N° D'ORDRE 2081
THESE
présentée à
L'UNIVERSITÉ PAUL SABATIER DE TOULOUSE (SCIENCES)
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE SPÉCIALITÉ
Physiologie de la Nutrition
par
Victor DOULOU
MaÎtre Es Sciences
Ingénieur Agronome (TOULOUSE)
PHYSIOPATHOLOGIE DE l'INTOXICATION
PAR l'EXCES D'UREE CHEZ LE MOUTON
devant la Commission d'Examen:
MM. P. RAYNAUD
Président
L. BUENO
M.CANDAU
R. DERACHE
Y. RUCKEBUSCH

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N° D'ORDRE 2081
THESE
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1
présentée à
L'UNIVERSITÉ PAUL SABATIER DE TOULOUSE (SCIENCES)
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE SPÉCIALITÉ
Physiologie de la Nutrition
par
Victor DOULOU
MaÎtre Es Sciences
Ingénieur Agronome (TOULOUSE)
PHYSIOPATHOLOGIE DE l'INTOXICATION
PAR l'·EXCES D'UREE CHEZ LE
OUlON
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Soutenue le 21 décembre 1977
devant la Commission d'Examen:
MM. P. RAYNAUD
Président
L. BUENO
M.CANDAU
R.DERACHE
Y. RUCKEBUSCH
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.
UNIVERSITE PAUL SABATIER'
PRESIDENCE
M. MARTIN .•••.••• Prtllident
M. LARENG
•.•.••• 1er Vice-Président
Mlle GOUYON •••••• 2éme Vice-Président
CORPS PROFESSORAL
ORDRE DES SCIENCES
HONORARIAT
M. LALAGUE
Mathématiques Générales
M. BOUIGUE
Astronomie
M. BEDOS
Professeur honoraire
M. ASSELINEAU
Chimie Biologique
M. BLAIZOT
Doyen honoraire
M. MAUR ET
Chimie Systématique
M. CAPDECOMME
.. Doyen honoraire, Recteur honoreire,
M. AG 10
.•........ Physiologie
Correspondant de l'Institut
M. MONTANT
Cryptogamie
M. COUCHET .••••• Professeur honoraire
M. GAUTIER
Physique
M. DI EHL
Professeur honoraire
M. CRUMEYROLLE . Mathématiques
M.DUpOUY
Membre de l'Institut, Doyen honoraire,
M. GOURINARD
Géologie
Directeur Général honoraire du C.N.R.s.,
M.pULOU
Minéralogie
Professeur honoraire
M. CAM BOU
Physique Spatiale
M. DURAND Emile .. Doyen honoraire
M. LACOSTE
Electrotechnique
M. ESCANDE
"
Professeur honoraire, Membre de l'Institut
M. THIBAULT
Mécanique Rationnelle et Appliquée
M. GAUSSEN
Professeur honoraire, Correspondant
M. MASCART
Mathématiques
de l'Institut
M. MEDIONI
Psychophysiologie
'. M. MARGULIS ..... Professeur honoraire
M. RAYNAUD p
Physiologie Animale
M. MASDUpUY ..•.. Professeur honoraire
M. ZAL TA .•....... Chimie Biologique
M. MATHIS . . . . . . . • Doyen honoraire
M. SEVEL y
Electrotechnique
M. MIGNONAC . . . . . Professeur honoraire
M. POMMIEZ
Mathématiques
M. MIQUE L . . . . . . . • Professeur honoraire
M. REY Paul
Biologie Végétale
M. MORQUER .•••.. Professeur honoraire, Correspondant
M. COULOMB
Physique
de 1'1 nstitut
M. TRINQUIER
Physique
M. SECONDAT ....• Professeur honoraire
M. MARONI
, Chimie
M. TEISSIE-SOLIER . Professeur honoraire
M. BEETSCHEN
Biologie Générale
M. VANDEL
Professeur honoraire. Membre de l'Institut
M.DERACHE
Physiologie Animale
M. DUPIN
Professeur honoraire
M.SATGE .......•. Chimie Organique
M. TRICHE
Professeur honoraire
M. LATTES
Chimie
M. VEDRENNE
Géophysique
M. DURAND-DE'LGA
Géologie
M. CARRARA
Physique
PROFESSEURS
M. MAHENC
Chimie
M. MIROUSE
Géologie
M. CApOECOMME
.. Minéralogie, Correspondant de l'Institut
M. BITSCH
Zoologie
M. GALLAIS .....•. Chimie. Membre de "Institut
M.DEGEILH
Physique
M. DURAND Emile .. Physique
M. MARTIN J.C
Génie Electrique
M. FERT
Physique
M. REY Gérard
Electronique, Electrotechnique, Automatique
M. LESBRE ..•..... Chimie Organique
M. SICARD
Biologie Génétique
M. HURON
Mathématiques Appliquées
M. SOUQUET
Géologie
M. LEDOUX
Zoologie Appliquée
M. TOUZE
Physiologie Végétale
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Agriculture
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Mathématiques (Algèbre et Combinatoire)
M. PERRIER
Physique
M. CASSAGNAU
Zoologie
M. MATHIS
Chimie
M. CAUSSINUS
Mathématiques Appliquées (Statistiques Appli-
M. ORLIAC .....•.. Géochimie et Minéralogie
quéesl
M. LAFOUR':ADE
Physique
M. pESCIA
Physique
M. ANGELIER
Zoologie
M. l'ICCA .. . . . ..
.. Physique de l'Atmosphère
Mlle de FERRE
Botanique
M. BAUDIERE
Botanique Fondamentale et Pyrénéenne
M. FARRAN
Minéralogie et Géotechniquè
M. BARRANS
Chimie Physique Organique
M. LAUDET
"
Physique Théorique et Calcul Numérique
M. pOILBLANC
Chimie Minérale
. M. SERFATY '"
Biologie Animale
M. PERRENOU
Informatique
M. LAGASSE
Electrotechnique
M. ATTElA
Mathématiques
M. BLANC
Physique Nucléaire
M. CASTAN
Informatique
M. LEREDDE
Botanique
M. COLLETTE
Physique
M. LELUBRE
Géologie
M. REME
MesuresPhysiques

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PROFESSEURS SANS CHAIRE . '~,-
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. '.~.' ... ' .
M. MERIC .••..•••• MathématiquesAppliquées
M. PRINE·AU ••.•••. Secrétaire Général de l'Univenité
Mme LECAL ...•••• Zoologie
M. PILOD .......... Physique
M. LARROQUE .••.. Physique
Mlle LAPEYRE ..•. , Mathématiques • Informatique
M, BERTRAND ...••.Chimie .
....
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:
M, DESQ ••. ,',.;,. Mathématiques
...•' ..~
M. ROCARD ..••..• Electronique
M, GUERIN .• , , ..• ,'. Mathématiques'
.:--.....
'.'
INSTITUT
NATIONAL
POLYTECHNIQUE
M. SCHNEIDER
,. Biologie Cellulaire
M. de LOTH
: • ;. Chiniie Physique
DE
TOULOUSE
M. SAPORTE. ; .• : .. ; Physique
M. THENOZ
Génie Civil
M. DURAND Ph
, Physique
M. FONTAN .•..... Physique Nucléaire
M. BAUDRAS
Chimie Biologique
PRESIDENCE
M. CALVET ...•.... , Mécanique des Fluides
M. PAGANI .......• Physique
.M. MONTEL ..•..•. Président
M. BEAUFILS .•.... Informatique
M, MARTy
Vice-Président
M. BERTHELEMY ... Zoologie
M. ENJALBERT •... Vice-Président
M. TERJANIAN ..••. Mathématiques
M. ANDRE ..••••. ,. Vice-Président
M. MORUCCI .. ; •..• Génie Biologique et Médicel
M. CONSTANT •... , Vice-Président
M. BONEL •• :
Chimie
M. SOTIROPOULOS . Chimie Organique
M. CUPPENS ,.;
Mathématiques
PROFESSEURS
M. VERDIER .•..... Physique .
M. ETTINGER
Mathématiques
M. NOUGARO
Hydraulique Générale et Appliquée
M. BONNET Louis. ,. Biologie'
M. GARDY ......•• GénieChimique
M. JOSSEÀAND .•.• Mesures Physiques
M. BIREBENT ....•. Electronique Appliquée
M. ROUTIE ...•..•. Génie Chimique
M. VOIGT
Chimie Minérale
M; MONTEL ....•.. Chimie Inorganique
M.·THIRRIOT
Hydraulique
M. GRUAT
Hydraulique
PROFESSEÙR ASSOCIE
M. BUGARE L .....• Génie Chimique
M. DAT ......•..•. Hydraulique
M. GUMOWSKI ••• ,' Mathématiques
M. MARTY ..•.•... Electronique
M. ANGELINO .•.. , Génie Chimique
. MAiTRES DE. CONFERENCES
. PROFESSEURS SANS CHAIRE
Mlle BARBANCE .. ;. Mathématiques
M. GilLY .;~ ...... Génie Méeanique'
Mlle BERDUCOU
Physiologie Végétale
M. COTTU ., .•.•.... Génie Mécanique
M. HAMANT
Cythologie et Pathologie Végétales
M. MARAL ••...••.• Physique
M. FALLOT
, .. Technologie Végétale
M. HURAUX •...•••. Physique.
M. ENJALBERT
Génie Chimique
M. LEGRAND • ~ .••. Génie Civil
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Electronique
,\\1. ABATUT
Electronique, Electrotechnique; Automatique
• M. TRUCHASSON •.• Hydraulique
Mme GERVAIS; •. '. ,'Chimie Inorganique
M. DABOSl
Métallurgie et Réfractaires
M. MAUSS
, Mécanique
M, LEFEUVRE ....•. Electronique
M. BANC EL .••..••.. Mathématiques
M. CALMON •...... Chimie Agricole.
M. BETOURNE .••. , Informatique
M.GILOT
GénieChimique
M. CAMPAN ..•••.• Psychophysiologie.
M. MATHIEU
Chimie Appliquée
M. CLERC ..•...•• >Mécanique
.
\\1. GR 1FON E .... : •• Mathématiques
\\1. LETAC ...•. , ...;; Mathématiques
\\1. LOUARN .•.•..• Génétique
MAITRES DE CONFERENCES
\\1. BOUDET •.' •• ";.'. Physiologie Végétale .
'Il. COUOT
Mathématiques, Analyse Numérique.
M. BAUD RAND ..... Electronique
'Il. NGUYEN THANH
Mathématiques
M. CASTAGNETTO .. Electronique
VAN
M. TRANNOY
Electrotechnique
'Il. TRAVERSE
Problèmes Chimiques de l'Energie
M. BOURGEAT
Pédologie
'Il. ALRAN
'. Génie Chimique
M. MATH EAU
Electronique
'Il. REY J. .
Géologie Sédimentaire et Paléontologie
M. BAJON
Electronique
'Il. DARTIGUENAVE
Chimie Minérale Moléculaire
M. COUDERC
Génie Chimique
'Il. HERAULT .••.•. Chimie
M. GOURDENNE .,. Chimie
11. PRADINES .. " .. Mathématiques
M. LENZI
Chimie Industrielle
11. GALINIER
Informatique
M. MASBERNAT
Hydraulique
... VIGNOLLE .••... Informatique
M. TERRON
Zoologie
Il. DEPARIS .: .. : .. Embryologie
M. BUIS
Biologie Quantitative
... CAVALIE
Physiologie Végétale
M. CONSTANT
Chimie Minérale
'11. MASSOL •....... Chimie des Composés Organiques et
M. COSTES
Electrotechnique
Organominéraux d'intérêt biologique
M. ECOCHARD
Agronomie
... HARTMANN •... Mécanique
.
M. CANDAU'
Zootechnie
Il. ROUSSET ....• "
Chimie Appliquée (Matériaux)
M. LABAT ......•.. Ichtyologie.
M. MORELIERE ;.-: ;-Electronique---------· .• --.
M. GASET
, .. Chimie Industrielle
.
M. BRUEL
Informiltique
MAITRES DE CONFERENCES ASSOCIES
Il. HURLEY .....•. Physique Spatiale .
ADMINISTRATION
11. SINGH , ....• ,"
Automatique
.
M: CRAMPES .: ;; ••. Seei'étaire Général.'
.
Liste établie p,?ur "année universitaire 1976 . 1977

A La mémoire de Ta NDOULOU JuLes mon père
A Ma BASSINGOUNINA Françoise ma mère
A OUAMBA Lestine Angè le mon épouse
A SAMBA Marlène
DOULOU-OUAMBA Batola Stella
DOULOU-OUfiJmA Moundélé
f ""'1
mes
1- 1.- ires.
Bu kuenda DU kuenda~yenda
na nk:mla na nguâia diarr:Du.
(~a dia fua yika âie)

