~
-~
. .~
-~
-
~
-
-- .........
-
--- - -
i i
Ji
-.....
.-
•--ii- - -- - -
--
--.....:...'
- ..
"~
-
-- --
==
-
-~'
- -
==
.M._
..
..,.,....
-iiï
=
S
!!
---e;: -....
r ......
!"""'Il.
, ..~ !f_
-m --.
-==
;;:,;;,.
~
-
•-
=
.....
-.--.
- --.
-
.:::.
- -... -
-
-
- -
-~ '-.. .~ -~
~
.:
--....... -
- -...
-• -..t -~1


..

..
•..

..
-= - ---
-=
-
--

..
..

..
ft
-•
ft


l20
ANNEXE N° 2.
EXTRACTION D'ADN D'ANOPHELES GAMBIAE s.1.
d'après Paskewitz et Collins.( 19990)
01
PREPARER LES TAMPONS
Tampon d'homogénisation. dans 100 ml d'eau distillée
°,1M NaCI ------------------------ °,59 0e
0,2 M Sucrose --------------------
6,84 g
0,01 M EDTA ---------------------
0,37 g
0,03 M Trizma base --------------
0,36 g
pH = 8,0
Tampon de lyse, dans 50 ml d'eau distillée
0,25 M EDTA ---------------------
4,64 g
2,5% (w/v) SDS ------------------
0,94 g
0,5 M Trizma base ----------------
3,015 g
pH = 9,2
Tampon de BROYAGE:
4 volumes de Tampon d'homogénisation: 1 volume du Tampon de lyse
soit 100 ml du Tampon d'homogénisation + 25 ml du Tampon de lyse
GARDER LES TAMPüNS A + 4 oC
02
- Préparer le moustique sur une feuille propre,
- changer de feuille à chaque moustique, essuyer les pinces
- Mettre les pattes et les ailes du moustique dans un tube 1,5 ml.
- Mettre le numéro du moustique sur le tube
03
- Broyer le moustique dans 100 pl du tampon de broyage
04
- Mettre le tube 20 (à 40) minutes à 65 oC dans le bain sec (à allumer 30' à l'avance)
05
- Ajouter 14 pl d'acetate de Potassium 8 M (ou de sodium)
(58,H9 g dans 75 ml ED)
- Vortexer fort
06
- Mettre dans la glace pour 30'
07
- Centrifuger 1 0 ' à 13500 t/mn
08
- GARDER LE SURNAGEANT dans un nouveau tube numéroté dl' 1,5 ml,
- attention à ne pas prendre de précipité, si c'est le cas recentrifuger
09
- Ajouter 300 pl d'alcool 95° à -20°C,
- mettre au congélateur au moins 20'
(on peut stocker les échanlillons à ce stade à -~O°C)
10
- Centrifuger 20 ' à 13500 t/mn
- jeter l'alcool, garder le culot (à peine visible)
Il
- Ajouter 300 pl d'alcool 70° à -20°C (pa.. de centrifugation !)
12
- Jeter l'alcool à 70° en retournant le tube délicatement,
- vider le reste d'alcool à la pipette, changer de pointe à chaque mos. Attention au culot
14
- Mettre dans le Speed Vac, chauffage Medium, pendant 20 minutes
15
- Reconstituer dans 50 pl d'eau distillée, vortexer

121
ANNEXE N° 3.
PROTOCOLE PCR Anoplleles galnbiae s.l.
1. - L'ADN extrait a été ressuspendu dans 3O~tl d'eau distillée.
2. - Numéroter 28 tubes Eppendorf "safe lock" 0,5 ml, si possible avec du papier de couleur
faire des séries de 24 moustiques, + 1 moustique négatif + témoins GA, AR. ML.
3. - Préparer la solution poor l'amplification dans un tube Nunc 4,5 ml, pour 100~1 par tube.
(Mettre des gants).
1 tube
30 tubes (dont 2 tubes "erreur")
820
77,4~1
2,322 ml
Tampon de réaction
1O~1
300~1
dNTPs
0,2~1
6~1
Primers UN
2~1
601-11
Primers GA
2~1
6O~1
PrimersAR
2~1
601-11
PrimersML
2~1
6O~1
Taq polymerase
12~1
4. - Agiter le la solution d'amplification et distribuer 96f.,tl par tube Eppendorf.
5. - Ajouter 4~1 de l'ADN de moustique correspondant. Changer de pointe ART à chaque moustique.
6. - Ajouter 3 gouttes d'huile minérale dans chaque tube.
7. - Lancer la PCR sur l'appareil Techne.
1er programme:
1 cycle (prog 1)
2ème programme: 1 cycle (prog 2)
l'à 94° C
l'à 50° C
l'à 7r C
3ème programme: 1 cycle (prog 3)
5' à7rC
8 h à 10° C
8. - Electrophorèse sur gel d'agarose.
* Préparation du gel: dans un erlen de 500 ml, mettre:
2,25 g d'agarose
150 ml de tampon TBE IX (soit 142,5 ml H2ü distillée + 7,5 ml TBE 20X)
Agiter lentement
* 3' au micro-onde
* Laisser refroidir un peu
* Ajouter 6f..l1 BEf
* Couler le gel après avoir "scotcher" les bords du moule, mettre les peignes
* Attendre 20'.
9. - Mettre le gel démoulé dans le bac à electrophorèse avec 11 de tampon TBE IX
* Distribuer 1O~1 d'échantillon par puits, avec du bleu de charge.
* Les premières colonnes sont pour les marqueurs MW
10. - Migration 1 h 15' à 120 volts.
11. - Observer sous UV et photographier.

122
ANNEXE N° 4.
PROTOCOLE POUR TEST ELISA SPOROZOÏTES
1. Préparer les moustiques.
* 1moustique (tête-thorax) dans 1 microtube numéroté + 20 ~ll de Nonidet P 40.
* Laisser au moins 1 h ou la nuit au réfrigérateur.
2. Broyer les moustiques dans 2 fois 190 ~ll de tampon (BB). Conserver à -200 C.
3. Reconstituer les anticorps marqués (ACm) de capture selon la notice et préparer les solutions.
Conserver à -200 C.
4. Sensibiliser les plaques:
* Pour le screen, mettre dans chaque puits, 50 ~l de solution d'ACm de chaque Plasmodium.
* Pour le test de contlrmation monospécifique, 50 ~l d'ACm du Plasmodium recherché.
Incubation: 1 nuit sur la paillasse (température ambiante).
5. Vider les plaques sans lal'age.
6. Mettre 205 ~ll de BB/puits. laisser pendant 1 heure sur la paillasse.
7. Décongeler les broyats de moustiques.
8. Vider les plaques sans lal'age.
9. Mettre 50 ~ll de broyat de moustique par puits, laisser 2 h sur la paillasse.
10. Environ 10 mn avant la fin des 2 h. préparer les ACm Conjugués.
(si nécessaire reconstituer les Iyophilisat selon la notice)
11. Vider les plaques. Laver 2 fois avec du PBS-Tween.
12. Mettre 50 ~l/puits d'ACm Conjugué correspondant à J'ACm de capture.
*Laisser 1 h sur la paillasse.
13. Environ 5 mn avant la fin de J'heure, préparer le Substrat de la peroxydase.
14. Vider les plaques. Laver 4 fois avec du PBS-Tween.
15. Mettre 100 ~ll/puits de Substrat.
16. Laisser reposer à J'obscurité pendant 30 om.
17. Blocage de la réaction par 50 ~l / puits d'Acide sulfurique 4N.
18. Lecture à 450 nm.

123
ANNEXE N° 5.
PROTOCOLE POUR TEST ELISA REPAS DE SANG
1. Préparer le Tampon "Repas de sang" (à conserver à + 4° C, 1 semaine)
*Pour 1/2 litre de tampon: Faire bouillir jusqu'à dissolution totale, 2,5 g de casein dans.50 ml
de NaOH O,lN. Ajouter successivement 4.50 ml de PBS, 0,025% de Tween 20 (soit 125 ~l), 0,05 g
de Thiomerosal et 0,01 g de Phenol rouge.
*Agiter durant 2 heures.
2. Préparer les prélèvements de repas de sang.
Pour les SPOTS: Découper le spot et le placer dans un microtube avec 0,8 ml de PBS.
Vortexer 1 ou 2 fois et laisser reposer durant au moins 1 heure.
Pour les ABDOMENS gorgés: Broyer dans 2.50 ~I de PBS et ajouter environ 7.50 ~l de PBS.
3. Préparer les témoins positüs: sang dilué au 1/50.
* 20 ~l de sérum de chaque espèce testée (homme, poule, boeuf, mouton, cheval, âne, porc,
chien, etc...) dans 1 ml de PBS.
4. Sensibiliser les plaques: Mettre .50 ~l de solution de repas par puits (1 repas par colonne).
S. Incubation (3 heures température ambiante ou toute la nuit à 4° C).
6. Préparer les anticorps spécifiques d'espèces marqués à la peroxidase.
(Reconstituer les IgG marquées selon la notice et garder au congélateur)
* Pour 1 plaque, il faut: .50 ~I x 12 = 600 ~I (+ .50 ~I) = 6.50 ~I de solution de chaque IgG
marquée dans le tampon. (Dilutions à faire: Homme: 1/2000, Boeuf: 1/500, Poule: 1/4 000,
Mouton: 1/500, Cheval: 1/2000, Porc: III 000, Chien: 1/1 000).
7. Ajouter dans chaque tube d'IgG marquée, les sérums hétérologues au 111 000:
* Par exemple, 1 ~I anticorps marqué anti-homme dans 2 ml tampon; ajouter 2 ~d de chacun des
sérums testés (boeuf, poule, cheval, mouton. chien, porc, chèvre).
8. Laver 2 fois au PBS-Tween (0,5 ml Tween dans 1 litre de PBS)
9. Distribuer les solutions d'IgG marquées: .50 !-lI par puits et 1 IgG par rangée.
10. Incubation: 1 h (température ambiante).
11. Laver 4 fois (PBS-Tween).
12. Préparer le Substrat de la peroxydase: (à faire, 10 mn avant la fin de la période de l'incubation)
Pour 3 plaques:
* 5 mg d'Ortho-tolidine dans 0,25 ml de N,N-diméthyl forma mide
* 30 ml de Tampon Citrate
* 12 ~I de H2Û2 à 10% (ou 4 ~I à 30%).
Le Tampon Citrate est préparé comme suit: Dissoudre 4,48 g d'Hydroxyde de Sodium dans 200
ml d'eau bidistillée puis, 1l,Tl g d'Acide citrique dans cette solution. Ajouter 400 ml d'eau bidistillée.
Ajuster le pH à 4 avec de l'acide chlorhydrique IN. Compléter à 1 litre avec de l'eau bidistillée.
13. Distribuer le Substrat de la peroxydase: 100 ~l par puits.
14. Incubation 30 mn à l'obscurité: (on obtient une coloration bleue).
15. Blocage de la réaction par SO ~l d'acide sulfurique 4N: (on obtient une coloration jaune).
16. Lecture à 450 om.

124
Préparation des réactifs
1. PBS : Reconstituer le PBS.
2. BB :"Blocking Buffer". Dans 1 litre de PBS ajouter:
* 5 g de Casein (SIG\\IA C 5890)
* 0,1 g de Thiomérosal (SIG~IA T 512.-;)
* 0,04 g de Phenol rouge (SIG~I.-\\. P 4758)
* 10 g de BSA (SImlA A 7906)
* Agiter 2 h.
3. Tampon "Repas de sang".
*Pour 1/2 litre de tampon: Faire bouillir jusqu'à dissolution totale, 2,5 g de Casein dans 50 ml de
NaOH 0, IN. Ajouter successivement 450 ml de PBS, 0,025% de Tween 20 (soit 125/-l1), 0,05 g de
Thiomerosa1 et 0,01 g de Phenol rouge. *Agiter 2 heures.
4. Nonidet P 40 (N P40): (SIGMA 3516). Pour l plaque: 2 m1= 25 !-lI NP 40 +- 2 ml BB, agiter.
5. Tween 20 : 500 !-lI de Tween 20 (SIG~IA P 1379) dans 1 1de PBS, agiter.
6. Substrat de Peroxydase:
Pour 3 plaques:
* 5 mg d'Ortho-tolidine dans 0,25 ml de N,N-diméthyl formamide
* 30 ml de Tampon Citrate
* 12 !-lI de H2Û2 à 10% (ou 4 !-lI à 30%).
Le Tampon Citrate est préparé comme suit: Dissoudre 4,48 g d'Hydroxyde de Sodium dans 200 ml
d'eau bidistillée puis, Il,77 g d'Acide citrique dans cette solution. Ajouter 400 ml d'eau bidistillée.
Ajuster le pH à 4 avec de l'Acide chlorhydrique IN. Compléter à 1 litre avec de l'eau bidistillée.
7. Reconstitution des Anticorps monoclonaux (ACm) :(foumis parCDC ATLANTA).
- Milieu de reconstitution: 112 volume H20 + 112 volume Glycerol (5IG\\1\\ G 901:!)
* 0,5 mg ACm + 1 ml milieu de reconstitution.
- Quantité d'ACm nécessaire pour:
* Sensibilisation: ACm Capture.
Pour 1 plaque:* P. falciparum : 20 !-lI ACm 15 ml PBS
* P. vivax
:
5 !-lI ACm 1SmI PBS
* P. maloriae
: 40 ~tl ACm 15 ml PBS
* P. ovale
: 20 !-lI ACm 15 ml PBS
* Révélation: ACm conjugués à la Peroxydase.
Pour 1 plaque:* P.falciparum
10 !-lI 15 ml BB
* P. vivax
: 10 !-lI 15 ml BB
* P. maloriae
: 10 !-lI 15 ml BB
* P. ovale
: 20 !-lI 15 ml BB
8. Témoins positifs:
P.faiciparum : R 32 test 32
: 10 /-lI de Vii + 500 !-lI BB
P. maloriae
:
°
NANP (sol à 1 mg/ml) : 30 !-lI de NANP dans 1 ml (sol. à 3 !-lg/ml)

S 'e N E GAL. ......
~ ~
rw-
..
l3I
.
e 'lIamll..e
o aralloen.,.
_
me.a.

I l
M'.
Fi,f. 1. Oislribulion of Ânflph,l,s tcamhia, s,s.• Â. arahi,mu and A. ""ills in îndoor mlin! samples (rom variOUi localilic
Gambia and bordcrinc areas.
(d'après Bryan et aL.19B2)
.............~....-..
.'
S E N E G A L
.....
.. ........__.......
...............
.'
p
.'
..
......
,.....--
..
~
- 0 0
: ..
! _ -
;!:
!t.:.:
=Li
.--
•••
•••
:w..........
ft
M _

BISSAU
Fir·J· Frcqucncies.ofchromosomcZiavcnions(ZRb.ZRd.Zuland F.sicnilicanccin indoormlin.samplcsofAnoplwin'll",bier
(rom variollS localilics in The CAmbia and bordcrinl arcas
(d'après Bryan et aL, 19tfZ)

§JELIECCliITCO)N IIDJE
TIDllJIB3ILII CCAlin CO)Nr§ 0

AffiJTII CCJ1IE Jl

LES ANOPHELES DU SENEGAL
Par N. DIAGNE (*), D. FONTENILLE (*), L. KONATE (**), O. FAVE (**), J.F. MOLE! (*)
& J.F. TRAPE (*)
(*) ORSTDM, labor8toire de Paludologie, B.P. 1366, Dakar, 5énégt:ll
. (**) Dépertement de Biologie Anlm81e, Universltê Cheikh Ante Diop, Dekar,
Sénégel

128
LES ANOPHEtfS OU 5ENE6AL
Résumé
AetlJelleMent, ..,1 "9t e.'pec~ 'l~/"I('p~le<ç ~Qr.t .:·(.",",IJ--$ .11J Soi!r'e'~itl. Le~: ~~p"ce~ ;; l,jr']~ r"")~t"T1T'l)n .ji.l
Sénégal sont: .4,-;. j6iii!l;:jç J..5... .~..;. .j,<jlÎi~,·;.;...-j.. A..:. ,i}i:<ii-~'jJJli$'::5 et Ali. z,~~~i;;,}iii,f ..:J". ,~:',;~~:t:..'5:,e ...ariti~ .:.t
s'abSP-nte rn~me '1Sl"~ ('~rt::o]rle~ rt:'l~l(ln~ r O~f::'!" ..t r h11:'~" .,:j,o;··'i~l~Ft IJrlt'! re~art'tlt)n ~tnl~T"'ril€'rIT I1TT!)r~je
Les 3ljtres espèces teis que ,~il. 0.~S<'J(i/ ..4Ii.•iil(. ,.:J..ï. SIjWi/iJ.,"o$i..iS,. ,.:M. i~"ii,.":;X.,:';i .•.:Jli. ,~?-jl'r;.;.;.t-j... ,;;,i. }.:·.~.: ..~.·:~~d.;.
,:Jn. Ir'tP./h;-o....l'iei .4,'1 ,.'W'tI:.:ll:i{(~lv;.~ .4·..· 1]f~.r~:'';:...f ....1'f .4,'f {i.•":'1Mne....tS.:.y ,:M. gri)'lne-n et .4.ti· .f;·~.l"ot"'··,...,'~:~~(lnt (Jü.jt·
l
1
t
·' " t' ~...
" -'
.:~ ~ .. .... { ..".' .. ' , !"'-:.
'11
- ',1 -
-
,. , ~: , .
-~.~
.,
. . {
.~. - -." .' a. '. -' 1 '.'
a p upar. rec.ol ev 'Jan.. I~ mOII.•e .. 1~oJ :.. u 'JeneIJ31. r~r al eur·;. ,..,u.•l-'éI<'·~·I.;-·;.eIllUle fI ...01t,; ·~e 1~1';'fi'" '1,;1)11. L.ç~,
espéces An. 96'ffl!Jl" s.s.. ,:J,? .'fr8~·.1~"''l.ffS et .41? .r;~lr~s'tl.l~S(lror 1~~ ',I~r::Tellrs rrtaJelJr~ '111 pai ljiil~rrl':' ;jl) :~t'rl"'p.I.
mais également vetteurs potentieis de ld fil;irio.:.e de Bancroft. D"liJtre~ e:.spèr,es .j'i mpoj"tdilc,e .;.el~l)i·iil;ii (i~
comme .4n. lnl( A,o1 .!'le.'l'Mnmet ,.:J..~. p#,I'}:~M!.S'p"'IJ~ent ètre ·,.Iecteur~ seœ rttl81 res l)(;r~$lO!'\\nel~ 1111 p~i 1.1l11~r....:-.
Hots clés: AMprtéles - Ve(:tl?lJr - Ps! l.J(lisme - Sénégal
iNïRODUCTiON
Les travaux de HÀMüN et el... ( 1955. 19568, 1956b et 1966.:' aï ns~ que 1~ rè'.·'~ si:~n
exhaustive oes e~Déces afncal nes çoer GILLIES é,. (lE MEILLON (! 96;3) restent. en('(,rt?
actuellement. le princlpaie Sl1lJrce de référence sur le texonom1t?, la 01OiO~~H! 8t ;i~
dlstrlbutlon des anophèles du Sénégal.
Toutefois ces dernières années de nombreuses prospections entünlolügjtJue:~
ultérieures à celles de HAllON, üri!. été faites et pour la plupart IJÔr\\s le~, ZOÏle=:· r;·:;n:li.~
pel"'" proep"'cte'e""
oJ
c~.
;:"
....
Il ot""'mme
U
1
..Il t ... -,...~
U(]II..:i ,~
lU r~g')n
t!1 Il
~u
U
fl'"'''\\'e
cu ~
, l~
0 --n-
.:,1)
~ ..lu
U
I""e"10
..
1
. -.
t::: •• 1-
~ ,-.~,.~.--,
.... Ç\\It!~:'i;;i
on'ent""l
u
.
Ce eon·
v
l
de'"'--, enQue·'te-=-.." f"'llnl·<::t;r:ue<::
_ . i
..
"'our
_,.1
la ptl.Jn""r+
~I,J
'n·e··
,
nr6
;:t
'." Ç:<::
__
,,;,1.1 "f':<:: 6!p~l7l<::
_._
épidémiologiques tell'?s que le oaludisme (VERCRUYSSE & JÀNCLOE~, 1981 ; 1.:IEPI:!=:IJYS~:E.
1985 : BRYAN et 8/., 19133 ; !<.ÜNATE. 1991 ; FAYE Pt ~/. 1992e ~" 1992~ ; T9APE for ~ ....
1992 ; D!AGNE, 1992), ou les aroovlroses (CORNET &. CHATEAU, 1974: k'A'1MOfoJf) ..:..( a/.
1976.. CORNET et ai.. )979 .: CAt'liCAS el a:/.. 1987 .: FÜNTENILlE B·t ai.. 1992) Cd:; enauêi.~:;
concernent généralem~nt le~ stades adultes, elles utlibent h:s rn~tl'Iodes Je LôütU(';s
classiQues
captures
sur
appâts
humains
ou
animaux,
par
aSij.:(,:;ion
lntradomicf1ialres aw~ pyréthrines, ou par utUisation des pièges lumineux du :~pe
COCo
Aussi., à partir ~e toutes ces informations nou....elles. il nous oarait IntéreSSant
de mettre à jour toutes les données récentes sur là distlibutiùn des âÏlOpïlt;las
présents au Sénégal.
LISTE COMMENTEE DES ANOPHELES DU SENEGAL
\\/ingt espèces d'anophèles sont actuellement connues du Sénégal HÂt'l!jN td ai
(1955, 1956a. 1956b, i96ô) avalenl déjà nll~nlionn~ la pr~senc~ d~ 13 8s0èc&s

129
lj'anophè les : ...:J.J:J: .l,78lrJPl8B, ...:J/'t. fl/lJ8stuS. ...:J.n. p/'JerOB/JSlS, ...:JIJ. Z,18/'1J8.·'7.l'"!l, ...:Ji}: COù'SUt/??,
l,.://1. IÎi~~, An. ~~ql/81-"'OSlI~ .. A~l. .tï.·i!ip8~, ~/1. pall'dis., An. riaY1C(,1s~8.. ~/?,.I+'~/ICl}I'flE'l,. ..:Jll.
orllfJn~peset .4/1. /'ll{JCl/J,~~7{JJP1S DepUls les travaux de DAVIDSüN ~.190D An. .gamfilO-e a
Iété démembré en un comple:o<e d'espèces Jumelles. ce qui a Denrli~ d'a.iouter Ail
art/biensiset. Ail me/os à An: ~'70mbioes.s.
Par la suite cinq autres espèces ont été signalées au Sénégal, pour la plupart
dans la région de Kédougou : Ail pr8to,~j8l1Sis(RAYMOND et 1I1, 1976), Ail i.V-t:/'Jf8r~: Ai~
domicoltJ, An. freetoJ''rïlelJsis (CORNET et 8/., 1979), et An. honcocki (CANICAS et ~/.,
1987).
An. g(Jmbil1e s.1. (8iles)
C'est un complexe Qui regroupe au Sénégal trois espèces jumeiies : .4./7: !l8tr.:1i ioB
s.S., AlI. ardoiensiset AIl. /Ïl8/dS: LeB deux premières Qui sont des e:,;;pèces û'eau Jùuct:!,
sont représentées dans l'ensemble du pays. leurs gîtes larVaires sont surtout
constitués par les collections d'eau ensoleillées tempûn:~ires (HAMON et .:J/.., 1956~),
liées aux pluies et aw~ inondations. AlZ §lIlilbill(f s.s. est très anthropophile et
endophile (BRENGES 8\\ Coz, 1973), sa densité est au maximum pendent le saison (!es
pluies (VERCRlIYSSE, 1985 ; PETRARCA et el.. 1987) Qui correspond è la periode Qptlmele
de transmlsslon palust.re. An orIJbl81lsis est mOlnS ant.hrophl1e et plus exoptllie
QU' All ga/7Jo/ae s.s. (COZ, 19(30). A ïi ntéri eur du pays An. oreOi8lJsis et Ail. go:mit,188
s.s. sont sumpatriques avec une prédominance de ce dernier. A/l. (]Yai.~i6Ils/~':'· t=st
retrouvé dans les zones plus sèches, les climats secs lui conviennent mieux (COZ.
1973a). A l'ouest du Sénégal, dans les régions du Cep-Vert et de Thiès, on trollve
essentiellement An. lIrelueJ'lsis (VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981 ; TRAPE et /J/... 1992 ;
FAYE et e/.., 1992).
Quant è .4ll. meles; ses ler./8s sont inféodées aux eaux saumâtres cotieres ..
aussi sa répart.ition est. strict.ement lit.t.orale, dans les estuaires, lagunes et.
1
mangroves où il peut représenter plus de 25 % du complexe gdlnbid8 (BRVAN, 1983 .:
PETRARCA et a/... 1987). Il pullule pendant 18 saison des pluies (BRYAN et 8/.. 19ô3j.
mais son indice sporozoïtiQue reste toujours beaucoup plus faible Que celul des
1
espèces d'eau douce (MUIRHEAD-THOMSON, 1948 et CH"o'VATI, 1949 au Nigéria ; GIGlIOll,
1965 en Gambie; GEFlAND, 1955 au Li béri a., et BRYAN, 1983 en Gambie). Au Sénége1,
1
An. melosa été récolté à Dakar, Mbour, Popenguine, Bignona, Ziguinchor.. Saint-Louis
et Richard-Toll (Coz &. HAMON, 1964; coz, 19738; PETRARCA et al. 1987).
1
An. lilnestiis(Giles)
1
C'est un petit moustique gnsâtre, dont la nervure aiaire 5-1 ne présente Qu'une
tache claire. Les gîtes de cet anophèle sont partout où il y a de l'eau permenente ou
semi-permanente en sevane comme 8n forêt, ce sont des gîtes soit herbeux, soit avec
1
une végétation émergente dréssée pouvant ombrager la surface de l'eau; ce sont les
fossés, les ruisseaux, les rizières, les bassins, les bords de rivières etc. Dans les
rizières An. funestils
apparait après la montaison des plans. Les lar·/es d'A,7.
1
fllnestus ne se trouvent jemais en eau saumâtre, elles sont difficiles à récolter,
elles sont craintives et peuvent rester longtemps au fond de l'eau dès Que le gït9 est
1
remué (HAMON et 6/.., 1956a).
1
1

uu
Dans les zones 'Je s~~mpat.ne avec AlJ..g8.ml~l88S.I., ...:I.n /1'//'J8,~'Nl~~ e-:t surplamè
par celui-ci pendant tout le ,jéout ,je la '3;:llS0n IJes pluies, cepenlJant en (ln Ile salson
des pluies 'il est majoritaire à A.n. g8mbi88s.l., prolongeant l'action de ce dernier
dans la transmission du paludbme en début de saison sèche (HAMON el 8/.., 1955 ;
GllLlES &. DE MEILLON, 1968 ; ROBERT at ô1., 1988 ~ BOUDIN at ,,/.., 199 n. En zone de
transmision permanente tel Que le village de Dielmo (région de Fi3tick, SénégoO c'est
A,.,7. ll//lestüsQui assure la transmission durant toute la saison sèche (KmJATE, 1991 ;
DIAGNE, 1992). Cette inversion des densités de ces deux espèces respecti'!es.
classique des zones de savane d'Afrique de l'ouest (HAMON et 51., 1956a; GUEVE, 1969 ;
ROBERT et 8/.. 1988), est en corrélation avec les préférences écologIQues des staaes
larvaires.. .An. .f'1J7e..,,~tlïspréfèrant des gîtes permanents herbeux pius ombragés.
AIl. /liJJf.stllsétait autrefùis présent et i1bondant dons beaucoup de régions du
Sénégal (HAI'1ON et 5/.., 1966 ~ GiLL/ES et DE MEILLON, 1968). actuellement n est plus
rarement rencontré, certainement en raison de la raréfaction de ses gît.es lan'aires,
consécutive à la persistence de la sècheresse au Sénégal depuis 1970. Aussi dans les
régions ,je Dakar et Thiès, 11 n'y est Qu'exceptionnellement rencontré voire même
absent(VERCRUVSSE & JANClOES, 1981 ; TRAPE et 81, 1992 ; F;'VE Bt 8.1.., 1992). Il est peu
fréquent dans la région de Casamance, probablement du fait Que la majontp. des giT.es
larvaires est saumâtre une partie de l'année (HAMON., 1956b).
A,'7. ~~';erae/l$js(Theoba 1d)
C'est un moustique clair caractérisé par la présence au nivetlu de i'abdoiTu:m LIe
touffes d'écailles latérales. Ses larves supportent les eaux saumâtres (HA1'10N 2-/ a/..
19560,1966) ce QU11ui permet de peupler les régions littorales. C'est une espèce de
grands marais à végétation abondante, commune dans les rizières, dans les marais
semi -permanents ou temporai res, 1e long des berges .jes fl eU'les et ,jans 1es fosses
avec végétation. Les adultes se rencontrent assez rarement. dans les habnations ~t.
ils piquent en général en fin de Journée.
An. ph5rCtensisest vecteur important du paludisme en Egypte.. et occasionnel
dans ,j'autres pays d'Afrique (HAt-ION & t10UCHfï, 1961). Il pourrait être un vecteur
secondaire du paludisme dans le delta du fleuve Sénégal, où CARRARA et OJ~ (1990) ont
eu des réactions positives avec la mét.hode ELISA CSP (Circum Sporo:oite Prot.ein).
Cependant au Sénégal, on n'a jamais retrouvé de sporozoïtes dans les glendes
sa11 yai res chez cet anophè1e par 1a méthode cl assi Que des di ssecti ons.
An. pheroensis est présent dans presque toutes 1es 1ocol1 tés au Sènega1,
généralement plus fréquent en salson sèche Qu"en saison des pluies.
An z/t?m"nni(Grunberg)
C'est un moustique sombre, les alles ont au plus trois bandes claires sur ia
costa et aucune interruption claire n'est notée au niveau de la frange alaire. Les
palpes avec Quatre bandes claires sont plumeux. Ses gîtes sont presque toujours
garnis de végétation et les larves peuvent supporter une légère sahnité (HAMON et 0/..,
1956a).
Les adultes piquent surtout au crépuscule et aux toutes premières heures de la
nuit (HAMON Bt "J.., 1955 ; GllllES &. DE MEILLON, 1968) avec une tendanc.e zoophlll? Au
Sénégal. où cet anophèle est assez représenté, les dissections aes glandes SallyalreS
n"ont jamais révélé la présence de sporozoites.

Ul
An. cti'tlslani(Laveran)
Il dHfère d'.4n. ziBme.r!lll par une bande claire plus importante au mV8eu de
l'art.iculat.ion t.ibia-t.arse 1 des pattes postérIeures. Les gltes préférentiels I]e cet
anophèle sont les collections d'eau claire .. j'ombre est sans importance.. mais ia
végétation semi-aquatique doit être présente. On trouve les larves dans le:) rnaraîs,
les rizières .. les fossés .. les flaQues herbeuses.. les bassins de pisciculture, le bord
des cours d'eau et les plaines inondables. C'est une espèce rarement récoltée dans
les zones de sahel et dons les régions littorales, cependant les 1a~'es peuvent
supporter !Jne eau légèrement saumâtre. Au niveau des gîtes les femelles très
agressives peuvent piquer pendant la journée (HAMON et el.. t 966). Elles ont une
tendance 8 piquer préférentiellement les animaux et 8 se reposer hors (leS
habitations humaines.
Au SénéQal,
~
A/'~ l.~[I{lSlal'jiest bt:niuCOup mOlliS fr~Quent au'Ali.
.
2i8jJ1G/~;i'~~i Il à Bt~
récolté dans la forêt de Saboya au nord de la Gambie (CüRNET & CHAiEAU, j 974) et a
Kédougou (CAMICPtS et tl/., 1991). C'est un vecteur secondaire occasionnel dGl1s
certains pays d'Afrique (Burkina Faso, Cameroun, Ethiopie).
Ail lliii(Theoba1d)
Les pattes de cet anophèle sont entièrement noires, il en est de même pour les
palpes (sauf 8 leur extrémité Qui est claire). C!est avant tout un anophè!e 'J'eau
courante, on le trouve souvent en bordure des cours d'eau permanents ou sub-
permanents. Les gîtes possèdent toujours une végétation aquatique et une ombre
dense, les larves a'iment se tenir dans la végétation et les débris flottants. Cet
anophèle est aussi bien répendu en zone de forêt Qu'en zone de savane et il n'est
abondont qu'à proximité de ses gîtes larva'ires qui sont localisés (HAMON &. MOUCHET,
196 O. Sa densité présente des fluctuations saisonnières et elle est ma~(imale en fin
de saison des pluies. Les adultes piquent préférentiellement l'homme et sont
endophages en fonction de leur densité. Leur endophilie Qui est très Y8nable serntl\\e
réduite dans 1es savanes soudanai ses (HAMON &. MOUCHET, 1961).
1
An. mïia été trouvé à Saré-Sor'iba 6 5 kilomètres au sud de Kolda (HAf"'ION et 8i..
1956b), dans la mangrove de Saboya en bordure d'un affluent du fleuve Gdlnbie
(CORNET
1
& CHATEAU, 1974), ainsi Qu'au Séné!~al Oriental (HAMON et ôl, 1966 ,: CAMICAS et
tI/.. 1991). Il est connu comme ','ecteur secondaire du paludisme dons de nombreuses
régions d'Afrique (BABER et 8/.. 1932 au Libério ; HAMON &. MOUCHET, 1961 eu BI.~rkine
1
Faso; SERVICE et tll... 1963 au Nlgérla ; ROBERT et tll.., t 966 au Burkina Faso). An. IJ/If
pourrait intervenir dans la transmission du paludisme au Sénégal, dans les localH~s
en bordure de la Haute Gambie et. la Falémé. / '
1
An. htlncoc.ti(Edwords)
1
Le tarse 3 des pattes postérieures est entièrement clair. Les gîtes 1aro/aires
de cette espèce sont en eau claire avec végétation herbacée, ce sont les cours d'~i:iU à
1
courant 181ble, les sources, les ruisseaux et les marais. Il est très anthropophile
(HAMON &. MoUCHET, 1961).
1
An. htlncoc,('io été récolté è Kédougou (CAMICAS et el., 1967) et è Barkedji 1ens
le Ferlo (CAMICAS et tll, 1991) bien qu'étant une espèce de zones forestières et de
1


l J ...
savanes arbor8es huml des 0.' A fn que de l'ouest ~HAMON Bi al. i 966 .: GI LU ES :1 DE
MEIllON.. 1968).
An. tlt1}'/castt1(Ed'Nords)
Chez cet anophèle la costa de l'aile est jaunâtre .. ïanneau bianc des tarses ne
couvre pas l'articulation. Les gîtes larvaires ombragés ou non sont tûujours herbeux
avec une végétation émergeante ou rampante. Il s'agit principalement de rivières,
marécages ouverts et rizières. Les adultes attaquent l'homme aussi bien d l'intérieur
Qu'à l'extérieur des habitations. Les tests de précipitines effectués sur les repas
sanguins indiquent moins de 11 ~ de réactions positiyes pour le sang humain (GILLIES
&. DE MEILLON, 1968).
C'est une espèce de zone soudanienne qUl est falblement répendue dans le s~hei
et en forêt. Au Sénégal elle a été recueillie au stade larvaire à Tivaouane .. ihiès et.
Karang (près de la frontière gambienne) dans les marécages herbeux (HAl"lON et 8l,
1956b). Les adultes ont été capturés à Kolda (HAMON et {IJ~., 1956b), à Bandia dans la
région de Thiès (CORNET &. CHATEAU, 1974), à Kédougou (CAMICAS et 4/.., 1991) et à
Berkedji (FONTENILLE et 4/.., 1992).
An. sql/8mt/~lls (Theoba1d)
Cette espèce présent.e au ni veau de 1a cost.a des bandes cla1 res qui sont. plus
importantes Que chez An. ph8roensis, les pattes sont. t.achet.ées et. les palpes
plumeux. Les larves se trouvent dans les gîtes en eau dormante ou à faible Gourant
mais toujours avec (le la végétation, on les trouve parUcul ièrernent dilflS les rnar.as,
marais, fossés et rivières. Les adultes piquent préférentiellement les animaux.
Sa répartition est moins importante Que celle d'An. phsroensiscar ses larves
ne supportent pas les eaux saumâtres (HAMON et 8l, 1966). Il est surtout fréquent
dans la moitié sud du Sénégal (HAMON et 81, 1966 ; KOHATE, 1991 ; CAMICAS et 81.., 1991 ;
FAYE et tJ/ 1992), et i1 n'a èté recueilli Qu'à l'ét.at. larvaire à Ti\\l80Uane et Thiès
(HAMON et al., 1955).
AJ1. J7llïpes(Gough)
C'est un moustlque assez sombre, la deuxième zone sombre de la nervure 1
possède deux taches claires .. et les tarses 4 et 5 sont entièrement clairs. All niffJ.7es
regroupe deux sous espèces: Ali. nifipes nif/iles et Ali. nlfl}.'7es L':,'-L7ti~....<te..t;l Ali. n;/fpes
par. ingrami est. considéré comme un synonyme de la forme typique Al7. J7ltipes
rolipes(GILI.I ES &. DE MEillON, 1968) ; de même An. rut/pes P8l': seyeneti et A,7. rlllipes
P8r. brocechw8tti sont considérés comme des synonymes de la sous espèce An.
rofipes brollsses': Les gîtes larvaires sont trés variés et généralement ombragés, ce
sont les mares temporaires ou semi-permanentes, les fossés et le bord des rivières.
L'espèce An. rofipes présente une large répartition géographique dans les zones de
savanes et de saliel où il est abondant (HAMON et 61., 1966). et 11 est absent des zones
f oresH ères. Au nord des zones de savanes domi ne An. nlf/pes ni/lj.'7eS (GILLI E3 &. DE
MEILLON, 1968), et An. rotipes broilssesi est la forme désertique (centre et sud du
Sahara).
An. rlltipesest accidentellement récolté sur homme mais se repose dans les
habitations humaines (GILLIES &. De MEillON, 1968; FAVE et tH" 1992). C'est une e~pèc9
essentiellement zoophile et endophile. A Dielmo, il représente près de 213 ides

133
QSPQces snopheliennQs recoltees dans les maisons alors qu'en capture sur homme II
représent.e moins ,je 0..1 % Ije la faune anophélienne totale (KONATE. 1991 ; Dl AGNE.
1992).
Le groupe AIl. /i.'/ffPBsest assez bien représenté au Sénégal.
An. brunnJpes(Theobald)
Chez cet anophèle la troisième zone sombre de la nervure 1 présente une petite
tache claire. les tarses sont entièrement sombres. Les gîtes lar.Jaires sont en eau
ensoleillée. toujours peu profonde. mais souvent assez fraîche. On retrouve les
larves dans les flaQues d'eau. les fossés peu profonds et herbeux. les ruisseaux à
cours lents et les maraicages en voie d'assèchement. Les adultes attaquent
oecasi oneIl ement l·'homme.
Au Sénégal .. An. brunlllDes il été identiflé à Karang (HAMON et a/.i955). à
Toubacouta (HA,.ION et 8/.1955). il Kolda (HAMON e/ ,1/... 1956b) el elie est égalernent
présente à Kédougou (CM1ICAS et al.. 1991).
An. .l+'BllcomBi(T heoba1d)
La moitié basale de la costa de cet anophèle est noire. les deux premiers
segments des palpes sont noirs et le reste est jaunâtre. Les gîtes larvaires
présentent toujours de la végétation et ils sont extrèmement variables. ce sont les
marécages, les rizières. où les rivières herbeuses en zone forestière. Les adultes
piquent préférentiellement les animaux.
An. J+'8IÏcomBi a été récolté à Thiès (HAMON et al.. 1955), dans la forêt de
5aboya (CORNET &. CHATEAU, 1974) et au Sénégal Oriental (HAl"lON et 8/.,. 196Ô).
An. maclIlJpalpis(Gi 1es)
Chez cette espèce les palpes et les pattes sont tachetés. Les larves se
trouvent dans des gîtes Qui ont parfois Quelques millimètres de profondeur, dans les
marécages, les fossés et les rivières en voie d'assèchement avec parfois un mince
film d'eau.
C'est. un anophèle zoophile et exophile. Il a été trouvé à Tiv6ot.J6ne.. Fumela,
1
Karang, Kolda (HAMON Bt al., 1955, 1956b) et. à Kédougou (CAMICAS Bt 8i.. 1991).
An. domicol,,(Edv'fards)
1
Chez cet anophèle les pattes présentent des bandes claires au nivt.!au deB
articulations. Les gîtes larvaires sont trés variés, mais la végétation est toujours
J
présente (souvent en forêt galerie). Ce sont les ruisseaux, les trous le long des
berges de fleuves. Les femelles piquent aCCidentellement l'homme.
Au Sénégal cette espèce a été récoltée à Kédougou (CORNET Bt 8/... 1979). et. à
1
6arl<edj 1(CAMICAS et 8/... 1991).
1
Ce moustique possède des pattes tachetées, les tarses 4 et 5 sont entièrement
1
blancs. Les larves se rencontrent dans tous les types de gîtes temporaires où semi-
1

134
permanents 8 condition qu.'ils SOlent très ensolel11es (herbeux ou non), ce sont. les
mares, les ruisseaux, les DaSSlns et les flaques résiduelles. Les aaultes sont.
zoophi 1es, e~<ophi 1es.
Il a été trouvé en Casaman~e (HAt'ION e/ al., 1966), à Kédougou (RAy,vIOND (Ji dl.
1976) et à Barl<ed j i (CAMICAS et 5/., 199 1).
Ail. brohieri(Edwards)
Cet anophèle dHfère d'Ail. lJoncocJ:i par le troisième tarse Qui n'est pas
entièrement clair. Les larves sc trouvent dans les mêmes types de gîte herbeux et à
eau tiède Que Ail. htJncocj:~ on les trouye dans les marécages et les cours d'eau é
courant très lent. C'est un moustique exophile.. attaquant rarement l'homme.
Au Sénégal, 11 a été récolt.é à Kédougou (CORNET et al.., 1979).
Ail. freetOJ'Wlensis(Evans)
Cette espèce dHfère d'Ail. fllnestllsparticulièrement au niveau de la nervure 5-
1 Qui présente deux taches claires. Il pique essentiellement les animaux.
Au Sénégal, ce moustique a été identifié à Kédougou (CORNET et Q/~., 1979).
C'est un moustique asse: sombre, Qui se distingue d'Ail :jem/JjJjJien part.iculier
au niveau du tarse 3 Qui est entièrement clair. Cet anophèle présente les mêrr.es
types de gîte Que Ail. cOllsttJniet il est particulièrement abondant des zones de forët
où 11 peut remplacer complètement .41l. cOl/stD'ni (HAMON & MOUCHET, 1961). C'est. '.me
espèce exoph11e, exophage et assez anthropophile.
En 1956 Ail poil/o'is était si gna1é parmi 1es anophèi es du Sénéga1(HAMON ei 8i:
1956a), mais il n'a jamais plus été signalé depuis. Sinon il a été cité par KNIGHT &
STONE (1977) Qui ce sont certainement basé sur les données de HAMON 2./ 5/~ (i 9566).
Cependant ..,IU l'inféodation de cette espèce aux régions forestières et aux zones de
savanes humides et très boisées (HAMON
et 5/.,
1966). sa raréfaction est
probablement en corrélation avec la sècheresse et la déforestation du pays.

