Université de Provence
Centre d'Alx-11arse'llle 1
U.F.R. CIvilIsations et Humanités
Brahim DIOP
la politique de recherche en archéologie
médiévale rurale en France.
Situation et perspectives
thèse de doctorat nouveau régime soutenue le 20 .lui llet 1990
sous la direction de MademoIselle G. Démians d'Archirnbaud,
Professeur à l'Unlvers1té de Provence
Membres du Jury:
1. Bah
G. Démjans d'Archimbaud
J. Devisse
C. Boure1de 1a Ronc ière
UnlversHé de Provence
Centre d'Alx-Marsellle 1
UJ,R. Civilisations et Humanités
Brehim DIOP
la politique de recherche en archéologie
médiévale rurale en France.
Si tuati on et perspectives
thèse de doctorat nouveau régime soutenue le 20 .lui llet 1990
sous la direction de Mademoiselle G. Démians d'Archirnbaud,
Professeur à l'UnIversité de Provence
Membres du jury:
T, Bah
G. Démians d'Archimbaud
J. Devisse
C. Boure 1de 1a Rone ière
INTRODUCTION
DEDICACES
A Michel Fixot,
Responsable
du
Laboratoire
d~Archéologie
Médiévale
Méditerranéenne pour
son amitié,
sa disponibilité
et son
soutien constant,
et
en
hommage
à
la
qualité
de
ses
observations,
critiques
et suggestions
tout
au long de ce
travail.
A la famille Boggio-Pola,
qui
nous
a
adopté
comme son
fils
et
en
hommage
à
sa
générosité et à
son soutien constant,
discret et
précieux .
...
4
Tel',ter d'évaluer
la
si t uat iOl'l
de
la
recherche
el'.
archéologie
Médiévale
rurale
el't
après
"-~
d écel'Il'. i es
d' i l'tt el',ses
activités
est
difficile.
Ess~yer
de proposer des perspectives en est
une
autre.
Surtout
pour un
jeune étudiant étranger qui,
avant
de s'engager
dans ce travail,
n'avait
jaMaIS fait
d'études
d'histoire et d'archéologie Médiévale européenne.
Tel est
el'I tout
cas
le pari engagé sur
les conseils,
l'appui
bienveillant
et
les encouragements constants de G.
DéMians d'ArchiMbaud,
notre directrice
de thèse,
M.
Fixot
et C.
de
la Roncière.
Leur
iMpulsion a
été déterMinante.
L'el'Ijeu
est
difficile
et
explique
~;;al'ts
doute
l'orientation donnée à
ce travail.
Aborder
la
situation de
la politique de recherche en
archéologie médiévale
rurale en
France exige à
notre avis
deux cOl'tditiol'.s
:
1.ll',e étude SUt~ la
IC'l'.gue dut~ée et
des al'.a-r
lyses comparatives avec
l'étranger,
seules méthodes aptes à ~
permettre une saisie globale.
Aussi
a-t-il
fallu,
dal'Is
ul'.
premier
temps,
suivre
l'évcolutiol" de
la recherche archéologique,
depuis
l'époque
classique avec
les pt~emiet~s "di lettal'.tes"
jusqu'a l'tOS jours
avec la politique de sauvetage,
essayant de saisir les dif-
férentes
phases
de développement
et de déclin:
vandalisme
sous toutes
ses formes,
dispositif réglementaire,
sauve-
garde du patrimoine et orientation de recherche.
Cette étude
sur
la
longue durée est ensuite complétée
par ul'te
al'Ialyse des recherches allemal'.des,
briil"'al'.l',iques et-l--
po 1c:Ol'.a i ses
les grandes opérations de fouilles étant appa-
rues très
tôt dans
ces pays
(dès
les
années trente pour ~
.. l' Allemagl'"le et
après
la
Guerre
pc.ur
les
deux
autres) •
Quelques recherches
novatrices nous
ont
parfois
amené
à
-..
faire des
allusiol'"ls à
l'EspagY'le et
à
l ' I t a l i e .
Mais
il
s'agit
là
d'expériences entreprises
par des équipes fran-
çaises en collaboration avec des nationaux.
a
fallu
recenser et
analyser
l'ensemble des
opérat iOY'ls de
fouilles médiévales
menées en
milieu rural
dernières décennies afin de dégager
les diffé-
rentes orientations
de
la
recherche actuelle,
de déceler
disparités et
déséquilibres et
de Pl"'oposer
des
perspec-
t ives.
Le pari
de cette recherche a
donc été de se fonder sur
une documentation
récemment
recueillie,
parfois partielle
et
fragmentée
certes,
mais
jamais
arrêtée.
après
année,
certaines
disparités s'estompent
et
de
l'"louvelles
fouilles apportent
des l"'ésul tats
complémentaires,
parfois
même contradictoires.
Aussi
les conclusions auxquelles nous
avoY'ls about i
Y'le peuvel'"lt-elles être qLle pal"'t ielles et
pl"'c,-
visc.i res.
La plupart
des données chiffrées sur
lesquelles repo-
sent nos
analyses sont
tirées d'uY't
inventaire
que
nous
avoY'ls
effect ué
les
"chl"'oY'liques
de
fouilles"
d' "Archéolgie médiévale",
les "il'"l'formatioY'ls" de
"Gallia"
et
"Gal lia-Informat ions".
Elles
ne sont certes pas totalement
représentatives de
la réal ité.
Elles reflèteY'lt
cepeY'ldal'"lt
re l at i verl1eY'lt
de
chiffres officiels
nous pensons
que ces données sont
très
fiables
d'autant
qu'elles
correspondent
à
l' eSSOl"' des
recherches de
reflètent simultanément
les déséquilibres et
les efforts de
redressement
tout
récemment
entrepris.
j
Une telle
recherche est
nécessairement
longue,
déli-
cate et
complexe,
surtout
si
l'on
ne dispose
grande expérience de
la pratique archéologique.
Le terrain
peut en
effet
aider
à
mieux
comprendre la
définition de
certaines problématiques et
méthodologies.
·Dès le
début de
nos recherches,
nous avons été inté-
grés dal'".s
l'équipe du
Laboratoire d'Archéologie Médiévale
Méditerranéenne et
avons bénéficié
du soutien matériel et
théorique constant
de l'ensemble du personnel:
participa-
tion à
de nombreuses
fouilles
comme
au
Thoror,et
et
à
Sil vacar,e sous
la direction
de
M.
Fixot
ou
d'Rnoïa
(Espagne)
sous la
direction de J.
Thiriot
;
étude
du matériel
cc.rnme ce 1 u i
très
de
l ' atel ier
de
potier de
Saint-Gilles-du-Gard sous
la
direction
de
M.
Leenhardt
;
recherches
ethno-archéologiques
comme
celles
menées en
Espagne du
Nord
darls
l' "Act iorl
Irltégrée" ou
erlcore archéologie
du
paysage
comme
celle
entreprise sous la direction de P.
Leveau autour de l'Etang
de Berre
et dans
la basse
vallée de l'Arc,
dans- le cadre
d'une A.T.P.
etc.
Ces différentes
activités que
les nombreuses visites
de sites
et de
char.tiers "majeurs"
et surtout
dans la région ont complétées,
nous ont
permis à
la fois de
nous familiariser
avec les
difficultés de
la recherche de
(difficultés
matérielles
certes,
mais
surtout
d'interprétation)
et
de comprendre l'évolution des problé-
matiques et
des méthodes d'approche sur un site spécifique
et
par delà
la définition d'une stratégie nationale.
-
Recherche à
la fClis
théc.rique et
pratique donc,
qui
nous a
conduit
en
bierl des
cas,
à
chercher nos exemples
-;
dans la
région,
car
nous
les
connaissons mieux.
Et c'est
peut-être là
llY"le
lacune,
pour une
recherche qui
se veut
à
l'ensemble du territoire français.
--
Mais nous ne
la jugeons pas ainsi.
Quoi
de plus normal
d'ailleurs que de
spécificité
dans
Ce
eY"ltrepris à
Aix-en-Provence ne
devrait-il
pas
avoi l"~
uY"le
teinte provençale,
au moins en partie?
L'envergure et
l'actualité de
la question exigent
une
documentation énorme,
réceY"lt e
et
reY"louve l ée.
Les bibliothèques
de
l'Université
sont
particulièrement
pauvres,
du
moins concernant
la période médiévale.
Dans le
commerce,
les ouvrages sont
relativement chers surtout
pour
des étudiants
dont
les
moyens
sont
modiques.
ouvrages,
certains
articles Y"1'OY"lt
pli eY"1
cOY"lséq ueY"lce êt re
cOY"lsultés.
Nous
avoY"ls emplc.yé
daY"ls ce cas les
"chl"~oY"liques
de fouilles"
d' "Archéologie médiévale",
les
iY"lformatioY"ls de
"Gallia" ou "Gall ia.-Informat ions".
CepeY"ldaY"lt
grâce à
l'aide
de notre
directrice de
thèse et
à
M.
Fixot,
nous avons eu
accès à
de nombreuses publications et
même à
celles qui
ne
sont encore
qu'à
l ' é t a t
dactylographié,
en attendant
leur
parution.
Nous
leur en sommes une fois encore particulière-
ment
reconnaissant.
Nous avons
également
bénficier des échanges de points
de vue
al~COl\\l"~S des l"~éuY"lioY"ls du G.00'34
Sociétés et cadres
1
de
vie
au
moyen-âge.
Approches
archéologiques.
du
coll oq '.le
de l~ Société?'
d'Archéolc1gie
Médiévale cOY"lsacré aux l"~echerches entreprises daY"ls
le cadre
du
G.OOSi4
sur
le
thème
L~environnement
des
églises
rurales et
la topographie
religieuse des campagnes médié-
vales a
été décisive pour Y"IOUS,
Y"IOY"I seu l emeY"lt
€W'.
ra i SOY"I de
nos COY"lt act s
et de
nos discussions
avec quelques archéo-
8
logues sur
leurs recherches,
mais surtout en raison de la
richesse et de la diversité des interventions.
Il est sans doute impossible d'énumérer ici tous ceux,
qui
nous ont apporté leurs suggestions,
critiques,
conseils
et
encouragements.
Faut-il
au
moins
citer
ceux
dont
l'action directe a
permis l'achèvement de ce travail.
Tout d'abord Melle G.
Démians d'Archimbaud et M.
Fixot
qui,
dès
notre arrivée
en France,
nous ont
intégré dans
l'équipe du
L.A.M.M.,
avec tout ce que cela comporte comme
privilèges.
Sans leur aide, leur disponibilité,
leur compré-
hension et
leur patience,
sans la
qualité de
leurs cri-
tiques,
suggestions
et observations,
ce travail
n'aurait
jamais
été
mené
à
son
terme.
Qu'ils
trouvent
ici,
l'expression de notre profonde gratitude.
Ces remerciements
aussi
à
C.
de
la Roncière qui
n'a jamais
cessé de
se soucier
de notre situatipn depuis
notre arrivée
à
Aix,
cherchant
toujours à
nous aider et
à
nous soutenir très discrètement.
Ils VOYlt
aussi
à
l'ensemble du
personnel du
L.A.M.M.
en
particulier
M.
Leenhardt,
J.
Thiriot et L.
Vallauri
(nos maitres pour les
études
céramologiques)
J.-P.
Pelletier,
D.
Foy
et
D.
Rouvier,
dQYlt
l'amitié,
la
dispoYdbilité,
les coy,seils et
les encouragements
ont toujours
créé en nous le stimulant
nécessaire à
nos recherches
;
-
au personnel
de la D.R.A.H.
d'Aix
pour nous avoir permis
de consulter certains documents.
...
Que notre
chère épouse
et amie qui n'a jamais ménagé
ses efforts pour nous aider et nous soutenir en des moments
9
di ffici les,
tt~ouve
ici
l'expression
de
nos
plus
vifs
remerc i emer.t s.
--
C'est dire
que cette modeste contribution est d'abord
et avant
tout,
le
fruit
de la collaboration,
d'une commu-
nauté animée
par les
mêmes sentiments
l'amitié
et
la
solidarité et
par les mêmes intérêts:
le développement de
la recherche scientifique.
...
PREMIERE PARTIE
DU MEPRIS A L'AMOUR.
LA VOLONTE D'UNE SAUVEGARDE DU PATRIMOINE.
CHAPITRE I
AUX ORIGINES DE LA RECHERCHE.
VANDALISME ET PROTECTION DU PATRIMOINE
L'archéologie médiévale,
comme discipline
ayant
démarche critique
et scientifique est de date relativement
récente en France.
Cependant dès le XVIe siècle,
des hommes
de cul ture,
des érudits
et des voyageurs passionnés d'art
et d'antiquités
consacraient
une partie de
leurs loisirs à
s'occuper de
monuments et
de vestiges
médiévaux.
pOllt~ la
plupart des érudits "pleirls d'url er.thousiasme par-
fois
poussé
jusqu'à l'extrême
pour tout
ce qui concernait
la Grèce
et
Rome arltiques", 1
le rooyerl-àge et ses morlumerlts
ne représentaient
que peu
d'intérêts.
Certains semblaient
même lui
témoigrlel"~ le
plus étrarlge
dédair., Rabelais
par--+-
exemple,
écrivait
en 1532
à
propos
du moyen-àge
que
le
"tems estoit
encore ténébreux
et sentant
l' irlfél icité et
calamité des
Goths qui
avoient mis
à
destruction
toute
était
gothique.
Or les Goths sont
l'un de ces peuples qui
avaient
envahi
l'Empire
Romain,
mais
dont
la
réputation était
la
plus mauvaise.
Et
l'adjectif gothique était
un mot malson-
nant,
péjoratif et
injurieux à cette époque.
On l'utilisait
pour qualifier
l'architecture du
moyen-àge principalement
des XII-XVe
siècles,
considérée
pendant
lorlgterllps
corl1rne
détestable,
humiliante et significative de l'abaissement où
1.- Laet,
8.J.
de
(1354)
:
L'archéologie et ses·problèmes.
Collection Latomus.
Vol.
XVI.
Berchem-Bruxelles.- p.
8.
2 . - Rabelais
(1532)
:
Gargantua.
1,2,
chap.
VIII.
p.
64.
1 0-'
0::.
le moyen-àge
avait nivelé les arts et
les lettres.
Molière
d'ailleurs,
disait à
ce propos
"Le fade goût
des ornements gothiques
Ces monstres odieux des siècles ignorants
Qui de la barbarie ont
prc,duit
les torreY'fts"3
Aussi
les
monuments
médiévaux
étaient-ils
dégradés
et
détruits avec plaisir.
Néanmoins,
quelques érudits et
grands voyageurs,
gràce
à
leur
amour des ruines,
à
leur approche du réel et à
leur
gont
pour
et
l'espace,
s' i Y'lt éressa i eY'lt
quand même
à
de
nombreux monuments antiques ou médiévaux,
surtout ceux
dont
le
caractère esthétique était
incontes-
table.
Parmi
ceux-ci
citons
Claude
de
D'autres étaient
des ingénieurs
et architectes mili-
taires qui
décrivaient
les
villes et villages qu'ils tra-
versaient
(rues,
topc.graphie,
situatioY'I, ••. ) ,
non pas
à
des
fins historiques
ou de curiosité intellec-
tuelle,
mais
véritablement de renseignements militaires ou
de projets d'études visant à
l'adaptation de leurs~éfenses
médiévales.
C'est
le cas
de Ascanio
Vitozzi
(1539-1615),
El'~cO 1e
Ne grCI
(1541-1622)
ou
encore de Vauban
(1633-1707).
Les deux
premiers sont
italiens,
architectes et
ingénieurs
militaires au
service
du
Duc
Charles
Emmanuel
Iel'~
de
~.- Molière cité
sans référence
dans Mounier,
R.
(1954)
Histoire générale
des Civilisations,
T.
IV,
Les XVIe-
XVIIIe siècles,
Les progrès
de la
Civilisation Euro-
péenne et
le déclin
de l'Orient
(1492-1715).
P.U.F.
Paris,
p.
10.
4.- Saix,
C.
de
(1570)
Histoire de la vénérable abbaye et
couvent de
Sanct Ouyen
de Joux
et de
Sa~ct
Claude,
Lyc'Y'I.
5.- Voir le plan de Belleforest de 1573.
Groupe épiscopal
d'Aix-eY'I-ProveY'lce.
(fig.
1.).
13
Savoie.
Ils ont visité la Provence vers 1590-1595 et dressé
de multiples
plans
et
vues
perspectives
de
~onuments,
villes et
villages
(voir
fig.
2 et
3)
pour les besoins de
la campagne menée par le Duc.
Celui-ci est venu pacifier la
région secouée par les querelles religieuses qui opposaient
alors les Huguenots soutenus par Henri
III d'une part et
la
Ligue,
mouvement
politique dirigé contre le Roi,
mais issu
d'une association catholique:
la Fronde,
d'autre part 6 •
Le développement du protestantisme et
la révocation de
l'Edit de
Nantes avaient
créé un sentiment de haine et de
mépris entre
protestants et catholiques.
Maisons,
chAteaux
et
lieux
de culte
étaient saccagés
par les
uns
et
les
autres.
De nombreux temples protestants,
des églises catho-
liques furent
incendiés,
démolis,
des peintures,
des sculp-
tures et
des statues
religieuses détruites,
des
cloches
fondues pour faire des canons.
Ainsi
par exemple,
le monas-
tère Notre-Dame
de Fontgombault
que les
troupes
protes-
tantes incendièrent
eY". 1569
et dC'Y".t
elles fi reY"tt
dispa-
raitre la
totalité du
chartrier?,
ou encore le chAteau de
Roquevidal
(Albigeois)
pt'is par
les protestants -en 1587,
puis sérieusement
détruit
par Louis de Voisins,
vicomte de
Laut rec eY".
1591 8 •
C'est aussi
le cas de l'église de Saint-
Gildas de
Rhuis dont
l'abbé H.
de Roquette écrit
"la Y"tef
6.- Voir Izard,H.
(1977)
Iconographie de
l'architecture
militaire en
Provence Orientale
d'après les
plans de
Turin,
J.B.I.,
5.- Mémoire
de
maîtrise,
Aix-en-
ProveY"lce,
179 p.
7.- AY"ldrieu,
Dom N.
(1900)
Histcdre de
l'abbaye
royale
de
Notre-Dame
et
de
Saint-Julien
de
Fontgombault.
Revue
Archéologique,
Historique
et
Scientifique
du
...
Berry.
Nouvelle éditic'Y"I.
pp.
40-195.
8.- TolloY"l,
B.
(1985)
Le chAteau
de Roquevidal.
Congrès
Archéologique de France.
140e sessic'Y"t.
Albigeois.
1982.
S. F. A.
Paris.
pp.
415-418.
14
de l'e+glise
abbatialle a e+té desmolie par l~s ennemis de
l'E;tat et de la Relligic,n et
l'abbaye pillée et_.~accagée"'8
Outre ces
destructions nombreuses dues aux guerres de
religions,
celles qui
résultaient du sentiment de mépris et
d' i nd i fférerlce à
l'égard des
monuments médiévaux
persis-
L'abbé
commendataire
Armand
Fumée
des
Roches,
par
exemple,
avait
fait
raser
er.
1676
"la
rlef
vétuste,
humide et
irlutile" de l'église de Sairlt-Gerlou darls
le Bas-Berry10.
C'est ce même sentiment qui
fut
à
l'origine
de la
démolition entière
du chAteau d'Auray en 1558-1560,
ses plus
belles pierres étant embarquées pour Belle-ile et
sClrl
em placement
seule
une
rue
en
subsiste pour marquer
l'emplacement 11 •
S'émouvant de ces destructions massives,
certains éru-
di ts et
lettrés s'étaient
constitués en véritables défen-
seurs du
patrimoine,
ne
faisant
plus
de différence entre
monuments antiques et médiévaux.
Parmi eux,
Nicolas-Claude
Fabri
de
Peiresc
( 1580-
1637) .
Dans urie
lettt~e à
sorl ami
le prieur de Ro_umc.ules,
Pe i t~esc
11.1 i
demar,dait
d'ad mClrles ter
l'archevêque
de
Narbonne,
Louis
de Vervins,
rendu
responsable
des
nom-
breuses destructions
faites darls sorl église
:
"Fait~e faire
des reproches
par M.
l'abbé de Foix à
M.
de Narbonne et à
9.- Cité
par
Grand,G.
(1919):
Sair.t-Gildas
de
Rhuis.
Congrès Archéologique
de France
LXXXle.
Session tenue
ers 1914
à
Brest
et
Varln~. Société Frarlç'aise d'Archéo-
logie.
Paris-Caen.
p.
359.
10.- Camus,
M.-T.
(1987)
L'église
Saint-Genou.
Congrès
Archéologique
de
France.
140e
session.
Albigeois •
...
pp.
291-304.
1 L -
Mussat,
A.
(1986):
L' égl ise
Sair.t-Gi Idas.
Congrès
Archéologique
de
France.
141e
session,
Morbihar,
(1983).
S. F. A.
p.
22.
15
SC'YI coadj uct eur,
de ce
qu' OYI
laisse
despesser
tant
de
belles inscriptions
qui avoient esté desterrés depuis peu,
.-
lesquelles on se dedvroit contenter de mettre en oeuvre,
en
sorte que l'inscription parust en dehors des murs,
sans les
gester ou
ensevelir de
rechef,
comme l'on faict.
Il
faul-
droit voir
UYI geYlt i l homme,
qui est
curieux,
lequel
a
UYI
beau cabinet
pour luy
faire
les
mesmes reproches
et
le
coy,jurer à
tout
le
moings de
transcrire les inscriptions
avaYlt qu' OY, les gaste,
et de YI':'US eYI eYlvoyer coppie"1lSt.
Homme
de
lettres
et
grand
(mathémat icieYI,
astronome,
numismate,
géographe,
Peiresc
avait
fait,
au cc.urs
de ses
multiples voyages
en France
comme en Italie,
de nombreuses recherches notamment sur les
sarcophages de
La Gayole,
d'Ennodius
Felix
(voir annexe 1).
Celui-ci,
qui
est ey,
marbre,
"serai t
UYle belle chose
s' il
était
bieYI
cC'Ylservé,
écri t - i 1
à
Jérome
AléaYldre.
Les
fragmeYlts ey,
eYlcore
assez
beaux
et
nobles,
on
reconnaît
la
forme entière
du
l i t ,
de tc.utes
parts,
devay,t,
derrière et des côtés,
avec
la cul~itra, la
stragula et
les pulvinari,
le tout de juste mesure à
pou-
voir y
placer dessus une figure humaine étendue et de gran-
deur y,aturelle.
Mais la
figure a
été,
depuis
très long-
temps,
mise
en morceaux
et effacée
peut-être lors
de la
primitive Eglise
lorsqu'on abbattit
les idOles.
A la place
où était couchée une figure humaine,
il y a encore quelques
12.- Bib.
Nat.
ms.
fr.
5171,
YIOUV.
acq.
fol.
~21 cité par
Cabro l,
F.
et Leclercq,
H.
(1939)
:
Dict ionnaire d'ar-
chéologie et
de
liturgie.
Tome
XIV.
1ere
partie.
Letouzey et Ané.
Paris.
p.
27.
15
petits vestiges
de draperie
ou d'habits
qu'elle
pouvait
.~-
l'avait amené
également à
s'intéresser
aux médailles,
aux sceaux,
aux portraits
et
aux statues.
Ainsi
par exemple,
il avait chargé son frère Valavez de
lui
recueillir à Couches-lez-Mines mesures,
dessins et
inscrip-
t i OYIS
daYls
le
moindre
détail
et
prebstres s ' i l z
ne sçavent
poinct de quelle abbaye deppend
ce prieuré-là
(il s'agit de Couches-lez-Mines)
et qui en a
été le
fondateur,
et
pourquoi est-ce
qu'on croit
que ce
soieYlt
les pourtraicts de PépiYI et de Berthe"1. .....
Ces savants
et
grands
voyageurs,
non seulement visi-
taient,
achetaient,
faisaient
dessiner,
peindre et décrire
monuments,
statues,
portraits,
etc .••
mais
constituaient
aussi de riches collections d'objets.
Leurs maisons étaient
de
véritables
les
différeYltes
cl..lriosités
(marbres,
bronzes,
vases,
médailles,
inscriptions,
sceaux,
peintures,
etc ••. ) alimentaient
les discussions.
Par ai Ilel..lrS,
un vaste mouvement d'érudition~aissait
et
se
développait
avec
les
Bénédictins,
et
hors
cies
cloîtres,
avec
l'Académie
Royale
des
1 YISCt~ i pt i C'YIS
et
Belles-Lettres créée en 1663.
13.- Lettre de
Peiresc à
son ami
Jérome
Aléandre
après
l'acquisition du
sarcophage d'Ennodius.
Traduction de
l'abbé Chaillan.
Lettre conservée à
Aix,
bibliothèque
MéjaYles
m. s.
1032
fCII.
40
et
reprc.dui te
daYls
Cabrol,
F.
et
Leclercq,H.
(1929)
Dic~ionnaire d'Ar-
chéologie
e~
de
Li~urgie.
Tome
VI,
1ère
partie,
pp.
575-583.
..
14.- Lettre de Peiresc à
son frère Valavez.Carpentras,
Bib.
Munie.
ms.
1791,
fol.
479-492,
cité dans Cabrol,
F.
et
Leclercq,
H.
(1939)
op.
c i t . ,
p.
10.
17
Les
Bénédictins
l'histcdre
de
leurs
abbayes et
de leurs
ensembles monastiques
afin de fonder
plus profondément
leur institution dans la tradition chré-
tienne.
Ils
demandaient aux
églises et aux sanctuaires le
sc.uver-.it~ et
les "sail'"lts exemples" des morts.
La publicatic'l'"1
des quatre tc.mes des "Annales Ordinis Sanct i
Benedict i"
par
Dom Mabillion conduisait
l'histoire de l'ordre jusqu'au XIe
siècle1~. Ses
successeurs continuèrent
son oeuvre et étu-
de
nombreux
autres
monuments:
Nc.tre-Dame
de
Fontgombault
par
Dom N.
Andrieu 16 ,
Saint-Gildas
de Rhuis
par Dom Morice 17 ;
l'église de Marmoutier par Dom Martène 1S•
L'église Saint-Gildas de Rhuis par exemple,
tombée progres-
sivement en
ruines depuis
sa mise en commende en 1506 fut
reprise en
main par les Bénédictins de Saint-Maur qui com-
mencèrent dès
1650 à
procéder à
la restauration des bàti-
ments conventuels,
d 1.\\ chc.eur,
du
déambula-
toire,
des
chapelles,
de
la tour de croisée,
etc . . . 19 Dans
leurs procès-verbaux
de visites
et dans
les
"Histoires"
d'églises
qu'ils
écrivaient,
les
Bénédictins
donnaient
généralement de
nombreux détails
sur l'état
des lieux et
des restaurations:
le t~el'"ldu
de la pierre,
les profi Is et
les claveaux,
etc .•.
avec plans et descriptions
(voir fig.
4) •
15.- Mabillol'"',
Dc.m
:
Annales
Ordinis
Sancti
Benedicti •••
6 vol.
il'"1 fol.
Paris.
J.
Robustel.
Les quatre premiers
tomes sont
publiés par
DCtrll Mabillol'"1
el'"1 1703,
1704,
1706 et
1707,
le tome V par Dom Massuet conduit
l'or-
dre jusqu'en
1116 et
le tome VI
par Dom Martène jus-
qu'el'"1 1157.
16.-Al'"ldrieu,
DomN.
<1900}.
Op.
cit.
17.- Morice,
Dom
(1742)
Histoire de
Bretagne.
Preuves.
Brest.
pp.
250-251.
18.- Martène,
Dom
(1874-1875)
:
Histoire
de
Marmout ier.
Editions Chevalier.
Tours.
2 vol.
19.- Vcdr à
ce sujet
Barral
1 Altet
X.
(198~)
Sail'"lt-
Gildas de
Rhuis.
Congrès
Archéologique
de
France.
141e session tenue dans le Morbihan.
Société Française
d'Archéologie.
Paris.
pp.
222-235.
18
-
Au XVIIe
siècle,
l'érudition subissait
l'influence du
Rat i cInna 1 i sme
de
là les
progrès de l'esprit
--critique et
l'élargissement de
la curiclsité.
Désormais l'exigence
de
vérité devrait
primer sur la recherche du beau et du pitto-
resque.
La question des matériaux et des techniques prenait
également,
grAce à
l'Encyclopédie,
une importance nouvelle.
Les germes
d'un renouveau se préparaient.
De nombreux
cartographes,
des
ingénieurs
militaires,
des
religieux,
etc ••. ,
pour une raison ou pour une autre,
avaient
parcouru
le pays,
découvert,
dessiné,
peint ou décrit des villages
et des
villes,
des
églises et
des chAteaux,
des ponts et
des remparts.
Parmi ceux-ci,
Cl.-F.
Achard qui
nous a donné
de nombreux
renseignements sur les villages de Provence20 ,
cc.mme ceux de l'étarlg de Berre dorlt
il dit que "le climat y
serait sain
sans le
voisinage de ces étangs.
On se plaint
moins des
fièvres
intermittentes
depuis que l'on a
établi
llrl cariaI
de communication
de l'étang
de
l'Estomac
à
la
mer •••
Les
maladies les
plus ordinaires
sont
les fièvres
intermittentes,
les
charbons,
les
rhumatismes.
Le vent du
Nord en
diminue la
violence
et
Gaignières quant
à
1 ui,
a
fait
dessiner de nombreux monu-
ments du moyen-Age,
lors de ses multiples déplacements et a
constitué une
riche collection
qu'il
a
ouverte au public
l'histoire des abbayes,
des chAteaux et des
grands monuments du moyen-Age"
(voir fig.
5 et 6}22.
L'abbé
20.- Achard,
C.-F.
(1767-1768):
Description
historique,
géographique et topographique des villes,
bourgs,
vil-
lages et hameaux de Provence.
2
vol.
Aix.
21. -
Achat'd,
C. -F.
(1767-1768)
Op.
cit.
Tome I.
pp.
547
et 612.
22. -
Ga i gr. i èt'es,
Roger de
( 1642-1715) •
Vc. i r
~clrl
ménlo i re
adressé à
Ponchartain le
29 septembre 1703 pour être
soumis
au
roi,
texte
publié
par
la
Bibliothèque
Naticlr.ale à
l'occasic.r.
de
l'expc1sitic,r.
"La
France
19
Lebeuf
aussi,
J.
Quicherat
écrit
qu' il
"est
le
-
créateur en
France,
de la science qui
consiste à
retrouver
l'histoire par
les vestiges que les événements ont
laissés
sur les
liellx"l5!:3.
Ch.
Le Beall,
un de
ses
contemporains,
disait de
lui
"les
voyages et
les lectures,
l' avcd er.t
tellement
familiarisé
avec les monuments,
qu'il apercevoit
1es
di fférerlces
les
plus
dél icates
de
architecture;
il
démêlcoit
du
premier
coup
d'oeil
les
caractères de chaque siècle
à
l'inspection du batiment
il
pouvcdt dire,
dans quel tems il avoit ésté construit;
les
cintres,
les
chapiteaux,
les moulures portoient à
ses yeux
la date de leur batisse"e....
Après lui,
d'autres érudits
comme Séroux d'Agincourt
(1730-1814) ,
esql.li sse
de
l'architecture
frarlçaise
du
s'interrogeant sur
les ori giries,
1es di merls i c.rls,
la date
d'édification et même les matériaux de constructionl5!:~.
Cet élan
s'opposait à
l'indifférence générale,
carac-
térisée par
les nombreuses
restaurations catastrophiques,
les décors réalisés dans les églises médiévales et~les murs
élevés devarlt
elles pour en cacher certains aspects.
Ainsi
par exemple
l'église Notre-Dame de Chatillon-sur-Indre fut
monumentale
vers
1700
d'après
les
dessins
de
la
collection Gaignières",
erl juillet
1964.
23. -
Quicherat,
J.
(1862):
Histoire
de
Sainte
Barbe.
Collège,
Communauté,
Institution.
TClme
II
irl
8e.
Paris.
p.
269.
24.- Le Beau,
Ch.
:
Eloge
à
M.
l'abbé Lebeuf.
Histoire
de
l'Académie Royale des Inscriptions.
•
25.- Agincourt,
S.
d'
(1810)
Histoire de
l ' a r t par
les
monuments depuis
sa décadence
au IVe
siècle jusqu'à
son renouvellement au XVIe siècle.
Paris.
20
complétement dénaturée
par
la
reconstruction
des
autelsl
entre 1743 et
1769 sur ordre de l'archevêque de Bourges·a •
--
Il est
ensuite brisé
par
le
vandalisme
révolution-
accélère
les
destructions
<voir fig.
7).
Sous
le prétexte
du principe
de
la
lutte contre le despotisme,
tous les monuments pouvant rappeler l'oppression,
la tyran-
rlie et
le fanatisme
étaient détruits
avec plaisir.
Ordre
fut
ainsi donné de détruire
les
lieux de culte,
vestiges du
f ar.at i sme et
symbc,le de
le clergé
et
la
monarchie.
De
nombreuses églises
furent
a lors
dérJ1c.l i es,
comme les
abbayes de
Saint-Pierre de Flavigny
<Côte-d'Or)
et de
Notre-Dame de
Sémur-en-Auxois transformée en temple
de la
Raisor. erl
1794 et
dont
le
portail occidental
fut
alors mutilé
et
le
mobilier en
partie disperséss.
Saint-
Sulpice fut
tranformée en
temple de la Victoire.
Des sta-
tues étaient renversées
<voir fig.
8),
des sculptures arra-
chées,
les tombeaux royaux de Saint-Denis détruits.
De nombreuses
églises vendues
comme biens
nationaux
par la
Révolution ont été abandonnées à
la ruine ou trans-
26.- Raveau,
J.-P.
(1987)
:
L'église
Nc.tre-Dame
<autrefois
Sair.t-Outri Ile)
de
Chat i llor.-sur-Ir.dre.
Congrès
Ar-
chéologique
de
France.
142e
session.
Bas-Berry.
pp.
41-55.
27.- L'invention du
mot
vandalisme
est
attribué
à
l'abbé
Grégoire qui
la revendique d'ailleurs en ces termes:
"j'ai créé
le mot
pour tuer
la chose".
Il vier,t
de
Vandales,
nom
donné
à
différents
groupements
de
Germair,s orier,taux
qui er,vahirerlt
la SallIe,
l'Espagr,e
puis l'Afrique romaine au Ve siècle.
Ils ont
laissé le
souvenir de
massacres,
de pillages et de destructions
massives mais
il ne
semble pas qu'ils se soient dis-
tingués des
autres envahisseurs par une férocité
par-
t icul iè ...~e.
28. -
Mai llard-Chambure,
M.
<1832-1833)
Histo'~re et
des-
cription de
l'église Notre-Dame
de
Sémur-en-Auxois.
Mémoire de
la Commission des Antiquités nationales de
la COte-d'Or.
TomeI,
pp.
67-84,
surtout
p.
67.
21
formées en
habitations ou
en ateliers.
C'est
le
cas par
exemple du
prieuré de
la Berther.oux
(Bas-Berry)
qui
fut
vendu 51 000 livres er. 1794.
L'enceinte fut
dém~ntelée, les
fossés comblés et
la façade occidentale de l'église condam-
aussi
le cas de l'église Saint-Martin dans
le
Bas-Berry dor.t
un procès-verbal d'estimation dressé en vue
de la
vente publique
en tant
que bien national donne une
description assez précise3o •
En livrant à
la destruction les monuments rappelant
le
despotisme et
la Révolution
assignait au
vandalisme une
fonction politique:
faire disparaître tous
les signes
de féodalité
et de
royauté.
En 1793-1794,
les
Conventionnels furent
d'ailleurs unanimes à
reconnaître la
réussite de
cette
mission.
C'est
ce
qui
amena
l'abbé
Grégoire à
dire de
la destruction des tombeaux royaux
"la
masse nationale
a
justement
frappé des tyrans jusque dans
leurs tor.lbeaux "32.
29.- Arch.
Dép.
de l'Indre L.
297.
30.- "Située dar.s
l'arlcien cimetièt~e...
la dite ~glise•..
est couverte
à
tuiles
et
a
72 pieds
de
long sur 30
pieds de
lat~ge,
y
cc,mpris le
coeur et
la sCLcrist ie,
sur 20
pieds de
hauteur
en bon
état de
mur et de
charper.te . . . ".
Arch.
Dép.
de
l' Ir,dre.
For,ds
d'arch.
Révol.
série G.
Biens Nat.
nO Q 156.
La vente fut
réa-
l i sée er. 1798.
31. -
Un arrêt
d'aoat
1792
prescrivait que l'on dépose
les
statues et
les monuments,
qu'on
incendie
les archi-
ves témoins
des privilèges
de
la
Couronne,
de
la
Noblesse et du Clergé,
qu'on transforme les objets qui
sont en
bronze en
canons,
et
ceux en or en lingots.
"La rlomerlclat ..lt~e des C"_lvt~ages détruits t~emplirait plu-
sieurs
volumes"
déclarait
à
la
Cor.verltior,
l'abbé
Grégo ire.
M.:)r.t a 1 embet~t,
darls sor, ouvrage i r.t i t 1.1 1é
"Du
Vandalisme" er.
fc.urrdt
urie liste corlsidérable,
er.core
que très fragmentaire.
Cité par
Sccboul,
A.
(1982)
La Civilisat"ion
et
la
Révolution Française.
Tome II.
La
Révolution
Fran-
çaise.
Collection
les Grandes Civilisations.
Arthaud.
Paris.
p.
368.
Ces destructions
massives provoquèrent
une~ive réac-
tioy, chez
certains érudits,
dont Alexandre
Lenoir
(1762-
1839)
qui
parvi Ylt
à
arracher de
nombreux monuments
à
la
ruine
(Voir fig.
9).
Secondé par
le peintre David et
l'abbé
Grégoire,
Lenoir
obtint
la création d'une commission char-
gée de sauvegarder les vestiges qui
avaient
une valeur his-
torique et
artistique.
Sous
l'Assemblée Constituante
(1789-
1791)
la
Commission avait
délégués
daYls
la
France entière pour rechercher et
classer tout
ce qui
méri-
tait d'être
conservé.
Sous
(1792-1795),
le
Comité d'Instruction
Publique et
la Commission Temporaire
des Arts
remplirent
le
même rÔle.
Des ordonnances furent
votées,
comme
la sanction
de deux ans de détention punis-
sant
la
mutilation des
oeuvres d'art,
mais
beaucc1up
y,e
furey.t
pas
appliquées.
La
Constituante avait
affecté
le
Louvre à
la réunion
de tous
les monuments des sciences et
des arts,
en confia
la garde à
un conserva-
t coi t~e div i sé
sect ioy.s
peinture,
architecture,
antiquités,
sculpture.
Nommé
conservateur
du
dépÔt
des
"Pet its August iy.s"
à
Paris en 1791,
Lenoir avait déjà
semblé
et
classé
importante
collection
d'oeuvres
d'arts.
Il
ouvrit
en 1795,
le Musée des Monuments Français
institué par
la Convention en septembre
179433 •
Celui-ci
commença
alors à
avoir un énorme succès,
et
participait
grandement
l'intérêt
accordé
aux
vestiges et
aux arts du moyen-âge.
La foule qui
s'y pres-
sait régulièrement,
effet de
la beauté des
tombes royales
des statues des princes et
des saiy.ts
arrachées aux
ég 1 ises,
des
bas-reliefs,
des
objets d'orfèvrerie,
des émaux,
••
-.II
des mosalques . . .
Voir à
ce propos
Ley.c. i r,
A.
(1804 )
Le
musée
des
Monument s
França i s ..
Pat~ i s.
23
Michelet qui
le visitait assez souvent
para~, semble-
t - i l ,
y
avcdt' puisé sa vocatior. d'historier.
:
"quelle émo-
tion,
disait-il,
toujours
la même et toujours vive,
me fai-
sait
battre
le cc.eur,
j'ent~ais sous
ces
vc.(ites
sombres,
ces
visages
pâles,
j ' a l l a i s arderlt,
curieux,
craintif,
de salle
en salle et
d'âge en
âge,
cherchant
la vie
d'alors et
1 e
gérlie
des
temps3 ....
Après avc.i t~
institué le
vandalisme comme
une néces-
sité,
la
Révolutic.rl
inaugura
erlsuite et
pour la pt~emière
fois en . France,
une politique de sauvegarde du patrimoine,
certes très
embryonnaire encore,
mais quarld
même rée Il e.
Dans une
séance de
l'Assemblée,
il
était clairement souli-
gr.é "qu'er. livrar.t
à
la destt'uctior. les mc.r.umer.ts propt~es à
rappeler le souvenir du despotisme,
il
importe de préserver
et de conserver honorablement
les chefs-d'oeuvres des arts,
si dignes
d'occuper les
loisirs d'un
peuple libre, . . .
et
qui
doi ver.t
servir à
à
la
glc.ire
des
at~ts33.
qu'elles
étaient
respor.sables,
devar.t
la
postérité et devant
le peuple,
du patrimoine que
les générations
disparues avaient
légué,
les
assemblées
révolutionnaires s'étaient chargées de
les protéger.
34. -
Cité pat~ Léorl,
P.
(1935)
:
Les pt~ir,cipes de la Cor,ser-
vat ion des
Monuments Historiques.
Evolution des doc-
trines.
Congrès
Archéologique de
France.
XCVIIe ses-
sion.
Paris.
Picard.
p.
22.
35.- Propos tenus
à
la
séance
du
16 septemQre
1792
à
l'Assemblée Législative.
Cité
par
Soboul,
A
(1982)
:
La Civilisation
et
la
Révolution Française.
T.
II.
La Révolution
Française.
Les
grandes
Civilisations.
Arthaud.
Paris.
p.
368.
Soulèvement contre
un type de civilisation et de pen-
sée qui
ne cadrait
plus avec les exigences d'une_France en
la Révolution se manifestait aussi
par un
goGt.
Er,
effet,
particulière
aux
r,ot ions de
peuple et
de nation,
elle travaillait
pour une
compréherlsiorl nouvelle
des "arltiquités rlatiorlales"
erl pas-
sant
par le détour d'un art
néo-classique.
fut
d'abord
l'amour des ruines devenues
de plus en plus nombreuses,
qui
avait
ramené d'innombrables
adeptes vers
l'histoire,
l'archéologie
et
l ' a r t du moyen-
àge.
Le
goGt des
vestiges monumentaux
de
cette
période
longtemps considérée comme décadente se forgeait
progressi-
vemer,t.
Soufflot,
reconnaissait
d'ailleurs que
"c'est de ces
ég 1 ises,
bàties
la
reconnaissance
de
l'architecture antique,
que rlous
avons l'idée des nôtres.
Nous avons
approuvé en
cela
l'ouvrage
de ces peuples que
nous traitons
de grossiers
et
de
barbares;
nous
l'avons
même imité
en tous
poirlts.
Nous
devons donc les-regarder
comme nos
maitres à
cet égard
et,
malgré
le mé.pris que
r,ous erl
faisons,
nous
ne saurions
leur refuser cet
avan-
tage,
quelque grand qu'il
soit
ils sont créateurs et
l'on
r,e peut
les taxet' d'avoit'
imité
les temples arlt iques"36.
A
la
fin du
siècle,
A.-L.
Millin
(1759-1818)
formait
une importante
collection de
gravures,
d'inscriptions,
de
statues,
de
tombeaux,
de
vitraux,
de
fresques,
le
tc.ut
36.- Cité par Huismarl,
G.
(1934)
"Slwvie de
l'at't au moyerl-
àge".
Congrès
Archéologique de France.
XVc;Vle sessiorl
tenue à
Paris en
1934,
à
l'occasion du centenaire du
Service des
Monuments Historiques
et de
la
Société
Française d'Archéologie.
T.
1.
Le Service
des Monu-
ments Historiques.
Paris.
Picard.
p.
14.
25
tirés principalement
des abbayes
et des
châteaux,
et
les
publ iai t
daYls
le "Magasin Encyclopédique"
pClurtant réservé
à
l' aYltiquité classique,
et daYls "Antiquités Nationales" ou
"Recueil des Monuments pour servir à
l'histoire de l'Empire
Français" 37 •
le moyen-âge et ses vestiges commençaient
lentement à
être revalorisés.
Et
le principe d'une sauve-
garde des
"aYltiquités YlatioYlales" deveYlait
prQgressivemeYlt
et officiellement
ltrle réal i té.
Il
fallait
eYls u i t e
g ét~er
physiquement ce
patrimoine irremplaçable,
de maYlÏère à
ce
que les
populations puissent non seulement
l'admirer et
le
transmettre aux générations futures,
mais aussi
s'en servir
pour leur
instruction,
autrement
dit,
dépasser
la simple
volonté
pour arriver
à
définir
une stratégie,
une poli-
tique de sauvegarde et de recherche.
Des perspectives
intéresssantes s'ouvraient
PQur
la
protection des
monuments
et
la
recherche
archéologique
médiévale.
Un grand tournant se préparait.
..
37.- A.-L.
Millin dirigeait
avec M.
Noël
et
R.
WareYls
1e
"Magasin Encyclopédique"
et
publiait
égalemeYlt
les
"Ant iqui tés Nat ionales"
eYI 5
vol.
i YI
fol.
de 1790 à
1798.
26
CHAPITRE II
LE GRAND TOURNANT.
LA NAISSANCE D'UNE POLITIQUE DE RECHERCHE
Ce graYld
toUrYlaYlt,
le XIXe siècle l'accomplit.
Il
fut
pour
le
moyen-Age,
ce
que
fut
le
XVIe
siècle
pour
l'antiquité classique.
Du mépris,
l'on passa progressive-
ment
au
goQt du moyen-Age.
Cette mutation,
due aux
progrès
de la
lutte contre le vandalisme sous toutes ses formes et
au nationalisme
français qui
se réveillait,
avait créé une
effervescence de l'activité érudite.
Poètes,
écrivains,
peintres,
sculpteurs et architectes
attit~és
par
les
ruiYles
"pittoresques",
"exotiques"
et
"dépaysaYltes" des
édifices médiévaux y
puisaieYlt désormais
leurs sujets.
Des sociétés savantes se créaient
un peu par-
tout en
France et
s'intéressaient à
l'étude de l'histoire
et
l'archéologie
de leur
région.
Des
hommes
passionnés
d'art et
d'archéologie formaient
de nombreuses collections
d'objets et
de documents
médiévaux qu'ils
mettaient
à
la
disposition du
public,
contribuant
ainsi au développement
de l'amour
des t~uiYles et au respect des "aYltiquités Ylatio-
Ylales".
Cette effervescence
avait entrainé
l~intervention de
l'Etat qui
imprima dès
lors,
une
impulsion supplémentaire
aux recherches historiques et archéologiques.
Les premières
institutions archéologiques
de même que les premières dis-
positions légales
pour soutenir
et organiser ~a recherche
et
la protection des monuments,
voyaient
le jour.
27
En cela
le XIXe siècle a été décisif.
Il
l ' a également
été daYls
la multiplication des fouilles médiéval&s et
leur
prise en
charge par
les organismes
officiels,
comme
le
Comité des Travaux Historiques et Scientifiques
(C.T.H.S.>.
Orientées tout d'abord vers la découverte des substructions
d'églises,
elles
s'étaient ensuite
intéressées aux sépul-
tures barbares et essentiellement à
leur mobilier.
1.- b'ERUDITIDN
Sous
l' Emp i t~e,
les destructions massives de monuments
continuaient encore
sou~ diverses formes.
Dans
le cadre de
la rénovation
urbanistique,
celui-ci avait
entamé un remo-
delage fondé
sur l'aménagement
de places et
de promenades,
de constructions d'utilité publique,
des monuments de célé-
brat i OYI.
Al\\ssi
certains
villages
et
certaines
villes,
jusque-là comprimés
et sillonnés
de ruelles
héritées
du
moyen-Age,
abattaient-ils des remparts,
des chAteaux et des
églises
médiévales,
pour
améliorer
la
(création de boulevards comme à
Bar-sur-Seine dans
l'Aube),
créer des
places de
marchés comme
à
Engranville-
dans
le
Ca 1 vados,
ou
COYISt ru i re des
éco 1 es comme
à
Sa 1 :Lx,es-l es-
BaiYls daYls
à
l'emplacement
du Vieux-
38.- Voir à ce propos:
-
Roserot,
A.
(1'342)
Dictionnaire historique
de la
Champagne méridionale.
1.
Langres.
p.
132.
-
Rousset,
A.
(1858)
Dictionnaire
des
communes
du
Jura,
6.
pp.
327-5'35.
-
Vregille,
B.
de
(1'381)
Hugues de Salins,
archevê-
que de Besançon.
1031-1066.
Besançon,
p.
434.
Par exemple,
il
ne
reste
de
l'église
paroissiale
Saint-Jean-Baptiste de Salins-les-Bains,
démolie entre
1811 et
1815 que les descriptions de A.
Rousset
"Ses
murs étaieYlt d' '_me
épaisseut~ éYlc,rrne
et
a~aieYlt
sup-
porté deux voGtes placées
l'une sur
l'autre,
à
cinq ou
six
pieds d' iYltet~valle...
La tour du clochet~,
1 iée au
mur
latéral
du coeur
n'avait
point
d'ouverture;
on
n'y arrivait que
depuis
le
choeur,
et
de l'étage on
ChAtelet démoli,
l'Empit'e avait élevé UYle fOYltaine dCIY,t
la
colonne égypt~Q~e
en forme
de palmier rappelai~ les vic-
toit'es de Napc,léoYI
(voit' fig.
10).
Etat,
municipalités,
autorités ecclésiastiques et
par-
ticuliers,
sous prétexte de modernisme,
de consolidation ou
d'esthétisme abattaient
des mOYIUmeYlts,
élevaient ou
pei-
gnaient des
murs pour
soi-disant,
cacher les ruines,
pri-
vay,t
aiYlsi
les pc.pulat iOYIS
et
les
générations futures de
pans entiers
de l'histoire
de leur
pays,
de la beauté de
son architecture,
de
la qualité de son art.
Des voix
tC1ujours
plus
fortes
et
plus
Ylombt'euses
s'élevaient de
toutes parts pour dénoncer et condamner les
démolitions et
les mutilations dont étaient essentiellement
victimes les vestiges médiévaux.
Progressivement,
l'intérêt
qu'il Y
avait de
préserver les témoignages de ces siècles
se comprenait
mieux.
C'est à
cette époque qu'était né
le Romantisme.
Lié à
l'amour des
ruines,
du beau et du pittoresque,
au-désir de
s'évader des
décept iOYIS du
présent,
donc
à
une
~ertaine
Ylostalgie du
passé,
ce
mouvement
littéraire avait créé en
faveut' des
monuments médiévaux
un climat de compréhension
et de sympathie,
à
une époque où l'on ne pensait qu'à faire
disparaitre
leurs
vestiges,
soit qu'on y voyait
un symbOle
d' 0 ppress i OYI et
de faYlat i sme,
soit
plus
prosaiquement en
les exploitant comme carrières utilisant
leurs pierres dans
1 es Ylouveaux
chantiers.
ChAteaubriand
( 1768-1848)
disait
...
pat'veYla i t
ey,t t'e
les deux
voGtes,
où probablement,
eYI
temps de guerre,
OYI retit'ait
les objets précieux".
2'3
justemeYlt
à
ce
propos
:
"tout
la
forme
de
l'histcoire
polémique,
thé~tre, roman,
poésie"39.
.-
DaYls 1 e
"Génie du
christianisme"
publié
eYI 1802,
il
l"~elevai t
la
richesse de poésie de la Bible et remettait
le
christ iaYJisme ey,
hcony,eur:
"cel ui
qui reyJie
le Dieu de SOY,
pays,
écrivait-il,
est
presque toujours un homme sans res-
pect
pOUl"~
la mémcoire de ses pères
;
les tombeaux sont sans
lui
les
i YISt i tut ioy,s de
ses aïeux
semblent que
des coutumes
barbal"~es"4o. Réag issant
contre
l'esprit qui
sous-estimait
le
moyen-Age et ses monuments,
i 1
at tira i t
l' at t eYlt i coy,
sur lIa
rn i s~re lit -5",\\"-T<lIV\\-.\\Ql~e.o.\\)~t~t& \\;o.k
",",C<~\\~ ,""il.~iet"o.MX '\\-UÏ-~~~ ~<l'~\\tot..","",-l.l.A~~~~a.,.,.Hl.. ~~~0..4.J.e. eau
~~~_ d'eY,faYlce,
Ylc,tamrney,t ;,' ','
le chAteau de Combourg coù il
avait
passé sa jeuYlesse.
Pour lui,
"t'ous les hc.mmes OYlt
UYI secret
attrait
pour
Il
Y a deux sortes de ruines:
l'une,
ouvrage
du temps
l'autre,
ouvrage des hommes.
Les
prem i ères YI' OY,t
rien de
désagréable,
parce
que
la nature
tl"~availle auprès
des ay,s.
FOYlt-i ls des
décombres,
elle y
sèr.le des
fleurs,
entr'ouvrent-ils un tcombeau,
elle y place
le yJid
d'une colombe sans cesse occupée à
reproduire,
elle
environne la
mort de
plus douces illusicons de
la-vie.
Les
plutôt des dévastatioYls que des ruiy@s répa-
ratrices.
Ouvrage
du malheur et non des années •..
Les des-
tructicons des hommes sont d'ailleurs plus violentes et
plus
complètes que
celles des
Ages
:
les
les
premiers renversent.
Quand Dieu,
pour des raisons qui
ncous
veut hAter les ruines du monde,
il ordonne
au Temps de prêter sa faux à
l'homme,
et
le Temps nous voit
avec épouvante
ravager en
un clin d'oeil
ce qu'il
eGt mis
des siècles à
détruire" 41 .
3'3.- ChAteaubriand
(1837)
Etudes
historiques.
Oeuvres
...
complètes.
Paris.
Pcourrat Frères édit.
p.
5.
40.- ChAteaubriand
(1857):
Le
génie
du
christianisme.
Oeuvres complètes.
Vol.
XVIe.
Tome III.
Paris.
p.
6.
41.- ChAteaubriay,d
(1857).
~cit.
p.
24
30
Vi ct or Hugo
à
son
tour,
s' éleva i t
COY"lt re 1 €os
mut i 1 a-
tions des
monuments.
Elles,
dedaY"ls
cClmme
1 es
bad i g eOY"IY"le,
l'architecte les
gratte puis
survient
le
peuple qui
les
démol i t " ...e.
NOtre-Dame-de-Paris,
i 1
avait
inscription en
majuscules grecques
mais à
la
calligraphie
gothique"' 3 •
Que 1 q ues
aY"lY"Iées
elle
s'était effacée
comme avait
le
calligraphe
qui
l'avait écrite
depuis plusieurs
siècles déjà.
De peur que
l'église elle-même
ne s'effaçAt
de
la
terre et
dans
l' oub 1 i,
il écrivit
Notre-Dame-de-Paris,
pour
mieux
sensibiliser l'opinion publique.
Les poètes
aussi
puisaient
leurs sujets du moyen-Age
et de
ses monuments.
C'est
le
cas,
eY"ltres
autres,
de
M.
Bouchard qui,
les ruines
des églises,
ces
"pieuses reliques"
médiévales,
les
chantait avec amour et
beauté "Arl1aY"lt du moyeY"I-Age aux pieuses reliques,
Va,
frère,
interroger nos vieilles basiliques
Peins-nous la cathédrale avec tous ses atoUrs,
Sa gargoui Ile béaY"lte,
hlwlaY"lt au bord des u.urs
Son portrait 00 sculptant
une bible de pierre,
L'art iste créateur éblouit
la paf.lpièt~e""'''' (vcdt~ aY"l-
Y",exe 2).
DaY",s
les beaux-at~ts, la bataille oppc.sait
le cht~istia
Y"IÏsme au
pagaY"lisme,
le passé Y"latic'Y"lal
à
l'aY"ltiquité gt~écc,-
4 _=· -
.... Victor Hugo : Notre-Dame-de-Paris. Oeuvres complètes.
Roman 1.
CollectioY"1
Bc.uquiY"ls.
LaffoY"lt.
Paris.
1'385.
p.
4'31-
43.-
Il s'agit
de ANATKH
gravé à
la main
su~ un
mur de
l' égl ise.
44.- Bc.uchard,
M.
(1851)
L'abbaye de CluY"IY.
Comptes ren-
dus des
Travaux de
la Société
Académique de
MAcon,
présenté par M.
Charles Rolland.
MAcon.
p.
318.
31
romaine,
les vertus expressives de
la couleur à
la froideur
du dessin
calculé dit
classique.
La
Salle
Gotnique
de
J.
B.
Mallet
<175'3-1835)
iY,tirniste
de
l'atmosphère du quotidien en est
une preuve éclatante
<voir
fig.
11>.
Didron
<1806-1867)
fondait
à
Paris une manufacture de
vitraux historiés et
une fabrique de bronze et d'orfèvrerie
en style du moyen-àge4~.
L'architecture
médiévale
aussi
était
à
Viollet-le-Duc
<1814-187'3)
architecte en chef puis inspec-
teur général des Monuments Historiques y voyait
le principe
r"ême de
l'éducation moderne.
Restaurer un
édifice
était
pC1llr lui Y,C' y, pas "1'ey,treteYdr,
le répat~et~,
<mais)
le t~éta
blir dans
un état complet qui
peut n'avoir jamais existé à
u y, rnomey,t
les excès
qui
peuveYlt
découler d'une
telle doctrine.
De nombreux édifices furent
l'image que
les restaurations
du XIXe
siècle en ont
fait
<voir fig.
12).
été fàcheuses.
P.
Mét~irnée,
Inspecteur Général
plai-
A l'occasion d'un de ses multiples voyages,
i l écrivit,
à
propos de la restauration de l'église Saint-
Savi YI
"L'église
a été
salopée,
cochoYIY,ée
par lm at~ch i -
tecte qui
a ensuite
quitté
le département de la Vienne .•.
Saint-Savin est à
douze heures à
l'est de Poitiers et c'est
un vilain trou.
Nous avons fait
dessiner
les fresques et au
Ces restaurations
fàcheuses
alarmèrent
les
archéologues
Victor
Petit
et
45.- Voir DidroYI
<185'3)
son Manuel des objets ~ bronze et
d'orfèvrerie du moyen-âge.
Paris.
46.- Viollet-le-Duc
<1'367)
Restauration.
Dictionnaire
Raisonné de
l'Architecture Française
du XIe
au XVIe
siècle.
F.
de Nobele.
Paris.
Nouvelle Edition.
p.
14.
32
Ruskin.
Le
premier publiait
en 1865
une petite
brochure
satirique où
il dénonçait
les procédés de ceux q~'il nomme
les
"chirurgieYls
archéologiques"47.
Le
secoYld
qui
est
AYlglais sommait
les FraYlçais,
daYIs
la "lampe du SC'l..IveYlÎr"
de preYldre
garde.
"La
restauratioYI,
y disait-il,
sigYlifie
la destruction la plus complète que puisse souffrir un édi-
fice . . .
Prenez
soin de
vos monuments,
vous
n'aurez
nul
besoi YI de
les restaurer.
Veillez avec
vigilance
sur
un
vieil édifice,
comptez-en les pierres,
mettez-y des gardes,
liez-le par
le fer
quaYld
il
se désagrège,
l'aide de
poutres quand
il
s'affaisse,
ne vous préoccupez
pas de
la laideur du secours que vous
lui apportez
;
mieux
vaut
UYle béqui Ile que
la pet~te d' UYI membt~e"4e.
D'illustres érudits,
gt~àce à
leurs recueils
de gra-
vures consacrés
aux églises
et chàteaux médiévaux avaient
formé de
véritables corpus
et
permis
la création de mul-
tiples musées.
Parmi eux,
Alexandre du Sommerard dont
les
collections constituèrent
le premier fond
du premier musée
consacré au
moyen-àge:
Cluny49.
Le baron
Taylor et
ses
séries de
vues~o, Alexandre
de Laborde et
son re~ueil des
monuments classés~1,
comme Di droYI
et
ses
objets
d'arts
avaieYlt
à
pat~ticipé
à
la mise
en valeur
des
47.- Voir Petit,
V.
(1865)
Restauration de la Cathédrale
de Sens.
Rapport qui
sera fait
dans cent ans à
Mes-
sieurs
les
membres
de
la
Société
Archéologique.
Cannes.
Le 15 janvier 1865.
32 p.
4-8.- Cité par LéoYI,
P.
(1'335).
Ç!p.
cit.
pp.
42-43.
4'3.- Voir à
ce sujet
Sommerard,
A.
et E.
du
(1838-1846)
Les Arts
du moyen-age.
Paris.
5
vol.
in-8
et 2.
in
fol.
50.- Taylor
(baron)
(1857)
:
Voyages pittoresques et roman-
tiques dans l'ancienne France.
Paris.
Deux~volumes.
51.- Voir Laborde,
A.
de
(1816)
Les
monuments
de
la
France classés
chronologiquement
et considérés sous
le rapport
des faits
historiques et
de l'étude
des
arts.
Paris.
Didot.
arts:se
et
des édifices médiévaux,
donc à
l'intérêt qu'il y
avait de les préserver.
Les Bénédictins de Solesmes renouant
avec la tradition
des mauristes
avaient continué
les travaux d'érudition et
les essais historiques sur certaines églises:sa •
le
plus
i mport aYlt
travail
d' érud i t i OYI
archéologique avait
été effectué par les sociétés savantes.
A
pal"~tir
de
1830,
Académies,
Sociétés
historiques
et
archéologiques,
Sociétés
des antiquaires proliféraient.
La
plupart de
leurs travaux
relevaient
de
l'histoire et
de
l'archéologie.
Et
le moyen-Age y avait
une
place de plus en
plus i mpcrrt aYlt e.
Dans le
département
de
entre
1840 et
1870,
SUl"~
di X-Yleu f
soc i ét és,
il
Y
eYI ava i t
t re i ze
où l'histoire
et
l'archéolcrgie
étaient
le
geYlre le
plus
pl"~at iqué:s .....
Les sociétés savantes étaient de véritables pépinières
d'iYltellectuels,
de
chercheurs
pass i OYIYlés
d'art
et
d'archéolcrgie.
Elles se fixaient
pour objectif de ~ollecter
et
de
publier
de
nombreux
matél"~iaux
leul"~
c:"'-.
-'a::.. -
Didron avait
créé en
1844 les Annales Archéologiques
et
publiait
le Bulletin
archéologique de
Comité des
Arts et Monuments de 1840 à
1847.
En 1859,
il
publiait
le Manuel
des objets
de bronze
et
d'orfèvrerie
du
moyen-~ge, et
avait créé une librairie spéciale d'ar-
chéc.lc.g ie.
53.- Solesmes est
l'abbaye-mère de
la Ccrngrégation
béné-
dictine en
1837.
A
l'crrigine de
la renaissance béné-
dictine au
XIXe siècle,
elle essaime à
Ligugé,
Haute-
Ccrmbe
et
Saint-Wandrille
et
s'crriente
vers
l'érudition.
Dom
Prosper Guéranguer
est
son
chef de
fi le.
Voir Dom
Prosper Guéranguer
(1846)
Essai
historique
sur l'abbaye de Solesmes.
Le MaYIS.
54.- Bourdé,
G.
et
Martin,
H.
(1983)
:
Les écoles histori-
ques.
Paris.
Points Histcrires.
Seuil.
p.
106.
34
région,
et
de participer
à
la
sauvegarde de
son
patri-
La Société
des Antiquaires de Normandie créée en 1823
à Caen
par A.
de
Caumont~6, de
Gerville et de Prévost en
fut
la
première.
Ce n'était
pas un hasard si en France,
la
première de
ces sociétés
avait vu
le jour en Normandie,.
en effet,
avait
bénéficié d'une solide expé-
rience dans l'organisation des beaux-esprits,
car dès 1652,
elle for.dait
déjà '.me
Académie des
Sciences,
des Arts et
des
Belles-Lettres.
En
plus,
elle
avait
bér.éficié
de
l'expérience de
son voisin:
la Grande-Bretagne.
pays,
l'étude
des monuments
médiévaux avait
longtemps été
menée avec
ferveur,
et ce depuis le XVIe siècle.
En effet,
quand à
cette époque,
certaines églises avaient été trans-
formées
erl
marlufactul"~es
de
beaucoup
de
voix
s'étaient élevées
pour condamner
ces destructions et sur-
tout de
nombreux adeptes
des
monuments
anciens
avaient
essayé d'en perpétuer le souvenir,
en les dessinant,
ou les
décrivant.
C'est
le
cas
de
John
Leland
en
1560
poUl"~
l'abbaye de Malesbury.
55.- Voir Bercé,
F.
(1976):
Les
sociétés savantes
et
la
prc.tect ic.rl du
patrimoi r,e
rl1c.r,umerltal
dar,s
Actes
du
100e Congrès
National des
Sociétés Savantes
tenu
à
Paris en
1975.
Colloque
interdisciplinaire.
Paris.
pp.
155-167.
56.- Arcisse de
Caumont
<Bayeux
1082 -
Caen 1873),
archéo-
logue dymnamique,
fonda en
1823 la Société des Anti-
quaires de Normandie,
puis en 1834 la Société Françai-
se d'Archéologie
pour la
conservation et
la descrip-
tion des monuments historiques,
dont
le congrès et
les
publications
<Congrès
Archéologique de France et Bul-
letir. mc.rll.ul1er,tal)
orlt
fait
prc.gresser la !;c.rmaissar,ce
des monuments médiévaux en France.
Ses publications et
ses cours
ont
joué
un rôle
important,
notamment
La
statistique
monumentale
du
Calvados
<1847-1862),
L'abécédaire ou Rudiments d'archéologie
<1850-1862).
Er. 1707,
naissait dans ce pays,
avec plus d'un siècle
d'avar.ce sur la Frar/ce,
la "Society of Antiquarielii".
Er.firl,
les recherches
anglaises connaissaient
en France un grand
succès,
tel
l'ouvrage de
A.
Ducarel
"The
Anglo-Normand
Antiquities" qui
avait été traduit
par Lechaudé d'Anizy en
1823-1825:57.
La Société
des Antiquaires
de
Normandie,
les
objectifs étaient
de découvri l"~
les vieux
édifices de
la
les sigrtaler,
de mettre leur intérêt en valeur
et de
les pl"~otéger,
avait organisé
sous la
direction de
A.
de Caumor.t et
avec les sociétés du Maine,
de Normandie,
et
de
Tourair.e
l'unification
des
Sociétés
Savantes Françaises:5s.
La Société
Française d'Archéologie
pour la
conservation et
la description des monuments voit
alors le
jour le
23 juillet
1834 à Caen.
Sa mission était
alors de "fail"~e le dér.c.mbl"~ement complet des mc.rluroer.ts frar.-
çais,
de
de les
classer par ordre chronolo-
gique et
de publier
des statistiques
dans
un
bulletin-
périodique,
de déployer ses efforts
-
pCl\\..Ir empêcher
la destruction des anciens édific~s et
les
dégl"~adat ic,r.s qu i
l"~ésu 1t er,t
des l"~estal_n~atic.rls mal enterldues,
-
pour obtenir le dénombrement des pièces manuscrites dépo-
sées darls les al"~chives":5g.
Pour bien mener leur politique de recherche et
de sau-
vegarde,
les
sociétés savantes disposaient d'une puissance
57.- Ducarel,
A.
(1767)
The
Anglo-Normand
Antiquities,
considered in a
tour through part of Normandy.
Lor.dc.n.
58.- En 1837,
pour défendre
le baptistère de Saint-Jean de
Poitiers contre
les projets
du conseil municipal qui
voulait
le détruire pc,ur cl"~éer lm mal"~ché, <:;.es sc,ciétés
s'unirent,
formant
alors
l'ossature
de
la
Société
Française d'Archéologie.
59.- Statuts de
la S.F.A.,
article II,
Bulletin Monumental
ri':' 1 ,
Paris,
1835,
p.
34.
36
fiy,aYlcière.
Car,
en plus des cOtisations de
leurs membres,
des dons
et
legs,
elles
recevaient
des
subvea,t iOYIS
de
l'Etat,
surtout
à
partir
de 1847.
E.-H.
Viollet nous dit
qu'un crédit de 95 000 Francs était
inscrit chaque année au
Budget au
t i t r e des
sociétés savantes60 •
Leurs
dépeYlses
étaient orientées
essentiellement vers les publications61 ,
les restaurations,
les achats de monuments et
objets d'art
et
les foui 1 les6e •
EYI vérité,
leur
act ic.y,
la
plus
spectaculaire
est
d'ordre scientifique:
inventaire des
monuments et objets
de l'opinion
publique et
des autc'l"~ités
locales ou natio-
nales au
respect du
patrimoine.
Pal"~tc.ut
ey,
FraYlce,
milieu rural
comme en ville,
elles ont recensé de nombreux
vestiges médiévaux,
relevé les
plans et croquis de ce qui
eYI restait
encore,
demandé leur protection et
la restaura-
t iOYI des
parties ruinées,
étudié leurs caractères en défi-
leur
forme,
di meYIS i C'YIS,
1 eUl"~
Mode
de
construction,
les matériaux
utilisés,
le système de décora-
t i01'"1 etc •.•
et enfin cherché dans les documents écrits les
renseignements nécessaires pour une meilleure comp~éhension
de leur
histoire.
Architecture
militaire,
civile~u reli-
gieuse,
sculpture,
mobilier funéraire,
tClut
les
sait.
Les
bulletins
et
les
mémoires
de
ces
sociétés
SaVaYltes,
si
florissay,tes
à
l'époque,
cette
cette perspicacité
et constituent
pc.ur la
60.- Vic.llet,
E.-H.
(1969)
:
Les
sociétés savaYltes
l i t t é -
raires et
artistiques.
La Grande Encyclopédie,
Inven-
taire Raisonné".
~ cit.
tome 30.
p.
148.
61.- La S. F. A.
eYI publ iait
deux:
le
Bulletin Monumental
dont
le
premier numéro
parut en
1834,
et
le Congrès
Archéologique de France à
partir de 1845.
6 -=-
.... - La S.F.A. utilisait par exemple eYI 1856, ~IVit~OYI 42 j{,
de ses
dépenses pour la restauration,
29 ~ pour l'im-
pression,
et
5 j{, seulement
pour les
fouilles.
Voir
compte-rendu financier
de
l'année
1856 dans
Congrès
Archéologique de France.
pp.
LIV-LVI.
37
recherche moderne
de précieux documents
(voir annexes 3 et
Elles
achet a i er.t
des
les
églises
d'Engranville
(1847)
(Cal vados),
de Ct~avar.t
(1863)
(Ir.dre-
et-Loire)
acquises par la S.F.A.
et exécutaient de nombreux
6 7
-
w.
Donnons par
exemple la
liste de certaines questions,
les plus
fréquemment
posées
et
traitées lors du con-
grès des sociétés savantes
-
Quels
sont
les
vestiges
du
moyen-Age
les
plus
anciens dans
le département?
Indiquer,
d'une manière
précise,
ces
édifices et
objets d'art ou les parties
anciennes qu'ils renferment.
-
Quels caractères
offrent-ils? Mode de construction
(nature,
forme des matériaux),
système de décoration?
-
Quelle influence les monuments romains ont-ils exer-
cé sur le style roman dans
le département
?
-
Quelles sont
les églises
antérieures au XIIIe siè-
cle,
dans lesquelles il existe des cryptes?
-
Existe-t-il dans
quelque église
de la circonscrip-
tion,
des
objets dignes
d'être signalés,
tels qu'au-
tels anciens,
cuves baptismales,
pierres tumulaires,
reliquaires,
boiseries,
sculptures,
etc ..
?
-
Quelle est
aux XIe-XIIe
siècles,
la
forme
la plus
ordinaire des
églises? Quelles sont ses dimensions?
celles du
transept,
du choeur et des absides dans les
grands édifices?
-
Quelles sont
les inscriptions du moyen-Age recueil-
1 ies ?
-
Quel est
le genre de maçonnerie le plus habituelle-
ment
usité dans
les constructions religieuses,
civiles
ou militaires?
-
Quels caractères
offrent
les sépultures~de l'époque
franque,
mérovingienne,
carolingienne?
Indiquer,
avec
précision la forme et
la disposition des sépultures et
de leur mobilier
(agrafes,
ornements,
poteries,
armes,
etc •. ) .
38
moulages64 comme
ceux des
statues de Chartre~, des ch~pi
teaux de baptistère Saint-Jean de Ch~lons, etc •• ~_
Devant
les besoins à
satisfaire,
les crédits à
la res-
tauration
devenaient
de
plus
erl
plllS
A.
de Caumorlt
disait
à
ce
propos
q '.le
les
subverlt iorls
accordées aux communes,
n'étaient qu'un moyen d'engager les
collectivités
(commune
et conseil
gérléral)
et
l'Et at
à
les
fonds
nécessaires
pour
les
restaurations
projetées 60 •
L'Académie des
Inscriptions et
Belles-Lettres repre-
1815 la publication de ses collections interrompue
rlotammer,t
IILes mémoires de l'Institut de France Il ,
irlaugurés
erl 1717,
la IITable
chronologique des
dip16mes,
chartes,
titres et
actes imprimés concernant
l'histoire de France Il ,
"l'Histoire littéraire
de la
France Il
commerlcée
par
les
Bénédictins.
Réorganisée
en
1830,
elle
définissait
objet
IIL'objet
principal des
travaux de
l ' Acadérlli e des
l rlscr i pt i oris et
Belles-Lettres étant
l'histoire,
c'est-à-
dire la
connaissance des
hommes et
des
événements,
des
époques et
des lieux,
des moeurs et des usages,
des
insti-
t lit iorls et
des lois,
des opinions religieuses et
philoso-
phiques,
l'Académie s'attachera:
à
l'étude de la chronolo-
gie et
de
la
géographie,
des
nlédailles,
irlscriptiorls
et
monuments de
toute espèce qui
concernent et
peuvent éclai-
64.- Aux
séances
des
27
et
29 août
1853
à
Arras,
A.
de Caumorlt
irlsista
pour qu' lI au lieu de gt~avet~ seu-
lement tous
les objets,
on les moule désormais,
afin
d'en avoir
plusieurs exemplaires
que l'on déposerait
dans les musées et qu'on étudierait ainsi ~lus facile-
ment . . .
La S.F.A.
mettrait volontiers quelques fonds à
la disposition des sociétés qui
voudraient entrer dans
cette voie".
Voir Bulletin monumental.
1853.
p.
555.
65.- Voir Bulletin monumental,
1853,
p.
232.
39
rer
l'histoire ancienne ainsi
que celle du moy~n-~ge et des
temps modernes GG •
L'Ecole des
Chartes créée
en 1821
s'engageait à
son
tour daY"Is
d'études
indispensables
à
la
9 lc.i re
de
L'Ecole des
Chartes créa une chaire d'histoire de
l'art du
moyen-~ge qu'occupa,
dès 1847,
Jules Quicherat
(1814-1882).
Pour celui-ci,
l'archéologie
est
l' h istoi l"~e,
quence,
la
connaissance historique
est
indispensable à
sa
prat ique.
Il
exposait
le
développement
de
l'art
Il preY"laY"lt
1a
bas il i q ue à
ses
CIl"~ i g i Y"les,
la
sui vaY"lt
daY"ls
toutes ses
transformations,
expliquant tous ses accroisse-
ments.
Et
le regarder,
la main suivre pendant ce temps,
les
développements
de
sa
peY".sée, •.•
les
traits
nouveaux
s' ajoutel"~ à
l'esquisse qu'il
avait tracée ••• ,
pour voi r,
enfin,
une
grande église avec toutes ses parties sortir de
cette basilique
si simple
qui
lui avait servi
de point de
dépal"~t G8
II
,
étai t
UY"I spectacle mel"~vei lIeux.
-
R.
de Lasteyrie,
qui
le remplaça à
cette chaire à
par-
t i r de
1880,
pO'-ll"~SU i vit
son
oeuvre
notamment
~ur
les
détails de la construction,
la décoration,
les reprises,
la
datation etc . . . G9 •
66.- Ordonnance royale
du
16 mai
1830,
article
42,
dans
Note,
circulaires
et rapports
sur le service de con-
servation
des
monuments
historiques,
le
ministère
d'Etat,
Imprimerie Impériale,
in 8°,
1862.
67.- LaY"lglois,
Ch.-V.
(904)
:
Manuel de Bibliographie his-
torique,
Paris,
Hachette et Cie.
p.
389.
~
68.- Prou,
M.
(1921)
Le
livre du
Cen~enaire de l'Ecole
des Chartes,
T.
1.
paris.
pp.
XXIX-XXX.
69.- Voir Lasteyrie,
R.
de
(1912)
L'archi~ecture
reli-
gieuse en France,
à
l'époque romaine.
Paris.
40
A l'Ecole
des Beaux-Arts
une
chaire
d'histoire
de
l'art et d'esthétique fut
créée et confiée à
Viol~et-Le-Duc
puis à TaiY"le70 •
A l'Ecole
du Louvre,
L.
Courajod fut
chargé,
en 1887,
des cours
sur les
origines de
l'art au moyen-~ge, époque
barbare,
romane et gothique71 •
Les facultés
des Lettres
avaient
été
réorganisées.
Elles spécialisèrent
leurs enseignements
et
i Y"lst i tuèrent
des "thèses",
"méme. ires" et
"travaux de
sémiY"laires"
qui
alimentaient
les publications scientifiques 72 •
Les "annales
de facultés"
vireY"rt
le jour :
la première de ces revues fut
publiée dès
1879 par la Faculté de Bordeaux.
Les "Annales"
consacrées exclusivement
à
l'histoire
et
l'archéologie se
multiplièrent
les
"Annales de
Bretagne" eY"1 1887,
celles
de
l'Est et du Midi,
en 1889.
I I . - LES PREMIERES INSTITUTIONS ET DISPOSITIONS LEGALES
-
L'action des
Sociétés Savantes,
doublée de celles de
l'Ecole Romantique,
des grandes
écoles et
facult*s,
avait
été déterminante
dans
la prise de conscience par le public
de
l' i Y"ltérêt
q l l ' i l y a v a i t
de
préset~ver
le
patrimoi Y"le
70.- Ce fut
P.
Boeswilwald qui
s'en chargea
et
axa
ses
recherches sur la construction et
la décoration.
71.- Courajad,
L.
:
Leçons
professées à
l'Ecole du Louvre
1887-1896 publiées
en trois volumes par Lemonnier,
H.
et Michel,
A.
(1899-1903>
Tome 1
Origines de l ' a r t roman et gothique,
-
Tome 2
Origines de l ' a r t de la Renaissance,
-
Tome 3
Origines de l ' a r t moderne.
72.- Voir le
discours de
J.
Ferry prononcé à ~a séance de
clÔture des
réunions des
sociétés savantes
départe-
mentales et des sociétés des beaux-arts à
la Sorbonne,
23 avril
1881.
J.O.R.F.
13e
aY"IY",ée,
y"I O:'l13
du 25 avt~il
1881.
41
national,
pour
qu'enfin l'Etat
se décidât
à
doter ce sec-
teur de moyens plus adéquats.
'-
PClur ce fait~e, dès aVl'~il 1810,
le Comte de MOYltalivet,
adressait à
tous les
préfets un
questionnaire,
qui,
huit
ans plus tard,
fut
renouvelé avec
le concours de
l'Académie
des
Inscriptions
et Belles-Lettres,
pour recenser tous
les
monuments anciens de
la France qui
se trouvaient dans leurs
circonscriptions73~
En 1819,
pour la première fois,
un budget de 80 000 F.
est alloué
à
la
conservation des monuments historiques 74 ,
priorité
allX
édifices
de
l'antiquité telles
1es
ArèYles
et
la
Maison
Carrée
de
Nîmes7~.
Départements et communes s'intéressaient à
leur tour à
cet effort en octroyant des crédits pour l'achat de dessins
et
peintures
de monuments
anciens,
pour
l'acquisition et
l'inventaire de
vestiges ayant
une valeur
artistique
ou
historique,
et en accordant chaque année une subvention aux
sociétés savantes locales.
73.- Voir Léon,
P.
(1935).
Op.
cit.
pp.
33-34 et Marot,
P.
(1963)
:
L'essor
de l'étude des Antiquités Nationales
à
l'Institut,
du Directoire à
la Monarchie de juillet.
Paris.
74.- Verdier,
P.
(1935)
:
Le Service des Monuments Histori-
ques.
Son
histoire,
organisation,
administration,
législation.
Congrès
Archéologique de
France,
XClle
session,
Paris.
p.
54.
75.- Ce
fond
est
inscrit
dans
un
chapitre. i n t i t u l é :
"Travail d'Intérêt
Général dans les départements" sur
lequel
figurent
en même
temps
les
prisons,
les éta-
blissements thermaux,
sanitaires,
les
lazarets et
les
monuments anciens.
4 ·-,
Co
Malgré ces
efforts,
les
résultats demeuraient encore
rnédioct~es, faute
d'uYle dit~ectioYI qui ceYltralise..J.es bC'YlYles
intentions,
qui
unifie les points de vue et qui
imprime une
dynamique pour une meilleure sauvegarde.
Aussi,
dans un rapport adressé au Roi en octobre 1830,
F.
Guizot soulignait-il que la meilleure stratégie pour une
bonne recherche
archéologique était que "1' impulsion porte
de l'autorité
supérieure elle-même
et que le ministère de
l' IYltérieur •••
imprime
LlYIe directioYI
éclairée au zèle des
Le poste
d'Inspecteur
Général
des
Monuments Historiques
de France
est alors
créé.
L.
Vitet
fut
le premier à
l'occuper.
Il est remplacé en mai
1834
par
P.
Mérimée.
La
mission
de
l'Inspecteur
était
alors
de
.. parcour i t~
success i vemeYlt
tous
les
départements
de
la
France,
s'assurer
sur les lieux de l'importance historique
ou du
mérite d'art
recueillir
titres
ou
objets accessoires
qui
peuvent éclairer sur l'origine,
les
progrès OLl
la destruction
de chaque
édifice ..• ,
éclairer
les propriétaires
et
les détenteurs sur l'intérêt des édi-
la conservation dépend de
leurs soins et stimu-
en les dirigeant,
le zèle de tous les-conseils
de départements et de municipalités,
de manière à ce que la
bonne volonté des autorités ou des particuliers ne s'épuise
pas SUt~ des objets iYldigYles de leurs soiYls"7'7'.
76. -
GI_lÎzot,
F.
(1860)
Rappot~t pt~éseYlté au Rcd
le 21 .:,c-
tobre pour faire
instituer une
Inspection Générale des
MOYlur'1ey,ts historiques
eYI FraYlce.
Note,
cillCulaires et
rapports
sur
le
Service
de
la
Conservation
des
Monuments Historiques.
MiYlistère
d'Etat,
Imprimerie
NatioYlale,
iYI 8-::',
p.
33.
77.- Guizot,
F.
(1862).
Op.
cit.
p.
35.
43
L'inspecteur
Général
voyageait
en
pri~cipe
chaque
année et dressait
alors des rapports sur ses itinéraires et
ses dépenses qu'il adressait au ministre 78 •
L.
Vitet
par
exemple,
après
une mission d'inspection
dans le
Nord du
pays écrit
"Je sais qu'aux yeux de bieYI
des gens qui
font
autorité,
c'est
un singulier paradoxe que
de parler
sérieusement de la sculpture du moyen-àge.
A les
croire,
depuis
les Antonins
jusqu'à François 1er,
il YI'a
pas été
question de sculpture en Europe,
et
les statuaires
YI'OYlt été
que des
maçoYls iYlcultes et
grossiers.
Il suffit
pourtant d'avoir
des yeux
et
un
peu de
bonne foi,
pour
faire justice de ce préjugé,
et
pour reconnaitre qu'au sor-
t i r des
siècles de
pure barbarie,
il
s'est
élevé dans
le
moyen-àge une grande et
belle école de sculpture,
héritière
des procédés
et même
du style
de l ' a r t
aYlt ique,
quoique
toute moderne
dans son
esprit et dans ses effets,
et qui,
comme toutes
les écoles,
a eu
ses phases
et
ses révolu-
tions,
c'est-à-dire
son enfance,
sa maturité
et sa déca-
deYlce. ••
Aussi
faut-il
s'estimer
heureux quand
le hasard
--
nous fait
découvrir dans
un coin
bien abrité,
et où les
coups de
mat~teau YI' OYlt
pu atteiYldre,
quelques fraQ1l1eYlts de
cette Yloble et
belle sculpture"7'3.
78. -
Vitet avait visité l'Oise,
l' AisYle,
la Mat~Yle,
le NQt~d
et
le Pas-de-Calais,
et Mérimée le Midi
de
la France
et
l'Auvergne.
Voir
-
Mérimée,
P.
(1835)
Notes de voyages dans le Midi
de la France,
120 p.
-
Mérimée,
P.
(1836)
Notes de voyages dans l'Ouest
de la France,
135 p.
-
Mérimée,
P.
(1838)
Notes de voyages en.Auvergne,
156 p.
7'3.- Vitet,
L.
(1831>
:
Rappot~t
adressé à
M.
le IVliYdstre de
l'Intérieur sur
l'inspection dans les départements du
Nord,
Notes,
circulaires•••
Op.
cit.
p.
12.
44
L'Inspecteur Général
a
réussi
à
inventorier
de mul-
tiples édifices
anciens et
surtc.ut à
les protéger
de la
destruction.
C'est
le cas
du château
de Coucy
dont
les
singulièrement attiré
l'attention de
L.
Vitet
qui en
demanda
la
restauration.
Mais une restauration qui
n'a besoin
ni de
pierres,
ni
de ciment mais seulement de
quelques feuilles de papier.
"Recorlstruire,
dit-il,
CIU
plu-
tôt restituer
dans
son
ensemble
et
dans
ses
moindres
détails une
forteresse du moyen-âge,
reproduire sa décora-
tion intérieure et
jusqu'à son ameublement;
en un mot,
lui
rendre sa
forme,
sa
couleur,
et,
si
j'ose le dire,
sa vie
pt~ i mit ive,
tel
est
le projet qui m'est
venu tout d'abord à
la pensée
en entrant
dans l'enceinte du château de Coucy.
Ces tours immenses,
ce donjon colossal,
semblent,
sous cer-
tairls aspects,
bâtis d'hier.
Et dans leurs parties dégra-
dées,
que de vestiges de peinture,
de sculpture,
de distri-
butions intérieures!
que de documents pour l'imagination!
que de jalons pour la guider avec certitude à
la découverte
du passé,
sans compter les anciens plans de Du Cerceau,
qui
quoique
i rlcorrects,
aussi
d'ur.
secours
! "00.
Protection
cependant
très
difficile,
beaucc1up
de
conflits l'opposant
souvent aux municipalités et aux auto-
rités ecclésiastiques.
Er. 1830
déjà,
il
s' er. prerla i t
au
Mtmici pal
de
Saint-Quentin
qui,
par
amour
de
l ' a 1 i grlement et
de modernisme
voulait
l'hôtel
de
ville,
puis à
celui de Saint-Omer qui
avait décidé de démo-
l i r l'abbaye de Saint-Bertin pour y
installer un marché.
Il
blêmait Poitiers
qui
avait non seulement envisagé,
sous la
pression des
commerçants,
de détruire le baptistère Saint-
...
Jean pour
agrandir
le marché,
mais aussi
refusé la subven-
80.- Vitet,
L.
(1831>.
Op.
cit.
p.
15.
45
tion annuelle
qu'il accordait à
la Société des Antiquaires
de l ' Ouest til1 •
Ces corlf 1 i t s,
toujours plus nombreux et
plus délicats
à
l"~ég 1er,
avaient obligé le ministre à
inviter les préfets
à
"refuser
leur autorisation
à
tous
les changements et à
toutes les opérations importantes qui
seraient demandées •••
si ces
demandes ne
sont
pas
approuvées
par l'Inspecteur
Gérléral des Morlumerlts Historiques"se:.
Décision opportune
certes,
mais
ceperldarlt
irlsuffi-
sar.te,
d'autarlt
que l'ambition
de l'inspecteur Général de
rédiger Lm
inventaire monumental
de la France dans lequel
chaque village
aurait
drc.i t
à
une
étude
particulière,
nécessitait des moyens et
un personnel dont
il ne disposait
guèl"~e.
Aussi
pour lui
faciliter
la
tàche et
"dormer plLIS
d'importarlce et
de gararlt ie
au travai l
des préfets"S3,
le
le
Comte
de
Montalivet
avait-i 1
la
Commission des
Monuments Historiques
(C.M.H.)
en septembre
1837.
Sa missior. était
"d'établir la liste des morlumerlts et
objets ayar,t
un intérêt historique et artistique,
de dési-
gner ceux
qu'il
convient de restaurer,
d'examiner ~es pro-
jets présentés
pour
leur
restauration,
ministre la répartition des crédits ouverts pour la conser-
vatiorl des morlumerlts classés"s",
(vcdr arlrlexe 5).
81. -
Pi garliol,
A.
(1 968)
Pl"~clsper Mérimée,
Irlspecteul"~ des
Monuments Historiques.
Actes du
91e
Congrès
Natio-
nal
des
Sociétés
Savantes
(Rennes,
1966).
Paris,
C.T.H.S.
Bibliothèque Nationale.
pp.
439-445.
8 ·:;. -
.....
Circulaire ministéreille
du 16 novembre
1932,
Note,
circulaires et rapports.
~cit.
p.
69.
83.- Raport du
ministre le Comte de Montalivet
présenté au
Roi
le
29 septembre 1837 pour instituer l~ Commission
des Monuments
Historiques.
Note,
circulaires et rap-
ports . . .
~cit.
p.
89.
84.- Décret fixant
l'organisation
de
la
Commission
des
Monuments Historiques
et
le mode de rlomi rlat iorl de ses
45
Une véritable
stratégie de sauvegarde et
de-recherche
archéologique s'ébauchait.
Elle était ensuite renforcée par
le vote
de la
loi de
1841,
sur l'expropriation des monu-
ments pour
cause d'intérêt
ou d'honneur
national et
pal"~
l'accroissement du
budget
de
59 104 francs
en 1831,
à
200 000 francs en 1842 et
1 100 000 francs en 1871s~.
malgré cette hausse,
les ressources conti-
nuaient à
manquer
encore,
eYI
face
de
l' i mmeY1S i t é
des
besoins.
Mérimée écrivait ainsi
" yIC'US sommes très pauvres
et
le
pet i t
bud get dOYlt
M.
leM i YI i st l"~e de
l' 1 Ylt ér i eur peut
disposer d'après
les avis
de la Commission est
employé en
graYlde
part i e
à
des
travaux
de
réparation
sables"se..
EYI
effet,
car
eYI 1842,
sur les 2 420 édifices
classés,
462
seulement avaient
fait
l'objet
de travaux de
consolidation,
dont
un tiers
environ concernait
le moyen-
~ge :
églises esseYltiellerneYlt S7 •
EYI fait,
les fOYlds alloués
YI'étaieYlt qu' 1..1 YI
"eYlcC'''ll"~agemeYlt
au zèle des comrnUYles et des
départements ••.
une
prime
au
généreux
des
cOYlseils géY,éraux et rnuYlicipaux" ss •
Pour bien
mener sa
politique
de
sauvegarde
et
de
recherche,
la
C.M.H.
avait organisé un important réseau de
correspondants.
En
1840 déjà,
elle comptait
77 correspon-
55
départements.
Ils
étaieYlt
chargés
de
membres ,
du 3
jaYfviel"~
1889.
J. O. R. F.
du
8 j aYIV i er
1889.
21e a YIYlée,
YI':' 7 .
85.- PigaYliol,
A.
(1958).
Q.Q..
cit.
p.
443.
85.- 1 bid.
87.- Rapport de
Mérimée
au
Ministre
en
novembre
1842,
Firmin Didot,
in -4 0 ,
1843.
p.
15-23.
~
88.- Circulaire du
Comte de Montalivet
adressé aux
préfets
le 10 aont
1837 pour
les informer
de la création de
la C.M.H.
Note,
circulaires
et rapports••.
Op.
cit.
p.
83.
47
"sl.lrve i Il er
les
travaux
de
restauration
des
édifices
arlt iques et
du rnoyerr-âge,
si gr.aler
les
découvertes
qui
intéressent
l'archéologie,
prévenir les actes de vandalis-
me"89.
Parallèlemer.t
à
la
Comm i ss i orl
des
Historiques,
l'Etat avait
institué d'autres organismes pour
collabe.rer à
la grande entreprise de conservation monumen-
tale
:
le
Comité des
Arts et
Monuments
(C.A. M.),
deverlu
Comité des Travaux Historiques et Scientifiques
(C.T.H.S.),
le
Conseil
Général
des
Bâtiments
Civils
(C.G.B.C.), le
Bureau
des
Edifices
Diocésains
(B.E.D.),
etc ..•
Leurs
attributions
semblaient
très
souver.t
être
id erlt i q ues,
créant alors
un amalgame
et de
nombreux conflits.
Ce qui
poussa la
C.M.H.
et
l'Inspecteur Général
à
demander~
des
dispositions précises pour lever toute équivoque.
Ainsi
par exemple,
le C.A.M./C.T.H.S.
avait été chargé
dès sa
création d'établir
un
inventaire général des monu-
rner,ts.
Pour
bierl le mer.er,
il avait
irlstitué à sor. tour~ ur.
important réseau
de
correspondants
chargés
de
signaler
toutes les
découvertes comme
leur~s cCII lègues de
l-a C. M. H.
La rivalité
entre ces
deux
institutions était telle qu'il
falll.it
r~edéfi ni r
de
chacune
d ' e l l e s :
recherches historiques
et descriptives pour le C.T.H.S.
et
conservation pour
la C.M.H.
Mais le
C.T.H.S.
n'entendait
pas séparer
la "cor,servat ior,
mOr~ale"
de
la
" pr~ot ect i or.
rnatérielle"
la
recherche archéologique ne peut se conce-
voir sans la sauvegarde du patrimoine.
Url
cor.f 1 i t
de
compéterlce
l'opposait
é gal erner.t
au
-1
C.G.B.C.
qui
continuait toujours à assurer
la corlser~vatior.
89.- Circulaire du
11
mai
1839
darls Note,
circulaires et
rapports•..
~O~p~.~c~i~t~.~ p.
1.50.
48
des b~timents
civils anciens.
Ce que
1"1' e1",te1"~dai t
pas
du
tout
lui
concéder la C.M.H.
Celle-ci d'ailleurs na semblait
être qu'une
succursale,
une
sous-commission du
C.G.B.C.,
sans réelle
autorité.
E1"I
effet,
les
deux
i 1"ISt i t ut i01"ls
étaient rattachées
au Ministère
de l'Intérieur
et toutes
deux dirigées
par la
même personne
L.
Vatout.
Celui-ci
pc.rtai t
tc.utes
les
quest i01"ls
impm·~ta1"ltes
de
la
C.M.H.
deva1"lt
1 e
C. G. B. C.,
composé
e1"l maj or i t é d ' "a1"lt i qui sa1"lt s"
peu sensibilisés
à
l'architecture médiévale90 .
Bien que la
rupt llt~e fut
consommée lorsqu'en 1839 le Conseil
fut
ratta-
ché au
ministère des
Travaux Publics et que la présidence
de la
C.M.H.
revint
à
l' I1"ltérieur,
puis à
1 ' 1 1"ISt t~uct i 01"1
Publique et Beaux-Arts91 ,
les conflits demeureaient encore,
"l' u1"d té du système 1"lécessai re au succès des
travaux de
restaut~atic'1"1"92 et
à
prc'pos de la sauvegat~de de
la Sainte-Chapelle93 ,
par exemple.
Le Bureau
des Edifices Diocésains s'intéressait à
son
t OUt~ à
la conservation
des monuments
essentiellement aux
établissement ecclésiastiques.
Il disposait
pout~ ce 1 a
de
crédits alloués par l'Etat.
Mais sa conception de la sauve-
garde du patrimoine semblait être très différentes~e celle
de la
C.M.H.
Aussi
le dénonçait-elle
avec
véhémence
et
réclamait
le rattachement à
son budget des crédits octroyés
au Cu 1 te.
"Jusques à qua1"ld,
écrivait P.
Mérimée,
laissera-
90.- Ce
sont
d'anciens
pensionnaires
de
l'Académie
de
France à
Rome,
connue pour son intérêt aux vestiges de
l'antiquité classique.
91. -
Décret du 3
janvier 1889.
OP.
cit.
9 '='
L...
- Rapport du
19 juillet
1850.
Note~ circulaires et rap-
ports.
Op.
cit.
p.
225.
93.- Les Juges
réclamaient depuis assez
longtemps la cons-
truction
de
palais
de
justice
contre ~la
Sainte-
Chape Ile qui
les e1"lcombra i t , l e C01"lsei 1
Gé1"léra 1 des
B~timents Civils
avait accepté sa destruction,
ce que
refusaient catégoriquement
la C.M.H.
et des personna-
ges comme Mérimée,
Lenormant et de Laborde.
49
t-on aux évêques
et au clergé la faculté de g~ter nos plus
beaux
édifices
par
des
rest aurat iOY"ls
CI LI
c-add i t i OY".s
maladroites 7"9......
Les conflits s'atténuèrent ensuite,
lorsqu'en 1848,
le
B.E.D.
accepta
les principes de restauration de la C.M.H.,
et engagea
des architectes
agréés par elle,
tels Viollet-
Le-Duc,
Boeswilwald,
Questel,
etc,
pour diriger désormais
ses travaux de consolidation9~.
Le ministère
de la Guerre aussi,
s'occupait de sauve-
garde archéologique,
les
monuments
qu'il
déteY",ait.
SCIUS
prétexte de "secrets militait~es" de "PCoiY"ltS
stratégiqLles seY".sibles"
et
SUt~t out
de "cc1mpét eY".ce
Sl.l ff i-
saY"lte" des
clfficiet~s du
GéY"de,
il
refusait
à
la
C.M.H.
la
moindre
surveillance,
sur
Celle-ci
forte
de ses
attributions l'exigeait
avec acuité
les militaires
de traiter
sans respect
les
nombreux monuments
historiques dont
ils avaieY".t
eY". effet
dénaturé de
multiples chàteaux,
remparts,
enceintes rudi-
mentaires etc ..•
aussi
bien
en ville qu'en milieu rural
le
chàteau
de
Blois,
le
Palais
des
Papes
d-'AvigY",clY"1
etc ••. 9G .
La
détermination de
la C.M.H.
et de
l'Inspecteur
Général avait
fini
par infléchir la position des militaires
qui,
non seulement acceptaient
leurs principes de restaura-
tion,
mais en plus,
engageaient
leurs architectes.
Viollet-
Le-Duc par
exemple entreprit
la
réfection
des
remparts
d'Avignon,
dès 1863.
...
94.- Mérimée,
P.
(1838)
No~es d'un
voyage en
Auvergne,
Paris,
p.
95.
95.- Voir le rapport du 19 juillet
1850,
Qp. cit.
p.
227.
96.- Ibid.
50
Ri val i tés et
conflits de compétence,
cer~es fréquents
et souvent très violents,
avaient cependant
permis de mieux
redéfinir la
mission assignée
à
chaque institution et,
en
définitive,
de
fixer
les
objectifs et
les principes géné-
raux de
la sauvegarde
et de
la recherche archéologiques.
Les amalgames
longtemps entretenus
par
les
urls
et
les
autres avaient
en effet servi à
élaborer une législation et
une stratégie
de gestion
de plus en plus claires et dyna-
miques.
Urie
imp.::.rtarlte "Loi pour la conservation des monu-
ments et objets d'art ayant un intérêt historique et artis-
tique"
fut
votée erl
mars 1887.
Elle mettait
la C.M.H.
au
dessus de toutes
les institutions de protection monumentale
erl 1 ui
légitimité et
le pouvoir d'exercer un
légal
SUt~
tous
les
édifices
anciens 97
(voir
ar'Ylexe 6).
Mieux,
elle
autorisait
le
classement en partie ou en
total i té des
i mmeub 1es et obj et s
mobil i ers qui
"pat~ rlat ..It~e
ou par
destination pouvaient
avoir,
au
point de
vue
de
par arrêté du ministre de l'Instruction-Publique
et
des
Beaux-Arts
ne
pouvait
êt re
-pror.or.cé
q 1.\\' avec
le
du
de
l'établissement sous
l'autorité duquel
le monument ou les
objets
sorlt
placés99 ,
au
cas
contraire
une
procédure
d'expropriation est
engagée conformément à
la loi du 3 mai
97.- Voir l'article
15 de
la
loi
du
30 mars
1887
(en
annexe)
qui
précisait que
les décisions
du ministre
pOUt~ l' exécut i.=.r,
de la
préserlte loi
"seror.t t~erldues
après avis
de
la Commission
des Monuments Histori-
ques".
98.- Loi du
30 mars 1887
relative à
la corlse....vatiorl
des
monuments historiques et objets d'art
ayant
un intérêt
historique et
artistique.
J.O.R.F.
1ge année,
n08 du
31 mars 1887,
articles 1 et B.
99.- Loi du 30 mars 1887.
Op.
cit.,
article 2.
51
1841.
Tout
monument ou
objet mobilier
classé ne
pouvait
ensuite être "détruit,
même en partie,
ni être l'Qbjet d'un
travail de
restauration,
de
réparation ou de modification
quelcoy,que",
fo1t-i 1
par amour
de l'alignement,
de moder-
nisme ou
de développement
écoYlom ique,
"s i
le rniydstl'~e de
l'Instruction Publique
et des Beaux-Arts n'y ait donné son
consentement 100.
Enfin
et
pour
la première fois,
les ves-
tiges découverts lors des fouilles,
de travaux ou d'un fait
que 1COYlq ue et
pouvant
intéresser l'archéologie,
l'histoire
ou l'art,
étaient
pris en charge.
Le Maire de la commune en
assurait
provisoirement
la conservation,
mais avec obliga-
tion d'informer
immédiatement
le préfet des mesures prises,
celui-ci s'en
référant ensuite
au ministre qui en défini-
tive statuait
sur les
mesures
adéquates 101 •
Erl
jaYlvier
1889,
un décret
portant règlement d'administration publique
pour l'exécution
de la
loi du 30 mars 1887 fut
promulgué.
Il stipulait
cl a i remey.t que
le "classemey,t
d'un immeuble
n'impliquait
pas
nécessairement
la participation de l'Etat
aux travaux
de l'~estauration
01..1
de
l'~épal"at iOYI".
CepeY,day,t
dans le
cas où
elle était
consentie,
elle était fixée en
l'intérêt du monument,
de son état de-dégrada-
t ioy, et
des crédits
octroyés par
le département r la com-
mune,
l'établissement
public ou privé ou le propriétaire du
monument et à
des conditions particulières 102•
Plus tard,
la Loi
du 31 décembre
1913 puis celle du
? mai 1930
sur ies
monuments
historiques
et
les
sites
confirment ces
principes et
élargissent
le champ des pro-
tections juridiques aux vestiges archéologiques se trouvant
100.- Loi du 30 mars 1887.0
~~p~.__c~i.t., articles 4 et 11.
101.- Loi du 30 mars 1887.
Op.
cita
,
article
1~.
102.- Décret du 3 janvier 1889 portant
règlement d'adminis-
tration
publique
pour
l'exécution
de
la
Loi
du
30 mars 1887.
J.O.R.F.
21e année,
nO
du 7-8 janvier
1889,
articles 8 et
13.
C""-•
.Je.
autour des
monuments historiques classés et des sites ins-
cri ts,
er,
leur créant
une zone de protection don~ personne
rie pouvait
modifier le
caractère ou
changer
l'aspect 103
(voir arlYlexe 7).
Ainsi donc,
un véritable cadre institutionnel et
juri-
dique s'était
orgay-.i sé,
et
rIe
cessai t
de
s' amél iClrer.
Inventaires,
descriptions,
restaurations et consolidations
se multipliaient,
permettant alors de préserver de l'oubli
de nombreux
monuments médiévaux,
demeurés
fort
longtemps la
cible privilégiée
du vandalisme
sous toutes
ses
formes.
Mais
cette
volonté
de
sauvegarde
et
de
recherche archéologique
ne concernait
presqu'exclusivement
que les
monuments.
L'archéologie
du moyen-~ge semblait se
confoY"ldl"~e avec
l'histoire de l'art,
tellement
les fouilles
étaieY"lt rares,
voire inexistentes.
Situation
sans
doute
normale -
quoique
déplorable -
du
fait
de
l'ampleur
des
destruct iCIy",s et
de la
faiblesse des
moyens
disponibles.
P.
Mérimée écrivait
à
ce
pl"~OpOS qu' Il i 1 est
assez
i Y",d i ffé-
les objets
demeurent sous terre un an de plus ou
de moins.
Ils s'y conservent
bien,
tandis que les ~onuments
qu' OY". peut
réparer avec
l'argent des
fouilles ns peuvent
sCluveY".t
pas atteY"ldl"~e"104. Aussi
les fc.ui Iles al"~chéolc'giq'_les
étaient-elles relativement négligées.
111.- LE RENOUVEAU ARCHEOLOGIQUE.
LES FOUILLES MEDIEVALES
Les
sc.c i ét és
savaY".tes
et
le
Comité
des
Travaux
Historiques
et
Scientifiques
accordaient
aux
fc,ui Iles
103.- Loi du 3 janvier 1914 et du 4 mai 1930.
J.O.R.F.
104.- Lettre de
Mérimée à
Requien du 3 juillet~1844.
Revue
de Paris
du 15 mai
1898,
p.
352.
Notons,
quand même
au passage,
l'actualité de cette remarque.
Près d'un
siècle et
demi apl"~ès,
la situatioY".
Y"le
semble
pas
avoir beaucoup évolué.
archéologiques une
importance de
plus en
plus grande.
La
Société Française
d'Archéologie (B.F. A.)
leur allouait erl
1860 un
crédit de 2 520 francs contre 550 francs seulement
erl 1856,
soit,
en
quatre ans,
une augmentation de près de
360 ':'10::1.
L'Académie
de Val-d'Isère
finarlçait
les longues
foui Iles de E.
L.
Barrel à
Aimé
(1867-1876),
la Société des
Sciences et
Arts de Vitry-le-François,
celles que L.
Morel
avait entreprises pendant 25 ans dans le cimetière franc de
Bréban
(Marne).
Le C.T.H.S.
leur octroyait à
son tour des
subver.ticlrls et
publiait
lellrs
résultats dans le "Bulletin
Archéologique" et
les "Actes
des
Congrès
Nationaux
des
Sociétés Savantes".
La
plupart
des
fouilles
entreprises
concernaient
l'antiquité.
Certains
archéologues d'ailleurs,
resser les
créanciers et
obtenir des
crédits ou une ral-
davarltage sur
les objets
ou les
sub-
structions antiques
que
leurs
fouilles
avaient
plutbt que
sur ceux
du moyen-âge.
M.
Berthomieu,
lors de
ses fouilles
sur la
butte dite
"des Mc.ulir.asses" er. 1879
disait qu' "après
avoir recueilli
objets curieux
appartenant à diverses époques . . .
Gn venait
de découvrir
indépendamment,
des
quantités de
restes
de
corniches,
frises,
pilastres,
bustes,
etc . . . .
er.
marbre
blanc,
remontant
à
l'époque
gallo-romaine,
une
suite
de
cinq piliers
cannelés,
occupant
sur des
fondations
bien
établ ies,
leur
p.:.si t ic.rl prir.li t ive.
Les piliers
dont
plu-
sieurs s'élevaient
1,50 m de
hauteur,
faisaient
...
105.- Calculés d'après les rapports financiers de la B.F.A.
préserltés par
L.
Gaugairl er.
1856 et
1860.
Congrès
Archéologique
de
France,
XXI le
sessiorl,
1855.
pp.
LIV-LVI et
XXVle sessie.r.,
1850.
pp.
LIII-LIV.
54
certainement
partie
d'un monument
de grarldes
dimerlsiorls"
qu'il serait
intéressant de fouiller~O&.
Pourtant,
malgré
ce gros
intérêt
porté à
l'antiquité
classique,
les fouilles médiévales ne cessaient de croitre,
suivant
l'exemple
de la
préhistoire,
née seulement
il y a
quelques décennies,
et
qui
avait
accompli
des
progrès
considérables.
Celle-ci,
ne disposant que très rarement de
monuments et
jamais de sources écrites,
accordait en consé-
intérêt spécifique au sous-sol,
qui
seul
pouvait
lui
permettre
de retrouver
les traces ténues du passage et
de
l' act i vi té
des
hommes.
L'archéologie
du
moyen-Age
une tAche nouvelle et affina en conséquence
ses méthodes
d'investigation.
Parallèlement aux recherches
monumentales,
les fouilles archéologiques et
les recherches
de terrain
se développèrent.
Mais elles semblaient n'avoir
pour seul
objectif que
de découvrir les substructions des
églises,
d'atteindre
les niveaux de l'antiquité tardive et
du haut
moyen-Age,
à
la source des premières implantations
religieuses.
En
milieu rural comme en milieu urbain,
elles
chercha i er.t
esser.t i e 1 1 emer.t
à
Il,ieux
comprer,dre
les
constructions ecclésiastiques
romanes ou
à
essayer de percevoir les influences qu'elles avaient reçues
du style
romain 107 •
Elles
cherchaient aussi
à
aider
les
architectes
à
mieux
leurs
restaurations,
car
celles-ci doivent
tenir compte
de toutes
les traces indi-
quant
une
disposition,
pour
être fidèles.
de
commerlcel"~ toute
l"~estaul"~atiorl, l'architecte doit-il
d'abord
106.- Communication
de
M.
Berthomieu,
correspondant
du
Ministère de
l'Instruction Publique,
sur les fouilles
faites er.
1879 SUl"~
la Butte
dite des
"Mc....l1ir.asses"
Bulletin archéologique du C.T.H.S.,
Imprir~rie Natio-
r.ale,
Paris,
1884.
p.
376.
107.- Voir les
Actes du
Congrès Archéologique
de France.
22e session
tenue en 1855 à
Chalons-sur-Marne,
à
Rix
et Avignon par la S.F.R.
Paris,
Caen,
1956.
560 p.
55
fouiller OLl
faire fouiller
le site
afiYI de
"réuYlÏr
les
moindres fragments
en ayant
le soin de constatee le point
00 ils
ont été
découverts et
ne se mettre à
l'oeuvre que
quand tous
ces débris ont
trouvé
logiquement
leur destina-
tion
et
leur
place,
comme
les
morceaux
d'un
jeu
de
patience.
Faute
de ces
soins,
on
se
prépare
les
plus
fâcheuses déceptions,
et tel
fragment que
vous découvrez
après une
restauration achevée,
démontre
clairement
que
vous vous
êtes trompés.
Sur ces fragments que l'on ramasse
dans des
fouilles,
il
faut
examiner les l i t s de pose,
les
joints,
la
taille
car
il est
telle ciselure qui n'a pu
être faite
que pour
produire un
certain effet à
une cer-
taiYle hauteur.
Il
YI'est
pas jusqu'à
la mar"lière
dOYlt ces
fragments se sont comportés en tombant,
qui ne soit souvent
une indication de la place qu'ils occupaient.
L'architecte,
dans
ces
cas
périlleux
de
reconstruction
de
parties
d'édifice démoli,
doit donc être présent
lors des fouilles
et
les confier à des terrassiers intelligents.
En remontant
les constructions
nouvelles,
il
doit,
autant que faire se
peut,
replacer
ces débris
anciens,
fussent-ils
altérés:
c'est
une
garantie qu'il
donne et
de
la
sincérité et de
l'exact itude de ses rechet'ches." :1. os.
Mais les
fouilles s'orientaient
aussi
vers les cime-
tières barbares,
mérovingiens et
carolingiens.
L.
Morel,
analysant
l'évolution
des études
archéologiques de la fin
du XIXe
siècle écrivait
"si YIOUS
jetc'Yls UYI
coup d'oeil,
même rapide,
sur les
recherches patientes que les archéo-
lc.gues c.Y,t
faites depuis
quelques aYIYlées,...
il apparaît
que leurs
efforts se
soient,
pour
ainsi
dire,
concentrés
sur les
cimetières francs et
mérovingiens,
avec la louable
iYlteYltioYI,
d'éclairer
d'UYr jc.ur
Yrouveau,
Ylclt~e
histoire
108. -
Vitet,
L.
(1869).
~_~!h p.
34.
55
nationale 109•
En
effet,
car
les archives
étaient
presque
muettes à
pt'Opos des sc.ciétés de
l'antiquité tarsive et du
Et
les
monuments qui
à
ces
archéologues du
XIXe siècle
étaient très rarement
intacts
et ne
réflètaient qu'un
pan de l'histoire des populations
anciennes.
C'était donc leurs tombes qu'il
fallait
interro-
ger.
Là seulement se trouvait tout ce qui
les avaient
inté-
ressés
:
vêtements,
armes,
ornements,
bijoux,
objets ser-
vant aux
cérémonies funèbres.
Tout ce qui reflète
la cul-
ture de
ces peuples
est
presque
là.
Cat'
1es mort s
SC"'lt
eY'.t errés avec
leurs habits,
ornés des
bijoux qu'ils por-
taieY'.t
peY',daY'lt
leur vie,
munis des ustensiles de toilette
et des
objets de
la vie quotidienne tels les couteaux,
les
clefs,
l'épée,
le boucliet',
etc •..
Ces recherches
funéraires avaient
commencé à élargir
et à
préciser certaines
données,
conjointement
avec
les
nouvelles études historiques et
les observations de collec-
tions d'objets
muséographiques.
Se
fondant
sur
l' aY'la 1 yse
des pratiques
funéraires,
notamment
sur le mode de sépul-
tllre
(sous
dalles
bt'utes,
sarcc.phages,
etc. : . )
sur
l'orientation des
tombes,
sur
les objets
Mobiliers qui y
sc.nt déposés
(ornementation,
distribution
géographique de
tel
ou
tel objet,
etc . . . ),
SUt'
l' emp 1 acerneY'lt
des
cime-
t ières,
etc . . . ,
elles cherchaient
à
mieux
appréhender le
de
la
christianisation
des
carnpagY'les,
l'appartenance ethnique et culturelle des populations inhu-
mées.
10'3.- Mc.rel,
L.
<18'32)
DescriptioY"
de
deux... sépultures
importantes du
cimetière franc
de
Bréban
(Marne).
Mémoires de
la Société
des Sciences
et des Arts de
Vitry-le-François,
tome XVI,
188'3-18'30.
Vitry-le-
Ft'aY',çois.
57
J.
Pi llc.y,
par
exemple,
pense
que
les
nécropoles
frarlqlles étaier.t
toujours placées
à
une certair~ distance
des habitations
et
généralement
situées
sur
un
terrain
sablonneux ou
calcaire,
légèrement en pente et
bien exposé
au
sCrleil.
Les
sépultures
sont
d'Ouest en Est.
Les plus anciennes étaient toujCrurs dans
la
partie centrale
du cimetière,
les autres
s'ajoutant,
en
allant du centre à
la périphérie.
Dans les nécrCrpoles caro-
lingiennes,
les
sépultures masculines
n'ont
plus la fran-
cisque et
le bouclier
si
fréquents
chez
les Francs,
mais
plutôt
le
scramasax,
sabre lCrng et
large à dCrs épais,
avec
dessus deux sillCrns parallèles creusés.
Le couteau persiste
encore.
Mais
la boucle de potin,
de forme Crvale,
maintenue
à
la
courrCrie par
des goupilles
triangulaires fréquentes
dans les
tCrmbes franques est remplacée par une autre munie
d'une grande
plaque rectangulaire
ou triangulaire,
contre-plaque formant
pendant et d'une troisème plaque car-
rée,
le
tout
erl
fer,
sCluver.t
déccol·~é
de
méandres de nattes,
de torsades,
de tresses,
d'entrelacs en
argent
plaqué Cru damasquiné 110 •
cas,
le
mobilier est désormais recu~illi non
plus dans
une perspective
muséographique,
mais véritable-
merlt historique.
Ainsi
L.
Morel étudiant
les détails de la
paire de boucles d'oreille en or découverte dans une sépul-
ture de
femme à
Bréban en
conclut que
le
christianisme
s'affirmait déjà
dans ce
cimetière franc
(voir fig.
13)
"quatre de
ces faces,
sont ornées,
par paire,
les unes de
deux croix
ressemblant aux
croix de
Malte et
de
Sair,t-
André,
lesquelles
sont
formées
de verres rouges et verts,
110.- PillCrY,
J.
(1891>
La questior,
frarlque.,.au
Corlgt~ès
de Charleroy
(Bel g i que).
Para Il èl e des fai ts h i sltot~i
ques et
archéolCrgiques se rappCrrtant aux origines de
rlotre
histoire.
Congrès
Archéologique
de
France.
pp.
3-31.
58
et
les
autres d'une
simple croix
grecque sur
fond rouge
dont
chaque branche,
composée d'un filet
d'or,
es~ terminée
par un
peit triangle
de verroterie rouge .••
Les croix qui
décorent
les
boucles d'oreille ont
bien un caractère chré-
tien"111.
Les recherches
monumentales et
funéraires
s'étaient
beaucoup
ml.II tipI iées.
L'abbé
Cochet
fouillait
eY"l
Normandie 112 ,
R.
Merlet
la cathédrale
de Chartres 113 ,
J.
les environs de Tournus notamment à
Dulphey,
à
Farges-lès-Macon,
Beaufer,
Be Il eY"ley,
Plottes
etc ..• 114,
T.
Eck dans la Somme
(Templeux-la-Fosse,
Marchéleport)
dans
111.- Morel,
L.
(1892).
OP.
cit.
p.
684 et
p.
687.
112.- L'abbé
Cochet
fut
inspecteur des Monuments Histori-
ques de la Seine Inférieure en 1849,
correspondant de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1864
et directeur du Musée de Rouen en 1867.
Voir-:
-
La Normandie
souterraine ou
Notice sur
des cime-
tières francs
explorés en
Normandie,
in 8°,
Dieppe,
1854.
-
Sépultures gauloises,
romaines,
franques et norman-
des,
in 8°,
Dieppe,
1857.
-
At~chéolclgie sépulcrale,
iY"1 4':',
Rc.aY"IY"le,
1863.
113. -
Met~let,
R.
(1896)
Foui Iles
de
la
Cathédt~ale
de
Chartres pour
l'établissement d'une
calorifère.
Mé-
moires de
la Société
Archéologique
d'Eure-et-Loir,
10,
pp.
289-301.
Id.
(1905)
Les Fouilles
de la crypte et du choeur
de la cathédrale de Chartres
(1901-1904),
Vannes.
114.- MartiY"l,
J.
(1897)
Sépultut~es barbares
sc,us dalles
brutes
des
eY"lvi t'C'Y"IS
de
TourY"rl.ls
(S~oY",~et -Loi re) •
Annales de
l'Académie de
Macon.
Sociétés
des Arts,
Sciences,
Belles-Lettres
et Agriculture de SAone-et-
Loire.
3e
série,
Tome
II.
ProtAt
Frères.
M~con.
pp.
319-346.
5'3
l'Aisne
(Combaincourt) 11e,
L.
Magne,
l'Eglise_d'Ermont 116 ,
etc ••.
L'archéologie médiévale
devenait,
selon
l'expressie'Y'1
de L.
Vitet,
"lm des
meilleut~s moyeY'ls d'iY'lvestigatioY",
UY'I
des plus surs iY'lstrumeY'lts de critique histc.rique" 117 •
Gràce
au sol
dont elle
tendait
à
faire un
document
historique
aussi
valable que le monument,
elle se détachait
progressi-
vement de
l'histoire de l ' a r t
et commençait à
se constituer
en discipline
autonome.
Un grand tournant s'était accom-
pli.
Une ère nouvelle s'ouvrait:
ce sera l'àge de
la matu-
rité,
mais aussi de
la crise.
115.- Eck,
T.
(18'30)
Cimetière mét~oviY'lgieY'1
de Templeux-
la-Fosse.
Bulle~in archéologique du C.T.H.S.
pp.
124-
134.
116.- L.
Magne est
un architecte des Monuments Historiques.
Avant de
restaurer l'Eglise
d'Ermont,
i~ la fouilla
en 1886
pour mieux
la connaitre.
Louis Magne devient
en 1'301
Inspecteur Général
des Monuments Historiques.
117.- Vitet,
L.
(1883)
:
Essais
sur l'his~oire
de
l'ar~.
Paris.
p.
67.
DEUXIEME PARTIE
STRATEGIE DE GESTION SCIENTIFIQUE ET ADMINISTRATIVE.
OMBRES ET LUMIERES
'--
Pendant assez
longtemps,
on
avait
admis
avec
les'
\\ "Posi t i vistes" que
le fa i t
pol i tique étai t
le fi 1 cor,duc-
lteur de
l'histoire.
Le principal agent
du changement étant
l'Etat,
il
appartenait donc
aux recherches
historiques
d'établir les
faits qui
en restituent
l'évolution.
Au len-
demair. de
la Grande
Guerre,
du
triomphe de
la Révolution
Socialiste de
Russie,
et
avec l'influence de plus en plus
grandissante du
Marxisme sur
la réflexion
historique,
ce
primat du
politique a
cessé d'être considéré comme allant
de
sc.i.
Les
préoccupations
d'histoire
économique
et
sc.ciale,
d'histoil"~e
des
corld i t ions
rnatél"~ielles
de
l'existence
humaine
progressivement
de
l'importance.
Naissait
d e I ' h i st 0 i re " .
CHAPITRE 1
LES NOUVELLES PREOCCUPATIONS HISTORIENNES ET-
LA NAISSANCE D'UNE DISCIPLINE MODERNE
1.- LE MATERIALISME HISTORIQUE ET L'ECOLE DES ANNALES
Le mal"~X i sme,
en tarIt
que philosophie et vision géné-
raIe du
monde,
en
se détournant
de l'analyse descriptive
d'événements politiques
pour se
consacrer
à
l'étude
de
l'histoire des
techniques et
du développement économique,
c'est-à-dire des
diffél"~ents
"modes
de
productiorl",
des
-1
"rappc'l"~ts sociaux",
de la formatiorl des classes sc.ciales et
du rôle
des masses
dans
l' histcoire,
avait
st imulé
lme
orientation
nouvelle
de
la
recherche
historique.
c.'::'
0'_
objectif
était
de
fourY"1 i l"~
U Y"I
d'analyse
permettaY"lt de
défiY"lit~ les
stl"~uctures d'uY"le
sc,c.!été,
ses
lois et ses formes de mutation afin de mieux
la comprendre,
pour mieux agir sur elle 1 •
Ce
corllbat
pour
une
nouvelle
façon
de
"faire
de
l'histcdl"~e", M.