Je cMdie également ce trewai l à
Ma NKOUNKOU Malonga Marce l mon oncle na bisi NKTdD1BA
Ta MIALOUZEBI Joseph mon oncle na bisi TSIOUNGA
Ya OUAMBA Patrice François mon beau-frère na bisi MPANZU
Mes frères et soeurs.
Disu nkatu,koko kibembi.
Bi bauki la mu kiafuta,
ka bienâ nkondi ka.
(wa dia jua yika dia)

Mon souhait. a été de réunir pour juger ce travail ceux qui m'ont, d'une
manière ou d'une autre, aidé dans sa réalisation.
Monsieur le Professeur p. RAYNAUD, pendant cinq années consécutives, m'a
appris les notions fondamentales de la physiologie animale
(Maîtrise), de la
zootechnie
(D.E.A.)
et de l'hygiène vétérinaire
(Agronomie). Il me fait l'hon-
neur de présider le jury de cette thèse. Qu'il trouve ici l'expression d'une
très profonde gratitude.
Monsieur le Professeur R. DERAŒE a participé égalerœnt à maintes occa-
sions à mon enseignement scientifique et je le remercie dl avoir accepté d'être
le Directeur de ma formation et aujourd'hui membre de ce jury. Je tiens à l'as-
surer de mon profond respect et de ma très vive reconnaissance.
Monsieur M.
CANDAU, Maître de Conférence de l'Institut National Polytech-
nique
(I.N.P.)
m'a non seulerœnt aidé en matière d'alimentation animale -(Agro-
nomie) , mais encore accordé une certaine attention à la réalisation de ce tra-
vail ; ses conseils m'ont du reste guidé dans l'orientation de mes expérimenta-
tions. Qu'il soit assuré de, ma respectueuse gratitude.
Monsieur le Professeur Y. RUCKEBUSœ m'a initié, sur le plan théorique,
à la neurophysiologie
(Maîtrise)
et au comportement animal
(Agronomie), puis,
sur le plan pratique, en m'accueillant dans son laboratoire inteD'lationalement
connu pour ses travaux de motricité digestive. Soucieux des problèmes d'alimen-
tation animale que connaît mon pays, i l a orienté ce travail, qu'il a constam-
rœnt suivi, avec le plus vif intérêt. Sa haute expérience scientifique et sa
compétence m'ont
été
utiles
à
maintes occasions. Qu'il trouve ici le témoi-
gnage de ma déférente gratitude.
Monsieur L. BUENO, Chargé de Recherches à l'LN.R.A., a guidé mes premiers
pas dans la recherche
; i l m'a initié à la chirurgie expérimentale et aux tech-
niques d'études de la motricité digestive et du comportement alimentaire. Con-
seiller de tous les instants, son expérience de chercheur et ses critiques quel-
quefois sévères mais justifiées m'ont été des plus précieuses dans la réalisa-
tion de ce travail, à laquelle i l a largement contribué. Pour toutes ces raisons,
je lui exprime ma plus vive reconnaissance et mon profond attac.'lement.
J'adresse mes remerciements les plus vifs à l'ensemble du personnel du
laboratoire de Physiologie de l'Ecole Vétérinaire, et en particulier à Monsieur
FIORAMONTI, Assistant I.N.R.A., et Monsieur TOUTAIN, Maître Assistant Enseigne-
ment ; leur dynamisme et leur compétence sont des facteurs stimulants ; à
Madarœ COSTES pour l'iconographie et Madame SERI'HELON pour la présentation de
ce mémoire ; à Madame FARGEAS, MM. FERRE, LATOUR et SERI'HELON pour leur aide
technique ; à Madame LOPEZ, MM.
CAYRE,
COSTl"
SACCAREAU et St-SERNIN pour le
soin qu'ils ont apporté aux animaux; à Monsieur MALlGOY pour la réalisation
des épreuves photographiques.

Que mes collègues du laboratoire (Madame AUDOUElNEX, Mlles GAUJOUX et
PRADDAUDE, MM. GARCIA-VILLAR et VI GROUX)
trouvent ici l'expression d'une très
sincère reconnaissance pour le climat amical qu'ils m'ont apporté.
Quelques analyses ont été effectuées au Laboratoire de Zootechnie de
l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse; à cet égard,
j'en pro-
fite pour remercier très vi vement Madame GUILLERM ainsi que mes amis et collè-
gues MM. MASSENGO et KONE pour leur contribution.
Je remercie aussi Madame BERLAND du Laboratoire de Zootechnie de l'Ecole
Nationale Vétérinaire de Toulouse pour la réalisation des épreuves photographi-
ques des coupes histologiques.
Je ne saurais oublier Mr et Mme RAFA ; Mr et Mme SOCKI, MM. BIDIET,
NZELEMONA et PEYRA, en compagnie desquels j'ai trouvé une excellente ambiance
amicale ; je leur en suis très reconnaissant.
Enfin, j'exprime ma gratitude envers le peuple congolais dont la contri-
bution m'a été d'un grand secours.

SOM MAI R E
_._,_e_'_t_t_t_
. . .. .. . . .
Introducti on
PREMIERE PARTIE : POSITION OU PROBLEME
Chapitre 1: Intérêt de l'utilisation de l'azote non protéigue
p. 3
1. Digestion des protéines
2. Emploi de l'azote non protéique
Chapitre II : Conditions générales de l'expérimentation
p. 7
1. Les animaux
2. Régime alimentaire
3. Techniques chi rurgi ca les
4. Etude du comportement alimentaire
5. Etude de la motricité digestive
6. Techniques analytiques
6.1. prélèvements des échanti llons
6. 2 . Dos age de 1 1 ammon i ac
6.3. Dosage de l'urée
6.4. Dosage du polyéthylène glycol
6.5. Dosage de 1 1 azote protéique
7. Méthodologie histologique
DEUXIEME PARTIE: TOXICITE DE L'UREE
Chapitre III : Troubles métaboliques consécutifs a l l administration
d1urée, Golden Pro ou Uraf dans le rumen
p 22
1. Protocole expérimental
2. Manifestations cliniques de la toxicité
3. Alcalose du rumen
4. Armnoniogenèse
5. Ammoniémie
5.1. San~ portal
5.2. San~ périphérique
6. Uréogenèse hépatique
7. Discussion
Chaoitre IV : Troubles de la motricité diaestive consécutifs à une
surcharge en urée dans le r~men
p. 36
1. Rappel de la motricité du réticulo-rumen
2. Influence de l'administration intraruminale d'urée
2.1. Urée pure
2.2. Golden Pro
2.3. Uraf
3. Di s cus sion

Chapitre V : Le comportement alimentaire
p.43
1. Protocole expérimental
2. Rés ultats
2. 1. Nive au de cons 011lmati on
2.2. La durée de la prise de nourriture
2.3. Le comportement mérycique
3. -Di scussi on
Chapitre VI : A - Etude des facteurs
rumino-rétlcu alre
p. 52
1. Protocole expérimental
2. Résu 1tats
2.1. Additions intraruminales
2.2. Perfusions par voie sanguine portale et périphérique
3. Discussion
B - Facteurs responsables des effets anorexigènes de l'urée .. p. 61
1. Protocole expérimental
2. Résultats
2.2. Niveau d'ingestion
2.3. Prise de nourriture et rumination
3. Di scussi on
TROISIEME PARTIE
ETUDE D1UN TRAITEMENT PREVENTIF DES INTOXICATION PAR
EXCES DI UREE
Chapitre VII : A - Additions intraruminales diacide orotique
p. 70
1. Protocole expérimental
2. Résultats
2.1. Observations générales
2.2. Effets sur le pH et l'ammoniogenèse
2.3. Protéosynthèse bactérienne
2.4. Motricité du rumen
3. Di s cus sion
B - Administration intraveineuse d'orotate de DL-lysine ..... p. 82
1. Protocole expérimental
2. Résu ltats
2.1. Ammoniémie
2.2. Urémie
2.3. Motricité des préestomacs
2.4. Niveau d'ingestion
3. Di s cus sion
Annexe: Contrôle histologique du foie
"_, .. "
p. 89
CONCLUS ION GENERALE.
p. 91
BIBLIOGRAPHIE
p. 93

U
La production de L'aLimentation humaine
par Les ruminants domestiques dépe~àra
de l'intensification des méthodes actuel-
lement considérées comme e~tc~sives.
Dr. J.T. REID 1953
(Universitt de CORNELL

l N ~ R 0 0 U C ~ ION
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
Il est connu depuis près d'un siècle que les ruminants ont le
pou-
voir, grâce à la microflore de leurs réservoirs digestifs, de convertir des
substances azotées non protéiques en protéines digestibles.
Ainsi, dès 1879, il a été suggéré de remplacer dans l'alimentation
des ruminants une partie des protéines alimentaires
par des substances
azotées d'un prix de revient inférieur, ayant pour l'animal les mêmes apti-
tudes à couvrir ses beso~ns azotés (WEI5KE et al., 1879). Actuellement, la
plupart des aliments industriels pour bovins et ovins contiennent des pro-
duits azotés tels que l'urée, dans des proportions pondérales rarement supé-
rieures à 2 % de la ration totale
De fait, cette limitation est la conséquence d'une toxicité de l'urée
dépendante d'une vi tesse trop élevée d' uréo lyse qui condui t à l' accu mu l ati on
d1ammoniac dans le rumen. Cette production est responsable d1un état d'ano-
rexie suivie de troubles pathologiques liés à son absorption.
Pour pallier ces inconvénients, des moyens ont été mis en oeuvre visant
à limiter la vitesse d'uréolyse soit en fixant l'urée sur des supports diges-
tibles ou indigestibles, soit en réduisant llactivité des uréases bactériennes.
Après un bref aperçu du problème économique posé et des solutions actuel-
lement retenues, seront exposés dans une première partie les techniques et pro-
tocoles expérimentaux utilisés dans ce travail. La deuxième partie sera consa-
crée à llétude des troubles de toxicité engendrés par l'utilisation de formes
d'urée dites "enrobées" par rapport à l'urée pure cristallis.ée, cette compa-
raison portant sur certains paramètres physiologiques de la digestion
- teneur en urée et ammoniaque du contenu digestif et du sang (portal
et périphérique),
- motricité du réticulo-rumen,
- comportement alimentaire.
Cette deuxième partie sera complétée par une étude comparée des métabo-
lites et des fq.cteurs physico-chimiques responsables des troubles moteurs et
de l'anorexie consécutifs à l'ingestion d'un régime hyper-uréique.
Enfin, la troisième et dernière partie des résultats expérimentaux fait
état des améliorations obtenues par l'utilisation d'agents préventifs ou cura-
tifs des intoxications ammoniacales d'origine alimentaire.

Premiêre
Partie
POSITION
d u
PRoa~EME
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
1 l
1 !
11-
1,
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n~ p~u;t pa.6 noUé doYlYl~l1.."
SigmuYld FREUD
(L'Av~~ d'UYl~ IffUéioYl)

j
Chapi tre l
INTERET DE LI UTILISATION DE LI AZOTE NON PROTEIQUE
1. Digestion des protéines
La microflore du rumen dégrade une partie des protéines alimentaires
en substances azotées labiles qu'elle assimile pour sa propre synthèse pro-
·téique. Ces protéines bactériennes sont par la suite digérées par les enzymes
protéolytiques abomaso-duodénales libérant des acides aminés assimilés par
l'animal.
Cependant, une quantité de protéines non négligeable peut être dégradée
en acides aminés et peptides simples par le système enzymatique de llanimàl
et la valeur nutritionnel le de cette part métabolisée dépend de la nature et
de la quantité des acides aminés qui composent la protéine. Cette fraction
plus ou moins importante, échappant à la dégradation bactérienne, varie en-
tre 25 et 50 % selon la nature de l'aliment (McDONALD, 1948 ; WaLTER, 1974).
La part de protéines atteignant la caillette sans subir de dégradation se-
rai t de l 1 ordre de 70 % pour la fari ne de poi sson du Pérou, 50 % pour la
farine d1herbe, 45 % pour le soja et sans doute pour le colza, le maïs et le
blé, de 35 % pour le tournesol, 20 % pour l' arachi de et la % seul ement pour
l'orge. En moyenne, on peut admettre qu'environ 30 % des protéines de la ra-
tion traversent le rumen sans être modifiées (WaLTER, 1974).
En 1943, PEARSON et SMITH ont montré que les bactérie~ et les proto- .
zoaires développent simultanément une activité protéolytique dans le rumen.
ABOU-AKKADA et BLACKBURN (1963) ont trouvé que des protozoaires tel Endo-
tinium caudatum hydrolysent aisément la caséine. Enfin, BLACKBURN (1965)
confirme l'existence d1 enzymes protéolytiques chez les protozoaires.
L'activité protéolytique qui varie avec le régime n'est que peu modi-
fiée chez le mouton par la prise de nourriture (WARNER, 1956 ; BLACKBURN et
HOBSON, 1960). La dégradation des protéines alimentaires par les bactéries
débouche sur la producti on de composés i ntermédi ai res. LE IBHOLZ (1969) mon-
tre qu'aprèsl1ingestion de grande quantité de foin de luzerne il y a une
augmentation des acides aminés dans le rumen avec une concentration maxi-
male une heure après la prise de nourriture. L'utilisation d1inhibiteurs
des désaminases bactériennes, tel le toluène, dans un milieu conservant une
suspension des bactéries du rumen et des protéines laisse accumuler des aci-
des aminés dans le mi lieu. La production diacides aminés comme métabolites