135
ôiôUOGRAPHIE
BABER 1'1.A., RICE .J.B. & BROWN .J.V. (1932). Malerle studies on the Flrestone R1.lbOer
Plantetion in Liberie .. West Africa. Am..J Hyg., 15 : 601.
BOUDIN C., ROBERT V., CARNEVALE P. & AMBROISE-THOMAS P. ( 199 1). Plasmodium falciperum
and P. malariae epideml0logy in a West African Yillage. BuJJetin of the World
Health Organization .. 69 (2): 199-205.
BRYAN J.H. (1983). A.IJop.f}e.!esge.mPieBend .4nop/'Je/Bs me/es et Brefet, the Gambie .. and
their role in malaria transmission. Ann. Trop. Med. ParasitoJ... 77 : 1-12.
CAMICAS J.L., Fm~TENILLE D., TRAORE-LAMIZANA M.} CORNET .J.P. & ADAM F. (1991). ACtlvltés
du laboratoire üR5TOt'1 de zoologie médicale. Rapport anueJJe CRORA Institut
pasteur Dakar: 54-63.
CAMICAS J.L., HERVY J.P.} HERVE J.P., FERRARA L., HEBRARD G. &. CORNET J.P. (1987). Centre
collaborateur O.M.S. de référence et de recherche pour les arbovirus. inst.
Pasteur.. Rapport annuel: 101.
CARRARA G.G., PETRARCA 'v'., NIANG t1. &. COLUZZI t1. (1990). An(l~ÎlJe/~~" plJOrt.18nsis and
transmission of PloslÎJadillJiJ lolcipon.~lfl'lin the 5enegal River deltà, ·.,..,'est Africil.
Medlcal ilnd veterinary Entomology, 4: 424-424.
CHW'ATT L.J. (1949). AIÎoj.7helesg5iilbille l7ieloscontrol by sYT'omp drainage ln a coastal
zone of Nlgeria, Braish West Afriea. Mostiquo News, 9: 56-68.
CORNET M. & CHATEAU R. (1974). Quelques données biologiques sur Aedes l$l,?gl77yfe)
/i1teoceplJe/l/S (Ne,.,..steod,.~ 1907 en zone de savone soudanienne dens rouest du
Sénégal. Cah. ORSTOM, Sèr. Ent. Méd. Parasitol., 7 : 97-109.
CORNET 1'1., ROBIN V., CHATEAU R., HEME G., ADAM C., VALADE M., LE GaNIDEe li, ...MN C,
RENAUDET J., DIENG PL, BANGOURA J.F. & LORAND A. (1979). Isolement d'aroovirus au
Sénégal
Orlental
à
partir
de
moustiques
(1972-1977)
et
notes
sur
l'épidémiologie des vlrus transmjs par les Aedes" en particulier au VlruS am~rjl.
1
Cah. OR5TOM, Sér. Ent. Méd. Parsaol., 17 : 149-163.
coz J. (197313). Contribution â l'étude du complexe A. o8mbi88. Répartition
1
....
géographique et salsonnlère en Afrique de l'ouest. Cah. OR5TOM, 5êr. Ent. Méd.
Parasita1., 11 : 3-31.
1
coz J. (1973b). Contrlbutlon à la blologie du complexe A. gominoe Glles en Afrique
Occldentale. Cah. ORSTOM, Sér. Enl. Méd. ParasftoJ., 11 : 33-40.
1
coz J. &. HAMON J. (1964). Le complexe Anophe/es g6mbi6e en Afrique Occldentale.
1
Estratto dalla Rlvlsta di Malariologla, 63: 233-244.
1

136
DAVIDSON G. (1962). A!10PfJB/9S l;78.mlJ/8BcompleK Nature, 196 : 907.

"J
DIAGNE N. (1992). Le paludlsme a 01elmo (Sénégal). Etude (le la transmlssl0n et
obsert'atl ons paraslto1ogl Ques et cl'i nl Ques chez 1es femmes encel ntes. Mémol re
de D.E.A. de biologie animale, Université Ch..A.Diop, Dak:ar : 67p.
FAYE O... DIALLO S... FrWE O. & MOUCHET J. (1992). E,.,aluatlon de 1'efficacltè du
Fenlthrothion (Sumithion@ PM 40) sur la ,jensité du vecteur et la pré\\.Ialence du
paludisme à Pout (Thiès.. Sénégal). Ann. Soc. belge Méd. trop... 72 : 103-112.
FAYE O... DIALLO S... GAYE O... NOIR O. ~, FAYE O. (1992). Efficaclté comparée de l'utllisation
des pièges lumineux du type CDC et des sujets humains pour l'échantillonnage
des populations anophéliennes. Résultats obtenus dans la région de Bignone
(Sénégal). Bull. Soc. Path. Ex... 85 : 185-189.
FONTENILLE O... CAMICAS J.L... TRAORE-LAMIZANA M... CORNET J.P. &. ADAM F. (1992). Activltès
du laboratoire OR5TOM de 20010gie médicale. Rapport annuel CRORA : 47-57.
GELFAHD G. (1955). Al'}(tjo'l/'Je/es gel'IlbiIJ8 6i 1es and Al'l(tphe/es l'ne/es Theobald in e
coast al area of Libaria.. West Africa. Tran. Roy. Soc. Trop. Med. Hyg... 49 : 508-
527.
GIGlIOlI M.E.C. (1965). The age composlti on of Anophe/es me/as Theobald (1903)
populations collected simultaneously by different methods in the Gambia.. \\"!est
Africa. Cah. ORSTOM .. Sér. Ent. Méd. Paraslto1... 3 : 11-26.
GILlIES M.T. &. COETZEE M. (1967). A supplement of the Anophelfnae of Africo SouW of
the Sahara. Publ. South Afr. Inst. Med. Res., 55 : 143 p.
GILlIES M.T. &. DE MEILLON B. (1968). Ttle Anophellnae of Africa South of the S\\J!lêliël
(Ethiopian zoogeographical region). Publ. South Afr.lnst. t1ed. Res... 54.343 p.
GUEYE 1. (1969). Quelques aspects de l'épidémiologie du paludisme au Sénégal. Thèse
Doctorat Médecine.. Université de Dakar.
HAMON J... ABONNENC E. &. NOEl E. (1955). Contribution à l'étude des culicidés de l'ouest
du Sénégal. Ann. Parasitol. Hum. Comp... 3 : 277-306.
HAMON J... ADAM J.P. &. GRJEBINE A. (1956a). Observations sur la répartition et le
comportement des anophèles de l'Afrique EQuatoriole Française.. du Cameroun et
de l'Afrique Occidentale. Bull. O.M.S... 15 : 549-591.
HAMON J., CHOUMAAA R... ADAM J.P. &. BAILLY H. (1959). Le paludisme dans la zone pilote
antipaludique de Bobo Dioulasso.. Haute Volta. Cah. ORSTOM.. Sér. Ent. Héd.
Parsitol., 1 : 37-72.
HAMON J... DEVEMY P., RICKENBACH A. &. CAUSSE G. (1956b). Contribution à l'étude des
moustiques de la Casamance. Ann. Parasitol. Hum. Comp... 31 : 607-618.

137
HAI"10N J., SALES ';'" COZ .J., A[,'AM .J.P., HOLSTEIN M., RICHENBACH A., BRENGUES .J., EVRAUD M. ~"
SlIBP..A R. (1966). Contribution à l'étude de la répartition des Anophèles en
Afrique occidentale. Call. ORSTOM, Sér. Ent. Méd. Parsitol., 6: 13-70.
KONATE L. (1991). EpldémlOloqie Iju paludisme dans un village ,je savane soudanienne:
Dielmo .. Sénégal. Thèse 3ème cycle.. Université Ch. A. Diop.. Dakar: 105p.
MUIRHEAD-THOt1S0N R.C. (1943). Studi es on AIÎL":'j.7/i8/es qOIi7lilae and A. 1718/as in and
around Lagos. Bulletin of Entomological Research, 38 : 527-558.
PETRARCA V., 'v'ERCRUYSSE .J. ~c. COlUZZI M. (1987). Obser'leti ons on the Anopheles ge/'J'lb/8@
c,omplex in t.he Senegel River Basin, \\,vest Afriea. Medical and Vet'?n~r!~
Entomology, 1 : 303-312.
RAYMOND H.L., CORNET li. & DIENG P.V. (i 976). Etude sur les vecteurs S!dlvatiques du ....irus
amaril. Inventaire provisoire des habitats larvaires d'une forêt-galerie dans ie
foyer endémique du Sénégal Oriental. Cah. ORsrOl"I.. Sér. Ent. Î'lèd. Parasitai.. 14'
301-306.
ROBERT V., CARNEYALE P., OUEDRAOGO V., PETRARCA V. tv. COLUZZI M. (1938). La tiMsmiss ion
Iju paludisme humain dans un '...·illage de savane du sud-ouest du Burl<tna F330.
Ann. Soc. belge Méd. trop., 66 : 107-121.
SERVICE M. W. (1963). The ecology of the mosQuitoes of the northern ~~uinea sevôrtnan
of Nigeria. Bull. Ent. Res., S4: 601-633.
TRAPE J.F., ZANTE E.L.• LEGROS F., NDIAYE G., 60UGANALY H., DRUILHE P. & SALEM G. (1992).
Vector density gradients and the epidemiolog~J of urban malaiia in [.Gk'jr,
Sénégal. Am. J. Trop. Med. Hyg., 47 (2) : 181-189.
VERCRUVSSE J. (1985). Etude entomologique sur la transmision du paludisme humain
dans le bassin du fleuve Sènègal (Sénégal). Ann. Soc. belge Méd. trop., 6S (Suppl
2) : 171- 179.
VERCRUVSSE J. & JANCLOfS M. (1961). Etude entomologique du paludisme humain dans ia
zone urbaine de Pikine (Sénégaj). Cah. OR5TOivl, Sér. Ent. Jvléd. Parasitol... 9 : 165-
178.

138
.m1.CLE DE ['ETERfv1INATltJN DES ANOPHELES
.m 1.D USE NEGAL
1
Segments abdominaux al,-'ec touffes ,j'ecailles 1ateraux
2
Segments abdominaux d!fférents
3
2
Segment 5 du t.arse posterieur clair, champ alaire clair.... An piJ8roEms/s
Segment 5 du t.arse post.érieur noir, champ alaire sombre. A./7. ~ClI/em(tSilS
3
Tarse postérieur avec au moins deux segments entièrement peles
4
Tarse postéri eur di ff érent.
t 1
4
Longue t.ache claire é l'erticulatü)n t.ibia-tarse
A./7. C(lu~~t8r:f
Petite tache claire el'articulat.ion tibia-t.arse
5
5
Une tache claire sur le nervure 1
417. Z/2.1J"18l11if
Au moins dell~~ taches cleires sur la nervure 1
6
6
Palpes très herissés
Ail p~.li/e/5"
Palpes lisses
7
7
Pattes mouchetées
8
Pattes non mouchetées
9
8
Tarses 3 ô 5 blancs. palpes 8'lec généralement quelques mouchetures
.
.
An. .mect/J.l~'7'tJi;Î/::O~
Terse 3 sombre à 18 base, palpes non mouchete s
An. pret[trfBllsis
9
Deuxième zone sombre de 18 nePlure 1 â deux taches claires .. An rt/"'-ipes
Caractère différent
10
10 T
p. ~
t ' .
t· ,
t
1 .
A
1.
. ' .
arsJ ~ pos eneuren leremen. c alr
/7118ncoc /
Trase 3 postérieur noir il la base
An trr..7/1/eri
11 Apex des palpes blancs, le reste noir
An nii/
Pal pes il pl usi eurs 8nneau~ b1anes
12
12 Tarses entièrement. sombres
13
Tarses différents
15
13 Troisième zone sombre de la nerI/ure 1 à tache claire
An. bnmnipBs
Troisième zone sombre de la nep/ure 1 continue
14
14 Branche supérieure de la nervure 5 à une tache claire
Al!. liJllestllS
Neryure 5-1 à deux taches claires
An: frBBtoJ+'nEmsis

139
'5 Troisième zone sombre (1e la ner'/ure l ct une intern.Jption cJaire, Dettes
tachetées
Al!. gembi88s.1.
Caracactères di fferents
16
16 Articulation ,jes p8tte~ blanche
Al~ dD/llicol e
L'anneau blanc :jes t.arses ne reCOU'lre pas l'art.iculation
'1
11 Costa jaunatre
An. lïevicost8
Moitié basale de la costa noire
Al? j-J·'e!JcOlnei

140
Anthropophi1ie
Zoophilie 1 Endophagle
+
++
~+
+++
+++
+
++
++
1
1
.4'1. ,J'711,:L7Jtw'i.:ri:i
++
++
++
++
1
i
AlJ. ::.k"..JJJ..1J1JU
+
++
++
1
'-;..JJ. l't7CFS,WU'

++
+.
~
!
1
1
AH. .Jl11i
++
+++
+
++
+
1
Âll. 1J..1J1t~7t.~.
1
++
++
++
1
~
1
1
1
A~"" ",~~l~::::~:l
+
!
1
++

i
!
1
!
An. .-rqc,ri.&'t.1.:I{/;,l9
1
+
++
+
1
1
1
.~.... ]"L~~e.....•
+
+++
1
+++
1
Al]. iuw1l1ijJe.-f
1
+
++
1
1
+
1
1
1
1
1
1
Al1. ~.lh'U21t'J·
+
++
1
!
1
,
AIl. .1lla.'it;uiJjJll1jJ.l!
+++
1
1
1
.d..J1. dfWlJi.-:.W
++ •
:
1
.Al1. fl.1~l'..'if..Jl\\i..·

1
+++
1
1i
!
AI]. lunfJ.~I]
+++
1
1
.~'1.. .l:}'::'!'~IV ;J'];~~f..~
+++
~
1
i
AIl. j1\\"tllo'tfo
+i'
++
+
1

AffiilIICCJLJE ~

142
Bull. Soc. Path. Ex••
:WolS-clés : Pièges lumineux. Sujels humains. Échantillon-
85. 1992. 185-189
nage. A. gambiae s.1.. Bignona (Sénégal).
Key-words: Lighl lrap. Human bail. Sampling. A. gam-
biae s.I.. Bignona (Senegal).
Entomologie
EFFICACITÉ COMPARÉE DE L'UTILISATION
DES PIÈGES LUMINEUX DU TYPE CDC
ET DES SUJETS HUMAINS POUR L'ÉCHANTILLONNAGE
DES POPULATIONS ANOPHÉLIENNES
Résultats obtenus dans la zone de Bignona (Sénégal)
Par O. fA YE (..). S. OIAllO (....). O. GAYE (....). O. NOIR (....) & O. fAYF (....) (......)
Comparative efficacy of tbe use of CDC Iigbt traps and bumans to sample anopbeles populations.
Results obtained in tbe Oignona zone of Senegal.
Summary: The simultaneous use for the purpose of comparison of human bait catch and light trap collection for sampling
anopheles populations specially the
Anopheles gambiae s.l. in the area of Bignona. Senegal shows that:
- light traps provide more information on the specifie composition of anopheles fauna;
-

the performance of light traps and that of human baits are comparable indoor during the period of high density
of anopheles. Outdoor, light traps catch fourth less females A. gambiae. But the two methods always vary in the same
pattern and identically reflect the density variations of the populations;
-
there is no significant difference between the repletion status, the physiological age and the sporozoite index of females
A. gambiae s.l. collected with each of the 2 methods.
Light trap collection may therefore be considered a reliable sampling method for A. gambiae s.l. specially inside houses
in some areas where this method can efficiently permit to complete the human bait catch for a malaria transmission study.
Résumé: L'utilisation simultanée, à titre comparatif, de la capture sur sujet humain et de la collecte au piège lumineux
pour l'échantillonnage des populations anophéliennes et en particulier d'Anopheles gambiae s.l. dans la région de Bignona
au Sénégal révèle que:
- les pièges lumineux donnent plus de renseignements sur la composition de la faune anophélienne;
-

le rendement des pièges lumineux et celui des captureurs sont comparables à l'intérieur des habitations en période
de pullulation anophélienne. A l'extérieur, les pièges lumineux capturent quatre fois moins de femelles d'A. gambiae.
Mais les rendements des deux méthodes évoluent toujours dans le même sens et reflètent de façon identique les variations
de densité des populations;

- aucune différence significative n'existe entre l'état de réplétion, l'âge physiologique et l'indice ~'Porozoïtique des femelles
d'A. gambiae s.l. collectées par chacune des méthodes.
La capture au piège lumineux peut donc constituer une méthode d'échantillonnage fiable d'A. gambiae s.l.. notamment
à l'intérieur des habitations dans certaines zones où elle peut compléter la capture sur sujet humain pour une étude de

la transmission du paludisme.
INTRODUCTION
méthode présente des avantages. elle a aussi des
inconvénients liés principalement au pouvoir attractif,
L'échantillonnage des femelles d'anophèles agres-
à la dextérité et à la conscience professionnelle
sives vis-à-vis de l'homme est habituellement réalisé
variables des captureurs. Elle pose aussi un problème
par des captures sur sujets humains. Mais si cette
d'éthique.
C'est pourquoi. profitant de l'occasion offerte par
l'étude longitudinale des Anopheiinae du bassin du
(.) Laboratoire de ParasitololÏe. Dépanement de Biologie animale.
Faadté des Sciences. Université C. A. Diop, Dakar.
marigot de Bignona (3), nous avons utilisé simulta-
(••) Service de ParasitololÏe. FlIl:IIlté de Médecine et de Pharmacie. Uni-
nément
comme méthodes d'échantillonnage de
versité C. A. Diop. Dakar.
(•••) Manuscrit n· t186. Accepté le 31 janvier 1992.
A. gambioe s.l. la capture sur homme et la collecte
Bull. Soc. Palh. Ex., n° 2. 1992
13

143
186
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE EXOTIQUE
au piège lumineux type COC (miniature light trap).
Les pièges utilisés sont du type « COC miniature
Le but poursuivi était de déterminer si cette méthode
light trap » (6) alimentés par 4 piles de 1,5 V et placés
pouvait donner suffisamment de renseignements sur
à une hauteur un peu au-dessus du niveau des lits
la transmission du paludisme pour permettre de ne
(environ 0,60 m du sol).
pas utiliser des sujets humains comme appâts.
Les pièges lumineux sont placés simultanément à
l'intérieur d'une pièce et à l'extérieur (cour) de la
même maison et ont fonctionné entre 19 heures et
MATÉRIELS ET MÉTHODES
7 heures. La capture sur sujets humains est effectuée
dans des conditions similaires, dans une autre maison.
Cette étude s'est déroulée entre septembre 1984 et
Les anophèles capturés sont identifiés, classés par
novembre 1986 et a eu pour cadre six villages rive-
espéce, sexe et état physiologique puis dénombrés et
rains du marigot de Bignona. La zone est située entre
disséqués pour la recherche de sporozoïtes de Plas-
12°35 et 13° nord, 16°10 et 16°25 ouest.
modium dans les glandes salivaires et la détermina-
Les villages de 300 à 600 habitants sont implantés
tion du taux de parturité par l'examen des trachéoles
entre 500 et 1 500 m des rives du marigot où les vil-
ovariens des femelles en début de cycle gonotro-
lageois aménagent des parcelles de riziculture pluviale.
phique.
Les maisons comportent habituellement 3 à 5 pièces
avec un plafond de clayonnage et de glaise. Les murs
sont en briques et les toits sont généralement en tôle.
RÉSULTATS
L'élevage est en développement dans la zone avec
surtout des ovins et des caprins. Quelques bovins et
Composition spécifique de la faune anophéUenne
porcins sont également présents dans certains villages
ainsi que la volaille. Les habitants passent la soirée
Les résultats des captures effectuées sont présentés
dans les vérandas ou dans la cour et rentrent se cou-
dans le tableau I. Les captures sur sujets humains
cher vers 22-23 heures.
ont permis d'obtenir A. gambiae s.1., A. pharoensis,
Le bétail est enfermé vers 19 heures dans les étables
A. ziemanni et A. squamosus. Le piège COC a cap-
situées à proximité des habitations.
turé outre les espèces précédentes A. rufipes. A. gam-
Nous avons pu disposer dans chaque village de
biae .s.1. prédomine dans les récoltes effectuées avec
pièces semblables dans différentes concessions pour
les deux méthodes.
l'échantillonnage des populations anophéliennes.
Le piège COC a permis de capturer en plus grand
Tab. I. -
Composition de la faune anophé/ienne
récoltée sur homme et avec le piège lumineux « CDC Il entre septembre 1984 et novembre 1986
INTERIEUR
EXTERIEUR
ESPECES
Homme
PiègeCOC
Homme
PiègeCOC
Tc
%
Tc
%
Tc
"
Tc
%
A. gambitu! S. 1.
14993
98,7
13 588
96,6
9244
97,8
2075
80,1
A. pharoensis
180
1,2
129
0,9
191
2,0
25
1,0
A. :Îel1l41l1li
9
0,1
133
0,9
18
0,2
279
10,8
A. sqUQ11lOs/u
0
.
210
1,5
6
0,1
210
8,1
A. rllfipu
0
-
13
0,1
0
.
1
0,03
TOTAL
IS 182
100,0
14073
100,0
9459
100,0
2590
100,0
Tc: total captw'é

144
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE EXOTIQUE
187
nombre A. ziemanni et A. squamosus qui sont dans
reur mais ce dernier a pris nettement plus de femelles
la région à tendance zoophile et exophile (3).
que le piège au cours des séances de compétition.
Pendant cette période, le nombre de femelles
Rendement des méthodes de capture
d'A. gambiae s.l. capturées par les méthodes en com-
pétition (3 264) est supérieur au nombre de femelles
L'examen du tableau II montre que le rendement
capturées par le piège ou par l'homme au cours des
du piège est inférieur à celui du captureur. La diffé-
séances normales. n apparaît ainsi que le piège comme
rence de rendement est plus importante à l'extérieur
le captureur ne prennent pas la totalité des femelles
où le piège a capturé en moyenne quatre fois moins
se trouvant à l'intérieur des habitations au cours de
de femelles d'A. gambiae s.l. que le captureur. Le
la nuit.
meilleur rendement du piège enregistré à l'extérieur
au début de l'étude (septembre-octobre 1984) était
État physiologique des femelles capturées
lié à l'emplacement du piège à proximité des étables.
En effet, le rendement du piège dans les étables a
Les femelles d'A. gambiae s.l. capturées sur homme
toujours été plus élevé que celui du piège placé à
sont généralement à jeûn. Les proportions de femelles
l'extérieur, loin des étables (3).
« pré-gravides» capturées à l'intérieur (2,9 O!o, effectif
A l'intérieur des habitations ou à l'extérieur, le
440) et à l'extérieur (3,3 O!o, effectif 307) sont com-
rendement du piège a reflété de la même façon que
parables (XZ = 2,84).
celui du captureur les variations saisonnières et locales
Ces femelles ont été capturées uniquement en saison
de la densité des populations d'A. gambiae s.l.
des pluies, période de pullulation d'A. gambiae s.l.
Entre août et novembre 1986, nous avons com-
mais leur âge physiologique n'a pu être déterminé.
paré d'une part les récoltes effectuées simultanément
Le piège COC a capturé une majorité de femelles
sur sujet humain et au piège COC dans deux pièces
d'A. gambiae s.l. à jeûn mais aussi des femelles gor-
différentes (séances normales) et d'autre part les
gées (342 à l'intérieur et 24 à l'extérieur) et des
récoltes effectuées par les deux méthodes dans les
femelles gravides (298 à l'intérieur et 81 à l'extérieur).
mêmes pièces (séances de compétition).
La composition selon l'état physiologique des femelles
Les échantillons obtenus après 15 nuits de capture
capturées à l'intérieur diffère significativement de celle
par ces deux méthodologies ne sont pas comparables
des femeltes capturées à l'extérieur (XZ = 36,05 pour
(XZ = 137,35 pour 1 ddl). Pour chacune des deux
2 ddl).
méthodes de capture, les récoltes effectuées au cours
des séances normales sont supérieures à celles des
Age physiologique des femelles d'A. gambiae s.p.
séances de compétition (tableau III).
Au cours des 15 séances normales, le rendement
Les résultats des dissections des femelles capturées
du piège est légèrement supérieur à celui du captu-
sont présentés dans le tableau IV.
Tab. 11. -
Variations saisonnières du rendement des deux méthodes de capture d'A. gambiae s./.
INTERIEUR
EXTERIEUR
Homme
Piège cne
Homme
Piège cne
Tc
H.N.
Moyen.
Tc
P.N.
Moyen.
Tc
H.N.
Moyen.
Tc
P.N.
Moyen.
Septembre - octobre
1 384
22
62,9
712
12
59,3
975
22
43,3
702
12
58,5
Novembre - mai
58
54
1,1
34
73
0,5
13
54
0,2
3
70
0,04
Juin • octobre
8031
53
151.5
8397
55
152,7
6273
53
118,3
1 368
54
25,3
Novembre. mai
15
24
0,6
52
24
2,2
9
24
0,4
2
24
0,1
Tc
Nombre de femeUes captuRes
H.N. (p.N.) : Nombre de ~es de capcures
Moyen:
Moyenne (femelles capturw par nuit)

145
188
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE PA THOLOGIE EXOTIQUE
Tab. III. -
Résultats des captures sur homme et au piège CDC
au cours des séances normales et des séances de compétition.
SEANCES NORMALES
SEANCES DE COMPETITION
Nombre
de
séances
Homme
Piège CDC
Homme
Piège CDC
Tc
Moyenne
Tc
Moyenne
Tc
Moyenne
Tc
Moyenne
Août
4
720
180,0
527
131,7
559
139,7
167
41,7
Septembre
5
1 396
279,2
1 467
293,4
1 123
224,6
872
174,6
Octobre
3
400
133,3
721
240,3
316
10'.3
215
71,7
Novembre
3
40
13,3
9
3,0
7
2,3
5
1,7
TOTAL
15
2556
170,4
2724
181,6
2005
133,7
1 259
83.9
Tc :
Nombre de femelles capturées
Les femelles capturées sur homme à l'intérieur et
Coût d'utilisation des méthodes de capture
à l'extérieur comportent respectivement 47,4 010 et
48,2 010 de femelles pares. Ces deux taux de parturité
Les pièges CDC ne posent aucun problème de fonc-
sont comparables (Xl = 0,5 pour 1 ddl). Il en est de
tionnement s'ils sont correctement entretenus.
même pour les femelles capturées au piège COC à
Pour une nuit de capture, le fonctionnement du
l'intérieur et à l'extérieur avec respectivement 44,7 010
piège coûte environ 8,40 FF et le captureur 50 FF.
et 46010 de femelles pares (Xl = 0,17).
La comparaison des échantillons prélevés par le
piège et par le captureur ne montre pas de différence
DISCUSSION
significative d'âge physiologique moyen à l'intérieur
(X2 = 2,93) et à l'extérieur (X2 = 0,53).
A l'intérieur comme à l'extérieur des habitations,
les pièges lumineux COC ont permis de capturer un
grand nombre d'anophèles. En plus d'A. gambiae
Indice sporozoïtique des femelles d'A. gambiae s.l.
s.l. et d'A. pharoensis, des espèces peu ou pas agres-
sives pour l'homme ont été capturées par le piège
Les indices sporozoïtiques moyens des femelles cap-
qui constitue un excellent moyen d'étude de la faune
turées sur homme s'élèvent à 0,38 010 et 0,16 010 res-
anophélienne.
pectivement à l'intérieur et à l'extérieur (tableau IV).
Le rendement du piège est proche de celui du cap-
La différence entre ces indices est imputable au hasard
tureur à l'intérieur des habitations mais il est nette-
(X2 = 3,52).
ment plus faible à l'extérieur. Le faible rendement
L'échantillon prélevé par le piège COC à l'inté-
à l'extérieur peut être dG à l'atténuation relative de
rieur des habitations comporte 0,42 010 de femelles
la brillance de la lumière du piège (5). Le rendement
infectées mais aucune infection n'a été décelée parmi
du piège a traduit de la même manière que celui du
les femelles piégées à l'extérieur.
captureur les variations saisonnières et locales de la
Il n'existe cependant pas de différence significa-
densité des femelles d'A. gambiae s.l.
tive de taux d'infection entre ces femeUes (X2 = 1,34).
Nous n'avons pas observé le caractère imprévisible
Les indices sporozoïtiques moyens enregistrés parmi
du rendement du piège déjà signalé (2, 5). L'impor-
les femeUes capturées sur homme et au piège lumi-
tance des récoltes peut varier d'une nuit à l'autre
neux sont comparables (X2 =0,04 à l'intérieur et 0,52
ou d'une maison à l'autre mais cela a ~é également
à l'extérieur).
observé pour les captures de nuit sur homme.

146
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE EXOTIQUE
189
Tab. IV. -
Résultats des dissections de femelles d'A. gambiae s.l. capturées sur homme et au piège CDC.
INTERIEUR
EXTERIEUR
Homme
Piège CDC
Homme
Piège CDC
p
N
D
1
P
N
D
1
P
N
D
1
P
N
D
1
SepL - OCL
682
9
477
2
Nov.- mai
4S
12
S7
1
IS
0
17
0
10
2
13
0
Juin - OCL
ISSI
14SS
3412
6
4S9
S30
1062
2
1189
1067
2429
3
14S
170
31S
0
Nov. - mai
4
10
IS
0
13
S
20
0
6
1
8
0
Juin - OCL
662
1106
1667
6
103
191
290
3
166
403
6S4
1
Nov.
82
22
104
1
8
13
21
1
TOTAL
2344
260S
S937
23
S98
739
1410
6
1371
1473
3S81
6
14S
170
31S
0
p=
Nombre de femelles pares
N=
Nombre de femelles nullipares
D=
Nombre de femelles disséquées
1=
Nombre de femelles infectées
Le rendement plus faible du piège peut être com-
Iisation des pièges lumineux « CDC » comme moyen
pensé en multipliant le nombre de pièges; ce qui
d'échantillonnage des populations anophéliennes. Cah.
permet d'avoir une meilleure répartition des échan·
ORSTOM, Sér. Ent. Méd. Parasit., 1973, XI (4), 263-
270.
tillons prélevés dans chaque localité.
2. Coz (J.), HAMON (J.), VEllVENT (O.) & SALES (S.). -
L'état physiologique, le taux de parturité et l'indice
Contribution à l'étude du piège lumineux « CDC minia-
sporozoïtique des femelles capturées par les deux
ture light trap » comme moyen d'échantillonnage des
méthodes sont comparables.
populations anophéliennes dans le Sud-Ouest de la
Nos résultats sont différents de ceux observés au
Haute-Volta. Cah. ORSTOM, Sér. Ent. Méd. Parasit.,
1971, IX (4), 417-430.
Congo où la proportion de femelles d'A. gambiae s.1.
nullipares était deux fois plus élevée dans les récoltes
3. FAYE (O.). -
Contribution à l'étude des Anophe/inae
(Diptera cu/icidae) et de la transmission du paludisme
effectuées par le piège que dans celles du captureur (1).
dans la zone du barrage anti-sel de Bignona, Ziguin-
Compte tenu de toutes ces observations, il con-
chor (Sénégal). Thèse de 3~ cyc/•• Université Cheik Anta
viendrait de tester au préalable l'efficacité du piège
Diop, Dakar, 1987 217 p.
lumineux qui pourrait en cas de succès permettre un
4. ODETOYINBO (J. A.). -
Prelimmary investigation of the
échantillonnage satisfaisant des populations d'A. gam-
use of light trap for sampling malaria vectors in the
biae
Oambia. Bull. OMS, 1969, 40, 547·560.
s.1. L'utilisation des pièges permettrait ainsi de
rMuire au minimum le nombre de captureurs et
5. PAlOT (F.-X.), LE PONT (F.) & MOLEZ (J. F.). -
Utili-
sation des pièges lumineux « CCC miniature light trap »
d'obtenir des échantillons à des coûts réduits.
comme moyen d'échantillonnage des populations ano-
phéliennes dans un village du littoral de la Ouyane fran·
çaise. Cah. ORSTOM, Sér. Ent. Méd. Parasit., 1977,
BIBLIOGRAPHIE
XV (3), 233-240.
6. SUDtA (W. D.) & CH.uœE1lLAIN (R. W.). -
Battery-
1. CAllNEVALE (p.) & LE PONT (F.). -
~pidémiologie du
operated light trap, an improved mode!. Mosq. News,
paludisme en République Populaire du Congo. II. Uti-
1962, 22, 126-129.


C.. HI/m. Camp.,
MOfS-<:lts: Ilnophefes gambiae. Paludisme. peRo C'ytogénétiquc.
1993, :'=""
68: n'
, 000-000.
148
Sénégal.
Key-words: .·tnopheles gambiae. Malaria. PCR. Cytogenetics.
Scncgai.
COMPARAISON DES TECHNIQUES PCR ET CYTOGÉNÉTIQUE
POUR LA DÉTERMINATION DES MEMBRES
DU COMPLEXE ANOPHELES GAMBIAE AU SÉNÉGAL
D. FONTENILLE", O. FAYE"", L. KONATE", N. SY"", F. H. COLLlNS·""I"
Les auteurs comparent l'étude cytogénétique des chromosomes
trois zones biogéographiques du Sénégal sont déterminés par les deux
et une nouvelle technique PCR pour la détermination des espèces
méthodes. Les résultats sont totalcment identiques. Les avantages
membres du complexe An. gambiae. Cinquante·sept individus uc
ct les inconvénients respectifs des deux méthodes sont comparés.
St."MMAIlY: Comparison of C)1ofogical and PCR methods for the identincatioD of mosquilo species of the Anopheles gambitu romplex in Seneg:al.
Thc classical cytological tcchniquc and a ncw PCR technique were
An. gambiae and 2S An. arabiensis 'Ncre dctcrmined by both
compared for the identification of mosquito species of thc Ano·
methods. AUthe resulu were similar. The Idvant3ges of cach mcthod
pheles gambiae complex. Fi fty seven specimens, caught in three dif·
are discusscd.
ferent bioclimatic senegalese regions, were tested. Thirty two
INTRODUcrlON
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Capture des cu/icidae
Les Anophe/es du complexe An. gambiae sont, avec Ano·
Les moustiques ont été capturés sur homme et parmi la faune
phe/es junestus, les vecteurs du paludisme au Sénégal. Trois
résiduelle, cntre aoQt ct octobre 1992, dans trois stations apparte·
espèces de ce complexe ont été signalées: An. arabiensis,
nant à trois domaines biogéographiques différents :
An. gambiae et An. me/as.
-
villagt de
Wassadou
dans
la région' de Tambacounda
La détermination précise de l'espèce ne peut pas se faire
(13' 20' W/13' 21' N) en zone soudano-guinéenne,
morphologiquement. Les principales méthodes utilisées sont
-
village de Ngajaga dans la région de Dakar (17" 03' W1
14' 57' N) en zone soudano-sahélienne,
l'étude
cytogénétique
des
chromosomes (4),
l'analyse
-
village de Diomandou dans la région de Podor (14" 39' WI
d'isoenzymes (6), l'analyse des hydrocarbones cuticulaires (2),
16° 31' N) en zone sahélienne.
les sondes ADN (3) et depuis peu la technique PCR de poly.
mérisation en chaine (7). Nous comparons les résultats
Dtrermination par la mtthode de polymüisarion en chaine (PCR)
obtenus par l'étude cytogénétique et par la technique PCR
Trois amorces de 20 nucléotides distinguant des différences spéci·
sur des individus capturés dans trois régions du Sénégal.
fiques d'cspèces dans les séquenccs d'espacement non traduites des
gcnes ribosomaux (Ribosomal DNA intergenic spacers) sont utili·
L'étude de ces vecteurs de paludisme, en particulier au niveau
sées (8). Les pattes et les ailes sont broyées et le DNA extrait est
moléculaire, est un des défis des années à venir. Il était donc
ressuspendu dans 30 III d'eau. Chaque tube d'amplification contient
fondamental de valider la technique PCR dans le contexte
10 III du tampon de réaction 10X (lOX -
100 mM tris à pH 8;30,
de l'Afrique de ('Quest.
500 mM KCl, 1S mM Mg01, 0,1 <lfo 1w/v) gélatine), O,OS III de
dNTP (solution à 100 mM pour chaque !1ucléotide), 2 III de chaque
amorce (20 ng/Ill), 78,4 III d'H10 sténle, 2 unités de polymérase
(Perk in· Elmer Cet us) et 3 III d'ADN de moustiquc. Environ 30 III
d'huile minérale sont ajoutés dans chaque tube pour éviter l'évapo-
" ORSTOM, BP 1386, Dakar, Sénégal.
ration.
Département de Biologie animale, université Cheikh Anta Diop,
L'amplification se fait selon les conditions suivantes: S min à
Dakar, Sénégal.
94" suivi par 30 cycles (dénaturation pendant 1 min à 94" C, hybri·
Malaria branch, division of Parasitic diseases, Centers for
dation pendant SO sec à SO" C et élongation à 72· C pendant SO sec)
Disease control, Atlanta, GA 30333, USA.
et S min à n" C. Les èchantillons amplifiés subissent une électro-
Acceptt le: 3 juin 1993.
phorèse sur gel d'agarose. L'amplification de l'ADN d'An. arabiensis
..-_
_
-. _
__._--,
!"
1 • ~ •. :
. • 1- r, 1
1
f)'J
, .• '1
1 " ' ( " )
f-. • .•. I ... IL.•••
....;:J.)
1
h.: l"': .
."'[
L=.:..:-: .••.• . .. .' ~ , _...

produit un frJgment de 313 paires de bJses ct l'amplification de
149
Chacune des methodes présente cependant des avantages
l'ADN d'/'lll. gambiae un fragment de 388 pb.
et des inconvénients par rappon à l'autre. L'étude cytogé·
Détermillatio" par la méthode cytogénétique
nétique necessite d'avoir des femelles semi-gravides, ce qui
exclut une partie des moustiques capturés en faune rési.
Les femelles d'anophèles prélevés sont fixées sur le terrain dans
duelle et oblige à maintenir en survie au moins 12 heures
une solution de Carnoy modifiée (trois parties d'éthanol absolu
et une partie d'A/ide acétique glacial) ct conservées au congéla·
les moustiques ayant pris un repas de sang comple~ L'inter-
teur à - 20· C jusqu'à la préparation. La détermination spéci·
prétation des chromosomes demande une connaissance
fique des membres du 'complexe An. gambiae est effectuée sur
approfondie, et même pour un entomologiste averti au
les chromosomes polyténiques des cellules trophoeytaires de
maximum 80 % des Anopheles étudiés sont interprétables
l'ovocyte des femelles semi·gravides. La technique de préparation
cytologique est celle de Hunt (5) ct la lecture dcs inversions chro-
(ovaire au bon stade et lecture correcte), mais l'étude cyto-
mosomiques est faitc selon la méthode de Coluzzi et al. (4).
génétique permet d'aller plus loin que le niveau spécifique
Les déterminations ont été faites en aveugle, par OF pour la
dans l'interprétation génétique en déterminant les cytotypes
cytogénetique et par OF pour la PCR et les résultats comparés
d'An. gambiae (forêt, savane, mopti, bamako, bissau).
à la, fin du protocole.
L'intérêt majeur de la technique PCR est l'identification
de tous les Anopheles du complexe gambiae capturés, et
RÉSULTATS
ce seulement à partir des pattesi Le moustique est con-
servé simplement dans un tube avec un dessiccateur. La
Au total 57 anophèles ont été identifiés par les deux
technique est simple mais encore onéreuse et elle nécessite
méthodes. Les résultats des déterminations au niveau de
un matériel adapté. Une modification de la technique PCR
l'espèce ont été entièrement identiques et sont présentés
ou
l'utilisation
de
RAPD·PCR
(1)
devrait
permettre
dans le tableau J.
d'atteindre voire de dépasser la précision de la technique
cytogénétique en permettant la caractérisation de différentes
TAOLEAU 1. -
Détermination par cytogénétique et PCR
populations d'An. gambiae ou d',·ln. arabiensis.
des Anopheles du complexe gambiae.
Remerciements. -
Nous remercions le D' DIOOUTrE, directeur
.Héthode
Espèces
de capture
Wassadou Ngajaga Diomandou
de l'Institut Paslcur de Dakar qui nous a autorisé à utiliser du
matériel de l'Institut. OF a bénéficié d'un financement de l'Ins-
titut Français de Recherche Scientifique pour le: Développement
/'ln. gambiae
homme
3
0
S
en
Coopération (ORSTOM) ct OF d'un
finane:ement TOR
faune résiduelle
19
1
4
(UNDP/Banque Mondiale/OMS n° 900071).
~
An. arabiensis homme
0
8
1
faune résiduelle
0
lO
6
RÉFÉRENCES
Toral
22
19
16
1. Ballinger·Crabtre:e M. E., Black W. C., Miller R. : Use: of
genetic polymorphisms de:tecte:d by RAPD·PCR for diffe:ren-
En zone soudano.guinéenne seul An. gambiae a été
tiation and identincation of Aedes aegypti subspecies and popu-
trouvé. An. arabiensis est très largement dominant dans
lations. Am. J. Trop. Med. Hyg., 1993 4etlbiiiitted'. 1 U{o)l S'J
.'J
la région de Dakar en zone soudano-sahélienne et on trouve
2. Carlson D. A., Service M. V. : Identification of mosquitoes
of the Anopheles gambiae species complex A and B by analysis
les deux espèces en proportion comparable dans la région
of cUlicular components. Science. 1980, l07, 1089·1091.
du neuve Sénégal en zone sahélienne. Dans celte dernière
3. Gale K. R., Crampton M. C. : DNA probes for species identi·
région, il est intéressant de noter que~.5 des 6 anophèles
fication of mosquitoes in the Anopheles gambiae eomple:t. Med.
II-·
du complexe captures
sur homme étaient de
l'espèce
Ver. Entomol., 1987, l, 127·136.
An. gambiae.
4. Coluzzi M.• Sabatini A., Pctrarca V., Di Deco M. A. : Chro·
mosomal differentiation and adaptation to human environments
L'étude cytogénétique a permis de préciser qu'à Nga-
in the Allopheles gambiae eomple::t. Trans. R. Soc. Trop. Med.
jaga vers Dakar les rares An. gambiae sont du type 2Rb
Hyg., 1979, 73. 483-497.
(forme savane) et les An. arabiensis majoritairement du
5. Hum R. H. : A eytologieal technique for the Anopheles gam·
biae complex. Parassitologia, 1973, /J, 137-139.
type 2Rab. A Diomandou les An. gambiae sont du type
6. Miles S. J. : A biochemical key to adult member of the Ana-
2Rb et 2Rbd (forme' savane) et les An. arabiensis du type
pheles gambiae group of speeies (D'lItera: culicidae). J. Med.
2Rab et 2Rabd. A Wassadou, où An. gambiae est seul
Entomol., 1979, /J, 297·299.
présent, le cytotype savane prédomine (type 2Rb).
7. PaskewilZ S. M., Collins F. H. : Use of polymerase chain rcac-
tion to identify mosquito speeies of the Anopheles gambiae
eomplex. Med. Veto Entomol., 1990, 4, 367·373.
DISCUSSION
8. Scott J. A., Brogdon W. G., Collins F. H. : Identification
of single specimens of the Anopheles gambiae complex by poly·
On observe une parfaite corrélation entre les deux
merase chain reaction. Am. J. Trop. Med. Hyg., 1991 (sub-
méthodes pour la détermination de l'espèce.
milled).
© Masson. Paris 1993
2


151
EPIMEDIOlOGIE DES ENDEMIES PARASITAIRES DANS LA ZONE DU
BARRAGE ANTI-SEl DE BIGNONA (SENEGAL>
par
O. GAYE, S. DIALLO, O. FAYE, O. NDIR, I.B. BAH, A.B. NDIAYE, O. FAYE
INTRODUCTION
La salinité des sols a toujours constitué un facteur limitant pour l'exploitation optimale de la
vocation rizicole de la basse Casamance.
La construction du barrage anti-sel d'Affiniam situé dans le département de Bignona entre
dans le cadre d'un vaste programme de mise en valeur des terres salées de mangrove entrepris par le
Gouvernement du Sénégal. Ceci a pour objectif de récupérer 800 hectares de terres salées.
Les aménagements prévus présentent cependant l'inconvénient de provoquer des
modifications écologiques pouvant être favorables à l'extension des maladies dont la transmission
est liée à l'existence d'eau douce de surface. Aussi, il a été convenu d'étudier les endémies
parasitaires dans cette zone afin de disposer de données qui serviront de référence pour suivre
l'évolution de la situation sanitaire après les aménagements projetés, et ainsi promouvoir des
mesures adaptées en cas de nécessité:
CADRE D'ETUDE
La zone d'étude concerne le bassin du marigot, affluent de la rive droite du fleuve Casamance
qui le reçoit à 55 km de l'océan. Elle fait intégralement partie du département de Bignona et est
située au Sud-Ouest. Le marigot de Bignona prend sa source à une vingtaine de km au Nord de
Bignona. Il a une longeur de 66 km avec un bassin versant de 820 km2. Le climat est de type soudano-
guinéen caractérisée par une saison humide allant de Juin à Octobre. La pluviométrie subit des
variations importantes: 1032,5 mm d'eau ont été enregistrés en 1981, 612,6 en 1983. 10489 habitants
ont été recensés, en majorité composés de Diola (90 %) dont l'activité principale est l'agriculture.
MATERIEL Er MErHODES
A. ECHANTIllONNAGE
15 villages situés dans la zone du marigot soumise à la remontée saline ont été retenus de
même que deux autres situés en amont de Bignona non soumis à l'influence de la marée. Les enquêtes
ont été réalisées en Octobre, Novembre 1983 et Mai 1984. S'agissant du paludisme, 3115 sujets ont été
examinés soit 29,7 % ; 3 776 soit 36 %·ont été examinés pour le dépistage de la bilharziose urinaire et
3 275 soit 31,2 % pour les parasitoses intestinales.
B. METHODES
• Paludisme
Deux gouttes de sang sont prélevées sur une lame porte-objet par piqûre à la pulpe du doigt
pour la confection d'une goutte épaisse et d'un frottis. Les lames sont ramenées ensuite au Laboratoire
pour coloration au Giemsa en vue de déœler la présence d'hématozoaires et d'évaluer leur densité.
Le volume de la rate a été également apprécié.
139
Dakar M~dical, 1991,36,2

152
- Biharziose urinaire
D a été remis à chaque sujet un pot en plastique de 250 ml numéroté destiné à recueillir des
urines. 10 ml sont ensuite prélevés et transférés dans un tube à centrifuger. Après centrifugation
pendant 10 minutes à 1500 tours/minutes, la totalité du culot est recueilli entre lame et lamelle et
examiné au microscope en vue de la mise en évidence des œufs de 5histosoma haematobium.
- Parasitoses intestinales
Les selles recueillies dans un sachet ont été examinées sur place dans les 6 heures qui ont
suivi leur émission. Seul l'examen direct a été pratiqué.
- Prospections entomologiques
Ont été systématiquement recherchées les larves et adultes de Culicidae. Les larves de
moustiques ont été recherchées dans toutes les collections d'eau des villages concernés. Tous les gites
positifs ont fait l'objet d'un prélèvement. Les larves ont été conservées dans du lactophénol et
ramenées au laboratoire pour identification. Pour les moustiques adultes, trois techniques ont été
utilisées :
la capture de nuit sur appât humain de 19 h à 07 h (un homme à l'intérieur d'une case, un
à l'extérieur). Chaque sujet servant à la fois d'appât et de captureur ;
la récolte de la faune résiduelle après pulvérisation d'une solution de pyréthrines dans
les cases habi tées ;
la capture nocture au piège lumineux type COC.
Les moustiques récoltés sont identifiés et les femelles d'Anopheles gambiae disséquées en
we de mettre en évidence des sporozoites dans les glandes salivaires.
- Prospections malacologiques
Les prospections ont eu lieu au niveau des collections d'eau où sont choisis les points de
récolte en fonction de la fréquentation humaine et de l'accessibilité. Les mollusques sont recherchés
au niveau des supports (tiges, brindilles), dans la vase et au niveau de la végétation, puis ramenés
au laboratoire pour identification et étude de leur infestation. L'identification a été faite selon les
critères proposés par Mandai Barth (1973).
RESULTATS
1. Paludisme
Il) Dllns lA zone soumises Q l'influence de lA mArée:
En Octobre et Novembre 1983, sur 2960 sujets examinés répartis dans 8 villages, 980 étaient
porteurs d'hématozoaires soit un indice parasitaire de 33,1 %, 148 étaient porteurs de gamétocytes
dans le sang soit un indice gamétique de 5 % ; 62 étaient porteurs de spénomégalie soit un indice
splénique de 2,1.
Ces indices varient selon l'âge. Ainsi, l'indice parasitaire (I.P.) qui est de 8 % chez les
nourrissons s'élève à 39,4% entre 2 et 9 ans, et diminue à 28;J % chez les adultes.
L'indice splénide (I.S) subit des variations comparables: nul chez les nourrissons, il s'élève
jusqu'à 4,8 % entre 2 et 9 ans et baisse ensuite pour se situer à 0,1 % chez les adultes.
L'indice gamétique (I.G) quant à lui augmente jusqu'à la tranche 2-9ans où il atteint 7 % pour
diminuer ensuite jusqU'à 3,5 % chez les adultes.
140
Dakar Médical. 1991.36.2

