ROYAllME DE BELGIQUE
UNIVERSITE DE L'ETAT A LIEGE
FACULTE DE MEDECINE
INSTITUT SUPERIEUR D'EDUCATION PHYSIQUE
INSTITUT MAL VOZ
LES QUALITES PHYSIQUES CHEZ L'HOMME
JEUNE DE RACE MELANO-AFRICAINE
THESE DE DOCTORAT UNIQUE SCIENTIFIQUE
EN EDUCATION PHYSIQUE:
OPTIONS: physiologie spéciale de l'exercice.Biométrie appliquée.
i
4
J
Présentée par ASSANE FALL
!1
J
Sous la Direction du Professeur
Année Académique
\\
FREDDY PIRNAY
1987 - 1988
1
J
l!

REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma gratitude envers les
professeurs de la Faculté de Médecine et de l'Institut d'Education Physique de
l'Université de Liège, qui ont bien voulu m'accueillir avec bienveillance.
Les différents
cours
préparatoires
m'ont permis de
parfaire mes
connaissances et ma formation au contact
d'un rationalisme rigoureux. Mes plus grands remerciements s'adressent au
Professeur F. PIRNAY qui m'a guidé tout au long de ce travail et m'a
constamment encouragé depuis le projet de cette étude jusqu'à la
correction des textes. En aucun moment il n'a ménagé son temps et ses conseils.
J'adresse mes remerciements au Professeur R. BASSLER qui m'a toujours
soutenu moralement et a facilité mon intégration au sein de l'Université.
Le Professeur M. PIERON m'a familiarisé avec les grands principes
méthodologiques auxquels doit s'astreindre tout chercheur. Qu'il trouve ici toute
ma gratitude et ma reconnaissance.
Je remercie le Professeur LEFEVRE qui a complété ma formation et a
toujours prêté une oreille attentive à mes questions relatives à la régulation des
substrats énergétiques.
Mes remerciements s'adressent également au professeur L. DELIIEZ pour
la précieuse aide matérielle qu'il m'a apportée. Le Docteur H. THYS, Monsieur
LIIERMEROUT et moi-même avons travaillé de concert pendant de nombreuses
journées pour la digitalisation des courbes et la confection d'un programme dans
la détermination
de
l'énergie
élastique.
Qu'ils
trouvent
ici
toute
ma
reconnaissance et mon amitié.
Certifié en éducation physique, je fus accueilli à l'Institut de Physiologie
par le Professeur 1. LECONTE à qui je dois la première initiation à la physiologie

de l'exercice musculaire. Qu'il soit assuré de ma respectueuse gratitude. Je
remercie également le Docteur lM. CRIELAARD pour les conseils sincères
qu'il m'a prodigués alors que j'étais encore néophyte en la matière.

Je voudrais associer à ces remerciements, mes amies Nicole et Sylvana
pour leur soutien matériel et moral. Je remercie du fond du coeur Pascal B. qui a
assuré avec beaucoup de soins la tâche ingrate de dactylographie. Je remercie
tous les étudiants qui se sont prêtés avec bonne volonté aux épreuves
expérimentales.
Enfin, qu'il me soit pennis de remercier ma femme et mes enfants pour la
compréhension dont ils ont fait preuve pendant la préparation de cette thèse.
1

SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION................................................................
6
1.- LA PLACE DU NOIR DANS LE SPORT D'ELITE
10 à 14
1.1- Introduction et évolution du sport en Afrique Noire................
10
1.2- La participation noire aux jeux olympiques et aux
Championnats du Monde.......................................................
Il
II.- LES RACES HUMAINES
15 à 22
2.1- Définitions.........
15
2.2- Classifications raciales...........................................................
16
2.3- Principales caractéristiques des races selon HRDLICKA.......
18
2.4- Classification de VALLOIS...................................................
19
IlI.- LES DETERMINANTS DE L'APTITUDE PHySIQUE
23 à 38
3.1- Généralités
.
23

3.2- La composante mécanique
..
24
3.3- La composante neuromotrice
.
24
3.4- La composante organique
.
25
* le sprint et la détente
.
25
*la "
reslstance
.
26
* l'endurance
.
26
,

3.4.a - Unités de mesure et équivalences énergétiques..........
27
3.4.b - La dépense énergétique au repos...............................
27
3.4.c - Energétique des activités physiques...........................
29
3.4.d - La course..................................................................
29
3.4.e - Le rendement mécanique..........................................
31
3.4.f - Mesures de l'aptitude physique et limites..................
33
IV.- OBJET DE L'ETUDE...........................................................
39
Y.- METHODES.........
40 à 56
5.1- Sujets..................................................................................
40
5.2-Biométrie............................................................................
41
a- Taille et dimensions linéaires............................................
41
b- Poids et composantes.......................................................
43
c- Proportions corporelles.....................................................
44

d- Types morphologiques......................................................
44
e- L'
'1
apparel
'1'
ventl atOlre.......................................................
46
5.3- Aptitude physique
.
48
a- Endurance
..
48
b- Test de COOPER
.
48
c- Consommation maximum d'oxygène
..
49
d- Seuil anaérobie
.
49
1
1
e- V02 170 et 130
.
50
i
j
5.4- Sprint en puissance anaérobie alactique
.
51
55 Ul'
.
dl"
. '1
.
1
. -
tllsatlon e
energte e astlque
..
54
J

.7 -
Les américains noirs originaires de ce grand ensemble géographique sont
concernés par cette étude. N'entrent pas dans le cadre de nos recherches les noirs
de l'est de notre continent, qui appartiennent à la race éthiopienne. Il s'agit
essentiellement des éthiopiens, des somaliens, des soudanais, des kenyans et des
tanzaniens.
Dans un autre ordre d'idée, le sport moderne s'est implanté assez
tardivement en Afrique noire, mais l'observation lors des compétitions
internationales, des Jeux Olympiques et des championnats du monde, confirme
une certaine croyance populaire : pour le grand public, le sprinter et le sauteur en
longueur sont avant tout noirs. Ben JOHNSON, grâce à son temps presqu'irréel
de 9"83 a rejoint dans la légende, des sprinters comme Bobby HAYES, Carl
LEWIS et autres Steve WILLIAMS.
Mais il a fait pencher la balance, une nouvelle fois dans le sens de la
prédominance des athlètes noirs de type « mélano-africain » dans les épreuves de
iii
vitesse et de détente, sollicitant d'une manière générale la puissance anaérobie
alactique.
Par contre, les perfonnances de cette même race d'athlètes montrent une
grande faiblesse dans les épreuves de type endurance, et dans toutes les épreuves
sollicitant la puissance aérobie. A quoi tiennent ces différences? Existe-t-il des
paramètres métaboliques ou morphologiques expliquant la prédominance ou la
faiblesse du noir, en fonction de la nature de l'épreuve à laquelle il est soumis ?
De nombreuses personnes se sont penchées sur ce problème, et ont soutenu
pendant longtemps que seules la psychologie et la sociologie expliquaient ces
différences. En ce qui nous concerne, nous tenterons de répondre à cette question
en soumettant un groupe de
mélano-africains et de leucodennes à des tests
d'effort de laboratoire et de terrain. Nous avons procédé à des mesures
biométriques et anthropométriques dans le
cadre de
cette étude, pour
éventuellement mieux interpréter certaines différences observées.

.6 -
INTRODUCTION
L'éducation physique en Afrique est à la recherche d'un statut scientifique.
Il appartient aux enseignants que nous sommes de donner toute sa crédibilité à
cette discipline et de mieux la reconceptualiser sur le
plan scientifique pour
mieux l'actualiser, en tenant compte de la spécificité de nos pays, et surtout de
notre niveau de développement.
Quel est le motif d'une telle recherche dans ce domaine? L'idée de faire
une étude sur les qualités physiques de l'homme jeune de race mélano-africaine a
commencé à genner et à s'élaborer lors des journées pédagogiques et des
séminaires qui se tiennent périodiquement à Dakar. Dans ces structures de
concertation qui regroupent les enseignants, les entraîneurs, les médecins et d'une
manière générale les intellectuels travaillant pour l'éducation physique et
sportive, cette «chose du corps», force nous est de constater que la pertinence
des interventions est limitée par le manque de cadre référentiel scientifiquement
rigoureux. A notre connaissance, les chercheurs africains ne se sont pas encore
penchés avec rigueur sur cette étude qui touche directement l'homme jeune
africain. En nous attelant à cette tâche, nous voulons contribuer d'une certaine
manière au progrès de la recherche dans le domaine des activités physiques car
nous pensons avoir une part de responsabilité dans le devenir de cette discipline.
Ce sont là les mobiles et les motifs qui ont inspiré le choix du sujet. Mais nous ne
saurions continuer sans lever une certaine confusion, qui pourrait exister à juste
titre. En effet, notre étude porte essentiellement sur les mélano-africains, par
souci d'homogénéité de l'échantillon expérimental choisi. Il est très difficile de
lier ce groupe racial à un grand ensemble géographique, à cause des migrations
séculaires et des déportations outre-atlantiques liées à l'esclavage et au
commerce triangulaire dont furent victimes nos ancêtres. Nous pourrions
cependant affinner que les mélano-africains se rencontrent au Nord-ouest de
l'Afrique noire, au centre-ouest et par extension dans une zone englobant le
Mozambique, le Zimbabwé et une partie de l'Afrique du Sud.