intermédiaires de la protéolyse a été du reste confirmée par McDONALD (1948),
LEWIS (1955) et ANNISON (1956). Cette formation d'acides aminés nlest qu'une
étape transitoire. En effet, œs composés sont très rapidement incorporés
aux protéines bactériennes (DANESHVAR et aZ., 1976), soit absorbés à travers
l'épithéllum du rumen (LEIBHOLZ, 1969)', soit enfin dégradés en molécules azo-
tées plus simples (HENDRICKX et al., 1972).
Ainsi, le terme ultime de la protéolyse est la production d'ammoniac
et diacides gras volatils (WRIGHT et HUNGATE, 1967) qui constituent les mé-
tabolites les plus simples directement assimilés par l'organisme. Les mou-
tons recevant un régime riche en protéines peuvent, en effet, fixer à par-
tir de l'ammoniac 2,5 mg d'azote par jour (LI PUN et SATTER, 1975).
En résumé, dans des conditions normales d'alimentation, les protéines
bactériennes constituent 60 à 70 %de la quantité d'azote nécessaire à 1'or-
ganisme sous forme dlamino-acides ou d'ammoniaque.
La nature des protéines alimentaires soumises à l'action protéolytique
de la microflore du rumen a peu d'influence quantitative sur la protéosynthèse
bactérienne; celle-ci dépendant en effet plus de l'apport énergétique con-
comitant que de la nature des sources azotées alimentaires. Ainsi, les pro-
cédés visant à protéger les protéines alimentaires de l'attaque par les enzy-
mes bactériens nlont en fait que peu de répercussion sur l'assimilation glo-
bale d'azote.
2. Emploi de l'azote non protéique
L'azote non protéique ajouté à 1'aliment est métabolisé par la même voie
que les protéines alimentaires; ainsi valorisé par les micro-organismes, il
fournit aux ruminants des protéines alimentaires comparables à celles formées
à partir de protides plus élaborés. De plus, une partie des bactéries est di-
gérée par les protozoaires bactériophages qui assimilent à leur tour les pro-
téines néoformées et les transforment en protéines de digestibilité supérieure,
également digérées à leur tour (JOHNSON et aZ., 1944 ; CHALUPA, 1968).
Les animaux habitués à l'alimentation contenant de l'urée augmentent
leur niveau d'ingestion (KAY et al., 1968), d'où une production accrue diaci-
des gras volatils (FAICHNEY, 1968). L'urée, en outre, favorise la production
d'acide acétique (SCHAADT et al., 1969), mais cette production et celle des
autres AGV est affectée lorsque l'urée est associée*au suif (PHILLIPS et
CHURCH, 1975).

5
Il existe une adaptation de la flore telle que des quantités toxiques
voire mortelles (0,5 à 0,6 g/kg) lorsqu'elles sont administrées à un animal
n'ayant jamais reçu au préalable d'urée deviennent inoffensives chez un ani-
mal ayant reçu au préalable des doses journalières croissantes d'urée; dans
ce cas, le seuil de toxicité est 4 à 6 fois plus élevé.
les compléments contenant de l'urée doivent être donnés au moins quo-
tidiennement chez les ruminants non adaptés (RUSCH et TOTUSEK, 1975). l'ad-
dition de petites quantités diacides aminés dans un régime contenant de
l'urée comme seule source d'azote améliore la synthèse protéique des micro-
organismes du rumen (MAENG et BALDWIN, 1976), le rapport optimum pour la
croissance des bactéries étant réalisé avec 75 % d'azote uréique et 25 %
provenant des acides aminés (MAENG et al., 1976).
Chez les jeunes animaux, la période d'adaptation à l'urée peut être
écourtée en inoculant le rumen du jeune avec des prélèvements d'une flore
déjà adaptée ou sélectionnée (WalTER, 1975). la forme de présentation de
l'urée ainsi que son mode de distribution sont autant de facteurs amélio-
rant l'efficacité de l'azote non protéique; aussi ,d'autres sources d'azote
non protéique ont été employées (biuret, diuret, isobutane, urée phosphate,
acide uréique, ammoniac et sels d'ammonium) ; mais l'urée reste le composé
le plus utilisé parce que plus connu et moins onéreux (WalTER, 1975). Son
incorporation dans les aliments du bétail n'a cessé de croître, atteignant
ainsi 800.000 tonnes aux U.S.A .. Dans ce domaine, à côté des, techniques clas-
siques d'enrobage de l'urée et de protection contre la dégradation intra-
rlJminale des protéines (ZELTER et al., 1970), il est apparu récemment de
nouvelles possibilités visant à limiter l'accumulation de l'ammoniac dans
le rumen par l'utilisation des agents inhibiteurs d'uréase (BRENT et ADEPAJOU,
1967). l'acidePacéto-hydroxamique (AHA) d'origine végétale apparaît être un
inhibiteur puissant et spécifique de l'uréase (MAHADEVAN et al., 1976). Une
dose de 0,25 mg d'AHA par kg de poids vif réduit de 70 % l'activité de
l'uréase (STREETER et al., 1969) ; ce lle-ci est en outre sensi ble à l'ex-
cès d'urée dans le
milieu (GIBBONS et OOETSCH, 1959 ; CAFFREY et aL, 1967).
L'addition de 1,5 % d'urée dans le rumen chez l'agneau réduit significative-
ment (P~ a ,05) l'activité uréolytique (MERINO et RAUN, 1964).

b
Enfin, des recherches en cours signalent que certaines substances telles
que les antibiotiques (à la dose de 10-20 mg/kg d'aliment), les acrylates, le
cuivre et le métasulfite de sodium réduisent la désamination par la microflore
digestive et en conséquence lil11i tent 11 uréolyse bactérienne. L'excès de zinc
(60 ppm) chez le mouton recevant de l'urée réduit également l'activité uréa-
sique (KUMARE5AN, 1976).

1
Chapitre II
CONDITIONS GENERALES DE L'EXPERIMENTATION
1. Les animaux
Ils sont fournis par les différents élevages locaux et sont vermifugés
(phénothiazine) dès leur arrivée au laboratoire. Il s'agit de brebis de race
Lacaune pesant entre 40 et 50 kg placées alors dans des cages à métabolisme
(fig. 1), en environnement constant, où elles reçoivent du foin afin de ·les
adapter aux conditions expérimentales.
2. Régime alimentaire
Sans restriction d'eau, les animaux reçoivent soit du foin de palata-
bilité moyenne, constitué d'un mélange de raygrass d'Italie (début floraison)
dactyle et fétuque élevée, soit des aliments concentrés à base de céréales
(vache laitière - R 418) contenant 1,6 % d'urée. Une rumination physiologi-
que est conservée par l'addition quotidienne de 100 g de foin. Cet aliment
concentré fourni par la Société U.F.A.C. Aliments Rental Languedoc (31770
Colomiers) est un aliment complémentaire de la ration de base et dont la
composition est la suivante
- Mélasse, Orge,
- Issues
- Urée, Arachides
- Farine de Luzerne déshydratée
- Composé minéral vitaminisé U.F.A.C.
Garanties pour cent :
- Humidité ..•............................................... 14,0
maximum
- Matières c~l~ulosiques
8,5
1- Mati ères ml neral es. . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 9,0
- Matières protéiques brutes, dont 4,40 % (N x 6,25
minimum
apportés par 1,6
1
% d'urée pure (16 g/kg d'aliment) ........ 17,0
Mt' ~
-
a 1 eres grasses..........................................
2,0
- Extractif non azoté
Pourcentage complémentaire
Pour 100 kilogrammes
- Vi tami ne A
200.000 UI
- Vitamine D
250.000 UI
Ces régimes sont complémentés par des oligo-éléments apportés sous for-
me de pierre à lécher. La distribution des aliments a lieu tous les jours à
8 h 30 et la consommation quotidienne est déterminée par pesée des refus.

o
..
l'f,g. l - Mouton p lacé en c
e à. rœtah 0 lisme et muni des disvosi ti s d' enre-
qistrement
s mouvements
mâchoz-res et
des contractions du rumen
L'animal p lacé dans ces condi tiens dispose d'eau à vo lonté (1) et de
nourriture (2). Les fèces sont recueillies dans un bac (3) situé à l'arriè-
re de la caae.
Les mo~ements de mâchoires sont enregistrés à partir d'un ballormet
fi:::é en région sous-mandibulaire sur l'alliance d'un licol (4) ; enfin~ une
canule du rumen (5) permet l'introduction des solutions à tester et l'enre-
gistrement manométT'7:,que
des contractions du sac dorsal du rumen.

3. Techniques chirurgicales
Elles se limitent à des techniques de pose de fistule du rumen et de
cathétérisme vasculaire
dans les deux cas, l'animal est mis à jeun 24 h
avant 11 in terventi on.
Ces techniques requièrent une aseptie rigoureuse obtenue par stérilisa-
tion du bloc opératoire (rayonnement ultra-violet), de la zone opératoire
qui, après avoi r été tondue, es t nettoyée au savon ge nni. ci de pui s asepti sée
avec de l'alcool et de la teinture d'iode. Le matériel chirurgical est sté-
rilisé : blouses, gants, champs, compresses opératoires le sont à l'auto-
clave et les instruments au four Pasteur.
La pose de la canule ruminale et des cathéters dans les veines portes
slèffectue sous anesthésie générale au penthiobarbital sodique (NESDONAL,
N.D.) à la dose de 20 mg/kg. L'animal étant placé en décubitus latéral drqit,
une incision est pratiquée dans le triangle délimité par la dernière côte,
l'échine et
le pli de la jambe.
Les plans musculaires
et aponévrotiques
sous-jacents
sont dilacérés toujours dans le
sens des fibres musculaires
de manière
à mettre
à nu le péritoine et le sac dorsal
du rumen. Celu;-
ci est incisé
de façon
à fai re pénétrer
la c_anule _en force .. Aumomen.t
de la mise en place, le pavillon est ramolli par immersion dans l'eau bouil-
lante. Une suture en bourse avec du Mersilène assure llétanchéité de la ca-
nule et les plans musculaires sont fermés au catgut. La canule est mainte-
nue en place par pose d'une collerette extérieure.
La pose d'un ou de plusieurs cathéters de la veine porte nécessite
une laparotomie rétro-costale droite: un cathéter fin (PE 60) est intro-
duit dans une branche latérale de la veine ruminale droite et/ou un autre
de large calibre (diamètre externe 2 mm) par la veine caeco-colique, jusque
dans la veine porte, à 1 cm en retrait du carrefour des veines hépatiques.
4. Etùde du comportement alimentaire
Llactivité alimentaire (prise de nourriture et rumination) chez des
ovins en stabulation peut être contrôlée par llenregistrement des mouvements
de mastication. Parmi les différentes techniques utilisées (BALCH, 1958;
RUCKEBUSCH, 1963 ; GORDON, 1965), la plus simple et la mieux adaptée à un en-
registrement chronique est celle qui consiste à placer en région sous-mandi-
bulaire un ballonnet rempli de mousse
de polyuréthane et relié par veine

LU
pneumatique à un tambour inscripteur de Marey (RUCKEBUSCH, 1963). Ainsi,
11 ab ai ssement de la mandibule détermine, au niveau du ballonnet, des varia-
tions de pression qui sont transmises à la capsule de Marey dont le stylet
inscripteur décrit un arc de cercle sur le papier noirci d1un kymographe
.----
défilant à 1,35 C1l1/mn (fig. 2).
Fig. 2 - Eisvositif d'enreqistrerre.nt de l'activité alirœnte::ire.
Les variations de pression qui se développent au niveau àu
baUonnet sous-manâibulaire sont transmises pneumati:quement au
3ystèrre capsule de Mert'ey - sty let inscripteur et s'inscrivent
sur papùr noirC":- dé fi lent sur un. kymographe:

11
Le tracé obtenu sur un papier de 30 cm x 2 m reproduit fidèlement l'en-
semble des phénomènes survenant pendant 7 à 8 nycthémères. Le mécanogramme
co~respondant à la prise de nourriture est celui d'une série d'accidents d'am-
plitude et de rythme variables, alors que celui de la rumination comprend des
mouvements des mâchoires regroupés en cycles méryciques donnant une allure
caractéristique en créneaux au tracé. Les intervalles entre 1es cyc1es de
mastication correspondent à un bref repos nécessaire à la déglutition du bol
alimentaire mastiqué et à la régurgitation d'un nouveau bol (fig. 3).
\\
N. S. : Le même tracé présente aussi; pendant certaines phases de repos, une
élévation soutenue durant 4 à 7 mn de la ligne de base, correspondant
aux appuis de la tête sur la mangeoire au cours des phases de sommeil
profond.
1
2
A,..
~
_---JA~_---...., ~"",
.,.A--..__~\\
r
" r
1
r
Fig. 3 - Enregistrement caractéristique de l'activité alimentaire et mérycioue
d'un mouton en stabulation
La période de prise de nourriture (1) se traduit par des mouvements d'am-
p litude et de rythme variables~ tandis que la phase de Y"WI'1ination (3) présente
des phases cmalogues séparées par un bref si lence nécessaire à la déglutition
et à la régurgitation. Ces deux phases (prise de nourriture et roumination)
sont souvent séparées
par des phases de repos alimentaire (2) où seuls s'ins-
crivent les déglutitions ou les appuis de la tête.