153
Ces indices varient également selon les localités. Sur l'ensemble des 8 villages prospectés, la
paludisme sévit à l'état mésoendémique dans ï d'entre-eux (I.P. compris entre Il et 50 %). Ce n'est
qu'à Mandégane qu'il atteint 5ï,7 '-7ç témoignant ainsi d'une situation hyperendémique (I.P. compris
entre 51 et ï5 o/c J.
Les espèces plasmodiales rencontrées etaIent
Plasmodium
falciparum (98,8 %),
Plasmodium malariae (0,3 %) Plasmodium ovale (0,1 %).
bJ Dans la ::one l'Ion soumIse li l'influence de la marée
Les deux villages situés en amont de Bignona ont été choisis à titre de témoins.
Li.P. global est de 63,2 q,. L'I.G. de Il %,1'1.5. de 15,5 %. Chez les enfants de 2 à 9 ans, l'I.P.
est de 94,4 %, correspondant à une holoendémicité (I.P. supérieur à 75 %). Comme pour la première
zone, les mêmes espèces plasmodiales ont été mise en évidence: Plasmodium faciparum (98,7 %),
Plasmodium malariae (0,5 %) et Plasmodium ot'ale (0,6 %).
2. Bilharziose urinaire
sur 3645 urines examinées. 23 contenaient des œufs viables de Shistosoma haematobium soit
un indice global de 0,6 %. Le plus grand nombre de cas a été diagnostiqué à Affiniam (13 cas).
Dans les deux villages témoins, il n'a été trouvé aucun cas de bilharziose urinaire.
3. Parasitoses intestinales
Parmi les 3 182 personnes examinées, 2 367 étaient porteuses d'un ou de plusieurs parasites
intestinaux soit un indice d'infestation global de 74,4 %.
Toutes les tranches d'âge sont concernées avec des infestations variables: 65,7 % dans la
tranche 2 à 4 ans, 70,4 % entre 5 et 9 ans, 76,1 % entre 10 et 14 ans et 76,1 % chez les sujets âgés de plus
de 50 ans.
Plusieurs parasites ont été rencontrés; il s'agit notamment de Entamoeba coli présent chez
62,7 % de selles examinées, Necator americanus
avec 26,2 % de porteurs, Giardia intestinalis
présent chez 6A '7". La prévalence de Strongyloïdes stercoralis s'établit à 2,6 %, suivi de Trichiuris
trichiura, Ascaris lumbricoides
et Hymenolepis nana avec des taux respectifs de 1,2, 1 et 0,9 %.
On retrouve des indices également élevés dans les deux villages témoins. 65 porteurs d'un ou
plusieurs parasites intestinaux soit un indice d'infestation global de 69,9 %. Les enfants et les
adolescents sont les plus atteints. Plusieurs espèces sont rencontrées: E. Coli est l'espèce la plus
répandue (62,7 %) suivie de Necator americanus (26,2 'l'li).
4. Prospections entomologiques
Les prospections entomologiques se sont déroulées sucessivement en fin de saison pluvieuse
(Novembre 1983) et pendant la saison sèche (Mai 1984).
En Novembre, des 69 gîtes larvaires potentiels explorés, 8 contenaient des larves
d'anophèll'S dont 5 avec des larves d'A. melas, 2 aVl'C d'A. gambiae et un avec A. pharoensis, Les
gîtes larvaires positifs sont essentiellement constitués par le marigot de Bignona, les trous
d'emprunt, les casiers rizicoll-s et les marcs.
A. melas a été rencontr(' Jans le'S );ites ayant une salinité variant de 7,5 g/I à 24 g/1. A.
gambia et A. pharoensis dans les );ites J'cau JOUCl'.
Pendant la saison sc.'Cne, 'Sl'ub Jeux gîtes étaient positifs en larves d'A. melas avec des
salinités de 6,5 g/I et 30,5 g/1.
141
DaJcar Médical, 1991,36,2

154
Concernant les culicidae adultes, pour l'ensemble des villages soumis à l'influence de la
marée, la capture de nuit effectuée dans 6 villages a permis d'isoler 52 femelles d'A. gambiae s.l.
dont 48 ont été disséquées. 44 étaient pares avec une infestation décelée soit un indice sporozoitique
de 2,1 %.
La capture après pulvérisation de pyréthrines a permis la collecte de 112femelles d'A.
gambiDe s.l. dont 109 ont été disséquées parmi lesquelles 84 pares soit 77,1 %. Une infestation a été
décelée soit un indice sporozoitique de 0,9 %.
Au total 157 femelles femelles d'A. gambiae s.l. ont été disséquées parmi lesquelles 128
pares et 2 infestées soit un indice sporozoitique global de 1,3. La densité anophélienne par case est
faible 0,3 à 3,1.
5. Prospections malacologiques
Seuls des gastéropodes non incriminés dans la transmission de la Bilharziose ont été
récoltées : Melanoïdes tuberculata, Pachymelania aurita.
DISCUSSION
L'analyse des indices paludométriques enregistrés dans la zone du barrage soumise à la
remontée saline révèle que la paludisme sévit à l'état mésoendémique sur l'ensemble des 8 villages
prospectés. Le degré de mésoendémicité variant suivant les villages. L'indice parasitaire des
nourrissons (0-11 mois) qui est le reflet de la transmission du paludisme reste faible sur l'ensemble
des localités: nul dans 3 villages, il varie entre 5,6 et 11,1 % dans les autres localités. L'indice
global moyen étant de 8 %.
Cette région de la Casamance en général connait une forte transmission du paludisme. En
effet, Larivière et Coll. (1981) avaient trouvé des l.P. supérieurs à 50 % dans 5 villages sur 8 en
moyenne Casamance, et dans tous les 8 villages prospectés en haute Casamance. En basse Casamance,
deux villages seulement sur 8 avaient des l.P. supérieurs à 50 %.
Dans la zone non soumise à l'influence de la marée, l'enquête paludométrique effectuée à la
même période a révélé l'existence d'une holoendémicité palustre; 1'1.P. des enfants de 2-9 ans passe
à 94,4 %.
La faiblesse de la transmission du paludisme dans ·la· zone du barrage découle sans conteste
de conditions écologiques peu favorables à la pullulation des espèces d'anophèles vectrices du
paludisme comme le montrent les résultats des prospections entomologiques (seulement 167 femelles
d'A. gambiae capturées dont 2 infestées: la densité anophélienne par case restant faible 0,2 à 3,1).
La prévalence de la bilharziose urinaire reste très faible 0,6 %. Les régions de mangrove
sont en général des zones où la prévalence de la bilharziose urinaire est faible malgré une bonne
pluviométrie et l'existence de nombreuses collections d'eau. En effet, une enquête intéressant la
vallée du marigot de Guidel effectuée par Diallo et Coll. (1980 avait trouvé un taux de 2,1 % après
l'examen de 3 692 sujets. Larivière et Coll. (961) n'avaient pas non plus dépisté des cas de
bilharzioses dans deux villages de la zone, Mandégane et Tendimane.
1
Les prospections malacologiques effectuées n'ont pas permis la collecte de mollusques
impliqués dans la transmission des bilharzioses. Dans ces zones la salinité et l'acidité des sols et des
eaux constituent un facteur limitant
1
à la transmission de la bilharziose. Il est à craindre que le
barrage, en s'opposant à la remontée saline ne crée des conditions favorables au développement des
vecteurs. Les réservoirs de parasites bien qu'en petit nombre constituent une menace permanente
d'extension de la maladie.
1
La prévalence des parasitoses intestinales est assez élevée (74,4 %). Le parasite le plus
répandu est Entamoeba coli. Sa présence témoigne d'une mauvaise hygiène fécale. Il est suivi de
Necator americanus transmis par voie cutanée. On pourrait assister à une recrudescence de cette
1
parasitose avec l'extension des terres cultivables du
fait des travaux d'irrigation.
142
Dakar Médical, 1991.36.2
1


155
CONCLUSION
La transmission du paludisme ainsi que la prévalence de la bilharziose restent faibles dans
la zone du barrage. Il est à craindre qu'avec le dessalement progressif des eaux et des sols, les
exigences bioécologiques des vecteurs soient satisfaites entraînant alors la recrudescence de ces
parasitoses avec l'extension des terres cultivables. Dès lors, il est essentiel de promouvoir des
mesures préventives et curatives adéquates pour tirer profit de l'impact économique des futurs
aménagements.
Résumé
Une étude réalisée dans la zone du barrage anti-sel de Bignona a pennis de noter que:
le paludisme y sévit selon le type mésoendémique (lP = 45,2 %) avec une transmission
durant la saison des pluies;
La prévalence de la bilharziose est faible (0,6%),
les parasitoses intestinales y sont présentés à des taux élevés (74,4 %).
Il est à craindre qu'avec le dessalement progressif des 'eaux et des sols, l'on assiste à une
recrudescence de ces parasitoses. d'où la nécessite de mettre en place une unité de surveillance
épidémiologique.
Mots-clés; Barrage - Casamance - Dessalement - Unité de surveillance.
5ummary
Parasitic Endemie Epidemiology in
Dam - pritting salt out of Bignona (SenegaD
O. GAYE, S. OIALLO, O. NOIR, LB. BAH, A.B. NOIAYE, FAYE
During the study in the an ti-salt dam area in Bignona, we. noted that malaria was
mesoendemic (lP = 45,2 %), with a high transmission during the rainy season. Prevalence rate of
schistosomiasis was low. Intestinal parasites were frequent (74,4 %). It is to be feared with the
putting salt out, the prevalence rate of the parasitic diseases would increase, so it is important to
create an unity of follow up.
KEY-WORDS ; Dam - Casamance - Putting salt out - Follow up unity
Service de Parasitologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie de Dakar (Sénégal)
143
Dakar Médical, 1991,36,2

156
BIBIOGRAPHIE
1.
DIALLOS.
Les bilharzioses humaines au Sénégal
Thèse Médecine - Dakar 1965, nO 8.
2.
DIALLO S., VICTORIUS A., DIOUF F., BAH I.B., NOIR O., DIENG Y.
Les maladies parasita;res endémiques en Basse et Moyenne Casamance.
Doc. Serv. Paras. 1979 - Dakar p. 46.
3.
DIAWARA L.
Données de référence sur le endémies parasitaires dans la zone anti-sel d'Affirniam.
Thèse Médecine Dakar, 1984 nO 135 p. 55.
4.
GAYEO.
Ecosanté et la mise en valeur de la vallée de Guidel
Mémoire D.E.A. en Sciences de l'Environnement
Dakar, 1982.
S.
GUEYEI.
Quelques aspects de l'épidémiologie du paludisme au Sénégal
Thèse Médecine Dakar, 1969 nO 4.
6.
LARIVIERE M., HOCQUET P., CAMERLYNCK P.
Enquête parasitaire chez les enfants des Ecoles de la Basse Casamance.
Bull. Soc. Méd. Afr. Noire frse. 1961,6,4,717-723.
1
1
1
1
1
1
1
144
Dakar Médical, 1991,36,2


Ann. Soc. belge Méd. trop.
1993. 73. 21-30
LE PALUDISME EN ZONE SAHELIENNE DU SENEGAL *.
1. DONNEES ENTOMOLOGIQUES SUR LA TRANSMISSION
par
O. FAYE', D. FONTENILLE2 , J.P. HERVE3 , PA DIACK4 , S. DIALL05 & J. MOUCHEre
1 Département de Biologie animale, Faculté des Sciences et Techniques,
Université CAO. Dakar, Sénégal
.
2 Laboratoire de Zoologie médicale de l'ORSTOM à l'Institut Pasteur
BP 1386, Dakar, Sénégal
3 Grand Programme Eau/Santé, ORSTOM BP 1386, Dakar, Sénégal
4 Secteur des Grandes endémies, Podor, Sénégal
5 Service de Parasitologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie,
Université CAO., Dakar, Sénégal
8 ORSTOM, 213, rue La Fayette, Paris, France
Résumé. -
Une étude longitudinale sur les aspects entomologiques de la transmission du
paludisme s'est déroulée de juin 1990 à novembre 1991 dans un village de riziculture irriguée
et dans un autre de culture pluviale traditionnelle en zone sahélienne dans la moyenne vallée
du fleuve Sénégal (Sénégal).
L'étude est basée sur la capture des moustiques sur sujets humains, les vecteurs A. arabiensis
et A. gambiae sont rencontrés pendant toute l'année dans le village rizicole mais seulement
pendant la saison des pluies dans le village éloigné de la rizière. La densité agressive moyenne
diminue avec l'éloignement de la rizière. Elle passe de 16 piqûres/homme/nuit (PHN) au niveau
de la rizière à 7 PHN à 500 m et 1 PHN à 5 km.
La transmission du paludisme est faible et n'a pas été perceptible dans les localités éloignées
de la rizière. Dans le village situé en bordure du périmètre rizicole, une seule femelle infectée
a été rencontrée au cours de l'étude. Le taux de parturité est plus élevé au niveau du périmètre
rizicole mais l'indice d'anthropophilie y est plus faible. Les différents paramètres impliqués dans
la transmission montrent d'importantes fluctuations saisonnières et annuelles.
L'irrigation a entraîné une pullulation des moustiques en général et d'A. gambiae s.l. en
particulier 11lais la transmission ne semble pas être influencée par l'augmentation de la densité
vectorielle et celle du taux de parturité.
KEYWORDS: Malaria; A. gambiae; A. arabiensis; Transmission; Rice-field; Senega!.
Introduction
La construction sur le fleuve Sénégal des barrages de Manantali (Mali)
et de Diama (Sénégal) a permis la récupération d'importantes surfaces de
terre pour le développement de l'agriculture. De nombreux périmètres
irrigués sont aménagés ou réaménagés dans la moyenne vallée du fleuve
au Sénégal, entraînant une augmentation des surfaces irriguées. L'incidence
de ces aménagements sur le paludisme n'a pas encore été étudiée au
'.,
Sénégal mais dans d'autres régions africaines, les résultats obtenus sont
contradictoires (4; 8).
Notre étude propose une comparaison de la transmission du paludisme
en zone sahélienne dans un village de culture pluviale traditionnelle et dans
• Cette étude a été soutenue par l'Institut Français de Recherche pour le Développement en
Coopération (ORSTOM): Grand Programme Eau/Santé et a bénéficié d'une aide financière du
Programme spécial PNUD/Banque mondiale/OMS de Recherche et de Formation concernant les
maladies tropicales (Projet ID nO 900071).
21

un village où un périmètre irrigué est aménagé. Elle sera complétée par une
étude parasitologique et les résultats obtenus serviront de références pour
l'évaluation de l'impact de l'irrigation des périmètres de culture sur les
populations des vecteurs du paludisme et sur l'incidence de cette endémie
en zone sahélienne du Sénégal.
Matériel et méthodes
Zone d'étude
La zone d'étude est située dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal.
Le climat est du type sahélien avec une très longue saison sèche allant de
novembre à juin, remarquable par l'absence totale de pluies, une faible
humidité relative, des vents secs et chauds et des températures moyennes
élevées. La saison pluvieuse est courte, la pluviométrie faible et très variable
d'une année à l'autre avec 158,7 mm en 1990 et 95,4 mm en 1991.
La population appartient en majorité à l'ethnie Toucouleur (pêcheurs et
agriculteurs). L'habitat est en général de type traditionnel avec des murs de
terre séchée ou en briques et des toits en bois recouverts de glaise ou en
tôle et des vérandas couvertes de chaume. Les habitants passent en général
la nuit à l'extérieur (cour, véranda) où ils dorment sous des moustiquaires
en tulle ou en percale relativement bien entretenues. L'élevage est également
de type traditionnel et le bétail (bovins, ovins et caprins) est parqué pendant
la nuit dans des enclos à l'intérieur des concessions.
Le périmètre irrigué est aménagé dans le village de Diomandou (16°31 N
- 14°390) situé à environ 60 km à l'est de Podor et à 15 km du village de
Aere Lao qui a servi de cadre à une étude longitudinale sur le paludisme
en 1982 (9) avant les aménagements hydra-agricoles (Fig. 1). Il couvre une
surface totale de 1.100 hectares (ha) dont 582 ha sont aménagés. La
première mise en eau du périmètre a eu lieu en juillet 1989 et deux cycles
de culture y ont été effectués au cours de cette année, riziculture de juillet
à novembre 1989 et maraîchage de février à juin 1990. Un seul cycle de
culture y a été effectué par la suite, de juillet à novembre en 1990 et en
1991 (riz, maïs et divers légumes). Le village de Diomandou situé sur un
bourrelet de berge en bordure du Doué (affluent du fleuve Sénégal) est divisé
en deux hameaux: le site originel Diomandou Walo (177 habitants) et
Diomandou Dieri (790 habitants) qui s'est développé le long de la route
nationale Saint-Louis/Matam. Le périmètre est situé entre ces deux hameaux.
Il est séparé de Diomandou Walo par le canal principal et est distant d'environ
500 m des premières habitations de Diomandou Dieri. Le second village
Toulde Galle (600 habitants), de culture pluviale traditionnelle, est situé sur
l'axe routier comme Diomandou Dieri dont il est distant de 5 km.
Méthodologie des enquêtes
Les moustiques ont été capturés sur sujets humains (sous prophylaxie
médicamenteuse) à l'intérieur (chambre) et à l'extérieur (cour, véranda). Les
captures ont été effectuées par deux équipes de quatre agents chacune.
22

158
o
oo(f)
o
o
Ci
\\
23

Deux agents travaillent de 21 h. à 01 h. dans deux cases de deux conces-
sions et deux autres opèrent simultanément à l'extérieur dans les mêmes
concessions. De 01 h. à 07 h., quatre autres agents prennent le relais dans
les mêmes sites. Deux nuits de capture consécutives ont été effectuées dans
chacun des deux hameaux de Diomandou et à Toulde Galle une fois par
mois de juin à décembre et une fois par bimestre de janvier à mai. Les
moustiques récoltés sont dénombrés, les anophèles identifiés puis disséqués
pour rechercher les sporozoïtes de Plasmodium dans les glandes salivaires
et déterminer l'âge physiologique par l'examen des trachéales des ovaires
en début de cycle gonotrophique.
Des femelles semi-gravides du complexe A. gambiae récoltées dans les
habitations durant la journée après pulvérisation de pyréthrine ont été
identifiées selon la méthode de Coluzzi et Sabatini (3).
L'analyse des repas de sang des femelles récoltées dans les habitations
a été faite par une méthode ELISA inspirée de Beier et al. (1).
Résultats
Populations culicidiennes
De juin 1990 à novembre 1991, 10.156 femelles de moustiques dont 3.275
d'anophèles (32,2 %) ont été récoltées au cours de 90 nuits de capture
constituant 342 hommes-nuits (tableau 1). La densité culicidienne agressive
TABLEAU 1
Taux d'agressivité (nombre moyen de piqûres/homme/nuit) des populations anophéliennes
(de juin 1990 à novembre 1991)
Localité
Diomandou Walo
Diomandou Dieri
Toulde Galle
Intérieur
Extérieur
Intérieur
Extérieur
Intérieur
Extérieur
Nombre de séances (hln)
57
57
56
56
58
58
Anopheles gambiae s.l.
17,3
15,2
8,3
6.4
1,1
1.3
Anophe/es pharoensis
3,1
3.4
0,3
0,7
0,2
0,3
Anopheles ziemanni
0,1
0
0
0
0
0
Total Anophe/es
20,5
18,6
8,6
7,1
1,2
1.6
Total Cu/icinae
36
70,6
5,8
8.4
0,03
0.1
pour l'homme est en moyenne de 73 piqûres/homme/nuit (PHN) à Diomandou
Walo au bord de la rizière, 15 PHN à Diomandou Dieri situé à 500 m de la
rizière et de 1,5 PHN à Toulde Galle (à 5 km de la rizière). Anopheles
gambiae s.l. représente 86,1 % (N =2.677) des femelles d'anophèles récol-
tées, A. pharoensis 13,7% (N =427) et A. ziemanni est très rare dans la
faune agressive pour l'homme (4 femelles capturées).
Les observations cytotaxonomiques faites sur 98 spécimens indiquent la
présence d'A. arabiensis (57,14%) et d'A. gambiae (42,86%). En 1990,
A. gambiae a prédominé (57,3 %) avec 28 femelles sur 48 identifiées alors
qu'en 1991, A. arabiensis a représenté 72 % des 50 femelles identifiées.
24

TABLEAU 2
Variations saisonnières des taux d'sgresslvlté et de parturlté d'A, gamb/ae • .1
Localité
Diomandou Walo
Diomandou Dieri
Toulde Galle
TC
ma
TD
TP
TC
ma
TD
TP
TC
ma
TD
TP
Juin 1990
2
0,5
2
50
0
0
-
-
0
0
Juillet 1990
2
0,25
2
50
6
0.75
5
100
1
0,12
Août 1990
585
73.12
172
86,04
204
25,50
102
80,39
3
0.37
3
100
~
Septembre 1990
214
26.75
156
46,79
228
28,50
168
52.97
104
13,0
77
79.22
Octobre 1990
223
27,87
182
83,52
152
19.0
127
55,11
0
0
Novembre 1990
280
35,0
198
91,41
174
21,75
157
91,08
3
0,37
2
100
Sous-total Ouln-nov.)
1306
29,7
712
78,1
764
17,4
559
69,6
111
2,3
82
80,5
Décembre 1990
28
3,5
24
95,83
3
0,37
3
100
0
0
Février 1991
141
17,62
122
90,98
1
0.12
1
-
0
0
Avril 1991
42
5,25
22
90,91
0
0
-
-
0
0
Sous-total (déc.-avril)
211
8.8
168
91,7
4
0.2
4
100
0
0
Juin 1991
99
12,37
88
39.77
32
4,0
23
60.87
23
2.87
4
25
Juillet 1991
3
0,37
3
33,3
0
0
-
-
0
0
Août 1991
119
14.87
83
45.78
4
0,5
1
-
0
0
Septembre 1991
18
2.25
17
64,70
8
1.0
2
50
3
0,37
1
Octobre 1991
45
5,62
34
100
9
1.12
7
100
3
0,37
3
100
Novembre 1991
52
8.66
35
97,14
3
0.75
1
-
1
0,25
1
Sous-totat Ouin-nov.)
336
7.3
260
58,8
56
1,3
34
67,6
30
0,7
9
55,5
Total
1853
16,2
1140
75,7
824
7,3
597
69,7
141
1,2
91
78
TC· Total capturé;
ma = Nombre de piqûres/homme/nuit;
TD = Total disséqué;
TP = Taux de parturilé.
1\\)
U1

161
Rythme saisonnier
A. gambiae s./. n'est présent à Toulde Galle qu'en saison des pluies où
la densité moyenne mensuelle a atteint un maximum en septembre 1990
(tableau 2). Il est présent toute l'année à Diomandou avec une plus grande
abondance en saison des pluies et au début de la saison sèche (d'août à
novembre). Pendant la saison sèche de 1991, un pic a été observé en février
et en juin à Diomandou Walo. Les densités les plus faibles ont été
enregistrées en juillet à la mise en eau du périmètre.
Les variations horaires du rythme d'agressivité pendant la nuit, étudiées
au cours de la période allant d'août à novembre 1990 montrent deux pics
situés entre 01 h. et 02 h. et entre 06 h. et 07 h. Ce dernier est surtout dû
aux femelles capturées à l'intérieur (tableau 3).
TABLEAU 3
Rythme d'agressivité et variation du taux de parturité d'Anophe/es gambia. s.l. au cours de la nuit
Diomandou Walo
Diomandou Dieri
Toulde Galle
TC
TD
TP
TC
TD
TP
TC
TD
TP
21 H • 22 H
56
40
82.5
n
57
75.4
10
10
60.0
22H·23H
138
107
86.9
97
84
63,1
11
10
100
23H·ooH
152
95
86.3
83
68
61,8
11
8
87,S
00 H • 01 H
139
87
82.7
116
79
69,6
13
9
66.7
01 H ·02 H
153
65
76.9
73
28
71,4
8
4
75,0
02H·03H
143
73
80,8
44
16
93,7
6
5
60.0
03H·04H
104
50
80.0
44
16
93.7
8
5
60,0
04H·05H
115
55
67,3
37
11
100
9
7
100
05 H ·06 H
108
35
88,6
83
15
86,7
17
11
90,9
06 H ·07 H
194
80
51.2
104
18
88,9
17
11
90.9
Total
1302
687
758
392
110
80
TC = Total capturé;
TD = Total dissaqua;
TP = Taux de parturité.
Taux de parturité
Dans la zone rizicole, le taux moyen de parturité des femelles d'A. gam-
biae S./. est significativement plus élevé à Diomandou Walo qu'à Diomandou
Dieri (x2 =6,311, P< 0,02). Les taux observés pour les périodes allant de juin
à novembre et de décembre à mai (tableau 2) sont différents à Diomandou
Walo
(x2 =66,255,
P< 0,001)
mais
comparables
à
Diomandou
Dieri
(x2 = 1,848, P<0,5). Les taux les plus faibles sont enregistrés en juin, en août
et en septembre, périodes où la densité agressive est élevée mais à
Diamandou Dieri, ils ont toujours été supérieurs à 50 %. A Toulde Galle, le
taux moyen de parturité est de 78,02 % mais le faible nombre d'examens
(N =91) ne permet pas de tirer des conclusions sur l'évolution de l'âge
physiologique des femelles (tableau 2). On notera cependant que de juin à
novembre 1990, le taux de parturité enregistré dans cette localité est
significativement plus élevé que celui observé à Diomandou Dier; (x2 =4,125,
P< 0,05) mais comparable à celui des femelles capturées à Diomandou Walo.
26

162
D'août à novembre 1990, le taux de parturité dans la zone rizicole a varié
au cours de la nuit en fonction des tranches horaires de 58 % à 88 %
(tableau 3). Cette variation est significative (x,2 = 26,281, P< 0,01) et est
surtout due aux femelles capturées entre 06 h. et 07 h. dont environ 42 %
sont nullipares.
Indice sporozoïtique (15)
Au total, 2.010 femelles d'A. gambiae 5.1. ont été disséquées dont une
seule hébergeait des sporozoïtes de Plasmodium (15 = 0,050 %). En 1990 et
durant la saison sèche de 1991, la transmission n'a pas été perceptible dans
la zone d'étude où 1.492 femelles ont été disséquées. De juin à novembre
1991, une femelle infectée a été capturée à Diomandou Walo en août où
('15 est estimé à 0,87 %.
Indice d'anthropophilie (lA) et indice de stabilité
L'analyse des repas sanguins des femelles d'A. gambiae 5.1. a permis
d'estimer l'lA à 0,75 (73 repas identifiés) à Toulde Galle et à 0,48 dans la
zone rizicole (438 repas identifiés). A. gambiae 5.1. pique en plus de l'homme,
tous les animaux domestiques surtout les bovins mais également les che-
vaux, moutons, chèvres et poules. En 1990, les lA moyens enregistrés à
Diomandou Walo, 0,28 (142 repas), à Diomandou Dieri, 0,46 (94 repas) et
à Toulde Galle, 0,74 (61 repas) sont différents (x,2=36,598, p<O,001) alors
qu'en 1991, ils sont comparables (x,2=3,058, p<0,30) avec respectivement
0,60 (116 repas), 0,67 (85 repas) et 0,83 (12 repas).
Des repas pris sur deux hôtes différents (56) ont été identifiés dont 46
en 1990 et 10 en 1991.
L'indice de stabilité du paludisme estimé par la formule de Macdonald
(6) est pour un cycle gonotrophique de 2 jours de 3 à Toulde Galle, de 1,5
à Diomandou. L'indice de stabilité observé à Toulde Galle est lié à l'associa-
tion d'un taux quotidien de survie et d'un indice d'anthropophilie relativement
élevés.
Discussion
En zone sahélienne dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal, le
paludisme est transmis par A. gambiae et A. arabiensis. Les fréquences
relatives de ces deux espèces ne semblent pas encore stabilisées et tout
se passe comme si la rizière dans cette région est plus favorable au
développement des populations d'A. arabiensis. En effet, en 1982 avant les
aménagements hydroagricoles, A. arabiensis représentait environ 13 % de la
fraction endophile des populations du complexe A. gambiae à Aere Lao (7).
En 1989, sa fréquence était de 40 % dans les villages situés autour du
périmètre irrigué de Diomandou mais elle était nettement plus élevée (jusqu'à
100 %) dans d'autres villages de riziculture irriguée de la zone (2).
La dynamique des populations anophéliennes est très modifiée par
l'irrigation. Dans la zone rizicole, la densité agressive d'A. gambiae s.l. est
27

163
de 7 à 16 fois plus élevée que celle enregistrée à Toulde Galle, village de
culture pluviale où la densité observée est comparable à celles déjà signalées
dans la zone (9). La densité agressive évaluée par la méthode classique de
capture sur sujets humains est fortement surestimée par rapport au nombre
réel de piqûres que reçoit normalement un individu. En effet, dans cette zone
où les habitants passent la nuit à l'extérieur sous des moustiquaires, il
convient de tenir compte de cette situation pour l'estimation du contact réel
entre l'homme et le vecteur.
La densité des populations d'A. gambiae 5./. enregistrée de juin à novem-
bre 1990 est de 3 à 13 fois plus élevée que celle enregistrée à la même
période en 1991 selon les localités.
Aux périodes des plus fortes densités agressives (août-novembre), les
taux de parturité enregistrés sont relativement élevés et la corrélation entre
ces deux paramètres n'est pas toujours aussi nette que dans d'autres zones
étudiées (4; 5; 8).
L'indice sporozoïtique enregistré dans la zone, est faible mais à Dioman-
dou Walo, il est comparable à celui enregistré en 1989 par test ELISA (2).
La quantité de transmission varie de 0 à 6 piqûres infectées/homme/an, ce
taux d'inoculation est particulièrement faible pour une zone rizicole où la
densité agressive est importante (4; 5; 8) mais est proche des taux observés
dans la zone avant l'aménagement du périmètre (9).
A Diomandou en 1990, la déviation animale a varié entre 54 et 62 % chez
A. gambiae 5./. alors qu'en 1991 avec une densité agressive moins importan-
te, elle est estimée entre 33 et 40 %. La fréquence des repas pris sur deux
hôtes différents est significativement plus élevée en 1990 qu'en 1991
(x2 = 14,86, P< 0,001), elle ne montre cependant pas de différences significati-
ves d'une localité à l'autre (x2 =1,839, P< 0,30). Dans deux autres villages
de la zone, Vercruysse (9) a observé une différence d'anthropophilie chez
A. gambiae 5./. probablement en relation avec les fréquences des animaux
domestiques et d'A. arabiensis. Le faible nombre d'observations cytotaxono-
miques effectuées en 1990 et 1991 ne nous permet pas de tirer des
conclusions sur la variation annuelle de l'anthropophilie en relation avec la
fréquence des espèces du complexe A. gambiae. L'importante déviation
animale enregistrée en 1990 est probablement liée à une densité agressive
élevée, un accès difficile aux hôtes humains et la présence de nombreux
animaux. En zone rizicole du Burkina Faso, J'usage généralisé de moustiquai-
res et la présence d'hôtes alternatifs comme c'est le cas dans notre zone
d'étude, ont entraîné une forte déviation animale chez A. gambiae (8).
La répartition des femelles d'A. gambiae 5./. dans la zone rizicole n'est
pas homogène. Les densités agressives et les taux de parturité sont plus
élevés près de la rizière (Diomandou Walo) et cela peut être lié à la proximité
des gîtes larvaires et à une moindre dispersion des femelles pares. Les
cohortes de néonates issues des gîtes formés dans le périmètre irrigué se
dispersent dans les deux hameaux et en supposant que l'importance de la
zoophilie est fonction de la densité des populations vectorielles, de la
protection de habitants (moustiquaires) et de la facilité d'accès aux hôtes
alternatifs, les taux de parturité plus élevés observés à Diomandou Walo
s'expliquent par la proximité des gîtes larvaires.
Notre étude montre que les deux premières années de l'exploitation du
périmètre rizicole irrigué n'ont pas entraîné une augmentation de la transmis-
28

164
sion du paludisme. D'importantes variations des paramètres entomologiques
impliqués dans la transmission sont observées en fonction de l'année et de
la situation des habitations par rapport à la rizière.
L'irrigation du périmètre a entraîné une augmentation de la densité
vectorielle mais d'autres facteurs limitent la transmission (usage généralisé
de mousitiquaires, importance de la zoophilie des vecteurs). Ces facteurs ont
également réduit "indice de stabilité du paludisme dans la zone rizicole alors
qu'à Toulde Galle où le milieu n'est pas modifié, la stabilité de l'endémie
est comparable à celle estimée il y a 10 ans dans les villages voisins (9).
Remerciements. -
Les auteurs remercient les techniciens du Service de Lutte Antiparasitaire
de Thiès. du secteur des Grandes endémies de Podor pour leur parfaite assistance et G. Hebrard
de l'ORSTOM pour l'excellente coordination des enquêtes.

Malaria in the Sahellan area of Senegal. 1. Entomological data.
Summary. -
An 18 months longitudinal survey on the entomological aspects of the
transmission of malaria has been carried out in a village practising rice field irrigation and in
another village with traditional rain water agriculture. Both are located in the Sahelian area of
the Senegal river central valley, in Senega!.
The study is based on mosquito samples caught on human baits. The vectors A. arabiensis
and A. gambiae could be found ail year long in the village with rice field irrigation. but only during
the rainy season in the other village distant from the rice field area. The average agressive density
decreases with the remoteness from the rice field area. From 16 bites/man/night (BMN) in the
rice field area. it decreases to 7 BMN at 500 m and to 1 BMN at 5 km distance.
The malaria transmission rate is weak and was not perceptible in the villages located far away
from the rice field area. In the village close 10 the irrigated rice field, only one infected
A. gamblae s.l. has been caught during the period of study. Physiological age is higher in the
rice field area. but the anthropophilic index is lower. The different parameters involved in malaria
transmission show important seasonal and yearly variations.
Irrigation has, on the whole, increased mosquito population densities and particularly that of
A. gambiae s.I., but malaria transmission does not seem tot be influenced by this increase.
Malaria in de Sahel streek van Senega!. 2. Entomologische gegevens.
Samenvatting. -
Een 18 maanden durende longitudinale studie aangaande de entomologische
aspecten van de malana overdracht werd uitgevoerd in een doep met rijstveld irrigatie en in een
ander dorp met traditionele regenwater kultuur. Beide zijn gelegen in hel Sahel gebied van de
centrale Senegal riviervallei, in Senega!.
De sludie is gebaseerd op het aantal muggen gevangen op de mens. De vectoren A. arabiensis
en A. gambiae werden het ganse jaar door gevonden in het dorp met rijstveld irrigatie, maar alleen
gedurende het regenseizoen in het van dit rijstveld afgelegen andere dorp. De gemiddelde
agressleve densiteit nam af naargelang van de mate van verwijdering van het rijstveld: van 16
beten/persoon/nacht (BBN) in het rijstveldgebied tot 7 BBN op 500 m afstand en tot 1 BBN op
5 km afstand. De malaria overdrachtsgraad was gering en niet eens voelbaar in de dorpen ver
afgelegen van het rijstveld. In het dorp nabij het rijstveld werd slechts één geïnfecteerde
A. gambiae s.l. gevangen tijdens de duur van het onderzoek. De tyslologische leeftijd is hoog
in het rijstveldgebied. maar de anthropofiele index is lager. De verschillende parameters die een
roi spelen in de malaria overdracht vertonen grote seizoensgebonden en jaarlijkse verschillen.
Irrigatie heeft, in het algemeen, de muggenpopulaties, voornamelijk deze van A. gambiae s.I.,
doen toenemen maar de malaria transmissie werd daardoor blijkbaar niet erg beïnvloed.
Reçu pour publication le 14 décembre 1992.
REFERENCES
1. Beier JC, Perkins PV, Wirtz RA, Koros J, Diggs D, Gargam TP, Koech DK: Bloodmeal
identification by direct enzyme-Iinked immunosorbent assay (ELISA), tested on Anopheles
(Diptera: Culicidae) in Kenya. J. Med. Entomol. 1988, 25, 1,9-16.
2. Carara G: Rapport de mission, 1990. Projet FED, «Programme d'appui au développement de
la région de Podor-. Volet Santé. Non publié.
3. Coluzzi M, Sabatini A: Cytogenetic observations on species A and B of the A. gambiae complex
Giles. Parassitologia, 1968, 10, 179-184.
29

165
4. Coosemans MH: Comparaison de l'endémie malarienne dans une zone de riziculture et dans
une zone de culture de coton dans la plaine de la Rusizi, Burundi. Ann. Soc. belge Méd.
trop. 1985, 65. Suppl. 2, 187-200.
5. Faye 0: Contribution à l'étude des Anophelinae (Diptera - Culicidae) et de la transmission
du paludisme dans la zone du barrage anti·sel de Bignona (Ziguinchor, Sénégal). Thèse
Doel. 38 cycle 1987, Univ. Dakar, Sénégal, 217 pp.
6. Macdonald G: Epidemiological basis of malaria transmission. Proc. R. Soc. Med., 1955, 48,
295-302.
7. Petrarca V, Vercruysse J. Coluzzi M: Observations on the Anopheles gambiae complex in the
Senegal river basin, West Africa, Med. Veter. Enl. 1987, 1, 303-312.
8. Robert V, Gazin P, Boudin C. Mo/ez JF, Ouedraogo V, Carnevale P: La transmission du
paludisme en zone de savane arborée et en zone rizicole des environs de Bobo Dioulasso
(Burkina Faso). Ann Soc. belge Méd. trop.• 1985, 65, Suppl. 2, 201-214.
9. Vercruysse J: Etude entomologique sur la transmission du paludisme humain dans le bassin
du fleuve Sénégal (Sénégal). Ann. Soc. belge Méd. trop., 1985, 65, Suppl. 2. 171-179.
30


167
Ann. Soc. belge Méd. trop.
1993. 73. 31-36
LE PALUDISME EN ZONE SAHELIENNE DU SENEGAL"
2. INDICES PARASITAIRES
par
O. FAYEl, O. GAYE2 , J.P. HERVE3 , PA DIACK4 & S. DIALLo2
1
Département de Biologie animale, Faculté des Sciences et Techniques
Université C.A.D., Dakar, Sénégal
2 Service de Parasitologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie
Université CAO., Dakar, Sénégal
3 Grand Programme Eau/Santé, ORSTOM, BP1386, Dakar, Sénégal
4
Secteur des Grandes endémies, Podor, Sénégal
Résumé. -
Les indices parasitaires ont été étudiés dans trois villages de la moyenne vallée
du fleuve Sénégal, dont l'un possède un périmètre irrigué, aménagé et exploité depuis juillet 1989.
Chaque village est doté d'un poste de santé et la consommation d'antipaludéens, notamment
de la chloroquine, est importante.
Les indices parasitaires chez les enfants de 0 à 9 ans et chez les sujets venus à la consultation
avec des symptômes évocateurs d'accès palustre sont faibles.
L'irrigation du périmètre rizicole ne semble pas être un facteur d'augmentation des indices
parasitaires dans la zone.
KEYWORDS: Malaria: Parasitological indexes; Rice-field; Senega!.
Introduction
L'impact de la riziculture irriguée sur le paludisme n'a pas encore été
étudié au Sénégal où de nombreux périmètres irrigués sont aménagés dans
la vallée du fleuve Sénégal.
L'étude entomologique sur la transmission a montré que l'exploitation du
périmètre irrigué a augmenté la densité des populations vectorielles mais n'a
pas eu d'effet significatif sur la quantité de transmission du paludisme (1).
Ce présent article concerne les indices parasitaires chez les enfants âgés
de moins de 10 ans et chez les sujets venus en consultation dans les postes
de santé avec des symptômes d'accès palustre. Il complète l'étude entomolo-
gique sur la transmission du paludisme en zone sahélienne du Sénégal dans
une zone de culture pluviale traditionnelle et dans une autre de culture
irriguée.
Méthodologie de l'étude
Les villages d'étude sont Diomandou et Toulde Galle qui ont servi de
cadre à l'étude entomologique (1) et Thialaga, un nouveau village de 959
habitants, situé entre les deux premiers, sur l'axe routier Podor-Matam et
distant d'environ 1 km du périmètre irrigué.
• Cette recherche a été soutenue par l'Institut Français de Recherche pour le Développement
en Coopération (ORSTOM): Grand Programme EaulSanté et a bénéficié d'une aide financière
du Programme sépcial PNUD/Banque mondiale/OMS de Recherche et de Formation concemant
les maladies tropicales (Projet ID nO 900071).
31

168
L'étude s'est déroulée à deux niveaux:
-
Chez les enfants de 0 à 9 ans, la prévalence parasitaire a été étudiée
au début et à la fin de la saison des pluies üuillet et novembre) en 1990
et 1991 dans les deux hameaux de Diomandou et à Toulde Galle, Des
prélèvements de sang ont été faits à chaque passage pour confectionner
des étalement sanguins (frottis et goutte épaisse) et ont concerné dans
90 % des cas les mêmes enfants.
-
Chez les sujets venus à la consultation dans les postes de santé à
Diomandou, Thialaga et Toulde Galle avec des signes évocateurs d'accès
palustre (hyperthermie, céphalées, frissons, arthralgies, troubles diges-
tifs, ...) des prélèvements de sang ont été faits pour la confection des
étalements, Cette étude s'est déroulée au cours des périodes allant de
septembre à décembre en 1990 et de juillet à novembre en 1991. Le poste
de santé de Diomandou est situé à Diomandou Dieri et couvre les deux
hameaux du village.
Les étalements sanguins sont colorés au Giemsa et la recherche des
parasites a été faite par examen de 100 champs microscopiques du frottis.
La densité parasitaire est estimée à partir du nombre de parasites pour 1.000
leucocytes (le nombre moyen de leucocytes par individu étant estimé à 6.000
par mm3 de sang).
Résultats
Indices parasitaires chez les enfants
A chaque passage, les indices plasmodiques (IP) des enfants examinés
dans les trois localités sont comparables. Ils présentent d'importantes fluctua-
tions saisonnières (x.2 =21,117, P< 0,001) et sont plus élevés en juillet au
début de saison des pluies (Tableau 1), L'évolution de l'indice plasmodique
selon l'âge des enfants, ne montre pas de différences significatives à chaque
passage (Tableau 2).
TABLEAU 1
Variations saisonnières de l'indice plasmodique moyen des enfants de 0 à 9 ans selon le village
Périodes
Juillet 1990
Novembre 1990
Juillet 1991
Novembre 1991
Localités
N
+
%
N
.,.
%
N
+
%
N
+
%
Diomandou Walo
46
4
8.7
60
5
8.3
63
7
11.1
75
4
5.3
Diomandou Dieri
131
13
9.9
134
9
6.7
97
9
9.3
106
3
2.8
Toulde Galle
151
25
16.5
112
8
7.1
90
6
6.7
84
0
0
N: Nombre de prélèvements
+ : Nombre de sUjets positifs
TABLEAU 2
Variations saisonnières de l'Indice plasmodlque salon l'Ige
Age
< 1 an
12-23 mois
2-9 ans
Périodes
N
+
%
N
+
%
N
+
%
Juillet 1990
55
2
3.6
16
2
12.5
257
38
14.8
Novembre 1990
26
0
0
5
0
0
275
22
8
Juillet 1991
22
0
0
16
0
0
212
22
10,4
Novembre 1991
17
1
5.9
19
0
0
229
6
2.6
32

169
Des 93 prélèvements positifs, Plasmodium falciparum représente 95,7%
suivi de P. malariae qui a été rencontré quatre fois seul et trois fois en
association avec P. falciparum, sa prévalence a varié de 0 à 2,2 % selon les
localités. P. ovale n'a pas été observé.
En 1990, un porteur de gamétocytes de P. falciparum est rencontré en
juillet et 2 en novembre à Diomandou où l'indice gamétocytique est nul en
1991. Aucun porteur de gamétocytes n'a été dépisté sur les 437 prélèvements
effectués à Toulde Galle.
D'une manière générale, les charges parasitaires sont faibles, parmi les
93 enfants parasités, seuls 7 ont une charge supérieure ou égale à 1.000
parasites par microlitre de sang (p/mmm3) dont 3 avec plus de 5.000 p/mm3 .
Indices parasitaires chez les consultants suspects
Parmi les 571
prélèvements effectués chez des sujets venus en
consultation dans les formations sanitaires, 46 étaient positifs (Tableau 3). La
variation de la fréquence des sujets parasités dans les trois localités n'est
pas significative en 1990 (:<,2 = 0,880, P< 0,90) et en 1991 (:<,2 = 4,902,
P< 0,10). Cette fréquence ne présente également pas une variation annuelle
significative (:<,2 =3,230, P< 0,10). La variation mensuelle de la prévalence
parasitaire chez les sujets examinés en 1990 n'est pas significative, ce qui
n'est pas le cas en 1991 ou des sujets parasités sont plus fréquents en
octobre et en novembre (:<,2 = 15,94, P< 0,01).
P. falciparum représente 95,6 % des infections. P. malariae n'a été
observé que deux fois.
Parmi 165 sujets ayant subi un examen complet à la consultation en 1991,
93 soit 56,4% étaient fébriles (ro>37,9°C) et 15 étaient parasités. La
proportion de sujets parasités est significativement plus élevée chez les
fébriles (13/93) que chez les apyretiques (:<,2=6,217, p<0,02). L'estimation
de la densité parasitaire chez les 13 sujets fébriles parasités montre que 10
d'entre eux ont une charge supérieure où égale à 5.000 p/mm3 , les deux
apyretiques parasités ont 3.000 et 1.500 p/mm3 .
Pour l'ensemble de l'étude, les porteurs de charges parasitaires supé-
rieures à 5.000 p/mm3 constituent 43,4 % de l'effectif des consultants pa-
rasités (20/46) et 3,5 % des sujets venus à la consultation avec un ou
plusieurs signes évocateurs d'accès palustre (20/571). Sur la base des
résultats de l'enquête de prévalence chez les enfants de 0 à 9 ans porteurs
asymptomatiques, nous avons considéré comme accès palustre tous les cas
présomptifs à la consultation associés à une densité parasitaire supérieure
à 5.000p/mm3 . Ainsi, en 1990 et en 1991, le paludisme est la cause de
respectivement 2.2 % (2/92) et 11,6 % (8/69) des consultations à Diomandou,
1,8 % (21109) et 11,3 % (6/53) à Thialaga et de 0 (131 examens) et 1,7 %
(21117) à Toulde Galle. Cette variation annuelle est significative à Diomandou
(:<,2 = 6,01, P< 0,02) et à Thialaga (:<,2 =6,9, P< 0,01) mais est imputable au
hasard à Toulde Galle.
33

~
TABLEAU 3
Répartition en fonction des mols et des localités de la prévalence parasitaire chez les consultants dans les formations sanitaires
Localité
Diomandou
Thialaga
Tou/de Galle
Année
1990
1991
1990
1991
1990
1991
Mois
N
+
%
N
+
°lb
N
+
°lb
N
+
%
N
+
%
N
+
%
........
--...J
Juillet
-
-
-
9
0
0
-
-
-
9
2
22,2
-
-
-
6
0
0
C
Août
-
-
-
10
0
0
-
-
-
13
0
0
-
-
-
35
0
0
Septembre
5
1
20,0
27
4
14,8
47
2
4,2
24
4
16,7
23
3
13
40
1
2,5
Octobre
52
2
3,8
14
5
35,7
36
1
2,8
1
1
-
52
4
7,7
22
3
13,6
Novembre
26
2
7,7
9
1
11,1
24
0
0
6
1
16,7
36
2
5,5
14
3
21,4
Décembre
9
2
22,2
-
-
-
2
2
100
-
-
-
20
0
0
N: Nombre de consultants fébriles
+ : Nombre de consullanls positifs