Bloch et L.
Febvre,
tous deux
professeul"'s à
l'uY"liversité de
Strasbc".n~g,
le repl"~eY"laieY"lt et en faisaieY"lt
leur cheval
de
bataille.
Dès 1929,
ils créaient
la revue
"Les Annales
d'Histoire
Economique
et
sociale"2
et
se
fixaient
pour objectif d'élargir le champ des études histo-
riques en critiquant avec véhémence l'objet et
les méthodes
d'investigation de
l'école dc.miY"laY"lte dite "positiviste" c.u
encc.re
"historisante"
dit'igée
par
Ch.-V.
Langlois
et
RéagissaY",t cOy",tre
leul"~ "politique
d'abord",
c'est-à-
dire contre la tendance à surestimer le rOle des dirigeants
et des
institutions politiques dans l'histoire,
négligeant
l'événement comme étant déterminant,
et
insistant davantage
sur la
10Y"lgue durée,
"l'école des
Annales"
fc'caî i se
ses
1 . - Marx,
K.
(1975):
L'idéologie
allemande.
EditioY"ls
sociales
(1845-1846).
Nouvelle édition.
Paris.
Marx,K et
Engels,F
(1959)
Manifeste du parti commu-
niste
(1847-1848).
Editions Sociales,
Nouvelle édition.
Pal"'i s
Bertrand,
M (1979)
Le marxisme
et
l'histoire.
Edi-
tions sociales.
Collection Comprendre.
Paris.
210 p.
2.- Cette reV1.le
devieY"lt ey"j
1939 les
"Annales
d'Histoire
Sociale",
puis
de 1942
à
1946
"Mélanges
d'Histoire
Sociale" et
eY"lfiY"1
depuis
1946
"Annales.
Economies.
Sociétés.
Civilisations.
3.
Les
principes
de
cette
école
sont
exposés
dans
Monod,
G.
(1976)
Progrès des sciences historiques en
France.
La
Revue historique
Y"1':'258,
avril-j.lliY"l.
Réédi-
ticln du
"Manifeste" de 1876
; et
daY"ls LaY"lglcds,
Ch. -V.
et Seignobos,
Ch.
(1898)
Introduction aux Etudes Histo-
riques.
Hachette,
lere édition,
308 pages.
Cette "éc.:de" est égalemeY"lt appelée "écc.le rnéthodiqlle".
63
recherches sur
les activités
économiques et sociales,
sur
la vie
quotidienne et
les structures agraires.~E:our elle,
l' h istoi re embrasse "tout ce qui étaY'lt à
l' homme,
dépeY'ld de
l' homme,
set't
à
l'homme,
exprime l'homme,
signifie la pré-
sence,
l'activité,
les
les
d'être
de
l' homme"4.
Cette "Y'louvelle
histoi re" est au cat'refollt' des autres
sciences sociales
géographie,
économie,
sociologie,
démo-
graphie,
etc ..•
Elle
se
veut
uY'le
"histoire
totale"
ramassant tous les aspects de la réalité humaine en un même
mouvement.
Et en cela,
elle est
proche de la conception que
J.
Michelet
développait
déjà
au
XIXe
siècle
F.
Guizot
et
A.
Th ierry.
"L'histoire,
écrivait-il,
me
paraîssait encore
fai ble eY'1
ses deux
méthodes
:
trop peu
matérielle,
tenant compte des races,
non du sol,
du climat,
des aliments,
de tant de circonstances physiques et
physio-
logiques.
Trop peu spirituelle,
parlant des lois,
des actes
juridiques,
non
des idées,
des moeurs,
non du grand mouve-
meY'lt
prc,gressif,
iY'ltérieur de l'ârl1e Y'latioY'lale":5.
Ses mét hodes
de t'echerche se SC'Y'lt al Ot'S di vet"6 if i ées.
E Il e
précoY'1 i se
l'utilisation de
toutes
les sources dispo-
nibles :
archives,
etc . . .
écrivait à
ce propos
:
" au taY'lt que
du dépouillement
des
chroniques ou des chartes,
notre connaissance des invasions
germaniques dépend de l'archéologie funéraire et de
l'étude
des noms
de lieux.
Sur les
croyances et
les sensibilités
mortes,
les
images peintes ou sculptées,
et
la disposition
du mobilier
des tombes
ont,
au
moins,
autant à nous dire
...
4.- Febvre,L.
(1953)
:
Combats
pour 1 7 histoire,
A.
Cc,liY'l.
Pari s,
p.
428.
5.- Michelet,
J.
(1869)
L 7 histoire de
France,
préface.
Paris.
p.
7.
54
que beaucoup
d'écrits"6.
Récemmer,t
J.
Le Goff
a
repris
cette idée
et en
fait
le
manifeste de
la "rloLI~elle his-
tCli re"
"rnairlter.arlt
l' histoire est
Lme er.cyclopédie
;
il Y
faut
tout
faire entrer,
depuis
l'astronomie jusqu'à la chi-
mie,
depuis
l'art du financier jusqu'à celui du manufactu-
rier,
depuis la connaissance du peintre,
du sculpteur et de
l'architecte jusqu'à celle de l' écorlomiste"7.
1 '32'3,
para i sser,t
les
"Caractères
originaux
de
l'histoire agraire de la France" M.
Bloch s'y irltéresse aux
forrnes de
l'occupation du
sol,
aux
techniques de produc-
tion,
aux modes de peuplement,
aux cadres seigneuriaux,
aux
pratiques communautaires.
Le monde rural
et
la civilisation
médiévale deviennent
alors une
préoccupation essentielle.
Une préoccupation
qui
cependant
part des problèmes du pré-
ser,t,
car
l'objet de
l'histoire n'est
pas donné
par les
sources,
mais construit
par l'historien à
partir des solli-
citations du présent
une histoire-problèmes.
Nouveaux
r,ouveaux
c.bjets,
r,oLlvelles
approches 9
mais
aussi nouveaux
cadres
la région devient
le lieu
d'application des
problèmatiques et
l' at.el ier de
vérification des
hypothèses.
C'est
désormais
là
que l'on
les
facteurs
d'évolution
et
les
rythmes
de
l'économie et de la société.
Aussi
les études régionales se
multiplient ~
elles
F.
Braudel
s' i rit éresse
à
la
6.- Bloch,
M.
(1'372)
Apologie pour l'histoire ou métier
d'histoire.
A.
Colir,.
Nouvelle Editior•.
p.
27.
7.- Le GC1ff,
J.
(1'37B)
:
La Nouvelle histoire.
Retz.
p.223.
B.- Febvt'e,
L.
(1'353).
QQ.
cit.,
pp.
42 et
117.
'3.- Voir Le Goff,
J.
et Nc.t'a,
P.
(1'374):
Faire de l'his-
toire.
Bibl iothèque
des
histoires.
Gall irJ1Frd.
Trois
vol tHlles.
vo 1 urne 1
Nouveaux problèmes
vc.l urne 2
Nouvelles approches
volume 3
Nouveaux objets.
65
Méditerranée aux
temps de Philippe 1110,
R.
Boutruche à
la
société bordelaise pendant
la Guerre de Cent arls 11
......' G. Duby
à
celle
du Mâconnais
aux XIe-XIIe siècles 1e,
J.
Heers aux
problèmes économiques
et sociaux de Gênes au XVe siècle 13 ,
E.
Le Roy Ladurie aux paysans du Languedoc 14 ,
etc •••
Dans ces
différentes recherches d'histoire économique
et sClciale,
l' occupat iorl du
SC. 1 ,
les ques-
tions démographiques
occupent
une
place
de
choix,
sans
doute parce
qu'elles sont
essentielles pour une meilleure
compréhension des
autres phénomènes historiques.
Problèmes
politiques,
sociaux ou économiques sont en effet
influencés
par l'importance
numérique des
populations.
La croissance
ou la
chute de
la r,atal ité,
une mortalité
forte peuvent
déterminer des
crises sociales.
De même l'importance démo-
graphique d'une
région peut expliquer sa prospérité écono-
mique et
la croissance des revenus seigneuriaux.
Ces préoccupations
d'histoire du peuplement orientent
l'attention des historiens vers le phénomène des désertions
rurales que F.
Braudel définit comme ayant été entre le XIe
et
le
XVIIIe siècle
et
comme
ur,
test
des
activités
agricoles
de
l'Europe entière,
un tournant de sa vie,
au même t i t r e que
10.- Braudel,
F.
(1966)
:
La Méditerranée et
le monde médi-
terranéen à
l'époque de
Philippe II.
A.
Colin,.
Nou-
velle édition.
2 tomes.
11. -
B':'llty'uche,
R.
(1963)
La crise
d'une société.
Sei-
gneurs et
paysans du
Bordelais pendant
la Guerre de
Cent ans.
Les Belles-Lettres.
Paris.
12.- Duby,
G.
(1953)
:
La société aux XIe-XIIe siècles dans
la région mAconnaise.
A.
Colin.
Paris.
691
p.
13.- Heers,
J.
(1961)
: Gênes au XVe siècle.
Activités éco-
nomiques et problèmes sociaux.
SEVPEN. ~745~p.
14.- Le Roy Ladurie,
E.
(1966)
:
Les paysans de Languedoc.
SEVPEN.
Paris,
2 volumes,
réédité en 1979 dans Flamma-
rion.
Collection Champs.
66
les révolut iorls
industrielles qui
or.t t ot a l ernerlt
modifié
son destin
récent"~e. La
période des
Xle-XVe slècles qui
associe des
phases prolongées d'expansion et de régression
démographique
constitue
le
charnp
privilégié
de
ces
recherches.
En
effet,
les
nombreuses
études
menées
en
Frarlce corl1rl1e
à
g lobalemer.t
Llrle
poussée démographique
entre le
XIe siècle
et
le début du
XII e
s i èc le,
r
coïrlcidarlt avec
la " r évoILltic.r.
agt~icclle" et
les grands
défrichements
<diffusion
de la charrue à
roues-
et à
versoir,
nouvelles méthodes d'attelage:
collier pour
les chevaux,
pour les boeufs)
suivie d'abord
d'une stagnation puis d'un déclin considérable aux
XIVe-XVe
siècles
<crises
agraires,
troubles
sociaux,
ép i dérn i es)
entrainant alors
la désertion de multiples villages 17 •
G.
Fourquin,
se
fondant
sur une enquête menée en 1332
et SUt~
les résultats
des
recensements
du
XIXe
siècle,
estime à
environ 2,77 ~ le taux de désertions villageoises
darls
la
région
parisienne
<ChAtellenies
de
Poissy,
Pontoise,
et Beaumont-sur-Oise).
Ce qui
témoigne quand même
d'une relative stabilité~a. Par contre,
ce taux est
de 47 ~
15. -
Braudel,
F.
<1965)
Py'éface.
Vi lIages
désertés
et
histoire économique.
XIe-XVIIIe
siècle.
Les
hommes
et
la
Terre,
XI,
EPHE,
VIe section du C.R.H.
SEVPEN.
p.
7.
16.- Pour les recherches étrangères voir
infra.
pp.
58-80.
17.- SUt~ la
"t~évolutic.rl agt~icole",
les défrichemer.ts et
les
crises du bas moyen-Age voir
:
Duby,
G.
(1954)
La révolutiorl
agt~icclle du XIe siè-
cle.
Revue de Géographie de Lyon,
XXII,
pp.
361-366.
Duby,
G.
(1979)
:
L'économie rurale et
la vie des cam-
pagnes dans
l'Occident médiéval.
Flammarion.
Nouvelle
édition.
Essentiellement
le tome
II.
Fossier,
R.
(1989)
:
Enfance de l'Europe.
Aspects éco-
nomiques et
sociaux,
XIe-XIIe siècle.
P.U.F.
Nouvelle
...
Clio.
2 tomes.
Nouvelle édition.
18.- Fourquin,G . (1956)
:
La
population de la région pari-
sienne
aux
environs
de
1328.
Le
Moyen
Age,
62e
année,
pp.
63-91.
57
dans le
Clunisois entre
le XIe
et
le
XNe siècle 19 et de
~
42 ~ en
Provence entre
le XIVe
et
le
XVe siècle20•
Dans
._-~
cette dernière région,
le phénomène de désertions rurales a
inégalement
frappé
les différentes vigueries ou baillies
Aix 47,5 ~ ,
Castellane 35 ~,
Puget-Theniers 34,4 ~,
Toulon
15, 5 ~.
Et
les analyses
montrent qu'il
existe
un
seuil
d'importance fiscale
et démographique
au-dessus duquel se
produisent
les
pourcentages de désertions
les plus forts
71,8 ~ pour les petites agglomérations de 1 à
30 feux,
14 ~
pour les plus grandes
(de 51
à
100 feux)e1.
Analysant
le
phénomène sur
l'ensemble du
territoire
français,
J.-M.
Pesez
et E.
Le Roy Ladurie aboutissent aux
mêmes t~emarques
les petites communautés villageoises sont
les plus touchées
15 ~ des villages de 21 à
49 feux,
30 ~
des hameaux
(5 à
20 feux)
ont en
effet disparu entre le
XIVe et
le XXe
siècleee •
Et G.
Fourquin avance pour toute
la Frarlce,
ur, taux
global de
désertions de 8 ~ seulement
entre le XIVe et
le XVIIIe sièclee3 •
Cette stabilité
du peuplement contraste beaucoup avec
ce q II i
se passe darls
les pays voisir.s.
Outre-RhirJ,_ W.
Abel
pense que
40 ~ des
villages entre
Elbe et
Weser
ou
erl
FClllt~quirl, G.
(1958)
:
Villages et hameaux de la t~égiorl
parisienne erl
1332.
Paris-Ile-de-France.
Mémoires pu-
bliés par
la Fédération
des Sociétés
Historiques et
Archéologiques de
Paris-Ile-de-France.
Tome
XI.
p.
155.
19.- Deléage,
A.
<1941>
La vie
rurale en Bourgogne jus-
qu'au début du XIe siècle.
Mâcon.
3 vol.
20.- Bat~at i er,
E.
( 1951>
La
démographie
provençale
du
XIIIe au
XVIe siècle.
SEVPEN.
Collection Démographie
et Société,
n05.
Paris.
pp.
75-85.
21. -
Ibid.
22. -
Pesez,
J. -M.
et Le Roy Ladurie,
E.
(1955).
Op.
cita
p.
127.
23.- FOllrquirl,
G.
(1958).- Çlp.
cita
p.
130.
68
Sil és i e
sont
désert és24 •
Out re-lvlaYlche,
ce
phénomène
qui
touche surtout
les petits
villages et
les
hameaux
sans
épargner pour
autant quelques
grands et
florissants vil-
lages,
et qui est aggravé par le développement de l'élevage
du mouton,
a
durement
affecté
les
zones
herbeuses
des
MiddlaYlds YlcltammeYlt
le Wal"~wick$\\,it~e
où '30"
des
villages
sont désertés au bas moyen-àge,
le Northamptonshire 78 "
ou
encore le Riding dans
le Yorshire '3'3 "25.
Aussi,
ces
désertions qu'on
" graYld
événement obstinément
répété" qui
a
modifié
le destiYI de
l'Europe entière,
ne seraient-elles
alors en
France,
que
des accidents
de portée
historique limitée? En tout cas,
e Il es para î ssa i eYrt
YI' y avo i l"~ "ému YI i
le pouvo i r
SOllvera i YI,
ni
le
prédicateur,
ni
le phi 10sophe"2e.,
peut-êtl"~e
d'un phénomène
négligeable,
et
cause de
la l"~areté
et du
sileYlce des textes.
EYI effet,
cal"~ dit
J.-M.
Pesez,
"le vil---t
lage disparu est dans le maquis de
la documentation écrite,~
un gibier fuyant . . .
Sa trace
(y)
est souvent
intermittente,-
brouillée,
équivoque.
Ni
l'identité du village,
ni
la chro-
nologie de
ses apparitions
n'offrent en général de certi-"I
tudes suffisaYltes"z7.
Et
justement,
parce qu'elles sont
rares,
fragmentaires
imprécises et toujours d'interprétation déli-
cate,
les
sources écrites
ne
pas
de
saisit~
l'ampleur du
sa
répartition
géographique
et
chroYlo l og i que,
ses
causes.
D'autres
sources
sont
dOYIC
~4.- Abel,
W.
(1'343)
Die Wüstungen
des ausgehenden Mit-
telalters Ein Beitrag zur Siedlung-und Agrargeschichte
Deutschlands.
IèYra.
25.- Beresford,
M.
et
Hurst,
J.
(1'371)
Deserted Medieval
vi lIages.
Lutterworth Press. Londres,
2e éd ft iOYI.
26.- Pesez,
J.-M.
et
Le Roy Ladurie,
E.
(1'365).-
~
cit.
p.
127.
27. -
Pesez,
J. -M.
(1'365).
Op.
cit.
p.
83.
6'3
indispensables,
et
parmi elles,
l'archéologie,
car elle a
déjà fait
ses pl"~euves
dans les
pays voisiYIS Ylot,amment en
Rllemagne et en Rngleterre.
C'est
pourqucd,
certains historiens
"allay,t
jusqu'au
de
leurs
spéctll at i OY,S" as
entreprennent-ils
de
rechercher SUl"~
problèmes qu'ils
ne peuvent résoudre par
les archives.
Des
équipes s' orgaYdseYlt
à Caey"
à Rix -ey,-Prc,veYlce et à
Pal"~ i s.
Des ChaYlt iers
SC,Y,t ouvel"~ts
eYI I\\Ic'l"~ma Yld i e,
eYI
PrOVeYICe,
eYI
BourgogYle,
daYls
le Sud-Ouest •..
Et
comme ey, AllemagYle,
ey,
Ry, g l et erre et
daYts les
pays de
l'Est,
le
ph éYlomèYle
des
villages désertés
a
été
le moteur
de la
naissance et du
développement de
l'archéologie médiévale.
II.- LES INFLUENCES ETRANGERES
1.- L'Allemagne
Dans ce
pays,
l'apparition
précoce d'une archéologie
spécialement de l'époque germanique,
explique
l'avay,ce
des
travaux
daYls
doma.i y,es
de
l'archéologie
médiévale:
désertions
l"~ura l es
(Wüstungforschung>,
archéologie
castrale
(mottes,
enceintes,
chAteaux>,
archéologie funéraire,
archéologie du
paysage
(Landesaufrahme>,
etc •..
Pour
des raisons idéolo-
giques
(raCiSfrle,
xéYlophobie,
etc . . . >,
les y,azis uti l isaieYlt
l'archéologie pour
soi-disant expliquer "la supériorité de
la l"~ace
al"~yeY,Y,e et
de la YlatioYI allemaYlde".
Day,s ce but
la
Himmler était
le responsable avait créé en 1'335
-.Ir
28.- Chapelot,
J.
et
Démians d'Archimbaud,
G.
(1'383>
:
Dix
ans
d'archéologie
médiévale
en
France.
1'370-1'380.
Archeologia Medievale,
X,
p.
2'38.
Cette revue italien-
ne est créée en 1'374.
70
un orgaYlÎsme scientifique où existait
une section archéolo-
gique
très
active "Das
Ahnenerbe"1li:9.
Cett~
avay,ce
s'explique aussi
par le
fait
qu'après
la deuxième guerre
mondiale,
suite
aux destructions massives et dans le cadre
de
la
nouvelle politique de sauvegarde archéologique basée
sur le
sauvetage,
de
nombreuses fouilles sont
effectuées,
aussi
bien
en milieu urbain qu'en campagne:
Warendorf dès
1951,
Ktinigshagen au début
des années 60,
etc •.•
Le phénomène
des désertions rurales a
très tôt
attiré
l'attention des
historiens.
W.
Abel
pat~
exemple,
lui
a
consacré d'importantes
études et
a
conclu à
son ampleur
40 ~ de
villages désertés
en Silésie,
plus
de
20 ~
en
Alsace,
Franconie,
Souabe,
Prusse et Brandebourg 30 •
Il
les
lie étroitement aux crises agraires du bas moyen-Age.
Elles
SC'Ylt déc i si ves
pour l'abandon des habitats qui
subissent à
cette occasion
une très
sévère sélection
naturelle,
une
véritable hémorragie.
"La culture
de céréales,
écri t - i l,
était
le nerf vital de
l'économie agricole médiévale.
Quand
devenait
insuffisant,
le paysan quittait
la
terre.
Les
nombreuses WUstungen du bas moyen-Age ~ont éga-
lement
un
symptôme
de
cette
crise
de
la
cu 1 t..ure
des
céréales"31.
Il
qu'uy,e cause
à
l'origine
de la
désertion
d'un
habitat.
C'est
pl ut ôt
un ensemble de raisons qui
agissent
en conco-
mitaYlce.
29.- Pour de
plus amples informations sur cette question:
SchYlapp,
A.
(1977)
:
Archéologie et nazisme.
Quaderni
di Storia,
5,
GeYlYlaic.-G i ugno,
pp.
1-26.
Abel,
W.
(1943).
Op.
ciL
31.- Abel,
W.
(1973)
:
Crises agraires en Europe.
<XIII-XXe
siècle).
Flammarion,
Nouvelle Bibliothèque Scientifi-
que.
Paris.
p.
73.
71
L'étude de
ce phonomène
a
également
i rltéressé
les
archéologues allemands.
Mais
leur approche,
à
la .gifférence
des histor~ierls,
est axée
uniquement sur les rap-
ports entre
désertions rurales
et crises
agraires du bas
Moyen-âge,
mais
surtout sur
l ' hi st cci r~e du
peup 1emerlt,
de
l'occupation du
sol.
L'habitat
et
la culture matérielle y
prennent
une importance spécifique.
Le haut moyen-âge n'est
plus en
reste.
Grâce à
la corrélation de plusieurs sources
notamment documents
écrits,
cartes anciennes,
prospections
au sol,
géc,physi ques,
aupt~ès
des
populations locales . . .
ils ont considérablement
allongé la
liste des Wüstungen.
le haut moyen-age,
la Wüstungrorschung
dorlt W.
Abe 1
avait
fait
une des voies majeures de compré-
hension des sociétés rurales des XIV-XVe siècles,
et exami-
nant
les phases les plus anciennes de l'évolution des habi-
tats,
les
archéologues allemands ont élargi
la notion même
de Wüstungen.
Elle ne se
limite plus seulement aux villages
et ferflles,
filais s'élar~git
désot'fIlais darls
le temps
comme
darls l'espace,
à
tous
les établissefllent où les hbmmes ont
vécu ou
exercé une activité notafllment ateliers ar~isanaux,
châteaux,
erlce i rit es,
mottes
castr~ales,
ét ab 1 i ssefllerlt s
ecclésiastiques,
moulins,
fIlines,
etc . . . 32
Ces recherches archéologiques établissent des rapports
étroits
entre
désertions
et
z·:·Yles
géogr~aphi ques.
l'Eifel
par exefllple,
c'est dans
les régions loessiques den-
sérnerlt
pe'_lplées
depuis l'époque
franque que
les Wüstungen
sorlt
les
En zones
fIlontagneuses ou fores-
7-='
_
........
•
Voir à
ce propos
Jarlsserl,
W.
(1 '375)
"Studien
zur
Wüstungsfrage
im
rrankischen
Altsiedland
zwischen
Rhein,
Mosel,
und
Ei felnordrand. -
Bonrler
Jahrbuck.
XXXV,
Cologne-Bonn.
2 volumes.
350 p.
et 51'3 p.
7 ·-·
c.
tières,
par
contre,
tardivement défrichées,
ils sont rela-
Autour des
villes aussi,
mais à
caLlse de
--
l'urbanisation,
ils sont très nombreux 33
Elles montrent
également que non seulement
la dispari-
tion des
villages peut
être régressive,
lente et résulter
de processus
cumulatifs,
contrairement
à
l'impression que
les textes,
mais aussi
qu'elle
concerne
tCII.ltes les
périodes,
toutes
les régions et tous les types
d'habitats.
Cependant
des cas
régionaux,
des
évc.lutioYIS
différentes pour
chaque type
d'habitat s'isolent.
AiYlsi,
abc,rdant
le
phénomène des désertions rurales sur la longue
durée et s'intéressant
particulièrement aux phases les plus
l' évc,l ut i c.y,
de
l'habitat
l'Eifel,
w. Janssen, après avoir inventorié et cartographié les dif-
fét~ents sites
coy,state que
les abaYldc'YIs
de
villages
se
révèley,t
plus
y,ombreux day,s
le cey,tre
et
l'est
de cette
t~égic'YI,
et
plus rares
au sud,
alclt~s que
les désert iOYIS de
fet~mes se
t~épart i ssey,t
partout sauf daYIS le sud,
là où les
villages trop
denses ne
leut~ avaiey,t
pas laissé de place
pour pCII.lvclÎ t~
se dévelc.pper.
Ainsi,
entre le bas-Empire et
l'époque contemporaine,
le taux
de déset~t i OY,S de _v i Il ages
atteint 24 ~
et celui
des fet~mes 36;(..
Il d ist i y,gue aussi
dans cette
région deux
phases de peuplement
1 a
prem i èt~e
aux VI-VIle
siècles et
la deuxième
aux XI-XIIIe siècles,
correspondant aux
défrichements.
Les
villages de
la pre- -
mière génération
sont désertés à
30 ;(. alors que ceux de
la
seconde le sont à
25 ;(.34.
Il constate également
l'existence
d' '-me première
poussée des
Wüstungen dès
la fin
du
IXe
siècle puis
une seconde
dans la
deuxième moitié
du Xie.
Cet t e
d ery, i èt~e
à
phase
de
pe u pl emey,t
<défrichement et croissance démographique).
Eli. accompagne
33.
J aY,SSeYI,
w. <1'375). Vol. 1. ~cit.
34. -
J aY,SSeYI,
W.
<1'375).
Vc,l.
--,
c..
Op.
cit.
73
ici
l'organisation d'un semis d'habitat définitif.
C'est
le
passage d'un
habitat
polynucléaire,
tirant
sa c~hésion de
l'exploitation des
terres communes
(Allmende)
au regroupe-
ment en
village.
Aussi ,loin d'apparaitre
comme le
signe
d'un fléchissement
de
l'emprise
humaine ou
d'une
crise,
elle reflète
plutôt
une croissance et
une nouvelle organi-
sation du paysage rural,
qui
font affluer dans
le coeur des
terroirs,
des forces jusqu'alors éparses33 •
L'archéologie allemande s'est également
intéressée aux
recherches castrales
(mottes et enceintes)
et à
la restruc-
turation des terroirs ruraux entre le Xe et
le XIIe siècle.
H.
Jankuhn par
exemple,
constate
que
les
enceintes
ont
esserlt ie llemerlt
servi
d' abt~i
pc.ur
la
suite
(Kënigspfalzen)
et
joué un
rÔle de
refuge circonstanciel
pour
les
popu 1 at i e.rls
les
(Heinrichsburgen) 36.
Cette
forme primitive de regroupement
d'hommes a ensuite évolué.
Elle n'a pu se maintenir au-delà
de
la
phase
d'érection
des
châteaux
i r/d i v i d ua 1 i sés.
Arasées,
effondrées
ou simplement
incluses dans des struc-
tures ultérieures,
ces enceintes ont
longtemps échappé aux
recherches.
Mais
en Allemagne,
erlce i nt es et
mott..es
cas-
traIes ont très tôt
attiré l'attention des archéologues qui
en ont
fait
des inventaires et des études typologiques 37 •
35.- Ibid.
36.- Jankuhn,
H.
(1963-1965)
:
Heinrichsburgen und Krinigsp-
falzerl"
darls Deutsche Kënigspfalzen.
Beitrage zu ihrer
historischen und
archaologischer Erforschung.-Grittin-
gen vol.
2,
pp.
61-69.
37.- Jankuhn,
h.
(1953)
Ein Burgentyp
der sp~ten Vikin-
gerzeit
in
Nordfriesland
und
sein
historischen
Hintergrund.
Zeitscher
der Gesellsch.
f.~ Schleswig-
Holstein Geschichte,
LXXVIII,
p.
5-23.
Herrribrodt,
A.
(1964)
Starld
der
h~Uhmittelalter-
lichen Mottenforschung
in Rheinland.
ChAteau-Gaillard,
1.,
Caerl,
pp.
77-100.
74
Les
recherches
allemandes
s'intéressent
aussi
à
l'archéologie du
paysage
(Landesaufrahme>.
sur
l'importance de
la localisation et
de
la datation des cime-
tières et des habitats,
SUt~ les rapports entre
les zones de
peupleme1'"lt
et
la
qllal ité
des
sols
(voir
fig.
14>
l ' i nt e1'",S i t é
et
les
différentes
formes
de
l' occupat i01'"1
humaine,
et combinant
prospections,
fouilles et analyses de
laboratoires
(palynologie,
étude des
sols,
paléodémogra-
phie,
etc . . .
les
objectifs
et
les
méthodes
de
l'archéologie
du
paysage.
par
exemple,
montre
clairement
une phase de discontinuité dans
l'occupation du
sol
qui
est
chronologiquement
variable
selon les
régions,
les types de peuplement,
son ancienneté
et son
ampleur.
Ainsi dans
l'Allemagne moyenne il note une
forte création d'habitats avant
le VIle siècle suivie d'une
désert i01'"1 quasi
générale,
alors
que
dans
1 a
t~ég i 01'"1
de
Trèves,
une
région romanisée,
les habitats créés avant
le
VIle siècle
restent encore
presque tous
occupés au VIlle
siècle
:
sur
53 habitats
existant
au VIe siècle,
4
seule-
désertés ava1'"lt
il
place au nord de
l'A Il emag1'"le
lme
phase
de
désertion
dès
les - VIe-VIle
siècles,
tandis
qu'à l'Est
elle n'est 1'"lette qu'ay"x
IVe-Ve
siècles,
c'est-à-dire avant
l'arrivée des Slaves3s •
des
recherches
archéologiques
allemandes
réside en ce domaine dans
la mise en évidence de situations
diverses permettant
ainsi
de
restreindre
les
généralisa-
tions,
du
moins de
à
la
fois pour
ce
qui
concerne la
répartition géographique
et chronologique
et
les causes.
Mais l'archéologie est
allée plus loin.
Elle ne
...
38.- J a1'".k l\\h1'"1 ,
H.
( 1975)
Archa 1 0 1og i e
lmd
Gesch i cht e,
Vortrage und
Aufsatze.
Band
1
:
Beitrage
zur
sied-
lungs-archalogischen
Forschung.
Walter
de
Gruyter,
Berlin-New-York.
pp.
215-257.:
75
renseigne pas
seulement
la
mc.rt
du
vi liage.
Elle
contribue davantage
à
mieux connaitre le village_lui-même,
son évolution
de sa
création à
son abandon,
dCIY"lc sa vie
même,
son histoire.
Vestiges et
mobiliers sont relativement
bien conservés
dans les
sites désertés.
Les
cond i t i OY"IS,
dans ce
cas,
sont
idéales pour entreprendre des fouilles.
Aussi
se
sont-elles multipliées
contribuant ainsi
à
meilleure connaissance de l'habitat
médiéval:
organisation
spatiale,
topographie
villageoise,
modes
organisation socio-économique,
etc . . .
A WareY",dQrf
(VIle-VIlle
siècle)
eY",
Westphalie
exemple,
les
fouilles effectuées
SUt~ 2,6 ha
ont
mis
au
modes d'édification,
diffèrent d'un
type à
l'autre.
Elles
constituent
plusieurs unités d'exploitation
agricQles couvrant ensemble une superficie d'environ 70 m x
50 m.
Chacune
de ces unités est composée d'une grande mai-
forme de bAteau autour de laquelle s'organisent des
bAtiments
construits
a '_1
Y"liveau
du
sol,
à
fOY"lct i OY"I
d'habitation ou
non,
des fonds de cabanes,
des toitures de
meules de
céréales.
Les
différE;mt~s stt~uc-
le logement des hommes,
libres ou
esclaves,
la
prQtection des
récoltes et des réserves ali-
pt~ot ect i OY", des
animaux et de l'habitat
lui-
même
(eY"lc los
à
bestiaux
et
palissade
eY"lt .:' u t~aY"lt
le
vil-
lage) 39
(voit~ fi g.
15 et
16).
39.- WiY"lkelmaY"IY"I,
W.
(1954)
Eine
westl~lische
Siedlung
des 8.
Jahrhunderts bei
Warendorf,
Kr.
Warendorf.
Ger-
mania,
32,
pp.
189-213.
..
WiY"lkelmaY"IY"I,
W.
(1958)
Die Ausgt~abl.mgeY"1 iY", det~ fri..ih-
mittelalterlichen Siedlun~
bei
Warendorf,
Westfalen.
Neue Ausgrabungen in Deutschland,
Berlin.
pp.
492-517.
76
Les fouilles
de Kënigshagen
(XIIe-XVe siècle)
village
de défrichement déserté après un incendie certainement dû à
-
des faits
de guerre ont
permis,
elles aussi,
de mieux com-
prendre l'organisation
du village
lui-même avec
son plan
circulaire,
son
église de pierre et ses habitations: mai-
sons de
deux
pièces
avec un
foyer dans
la plus grande et
contre le
mur mitoyen.
aussi
un
ensemble de
fermes composées
de plusieurs
bAtiments
disposés
autour
quadrarlg'.ll aire
(Mehrseithof) .
Tous
SUt~
so 1 i rIs
de
pi et~re.
L'existerlce
simultarlée de
fermes et maisons de deux
pièces semble mon-
l'économie
villageoise
SUt~
plusieurs
activités
notamment
élevage,
agricultut~e
et
artisanats
( poterie,
verret~i e) .
Les
activités
artisanales
s'accordent
bien
avec les maisons élémentaires,
tandis que
l'agriculture et
l'élevage
s'associent
aux
fermes.
Les
fouilles s'intéressant
à
la fois à
l'habitat et au terroir
environnant,
ont
mis au jour,
près de
l'entrée du village,
une poterie
et
une forge.
Une activité verrière est attes-
tée dans
les bois
au XIVe siècle et
l'extraction du sel a
sans doute
joué un
rôle important
dans l'économie villa-
geoise.
Les analyses palynologiques notent
une évolution du
système agraire
marquée par
baisse
serlsible
de
la
courbe des
cultures céréalières
et
le renforcement conco-
mittant de
celle des plantes liées à
l'extension des pAtu-
L' écorlom i e
pastc.rale
se
développe.
champs sont abandonnés.
L'apparition de
nouvelles formes architecturales dans
ce village,
à
la fin du moyen-Age,
est à
rapprocher à
cette
mutation économique 4o •
40.- Janssen,
W.
(1965)
Kënigshagen:
ein arch~ologisch-
historichen
Beitrag
zur
5iedlungsgeschichte
des
südwestlichen Harzvorlandes Hildesheim,
2 vol.
77
AyaY"lt conjugué
dOY"lY"Iées écrites,
tc,poY"lymiquea,
archéo-
logiques
(analyse détaillée de l'habitat et
du terroir cul-
tivé ou fossile),
études de laboratoire
(palynologie,
pédo-
logie,
etc ••• )
les recherches allemandes ont contribué non
seulement à
une meilleure
compréhension du
phénomène
de
désertion
(ses
causes,
son
ampleur,
ses
phases chronolo-
giques,
etc
),
mais aussi
à
expliquer pour
ce qui concerne
l'habitat et
l'architecture par
exemple,
les bases socio-
économiques de différenciations régionales ou
internes dans
un même village.
Elles ont
permis de modifier l'approche du
phénomène des désertions rurales et surtout de mieux rendre
compte des
nuances.
Aussi
ont-elles ouvert
les voies d'un
renouvellement et
d'un approfondissement
des méthodes
et
des objectifs
de la recherche historique.
Leurs succès ont
retenti en France et servi d'exemples.
2.- La Grande Bretagne
Dans ce
pays aussi,
les recherches sur
les désertions
rurales sont
à
l'origine du développement
de l'archéologie
médiévale.
Le
phénomène y
connait
une ampleur teLle qu'il
atteint tous les comtés.
Et
parmi
les plus touchés,
environ
deux sites SCIY"lt déset~tés
tC".IS
les 40 kme:
(voit~
fig.
17).
Dans l'entre-deux guerres déjà,
de nombreuses fouilles
médiévales avaient
été entreprises
sur des
sites de vil-
lages désertés.
Par exemple,
en 1930 celles de Lady Fox sur
le site
de Gelligaer
Common
(Glamorgan
dans
le
pays
de
Galles)
qui avaient donné de précieuses informations sur la
maison-mixte
et
son
ancienneté,
ou
encore
celles
du
Pro
Jope sur le site de Great Beere dans
le Devbn en 1938.
78
Après la
deuxième guerre mondiale,
elles se mul-
tipliel".t,
et
avec elles,
observaticlns au sol,
pl'::'-2spectiol"'s
aériennes et
géophysiques,
recherches d'archives et études
de laboratoire.
Leur
intérêt
incite les chercheurs britan-
niques à
mieux s'organiser
afin de
développer les études
archéologiques médiévales.
Ainsi,
en 1950,
commence la fouille du village déserté
de
WharraY"fI
Pet~cy
<Xe-XVIe
siècle)
daY"ls
le
Yorkshit~e.
Fouille importante
non
seulement
parce
qu'elle
est
le
résultat de
l'alliance scientifique
de deux
personnalités
majeures
de
l'archéologie
médiévale
britannique:
M.
Bet~erc'rd,
UY".
historieY". et
J.
Hut~st,
t.m
archéc1logue de
formation préhistorienne,
ni
parce qu'elle est
la première
fouille médiévale
anglaise vraiment
exhaustive et étudiée
sur la
très
longue durée,
avec
l'avantage d'avoir un habi-
tat qui commence dès
l'époque saxonne
<VIle-XIe siècle)
sur
des traces d'occupation romano-britannique
<1er-IVe siècle)
et déserté
seulement vers 1510,
mais surtout
parce qu'elle
est à
l'origine de
la constitution
et
du
déve 1 oppemeY"lt
rapide de cette discipline.
En effet,
c'est en aoGt
1952 que naît dans ce chantier
le Deserted
Medieval Village
Research Group
<D.M.V.R.G. )
qui
dès
lors se fixe pour objectif de coordonner toutes
les
recherches
sur
le
village
déserté
entreprises
en
Angleterre,
c'est-à-dire
recenser
les
sites
de
villages
disparus,
les
cartographier,
lel.lt~
établir cm
fichier
où
l'importance historique,
la valeur archéologique de chacun
sont mentionnées,
réunir une
bibliographie aussi complète
que possible,
et entreprendre des fouilles.
Pour atteindre
ces objectifs,
le D.M.V.R.G.
exploite
une
documentation
écrite
particulièrement
nombreuse
7'3
(Domesday Book,
registres et
archives des manoirs,
recense-
meYlts,
1 i stes
des
taxes,
etc •.. )
des
ph Clt[-,g ra ph i es
aériennes
(de
gros efforts
étant
faits
pour obtenir
une
couverture complète)
et des observations sur
le terrain.
Il
s'appuie sur un important
réseau de correspondants dans les
comtés,
organise
de nombreuses
visites de sites et
publie
un bulletin
annuel qui
fait
le point de la recherche dans
le pays et
à
l'étranger.
Mieux,
il
est
à
l'initiative de la création dès 1'357
de la Society of Medieval Archaeology,
la premiè~e du genre
Celle-ci
publie la même année la première revue
annuelle exclusivement
l'archéologie
médié-
vale
:
"Medieval
Archaeology".
L' object if de cette sc,ciété
"is the
furthet~aYlce of the study of uYlwt~itteYI evideYlces of
British history
since the
roman period
by the publication
of a
journal and
in any other way that
may be approved from
time by the cOuYrCil" 41 •
Grâce à
un cadre si
favorable
:
cadre de décision,
de
définition des
objectifs et
des méthodes,
de conèertation
et d'échanges
de vues,
et de diffusioy, des COYIYlai.ssay,ces,
les recherches britanniques se multiplient.
EYI 1 '354,
1300 villages
désertés ont
été inventoriés,
au début
des années
60,
près
de 2000.
Leur cartographie
fait
apparaître une grande concentration entre la Tamise et
le HUfilbet~,
dans les
comtés de
Norfolk,
Lincolnshire
et
Warwickshire.
Au
Nord du
Humber,
la
densité reste
forte
dans
le
Yorkshire alors
qu'à
l'Ouest
et
au
Not~d-Ouest
(Cumberland,
Westmorland,
Lancashire)
là où
les conditions
géographiques s9nt
sans doute
plus favorables;
elle
est
41.- Society for Medieval
Archaeology.
Constitution.
Medie-
val Archaeology.
Vol.
1,
1957.
p.
183.
80
faible.
Au
sud
de
la
Tam i se,
daYIS
le
Wi l t sh it~e,
le
Hampshire et
l' ile de
Wight,
dans
ces zones
de craie la
-
densité est
très forte 42
(voir fig.
17).
Les fouilles aussi
se sont accrues:
eYI 1968,
290 vil-
lages médiévaux avaient déjà été fouillés dont
235 après la
création du
groupe de recherches 43
:
Wharram Percy,
Wawne,
Gomeldon,
West Stow,
Upton,
Hound Tor,
etc .••
Nombt~euses et
suffisamment variées,
de nuancer certaines afffirmations notamment sur l'ampleur,
la répartition,
la chronologie et
les causes des désertions
rurales.
Celles-ci
par
exemple
sont
très
diverses
et
variables d'une
région à
l'autre.
Dans
certains
comtés,
c'est
la
création de
la New
Forest au XIe siècle
(terres
crayeuses du
Sud),
les
fondations d'abbayes cisterciennes
soucieuses de
solitude
(le
Warwickshire)
ou
les épidémies +
de peste du XIVe siècle
(les Midlands)
qui
sont
à
l'origine
des désert i OYIS.
Dans d'autres par contre c'est
le dévelop-
l'élevage du mouton:
dans l'Etat de Riding dans_
le Yorkshire
99 ~ des
désertions s'expliquent
pàt~
cette
raisoYI,
daYls
le
Warwickshire
90 ~,
et
c:laYIS
le
Northamptonshire,
78 ~44.
R.
H.
Hilton,
critiquant
certaines thèses qui
situent
le taux de désertion le plus important à
la deuxième moitié
du XVe siècle,
en
le
liant exclusivement au mouvernent
favo-
rable du
prix de
la
laine
au
détriment
de
celui
des
42.- Beresford,
M.
et
Hurst,
J.
(1971)
:
Deserted Medieval
Vi lIages.,
Lutterworth Press.
London.
43.- Ibid.
44.- Hurst,
J.
(1969)
Medieval
village
excavation
in
England,
SiedLung,
Burg und
Stadt.
Berlin,
Akadernie-
Verlag.
pp.
258-270.
81
céréales4~ donc
au passage d'une économie céréalière à
une
écoYK,mie pastorale,
souligY"le clairemeY"lt que leurs__ iY",terpré-
tatioY"ls
"OY"lt
peut-être
été
exagét~ées.
EY"I
particuliet~,
(lorsque)
plusieurs
références sont
faites à
la prétendue
rapide et
brutale expulsion de paysans de villages anglais
par des
propriétaires et
des intendants
à
la
fin du XVe
siècle,
à
l'apparition soudaine
de ces
voraces
I l mo ut OY"IS
mangeurs d'hommes"
pour
lesquels les champs cultivés furent
enclos et transformés en p~turages"4G.
Les fouilles
ont également
permis de
résister "à la
tentation de
prendre pour argent comptant
les affirmations
des propagaY"ldistes du XVe comme du XVIe siècle" eY"1 pt~écoY"li
sant
lme recherche SUt~ 1 es déset~t i oy".s rural es qu i r" i mpl i que
v
une étude
de
l'histoire
économique et
sociale du village
sur la
10Y"lgue durée,
sans se
concentrer spécialement sur
quelque époque
présumée de désertion.
Le problème se situe
dans une
histoire générale de
l'habitat,
long
processus de
regroupements soumis
à
l'influence
de
nombreux
détermiY"laY"lts,
surtout d' c.rdre social"47. J
Enfin,
elles
ont
permis
d'établir plus
cor~ectement
certaines séquences
chronologiques,
par exemple,
les dates
auxquelles les
peuplements ont
commencé et
pris fin et de
mieux comprendre l'habitat rural
notamment
son organisation
spatiale,
ses
relatioY"ls avec
l'église,
le ch~teau,
le pay-
sage Y"latln~el,
les différentes
activités qui
s'y déroulent
chaque jOUt~
(artisanat,
élevage,
agr i cu 1 t ln~e,
etc) ,
les
-45.- Entre 1450
et
1486,
le prix
des céréales a
chuté de?
2 ~ alors que celui de la laine augmente de 29 ~.
Voir
à
ce
sujet,
HiltoY"l,
R.
H.
<1968}
Villages déset~tés
et histoire
économique.
Recherches
franç~ises et an-
glaises.
Etudes Rurales,
XXXII,
Mouton.
Paris-La Haye.
pp.
104-108.
46.- HiltoY""
R.
H.
(1968).
~ cit.
p.
106.
47.- Hi ItoY"l,
R.
H.
(1968).
Op.
cit.
p.
108.
8 ·-·
Co
habitudes alimentaires de ses habitants,
les relations com-
plexes certes,
mais
capitales
socio-économiques et
formes de l'habitat,
etc .•.
A Wharram
Percy
(XIIe-XVIe siècle)
dans le Yorkshire,
par exemple,
les maisons paysannes fouillées s'organisaient
autour d'un manoir construit à
l'arrivée de la famille sei-
gneuriale des
Percy en
1186-1188 et
abandonné lorsqu'une
Y"lollvelle famille
seigY"Ieuriale,
(les Charnbet~laiY"l) achete le
vi Il age daY"ls
1 a
pt~em i ère
meli t ié du
XIIIe siècle.
Dans ce
manoir un
cellier de
forme rectangulaire est mis au jour.
Il supporte
lm étage
aux
portes
et
fenêtres en grès mou-
luré.
Les
maisons paysannes,
de forme rectangulaire allon-
gée
(15
à
23 m x 4,5 à
6
ml,
sont divisées en deux
parties
plus basse
abt~i te
les
animaux tandis que l'autre
est réservée
aux humains.
Celle-ci
possède
ma i SOY"IS soY".t
entourées d'enclos
1 imi tes
et
la
daY"ls le
temps à
cause soit de la pression
démographique et
de ses conséquences sur l'organisation de
l'espace
(remaniements et
restructurations),
soit ~es chan-
gements d'orientation
et de
pl aY"1
des
habitations.
Neuf
phases successives de construction ont été reconnues.
Elles
retracent
l'histoire
architecturale du site
:
de
la fin du
XIIe au
début du
XVIe siècle
(voi t~ fig.
18)
et
laisseY"lt
une fragilité des constructions liée à
la qualité
des matériaux
bois,
craie,
argile- 4S
48.- Beresford,
M.
(1976)
Wharram Percy:
a
case study in
microtopography.
Sawyer,
P.
H.
(édit.)
Medievial Set-
..
tlement Continuity and change.
Londres,
pp. 114-144.
Hurst,
J.
(1976)
Wharram Percy.
Saint-Martin church.
The archaeological study of churches.
London,
pp.
171-
192.
83
Dans ce site,
trois formes architecturales coexistent,
ma i SOY"IS mi xt es,
maisons élémentaires
de deux
pièces saY"IS
.....
présence animale
et
fOY"lds
de cabaY"les.
Jusqu'au milieu du
XIIe siècle,
toutes
les maisons sont construites en bois.
A
partir de
cette date,
l'emploi de
la piet~re ct~ayeuse appa-
rait et
marque un
changement
important
daY"ls le
mc.de
de
construction.
La
extraite dans
le site même.
De
nombreuses fosses
circulaires
sont
décc.u-
vertes autour des maisons.
Certaines ont servi
à
la cuisson
de la
chaux sans doute pour la construction du manoir sei-
gY"leurial mais
aussi
pour
chauler les
champs.
Les maisons
paysannes ont des murs épais de 0,6 m à
1 m liés à
l'argile
et non au milieu de chaux.
Au XIVe
siècle une nouvelle transformation du mode de
construction apparaît
:
solin de pierres relativement mince
sur lequel s'élève un mur de charpente en bois.
Les recherches menées dans
le terroir villageois indi-
quent
la construction d'un barrage primitif en bois puis en
XIIIe siècle destiné à
l'établissement
d'uY". étaY"lg
à
poisson ou d'une retenue d'eau.
Elle~confir-
meY"lt éga 1 emeY"lt
la pt~at ique
du fumage
des champs pour les
déchets domestiques.
D'ailleurs
aucun
dépotoir
n'a
été
découvert dans
le village.
les
fouilles
de
What~t~am Pet~cy
l'importaY"lce de
l'éteY"ldue des
ce
village:
l'iY"ltérieut~ du
pays,
à
une centaine de kilomètres avec les
mines de
charbon,
la
Côte et
par delà
les pays étrangers
comme la
France
(morue et céramique saintongeaise accompa-
gY"leY"lt
1 e
commerce international
du viY"l,
du
~l
et
des
céréales à
partir du port de La Rochelle).
84
Ainsi donc,
l'expérience anglaise est très
instructive
PCI '.\\l"~
1e
cadre très favorable à
la naissance
--
et au développement de l'archéologie médiévale comme disci-
critique,
mais
aussi
pour les
résultats scientifiques
auxquels elle a
abouti
gr~ce à
une
politique de
recherche bien adaptée et disposant
de moyens
adéquats
(créd i ts,
persoyw",e l ,
et c . . . ) .
Cette
démal"~che
anglaise,
très
novatrice coïncide
en France avec
le début
du renouvellement
des préoccupations
historiennes.
Ce qui
explique l'attention
particulière que
les chercheurs fran-
çais
lui
ont réservée.
3.- La Pologne
DaY"ls
les
pays de l'Est
el\\l"~clpéeY"l,
l'cn~chéolclgie médié-
vale qui
prolonge généralement
l ' al"~chéo log i e
pl"~ot oh i st CI-
rique
se
développe
pa rt i cul i èrerl1eY"lt
après
la
deuxième
guerre mondiale,
au
lendemain de l'instauration des régimes
social istes.
par exemple,
c'est essentiellement à
par-
t i r
de
cette
date
qu' historieY"ls
et
s'intéressent
au
monde rural
et
à
l'histoire de
la culture
mat él"~ i e Ile.
Ceci s'explique
d'abord
par la conception marxiste de
l'histoire.
EY"I
effet,
le marxisme insiste sur la nécessité
d'étudier le
rôle des masses dans
l'histoire,
la formation
des classes sociales
(paysans et
seigneurs au moyen-Age par
exemple) ,
les
de
l'ex i st eY"lce
humaine,
notamment
1 es beso i Y",S
se
vêt i r,
s' a bl"~ i t er,
assurel"~
sa
sécuri té,
et'c •••
Aussi
l'histoire du village,
son évolution sociale,
son organisa-
tion économique et son asservissement
progressif au pouvoir
85
féodal
sor.t-i Is
devenus des préoccupations essentielles de
la recherche historique et archéologique polonais~
Cet
i rit érêt
s'explique ensuite
par
le
fait
bonne compréhension du moyen-Age polonais passe nécessaire-
ment
par
celle du
paysarl et
du village,
des
structures
agraires et
des paysages
ruraux,
car dans la civilisation
slave médiévale,
les aspects
ruraux sont
prédominants.
Or
les sources
écrites concernant cette période sont
pauvres.
Le rnatériel
archéologique s'avère
donc une
source esser.-
tielle.
Aussi
les recherches sont-elles axées sur l'équipement
agr icclle,
les
techrd q ues agrai t'es et
1 es act i v i tés at't i sa-
nales.
Mais
très tôt
aussi,
le
phénomène des
désertions
rurales a
attiré l'attention.
Er. effet,
dès
1'330
déjà,'+-
S.
Wojciechowski
publie
urie
rech erch e
sur
les
villages
désertés de Lublin 49 et explique leur importance,
surtout à
l'époque moderne,
par des raisons militaires notamment
les
dévastat iorls de
la deuxième
guerre du Nord
(XVIIe siècle)
et
par une régression économique et
sociale.
Mais c'est
véritablement
la
création
de
l'Institut
d'Histoire de
la
Culture
Matérielle
de
l'Académie
des
Sciences de
Varsovie,
fortement
cer.t ra 1 i sée
mais dispc1sarlt
cependant d'antennes
régionales dynamiques
sur l'erlsemble
du tert'itoire,
qui
permet
l'éclosion de la
recherche polonaise.
Se fondant
sur la critique des sources
disporlibles,
SUt'
l'analyse des structures sociales,
écono-
miques et
"agt'otechrliques"
de l'habitat rUt'al,
il
ir,augut'e
systématiques sur la
longue durée portant à
4'3.- WOjciechc.wski,
Z.
(1'330)
Zagione osady w Lubelskien.
Pamietnik Lubelski,
l,
pp.
116-15'3.
86
la fois
sur
les
origines de
la société
et
de
l'Etatl!:So.
L'étude des origiY"les des villages et
des prc,blème~ touchaY"lt
l'histoire de
la colonisation y
prend
une
importance parti-
culière.
Elle essaie de mieux saisir le caractère social et
écoY"lom i q ue de
l'habitat,
la
manière d'exploiter le milieu
Y"laturel,
les fOY"lctioY"ls pcolitiques et culturelles,
les chaY"l-
gements survenus au cours de son histoire,
le niveau de vie
de ses habitants,
etc . . .
Prospections
(observations
au
sol
et
photographies
aériennes>
et
fouilles se multiplient
alors et sont complé-
tées par
les analyses paléoécologiques notamment
palynolo-
giques,
pédologiques,
hydrologiques etc ..•
L'ampleur de ces
recherches s'explique non seulement
par un intérêt scienti-
fique,
mais
aussi
par
l' ut~geY"lce d'uY"1
sauvetage archéolo-
gique,
suite
aux
innombrables
destructions de
la secoY"ld e
guerre mondiale
et
par
la volonté des pouvoirs publics de
résorber le
chômage et d'atteindre le plein emploi,
objec-
de tout
régime socialiste
(ouvet~tut~e
de
nombreux chantiers de fouilles>.
Plus qu'une
étude sur
chronologique des
villages désertés,
sur
leut~
ampleut~ et
leurs causes,
les recherches polonaises sont
une analyse de
la colonisation
des terres,
de
l'origine et de l'histoire
de l'habitat,
de la vie quotidienne.
50. -
Gieysztot~,
A.
(1 '365>.
Op.
ci t.
p.
607.
Gieysztot~, A.
(1'355>
Les origiY"les
de l'Etat
Polo--
Y"lais.
La
Pologne
au
Xe
Congrès
International
des
....
Sciences Historiques à
Rome.
Varsovie,
pp.
55-81.
HeY"lsel,
W.
(1'358>
Le développemeY"lt
des
recherches
archéologiques sur
les origines
de l'Etat
Pplonais.
Archaeologia Polonia,
I.
pp.
7-56.
87
A Rzeszov
par exemple,
une région
du sud-est
de la
Pologne,
l'étude
d'une quarantaine
de sites
(fouilles et
.-
prospect ior,s)
a
permis
de
suivre
de
l'occupation du
sol entre
le VIe
et
le
XIIIe siècle,
et
celle de
l'habitat
(mode
de construction et culture maté-
rielle).
La
conquête du
sol y est
partie des terres loes-
siques et
des vallées
dès
le
VIe siècle
pour
s'éter.dre
er.sui te et
progressivement vers
les autres
régions.
développement est
lié au nouvel ordre économique et social
marq'..Ié
par
la
naissance
du
système
féodal.
Celui-ci
s'appuie sur
les enceintes
fortifiées dont
cesse d'augmenter
aux
IX-Xe
siècles
(morcellement du pou-
voir).
Nouveaux centres de l'autorité banale,
elles réorga-
nisent
le paysage rural
polonais.
En effet,
chaque ensemble
de colonisation est composé de villages entourés d'une zone
forestière,
de
marécages,
de
lacs,
etc •.. ,
avec au centre
du terroir un castrum~1. Les maisons paysannes y sont creu-
sées dar.s
le sol
au VIe siècle
(trogloclytes),
puis semi-
excavées et
enfin construites au niveau du sol à
partir du
Xe siècle~e.
Dans la
Grande Pologne
et
particulièrement
la région
de l' Obra,
les recherches
de Z.
Hilczerowna sur les rela-
tions entre
habitats
fortifiés
(se i grleurs)
et
villages
ouverts
(paysans)
leur tour
montré l'ancienneté du
peuplement,
l'évolution de la colonisation des terres et de
la structure
de l'habitat.
Air.si,
c'est
dans les vallées
marécageuses que
s'établissent dès
le VIe siècle les vil-
lages.
Ils
sorlt
ouverts
et
dispersés.
Aux
VIle-VIlle
51. -
Herlsel,
w.
(1'34'3-1'350)
Fonlles
de
l'établissement
slave au
début
du
moyen-âge,
Slavia
Ant iqua,
II.
pp.
1-64.
"
Klmysz,
A.
(1'368)
Rural
early
medieval
settlement
i r. South-Easterr.
Poland.
1er
Miedzynarodowy Kongress
Archaeolozy,
pp.
111-118.
88
siècles à
l' épc'q ue
des
grandes
migrations
géYlératrices
d'iYlsécurité et
d'iYlstabilité,
la
pc.pulat ioy, se_ t~egroupe
sur de
vastes sites
sommairement
fc.rtifiés.
Aux
IXe-Xe
siècles enfin,
apparaissent
les grods,
sorte de petits cas-
tra,
autour
desquels s'organisent
les villages de paysans
au service
des seigneurs~3. Les recherches polonaises mon-
aussi
qu'aux
XIIe-XVe
siècles,
c'est-à-dire
à
l'époque des grands défrichements,
les causes de désertions
rurales ne sont,
en fait,
qu'une conséquence de
la crise de
croissance
(XIIe-XIVe
siècle)
et
de
la
"t~éactioY, féc.dale"
du bas moyen-~ge. Les effets du servage,
de la corvée et de
l'introduction progressive
de la réserve seigYletn~iale "sur
l'aménagement du paysage rural
n'ont
pas tardé à
se présen-
ter sous
la forme de
l'abandon de villages trop petits pour
qu' oy, puisse
une réserve qui,
fondée
(plutôt)
dans un
centre d'habitation
voisin,
demandait de
la main-
d'oeuvre corvéable
sur place.
Cette sorte de remembrement
fut
suivie par l'affaiblissement
général
de
l'économie pay-
eYI cC'Ylséq uey,ce
par
la
désertion de
nombreux
habi tats.
Les t~echerches
pcc 1oy,a i ses se
mey,t
aux
nécropoles pour compléter certaines données four-
Y,ies
par
les
fouilles
d' habitats.
Pat~
l'aYlalyse
de
l'éteYldue du
site,
du
nombre
de
etc . . .
les
fccuilles d'habitat
permettent
une évaluation approximative
du nombre des habitants.
Les recherches funéraires fournis-
sey,t des
éléments démographiques supplémentaires.
Des cal-
culs faits
sur certains cimetières du haut
moyen-~ge prou-
les groupes
humains qui
y
déposaient
leurs morts
corn pt a i ey,t 50
à
100
personnes.
Dans certaines régions,
un
inventaire de
ces nécropoles
cccnfronté avec
l~rnage géné-
53.- Hilczerowna,
z.
(1968).
OP.
cit.
pp.
90-96.
54.- Gieysztor,
A.
(1965).
Op.
cit.
p.
611.
89
raIe de
l'habitat a
été fait.
La pénétration
des colons
étrangers a
été bien
analysée gr~ce au mobilier découvert
--
dans
les tombes et à
certains rites funéraires~~.
L'ampleur des
recherches
polonaises,
les
pl"~oblèma-
tiques qu'elles
ont
posées,
les méthodes qu'elles ont
uti-
lisées,
de
même
que
les
résultats
auxquels
elles
ont
permis à
l'Institut d'Histoire
de la Culture
Matérielle d'exporter son expérience vers les pays occiden-
taux notamment
en France,
où son personnel collabore très
étroitement dès
1964 aux
recherches d'archéologie du vil-
lage déserté qu'entreprend
la VIe section de
l'E.P.H.E.
Ils
sont d'abord une dizaine jusqu'en 1966 puis six à
partir de
cette date,
pour mener avec
leurs collègues français
pros-
pections,
fouilles
et études
du
matériel
de
Morltaigut,
Saint-Jean-le-Froid,
Dl"~acy
et
J.
Le Goff
recclrmaît d' ai llel.ll"~s
que " C ' est
pC'I.W ur,e tl"~ès large part à
leur compétence
que
l'entreprise sur les villages désertés
doit d'avoir dépassé ses buts et débouche sur une recherche
d'histclire de
la civilisatior. matérielle"~7.
En France,
ces expériences ne sont
pas passée~ inaper-
çues.
Tout
au cor.trail"~e,
elles or.t
beaucoup influencé la
55.- Gassowski,
J.
(1950)
The SClutherrl
Bc.udary
of
the
Masovia Province
in the
Light of
Excavations of the
Konskie Cemetery.
Material
Wczesnsredniowieczne,
1.
pp.
167-168.
Nado 1si-d,
A.,
Abrar.K'w i cz,
A.
et Pok 1ewsk i,
T.
( 1959)
An
Eleventh
Cent ury
Cemetery
at
Lutomiersk
near
Lodz,
Lodz;
pp.
144-145.
Leciejewicz,
L.
et
Losil".ski,
W.
(1960)
:
Le cimetière
du haut
moyen-~ge
à
Mlodzikowo,
distr.
de
Sroda.
Fontes Archaeologici Posnanienses,
XI.
p.
161.
56.- Vc.ir à
ce propc.s
:
Archéologie du village déserté.
VIe
sectior. E.P.H.E et
LH.C.M.
de
l'Académie des Scier,ces
de Pologne,
Cahiers des
Annales 27,
A.
Colin,
Paris,
1970.
2 vCll.
57. -
Le Goff,
J.
(1970).
~_~it.
p.
10.
90
recherche.
Aussi
les fouilles
se
multiplient-elles.
Les
équipes s'organisent
à Caer.,
à
Aix-erl-Proverlce e..! à
Paris.
Leurs recherches
qui ont
perm i surie .. a p proch e
corlct~èt e
et
préc i se de
ce mClr.de rura 1 er.core si di ff ici 1 emerrt
cor,r,u .. !Sa
en
conséquence
révélées
particulièrement
fruc-
tueuses.
111.- LES RECHERCHES PIONNIERES.
L'ESSOR DES ETUDES RURALES
Dans
les
années cinquante déjà,
de nouvelles perspec-
tives de recherches s'offrent aux historiens.
Des fouilles,
utilisant
de plus en plus les méthodes d' investigation pré-~
historiennes
(stratigraphie)
se mul t i pli erit •
Le
sous-sol
devient
au
même t i t r e que les vestiges en élévation ou
les
textes
ur,
documerlt
valeur
ir.est imable.
Et
l'archéologie médiévale recouvre une notion nouvelle
"urie
recherche méthodique
ayant
pour
but
de
révé 1 et~,
selor.
l'exacte sucessior.
des temps,
les aspects matériels de la
civilisation que
ne peuvent
faire connaître les documents
écrits .•.
Les
premiers archéologues furent
sollicités pour
l'étude du
beau et
du pittoresque .••
L'une des tAches de
leurs
successeurs
est
de
faire
revivre
l' habitat
et
de
l'occupation
du
sol
dans
toutes
ses
Dans
les
décennies suivantes,
elle se détache défini-
t i vemer.t
de
l' histcdt~e de
fait
de la fouille sa
démarche essentielle.
pl us er.
plus
comme
autorrome et
critique,
elle renouvelle
l'histoire des civi-
lisations
médiévales.
Cat~
les
méthodes
traditionnelles
...
58.- Démiarls d'Archimbaud,
G.
(1965).
~
cit.
p.
301-
59.- Hubet~t,
J.
(1961)
Archéologie médiévale.
L'histoire
et ses
méthodes.
Encyclopédie
de la
Pléiade,
Paris.
pp 322-323.
91
(étude des
textes,
des
monuments)
peuvent
pet~mettre
d'analyser suffisamment
sCll,
l' habi tat et
la vie quotidienne des populations rurales
--
médiévales.
"devaY".t
UY"1
éd i fice,
s'intéresse pas
seulement à
sa valeur artistique,
mais aux
matériaux dCIY"lt
il est
fait,
aLlX
techniques utilisées par
les constructeurs,
au sol
sur lequel
il a
été implanté,
à
la société qui
l ' a édifié"60.
De cette cCIY".cepticlY"1 nouvelle,
les recherches
pionnières menées
par les équipes de Caen,
d'Aix-en-Provence et de Paris,
en témoignent
largement.
1 . - Les recherches
rurales au Centre de Recherches Archéo-
logiques Médiévales de Caen
(C.R.A.M.)
M.
de BoUard
(1909-1989)
et
l'équipe qu'il a
al.ltour
de
lui
(le
C.R.A.M.)
s' i Y"lt éressent
principalement à
trois axes
de recherches
les habitats
fortifiés
(mottes
castrales,
enceintes
et chàteaux),
les
Y"lécropo 1 es et
l'étude du
matériel
avec comme dominante la
céramologie.
C'est donc vers l'occupation du sol et
le peu-
pl emeY".t d ut~aY"lt
1 e
haut mClyeY"l-àge,
1 es or i g i Y".es du ç:hr i st i a-
Y".isme,
l' évolut iOY"1
de la
se i gY"leur i e
et
la
vie des cam-
s'orientent
les recherches.
De grands chantiers
i Il ustreY"lt
ces
préoccupations:
les
fouilles de
Doué-La-
FOY"ltaine,
de
la
motte
de
Grimbosq,
des
Y".éct"o PCI 1 es
de
Fleury-sur-Orne,
de
Hérouvillette,
etc .••
( vo i t" fig.
19).
MaY"lifestaY".t dès
le départ
la
nécessaire
complémentarité
entre la
recherche d'archives,
la
fouille
elle-même
et
l' ét ude du
r'lat ér i e 1
(aY"la 1 yse ext erY"le et
i Y"lt erY"le),
l' éq u i pa
se dote
alors et
progressivement d'une
g arl1r.le de
labora-
60.- BoUard,
M.
de
(1975)
:
Manuel d 7 archéologie médiévale.
De la fouille à
l7histoire.
SEDES.
Paris.
p.
11.
'32
toires
: céramologie,
chimie,
physique,
anthropologie,
den-
drochronologie,
numismatique.
S'étant rendu
compte
du
rÔle
du
chàteau
dans
la
restructuration du
paysage rural,
de son importance sur le
destin du village lui-même,
et suivant en cela les exemples
étrarlgers,
le
C.R.A.M.
pr i or i t a i t~emerlt
ses
t~echerches vers
les habitats
fort i fi ésG1 •
I l
alors ur.
inventaire des
fortifications
(mottes castrales,
enceintes,
etc . . . )
pour mieux
comprendre
leur répartition
géographique,
et
leurs liaisons avec les défrichements,
la
conquête du
sol et
l'habitat.
Ne se bornant
pas seulement
et à
l'examen externe des éléments subsis-
tant encore
en élévation sans doute parce que ceux-ci ren-
compte de manière fidèle de
leur état origi-
restaurat iorls,
et c . . . ) ,
le
C.R.A.M.
entreprend des
fouilles afin
d'en élaborer
une typologie
61.- Voir entre autres:
BoUard,
!YI.
de
(1'364)
:
Les petites erlceirltes cit~culai
res d'origine médiévale en Normandie.Ch~teau-Gaillard.
Etudes de
castellologie européenne,
1.
Caen.
pp.
21-
36.
BoUard,
M.
de
(1'367a)
:
Quelques données fran~aises et
normandes concernant
le problème de l'origine des mot-
tes.
Bonner
Beitrage zur
Archaologie
des
Mittelal-
ters,
t.
II,
Colloquium Chateau-Gaillard.
pp.
1'3-27.
BoUard,
M.
de
(1'367b)
La Motte.
Archéologie du vil-
lage médiéval.
Publications n06 du Centre belge d'his-
toire rurale,
Louvain-Gaud.
pp.
35-53.
BoUard,
J.
de
(1'373-1'374)
La fouille de la motte de
la
Chapelle
à
Doué-La-Fontaine
(Xe-XIe
siècle).
Archéologie Médiévale.
III-IV.
pp.
5-10.
Decaerls,
J.
( 1'368)
Les erlce i rit es
d' Ut~v i Il e
et
de
Bretteville-sur-Laize.
Contribution
archéologique aux
recherches sur
l'habitat
fortifié,
Annales de Norman-
die,
XVIII.
pp.
311-376.
Fixot,
M.
(1'368)
:
Les fortifications de terre et
les
...
origines féodales dans le Cinglais,
C.R.A.M.,
Caen.
Rerloux,
A.
(1'372)
L'erlceirlte
fot~tifiée
d'Audrieu
(XIIe-XIVe siècle),
Archéologie médiévale,
II.
pp.
5-
88.
'33
(ampleL\\t~,
plan,
répartition>,
une
chronologie et de mieux
coyw".a î t re leur mode de construction.
Ses recherches
sur les
enceintes
rudimentaires
par
exemple,
indiquent
différents types
notamment
les grandes
enceintes entourant
assez souvent
un village,
les petites
enceintes rondes
ou ovales
dont certaines
comportent
une
basse-cour adjacente
et
un avant-corps.
Ces enceintes sont
toujours précédées d'un fossé dont
les matériaux de creuse-
ment
forment
le premier noyau du rempart
de terre.
Un pont
permet de franchir
le fossé et d'accéder à
l'habitat.
De nombreuses
fouilles entreprises également dans les
mottes castrales et
les chAteaux de pierre montrent
généra-
lement
les différentes phases de construction,
les rapports
avec
les
marques de
l'antiquité tardive et du haut
mOyen-
Age:
certains
chAteaux
médiévaux
s'élevant
sur
l'emplacement ou
les substructions
d'édifices
comme
les
villae,
curtis,
etc .••
Elles montrent
aussi
que c'est dans
la deuxième
moitié du
XIe,
au
moment où
les chAteaux se
multiplient
que
la
pierre
y
devient
le
matériau
de
construction le plus courant G2 •
Les recherches
entreprises par
M.
de BoUard
et
son
équipe,
sur
les habitats fortifiés ont renforcé
la connais-
sance des
origines de
la fortification
en France et
plus
spécialement en
Normandie,
de
la place du chAteau dans
la
société médiévale,
de ses différentes structures
(donjons,
aula,
basse-cour,
etc . . . >,
de ses fonctions aussi •..
Elles
ont surtout
favorisé
l'organisation
en
1'362
du
premier
Colloque
international
de
castellologie
médiévale,
aux
AY"ldelys,
près du ChAteau-Gai llat~d. Et depuis,
tdtlS
les deux
62.- BoUard,
M.
de
(1'375).
Op.
cit.
pp.
108-110.
'34
ans,
ce
colloque,
qui
porte désormais
le Ylom de Chateau-
Gai lIard eYI
souveYlÏr du
premier,
se réunit
dans une ville
-
L'autre axe
de recherches
du C.R.A.M.
s'est vu déve-
lopper grAce
aux fouilles
de sauvetage
qu'imposaient
les
nombreux travaux
d'équipement
et
qui
suivi
la seconde guerre mondiale.
En effet,
dans
les années
ci YlquaYlte et
soixante,
le
nombre de cimetières découverts
et si gYlalés,
lors d'opérations
agricoles,
de
travaux
de
construction ou
de voirie,
dépasse de
loin celui
d'autres
vestiges,
sans doute parce que les traces d'habitats médié-
vaux,
par
exemple,
sont
détruites sans
même
qu'on
s'en
aperçoive
(fonds
de cabane,
plaiYI-pied
eYI
matériaux
périssables,
structures de
pierre,
etc ••• )
dès
alors qu'on
hésite généralement
à
passer
outre les osse-
ments humains dès qu'on les rencontre. 64
Pourtant,
les
fouilles de
nécropoles connaissent
en
longue tradition6~.
Cependant
les archéologues
ne se
sont
souciés,
pendant
longtemps,
que de ré~olter le
mobilier funéraire et dessiner
les sépultures.
Or, _le cime-
tière offre
une image
globale du
groupe social
qu'on y a
enterré,
bien
que celle-ci
ne reflète
pas fidèlement
la
société des
vivants,
à
cause des nombreux éléments de per-
tUt~batioYI qui
s'interposent notamment
6 7
-
......
Premier colloque
tenu en
1'362 aux
Andelys
près
du
ChAteau-Gaillat~d (Ft~aYlce),
1'364 à
BLiderich
(R.F.A.),
1'366 à
Batt l e
(Gt~aYlde-Bret agYle) ,
1'368 à
GeYlt
(Bel g i-
que),
1'370
à
HiY,dsgavl
(Danemat~k),
1'372 à
VeYllo,
1 r:374
à
Blois
(France),
1'376
à
Bad Muenstereifel
(R.F.A.),
1'378 à
BAIe
(Suisse),
1'380 à
Durham
(Pays-Bas),
1'382 à
Kat~rebaeksmiYlde
(DaYIYlemark),
1'384 à
Oosts.uiY,ket~ke et
Flclreffe
(Belgique),
1'386
à
WageYIÏYlgeYI
(Pays-Bas),
1'388 à
Najac
(France).
64.- Boüard,
M.
de
(1'375).
Op.
cita
p.
43.
65.- Voir chapitre II de
la première partie,
pp.
42-48.
'35
funéraires,
tabous
etc.
La
nécropole,
écrit M.
de Boüard,
pas être
étudiée seulemer.t
pour elle-m!rl1e
;
elle
est essentiellement
l'image d'une
société
disparue;
doit donc
s'efforcer de
discerner
le
modèle
à
travers
l'image;
orl
mettra,
par
exemple,
les
particularités
du
t~i tuel
et
du mobilier
funéraire en
relation avec
ce que
de
l'organisation
et de
la civilisation des
sociétés"&&
étudiées.
Aussi
i rltègre-t - il,
ses
recherches,
l'étude
du mobilier
(étude externe et analyses
physico-chimiques)
et
l'examen anthropologique
et
paléc.-
pathologique des
restes osseux&7.
C'est en ce sens qu'il a
entrepris une
collaboration étroite
avec
le
Labc.ratoire
d'Anthropologie de
l'Ecole Nationale
de
Médecine
et
de
Pharmacie de
Caen
(Dr.
J.
Dastugue et S.
Torre)
avant d'en
créer un au sein même du C.R.A.M.
Les recherches
funéraires ont
permis
d'établir
une
typologie des
tombes et
son évolution dans le cadre d'une
rég iorl 1 imi tée
(la plaine
de Caen
par exemple),
de dater
les sépultures
à
partir de leur contenu,
de
leur situation
dans le
cimetière,
de
chercher des éléments d'information
56. -
Boi.iat~d,
M.
de
(1'375>.
Op.
cit
p.
15 .•
57.- Voir un
exemple de cette intégration et de collabora-
tion pluridisciplinaire
dès
la
décennie 50 :
Un nou-
veau cimetière
du haut
moyen-âge
à
Fleury-sur-Orne
(Calvados).
Annales
de Normandie,
Revue trimestrielle
d'études régionales,
Etudes
d'archéologie
normande,
XIV,
2
juin 1'354,
C.R.A.M.,
Caen.
Boijat~d,
M.
de et
Maast,
G.
:
Et ude at~chéologique,
pp.
111-131
Dastuge,
J.
et
Torre,
S.
Etude anthropologique,
pp.
131-137 ;
Mat~échal,
J.-R.
:
Etude
techrlique
du
mobiliet~,
pp.
137-172
;
Lafatn~ie,
J.
:
Morlrlaie
erl at~gerlt
tt~ouvée... à
Fleury-
sur-Orne.
Essai sur le monnayage d'argent
franc des Ve
et Vie siècles.
Voir un
autre exemple
dans Archéologie médiévale,
l,
1'371,
pp.
1-187
:
Hérc.I.lvillette.
96
concernant
l'histoire
économique,
sociale
et
religieuse
(certains des
objets funéraires
étant révélateurs
de
la
~
condition sociale
ou de
la croyance de
la personne qu'ils
accompagnent sous
terre>,
les
rapports
avec
l'habitat,
l'église et
le terroir,
etc ..•
La
céramique
occupe
une
place
de
choix
dans
la
recherche archéologique.
Elle est
un témoin
important de
l'histoire,
le
fossile
directeur
par
excellence.
Abondante,
très
variée et
répandue
sur
tous
les
sites
archéologiques,
la
céramique autorise
des études
typolo-
giques précises
et des classements chronologiques qui
per-
mettent de
mieux
identifier
une culture
et de
dater une
occupation.
Mobilier
le plus
usuel
mais
parfois aussi
le
plus décoratif qu'on trouve dans les habitats ruraux médié-
vaux,
elle
est
le
reflet
de
la
vie
quotidienne,
de
l'organisation économique
et sociale,
(niveau de vie,
par
exemple>,
des échanges,
etc .•.
Son étude est donc une phase
importante de l'activité archéologique au même t i t r e que la
fouille
ou
l'analyse
monumentale.
Elle
est
cependant
longue,
minutieuse et délicate.
Un effort
particulier
est
alors
entrepris
par
le
C.R.A.M.
afin
de définir
les caractéristiques,
la composi-
tion et
l'évolution des céramiques découvertes lors de ses
fouilles,
en
somme leur établir une typologie et
une chro-
nologie.
Aussi
crée-t-il des
laboratoires de céramologie,
de physique
et de
chimie pour
avoir d'emblée
les moyens
d'effectuer
toutes
les
études
nécessaires:
datation,
variantes régionales,
techniques
de
fabrication,
etc•••
Analyse externe
et
interne
se conjuguent
et donnent
des
résultats satisfaisants68 •
68.- Voir sur dette question,
ces quelques exemples de col-
laboration pluridisciplinaire:
97
Mais,une telle recherche,
y per.se-t-or.,
"r.' è. guère de
chance de
succès,
si elle est
laissée au désordre des ini-
tiatives particulières.
Il
faut . . .
que tout
le monde parle
le même
lar,gage et
qu'une sémiologie
soit définitivement
acceptée par tCluS" Eo9 •
C' est
pout~quoi, dès
19EA,
à
l'aube de
l'ère informatique,
M.
Leenhardt entreprend
l'ar.alyse et
la description
des poteries
médiévales70 en
s'appuyant sur celui
élaboré par J.-Cl.
Gardin et
le Centre
d'Analyse Documentaire
pour l'Archéologie
(C. A. D. A.)
pour
l'analyse morphologique
et
le classement des céramiques de
l'~ge du
bronze du
Moyen-Orient 71 en
l'adaptant,
le
mod i fi ar,t,
et
en le
complétant,
compte-tenu
des
données
propres au
moyen-~ge et
de
la
complémentarité des études
typologiques et
des analyses de laboratoires.
Il s'agit de
rendre plus
objective la
description et
de
t rClI.lver
une
méthode permettant
de traiter
rapidement
une grande masse
Boüard,
M.
de
(1957)
Ur. four
de potier
médiéval à
Argentan.
Annales
de Normandie,
Revue
trimestrielle
d'études régionales,
XVII,
4,
Etudes
d'archéologie
normande,
pp.
355-375
Tellier,
E.
(1957)
Etude archéc'magrlétique
du
fc.ur
de la rue de la Poterie à
Argentan dans ibid, ~p.
377-
382
;
Leer.hardt,
M.
(1957)
La cét~amique d'At~gerltar,. ibid,
pp.
383-420
;
Guibet~t,
G.
(1957)
La cét~amique
d' At~gerltan.
Etude
chimique et dilatométriq'_le.
ibiQ.,
pp.
421-433
;
Fauverges,
H.
(1958)
Etude sur la céramique caennai-
se
du
XIIIe
siècle,
Annales
de
Normandie,
Revue
trimestrielle d'études
régionales,
XVIII,
4,
pp.
377-
420
;
Guibert,
G.
(1958)
La céramique
de
la
citerr,e
de
l'EchiqLlier au
chcfl.teau de Caer•.
Etude chimique.
ibid,
pp.
421-439.
59.- BoUard,
M.
de
(1975).
Op.
cit.
p.
272.
70. -
Leelr,hardt,
M.
(1969)
:
Code
pour
le
clé!?sement
et
l'étude des poteries médiévales.
Nord et Nord-Ouest de
l'Europe.
C.R.A.M.,
Caen.
71. -
Gard i n,
J. -Cl.
(1962)
:
Code pour l'analyse des 'formes
de poteries,
Ronéot,
C.A.D.A.,
Paris.
'38
d' informations,
d'o~ une description codée et un classement
sur cartes
perforées.
Pour
cela le vase décclmpc~~é conveY'l-
tionnellement
en
plusieurs
parties
<panse,
base,
col,
l~~re,
anse,
bec)
est
décrit avec
détail
grAce
à
trois
types de symboles désignant respectivement des données géo-
métriques
<courbures et
inclinaison du profil),
des valeurs
prises par les rapports dimensionnels,
les caractéristiques
du décor
et de la technologie de fabrication,
y compris le
traitement de surface : engobe,
glaçure,
pate,
couleur.
A ces
données,
s'ajoutent
celles des
analyses
chi-
miques,
microscopiques,
thermiques,
dilatométriques
et
spectroscopiques.
L'enregistrement
de ces différentes don-
nées facilite
toutes sortes
de recherches documentaires:
comparaisons
et
recoupements
rapides
de
typologie,
recherche de
diffusion
des
produits,
etc •••
Ainsi
par
exemple,
dans une région donnée et en fonction des éléments
morphologiques,
techniques
et décoratifs,
on peut comparer
à des
fins de datation,
des poteries non datées à des tes-
sons offrant
les mêmes
caractères et
bien datés par leur
position stratigraphique.
De même,
on peut
rapprocher un
petit tesson
(lèvre,
décor
particulier,
fond)
à~n
vase
entier présentant
les mêmes caractéres et retrouver ainsi,
assez aisérneY'lt,
le type a'..lquel
il appartieY'lt.
Il est égale-
ment
possible
d'établir des statistiques e~ de calculer la
fréquence d'un
type de
céramique dans
une région,
à
une
époque précise,
ce qui
facilite
les recherches sur la per-
manence.
Enfin
l'enregistrement de ces différentes données
permet d'établir
rapidement
des cartes de répartition géo-
graphique d'un type bien défini
(décor,
forme,
etc . . . ) afin
de retrouver
une mode,
un lieu d'origine,
ou des échanges
commerciaux 72 •
-
72.- Leenhardt,
M.
<1'3(;'3).
Q.E.
cita
pp.
2-5.
'39
L'action de
Caen se mesure aussi
dans
la fo~mation et
l'encadrerner.t
de
chercheurs
frarlçais
et
La
fouille de
Doué-La-Fontaine,
par
exemple,
a
char,t ier-école.
Mieux
auj c.I,.n'd' hui,
rlombreux
les
archéologues médiévistes,
universitaires ou
chet'cheurs au
C. N. R. S.
qui
pas à
Caen,
sous
la
direct ior, de
M.
de Boüard.
Citons
au
passage,
J.
Decaens,
M.
Bur,
M.
Fixot,
J.
Le Maho,
E.
Zadora-R i 0,
etc •..
Enfin grâce
à
son influence 73 ,
M.
de Boüard a créé et
géré de
nombreuses revues régionales,
nationales et
inter-
nationales:
les
"Annales
de
Normand ie",
revue
trimes-
trielle d'études
régionales,
créée
en
1'351,
où url rll.lméro
spécial est
consacré annuellement
aux recherches archéolo-
giques7 .... ,
"ChAteau-Gaillard"
1'362 et réservé aux
actes
des
Colloques
de
castellologie
"Archéologie médiévale"
1'371
avec
l' idée
d'erl
fai re all
et
international,
diffusion de la discipline7G •
73.- M.
de Boüard,
ancien
déporté
des
camps
nazis
(Mauthausen
:
1'343-1'345)
a été doyen de
la Faculté des
Lettres de
Caen,
directeur des Antiquités Historiques
de Basse-Normandie,
directeur du
Musée de Normandie,
directeur du
Centre de
Recherches Archéologiques
du
C.N.R.S.
Il dispose de nombreuses relations à
l'étran-
ger notamment
en Grande-Bretagne,
en
Allemagne,
en
Scandinavie et dans
les pays de
l'Est.
74.- Depuis 1'368,
les études
archéologiques n'y sont
plus
publiées.
Elles
le seront
à
partir
de 1'371
dans la
revue Archéologie médiévale.
75.- Le premier
numéro est
sorti
en
1'364 et comporte les
actes du
colloque de
1'362 terlu
aux Ar,de!"ys
près de
Château-Gaillard.
76.- C'est
la
deuxième revue d'Europe Occidentale après
la
"Medieval archaeology" créée er. 1'357.
Elle sera sui vie
en Allemagne
par la
Zeitschri~t ~ür
Archaologie des
100
2.- Les recherches
rurales
au
Laboratoire
d'Archéologie
Médiévale Méditerranéenne
<L.A.M.M.)
Para 1 1è 1emey",t
à
l' act ioY".
de
M.
de Boüard,
Melle
G.
Demians d'Archimbaud
entreprend
la rormation d'un autre~
centre,
cette
rois dans
le Midi
de la
France,
à
Aix-en-
Avec l'appui
de G.
Duby,
le maitre des études médié-
vales dans
cette université,
elle organise les recherches
provençales autour
de
l'habitat rural,
seigneurial
et
pay-
san,
et du vécu quotidien saisi dans sa réalité concrète et
ceci non
sans difficulté.
Car elle ne dispose à
l'origine
d'aucune
infrastructure
(équipe ou
laboratoire)
pour
ses
recherches.
Et
puis dans cette région méditerranéenne,
mal-
gré quelques
études au
début du
siècle??,
les recherches
archéologiques
médiévales
demeut~ées
Y".ég 1 i gées.
Certes,
des
fouilles
antiques
ont
favorisé
l'étude au
moins partielle
de quelques habitats médiévaux
surimposés.
aucuY",e
recherche
d' eY".se-mb 1 e
sur
l'habitat t~ural
et
son évolution n'a encore été e~treprise
dans cette région,
jusqu'au début des années 60.
C'est en
effet en
1961 que
G.
D~mians
d'Archimbaud
pour
la
première fois
et
individuellement tente une large
les villages désertés de Provence et ouvre
les
fouilles du castrum de Rougiers,
dans
le Var.
Mi ttelal ters eY".
1973 et eY", Ital ie par Arcgeologia me-
dievale en 1974.
77.- Signalons entre
autres, les recherches de L.
H.
Laban-
de,
du ChaY".oiY"le
Arnaud d'Agnel,
de G.
Doublet,
de F.
BeY".o i t o u eY".core de S.
GagY".ière.
101
Combinant
l'étude
des textes
et de la toponymie,
les
prospect iC'Y"ls
au
sol
et
les
fertlilles
Rougiers),
les
travaux de
labc.ratc.ires et
études comparatives,
cette
enquête
sur
l'habitat
rural
médiéval
en
pays méditerranéen
aboutit
à
une
recherche
monographique très
exhaustive7G •
La
métherde des
monergra-
phies permet
en effet d'apprercher directement
les serciétés
dans leur
milieu,
d'étudier
leurs activités
et
leur
vie
quotidienne,
les
rapperrts de l'habitat et des terroirs,
de
suivre leur
histoire,
etc.
E Il e
ut i lise
le
témerigY"lage
direct des
vestiges matériels
en
place,
pc.ur
attei Y"ldre
cette histc'ire,
car les textes sont rares et ne permettent
qu'une approche déterurnée et souvent
lacunaire.
C'est ai Y"lsi
que,
commencées
sous
l'angle
des déser-
tions de
villages,
perur
une
meilleure
connaissance
des
grandes tendances
qui ernt
marqué la Provence et
une meil-
leure appréciation
du site
lui-même et
de sern évolution,
les recherches sur Rougiers se transforment
prergressivement
en une
réflexion non
plus sur la mort
du village mais sur
sa vie,
à
la compréhension des nombreux ves-
tiges laissés
par une société rurale.
Elles ernt
fait
appa-
78.- Rougiers demeure
jusqu'à présent
le seul
exemple de
recherche sur l'habitat rural
médiéval en France menée
d'une manière si exhaustive.
Les recherches commencées
en 1961
ont abouti
à
la soutenance d'une thèse impor-
tante à
l'Université de
Paris 1,
en
mars 1978.
Voir
DérniaY"ls
d'Archimbaud,
G.
(1978)
Rougiers
village
médiéval de
Provence.
Approches
archéologiques d~une
société rurale méditerranéenne.
Centre de Publications
des thèses de
l'Université de Lille
III.
6 verl.
Vol.
1
et 2 :
VI-1350 p.
;
vol.
3 :
Notes 775 p.
;
vc.l.
4
:
471
p.
de
planches graphiques ;
vol.
5
index pp.
776-
890
;
vol.
6
:
planches photographiques.
Voir
aussi
Démians
d' Archimbaud,
G.
(1980)
Les
~ouilles de
Rougiers.
Contribution à
l'archéologie de
l'habitat rural
en pays
méditerranéen.
Editions
du
C.N.R.S.,
Publications
de
l'U.R.A.
n06
du
C.R.A.,
Mémoires n02,
Paris.
102
raître dans
ce terroir,
une extrême mobilité de l'habitat
qu' expl iquel'lt sal'lS doute les phél'lomèl'les de percherJ].ent et de
descente,
avec
cependant
une
continuité remarquable
avec
les
cadres
pré-médiévaux
se.us-jacel'lts
:
sept
sites
au
certains se
recoupent
partiellement,
s'y sont
succédé el'ltre
la Tène
II et
l'époque moderne.
Ces nombreux
déplacemel'lts de
l'habitat 79 témoignent
des mutations pro-
fondes qui ont marqué cette province tant sur le plan poli-
tique que socio-économiqueso •
Ces recherches ont
permis la mise au jour du plan com-
plet du
castrum,
avec
son système défensif,
son organisa-
t iOl'l spat iale,
ses voies
de circulation,
la distributiol'I
interne des
maisons,
les
modes de
construction .•.
Elles
i l'Id i q uel'lt auss i
un milieu caractéristique de cette région,
el'I révélant
ses activités
économiques basées essentielle-
mel',t
sur
l'élevage
(ovins,
caprins et
porcins)
et dans une
moindre mesure
sur l'agriculture
et
l'artisanat,
du moins
avant
la
seconde moitié
du XIVe
siècle où
un atelier de
verrier est
il'lstallé dal'ls
le village et
facilite dès lors
le développement
du commerce
(Italie,
Espagl'le,
Maghreb,
Lal'lg uedoc,
etc •.• ).
De même,
elles ont
permis,
gr~ce à
la
quantité énorme de matériel exhumé
(93 919 tessons de céra-
Mique,
2
600
objets
lithiques
et
osseux,
1
660
objets
mét ail i q ues et
130 signes
monétaires)S1 et
à
leLll"~ étude,
d'aider à
l'interprétation d'autres sites et d'autres maté-
riels gràce
à
l' établ issemel'lt
de
jalons
assez
leur intérêt méthodologique et
le vaste champ
79.- Il s'agit
de désertions
de
l'habitat,
mais pas
des
zones de culture et de pàture.
80. -
Par exemple,
ce fief est
passé des mail'ls q.es vice.mtes
de Marseille
et de
l'abbaye Saint-Victor à
celles de
la famille des Signes.
81.- Démial'ls d'Al"~chimbaud, G.
(1980).
Çlp.
cit.
pp.
257,
275,
411
et 431.
103
de recherches
qu'elles ouvrent,
ces fouilles
ont apporté
des renseignements
fondamentaux sur
le t e r r o i r . t
surtout
précisé la
spécificité de
la civilisation
méridionale au
cours du deuxième Age féodal.
L'intérêt qu'elles
ont
suscité
et
l' al"~ri vée
à
la
faculté d'Aix,
après
la
tourmente de
1968,
de
Y"1.:,uvealIX
enseignants-chercheurs
<M.
Fixot
en 1968
et Y.
Esquieu en
1971)
et
de techY"liciens
<L.
Vallauri
et
J. -P.
Pe 1 1 et i er )
favorisé
la
création
du
Laboratoire
d'Archéologie
Médiévale Méditerranéenne
<L.A.M.M.).
Une structuration se
fait
progress i vemeY"lt
avec
l'appui
dll
C. N. R. S.
Equi pe de Recherches Associée du C. N. R. S.,
<E. R. A.
359)
dès
1969 le
L.A.M.M.
devient
en 1973
une Unité de Recherches
Associée du Centre de Recherches Archéologiques du C.N.R.S.
<U. R. A.
Y"106 du C. R. A.
du C. N. R. S. ) se:.
l'aire géographique
méditerranéenne,
le Laboratoire
d'Aix oriente ses recherches principalement
vers
le
monde rural
<voi r
fig.
20) •
Objet
pl"~em i el"~
des
recherches archéologiques
en cette région méridi6nale avec
les fouilles
de Rougiers
et celles
de La
Gayole
<1964-
1972)83,
cet
axe représente
dans
la décennie soixante-dix
76,58 ~ des
recherches contre
21,86 ~ pour la ville
<voir
fig.
21).
Cette tendance s'explique moins par
la facilité,
toutefois relative,
des recherches en milieu rural
généra-
1 emeY"lt
mo i Y"IS
les destructions
que
les
villes
<travaux de
voiries,
d'urbanisation)
que par l'importance
82.- A partir
de 1989,
l'appellation Unité
de Recherches
Archéologiques
<U.R.A.)
est remplacée
par Equipe
de
Recherches
Archéologiques
<E.R.A.).
Les
anciennes
U.R.A.
du C.R.A.
du C.N.R.S.
sont
redevenu~s E.R.A.
du
C. R. A.
du C. N. R. S.
83.- Voir Démians d'Archimbaud,
G.
(1973)
:
Les fouilles de
la Gayole
<Var)
<1964-1969).
Revue d'Etudes Ligures,
XXXVII,
<Hommage à
F.
BeY"lc,it,
V),
pp.
83-147.
104
de la
campagne dans
la civilisation médiévale
(90 ~ de
la
populaticl1"l est
rurale au
XIIIe siècle)s....
de même
que le
caractère fondamental
des changements qui
se sont
produits
à
cette
époque,
souvent
à
l'origine
du
paysage
qui nous
environne aujourd'hui.
Les
acquis
s'organisent
et
s' é l arg i sse1"lt
e1"lsuite.
Pre1"la1"lt appu i
sur le travail d'ensemble sur les désertions
rurales
du
bas
moyen-âge
et
leurs
conséquences,
les
recherches sur
l'évolution des
campagnes
se
poursuivent
ensuite,
en s'efforçant de saisir le processus de formation
des villages
médiévaux et
leurs rapports
avec les diffé-
rentes forces
en présence,
notamment
l'Eglise et
la féoda-
lité.
Etablissements ecclésiastiques
(églises villageoises,
chapelles rurales,
abbayes et
pl"~ieurés)
et
se i g1"leuri aux
(châteaux à
motte,
enceintes rudimentaires)
revêtent alors
un intérêt tout
particulier.
Ce sont des éléments fondamen-
taux du
paysage médiéval.
Leurs vestiges
sont
la
marque
d'une activité
spécifique,
d'un
mode d'aménagement
et e1"l
conséquence le reflet de
la société qui
les a mis en place.
Leur
étude
s'avère
d01"lC
i 1"ld i spe1"lsab l e :
répartition géographique,
emprise spatiale,
impact social,
etc.
Pal"~
les
textes,
l aco1"l i q ues
et
s t él"~éot Ypés,
et
l'analyse monumentale
(vestiges en éléva-
t i01"I)
par
la prospection et
la fouille,
cette étude a
per-
mis,
en
remontant assez
haut da1"ls
le
temps,
de
suivre
l'évolution du
paysage rural et de bien percevoir les dif-
férentes transformations
capitales
qui
rnal"~qué
au
cours du moyen-âge.
84.- Bossuat,
et
Devisse,
J.
( 1963)
Le mo~n-âge.
Le
monde de la fin du Xe à
la fin du XVe siècle.
Collect-
ion d'histoire.
Hatier.
p.
8.
Lorci 1"1,
M. T.
(1975)
La
France
au
XIIIe
siècle.
Natha1"l.
p.
28.
105
Elle indique
ainsi,
dès
les IVe-Ve
siècles,
de pro-
fonds changements dans
le monde rural
avec
la mis~ en place
de nouveaux
cadres de
vie et
des
lieux
de culte dont
la
survivance et
la lente dégénérescence au cours de
l'époque
mérovingienne se
perçoivent maintenant
de façon relative-
ment
bonne
:
dislocation des terroirs antiques,
progrès de
la christianisation,
caractère diffus de l'habitat,
etc . . .
Les fouilles
menées au
prieuré Sainte-Marie
de
la Gayole
(Var),
à
Notre-Dame
d'Avignonet
à
Mandelieu
(Alpes-
Maritimes)
ou à
la chapelle de Saint-Estève-du-Destel
(Var)
en rendent
largement compteS5 •
A La Gayole par exemple,
le
site est
occupé à
la fin de
l'antiquité par une villa près
de
laquelle
se développe
aux Ve-VIe siècles une nécropole
mêlant
tombes
en sarcophage
et à
coffrage de tuiles dont
certaines sont marquées d'une croix,
s'organisant autour et
dans un mausolée.
Cette étude met en évidence une rupture,
un fléchisse-
ment de
l'emprise humaine à
la veille de
l'époque carolin-
gienne.
Epoque très difficile d'approche dans cette région,
tellement
les
vestiges y
sont ténus et
les sites,
de
loca-
lisation diffuse.
Elle montre
le rôle
déterminant des
églises et
des
chAteaux dans
la réorganisation
des campagnes entre le Xe
et
le
XIIe s i è c l e :
réseaux des prieurés ruraux et appari-
tion presque
simultanée des premiers chAteaux seigneuriaux
85.- Voir:
Démians d'Archimbaud,
G.
(1973).
OP.
cit.
Fixot M.,
Codou,
V.,
Aygueparse,
L.
(1981)
Un
mi-
thraeum à
Mandelieu,
Les dossiers Histoire et Archéo-
logie,
n057,
pp.
85-86
;
_
Ribot,
H.
(1983)
La
chapelle
de
Saint-Estève-du-
Destel.
Commune
d'Evenos,
Var.
Archéologie médiévale
en Provence-Alpes-COte-d'Azur
(1970-1982),
L.A.M.M.,
Aix-en-Provence,
pp.
32-34.
106
(chAteaux à
motte et enceintes rudimentaires).
La recherche
d' ider.tificatim", des fc.rtificatiorls privées archa~uesa& et
leurs fouilles précisent
les structures du premier Age féo-
dal.
Elles
montrent aussi que leur rÔle n'est
pas toujours
aisé à définir:
élément cristallisateur,
facteur de dédou-
blement de
site ou de fonction,
lieu de déroulement normal
de la
vie sous
tous ses
aspects,
etc ..
A
Cucurort et à
Sannes
(Vaucluse)
par exemple,
la faible quantité du maté-
riel recueilli,
de même que le manque d'ampleur des niveaux
d' c.ccupat iorl et
l'inexistence de basse-cour
(Sannes)
lais-
sent
penser
qu'ils
n'ont
pas
une
fonction
essentielle
d'habitat.
Ils
ont
plutôt
servi d'aire d'ensilage,
dédou-
l'utilisatiorl de
la plaine
:
rÔle défensif et
A
Saint-Martin-de-La-Brasque
(Vaucluse)
aussi,
la motte modelée dans
le rocher et complétée en par-
tie de
terres rapportées,
est associée
à
un
habitat
de
diffus semble-t-il
dans
un
premier
temps mais
qui
se regroupe ensuite au pied du chAteau pour
donner naissance à
un villagesa .
Longtemps étudié
pour
lui-même
(typologie,
chronolo-
gie)
le
matériel découvert
lors des fouilles
(céramiques,
86.- Fixot,
M.
(1'370:
La cc,rlstructiorl de chAteaux darls la
campagne d'Apt
et de
Pélissanne du XIe au XIIIe siè-
cle.
Archéologie médiévale,
III-IV,
pp.
245-2'36.
Démiarls d'Archimbal_Id,
G.
et Fixert,
M.
(1'377)
: L'ot~ga
nisation de
la
campagne
en
Provence
occidentale:
Indices archéologiques et aspects démergraphiques
(Xle-
XVe).
Provence Historique,
XXVII,
fasc.
107,
pp.
3-23.
87.- Fixcot,
M.
(1'37'3)
Nouvelles
trcouvailles
de
silos
médiévaux en
Provence.
Provence
Historique,
XXXIV,
fasc.
118,
pp.
387-404.
Fixc.t,
M.
et
Pelletier,
J.-P.
(1'383)
:
UrIe forme clri-
ginale de
fortification en
Provence.
Le
Castelas de
Cucllror,".
Archéologie médiévale,
XIII,
pp . .,...8'3-115.
Fixot,
M.
(1'376)
Deux mottes féodales au XIe siècle
en Provence.
Actes du lOle Congrès national des Socié-
tés Savantes.
Lille.
pp.
76-'30.
88.- Fixot,
M.
(1'376).
Op.
cit.
107
verres,
métaux)
cOY"ld u i t
aussi
de
cOY"lcrèt e
à
l'approche du
travail.
Utilisant
les sources éccites,
les
cartes
a Y"IC i eY"lY"teS,
l ' i cOY"lograph i e,
la
prospect iCIY"I,
les
fouilles et
les méthodes
de laboratoires,
les t~echerches
s'orientent non
seulement vers
la description
des
trou-
vailles et
leur interprétation chronologique,
étape primor-
diale certes,
mais aussi
classifications basées
sur des observations technologiques précises,
vers
les uni-
tés de
le commerce
qui
en découle,
afin de
saisir
les
structures
technologiques
et
l' orgaY"lÎ sat i OY"1
socio-éconc~ique.
Les céramiques médiévales,
par exemple,
découvertes en
abondaY"lce sur
fouilles
<sites
utilisateurs et
ceY"lt res de
dOY"IY",é
1 i eu
à
une recherche de
grande envergure,
ne se limitant
plus à
des analyses typo-
logiques et
chronologiques,
mais
aussi
physico-chimiques,
d'où
l'étroite collaboration menée,
depuis plusieurs années
déjà avec
le Laboratoire de céramologie de Lyon,
dirigé par
M.
Picon.
Les recherches
aixoises en ce domaine,
figurant
parmi
les
plus t~iches
en France,
ont atteint
une audience
internationale
avec
du
premier
colloque
t r i eY"IY"la 1 de
la "Céramique
médiévale
de
la
Méd i t erraY"lée
Occ i dent ale"
à
Va 1 bOY"IY"le eY"1 1'3788 '9.
Les colloques suivants,
c'est-à-dire ceux de Tolède en
1'381,
de
Sienne en 1'384 et de Lisbonne en 1'387,
ont
permis
aux
t~echerches
céramologiques
des
pays
orgaY"lisateurs
<respectivement Espagne,
Italie et
Portugal)
de se dévelop-
per,
favorisant
ainsi
l'essor de
l'archéologie médiévale en
8'3.- DénliaY"ls d'Archimbaud,
G.
et PicoY"l,
M.
<so.,.s
la direc-
tic'Y"I de)
(1'380):
Céramique
médiévale de la Méditer-
ranée
Occidentale.
Valbonne,
11-14 septembre 1'378.
Actes du
Colloque.
Editions
du
C.N.R.S.-
Colloques
Internationaux du C.N.R.S.,
584,
Paris.
108
ces régions
méditerranéennes et
peut-être
biey,t 6t
afri-
caines avec celui de Rabat
au Maroc en 1991.
Une autre
collaboration internationale
trouvant
son
son débouché
dans ces
colloques est
l'Act ion
Intégrée avec
l'Espagne,
sur les ateliers de potiers90 qui
a
coy,dui t
des
recherches
toutes
novatrices
associant
recherches d'archives,
prospections,
fouilles
(atel ier de
Cabrera d'Ano~a
produisant de la céramique commune grise),
ethnoarchéologie,
archéologie
expérimentale
(fabrication
des poteries et des fours,
cuisson,
etc ••. )
archéométrie.
3.- Les recherches
rurales à
l'Ecole Pratique
des Hautes
Etudes
<E.P.H.E.)
A Paris,
le Centre de Recherches Historiques
(C.R.H.)
de la
VIe section
de l'Ecole
Pratique des
Hautes Etudes
(deveYlue Ecole
des
Hautes
Etudes
en
Sciences
Sociales
<E. H. E. S. S. )
s' i Y,t ét~esse,
à
soy,
tour,
archéologiques médiévales,
à
partir de 1954 et
avec uy.e
étrc.ite cc,llaboratioYI poloYlaise,
les foùilies des
villages désertés
de Montaigut,
de Saint-Jean-Le-Froid,
de
Dracy et de Condorcet 91 •
Celles-ci découlent
d'une curiosité historique née au
C. R. H.
eYI
1954,
à
l'instigation de
F.
Braudel ~t
de
R.
90.- Recherches menées
par le
L.A.M.M.,
le Laboratoire de
Céramologie de
Lyon,
le Département d'Histoire Médié-
vale de
l'Université de Barcelone,
avec
la collabora-
tion de
l'Institut de
Géologie de Barcelone,
l'Ecole
de Potiers
de Gérone,
et
le Laboratoire de Paléobota-
nique de Montpellier
(AYlthracologie).
..,
91.- Les fouilles
de Montaigut
(Languedoc)
et
de
Saint-
Jean-Le-Froid
(Rouergue)
commencent
en 1954,
alors que
celles de
Dracy
(Bourgogne)
débutent
en
1955,
et
Condorcet
(Baronnies)
en 1955.
10'3
Philippe92 avec
au centre,
les
désertions
~illageoises.
Reliée
erlsuite
aux
programmes
des
congrès
~'Histoire
Economique de
Munich et des Sciences Historiques de Vienne
erl 1'365,
une vaste
enquête
sur
les
villages
désertés,
interrogeant toutes
les sources
disponibles,
est
lancée :
documents écrits,
toponymie,
photographies aériennes,
pros-
pection au sol,
fouilles 93 •
Bien que
certains documents fiscaux
indiquent
parfois
des constats
de désertions,
les textes
sorlt
rares,
pauvres
et même
silencieux sur
cette question.
La
liste des
villages désertés qu'ils ont
fournie est relati-
vemerlt courte,
de sorte
qu'on a
l'impression que c'est
un
phérlomèrle de
portée historique
très
limitée en France.
Ce
qui cc.rlfi rme
les résultats
que F.
Lot
avarlçait
déjà
erl
1'32'3 :
2,77 1-
entre le
XIVe et
permettent
pas
de bien suivre le processus de disparition,
ni de déterminer
l'ampleur du phénomène et ses causes.
La toponymie
aussi,
bien qu'elle apporte des éléments
souver.t déterrnir.arlts
rie semble
pas être rigc.ureuse
:
"Sorl
vocabulaire,
nous
dit J.
Monfrin
est
flottant
zière
(par exemple)
peut être url er/clos,
la mUt~e url village
bAti,
le
murger,
une
borne marquant
tous
'3.-.
c . . -
F.
Braudel dirigeait
la
VIe
section
de
l'E.P.H.E.
depuis 1956
et
R.
Philippe,
le Cerltre
de Recherches
Historiques.
Celui-ci
sera
ensuite
remplacé
par
Ruggiero Romano,
qui
avec F.
Braudel,
s'est attaché à
relier cette
recherche
aux
programmes
des
Congrès
d'Histoire Economique de MUnich et des Sciences Histo-
riques de Vienne
(1'365).
'33.- Voir:
Villages
désertés
et
Histoire
économique,
XIe-XVI I le siècle.
Cerltre de
Recherches..,Hi storiques
de la
VIe section
de l'E.P.H.E.,
SEVPEN.
Collection
"Les hommes et
la terre",
11,
Paris,
1965.
'34.- Lot,
F.
(192'3)
L'état des
paroisses et des feux de.
1328.
Bibliothèque de
l'Ecole des Chartes.
Paris.
110
t r~O i s
peuverlt
aussi
désigner
des ruines.
Oarls ces corld i-
tions,
l'archéologue et
l'historien ne peuvent trQuver dans
le rlc.m qu'url très vaglte irldice"..,:5.
L'exploitation de
la photographie
aérienne a,
elle-
aussi,
apporté
de nombreux
renseignements sur le village,
son organisation
spatiale,
les
éléments de fixation comme
les châteaux,
les égl ises,
les cimet ières,
etc •.•
Elle per-
met de dégager le détail
de l'ensemble,
de saisir les rela-
les différents
éléments du
paysage,
et
tout
cela d'un seul coup..,G.
Ces différentes
enquêtes préliminaires
ont
permis de
recenser plusieurs
milliers de
villages désertés
et d'en
établir une
carte.
L'objectif suivant a
été de faire appel
à
l'ar~chéologie
<prospections au sol et
fouilles),
qui est
le "complément
indisperlsable,
le débc.uché de
bien localisés
sur
la
carte et
répartis entre
plusieurs
régions notamment
le Larlguedoc,
l'Albigeois,
le Rouergue,
le Poitou,
la région parisienne,
la Champagne,
la ~ourgogne
et
les Baronnies ont été sélectionnés.
Ils ont ensuite fait
l'objet de
plusieurs campagnes
de prospections.
Et
parmi
eux,
quatre
ont
finalement
été retenus pour être fouillés
en raison
du caractère
prometteur de
leurs vestiges et de
leur
scierlt i fique
éclai rer~
les
processus
de
désertions accomplies
dans des
contextes
historiques
et
géographiques
di fférerlts,
leurs
struct lwes
'35.- Morlfr~irl, J.
(1'355).
9p.
cit.
p.
124.
'35.- Chevallier,
R.
(1'371)
La photographie
aérienne.
A.
Colirl.
Collectior, U,
Par~is,
pp.
170-178.
'37. -
Le Goff,
J.
(1'370)
Introductic.r••
Archéolggie du vil-
lage
déserté.
Cahiers
des
Annales,
27,
E.P.H.E.,
VIe section et
Institut d'Histoire de
la Culture Maté-
rielle de l'Académie Polonaise des Sciences.
A.
Colin,
Paris.
p.
'3.
111
d'habitat
(organisation
spatiale et
socio-éco~oMique, Mode
de cor.struct ic,r"
impact de
certair,s élérner.ts rn~quarlts du
paysage comMe
le réseau
routier,
l ' ég 1 i se,
1e
ch~t eau,
et c. . ..
Il
s'agit de Montaigut
(Languedoc>,
Saint-Jean-Le-
Froid
Dracy
et
Condol"~cet
(Ba rorm i es >"as.
Avec une
très étroite collaboration des chercheurs de
l'Institut
d~Histoire
de
la
Culture
Matérielle
de
I~Académie Polonaise des Sciences,
les fouilles débutent en
1964 à Montaigut et Saint-Jean-Le-Froid,
en 1965 à Dracy et
1966 à
Condorcet.
Pour chacun
des sites,
la docuMentation
historique,
relativeMent riche
perMet de retracer
l'évolution dans son
contexte régional.
Elle leur
établit
une
origine parfois
ancienne
(1053
pour Saint-Jean-Le-Froid
par
exeMple>
et
suggère un rôle éconoMique ou religieux
précis.
Elle perMet
quelquefois d'estiMer la dimension de l'habitat,
de déceler
une
croissance
ou
un
déclin.
elle
rie
peut
répondre à
certaines questions.
Par exemple,
au sujet de
l'origine des
villages,
elle ne permet
pas de reMonter au-
delà du
Xe siècle
(apparitior. des
premières mentions>
ni
d' exp 1 i q uel"~ 1e
processus de forMation.
Elle n'explique pas
le déclin
de l'habitat,
tout
au
plus le
constate-t-elle
simplement.
Enfin,
elle ne permet
pas de cerner l'extension
du village,
d'er. rest i t uel"'
l'aspect,
la
topogl"~aphie,
de
connaître les
conditions de
vie de
ses habitants,
activités quotidiennes
et artisanales,
etc.
les seuls
renseignements assez
précis concernent
la sei-
gneurie ou l'Eglise,
et encore
98.- SUl~ ces recherches,
voir Archéologie du village déser-
té.
Cahiers
des Ar.rlales.
2 vol.
:
vol.
l,
texte,
199
pages;
vol.
II,
plarlches.
112
Les fouilles
par contre,
ont répondu à
la .plupart de
ces interrogations.
Ainsi
par
exemple,
elles
établissent
qu'à
Saint-Jean-Le-Froid,
l'occupation
du
site
remonte
beaucoup plus
haut que
ne
le laissent supposer les textes
(découverte d'un
lieu de
culte paien),
que
l'habitat s'y
est considérablement
développé entre
le XIe
et
le
XIIe
siècle,
avant
de subir
un déclin
graduel du XIVe au XVIe
siècle.
A
cette date,
le village n'est
plus habité en per-
manence.
Il
s'est déplacé
un peu
plus à
l'Est
(b~timent
d'époque
moderne).
Le
développement
de
l'habitat
est
attesté par
la découverte
d'une église
romane bien
plus
vaste et
plus ancienne
que ne le laissent
penser les ves-
tiges de
la chapelle
et
par
la présence d'une
importante
activité industrielle
(travail de
la
laine,
poterie
et
métallurgie).
Saint-Jean-Le-Froid
joue à
cette époque une
fonction
importante
dans
le
cadre
des
grands
domaines
appartenant aux bénédictins de Moissac99 •
Son développement
correspondrait à
leurs efforts
pour soumettre
sous
leur
contrôle ce
point stratégique,
situé au carrefour de deux
voies
(Rodez-Millau et Viaur-Tarrl),
branches des chemins de
pélerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle? Le déclin du
village est attesté par l'abandon des b~timents utilitaires
et des
activités artisanales,
par
le
retrécissement
de
l'église
(reconstruite
sur un
plan plus
modeste)
et
par
l'édification d'un
rempart,
de
taille modeste et de force
médiocre certes,
mais sans doute efficace.
Celui-ci,
large
de 6 à
9 m,
est
fait
de terre mêlée de pierres.
Il est
pré-
cédé d'un
fossé
large
de 4,5 m
et
pro~ond de 1,60 m.
Ses
parements extérieurs
et
intérieurs
sont étayés partielle-
~
99.- Saint-Jean-Le-Froid fait
partie des domaines du mona-
stère de
Moissac.
Avec
lui,
Sémur
et
plus
loin
le
prieuré de
Villeneuve d'Aveyron.
Entre chacun de ces
trois prieurés,
il y a
une journée de distance.
113
leur partie
inférieure par
un mur
de
pierres
sèches.
Au
Sud s'ouvre
une porte
flanquée d'una
tour de
pierres
(4 x 6 m au sol).
Le déclin
du village
correspond donc à
un changement
de
f OY"lct i OY"I
:
de
centre
productif,
Saint-Jean-Le-Froid
devieY".t refuge.
Outre
ces
informations
précieuses,
les
foui Iles OY"lt
également
permis
de restituer la topographie
du village,
avec ses différentes composantes
les maisons
et
leur
distribution interne,
l'église,
le
cimetière,
le
puits,
le rempat~t, etc . . . 100
Le rnatériel
recueilli
lors des fouilles de ces diffé-
rents habitats
a
fait
l'objet d'une
étude typologique et
d'analyses scientifiques
dans les
laboratoires polonais :
les tissus au Musée des Textiles de Lodz,
les objets métal-
liques au
Musée archéologique
et ethnographique
de Lodz,
les bois et
les grains aux Ecoles Supérieures d'Agriculture
de Poznan
et d'Economie
Rurale de
Varsovie,
le
verre
à
l'Institut du Verre et de Céramique de Varsovie.
Outre leur
le cadre de
la problématique
historique,
ces recherches ont,
elles-aussi,
montré la plu-
ralité des
méthodes d'approche et
leur nécessaire corréla-
Cette pluralité
des méthodes guide aujourd'hui encore
les
recherches
du
Groupe
d'Archéologie
Médiévale
de
l'E.H.E.S.S.
qui dispose de deux antennes régionales:
Lyon
avec
une
dominante
archéologique
et
Paris
s'orientant
davaY"ltage vers
la recherche
d'informations parallèles
ou
par la
-
complémentaire de
celles procurées
fouille dans la
100.- Leciejewicz,
L. ,
Pesez,
J.-M.,
Ru 1 ew i cz,
m.
et
TabaczYY"lsk i,
S.
(1'370).
Op.
cit.
pp.
55-'33.
114
documentation écrite
et dans l'iconographie.
Toutes conti-
nuent
à
faire du
monde rural,
l'axe privilégié_ de leurs
investigations:
habitat
et occupation
du
sol
(habitats
castraux,
villageois
et
intercalaires 101
et cultul'~e maté-
rielle.
Leurs
secteurs de
recherches sont
la
FraY"lce
du
centre-est
(Bourgogne,
Bresse savoyarde,
Forez,
Lyonnais et
Dauphiné>,
et
l ' I t a l i e méridionale et
insulaire.
Dans leurs
recherches,
la
culture matérielle demeure
une
préoccupation
esseY"lt ielle.
Parce
que
"cc.llect ive,
c'est-à-dire
i nt éressa Y"lt
l'ensemble
d'une
société -
et
répétitive
exc 1 uay",t
et
l'accideY"ltel -
pour être
matérielle,
(elle>
s'exprime dans
et
par
les
objets" 1015:.
Elle permet de l'~el ier l' c.bjet à
l' homme.
Et ces
objets témoins
de l'occupation
humaine,
sont ceux que les
populations n'ont
pu Y"1i
déménager,
ni
récupérer au moment
de la désertioY"1 de leur habitat.
Il
s'agit des objets de la
vie quotidienne,
de l'équipement domestique,
de
l'outillage
agricole et
artisanal,
etc . . .
Les recherches en ce domaine
essayent de
dépasser le
stade de
l'identification typolo-
gique et
de l'analyse
chronologique,
étapes
tout
à
fait
indispensables,
pour
tenter de
préciser les
utilisations
d'objets,
d'après
les traces
dont
ils sont
porteurs.
Dans
cette
pet~spect ive,
l'icoY"lographie,
les
textes,
l'ethnographie sont
d'un grand
apport complémentaire.
Les
représentations iconographiques
par
exemple
(miniatut~es,
dessins,
gravures>
les travaux agricoles et
les cadres dans lesquels
ils sont effectués,
101. -
Voir les recherches menées à Dracy,
Charny,
Villy-Le-
Moutier,
Ligneux,
Gironville,
Essertines-Basses
ou
Larina.
~
102.- Pesez,
J.-M.
(1'385>
:
Les recherches.
Pt~clblématiques.
Bruca~o. His~oire
et archéologie d'un habitat médié-
val en
Sicile.
Collection
de
l'Ecole
Française
de
Rome,
78.
Rome,
Vol.
1.
p.
10
115
sur la
vie dOMestique
avec les
figurations de la Maison,
son équipeMent,
le Mobilier et sa répartition dan~ l'espace
dOMestique,
etc .•.
"L'archéo-icoYK.graphie" rie fait
dorlc pas
que visualiser
les objets,
elle perMet aussi
de restituer
le contexte
qui accoMpagne
leu~' ernploi
et
la
gestuelle
d'une activité 103•
Les sources
écrites
(fonds
notariaux,
inventaires -après
décès,
etc.)
elles-aussi
for,t
l'objet
d'une exploitation
systéMatique pour
y
puiser
toutes les
inforMations relatives
aux
c.bjets
de
la
culture
Maté-
rielle
:
leur
nOM,
leur
contexte socio-éconoMique et
leur
localisation à
l'intérieur de la Maison 104•
Dans ces
différents centres
de recherches
(C.R.A.M.,
L. A. M. M.
et
E.H.E.S.S.)
la forMation a
occupé une place de
choix.
La plupart des sites fouillés ont servi
de chantier-
école à
des étudiants et stagiaires français et étrangers :
Doué-La-Fontaine,
Rougiers,
Dracy,
etc .•
Mais,
c' est su~'-
tout
les
créations de chaires qui,
en perMettant
la forMa-
t iorl et
de
nOMbreux
chercheurs,
la
plupart constituent
aujourd'hui,
avec
leurs Maîtres,
les
cad~'es de
la recherche
Médiévale en
France,
ont
favorisé
l'essor de
l'archéologie Médiévale.
Le nOMbre de diploMés
de l' lmi ve~'sité
(Maîtrises,
D.E.A.
et doctorats)
n'a cessé
d'augMerlter.
A
l'Université de Provence par exeMple,
entre
103.- Alexandre-Bidon,
D.
(1986)
L'archéo-iconographie,
ou l'iMage
à
l'épreuve de l'archéologie.
Histoire et
archéologie
de
l'habitat
médiéval.
Cinq
ans
de
recherches dans le domaine méditerranéen et
la France
du Centre-Est.
Centre Interuniversitaire
d'Histoire
et d'Archéologie Médiévale.
Lyon.
pp.
219-226.
104.- Pipormier,
F.
(1984)
Les sc.urces
de l'histoire de
la culture
Matérielle à
la lUMière
des
recherches
récentes.
Die
Erforschung von
Alltag un~Sachkultur
des
Mittelalters.
Methode.
Ziel.
Verwirklichung
(Table-Ror,de
Irlte~'rlatiorlale,
K~'eMs,
1982),
Vierme,
pp.
23-32.
Pipor,r,ier,
F.
(1986).
Op.
cit.
pp.
191-192.
116
1978 et
1987,
environ 40 D.E.A.
et 20 thèses de doctorat
en
archéologie médiévale ont été soutenus~o~.
4.- Le C.N.R.S.
et
les recherches archéologiques médiévales
A côté
des universités
et
grandes
écoles,
le Centre
National de
la Recherche Scientirique
<C.N.R.S.)
a
joué un
rôle déterminant dans l'essor des recherches médiévales,
en
mettant sur
pied des formations archéologiques,
en permet-
tant
le
recrutement
des chercheurs et d' ingénieurs-techni-
ciens-administratifs
<1. T. A. )
spécial isés,
et
aidar.t
à
l'éd i t i 01"1 et
à
la
publication des
recherches effectuées.
Dès leur
création,
le
C.R.A.M.
et
le
L.A.M.M.
par
exemple bénéficié
du soutien du C.N.R.S.
ils sorlt EqLli pe
de Recherche Associée
<E.R.A. )~06.