__. _ - - - _.._-._--_.--------._------_._--- - - - - - -
-------~_.--_.
12
5. Etude de la motricité digestive
Bien que l'existence de contractions du rumen soit connue de très longue
date (FLOURENS, 1833), c'est en 1875 que TOUSSAINT décrit leur caractère cycli-
que à partir d'enregistrement direct de la pression intraruminale à travers
une fistule permanente du rumen.
L'enregistrement manométrique des contracti ons du rumen par l'intermé-
diaire d'une canule a été utilisé dans ce travail: un ballonnet rempli de
\\
mousse de polyuréthane est introduit après compression à travers une canule
dans le sac dorsal du rumen. Les contractions impriment au niveau du ballon~
net une surpression qui est transmise pneumatiquement à un tambour inscrip-
teur de Marey et qui s'inscrit sur un papier noirci défilant sur un kymogra-
phe à la vitesse de 6,2 mm/mn. La forme., l'amplitude et la fréquence des
grapho-éléments permettent la distinction entre les contractions primaires
et secondaires, la mesure de leur amplitude et de leur rythme (fig. 4).
Minut@s
1"i.g. 4 - Enregistrement des con-tractions du rumen chez un mouton.
Le mécanogramme mon-tre des contractions primaires (0) et des contractions
secondaires (....). La correspondance avec la base de temps signale qu'i l Y a
environ un cycle
par minute. Le nombre de cycles et la fréquence d'appari-
tion des contractions secondaires sont fonction de l'état digestif du suJet
ainsi que de ses états de vigilance.

13
6. Techniques analytiques
Celles-ci permettent le contrôle des paramètres biochimiques en fonction
du traitement subi_par l'animal.
6.1. Prélèvement des échantillons
, Des prélèvements de sang périphérique ou portal sont respectivement
effectués au niveau des veines jugulaires ou à celui de la veine porte par
l'intermédiaire du cathéter de gros calibre (PE 90). Pour éviter une néo-
ammoniogenèse in sim, ces échantillons de sang sont recueillis sur héparinate
de sodium à 5 %et immédiatement centrifugés à 3.000 tours/mn pendant 5 mn ;
le plasma est séparé de son culot puis conservé au congélateur à une tempéré-
ture inférieure à - 20°C .
• Compte tenu de 1 'hétérogénéité du contenu du rumen, les échantillons
sont constitués à parts égales de prélèvements primaires réalisés au niveau
des sacs dorsal et ventral du rumen et au fond du réseau. Ces prélèvements
partiels sont obtenus à l'aide d'un tuyau de polyvinyle dlun diamètre inté-
rieur de 1,5 à 2 cm relié à une grosse seringue de 50 ml et dirigé manuelle-
ment dans les différents réservoirs. L'ensemble des prélèvements est ainsi
homogénéisé et une ponction de cette récolte est faite pour les différents
dos ages.
6.2. Dos age de l' ammoni ac
L'ammoniac dans le jus du rumen comme dans le sang peut être dosé par
1a méthode décri te par CONWAY (1957) basée sur 1a di ffusi on gazeuse de 11 am-
moniac qui, déplacé de ses sels de l'enceinte extérieure de la cellule par
une base fixe (carbonate de potassium), vient se fixer sur un mélange diacide
borique plus indicateur (vert de bromocrésol + rouge de méthyle).
Au demeurant, sur de faibles concentrations d'ammoniac, et pour le sang
plus particulièrement, cette méthode se révèle très peu fidèle; de ce fait,
le dosage de 11 ammoniac après dialyse automatique sur auto-analyseur TECHNICON
avec détennination co1orimétrique donne d'excellents résultats (fig. 5). Cette
méthode décrite par PUYT (1973) utilise la réaction de BERTHELOT (1859).

.~:-:---
l. Di 5 tri bu teur dl échanti 11 ons
2. Pompe proporti onnante
3. Di alyseur
4. Bai n-mari e
5. Colorimètre
6. En regi s treur
Pi.g. 5 - Avvarei"l Zage uti Zisé pour le dosage semi-ŒUtomatiaue de Z' ammoniac
et de Z' urée
Les éch,.anti Uons à doser sont, pendant lm temps àéterminé et constant,
prélevés pŒI' lm distT""l;but8ur (l), puis convenah Zement a:-:.. ZUÉs et introàui ts
dca1.s lm cZiaZyseur (3) grâce à lme pOl771?e proportionnante (2) qui les fait
progresser dans le circuit a»ec un àébit constant. Par ciia"lyse,
Z'éI.érœnt
d doser réagit iI'Jec les soZu1;":'ons de tra»aiZ dans lm bain-marie (4) mainte-
nu à une t8mpératu:f'e cons.tante. L 'intensi té de Za coZoration de Za Y'éaction
est appréeiée au coZoT""l;mètre (5) et enfin s'inscrit au niveau de Z' enregis-
treur (6) sous Za forma d'lm ;nc dont Za JuriA.t8ur est comoar"Ze à ceUe de
soZutions étaZon.
-