171
Discussion
Les résultats entomologiques obtenus dans les villages d'étude montrent
que la transmission du paludisme y est très faible et n'a pas subi d'importants
changements ces dix dernières années confirmant les observations faites
dans la zone avant les aménagements hydro-agricoles (3). L'exploitation du
périmètre irrigué aménagé à Diomandou a entraîné une pullulation des
moustiques et d'A. gambiae 5./ en particulier mais n'a pas entraîné une
augmentation de la transmission du paludisme (1).
Les indices parasitaires enregistrés chez les enfants de a à 9 ans au cours
de cette étude sont faibles et légèrement inférieurs à ceux observés dans
la zone par PARENT et al en 1982 (2). Ils ne présentent cependant pas de
différences significatives entre le village rizicole et le village de culture
pluviale traditionnelle. La faiblesse de ces indices peut être liée à deux
principaux facteurs:
-
la faible transmission due à la déviation animale relativement importante
des vecteurs du fait de l'accès difficile aux hôtes humains qui dorment
sous des moustiquaires et de la présence d'hôtes alternatifs (1);
la consommation
de chloroquine
relativement importante lors des
symmtômes évocateurs de paludisme ou considérés comme tels.
En effet, dans cette zone sahélienne du Sénégal, chaque village est doté
d'une poste de santé (infirmier) ou d'une case de santé (agent de santé
communautaire) et un important réseau de vente de chloroquine est mis en
place depuis des années dans ces formations sanitaires. Ainsi, la prise en
charge des accès fébriles et l'automédication participent à la réduction de
la prévalence parasitaire et probablement de l'incidence du paludisme. Cette
activité antipaludique menée principalement en saison des pluies explique
également la réduction chez les enfants des indices parasitaires observée
en novembre à la fin de la période de transmission.
En considérant que tous les motifs de consultation associés à des signes
évocateurs de paludisme et à une charge parasitaire supérieure ou égale à
5.000 p/mm3 sont des accès palustres, on constate que leur fréquence dans
la zone rizicole est plus élevée en 1991 qu'en 1990 mais demeure relative-
ment faible. Il convient cependant de signaler que dans cette zone de faible
niveau de transmission, le seuil parasitaire pyrogénique peut bien être
inférieur à 5.000 p/mm3 .
En conclusion, il ressort de notre étude que dans cette zone sahélienne
du Sénégal, l'irrigation du périmètre rizicole de Diomandou n'a pas entraîné
une augmentation des indices parasitaires.
Malaria in the Sahelian area of Senegal. 2. Parasitological indexes.
Summary. -
The malaria parasitological indexes have been studied in three villages situated
in the Senegal river central valley. Near one of them an irrlgated rice field has been operational
since July 1989. Each village has its own health care unit and the consumption of antimalarial
drugs. especially chloroquine. is imporant.
The parasitological indexes in children 0 to 9 years old and in patients presenting with
symptons evocative of malarial attacks are low.
Irri~ation of the r;ce field area does not seem to be an increasing factor for the malaria parasite
rates ln the area.
35

1
172
1
1
Malaria in the Sahel streek van Senegal. 2. Parasitologlsche indexen.
Samenvatting. -
De parasitologische indexen voor malaria werden bestudeerd in drie dorpen
gelegen in de centrale vallei van de Senegal rivier. Bij één van deze dorpen is een geirrigeerd
rijstveld operationeel sedert juli 1989. Elk dorp heeft zijn eigen gezondheidscentrum en de
consumptie van antimalaria geneesmiddelen, voornamelijk chloroquine. is belangrijk.
De parasitologische indexen bij kinderen van 0 tot 9 jaar en bij patiênten die zich met
symtomen aanmelen die suggestief zijn voor malaria aanvallen. zijn laag.
Irrigatie van het rijstvetdgebied blijkt geren verhogende factor te zijn voor de malaria parasiet
indexen in dit gebied.
Reçu pour publication le 14 décembre 1992.
REFERENCES
1. Faye 0, Fontenille D, Hervé JP, Diack PA, Diallo S, Mouchet J: Le paludisme en zone
sahélienne du Sénégal. 1. Données entomologiques sur la transmission. Ann. Soc. Belg.
Méd. Trop., 1993, 73.
2. Parent G, Vercruysse J, Gazin P, Roffi J, Siavov R, Blanchot M: Paludisme. anémie et état
nutritionnel: étude longitudinale et interaction en zone sahélienne (Sénégal). Bull. Soc.
Path. Exot., 1987, 80, 546-560.
3. Vercruysse J: Etude entomologique de la transmission du paludisme humain dans le bassin
du fleuve Sénégal (Sénégal). Ann. Soc. Belg. Méd. Trop., 1985. 65 (Suppl. 2), 17H79.
36

A~1rIIecJLIE u

174
Comparaison de deux faciès de transmission du paludisme
au Sénégal: Les Niayes et le Sénégal oriental.
O. FAYEl, N. SYI, L. KONATEI, O. GAYE2, D. FONTENILLE3,
J.P. HERVE4, S. DIALL02 & J. TROUILLETI.
1. Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences et Techniques, UCAD, Dakar,
Sénégal.
2. Service de Parasitologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie, UCAD, Dakar, Sénégal.
3. ORSTOM BP J386, Dakar, Sénégal
4. Grand Programme Eau/Santé ORSTOM BP 1386, Dakar, Sénégal
INTRODUCTION
La variabilité des composantes du système épidémiologique et la complexité de leurs
interactions déterminent des modalités de transmission de paludisme qui se traduisent par des
faciès épidémiologiques qui dépendent des condi tions écologiques (2,10).
Le Sénégal de par sa situation géographique en Afrique de l'Ouest peut être subdivisé en
deux zones bioclimatiques: une zone sahélienne et une zone soudanienne. Dans chaque zone,
des particularités locales (cours d'eau, mangrove, rizière, urbanisation...... ) peuvent s'ajouter aux
caractères bioclimatiques généraux pour infléchir les modalités de la transmission du paludisme.
Cette présente étude propose une approche entomologique de la transmission du paludisme
dans deux zones écologiques situées dans les deux zones bioclimatiques: la zone côtière
sahélienne des Niayes et la zone soudanienne du Sénégal-Oriental. Nous présentons ici les
résultats des enquêtes effectuées de juillet à décembre 1992.
MATERIEL ET METHODES
Zones d'étude
Les Niayes.
L'étude s'est déroulée dans le village de Thiaye situé à 17°04.' Ouest et 14°55' Nord dans la
région côtière des Niayes. Les Niayes sont des dépressions interdunaires plus ou moins
inondables en saison des pluies, situées à l'arrière du cordon littoral qui s'étend entre Dakar et
l'embouchure du fleuve Sénégal. Le climat de type tropical sub-canarien est soumis à l'action
des alizés (principalement ralizé maritime) et de la mousson. Ces masses d'air déterminent
deux saisons distinctes: la saison des pluies (de juillet à octobre) où intervient la mousson et la
saison séche qui dure de novembre àjuin se manifeste par une absence de pluies en général et
par des vents frais et humides (alizé maritime). De 1989 à 1992, la moyenne des précipitations
annuelles enregistrées à la station de Pout est de 382,6 mm. En 1992, les précipitations
déficitaires enregistrées par mois ont été 91,4 mm en Juillet, 128 mm en Août, et 39,3 mm en
Septembre soit un cumul de 258,7 mm pour toute la saison. Thiaye compte 740 habitants dont
l'activité principale est l'agriculture (arachide, mil et produits maraîchers). L'élevage peu
développé, se limite à quelques bovins dans certaines concessions, des chèvres, moutons et
volailles. Les maisons sont construites avec des murs en briques et des toits en tôle. Les
habitations traditionnelles avec des toits en chaume sont peu nombreuses.

175
Le Sénégal oriental.
Le village de Wassadou est à environ 50 Km au Sud-Est de Tambacounda. Il est situé à 500
m du fleuve Gambie prés de la confluence avec son affluent le Niériko à 13°21' Nord et 13°20'
Ouest. Cette région appartient sur le plan biogéographique à la zone soudano-guinéenne
caractérisée par l'alternance d'une saison des pluies de 5 à 6 mois ( de mai oujuin à octobre ou
novembre) et d'une saison sèche occupant le reste de l'année. Au niveau des stations de Missira
et de Dialakoto, situées respectivement à environ 20 km au Nord-Est et 15 km au Sud-Est de
Wassadou, la moyenne des précipitation annuelles entre 1989 et 1992 varie de 751,9 à 752,2
mm. De mai à octobre en 1992, 788,8 mm ont été enregistrés à Missira et 884,7 mm à
Dialakoto. Le village compte 492 habitants pratiquant l'agriculture pluviale (arachide, mil, maïs
et coton) et entretenant un important périmètre de bananes. L'élevage est bien développé, de
nombreux troupeaux de bovins sont parqués à la fin de la saison des pluies à proximité des
habitations, des moutons, chèvres, chevaux et volailles sont en permanence dans les concessions.
Les maisons sont construites en briques avec des toits en chaume, les toits en tôle sont rares.
Enquêtes entomologiques
L'étude a été réalisée de juillet à décembre 1992 par un échantillonnage des populations de
moustiques effectué par des captures nocturnes sur sujets humains et des récoltes le matin
aprés pulvérisation de pyrèthre dans les habitations. Les captures nocturnes (de 21h à 7 h) ont
été effectuées à l'intérieur et à l'extérieur par huit agents dans chaque localité. Les moustiques
récoltés ont été identifiés et les vecteurs potentiels du paludisme disséqués pour déterminer leur
âge physiologique par l'examen des trachéoles des ovaires en début de cycle gonotrophique et
rechercher des sporozoïtes dans leurs glandes salivaires. Les femelles d'anophèles qui n'ont
pas été disséquées et le thorax des femelles disséquées ont été par la suite analysés (Test
ELISA) pour la détection de l'antigène circumsporozoïtaire selon la méthode de WIRTZ et al.
( 13).
L'origine des repas sanguins des moustiques a été également déterminée par ELISA
selon la méthode décrite par BEIER et al. (1) et, les membres du complexe Anopheles gambiae
présents ont été identifiés par la méthode cytogénétique selon la nomenclature de COLUZZI et
al.
(3).
Enquêtes parasitologiques
Un sondage a été effectué en septembre pour déterminer la prévalence parasitaire en
saison des pluies chez les enfants de 0 à 9 ans. Sur chaque sujet, du sang a été prélevé par
piqûre du doigt, pour confectionner une goutte épaisse et un frottis. La recherche des parasites
(Plasmodium) a été faite sur la goutte épaisse par examen à l'immersion, d'un nombre de
champs microscopiques suffisant pour dénombrer 1000 leucocytes.
RESULTATS
La faune culicidienne
De juillet à décembre 1992, 737 moustiques ont été capturés sur sujets humains (20
hommes-nuits) et 2204 dans 118 cases (capture au pyrèthre) à Thiaye. A Wassadou, 3100
moustiques ont été récoltés dont 1573 sur sujets humains (22 hommes-nuits) et 1527 dans la
faune résiduelle en capture au pyrèthre dans 68 cases.
L'examen du tableau 1 permet de noter que 2.375 femelles d'anophèles appartenant à 4
espèces ont été récoltées à Thiaye et 2.316 femelles représentant 7 espèces anophéliennes à
Wassadou. Il s'agit d'An. gambiae s.l, An. pharoensis, An. rufipes et An.funestus à Thiaye
et en plus de ces dernières, An. :iemanni, An. squamosus et An. nili à Wassadou.
2

l76
An. ~ambiae s 1 prédomine dans la faune anophélienne des deux localités. Ses femelles
sont plus abondantes dans les récoltes de la faune résiduelle des habitations que dans la faune
agressive pour l'homme au cours de la nuit.
L'étude cytotaxonomique du complexe An. gambiae a permis d'identifier à Thiaye, 285
femelles d'An.arabiensis soit 98,9 % de leffectif, 2 d'An. gambiae s.s et 1 d'An. melas. A
Wassadou, 165 femelles d'An. gambiae s.s (93,2 %) et 12 d'An. arabiensis (6,8 %) ont été
identifiées.
Les densités agressives par homme
Le taux moyen d'agressivité représenté par le nombre de piqûres que reçoit par nuit un
habitant (PHN), est estimé pour An. gambiae s.l à 15,95 à Thiaye et 32,1 à Wassadou. La
densité agressive est faible à Thiaye en novembre (0,5 PHN) et nulle en décembre alors qu'à
Wassadou, elle est relativement élevée avec respectivement 12,5 et 7,5 PHN. Celle d'An.
funestus est de 0,45 PHN à Wassadou où 15 femelles ont été capturées dont 13 en septembre et
octobre. A Thiaye, aucune femelle de cette espèce n'a été prise sur homme.
La densité au repos à l'intérieur des habitations est pour An. gambiae s.l de 16,4
femelles/case à Thiaye et de 19,1 femelles/case à Wassadou. En comparant la densité au repos
dans les habitations et le taux d'agressivité au cours de la nuit, on note une tendance à
l'endophilie des femelles agressives à Thiaye alors qu'à Wassadou, on observe une tendance à
l'exophilie d'une fraction de la population (Tableau 2).
Taux de parturité
L'examen du tableau 2 montre qu'à Thiaye le taux de parturité des femelles d'An.
arabiensis capturées sur sujets humains est comparable à celui des femelles récoltées dans la
faune résiduelle (X2 =0,155 P > 0,50 ). Il en de même à Wassadou pour les femelles d'An.
~ambiae (X2 =0,540 P> D,3D). Le taux moyen de parturité d'An. arabiensis à Thiaye est de
80,5 % alors que celui d'An. ~ambiae à Wassadou est de 74,5%.
Indice sporozoïtique (lS) et Taux d'inoculation entomologique (h)
L'examen du tableau 2 montre qu'aucune infection n'a été observée parmi les m femelles
analysées (dissection et/ou ELiSA) à Thiaye où le taux d'inoculation est nul. A Wassadou,
l'indice sporozoïtique des femelles capturées sur homme et celui des femelles récoltées dans
faune résiduelle sont comparables (X2 =3,208 P > 0,05). L'indice sporozoïtique moyen est de
3,07 % et le taux d'inoculation de 0,98 piqûres infectées / homme / nuit.
Le risque d'infection (r), calculé par la formule de Birley: r = 1- ( 1- S )nJ.•.t. avec (s) pour
l'indice sporozoïtique, (ma) le taux d'agressivité et (t) la durée de la période considérée en
jours est de 0,63 par jour.
L'indice sporozoïtique des femelles d'An.funestus récoltées dans la faune résiduelle est de
2,38 % (2184) et leur taux quotidien d'inoculation de 0,011 soit environ 1 piqûre infectée tous
les 90 jours.
L'identification (ELISA) des espèces plasmodiales rencontrées à Wassadou montre que des
34 infections d'An. gambiae s.l, 33 sont de Plasmodiumfalcïparum et une de P. ovale. Les 2
feoelles d'An.funestus étaient également infectées par P.faldparum .
3

177
Indice d'anthropophilie (lA)
L'analyse des repas sanguins d'An. arabiensis à Thiaye montre que l'lA des femelles est
de 0,71 (255/364), à Wassadou 319 des 351 repas sanguins d'An. gambiae s.s ont été pris sur
homme soit un lA de 0,91. Les femelles d'An. gambiae s.s de Wassadou sont significativement
plus anthropophiles que celles d'An. arabiensis de Thiaye ( X2 = 46,44 P < 0,001 ). Chez An.
funestus, l' lA est de 0,24 (12150).
Taux quotidien de survie et Espérance de vie
Le taux quotidien de survie ou la probabilité quotidienne de survie est calculé sur la base
d'un cycle gonotrophique de 2 jours. Il est légèrement plus élevé à Thiaye qu'à Wassadou
(Tableau 3). Il est plus élevé au début de la saison des pluies (juillet/août) à Thiaye ( 0,950) et
à Wassadou ( 0,956 ), il diminue en septembre/octobre à Thiaye ( 0,893 ) comme à Wassadou (
0,828) et augmente légèrement à Wassadou en novembre/décembre ( 0,894) alors qu'à Thiaye,
le faible nombre de femelles disséquées au cours de ces deux mois ne permet pas de tirer des
conclusions.
L'espérance de vie est de 9,2 et 6,8 jours respectivement à Thiaye t:t à Wassadou et,
l'espérance de vie infectante est de 2,033 à Thiaye et 1,326 à Wassadou (Tableau 3).
Indice de stabilité et Capacité vectorielle
L'indice de stabilité calculé selon la fonnule de Mac donald (9), est le produit de
l'espérance de vie par le nombre de repas pris sur homme par jour par une femelle. Il reflète un
caractère stable du paludisme dans les deux localités où les valeurs enregistrées (3,1 et 3,2) sont
équivalentes (Tableau 3).
La capacité vectorielle est le taux quotidien de reproduction du parasite dans une situation
donnée. Elle reflète la quantité d'infections nouvelles par cas infectant par jour. Elle est élevée
dans les deux localités (11,314 à Thiaye et 19,367 à Wassadou).
Prévalence parasitaire
En septembre, la prévalence parasitaire chez les enfants de °à 9 ans à Wassadou s'élève
à 64,1 % (102/ 159), elle est significativement plus élevée (X2 = 90,424 P < 0,(01) que celle
enregistrée à Thiaye où 3 enfants sur 94 étaient parasités, P.falciparum est l'espèce dominante,
elle est rencontrée dans toutes les infections, A Wassadou, P. jalciparum a été observé en
association avec P. ovale (deux fois) et avec P. malariae (une fois).
DISCUSSION
Au Sénégal, le paludisme est transmis essentiellement au cours de la saison des pluies
par les membres du complexe An. gambiae aux quels s'ajoute An.funestus dans certaines
zones. La durée et l'intensité de la transmisson varient selon les situations écologiques. La
transmission est faible et concentrée dans une courte période pluvieuse en zone nord
soudanienne et en zone sahélienne (5,6,12). Elle est plus importante et couvre toute la saison des
pluies et le début de la saison sèche en zone soudano-guinéenne (4). En bordure de certains
cours d'eau ou en zone marécageuse, elle peut être permanente (8,11).
La densité des populations vectorielles est plus élevée au milieu de la saison des pluies
(août/septembre) période où de nombreux gîtes larvaires sont formés par les eaux de pluies. A
Wassadou, l'influence du fleuve se fait sentir par un maintien voire une légère augmentation de
la densité en novembre/décembre suite à la fonnation de gîtes de décrue au moment du retrait
des eaux du fleuve.
4

La transmission n' a pas été détectée à Thiaye mais elle existe puisqu'il y a des sujets
infectés. A Wassadou, elle est trés élevée. Cette différence peut être due à l'espèce vectorielle
impliquée, ses préférences trophiques et sa densité agressive.
Dans les Niayes, An. arabiensis est prédominent, il manisfeste une tendance à la zoophilie
relativement importante (30 %) et présente une densité agressive faible (16 PHN). Dans la zone
soudanienne, An. /?ambiae s.s prédomine avec une forte agressivité pourl'homme (32 PHN) et
un lA élevé (0,91).
La prévalence parasitaire chez les enfants agés de moins de 10 ans à Thiaye est environ 20
fois moins élevée que celle enregistrée à Wassadou.
Le risque de contamination dans les Niayes est donc très faible comme cela a été observé
dans la zone du plateau de Thies (5) et en zone sahélienne (6,12). A Wassadou, la transmission
est proche de celle observée à Dielmo (8) en zone soudanienne sud proche d'un cours d'eau.
Les modalités de la transmission du paludisme dans la zone des Niayes ont subi
d'importantes modifications au cours de ces vingt dernières années. Selon GUEYE (7), la
transmission était assurée par An. gambiae s l et An. funestus en saison des pluies avec des
indices sporozoïtiques élevés (> 1%) et par An. funestus seul, le reste de l'année, An. gambiae s.l
devenant rare dès novemnbre et disparaissant en avril, mai ou juin. L'indice plasmodique des
enfants de 2 à 9 ans à Thiaye en août 1965 était de 50 % et de 58,3 % chez ceux de 0 à Il mois.
Les pulvérisations intradomiciliaires d'insecticides rémanents avaient permis
l'extermination d'An. funestus. Par la suite, un déficit pluviométrique constant a entraîné
l'abaissement du niveau de la nappe superficielle et les Niayes se sont de plus en plus
asséchées. Cette situation explique qu'An. /?ambiae J.l n'apparaisse que pendant qu'une courte
période et qu'An. funestus soit très rare actuellement.
La consommation d'antipaludéens et notamment de la chloroquine est plus importante à
Thiaye situé à proximité de deux postes de santé qu' à Wassadou. Cette différence de
consommation d'antipaludéens pourrait être un facteur de diminution de 1ïnfectivité des
populations pour les vecteurs.
CONCLUSION
Cette étude entomologique de la transmission du paludisme montre que r espèce vectrice,
de même que sa densité agressive et son anthropophilie, varient en fonction des conditions
écologiques.
La transmission est plus importante en zone soudanienne sud où An. /?ambiae prédomine
avec une densité agressive, un taux d'anthropophilie et un taux d'infection plus élevés qu'en
zone sahélienne où An arabiemis est le vecteur.
Remerciements : Cette étude a bénéficié d'un appui financier du programme spécial
PNUD / Banque Mondiale / OMS de recherche et de formation concernant les maladies
tropicales ( Projet NO 900071 ) et du Grand programme Eau / Santé ( ORSTOM ).
Nos remerciements à MM. Georges HEBRARD du Grand Programme ORSTOM
Eau/Santé, Moussa DIAGNE et Abdoulaye DIOP, Techniciens en Entomo-parasitologie et, aux
responsables du SLAP, le Dr. M. C. NDOUR, Médecin chef et Mr. A. DIOKH Assistant
administratif pour leur excellente assistance.
5

179
RESUME
Une étude entomo-parasitologique a été réalisée dans deux zones écologiques du Sénégal au
cours de la principale période de transmission du paludisme: la zone côtière sahélienne des
Niayes et la zone soudanienne du Sénégal oriental.
La transmission, assurée dans la zone sahélienne par An. arabiensis est très faible et n'a pas
été perceptible alors que dans la zone soudanienne où An. gambiae s.s et An.funestus sont les
vecteurs, elle est élevée.
Dans la zone sahélienne, la densité agressive d'An. arabiensis est en moyenne de 16
piqûres/homme/nuit (PHN), son indice d'anthropophilie de 0,70 et sa capacité vectorielle de
11,314. Le risque d'infection est cependant très faible, aucune piqûre infectante n'a été
enregistrée.
Dans la zone soudanienne, la densité agressive d'An. gambiae s.s cst de 32,1 PHN,
l'indice d'anthropophilie de 0,91, et la capacité vectorielle de 19,367. Le taux quotidien
d'inoculation entomologique est d'environ une piqûre infectante par homme, pour un risque
quotidien d'infection de 0,63.
La différence de niveau de transmisssion dans les deux zones est attribuée aux conditions
écologiques qui déterminent la densité des vecteurs, la durée de leur présence et leur longévité.
Ces variations dans la transmission se traduisent sur la prévalence parasitaire plus élevée en zone
soudanienne. Cependant c'est dans la zone sahélienne où la transmission est plus faible que les
populations consomment le plus de chloroquine.
MOTS CLES: Paludisme, Vecteurs, Transmission, Zones écologiques, Sénégal.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1.
BEIER J.c., PERKINS P.V., WIRTZ R.A., KOROS J., GARGAM T.P. &
KOECHD.K.
Bloodmeal identification by direct enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA), tested
on Anopheles (Diptera: Culicidae) in Kenya.
J. Med. Entama/., 1988,25,9 - 16.
2.
CARNEVALE P., ROBERT V., MOLEZ J.F. & BAUDON D.
Epidémiologie générale: faciès épidémiologiques des paludismes en Afnque
subsaharienne.
Etudes médicales, 1984,3, 123 - 133.
3.
COLUZZI M., SABATIN! A., PETRARCA V. & DI DECO M.A.
Chromosomal differentiation and adaptation to human environments in the Anopheles
gambiae
complex.
Trans. Roy. Soc. trop. Med. Hyg., 1979, 73, 483 - 497.
4.
FAYE O.
Contribution à l'étude des Anophelinae (Diptera-Culicidae) et de la transmission du
paludisme dans la zone du barrage anti-sel de Bignona (Ziguinchor, Sénégal).
Thèse Doct. 3e Cycle. Univ. C.A.D., Dakar, 1987,217 p.
s.
FAYE O., DIALLO S., GAYE O., FAYE O. & MOUCHET J.
Evaluation de l'efficacité du fénitrothion (Sumithion* PM 40) sur la densité du vecteur et
la prévalence du paludisme à Pout (Thiès, Sénégal).
Ann. Soc. belge Méd. trop., 1992,72, 103 - 112.
6

180
6.
FAYE O., FONTENILLE D., HERVE J.P., DIACK P.A., DIALLO S. &
MOUCHET J.
Le paludisme en zone sahélienne du Sénégal. 1. Données entomologiques sur la
transmission.
Ann. Soc. belge Méd. trop., 1993, 73, 21 - 30.
7.
GUEYEI.
Quelques aspects de l'épidémiologie du paludisme au Sénégal.
Thèse Doc. Méd., Dakar, 1969, 11, 175 p.
8.
KONATE L.
Epidémiologie du paludisme dans un village de savane soudanienne: Dielmo. Sénégal.
Thèse Doc. 3e Cycle, Univ. C.A.D., Dakar, 1991, 105 p.
9.
MAC DONALD G.
The epiderniology and control of malaria.
Oxford Univ. Press, London, 1957,241 p.
10.
MOUCHET J., CARNEVALE P., ROBERT V., COOSEMANS M.,
RAVAOANJANAHARY C., FONTENILLE D. & RICHARD A.
Typologie du paludisme en Afrique.
Cah. Santé, 1993, à paraître.
11.
VERCRUYSSE J. & JANCLOES M.
Etude entomologique du paludisme humain dans la zone urbaine de Pikine (Sénégal).
Cah. ORSTOM, sér. Ent. Méd. Parasitol., 1981,9, 165 - 178.
12.
VERCRUYSSE J.
Etude entomologique sur la transmission du paludisme humain dans le bassin du fleuve
Sénégal (Sénégal).
Ann. Soc. belge Méd. trop., 1985, 65, Suppl. 2, 171 - 179.
13.
WIRTZ R.A., BURKOT T.R., ANDRE R.G., ROSENBERG R., COLLIN W.E. &
ROBERTS D.R.
Identification of Plasmodium vivax sporozoites in mosquitoes using an enzyme-linked
immunosorbent assay.
Am. J. Trop. Med. Hyg., 1985, 34, 1048 - 1054.
7

TABLEAU 1 : RESULTATS DE L'ECHANTILLONNAGE DES POPULATIONS CULICIDIENNES DANS LES DEUX LOCALITES.
THIAYE
WASSADOU
Méthodes
Capture sur sujet
Récolte de la
Total
Capture sur sujet
Récol te de la
Total
humain (SH)
faune résiduelle
humain (SH)
faune résiduelle
(FR)
(FR)
An. gambiae s.l
319
1937
2256
707
1297
2004
An. funestus
-
3
3
15
134
149
An. pharoensis
28
7
35
36
4
40
An. ziemanni
-
-
-
33
-
33
An. rufipes
-
81
81
16
45
61
An. squamosus
-
-
-
25
-
25
An. nUi
-
-
-
4
-
4
Total Allophelef
347
2028
2375
836
1480
2316

TABLEAU 2: RESULTATS DE L'ECHANTILLONNAGE DES POPULATIONS D'An. gambiae s.l~DE LA
DISSECTION DES OVAIRES ET DE LA RECHERCHE D'INFECTION
TC
Moyenne
ID
Pares
%P
TA
S
IS
SU
319
15,9
162
132
81,5
182
0
0
THIAYE
FR
1937
16,4
269
215
79,9
605
0
0
00
N
SU
707
32,1
295
216
73,2
314
5
1,6
WASSADOU
FR
1 297
19,1
278
211
75,9
794
29
3,6
SU : Capture sur sujet humain
FR : Récolte de la faune résiduelle
TC : Total des femelles capturées
Moyenne: Nombre de piqûres 1 homme / nuit (SH) ou Nombre de femelles / case (FR)
TD: Nombre de femelles disséquées (ovaires)
TA : Nombre de femelles disséquées (glandes) et/ou testées (ELISA)
S:
Nombre de femelles infectées
18:
Indice spoJ'07.0ïlique

TABLEAU 3: VARIATION DES INDICATEURS ENTOMOLOGIQUES DE LA TRANSMISSION DANS
LES DEUX LOCALITES (pour An. gambiae s.l)
ma
P
1/.logp
pD
pD/.logp
lA
ma2pD/.logp
a/·logp
IS
h
r
THIAYE
15,9
0,897
9,2
0,221
2,033
0,70
Il,314
3,2
°
°
°
WASSADOU
32,1
0,863
6,8
0,195
1,326
0,91
19,367
3,1
0,0307
0,98
0,63
ma: Nombre moyen de piqûres/homme/nuit
P: Taux quotidien de survie (calculé à partir du taux de part uri té de l'ensemble des femelles récoltées)
1/.1ogp: Espérance de vie
P": Probabilité de survie pendant n jours, n calculé à partir de la fonnule de MOSHKOVSKY, pour P.falciparum = I11fT·18, T= 28°C à
Wassadou et 26°C à Thiaye
P"I.logp: Espérance de vie infectante
lA: Indice d'anthropophilie
ma2pn/.logp: Capacité vectorielle
a/.logp: Indice de stabilité
h: Taux quotidien d'inoculation ( h =ma.s, s étant l'indice sporozoïtique
r: Risque d'inoculation (calculé avec la formule de BIRLEY, r =1·(I·s)",a.t, t étant la période considérée en jours)

AŒTIICCILIE ~

185
LA TRA:\\S\\IISSfO:\\ Dl- PALLDIS\\IE DA:\\S L:\\E ZO:\\E DE SAYA:\\E
SO"LDA'IE:\\'E At; S"LD DL SE:\\EGAL*.
par Ousmane FAYE' l,. O. G.-\\YE(2). O. E-\\YE(2) & S. DL-\\LLO(2).
I~lRODUCTION
Le sud du Sénégal est peu connu en ce qui concerne la faune anophélienne et la situation du
paludisme. Les seules données disponibles proviennent des résultats de prospections réunis par
Hamon et al (6) qui font ressortir la présence de nombreuses espèces d'anophèles dont .-ln.
gambiae
Giles et .-ill. jUlIesflIs Giles vecteurs majeurs du paludisme en ..\\fIique. Dans cene
région de nombreux ouvrages hydrauliques sont réalisés et d'importants aménagements sont
pré\\'us pour le développement de l'agriculture et de la riziculture en particulier. C'est dans ce
cadre qU'lm barrage anti-sel est en constnlction sur le marigot de Bignona.
Nous a\\'ons étudié de septembre 198-1- à novembre 1986. la bio-écologie des vecteurs et la
transmission du paludisme dans des villages Iiverains du marigot afin de disposer de données de
référence pour lIDe une meilletrre évaluation des répercussions du fonctionnement du barrage sur
les populations vectOlielles et sur les modalités de la transmission du paludisme.
Cet article concerne la transmission dans deux villages de riziculture pluviale traditionnelle.
situés dans la zone non atteinte par la remontée saline. L'étude sur la transmission du paludisme
dans les \\'illages situés en zone de mangrove est présentée dans lm autre article.
DESCRIPTIO:\\ DE LA ZO'E D'ETLDE
L'étude s'est déroulée dans le bassin du mari~ot de Bi~nona en zone de sa\\ane soudanielme
au sud du Sénégal. Ce marigot est un affluent ~du fleuve Casamance qui le reçoit à 55 km de
l'océan atlantique. Il subit l'influence de la marée et entretient dans ses basses et moyennes
\\'allées lm réseau de mangro\\'e (cane).
Le climat est de type soudanien sud ou soudano-guinéen. caractérisé par une saison pluvieuse
allant de juin à octobre avec environ 1000 mm de pluies et une saison sèche qui occupe le reste
de l'année. remarquable par l'absence de pluie. Les températures moyennes varient entre 23 et
2SOC avec lm maXÎmlm1 en an1l'm'lÎ et lm minimlill1 en décembre!~ianvier.
Les villages d'étude sont Takème (163 habitants) et Ousseuk (1-1-1 habitante:). distants de 5
km et situés~en amont du barrage. Ils sont implantés à 500-100Om des rives du marigot dont la
zone inondable est le domaine réservé à la Iiziculture pluviale. L'activité principale des habitants
est l'agriculture (riz. maïs. mil. sorgho. arachide ... ). L'e1evage est en développement avec quelques
bovins. ovins et caprins. Les maisons comportent habituellement 3 à 5 pièces avec un plafond de
cIayoIll1age et de glaise. Les murs sont en briques et les toits généralement en tôle.
* Celte étude a été réalisée grace au !>olltienfinallcier du BOST/D, '\\'{jtIOfw/.-\\.cadem.v ofScience. l.,-.sA.
1. Départeltlelll de BIologie Anill/ale, Fflclûté des Sciences, [.'l/ivl'I'sitt; lAD de Dakar. Sém;gal,
2, Sen'iCl' de Parasitologie, FaCilité dt" .\\.fedecine et de Plwl7llacie, Cniv/'I'sité CAD. Dakar. Sénëgal.

186
\\IETHODOLOGIE DE L!E~QCETE
L'échantillonnage des moustiques a été effectué par des captures sur sujets humains (s~)Us
prophylaxie médicanlenteuse). l"ne équipe de deux agents a travaillé de 19 h à 01 h l'un à l'inténeur
d'une chanlbre et l'autre à l'extérieur dans la cour de la même concession puis une autre équipe a
pris le relais de 01 h à 07 h dans les mêmes sites. Les capnrres ont été régulièrement effecnlées
durant deux nuits consécutives dans chaque village tous les mois de juin à décembre et me fois par
bimestre de janvier à mai. Les mêmes agents ont !ra\\'aillé pendant toute la période de l'étude avec lm
système de chan3ement continu de site. d'équipe et d'horaire,
Les moustiques récoltés sont dénombrés et identifiés. Les femelles d'anophèles ont été
disséquées pour la recherche de sporozoïtes dans les glandes salivaires et la détennination de l'âge
physiologique par l'exanlen des trachéoles ovariens des femelles en début de cycle gonotrophique.
Des femelles d'An.gambiae s.~récoltées durant la journée dans les chanlbres ont fait l'objet
d"une identification par la méthode cytogénétique (2) et d"une analyse de leurs repas sanguins par
la méthode des précipitines (12).
RESULTATS
Espèces culicidiennes
De septembre 198~ à no\\'embre 1986, 5.791 femelles de moustiques ont été récoltées au
cours de 72 nuits où 1~2 séances de capture sont effectuées dont 78 à l'intérieur et ~ à l'extérieur.
la densité clùicidienne agressi\\'e est en moyenne de ~0.8 piqûres par homme et par nuit (PH:\\'").
les anophèles (5.616 femelles) représentent 97er- des capnlres. le reste est constinlé de CI/fex et de
'\\[a//50//ia (175 femelles).
An. gambiae s.l avec 5.555 femelles capturées. représente 98.9ct des anophèles. Ali. phar0I.'1/5/5
1q.. An. ~iemanni 0.07er- et An. 5ql/am05115 0.03%. Ces trois dernières espèces ne participent pas
à la transmission du paludisme dans les deux villages. Les obsen"ations cytogénétiques faites sur
52 femelles n'ont pernlis d'identifier qU'An. gmn/Jiae s.s.
Densité agressive et taux de parturité d'An. gambiae
La densité agressive est en moyenne pour la période d'étude de 39.1 P.H.~. elle varie de .:W-.8
P.H.N à Takème à 33.2 PH:'\\ à Ousseuk. Elle est légérement plus elevée à l'intérieur qU'à
l'extérieur. Les variations saisonnières de la densité sont considérables et en étroite relation avec les
pluies (Fig 1). Les populations agressives se mettent en place en juillet environ un mois après la
nùse en eau de leurs gîtes préimaginaux par les premières pluies. La densité atteint un maximum en
août/septembre. diminue dès octobre et les femelles agressÎ\\'es disparaissent en gméral en décembre
ou en janvier. L'agressivité des femelles d'An. gambiae n'est effective que de juillet à novembre.
période correspondant à la saison pluvieuse et au début de la saison sèche au coms de laquelle. elle
est estimée à 15.20~ piqûres. homme en 1985 et à ~.331 piqûres/homme en 1986. Le cycle
d"agressivité. étudié de juillet à octobre 1985. montre que l'agressivité est plus élevée dans la
seconde partie de la nuit. de 01 h à 07 h (FIG. 2). Dans chaque localité. les variations horaires de
l'agressivité à l'intérieur et à l'extérieur sont comparables.
Le tam: moyen de parturité (TP) des femelles est plus élevé à Takème qu' à Ousseuk (tableau n.
la différence est significative (X 2 = 113.15 P < 0.001). A Takème. les TP moyens des femelles
capturées à l'intérieur des habitations et à l'extérieur sont comparables (X 2 = 2.01 P > 0.10) ce qui
n'est pas le cas à Ousseuk où les femelles capturées à l'intériem sont plus agées eX2 = 90.13 P <
0.001). Les variations de la fréquence des femelles pares dans les deux parties de la nuit. ne réve1ent
pas de différence significative.
2

l~ 1
Indice sporozoïtique et taux entomologique d'inoculation d'Ali. gambiae
Panni les 2.77h femelles disséquées. 12 ont hebergé des sporozoïtes dans leurs glandes
salivaiœs soit un indice (15) de O.-Bq.. Au cours de l"étude. les 15 moyens observés à Takème
(9!1.366) et à Ousseuk (3!1.-nO) sont comparables CX2 =3.21 p> 0.05). De juillet à novembre 1985,
ns enregistré à Takème qui est de 0.68% (6/886) est plus éle\\'é que celui obtenu à Ousseuk.
(11.035) soit 0.097q. (X2 =5.159 P < 0.05).
La transmission du paludisme s'effectue de juillet à novembre. elle est en 1985. environ 8 fois
plus importante à Takème qu'à Ousseuk. En 1986. la différence de quantité de transmission entre les
deux localités est moins importante (Tableau n. Dans la zone, il existe un lien évident entre
l'intensité de la transmission et l'âge moyen des popl.ùations vectorielles.
DISCUSSION
Dans cette zone de savane soudanienne du sud sénégalais. le paludisme humain est transmis par
An. gambiae. La densité agressive du vecteur est étroitement liée aux pluies qui contrôlent la
dynamique de ses populations préimaginales. Aucune augmentation de densih; non associée aux
phùes n'est observée ce qui est classique en zone de savane. La densité agressive pour l'honmle
enregistrée dans la zone est plus elevée que celles observées dans d'autres zones de savane (1. 4. 9.
Il. 13). Elle est également plus importante dans la seconde partie de la nuit où sont observés les
principaux pics. Les tendances évolutives de la densité agressive et du taux de partwité des femelles
d'Ail. gambiae sont celles déjà signalées en zone de savane a\\'ec lUl déficit en femelles pares au
début de la période de pullulation (3. 4. 9. la). Il n'y a pas de variations significatives du taux de
parttuité des femelles agressi,'es au coms de la nuit (7. 9).
Dans la zone. la répartition d'.-\\.Il. gambiae n'est pas homogène. les taux de parturité sont plus
importants à Takème qU'à Ousseuk. Ces variations peuvent être attribuées à la situation des
principaux gîtes larvaires par rapport aux villages et à la faible dispersion des femelles pares. En
effet. les casiers rizicoles sont sinlés à environ 100-200 m des habitations à Takème alors qU'à
Ousseuk. ils sont à près de lkm. Des variations locales du tam de parturité peuvent également être
liées à des conditions plus favorables dans certaines localités entraînant une longévité plus
imp0l1ante qu'ailletU"s où les conditions sont moins favorables (7. Il).
La transmission du paludisme est saisonnière et les tam d'inoculation sont ,'ariables d'me localité
à l'autre. La quantité de transmission dépend beaucoup plus de l'âge moyen des populations
vectorielles que de lem densité agressive. En 1985. chaque habitant qui serait sans protection contre
les piqûres de moustiques devait recevoir au cours de la période allant de jtùllet à novembre. 16.432
piqO.res et 111 piqO.res infectées d'.-\\.n. gambiae à Takème. 13.969 piqO.res et 13 piqO.res infectées à
Ousseuk. En 1986. la répartition des pluies au cours de la saison et le traitement insecticide
antiacridien ont entrainé tille réduction de la densité agressive et du taux d'inoculation
entomologique. En effet. la répartition des pluies n'a pas perinis un développl'Iuent synchrone et
entretenu des populations d'Ali. gambiae à partir de juillet. La IIÙse en eau des ~îtes lan'aires et le
développement des populations il11aginales se sont réalisés progressi,-el1lent en août et en septembre
et en octobre où elles devaient atteindre leur équilibre. un traitement spatial par aeronef contre les
criquets a entraîné une destruction massive des femelles.
Les taux d'infection d'An. gambiae enregistrés sont relativement faibles mais la transmission du
paludisme est nonnale pour une zone de savane (loc. cit.). Dans la zone. la stabilité du paludisme
estimée à partir de la fonnule de Macdonald (8) est moyenne (indice de 1.7) et malgré le caractère
saisonnier de la transmission, la prévalence de Plasmodium jaleipamm est très élevée. En 1984.
cette prévalence a augmenté de façon significative de 69.2% en septembre à 95.1 % en novembre (X 2
=30.15 P < 0.001) suite à l'accumulation des infections. Les indices plasmodiques enregistrés chez
les enfants de différentes tranches d'âge sont comparables (X 2 =4.47 p> 0.20). Les prévalences
enregistrées dans d'autres zones de savane sont plus faibles (4.5.9) ce qui peut s'expliquer par des
niveàux différents de consommation d'antipaludéens et/ou de transmission réelle. En effet. il n'y a
pas de fomlation sanitaire dans les deux villages et l'indice d'anthropophilie du \\'ecteur est élevé. Il
3

188
est de O.<XH. (107: Ill). ce qui peut être associé à l'absence d'.-\\}1. arabiensls réputé plus zoophile.
La capacité d'An. gambiae à entretenir un niveau de transmission relativement impofla!lt avec une
faible densité agressive doit être prise en compte pour l'élaboration de stratégIe de lutte
antipaludique.
Cne étude comparative de la faune anophe1ielU1e et de la transmission du paludisme est envisagée
après la mise en service du barrage et les modifications associées aux aménagements. Les
modifications du milieu attendues dans cette partie du marigot de Bignona sont principalement liées
à l"augmentation de la quantité d'eau douce et à la réduction de la période d'asséchement entraînant
la multiplication du nombre des gîtes larvaires et l'allongement de leur période de production qui
peut interesser la saison sèche habituellement sans anophèles.
Remerciements. Les Techniciens du Senice de Lutte Antiparasitaire (SL\\P) de THIES sont
remerciés pour l'excellence de leur travail tout au long de cette étude. ~ous remercions également le
Professeur ~lario COLUZZI et Gianni PETR-\\NGEU pour les observations cytogénétiques et le
Dr. Jean .MOUC1fET pour la critique du manuscrit
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
l. CHOUi\\L\\RA (R.). tL\\~ION (J.). RICOSSE (1.) & BAILLY (H.). - Le paludisme dans la zone
antipaludique de Bobo-Dioulasso. Haute Volta. AOF. Cah. ORSTo.\\!. 1959.1.123 p.
2. COLCZZI (~L) & SABATINI (A.). - Cytogenetic obsenations on species A and B of
Anopheles gambiae complex Giles. Parassitologia.1968. 10. 179-18-t
3. FAYE (O.) - Contribution à l'étude des Anophelinae et de la transmission du paludisme dans la
zone du balTage anti-sel de Bignona. Ziguinchor (Sénégal). Thèse DocLF cvcle.1987. C',111'. CAD.
Dakar. Sénégal. 217 p.
-
-
-
.
-t FAYE (O.). DIALLO (S.). GAYE (O.). FAYE Ol~L\\R. ~IOl-CHET (J.). -Evaluation de
l'efficacité du fénitrothion (Sumithion PM-tO) sur la densité du vecteur et la prévalence du paludisme
à Pout (Thiés .. Sénégal). AmI. Soc. belge .\\!ed. trop. 1992. 72. 102-112.
5.GAZIN (P.). ROBERT (Y.) & CAR1\\,"EVALE (P.). - Etude longitudinale des indices
paludologiques de deux villages de la région de Bobo-DiOlùasso (Burkina Faso). Ann. Soc. belge
.\\!ed. trop. 1985.65. suppL2. 181-186.
6. H.-\\~ION (J.). DEYE~n.. (P.). RICKE~13ACH (A.) & GAl-SSE (G.). - Contribution à l'étude
des moustiques de Casamance. AmI. Parasit. Hum. Comp. 1956. 3 L 5-6. 607-618.
7. H.-\\~ION (J.). - Etude de l'age physiologique des femelles d'anophèles dans les zones traitées au
DDT et non traitées de la région de Bobo-DiOlùasso. Haute V011.'1. Bl/ll. Org. mond. Santé. 1963.28.
83-109.
8. :\\L-\\CDONALD (G.). - Epidemiological basis of malaria transmission. Proc. R. Soc ..\\!ed..
1955. ~8, 295-302.
9. ~IOLINEAl::X (L) & GR-\\.l.\\llCCL-\\ (G.). - Le projet Garki. Recherches sUI l'épidemiologie du
paludisme et la lutte antipaludique dans la savane soudanienne de l'Afrique (Iccidentale. O~\\!S -
Geneve. 1980. 311 p.
10. ROBERT (V.). GAZIN (P.). BOUDIN (G.). MOLEZ (J.F.). OUEDR-\\OGO (V.) &
CAR~cVALE (P.). - La transmission du paludisme en zone de savane arborée et en zone rizicole
des environs de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Ann. Soc. belge A/ed. trop. 1985,65. suppL2. 201-
21~.
1L ROBERT (V.). CARNEV.UE (P.), OlJEDR:\\OGO (V.). PE1RARCA (V.) & COLl'ZZI (~1).
- La transmission du paludisme hwnain dans un village de savane du sud-ouest du Burkina Faso.
A/llI. Soc. belge .\\!ed. trop. 1988. 68. 107-12 L
12.TEMPELIS (G.H.) & LOFY (M.F.). - An modified precipitin method for identification of
mosquito blood meals. Am. J. Trop ..\\fed. Hvg. 1963. 12, 825-tn1.
13,VERCRUY SSE (1.). - Etude entomologique sur la transmission du paludisme humain dans le
bassin du fleuve Sénégal. AmI. S'rlc. belge Afed. trop. 1985.65. suppl.2. 171-179.