·8 -
Par ailleurs, il nous semble important d'exposer succinctement les grands
axes de notre travail, de manière à faire apparaître le profil de nos recherches.
Huit chapitres composent la charpente de cette thèse :
- dans le premier chapitre, nous étudierons la place du noir dans le sport d'élite:
essentiellement l'introduction du sport en Afiique noire, et la participation des
noirs aux Jeux Olympiques et aux compétitions internationales.
Le sport moderne est introduit et implanté en Afrique par l'administration
coloniale, l'église, l'armée et l'institution scolaire. La participation des athlètes
noirs aux grandes compétitions est quasi inexistante avant 1936. Il faut attendre
les J.O. de Berlin pour noter la présence des premiers athlètes noirs américains.
Quant aux africains, ce n'est qu'en 1960, avec la vague des indépendances, que
leur présence devient effective.
La participation des noirs d'Afiique aux J.O. progresse jusqu'en 1972, où
près de 75 % des pays indépendants sont présents, contre 65 % en 1964. Elle
tombe en dessous de 5 % à Montréal, sur l'initiative du Conseil Supérieur du
sport en Afrique appuyé par les responsables nationaux. Les athlètes noirs de
type mélano-africain (américains et africains confondus) concourent dans des
épreuves sollicitant spécifiquement les qualités de vitesse et de détente.
- Le chapitre II est consacré essentiellement aux définitions du concept de race, et
aux classifications qui ont marqué leur temps. A ce niveau, il y a lieu de noter le
polymorphisme du concept de race. Les généticiens mettent l'accent sur la
présence ou la fréquence de certains gènes pour définir la race. Pour les
anthropologues, l'aspect morphologique prime. Cependant, ces définitions ne
sont pas fondamentalement contradictoires, et les auteurs sont maintenant tous

d'accord quant à l'aspect sélectif géographico-c1imatique, qui détermine et
influence le type racial.

.9 -
Certaines classifications raciales sont complexes, et quelques unes
arbitraires et passablement désuètes, car étant dénuées de tout fondement
scientifique, notamment dans le domaine psychologique. Mais d'une manière
générale, on peut dire qu'on retrouve les mêmes groupes dans les différentes
classifications. Seules changent les appellations et les regroupements.
- Nous consacrerons le chapitre III aux déterminants de l'aptitude physique
sélectionnés pour notre recherche. Sont pris en considération l'endurance, le
sprint, et enfin la biométrie et l'anthropométrie.
- Le chapitre IV traitera de l'objet de notre étude, qui consiste essentiellement à
comparer un groupe de jeunes mélano-afiicains homogène à un groupe de jeunes
leucodermes présentant à priori le même niveau d'entraînement.
- Nous discuterons des méthodes utilisées pour mener à bien cette étude dans le
chapitre V.
- Dans le chapitre VI, nous exposerons les résultats observés, et nous prendrons
soin de comparer systématiquement les tests de laboratoire et de terrain.
- Les résultats seront discutés dans le VIIème chapitre.
Nous nous attellerons principalement à comparer nos résultats à la
Iittératûre, ainsi qu'à comparer mélano-afiicains à leucodermes.
Enfin, nous conclurons en essayant de dégager le profil du mélano-africain
par rapport au leucoderme.


.10 -
1 - LA PLACE DU NOIR DANS LE SPORT D'ELITE
1.1 - Introduction et évolution du sport en Afrique noire
L'introduction puis l'implantation du sport moderne en Afrique noire sont
l'oeuvre de l'armée, de l'administration coloniale, de l'église et de l'institution
scolaire.
La période antérieure à 1910 voit naître l'idée d'organiser le sport dans les
colonies pour aider les métropolitains à lutter contre l'ennui tropical et la solitude.
Sous cet angle, la pratique sportive est exclusivement distraction, divertissement
et loisir. Les indigènes sont naturellement exclus de cette sphère.
Des structures d'encadrement sont créées un peu partout en Afrique pour
organiser le sport. Les premières années se traduisent par la pratique de
l'athlétisme et du football. Il est à noter que, durant cette période, l'enseignement
de l'éducation physique est assuré régulièrement dans les écoles par les
instituteurs et les sous-officiers, à partir du cours moyen.
La période de 1920 à 1945 voit l'ouverture du sport aux autochtones.
Plusieurs facteurs militent pour cette ouverture: les revendications de ces mêmes
autochtones, qu'inspirent et animent certains leaders sportifs expatriés, les noirs
américains qui réussissent une éclatante percée aux lO. de 1936 à Berlin, le
boxeur noir Joe LOUIS, qui réalise une ascension
sans précédent. Tous ces
exploits sportifs des noirs poussent les européens à assouplir leur attitude et à
intégrer les indigènes dans les mouvements sportifs.
La politique nouvelle ainsi élaborée doit permettre de faire de l'Afrique une
pépinière d'athlètes, en vue d'assurer et de perpétuer le prestige de la métropole.
La période de 1945 à 1960 est marquée par l'affiliation de quelques pays
africains aux fédérations métropolitaines, et par la percée des africains noirs sur
la scène internationale.

.11 -
A partir de 1960, année de l'accession à l'indépendance de nombreux pays
d'Afrique de l'ouest, ont créé un peu partout des départements ministériels
chargés de promouvoir la pratique des activités physiques et sportives dans les
secteurs scolaires et extra-scolaires.
-4
Cette structure évolue au fil des ans, mais sa mission reste fondamentale :
concevoir et élaborer une politique d'éducation physique et sportive à l'échelon
national.
1.2- La participation noire aux Jeux Olympiques et aux Championnats du monde
Avant 1935, la participation des noirs aux JO et aux championnats du
monde reste très faible. Pendant la période coloniale, les noirs à l'exception des
américains
participent
sous
les
couleurs
des
métropoles
colonisatrices
(essentiellement la France et l'Angleterre). Les épreuves de prédilection des noirs
sont, sans aucun doute, le sprint et les épreuves de détente (particulièrement la
longueur).
Les européens ont très rarement la possibilité de se distinguer dans ces
disciplines, sans aucun doute à cause de l'absence de certaines qualités physiques
de base: la puissance, la vélocité, et surtout la « mise en action» rapide que l'on
trouve chez les athlètes de couleur. Il y a bien sür des cas d'exception, par
exemple le hollandais Christian BERGER (19"3 aux 200 m en 1934), ou
l'allemand Heinz FUTTERER (10 "2 aux 100 m en 1954) et encore Valery
BORZOV (10"14 aux 100 met 20" en 1972).
Le record du monde du 100 m est battu ou égalé plus de 53 fois, dont plus
des deux tiers par des athlètes de race noire (LAGORCE et PARIENTE 1975).
La grande époque du sprint est l'année 1968, qui voit huit fois le record du
monde égalé ou battu, en 9"9 par les américains noirs Jim HINES, Charlie
GREENE, Ronnie RAYSMITH, sur la fameuse piste de Sacramento..

"lii
1
.12 -
Par la suite, cmq athlètes ont égalé ce temps de 9"9 : HART,
ROBINSON, WILLIAMS, LEONARD (Cuba) et LEWIS. Récemment, aux
championnats du monde à Rome, Ben JOHNSON a porté le nouveau record à
9 "83. Les athlètes noirs américains ont, pendant longtemps dominé les épreuves
de sprint. Mais depuis quelques années, cette domination n'est plus uniquement
celle du Nouveau Continent. Ce sont maintenant les athlètes noirs des Iles de
l'Amérique centrale qui semblent prendre le relais. Quant aux noirs africains, ils
sont en nette progression dans les épreuves de sprint Cl 00, 200 et 400 01) et de
.
longueur. Mais les performances restent relativement faibles au saut en hauteur et
J
,
surtout aux 110 01 haies. Différentes raisons expliquent ce fait : le pourcentage
d'athlètes qui s'investissent dans ces deux secteurs reste toujours très faible, bien
que ce critère d'appréciation soit très discutable dans son principe ; les pays
africains sont encore vierges en infrastructures lourdes et en équipements sportifs,
or nous savons que des épreuves athlétiques telles que les 110 m haies, la
hauteur, et le triple saut, sont très techniques et nécessitent outre le matériel
didactique spécifique, des entraîneurs expérimentés, ce qui n'est pas le cas
actuellement en Afrique noire.
Il y a lieu de préciser toujours dans cette optique, que des accords de
coopération sont pris entre la France, les Etats-Unis et le Conseil Supérieur du
sport africain (C.S.S.A.)*, pour l'octroi de bourses à des athlètes africains qui ont
ainsi la possibilité de bénéficier d'un encadrement technique plus efficient, et
surtout d'un cadre d'entraînement plus exigeant. Pour preuve, les athlètes
africains s'entraînant en Europe ou en Amérique se placent parmi les meilleurs du
monde.
Les bonnes performances du mélano-africain dans les épreuves sollicitant
la puissance anaérobie alactique tiennent à notre humble avis, à la conjonction de
qualités physiques intrinsèques et de l'entraînement outre continent dans des
centres spécialisés.