15
- ~~~~~~e~
L'ammoniac en présence de phénol et hypochlorite de sodium développe en
milieu alcalin (borate de sodium) une intense coloration bleue, proportionnel-
le à la teneur en ions NH4+ de la prise d'essai. Cette coloration appréciée à
625 nm par photocolorimétrie est due à la fonnation d'indophénol (HORN et
SQUI RE, 1967).
6.3. Dosage de l'urée
Il est également effectué automatiquement à 1'auto-analys~ur TECHNICON
(fi g. 5).
- Erj!Jfie~
Il s'agit d'une variante de la méthode décrite par MARSHetaZ.
(1957), basée sur la réaction directe de l'urée et de
la diacétyle
'rii-onoxime -(2,3 butanéd1 one' 2-oxi me) en présence de thi osemi carbazi de en mi-
lieu acide (acide sulfurique à la %). La présence de thiosemicarbazide in-
tensifie la coloration du produit de la réaction permettant sa détermination
colorimétrique à 520 jJm sans emploi de réactifs acides concentrés.
6.4. Dosage du polyéthylène glycol (PEG)
Utilisé comme traceur de la phase liquide dans la détermination du
volume total du contenu du rumen, le PEG 4000 n'est pas métabolisé et son
absorption et/ou sa perte par fixation locale n'excèdent pas 7,5 % (HYDEN,
1955). Seul inconvénient, son dosage turbidimétrique peut être faussé par
l'interférence de polypeptides de faible poids moléculaire contenus dans le
jus du rumen et non totalement éliminés par la défécation.
Pour la mesure du volume liquide du rumen, 200 ml d'une solution
contenant 10 gilde PEG 4000 sont introdui ts au moyen dl un tuyau en po ly-
vinyl muni d'un entonnoir. Un brassage grossier est assuré par des mouve-
ments manuels de compression et relâchement de l'abdomen. Les prélèvements
réitérés dans les différents compartiments sont effectués l, 2, 3, 4 et 5
heures après addition de la solution. Le jus du rumen est ensuite centri-
fugé et 1 ml de surnageant est déprotéinisé par additions successives d'eau
distillée (la ml), d'une solution de BaC12 à la % (1 ml), d'ùne solution de
Ba(OH)2 0,3 N (2 ml) et d'une solution de ZnS04 à 5 % (2 ml). Après déféca-
tion et filtration sur papier filtre, on ajoute à li- ml de filtrat, au temps

lb
zéro, 4 ml d'acide trichloracétique à 30 %contenant 5 %de BaC12. L'opacité
est mesurée directement à t = 5 mn en lumière multichromatique selon la tech-
nique de HYDEN (1955).
La concentration en PEG à l'instant ta donne le volume liquide du rumen
(Va). Elle est déterminée graphiquement par extrapolation sur l'axe des ordon-
nées en traçant la droite moyenne représentative de l'équation
log C = at + b,
-où b = log Co
a = pente de la droite proportionnelle au débit lorsque V est constant
sur toute la durée des contrôles de C.
6.5. Dosage de l'azote protéigue
L'estimation des protéines microbiennes requiert leur précipitation.
Parmi les différents agents défécants utilisables, l'acide trichloracétique
(TCA) a été retenu comme l'agent précipitant donnant les résultats les plus
reproductibles par BARR et al. (1975).
Le jus du rumen récolté est filtré à travers 6 couches de compresses.
Vingt millilitres de filtrat sont additionnés de 6 ml de TCA 20 %puis cen-
trifugés pendant 20 mn environ. Le culot recueilli dans un matras de 50 ml
est déshydraté à l'étuve à 100°C.
Le dosage de l'azote bactérien utilise la méthode de KJELDAHL. Le con-
tenu du matras est ensuite minéralisé par 20 ml d'acide sulfurique RP en pré-
sence de sulfate de potassium (2 g), sulfate de cuivre cristallisé (0,2 g) et
dioxyde rouge de mercure (0,2 g) agissant comme catalyseurs. 'La décoloration
du liquide ou l'obtention d'une coloration verte stable (après chauffage) mar-
..
-
que la fin de la minéralisation. Le produit est refroidi à la température
ambiante puis dilué avec de l'eau distillée ajoutée peu à peu tout en re-
froidissant sous courant d'eau. Après refroidissement complet, le produit
est transvasé dans une fiole jaugée de 100 ml dans laquelle il est additionné
d'eau distillée avec une quantité suffisante pour 100 ml. Une prise aliquote
sera faite pour être distillée dans l'appareil à distillation de PARNASS et
WAGa"4ER.
La prise d'essai distillée est fonction de la teneur présumée en azote
du produit: doit contenir 300 à 1200 pg d'azote. Cinq milli litres du pro-
duit de minéralisation sont introduits dans l'ampoule à réaction. L'addition
de la ml environ d'une solution de soude (40 %) contenant de la phénol-
phtaléine comme indicateur coloré permettra le déplacement de l'ammoniac.
La coloration violette dans l'ampoule de réaction montre bien que la réac-
tion se fait en milieu basique.

17
Le distillat est recueilli dans 5 ml d'une solution dIacide borique 4 % con-
tenant du vert de bromocrésol à 0,01 %et du rouge de méthyle en solution
alcoolique.
- Test de bromocréso 1 - rouge de méthyle : troi s parti es de. vert .de
bromocrésol à 0,1 %dans l'alcool à 95° et une partie de rouge de
méthyle à 0,2 % dans 11 alcool à 9.5°.
Le titrage direct par 11acide sulfurique N/50 donne le volume diacide
combiné à 11ammoniac :
- à 1 ml diacide sulfurique N correspond 0,014 g d'azote;
- à 1 ml diacide sulfurique N/50 correspond 0,00028 g d'azote.
La quantité dlazote bactérien est calculée pour 1 ml de jus de rumen
la quantité de protéines est obtenue en multipliant cette valeur par 6,25
(coeffi ci ent représentant le pourcentage moyen dl azote dans 1es protéi nes
animales) .
7. Méthodologie histologique
Des fragments de foie prélevés du lobe gauche ont été fixés pendant
48 h dans une soluti on de formaldéhyde à 10 %, ce qui pennet de dissoudre
des lipides hétérophasiques. Après rinçage à lleau puis déshydratation par
bains successifs dialcool et de toluène, ces pièces sont incluses dans de
la paraffine à 54°C.
Des coupes de 10 microns sont réalisées et disposées sur lames sur
lesquelles a été étendue un peu d'ovalbumine. Ces lames sont mises à sé-
cher sur plaque chauffante.
Une réhydratation par des bains successifs dans du toluène, alcool
(absolu puis 95°), collodion, eau, apprêtera cette préparation pour la co-
loration à 1'héma1un éosine selon la technique décrite par MARTOJA et
MARTOJA-PIERSON (1967). Les coupes sont enfin fixées entre lame et lamel-
le avec du baume du Canada.
Cette préparati on donne une co 1orati on bleue aux noyaux des ce llu-
les,
llensemb1e des déshydratations - réhydratations dissolvant les li-
pides homophasiques laissant à leur place des espaces intracytoplasmiques
non colorés.
Pour éviter la dissolution des lipides, le tissu frais est fixé sur
le porte-objet, congelé par de la neige carbonique puis débité en coupes
de 10 microns. Ces coupes sont ensuite colorées au soudan III (substance
lys achrome) faisant ainsi apparaître les lipides homophasiques en rouge.

18
oeux 1 ê me Par t 1 e
T a XIe 1 T E 0 E
~ 1 URE E
-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
1/ N0 l.L6
ne. c.o Yl.YLaiA.o 0 Yl.6 a. p.tU.0 l1l.. de6 ch 0.0 e6
que.. c.e. que. no l.L6 y me.XtoYl.6 no l.L6 - même6 1/
- Emma.nuei.. KANT
lC/u.tiq ue..6 de. .ta. /ta.L6 0n pMe. )

L'urée introduite dans le rumen des ruminants est vite dégradée en ammo-
niac avec libération de gaz carbonique (STALLCUP, 1954). FARLIN et al. (1968)
indiquent que, parmi les substances azotées non protéiques, l'urée semble être
la substance qui se transfonne le plus rapidement en ammoniac, aussi bien î-n
vitro en rumen artificiel qu'in vivo dans les conditions naturelles. L'ammo-
niac est libéré 4 fois plus vite qu'il ne peut être récupéré par les micro-
organi smes (BLOOMFIELD et al. , 1960).
Cette hydrolyse ne se tradui t pas seulement par une libération impor-
tante d'ammoniac, mais également par une élévation du pH dans les préestomacs,
favorisant ainsi l'alealose. Ce pH est un:élément qui rêgle l'absorption de
l'ammoniac selon un gradient positif à partir d'un pH égal à 6,5. Pour des
valeurs plus faibles, le passage de l'ammoniac du rumen dans le sang se fait
lentement (HOGAN, 1961) et est plus élevé pour des valeurs de pH élevées
(WARREN, 1962 ;. BLOOMFIELD et al., 1963), tandis que llabsorption des acides
gras volatils est plus élevée pour des pH faibles (BUENO, 1971).
Le pH conditionne l'état plus ou moins lié de l'ammoniac sous la fonne
NH4+. Pratiquement, la paroi du rumen est imperméable aux ions NH 4+ ; seul
NH3 diffuse et porte la responsabilité de la toxicité (COOMBE et al., 1960),
mais l'élévation du pH n'est pas le seul élément conditionnant l'absorption
de l'ammoniac à travers la paroi du rumen en dehors d'une absorption diffé-
rentielle : tous les compartiments n'étant pas au même pH (LANE et al., 1968).
L'ammoniac absorbé est transfonné en urée par le foie. Les capacités
uréosynthétiqlJes du foie sont limitées à de faibles concentrations d'arrano-
niac. Dans le cas d'une hyperammoniémie, une partie de l 1 ammoniac échappe
à l'uréopoïèse et se retrouve dans la circulation générale. Ce pouvoir tam-
pon exercé en premier lieu par le foie explique le déphasage et le taux
d'ammoniac relativement bas par rapport à la veine porte, observés dans le
sang périphérique. La détoxication de l 'urée par le foie serait donc un
moyen insuffisant lorsque les quantités de matières azotées ingérées sont
trop élevées (DROR et BONDI, 1969).
L'uréopoièse hépatique se fait selon un cycle communément appelé cy-
cle de l 1 urée.
Deux groupes aminés provenant des eXamina-acides par désamination
entrent dans ce cycle,
simultanément avec une molécule de gaz carbonique
et transforment l'ornithine (diamino-acide homologue de la lysine) en argi-
nine. Cette partie du cycle de l'urée existe dans tous les organismes capa-
bles de synthétiser l'arginine.

20
Le premier groupe aminé qui entre dans le cycle de l'urée provient de
l'ammoniac libre et le second groupe aminé est fourni sous forme d1aspartate
qui provient lui-même du glutamate par action de l'aspartate-glutamate trans-
ami nase.
Arl;jlnlne
Groupes
0<. CETOGUJTARATE..
ARG/NASE urée
0 ( Amino
Ornfthine
Pig. 8 - Cycle de l'urée (d'après LENBINGER, 1970).
Par- ailleurs, il s'opère un recyclage de l'urée, qui, à partir du sang,
passe à travers la paroi du rumen par simple diffusion osmotique pour être ré-
utilisées par les micro-organismes (SIMMONNETet al.,o1957; HOUPT, 1959).
Uti lisant de l'acétylurée, PIATKOWSKI et al. (1972) constate,nt que l'urée
passe du sang artériel dans le rumen, où elle est utilisée comme source d'azo-
te. De plus, le recyclage peut se faire par la voie salivaire dont la teneur
en urée est égale à 60 % à celle du sang (SOMERS, 1961).
Ces facultés de recyclage sont très importante et rendent compte de
l'épargne de l'azote chez les ruminants lorsque l'azote dans la ration est
fai ble (SCHMI DT -N IELSON et al.,
1958).

21
Enfin, les excédents d'urée dans le
sang sont éliminés au niveau du
rei n (THORNTON, 1970). En parti cu li er, ils requi èrent une bonne intégri té
rénale sans laquelle llanimal
souffrirait rapidement d'hyperurémie.
ALIMENT
SALIVE
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Proteines ~------
Azote
fécal
FECES
métabolique
Fig. 7 - Réactions de dé radation et de s nthèse
rotéi ue dans le rumen
d après RUClŒBUSCH~ in Physiologie~ Pharmacologie~
Thérapeutique animales~ Ed. ~LOINE~ 19??)
L'azote non protidique ou minéral est incorporé par les bactéries~ avec
comme facteur limitant l 'cunmoniogenèse. Noter la particularité du reaydage
salivaire de l'urée formée au niveau du foie.


Ch api tre III
TROUBLES METABOLIQUES CONSECUTIFS AL' ADMINISTRATION
D'UREE, GOLDEN PRO OU URAF DANS LE RUMEN
Il est actuellement reconnu que l'urée est une source d'azote non pro-
téique capable d'assurer la complémentation d'une partie des protéines dans
llalimentation des ruminants (LITTLE et MITCHELL, 1967 ; FUSIHARA et TASAKI,
\\
1975). L'accent a été mis sur les doses minima d'urée nécessaires pour la
couverture azotée dont l'animal a besoin. Il a été recommandé que la propor-
tion d'urée ne dépasse pas 1 % de la ration totale ou 3 % des mélanges càn-
centrés pour les ovins et les bovins (LOOSLI et McDONALD, 1968). La zootech-
nie par contre s'évertue à augmenter les doses pour accélérer la croissance
ou augmenter 1a producti on (BATURINA, 1968 ; GABIBOV et MAMEDOV, 1968 ;
CANDAU, 1972). L'utilisation de l'urée favorise une augmentation des états
de sOlTa11ei 1 lent et paradoxal (RUCKEBUSCH et GAUJOUX, 1976), permettant ainsi
une diminution de la perte dlénergie pour une meilleure synthèse protéique.
Slil faut retenir à l'actif de l'utilisation de 1 Jurée les potentiali-
tés zootechniques et surtout les avantages économiques, il n1en demeure pas
moi ns qu lil faut mettre à son passi f les conséquen ces phys i opatho 1ogi ques
qu le lle engendre.
Seront étudiés ici les effets sur les paramètres biochimiques consé-
cutifs à des surcharges en azote non protéique constitué par l'urée présen-
tée sous trois formes différentes:
- urée pure cristallisée contenant 43 % d'azote fournie par l'industrie;
- uGolden Prou, qui est une forme d ·urée retard obtenue par des techniques
de traitement thermique à sec (extrusion sèche) en présence d'amidon. Ce
produit contient 65 %de matière protéique brute (M~b) dont 20 %d'urée;
- l"'Uraf ll se présente sous forme de produit pulvérisant de couleur noir
brun à odeur chicorée torréfiée, contenant 0,6 % diacide acétique et 30 %
d'urée, obtenu par fixation d'urée sur des rafles de maîs (Brevet Nalley).
Au cours de cette expérimentation, le Golden Pro et l 'Uraf ont été
utilisés au prorata de la dose correspondante d'urée pure.

23
1. Protocole expérimental
Huit brebis adultes numérotées de 3 à 11, pesant entre 45 et 50 kg,
munies d'une canule permanente du rumen, ont été placées dans des cages à
métabolisme. Pendant 15 jours précédant l'expérimentation proprement dite,
ces moutons reçoivent des doses progressives d'urée allant de 0,1 à 0,3 g/
kg de poids vif. Quatre sujets (8,9,10,11) possèdent un cathéter chroni-
que dans la veine porte, tous ayant cependant un cathéter laissé à demeure
dans la jugulaire.
Lors de 11 expéri mentati on, les moutons reçoi vent 1 kg de foi n le ma:"
tin de 8 h 30 à 10 h 30 et 1 kg le soir après tous lès prélèvements pour
minimiser les variations possibles dues à l'alimentation (RUCKESUSCH et
MARQUET, 1963).
Les 3 formes'd'urée à tester sont administrées directement dans le
rumen par la canule:
- L'urée pure est dissoute dans 200 ml d'eau distillée; la solu-
tion est ensuite réchauffée sous courant d'eau chaude jusqu'à une tempéra-
ture de 40°C environ. La solution est introduite dans le rumen, puis le con-
tenu est homogénéisé par barbotage d'azote, lequel ne modifie pas le taux
d'azote pouvant être fixé par les bactéries (HOSSON et al., 1973) ; en ou-
tre, il est connu que la nitrogénase (enzyme fixant l'azote) est inhibée
par l'ammoniac (POSTGATE, 1971 ; KLEINER, 1974).
- Le Golden Pro et l'Uraf sont pulvérisés dans le sac
ventral
et dorsal du rumen au moyen d'un entonnoir à gaver les oies; la compres-
sion manuelle de l'abdomen permet un brassage grossier du contenu ruminal.
Les différents prélèvements témoins (sang et jus de rumen) ont lieu
une heure après le retrait des aliments puis 20, 40, 60,80, 100 et 120
mi nutes après addi ti on des subs tan ces à tester et sont pours ui vi s toutes
les heures pendant
7 heures.

~~~~~--_._--------------~
24
2. Manifestations cliniques de la toxicité
L'administration de l'urée à la dose de 0,5 g/kg (16 essais) chez 8
brebis habituées à recevoir un aliment contenant 1,6 % d'urée se caractérise
par l'apparition immédiate d'une sorte d'inquiétude et d'un tremblement lo-
calisé aux groupes musculaires des membres 10 à 20 mn après l'administration
de l'urée. Les mouvements de l'animal sont incoordonnés, cet aspect étant
provoqué par des tremblements musculaires (tremor). Ces périodes d'agitation
apparaissent
16,5 ~ 6,2 mn après l'administration durée et durent 20 à 40
mn sous forme d'épisodes de mouvements alternatifs d'extension et de fléchis-
sement des membres ou de contractions toniques et cloniques des muscles ab-
dominaux.
Les sujets dont la genèse de cet état toxique est précoce secouent
énergiquement la tête comme s'ils étaient agressés par une abei lle. Ces symp-
tômes ont été également observés par ANNICOLAS et aL. (1956), HELMER et
BARTLEY (1971).
Souvent la respiration devient dyspnéique, accompagnée de gémissements
plaintifs avec une hypersalivation permanente et de nombreux efforts de mic-
tion 60 à 90 mn après l'apparition des premiers signes d'intoxication.
Deux
sujets sont morts ;. cependant, cette mort peut surveni r tardi vement après
une phase d'amélioration passagère de 3 heures (1 sujet).
L'apport d'Uraf ou du Golden Pro dans le rumen à des doses équivalentes
à 0,5 g/kg d'urée pure n'entraîne pas la manifestation de troubles de toxici-
té aiguë, mais seulement et dans 70 % des cas, des tremblements des membres
antérieurs surtout et un arrêt des actes alimentaires pendant 60 minutes en-
vi ron.
3. Alcalose du rumen
Les prélèvements effectués à 30 mn d'intervalle pendant 7 h après la
prise de nourriture donnent des valeurs stables du pH du rumen comprises
entre 6,2 et 6,8 avec donc des
écarts de pH en régime foin qui n'excèdent
pas 0,4 unité pH, quel que soit l'état digestif.
L'introduction d'urée pure dans le rumen à la dose de 0,5 g/kg en-
traîne très rapidement une élévation du pH à la valeur de 8,6 ~ 0,2 au bout
de 20 mn avec un retour lent à des valeurs physiologiques puisqu'à t = 3 h,
le pH est encore de 7,6 + 0,1, le retour à la normale s 'effectuant au-delà
de 7 heures (fig. 8).

25
L'apport d'Uraf dans le rumen à la dose de 1,5 g/kg de poids vif équi-
valant à 0,5 9 d'urée occasionne une élévation du pH du contenu du rumen
dont la valeur maximale observée 60 mn après addition n'est que de 7,2 ± 0,1,
soit une réduction de 67 % par rapport à llurée seule. A partir du temps
t = 4 h, le pH n'est plus significativement différent des valeurs témoins .