189
Résumé: l'ne étude entomologique longitudinale de la transmission du paludisme s'est déroulée
pendant 26 mois dans dem lillages de riziculture pluviale au sud du Sénégal.
L'échantillonnage des populations d'Anophelfs gambiae. setù vecteur du paludisme dans la zone
est réalisé par la capture sur sujets humains.
La densité agressive d'An. gamblae n'est importante qu'en saison des pluies et la transmission du
paludisme est saisonnière. s'effectuant de juillet à novembre. Au cours de cette période. chaque habitant
reçoit en moyenne 13 à III piqûres infectées selon l'année et la localité. La différence de transmission est
attribuée à la situation des gîtes larvaires par rapport aux habitations et à la longevité du vecteur variable
selon les conditions locales.
Mots-clés: Paludisme. Transmission. A/lopheles gambiae. Savane soudanienne. Sénégal.
~Ialaria transmission in sudanese sayana in the south part of Scnegal.
Summary : During 26 months period. entomological surveys \\Vere carried out in two savana
villages in the south of Senegal. An. gambille s.s was the main malaria \\'ector and the sampling of its
poptùation was done by human baits catch.
The ..1./1. gambiaf density \\Vas important in the rainy season and the malaria transmission occured
from july to november with 13 to 111 infected bites per man. The transmission intensity \\Vas higher
in 1985 than in 1986 and \\Vas 8 times higher in Takeme than in Ousseuk in 1985.
The variations of the transmission intensit" were related to the lanal breeding sites and on
thelongevity of the Ali. gambiae females.

-
Key words : \\lalaria. Transmission. Anophâes gamblof. Sudanese savana. Senegal.
5