.13 -
A 1'heure actuelle, seule une petite minorité de noirs africains se présentent
aux compétitions internationales, et ils le font le plus souvent dans des conditions
et dans des variétés de sport ne permettant pas de rivaliser avec les possibilités
d'entraînement « scientifiques» des pays riches. De plus les africains, dans la
majorité des cas, ont souffert dans leur jeunesse de malnutrition (spécialement
d'un manque de protéines) et de maladies, au point d'en être à jamais marqués.
Au fur et à mesure que ces handicaps seront levés, les athlètes d'Afrique
noire emporteront, on peut le prédire, des victoires de plus en plus éclatantes, aux
compétitions internationales, dans les sports auxquels leur physique les
prédestine.
* C.S.S.A. :
Conseil Supérieur du Sport Africain, organisation continentale
créée en 1963. Il a pour but de favoriser l'essor du sport africain dans les
structures et dans ses manifestations, et de coopérer avec les autorités nationales
des pays membres.

r
lABLEAU RECAPITULATIF OES VAINUUEURS AUX J.O.
DE 1936 A 1984.
(Seules sont priges en compte
les epreuves de vltesse et de détente)
-
ANNEES
100 m
200 m
longueur
T . Sau t
400 m
4><100 m
4><400 m
Hauteur
400 m haies
110 m haies
VILLE
-<t
(sec)
(sec)
(m)
(m)
(sec)
(sec)
(min)
(ml
(sec)
~
1936
J.
OWENS
J. OwENS
J.
OWENS
NAOID T.
A.
WILLIAMS
U.S.A.
GBR
C. JOHNSON
G.
HARDIN
F.
TOWNS
10.3
20.7
8,06
16,00
46.5
39.8
3'09' '0
2.03
52.4
14.2
BERLIN


*
Japon
*
*
1948
DILLARD
PATTON
STEELE
AH MAN
WINT
U.S.A.
U.S.A.
WINTER
COCHRAN
PORTER
10.3
21.1
7,B2
15,40
46.2
40.6
3'10"
1,98
51 . 1
13.9
LONDRES

*
Suede
*

*
- - l---
1952
REMI GINO
STANFIELD
SIFFLET
DA SILVA
RHODEN
U.S.A.
W.
DAVIS
MOORE
DILLARO
10.4
20.7
7.52
16.22
45.9
40.1
3'03' '9
2.04
50.8
13.7
HELSINSKI

*
*

*
1956
MORROW
MORROW
BELL
DA SILVA
JENKINS
U.S.A.
U.S.A.
DUMAS
G. DAVIS
CALHOUN
10.5
20.6
7.83
16,35
46.7
..19.5
34'4' '8
2.12
50.1
13.5
MELBOURNE


*




1960
HARY
BERRUTI
BOSTON
SlMIDT
D.
DAVIS
ALLEM.
U.S.A.
CHAVLAKA
G.
DAVIS
CALHOUN
10.2
20.5
8,12
16.81
44.9
39.5
3 '02' '2
2.16
49 . ..1
13.8
ROME
Allem.

Pologne

*

1964
HAYES
CARR
L. DAVIS
SlMIDT
LARRABEE
U.S.A.
U.S.A.
V.
BRUMEL
CAWLEY
JONES
10
20.3
8.07
16.85
45.1
3~
3' 00' • 7
2.1B
49.6
13.6
TDXYO


Pologne



1968
HINES
T.
SMITH
BEAMON
SANEIEV
EVANS
U.S.A.
U.S.A.
D.
FOSBURY
HERMERY
DAVENpORT
MEXICO
9.9
19.8
8.90
17.39
43.8
3.302
2' 56' . 1
2.24
48.1
13.3
Ci ty



URSS




--- \\----
1972
80RlOV
BORlOV
WILLIAMS
SANEIEV
MATTEWS
U.S.A.
KENYA
TARMAK
AKII-BUA
MILBURN
10.14
20.00
8,24
17.35
44.66
.Hl.19
2'59' '8
2.23
47.82
13.48
MUNICH
URSS
URSS

URSS



*

1976
CRAWFORD
QUARRIE
ROBINSON
SANEIEV
JUANTO
U.S.A.
U.S.A.
WlSOLA
MOSES
DRUT
10.06
20.23
8,35
17,29
44.26
38.33
2'58"65
2.35
47.64
13.30
MONTREAL
*

*
URSS
Cuba

*

1980
BOYCOTT DES PAYS AFRICAINS ET DES ETATS-UNIS
BOYCOTT DES PAYS AFRICAINS ET DES ETATS-UNIS
1984
LEWIS
LEWIS
LEWIS
JOYNER
BAB ERS
U.S.A.
U.S.A.
MOEGEN8URG
MOSES
KINGDOM
LOS
9.99
19.80
8.54
17.26
44.27
37.83
2'57"91
2.35
47.64
13.30
ANGELES

*







* Athletes
melanodermes

.15 -
II - LES RACES HUMAINES
2.1 - Définitions du concept de race
L'on ne saurait traiter ce chapitre sans définir la notion de race, ni donner
une idée de l'étendue des différences raciales. Les définitions de race différent,
sans s'opposer. Les généticiens voient dans les races de l'humanité des
subdivisions de «1'homo sapiens» différant entre elles par la présence de
certains gènes, ou dans les fréquences de plusieurs gènes. A cette définition se
rallient T. DOBZHANSKY (1975), W. BOYD (1952), C. STERN (1960). Les
anthropologues insistent plus volontiers sur la morphologie, sur l'apparence ou
plus précisément sur le «caractère ».
H.V. VALLOIS (1968-1971) définit les races comme «des groupements
naturels d'hommes, présentant un ensemble de caractères physiques héréditaires
communs, quels que soient par ailleurs leurs moeurs, leurs langues ou leurs
nationalités». La définition des anthropologues est plus pratique, celle des
généticiens
plus
théorique.
Mais
les
deux
définitions
ne
sont
pas
fondamentalement contradictoires.
Il existe d'autre part une définition de la race qui tient compte des
caractères psychologiques. L'anthropologue allemand C. KURTH (1959), après
avoir constaté que le comportement mental et psychique est aussi sujet à
l'hérédité, ne trouve pas excessif de le faire entrer dans la définition de la race.
Le célèbre Dr L. S. B. LEAKEY (1961) incline à penser que, si grandes
que puissent être les différences physiques entre les noirs et les européens par
exemple, les différences d'ordre mental et psychologique sont plus grandes
encore.

.16 -
A la lueur de ces définitions, on se rend compte du polymorphisme du
concept de race. Toutefois, presque tous les auteurs sont d'accord sur l'aspect
sélectif
géographico-climatique qui détermine dans une large mesure la
morphologie, l'apparence physique, voire les aptitudes des gens. Cette sélection
explique par exemple les différences de couleur de peau.
En climat tropical, les populations à peau foncée sont avantagées, car la
mélanine fait écran aux rayons du soleil. A l'inverse, les populations à peau claire
sont sélectionnées en climat tempéré, car la provitamine D se transforme dans la
peau en vitamine D, indispensable contre le rachitisme. Les rayons solaires
assurent cette transformation, et la mélanine de la peau, qui joue le rôle d'un filtre
doit être peu abondante pour les laisser passer en quantité suffisante. On explique
les dimensions corporelles à peu près de la même façon, par l'effet sélectif de la
chaleur et de l'humidité.
En climat tropical humide, le type massif des pygmées est le mieux adapté.
Ceux dont la morphologie se rapprochait le plus de ces dimension idéales ont
progressivement mieux survécu. Ils ont été sélectionnés. En climat chaud et sec,
l'allure longiligne des DINKAS et des NUERS du Haut - Nil est préférable. Dans
les deux cas, le rapport surface/volume doit rester important, car il favorise la
transpiration, qui assure la déperdition de chaleur, indispensable aux peuples
vivant en climat tropical.
2.2 - Les classifications raciales
Le désir de classer l'humanité en races remonte de loin. LINNE, dans son
«systema naturae» (1735-1760), considère quatre grandes races d'homo sapiens :
arnéricanus, europaeus, asiatiques et asser (noire). lIen mentionne aussi deux
autres: l'homo férus (sauvage) et« l'homo monstruosus» (monstrueux).