La
création
du
Centre
de
Recherche
Archéologique
CC. R. A.)
et
de ses Unités de Recherches Associées
<U.R.A.)
en 1972
a
permis
la reprise
des recrutements
et donc la
multiplication des
i nt et'ver,t i oris et
surtout d'assurer
la
corlt i rlui té et
la qualité
des études médiévales en France.
Conçu comme
un organisme
de
gestion
administrative,
un
d' irlcitat ior,
à
la
d'expérimentation
des
méthodes
d' i rlvest i gat i 01"1
et
d'arlalyse,
et
comme un
service d'information et de diffu-
sion des
résultats de
la t'echerche,
le C.R.A.
dispose de
différents laboratoires
<bio-archéologie,
archéo-géologie,
conservation,
restauration
et
recherches),
E. R. A.
dorlt
médiévales:
E.R.A.
n02 à
Caen,
E.R.A.
n06 à Aix,
E.R.A.
n026 à Lyon.
L'archéologie médiévale dis-
,..
105.- Renseignements pris au L.A.M.M.
d'Aix-en-Provence.
106.- Avant
1989,
les E.R.A.
s'appelaient Unité de Recher-
che Archéologique
<U.R.A.).
L'actuelle
E.R.A.
n06
était
l'U.R.A.
1"1°6.
117
pose
aussi
demi -douzai Yle
d' UYli tés
Assc.ciées
<U. A. > :1.07.
-
Mais
l'apport du C.N.R.S.
est surtout d'ordre scienti-
fique.
Chercheurs
et
I.T.A
s'investissent dans des études
ponctuelles; de sorte que de nombreux secteurs thématiques
jadis inexplorés
pour diverses
raisons commencent mainte-
nant
à
être défrichés.
AiYlsi
par exemple,
l'E.R.A.
y,06 du
C. R. A.
du
C. N. R. S.,
qui
pendant
longtemps s'est
illustrée
dans les
recherches sur
l' habitat
et
1 e
peup 1 emeYlt
par
l'intermédiaire des
villages désertés et de
la réorgaYlisa-
t ioy,
des
le
Xe
et
le
XIIe
siècle,
s'oriente,
depuis que son effectif s'est renforcé,
vers des
directions nouvelles
en France,
et
à
l'étranger
<Italie,
Espagne,
etc .•. > notamment vers l'archéologie du travail et
de l'art isaYlat
(ateliers de potiers,
de verriers,
mines et
métallurgie>,
l'étude
de la
céramique de l'aYltiquité tar-
dive et
du haut moyen-âge
<C.A.T.H.M.A.>
et
l'exploitation
des sources
écrites et
iconographiques pour une meilleure
compréheYlsioYI de
l'objet archéologique
dans son
contexte
historique et social.
L'habitat et
l'occupation du
sol demeurent
l' UY. des
secteurs thématiques
principaux de
plusieurs
équipes
du
107.- Les U.A.
d'archéologie médiévale sont
-
l'U.A.
1000 :
Archéologie de l'occupation du sol et
des structures
d'habitat
au
Moyen Age
dirigée
par
J. -,YI.
Pesez,
-
l'U.A.
1002
Corpus Vitrearum-France
dirigé
par
A.
Prache,
-
l'U.A.
1008
Habitat
fortifié de l'Est
de la Fran-
ce dirigé par M.
Bur,
-
l'U.A.
1009
Recherches d'archéologie monumentale
du Moyen Age dirigée par L.
Pressouyre,
_
-
l'U.A.
1225 :
Islam d'Occident,
peuplement,
habitat
et culture matérielle dirigé par D.
Ozanam,
-
l'U.A.
247 :
Laboratoire d'étude méridionale dirigé
pa~~ Y.
Cast aYI.
118
C.N.R.S.
notamment
l'U.A.
1000
et
l'U.A.
1008.
Tandis que
la première insiste davantage sur l'organisation QU peuple-
ment,
l'occupation
du sol
et
la
culture
matérielle
en
France,
Italie et Espagne,
la seconde inventorie systémati-
quement
les vestiges d'habitat médiéval fortifié de manière
à
faire
apparaître les spécificités t~égionales et
les dis-
parités que l'histoire a
pu
introduire dans
l'évolution des
différents types.
EY"I 1'386,
est mis sur pied
le Groupement de Recherches
Coordonnées
:
Sociétés
et cadres
de
vie
au
moyen-âge
approches archéologiques
(GRECO 1300'34 devenu G.
00'34)10&.
Né de
la volonté
de réunir
les équipes et
les cher-
cheurs isolés
tt~availlant en archéologie médiévale,
autour
de recherches communes et
pour pallier au déséquilibre géo-
graphique lié
à
la disparité relative des équipes en place
et à
leur localisation essentiellement sur l'axe Aix-Lyon-
Paris-Caen,
le
G.00'34 est
devenu un
point de
rencontre,
d'échange de
vues,
de
confrontation et de travail commun,
108.- Le Groupement
de
Recherches
Coordonnées
(G.
00'34)
est dirigé
par G.
Démians d'Archimbaud.
Il a
un con-
seil scientifique
d'une vingtaine
de chercheurs
et
est composé des équipes suivantes
:
l' E. R. A.
n02
de CaeY"l,
l' E. R. A.
n06
d'Aix,
l' E. R. A.
n026
de
Lyon-Grenoble,
l'U.A.
1000
dirigée
par
J.-M.
Pesez
(LyoY"'>,
l'U.A.
1008
dirigée par
M.
But~
(Nancy),
l'équipe
du G.S.
32 :
Territoires et Socié-
tés des
mondes romains
et
post
romains dirigée par
P.
Toubert,
le
Laboratoire d'Archéologie
Urbaine de
Tours,
l'équipe
du
C.R.H.
de
la
VIe
section
de
l'E.H.E.S.S.
<U.M.
12)
dirigée
pat~ F.
Pip0Y"IY"fier,
celle du
Centre de recherche sur l'occupation du sol
et
le
peuplement dirigée
par J.-B.
Marquette
(Bor-
deaux),
du Centre de recherche en Histoir~ et archéo-
logie médiévale
dirigée par
B.
Barrière
(Université
de Limoges)
et de
l'U.E.R.
d'histoire,
histoire de
l'art
et
d'archéologie
dirigée
par
P.
Bonnassie
(Toulouse-Le-Mirail>.
11'3
une structure
scientifique,
qui,
en fixant des priorités,
el'.
faisaY"lt
le bi 1a 1'1
des acquis et dC'Y"lc eY"I rnetta.r;,t eY"I évi-
dence les
points faibles,
oriente le
développement de la
recherche médiévale
française.
Pour
ses quatre
premières
années,
quatre secteurs thématiques ont été privilégiés:
1- La maison
médiévale,
villageoise et
urbaine
t iOY"I,
orgaY"IÎ sat iOY"I
de
l'espace,
morpholog ie,
confort
(sol,
éclairage,
hygiène,
sécurité,
etc ••• >
2- La résidence
aristocratique: types,
fOY"lct iOY"ls,
rela-
tions avec l'environnement,
phénomène de restructuration de
l'habitat rural
engendré par le chAteau,
etc ••
3- La structuration
de l'espace:
le rôle
des églises et
des
communautés
religieuses
dans
le
paysage
rural
et
I.lrba i 1'1.
4- Les sociétés
artisanales:
organisation,
fonctionnement
et
production
(céramiques,
verre,
pierre et métaux>.
Les résultats
obtenus sont
sat i sfai saY"lt s,
témoigne le colloque conjointement organisé avec la Société
d'Archéologie Médiévale
en septembre
1'38'3 sur le thème de
l'environnement des petites cellules ecclésiales,
priorales
ou paroissiales
qui ont
marqué
l'espace
rural 109.
La richesse
des informations recueillies au cours des
différentes rencontres,
la progression
des recherches
et
l'évolution
thématique
qui
eY"I
favorisé
l'élaboration de
nouvelles problémat~~ues et perspectives
de recherches,
dOY"lc Y"lc.uveal_IX
programmes pour les années à
venir,
notamment sur la question:
10'3.- Voir Fixot,
M.
et
Zadora-Rio,
E.
(sous la direction
de >
( 1'38'3>
L' ég 1 ise,
le terroir.
MCIY"lclgraph ie du
C. R. A.
1'1-:'1.
EditiclY"ls du C. N. R. S.
Paris.
158 p.
120
-
des palais
et des
résidences princières,
fortifiés
ou
XVe siècle,
qui,
en France,
souf~~e encore
d'un certain
retard 110 •
Le programme couvre tout
le moyen-
~ge afin
de pouvoir suivre l'évolution du concept de rési-
dence princière
et des
formes palatiales
(al"~ch i t ect ure à
valeur pratique
et
symbolique,
vocation civile
01.1
reli-
g i euse,
etc •.. )
-
des
pratiques
fur.érai res
erl
milieu
ul"~bairl.
Cette
recherche envisage
leur évolution
dans
la longue durée et
vise à
définir leur
éventuelle spécificité
par rapport à
celles en usage dans les campagnes;
-
de
la diffusion des produits et des matières premières de
l'artisanat.
Ce
programme insiste
sur l'étude
des lieux,
des moyens
matériels et
humai ris
de
la
circulation
des
matières premières et des produits finis,
de
la maitrise de
l'énergie,
des
agents et
de la structure de
la médiatisa-
tion des produits
(vente,
diffusion,
etc . . . )
-
de la
résidence de
la pet i te
et
moyenne
aristocratie
rurale et au problème de la maison-forte 111 •
Er.fi rI,
l' act i.:.r,
du C. N. R. S.
est notable
en
matière
d'éd i t i orl
et
de
publication:
"Archéologie
médiévale",
110.- Alors qu'en Allemagne et en Grande-Bretagne,
elle est
nettement mieux appréhendée notamment avec les fouil-
les de Tilleda,
de VerIa,
de Grone
(R.F.A.)
et celles
de Cheddar,
North Elmham,
Winchester,
etc
(Grande-
Bretagne).
L'enquête
(inventaires,
prospections,
étu-
des historiques
et fouilles)
concerne aussi
bien les
palais royaux
et
impériaux
que
les
curtes
et
les
résidences princières
(Zublenstein,
Elten
en R.F.A.
par exemple).
111 • -
Vo i l"~
:
Rapport d'activité intérimaire.
1986-1987.
G.R.E.C.O.
130094 :
Sociétés
et cadres
de
vie
au# moyen-~ge.
Approches archéologiques.
Juin 1986.
175 p.
Rapport d'activité
1986-1989.
G.
0094:
Sociétés et
cadres de vie au moyen-~ge. Approches archéologiques.
JI.I i ri
1989.
185 p.
121
"Château-Gaillard",
"Gallia",
"Archéologie du
Midi médié-
val",
etc..
Les
"Documents
d'Archéologie
·Erançaise"
<D.A.F.)
sont
édités
en
collaboration
avec
la
Sous-
Direction
de l'Archéologie
et
l'Education
Nationale.
De
nombreux travaux sont
publiés par son Centre de Publication
de Sophia Antipolis à Valbonne.
-
CHAPITRE II
ORGANISATION ET REGLEMENTATION DE LA RECHERCHE
DYNAMISME ET DESEQUILIBRE
1.- DISPOSITIF REGLEMENTAIRE ET DYNAMISME DE_LA RECHERCHE
L'action des univerisités et du C.N.R.S.
est complétée
par celle du ministère de
la Culture et
particulièrement de
la
Direction
du
Patrimoine
qui
est
chargée
de
l'organisation de
la recherche archéologique et
de la défi-
nit ion de
ses objectifs.
Elle
" prcctège,
cOY"ISet~Ve,
fait
connaître le
patrimoine archéologique
et architectural et
les
richesses
artistiques
de
et
veille
à
l'application de
la législation et de la réglementation sur
les foui Iles
et découvertes
archéc.log iques":l. :l.1E:.
Elle
est
composée de
plusieurs sous-directions
notamment
Constructions Publiques,
Inventaire Général,
Monuments Historiques
et
Palais
Nationaux,
Archécclc.gie,
Inspections Générales
et Service
de la photographie
(voir
aY"IY"lexe 8).
Au contraire de l'ancien Bureau des Fouilles:l. 13 qui se
limitait simplement
l'ensemble
des
problèmes
112.- Décret du
13 octobre 1978
et
arrêté
du
23 octobre
1979.
J.O.R.F.
Lois et décrets du 15 octobre 1978 et
du 18 novembre 1979,
numéro complémentaire,
art.
1er.
113.- Ancien Bureau
des Fouilles
et Objets
Mobiliers
au
sein de la Direction Générale de l'Architecture,
puis
Bureau des Fouilles et Antiquités,
ce ser~ce devient
en 1964
la Sous-Direction des Fouilles et Antiquités
et avec son rattachement
à
la Direction du Patrimoine
en aoGt
1978,
il
devient
la Sous-Direction de l'Ar-
chéologie en 1979.
123
admi r-.istrat ifs,
fi rlanc i ers
et
techniques
relatifs
l'applicatiorl de la législatic.rl et de la réglemerJ!atior, sur
les fouilles
et
les
recherches
at~chéologiques"11"'.
La
Sous-Direction de
l'Archéologie <S.D.A.),
quarlt à
elle,
a
~
vu ses
prérogatives s'élargir.
Elle a
pour
mission,
en
liaison avec les instances et
les organismes nationaux com-
pétents en
matière d'archéologie,
d'étudier,
de protéger,
de conserver
et de
promouvoir le patrimoine archéologique
action
s'exerce
dans
le
cadre
des
Directions Région~les
des Antiquités
<voir fig.
22).
Les
fouilles ou
de prospections
sont
financées
par
la
S. D. A.
et
dit~igées
par
des
enseignants
de
l'Université,
des
chercheurs du
C.N.R.S.
ou par des vaca-
taires,
donc
essentiellement
pat~
hors
du
service,
mais contrôléts
par des directeurs de circonscrip-
tion.
Les
moyens d'action de
la recherche archéologique se
trouvent également
renforcés par une réglementation et
une
législation plus
aptes à
faire face
aux défis
du moment
<travaux d'aménagement,
d'équipement et de développement).
Er. effet,
les dispositions
des
lois
antérieures
se
sont,
au
fil
des
années,
révélées insuffisantes pour pré-
server le
patrimoine archéologique.
La loi du 31 décembre
1913 par
exemple,
en permettant simplement,
par le classe-
ou
l' expropriat iorl,
d' " i so l et~ " ,
de
"dégager"
et
parverlue
à
protéger que leurs abords irnmédiats 116 •
Celle du 2 mai
1930
n'a permis
à
son tour
que
la protection du site que forme
114.- Décret
n064.94
du 29 janvier 1964,
J.O.~.F. Lois et
décrets du 2
févriet~ 1964.
Article 1.
115.- Arrété du 23 octobre 1979,
op.
cit.
article 5.
116.- Loi du
31
décernbre 1913.
J.O.R.F.
Lois et décrets du
4
jar/vier 1914.
124
un monument
historique avec
le paysage
qui
l'environne,
lorsqu'il ne se trouve pas dans une agglomération~17.
Il
faut
attendre la loi du 27 septembre 1941,
qui sera
ensuite validée
en 1945,
pour voir les fouilles archéolo-
giques être
réglementées.
Elle
subordonne l'ouverture
de
toute fouille
à
l'autorisation de l'Etat
<Ministère de la
Culture),
rend
obligatoire
la déclaration
immédiate
de
toute découverte fortuite à
l'administration compétente,
et
prévoit
la
possibilité d'entreprendre des fouilles si cela
nécessaire.
Elle
prévoit
aussi
la
possibilité
d'interrompre
le
déroulement
des
travaux
cause
des
découvertes,
de
classer le terrain contenant
les vestiges,
de procéder
à
l'occupation
d'office du
site concerné
si
aucun accord
amiable n'a
pu être
conclu avec le proprié-
taire 118•
Bien
qu'entourant
les
autorisations de fouilles
et
leur contrôle de précautions particulières,
cette loi ne
permet en fait,
que des mesures de protection a
postériori.
C'est
une
législation contraignante,
fortement centralisée
qui
n'autorise que des interventions au coup par coup.
Elle
ne s'applique qu'au moment où l'on vient de porter atteinte
aux vestiges archéologiques.
Certes,
cette loi
présente quelques
lacunes,
mais elle
n'en constitue
pas moins
un dispositif
efficace.
Depuis,
divers actes l'ont complétée.
Ainsi
l'élaboration des plans
d'occupation du
sol
<P.O.S.)
ou des
zones
d'aménagement
concerté
<Z.A.C.)
prévoit
la
possibilité de préserver des
117.- Loi du
2 mai
1930.
J.O.R.F.
Lois et Décrets du 4 mai
1930.
118.- Loi du
27 septembre
1941
portant réglementation des
fouilles
archéologiques
validée
par _ ordonnance
n 0 45.2092 du
14 septembre 1945,
modifiée par décrets
n064.357 et 64.358 du 23 avril
1964.
J.O.R.F.
Lois et
Décrets des
15 octobre
1941,
14
septembre 1945,
25
avril
1964.
l ,-·C"
L::...J
secteurs archéologiques 119•
Le Code de l'Urbanisme offre la
possibilité de
refuser
un
permis
de
construi~e
ou
de
l'accorder sous
réserve du
respect de
prescriptions spé-
ciales "si
les cor.struct ic.r.s sc.r.t de r,at ure,
par leur loca-
lisation,
à
compromettre
la conservation
ou la
mise en
valeur d'ur. site ou de vestiges archéologiques"u=:o.
La loi
du 10 juillet
1976 relative à
la protection de
la nature
et son
décret d'application d'octobre 1977 pré-
voient des
études d'impact
archéologique systématiques
à
l'occasion de
certains travaux 121
tandis que
le décret du
5 février
1986
inclut,
de manière explicite,
la protection
des vestiges
et
sites
archéologiques dans
les procédures
d'urbanisme et conditionne
la délivrance d'une autorisation
de lOtir,
d'un permis de coristruire ou de démolir à
"l'avis
du commissaire
de
la
République qui
consulte
le directeur
119.- Loi n083.8
du 7
janvier 1983 relative à
la réparti-
tion des
compétences entre
les communes,
les dépar-
temerlts,
les
régiorls et
l'Etat.
J.O.R.F.
Lois
et
Décrets du 9 jarlviet~ 1983.
Art.
48 qui
rernplace
l'ar-
ticle L.123-1
du code
de
l'urbanisme.
Il
stipule
que:
"Les
plarls d' occupatior.
des sols fixer.t,
dar.s
le cadre
des orientations
des schémas
de
secteur,
s' il erl
existe,
les régIes gérlérales et
les servitu-
des d'utilisation
des sols,
qui
peuvent
notamment
comporter l'interdiction
de construire.
A cette fin,
ils doivent
délimiter
les
quartiers,
rues,
monuments,
sites
et
secteurs
à
protéger ou à
mettre
en valeur
pour des motifs d'ordre esthétique,
histo-
rique ou écc.l.:.gique".
120.- Décret
n077.755 du
7 juillet
1977 modifiant
le Code
de
l'Urbanisme
et
relatif
aux
règles
nationales
d'urbanisme.
Article
4 qui
devient
article R.111-3-2
du Code
de l'Urbanisme.
J.O.R.F.
Lois et décrets du
10 .j u i 1 1et
1977.
121.- Loi
N°76.629 du 10 juillet
1976 relative à
la protec-
t i c.rl de
1 a rlat ure.
J. O. R. F.
Lois
et désrets
dll 13
juillet
1976.
Voir
art.
1,2,
3
et
16.
Décret
n077.1141 du
12 octobre 1977
pour l'application
de
l'article 2
de la
Loi
n076.629
du
10 juillet
1976.
J.O.R.F.
Lois et décrets du 13 octobre 1977.
126
des aYltiquités Jl1ee •
loi du IS juillet 1980 rela-
tive à
la protection
des collections publiques sontre les
actes de
malveillance a
introduit
pour la première fois
la
YIOt ioy. de
des vestiges archéologiques"
et
prévoit
des
relat ivemey,t
sévères
(emprisonnement et amende)
contre toute personne qui
inten-
tionnellement a détruit,
abattu,
mutilé ou dégradé un site,
U'YI mOYIUmeYlt ou YI' impot~te
quel
vestige at~chéologique.123
Ce dispositif réglementaire,
certes complexe,
a
permis
d'assurer le
contrôle scientifique de
la recherche en pre-
nant
les
mesures de protection juridiques nécessaires pour
une bonne sauvegarde du patrimoine archéologique.
Mais c'est
véritablemey,t
la
loi
du
7
janvier
1983
relative à
la répartition
des compétences
entre les com-
munes,
les
départements,
les régions et
l'Etat qui apporte
de
iY.Ylovat iOYls.
Elle
permet
aux
collectivités
locales d'aménager
le cadre
de
vie,
le
sol,
d'assurer la
protection des milieux naturels,
des paysages
et des
sites archéologiques,
d'harmoYliset~ "daYls le t~espect
réciproque de
leur autoYlomie,
leurs prévisions
et
leurs
décisions d'utilisation de l'espace"124.
Fortes de ces pré-
122.- Décret n086.192
du 5
février 1986 relatif à
la prise
en compte
de la protection du patrimoine archéologi-
que dans
certaines procédures
d'urbanisme.
J.O.R.F.
Lois et
décrets,
du
11
février
1986.
Art
1er.
Les
articles 2 et 3 modifient respectivement
les articles
R. 123. 18. I.2(d)
et
R.442-6 alinéa 2 du Code de l'Ur-
banisme.
123.- Loi n080.532 du 15 juillet
1980 relative à
la protec-
tion des
collections publiques
contre les
actes de
malveillance.
J.O.R.F.
Lois et décrets du 16 juillet
1980.
124.- Loi n083.8
du 7
janvier
1983 relative à " la réparti-
tion des compétences entre les communes,
les départe-
meYlts,
les
régioYls
et
l'Etat.
J.O.R.F.
Lois
et
Décrets du 9
janvier 1983.
Art.
35.
Les articles 35 à
127
rogatives,
les collectivités territoriales,
en liaison avec
les directions
régionales des
antiquités
<D.R.~)
iYlter-
viennent
plus efficacement et
plus librement dans
la sauve-
garde du
patrimoi Yle et
la recherche
archéologique.
Elles
priori tés,
leurs
crédits
de
fouilles et
recrutent des
archéologues.
Quelques communes
et départements possèdent maintenant de véritables services
archéologiques12~.
la
recherche
archéologique
demeure
daYls
les
compéteYlces
de
l'Et at.
La
loi
du
22 juillet 1983
précise que
" l'Et at
exerce
un
contrOle
technique sur l'activité du personnel scientifique et tech-
nique des
communes,
départements et régions chargé de pro-
céder à
l'étude,
à
la conservation et à
la mise en valeur
du patrimoine"126.
Toutes ces dispositions
légales ont
per-
mis à
la Sous-Direction de l'Archéologie de mettre au point
une politique
nouvelle qui
prévoit
la protection des ves-
tiges et
des sites
a
priori,
c'est-à-dire de façon à
les
programmet~
leur
exploitation.
C'est
SOYI
Conseil Supérieur
de la
Recherche Scientirique
<C.S.R.A.)
qui soumet
au ministre
de
la Culture les avis et
proposi-
tions relatives
à
la
programmation des recherches et
leur
évolution,
les
propositions de
fouilles de
sauvetage,
la
protection,
la
conservation et
la mise en valeur du patri-
moine archéologique 127 .
Il examine
tout
projet de fouille
75 de cette loi
sur la décentralisation concernent
le
patrimoine archéologique.
125.- Trois départements
<Val-de-Marne,
Val-d'Oise et Vau-
cluse),
des communes comme Paris,
Lyon,
Grenoble pos-
sèdent de
véritables services.
En plus
de nombreux
archéologues sont rémunérés par des municipalités.
126.- Loi du
22 juillet 1983.
J.O.R.F.
Lois et décrets du
24 juillet
1983.
Art.
65.
127.- Cf.
décret
n064.357 du
23 avril
1964,
modifié
et
cc.mplété pat~
les
décrets
du
29 jui 1 lei.
1964,
du
9 septembre 1965,
du 7 novembre 1978 et du 17 janvier
1985.
J.O.R.F.
Lois et décrets
des
25 avril
1964,
3 aoï.:it
1964,
9 septernbt~e 1965,
18 y,ovembre 1978
et
19 jaYlviet~ 1985.
128
en favorisant
l'étude de certains thèmes et
périodes encore
mal conY'lus,
eY'. eY'lcourageaY'lt
certaiY'.es recherches."Q.ovatrices
comme "miY'les
et métallurgie
du Ve
au
XVIe
siècle".
I l
s'efforce enfin d'enrayer l'éparpillement des crédits et
la
multiplication
aveugle
des
fouilles,
eY'1
soumet t aY'.t
l'ouverture de
nouveaux chantiers
à
des conditions spéci-
fi q ues Y'IOt ammeY'lt
la définition
d'une problématique répon-
daY'.t aux
orieY'ltat ioY'.s
de
la
programmat ioY",
l'ex i st eY'.ce
d'une collaboration pluridisciplinaire,
etc ••.
1974,
pour
miel.lx
soutenir
financièrement
la
recherche archéologique
et
la
sauvegarde
du
pat r i mo i Y'.e,
l'Association pour
les Fouilles
Archéologiques Nationales
(A.F.A.N.>
est créée.
Elle reçoit,
rassemble puis distribue
les crédits
affectés à
la recherche par les collectivités
locales,
le ministère de la Culture,
les aménageurs,
etc ••.
Elle assure
leur gestion
rapide et
permet d'employer sur
contrat des
archéologues pour
des tAches
diverses et des
durées variables
:
responsables de
chantiers,
fouilleurs,
photographes,
topographes,
etc •••
Mais l'ampleur
des destructions
archéologiques,
dues
essentiellement aux
travaux d'aménagement,
d'équipement et
de développement,
nécessite une intervention plus énergique
et
pl us
pOY'ICt ue Il e.
Da Y'IS
soy'." rapport
sur
la
Recherche
Française en
Archéologie
et
Anthropologie"
J.
Soustelle
impute aux
autol"~outes,
à
l' urbaY'. i sme
et
à
49,50 ~ des
destructions archéologiques,
COY'ft re 27, BO ~ à
l'agriculture,
aux remembrements et aux
forêts,
12,80 ~ aux
carrières et
aux sablières et 9,90 ~ aux
fouilles clandes-
tines 1es •
Afin
de protéger
et d'étudier
le patrimoine,
un
-
128.- Soustelle,
J.
(1975>
Rapport
sur
la
Recherche
Française en
Archéologie et
Anthropologie.
La Docu-
mentation Française.
Paris.
p.
92.
12'3
fonds spécifique
destiné à
financer
les opérations de sau-
vetage et
tout
particulièrement
les
grandes
opérations
---
dites de
sauvetage programmé
est créé
en 1'377.
C'est
le
Fonds
d'Intervention
pour
l'Archéologie
de
Sauvetage
(F. 1. A. S. ).
Depu i s,
la part des sauvetages dans l'ensemble
des opérations
de fouilles ne cesse de croître.
En archéo-
logie médiévale,
le nombre des grosses opérations
(fouilles
et sauvetages
programmés)
est
passé de 45 en 1'375 à
185 en
1'386
(voir fig.
23).
Ce qui correspond en fait
au dynamisme
et à
l'essor de cette jeune discipline.
Certaines régions,
longtemps très
peu fouillées,
commencent maintenant à ètre
bien étudiées.
C'est
le ~as, entre autres de l'Alsace ou de
la Bourgogne
qui,
avec
respectivement
1
et
2
grosses
1'375 en
atteignent
15
et
14
en 1'385
(voir
fig.
23).
Ce dynamisme
s'illustre également dans sa capacité de
pt~oblèmatiques.
Afin
d'approfondir
les
connaissances sur
l'évolution des
techniques artisanales,
mais aussi
d'avoir des
références en matière de datation,
de comparaison typologique et de diffusion,
un intérèt
par-
ticulier est donné aux fouilles d'installations artisanales
(céramiques,
verres,
métaux,
etc .•. ).
Presque inexistantes
au début
de la
décennie 70,
elles entrent maintenant dans
le cadre
de recherches
systématiques:
1 grosse opération
de fouilles en 1'371 contre 1'3 en 1985
(voir fig.
24).
de l'archéologie rurale,
bien qu'en constante
régress iO)'"I,
encore
prépondérante:
de
'35;'.
des
grosses opérations de fouilles médiévales en 1'375 à
74 ;'. en
1'387
(voir
fig.
25).
Ce t~ecul
s'explique par les travaux
d'aménagement et
d'urbanisation de plus en plu~ importants
et menaçants pour le patrimoine archéologique urbain,
qu'il
faut agir
vite.
C'est
là,
un
sigYle de
"mcldet~)'"dté". C'est
130
pourquoi
le
Ministère de
la Culture
accorde
une
partie
importante de
ses crédits
aux
sauvetages.
En
1'381
........
par
"
exemple,
ceux-ci
recevaient
1.633.000 F.
contre 586 500 F.
pour
les
fouilles
programmées.
Du
coup
l'archéologie
urbaine,
liée
essentiellement au
sauvetage
se
développe
fort emer.t •
Airis i
pour cette même année,
61 ~ de l'ensemble
des crédits
des grosses
opérat iorls
lui ont été destinés
soit
1.364.500 F.
sur les 2.21'3.500 F.1e9
Cette distorsion
est
un
renversement
total
par rapport
à
la décennie 60 où
la recherche
archéologique médiévale relevait des fouilles
programmées,
c'est-à-dire
en fonction
d'une problèmatique
scientifique
(villages
désertés,
habitat
rllral,
habitat
fort i fié,
etc ••. ).
L'ampleur des
destructions et
le développement d'une
archéologie de
sauvetage
avaient
poussé
J.
Soustelle
à
précorl i ser "lir.
irlverltaire aussi
complet et
détaillé
que
possible des
sites archéologiques •.•
(qui)
fournirait
une
base sérieuse
non seulement
à
la sauvegarde préventive du
patrimoine,
mais
encore à
la programmation de la recherche
darls
l' erlsemb 1 e
du
pays"130.
Allj ourd' h 1.1 i ,
à
l'informatique,
il est mis en oeuvre.
En même
temps que
les fouilles
terrestres,
prospec-
t iorls,
fouilles
sous-marines
et
subaquatiques
sont
essor.
Les
prospections archéologiques
se multiplient
et
permettent chaque
année,
l'inscription
à
l'inventaire
de
plusieurs centaines de sites médiévaux.
L'accroissement vertigineux
des destructions de sites
dues à
l'aménagement du territoire,
a
entrainé le dévelop-
-
12'3.- Chapelot,
J.
et Démians d' Archimbaud
(1'383).
Op.
cit.
p.
3()5.
130.- Soustelle,
J.
(1'375).
Op.
cit.
p.
121.
131
pement d'une
archéologie de
sauvetage dont
les interven-
tions au
coup par
coup et
tardives ne permetten~ en réa-
lité,
qu'une
exploitation scientifique h~tive des archives
du sol.
Consciente de
la nécessité
et de l'urgence de la
définition d'une
politique de
recherche archéologique qui
prenne en
compte à
la fois
la sauvegarde du
patrimoine et
la programmation,
c'est-à-dire orienter
les études
vers
des sites susceptibles de répondre le plus précisément
pos-
sible à
la problèmatique
scientifique actuelle,
la Sous-
Direction de
l'Archéologie a
mis en oeuvre depuis 1978,
un
inventaire systématique
du
patrimoine
archéologique de
la
France
(Carte
archéologique).
Il
permet
de
mettre
en
lumière les
points forts
ou faibles de
la recherche fran-
çaise concernant
par exemple,
telle période,
tel
thème ou
telle région
et
parallèlement
les sites dont
l'étude pour-
rait être entreprise.
Ces dernières
décennies,
l'archéologie
médiévale
a
tourné un regard
intéressé vers les sites maritimes et
flu-
viaux et ceci
pour deux raisons majeures.
D'abord
parce que
les objets
et
les
sédiments en
matière
périssable
bien
conservés sous
l'eau,
à
l'abri de
la lumière,
de l ' a i r et
des variations
the~miques offrent
un matériel
d'étude très
remarquable pour
une meilleure
connaissance de
l'habitat
rural,
des
activités quotidiennes,
de
la
culture
maté-
rielle,
de
l'histoire des
techniques,
de
l'environnement,
des climats,
etc.
Ensuite
parce que l'évolution des tech-
niques de
travail
dans l'eau permet maintenant
une exploi-
tation rationnelle
et de plus en plus facile des gisements
immergés.
l'archéologie sous-marine,
ce~
derr-.i ères
décennies,
est
lié à
la nécessité de protéger le patrimoine
sous-marin et
de contrôler les découvertes que le dévelop-
132
pemerlt de
la plongée
en scaphandre
autonome a
rendues de
plus er. plus rlombreuses.
Les mul t i pies di spc1s i t i C.:,rIS 1éga 1es
rég 1 ernerltant
cette
t~echerch e
er.
lcd
du
24 novembre 1961 relative à
la police des épaves rnaritimes,
décret du
26 décembre 1961
fixant
le
régime des
épaves,
arrêté du
4
février
1965 relatif aux épaves,
etc ••. 131 •
En
1966,
avec
la créat iorl
de
la
Direction
des
Recherches
Archéologiques
Sous-Marines
(D. R. A. S. M. ),
structllre
adminsitrative
et
scientifique
sous
l'autclrité
de
la
S.D.A.,
la
recherche s'organise
de manière plus dynamique
gr~ce à
l'intervention de
l'archéonaute,
vedette
de 30 m
dotée de
tous les
équipements nécessaires
à
la
fCluille
sc,us-marir.e,
et
à
l' octrcli
de crédits
de
plus
erl
plus
substantiels aux chercheurs de
l'université,
du C.N.R.S.
et
aux archéologues amateurs qui
dirigent
les chantiers.
Il faut
cependant
reconnaitre
que rares
encore sont
les épaves
médiévales découvertes en France
:
les épaves 1
et
I I
de l'Anse
Saint-Gervais,
celles
de
l ' î l e Plane,
du
Bataiguier à
Cannes,
et
du Cap Long à
Agay-Saint-Rapha~l,
etc. ••
"Ceci
(est)
peut-être
dû à
la
généralisation
de
l'usage du
tonneau qui durant
le moyen-~ge va remplacer,
à
bord des navires,
l'amphore romaine qui sert de repère pour
la découverte
d'un gisement sous-marin.
En effet,
celle-ci
4ùe
se conserve
apres
le naufrage du navire alors~les tonneaux
se détruiserlt
leur séjour
sous mer.
Et
l'on peut
constater que
toute
les
épaves d'époque
médiévale décou-
vertes à
ce jour transportaient encore des arnphores ou des
131. -
Cf.
lcd
1'".°61. 1262 du
24 rlovembre
1'361.
J. O. R. F.
Lois et décrets du 25 novembre 1961
;
décret n061.1547
du 26 décembre
19~1. J.O.R.F.
Lois et décrets du 12 jar.viet~ 1962 ;
arrêté du
12 janvier 1964.
J.O.R.F.
Lois
et
décrets du 13 février
1965.
133
jarres.
Ce
el'"lsuite
les
de
brCIl'",ze
qui
servirol'".t de répèt~es pC1ur la découvet~te des épave9 d'épclque
S'intéressant aux
lacs,
aux
étal'"lgs,
aux
marais,
aux
fleuves et aux rivières,
l'archéologie subaquatique oriente
ses investigations vers les habitats,
les activités artisa-
l'"lales,
les
gués et
les ports.
Avec
la création
el'"1 1'380
du Centre
Nat ional de
Recherches
Archéologiques
Subaquatiques
<C.N.R.A.S.)
au seilr • de l a
Sous-Direct ion de
l'Archéologie ,
l a
rechet~che
dispose de
techl'"liques et
plus el'"1
lui
de
ses
programmes
de
de foui Iles.
depuis
1'372
à
Charavines-Colletière
<Isère) ,
village
immergé du XIe siècle puis celles effectuées plus récemment
sur les épaves,
les cargaisons,
les ponts,
les pècheries et
les ports
fluviaux
<Charente,
Dordogne,
SaÔne)
et avec une
diversité de méthodes
<sédimentologie,
palynologie,
dendro-
chronologie,
botaniq~e etc •.. ) en témoignent.
El'"1 milieu
subaquatique cc.mme el'"1 milieu sous-maril'".,
la
fouille des
épaves
Ul'"1
aspect
des
recherches,
d'autant
d'ailleurs que
les
sout~ces
éct~i tes
d' appréhel'"ldet~
les
caractéristiques
architecturales des
bAteaux
(monoxyles,
asssemblés,
etc.).
subaquatiques menées
tout
récemment
au lac
de Paladru,
sur la
Charente,
la
Dordogne ou
la SaÔne ont
permis par
exemple de
mettre en
évidence l'importance de
132.- Rieth,
E.
(1989)
At"'chéc1lcfgie des espaces fflaritirnes
et fluviaux.
Archéologie de la France.
Trente ans de
découvertes.
Catalogue
de
l'exposition.
Galeries
Nationales du
Grand Palais.
24 septembre-31 décembre
1'38'3.
Editions
de
la
Réunion des
musées nationaux.
Paris.
pp.
432-433.
134
l' erl1ploi
pal"~
les populations rurales médiévales et même de
l'époque moderne
des
pirogues
monoxyles.
Plu?..... que
les
épaves,
les
recherches prennent
maintenant en
compte,
le
milieu à
l'intérieur duquel s'insèrent ces embarcations~ en
étudiant ses rapports avec le paysage rural,
car son aména-
gemerlt
( port,
porlt s,
et c. )
ne se
conçoit qu'en
fonction
d'un habitat,
d'un débouché économique nécessairement
lié à
I..m vi lIage,
une route,
un marché,
etc.
Les fouilles effec-
tuées à
Charavines-Colletière,
Port-Huble,
Orlac ou
Chaveau sur
la Charente sont à ce propos révéla-
trices.
A
Charavines-Colletière par
exemple,
trent,
erl
1 iaisor. avec
les études paléoenvironnementales,
que
la
réimmersion,
qui
a
provoqué
ou suivi
l'abandon du
site
permet t a rit
alors
une
excellente
conservation
des
matières
organiques
végétaux) ,
c.ffre
d' érlormes
possibilités
d'investigation
la
l'évolution des
milieux.
Elles ont
permis
de reccerlst i tuer
l'environnement végétal,
et
les conditions
climatiques qui
ont caractérisé
cette micro-région autour
de
l ' arr
mi 1
la
forêt
qui
couvre
le
relief
jusqu'aux
abcerds du
lac de Paladru avant
l'an mil
recule très rapide-
XIe siècle
sous le double effet des défrichements
et de la pceussée des cultures céréalières. 133
Enfin,
l'action du ministère de
la Culture ne s'arrête
pas seulement à
la définition des objectifs de
la recherche
133. -
Colardelle,
M.
et
R.
(1980)
L' habi tat
méd iéval
immergé de
Ccelletière à
Charavines
(Isère).
Premier
bilan des
fceuilles.
Archéologie
médiévale.
Tome
X.
pp.
167-270.
Colardelle,
M.
et
Verdel,
E.
1988)
(d i r. )
L'an
mil au
lac de
Paladru.
Les
dossiers
Histoire
et
Archéologie,
n0128.
Dijon.
. "
Histoire
d'une r i v i è r e :
la Charente
de Cognac à
Saint-Savinien.
Musée
archéologique
de
Sair.tes.
Société d'Archéologie
et d'Histceire
de
la Charente-
Maritime.
Saintes.
1987.
135
et au
financement
des
opérations
<prospectiqns,
fouilles,
restauration et
conservation)
mais
touche auss~ la diffu-
sion des résultats vers le public,
l'édition et
la publica-
tion.
Car
la vulgarisation
est
une condition déterminante
pour l'essor
d'une discipline.
C'est ce que
le ministère a
compris er.
organï.sarlt
lme "année du patrimoine"
<1980),
et
lme "année
de l'archéologie"
(1990),
afirl
de mieux faire
connaître les
richesses archéologiques
de la
France,
de
sensibiliser le
public au
problème de
la conservation,
de
le faire
participer à
la sauvegarde
du patrimoine et aux
progrès de
la recherche.
Dans cet
objectif,
expositions,
conférences,
colloques,
projections de
films,
visites
de
chantiers,
de
sites et de musées sont
souvent organisés et
connaissent
un
succès.
Ainsi
par exemple,
l'abbaye cister-
cienne du
Thoronet
dans
le Var
reçoit en
moyenne 80 000
visiteurs chaque
année,
le
musée de
Cluny environ 90 000
<voir fig.
26).
Des efforts sont entrepris pour moderniser
certains musées
en les
dotant
d'équipements
et d'espaces
nécessaires.
Cependant,
il
faut
reconnaître que
le musée
archéologique n'est
pas encore
le lieu
de rencontre sou-
haité entre
la recherche
telle qu'elle
se pratique et
le
public.
Darls l'éditiorl
et
la
publicatiorl,
le ministèt~e de la
Culture s'efforce
depuis
quelques
années
d'occuper
une
place prépondérante.
Il
semble
progressivement
prendre le
relais du
C.N.R.S.
Un
cadre prometteur
est créé avec les
"Documents d'Archéologie
Française"
<D. A. F.)
publ iés
er.
collaboration avec
le C.N.R.S.
et
l'Education
Nationale,
les "Atlas",
les "Guides
Archéologiques
de
la
France",
etc . . .
Ainsi donc
durant ces trois décennies,
les recherches
archéologiques médiévales
et rurales
ont connu
un
essor
136
tout à
fait
reMarquable
caractérisé par
un~ politique de
sauvegarde et de recherche renforcée par uY"le régloeMeY"ltat ion
de Mieux
en Mieux
adaptée aux
réalités actuelles,
par la
Multiplication des
fouilles et
surtout
par un renouvelle-
ment
progressif
des problématiques et des méthodologies de
recherche.
L'archéologie
médiévale est
devenue une disci-
pline qui
dispose de ses propres institutions de recherche.
Elle a
forgé ses propres instruments de travail.
Mais
derrière
ce
dynamisme
pourtant
s'est
lo~gteMps, une
crise liée
au systèMe
de
prévention
basé
sur
le
sauvetage
et
Marquée
par
des
déséquilibres et des disparités entre les différents thèmes
les régions
et
les périodes du Moyen-Age
:
antiquité tardive et
haut moyen-Age,
moyen-Age central,
bas
moyen-Age.
I I . - LA CRISE DE CROISSANCE.
UNE GESTION DESEQUILIBREE
La recherche archéologique française associe plusieurs
institutions dont
les objectifs et
les responsabilités seM-
blent se
regrouper
Universités,
C.N.R.S.,
Sous-Direction
de
l'Archéologie,
l Y"lveY"lt aire
Historiques,
Collectivités
t el"~l"~ i tOl"~ i a les.
AiY"lsi
pat~
exeMple,
la
Sous-Direction de
l'Archéologie et
la
Sous-
Direction de
l'Inventaire Général,
entre-autres,
partagent
les mêMes
attributions d'après
les Missions qui
leur sont
assi gnées pal"~
l'arrêté du 23 octobre 1979 :
étude,
protec-
tion,
conservation et
promotion des richesses du patrimoine
archéologique national.
EY".
effet,
la
Sous-Direction
de
l'Archéologie
"d' ét 1_ld i er,
de
protéger,
de
-
cOY"lservel"~ et
le
pat r i mo i Y"le
al"~chéco lcog i que
De
même,
la
Sous-Direction
de
l'Inventaire
Général
lia
pc.ur missioY"1 de receY"lser,
d'étudier et de faire
137
connaître toute
oeuvre qui,
du fait
de son
caractère •••
historique,
archéologique .•.
constitue un élémen~ du patri-
moine natiorlal."
N'est-ce pas
aussi
pl"~omc.uvoir
le patri-
moine
archéologique?
La
Sous-Direction
des
Monuments
Historiques elle-aussi,
assut~e l'étude,
la protectic.rl et
la
conservation des
immeubles et objets immobiliers présentant
PQUl"~
l ' h i st cd l"~e •.. ".
Leul"'s
prél"~ogatives
s'enchevêtrent. 134
Cette diversité
des institutions et
leur complémenta-
ri t é
aura ier,t
pu
être
bénéfiques
à
la
s' il
rl'yavait
pas
souverlt
des
blc.cages.
L'exemple du
chantier de Saint-Laurent de Grenoble
(Isère)
est
ici
l"~évélateur. "Le
Consei 1 Supérieur de la Recherche
Archéologique avait accepté
le principe d'une autorisation
pluriannuelle assorti
d'un financement.
A la
suite d'une
mauvaise
la
Sous-Direction
de
l'Archéologie
et
la
Sous-Direction
des
Monuments
Historiques,
le
budget
1987 ri' a
pas été versé. 13l5 De sorte
que le chantier n'a fonctionné qu'à
l'extrême ralenti.
Souvent aussi
les rapports entre les différentes ins-
titutions,
bien que complémentaires et très fréquents,
sont
quand même
conjoncturels
(à
l'occasion
de
fouilles
par
exemple)
et
parfois conflictuels.
C'est
le
cas entre les
Directions Régionales
des Antiquités
et
les Collectivités
terl"~i toria les
de
certai ris
pl"~ogl"~ammes
d'aménagement,
d'équipement
et de
développement
indispen-
sables pOUl"~
les uns et
l'impérieuse nécessité de sauvegar-
134.- Arrêté du
23 octobre 1979.
J.O.R.F.
Lois et décrets.
Numéro complémentaire
du 18 r,c.ver'lbre
197-S.
Articles
5,
6
et
ï.
135.- Colardelle,
R.
(1988)
Chl"~c.rdques des
fouilles mé-
diévales.
Saint-Laurent
de Grenoble
(Isère).
Archéo-
logie Médiévale,
XVIII.
pp.
321-322.
138
der les
richesses archéologiques
pour les
autres.
C'est
aussi
le
cas parfois,
ent ~~e d' uY"le part,
1 es ctHitrcheu~~s de
l'Université avec
les contraintes
du calendrier universi-
taire ou du C.N.R.S.,
obligés de faire des recherches et de
les publier,
et de
l'autre l'organisme de gestion adminis-
trative
et
scientifique
qu'est
la
Sous-Direc~ion
de
l'Archéologie qui
met en priorité l'urgence du sauvetage.
Depuis que
les destructions
dues aux
grands travaux
d'aménagement et de développement sont devenues
de plus en
pl liS rapides,
massives et
dOY"IC iY"lquiétaY"ltes,
la politique
de recherche archéologique française repose essentiellement
sur la
prévention.
En
conséquence,
la
tAche de sauvetage
est deveY"lue
plus lourde,
plus vaste et plus urgente.
Aussi
parce ql.le
les professionnels
ne sont
pas si nombreux pour
suffire à
Y faire face,
la Sous-Direc~ion de l'Archéologie
est-elle obligée
de faire appel
à des vacataires payés sur
les crédits
de fouilles
et toujours
de plus en plus nom-
breux.
Leur
iY"lterveY".-!;ioY"1 a,
saY"ls aucuY"1
doute,
décisive pour
le développement
de l'archéologie en milieu
\\,i.-;:'f'.'\\ 'l'f".l.-
urbain~dans
les campagnes.
Cependant,
pareille politique ne
favorise que
le sous-emploi
et aggrave,
à
coup
sùr,
la
question du
chômage des
jeunes
archéologues.
EY"I
effet,
depuis de
nombreuses années
déjà,
les
recrutements
sont
bloqués
au C.N.R.S.,
à
la Sous-Direc~ion de l'Archéologie
et dans les universités,
o~ la situation est encore pire.
A
Aix-en-Provence,
par exemple,
l'un des centres de recherche
et de
formation archéologique
les plus
dynamiques et
les
plus
complets
<D. E. U. G.
Doctorat>,
le
rec~~utemeY"lt
date
de
1371,
et
ceci
eY",
dépit
de
l'accroissement du
nombre d'étudiants
et
des
heu~~es
de
-
cc-urs.
139
Cette politique de blocage des recrutemeDts et de res-
trictions budgétaires,
formati~ au rabais
parce que
tronquée
(de
moins en moins de cours et de tra-
vaLlx
prat iques)
l'".e coï l'"IC i de
pas avec
les exigences de la
recherche.
Surtout
où
l ' 01'"1
parle de compétiti-
vi té,
à
la veille de la " cons tructiol'"l eut~opéenne". Celles-
plutôt
un
effort exceptionnel
stables
et
d'équipes
b i el'"l
réparties
SUt~
l'ensemble du
territoire national.
N'est-ce pas d'ailleurs
l'existel'"lce
de
chet'cheurs
professionnels
et
d'équipes
(UI'".ivet~sité, C. N. R. S. )
qui explique
le
dYl'"lamisme
et
le
développemer.t
de
la recherche archéologique médiévale dans
telle ré g i c.r.
plus que
dans telle
autre
(RhÔne-Alpes
cou
Provence-CÔte-d'Azur à
l'opposé de
la Lorraine).
La recherche
archécologique
française,
l'avol'"ls
déjà dit,
repose dorénavant sur le sauvetage.
Une série de
textes réglementaires essaie,
depuis la loi du 27 septembre
1941,
de prévenir le risque archéologique.
Elle envisage de
recueillir
le maximum d'informations avant que les vestiges
qui
les
détruits.
Cette
vc,lc.nté de
prévention s'est
1977
la
créat iC1l'1 du
Fonds
d' lntervent ion
pour
l'Archéologie
de
Sauvetage,
avec
comme conséquence immédiate la multiplica-
t iC'1'"1 des
fouilles de
sauvetage.
En
1968 par exemple,
les
sauvetages ne
représentaient que
25 ~ de
1 ' el'"lsemb 1 e
des
opérations contre
50 ~ pour
les fouilles
prclgt~ar.lmées
et
les sOYldages.
En 1978,
au lendemain de la créa-
tion du
F. I.A.S.,
ils
atteignent 54 ~
contre 29
et
17 ~
pour les fouilles programmées et
les sondages.
En 1986,
ils
dépassent
légèrement
les 61 ;<:
laissant très loin derrière
-
140
les
fouilles
programmées
avec
seulement
22 ":l.3Ei.
(vcdr
fi g.
27).
Les crédits
de fouilles
de sauvetage programmés sont
passés pour
l'archéologie médiévale de 1.469.700 F en 1980
à
2.508.500 F
en 1982,
soit
une croissance de 170 ~ alors
que ceux
des fouilles programmées passaient de 556.200 F à
537.820 F,
soit
115 1- de croissance
(voir fig.
28).
En
Provence-Côte
d'Azur,
53 1-
des
opérations
de
fouilles sont des sauvetages urgents et des sondages.
Ce type
de prévention,
marqué par les actions au coup
par coup et
par l'urgence,
donc par la précipitation et
les
impératifs de
temps,
est-il
vraiment compatible
avec les
besoi Y",S de
la recherche
archéologique.
Dans
une synthèse
des chroniques
de fouilles
médiévales,
la
rédaction
de
"Archéologie médiévale" se plaiY"lt de "l'aspect désolaY".t des
fouilles d'urgence
et
leur
peu de résultats au regard des
efforts déployés
de bon
gré par
les fouilleurs ..•
Placés
dans des
conditions de
travail déplorables,
ils "sauveY"lt
les
meubles"
avec
la
meilleure
conscience
pClssi ble.
Néanmoins les
résultats obtenus
sont toujours
partiels;
malgré leur valeur ponctuelle intrinsèque,
i l s sont
la plu-
part du
temps,
sans véritable intérêt
pour la connaissance
historique.
A aucun moment ne se dégage une vue d'ensemble,
jamais le
travail
accompli ne prend
place dans une problè-
matique plus
générale ..•
Les
choses en
sont
parfois à
un
que l'on
peut se demander si de semblables tra-
135. -
Duboscq,
B.
(1984)
Archéologie.
Des
chiffres pour
le patrimoine.
La DocumeY"ltat ioY", FraY"lçaise.
pp.
37-39.
Voir aussi
les chroniques
de
fouilles
-médiévales.
Archéologie Médièvale
depuis 1971,
les iY".fc.rmatioY"ls
de Gallia
et
l'Annuaire
statistique de
la
France-
Résultats de 1987.
INSEE.
p.
248.
141
vaux méritent
la peine que l'on se donne et si
des énergies
gachées ne seraient
pas mieux employées ailleurs.~. 137
Il est certes vrai
que
la possibilité de mobiliser des
créd i ts
importarlts
sur des opératïorls de sauvetage cc.rlst i-
tue
pour
l'archéologie
médiévale
française
un
acquis
majeur.
Mais
au-delà se pose la question des moyens néces-
saires pour
étudier des sites certes mc.ins menacés que
les
centres
urbains,
moins
spectaculaires
aussi
a 1.1 x
résultats,
cependant
importants pour
faire
progresser nos
connaissances
sur
la
société
rurale
médiévale:
sites
ruraux du
haut et
bas moyen-àge,
ateliers artisanaux,
etc.
Mais les fouilles programmées,
organisées en fonction d'une
problématique historique
précise,
sont
tout à
fait
essen-
tielles pour développer des recherches rurales,
ou du moins
pour le rééquilibrage des thèmatiques.
Par ai lIeurs,
bierl que
les crédits
et
le
nombre de
fouilles aient été fortement
accrus depuis quelques années,
le développement
de
l'édition et de
la publication n'a pas
suivi.
Selon une circulaire du ministre de
la Culture et de
la Communication,
entre 1974
et
1986,
40 ~ des opérations
de sauvetage
et
plus
du quart
des
fouilles
pt~ogt~ammées
n'ont donné lieu à
aucune publication. 13s Pourtant,
théori-
quement
l'autorisation
de fouille et
l'obtention de finan-
sorlt
1 iées
à
l'obligatior,
l'archéologue de
publier ses recherches.
Car l'archéologie
est
une
science qui
détt~uit l'objet
qu'elle étudie.
Sans
publication donc,
personne ne peut voir ni
connaître ce que
137.- Chrorliques des
fouilles médiévales.
Les.,.Nécropoles.
Archéologie Médiévale,
XII,
1982,
p.
366.
138.- Voir le
supplément de
la lettre d'information n 0 200
du ministère
de
la
Culture et
de la Communication.
Septembre 1986.
p.
2.
142
le chercheur
a
exhumé
et étudié.
Aussi
toute fouille non
publiée peut-elle être considérée comme perdue.
-_
Le C. N. R. S.
est
resté pendant
longtemps la seule ins-
titutiorl
à
s'impliquer
vraiment
une
pol i tique
d'éd i t i or. et
de publication.
Rares sont encore
les univer-
sités qui
soutiennent
activement
les publications arché6lo-
giques.
Le
ministère de
la Culture
par contre,
y
consent
des efforts
certains depuis
quelques années non seulement
avec
la
création
des
Documents
d'Archéologie
Française
(D.A.F.)
-
bien
que
les
t i t r e s médiévaux y
restent
encore
peu rlombreux -
des At las et
des Guides Archéologiques de la
France,
etc,
mais aussi
par le soutien à
certaines publica-
tions comme Archéologie du Midi médiéval.
1.- Les disparités régionales
Certaines régions,
plus que
d'autres,
semblent
être
les grands bénéficiaires de
l'effort
de recherche entrepris
en France
depuis environ une trentaine d'années en archéo-
logie médiévale.
Er.tre elles,
les différences
d'activité
les crédits de fouilles,
le nombre de grosses
opérations,
de
chercheurs et
d'équipes disponibles,
souvent criantes.
Elles sont
devenues une des constantes de
l'archéologie médiévale française.
la répartition
régionale des crédits de
fouilles
(grosses opératiorls)
(voil"~ fig.
29),
l'oY"1 cOY"lstate
rapidement
un
énorme déséquilibre
lm
pet it
groupe
de
régions constitue
les grands bénéficiaires
:
le Centre,
la
Provence-COte d'Azur,
RhOne-Alpes et
Basse-Normandie.
Pour
à
-
l' aY"IY"lée 1981,
ces 4
régions ont
mobilisé,
elles sell1es,
1.262.000 F
soit
près
de 57
~ de
l'ensemble des crédits
attribués aux
grosses opérations de fouilles médiévales.
Le
143
groupe
Bretagne,
Pays-de-La-Loire,
Poitou-Charentes
et
Li mous i r, ri' er. mobil i sa i t
par corlt re que 151. 000 F_so i t
près
de 7 ~ seuleMent.
Souvent Même,
le contraste est très fort,
voire même
choquant:
c'est
le cas du Centre qui,
avec ses
557.000 F
englobait 26 ~ des crédits alors que la Corse et
le LiMousin
se contentaient
respectivement de 5.000 F
et
IB.OOO F soit 0,2 ~ et O,B ~.
Ce contraste
très frappant,
en matière de financement
est confirMé
par le
nOMbre de
fouilles médiévales entre-
prises
dans
chaque
région
depuis
bientôt
deux
décer,-
rdes. (voit~ fig.
23 et 30).
En effet
le groupe Rhône-Alpes,
Provence-Côte d'Azur,
Basse Normandie
et Centre
y
reste
encore leader avec 616 grosses opérations
(fouilles et sau-
vetages programMés)
soit
plus
du 1/3
des fouilles médié-
vales entreprises
sur le
territoire français depuis 1971.
Le groupe
Bretagne,
Pays-de
la Loire,
Poitou-Charentes et
Limousin n'en totalise que 222 soit
près de 12 % seuleMent.
La rég ior.
la mieux
fouillée est
RhÔne-Alpes
(plus de
14 %)
alors que la Lorraine deMeure encore la Moins fouil-
lée
(Moins
de 3
%).
De
même,
la
zone
méditerranéenne
(Proverlce-Côte
d'Azur,
Rhôrle-AI pes
et
Larlguedoc-
Roussillon),
totalisant
plus de 25 ~ des opérations est
la
Mieux
étudiée.
darls
l'ensemble
atlantique
(Bretagne,
Pays-de-Ia-Loire
et
Poitou-Charentes)
avec seu-
leMent 9 ~,
tout
reste à
faire.
l 1 appal"~a i t
que
les
différences
d'activités
entre les régions sont énorMes.
Il
en est de Même entre les
départements d'une
région.
En
Provence-CÔte
d'Azur,
le
département
le
Mieux étudié
est
les
-
Bouches-du-Rhône avec
près de
30 ~
de
l'ensemble
des fouilles
régionales.
En
Rhône-Alpes,
c'est
l'Isère avec
plus de
34~.
Er. Basse
144
Ne.rrnand i e,
c'est
le Calvados
avec près
de 67
1-.
Et
Languedoc-Roussillon c'est
le Gard avec près de 3~ 1-.
Ma i s
cornrner.t
s'expliquent ces
déséquilibres
phiques ? Par
l'ampleur des destructions,
par l'importance
des travaux d'arnénagement,
d'équipement et de développernent
er,trepris dar.s
chaque régior,
?
le
perlser,
d'autant que
la recherche archéologique française est
basée
essentiellement sur le sauvetage.
Le dynarnisme de certaines
erl effet
être étroitement
lié aux
fouilles
du sauvetage
ul"'ba i ri.
C'est
le cas
du Centre où elles ont
mobilisé près de 95 1- des crédits destinés aux
grosses opé-
rations médiévales
et
1987
Chartres,
Orléarls etc).
En fait,
ce n'est
pas parce que certaines régions sont
plus affectées
que d'autl"'es par les grands chantiers urba-
rd st iques
et
les
pl"'c.gl"'ammes
d' éq u i pemerlt
(autoroutes,
parkings,
immobiliers etc),
que la rechel"'che
y
est
r,écessa i remerlt
plus
développée.
L'examen de la situation en tout cas le prouve.
Les régions
Ile-de-Frar,ce,
Nord-Pas-de-Calais,
les
Pays-de-Ia-Loire,
Midi-Pyrénées,
entre
poul"'tar.t
traditionnellement
réputées dynamiques
erl ce
sont
pas celles où
les fouilles médiévales sont
les plus importantes.
L'explication viendrait-elle
alors de l'importance de
la superficie
de certaines
plus
aptes
dor.c
à
sites
et
de
vestiges
archéologiques.
On
pourrait certes le penser,
en examinant
la carte
de répartition
(fig.
30)
Rhône-Alpes,
Prover,ce-
côte d'Azur,
des régions très vastes.
Mais il
rier..
Cal"'
dans des régions aussi
vastes
que les
Pays-de-la-Loire,
le
Poitou-Charentes,
ou
145
l'Aquitaine,
les
fouilles médiévales
sont
nettement
moins
Y"lombreuses
ql.l' eY"1
Not~d-Pas-de-Calais,
Alsace~u
Basse-
Normandie.
En
réalité,
toutes
1es rég i C'Y"IS
SOY"lt
riches eY"1
vestiges médiévaux,
divers et
intéressants.
Les recherches
de
ces
d erY". i ères
aY"IY"lées
le
1 argemeY"lt
d'ailleurs. 139 C'est
pourquoi,
certaines régions peu fouil-
lées dans
les décennies 60 et 70,
le sont davantage mainte-
C'est
le
cas,
autt~es,
de
l'Alsace,
de
l'Aquitaine,
de l'Auvergne,
de
la Bourgogne,
de
la Lorraine
ou du
Poitou-Charentes qui,
depuis 5 ou 6 ans,
connaissent
un regain
d'activités.
Situation heureuse d'ailleurs parce
q ue pet~mettaY".t
des comparaisons
plus nombreuses
et
plus
vat~iées
et
eY"1
cOY"lséq ueY"lce
des
géY"réral isat iOY"ls
moi Y"IS
h~tives.
Car en définitive,
chaque région a
sa spécificité,
SOY"I
c.ri g i Y"lal i té. "La
FraY"lce
est
diversité,
disait
F.
Braudel,
chaque
village,
chaque
vallée,
a
fortiori
chaque
"pays" ••• chaque vi Ile,
chaque région,
chaque province,
ont
leurs originalités.
Et
pas seulement
les particularités qui
les paysages,
les multiples
rllat~ques que
l'homme y
mais aussi
une culture
vécue,
uY"re
façoY"1 de
vivt~e et
de mout~ i t~,
UY"I eY"rsemb le
de
t~égles défiY"lissaY"lt
les rapports humaiY"ls . . . "
1 4 0
139.- Les recherches
de M.
Fixot,
par exemple,
ont
prouvé
que
le
phénomène
des
fortifications
de
terre
(châteaux à
motte et
enceintes rudimentaires)
n'est
pas exclusivement
spécifique au Nord et à
l'Ouest de
la France,
mais
intéresse aussi
la Provence,
et
ceci
dès
la
période
de
l'an
Mil.
Le
phénomène
de
l' Incastellamento
n'intéresse
pas
seulement
la
Provence bien qu'il
y soit
assez
précoce par rapport
au t~este
de
la
Ft~aY"lce.
Il
existe aussi
à
l'Ouest
(castelnaux gascons)
et
plus au Nord
(Dauphiné)
sous
des
formes
différentes.
Voir
3e
pa~tie:
les
orientations"de
recherches.
Tendances
actuelles
et
perspectives.
Chap.
1.
140.- Braudel,
F.
(1986)
: L'identité de la France.
Tome 1.
Espace et Histoire.
Arthaud-Flammarion.
Paris.
p.
28.
146
Er. réal ité,
la véritable raison de ces disparités est
la présence
ou non de spécialistes et d'équipes ~urtout de
l'Ur.iversité,
dll
C. N. R. S.
ou
de
la
Sous-Direction
de
l'Archéologie.
Elle
a
un
effet d'entrainement et de déve-
loppement évident sur la recherche,
la répartition des cré-
dits de
fouilles et
le dynamisme des régions.
La place de
leader qu'occupent
RhÔne-Alpes,
la Provence-Côte d'Azur ou
la Basse-Normandie s'explique uniquement
par l'existence en
ces régions
de personnalités
et d'institutions
universi-
taires de longue date bien implantées
le C.R.A.M.
à
Caen,
le L.A.M.M.
à
Aix-Marseille
l
et
le C.I.H.A.M.
à
Lyc.r. II.
Ces universités disposent
d'un enseignement complet
<DEUG -
DOCTORAT)
et ont
mis en oeuvre plusieurs recherches dans le
cadre de
thèses et
de mémoi t~es.
E Il es sc.rlt
souterlues et
doublées pat~
le C. N. R. S.
Les équipes se gonflent
nant du
même coup
et
la diversification
des rechet~ches.
C'est
le
cas de
Caen,
d'Aix,
de Lyon,
de
Paris,
et
aussi,
mais
plus tardivement,
de Narlcy
c.u
de
Bot~deaux.
Aussi
RhÔne-Alpes
qui,
gràce
à
la
présence
de
l'Arlterlrle E. H. E. S. S.,
de Lyorl II,
de l' E. R. A 26,
de l' U. A.
1000 et
du Centre
d'Archéologie Historique
du
Musée
de
et
CC. A. H. M. G. 1. )
du
Interuniversitaire d'Histoire
et
d'Archéologie
Médiévale
<C.LH.A.M.),
et
aussi
gràce
à
la
proximité du
L.A.M.M.
d'Aix-en-Provence
<interventions
en Ardèche,
Isèt~e etc)
d ispe.se de
la population d'archéologues médié-
vistes la
plus importante
en France,
est du même coup la
région la
mieux étudiée
avec plus
de 15
% des
fouilles
médiévales effectuées
en France
depuis près de 20 ans.
Le
nombre
restreint
de
chercheurs
et
d'équipe~ dans
les
régions
comme
les
Pays-de-Ia-Loire,
la
Bretagne,
la
Champagne-Ardennes explique
sans aucun
doute
leur retard.
147
Enfin,
le
dynamisme de
certaines régions
s'explique
non
seulemeY"lt
pal"~
l'existeY"lce d'équipes
et de
str~tures sur
place,
mais
aussi
par les interventions fréquentes et com-
plémentaires
d'équipes
limitrophes.
C'est
le
cas
du
Centre,
qui,
en
plus
des
travaux
du
Laboratoire
d'Archéologie Urbaine de Tours,
bénéficie de
l'étroite col-
laboration de Paris 1 et de
l'ERA 2 de Caen.
C'est aussi
le
cas du
Languedoc-Roussillon que
le LAMM d'Aix-en-Provence
vient soutenir
principalement
dans
les
départements
du
Gard,
de l'Hérault et de l'Aude.
Par ailleurs,
certaines régions semblent se spéciali-
ser dans des types de recherches spécifiques,
problablement
à
cause de l'influence de certaines personnalités,
de sorte
qu'on y
remarque quelquefois
une disproportion
entre les
différents thèmes.
C'est
le
cas
de
la
Basse-Normandie
(influence de M.
de BoUard)
où les fouilles d'habitats for-
tifiés représentent
près du 1/3 des recherches entreprises
dans la
région.
C'est
le cas
aussi de
l'Aquitaine où ce
type de
fouille concentre
plus
de
45
1-
des
activités
(influence de
Ch.
Higounet et
J.B.
Marquette).
C'est enfin
le cas
de RhÔne-Alpes où les fouilles d'édifices religieu~
constituent
près
de 38
1-
de ses activités.
Cependant,
il
s'y dessine,
petit à
petit,
depuis
1983,
une tendance au
rééquilibrage.
C'est
à
cette
date,
que
pour la
première
fois,
le
nombre
des
fouilles
d'habitats
civils
et
d'habitats fortifiés
y égale celui des édifices religieux.
Et
depuis cet effort
se maintient
(voir fig.
23).
En fait,
c'est au début de
la décennie 80,
qu'on note
dans toutes
les régions
françaises,
une
tendance
à
la
hausse du
Y"lombre des
opératioY"ls de
fouilles -médiévales.
Elle est
cependant
plus
évidente dans
certaines régions,
Y"lotammeY"lt
l'Alsace,
la Botll"~gogY"le,
les pays
de
la
Loire.
148
Ainsi
par
exemple,
entre
les deux
décennies,
l'effort de
recherche a
été multiplié
par 6 dans les Pays d~ la Loire
et
par 5 en Alsace,
en Bourgogne ou dans
le Limousin tandis
que dans les régions de longue tradition de fouilles médié-
vales comme
la Basse-Normandie,
la Provence-Côte
d'Azur,
Rhône-Alpes ou
le Centre,
il environne
au plus le double
(voir fig.
23)
2.- Les disparités thématiques
Bien qu'au début du siècle,
les fouilles de nécropoles
du haut
moyen-Age
et
d'édifices
religieux
soient
nom-
breuses,
ce sont
pourtant
les fouilles de villages désertés
qui
ont
provoqué
dès
la
décennie 60,
l'essor
de
l'archéologie médiévale.
Dans la décennie suivante,
la pré-
dominance de
l'archéologie de
l'habitat rural
commence à
s'effriter à
cause de
la politique de sauvetage qui
privi-
légie le milieu urbain et
les monuments
(églises,
chAteaux)
plus menacés par les destructions.
L'analyse des crédits de
fouilles autant
que des
grosses opérations entreprises en
France depuis
près de
deux décennies montre effectivement
que les
recherches
urbaines
et
monumentales
mobilisent
l'essentiel des
efforts.
Entre
1981 et
1985 par exemple,
l'archéologie urbaine
reçoit,
à
elle seule,
près de 60 ~
des crédits de fouilles du F.I.A.S.
alors que
l'archéologie
du village
et celle de
l'artisanat n'en totalisent chacune
que moins de 8 ~.
En 1986,
l'archéologie urbaine
(programme H22)
repré-
sente plus
du tiers
des grosses
opérations
de
fouilles
entreprises en
Provence-Côte
d'Azur.
En
plus,
si
l'on
ajoute à
ce pourcentage
l'ensemble des
opéra~ons
dites
14'3
d'urgence
(sondages et sauvetages urgents)
il dépasse légè-
rement
les 60 ~141
~-
En archéologie
rurale même,
la
disproportion
entre
certains thèmes
de recherche
est
C'est
ce
que
prouve concrètement
l'analyse de l'ensemble des fouilles et
sauvetages programmés exécutés depuis environ une vingtaine
d'années
(voir
fig.
23).
Les fouilles d'habitats fortifiés
et
des
édifices
religieux
représentent
27 ~
et
26 ~
respectivement alors
que celles
des
installations artisa-
nales ne
totalisent qu'environ 7 ~ La prépondérance de ces
deux axes
de recherches
s'explique sans
doute
par
leur
ay,c i eymet é,
par
la politique
de sauvegarde
des Monuments
historiques particulièrement
orientée vers
les chàteaux et
les églises,
par l'influence des rencontres de Caen en 1'380
(habitats fortifiés)
et
de
Lyc,y,
ey.
1'382
(l' archéc.lc'g ie
t~el i g ieuse)
et
enfin,
avec la renaissance de l'archéologie
monumentale,
le
nouvel
intérêt
qu' y
portey,t
les
archéc.-
logues.
Ce
dernier aspect
semble probablement expliquer la
tendance à
la hausse qui
se dessine depuis 1'384 principale-
ment
pour l'archéologie religieuse.
EYI fai t,
la première
hausse importante
des fouilles
d'habitats fortifiés
date de
1'37'3 où leur nombre a
doublé
ey, uy,
aYI:
21
en 1'378 contre 44 en 1'37'3.
Et
depuis,
elles
sont,
chaque
année,
les
plus importantes et ceci
jusqu'en
1'384.
A partir de 1'385,
un rééquilibrage s'ébauche de façon
de plus en plus nette.
Artisanat
potier,
mines et métallur-
gie,
habitat
rural
du
haut
voieYlt
leut~
141. -
D. R. A.
de
la P. A. C. A. (1'386)
:
Notes
-
d'information et
de liaison-
n03.
Réunion
annuelle des
archéologues
(22-23 novembre 1986)
Sous-Direction de
l'Archéolo-
gie.
Mat~seille. 1'31
p.
150
courbe monter
régulièrement,
alors
que celle des habitats
fortifiés décline.
Les fouilles
de fortifications
de pierre l'emportent
largement sur
celles de
terre,
bien
qu'une
tendance
à
l'équilibre se dessine lentement surtout depuis le colloque
de Caen en 1980. 14e De 64 ~ des recherches sur les habitats
fort i fiés ey,
1970,
elles
passent à
59 ~ en 1987.
Depuis 4
ou 5 ans,
de nombreux
inventaires systématiques de fortifi-
cat iOYIS et
résidences seigneuriales
(programme H40)
1 iés
aux recherches
de l'A.T.P.
sur les fortitications de terre
sont entrepris.
Ensuite les
fouilles d'enceintes urbaines
de plus en plus nombreuses,
sans doute à
cause
des travaux
d'urbanisme
(Lille,
St rasbourg,
Chateauroux,
etc ••• ).
Ey,fi YI,
dans
les
études sur les fortifications de
terre,
UYI
intérêt de
plus en plus important est accordé à
la partie
basse des
mottes
(basse-cour)
et ceci
afiYI de
mieux comprendre les fonctions du site. 143
Les fouilles
d'installations artisanales
sont encore
relativement rares,
parce qu'elles sont récentes,
peu spec-
tacl.llaires et
difficiles à
interprêter.
Malgré
tout,
note une
progression réelle entre les décennies 70 et 80
:
33 opérations seulement
pour la première contre 114 pour la
un taux
de croissance
de plus
de 345 ~.
Le
développement
de ces recherches coïncide avec le besoin des
archéologues,
de
mettre en
évidence des
caractères tech-
niques propres
à
chaque
centre artisanal,
de disposel"~ de
références en
matière de datation et de comparaison
(lieux
142.- Cf.
Anonyme.
(1981):
Les fortifications de terre en
Europe OccideYltale du Xe au XIIe siècle.
~olloque de
Caen,
octobre
1980).
Archéologie médiévale.
Tome XI.
pp.
5-124.
143.- Cf.
3e partie,
chapitre l,
le point
sur la structura-
tion de l'espace rural
les points d'ancrage,
pp.
151
de fabrication
et
lieux d'utilisation)
afin de faire appa-
raitre des réseaux de diffusion,
etc ••. 144
Dans ce domaine aussi,
les disproportions sont grandes
surtout entre
l'artisanat céramique et
les mines et métal-
lurgie d'une
part et
l'artisanat verrier et
les métiers de
la construction de l'autre.
En 1981,
alors que la céramique
représentait
plus
de
64 1-
des
fouilles
d'installations
artisanales,
la
métallurgie et
les mines 29 1-,
la verrerie
ne compte
que
7 1-.
Depuis
cette
date,
les
recherches
minières et
métallurgiques se sont très
largement dévelop-
pées grâce aux
programmes pluri-annuels d'inventaires,
car-
tographie,
sondages
et
fouilles,
sous la double tutelle du
C.S.R.A.
et du C.N.R.S.
programmes H.27
:
Mines et métal-
lurgie dans
l'Oisans,
le
Dauphiné,
la
Haute-Savoie,
la
Lorraine,
les
Cévennes•.•
Par
cantre pour
les recherches
v~rrières, malgré
des études de typologie périodisée et de
technologie de
fabrication
(analyses physico-chimiques)
de
plus en
plus fines,
en France méditerranéenne par exemple,
les fouilles
d'ateliers restent
encore rares sinan excep-
tionnelles.
Elles se comptent du bout des doigts:
Planier,
Cadt~ix
(Var),
La Seube
(Hérault),
Roquefeuille
(Var). 14~
Les fouilles
de village
et d'habitat
qui
ont été le
moteur du
développement de l'archéologie médiévale,
ont vu
leur volume
baisser progressivement
dans la
décennie 70.
Les résultats
très positifs auxquels les recherches entre-
prises ont
permis d'aboutir
dans les
années 60
à
Saint-
Jean-Le-Froid,
Montaigut,
Dracy
et
surtout
Rougiers
(publication intégrale
et exhaustive)
expliquent
probable-
~
144.- Cf.
infra.
3e partie,
chapitre II,
Le point sur
l'ar-
tisanat rural.
145.- Cf.
infra.
3e partie,
chapitre II.
Le point sur l'ar-
tisanat et
les sociétés artisanales.
1 0=·-,
"Je.
ment
la diminution des fouilles de villages médiévaux et
un
pour des
thèmes moiY"ls
bien conY"~s
et des
secteurs plus
menacés
:
archéologie monumentale.
Cependant
depuis,
quelques années,
avec l'élargissement des champs de
recherche et
le développement de nouvelles problématiques,
notamment
la
question des ruptures et des continuités dans
l' occllpat iOY"1 du
sol,
la structuration des terroirs ruraux,
les
prcoblèmes
paléo-écologiques,
les
conditicons
clima-
tiques,
les
rapports de
l'habitat
avec
son environnement
cultivé et
naturel •••
la
ccourbe
des
fouilles
d'habitat
rural
recommence
villages médiévaux,
habitat du
Les fouilles
d' habitat
du
(Villiers-Le-Sec,
La
Grande Paroisse,
Les Rues-de-Vignes,
Recc.urbe •••
scont
essentiellement
liées au sauvetage,
alors
que celles
de villages
du bas moyen-àge
le sont à
la pro-
grammation
nationale
Essert i Y"les,
Durfort,
Calberte,
Cabrières,
fouilles de
nécropoles,
très
ayant
déjà fourni
des renseignements
sur les
civilisations mérovingienne
et carolingienne,
cont
des aY"IY"lées
50 et 60 s'émcousser
avay",t de
recommencer à
grimper depuis quelques années seu-
assez
lcongtemps,
seules les nécropoles de
l'antiquité tardive
et du haut
moyen-àge ont
semblé inté-
t'esset' 1es
archéologues.
C'est
récemment seulement que
les
sépu 1 t llt'eS
médiévales
et
l'objet
de
recherches spécifiques.
liées
aux
fcouilles
d'édifices religieux,
mais aussi
à
des programmes propres,
elles constituent actuellement
l'une des meilleures sources
de renseignements
SUt' les
sociétés du haut moyen-àge,
les
débuts de
la christianisation,
les marques de-l'antiquité
tardive,
les cconditions socio-éconcomiques et sanitaires aux
Ve-Xe siècles,
Les fouilles s'orientent
maintenant vers
153
des ciMetières
de la
fin
du
Moyen-Age
et
de
l'époque
moderrle et
corltl'~ibuerlt à
mieux cerrler les merlta.1ités,
les
modes de
vie,
l'aliMerltatiorl,
les maladies,
l'hygièrle des
populations.
Elles ont entrainé en conséquence une collabo-
ration interdisciplinaire
anthropologie,
paléopathologie,
paléodéMographie,
etc . . .
Si dans
les années
70 encore,
les nécropoles du haut
moyen-Age
constituaient
la
quasi~totalité
des
fouilles
funéraires
(plus
de 85 ~
en 1971)
elles n'en représentent
plus que
la moitié
depuis quelques
années
(en 1986 et en
1987)
par exeMple).
Ce nouvel
équilibre,
caractérisé par la
Multiplication des
chantiers Médiévaux
et Modernes
elle-
MêMe liée
au fait
que
la
rareté ou
l'absence totale
de
Mobilier funéraire
ne sont
plus redoutées,
est SYMptOMa-
tique de
la nouvelle
orientation
de
la
recherche,
qui
depuis quelques
années s'est
pratiquement
imposée.
Certes,
l'intérêt
pour
le Mobilier
des tOMbes reste encore impor-
tarit surtout
pOUl'~ la datatic.rl,
les rites et
pratiques flmé-
raires,
les
signes de christianisation,
Mais il n'est
plus
exclusif.
Aussi
une attention particulière est-elle désor-
Mais portée
à
l'individu inhuMé,
à
la typologie des sépul-
tures,
à
l'organisation de
la nécropole,
notaMMent
clô-
tures,
accès,
cheMins de circulation et secteurs réservés à
son évolution,
son environnement,
ses relations
avec les
habitats,
les
bAtimer,ts de culte,
les voies arlcierlrles,
le
terroir,
le
finage,
en SOMMe tout ce qui
peut
perMettre de
reconstituer non
seulement
le
site au
MOMent
de son uti-
lisation,
Mais
aussi
les
coutumes et
les croyances,
les
paysages,
la vie de
la société. 146
-
146.- Cf.
infra.
3e partie,
chapitre 1.
154
3.- Les disparités chronologigues
-
Ers Slt i varlt
le développement
des recherches archéolo-
giques médiévales
en France ces dernières décennies,
on se
rersd f ac i 1 emer,t
compte,
qu'entre
les différentes périodes
du moyen-Age aussi,
existe une disproportion énorme.
Erl effet,
la période allant du XIe au XVe siècle ras-
semble l'essentiel
des fouilles
médiévales.
A l'intérieur
de celle-ci,
le bas moyen-Age
<XIVe-XVe)
est
particulière-
ment
bien
représenté.
La
période des
XIIe-XIIIe
siècles
reste encore prédominante dans
les fouilles d'habitats for-
tifiés.
C'est
le haut
moyen-Age qui
demeure encore,
malgré
les efforts
entrepris depuis
quelques années,
sous-repré-
sersté.
Il
a
certes
longtemps
dominé
l' esser,t ie 1
des
recherches funéraires
françaises
<plus de 85 ~
en 1971),
mais depuis 5 ou 6
ans,
il s'équilibre avec
la période sui-
vante
<XI-XVe siècle).
Er, 1980
par exemple,
26 ~ de
l'ensemble des grosses
opérations de fouilles médiévales,
dont
17 ~ de sépultures,
7 ~ d'édifices religieux et 2 ~ seulement d'habitats ruraux
étaient orientés
vers
le
haut
moyen-Age,
contre 45 ~ vers
la période XIIe-XVIe siècle.
Les fouilles de fortifications
et d'ateliers
artisanaux concernaient
exclusivement cette
dernière période.
29 ~ étaient des multi-périodes,
c'est-à-
dire concernaient
autant
le
haut
moyen-Age que la période
Slt i var.t e. 147
En 1987,
ce sont 23 ~ des sites fouillés qui
sont spé-
cialement orientés
vers
le
haut moyen-Age
dont
autant de
-
147.- Voir:
Chroniques des fouilles médiév~les. Archéolo-
gie Médiévale,
XI,
1981,
pp.
259-326,
modulé avec les
informations de Gallia.
chantiers d'habitats
ruraux,
de
nécropoles que d'édifices
religieux.
Ce
qui est
rlotable
ici,
c'est
la
p,gussée des
fouilles d'habitat
rural consacrées
à
cette
période:
15
sites sur 3'3.
La période Xe-XVII siècle est représentée dans près de
67 % des
sites fouillés
avec toujours
une nette prédomi-
nence des chantiers d'habitats fortifiés où la sous-période
XIIe-XIVe siècle avec 23 sites sur 42 est
la mieux nantie.
Ainsi donc,
la crise de l'archéologie médiévale fran-
çaise,
née
d'une politique de recherche basée essentielle-
ment sur
le sauvetage
et dont
les moyens bien que de plus
en plus importants ne parviennent ni
à
suivre le rythme des
destructions,
ni
à
les
prévenir,
n'est
pas encore totale-
ment sunoontée.
Paradoxalement c'est
le système qui
a
per-
mis son développement qui est à
l'origine des nombreux
blo-
cages et
dispal"~ités qui,
aujourd'hui
encore la caractéri-
sent.
De
multiples efforts ont été consentis ces dernières
années pour
en venir
à
bout,
à
la
fois en contrôlant de
mieux en
mieux
la répartition des crédits et des fouilles,
les déséquilibres
entre
les
thèmes
et
à
l'intérieur de chacun d'eux,
entre les différentes périodes
entre les régions et
même entre
les départe-
ments,
en
élargissant
les
préoccupations
et
surtout
en
insérant
les
différentes recherches
dans de
vastes
pro-
grammes.
Une seconde étape est en train d'être franchie.
Et
l'al"~chéologie rurale,
l'urie des premièl"~es victimes du "coup
pal"~ coup"
et du
système de
préverltiorl
pl"~ivilégiarlt
les
coeurs urbains
apparemment
plus
menacés,
renouvelle
ses
orientations,
redéfinit
ses problèmatiques et ses méthodo-
lc.gies.
C'est
saris doute
ce qui
lui
a
pel"~mis-de dernéul"~el"~
l'un des
grands axes où la recherche rnédiévale française a
156
accompli et
continue toujours
d'accomplir
ses
meilleurs
résultats.
--
--
TROISIEME PARTIE
LES ORIENTATIONS DE RECHERCHES.
TENDANCES ACTUELLES ET PERSPECTIVES
CHAPITRE 1
DE LA FIN D'UN MONDE A LA NAISSANCE D'UN AUTRE:
L'ANTIQUITE TARDIVE ET LE HAUT MOYEN AGE
En France,
les recherches archéologiques médiévales se
sont développées,
nous
l'avons
dit mais il est nécessaire
de le
rappeler,
à
partir de préoccupations purement histo-
riennes,
c'est-à-dire
construites uniquement
à
partir des
sources é c r i t e s :
histoire du peuplement et de l'occupation
du sol,
crises agraires
du bas
moyen-àge
et
désertions
rurales.
C'est
ce qui
explique
l'ampleur
des
résultats
obtenus et
la qualité de l'apport archéologique pour ce qui
concerne essentiellement
les Xlle-XVe siècles. 1
Dès le début
pourtant,
les médiévistes archéologues se
sont
rendus
compte
qu'une
bonne
compréhension
de
l'occupation du sol et du peuplement au bas moyen-êge passe
nécessairement
par
l'étude de
leur évolution
sur la très
longue durée.
L'importance de
l'antiquité et du haut
moyen-
êge dans la genèse des terroirs ruraux se met alors en évi-
dence.
Sans doute
est-il significatif
à ce
propos de noter
qu'à Rougiers,
les fouilles
ont révélé
que l'habitat
du
haut-Empire constitué probablement de villae et dispersé en
plaine,
se
regroupe au bas-Empire
sous la forme d'un for-
tin entouré
de cabanes
sur le site d'un éperon barré pré-
romain
(300 m plus haut>.
Il
est abandonné un peu plus tard
~
pour un
autre sans doute perché lui~aussi, que les sources
1.- Sur cette question,
voir supra,
2e partie,
chapitre les
recherches pionnières.
159
écrites donnent
pour détruit
et déserté
ver9 1150.
C'est
seulement vers
la fin
de ce
siècle qu'un
nouvel habitat
s'organise autour d'un ch~teau fortifié sur la crête Saint-
Jean
(castrum).2
Ces recherches
illustrent
bien le phénomène de dislo-
cation du
paysage rural antique et sa progressive restruc-
turation qui
s'achève,
presque partout en France autour du
XIIe-XIIIe siècle.
Cependant
ici
comme ailleurs
à
cette
époque,
elles n'ont
pu que mettre en évidence un hiatus,
un
vide documentaire
à
la fois textuel et archéologique entre
ces deux modes d'occupation du sol
antiquité et moyen-~ge
classique.
Les
modalités de
la mutation
étant
dans
les
détails mal
perçues.
En effet,
l'histoire de l'occupation du sol des Ve-XIe
siècles reste
encore très
mal connue,
et
particulièrement
dans les
campagnes,
non
seulement parce
que
les
sources
écrites sont
rares,
laconiques
et même
lacunaires,
mais
surtout que
ses traces dans
le sol sont ténues,
difficiles
à
repérer
et même,
lorsqu'en certains points elles commen-
cent à
s'éclairer,
elles demeurent très délicates à
inter-
prêter tant
elles sont diverses et
partielles.
Les travaux
récents entrepris
à
Ganagobie
(Alpes de Haute-Provence),
à
Lunel-Viel
(Hérault),
à
Charavines
(Isère)
ou
à
Saint-
Martin-de-Boscherville
(Seine-Maritime)
suffisent à
préci-
ser ces difficultés et montrent
la prudence que requiert ce
type de
recherche. 3
C'est
désormais le
passé sous toutes
2.- Cf.
Démians d'Archimbaud,
G.
(1980).
Op.
cit.
3.- Fixot,
M.
et
Pelletier,
J.-P.
(1986)
:
Les origines du
monastère de
Ganagobie
(Alpes
de Haute-Provence).
Les
Alpes de Lumière,
n091-92.
pp.
49-59.
_
Fixot,
M.
et
Pelletier,
J.-P.
(1989)
Le prieuré
de
Ganagobie
(Alpes
de Haute-Provence).
L'église et
son
environnement.
Archéologie médiévale en Provence.
Cata-
logue d'exposition
du L.A.M.M.,
E.R.A.
6 du C.R.A.
du
160
ses formes:
paysage,
habitat,
structures et activités éco-
Ylomiques,
comportements
sociaux,
croyances
e t - mentali-
tés, • ••
que
l'archéologie cherche à
saisir.
Autant de réa-
lités qui
se saisissey,t
difficilement sur
un chantier de
fouille et
qui,
en
conséquence,
impliquent
une collabora-
tion pluridisciplinaire.
Aujourd'hui
l'antiquité
tardive et
le haut moyen-âge
sont devenus
des axes fondamentaux de
la recherche archéo-
logique française.
Cette mutation des orientations coincide
avec deux
faits majeurs:
d'une part,
l'archéologie fran-
çaise repc1se,
désormais,
essentiellement
sul'~ le sauvetage
et
bénéficie
d'un dispositif règlementaire conduisant à
sa
prise en
compte dans
tous les
projets
d'aménagement
et
d'équipement
par
les collectivités locales
(Participations
aux
préoccupations de sauvegarde du patrimoine)4 et d'autre
part,
l'archéolc.gie
médiévale YI'est
plus l'illustratioYI du
discours historique
construit à
partir des textes unique-
ment
: dorénavant
elle élabore
ses propres problématiques
C.N.R.S.,
Aix-en-Provence,
Musée
Gray,et,
septembre-
décembre.
pp.
104-106.
Raynaud,
C.
(1'38'3a)
LUYrel-Viel
(Hél'~ault).
L'église,
le terroir.•.
GRECO 1300'34 :
Sociétés et cadres de vie
au moyen-âge.
Approches archéologiques.
Monographie du
C.R.A.
YI':;'1.
EditioYIS du C.N.R.S.
Pal'~is.
1'38'3.
pp.
105-
114.
RaYYlaud,
C.
(1 '38'3b)
Le village gallo-romain et médié-
val de
Lunel-Viel
(Hérault>.
Les fouilles du quartier
ouest.
A paraître.
Colardelle,
M.
et
R.
(1'380)
L'habitat médiéval
immer-
gé de
Colletière à
Charavines
(Isère).
Premier bilan
des fouilles.
Archéologie Médiévale,
X,
pp.
167-270.
Ccclardelle,
M.
et
Verdel,
E.
(dir.)
L'an mil au lac
de
Paladru.
Les
Dossiers
Histoire
et
archéologie,
YI':;' 128.
Cc.lardelle,
M.
et
Verdel,
E.
(1'3'30)
L'habKat
immergé
de Collet.ière
à
Charavines
(Isère>.
Village
ou
ch~
teau ? Un
exemple des
difficultés de l'interprétation
archéologique.
A paraître.
4.- A ce propos,
voir supra,
2e partie,
chap.
II.
161
de recherche,
adapte ses
méthodologies et
ses approches,
permet t aYlt ai YIS i
d'éclairer de
multiples aspect~ et ques-
t iOYIS que
les historieYls "purs" Yle vc.yaieYlt
guère ou Yle se
Pourtant
la
période Ve-Xle
siècle a
été
l' ltYle
des
premières à
être abordées
par les archéologues,
notamment
ceux du
XIXe et
de la première moitié du XXe siècle.
Mais
ces recherches semblaient se cantonner presqu'exclusivement
à
la fouille d'églises et de nécropoles à
la quête des pre-
mières implantations
religieuses
(débuts de
la christiani-
sation>,
du
culte des
saints,
à
la question
ethnique et
culturelle
(invasions barbares,
civilisation franque,
méro-
vingienne,
etc>,
et à
la constitution de riches collections
d'objets notamment
armes,
parures,
accessoires
vestimen-
taires,
céramiques ••• ~,
éclipsant ainsi
les études anthro-
pologiques et
technologiques et
cela en dépit des efforts
remarquables de
certains archéologues
comme J.
Hubert
et
E.
Sa 1 i YI. e.
Ce retard
s'explique aussi
et en
partie par le fait
que la plupart des antiquisants,
tournés presqu'entièrement
vers les
études urbaines? arrêtaient
leurs recherches à
la
5.- Sur cet aspect,
voir supra,
le partie,
chap.
II.
6.- Hubert,
J.
(1938>
:
L'art
préroman.
Paris
Hubert,
J . ,
Porcher,
J.
et
Volbach,
W.F.
(1967>
L'Europe des
invasions.
CollectioYI "L'Uylivers des for-
mes".
Paris.
Sa 1 i YI,
E.
(1949-1959>
:
La
ci vi 1 isat ion
mérovingienne
d'après les sépultures,
les textes,
le laboratoire.
A.
et J.
Picard.
Paris,
4 vol.
7.- Le fait
que pendant très longtemps,
l'on ait considéré
la civilisation
romaine comme
exclusivement
urbaine a
largement
joué
sur cette
orientation.
F.~uizot
par
exemple écrivait
qu'à cette époque "il n'y avait
point
de campagnes.
Elles étaient cultivées,
elles n'étaient
pas peuplées...
Dans les
Gaules,
ce sont toujours des
villes que
vous rencontrerez.
Loin des villes,
le ter-
162
"Irlvasic.ns barbares",
la considérant comme urie
coupure profonde
à
tous
points de
vues
tandis- que
les
médiévistes étaient,
quant
à
eux,
presqu'exclusivement at-
tirés par
les crises
du bas moyen-âge:
occupation du sol
et désertions rurales.
Ce n'est que,
dans les années 70 et
beaucoup plus net-
tement depuis
quelques années
seulement,
que se dévelop-
pent
les
recherches sur
cette période,
favorisant
du même
coup la
collaboration étroite entre antiquisants et médié-
vistes,
cClmme
à
Ai x ,
l'Association
Céramique
de
l'Antiquité Tardive et du Haut moyen-~ge <C.A.T.H.M.A.).9
Alors
cette
période
difficile
d'accès,
laquelle s'est
dislc.qué le
paysage antique et que se sont
mis en
place les
nouveaux cadres de vie qui,
parfois très
tôt -
dès
le Xe
siècle,
et
plus clairemer,t
aux
XIe-XIIe
siècles
se restructurent à
la faveur de la rénovation des
églises
<prieurés
et
paroisses}
et de l'émergence des pre-
Miers châteaux,
commence-t-elle
seulement
à
livrer
ses
secrets.
ritoire est couvert de marais,
de forêts ••
Rome ne nous
a
légué
que des monuments immenses empreints du carac-
tère municipal,
destinés à
une population
nombreuse,
agglomérée sur
url même
pceirlt."
cité
par
J.
Harmarld
<1961}
:
Les
origines des
recherches
françaises
sur
l'habitat gallo-romain.
Bruxelles.
Ccellectice~:Latcemus.
LI.
p.
26.
Cette ccencepticen
suffit à
expliquer la'
disprcepcerticen
criante entre
études urbaines
<sépultures et mcenuments
"digrles de
la grarldeur de Rceme"}
et rurales ccerlcerrlarlt
l'antiquité gallec-romaine.
8. -
Saris dceute
sut~est imèrerlt -i 1 s
le
chcec
de
ces
"i rlva-
sicerls" du
Ve siècle
parce qu'il
ébrarlla et ruirla les
structures pcelitiques rcemaines.
Leurs limitB6 chrcencelce-
giques dépassaient très rarement
le IVe-Ve siècle.
9.- La C.A.T.H.M.A.
créée en 1985 regrceupe essentiellement
les
chercheurs
du
L.A.M.M.
et
du
Centre
Camille
Julliarl.
163
1.- LA DISLOCATION DES TERROIRS ANTIQUES
-
Il est
significatif de
noter l'évolution
récente de
l'historiographie médiévale
française,
qui
est de plus erl
plus attentive aux coupures et aux mutations qui ont marqué
le hal,t
moyen-~ge. Elle
apporte un
éclairage nouveau sur
"l'image et
l'envirorlnemerlt du b~ti" :
du substrat ar.tique
souvent
plus facile à cerner à
l'apparition de la puissance
ch~telaine, elle-même
à
la
source des
grands changements
la réorganisation des terroirs ruraux.
Ces
char.gement s
. corlcrét i sés
-par
le
phérlomèrle
de
l'incastellamento,
de
l' "erlcell ulemer,t",
s'affirmer,t
de
façon définitive
vers le
XIIe-XIIIe siècle.
alors
les
données
concernant
l'évolution
économique,
sociale,
religieuse
et
politique,
les
progrès
démogra-
phiques,
les
conditions climatiques et
par delà le paysage
1 . - Le paysage
antique: La
villa gallo-romaine centre de
gravité de la vie rurale
L'analyse des sources écrites,
prospections aériennes,
observations au sol,
et
fouilles
indiquent que c'est essen-
t iellemer.t aux
le et
l le siècles,
période de
paix et de
prospérité darls
l'Empire,
que
sont
b~ties
les rlombreuses
villae gallo-romaines,
ces exploitations agricoles généra-
lement
implantées sur des sols riches et
plats,
à
proximité
10.- Voir l'analyse
qui
a
été faite
sur cette période de
transition rapide
que furent
les années q~i encadrent
l'Ar. Mi 1-
Démiar.s
d'Arch imbaud,
G.
(1 '387b)
Le
vi lIage
et
l'habitat rural
en France
autour
de
l'an
Mil.
Le
paysage monumental .•.
Op.
cit.
pp.
85-102.
164
des voies
de communication
et
utilisant
la pierre
comme
rnatériau de cOYlstruction,
au moiYls pour les partias nobles.
Quelques exemples
assez significatifs
sur
ce
point
viennent d'être
fournis par
les travaux récents entrepris
eYI
ProveYlce.
leur
i rnp laYlt at ion,
l'organisation de
l'espace habi té,
quelques aspects de la
vie écoYlomique,
et surtout
l'importance
des
le
et
1 le
siècles daYls
leur expaYlsioYI,
enfin leur rôle comme centre
de gravité de
la vie rurale.
Ainsi
au
Grand Loou 1
(La
Roquebrussane),
Pard i gOYI
(Cavalaire) ,
Saint-Herrnentaire
(Sud-est
de
DraguigYlan),
l'Ormeau
(Taradeau),
c'est
aux
le-Ile siècles que naissent
ou
se
développeYlt
ces
vi llae
dOYlt
la
répartition,
l'organisation interne,
l'améYlagemeYlt
et
les
Ylombreuses
installations économiques,
vinicoles ou
olé~coles
notarn-
non seulement
leur dispersion dans
le pay-
sage,
la richesse des familles à
qui elles appartiennent et
une
forte
présence
humaine,
mais
surtout
la
préseYlce
d'intenses activités
artisanales liées
à
une exploitation
agricole
(oliveraies,
vigYlobles,
etc),
témoins d'une mise
en valeur
et de l'organisation d'un terroir dont
le centre
est
la
villa 11
(voir fig.
31).
Ce que confirment
à
la fois
les nombreuses
découvertes de
cimetières et de mausolées,
liés à
ces villae et aussi d'inscriptions
11.- Cf.
Brun,
J-P.,
Congès,
G.,
Gebara,
C.,
Pasqualin,
M.
(1985)
L'habitat
rural
dans
le
Var
à
l'époque
romaine :
données
archéologiques
récentes.
Provence
Historique,
XXXV,
fasc.
141,
jui 1 let-septembre,
pp.
231
-251-
Février,
P.-A.
(1989)
Des
villes et des campagnes.
La Provence
des origines
à
l'an
Mille.
~istoire
et
archéologie.
Ed i t i C'YIS Ouest -France.
pp.
322-335 eSSeYI-
t iellemeYlt
Févt'ier,
P.-A.
:
Pouvoirs et sociétés.
Ibid.
pp.
349-
360 essentiellement.
165
et de
bor1"tes qui
marquent
les
limites des
terres dépen-
--
Dans le
Nord de
la France,
les prospections aériennes
fréquentes,
systématiques
et échelonnées en toutes saisons
et sur
de nombreuses années menées par R.
Agache,
aboutis-
sent aux
mêmes conclusions.
Elles préc i se1"lt
dava1"lt age la
ré part i t i01"1 et
l'implantation
des
villae.
Par
exemple,
autour du
seul village
de
Warfusée-Abancourt
(Picat'die)
établi sur l'ancienne voie romaine Amiens-Trèves,
pas moins
de cinq
villae sont
implantées.
Certaines sont de grandes
di me1"fS i CtY'fs.
1c i
la quasi-totalité se trouve aux abords des
vallées ou
sur les
hauteurs,
sans
doute pour
éviter les
risques d'inondation. 13
12.- Signalons
pour
les
cimetières
et
les
mausolées,
l'exemple de
la chapelle
qui domine
la plaine et
la
villa de
Saint-Julien-les-Martigues et
celui
de
la
tombe à
incinération,
isolée
certes,
trouvée au nord
et en
bordure de l'accès de la villa du Grand Loou 1.
Elle est
datée du
1 le siècle.
Il Y a aussi ce cime-
tière trouvé à
sa proximité mais très probablement
lié
à
la
villa du Grand Loou II
utilisé surtout
fin IIIe-
début
IVe
siècle et o~ une vingtaine de sépultures en
caissons de
tuiles ou
cercueils
de
bois
orientées
nord-sud et
est-ouest ont
été fouillées
(Voir Brun,
J.-P.,
Congès,
G.,
Gebara,
C.
et Pasqualini,
M.
(1985).
Op.
cit.
pp.
240-251.
Pour les
bornes,
et
les inscriptions signalons celle
qui est
conservée à
Fréjus sur laquelle est gravée:
fines fascioe fundi Pacatinai
"limites de la parcel-
le de la propriété de Pacatus",
et
l' i1"lscriptic'1"1 de la
clue de
Chardavon qui
mentionne l'aménagement
d'une
route,
de
murs et
d'une porte
qui
conduisaient
au
lieu-dit
Théopolis
par
la
puissante
famille
des
Claudii dans
son domaine
(voir à
ce propos:
Février,
P.-A.
(1989).
OP.
cit.
pp.
326-328.
"
13.- Agache,
R.
(1978)
La Somme
pré-romaine et
romaine
d'après les
prospections aériennes
à
basse altitude.
Société des
Antiquaires de
Picardie.
Amiens.
Essen-
tiellement
pp.
280-350.
166
Di spersior, et
der.sité de
l'habitat rural
a~tique, de
même qu'implantation
sllr de
borlrles terres et ce~tre de la
vie rurale,
les l"~éceY"ltes
recherches meY"lées da~s l' " ar1c ierl
Pays de
France"
l'attestent aussi.
Cette région,
desservie
par un important réseau de voies commerciales,
fluviales et
routières,
compte
195 villae
réparties sur
1 e
t err i t CI i re
des 65
commu~es soit
u~e moyenne
de 3
habitats antiques
pour un
village actuel.
Le nombre
de ces
villae et
leur
dispersion à
travers la
campagne témoignent d'une volonté
d'organisation
rationnelle
des
exploitations
agricoles,
sans doute pour développer une production céréalière desti-
née au marché régional et voire à
l'exportation. 14
Faut-il cependant
nuancer cette impression de densité
des villae
et
leur rôle exclusif dans la mise en valeur et
l'organisation de
l'espace rural
antique.
En effet,
pros-
pections aériennes,
sol révèlent
un petit
habitat rural,
Y"lc,n struct uré,
rustique -
sorte de petites
exploitations
agricoles
i r.d i gèr,es
lui-aussi
dispersé,
quelquefois assez
dense et
presque toujours établi en hau-
teur,
et
qui s'oppose
à
la fréquence des villae.
Ce petit
habitat rustique
demeure encore mal connu,
tant ses traces
sont à
peine perceptibles en prospections. &
Er, Prover.ce,
F.
Trément en a recensé 31 dans la seule
région des étangs de Saint-Blaise
(Bouches-du-Rhône)
contre
5 villae
seulement.
Ils sont tous établis sur des bas-pla-
teaux
pi érllclY"lt ,
peut-être
l'insécurité
des
pla i Y"les
et
l'incommodité
du
milieu
palustre.
Les
villae,
par contre,
sont
implantées dans des
14.- GuadagY"IÏY"I,
R.
(1988)
La
villa
caroliY'I!;~..ieY"IY".e
daY'.s
l'ancien
Pays
de
France.
Catalogue
d'exposition
(1989).
Un
village au temps de Charlemagne.
Moines et
paysans de l'abbaye de Sai~t-Denis du VIle à
l'an Mil.
Musée National
des A.T.P.
Paris.
pp.
112-149.
167
zones basses.
Cette implantation
dans un milieu peu favo-
rable résulte
sans doute d'une mise en valeur pl~s ration-
nelle et
plus intensive sous l'effet d'une poussée démogra-
phique et d'une demande de produits agricoles accrue. 10
Toujours en
Provence,
mais
cette fois dans le Var,
à
côté des
villae de
l'Ormeau
(Taradeau)
subsistaient deux
exploitations modestes
formant ensemble
un hameau.
Elles
partageaient
le
terroir
avec
deux
grandes
villae
la
Clémensanne et Saint-Martin. 16
Se pose
alors la
question des
liens entre
ces deux
types d'habitat
et d'exploitation
des
terres.
y
a-t-il
entre eux,
complémentarité ou
concurrence? subordination
ou autonomie?
Ce petit
habitat rural
dispersé
était-il
permanent
ou
saisonnier?
Tant
de
questions
que
la
recherche actuelle tente d'élucider.
Il ressort
en tout
cas des
travaux récents,
que la
villa gallo-romaine
est
le
mode essentiel d'occupation du
sol,
le
centre de
gravité de la vie rurale.
Bien structu-
rée,
elle témoigne d'une prospérité économique,
d'un niveau
technique et
d'un mode
de vie assez élevés.
Cette prospé-
rité économique,
d'ailleurs,
se
réfléte dans
l'explosion
démographique mise
en relief
par les
fouilles de
nécro-
poles 17 dans les techniques de constructions et
le mobilier
domestique.
15.- Trément,
F.
(1988)
La région
des Etangs
de Saint-
Blaise.
Approche archéologique et paléoécologique d'un
milieu de
vie.
D.E.A.
préparé sous
la direction
de
P.
Leveau.
Aix-en-Provence.
16.- Brun,
J.-P.,
Congés,
G.,
Gebara,
C.
et Pa~ualini, M.
(1985).
Op.
cit.
pp.
240-251.
17.- Voir à ce propos:
Van Doorselaar,
A.
(1967)
:
Les
nécropoles
d'époque
romaine en Gaule septentrionale.
Bruges.
158
CepeYlday.t
elle
n'a
pas
résisté
aux
t~oubles
de
l'antiquité
tardive.
Etudes
archéologiques
et
sources
écrites soulignent
qU'à partir
des Ille-IVe
siècles,
la
pression se
fait
de plus en plus grande aux frontières,
et
l'insécurité s'installe.
A partir
du Ve
siècle c'en
est
fini
de
l'autorité politique
de Rome en Gaule.
Se forment
alors de
multiples t~clyaumes "barbares" que cOYlquièreYlt
peu
à
peu les Francs.
2.- Les crises de l'Antiquité Tardive et du Haut Moyen Age
2.1.- La décomposition des terroirs
Les différentes analyses qui se multiplient maintenant
permettent d'entrevoir
de façon
plus précise les réalités
de ces "siècles obscurs".
Elles moy.trey.t ey. effet qlle c'est
dès le
Ille siècle que débute le déclin de l'Empire.
Et du
Ille au
Ve/Vle siècle,
tandis que se transforme le pouvoir
politique,
toute
la société
semble atteinte jusqu'au plus
profond d'elle-même.
Invasions,
raids,
pillages,
jacqueries
et révoltes
militaires sont
le lot quotidien dans les cam-
pagnes.
Les déplacements de populations se multiplient,
les
zones les
plus exposées
se dépeuplent comme en témoignent
les nombreux
trésors monétaires
enfouis et
cette époque
notamment au
Nord et a l'Est
(voir fig.
32).
Les villae,
centres de l'exploitation des terres,
sont rui-
nées,
détruites
et désertées,
sinon largement transformées
et ne
connaissent plus qu'une activité réduite au minimum.
Dans de nombreuses régions,
les travaux récents,
constatent
Pilet,
C.
(1987)
A ciel
ouvert treize
siècles
de
vie.
VIe
avant J.C.- VIle siècle après J.~ La nécro-
pole de Saint-Martin-de-Fontenay,
Calvados.
PIOYI.
Pilet,
C.,
Alduc-Ie-Bagc1usse,
A.,
Bichet,
L.
et alii
(1990)
La
nécropole
de
Saint-Martin-de-Fontenay
<Calvados>.
Ve siècle avant J.C.
A paraître.
16'3
un retour
de l'autarcie
domaniale et souvent
l'apparition
ou la
multiplication de
petits habitats rustiques sur les
anciens domaines
dont
ils
indiquent alors
le demembrement
et
la parcellisation.
De telles
observations ont
été
constatées
dans
la
région parisienne.
Ici,
c'est
dès le
Ile siècle,
sous le
règne des
Antonins que s'amorce le processus de déstabili-
sation qui
atteint son sommet au Ille siècle et se prolonge
jusqu'aux Ve-Vle
siècles.
Incursions
"barbares" ,
guerres
civiles
et
épidémies
atteignent
surtout
la
pc.pulatiorl
active et
provoquent de nombreux exodes.
Le système de pro-
d uct i Ol'", et
de
distribution
des
produits
agricoles
est
désorganisé.
Les
villae,
si
elles ne
sont
pas totalement
désertées,
sont
en tout
cas ruil'"lées
et
de
façon autarcique.
Entre ces
anciens domaines démembrés et
parcellisés,
s'implantent
de façon
dispersée quelques 260
petits habitats
rustiques,
qui comme certaines villae sont
définitivement abandonnées
à
l'aube
du Ve siècle
(environ
BO ~)
et sont restés fossilisés dans les plaines. 16
El'". Provel'",ce,
la situation est
pareille,
bien que plus
nuancée.
Les
récents travaux montrent que
le petit habitat
rustique existait
déjà depuis
la période protohistorique,
tant
au
bas des
pentes qu'en plaine.
Ainsi
par exemple,
à
Taradeau,
les
couches et
le matériel de l'habitat du pied
de l'oppidum,
comme ceux du site de hauteur datent de l'Age
lB. -
Guadagl'"IÎl'"I,
R.
(1'382)
:
Loci et casae :
le dérnembremel'".t
des
grands
domaines
gallo-romains
au
Bas-Empire.
L'origine du village en Pays de France.
Paris.
pp.
74-
90.
Guadagl'"lil'".,
R.
(19BB)
La
villa
carcllil'"I~.iel'"Il'"le
dal'"ls
l'ancien
Pays
de
France.
Un
village
au
temps
de
Charlemagne.
Moines et paysans de l'Abbaye Saint-Denis
du VIle
siècle à
l'an Mil.
Editions de la Réunion des
musées nationaux.
Paris.
pp.
112-116 essentiellement.
170
du Fer.
Mais c'est vraisemblablement au début de notre ère,
puis aux
IIIe-Ve siècles,
au momerlt c.ù de profc.rldJë; change-
merlts affecter.t
les structures
rurales,
où le blé vient à
le vin
et
l'huile
d'olive connaissent
chllte de
leur productionSO et où de nombreuses villae dis-
paraissent ou sont transformées que ce petit habitat
inter-
calaire se multiplie,
mais bientôt menacé lui-aussi.
Ainsi,
les villae du Grand Loou 1 à
la Roquebrussanne,
de l'Ormeau
à
Taradeau
sont abandonnées
au
Ille
siècle.
la
villa de
Pardigon 2 à
Cavalaire est
quant à
elle,
très
largement
le Ille s i è c l e :
agrandissement des termes
au Ile siècle,
transformations partielles au
Ille siècle et
au
IVe
siècle de
profonds
remaniements
affectent
toute
l' habitat ic.rl qui
disparaît au plus tard dans le courant du
VIe siècle. e1
Les recherches
actuelles peignent
l'antiquité tardive
et
le
début
du
haut
comme
urie
période
19.- P.-A.
Février dans
une étude récente,
montre que vers
la fin
du Ile
ou au
début du
Ille siècle et durant
toute l'antiq~ité
tardive,
se posaient à
la région de
fréquents problèmes
de disette,
liés sans doute à
la
faiblesse de la production.
C'est d'ailleurs à
l'occa-
sion d'une
de ces
disettes,
que
les 3
villages
de
Cemenelum adressèrent
des remerciements au gouverneur
des Alpes
Maritimes et
lui
donnèrent
le
t i t r e
de
patron parce
qu'il
leur avait offert
beaucoup de blé,
les aidant
ainsi
à
résoudre une grave crise .
Voir à
ce
propc1s:
Février,
P.-A.
(1989b)
"Pouvoirs
et
société.
La Provence des origines à
l'an mil.
Histoire
et
archéologie.
Editions
Ouest-France.
pp.
350-351
esserlt i e Il erller.t .
20.- Voir à
ce propos:
Brlm,
J.-P.
(1986)
:
L'oleïculture
antique en
Provence.
Les
huileries du département du
Var.
Editions du C.N.R.S.
Paris.
21.- Voir Fixot,
M.
(1989):
La
Provence de
Grégoire
de
Tours à
l'an mil.
La Provence des origines A l'an mil.
Histoire et archéologie•••
Op.
cit.
pp.
476-479.
Voir Chrc.rliques
des foui Iles
méd iévales.
Archéologie
médiévale,
XVI
et
XVII
et Bailia
Informations 1987-
1988.
171
d'insécurité
et
d'instabilité
du
peu p 1emerlt
et
de
l'occupation du
sol,
en
mettant également
erl é~iderlce la
fréquentation
intensive
des grottes
notamment
celles
du
la Roquebrussanne,
de
la
Baïse à Evenos
(Var)
qui
ont
livré des vases et des monnaies du Ve-Vle siècle et
surtout celle
de l'Hortus
(Hérault)
réoccupée
plusieurs
fois
au
IVe-Ve
siècle
direct emerlt
sur
les
niveaux
d'occupation moustériens.
Fouilles,
observations
sur
le
terrain,
analyses
palynologiques et
études
ostéologiques
concordent
pour montrer une occupation courte et sporadique
rnais surtout
une
volonté
de
reconquête,
de
rerni se
er.
exploitation
des
t errQ i t~S
et
d'un
développement
de
l'élevage.
Ce
qui témoigne
en faveur
d'un retour
à
une
forme d'habitat et de peuplement
plus stable. ee
Cette
décadence,
cette
décompQsitiQn
du
paysage
antique sont
attestées en
Picardie où
"la quasi-totalité
des villae
isolées dans
les plaines...
(et détectées par
prospection aérienne)
semblent dater du haut-Empire.
Elles
ont toutes
disparu dans la tourmente de la deuxième moitié
d II 1 Ile si èc 1 e " • 23
Er. Normar.d i e,
les recherches menées à
Saint-Martin de
Boscherville clbset~ver.t
le même
ph érlomèrle d'abarldc.rl
aussi
bi eY'1 pour
les villae
que pour les fana
:
darls l'église,
à
l'iY'ltérieur
dll
cloître
du
XIe
siècle
disparu
à
la
Révci 1 II t i clr.,
les
fouilles orlt
mis au jout~ UY'I petit
fanum à
cella du
Ile siècle
presque carré,
abandonné dans sa der-
nière phase
au IVe
siècle
(chute
de
moellons,
amas
de
tuiles cassées)
et réoccupé
plus tard
au VIle
siècle au
22.- Brun,
J-P.,
Congès,
G.,
Gebara,
C.,
Pasqllalir.i,
M.
(1985).
O=.1::P~.,--~c,-"i:...t~,.
23.- Agache,
R.
(1978).
QQ.~ ci t.
p.
374.
172
il est
converti en
chapelle funéraire Q4
(voir
fi g.
33).
Le hiatus
chronologique constaté
ici,
lié sans aucun
doute aux crises de l'antiquité tardive et à
la dislocation
des terroirs,
s'observe presque partout en France et notam-
ment en
Provence où,
non seulement
il
semble être fréquent
rnais surtout
accompagné d'une chute démographique et d'une
recession économique.
D'abord entrevu
dans le
terroir de Rougiers,
ce flé-
chissement de
l'emprise humaine
apparait ensuite
dans de
nombreux sites
notamment à
La Gayole
(abandon des inhuma-
tions dans la nécropole à
la fin du VIe ou au début du VIle
si èc 1 e) 2:5 à Sa i 1"lt -Laure1".t -de-Pé 1 i ssa1"l1"le c.ll "1"le se rna i 1"lt i ent
qu'un sanctuaire
rural
sans véritable rôle parc.issial,
car
importa1"lte à
desservir", E:G
ou
e1"lcc.re
à
Ma1"ldel ieu OLI
le prieuré Notre-Dame-d' Avignonet est recons-
truit au
XIe siècle sur les ruines d'un site antique aban-
d c'1"I1"fé au
IVe siècle et dont
la dernière phase d'occupation
avait revêtu un caractère religieux
(mithraeum).
Mis à
part
le choix d'un point remarquable du terroir et
la réutilisa-
24. -
Le Mahcl,
J.
(1989)
:
Sai1"lt-Marti1"l-de-Bclscheville
(Sei-
ne-Maritime).
L'Eglise,
le terroir•••
pp. cit. pp. 63-
69.
25.- Démia1"ls d'At~chimbaud, G.
(1980).
Op.
cit.
Dénlia1"ls d'Archirnbaud,
G.
(1973)
Les
fCluilles de La
Gayc.le
(Var) •
1964-1969.
Revue
d'Etudes
Ligures,
XXXVII.
(Hc.rnrnage à
F.
Be1"lclit).
pp.
83-147.
Fixot,
M.
(1986)
Les
i1"lhmnatic.1"'s
privilégiées
e1"l
Provence.
L'inhumation privilégiée du IVe au VIle siè-
cle en
Occident.
Actes du Colloque de Créteil
(1984).
Paris.
26. -
Fi xc.t,
1"1. et
Prc1ust,
J.
( 1971)
:
U1"I si t e du haut rnc1ye1"l-
Age provençal.
Saint-laurent-de-Pélissanne.
Archéolo-
gie Médiévale,
1.
p.
237.
173
tio~ partielle des rui~es aucun lien n'est établi entre les
deux occupations. a ?
Cette dégé~érescence des habitats ruraux est égaleme~t
observée
da~s
le
La~guedoc
et
not ammer.t
à
LLmel-Viel
fouillé depuis 1979 où elle est marquée par des transforma-
tions importantes:
démolition des
édifices
du
quartier
Ouest et
Sud,
suivie
d'u~e inte~se récupératio~ des maté-
riaux et
l' i~stallation de dépotoirs. es
Les
recherches
observe~t
e~fi~
que
da~s
quelques
régio~s,
la
décompositio~ du
paysage
rural
s'accompag~e
d' '.lY"! perchemer.t.
C'est
le
cas de
l'épéro~ barré du Piégu
dans le
Var
(Ve-VIe siècles),
de Lombren da~s le Gard
(fin
IVe-Ve siècles)
et de Lari~a e~ Isère
(IVe-VIlle siècle).eg
2.2.- Economie
et Société.
La désorganisation
des struc-
tures
2.2.1.- la question ethnique et culturelle
Les travaux
récents se préoccupa~t de plus en plus de
la recherche
de co~tacts
avec les
phases antérieures
et
postérieures au
moyen-àge,
s'orie~tent
davantage vers les
études socio-économiques,
paléodémographiques,
paléoenvi-
27.- Fixot,
M.,
Codou,
Y.
et Aygueparse,
L.
(1983)
Un
lieu de culte du IVe siècle à
Mandelieu
(Alpes-Mariti-
me).
Archéologie
Médiévale en
P.A.C.A.
L.A.M.M.
Aix-
e~-Provence. pp.
29-31.
28.- Rayr.aud,
C.
(1989a).
Op.
cft.
pp.
105-114.
Rayr.aud,
C.
(1989b).
~
cit.
29.- Démiar,s d'A"r~chimbaud, G.
(1980).
OP.
cit.
Charmassor"
J.
(1970)
Ur.
oppidum
du
Bas-Empire,
Lombrer..
Archéologia,
r1 Q 35.
pp.
55-57.
PC'"r~te, P.
(1989)
Hiè"r~es-sur-Amby.
Lari ria
(Isère).
Archéologie de
la France.
Trente ans
de recherches.
Catalogue d'exposition.
Galeries natio~ales
du Gra~d
Palais.
27 septembre-31 décembre
1989.
Editio~s de la
Réu~io~ des musées ~atio~aux. Paris p.
360.
174
ronnementales,
anthropologiques,
etc . . .
Aussi
nécropoles
surtout,
églises,
habitat et
paysage sOY'.t-ils d~erilis leur
terrain de prédilection.
La
systématisation
de
ces
recherches
a
permis
d'aboutir à
l'hypothèse que c'est véritablement à
partir du
Ille siècle,
à
la suite d'une pression due essentiellement
aux mouvements
de population qui
s'exercent aux confins de
l'Europe et
de l'Asie
et
liée
à
un
contexte
climatique
défavorable
et
un
déséquilibre
démographique,
que
s'amorcent
le
déclin de
l'Empire Romain et
la dislocation
du paysage antique.
D'autant d'ailleurs que c'est justement
à cette
période que
la courbe
démographique commence
sa
chute en
Gaule,
facilitant
alors ou
même
suscitant
les
premières "ir,vasior.s
bat~bat~es".
Vicller.tes
et
profc.rldes,
elles sont
à
la source,
ou du moins,
sont très étroitement
liées à
la dislocation des structures économiques,
sociales
et
politiques
que viennent,
en dernière
instance,
achever
et ruiner celles du Ve siècle.
Sources
écrites
et
archéologiques
permettent
aujourd'hui de
retracer les
grandes lignes
de l'histoire
des "grarldes
ir,vasiorls" et
de corlrlaîtt~e
avec
urIe
assez
bonne précision non seulement
leurs conséquences politiques
<fin de
la domination
romaine
en
Gaule,
naissance
des
royaumes barbares,
conquête franque,
etc.
mais
surtout
économique
<baisse
de la production,
recul
des terres cul-
tivées et
désorganisation des circuits commerciaux),
démo-
graphiques et
ethniques
<déplacements
de
populations
et
diversité des influences).
M.
Blc<ch,
déjà
en 1945,
soupçonnait
la plupart de ces
conséquences quand
i 1 écr i t
" 1 a
Romar. i a
du 1 Ve
si èc 1e
apparaissait à
tous
les observateurs comme largement dépeu-
175
plée.
Partout
les agri
deser~i déroulaient
leurs friches.
La rareté des hommes,
l'abondance des espaces vidas avaient
entrainé leurs
conséquences habituelles:
i Y"lsécur i t é
des
corluouY",icat iOY"ls,
restrictions
des
débouchés,
eY",
UY"I
mot
raley",t isseroey",t des échaY"lges."