190
CARTE
DE SITUATION
--=;';
~~Sinndian
-_..
-
~~~?=t~":-'"
~:.:
LEGENOE-------~=--~
-
-~----=
~ Mangrove
~=t=t=tj Zone'Inondable
o
5
10 km
!
!
!
--- .:-':-;'"_f~.,
16"ZO'
1166~·IO'
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Tableau 1: Taux d'agressivité (ma), de parturité (TP) et d'inoculation entomologique (h) d'An. gambiae s.l
LOCALITES
TAKEME
OUSSEUK
Périodes
ma
P
N
TP
1'0
IS
h
ma
P
N
TP
1'0
IS
h
Sept. - Nov. 1984
47,7
96
11
89,72
228
0,87
38
22,4
7
0
-
194
0,51
10
Déc. 1984 - Juin 1985
0,2
1
1
-
2
0
0
0
-
-
-
0
-
0
Juillet - Nov .. 1985
107,4
.541
266
67,04
886
0,67
115
91,3
368
563
39,53
1035
0,097
13
Déc. 1985 - Juin 1986
0
-
-
-
0
0
0
0
-
-
-
0
-
Juillet - Nov. 1986
36
100
138
4202
250
0,40
22
19,3
89
87
50,57
181
0,55
16
\\0
Total
44,8
738
416
63,95
1366
0,65
-
33,2
464
650
41,65
1410
0,2
-
ma =Nombre moyen de piqûres / homme / nuit
P = Femelles pares
N = Femelles nullipares
TP = Taux de parturité
1'0 =Nombre de femelles disséquées
IS = Indice sporozoïtique
h = Taux d'inoculation entomologique

Pluviométrie
.....
.....
N
N
U1
0
U1
o
U1
0
0
0
0
o
o
...--- --- ~- ----- - - - - - - - - - - - ...
Sep-84
."
Oct-84
.--.---
cC'
c:
...
Nov-84
1
r •
(1)
-
Déc-84

<
cu
...
Jan-8S

cu'
t"'t
Mar-8S

o'
:::;,
VI
Mai-8S
.--
VI
cu
Vi'
1
Jui-8S
1
-----
c
1--
:::;,
:::;,
Jui-8S
Ci;
...
(1)
Aoû-8S
VI
1
Q.
c:
Sep-8S
~
t"'t
0
cu
Di
c:
Oct-8S
)(
C:
Nov-8S

cu
cc
...
Jan-86

(1)
VI
VI
Mar-86

S:
t"'t
(1).
Mai-86

(1)
t"'t
Jui-86

Q.
(1)
Ar
Jui-86

"C
2"
Aoû-86
.---------
'. :S,c
Sep-86
/.
---.
3
(1).
t"'t
Oct-86
1
-,
::1.
~
, , -
Nov-86
- i--
o
.....
U1
N
N
W
W
~
0
0
U1
0
U1
0
U1
0
0
0
0
0
0
0
0
Taux d'agressivité (PHN)
11--;1

i 1
1
"'tl
--l
--l
e:
l>
l>
<
:::t:
:::t:
0'
1
1
3
0
--l
e:
Al
(1)-
CIl
7':'
~
...,
CIl
CD
(1)'
CD
3
e:
CD
7':'
- - - - - - - - '

Figure 2: Cycle d'agressivité des femelles d'Anopheles gambiae s.l.
350
-
300
250 .
200

TC-Takeme
Nombre de femelles
.....
150
1_ 1 TC-Ousseuk 1
~
J
100
-
S:.JJJt
- t
19H
20H
21H
22H
23H
OOH
01H
02H
03H
04H
05H
OGH
20H
21H
22H
23H
OOH
01H
02H
03H
04H
05H
OGH
07H
Heures


195
LA TRANSMISSION DU PALUDISME DANS UNE ZONE DE
MANGROVE AU SUD DU SENEGAL*.
par OUSMANE FAYE(l). O. GAyE(2). O. FAYE(2) & S. DIALLO<2).
INTRODUCTION
Dans de nombreux pays africains, l'objectif de l'autosuffisance alimentaire est à l'origine d'une
politique de développement agricole basée sur la maîtrise de l'eau et les aménagements hydro-
agricoles. C'est dans ce cadre qu'entre la construction d'un barrage de coupure du marigot de
Bignona et d'une digue de protection contre la marée au niveau du village d'Affiniam. L'ouvrage
fonctionnera comme un barrage-écluse permettant l'évacuation des eaux venant de l'amont et
s'opposant à la remontée des eaux salées du fleuve Casamance. D'importantes surfaces de terres
de mangrove seront
aménagées et progressivement déssalées pour accroître les activités
agricoles notamment la riziculture.
Les rizières constituent d'excellents gîtes préimaginaux de nombreuses espèces culicidiennes
dont les vecteurs du paludisme. Les repercussions de la riziculture sur le paludisme ont été
étudiées au Burkina Faso (Il) et au Burundi (4). Ces études ont montré que la transmission du
paludisme en zone rizicole n'a pas augmenté au Burkina Faso alors qu'au Burundi, le paludisme
a progressé de manière inquiétante avec l'extension de la riziculture.
Cette présente étude effectuée de septembre 1984 à novembre 1986, propose une approche
entomologique de la transmission du paludisme dans trois villages situés en bordure de la
mangrove, avant la mise en service du barrage. Les données recueillies serviront de référence
pour l'évaluation de l'impact du barrage et des modifications liées aux aménagements hydro-
agricoles sur la transmission du paludisme. Elle complète l'étude sur le paludisme dans le bassin
du marigot de Bignona où la transmission dans la zone non atteinte par la remontée saline est
présentée dans une autre note (6)
MATERIEL ET METHODES
L'étude s'est déroulée dans le bassin du marigot de Bignona, en zone de savane soudanienne
au sud du Sénégal, présenté dans une précédente note (6). Les villages d'étude sont Affiniam
(805 habitants), Diagobel (323 habitants) et Tendimane (924 habitants) situés en bordure d'une
mangrove et pratiquant une riziculture pluviale traditionnelle. Tendimane est situé en amont du
barrage et ses rizières sont aménagées à environ 2 km à l'ouest du village. Diagobel et Affiniam
sont implantés dans la basse vallée du marigot de part et d'autre du site du barrage, les rizières du
premier village sont aménagées à proximité des habitations (50 à 100 m) et l'elles du second sont
à environ 500 m. Ces habitations sont de type traditionnel, comportant 3 à 5 pièces avec des
murs en briques et les toits en tôle. L'elevage est peu développé, on trouve dans les concessions
des bovins, ovins, caprins et porcins.
Les méthodes utilisées pour l'échantillonnage des populations culicidiennes ont déjà été
décrites (6). Les femelles d'An. gambiae s.l ont été capturées sur sujets humains et disséquées,
pour l'estimation de l'âge moyen des populations (ovaires) et pour la recherche d'infection
(glandes).
*Cette étude a été réalisée grâct' au soutien financier du BOST/D. National Academy of Science. USA.
1. Département de Biolo~ie anil1Ulle. Faculté des Sciences. Université C.A.D .. Dakar. Séné~al.
2. Service de Parasitologie. Faculté de Médecine. Université C.A.D.. Dakar. Sénégal
1

196
L'identification des membres du complexe An. gambiae a été faite selon la méthode
cytogénétique (3) et celle de détermination de l'index palpaI (2). L'index palpaI est le rapport
entre la longueur des segments IV et V et celle du segment III des palpes maxillaires. Il permet
de séparer An. melas (index> 0,81) des espèces d'eau douce (index < 0,81). L'origine des repas
sanguins des femelles d'An. gambiae s.l a été déterminée par la méthode des précipitines (15).
RESULTATS
Faune anophélienne
De septembre 1984 à novembre 1986, 15.339 femelles d'anophèles ont été récoltées au cours
de 203 séances (hommes-nuits). An. gambiae s.l seul vecteur du paludisme, constitue 98,1 % de
l'effectif, les autres espèces, An. pharoensis, An. ziemanni et An. squamosus sont peu fréquentes
et ne participent pas à la transmission de cette endémie dans la zone d'étude. An. gambiae s.l
représente 98,8% des femelles d'anophèles capturées à Affiniam (5.10615.166), 98,4 et 97,3% de
celles capturées respectivement à Tendimane (3.88413.946) et à Diagobel (6.05816.227).
Les observations cytogénétiques faites sur 175 femelles récoltées en saison des pluies ont
permis de noter qu'An. gambiae s.s représente 89,7% de l'effectif examiné à Diagobel (97
femelles), 95,8% à Affiniam (48 femelles) et 86,7% à Tendimane (30 femelles). Cette variation
de la fréquence d'An gambiae s.s n'est pas significative. An. melas n'a été rencontré qu'à
Diagobel où 9 femelles ont été identifiées soit 9,3% de l'effectif examiné. An. arabiensis est peu
représenté avec 4 femelles à Tendimane, 2 à Affiniam et 1 à Diagobel.
La détermination de ['index palpaI a interéssé 2733 femelles dont 605 soit 22,1%
appartiennent à An. melas. 37 mâles ont été examinés dont 22 récoltés dans les habitations durant
la journée et qui appartiennent aux espèces d'eau douce et 15 An. melas issues de larves récoltées
dans un gîte d'eau saumâtre à Tendimane. Parmi les femelles examinées, 20 sont issues de larves
du gîte d'eau saumâtre dont 17 ont un index> 0,81. Pour l'ensemble des adultes issus de larves
récoltées dans ce gîte, 32 soit 91,4% appartiennent à An. me/as et 3 ont un index < 0,81.
Densité agressive et taux de parturité d'An. gambÙle s.l
La densité agressive moyenne pour la période d'étude est de 54,7 piqûres/homme/nuit (PHN)
à Tendimane, 79,8 PHN à Affiniam et 89,1 PHN à Diagobel (Tableau 1). Elle est environ 2 fois
plus importante à l'intérieur qu'à l'extérieur des cases et présente des variations saisonnières en
étroite relation avec les pluies, les femelles disparaissent en saison sèche (FIG. 1). De juillet à
novembre, le nombre de piqûres/homme a varié de 22.660 en 1985 à 22.965 en 1986 à Affiniam
et respectivement de 24.342 à 32.773 à Diagobel et de 20.839 à 9.945 à Tendimane. Cette baisse
de la densité à Tendimane en 1986 est due au traitement insecticide antiacridicn effectué dans le
village en octobre. Les variations horaires de la densité étudiées de juillet à oclobre montrent que
l'agressivité est plus importante dans la seconde partie de la nuit (de Olh à 0711) où 58 à 68% des
femelles ont été capturées (RG.2).
Le taux moyen de parturité est de 48,51 % à Diagobel, 50,03% à Affiniam et 55,47% à
Tendimane (Tableau 1). La différence est significative (X 2 = 16,721, P < 0,001). De juillet à
novembre, les femelles capturées dans les trois localités ont des taux de parturité comparables en
1985 (X2 =5,123, p> 0,05) et légèrement différents en 1986 (X2 =7,008, P < 0,05). Le taux
moyen de parturité enregistré au cours de cette période en 1985 (53,3%) est significativement
plus élevé que celui observé en 1986 (34,7%). Le taux de parturité est plus faible en août et en
septembre, période où la densité agressive est plus élevée. Il varie également en fonction des
tranches horaires au cours de la nuit de 33% à 69% mais, les variations entre les deux parties de
la nuit (de 21h à 01h et de 01h à 07h), ne dégagent pas de nette tendance.
2

197
Indice sporozoïtique (IS) et taux d'inoculation entomologique
La présence de sporozoïtes dans les glandes salivaires a été observée sur 13 femelles parmi
5.508 femelles disséquées soit lin IS moyen de 0,2%. Les IS observés dans les trois localités au
cours de la période d'étude sont comparables (Tableau 1).
Les femelles infectées ont été
capturées de septembre à novembre et en considérant les seules captures où des femelles
infectées ont été trouvées, les IS s'élèvent en 1984 à 1,7% à Tendimane en septembre, 1,1% en
octobre à Affiniam et 1,5% de septembre à novembre à Diagobel. En 1985, une femelle infectée
est capturée à Affiniam en octobre soit un IS de 0,5% et en 1986, 1 femelle (0,5%) à Tendimane
(septembre), 3 (1,5%) à Diagobel (octobre) et 1 (0,5%) à Affiniam (octobre). De juillet à
novembre, l'IS moyen enregistré dans la zone en 1985 est plus faible que celui de la même
période en 1986 (X2 =8,278, P < 0,01). L'intensité de la transmission du paludisme au cours de
cette période a varié de 1985 à 1986, de 20 à 39 piqûres infectéeslhomme (PIH) à Affiniam, de 0
à 123 PIH à Diagobel et de 0 à 35 PIH à Tendimane (Tableau 1).
DISCUSSION
Les vecteurs du paludisme dans les villages situés en bordure de la mangrove au sud du
Sénégal appartiennent au complexe An. gambiae. Parmi les femelles identifiées, An. gambiae s.s
prédomine, An. arabiensis et An. melas ne sont pas fréquents dans la faune résiduelle des
habitations. Ils sont réputés plus zoophiles et exophiles et n'ont certainement pas un rôle
épidémiologique notable dans la zone. Il est toutefois possible qu'au début et à la fin de la saison
des pluies, ils soient mieux représentés. Nos observations sur la fréquence des membres du
complexe An. gambiae sont proches de celles faites en Gambie dans des zones de mangrove ( l,
9, 13, 14).
La dynamique des populations anophéliennes dans cette zone de savane soudanienne est
étroitement liées aux pluies et l'évolution de la densité agressive d'An. 1?ambiae s.l au cours de
l'année est classique. Les taux d'agressivité enregistrés sont plus élevés que ceux observés en
amont de la zone (6) et dans d'autres zones de savane (4, 5, Il, 12, 16). La densité agressi ve est
d'autant plus importante que les rizières sont étendues et proches des habitations. Dans la zone
comme dans d'autres zones de savane, on note une correlation négative entre le taux de parturité
et la densité agressive (11, 4, 5, Il). Il n'y a pas de variation significative du taux de parturité au
cours de la nuit (5, 8, 10). La variation du taux de parturité d'une localité à une autre peut être
attribuée à la situation des rizières par rapport aux habitations et à leur productivité. La densité
agressive est plus faible et le taux moyen de part uri té plus important à Tendimane dont les
rizières sont éloignées des habitations alors qu'à Diagobel et à Affiniam où les rizières sont
proches, on observe l'inverse.
Les indices sporozoïtiques d'An. gambiae s.l sont relativement faibles mais associés à une
densité agressive élevée, les taux d'inoculation entomologique enregistrés sont normaux pour
une zone de savane. Contrairement à ce qui a été observé dans les villages situés en amont (6), il
n'y a pas de lien évident entre le taux de parturité et l'IS des populations vedorielles. Les taux
d'inoculation enregistrés au cours des mois où des femelles infectées sont rencontrées sont
comparables à ceux estimés pour la période allant de juillet à novembre. En 1986, ils s'élèvent à
39 PIH en septembre à Tendimane, à 93 et 24 PIH en octobre, respectivement à Diagobel et à
Affiniam. Ces taux d'inoculation sont proches de ceux signalés dans les villages situés en amont
(6) et dans d'autres zones de savane (10, Il, 12).
La transmission du paludisme s'effectue de juillet à novembre, seule période où la densité des
populations d'An. gambiae s.l est élevée. Elle n'a pas été perceptible en 1985 à Tendimane et à
Diagobel ce qui peut être lié à de nombreux facteurs dont la faible infectivité de la population
humaine pour les vecteurs. En effet, dans ces villages dotés de cases de santé, les indices
plasmodiques enregistrés de septembre à décembre 1984 chez les enfants agés de moins de 10
ans sont plus élevés à Diagobel (de 50 à 76%) que dans les autres villages (de 29 à 59%). Les
indices gamétiques sont peu élevés « 10%) dans tous les villages. Ces indices parasitaires sont
3

198
plus faibles que ceux observés dans [es villages situés en amont (6) mais comparables à ceux
observés dans d'autres zones de savane (7, 14).
L'indice d'anthropophilie des femelles d'An. gambiae s.l endophiles est de 0,912 (355/389), la
zoophilie prédominante d'An. arabiensis (17) et d'An. melas (1) et leur tendance exophile,
peuvent expliquer l'importance de cet indice qui varie peu d'une année à la suivante.
Cette étude entomologique de la transmission du paludisme intéresse des villages situés en
zone de mangrove au sud du Sénégal. Elle doit être reprise après la mise en service du barrage
car, d'importantes modifications sont attendues en relation avec la disparition de la mangrove.
Résumé : Une étude longitudinale de la transmission du paludisme s'est déroulée de
septembre 1984 à novembre 1986 dans trois villages de riziculture pluviale situés en bordure
d'une mangrove au sud du Sénégal.
La faune anophélienne est estimée à partir des femelles agressives capturées la nuit sur sujets
humains. Les vecteurs appartiennent au complexe Anopheles gambiae, représenté par An.
gambiae s.s prédominant, An. arabiensis et An. melas. La densité agressive d'An. gambiae n'est
importante qu'en saison des pluies et la transmission du paludisme est saisonnière, s'effectuant de
juillet à novembre. Au cours de cette période, chaque habitant reçoit en moyenne 0 à 123 piqûres
infectées selon l'année et la localité.
La différence de transmission est attribuée à la densité agressive qui varie selon la situation
des gîtes larvaires par rapport aux habitations.
Mots-clés: Paludisme, Transmission, Anopheles gambiae, Mangrove, Sénégal.
Malaria transmission in a mangrove area in the south part of Senegal.
Summary : During 26 months period, entomological surveys were carried out in three
villages of a mangrove area in the south of Senegal.
An. gambiae s.l was the main malaria vector and the sampling of its population was done by
human baits catch. An. gambiae s.s predominated on An. arabiensis and An. melas. The An.
gambiae density was important in the rainy season and the malaria transmission occured from
july to november. In this period, the entomological inoculation rate rised from 0 to 123 infected
bites per man. Marked yearly and local variations of the transmission intensity were observed.
Transmission was tributary to the agressive density of An. gambiae s.s. An. arabiensis and An.
melas part in malaria transmission was negligible in the area.
Key words: Malaria, Transmission, Anopheles gambiae complex, Man~rove, Senegal.
4

199
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. BRYAN (J. H.), DI DECO (M.A.), PETRARCA (V.) & COLUZZI (M.). - Inversion
polymorphism and incipient speciation in Anopheles gambiae s.s. in the Gambia, West Africa.
Genetica,59, 1982, 167-176.
2. COLUZZI (M.). - Morphological divergences in the Aopheles gambiae complex.Riv. Malar.,
43,197.
3. COLUZZI (M.) & SABATINI (A.). - Cytogenetic observations on species A and B of
Anopheles gambiae complex Giles. Parassitologia,I968, 10, 179-184.
4. COOSEMANS (M.H.). - Comparaison de l'endémie malarienne dans une zone de riziculture
et dans une zone de culture de coton dans la plaine de la Rusizi, Burundi. Ann. Soc. belge Méd.
trop.
1985,65, Suppl. 2, 187-200.
5. FAYE (O.), DIA LLO (S.), GAYE (O.), FAYE (O.) & MOUCHET (J.). - Evaluation de
l'efficacité du fénitrothion (Sumithion PM40) sur la densité du vecteur et la prévalence du
paludisme à Pout (Thiés - Sénégal). Ann. Soc. belge Med. trop. 1992, 72, 102-112.
6. FAYE (O.), GAYE (O.), FAYE (O.) & DIALLO (S.). - La transmission du paludisme dans
une zone de savane soudanienne au sud du Sénégal. Soumis pour publication au Bull. Soc. Path.
exot.
7. GAZIN (P.), ROBERT (V.) & CARNEVALE (P.). - Etude longitudinale des indices
paludologiques de deux villages de la région de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Ann. Soc.
belge Med. trop,
1985, 65, suppl.2, 181-186.
8. HAMON (J.). - Etude de l'age physiologique des femelles d'anophèles dans les zones traitées
au DDT et non traitées de la région de Bobo-Dioulasso, Haute Volta. Bull. Org. mond. Santé,
1963,28,83-109.
9. LINDSAY (S.W.), SHENTON (F.C), SNOW (R.W.), GREENWOOD (B.M.). - Responses
of Anopheles gambiae complex mosquitoes to the use of untreated bed nets in the Gambia. Med.
Veter. Entomol. 3, 1989,253-262.
10. MOLINEAUX (L.) & GRAMICClA (G.). - Le projet Garki. Recherches sur l'épidemiologie
du paludisme et la lutte antipaludique dans la savane soudanienne de l'Afrique occidentale. OMS
- Geneve, 1980. 311 p.
Il. ROBERT (V.), GAZIN (P.), BOUDIN (G.), MOLEZ (J.F.), OUEDRAOGO (V.) &
CARNEVALE (P.). - La transmission du paludisme en zone de savane arborée et en zone
rizicole des environs de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Ann. Soc. belge Med. trop. 1985, 65,
suppl.2,201-214.
12. ROBERT (V.), CARNEVALE (P.), OUEDRAOGO (V.), PEfRARCA (V.) & COLUZZI
(M.). - La transmission du paludisme humain dans un village de savane du sud-ouest du Burkina
Faso. Ann. Soc. belge Med. trop. 1988, 68, 107-121.
13. SNOW (R.W.) & JAWARA (M.). - Observations on Anopheles gambiae s.l (Diptera:
Culicidae) during a trial of permethrin-treated bed nets in the Gambia. Bull. ent. Res. 77, 1987,
279-286.
14. SNOW (R.W.), ROWAN (K.M.), LINDSAY (S.W.) & GREENWOOO (B.M.). - A trial of
bed nets (mosquito nets) as a malaria control strategy in a rural area of the Gambia, West Africa.
Trans. Roy. Soc. Med. f.(vg., 1988,82,212-215.
15.TEMPELIS (G.H.) & LOFY (M,F.). - An modified precipitin method for identification of
mosquito blood meals. Am. J. Trop. Med. f.(vg. 1963, 12, 825-831.
16.VERCRUYSSE (J.). - Etude entomologique sur la transmission du paludisme humain dans le
bassin du fleuve Sénégal. Ann. Soc. belge Med. trop. 1985,65, suppl.2, 171-179.
17.WHITE (G. B.).-Anopheles gambiae complex and disease transmission in Africa. Trans.
Roy. Soc. Med. Hyg., 1974,68,278-301.
5

Tableau 1: Taux d'agressivité (ma), de parturité (TP) et d'inoculation entomologique (h) d'An, gambiœ d
Localités
AFFINIAM
DlAGOBEL
TENDIMANE
Périodes
ma
P
N
TP
TD
18
h
ma
P
N
TP
TD
IS
h
ma
P
N
TP
TD
18
h
Sept / Nov. 1984
26,7
Il 1
22
83,5
139
o,n
17
51,2
20H
<lX
HI,2
2t15
151
70
25,9
160
24
H7
193
1,04
24
OK. 1984/Juln 85
0,7
7
0
lOO
7
0
0
0,4
3
1
75
5
0
()
0,1
1
1
(J
2
0
0
J.U. / Nov. 1985
1-l8,1
518
487
51,S
1110
0,09
20
159,1
4YI
448
52,3
Iml
0
0
136,2
534
414
.56,3
Ion
0
0
IV
OK.8S/Juln 1986
1,1
1
1
0
2
0
0
0,3
1
1
0
3
0
0
0,2
0
0
0
0
0
0
8
Juil. / Nov. 1986
150.1
21H
344
3H,H
580
0,17
39
21~.:!
25Y
523
25,4
7%
Or1H
123
65
HI
184
30,6
283
0,35
35
TolBI
79,8
855
854
50
1838
0,16
0
89,1
962
1021
48,5
2100
0,33
0
54,7
776
623
55,5
1570
0,19
0
ma = Nombre de piqGres 1hllmme 1 nuit
P= Nllmbrc de femelles parcs
N=Nombrc de femelles nullipares
TP = Taux de parlurité
TD = Nombre de femelles disséquées
IS= Indice spofl}IOHique
h = Taux d'inocu\\alilln entomolllgique

Taux d"agressivité ( PHN)
N
N
~
~
U'1
0
U'1
0
U'1
0
U'1
_.
0
0
0
0
0
0
0
0
.."
cp
1
1
1
i
Jui -84
Jui - 84 .•
Aoû-84
<
Sep-84
~
.,
Oct- 84
-~
,.._.
Nov-84
e
::::l
Déc-84 ..
~
Jan-84
3
~
Fév- 84 .•
::::l
~
c
Mar-84
~
-
Avr-84 .•
~
~
Mai-84
Co
Jui -84
c
,..
:::I
Jui- 84
~
=
c
•. Aoû-84

)(
en
Sep-84
=:
~
Oct- 84
c.Q
.,~
Nov-85
~
_.~
Jan-85
<
_.,..
Mar- 85 .•
~,
Mai -85 .•
~
,..
Jui - 85
Co
Jui - 85
~
-
Aoû-85
~
Sep- 85
't:l
-c
Oct- 85
<
_.
Nov-86
e
3
~,
,..
.,_.
0
U'1
- - N N ~ ~ . . U'1
~
0
0
U'1
0
U'1
0
U'1
0
U'1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Pl uviométrie (m'"
1

t 1•
1
1
- l
Cl
»
1
"0
CD
......
;:,
......

-
C
c-
ee
;:,
<
0
3
cr

0
CD
Cl
3
3
;:,
,
1
CD,
,....
CD
..,
1
3
3
3
Cl
Cl
CD
Cl
roz

Lu2
Figure 2: C)"c1e d'agressivité d'/ln. gambiae s.l dans la zone de mangrove.
de juillet à octobre 1985
400
..,
350
300
III
..!!
250
~~
200
19H-
20H·
21H-
22H-
23H·
OOH-
01 H-
02H-
03H·
04H·
05H·
06H-
20H
21H
22H
23H
ooH
01H
02H
03H
04H
05H
06H
07H
Heures
--Affiniarn/85
-C-Oiagobel/85
- - . _ - Tendimane/85
de juillet ~ octobre 1986
350
300
250
III
..!!
Qi
E 200
~
41
"0
41
.Ci
E
0
z
19H·
20H-
21H-
22H-
23H·
OOH-
01H-
02H-
03H-
04H-
05H-
06H·
20H
21H
22H
23H
OOH
01H
02H
03H
04H
05H
06H
07H
1----
Heures
Afiniam/86
----:J-- Diagobel/B6
- - -.....
,..endimane /861


204
UNE ÉTUDE DE LA MORBIDITÉ PALUSTRE EN MILIEUX
RURAL ET URBAIN AU SÉNÉGAL
par
O. GAYE (1), LB. BAH (1), S. DIALLO (1), O. FAYE (1), D. BAUDON (2)
SUMMARY
du village de Magobel situé dans la région de Ziguin-
chor au Sud du pays. Du point de vue bioclimatique,
STUDr Of ~IAl.\\Rl.\\ MORBlDm' IN .\\ RURAL
AND 1:'< AN URBAN .\\RE.\\ IN SENEGAl.
il s'agit d'une zone de sav.me arborée. Le paludisme
y est endémique avec une recrudescence de la trans-
During September and November 1987, the authors surveyed
the incidence of malaria fever in populations of a rural zone in
mission durant la saison des pluies qui dure de juin
Casamance and in adults as outpatients in an urban area. In these
à octobre.
regions, the malaria is endemic with a recrudescence during the
En milieu urbain à Dakar, le Centre Hospitalier
rainy season from July tO October.
Universitaire de Fann a servi de cadre aux investiga-
In rural zone, 169 persons were examined. The malaria fevers
represented 7.1 % oi the consultations and 23.3 % of fevers.
tions. Le paludisme y est endémique avec une nette
Differences were significantly observed between the parasitic den-
recrudescence de la transmission en période plu-
sities of febrile and apyretic patients.
vieuse de juillet à septembre. Du fait de la faible
densité des anophèles en milieu urbain, la transmis-
sion est plus faible que dans les régions suburbaines
1 - INTRODUCTION
notamment Pikine (Vercruysse et coll. 1981 )....
Si le paludisme-infestation demeure la première
endémie mondiale, la place du paludisme-maladie
III - MATÉRIELS ET MÉTHODES
dans la pathologie générale n'est toujours pas bien
connue. Les sujets vivant en zone d'endémie peuvent
héberger des Plasmodium sans présenter des mani-
1. Sélection des cas
festations cliniques. Ces porteurs asymptomatiques
peuvent à tout moment avoir des épisodes fébriles
En zone rurale
et très souvent une fièvre isolée ou associée à la
Tous les sujets venus à la consultation durant le
présence de Plasmodium à l'étalement sanguin est
mois de septembre 1987 ont été inclus dans l'étude.
étiquetée " accès palustre ".
En zone urbaine
Aussi, nous nous sommes proposés dans ce présent
travail d'évaluer la part réelle des accès palustres
L'étude a intéressé tou~ les sujets âgés de 15 à
dans la pathologie générale des sujets vivant en
57 ans qui se sont préselltés à la consultation du
zone d'endémie. C'est un des meilleurs critères d'éva-
service d'accueil entre le 15 octobre et le 15 no-
luation du paludisme en tant que problème de santé
vembre 1987.
publique.
2. Méthodes
Zone rurale
II - ZONES D'ÉTUDE
Au cours des consultations, chaque patient a fait
l'objet d'une prise de la température suivie d'un
L'étude a été menée en zone rurale et en milieu
examen clinique. Puis un étalement mince de sang
urbain. En zone rurale, elle s'est déroulée au niveau
était réalisé pour une étude qualitative et quantitative
(1) Docteur en Médecine, Centre Hospitalier Universitaire de Dakar, Sénégal.
(2) Médecin en Chef, Biologiste des .Hôp'taux, Professeur agrégé, Chaire d'Epidémiologie et de Santé Publique Tropicales de l'Institut
de Médecine Tropicale du Service de S,mté des Armées, Le Pharo, Marseille, France.
MEDECINE TROPICALE - Volume 49 - N° 1 - J~nvier-Mars 1989

205
60
O. GAYE ET COLL.
des Plasmodium. Tous les suiets fébriles (T" > 37"9)
41,4 % des consultants étaient porteurs de Plas-
ont reçu une dose unique de la mg de chloroquine
modium falciparum (70/169). La proportion de sujets
par kilogramme de poids corporel et Ont été invités
porteurs de Plasmodium falciparum était significati-
à se présenter à l'équipe médicale installée dans le
vement plus élevée chez les fébriles (54,5 %) que
village pour un examen de contrôle prévu le 4' jour
chez les apyrétiques (35 %) (0,Q1 < p < 0,02).
après la prise du médicament.
La distribution des porteurs de Plasmodium selon
leur état fébrile et les densités parasitaires (D.P.)
En zone urbaine
est donnée au tableau II. La moyenne géométrique
Les consultations sont effectuées par des médecins
des densités parasitaires (DP) chez les fébriles était
et infirmiers au niveau du service d'accueil. Après
de 2.500 GRP/mm) et plus de la moitié des sujets
interrogatoire et examen, le diagnostic clinique est
avait une densité parasitaire supérieure à cette va-
inscrit sur le registre et un traitement est prescrit.
leur. La valeur maximum a été de 44.000 GRP/mm}.
Un étalement mince de sang est effectué chez tous
les patients pour qui le diagnostic" d'accès présumé
La proportion de sujets ayant une densité parasi-
palustre,. est retenu sur les seules données cliniques.
taire (DP) supérieure ou égale à 10.000 était signifi-
Ceux-ci ont reçu une prescription d'une dose cura-
cativement plus élevée chez les fébriles (23,3 %)
tive d'antipaluéens et ont été invités à se présenter
que chez les apyrétiques (0 %). (p = 0,0017 test de
à 17 pour contrôle clinique.
Fisher des probabilités exactes). La proportion de
sujets ayant une densité parasitaire inférieure à 1.000
Etudes parasitologiques
était plus élevée chez les apyrétiques (67,S %) que
chez les fébriles (33,3 %) (0,001 < P < 0,01).
Les étalements ont été colorés au Giemsa et
examinés pour la recherche de Plasmodium par
TABLEAU II
l'examen systématique de lCC champs microscopiques.
Distribution de 70 consultants porteurs
La densité parasitaire a été calculée sur la base de
de Plasmodium falciparum selon leur état fébrile
200 hématies observées par champ microscopique à
et les niveaux de densités parasitaires sanguines
l'objectif 11100' et de 4.000.000 de globules rouges
(Zone rurale. Diagobel - Sénégal 1987)
par mm} de sang. Elle a été exprimée sous forme
de nombre de globules rouges parasités par mm}
Densités parasitaires
1
Fébriles 1 Apyrétiques
de sang (GRP/mm\\ Le seuil microscopique de détec-
T" > 37"9
tion des Plasmodium était de 200 GRP/mm' (Baudon,
2CQ::: DP ""
1.000
la
17
Carnevale et coll., 1984).
1.000 < DP "" 5.0CO
1J
11
5.000 "" DP < 10.000
"
~
1
1
DP;;' 10.000
7
a
1
1
IV - RÉSULTATS ZONE RURALE
Total
i
JO
+0
1
169 sujets se SOnt présentés à la consultation pen-
Par contre, il n'a pas ete mis en évidence de
dant le mois d'étude en septembre dont 150 enfants
différence significative entre les 2 groupes pour les
(0-14 ans) et 19 adultes (15 ans et plus). Parmi eux
densités parasitaires comprises entre 1.000 et 5.000.
55 soit 32,5 % étaient fébriles. La proportion d'en-
fants chez les fébriles (53/55, 96,3 %) était significa-
tivement plus forte que chez les sujets apyrétiques
V - DISCUSSION ZONE RURALE
(85,1 %, 97/114), (0,02 < P < 0,05). La distribu-
tion des consultants selon leurs états fébriles et
parasitologiques est donnée au tableau 1.
BAUDON et coll. (1984) définissent des critères
de diagnostic de l'accès palustre en zone d'endémie:
critères cliniques dont la fièvre, critères parasitolo-
TABLEAU l
giques (importance de la parasitémie, prédominance
Distribution des 169 consultants selon leur état fébrile
des trophozoïtes jeunes) et critères thérapeutiques
et la présence de Pi4smodium falciparum (DP) 100 GRP/mm'
(Zone rurale, septembre 1987)
et évolutifs (normalisation de la température en 24
ou 48 heures sous traitement spécifique anti-
P~
paludéen dans les zones où la résistance au médica-
modium
Fièvre +
Fièvre -
Total
ment n'a pas été décrite).
falciparum
En zone d'endémie, il est habituel d'observer des
P+
JO
40
70
porteurs asymptomatiques de Plasmodium à des
P-
15
74
99
densités parfois très élevées et c'est à partir d'un
Total
55
114
169
certain niveau de parasitémie que se déclenche l'accès
1

206
MORBIDITE PALUSTRE AU SENEGAL
61
fébrile. Baudon et coll. (1984) fixent le seuil parasi-
paient une fois sur deux lorsqu'ils portaient le dia-
taire pyrogénique en région de s~vane à transmission
gnostic d'« accès palustre" sur les seuls critères
permanente à 10.000 GRP/mm. Carnevale et coll.
cliniques.
(1980) à 10.000 GRP/mm} en zone forestière à trans-
Il est donc indispensable de se baser également
mission continue.
sur les critères parasitologiques parmi lesquels la
Dans notre étude, c'est dans la proportion fébrile
densité parasitaire occupe une place de choix.
que l'on trouve les sujets ayant une densité parasi-
En zone urbaine, Bruce-Chwatt (1983 fixe le seuil
taire OP > 10.000 GRP/mm'. Il n'a pas été mis en
parasitaire pyrogénique à 3.890 GRP/mm} au Nigéria.
évidence de différence significative entre les 2 groupes
A Maradi, ville du Niger, Le Bras et coll. (1986)
fébriles et apyrétiques pour les proportions de sujets
trouvent qu'aucun sujet âgé de plus de 10 ans n'était
ayant des densités parasitaires OP comprises entre
porteur d'hématozoaires. Une étude menée par
1.000 et 5.000 GRP/mm}. Il est donc probable que
Baudon et Coll. au Niger en zone sahélienne a
les accès palustres se recrutent parmi les sujets fébriles
montré que la transmission du paludisme par les
avant une densité parasitaire OP comprise entre
anophèles s'entretenait selon des modalités variables
5:000 et 10.000 GRP/mm}.
en fonction de la position géographique des villages
En prenant ce critère parasitologique pour le dia-
par rapport au fleuve Niger et aux collections d'eau
gnostic d'" accès palustre ", nous avons obtenu une
locales. Les indices plasmodiques (enfants de 2-9
proportion de fièvre d'origine palustre de 23,3 %
ans) variaient de 20 à 43,8 % selon les villages.
(7/30) soit 7,1 % des consultants. Ce pourcentage
Ce niveau est donc variable. Il est en fonction
aurait été identique si nous avions fixé le seuil du
de l'aspect épidémiologique du paludisme, de l'état
diagnostic à 5.000 GRP/mm} (aucun sujet fébrile n'a
immunitaire, de l'âge et de la période d'étude.
été trouvé porteur de parasite à une densité parasi-
taire (OP) comprise entre 5.0CO et 10.COO GRP/
mm\\
CONCLUSION
Ce travail mené en milieux rural et urbain a
VI - RÉSULTATS ET DISCUSSION
montré que durant la période étudiée, les accès
ZONE URBAINE
palustres représentaient 23,3 % des fièvres en zone
rurale soit 7,1 % des consultations. En zone ur-
baine, 34 % des fièvres étaient d'origine palustre.
A partir de critères cliniques: fièvres (ra > 37"9),
La fièvre et la seule présence de Plasmodium à
céphalées, frissons, vomissements, splénomégalie, 59
l'étalement ne suffisent pas à affirmer le diagnostic
diagnostics d' « accès présumés palustres" ont été
d' « accès palustre ".
portés soit chez 19,7 % de consultants (59/300).
Parmi ces cas, seuls
Ce travail devra être complété pour étudier la
30 sujets ont été retrouvés
porteurs d'hématozoaires. Les densités parasitaires
morbidité paludéenne en fonction des saisons, et
(OP) variaient de
pour préciser les niveaux moyens des densités parasi-
1.500 à 500.000 GRP/mm} avec
une moyenne géométrique de
taires des populations non fébriles, de manière à
12.774 GRP/mm} ; les
densités parasitaires (OP) étaient supérieures ou égales
déterminer les seuils parasitaires pyrogéniques. Elle
à
intéressera également les enfants de la zone urbaine.
10.000 GRP/mm} dans 20 cas.
L'ensemble des enquêtt's pennettra d'étudier la
Selon les critères de diagnostic précédemment cités,
morbidité palustre, indisp"nsable pour l'évaluation
seuls donc ces 20 sujets ont été définitivement re-
du paludisme en tant que problème de santé pu-
tenus comme atteints d'« accès palustre" représentant
blique.
ainsi 34 % des cas fébriles (20/59).
En comparant les diagnostics cliniques initiaux et
les résultats de l'examen sanguin, on a montré que
RÉSUMÉ
lorsqu'on portait le diagnostic d'" acccès palustre"
sur les seules données cliniques, on se trompait une
Nous avons étudié au cours des mois de septembre et novembre
1987 l'incidence des accès palustres survenant chez les populations
fois sur deux.
d'une zone rurale en Casamance et chez les adultes consultant
Le diagnostic clinique d'un "accès palustre" est
dans un milieu hospitalier situé en zone urbaine. Dans les régions
un diagnostic d'élimination et malgré cela l'erreur
étudiées, le paludisme est endémique avec une recrudescence de
la transmission durant la saison des pluies qui dure de juillet à
par excès était encore importante. Des études menées
octobre.
au Centre Muraz à Bobo-Dioulasso (1982) ont montré
En milieu rural. 169 personnes ont été examinées. Les accès
que des médecins spécialistes en paludologie se trom-
palustres ont représenté 7,1 % des consultations et 23,3 % des

207
62
\\ŒDECINE TROPICALE
fièvres. Des différences significatives Ont été observées entre les
tics diniques d'ac.:ès présumés palustres ont été retenus parmi
densités parasitaires des populations iébrlles et non fébriles.
lesquels 20 ont été coniirmés. Ils représentent 34°\\, des ':J.S
En milieu urbain, 300 personnes Ont éle examinées. 59 diagnos-
fébriles.
BffiUOGRAPffiE
1 - BAUDON D.. GAZIN P.. et .:ol!. - Epidémiologie clinique:
5 - BRUCE-CHWATT L.J. - Paludisme et urbanisation. Bull. 50c.
morbidité palustre, mortalité palustre. Etudes médicales, 1984,
Path. Exot., 1983, 76, 243-249.
septembre, n' 3.
6 - C.\\RNEVALE P.• MOUCHET P. - Le paludisme en zone de
2 - BAUDON D.. CARNEVALE P., ROBERT V., PEYRON F., SlBlSONA
transmission continue en région airo-tropicale. Cah OR5TO.H,
L., GNIMINON L. - Etude épidémiologique du paludisme
1980, 2J, 2, 169-171.
dans la région de Tillaberi (Nord-Ouest Niger). Méd. Afr.
Noire, 1986, -l, 281-290.
7 - DIALLO S., FWE O., GAYE O .• NOIR O. - E.:ologie des
Anophelinae dans la zone du barrage anti-sel de Bignona.
3 - BAUDON D., GAZIN P., GUIGUEMBDE T., CARNEVALE P. -
Doc. réntio. 5erv. Parat., jallvier 1986.
Morbidité palustre en milieu rural au Burkina Faso. Etude
de 526 accès iébriles. :\\.féd. Afr. Noire, 1986. JJ, Il, 767-776.
8 - LE BRAS M., SOUBIRA:" G., BAR.\\ZE A. - Paludisme urbain et
4 - BAUDON D., GALAUP B., GAZIN P., PICQ J.J. - Fiabilité de
rural au Niger. Bull. Soc. Path. Exot., 1986. 79, 695-706.
l'examen clinique dans le diagnostic des fièvres palustres en
9 - VERCRUYSSE J, JA:"CLOES M. - Erude entomologique sur la
zone d'endémie ouest-africaine. Méd. Trop. 1988, -18. 2, 123-
transmission du paludisme humain dans la zone de Pikine
126.
(Sénégal). Cah. OR5TOM, 1981. J, 165-178.
1


209
HOLOENDEMIC MALARIA IN SENEGAL
iHE DIELMO PROJECT. A LONGITUDINAL STUDY OF NATURAL
MALARIA INFECTION IN A COMMUNITY LIVING IN A HOLOENDEMIC
AREA OF SENEGAL
Jt:on-Francols Trape(>, Ci1rlstopt1e RogierOO, U~ssene KoneteO, Nef1ssetou
Dlagnev • Hilaire Bouganelil). Bruno CenQuel)O, Febrice LegrosO, Assene Badjio.
Gare NdlayeO, Pape NdlayeO, Karime Brehimiooo, Ousmane FayeOOOO, Pierre
Drun heooo ~nd Lui z Perei r~ de Sil veooooo
° L~boratoire de P~ludologie, ORSTOM, B.P. 1386, Dekar, Sénégel
O~ Service d'Epidémiologie, Institut Pasteur de Dakar, B.P. 220, Dakar,
Sénégal
000
Laboratoire de Pl3resitologie Biomédicale, Institut Pasteur, 75015,
Porls, Fronce
,.,.,., Départernent de 61010gle AnImale, Un1versttê de Dakar, Sénégal
""vve. Unlté de Perasitoiogle Expérimentale, Institut Pasteur, 75015, Paris,
France
Corresponamg author: Dr. J.F. TRAPE, DR5TDM, B.P. 1386, DAKAR, SENEGAL.
Phone: (221 ) 32 09 62 1 32 18 46
Fax: (221) 32 16 75 1 32 43 07

210
2
SUMMARY
The Dlelmo project wes 1n1t1oted 1n 1990 with the o1m of corry1ng
out long-term Invest1gatlons on host-porosite re1ot10nsh1ps ond the
rnechani~ms of protect1ve lmmunity ln the 247 resfdents of 0 Senegolese
village where malaria is tloloendemlc. Th1s report proy1des bose11ne
information
on
the
study
des1gn
and
the
me1n
ep1demfolog1cal
crlaracteristics of malaria in this village. Transm1ss10n was meesured for
26 rnonths by all-night bitlng collect10ns and spec1es ldentlf1cet10n of
sporozoites. AnaplJeles g~mbi~e s.l. and An. fllnestlls constituted oyer 98~
of
t 1,665 emophel1nes collected end were present ell-yeer round.
Entorno10g1ca1 lnocul at10n rates of P. f~/cip~rllm. P. m6/6r/6e end P. aV61e
averaged respectiyely 0.51, 0.10, and 0.04 1nfect1ve bites per man per
n1ght. Oyer a four-month per10d 01 1ntens1ye cllnfcel and porosHolog1cel
monitoring, households were v1sited dal1y and e med1cal team was present
in the v1llage 24 hours a day. Data sytematlcally collected on ell resldents
included thlck smeêlrs twice el week and temperature reed1ngs every two
doys. Further tests were mode when fever or other symptoms were
preStml. P. f41cip4l71tl'l, P. D16/aritJ8 and P. aV6/e were obseryed 1n 72.0~,
21.1 ~ ond ô.O~J respecl1vely or the 6,539 th1ck smeors exom1ned.
Individuallongitudinol data revea1ed that 96.6~ of the Yl11egers harboured
trophozoites of P. f41ciparllmat least once dur1ng the per10d of the survey.
Inrections by P. nl6/6ri6e and P. (W6/e were both observed 1n 1nd1v1dua1s
of ail age groups and the1r cumulat1ve preva1ence reeched 50.5~ and 40.3~J
respectiyely. 162 (60.9%) of 266 febrl1e ep1sodes were ettr1buted ta
malaria. 159 attacks were due ta P. f~/cip~rt/m 3 ettacks to P. aV61e and
J
none to P. m~/"rj~e.. The inc1dence of melar1a ettecks WelS 40 tlmes h1gher
in cl1i1dren 0-4 years thon ln adults over 40 years. Our f1ndlngs suggest
tl10t sterile Immuni ly ând clinico1 protection are never fully echleved 1n

211
3
humans contlnuously exposed slnce blrth to intense tronsmlsslon and
provlde new Inslghts lnto the natural hlstory of malar1a ln holoendemlc
areas. The project des1gn appears adeQuate for further investigations on
. host-paras1te relat10nshlps, the determlnants of the dlsease and the
mechenlsms of protectlve lmmun1ty.
INTRODUCTION
Desplte uncertalnty as to the accuracy and rel1ablllty of the methods
used ta measure malaria morb1d1ty end mortallty1-3, epldemlologlcal
studies ln reglons or hlg~1 malaria endemlclty have cons1stently shown that
trie sever! ty of the dl sease decreases consl derabl y efter the f1 rst years of
life. Deaths from malaria occur me1nly among Infants and young chl1dren 4-
5, and a marked decrease 1n the incidence of cllnlcal attacks ls observed
during the second half of childhood 6. In contrast. parasite prevalence and
incidence remain high throughout adolescence and only decrease slowly ln
adults 7-8. This non ster1l1z1ng protectlve Immunlty was recognlzed
progresslvely from the hlstorlcal studles of Chrlstophers.9 However, desplte
decades of research, our knowl edge of how paraz1tatIon results 1n dl sease 1s
incomplete and no clear plcture of the mechanlsms of naturally aCQu1red
i mmuni ty ta mal ari a has yet emerged. Paradoxl call y, one of the mal n
consequences of the recent advances ln these fields of malaria research was
tu brlng to light a series of conceptual problems whose Importance was
unpred1cted dnd which now appear to be crucial ta malar1a contro1. 10- 12
''lie believe tt1at one fundamental problem Iles in the dlfflclJlty 1n
def1ning precisely the status of relative suscept1bjllty or resistance of a
yiven individual exposed to malaria. Hospital data or cross sectlonal surveys
which in mO$t cases have formed the basis of the def1nitlon of this status

4
do not provlde sufflclent lnformet10n to reech thls goel end therefore to
analyse the prec1se s1gnff1cance of e g1yen f1nd1ng. To understend the
dynem1cs of the host-perastte belence, tts relet1onsh1p to trensm1ss10n, end
. to Identify the determinants of the d1sease, tt seems to us essent1al to
carry on follow-up stud1es of well-def1ned cohorts 1n whom meler1a
parameters are recorded longttud1nelly.
ln this perspective we began in 1990 a 10ngttud1nel study cover1ng the
whole population of the village of D1elmo 1n Senegal where malaria 1s
holoendemic. By choosing a smaJ1 and stable population in whom numerous
pararneters will be stud1ed over seyeral years, our 1ntent10n was to make an
integrated analys1s of 1nd1v1duel data 1n persons of all ages with clearly
def1ned ep1dem1010g1cal, cl1n1cal, b1010gicel and 1mmunolog1cal h1stor1es.
The present paper prov1des 1nformation on the study area, the
methodology used to coltect entomolog1cal, parasttolog1cal and c11n1cal
data, and descr1bes the ma1n ep1dem1010g1cal cheracter1st1cs of malaria 1n
Die j mu. 1t i s ai msd to serve as the bas1 s for subsequent reports on the
resulls of investigations carried out in this village.
MATERIAL AND METHODS
Choice of the study oreo
The village of Dielmo (13"45N, 16°25W) was chosen after prelimlnary
surveys carrled out from June to December 1989 in various different
1/111ages of the Sine-saloum region of Senega1. As weil as the study of
malar1a endemlctty, invest1gations were made during the pre11m1nary
surv~ys on the presence of chloroQulne 1n urine samples, use of
antirnalarlals drugs, freQuency of v1stts to heelth centers, the stebl1tty of

213
5
the population. and the populaUon's acceptance of the research protoco1.
Three cr1ter1a ployed a dec1s1ve role 1n the ch01ce of D1elmo: a very h1gh
malar1a preyalence (86~ of the chl1dren's blood f1lms were pos1t1ve at the
. end of the dry season ln June 1989). a total absence of chemoprophylaxy and
the low attendance at health centers (0.27 v1s1ts per 1nhab1tant 1n 1989.
whlcll was four tlmes less than the overage for the d1stnct).
After reach1ng an agreement w1th the populatlon emd natlonol
authoritles, êl f1eld stotlon wos built in the ll'l11oge. 1ncludlng 0 laboratory
building wall a dlspensary and seven huts to accomadate the project stoff.
The:) tatIon was bul1t1 n the vl11 age between Jonuary and Morch 1990. and a
mcjor part of the work was carr1ed out by the Yl11agers themselves.
The project protocal and objectives were carefully explalned to the
as::)embled vl11age population ot each stage of the study. Informed consent
wos obtained 1nd1vldua11y from 011 participants or the1r parents. Approyol
wos obtalned from the Mln1stère du Plan et de 10 Coopérat10n ond the
Ministère de 10 Santé Publique.
Are~, Climate, Popul~tion
Dielmo 1$ s1tuoted 1n 0 flat reg10n neor the Atlantic coast. 280 km to
the south-eost of Dakor and about 15 kllometers to the north of the Gambian
border. 4 h dr1ye from Dakar (Fig. 1). The cllmote ond the vegetat10n ore
lyplcally sudanese. Ralnfall occurs over a four-mon th per10d. The f1rst r01ns
usually start at the end of June and the lost rafns occur ot mfd-October.
Average annuel rainfalL whlch was on overage 900 mm s1nce the begfMfng
of the century, decreased over the last twenty years. From our read1ngs, 1t
WâS respect/vely 635, 611 and 563 mm in 1990, 1991 and 1992 when thfs
study took place.

214
6
An import8nt fe8ture of D1elmo 1s th8t 1t fs sftu8ted on the m8rshy
b8nk of a small permanent stre8m (the Néma) whfch permft the persfstence
of anopheles breed1ng sites 811 year round (Flg. 2). Numerous 18rge m8ngo
. trees grow1ng around the concess1ons g1ve the v111age a rem8rkable
appearel1ce. Most of the houses 8re bu1lt ln the traditlonal style with mud
walls and thatched roofs. In 25 of the 67 houses (29~). corrug8ted 1ron
replaces the thatching, but a space ls left between the roof and the tops of
the wells.
The inhabitants of Dlelmo ere settled agriculturel workers whose
incarne 1s mainly from the sale of peanuts, mangos and market-garden
produce. The1r baslc food ls mlllet wh1ch ls cult1yated with the peanut crop
dur1ng the wet season. Market-gardening and r1ce-growlng are dry season
ogr1cultural octlvities, made possible by the ex1stence of the stream. Small
herds or domest1c animals -obout four dozen heads of beef catUe, three
hundred sheep and goats, and twenty donkeys- 11ye 1n close contact with the
houses. The ground is sandy in the Dielmo reg10n and the or1ginal wooded
soyannah has been almast entlrely cleared for cult1vot1on.
ln January 1990 the lnltial suryey showed a population of 250 (sex
ratio FlM: 0,98) or which 47~ were chl1dren IJnder 15. The inhab1tants were
diYided into 29 concessions: 20 in Dielmo itself (195 lnhabitants) and 9 1n
the srnall hamlet of Santhe-Mouride 300 meters away (55 inhabitants). The
ethnie groups consisted of 76~ Serere (Niominka: 56~, Sine/Baal: 20~), 13~
Mandingue and 9~ miscellaneous. Persans who had attended school for at
least a year represented 6~ of the populat1on oyer 6 years of age (t a~ 1n the
regian, in rural areas) and only one persan could read and write.
Entomological monitoring and typing of sporozoites

215
Entomologlc~lstudles beg~n ln Apr1l 1990. N1ght c~ptures on hum~n
bal t were carr1 ed out i ndoors ~nd outdoors dun ng the f1 rst week of e~ch
month (two monthly sess10ns from Apnl to June 1990 end three monthly
sesslons from July 1990 to June 1992). The mosQuHoes were c~ptured from
9 p. m. untl1 7 ~. m. by four groups of two collectors (two lndoors end two
ouldoors), sech collector eltern~tely worklng ~nd rest1ng for one hour. After
identific~tion, the anopheles were lmmedletely dlssected end ex~mined for
spûrozoites. For certain captures which yielded ~n ~bundent number of
onûpt1t3les, only e representet1ve s~mple, with respect to hour ~nd plece, wes
dissected.
Monoclonal antlbodles (Meb) dlrected to the CS protein of P.
1(}"~ipdl7lm (clone 2A 10), P. viv6Â' (clone NMRI 3/KA52.5), P. ov618 (clone
11 0.54.3/JG 15.5), end P. m616ria8 (clone 109.179.4/JC09.5) were reected
seQuentielly with sporozo1tes from eech mosQu1toe found lnfected. Aceton-
flxed dissection slldes were lncubated w1th the f1rst Meb et e 1011g/ml
concentretton tn PSS-1 ~ SSA buffer, w~shed ~nd re~cted w1th FITC-lebelled
entt mouse IgG,A,M (Cepell) et 1/200 dilutlon. The number of lebelled versus
unl~belled
sporozo1tes
wes
determlned
by
ex~mln~t1on
under
ep1fluorescence
comblned
w1th
phese-contr~st
mlcroscopy.
Sefore
proceeding wlth the next M~b, the sl1des were lncubated 1n ph 2.5 glycln
buffer for 10' tn order to rernove ~ntlbodles ~nd thereefter w~shed twlce for
10' in P6S-6SA buffer. Fluorescence w~s used to check th~t no residual
iabelling remalned before incubating with the next Mab. P. 16Icipan/m~nd P.
ViVd;~'
sporozoites ralsed by feedlng An. stephensi end An. gambi8e
respectlvely with the correspondlng gametocytes were used as controls to
cht::k the specificlty or this sequentiel procedure. No cross react10n between
the 4 Mêlbs employed was found.

216
8
Chnic~l ~nd parasitolog1cal monitoring
At the end of the ln1tlal census, each person was glven a un1Que orcier
. numb13r for the project and a fl1e was made out, contalnlng hls photograph
and detal1s of hls genealogy and faml1y tles, places of resldence s1nce blrth,
occupatlon and other actlvlt1es. A plan of each dwell1ng was drawn up,
show'ing the location of each person's bed, whether or not a mosQuito net
was used and the state of the net.
Between the 28th May and 4th June 1990 each vl1lager was glven a
clinlcal examlnation and a series of blological tests, then close follow-up
exemlnatlons, whlch are stl11 pursued. Here we only ment10n the modalltles
of cllnlcal end parasltolog1cal follow-up for the perlod between lst June
ond 30th September 1990.
Three tl mes a week (Monday/Wednesday/Fr1day or Tuesday/Thursdayl
Soturday) e8ch lI111ager was vls1ted at home ln order to record temperature
dnd to fill a Questlonnalre about symptoms whlch occured over the past 48 h.
Twlce a week, durlng the tirst and last weekly v1s1t, a thfck blood fl1m WeiS
made. Rectal temperature was read fn chl1dren under 7 years of elge, elnd
ax111ary temperature ln older persons. The quest1onna1res (1n
Serere and
Wolof) were establlshed wlth the ass1stance of l1ngu1sts and doctors of the
corresponding ethnie groups. They concerned nine categories of symptoms
which were recognizable by the population, as well as their onset and
durat1on (whether present at the moment of 1nterragat1on, earll er the same
day, the day before, or two days before).
ln add1t1on ta the three systematlc weekly v1slts, eelch concess10n
'y''I6S
Y1sfted dol1y ln arder to rap1dly detect new cases of fever. The
dispensary at the stat10n remellned open delY elnd nlght. Any peltholog1cell
ellent was exam1ned by el doctor elnd WeiS recorded on stelndelrdlzed celrds. In
all patients wlth (syer, an addltlonell blood f1lm WeiS telken.

217
9
Treatment of patients
Eoch pothologlcol eplsode wos 1mmed10tely treoted ond pot1ents w1th
fayer were Y1s1ted ot least tw1ce a day untl1 recoyery. The ch01ce ond
condlttons for use of 011 drugs were cod1f1ed, 1n part1clJlar those wh1ch had 0
known antl-plosmod1al actton, 1n order to proy1de odeQUOte health care to
lhe Inhab1tants while hay1ng the lowest poss1ble 1nfluence on the
ep1dem1010gy of malar10.
The only ant1malar1al drug used was Qu1n1ne (Qu1n1max Rt at a dose of
25 mg/kg/day 1n three doily doses oyer three days.1! It was adm1n1stered
only in the cose of feyer (ax111ary temperoture ~ 38°C or rectal temperature
~ 36.5°C). The cond1t10ns for use, wh1ch were based ma1nly on age and
parosite dens1ty 1n occordance with our own exper1ence 1n a s1m1lar
epidem10tog1cal s1tuat10n 1, were estob11shed 1n adyance for a tr1al per10d of
one month, then cont1nued for the fo11ow1ng three months when 1t was
conf1rmed thot they were apropr1ate..
Ant1-malor1al treatment began 1mmed1ately 1n the fo11ow'lng cases:
(1) feyer w1th a parasite/leucocyte rat10 of 2 2 1n chl1dren; (2) feyer w1th a
parosite ratio of ~ 0.5 in pregnant women; (3) feyer w1th a pos1t1ye th1ck
blood film 1n 1nd1Y1duals w1th poss1ble severe molar1a (no case observed) or
in ind1Yiduals thought lo have poss1bly lost protect1ve 1mmun1ty (v111agers
corning back from an area of low endemicity where they have l1ved for more
than one year dur1ng the three yeors before the study).
For the remaintng pol1ents, symptomat1c or spec1f1c treatment of
non-malarial diseases was giyen accordlng to the diagnosis. When feyer
persisted the next day, another thlck blood fllm was systematlcally token.
Antimalarial treatment was eyentuolly Qiyen on the basis of the prev10us

218
10
cr1tena, except in the follow1ng s1tuat10ns were the reQu1rement for
ant1malanal treatment was dec1ded jofntly by two doctors, tak1ng 1nto
account a11 the pat1ent's cl1n1cal, b10log1cal and ep1dem1010g1cal data: (1)
. absence of cl1n1cal improvement w1th paras1te dens1ty close to the
treatrnent threshold; (2) absence of cl1n1cal 1mprovement w1th a pos1t1ve
th1ck blood film 1n 1nfants and pregnant women; (3) absence of cl1n1cal
1mprovement w1th a paras1te/leucocyte rat10 of 2 0.5 1n adults.
Dur1ng Hie r1rst month of the study, only the f1rst lhree doses of the