.17 -
BLUMENBACH, fondateur de l'anthropologie, établit en 1781 une
classification identique à celle de LINNE, mais avec en moins les deux derniers
types, et en plus, la race malaise.
Ales HRDLICKA, en 1930 recense trois races principales : Caucasoïde,
Mongoloïde et Negroïde. A cette grande division, il rattache quelques sous
groupes raciaux secondaires : australiens (avec les tasmaniens), papous et
mélanésiens, semimongoloïde (Finno-hongrois et peuples de l'oural et de l'AIt,,!!).
MONTANDON, en 1933 segmente l'humanité en cinq grand'races :
pygmoïde, négroïde, vedd-australoïde, mongoloïde et europoïde.
En 1962, C.S. COON s'intéresse à cinq lignées principales: australoide,
mongoloïde, caucasoïde, congoïde et capoïde.
VALLOIS, quant à lui distingue quatre grands groupes raciaux et vingt-
sept races. Nous n'accorderons pas trop d'importance aux désaccords qui
semblent émerger de cette énumération.
En réalité on retrouve souvent les mêmes groupes et les mêmes distinctions
dans les classifications les plus récentes. Seuls varient regroupements et
appellations. Nous avons choisi de présenter sous forme de tableaux deux
classifications. La première est celle du célèbre anthropologue américain
HRDLICKA, limitée aux trois types raciaux principaux, qu'il distingue à l'aide
d'une foule de caractère (il y a lieu de préciser que nous avons sélectionné
uniquement les caractères physiques dans le cadre de notre étude). La seconde
classification est plus actuelle: c'est celle de vallois. Elle est généralement
adoptée en Europe. En ce qui nous concerne, nous l'avons retenue dans le cadre
de ce travail.
2.3 - Principales caractéristiques des races les plus importantes selon HRDLICKA

"
~.3 ~kINCI~ALES CRRACltRI5TlUutS UES RACES LES PLUS IMPORTANTES
SELON HROLICKR (A)
co
-.
1·- -
.-<
CARACTERISTIQUES
CAUCASOIOES
MUNGOLOIOES
NEGRO IDES
-
-----
- -
r. Couleur de la peau
Essentlellement "b lanche"
(blanc
t:.ssentiei lement
.. Jaune-brun "
Essentiellement " noire"
( sur le vlvant)
bleuâtre ou rosatre d
ba.sanee.
(~rüche du blanc,
jusqu au
(brun jaunâtre. stades
brune,
et mème approchant
le noir)
Jd.U ne.
jaune cuivré.
et
tous
variés de brun jusqu'au
les stades
jusqu'au br-un
noir
luisant et complet)
2.
Stature
Moderee a haute (pas de pygmées)
Petite a grande
Très peti te à
très grande
3.
Dimensions (par
rapport
Pe t i te à
tres grande
I-'etite a grande
Petite a modérée (plus
a
la stature)
Petite a
trés grande
peti te Que chez
les
blancs)
---_.".
4.
Jarne '3S
Bien formées et
" plelnes "
Moins bIen tornlses et sou-
Plus maigre et moins bien
vent malgres
formées que chez le blanc
.. -
.
.~. Os du squelette
Os de
l'avant-bras et de la jambe
Longueur
relatlve des os de
Os de
l'avant-bras et de
relativement cou r ts a moyens
l ' dvant-bras
et de la .Jambe
la jambe relatlvement
reldtivement plus
longue que
cou r ts
cl1ez
les blancs
--
b.
Courbure des os longs
en gêneraI
moyenne
Courbure en general
moyenne
Os longs pl u tê t
droi ts
-- -_._-
7.
Pieds
Petits a larges,
voùte pJétntdlr-e
Petits Cl moyens,
voûte plan-
Plutôt grands,
voûte
bien developpee
tolre
blen developpee
plantaire peu développée.
Pieds normalement plats
t:l.
Mains ( relativement a
Petltes a grandes
Petites do moyennes
Surtout larges (chez les
la
taille du corps et
Noi rs les plus grands)
la longueur des membre)
9.
Téte et crane
Dolichocéphalie modéree '" brdchy-
OOllchocephalie mode rée à
Oolichocéphalie prononcee
Index céphal ique
céphalie marquee
brachycephalle marquee
à mésocéphalie,
brachy-
céphalie rare)
10.
Nez
:
largeur
Moyenne à étroite
Moyenne
Large
Nez
:
hau teur
Moyenne a grande
Sub-moyenne a dU dessus de
Basse a sub-moyenne
Id moyenne
----
- -
U .
Levres
Moyennesa fines
Moyennes ou
legerement plus
Epaisses à
trés épaisses,
epalsses
et plus ou moins éversées
12.
Cou
Moyen a long
r10yen
Moyen à
long
L.....
----------- _.

·19 -
2.4 - Classification de VALLOIS
a - Grand'race australoïde
al - Race australienne: elle englobe toute l'Australie. On note deux types:
. - type carpentarien, type murrayen.
a2 - Race vedda : partie du Ceylan et du Deccan
- type veddoïde
b - Grand'race leucoderme
bl - Race nordique: englobe la Scandinavie et le nord de l'Europe centrale, de la
France à la Finlande. Il y a essentiellement deux types :
- type dalique, type atlantique.
b2 - Race Est-européenne: europe orientale
b3 - Race Alpine: concerne les régions continentales de l'Europe occidentale et
centrale, de la laponie ;
- type lapon.
B4 - Race dinarique : englobe les alpes et les balkans ;
- type norique
b5 - Race anatolienne: Asie mineure jusqu'au Pamir :
- Type arménoïde
b6 - Race touranienne: de l'Oural au Turkestan chinois

.20 -
b7 - Race méditerranéenne: pourtour de la Méditerrannée
- type ibéro-insulaire
- type atlanto-méditerranéen
- type saharien
- type de Riazan
b8 - Race sud-orientale: du Proche orient à l'Inde
b9 - Race indo-afgane : Afghanistan et Inde

blü - Race aïnou : Nord du Japon et Sakhaline
c - Grand'race mélanoderme
Cl - Race mélano-africaine : Afrique au Sud du Sahara
- sous race soudanaise
- sous race nilotique
- sous race guinéenne

- sous race congolaise
- sous race zambézienne


c2 - Race éthiopienne: Ethiopie et Afrique orientale
c3 - Race négrille: Forêt équatoriale
c4 - Race Khoisan : Afrique du Sud


.21 -
c5 - Race mélano hindoue : Inde
c6 - Race mélanésienne: Mélanésie, Australie et Tasmanie
- type papou
c7 - Race négrito : Philippines, Iles Andaman, Malacca, Nouvelle Guinée
d - Grand'race xanthoderme
dl - Race ouralienne: de l'Oural à l'Obi
d2 - Race Nord-Mongole: Sibérie orientale, Mongolie et Mandchourie
d3 - Race centro-mongole : Sibérie centrale, Chine et Tibet
d4 - Race sud-mongole: Sud de la Chine, Péninsule indochinoise
d5 - Race indonésienne: Indochine centrale, Indonésie
d6 - Race polynésienne: Polynésie et Micronésie
d7 - Race esquimau: Côte Nord de l'Amérique, Groenland, Nord-est de l'Asie

.22 -
d8 - Race amérindienne : toute l'Amérique sauf la zone arctique
- sous race nord pacifique
- sous race nord atlantique
- sous race sud pacifique
- sous race sud atlantique
- sous race des pampas
- sous race paléo-amérindienne
L'auteur a subdivisé certains grands groupes raciaux en sous races. en ce
qui nous concerne certaines sous races ou « types» peuvent être confondus, car
présentant les mêmes caractéristiques apparentes, du point de vue somatique.
Dans cette présente étude, il nous semble plus commode de faire apparaître
uniquement les caractères spécifiques apparents. Ainsi, concernant la race
mélanodenne, nous préférons faire abstraction volontairement des sous races,
d'où la classification suivante:
la grand'race mélanodenne :
- la race mélano-africaine
- la race éthiopienne
- la race négrille
- la race khoisan
- la race mélanésienne
- la race négrito.