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7
HEURES
Fig. 8 - Evolution du 'OH intraruminal à la sui te de l'addition dans le rumen
de 0 zS g/kg d'urée ou de l'urée enrdbéechez la brebis
La détermination du pH est faite après réadustement thermique à 40°C.
L'enrobage de l'urée empêche une augmentation importante du pH à l'instar

de l'urée seule avec des pourcentages de réduction de 42~ 5 % pOUI' le Golden
Pro et 62~S % pour l'Uraf.
L'évolution du pH intraruminal obtenue avec l'administration du Golden
Pro à la dose de 2,5 g/kg/IV est manifestement identique à celle
constatée
avec llUraf dans les 20 premières minutes. Cette progression très lente
atteint son maximum au bout de 40 mn avec la valeur de 7,6 ~ 0,2. La diffé-
rence avec les valeurs témoins n'est plus que de 0,35 unité pH, 3 heures
après, avec un retour à la normale au bout de 7 heures.

4. Ammoniogenèse
Chez le mouton nourri au foin de graminées, la concentrati on en ammo-
niac dans le rumen est comprise entre 10 et 30 mg/lOO ml.
Lorsque l'urée y est introduite à la dose de 0,5 g/kg, cette concentra-
tion est multipliée par 30, atteignant ainsi 322,4 + 21 mg/lOO ml au bout
d1une heure. Cette concentration diminue d'environ 50 %deux heures après
l'addition, mais une seconde élévation au temps t = 3 h ramène la concentra-
tion en ammoniac dans le jus de rumen à 185,1 ~. 18 mg/lOO ml avant de dimi-
nuer lentement. Des prélèvements effectués 7 heures après montrent que le
jus du rumen compte encore 41,75 mg/1DO ml de plus que l a moyenne des échan-
ti 11 ons témoi ns .

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6
7.
HEURES
Fig. 9 - Ammoniogenèse comvarée dans le milieu intraruminal chez la brebis
recevan t de ~'azote non protéiaue
(dans les mêmes conditions que
fig.
ô)
Les valeurs m~-imales de la concentration en ammoniac sont atteintes ÔO mn
après l'addition d'urée~ Vraf ou Golden Pro dans le rumen.
Noter qu'ewec l'urée sous forme enrobée (Uraf~ Golden Pro) ~ ~ 'uréolyse est
tout aussi rapide comparativement à l'urée seule~-~es concentrations d'ammoniac
dans le rumen sont multipliées
par 20 pour l'Vrai et par 30 pour le Golden Pro
20 mn après leur addition àans le rumen.


27
Avec l'Uraf introduit directement dans le rumen à la dose de 1,5 g/kg,
le niveau maximum de l'ammoni ac libéré (222,5 ~ 43 mg/IOO ml) est atteint au
bout de 20 mn. La diminution est tout aussi rapide, puisque 2 heures après
administration la concentration de l'ammoniac dans le jus de rumen n'est plus
que de. 66 ~ 17 mg/100 ml, soit une diminution d'environ 70 %en 90 mn.
L'apport du Golden Pro dans le rumen à la dose de 2,5 g/kg entraîne
une production d'ammoniac supérieure à celle observée avec l'Uraf qui est
maximale entre 20 et 60 mn mais qui n'excède pas 300 mg/lOO ml ; ce niveau
baisse considérablement en 2 heures (fig. 9).
Qu'il 's'agisse de l·Uraf ou du Golden Pro, l'ammoniac en excès dans
le contenu du rumen disparaît pratiquement de ce réservoir gastrique 6 heu-
res après addi·ti on.
5. Ammoni émi e
5.1. Sang portal
La concentration de l'ammoniac dans le sang porte se situe entre 0,7
et 0,9 mg % chez les sujets 8, 9, 10, 11, une heure après le début de l' i nges-
tion de foin. Des prises d'essai faites au préalable chez les mêmes sujets
nourris au foin ad libitum ont montré qu'il n'y a pas de variations importan-
tes de l'ammoniac aussi bien au niveau de la veine porte que dans la circu-
1ati on généra le.
L'ammoniémie dans la veine porte s'élève très rapidement 2Q mn après
administration de l'urée dans le rumen à la dose de 0,5 g/kg, atteignant la
valeur de 2,4 '! 0,3 mg/100 ml de sang. Elle accuse un rebond 3 h avec une
concentration égale à 1,54 ~ 0,1 mg/lOO ml. Au bout de 4 h, l'ammoniémie di-
minue de 70 % environ avec un taux de 1,2.1 ~ 0,1 mg/lOO ml ; cependant, au
temps t = 7 h, ce taux reste encore élevé (1,12 ~ 0,14 mg/lOO ml) par rap-
port aux échantillons témoi ns.
La dose de 0,5 g/kg d'urée peut avoir des effets différents sur l'ammo-
niémie selon l'habituation du sujet. Ainsi, un essai réalisé sur un mouton
n layant jamais reçu de l'urée a montré que ce sujet, qui jusqu'à 40 mn après
perfusion d'urée manifestait le même comportement que les autres animaux
quant au taux d' ammoni ac dans 1a vei ne porte, voi t cette con centrati on aug-
menter de nouveau 60 mn après à la valeur de 1,8 mg/100 ml, alors que le
taux maximum qui était de 2 mg/100 ml au temps 20 mn avait diminué jusqu'à
1,64 mg/100 ml. Cette ammoniémie est passée très rgpidement à 2,68 mg/lOO ml
au temps 100 mn. A la mort (120 mn), le mouton avait 2,96 mg d'ammoniac dans
100 ml de sang au niveau de la veine
porte.

28
L'évolution de l'ammoniémie portale suite à une surcharge en Uraf ou
Golden Pro dans le rumen à des doses équivalentes à 0,5 g d'urée par kg de
poids vif est très lente pendant la première heure qui suit l'addition.
Pour l'un comme pour l'autre, la concentration en ammoniac n'excède pas
1 mg/lOO ml au bout de 60 mn.
Les concentrations d'ammoniac les plus élevées constatées avec l'Uraf
se situent entre 80 et 120 mn après addition avec des valeurs comprises en-
tre 1,4 et 1,7 mg/IOOml. La diminution de l'ammoniémie qui débute dès la
2e heure est quasiment linéaire jusqu'à la valeur normale atteinte en 6
heures.
Avec le Golden Pro, l'augmentation de l'armnoniémie est plus importante
avec des concentrations max"imales qui avoisinent 2 mg %,2 heures après l'in-
troduction du Golden Pro dans le rumen. Ces taux ne restent pas très long-
temps élevés puisqu'au temps t = 4 h, 1 'ammoniémie n'est plus que de 0,88
+ 0,1 mg %, valeur qui se trouve être normale chez un mouton (fig. 10).
SANG
PORTAL
2,5

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~g, 10 - Variations des teneurs en ammoniac au niveau de la veine porte à
la suite de l'aàdition intraruminale de l'urée
Vraf ou Golden Pro
J
L'ahaissement du pH intT'aruminal occasionné par l'Vraf et le Golden Pro
modifie le profil d'ahsorption de l'ammoniac à travers la paroi du rumen et
par conséquent ce lui de l' ammoniémie au niveau de la veine porte par rapport
à l'aàdition de l'urée seule.

29
4.2. Sang périphérigue
Du sang prélevé au niveau de la veine jugulaire montre que le taux d'am-
moniac est assez stable chez le mouton nourri au foin de graminées pauvre en
matière azotée. Cette concentration est 10 fois inférieure à celle observée
au niveau de la veine porte.
A la suite de lladministration d'urée dans le rumen à la dose de 0,5 g/
kg, la concentration en ammoniac dans le sang périphérique est au bout d1une
heure multipliée par 7 voire par 12 chez des animaux non habitués à l'urée.
Chez les sujets ayant reçu de 11 urée de façon continue, à des doses
progressives, l'ammoniémie atteint en moyenne 0,61 ± 0,08 mg/1DD ml au bout
de 90 mn. Cette concentration pléthorique diminue presque de moitié-au bout
de 3 heures, temps à partir duquel la diminution est lente et le profil expo-
nenti el.
SANG
PERIPHERIQUE
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7
Heures
Fig. 11 - Evo lution de l 'ClJ71J77oniémie oériphérique consécutive à l' administra-
tion dans le rumen de l'azote non protéique (urée~ Uraf ou C~lden Pro)
,
Le~ concentrations ma..-""imales en NH3 sont observées après un certain délai
ae re~ard p.ar rapport à celles constatées au niveau de la veine porte~ le maxi-
mum avec Z'Uraf se trouvant au temps 3 h après son adàition dans le rumen.
Un faib le ni veau de l' ammoniémie portale ~ obtenu avec l' Uraf ou le Go lden
PY'o se ,traduit par une diminution de l'ammoniémie périphérique de 52 % pour
le Go lden PY'O et l' Uraf par rapport à ce l le obtenue avec l'urée seu le.

30
Avec l'Uraf ou le Golden Pro, 1'ammoniémie se trouve encore 60 mn après
aux alentours des taux normaux pour la circulation périphérique. A compter de
cet instant, le taux d'ammoniac augmente modérément jusqu'à la valeur de 0,29
± 0,04 mg/IOO ml atteinte au bout de 2 heures avec le Golden Pro puis diminue
brutalement. En effet, 3 heures après l'addition du Golden Pro, l'ammoniémie
dans la circulation générale ne compte plus que 0,12 ~ 0,03 mg/IOO ml. L'ex-
cès d'ammoniac dans la circulation générale provoqué par l'addition du Golden
Pro dans le rumen est pratiquement éliminé au bout de 4 heures.
Avec l'Uraf, le taux d'ammoniémie maximum (0,29 ~ 0,03 mg/IDa ml) est
atteint 3 h après; la diminution de la concentration retrace la cinétique
obtenue avec le Golden Pro, toute proportion gardée. Au temps t = 7 h, la
concentration en ammoniac au niveau de la jugulai~e~~e à O,IS !,O,OS
mg/l00 ml.
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6. Uréogenèse hépatique~ol1
L' ammoni ac abs orbé passe dans la
drainé par
le courant sanguin jusqu'au foie où
e Le taux de cette substance dans l a veine porte vari e entre 25 et
28 mg/IOO ml chez le mouton nourri au foin de graminées. Son augmentation à
la suite de l'addition d'urée, Uraf ou Golden Pro, à des doses correspondant
à O,S g/kg d'urée, se fait lentement et de façon continue (fig. 12).
L'introduction d'urée pure dans le rumen est suivie d'une augrrentation
plus importante de l'urémie dans la veine porte comparaison 'faite avec les 2
autres formes d'urée. Un taux de 48,5 + 3,2 mg/lOO ml est attei nt au bout de
7 heures.
Pendant les 2 prem1eres heures, l'urémie ne dépasse guère 30 mg/IDa ml
avec le Golden Pro et à partir de cet instant, l'augmentation est quasiment
linéaire. Au temps t = 7 h, l'urémie est de 42 ± 2,5 mg/IOO ml de sang.
Avec l'Uraf, l'urée dans le sang portal évolue beaucoup plus vite
qu'avec le Golden Pro, jusqu'au temps t = 3 h, où l'urémie est de 41,8 ~ 4,9
mg/IOO ml ; mais la concentration en urée dans la veine porte atteint seule-
ment 43 ~ 2,4 mg/lOO ml 7 h après l'addition d'Uraf.
o Dans la circulation générale, l'évolution de l'urémie est plus ra-
pide dans les 2 premières heures qui suivent l'addition de l'urée, de l'Uraf
ou du Golden Pro dans le rumen, à des doses égales à O,S g d'urée/kg de poids
vif. L'urémie atteint respectivement 62 t 3,3 mg/laa ml, 51,6 t 2,9 mg/lOO ml
et 49,3 -: 5,1 mg/lOO ml de sang.

o
2
3
4
5
6
7
Heures
Fig. 12 - Néo-uréogenèse hépatique à La suite de L'addition de L'Urée~ Urai
ou Golden Pro dans Le rumen
La teneur en urée du sang périphérique (A) es t pLus é levée que ce l Le du
sang portal (B) ; elle augmente de 100 % dans les ? heures faisant suite à
une administration intraruminale à la dose de 0~5 g/kg.
Au temps t = 5 h après l'addition d'urée, l'urémie semble être maximale
avec 71,2 ~ 3,9 mg/IOa ml. Une amorce à la diminution de l'urémie amène cette
valeur à 66,8 ~ 5 mg/IOO ml au temps t = 6 heures.
Avec l'Uraf, la cinétique est à peu près identique à celle obtenue avec
l'urée. La tendance à la baisse beaucoup plus prononcée à partir de 6 h dimi-
nue l'urémie: de 59,] ! 3 mg/lOO ml (au temps t = 5 h) à 53,1 + 2,5 mg/lOa ml
au bout de 7 heures (fi g. 12).
Avec le Golden Pro, l'uréogenèse est encore continue jusqu'au temps t =
7 h au bcut duquel l 'urémie périphérique atteint 54,8 ! 4,2 mg/IOO ml.