lreatmenl were systemal1cally adm1n1stered by ourselves, and lhe follow1ng
lwo days treatment was handed to the pat1ent. Hav1ng as a result observed
several cases of 1ncomplets treatment, we dec1ded thereafter to control
every dose of ant1malar1al drugs. The same app11ed for severe cases
reQu1ring anl1b1ol1c treatment.
The population was asked not to use emy drugs w1thout 1nform1ng the
team, and ur1ne lests were regularly carr1ed out (on average once a month)
to detect the presence of ant1malar1al drugs, us1ng the mod1f1ed Saker-
Solomons tes1. '4 Th1s lest was carr1ed out systemat1cally after any febrl1e
episode. A total of 950 tests were made, of wh1ch only one pos1tive result
rema1ned unexpla1ned by our prescr1ptions. In th1s case 1t turned out to be a
trad1t10nal lreatment ror d1arrhoea.
Thick blood film processing
All thick blood films taken in villagers were accompanied by a
simultaneous ternperature reading. In the absence of fever, two th1ck blood
films were prepared (as a precautionary measure in case of detachment of
blood or poor slaining). Both were left to dry for 24-48 hours then
dehemoglob1nized and stafned with G1emsa. They were then stored, and apart
from a few rare excepl1ons, were only exam1ned after the study. In the case

219
11
of fever~ three thick blood fl1ms were prepared simultaneously. One of them
was Glemsa stelned w1thout prevlous dehemogloblnlzatlon and examlned
lmmedlately ln order to declde on treatment~
the other two were
. dehemoglobinized~ stalned and stored w1th the routlne blood fl1ms to provlde
an lndependent control at the end of the study.
All blood fl1m readlngs were standardlzed. 15 200 mlcroscoplc 011
immersion fields were examlned on each sl1de (about 0.5 }Jl of blood). The
rallo
trophozoltes/leucocytes
was
establlshed
separately
for
each
plasmodial specles, either by countlng the trophozoites untl1 200 leucocytes
were observed (ratiolO,O 0 or from the total nurnber of trophozoites
observed on the 200 fields and an estlmatlon of the average number of
leucocytes per microscopic field (ratlo<O,O O. The gametocytes were
counted sepan~tely. For the blood fl1ms of febrl1e patients, a thlrd readlng
wos made ln the case of dlfferences in results accordlng to whether the
blood f1lms were stolned and examined urgently or routlnely.
The mean number of leucocytes and its varlatlon wlth age have been
invesllgated ln the stlJdy population (Rogler et 6/., ln preparotlon), Average
age-specific values were used in thls paper for estlmatlng the number of
porosites per }Jl of blood, Mean leucocyte counts ranged from 12,600 per }Jl
ln lnftmts to 5~500 per }Jl ln adults over 60 years.
Staff ond services
During t~le period from June to September 1990~ cllnical and
blologlcal data was collected by a fleld team of 16 persons conslstlng of
three doctors, one blolog1st, two nurses and ten technlclans. At least twelve
or these persons, including two doctors, were present in the village 24
rlours a day six days a week. On Sunday one doctor and three technlclans

220
12
were on duty. Entomolog1cal delta were collectad by a sc1enUst, two
techn1 c1 ans and 1a v111 agers, who had been tra1 ned ta capture mosqu1 toes.
RESULTS
malaria t~nsmission
Vector density
ln 300 man-n1ghts of captures over 26 months, 19,002 mosQuftoes
were caught, of wh1ch 11 ,665 (61.5~) were anopheles belong1ng to the
fo11owing species:
An. §6mbitJe s.1. 7,227 (62.2 ~), An. fi/nestils 4,216
(36.1 ~), An. ph4raensis 152 (1.3 ~), An. ri/fipes 19 (0.2 ~), An. zlemtJnnl
15 (0.1 ~) and A. sqi/tJmosi/s 11 (O. 1 ~). The number of anopheles caught
1ns1de and outs1de the dwell1ngs was respect1vely 6,385 and 5,300. The
rate of endoPhagy was 52.7~ for An. §tJmbitJe s. 1. and 59.0~ for An.
Illnestlls, Max1mum aggress1v1ty for these two spec1es was obseryed
between 1 a. m. and 6 a. m.
Both An. §tJmbitJe and An. filnesti/swere captured eyery month oyer
the whole 26-month study (F1g. 3). For An. §tJmbitJe the ayerage annual
density and seasonal yanations dHfered only sl1ghtly from one year to
another. A peak was invariably observed between July and 5eptember,
during the wet season, with a maximum reach1ng 90.5 bites per person per
nlght 1n September 1991. 1n the dry season, the dens1ty of this vector was
genera11y 10w (reaching a minimum of 0.9 bites per person per n1ght in
February 1991), but a distinct increase was noted each time as the rainy
season approéched. For An. ItlnestllsaYerage density was four t1mes lower
during the first year than dur1ng the second one. 5urpr1s1ngly 1n the lotter,
two signHicant peaks were observed: the nrst Just before the wet season

221
13
(maxfmum 46 bftes per persan per nfght fn June 1990 and the second fn
the mfddle of the dry season.
Sporozolte rates and specfffc fdentfffcatfon of sporozoftes
The presence of sporozoftes was determlned by dfssectfon of the
solfvand glands fn 5.797 An. g6lJ7b168 s.l. and 3,1557 An. ftlnestilS 131
fnfections were observed: 63 in An g6mbJ6e s.1. (1.43 ~) and 46 fn An.
limes/ils (1.31 ~). Sporozofte rates were signiffcantly hfgher fn the second
year than 1n the ffrst yeer (1.57 vs 1.04, P<0.05 by chf square test), and 'In
the wet season than fn the dry season (ffrst year: 1.16 vs 0.83, P<0.05;
second year: 2.06 vs 1.14. P<0.05). For each gfven perfod. no sfgnff1cant
dffference wos observed between Ail gMlbltJes. 1. and An. ftlnestllS
The P/6stnadium species were typed on sporazaftes samples us1ng
sDecies specffic enti-CS mabs fn 110 of the 116 samples that were tested
(presence of nan-fluorescent sporozoltes fn three cases. detachment of
sporozoltes in three other coses). 51ngle P/6smaditll!Jspecles were present
in 95 of 110 (66.4J) of the fdent1fled gland Infectfons. and 15 af 110
(13.6:C) contained 2 ar more P/6SmtJtIJùm specles (Table O. It should be
noted that for all cases of assocfatfon af specles, the shape (length and
thickness) of the sporazoftes fluorescent w1th a gfven monoclonal antfbody
olsa made ft possfble to separate the plasmodfel specfes. The relative
proportions af each P/tJ~-madlilm specfes ln fdent1ffed semples were 92.7:C
P. la/clp6rllm, 16.21 P. m6/6r16e and 6.2 :c p. (W6/e. wfth no sf gn1f1 cant
uHference occording to the season or the yeor (Ffsher's exect test or chf
square test). The proportions of P/4smadlilm specfes detected fn An.
g4lJ1biiJ8 s.1. end AIl fimes/lls were not signfffcantly dffferent (Fisher's
exact test or chf square test).

222
14
Inoculetton retes of P.16/ciP6rtJm, P. m6/rin end P. OY6/e
Figure 4 shows monthly entomolog1cel 1noculet1on retes for eech
specles of P/6smr:tdiilm, est1meted from the fol1ow1ng dete: (1) meen
number of An. §41nbit1eand An lilnBSltlSbites per collector for the month
in Question; (2) meon sporozoHe rete over three months (month of
reference plus the month before and efter); (3) proport1on of eech species
of Pltismodi"m1n the 110 sporozo1te samples identtf1ed by Mabs.
For the nrst year of cl inical follow-up of the population of Dielmo
(June 90-May 91), the number of 1nfective bHes per person was est1mated
at respect1vely 101.2, 19.9 and 8.9 for P. 14/clp4rllJ'l1., P. m4/4r14e and P.
Ojl4/e, of which 74.3, 14.6 and 6.6 respect1vely for the four month per10d of
intens1ve paras1tologlcal follow-up (June-September 1990). Transmiss10n
increosed cons1derobly
dur1ng the second yeor of the study w1th
respectively 272.5, 53.5 ond 24.1 1nfective bites per person for the three
species desp1te no major varfat10n in ra1nfoll or other cltmot1c porometer.
Spleen rate
At the beginntng of June 1990, the proportion of chtldren aged 0-1,
2-9 and 10-14 years wi th an enlarged spleen was respectively 61 ~
(14/23), 87 ~ (60/69) et 73 ~ (19/26). The average enlarged spleen (AES)
index was respectively 2.57, 2.33 and 1.63 respect1vely. Seven adults out
of 129 (5.4%) had enlarged spleens. Three of these were between 15 and 17
years of age, the others were between 25 ond 74 years of age, and a11 had
lived for the major part of thetr life 1n D1elmo.
At the end of September, the spleen rate ond the AES 1ndex were 89%
ënd 2.20 respecti vel y fn chil dren 2-9 yeors 01 d ond 72% ond 1.61 in
children 10-14 years. No s1gntftcant variatfon wos observed between June

223
15
~nd September (by W11coxon s1gned r~nks test). T~ble 2 shows 1nd1v1du~1
v~r1at1ons 1n spleen sfze 1n chl1dren aged 2-14 ye~rs. For most chl1dren the
class of spleen rema1ned unchanged.
P~rasi to1ogy
MonHorl ng rates
Of the 247 lnh~bl tants of Diel mo (children: 11 B, ~du1ts: 129) present
ln the village ot the beglnnlng of June 1990 , 222 (901) could be followed
up over four months with 0 monitor1ng rete of 90-1 001 (~t le~st 30
systematlc th1ck blood f'l1ms durlng the 17 weeks of study end, 1n c~se of
absence, 0 m~ximum Interruption of 10 doys of p~~sitolog1c~1 ~nd clfnfc01
follow-up). For these Ylll~gers, the tot~1 number of thlck b1aad fl1ms
corrled out e1ther system~tlc~l1y or dur1ng febr11e ep1sades w~s B,007, ~n
~ver~ge of 36 b100d fl1ms per persan.
For 25 1nh~bitants of Dle1mo (12 children ~nd 13 ~du1ts) the
monitoring rate W6S 1ess than 90%. Of these, three persons dled ~fter the
beglnn1ng of the study, ~nd 22 were ~bsent for ~ per10d of 11 to 30 d~ys
(for 10 persons) or for more th~n ~ month (12 persans). For these v1ll~gers,
532 thfck blaod fflms were m~de, an ~ver~ge of 21 fl1ms per persan. No
refus~ls were observed, el ther for blood tests or clln1c~1 monitar1ng.
Porosite rotes
Of 8,539 thlck blood films examined, 6,331 (74.1~) were porasite
posft1ve: P. f6/cip4rllm 4,254,
P. m4/4ri4e 133,
P.
aV4/e 50,
P.
f6/cip6nlm/P. m6/6ri6e 1,435, P. f6/cip4rllm/P. aV6/e 227, P. m4/4n4e/P.
oV4/e 3, P. fdlcipdrllrn/P. m6/dri6e/P. aVd/e 229. Tables 3-5 show sl1de

224
16
pos1t1y1ty rate for eech of the four months of the study, 1n the 206 persans
(chl1dren: 101; adults: 105) who cont1nued to l1ye 1n D1elmo dur1ng the
fo11ow-up per10d (mex1mum absence: 10 days) and meet1ng the follow1ng
. cr1ter1a: (1) at 1east 50~ of the1r l1fe s1nce b1rth spent 1n D1eJmo or an
area of h1gh maJar1a endem1c1ty (95-1 OO~ of the1r 11 fe for most adults and
neor1y 011 ch'lldren); (2) cont1nued presence 1n the y111age or a max1mum
absence of 30 days dur1ng the El months preced1ng the study per1od; (3)
return ta Dle1mo at 1east 2 years before, for persons hay1ng l1yed for oyer
a year 1n areos of Jow ma1ar1a endem1c1ty. In June, 99~ of the 243 th1ck
bJood films token from chl1dren aged 2-4 years showed the presence of P.
f4Iclp8rvmtrophozo1tes. This proportion was oyer BO~ 'from the age of 1
ta 14 years, and gradua11y decreased 1n adults to 0 m1n1mum of 21 ~ after
the age of 60. For P. m414r/48, the s11de pos1t1y1ty rate was a1so at a
max1mum in chlldren from 2 to 4 years (5B~) and decreased by a factor of
ten ln adults. P. eW41ewas obseryed 1n a11 age groups w1th a max1mum of
about 12~ 1n ch11 dren oged 1 to 9.
ln general, no c1ear var1at10n 1n pos1t1v1ty rates was obseryed
between June emd September, One s1gn1f1cant except10n concerned adults
over 40 yeors of age for whom P. f8/c/p4rvm preva1ence doub1ed between
June and August-September. In young chlldren. the sJ1ght decrease
observed for the three p1asmodia1 species cou1d be explalned by the
treatment 91"1en for cl in1ca1 attocks due to P. f4/clp4rllm (repos1t1yat10n
occurred generally two ta four weeks arter treatment. and the course of
mixed infections from P. m414n'4eand P. !W4/ewas lnterrupted).
Parasite densities
Figure 5 shows var1at10ns w1th age of P. f4/clp4rum dens1ty 1n the
206 permanenl res1denls of D1e1mo. Paras1tem1a was max1mum 1n the

225
17
second ye8r of l1fe, 8nd from then onwerds ste8dl1y decre8sed. In chndren
aged 1 year, 511 of th1ck blood fl1ms showed more th8n 5,000 p8ras1tes
per l.1l of blood; on1y 61 of pos1t1ye blood fl1ms showed 1ess than 500
. paras1tes per l.11 of blood. The prevalence of p8ras1tem1a at over 5,000 per
l.11 decreased ta less than 51 from 10 ye8rs onw8rd and ta less than 11
from 20 years onwards. Whereas 611 of th1ck blood fflms in chl1dren of 2-
4 years showed ol/er 500 trophozo1 tes per l.1l, th1 s proport1on dropped ta
only 2~ ln adults oyer 60.
For P. m4/4n'48 (FIg. 6) max1mum paras1tem1a was est1mated at
9,600 per l.1l 1n a chll d of 2 years. Up ta 4 years of age about 60~ of
pos1t1ve thlck blood fIlms showed paras1tem1a oyer 500 per l.11. It
decreased slgnlffcantly ln the 5-9 year age group (less than 50 paras1tes
per l.1l for 65~ of posttlye th1ck blood fflms). From 15 years onwards
preyalence dropped ta a very low leyel (less than 71) and only 21 of
posit1ye thick blood f1lms showed oyer 50 paras1tes per l.11.
For P. cW4/e (F1g. 7) paras1tem1a was generally very low at all ages.
The proport10n of th1ck blood films show1ng over 50 paras1tes per lJ.l was
only 46~ at 1 yeer of age. 261 from 2-4 years, and about 151 thereafter,
ln chl1dren as well as ln adults. 671 of cases of p8ras1tem1a h1gher than
500 per l.1l were obseryed before the age of 5 years (max1mum 31,700 per
l.1l in a child of 1 year) and 1311n young adults.
Cumulative prevalence of P.f4/cip6rlJm, P. m6/6rJ8e and P. aV6/e
Between the 1st June and the 30th September 1990, malar1a
parasites were observed in 243 of the 247 inhabitants of Dlelmo (98.41).
T/le four persons whose blood fl1m remained constantly negetfye were: an
infant who died from a congen1tal defect ln the thlrd month of follow-up, a
chfld of 1 year of age and t wo adults aged 36 and 37 years. The presence of

226
18
lrophozoltes of Po f,,/clp6I1I/II.. Po m6/6r168 and Po 0.,6/8 was observed ln
respectlvely 243 (96.41), 123 (49.61) end 96 (39.71) persons. In August-
September, 97.7~ of the edults herboured trophozoltes of Po f6/clp6l1Jl1Jat
, 1east ance.
Table 6 shows the cumulatIve prevalence of the three P/6smodlum
spec1es accordlng to age ln the 206 permanent resldent of Dlelmo. Whereas
for P. f4/clp6rum1nfect10n occurred almost constantly regardless of age,
the cumulatIve prevalence of P. m6/4r/6eand P. 0.,6/evaned s1gn1flcantly
with age (P <0.0001 and P<O.O 1, respectlvely, by chi square test). For P.
m4/4r/6e
cumulatIve prevalence reached 50~ at 1 year of age and
conUnued to r1se throughout chlldhood to a maxImum of 91 ~ 1n the 10- t 4
year age group. /t decreased gradually 1n adults to a mInimum of 25~ ln
persons over 60 years of age. For P. 0.,6/e the var1atlons eccordlng to age
were dlfferent. A first max1mum (62~) occurred ln ch1ldren 5-14 years,
and a second (50~) ln adults over 60.
Gamelocytes were observed ln 86~ of the vl1lagers for P.
fa/clparllnJ, 19~ for P. m4/4r/aeand 9~ for P. 0.,6/8 Table 4 shows that
90~ of persons present1ng P. m6/6r/6e
gametocytes were chl1dren,
whereas th1s proportIon was only 66~ for Po 0.,6/8 and 461 for P.
f4/clp4rilm
Clinical attacks
Durlng the 4-month survel1lance peri ad, 366 days of fever (rectal
temperalure 2 36.5°C or axl11ary temperature 2 38.0°C) were observed 1n
the 247 'Inhabttants of Dlelmo: 339 ln chl1dren 0-14 years and 27 ln adults.
The number of fever ep1sodes was respect1vely 242 1n children and 24 1n
odults. Malario was clearly responslble for 130 fever eplsodes ln chlldren
and 13 ln odults (peaks of hlgh poros1temla ln persons 'n'tth negatlve thlck

227
19
smeers or Iaw/med1um grede peres1teemle the prev1aus deys, no susp1c1on
of any assacleted d1seese), end wes the prabebIe ceuse of 1a ather fever
eplsades ln chl1dren. Most cl1n1ceI ettecks were due ta fi. f6/clp6rtJm: fi.
. a~6/e wes respans1bIe for only three ettecks (1n permenent res1dent of
D1eIma eged one, four end 1a yeers, respect1veIy), end none wes
attrlbuteble ta fi. m6/6rJ6e.
Of the 206 permenent res1dents of Dlelma, 91 persans (73 chl1dren
ând 1a adults) presented e tateI of 224 eplsades of fever (chl1dren: 205
eplsades, 262 days of feyer; edults: 19 eplsades, 22 deys of fever). We
attr1buted ta meIer1a 135 (60.31) of the ep1sades of feyer: 125 (61.01) 1n
children end 10 (52.61) 1n edults. 54 chl1dren suffered et Ieest one etteck
(max1mum: 6 ettacks) end 10 edults suffered one ettack. Table 7 shows
that the 1ncldence of P. f4/cfp8rilm ettecks wes mexlmum 1n bebles end
young chlldren (eyerage: 2.0 ettecks per persan dur1ng the study perlad) end
decreased cans1derebIy 1n aIder chl1dren end edults. The yaungest persan
who suffered an attack was a 2-manth ald beby (peresttem1e: 102,000/}J1)
and the aIdest one wes 58 yeer-aId wamen (peres1temla: 25,000/}J1).
DISCUSSION
Entamalaglcel deta show thet meler1e trensmlss1an ln Dlelma ls
1ntense and permanent yet 1s sub j ect ta merked ennueI end seasaneI
fluctuetlans. 51nce Ail. g6mbf6e s.1. 1s ebundent anIy 1n the wet seesan, end
An. fllnestlls 1s dam1nent ln the dry seesan, trensm1ss1an ls ensured
alternatlyely by one or the ather specles; th1s ls arten abserved ln
sudanese West Afrlca when Iarval breed1ng sttes can survlve the dry
seasan. 16 Althaugh the Quant1ty and dlstrlbut1an of relnfell wes slml1er
fram one year ta another, average vectarlal densay was stgntf1cantly

228
20
h1gher dur1ng the second year of the study thcm dunng the f1rst yeer,
ma1nly because of the abundance of AI! lunes/us We haye no clear
explanat10n for the two peaks of th1s spec1es 1n June 1991 and from
. December 1991 to Narch 1992. For An. 84mbl48 s.1. a d1st1nct 1ncrease 1n
the dens1ty of th1s yector always took place befora the ffrst rafns,
possibly 1n connect10n with the rise 1n temperature (whfch usually occurs
from about Apr1l or May eccord1ng to the year) and especlally wfth the
1ncrease 1n humidtty wh1ch occurs about e month before the f1rst ra1nfall
(w1th e maye Northwards of the 1nter-troptcal front). The cytogenet1c
study of two samples of half-gray1d females showed that the An. 84mbl48
s.1. complex 1s represented fn D1elmo 1n the dry season as well as fn the
wat seeson by An. 4r4blens!s and An. 84mbl4es.s (M. Coluzz1 &. V. Petrarca,
unpub11shed data).
Specif1c 1dent1f1cat1on of the sporozo1tes shows that 1n all
seasonsAIl 84mbJ4es.1. and An. Illnestlls ere often s1multaneously 1nfected
by two or three spec1es of P/t!smadiilm The 1dent1f1cat1on by CS specif1c
t1abs
correlated
w1th
dtrferences
in
sporozoite
morphology. Few
entomolog1cal studles in Afr1ca haye 1nyolyed specif1c 1dent1ffcatfon of
sporozoites. and all used the ELISA test.17- 19 The d1rect Y1zualfsat1on of
relat1ye proport10ns of Po 14/cip417JJi1., f'. m4/4rf4eand Po a~418sporoz01tes
in masqutto samples from D1elmo confirm ELISA results. and show data
very close to those found in a sim1lar epidem1ologtc sttuat10n 1n Kenya) 7
A11 the paludometric indexes measured 1nd1cated that D1elmo is a
typ1cal holoendem1c situatIon. The spleen rate 1n chl1dren aged 2-9 years
1s close to 90~ and olmost a11 the ch1ldren's th1ck blood fl1ms are posit1ye.
-rhe measurement of parasiteem1a shows that a reduct10n 1n trophoz01te
dens1ty 1s observed for a11 PI4Smadfum spec1es from age 2-4 years
onwords. In adults the amplitude of seasonel yariat10ns of paras1te rates
1ncreases with age. The treb11ng of tronsm1ss1on from July onwards

22'j
21
results ln a doubl1ng of the apparent P. f6/Cip6l7Jll'l prevalence ln adUlts
over 40 years of age. Study by PCR of selected blood samples lndlcates
that whatever the season the true prevalence of P. f6/clp6l7ll1l1n adults ln
.Dlelmo Is ln fact much hlgher than the one obsBrved by standard
examlnaUon of the thlck smear because of the freQuent occurence of very
low grade 'Infections (Guanz1roll1 and others, manuscnpt ln preparat10n).
The Y.ar1atlons 'In parasHe denstty and detectabl1Hy related to fluctuat10ns
in trensmlss10n may explaln the cons1derable dtfferences ex1st1ng 1n the
l1terature fClr the parasHe rates of adults ln holoendem1c areas.
Dur1ng the study, trophozoltes of P. f6/cfp6nJmwere found at least
once 1n oyer 9a~ of the Yl1lagers, and 1n aH adults over 40 years of age.
These f1nd1ngs conftrm preY10us observat10ns 1n holoendem1c areas,7,20-2t
and clearly show that no 1ndlY1dual reached ster1le lmmunHy aga1nst
asexual forms of P. f6/cfp6rum (end pre-erythrocytlc stages), desplte
hundreds of 1noculatlons every yeer over a ltfettme. The observet10n of P.
f6/clpcVum gametocytes tn 641 of edults oyer 60 years of age oyer a
pertod of four months only suggests that the same ts true for 1mmunHy
agalnst sexual forms of the parasite.
P. o~6/e ts generally cons1dered to be a very rare spec1es ln adults
tn endemlc areas. In the cese of Dlelmo, Hs prevelence Is effectlvely very
low after 15 years of age. However a very dtfferent plcture Is revealed by
the 10ngitud1nal study, where 321 of edults presented an 1nfect10n oyer a
penod of 4 months. Moreoyer, the cumulated preyalence of th1s spec1es
reeched 501 tn edults over 60 end four of the f1ye oldest persons ln the
villege, an over 75 yeers of age, presented en 1nfect10n. The epparent
r13rity of P. o~41els 1n great pert due to fts low perasite densHy end the
very short duration of patent 1nfecttons whlch rerely exceeds one week.
Although average preyalence of ~ mtl/4nile was elmost four Umes
hlgher than that of ~ o~4/e, the cumulatlye prevalence of these two

230
22
specles wes very close, respect1vely 50.51 and 40.31 1n permanents
resfdents of the vlllage. Actually Po m6/6r16e fnfecUons 1n ch114ren had
generally a long duraUon. In contrast, th1s spec1es was relaUvely rare ln
. adults and when observed fts parasHe densfty was al ways less than 50 per
1J1. Moreover, whereas gametocytes were observed fn more than half of the
posit1ye blood fl1ms fn children of 1-4 years, the presence of gametocytes
was rare in older chl1dren and except10nal 1n adults. Contrary to Po
/8/cip8rilm 22-23, the reserv01r of Po m6/tvi68 seems almost entfrety
concentrated fn young chl1dren.
Of the three plasmodfal spec1es, only Po f6/clp6rllm and, to a much
lesser extent, Po a~6/e, were respons1ble for malar1a attacks. For the
latest spec1es, parasftem1a measured dur1ng the three clfn1cal attacks
observed al ways reached a leyel wh1ch for Po f6/clp6rilm tn the same age
group 1s usually assoctated to a clfn1cal attack. AH other Po a~6/8
1nfectfons were asymptomattc. For P. m6/6I16e an eQufyalent leyel of
parasitemfa has never been reached by any 1nhab1tant of D1elmo dur1ng the
(our-monU1 study pertod and no feyer was obseryed dur1ng peaks of
med1um-grade parasftemia. These observat10ns suggest
that
under
cond1t10ns of h1gh Po f6/clp6rum endem1cfty the pyrogen1c level of
paras1tem1a1n persons of a gtyen age 1s s1m'l1ar for all plasmod1al spec1es.
The incidence of /8/cip8nJm malar1a attacks varied considerably
depending on age. It reached a max1mum a few month after blrth and a
marked decrease was observed only after the age of s1x years. Despfte the
fact that from the 10-14 year age group onwards th1s decrease reached a
factor 20, malar1a attacks were obseryed at all ages. Thus, despfte a very
h1gh and perenn1al transm1ss10n, complete protect10n 1s not ach1eved 1n
adulls, 1ncluding those who had lfyed all the1r lffe tn the Y1llage. Wfth the
except10n of one case inyolying a pregnant woman, no assoc1ated pathology
or particular c1rconstances were observed 1n adults present1ng malar1a

231
23
attacks, wh1ch may be the cause of a decrease 1n acqu1red 1mmunHy.
Furthermore, H must be stressed that the present analys1s only concerns
patholog1cal ep1sodes where a def1nHe fever (.~3a.5·C) was obserYed. As
.prev10usly reported,7,20 these typ1cal malar1a attacks represent 1n D1elmo
only a part of the patholog1cal ep1sodes d1rectly due to malar1a,
partlcularly 1n older chl1dren and adults.
Entomoglcal,
parasHologlcal
and
cllnlcal
data
collected
systematically
ln
Dlelmo
clearly
show
that
the
epldem10log1cal
characterlstics of malaria here are representatlve of holoendemlc reg10ns
of tropical Afrlca. They provlde basel1ne Information on the natural hlstory
of malar1a ln a community exposed slnce blrth to Intense perenn1al
transmission. The design of the D1elmo project appears adequate for
further analysls and lnvestlgat10ns on host-parasite relatlonsh1ps, the
determinants of the d1sease and the mechanlsms of protectlve lmmun1ty ln
malaria.
ACKNOWLEDGMENTS: We are grateful to the vl1lagers of Dlelmo for thelr
active participation and contlnulng collaborat10n to the project. We thank
Pro S. Dlallo (University of Dakar) for hls constant support and
encouragement. We also thank Dr. F. D10uf (Serv1ce des Grandes Endémies)
and Mr. A. Dior (Service de Lutte Ant1-Paras1talre) for ass1stance 1n
project management. We are grateful to Dr. P. Millet for prov1d1ng spec1es
specific rnabs directed to P. f6/clp6rum, P. m6/6ri6e and P. oV6/e CS
proteins, and Pro M. Coluzzl and Or. V. Petrarca for cytotaxonorn1c
identificat10n of the Ail g6mbl6eCOmplex. Excellent technlcal support was
provlded by the following: R. B1agui, C. Bouganall, D. Farn, D. Traore, A.K.
Caul1baly, M. Nlang, S. Ngom, D. D1op, H. Sylla, M. D1agne, H. Sylla, O. Ndao,
A. D1atta. We thank Pauline Roussithon for translat1ng the manuscr1pt. Th1s

232
24
study would noth8ve been poss1ble w1thout the support 8nd ded1cat10n of
the n8t1on81 8nd reg10n81 8uthor1t1es. An 1nvaluable help W8S prov1ded by
Dr. 1. 018110, He8d of the med1c81 reg10n of F8t1ck, 8nd Mr. O. 018W,
.adm1n1strat1ve officer of the d1str1ct of Toub8kout8.
FINANCIAL SUPPORT: This work W8S supported by gr8nt no. 67W0043-
Eureka from the Ministère de la Recherche et de l'Ense1gnement SlJpénelJr
(P6rls).
AUTHORS' ADDRESSES: J.F. Tr8pe, L. Kon8te, N. D18gne, H. Boug8n811, F. Legros,
A. aadJI, G. Nd18ye, P. Nd18ye, L8bor8t01re de P81udolog1e, ORSTOM, B.P. 1386,
Dakar, SénéQ81. C. ROQ1er, a. C8nQUe, Institut P8steur de 08k8r, a.p. 220,
Dakar, Sénég61. K. Br8h1ml, P. Drul1he, L8bor8t01re de P8r8sitolog1e
Bioméd1c81e, Insl1tut P8steur, 26 rue du Docteur Roux, 75724 P8r1s cedex
15, France. O. F6ye, Dép8rtement de B1010g1e An1m81e, Un1vers1té Che1kh Ant8
Diop, Dakar, Sênég81. L.
Pere1r6
da
Sl1V6,
Unité
de
Par8sitolog1e
Expérimentale, Institut Pasteur, 26 rue du Docteur Roux, 75724 P6ns cedex
15, Fr6nce.

233 •
25
REFERENCES
1.
Trape JF, Peelman P, Morault-Peelman B, 1965. Cr1ter1a for d1agnos1ng
.cl1n1ca1 malar1a among a seml-1mmune populat1on exposed ta 1ntense and
perennlal tnmsm1ss1on. Tr6l15 Roy Soc Trop /1edHyg 79: 435-442.
2.
Greenwood BM, Bradley AK, Greenwood AM, Byass P, Jammeh K, Marsh
K, Tulloch S, O1dfleld FSJ, Hayes R, 1967. Mortal1ty and morb1d1ty from
malar1a among chl1dren 1n a rural area of The Gambla, West Afr1ca. Tr6ns
Roy Sac Trop l'ledHyg 81.' 476-486.
3.
Snow RW, Armstrong JRM, Forster D, W1nstanley MT, Marsh VM, Newton
CRJC, Waruiru C, Mwangi 1, W1nstan1ey PA, Marsh K, 1992. Chl1dhood deaths
1n Afr1ca: uses and l1mitat10ns of verbal autops1es. L6ncet ..r4a·351-355.
4.
Duren AN, t951. Essa1 d'étude sur 1'1mportance du palud1sme dans lel
mortell1té elU Congo belge. AM Soc belge /1ed Trop 31: 129-147.
5.
Welrrell DA, Molyneux ME, Beell es PF, 1990. Severe elnd compl1cated
malar1a. Second ed1t10n Tr6ns Roy Soc Trop /1edHyg l'4 (..~uPP/2).· 1-65.
6.
Trape JF, Zoulani A, Qu1net MC, t967. Assessment of the 1nc1dence and
preyalence of clinica1 malaria 1n chfldren exposed to intense and perennial
transm1 ssi on. Am J Epidemio/ 126: 193-20 1.
7.
Bruce-Chwatt LJ, t 963. A longitudinal survey of natural malaria
Infection ln a group of west African adults. West AIr /1ed J 12: t 4 t -173,
199-217.

234
26
6.
Molfneaux l, Gramlccle G, t 960. The 66rl:/ Pro/scl. Geneva: WHO1 1-
311.
·9.
Chrlstophers SR, 1924. The mechanlsm of tmmunay agalnst malarta 1n
communaies ltving under hyperendemlc condal ons. Ind J l1ed Res /2' 273-
294.
10.
Marsh K, 1992. Malaria - a neglected dtsease ? P6r6sltology/04."S53-
569.
11.
Saul A, 1992. Towards a malaria vaccine: ndlng the roller-coaster
between unrealtstic opttmism and lethal pess1mlsm. Southe6st AS/6n J Trop
l1edPublic H84/th 2.1.'656-671.
12.
Trope JF, Lefebvre-Zante E, Legros F, Dru11he P, Rogier C, Bouganali H,
Salem G, 1993. Malar1a morbidlty among chlldren exposed to low seasonal
transmission in Dakar, Senegal and as tmpltcations for malar1acontrol in
tropt cal Afrt ca. Am •./ Trop I"/edHyg 47:1 n press.
13.
Deloron P, Lepers JP, Verdier F, Chougnet C, Ramanamirtja JA,
Andr1amangatlana-Rason MD, Coulanges P, Jauregulberry G, 1969. Eff1cacy of
a 3-day oral reglmen of a Quinine-Quinidine-cinchonine assoc1ation
<Qu1nlmax R) for treatment of falciparum malaria 1n Madagascar. Tr6ns Roy
St.)C Trop I"/ed HII9 83:75 1-754.
14.
Mount DL, Nahlen BL, Patchen LC, Church'l1l FC, 1989. Adaptations of
the Saker-Solomons test: simple, rel1able colorimetric field assays for
chioroQulne and metabol1tes 1n urine. Bull JYrldHlth Org 67: 295-300.

23S
27
15.
Trape JF, 1965. Rap1d 8valuat10n of malar1a pans1te denslty and
standardlzatlon
of
thlck
smear
exam1natlon
for
epldem1010g1cal
lnvestlgatlons. TI'MS /fog Soc Trop l'/8d Hgg 79: 161-164.
16.
Gl111es MT, de Me11lon B, 1966. The anophel1nae of Afr1ca south of the
Seharo (Ethlopan Zoogeographlcal Reglon). South Afncan Inst1tute for
Medical Research, 54, 2nd ed., 1-343.
17.
Beler MS, Schwartz IK, Beler JC Perk1ns PV, Onyango F Koros JK,
J
J
Campbell GH Andryslak PM Brandl1ng-Bennett AD, 1988. Identlflcat10n of
J
J
malar1a specles by El1sa ln sporozo1tes and oocyst lnfected Anophe/esfrom
western Kenya. Am J Trop t/edHyg 39:323-327.
la.
Boudln C Robert V, Verhave JP, Carnevale P, Ambrolse-Thomas P,
J
1991. P/6smodlum f6/cfpm-um and P. m6/v/68 epldemlology ln a West
Afr1can vlllage. Bull Wr/dHlth Drg 69: 199-20S.
19.
Fonten111e D, Lepers JP, Coluzz1 M, Campbell GH, Rakotoar1vony l,
Coulanges P, 1992. Malar1a transm1ss10n and vector b1010gy on Sa1nte Mane
Island, Madagascar. J t/edEn! 29: 197-202.
20.
Miller MJ, 19Sa. Observat10ns on the natural h1story of malarla ln the
sem1-resfslant West Afncan. Tr6nsRoySoc Tropl1edHyg~"t:1S2-16a.
21.
Petersen E. Hogh B, Marbiah NT, Perlmann H, Wll1cox M. Dolopa1e E.
Hanson AP, Bjorkman. Pertmann P. A longltud1nal study of antlbodfes ta the
P/4smodlum f4/cip417Jm ant1gen Pf 1S5/RESA and 1mmun1ty to malana
1nfect10n 1n adutts Ltbenans. Tr6ns Roy Soc Trop l1edHyg 84:339-34S.

236
28
22.
Mulrhead-Thomson RC, 1954. Factors determlnlng the trua reservolr of
1nfect1on of P/4sn1odlum f4/clp4rt1m and lYucherer/6 b4tJcr0ftlln a West
Afr1can v111age. Tr6lls Roy Soc Trop l'ledH/lg 48:206-225.
23.
G1theko AK, Bnmdl1ng-Benett AD, Be1er M, Atlel1 F, Owag8 M, Co111ns
FH, 1992. The reservolr of P/6smodlum f4/clp4rummalar18 ln 8 ho)oendem1c
8re8 of western KenY8. TrtJns Roy Sac Trop tledHyg lft5 :355-358.

137
29
Teble 1. Spec1es of P/6smtJdlum Infect10ns 1dent1f1ed by IFAT 1n 110 Anopheles w1th
sporozoTtes ln sel1very glends detected by d1ssectlon.
No. (~) fdenttfied
PI4smadiam spec1es
AIl. fillJesttls
Totel
P. f4/Cip4nJnJ
63 (84.0)
27 (77.1)
90 (81.8)
P. m6/6ri6tt
3 (4.0)
2 (5.7)
5 (4.5)
P. f4/cip4nJnJ &. P. m4/4n"48
5 (6.7)
1 (2.9)
6 (5.5)
p. m6J6ri68 & P. aV6Je
1 (1.3)
2 (5.7)
3 (2.7)
P. f4/cip4nlm.. P. m4/4ri48 &. P. (W4Je
3 (4.0)
3 (8.6)
6 (5.5)
Totel
75
35
110

238
30
Teble 2. Var1at1ons of spleen s1zeo between June end September 1990
1n 66 chl1dren aged 2-14 yeers.
Spleen s1ze
Spleen s1ze 1n June 1990
1n September
1990
o
2
3
4
Totol
0
8
4
0
0
13
3
10
8
0
0
21
2
3
7
10
13
0
33
3
0
0
7
9
2
18
4
0
0
0
2
3
Total
14
21
26
23
4
88
o closs1ffcotlon of spleen sizes eccording to Heckett's method.

239
31
Teble 3. Trophozoftes: sl1de pos1t1v1ty rete for P. f6/Cf/W1ll1l, P. /116/61166 end P.
(1~6/8 eccord1ng to ege-group in 206 pennenent restdents of 01elmo tn JunEl-
Septernber 1990*.
Spec1es
Age groupso
end penod
0
1
2-4
5-9
10-15 15-19 20-39 40-59
~60
(254)
(312)
(888)
(1093)
(819)
(707) (1598)
(806)
(556)
P. f6/cip6nlllJ
June
54.9
62.6
96.6
63.6
63.1
66.0
37.1
22.0
20.6
July
71.2
64.2
96.6
65.3
91.2
61.2
51.7
33.7
27.9
Aug.
66.4
60.6
B1.6
91.3
91.9
69.1
50.4
47.7
46.6
Sept.
56.7
64.9
92.0
93.2
91.4
68.1
50.8
44.2
39.0
Totell
62.6
76.2
92.5
66.3
89.3
66.1
47.3
36.5
33.1
P. m6/8ri88
June
8.5
27.6
58.4
35.0
27.9
11.4
4.0
4.2
B.l
July
15.2
25.0
54.4
27.1
36.4
6.2
4.2
6.8
1.4
Aug.
0.0
20.8
50.5
33.5
34.3
2.3
5.2
1.5
4.6
Sept.
11.7
20.8
45.8
45.2
35.4
6.7
7.0
5.3
12.5
Totell
9.1
23.7
52.4
35.3
33.8
6.6
5.1
4.5
6.7
P. o~618
June
0.0
14.9
8.6
14.0
3.7
2.7
1.7
2.3
4.0
July
0.0
14.5
15.1
13.2
10.3
5.6
0.5
2.0
3.6
Aug.
0.0
5.6
13.1
13.7
8.1
4.5
1.0
0.5
5.3
Sept.
0.0
0.0
9.8
16.4
13.1
0.0
1.8
2.6
3.7
Totell
0.0
9.0
11.5
14.3
8.7
3.3
1.3
1.9
4. 1
* Th1Ck smeelrs telken during melle1riel treeltment or less theln seven delYs efter
treeltment e1re excluded
oThe totel number of th1ck smeelrs eXelmined is shown 1n brecklets. Eech monthly
value (not shown) 1S e1pproximately one quarter of this number.

240
32
Table 4. Gametocytes: s1tde posfttvtty rate for P. f8/clp6nIIJ1, P. b18/8I18e and}
oV4/e accordtng ta age-group tn 206 permanent restdents of Dtelmo tn June·
.September 1990*.
Species
Age groupso
o
1
2-4
5-9
10-15
15-19 20-39
40-59
i60
(254) (312)
(BBB)
(1093) (B19)
(707) (159B)
(806)
(556)
P. f6/clp8rum
49.6
42.3
46.1
36.4
37.1
36.3
16.5
15.5
11.3
P. ma/ariae
1.2
13.8
28.7
4.5
2.9
0.3
0.3
0.0
1.1
P. oV4/e
0.0
2.2
1.9
1.7
0.5
0.7
0.1
0.2
0.4
* Thick smeers teken during malerie treetment or less than seven days efter
treotment ore excluded
oThe number of thtck smeers exemfned ts shawn tn bracklets.

241
33
Teble 5.
Gemetocytes: monthly yeneUons of the slfde posfUyfty rete for P.
16/clp6r7Jm, P. m6/6r/68 end P. OY6/8 1n 206 permenent resfdents of Ofelmo. June-
September 1990*.
Species
June
July
Aug.
Sept.
Totel
( 1,877)
( 1,745)
( 1,695)
(1,719)
(7,036)
P. IIJ/clp6rum
26.2
29.1
31.3
35.0
30.3
P. ma/ariae
6.0
6.7
4.7
4.5
5.5
F. aV6/e
0.9
0.9
0.9
0.6
0.8
* Thtck smeers teken durlng melerie treetment or less then seven deys I1ftar
lreatment are excluded
\\) The number of thlck smears examlned ts shown ln bracklets.

242
34
Table 6. Cumulative prevalence of P. f6lcip~ P.m616ri68and P. oV61e over four
months (June-September 1990) in 206 permanent res1dents of D1elmo
Age groups
P. f61cip6l7lm
P. ov61e
(N)*
Troph.
Gamet.
Troph.
Gamet.
Troph
Gamet.
(N)
(N)
(N)
(N)
(N)
(N)
<1
100
87.5
12.5
12.5
0.0
0.0
(8)
(8)
(7)
(1)
(1)
(0)
(0)
1
90.0
90.0
50.0
40.0
30.0
10.0
(10)
(9)
(9)
(5)
(4)
(3)
(1)
2-4
100
96.4
71.4
57.1
42.9
17.9
(28)
(28)
(27)
(20)
( 16)
( 12)
(5)
5-9
100
100
68.8
28.1
62.5
15.6
(32)
(32)
(32)
(22)
(9)
(20)
(5)
10-14
100
82.6
91.3
26.1
60.9
8.7
(23)
(23)
( 19)
(21)
(6)
( 14)
(2)
15-19
100
85.0
50.0
5.0
35.0
10.0
(20)
(20)
( 17)
(10)
(1)
(7)
(2)
20-39
95.7
73.9
32.6
2.2
23.9
2.2
(46)
(44)
(34)
( 15)
(1)
( 11)
(1)
40-59
100
87.0
26.1
0.0
34.8
8.7
(23)
(23)
(20)
(6)
(0)
(8)
(2)
260
100
81.3
25.0
12.5
50.0
6.3
( 16)
( 16)
( 13)
(4)
(2)
(8)
(l)
Total
98.6
86.4
50.5
19.4
40.3
9.2 1
(206)
(203)
(194)
(104)
(40)
(83)
( 19)
* (N): number of persans.

243
35
Table 7. Age d1str1but10n of f6/cipcVllJJ1malar1a attacks 1n 206 permanent resh10nts
of D1elmo, 1June-30 september 1990.
Age-group
No. of
No. of
Mean No.
No. of
1
persons
attacks
of attacks
malaria
malaria
per person pat1ents
pat1ents
1-11 months
B
16
2.00
7
B7.5
12-23 months
10
19
1.90
B
BO.O
2-4 yeors
2B
55
1.96
lB
64.3
5-9 years
32
31
0.97
19
59.4
10-14 yeors
23
2
0.09
2
B.7
15-19 years
20
2
0.10
2
10.0
20-39 yeors
46
5
0.11
5
10.9
40-59 years
23
2
0.09
2
B.7
~ 60 yeors
16
0
0.00
0
0.0
Totol
206
132
0.64
63
30.6

244
36
LEGEND OF THE FIGURES
.Flgure 1. Mep of Senegal show1ng the cap1tel c1tYI Dekar end the study erse,
J
D1elmo.
Figure 2. Map of D1elmo v111age end Senthe-Mour1de hemlet show1ng the
10cal1zat10n of the 29 compounds the f1eld stetion (5) end the Neme r1ver.
J
Figure 3. Monthly var1etfons of the men b1t1ng rete of A/% g6lfJb/6e s. 1. end
An. fllnes!lIs. Dfelmo, Aprfl 1990 - Mey 1992.
Ffgure 4. Monthly var1et10ns of the 1noculetfon retes of P/4smod/il/J'Jspec1es.
Dletmo, Apr11 1990 - May 1992.
F1gure 5.
P. f"/cip,,rllm trophozo1te dens1ty by ege-group fn D1elmo
permenent res1 dents.
F1gure 6. P. m4/4rf48 trophoz01te densfty by ege-group 1n Dfelmo permanent
res1dents.
Ffgure 7. P. OY8/e trophozoHe dens1ty by ege-group 1n D1elmo permenent
res1dents.

245
,.
o
o
~
::
o~

\\
·et
op
1!.
~
cl
~~.
: 4- ..
' 0.
..."
l
",
.lo-s.;.
o~~~
·0_' ~ ~o
.... ?
.,.
0
~:<
:E
:..
E
!'S
....J
</'
0
'C"
W
0
-
--
C

247
.
C"
t.
L.
f".
~.
~
<
~
l:;l;. N
0\\
...,~
Q
Z
xO
V,)
<
...,
~
~
<
~
l:;l;. -
0\\
.......
0\\
...,-
Q
Z
0
V,)
<
...,
...,
~ CI
0\\
< 0\\
CI
CI
CI
-
CI
N
-.LHDIN/NVW/831.19..'10·ON

248
\\
.,~
1
Lï~~
1.''''":1-'
•. Q
Q
N
H1.NOW 1NVW 1
531.19 U31.:l33NI 30 ·ON

249
"3-
-ooo
o
è
li')
li')
v
AI
Il
111111
--
c(
\\..
-(c-
C?
C'I
1""'l
1
li')
1""'l
CIJ
~
~
~
0
1""'l
c:::
1
0
Co'
1""'l
~
Co'
<
C'I
1
li')
1""'l
v
~
o
o
-
3AIllSOd .LN3::nI3d

250
el ~
\\Cl
~
1\\1 =
~
;~
;~M! e\\III
~&

Q
~tJM ~
1Q'I('0')•QM
e\\
~
1
III
~
~
~
;:l
~
0
~
1
r::::
el
~
"~"-<
e\\
1
III
v
3AIllSOd .LN3:::>M3d

251
(
_1111
<:'\\
...-4
1
li')
...-4
~
;:)
'o:f
0
...-4
1
~
Q
C
...-4
Ç;:1
C
-<
<:'\\
1
li')
v
3AI~ISOd ~N3JH3d

&lliliilCCILIE n~

253
Ann. Soc. belge Méd. trop.
1990. 70. 33-37
EMERGENCE DU PALUDISME CHLOROQUINORESISTANT
A DAKAR, SENEGAL
par
O. GAYE. LB. BAH, S. DIAllO, A. VICTORIUS, E. BENGUA,
O. FAYE & Oumar FAYE
Service de Parasitologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie.
Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal
Résumé -
Nous avons mené au cours des mois d'octobre et novembre 1988 une étude de
la sensibilité in vivo de P. falciparum vis-à-vis de la chloroquine dans la ville de Dakar où le
paludisme est endémique avec une recrudescence de la transmission durant la saison des pluies
qui va de juillet à octobre.
25 mg/kg/p.c de chloroquine répartis en 3 jours selon le protocole OMS ont été administrés
à 35 patients. les contrôles parasitologiques et cliniques ont été réalisés à J
et J
1 , J 2 , J 4 , J 7
14 .
2 échecs thérapeutiques ont été constatés: 1 à J
sur les 32 patients revus à cette date,
7
et 1 à J'4 sur les 24 présents au contrôle.
1.
l'
Des tests in vitro couplés ont confirmé ces 2 cas de résistance soit un taux de prévalence
Il
de 6%.
la pression médicamenteuse et les mouvements de population importants à Dakar constituent
des facteurs d'émergence et de diffusion de la chloroquinorésistance, d'où la nécessité de la
mise en place de systèmes de surveillance efficace.
KEYWORDS: Malaria; Chloroquine; Drug Resistance; Plasmodium falciparum; Surveillance;
Dakar; Senegal.
Introduction
L'apparition et l'extension de la chloroquinorésistance de Plasmodium
falciparum en Afrique constituent une menace pour les Etats de la région
si bien que la mise en place de systémes de surveillance devient une priorité.
Au Sénégal, les études effectuées au niveau des zones de Kaolack et
Dakar par Brandicourt en 1984 (2) et Bah en 1987 (1) avaient conclu à une
bonne sensibilité moyenne in vitro de Plasmodium falciparum vis-à-vis de la
chloroquine, avec cependant, présence de 2 souches résistantes. Les tests
in vivo réalisés en zone rurale dans la région de Thiès par une équipe du
Centre de Recherche sur la chimiosensibilité des Plasmodium (C.R.C.P) avec
le Service de Parasitologie de la Faculté de Médecine et de Pharmacie et
le Service de Lutte antiparasitaire de Thiès en 1988 (4) ont révélé une bonne
sensibilité des souches de Plasmodium.
L'absence de données en zone urbaine nous a conduit à mener ce travail
qui avait pour objectif d'étudier la sensibilité in vivo des souches dakaroises
1
de P. falciparum vis-à-vis de la chloroquine.
~
..t:
t:i
Zone d'étude
L'étude a été menée d'octobre à novembre 1988 à Dakar au niveau de
3 dispensaires: Saint-Martin, Derklé et Saint-Laurent, choisis en raison de
33

254
leur bonne fréquentation et de leur rayon d'attraction qui couvre toute la zone
d'étude: quartiers résidentiels (Plateau, Sicap, HLM) et quartiers populaires
(Fass, Grand Dakar, Médina).
La population est estimée à 1700000 habitants avec une densité de
2.800 habitants/km2.
Le paludisme est endémique à Dakar avec des taux de prévalence qui
varient entre 8 et 10% selon Gaye et al. (3). Une recrudescence de la
transmission est enregistrée durant la saison des pluies qui dure de juillet
à octobre.
Patients et méthodes
Un frottis sanguin est réalisé chez tous les patients venus consulter pour
une symptomatologie palustre: tO > 37,9, céphalées, signes digestifs, algies
diffuses). Les malades parasités exclusivement par P. falciparum à une
densité> 1 000 parasites/mm3 , ayant un bon état général, n'ayant pas
présenté de vomissements dans les 3 heures précédant le dépistage et
n'ayant pas pris une dose curative d'antipaludiques 2 jours avant ont été
sélectionnés.
35 patients ont été retenus dont 24 du sexe masculin et 11 du sexe
féminin. Ils étaient âgés de 3 à 42 ans (âge moyen: 16 ans).
Un prélèvement veineux de 10 ml est effectué pour la réalisation de test
in vitro. Puis dose totale de 25 mg de chloroquine base par kilogramme de
poids corporel (kgp.c) répartis en 3 jours (10 mg/kgp.c les 2 premiers jours
et 5 mg/kgp. c le 3e jour) leur est administrée. Nous avons utilisé les
comprimés Nivaquine (SPECIA) dosés à 100 mg de chloroquine-base. La
prise du médicament est rigoureusement contrôlée et les patients gardés en
observation pendant 15 minutes afin de noter des vomissements éventuels.
Les contrôles clinico-parasitologiques ont été réalisés à J" J 2 , J 4 , J 7 et
J'4' Les étalements de sang ont été colorés au Giemsa, la recherche et la
numération des formes asexuées de P. falciparum effectuée en regard de
1 000 leucocytes sur la goutte épaisse. La densité parasitaire a été calculée
sur la base de 6000 leucocytes/mm3 de sang.
Pour la réalisation des tests in vitro, 50 ml d'une suspension de sang des
malades sont déposés dans les puits de plaques de microtitration contenant
des concentrations croissantes de chloroquine (microstests OMS).
A Jo puis à J 2 , le test de Dili et Glasko (8) est effectué chez tous les
patients pour la mise en évidence de la chloroquine dans l'urine, de même
qu'un prélèvement veineux pour le dosage du médicament dans le sang par
la méthode fluirométrique. Les comprimés de chloroquine ont également été
dosés par spectrophotométrie.
Résultats
Sur les 35 patients inclus dans l'étude, 32 ont été revus jusqu'à J7 .
(11 enfants et 21 adultes) et 24 à J'4 (10 enfants et 14 adultes).
34

255
Les parasitémies initiales variaient de 1 000 à 69000 P/mm3 et la moyen-
ne géométrique des densités parasitaires était de 4010 P/mm3 . Plus de la
moitié des patients avaient des densités supérieures à cette valeur.
20 patients sur 32 (62,5 %) ont vu leur parasitémie négativée à J et sans
2
réapparition à J 7 . Les 12 autres ont présenté une diminution de plus de 75 %
de leur parasitémie à J2. Parmi eux, 10 n'hébergeaient plus des formes
asexuées de P. falciparum à J7, un était encore porteur de parasites à cette
date et le dernier négatif à J7 , un était encore porteur de parasites à cette
date et le dernier négatif à J 7 a vu ses parasites réapparaître à J'4
(Tableau
1).
TABLEAU'
Variation du taux de guérison
Jo
J,
J 2
J.
p.
32
32
'2
3
p-
O
0
20
29
3'
23
Taux de guérison
0
0
62.5%
go.a°A;,
96,8%
95.6%
Les examens cliniques effectués régulièrement ont montré une bonne
évolution chez la plupart des malades. Les délais de disparition de la fièvre
ont été 24 heures chez 90 % des patients et de 48 heures pour les autres.
Seuls les 2 malades porteurs d'hématozoaires respectivement à J 7 (cas
nO 1) et à J'4 (cas nO 2) présentaient une hyperthermie et ont signalé des
céphalées et des vomissements à ces dates.
Chez ces 2 malades, le test de Dili et Glasko effectué à J était positif.
2
La chloroquinémie était de 4793 nmoll1 pour le cas nO 2 (nous n'avons pas
pu disposer de prélèvement pour le cas nO 1).
Les résultats des tests in vitro ont montré une bonne sensibilité des
souches, sauf chez ces 2 malades où on a noté une persistance de la
maturation en schizontes jusqu'à la concentration 64 picomoles de chloroqui-
ne-base par puits de 50 III chez le cas nO 1 et pour le cas nO 2 jusqu'à
32 picomoles.
Les comprimés de chloroquine dosés par spectrophotométrie contenaient
en moyenne entre 100 et 110 mg de chloroquine-base.
Au total, 1 cas d'échec thérapeutique a été observé à J7 et une
recrudescence à J'4 (tableau 2).
Discussion
\\
L'authenticité de ces 2 cas de résistance à la chloroquine est à discuter.
.\\
En effet, les défauts d'absorption peuvent être des sources d'erreurs de
même que le sous dosage des comprimés.
Les résultats des dosages des comprimés et de la chloroquinémie ont
montré une bonne absorption des comprimés correctement dosés.
Les test in vitro ont noté une persistance de la maturation en schizontes
au delà du seuil de résistance (> 8 picomoles/puits).
35

256
TABLEAU 2
Evolution des taux de réduction de la parasitémie
Chez les 2 cas résistants
Jo
J,
J2
J4
J7
J'4
Parasitémie
49600
85000
4000
770
3200
(parasilesJ,.d)
Température
39°8
37°
3]05
36°5
38°7
% Réduction
parasitémie
92%
98,5%
93,9%
Parasitémie
6500
4000
500
575
0
3000
(parasites/ill)
CAS N° 2
Température
37°
3]03
37°
3]0
37°3
37°
% réduction
parasitémie
39.5%
92,3%
91,2%
100%
54%
Ainsi, chez les 2 cas, les études couplées in vivo/in vitro permettent
d'affirmer que ce sont des cas de résistance authentique soit un taux de
prévalence de 6,2%, de niveau RII pour le cas na 1 et RI tardif pour le cas
na 2. Il est à signaler que le cas na 1 est un jeune garçon de 8 ans qui
n'a jamais quitté la région de Dakar.
L'apparition de ces premiers cas dakarois de résistance in vivo à la
chloroquine devraient susciter la mise en place de systèmes de surveillance
de la chimiorésistance de P. falciparum. En effet, la chloroquinorésistance
qui épargnait jusqu'alors l'Afrique de l'Ouest s'est vite répandue dans cette
zone: les premiers cas étaient signalés à Cotonou par Lebras et al. en 1986 '
(7) puis par le CRC? en 1987 (5) et à Sokodé au Togo par le CRC? en 1987
(6).
Dakar est un carrefour d'échanges de par sa position géographique et
son histoire. C'est dire que les mouvements de population y sont importants
et constituent de ce fait un facteur pouvant favoriser la propagation de la
résistance aux antimalariques. D'autres facteurs favorisants sont constitués
par la pression médicamenteuse très importante sous forme d'automédication
à des doses généralement infrathérapeutiques et une chimioprophylaxie très
souvent mal conduite. Dans ce contexte, la recrudescence de la transmission
pendant la saison des pluies risque d'être alors un facteur déterminant dans
la vitesse de diffusion de la chloroquinorésistance.
En conclusion, nous pouvons dire qu'à la date de l'étude, les souches
dakaroises de P. falciparum présentaient globalement un bon niveau de
sensibilité vis-à-vis de la chloroquine avec 94 % de souches sensibles. De
ce fait, la chloroquine doit rester le médicament de base dans le traitement
du paludisme.
La présence cependant de 2 cas de résistance (6 %) impose de mettre
en place des systèmes de surveillance, compte tenu de la grande vitesse
de diffusion des souches résistantes.
Les études devront être poursuivies et intéresser une plus grande partie
de la population afin de faire une évaluation correcte de la chimiorésistance
à Dakar.
36

257
Remerciements -
Nous remercions les Sœurs responsables des différents dispensaires de
nous avoir permis de mener correctement ce travail.
Emergence of chloroquine-resistant falciparum malaria in Dakar, Senega'.
Summary -
ln October and November 1988 we carried out in vivo Plasmodium falciparum
sensitivity tests for chloroquine in the town of Dakar, where malaria is endemic with increased
transmission during the rainy season (July to October).
25 mg/kg/p.c of chloroquine has been administered to 35 patients on three consecutive days,
according to the WHO protocol. Clinical and parasitological controls were carried out on 0" O2,
0 3, 0 4, 0 7 and D'4'
We observed two therapeutic failures: one on 0 among the 32 patients examined during that
7
period, and one on 0'4 among the 24 patients who were present at control.
The important drug pressure and population movements in Dakar are sources of chloroquine
resistance which should receive special attention in terms of control and surveillance of this
emerging problem.
Optreden van chloroquine resistente falciparum malaria in Dakar, Senega\\.
Samenvatting -
ln oktober en november 1988 voerden wij in vivo Plasmodium falciparum
sensitiviteitsproeven uit voor chloroquine in het stadsgebied van Dakar, waar malaria endemisch
voorkomt met verhoogde overdracht in het regenseizoen Uuli tot oktober).
25 mg/kg/p.c chloroquine, verdeeld over drie dagen zoals vooropgesteld in het WGO protocol,
werd toegediend aan 35 patiënten. Klinische en parasitologische controles werden uitgevoerd op
0"
O2, 0 3, D4, 0 7 en 014-
Wij stelden twee therapeutische mislukkingen vast: één op D
bij de 32 patiënten die
7
gedurende deze periode werden onderzocht en één op 0'4 bij de 24 patiënten aanwezig bij dit
onderzoek.
De sterke geneesmiddelendruk en de migraties bij de bevolking zijn oorzaak van het optreden
van chloroquine resistentie en dienen de nodige aandacht te krijgen in het kader van controle
en bewakingsprogramma's.
Reçu pour publication le 23 novembre 1989.
REFERENCES
1. Bah lB, Gaye 0, Victorius A, Diallo S: Etudes in vitro de la sensibilité des souches sénégalaises
de P. fa/ciparum à la quinine, chloroquine et amodiaquine. Résultats obtenus en milieu
urbain à Dakar. 3e Congrès de la S.O.A.P., Sally Portudal, avril 1988.
2. Brandicourt A, Druilhe P, Diouf F, Brasseur P, Tork P, Danis M: Decreased sensibility to
chloroquine and quinine of some Plasmodium falciparum strains from Senegal. Am. J. Trop.
Med. Hyg., 1986, 3535, 717-721.
3. Gaye 0, Bah lB, Diallo S, Faye 0, Baudon H: Une étude de la morbidité palustre en milieux
rural et urbain au Sénégal. Méd. Trop., 1989, 49, 59·62.
4. Gbary AR, Ouedraogo JB, Gaye 0, Bah lB, Faye 0, Camara M: Surveillance de la
chimiosensibilité de P. falciparum aux antimalariques en Afrique de l'Ouest. Enquête sur
la chimiosensibilité du paludisme et formation d'une équipe nationale aux tests de
sensibilité, Thiès (Sénégal). Doc. Techn. O.C.C.G.E., 1988.
5. Gbary AR, Ouedraogo JB, Guiguemde TR: Emergence du paludisme chloroquino-résistant en
Afrique de "Ouest: cas de Kokodé (Togo). Trop. Med. Parasitol., 1988, 39, 142-144.
6. Guiguemde TR, Ouedraogo JB, Gbary AR: Emergence of chloroquine resistant Plasmodium
falciparum in West Africa: confirmation in Cotonou (Benin). Doc. Techn. O.C.C.G.E., 1987,
na 9039, 16 pp.
7. Le Bras J, Hatin l, Bourée P, Coco-Cianci 0, Garin JP, Rey M, Charmot G, Roue R:
Chloroquine-resistant falciparum malaria in Benin. Lancet, 1986, n, 1043-1044.
_ 8. Lelijveld J, Kortmann H: The eosincolor test of Dili and Glasko: a simple field test to detect
chloroquine in urine. Bull. WHO, 1970, 42, 477-479.
\\, ;l 9. Vercruysse J, JancloesM: Etudeentomologiquesurlatransmission du paludisme humain dans
la zone de Pikine (Sénégal). Cah. ORSTOM, Sér. Entomol. Méd. Parasitol., 1981, 3,
165·178.
37


EVALUATION DE LA SENSIBILITE D'ANOPHELES GAMBIAE S. L AU
FENITROTHION, AU MALATHION ET AU DDT AU SENEGAL.
O. FAYE 1, O. GAYE2, S. DIALLO 2
INTRODUCflON
Au Sénégal, aucune étude sur la sensibilité des vecteurs du paludisme aux insecticides n'a été
menée depuis l'époque de la lutte antipaludique avec la zone pilote de Thiés.
L'étude de cette sensibilité revêt cependant une importance particulière lorsque l'on envisage
une lutte antivectorielle avec des insecticides.
L'efficacité des insecticides de contact comme l'a révélé leur utilisation à grande échelle peut
en effet varier dans le temps si bien que des populations d'insectes auparavant sensibles, peuvent
devenir tolérantes et même résistantes (3, 4, 5,6).
C'est pour réunir des données de référence sur la sensibilité des populations imaginales
d'Anopheles gambiae s. 1 vecteur du paludisme au Sénégal que nous avons entrepris entre Août et
Octobre 1987, des séries d'essais avec le Fénitrothion, le Malathion et le DDT dans quatre régions du
Sénégal.
MATERIEL ET METHODES
Les' essais ont été réalisés dans les localités situées dans les reglOns de Dakar (Pikine,
Thiaroye), Ziguinchor (Niaguis, Diagobel), Kolda (Anambe, Diana-Malary) et Tambacounda
(Gouloumbou, Wassadou). (Voir carte)
La distribution des espèces du complexe A. gambiae au Sénégal montre la présence d'A.
arabiensis seule à Dakar (9) et à Thiès (1) et une prédominance d'A. gambiae s. s dans les autres