.23 -
III - DETERMINANTS DE L'APTITUDE PHYSIQUE
3.1- ~néralités
L'aptitude physique reste une notion mal précisée puisque sa définition
s'applique à une multitude de situations, très variées. D'une manière générale, ce
concept est lié à la santé et évoque une bonne maîtrise corporelle, adaptée à la vie
quotidienne. Dans le domaine du sport, l'aptitude physique désigne la capacité
d'utiliser son corps dans un but défini, et plus souvent encore les potentialités
favorables à une perfonnance motrice. Mais la variété des perfonnances est
multiple, et fait appel à des qualités très diverses, et parfois contradictoires. C'est
POurqUOI, à la notion d'aptitude physique générale s'est progressivement
substitué
un
ensemble
de
qualités
qui
sont
autant
de
déterminants
à
l'établissement d'un record.
AMOROS (1830) prend en compte la force, la résistance, l'adresse, l'agilité et le
courage.
DEMENY(1900), différencie les sujets par la vitesse d'exécution du geste,
alors que pour lui le facteur musculaire est peu variable.
Pour HEBERT (1911) le code de la force comprend la résistance foncière, la
vitesse des déplacements, l'adresse d'exécution et les qualités morales.
Pour BELLIN du COTEAU, la valeur physique est détenninée par quatre
facteurs: force, vitesse résistance et adresse.
L'histoire de l'éducation physique est ainsi marquée par la préoccupation
constante d'une classification qui est restée longtemps empirique et subjective.
Une tentative de synthèse est proposée par FLEISHMANN (1964) qui introduit
des facteurs nouveaux, comme l'équilibre et la souplesse. Pour LE BOULCH
(1972), une conduite motrice bien ajustée nécessite, outre la possession de
facteurs mécaniques bien adaptés, la présence de facteurs psychomoteurs. Ces
derniers sont indispensables pour adapter la conduite motrice aux buts définis et
aux variations du milieu. Une taxonomie plus complète du domaine psychomoteur
est décrite par BOUCHARD et Coll. (1972) ou HARROW (1972).

.24 -
Par ailleurs, les physiologistes ont progressivement définit les modalités de
production d'énergie dans le travail méc&llique de l'activité musculaire. Les
possibilités métaboliques du muscle définissent d'une autre manière les
détenninants de certaines perfonnances, d'un certain nombre de grandes
fonctions organiques (cardiaque respiratoire, endocrinienne) alors sollicitées, et
leur intégration correcte est indispensable.
De toutes ces études il se dégage que le concept d'aptitude physique
s'articule à trois composantes: mécanique, neuro-motrice et organique.
,
3.2 - La Composante mécanique
\\i
Elle concerne l'appareil locomoteur dans ses dimensions analytiques. Elle
1
est évaluée par les mesures anthropométriques, la force musculaire et la
i
\\
souplesse.
3.3 - La composante neuromotrice
Elle pennet l'adaptation des éléments mécaniques dans une conduite
motrice adaptée. Cette réalisation nécessite la perception des signaux internes et
externes ainsi que leur interprétation. L'exécution correcte demande une bonne
organisation spatiale et temporelle, et se définit par l'adresse, la dextérité ou
l'agilité. Ce domaine très varié et très important de la psychomotricité n'est pas
étudié dans notre travail.

.26 -
• La résistance
C'est la capacité de soutenir un effort très intense, épuisant le sujet en 1 à 2
minutes comme dans une course de 400 m ou de 800 m. L'énergie trouve sa
source dans la glycolyse anaérobie ou la dégradation du glucose en pyruvate, en
partie transformé en lactate. La puissance de ce métabolisme intermédiaire est
difficile à préciser tandis que sa capacité est déterminante.
L'endurance
C'est la capacité de prolonger plusieurs heures un effort d'intensité
moyenne. Le marathon est l'exemple type de cette modalité. L'énergie est
produite par la combustion des glucides et des lipides, avec consommation
d'oxygène.
Le renouvellement des substrats énergétiques et du comburant est, en
principe illimité. La capacité de ce métabolisme est donc très élevée tandis que sa
puissance impose le seuil d'énergie mécanique produite. L'apport constant
d'oxygène à partir de l'air atmosphérique jusqu'aux cellules et le rejet simultané
de C02 impliquent une participation des deux grands systèmes de transport
ventilatoire et circulatoire.
Les facteurs limitatifs ne seront pas alors uniquement musculaires locaux,
mais pourront se manifester à de nombreuses autres fonctions impliquées dans
l'exercice (pIRNAY, 1979).

.27 -
3.4.a - Unités de mesure et équivalences énergétiques
Le joule est depuis le 1er janvier 1978, t.unité de mesure obligatoire du
système international (SI) pour les quantités d'énergie, de travail, de chaleur etc.
L'équivalence est de 4,18 J pour 1 cal. IL n'est pas évident que l'emploi du joule
en bioénergétique et en nutrition devienne rapidement courant.
L'équivalent énergétique de l'oxygène varie selon le type d'aliment utilisé.
Le quotient respiratoire (VCÛ2/VÛ2) permet de connaître la part de chaque
aliment et de choisir un coefficient énergétique moyen. Classiquement, la valeur
utilisée pour celui-ci lors de l'exercice est de 5 Kca!. par litre d'02 utilisé, soit 21
KJ par litre.
3.4.b - La dépense énergétique au repos
Quand on mesure le métabolisme énergétique chez un individu, on
constate qu'il peut varier notablement en dehors de toute activité motrice et selon
un certain nombre de circonstances : il augmente en période digestive dans les
heures qui suivent l'ingestion d'un repas. L'importance de cette variation est liée
à la qualité des aliments et à la quantité ingérée. Elle s'explique, en partie par le
travail digestif (activité motrice et sécrétoire du tube digestif), mais aussi par le
travail de transformation et d'assimilation des nutriments après leur absorption.
La dépense énergétique supplémentaire correspondant à ce dernier poste (action
dynamique spécifique des aliments : ADS)
n'est pas masquée par l'activité
cellulaire et représente une énergie généralement perdue ; l' ADS dépend de
l'aliment ingéré: elle s'élève à 25 % pour les protides, 7 % pour les lipides, 4 à
5 % pour les glucides. L'influence d'un repas peut se manifester pendant
plusieurs heures.

.28 -
La dépense énergétique augmente également dès que se manifeste une
activité thermorégulatrice pour lutter soit contre le froid, soit contre le chaud.
Lors de l'exposition au froid, le métabolisme peut être multiplié par 4 au
maximum (métabolisme de sommet). L'ADS peut contribuer à la thermogenèse
de réchauffement. Lors de l'exposition en ambiance chaude, la dépense
supplémentaire est nettement plus modeste.
La dépense énergétique varie également selon la position du corps par suite
de la mise en jeu de groupes musculaires plus ou moins importants dans le but de
régler le tonus postural. Ainsi le métabolisme de repos augmente de 5 à 15 % en
position assise, de 15 à 30 % en position debout par rapport à la position
couchée. IL est intéressant de noter que si le niveau de la fréquence cardiaque
augmente dans les mêmes proportions, le débit cardiaque est inférieur à 15 à
20 % en position debout par rapport à sa valeur en position couchée.
Cette variabilité de la dépense énergétique de repos conduit à considérer
une dépense irréductible, minimale, liée au fonctionnement de base des cellules et
des principaux organes: c'est le métabolisme basal ou la quantité d'énergie
dépensée par l'homme au repos, couché, à jeun et placé dans un environnement
calme et thermiquement confortable. Il s'élève à 39 Kcal. soit 45 W.m-2 chez
l'homme et 34 Kcal. ou 4üW.m-2 chez la femme.
* Dépense énergétique et activité physique
L'activité musculaire constitue la cause le plus importante de variation de
la dépense énergétique. Le surcroît d'énergie dépensée en sus du niveau de repos
représente le coût énergétique du travail mécanique fourni : celui-ci peut être
faible, moins de 70 W pour l'activité posturale, ou au contraire très élevé jusqu'à
plusieurs KW comme c'est le cas chez les sportifs de haut niveau, réalisant une
performance à vitesse maximale.