7. Di s cus sion
Ces travaux montrent que les trois formes d'urée (urée pure, Uraf ou
Golden Pro) sont très vite catabolisées au niveau du rumen, favorisant ainsi
une élévation du pH et de la teneur en ammoniac. La rapidité de l'uréolyse
intraruminale est telle que l'urée introduite n1est plus dosable au-delà de
40 mn. Cette activité uréolytique, en' effet, est si puissante qu'elle per-
met l' hydro lyse de 75
à
125 g dl urée
par mi nute chez les bovi ns et 6 à
10 g d'urée
par minute chez les ovins (PROKOP et aZ., 1971). En
1943,
PEARSON et SMITH, sur des études réalisées in vitro, avaient démontré
que l'activité uréolytique permanente du jus de rumen est propre aux micro-
organismes; ceux-ci produisent en effet une uréase extrêmement active: une
faible concentration étant suffisante pour avoir une grande activité uréo-
lytique (HUNGATE, 1966). Ai ns i, 100 g de contenu du rumen peuvent converti r
100 mg d 1urée en une minute. Mais le pH est également un élément déterminant
au cours de l' uréo lyse
l'enzyme attei nt son acti vi té opti ma le dans les li-
mi tes de pH vari ant de 7 à 9. Cette acti vi té est très fai ble pour les va leurs
de pH inférieures à 3 ou supérieures à 9,5. L'urée, en favorisant l'accrois-
sement du pH lors de son hydrolyse, activerait donc son propre catabolisme.
Les troubles physiologiques observés sont en fait la conséquence d'une
telle activité uréolytique qui conduit à l'accumulation toxique d'ammoniac
dans le rumen dont les conséquences pathologiques sont les suivantes :
Une atteinte aiguë du système circulaire avec une stase veineuse géné-
ralisée sont la règle (CLARK et aZ., 1951). D'importantes hémorragies épi-
cardiques et endocardiques sont presque toujours constatées' (REPP et aZ.,
1955), ces crises étant encore plus aiguës chez un sujet mis à jeun (DAVIS
et ROBERTS, 1959) ou lorsque le régime est déficient en hydrat5 de carbo~e
(CLARK et aZ. , 1951).
Des modifications morphologiques du foie apparaissent chez des sujets
ruminants alimentés avec de l'urée (GORCEVSKIJ et aZ., 1968) : le parenchyme
montre une infiltration graisseuse et des nécroses cellulaires disséminées.
Les reins présentent des gonflements des tubules de l'épithélium et des né-
croses occasionnelles. Des foyers de prolifération des cellules rénales peu-
vent se développer (GORSKOVA, 1968).
Cet état physique est la conséquence d'une dyscrasie.

33
Le pH du milieu ruminal est un des paramètres réglant l'homéostasie au
sein de cette enceinte. Dans des conditions normales, il est maintenu stable
dans des limites assez étroites chez les ruminants par le biais de 2 facteurs
principaux:
- l'interaction entre les acides organiques formés par le catabolisme
bactérien des hydrates de carbone et du bicarbonate de sodium de la salive
(PILGRIN et al. , 1969) ;
- l'absorption sélective des acides gras volatils du rumen (BARCROFT
et al. , 1944).
Ce système tampon n'étant efficace que dans le cas" d'une acfdification
du contenu du rumen, l'administration de substances riches en urée entraîne
un développement rapide de l'alcalose dans le rumen, significativement plus
importante avec l'urée pure (P < 0,05) qu'avec " Uraf ou le Golden Pro.
Les résultats obtenus ici permettent de constater un déphasage dans le
temps entre les pi cs les plus élevés de la teneur en ammoni ac par rapport au
pH, ce qui suppose que l'hydrolyse de l'urée nlest pas complète au moment où
le pH dans le rumen est maximum. Il est dans ce cas difficile d'expliquer que
le pH dans le rumen et 11 ammoniémie dans la veine porte soient maximum alors
que l'ammoniogenèse n'est pas tenninée (maximum d'ammoniac dans le rumen au
temps t = 60 mn).
Les causes sont probablement liées aux mécanismes intimes de l'hydro-
lyse de l'urée dans le rumen, au demeurant mal connus: BARN~TTetREID (1961)
rapportent que l'urée est hydrolysée par l'uréase donnant le carbonate d'ammo-
nium. Ce sel entrerait dans la combinaison de la synthèse des acides aminés
libérant du bicarbonate d'ammonium. Si le milieu est acide, ce dérivé sera
transfonné en ammoniac et gaz carbonique et en eau.
~~..
L'hydrolyse de l'urée fixée sur de l'amidon (Golden Pro) est toût aussi
rapide et importante, mais le métabolite principal est très vite résorbé, ame-
nant ainsi assez rapidement sa concentration à un niveau bas.
Les résultats obtenus avec le Golden Pro d'une
part et l 'Uraf de l'au-
tre confirment bien les constatations anciennes montrant l'importance de
l'apport des éléments énergétiques dans un régime hyperuréique.
Il est aussi probable que l'acide acétique (O~6 %) contenu dans l'Uraf
intervienne pour freiner l'ammoniogenèse et empêcher le développement d1une
alcalose importante.

Il faut cependant souligner que l'utilisation de l'urée ne se fait pas
exclusiv.ement sous forme d'ammoniac (FARLIN et al., 1968). En effet, en per-
fusant de 1 'urée marquée au 14C ou bicarbonate de sodium dans le rumen, ces
auteurs observent que le carbone marqué de l'urée ne s 'équi libre pas avec le
pool du gaz carbonique; ils concluent que l'urée nlest pas complètement
hydrolysée pour donner de 11 arnmoni ac et du gaz carbonique et qu lune part non
négligeable est absorbée directement par la microflore du rumen.
LI idée de 11 absorption de l J ammoni ac à travers 1a paroi du rumen
est maintenant triviale et ces résultats montrent une fois de plus que
\\
11 ammoniac résiduel dans le rumen ne se retrouve pas entièrement dans
le sang. On peut imaginer un passage de cette substance vers les autres
réservoi rs. L' amllloni ac pourrai t tout aussi bien être métabol i sé par une
autre voie que celles des bactéries. En effet, des études de Mc LAREN
-"- - - ._- --- .-..
et al. (1962), HOSHINO et al. (1966) et ROSIVAL et al. (1971 a et b) ont
tré que l'ammoniac est transformé en L-glutamate et ~-cétoglutarate dans
la muqueuse du rumen. Ces auteurs postulent que cette synthèse serait un
moyen de désintoxication. L'administration de l'urée dans le rumen ou
per os à la dose de 0,5 g/kg diluée dans 150 ml d'eau entraîne une aug-
mentati on de la glutami te dans le sang (BARTIK et al. , 1971).
L'ammoniac non fixé par les bactéries ni métabolisé au niveau de la
muqueuse du rumen se retrouve donc dans le système veineux adjacent et dans
le péritoine. En effet,. le dosage du liquide intrapéritonéal a montré qu'il
contient de 11 ammoni ac en quanti tés supéri eures àce lles ob~ervées au ni veau
de la veine porte. Cette absorption constitute une voie de disparition de
1 'ammoniac au niveau du rumen (Mc DONALD, 1948).
Pour les 3 sources d1urée utilisées, il existe un déphasage dans le
temps entre le pic le plus élevé de l'ammoniac dans la veine porte et celui
constaté dans le sang pér·iphérique. Sa concentrati on est aussi très atténuée
au niveau de la veine jugulaire puisque les concentrations les plus élevées
ne représentent que 15 à 25 % de l'ammoniémie portale correspondante.
Le fait que l'urée se retrouve dans la veine porte laisse supposer
qu'une partie de l'urée introduite au niveau du rumen pourrait traverser
la muqueuse sans être métabolisée et se retrouver dans le sang; or, la
concentration en urée de la circulation générale est plus élevée. L'urée de
la circulation générale est donc en partie le produit de l'uréogenèse hépati-
que et des teneurs équivalentes peuvent être obtenues par l'ingestion d'impor-
tantes quantités de protéines (PAYNE et MORRIS, 1969).

L'urémie peu élevée obtenue avec le Golden Pro ou 1·Uraf, comparaison
faite avec l'urée pure, pourrait être en rapport avec les quantités d'ammo-
ni ac arri van t au foi e, comme le mon trent 1es teneurs en ammoni ac au
ni veau
de la veine porte.
Enfin, les possibilités de recyclage de l'urée dans le rumen à partir
du sang constatées par plusieurs auteurs sont très certainement à l'origine
des élévations tardives de la teneur en ammoniac du rumen constatée 3 à 5
heures après l'administration de l'urée, Uraf ou Golden Pro.

Chapi tre IV
TROUBLES DE LA MOTRICITE DIGESTIVE CONSECUTIFS A
UNE SURCHARGE EN UREE DANS LE RUMEN
1. Rappel de la motricité du réticula-rumen
L'ensemble réseau-rumen possède une motricité d'origine extrinsèque. Elle
est en effet commandée à partir des centres bulbaires par les 2 nerfs pneumo-
gastri'ques (nerfs vague droit et gauche). Ceux-ci s'anastomosent dans le tho-
rax pour donner naissance au tronc vagal dorsal et au tronc vagal ventral.
Toutes les minutes environ, des influx nerveux provoquent la contraction
rapide et violente du réseau puis celle plus lente et propagée du rumen qui se
développe en cycles simples ou doubles. Le cycle moteur des préestomacs enre-
gistré pour la première fois en 1920 par SCHALK et AMADON sur une vache de race
Jersey a été depuis précisé à llemploi des techniques mécanographiques ou
électromyographiques fines (RUCKEBUSCH et KAY, 1971). _
En 1939, PHILLIPSON décrivait ces contractions associées aux mouvements
des sousdjacents des ingesta.
Fig. 13 - Schéma du dévelovvement des contractions Y"I.mrino-rétieulaires et des

3i
L'étude électromyographique de la motricité chez le mouton par RUCKEBUSCH
et al. (1972) montre bien que la contraction réticulaire précède toujours celle
du sac dorsal du rumen et que cette dernière débute lors de la dernière phase
de la contraction du réseau. Le sac ventral se contracte 5 à 7 secondes environ
après le sac dorsal. La contraction biphasique normale du réseau devient tri-
phasique au cours de la rumination. Elle a permis également de confirmer l'exis-
ten ce de contracti ons secondai res.
G Il est connu actuellement que la contraction réticulaire dure 5 à 7
secondes et se développe sur la face antérieure droite puis la partie ventrale
et caudale du réseau ;. elle envahit ensuite la face gauche à partir de la ré-
gion ventrale. Une telle propagation s'effectl.Je en 0,35 à 0,45 s pour la 1ère
phase et en 0,09 à 0,12 s pour la deuxième phase (BUENO et TOUTAIN, 1974}. Cette
contraction réticulaire a·pour effet de projeter les éléments superficiels de
faible densité et le plus souvent solides vers le sac dorsal antérieur du rumen .
• La contraction propagée du rumen a dans un premier temps pour effet
de déplacer une ql.Jantité d1éléments solides vers le sac ventral antérieur pen-
dant la contraction soutenue du repli atrio-ruminal limitant le reflux vers"le
réseau. La propagation de cette contraction sur les parties ventrales du rumen
(alors que le réseau est relâché ainsi que le repli atrio-ruminal) provoque
dans un deuxième temps le reflux d'une certaine quantité de phase liquide con-
tenant peu d'éléments solides vers le réseau, lequel contenl.J passera préféren-
tiellement à travers l'orifice réticulo-omasal.
~-----_--.J~_~
~
3
t-
t-f.....--..-
*-__-.._-.
__ .--4---_-.-.
_-------~....--------l~
,
20 Sec
F1.g. 14 - Mécanogrcunrne et él.ectromyogrcunrnes du réseau et du rumen chez
l.e mouton (d'avrès RUCKEBUSCH et al.! 19?2)
La pression intrapariétale du fond
du réseau (1) est obtenue à partir
d'un microbal.l.onnet inséré entre les couches musculaires et montre la con-
cordance entre les élévations de pression et l'activité EMG correspondante
dU. réseau (2).
En 3 et 4~ électromyogrammes recueillis resvectivement au niveau des
sacs dorsal et ventral du rumen.

• Les contractions secondaires (ou rétrogrades) du rumen intéressent
exclusivement le rumen comme le montre la figure 14 et prennent naissance au
niveau du sac ventral postérieur du rumen.
Les travaux de RUCKEBUSCH et TOMOV (1973) ont permis de montrer que:
1) ce type de contractions issues du sac ventral postérieur se déve-
loppent très rapidement sur le sac dorsal postérieur puis le sac dorsal anté-
rieur à une vitesse voisine de 15 anis
2) ces contractions précèdent toujours de quelques dizaines de secon-
des une éructation.
cette propagation rétrograde existant indépendamment des mouvements des
piliers du rumen chasse le dôme gazeux situé dans la partie haute du rumen
au-dessus de la "l ame de fourrages" vers la
zone du cardia. Le relâchement
du réseau et du sac dorsal du rumen s'avère nécessaire à ce stade et permet
à ces gaz d 1 atteindre la zone du cardia. L'ouverture de ce dernier et toute
une série de réflexes enchaînés permettent l'évacuation de ces gaz dans la
cavité buccale: environ 100 ml sont en partie déviés vers les voies pul~o­
nai res.
2. Influence de lladministration intraruminale d'urée
Les résultats rapportés concernent l'addition d'urée, d'Uraf et de
Golden Pro à 1a dose correspondant à 0,5 g dl urée pure par kg. Les animaux
sont maintenus à jeun pendant toute la durée de l'expérimentation pour évi-
ter les effets excita-moteurs liés à la prise de nourriture (LE BARSt NITESCU t
SIMONNET
1953). Les perturbations de la motricité débutent en général 5
t
à
10 mn après l'addition des sources d'urée dans le rumen.
2.1. Urée pure
Pendant la période de repos post-prandial t llensemble du réticula-rumen
se contracte avec une fréquence moyenne d'un cycle par minute (soit environ
1 contraction primaire du rumen toutes les minutes) avec toutefois des varia-
tions individuelles comprises entre 10 et 15 %.
Le nombre de cyc les doub les (cycles comportant des con tracti ons· pri mai-
re et" secondaire) est supérieur à celui des cycles simples. Il l'est encore
plus pendant la prise de nourriture et la rumination.