C'est dire
cc.rnbieY"1 les "iy",vasioY"ls" dll
Ille siècle OY"lt
été bt~utales,
fâcheuses et
génératrices
d'une
situation
difficile.
Pourtant,
Y"lombrellses OY"lt
été
les
recherches,
du Ve
siècle et
en leur attribuant
la dislocation du pay-
sage aY"rt ique,
sans doute parce qu'elles ont ébranlé,
ruiné
et eY".traîY"lé
la chute
de l'Empire Romain,
ont du même coup
miY"lÎmisé la portée des "migratiorls" dll
Ille siècle.
Er. fait
nombreux sont
les travaux qui maintenant mon-
treY"lt que
les "iY",vasioY"ls" du Ve siècle OY"lt
laissé beaucoup
moins de
traces en Gaule que celles des siècles antérieurs
et
particulièrement
de la
deuxième moitié du Ille siècle.
Elles n'auraient
même rien
modifié de
vraiment essentiel
dans la
répartition et
la topographie
des villes
et des
campagnes.
Incendiées,
les villes
ont été très rapidement
reconstruites,
prouvant
ai Y"lsi que
leurs fonctions
demeu-
raieY"lt eY"lcore
indispensables.
En
campagne,
le
nombre
de
villae
détruites,
réarlléY".agées
et
les
enfouissements de
trésors monétaires sont
infiniment moins
nombreux qu'au Ille siècle. 31
30.- Bloch,
M.
(1945)
Les
invasions.
Deux
structures
économiques:
occupation du sol et
peuplement.
Annales
d'His~oire Sociale.
p.
36.
31.- Voir à
ce propos:
Agache,
R.
(1978).
OP.
cit.
Brun,
J.-P.
et alii
(1985).
OP.
cit.
Brem,
J. -P.
(1986).
OP.
cit.
Février,
P. -A.
(1981)
:
Vi Iles et campagrles des Gaules
sous l'Empire.
Kléma,
6.
pp.
359-372.
176
Ceper,darlt,
même
si
les
crises et
les diffj,cultés de
tous ordres
avaient mis la Gaule dans une situation diffi-
cile au
Ille siècle,
même si
les structures économiques et
pol i tiques c.r.t
secouées et
ébrar.lées avarlt
d'être ruinées au Ve siècle,
les structures religieuses par
contre,
pourtant
relativement récentes
et fortement
liées
au pouvoir,
sont demeurées
en place et commencent à
jouer
ur.
rÔle de
pl us er,
plus prépondérant.
D'où l'importance
toujours accrue
qu'accordent
les archéologues aux
lieux de
culte et d'inhumation. 32
Le témoignage des sépultures est en effet d'une grande
importance pour
mieux saisir
les conséquences
ethniques,
démographiques et
économiques,
que
les sources écrites,
si
elles
existent,
permet t er,t
d'appréhender
que
d'une
manière fragmentaire et donc partielle.
L'un des
traits culturels
les plus
frapparlts de
la
période mérovingienne
est en
effet
la
multiplication des
r,écropoles
re 1at i verllrlet
vastes
les
sépultures
s'organisent en
rangées plus
ou moins régulières et recè-
lent un
abondant mobilier
notamment armes,
bijoux,
acces-
soires vestimentaires,
vaisselle,
etc •.•
Ces
di fférer.tes
caractéristiques ont,
lor.gtemps,
été
ter.ues
pour spécifiquement
germaniques,
car coincidant approxima-
t i vemer.t avec
la péri.:.de des "ir.vasiorls barbares" et celle
de la conquête franque.
Elles témoignent alors de l'ampleur
de la colonisation germanique et
principalement
franque. 33
-------------------------
Février,
P.-A.
(1989b).
Q.g.
cit.
32.- Cette orientation
est aussi
liée à
la politique
de
sauvegarde du
patrimoine archéologique
basée mainte-
nant sur la prévention et
le sauvetage.
33.- Voir à
ce propos
les thèses que soutiennent
E.
Salin
en France et F.
Stein en Allemagne.
177
Cette interprétation
est aujourd'hui
largement
battue
bréche,
surtout que
non seulement
le nombre
de sites
fouillés est
devenu plus
important et
permet
une approche
plus objective
mais aussi
que
les
recherches
funéraires
intégrent
parallèlement
au travail
de
terrairl
(fc.ui Iles
stratigraphiques,
prospect i oris,
etc ••. )
des
arlalyses
anthropologiques
paléopathologiques,
et
paléodémogra-
phiques,
des
études de
rites et
pratiques funéraires.
Les
relations avec
l'environnement ne
sont
plus
négligées:
recherche de
l'habitat correspondant,
comparaison avec les
nécropoles voisines,
relations éventuelles
avec une
voie
ancienne,
une
fortification
proche,
etc •.. 34 Elles démon-
trent
la
diversité des
influences reçues,
la
complexité
ethrdque et
cul t IIre Ile,
des
peuples
"erlvah i sseurs" ,
la
relative homogénéïté
des populations de certaines régions,
surtout celles considérées comme secondaires par le pouvoir
parce que
moins
exposées
(comme
la
Basse-Normandie).3~
Sa 1 i ri,
E.
( 1939)
Le
haut
moyen-âge
en
Lorra i ne
dYaprès le mobilier funéraire.
Paris.
Salir.,
E.
(1965).
Op.
cit.
Steirl,
F.
(1974)
:
Frarlkerl,
ur.d
RClrrlarlerl irl Lc,thrirlgerl.
Studien zur
Ver und
Frühgeschichtlichen Archaologie.
Festschrift für
Joachim Werner
zum
65.
Geburtstag.
München.
pp.
579-589.
34.- A ce sujet,
v o i r :
Musset,
L.
(1965)
Les invasions.
Tome 1
les vagues
germaniques.
Paris.
Nouvelle Clio.
Mllsset,
L.
(1988)
Les mi gt~at iorls
bat~bat~es.
IVe-Ve
siècle.
LYhistoire de la France.
Tome 1
:
Des origines
à
1348.
Naissance dYune
nation.
Librairie
Larousse.
Paris.
Périr"
P.
(1981)
A propos
de publicatiorls récer,tes
concernant
le
peuplement en Gaule à
l'époque mérovin-
gierme
:
la "qllest iClr, ft~aYlque".
Archéologie Médiévale,
XI.
pp.
125-145.
35.- Voir par exemple
les recherches menées à
Frenouville
et Hérouvillette
(Calvados)
Buchet,
L.
(1978)
La
rrécrc.pole
gallc.-romair,e
et
mérovingienne de Frenouville
(Calvados).
Etude anthro-
pologique.
Archéologie Médiévale.
Tome VIII.
pp.
5-53.
178
remarquer la
réalité
des
garnisons
romaines
essentiellement dans
les zones exposées,
mêlant ·militaires
gallo-romains et
auxiliaires germaniques. 36
Elles mettent
enfin en
évidence la
persistance de
la tradition antique
que le
christianisme naissant
réduisar.t
du
même coup
les apports
proprement extérieurs et
favorisant
une uniformisation progressive des usages funéraires,
signe
d'une fusion culturelle et sans doute ethnique. 37
Decaerls,
J.
(1971)
Ur,
rlouveau
cimetière
du
haut
moyen-Age
en
Normandie.
Hérouvillette
(Calvados).
Archéologie Médiévale.
Tome 1.
pp.
1-126.
36.- Notamment à
Mont-Vireux dans les Ardennes ou encore à
Fleury-sur-Orne
(Calvados)
où
l'une
des
nécropoles
renfermait
peut-être
les représentants d'une garnison
transplantée ayant
eu pour
objectif la
défense d'ur,
gué proche.
Voir: Catalogue d'exposition:
Archéolo-
gie de
la France,
~ren~e ans
de découver~es...
~
cit.
p.
361.
Boüard,
M.
de,
Mast,
G.,
Dastugue,
J.
et alii
(1964)
Un nouveau
cimetière du
haut moyen-Age à Fleury-sur-
Orne
(Calvados).
Annales de
Normandie,
XIVe
année,
r,':02.
pp.
111-172.
37.- La nécropole
de Bulles
est
intégralement
fouillée de
1963 à
1984.
Elle
comporte 832
fosses correspondant
à
plus de 1000 inhumations s'échélonnant de la deuxiè-
me moitié du
Ve siècle
à
la fin du VIle siècle:
fin
Ve-début VIe,
les sépultures sont orientées sud-nord,
(il existe
aussi
quelques
ir,cir,ératic.rls),
fir,
Vle-
début VIle,
elles sont orientées ouest-est et
fin VIle
siècle ou
début VIlle
siècle,
elles
sont
orientées
nord-sud
(en
opposition
avec
les
premières)
avec
abserlce
tc.tale
de
mc.biliel"~.
Vc.ir:
Pél"~irl,
P.
(1980)
(dir).
La
data~ion des
~ombes mérovingiennes.
His~oriques, Méthodes,
Applica~ions. Droz.
Genève.
La nécropole
de Chambly
fouillée
pendant
deux
ans
(1986-1987)
a
déjà révélé plus de 1300 sépultures soit
environ les
2/3 du
total.
On
y distingue deux modes
d'ensevélissement
l'inhumation
en fosse
et
l'inhu-
mation en sarcophage.
Elle a
fonctionné de
la deuxième
moitié du
Ve siècle
à
la
deuxième
moitié
du
VIle
siècle.
Les
plus anciennes sépultures sont en rangées
et orientées
ouest-est.
Voir
Catalogue d'exposition.
Archéologie de
la France.
Tren~e ans de recherche•.•
Op.
cit.
p.
387.
La nécropole
de Hordain compte 300 sépultures pour la
partie mérovingienne
du cimetière.
On y
distingue 4
179
Ainsi
par
exemple,
les
études menées à
Sai~t-Martin-
de-Fontenay attestent
une
incontestable
romanisation
du
terroir au
haut-Empire comme en témoignent
l'incinération,
l'enclos funéraire
balisé mais aussi et surtout
les traces
de
cadastration
et
l'existence
d'une
importante
villa
gallo-romaine à
l'Est de
la nécropole.
A la fin du IVe et
au Ve
siècle,
la découverte de fibules en bronze
apparte-
nant selon
les fouilleurs,
à
des militaires ou à
des fonc-
tionnaires gallo-romains,
de
fibules
féminines
en
tôle
d'argent
dont
les
prototypes
se
trouvent
en
Europe
Centrale,
de
même que
des squelettes
de femmes
de haute
stature,
richement
parés et
présentant
des
déformations
volontaires du
crAne,
non
seulement
relativise
l'image
d'homogénéité globale
de la
population bas-normande,
mais
surtout met
en évidence
une pluralité d'influences étran-
gères notamment
romano-germaniques et
pontico-danubiennes,
et nuance
leur importance numérique car ces migrants n'ont
types d'inhumations:
en pleine terre,
en cercueil,
en
caveaux de
pierres jointes et en sarcophage.
Il
y a 3
sépultures à
incinération.
Voir:
Catalogue d'exposi-
tion
:
le
Nord de
la France
de Théodose
à
Charles
Martel.
Lille.
1983.
et
Catalogue
d'exposition
Archéologie de la France.•
Op.
cit.
p.
388.
Voir aussi
Démolon,
P.
(1989).
Hordain
(Nord).
L'église,
le ter-
roir.
Op.
ci~.
pp.
59.62.
Saint-Geny de
Fontenay a
été fouillé
de mars 1985 à
mars 1986
et occupe
une superficie
de
8000 m2.
Ce
cimetière est
utilisé du
Ve avant
J.C.
au VIle après
J.C.
et
compte 944 sépultures dont 880 inhumations et
64
crémations
Voir
Pilet,
C.
(1987)
A
ciel
ouvert,
treize
siècles de vie.
VIe siècle avant J.C.-
VIle après J.C.
La nécropole de Saint-Martin de Fonte-
nay.
Calvados.
Plon.
Paris.
Pilet,
C.
(sous la direction de)
(1990)
La nécropole
de Saint-Martin de Fontenay
(Calvados>
Ve siècle avant
J.C.-VIIe après J.C.
A paraître.
180
pas me,difié
le patrimoine
génétique de
la population
en
place. :ua
Les recherches
récemment menées
à
Cutry
(Meurthe-et-
Moselle)
orlt
permis de
recueillir un riche mobilier funé-
raire d'époque
gallo-romaine et
mérovingienne,
dont
tains bijoux exceptionnels dans la région semblent attester
une réelle
influence wisigothique. 39
Celles entreprises à
Lunel-Viel
(Hérault)
qui terltent
d'analyser les relations
de l'agglomération
villageoise avec
les lieux
de
culte,
d' ir.humat ie.rl et
le paysage
agraire,
indiquent
l'existence
de plusieurs nécropoles voisines se succédant dans le temps
et dont
les faciès différents évoquent de profonds change-
ments
de
mentalités
signes
d'une
influence
culturelle
étrar.gère et
ensuite d'une
progressive uniformisation des
moeurs.
La première nécropole
(Le Verdier)
située à
environ
300 m de
l'agglomération antique est
utilisée de la fin du
Ille siècle
à
celle
du Ve
siècle.
Dans sa première phase
(fin Ille-première
moitié IVe)
y
prédominent
les tombes en
cercueil orientées
nord-sud
et
de
rrombreuses
offrandes
(céramiques,
objets de parures),
dans la seconde
(deuxième moitié
du IVe
siècle)
s'imposent
urIe
notlvelle
orientation
(ouest-est)
et
des
tombes
sous
tuiles,
coffres et en bâtière,
le mobilier devenant rare,
alors que
la dernière
phase
(Ve
siècle)
consacre
la domination des
sépultures de coffres en tuiles et
la disparité du matériel
L'abarrdor,
de
cette
nécropole
correspond
à
l'apparition d'une autre
(Les Horts)
à
300 m au Sud-Ouest,.
L'étude de
la disposition des tombes,
leur architecture et
leur mobilier
montre une profonde mutation dans la manière
38.- Pilet,
C.
(sous
la directie.r.
de)
(1990).
Q,-",p:..;:.=----"cit.
pp.
91-130.
39.- Lieger,
R.,
Cutry
(Meurthe-et-Moselle),
Solman.
Chro-
niques
des
fouilles.
Archéologie
Médiévale.
XVI1.
p.
268.
181
d' i r,humer et
donc des
mentalités.
Coffres
de bois
ou en
dalles,
sarcophages,
planches à
bàtière,
ces
t~mbes sem-
blent,
à
tout
point de vue rompre avec la tradition gallo-
romaine.
Le
mobilier
(plaques-boucles,
fibules,
boucles de
ceinture)
se
rattache au
faciès wisigothique et
permet de
dater la
nécropole des
VIe-VIle siècles.
La découverte de
deux
stèles
chrétiennes
atteste
d'une
christianisation
avancée.
Un troisième cimetière se développe vers la fin du
VIe siècle
jusqu'au
milieu
du
XIXe
siècle,
autour
de
l'actuelle
église
paroissiale
Saint-Vincent.
Bier.
que
l' appari t iorl de
l'église échappe
encore à
l'arlalyse,
les
fouilleurs pensent
que l'établissement
d'une nécropole
à
cet erldroi t
suggère la présence d'un édifice voué au culte
dès le
début
du
haut moyen-àge.
Les premières sépultures
(sarcophages et
coffres en
dalles)
daterlt
des
VIe-VIle
siècles et
sont rigoureusement
identiques
à
celles
des
Horts
:
mêmes
matériaux et
techniques d'aménagement,
même
mobilier.
Entre
elles,
sont
ensuite
mises
de
nouvelles
(VIle-VIlle siècle)
qui sont en pleine terre ou en coffres
de dalles,
avec une orientation décalée vers le Sud et sans
mobilier,
signes
d'une uniformisation
des pratiques funé-
rail'~es et
des merltal ités,
et reflet
peut-être d'une pro-
fonde christianisation. 40
Enfin,
ce
type de
recherche ne
s'est
pas
beaucc'L\\P
développé darls
le sud
de la
France,
sans doute parce que
les nécropoles
mérovingiennes coïncident
ici
fréq uemmer.t
avec des
cimetières antiques et sont
précocement associées
40.- Rayrlaud,
C.
(1977)
Sarcc.phages
du
VIe
siècle
à
Lunel-Viel.
Bulletin
de la Société d'Etude Scientifi-
que de Sète,
VIII-IX.
pp.
123-133.
Raynaud,
C.
(1986)
:
Activités du Groupe archéologique
des carltorls
de LLmel
et Mauguio erl 1985.
Archéologie
en Languedoc,
1.
pp.
5-11.
Rayar.ud,
C.
(1989)
Lurlel-Viel
(Hérault).
L'église,
le terroir.•••
Op.
cit.
pp.
105-114.
182
à
des
églises.
Les
dépôts de
mobilier funéraire
y
sont
rares. 4i
2.2.2.- délabrement économique et anémie démographique
Les sources écrites,
bien que rares,
décrivent
les Ve-
Xe/XIe siècles
comme une période difficile,
où la pénurie,
la rareté des biens de consommation et
la sous-alimentation
para i sse·....t
êt re
le lot quotidien des populations,
la trame
de l'existence
matérielle des
hommes.
G.
de Tours le fai-
sait remarquer
au VIe
siècle déjà,
quand
il écrit
"il Y
eut cette
année
(en
585)
une
grave famine
par toute
la
Gaule.
Beaucc.up
faisaient
leur
pain
avec
une
farine
à
laquelle ils
mêlaient
fruits,
fleurs,
herbes
et
raci ries
pulvérisées
beaucoup
y
mêlaient
du
fCtÎY".
~'éduit
poudre.
Il
y en
a
eu beaucoup qui,
n'ayant
pas du tout de
41.- Dans cette
partie de
la France,
les sites funéraires
de cette
époque qui sont
fouillés jusqu'ici sont très
fréquemment
associée
à des
églises
(La
Gayole).
La
christianisation y
serait très précoce.
Et cela empê-
che une
différenciation très
marquée des modes funé-
raires.
Cependant
des
recherches
récentes,
comme
celles de
1.
Barbier
et M.
Fixot à Saint-Symphorien-
de-Buoux et
celles de
M.
Colardelle dans les régions
alpines,
posent
le problème
de
la
disparition
des
sépultures
sans
églises
associées
à
une
date
relativement tardive notamment au VIle-VIlle siècle au
plus tbt,
et relativisent
la christianisation précoce
des campagnes.
A ce propos voir
:
Cc,lardelle,
M.
(1'383)
Sépulture et traditions funé-
raires du
VI au
XIIIe siècle
dans les Campagnes des
Alpes Françaises.
Grenoble.
Catalogue d'ExpositioY"l:
Premiers temps
chrétiens en
Gaule méridionale.
Antiquité Tardive
et Haut
moyen-
age.
Ille-VIlle.
Musée
de
la
Civilisation
gallo-
romaine.
Lyon.
1986.
Voir
l'exemple
de
Cadarache.
p.
151.
Barbier,
1.
et Fixot,
M.
(1'38'3)
: SaiY"lt-Symphc.rieY"l-de-
Buoux.
commune
de Bonnieux
(Vaucluse).
L'église,
le
terroir•••
Q.p.
cit.
pp.
131-140.
183
farine,
mangeaient
des herbes
et mouraient
parce
qu'ils
s'er.flaierlt.
Beaucollp moururent de faim". ~s:
---
Situation difficile
donc,
qui
a
poussé
de
nombreux
paysans,
incapables de subvenir à
leurs besoins primaires à
se vendre
comme esclaves,
comme celui-ci au VIle siècle:
"Tc'llt
le
rncerlde sai t
qu' lme grarlde pallvreté et de très rnau-
vaises récoltes
m'oppressent et
,je l'l'ai
plus de
quoi me
me vêt il".
A ma demande,
tu n'as pas refusé de
me donner
quelque argent
et
un
vêtement •••
Comme
je
ne
pourrai
pas
te rendre
cet argent,
je te cède ma
liberté;
tu disposeras de moi comme de tes autt'es esclaves".~3
Les travaux
archéologiqlles récents
(archéologie funé-
raire,
archéologie
de l'habitat et archéologie du paysage)
révèlent en
effet des
conditions de
vie déficientes,
une
alimentation médiocre
et déséquilibrée,
un recul démogra-
phique serlsible,
de nombreuses
maladies et
des
terres cultivées.~4
Cepend~nt, la
situation n'est
pas partout et toujours
identique.
Certains
siècles,
certaines
régions sont
plus
touchés que
d'autres.
Et c'est
là,
la nouveauté: des par-
ticularismes temporels et micro-régionaux se dégagent
peu à
peu.
En
effet,
grâce à
une meilleure connaissance des élé-
ments de datations
(céramiques,
monnaies,
parures et acces-
soires vestimentaires . . .
à
une
analyse
plus
fine
des
sépultures
(pathologie
osseuse,
derltures,
tartres
derl-
42.- Tours,
G.
de
(1913)
Historia Francorum,
VII,
XLIV.
Edit.
Poupardin
R.
Collection
Picard.
Paris.
Réédi-
t i orl.
43.- Zeumer,
K.
(1986)
Formulae merovingici
et karolini
aevi.
Monumenta
Germaniae Historica.
L.
sect io
II,
Ber li l'l,
p.
187,
r,':'4.
Rééd i t i Ceri.
44.- Pilet,
G.
(sous la dit'ectic.rl de)
(1990).
Qp.
cit.
pp.
74-175 essentiellement.
184
taires,
orientation,
etc>,
de
l'habitat et
des
terroirs
(image et
erlv i rorlrlemerlt
du
bAt i,
analyses
paléo-écolo-
giques,
etc ••• >
et enfin
à
la multiplication des fouilles
(villes et
villages sont maintenant
impliqués dans la sau-
vegarde de
leur patrimoine
archéologique>,
une
image
de
mieux en
mieux précise
de chaque
micro-région,
de chaque
siècle se dessine progressivement et autorise des nuances.
Ainsi
par
exemple,
à
Saint-Martin de Fontenay dans
le
Calvados,4~ les
études,
se
forrdarlt
esserlt i e Il emerlt
sur
l'analyse des
dentures et
de la
pathologie osseuse
très
révélatrice de
l'état
général de
la population et donc des
conditions de vie,
distinguent
deux
phases de développement
démographique,
entre le Bas-Empire et
la fin
de la
période mérovingienne.
Au IVe siècle,
l'analyse des
dentures indique que
:
* 25 ~
des bouches
observables dans leur ensemble ne
présentent
pas
de pertes
dentaires,
contre
60
~
au
Ve
siècle,
21 au VIe et 27 au VIle.
* 15,33 ~ des
dents sont absentes4 & contre 12,9 ~ au
Ve,
12,07 au VIe et
10,96 ~ au VIle.
* 13,38
~ des
dents observées
sont
car i ées
cor,t re
8,54 ~ au Ve,
7,81 ~ au VIe et 7,32 ~ au VIle siècle.
Cette analyse
montre qu'au
Ve siècle
puis
au
VIle
siècle,
les
conditions
d'existence
des
populations
de
Fontenay semblent
s'améliorer légèrement
par rapport
aux
siècles précédents
IVe et VIe siècle,
ce qui est
un signe
45.- Le Bagousse,
A.
Metz,
F.
Azencoth,
S.
<1980>
Quel-
ques données
sur les
conditions de vie d'une popula-
tion
mérovingienne
de
Basse-normandie
(Verson-
Calvados>.
Actes
du XIVe Congrès des Anthropologistes
de Langue Française.
Genève.
46.- C'est
le
rapport entre
le nombre
total
de
dents en
place sur
arcades ou
fragments d'arcades et
le total
des dents absentes avec cicatrisation osseuse.
185
de stabilité
économique et
de progrès
sanitaires.
Ce que
cOYlfirmeYlt noy.
seulemeYlt
les Ylccmbreuses aYtomalie3 pathcclo-
giques rencontrées
dans les
squelettes
des
IVe
et
VIe
siècles notamment
la tuberculose
ostéo-articulaire et
la
scriba-orbitalia qui
est
liée
à
la mal nutrition
(carence
en fer
de l'organisme)47,
mais
aussi
l'augmentation
du
nombre de
décès de
personnes âgées
(plus de
60 ans),
la
diminution de
celui des jeunes adultes,
le redressement du
taux d'accroissement naturel
aux Ve et Vlle. 4s
Le redressement démographique qui s'amorce ici et
plus
globalement en
basse-Normandie,
contraste
avec
la
chute
très nette
constatée ailleurs,
notamment en Provence et au
L a YI g 1.\\ ed oc eYlt re
le VIe
et
le
Xe siècle.
EYlcccre que daYls
cette dernière
région,
l'anémie démographique est
beaucoup
moins importante,
les signes
de reprise paraissant y être
plus précoces qu'en Provence. 49
EYI réalité,
malgré les
légères améliorations
ici et
là,
le
haut moyen-âge
est resté
globalement
une
période
di ffici le.
Les
déficieYltes
d'al imeYltat iOYI
(décalcification osseuse,
avitaminose,
etc ..• ),
la promis-
cui té et
le manque
d'hygiène que
l'état des
habitations
favorise
(cabanes
en matériaux
périssables),
toute résistance
sérieuse aux
disettes éventuelles et aux
épidémies
(peste,
tuberculose,
dysenterie,
etc)
qu'une éco-
47.- On a
recensé 26,5 ~ de cas au VIe et aucun au Ve siè-
cle.
Ajoutons
à ces
maladies carentielles,
la spina
bifida
(déficit en acide folique).
48.- Il est
de 0,3 ~
au Ve
et variable de 0,2 à 0,6 ~ au
VIle.
Ce qui dénote d'une excellente santé démographi-
que.
4'3.- DérniaYls d'Archimbaud,
G.
(1'387b).
~cit.
186
nomie,
déjà
délabrée à
la fin
de l'antiquité,
continue à
entretenir.~o
Tous les
travaux archéologiques
soulignent
un appau-
vrissement
général des campagnes sans doute
lié à
une
insé-
curité ambiante,
une désertion
rurale,
un
rétrécissement
des surfaces cultivées,
une chute de la production agricole
et artisanale,
une désorganisation des circuits de distri-
but ion et
une évolution des structures agraires.
Ainsi
par
exemple,
les
fouilles
d'habitat
du
haut
moyen-Age,
de
plus en
plus nombreuses et ce depuis seule-
ment
le
début des
années 80,
montrent de
petits hameaux
très
instables,
mal
fixés,
légèrement construits et dont
la
durée de vie n'excède pas parfois quelques décennies.
Sujet
à
se
déplacer au
gré
des
nécessités
d'une
agriculture
extensive,
dévoreuse
d'espace qu'elle
épuise assez
vite,
cet habitat comme le matériel qui y est découvert,
témoigne
d'une économie
qui
ne peut dépasser
le stade de la subsis-
tance et
des conditions
d'existence rudes.
A
Brébières,
Proville,
Rues-de-Vignes,
dans le
Nord de
la
France,
à
Leibersheim et
Charavines à
l'Est,
Mendeville à
l'Ouest et
Cucuron au
Sud,
les fouilles révèlent
un habitat
fruste et
un équipement
(vaisselle et
outillage)
pauvre.
La rareté
des outils en fer est quelquefois évidente.~1
Cette rareté
est d'ailleurs
attestée par
les sources
écrites.
Le
chapitre 32
de
la
règle de "Saint-Benoit
par
exemple rappelle
aux moines
le soin
avec lequel
il
est
50.- Voir à
propos des
épidémies,
un
article certes déjà
ancien,
mais
très
intéressant
Le
Goff,
J.
et
Biraben,
H.
(1969)
La
peste dans le haut moyen-âge.
Annales Economies-Sociétés-Civilisations.
pp.
642-695.
51.- Voir à
ce propos,
irlfra,
3e partie,
chap.
J.
sur l'ha-
bitat rural
du haut
moyen-Age.
187
conseillé de
rentrer
leur ferralia après le travail
ôter
toute trace
de terre
de crainte
que la
roui Ile
Y"le
'-
les
rOY"lge,
et
les confier à
l'un d'eux qui en fait
chaque jour
l'inventaire et
la distribution".~e
Bien que la pratique de
l'élevage soit
presque partout
mise en
évidence grâce
au matériel qui
lui est
lié et aux
ossements
culinaires,
il
apparait
que
sa
part
dans
l'alimentation soit
relativement
faible,
peut-être
parce
que les
animaux étaient
destinés à
la production de
laine
(moutons)
ou à
la commercialisation,
ou encore parce que la
situation économique
des paysans ne pouvait
leur permettre
d'entretenir un cheptel
important.~3
Enfin,
prospections,
fouilles et analyses paléo-écolo-
giques
(palynologie,
carpologie,
anthrocolgie,
sédimentolo-
gie,
etc)
soulignent
une rétraction de l'espace cultivé,
en
révélant
un
abandon suivi
d'une reforestation
des
zones
exploitées à
l'époque gallo-romaine
et
en
n'identifiant
aucune parcelle
nouvellement
gagnée
par les
cultures
au
C'est ce qui
a été découvert
dans la forêt
de Brotonne
en Normandie,
dans les
Landes de
Cravant en
52.- Holstenius,
L.
(1957-58)
Codex regularum monastica-
rum et
canonicarum,
Y"louvelle
éditioY"1
aY"lastatiq.
de
l'édition de 1759,
Graz.
Tome 1.
p.
125.
53.- Voir à
ce propos
les études
sur la
faune
faite
à
Brebières,
à
Cucuron et
à
Charavines-Colletière
:
DemoloY"I,P.
(1989)
L'habitat rLwal du haut moyeY"l-âge
dans le nord de la France.
Revue du Nord.
DerllCl 1 OY"I,
P.
(1972).
~cit.
Jourdain,
L.
(1979)
Aspects de
la chasse au moyen-
âge en
Provence,
d'après
le matériel osseux recueilli
au cours
de deux fouilles archéologiques.
Rougièrs et
Cucuron.
La
Chasse au
moyen-Age.
Actes
du
Colloque
de Centre d'Etudes Médiévales de Nice.
pp.
229-235.
Olive,
Cl.
(1980)
:
La FaLlY"le,
étude prélimiY"laire de
la
campagne de 1979.
L'habitat médiéval
immergé de Colle-
tière à
Charavines
(Isère).
Premier bilan des fouil-
les.
Archéologie Médiévale,
X.
pp.
209-211.
188
Touraine,
ou
en Dauphiné
dans
les environs de Charavines-
Cc. 1 let ières.
._-
II.- LA STRUCTURATION DE L'ESPACE RURAL
Les rapports
étroits entre,
d' uy,e part,
la mise
ey.
place
du
réseau
paroissial
qui
s'est
progress i vemeYlt
cc.y,S t i t ué et
de façon
plus ou
moins
précoce
selon
les
régions,
entre le VIlle et
le XIIe siècle,
la pérennité des
circonscriptions ecclésiastiques
que la
généralisation de
la dîme
a r;fc.rcée eYI leur cC'Ylféray,t
Lm rôle fiscal
dès le
VIlle siècle,
et de
l'autre,
la
réorganisation des
cam-
pagnes,
sont devenues une évidence.
D'oO l'importance gran-
d issay.te daYts
les préoccupations archéologiques actuelles,
de la
christianisation,
qui est à
la source de la profonde
mutation du
monde rural et
par delà,
des lieux de culte et
d'inhumation,
surtout dans leur rôle de cristallisation,
de
fixatioYI des
limites des
terroirs et
de regroupement des
1.- La christianisation des campagne~
Le
christianisme
a
joué
un
rôle
primordial
daYls
l'évolution des
mentalités et
dans
la
réorganisation
du
paysage rural,
en décomposition depuis
les crises de
la fin
de l'antiquité
et du
début du
haut
moyen-~ge. Ses struc-
tures bien
que relativement récentes et
pourtant
fortement
liées au
pouvoir politique~4
ont été
épargnées
par
les
54.- L'empereur se
considérait comme responsable de
la foi
chrétienne,
~me de l'Empire.
Il était
paré d'un immen-
se prestige
religieux et était censé être directement
inspiré par
Dieu.
Ses
différentes interventions dans
les affaires
religieuses avaient
provoqué de nombreux
conflits
avec
les
autorités
ecclésiastiques.
Mais
depuis le
traité de
la doctrine
des
deux
pouvoirs
formulée par
Gelase 1er
(492-498)
qui reconnaît
l'au-
18'3
" i rivas i CI ris ".
C'est saris dout e ce qui
a contribué à
lui
for-
1
ger une
personnalité singulière
et à
expansion de plus en plus profonde dans
les campagnes.
Les recherches
archéologiques
actuelles
s'orientant
vers
l'étude
des
édifices
religieux
et
des
lieux
d'inhumation,
axent
leurs efforts
à
mieux
saisir tout
le
contexte historique,
c'est-à-dire erl
les mettant en rela-
tion avec leur environnement
(habitat,
terroirs,
etc ••• ) et
erl défirlissant
les traces
de la
christianisation et
les
marques de
l'antiquité tardive
et du
premier haut moyen-
~ge.
Elles
suivent ainsi
les premiers
temps chrétiens et
mesurent
progressivement
l'impact de
la religion
dans
la
conquête des
terres et des esprits,
dans
l'organisation de
la vie rurale et des terroirs.
Pourtant,
le
thème de
la christianisation
a,
depuis
plusieurs siècles,
été un objet de recherches intenses.
Ru
moyen-~ge déjà
et surtout
aux
XVIIe-XVIIIe
siècleS chaque
ordre rel igiellx,
chaque église a
tenté de reculer ses ori-
giries et
de ·justifier
ses
traditions
en
cherchant
des
preuves pouvant remonter jusqu'aux temps apostoliques.
Rinsi,
en
Provence
par
exemple,
beaucoup
d'images
tirées de
l' at~t officiel
la dévotion populaire ont
longtemps été utilisées pour rappeler une évangélisation de
la région
dès les
temps apostologiques
:
les statues
de
torité sacrée des pontifes et
le pouvoir des rois,
les
relations entre
Eglise et
Empire sont demeurées très
étroites.
L'Empereur
est soumis dès lors au magistère
spirituel de
l'Eglise,
et celle-ci
utilise les dispo-
sitions impériales
pour la vie d'ici
bas.
R ce propos
vc.ir:
FCllz,
R.,
Gui llou,
R.,
Mllsset,
L.
et
Sourdel,
D.
(1'372)
:
De l'Antiquité au Monde médiéval.
P.U.F.
Collection Peuples et Civilisations.
Paris.
pp.
7'3-85.
190
1
Lazare et
de ses soeurs sur
la façade de la Nouvelle Major
de
Marsei Ile,
les
prétendues
reliques
de
découvertes
à
Saint-Maximin
en
1279
par
Charles
de
La Congrégation
bénédictine de
Saint-Maur a,
à
sor.
tour,
mené
des enquêtes systématiques,
des reconnaissances
de reliques
de saints,
et réécrit
l'histoire de plusieurs
églises,
histoire
qui
généralement
remonte très haut dans
le temps.56
Mais c'est
XIXe,
avec
des érudits comme
A.
de Caumont,
l'abbé
Cochet en
Normandie,
le
Père de la
Croix
à
Poitiers
ou
Ed.
Le Blant
à
Arles,
que
riait
l'archéologie chrétienne. 57 Celle-ci se développe au
lende-
mai ri de
la deuxième
guerre mondiale
gr~ce
surtout,
aux
recherches et à
l'action d'hommes comme H~ 1.
Marron profes-
seur d'histoire
du christianisme
à
la Sorbonne,
J.
Hubert
professeur d'archéologie à
l'Ecole des Chartes et A.
Grabar
tous deux
à
Aix-en-
55.- La légende
véhicule que
des familiers du Christ dont
Madeleine ayant été chassés de Palestine,
peu après la
Résurrection,
auraient aborder en Provence où aussitôt
ils commencèrent
à
évangéliser les populations.
C'est
dans la
région de
la Sainte-Baume,
que La Madeleine
aurait
fini
sa vie dans la pénitence.
56.- Voir infra,
première partie,
chapitre II.
57.- Voir
les
recherches
récemment
menées
à
Saint-
Symphorien de
Buoux,
à
la Grande Bastide à
Cadarache,
à
Notre-Dame-du-Brusc
ou
à
Saint-Dalmas-Valdeblore.
Cf.
Catalogue
d'exposition:
les premiers temps chré-
tiens en
Gaule méridionale.
Antiquité tardive et haut
moyen-~ge. Ille-VIle
siècle.
Musée de la Civilisation
gallo-romaine.
Lyon.
1986.
Guyon,
J.
: Les
premiers temps chrétiens.
La Provence
dès origines à
l'an Mil •••
Op.
cit.
pp.
381-449.
Barbier,
I.
et
Fi xc.t,
M.
(1989)
:
Sai rlt-Symphorierl de
Buoux,
Commune
de Bonnieux
(Vaucluse).
L'église,
le
terroir•••
Op.
cit.
pp.
132-:L'+0.
191
PrC1VeYICe,
eYI
1954,
le
Ve
1 Y,t ery,at i ona l
d'Archéologie Chrétienne,
et enfin F.
Benoit et-Ho
Rolland
qui
effect ueYlt
les
premières
fouilles
à
La Gayole,
à
Lérins,
à
Saint-Blaise,
etc.
Désormais de nombreux réper-
toires
de
monuments
du
haut
d' i YISCl"~ i pt i OYIS
datant des
premiers temps chrétiens sont alors élaborés et
constituent aujourd'hui
une base
indispensable
pour
les
études sur la christianisation des campagnes.
Depuis quelques
années,
avec
le
développement
des
fouilles de sauvetage en milieu rural et
l'amélioration des
méthodes d'approche,
l'archéologie religieuse
connait
un
reYlouveau.
Et
la problèmatique
de la christianisation des
campagnes revient
à
l'ordre du jour; certains pensant que
les dates
généralement avancées sont assez hautes et qu'il
faudrait
vraisemblablement
les
reviser
à
la
baisse,
d'autay,t que
le signe
effectif du
triomphe du
christia-
nisme,
c'est-à-dire
l'association des
sépultures
et
des
églises,
YI'est
nettement attestée qu'au VIle-VIlle siècle,
même dans les régions longtemps considérées comme très pré-
cocement évangélisées,
notamment
la Provence.~a
Ici,
YIOUS
l'avoy,s déjà
dit,
la
légende renvoie
les
débuts
de
la
christianisation
aux
temps
apostoliques.
Cependant
la
réalité est
autre.
Les travaux récents indi-
le IVe siècle,
c'est-à-dire le concile de 314
tenu à
Arles sous la convocation de l'Empereur Constantin,
cités provençales
au mcci YIS
IOÙ six
étaient représentées :
Arles,
Apt,
Marseille,
Nice,
et
VaisoYI
( voil"~
!
58. - - -
Voir à
-
ce
-
propos
: Colardelle,
M.
(1983).
OP.
cit.
Catalclgue d' exposi t ioy,.
Les premiers temps chrétiens
en Gaule méridionale.
Op.
cit.
Fixot,
M.
(1989).
Les lieux de culte et
le terroir du
village.
L'église,
le terroir. . .
Op.
cit.
pp.
17-19.
Barbier,
1.
et Fixc.t,
M.
(1989).
~ci"t.
pp.
131-140.
192
fi g.
34).
Se
pose
alors
une
question:
1eur
miss ic,y,
d'évangélisation avait-elle
dépassé les
lirl1ites
de
-
leur
propre cité
et atteint
1 a
carl1pagYle ?
Rien de sûr pour le
moment.,
d'autant
que les
sarcophages de
Syagria
et
de
F.
Eunodius jadis
découverts à La Gayole ne présentent pas
de signes
suffisamment nets
de christianisation pour leur
prem i er emp 1CI i •
<vcdr aYIYleXe 1).
Ceux
de
Saint-Maximin,
considérés naguère
comme les
reliques de La Madeleine,
ne
sera i ey,t,
q uay,t
à eux,
que
le
caveau d'une riche famille
citadine chrétienne
qui avait
choisi de
reposer sur
ses
terres campagnardes
<fin IVe
siècle).
Certes,
c'est
là un
signe de la transmission du message chrétien dans le milieu
rural.
Mais
avait-il encore profondément atteint
les popu-
lations rurales
elles-mêmes.
Rien
non plus
ne le
prouve
Cependant
les
fouilles du prieuré Sainte-marie-de-La-
Gayole,
effectuées
aussi
bien
à
l'intérieur
de l'édifice
que dans
son environnement
immédiat
indiquent que le site
fut
occupé
dès la fin de l'Antiquité par une villa près de
laquelle s'était développée aux Ve-Vle siècles et
peut-être
même au
VIle,
une
nécropole mêlant
,
sarcophages et tombes
sous tuiles
dont certaines
étaient marquées
d'une croix,
symbole chrétien par excellence.
A Saint-Estève-du-Destel
dans le Var,
un édifice pro-
bablement chrétien
réoccupe à
la fin du Ve siècle un site
l'époque romaine.
Il organise alors autour de
lui,
un
habitat de maisons rectangulaires alignées perpen-
diculairement à
la pente et
bientôt déserté
<VIle siècle).
Aux Ve-Vle
siècles,
la
christianisation a,
en effet,
fait
d'énormes progrès dans la région,
comme en témoigne le
nombre d'évêchés
et de
monastères créés
<vctir
fig.
35>'
193
Ceperldant,
c'est
vraisemblablement aux VIle-VIlle siècles,
que la
cc.rlvers i orl des
é l i t es et des masses pays~rlY"les peut
être considérée
comme effective
et
profonde,
c'est-à-dire
avec la
disparition presque définitive des sépultures sans
église associée. e9 C'est alors le triomphe du christianisme
aussi
bien
dans les
villes qu'en
campagne.
Et
désormais
l'église devient
marquant du paysage,
un élément
de cristallisation
des terroirs,
d'autant surtout que
les
réseaux
paroissaux
commencent à se constituer progressive-
merlt.
Ailleurs,
en
Normandie par
exemple,
les
recherches
à
Hérouvi llette,
Vet'SCorl,
Giberville,
1 fs,
Boscherville,
Fr~nouville
ou Fontenay,
indiquent aussi
une
christianisation complète
à
la
charnière
des
VIle-VIlle
siècles,
date
à
laquelle,
les cimetières " au torlomes" sorlt
généralement abandonnés au profit de ceux
installés au voi-
sinage d'une
église.
Mais
il art'ive
aussi
que
l' ég lise
vienne seulement
consacrer un lieu d'inhumation:
le cime-
tière cristallise l'église.
A Saint-Martin-de-Boscherville,
c'est du
VIle siècle
en effet que date la conversion du fanum gallo-romain aban-
IVe siècle,
mais au
pied duquel
une série d'urnes
remplies d'offrandes
alimentaires témoigne
de
la
persis-
tance de
pratiques rituelles païennes jusque dans les der-
niers temps
de
l'époque
romaine,
en
chapelle
chrétienne
cristallisant
un vaste cimetière.
Cependant
la réalité du message chrétien est
générale-
ment
attestée
dans la
région dès
les IVe-Ve
siècles par
quelques traces
ténues notamment
l'apparition
de
signes
59.- Voir à
ce propos
la thèse
de Colardelle,
M.
(1983).
Op.
cit.
194
supposés chrétiens
sur les
objets
(décors
en
forme
de
croix>,
l'orientation
des tombes,
la présence d! quelques
inscriptions ou stèles portant des symboles chrétiens.
A Saint-Martin-de-Fontenay et Frénouville par exemple,
cette symbolique
chrétienne consiste,
entre autres,
en un
chrisme gravé
sur une dalle calcaire trouvée dans la villa
proche,
la
représentation d'un orant sur une plaque-boucle
de ceinture,
une représentation
gravée du
Christ sur
un
fragment
de
mo~llon calcaire réemployé en calage de fosse,
des motifs cruciformes de certaines fibules.
Les chercheurs
ont également
dégagé deux
autres marqueurs
locaux de
la
diffusion
du
christianisme,
certes
plus
tardif
(VIle
siècle>
et
qui
sont
intéressants
à
noter:
le
mode
d'inhumation en sarcophages et
l'accroissement du nombre de
sépultures d'enfants.
En effet,
l'influence
grandissante
de
la
religion
chrétienne dans la vie quotidienne des populations rurales,
est
probablement
à
l'origine
du changement de mentalité à
l'égard des enfants.
Désormais avancent
les fouilleurs nor-
mands,
avortements,
infanticides et abandons d'enfants sont
sévèrement condamnés
et
les baptêmes d'enfants faits beau-
coup plus
tôt.
De sorte que ceux qui meurent,
peuvent être
inhumés comme
tout
le monde
(adultes et très âgés>
dans le
même cimetière.
Même les
nouveaux-nés y ont
leurs petites
tombes.
C'est
sans doute
ce qui
explique
l'augmentation
très sensible du nombre de sépultures d'enfants.
Cette pra-
tique témoigne
donc selon
eux d'une christianisation pro-
fonde des populations rurales.
A
Saint-Martin-de-Fontenay,
pour
toutes
périodes
confondues,
198
individus Agés
de moins de 18 ans ont été
dénombrés.
Les
périodes les
plus anciennes
montrent
une
195
nette sous-représentation des sépultures d'enfants par rap-
port à
celles des
adultes:
15 %
environ au
bss-Empi re,
13 % aux
IVe et
Ve siècles,
22 % au
VIe et
32 % au VIle
siècle.
Ce
dernier pourcentage est,
quand même,
exception-
Ylel day,s
la rég iOYI,
car il
es t
se u 1 emey,t
de 3 % daYls le
secteur mérovingien
de Frénouville,
de 11 % à
Giberville,
13,5 % à
Hérouvillette et
de 14,5 % à
Verson.
Dans toutes
ces y.écro po 1 es,
eYI tout
cas,
il est nettement supérieur à
ceux des périodes précédentes. GO
2.- Les points d'ancrage
Les travaux
récents montrent
que
les ruines antiques
paraissent avoir
constitué des
pôles d'attraction dans le
paysage rLwa 1
il
s' ag irai t
daYls
la plupart
des cas,
plus de réutilisation
que de
continuité d'occupation
en raison
par exemple
de
l'importance du
hiatus chronologique.
Et en
ce sens,
les
exemples provençaux
assez
révélateurs
MaYldel ieu,
Saint-Estève-du-destel,
etc •.•
Mais
créat ielY,
ecu
COY,t i y,ui té
d'occupation,G1 ce
sont en tout cas des
lieux d'inhumatioYI
60.- Voir à
ce propos:
Pilet,
C.
(sous la directioYt de)
(1990).
Pilet,
C.
(1987>.
Qg.
cit.
Buchet,
L.
(1978)
La
Ylécrclpole
gallo-t~omaiY,e
et
mérovingienne de Frenouville
(Calvados).
Etude anthro-
pologique.
Archéologie Médiévale,
VIII.
pp.
5-53.
Lemière,
J.
et
Levalet,
D.
(1980)
SaiYlt-Martiy,-de-
Verson
(Calvados)
Nécropoles des
VIle et
VIlle siè-
cles.
Archéologie Médiévale,
X.
pp.
59-104.
Decaey,s,
J.
(1971)
UYI
Ylouveau
ciflletière
du
haut
moyen-Age
en
Normandie,
Hérouvillette
(Calvados).
Archéologie Médiévale,I.
pp.
1-125.
61.- Quelques études ont montré que
l'habitat mérovingien a
pu se
maintenir
sur
l'ancien
habitat
gallo-romain
notamment à
Mondeville
(Calvados).
Les
fouilles
de
1'36
ou de culte d'abord,
qui semblent diriger la nouvelle orga-
nisation des
terroirs ruraux.
Ils sont
la
marque de
la proximité
d'un habitat.
Mieux,
de
nombreux
travaux
récents
montrent
d'ailleurs
que
d'occupation d'un
habitat semble
être déterminée
par son
association avec un lieu de culte pour fixer sa marque dans
le
paysage.
C'est
prc. ba b 1emerlt
ce
qui
explique
que
plusieurs villae à
usage exclusivement
laïque,
comme Saint-
Julien-lès-Martigues
(Bouches-du-RhOne)
C'll
Pardigorl 2
(Var),
soient définitivement désertées.
Sources
écrites
et
archéologiques
remarquer que
c'est à
partir des nécropoles tout d'abord,
que se
sont
fixés
l'église et
l'habitat du haut moyen-âge,
ou encore
que l'installation
d'une église et de son cime-
tière au coeur d'un habitat ou d'un terroir,
a contribué au
regroupement des
populations et
en conséquence à
la nais-
sance du village.
2.1.- Les nécropoles
Les nécropoles
du haut moyen-âge étaient
généralement
situées hors
de l'habitat,
allx
pc.rt es
d 1.1
"village"
Oll
proches de
ses accès,
et s'étendaient sur des aires assez
vastes.
Aujourd'hui,
elles sc.rlt
les témoins les plus évi-
derlts de
l'occupation humaine,
au moins pour une partie de
cette période,
d'autarlt que
les traces de l' habitat,
lui-
Frenouville
(Calvados),
Vron
(Somme)
ou
Mézières
(Ardennes)
indiquent
des cimetières
utilisés
depuis
l'époque gallo-romaine jusqu'à l'époque mérovingienne,
sans hiatus,
ce qui atteste une continuité de peuple-
ment d'un
terroir.
D'autres études par contre mettent
en évidence
un déplacement
de
l'habitat dans le même
terroir comme
à
Lunel-Viel
dans l'hérault,
ou sur un
site tout
nouveau comme
à
Brébières
(Pas-de-Calais),
ou à
Douai
(Nord).
197
même mal
fixé,
instable
et construit
en matériaux péris-
sab 1es,
SOY"lt
très fragiles et donc très difficil~s à
repé-
rer.
Elles
sont également
le reflet
des croyances et des
comportements sociaux des populations de
l'époque.
C'est sans
doute ce
qui explique le regain d'intérêt
que
les archéologues accordent maintenant non seulement aux
Y"lécropc.1 es,
mais
surtol.lt
à
leur
environnement,
leurs
aspects daY"ls
le terroir,
la présence dans
leur enceinte ou
aux abords,
d'habitats,
d'équipements collectifs,
de struc-
tures de stockage,
d'églises,
etc ..•
Fouilles
et
prospections
commencent
à
livrer
des
témoins d'habitation,
sinon dans le site lui-même,
au moins
aux alentours
et dans
le terroir.
C'est
le cas à
Roissard
(Isère)
où
la nécropole
mérovingienne est
située daY"ls la
d c.rn i Y"le l' hab i t a t
contemporain,
à
environ
50 m
plus loin,
à
Saint-Julien-en-Genevois
(haute Savoie)
où des
fonds de
cabanes ont été repérés à
une centaine de mètres,
ou encore à
Saint-Andrieu où des prospections systématiques
révè 1eY"lt
1a
présence d'un
habitat et
d'une
église
dans
l'enceinte cimitériale
que délimite
un fosséG 2
(voir fig.
36) •
Cette proximité
d'un habitat
antérieur ou
contempo-
rain,
coincide
quelquefois avec
celle d'un
poi Y"lt
quable du
paysage
:
buttes
peu élevées
ou terrains plats
lorsque les
reli~fs manquent comme c'est le cas à Faverges
t::.~.
_
0
......
Pour Roissard et Saint-Julien-en-Genevois,
se reporter
à
:
M.
Cc.lardelle
:
1983.
Op.
cit.
Pour Saint-Andrieu;
v o i r :
Baudreu,
D.
et
Dauzat,
M.
(1985)
L'habitat
médiéval
de
SaiY"lt-AY"ldrieu,
Archéologie du Midi Médiéval,
III,
pp.
27-40.
D.
Baudreu
:
Saint-Andrieu:
Commune de Fenouillet du
Razès
(Aude).
L'église.,
le terroir•••
Op.
cit.
pp.
116-117.
1'38
<Haute-Savoie)
et à
Saint-Symphorien-de-Buoux
<Vaucluse)
ou
à
Frenouville
et Verson
dans le
Calvados&3,
ansiens che-
mins,
sources
ou cours
d'eau,
comme
à
Saint-Symphorien
eYICOre,
<chemiYI
Marseille-Apt)
CIU
à
HordaiYI
<la
rivière
l'Escaut,
axe privilégié de communication et de commerce).
Ainsi,
les recherches funéraires actuelles permettent-
elles de
se faire une idée de plus en plus précise du peu-
de
l'occupation
du sol
durant
le
haut moyen-
âge
:
deYlsité,
permanence ou rupture.
Utilisant
une plura-
lité de
sources notamment
l'enseignement des
textes,
des
plaYls aYlcieYls,
des photographies
aériennes verticales
ou
obliques basses,
l'observation des
vestiges en élévation,
ramassage de
surface
et
foui Iles,
elles
répertorient
Ylécropoles et
égl ises t~urales,
étudient
phases
et
modes
d'utilisation.
Il
apparaît dès
lors,
que
bon
nombre
de
cimetières de
l'époque mérovingienne
situés en
rase cam-
pagYle SOYlt
abandonnés progressivement
ou
de
façon
plus
rapide et
systématique,
aux
VIle-VIlle siècles,
au profit
de ceux
associés à
lme église.
Les exemples du "Chatelard"
de Faverges,
de la "GraYlde Côte" à
Roissard,
de FreYlouvi Ile
"Le Drouly",
Bastide" à
Cadat~ache,
SOYlt,
à
ce sujet,
assez révélateurs.
Leur disparition
est sans
doute à
1 iet~ à
la fi xat iOYI du
réseau paroissial.
La communauté
enterre alors
ses morts
autc.ur de
l'église qui devient
le principal
point de fixa-
t iOYI du gt~oupe.
63.- Faverges
et
Saint-Symphorien
occupent
des
buttes,
alors que Frénouville et Verson sont en plaine.
Voir:
M.
Colardelle
1'383.
Op.
cit.
-
1.
Barbier et M.
Fixot
1'383a.
Op.cit.
-
1.
Barbier et M.
Fixot
1'383b.
Op.cit.
Pour Frénouville et Verson,
voir note 61.
199
Bien d'autres
cependant
vont
perdurer,
mais en cris-
tallisant
une église,
comme à
Montbrison-sur-Lèz~DrOme)
ou
au Mont
d'Auvet
(Haute-SaOne)
(voir
fig.
37).
Ce
qui
conduit à
supposer que
ce sont
les morts qui ont fixé
les
non les fidèles qui ont regroupé'
leurs défunts
autour d'un sanctuaire6~.
Cette
association
symbolise
le
triomphe du
christianisme.
Pourtant
la présence d'une cha-
pelle sur
le lieu
d'inhumation n'est
pas tellement
néces-
saire au
rituel chrétien.
Car la procession funéraire peut
s'arrêter dans
une église
voisine
pour
II y,
c.ffice
puis
reprendre son
chemin jusqu'au
cimetière et
le
défllY"it.
Ceci nuance
bien sGr
les hypothèses
plus
ou
moins
implicites du caractère païeYI des cimetières " au tc'Ylc.mes" de
l'époque mérovingienne.
La nécropole
n'est
pas
seulement
un
poi Y,t
qlli
marque le
paysage et
signale un
habitat
proche,
elle est
aussi
UYI
élément essentiel
de cristallisation
de
l'espace
rura 1.
Elle n'accueille
pas seulement
1es
défllYlt s,
aussi aux
vivants refuge
et
sécurité.
Parce
que
jugée
sacrée,
toute
violence y
est
banie,
les
hommes d'épée ne peuvent ni y
poursuivre les fugitifs,
ni
y
lever des
taxes par la force,6~ de sorte que nombreux sont
à
cette
période les cimetières habités.
En Touraine,
Maine
les actes de donation des XIe-XIIe siècles indi-
quent clairement
que plusieurs
cimetières
abritaient
un
64.- Voir sur ce sujet
1989.
Op.
cit.
pp.
192-
193.
tr·
65.- Cf.
Zadora-Rio,
E.
(1989)
:
La
topographie des
lieux
t
d'asile dans
les campagnes
médiévales.
L'église,
le
'terroir•••
~ci t.
pp.
11-16.
200
habitat
permanent
(maisons paysannes,
bâtiments ecclésias-
tiques,
jardins,
etc . . . >.
Aussi
étaiey,t-i Is
gé..,r,éra 1emeYlt
très vastes.
En effet,
car la restriction des enclos cimi-
tériaux,
liée
aux
iYlterdictic'Yls
des statuts sYYlc.daux,
est
un phénomène relativement tardif
(XIIIe siècle>.66
Certaines sources
écrites de la fin du haut moyen-âge
font
remarquer
une densité
de constructions à
l'intérieur
des cimetières telle qu'il
fallait
alors enterrer les morts
"sous les
pc,rtes des
ma isc'YIS "67 ou qu' il
falla i t . détru ire
plusieurs tombes pour bâtir d'autres maisons. 6a
Ces travaux
récents rendent
progressivement compte de
la répartition
des lieux
d'inhumation dans
le fiYlage,
de
leur génèse,
de
leurs
rapports avec l'environnement et
le
bâti,
autorisant
alors une approche nouvelle de l'histoire
du peuplemey,t
et de
l'occupation du
sol dans
toutes ses
formes
(dispersion
ou regroupement,
rupture ou pérennité>.
assez
( sllrtc.ut
les
fouilles>
et
en conséquence
que des
hypo-
thèses de
travail
les modalités et
l'impact véritable du
de
cristall isat iOYI
et
d' orgaYtisat iOYI
de
l'habitat,
de
structuration de
l'espace rural autour de la
nécropole,
demeurent
eYlcc.re flous.
Par cc.y,tre
le rÔle de
l'église est de mieux en mieux
perçu.
55.- Voir Portal,
O.
(1971>
:
Les statuts synodaux français
au XIIIe
siècle.
Tome 1
Les statuts de Paris et
le
Synodal de l'Ouest.
Paris.
pp.
157-159.
57.- Il s'agit
d'un texte catalan de 1055 qui
intéresse le
cimetière
de
Saint-Boide
Llobregat,
cité
par
Bonnassie,
P.
(1975>
La Catalogne du milieu du Xe à
la fin du XIe siècle.
Toulouse.
p.
555.
58.- Voir Musset,
L.
(1955>:
Le
cimetière
dans
la
vie
paroissiale
en
Basse-Normandie
(XIe-XIIe
siècle>.
Cahiers Léopold Delisle,
XII.
p.
25.
Il
Y
donne
l'exemple
de
Saint-Germain-La-Blanche-
Herbe en Normandie.
201
2.2.- Les églises rurales
--
C'est à
la charnière des Vile-Ville siècles,
alors que
triomphe
le
christianisme,
que
sont abandonnés,
dans
la
quasi-totalité des régions françaises,
la plupart des cime-
tières " au tc.nomes"
situés erl
rase campagrle,
au profit de
ceux associés
à
une
église,
généralement
paroissiale.
Ce
transfert
ne
semble
pas
avoir
été
brutal.
Quelques
exemples,
notamment
en Normandie,
ont en effet montré que
les inhumations les plus récentes de ces nécropoles présen-
tent
les mêmes caractères que
les plus anciennes sépultures
découvertes autour des églises de l'habitat correspondant
Frenouville,
Hérouvillette,
Saint-Martin-de-Fontenay.
Ce
qui
laisse
penser
que
les
cimetières
de
plein
champ
n'étaient
plus
alors essentiellement
païens,
tout
au moins
dans leur
dernière phase
d'utilisation.
Ceux qui ont
per-
duré,
ont reçu une chapelle,
qui
fixe alors et
parfois pour
longtemps lieu
de culte,
d'inhumation et habitat.
Certes,
quelques cimetières,
bien qu'en ayant cristallisé une,
ont,
tout de
même disparu à
l'aube des temps carolingiens,
sans
doute,
parce que celle-ci était hors du contexte paroissial
proprement dit.
C'est
le
cas de
la chapelle funéraire de
Tavers
(Loiret)
établie au
milieu d'un
cimetière
du
Ve
siècle.
Au
début du
Vie siècle,
elle est
arasée et rem-
blayée et s'érige alors sur ces ruines un édifice à
abside,
bientôt abandonné
en même
temps que
la nécropole
(VIle-
Ville si èc 1e )
(vo i r
fig.
38).
Identique aussi
serait
le
cas de ces chapelles funé-
raires privées
attestées à
cette époque comme Saint-Roman-
d'Albon
(DrÔme)
identifiée à
l'endroit ou se tint
en 567 le
concile d'Epaone et dont on pense qu'elle appartient
pro ba-
2()2
blemey,t à
la nobilitas
du VIe siècle69•
Elles ont
joué un
rÔle importaYlt
dans la
christianisation des
campagnes et
sans doute
dans l'organisation
des terroirs,
et ce,
avant
que ne
s'achève l'installation
de l'essentiel
du
réseau
paroissial.
Elles
montrent,
en conséquence,
l'impact et
le
rÔle des classes dominantes dans
le maintien des traditions
gallo-romaines et
la poussée
de la religion chrétienne en
.
milieu rural
le caveau
de Saint-Maximin,
la chapelle de
la Gayole
(Var),
etc •..
Certaines de
ces fondations privées ont été transfor-
mées en église paroissiale et sont devenues par la suite un
point d'ancrage
pour l'habitat.
N'est-ce pas
le
cas
de
Montcy-Saint-Pierre
de
Saint-Pierre-de-
Perrusson
(Indre-et-Loire)
ou du
Louvres
(Val
d' coise)
Coll
des tombes
mérovingiennes riches
en mobilier ont été ins-
tallées
autour
d'une
église
funéraire
privée,
deveYlue
ensuite église paroissiale et organisant
les terroirs alen-
tcours70 •
Par ccoY,t re,
celles qui n'ont
pu changer de statut ont
généralement disparu
à
la fin de l'époque mérovingienne ou
début de l'époque carolingienne: Saint-Julien-en-
69.- Colardelle,
M.
1983.
Op.
cit.
p.
526.
70.- Voir à
ce propos
Périy"
P.
(1977)
A Pl"~OPCIS
des trouvailles
al"~chéo
logiques effectuées
en 1903
à
l'emplacement de l'an-
cienne église
de Montey-Saint-Pierre
(Ardennes),
une
riche tc.mbe
flméraire du VIlle siècle,
Revue Histori-
que Ardennaise,
y,'::OX 1 l,
pp.
17-32.
Lelong,
Ch.
(1977)
:
Sépulture mérovingienne de Perru-
son
(Indre-et-Loire).
Archéologie Médiévale,
VI,
pp.
17-20.
Aubrun,
M.
(1986)
La paroisse en France.
Des origi-
nes au XVe siècle.
Paris.
<Haute-Savcde) ,
Chassey-les-Montbozon
<Haute-
Savoie)
ou Hordain
(Nord)71
(fig.
39).
Progressivement donc,
les nécropoles
de plein
champ
sont abandonnées
et
les inhumations sont désormais instal-
lées dans la terre con~acrée qui
jouxte une église,
surtout
celle qui sert de chef-lieu de paroisse.
Phénomène de mode,
parce que
les usages
funéraires se
sont
uniformisés
par
imitation progressive
du modèle
urbain
-
déjà
christia-
nisé -
ou
signe d'une
christianisation accomplie des cam-
pagnes favorisée
par le
nombre sans
cesse croissant
des
missionnaires,
des
ermites et
des communautés religieuses
qui multiplient alors les créations d'églises,
ce transfert
parait en
tout cas
effectif presque
partout en France au
VI l le siècle.
Dès lors,
les lieux de culte,
encadrant
les fidèles et
recevaY'lt
les
autc.ur
d'eux,
dans un enclos généralement
bien délimité,
les morts
et
les
vivants.
Désormais,
l'église s'est totalement sub-
stituée à
l'initiative familiale et
privée en matière funé-
71. -
Vcdr
Cc.lardelle,
M.
:
1983.
gp. cit.
Colat~delle, M.
(1977)
La basi 1 ique fllY'lét~aire Sai Y'lt-
Martin
à
Saint-Julien-en-Genevois
(Haute-Savoie).
Archéologie
Médiévale
dans
La
région
RhOne-Alpes.
pp.
17-20.
Catalogue
d'exposition
Des
Burgondes
à
Bayard,
1000 ans de
moyen-âge,
C.R.H.M.G.I.
Grenoble,
1981,
p.66.
Odouze,
J.-L.,
(1974)
L'église palée.
chrétieY'IY'le de
Chassey-les-Montbozon
(haute-SaÔne).
Actes
du
9ge
Congrès Nat ional
des Sociétés Savantes,
BesaY'lçc'Y'I.
pp.
43-53
204
La
réalisaticon
d'enclcos
ecclésiaux
in
circuitu
ecclesiae -
est
1 iée à
l' asi le et
l' immurü té qui..dès le Ve
siècle déjà
scont attachés
à
ces
édifices.
Les
sClurces
écrites permettent
de suivre l'évcoluticon de cette pratique
qui semble
d'ailleurs se
dévelcopper lcors
de la
"Paix de
Dieu" et
de "la
Trêve de
Dieu".
C'est sans dcoute à cette
épcoque que
date,
dans
de ncombreuses
régicons,
la présence
permanente d'habitats
dans
les
enclcos.
Les exemples alsa-
ciens,
catalans,
gasccons,
lauragais,
etc . . .
en témcoignent
1 argemeY"lt et
fcont
apparaître par ailleurs que l'église est
deveY"lue eY"lt re
le VIlle et
le XIe siècle,
l'élémeY"lt
le plus
marquant
qui
structure
le
paysage
rural
et
l'habitat à
partir du circuitu ecclesia. 72
Apparaît alcors
le ncouvel
intérêt que les archécolcogues
acccordeY".t à
l'église et à
scon envirconnement,
dans
le cadre
de l'histcoire
du peuplement
et de
l'coccupaticon des scols,
écl a i raY"lt ai Y"lsi
et
prcogressivement
la délicate questicon de
la genèse
des lieux de culte et du village,
de leur évcolu-
t icoY". et
de leurs
rappcorts:
le
rôle des
églises dans la
fixaticoY"1 de
l' habi tat et
la
structuraticon
de
l' espace-
rural,
avant
le phéncomène castraI.
Aussi,
pcour mieux analy-
ser leur
répartiticon dans
les fiY"lages,
immé-
diats,
leurs
fcormes
architecturales,
leurs
avec le
cimet ière,
l' habitat et
le tert~cdr agricc.le,
cette
ncouvelle apprcoche
cconjugue-t-elle les
dconnées des textes,
72.- A ce
prcopcos,
vcoir les travaux du grcoupe 3A du 8.0094,
les articles
cconcernant
l'Alsace,
le Languedcoc,
Tcou-
raine,
Maine,
Anjcou
et
l'Auvergne
dans
Fixcot,
M.,
Zadcora-Rico,
E
1989.
Op.
cit.,
vcoir aussi
les ccommu-
Y"lÎcat icoY"ls ccoY"lcerY"laY"lt
ces rég iCIY"ls
à
l' c.ccasicoY"1
du 3e
Congrès International
d'Archéologie Médiévale
tenu à
Aix-en-prcovence,
les 28-29 et 30 septembre 1989 sur le
thème
:
La
Topographie religieuse
et
l'environnement
des ég 1 i ses.
205
des plans cadastraux,
des prospections aériennes et au sol,
des fouilles,
etc •.•
--
Certes rares
et encore
abseYltes daYIs
de
Ylc.rnbreuses
régions,
ces
recherches
i Yld i q uey,t
déjà,
essey.t i e Il ement
dans le Midi
pour l'instant mieux étudié,
qu'entre le VIlle
et
le
XIe siècle,
les lieux de culte sont de plus en plus
act ifs,
rna i s
encore dispersés dans le paysage
d'autant d'ailleurs
que l'image
paroissiale se dégage mal
et que
funéraire reste
toujours parcellisée.
Cependant,
progressivement,
et selon des modalités diverses
et
pas
encore bien
élucidées,
l'église
fixe
défunts
et
fidèles et semble être à
l'origine de la constitution d'une
des premières
formes de
regroupement des
pc.pulat iOYIS
et
d'organisation villageoise
les "Yloyaux
précastraux ". 73
Les études
menées dans
le bassin de l'Aude,
indiquent
en effet que les sites d'églises précastrales se présentent
sous d i vet~ses
formes,
en fonction de leur contexte géogra-
phique
zones fossoyées circulaires entourant
les lieux de
culte,
structures
ruinées en
sèches,
cOYlservées
dans leur
environnement
immédiat,
position dans les plans
d'agglomérations actuelles permettant de percevoir le noyau
origiYlel daYls
la genèse
du village,
églises disparues et
restées en dehors de toute agglomération,
etc .•.
Elles font
remarquer par
ailleurs,
que
cet
habitat
précastral
est
73.- Ce terme
est
fréquemment
utilisé par
les chercheurs
languedociens,
notamment
par D.
Baudreu pour désigner
cette tentative
d'encadrement,
de
regroupement
des
fidèles
autour
de
l'église
et
d'organisation
des
terroirs ruraux
d'av~nt le
processus castraI,
qui au
XIe siècle,
commence à
concurrencer très fortement
et
même à
modifier
profondément
la
structuration
par
l'église.
Baudreu,
D.
L'habitat
médiéval
en
Bas-Razès.
Le
paysage monumental
de la
France•.•
Op.
cit.
p.
452-
458.
206
caractérisé par
la dispersion
ou plutôt
la nébulosité et
par la
ténuité des
traces,
sans doute parce que_construit
eYI matériaux
périssables.
Ai y,si
à
Sa i nt -Et i eYlYle
(Aude)
prospections aériennes
et au sol montrent
un enclos circu-
une église
dont
il ne reste aucun vestige
ey, surface,
et
un
cimetière à
l ' i Y,t ér i eu r
et
aux abords
duquel s'organise
un habitat
dont
la
nature reste encore
imprécise et
qu'atteste uniquement
la présence de tessons
de céramiques des XIe-XIIe siècles.7~
Significatifs à
ce propos,
sont
les exemples étudiés
dans
le
Bas-Languedoc notamment à
Carcarès,
Gignac,
Adisse
et "le
Castellas,
Saint-Martin-de-Valredonès,
Dassargues,
Redessan,
Sainte-Cécile-de-la-Melouse,
qui
Y,OY,
se LII emey,t
prennent
la
mesure de
la christianisation
des
campagnes
précastrales,
tentent
de saisir
l'image paroissiale et en
conséquence de
cerner l'éventuel retard de la campagne sur
la
ville,
ma i s
SLIt~t out
assez
clairement
l'amorce
d' uy,e
concentration
de
l'habitat
aLltoLI·r~
de
l'église et de son cimetière.7~
Le cas
de Carcarès
(Hérault)
illustre bien ce phéno-
mène.
Mentionnée
avec une villa dès 972 par les textes qui
font
remarquer
par ailleurs
sa place
privilégiée dans le
paysage,
son
perchement et
son importance
car
dOtée
de
droits ecclésiaux
(dîmes,
prémices)
et ayant sous sa dépen-
dance une
église
(Saint-Jean)
implantée dans
le même ter-
Saint-Martin-de-Carcarès,
devenue
deuxième
église
paroissiale cristallise
autour d'elle,
UY.
cimet ièt~e,
LIY,
74.- Baudreu,
D.
Saint-Etienne,
Commune
de Lasserre-de-
Prouille
(Aude).
L'Eglise,
le terroir, •••
Op.
cit.
p.
117.
75.- Voir Fixc,t,
M.
et
Zadc.ra-Rio,
E.
(dir)
1989.
9-2..:0_
ci t .
essey,t i e Il emey,t
pp.
120-129
207
habitat
(mansiones)
certes encore lâche et sans doute for-
t i f i é et
un terroir agricole
(potager ou verger)._
Ailleurs,
en
Catalogne par exemple,
c'est
globalement
le même phénomène qui
semble avoir favorisé
le regroupement
des populations
et
la
naissance des
villages ecclésiaux.
Cette r,ouvelle
forme d'habitat qui se développe essentiel-
le Xe
et
le XIe siècle y est désignée par le
terme de sacraria,
c'est-à-dire un espace sacré et
protégé,
d'un rayon
de 30
pas autour
de l'église
paroissiale
et
placé sous
la sauvegarde
divir,e.
Les
paysar.s,
pour
fuir
l'insécurité due
essentiellement à
la montée des violences
liées à
l'instauration de
la seigneurie banale et à
la mise
en place
des premières
structures féodales et recherchant
la
prot ect i or,
surnaturelle
que
cor,fère
l' ég 1 i se,
y
construisent des
édifices,
d'abord
pour y
abritet~
leurs
prov i s i or,s
(céréales,
v i rd
puis
pour
leur
servir
d' habi tat ior,s. "7G
Ce phénomène
de concentration
de l'habitat
dar,s les
"cercles de
Paix" des églises -
"Ensagrerament"
_ 7 7 ,
ar,té-
rieut~ au
processus castraI,
est
étudié
dar,s
d'autres régions notamment
en Alsace,
en Auvergne,
etc ..
La
documentation écrite
et archéologique
encore très limitée
rIe permet
pas pOUt~
d'en suivre le processus et
d' er, sa i s i t~
les r.lodalités,
encore moins de constituer des
modèles.
76.- Bormassie,
P.
(1975)
La Catalogne du milieu du Xe à
la fin
du XIe
siècle.
Croissance
et mutations d'une
société.
Toulouse.
Voir aussi
sa communication lors du 3e Congrès Inter-
national
d'Archéologie
Médiévale
tenue
à
Aix-en-
Provence,
les 28-29 et 30 septembre 1989.
77.- Ce terme est fréquemment
employé par P.
Bonnassie pour
désigr,er ce
phér.omèr.e.
Il
vier,t
de
sagrera,
terme
catalan de sacraria.
208
Les
recherches
systématiques
menées
à
l~
VallY'lage
(Gard)
assoc i ay,t
données textuelles,
de
terrain en
témoignent 7B •
Bien
qu'indiquant des tentatives
des populations rurales autour de l'église
dès le
proto moyen-Age
(Vlle-IXe siècle),
une forte crois-
sance du nombre d'habitat à cette époque et surtout aux Xe-
XIIe siècles,
biey, qu'ayaYlt
constaté l'achèvement du pro-
cessus dès la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle,
elles ne parviennent ni d'en suivre les étapes,
ni de mesu-
rer
l'importance
réelle du rôle de
l'église dans la genèse
villageoise:
s'est-elle
surimposée à
un habitat
préexis-
tant
(une
villa par exemple)
et en conséquence a
pérennisé
l' occupat iOYI 1 ou est-elle uy,e créat iOYI l au tOYIOme" c'est-à-
.,
0.-
dire hors
du contexte bAti et alors,
elle estvl'origine de
la fixation des populations et donc de la naissance du vil-
lage 1 79 Les textes,
généralement tardifs,
ne décrivent
pas
les modalités de la genèse villageoise mais constatent seu-
lement
la
fin du
processus.
Et
les fouilles
sont encore
rares.
Et
quand elles existent,
elles rencontrent des dif-
ficultés pour
dater la céramique des VIle-VIII et même
IXe
siècles. Bo Des efforts sont encore à
faire dans ce domaine.
78.- Parodi,
A.,
Raynaud,
Cl.
et
Roger,
J.-M.
(1987):
La
Vaunage du
Ille siècle
au
milieu
du
XIIe
siècle.
Habitat et
occupatioy, des
sc,ls.
Archéologie
du Midi
Médiéval.
V.
pp.
3-59.
79.- Ainsi
par exemple,
les églises de Saint-Saturnin et de
Livière ne
semblent
pas
être associées
à
un habitat
préexistant,
contrairement
à
l'église
Saint-Cosme et
Saint-Damien intégrée
au terminium
de la villa Bruus
ou l'église
Saint-Dionisy associée à
sa création à
la
villa
Veum.
Vcoi}-~
Pa}-~odi,
A.,
Rayy,aud,
Cl.
et
Roger,
J. -M.
1987.
QP-.
ci t.
pp.
15-22.
80.- Des progrès
énormes sont
accomplis
depuis
quelques
années: création
de la
CATHMA.
Voir
par exemple
CATHMA :
1986.
La
céramique
du
haut
moyen-Age
en
France méridionale
éléments
comparatifs
et
essai
d'iYlterprétatioYI.
La Ceramica Medievale nel mediterra-
209
Il apparaît
erl tout
cas,
au
travers des
-wecherches
menées çà
et
là
en France,
que
la
fi xat ior.
du
réseau
paroissial,
ou
plus exactement
la constitution d'un terri-
toire paroissial
fait
vraisemblablement
de façon progres-
sive en
raison de
la fonction baptism~l~, de l'obligation
de l'assistance
dominicale,
du
pa i emerlt de
la dîme et du
droit d'irlhumer,
a
permis
à
l'église
d'encadrer puis
de
regrc.uper ses
fidèles autour d'elle,
d'être à
l'origine de
la
de
villages
et
enfirl
de
l'organisation du
paysage rural
avarlt
la "révolut ior. cas-
traIe" •
lieu de
culte,
lieu d' irlhumatic.rl et
lieu
de rassemblement
l'église est
dever,ue à
partir du
VIlle siècle,
l'élément
le plus marquant du pay-
sage rural
français.
Mais l'avènement du chateau et
la mise
en place
des premiers
castra perturbent
proforldémerlt
ce
schéma de structuration de l'espace rural.
Ils marquent
une
période de
réels changements.
Une nouvelle réorganisation
du paysage s'ébauche.
Mais les églises résistent à
la trame
castra le.
Certaines,
transférées ou pure-
ment et simplement absorbées.
2.3.- Mottes et enceintes castrales
" C'est
au
temps
de
Charlemagne,
que,
l'histoire
des
campagnes
s'éclaire".B1
La
erl effet,
a
légué
très précieux
pour
l'histoire rurale:
registres des rede-
neo occidentale.
Actes du
congrès de
Sierlrla-Faerlza,
Florence.
pp.
27-50
81. -
Duby,
G.
(1977)
L'économie rurale
et
la
vie
des
campagnes dans
l'Occident
médiéval,
Tc.me l,
IXe-Xe
siècle.
Flammarion.
Paris.
p.
61.
210
vances,
polyptiques,
capitulaires,
chartes,
etc.
Ils rer,-
sei grlent sur
l'infrastructure sociale
et
écorlortlique
des
domai ries,
sur
le statut
juridique
des
manses,
sur
les
structures et
l'organisation des habitants et des terroirs.
Données textuelles
et archéologiques
se
conjuguant,
l'époque carolingienne,
les campagnes sont
domi rlées par
les grarlds
propriétaires,
dont certains,
les
plus riches,
possèdent de
grands domaines
<curtis,
villa}
éparpi lIés dar.s
l'empire.
Ces domaines constituent
le type
pr i rlc i pa 1 de
l'exploitation agricole:
champ de dimensions
exceptionnelles compte
tenu des rendements faibles,
vastes
étendues incultes pour la chasse et
l'élevage -
des chevaux
surtout -
attributs essentiels d'une aristocratie guerrière
~ ~ ~ . Mais, à coté de ces grands propriétaires,
il en
existe d'autres,
pl us mc,destes,
darls
leur
alleu.
Ces grandes
propriétés cependant,
g érléra 1 emer.t
dépourvues de
véritables
défenses.
au
plus,
leul"~
IcClur" est-elle
er.ceir.te d'urie
palissade de bois,
avec un
portail de
pierre,
comme c'est
le cas à
Annapes
<Nord}.
Ce
type de fClrt i ficat iorl ri' est erl rier. compal"~ab\\~·· aux châ\\teaux
qui apparaissent vers l'an Mil.
Erl effet,
aux environs
de
l'an Mil,
au moment où les
structures politiques
du monde carolingien s'écroulent,
le
pays se
brise en
principautés d'abord,
qui,
erlsui te,
se
fragmentent
en
une multitude
de petites
unités
territo-
riales dirigées
par une
aristocratie foncière déjà déten-
trice de
beaucoup
de
terres
et
de
main-d'oeuvre.
Ces
nouveaux
pouvoirs
qui s'installent,
prennent appui sur les
châ\\teaux
<mottes
castrales et enceintes rudimentaires}
qui
se mul tipI ierlt
alors et
jouent désormais,
du fait
du droit
211
banal,
un
rôle de plus en plus fondamental
dans la réorga-
nisation des campagnes.
Ce processus
castraI est
lié essentiellement au fait
mil i t a i t~e et
politique,
c'est-à-dire
à
"l'àge féodal".
Erl
effet,
l' irlstabi 1 ité
mi 1 itaire
et
la
désagrégation
des
structures politiques
carolingiennes ont
conduit
les sei-
gneurs locaux à s'emparer des droits royaux.
Ce sont désor-
mais eux qui
lèvent des troupes pour se protéger contre les
assauts ennemis,
la justice
sur
les
terres
qu'ils contrôlent.
Ils ont
usurpé le
pouvoir de
ban,
et
même quelquefois
de monnayage
et
imposent
sur toute leut~
chàtellerlÏe
leurs
ex i gerlces
fiscales
et
écorlorll i q ues
(péages,
par
exemple).
Ils
ont,
en
définitive,
à
t i t r e
privé,
le pouvoir de commander et de punir.
L'exercice de
ce pouvoir,
nous l'avons
dit,
repose
essentiellement sur
les chàteaux
dont
le
nombre ne cesse
d'augmenter,
surtout
à
la
fir. du
Xe
siècle
et
au
XIe
siècl e.
erl
a
recerlsé
près
d'une
quarantaine
(mottes et
enceintes rudimentaires)
dans
le Cinglais,
une
petite région
de Basse-Normandie,
presque tous situés non
pas au
centre des massifs forestiers,
mais à
leur bordure,
à côté des friches et des bois,
c'est-à-dire entre la forêt
et
les
terres de vieille colonisation. sa En Provence,
dans
la campagne
d'Apt,
il
en dénombre
une trentaine,
r.ombre
considérable pour un petit territoire,
et qui
illustre bien
l'émiettement du
pouvoir banal,
la concurrence et
la ten-
sion existant dans un monde rural
qui se peuple et se réor-
ganise83
(voir fig.
40).
En Charente,
A.
Debord en a
inven-
82.- Fixot,
M.
(1968)
Les fortifications de terre et
les
origines féodales dans le Cinglais.
Caen.
CRAM.
125 p.
83. -
Fi xot,
M.
(1979)
La cor.struct i orl
de chàteaux
darls
la campagne
d'Apt et
de Pélissanne
du XIe
au XIIIe
siècle.
Archéologie Médiévale,
III-IV.
pp.
245-286.
212
torié 88
à
partir
des
textes
seulement,
dont
12
sont
d'avant
l'an
Mil,
60
du XIe siècle et
16 du
XII~ siècle84
(voir fig.
41).
Dans
le Mâconnais,
dans un
rayon
d'une
trentaine de kilomètres seulement,
12 châteaux s'organisent
dont 2
pour le
Comte de
Mâcon,
4
pour celui de Chalon,
1
pour l'abbaye
de Cluny
et
le reste appartenant à des sei-
gneurs indépendants. 8e
Avant tout,
instrument de
domination et
centre d'un
pouvoir,
ces
fortifications sont
individuelles,
c'est-à-
dire élevées
pour un
seul
homme
(le
seigneur)
et
ses
fidèles.
Le
modèle caractéristique
est
la
motte castrale
(voir fig.
42),
construction
essentiellement en
terre et
bois,
donc
très
vulnérable,
parce
que
l'ennemi
peut
l'incendier,
mais
aussi très
facile à
rebâtir.
D'autres
fortifications,
notamment
les enceintes rudimentaires s'en
rapprochent.
Leur
forme
la plus simple et
la plus générale
est circulaire. 8G
Les recherches
archéologiques des années 60 et 70 ont
à ce propos permis snon seulement de dégager une typologie,
de suivre
l'évolution du
château,
de sa genèse à
la nais-
sance des grandes castra de pierre,s7 mais aussi d'analyser
Démians d' Archimbaud,
G.
et Fixot,
M.
(1977)
:
L'orga-
nisation
de
la
campagne
en
Provence
Occidentale.
Provence Historique.
Tome XXXVII,
fasc.
107.
Fixot,
M.
(1975)
La motte
et
l'habitat fortifié en
Provence médiévale.
ChAteau-Gaillard.
VII,
Caen.
84.- Debord,
A.
(1984)
La société laïque dans les pays
de la Charente.
Xe-XIIe siècle.
85.- DUBY,
G.
(1988)
:
Histoire
de France.
Le moyen-Age.
987-1460.
Hachette.
357 p.
86.- Voir le
Colloque de
Caen sur
les fortifications
de
terre en
Europe Occidentale du Xe-XIIe siècle.
Arché-
ologie Médiévale,
XI,
1981,
surtout
pp.
39-71 et 6-38.
87.- Voir
les recherches entreprises dans le Cinglais,
Les
pays Charentais et en Provence.
Voir l'article de syn-
thèse de
Zadora-rio,
E.
(1985)
Essai de
typologie
213
la
ré part it ioy,
géographique,
les
COYld i t i OY'S
locales
d'implantation,
les rapports avec un établissement ancien:
réemploi d'une
enceinte
ou
d'un
éperon
protoh istot~ique
comme à
Millancay
<Loire-et-Cher),
réoccupation d'un lieu
sa i nt,
d' u YI
lieu de
culte,
d'une
chapelle de
pélerinage
comme à
Vergy,
Mont-Saint-Jean
<Bourgogne),
d'une
curtis
comme
à
Doué-La -FOYlt a i Yle
<Calvados)
à
Villejoubert
<Charente),
attestaYlt
alors
une
continuité
d'occupation,
ou tout
simplement,
implantation hors de tout
contexte ancien et
pour des raisons diverses,
entre autres,
stratégiques,
défensives,
économiques,
etc •••
Il ressort
de ces différentes recherches,
que la plu-
part du
temps,
chàteau
et établissement
humaiYI aYlcien se
différencient
dans
l'espace.
Le premier,
lié étroitement au
renouveau économique,
au défrichement
et
à
la colonisation
<mise en
culture,
ouverture
de
mines,
péages,
foires,
etc •.. ) s'implante
généralement à
la bordure des forêts et
participe à
l'encadrement
des
paysans. SS Aussi,
l'uYlique
explication stratégique
et
militaire
n'explique
plus
le
choix du site pour accueillir le chàteau.
aussi que
c'est autour
du chàteau,
dans
l ' a i t~e
ét ro i t e
qu' il
protège,
que
s'établissaient
la
demeure du
seigneur,
les
habitations de
ses domestiques,
les campements
de ses
hôtes.
C'est
de
lui
que rayoYlYla i t
alentour le
pouvoir de
commander,
de rendre justice et de
lever des
impôts.
Enfin,
il
protégeait
plusieurs communau-
des fortifications de terre médiévale en Europe.
Bi 1 aYI
et
perspective.
Archéologie Médiévale,
XV.
pp.
191-
196.
88.- A ce proos,
voir
Fixot,
M.
(1968).
Op.
cit.
Fixot,
M.
(1979).
~ ciL
Démi aYls-d' Arch imbaud,
G.
et
Fi xot,
M.
<1977).
Q.Q~it.
Debm~d, A.
<1984).
Op.
ci t.
214
tés rurales
dont
les
habitants en cas de danger,
venaient
s'y abriter,
avec leur
bétail et tout
leur avoiç,
dOY,Ylant
ainsi naissance à des tentatives de regroupement,
d'habitat
agg loméré.
Dès lors,
son impact
et son rôle dans
le peuplement,
l'occupation
du
sol,
la
réorganisation
des
campagnes,
l'encadrement,
le regroupement des populations et
la genèse
du village
se comprennent
de mieux
en mieux.
R.
Fossier,
pe i gy,aYlt
1a
campa gy,e
d' Dcc i dey,t
eYI
1100
écr i t
"des
paquets d'hommes
rassemblés en
des
villages,
ici,
clos
d'une palissade
au pied
d'une motte de terre que surmonte
la demeure du sei gYleur,
là emmuré el', UYI "castro" où la tour
du maitre domine les maisons de pierre,
partout
un b~timent
de culte
où se
rassemblent
paysans
et
familiers
du sei-
gYleur. "Sg
Désormais donc,
se précisent
progressivement
les
stl"~uctures de
ce premier "~ge féodal"
lCty,gtemps mécoY'YIU et
où se
préparait un véritable changement dans la configura-
tion des
campagnes.
Changement
qui
semble être totalement
réalisé à
la fin
du XIIe
siècle ou
au
début
du
XIIIe
siècle,
avec
les grands
castra de
pierre qui
regroupent
alors autour
du ch~teau
et dans
l'enceinte la population
rurale,
comme Rougiers
(Var)
CtU Essertines
(LCtire).
Le ch~teau
est devenu,
entre le
Xe et
le XII/XIIIe
siècle,
un
des éléments,
sinon l'élément
fondamental
qui
marque le paysage rural
français.
Et c'est
justement
là que
la phrase
maiYlte fois citée de
l' "Occidey,t hérissé de ch~
teaux"
pl"~eYld
toute sa valeur de symbole
: 1"01', pas cel ui de
"1'aYlarchie féodale",
de
la
tyraYty!ie des
pillards et
du
8'3.- Fossier,
R.
(1'38'3).
Op.
cit.
p.
288.
215
souci
pureme~t
militaire mais plutôt celui d'u~e mutatio~,
d'u~ re~ouveau
où la volo~té de domi~atio~ des sols et des
hommes,
la
dévolutio~ du
ban,
la restructuratio~ des ter-
roirs et
la fixatio~ de l'habitat joue~t u~ rOle prépo~dé-
ra~t.
Cepe~da~t,
les
recherches
actuelles,
i~clua~t
leur
démarche da~s
une approche
globale du paysage,
et metta~t
un acce~t particulier sur les relatio~s du chateau avec so~
e~viro~~eme~t et
so~ territoire,
mo~trent
qu'aux
Xe-XIe
siècles,
rie~
~'indique e~core
un véritable
regroupement
des populat(o~s
rurales,
e~core
moi~s une restructuratio~
achevée du
paysage.
C'est
plutôt une
situatio~ évolutive
qui
prépare la colonisation des terres et
la genèse du vil-
lage,
c'est-à-dire
le grand
bouleverseme~t des XIIe-XIIIe
siècles,
la ~aissa~ce d'u~ mo~de ~ouveau.gO
Dans ce cadre,
l'habitat est encore très peu orga~isé,
diffus et
i~stable, et
les terroirs mal
fixés.
Les exemples
méridionaux,
Bitterois
entre
autres,
montrent
e~
effet
qu'u~ processus
assez souple
de conce~tration des maisons
paysa~~es autour
des éléments fortifiés
(tour,
fossé,
mur)
et de
l'église que comportaie~t certai~es villae,
s'amorce
dès le
IXe siècle.
A la
fi~ du
XIe siècle et surtout au
XIIe siècle,
il s'accélère et aboutit
à réorga~iser tout
le
paysage rural
les deux
tiers des
lieux habités dans la
90.- Voir les
actes du colloque de Cae~, 2-5 octobre 1980.
Les fortificatio~s
de terree~ Europe Occidentale du
Xe-XIIe
siècle.
Archéologie
Médiévale,
XI,
1981.
pp.
5-129.
Voir les
actes
du
Colloque
de
Flara~
1.
Flaran 1
(1979)
Auch,
1980.
ChAteaux
et peuplement
en Europe
occidentale du Xe au XVIIIe siècle.
216
première phase
disparaissent totalement ou végètent,
alors
que le tiers restant s'organise en village achevé. 91
En Provence,
à Saint-Martin-de-la-Brasque
(Vaucluse)
par exemple,
le même processus s'observe.
La motte dont
la
vocation militaire
et nobiliaire
s'affirme nettement
par
imposarlt
système
défensif
cristallise
un
habitat
contemporain de
basse pente
et de
fond de
vallée,
assez
diffus dans un premier temps,
mais se regroupe ensuite pour
former un village. 92
Dans le Romanais
(Drôme)
aussi,
c'est dans la première
moitié du
XIe siècle,
dans un contexte de carence de pou-
d' irisée uri té et
de relative expansion démo-
graph ique et
économique,
qu'émergent
les fortifications de
terre,
châteaux
à
motte
essentiellement,
qui
progressive-
mer.t
orgarüserlt
leur
mandamentum,
et
favc.riserlt
l'agglomération de la population à
leur pied. 93
Il arrive
cependant qu'un village tout en étant
lié à
un château
par sa
création et son statut,
ne lui soit
pas
accolé.
C'est
le
cas,
de
Charavi rles-
Colletière
(Isère)
établi dal'"ls
la vallée
au bord
du lac
Paladru,
mais
dont
la
genèse vers le premier tiers du XIe
siècle,
d'après les
indices monétaires,
est essentiellement
politico-militaire,
c'est-à-dire
en étroite
relation avec
91.- Bourirl,
l'fi.
<1981>:
Villages
et
commlmautés
villa-
geoises en
Bas-Languedoc
occidental
(vers
950-vers
1350).
L'exemple bitterois.
92. -
Fixot,
M.
(1976)
: Deux mottes féodales au XIe siècle
en Provence.
Actes du lOle Congrès National des Socié-
tés Savantes,
Lille,.
p.
79-90.
93.- Colardelle,
M.
et
Mazard,
Ch.
(1979)
Premiers
ré-
sultats des
recherches sur
les mottes
médiévales en
Savoie et
en
Dauphiné.
Archéologie
Médiévale,
IX.
pp.
65-96.
217
le développement
des enceintes
et
mottes
environnantes,
implantées en flanc de vallée,
et à
l'organisatio~ générale
d'un domaine où se précisent
les pouvoirs nouveaux. 9 -
Ainsi
donc,
les
recherches
actuelles,
associant
textes,
toponymie,
prospections et
fouilles,
montrent
bien
que le
phénomène castraI
a,
non seulement,
servi de point
d'appui
à
l'établissement et à
l'exercice de l'autorité par
les nouveaux maitres du ban,
mais aussi
engendré
le regrou-
pement de
la population et
la naissance du village:
bourg
rural
ou
bourg castraI.
Celui-ci,
chef-lieu de ch~tellenie
concentre plusieurs fonctions
(politique,
administrative,
religieuse et économique)
et
participe surtout au renforce-
ment de
l'autorité,
de
la richesse
et du
prestige de la
puissance ch~telaine.g~
Ce phénomène
d'agglomération de
l'habitat autour d'un
ch~teau est,
en fait,
un mouvement
très
général,
ayant
concerné toute
la France
médiévale.
Mais
il se manifeste
sous des
formes et
des modalités
diverses.
En effet,
les
recherches menées
depuis
le
Colloque de Flaran 1 et coor-
données dans
le cadre de G0094,
font
apparaitre une chrono-
logie d'apparition
et des
formes topographiques
et
juri-
diques parfois très différentes selon les régions,
et rele-
vant du
processus de
l'incastellamento,
dans
le Midi médi-
terranéen. 96
L'incastellamento,
longtemps
étudié
en
94.- Colardelle,
M et Mazard,
Ch.
(1979).
Qp. cit.
p.
79-
83.
95.- Voir Colloque
de Flaran 1.
Chateaux et
peuplement en
Europe Occidentale du Xe au XVIIIe siècle.
Auch.
1980.
96.- Voir à
ce propos
les séminaires organisés par le LA MM
à
Aix-en-Provence
et
les
différentes
réunions
du
G.0094.
Sociétés
et
cadres
de
vie
au
moyen-~ge:
Approches
archéologiques,
Groupe 2
dirigé
par
A.
Debord
:
La
résidence aristocratique
et son envi-
ronnement
b~ti.
218
Italie 97 mais
aussi en France9a est
une concentration cas-
tl'~ale du peuplerl1erlt r'.wal,
1.1 ri
cadre efficace de c.orltrOle de
la paysannerie et de base d'appui
politique,
administratif,
économique,
etc •.•
le bourg castraI relève de ce processus.
Il est généralement
perché,
aggloméré,
fortifié,
et surtout
caractérisé par
une extrême
pulvérisation géographique du
bar,.
Darls
la France de l'Ouest,
il est certes aggloméré en
fonction du
château,
mais
pas
obligatoirement
fort i fié,
encore moins perché.
Ici
le pouvoir banal est étendu sur un
terri~oire assez
vaste de plusieurs paroisses.
Les castel-
naux gascons,
eux·aussi variante de l'incastellamento,
sont
cependant
plus tardifs et
relèvent d'un autre contexte his-
parce que les mandements des châteaux dau-
réduits à
un petit
nombre de paroisses,
les
bC1urgs castraux
de cette
région sont
considérés comme un
type intermédiaire entre ceux du Midi et ceux du Nord de la
Frarlce.
En tout
cas,
c'est
aux
XIIe-XIIIe
siècles,
après ce
processus castraI,
que les
populations rurales se reg rou-
perIt et
se fixent.
Le village est né.
Le paysage est réor-
ganisé et se stabilise.
Une phase primordiale de l'histoire
rurale française s'ouvre.
Un monde nouveau nait.
97.- Toubert,
P.
(1973)
Les structures
du Latium médié-
val
:
le Latium et la Sabine du IXe siècle a la Tin du
XI le.
TC1ubert,
P.
(1981)
Les destirlées
d'ur, thème histc.-
riographique
:
"casteIl i"
et
peuplemerlt darls l ' I t a l ie
médiévale.
Colloque de Flaran 1
<Auch,
1980).
98.- Démiarls d'Archimbaud,
G.
(1980).
Op.
cit.
FClssiel'~,
R.
(1989).
Op.
cit.
t.:.me 1.
219
3.- L'habitat rural du haut moyen-~qe
Encc.re
ma 1
cOYlnu
j usq u' à
une
date
relativement
récente,
l'habitat
rural
du haut moyen-Age est désormais
mieLlx perçu,
grAce à
une série
de découvertes
archéolo-
giques effectuées
un peu
partout en France,
au développe-
ment des
recherches d'archives
ayant
permis
aux
archéo-
logues de
disposer d'éléments historiques indispensables à
la conduite
d'une fouille,
et surtout à
la maîtrise géné-
raIe des méthodes fines d'investigations.
L'historiographie
médiévale,
de
plus en plus attentive au passage des struc-
tures antiques
à
celles
de l'époque castrale,
commence en
effet à
en dégager
les différents
caractères.
EYI fait,
l' habi tat rural
du haut
moyen-Age est quasiment
ignoré de
l' écri t
la
plupart des
"villages" de cette épclque y,'Cly,t
même pas
laissé leur nom dans
les archives.
Celles-ci sont
d'ailleurs rares,
et
lorsqu'elles
existent,
très
laco-
niques,
fragmentaires
et donc
lacunaires.
Pour la période
mérovingienne par exemple,
les textes,
encore plus rares et
peu iYlstruct ifs,
en général que les grandes
villae que la noblesse d'origine gallo-romaine a
pu conser-
ver.
Ce
sont essentiellement
les descriptions
faites par
Sidoine
Appollinaire,
Grégoire
de
Tours
et
concernant
plusieurs
domaines d'Auvergne,
d'Aquitaiy,e,
de
Narbonnaise,
de Moselle etc .•. gg Elles indiquent
un habitat
typique de
la villa
gallo-romaine,
occupé
par une couche
sociale aisée
-
évêques et
apparentés à
la classe
irnpé-
riale -
et
marqué par
une réelle
volonté de
protection,
99.- Fortunat:
Carmina,
M.G.H.,
Auct.
Antiquiss,
t. IV,
I.
Tours de,
G.
(1963)
Histoire des
Francs.
Editions
Les Belles Lettres.
Nouvelle édition.
Tours de,
G.
(1969)
In
gloria
confessorum,
in
gloria
martyrum,
vitae
patrum.
Ed.
B.
Krush
et
Lewison,
W.
M.G.H.
Scrp.
rer.
mer,
1,
2.
Réimpression
et
nouvelle pagination.
220
say,s doute
liée à
l'insécurité et aux troubles sociaux des
Ve-VIe siècles. 100 Ce qui,
assez souvent,
contraste avec ce
que de
nombreuses recherches
sur le terrain ont
pu mettre
eYI
év i dey,ce
:
légèt'eté,
précarité
et
di spers ic.y,
de
l'habitat. 101 Mais
la
documentation
archéologique,
bieYI
100.- Voir cet
extrait d'une
description
du
domaine
de
l'évêque de
Tt'èves,
Nicetius:
"11 a
eYlserré trois
collines par des tours.
Là s'élèvent des b~timents où
il n'y
avait auparavant
qu'un bois.
Du sommet de la
montagne,
descendent
des murs
fortifiés qui se ter-
minent aux
eaux de
la Moselle.
Une aula
reluit au
sommet des
rochers,
et
cette domus
est
comme
une
montagne bêtie
sur la montagne.
Il
lui a
plu de même
de fermer
de murs une vaste campagne,
et cette seule
résidence rurale
(casa)
est
comme un
castellum.
La
haute aula
repose sur des colonnes de marbre que des
radeaux ont
apporté sur
l'onde pendant
l'été.
Il a
voulu de
vastes b~timents
étendus sur
trois étages
afin qu'après
y être
monté,
tu
puisses compter
la
surface des
toitures en jugera
(environ 25 ares).
Il
a fortifié des tours contre un adversaire venant d'un
chemiYI détc'ltt'Y,é.
Ce lieu
concacré aux Saints est
protégé par des hom-
mes armés
et même
par des
balistes aux jets redou-
blés. ".
FClt'tlmat
Carmina,
III,
12,
M.G.H.
Auct.
Antiquiss,
tome IV,
1.
pp.
64-65.
101.- Certes les
descriptions de
ces villae correspondent
avec ce
que l'archéologie a révélé à
Nenning,
sur la
Moselle,
par exemple,
mais elles contrastent vraiment
avec l'habitat
mérovingien de
Brebières,
du
Gué de
Mauchamp à
Juvincourt et
Damary,
de Mondeville dans
le Calvados,
etc •.•
Vcoi t'
:
VeYIYlerU,
J.
(1932)
La villa
de
NeYlYIiY"rg.
Cahiers
Luxembourgeois,
2.
pp.
187-200.
Demolon,
P.
(1972)
:
Le village
mérovingien de Bre-
bières.
Mémoires
de la Commission Départementale des
Monuments Historiques
du Pas-de-Calais,
tome XIV,
1,
Arras.
338 p.
Bayard,
D.
(1989)
Juvincourt et
Damary.
Le Gué de
Mauchamp
(Aisne).
Catalogue
d'exposition
Archéo-
logie de la France,
Op.
cit.
p.
409.
Lort'eYI,
C.
(1981>
Le village
de
SaiYlt-martir,-de-
Mondeville
(Calvados).
Premiers résultats des fouil-
les
(1978-1980).
Colloque Del
Merovingische Bescha-
ving in de Scheldevallei Handelingen van bat
interna-
tional
colloquium.
Kor~jk,
28-30 oktober
1980
221
qu'en nette
progression ces
dernières années,
apparaît à
son tour
COMMe insuffisante.
Pour connaître la réalité que
recouvre chaque
habitat,
il
faut alors,
non seuleMent Mul-
tiplier et
étendre les
opérations à
toutes les
régions,
Mais
aussi
recueillir
les
inforMations
nécessaires
de
Manière ponctuelle,
fouille
par
fouille.
Et cette réalité
est
incertaine,
car ses
traces sur
le sol,
fragiles
et
ténues,
sont
difficiles à
rpérer.
En plus les critères de
datation,
objets
Mobiliers COMMe b~ti,
ne sont encore éta-
blis que
de Manière
approxiMative.
L'habitat
n'est
pas
construit en dur,
Mais en matériaux périssables,
et
le site
n'apparaît en
prospection,
dans
le Meilleur
des cas,
que
par un
épandage de tessons de céramique.
De MêMe,
les don-
nées concernant telle ou telle période de ce haut Moyen-~ge
(teMps Mérovingiens,
carolingiens ou
de la preMière phase
castrale>,
telle ou telle région,
sont disproportionnées.
La basse-Provence,
par exemple,
seMble entrer dans un
vide dOCUMentaire
et
probableMent réel entre le VIle et
le
Xe siècle,
c'est-à-dire dans
une obscurité quasi-générale
<Belgique>.
Van
Doorsrlaar,
A.
(édit.>
Westolaamse
Archaeologica Monografieën,
II,
Kortrijk,
pp.
169-
198.
Lorren,
C.
(1982>
L'église Saint-Martin
de Monde-
ville
(Cavados).
Quelques questions.
Mélanges d'ar-
chéologies et
d'histoire médiévales
en l'honneur du
doyen M.
de Boüard,
Mémoires et
documents
publiés
par
la
Société
de
l'Ecole
des
Chartes.
Droz-
Genève -
Paris.
pp.
251-276.
Lorren,
C.
(1989a>
Mondeville
et
Grentheville.
Saint-Martin
et
Trainecourt
(Calvados>.
Catalogue
d'exposition:
Archéologie
de la
France.
Op.
cit.
p.
408.
Lorren,
C.
(1989b)
Le village
de Saint-Martin
de
Trainecourt à
Mondeville
(Calvados),
de l'Antiquité
au haut
Moyen-~ge. La
Neustrie,
les pays du Nord de
la Loire,
650-850.
Colloque
International,
Rouen,
1985,
Beihefte
der
Francia,
16/1.
Sigmaringen,
pp.
439-466.
222
depuis la
dégénérescence et
la désertion de la plupart des
habitats ruraux
issus de
l'Antiquité,
jusqu'à la première
phase castrale.
Tout se
passe comme
si au cours de cette
IOYlgue
période,
les
populatioYls
rurales
pre.vença 1es
n'avaient
laissé que peu de vestiges de leurs activités,
de
leur présence
vivante comme
de leur mort.
Sur le sol,
les
tl'~aces de
l'habitat se sont effacées. 102 Les nécropoles se
datent difficilement.
Dans de nombreuses églises,
précoce-
ment
présentes dans
la région
(La Gayole),
des hiatus chro-
Ylole.giques sont
attestés
: Mandelieu. 103
Enfin,
la
céra-
mique révèle des formes et des apparences peu différenciées
qui rendent
la datation très délicate. 104
102.- Cucuron
(XIe
siècle)
est
actuellement
pour l'époque
médiévale,
l'habitat rural situé le plus haut dans le
temps.
Aucun site antérieur n'a encore été signalé ni
fouillé dans la région.
Voir Fixot,
M.
et Pellet ier,
J. -P.
(1983)
:
UYle forme
originale de
fortification en Provence: Le castelas
de Cucuroy,.
Archéologie Médiévale,
XII.
pp.
89-115.
103.- A
Mandelieu,
l'église
Notre-Dame
d'Avignonet
est
construite au
XIe siècle,
sur le
site d'une
villa
antique,
à quelques mètres d'un mithraeum abandonné à
la fin du IVe s i è c l e : 7 siècles de hiatus.
Ailleurs,
à La Gayole
ou à
Saint-Laurent-de-Gabardel à Pélis-
sanne par exemple,
le hiatus chronologique n'est
pas
improbable comme semblent
l'indiquer les études funé-
raires.
Cette situation est quand même à nuancer pour
la Haute-Provence
probablement terre-refuge
(Ganago-
b i e,
Di 9 y,e) •
Voi l'~ :
DémiaYls d'Archimbaud,
G.
(1973)
Fouilles
de
La
Gayole
(Var).
1964-1969.
Revue d'Etudes Ligures
<Mé-
langes en l'honneur de F.
Benoit>,
37.
pp.
83-147.
Fixc1t,
M.
et
Pl'~oust, J.
(971)
Uy,
site
du
haut
moyen-àge
provençal
Saint-Laurent-de-Pélissanne.
Archéologie Médiévale,
l,
p.
189-239.
Fi xot,
M.,
Ayglteparse,
L.
et Codou,
Y.
(1981)
UYI
mithraeum
à
Mandelieu.
Les
dossiers
Histoire
et
Archéologie,
n057,
oct.
1981.
p.
85-86.
104.- EYI effet
cc.rl1me le
dit
M.
Fixot
(1989b)
op.
cit.
p.
474,
"EY,tl'~e
céramique aft~icaiY,e
de
la
pl'~emière
moitié du
VIle siècle
et
forum ware italienne du Xe
siècle,
l'information
archéologique,
dans
l'état
actuel,
ne
jalonne pas
encore aussi
précisément que
223
Dans d'autres
régions par contre,
comme en Normandie,
les
fouilles
archéologiques
attestent
u Y"le
ccmt i Y"".I i t é
d'occupation très remarquable,
de l'Antiquité au moyen-âge,
permet t aY"lt
ai Y".si
de
miellx
se III emeY"lt
l'organisation de
l'habitat
à
chaque période
considérée,
son plan,
sa nature,
son mode de construction et sa culture
matérielle,
mais aussi
la place des églises et des châteaux
daY".s la
topographie "villageoise"
et
leur importance dans
l'organisation des
terroirs.
Deux
exemples
suffisent
à
illustrer ce
f a i t :
Saint-Martin
de Mondeville
<Calvados>
et
le châteall de Fécamp
<Seine-Maritime>.
A Mondeville,
sur
t-
une superficie
de 3
km,
se succèdent
dans le
temps,
une
villa gallo-romaine
du haut
Empire,
des
cabanes de
bois
excavées et
de dimensions
modestes
<IVe-VIle siècle>,
des
maisons s'organisant
autollr de
l' ég 1 ise et
de soy".
cime-
tière,
utilisant
la pierre au moins pour les parties basses
des murs
et nettement
plus grandes
que
les cabanes anté-
rieures
(charnière
VIle-VIlle au
XIe siècle>
et eY".fiY". UY".
habitat de
pierre
(murs de moellons liés à
l'argile>
mieux
structuré et
composé de plusieurs bâtiments de deux
pièces
avec un
foyer bâti
dans la
zone de
vie,
mais
assez tôt
a baY",doY"rY"ré
(XIIe
siècle>
au
profit
du
site
voisin
de
Greentheville dont
l'église récemment
fondée a
favorisé des
déplacements de populations et
leur regoupement. 10~
les textes,
l'histoire
du
maintien
des
activités
d' échaY"lges. "
Voir quelques études de synthèse régionales
DémiaY"ls d'Archimbaud,
G.
et
Fixot,
M.
(1977>
:
L'or-
ganisation de
la campagne
en Provence
Occidentale.
Indices
archéologiques
et
aspects
démographiques.
Provence Historique,
XXVII,
107.
pp.
5-23.
DémiaY".s d'Archimbaud,
G.
(19B7b>
Le
village
et
l'habitat
rural.
Le
paysage
monumental
de
la
France. . .
Op.
cit.
pp.
671-6BO.
105.- Lorren,
C.
(19B3>:
De
l'Antiquité au moyen-âge,
un
exemple de
continuité de
l ' h a b i t a t :
le
village de
224
A Fécamp,
recherches écrites
et archéologiques
sem-
blent
indiquer
une succession
d'habitats du
VIle au XIIe
siècle qui
évoque une certaine continuité d'occupation. 10&
Données architecturales
(démolitions,
passage de la pierre
au bois,
etc.),
nature des trouvailles
(céramique,
fibules,
monnaies,
agrafes de bronze,
etc.)
et
l'emplacement du site
invitent
à
se demander s ' i l y a
eu réellement
interruption
darls l' habitat,
tellement elle serait alors très brève.
La
céramique,
surtout,
rupture,
ni
repli,
mais
dér.ote pl utbt
d'un milieu
ouvert aux
techniques les plus
rnoderrles
de
l'Eurc.pe
du
ces
recherches suggèrent
par ailleurs
le
développement
d'url
morlastère à
l'époque carologienne qui
fixe et structure un
habitat
polynucléaire. 108
Jusqu'à une
date
relativement
les
seules
informations archéologiques
qu'on
avait
de
humaine du
haut moyen
Age venaient des fouilles de nécro-
poles.
Celles-ci,
la
répartition
des
tombes,
la
richesse des sépultures,
en analysant
les osse-
Saint-Martin
de
Mondeville
(Calvados).
Premiers
résultats de fouilles.
Actes du lûSe Congrès National
des Sociétés
Savantes,
Caerl,
1980.
La
Normandie.
Etudes Archéologiques.
C.T.H.S.
Paris.
pp.
99-122.
Compléter par
:
voir note
101.
106.- Celle-ci
n'est
cependant
pas
évidente,
en raison de
l'absence de
critères chronologiques inébranlables:
l'étude de
la céramique
carolingienne étant à
peine
amorcée en
Normandie,
à
l'époque oÙ cette recherche
était
menée
(début des années 80).
107. -
Rerloux,
A.
(1933)
Habitats et
cél"~amiques carolirl-
giens
à
Fécamp
(Seine-Maritime).
Actes
du
lûSe
Congrès National
des Sociétés
Savantes,
Caen,
1980.
Op.
cit.
p.
151-
108.- Renoux,
A.
(1979)
:
Le monastère de Fécamp pendant
le
haut moyen
Age
(VIIe-IXe
siècle).
Quelques
données
historiques et archéologiques.
Les Abbayes de Norman-
die,
Rouer••
pp.
115-133.
. -••••• C"
c.c..~
ments
et
les der.tures,
er. "faisarrt parler les rne.rts",
ont
apporté une
vision nouvelle de
l'implantation humaine,
des
comportements démographiques,
de la
qualité de
la vie et
par extrapolation
de l'habitat. 109
Mais
depuis
quelques
années,
les
recherches sur
l' habitat rural
du haut moyer.
àge se
développent,
de
sorte que,
peu à
peu,
se précisent
rIo ri seu 1emerlt
la question des ruptures et des continuités,
mais aLlssi
celle de
la nature de l'habitat,
son organisa-
tion,
son mode de construction,
etc ..•
3.1.- Un habitat instable et mal fixé
Les recherches
actuelles indiquent qu'avant
les XIIe-
XIIIe siècles,
c'est-à-dire avant
les struc-
t ures v i Il ageoises
se metterlt
erl pl ace
"url st at ut .j uri-
dique,
un
rôle au
centre d'un
terr~i~, et surtout ce qui
leur assure
la durée,
l' égl ise,
le
cirllet ière,
le
ch~-
teau."110 l'habitat
rural était
léger,
facile
à créer et
109.- Voir par
exemple, les nombreuses
fouilles funéraires
menées par
le
C.R.A.M.
de
Caen,
entre
autres
à
Fleury-sur-Orne,
Frénouville,
Hérouvillette,
Verson,
Forlterlay,
etc . . .
BoLiard de,
M.
et Maast,
G.
(1964)
:
Url r,ouveau cime-
t ièy'e dLt haut rne.yerl ~ge à
Fleury-sur-Orrle.
Annales de
Normandie,
rl·:·2.
pp.
111-172
Decaerrs,
J.
(1971)
Url r,.:.uveau
cirnetièt~e
du
haut
moyen ~ge
en Normandie.
Hérouvillette.
Archéologie
Médiévale,
1.
Buchet,
L.
(1971)
La
rléct~opole
gallo-t~ornairre
et
mérovingienne de
Frenouville
(Calvados).
Archéologie
Médiévale,
VIII.
p.
5-53
Aldttc-Le-Bagousse,
A.
(1980)
:
Contribution à
l'étude
des
populations
médiévales
de
Basse-Normandie.
Anthropologie
du
cimetière
mérovingien
de
Verson
(Calvados>.
Thèse de 3e cycle,
Caen.
Pilet,
C.
(1980)
:
La nécropole de Frenouville.
Etude
d'une population
de la
fin du
Ille à
la fin du VII
siècle.
Thèse de 3e cycle.
Caen.
110.- Fossier,
R.
(1989)
Enfance
de
l'Europe.
Aspects
économiques et
sociaux.
1.
L'homme et
son
espace.
P. U. F.
Paris.
2e éditic,rl.
pp.
191-192.
226
rapide à
disparaitre,
utilisant des matériaux de construc-
tion périssables,
et des
techniques d'assemblage simples,
c'est-à-dire donc
un habitat
irlstable,
mal
fixé. 111 Leur
plan est encore lAche et distendu,
mais se modifie progres-
si vemerlt avec
la création des églises paroissiales et sur-
tout des
chAteaux devenus
les pôles
essentiels de la vie
rurale,
les
éléments
fondamentaux
d'organisation
et
de
restructuration de l'habitat et des terroirs.
Robert
à
travers
les
sources
écrites,
la
toponymie et
les
i t i rléra ires
soutenant
le parcellaire,
fait remarquer que,
tout se passe
comme si,
aux Ve-Xle siècles,
le réseau de desserte rurale
n'avait
pas
marqué le
sol,
les
lignes
de
fixation
des
finages étant
nettement
antérieures
ou
tout
rlàt ure Il es
sentiers
gaulois,
vcdes
romairles,
relief,
etc. •.
et
pagrle d'autres
itinéraires fixes
connus,
inconstestables,
mais des
sentes muables
et vagues" 112 reflet d'un habitat
mobile et
éphémère.
Analysant
la production,
l'étendue des
champs et
les méthodes
culturales
(itinérance),
du
haut
moyer.-âge,
il
aboutit à
penser à
une économie de subsis-
tarlce,
à
lme "campagrle rlorl maitrisée" et
surtout à
url habi-
tat fragile
qui se
déplace au gré de
l'agriculture itiné-
rarlte et
erl rappc.rt
avec l'appauvrissement des sols qu'on
ne sait amender ?113
111.- Sur cette question voir quelques études de synthèse:
Chapelot,
J.
et Fc.ssi er,
R.
(1 '380)
: Le vi lIage et
la
maison.
Q,E. cit.
Bouri ri,
M.
et Durarld,
R.
(1'388)
:
Vivre au vi liage au
moyen-âge.
Les
solidarités paysannes du XIe au XIIIe
siècle.
Messidor.
Temps Actuels.
Paris.
2e édition.
Par i s.
258 p.
Démiarls d'Archimbaud,
G.
(1'387b).
~ cit.
112.- Fossier,
R.
(1'38'3).
Op.
cit.
p.
1'+'3.
113. -
Fossier,
R.
(1'38'3).
Qp~_cit.
pp.
128-148.
227
G.
Démians d' Archimbaud,
sUt~
1es
di fféreYlt es
fouilles
archéologiques
menées
en
France
jusqu'ici,
1 ie
cette
ft~agilité
de
l'habitat,
construit en
bois et
terre et
couvert de
végétaux,
très
souvent soumis
à d'incessantes réparations,
aussi rapide à
édifier qu'à
déplacer,
non
seulement à
la mobilité -
des
différentes structures pouvant se déplacer de quelques cen-
taines de
mètres,
se
réorganiser ou
émigrer totalement -
mais aussi
la brièveté de l'occupation. 114 Brebières fondé
au début
du VIe
siècle,
prend son extension maximale pen-
dant
la deuxième moitié du siècle et disparait
progressive-
ment
jusqu'au
début du VIlle siècle. 11~ L'habitat mérovin-
gien du
Gué de
Mauchamp à
Juvincourt
et
Damary,
créé au
début du
VIe siècle
et composé
initialement de
quelques
grands bâtiments
alignés accompagnés
chacun
de
2
ou
3
cabanes excavées
annexes,
se
déplace
progress i vemeYlt
au
NCol'~d dès
la deuxième
moitié du
siècle et
utilise de nou-
velles techniques
architecturales avant
d'être définitive-
ment abandonné
à
la
fin du
VIlle siècle. 116
A Ensisheim
(Haut-Rhin)
ou à Vieux
(Calvados)
l'occupat~on-h'excède pas
deux siècles 117
alors qu'à
Charavines,
au
Recourbe,
à
la
114.- DémiaYls d'Archirnbaud,
G.
(1'387b).
pp.
cit.
pp.
'37-'38.
115.- Demolc'YI,
P.
(1'372).
Op.
cit.
116.- Bayat~d, D.
(1'387
et
1'388)
JUViYICCltn~t
et
Damat~y
(AisYle).
Le
Gué de
Mauchamp.
Archéologie Médiévale,
XVII,
pp.
172-173 et
XVIII,
pp.
300-301.
Bayard,
D.
(1'38'3)
Juvincourt
et
Damary.
Le Gué de
Mauchamp
(Aisne)
dans Catalogue
d'exposition
Ar-
chéologie de la France •••
Op.
cit.
p.
40'3.
117.- Schweitzer,
J.
(1'384):
L'habitat rural en Alsace au
haut moyen âge.
Guebwiller.
386 p.
Schweitzet~,
J.
(1'387)
Le
paysage
at~chitectural
rural et
pré-urbain en Alsace.
Le paysage monumental
de la France•••
Qp.
cit.
pp.
155-164.
COUaYIOYI,
P.
(1'388
et
1'38'3)
Vieux
(Calvados)
Le
terraiYI de sport
(les GaudiYles).
Archéologie Médiéva-
le,
XVIII,
p.
310 et
XIX,
p.
280.
228
Grande-paroisse,
ou
à
Porte joie,
elle r.'est
guère que de
quelques décennies. ~~a
Fragilité,
Mobilité et
briéveté de
l'occupation expli-
quent sans
doute l'iMage
globale
d'éparpilleMent
et
de
sédentarisation iMparfaite
que
les
différentes recherches
ont observée
dans les
caMpagnes françaises du haut Moyen-
Age,
notaMMent
en Provence
autour de Pélissanne et d'Apt,
ou en Auvergne. ~~g
118.- Colardelle,
R.
et
M.
(1980)
L"habitat
Médiéval
iMMergé de Colletière,
à
Charavines
(Isère).
PreMiers
bi larls des
foui Iles.
Archéc.logie
Médiévale,
X,
pp.
167-269.
Vicherd,
G.
(1987)
:
ChAteau-Gaillal"~d
(Air'>.
Recc.urbe
darrs Chrc.rriques
des fc.uilles rrlédiévales.
Archéologie
Médiévale.
pp.
165-166.
Vicherd,
G.
(1986)
ChAteau-Gaillal"~d.
Gisernerlt
du
Recourbe.
Autoroutes
dans
l'Ain
et
archéologie.
pp.
34-37.
Pet i t,
M.
(1985 et
1987)
:
La Grarrde Pal"~c' i sse
(Se i rle-
et-Marne).
Les
sureaux et
les Prés-Pourris.
Archéo-
logie Médiévale,
XV,
pp.
220-221,
et XVII,
p.
170.
Petit,
M.
(1988)
La
Grar.de
Pat~coisse
(Seirre-et-
Marne)
dans
Catalogue d'exposition:
Un village
au
temps de Charlemagne•••
Op.
cit.
pp.
147-149.
Petit,
M.
(1989)
La
Grarrde
Pat~c.isse
(Seirle-et-
Marne)
dans
Catalogue d'exposition:
Archéologie de
la France•••
~ cit.
p.
411.
Carré,
F.
(1988)
Val-de-Reuil-Portejcoie
(Eure).
La
Butte Saint-Cyr.
Archéologie Médiévale,
XVIII,
p.
308
119.- Signalons quand
M~Me,
que l'éparpilleMent s'explique
aussi,
surtout
aux environs de
l'an Mil,
par le Mor-
celleMent du
pouvoir,
caractéristique du preMier Age
féc.da 1.