.29 -
Au cours de l'exercice musculaire de type général, tel que la marche, la
course, le pédalage sur bicyclette ou encore un travail à la manivelle le coût
énergétique augmente de façon linéaire avec la puissance, tout au moins jusqu'à
des intensités d'exercice correspondant à 50 % environ de la puissance maximale.
3.4.c - Energétigue des activités physiques
La marche, activité de base, est certainement l'exercice musculaire le plus
pratiqué, parfaitement intégré à l'économie de l'organisme et à la portée de tout
individu valide.
Le coût énergétique de la marche à faible vitesse est relativement élevé. Il
est minimal entre 1,0 et 1,4 ms-l. Ainsi, à l'allure de 4,5 Km-l, il s'élève à 2,3
Jkg-1m-1 il augmente progressivement au delà de 5km.h-1 et à partir de 8km.h-1
dépasse le coût énergétique de la course. La marche de compétition est d'un coût
énergétique plus faible que celui que l'on pourrait déduire par extrapolation de la
courbe de marche naturelle ; elle représente un compromis entre celle-ci et la
course (DI PRAMPERO)
3.4.d - La course
Le coût énergétique d'une course est une fonction linéaire de la vitesse tant
que celle-ci ne dépasse pas 20 km.h-I. Autrement dit le coût net du mètre
parcouru par unité de
poids corporel est une constante indépendante de la
vitesse. Le coût énergétique de la course s'élève au dessus de
la dépense de
.repos à environ 4,8 Jkg-1 . Pour une vitesse modérée donnée, la dépense
énergétique est de 5 à 7 % plus élevée chez l'individu non entraîné que chez
\\' athlète ; elle est plus grande chez l'enfant que chez l'adulte sans qu'il soit
possible de préciser la part d'une mauvaise technique ou celle d'une différence de
dimensions; elle augmente enfin avec la pente.

.30 -
Cependant, dès que la vitesse est supérieure à 20km.h-l, le coût
énergétique du mètre parcouru, en terrain plat, augmente comme le carré de la
vitesse. Il est aussi possible d'estimer la dépense énergétique que représenterait,
pour un athlète de 70 kg, le parcours des différentes distances classiques en
terrain plat, à la vitesse atteinte lors de perfonnances remarquables effectuées par
des athlètes.
L'énergie dépensée lors d'une course est fortement influencée par la
résistance offerte par l'air à l'avancement du coureur. Lorsqu'il doit lutter contre
le vent, celui-ci peut entraîner une dépense supplémentaire de 28 % pour un vent
de 10 m.s-l et 64 % pour une vent de 14 m.s-!. On voit en conséquence, l'intérêt
pour un coureur, de courir à l'abri du vent derrière un autre coureur. A l'inverse,
les records de vitesse ne sont pas homologués quand la vitesse du vent favorable
dépasse 2 ms-l.
Pour une vitesse donnée, la dépense est fonction de la grandeur de la
foulée. Pour des courses de longue durée, chaque coureur adopte spontanément
une longueur de foulée la plus économique. En revanche, pour les courses de
courte durée, le coureur choisit la foulée la plus efficace, celle qui lui pennettra
d'aller le plus vite bien que cela soit moins économique; il a alors tendance à
allonger sa foulée.
Le coût énergétique de la course à pied joue un rôle important dans la
perfonnance des athlètes de haut niveau spécialisés dans les courses de longue
durée, lesquels ont tous sensiblement la même consommation maximale
d'oxygène En effet, il peut varier d'un athlète à l'autre de sorte que, à aptitude
égale l'athlète ayant le plus faible coût énergétique peut courir le plus vite. La
vitesse maximale lors d'une épreuve de longue durée répond à la fonnule donnée
par DI PRAMPERO et Coll.

.31 -
3.4.e - Le Rendement Mécanique
Le rendement mécanique est défini comme le rapport de l'énergie
mécanique (W) produite à l'énergie dépensée. Il s'agit d'Wl nombre sans
dimension qui ne peut être qu'inférieur ou égal à l'Wlité. Suivant que l'on
considère la consommation d'oxygène brute, ou nette (c'est-à-dire dont on a
retranché V02 de repos), on définit le rendement brut (RB) et le rendement net
(RN) tels que :
RB=KW/V02
RN=KW /
V02
Si le travail mécanique West exprimé en lU et la consommation
d'oxygène en ml, la valeur de K est proche de 50.
Les relations entre la consommation d'oxygène (brute ou nette) et la
puissance permettent de comprendre les variations du rendement avec la
puissance. Si l'on considère le rendement brut, il est d'abord faible puis augmente
et passe par Wl maximum avant de diminuer aux puissances élevées. Le
rendement net est à peu près constant, de l'ordre de 20 à 25 % pour les
puissances inférieures à 50 % de la puissance maximale; il diminue au delà. Dans
les deux cas, la diminution du rendement aux puissances élevées est liée à
l'utilisation par le muscle des réactions anaérobies et à Wle diffusion de l'activité
musculaire à des groupes voisins.
Dans les activités où la composante statique est importante, le rendement
tend vers des valeurs proches de zéro ; il est même nul au cours du frisson
thennique. Le meilleur rendement est observé chez l'homme lors de l'exécution
de mouvements rythmés à Wle fréquence ni trop basse ni trop élevée. Sur des
fragments de muscle isolé on peut observer des rendements nettement plus élevés
entre 45 et 50 %.

.32 -
On peut expliquer la différence entre le rendement apparent d'un muscle
intégré à l'organisme et son rendement réel, toujours supérieur mais difficilement
mesurable, par les faits suivants :
- dans l'équation du rendement, le numérateur (W) est sous-évalué. En effet, au
travail mécanique fourni au milieu extérieur, exprimable en unité physique, il
conviendrait d'ajouter le travail interne, dont l'évaluation prend en compte
l'énergie cinétique liée au déplacement et à la masse des différents segments
corporels. Ainsi, pour un travail sur bicycle à la puissance mécanique de 150 W
a-t-on pu calculer les valeurs respectives suivantes des rendements brut, net et
vrai = 19,22 et 30 %
- Inversement, le dénominateur (V02) est surévalué. Le volume d'oxygène
consommé en excès par rapport au repos, l'est principalement par les muscles
réalisant le travail dynamique moteur, seu~ pris en compte. La partie restante, non
négligeable, l'est par les mêmes muscles lorsqu'ils réalisent un travail dynamique
résistant, par d'autres muscles impliqués dans des contractions posturales ou des
fixations articulaires, ou encore par la musculature cardiaque et respiratoire plus
sollicitée au cours du travail que lors du repos.
La difficulté de mesurer le travail mécanique oblige parfois à déterminer
l'efficacité d'une activité en évaluant la dépense d'énergie nécessitée par cette
activité et en recherchant les conditions pour lesquelles la dépense d'énergie sera
minimale (donc le rendement meilleur). Par exemple, il est coûteux de marcher à
petits pas rapidement ou à grandes enjambées mais à pas lents. Il existe en
revanche, une valeur optimale de l'amplitude et de la fréquence du pas pour
laquelle la dépense est minimale.

.33 -
3.4.f - Mesures de l'Aptitude Physique et Limites
L'évaluation de l'aptitude physique s'avère nécessaire lorsqu'il faut
conseiller les hommes actifs dans le choix de leur travail, surveiller les athlètes
lors de compétitions sportives, entre autres. L'appréciation quantitative et
qualitative de l'aptitude physique reste un problème très difficile. En effet, cette
notion globale varie selon l'intensité, la durée, la diversité des tâches musculaires
à accomplir. Le niveau atteint peut encore dépendre des conditions sociales et
psychologiques environnantes. Les éléments fondamentaux qui la caractérisent
doivent comprendre la force, l'adresse, la vitesse, l'endurance, etc.
Cependant, lorsque les gestes très spécialisés sont exclus, une qualité
physique plus générale, plus commune, indispensable à la plupart des activités et
des individus se dégage; c'est l'endurance, qui permet la réalisation prolongée
d'activités intenses, mettant en jeu des masses musculaires étendues. Nous
assimilerons l'endurance à la notion d'aptitude physique.
Pour apprécier l'aptitude physique deux méthodes peuvent être mises en
oeuvre. La première consiste à faire exécuter un exercice déterminé et à mesurer
la performance musculaire. Les grandeurs étudiées seront par exemple le temps
minimum pour parcourir une distance précise ou la distance maximum parcourue
en un temps défini. Cette méthode consiste en fait à apprécier l'énergie
mécanique maximum que l'individu peut fournir dans un temps donné. Mais le
travail mécanique résulte obligatoirement de l'utilisation d'une source d'énergie
qui, dans le muscle provient de transformations biochimiques. D'où la seconde
méthode : l'activité musculaire peut aussi s'apprécier par la quantité d'énergie
chimique utilisée. Il est ainsi possible de déterminer l'aptitude physique, et plus
particulièrement l'endurance, par les exigences et les limites du métabolisme lié à
l'exercice musculaire.