régions (1). A. gambiae s. s coexiste avec A. melas et A. ara,b.iensis dans la région de Ziguinchor et
avec A. arabiensis dans la région de Kolda (1).
Les femelles d'A. gambiae s. 1 utilisées pour les tests sont des femelles à jeûn capturées la
veille sur homme. Elles sont gardées avant les tests (effectués le matin) dans des gobelets en carton
placés dans des endroits frais.
La méthode de détermination de la sensibilité aux insecticides utilisés est celle préconisée par
l'OMS (8) et les trousses et papiers imprégnés nous ont été fournis par cette organisation.
Dans chaque localité, un test préliminaire est effectué avec chaque insecticide. Le temps
d'exposition employé est de 60mn et la lecture des résultats est faite 24h après le début de
l'exposi tion.
Nous avons par la suite essayé des temps d'exposition plus faibles pour déterminer le temps
minimum de contact entraînant une mortalité totale (TL 1(0).
Pour chaque épreuve, les lots testés comprenaient 17 à 20 femelles et chaque série d'épreuves
comportait 1 ou 2 lots témoins.
La mortalité observée (brute) est corrigée avec la formule d'Abbot. Chaque fois que la
mortalité dans les lots témoins est supérieure à 5%. $cules le séries d'épreuves dont la mortalité dans
les lots témoins est inférieure à 20% sont validées.
La température et l'humidité relative ont été enregistrées au cours
des tests et ont varié
respectivement de 26 à 30°C et de 60 à 90%.
170
Dakar Médical, 1991,36,2

RESULTATS
1. Sensibilité au Fénitrothion
Les résultats des essais sont résumés dans le tableau I. Le temps minimum d'exposition qui
entraîne une mortalité totale (TL 1(0) avec le Fénitrothion à 1% est inférieur ou égal à 6Omn.
Des essais avec des doses plus faibles, 0,1% et 0,5% (fournies par SUMITOMO> ont été réalisés
à Thiaroye (Fig. 1). Le TL 100 est de 60mn avec la dose de 0,5% et de 120 mn avec celle de 0,1 %.
2. Sensibilité au malathion
A la dose de 5%, le TL 100 est inférieur 60rnn dans toutes les régions visitées (tableau n.
A Thiaroye, les essais avec des doses plus faibles (fournies par SUMITOMO> montrent que le
TL 100 est de 60mn avec la dose de 0,5% et de 15mn avec celle de 2,5%.
3. Sensibilité au DDT
A la dose de 4%, le TL 100 est supérieur à 60mn dans toutes les localités visitées
(Tableau 11).
La mortalité enregistrée dans les lots témoins est relativement élevée
mais inférieure
à 20%.
DISCUSSION ET CONCLUSION
Au Sénégal, la lutte contre A. gambiae s. [ s'est heurtée à des difficultés techniques sérieuses
avec l'apparition d'une résistance d'A. arabiensis au DDT dans la région Thiès (SLAP non publié).
Il ressort de nos essais que A. gambiae s. 1 est très sensible au Fénitrothion et au Malathion
dans les 10caIi tés visitées.
Cette bonne sensibilité d'A. gambiae s. 1 aux organophosphorés a déjà été observée dans
d'autres régions africaines (2, 7).
A Thiaroye, les résultats obtenus avec le Fénitrothion à 0,5%
et le Malathion 2,5% sont
meilleurs que ceux obtenus avec les
mêmes insecticides à respectivement
1% à 5% au temps
d'exposition de 15mn.
Cette variation est imputable
à une baisse d'activité des papiers imprégnés en Janvier
(Fénitrothion 1%), en Mars (Malathion 5%) et utilisés en Août-Octobre de la même année. Les
papiers avec des doses plus faibles ont été imprégnés le 17 Septembre 1987 et utilisés en Octobre 1987.
L'excellente sensibilité d·A. gambiae s. [ aux organophosphorés testés est exprimée par des TL
50 inférieurs à 60 mn avec des doses 10 fois inférieures aux doses discriminatives (Fig. 1).
Avec le DDT, on admet que la CL 100 des femelIes d'A.gambiae s. 1 est de 4% à 60 mn
d'exposition; Comme on peut le constater en examinant le tableau Il, le TL 100, à cette concentration
est supérieur à 60mn dans toutes les localités visitées.
On constate une résistance d'A. arabiensis au DDT à Pikine et à Thiaroye (zones maraîchères)
et d'A. gambiae s. 1 à Anambé (zone rizicole et maraîchère).
171
Dakar Médical, 1991,36,2

1
1
Cette résistcince pourrait être liée à l'usage massif d'insecticides pour la protection des
1
cultures (maraîchage) entraînant la contamination des gîtes préimaginaux d'A. gambiôe s. 1.
En effet, la plupart des résistance sont dues à l'utilisation des produits en ~griculture (4.). Au
Sénégal, l'usage du DDT est proscrit par le service national de la protection des végétaux mais les
maraîchers s'approvisionnent par des circuits non officiels.
Dans une perspective de campagne de lutte contre A. gambiae
s. 1, le Fénitrothion et le
Malathion sont de bons candidats.
Ces deux insecticides peuvent être utilisés en traitement intradomicilaires si l'on s'assure de
leur bonne rémanence dans les conditions locales d'intervention et de l'endophilie des anophèles,
cibles.
Résumé
La sensibilité des populations imaginales d'A. gambiae s. 1 au Fénitrothion, au Malathion et
au DDT a été évaluée dans quatre régions du Sénégal.
Des doses discriminatives de ces insecticides ont été utilisées avec des temps d'exposition
variables sur des (emelles à jeûn capturées dans les habitations humaines.
Les résultats indiquent que A. gambiae s. 1est très sensible au Fénitrothion et au Malathion.
Avec le DDT, la sensibilité varie selon les régions; mais à Dakar .et Kolda une résistance a été
observée.
Mots cléss : A. gambiae s. 1, insecticides. sensibilité. Sénégal
Summary
Evaluation of susceptibility of anopheles gambiae
to fenitrothion, malathion and DDT in Senegal '"
O. FA YE, O. GAYE, S.DIALLO
Routine tests of the susccptibility of the fcmale of the A. gambiae complex have bl'Cn carricd
out with Fenitrothion, Malathion and DDt in four scnegalese reg ions.
Discriminatives doses of these insecticides were used with variable exposure times on unfcd
(emales caught in houses.
A gambiae s. 1 showcd normal susccptibility to Fenitrothion and Malathion. With DDT, the
resukts were variable and resistancc was observcd in Dakar and Kolda.
Key Words : A. gambiae s. 1, insecticides, susceptibility. Sénégal.
• Cette étude a été financée par SUnlrOMO Chemical compagny ltd, OSAKA, JAPON
172
Dakar Médical, 1991,36,2

!Produit.
FENITROTHION 1\\
HALATHION 5\\
!------------------------------------------------------------------------------!
!
!Temps de
!
Effectif!
Mortalité
!
Effectif!
Mortalité
!
!Region
!c;ontact(mn)!
(·test)
!
corrigée(\\)!
(test):
!
corrigée(\\)!
------------------------------------------------------------------------------!
15
345
8J.8
J64
99.2
DAKAR
JO
361 !
99.2
!
8)
!
100 !
60
- ,
83
!
100 !
a !
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ----"---- - - - - ---- - - - - - - - - - ----- - - -------- -- - -- --- !
ZIGUINCHOR
15
316
!
100 !
n5 !
100 !
------------------------------------------------------------------------------!
1·5
J)7
!
99.7
!
17)
!
93.6
!
I<OLDA
JO
45
!
100 !
170 !
100 !
------------------------------------------------------------------------------!
lS
190
!
9J.7
!
176 !
96.5 !
TAMBACOUNDA !
JO
116
!
100 !
79
!
100 !
TABLEAU 1 :'Sensibilité au Fenitrothion et au Malathion des femelles à jeün d'A. gambiae
s.l.
173
Dakar Médical, 1991,36,2

263
---------------------------------------------------------------------;
Localité
Temps de
Effectif!
Mortalité!
Mortalité!
1
contact(mn)!
1
observée!
corrigée!
---------------------------------------------------------------------!
Test
87
58.6
48.9
PIKINE
60
Temoin
21
19
---------------------------------------------------------------------!
49.6
73.9
---------------------------------------------------------------------!
Test
90
91.1
90
NIAGUIS
60
Temoin
92
7.6
Test
120
97.5
97.1
.
DIANA-MALAR,{ !
60
Temoin
49
12.2
Test
62
80.6
GOULOUMBOU
60
Temoin
18
o
TABLEAU II: Sensibilité des femelles à jeün d'A. gambiae s.1. au DDT
174
Dakar Médical. 1991.36,2

264
100
90
80
70
~

F~nilrolhiol\\ (l.1 (:;
!i
60
....
o ~1:t1~llhion 0.5 %
§ 50
~
...Q
t..'
40
30
20
c
10

0
0
20
.:0
100
120
temps ue conLJct (ntn)
FIGURE 1: Sensibilité d'A. arabiensis au Fénitrothion 0,1% et au Malathion
0,5% à Th iaroye (Dakar)
175
Dakar Médical, 1991,36,2

:.~~~:~:_~ 1-: .~~:.:.;,'_ ~~
. ' • •

' ••• , .:.~ ':"\\:':";~r-\\:..;-· .. '.
t
'.
-- '- ----l'
"
-
Lu c.aLu:é -6 .<.Inpo ua H.,{ eA

" .. __.. ;.~.::-.: _~<.::-. _. :':
.. ~ ...,.;,~ Podolt
~
L-<..md. ~ d 1 Ua.-t.J.,
'. -=-. - _.. - - -
'.
Vag ana
ec:(-

-:~. ~'::;-~~
-:-.
_'
-
: ' , '
e
ve &: '
CoUJt,6- d'eau
~--:.::....:..:::.: .:. :---.-
. '
Ro •• o
eh ,\\"1 .~,.
-'-e
-
-
• - .

Q Q
,~
-=....... _=y_~~_~.o_~~\\
1
~
'-9'Y'
<"-l
• L.-i..rnd~ d~ zon~ b..{,ogéogltaplUqu~
~'-::>-.=;3~-. _ ~=- l
·-----------1-
1
--.'- .
'0
_ _o.
-
_ _ _ .
1"")
=-_. - 'i-
--=-"'::-.
-
---=--, --
-=- ,
,
- - - - -
_.-
ZONE SAHELIENNE
- - - - - _ .
-
-
. -
"
-
.

e
--0\\0\\
1
Louga.
-
--~
~ --=-= ._~-~-- ~ ,
1
;.)
=- =-- _..
~ 1
• .
-
~
. . .:::-=-- -= ~....~/
tunguelte
'::.J
,,0 ',~.
~...
-
---
'
...::-.
~- .:.- ~~- ~
.
..,,~,--.•.--.......... ~ ~::..=.- .......
-"
::...:......-~~.~~ ,
.---.-.-.- -
.-.-.~
~
-
.-........
.-/..~ao/
e'·
Cl
r.
1 \\hÛ.h BOflbey
-.-.-"'::---'-.-.
Bakel'" .
...... -...... .-
-~ ....
-~-
.........
.-.-::..;;.
~.-------
'5AR~~L.\\
V.i.ouJI.be1.
ZONE SOUDANO-SAHELIENNE
~
__ - MboWl.:~ ..
1
:.
- .--
[..=-\\ ' .
Ka.o.t..a.c.k
..:;.
,_.-'_. ·,
r--
•,
......,-._._.-.-.
••
Ma..U:.
Tambac.ounda.



Gouloumbou
. 'assa'dou
• •• ZONE SOUDANO-CUINENNE
1
- - - 1 - - - - - - -_ _---1-
i k .
1-------
' .... ' 4 .... ,.. .. ' , . " .. • ..
Kédougou
t
\\
.
~


,.
~ •• ,.I-, .. ,''', ... , .... ~
~
/'
0
100
17 •
16·
15°
tJe
12 ..
1. •
ZONES BIOGEOGRAPHIQUES DU SENEGAL

BIBLIOGRAPHIE
1.
BRYAN J. H., DI DECO M. A., PETRARCA V. & COLUZZI M.
Inversion polymorphism and incipent speciation in Anopheles
gambiae s. s. in The Gambiae, West Africa.
Genetica, 1982,59, 167-176
2.
FONTAINE R. E., FULLJ., PAYNE D.,PRADHAN G. D.,JOSIfi G.,
PEARSON J. A., THYMAI<IS M. K. & RAMOS CAMAOfO M. E.
Evaluation of Fenitrothion for the control of malaria.
Bull. WHO, 1976, 56, 445-452
3.
HAMON J., OfOUMARA R. & KONATE T. A.
Apparition dans la zone pilote de lutte antipaludique de Bobo Dioulasso
(Haute-volta) d'une souche d'Anopheles gambiae Giles
(Diptères, Culicidés) résistance à la Dieldrine.
Bull. Soc. Patk, Exot., 1957, 50,5, 822-831
4.
HAMON J. & GARRET JAONES C.
La résistance aux insecticides chez les vecteurs du paludisme
et son importance opérationnelle
Bull. OMS, 1%3,28, 1-24.
5.
MOUCHET J. & CAVAUE P.
Apparition dans la zone de campagne antipaludique du Nord Cameroun d'une souche
d'Anopheles gambiae résistante à la Dieldrine.
Bull. Soc. Patk. 1959, 52,6,736-741.
6.
MOUOfET J., ELUOT R., GARIOU J., VOELKELJ. & VARRERAS J.
La résistance aux insecticides chez culex pipiens
fatigans Wied. et les problèmes d'hygiène urbaine au Cameroun.
Méd. Trop., 1960.20,4,447-456.
7.
NAJERAJ. A., SIfiDRANT G. R., GmSON F. D. & STAFFORD J. S.
A large-scale field trial of Malathion as an insecticide for antimalarial work in southem
Uganda.
Bull. WHO, 1967,36, 913-935.
8.
OMS,
Instructions for determining the susceptibility or resistance od adult mosquitoes to
organochlorine, organophosphate and ·carbamatè insecticides and establishment of the base-
line.
WHO/VBC 1981, 81, 805
9.
VERCRUYSSEJ. & JANCLOES M.
Etude entomologique sur la transmission du paludisme humain dans la zone urbaine de
Pikine (Sénégal).
Sér. Ent. Méd. ParasitaI., 1981,19,3, 165-178
177
Dakar Médical, 1991,36,2

-
-- - ------1
Loc.a.L0té6 -0'npolt-tan-te.6

·~-.c~:~i<
_ __
_
_ '~ -~l·__~~·---~
_. _.
.'
,'~'~ .~'~
::--
'~--d'>\\r0~'
aIL,,('-

1
' . "
u..m..u:.e.6 d 1 Eta..ù
__~ ~.=._---=- _.
Va.ga.Yla
' 1
t"'e,
'.
..::__-.~:>~ ----::~-:.~ t: 1

«'&e ~
CoU/v.f d'eau
.-:-~_7~s~~-.{o~
Ro~~o
J'e' '
--=-
~
__ . _-
.~_:=-.~';
.=-::j
. . ..,
~
"o,"
\\9.
.~.
1
N
• L<..nU.-te.6 de.6 ZOYle.6 b..logéoglLaplUque.6
=-::...::.::....:..
-=~::--
...::::..,
1
._'.' .. _...
1
.:...-~-- =-- , . _ - - - - - - ~
-
._--
'0
"""l
ZONE SAHELIENNE
---~-=~~-~'I~----=-:~~! .
-
0"-
0"-
_
1
Louga.
=-- - _..:..- <v •
--':::3:...>
~.
L~
__- - : : .
1
1
-
- -
v
,
'
.
"';::
'::.J
:-_ ---='. oA '
rUYlgUèILe
-- =- ...~ ,~
~
~
, ~.
.,
.::
--_.
. ..
-'-- -"
~
~ .
.~-
~,---.~.-----"'~ - ...... -
..:;;:
.. ~o/
----.-.---
'V

_4_--.--'-
- - - . "
.-.......
~
. \\... ,
Q
r.
1
TiUè~ Bambey
-
-.-.-"::"
-.
Ba.k.e-i '-..:.... .
---
-..
.:-.-._~'
KAR::: 1

' .
__ o~.:;:._ .\\
VüWLbel
ZONE SOUDANO-SAHELIENNE
-.----
~
o-_-~~"1~\\\\
1
·
_. •
Ka.olac.k.
·•
\\C

r--
,_.-'-- ••
.......-.-._._._-_.
••
Ma..ü.
.....
Tamba.c.ouYlda.
.........

,



1
.+~+."' ••
Gouloumbou
'·'assadou
'_ _I~~~~NE ~OUD~~UINENNE
NltA,
1
1
,
t~"''''''t-,.
..
Kédougou
t
1



•t
'-'··,.,.·.1,Il1o •• •.....

t
0
100
17'
16'
15'
1J'
12 ..
1. •
ZONES BIOGEOGRAPHIQUES DU SENEGAL

BIBLIOGRAPHIE
1.
BRYAN J. H., DI DECO M. A., PETRARCA V. & COLUZZI M.
Inversion polymorphism and incipent speciation in Anopheles
gambiae s. s. in The Gambiae, West Africa.
Genetica, 1982,59, 167-176
2.
FONTAINE R. E., FULL J., PAYNE D., PRADHAN G. D., JOSIfl G.,
PEARSON J. A., 1HYMAKIS M. K. & RAMOS CAMAœO M. E.
Evaluation of Fenitrothion for the control of malaria.
Bull. WHO, 1976, 56, 445-452
3.
HAMON J., œOUMARA R. & KONATE T. A.
Apparition dans la zone pilote de lutte antipaludique de Bobo Dioulasso
(Haute-volta) d'une souche d'Anopheles gambiae Giles
(Diptères, Culicidés) résistance à la Dieldrine.
Bull. Soc. Path, Exot., 1957, 50, S, 822-831
4.
HAMON J. & GARRET JAONES C.
La résistance aux insecticides chez les vecteurs du paludisme
et son importance opérationnelle
Bull. OMS, 1963,28, 1-24.
S.
MOUCHETJ.&CAVALIEP.
Apparition dans la zone de campagne antipaludique du Nord Cameroun d'une souche
d'Anopheles gambiae résistante à la Dieldrine.
Bull. Soc. Path. 1959, 52,6,736-741.
6.
MOUOiE"f J., ELLIOT R., GARIOU J., VOELKEL J. & VARRERAS J.
La résistance aux insecticides chez culex pipiens
fatigans Wied. et les problèmes d'hygiène urbaine au Cameroun.
Méd. Trop., 1960.20,4,447-456.
7.
NAJERAJ. A., SmDRANT G. R., GmSON F. D. & STAFFORD J. S.
A large-scale field trial of Malathion as an insecticide for antimalarial work in southem
Uganda.
Bull. WHO, 1967,36, 913-935.
8.
OMS,
Instructions for determining the susceptibility or resistance od adult mosquitoes to
organochlorine, organophosphate and·carbamatè insecticides and establishment of the base-
line.
WHO/VBC 1981,81, 805
9.
VERCRUYSSEJ. & JANCLOES M.
Etude entomologique sur la transmission du paludisme humain dans la zone urbaine de
Pikine (Sénégal).
Sb. Ent. Méd. Parasitol., 1981, 19, 3, 165-178
177
Dakar Médical, 1991,36,2


EVALUATION DE L'EFFICACITE DU PESGUARD-PS 201 EN VOLUME
ULTRA FAIBLE (ULV) POUR LA LUTTE CONTRE LES MOUSTIQUES DANS LA
ZONE DE POUT (THIES, SENEGAL)
par
O. FAYE 1, S. DIALLO 2, O. GA YE2, M. DIOUF 2, A. GUEYE 2.
INTRODUCTION
De nombreux essais de lutte par pulvérisation en ULV d'insecticides ont été réalisés dans le
monde contre les adultes d'Aedes aegypti et de Culex urbains (1, 2, 3, 4).
Au Sénégal, cette technique de traitement à partir du sol ou par aéronef, a été utilisé ces
dernières années dans la lutte anti-acridienne avec du Fénitrothion et du Malathion, mais l'impact
de ces traitements sur les populations de moustiques n'a pas été évalué.
Nos essais de lutte contre Anopheles arabiensis et les autres moustiques par pulvérisation en
ULV de pyréthrinoides synergisés (PRESGUARD-PS 201) ont été réalisés dans l'agglomération de
Pout, (Thiès, Sénégal).
Nous présentons, ICI, les résultats obtenus après quatre séances hebdomadaires de
pulvérisation effectuées entre le 05 Septembre ct le 05 Octobre 1989.
1. Zone d'essai
La localité de Pout est située à environ 52 km à l'Est de Dakar. Sa position exacte est de 14°46
de latitude nord et 17°03 de longitude ouest.
Cette localité qui conserve le statut de village-centre: chef lieu de communauté rurale peut
être considérée comme une petite agglomération semi-urbaine avec 8500 habitants répartis dans
quatre quartiers. Elle est divisée en deux parties distinctes par la voie ferrée Dakar-Thiès. Au nord
de cette voie se trouvent deux quartiers (Thiekene et Keur Seydou) occupant une zone subdivisée en
lots avec de larges rues se coupant à angle droit.
Au sud de la voie ferrée sc trouvent les deux autres quartiers (Mbayene et Mbambara) moins
bien organisés avec des ruelles étroites.
Les quartiers Thiekene et Keur Seydou ont été choisis comme zone d'essai. Ils occupent une
superficie de 80 hectares.
Le quartier Mbayene (72 hectares) a été choisi comme zone témoin.
Chacune de ces zones a été subdivisée en trois secteurs où les enquêtes d'évaluation ont été
effectuées.
2. Traitement
L'insecticide utilisé est une association de deux pyrethrinoïdes, le d-allethrin <Pynamin
forte) et le d-phenothrin (Sumithrin) commercialisé sous la dénomination de PESGUARD - PS 201
6/14 CE (Sumitomo Chemical Co Ltd)
Les caractéristiques techniques de ce produit sont:
- composition centésimale
· d-allethrin 6% plv
· d-phenothrin 14% plv
· adjuvants q. s. p. 100ml;
- dose d'application à l'hectare
.166 ml de produit soit lOg de d-allethnn et 23,3g de d-phenothrin;
178
Dakar Médical. 1991,36,2

- dilution 11 de PESGUARD pour 21 d'eau.
Le traitement a été effectué avec un pulvérisateur en ULV SEMCO (Spray Equipment Mfg.
Corp. Osaka, lapan), monté sur une camionette. Le débit du pulvérisateur étant de 500 ml/mn., la
vitesse du véhicule de 12 km/h, la bande d'aspersion de SOm, la superficie couverte à la minute est de
l hectare.
Les opérations de traitement ont eu lieu une fois par semaine durant quatre semaines
consécutives. Elles ont chaque fois été effectuées entre 18h et 20h.
3. Evaluation
L'évaluation est faite en prélevant des échantillons de moustiques deux fois par semaine en
capture de nuit et trois fois par semaine par récolte de la faune résiduelle des habitations après
aspersion de pyrethre.
Les captures de nuit sont effectuées dans 6 sites par secteur de la zone d'essai et dans 3 sites de
la zone témoin.
Dans chaque site, les captures sont effectuées à l'intérieur d'une pièce d'habitation et à
l'extérieur (cour, véranda) entre 19h et 07h soit 24 hommes-nuit dans la zone d'essai et 12 hommes-
nuit dans la wne témoin par semaine.
La récolte de la faune résiduelle est effectuée le matin dans 5 pièces d'habitation autour de
chaque site de capture, soit 90 pièces par semaine dans la zone d'essai et 45 pièces dans la zone
témoin.
Ces deux méthodes d'échantillonnage ont permis d'estimer le taux d'agressivité vis à vis de
l'homme (TAH) et la densité au repos à l'intérieur des habitations (DRl) des femelles de moustique.
Avant la première opération de pulvérisation (pré-traitement), un échantillonnage
a été
effectué pour collecter les données de base dans la wne d'essai (30 hommes-nuit et 59 pièces visitées)
et dans la wne témoin (24 hommes-nuit et 45 pièces).
L'évaluation de l'impact des opérations de pulvérisation est faite en tenant compte des
variations spontanées des indices de densité des populations de moustique dans la zone témoin.
RESULTATS
Populations culicidiennes
Les résultats de l'échantillonnage des populations culicidiennes sont présentées
dans les
tableaux 1 et II.
A. arabiensis représente 92,6% des échantillons d'anophèles prélevés et A. pharoensis, 7,4%.
Les femelles de Culicinés récoltées sont essentiellement représentées par C. quinquefasciatus.
L'échantillonnage réalisé avant la première séance de pulvérisation montre une densité des
populations culicidiennes environ deux fois plus importante dans la zone d'essai que dans la wne
témoin.
Pendant la période de traitement en fin de saison des pluies, on observe une baisse spontanée
des populations d'anophèles ..et de culicinés.
La comparaison des deux zones sur l'ensemble des quatre semaines montre que:
179
Dakar Médical, 1991,36,2

- la réduction du TAH des femelles d'anophèles imputable au traitement est de 2,7% (9,7% à
l'intérieur et nulle à l'extérieur) ce qui n'est pas significatif;
- l'effet du traitement sur la DR! des femelles d'anophèles est nul car si dans la zone d'essai,
une baisse de
73,3% est enregistrée, la baisse spontanée de la DRI dans la zone témoin s'élève à
80,9%;
- l'effet du traitement sur les populations de culicinés est plus important avec une baisse de
32,3% du T AH et 8,6% de la DRI;
- une baisse relativement importante des populations de moustique a été enregistrée au cours
de la deuxième semaine de traitement, mais il est difficile de dire
si elle est fortuite ou due au
traitement puisqu'elle ne s'est pas maintenue au cours des semaines suivantes.
DISCUSSION ET CONCLUSION
Les résultats obtenus au cours de ces essais montrent que la pulvérisation du PESCUARD-PS
201 en ULV n'a pas entrainé une réduction significative de la densité des populations de moustiques
dans les quartiers traités de l'agglomération de Pout (Thiès, Sénégal).
Nous n'avons pas utilisé de contrôle avec des moustiques en cage pendant les pulvérisations car
le but de nos essais était d'évaluer la méthode pour un contrôle durable des populations culicidiennes.
Tous les traitement ont été effectués u1I1formément aux recommandations du fabricant, et le
premier sous la supervision d'un de ses experts.
Les médiocres résultats s'expliquent soit par une faible toxicité du produit en ULV sur les
moustiques de la zone, soit par un faible contact du produit avec les moustiques. La seconde hypothèse
nous semble être plus proche de la réalité.
En effet, si les femelles d'A. arabiensls sont en majorité endophiles, ou pénètrent assez tôt
dans les habitations (avant le crépuscule ), elles sont à l'abri de J'insecticide.
L'importance de l'endophilie pourrait expliquer l'effet nul du traitement sur la DRI d'A
arabiensis ; chez les culicinés qui sont plus exophiles, l'effet du traitement est de plus sensible tant
au niveau du TAH quede la DR!.
l'inefficacité des opérations de pulvénsation en ULV de Malathion contre Ae aegypti et le
Culex urbain a été signalée par divers auteurs (1, 2, 3, 4).
Les pulvérisations en ULV de PESCUARD PS-201 ne semblent pas être une méthode
appropriée pour lutter contre les vecteurs du paludisme ou contre C. quinquefasciatus dans la région
traitée du Sénégal.
Résumé
En Septembre 1989, quatre séances hebdomadaires de pulvérisation de PESCUARD-PS 201
(Pyréthrynoïde) en volume ultra faible (ULV) avec un appareil SEMCO monté sur un véhicule ont été
effectuées dans la localité de Pout (Thies, Sénégal).
Ce type de lutte antivectorielle s'est révélé inefficace contre les populations imaginales
d'Anopheles arabiensis, de Culex quinquefasciatus et des autres culicinés.
Le traitement n'a pas diminué la densité des populations de moustiques dans la zone d'essai.
Mots clés: A. arabiensis, Cuilcillés, flyrethrynoide, ULV, lutte, Sénégal.
180
Dakar Médical, 1991,36,2

1
1
Summary
Evaluation of efficacity of PESGUARD ps 201 ultra low volume
spraying aganist mosquito in Pout area (Thiès Senegal)*
O. FAYEl/S. DIALL02 / O. GAYE2, M. DIOUF2 / A. GUEYE2 .
In September 1989, four weekly ULV applications of PESGUARD-PS (pyrethroid) with
SEMCO car mounted ULV aerosol generator in Pout (Thiès, Sénégal) were ineffective against adult
populatons of Anopheles arabiensis, Culex quinquefasciatus and others culicines.
No decrease in the mosquito populaions was observed both indoor and out door in the test
area.
Key-words : A. arabiensis, Culicines, Pyrethroid, ULV,
Control, Sénégal.
1 Laboratoire de Parasitologie, Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences,
Université C.A. DIOP, Dakar, Sénégal.
2
Service de Parasitologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université C.A. DIOP,
Dakar, Sénégal.
.. Cette étude a été entièrement financée par SUMITOMO Chemical company Ltd, Osaka,
Japan
181
Dakar Médical, 1991,36,2

"'J
~
r-;
--
:>
:>
Zone d'essai
-...
Zone· temo i n
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ - - -
1
~
An.
Cu.
An.
Cu.
~
~
PERIODES
Int.
Ext.
Int.
Ext.
l nt.
Ext.
Tnt.
Ext.
'"-
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
1
_ ~ _ ~
~
~
Pré-traitement
-::::
du
6.8
!
14.2
2 ~ .9
--
28/08
au 04/09/1989!
1].4
10.5
!
22. J
5J.8
!
6.7
!
!
Tl:
05/09/1989
1
7
7.6
!
JO. J
61.9
!
J. J
J.8
!
26.J
60.7
1
!
!
!
T2:12/09/1989
!
1.9
2.2
!
28. 2
J l . 7
1
J.7
1.7
!
16.J
24.5
!
1
r i
TJ:19/09/1989
!
O. J
1.2
!
6
2.9
!
0.7
0.7
!
J. J
J . 7
oz:
!
T4:26/09/1989
!
0.7
O.'!
1
t1 • (,
7 . ()
!
0.2
0
!
J
2 . J
TABLEAU 1; Variation du taux d'agessivité (TAH) au cours des captures de nuit
Tl = premier traitement
TJ
=
troisième traitement
T2 = deuxième traitement
T4
=
quatrième traitement
An. = Anophèles
Cu. = Culicinés
- - -

('.J
'0
""l.
-
--------------------------------------------------------------------------------------------------
0..
0..
-
Zone d'essai
Zone témoin
-
Périodes
~
:...;
Anopheles
Culicinés
Anopheles
Culicinés
~
'~
~
Prétraitement
1...
.....
(du JO:08 au 05:09)
!
J.OO
!
6.10
1
2.10
1
2.00
~
~
Q
Tl(05/09/1989)
06 au 12/09
!
1. 80
!
1. 40
!
0.80
!
0.70
T2 (12/09/1989)
13
au 19/09
1
0.90
!
1.20
1
0.50
!
0.80
1
rr.
X
T3 (19/09/1989)
du 20 au 26/09
!
0.20
1
0.50
1
0.04
1
0.30
T4(26/09/1989)
du 27/09 au 05/10
!
0.20
!
0.90
1
0.03
!
0.40
TABLEAU II: Variations de la densité au repos à l'intérieur des habitations (ORI)
Tl
= premier traitement
T2
= deuxième traitement
TJ
= troisième traitement
T~
= quatrième traitement


274
1
1
BIBLIOGRAPHIE
1
1.
CHADEE D. O.,
An evaluation of Malathion ULV spraying against cagcd and natural population, of Acdes
aegypti in Trinidad, West-Indics.
Cahiers ORSTOM, Scr. Ent. Mcd. ParasitaI. 1985,23,2, 71-;4
2.
FOX 1.
Evaluation of ultra low volume acrial and ground applications of Malathion against natural
populations of Aedes aegypti in Puerto Rico.
Mosquito News,1980, 40, 2,280-283.
3.
HUDSON J. E.,
The 1982 emergency ultra low volume spray campaign against Aedcs cgypti adults in
Paramaribo, Suriname.
PATHO Bull. 1986,20,3, 294-303.
4.
LEISER LB., BEIER J. C. & GRAIG G. B.,
- The cfficacy of Malathion U LV spraying for urban Culex control in South
Bcnd, Indiana.
Mosquito Ncws, 1982,42,4,617-618.
184
Dakar Médical, 1991,36,2


276
Ann. Soc. belge Méd. trop.
1992, 72, 103·112
EVALUATION DE L'EFFICACITE DU FENITROTHION
(SUMITHION® PM40) SUR LA DENSITE DU VECTEUR
ET LA PREVALENCE DU PALUDISME A POUT (THIES, SENEGAL)
par
Ousmane FAYE', S. DIALL02 , O. GAYE2 , O. FAYE2 & J. MOUCHET3
, Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences,
Université G.A.D., Dakar, Sénégal
2 Service de Parasitologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie,
Université GAD., Dakar, Sénégal
3 ORS rOM, 213, rue La Fayette, Paris, France
Résumé. -
D'août 1988 à octobre 1990, l'efficacité du fénitrothion en pulvérisation intradomici·
Iiaire a été évaluée dans trois villaÇ,les en zone sahélo-soudanienne du Sénégal. Dans cette zone
où la pluviométrie annuelle ne depasse pas 600 mm, A. arabiensis est identifié comme seul
vecteur du paludisme dont la transmission s'effectue essentiellement au cours des trois mois les
plus pluvieux de l'année (de juillet à septembre).
Une seule application de l'insecticide à la dose de 1 g/m2 dans 90 % des locaux a été faite
au début de la saison des pluies dans la seconde quinzaine de juillet 1989.
L'essai a abouti à une réduction de la densité agressive d'A. arabiensis de 65,5 piqûres/hom-
me/nuit (P.H.N.) en 1988 à 6,3 P.H.N. en 1989, pendant les mois d'août et septembre qui
marquent l'acmé de cette espèce.
Avant le traitement, la prévalence du paludisme la plus élevée chez les enfants de 2 à 9 ans
enregistrée en octobre était de 38%. Elle a été ramenée à 10,2% en octobre 1989.
Dans la communauté rurale de Pout (Thiès, Sénégal) où le paludisme présente une stabilité
faible (1,1) avec une transmission saisonnière courte (2 à 3 mois) une seule application
d'insecticide peut donc entraîner une baisse significative de la transmission et de la prévalence
du paludisme.
Le coût du traitement a été estimé à 2,5 FF/habitant.
KEYWORDS: Malaria; Control; Anopheles arabiensis; Insecticides; House Spraying; Senegal.
INTRODUCTION
La lutte antivectorielle par pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à
effet rémanent vise à rompre la chaîne de transmission homme-vecteur en
éliminant les vecteurs qui ont piqué un porteur de gamétocytes.
Cette stratégie a été largement employée dans diverses zones pilotes en
utilisant le DDT, avec des résultats excellents au sud Cameroun (8) en région
forestière, mais franchement décevants dans les régions de savane humide
du Burkina Faso (7).
Le fénitrothion a été essayé dans les zones de savane humide au Kenya
(Kisumu) avec de bons résultats mais la transmission du paludisme n'a pas
été durablement interrompue (5).
Nous avons donc décidé de tester les potentialités du fénitrothion en un
seul traitement au début de la saison des pluies dans trois villages de la
Communauté rurale de Pout en zone sahélo-soudanienne.
Nous présentons ici, les résultats de l'évaluation de l'impact de cet essai
de lutte sur les populations anophéliennes et sur la prévalence du paludisme.
103

277
Matériel et méthodes
Zone d'intervention
La communauté rurale de Pout relève sur le plan administratif de
l'arrondissement de Pout, du département et de la région de Thiès.
La Localité de Pout (Chef-lieu) est exactement située à 14° 46 Nord et
17° 03 Ouest.
Cette région appartient sur le plan phytogéographique à la zone soudano-
sahélienne qui depuis quelques années, prend un caractère franchement
sahélien à la suite de sécheresses répétées.
La moyenne des précipitations annuelles entre 1979 et 1988 à Pout s'est
élevée à 415,5 mm. En 1988, 1989, 1990, elle a été respectivement de 500,1,
582,1 et 338,3 mm. Les précipitations enregistrées par mois en 1988 sont
en juin 26 mm, juillet 39 mm, août 312,5 mm, septembre 119,6 mm et en
octobre 3 mm. Au cours de la même période en 1989, les précipitations
s'élèvent entre juin et octobre à respectivement 40,6,111,7,262,109,1 et
58,7 mm.
La communauté rurale de Pout compte environ 27.600 habitants, répartis
dans 34 villages et quartiers sur une superficie de 597 km2 (46 habi-
tants/km2). L'activité principale est l'agriculture pluviale (arachide, mil,
sorgho); l'exploitation des vergers de manguiers constitue une importante
source de revenus. Il n'y a pas de cultures irriguées.
L'élevage peu développé, se limite aux moutons, chèvres et volailles; les
bovins sont peu nombreux.
Choix des villages
Après une reconnaissance géographique, 4 villages ont été sélectionnés:
Palale, Soune-Sérère, Khaye-Sérère et Khinine (Fig.1); le dernier qui devait
servir de témoin s'est révélé non comparable aux autres. La densité
vectorielle dans le village témoin est entre août 1988 et juillet 1989 en
moyenne 4 fois plus faible que dans les villages expérimentaux et l'indice
plasmodique moyen chez les enfants de 2 à 9 ans y est en octobre 1988,
10 fois plus faible. Les critères de sélection ont été: population comprise
entre 500 et 1.000 habitants, accessibilité en toutes saisons, coopération
assurée des chefs de village et des habitants, distance d'au moins 3 km d'un
village à l'autre.
Les maisons sont construites avec des murs en briques et des toits en
tôle sans plafond avec une moyenne 2,5 habitants par pièce.
Déroulement de l'étude
1re année: août 1988 - juillet 1989: collecte des données de base.
juillet 1989: Application de l'insecticide.
2e année: août 1989 - juillet 1990: suivi des effets du traitement insecticide.
3e année: octobre 1990: Enquête paludométrique de contrôle.
104

278
Figure 1
Communauté rurale de Pout (Thiès. Sénégal)
Enquêtes entomologiques
L'échantillonnage des femelles de moustiques est basé sur des captures
sur homme à l'intérieur et à l'extérieur des habitations. Il est complété par
des récoltes de la faune résiduelle dans les habitations après aspersion de
pyrèthre. Les captureurs étaient protégés par chimioprophylaxie à la chloro-
quine et bénéficiaient d'un suivi médical.
Les captures sur homme ont été effectuées entre 19 h et 07 h et la récolte
de la faune résiduelle le matin (07 h • 09 h).
105

279
Les moustiques récoltés ont été dénombrés puis identifiés; les anophèles
ont été disséqués pour la recherche de sporozoïtes de Plasmodium dans les
glandes salivaires et pour la détermination du taux de parturité par l'examen
des trachéales des ovaires (3).
Enquêtes pa/udométriques
Après un recensement de la population totale de chaque village, un
échantillon de la population infantile de 2 à 9 ans (environ 100 par village)
a été suivi pour l'étude de la parasitémie. Pour plus de 90 %, ce sont les
mêmes enfants qui ont été revus à chaque passage.
Sur chaque sujet, du sang a été prélevé par piqûre du doigt, pour faire
une goutte épaisse (G.E.) et un frottis. La recherche de Plasmodium a été
faite sur G.E. par examen à l'immersion, d'un nombre de champs microscopi-
ques suffisant pour dénombrer 1.000 leucocytes.
Traitement des habitations
Les trois villages expérimentaux ont été traités en juillet 1989. L'insectici-
de utilisé était le fénitrothion (Sumithion® PM40) à la dose d'application de
19/m2 .
Le produit est dilué 16 fois (500 g dans 8 litres d'eau) et appliqué sur
les surfaces intérieures des murs avec un appareil à pression réglable
HUDSON X pert®.
Toutes les pièces d'habitation et les dépendances ont été traitées mais
les locaux à ciel ouvert ont été exclus de même que les cuisines. Quelques
pièces fermées à clef dont les locataires étaient absents, n'ont pas été
traitées. Le taux de couverture des pièces d'habitation a été d'environ 96 %
Toutes les mesures de sécurité ont été prises pour éviter la contamination
des agents chargés des opérations. Les denrées alimentaires étaient provisoi-
rement stockées hors de la maison bien que la toxicité du produit soit faible
(DL 50 per os 250-500 mg/kg pour le rat).
Résultats
Données de pré-traitement
La seule espèce d'anophèle dans les maisons était A. arabiensis détermi-
née par cytogénétique (64 spécimens). Suite à ces observations et à une
étude antérieure (1), nous avons considéré que cette espèce est le seul
vecteur du paludisme dans la zone d'étude. Sa densité est totalement
dépendante des pluies qui conditionnent la mise en eau des gîtes larvaires.
Entre août 1988 et juillet 1989, 1.603 femelles ont été capturées dont
98,13 % en août et septembre (Tableau 1). Durant ces mois, la densité par
homme/nuit était de 21,4 femelles en août, 109,7 en septembre et nulle à
partir du mois d'octobre. La réapparition d'A. arabiensis n'est intervenue
qu'en juillet (2,5 femelles/homme/nuit).
106

TABLEAU 1
Résultats des captures de nuit sur homme et taux de parturité d'A. arabiensis
Intérieur
Extérieur
Intérieur + Extérieur
Périodes
H.N.
TC
TD
%P
H.N.
TC
TD
0/0 P
H.N.
TC
TD
%P
Pré-traitement
Août 1988
7
163
120
59,17
5
94
56
48,21
12
257
176
55,68
Septembre
6
833
269
40,52
6
483
178
25,84
12
1316
447
34,67
Octobre
6
0
-
-
6
0
-
-
12
0
Novembre
6
0
-
-
6
0
-
-
12
0
Février 1989
6
0
-
-
6
0
-
-
12
0
Avril
6
0
-
-
6
0
-
-
12
0
IV
Juin
6
0
-
6
0
-
-
12
0
-
-
00
0
Juillet
6
2
1
-
6
28
19
42,1
12
30
20
40
Post-traitement
Août 1989
5
78
66
62,12
6
39
32
62,50
11
117
98
62,24
Septembre
6
14
14
0
6
13
13
0
12
27
27
0
Octobre
6
1
1
-
6
1
1
-
12
2
2
Novembre
6
0
-
-
6
0
-
-
12
0
Février 1990
6
0
-
6
0
-
-
12
0
Avril
6
0
-
-
6
0
-
-
12
0
Juin
6
0
-
-
6
0
-
-
12
0
Juillet
6
1
1
-
6
5
5
-
12
6
6
H.N = nombre de captures par homme par nuit.
TC = nombre de femelles capturées.
TD = nombre de femelles disséquées.
% P = Taux de parturité.
o
--J

281
Les récoltes de la faune résiduelle ont fourni 1.554 femelles. La densité
au repos à l'intérieur des habitations a varié dans le même sens que la
densité des femelles agressives avec 8,6 femelles/case en août et 40,2 en
septembre (Tableau 2).
TABLEAU 2
Résultats des récoltes dans la faune résiduelle
et des dissections d'Anopheles arabiensis
Périodes
TC
Cases
TD
Pares
% Pares
Pré·traitement
Aoùt 1988
283
33
128
92
71,9
Septembre
1246
31
140
57
40,7
Octobre
0
52
Novembre
0
58
Février 1989
0
61
Avril
0
62
Juin
2
63
2
1
50
Juillet
23
63
14
2
14,3
Post-traitement
Aoùt 1989
6
63
6
2
33,3
Septembre
8
60
8
0
0
Octobre
0
60
Novembre
0
60
Févri er 1990
0
60
Avril
0
60
Juin
0
60
Juillet
11
60
10
3
30
TC: Nombre de femelles récoltées.
TD: Nombre de femelles disséquées.
Le taux de parturité des femelles capturées à l'intérieur (46,3 %) est
supérieur à celui des femelles capturées à l'extérieur (31,2 %) en août et
septembre (X2 = 13,76 pour 1 DOL). Les femelles de la faune résiduelle sont
significativement plus âgées que celles capturées sur homme au cours de
la nuit (X2 = 16,99).
Les échantillons prélevés en août sont nettement plus âgés que ceux
prélevés en septembre tant en capture de nuit (X2 = 23,04) que dans la faune
résiduelle (X2 = 26,19).
L'augmentation de la proportion de femelles nullipares en septembre
lorsque les gîtes sont les plus productifs, rejoint un certain nombre d'observa-
tions faites dans la région rizicole du Burkina-Faso (12) et du Burundi (3).
Sur 1.138 A. arabiensis disséqués (766 en capture de nuit et 372 en faune
résiduelle), aucune infection n'a été décelée dans les glandes salivaires.
L'indice de stabilité (al-loge p) a été estimé à 1,1 (a =0,5) ce qui
correspond à une stabilité faible (9).
L'indice plasmodique (IP) des enfants de 2 à 9 ans (Tableau 3) a
augmenté de 8,1 % en août à 38 % en octobre suite à l'accumulation des
infections. Il diminue ensuite de 35,3 % en novembre à 18,6 % en juin mais
les IP moyens enregistrés entre août et octobre d'une part et entre novembre
et juin d'autre part sont comparables (X2 = 0,58).
108

282
TABLEAU 3
Variations des indices plasmodiques (IPl des enfants de 2 à 9 ans
Périodes
Examinés
Positifs
IP
Pré-traitement
Août 1988
285
23
8,1
Septembre
358
88
24,6
Octobre
308
117
38.0
Novembre
317
112
35,3
Février 1989
320
81
25,3
Avril
301
66
21.9
Juin
301
56
18,6
Juillet
305
72
23,6
Post-traitement
Août 1989
324
31
9,6
Septembre
311
41
13,2
Octobre
313
32
10.2
Novembre
312
28
9.2
Décembre
309
21
6,8
Février 1990
303
18
5,9
Avril
292
11
3,8
Juin
286
8
2,8
Juillet
294
9
3,1
Octobre
347
15
4,3
Les IP des enfants de 2 à 9 ans des trois villages étaient comparables
durant la saison des pluies (x.2 =3,82 pour 2 DOL) comme durant la saison
sèche (x.2 = 0,33).
Evaluation de l'impact du traitement
Sur la densité des populations de vecteurs
Après le traitement, la densité par hommelnuit a varié de 10,6 femelles
en août à 2,2 en septembre et 0,2 en octobre soit une réduction de 90,4 %
par rapport à l'année précédente.
La faune résiduelle a subi une réduction drastique de plus de 90 % mais
ce résultat n'est pas interprétable en terme de réduction de population ni
de réduction d'agressivité étant donné un possible effet excito-répulsif de
l'insecticide.
Sur le comportement de piqûre
A. arabiensis a piqué à l'intérieur comme à l'extérieur. En août et
septembre, la densité par homme/nuit en 1988 était de 76,6 femelles à
l'intérieur et 53,4 à l'extérieur. Après le traitement en 1989, ces valeurs
étaient respectivement de 8,4 et 4,3. Il n'y a aucune différence statistique-
ment significative entre la proportion de moustiques capturés à l'intérieur et
à l'extérieur.
109

283
Sur le taux de parturité et l'indice sporozoïtique
Après le traitement, les femelles capturées en août et septembre 1988
à l'intérieur et à l'extérieur comprennent respectivement 51,2 et 44,4 % de
pares. Ces taux sont comparables (x2 = 0,52). La comparaison des taux de
parturité enregistrés en août et septembre 1988 avant le traitement et en 1989
après le traitement n'a pas montré de différence significative tant à l'intérieur
(x2 = 0,65) qu'à l'extérieur (x2 =2,97).
L'effet de traitement est surtout net en septembre 1989 où seules des
femelles nullipares ont été recoltées (N = 27).
L'indice sporozoïtique nul avant le traitement, n'a pas varié après ce
dernier (161 dissections) ce qui interdit toute conclusion si ce n'est que le
risque d'infection est faible.
Sur les prévalences parasitaires
Après le traitement, "IP enregistré en août 1989 (9,6 %) qui est compara-
ble à celui de l'année précédente (x2 = 0,42) a légèrement augmenté en
septembre (13,2 %) avant de décroître au-dessous de 5 % après février.
Cet indice n'a pas remonté pendant la saison des pluies de 1990; ce qui
ne peut pas être attribué au seul traitement mais implique le déficit
pluviométrique enregistré au cours de cette année.
Après le traitement, l'IP moyen de la période allant de novembre 1989
à juin 1990 (5,74 %; N = 1.502) a été significativement plus faible que celui
de la période allant d'août à octobre 1989 (10,97 %, N = 948) (x2 = 22,34).
Coût des opérations de traitement
Selon nos estimations, le coût global du traitement des trois villages
(toutes charges comprises) s'est élevé à 294.000 F CFA, soit 5.880 FF.
Pour 1.137 pièces traitées et une population totale de 2.322 habitants,
le prix de revient du traitement est de 258 F CFA par pièce soit 127 F CFA
par habitant (2,5 FF ou 50 cents américains).
Discussion
Dans la communauté rurale de Pout, le paludisme de stabilité faible est
transmis par A. arabiensis. Le vecteur ne commence à pulluler qu'en août
soit environ un mois après la reconstitution des gîtes préimaginaux par les
pluies.
La faible transmission observée en 1990, plus d'un an après les traite-
ments, met en cause les facteurs climatiques et montre les grandes différen-
ces d'une année à l'autre, suivant les précipitations en zone soudano-sahé-
lien ne.
La densité des populations du vecteur atteint un maximum en septembre,
période de productivité optimale des gîtes larvaires. C'est à cette période que
110

284
s'observent les proportions les plus élevées de femelles nullipares. Cette
corrélation inverse entre la densité et la parturité pose un problème sérieux
de dynamique des populations de vecteurs qui n'est pas résolu pour
l'heure (3,12).
En août-septembre 1988, il Y a une discordance entre le nombre des
femelles qui piquent à l'intérieur (76,6/homme/nuit) et celui que l'on retrouve
dans la faune résiduelle le matin (23,9/case soit 9,5/homme pour une
moyenne de 2,5 habitants/case). Ceci déjà observé en zone de savane ouest
africaine (7,10) tend à démontrer qu'un certain nombre de femelles qui ont
piqué à l'intérieur, quittent les habitations avant la récolte de la faune
résiduelle (compte non tenu des pertes durant l'étalement des draps).
Cette observation ne permet cependant pas de préjuger de la durée du
séjour des femelles dans les habitations après leur repas, qui peut être
suffisante pour qu'elles soient tuées par l'insecticide.
Dans le cas présent, la présumée exophilie ne semble pas avoir d'impor-
tantes conséquences opérationnelles puisque les populations d'A. arabiensis
ont été considérablement réduites à la suite du traitement au fénitrothion.
On peut penser qu'en absence de bovins dans les villages expérimentaux,
la population anthropophile d'A. arabiensis suivie par les captures de nuit
reflète bien la population totale de cette espèce. La question serait toute autre
s'il y avait des bovins comme hôtes alternatifs qui permettent la survie de
populations importantes d'A. arabiensis malgré le traitement (2).
L'importante réduction des populations anophéliennes enregistrée immé-
diatement après le traitement a été également observée au Kenya (5).
Avant le traitement, le taux de parturité des femelles capturées est peu
élevé en août (55,7 %) et septembre 1988 (34,7 %). Après le traitement, il
est légèrement élevé en août (62,2 %) ce qui peut être dû à des femelles
nées avant le traitement mais s'écroule en septembre 1989 où les 35 femelles
récoltées étaient nullipares (Tableaux 1 et 2).
Les indices plasmodiques relativement bas enregistrés avant toute inter-
vention confirment les observations faites en 1967 (6).
Après le traitement, la prévalence du paludisme chez les enfants de 2
à 9 ans a subi une baisse de 69,2 % par rapport à l'année précédente. Cette
baisse s'élève à 73,1 % pour le mois d'octobre. Ces résultats sont proches
de ceux enregistrés au Kenya (5).
Nos résultats font penser que la répétition de ce type de traitement durant
plusieurs années consécutives pourrait aboutir à l'arrêt ou tout au moins à
une réduction considérable de la transmission du paludisme dans cette zone
où il est peu stable. Ceci est en accord avec les observations faites en Afrique
sur les résultats de la lutte intradomiciliaire et la stabilité du paludisme (11).
Les habitants des villages traités n'ont pas été contrariés par les
opérations de pulvérisation de l'insecticide. Ils ont été très coopératifs et
largement récompensés par la disparition de toutes les nuisances dues aux
moustiques, puces, punaises et fourmis.
Le coût des opérations est raisonnable et les bons résultats enregistrés
plaident en faveur de la lutte antivectorielle par pulvérisation d'insecticides
à effet rémanent dans la région. Elle devrait trouver sa place dans les
stratégies de lutte antipaludique où l'arsenal est loin d'être pléthorique.
111

285
Remerciements.
Cette étude a bénéficié du soutien de Sumitomo Chemical Co Ltd
Osaka-Japan.
Evaluation of fenitrothion (Sumithion® PM 40) eHicacy on vector density and malaria
prevalence in Pout (Thiès, Senegal).
Summary. -
House-spraying with fenitrothion for malaria control was evaluated in three
villages of the Pout rural community (Senegal) between August 1988 and October 1990.
The baseline data were collected during the first year. The malaria vector was identified as
Anopheles arabiensis and the highest malaria prevalence was observed in October 1988 (38%)
in the child population (2-9 years old).
A simple round of fenitrothion house-spraying at 1 g/m2 was carried out in the second part
of July 1989. About 90% of the houses were treated. The malaria vector was reduced to
neglectable density and a rapid decrease of malaria prevalence was observed.
ln this area of short seasonal transmission, where the stability of malaria is low, one single
round of spraying led to a marked reduction of malaria transmission and prevalence.
The cost of the treatment was about 50 US cents per capita.
Evaluatie van de doeltreHendheid van fenitrothion (Sumithion® PM 40) op de densiteit van
de vector en op de prevalentie van malaria in Pout (Thiès, Senegal)
Samenvatting. -
ln het kader van malariabestrijding, werden binnenhuisverstuivingen met
fenitrothion geëvalueerd in drie dorpen van de rurale streek van Pout (Senegal). De studie dekt
de periode van augustus 1988 tot oktober 1990.
Basisgegevens werden verzameld tijdens het eerste jaar. De malariavector was Anopheles
arabiensis en de hoogste malariaprevalentie deed zich voor in oktober 1988 (38 %) bij de
kinderpopulatie (2 tot 9 jaar).
Een éénmalige behandeling met fenitrothion 1 g/m2 werd uitgevoerd in de tweede helft van
juli 1989. Ongeveer 90 % van de woningen werden behandeld. De densiteit van de malariavector
werd sterk verminderd et de malariaprevalentie daalde snel.
'In gebieden met een kort transmissieseizoen en waar weinig stabiele malaria voorkomt, leidt
een éénmalige behandeling tot een belangrijke vermindering van de malaria-overdracht en de
malariaprevalentie.
De kostprijs van een behandeling bedraagt ongeveer een halve $US per capita.
Reçu pour publication le 28 janvier 1992.
REFERENCES
1. Bryan JH, Di Deco MA, Petrarca V, Coluzzi M: Inversion polymorphism and incipient
speciation in Anopheles gambiae s.s. in The Gambia, West Africa, Genetica, 1982, 59,
167-176.
2. Cavalie P, Mouchet J: Les campagnes expérimentales d'éradication dans le nord de la
République du Cameroun. Les opérations de lutte antipaludique et leurs résultats. Méd.
Trop, 1961, 22, 95-118.
3. Coosemans M: Recherces épidémiologiques sur le paludisme dans la vallée de la Ruzizi
(Burundi), Thèse Doc. Sci., Univ. Cath. Louvain, 1987, 182 p.
4. Detinova TS: Méthodes à appliquer pour classer par groupes d'âges les diptères présentant
une importance médicale OMS, Sér. monogr., 1963, 47, 220 p.
5. Fontaine RE, Pull J, Pradhan GD, Joshi G, Pearson JA, Thimakis MK, Ramos Camacho ME:
Evaluation of fenitrothion for control of malaria. Bull. Wld. Hlth. Org., 1976, 56, 445-452.
6. Gueye 1: Quelques aspects de l'épidémiologie du paludisme au Sénégal. Thèse Doc. Med.
Univer. Dakar 1969, 11, 175 pp.
7. Hamon J, Choumara R, Adam D, Bailly H: Le paludisme dans la zone pilote de Bobo
Dioulasso (Haute-Volta). 48 partie: Epidémiologie du paludisme dans les zones traitées et
non traitées. Cah. Orstom, 1959, 1: 99-106.
8. Livadas G, Mouchet J, Gariou J, Chastang R: Peut-on envisager l'éradication du paludisme
dans la région forestière du sud-Cameroun, Riv. Malar., 1958, 37, 4-6.
9. Macdonald G: The epidemio\\ogy and control of malaria, London, Oxford University Press,
1957, 201 p.
10. Molineaux L, Gramiccia G: Le projet Garki. Recherches sur l'épidémiologie du paludisme
et la lutte antipaludique dans la savane soudanienne de l'Afrique occidentale. Genève,
OMS, 1980, 354 p.
11. Mouchet J, Robert V, Carnevale P, et al: Le défi de la lutte contre le paludisme en Afrique
tropicale; place et limite de la lutte antivectorielle. Cah. Santé, 1991, 1, 277-288.
12. Robert V, Ouary B, Ouedraogo V, Carnevale P: Etude écologique des Culicidés adultes et
larvaires dans une rizière en vallée du Kou. Burkina-Faso. Acta Tropica, 1988,45,351-359.
112

- Titre: Le paludisme au Sénégal. Ecologie de la
parasitose et perspectives de lutte.
- Nom du candidat:
Ousmane FAYE
- Nature du mémoire:
Thèse de Doctorat ès Sciences Naturelles
- Jury:
Président:
MT.
Bhen Silrina TOGUEBAYE
Membres:
MM.
Samba
DIALLO
Sun Heat
HAN
Jean
MOUCHET
Omar
NOIR
Jean
TROUILLET
- Soutenu le 07 janvier 1994 à 16 heures, Amphi 7.
Résumé. Au Sénégal, la transmission du paludisme est assurée par les membres du complexe
Anopheles gambiae et A. funestus. Elle s'effectue essentiellement pendant la saison des pluies et
au début de la saison sèche soit pendant deux à six mois consécutifs selon les régions. Le
complexe A. gambiae est représenté par trois espèces: A. gambiae, A. arabiensis et A. melas.
Les deux premières sont rencontrées sur tout le territoire et la dernière est localisée sur le littoral
dans les zones de mangrove. A. gambiae prédomine dans les régions du sud et A. arabiensis est
majoritaire dans le centre et le nord.
La dynamique des populations vectorielles est, dans la majeure partie du pays. sous la
dépendance des précipitations. Elle est modulée dans certaines zones par des modifications
naturelles ou anthropiques du milieu. L'intensité de la transmission varie dans les différentes
régions suivant la localité et l'année; elle dépend de l'espèce et de la densité des vecteurs.
Deux principaux faciès épidémiologiques sont définis: le faciès tropical et le faciès
sahélien. A l'intérieur de chaque faciès, des facteurs naturels (cours d'eau, mangrove) ou
anthropiques (irrigation, urbanisation) apportent des variantes limitées dans l'espace.
Dans le faciès tropical (zone soudano-guinéenne), A. gambiae est responsable de la quasi-
totalité de la transmission saisonnière longue (4 à 6 mois) dont l'intensité varie entre 10 et 200
piqûres infectées par homme et par an.
Dans le faciès sahélien (zone sahélienne), la transmission saisonnière courte (2 à 3 mois)
est assurée surtout par A. arabiensis et accessoirement ou localement A. gambiae; elle est
souvent peu perceptible ou inférieure à 5 piqOres par homme/an.
En bordure des cours d'eau, la période de transmission est allongée et l'intensité plus
élevée que dans les localités éloignées. Elle est également plus faible en zone de mangrove que
dans la zone hors mangrove.
L'irrigation des rizières n'a pas encore entraîné une augmentation de la transmission.
En zone urbaine, la densité des vecteurs et l'intensité de la transmission diminuent avec
l'importance de l'urbanisation.
La transmission détermine l'infection des populations humaines et les niveaux
d'endémicité reflètent fidèlement l'intensité de la transmission. La morbidité par contre ne
présente pas de corrélation directe avec la transmission.
L'utilisation généralisée de moustiquaires imprégnées de pyréthrinoïdes constitue un outil
très efficace pour la prévention individuelle et collective contre le paludisme.
Mots-clés: Paludisme, Anopheles gambiae s.l, transmission, faciès épidémiologiques,
aménagements hydro-agricoles, urbanisation, lutte antipaludique, Sénégal.