Voit~ :
'Fixc.t,
M.
<1973-1974)
: :
La corrstt~uctic.rl des chAteaux
dans la
caMpagne d'Apt
et de
Pélissanne,
du XIe au
XIIIe
siècle,
Archéologie
Médiévale,
III-IV,
pp.
245-296.
DéMians d'ArchiMbaud,
G.
et
Fi xc.t,
M.
(1977> •
ci t.
Fourrlier,
G.
(1962)
Le peuplement
rural en
basse
Auvergne durant
le haut moyen-~ge. Thèse de doctorat
es lettres,
Paris,
surtout
pp.
308-327.
22'3
Certes,
ces recherches ne sont encore qu'à leur début,
mais déjà,
elles i r.d i q uerlt
globalement
un
habitat
rural
er.cc,re préca ire,
tant
dans
sa forme,
ses
techniques
et
matériaux de
construction que
dans son
organisation spa-
t i ale.
Tl"~ès
sC1uver.t,
1e
"village" CIU
plutôt
hameau
est
formé d'une
juxtaposition plus
ou
moins
lâche
d'urlÎtés
d'exploitation
agricoles,
peu
rlc,mbreuses,
bâtiments distincts
les uns
des autres,
chacun jouant
une
fonction
spécifique
habitat ior.,
annexes
domestiques,
artisanales,
etc ••.
Chaque unité agricole comporte généra-
lement
un grand
bâtiment quadrangulaire construit au niveau
qu'entourent
d'une
manière plus ou moins distendue
des fonds
de cabanes,
des fosses,
des silos et de petites
constructions u t i l i t a i r e s :
espaces de
travail,
greniers,
atel iers,
etc ••.
C'est
le
cas par
exemple
à
la
Grar.de
Paroisse
(Xe
siècle)
00
l'habitat est constitué d'au moins
'3 bâtiments principaux d'une superficie de 60 à
120 m2,
à
3
ou même 4 nefs,
entourés d'une couronne de silos
(120 envi-
ron)
autour
desquels se développent
une vingtaine de fonds
de cabanes tandis que des fossés et
sans doute des clôtures
de bois
séparent
la zone habitée proprement dite
(Nord)
et
de
l'aire
réservée à
l'artisanat,
au Sud
(fours,
scories).
Dans la zone Nord,
les différentes unités d'habitation sont
réparties en
un double
alignement
qui
trahit
la présence
d'un axe
de circulation
Est-Ouest conduisant
probablement
vers une
modeste église
(75 m2)
et
son cimetière,
situé à
l'Ouest et à
l'écart 120
(voir fig.
43).
De même,
à
Juv i r.court
et
Damary,
et dans
la seconde
phase d'occupation du site
(VIle-VIlle siècle)
les fouilles
un ensemble de grands bâtiments rectangu-
120. -
Pet i t ,
M.
(1'385 et
1'387>.
OP.
cit.
Pet i t,
M.
( 1'388).
~ ci t.
Pet i t,
M.
( 1'38'3).
QJh.. ci t .
230
laires
(26
à
75 m2)
alignés sur une trentaine de mètres au
Sud d'une
cour rectangulaire
Fermée à
15 ou 20 m plus au
Nord par une palissade et auxquels s'associent des Fonds de
les vestiges d'un Four accolé,
des silos et des Fosses.
Fouilles et
prospections réalisées
dans les
environs immédiats indiquent
un habitat de Faible
superFicie. 121
Cependant,
ce
schéma n'a pas toujours et
partout
pré-
valu.
Dans
de nombreux sites en eFFet,
qu'ils soient méro-
vingiens,
carolingiens
ou de
la première
phase castrale,
les Fouilles
ne Font
apparaitre qu'une seule Forme archi-
tecturale
:
le Fond de cabane.
Ainsi
à
Brebières
(VIe-VIlle
siècle)
où
1000 m2 ont été dégagés,
l'habitat,
situé entre
un chemin
et
un
marécage,
donc pratiquement dans une zone
disposant d'un
système de drainage des eaux
(7 Fossés)
est composé exclusivement de 31
Fonds de cabanes
s'étirant sur
une bande
de 400
m x 50 m,
pilis élabc,rés,
présentent des rigoles ou Fosses de recueil
des eaux.
A ces
cabanes s'associent
11
Fosses-silos. 1ae A
Erlsisheim
(VI II-Xe
siècle),
les 37 Fc.rlds de cabarles mis au
jc.Ul'~ et
constituant
les
seules structures architecturales
du site,
sont
généralement
l'url
de
leurs
angles de
Fosses circulaires,
(Fosses-silos annexes peut-
être),
et
groupés en paquets,
s'étirant
le long d'un petit
chemin empierré
menant vers l'église Saint-Martin 123
(voir
Fi g.
44) •
121. -
Bayard,
D.
(1'387 et
1'388).
~ cit.
Bayard,
D.
(1'38'3).
Op.
cit.
l 'J 'J
-
.........
Demc, lori,
P.
(1'372).
Q.Q.
cit.
Demolc,rl,
P.
(1'38'3)
:
L'habitat du hal.lt moyen-.§ge darls
le nord
de
la
France:
réFlexion
socio-économique
Revue du Nord~ LXXI,
n0280.
pp.
165-175.
123.- Schweitzer,
J.
(1'384).
~
cit.
Schweitzer,
J.
0'387).
Op.
cit.
surtout
pp.
157-158.
231
A Cucuror,
(XIe>
ils
sont disposés en bas de pente et
erl hauteur
(occupation double>,
ceux du haut
abritant cha-
curl 1
à
4 silos et enclos par des murs de pierres sèches:
réserves,
lieu
de refuge éventuel,
parfois même réellement
habité comme
en témoigne
l'abondance du
matériel et
des
déchets culinaires. 124
3.2.- Les b3timents de plain-pied
Ils
cc. ris t i t uerlt
les
éléments
de
base
de
l'urlité
d'exploitation rurale12~
et ne
sont
pas spécifiques d'une
période du
haut moyen-âge:
ils se rencontrent
indifférem-
darrs
les
sites
mérovingiens
(Gué
de
Mauchamp
à
Juvi rlcourt et
Damary>,
carolingiens
(Villers-Le-Sec>
ou du
"premier" âge
féodal
(Charavines>.
Cependant,
ils semblent
pour le
moment absents
du Midi
méditerranéen. 12G
Aucune
fouille n'en
signale encore
l'existence,
de sorte que nos
124. -
Fixc.t,
M.
et Pellet ier,
J. -P.
(1983>.
Qp~ci..:t.
Fixot,
M.
(1979)
Nc.uvelles
tt'oLlvailles
de
silos
médiévaux en
Provence.
Provence
Historique,
fasc.
112,
pp.
387-404.
125.- Il
n'en
existe pas
encore une étude de synthèse,
du
moins pour
la France,
[J.
Chapelot et
R.
Fossier en
ont
fait
une,
mais
à
partir
des exemples étrangers
exclusivement
Warendorf,
Feddersen
Wierde,
Kootwijk,
Oladbach,
West
stow, Mucking,
etc.
Voir
J.
Chapelot et
R.
Fossier
(1980).
Op.
cit.J.
Les
recherches sont encore trop récentes,
limitées et
peu
exhaustives pour
permettre d'en
dégager
les
prin-
cipales caractérist iques.
Er. gérléral,
les
surfaces
fouillées ne correspondent qu'à une faible superficie
de l'ensemble de l'habitat comme à
Proville,
à Vitry-
en-Artois.
Mais
depuis quelques années,
des fouilles
sont réalisées
sur de longues durées
(Charavines>
et
avec de vastes décapages de surfaces
(Villers-Le-Sec,
Baillet-en-France>.
126.- Comment ne
pas penser
à
l'impressionnante
pauvreté
des traces
matérielles,
au
vide et au recul
général
qui semblent y caractériser le haut moyen-âge.
232
exemples viennent exclusivement de la moitié septentrionale
du pays.
Les différentes recherches indiquent que ces bàtiments
sont relativement
de grandes dimensions,
en tout cas supé-
rieures à
celles des
fonds de cabanes:
25 à 75 m2 au Gué
de Mauchamp,
35 m2 à
Lann Gouh
Melrand,
60 à
120 002 à La
Grande Paroisse,
150 à 200 m2 à Charavines et dans certains
cas,
plus de 300 002 au sol au Recourbe à
Chàteau-Gaillard.
Parfois édifiés à
partir d'une ossature de pieux et de
poteaux plantés
dans le
sol,
ils apparaissent en fouille,
sous la
forme d'alignements
de trous
délimitant des sur-
faces généralement quadrangulaires,
non excavées.
Il s'agit
alors de
bàtiments constitués de poteaux de bois verticaux
placés dans les avant-trous préalablement creusés.
C'est
le
cas
à
Leibersheim-Riedisheim
<Haut-Rhil'"l) ,
à
Paroisse
(Seine-et-Marne>,
au Recourbe ,<Ain),
ou à Villers-
Le-Sec 127
(voir fig.
45).
Parfois aussi,
ils sont construits sur une semelle de
madriers
qui
sert
à
stabiliser
comme
à
Charavines.
Dans
certains cas,
enfin,
ils
prennent appui
sur des
murets de quelques assises de pierres comme à Lann
Gc.uh
Melral'"ld
(XIe
siècle),
Be Il c.y-el'"l-Fral'"lce
(VIle-Xe
1
siècle),
Leibersheim-R~~disheim
(Vllle-IXe
siècle>
ou
Larina
à
Hières-sur-Amby
(VIe-VIlle
siècle>.
Toutefcds
cependant,
ces
aménagements sont
beaucoup moins
élaborés
que les solins antiques.
L'utilisation de la pierre dans la
construction au
haut moyen-àge,
et surtout dans l'habitat
127.- Pc.ur "Lei bersheirn"
vc.ir
J.
Schweitzer
( 1984) •
cita
Pour La Grande Paroisse et Recourbe,
voir supra,
118.
233
paysaY'l,
est
tout
à
fait
exceptionnelle,
alors qu'elle est
courante à
l'époque antique.
Alors qu'à Belloy-en-France
<Val
d'Oise),
les murs des
b~timents mérovingiens
et carolingiens
reposent
tous
sur
des l i t s
de
piert~es12a,
à
Leibersheim-Riedisheim
ou
à
Mondeville,
seuls
ceux de
l'époque carolingienne
et
des
eY'lv i rOY'ls de
l' aY'1 Mil
employent
la pierre pour les parties
basses.
Dans ces deux derniers sites,
les chercheurs voient
dans l'utilisation
de ce
matériau,
non seulement
une amé-
lioration technique,
mais aussi
une signification chronolo-
gique.
Elargissant
ses cOY'lcl usioY'ls
sites
a 1 sac i eY'ls
<Reguisheim,
IY'lgersheim,
et c. ) ,
J.
Schweitzer
typologie
chrc'Y'lo 1 og i q ue
basée
SUt~
l'emploi du bois ou de la pierre dans
la construction:
les
b~timents de plain-pied construits sur poteaux de bois sup-
portant
une
charpente à entraits et des murs en clayonnage
et
pisé
des
Ve-Vllle
siècles
alors
que
ceux
construits sur solins de quelques assises de pierres sèches
ou
liées
à
l'argile,
isolaY'.t
la sablière basse des murs de
l' humidité du
sol
sont des VIlle-Xe siècles.
Cette amélio-
ration technique dont
l'exemple le plus ancien a été décou-
vert
à
Leibersheim-Riedisheim
<VIlle
siècle)
semble
se
généraliser dans la région au Xe siècle.
Les
rechet~ches
réceY'ltes
aussi
que
ces
bât i sses SOY'lt
des constructions
généralement simples,
bois et
terre
<pisé ou torchis)
avec une toiture très sou-
128.- A Belloy-en-France,
il s'agit d'un bàtiment mérovin-
gien,
orienté
Nord-Est/Sud-Est,
dont
les murs
en
torchis reposent
sur un solin de pierres.
A l'époque
carolingienne,
il est remanié et réorienté Est-Ouest.
Dans une seconde phase de réfection
<IXe siècle),
ses
murs reposent
sur une
assise mixte
constituée d'un
solin de
pierres et
d'une sablière
basse
<poutres
disposées horizontalement dans
le sol).
234
vent à
2 ou
4 pans et couverte de végétaux.
L'analyse des
diamètres et
des alignements de trous de poteaux détermine
leur plan,
leur distribution
interne
(nombre
de
pièces,
nombre de
nefs),
la
présence d'appentis,
de galerie
laté-
raIe,
de
porche ou
d'auvent
(voir
fig.
45).
A La GraYlde
Paroisse,
par exemple,
les bâtiments sont constitués,
selon
le cas,
de 3 ou 5
files parallèles de trous de poteaux qui
déterminent alors
deux types
de construction:
à
4 ou à
2
nefs avec galerie-façade et délimitent des surfaces rectan-
gulaires.
les
poteaux supporteYlt
des murs
de
clayonnage
recouvert de
torchis:
fragments
conservés
à
la
suite
d'incendies accidentels
découverts dans
des
fosses-dé po-
toirs 12g
(voir fig.
46).
A Charavines,
l'alignement des poteaux de bois dessine
une surface
rectangulaire.
Ces poteaux
(chêne)
soutiennent
des murs en clayonnage et torchis et
une charpente de chêne
et de
hêtre,
assemblée
par tenons,
mortaises et chevilles
et couverte de chaume ou de roseaux. 130
L'étude des
matériaux
organiques
calcinés
comme
à
Villers-Le-Sec ou
à
La
Grande Paroisse,
ou conservés dans
l'eau comme
à
Charavines
a
permis non seulement de recon-
naitre les différentes essences utilisées dans la construc-
tioYI
(poteaux,
charpentes,
clayonnage,
pisé,
couverture),
de recoYlst i tuer
les étapes de
l'édification des bâtiments,
mais aussi
de restituer l'environnement végétal et
pédolo-
129.- Voir :
Petit,
M.
(1987)
Le village
de La Grande Paroisse
(Seine-et-Marne).
Le
paysage
monumental
de
la
France.
Op.
cita
pp.
380-383.
Petit,
M.
(1988).
Q~ cita
Petit,
M.
(1989).
Q~~it.
130.- Colal"~delle, M.
et
R.
(1980).
ÇJ"-'Dc..=.....-=C:...:l=-·t:::....
235
gique de
l'habitat
(fc.rêt,
cultures de
graminées et car-
rière d'argile). 131
Du fait
géY".éralemeY"ft de
la disparition
des
niveaux
d' c.ccupat iCtY"I,
la
détermination
de
la
fonction
de
ces
bâtisses est
délicate.
Cependant
quand
i l s existent,
leur
analyse montre que
les b~timents de plain-pied peuvent être
soit des
maisCtns d'habitation,
soit des maisons mixtes où
cohabitent hommes et animaux,
SCtit enfin des annexes écono-
miques
(greniers par exemple).
A Vitry-en-Artois
(Pas-de-Calais),
les b~timents de la
péric.de 2
(Vle-IXe siècle) 132 sont
interprétés comme étant
exclusivement réservés
aux hommes,
sans doute
à
cause de
leurs dimensions
relativemnet
réduites
(8 à
Il
m de
long x
4
à
5
m de
large) 133 si on les compare à
ceux de Charavines
ou du
RecCturbe ou eY"lcc.re aux
IrllaisoY"ls-b~teaux" de
l ' Eurc.pe
du
Nord
KCtc.twi.j k) •
P.
Demo 1 OY",
131.- C'est dire
combien
les
méthodes de
fouilles et
les
interprétations doivent
être fines
et
minutieuses.
D'ailleurs,
elles
ne peuvent
plus se
concevoir,
en
aval
comme
en amont,
sans une
collaboration pluri-
disciplinaire où
la place
de
l'archéométrie devient
de plus en plus importante :
physique,
chimie,
paléo-
écologie,
paléCtzCtolCtgie,
analyse et
traitement
des
matières Ctrganiques,
conservation
et
restauration,
etc.
132.- En attendant d'affiner
la périodisation du site,
l'on
pense que
la
plupart
des
structures
réparées
et
datées globalement
des Vle-IXe siècles,
sont
liées à
uY", habitat
méroviy",gieY"l:
peut-être la far.le'.lse
"villa
rCtyale"
dOY"lt
parley",t
G.
de TOLn·~s
et
les
Brevium
exempla.
133. -
A LaY"IY"1
Gouh Melt~aY",d aussi,
les b~timeY"lts
bieY"1
que
partiellement en
pierre,
sont de t a i l l e mCtdeste
(8 à
10 m de
lCtng
x 4
à
5
m de
largeà cependant,
ils ont
parfois Lme
fOY"lctiCtY"1 mixte.
Vcoir AY"ldré,
P.
(1982)
Un village
médiéval
breton du XIe s i è c l e :
Lann Gouh
MelraY"ld
(MorbihaY"d.
Archéologie
Médiévale,
XI l,
pp.
155-174.
236
(
d'ailleurs qu'ils
étaient destinés à des groupes familiaux
peu importarlts :
"homme
1 i bre,
peut-être,
propriét aire,
c'est
peu pl"~obable, métayer,
c'est
pCl ssible".134
A
Hières-sur-Amby,
aristocratique
mérovingien des
Larina,
hommes
et arlimaux
pas
sous le
même toit
des bAtiments à
usage d'étables étant
découverts dans
le site.
Par contre,
ce phénomène
de
cohabitation
est
bien
attesté à
Charavines,
au Recourbe et à
La Grande Paroisse.
A Charavir,es
par exemple,
l'espace de
chaque bâtisse est
ré part i
erltre
une pièce
d'habitation à
cheminée centrale,
une étable-bergerie
dont
les
sols,
bien conservés grâce à
l'immersion,
se
sont constitués
par accumulation
de jon-
chées de
fourrage mêlées
aux déject ic.r.s
arlimales
(70 cm
d'épaisseur parfois),
des pièces
de réserves
et enfin de
qui
abri ter.t
des
activités
semi-exté-
rieures. 13:5
3.3.- Les fonds de cabanes
La forme architecturale prédominante dans l'habitat du
haut moyen-Age
reste le
fond de
cabane.
Jusqu'à une date
relativement récente,
toutes
les
fouilles d'habitat rural
de cette époque menées en France ont
livré essentiellement,
voire exclusivement
des fonds de cabanes,
sans doute parce
qu' ils sorlt
plus facilemer.t
visibles,
alors que les bAti-
plain-pied
le
sont
beaucoup
moins,
leur
niveau
134.- Demole.r.,
P.
(1'38'3).
~cit.
p.
174.
135.- Cc.lardelle,
M.
et
R.
(1'380).
Op.
cit_.
C'est sans
doute cette
cohabitation,
mais aussi
les
fonctions de
réserves et
les activités
domestiques
et/ou artisanales
qui
expliquent
les dimensions des
bAtiments de Charavines
(200 m2 environ).
237
d'occupation en général,
ayant totalement disparu;
et
leurs
trous de
poteaux n'étant
pas toujours aussi
nettement
per-
ceptibles et
organisables en ensembles intelligibles
(voir
fig.
46
et 47).
A Brebières,
à
Cucuron ou à
Ensisheim,
les
fonds de
cabanes sont
les seules
formes
architecturales
découvertes.
Ils
sont associés à
d'autres structures exca-
vées
: si los,
fosses,
fossés,
etc.
Plus
récemment,
à
la
Butte Saint-Cyr à
Val-de-Reuil-Portejoie
(Eure)
54 fonds de
déjà été
reconnus alors
qu'aucun bâtiment de
plain-pied n'a
encore été détecté,
peut-être en raison des
techniques de
construction au
dessus du substrat,
sur des
sa b 1 i ères Y"le
laissant
pas de traces facilement
décelables.
Pourtant
les fouilleurs pensent que ces structures excavées
dG
s' accompagY"ler
de
"vél"~ i t ab 1 es
maisoY"ls
d'habitatioY"ls"136 comme
OY".
eY"1
tl"~ouve
ailleurs Y"lotammeY"lt à
Villers-Le-Sec,
Baillet-en-France,
La Grande
Paroisse,
Le
Gué de Mauchamp ou Vitry-en-Artois.
Le fond de cabanes est
une construction en bois recou-
verte de
végétaux,
légèrement creusée dans
le sol
(20 cm à
1 m de
profondeur),
de
taille généralement
réduite
(5
à
12 m2 au
sol),
de
plan ordinairement rectangulaire,
ovale
ou trapézoïdale,
avec 2,
4 ou 6 trous de
poteaux.
Leur mode
de construction
consiste très
souvent
au
creusemeY"lt
de
l'excavation d'abord,
puis des trous de poteaux nécessaires
pour recevoir les éléments verticaux formant
l'ossature des
murs et
portant
la
toiture.
Quelquefois
cependant,
c'est
par la
mise en place des poteaux au niveau du sol que l'on
commence,
puis
entre eux,
on creuse la fosse.
C'est cette
dernière technique qui
a
été utilisée à
Brebières.
136. -
Cal"~ré,
F.
( 1'388)
Val-de-Reuil-Portejoie
(Eure).
La
butte Sai Y"lt-Cyr.
Archéologie Médiévale,
XVIII,
p.
308
238
Il existe
plusieurs types
de fonds
de cabanes.
Leur
typologie est habituellement
faite selon deux critères
le
nombre de
trous de
poteaux
(2,
4 ou 6 selon le cas) 137 ou
la fondation
des poteaux
dans le soutien de la toiture et
de
l'armature
des
murs. 138
Quelques
fouilles
récentes
menées en
Alsace nuancent ces conclusions en indiquant non
seulement des
types mais aussi des techniques et matériaux
de construction
différents.
A Wittenheim dans
le Haut-Rhin
(IXe siècle)
par exemple,
les fonds
de cabanes
sont des
fosses quadrangulaires
certes,
mais
relativement
vastes
(16 m2)
comparées
aux cas
plus généraux.
Ils n'ont
pas de
trous de
poteaux,
ce
qui
laisse supposer l'existence d'un
assemblage en
sablière.
Ce
mode de construction semble se
développer daY'ls
1 a
rég iOY'1
aux
Xe-XIe
siècles,
lorsque
l'utilisation du
bois équarri
se g éY'lél"~a 1 i se
:
après
les
constructions ecclésiastiques et aristocratiques,
l'habitat
paysan l'adopte.
Un autre
type a
également été découvert
dans
la région,
notamment à
Colmar-Rue du Rempart.
C'est
un
fond de
cabane de
plan oval de 8,5 m x 5
m environ,
avec,
contre les
parois de
l'excavation,
des
murets en pierres
liées à
l'argile
(Xe-XIe siècle). 139
137. -
Sage,
W.
(1'36'3)
Die
frankische
Siedlung
bei
Gladback,
Kr.
Neuwied.
Rheinisches
landesmuseum
Bonn,
Kleine Museumshefte,
7,
DUsserldorf,
37 p.
Sage,
W.
(1 '365)
:
FrUhmi ttelal terl icher Hol zbau,
Karl
der Grosse,
Dusseldorf,
Band W.
p.
573-5'30.
138.- Ahrens,
C.
(1'366)
Vorgeschichte des Kreises Pinne-
bers und
Insel Helgoland.
Vor-und Frlihgeschichtliche
Denkmaler und Funde in Schleswïg.
Il distingue
le gable-post
house qui est
un fond de
cabane à
pignons doté
de 2
poteaux supportant
une
toiture dont
les 2
pans reposent directement sur le
sol
;
le
wall-post house
qui
a
4
poteaux supplémen-
taires supportant
la f a î t i è r e ;
le corner-post house
formé de
4 poteaux
d'angle constituant
les éléments
des 4 murs supportant directement
la toiture.
13'3. -
Schweitzer,
J.
(1'387>.
Op.
cit.
pp.
156-157.
239
Les données
archéologiques concernant ces différentes
structures excavées
déficientes et ne permet-
tent
pas
de déterminer
f ac il emeY'lt
1 eurs
f OY'ICt i OY'IS
:
les
traces des
matériaux de
construction et
1 es améY'lagemeY'lt s
sont difficiles
à
repérer. 140
i Y'ld i ces ex i st eY'lt
par exemple
des foyers ou des fours,
des
silos,
des
restes d'activités
domestiques ou
art isaY'lales
(fusaioles,
pesoY'ls
de
métiers
à
tisser,
fragmeY'lts
de
meules,
scories,
etc.),
elles s'entrevoient clairement.
A
Brebières,
à
MOY'ldev i Il e
(IVe-VIle
siècle),
à
Ensisheim,
certains fonds de cabanes sont
interprétés comme
des habitations, 141
alors qu'ailleurs
SOY'lt COY'IÇUS
que
commes
aY'IY'lexes
abris
pour
aY'1 i maux,
stockage de réserves alimentaires,
d'outils agricoles,
ate-
liers de
tissage,
etc.,
eY'1 tout
cas presque jamais comme
140.- J.
Chapelot a
bien cerné ce problème,
mais essentiel-
lement
à
partir d'exemples étrangers,
anglais,
alle-
rnaY'lds et
scaY'ldiY'laves surtQllt.
Il
a
mOY'ltré que cer-
tains
de ces
fonds de cabane étaient des ateliers,
des granges ou greniers sur caves,
et
d'autres proba-
blement des
habitations PQur
pQpulations
migrantes
(IVe-VIe siècle)
ou de
statut
social
inférieur
(es-
claves,
affranchis).
VQir Chapelot,
J.
(19aO)
Le
fond de
cabane dans l'habitat rural
Quest-européen.
Etat des questions.
Archéologie Médiévale,
X,
pp.
51-
57.
141.- Certains pensent qu'à Brébières,
la fouille est
faite
dans des
conditions de
sauvetage qui
limitent
les
possibilités d'extension
et
d'observatiQn,
de sorte
que l'image qu'elle dQnne des fonds de cabanes
(habi-
tations)
ne
saurait ètre
considérée comme
parfaite
vQir J.
Chapelet
(19aO).
Op.
cit.
p.
23.
P.
Demolon
pense malgré
tout,
que
les limites
du site Qnt été
atteintes et
que
l'absence
de foyers
(un seul
a été
découvert
à
l'intérieur de ces structures:
1
m d'ou-
verture et
40 cm de
profondeur)
n'infirme nullement
SOY'I hypothèse,
d'autaY'lt,
dit-il,
que la
paille des
étables et
les granges
Qnt souvent
servi
de
pail-
lasses réchauffantes
pOUt~ les
ouvriers agricoles et
les plus
défavorisés.
P.
Demolon
(19a9).
Op.
cit.
pp.
169 et
174.
240
lieux de
séjour permanent en raison peut-être de l'absence
de foyers,
d'une véritable couche d'occupation et/ou de la
présence de
maisons d'habitation
de
plain-pied
(Gué
de
Mauchamp,
Villers-Le-Sec,
Baillet-en-France,
La
Grarlde
Paroisse,
Recourbe,
etc.).
3.4- Les structures socio-économiques
B~timents de
plain-pied et fonds de cabanes sont com-
pIétés par
d'autres structures,
en général
plus faciles à
déceler,
en raison de leur profondeur et de
leur contenu et
par
le
fait
que
l'érosiorl,
les
travaux
agricoles
et
d'aménagement
les affectent moins facilement,
alors que les
Iniveaux d'occupation
et de circulation et quelquefois même
les trous de poteaux peu profonds disparaissent
assez rapi-
dement.
Il
s'agit de structures annexes,
à
usage domestique
ou art i sar.a l,
rlot ammer.t
1es silos,
1es pu i t s , l e s fosses et
les fossés,
les fours et
foyers.
Elles sont très clairement
identifiées dans
tous les
sites d'habitat
rura 1 du
haut
rnoyerl-~ge, d'où
leur omniprésence
et
leur importance pour
l' archéolog ie.
A Les-Rues-des-Vignes,
les fouilles
ont mis
en évi-
dence 23
silos
(Xe-XIe
siècle)
associés
à
1 1
forlds
de
cabanes 14e,
à
Villers-Le-Sec 125
trous de poteaux,
dessi-
nant
le
plan de
grands b~timents,
10 fonds de cabanes,
4
puits,
24
silos,
40
fours,
11
foyers domestiques
et
32
fosses à
détritus, 143 à
Baillet-en-France,
3
grands b~ti
ments,
2
fonds de
cabanes accompagnés d'un grenier,
de 19
142. -
Florir.,
B.
<19B3)
:
Les si los à
grairls du haut moyer.-
~ge en Cambrésis.
Revue du Nord,
LXV,
n 0 255,
janvier-
mars 19B3.
p.
lOB.
143.- GuadagrlÎrl,
R.
<19BB)
:
Archéologie de
l'habitat rural
du haut moyen-Age.
Catalogue d'exposition:
Un villa-
ge au temps de Charlemagne•••
Q~ci~.
p.
144.
241
si lels et
de Y'lClmbreux
fosses-dépotoirs,144 à
Berry-au-Bac
enfin,
une zone d'habitat
(bàtiments de plain-pied)
prolon-
gée d'un
espace artisanal?
(12 fours)
et
séparée
d'une
riche
en
fonds
de
cabanes
par
une
aire
d'ensilage de
plusieurs
dizaines
de
silos
et
quelques
grandes fosses.14~
Leur omniprésence
dans
les
felu i Iles,
leur
place
et
leur importance numérique dans chaque site montrent combien
SO)'"lt ét ro i t es
les relations
entre,
d'une
part,
le
mcode
d' coccupat ico)'"1 et
l'corganisaticon spatiale de
l'habitat rural
et,
de
l' aut re,
la
nature
des
activités
écconcomiques:
explcoi tat ico)'"1
de
la
terre
(silos
et
gre)'"lÎers)
élevage
(enclcos à
bestiaux),
artisanat
(fours et
foyers) •
Aussi
sont-elles devenues
des thèmes
privilégiés de
recherche.
Certes nombreuses encore sont
les analyses qui ne dépassent
pas le
stade de la description.
Mais avec le dévelcoppement
des fouilles d'habitat
rural et
l'accroissement des dconnées
ccomparatives,
des
perspectives
intéressantes
s'couvrent:
étude de
la prcoduction
et de la cconsommation céréalières,
de la diffusicon des techniques de fabrication,
des manières
de vivre,
en scomme des différents aspects de
la vie qucoti-
di e)'"I)'"le et
socio-écconomique des
populations de ce début du
moye)'"l-àge.
E)'"I
effet,
les
scociétés
du
haut
moyen-àge
étaient
agraires.
Elles pratiquaient conjointement
l'agriculture et
l'élevage.
Russi
avaient-elle établi
dans leurs
habitats
lme
série
de
constructions
et
complexité et
d'une ampleur
variables,
mais tcoujours avec
144.- Guadag)'"IÎ)'"I,
R.
(1988).
Op.
cit.
p.
145.
145.- Flucher,
G.
Berry-au-Bac
(Aisne).
La
fosse
au
puits.
Chrconiques
des fcouilles,
Archéologie Médiéva-
le,
XVIII.
pp.
290-291
et
XIX,
p.
258.
242
des fonctions
précises:
protection et
conservation
des
récoltes,
des réserves alimentaires et des semailles,
abris
pour les
animaux,
protection
de
l'unité
d'exploitation
agricole ou
de l'habitat,
chauffage,
cuisine,
d'outils agricoles,
etc.
DaY"ls la
plupart des fouilles d'habitat rural de cette
époque,
chacune
de ces
structures profondes
est finement
analysée : nombre,
nature,
distribution
spatiale,
forme,
contenu d'origine
et
rempl issage,
si gni ficat iCIY"I,
etc •••
afin de
permettre non
seulement d'établir
une typologie,
une datation,
une technologie de construction et un mode de
fonctionnement,
mais
aussi d'aborder
le
type
d'économie
agraire prépondérant notamment
la place des activités agri-
coles,
pastorales
ou artisanales
dans la
vie quotidienne
des
populat iOY"ls
volume
de
céréales
ou
de
foin
en
réserves,
(si los,
greniers,
granges)
étendue des enclos à
bestiaux,
des
étables,
ampleur
des
vestiges
de
fours,
foyers,
scories,
etc ••• ~~&
L'une de
ces structures
1 es plu s
fréq uernmeY'lt reY"ICOY'I-
trées daY"ls
les fouilles
est
le silo.
C'est un aménagement
creusé daY"ls
le sol,
à
l'intérieur
ou à
l'extérieur
des
constructions
(voir
fig.
35) dans une aire propre à
une ou
146.- Voir:
Gast,
M.
et
Sigaud,
F.
(1981)
(sc.us
la
directioY"1
de)
:
Les
techniques de
conservation des
grains
A
long terme,
leur rôle dans la dynamique des systèmes
de culture
et des sociétés.
Paris,
éditions du CNRS.
232 p.
Fixot,
M.
(1979)
Découvertes
réceY"ltes
de
silcls
médiévaux en
Provence.
Provence
Historique,
XXIX,
fasc.
118.
pp.
387-404.
Pesez,
J.-P.
(1986)
Le foyer de la maison paysanne
(Xle-XVe siècle).
Archéologie Médiévale,
XVI.
pp.
65-
92.
Demolc'Y'I,
P.
(1989).
Op.
cit.
243
plusieurs unités
agricoles,
et qui servait dans un premier
temps au
stockage des céréales après battage et vannage,
à
leur sèchage
et à
leur conservation à
long terme en atmos-
phère très
favorable,
avec
de faibles
pertes et
tout eYI
cc.nservant aux
graines leurs
propriétés
alimentaires
et
germinatives.
La
nature de
ce contenu d'origine est quel-
quefois déterminée
par l'analyse des macro-restes végétaux
carbonisés retrouvés
dans le
fond des
silos.
Ce
qui est
quand même
rare,
la plupart du temps en effet,
les graines
retrouvées proviennent
des phases
d'abandon et de comble-
ment.
Ce
genre d'étude commence à
se développer
il auto-
rise à
aborder la
question des réserves et semailles donc
la consommation et
la production agricole. 1~7
Dans un second temps,
les silos sont généralement
uti-
1 isés
eYI
dépotcdrs,
c'est-à-dire
après
leur
abaYldoYI.
L'analyse stratigraphique permet alors de suivre le proces-
sus de
comblement
:
dégradation des parois marquée par les
effoYldrements de
limon et
utilisation en dépotoir caracté-
risée par
le rejet
de déchets domestiques ou artisanaux
:
céramique,
restes culinaires,
etc ••• 1~a
La restitution des formes qui
se fait
par une observa-
tion minutieuse
des parois
et des
niveaux d'effondrement
quelquefois visibles en stratigraphie est,
quand même,
sou-
vent délicate en raison de l'érosion du sol et de la dégra-
dation des structures supérieures.
Certaines recherches récentes,
notamment celles menées
daYls 1e
Nord de
la FraYlce,
considèrent
le silo-
comme un
147.- Voir les actes du Colloque sur les ~echniques de con-
serva~ion des graines à
long ~erme•••
Op.
cit.
148.- Voir
les
exemples
de
Villers-Le-Sec,
Baillet-en-
France.
Catalogue
d'exposition:
Un village au ~emps
de Charlemagne•••
Op.
cit.
Surtout
pp.
218-222.
244
élément de
datation permettant
de
séparer
les
périodes
mérov i Ylg i enne et
carol i ng ieyme.
que
ces
structures sont
pratiquement absentes
des sites
mérovin-
giens comme
à
Brébières
(VIe-VIlle siècle)
C.u à Provi Ile
dans sa
première phase
d'occupation
(VIe-VIlle
siècle),
mais apparaîssent
et se multiplient aux VIlle-XIe siècles,
comme à
Provil~e dans
sa deuxième
phase d'occupation,
ou
Les-Rues-de-Vignes,
avant
de redevenir rares sinon inexis-
tantes aux
XIIe-XIIIe siècles
(Vitry-en-Artois)
probable-
ment remplacées
par des
épiers
(stockage en épis non bat-
tus. 149 Ceux-ci
existent déjà aux VIle-Xe siècles,
en Ile-
de-Fray,ce
(Villers-Le-Sec,
Baillet-en-France,
La
Gray,de
Paroisse)
et
pas
direct emey,t
Ils sembley,t
favoriser le "sèchage c.ptimal des graiYls sou-
vey.t récoltés assez humides.". 1150
Un autre type d'aménagement
intéresse de plus en plus,
les archéologues
:
les structures à
feu
(fours et
foyers).
Elles constituent
II YI
é 1 émeYlt
fondamental
de la vie quoti-
dienne et artisanale,
à
la fois par leur fonction de trans-
formation des aliments,
de chauffage,
d'affinage du minerai
et de cuisson des poteries.
Le foyer,
assez souvent,
permet
au chercheur
d'interpréter comme habitation,
tout
b~timent
qui en
possède un,
car depuis
toujours,
dans ces régions
tempérées,
le
feu est
associé à
la demeure des hommes.
Le
14'3. -
Vc.ir
:
Flc.riY.,
B.
(1'383).
Op.
cit.
pp.
105-106.
DemoloYI,
P.
(1'38'3).
Op.
cit.
p.
176.
150. -
Gentil,
F.
(1'388)
La
cC'YlservatioYI
des
céréales"
dans Catalogue
d'exposition:
Un village au temps de
Charlemagne•••
Op.
cit.
p.
222.
Vcdr aussi,
Sigaud,
F.
(1'381>
:
IdeYltificatic'YI
des
techniques
de
conservation
et
de
stockage
des
grains.
Les
techniques de
conservation•••
Op.
cit.
p.
165.
245
four quant
à
1 ui,
révèle une
activité domestique
(four à
pain)
ou artisanale
(transformation des minerais).
Dans chaque fouille d'habitat du haut
moyen-âge désor-
mais,
une
attention particulière
leur
est
réservée
car
e Il es permet t erlt
de mieux
comprendre l'organisation
spa-
tiale et
le type d'économie en vigueur.
Leur distribution,
leur emplacement
dans la maison,
leur typologie,
leur mode
de construction
et
leur
utilisation
sont
mi rlut ieusement
étudiés.
Pour le
foyer par
exemple,
son emplacement est
fonc-
tion des parois,
donc du matériau de construction,
et de la
forme du
toit.
Au haut
moyen-Age,
il est
généralement éta-
bli au centre de l'habitation,
à
même le sol,
ouvert,
quel-
quefois légèrement
excavé ou
sur un l i t de pierres plates
ou
pC1sées
de
chant,
saris
d ispc'si t i f
apparerlt
pour
l' évacuat iorl de
la fumée.
En fouille,
il se signale par la
rubéfaction du
sol,
éventuellement
des cerldres,
quelques
morceaux de charbons et quelques pierres tout autour.
Etant
quasim~nt la
seule source de chaleur dans
l'habitation,
il
est destiné
à
de
multiples fonctions:
chauffage,
cuisson
des aliments. 1 l!51
(VIle-XIIe siècle),
urie
première
phase,
le foyer est central,
à
même le sol ou sur un l i t de
151. -
Vc.ir Pesez,
J. -M.
(1986)
:
Le foyer de la maison pay-
sanne
(Xle-XVe
siècle).
Archéologie
Médiévale,
XVI,
pp.
65-92
Mais le
haut moyen-Age
n'est représenté que par les
exemples de
Charavines,
Lann
Gouh Melrand,
Doué-La-
Forltai rie.
Vctir aussi Levalet,
M.
(1978)
:
Quelques observatior.s
sur les
cuisines
en
France
et
en
Angleterre
au
moyerl-Age".
Archéologie
Médiévale,
VIII,
surtout
pp.
233-238.
246
pierres plates.
Il est
uYlÏque dans
les habitations,
qui
sont alors en matériaux périssables,
avec seulement un sou-
bassement de
pierres
de
quelques
assises.
Leurs
toits
bipans,
soutenus
par des poteaux de bois médians sont cou-
verts de
chaume.
Dans
une seconde
phase,
coïncidant avec
des
amél iorat iOYIS
progressives
et
COYlt i YllleS
daYls
l'habitation,
notamment
l'utilisatioYI de
1 a p i erre
comrlle
matériau principal,
le foyer est
bAti adossé au mur.
Enfin
au XIIe,
lorsque la population de Mondeville s'est déplacée
à
Greentheville situé non loin,
à
environ 500 m de l'église
Saint-Martin détruite,
que les maisons sont entièrement en
pierres,
le
foyer est
alc.rs médian,
bAt i
cc.nt re
le
mur
pignon,
de
plan circulaire,
semi-circulaire ou
carré
et
encadré de pierres plates disposées de chant. 1~e
A Sannerville
dans le
Calvados
(Ve-Vlle
siècle),
le
fc.yer est
circulaire
(1 m
de diamètre),
fait
de
pierres
plates et
prend place dans un angle du bAtiment
lui-même en
pierres
(solin de pierres sans mortier)
et
bois. 1~3
Enfin,
un
des rares
exemples de foyers à
trémie sus-
pendue a été découvert à
Charavines
(XIe siècle).
Il s'agit
de "2 pièces de bc.is identiques,
pourvues d'eYltailles et de
rainures,
trouvées
symétriquement de
part et
d'autre
du
foyer •••
Elles
devaient servir
de consoles
à
un linteau,
l'ensemble supportant
une
hotte
constituée
de
planches
enduites d'argile,
dont
les éléments se sont effondrés sur
place.". 1~4
152.- Lc.rren,
C.
(1'381).
Op.
cita
LorreYI,
C.
(1 '382) •
Op.
cita
LorreYI,
C.
(1'38'3a) •
Op.
cita
LorreYI,
C.
(1'38'3b).
Op.
cita
153.- Pilet,
C.
(1 '383)
"SaYIYlervi Ile
(Calvados)"
daYls
Chroniques
des
fouilles
rnéd i éva 1 es.
Archéc.logie
Médiévale.
XIII.
p.
251.
154.- Cc.lardelle,
R.
et M.
(1980) •
Op.
cita
247
Les découvertes
de foyers
domestiques dans les sites
d'habitat du
haut moyen-Age
sont de
plus
en
plus
nom-
breuses.
On
les rencontre
dans des
sites alsaciens
ou à
l'époque mérovingienne,
ils sont quelquefois associés à
des
fonds de
cabanes.1~~ En
Ile-de-FraYlce,
c'est
surtc.ut
à
l'époque carolingienne
et essentiellement
à
1 a
f i YI VII e-
début VIlle
siècle qu'on
les trouve:
Villiers-le-Sec
(41
fours),
à
Belloy-en-France,
Le
Thillay.1~&
Généralement
creusés dans
le sol
naturel,
en
partie ou intégralement,
avec une
chambre de
cuisson hémisphérique,
ils sont assez
souvent
isolés
ou groupés,
à
l'écart des habitations,
sans
doute par
crainte d'incendie,
car celles-ci sont en maté-
riaux périssables.
C'est
le
cas à
La Grande Paroisse ou à
Belloy-en-France,
où ils sont à
environ 10-20 m du bAtiment
contempora i YI. 1=;7
Les
recherches
s'intéresent
à
leur
répartition dans
l'habitat et à
leur importance numérique,
mais aussi
à
leur
typologie,
leur
mode de
construction,
leur fonctionnement.
A Passy
(Yc'YIYle)
(VI le-VI I le siècle)
les 6
fC'Llrs déga-
une chambre
de
cuisson
à
peu
près
circulaire
( d i amèt re 1, ( à
1,7 m)
précédée
d'une aire
de chauffe de
forme rectangulaire
(1,5 à
2
m x 1 m).
4
parmi
eLIX SOYlt
155.- Schweitzer,
J.
(1'384).
00.
cit.
156.- Catalogue
d'exposition:
Un
village
au
temps
de
Charlemagne.
Op.
cit.
Surtout
pp.
242 et
252-253.
157.- Pour
la Grande Paroisse v o i r :
-
Petit,
M.
(1'385 et
1'387>'
Op.
cit.
pp.
220-221
et
p.
170.
-
Petit,
M.
(1'388).
Op.
cit.
p.
14'3.
-
Petit,
M.
(1'38'3).
00.
cit.
p.
411
Pour Belloy-en-France,
v o i r :
-
Catalogue d'exposition:
Un village au temps de
Charlemagne•••
QQ. cit.
p.
242.
248
situés à
proximité de
puits.~~s A La Grande Paroisse,
ils
sClnt égalemeYlt
excavés
et
constitués
d'une
chambre
de
chauffe sur
laquelle débouche
la chambre
de
cuisson
de
forme hémisphérique
qui
présente
une sole
et des
parois
recouvertes d'un
épais enduit
argileux. ~~9 A Villiers-Le-
Sec ou
Belloy-en-France,
la
chambre hémisphérique du four
aménagée daYls
les parois d'une excavation
préalablement creusée ou réutilisée.
Le four n'est donc pas
construit mais simplement creusé en négatif.
Ses parois,
sa
vOûte et
sa sole
sont ensuite
durcies sous
l' act iOYI
du
feu~&O (voir fig.
48).
Enfin,
l'étude de ces différentes structures à
feu,
ne
se COYlçoit
plus maintenant,
sans
une
collaboration
des
archéométres,
notamment
pour les
prélèvements et
les ana-
lyses archéomagnétiques,
anthracologiques,
carpologiques ou
palynologiques.
Celles-ci,
en datant et en mettant en évi-
dence la
nature des
bois de
chauffe,
et
les différeYltes
espèces céréalières consommées,
permettent de restituer une
partie du
paysage que
les
communautés
rurales
du
haut
moyen-âge ont exploitée au fil
des saisons.
Ainsi dC'Ylc,
les
recherches
menées
depuis
quelques
années,
notamment
sur l'étude
des terroirs
sur la longue
durée,
la
dislocation du paysage antique,
la christianisa-
t iC'YI
des
campagYles,
la
structuration
de
l'espace
et
l'habitat
lui-même,
ont renouvelé la problématique du haut
mc.yen-âge,
YIC.YI
pl us,
cette
période
d'une
manière
unilatérale
et
presque
identique
à
celle
de
158.- Perrugot,
D.
(1986)
Passy
(Yonne).
La Sablonnière.
Chroniques
des
fouilles
médiévales.
Archéologie
Médiévale,
XVI.
p.
170-171.
159.- Voir Ylote 157.
160.- Voir Catalogue
d'exposition:
Un village au temps de
Charlemagne•••
Op.
cit.
pp.
242-243.
249
l'Europe du
Nord-Ouest,
mais
plut6t,
en
la
considérant
comme évolutive et spécifique d'une région à
l'autre.
Elles
montrent en effet que
les villages et
les terroirs français
se sont
lentement
formés
à
partir de la dégénérescence de
l'organisation antique
du peuplement,
par
un
progressif
regroupement autour de l'église,
du cimetière et surtout du
château.
Avec
cet habitat
instable,
précaire,
encore mal
fixé,
s'harmonise
une
construction
légère,
relativement
sommaire et
fragile,
en
bois et
terre,
montée
selon des
techniques simples
et
souvent
accompagnée
de
fonds
de
cabanes,
quand
ces derniers
ne constituent
pas les seules
structures architecturales.
Progressivement donc
et
gràce
au processus
castral,
habitats et terroirs se restructurent et se stabilisent.
Le
village naît
et
joue désormais un r6le important au centre
du terroir.
Le contexte
socio-économique
est
en
pleine
mutation.
Ce
qui
se
perçoit
dans
la
nouvelle
façon
d'habiter et de bàtir.
Un Monde nouveau naît.
250
CHAPITRE II
LE MOYEN AGE CLASSIQUE : XIIE-XVE SIECLE.
LA CONSTRUCTION DE LA FRANCE
La période
XIIe-XVe siècle
est
re 1at i VemeYlt
facile
d'accès,
comparée
au haut
moyen-âge ou
à
l'époque
post-
médiévale.
Et
cela,
pour
deux raisons
essentielles
la
première
c'est
l'existence
d'une
documentation
écrite,
certes
fragmentaire
et
sc.uveYlt
difficile
d'interprétation,
mais
cependant toujours
de plus en plus
Ylc.mbreuse à
partir du
X1 le
siècle
;
la
secoYlde,
c'est
l'existeYlce d'uYle
riche
dc.cumentat iOYI
archéologique
qui
s' expl ique,
d'uYle
part,
par
le fait
qu'à partir
du XI le
siècle les
traces laissées au sol
par l' c.ccupat iC'YI humai Yle
d ev i eYlYlent
plus
perceptibles
- les
CC'Ylstruct iC'Yls
étaYlt
généralement en
pierre -
et d'autre part,
par l'ancienneté
des recherches
menées sur
cette période et
leur spectacu-
laire
essor. 161
Ces
deux
raisoYls
fondeYlt
d'ailleurs
l'originalité de l'archéologie médiévale.
Ces recherches
considèrent que c'est globalement vers
le XIIe-XVe
siècle que
se fixent
et se
stabilisent
les
grandes lignes
du paysage
rural
français.
La
croissaYlce
démographique,
les
conditions climatiques
favorables,
les
défrichements et
le recul des forêts,
ajoutés au développe-
la puissance châtelaine et à
la fixation du réseau
parc.issial C'Ylt
conduit
le pays d'une population clairsemée
vivant dans
des habitats
polynucléaires,
légers
et
pré-
161.- Voir supra,
2e partie,
chap.
I.
251
caires,
à
des terroirs
pleins,
stables,
bierl struct urés,
avec au
centre un
véritable village,
bâti en dur,
groupé
autour du
château et/ou
de l'église
et concentrant
plu-
sieurs fonctions notamment économique,
religieuse,
adminis-
trative,
militaire •••
Plér.i t ude et
stabilité des terroirs
et de
l' habitat sont
cependant durement secouées quelques
siècles plus
tard par les crises du bas moyen-âge :
épidé-
mies,
recul démographique,
désertions rurales,
etc •••
Pendant ce
temps
(XIIe-XVe
siècle>,
les
structures
socio-économiques s'organisent
et s'adapter.t
châteaux du
du troisième
âge
féodal,
églises
romanes
et
gothiques,
bourgs,
artisanat,
mais
aussi restauration des
pouvoirs souverains
et renaissance
de la
notion
d'Etat.
Cette évolution a
permis au pays de sortir de l'économie de
subsistar.ce et
favorisé
le
développement et
la
fixatiorl
dans ses
grandes lignes
de
l'économie marchande,
sa péné-
tration progressive
dans
la société et
son extension euro-
péenne,
vers la fin du moyen-âge.
1.- CHATEAUX ET RESIDENCE ARISTOCRATIQUE
Nous avons
montré dans
le chapitre précédent que dès
sa naissance
autour de
l ' ar. Mi l,
le
château
ence i rit es > est
dever.u pour
le seigneur
qui y
réside
le
principal moyen
d'affirmer son
indépendance vis-à-vis
du
pouvoir cer.tral
et son
autorité sur
les terres
environ-
est dc.r.c
le centre
et
le
symbole du pouvoir
seigneurial.
Les
nombreuses recherches
menées
depuis
le
début des
années 60 et de manière plus systématique depuis
quelques années
seulement,
grâce
au programme
H40 de
la
Sous-Direction
de
l'Archéologie 162
et
aux
enquêtes
du
162.- Signalons
à
ce
propos
le
programme
d'inventaire
systématique des mottes,
enceintes,
maisons-fortes du
252
C.N.R.S. 1.63 sur
l'habitat médiéval
fortifié,
indiquent que
ce phéY"lomèY"le,
qui est
général
parce que concernant toutes
les régions
françaises,sous
des faciès
variables
cepen-
dant,I.&4 est
le reflet d'une profonde mutation socio-écono-
mique caracté~isée
par la
poussée démographique,
le déve-
loppement agricole
et
l'émiettement du pouvoir.
Le ch~teau
apparaît alors non seulement comme le moyen d'accaparer les
profits de
ce renouveau économique par sa mainmise sur les
moyens d'échanges
(routes,
péages,
marchés)
mais
aussi
comme celui
d'eY"lcadrer
la
mise
en
valeur
des
espaces
incultes et de contrôler le peuplement.
Aussi a-t-il exercé
bas-Berry,
qui
est élargi aux ch~teaux et manoirs de
pierre afin
de
constituer
un
ensemble
cohérent
s'étendant du
Xe au
XVIe siècle.
Déjà en 1988,
près \\
de 300
si tes fort i fiés
CIY"It
été
recoY"IY"IUS
dont
43}
mottes,
19 plates-fortes,
74 résidences,
36 ch~teaux.
Voir Chroniques
des fouilles médiévales.
Archéologie
Méd iévale,
XVIII.
p.
349.
Un tel
programme existe
aussi
dans
de
nombreuses
régions,
notamment
en
Savoie,
en
Moselle,
dans
l'Aude,
le
Finistère •••
Il
s'accompagne de fouilles
pluri-annuelles comme celles menées depuis très long-
temps déjà à Fréteval
(Loir-et-Cher).
163.- Le C.N.R.S.
aussi
participe à
cet effort gr~ce à ses
enquêtes dans
le cadre de programme d'Unité Associée
comme l'U.A.
1008
pour
le
Doubs,
le
Jura,
etc,
d'A.T.P.
comme celui
lancé en 1985 sur le thème "Fon-
dat iCIY"ls castrales et habi tats groupés en Périgord".
164.- Pendant
longtemps,
l'on a
pensé que les mottes cas-
traIes et enceintes rudimentaires ne concernaient que
certaines régions
notamment
la
Normandie,
où
les
recherches en
ont dénombré une très grande quantité.
Depuis les
enquêtes menées
ailleurs comme
dans
le
Midi méditerranéen
(Provence)
et en Dauphiné -
qui en
ont
beaucoup
recensé aussi
-
cette idée est devenue
caduque.
Les
formes
diffèrent
quelquefois
d'une
région à
l'autre.
Par exemple,
en Normandie,
ces for-
tifications sont
élevées
sur
des
tertres
artifi-
ciels alors
qu'en Provence,
elles sont
parfois ins-
tallées au sommet de rochers aménagés
<Sannes,
Saint-
Martin-de-la-Brasque).
253
une influence décisive sur l'occupation du s o l : restructu-
ration du paysage rural. 16e
Les chAteaux
de ce
premier "Age fée,dal"
se traYlsfor-
ment radicalement
à
partir
de la
fin du XIIIe siècle,
et
surtout au XIIe siècle ils sont désormais en pierre et sont
plus perfectionnés
tant
daYls
leur
plan
que
dans
leur
conception générale.
1.- Les fortifications
du second
âge
féodal
<moitié
du
XIIe-moitié du XIIIe siècle}
Le chAteau est traditionnellement considéré comme l'un
des me'YlumeYlts
les plus
caractéristiques du
moyen-Age
et
surtout en
milieu rural.
Pendant
longtemps,
les recherches
archéologiques se
sont davantage orientées vers l'étude de
la genèse et de
la multiplication des premiers chAteaux que
vers les
constructions de
la seconde génération.
De même,
lorsque ce
sont ces
dernières qui
étaient étudiées,
les
investigations se
concentraient
presqu'exclusivement
sur
les vestiges monumentaux,
sans essayer de replacer le monu-
ment dans
son contexte
historique.
Ce n'est que récemment
qu'elles s'efforcent
de l'intégrer
dans une histoire glo-
baIe du paysage bAti et du cadre de vie. 166 Aussi
prennent-
165.- Sur cette question,
voir supra,
chap.
précedent.
166.- Cf.
les
recherches entreprises
à
Rougiers,
à
Giron-
ville,
à
Rubercy,
pour ne citer que celles-ci
Dém i ay,s d'Arch i mbaLÏd,
G.
( 1980).
OP.
ci t.
Poisson,
J.-M.
(1985)
Recherches archéologiques sur
un site fossoyé du XIVe s i è c l e :
la bastide de Giron-
ville
("Fe,rt-SarraziYI",
Ambre'Ylay,
AiY,.
Château-Gail-
lard,
XII,
pp.
225-236).
Lorren,
C.
(1977a)
La
demeure
seigneuriale
de
Rubercy
(Milieu
du XIIe-début du XIIIe siècle).
Châ-
teau-Gaillard,
VIII.
(Bad Muenstereifel,
R.F.A.,
30
août-4 septembre 1976),
Caen.
pp.
185-192.
254
elles en considération ses relations avec tous les éléments
qui
l'environnent:
les routes,
les villages,
les terroirs
cultivés ou
incultes,
les
églises,
mais
aussi
les hommes
qui ont
vécu dans
sa dépendance.
En définitive,
tous les
faits politiques,
écc,y.omiques et
sociaux sur
lesquels le
chÂteau a
exercé ou reçu une quelconque influence intéres-
sent désormais
la recherche
archéologique.
E Il e
ut i 1 i se
alors conjointement
et en
les confrontant
les méthodes de
l'histoire de l'art,
de l'archéologie et de l'histoire tra-
ditionnelle
:
textes,
iconographie,
prospection
au
sol,
photographies aériennes,
vestiges en élévation et
fouilles.
C'est d'ailleurs
ce type
de recherche,
difficile et com-
plexe,
qui
a
permis
d'effectuer d'énormes progrès dans la
connaissance du
ch~teau lui-même comme de son rÔle dans la
réorganisation des
terroirs et
la mise en place d'un habi-
tat
groupé. 167
Cependant se
pose toujours
une question:
"Qu'est-ce qu'UY'
chÂteau?" 1ae
Ey.tre
le
Xe
et
le
XVe
Lorren,
C.
C1977b)
:
Le château
de Rubercy
(Calva-
dos>.
Etude
de la demeure principale
(c.
1150-1204>.
Archéologie Médiévale,
VII.
pp.
109-178.
167.- Fournier,
G.
(1978
:
Le château dans la France médié-
vale.
Essai de sociologie monumentale.
Aubier-Montai-
gne.
Paris.
397 p.
Démians d'Archimbaud,
G.
(1980>.
Op.
cit.
Bazzana,
A.,
Guichard,
P.
et
Poisson,
J.-M.
(édit.>
(1983>
:
Habitats
~orti~iés et organisation de l'es-
pace en
Méditerranée
Médiévale,
G.I.5.
Maison
de
l'Or i ey.t .
Lyc.n.
168.- M.
de Boüard se
posait cette question lors du Collo-
que de
Ch~teau-Gaillard tenu
à
Oostduinkerke
et
à
Floreffe en
Belgique en septembre 1984.
Les vocables
utilisés par
le latin médiéval
pour désigner le chÂ-
teau
sont
divers:
castrum,
castellum,
oppidum,
munitio.••
Sur
le
terrain,
les
formes
sont
très
variées
seloy.
les
époques,
les
foy.ct ic'y,s,
les
régions •••
Voir
Boüard,
M.
de
(1985>
:
Avant-propos.
Château-Gaillard,
XII.
pp.
7-9.
La même question est
reprise par
A.
Debord,
au
colloque suivant
tenu en
1986 à
Wageningen aux Pays-Bas.
255
siècle,
les
cas de
figures sont
variés.
Désigne-t-il
une
forteresse,
source et symbole du pouvoir sur les hommes,
ou
une résidence noble et confortable? L'on sait en tout cas,
que le
pouvoir de
commandement et
la position sociale des
possesseurs de
chAteaux autant
que la
morphologie et
la
fonction de ces fortifications ont considérablement évolué.
Les recherches
actuelles montrent que les chAteaux de
la deuxiéme
génération,
petites
forteresses de pierre,
se
sont
généralement
implantés dans
des terroirs déjà fixés.
Quelquefois ils sont élevés à
l'emplacement même d'une for-
tification antérieure
(motte castrale
ou enceinte).
C'est
le cas
par exemple
de Notre-Dame-de-Gravenchon
en Seine-
Maritime,
aux
XIe-XIIe siècles,
reconstruite en pierre au
début du
XIIIe siècle. 169
Parfois aussi,
ils sont recons-
truits daYls
le même
terroir que
les
chAteaux
primitifs
qu'ils remplacent,
avec abandon
de ceux-ci et déplacement
du site
sur un
emplacement mieux
défendu et
plus straté-
gique.
C'est
le cas
de
Rougiers
dans
le
Var 170
(voir
fig.
49).
Tirant
l'essentiel de leur force d'une bonne implanta-
tion locale,
beaucoup de ces chAteaux ont
fortement contri-
bué à
fixer
les populations paysannes autour d'eux,
à
leur
pied,
dOYIYlant
ainsi
naissance à
un habitat
groupé,
un vil-
lage. 171 A la fin du XIIe-XIIIe siècle,
en effet,
le climat
Debord,
A.
(1987)
ChAteaux et résidence aristocra-
tique.
Réflexions
pour la
recherche.
Château-Gail-
lard,
XIII.
pp.
41-51,
surtout
p.
50.
169.- Le Maho,
J.
(1987)
:
Notre-Dame-de-Gravenchon
<Seine-
Maritime).
La
Fontaine-Saint-Denis.
Chroniques
des
fouilles médiévales.
Archéologie Médiévale,
XVII.
pp.
247-250.
170.- DémiaYls d'Archimbaud,
G.
(1980).
Q.g.
cit.
171.- Nuançons quand même,
cette affirmation,
car il
paraît
que pC1llr l'ccuest aquitain "aucuYI chAteau pc.stérieur à
1150 n'a
engendré un habitat aggloméré nouveau,
sauf
256
politique et social se détériore sensiblement.
L'insécurité
est ambiante.
Les populations rurales généralement
instal-
lées dans
des habitats
relativement éloignés
du
chAteau
dont elles
relèvent,
ont
besoin de s'en rapprocher le plus
possible
pour
bénéficier
de
sa
protection.
On
voit
s'affirmer progressivement
la militarisation de l'habitat
il se
tasse au
pied du
chAteau
lui-même
de plus en plus
sensible
au
souci
militaire.
C'est
le
phénomène
de
l'enchAtellement,
de
l'incastellamento.
L'exemple
de
Rougiers est
encore,
en ce domaine,
significatif.
Après la
destruction totale et
l'abandon vers 1150 du castellum pro-
bablement composé
de constructions
légères et vraisembla-
blement
installé
en plaine
(près de la butte de Camp-Long
peut-être),
le
castrum est reconstruit en pierre à
environ
600 m d'altitude
sur la crête de Saint-Jean dans une posi-
tion stratégique
lui
permettant de contrôler un large ter-
ritoire.
Le
donjon,
élément essentiel des ch~teaux à
cette
époq ue encore,
est renforcé
de fortes murailles ponctuées
de tours.
Ce perchemer,t,
spécifique
des
régions
monta-
gneuses
notamment
prover,çales
ou
et
ces
constructions solidement maçonnées témoignent d'une période
de fortes
tensions militaires,
mais aussi de la naissance
d'une force
nouvelle,
contraignante
sans doute,
cependant
pourvoyeuse de sécurité.
Les recherches
actuelles,
de
plus en plus nombreuses
et variées,
indiquent que les chAteaux du second Age féodal
ont
fortement
contribué
à
stabiliser
l'habitat
rural.
Stabilisation qui
s'est d'ailleurs
accompagnée de
déser-
tions quelquefois importantes. 17R
sur quelques
terroirs
de
défr i chemer.t
entièrement
r,eufs" •
Cf.
De bord,
A.
( 1'387).
=0..cP,"",.--:C::...;l=-"t=-.
p.
50.
172.- Sur cette
question,
voir infra :
Habitat et terroirs
ruraux.
257
Elles indiquent
aussi
que
ces
petites
forteresses
rurales se
différencient des
ch~teaux
primitifs
(mottes
castrales et
enceintes)
non
seulement
par
leur
rôle
au
centre du
terroir mais surtout
par leur structure même.
Ce
qui
les distingue ici,
ce n'est
pas seulement
l'utilisation
de la
pierre.
Certes
beaucoup de recherches s'accordent à
reconnaître que
très tôt
parfois,
certains
seigneurs
se
sont
intéressés à
la construction en pierre.
Il
faut
cepen-
dant reconnaître
que la
diffusion de
ce matériau
a
été
lente et
progressive,
même dans ce milieu social.
Dans cer-
taines régions
par exemple,
de nombreux ch~teaux de pierre
ont coexisté avec des fortifications de terre,
sans que les
recherches ne
parviennent à
élucider le genre de relations
qu'ils ont
eues.
A.
Debord
a
certes
établi
des
liens de
dépendances,
par exemple,
pour la motte de Bazonneau qui
ne
serait qu'un
élément complémentaire du système défensif du
ch~teau de
pierre de
Montbazon.
Il
note
en
même
temps
cependant,
toujours
en pays charentais,
que 18 mottes cas-
traIes sont des chefs-lieux de ch~tellenie (pour 58 ch~tel-
lenies).173
Se pose
alors la question de savoir si
les fortifica-
tions de
terre -
qu'on
utilise encore à
cette époque -
ne
continuent
pas
toujours à
être édifiées? Et dans ce cas,
comment expliquer leur persistance alors que triomphent
les
ch~teaux de
pierre qui ne cessent
d'ailleurs de se perfec-
tionner,
de
s'adapter aux
nouvelles réalités et ex~gences
militaires? La
complémentarité des deux types de fortifi-
173.- Debord,
A.
(1987).
Op.
cit.
p.
46,
note 12.
Debord,
A.
(1983)
:
A
propos
de
l'utilisation
des
mottes castrales.
ChAteau-Gaillard,
XI.
Colloque de
Karrebaeksminde
(Danemark.
1982).
Caen.
pp.
91-99.
258
cations ou la réticence de certains seigneurs à
se moderni-
ser peuvent-elles suffire à expliquer ce phénomène?
En fait
ce qui distingue les chAteaux du premier et du
second Age féodal
c'est
plutôt
la réduction de la partie la
plus i rl1port aYlt e,
c'est-à-dire le
donjon,
tour quelquefois
unique 174 et
son renforcement
par des
éléments défensifs
complémentaires.
Des remparts de pierre continus sont alors
construits autour
du chAteau
et de la basse-cour.
Le vil-
lage est
lui-même enserré
dans une
enceinte et s'intègre
parfaitement à
l'ensemble castraI.
Les tours qui complètent
la défense
sont élevées
à des points sensibles,
notamment
près des
accès et des axes de circulation comme à
Rougiers
et à
Trévoux.17~ Outre ces fortifications,
le chAteau com-
porte aussi
des installations indispensables à
la vie quo-
tidienne,
notamment
le "l e•g is
sei gYleurial",
les réserves,
les si los,
le four
banal ou
non,
la
chapelle
castrale,
quelquefois devenue
paroissiale.
A Essertines par exemple,
données textuelles
et archéologiques
indiquent dès la fin
du XIIe-début
XIIIe siècle,
l'existence d'une tour de plan
trapézoïdal,
de
la courtine
qui
la protège,
d'une seconde
enceinte,
de
la maison
du chevalier testateur,
d'une cha-
pelle
dressée
au
pied
du
chAteau
entre
celui-ci
et
l'agglomération village subordonnée
(voir fig.
50).176
174.- C'est
le cas d'Essertines dans le Forez.
Voir Piponnier,
F.
et Poisson,
J.-M.
(1982)
:
La tour
d'Essertines.
ChAteau-Gaillard,
IX-X.
Colloques
de
Basel
(1978)
et Durham
(1980),
Caen.
pp.
527-542.
175.- DémiaYls d'ArchimbaLtd,
G.
(1980).
Op.
cit.
Lagabielle,
C.
(1986)
Le
chAteau
de
Tréve.ux
et
l'enceinte de
la ville.
Histoire et
archéologie de
l'habitat médiéval.
Cinq ans
de recherches
dans le
domaine méditerranéen
et
la
France
du
Centre-Est.
C.I.H.A.M.
Lyon.
pp.
73-74.
176.- Piponnier,
F.
et Poisson,
J.-M.
(1982).
OP.
cit.
PiponYlÎer,
F.
(1986).
Op.
cit.
pp.
57-66.
25'3
Ce qui
distingue enfin les châteaux de la première et
de la
deuxième génération,
c'est
l'évolution du donjon et
les perfectionnements
progressivement apportés
au système
de flanquement.
C'est
j ustemeY"lt
dans ce
domaine que
les
recherches sur
les forteresses
des XIIe-XIIIe siècles ont
le plus
avancé.
Beaucoup de travaux
insistent en effet sur
le renouveau
de la construction militaire laissant
généra-
lement de
côté les conditions dans lesquelles s'est effec-
tué le
passage du
château de bois à celui de pierre,
tout
autaY".t que
les problèmes
historiques
(rôle
économique et
social,
rôle dans la réorganisation des campagnes,
etc..• ).
Ainsi,
i l s indiquent que le plan généralement quadran-
gulaire adopté
pour les
donjons laisse progressivement
la
place au tracé polygonal et surtout semi-circulaire et cir-
culaire,
mieux
adapté aux
exigences
militaires
oeuvre
conçue par des équipes de professionnels.
Parfois très tôt,
certains châteaux
ont adopté
des donjons
polygonaux ou à
fer de
cheval
c'est
le cas
à Gisors à
l'extrême fin du
XIe siècle
déjà avec
un donjon
à
plan
octogonal,177
à
Fréteval
(Loir-et-Cher)
avec un
donjon circulaire protégé
par une chemise le cernant de tous côtés flanquée de 4 tou-
relles semi-circulaires, 176 ou encore à
Houdan dont
le don-
aussi cylindrique est
flanqué de 4 tourelles semi-
circulaires. 179
Ces innovations
rendent
possibles
les t i r s obliques.
Les donjons
deviennent en
conséquence plus efficaces dans
177.- FCturY"tier,
G.
(1'378).
OP.
cit.
p.
83.
178.- Fréteval
(Loir-et-Cher).
Le château.
Chroniques des
Fouilles
médiévales.
Archéologie
médiévale
depuis
1'371.
La
fouille de ce château dure depuis une ving-
t a i Y"le d' aY"lnées.
17'3.- HarmaY"ld,
J.
( 1 '372)
Houdan et
l'évolution des don-
jons au
XIIe siècle.
Bulletin monumental,
tome 130.
pp.
1'31-212.
260
leur rÔle
de défense.
Pourtant très
longtemps,
le donjon
quadrangulaire,
malgré ses multiples faiblesses sur le plan
militaire notamment
ses angles morts qui
limitent
les pos-
sibilités de
t i r ,
s'est
maintenu jusque pendant
la Guerre
de Cent
Ans,
en
raison
sans
doute
de
sa
facilité
de
construction:
Vincennes au XIVe siècle.
De même les constructions deviennent massives et
puis-
santes sans
doute pour
mieux résister aux assauts ennemis
qui à
partir du
XIIIe siècle
deviennent de
plus en plus
vigoureux:
transformation
des techniques
et des institu-
tions militaires
aux créations
d'armées de métiers,
déve-
loppement de
l ' a r t i l l e r i e
(pierrières,
mangonneaux,
trébu-
chets>,
progrès
de la
pol iocert ique.
Le
souci
militaire
semble prédominer dans la conception des formes architectu-
rales.
Certaines
forteresses comme Château-Gaillard,
élevé
à
l'extrême
fin du
XIIe siècle pGar Richard Coeur de Lion
pour participer
à
la
défense~ du Vexiy~paraîssent se cen-
trer exclusivement sur la défense.
Elles se débarassent des
éléments annexes,
même résidentiels. 180
Le
donjon
cesse
désormais d'être perçu comme l'ultime refuge.
Il devient
un
organe actif
étroitement
incorporé
à
l'ensemble
castraI.
Quelquefois,
il
est
purement
et
simplement
supprimé.
L'effort de
défense se porte davantage sur l'enceinte dont
le flanquement
est de
mieux en mieux étudié pour répondre
aux nouvelles
conceptions défensives.
Le château de Coucy
est à ce propos révélateur
(voir fig.
51>.181
Certaines recherches
lient ces transformations archi-
tecturales à
une influence
orientale
et
musulmane
(Les
180.- Richard Coeur
de Lion
fait établir
son manoir dans
l ' î l e d'Andelys,
non loin du Château-Gaillard.
181.- Héliot,
P.
(1982>
:
Le château de Coucy.
Archéologia.
pp.
50-55.
261
Croisades)
tandis
que
d'autres
la
rejetteYlt.
D'autres
encore,
plus
nuancées,
pensent
qu'elles "dureYlt
peut-être
beaucoup aux
expériences
réalisées
par
1es
Cro i sés
eYI
Orient,
terre où l'héritage antique s ' é t a i t mieux conservé.
Si
la
filiation sévèrement
discutée ne peut être vraisem-
blablement
prouvée
que pour des points de détails comme au
Château-Gaillard
(organes
de flanquement,
talus maçonné au
bas des
tours et
des remparts,
mâchicoulis),
l'importance
et
la
cohérence des
réalisations franques
en Morée ou en
Terre Sainte attestent
une ampleur et des perfectionnements
indéniables face
aux rudimentaires
constructions occiden-
tales contemporaines
(exemple les
châteaux de Saône et du
Puiset
de
même
époque
CIU
le
célèbre
Krack
des
Chevaliers)". :Lee
Ces remaniements
nécessitent
des
moyens importants
:
capitaux et véritables professionnels
(ingénieurs et archi-
tectes)
soumis
à
des
programmes précis.
L'éd i ficat iOYI ou
l'entretien d'un
château devient
à
partir du XIIIe siècle
une grosse
entreprise que
les seigneurs ruraux ont de plus
en plus
du mal
à
suppclrter.
Aussi
de
nombreux
châteaux
ruraux sont-ils
tombés en
désuétude,
déjà
affaiblis
par
ailleurs par
des
transformations
des
structures
écono-
miques.
C'est
le cas du château de Chavot-Montfelix
(Marne)
abandonné progressivement à
partir du XIIIe siècle.:Le3
Les travaux
récents montrent
que
la fin d'un château
est rarement
un événement
bref,
décisif,
exclusivement dû à
182.- Démians d' Archimbaud,
G.
(1984)
Les
châteaux
de
pierre.
Le
temps des
mutations.
Milieu
XIIe-milieu
XIIIe siècle.
Ma~ériaux pour l'his~oire des cadres de
vie dans
l'Europe
occiden~ale
(1050-1250).
Centre
d'Etudes
Médiévales.
Faculté
des
Lettres
et
des
Sciences Humaines,
Université de Nice.
p.
66.
183.- ReYloux,
A.
(1985)
Chrc.YlÏques des fOllilles médiéva-
les.
Archéologie Médiévale,
XV,
p.
264
;
XVI,
p.
211.
262
des destructions
brutales, liées à
un fait
de guerre,
à
un
incendie ou
toute autre
catastrophe.
Le plus souvent,
son
abaYldoy, est
lié à
un processus de progrès techniques ou à
une mutation
socio-politique.
Les
différentes
communica-
tioYIS cOYlsacrées
à
la "fiYI du Château"
lors du Collc.que de
Château-Gaillard de 1984 tenu en Belgique l'attestent clai-
rement. 1a~
Très
révélatrices
en
ce
domaine,
sont
les
recherches,
un
peu plus
anciennes,
menées
à
Rougiers.
La
ferme reprise
en main par les comtes d'Anjou-Provence dans
la deuxième moitié du XIIIe siècle,
de même que l'évolution
écoYlc.m i q ue et
sc.ciale qui
avait
progressivement
l'essentiel des
activités et des pouvoirs vers les centres
urbains avaient
amenuisé les possibilités de développement
du castrum
dont
les seigneurs puis les habitants se dépla-
cèrent
progressivement. 1e~
La ruine de ces châteaux ruraux coïncide avec le déve-
loppement des manoirs et maisons-fortes dans les campagnes.
Ces petites
fortifications rurales,
moins importantes que
les châteaux,
protégeant des domaines agricoles,
apparaîs-
sent aux
environs de
1100 dans
plusieurs
régions.
Mais
c'est essentiellement
au XIIIe
siècle
que
ces
nouveaux
types de
constructions fortifiées,
géYléra l emey,t
des agglomérations
paysannes
traditionnelles,
se
multi-
plient.
Du coup,
ils deviennent,
pour les châtellenies tra-
ditionnelles,
assez
dangereux et
ce en dépit de leur fai-
blesse appareYlte
(structures fossoyées et défenses relati-
vemeYlt réduites)
et de
leur isc.lemey,t
dans la
campagne.
184.- Burnouf,
J.
et Decaens,
J.
(1985)
:
La fin du château
de Saint-Vaast-sur-Seulles
(Calvados).
Château-Gail-
lard,
XII.
Actes du Colloque tenu à
Oostduinkerke et
à
Floreffe
du 3
au 9
septembre 1984
en
Belgique.
CaeYI.
pp.
23-37.
Vcdr al.lssi
Boüard,
M.
de
(1985)
:
Avant-prc.pos.
Châ-
teau-Gaillard,
XII
(1984).
pp.
79-90.
185. -
DémiaYls d'Archimbaud,
G.
(1980).
Op.
cit.
263
Aussi
UYle
législation et
un contrôle essaient-ils à
partir
du XIIIe
siècle de restreindre le phénomène:
interdiction
absolue d'en construire sans autorisation princière et ch~
telaine,
démolition de ceux
illégalement édifiés,
réglemen-
tation des aménagements défensifs,
etc •••
Apparemment,
ces
restrictions n'ont
pas
empêché
la
prolifération
des
may,oirs
et
des
maisons-fortes.
Les
recherches récentes
en ont
dénombré des centaines vers la
fin du siècle et
font
remarquer que
leur multiplication est
caractéristique des
grands changements
du
paysage
rural
désormais dominé
par
les
grands ch~teaux
remaniés et
par
les villes.
Maisons-fortes et
manoirs ne paraîssent avoir
joué aucun
rôle majeur
ni
dans
la protection des popula-
tions rurales,
ni dans
la structuration de l'espace. 186
Les travaux sur ces demeures seigneuriales sont encore
rares et
fragmentaires,
de sorte que beaucoup de que~tions
restent en
suspens:
qu'est-ce
qu'une
maison-forte
par
exemple,1s7 comment
la différencier
des autres fortifica-
tions de
t e r r e ? Tout
récemment
l'inventaire général
réa-
lisé sur ces dernières a
permis en même temps d'établir une
typologie des
maisons-fortes fondée sur la morphologie,
le
système fortifié
et
la
relation entre les divers éléments
186.- Pesez,
J.-M.
(1985)
Apprc,ches méthc.dolc.giques d'lm
recensement
général
des
fortifications
de
terre
médiéviales en
France.
Chateau-Gaillard,
XII
(1984).
pp.
79-90.
Debord,
A.
(1982)
Motte castrale et habitat cheva-
leresque.
Mélanges d'Archéologie et d'Histoire Médié-
yale en
l'honneur du
Doyen
M.
de
Boüard,
GeY,ève-
Paris,
Droz.
pp.
83-89.
Pesez,
J. -M.
et
PipoYlYlier,
F.
(1972)
Les maisc'Yls-
fortes
bourguignonnes.
Chateau-Gaillard,
V.
pp.
143-
164.
187.- Debord,
A.
(1986)
La notion
de
maison-forte.
La
maison-forte.
Actes de
la table-rc,Y,de tey,ue à
Pc,Y,t-à-
Mc,ussc,y, ey. 1984.
264
de la
fortification.
Près
d'une dizaine
de types ont été
recoYIY'us. 18.
2.- La res~aura~ion
des pouvoirs
souverains.
Les cha~eaux
de la ~roisième généra~ion
Pour les
chAteaux et résidences aristocratiques de la
troisième génération,
les recherches archéologiques retrou-
vent
g lobalemey,t
les mêmes
caractéristiques que pour ceux
du
XIIIe
siècle.
Elles
s'appesantissent
davay,tage
sur
l'architecture militaire,
la poliocertique et sur le renou-
veau du
goût
princier
en matière
de confort
et de rési-
dence.
Encore
rares sont
celles qlli
s'orientent vers une
meilleure connaissance
du rÔle
de ces fortifications dans
la vie
politique,
économique
et sociale pendant
les XIVe-
XVe siècles.
Au XIIIe
siècle,
nous
l'avc.y,s mC'Yltré,
de
prc. f c'Yld es
mutations affectent
la
société
française.
Les
chAteaux
en général repris en main par les princes suf-
fisamment
puissants
pour assurer
leur entretien
et
leur
transformation en
les
adaptaYlt
aux
nouvelles
exigences
défeYlsi ves.
Lorsqu'éclate la
Guerre de
Cent Ans,
ces
Y'C'lIVelles
exigences militaires
deviennent de
plus
en
pl Ils
impor-
188.- Pesez,
J.-M.
(1'385).
Op.
cit.
p.
85.
Les types SOY,t
maison-forte sans basse-cour,
maison-forte avec basse-cour,
maison-forte avec double basse-cour,
maison-forte avec basses-cours multiples,
maison-forte à
plate-forme,
maison-forte à
plate-forme avec basse-cour,
maison-forte
à
plate-forme
et
basses-cours Multi-
ples,
ensemble de maison-fortes.
265
tantes.
Or la défense du pays repose encore essentiellement
sur un
réseau
de
ch~teaux
dont
la
majorité
est
déjà
ancienne et souvent
inadaptée aux nouvelles réalités.
Aussi
faut-il
remettre
ceux qui
paraîSSeYlt être
ut i les à cette
épc.que,
et
détruire ceux
dont
la
défense et
l ' ey,t ret i ey,
sont trop
coûteux,
difficiles
et
inefficaces,
de crainte
qu'ils ne servent aux troupes ennemies.
Les documents
relatifs aux
épisodes militaires
sont
relativément nombreux.
Leur confrontation avec les données
archéologiques montre
que les
guerres du
XIVe siècle,
eYI
multipliant
l'insécurité
dans le plat-pays,
ont redonné au
ch~teau rural
toute son importance défensive.
Le ch~teau du
Bcds de
l'Etang aux
Epesses
(Vendée)
connait des remanie-
ments importants.
A Fontenois-les-Montbozon
(Haute-Sa6Yle)
les recherches
indiquent que le ch~teau d'abord archaïque-'
ment fortifié retrouve au XIVe siècle sa fonction défensive
dans des opération-refuges de la population voisine,
vivant
peu de
temps ici,
mais en grand nombre. 1s9 Significatif à
ce
propc.s,
est
le
cas
de
Saint-Vaast-sur-Seulles
en
Nc.rmay,d ie,
ch~teau
méd i c.cremeYlt
fc.rt i fié
:
l'absey,ce
d'élémeYlts qui
caractérisent
les
progrès de
la poliocer-
tique et
de
l'architecture
militaire des XIVe-XVe siècles
lui donne
un aspect
démc.dé et
dépassé.
C'est sans doute,
essentiellement sa
position stratégique
et non son impor-
tance militaire
qui
lui a
valu de contenir une garnison.
A
la suite
du siège
de 1356 qui
l ' a mis en ruines
(incendie
de la
forteresse et
de plusieurs
b~timents), le
ch~teau
continue à
être utilisé,
après quelques
transformations,
jusqu'à la
victoire de
Formigny au
milieu du XVe siècle.
Lorsque la
paix revieYlt,
il est définitivement abandonné.
N'ayant
plus de valeur militaire,
il
perd du coup ses fonc-
18'3.- Chroniques
des
fouilles
médiévales.
Archéologie
Médiévale,
XVI l,
p.
235 et
XVIII,
pp.
355-356.
266
tions politiques,
sociales et
économiques.
Le seigneur ne
le restaure
même pas,
il
installe son manoir ailleurs,
au
centre du terroir. 190
Le château
en tant que tel,
n'est
pas le seul type de
fortification à
subir des remaniements importants.
Manoirs,
maisons-fortes,
etc.,
le sont aussi.
De nouveaux établisse-
ments fortifiés
voient
le
jour,
et n'ont de raison d'être
que par
rapport aux
troubles sociaux
de
la fin du moyen-
âge.
C'est
le cas entre autres,
de la bastide de Gironville
à
AmbroY"lay
(Ain).
Combinant données archéologiques et tex-
tue11es,
ces
recherches montrent
que le site a
été édifié
dans un
but essentiellement
mil i t aire et
stratég ique.
EY"I
effet daY"ls
le cadre
des guerres de1phino-savoyardes de la
première moitié
du XIVe
siècle,
le Comte de Savoie a créé
cette bastide
pour servir
de point
fort
à
une 1igQe
de
retranchement
barrant
la plaine de l'Ain sur toute sa lon-
gueur,
à
hauteur d'Ambronay.
La découverte de nombreux car-
reaux d'arbalètes et d'un carreau de baliste fiché en terre
atteste que
des combats
se sont
déroulés sur le site.
La
fin de la guerre marque son abandon. 191
après l'épisode
des guerres
du XIVe-XVe
siècle beaucoup
de châteaux,
parce
qu'uniquement
dans le
but militaire,
sont tombés en ruines et désertés à
l'instar de
nombreux villages.
La situation économique et
sociale y
a sans aucun doute joué un rôle non négligeable.
190.- Burnouf,
J.
et Decaens,
J.
(1985).
Op.
cita
pp.
23-
37.
191.- Poisson,
J.-M.
(1985)
Recherches archéologiques sur
un site
fossoyé du XIVe siècle.
La bastide de Giron-
ville
("Fort-SarraziY"I"),
Ambrc'Y"lay,
AiY",).
Château-
Gaillard,
XII,
pp.
225-236.
Pc'issc'Y"I,
J.-M.
(1986)
Op.
cita
pp.
53-56.
Voir
aussi
Chroniques
des
fouilles
médiévales.
Archéologie Médiévale,
XVII,
pp.
224-225.
267
Ceux qui
ne sont
pas abandonnés appartiennent
généralement
aux princes et
aux rois qui
la plupart du temps en font
une
résidence temporaire
ou permanente.
Aussi sont-ils
alors
restaurés selon
leur goût du confort et du luxe.
Les corps
de logis
abritant des pièces d'habitation et des salles de
réception deviennent
plus spacieux
et
cOY"lfortables.
Des
fenêtres
larges
sont ouvertes
non seulement
sur la
cClur
intérieure mais
aussi sur
l'extérieur.
Le
château
n'est
plus alors
une forteresse,
sc.urce et
symbole du pouvoir,
mais une
résidence noble
et confortable.
UY"le épclque
est
révolue,
un monde nouveau naît. 192
II.- EGLISE ET ENSEMBLE ECCLESIASTIQUE
CCIrnrne
pour
les
châteaux,
les
édifices
religieux
constituent aussi
des éléments
marquants du paysage rural
médiéval.
Sans
doute est-ce
la raison
pour laquelle très
tôt,
ils
CCY"lt
attiré
l'attention
des
archéologues.
Les
"antiquaires"
du
siècle
derY"lÎer
s'y
presqu'exclusivement
intéressés,
d' lme part
parce
qu'ils
recherchaient
les
vestiges antiques,
réputés prestigieux,
tels les
temples que certaines églises pouvaient éventuel-
lement recouvrir,
et de l'autre,
à
cause de leur monumenta-
lité,
parce
qu'ils voulaient redécouvrir l ' a r t médiéval et
le
" géY"lÎe
du
christ iaY"lisme". 193
Assez
souvent,
leurs
recherches ne s'orientaient que vers la connaissance archi-
tecturale.
Et
lorsqu'ils fouillaient,
c'étaient en réalité
1'32.- Debc.rd,
A.
(1'387).
Op.
cit.
pp.
41-51.
1'33.- Grâce au
Romantisme,
les
vestiges médiévaux,
long-
temps méprisés
et
détruits
avec
plaisir,
étaient
devenus objets de curiosité.
Sur cette question,
voir
Supra,
1ère
partie;
Du mépris à
l'amour,
la volonté
d'une sauvegarde du patrimoine.
pp.
1 à
4'3.
268
de simples dégagements de murs ou de dallages enfouis,
à
la
quête des premières implantations religieuses. 1v4
Aujourd'hui cet
intérêt
pour les édifices religieu~
demeure ey,cc.re.
D'ailleurs,
c'est
l'un des secteurs où les
fouilles médiévales
sont
les
plus nombreuses et
probable-
ment aussi
les plus dynamiques.19~ Les découvertes récentes
de Fréjus,
Digne,
Aix-en-Provence,
Lyon,
Rouen et Grenoble
montrant
la précocité et
la monumentalité des groupes épis-
copaux àvec
souvent deux
ou plusieurs églises,
un baptis-
tère,
des
bAtiments résidentiels
et d'apparat,
en témoi-
gnent. 196 Le
milieu rural,
n'est
pourtant
pas en reste.
Et
194.- Voir supra,
1ère partie,
chap.
II.
195.- Sur cette question,
voir 2e partie,
chap.
II.
196.- Voir
:
Février,
P.-A.
(1981)
:
Fréjus,
le groupe épiscopal,
Caisse nationale
des Monuments
historiques
et
des
sites.
Février,
P.-A.,
Fixc.t,
M.
et
Rivet,
L.
(1988):
Au
coeur d'une ville épiscopale,
Fréjus.
Fréjus.
Démians d'Archimbaud,
G.,
Guild,
R.,
Pasnot,
J.-J.
et SchiYldler,
S.
(1988)
Les fc.uilles de Notre-Dame
du Bourg.
Le Dignois,
Revue municipale,
y,uméro spé-
cial.
20 p.
Guild,
R.,
Guyon,
J.,
Rivet,
L.
et
Vecchic.y,e,
M.
(1988)
: Saint-Sauveur
d'Aix-en-Provence.
La
cathé-
drale et
le
baptistère.
Congrès
Archéologique
de
France.
Le Pays d'Aix.
pp.
2-64.
Guild,
R.
(1987)
La cathédrale
d'Aix-en-Provence.
Etude
archéologique.
Editions
du
C.N.R.S.
Centre
régional de Publication de Marseille.
269 p.
Fixc.t,M.,
GUYC'YI,
J.,
Pelletier,
J.-P.
et
Rivet,
L.
(1986)
: Les
abords du
forum au
palais
archiépis-
copal.
Etude
du Centre monumental d'Aix-en-Provence.
Bulletin monumental,
tome 144-111.
pp.
195-290.
Reynaud,
J.-F.
(1986)
:
Lyon aux premiers temps chré-
tiens.
Guides
archéologiques de
France,
10.
Paris.
144 p.
Le Mahc.,
J.
(1990)
Sltr les traces d' lme basilique.
Courrier du C.N.R.S.,
n073.
p.
71-72.
Voir
altssi
Chroniques
des
fouilles
médiévales.
Archéologie médiévale,
XVII,
pp.
213-214;
XIX,
pp.
301-303.
269
les nombreuses fouilles d'églises le prouvent assez claire-
meYlt,
qu' il
s'agisse d'églises funéraires,
telles Seyssel,
Saint-Julien-en-Genevois,
HordaiYI
CIU
Saint-Martin-de-
Boscherville,
qui
ont donné de précieuses informations sur
la christianisation
des campagnes
et sur
les marques
de
l' aYlt iqui té
tardive, 197
de
prieurés
établissements religieux
très répandus
en milieu rural
comme
Ganagobie,
Nanteuil-Ie-Haudoin
(Oise) ,
SalagoYI
(Alpes-de-haute-Provence),
et enfin d'abbayes:
Landevennec
(Finistère),
La Lucerne-d'Outremer
(Manche).
Les méthodes
comme les
problèmatiques ont
largemeYlt
évolué.
L'emploi systématique de méthodes stratigraphiques,
l'analyse des
vestiges en
élévation qui
parfois
encore la
marque d'une
longue évolution
et
l'étude
des
sources écrites
se conjuguent
maintenant et
permettent en
conséquence d'obtenir
une chronologie
plus sûre
pour les
les différentes
étapes de l'utilisation et de
la construction
des
édifices
religieux.
Rares
SOYlt
ey,
effet,
les
monuments qui
ne présentent
qu'une seule phase
de construction
et d'occupation.
La plupart
ont
vu,
au
cours des âge,
se modifier leur forme,
leur allure et
leurs
fonctions au
gré des
fidèles et
du clergé
(changement de
liturgie, -agrandissement,
etc ••• ) mais aussi
au hasard des
destructions,
partielles
ou totales,
dues
à
des
catas-
trophes naturelles,
à
des
faits militaires
ou à
des fai-
blesses techniques.
La principale
tâche du
chercheur est
dOYIC
d' idey,t i fier
ces
di fféreYltes
phases
(étude
Pour
Grenoble,
voir
les
chroniques
des
fouilles
médiévales de
Archéologie médiévale et Sallia-lnfor-
mations.
Colardelle,
R.
(1986)
GreYloble aux
premiers temps
chrétiens.
Suides Archéologiques de France,
9.
Impri-
merie Nationale.
Paris.
68 p.
197.- Voir supra,
chap.
précédent.
270
d'appareil>.
Chaque
intervention de mâçons,
qu'il s'agisse
de construction ou de reconstruction,
de réparation de ren-
forcement ou
de modification,
se traduit
par des traces et
des signes
qu'une observation
minutieuse
peut
déceler:
arrachement de
pierres,
différence
de couleur,
de texture
ou de
dureté du
mortier,
variations
de lits,
emploi
de
pierres de provenances différentes •••
Mieux,
les
recherches actuelles dépassent très large-
ment ces objectifs d'ordre essentiellement chronologique et
monumental.
Elles
introduisent dans
leurs
préoccupations
des problématiques
nouvelles.
Dans
le chapitre précédent,
nous
avons
montré
l'importance
que
prennent
dans
ces
recherches les
rapports de l'église avec son environnement
(habitat,
cimetière,
enclos,
etc>
et
son
rôle
dans
la
structuration du paysage rural
pendant
le haut moyen-âge et
essentiellement entre
les VIlle
et
XIe
siècles.
Pour
le
moyen-âge classique,
les recherches
font
remarquer que ce
rôle a
évc.lué,
surtout avec la "révc.lutic'YI castrale" et
le
phénomène de l'incastellamento.
Force est
pourtant de
reconnaitre que les recherches
actuelles,
bien que de plus en plus nombreuses,
sont essen-
tiellement du ressort du sauvetage: chantiers de restaura-
tion et
de rénovation,
d'où la
nécessaire
collaboration
avec les
architectes des Monuments Historiques ou ceux des
Bâtiments de
France.
L'urgence des fouilles et
la précipi-
tation font
que les données sont quelquefois arrachées in-
extremis de
la destruction
et de
la transformation radi-
cale.
Il est difficile dans ces conditions de révéler ou de
renouveler vrat'~mblablement
l'histoire de l'édifice étu-
dié,
en~~~
moins
d'élaborer
un
véritable
projet
de
recherche.
Généralement
les objectifs assignés ne dépassent
271
pas les
analyses de
techniques de
construction,
de style
architectural et de chronologie.
Les progrès
accomplis ces
dernières années
le
sont
essentiellement
grâce aux fouilles et sauvetage programmés.
Ils montrent
parfois que malgré leur isolement relati-
vement apparent
à
l'heure actuelle,
les édifices religieux
s'intégraient,
à
l'époque médiévale,
parfaitement avec le
bâti comme
avec le
terroir,
ou s'organisaient en réseaux.
Leur étude
apparaît
maintenant
comme celle
d'un ensemble
monumental quelquefois
complexe,
saisi sur la longue durée
et dans
son contexte
socio-économique et environnemental.
S'intéressant davantage aux problèmes de genèse
(marques de
l'antiquité tardive,
permanence et
rupture>
mais
aussi à
l'ensemble monumental
comme expression
d'une ou
de
plu-
sieurs
fonctions
tout
autant
qu'à
ses
rapports
avec
l'habitat
et
le
paysage,
les
recherches
actuelles
s'efforcent de
donner une image globale,
assez complète de
chaque église
étudiée en
la replaçant
dans son
contexte
historique.
Les recherches
menées en
Alsace
par
exemple,
mais
presqu'exclusivement à
partir d'une
documentation écrite,
cartographique et
des observations de terroir,
s'orientent
à
mieux définir Is liens existants entre le monde des morts
et
celui
des
vivants,
le
rôle
de
l'église
dans
l'organisation de l'habitat et sa place dans la défense des
populations rurales
(refuge>.
Elles indiquent que la forti-
fication des
établissements religieux,
apparaissant
dans
les sources
écrites aux
XIIe-XIIIe siècles
et
persistant
longtemps encore,
est
un
phénomène assez fréquent dans la
région.
En
effet,
autour
de l'église et de son cimetière,
est
généralement
bâtie une enceinte fortifiée à
l'intérieur
272
de laquelle s'organisent des b~timents résidentiels ou des-
tinés au
stockage.
C'est
le cas à
Dossenheim-Zinsel
(Bas-
Rhin)
où
l'église est entourée d'un rempart sub-circulaire
datant
probablement
du XIIIe
siècle à
l'intérieur duquel
s'adosse une couronne de petits b~timents où les villageois
abritent
leurs biens les plus précieux
(voir fig.
52).198
C'est aussi
le cas
de Epfig
(Bas-Rh i YI)
OLI
l' ég lise
probablement romane
est entourée d'un rempart de plan qua-
drangulaire flanqué
·de grosses tours rondes.
A l'intérieur
de cette fortification s'organisent des maisons appartenant
à
l'évêque de Strasbourg,
à
des nobles,
des officiers épis-
copaux,
des
roturiers:
résidence
épiscopale
secondaire,
siège d'une cour domaniale d'un baillage,
d'une garnison et
refuge
ey,
temps
de
guerre
pour
la
pOpLll at i C,y,
(voir
fig.
53). 199
L'absence de fouilles réduit
les possibilités de data-
tion.
Ce
même phénomène
de fortification
des églises
se
retrouve ailleurs,
notamment en
Provence,
où
cette fois,
gr~ce à
la confrontation des données textuelles et archéo-
logiques,
il
est
daté
des
XIe-XIIe
siècles.
A
Saiy,t-
Symphorien de Buoux par exemple,
église privée à
l'origine,
donnée au
milieu du
XIe siècle à
l'abbaye Saint-Victor de
Marsei Ile,
il
s'accompagne
d'une
monumentalisation.
effet,
l'enrichissement du prieuré,
dû en partie à
sa posi-
tion privilégiée
de zone de passage,200 à
la présence d'uYI
1'38.- Fixc.t,
M.
et
Zadora-Rio,
E.
(dir)
(1'38'3).
Op.
cit.
pp.
22-23.
1'3'3.- Fixc.t,
M.
et
Zadora-Rioy"
E.
(dir)
(1'38'3).
Op.
cit.
pp.
37-38.
200.- Une voie de passage traverse le Lubéron,
région rela-
tivement riche avec ses multiples verreries.
Elle est
jalonnée de
multiples fortifications
comme la motte
castrale des
Clermont ou
la résidence
des
évêques
273
artisanat verrier
et surtout
A la nouvelle gestion victo-
rine,
a
entrainé des
changements importants non seulement
dans la
conception architecturale
avec le vOûtement de la
le nouveau mode de couvrement en berceau,
sans dou-
bleau,
mais
surtout dans
l'organisation
spatiale.
A
la
petite église
primitive,
s'ajoutent
une seconde constituée
d'une travée
unique,
une
enceinte trapézoïdale
renforcée
d'une haute tour et des bâtiments A fonction domestique.
La
conception de cette véritable enceinte s'apparente aux for-
tifications contemporaines,
telle
Cadrix 201
et
rivalise
avec elles.
Les recherches menées dans le terroir ont
per-
mis la découverte de traces abondantes d'habitats rupestres
ou semi-rupestres
sans dc.ute
UYle
petite
agglomération
attirée par la présence du prieuré. 2oe
EYI réa lité,
le grand renouveau des études religieuses
de ces
dernières années
concerne l'image monumentale:
la
formatioy, eYI
milieu rural de véritables "grc.upes prioraux"
A l'image
de ce qui,
en ville,
désigne l'assise du pouvoir
religieux,
c'est-A-dire
le "grc.upe
épiscc.pal".
Cette réa-
lité du
"grc'llpe prioral"
commence peu
A peu
A être bien
repéré et
mieux connu.
Et
les recherches provençales en ce
assez révélatrices.
Elles montrent
en effet
que cette
monumentalité est étroitement
liée A la juxtapo-
si t ioy, des
lieux de
culte assurant
vraisemblablement des
fonctions différentes
notamment
fuY,érai res,
baptismales.
Sur un même site,
plusieurs édifices religieux
peuvent être
utilisés A
des fins spéci-
d'Apt A Tourettes.
Sur les verreries du Lubéron,
voir
infra,
Artisanat et sociétés artisanales.
201.- Fixc.t,
M.
(1'385)
Bastida de BaYlic,ls,
Cadrix revis-
ted.
Provence Historique,
fasc.
141.
pp.
28'3-2'38.
202. -
Barbier,
1.
et
Fixc.t,
M.
(1'383).
Op.
cit.
pp.
265-
330.
Barbier,
1.
et
Fixc.t,
M.
(1'38'3).
Op.
cit.
pp.
131-
140.
274
fiques.
Certains
sont relativement
proches,
d'autres sim-
plement adjacents.
A Salagon
dans le
Vaucluse,
l' ég 1 ise
priorale à
deux nefs
est doublée
par une
chapelle à
nef
uYdque,
distay,te
d'env i rc.y,
100 m.
E Il es
sc.y,t
tc.utes
cC'Ylstruites à
l'époque romane,
sans doute après le ratta-
ch emey,t d II
prieuré à
l'abbaye
de
Villeneuve-lès-Avignon
(voir fig.
54>.203
A Salavas
en Ardèche,
par contre,
les
deux églises
romanes,
Saint-Julien
la
plus
ancienne
et
Saint-Jean ne
sont distantes
que de
2 m.
Cette
dernière
assure une
fonction baptismale.
Plus tard,
vers la fin du
moyen-âge,
les
choeurs sont ~grandis et
une chapelle nou-
velle construite. 204
Enfin à
Saint-Symphorien-de-Buoux
la
deuxième église est adjacente au Sud,
les deux églises com-
muniquant
par une grande porte.
Cependant,
se
pose encore
le problème de la réparti-
tion des
fonctions entre
les églises
du groupe
prioral.
Dans certains
prieurés en
effet,
les
recherches montrent
que dès
le XIIe
siècle,
la
distinction fonctionnelle
ne
semble plus
être
une
réalité.
C'est
le
cas
à
Saint-
Pantaléon-de-Gordes où
l'une
des
deux
églises
devient,
après les grandes transformations du XIIe siècle,
un simple
collatéral
:
restructuration
de plan
et
élévat iC'YI
aY,té-
rieurs.
La
nef septentrionale
est alors privilégiée et
la
203. -
Cc.ste,
R et
Gu il d,
R.
( 1988>
Pr i euré de Sa 1 agoy"
renaissance d'un
monument.
Alpes de Lumière.
pp.
95-
9b.
Guild,
R.
(1989).
Op.
cit.
pp.
151-153.
Catalogue d'Exposition:
L'église et
son environne-
ment.
Archéologie
médiévale
en
Provence.
L.A.M.M.
Musée Granet.
Aix-en-Provence.
1989.
pp.
23-24.
204.- Voir l'évolution
des résultats des fouilles dans les
informations de
6allia,
6allia-lnformations
(depuis
1987)
et
dans les chroniques des fouilles médiévales
de Archéologie
médiévale,
en
attendant
une publica-
tion.
Ce site a
déjà connu 11 campagnes de fouilles.
275
deuxième tracée
devient
le point central de l'édifice dont
le plan est maintenant en croix
latine20e
(voir fig.
55).
Ces grandes
transformations architecturales
au tour-
nant du
XIIe-XIIIe siècle ne sont-elles pas le signe d'une
évolution des
fonctions et
surtout d'une nouvelle concep-
tion monumentale reposant non plus sur la juxtaposition des
églises,
mais
sur leur
unification,
ou
du moins
sur une
communication plus rationnelle entre e l l e s ?
Enfin la
question des fonctions socio-économiques est
de
pills
en
plus
prise
en
compte
dans
ce
genre
de
recherches,
car
le lieu
de culte ou son environnement est
aussi
UYI
lieu de
travail et
de productions diverses.
Les
sources éc~ites
ont souvent
montré que l'Eglise a
joué un
rôle impc.rtaYlt
dans le
développement de
certains artisa-
nats,
notamment
l'activité verrière,
surtout aux XIIe-XIIIe
siècles,
comme
à
Saint-Laurent-de-Carnols
dans
le
Gard
(fabrique dirigée
par les
Chartreux)
ou
encore à
Planier
(sous la
dépendance de
la chartreuse de MC'Yltrieux),2':>6 c.u
la
prod uct i OY,
et
la
technologie
du
fer
( les
Cisterciens en particulier dont
l'objectif économique était
d'atteindre l'autonomie
dans les
domaines essentiels
des
productions courantes).
Les recherches
archéologiques confirment
ce rôle.
A
Saint-Symphorien-de-Buoux,
les vestiges d'une activité ver-
205.- Codoll,
Y.
(1'38'3>'
Op.
cit.
pp.
146-14'3.
206.- Voir
infra,
sur
l'activité
verrière,
et
surtout
Foy,
D.
(1988).
Le verre médiéval et son artisanat en
France méditerranéenne.
Editions du
C.N.R.S.
Centre
de Publication de Marseille.
Paris.
Voir aussi
Catalogue d'exposition
A travers
le
verre,
Moyen
Age et Renaissance.
Musée archéologique
de Rouen,
septembre-décembre 1989.
Publications des
musées départementaux de Seine-Maritime.
Rouen. 1989.
276
rière sont
découverts et
participent à
expliquer,
en par-
t ie,
l'enrichissemel".t
du
prieuré.
Au
Thoronet
et
à
Silvacane,
une
activité métallurgique
est attestée,
à
une
époque assez
proche de
l'arrivée des cisterciens
<couches
de cendres
contenant de
nombreux culots de bas-fourneaux,
scories,
fragments des parois de four>.
Si aucun vestige de
travail
du
fer
proprement
dit
n'a
été
découvert,
en
reval"lche pour
la métallurgie
non ferreuse,
breux
:
production
de
jetons
et
rnéreal\\x.
Aux
Epesses
<Vendée>
et à
Saint-8ermain-des-Fossés
<Allier>
ce sont des
ateliers
de
fondeur
de
cloches
qui
été
dégagés.
Cepel"ldant dal"ls
les deux
cas,
l'absence
de
matériel
suffisamment conservé ou significatif et à
cause de la mul-
tiplicité des
fontes,
il est difficile de dater ces fonde-
ries.E:07
plus que
sur les techniques de construc-
tion,
les
recherches actuelles indiquent assez clairement,
que les
établissements ecclésiastiques
ont non
seulement
constitué un
élément
important du paysage rural
français à
l'époque médiévale,
<importance qu'ils ont souvent exprimée
de manière
monumentale
grc.upe
prioral,
fort i ficat ion>
mais aussi
joué un
rôle dans l'encadrement des populations,
l'organisation de
l'habitat et des terroirs et
le dévelop-
pement économique
et social.
Une image globale de l'église
en milieu rural commence peu à
peu à
être saisie.
207.- En attendant
la publication des résultats des fouil-
les de ces deux chantiers,
consulter les informations
de Gallia,
Gallia-Informat:ions et
les chrol"liques des
fouilles d'Archéologie médiévale.
277
111.- HABITAT ET TERROIRS RURAUX
1.- La stabilisation de l'habitat et des terroirs
C'est
aux
Xlle-Xnle
siècles
que
les
recherches archéologiques
donnent
pour
longtemps fixés et
stabi 1 isés
les
terroirs
et
les
habitats,
c'est-à-dire
jusqu'aux graves
crises du
bas moyen-Age qui ont entrainé
la désertion de nombreux villages.
Cette stabilisation,
nous l'avons montré,
est étroi-
tement
liée
à
la
fixation du réseau paroissial,
constitué
progressivement,
de
façon plus
ou moins précoce selon les
rég iOYls,
eYltre
le VIle et
le XIIe siècle,
et à
l'évolution
des conditions
socio-politiques,
c'est-à-dire
à
la
nais-
sance d'un
nouvel ordre chrétien20a et
féodal
fondé essen-
tiellement sur le chAteau: encellulement.
A partir du XIIe
siècle en
effet,
"tous
les
hommes
sont
pris
daYls
les
mailles étrc.ites
d'uYI tissll
de seigneuries"
dOYlt
chaque
cellule englobe
un ou
plusieurs finages,
II YI
CIU
pl usieurs
villages et
devient
le
cadre normal de la vie. 209 Le chA-
teau sert
alors de
point d'appui
à
l'établissement
et à
l'exercice de
l'autorité banale et engendre en conséquence
une agglomération village
le castrum.
Cette stabilisation,
caractérisée par le regroupement
en un
même lieu,
autour d'un
point marquant
du paysage,
notamment
le
chAteau ou
l'église,
de
plusieurs fonctions
qui
autrefc.is
étaieYrt
dispersées
daYls
le
terrcli r,
a
208.- La Paix de Dieu que les milites et
l'Eglise doivent
faire respecter comme le répètent
les différents
conciles:
Latrans,
Reims,
etc .••
20'3.- Fossier,
R.
(1'38'3.
Op.
cit.
p.
288.
278
entrainé en
conséquence la
désertion d'un grand nombre de
sites de l'habitat.
C'est
l'exemple
de la Grande Paroisse oà l'occupation
n'aurait duré
que quelques
décennies,
et
cela malgré
la
présence d'une
église et
d'un cimetière et
une importance
stratégique de tout
premier ordre:
zone frontière entre le
domaine royal et
le puissant comté de Champagne et contrOle
du gué de Tavers. 210
C'est
aussi
celui
de
Charavi y,es-Cc.llet ière
c.ccupé
moins d'une
trentaine d'années
et abandonné
probablement
parce qu'il
n'était qu'un
ensemble tardif du centre doma-
niaI,
organisé suivant
le modèle de la curtis carolingienne
à
un
moment oà
un nouvel ordre économique et social
fondé
sur le
château se
met
progressivement
en place
et exige
désormais le
regroupement des habitats jusqu'ici dispersés
en villages
fortifiés.
Charavines
serait
eYI
effet,
par
l'abondance,du
mobilier d'équitation
(pièces de harnache-
éperons)
et des équipements militaires
(armes,
arcs et
arbalètes,
pointes de
lance)
ainsi que par la pré-
sence d'une
fortification palissadée,
la
résidence
d'un
propriétaire terrien,
de
sa
famille
et
de
ses
dc,mes-
tiques.&:11
210.- Voir
Petit,
M.
(1985>.
Op.
cit.
Petit,
M.
(1988).
Op.
cit.
p.
147-149.
Petit,
N.
(1989).
Op.
ciL
p.
411-
211.- Deux raisons
sont avancées
pour la
désertion de ce
s i t e : Charavines est
abandonné soit à
la suite d'une
transgression
lacustre
résultant
d'une
péjoration
climatique temporaire
ou d'un
défrichement excessif
(cause naturelle),
soit
parce
que
l'évolution
des
conditions
socio-politiques
locales
(érection
des
châteaux à
mottes au milieu du XIe siècle dans cette
région occupant
une position
frontalière entre deux
principautés en
formation
(La Savoie et
le Dauphiné)
exige un nouveau type d'habitat.
279
C'est eY",fiY"1
le cas
de
Saint-Martin
de
Mondeville,
pourtant
longtemps
occupé
(Age
du Bronze
final-Ille-XIIe
siècle)
mais,
déserté lorsque
son église
est détruite et
que le
seigneur de
Grentheville érige
un nouveau lieu de
culte,
non loin du site,
à
un kilomètre environ.
La popula-
tion déserte
progressivement Mondeville pour s'installer à
Grey",t hev i Il e
(XIIe-XVe
siècle).&1&
Le
regroupement
de
l'habitat rural
en village,
contemporain d'un contexte de
croissance démographique
et économique
(expansion des cul-
tures)
a
entrainé une
restructuration des
terroirs.
Deux
aidé à
ce remodelage
:
la
recherche de la
production qui
pendant
le haut moyen-~ge était très faible,
et
les progrès de l'agriculture intensive soutenus par ceux
de l'attelage,
du travai 1
des métaux
(les outils
en fer
devenant de
plus en
plus nombreux),
de l'affinement
des
procédés de fumure et de semailles.
Ce
remc.delage
a
quelquefois
été
accompagné
d'un
regroupement des
terres, lui-même
favorisé par leur faible
prix et
le système
féodal
la
possession de
nombreuses
parcelles autour
d'une église
ou d'un
ch~teau permettant
alors au
seigneur
laïc
ou
ecclésiastique
d'asseoir
un
contrôle économique
et politique
sur l'entourage.
Au XIIe
siècle beaucoup
de
terres
seigneuriales
ont
ai Y"lsi
été
Voir sur cette question :
-
Cc.lardelle M.
et
R.
: (1980).
OP.
cit.
-
Cc.lardelle,
M.
et
Verdel,
E.
(1988)
( d i r . ) :
L'an
mil au lac de Paladru.
Dossiers Histoire et Archéolo-
gie,
n Q 128.
Dijon.
Voir aussi
les chroniques des fouilles d'Archéologie
Médiévale parues entre 1981 et
1989.
Cc.lardelle,
M.
et Verdel,
E.
(1989).
Op.
cit.
212.- Voir:
LorreY"l,
C.
(1982).
OP.
ci t.
LorreY"l,
C.
(1989a).
Op.
cit.
LorreY"l,
C.
(1989b).
Op.
cit.
280
accensées,
moyennant
des redevances
coutumières.
L'Eglise
aussi,
a
concentré entre
ses mains
de nombreuses terres.
Dès le
XIe siècle,
par exemple, les Clunisiens évincent de
nombreux paysans
de leurs
parcelles se trouvant autour de
leurs monastères.
Au XIIe
siècle dans
les Causses
et
le
Toulousain,
les
ordres militaires
se saisissent de vastes
zones de
pacages au détriment des populations rurales.
Les
Cisterciens aussi,
parce qu'ils doivent vivre totalement à
l'écart des
populations
laïques,
accaparent
les
terres
environnant
leurs
lieux de
culte en
les rachetant à très
bas prix.
Cette réorganisation
des terroirs
ruraux se caracté-
rise parfois
par une disposition en auréoles concentriques
avec immédiatement
autour des
villages les
exploitations
horticoles et
les
champs
cultivés
de
façon
intensive,
c'est-à-dire
régulièrement
exploités
et
enrichis
par
l'apport de
fumure et
qui
sont
les
seuls
à
connaître
l'assolement,
au-delà,
les zones de culture extensive. qui
n'exiger~ pas
le repos de la terre,
et enfin en marge,
les
p~turages, les
prés et
les bois.
Les recherches effectuées
à
Rougiers
par exemple,
montrent que l'auréole des petites
parcelles exploitées
et engraissées de façon
intensive est
à
proximité
des habitats et s'oppose aux champs organisés,
de manière
plus l~che et discontinue,
le long des voies de
communication ou ramassés au creux des vallons cultivables,
les zones
de colline
ou de forêt n'étant que très modéré-
ment gagnées par les cultures. 213
Une telle disproportion laisse penser à
une diversifi-
cation des
cultures et
bien sûr
à
des progrès techniques
<outillages
et
fumure).
Aujourd'hui,
aucune
fouille
213.- Démians d'Archimbaud,
G.
(1980).
Op.
cit.
pp.
74-75.
281
d'habitat ~e
se co~çoit
sa~s u~e étude paléoécologique en
aval
(palynologie,
carpologie,
a~thracologie, pédologie ••• )
afi~ de détermi~er les différe~tes espèces végétales culti-
vées ou ~o~ et
les co~ditio~s climatiques qui caractérisent
1 eur terre. i r.
Déjà à
Rougiers,
bieY"1
que
les
vestiges
tels
que
graines,
pollens,
soie~t de
densité et de
valeur inégales,
certains traits
caractéristiques ont
pu
être dégagés
:
fluctuatio~s
chronologiques
et
spatiales
dans le
terroir et mise e~ valeur plus i~te~sive des zo~es
de plai~e
et de
côteau,
attestée par la prése~ce d'arbres
fruitiers comme
l'abricotier,
la
vig~e,
le groseiller,
le
cassij6ier ••• 814
Récemme~t à
Dracy,
l'a~alyse
de l'outillage
et
des
macro-restes végétaux suggère aussi
une polyculture domi~ée
par la viticulture et e~ co~séque~ce u~e certaine orga~isa
tio~ de
l'espace champêtre. 810
AiY"lsi,
apparaît,
da~s les campag~es fra~çaises dès le
XIIe siècle,
u~ paysage
~ouveau et
stable.
La dispersion
cède le
pas
au
regroupeme~t
de
l'habitat.
Il.
demeure
jusqu'à la
fin du moyen-âge lorsque surviennent
les épidé-
mies de
peste,
les
guerres et
les crises agraires e~trai-
dans de
~ombreuses régions,
UY"I
effelY"ldreme~t
démographique,
le
recul des
cultures et
la désert ie'Y"1
de
multiples villages.
C'est aujourd'hui
ces villages déser-
214.- Dérl1iaY"ls d'Archimbaud,
G.
(1980).
Op.
cit.
pp.
405-
407.
215.- Pesez,
J.-M.
et Bucaille,
R.
(1980)
"L'habitat pay-
san en
Bourgog~e viticole
du XIVe
au XIXe
siècle.
Appre.che aY"lthrope.logique".
Archéologique
médiévale,
VII.
pp.
73-82.
282
tés,
qui
ont
le
plus permis de comprendre la civilisation
médiévale.
2.- Le village
Les recherches
effectuées dans
les années 60 sur les
désertions rurales
ont été
décisives à
la fois
pour une
meilleure connaissance du village et de l'occupation du sol
et
pour l'essor des études archéologiques médiévales.
Elles
ont été le moteur du développement de cette discipline.&1&
Dépassant
l'étude des désertions rurales,
c'est-à-dire
de leurs
causes,
de
leur ampleur
et de leur répartition,
donc de la mort des villages,
les recherches archéologiques
ensuite intéressées
à
la
vie même
de
l'habitat
médiéval,
c'est-à-dire
à
son
histoire,
à
sa nature,
ses
formes,
ses
rythmes de croissance et de déclin,
sa culture
matérielle et
ses échanges.
De ces différents aspects,
les
textes parleY'lt
rarement,
sinon
jamais.
Et
ils
sont essentiels
pour une
meilleure saisie de la civilisa-
tion médiévale
et de la capacité de chaque communauté vil-
lageoise
à
s'adapter
à
SCIY'I
mi 1 ieu,
à
répoY'ldre
aux
contraintes de l'environnement et à
ses besoins.
Aujourd'hui encore,
les recherches sur l'habitat rural
des Xlle-XVe siècles passent
par les villages désertés sans
doute parce
qu'ils offrent
les conditions
optimales pour
une fouille
d'envergure:
vestiges
relativement homogènes
,
.
et
bieY'1
préservés des dépr~dat10ns et contraintes de temps
et
d'exteY'lsioY'1
limitées.
aux
foui Iles
d'habitats du
haut moyen-~ge, généralement
liées au sauve-
tage
<travaux
d'aménagement
et
d' éq u i pemeY'lt ) ,
celles-ci
216.- Voir supra,
2e partie,
chap.
1.
283
s'inscrivent presque
toujours dans le cadre d'une program-
mation nationale pluri-annuelle
<Programme H.21
"Villages
et terroirs
médiévaux" dll
C. S. R. A.)
:
Brennel is
daY"ls
le
Finistère,
Cabrières
dans l'Hérault,
Colberte en
Lozère,
Collandres-Espinasse dans
le Cantal,
Durfort dans le Tarn,
Essertines en
Loire, •..
Certains sont
fouillés depuis plus
d' u Y"le
d i z a i ne
d' aY"IY"lées
:
Essert i Y"les
depuis
1973
et
Brennilis depuis 1979.
Tout récemment,
les fouilles du vil-
lage déserté
de Cabrières,
si t lIé daY"ls
la zone de contact
entre
la
plaine
languedocienne
et
la
Montagne
Noire,
s'inscrit
dans
ce
cadre
recherche
rnicro-rég iOY"lale
<Languedoc central)
sur les structures et
les modes du peu-
plement castral. e17
TClutes
ces
recherches
i Y"ld i q ueY"lt
cl ai remeY"lt
qlle
l'habitat des
Xlle-XVe siècles est totalement différent de
celui du haut moyen-Age,
tQ~t dans ses formes et ses struc-
tures que
dans sa
nature et
son
organisation.
Fixé
et
stable,
mieux
structuré,
plus
ramassé
et
concentré,
il
s'organise autour
d'un chAteau
ou d'une église,
concentre
plusieurs fonctions
jadis dispersées
dans des
différents
habitats en
nébuleuses et
joue un
rÔle
prépondérant
au
centre du terroir. 21s Ces constructions utilisent générale-
rneY"lt
1 a p i erre.
Très souvent,
le village est du type castrum2 19 c'est-
à-dire subordonné à
un chAteau et ceint d'un rempart.
De ce
chAteau,
émaY"le
le pouvoir banal.
Pour renforcer leur auto-
217.- Voir Gallia
Informations.
1989.
Torne 1 et Chroniques
de fouilles médiévales depuis 1987.
218.- Sur cette
question voir
avec intérêt
Fossier,
R.
(1989).
Op.
cit.
p.
190-191.
219.- C'est du
moins l'impression qu'on a
en examinant
les
différentes fouilles de villages médiévaux effectuées
eY"1
FraY"lce.
284
rité,
leur
prestige et
leur richesse,
les seig~eurs
ont
favorisé
le
développeme~t de
ce type
d'habitat autour de
leurs ch&teaux.
Aujourd'hui,
si certai~s de ces bourgs cas-
traux sont restés de modestes villages,
beaucoup so~t deve-
~us cependant de petites villes. eeo
Le village
médiéval est
gé~éraleme~t d'accès
diffi-
cile,
même
s ' i l ~'appartient
pas au type castrum
<Dracy>.
Et d'u~e
régio~ à
l'autre,
sa
topographie,
sa forme,
so~
orga~isation spatiale diffère~t.
DaY"ls le
Midi,
il
est
gé~éraleme~t perché
:
Rougiers,
Sai~te-Madelei~e de
la MOle
da~s le
Var,
Durfort da~s le
Tar~,
Sai~t-Sulpice d'Ar~oult e~ Charente-Maritime,
etc •••
Caractère ramassé
au pied d'u~ chAteau,
percheme~t ou
accès relativeme~t
difficile s'expliquent
probableme~t par
u~ souci défe~sif et de co~trôle seig~eurial.
Les fouilles
co~duites à
Rougiers restitue~t l'allure
du village
provençal,
perché,
serré et
fortifié.
Etabli à
600 m d'altitude,
sur la
crête Sai~t-Jea~,
il occupe une
positio~ stratégique.
Les
seig~eurs
de
Sig~es,
deveY"lus
seuls maîtres de cette régio~ vers la fin du XIIe siècle,
y
co~struise~t d'abord
u~ chAteau et
u~e gra~de e~ceinte pour
abriter le
futur village,
dont
les
maiso~s
apparaîsse~t
très vite
en contrebas,
bAt ies eY"1
pierres,
de
part
et
d'autre de
l'u~ique rue,
peut-être charretière,
qui tra-
verse le
village lui-même,
et débouche
vers
la
pc.ter~e
occide~tale, permettant
ainsi d'accéder aux
parties hautes
220.- Voir à
ce propos,
les recherches e~treprises par le
groupe 2 du
8.0094 sc.us la directic'Y"I de A.