.34 -
L'énergie immédiate mise à la disposition des myofibrilles est fournie par
l'hydrolyse de l'adénosine triphosphate (ATP) en adénosine diphosphate (ADP)
et phosphate inorganique. Cette transformation chimique est couplée directement
à la déformation des protéines contractiles et engendre la production d'énergie
mécanique. La restauration de l'ATP peut se faire sans l'intervention de
l'oxygène. La resynthèse de l'ATP se réalise alors aux dépens de l'hydrolyse de
la phosphocréatine ou des transformations du glucose en acide lactique.
Cependant les réserves d'énergie anaérobie ainsi disponibles au sein du muscle
sont très faibles et limiteraient fortement la durée de l'activité musculaire.
Lorsqu'il se prolonge le travail trouve obligatoirement son énergie dans des
transformations biochimiques qui utilisent l'oxygène. Ainsi, l'endurance, c'est-à-
dire l'aptitude physique, peut se mesurer par l'utilisation de l'oxygène et sa limite
définie par la consommation maximum d'02.
La capacité d'effectuer un travail musculaire intense, généralisé et durable
est en excellente corrélation avec la consommation maximum d'02. Pareille
corrélation a été établie en laboratoire lors d'épreuves sur ergomètre. Elle se
vérifie également lors des performances sportives dans les spécialités de fond.
Les champions de courses de fond, à pied, en ski, sur vélo, etc. présentent tous
une consommation maximum d'02 exceptionnelle.
Toutefois, tous les gestes sportifs sont loin d'être subordonnés au
métabolisme de l'oxygène. Très souvent, au contraire, le travail mécanique est
produit par les transformations chimiques anaérobies susceptibles, pour un temps
court, de fournir une grande quantité d'énergie. Il en est ainsi dans les courses sur
faibles distance, dans les lancers, les sauts etc. Dans d'autres activités encore,
particulièrement dans les sports d'équipe, les qualités techniques, tactiques et
psychologiques conditionnent la performance au même titre que les qualités
physiques et les possibilités d'utilisation de l'oxygène. Dans ces circonstances, la
corrélation entre performance sportive et la consommation maximum d'02 n'est
plus évidente.

1
1
.35 -
1
* Définition et signification de la consommation maximum d'02
La consommation d'02, phénomène cellulaire, se réalise à l'intérieur des
1
mitochondries. Toutefois, les réserves locales d'oxygène sont particulièrement
1
faibles. La poursuite du métabolisme aérobie implique nécessairement un apport
continu à partir du milieu extérieur. Les modifications de la consommation
1
cellulaire d'oxygène se répercutent sur les différents systèmes qui assurent son
transport depuis l'air atmosphérique jusqu'à la cellule. La prise d'oxygène au
1
niveau de la bouche par la ventilation s'identifie souvent avec la consommation
1
d'oxygène. Ces deux valeurs ne sont cependant équivalentes qu'au cas où les
régimes métaboliques et ventilatoires sont stables.
1
La consommation d'02 globale (V02) varie suivant l'activité du sujet:
elle augmente fortement avec l'exercice musculaire. Lorsqu'un travail est
1
modéré, la consommation d'02 reflète exactement la puissance mécanique
1
développée et lui est directement proportionnelle. Toutefois, l'accroissement de
consommation d'02 est moindre lorsque les exercices deviennent intenses; cette
1
absence de proportionnalité directe est longtemps restée imprécise en raison des
difficultés techniques de mesure. HILL et coll. (1924) ainsi que BALKE (1954)
1
ont étudié la consommation d'02 pendant des exercices très intenses mais n'ont
1
pas cherché à définir les relations précises qui lient l'intensité de l'activité
musculaire à la V02. ROBINSON (1938), le premier a mis l'accent sur le
1
plafonnement de la consommation d'ü2 qui survient lors des exercices
musculaires exhaustifs. Dans la suite, ASTRAND (1952 - 1956), TAYLOR ainsi
1
que MITCHELL (1958) ont précisé la signification de la consommation d'02 et
1
de son évolution lors des exercices intenses: la consommation d'02 cesse alors
d'être proportionnelle à la puissance développée ; la consommation d'02
1
plafonne à une valeur maximum constante au-dessus de laquelle on observe plus
aucune augmentation, quel que soit l'accroissement du travail mécanique.
1
1
!li
L.

1
1
.36 -
1
Tous les autres admettent dès lors, que la consommation maximum d'a2 se
définit comme le débit le plus élevé d'a2 qu'un sujet peut prélever et utiliser lors
1
d'un exercice musculaire généralisé et intense conduisant à l'épuisement en 2 à 6
mm.
1
La consommation maximum d'a2 représente le critère le plus utilisé pour
1
estimer l'aptitude physique. Elle est constante pour chaque sujet placé dans les
mêmes conditions. Sa valeur dépend notamment de l'âge et du sexe ainsi que du
1
degré d'entraînement physique. De nombreuses études ont pennis de fixer les
valeurs moyennes de différentes populations. Chez l'homme normal de 20 à 30
1
ans, la consommation maximum d'a2 atteint environ 50 mllminJkg.
1
Chez le leucoderme, la consommation maximum d'a2 augmente avec l'âge
jusqu'à 20 ans. Au delà de cet âge, elle se réduit progressivement pour atteindre à
1
60 ans environ 70 % de la valeur mesurée à 25 ans.
En dessous de 12 ans, il n'y a pas de différence entre les filles et les
1
garçons. Au delà de cet âge, la consommation maximum d'a2 est plus faible chez
1
la femme d'environ 25 à 30%
La consommation maximum d'a2
atteint chez certains athlètes
de fond des
1
valeurs exceptionnelles dépassant 80 mllminlkg. Les variations individuelles
résultent en grande partie de facteurs génétiques différents, mais la consommation
1
maximum d'a2 peut être modifiée par l'entraînement. L'accroissement atteint en
1
général 15 à 20 % . Mais le bénéfice de l'entraînement dépend de l'état initial du
sujet et de son degré d'activité physique La consommation maximum d'a2 varie
1
peu chez les athlètes de fond qui s'adonnent depuis plusieurs années à une
activité physique très intense. Par contre, une très grande amélioration peut être
1
obtenue lorsque l'entraînement fait suite à un alitement prolongé.
1
En
dehors
de
l'appréciation
actuelle
de
l'aptitude
physique,
la
consommation maximum d'a2 permet d'étudier l'influence de
certaines
1
circonstances particulières sur l'adaptation à l'exercice musculaire.
1

1
1
.37 -
1
La consommation maximum d'D2 est encore utilisée pour rechercher
l'effet de certains médicaments sur les réactions physiologiques à l'exercice
1
musculaire intense. Elle reste inchangée après ingestion d'amphétamine. Par
contre les bloqueurs adrénergiques réduisent les performances cardiaques et la
1
consommation maximum d'D2.
1
Il faut toutefois bien savoir que, malgré sa grande utilisation comme critère
d'aptitude physique, la signification physiologique de la consommation maximum
1
d'D2 n'est pas entièrement précisée.
Les facteurs qui limitent la consommation maximum d'D2 restent très
1
discutés. Selon RDWELL et coll. le sang artériel n'est pas complètement saturé
1
lors des efforts maximum, témoignant d'un fonctionnement inadéquat de
l'appareil ventilatoire. Pour SHEPHARD (1958), la diffusion alvéole-capillaire
1
pourrait devenir insuffisante particulièrement à haute altitude. Cependant, le
facteur limitatif est le plus souvent attribué au fonctionnement de l'appareil
1
circulatoire, le transport d'D2 pour le sang devenant insuffisant pour accroître
1
davantage sa consommation au niveau du muscle. Pour MITCHELL ainsi que
pour SHEPHARD, la pompe cardiaque paraît incapable d'accroître davantage le
1
débit sanguin. Pour ASTRAND, les muscles périphériques ont un système
circulatoire insuffisant pour accepter la totalité du débit sanguin.
1
Plus récemment, DDLLet coll. ainsi que HDLLDSZY ont émis l'hypothèse
1
d'une limitation de la consommation d'D2 au niveau du métabolisme cellulaire.
Les chaînes d'oxydoréduction fonctionneraient à leur vitesse maximum et seraient
1
incapables de métaboliser tout l'D2 que le sang apporterait en surplus, même
dans les efforts maximum.
1
1
1
1

1
1
.38 -
1
Chaque étape du transfert de 1'02 dans l'organisme est ainsi évoquée
comme facteur limitant la consommation d'02. Mais les divergences de la
1
littérature résultent en grande partie de la diversité des conditions expérimentales
envisagées. Le plus souvent, les conclusions des auteurs restent à l'état
1
d'hypothèse formulée à partir d'expérimentations parcellaires. Le caractère
1
fragmentaire des études concernant la consommation maximum d'02 résulte des
grandes difficultés de réunir toutes les conditions indispensables à pareille
1
recherche. L'exercice musculaire, généralisé à tous les segments corporels, doit
être poursuivi jusqu'à l'épuisement du sujet afin de solliciter à son maximum et
1
avec certitude le métabolisme aérobie. Ces exigences demandent de la part du
1
sujet une collaboration d'autant plus parfaite que les conditions expérimentales et
les instruments de mesure ajoutent par leur contrainte supplémentaire un inconfort
1
marqué et parfois des risques non négligeables. Les dangers des épreuves en
limitent d'ailleurs très souvent la réalisation et la répétition chez des sujets sains.
1
En raison des mouvements corporels qu'ils impliquent et de l'instabilité des
1
conditions expérimentales qu'ils entraînent, pareils exercices musculaires intenses
accentuent grandement les difficultés techniques de mesure. Tous ces impératifs
1
rendent l'expérimentation chez l'homme sain particulièrement difficile et
expliquent pourquoi la limitation de la consommation maximum d'02 n'a pas
1
encore reçu d'interprétation ferme.
1
1
1
1
1
1
r