Debord et
particulièrement so~
projet d'atlas
des bourgs cas-
traux.
285
du site.
Tout
l'espace
disponible,
abrité des vents domi-
occupé.
Et
les maisons s'adossent sur les pentes
qu'on aménage
pour éviter
de construire un quatrième mur.
La posi t iOYI
et
l'organisation
spatiale
de
cet
habi tat
reflètent
un
souci militaire,
et témoi gYlent
aussi
d'uYle
force nouvelle
contraignante certes,
mais pourvoyeuse
de
sécurité.
C'est
l'image
d'uYI
"eYlchâtel lemeYlt " ,
d' UYI
"incastellamento".&:&:1
A
l'Ouest,
daYls
le
Fi yd stère,
les
fouilles
de
Brennilis-Karhaës Vihan,
indiquent
une
organisation
spa-
tiale différente.
Installé lui-aussi
sur une
colline,
au
coeur des
monts d'Arrée,
à
253 m d'altitude,
le "village"
se trouve sur un terrain marginal et ne possède ni château,
YI i
eYlce i nt e,
ni chemin
principal,
ni
même des
bâtiments
organisés en ligne.
C'est un habitat
groupé certes,
mais en
réalité c'est
plutôt un hameau de plusieurs fermes
indépen-
dantes.
Cette
disposition
aussi,
témoigne
souvent
d' UYI
contrÔle seigneurial ou ecclésiastique. 222
Plus au
Ylord,
dans
le
Calvados
par
exemple,
les
recherches
effectuées
à
GreYlthevi Ile
que
l'implantation est
beaucoup plus souple,
bien que née d'une
volonté seigneuriale :
cC'Ylstruct i OYI de
l'église
au
XIIe
221.- Voir:
DémiaYls d'Archimbaud,
G.
(1'380).
OP.
cit.
DémiaYls d'Archimbaud,
G.
(1987b).
Op.
cit.
222.
VCli r
:
Batt,
M.
(1'382)
"BreYlY'lilis,
le
village déserté de
Karhaës VihaYI"
daYls Archéologie
en Bretagne,
YI ':0 36.
pp.
21-24.
Batt,
M.
(198'3)
Brennilis-Karhaës
Vihan
(Finis-
tère).
Archéologie de la France.
Trente ans de décou-
vertes.••
Op.
cit.
p.
424.
Voir aussi
en attendant
une publication
intégrale,
les chroniques
de fouilles médiévales de Archéologie
médiévale.
286
siècle après
la destruction
de celle
de Saint-Martin
de
Mondeville,
située
un peu
plus loin.
Le terrain est
plat,
et
il
l'l'existe pas
la frontière
de la fortification.
Les
maisons,
qui
ont
une distribution horizontale,
sont
b~ties
dans un
enclos qui
leur laisse de
la place pour s'agrandir
ou se transformer. 223 Parfois mitoyennes par groupe de 2 ou
3,
elles
sont disposées
de part
et
d'autre
d' IIYI
large
chemin empierré. ea4
D'une région à
une autre donc,
les formes et
les chro-
nologies diffèrent.
Ici,
c'est
UYI "eYlce lllli emeYlt " ,
véri-
table
i ncastellamento,
quelquefois
précoce
cClmme
eYI
Provence
(comparée
au reste
de la
France)
et
d'un perchement qui dès lors,
entraine des contraintes spa-
tiales et dOYIC UYle certaiYle cc.nceptioYI de l' "urbaYlÎsme vil-
lagec.is"
:
sCluci
permanent d'adaptation
au cadre naturel,
utilisation judicieuse de tout
l'espace disponible,
distri-
but i C'YI de
la maison en hauteur
(étage),
absence assez fré-
quente sinon
rareté des
zones réservées à
la convivialité
(jardiYls et
places publiques).
Ailleurs,
c'est
un habitat
de plaine,
souvent ouvert,
sans contrainte de l'espace.aa~
Dans le Midi même,
où fortification et
perchement sont
fréquents,
les recherches archéologiques notent des nuances
qui,
dès qu'on franchit
le RhÔne vers l'ouest se précisent.
223.- Les maisons
disposent d'une
cour et/ou
d'un enclos
sur leur devant ou leur arrière.
224.- LccrreYI,
C.
(1981).
Op.
c i t .
Lc.rreYI,
C.
(1982).
Op.
cit.
LorreYI,
C.
(l989a).
Op.
cit.
LOl"~ren,
C.
(1989b).
OP.
cit.
225.- Dans la
moitié
septentrionale
de
la
France,
les
fouilles d'habitat
médiéval rural
(Xlle-XVe siècle)
sont très
rares de sorte que les comparaisons,
point
par point,
avec les
sites méridionaux dont certains
sont
fouillés
et
publiés de manière exhaustive
(Rou-
giers),
s'avèrent très difficiles.
287
'.
Dans le
Languedoc et
en Aquitaine par exemple,
le village
est certes perché,
mais moir.s fièremer.t
qu'en 1?roverlce.
Sor.
site
est
mc.irls
impérieux.
Il
peut
alors
s'organiser plus
facilement,
car les contraintes spatiales
sc.nt moir.dres
:
castelnaux gascons
ou villages
ronds
du
Bitterois.
Ces
derniers sont organisés en anneaux grossiè-
concentriques
s'ouvrant
sur
une
place
publique
( préser,t e dès
le XIIIe
siècle)
que dominent
les tours des
maisons des chevaliers.
Ils n'admettent,
sauf pour quelques
exceptions,
notamment
pour les maisons bourgeoises ou che-
valeresques,
ni
jardin,
ni
verger,
ni enclos. RRa
Diversité de
nature et
de mc.rphologie,
variétés
de
d'organisation spatiale,
toutes
ces
différences
reflèter.t
la
personnalité de chaque région française
(mode
de vie)
et
la
spécificité de chaque village.
Tous en tout
cas,
s'organisent
en rapport étroit avec un élément
impor-
tant du
paysage qu'il
scdt r.aturel
comme le relief ou la
proximité d'un fleuve,
ou socio-politique comme l'existence
d' lm château,
d'une église
ou d'une rue principale.
Si en
Prc.verlce,
le
relief
compte
autant
que
le
château
et
l'enceinte villageoise,
ailleurs,
si c'est
pas le château,
c'est
probablement
l'église et son atrium comme en Anjou et
le Maine
aux XIIe et
XIIIe siècles,
ou encore la rue,
per-
çue non
seulement comme
un axe
commercial
mais
surtout
cc.rnme
ur.
moyerl
de
d' ltrl
terrc.ir
et
d'organisation de
l'habitat.
Dans
le Maine par exemple,
à
Saint-Georges-du-Puy-de-la-Garde
(maine-et-Loire)
ur. texte
226.- Voir:
Bourin,
M.
et Durand,
R.
(1984)
:
Vivre au village au
moyen-âge.
Les
solidarités paysannes du XIe au XIIIe
siècle.
Messidor.
Temps Actuels.
Paris.
pp.
20-21.
Bc.urir,-Derruau,
M.
(1987)
:
Villages médiévaux du bas
Languedoc.
Genèse
d'une
sociabilité.
Editions
de
l'Harmattan.
Paris.
Tome 2.
pp.
336-337.
288
du XIIe
siècle précise
la donation
de l'église,
du fief
presbytéral et
tout
le
cimetière avec
les maisons
qu'il
conter.ait
déjà,
pour
la
construction
d'un
bourg. 227
L'examerl de
la couverture aérienne de l'I.G.N.
indique que
ce bc.urg,
se trouvant en contrebas de l'église et du cime-
t ière qui
occupent
le
point culminant
est effectivement
implanté en fonction de l'enclos ecclésial aas
La rue,
nous l'avons
vu,
joue un rOle important dans
l'organisation spatiale
de certains
villages.
Elle
peut
même en
constituer le pOle essentiel.
A Dracy par exemple,
village bourguignon
du XIVe
siècle établi
sur les hautes
cOtes beaunoises,
l'habitat s'articule
autour d'une
voie
principale se
partageant en
deux rues qui
s'écartent pro-
gressivement
l'une
de l'autre.
Celles-ci organisent alors
le vi lIage
er. 3
ligrles qui
se superposerlt
er. rai SCer.
du
relief
accidenté
et
donr.ent
ur,
plar.
forme
"d' éver.tai l"ea<a
(vc.i r
fig.
56).
Dans le
village
médiéval,
1 e
chàt eau
OLl
l' ég 1 ise
occupe la
place de
choix,
la position stratégique.
Et
les
maisons les
plus importantes,
les plus
riches leur
sont
attenantes.
A Rougiers par exemple,
le chàteau et sa basse-
cour sont
établis à
la pointe extrême de l'éperon rocheux,
au point
le plus élevé du site
(600 m)
et
le mieux défendu.
227.- La donation
est de Sigebrand pour le prieuré de Che-
millé,
dépendant
de l'abbaye
de Marmoutiers
:
terra
ad burgum
faciendum
circa
eandem
ecclesian
sitam
sicut
ipsius
ecclesiae cimiterium in se illam conti-
nebat et domibus hospitata et vestita erat.
Pour plus
de précisions
voir
Zadora-Rio,
E.
(1989)
Saint-
Georges-du-Puy-de-la-Garde
(Maine-et-Loire)
dans
Fixc.t,
M.
et
Zadora-Ric.,
E.
(1989).
L'église,
le
terroir•••
Op.
cit.
p.
83.
228.- Ibid.
229.- Abramowicz,
A.,
Chapelet,
J.,
Nadolski,
A.,
Pesez,
1.
-M.
et Poklewski, T.
(1970).
Op.
cit.
pp.
93-171.
289
Cette position leur permet de dominer non seulement
le vil-
lage groupé en contre-bas
(562-575)
mais aussi
le bassin de
SaiYlt-MaximiYI et
une grande
partie de
la
chaîne
de
la
Sainte-Beaume. 230
A Essertines
aussi,
la tour,
qui est
l'unique édifice
castraI,
est
installée au
sommet du
massif
rocheux,
au
le
plus
haut,
alors
l'extrémité
de
l'éperoYI
et
surp 1ombaYlt
la
petite
agglomération
"villageoise" qui
lui est subordonYléee3 :1.
En l'absence
du chateau,
l' ég 1 i se
est
généralement
l'élément
le
plus marquant du paysage villageois.
A Saint-
Jean-le-Froid
dans
elle
est
érigée
sur
le
rocher,
à
un point stratégique et domine le village. 232
Chateau et église sont aussi
les contructions les plus
élaborées du
village.
Ils
sont
batis,
avec du mortier et
b i eYI rnaçoYlY"Iés
(moellons de grandes tailles,
bien équarris,
soins particuliers
dans les
chaînages d'angles, .•• )
c'est
dans ces édifices et ceux qui
les environnent
immédiatement
(maisons
chevaleresques,
maisons
bourgeoises,maisons
du
curé,
etc.)
qu'on trouve des baies vitrées,
des sols et des
foyers bien
aménagés
(carrelages,
chemiYlées,
etc. ) ,
UYI
230.- Démians d'Archimbaud,
G.
(1980).
OP.
cit.
pp.
89-126.
DérniaYls d'Archimbaud,
G.
(l987b).
Op.
cit.
pp.
89-
126.
231.- Piponnier,
F.
et
Poisson,
J.-M.
(1982)
La
tour
d'Essertines.
Chateau-Gaillard,
IX-X.
pp.
527-542.
Piponnier,
F.
(1989)
: Essertines-en-Chateauneuf/Loi-
re.
Village
déserté de
la fin
du moyen-age.
Rhône-
Alpes,
carrefour
privilégié de
l'archéologie.
Dos-
siers Histoire et Archéologie,
78.
DIjon.
pp.
86-89.
PiponYlÎer,
F.
(1986)
: Chateau et
peuplemeYlt daYls les
Monts du
Forez:
le
cas d'Essertines-Basses.
Bazza-
Yla,
A.
et PC1iSSOYI,
J.-M.
(1986).
Op.
cit.
pp.
57-66.
232.- Leciejewicz,
L.,
Pesez,
J.-M.,
Rubewicz,
M et Tabac-
zYYIski,
S.
(1970).
Op.
cit.
pp.
55-93.
2'30
mobilier riche
et divers,
le tout
suggérant
un niveau de
vie élevé
comparé à
celui des
populations paysannes.
Les
fouilles de
Rougiers,
d'Essertines,
de Saint-Jean-le-Froid
ou encore de Lunel-Viel
le montrent très clairement.
Enfin l'étude de ces édifices,
de leur distribution et
de leur
évolution peut
aider à
mieux saisir l'histoire de
l'occupation du sol et de l'habitat dont
ils sont très sou-
l'origine du regroupement et de la fixation.
Mieux,
les églises
par exemple,
sont
généralement
el'"1
perpét uel
chantier tout
au long
de leur histoire.
Faire leur étude,
c'est aussi
faire celle de leur village et de leurs parois-
siel'"ls qui
les ont
modifiés au
gré de
leurs goûts
et de
leurs besoins. 233
3.- La maison
Essayant de mieux comprendre et de restituer l'habitat
tant dans
sa globalité
que dans
chacun de
ses
éléments
ces
recherches
se
i l'"lt eressées
à
l'habitation elle-même
et ont
en conséquence
fait
appa-
raitre des
différences fondamentales
entre les maisons du
haut et
du bas
moyen-age.
Une
mutation profonde
dans le
mode de construction et
la manière de se loger se manifeste
à
partir
du XIIe-XIIIe
siècle dans
le monde rural,
entre
autres par
le choix
de nouveaux
matériaux et
les progrès
des techniques
de construction,
par une
amélioration
du
233.- Sur ce type de recherches
<rapports de l'église et de
l'habitat)
voir
celles entreprises
par le
L.A.M.M.
aussi
bien
en milieu rural qu'urbain.
Voir par exem-
pIe:
Fixot,
M
et Pelletier,
J. -P.
<1'386)
:
Les ori-
gines du
manastère de Ganagobie.
Histoire et archéo-
logie.
Les Alpes de Lumière,
n°'31-'32.
pp.
4'3-5'3.
Voir
aussi:
Guild,
R.
<1'38'3)
Le
prieuré
de
SaI agol'"1.
L'église,
le terroir••••
Op.
cit.
pp.
151-153.
291
cOYlfort et
de l'hygiène
et
une
nouvelle distribution des
maisoYls.
Les régions de montagne,
celles où la pierre est abon-
dante,
SOY,t
les premières à
avoir adopté ce matériau,
rem-
le bois et
le pisé.
Elles ont d'ailleurs une
assez
longue
tradition
dans
son
utilisation
(ay,t iqui té
gréco-romaine
par
exemple).
L'adoption
de
ce
matériau
témoigne d'une volonté de bàtir durable,
d'une recherche de
confort et
de sécurité,
d'une adaptation au milieu et aux
besoins,
en
somme de
choix culturels.
Au moins en facili-
tant
le
chauffage des
maisons par l'installation de foyer
contre le
mur,
puis plus tard,
par la construction de che-
minées d'évacuation
des fumées,
la pierre
a offert
à
la
maisonnée la
possibilité de
se rassembler assez conforta-
blement autour du feu dans une pièce,
celle de vie. B34
Elle a
aussi
introduit
d'autres choix,
possibilité d'une
distribution verticale
de la maison,
en
plusieurs niveaux
(étages).
Cependant,
elle n'est
pas comme
le bois ou la terre un isolant thermique.
Les
différentes
ét Lld es
mont rey,t
que
les
maisons
rurales médiévales,
même si
elles utilisent
la pierre,
ne
SOY,t géY,éra 1emey,t
pas des constructions de grande qualité.
Les fondations
véritables sont
rares.
Les
moellons
sont
quelquefois équarris,
mais le
plus souvent
ils
sc.y,t
de
dimensions irrégulières,
et raremey,t
liés au
mortier
de
bonne qualité.
A Esserti~es par exemple,
certains bàtiments
juxtaposent des murs d'appareil 'irrégulier,
liés de terre à
uy, aboy,day,t
mortier assemble
des assises régu-
234.- Sur cette
question,
voir
Pesez,
J.-M.
(1986).
~
cit.
pp.
65-92.
Voir aussi,
Bourin,
M.
et Duray,d,
R.
(1984).
Op.
ci t.
pp.
34-36.
292
lières et
bie~ alig~ées.e3~ A Bre~~elis,
les moello~s so~t
liés à
sec et
à
Dracy
d'u~e
terre
argileuse
jau~e.
A
Rougiers par
co~tre, c'est
uY". excelle~t
mortier de chaux
mais do~t la qualité décli~e aux XIIe-XIIIe siècles. 236
EY".
gé~éral
aLtssi,
les
matériaux
utilisés,
qu' il
s'agisse de
la pierre,
du bois de charpe~te, des argiles,
sables ou
calcaires aya~t
servi à
la fabricatio~ des mor-
tiers,
des e~duits et des tuiles de couverture,
provie~~e~t
de régio~s
très proches
(origi~e locale).
C'est
ce
que
les
observatio~s
mi~utieuses
sur
le
terrai~
(habitat et so~ terroir)
comme à
Dracy où les moello~s pro-
vie~~e~t du
calcaire jurassique
do~t est
faite
la falaise
qui domi~e
le village
et où
le lia~t
est
l'argile jau~e
do~t o~
retrouve quelques
fosses d'extractio~
en co~tre
bas. 237 C'est
ce qui
ressort aussi
des a~alyses physico-
chimiques et
paléoécologiques,
comme
celles entreprises à
Rougiers sur
les mortiers
et
les e~duits,
les moello~s et
les
charbc'Y"ls
de
bois
co~servés
da~s
les
foyers,
l'abse~ce de bois de charpe~te, sur le calcaire dolomitique
235. -
J'=liPCtYIYlier,
F.
(1986).
Op.
cit.
pp.
87-88.
236.- Batt,
M.
(1982).
Op.
cit.
pp.
21-24.
Batt,
M.
(1989>.
Op.
cit.
p.
424.
Voir aussi
les chro~iques des fouilles médiévales de
Archéologie médiévale
et
les
i Y"lforrnat iC'Y"ls de Gall ia
depuis 1980.
Pour Dracy,
voir Pesez,
J.-M.
et Bucaille,
R (1980).
Op.
cit.
pp.
73-82.
Voir aussi Pesez,
J.-M.
(1989)
La
maison paysa~~e. Dracy.
Commu~e de Baubig~y (Côte
d'Or).
XIV.
Rapport
d'activité
1986-1989.
G.0094.
Sociétés et
cadres de
vie au
moyen-Age.
Approches
archéologiques.
L.A.M.M.
Aix-e~-Prove~ce. pp.
22-29.
Pour Rc.ugiers,
vc.ir DémiaY"ls d' ArchimbaLtd,
G.
(1980).
Op.
cit.
pp.
220-230;
et Démai~s
d' Archimbaud,
G.
(1987).
Op.
cit.
pp.
49-51-
237.- Catalogue d'expc,sitic'Y"I
(1987)
:
La Bourgogne médiéva-
le•••
Op.
cit.
~otices ~o256 à
266.
Pesez,
J. -M.
(1989).
Op.
cit.
p.
23.
293
et
les
carrières
d'argile
er,core
ut i 1 isées
( les
Tuilières).e::a8
Plus que
sur
les
matériaux
et
les
techniques
de
construction,
les
recherches actuelles insistent davantage
sur le
confort de
ses volumes et sa distribu-
tion,
c'est-à-dire
la localisation
des différentes pièces
et
leur
diversification,
leurs
divers aménagements.
Elles
décrivent
le
chauffage et
l'éclairage
(foyers,
ouvertures,
etc.)
étudient
l'isolation thermique,
les sols et
les cloi-
sons,
précisent
les dimensions et
l'organisation interne de
1 a
ma i sc.r.,
restituant alors tout
l'équipement et
les acti-
vités qui
jadis s'y déroulaient.
Ainsi,
plusieurs modèles de demeures paysannes se dis-
tinguent selon les régions,
les activités socio-économiques
dominantes dans chaque village,
le mode et
le niveau de vie
des populations •••
Dans les
régions où
l'habitat est
perché et
cc.r.trair.tes spat iales
sor.t méchar,tes
(perchemer.t et
incas-
tellamento),
les
maisc.ns sc.r,t serrées,
avec ur.e surface au
sol assez
réduite,
de
sorte qu'elles s'organisent en hau-
teur,
sur
plusieurs niveaux,
avec au moins un étage,
quel-
quefois surmonté
d'un grenier,
comme à
Rougiers.
Dans ce
village provençal
cependant e :a9 on assiste parfois,
au XIVe
siècle,
à
des resserrements de niveaux de façon à aménager
2 étages.
Le premier est comme le rez-de-chaussée directe-
238.- Démians d'Archimbaud,
G.
( 1 980).0
=Cl:p,-,-._~c=-=-it.::...
pp.
225-
230.
239.- D'autres villages provençaux connaissant
la même dis-
tribution comme
Taradeau ou
Sainte-Madeleine
à
La
Mc.le
(Var).
Voir Ri bc.t,
H.
(1983a).
Op.
cit.
pp.
62-
64
;
Ribc.t,
H.
(1983b).
~
cit.
p.
65-68.
2'34
accessible
à
partir
des
ruelles,
en
ra i SOY,
de
l'implantation des maisons sur une pente accentuée. e40
Ces resserrements
de niveaux semblent témoigner d'une
densification de l'occupation.
C'est ce que montrent égale-
ment
les
remaniements constatés
dans certains ensembles :
cloisonnements,
réductions
des
surfaces
habitables par
ménage et des parties extérieures
(cours et
voies de
circulation>
comme
1a ma i SC,y, 1 1
de Dracy
fig.
7>
ou l ' î l o t F de Rougiers
(voir fig.
58>.
C'est dire
qu'eYI Fray,ce,
contrairement aux
régions islamisées
comme
l'EspagYle
(Al
l'Afrique
(Maghreb ou Soudan>,
l'accroissement de
la famille se traduit
généralement,
non
pas par
une extension
du bàti
sous la forme d'une maison
polynucléaire
(plusieurs
pièces
d'habitation
et
ay,y,exes
pour chaque
couple et
cour centrale>
mais plutôt
par une partition. 241
Plus au
Nord,
la
maison rurale
à
étage
ne fait
son
apparition que
très tardivement
et est
liée à
l'émergence
dans le village d'une différenciation socio-économique
le
statut
privilégié
de certains
paysans ou artisans se tra-
240. -
DémiaYls d' Archimbaud,
G.
(1'380>.
OP.
cit.
p.
167-170.
241.- Pour ce
type de
maisons
polynucléaires,
voir
les
recherches
effectuées
par
A.
Bazzana
en
Espagne,
notamment sur la COte méditerranéenne entre l'Ebre et
Gibraltar,
qui
a connu
une assez
forte
occupation
islamique.
BazzaYla,
A.
(1983>
La maisc'YI morisque de
la régic'YI
de ValeYlce-AI icaYlte.
Les Morisques
et
leur
temps.
Actes de
la Table Ronde internationale
(Montpellier,
juillet
1'381>.
Paris.
pp.
314-331.
BazzaYla,
A.
(1'386>
Recherches Sllr la maisc'YI mc.ris-
que.
Histoire
et archéologie
de l'habitat médiéval.
E. H. E. S. S.
C. I. H. A. M.
LyoYI.
pp.
127-135.
Pour comparaison
et compléments,
voir les recherches
menées à
Tegdaoust
(Mauritanie>
par J.
Devisse et son
éqlli pe.
2'35
duisar,t
par
l'aménagement d'un
étage.
Les recherches eth-
noarchéologiques entreprises
en Bretagne par exemple,
mon-
trent qu'un certain prestige reste encore attaché à
ce type
de construct ic.n.
Il demeure rare et toujours réservé à
une
population de rang économique élevé:
bourgeoisie rurale et
paysannerie enrichie.a~a
C'est dire
que les
maisons à
distribution verticale,
restent au moins dans
la majeure partie du moyen-àge,
assez
limitées à
une zone géographique
(régions de montagnes)
et
à
des
conditions
spécifiques
(perchemer,t,
incastella-
mento)
Roug iers,
Essertines,
Dracy,
etc. ••
Ai lIeurs,
la
distribution spatiale se fait
de manière horizontale.
C'est
le cas à Grentheville,
à Brennelis,
à
Berrien-Goenidon dans
le Finistère,
à Pen-er-Malo en Guidel.e~3
S'il est
clair que
la maison
polynucléaire n'existe
pas en
France,
il
l'est autant
pour celle à
pièce unique.
Tout au moins,
est-elle mixte,
c'est-à-dire divisée en deux
l'une est réservée aux humains
(la pièce avec
foyer)
et
l'autre aux
animaux
(généralement
excavée).
Orl
les trouve
surtout à
l'ouest,
notamment à Grentheville,
à
Brennilis,
à
Pen-er-Malo,
etc.
Alors que
dans ce dernier
site,
les
bàtiments sont
elliptiques,
dans
les deux
pre-
242.- Pour plus
de renseignements,
voir
Chapelot,
J.
et
Fossier,
R.
(1'380).
Op.
cit.
pp.
233-242.
Enquêtes sur
l'architecture rurale.
doc.
44.215.7.
Archives du Musée National des A.T.P.
Paris.
243.- Pour Goenidon
à Berrieu
dans
le Finistère,
voir les
chroniques de fouilles d'Archéologie médiévale,
1'386-
1'388.
Pour
Pen-er-Malo,
voir
Bertrand,
R.
et
Lucas,
M.
(1'375)
:
Un
village côtier
du XIIe siècle en Breta-
gne.
Archéologie Médiévale,V.
296
-
Miers,
ils sont
plutôt rectangulaires. R44 Leurs superficies
sont grandes :
11,75 m x
6,70 m à Pen-er-Malo ;
11,60 m x
6,20 m
à
Grentheville.
La
configuration
est
presque
constante,
avec
de part
et d'autre
de deux portes qui se
font
face,
l'espace de
vie destiné
aux hommes
autour du
foyer quelquefois
central,
quelquefois
médian bâti contre
le mur
pignon,
et
une partie généralement
plus réduite et
plus basse,
parce qu'excavée,
réservée aux animaux.
parfois
celle-ci est subdivisée en deux soit
par un mur soit
par le
recreusement de l'une des extrémités,
correspondant alors à
une étable
pour la
plus grande et à
une porcherie ou tout
simplement un débarras pour la plus petite. e4e
Les différents
si~es, où
l'on trouve
encore à
cette
époque des
maisons mixtes,
semblent être
circonscrits au
nord-ouest
Bretagne,
Normandie.
Ils paraîssent également
être plutôt
des hameaux
que des villages et certains sont
abandonnés très t ô t :
XIIe siècle pour Pen-er-malo et
XIIIe
siècle pour Kernala-en-Pumelec.
Il serait
intéressant de pouvoir suivre l'évolution de
ce type d'habitation,
son recul,
son abandon et
l'adoption,
d'un autre
type comme
celui à distribution horizontale et
bipartite mais sans présence animale.
Ce modèle,
les textes
en parlent,
par exemple pour Montaillou et ses environs. 24&
Les maisons
de Dracy,
avec leurs
deux pièces quelquefois
244.- A Grentheville,
sur les
10 maisons
reconnues,
une
seule a
un plan trapézoïdal.
Voir Lorren,
C.
(1983).
Op.
cit.
pp.
99-122.
245.- Brennilis-Karhaës
Vihan.
Chroniques
des
fouilles
médiévales.
Archéologie médiévale.
246.- C'est
une
maison à
deux
pièces dont
la plus grande,
celle avec
foyer,
est
appelé foganha,
et
la
plus
petite,
qui
lui est contiguë,
utilisée comme chambre
ou comme
resserre,
la
cave.
Voir Le Roy Ladurie,
E.
(1975)
: Montaillou,
village occitan de 1294 à
1324.
Paris.
p.
247.
2'37
légèrement excavées,
dont
l'une,
en façade,
est
une habita-
tion avec
four,
et
l'autre,
à
l'arrière,
llY"le
pièce
de
réserve,
pour la vaisselle vinaire en particulier,
semblent
s'y rattacher,
avec cependant
la différence qu'elles possè-
dent
un demi-étage sous le toit.
Celui-ci,
isolé du cellier
par un plancher recouvert d'une couche de terre,
est
inter-
prété comme
un grenier.
Les
graines
trouvées
dans
les
couches d'effondrement
l'attestent.
Mais il n'est
pas exclu
que ce demi-étage ait aussi servi de chambre. 247
L'interprétation d'une
pièce de la maison comme habi-
tation repose assez souvent sur la présence d'une structure
à
feu.
Celle-ci assure à
la fois
le chauffage et
la cuisson
des al imeY"lts.
Elle est généralement
installée au centre de
la pièce,
sans doute
dans le
souci de mieux la chauffer,
comme à
Brennilis,
ou contre un mur comme à Dracy.
C'est un
foyer quelquefois
à
même le sol ou sommairement aménagé.
A
Brandes-en-Oisans par
exemple,
il est dallé de schistes au
sol,
entouré
d'une longue pierre posée de chant sur chacuY"1
des trois
côtés,
ouvert sur le quatrième,
et
installé vers
le ceY"ltre
de
la pièce,
mais peu
éloigné d'un mur laté-
ral. 24a
247.- Pesez,
J.-M.
(1'373)
L'habitation paysanne en Bour-
gogY"le médiévale.
La construction au moyen-âge.
Actes
du Congrès
de la
Société des Historiens médiévistes
de l'EY"lseignement Supérieur Public,
(BesaY"lçc1Y"1,
1'372).
Paris.
pp.
21'3-238.
Pesez,
J. -M.
( 1'375)
UY"le ma i SOY"I v i Il agecd se au XIVe
siècle
les structures.
Rotterdam Papers,
2,
Rc.tter-
dam.
pp.
151-170.
I=lesez,
J.-M.
(1989).
Op.
c i t .
pp.
22-29.
248.- Bailly-Maitre,
M.-C.
et
Bruno-Dupray,
J.
(1'380)
:
Le
village médiéval
de Brandes-en-Oisans.
Alpes d'Huez
Magaz i ne,
y",02,
aoLit
1'380.
pp.
52-56.
Bailly-Maitre,
M.-C.
et
BruY"lc.-Dupray,
J.
(1'383)
L'Alpe d'Huez/Isère.
Village et
mines
de
Brandes.
Dossiers.
Histoire
et Archéologie.
Rhône-Alpes,
car-
refour privilégié de l'archéologie,
n078.
p.
'31.
2'38
Les cheminées d'évacuation des fumées sont très rares,
et même
exceptionnelles dans
la maison paysanne jusqu'à la
fin du moyen-Age.
On en trouve une seule à
Rougiers au XIVe
siée le,
et
c'est
la
cuisine
du
chAteau
large
cheminée au
sol maçonné
avec fond
de tegulae et hotte en
lattes
de
bois
noyées
dans
le
plAtre.
Orl
er.
trouve
également à
Dracy où elle est
large de 1,40 m à
la base et
se
rétrécie
prclgress i vemerlt
vers
le
haut,
avec
une
profondeur de
0,33 m.
Utilitaires
sans doute,
elles sorlt
aussi
un objet de confort,
de luxe.
Le chauffage
de la
maison
s'effectue
par
d'autres
moyens:
comme
par exemple une bonne exposition au soleil,
une bonne isolation thermique
(excavation>,
la réduction et
l'exiguïté des
baies afin
de diminuer
les entrées
d'air
froid,
et
bien sûr
par le
poêle,
le
braseros,
etc.
réduisarlt
les ,'ouvertures et
leurs dimerlsic'rls,
l'clrl a aussi
obscurci
la
maison,
car
la v1tre,
à
cette époque est non
seulemerlt rare,
mais aussi
hClrs de
portée des paysans.
A
Brandes-en-Oisans,
village
mi rlier,
si tué
à
1850 m
d'altitude darls
l'Alpe
d'Huez,
les
maisons
sont
semi-
enterrées,
sans
baie,
mais
sortent
légèrement de terre du
côté sud
pour bénéficier de
l'ensoleillement.œ~g
Les recherches
font
remarquer
aussi
que
darls
les
maisons
médiévales,
le
sc,l,
bien
que
jamais
fait
du
substrat
rlat ure 1,
reste
quarld
même,
assez
souverlt,
sommairement construit.
le
substrat
est
le
roc,
celui-ci est au moins,
volontairement rectifié
(annexes des
habitations de
Rougiers>.
La
plupart du temps,
cependant,
24'3.- Bai lly-Maitre,
M. -Co
et
Brurlc,-Dupraz,
J.
( 1'380> .
QIh..
cit.
Bai lly-Maitre,
M. -Co
et
Brur,o-Dupraz,
J.
<1'383>.
QIh..
çit.
299
le sol
est
de
terre
battue,
et
en
conséquence
s'use
rapidement
(circulation,
balayages
fréquents>.
Il
faut
alors constamment
le réparer,
le recharger.
Il
incorpore
beaucoup de
témoins de
l'occupation.
Dans
les zones très
humides,
comme
à
Brandes,
la terre est
intentionnellement
mêlée de charbons.
Celle-ci est
généralement rapportée et
disposée alors
sur un apprêt de sol,
sur un radier plus ou moins régulier.
A Rougiers,
les sols
de terre
battue sont établis sur un
remplissage
d'argile
rouge
stérile
provenant
de
la
décalcification
du
rocher
ou
sur
un
empierrement
de
régularisation du rocher en hérisson.
Le sol
peut être
aussi
formé d'une couche de mortier
de chaux,
d'un dallage
de carreaux
de
terre
cuite,
de
tuiles posées
de chant.
Il témoigne
alors d'un
souci de
régularisation et d'assainissement.
Certains sols
d'étage observables
après effondrement
sur le
rez-de-chaussée utilisent
la t e r r e :
c'est
le cas à
Dracy
où
une
couche
d'argile
épaisse
d'au
moins
une
douzaine de centimètres recouvrait
le dessus des planchers.
Enfin,
en
terre ou
en matériaux
durs,
les
sols des
maisons
rurales
médiévales
présentent
quelquefois
des
dispositifs de
drainage qui
assurent
l'évacuation
ou la
concentration des
eaux
:
drains
et caniveaux à Brandes,
à
Essertines etc. . .
4.- Aménagemen~s divers e~ s~ruc~ures économiques
Les recherches
archéologiques ont
mis
en
évidence,
dans les
maisons ou
à
des endroits précis du village,
des
300
installations diverses
aménagées pour
répondre à certains
besoiY,s et
impératifs
comme
l'alimentation
en
eau,
la
conservation des récoltes,
l'évacuation des déchets,
etc.
L'eau,
qui
est
importance
vitale
(boisson,
cuisson des aliments,
lessive,
vaisselle,
hygiène,
breuvage
des troupeaux ••• )
parait,
en
milieu rural,
avoir été plus
une affaire
collective qu'individuelle.
Elle a
provoqué de
nombreux aménagements
collectifs tels que puits,
citernes,
font a i Yles.
les
fouilles
semblent
rarement
reYlcc.nt rer 1 e
puits.
On en a trouvé à
Mondeville,
à Saint-
(2
puits)
mais
presque
pas
ailleurs.
A
Rougiers,
c'est
une
citerne
de
80 m3
de
capacité
qui
alimente le
village jusqu'à la fin du XIIIe siècle,
date à
laquelle
elle
est
saYls
qu'aUCLIy,e
autre
installation ne
vienne la
remplacer.
Et
en plus,
aucune
grande
céramique
pouvant
être
interprêt~e comme
étant
destinée au
stockage de
l'eau n'a
été retrouvée
dans le
village.
Et
les fouilles
de la
fontaine située à 2
km du
site ont montré que celle-ci ne datait que du XVIIe siècle.
Ce
qui
pose
quelques
i y,terrogat ioy,s
:
et
s'approvisionnait-on en
eau
à
Rougiers
après
le
XIIIe
siècle? A
Dracy,
point de puits,
ni de citerne.
C'est
une
source située
à
une
centaine de
mètres qui
al imey,te
le
village.
A
Essert i YleS,
aucuYI
pour
l'alimentation en
eau n'a
été découvert
dans le village.
C'est sans doute la rivière proche,
qui coule en contrebas,
qui
joue ce rÔle.
La rareté des puits eY, milieu rural,
(si
les remarques
archéologiques se
confirment)
laisse
supposer
plusieurs
possibilités:
d'une
part qu'il
est
probablemeYlt
LI y, 1 Llxe
pour tc.ute
la communauté
villageoise à
plus forte raison
pour les
habitants d'une maison,
et d'autre part qu'on lui
301
préfère l'eau
de source.
Da~s ce
cas,
l'impla~tatio~
de
l'habitat
devrait
te~ir
compte
de
la
proximité
d'u~e
source,
d'u~e
fo~tai~e, d'u~
cours
d'eau.
Qu'erl
est-i l
exacteme~t
? Tout
cela pClse
la questio~ de l'alime~tatio~
e~ eau des habitats ruraux et
peut-être de l'importa~ce des
eaux de pluies
(rigoles,
puisards,
etc ••• ).
Da~s les
maiso~s,
les
amé~ageme~ts i~dividuels
so~t
très rares
:
gouttières,
drai~s, rigoles,
etc.
A Rougiers,
par exemple,
plusieurs puisards,
impla~tés e~
des poi~ts
particulièreme~t
humides,
à
prc1x i mi té
des
grc.ttes
sui~ta~tes d'eau,
o~t été
mis au jour.
Ils so~t complétés
par u~
système de drai~age qui ca~alise l'eau prove~a~t de
ces abris
sous roche
:
évacuatio~,
co~ce~tratio~ des eaux
et
peut-être usage domestique.a~o
E~ l'abse~ce
de ces amé~ageme~ts, peut-o~ pe~ser à
de
grar,ds vases,
de gra~ds
récipie~ts pour
le stockage
des
eaux
:
torlrleaux
par
exemple.
Les
sc.urces
écri tes,
ico~ographiques et
les
e~quêtes
eth~ographiques
peuver,t
être da~s ce domai~e d'u~ apport
particulièreme~t précieux.
Les
fouilles
d' habitat
qu'aux
XIIe-XVe
siècles erICOt~e,
les silos demeure~t relativeme~t ~ombreux.
1 l s
serverlt
au moi~s à
l'origi~e et
sa~s doute pe~da~t peu
de temps,
à
la
co~servatio~ des
récoltes et des réserves
alime~taires.a~1
Leur
des
i rlfc.rmat ic.r,s
250.- Démiarls d'Archimbaud,
G.
(1980).
Op.
cit.
pp.
235-
241-
Déflliar,s d'Arch imbaud,
G.
(1987).
~ ci t.
pp.
65-80
Les puisards so~t da~s les ilots Kla,
J
et Hl.
251.- A Rougiers,
14 silos o~t été découverts,
do~t 9 dans
le village
même.
Leur capacité est relativeme~t fai-
ble
(1
à
7 m3).
Dans
le Nord de la Fra~ce,
les silos
so~t abse~ts
des fouilles
d'habitat
à
partir
des
XIIe-XIIIe siècles.
Ils so~t
probableme~t remplacés
302
i Ylt éressay,t es,
seul ertleYlt
sur
leur
techYdque
de
construction
(creuseMent,
aMénageMent,
choix
du substrat)
sur leur
fonctionneMent
et
leur utilisation Mais aussi sur
l'agriculture,
l'exploitation forestière,
etc •••
Mais la
conservation des
céréales ne
se liMite
pas
seuleMent aux
silos.
Les
greniers,
établis
en
hauteur,
cOMMe à
Dracy par
exeMple,
ou
au niveau
du sol,
COMMe à
Durfort,
sont
très
fréquents
dans
les
sites
d'habitat
Médiévaux.
A Durfort,
les fouilles ont dégagé l'eMplaceMent
d'un grenier
brGlé dont
les restes
sont
bien conservés :
charpente en
bois de
chêne
et
graines
retrouvées
sous
l'effondreMent
de
la
toiture
en
tuiles.
Prélevés
en
iY,tégral ité,
ces
cOMposés
de
graines
cultivées,
de léguMineuses et de fruits
(blé,
orge,
seigle,
fèves,
vi gYle,
pClis et
vesces)
MêMés
de
plantes
sauvages
(Ylèfles,
prunes)
cC'Mest i bles et
les autres
de siMples
herbes.
Ils étaient
parfois contenus
dans des récipients en céraMique.
L'étude
de
la
répart i t i c.y,
de
ces
sédiMey,ts,
leur
aYlalyse
carpc.lc.gique et
ay,thracc,lc,gique
C'Ylt
doY'Y,é
de
précieux
renseigneMents notaMMent
sur
l'environneMent
végétal
de
l'habitat,
sUt~
les Modalités des récoltes et
le traiteMent
des céréales
et,
autres
végétaux
leur
ey,trepc,sage,
sur
la
nature
des
sols
cultivés
et
les
Méthodes culturales
(polyculture).
Ainsi
par exeMple,
elles
Montrent que le blé et
le seigle sont
cultivés en Meteil et
que céréales et
léguMineuses sont
battues hors du site.a~e
par des
épiers
(stockage
des épis non-battus).
Voir
Flc'riYI,
B.
(1983).
Op.
cit.
pp.
105-1(16
et
DeMc,-
lC'YI,
P.
<1989>'
Op.
ci't.
p.
176.
252.- Voir le
Castlar à
Durfort
(Taryd
dans les chroniques
d'Archéologie médiévale
(1986 à
1989)
et dans Gallia-
Informations
(1987/1988 -
1989).
Les activités
économiques se
perçoivent également
à
travers l'étude
des dépotoirs.
Ceux-ci sont
parfois
des
structures
souterraines
comme
des
fosses
expressément
creusées
pour
l'évacuation
des
déche~s
domestiques
et
artisanaux,
des
silos réutilisés
après leur abandon comme
réserves alimentaires,
des
grottes,
etc.
Les
dépotoirs
souterrains sont
assez fréquents
dans
les habitats serrés
(contraintes spatiales).
Ils ne
sont
cependant
pas
les
seuls.
Très
souvent,
des
espaces
ou
des
habitations
abandonnées
peuvent
être
utilisés
comme
dépotoirs.
A
Durfrot par exemple,
l'espace compris entre le chemin et
le
rempart est
utilisé dans
sa phase
finale comme
dépotoir
(voir fig.
59).
Dans une phase antérieure,
c'était une aire
aménagée
pour
le
grillage
ou
la
torréfaction
des
graiYles. l5l::53
L'étude
du
contenu
des
dépotoirs
indique
une
prédominance de
déchets relatifs à
l'alimentation avec les
récipients,
les
ustensiles de
cuisine,
la
vaisselle
de
table,
les
ossements d'animaux
consommés ou
abattus
sur
place •..
C'est
d'ailleurs
grâce
à
elle
et
à
travers
l'alimentation
carnée
des
villageois,
qu'est
restituée
l'importance des
animaux dans l'habitat rural.
L'outillage
n'est cependant
pas absent
dans les
dépotoirs.
Il
permet
d'imaginer les
différentes activités agricoles,
pastorales
ou artisanales
faux et
faucilles,
pinces
de
forgeron,
vrilles et
scies,
perçoirs,
ciseaux
et
alènes, . . .
Les
petits accessoires
ou objets
d'habillement et
de
parure
(boucles de
ceintures,
anneaux,
épingles,
etc.)
y
abondent
et apportent
une
excellente
documentation
sur
la
mode
vestimentaire et
les techniques ornementales en vogue dans
le milieu.
Certaines trouvailles enfin évoquent
l'armement
253.- Ibid.
304
et
la
guerre
(épées,
arcs et flèches),
l'équipement de la
maison et
la sécurité
(serrurerie,
ferronnerie),
et même la
piété et
les pratiques
religieuses
(statuettes,
enseignes
de pélerinage,
etc.).
L'étude de
ces dépotoirs
parle ainsi
des différentes
activités qui
se dérou l eYlt
daYls l' habi tat
comme daYls SOYI
terroir,
de
l'économie,
des
échanges
comme
des
niveaux
sociaux.
IV.- ARTISANAT ET SOCIETES ARTISANALES
Le développement des opérations de fouilles médiévales
depuis une trentaine d'années a entrainé la découverte d'uYI
matériel très
abondant et
très diversifié
qui
reflète la
place esentielle
qu'occupaient
les
activités
artisanales
dans la
vie quotidienne
des populations rurales au moyen-
~ge :
travail
de la
céramique,
du
verre,
du métal,
de la
pierre,
du bois,
des textiles •••
L'importance de ces objets
est telle que toute interprétation chronologique et humaine
de l'occupation
d'un site
passe nécessairement
par
leur
étude.
Typologies
et chronologies
se précisent
gr~ce,
à
la fois,
à
la finesse progressive des méthodes de
fouilles stratigraphiques
et surtout
à
la corrélation des
études externes
du mobilier
découvert,
des
analyses
de
laboratoires
(classification
du matériel,
détermination de
l'origine des
groupes de
composition,
etc ••• ) e:=;...
et
de
l'apport des textes.
254.- Voir
quelques exemples de ces recherches concernant
surtout
la céramique
:
Démians d'Archimbaud,
G.
et
Picon,
M.
(1980).
Les
céramiques
médiévales
en
France
méditerranéenne.
Recherches archéologiques et de laboratoire.
La céra-
mique médiévale
en Méditerranée
occidentale,
Xe-XIe
siècle.
Actes
du Colloque du C.N.R.S.
Paris.
pp.
16-
41.
305
L'évolutio~
rapide
de
ces
recherches
a
permis
à
celles-ci de
passer à
u~e
phase
supérieure:
celle
de
l' ét ude
des
ceY"ltres
de
des
sociétés
artisa~ales. Aussi
remarque-t-o~ depuis quelques a~~ées le
développeme~t des
recherches sur
les carrières,
les mi~es
et
les
ateliers
artisa~aux,
la
poterie,
la
verrerie,
la
métallurgie et
u~ peu
moi~s les
métiers du
bAt i meY"lt .
Lo~gtemps
peu
étudiés
de
faço~
systématique,
ces
différents
artisa~ats,
do~~aY"lt
lieu
à
u~e
étroite collaboratio~
i~terdiscipli~aire et
CCIY"Jj U 9 ua Y"lt eY"1
dOY"JY"Iées
archéolog iques,
écri tes,
icoY"lograph iques,
et hY"logra ph i q ues
et
archéométriques,
porte~t désormais leur atte~tio~, no~ plus seuleme~t sur le
matériel
issu des fClui Iles "saisi eY"1 et
pc,ur lui-même" daY"ls
un but
typologique et
ch~~onologique, i~dispe~sable
sa~s
aucu~ doute
à
toute
i~terprétatio~ historique
d'u~ site,
mais surtout
sur les lieux de productio~ : de la recherche
des matières
premières da~s les carrières OLI les mines aux
produi ts
fiY"lis
et
à
leur
commercialisation,
des
fi Y"lancemeY"lt s
et
de l'orga~isation
du travail,
aux hommes
qui
le réalise~t et qui e~ vivent.
Démia~s d'Archimbaud,
G.,
Lemoi~e, C.,
Picon,
M.
et
Vallauri,
L.
(1981)
Recherches de
labclratcoire sur
les ateliers
de
Gre~ade,
Malaga,
Alméria,
Lorca,
Murcia et ValeY"lce.
Actes du 2e Coloquio internacional
de ceramica
medieval
deI
Mediterraneo
occidental,
Toledo,
30 o~tobre-8 ~ovembre 1981.
Dufc1urY"lÎer,
D.
(1980)
Exemple
d'applicaticlY"1
de
l'analyse chimique
à
l'étude
d'un lot de céramiques
médiévales.
La
céramique médiévale
en
Méditerranée
Occidentale.
Actes
du Colloque
de Valbo~~e
(1978).
Editions du C.N.R.S.
Paris.
pp.
49-58.
PiCOY"I,
M.
(1989)
Archéolcigie et
Laboratclire.
Quel
ave~ir pour
la céramologie
de Laboratoire ? Archéo-
logie médiévale,
XIX.
pp.
243-254.
306
1.- La céramique
1.1.- datation et provenance
Dans ce
type de
recherches,
la céramique apporte des
informations irremplaçables.
Ce
qui
explique
d'ailleurs
1 ' i Y'lt érêt q lIe
les archéologues et
le fait
que
son
étude
sc.it
la
plus
avancée
de
tous
les
autres
art i saY'lat s.
Inaltérables dans
le sol,
omniprésents dans toutes les
fouilles, les objets
en céramique
sont
aussi
d' 1..11"1
lIsage
Ils
ut il i sés
pc,ur
les
préparat i C'Y'IS
culinaires,
la
conservation ou la consommation alimentaire
(vases de
stockage,
vaisselle de table,
etc.).
Leur faible
valeur marchande
et
l'impossibilité
de
les détruire et de
les réemployer
après cassure
(recyclage)
expliquent
doute qu'ils
soient abandonnés en quantité énorme dans les
sites d'habitats
et de
production
et
qu' ils
soieY'lt
le
mobilier le plus courant dans les fouilles médiévales.
D'où
leur
pc.ur
la
recherche
archéologique.
A
Rougiers,
c'est
près
de
94 000 tessons
qui
été
découverts contre 144 monnaies et 6 000 fragments de verre.
A Doué-la-Fontaine,
à
CC'Y'ld orcet
ou
à
Vauclair
ce
sont
également des
dizaines de
milliers de
tessons.
A
Saint-
Victor-des-Oules,
et Saint-Quentin-la-Poterie dans le Gard,
centres de
production potière,
c'est
plus de 10 tonnes de
tessons qui ont été mis au jour.2~~
255.- DérniaYls d'ArchirnbaL\\d,
G.
(19Sà).
OP.
c i t .
Boüard,
M.
de
(1976)
:
La
céramique de Doué-la-Fon-
taine
(IXe-XIe
siècle).
Fouilles
de la
motte de
la
Chapelle.
Archéologie médiévale,
VI.
pp.
247-286.
Gayraud,
R. p.
(1975)
:
La céramique médiévale de COY'I-
dorcet.
Contribution
à
l'étude d'un
village déserté
des BarccY'IY'ries
(Drôme).
Archéologie médiévale,
V.
pp.
307-370.
307
témoin le
plus familier
de la
vie
des
populations rurales,
la céramique porte nécessairement
les
traces de leur mode de vie et d'existence.
En effet,
l'état
dal'"ls lequel
les tessons sont trouvés dans
les fouilles,
le
lieu précis
où ils reposent
au moment de leur mise au jour
(stratigraphie verticale
et
les
types
de
dégradations qui
affectés au cours de leur usage,
comme par
exemple les traces de feu qu'on décèle sur telle
ou telle
partie d'un vase,
l'apparition d'un modèle,
d'une
forme nouvelle,
d'un décor nouveau à
une période déterminée
de l'histoire d'un site,
le révèlent très clairement.
C'est aussi
un élément
précieux de datation imposé par
l'utilisation des
méthodes de
fouilles
stratigraphiques.
L'établissement d'une
chronologie est
el'"1 effet
lm
jalol'"l.
essentiel
de
la
recherche
archéo l cog i que,
ul'"le
tâche
primccrdiale
en
elle-même
et
i nd ispel'"lsable
la
compréhension du
site fouillé:
ses différentes phases de
développement et de déclin.
Grâce au recours à
des méthodes
d'étude
et
de
cl aSSemel'"lt
liées
à
al'"lalyse
stratigraphique,
notamment
au
décompte
systématique
des
tessons
trouvés
en
stratigraphie,
niveau
par
niveau,
catégorie par
catégorie,
à
leur classification
basée sur
des
observations
technologiques
définies
et
à
leur
représentation
graphique
( t Ypc.l Cc g i e) ,
des
répét i t i f s SC'l'"lt
détermil'"lés,
qu' éc lai rel'"lt
souvel'".t
et
de
mal'"I i ère
préc i se
la
présence
de
signes
monétaires
ou
Sautai-Dccssil'"l,
A.-V.
(1'375)
La céramique de la fin
du moyen-âge
à
Vauclair.
Archéologie médiévale,
V.
pp.
371-418. •
Thiric.t,
J.
(1'380a)
E~ude de fabriques de po~eries
médiévales en Uzège e~ dans le bas-RhOne.
Thèse de 3e
cycle.
Université
de
Provence.
Aix-en-Provence,
2
vol.
440 p.
et
180 p.
308
l'existence de texte9 indiquant
la période
durant
laquelle
le site a été occupé ou abandonné.
De véritables
groupes de référence sont donc établis.
basés
sur
l' élaborat iCIYI
d'uYt
cl assemeYlt
typologique
portan~
sut'
tc.us
les
aspects
pc.uvant
caractériser la
cé~amique notamment
la forme,
le décor,
la
pAte,
la
cuisson,.4.
La
méthode généralement choisie pour
cette typologie
pé~iodisée consiste
alors à
identifier,
à
décrire et
à
eYlregistrer
le
contenu
de
chaque
couche
stratigraphique,
c'est-à-dire
à
trier
les
tessons
par
grc1upes de pAtes
<fine ou grossière,
absence ou présence de
dégraissant,
sa nature,
sa taille,
sa qualité,
la dureté de
l a
pAte,
la
couleur,
l'aspect
et
les
traitements
de
surface>,
d'éléments
morphologiques notamment
les paYISeS,
les bords,
les anses
et
les
becs,
de
décc.r
(incisions,
estampages,
glaçures,
bandes
appliquées>,
et
ey,sui te
à
prc.céder
aux
recc.llages
et
aux
reconstitutions.a~6
Depuis quelques années déjà,
l'étude typologique de la
céramique,
basée
sur l'examen
externe
des
tessons,
est
reYlforcée,
cC'Yttrôlée
et
affiYlée
pat'
les
analyses
de
labc.ratcdres
(physico-chimiques,
géc.lc.giques,
pétrc.graph iques,
etc. >.
Elles
permettent
déterminer avec
plus de
précision les
identifications et
les lieux
d'origine
<provenance>
et
l'étey,due
des
échanges,
les aires de diffusion et
les sources d'influence
(technologie de fabrication>.
Elles entrainent du même coup
256.- Nous tenons
à
remercier
à cette
occasion,
M.
Leen-
hardt et
L.
Vallauri
de
nous
avoir
initié
à
la
céramologie médiévale.
L'étude que
nous avons menée
avec M.
Leenhardt
sur la
céramique commune grise de
l'atelier de
production
de
Saint-Gilles-du-Gard
a
été,
pour nous,
très riche d'enseignements.
309
des recherches
comparatives avec
le matériel
mis au jour
dans des
sites similaires
(centres utilisateurs,
acheteurs
de produits
diversifiés en
leurs besoins>
et
leur confrontation
avec celles
des centres de production,
souveY"lt
à
la
source
d'une
documentation
parfc.is
plus
pontuelle
dans
sa
durée
comme
dans
sa
La céramique est aussi
un indicateur économique.
Parce
que fragile
et de valeur marchande relativement
peu chère,
sa consommation
est énorme et nécessite en conséquence une
offre au
moins égale.
Pour répondre aux besoins du marché,
certains produits
ont
été
fabriqués
daY"ls
des
atel iers
lointains
(régionaux
ou étrangers)
et
importés soit seuls
sc.it
les
priY"lcipaux
produits
du
commerce
médiéval comme
les céréales
ou le
sel,
dont
les
textes par leY"lt
certes,
mais
autant
pouvoir
en
préciser les
voies de
distribution et
de
redistribution
dans la
campagne
(voies
te~estres, fluviales, etc.). Leur
étude faite
eY"1 conjjbuaY"lt
tc.utes les
sc.urces
dispc'Y"lÎbles
(textes,
archéc.lc.gie,
archéc.métrie,
etc. )
a
permis
quelquefois de
mettre en
évidence l'existence d'un trafic
fondé sur
certains produits
recherchés et
qui en géY"léral
les ~outes
commerciales et
d'évaluer le
raY°Y"IY"lemeY"lt
écc'Y"lom i q ue
d' UY"I
site
(ut il isateur
c·u
producteur) •
Aussi,
la
céramique,
qui
est
un
moyen
de
datat iC'Y"1
d'une occupation,
d'étude des
modes de vie et d'existence
des populations
rurales,
de
détermination
d'étendue
des
échanges
et
indicateur
économique,
est-elle
pour
la
recherche médiévale
lm
véritable
"fossile directeur".
Et
les recherches
provençales et normandes en ce domaine sont
très révélatrices.
310
A Aix
par exemple,
où elles
ont commencé
avec
les
fouilles du
castrum de
Rougiers,
avant
de
s'élargir
à
toute
la
PrOVeYICe
et
au
monde
méditerranéen
jusqu'en
Afrique du
Nord,ee7 elles
ont
permis
non
seulement
de
percevoir,
par
l'examen des
connexions
(recollages
entre
divers fragments d'un même objet en des endroits différents
d'un même site)
les multiples transports effectués à
chaque
péric.de entre
les maisons
et
les
dépotoirs,
de
préciser
l'origine de chacun de ces dépôts
(voir fig.
60)
mais aussi
d'identifier près
de 3 000
objets en
terre cuite
dont
l ' esseYlt iel est
dest i Ylé à
la cuisiYle
et à
la table,
de
mettre en
évidence des
groupes de
référence
précisé
et
surtout d'établir des courbes chronologiques afin de suivre
les différentes
phases de
développement et
de décI iYI
de
l'occupation du
site
(fig.
61)
et
enfin
à
travers
les
techYlÏques
de
de
déterminer
les
sources
d'approvisionnement
(ateliers de Cabasse et d'Olières,
puis
de Pise et de Valence).
MeYlées Sllr
la longue durée,
ces études céramologiques
indiquent clairement
une évolution
dans les
besoins
des
257.- Sur cette question,
voir
Démians d'Archimbaud,
G.
et Picon
(édit.)
(1980)
:
La
céramique médiévale
en Méditeranée
occidentale.
Xe-
XVe siècle.
Actes du Colloque International de Céra-
mologie de Valbonne,
1978.
Colloques internationaux
du C.N.R.S.
584.
Editions du C.N.R.S.
Paris.
465 p.
Démians d'Archimbaud,
G.
(1971):
Découvertes récen-
tes de céramiques médiévales espagnoles en Provence :
leur place
dans l'évolution
régionale.
Actes du 94e
Congrès des Sociétés Savantes (Pau,
1969).
Paris.
pp.
129-164.
Démians
d' Archimbaud,
G.,
Lemoine,
C.,Picon,
M.
et
Vallc.y.,
L.
(981).
Op.
cit.
Thiriot,
J.
(988)
:
Cérarl1iques fiy,es islamiques du
midi de
la FraYlce au bas moyeYI-âge.
Actes du IVe col-
loque international
de céramologie
méditerranéenne,~
tenu à Lisbonne.
(sous presse).
311
populations villageoises
et dans
les techniques de travail
des potiers
perceptibles dès
le XIIIe
siècle,
sans doute
favorisée
par
l'ouverture
de
la
région
au
monde
méditerranéen
et
caractérisée
par
l'apparition
des
céramiques
vernissées
et
l'utilisation
de
la
cuisson
oxydante abandonnée ici depuis près de 7 siècles.
Ainsi
les
poteries
à
pâte
grise
naturellement
imperméables
et
prédominantes dans
les premières phases de l'occupation du
site cèdent
progressivement
la place à celles à
pâte claire
ou rouge,
imperméabilisées en partie ou totalement
par une
glaçure plombifère
et dont
les formes sont de plus en plus
variées.
En effet,
à
côté des pégaus et des marmites à
fond
globulaire et
à
deux
anses
longtemps
utilisés,
toute une
vaisselle
nouvelle
se
développe
cruches,
jattes,
écuelles,
plats .•.
(fig.
62 à
65).
A la
fin du
XIIIe siècle
et surtout
au XIVe siècle
apparaît
une vaisselle de table fine et
luxueuse,
certes de
faible quantité
(3,6 Y. du
total des
tessons
découverts)
mais particulièrement
intéressante de
par sa diversité et
sa spécificité:
véritables faiences
à
glaçure
stanifère
blanche et
à
décor
peint en vert et
brun
(oxyde de cuivre
et de
manganèse)
et
dont
la
fabrication
nécessite
le
recours à
des argiles
calcaires.
Composée essentiellement
de cruches
et de
grands
plats
creux,
cette
production
provient d'après
l'étude des différentes caractéristiques,
typologiques,
les comparaisons et
l'analyse des textes,
des
ateliers régionaux
de
la
basse vallée
du Rhône
et de la
Provence occidentale
puis de Catalogné et de Pise.
Enfin
cette
profonde
mutation
et
cette
ouverture
au
monde
méditerranéen se
lisent dans
l'apparition à
la même époque
des
céramiques
à
décor
bleu
et
lustré
provenant
des
ateliers de
Malaga et
de Valence
(fig.
66)
et celles
à
décor
bleu
et
brun
sur
fond
blanc
d'origine
nord-
312
africaine. Rea Analyses
archéologiques,
archéométriques
et
études des
textes
indiquent
aussi que
certaines trouvées
dans la
région sont,
par leurs techniques de fabrication,
non pas d'origine mais seulement d'inspiration italienne ou
espagnole.
Leur
production est
à
mettre
en rapport
avec
l'arrivée au
XIVe et
au XVe siècle en Provence de potiers
catalans,
pisans ou savonais. se9
Les recherches
caennaises elles
aussi,
employant
la
méthode descriptive
et de
classement élaborée au C.R.A.M.
pour l'étude des poteries médiévales de l'Europe du Nord et
du
Nord-Ouest
(aYlalyse
des
p~tes,
des
fc.rmes,
des
258. -
Dérl1iaYls d'Archimbaud,
G.
(1980).
Op.
cit.
pp.
275-
403.
DémiaYts d'Archimbaud,
G.
(édit.)
(1981)
:
Aujourd'hui
le
moyen-age.
Archéologie
et
vie
quotidienne
en
France méridionale.
Catalc.glle de l' expc.si t iOYI SénaYt-
que,
Marseille,
Arles,
Perpignan,
Montpellier,
Nice,
Gap 1981-1983.
L.A.M.M.
Aix-en-Provence.
125 p.
Démians d'Archimbaud,
G.
et Lemoine,
G.
(1980)
: Les
importations valenciennes
et
andalouses
en
France
méditerranéenne:
essai
de classification en labora-
toire.
La
céramique médiévale en Méditerranée•••
Q~
~it.
pp.
359-372.
Vallauri,
L.,
Vichy,
M.,
Broecker,
R.
et
Salvaire,
M. -Co
(1980)
Les prc,duct iOYIS de majc,I iques al"~chaï
ques dans le bas-Rhône et
le Roussillon.
La céramique
médiévale en Méditerranée•••
Op.
cit.
pp.
413-427.
DémiaYls d'Arch imbaud,
G.
et
Picoy"
M.
(1980).
~
cit.
pp.
15-42 et
12-135.
259.- Arl1c'llric,
H.
(1987)
La diffusic'YI des prc.duits céra-
miques en
Provence
:
XIVe-XIXe
siècle.
Flux,
diffu-
sion marginale,
aléatoire,
immédiate
et médiate.
La
céramique (Ve-XIXe siècle>.
Fabrication.
Commerciali-
sation.
Utilisation.
Actes du 1er Congrès Internatio-
nal d'Archéologie
Médiévale
(Paris,
1985).
Société
d'Archéologie Médiévale.
Caen.
pp.
227-233.
Amouric,
H.
(1990)
: Céramologie.
Archéologie et his-
toire.
Le
courrier du C.N.R.S.,
n 0 73.
Archéologie en
France métropolitaine.
Trente ans
de recherches
du
C.N.R.S sur le territoire national.
pp.
82-83.
313
s' efforcer.t
par
exemple
en
comparant
les
différentes trouvailles
de céramiques
bien stratifiées de
plusieurs sites
d'habitats de
la région,ee~ d'établir une
typologie
périodisée
pour
la
basse-Normandie
(Xle-XVe
siècle) .
Elles
alc.rs
détermir.é,
gr~ce
à
la
confrontation des données archéologiques et de laboratoires
(analyses
physico-chimiques,
limitées)
une
vingtaine de groupes de p~tes dont certains sont
identifiés
comme étant
caractéristiques des
productions des ateliers
régionaux de
Lisieux,
du
Bessin et du Domfrontais. 2e2 Les
autres sont
pour le moment reconnu uniquement comme groupes
de fabrication
sans savoir
"s' ils dési gr.er.t des variar.tes
de fabrication
à
l'intérieur
d'une même
product ior.,
des
techrdques qui
ont varié
dans un
même atelier
au
cours
d'époques différentes ou encore des origines distinctes~263
260.- Voir supra,
Ile partie,
chap.
1 :
Les recherches du
C. R. A. M.
Pc.ur pl us de préci sior.s vc.i r
Leer.hardt.
M.
(1969) •
Qp.
cit.
261.- Mais
il
s'agit
presqu'exclusivement
de
sites
cas-
traux
:
14
sur 16.
N'est-ce pas le refelt de la réa-
lité de
la situation de l'archéologie médiévale nor-
mande qui
dès
la
création du
C.R.A.M.
à
la fin des
années 50
s'est orientée
vers la castellologie.
Sur
cette quest ic.r.,
supra,
1 le
part ie,
chap.
1
Les
recherches du C.R.A.M.
262.- Dufourrder,
D.
(1981)
L'arlalyse
des
matières
pre-
mières argileuses
dans la
recherche de
l'origine de
la fabrication
des céramiques.
Revue d'Archéométrie,
supplément.
Actes
du
XXe
Symposium
International
d'Archéométrie.
Paris,
26-29 mars
1980.
Vol.
III.
pp.
83-93.
Dufournier,
D.
et
Leenhardt,
M.
(1982)
Etude
de
quatre lots céramiques des XIIIe et
XIVe siècles pro-
venant des
fouilles du Ch~teau de Caen: Composition
chimique,
typologie,
provenances.
Mélanges d'Archéo-
logie et
d'histoire médiévale
en l'honneur du Doyen
M.
de Boüard.
Mémoires
et
documents
publiés
par
l'Ecole des
Chartes,
XXVII.
Librairie Droz.
Genève.
Paris.
pp.
113-135.
263.- Leer.hardt,
M.
(1987)
Cc.r.tributic.rl
à
l'étude
de
l'habitat
en
basse-Normandie:
Recherches
sur
la
314
E Il es mont reYlt
aussi qu'une
profonde
transformation
affecte
au
XIIIe
siècle
et
surtout
XIVe
siècle
les
techniques de
fabrication et
saYls dout e
1 es beso i Y'S
des
populations rurales
bas-normandes. 264 En
effet,
les pàtes
claires,
dégraissées
ou non,
de
couleur
blanche,
beige
clair ou
brun-rouge qui
prédominent dans
cette région du
XIe au
XIIIe siècle
périclitent
progressivement
jusqu'au
XVe siècle,
alors qu'apparaissent
et se
développent
des
groupes jusque-là
inconnus représentés essentiellement
par
de nouvelles
pàtes fines
et
lisses de couleur blanchàtre,
blanc-gris ou
rosàtre à
dégraissant rare
et caractérisés
par les
pots à
anse,
les
bassins et
les pichets.
Dans le
1 er grc.upe,
les pàtes claires à
gros dégraissant silicieux
les
ateliers
de
fabrication
à
L~sieux
dominent surtout
aux XIe-XIIe siècles.
Par contre au XIIIe
siècle,
ce
sont
plutôt
les pàtes
claires de texture très
fi Yle
qui
l' esseYlt iel
de
la
céramique
dc.mest ique.
Au
XIVe
siècle,
la
radicalement.
Les
goQts ont évolué.
Malgré tout,
les pâtes
sont presque demeurées toujours claires.
Or paradoxalement,
les argiles
bas-normandes sont
riches en oxyde de fer,
ce
qui exalte
fortement
la
couleur.
Sans
doute,
les potiers
sélectionnaient-ils
leurs
argiles
car
ils
recherchaient certaines couleurs bien adaptées à sa glaçure
ou au
décor peint
en rouge.e6~
A côté des pàtes fines et
lisses prédominantes
au XIVe siècle apparaissent
les pâtes
rouges à
englobe blanc
et surtout
les premiers grès dont
typologie et
la chronologie des céramiques utilisées
du XIe
au XVe
siècle.
La
céramique
(Ve-XIXe
siè-
cIe). ••
Op.
ci t.
p.
62.
264. -
Dufc.urYlÎer,
D.
et
LeeYlhardt,
M.
<1'382).
Op.
cit.
p.
125.
265.-
Ibid.
Dufc1urYlÎer,
D.
(1 '381).
Op.
ci t.
pp.
83-'33.
315
l'essentiel vient
du Domfrontais
et du Bessin.&·· Ceux-ci
résistent
faiblement
aux chocs
thermiques et
rie sc.nt
pa s
en conséquence
adaptés à
la cuisson
des aliments.
Aussi
sont-ils simplement caractérisés par la vaisselle de table.
Cette évolutior.,
si marquée
aux XIIIe-XIVe
siècles,
est confirmée
par
l'étude
typologique
qui
indique
une
prédominance des
pots à tout
faire,
sans préhension du XIe
au début du XIIIe,
puis leur disparition,
bien que certains
(vo i r
fig.
67,
perdurer.t
jusqu'au
XVe
siècle
en
subissant cependant
une transformation du profil.
Les pots
à
manche
(fig.
67,
n016)
ou à
anse
(fig.
67,
n015)
destinés
à
la
cuissor.
ou
à
la
cor.servat i orl
des
al iments
qu'aux
XIVe-XVe
siècles
OCI
disparaîssent
les
premiers.
C'est à cette époque aussi que
plats et
bassins
(fig.
67,
n019 à
21)
totalement
inconnus
jusqu'aux XIIe-XIIIe
siècles se
manifestent,
de
même que
les pichets pansus et
glaçurés
(fig.
65,
nOP5 et P6).
Cette étude
technologique
et
typologique
à
valeur
chronologique,
si elle était
plus systématiquement associée
avec
des
céramiques
de
cer.tres
de
prc.duct ic.n
pl us
diversifiés,
et
étrar.gers,
permettrait non
seulement d'affiner
l'interprétation
des
fréquences observées
mais aussi
de déterminer les sources
de provenance
et
peut-être
même des
voies
commerciales.
Cette perspective
nécessite bien sQr l'informatisation des
266.- Quelques uns,
mais c'est exceptionnel,
sont apparen-
tés aux productions du Beauvoisis.
Voir sur
l'apparition du
grès:
Dufournier,
D.
et
Leer.hardt,
M.
( 1982) .
Op.
ci t.
pp.
123-125
et sur-
tout
: Dufc'Llrrlier,
D.
et Flambard,
A. -M.
(1987)
:
Ré-
flexion à
propos de
l'apparition du
grès en Europe
c.ccider.tale.
La
Céramique (Ve-XIXe siècle).
Op.
cit.
pp.
139-147.
316
doymées
afiYI
d' ey,
f ac i 1 i t er
et
d'en
accélérer
le
t ra i t emeYlt •
que ques
rech rches
à
à
typolog'que
de
la
les sites d'~b itat,
nologiq ~s,
techn .logiques
u économiqu s
(sources de
,aYlce et'" .. peut-êtr
même des ~es cc.rnmer iales} Cet
perspe
ive
Y'é~~ssite b\\~Y1 sûr
'\\' iY'fOrmat~ation des
doymées
\\~fiY,
d'i en
faci liter
et
~ eYI
accéÎlèrer
le
trai temey,t.
Enfin
quelques
recherches
s'efforcent
l'étude
typologique
de
la
céramique
exclusivement
découverte dans les sites d'habitat,
d'autres finalités que
chronologiques,
technologiques
ou économiques
(sc.urces de
prOVeYlaYICe,
des
échaYlges) •
E Il es
cherchey,t
à
appréhender l'organisation de l'espace interne des demeures
paysannes aidées
en cela
par la
distribution des pièces,
l'emplacement des
portes et
les éventuelles dénivellations
du
sc.l
Elles
aussi
des
indications sur certains aspects fonctionnels
préparat iCIY,
cul i Ylai re,
c·u
éclairage.
Aut remeYlt dit,
l'étude typologique
de
la
céramique
est
fai te daYls
le but
d'obtenir un
plan qui donne une vision
plus
cClrnplète
de
chaque
rna i SOYI,
des
interprétations pour
son utilisation,
sa destination
(vécu
quotidien,
manière
d'habiter)
et
dans celui
de cery,er 1 a
fonction
de
chaque
récipient,
de
chaque
objet
le
replaçant dans
son contexte. es? Aussi,
cherchent-elles sur
267.- Voir à
ce propos,
les
recherches
entreprises
par
l'équipe de
l'E.H.E.S.S.
antenne de Lyon sur le site
sicilien de Brucato
(Italie).
Pesez,
J.-M.
(édit.)
(1'385)
Brucato.
Histoire
et
archéologie d'un
habitat médiéval
en Sicile.
Rome,
317
un sol
d'habitat
les
lieux
de
stockage,
1es
zc.y.es
de
passage,
les
foyers d'après la densité des tessons ou leur
degré de
fragmentation,
et
ensuite le type,
le nombre,
la
fonction et
la localisation des vases dans chaque pièce,
de
sorte que
chaque maisc.y.
paysaYIy.e "recc'Ylst i tuée révèle sc.y.
caractère propre
qui
permet,
si
pC1ssible,
di fféreYlces et
analogies
: différences
de niveau
de vie
ou
différences
d'utilisation: habitatic1YI,
bC1utiq'..le,
etc. ".lii!:e.a
Ainsi
par
exemple,
dans la maison V de Brucatoe e.9 ces
recherches
fOYlt
remarquer
que
le
mobilier
céramique
essentiellement composé
de poteries
pour la
cuisson,
la
consommation et surtout
le stockage
(liquides et
grains)
et
concentré
dans
un
angle
comme
pour
occuper
d'espace possible,
indique que
ce bâtiment à
pièce unique
n'est sans
doute pas
une habitation
permamente -
tout au
plus serait-elle
temporaire ou occasionnelle -
mais plutôt
lm
dépôt,
uYle
réserve,
une
dépendance
d'une
maison
d'habitatic.y. peut-être vcdsiYle
(vcdr fig.
6'3).
Collection de
l'Ecole Française
de Rome,
78.
2 vol.
815 p.
Brc.sard,
C.,
d'Angelo,
F.
et Maccari,
B.
(1'376)
:
La
ceramica per
la cottura
degli alimenti
a
Brucato.
Atti deI
IX Convegno
Internazionale della ceramica.
Albisola.
pp.
37-52.
Brucato est
un castrum sicilien déserté au XIVe siè-
cle,
fouillé
de
1'372
à
1'375
par
l'équipe
de
l'E.H.E.S.S.
en
collaboration avec l'Ecole Française
de Rome
et
l'Institut d'histoire Médiévale de l'Uni-
versité de Palerme.
268.- Maccari-Poisson,
B.
(1'380)
Méthodes archéologiques
de relevé
et d'étude
de la céramique pour restituer
l'espace des maisons médiévales
(Brucato.
Sicile).
La
céramique médiévale en Méditerranée.
Op.
cit.
p.
170.
26'3.- Ce village abandonné brutalement
est victime des lut-
tes entre
Naples et
Aragon et
des guerres civiles.
Les destructions
répétées à
brefs
intervalles
ont
laissé en place les témoins de l'occupation.
Ces ves-
tiges offrent
des conditions
de conservation excep-
tionnellement favorables.
318
~~ L'abse~ce de foyer et
la prése~ce d'u~ sol de mortier de
chaux,
efficace
semble-t-il
pour lutter co~tre l'humidité,
re~force~t cette hypothèse.
Par cc.rltre,
la dispersio~
des tesso~s co~statée da~s
1a
rl1a i sorl III
(voir fig.
70>
au sol de terre battue et aux
deux foyers
mo~tre que
celle-ci est
bie~ u~e
habitatio~
do~t
l'espace
est
c.rgarlÏsé
différe~tes. Da~s
l'a~gle ~ord-ouest,
co~tre la
cloiso~,
c'est
u~e
réserve alime~taire
(amphores et
pichets>.
Da~s
la moitié
est,
c'est
la zo~e desti~ée à
la cuisso~ et à
la
co~sommatio~ avec
cepe~da~t l'abse~ce
paradoxale de vases
pour
la
cuisso~
da~s
le
vccisir.age
imrl1éd i at
dl'
fc.yer
surélevé
(sud-est>,
ceux-ci éta~t plutôt co~ce~trés du côté
du foyer
co~struit au ~iveau du sol
(~ord-est>. Légèreme~t
à
l'ouest
de cette
structure à
feu,
se
trouve
réservée aux repas:
assiettes,
pots,
pichets,
bols •••
Ce type
d'approche qui
exige
lme
localisatio~
sur
trois dime~sio~s
de chaque
tesso~,
u~
ramassage
précis
après relevé
du pla~
au sol,
~e peut
e~ réalité co~cer~er
que les sols d'habitat
brutaleme~t déserté et
immédiateme~t
fossi 1 isé,
dc.rlc
sa~s
possibilité
de
récupératio~
de
matériel r.i
de remar.iemer,t
de rlÏveaux,
co~ditio~s
qua~d
même exceptio~~elles,
v cci re trc.p
idéales,
si~o~
rareme~t
atteir.tes.
Et
puis,
l'extrême
et
l'éparpilleme~t des
tesso~s à
travers le
village ou même
u~e maiso~
pouva~t parfois
couvrir,
pour u~ seul vase u~e
surface
e~globa~t
plusieurs
pièces,27o
re~de~t
er,cc.re
270.- L'a~alyse des
co~~exio~s à
Rougiers mo~tre e~ effet
qu'elles peuve~t
se faire
e~ différe~ts e~droits et
couvrir de gra~des surfaces.
Voir par exemple la fig.
1.
319
l'interprétation
de
leur
disposition
originelle
plus
délicate.
Enfin la
céramologie offre bien d'autres possibilités
d'investigation.
Pour
être plus fines et plus fiables,
les
recherches typologiques,
chronologiques,
technologiques ou
de sources
de provenance
ont
besoin d'études des lieux de
production.
Et
celles-ci
appellent
à
l'analyse
de
l'organisation
du
travail
et
des
hommes
qui
l'accomplissent.
1.2.- y~rs une saisie globale de l'artisanat céramique
L'artisanat céramique produit
beaucoup de déchets lors
de la
cuisson,
qui
en permet
la conservation pratiquement
sans altération.
Ces déchets sont dans un état
globalement
semblable à
celui des
produits finis normalement diffusés
dans le commerce.
Ce qui n'est
pas toujours le cas pour les
autres artisanats dont
les rebuts sont
généralement
fondus,
recyclés
(métallurgie
et verrerie)
ou disparaîssent
très
rapidement dans
le sol
(travail
du
bois,
du
cuir,
du
textile).
Cet
état de
conservation des déchets de cuisson
ajouté à
leur abondance et à
leur ponctualité
(morphologie
et durée)
autorisent des
études qui
permettent de
mieux
connaître la
production d'un
atelier et en conséquence de
suivre ses traces de diffusion,
de rayonnement économique.
C'est dans
cette première perspective que l'étude des
ateliers de
production de
terre
cuite
a
intéressé
les
archéologues.
Mais le développement relativement
rapide et
la finesse
des recherches
sur les
céramiques
médiévales
découvertes
en
abondance
dans
les
sites
utilisateurs
(habitats,
églises
et
nécropoles)
et
les
essais
de
reconstitution
intégrale
des
productions
d'ateliers,
320
certes
possibles
mais
difficiles
matériellement&71
ont
rendu nécessaire
l'élargissement des préoccupations et des
problèmatiques vers
les structures
de
production
elles-
mêmes
(fours
et ateliers>
d'une part et vers les sociétés
artisanales de l'autre.
Aussi ne
s'agit-il donc
pas seulement
d'étudier les
céramiques d'un
centre de
production dans l'unique but de
1 es
cc.mparer
à
celles
qu'on
trouve
dans
les
sites
utilisateurs,
afin
de mieux
en affiner la typologie et
la
technologie de
fabrication et
ensuite d'en
déterminer le
rayoYW"lemeY'lt
géc.graph i que
et
corl1rl1erc i a 1
(ét eY'ld ue
des
échaY'lges
et
aire
d'influence
clliturelle>
mais
aussi
d'orienter cette
analyse vers
la recherche
des
matières
premières,
des
reSSOllrces énergétiques,
vers les officines
elles-mêmes,
donc vers leurs moyens de production,
la main-
d'oeuvre,
l'organisation
du travail,
le capital nécessaire
pour entreprendre,
en somme
vers une
saisie
globale
de
l'artisanat céramique.
1.2.1.- les structures de production
Dans les
années
70,
les
recherches
céramologiques
s'orientent vers les enquêtes sur les lieux de production:
ret rouver Sllr
le terl"~aiY'1
les ateliers
ayant
produit
les
nombreuses céramiques
que les
fouilleurs rencontrent dans
leurs chaY'.t iers
(habitats,
Y'.écropc.l es
et
ecclésiastiques>.
C'est
dans
ce
cadre
que
débute,
eY'1
271.- Pour un
four fouillé
en demi-volume
du type Saint-
Victor-des-Oules dans le Gard,
il y a environ 150 000
tessons recueillis au minimum.
Thiriot,
J.
(1986>
Les
ateliers
médiévaux
de
poterie grise
en Uzège
et dans
le bas-RhOne.
Pre-
mières recherches de terrain.
D.A.F.
Y'1·":I7.
Editic'Y'ls de
la Maison des Sciences de
l'Homme.
Paris.
p.
37.
321
Prover,ce
par
exemple,
l'enquête
systématique
sur
les
centres de
production,
que justifiaient aussi
les quelques
rares découvertes
fortuites dispersées dans le temps comme
darls
l'espace:
Cabasse
(Var),
Li mc.ux
(Aude),
Mimet
(Bouches-du-RhÔne),
Ollières
(Var) ,
et
les
ét ,-\\des
sporadiques de
fours effectuées
ici ou
Elle allie
conjointement,
dès
ses
débuts,
l'étude
des
sc,urces
écrites
(archivistiques
et
cartographiques),
l'enquête toponymique
(microtoponymie)
et
ethrlc1graph ique,
et
les prospections au sol,
aériennes et géographiques.
Dans les cadastres en effet,
le découpage des terrains
garde souver.t
1 a
mémcl i re
de
l'occupation
humaine.
Les
cartes
géolog iques,
topCtgraph iq ,-\\es
et
géographiques
permet t eYlt
à
de
lClcal iser
les
carrières
d'argiles,
les
forêts,
les
cours
d'eau
et
les
routes
anciennes,
ces
éléments pouvant
comma rider
l' impl aYltat iOYI
d' atel iers
proximité
des
matières
premières,
des
ressources énergétiques
et
possibilité
d'écoulement de la
production.
Pour
un secteur
de la
recherche
encore
mal
connu,
l'enquête
ethnographique est
indispensable,
tout au
moins pour
se familiariser
avec les réalités concrètes et
savoir reconnaître
les différents
éléments
d'un
atelier
potier médiéval
(méthode régressive)
et par conséquent ne
pas les détruire en fouille
(fours,
sols d'ateliers,
etc.).
Les recherches entreprises à
Argentan
(Calvados),
à
la
Chapelle-des-Pots
(Charente-Maritime),
à
Saran
(Loiret),
à
272.- Citons par exemple celles de
:
Boüard,
M.
de
et alii
(1967)
Un
four
de
potier
médiéval à
Argentan.
Annales de Normandie,
XVII.
pp.
365-433.
BC1urgecois,
A.
(1972)
L'officiYle
de
potier
de
Labruissière,
rapport
préliminaire.
Bulletin
de
la
Commission historique du Pas-de-Calais.
pp.
102-113.
322
la Hardelière
(mayel'".ne)
ou
à
Saint-Victor-des-Oules
et
Saint-Quentin-la-Poterie
sont
des
exemples
de
cette
corrélation des différentes sources. e73 A Saint-Victor-des-
Oules par
exemple,
les
études géologiques montrent que le
site est
installé sur
une partie
du synclinal
est-ouest
issu du plissement pyrénéo-provençal de la fin du Barrémien
CIU Turc'l'"del'".
S'cILIVral'".t sur
le bassil'"1
mi6cèl'".e
d'Uzès.
Il
renferme de
très riches
dépots d'argiles kaolinitiques du
cél'".c.man i el'".
reconnLls
leurs
qualtiés
réfractaires.&74 Les
études géographiques
cartographiques
et cadastrales
indiquent
la
proximité d'un
ruisseau
(Les
Combes)
maintenant
à
sec,
celle de
deux anciens chemins,
favorables pour l'évacuation des productions et
l'existence
d'une végétation dégradée rappelant
l'origine forestière de
ce plateau:
tout cela pouvant
favoriser l'implantation en
ce lieu
d'un artisanant
potier.
Quelques mentions écrites
notamment celles de E.
Dumas qui signalent
"près du village
273.- Boüard,
M.
de et alii
(1967).
Op.
cit.
pp.
365-433.
Catalogue d'exposition:
Potiers de
Saintonge.
Huit
siècles d'artisanat
rural.
Musée national des A.T.P.
1975-1976.
Chapelot,
J.
(1973)
: L'atelier céramique carolil'".giel'".
de Saran
(Loiret).
Les fouilles de 1969 à
1972.
Bul-
letin de
la Société
archéologique et
historique de
l'Orléannais.
43.
pp.
49-72.
Bucur,
1.,
Dufournier,
D.,
Goulpeau,
L.,
Langouet,
L.
et Naveau,
J.
(1984)
:
La céramique à clei 1 de perdrix
et
la production
de La Hardelière à Laval
(Mayenne>.
Archéologie Médiévale,
XIV.
pp.
169-218.
Thiric.t,
J.
(1985)
:
Nc.te SLlt~ la permal'".el'".ce des fCILlt~S
de potiers du
type Saint-Victor-des-Oules.
Histoire
des techniques et
sources
documentaires:
méthodes
d'approche et
expérimentation en région méditerrané-
enne.
pp.
147-150.
Thiriot,
J.
(1981):
Approches ethnographique et es-
sai d'interprétation des
structures de
l'atelier de
potier
du
XIIe
de
Saint-Victor-des-Oules
(Gard).
Actes
du
2e
Colloquio
internacional
de
ceramica
medieval deI Mediterraneo occidental.
Toledo.
Thiric.t,
J.
(1980a).
Op.
cit.
274.- Thiriclt,
J.
(1986).
Op.
cit.
pp.
25-26.
323
un monticule couvert de débris de vases. "270 le confirment.
La microtoponymie
aussi,
qui
lui
jadis
le
nom
d' "Oui ières" et actllellemerlt celui de "Dourquier",
c'est-à-
dire l'endroit
où l'on
fabrique des
"dourques",
sorte de
grar.des
cruches
avec
ur,
bec
tubulaire
et
verticale. a76
Les
prospections
géophysiques
et
au
sol
des
précisions
supplémentaires
faisant
apparaître plusieurs
dizaines de
fours et
erl
faci 1 i tant
ainsi
l'implantation des fouilles. a77
Depuis
quelques
années,
les
fouilles
d'unités
de
production potière
se multiplient.
C'est cependant sur les
fours surtout,
c'est-à-dire les structures à
feu que s'est
le plus
portée l'attention
des archéologues,
saris
doute
parce qu'ils
apparaissent comme
étant
la
pièce rnaîtresse
d'un atelier de potier,
son outil
le plus caractéristique -
la cuisson
est
la phase essentielle,
l'étape ultime de la
fabrication
des
poteries -
mais
aussi
parce
que
les
prospections les
décèlent
plus
facilement et
qu' ils sc.rlt
d'exceller.ts
instruments
de
datation
(archéomagnétisme)
pour les produits fabriqués sur place.
Ces recherches,
analysant
leur mode de fonctionnement
(charge,
cuisson et défournement)
indiquent que ce sont
les
problèmes de
cuisson qui conditionnent
la construction des
fours.
La
cuissor.
des
grises,
claires
(blanchàtre,
rosàtre,
rougeàtre,
etc.),
glaçurées ou
des
grès nécessite
des types
de fours
différents dont chacun
répond à
des contraintes
spécifiques.
Leur
construction
275.- DUMas,
E.
(1976)
Statistiques géologiques~ minéra-
logique~ métallurgique et paléontologique du départe-
ment du
Gard.
p.
435,
cité darls Thiriot,
J.
<l986}.
Op.
cit.
p.
12 et
p.
25.
27b. -
Thiriot,
J.
(1986).
Op.
cit.
p.
12 et
p.
87 rIote 25.
277.- Thiriot,
J.
(1986).
Op.
cit.
pp.
11-16.
324
doit
ey,
effet
tenir
cc.mpte
du
priYlcipe
de
"symétrie
thermique"
qui
doit
conduire
à
l' obteYlt ioy,
température rapide,
hOMogène
et constante
dans la chaMbre
de cllissoy,.
De cette
sYMétrie,
dépend la forMe du four et
de ses
composantes
chaMbre
de
chauffe,
sole,
laboratoire.
C'est
ce qlli
explique la pluralité des types
fours circulaires
à
tirage
vertical,
à
une ou
plusieurs chaMbres,
excavés ou
non,
fours
longitudinaux à
tirage horizontal,
de grandes
ou de
petites
dimensions,
fours-tunnels,
etc. 278
En tous cas,
quel que soit
le type,
sa Mise
en
place
seMble
prendre
en
considération
des
facteurs
spécifiques
à
chaque
atel ier
les
cheminements,
les
COMMOdités
d'accès,
les
réeMplois
de
fosses,
etc.
Chaque
atelier
adapte
ses
fours
à
son
organisation spatiale
(eMplaceMent,
orientation>.
En Saintonge
par exeMple,
régioYI à
longue tradition
pc.t ière,
où
les productions concernent essentiellement des
céraMiques
de
couleur
blanche,
rc.se
très
pa 1e
(donc
claire>,
ou
glaçurée à
décor vert ou vert et brun,
le type
de
fc.ur
ut i 1 isé
au
une
construction
rectangulaire élevée
au-dessus du
sol
avec
un revêtement
intérieur en
carreaux
de
terre
cuite
et
extérieur
ey,
pierres calcaires bien appareillées,
un blocage remplissant
l'intervalle.
La
voGte dont
le sOMmet
est
percé de trous
partage
de
f açc.n
vert i ca 1e
le
four
en
deux
parties
distinctes:
en bas,
le foyer et
la circulation pour l'air,
en haut,
le stockage des vases à cuire. 279
278.- Cf.
avec
intérêt Dufournier,
D.
(1987>
:
EléMents de
technologie appliqués
à
la
fouille des fours de po-
tiers Médiévaux.
Archéologie
Médiévale,
XVII.
pp.
143-151.
279. -
Chapelc.t,
J.
<1975>
Les fours du MoyeY,-àge au XIXe
siècle.
Potiers de Saintonge•••
Op.
cit.
pp.
40-43.
325
A Meudon
près de
Vannes dans
le Morbihan,
les fours
sont circulaires
(diamètre variant entre 0,90 m et 1,20 ml,
à
chambre
unique,
à
tirage vertical et présentent
l'amorce
d'une voGte en encorbellement.
La sole est constituée d'une
couche d'argile
épaisse reposant
l i t
de
pierres
ar,gul ai res.
I l s
rIe
pc.ssèder.t
pas
d'alar.dier.
Leur
esser.t i e Il emer,t
composée
de
céramiques
décorées
à
la
mc.lette
imprimé
géométriques sur la panse et
plus rarement sur la lèvre. eeo
A Saint-Blaise-de-Bauzon,
la typologie
des fours est
étroitement
liée
à
la
cuisson
des
céramiques
communes
grises:
excavation
du four
assez profonde,
étanchéïté de
la chambre
de cuisson,
isolation
thermique
totale
pour
faciliter non
seulement
la montée rapide de la température
et son maintien constant,
mais aussi
la limitation de perte
de chaleur
et donc
économie de
combustible.
Le
type
de
Sair,t-Blaise a
les parties
basses construites
en pierres
sèches liées
à
l'argile
à
partir d'une fosse creusée dans
le
rc.cher.
Sa
sClle,
étroite
est
aussi
partiellement construite
et
porte
à
l'extrémité un pilier
de voGtement.
Elle est
longée par deux couloirs
de circulation
des gaz.
Le foyer,
couvert d'une voGte de
pierre encorbellement
se trouve
en avant
A
l'arrière
du
une
porte
s'ouvre
pour
permettre
d'empiler les poteries à
cuire sur la sole.
Enfin devant
la
porte du foyer est aménagée une petite aire d'accès. as1
280.- Voir Vannes
(Morbihan).
Meudon.
Chroniques des fouil-
les médiévales.
Archéologie médiévale,
tomes XV,
XVI,
XVII et
XVIII,
respectivement
p.
304,
pp.
247-248,
p.
276-277 et
p.
389.
Responsable de la fouille:
Alain
Triste.
281.- Thiriot,
J.
(1975)
: Les fours de potier médiévaux de
Bollène
(Vaucluse).
Le four 187D de Saint-Blaise-de-
Bauzon.
Archéologie médiévale,
XV.
pp.
287-305.
Thiriot,
J.
(1986).
Çlp.
cit.
pp.
70-78.
326
L'étude typologique
des fours entraine la description
des phases
de réfection
ou de
transformation,
différentes périodes
de fonctionnement,
et égalemeYlt
des
analyses
de
l abc.ratoi res
(archéomagnétisme,
thermoluminescence,
etc.)
pour une
meilleure datation des
structures et
de la
production,
toujours
confrontée
et
complétée par
celle obtenue
par l'étude
du matériel
lui-
même.
Ces analyses nécessitent généralement des méthodes de
prélevements spécifiques qui exigent
une collaboration avec
des spécialistes.
C'est ailleurs
dans ce
secteur
de
la
recherche que
la collaboration
pluridisciplinaire
parait
être la plus large et
la plus dynamique.
L'étude des fours
(typologie,
datation,
fonctionnement
et
et
végétal)
iY,troduit
nécessairement celle
des ateliers,
c'est-à-dire des lieux
où travaillent
les potiers.
L'atelier,
c'est
l'ensemble des
installations
complémentaires
se
d éve l c.ppeYlt
et
s'ordonnent
les
différentes étapes de la transformation de
l ' arg i le
de
carrière
ey,
uy,
produi t
fiY,i
et
commercialisable.
C'est
là
que
se
déroulent
la
préparat i OYI de
l'argile,
le tournage,
le sèchage,
c'est-à-
dire toutes les taches primordiales avant
l'ultime phase de
la cUiSSCIYI.
De telles
recherches sont
encore peu
développées en
France,
éclipsées
par celles
des
fours
proprement
dits
certes,
mais
aussi
parce
que les
structures des ateliers
sont quelquefois
difficiles à
reconnaitre,
à
idey,t i fier.
Thiriot,
J.
(1987)
Apprc.che
de la
typc.lc.gie de pro-
duction potière
de Bollène
(Vaucluse)
au XIIIe siè-
cle.
Essai
sur
le
four
187D
de
Saint-Blaise-de-
Bauzon.
La céramique
(Ve-XIXe siècle) •••
Op.
cit.
pp.
121-132.
327
Dans ce
domaine,
l'apport
de
l'ethnoarchéologie
et
de
l'iconographie est
indispensable,
tout au moins pour savoir
distinguer les
outils
et
les
différentes
parties
d'un
a t e l i e r :
zone
d'épuration de
l'argile après
concassage,
bassins de mouillage,
de décantation,
pourrissoir,
zones de
tournage,
de sèchage . . .
le
cadre
d'une
recherche
internationale
et
pluridisciplinaire sur
l'art i sarlat de
la poterie noire en
Espagrle
("Action
Intégrée") eee et
la
direction
de
J.
Thi ric.t
chercheur
all
L.A.M.M.,
nous
nous
sommes
parti~~lièrement intéressé
à
ce
type de
recherches
dans
l'atelier traditionnel
de J.
CornelIa
à
la Bisbal
près de
Gérone
(Espagne),
l'un des rares encore en état dans cette
Europe méditerranéenne. ee3
C'est un b~tirnent à
deux étages
qui
cCtmprerld
la
maison
d'habitation,
ses
ar.r,exes
et
l'atelier,
ce
dernier occupant
le rez-de-chaussée
et
la
cour attenante
(voir fig.
71).
Son observation montre qu'il
comporte
plusieurs
pièces
ur,
usage
spécifique.
La salle de tournage en est
la pièce maitresse.
282.- Cette éuipe regroupe des chercheurs du L.AM.M.
d'Aix-
en-Provence
(E.R.A.
n06
du
C.R.A.I
C.N.R.S.)
de
l'Université de
Barcelone,
de l'Institut de Géologie
de Barcelone,
de l'Ecole de poterie de Gérone .••
Son
programme dont
l'exécution est commencée en 1986 con-
siste en
une
fouille
de
l'atelier
sous
abri
de
Cabrera d'Anoia
(XIIe-XIIIe siècle),
à
une cinquan-
taine de
kilomètres de
Barcelone qui
s'est révélée
être une
très importante
officine avec
près
d'une
trentaine de fours,
des enquêtes ethno-archéologiques
sur l'artisanat
traditionnel de
la poterie noire en
Espagne du
Nord et
Portugal central,
des
analyses
physico-chimiques et
le suivi scientifique des cuis-
sons traditionnelles
et enfin une expérimentation de
cuissons à Cabrera après reconstitution d'un four.
Ce
programme est en cours d'achèvement.
283.- Jean CornelIa est en retraite depuis quelques années.
C'est
l'un
des tout
derniers potiers à
fabriquer de
la céramique commune noire dans cette région.
328
C'est
là
que
le potier passe la plupart de son temps.
Elle
est
bien aérée,
un peu humide et suffisamment éclairée pour
permettre de
voir les
détails des
pots tournés
et
d'ey.
juger les
défauts et
les quaI ités.
Sur le
c6té le mieux
éc 1 a i ré,
sc.nt
alignés 3
tours à
pied en bois,
solidement
fixés au
sol et
bien scellés au mur afin qu'ils ne bougent
..
ni ne vibrent.
Leurs roues inférieures
(volants>
sont
usées
dans leur
partie
centrale
à
l ' em p 1 acemeYlt
du
pied
du
potier.
Leur
diamètre est
que
cel,-Ii
des
girelles
(roues
supérieures>,
ce
qui confère
au tour une
certaine stabilité
et
permet
à
la
girelle de continuer à
le coup de frein du potier,
rendant ainsi
le
travail
plus efficace.
Sur ce mur,
quelques petits trous et
eYlcoches avec
parfois un
bout de bàton sont aménagés pour
porter le
petit outillage
indispensable
au
tournage
et
devant toujours
être à
portée de
main
(couteaux,
fils à
cc.uper,
battes,
ébauchoirs ••• >.
Sur
certains endroits
du
mur,
s'aligneYlt
quelques concrétions,
rejets du
tournage
prc.voq ués par
la girelle
ou
déchets
argileux
accumulés
provenant du
fil
à
couper que le potier bat régulièrement
sur 1 e
m'-Ir,
à
la même
place pour le nettoyer.
Sur le mur
opposé,
se
trouvent des
étagères
où
sont
exposés
pour
sèchage quelques pots déjà tournés,
sorte d'échantillons.
Le sc.l
de cette
pièce est en terre battue.
Les zones
de passage
sont
généralement
bc.rl1bées et
YIC'Y'
creuses.
Ce
bombemeYlt est
dG aux
éclaboussures qui,
lors du transport
de l'argile du bassiYI de décaYltatic'YI au
"pc.urrisscdr" et de
{lIfii
celui-ci
aux tours,
tombent
par moments.
Le potier les
piétine au
passage et
les consolide au fur et
à mesure,
de
sorte qu'en
sèchant,
elles
adhèrent au sol et
lui donnent
cet aspect
bombé.
32'3
L'étude
de
cette
configuration
au
sol
Sllffi t
à
restituer
une
partie
de
l'organisation
spatiale
de
l'atelier.
<vcoir
fig.
71)14;>.
Dans une
certaine mesure et
par
méthode
régressive,
cette
étude
permet
de
mieux
comprendre ce
qu'était
un
atelier médiéval et d'aboutir à
une meilleure interprétation du travail du potier. ee4
1.2.2.- les sociétés artisanales
Toutes ces
recherches sur
les productions,
les fours
et
les
ateliers
ne
peuvent
être
complètes,
si
elles
pas
les
quest iorls
relatives
aux
sociétés
art i sarla 1 es.
Aussi
depuis
quelques
années,
et
surtout
depuis la création du 6.0094 : Sociétés et cadres de vie au
moyen-âge.
Approches
archéologiques,
et de son groupe IV :
les Sociétés
artisanales ce
type
de
recherches
alliant
toutes
les
sources
disponibles
se
développe-t-il.
Le
recours
aux
sources
écrites,
icor,c.graph iques
et
ethrlographiques
est
erl
ce
d'url
appc.rt
particulièrement
précieux.
Il
permet
entre
autres
de
définir les
facteurs qui
ont
favorisé l'implantation d'un
284.- Voir à
propos de
toutes les recherches ethnoarchéo-
logiques menées
par l'équipe en Espagne et au Portu-
gal,
la
future publicatior.
collective de
l' "Actior,
Intégrée".
Cette recherche s'est
fondée sur celles entreprises à
Dieulefit
et
à
Saint-Quentin-la-Poterie
sous
la
direction de
J.
Thiriot
par l'Association Patrimoine
Pot ier.
Voir:
Associatior. Patrimoir.e Potier
(1'386>
:
Potiers
et poteries
du pays
de Dieulefit du moyen-âge à
nos
jours.
Dieulefit.
2'3 p.
Patrimoine Industriel
{1'383>
Aspects
des
terres
cuites de
l'Uzège.
Xlle-XXe
siècle.
Catalogue
de
l'exposition.
Saint-Quentin-la-Poterie.
40 p.
Patrimoine Industriel
(1'385)
La
terre
cuite
en
Uzège.
Un
artisanat ancien.
Catalogue d'exposition.
Saint-Quentin-la-Poterie,
Dieulefit
et Arles.
Saint-
Querlt i ri.
48 p.
330
atelier dans une zone déterminée en précisant notamment ses
rapports
avec
les
pouvoirs
seigneuriaux,
les
courants
commerciaux,
la
réglementation en matière de protection de
l'environnement
(déforestation,
hygiène,
salubrité,
risque
d'incendie)
en
somme de
la restituer
dans
son
contexte
histc.rique.
Bierl ql..le
lacur,aires pour
le moyen-âge
et
le
milieu
rural,
les
textes sont
cependant assez
riches
pour
les
périodes
modernes
et
contemporaines.
Ils
peuverlt
er.
conséquence,
servir
par la
méthode
régressive,
à
mieux
appréhender le
cadre de
vie,
les
outils
de
production,
l'environnement matériel
et social
du travail de la terre
cuite.
Certes
même pour
ces
périodes,
les
qu' ils
d or,r,er.t
ql..lelquefcds
d'ir.égale
valeur :
les
potiers
par
exemple,
e Il es
sor.t
plus
r.ombreuses et
plus précises
sur les
maîtres que
sur les
apprer.t is
et
les
compagrlorls.
Mais
malgré
tout,
ils
demeurent avec les témoignages oraux
les meilleures sources
pour
la
compréhension
du
fonctionnement
des
sociétés
art i sarla 1es. e:a::s
Ces recherches
encore
très
récentes
(très
peu
de
publications)
s'orientent
vers
des
problèmatiques
comme
l'étude
de
la
mobilité
des
art isar.s
(migratic.rls
et
déplacements),
leur
nombre,
leur
statut social,
le cadre
285.- Voir les
exemples de Dieulefit,
de Saint-Quentin-Ia-
Poterie et de Saintonge :
Association Patrimoine Potier
(1986).
OP.
cit.
Patrimoine Industriel
(1983).
Op.
cit.
Patrimcdr.e Ir.dustriel
(1985).
OP.
cit.
Catalogue d'exposition:
Potiers de Saintonge•••
~
cit.
pp.
43-57.
Vc.ir al..,ssi Bc.rias,
G.
<1'361>
:
Urie famille de pc.tiet~s
à
Saint-Quentin-la-Poterie.
Les Clop.
Revue des Arts
et Traditions
Populaires.
Octobre-décernbre 1'361.
pp.
321-333.
331
réglementaire qui
régit
l'implantation
d'un
atelier
et
l'exercice du
métier,
l'organisaiton
sociale
du
travail
(recrutement d'ouvriers,
maîtrise,
rÔle
des femmes et des
E Il es chercheY'lt
donc
à
mieux
apprécier
l'importance,
le
dynamisme,
le ,rÔle et
le rayonnement de
cet artisanat saisi sur la longue durée.
Elles i Y'ld i queY'lt
que l'activité potière qui,
en milieu
rural
est
presque
toujours
localisée
sur
les
1 ieux
d'extraction des
matières premières,
souvent en dehors des
habitats pour
éviter les
nuisances
( h y g i èY'le
et
risques
d' i Y'lceY'ld ie),
est
une entreprise de dimension familiale.
Le
pl us souveY'lt
une même personne est apte à
accompagner tous
les
gestes
de
la
fabrication:
de
l'extractioY'1
à
la
commercialisation.
certai Y'le
spéc i a li sat i C'Y'I
est
cependant manifeste
à
travers
les sources
écrites et
les
recherches
ethnographiques.
les
femmes
jouent un
rôle relativement
important dans la production:
t raY'lspc.rt de
l'argile,
moulage,
vernissage,
engobage
par
exemple,
et
même
quelquefois
dans
1 a
d i f f 1.1 si OY'I
(petit
commerce).
Cependant ni
les uns ni
les autres ne sont admis
considéré comme
un travail
Y'loble,
et
dOY'lc
réservé aux
maîtres qui
SOY'lt aussi
gest i C'Y'IY'la ires et
aux
chevrc'Y'IY'lés
(c.uvriers
quaI i fiés).
Ces
derY'liers
étant
relativement
peu nombreux,
comme les apprentis du reste,
au
regard
des
textes.
La
polyvalence
ne
permet
pas
uY'le
véritable hiérarchisation
des gestes
de fabrication.
Les
cC'Y'ltrats ou
brevets d' appreY'lt i ssage i Y'ld i q ueY'lt
le st at ut de
1 ' appreY'lt i
il
vit
chez
le
maître
qui
le
Y'IC'U t~t~ i t ,
l ' eY',t ret i eY'lt et
lui eY'lse i g Y'le
le métier mc' yeY"Y'l a Y'lt quelques
rares fois
l'Y'le somme d' argeY'lt ,
et
le plus sc.uveY',t prc.messe
d' obéïssaY'lce et
d'abnégation dans
le travail.
En réalité,
le métier
de potier
se transmet
généralement de
père en
fils,
d'oncle
à
neveu,
tout
comme
les
biens
matériels,
332
fours et ateliers
(héritage).
Les liens familiaux demeurent
en conséquence
très déterminants.
Aussi
l'endogamie
est-
elle la
forme de
mariage la
plus
fréquente.
Un
potier
épouse de
préférence une
fille,
une soeur ou une veuve de
potier
ce
mariage
pouvant
permettre
d'accéder
par
héritage ou dot à
un atelier,
à
un four,
etc. es6
Ces recherches
montrent
que
l'une
des
difficultés
majeures de l'activité potière est son approvisionnement en
combustibles,
car
ses besoins
sont énormes
:
à
Dieulefit
par exemple,
"le pCltier
VigYlal
utilise 2100 kg de bois de
piYI et
300 fagots
par fClllrYlée". es?
C'est ce qui expl ique
que les
potiers fassent
partie,
comme les verriers et
les
métallurgistes,
de
ceux qui
sont régulièrement accusés de
dévaster les
bois et
les
forêts.
Aux
XVIIe
et
XVIIIe
siècles,
par
exemple,
beaucoup
d'enquêtes de commissaires
des eaux et
forêts
les incriminent comme pyromanes ou comme
complices. ess Pour mieux défendre les intérêts matériels et
moraux du
métier,
comme
par exemple
négocier des
droits
d' extract ic.y,
d'argile,
d' explcd tat iC'YI
d'implantation dans
un site
précis,
décider des mesures à
prendre contre
certaines prétentions seigneuriales
(droits
sur chaque
fournée)
etc.,
des solidarités professionnelles
se t i SSeYlt.
286.- Association Patrimoine Potier
(1986).
Op.
cit.
Patrimoine Industriel
(1983)
et
(1985).
OP.
cit.
Chapelclt,
J.
(987)
:
Aspects socio-écoYlomiques de la
production,
de la commercialisation et de l'utilisa-
tion de la céramique.
Introduction au thème 3 dans La
céramique.
Ve-XIXe siècle•••
Op.
cit.
pp.
16è-178.
287.- Association Patrimoine Potier
(1986).
Op.
cit.
p.
19.
288.- Ibid.
Une enquête
sur les
dégâts commis
dans les bois du
Poët Lava 1 eYI 1728 Yrote
:
" 0YI y met sc.uvey,t
le feu •••
i l est à
supposer que ce sont
les propriétaires parce
que après les incendies ils vendent
le bois quoyque à
moyt ié bruslez aux pcrt iers de terre."
333
l'artisanat céramique
en milieu rural,
n'est
pas
une activité
permanente qui dure toute l'année.
Certaines saisons
sont
moins
actives
que
d'autres.
Le
potier en
profite souvent
pour arrondir ses revenus d'une
activité d'appoint notamment agricole:
le potier est aussi
un paysarl.
A l'époque
moderne certains
apparaissent même
comme étant des propriétaires terriens. aeg
Ces orientations
nouvelles donnent
des
i nformat iorls
capitales non
seulement sur le métier de potier,
son cadre
de vie
et son environnement matériel et social,
mais aussi
sur la diffusion des céramiques
(aire de distribution,
zone
d'influence technologique,
organisation du commerce,
etc.).
En Provence
par exemple,
où elles
sont relativement
bien développées,
ces recherches font
remarquer,
confirmant
ai r.si
les
données
archéologiques,
que
largemerlt
ouverte
au
monde
méditerranéen
aux
XIVe-XVe
siècles
et
devier,t
déjà
à
cette
époque,
urie
terre
d'immigration pour
les Italiens et
les Espagnols:
environ
12 ~ des
potiers provençaux
et
près
des 2/3 des tuiliers
sorlt
i ta 1 i erlrle
(surtout
et
piémontaise).a9o Certains
ont été
expressément appelés de
ces
leur
savc.i r-fai re
(trar,sfert
technologique),
par
exemple pour permettre l'achèvement de
quelques livrées
cardinalices comme celle de Audoin Aubert
à
Villeneuve-Iès-Avignon. 291
C'est
ce
qui
explique
que
289.- Sur les
solidarités et
le statut
des potiers,
voir
Les catalogues
d'exposition:
Patrimoine
Industriel
( 1985).
Op.
ci t.
pp.
19-25.
Association Patrimoine
Potier
(1986).
Op.
cit.
pp.
21-24.
290.- Amouric,
H.
(1990)
:
Céramologie.
Archéologie et his-
toire.
Courrier du C.N.R.S.,
n 0 73.
p.
82.
291. -
Ibid.
334
beaucoup de
céramiques
produites
régio~aleme~t
à
cette
époque soie~t d' i~spiratio~ étra~gère, ~otamme~t espag~oles
ou italie~~es. Les textes parle~t d'ailleurs de productio~s
la
"f açoy.
de" ,
par
exemple
les
rnajol iques
archaïques avig~o~~aises
"ad modum catholoYlÏe"
(à
la façoy.
de la Catalog~e).ege
Ces migratio~s
de
potiers
so~t
géy.éra 1emey,t
assez
1 iées à
l'i~itiative
seig~euriale
ou
ecclésiastique,
à
l'extey.sioy,
et
au
d yy.arn i sme
de
cet
art i say,at.
Les
recherches me~ées
e~ Sai~to~ge
mo~tre~t e~
effet que les
joué
u~
rôle
assez
i mport ay.t
day.s
le
développeme~t
de
cette
activité,
y,ot ammey.t
day.s
la
prod l'ct i OY.
et
l'ut i 1 isat ioy.
des
terres
Clli tes
architecturales.
Au
XIVe
siècle,
le
cadre
de
la
ré~ovatio~ des campag~es, elles ordo~~e~t que tout habita~t
qui s'iy.stalle
ey. milieu rural
doit coY,struit~e "lme maisoy.
de bo~~e
muraille,
couverte
de
thieulles".
La
demay.de
devie~t alors forte,
et e~trai~e e~ co~séque~ce la créatio~
de multiples
offici~es (loi
de la dema~de et de l'offre).
C'est elle
qui
favorise
égaleme~t
le
développeme~t
de
l'artisa~at potier
~o~ seuleme~t
da~s cette
régio~
mais
2'32.- Ibid.
Voir aussi,
Vallauri,
M.,
Vichy,
M.,
Broecker,
R.
et
Salvaire,
M.-C.
(1'380>'
OP.
cit.
pp.
15-42.
GagYIÏ ère,
S.
et Th i r i c.t,
J.
( 1'386)
:
Aspect s
et
pro-
ve~a~ces des carreaux de paveme~t du Palais des Papes
d'Avig~o~ au XVIe siècle.
Terres cuites architectura-
les au
moyen-âge.
Mémoires de la Commission départe-
mentale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais,
XXII,
fasc.
2.
pp.
218-226.
Vallauri,
L.
(1'38'3)
Les carreaux
de pavemey.t
des
demeures po~tificales
et des
livrées
cardi~alices.
L'église et
son environnement.
Archéologie médiévale
en Provence.
Op.
cit.
pp.
'30-'31.
335
également day,s
l'OrléaY'Ylais et
le Rochelois. 293 En outre,
l'étude des patronymes des différents potiers indique
qu'à
l'époque médiévale
et
post-médiévale beaucoup de créations
d'ateliers dans
ces deux dernières régions sont dues à des
descendants de potiers saintongeais.29~ Le développement de
ces officines,
comme celui des ports fluviaux en aval ou en
Saintes
(Charente-Maritime)
Berteau,
Port-Hublé,
Orlac ou
Chauveau,
tous
sur la rive
droite de
la Charente29~
paraît être
en rapport
avec le
dynamisme du
trafic maritime
de La Rochelle
dès le XIIIe
siècle.
Les principaux produits embarqués dans ce port sont
le vin,
le sel et
les céréales.
La céramique les accompagne
dans leurs
comparaisons.
Elle provient essentiellement des
ateliers saintongeais et après chargement dans des pirogues
monoxyles descend
la Charente.
Sur le port atlantique,
elle
est embarquée
avec les
principaux
produits
du
commerce
international vers
les ports
de
l'Europe
du
Nord-Ouest
(îles
britanniques,
pour
être
ensuite
redistribué dans les villages de leur arrière-pays.
Textes,
fouilles
terrestres
et
subaquatiques
et
ay,alyses
de
laboratoire se
conjuguent
ic i,
pour
mieux
définir
les
facteurs d'implantation
et de
développement de l'activité
293.- Chapelot,
J.
(1989)
Vers
une
économie
moderne.
Archéologie de
la France.
Trente ans
de
découver-
tes•••
Op.
cita
pp.
426-427.
294.- Catalogue d'exposition:
Les potiers de Saintonge•..
Op.
cita
Chapelc.t,
J.
(1987).
Op.
cita
pp.
167-178.
Chapelot,
J.
(1989).
Op.
cita
pp.
426-427.
295.- Catalogue d'exposition:
Les potiers de Saintonge .•.
Op.
cita
pp.
108-113.
Rieth,
E.
(1983)
Epaves et
vestiges portuaires de
Port-Berteau
(Charente-Maritime).
Cahiers de
l'Uni-
versité francophone
d'été 1983.
Saintonge,
Québec,
Saint-Jean-d'Angelys.
pp.
25-39.
Rieth,
E.
(1989)
Archéolc.gie des espaces maritimes
et
fluviaux.
Archéologie de la France.
Trente ans de
découvertes•••
Op.
cita
pp.
432-435,
notices
268 à
271.
336
pot i ère
dal'"ls
cette
petite
SOl'"I
international
(AMérique aux XVIIe et
XVIIIe siècles>
et ses
voies cOMMerciales. 29&
2.- Le verre
L'artisanat verrier
est un
dOMaine de
la
recherche
'fait de
la rareté
et de
la
'fragilité
de
ses
vestiges
archéologiques.
Les
trouvailles de verre dans
les 'fouilles
sont
beaucoup
Moins iMportantes
que celles des céraMiques
par exeMple. a9?
Leur état de conservation est
généraleMent
Mauvais et
expl(.que leur
extrêMe 'fragMel'"ltatic.n qlli,
elle-
rnême,
rend
très
di'f'ficile
les
études
typologiques
et
techl'"lc.lc.g iques.
Rares parce
que luxueux,
précieux
et
coûteux,
les
objets
el'"1
verre
demeurés
IOl'"lgtemps
presqu'exclusivement reservés
aux riches,
aux puissal'"lts
:
les
seigneurs
et
les
ecclésiastiques.
A
RC'llgiers
par
exemple,
à
la 'fin
du XIIe
et au
XIII siècle,
ils
SC'l'".t
quasiment concentrés autour du chAteau,
de sa basse-cour et
dans les
Maisons les plus importantes du village.
A Saint-
Jean-le-Froid,
c'est
exclusivement dans
les décombres
de
l'église romane et du prieuré qu'on
les trouve. 29B
296.- A l'époque
de
la colonisation 'française en Amérique,
l'essentiel de
la vaisselle
de table
des colons de
Louisiane,
de
la région
des Grands Lacs,
du Québec,
des Antilles
et de
Guyane,
vient
de La Rochelle et
principalement des ateliers saintongeais.
Voir
:
Catalogue d'exposition:
Les po~iers de Sain~onge•••
Op.
cit.
Chapelot,
J.
(1987).
Op.
cit.
pp.
167-178.
Chapelot,
J.
(1987).
Op.
cit.
p.
427.
297.- 6 000 'fragments
de verre
cantre près de 94 000 tes-
sons de céramique dans
les 'fouilles de Rougiers.
298.- Démians d'Archirnbaud,
G.
(1980).
Op.
cit.
337
Cette
rareté
du
verre
daYls
les
sites
médiévaux
s'explique
aussi
par
le
fait
que,
depuis
l'aYltiquité
jusqu'à YlOS
jours d'ailleurs,
il a
toujours été récupéré,
refondu,
recyclé.
Malgré sa
rareté et
ses multiples fragmentatioYls,
le
verre corlrla i t
depuis quelques
aYlYlées,
des
recherches
de
plus
eYl
plus
Ylombreuses,
approforldies
et
amples.
Les
découvertes daYls
les sites
médiévaux,
daYls
des
milieux
archéologiques défiYlis
et
bien
stratifiés,
se multiplieYlt
et autoriser.t
des recherches spécifiques YlOYl seulemeYlt sur
cette matière Yloble,
mais aussi sur SOYI artisanat,
l'uYl des
plus savaYlts
et des plus évolués des arts du feu au moyen-
âge.
Comme pc.ur
la céramiqLle,
les recherches sur le verre
médiéval
sont,
au départ,
presqu'exclusivemeYlt axées
sur
l'analyse typologique,
chroYlologique
du
matériel exhumé
des fouilles
d'habitats,
de nécropoles et
d'églises.
Leur
évolution,
certes
moiYls
rapide
que
la
céramologie
médiévale,
a
er,trainé
de
Ylouvelles orientations
étudier l'artisanat verrier depuis
l'extraction des
matières premières
<sable,
soude,
etc. )
jusqu'aux produits
finis et
à
la
commercialisation
sans
laisser de
côté certains
aspects socio-économiques
comme
les hommes qui ont animé cet artisaYlat.
Le développemeYlt de ces recherches
iYltéresse cepeYldaYlt
davantage la gobeleterie que le verre à
vitre.
Quoi de plus
normal d'ailleurs,
quand on
sait que
la consommatioYl
de
verre eYl
milieu rural
au moyen-âge
ne concerne quasiment
Leciejewicz,
L.,
Pesez,
J.-M.,
Rulewicz,
M.
et Tabac-
zyrlski,
s.
(1'370).
Op.
cita
p.
'30.
338
que
le
verre
creux
:
le
verre
plat
presqu'exclusivement
réservé
aux
églises
et
aux
châteaux.1El:99
2.1.- Typologie et technologie
La multiplication
des fouilles
a
permis
de disposer
d'une
documentation
assez
variée
pc.uvaYlt
permettre des
études de
typologie périodisée
en
l iaisoYI
avec les
analyses stratigraphiques,
les céramiques et
les
monnaies.
Ces études,
qui
participent de la recherche d'une
chronologie,
jalon
essentiel
pour
la
compréhension
d'un
sur tous
les
aspects
caractéristiques
de
l'objet de
verre:
sa
morphologie,
son décor,
sa matière.
299.- On en
a trouvé
à
la
fin du
XIXe siècle
déjà dans
l'église de
Séry-Ies-Mézières dans
l'Aisne et
plus
récemment à
la Cathédrale
Saint-Just de Narbonne,
à
Saint-Victor de
Marseille ou
Notre-Dame-du-Bourg
à
Digne,
dans
les
palais
des
rois
de
Majorque
à
Perpignan.
En milieu rural,
les découvertes sont
plus
rares :
notons pour la région méditerranéenne où,
pa-
rait-il,
l'utilisatic'YI
du vitrail
était
rare,
les
découvertes
faites
à
Ganagobie
(Alpes
de
Haute-
Provence),
à
Psalmodi
(Gard)
et
Saint-Félix
de
Montceau
(Hérault).
Pi llc.y,
J.
(1886)
:
La chasse c.u fierté de Séry-Ies-
Mézières.
Etudes
sur d'anciens
lieux de sépultures
dans l'Aisne,
tc.me 1.
Sai Ylt-QueYlt i Yt.
pp.
75-82.
Suau,
J.-P.
(1971)
:
Le vitrail ceYttral de la chapel-
le Saint-Pierre
de la
Cathédrale de Narbonne.
Actes
du 96e Congrès des Sociétés Savantes.
Toulouse.
Suau,
J.-P.
(1973)
:
Les vitraux dlt XIVe siècle de la
cathédrale
de
Narbonne.
Narbonne~
archéologie
et
histoire,
tome II.
Montpellier.
pp.
237-269.
Fc.y,
D.
(1978)
:
Vitraux décc.uverts daYls les fC'uilles
médiévales du
sud-est de
la France.
Annales du
7e
Congrès de
I~Association Internationale
pour l'His-
toire du verre.
BerliYI-Liepzig,
ao':it
1977.
Liège.
pp.
189-222.
Foy,
D.
(1988)
Le verre
médiéval et son artisanat
en France
méditérranéenne.
Editions du C.N.R.S.
Cen-
tre Régic.nal
de publicatic'YI
de Marseille.
pp.
289-
354.
339
La démarche
suivie est
quasiment
la
même
que
pour
la
céramiqlle
idey,t i fier,
décrire et
enregistrer le contenu
de chaqlle
cOllche stratigraphiqlle,
trier les fragments par
groupes
d'éléments
et
de
cornposit ic.y, de
la matière
(colllellr,
épaisseur,
foy,day,t) ,
procéder enfin allX recollages et allX reconstitlltions.
Ces recherches
demeurent
encore
pell
nombre lises
en
France.
Celles
entreprises par
le L. A. M. M.
day,s le
rnidi
méditerranéen figurent
parmi
les plus avancées et
les plus
fécoy,des.
CornmeYlcées
avec
les
décollvertes
faites
à
RC'llg iers,
elles
s'élargissent
prc.gress i verney,t
à
celles
d'autres
sites
rég iC,y,allX,
habitats,
établ issemey,ts
ecclésiastiqlles,
nécropoles
et sllrtout aux prodllctions des
ateliers de
Cadrix,
Planier,
La
Seube,
Rc.q llefell i Il e. 30.;)
300.- Les verres de ROllgiers ont servi de base à
l'établis-
sement de
la typologie,
cellX de Cadrix et de Planier
ayant
permis
de vérifier les premières données chro-
nologiques et ceux découverts dans d'autres sites mal
stratifiés ayant
bénéficié des
datations et
permis
de compléter les formes.
Dérniay,s d'Archimbaltd,
G.
(1980).
Op.
cit.
chap.
VIII.
Foy,
D.
(1975)
L'artisanat
dll verre
creux en Pro-
vey,ce médiévale.
Archéologie médiévale,
V.
pp.
103-
139.
Foy,
D.
(1979)
Premiers sondages
Sllr la
verrerie
médiévale de Planier
(Signes,
Var).
Activités archéo-
logiques du
Centre de Documentation Archéologiqlle du
Var.
Toulon.
Annales de la Société de Sciences Natu-
relles et
d'Archéologie de
Toulon et
du Var,
n 0 31.
pp.
27-43,
en particulier pp.
29-30.
Fc.y,
D.
(1981a)
Fc.uilles de
la vet~rerie médiévale
de Cadrix
(Var).
Annales du Be Congrès de l'Associa-
tion Internationale
pour l'histoire
du verre
(Lon-
dres-Liverpol,
1979).
Liège.
pp.
179-194.
Foy,
D.
(1981b)
Le verre médiéval et son artisanat
en France méditerranéenne.
Etat de la question.
Thèse
de 3e cycle.
Université de Provence.
Aix-en-Provence.
3 vol.
718 p.
et 217 pl.
Foy,
D.
(983)
Les fOllilles de Rc.qllefellille
(Pollr-
rières,
Var).
Archéologie
médiévale
en
Provence-
Alpes-COte-d'Azur.
L.A.M.M.
Aix-en-Provence.
p.
193.
340
Elles i YltègreYlt
également,
en
guise de
comparaisons,
les
données d'autres
régions françaises
et de
pays étrangers
limitrophes
(Italie,
Suisse,
Allemagne,
Belgique,
Grande-
Bretagne).30:L
Elles OYlt
ainsi
permis
d'établir
une
typologie
du
verre creux
allant du
XIe au
XVIe siècle
(vcdr fig.
72)
avec une
grande variété
de formes
au XIVe
siècle.
Elles
indiquent,
pour le moment,
que les plus anciennes formes de
verre médiévales
datent de
la fin
du XIe-XIIe siècle.
Ce
sont
les
ampoules
(vc.i r
fi g.
72)
sc.rte
de
petites
bouteilles à
panse sphérique,
col
long et étroit et
parois
très fi Yles
la hauteur
du col
est
géYléra 1 emeYlt
égale à
celle de
la paYlse.
Elles sont quelquefois décorées
(décor
rapporté ou
ornementation imprimée).
Retrouvées uniquement
dans
des
sépultures,
elles
ne
seraient
pas
forcément
d'usage
exclusivemnt
funéraire.
L'icc.nographie
montre en effet qu'elles peuvent être utilisées à
table.
L'essai de
typologie des
verres du XIIe-XIIIe siècle
fait
apparaitre
qu'ils sont
esseYlt i e Il emeYlt
composés
de
verres à
boire à
pied
conique,
de
calices,
de
verres
bitronconiques,
à
pied cylindrique
ou à
tige creuse
<voir
fig.
72 type
Al à
AS).
Les verres à
pied conique sont
fins
Larllbert,
N.
(1 '372)
La Se'..\\be,
térllcd YI de
l'art
du
verre en France méridionale du bas-Empire à
la fin du
moyen-âge.
Journal o~ Glass Studies.
pp.
77-116.
Lambert,
N.
( 1 '383)
:
La verrer i e
méd i éva 1 e
fc.rest i ère
de La
Seube.
Archéologie
en Languedoc,
nOS.
1'382-
1'383.
pp.
177-244.
301.- Fc.y,
D.
(1'388).
Op.
cit.
Boüard,
M.
de
(1'364)
:
Verres à
boire du XIIIe siècle
trc.uvés à
CaeYI.
Annales
de Normandie,
XIV.
pp.
231-
240.
Brisac,
C.
(1'373)
La verrerie du Champ-près-Froges.
Bulletin mensuel
de l'Académie
delphinale.
pp.
204-
211.
341
(2 à
3 mm d'épaisseur),
fragiles,
irisés,
de teinte vert-
jauYlâtre et
parfois recouverts d'un feuillet
brunâtre.
Ils
ut i 1 i sey.t
Lm
fondaYlt
sodique
avec
un
faible
taux
de
potassium. 302 Leur forme globale est cependant
inconnue.
Les
calices,
retrouvés
presqu'uniquement
day.s
les
nécropoles
(Châteauneuf-de-Gadagne
par exemple),
SOy.t des
vases à
large coupe évasée reposant sur un pied tronconique
fi y.emeYlt décoré
(cannelures faites
à
la pointe d'un outil
dans
le
verre chaud
encore malléable
ou cOtes
en relief
302.- C'est
le
fondant
qui
donne au
verre son
caractère
fusible en
allongeant
la
durée pendant
laquelle la
pâte vitreuse
reste assez malléable pour être façon-
née.
Les
alcalins utilisés
comme
fondant
sont
la
soude et
la potasse.
Leur utilisation a
varié dans le
temps et
selon les
régions.
Les analyses effectuées
sur les
verres montrent
par exemple que le seul
fon-
dant
utilisé
jusqu'au
VIe
siècle
est
la
soude,
importée,
à
l'époque
d'Orient,
notamment
d'Asie
Mineure et
d'Egypte.
Avec la désorganisation du com-
merce international
pendant
le
haut
moyen-âge,
la
soude vient
à
manquer.
Les verriers d'Europe utili-
sent alors
la potasse
donnée par
l'incinération de
végétaux comme
les fougères
ou les hêtres.
Dans les
pays continentaux
et septemtrionaux,
entre le Xe et
le XVe
siècle, les verres utilisent
un fondant
potas-
sique.
Par
contre dans
les régions méditerranéennes,
textes et
analyses de laboratoires montrent
l ' u t i l i -
sation simultanée
des deux alcalins,
avec une prédo-
minance potassique
au XIe-début
XIIIe siècle,
puis
sodique à
partir de la fin du XIIIe siècle.
Potassium
et sodium
proviennent
alors
de
plantes
brGlées:
plantes forestières
pour le potassium,
plantes holo-
phytes
(salicornes)
pour le sodium.
Sur cette question,
v o i r :
Foy,
D.
(1'385).
Op.
cit.
p.
127.
Amouric,
H.
et
Foy,
D.
(1'385)
Notes sur la produc-
tion et
la commercialisation de la soude dans le midi
méditerranéen du XIIIe au XVIIIe siècle.
Histoire des
techniques et
sources documentaires,
méthodes d'ap-
proche et
eKpérimentation en région méditerranéenne.
Actes du
Colloque du
G.I.S.
octobre 1'382.
Cahier du
G.I.S.
n07.
Publications de
la Maison de la Méditer-
ranée.
pp.
157-171.
Foy,
D.
(1'388).
Op.
cit.
pp.
31-38.
342
obt eYlues
au
moule) •
Leur
LIsage
reste
difficile
d ét erm i Yler
objet
de la
vie quotidienne,
ou résumé à
une
fCIYlct ioy,
précise,
liturgie
par exemple,
etc.
Les verres
bitronconiques,
dont
UYI étraYlg lemeYlt
sépare la
coupe
du
pied
(coupe
en tronc de cÔne renversé reposant sur sa base
la plus
étroite contre
le tronc
de cÔne que constitue le
pied)
semblent
avoir été
soufflés dans
une seule et même
boule de
verre.
On les trouve dans des sépultures,
sur des
sites religieux
et d'habitats.
Ils ut il iseYlt
généralement
plus riche en potassium qu'en sodium.
A la fin
du XIIIe
siècle,
ils
disparaîsseYlt.
Les
verres
à
tige
cyl iYldrique,
eYI
PrOVeYICe,
COYISt i tuent
le
mobilier funéraire
le plus
abondant dans
la Ylécropc,le de
Sainte-Croix dans
la DrÔme. 303
Leur matière est très fine
légèrement verdAtre
ou bleutée,
par
eYldro i t
'ÎTisée
ou
opaque et souvent
piquetée.
Ils sont datés du XIIIe siècle.
Leur usage
reste incertain
verre à
boire ou lampes. 304
Les
verres
à
tige
creuse,
pièces
luxueuses,
parfcds
richemeYlt
décorées
de
la
coupe
au
pied
selon
divers
procédés ornementaux,
sont de
teinte
verdAtre.
La
tige
repose sur
un large
pied circulaire
plat
ou
1 égèremey,t
cOYlique.
La
partie supérieure
du verre
est
une
coupelle
basse aux
parois rectilignes ou légèrement évasées.
Connus
dès la
fin du XIIe siècle,
ils sont abandonnés à
la fin du
XIIIe siècle,
en même temps que
les verres à
pied.
C'est à
ce moment
justement qu'on note une évolution
typologique et
technologique importante.
Le gobelet
fait
son apparition
et se diversifie devenant au XIVe siècle le
principal verre
à
boire.
La composition chimique du verre
303.- voir à
ce propos,
le Catalogue d'exposition:
De Bur-
gonde à
Bayard,
mille
ans de
moyen-Age.
Grenoble.
1981,
planche VI,
notice 380.
304.- Au musée
du Vatican,
une pièce
dont
le profil
leur
est comparable est
identifiée comme lampe.
343
se modifie:
c'est
le passage du verre à
fondant
potassique
dont
la
teinte verd~tre
nuit
à
la transparence au verre à
fOY"ldaY"lt
sodiqlle,
incolore et de meilleure conservation.
Ce
changement de
fondant
influe
sur la
teneur
de
certains
composants
notamment
le
calcium,
le
phosphore,
le
magnésium,
etc.30~
innovation typologique
de
la
fin du
XIIe
siècle
est
dOY"lc
du
gobelet
qui
semble
correspondre à
une recherche
dans
la
simplification
des
formes.
Pills
rapidement
et
mul tipI iés,
ces
gobelets doivent
satisfaire une
demande de
plus en
plus
croissante.
Ils
sont de
3
types.
Le plus
répandu
(midi
français,
pays
continentaux et
méditerranéen:
Allemagne,
Suisse,
Ital ie)
est
réalisé
dans un
verre fin,
incolore,
souvent
irisé
avec un décor rapporté et
pincé entourant
la
base cylindrique
alors que
1 es parcd s
SOY"lt
décorées
de
petites pastilles rapportées et
parfois étirées à
la pince.
Sa partie
supérieure est
eY"lcore i Y"ICOY"IY"lue
(type
B4).
OY"I
peY"lse qu'il
serait d'origine orientale. 30G Le type B5 dont
305.- Les analyses
faites sur
les verres montrent
que ceux
à
fondant
potassique sont
plus riches en calcium que
ceux à
fondant
sodique
(12,5 à
20 ~ contre 4 à
10 ~),
plus riches en phosphore
(3,05 à
4,96 ~ contre 0,45 à
1,98 ~)
et
plus riches en magnésium
(4 à
6,5 ~ contre
1, 1 0
à
2, 35 ~).
A ce
propos,
v o i r :
Foy,
D.
(1988).
Op.
cit.
pp.
40-
41 et
Vassas,
C.-D.
(1972)
Etude chimique,
thermo-
graphique et
physique des verres de vitraux du moyen-
~ge.
IXe
Congrès International
du Verre.
Communica-
tions artistiques
et historiques
(Versailles,
1971).
Paris.
pp.
241-262,
surtout
p.
251.
306.- Foy,
D.
(1988).
Op.
cit.
p.
210.
Les exemplaires les
plus précoces
ont
été
découverts dans
un
atelier
corinthien daté du XIIe siècle.
DavidsoY"l,
G.
(1940)
A Medieval
glass
factory
at
CClriY"lth.
AmericaY"1
JClurY"lal
of
Archaeology,
XLIV,
I.
pp.
297-324.
344
la partie
inférieure au
moins est
cylindrique307 est
en
verre plus
lourd,
de
teinte jaun~tre ou verd~tre, souvent
criblé de
petites bulles.
Son fond est entouré d'un cordon
piYlcé ou
lisse parfois
associé à
d'autres décors comme un
second cordon
parallèle au
premier
autour
du
corps
de
l'objet ou
des côtes
fines et
verticales.
Le
type B6 de
forme presque
parfaitement cylindriuqe,
avec
une
partie
supérieure qui
s'évase légèrement
et
un rebord formé d'un
fil
bleu
rapporté
à
l'extérieur
apparaît
cc.mme
ét ay,t
légèrement postérieur
aux
deux
premiers
:
il
est
plus
représeY,té daYls
les couches
supérieures du XIVe siècle et
ne semble
pas avoir
perduré.
Il
est décoré
de .cÔtes
en
spirales très saillantes et
inclinées à
la base des parois.
Certains verres
de ce
type
sont
fi YIS
et
i YICO 1cires
et
s'apparentent aux gobelets moulés du XIVe siècle.
A côté
des
gobelets,
existeYlt
les
verres
à
tige
creuse,
différents de ceux de
la fin XIIe-début
XIII siècle
par leur matière,
leur forme et
leurs décors.
Ils sont d'un
verre
i Y,CO 1cire,
légèremey,t
jaun~tre
ou
verd~tre,
endroits irisés.
Leurs parois sont minces.
Ils sont décorés
d'un cordon
pincé qui souligne la base de
la coupe souvent
rehaussée par
des filets
de verre
colorés en
bleu foncé
(type Bl).
Les verres
à
tige
massive et
coupe
cÔtelée,
évasée,
simplement
tronconique ou en forme de tulipe
(type
B2)
sc.Y,t
réalisés
dans
une
matière
fine,
de
tei Ylte
légèrement verd~tre ou bleutée.
De forme élégante,
ils sont
décorés de
8 à
9 côtes à
peine visibles sur les parois et
parfois même
complètement effacées.
Ils sont spécifiques à
la vallée
du RhÔne
et au
Languedoc
(Beaucaire,
Avi gYrOY"
Montségur,
La Seube).
On en
trouve aussi
day,s la
mClitié
. Nc.rd de
la France
notamment dans certains centres urbains
307.- La partie
supérieure,
comme pour le type B4,
est
in-
CCIYIYlue.
345
(Le
MaYls,
Sa i Ylt -Deyli s) •
le
Midi,
essentiellement sodique
laisse
supposer
qu'ils
sont
de
production régionale. 3oa
A la
fin du
XIIIe-début
XIVe siècle,
apparaîssent de
petites fioles
(type B8).
Certaines sont trapues,
avec col
anses appliquées
à
la
base d LI
goulot et
LI y,
une anse unique,
un col
long
d'un verre épais de teinte vert-jaunàtre.
D'autres
encore ont
un col très
long terminé par un bec verseur.
Au
XIVe
siècle,
l' évol LIt iOYI
typologique
et
technologique,
déjà
perceptible à
la fin du XIIIe siècle,
se
précise.
Les
verres
à
boi re
demeurey,t
les
mieux
représentés,
bien
que
moins
diversifiés:
les
gobelets
dominent.
Cependant
de nouvelles formes apparaîssent
les
coupelles,
les
plats,
les
boutei Iles à
IC'Ylg cc.l
(arnpc.ules
et
gLlédc.ufles),
les bocaux
et
les
gourdes.
Pc.ur
cette
période,
l'analyse
typologique
bénéficie
de
production
d'ateliers comme ceux de Rougiers,
de La Seube
(2e quart du
XIVe siècle),
de Cadrix
(2e moitié
du XIVe
siècle),
de
nombreuses
analyses
de
et
de
text uelles et
iconographiques plus
abondantes.
Aussi
les
verres du
XIVe siècle,
sont-ils les mieux connus.
Le type
le plus
commun,
le
plus répandu
est
le
gobelet en verre
très fin
(moins de 1 mm),
principale production de Rougiers
et de Cadrix
(type Cl).
Très fragile,
transparent,
incolore
peine teinté
de verdAtre
ou
de
jaunAtre,
il
est
souvent décoré de pastilles en relief obtenues par un moule
fait
d'une
seule pièce et
possède un fond conique rentrant
à
l' iYltérieur,
des parois rectilignes sans décrochement et
308. -
Foy,
D.
(1985)
:
Essai de typolc.gie des verres médié-
vaux d'après les fouilles provençales et
langudocien-
Yles.
Journal of Glass Studies.
pp.
17-71.
346
un rebord
simple.
Il
peut être cylindrique ou tronconique,
large et trapu,
quelquefois évasé.
Certains
gobelets
cylindriques
(type
C2)
ou
tronconiques
(type
C3)
sont
en verre
épais.
Les premiers
ont
une
teinte
verd~tre
et
décorés
de
grains
de
riz
imprimés en creux sur
les 2/3 des parois.
Les derniers,
qui
apparaissent à
l'extrême fin
du XIVe
siècle ou
au
tout
début du
XVe siècle
sont de
teinte
verd~tre
également,
parfois décorés de côtes et très évasés.
Dans le
second quart
du XIVe siècle,
les coupelles,
petits récipients
bas et évasés font
leur apparition
(type
C4)
et
témoignent d'un
enrichissement des formes.
A marli
plat ou
concave,
dépourvues
de tout
décor ou quelquefois
décorées de
pastilles ou
de nervures
moulées,
elles sont
réalisées dans
une matière
très
fine,
très
fragile
et
presque
incolore.
Leur
fonction
reste
difficile
à
préciser
:
verre à
boire ou
lampe.
Un groupe
homogène,
caractérisé par son décor de fils
bleus
rapportés
et
sa
matière
incolore,
brillante
et
transparente,
proche du cristallin,
s'individualise.
Il est
représenté par
plusieurs
formes:
gobelets
(type
C5a),
coupelles
(type
C5b),
verres
à
tige
(type C5c),
fioles et
pots globulaires
(type C5d).
Les fioles en verre fin
(type
C6)
se
différencient cependant
des précédentes.
Leur fond
est conique,
leurs formes
simples:
elles
sont soufflées
dans une
seule paraison
(ampoules).
D'autres bouteilles de
même forme
(type C6)
se
différencient
par
leur
goulot
double à
la
base
et
parfois
torsadé
pour
assurer
un
écoulement
lent
de
liquide probablement rare et
précieux
parfums,
liqueurs,
potions médicinales
(guédoufles).
347
Le XIVe
siècle n'a
pas connu
que des verres fins et
i YICO lores.
1 l
existe une
gobeleterie
réalisée
dans
une
Matière lourde,
épaisse et
translucide,
de
teinte
vert-
bleutée,
exclusiveMent
réservée à
des récipients de grande
taille COMMe
les bouteilles
à
long col
<type 01)
avec une
panse piriforMe
ou globulaire,
un fond
conique,
un décor
rapporté ou
Moulé et
un verre
à
peine
criblé de
petits
bou i 110YIS et
légèreMent
irisé,309
Mais aussi
les gourdes
(03),
vases
aussi
larges
que hauts
quelquefois MêMe plus
larges que
hauts,
avec
un col
très
court
possédaYlt
rebord épaissi et replié à
l' intérieur. 310 Les bocaux,
pots
à
panse globulaire,
fond conique et ouverture large avec un
rebord déversé
forMant
un
bandeau extérieur
<type 04)
et
les plats
<type 05)
aux forMes
larges et ouvertes
<diaMètre
300 MM)
foy.t
partie de
cette gobeleterie réalisée dans un
verre épais vert-bleuté.
Aux
XVe-XVIe
siècles,
les
presque
uniqueMent cOMposés
de verres à
boire
:
gobelets,
verres à
pied et
verres à tige.
Sans doute,
cela ne représente-t-il
qu'une partie
de la
gobeleterie existante,
car les textes
parlent d'autres
verres sans
pour autant
ey. préc i ser les
forMes.
La raison en est que les trouvailles archéologiques
sont rares
pour cette
période et
difficiles à dater avec
préc i s i OYI,
la
plupal"~t
découvertes
hors
de
tout
contexte stratigraphique.
ParadoxaleMent donc,
les verres
de
la
fin
du
Moyen-~ge
sont
les
Moins
connus.
Les
309.- Cette forMe
est
la
plus courante,
la plus
COMMune
pendant
le
XIVe siècle
en
Provence
et
Languedoc.
Aussi est-oYI teY,té de l' ideYlt i fier à
"l' amphora" doY,t
parlent
les
textes et qui
est destinée à contenir et
à
servir des liquides.
Foy,
O.
(1988).
Op.
cit.
p.
249.
310.- Certaines ont
une ou plusieurs anses
<2 ou 4),
un cô-
té aplati,
une panse ovo~de diSSYMétrique.
348
gobelets3 2. 2. SOYlt
très souvey,t
larges avec un décor côtelé
en fort
relief par rapport
à
ceux du XIVe siècle
<type C3).
Les
plus
trapus,
au
rebord
légèremeYlt
attribués
au
XVe
siècle.
Ceux
plus
hauts,
légèremeYlt
tronconiques,
le
plus souvent à
décor de 8,
10 ou 12 côtes
en fort
relief surtout à
leur extrêmité supérieure semblent
succéder aux
précédents et sont datés de la 1ère moitié du
XVIe siècle.
Les verres à
pied annulaire
<type E2)
lisse ou
dentelé sont décorés de nervures verticales en fort
relief.
Ils sont
évasés daYls
leur partie
supérieure et
réalisés
dans une
matière fine
et
incolore.
Les verres à
piedouche
t rOYICOYI i q ue
<type
E3)
sont
réalisés
dans
une
matière
quelquefois épaisse
avec sur la coupe un décor de nervures
verticales couvrant
la moitié de la surface suivies de deux
rangées d'alvéoles
hexagonales et
de côtes inclinées vers
la
droite
le
rebord
légèremeYlt
festoYIYlé.
Quelquefois aussi
ils sont réalisés dans un verre plus fin
et orné
de petites
pastilles ovales
qui s'amenuisent
et
s'arrondissent
progressivement
ey, s'approchay,t
du
rebord
say,s l' attei y,dre
laissay,t aiy,si
sous la
lèvre
UYI
petit
bay,deau lisse
Ces
verres au pied nettement séparé de la
coupe
qui
peut
être
évasée,
troy,coYlique
ou
presque
cyl iY,drique SOY,t
largement répandus dans la 1ère moitié du
XVIe siècle.
De l'extrême fin du moyen-âge sont enfin datés
les
verres
à
tige
creuse
réalisés
dans
une
matière
légèrement verdâtre,
et richement décorée:
tige baguée par
un cordon rapporté
(type E4).
Cette étude
de typologie
périodisée
(voir
fig.
72),
pour être
mieux affinée et
plus précise a encore besoin de
311.- Certains gobelets
à
côtes du XIVe siècle sont encore
en usage
aux
XVe-XVIe
siècles
(type
C3).
Ils
sont
différents de
ceux qui
sont tout à
fait
spécifiques
de la fin du moyen-âge,
notamment
le type El.
349
comparaisons des
données
archéologiques
avec
celles
de
l'iconographie,
des
textes et de l'archéométrie.
Cependant
l'appréhension des
formes usuelles
des objets
ne peut se
faire qu'au travers d'une documentation archéologique riche
et abondante
provenant à
la fois de sites utilisateurs et
de
centres
de
production,
d'où
la
nécessité
de
la
multiplication des fouilles d'ateliers en particulier.
2.2.- L'activité verrière
L'étude
typologique
et
technologique
du
verre
introduit
nécessairement
celle
de
l'activité
verrière.
Celle-ci cherche
à
rendre
compte de
l'importance de
cet
artisanat,
de
ses moyens
et
de
ses
conditions,
de
la
commercialisation de
ses produits
finis et
du métier
de
verrier.
Comme la
céramologie,
elle utilise toutes les sources
disponibles.
Textes
et
iconographie
semblent
d'ailleurs
nettement
plus
riches et
plus nombreux
concernant
cette
activité que
pour l'artisanat
potier,
sans doute parce que
le verre
est
une
matière
noble,
luxueuse
et
précieuse
attachée à
la puissance,
aux riches
et aux
fortunés
et
qu'on mentionne
assez
souvent
dans
les
inventaires
et
autres documents,
mais surtout en raison de l'importance du
rôle
des
communautés
religieuses
et
des
autorités
seigneuriales
dans
son
développement.
Si
les
textes
informent
précieusement
sur le
métier,
sa
transmission,
l'organisation du
travail,
la
condition
sociale
et
les
aires
de
diffusion,
ils
sont
par
contre
laconiques
concernant
l'objet
de verre
lui-même:
il
est
seulement
nommé sans
être décrit
de sorte
qu'il est
difficile
de
distinguer les
différents types:
ampoyle,
olleorum vitri,
amphora de
vitro,
gorps
de
veyre.••
Cette
lacune
est
350
parfois compensée
par l'iconographie
qui apporte quelques
précisions sur la morphologie des verres.
Mais quoiqu'il en
soit,
sources
écrites et
iconographiques sont
difficiles
d' interprétation. 312
aux
autres
artisaYlats,
céramique et métallurgique,
les recherches systématiques de
verrer i e
SC'Ylt
très rares,
sinon même inexistantes.
Depuis
peu
cepeYldant,
quelques
efforts
SOYlt
eYlt repr i s
:
reconnaissance du
terrain
à
partir
d'une
documentation
cartographique ou
d'une mention
de
textes.
C'est
aiYlsi
qu'en France méridionale,
les recherches entreprises par le
L.A.M.M.
permis
d'inventorier
une
centaine
de
fabriques
(XIIe-XVIe
siècle)313 de
circonscrire des zones
verrières comme le Lubéron et
la Sainte-Baume.
Quelques
ateliers
ont
même
été
fouillés
afin
de
reconnaitre leur
organisation spatiale,
leurs différentes
structures,
etc.
Ces fouilles montrent tout d'abord que les
déchets ne
sont
pas
aussi abondants que ceux des ateliers
de
pc.tiers
-
les
débris
de
verre
étant
312.- Ainsi
par
exemple,
à
travers les textes l'on distin-
gue difficilement
le fabricant-verrier,
du peintre-
verrier et du marchand-verrier.
Tous étant simplemnet
qualifiés de
verriers:
voarier,
viereirier,
voie-
rier,
vairrier
ou veyrier.
Pour l'iconographie,
sur
certaines illustrations la matière n'est
pas toujours
bien rapportée
et
la
représentation,
à
cause
des
problèmes de
perspectives
ou
de
l'imagination
de
l'artiste,
pas toujours fidèle.
313.- 14 sont datées du XIIe-1ère moitié du XIVe siècle.
34 de
la 2e
moitié du
XIVe au premier quart du XVe
siècle.
53 du
second quart du XVe siècle au premier quart du
XVIe siècle.
A ce prc.pc.s,
vctÎr
:
Foy,
D.
(1988).
Op.
cit.
pp.
101-
139.
351
refondus -
et qu'il
n'existe pas de dépotoirs comparables à
ceux des poteries.
Complétées par
les analyses
de laboratoires
et
les
données textuelles,
aussi que le verre est
une matière
composée essentiellement
de
silice
(eYlviroYI
60 ~)
puis
d'un ou
plusieurs
fondants
(potassium
et/ou
divers autres
éléments
comme
les
cexydes
de
ca 1c i ltrn,
de
magYtésiltrn
Oll
des
coloraYlts
(oxydes
métall iques
cobalt,
fer,
cuivre).31~
En
fonction
des
rég iOYIS et
selon les
époques,
la
composition du
verre a
évolué.
Cependant
c'est surtc.ut
l'ut i 1 i sat i CeYt du
qui
a
souvent changé.
L'élement
fondamental
resté la
silice.
Celle-ci
existe sous diverses formes
:
à
l'état de
quartz,
de
grès,
de
caillc,ux,
de
laves,
de
sables.
C'est
généralement
le
sable
qui,
est
préféré,
car
il
permet
d'éviter
l'opération
du
broyage
avant
utilisation.
de
sable
est
recherches,
se
fondant
sur des données modernes
et
par un
raisonnement régressif,
estiment entre
50
et
100 kg
la
314.- Peyches,
1.
(1965)
:
Bases physico-chimiques interve-
nant dans
le processus
de décomposition
du
verre.
VIle Congrès International du Verre.
Bruxelles.
Comp-
te-rendus II.
Communication n0228.
Spizer-Arc'YlsoYI,
M.
(1975)
Etude de
vitraux rC1llges
médiévaux à
l'aide de microscope optique,
microscope
à
balayage
avec image par électrons rétrodiffusés et
microsonde électroni~ue
à
rayon X.
Verres et réfrac-
taires.
Vol.
29,
n023.
pp.
145-153.
Vassas,
C. -D.
(1972)
Etude chimique,
thermographi-
que et
physique de
verres de
vitraux du moyen-âge.
IXe Congrès
International du
Verre.
Communications
artistiques et historiques
(Versailles,
1971).
Paris.
pp.
241-262.
Fc,y,
D.
(1988).
Op.
cit.
pp.
40-45.
352
consommation journalière
d'un four médiéval.31~ Ce qui est
énorme,
étalée
sur plusieurs
mois.
Aussi
pour éviter
le
transport,
souvent
onéreux,
certains
ateliers se sont-ils
implantés à
proximité des
sources de la matière première.
La présence
de silice
est donc
un facteur
important
pour
l'implantation d'une verrerie.
Important
seulement mais pas
toujours déterminant,
car d'autres
facteurs
interviennent
assez
la
proximité
du
bc.i s,
des
vclÏes
de
communications pour
l'évacuation de la production vers les
centres acheteurs
et
les autorisations des seigneurs laïcs
ou ecclésiastiques.
Les verreries de La Seube
(Hérault),
de
PlaYlier
(
Var)
par
exemple,
assez éloignées des carrières
de sable,
sont
implantées dans des zones très éloignées. 316
Les fours de verriers utilisent en effet énormément de
bc.is
de
chauffe. 317
Et
ey,
pl LIS,
les
généralement
faits par incinération de végétaux
:
fougères,
hêtres, pins,
chênes •••
Cette énorme consommation de bois à
souvent conditionné l'implantation des ateliers et explique
leur concentration dans les zones forestières:
le Lubéron,
1 a
Sai Ylte-Baume
par exemple,
où les verriers trouvent
les
meilleures espèces
convenant à
leur artisanat
pins et
broussailles).
Les recherches actuelles mettent également en évidence
l'importance du
rÔle des
communautés
religieuses
et
du
syst ème féc.da 1
dans
le
développement de
cette
activité.
315.- Foy,
D.
(1988).
Op.
cit.
p.
31.
316.- Lambert,
N.
(1972).
Op.
cit.
pp.
77-116.
Lambert,
N.
(1983).
Op.
ci t.
pp.
177-244.
Fc.y,
D.
(1979).
Op.
ci t.
pp.
29-30.
317.- Au XVe
siècle par
exemple,
un verrier catalan nommé
Berthomen Lorens a
brûlé en 6
ou 7 mois 328 tonnes de
bois environ.
Cf.
Carrère,
C.
(1967)
Barcelone,
centre économique
à
l'époque
des difficultés.
1380-
1462.
Paris-La Haye.
vol.
1.
pp.
381-385.
Plusieurs verreries
appartiennent
à
l'Eglise ou gravitent
aux
XIIe-XIIIe
siècles
autour
des
monastères
et
des
prieurés:
les officines de Saint-Symphorien
(Vaucluse),
de
Saint-Maximim
(Var)
ou de
Planier
(Var)
à
l'abbaye
Saint-Victor
de
Marseille.
Erlsui te,
pour
des
raisons économiques
(taxes et
redevarlces)
CIU
mi 1 itaires
(obligation de
construire ou d'entretenir une maison-forte
à
proximité
de
l'atelier pour la défense d'un territoire),
les seigneurs ont autorisé l'implantation de verreries dans
leurs terres. 318
Bien qu'encore
relativement rares et
peu exhaustives,
les
fouilles
ont
quand
même
permis
de
mieux
déf i rJÏ r
l'atelier de
verrier médiéval dans son organisation et son
fonctionnement.
Elles
indiquent qu'en
milieu
rural,
cet
art isarlat
peut
se
développer
au
sein
d'une
communauté
rurale comme
à
La
Seube ou
tout à
fait en dehors comme à
Planier.
L'atelier
comprend en
général
di fférerlts
fours
pour
la
transformation
des
matières
premières,
des
b~timents d'entrepôts
et d'habitat:
entrepôt des matières
premières,
des
combustibles et des produits finis,
aire de
cc.rlcassage pour
la fritte,
zone
d'épandage
des
cendres
(vccir fig.
73).
A chaque
étape de
la fabrication du verre correspond
un type
de
four
particulier:
four
à
refroidissement,
four
à
recuire.
pluralité
de
fours.
R.-J.
Charleston,
divisant
l'Occident européen
en
deux,
le
Nord et
le Sud,
attribue à
chaque zone un type
particulier de
fours
les
fours septentrionaux
de
318.- Chamborl,
R.
(1'360)
Les
verreries
forestières
du
pays de Chimay du XIIe au XVIIIe siècle.
Publications
de la
Société d'Histoire
régionale de
Rance.
1959-
1960.
Tome IV,
Chimay.
p.
11 '3.
354
forme rectangulaire
et à
distribution horizontale,
tandis
que les
fours méridionaux
sont circulaires
et étagés
en
trois niveaux
dont
le
plus bas est
le foyer,
le plus haut
réservé au
refroidissement
des
objets
finis
et
l'intermédiaire à
la fusion
du verre
dans les
creusets.
Celui-ci est
percé
d'ouvreaux
par
lesquels
le
verrier
prélève du bout de sa canne,
de la matière pour souffler le
verre. 31.9
Des recherches
récentes
et
comparatives,
lIt i 1 i saYlt
données
archéologiques,
text uelles
et
icoYlograph iques
nuancent cette
disposition et
cette division
entre
pays
septentrionaux et méridionaux.
Si
l'on note la prédominance
de la
forme circulaire
pour les
fours de fusion,
il
faut
cependant reconnaitre que tous ne possèdent
pas une arche à
recuire
(3e
niveau)
et que certains ont d'ailleurs un four
de recuit
indépendant,
quelquefois de forme rectangulaire.
La forme
ne serait
donc pas un critère typologique.
Aussi
certaines recherches insistent-elles plutôt sur l'existence
d'une chambre
unique ou de plusieurs espaces superposés ou
au contraire juxtaposés.
Elles font
remarquer que le schéma
des
fours
étagés,
ré guI i èrerney.t
représeYlté
daYls
l'iconographie n'est
pas le
seul type. 3eO Ainsi à
Planier
( XIIIe
s i èc 1 e) ,
elles
i Yld i q uey,t
UYI
fCrur
de
fc.rme
grossièrement rectangulaire
orienté Nord-Sud comme le vent
319.- Charleston,
R.-J.
(1978)
: Glass furnaces through the
ages.
Journal of Glass Studies.
pp.
9-25.
320.- Voir à
ce propos quelques exemples dans:
Lambert,
N.
(1983).
Op.
cit.
pp.
177-244.
Fc.y,
D.
(1979).
Op.
cit.
pp.
29-30.
Fc.y,
D.
(1988).
Op.
cit.
pp.
148-158.
Brisac,
C.
(1973)
:
la verrière du Champ-près-Froges.
Bulletin mensuel
de l'Académie
delphinale.
pp.
204-
211-
Motteau,
J.
(1985)
Etudes
sur
la
verrerie
des
fouilles de
Tours
(1973-1982).
Recherches sur Tours,
4.
pp.
86-101.
355
dominant
(voir
fig.
74).
Son foyer
a
la forme d'un canal
légèrement renflé
en son
centre.
A ses deux extrémités se
trouvent deux
ouvertures dont
l'une servant
probablement à
enfourner le bois et
l'autre à
retirer les cendres.
Le four
est arasé au niveau de la sole et difficile à
reconstituer.
De rl1éme
la détermination
de sa
fonction est délicate.
En
tout cas,
s ' i l est
effectivement
unique 3e1
penser qu'il
possède probablement deux chambres distinctes
et superpc.sées,
car en
plan les
fouilles n'ont découvert
aucune trace de pièce annexe. 3ee
A Cadrix par contre,
le four est circulaire
(2e moitié
~u XIVe
siècle).
Son
foyer,
établi sur le rocher retaillé
eYI cuvette,
est de forme ovoïde.
Ses parois sont en argile
réfractaire.
Au-desus
du foyer,
la sole est
percée en son
milieu d'une ouverture circulaire pour conduire la chaleur.
Sa surface est vritifiée par des concrétions et des coulées
de verre
verdâtre.
Au-dessus
de la
voGte
de
dimensions
réduites,
CI y,
imagine mal
un étage supérieur pouvant servir
d'arche à
recuire.
Celui-ci
sera i t
plut ôt
iYlstallé ey,tre
la fournaise et
le mur d'enceinte.
C'est ce
que laisse
penser l'arrachement
de parcd
réfracta ire
a 1_1
nord-est du
four,
marquant
la
limite
de
la
chambre de recuisson.
321.- Les recherches
n'ont découvert
sur le
site que
ce
seul
four,
accompagné d'une
zone d'épandage de cen-
dres et
d'un bâtiment
interprété comme
entrepôt ou
hab i t a t
(vo i r
fig.
21 b) •
Foy,
D.
(1978).
Op.
cit.
pp.
29-30.
Foy,
D.
(1983)
Les foui Iles
de
PlaYlier
(Sigy,es,
Var).
Archéologie
médiévale en
Provence-Alpes-Cbte-
d'Azur.
1970-1982.
L.A.M.M.
Aix-en-Provence.
pp.
186-
187.
Fc.y,
D.
(1988).
Op.
cit.
pp.
148-158.
356
Les fouilles
ont également
mis au jour une partie de
l'outillage indispensable
à
l'activité verrière.
Il s'agit
essentiellement d'outils
métalliques ou
en
terre
cuite,
ceux en
bois n'ayant
pu subsister.
Les outils métalliques
sont des
cannes à
souffler le verre,
des pinces à
modeler
les pièces
et des
crochets.
Ceux
en terre cuite sont des
creusets,
outils
les plus
abondants sur les ateliers sans
doute aussi
les
plus
fragiles
et
les
plus
rapidement
remplacés.
Ils
sc.nt
souvey,t
ré ut i 1 isés
daYls
les
constructions,
réparations
des fours
et
la fabrication de
nouveaux
pots.
Ces creusets,
en terre cuite réfractaire se
différeYlcieYlt
par
leur pci%te,
leur profil
et
leur taille.
Ils
font
maintenant
l'objet
d'une
étude
typologique
examen externe et analyses de laboratoire. 323.
Mais les
recherches actuelles
ne
s'intéressent
pas
seulement qu'aux
moyens matériels du travail du verre et à
la transformation des matières premières en produits finis.
Elles s'interrogent aussi
sur les moyens humains,
le métier
de verrier,
la transmission
du savoir-faire,
la condition
sociale
de
l'artisan
et
le
rôle
économique
de
cette
act i vi té.
Elles
indiquent
qu'à
la
différence
de
l'activité
potière,
la
fabrication du
verre
exige
la
présence
de
plusieurs artisans non seulement en amont et en aval
(de la
préparation des
matières premières
et du
combustible
au
conditionnement des produits finis)
mais aussi
au moment de
la fabrication
même,
à
des postes de travail
identique et
simultané.
La
spécialisation et
la
hiérarchisation
sont
nettement
plus
poussées:
patron
du four
qui
peut ne pas
être
forcément
verrier,
le
maître-verrier,
l'ouvrier,
323.- Foy,
D.
(1'388).
Op.
cit.
pp.
171-187.
357
l'apprenti
rnais
aussi
le
bûcheroY"l,
le
t isonY"lier,
les
spécialistes qui
fabriqueY"lt
et
répareY"lt
fours
et
Oltt i ls
(creuset).
Le r6le des enfants et des femmes semble être de
moindre envergure
que pour
l'artisanat céramique:
tàches
domestiques surtout.
Le
métier
de
verrier
se
traY"lsmet
essentiellement dans
le cadre
familial,
mais
quelquefc.is
aussi
à
des apprentis moyennant
redevances.
Cependant dans
certaines régions
comme
le
LaY"lguedoc
par
exemple,
réglementation restreint
cet apprentissage à
une catégorie
sociale privilégiée et noble. 324
é gal emeY"lt
que
la
UY"I
caractère important
chez
le
verrier et
que sa communauté
est
géY"léra 1 emeY"lt
eY"rdogamie,
sc. 1 i da r i t é
professionnelle,
etc.
Elles notent
une forme d'association,
de "société"
1 iaY"rt
des
investisseurs
qui
appclrteY"lt
des
fabriques,
aux
verriers qui
c.ffreY"lt
leur
savoir-faire et
leur force
de travail.
Les investisseurs sont
généralement
des marchands
de verre.
eux qui,
Y"IC'Y"I
seu 1 emeY"lt
achèt eY"lt
1 es
productions et
les revendent dans les centres
urbains mais
aussi
fournissent
le fondant,
le verre brisé
et quelquefois
même
la
si 1 ice.
C'est
dire
cc.mbieY"1
le
324.- Cette réglementation
mentionne
clairement
que
les
verriers dc.iveY"lt
être "a
cause du
dict
mestier . . .
teY"luz et
réputés pCrur
Y"lc,bles persc'Y"IY"les . . . " EY"I 1445,
la "Charte de Sc,mmière" t~appelle que "Y"lul dc.it exiber
ledit art
de verrier
s ' i l n'est
noble et
procréé de
noble génération
et de généalogie de verriers;
item
si
lesdits
verriers ont
ou auront
filhes
légitimes
pourront exercer
ledit art
de verrier,
pourvu
que
lesdites filhes
soient nobles
et de
noble
généra-
tion
;
item
que nul
bastard de quelques générations
qu' il soi t
Y"le sera admis r"lÏ exercera led i t
art".
Voi r
à
ce prc.pos,
Amouri c,
H.
et
Foy,
D.
(1 '386)
Liberté? Contraintes
et
privilèges.
Les artisanats
de la
terre et
du verre dans la Provence médiévale.
Actes du
Colloque Les
Libertés au
moyen-âge.
MOY"lt-
brison.pp.
253-280.
358
verrier iMplanté
dans le
Milieu rural
peut être dépendant
du MarchaYld.
Enfin ces
recherches sur
l'artisanat verrier,
encore
très réceYlt es,
ont
besoin
d'être cOMplétées,
consolidées,
confortées par
un élargisseMent
des données cOMparatives,
écri tes,
i CC'Ylc'graph i q ues,
archéolc.g iques
et
archéoMétriques,
saisies sur la longue durée.
Elles doivent
alors se développer de Manière parallèle à d'autres travaux
-
re 1 at i VeMeYlt
siMilaires
COMMe
ceux
rneYlés
sur
la
céraMique,
la Métallurgie et
les Métiers du batiMent.
En ce
dOMaine,
le cadre que fournit
le 8.0094 est exeMplaire.
3.- Le métal
COMMe pour
les artisanats
précédents,
c'est
depuis
quelques années
seuleMent,
c'est-à-dire
au MOMent
où les
phénOMènes techniques
et
leur évolution chronologique sont
devenus des
précoccupations essentielles,
que
la recherche
historique
et
archéologique
s' i Yltéresse
aux
Mi YleS,
carrières et
sites Métallurgiques.
Cet
intérêt coincide en
réalité avec
l'essclr de
l'archéologie Médiévale
dans
les
années 70
et 80 :
augMentation du
nOMbre de
fouilles et
élargisseMent des
probléMatiques de
recherche.3e~ Quoi
de
plus norMal d'ailleurs,
quand on sait que COMMe les tessons
de
céraMique
et
les
fragMents
de
verre,
les
objets
Métallurgiques
sont
découverts
eYI
quaYlt ité
daYIs
les
fouilles
Médiévales
malgré
leur
mauvais
état
de
conservation
<les
objets ferreux surtout>
et
permettent de
mieux appréhender quelques aspects de la vie quotidienne et
325.- Voir supra,
Ile partie,
chap.
II
Organisation et
réglementation de
la recherche.
Dynamisme et déséqui-
1 ibre.
35'3
Dépassant
largement
l'étude des
objets en
tant
que
tels,
la
recherche s'est
progressivement orientée vers la
connaissance de l'activité minière et métallurgique,
c'est-
à-dire vers
les structures
de production,
les techr-.iques
d'extraction des
minéraux,
les
procédés
de
traitement,
écoYlc.m i q ue
et
humai YI, •••
Elle
implique en conséquence une collaboration pluridisciplinai-
re,
peut
être plus
large que pour les autres artisanats:
corrélat iOYr
des
donYlées
textuelles,
i cOYlograph i q ues,
archéologiqlles,
paléoécologiques
(géologie,
dendrochronolo-
gie,
palynologie,
etc.>,
archéométriques
(analyses physico-
chimiques>,
etc . . .
C'est
une recherche spécifique avec des
conditions matérielles
d i f f i c i l e s :
interventions
souter-
raines,
quelquefois
en
milieu
subaquatique,
et
parfc.is
dangereuses
(risques d'éboulement>.
Depuis le
début des
années 80
donc,
sous
la dc.uble
tutelle
du
C. S. R. A.
et
dll
C. N. R. S.
des
programmes
d'iYlveYltaire et
de cartographie
des mines,
carrières
et
sites métallurgiques
sont
lancés de manière systématique,
sur la
longue durée
(antiquité --- époque moderne>
dans le
massif des Vosges,
les Cévennes et
les Alpes du Nord. 32G
Il
s'agit
de
recherches
fondées
sur
UYI
travai 1
documentaire
(archives>
et de terrain
<prospections au sol,
aériennes,
géophysiques,
sC'Yldages
et
foui Iles)
YrOYr
seulement
insistent
sllr
les
caractéristiques
de
chaque
site,
mais
aussi,
en
confrontant
les différentes données,
permettent de
préciser les
datations,
le
type de minérai
326.- A ce
propos,
voir le Programme H.27.
Mines et métal-
lurgie
daYts
la
France
de
l'Est
<aYltiquité-temps
modernes>.
Programme
H.27.
Mines et métallurgie dans
les Cévennes
<VIe-XVIe siècle>.
Implications techni-
ques,
économiques,
politiques et sociales.
360
exploité,
son importance,
les techniques d'extraction et de
traitement
utilisées,
les aménagements,
etc.
Les recherches
menées dans
le massif
des Rousses en
Isère par
exemple,
ont
permis la
découverte de plusieurs
sites cuivreux.appartenant à
un même ensemble filonien:
La
Demoiselle,
La
Cochette,
le
Plan
des
CavaI les,
le
Lac
BlaYlc, ••.
Ils
SOY,t explc.ités
taYltôt
à
ciel c.uvert,
taYltôt
ey. galeries,
en fonction
de la disposition du filon.
A La
Cochette par exemple,
l'extraction se fait
en galeries avec
étayage de
bois.
Le
filon est
de faible
puissaYlce.
A La
Demoiselle par
contre,
le filon d'une puissance de 2 m est
plutôt exploité
à
ciel ouvert. 327 L'observation des parois
de chacun
de ces
sites indique
que leur exploitation est
aYrtérieure à
l'usage de
la pc.udre.
Textes,
fc.ui Iles
et
analyses permettront
peut-être
d'affiner
cette
datation
approximative.
Certes,
à
cause
sans
doute
de
la
forte
érc.s i C'YI
due
à
la
Yleige,
aucun
vestige
d'installation
minière n'a
subsisté à
proximité
des
tranchées
et
des
puits.
Les
sources écrites
sont
pour
le mc.meYlt
rares et
très laconiques si elles existent.
Cependant
la comparaison
de ces sites miniers avec celui m~eux daté et bien connu de
Brandes-en-Oisans
(Isère)3ee
montre une
grande similitude
327.- Vcdr les
ChroYJiques des fouilles médiévales,
Archéo-
logie médiévale,
XII.
pp.
384-385,
et
XV,
pp.
305-
306.
328.- Ce site
a
fait
l'objet de
deux recherches doctora-
les
:
Bailly-Maitre,
M.-C.
(1983)
Brandes-en-Oisans.
Huez.
Isère.
Un village
minier de
haute
montagne.
XIIIe-XIVe siècle.
Thèse de
3e cycle,
préparée sous
la direction
de G.
Démians d'Archimbaud.
Université
de Provence,
Aix-en-Provence.
3 vol.
Bruncl-Dupt~az, J.
(1985):
Brandes-en-Oisans.
La mine
delphinale.
Etude
historique et
archéologique.
XIe-
XVe siècle.
Thèse de 3e cycle préparée sous la direc-
tion de
G.
Démians
d' Archimbaud.
Université de Pro-
vence.
Aix-en-Provence.
4 vol.
361
des techniques
employées et très probablement
une certaine
contemporaneité
(XIIIe-XIVe
siècle).
Le
Dauphiné,
à
cette
époque,
conl'laît
une grande
phase d'exploitation minière:
cuivre,
argent
(Brandes),
fer
(Bonivant et Allevard),
plomb
(La Garde).
C'est d'ailleurs
ce que montrent
les mentions
de
textes
et
les
l'lombreuses
prc.spect i c.l"S
mi l'li ères
systématiquement entreprises
dans les massifs de l'Oisans,
de la
Chartreuse,
du
Vercors,
du Mont Blanc,
des Rousses,
de Belledonne. 329
Bien que
récentes,
ces
recherches ne se limitent
pas
seulement aux
inventaires et cartographies de sites miniers
et métallurgiques.
Elles s'intéressent
aussi
aux
...mités
d'exploitation,
aux modes d'extraction et de traitement des
mil'lerais,
à
la main
d'oeuvre,
à
l'organisation sociale et
juridique du travail,
aux
implications socio-économiques et
pc.l i tiques,
Aussi
les
fouilles se multiplient-elles:
Brandes-en-Oisans,
Pampailly
Sainte-Marie-aux-
Mi l'leS et
Sainte-Croix-aux-Mines
(Haut-Rhin),
Lepuix-Gy
(Territoire
de
Bel fc.rt) ,
Plancher-les-Mines
(Hautes-Savoie). 330
Elles ont
publié ensemble
plusieurs articles sur ce
si te.
329.- Cf.
les
recherches menées
par
M.-C.
Bailly-Maître
dans
les Alpes Occidentales
(Oisans)
et
par J.
Bruno-
Dupraz dans
les Alpes
Dauphinoises
(massifs
de
la
Chartreuse
et
de
Belledonne).
En
attendant
des
publications,
voir
les chroniques
de fouilles d'Ar-
chéologie médiévale
depuis la
création de
ces pro-
grammes en 1981 et Gal 1 ia-Informat ions.
330.- La plupart
de ces
recherches,
étant
trop récentes,
n'ont
pas
encore fait
l'objet de publications.
Con-
sulter donc:
les chroniques des fouilles médiévales
d'Archéologie médiévale et Gal lia-Informations,
ainsi
que Bailly-Maître,
M.-C.
(1983).
Op.
cit.
Brul"o-
Dupraz,
J.
(1985).
Op.
cit.
Bailly-Maître,
M.-C.
et
Br ...mc.-Dupraz,
J.
(1983)
:
Le
village minier
de Brandes
(Huez,
Isère).
Mines,
car-
rières et métallurgie dans la France médiévale.
Actes
362
Parmi ces sites,
le plus anciennement fouillé,
faisant
ainsi
figure de pionniers,
est Brandes-en-Oisans.
Son étude
débute eYI
1977.
Depuis 1978,
il
fait
l'objet d'une fouille
prc.grammée qui
se poursuit encore.
C'est
un village minier
de haute
montagne
composé
d'une
motte
castrale,
église paroissiale
et son
cimetière,
des
habitations des
mi y,eurs et
des structures de production du plomb et cuivre
argentifères.
Les recherches datent
l'occupation du site du
XIIIe-XIVe siècle et
indiquent qu'il
a été très intensément
et systématiquement
exploité à
cette époque
:
de nombreux
points d'extraction
jalonnent
le
filon sur tout son tracé
depuis le
plateau à
1800 m d'altitude jusqu'au Lac Blanc à
2700 m.
Elles montrent aussi
que le minérai,
inclu dans une
gangue quartzo-barytique,
comme la
plupart des
gisements
polymétalliques de
l'Oisans
d'ailleurs,
est
de
qualité
méd i c.cre.
Les
techYdques
d'extractic'YI
à
ciel
c.uvert,
dépilages profonds et en galeries ont été utilisées en mème
temps suivant
la disposition
du filon.
Sur le plateau par
exemple,
l'exploitation
est essentiellement à
ciel ouvert.
Les mineurs
ont dépilé
le filon
dans les
failles où
il
affleurait à
la surface
de l'encaissant
cristall i YI.
du Colloque.
(Paris,
18,
20,
21
juiYI 1980).
Paris.
pp.
289-303.
Bari,
H.
(1982)
:
Paysage minier de Sainte-Marie-aux-
Miy,es
(fiY,
XVIe siècle).
L'art et
les mines dans les
Vosges,
Pierres et Terres.
25-26.
pp.
19-21.
Grandemanche,
Y.
et
J.
(1983)
:
Une expérience d'ar-
chéologie minière
:
La mine de Giftgrube-St-Jacques à
Sainte-Marie-aux-Mines.
Mines,
carrières et métallur-
gie. . .
Op.
ciL
pp.
305-318.
Rendu,
A.-T.
(1983):
Les
travaux dans les mines de
Jacques Coeur
Pampailly et Joux en lyonnais
(1445-
1453).
Mines,
Carrières et
métallurgie•••
Op.
cit.
pp.
263-286.
363
vaste
tranchée
semble
caractériser
1 ' emp 1 aCerllel'"lt
dll
gisement
principal.
Sur ses flancs cependant,
de multiples
failles
d'extraction
certail'"les
de
véritables galeries
creusées dans
la puissance du filon et
de profil
généralemnt tronconique.
c.bstruées
par les sédiments,
elles ont conservé toutes les traces des
.
techl'"liques mises
oeuvre
pour
extraire
le
bcoisages,
l'"lÎches
à
lampes,
piliers
de
horizontaux,
traces
d'outils bien marquées dans la gangue,
front
de taille,
Plus haut,
au Lac
Blanc,
c'est
essel'"lt i e Il emel'"lt
extractiol'"l el'"1
galeries boisées
se 1 Ol'"1 la
méthode dite "el'"1
gradil'"ls droits" caractérisée par lll'"le successiol'"1 de chambres
de dépilages
délimitées par des planchers soutenus par des
rondins de
bois perpendiculaires à
la galerie et
fortement
les parois.
L'abattage de la mine est
fait
au pic,
à
la
masse,
au
coin et
surtout à
la pointerolle
de
nombreuses
traces
subsistent
sur
les
parois
rocheuses.
Dans le
quartier
de la
Source
(sur
le
plateau),
intégralemel'"lt
foui lIé,
plusieurs
structures
mises
au
jour
évoquent
les
différel'"ltes
phases
de
la
transformation du
minerai en
métal
(plomb
d'oeuvre),331
atelier de
concassage avec
présence
de
mortiers
et
de
331.- Des structures
similaires découvertes tout récemment
(1927-1988)
dans d'autres secteurs notamment
le quar-
tier oriental et celui de
l'Ecluse posent
les problè-
mes de
l'existence de
plusieurs zones industrielles
dans le
village et
la place
de
ces
ateliers
par
rapport
aux habitations et/ou à
la mine.
Cf,
Les
chroniques des fouilles médiévales d'Archéo-
logie médiévale,
XVIII.
pp.
390-391 et
XIX,
pp.
370-
371,
voir
également Gallia-Informations 1987-1988 et
1989.
364
percuteurs en grès,
de broyage à
la meule mue par la force
hydraulique,
atelier
de
lavage avec amenées d'eau,
bassins
caniveaux d'évacuation
des eaux usées,33a
atelier de
décrépitation avec foyer cerné de dalles posées
de chaYlt,
fours destinés
au traitement chimique contenant
de grandes quantités de scories et des fragments de tuyères
en céramique.
La découverte
de ces
structures et
les aYlalyses
de
permis de connaitre les différentes opérations
de transformations
du minérai
eYI métal
(plomb d'oeuvre).
Après son
extraction,
un
t r i
au
pic sur le carreau de la
rniYle est
effectué.
Les
blocs non
stériles
sont
ey,sui te
concassés manuellement
dans des mortiers,
puis quelquefois
décrépités afin
de fragiliser
la gangue et d'éliminer une
partie des
poisons volatiles.
Un broyage
à
la
meule les
réduit en
poudre.
Celle-ci
est
lancée
à
grande
eau pour
faciliter
la
séparation du
minerai
de
sa
gaYlgue,
puis
grillée,
réduite
et
fondue.
Le cornbust i b 1 e
ut i 1 i sé à cet
effet est essentiellement du charbon de bois.
*
Enfin les
recherches
sur
l ' a r t i say,at
dlt
rnétal,
à
l'instar de celles sur les activités potières et verrières,
s'intéressent aux hommes qui accomplissent ce métier.
Comme
pour celles-là
les
mêmes
méthodes
d'investigation
sont
employées pour
mieux comprendre
l'organisation matérielle
et
juridique
de la
mine
(rna i y,-d' cceuvre,
statut
scccial,
div i s i Coy,
d u
travail)
les
COYld i t iOYIS
de
travail
et
d'existence des
mineurs et
métallurgistes,etc.
Mieux,
ce
secteur a
bénéficié de
la spécificité
du site de Brandes
qui,
malgré la multiplication des opérations de terrain sur
332.- Les ateliers de broyage à
la meule actionnée par la
force hydraulique et de
lavage
(nécessitant beaucoup
d'eau)
sont
implantés à
proximité de
la source.
365
l'ensemble
du
territoire
français,
demeure
un
élément
capital de cette recherche.
Il
permet en effet de brosse le
portrait d'une société artisanale dans tous ses aspects.
En
effet,
la
fouille du village indique un habitat adapté aux
rigueurs climatiques,
et
une population dont
le mode de vie
est
parei 1
qlle cel ui
des villageois
de la
région
(elle
était donc
à
la
mode),
et
ceci
malgré
les
difficultés
d'accès au
site et
leur rude
labeur
:
vêtement,
parure,
alimentation,
jeux
de dés,
d'échecs et musique.
La fouille
du cimetière
à
son
tour,
a
livré
les
squelettes
d'une
population villageoise dont
l'espérance de vie est normale.
L'étude anthropologique
a mis
en
évidence
le
caractère
typiquement alpin
des mineurs alors que les textes parlent
importante
mai ri-d'oeuvre
mir.ière
d'origine germanique333
et
révèle
lme
forte
endogamie.
Cette
étude
cherche
les
i rlc i derlces
professionnelles sur le squelette:
saturnisme.
Les recherches
indiquenet enfin
que
les
techrlÎqlles
mi rlières
et
métallurgiques
connaissent
importarlte
mutation au
XVe siècle qui se traduit
par une organisation
di fférerlte
de
l'espace
souterrain
et
nouvelle
corlcept iorl
de
l' erlt repr i se
mi r.ière
qui
cesse
d'être
art i sarla 1e,
car
les
capitaux
investis deviennent
de plus en plus importants. 334
333.- Les mines
d'argent de
Jacques Coeur à
Pampailly qui
ont dO faire appel au savoir-faire et à
la technicité
de spécialistes allernar.ds.
Rerldu,
A. -T.
(1'386)
:
Pam-
pailly.
Lyon.
Les mines
de Jacques
Coeur.
Dossiers
Histoire et Archéologie.
p.
8'3.
334.- Sur cette question voir
Rerldu,
A.-T.
(1'383).
Op.
cit.
Rendu,
A.-T.
(1'386>.
Op.
cit.
Bari,
H.
(1982).
Op.
cit.
Grarldemarlche,
Y.
et J.
(1'383).
QQ.
cit.
Voir également
les chroniques des fouilles médiévales
concernant Sainte-Marie-aux-Mines,
Caitne-Croix-aux-
366
L'artisanat rural
et
les
sociétés artisanales,
bierl
que restés
longtemps peu
abordés,
commencent maintenant à
être de
mieux en
mieux connus grace à
l'archéologie.
Ceci
est évider.t
dans le
secteur des
arts du
feu
(céramique,
verre,
métal),
il
l'est
rlet t emer.t
mc. i rIs
darls
celui des métiers de la construction
(bois,
pierre,
platre,
chaux)
CIU
de
la
transformation
des
aliments
etc. )
les
recherches
erl
ce
domairle
quasi-
inexistantes.
Sans
doute,
la
décennie 90
sera
les
études SUt~
les métiers du batiment ce que la décennie 80 a
été
pCllW
la
céramologie
et
les
recherches
verrières,
minières et
métallurgiques.
Une culture technique médiévale
apparaît
peu
à
peu
(grace à
l'archéologie)
plus
variée,
plus riche
et
plus
importante
que
ne
1 ' i r.d i q uent
les
textes.
Des perspectives
intéressantes s'ouvrent déjà.
Mines dans le haut-Rhin.
Archéologie médiévale depuis
1 e
tome XII.
1982.
CONCLUSION
368
L'impression qui
se dégage
des recherches
archéolo-
giques médiévales
en milieu
rural
souligne
un
mouvement
réel,
un
essor qu'on peut
qualifi~r de spectaculaire,
teJ-
lement
les
résultats sont
apparents.
L'archéologie médié-
vale apparait
maintenant comme
une
recherche
en
pleine
croissance,
certes
difficile
par
la
polyvalence
des
méthodes utilisées
et
la complexité des problèmes abordés,
mais cependant
porteuse d'avenir.
De nouveaux
problèmes,
de
nouveaux objets,
de nouvelles approches apparaissent,
mal-
gré
le
poids
des
urgences
imposées
par
les
travaux
d'amènagement,
d'équipement
et de développement de plus eYI
nombreux et
menaçants qui
limitent
les recherches program-
mées.
Cette situation découle d'une longue évolution marquée
dès l'époque classique par un Mépris du moyen-~ge et de ses
vestiges.
Alors
que tout
ce qui
se rapporte à
la Grèce et
Rorne aYltiques
est
admiré,
les vestiges
médiévaux quaYlt à
eux,
sont
détruits avec
plaisir.
Le
rnoyen-~ge est
alors
synonyme de
gothique,
terme à
l'époque malsonnant,
péjora-
t i f et
injurieux.
Le corn bat
de certains
érudits comme
Nicolas Claude-
Fabri de
Pereisc,
n'a
pas suffi
à
réduire
les destruc-
tions.
D'ailleurs elles se multiplient,
surtout
pendant
les
Guerres de
Religions et
plus tard
la Révolution qui,
sous
le prétexte
de la
lutte
contre le despotisrne,
la tyrannie
et
l'oppression avait ordonné de détruire tous
les vestiges
du
féodalisrne
et
du
fanatisme:
ch~teaux
et
surtout
églises,
syrnb6le
de
l'entente entre le clergé et
la monar-
chie.
Certains
sont
vendus
comrne
biens
nationaux
et
369
d'autres transformés
en Temple
de
la
Raison
ou
de
la
Victoire,
telle Notre-Dame-de-Sémur-en-Auxois.
Secondé par
l'abbé Grégoire
et
le
peintre David,
A.
Lenoir obtient
de l'assemblée révolutionnaire,
la créatioy.
d'une commission
chargée de sauvegarder les vestiges ayant
une valeur historique et artistique.
Une volonté de préser-
ver et
de conserver les chefs d'oeuvres des arts est,
pour
la première
fois,
marquée
par les
pouvoirs
publics.
Le
Musée des Monuments Historiques est alors ouvert.
Sous l'Empire,
s'émouvant du nouveau vandalisme occa-
sionné par
la rénovation
urbanistique
<création de boule-
vards,
de
promenades,
etc)
et
attirés
par
les
ruines
"pittoresques",
"exotiques"
et
"dépaysaYltes"
des édifices
médiévaux,
poètes,
écrivains et
artistes y
puisent alors
leurs sujets.
Le Romantisme nait.
Les sociétés savantes se
multiplient.
Le moyen-~ge est réhabilité.
Et
l'Etat essaie,
par une série de mesures,
d'encadrer
la recherche archéolo-
gique et
la sauvegarde
du patrimoine
création du poste
d'Inspecteur
Général
des
Monuments
Historiques,
de
la
Commission des Monuments Historiques mais aussi élaboration
d'une législation
sur l'expropriation
des monuments
pour
cause d'intérêt
ou d'honneur national,
sur la conservation
de
ceux
ayant
un
intérêt
historique
et
artistique.
L'archéologie du moyen-~ge est alors seulement r~onumentale.
Cependant,
influencée
par la préhistoire qui,
ne dis-
posant que
rarement
de
monument
et
jamais
de
sources
écrites,
accorde
en conséquence
un
intérêt
spécifique au
sous-sol,
la
recherche médiévale
s'impose une
t~che nou-
velle.
Les
fouilles se
multiplient,
mais
ne semblent
pas
avoir pour
unique objectif
que de découvrir les substruc-
tions des
églises,
d'atteindre
les niveaux de l'antiquité
370
tardive et
du haut moyen-~ge, à
la quête des premières im-
plantations
religieuses.
Peu
à
peu
cepeYldaYlt,
elles
s'orientent vers les nécropoles barbares,
mérovingiennes et
carolingiennes afin
d'éclairer l'histoire
nationale.
Mais
là aussi,
la recherche
de l'objet
de
collection
semble
l'emporter sur
celle qui
désire faire
du sol
un document
historique aussi valable que
les monuments ou
les textes.
Cet objectif
n'est atteint
qu'après la Guerre,
gr~ce
aux Ylouvelles
préoccupations historiennes dont
le marxisme
et
l'Ecole
des Annales
ont
jeté les bases.
L'attention se
détourne du
politique et
de
l'événementiel
pour se fixer
sur les
facteurs d'évolution
et
les rythmes de l'économie
et des
sociétés.
Ces
questions orientent
les
recherches
médiévales vers l'histoire du peuplement et de l'occupation
du sol,
saisie
à
travers
le
phéYlomèYle
des
désert iOYls
rurales et
ses rapports
avec les
crises agraires
du bas
moyen-~ge. Phénomène
cependant difficile
à
appréhender
à
partir des seules sources écrites.
Aussi certains
historiens,
à
CaeYI,
Aix
et
Paris,
" a ll ay1t
jusqu'aux bouts de leurs spéculatioYls •.•
eYltrepreYI-
nent-ils de
rechercher sur
le tet'raiYI,
par la fouille,
la
so 1 ut i CIY, des
problèmes qu'ils
ne peuvent résoudre par les
archives". 1
Suivant
l'exemple des pays étrangers notamment
l'Allemagne,
la
Grande-Bretagne et
les pays de l'Est où
le
phénomène est
bien étudié,
les chercheurs français montrent
que la méthode archéologique renseigne davantage sur la vie
du village,
ses phases de développement
et de déclin plutôt
que sur sa mort
(causes de désertion,
ampleur).
1.- Chapelot,
J.
et
Démians d'Archimbaud,
G.
(19B3).
cit.
p.
299.
L'abondance des
données matérielles
obtenues par les
fouilles pionnières
de Rougiers,
Doué-la-Fontaine,
Dracy,
etc.
est
remarquable.
Outre les techniques de construction
et d'aménagement
de
l'espace
l'on peut aussi reconstituer
très concrètement
les modes
de vie,
les activités quoti-
diennes,
la
culture matérielle
(mobilier,
habillement
et
parure,
jeux et objets de pièté).
Prenant
appui
sur
ce
travail,
les
recherches
s'orientent ensuite
vers la
saisie du processus de forma-
tion des villages médièvaux,
leurs rapports avec les diffé-
rentes forces
en présence:
nécropoles,
églises
et
cha-
teaux.
Le
champ des investigations s'élargit.
Les fouilles
se multiplient.
Chargé de l'organisation de la recherche archéologique
et de
la définition
des objectifs,
le
ministère
de
la
Culture met sur pied
la Direction du Patrimoine et sa Sous-
Direction de
l'Archéologie qui
est chargée
de coordonner
l'action des divers partenaires.
Il s'agit
là d'un objectif
majeur d'autant
que l'insuffisance
des moyens
humains et
matériels a
longtemps tenu au cloisonnement des équipes et
des institutions.
Son Conseil
Supérieur de
la
Recherche
Archéologique examine
tout
projet
de fouille et s'efforce
de
favoriser
l'étude
de
secteurs
encore
mal
connus:
l'ouverture de nouveaux chantiers étant soumis à
la défini-
tion d'une
problèmatique répondant
aux orientations de la
programmation nationale.
En vérité,
la politique
de
recherche
archéologique
française repose
essentiellement sur le sauvetage,
en rai-
son du
développement des
travaux engendrés
par la crois-
sance économique.
Marquée par les interventions au coup par
coup cette
archéologie ne
permet souvent qu'une exploita-
372
tion h~tive.
Sans doute
est-elle à
l'origine du déséqui-
libre qui caractérise la recherche médiévale:
déséquilibre
thématique,
chronologique
et
géographique.
Certaines
régions comme
Rhône-Alpes,
Provence-Côtes-d'Azur ou basse-
Normandie
sont
mieux
fouillées
car
elles
disposent
d'équipes
de
professionnels
anciennement
constituées.
Certains thèmes,
comme l'artisanat
rural,
peut-ètre en rai-
son de
leurs difficultés
d'approche et
de leurs résultats
peu spectaculaires,
ont
longtemps peu
intéressé les archéo-
logues.
Enfin,
le haut
moyen-~ge, parce que ses traces sur
le sol
sont ténues
et difficilement
perceptibles et
parce
que les
sources écrites
sont délicates à
interpréter,
est
beaucoup moins bien connu que le bas moyen-~ge.
Une
série
de
textes
réglementaires
organise
la
recherche et
la sauvegarde archéologique en complétant
les
dispositions antérieures qui
se sont révélées
insuffisantes
au fil
des années.
La loi
du
27
septembre
1941,
bien
qu'entourant
les autorisations de fouilles et
leur contrôle
de précautions
particulières,
ne permet en réalité que des
mesures de
protectioY'1 a
posteriori.
Divers
textes
l'oY'lt
alors complétée:
le Code
de l'Urbanisme,
les lois sur la
protection de
la nature,
la
protection
des
collections
publiques contre
les actes de malveillance,
le décret
pré-
voyant des
études d'impact
systématiques à
l'occasion de
certains travaux.
La
loi
sur la décentralisation apporte de
grandes innovations en permettant aux collectivités locales
d'aménager
leur
cadre
de
vie,
de
gérer
leur
sol
et
d'assurer la
protection des milieux naturels,
des paysages
et
des
si tes
archéc.log iques.
CepeY'ldaY'lt,
la
recherche
archéologique demeure
dans les
compétences de
l'Etat qui
exerce un contrôle technique sur
les activités du personnel
scientifique des collectivités territoriales.
373
La prograMMation
nationale et
la Multiplication
des
fouilles ont
perMis l'élargisseMent
du chaMp de recherche
et
le développeMent
de nouvelles orientations.
Les recherches
entreprises dans
les
années
60
ont
généraleMent
perMis
de poser
les questions de base:
rup-
tures et
perManences,
genèse villageoise,
structuration de
l'espace rura 1.
Les travaux récents apportent
un éclairage nouveau sur
l'iMage et
l'environneMent du
b â t i :
du
substrat antique
souvent
plus
facile à
cerner,
à
l'apparition de la puis-
sance châtelaine,
elle-MêMe à
l'origine des grands boule-
verseMents intervenus
autour de
l'an Mil dans la réorgani-
sation des terroirs.
Nécropoles,
églises,
fortifications de
terre et
habitat rural
du haut
Moyen-âge deviennent
des
axes essentiels de la recherche actuelle.
Les études funéraires,
dépassant
la question des rites
et
des
signes
de
christianisation
des
caMpagnes,
s'intéressent à
l'hygiène,
à
la santé,
à
la vie éconOMique
et
sociale
des
populations
du
haut
Moyen-âge
(paléodéMographie,
paléopathologie,
anthropologie>
et
aux
liens des nécropoles avec leur environneMent
(église,
habi-
t at,
terroi r> .
L'archéologie religieuse
allie désorMais
les Méthodes
de fouille,
d'analyse MonuMentale et de recherches en labo-
ratoire.
Elle
s'oriente davantage vers
l'étude des Marques
de l'antiquité
tardive et du haut
Moyen-âge,
la MonuMenta-
lité
(notion
de groupe ecclésial>
et
l'impact des
lieux de
culte dans
la cristallisation
des habitats
bourg ecclé-
sial.
374
Les
plus grands
progrès de
l'archéologie médiévale
rurale de ces dernières années sont accomplis dans le cadre
de la
recherche sur les fortifications de terre:
enceintes
et mottes
castrales.
Identification,
recensement systéma-
tique et
fouilles
se
sont
multipliés
permettant
ainsi
d'appréhender les
prémisses du
mouvement de
colonisation
agraire et
les grands
bouleversements sociaux
et
écono-
miques
à
l'origine
de
l'encellulement,
de
l'ench~tel
lement
naissance
de la puissance ch~telaine, réorganisa-
tion des campagnes.
Ils montrent cependant,
qu'aux environs
de l'an
mil,
rien
n'indique un
regroupement des
popula-
tions,
encore moins une restructuration achevée du paysage.
C'est
plutôt
une
situation évolutive qui
prépare la genèse
du village.
Les recherches
entreprises sur
les
sites
d'habitat
comme Charavines-Colletière
ou La
Grande Paroisse le mon-
trent assez
clairement.
Instables,
mal
fixés,
légers,
pré-
caires et
mal défendus,
malgré leur relative richesse,
la
plupart de
ces habitats
sont désertés au bout de quelques
décennies d'occupation,
même si
leurs terroirs
demeurent
encore utilisés.
L'archéologie du
haut moyen-~ge
a mis en lumière une
grande continuité
entre l'antiquité et
la période mérovin-
gienne et
a renouvelé
la question
de la christianisation
des campagnes
et de la naissance du village.
Cependant sur
la villa
et
la
curtis carolingiennes,
sur la
transition
entre ce
type d'habitat
et celui des environs de l'an mil
autant que
sur la
relation de l'homme avec son environne-
ment,
des progrès restent encore à
faire.
La période Xlle-XVe siècle est nettement mieux connue.
Déjà dans
les années 60,
les recherches sur les désertions
375
villageoises avaient
souligné l'importance des forteresses
du deuxième
Age féodal
et du
cadre paroissial déjà fixé,
dans la
naissance du
véritable village médiéval.
Celui-ci
est groupé
et fortifié
autour du
chAteau et de l'église.
Son abandon,
particulièrement net
lorsqu'il s'agit de sites
perchés,
résulte vraisemblablement de la réorganisation des
terroirs à
la fin
du moyen-Age
ou au
début de
l'époque
moderne,
de
la dépopulation,
des troubles
sociaux et des
crises agraires des XIVe-XVe siècles.
Cherchar,t à
irltégrer "l'image
du bAti" darls lme his-
toire globale
du cadre
de vie,
les études archéologiques
actuelles
prennent
en
considération
tous
les
rapports
qu'entretiennent entre
eux
les différents éléments du pay-
sage rural
habitats,
fortifications,
édifices religieux,
terroirs cultivés
ou incultes,
faits
politiques,
écono-
miques et
sociaux.
Toutes
les
sources
disponibles
sont
alors interrogées.
L'histoire du chAteau s'étend aux formes
primitives et
intercalaires,
à
la résidence aristocratique
et au bourg castraI,
celle de l'église à
la notion de monu-
mentalité:
groupe prioral,
bourg ecclésial,
etc.
Enfin,
restée longtemps peu abordée,
l'étude des tech-
niques et
moyens de production connait
un regain d'intérêt
sans
doute
lié
à
la
volonté
de
rééquilibrage
de
la
recherche entamée
il y
a
quelques
années par le C.S.R.A.
Dépassant
largement
les analyses
ponctuelles de
matériel
exhumé des fouilles
(typologie périodisée et
technologie de
fabrication>
elle
s'étend à
l'organisation du
travail et
aux sociétés
artisanales,
c'est-à-dire de la recherche des
matières premières dans les carrières et
les mines aux
pro-
duits finis
et à
leur commercialisation,
aux
investisse-
ments,
aux
outils de production et aux hommes qui ont vécu
de ces
activités.
Et
ceci
sur la longue durée.
C'est vers
376
la saisie
globale de
l'artisanat rural
que s'orientent
les
recherches
archéologiques
actuelles.
Aussi,
conjuguent-
elles
les
données
des
textes,
de
l'iconographie,
l'ethnographie,
les
fouilles,
les prospections et
les ana~
lyses de laboratoire.
Les acquis
s'organisent de
façon sérielle et complé-
mentaire.
L'élargissement des
données aux
champs
et
à
l'espace naturel
donne aux
recherches actuelles la dimen-
sion d'une véritable archéologie rurale.
Et quelque soit
le
domaine abordé,
qu'il s'agisse de l'habitat comme des ter-
roirs,
les
progrès sont
énormes.
Il s'agit de les renfor-
cer.
Cependant
bien
des faiblesses
demeurent.
Et
l'effort
des prochaines
années devra
d'abord tendre à
réduire cer-
taines disparités
entre les
thèmes et entre les périodes.
Aussi devra-t-il
porter sur les modalités de la christiani-
sation des campagnes,
sur l'origine des paroisses en milieu
rural et
sur la
période carolingienne encore relativement
absente de la recherche archéologique.
ANNEXES
ANN&'{E 1
SARCOPHAGE D'ENNODIUS FtLIX.·
373
AID'ffiXE 1
~i,.M- STIMMATEPRECIPVVM TRABEATIS FASCIBVS ORTVM
INNODIVM LETI hiC SOPOR ALTVS hABET
ont été rompues,
endommagées,
gâtées' dans
le
QVI POST PATRICIA PRECLARVS CINCOLA RECTVR
désordre des guerres civiles, mais il y reste encore des
• SVBIECIT XPI COLLA SABACTA 10CO
fragments de ligure et d~ bas-reliefs, entre autres
POST PONES VURA MVNDI PROTENDERE POI~PAS
quelques génies s'embrassant, tenant à la main des
ET POTlVS DOMENO SOLVERE VOTA MALENS
flamlleaux alIumés, dont l'exécution est trés bonne.
SIC CEMENO FELIX PERFVNCTVS MVNERE CAVDET
De même, les uordures, toute l'architecture du lit,
ECREClVS MVNDO PLACET VS ET DOMENO
les ornements qui ont fait l'admiration de nos peintres
hOC TOMOLO CVIVS TANTVM NAM MEMBRA QVIESCVNT
et de nos sculpteurs. J'attends un peintre pour dessi-
LETATVR PATRIA MENS PARAOISE TVA
ner le tout alln. de vous envoyer une. esquisse.. En
attendant, n'ayant pas d'autre sujet d'entretieiï. Je
Voici le texte purgé des idiotismes:
+
n'al pas voulu difIérer de vous donner ce premler avis,
Slemmale prœcipuum, lrabealis fascibus orlum
vous priant de me dire ce que vous pensez de l'Ins-
Ennodium Icli Ilic sapor altus llabel;
cription.• (Trad. de l'ab lié Challlan.)
Qui posl palricia prœclarus cingula rerlor,
Subjecil Chrisli colla subacla jugo;
Poslponens ultra mundi prolendere pompas,
El polius Domino soloere vola malens.
Sic gemino Felix perfunetus munere gaudel,
Egregius mundo, placUus el Domino.
Hoc lumulo cujus lanlum nam membra quiescunl;
Lœlalur palria mens, paradise, lua.
Après avoir copié cette Inscription. 'Peiresc écrivit
ce qui suit: « Escrit sur une l'cccII m. leclistcrnium
de marure pari en (t'où a esté ..aiée la fignre qui estoit
couchée au-dessns. Il s'y voit encore la forme du
Cabrol, F. et Leclercq, H. (1924) Dictionnaire
Iiet avec la culcitra toute raiée de certaines ullndes.
d'archéologie chretienne et de liturgie,
11 y a quelques vestiges du pulvinar ct quelques uouts
du ,"cstement de la ligure, qui li esté rasée. Le Iict et
tome VI, 1ere partie, pp. 675-683.
soubstenu sur un ,"ase de marure figuré tout il l'entour
d'un ouvraige très cxcellent. Au devant il y a des'
ligures couchées et autres vestigl's qui marquait une
lIelle fable. Aux quatre coings, y a des nymphes qui
souustiennent la corniche. Au derrière et aux costez.,
lout estoit remply de petits genies dormans, p!curans,
s'embrassant, etc.•
Peiresc a figuré
la face -postérieure du sarcophage. Au centre, deux
:!Tuupes de génies s· entrelaçant et portant des torches;
allX angles, des cariatides (l:;,g~)
Son acquisition faite, Peiresc écrivit à Jérôme
Aléandre cette kttre conservée à Aix, hiuliothèque
~féjanes. nb. 1032, fol. -tG; ct à Carpe'ntras, ms. de la
uihl. n. 581, fol. 165.
• J'ai acheté ces jours passés UII Icctisterne antique
en marbre qui serait une belle chose s'il était bien
conservé. Les fragments en sont encore assez beaux
ct nollles, on reconnaît la forme entière du lit, de toutes
parts, devant, derrière ct des côtés, avec la culcUra,
la slragulala et les pulvinari, le tout de juste mesure à
pouvoir y placer dessus une figure humaine étendue
et de grandeur naturelle. lIIais la figure a été depuis
très longtemps mise en morceaux et efTacée, peut-être
lors de la primitive l~glise lorsqu'on auattit les idoles.
A la place où était couchée une figure humaine, il y a
encore
quelques Iletits vestiges de draperies ou
d'hailits qu'elle ponvait porter. Tout le reste ayant
été efT.:c(·, rongé, aplani, on y a gravé dessus une
description dont je joins ici la copie. Le style et la
forme des caractères indiquent qu'elle doit /ltre du
siècle de la décadence de l'Empire ct appartient à
un Ennodius qui pourrait être parent ou consanguin
d'Ennodius, évêque de Pavie. On sait que celui-ci se
disait Gaulois et de cette province, ex loco Ilumili.
« Cette épita'phe a été prise dans un endroit ruiné,
nonuné Gayole, assez éloigné des villes ct des lIourgs
principaux, où s'est conservé un saccl/um ressemblant
à celui que je vis autrefois aux environs ùe Ravenne.
Le saccllum italien contenait la sépulture de Galla
Placidia (voir GALLA), qui le remplissait presque tout
entier. Il en est de mème de la petite chapelle d'où
a été tiré le lectisterne qui touchait aux murs, des
côtés, des pieds, de la tète: cc qui a été avantageux.
De la sorte, en ellet, ont été conservés la sculpture et
les lias-reliefs assez ueaux, nssez curieux "qui y sont
représentés. La partie de deva"nt ct celle de derrière
380
ANNEXE 2
~ABBAYE DE CLUNY.
Te reud sourd à leur voix: tu le Ihes, tu pars•.
~alut, beaux monuments sur notre sol épars,
Merveilles de la foi dont la France est semée,
Et que d'un œil distrait effieura Mérimée 1
AW3nt du moyen-lige aux pieuses reliques,
o bonheur 1 ct comment le peindre avec des mots,
\\'a, frère, interroger nos vieilles basiliques;
Quand, dans ton odyssée à travers nos hameaux,
('cins-nous la cathédrale avec tous ses atours,
Tu vois soudain jaillir, des cimes du feuillage,
Sa gargouille béante, hurlant au bord des tours;
Quelque église ombrageant les chaumes d'un village,
Sun portail où, sculptant une bible de pierre,
Joyau d'archéologue au type méconnu,
"'artiste créateur éblouit ta paupière;
.
Tombé là de l'écrin d'un Erwin inconnu! _
Sa forët de piliers qui, groupés en faisceaux,
Alors l'enthousiasme, à ton cœur qu'il domine,
S'élancent à la voûte et croisent leurs arceaux;
l'arle : ton œil rayonne et ton front s'illumine;
Ses sveltes clochetons, pyramides fleuries;
Et, parcourant la nef de l'abside au portail,
-
Ses trèfles découpant les hautes galeries;
Tu bats des mains, ravi devant chaque détail,
Son jubé suspendant, colOme un léger réseau,
Comme ces vétérans exilés de la France,
Sa dentelle de marbre évi!lée au ciseau;
De leur marche au désert oubliant la souffrance,
Ses rinceaux gracieux égayant la corniche;
.
Saluaient par leurs cris et la voix du canon
Ses saints agenouillés dans l'ombre d'une niche;
l.es colosses Thébains du palais de Memnon.
L'""ive à ses vitraux qu'enOamme le soleil,
.,
,
"1
Sur ces trésors sacrés !Je notre architecture~
Filtrant un demi-jour teint d'un reOet l'erme. ;
Oh ! qui peut mieux que toi fouiller chaque sculpture
l'\\l'S chapiteaux ornés de feuillages mystiques,
Atoll rrgard de lynx rien n'échappe, et souvent
OÏl t(rim;u'l'nt I)arflli~ des monstrrs fantastiquf's;
.
~,
Il signale au prélat, comme au monde savant,
Sa rosace étoilée où raYQp~en~ ~es CIeux; ,
J.'i~noble badigeon épaissi sur la fresque,
Les stalles dans le chœur:;,omb~e et silencieux;
I)'un sacristain stupide exploit chevaleresque,
Et l'orgue, ouvrant l'esNe;e à ses noles esclaves,
Et tll sais l'exhumer, vierge tle ce linceuil,
Volcan hannonieux qui 4,échaJne ses laves,
:
CUlOmc le Christ sauva Lazare du cercueil.
L'orgue, à travers la nef~y.x vastes profondeurs,
De la mnse c!m'tienne 6 mission sublime!
Sur les pompes du CUltë:~panchantsessplendeurs. _
Hier, Ctlnllne un enlisé revenu de Solime,
Au Iiel,l du fronton grœ,'Çtde son froid portique, -
l'rolOenalltl'auditoire autour de lui groupé,
l'eins-nous le bysantin;'eroman, le gothique•.
nes remparts d'Antioche au vieux port de Joppé,
Va, barde enthousiaste "ifervent entretien"
Tu me nommais Fourvière où montent les neuvaines,
Pëlerin des beaux-ar4A~ns l'Occident chrétien,
Saint-Vital dont l'église énorgueillit Ravennes,
Sur le seuil des parvis d~posanttes sandales,_
Saint-l.az,ue d'Autun -et Saint-Martin de Tours
Lire à genou!; des nomÙfTacés sur les dalles,
Dont un ange en trois nuits, dit-iln, sculpta les tours ;,
Jliérogl yphes obscurs .C:~faclères brisés,
Urou, symbole immortel du deuil de Marguerite,
.
De l'ignorant qui pasSe ~:~bliés, méprisés;
Où sa douleur partout sur la pierre est écrite;
Va contempler debout;'penseur mélancolique,
El la nl'f où Dijnn contemple au fond du chœur
Tant de chefs-d'œuvre ~Ios au souffie catbolique :
J.' "\\rl·han;.(l~ sur Salan planant d'nn piell \\'ainqlll'nr;
Les preux dans leur arrr~ure éprouvée aux combats,
,
Qui, joignant les deuxq.3Îns, semblent prier tout bas;
Et tu me déroulais, dans ta langue-choisie,
La chàS~e étincelant auiiféclat des cierges
Tes jours entrelacés d'art et de poésie; _
Et qu'embaument les os,,~e qûelques.saintes vierges;
Et je suivais encor ton vol dans l'infini,
Les naïfs bas-reliefs peignant à l'œil rêveur
Quand déjà tu heurtais aux portes de Cluny.
L'histoire des llébreuxou du divin Sauveur;
Dans un pli du vallon où la Grosne serpente,
Et ces mille taldeaux que !a poussière voile,
Où les cOteaux boisés adoucissent leur pente,
Pages que le génie écriv~h sur la toile,
Une antique abbaye, au cloitre dévasté,
Quand la foi lui prètail09n céleste Uambeau,
Frappe du voyageur le regard attristé.
Pour remonter à Dieu Comme aux sources du beau.
Jadis, de Saint Denolt suivant la règle austère,
~~~.
Les moines qui peuplaient l'opulent monastère,
,
Jetant aux bruits du monde un éternel adieu,
A peine de retour des fêtes de l'A Isace ,
Sous le cilice en deuil vouaient leurs jours à Dieu,
Qu'à ton bâton poudreuX rattachant ta besace,
l'roclalllaientie travail coOlme un devoir du culte,
Rapsode voyageur, ton poème à la main,
Défrichaient quelques pans du territoire inculte
De nos calmes cités tu reprends le ohemin.
Et, sur un sol coupe de steriles buissons,
Adieu la jeune epousé,-'ânge qui prie et veille
Sous le tranchant du soc semaient l'or des moissons.
Au foyer où ton cœur lieri'ChaulTait la veille 1
!liell n'aurait dll troubler au fond de ces retraites
Adieu ces blonds enfants jouant sur tes genoux,
La douce obscurité de ces anachorètes,
Dont la voix balbutie: .i Oh 1 reste auprès nous! "
Et le gra ve concert des chants benédictins
l'tIais cet amllur de l'art'qui dévore la vie, _
Du choc des faclions couvrait les bruits lointains.
Suif toujours renaissante et jamai~ assuuvir,
Mais souvent le démon de la guerre civile,
ANNEXE 2
Lâchant des Huguenots la soldalesque vile,
L'érudit Odilon aux éloquents sermons,
Des moines éperdus chassa le saint troupeau;
Disputant chaque jour une proie aux démons;
Aux murs de l'abbaye arbora son drapeau,
Pierre le Vénérable, ~me patriarcale,
Et, franchissant le seuil des portes aballues,
Dravant de Saint Bernard la fougue monacale;
Sous un plomb sacrilége ébrëcha les statues;
Pontius , possédé d'hérétiques fureurs,
Pilla les vases d'or, les splendides babils,
Dans un cachot de Rome expiant ses erreurs;
Dans les colTrets d'ivoire incrustés de rubis;
Les La Rochefoucauld, de Conti, Renaud d'Este,
Lacéra ces écrit., que, dans la solitude,
Échangeant leur blason contre Je froc modeste,
Abeilard feuilletait à sa lampe d'étude;
Des temps religieux resplendissants flambeaux,
FA, Oairant en espoir des trésors inconnus,
Et dont ton œil ,hélas! cherehe en vain les tombeaux.,
Jusqu'au fond des tombeaux plongea ses deux bras nus.
Mais, lorsqu'autour de lui tout croulait ell ruines,
Le
C'est alors que j'entends ta philippique ardente
chêne de Saint Hugues aux profondes racines,
Éclater sur Cluny, comme le cri du Dante,
Après ces temps d'épreuve, après ces mauvais jours,
Lorsque son bras de fer au cachot d'Ugolin
Au soleil de la foi refleurissait toujours.
Tralnait Pise allachée à son vers Gibelin:
'\\h! rien n'est éternel! ta hache populaire
Il Malheur, malheur â toi 1 sois à jamais flétrie,
S'aballil sur le trollc fil' l'arbre skulairl'
Qui jusque dans l'Asie étendait ses rameaux.
Il Du Corrège français trop indigne patrie!
» A toi, qui u'as point su défendre et Conserver
Un jour, à son réveil, l'habitant des bameaux,
" Ce temple où Saint Louis vint prier et rêver;
Au lieu des sons pieux annonçant la prière,
" Toi qui, mêlant l'outrage avec l'ignominie,
Entendit du tocsin la cloche incendiaire,
Et vit, glacé d'eITroi, comme un sinistre éclair,
Il Résumas, par un jeu de sanglante ironie,
La pique montagnarde étinceler dans l'air.
.
Il L'esprit d'un siècle impie et d'un peuple moqueur.
Le" clochers murmuraient comme un glas d'agonie:
Il 0 honte 1 en ce lieu méme où se dressait le ehœur,
" Où fumait l'encensoir, où des voix fraternelles
Des révolutions le farouche génie,
Hyène aux poils sanglants, à l'œil fauve, accour.ut :
)) Frappaient de saints accents ces voQtes solennelles,
J'/Iuvoirs, grandeurs, trésors, tombeaux, tout dIsparut.
Il Que visitaient les rois, que Grégoire bénit,
Il
Un palefrenier jure, un étalon hennit.
Il Aussi Dieu parmi vous a laissé sa vengeance ,
Dans ces murs dépouillés rien ne nous les rappelle,
" Démulisseurs sans nom et sans intelligence,
Qu'un clocher octogone et l'étroite chapelle
Il
Elle est là, toujuurs là, ll1enaç:lOte et debuut,
Où, quand l'aube dorait l'autel matutinal,
" COlllllle un spectre irrité: je lis, je lis partout,
Jcan de Dourbon courbait son front de cardinal;
Il Sur ces cintres rompus, sur ces restes d'ogives,
Et je pleure avec toi sur ses débris.... Que di:l-je '?
Il Sur ces blocs arrachés à la lour des archives,
De la science humaine ~ merveilleux prodige!
·Il Ces muts que sur vos fronts, comme un sceau flétrissant,
Tun ;Irt, baguelle d'or aux mains d'un nécroman,
Il
Un jour laissa tomber le Grand Homme en passant,
1
Ressuscite â mes yeux. le .colosse roman,
.
" Et que l'àme Iles morts endormis sous ces dalles
'1
Fixe de ses contours les lignes indécises,
)) Murmurc l'nrtlrl' : « Allez, vous êtes des vandales I... ~ Il
Helève chaque pierre, assises par assises,
Restaure ses vitraux et ses autels détruits;
Il Sur les malheurs du siécle en vain vous vous fondez :
Et puis, sous ses arceaux par tes soins reconstruits,
Il
Lâche et banale excuse 1 Oh 1 dites, répondez,
Ta muse qui se plall à fouler les décombres,
" Quels sublimes eflorts, quel large sacrifice,
Connne la Pythonisse, évoque aussi les ombres
Il Avez-vous, pour sauver le pieux édifice,
De ces soldats du Christ, de ces pâles abbés,
Il Tenlé dans les transports d'un élan courageux,
Dlallchis dans la prière et par l'àge courbés.
)1
Quand, se ruant sur lui comme un Oot orageux,
Je les vnis, couronnés d'une auréole saillte,
1)
Sous leur levier brutal, les fils de Robespierre
I)'ull pas majestueux traverser celle enceinte,
Il
Déracinaient sa nef, rivale de Sainl-l'ierre ,
,hec la mitre au front cl la crosse â la main,
1)
Dispersaient les trésors de son c1o11re orphelin,
Dans l'auguste appareil du vieux culte romain.
Il Scs manuscrits qu'un moine illuslra sur vélin,
C'est Saint Odon léguant sa piété profunde,
)1
Ses parchcmins pouùreux, chroniques de l'hisloire,
l'our ciment éternel, aux murs que sa main fontll';
1)
Des faits cunlemporains immense réperloire ,
Aymard, par ses vertus et son vaste savoir,
Il
Ses bulles d'or aux sceaux des ponlifes romains.
J)u trime abhatial illustrant le pouvoir;
)1
Ses diplômes signl!s par de royales mains,
Saillt lIugucs qui, nourri dans la vic ascétique,
Il El, livrant à la llamme où souffiait leur colère
lIi'fnrlllait .!L·s clluvl'nls le cofl!' monasti(IUI';
1)
Missels enluminés, chartes du cartulaire,
)1
Aulour de ce bücher, pflpulace sans rrein.
ANNEXE.2 1
Il Il url aient la Carmagnole à l'ignoble refrain T
Il Avez-vous, à défaut de fusils et d'épées,
li Avez-vous, de vos mains par la rage crispées,
Il
Dépavé chaque rue, et, du haut de ces tours,
JI Sur ce cadavre saint écrasé ces vautours,
Il Quand un prêtre apostat, roi de ces saturnales,
» llépeçaitl'Abbaye avec ses mains vénales,
)l
Quand un vil jacobin, ivre du sang qu'il but,
Il Souillait ses bénitiers du plus impur tribut T
li Mais, non: froids spectateurs de ces hideuses scènes,
Il Vous avez applaudi ces charlatans obscènes,
Il Et peut-étre, qui saitT••••• au pied de leur tréteau,
Il Pour celle œuvre infernale, apporté le marteau. li
Ilourquoi, frère, exhaler ces paroles austères?
Le cœur est un ablme et l'àme a ses mystères.
Avant de nous dresser en juge souverain,
De pescr le passé dans des plateaux d'airain,
Au fond de ce volcan dont .,ous foulons la cendre,
Enfants n(;s snr fi!'! neurs, il fant fl'abord desccndr!',
Sur ce drame fiévreux que nous osons juger,
1
Replier sa pensée et puis s'interroger.
Qui de OOUS, dans ces jour, d'un aveugle délire,
Qui font frissonner l'âme et que l'œil n'ose lire,
N'eût, de cet air fatal aspirant le poison,
Senti fléchir, hélas! sa débile raison?
Oui, qui de nous alors, en butte à la tempête,
N'eût comprimé sa lèvre et n'eût courbé la tête,
Pâlissant pour sa vie, échevelé d'horreur,
Devant ce dieu Moloch qu'on nommait la Terreurl!1
Moi, loin de te lancer UII injuste anathème,
Cluny, sœur de Mâcon, je t'absous, car je t'aime;
Et mon vers indulgent couvre de son pardon
La ville où Dieu plaça le berceau de Prudhon ,
Qui, depuis cinquante ans, pleurant sur SOli veuvage,
A maudit les fureurs d'une horde sauvage,
Et sur ces vieux clochers que son alDour défend,
Veille comme une mère auprès de son enfant.
Source: Bouchard, i·1.(1851) Liabbaye de Cluny, Compte-rendu (jas tl!avaux
(1841-1t)50) de la Socièté Académigue de lv1âcon, pp318-3._5.
384
ANNEXE 3
1\\1. le Président lit uti mémoire de 1\\1. Rostan, de St.-
l'idée tout entière du ~hristianisme. C'est d'un· côté la' cbute
Maximin. sur la douzième question qui est ainsi conçue:
de l'homme et de l'autre sa rédemption.
E:a'ste-t-it, dans. quelque église de la circ07ISCf·iption. des
Ces sculptures sont du XVI". siècle, probablement de
. objets dignes crêtre signalés. tels qu'autels anciens, cuves
l'époque où l'église a été refaite et restaurée. \\ .
.
..
baptismales, pierres IUmulaircs, reliquaires, boiseries
1
Dans le premier médaillon, celui de la letttation, Adam
) et Eve. placés ~ côté de l'arbre de la science du bien et do
sculptées, etc..... '1
1 mal, ont
été détruits, on en aperçoit . 'peine les traces:
MÉMOIRE DE III. ROSTAN.
mais l'arbre est bien conservé, c'est un pommier, autOur
duquel s'enroule un serpent qui a· le buste et la tête d'une
Il Yaurait un intéressant tranil à faire, ce serait l'inven-
jeune et belle femme, ayant à la main le fruit de perdition.
taire des objets anciens qui existent encore dans les églises de
Dans le tableau superposé au précédent est figurée l'expul-
chaque province et qui sont dignes d'être signalés.
sion de nos premiers parents du paradis terrestre, par un
Ce travail, la douzième question du programme nous le
Ange, armé d~un glaive.
demande pour la circonscription i mais ce n'est pas une aride
. Du côté opposé, l'Enfant-Jésus est couché tout nu dans
nomenclature qu'il faudrait rédiger, c'est la description des
nn berceau semblable à une (Orbeille, entre la Sainte Vierge
objets existants, tel~ que autels anciens, cuves baptismales,
Ilt saint Joseph agenouillés. Derrière eux, on aperçoit des
pierres tumulaires, l'eliquaires, boiseries sculptées, vêtements
vestiges du bœuf et de l'âne, Des bergers viennent adorer
sacerdotaux et ornements ecclésiastiques quelconques: c'est
Jésus et lui apportent des présents. tandis que des anges
l'étude de leur style, de leur caractère, de leur expression i
dans le ciel tieunent une banderole, sur laquelle étaient pro-
c'est en un mot leur appréciation, au point de vue de l'art et
bablement écrits ces mots : Gloria in e:ccelsis Deo.
de l'esthétique. Quoique la Révolution de 93 ait singulièrement
Enfin au tableau supérieur, c'est Jésus crucifié entre les
diminué le nombre de ces objets ct que le mauvais goût de
deux larrons. Les âmes du bon et du mauvàis larron étaient
notre temps en ait aussi fait dispar~itre plus d'un. néanmoins,
figurées chacune par un petit être nu et sans sexe; celle
les recherches pourraient êtt'e 'encore considérables sur ce
du bon larron, qu'enlevait un ange, est aujourd'bui détruite,
point. Déjà plusieurs d'entre eux, 4pns,nos contrées, ont été
ceUe du mauvais larron seule suhsiste, elle est at'rachée par
décrits et publiés. Je n'ai point la prétention d'entreprendre
un démon. Au pied de la croix se trouvent aussi des person-
un travail général sur ce sujet, qui, je crois, ne pourrait
nages 11 pied ou à cheval, revêtus de tuniques ct coiffés à la
être mené à bonne fin que par une Société savante; je veus::,
juive..
seulement faire connaître aujourd'hui les boiseries sculptées
Unè observation à faire sur les caractères iconographiques
du chœur de l'église de Battols (Var).
de cés sculptures, c'est que ni saint Joseph, ni la Sainte
, L'église de Barzols, ancienne collégiale, autrefois desservie
Vierge, ni les anges, ni Jésus-Christ ne sont nimbés; les
par des cbanoines séculiers, porte en elle les caractères de
traditions archéologiques du moyen-âgl' semblent s'effacer 11
deuxépoquesdilTérentes, du XIe. ou XIIe, siècle et du XVIe.;
cette époque ct faire place à d'autres innucnces.
le fond de l'église, la tour du clocher, les murs extérieurs
Mais cc qu'il y a surtout de remarquablc dans ce chœur,
sont romans, l'int~rjeur et les toitures sont de la dernière
ce sont les stalles ct leurs miséricord~s. Les stalles au nombre
période du gothique.
dû cinquante sont ainsi réparties: vingt-huit supérieures dont
Les curieuses boiseries du chœur de cette église autrefois
neuf à droite, neuf 11 gauche ct dix au fond, et ,'ingt-deux
placées dans la nef. précédaient le grand-autel; elles se
inférieures, dont huit de chaque côté ct six au fond; ces
trouvent maintenant derrière cet autel, dans le fond de "église,
stalles ne sont pas vastes mais elles sont intéressantes par leur
et dans leur déplacement l'ordre des stalles a dû néces-
orneITlen tation.
sairement être changé. Beaucoup d'entr'elles ont aussi subi
Leurs accoudoirs sont supportés par des figures grima-
de fâcheuses mutilations. 4 cbancel a été complètement refait
çantes ct ,·ariées, au-dessous desquelles sc trouvent aussi
à neuf; on l'a décoré d'arciltures cintrées, supportées par des
d'autres figures fantastiques. mais moins en rclicf.
pilastres grecs. J'ignore quelle était l'ancienne ornementation
Les miséricordes qui subsistent encore sont très-curieuses.
de cc cbancel. Il n'y a que les deux panneaux qui surmontaient
Sur lcs cinquante stalles, il n'y a plus que vingt-une
les siéges des deux principaux dignitaires du chapitre, le
miséricorùes anciennes. cinq en bas, seize en haut. Tout le
prévôt el le capiscol, qui aient subsisté; ces siéges d'honneur
reste est détruit ou refait à neuf; ct comme celles qui ont été
portaient chacun deux médaillons superposés qu'oll a encastrés
conservées ne sc suivent pas, il est difficile de sal'oir si une
aujourd'hui pour les conserver aux deux angles opposés de ce
idée <l'ensemble a présidé 11 leur exécution; si elles concou-
chœur: ceux de gauche figurent la tentation d'Adam et d'Évc
raicnt toutes à l'elpression d'un sens quelconque et d'une
ct leur expulsion du paradis terrestre; ceux de droite repré-
pensée commune, ou bien si cc sont des sujets isolés ct dictés
sentent la naissance du Sauveur et son crucifiement. Ces
à l'artiste par le caprice de son imagination,
médaillons, par conséquent, au nombre de quatre, étaient-
Au rang inférieur, on remarque , à gauchc du specta-
ils les seuls à orner ce chancel ou faisaient-ils partie d'une
teur:
série et d'un ensemble de sujets, actuellement détruits? C'est
Uu satyre (lui supporte la miséricorde: c'est le corps cl'un 1
ce que j'ignore, mais toujours est -il qu'ils résumelll en eux
1
homme aveC des pieds ct ùes oreilles de bouc; un ~ein de
femme entre deux enroulements surmontés d'une figure gri-
maçante.
385
ANNEXE 3
Dans le fond : une tête de face, brisée dans le bas, ayant !
M. Bosc déclare qu'il pourra.. en donner le catalogue.
pour chevelure des ornements en forme de moulures.
i
1'1. de Garidel dit <lue l'Académie d'Aix s'est, 11 diverses
A droite : une tête humaine de face avec de grandes
reprises, occupée de la statistique deS églises. Il y a quelques
oreilles de satyre; une tête humaine surmontée de grandes
années, un mémoire Sur l'art chrétien en PrOfJence fut mis
cornes, semblables à celles d'uu bélier.
au concours; ce fut M. l'abbé Maurin qui rempol'ta le priL
Au rallg supérieur on trouve, à gauche : un animal rcs-
Il y a deux ans, l'Académie a alloué une somme au curé de
semblant 11 un loup; un autre animal, semblable au précé-
St-1\\litre pour la conservation de son église, qui est assez
<1ent, qui en saisit un plus petit, il le tient par la griITe ct
remarquable. Tout cela prouve que l'Académie s'est occupée
semble prêt à le dél'orer; une sorte de petit magot accroupi,
de la statistique monumentale.
il est tout nu et toume le dos; un personnage IIU, aussi
M. de Caumont im"ite l'Académie à persévérer dans cette
accroupi, ayant de longues oreilles de satyre et une énorme
voie. Il faudrait créer un prix de statistique pour un canton
queue qu'il tient entre ses mains.
d'abord, et ainsi de suite, ct non pour tout un département,
. Au fond: une grande tête. vue de face. a"ec UII bonnet
parce que, quand on a à s'occuper des monuments de tout
d'âne; un personnage coilTé d'un bonnet ct jouant de la
un département, on ne se met en peine que de ce qu'il y
cornemuse; un oiseau nocturue au bec excessivement crochu;
a de plus remarquable et on laisse le reste de côté. -
Ce qui
UDe grande figUl'e grimaçante, vue de face, a"ec contes et
hâterait beaucoup la progrcssion des études dans cc sens,
longues oreilles; deux hommes uus, assis sur un siége et
cc serait la création de cours d'archl'Ologie dans (cs séminaires.
adossés l'un contre l'autre, ils soutiennent la misrl'icorde Cil
l'al' là, 100"Sque les jeunes prêtres seraient envoyés dans les
forme de caryatide: deux serpents ailés qui s'elliacent; une
cures de campagne, ils pourraient se livrer utilement aux
tète de chérubin à quatre ailes, sans nimbe,
recherches archéologiques cl '"ciller à la conservation des
A droite: un blason chevronné, c'est peut-être celui des
églises qui IClIr sont confiées, et qui quelquefois sont, au
donateurs de ces boiseries ou d'un bienfaiteur du chapitre;
point de vue de l'art, des monuments remarqu~bles, Dans
un cygne; une tête de face avec de grandes cornes; un lion
la Sarthe, les choses sc passent ainsi depuis long-temps, A
ailé; un illdividu en chemise et à bonnet d'âne, pilant dans
Nimes, on fait aussi au séminaire un cours d'archéologie.
un mortier.
1\\J. le Président ajoute qu'il en est de même dans le dépar-
. Ces figures, pour la plupal·t, très-expl'cssÏ\\'es ct d'un
tement de Vaucluse.
type caractéristique, ne renferment-elles pas ulle signification
1\\1, de Caumont dit qu'il serait à désirer que partout il en
quelconque? Mais faut-il y voir une satire ou un enseigne-
fût ainsi.
ment? Est-cc une sorte de sermon symbolique à l'usage des
J'eligieux du chapitre de Bal'lOls?
Elles olIreut toutefois un intéressant spécimen d'icono-
L'un des Sccn:laires.
graphie du X VI". siècle, et il est difficile de ne point sentir
H, TALON,
dans cette œuvre l'infiuence de la renaissance païenne et de la
réfornle!
M. de Caumont désirerait savoil' si l'on a COlllmcncé il s'oc-
cuper, dans la circonscriptioll, de la statistique monumentale,
1\\1, le Président di.t qu'oll s'en occupe activement 1\\ Mar-
scille, où une Société de statistique est organisée. Il Cil est
de même dans le département de Vaucluse. ,\\ Auriol,
lU. Bosc posst.'de une collection considérable,
Source: Sé~n?e de la S.F.A. du 2 septembre 1855 tenue à Aix-en-provenc
so~s la pres2dence du docteur Roux de Marseille, 1nsnec teur division-
na2re d~ la S.:.A. Co~erès archéologique de ?rance. ::(11e session
2e part2e, t'ans, 1850, pp.305-390.
385
qui rOIlS possédaient
ANNEXE"~4
des châteaux, des gl'nécées, des rési-'
(Il'llces plus ou moins opulentes sous la race mérovingienne.
La résidence de Kirchheim, d'où sont datés un cer-
La villa mérovillgienne était-elle difTb'ellce de la
I~in nombre de documents et de chartes de Dagobert, pa-
villa rOll/aine quant li lCl dispo.sition générllle
1
f PosJède-c-on,•
'r~it a\\"Oir été détruite depuis au moins mille ans: néanmoins
dans l'est de la FraI/ce,. des fJe.stiges ou des documents qUI
l'Ile n'a pas encore entièrement disparu de la surface du sol.
puÎJsenc .servir à éclaircir cette question?
Il existe encore aujourd'hui, li J'intérieur de certaines habita-
tions, dans des cours, daus des jardins, dans les granges et
1I1ÉMOIRE DE M. LE DOCTEUII EISSEN.
dans les cues, des restes de murs, appelés murs des païenJ
par les habitants. Ces restes sont remarquables par la solidité
La réponse ilIa première partie (le la question présente de
de leur appareil. Ils le sont surtout, dans une des der-
grandes difficultés pOJ1r l'archéologue alsacien, car les .lerltJes
uières maisons pl<lcées sur les bords du ruisseau de la Mossig,
de comparaison entre la villa mérovingienne et la Villa ro-
(lui baignait le pied des murs du château.
maine lui mauqu<,nt Il peu pl'~S entièrement.
On a rencontré un certain nombre de pierres de taille,
Jusqu'ici Cil e1Tl't,sauf l'excelltion qui sera mentionnée plus
1 creusées
en forme de gouttière, qui paraissent avoir fait
bas on ne connait de traces c1'aucune "'illa romaine complèle
partie du système hydraulique de J'habitation, mais qui ont
da;s les pays compris entre le Rhin et les Vosges, et ce qui
, dllnné lieu, parmi les habitants, au conte qui rapporte que le
reste de la scnle villa mérovingienne conlllle ne pl'rmet plus
roi Uagobert faisait arriver son vin, depuis son palais de
de conclure à l'aspect général, aux dispositions illtérieurcs.
Kirchheim Il sun châte:lU de Strasbourg, plus tard le couvent
On e~t donc forcé de convenir qu'il ('st impossible d'établir,
uc St-Élienne, par des conduits souterrains.
d'une manière un peu plausible, quel1<'s ont pu êlre les diffé-
Sc"œpflin, quoique mentionnant les ruines de Kirchheim,
rences ou les similitudes entre ces Hablissements au~ deux
('II disant: « De solides constructions y portent tous les carOle-
époques m~ntionnées : ce qui, dans tous le~ cas, parait ètre
" lères d'uue haute antiquité: on y a découvert les traces
un parti plus sage que ne serait celui de se hner Il des hypo-
" d'un hain, des cercul'i1s peut-être mérovingiens. (Alsatia
thèses manquant entièrt'm<'nt de base.
.
illustrata traduite Ilar Ravenez, t. l, p. 602) , ne parait pas
Il est un peu moins difficile de répondre li la s('collde partie
~\\"Oir vu personnellement ces restes.
de la question, concernant les vl'stiges ct les documenls rcla-,
~Iai, au temps de Beatus Rhenanus 1
•
les ruines paraissent
1
tifs à des établissemellts dn genre qlll nous occupe.
1
3\\oir été encore bien considérables, et il est probable que ce
Il Y a une diz~ine d'années, un vign('rtlll de lIl'rgheim,! q\\·~llt les 3 examinées lui-même, car il dit: • Vï.t: uLlo Al-
localité du dépal'lement du Haut- nhin , faligllé d(' l'('IIcolltrl'l'(
I
.slltidJ loco majora antiqUliatis tJ:&stare veJtigia. Prominent
partout dans son lerrain d'anciennes fondations qui s'oppo-i 1 adhuc. inter "uinas altissimi mf!r;1 turrium instal'. »
saient Il la venue de sa vigne et de ses arbres,
(11er. gmnan. lib. Ill, p. 315.)
déblayer et rencontra des fragments de surfaces
Tont cc qu'il en reste aujourd'hui a été
Il
relevé
fouilla
sur
plus
le plan
avant, et bientôt il s'assura que
.
.cad~slral <le la COIllOlune par les soins de M. Adam, docteur
traces existaient sur plusieurs autres points. On fillit pu.
Cil médl'cine; et Cè n'étail pas lin travail facile, car il faut,
couvrir une mosaïque du meilleur goût, du plus riche dessin,
ainsi flue nOl:s l'a\\'ons indiqut: plus haut, fouiller l'inférieur
de 80 mètres carrés et plus.
.
des habilaliolll' de tOule la moitié septclllrionalc de la com-
Malheureusement, colIIme il arrive la plupart du temps,
munt'.
ainsi que l'a très-bien fait remarquer M, le l'résident de ~a
Vn reste ùe preuve de l'importance de la résidence de
Société archéologique de Fl'alice , ici, comme à peu pres
Kirchheim comnle celllre paraît résulter de la dénomination
partout ailleurs, la préoccupation causée par la 1lI0~aïque fit
de trois localités qui l'entourenl, ct qui portent des noms
négliger tout-à-fait les traces de l'édifice auquel avaIt apllar-
dérhés des pOilllS cardinaux qu'elles occupent 11 l'égard de la
tenu cct objet d'art. On Ile lit rien pour l'cIever le plan des
résidence principale. AillSi, nous avons: à l'est, Os' hofen, de
constructions; et comme l'histoire sc tait absolument SUI' les
OJt, est, ct hot, cense, ferllle; à l'ouest, Wl:sthofen, ct au
z~nes géographiques en dehors des roules de l'Empire qui 1I0rd, NonlheÎm, où la lerminaison heim, hameau, ou plutôt
traversaient notre palS, îI de\\'ient à peu près impossible de se
l'anglilÎs home, 1'('lIlpl.lce la terminaison de IlOf:
procurer aucun renseignement sur l'origine de cc~te anti-
Quant à Soultz, qui se trouve au sud, mais qui possède
quité; car cc ne sera jamais dans les le~ns .varlables ~~ dans 5011 \\oisinage une source lIlinérale, il paraît difficile 1
l'Itinéraire d'Antonin, ni sur la Carte th, oooslenlle. qu JI
d'adlllellre une étymologie tirée du point cardinal qu'il:
faudra chercher une ville qui aurait occupé l'emplacement de
OCCUp(',
Bergheim.
"
_
, .
En résumé, s'il nous a été possiu/e de citcr avec quelque
Tout ce qu'on pcut dire de l'habitatIOn elle.me~e, c est
certitude des prell\\·Cs d'existl'uce de villa.s romaiues ct mé-
qu'elle devait avoir une cel·taine importance, à en juger pa.r "o\\'ingielllles dans 1I0S conlrées, on a pu yoir, par ce qui
les nom ure uses [ondations que l'on rencontra en ce~ endrOIt \\iellt d'ètre dit, qu'il est devenu fort difficile aujourd'IIl;.
(V. Revue d'Alsace, 1. re• année 1850 , p. 1.~ 3 ct s~l\\'3utes ).
de répoudre d'une manière catégodque à la question
Celle
du 1
villa a certainement été abandonnee ct Violemment
Cougrès.
détruite
r
pendant
0 ~
une invasion
, _ .
de
,
barbares,
..
J
-
ct
.....
.puis
...
oubliée
Source:
dans
SeaYlce
la suite des
de
temps.
la S.F.i\\.
.
du 22août 1859 tem·
L'histoire nous
à 3trasbourg
apprend que, vers
sous
la fin
la
du VII". siècle, en
prés~dence ~e t1.':lignetet.,
676,
préfet
Dagobert
du
II
Das-Rhin;
possédait un somptueux palais
Con~es
à Kirch-
arc~e?lo~1gue de ~r
AAVle session
heim,
faris,
village du département
1~
,pp.bl-IO
du llas-Uhin, situé à l'roli-
mité des villages de Marlenheim, Wangen'
,TraenJleim ,
387
<:
ANNEXE 5
D~cret portant r~glement d'administration publique pour l'~x~cu
tion de la loi du 3D mars 1887 relative ~ la conservation des mo-
numents et objets ayant un int~rêt historique et arch~ologigue.
Le pr~sident de la république française
Sur le rapport du ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts,
Vu la loi du 3D mars 1887, relative ~ la conservation des monu-
ments et objets ayant un intérêt historique et artistique, notam-
ment l'article 18 ainsi conçu: "un réglement d'administration
publique déterminera les d~tails d'application de la présente loi";
Le conseil d'Etat entendu,
D~cr~te :
Art. 1 er.-Le classement, en totalité ou en partie, des immeu-
bles par nature ou par destination dont la conservation peut avoir
au point de vue de l'histoire ou de l'art, un intérêt national,
est prononc~ par arrêté sp~cial du ministre de l'instruction pu-
blique et des beaux-arts.
L'arret~ détermine les parties de l'immeuble auxquelles le clas-
sement s'applique.Il vise l'avis de la commission des monuments
historiques et, s'il y a lieu, ceux du min~tre intéress~ et des
représentants légaux de l'établissement public propri~taire.
Art. 2.-si l'immeuble appartient à l'Etat, l'initiative du clas-
sement est prise soit par le ministre dans les attributions duquel
cet immeuble se trouve placé, soit par le ministre de l'instruction
publique et des beaux-arts.
En cas de d~saccord, le ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts transmet au conseil d'Etat, avec les observations de
son collègue, le projet de décret pr~vu par l'article 2 de la loi
du 30 mars 1887 et l'avis de la commission des monuments histori-
ques et les observations de son collègue.
Art. 3.-Les demandes de classements des immeubles appartenant à
des établissements publics sont form~s:
1·Si l'immeuble appartient à un département, par le préfet avec
l'autorisation
du conseil général;
~~s/il appartient à une commune, par le malre avec l'autorisa tion
du conseil municipal;
3.s'il appartient à une fabrique, par le trésorier du conseil de
3B8
fabrique avec l'autorisation de ce conseil;
4. S'il appartient tout autre établissement public, par les repré-
sentants légaux de l'établissement.
A défaut de ces demandes, le consentement du département, de la com-
mune, de la fabrique ou de l'établissement public est provoqué, sur
l'initiative du ministre de l'instruction publique et des beaux~artsl
par le ministre sous l'autorité duquel l'établissement est placé.
Dans le cas où l'immeuble a fait l'objet d'une affectati;n, l'affec-
tataire doit être consulté.
Art. 4-si l'établissement public n'a pas donné son consentement, ou
si l'avis du ministre sous l'autorité duquel l'immeuble est placé n'est
pas favorable, le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts
transmet au conseil d'Etat, avec le projet de décret et l'avis de la
commission des monuments historiques, les observations des administra-
tionsou établissements intéressés et celles de son collègue.
Art. 5.-Leclassement de l'immeuble appartenant ct un particulier ne
peut être prononcé qu'après que le propriètaire en a adressé la demandE
au ministre de l'instrucion publique et des beaux-arts, ou qu'il a don-
né son consentement par écrit.
L'arrêté qui prononce le classement en détermine les conditions et mer
tionne l'acceptation de ces conditions par le propriètaire.
Art. 6.-Toutes demandes de classement adressées au ministre doivent ê-
tre accompagnées, entre autres pièces, des documents graphiques repré-
sentant l'ensemble ou les détails intéressants du monument dont le cla~
seme nt est demandé et, autant que possible, des photographies de ce mo-
nument.
Art. 7.-Lorsque l'accord s'~tablit entre le ministre de l'instruction
publique et des beaux-arts et l'établissement ou le particulier propriÈ
taire de l'immeuble, l'arrêté du ministre doit intervenir dans les six
mois, ct dater du jour de cet accord.
A défaut d'arrêté dans ce délai, le projet de classement est consid~rl
comme abandonné.
Art. B.-Le classement d'un immeuble n'implique pas nécessairement la
participation de l'Etat aux travaux de restauration ou de réparation.
Dans le cas où une partie de ces dépenses est mise ct sa charge, l'im-
portance de son concours est fixée en tenant compte de l'intér~t de 1'1
difice, de son état actuel et des sacrifices consentis par le départe-
ment, la commune, l'établissement public ou le particulier propriètairl
du monument.
38'3
Art. 9.-Le classement d'un immeuble et l'exécution par l'Etat de
travaux de restauration ou de réparation n'impliquent pas la par-
ticipation de l'Etat dans les charges des travaux d'entretien pro-
prement dits.