1
.39 -
1
IV - OBJET DE L'ETUDE
1
Par définition les individus de races différentes présentent des particularités
1
anatomiques qui caractérisent l'aspect extérieur du corps. La distinction est
évidente pour la couleur de la peau, la forme des yeux, la largeur du nez... Par
1
contre, la physiologie et la personnalité n'interviennent pas dans la détennination
.
habituelle de la race.
1
Il est toutefois permis de penser que des différences anatomiques raciales
1
sont accompagnées de particularités de comportement et notamment lors de
différents types d'efforts musculaires.
1
L'objet de l'étude sera de rechercher chez l'homme jeune de race mélano-
afiicaine, les aptitudes particulières à l'exercice physique. Ces qualités sont
1
comparées aux caractéristiques de leucoderme de même âge.
1
Dans notre travail, il ne nous a pas été possible d'aborder tous les aspects
de l'aptitude physique. La composante neuromotrice ne fait pas l'objet de notre
1
étude, et a été entièrement écartée. Parmi les facteurs mécaniques, seules les
mesures anthropométriques seront réalisées, tandis que
la souplesse et les
1
qualités musculaires locales ne seront pas retenues. Nous étudierons en détail la
1
composante organique et les qualités fonctionnelles qui découlent des modalités
de production de l'énergie, et plus particulièrement l'endurance, le sprint et la
1
détente.
1
1
1
1
1
r

, ~
..
1
.40 -
1
V-METHODES
1
S.1 - SUJETS
1
Tous
nos
sujets
sont
des
étudiants
de
l'Université
de
LIEGE
1
(BELGIQUE), volontaires et avertis du contenu des épreuves Un examen médical
préalable vérifie l'absence de contre indication à l'effort. Il comprend un examen
1
clinique, une spirographie, un électrocardiogramme de repos et d'effort.
Nous avons écarté les sujets dont le poids corporel s'écarte de plus de 15
1
% du poids théorique, selon la formule :
1
poids théorique = taille - 100 - (T - 150) /4
L'entraînement est susceptible de modifier les qualités physiques, c'est
1
pourquoi nous avons estimé la participation actuelle ou antérieure des sujets à une
activité sportive. Les sujets sont ainsi classés en quatre catégories.
1
* La première comprend les sujets complètement sédentaires, dont l'activité
1
physique actuelle et antérieure est nulle.
* La seconde comprend les sujets qui sont actuellement sédentaires, mais ont
1
antérieurement participé à des activités physiques de loisir.
* La troisième comprend ceux qui, antérieurement ont suivi un entrâmement
1
régulier, avec compétitions, mais qui ont arrêté cette pratique depuis au moins un
1
an ; ou encore ceux qui actuellement participent à des activités de loisir.
* La catégorie 4 comprend les sportifs qui, actuellement suivent entraînements et
1
compétitions.
Seuls les étudiants des catégories 2 et 3 sont retenus. Nous avons éliminé
1
les extrêmes. Ceux qui participent actuellement à des compétitions sportives
1
peuvent modifier les résultats moyens, par le développement d'une qualité
physique. Ceux qui ont toujours été sédentaires sont de plus incapables de
1
réaliser les tests de façon satisfaisante.
1

1
.41 -
1
En définitive, 24 étudiants blancs et 18 étudiants noirs sont examinés. Les
caractéristiques biométriques sont présentées dans le tableau 5.1. Le degré
1
d'entraînement de nos sujets dans les deux groupes est satisfaisant.
1
VOIR TABLEAU 5.1 Caractéristiques biométriques et degré d'entraînement des
1
sujets
1
5.2 - BIOMETRIE
1
5.2.a - Taille et dimensions linéaires
La taille est mesurée en position debout, talons joints au sol, dos à la toise
1
et le corps en contact avec le mur par quatre points d'appui postérieurs (talons,
1
fesses, dos et tête).
Le membre supérieur est mesuré en position assise par la distance entre
1
l'acromion et l'extrémité distale du médius. La valeur totale est divisée en ses
trois éléments : le bras est la distance entre le bord externe de l'acromion et
1
l'interligne radio-huméral ; l'avant-bras est la longueur du radius entre son
1
extrémité supérieure (tête radiale) et son extrémité inférieure (apophyse styloïde);
la main comprend la distance entre cette apophyse styloïde et l'extrémité distale
1
du médius.
Le membre inférieur est mesuré en position debout à partir de l'épine
1
iliaque antéro-supérieure et le sol. Le membre inférieur est divisé en ses trois
1
segments: cuisse, jambe et pied. Les repères pour ces mesures sont l'interligne
du genou et la malléole externe. L'appréciation de la dimension des membres
1
inférieurs est également obtenue par la différence entre la taille debout et la taille
assis (indice cormique). Toutes les mesures sont obtenues au moyen d'un
1
anthropomètre de MARTIN, avec une précision de 1 mm.
1
1

Tableau 5.1
N
--1"
Caractéristiques biométriques et degré
d'entraînement des sujets.
VARIABLES
LEUCODERMES
MELANODERMES
DIFFERENCE
n
= 24
n
-
- 18
AGE ans
23
24
N S
TAILLE cm
176.4
176 .2
N S
POIDS kg
72,2
69.1
N S
CAT.
II
18
15
N S
CAT.
III
6
3
N S
_T'
.,,- - - - - - ..... - - - - - - - - - - - -- ~-

1
1
.43 -
1
La hauteur du tronc est estimée par la taille assise. Ses proportions seront
1
établies au niveau du thorax par le diamètre biacromial, ou distance entre les
extrémités distales des deux acromions, et au niveau du bassin par le diamètre
1
entre les deux crêtes iliaques. Les mesures des diamètres sont effectuées au
1
moyen d'un compas spécial (SIBER HEGNER), donnant une précision de 1 mm.
1
5.2.b - Poids et composante
Le poids est mesuré chez le sujet à jeÛll, vêtu uniquement d'un slip et d'un
1
short sur une balance médicale, avec une précision de 100 grammes.
1
La masse musculaire est calculée à partir de quatre circonférences (bras,
avant-bras, cuisse et jambe) selon DRINKWATER et ROSS (1980).
1
SR2.T.K
R = rayon maigre moyen des quatre circonférences
1
T = taille
K
1
= constante soit 6,5
La masse graisseuse est calculée d'après la mesure des plis cutanés. Trois
1
formules sont utilisées:
* la formule de SLOAN, qui tient compte de deux plis cutanés cuisse et sous-
1
scapulaire
0,43 xl + 0,58 x2 + 1,47
1
Xl = pli cutané de la cuisse
1
X2 = pli cutané sous-scapulaire
* la formule de DURNIN et WOMERSLEY (1974) à partir de quatre plis
1
cutanés (triceps, biceps, sous-scapulaire et iliaque).
* la formule de CARTER (1982), utilisant six plis cutanés (triceps, sous-
1
scapulaire, iliaque, abdomen, cuisse et mollet) :
1
% graisse = 0,1051S + 2,585
1

1
1
.44 -
1
Les mesures des plis cutanés sont effectuées du côté droit, au moyen d'une
pince de HARPENDEN, donnant une précision de Imm. La masse maigre est
1
obtenue par soustraction du poids total et de la masse graisseuse.
1
5.2.c - Proportions corporelles
1
A la taille seront rapportées la dimension des membres supérieurs et des
1
membres inférieurs, le diamètre du bassin et du thorax, ainsi que le poids corporel
1
total. Certains indices sont choisis selon VANDERVAL (1980).
1
Indice cormique = Taille assis / Taille debout
1
Indice crural = Longueur jambe / Longueur cuisse
1
Indice brachial = Longueur avant-bras / Longueur bras
1
Diamètre du thorax / Diamètre du bassin
1
1
Indice pondéral inverse = Taille / Poids
1
Surface cutanée obtenue à partir du poids et de la taille, selon du BOIS et du
BOIS (1916)
1
S = P0,425 x TO,725 x 71,84
1
5.2.d - Types morphologiques
1
En dehors des mesures analytiques, il est intéressant de donner une
appréciation globale synthétique des sujets. Deux méthodes d'approche sont
E
disponibles: la typologie et le profil signalétique.
'"