Art. lO.-Tous projets de travaux concernant un monumnnt clas~~sont
;.1
adressés ou communiqués au ministre de l'instruction publique et
des beaux-arts.
si le projet comporte une demande d'allocation sur le crédit af-
fecté aux monuments historiques, il est accompagné de pi~ces éta-
.
~
blissant:l* la situation financi~re du département, de la commune
ou de l'établissement public qui sollicite la subvention; 2* le
montant des sacrifices consentis soit par l'établissement, soit
par le particulier propri~taire, et celui des allocations de toute
nature qui pourraient concourir ~ la dépense.
Art. Il.-Sont compris parmi les travaux dont les projets doivent
être soumis ~ l'approbation du ministre:les peintures murales, la
restauration des peintures anciennes, l'exécution de vitraux neufs
et la restauration de vitra~x anciens, les travaux qui ont pour
objet d'agrandir, dégager, isoler et protéger un monument classé,
et aussi les travaux tels qu'installation de chauffage, d'éclaira-
ge, de distribution d'eau et autres qui pourraient soit modifier
une partie quelconque du monument, soit en compromettre la conser-
vation.
Est également comprise parmi ces travaux la constrûction de bati-
ments annexes à élever contre un monument classé.
Auuun objet mobilier ne peut être placé à perpétuelle demeure
dans un monument classé sans l'autorisation du ministre de l'ins-
truction publique et des beaux·-arts.
Art. 12.-Les immeubles qui sera ient l' obj et dl une proposi tion de
classement en cours d'instruction ne pourront être détruits, res-
taurés ou réparés sans le consentement du ministre de l'instruc-
tion publique et des beaux-arts, jusqu'~ ce que la décision minis-
térielle soit intervenue, si ce n'est après un délai de trois mois
~ dater du jour où la proposition aura été régulièrement portée ~
la connaissance de l'établissement public ou du particulier pro-
priètaire.
Art. l3.-si, après le classement d'un monument appartenant a un
particulier et en dehors des conditions prévues par l'article 3
de la loi, l'Etat accorde une subvention pour la conservation ou
la restauration de ce monument l l'arrêt~ minist~riel qui alloue
la subvention détermine les conditions particulières qui peuvent
être impos~es au propriètaire, et mentionne le consentement écrit
de celui-ci.
Art. 14.-Sont considérés comme r~gulièrement
class~s avant la
promulgation de la loi:
I*Les monuments class~s avec le consentement de ceux auxquels ils
appartenaient ou dans les attributions desquels ils se trouvaient
plac~si
2*Les monuments qui auraient été classés d'office par le ministre
de l'instruction publique et des beaux-arts et dont les classement l
après avoir ~té porté ~ la connaissance des int~ressésl n'aura ~t~
l(obj~t d'~ucune protestation dans le délai de trois moisi
3*Les monuments classés pour lesquels l'Etat aurait fait une dé-
pense quelconque sur le crédit affecté aux monuments historiques.
Art. IS.-Le d~lai d'un an, accordé aux particuliers par l'article
7 de la loi pour réclamer le déclassement des monuments pour les-
quels l'Etat n'a fait aucune dépense, ne commence â courir qu'â
dater de la notification faite au propriètaire, si elle est post~
rieure ~ la promulgation de la loi.
six mois après la réclamation. le monument est déclassé de droit,
sans qu'aucune formalité soit nécessaire.
Art. 16.-Les articles 6. a.et 10 du présent réglement sont applica-
bles aux objets mobiliers appartenant â l'Etat, aux départements,
aux communes, aux fabriques et autres établissements publics, dont
la conservation présente, au point de vue de l'histoire et de l'art,
un intéret national.
Art. 17. -Le classement des objets mobiliers prescrit par l'article
8 de la loi est fait par le 'Pinistre de l'instructIon publique et
des beaux-arts, soit d'office. Salt sur la delPande du ministre dans
les attributions duquel est placé le service auquel les objets sont
affectés, soit sur celle des repr~sentdnts légaux de l'établisse-
ment propriétaire.
Art. 18.-Le classement de ces objets est notifié:si les objets
class~s appartiennent â l'Etat, au ministre dans les attributions
duquel est placé le service auquel ils sont affectés; s'ils appar-
tiennent a un établissement public, aux représentants légaux de cet
3'3
établissement et au ministre dans les attributions il est placé.
En ce qui concerne les départements et les communes, le délai de
six mois dans lequel
la réclamation peut etr faite ne COUI:t, '.;que
du dernier jour de la session ordinaire ou extraordinaire dans la-
quelle cette notification aura été portée à la connaissance du con
seil municipal.
Art. 19.-A défaut de réclamation de la part de l'établissement pu
blic, le ministre dans les attributions duquel cet établissement
est placé peut réclamer d'office contre le classement ou le déclas
sement.
Dans tous les cas où il doit etre statué par décret rendu en la
formee des réglements d'administration publique, le ministre de
l'instruction publique et des beaux-arts transmet au conseil d'Etat
avec l'arreté attaqué et l'avis de la commission des monuments his
toriques sur la réclamation, observations du ministre intéressé et
s'il y a lieu, celles de l'établissement public.
Art. 20.-L'action civile ouverte au profit de l'Etat par l'article
12 de la loi devant les tribunaux civils, ou devant les tribunaux
correctionnels si l'infraction est accompagnée d/un délit de droit
commun contre les personnes qui auront contrevenu aux dispositions
des articles 4 et la de la dite loi, ainsi que celle qui appartient
au propriètaire, est, en ce qui concerne les établissements publics
intentée et suivie à la diligence, soit du ministre de l'instruc-
tion et des beaux-arts, soit des représentants légaux de l'établis
seme nt.
Art. 21.-L'organisation de la commissIon des monuments historiques
et le mode de nomination de ses membres sont réglés par décret.
Art. 22.-Le ministre de l'instruction et des beaux-arts est char-
gé de l'execution du présent décret, qUl sera inséré au journal of
f i ci el et au Bulletin des lois.
Fa 1 t à Par 1s , l e 3
7cl'1V LeL
1889.
CARNOT.
Par le Président de la Républ Lque:
le mi..nistr.f'._!lJl._l~nstructionDubl UJue pt ùes
beaux-arts,
- - - - - - -
E.LOCKRDY.
Sources: Journal officiel de la République française.
21e Année n
n8-7-8jarwler 1889.
,
i1
.
ANlŒXEi 5'(~is)
1
('f"",
•• '
•
•
. ,
"
.
L~ ~'lù('llt de la République françalsc,
f~~'<ié .rapport du minIstre de. l'instruc-
• Art.- 4. - Sont membrcs de droit :
l:"~''p1JlInqucel des beaul-~rls,
.
· "Le directour des' beaux-arts;
. • . .
~a farllele 21 du décret du 3 janvier f889
1 • Le directeur' dès bâtiments civils et pa
~trigJement d'a.dmlnistration publi-
.lats niliOD:LUX;
' . '
.
•• 'PoUr l'exécution de la. .loi du,30 mars 1
Le' directeur dcs cultes; . •
).ISi relaUre à 1:1. consen'ation des monu-
le dlrectcur des musées nàrionaul;
~"et objets'arant un intérêt blst~rique
. Le prélet de la SeJne; . .
.8JtlJUque, ':;..
"
"', "
." .
Le prélet de police;
.
~~~. ·~1-:.r..
. .
, .
Les InspccteUrs généraux des monuments
~~. "~.::.IIÇY..te·, • '.
' . "
"
f#
)llslorJques;.'
" ' . :
.
t"~l:"- ,La" çommisslon des monu-
I.eau·idltoriques, instilu,ée près le mlnls-
! .tecontrôleur·des travaux des monuments
h15torlques;
. "
1
~:de l'I;nstruet1on pu~llque ct ,des beaux-l'
Le dlrectcu'r du musée des 'Chermes et de
~.'pour mIssion ~ établir b liste des.
. . . .!Dents et objets a)'ant un intérêt bis:,
J"hfltel de Cluny;
"
.
t
s
,
sIgner ceux qu
Le conservateur du musée de sculpture
6Ompa.r~e>.
"' ;
. '
•
t e FeS urer
exa
0-
pr&eDt~s pour leur restamalIOD, de,)
··,·:Art, 5:·...:. Les metnbres':-à 1:1 nomInation
au mInistre la ré artiti
cré-'
-.lu rnl~lstrc" de l'Instruction pUblique et des
s our Ja'conservallod
0- 1
"bè,a':J:-~ssont nomméspar arrêté mlniS-j
'*leI.. . ,
.
~14dassés"':-'" ;'," . :. :
-.J..~;,,%.;."";'..Le ~mlriistre"de ,l'instruction i
:~:.Loraqu'une\\'~c:J.n~e lie produit, la com-I
.~lque et des .beaux-arts est président de i
I!II"loD~tin,'itée à présenter au ministrel'
la io~~llSlon "de~ "monument.s ,~lstori~ i
~e liste de trois candidats.
. .
~, ".'.
'
.
'".
.' "
@r:t 6~ -:- La commission peut constituer
-, ,~U cflrccteur des be:Lux-arts est premier.
· '. -ao~s-eommissionschargées de préparerl"
:~T1u-'pré5Idéntde droit., . '" ".: '.':
.
.l)Uude~5 questions qui lui sont sou.mises
_ -Cil deuxième .vlce-presldent est désigné
:~. de .luien falré .un rapport.
.
~ Je mlnlst.re,·
...
. '
,',-Art'?'-,Le chef et le sous-chef du bu-
'F!:n -J'absencé .duprésideD;tet du vlce- .
:~u destIl..0numents blstoriql!-es remplis-
pft$l.dent,,,Je.doyen, d'âge des : membrés
~tles 10~tI~ns.d~ 6ecrétaire et de sllcré-
pn!tenti. ~mplit, les, fonctions de prés!. 1
1a1lë.:a!1jolnt de liCommlssion.: .. 1 .
'on(.,. ,:....
.':
.
;
' "
. .
.:~~~!.1t. il P:nù,.lC 3 janVier f889•.:..',···." .
..
.."......
' ..
"..
::J.rl. 3. ~ La éommlssion des monuments
hu~rlqù'és est composlc de membres de
~lt ~t, ,d~ .,me~~re5 àla nomination du
~tre,:.~~.'l1Q.strucUorip~~ique et des
be:lUX-arts. ' .'~-. ,.... "
"
Décret fixant l ' orcc:nisa tian ue la C:ommission des l<onuments fIistori-
ques et le mode de nomination de ses r:.emores.
ANl~EXE 6
.
•
.
1
LO/ pour 14 c:omcrvotion du mOllumenfl cl ob~i
· Art. 6, - Le dlicluaemenl. tota.l ou partiel, '1
jetl d'Grl Dl/Ont ,m inl~r" 1.idorilJ1le clGrJ
pourra être demandl!i pu le ministre l1an. les
ti"igus.
.
ltuibuUoDJ iuquel .e trouve l"unmeuble cluB6
1
'par le dlipu1ement. la «ommue, la f..brique,
Le 8ênd ei la Chlmhre det dl!ipu&61 on':
)'ttahliu~ment public et Je putlœI.ier propril!i.
adoptl!i,
1
..ire de l'immeuble.
,: .
Le PtMdent de 11 Rl!ipubUque promulgue
Le cUcluaemeDt aura lieu dan. Jes mAme.
j'
la lof lIont 1& teneur auit:
formes el IOUl les mêmes iïJlinc&IODS que Jo
clauement.
.
.'
TITRE lu
Tnaerou. .eIl·UI 4.'alilination consentie' 1
lUI. pu1Iculietlu' l'Immeuble ciuali appar&8-'
CHAPITRE 1".
-
Immeublu ct t7loAUlnQlfl
n&JIt l u dfiputement, 1 ee commee, 1
histtriquu DlI t7ltg41ithiquu.
ue f&brique, ou 1 tout autre êilhliJaement
public, le dlicluaement ne poum uolr liq
1 .Art. fU. -
Le. Immeublea par nature 811
que conformêmenl au plrl.graphe ~ de l'ud·
'pu dutlndion dont la consernlion pell'
cie 2.
.,
' . '
uoir,au poiDt de 'YUe de l'hlliolre ouderan,
Art. 7. - Les disposJUoDJ de la prMente·
un intêrêl national, aeront daUM en tou.lhli
101 lont appUcahl88 aux monuments hll&orl..
ou en pulie par lu IOlnJ du miniatre cle
que. rEgalièremenl clus6. nant .. promul-
l'inatruction pubUque e' cle. heau.al1l•. i.·..
gation.
. '
'.
, ' . ' •
Ara. t. -
L'immeuble appanen&JIi ll'Eaat
ToutefoÎl, lorsque l'Etat n'aura fiU &uca.ne
sera clallê par anêtê clu minmre de l'inJtrllc-
d6~.nse pour un mon~D:t: apputenr.ni .-l
tion puhlique ei des heau·aru, en cu' d'Ac.
lUI. pirtleu.Iier, ce ZDonument lara ~l!i d.·
cord uec le mini.tre dan. Ju attributions du.
~C!~~ ~a~l.~ ~ê~ ~e ~~~~.~ a1'*ù. ~6c1&;'
quell'ïmméuble 18 trouve plaœ. DuI. Je cu
conUlire, le cll1.ement lera prononcê pu'1lQ
'~'t~o~ que' le'~fo;ri~'ai~ ~~;;;':~dr~~~~;~u
lIêcrehendu en la forme ÙI règlements d'a.d-
m.inistre de l'iDltracilou
publique·..et dea
mlniavation publique. '. _~ ·...:t· '_i'~'~~
heallI-ar&s, pendanU'annlie qulluiwa Ja pro.
· L'lmmeJÙlle appartenant l u dl!ipartement,
mulgalion de Ja preaente Joi;
1 une commune, lue f&.hrique ou 1 tout ali-
tre êt&hliaaement public, 'eR clu.6 pu arrêt6
CHA.PITRE n. -
Objefl rnobili"s.
du miniatre de l'instruction publique et dea
~ux·arlI, l'il J.a conlen\\ement de rlitablia•.
. Arl. 8. -
Il .era fait, pu le. "~i~l;du
• ement proprl6taire et am conforme du mI-
minislre .dB rïDsUnclion .publique eJ dei beaux.
IÜltte 10UI l'autolltli duquel rêt&h1iJBemeni
ar1P, tin cIa6lemen~ des obje&a mobilien app..r.
..t plac6. En eu de dlillccord, Je c1ulement
ae~ant à l'Etat, aux d~parlemen"'l.aux com•
l m prononcll'par u
èlêcret rendu en la
mUliu, aux f..briques el aUlres é&abülllemenlB
forme de. riglements d'adminilb'l.tion pubU·
publics, do!!t la conlerUlioD prlieente,' au
que.' '.
.
poinl de~ue'de l'hiltoire ou de l'ut, un intli.
Art. S. -
L'ïmmeuhleappal1enant 1 un.1
rét nationa\\..
'.,
.
particulier aera cluali pu arrêt6 du.. mlnialre 1
.Art...9... =.Le CWEmeut ievienlita dêfiDiiU
de l'instruction publfque el dei hea.u·uu,
li le dépar&emen\\, Je. communes, les fabriqullll
1
mW ne pourra l'être qu'avec le CODJentament i
et antres êtahlisfement. puhliCi n'on\\ Pa' x6-
dll.propri~l&ire. L'arrê~~ ~~~.
clamé, cSan. le clêla.l de IÎJ: mois, 1 dater de
, .. I~f'On- 1
4%tiODJ du clueemeIlt. ' , '
, . , _ .....~ ...•
la. Dotification qui Jeur en .era faite. Ea. cu
S'il Ya éOn"st&tlo~ .m. J"m\\erpritatio',Ii 'Ilt 1:
de réclamation, il le..... ta&uli par dêcre\\ rendu.
lur l'e16cQ,ioA-4e '.~~ ~hl,-lI~~lI ~"'~ê f&!:
e~ 1,& fonr.e des r~lements d'a.dm1Ilutratlon
publique.
.
·.-o"_,.'!' .•. -:--.o;,;
•
·~.''''.·'''''--'.... _..e;'-''.~·~-~-l
le miniJtre cle l'inlttUetion pubUque eide. !
.. Le d~clusement,,'il y a lieu, sera prononcfi
· beau·aru, IUlf recours au conaeïl d'Eb.l sta- ['
pu Je minùtre de l'instruction publique et
luanl au contenti~x.
.
des beaux·arlr. En Cil de (onleatalioD; il.erll
Art. {. - L'immeuble clusfi De pourra être-I
.Iatuli comme il 'Vient d'être dit cηdeBlu(.:
1
dlitnüt. même en llanie. ni jtro l'objet d""1I1l cj
Un nempllire de 1& lÎfle des objets c1u!ês
tri'nU de rutaur&tfOD. if ~2tiOIl ou 1lè'i
.era clêpotê au miDi11ère de l'inrtrllction pu· i
modîfiea.~on quelCOn~e:r
=tm di]
blique et d~8 b:au·arllet i Ja préfeehlr8 dei
l',iD.ïtruction pnhUqJle.Me;î1mrNrtsn'Ia !
chaque dfpu1emen\\, où Je public pourra en 1
donné 'OD consentement.
~ :
Ilrendre co.anaiSll.llCe nn. dl!pla.cement. "
'
- Ilupropn..Uon pour caue d'uliUlli pubU-.:
Ara. 10. -.Lei objelll clUEéll et appartenant!
que d'un immeuble clallé ne pourra être '
1. ·1'EII' litron' iDali~Dlbles et imprescrip·i
pOUJsuhie qu'après que le ministre de l'w-
tible,.
....
" .
. ' , . i
trllcllon publiqne et des beaux·arts aul'l él6 !
.. Art.·H. -
Lei .()bJ~\\8 clauh ~PPulenan11
appelli 1 presenter .ea obaervatioDJ.
:
aux dêpUlementl, au c:ommunes, aux hbri./
·
Lu seni&dea d'rJjgnemenl et autre! qui
quel! .ou ..tutre.a ~\\lblillements
publiCl, nt'
pourraient clUser la dégradation desmonu-
pourront ê\\re Jel\\a,m;s, Jêparu, ni aUênflsl
· menU ne .onl pu applicable. au immeubles ,
· pu ",ente, clon ou khl.llge,qu'nec l'autorl· i
clu.êJ.
ulÏon ou mi...nielre de l'inHrgc'ion publique er
LeI effets du elu.ement .uinont l'im.
dt. hea'Ox· arll.
..,.
.. .
meuble clusll, en quelques malDJ qu'il pUill.
-::Arl. u. ~ 1.-;8 .(r..n:lx, .de quelque nalur6
Art. 5. -
Le ministre de l'inatructlon pu-
qu'ils I:olent, e:x~cut~8 en vIolation des article-
blique et des beaux-arls pourra, en le confor-
qui prkèden!, donnero.ot lieu, .IU profil de
II1I.n\\ aux prescriptions d.e la Jol du 3 mr.i 18U.
· l'E~I, i tlne aclion· en c1omml!gel!l·intêr~tI
pounuiue l'expropriation . dei monnmentl
contre cerx qui les auraient ordonnéi ou fdt
clua~ ou qui .era.1enl de .. pa.11 l'objet d'une
exêClller. "
propo.ition de cluaement, refas6e par le pu-
. Lu infr..clions teront constllêes et les AC·
ûcuUer propriélilie.
,
tlons intentées e' 'nivie. deTlut lei &ribullaux
·
Il pourra, dans 1111 même. condiLions, pour~ ;
civils ou cornclioDnels, i 1& diligence 4u mi·
·.m"re l'expropriation des monument. mêf;&l1- :
ni."'re dt' l'inlltraction publique et du belux,
lhiquu ain.1 que celle des terrùnl 8lU 100quel.l .
arl, ou des parties i.a~rel.êe••.
C6lI monuments .ont pla.câs.
Art. n. - L'a1iêDitlon f&ile en 'riolation ie
fartlcle {lIera, Dulle,.et la Jlul1i\\.ê en .UI
poul'lultie par le l'roprl6iaire 'Y8ndeur ou pu
)8 snini.tre cie l'in.truclion publique et de.
bnux.aru, IInl ,rfjudice du dOmmlgea.in-\\
têrêtl qui fOurraient être. rêclamâl contre Jel
puUel contract&ntes et contre l'officier public
qui aura prê~6 IOJlCODCOUra ll'ac~ d'aUênl-
tion. ".; L .•, ••."
;""._, ','
. , ' . ~
'.' (
Lei objets cll11ê1 qui auraient êtli .•U6n6i
Dl1poJili~"'. 'r4nri'~"o.
l
IrrêgulièreJDenl, '1'U11u, <ou,•'Yo16l,' .pourront 1
être Je't,endiqllu peJUilllt .troll aDl. conform6-
Art. tS. _. Un l~glell1en' d'adminil\\rdionl
]Dent aU .cliIPOIUioDI des· .artlde. 2%79 4t 1
publiqlle dHerminera lu 1161tila dOlpplicttion:
'U0 dll· .code dùl, La ,r8\\'enlÜcatioD JIOlura
de II prélente loi.
\\
être uercêe par,]81 prop~\\rea et, 1 JelU d6.
flUl, pule JDtniltre de l'1nttruCÜOD pubUquo
, ". La pré!enle loi, dlltib !rh et adoptêe 'PU le
et liel buu·arll.
86n..t et pu 11 Chambre dei lI.êputb. lerai
..~
J~ ~..}. ;.:~. '.,
:.,:.~.•~ =.
ex6cutée comme lol de l'E,*t.
l'
ClW'n'llI: m. -
Fouillu.
F&it 1 Pcia, le 80 mara US7. -
•
.
.
.~
Àrt. U. - LoJ'lqUe.plr 'lUite de Couiliu.,l
de t~&T'ux,ou ~'.GD. f&itq1iëlconge,.on &~&I
cl5coulert êlu .moD~men",.de. r1IlDéI.: de.
inacrlplionl ols dei ,obje.tl pouvant inl6reuer
J'&rch6?logie,'I:hillt~~eou J'art, ,lludea. ter~1
n\\nJ apputeDut ll'EI&t, IUJl 4.êpUlemenl,
r 11:lDe commUÎ1e~ l~e fabrique ou autre 6ta~ 1
' bU"ement· pllblic, le maire de II commune
Source: J.O.R.F. n~ 89 du 31mars 1887
de~ra ....~r la cool8rnUon promoire des 1
obje'l d6co1lvertI, et aTÎler ..immtdillement le
pr6tet du dêllartement des mesures qù1 auront
êh~ priees.
.
". Le prUet en .iHueri, dans18' plUïbref clé.
III, lU ministre de rinltrucUon pùbU'que et
'des belUx-lrtl, qui ata1uera au les mel1lltl8
dêfiniUvsI 1 prendre.
• -'"...
. Si la d6coU'Yene • en lieu .ur le terrain cl'uu
particulier, le maire en nuera, le prélet. Sur
le Japport du prêfat et .prà. In. de la com·
million des monumentl hiJlorique., le mI-
nleue de l'inl'ruc'ion pllbUque et de. btl&llX'
artl pourra polllluiue l'expropriation duiH
terrain en 40u' ou en paraie wur elllIe 4'a1i-
litê pubUque Illlivant lea formel de la loi du
6
3 mai iBU. .
.
. "
...Art. 15. -
LeI dêcbionl pril81 pu le mi-'
nistre de l'lnEtrucûon publique et dei beaux-
art., ~D .u~cllÜon de la présente loi; .eron1
rendue! aprèl ans de la, commission deI mo-
nument. hlatorlquea.
CHAPlTJlJ: IV. -
J)üpolilio1U .ptcialu 'a ril.
-
I~ ., cu paJ/1 ,h prouc~rat" '. ;'
Art. 16. -
Li prCl.ente loi eat Ipplicthle l
l'Algbrle.
DJ.lls ceUe partie de la FClnce, la proprlêl6
de! objetl d'ut o~ cl~rch~~logie,éUfi~, ~o.
IUqU8lI. bu:relieiJ:, Ulllle., mlliille. vUe,
colonnes, il1lcription., qui potu'r&ient ~i.'er·
sur et dlna le 101 d~ imll1el1bl6ll apPulenlll'
ll'Elat.ou conddêll pu lui 1 dei êLabüue-
ment. publie. oui deI parti Cillien, lur et dlns
les lerra.in8 mili'drel,. e.t rèservh. l'E.....
Arl. t7. -
Les mêmes menres leron'
étendUe! • tous lee Jl&Y. plaœs 10111 le protec-
torat 4e II Frlnce .et dln. JeJqu~1.1 il D'edite
pli dfjà une I~gùlltion epfcilleo
,:.
,, .
ANNEXE 7
t
Loi du .$ mai À 930
de laE'?CI&t~' ponr la pfotéction des l':l.'ysa~
mnEI"
S?S de France et d-e, la .socU:té 'françaisc 1
d AKMologle" <Je l'union des ,félMrations
onr..\\'HSMES
•
des syndicats d'initiative de Francll
desl
"Art. i or. - n cs\\ institué d3ns diaque
chambres ~'lndl1.6tric thermale, climatiquei
'déparlement ul1e commission dite des ma-
ct de touTIsmo, de la ch:unbre s}'I\\dica1.ei
llumCIIt6 naturels· 'tt des '6î1es, compi)~ëe
des forces lI~'drauliques; d'Un a\\"oe.'\\t, au!
C)U prHef, Jlresidenl, d'un rèpréscnl:l.nt du
cOllSell d'Etat ct à la cour de cassation, dll
rnlnlst.rc
des
lle:lUx-3rls, .vlce-l'réSLdem
rllf~f du,bure:1U des monuments hlstoriquesl
~e J'ingénIeur en chef des ponts ct chaus!
et de dIX memhres cboisis par Je mlnlstrei
';~Cl" de J'agent ",'o)"cr .('Jl chef, du direc-
des beaux-arts Jl3rmI lrs Jl~r.;onn:llités lit-
Jeur drs doDUines, du chef du serdce I1l\\s
t~raires, arlisUque~, scientifiques et juri-
dIques.
.
,
f3aux et forêts, de J'arcJliYiste déparlemen-
Jal, de l'architecte départemental (es' !.ùo-
Les D1eDÙlres de la commi5sion, autres
lUlIDents historiques, du consen'alear d~s
que les mcmbres de droit à raison de leurs
an1;lquitl'6 du département, de deux ;O::l5cil-
(on<:tions, ~OI1t nommés pour. qualre ans.
ters
génmux,. <l'un dl:ltgu6 de {'baquc
Leur m3ndat (:sl renouyc13ble.
ebambre de commerce, d'un dél~gué de la
chamhre d'agrlcultnrr, d'un dél<'l;ué des
Induslrirls aménageant ou utili~a.nt l'éner-
gie h~'draulique, d'un délégué de chacune
Il''''[:,,niiIE ET CUSSEME~"I ,IlF.s ).IO:'-"'MEli'I5
1
des chmlbres d'in<JnsLrie 1l1erm31e et cJi-
l'A'IURELS ETlIJ;S srrES
.
rD:Itlqlle
exi~t3nt dans .Je département,
Arl. 4. -
n e!>t c:lallli dans ch:HJue a(:par.
d,e quatre délégutl:: des afEociations de toU-\\
tement, sur 13. proposition de la commts-!
rismo, et· syndicats ,d'initiati\\'~, de' qUatre
sion dèpartementale des monuments nntu-i
Cél6suésdes sociélés lilléraircs, artisti-
reIs ct des sites, uue liste des monuml'ntsl
ques et scientifiques, et de deux membres
naturels et des 6ites dont la consen·aUoni
cllolsis par le prHet parmi les personnall-
16s littéraires, arli9tiqUes, oU6cientifi~c:s.
ou la ~~ervation prése.nte, au poInt dei
vue a:t1stJ<II:!.e, .hlstorique, stientifique, lé-!
Les .membres de 13 commïl'sion, autres
gendalre ou pIttoresque, un intérêt gé-i
· QUe les memhres de droit, à raison de leurs
nér~.'
. ,
'onctions, sont nommés pour quatre ans.
L'inscription sur cette lisle est pronon-I
"eur .mandat est rebouvelable.
•
cée pa.r anoBé du ministre des beaux-arts 1
..Art. 2, ....;..·La commis~ion départementale
ct notifiée par Je Jlréfetaux propriétaires
~es monuments naturels et des sites a .son
du monument naturel ou du site. Elle en-']
:iï1ège, il la préfecture. Elle 'se r6u'nit au
tralne, pour ces propriétaires, l'obligation 1
.moins deux. ~ois par an, ,.sur. la eom'ocation 1
,de-ne llasprocéder :il des travaux autres 1
.~ pré~et, et chaque 10is -que le prHet le!
que -ceux d'exploitation coura~te e.n ce qui
,'llge. ':iWe, 0l!: que ~o' représenta~t, d.u, mi~]
concerne 'les .1onds ruraux et d'entretien
Ililstre dës :beaux-arts ou trois de i;cs roeIn- i
normal cn ce, qui concerne leS construc-
lJIeS en.f~nt !à ~ein~nd~/ ,<,:..... '" ',::
tions, ':-sans avoir avisé,' deux, mois ·.ô~
··~e·élit,.parini5ès"l:!iimbres; un~"section
~C6~ l'adminis~ra.tio.npréfectorale de -leUr.
1
UltenUon., '"
. ' : .
.
p~rm:J.nente: i>r~si~ée p..11' ..~~ re}lrésentant ';
nu ministre-des be:l.ux·:1I1s, dont la compO:- '
Art, 5. -
ie~riio~tmie~ts Daiurels~t: l~
6hlo.n et les conditions de 10nctionnement
l'ites inscrits ou non sur la 1iste dressée
lierdnt déterminées P;lf le règlemént d~ad
par la 'commission d~parte~ntale Jlcuve~t
arinislntion pu1Jlique pré\\'U à,l'articl.ç ,~
être c1a.c;sé6 dans' les co.nditil).'ls et selon 1
~J-~Jl~b;\\,:'~':,... ~: :,'~, :- :,.~:_':',,~ :.::: ::<'.1 l~ distinctions, étalllies, par les articles 1
CI·a près._
'" .
.
, .Art. 3. -
n:est in's1itné;:iu:mlnl~tèrë-des,
, La commission,'dép:lrtem'ent:lle des mo-
·bèaux-artS, une commission Qite "Ci:immls- 1
rillIDentsnatur{)~et'des
',ICin 's~t1e~~ aesiriOnuinêDts'Da~ürels :et :
sites 1lrend l'jQi-~
1100:-~~tes;;.,·iomj1Os'ée ,:--du~:
tiath:e des <t:la.ssetrieri~,qu'çIie' juge:uiil~:
'TiiJriiStrè-' 400;
b~al1x-:n1s; riré~ident;·
et donne ~on a\\is sur'les propositions de
dt1 (\\ircc1eürgé.nè-;
classement' qui. lui sont WUniÎbcs.
: .
raI des bC,aux-:îrls, Yicè~iJrt~itlcnt; d'un sé- 1
o&teur, <Hl deux, 'ùlJlutés, du lJrésldeot de '
·LOrsque, la êommis~jon, suparieure 'est
13 .sectipn .<Je l'ii11érielP', de l'ioslrndion
5:lisie directement d'uné demande de 'clai:
{luLlique, et .deI;
l)t'aux-nrts
au conseil
scment, celle-cl c.;t rem'orée à la commis-
Il'Etélt, d',..n c(lnûiUer il la cotir de 'eassa'-
si!Jn MpartemeutaJe aux' fins d'instructlon,
tion, du'directeur de:; lorces h~'drauliques,
~t, le cas écllçanl, ~e' prppositioD de clas-
drs distrilJUtions d' hlergie .Neclrique el:
sement. En cas d'urgence, le ministre fixe
l'le 1..'\\ ,"oirie routière au minIstère' des tra- .
à'la commission départementale un délai
"'aux publics ou de son représentant, du
pour énlcttre 60n avis, Faute par elle de se
direclrUT des caux et 10réls ~u miili6\\ère
prononcer dans ce délaI.. le ministre con-
de l'agriculture :ou de son,représent:mt, du'
sulle la commission supérieure et donne ,à'
ùireclrllr de l'administration ,dtparlemen-
h~e1n:mde, la suite qu'eUe' éOIDJlor:te. '., '
taJe et comniuR:rJe au minisll:re tle l'int6- !
'·Art.' 6, ...:.: Le '.mno\\lment n~iurel ou'lé
rieur !lU de son rr.préscnt:mÎ, du dir~cteur i
sit,e ,compris dans le' domaine pu1JHc ou
(lu IJùllget et du eontrlJJe financier "~I.l de 1 1JrJ\\'é de 1Etat est cla~ Ilar arrêté du mi-
·Eon rcprésent:mt, 'du dirêcteur des Arclllves:
nlstre,tles 'beaux-arts, rD cas d'accord avec
~u de son ,r,epr6>rll.lant, d'Un reprt.:c;entant i
Je minislre dans les at1ribulions duquel le
,00 l~ direction. géll.(:rale dé .l'enrcgistre-I
monument naturel ·ou le 6ite' FC trouye
ment ri des domaines, du directeur du )l1l-
p]ac6,:üns! qu'a\\'ec le min16trèdes finan-
1
ces. -
' "
.
. '.
Séllnl d'histoire nJturcllo, du directeur dei
.l'oflkc. n3tion:ll du lourisme, de' :rcprl.-sen- ,
; Il en est de mtme tou1es l~s 101s :qu'il
t:l.llts de ~a c(lImllis~io.n des
monuments·
[,'agit de cb~ser un l:Ic ou un ·cours ù'~au
llÏf:torique~, <les 35~oci3tions de" tour~~:oe,
r;usC~lltilJlc. derrodùirc une _p\\Û!:(3ilnee l'cr-
'mancn1e de r.o kilowatts d'énNgic' lIce-
Art. 11. -.:. Les e1Iels du d.a6Sen1Cnl 6U'i-
1riquc.·
''l'Cnt le
monument nallurcl oU-'- le site
nans 'le cas 'COlItrafrc, 'Je 'd3!'Sl'rTlfJ'~ est
clilt;sé, CD qutlqucs nuiu<3 qJI'il jl:lsse.
:
prononcé JI;\\r un décret: ('0 con!:cil d'Rlat.
Quiconque :ùi~llo un monument naturel'
cru un site el:i.ssé ~t tenu de faire conn.11-!
. Art. ·7.- I.e mOlJum-Cnf!l~tu1~i ':Ou j.
tre à l'3Cqtltreur l'ûlSieDCe du cl.:lSsement.i
sile compris dans le' domaine t>ublfc'ôn
l,rivé d'un' d~partcment Ou' d'uue·, com-
Toute alit.Dation d'un monument Da\\~cl!
mune ou llpp:lrtenant il :.un H"b]j~ëfuciit
ou d'un site cbssé doit. dms 'les quin7.el
publIc est c1assép:ü" arrêkhlû ministre
Joun; de 'sa date, etre Doti1iée au ministèrel
da>' bcaux-'3rts,s'il y a consentement')).
des :bc:wx-arts p:U' celui qui l'Ol ~nsootie.!
' .
.
1
la personne publique proprWalre: '~.. :... -
.Art. 12.'- Les proprWaires des monu-
D.'l.ns le cas contraire, ·le c1a6Semenltilt
ments naturels ou des sites cl:LSS!!s ne peu.'
prononcé, aprl's':lYIs de la commissIon ~
yent nt
détruire, ni modifier rébS
des'
Jl~rieuro det> monuments n:ltlirels" el .4es
.!feux ou lenr 3c-llect, saur :lUtorib:ltion spf-!
6ites, par un décret en conseil d'EtaL' :':':.'.;-
.cUle donnée 1l:rr. le ministre des hcalU:-
.arts, après avis des commissions dé.parte-'
. ATt. 8. -
Le monu'ment "JJ:ltureiotil~
cne.Dble. et supérieure. .
!
~ile llptmrtcnantA toute personne" ··a.u~a
que celles ~nuni~ées aux articles 6. ~t,
. Art. 13. -
Aucnn monument nattll'cl ou
est c1ass~ paT arrëté du ministre desheaux.1
'~te .d~ ·ou· J1ropo5é Jlour le cl:lsr::cmenti
:l.rts, après :l"is de la commission ·déplU,ie-"
ne peut "l:tl'e compris dans U'De enquH~ :lU
men laIe des 6iles et monuments DlltureIS.:
flns d'expropri:1Uon pblli':. cause
d'utilité
s'i1 y a consentement .du Jlropriélà!r~.·:.:<~;
publique, qu'après que le ministre
dcs:
L'arr~t6 . détermine les' conditions: ,-dn
beaux-uh ailla été appclt è. 'présenter Sl'6
classement. S'il y a'..l?On.leslalion sm:X~
C)Lset\\'at1ons.
.
."
.
terprétatlop de cet arrêté, j} est sfatné:'ptt
.' Nill ne pent acqUérir, -par prescriptjon~
'Je ·minlstre deslleaux-3Tts,après·.avt&::·ùlf
fi:Ur <ln monument naturel on sur un site
la commÏ6Sion supéTieure,saul rc:co~'a.lI,
.:.classé, de droit de nature· à 'modifier son
conseil d'Etat statuant. au c.ontentiel,lX.~f'.~;;~
caraCtère ou à :Cl:J:lJlgeI l.'aspect des lieux.
A d~!aut du consentemeIrt .du·· pr~i~i
. ·Aucuno sCTvitude ne' peut Ure
ét:ùJlie'
taire~ le classement·est pron.oncè,".:;"~prèi)
'par wn.ention l6ur. un mo.numcnt roturcl'
:l\\'is dc ]a .commission sup~rieu.i:e..·lles.:mO!°·f
ou un. sile classé qu'avec l'agrément dll:
numents naturels et des Giles,jar .{lé~!J.".j
mîlli6tIe des beaux-arts. ..
. .
,_ i
•
...
'.
•
•
.
. . '
1
en conseil d'Etat. Le cla~ement· d~n.n.e;;:i
,. Art. 11 ..' - Ledécbssement tot:ll ou par-
lieu':lu p..'\\~·émeDt d'une 1ndemnlté::,·!!>.~1!
liel d'un monument Ou d'un sile classé est
qu'il entr:l1nera uo dommage pOW}~::P~i:
pronom!!, après avis des oommi6sions dé·
.priélairc.
.
:
. • . .-..' : . ' ?:~~~ù''''~;~4\\
partementale ·el supérieure, paTdécrct en
. Le classement .d'un lac -ou-.d J:ln.'~~~;.i
<onseil. d'Etat.. LedéclaSôement est notifiê
d'eau poP\\'1Int' prodllire _ÙDe: én~ie.~~
-.aux intéressés' ct tr.1I1Scrit au"lmreati des
trIqu.e pe.im3qente_d~au.mo~s·;~{t~I.~~~{i.
:hypothè-qu.es de )asitu:ltïon dL$ biens. .
ne pourra ·êb"e.pr(IDoneé.qu 3prèfl,;a~:~:
·Le décict de
décla!'sèment
détermine,
mlfliDtres intéressés. ·.Cet {Ivis: de\\7~'l:~~~:
$UT :l\\'is 'conforme du co~eil ,d'Etat, s'il y
iorrinilé danS..~lD. délai tle trois m?i~~1~::.11
.a lieu ou ·llon à la l'CSlitution de l'indem-
piT~.tibn..(lu;~çr,.ll;~o\\l~~~t .~~:..:;~~~~~
nité prénJc" à nlTticle 8 ci-dessus.
~~C3S'd"1CC~~':~v~è:)e~ ·~ti~':i~t,k..;~
Art. 15. - Le ministré des beau.'t-arIs!
iessés, le :clas.~e~ent:estp~!lo~~ê1l~~~;
peut toujuurlS, cn se conformant· aux Jll'es-\\
rël~ du"miDÏôtre ;-de.s .beaux·~.·~)j,:
enfltions de la loi dp 3 m.ai 1~1, poursui-I
cas contraire, il'èst 'IlfoIiClDcfpar.d.éerl!l.,~.·!
'vre>au nam èe 1'.l:.13t l'expropriation d'un 1
conseil d'Elat~-·",·"';.:;:,~_",. ~<:",:·.'.:-:{.{2~,~
mQI1umen~ naturel on è'un site déjà c1~
La' aemaÏ1de -ihrrdèmnnf:dë'yra·:J\\~~:Pr~.:
ou vrop()6~ pour le classement, en T:lison
dUite: d~ti5)~S ;:s~,,~~: fl::A*i:;~~ ;~;PQlj;':
d~ l'intérèt public qu'il ,ollie an point de
jIciIliôn'-ilu',ij m=~t::"fe~j:I~sselIl~k~~"tdir":
Tue histori que,' arti:stique, . sciè.ntifiq:he. ·l~
testâti6Ii.s rëfativefa )'tndemmté, SOI!~.-;J!1·.l
(;enrlaire ou pittore:<que. Les. dt}'anements
g(:es ~n premieTTe6S()rtJla~ 1e1nge:~~~:1
el le.; communes ont la mtine faculté..
ùucanton.· St le montaQ~ tlela ~ fie~~:"i
L'utilité puLlique est déclarée :pJ.1" \\1.'1 dé-
cxeède,i.500 "1r:,il y DùraJieu à·olIPP~~~·1
('ret en COD13ei1 d'E1:lt.
,,:mt le tribu.nal civil. "En: ros d'e>"ll~;j
.
Art. 16. -
.\\ compter du jour où l'admi-
il peut ·n'.être no~équ'UD .s.e~1~~~~:r:\\1
nistration des be:lUX-3rls notille :lU lT'roprié-
Art. 9~· -
A êomptet 'rlù jour .o.~: l"a:~'J
taire d"un monnment naturel ou d'un Eile 1
nif;tration des beaux-3J'ls ·notifie ~)u".PJO-:':1
lion clas~ son mtwtioD d'en poursuivre'
priétairc d'un monument Da~u.rerou:d')lIl1
l'ex pr-opri:J.lioo , tous les efIcts du cl3.S!'e-'
tiite son Intention· d'en pouTSUlvre;le 'clllS:j
mtnt s'appliquent do IJlein droit à ce mo- '
sement, le propriét~ire ~6t tenu, de n'BIt:,
numcnt nalurel ou à ec site. Ds cessent èe
porter aucune . modlficahon'~ . .l~tat_~es .\\
6'awliqucr 9 13èkhr.ation è'utilitépu1.l1i- .
Heuxou à]eur~pcclJlondant· ~ndéllli'ùe:!
que n'in\\{>n-ient Jl3S dans les six mois de.
l'Ix 'Înois,- sauf ,autori~tionspècl:de-dl1:)Ill-1
celle notHk3ti<ln. Lorsquel'umité publique
nistre des lleaUx-arls etS9us l'éserve . de .
Il tté dt';c1ar~e, J'immeuble peut élre c1as....c.ê
l'explQitation oourante dei> 1·onds·T~lt. ..-e,~ j
l'3ns ;lutre formalité }Jar arrété du Clinistre
dé ren~cti~~ normal d~~s ~.on:truc.~I?~~~~.[
4l'ô lle3ux-:lTts:
. . . '
,
.•..
..;
.
.-;
. Art. JO. -
Tout )1rTl:té ou déqet pronon-- !
...
,.
:!TinE rn···
pnt un classcmtnt ·est V(lnsçrit,.p~,]~.!
.,
soIns de l'-adminis"tr.1tion .des ·:beaux-arls. :
~lT[!? p.r.omi:s
ail bureau des hypothèques da la ~il~:iUriD. ,
dc l'immeuble classé.
. .
.
~. '.' !
AM. 1"7. -
Antour des mOD'\\.lments mlu-
Cette 'transcrlpUonnc donne'l!eu'~ all~
reIs ct des ~it.es ill~rils sur la li;;le J'r~\\"ue
cune IlefC~r.lion ilU profit dlJ Trœor~" :;: ..
i l'arlicJc ~ ùc 13 JlTéscnle loi ou r.lJs~,
,.
:
.
..,t
. -
' . .
..
'"
.
.
.,
.._-
il peut Ure ibbli me wne de protectlàn
ms conlre ceux qui :mront <lTdonné les
dans les ~ondition9 suiv:Jolcs: .
.
1raYâllX ex~culés ou le~ mesures 'l'rises en
'Le prorel, aprœ avis de la commission'
vio1:llion desllits :n1icles. '
,
del':lJ'temUlble desmoDuments n:llurets ~t
,
des
"'rI.:. 22• ..;.. Quiconque aura intentïollncl-
sites, ~W>lil un {>rojet de prolec.tion
lement détruit, mutilé ou d~grndé
,comportant le plan des 11:ll'CeIles œnsti·
111) mo.
nument mture) ou un site inscrit ou (');1ss6
tU3nt la sone à proléger, nec indic:llion
eera
de(jll'escriptiGns ;\\ imposer pour assura
puni des peinre llarlies A }';u-litle 251
celle proleetioo. .
.
du cotie Pf'n31, saDS pl'éjudice de tous dom-
1D:lges-inléréts.
'
Le prMe! ordonne une enquêle sur ce
projet.
.
Art. :!3. -
I::ri'ticle ~(j3 du cOde Jl~n:.t est
Les coIlSfils municipaux des oommUD€.S
::pplic:ùJle dans les C3S préYus aux deux
1ntu.ess~es sont :Ippelésà donner leur
articles prktl1enf!L
. :l.vis.
La commission dépa.r1ementale des mG-
TITnE V
noments D:llprels et des sites Entend leô
propriétaires aiD&i que les reprêsentMlls
DISI'OSJTWSS 111\\'EI\\SL!I
des dh'ers services publics' ou toutes au-
tres ptrsonne.:; intéressées qui demande-
Art. ~~. -
III C:Jlg:;e D:ltioDaJe des mo-
raient à présenter leurs observations. ou
nument"
historiques
et
pr~hislorJque'1
qu'elle uGit devoir ooDl'qquer. Elle for-
créée par la loi du iO juillet iPU prend Io .
.mule soo {>rcipiisitions•. , .'
. .
.
DOm de u Caisse n:JtionaJe des monuwents
Illsloriqucs, préhi5toriques et nalurels .et
Le prMet transmet le dossier, accompa-
<l{\\'; gites ".
'.
'gné de ~on avis motivé, au ministre cles I
Elle }Jeut recueillir "et gé.rer êlés foncIs
beallX-arts, qui consulte la commissron 5u-1
destiné.> à ~tre mis à la disposition du ml·
périenn.
.
.
. .
' , .
"
. 1
La
nistre des he:lux-arls en vue de l:l canser-I
prokdiœi du site est déclarée iriot~
>"d1ion ou de J'acquisition des monument:f 1
ret J:~néra1 par un détrd en conseil d'Etat. 1
natUl"els ct des sites classés ou propœ~ 1
. Art. 18. -
le ·dèud de ':p!otectiop rer:i i
pour le cbssement.
•
l'objet d'Une transcription a11 bureau des 1
Le eO!l~eil d'~inistJ:atl~ (Ie lacaisslf 1
.hypothèques de la situatioo des immeu-i
est oomplét~ pal' l'adJonction. de denx i
blES. par 'les soins de l'admioistntlon des 1
mem1Jres pri6 parmi les, personnes Qued6-.1
bèam:-arts; daDS les wnwlions1lxées pat,
signent .Iems tra\\":lU3: et leurs conriaissan· ..
.un règlement d~admiDistra1ion publique. 1
ces spéciJ.Ies en "ID:ltière Olt monumenU 1
Cette transc:ripticn ne dDnneralieu à au.,.!
nalnrels ou de sites. . .,.
.
cnne pe.reeptiûn· au profil du. Trésor. ' 1
Art. 25. -
Les re.cetfesne la C:lÎ6Se ~.
: ' Art. 19. -: A dater de la notification du;
tion:lle des monmnents bi6tmiques, préhilf. .
décrEt pronool;ant la déçlaiatio~ .d'intérêt i
1ariques et natnrel& et d~ 6ite.sseron\\dt.- .
général; les
propriétaires
des' . parcelles 1
,1.ennin.ées par I.a.. prochaWel91::.ie' 1lp3.meB.:
comprises dans la zone de' protection ou;
.. Art.' 26. - Les ·disposi~·de.Ja· p!ési#1I
}e~ ayants drOit sont tenus de se con-",
loi. oont :Ipplicahles'~ux momiments .Dam-
fariner anx prescr~tions ~ée.s p3.I le dé-,
rds et 'è1uxsiles 7égulièreD;tent. q:l.ssés
cr.et.
.
. . '
.
i
ayant sa proinnlg3 tian, è~orinémè:nt.aux
A partir de ,la même èate, il leur est
dispositions de la loi dti 21 auiI1906. '. :.
ouvert Wl délai d'un an.pour faire valoir;
Il sera .àressé. pour chaeun de' éesnlÜ"
!lev:wt les tribtinaux compétents leurs ré-i
,numents natureù> et de ces 6i.tes, un'e:xtra.ta'
clà:matioIlô contre ILS eflets desdiles pres-I
·.de l'arrêté de classement reprodllisailt .tout
criptiDrls. Passé ce' délai, aw:une réclama-i
c.ë qui le ,cpncerne. Cetêxtrait sera .t.nJ.M-
lion n'est admise.
_
1
~rit éUJ' Imr'e3u '<les hYPothèques' de la si-
,
1
Art. 20. -
Lors'que 13. création d'unc zone i
tuation de !'immeu1Jlepar lœ
SDins:de
~e protection a 'été 9écl:lr~e' d'intérêt 'gé~i
')'~mjnistrallondeslleauxoQrts..·(".eÜè trans-
nhal, '1o!Ji;' ks ,.pz:ojets de:.grands travaux,
cription. ne doiihua~ ~eu. à ,aUeane '.ÎJèJX.èp-'
de quelque nature qo'ils ~ent, intues-
.lion au proflt rlùTrf.060i>-·· .......~, ;"j'.!"_' ~" .:
Fant tout ou p:l..Tlie de celte zone, doivent
D3ns un délai deOlrô"is moo, ]a ']j$!e d~
Hre soumis [louravis· au minislre' dlS
sites et monuments naturels classœ .want
lJe.lux-arls.
la promulgation de la j)réSeIrte:'loi 6cn 'Pll'"
hliée lu JounllJl .oflicid. ç~Ue.liste6ua
nTRE iv .
tchue à joui. DaIl6 le. çourarit :QU premier-
triÏnestre de chaque ~nnée senpublite au
DISPOSITrOSS l'Wu:s,
J Durnal .ofliciclla .nomenclature .des .mG- .
Art. 21. -
Tou·te lofraction am, di~posi
numenls naturels et des ~tes elas."~s ,ou
tions de l'article 4, paragraphe 2 (mMi!l-
Jlrotég~ au cours de ]'annécJl~éçèdeJlte, .
e~iOD s:ms nis préalable d'un monument
Art. 27. -
Un règlement d'édrolni1;tr:J,o
naturel ou d4un 6ite 'inscrit) de l':Ù'ticle 9
lion publique OOIltrcsi:;oodu inhlk;trc de!!
(eUets de 1~. proposition de claSsement);
fin:mces etôo ministre dL'!! ,beaux-uls d/!-
de l'article t1(alién3t!on d'un monumeot.
·.tcrJD!nera "les détails' d'ap!JÜcation de 13:
D:lture1 ou d'un sile c1assé). de l'article 12
pré~1Jl loi, cl tlo\\::lmment 13. compObilion i
(modificaUoo d'un monument niturel on:
et Je mode d'élection-des membres,' aulres :
d'un. ~ite ~), (Je l'3I'11c1e.13 '(Scryit,u~1
que les mèmbre.s :do 'droit, des co:nmis·
des)" de l'article 19, Jl3.1"agr.lPhe 1" (inob-.:
slons Jlr~\\"uCG ~ux :u'ticlesi" ~t ,3,_·aitiSi
servation . des prescriptions ttaLlies pour i
que'Jes àisp06iU<Jns '6JIéci:lles. l'ebtrv~ à
la protection' d'Jin sile) ~era .punie d'une
la comIIl.itx:ion des monumen1s'naturels et
amende de cinquante à "ingt mille fcines
.des. sUës ~il diJl3l'tc'mc.nt -de iâ 'Seine, les·.
(:.0 à 20.000 tr.), &:UlS préjudice de r~ction
attributions de la scellon perroanellte de9
en <lomm3gM-int.créls,
qui ... pourra~lre
~OJDmiSElofl6 dép.a.rtcmcnt:1les ct les intlem-
exercé!: :lU ;nom yU minlt;!t~ des ~c:\\1u:-
ni.tés.oc· dl'p.1,acement .qui pourr,onl t.lre al.
39E
loui-es aux· membres des di1TéJ;enl~ rom·
m.lssiorlS.
'
.AIt ~. "'--- Il pourra lolre tl:lhli aulour
8es 'J1Iorn,Jments
lIi~l('riques
da~.;~s
l"11
"cdu 'do 13 loi du 3J d('("cmbre f9J3, une
1lone de protect,ion d:lnS ]rs oondilioJl6 dé-
lcrmin~cs par les :lJ"licles 11 fi 20 de 1:1 pré-
senl~ ,lCli.,
.
. . JJ't~ 29. ~ Ù llres('nte lo~ est applicable
,
l'A'gl~l"ie. Elle l'cra ~pplic:ililc dans les
'~olonies dans de~ conditions qui f;cront
,fixées p3r décret en conseil d'Etat. 11n rè-
glement d'administration puhlique fixera
. les conditions de· son application aux dé-
parlements· du Haut-Jlhin, du Bas-Rhin ct
Ac la',Moselle. '_
•
-
- ,
- ,Art. 30. -- La loi du 21 avril ~9D6 orga~
tiIoAnt ,la prottction des f;iles' et lDonu·
DeDts,naturels de c:.ractèrearlistiquc est
abro....~('. - ' - .
'
'.
".
:~ tJ.... • .. :". '.',.
a " .
" "
' . ,
. -~:lc<tlJi:'ieDte 10]. di:liMréé el'adript~e par
IèSt!n:lf'~t_,par la 'C1}ambre, des -députés,
6~ri(('~fcu1i~ comme ,101 d~ l:E,t3t.
.
'EaU à Pp.r13,'le 2.m:ù 1930.
"
,_
-
' .
' . :
... -.- .
Source: J.O.R.F. ~u 4 mai 1930
AliNEXE-g
DIREnloN DU l'ATRIMOINE
Le ministre de la -culture et de la communication_
Elle assu,re le. secrétariat de.la c0":lmission nationale chargé de
Vu le d~crt~t n" 79·355 du 7 mai 1979 relatif Il l'organisation du
préparer 1 établissen:te~t de l'inventaIre
général des
monuments
ministère de la culture et de la communication (services de la
et des richesses artistIques de la France.
culturel;
Elle comprend:'
Vu 1:1 loi du 10 juillet 19U modifiée portant création de la caisse
nationale des monuments historiques et des 5ites;
Le bureau des moyens et des services;
Vu le décret n"
78·533 du 12 a\\'ril 1978 relatif aux attrlblltions
La mission de recherche et d'analyse méthodologique'
du minlst~re de l'em'ironncment et du cadre de vie, et nolamment
~ mission des allaires scientifiques et des relations e~térieures;
50n article 2, alin éa 2;
L'atelier de photogrammétrie et de cartographie'
. Vu le décret n"
79·2-17 du 19 mars 1979 portant création d'un
L'alelier de photographie;
,
comité interministériel du patrimoine, et notamment son article 2,
Le centre national de .documentation.
aHlléa 3 ;
A:rt. 7. -
La sous-direct!on des monuments historiques et palais
Sur la proposition du directeur du pa tri moine,
nationaux: aSUl'e la protectIon et la consen'ation des immeubles et
des obj~ts immobiliers présentant un intérêt pour l'histoire
l'art
Arrête:
et la sCience.
'
Art. l". -
La direction du patrimoine a pour mIsSion de proté-
· Elle est chargée:
ger, de consen'er et de faire connaitre le patrimoine archéologique
et architectural et les riche~ses artistiques de la. Frauce.
_
Du clasl'ement parmi les monuments historiques et de l'inscription
EUe
prépare
les
délibérations
du
comité
intenninistériel
du
sur l'inventaire supplémentaire;
.
patrimoine et veille li leur exécution.
,De l'application de 1:1 législation sur les monuments historiques'
De la programmation, de l'exécution et du eontrôle des. trav;)u~
Art. 2. -
La direction du patrimoine comprend':
d'entretien, de conservation. de restautation et de mise en valeur
Les inspections générales;
.
réalisés ou subventionnés par l'Etat, sur ces monuments··
La
sous-direction
des
affaires
générales et
des
constructions
De la gestion, lorsque celle-ci lui est confiée, des palais n~tionaux
publiques;
.
et des monuments historiques .appartenant à l'Etat.
La sous-direction des fouilles et antiquités;
Elle assure le secrétariat de la commi!;slon supérieure des monu-
La sous·direction de l'in '!enlaire général des momunents et des
ments historiques..
. ,
..
richesses artistiques de la France;
Avec le concours des autres services du ministère, elle étudie
La sous-direction des monuments historiques et des palais natio-
propose et, le cas échéant, met en œU\\'Te ,les mesures requise~
naux .
par
l'utilisation
des
monuments .historiques, et notamment
par
Le 'service de la photographie.
l'accueil du public."
.
Elle organise les manifest:lt.ions commémorant les événements de
Art. 3. -
EUe dispo;e des Inspecteurs généraux et inspecteurs 1 pOl'tée Il:ltionale ainsi que les cérémonies publiques.
,
des monuments historiques, des bâtiments civils et palais natio-I
Relèvent de son autorité le centre de recherche sur les monu-
naux, des fouilles et antiquités, de l'im'entalre général des monu-
ments historiques, le laboratoire de recherche sur 'les monuments
ments et des richesses artistiques de la France.
. .
histo~qlles, le musée des plans-reliefs ainsi que les archives photo·,
ATt. 4. -
La sous-direction des affaires générales et des construc·.
graphIques des monument historiques et la bibliothèque~ ' .
tlons publiques est chargée de la gestion du personnel et des crédits
Elle comprend:
de la direction du patrimoine. Elle veille à l'application de la régle-
Le bure:lu des affaires générales et de la documentation'; ,
mentation sur les marchés de l'Etat.
EUe étudie et réalise les travaux d'architecture p(}ur les immeu'
Le bureau de la protection des monuments historiques et '.des
bles affectés au ministère chargé de la culture. Elle gère à cet
af!aires domaniales;
.
effet les crédits d'e.ntretien, de construction et de grosses répa·
, La division de la conservation (bureau des monuments historiques
appartenant à l'Etat et des palais nationaux; bureau des monuments
rations.
historiques n'appartenant pas à l'EtaU;
__
.
EUe comprend:
· La di\\'ision du patrimoine mobilier,
La di\\'ision des constructions publiques (bureau des travaux neufs j
Art. 8. -
Le 5en'Î.ee de la photogrnphie a pour mission de coor-
bureau des travaux de consenation et d'entretien);
donner les actions culturelles en matière de photographie.
.
La di\\'ision du personnel;
li est compétent en matière d'aide à la création, de statut et)
La division des affaires financières;
de sécurité sociale des photographes.
. .
Le bureau des marchés;
Avec le concours d'autres services du 'ministère, il étudie, pro-I
La mission technique.
.,.
pose et, le cas échéant, met en œuvre les mesures .requises pour 1
Art. 5. -
La
sous·direction des fouilles et antiquités a pour
la conservation -du patrimoine photographique.
.
..
'
mission
en liaison avec les instances et 'Ies organismes nationaux
· Art. g. "- La caisse nationale des monumentshl~to~ioues'et des
cornpét~nts en matière d'archéologie, d'étudier, de protéger, de sites est pla~ sous la tutRl,le de la direction du patriÎnoine.
1
conserver et de promouvoir le patrimoine archéologique national
Elle assure le secrétariat du conseil supérieur de la recherche
Art. 10. -
Le directeur du patrimoine est chargé de l'exécution:
du
présent
arrêté,
qui
sera
publié
au
Journal
officiel
de
lai
archéologique.
République française.
1
Elle comprend:
Fait à Paris, le 23 octobre 1979.
..(
Le bureau des affaires générales et de la protection;
Le bureau de la recherche;
Le bureau de la documentation.
Relèvent de son autoritè la direction des recherches archéolo-
giques sous·marines et le centre national de préhistoire.
Source: }.C.~.F. du 13 novembre 1975
Art. 6. -
La sous-direction de l'jm'entaire général des monumenll
et des richesses artistiques de la France a pour mission de recen.,
sel'
d'étudier et de faire connaitre toute œ.lvre qui, du fait de
so~ caractére artistique, histo~iqu,e, arch~ologique ou ethnOlOgiqUe.l·
constitue un élement du patrlmome n a l l o n a l , .
.
ILLUSTRATIONS
401
FIG: 1- Le groupe épiscopal d'AIX-EN-FROVENCE d'après le
Plan de Belleforest,1573.
402
FIG: 2-Dessin de Bar-sur-Loup et Gourdon éx(;cuté oar A. VnOZZI.
\\ - ""-'
--'
- ,
1••.••
FIG:. J-:Dessin du château dl fwignonet et la l'J.':1.poule pnr E; l'Jegro •
..;,'ij,{cr.,i IZ:lrd, li. (1\\)77)
Ieonof"raohie (~e l'architecture "'liU tairn
en ;:>rcJVcnCG Orientale d'oDr2;s les olnns rIe Turin; .r.B.T. :5.AIX,.f;.,
P.27 j;l'll 1~
40:::
..:~ .'.
.
.
"'
\\"
FIGI 4-Plan de l'abbayeJ"j.nt-Pierre oe Flavigny.Côte d'Or en lô55
par N. Pinet.
Source: Sapin, 6. (19b~!) $C1int-~ierre de Flavigny. L ',,-:1cicnne ai:JbatLllf!
et ses cryptes. Consr·i'3 1'ichc501o<-:i,:ue'', -':':;~cc, 1.',40 session !~U:WiS
CfiATILLOliIJAIS.p. '}i:'\\,
~î;.;(
't04
..
';.\\
'~.
. . ..
'
- - ~'---'-'
Fic: 5- L~Abbaye Saint-Vincent du Mans en 1695
Source :~_nato Cabinet des Estamnes.Collection Gaignièreso
Va 419 i
Tome ;(
.
405
FIG: b- ~armoutier a la fin du XVIIe s.
Sourcœ : Ji.b. nat. Cabinet des Estarmes. I;ollection Goiçnicres.
•
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1'or.te ,: •
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4üE.·
FIG:
t"ll
Les monument s qui rappelle la
7- La destruction de la Bas l
e:
"
avec joie.
tyrannie et l'oppression sont demolls
Fig :8- ÙGstruction de 10. statue equestre de Louis XIV
Source: Soboul, il. (1')82) ta civili::J:'1tion et ln i~~volution Fran,~aise
T.~2 jirthaud~ Purr;' ,p.5'1,'" fig 15 et fi'e 1bJ, P.]ol)
407
PIG~' 9- A.Lenoir empêche des révolutio'm:lires de d,~;truire un !!lonUr.1ent
ancien.
"'.,
',' ,"
" .': ~ ".-:t-.. "'•• '.!'- .
-. .. ~ -: ~~ .
j.''iG:
1ù- Jne fontain;; (~lov,," 11 .L' e:'lplacemem:.:u Vioux Cn:} Gelet d:;noli
pour a~_liürcr la circulati~n.
Sour88: Saooul,-,. (1'/)3)
l'cl
Ciuilisotion et la RévoLution ... 1'.2
D.jG~ et- il- J 0 1"'f
.
...
...., .~ ...
40B
FIG: 11- La salle d,e·'.bain gothique de J .B.r-lallet 1759-1835.
Source: Soboul, A.(1983) La civilisation et la Révolution ... T.III
p;396, fïg.1'ib·
40
FIG: 12- Léglise St-j·larcel. Dessins du chevet exécuté par Darcy.2tat
ancien et restauration du DXe s.
Source: Copc:rrès archéologiaue de Franey, 1')80, P .JO'), fig .. j
~.
3.
FIG: 13- Une paire de boucles d'oreilles en or(1 et'2) et deux têtes d'
d'épingles en bronze(J et 4) venant de la sépulture dite de la
"Dame de quali téllà Breban.
Source: Horel, L. (1392) description de deux: sépultures importantes du
cimetière franc de 3reban Clarne) ::é:1oircs ne 10. socièté des scien-
ces et des arts de Vit'ry-le- h~nco~G' favernier et fils. pp .077-
678.
411
[[IIJ marne et lœss ~ argile ~ calcaire WiH sable
•
cimetières mèrovingiens
0
cimetières carolingiens-ottoniens
Cimetières mérovingiens. carolingiens et ottoniens
en liaison avec la nature des sols en Moyenne Franconie.
FIG:
14- /euplement e G c,uali t·i des sols en Allemagne.
~urce: Chn.pelot-~J. et Fossier,
R.
Le village et ln. maison.
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Hachette. p. 00
412
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1<'lG:1I5IL'habitQt de "vlarendorf (VIle-vIlle siècles)
Cet ensemble de bâtiments tous contemporains forme vraisemblablement une
seule unité agricole:une grande maison en forme de bateau,4 fonds de
caoanes,diverses annexes plus ou moins grandes, pour l'habitation ou le
stockage,2 silos hexagonaux.S'organisant dans un espace d'environ 70 X 50m
ces 12 ou 13 bâtiments constituent l'exploita~ion agricole classique sur
ce si te.
Source: W. HinkelJ:lann: Il Di.e ;\\usgrabungen in der frühmittelalterlichen bei
'Ii&rendorf, '.!estf~len"d:ws neue Ausrrabungen in Deutschlar.d! 1958,
!J. /+3 5.
413
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?:ïG:1o- Les oâtiments de ~:arcndorf'.~ssai de restitution.
a-grande b5.Lisse rcc~,3.n;;:llair8 ou en ~orme de bâteau.
b-cons Lructions r-:;ct;mcul::.ircs servant d'annexes
c-fonds ue cabane
d et c- Ins tallations :3o:~r;]aires sans cloisons et formées cl 'une
toiture portée par des poteaux;
f
ct g- structures hGxa~onalcs: ITIdier pour isoler les récoltes
du 301.
Source: Chapelot, Jo ct ?o:Jsicr, ;(. (L'<:'O) Le vilb.c:e ct ~Ia mnison ,
,iachette, p 00(j, fiC' 10
414
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100 mUa
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pc
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IOOkilomcuu
FIG: 17 -Cartes des villages d6sertis identifi,~s et locaLis~s par
le û"l.·J ..~.~. en 190ô en Grunde-:3rct:lgne.
Source:
Jeresford,: et Hurst,.J(l':,J71)-"":'j\\'rt'::i 'leriil3v~,l vill'ges.
iondon,r· Gû jfiC· 13
FIG~g-Les fouilles du village désert6 de ~~arra~ !ercy(Xlle-XVle siècles)
Seules les parcelles 6 et 10 ont ici ~t~ fouil16es.
Ce plan représente en fait 11état avant la fouille:les li~ites des champs,des
parcelles baties dans leur état final des XVe-XVL'3 siêcles,les ruines des maisons
apparaissent sur le terrain.
Au centre ,on a le ~anoir du XIIe siècle abandonné ct ensuite remplace par un
autre pluG'':''u nord du villo.ge (XIIIe-,~:Ve sLcles) .Entre les 2 ,il Y a les parcelles
des maisons ~vcc Q~rrièrc et n l'ouest les charnus en laniêre.Au sud ,ll~~lise
Saint~~artin et l'extension du village.Au sud-e~t enfin on a le ruisseau:
~)ourcc:~.: Jcre:Jford O~J j .~:ur~:t: :'csortcci ;~erlicvéll Villap8s,londres,19'1"I,
.fig.:~5,p.LO
415
Rwes
Habitots TQ.t.hniquCls Edific~s
~l
~~ropoks
et
Aut("rz.~.
A\\,\\\\,\\Q~
Fortificis
Milhodas
"Ra.\\i,gieux
A9G~
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"""'JOta1
A8
.9
31
5"
~
FIG: 19':" Tableau des axes de recherches prioritaires du C.R.A.N. établis
8. partir des articles publiés dans .les' Annqles de Normandie~
Trois remarques s'imposent:
1 r
0
Le nombre d'articles consacrés aUx Techniques et i'iethodes témoigne
de l'intérêt que le G.R.A.M. a0tache auX analyses de laboratoires
(céramologie, physique, chinie, dendrochronologie, etc •••)comme
complément indispensable aux recherches d'archives, de terrain et
d'~tude externe du matériel·
20)1e nombre important d'articles consacrés à l'archéologie funéraire
est lié au sau"etage. La plupa.rt d'2S sites découverts et signalés
à la suite des travaux d'équipement et d'aménagement cor.cerne des
cimetières.
30)?ar contre le nombre relativement peu flevé d'articl~s consacrés aux
habitats ...fortifiés t3" explique par leur publication dès 1964 dans
\\1 Ghâ teau-Gaillard'~
'""""
~J
55
•
Ll_L_L_~Okm
r'TG :20-
+'
f -
-,.j
31 - HOtel de Brion (Avignon)
\\1 - Prieuré
32 - Livrées
de Ganagobie
cardinalicea (AJ1JQo~t-yjl!~~u~~~~è~~A!ilnOn~
"2 _ Prieuré de Sainte-Marie de
33
la
- Sain~Julien-lea-Kartigues
Gayole (la Celle)
____ ._ t.__~
""
3 - L'abbaye de Saint-Pona (c~enos)
34 - Cabane
4 - L'abbaye de Silvacane
35
(ta
-
Roque d'~:~!~_~n2
Ollières
5 - Notre-Dame d'Avignonet
36 -
(Mandelieu)
Beaucai te
6 - Saint-Estève-du-Destel
37 -
(Evenos)
Cigean
7 - Prieuré de Saint-Symphorien
38 - Saint-pierre
(Bonnieux)
de l'Almanarre, Olbia (Hyères) ~
8 - La Chapelle
39-40 Jonqueirolle
d'airs (Peille)
- Saint-Blaise-de-Bauzon (Bollène
_.--- --- - -----
9 _ prieuré Saint-COme et Saint-Damien (La Csdière
41 - Dieulefit
d'Azur>'
••
10 - L'oppidum de Saint-Blaise (Saint-Mitre-les-Remparts)
42 - Saint-Victor-dea-Oules
r
11 - Le Castelsa de Cucuron
43 - Saint-Quentin-Ia-Pot~r~~
12 - Le Csstelas de Sannes
44 - Narbonne
13 - Le Caatelas de Saint-Martin-de-la-Brasque
45 - Saint-Jean-de-Foa
14 - Cadrix (Saint-Maximin)
46 - HOpital de Fréjus'
_
.... _ _tL_
15 - Le caatrum de Rougiers
47 - Bédoill
16 - Le castrum de Taradeau
48 - Peyruis
17 - Le ca.trum de Sainte-Madeleine (La
49
MOle)
~ Barjols
18 - Le chAteau d'Ollioules
50 - Cannes
19 - Rognac
51 - Lambesc
20 - La cath~drale de Fréjus
52 - Saint-Gilles-du-Gard
21 - Saint-pierre d'Alba
53 - Planier (Signes)
22 - Vivier.
54 - Roquefeuille (Pourrières)
23 - La cathédrale d'Arles
55 - Peyremoutou (se-Amana-Soult)
24 - La cathédrale d'Aix-en-Provence
56 - Brandes-en-Oisans (Huez)
25 - Ls cathédrale
57
d'Apt
- Anse Saint-Gervais (Fos-sur-Mer)
~
1
'- La place Jesn-J~urès
58 - Saint-Laurent-de-Carnola
_ . J . . _ . . .
_ _ _
26 - L'abbaye de Saint~Victor de Marseille
,
59 - Maguelonne
27 - La Bourae (Maraeille)
60 - Paalmodi (St-Laurent-d~~~_
28 _ St-Aphrodise; Ste-Marie-Madeleine;
61
St-Jacques
- La Seube (Claret) •.
29 - Sainte-Marthe de Taraacon
62 - Saint-Martin-de-Londrea
30 - Petit-Palais (Avignon)
:FIG :20- Carte des principaux sites étudiSs par le LA!::·' dans la
décennie soixante-dix •
~
....
cP
FIG : 21- Diagramme dos principal~)C '1xes de recherches du Lâili'(
1-Habitat rural
f-Œbitat urbain
lB-Edifices religieux ruraux
7-Cath:drales ct qunrticrs cnnonlnux
3-Cérar:1Îc;ue
:::-Eglises et lilonast0res urbains
L~-Verre
5-gines ct m~t~llurgie
420
MINI5TERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
DIRECTION DU PATRIMOINE
~
Conseil
Inspection
supérieur
générale
r -
de
des fouilles
la recherche
et
sous -J)\\RECnOH
archéologique
antiquités
:DE
L'ARCHEOLOGIE
-
ORGANISMES
ORGANISMES
ADMINISTRATION
CONSULTATIFS
NATIONAUX
CENTRALE
Commission
Bureau des affaires
scientifique
Direction
générales
r - -
des fouilles
des recherches
et
archéologiques t------l archéologiques
de la
sous-marines
sous-marines
protection
Conseil
scientifique
Centre
du centre
national
Bureau
national
de
1-
de
de
préhistoire
la recherche
préhistoire
Centre
Bureau de la
national
1-----------1
documentation
des recherches
et
archéologiques
de
l'animation
subaquatique5
SERVICES
TERRITORIAUX
1
1
METROPOLE
DEPARTEMENTS
D'OUTRE-MER
22 directions
4 directions
des antiquités
des antiquités
FIG: ~22- Orf,anigramme de la .sous-Direction de l' l\\rchéologie .
1
1
l',
1
i
- - - _
.
.
.....
.
J
'..
.
---_. '.. . . . _._-_ ..
1
.ces et étaql~ssements
C-Fortifications
1
,
.....
NJ(.;"~-,(.
FIG: ~lations ar~isanales.
G-
"-
.z,-
()
FIG:24- L'évolution des fouilles d'instaQations artisanal~s de 197~ à 1987
42.3
1916
FIG:25- Evolution des fouilles rurales entre 1975 et 1987-
tnini<lrs
Q4t
'l'loite.s,
/
/
_--~
r - J
/ " , / /
,,/
,/
...... V
V
'lO
'0
o
FIG: 26- Fr.équentation àe quelques monul;1ents historiques.
Abbaye
du Tnoronet: en trait continu , et
Abbaye de Cluny: en trait discontinu.
Source: Annuaire statistinue de la ?rance. Résultats de 1987. I.N.3.E.2.
9Je volume, Paris,i~~b,p: ~40.
t;~~~:~:J~~j~~~~~~~l~~;v:~~:~iii~~~S~~ï~~i~~E~~~fT!-~~i~r!-~~
1SONDAGES
1226 p:ij ! 1911 ;(oq 24~ 22~ 28~ ::001 20'/118~ 2oo12Jéf 174 191120~ 23' 30~129st 3111
1
1
1
1
l
,
l
,
,
1
1
1
l
,
f
,
1 SAUVETAGES
1228 Q65 1 34ét 44;j 5411 5t)51 4611 5771 5481 59716541' 7401 69~1 841 858., 897hoor:J1034l108-1
1
•
1
1
1
1··
1
1
I l
1
f ' ,
l'
Î
1~~~~;lillS
i447 ~25 !35~ 3ô1136~ 3U)134~ 35~ 36J 321 3481390138/i J7~ 37~ 41 4231 40 39~
1 TOTAL
l ';û1 b145 : bo9!l021..,{115d1190h09411611112:Jl10t$h202h36Eh252]h4111114JJ'h5511117Jgf1173c1~79ll
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1
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J
J
J
l
l
J
l--_l
l
J___ ___~___ ___j
l
~
~___ ___J
l~IG: 27- Lea opérations de fouilles terrestres toutes périodes confondues.
tVI
Sources: üuboscq, B. (1981) Archéologie .]2es chiffres pour le patrimoine. LA Documentation Française. Paris, p .J'l et 39
.~',<
• ' ••
I.J~.S.E.E.(1tj00) Annuaire statistiClue de la France. Résultats de 1987. 93e vol. Paris, p.248,
tableo.u Ji,.ù'l...'1.
En milliers
de francs
1000
800
WO -1i
L~OO - i1
200-1
A
A
B
1980
1901
1982
A
en milliers
de francs
42~
3OQ..
JOO_
415_
,(,50
Aoo...
JS_
o --
1 2
3
4 5 6
7
0
9
10
11 12 13
-14 1511~
17
18
19
20 ::rl 22
FIG: 29- La rép,~,rti tion des crûdi ts de fouilles et s:JUvctages progr::u;]:nes
~
accordcis à l'nrchciologie rncidicivalc en 1981 par r~Gions.
correspondent
Les nU 1 à ,~2~il l'orore alphab~tique des rc:gions: 1 {Jour l' tlLJACE •••
22 pour m-IOu-i-All~1~S.('!OI,1 /lLi.~O, p.4;21)
428
o
4101u'"
.'--==:::1'
FIG: 30· Circonscriptions arch6ologiques et fouilles médiévales
-
_De
Moins de ::>0
- De '11 il60
101 li 120
op.jra tions
- Ue 51 ilW
- Duel a L}O
: J De 1;~O 1.l. 140
-
_De
DE 1)1 .~ '10
') 1 :J lUO
_ P I U s de 140
42S
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L.GJ
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1 - rlluloir a-vin (picce 62);
7 _
['<lit cellttr (P'C,-"C ~~.:
:, - cuve a I.'În (pièce 611:
~ - gland ~elJler (PlCl'C .lll:
J - pressoirs ci ",in 4pi(cC' 46':
9 - C'n1rce Oc 1.. nlla.-
4 - cour tpiêce 44,~
10 -
J,,/,"m en pl;"c:
~ - cu\\c's (pièces ~9A cl B):
Il - al\\ cole de du/ulm
6 - passage- lpie.:e 591;
l,:! _ empl.u..-ement de Jo/ulm rC.,lIIuc.
Fi [J.
311.
La Roquebrussanne
Le Grane Loau
1 .
p l El n
des
1 l", st,::·,:t l .::. t :i. C· n r.,
d LI ;' :1. !:' '.:' .l e ~ .:..
pp.
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l '~1 J.•
430
Thérouanne " .
•
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_Trclles. __• J
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Amiens
~..~'
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1
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~ -s-Aube, ~
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C1e~ont
\\.,-r
- F e r r a n d .
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B37:.~-
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_.!a_,
• __
•
7e ~Toulouse ...........Arlcs
,.. .'
~ ""' ,.
.~ Béziers
....
_ . itineraire hypothel'Que
•
Trésor mUllcl"llre
de lïnvaslon
•
Villes
F i ~!.
3!2t
R~:?const i tut iClfl
de
la qrande ruée des
barbares de
lj.OG-409.
Duby,
G.
(c1it~.)
(1988)
Histoire de France.
T.
1.
LO:lt~OUsse.
Pin~is.
p.
1GO.
L~31
=
Id,
Vi n ni.,- ( '. ,
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.' 1\\.1 /.,:1. \\..'\\
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Fig. 3'3
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siècle)
et
le cImetière
merüvingien
(VIle-début
l,) 1 I l e
':; l lic 1 (.!) •
LE:> 1"I",h c' ~
~r.
.; l',; [\\':1)
"bd I ',', t -lii.::ü,t i n--ci E.'-- Bosch E't'V i I I e
(fjei-r',e-"liiiXr'itilllf?)"
cL,ü"I~~ :":'i)':ot:~ 1'1. Ed; Zi",dot'':''='-'F<icl, f:.
(~.;o'-l'" .l,o',
c:ii·,.'E'c"Cl.::on
,'IE';)
L'église,
le
terroir.
l'ionc. q ·r-·a I:::>r, li. f:j
cj u
C. i':. ~4 .,'", ':.' .l "
L:.'rj :l t :l ':':In~:,
ci u
C. 1\\1. R. ~3.
P 03 t' I ~5.
p.
':Y,} ,
j- l " •
12,::: •
432
r---------------------~-
o km 200
l Évêquesd.cÏlé$chefslieur
•
Évêques de simples cités
• Communautés confiées ~ des clerts
lèJ. Cités hors des Gaules
Fig. ~4
Carte des évêchés et
communautés chrétiennes con-
nues
par
le concile de 314.
Cataloque
cl l exp 0 s i t i 0 y, • -"-H"-'t,--~-"C',-,.j--"-"Ë",,''-",':'--,lo..;'",:.",o"-",i,,,p,,-"-"(",,,,\\E",,':!_.;::.l.;::.a::.-..:.F_t:...~..:.a::..l'":...;''''c::..;f.=~..:;;'_
r "r~e",-,t (c: EI"("l e;,
de recherches.
Editions de
l a
Réunion
des musées nationaux.
p.
359.
432.
Fig. 35.
Les
cadres de
la mission chrétienne
carte des
;!?vèch é',:;
et;
de~:; fjt' i 'ne i pa u)<
rllo"li3~:>t :~"~I:?S c.le
Pt'üVt:.~·rICE·
au
h~ut
moyen-~qe.
Les dates
placées au-dessous
des villes
indiquent
la
première
attestation
sGre de
l'Gvèché.
(Dessin
Centre Camille-Jullian
..- 1"'1.
80·..-'e 1 v) •
Guyc:.)y·"
J.
(.l')[-',9)
Lf?',;
p ..... erniel·~'::;
tE'rnp~:,
ch""ét i E'l",S
dans La Provence des ori~ines à
l'an mil.
Histoire
et
archéologie.
~diti0ns Ouest-F~ance.
;38::-j
et
4')l+.
_
Fossé
~ Indices maculi'ormes
l\\\\\\\\\\l\\\\\\1 fossé au sommet de la hauteur
0-==-0:=0_ SOm
Fir;.
'36-:
Saint-Andt~ieu.
Cifllet ièt~E'
abal'Idc'l'Iné
au
sommet
d'une
légère
éminence,
à
la croisée de chemins.
La photographie
aérienne
indique
un tronçon de
fossé qui
limitait
peut-être
un enclos de pied
de pente,
une trace elliptique,
probablement
un
fossé
implanté
dans
le substrat
géologique
(5 à
(; m)
et qui
enserrait totalement
la nécropole.
Baudt~eu, D.
"Sail'.-l:;-?-i·("ldt~i(2U. Commune de Ferlouil-
let-du-RazeS","
dans L'église,
le terroir.
l'r1onogt~ap
hie du
C.H.i=l.
l'I':;'!.
Editions du
C.i·~.I~.S.
p.
116,
'fi~.
4'3.
Le mOl'lt
d'Auvet.
Cimetière
mérovingien
qui
a
cristallisé
une
église et
fonctionné
jusqu'au XIe siècle proba-
blement.
L~église a succédé à
un édifice de même
orientation,
mais
d'usage
indertiminé.
Une
structure qui
lui
est
annexée a
servi
de stocka- i
ge
:
bl é,
SE" i 9 1 e,
avo i ne,
fève,
pa i Il 12,
fet~ de
flèches,
anneaux de suspension~ etc . . .
Fig.
37'
0 _
-==-SOm
.T f2'a lrln i Ir"
'( •
"Le j'J..:'l'd;
[ j ' (~l_lVE·t;
Conlm u n(;? () u V(2t --1 a--
Ch<..pelle
(H'"'t..lte-·Ei:~6Y·,e)"
di:lr'~';
1.
~ éq.1 i !",p.
l (2 tuy~t~oi y~.
Monographie du C.R.A.
nO!.
Editions du C.N.R.S.
p.
5 1.
f i R•
:i 4·
({j e s sin
l'J.
J .:' I..l lin) .
1
TAVERS
lOlO'
1
... 4141 ...... '(
,.'
CD
.'-.~.
l '
' ; . ' , • •
...... "
2
Iifiij
...
3
•
Evolution de redifice funeraire.
1 et 2 : etat Il; 3 ; etat Ill.
1. escalier d'accès; 2. ma~onneries; 3. tombe posee sur le sol;
4. inhumation
- ....
\\
Fi g.
36·
l:::v() l ut ion
de
l\\édifice
funéraire
cie
(L.o i ·..··et)
et
vues auiomomatriques de
la
t r~uct ion E'l
d l~~-';
~:; u I:J ,C; t t~ uc.'t ions.
Catalogue
d'exposition
(1989.
Rrchéologie de
la
France.
Trente ans de découverte.
p.
383.
436
BlRESmUE
.,
_CXlHSBlVE
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F"ig.39 ®
La
ba~>i 1 iquc~
funé"r'ë"<i.-'e
dc?
Saint-Jul ien-en-
Genevois.
let'
é t a t
(d<?uxièr'le
moitié
du
Ve
siè-- i
cIe),
2e
é t a t
(VI l le
s i è c l e ) .
Cette
égl ise,
de
mème que
la
nécropole
adjacente,
est
abandonnée
à
la
fin
du
VIlle siècle.
(§) L'église
-FUl'Hi,t'.3.it'e
de
Cha~~sey-Ies-t''iontbozou
(Ha'Ji;I?--~:;c\\b-roe).
Ci2t
(;(jifice
fut
édiFiée
S'_Ir'
U-rlt'?
necropole
mérovingienne
~
la
fin
du
VIe s i è c l e ou
au
cours du
VIle
siècle.
L'église
et
la
necropole
furent
~bandonnées
a
la
fin
de
l'époque
mérovin-
q ienne.
Pet'in,
1··:'.
(l'jb7)
Des
l'If?c'r'üpoles
tc\\l·'ulve~.=,
aUi(
nécropoles
du
haut
moyen-~qe.
Remarques
sur
l~
topographie
en
Gaule
mérovingIenne
et
~
la
pOrl-
phét'ie.
C::.tliE>t'C;
;:<t'r:'hl~lçll(tqiq'IC"~", >:>:XV,
p.
,~:/I.
437
'''''''' ,..,
l i a ..
...
11'''1('1'
Fi!=J.
~O.
Ch.tit('!C\\ux
l~t cast'('ë\\
r:Jdl'",~;
li:l
"r'É'q:i.on
d'; I~:lpt
(Xl?-
XIIIe
5 . )
,
sites
rllentionnl::-~,
1)
i~lpestet' (c()m-
rnune
de
Viens)
,
c~)
nut"ibf~<"U
2,)
bo"nnieu}:
4)
Buoux;
5)
Caseneuve
6)
Castillon
(commune
de
Sail'".-l;·-j r1at't in-ofO!-Cast i l :I.o::'n),')
Ct't'este
n)
Cl C'"r'rol'':'i'ït
(cOflJrlll_\\nl~
d' np t )
' j )
l~r··Oi·HF·le~; .; '::".:.)",1--
rn un c'
d e
~; i:.\\ i nt -~; 'lt u r-l'". ln)
:[ () )
L; i 11""' ê~ l:
1. :l )
Goult
12)
Joucas
l3)
L~coste
14)
L~u5navd
( C(:'UHI1I..11r l F~
Li'j ~~i pt)
~l ~.l )
J"/j 1_\\ 'r~ ~~
1~ C~ (~l r(1 HI '-\\ 'l' n::-=-
d'; ~·i P t: )
16)
Li,,,
f<ochl~
cl' E~,pl~i l
(corllrolIX(,e
ci~
Uonnil!'.li()
17)
Rocsalière
(commune
d'Apt)
18)
Roquefure
(commune
d'Apt)
1~)
Roussillon
20)
Rustrel
21)
Saignon;
22)
Saint-Martin-de-
la-Brasque
;=:3)
3d i nt ·-i'lar-·t i n-de-C,,-, st i l lo'l'"I
;
2i~)
~;d i nt -<3dt '_w-
nin-'d' ?=ipt
25)
Siver'gue~~
;.:::c,)
TOUr'
d' t:mbd'r'de
(commune
de
Céreste)
27)
Tour
defayme
(com-
mune
d'Apt)
28)
Tourettes
(commune
d'Apt)
29)
\\) i E?n"".
Remarquons
que
prés
de
Sai~non (n021),
•. J
ch:;.-
t e,':1IJj{
~~, O'r-qa'(, i ~-:,r-ént
;':1
1",10 i n~:::,
cP 'j'(,e"
cc-nt ,cl i ne
de
)",l'?--
i r e s
d ' i n t e r v a l l e s
et
qu~ de chacun d~eux,
!.ln
P':':"..\\\\/O i i·'.
La
cor'lpét i t i Ol'"l
E s t
~::.f~r'·r~ée.
Fi){ot,
Iri.
(:j.{Tl3·-7l~)
"Id
con",;t"r~!.lctlon cie
Ch;;ttE,al.l){
dans
la
campagne
d~npt et
de
Pêlissanne
du
XIe
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XIIIe
siècles.
Archéologie
Médiévale.
Tome
III-IV.
p.
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438
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'..
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Il • la 'Ist ". ~ Rocheuud
.'
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. . ,
....
1 1
• "11 V,llebolS
fIJanne
1 Blaniii'....•.•.
Ti Cosnac
. . , Barbezieux
rî ~iramb..u •
.. ....·,·.·...:....R '{'v'Iontausier
Châteaux attestés'
rî
Mon;'!'dre
e1 Chalais
avant 1000
eterre
',Montheu
1 1
MontQuyon
1000-1050
". Glauoles •
1050-1100
XII' siècle
~3() U i'''C~(-?
---_._-
Duby.!
G.
(1 '3[37)
Histoire de
la Frar.ce,
le moyer.-
.i1ge.
'3El7-1·4bO •
Hachet t e.
p.
'33.
433
B
al
o
som
"~
Fig.
4~.
G.,.~imbosq.
la
motte
d' Dl iVE?t
~(>dvc.1(J'::'5).
La
f o r t i f i c a t i o n
dont
i l
subsiste
des
levées de
t e r r e
et
quelques
murets
en
pIerre
seche
est
pe.,.~chée su.,.~ urie coll i ne erl
for~fll{,? ci '; érJf2'r-'ü"n
"-"o:.. r"'fIlc:!e
par
la
jonction de
2
vallées
aux
flancs
0sc~r
pés,
ce qui
luiassure
une
bonne
défense
naturel-
le.
La
motte occupe
une
place
centrale
dans
l'ensemble
f o r t i f i é e
e l l e est
enLadrée
par 2
baSSEs-cours,
l'une au
nord
plus
é t r o i t e ,
occu-
pe
l ' e>d~I'~émité
de
l ' épe.,.~on.
l ' c,ut'r'("~,
dU
:ê'UiJ,
plus
lar'l::]e
FOr'flle
IXr,
espace
pi".:d;E'ctC:!I.l"r'
",,",",
dii"ec"'"-
t ion
eju
plateau,
où
l ' i.:iccè~:; c\\u
cht<te':H.1
est
lE:
plus
facil,","?
L.' Ell",i::d,:',Ise des
pollen!O; consE'r'vé",
dans
les
LOUc::t-IES
archéologiques
a
montré
que
l'implantation
du
chàteau
est
accompa~né d'une tentative de u0fri'-
ch f?lïlei'lt •
F :i, >: 0 t l
r,"i.
( :l ~-j b ü )
1. P "ij
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li
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Fig.43 .
La
Gr'arlde
pëlt'oi~.:;se (SE?ine-et-j'rlar'ne). Plal'", gé'oè-
r',ô,d
de
1'1 heibitat.
J.)
bàt iTlH:=mts
attestés
,
2)
b~\\
timents
probables
3)
extension
minimale
du
cimetière;
4)
fossés;
5)
limites
de
la
f o u i l -
le
G)
cab,:~l'Ies
f2}(Cavées.
(dessil'"1
J. P.
Pelle-
t ier' d'; "1pr'ès Iii.
Pf?t i t ) .
$.c<ur-c~
DémicH'I!::>
d'~~r'Ci-,irl1bëIUd, G.
(l r:JB7)
"Le
vilL:\\r.~e et
l ' hab i t dt"
Li<:11'"lS
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TIlc'!lument ;=-.1
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1 a
Fr'ç<f.ce
C1ut.:)I.lr'
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Fig.
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la France
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autour de l'an
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Fi g.
ESSr_'\\i
de reconstitution des phases de construc-
tion d 1 un
bâtiment
de
Villiers-le-Sec.
IXe-Xe
~,;iècle
a.
l'iiise en
fiche des poteaux
soutenant
la char-
perlte.
b.
Pieux
intercalaires maintenant
la clayonnage.
c.
Clayonnage
:
branches entrelacés horizontale-
me ..'..-t.
d.
Application du torchis et
talochage de surfa-
ce.
L'infrastructure du
bâtiment
est
constituée de
poteaux dont
le diamètre
varie de
25 à
40 cm
environ
pour
les
poteaux centraux du
faîtage et
les
poteaux
corniers,
et
de
15
à
25 cm
environ
pour
les
poteaux
latéraux
qui
supportent
les
sablières hautes
et
les
entaits.
Ces
poteaux
sorlt
rl1is
e'n ficl"le dans c.ie~; tt~ous> dorlt
le diarl1è-
tre va
de 0,40 cm
à
1,20 m.
L'espacement moyen
erltt~e les
pc.tea'.l)(
latél'~ciU){
f.?st
de
~::: rtl,
plus
rarement
2,5 m.
Dans
l'intervalle
des
poteaux
l.:.'\\tét~aux, des
pie'.!x
vet~t ic,':II.l){
~->orlt
plantl.:?s.
Ils
servent
à
fixer
le clayonnaq~ constitué de bran-
che flexibles entrelacées horizontalement
et
sur
laquellf2
le tot'chis pc.;t
.::,ppl iqué
(ter~"'~e al"qi leu'--
se diluée et
mélangée avec de
la
paille hachée).
Se.ul·... ce
----_._-
Catë."loque
d' exposi. t i,yn.
i in
vi l I.'=\\I:!<-?
,':<1..1
tcrl1P'';
lit?
Charlemagne.
Moines
et
p~ysans
de
llabbaye
de
Saint-Denis du VII~ slèclp a
11 an mil.
Editions de
ICI
Réurlion
des fI1U~;t'?es
në.d;lo::.,ni:ll.l){.
1-'<::r~lS.
:i988.
p.
157,
fiq.
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l....e
.......
•
FiL).4 6
Restitution de
plans de
deux
ensembles de trous
de
pote~ux
définissant
deux
q j·'a 'nd s
b<'i.1'l; i me .....lt 5
longs de 20 à
30
m
B~timent
A
:
plan
en
fuseau
et
galerie latérale
Sl.j~'
I~~')
de~~
io;~'qs
cu"tés,
d
plusieurs nefs
sans
iëlppu:i.
centl'""!.
D,~'tt i
,j :
i'J1el'lt
444
Vl.aN'
_
WLI."
/
li.
r
-----------------------_._----_.
Fig.
yr-
Pldn
de fonds de cabanes à
2
trous de Villiers-
le-Sec et
essai
de i"~estitl_ltiol-'. Ils appén~aîssent
sous forme de
grandes fosses quadrangulaires,
ou
ovales,
avec
2
trous
de
poteaux
au milieu
de
chacun des
petits cbtés.
Ces poteaux
soutiennent
une toiture dont
les 2
pans reposent
sur
le sol.
Catalogue d'exposition.
v i l ], <1 q E'
.-.-,' ,_,
de·
Chi:n~ 1 er.-IElllnf-?
Pat~ i s. ':t rJB9.
p.
i58,
fig.
b.
\\
Typologie des
fours
domestiques
découverts
à
Villiers-le-Sec et
à
Belloy-en-France.
fIs sont
aménagés dans
les
parois d~un excavation creusée
préalablement ou réutilisée
(puits).
Catalogue d~exposition.
Un villaqe
au
temps
de
Charlemagne.
Les mnines de
l'abbaye de Saint-Denis
"0
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448
A
B
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Fig_ 5""1. A-B : Coucy, plan d'ensemble et perspective axonométrique du chateau
=,A. CHOISY, Histoire de l'.--!rcllitectllre. F49.
0 _
-
FIG: 5~-
" l ,... .
•.
:JU'ëj)
(1/_.
--'.
c i t .
p.
450
N
cb
1 . Ossuaire
2. Grange dïmiere
3. Habitation du chatelain
o __-=--'-'~ 50 m
FILi: 53- i~pfig (Jas-Rhin)
;~n h.1.!1t: 1,e c:lèe.stre
~n bas: La reconstitution.
Source: Fixot,.·:.,
Za.dora-Rio,i':.(1989) L'i~p'liGc, le t.erroir,,:onot;rllphie
du C.It.II. 1;°1, ~'ditions du C.N.Il.S., p. 38
'+51
'""l'
"
,.Il
,1
,1
o
5 m
,
Fig. 54; Le prieuré de Salagon (d'après /ln plan de l'Inventaire
général). En noir; état primitif au haut Moyen Âge ..
en gris; XII"-XIll" siècle.
Légende; silos; a, b, c, d, e .. XII" s. 1 ; nefNotre·Dame,
2 ; nef Saint-Étienne. A ; sacristie, B ; augmentum
(chapelle ?) .. XIll" s. C ; salle L'oatee romane (cellier ?),
D; tour.
Source: l"ixot, l';. E:t ~'1.d:)ra-llio,
E.(1)(~9) LIEgIÜe, l_G t0r~oir, monogra-
ohie du C.H.:\\. 2:°1, p.1::iO
452
o
3m
,--_~_ _~_---,l
FIG:
55- Saint-?antaléon-Ùe-Gordes. L '.égli::;8 du XI:::o :3iècle.
Source: Fixot, :1. et Zador:J.-llio,
E. (1')ô9)L';·:"lis8. :Jo? t8TTo;r,.:onogra.-
phie du C.R.A. ~01 , p.149
.:""." .
DRACY
LEVILLAGE XIVeS.
o
co
(iVIe
Ui'io.'ICV
Fi g- 56
Le 'v'i llaqe
s i èc le) .
J _ ·-l'il.
p.
SOl.lt'ce
454
L--.......J
lIlIlllIID
a m 1
f 0 Y e r
Fi g.5t.
: La fila i son II de Dt'acy.
Source:
Pesez,
J.-M.
p.
455
l_~;;ï----~EnCC1nte
o
5
tOm
1 : Il 1 1
1
----------~-------
Fig.5"8.
Et_at-.-l.- Le pla .....
ot'igi ....,el,
tt'ipat~tite,
est
celui
d'une
grande demeure de 3
pièces
(au rez-
de-chaussée)
entourée
de 2
cours
latéra-
les et
d'un couloir de circulation conti-
nu près
de
l'enceinte.
La pièce septem-
trionale de
circulation continu
près de
l'enceinte.
La
plBce
septemtrionale
ne
communique pas
directement
avec
l'exté-
"r'ieut'.
Etat
2- De nombreuses modifications
interviennent
au sud d'abord,
puis au centre et
au nord
de
l ' i l o t
entrainant
l'exhaussement
pro-
gressif des sols et
surtout
des transfor-
mations
parfois
radicales des
bâtiments
et
des
axes de circulation.
LIon assiste
ainsi
au
lotissement
des cours
latérales,
au resserrement
et
à
la
multiplication
des
pièces.
3 demeures de
petites surfa-
ces
(30 m2,
40 m2,
34,5 m2)
sont
créées.
~ at _â-
l 1 l~!:;t
rllèH~q ué pat~
13 cl i spat' i t i üi',
q uas i
complète
des
bâtiments
méridionaux
et
l'ultime transformation des voies d'accès
attenantes.
Un
chemin est
mis en
place
au-dessus des anciens aménaqements.
L'ha-
bitation sud
est
transformée en
un vaste
dépotoir collectif.
Fig. sg: .
Les structures
reconnues se répartissent
de~art
1
et d'autre
de
la
crête sommitale
de
l'é~eron
défendu par
un rempart
discontinu ou
par 11à-
pic,
le ploint
le plus élevé au nord-est
portant
une tour
carrée
isolée
de
l'extérieur
par
un
fossé sec artificiel.
1.
réserve de qrains.
tour carrée
<5
m x
5
ml.
".i'
• ..J •
habitation de
forme rectangulaire
avec
une
cour,
adossée au rempart
et
bordant
le chemin
principal
qui
traverse
le villaq~
dépotoir tardif.
Ancienne aire aménaqée pour
le grilla~e ou
la torréfaction des graines.
bâtiment
rectangulaire
aVEC dans
sa
partie
orientale,
3
silos alignés dont
l'un recelait
encore quelques graines calcinées.
f:j,:~llia-Info:::tl·~m,~tic'n~'. l':38'éj.
T':·rIl82.
p.
152-153.
457
A C(RA"lIIQUfS
REPARTITION
•
,.,-q .... 0.1'10
•
0,5'1.
· ,...
•
5'1.
/
Fi!:~.60. a.
La 1"'épal~titioYI
de!;.; cé~~amique5
site
(en
pourcentage)
à
Rouqiers.
b.
Les principales connexions.
Démians d'Archimbaud,
G.
(l'38ï4)
",
'.\\.'.
foyers
30~""",,,,,,,-'''''··~--+------..JI-----h:H.-------1
\\
..•.
monnaies
'.'\\
monnaies. jetons (stratifiés)
\\
\\ "
ceramique
"
t;'erre
20~+----+--+-+------11---Hr.;;----,'t;-~'rlr--+-----'----~
10 !-+-----,,,,,e---+--~...:-::__I~~---+_--~~+____.f_--_:t<...--.,<_-__I
-'-'
, - ' -'
1.L_L__
fin XII' 5.-1245
1245-1285
1285-1315
1315-45
1345-60
1360-75
1375-1420
Fig.61 ..
Les courbes
d'occupation du
castrum d'après
la
répartition stratigraphique
des céramiques,
ver-
res,
monnaies et
foyers sur
le site.
45'='
B3
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Fig.G-<r
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Fig .63 '
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PéqduS'
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Fig. 64.
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~.l.-
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Fi9.b~.
Cruches et
q~r9oulettes (catégories 81, 82, B3).
Typologie
périodisée.
r- i q. GS"".
Coupes,
jattes,
bols et
écuelles
(catégories 8i,
U2,
D.:':).
'l''·y' po l oq i E'
péi'~:i od i ~",(':~E'.
~:.l~2.!.::l)'=-çg.
I:)(!l'n:i, ,'U",S
( j ' n'echi,I'lbaud,
c;.
(:I.'::ifiO).
Up.
cit.
p.
"i.51
(,~t
/. 5;:~.
461
AI VALENCE ET ESPAGNE DU SUD
1
1
1
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1
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1
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1~
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. " "
.;~
"
"
.... -.,;;"-'.
.'
BI VAI.ENCE ET ESPAGNE DU SUD (SANS MALAGA)
1
1
1
~:
FIG: 66_
':'·62
Fig.(;6.
a.
Dendrogramme
des
importations
hispaniques
valenciennes et
andalouses.
Les
points noirs
représentent
les pièces trouvées à
Malaga.
Le~~ objets sO'nt
l"'arlgés pi:ü' O'r'dl"'e de
"dir,;;tc'.:Inc€.~"
croissante par
rapport
au
1er.
Le
niveau du
branchement
en
ordonnées mesure
la différence
entre 2
objets ou 2
groupes.
b.
Dendrogramme
des
importatirons
hispaniques,
les prODuctions
de Malaga
étant
exclues.
Les
points noirs
représentent
les
céramiques
à
décor vert
et
brun,
les autres,
les céramiques
à
décor
bleu et/ou
lustré de
type valencien
servant
de références.
d' {~r'cÎlimbaud, (3.
et
Picon,
i~l.
(1.980).
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r:·:'j!::."::;
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3
4
/f
~
3
4
Fig.6r
Evolution de la céramique bas-normande du XIe au 1~_XIe siècle
~-XlIe-début
+-
XIIIe siècle
cr,
XVe siècle.
r
$~;~.u::çg_
Leenl"lioH'dt,
"''1.
( 1'31-3"1). ~
c i t .
p.
b 8
et 6'3 ,
fig.
5
3 Fin XIIIe-début XIVe siècle 4~ XIVe-XVr
et E..
.. - - - - - - - - - - - ---.-.--,- -- - ~-----
._ _ -----·0
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le 10
aoQt
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pour
les
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la
C.M.H.
Note,
circulaires et
rapports sur
le service de
conservation des monuments historiques,
ministère d'Etat,
Imprimerie
Impériale,
in 8°,
1852.
Circulaire du
Il
mai
1839.
Note,
circulaires et rapports
sur le
service de
conservation
des
monuments
histo-
\\
523
riques,
ministère
d'Etat,
Imprimerie
Irl'périale,
i\\'"l
8° ,
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le Code de
l'Urbanisme et
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13 oct obt'e 1977.
524
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13
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portant
création
d'une direction
du Patrimoine au ministère de
la Culture
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la protection du partimoine archéologique dans
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crets du
11
février
1985,
modifiant
certaines disposi-
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la conservation des monu-
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1930.
Loi
du
27
septembre
1941
portant
réglementation
des
fouilles archéologiques
validée par
ordonnace n045.2092
du 15
septembre 1945,
modifée par
décrets n064.357
et
64.358 du
23 avril
1954 et ordonnance n05B.997 du 23 oc-
tobre 1958.
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Lois et décrets des 15 octobre 1941,
14 septembre 1945,
25 avril
1954 et 24 octobre 1958.
Loi
n O S!.1262
du 24
novembre
1961.
J.O.R.F.
Lois et dé-
crets du 25 novembre 1961.
'\\,,
525
Loi n076.629
du
10 juillet
1976 relative à
la protection
de la nature.
J.O.R.F.
Lois et décrets du 13 juillet
1976
Loi
nOSO.532
du 15 juilelt
19S0 relative à
la protection
des collections publiques contre les actes de malvsillan-
ce.
J.O.R.F.
Lois et décrets du 16 juillet
19S0.
Loi
n083.8
du 7
janvier 1983
relative à
la répartition
des compétences entre les communes,
les départements,
les
l'Etat.
J.O.R.F.
Lois et décrets du 9
janvier
1983.
Article
48 qui
remplace
l ' a r t i c l e L 123-1 du Code
de l ' urbani sme.
Loi
n083.8
du 7
janvier 1983
relative à
la répartition
des compétences entre les communes,
les départements,
les
l'Etat.
J.O.R.F.
Lois et décrets du 9
janvier
1983.
Article
48 qui
remplace l ' a r t i c l e L 123-1
du Code
de l'Urbanisme.
Loi
n083.623 du 22 juillet
19S3 relative à
la répartition
des compétences entre
les communes,
les départements,
les
régions et
l'Etat.
J.O.R.F.
Lois et décrets du 24 juillet
1983.
Ordonnance royale
du 16
mai
1S30.
Note,
circulaires et
le service
de conservation
des
monuments
histclt~iques, miy-.istèt~e
d' Etat,
Impt~imet~ie
Irllpét~iale,
irl
8'::0,
1862.
ABREVIATIONS UTILISEES
A.E.S.C.
:
Arw".ales.
EceoY".ornies.
Sc.ciétés.
CivilisatioY"ls.
A.T.P.
(musée des>
:
At~ts et
Tt~aditic'Y"ls Pc.pulaires.
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d'Archéologie
et
d'Histoire
des
Musées de Grenoble et de
l'Isère.
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Centre Interuniversitaire d'Histoire et d'Ar-
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\\
527
1
~
TABLE DES ANNEXES
Pages
Hi'ïf""If?Xe
1
Sarcophage d'Ennodius Felix
378
?11'ïneXe
i.:::
L'abbaye de C l u n y . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
380
Hnl'"leXe
.::.
l~ostal'"1
384
1~l'"lneXe
4
Le Dl"'.
Essen . . . . . . . . . • . . • . .
386
Hl'"Il'"leXe
c
..J
Décl"'et
du 3
jam/ier'
1889
387
Al'"Il'"lexe
E.
Loi
du 30 mal"'S
1887
393
Hl'"Il'"leXe
7
Lo i
du 2 ma i
1'330
• . • . . . . . . . . . . . . . • . • . . . • •
395
A·..... l'"lexe
8
Arrêté du 23 octobre
1979
399
\\. tî
528
\\
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Pages
Fig.
1
Le groupe épiscopal
d'Aix
par Belleforest
••
401
Fig.
.::,
.....
Bar-sur-Lc.up et GOln~dc'l'l • . • . . • . • . . • • • . . • • . • •
402
Fig.
3
Château d'Rvignonet
et
La Napoule •.•.••••••
402
Fig.
4
Plan de l'Abbaye St-Pierre de Flavigny •.•••
403
Fig.
'="
J
L'Abbaye St-Vincent
·40'+
Fig.
E.
Marmoutier à
la fin du XIIe siècle . • . . • . • . •
405
Fi g.
7
La dér'l,:di'cic'l'l de
la B a s t i l l e . . . . . . . . . . . . . . .
406
Fig.
8
Destruction de
la statue équestre de
Louis X l V . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ftOE.
Fig.
'3
Alexandre Lenoir
:
lutte contre
la destruc-
t i ':'1'1 d'un JI10·....'UJI1(?I"t
a1'IC i el'l . . . • . • • . • • • • . . . . • •
407
Fi q.
10
Une
fontaine élevée à
l'empl~cement
du
VieuH Ch~telet ......................................................
407
Fi q.
11
Salle de
bains gothique de J.-B.
Mallet
. . . .
408
Fi g.
12
L'église St-Marcel:
Etat
ancien et
restau-
ration du
XIXe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . • •
40'3
Fig.
13
Une
paire de boucles d'oreilles el'l O'r~ et
deux
têtes d'épingles en bronze
410
Fi g.
14
Peuplement et qualité des sols en Allemagne
411
Fig.
15
L'habitat
de Warendorf
412
Fi q.
lE.
Les bâtiments de W~rendorf
'r'es t i t '.1 t i un
' "
413
Fig.
17
Cartes des villages désertés en Angleterre
414
Fi q.
18
Les fouilles du village déserté de Wharram
Percy
(XIIe-XVIe siècle)
415
Fi q.
1'3
Axes de recher~ches du C. R. A. l".
t.:\\bleau '"
416
F' i g.
20
Carte des principaux sites étudiés par
le
L. A. tri. jvl.
dans
1 es a1'1l'Iées 7i) . . . . . . . . . . . . • . . .
.+ 17
529
Fi g.
21
Diagramme des axes de recherches du L.R.M.M.
Fi g.
22
Organigramme de la Direction du Patrimoine.
420
Fi g.
.=- '7
,;;;. ....
Evolution des fouilles médiévales en France
421
Fig.
24
Evolution des fouilles d'ateliers
422
Fi q.
25
Evolution des fouilles rurales •••.••••.•••.
423
Fi g.
26
Fréquentation des abbayes du Thoronet et de
Cl uny • . • • • • • • . • . • • . • • . • • . • • • • • . • • • • • . • • • • • •
424
Fig.
2ï
Les opérations de fouilles terrestres ••••••
425
Fig.
28
Les crédits de f o u i l l e s :
grosses opérations
426
Fig.
29
Répartition des crédits de fouilles . • • • • • . .
427
Fi g.
30
Circonscription archéologique et
fouilles
frléd i éva 1 es • • • • • . • • • • • • • . • • • • . • • . • • . . . . . . • . .
428
Fig.
31
:
La Roquebrussanne:
Le Grand Loou 1 . . . : . . . •
429
Fig.
32
:
Reconstitution de
la grande ruée des barba-
res
<406-409>
_
430
Fi g.
33
Le fanum gallo-romain dans son état
final
et
cimetière mérovingien . . . • . . . . . • . . . . '"
. . • • .
431
Fig.
34
Carte des évêchés et
communautés chrétiennes
en 314 • • . • • . . . . • . . • . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fi g.
35
Les cadt'es de
la mission chrétienne . . . . . . • .
'+,33
Fig.
36
Saint-Andrieu ..............................
434
Fi g.
37
Le mont d'Auvet
. . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . .
434
Fig.
38
Evolution de
l'édifice funéraire de Tavers
435
Fi g.
39
La
basilique funéraire de Saint-Julien en-
Gerlevo i s
• • • • • . • • . • . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . .
436
Fi g.
40
Châteaux et
castra dans
la réqion d'Apt
. . . .
437
Fi g.
·~d
Les châteaux au XIe-XIIe siècle en Charente
438
Fi q.
42
Grimbosq:
la motte d'Olivet
<Calvados)
43':'j
Fi q .
.(+3
La Grande Paroisse • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
440
Fig.
'+/+
Erls i shei m.
Les octt'ois.
Pl a.n de filasse
Fi g.
'
.... """
J.,J
Essai
de reconstitution des phases de cons-
truction d'un bâtiment
de Villiers-le-Sec
442
Fi g.
46
Restitution de plans de deux
ensembles de
trous de poteaux
. • • . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . • . .
443
Fig.
47
Plan de fonds de cabanes à
deux
trous de
Vi Il ier's-le-8ec • • • . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . • . .
444
Fi q.
"+8
Typologie des fours domestiques découverts à
530
Vi Il ier~s-le-Sec . • . . . . . . . . . . • • • . . . . . • • . • • . • .
445
Fi g.
49
Rougiers.
Plan d'ensemble . . . . . . • • . • • • . . • • • •
446
Fig.
50
Essertines d'après
le dessin de L'Armorial
de
Revel
• . • . . . • . • . . . . • • . . • . • • • • . . • • • . • . • • • •
447
Fig.
51
A.-8.
COIJcy.
PlaY", d'eY"lsemble • • . . . • • . • . . • • • •
4'+8
Fi g.
Dossenheim-Zinsel
daY",s
le bas-RhiY",
449
Fi g.
53
Epfig:
cadastre et
reconstitution
450
Fi g.
54
Le
prieuré de Salagon . . • . • . • • • • . • . • • . • . • • • .
451
Fi g.
55
L'église du XIIe siècle • . . . . • • . . . • . • . . . . • • .
Fi g.
56
Le vi lIage déserté de Dracy • • . • • . . • • . • • • • • .
453
Fi g.
57:
La maison
II de Dracy • • • • . • . . • . . • • • . • . • • • • • •
451.~
Fig.
58
EvolutioY", de
l ' I l o t
F
à
Rougier~s . • . . . . . . . • •
4 C"r::.-
..J..J
Fig.
59
Durfort.
Le Castlar
relevé topographique
dt\\
Sl"Ce
456
Fi g.
50
La répartition des céramiques à
Rougier •.••
457
Fig.
51
Les courbes d'occupation du castrum . . . . • . . •
458
Fig.
52
Pégaus.
Typologie
périodisée . • . • • • . • • . • • . . •
459
F i ~J.
53
Marmites.
Typologie
périodisée . • . • . . . . . • . . •
459
.= i g. 54
Cruches et
gargoullettes.
Typologie périodi-
sée • . • . . • . • . . . • • . • • • . • . • • . . . . . . . • . . . . . . . . . .
460
F:i g.
55
Coupes,
jattes,
bols,
et
écuelles.
Typologie
pér~ i od i sée . . . . . • • • . • . . . . . . . . . . . . • • . . . • • . • . •
450
Fi q.
55
Dendrogramme des
importations hispaniques..
461
Fi g.
57
Evolution de
la céramique bas-normande . . . . •
463
Fi q.
58
Typologie périodisée des cruches et
pichets
découverts en basse-Normandie • . . . . • • . . . . . . .
4f.,4
Fig.
59
Localisation des vases de
la maison V de
E<r~ucat0
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
L).b5
Fi g.
70
Localisation des vases et
organisation de
l'espace de
la maison
III
de 8rucato
.
Fi g.
71
L'atelier de Jean CornelIa à
La Bisbal
. . . . .
Fig.
72
Typologie périodisée des verreries du
XIe au
XVIe si èc 1 e
. . . • . . • . . • . . • • • • • • • . • • • . . . . • • . . .
Fi g.
73
~telier de La Seube :
plan d'ensemble
.
468
Fi g.
74
r-.< e 1 ev é
d '.\\
f 0 '.n~ de Pla nie r~ . . • . . . . • • . . . • . . ••.
'\\
5.31
\\
TABLE DES MAT1ERES
Pages
t
l NT ROOUCT l ON • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
3
1
f
PREM1ERE .PARTIE. - Du mépris à
1 j Amolw.
La voloY"lté
1
politique de sauvega~de du
patrimoine • . • . • . . . • . . . . .
.LÜ
!1
...' .
Chapitre 1.- Aux origines de
la recherche.
Vandalis-
nH?
et
pt~c,t ect ion dupa t t~ i rl10 i }r.e . . • . . • . . . . . . . . . . . . . . .
1 1
1
Chapitre I I . - Le grand tournant.
La nalssance d~une
politique de recherche
26
1 • -
L 7 :::fu dit i on • . • . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
27
11
I I . - Les premières
institutions et
disposltions
1
légales . . . . . . . • . . . • . . • • • • . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . • . • . .
r
111.- Le renouveau
archéologique.
Les
fouilles
médiévales.. . • • . . • • . • .. . . . . . . ••. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . .
52
DEUXIEMEPARTIE.- Stratégie de gestion scientifique
et
administrative.
Ombres et
lumières
60
Chapitre 1.- Les nouvelles préoccupations historien-
nes et
la naissance d~une discipline moderne
61
~I.- Le matérialisme historique et
l'Ecole des Anna-
Iles . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . • . . . . . • • . . . • . . . . . . . . . . . • . . . .
1::.1
I I . - Les
inf.Luences é·tr~angf?r~e!:.; . • . . . . . . • . . . . . . . • . . . .
E,':J
1 • -
L j ~ll 1 e rl1 a ~] ne . . . • . • . . . . • . • . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6'3
532
2.- La Grande Bretagne
.
3. -
La PologY"le . . • . . . • . . • . • . . . . • . . . • . . . . . . . . . • . . . . • .
111.- Les recherches
pionnières.
L'essor des études
rurales • • . • • • • • . . . . . . • . . • • . . . • . • . . • . . • . . . • . . . . . . . .
,
1 . - Les recherches rurales au Centre de Recherches
Archéologiques Médiévales de Caen
<C.R.A.M.)
.
1 . - Les recherches rurales au Laboratoire d'Archeo-
logie Médiévale Méditerranéenne
(L.A.M.M.)
.
3.- Les recherches rurales à
l'Ecole Pratique des
Hautes Etudes
<E.P.H.E.)
• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.- Le C.N.R.S.
et
les recherches archéologiques
rnédiévales . . . • • . . . . • • . . . . • . . . . . . . . . • . . . . • . . • . . . . .
Chapitre I I . - Organisation et
réglementation de
la
recherche.
Dynamisme et
déséquilibre
.
1 . - Dispositi~ réglementaire et
dynamisme de
la
recherche . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . • . . . • . . . . . . . . . .
I I . - La crise de croissance.
Une gestion déséqui-
Il i bt~ee
1 . - Les disparités régionales • . • . • • . • • . • . . . . . . . . .
2.- Les disparités thématiques • . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.- Les disparités cht~oY"lologiques
.
TROISIEME PARTIE.- Les nouvelles orientatl0ns De
la recherche.
Tendances actuelles et
prespectives
151"
Chapitre 1.- De
la ~in d'un monde à
la naissance
d'un a u t r e :
l'Antiquité tardive et
le haut
moyen-
à ~~ e
.
158
1.- La dislocation des terrains antiques
.
·" .-.
1 b"::"
1.- Le
paysage antique:
la villa gallo-romaine
centre de gravité de
la vie rurale
.
153
2.- Les crises de
l'Antiquité tardive et du haut
moyeY"l-à ge
.
16a
2.1.- La décomposition des terroirs
.
168
2.2.- Economie et
société.
La désorganisation
des st rut tn~es • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
173
2.2.1.- La question ethnique et
culturelle . . .
173
2.2.2.- Délabrement
économique et
anémie démo-
gt~aph iql..le
. . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
'\\
' \\.
533
\\
•.....
,
'\\;
,
;~,:
11.- La structuration de l'espace rural
• . . • . . • • •
18S,";)l,
';J
1.- La christianisation des campaqnes .••••.••• ~.
188
~\\ .
2.- Les points d'ancrage • • • . • . • • • • • . . . . • • • • . . . . .
1'35
2. 1. -
Les Y"Jécropce les • • • • • • • • . . • • . . . . . . . • • . • • . • • •
1'36
2.2.- Les églises rurales • . . • . • • . • . . . • . . • . . • • • • .
~::;:Ol
3.- L'habitat
rural
du haut
moyen-âge . . . . . . • • . • •
~::;:1 S
3 . 1 . - UY"t habitat
iY"tstable et f.lal
'fixe • . . . . . . • . . .
225
3.2. -
Les habitats de plaira-pied
. . . . . . . . . . . . • . • .
231
3.3.- Les fonds de cabane . . • . . . • . . . . . • . . . . . . . . . .
236
3.4.- Les structures socio-économiques
.
2.1+(1
Chapitre II.- Le moyen-êge classique
XII-XVe
siècle.
la construction de
la France
250
1.- Châteaux et résidence aristocratique . . • . . • • .
251 .
1.- Les 'fortifications du second âge féodal
(moi~ié XIIe-moitié XIIIe siècle)
• • . . . . • . . . . • . . .
253
2.-
la restauration des pouvoirs souverains.
Les
châteaux de la troisième génération . . . . . . . . . • . . .
264
~II.- Eglise et ensemble ecclésiastique . . . . . . . . • .
111.- Habitat et terroirs ruraux . • . • • • • . . . . . • • • •
277
1.- La stabilisation de
l'habitat et
des terroirs
277
J..2.- Le villaqe • . . . . . . . . • • . • • • • • . . . . . . . . . . . . . . . . .
283
..:.. -
La ma i 5.:0)", •••••••••••••••••••••••••••••••••••
290
4.- Aménagements divers et structures economiques
2':3';3
IV.- Artisanat et sociétés artisanales
.
i.,-
La cèrëlrllique . • • • • • • . • • . . • . . • . • • . . • . . . . . . . . . .
306
1.1.- Datatic.n et
proveY",aY"\\ce • . . • . • • . . . . . . . • . . '"
306
1.2.- Vers une saisie globale de l'artisanat
cét~amiq'-Ie . . • • • . • . . • • • • . • • • • • • . . . . . . . . . . . . . . . . . • •
319
1.2.1.- Les stt~uct'-\\l'~es de productioY",
.
32(l
1.2.2.- Les s.:.ciétés at~tisaY"lales . . . . . . . . . • . . . . . .
329
2. -
Le vel''''re
,.
.
336
2.1.- Typologie et technologie . • • • . . . . . . . . . . . . . .
338
1~',
2.2. -
L' activité vert~ièt'e . . . . • • • • . . • . . . . . . • . . . . .
3 Lt'3
3. -
Le métal
. . . . . . . . . . . • • . . • . . . • • . . • . . . • . . . . . . . .
358
1
1
1~i
CONCLUS 1 ON • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
367
Ai11~K(~S•...••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••.•
f
377
ILLU S'litA T'IOl:~ s ..................•..•....................•...
~OO
BIBLIOG rtJ\\PHI E••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••. '
~69