39
L'administration d'urée dans le rumen à la dose de 0,5 g/kg de poids
vif perturbe immédiatement cette activité cyclique: les cycles commencent
par être allongés avec une réduction de l'amplitude dès contractions de 40 %
(tableau 1).
Tab l.6au 1 - Nombre de qycles douh les et simples toutes les 20 rrm après
administration de l ' UJ:'ée dans le rwnen
Nombre total
Nombre
de
Nombre
de
Temps (mn)
de
CJYdes
CJYc les douh les
CJYdes simples
----
- - -
- 20
0
20 ~76 t:. O~B
12~74 :. 1~5
8~02 t. 0~7
0
20
16~82 + O~7
7~ 81 + 1~2
9~01 t. 0~9
-
-
20
40
0
0
0
40
60
0
0
0
60
BO
0
0
0
80
100
3~O8 ±. 0~7
0
3~OB t. 0~7
100
120
6~23 :: 0~7
1~ 21 :. 0~7
5~02 :. 0~6
120
140
9~23 t O~B
3~ 42 t O~5
5~81 t. 0~7
La fréquence des contracti ons primai res passe de 0,9 cycles/mn 10 mn
après à 0,8 cycle au'bout de la 20e minute (fig. 15). Ces contractions dis-
paraissent pendant environ 60 minutes; leur réapparition se fait le plus
souvent (sujets 3, 5,6 et 10) sous fonne de contractions primaires de très
faible amplitude avec des cycles extrêmement- allongés, correspondant à une
fréquence qui ni excède pas 0,3 cycle/mn.
Des essais ont montré qu'à ce stade de parésie, la présentation de
foin et surtout son ingestion augmente passagèreement la fréquence des con-
tractions (fréquence). A noter qu'au cours de la période d'habituation nous
avons constaté qu'à la dose de 0,3 g/kg d'urée, l'inhibition de la motricité
ne du re que 10 à 20 mn.
Au cours de plusieurs essais (3) effectués chez un même sujet à 48 h
d'intervalle, les effets moteurs observés n'ont pas été significativement
différents, prouvant qu'il n'y a pas d'accoutumance quant à la toxicité de
l'urée vis-à-vis de la motricité digestive.

'tU


Uree
c:
E
Golden
pro
.........
1II
X
U ra f
CD
~ 0,8
(,)
cu
(,)
c:
CD
~ 0,4
·CU
~
LL
-20
a
20
40
60
80
100
120
. Minutes
Fig. 15 - Evolution
de la
uence des contractions du rumen consécutive
à l'addition
'urée, d'Ural ou Golden Pro dans le rumen
2.2. Golden Pro
L'administration de Golden Pro ne paralyse jamais totalement le rumen;
l a fréquence des con tracti ons est à 0,6 ! 0,03 c/mn 20 mn après son addi ti on,
puis diminue jusqu~à 0,45 ~ 0,04 c/mn au bout de 30 mn. A ce stade, les con-
tractions secondaires sont rares et l'amplitude des contractions primaires
est réduite de moitié. Cet état ne dure que 20 mn et la fréquence des con-
tractions secondaires augmente progressivement 50 mn après l'administration
de Golden Pro; elle n lest plus significativement différente des valeurs té-
moins au temps t = 90 mn.
Cependant, la fréquence des cycles rumina-réticulaires est encore en
moyenne de 0,72 ! 0,13 c/mn 120 mn après l'addition du produit azoté.

2.3. Uraf
Vingt minutes après l'introduction dans le rumen, la fréquence des con-
tractions diminue également; au temps t :: 30 mn, on compte seulement 0,7 cy-
cle par minute et la fréquence la plus faible (0,5 cycle par minute) est ob-
servée à t :: 70-80 mn.
Les contractions secondaires, bien que moins fréquentes, persistent;
on compte 40 % de cycles doubles de 60 à 80 mn après l'addition d'Uraf.
A l'instar de ce qui est observé avec le Golden Pro, l'inhibition de
la motricité rumina-réticulaire n'est pas immédiate comme avec l'urée seule
et porte à 1a fui s sur 11 amp 1i tude et 1a fréq uen ce des con tracti ons pri mai-
res avec un rapport cycles simples - cycles doubles constant.
3. Discussion
Le réticula-rumen est le lieu d l é1ection où se déroule, avec le con-
cours des micro-organismes, la digestion de la quasi-totalité des aliments.
Les contractions de cet ensemble pemettent donc un meilleur brassage des
aliments, favorable à l'accélération des processus de fermentation et à
l' évacuati on des gaz qui nai ssent de cette fermentati on.
Des doses excessives d'urée provoquent une parésie du réticula-rumen
qui peut aller jusqu'à 1a paralysie tota1e. Les résultats que nous avons
obtenus montrent qu'en limitant la vitesse de libération de l'urée in situ
ou celle de l'uréolyse (Golden Pro ou Uraf), il est possible de réduire
1 Ihypomotricité dont les conséquences peuvent être graves.
L'inhibition des contractions secondaires entraîne une météorisation
plus ou moins prononcée. La diminution de l'amplitude et de la fréquence
des mouvements de brassage (contraction primaire) a pour conséquence une
diminution importante de la vitesse de cel1ulo1yse et par conséquent de
l'ensemble des processus de fermentation, inhibant également la synthèse
protéique bactérienne.
A priori, plusieurs éléments peuvent être responsables de cette inhi-
biti on :
- l'ammoniac ou l'urée dans le sang peuvent sensibiliser les cen-
tres nerveux supérieurs qui
en retour par voie nerveuse pourraient induire
une inhibition de la motricité.
- l'élévation du pH consécutive à l'hydrolyse rapide de l'urée cons-
titue un élément non négligeable pouvant intervènir dans la paralysie du rumen.

42
Certains auteurs pensent en effet que l'alcalose du rumen d 'IJne part et
les produits toxiques issus du milieu et l'alcalose sanguine d'autre part sont
responsables de cette paralysie (GAFSr, 1974).
La détermination des agents responsables de la paralysie du réticulo-
rumen ainsi que celle du niveau d'action a été envisagée dans ce travail
(cf. 2e partie chap. VI).

43
Chapi tre V
LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
Le comportement alimentaire peut être défini comme "l 'ensemble des actes
par lesquels llanimal ingère des aliments propres à satisfaire ses besoins or-
ganiques et refuse toute substance non alimentaire ou toxique" (LE MAGNEN, 1960).
Si, dans les conditions naturelles, l'activité alimentaire comprend la recher-
,
che, le choix et l 1 ingestion des aliments, en stabulation, ces activités sont,
pour les ruminants, limitées ct l'ingestion et à la rumination, essentiellement
fonction de la nature et du mode de distribution des aliments; de plus,.elles
sont soumises à des influences d'origine centrales.
Les caractéristiques physiques, biochimiques et énergétiques de llaliment
interviennent soit directement dans les mécanismes de la satiété
baro- et
chémosensibi1ité locale, action sur la microflore, soit à partir des modifica-
tions du taux sanguin de métabolites.
Dans ce travail, nous avons cherché à déceler d'éventuels effets anorexi-
gènes de l'urée en comparant les 3 formes précédemment uti lisées et pour un ré-
gime alimentaire donné: foin de qualité moyenne ad libitum.
1. Protocole expérimental
Trois brebis munies d'une canule permanente du rumen (n° 10,11 et 12) pe-
sant respectivement 35 et 40 kg reçoivent 1 kg de foin le matin et un autre le
soir; la consommation quotidienne étant déterminée par pesée des refus, ce ré-
gime est resté le même durant toute l'expérimentation pour éviter toute influen-
ce due à la variation de la structure physique de llaliment (RUCKEBUSCH et
MARQUET, 1963). Les animaux placés dans des cages à métabolisme sans litière
sont maintenus en température ambiante constante.
Les traitements proprement di ts ont débuté après une semaine de con-
trôle (période témoin) 15 jours après l'intervention chirurgicale. Les me-
sures des quantités ingérées et l'étude de l'activité alimentaire (durées
de prise de nourriture et de rumination) sont faites sur les 3 sujets.
Les 3 formes d'urée sont administrées directement dans le rumen par
la canule quelques minutes avant la distribution de l'aliment. Une augmen-
tation progressive des quantités ajoutées a lieu tous les 2 jours. L1urée

pure est diluée dans 200 ml d'eau distillée; la solution est ensuite ré-
chauffée sous courant d'eau chaude jusqu'à avoir une température de 40°C en-
viron. La solution est ensuite introduite dans tous les compartiments du ru-
men, le tout homogénéisé par barbotage d'azote. Le Golden Pro et l'Uraf sont
introduits sous forme de poudre dans les sacs ventral et dorsal du rumen; la
compression manuelle de l'abdomen permet un brassage grossier du contenu rumi-
nal. Les mêmes individus reçoivent successivement à 4 semaines d'intervalle
ces 3 traitements.
2. Rés ultats
2.1. Ni veau de consommati on
L'addition d'urée cristallisée pure ne semble pas modifier de façon im-
portante la quantité ingérée jusqu'à concurrence de 0,4 g d'urae par kg ; au-
delà, la consommation est réduite jusqu'à 1 015 : 51 g M.S. pour une dose
d 'urée égale à 0,6 g/kg.
-
1400
-
"q,
- 1100
-c:o 1000
::1
o
900
,
Uree(~) 0
0,3
0,4
0,5
0,6 9 / Kg
U rat
( Jf-« )
0,9
1,2
1,5
1,8
Golden Pro ( ...... )
1,5
2,0
2.5
3,0
Fig. 16 - Effet de l'addition d'urée
d 'Vraf et de Golden Pro sur la
J
consanmation alimentai~e
Avec l'urée~ le seuil d'anorexie est atteint très vite à Za dose de
O~5gparkg.

Pour le foin utilisé, la quantité ingérée siest stabilisée à 1 151 + 38
g M.S. avant le
traitement (Uraf) dont l'administration entraîne une augmen-
tation significative de la
quantité de foin ingéré lorsqu'il est ajouté en
faible quantité (0,2 à 0,4 g/d'urée/kg). Cette augmentation se fait modéré-
ment. La consommation passe de 1206: 49 9 M.S. pour la dose de 0,9 g/kg
à 1 407 : 74 9 M.S. pour une dose égale à 1,8 9 d'Uraf (soit 0,6 9 d'urée)
par kg de poids vif de llanimal. Pendant la période de repos qui suit le trai-
tement, la consommation diminue dès le deuxième jour pour se stabiliser à
1182: 48 g M.S./24 h (fig. 16).
Le traitement avec de fa"ibles quantités de Golden Pro augmente les
quantités de matières sèches ingérées jusqu'à l 475 : 55 9 pour une dose de
2,5 g/kg (équi va lente à 0,5 g/kg d'urée). LI augmentati on de 1a dose à 3. g/kg
(soit 0,6 g/kg d'urée) provoque une chute significative de la consommation
à 1 162 :
75 9 M.S ..
2.2. La durée de la prise de nourriture
Au cours des périodes de transition, le temps de prise de nourriture
augmente plus vite que ne le fait la quantité totale de matière sèche ingé-
rée. Ce temps passe de 12 à 20 % du temps total du nycthémère selon le type
d'aliment proposé.
LI apport d'un cOl'np lément azoté chez ces sujets recevant du foi n à vo-
lonté nia pas d'effet significatif sur la durée totale de la prise de nour-
riture (tableau 2).
TabZeau 2 - Effet d'additions quotidiennes d'urée~ d'Vraf ou de Golden Pro
sur la durée nycthémérale de prise de nourriture
Ces comp Zéments azotés n'ont pas d'effet significatif
sur la durée to-
tale de la prise de nourriture.
Durée de prise de nourri ture (mn/24 h)
Doses équivalentet!
0
O~3
Q.4
O~5
O~6
d'urée (g/kg)
----------------------
Urée (n =
24~O4
23~30
12)
23~60
23~O5
23~ 64
~ 1~ 66
-=. 1~20
-=. 1~10
~ O~35
~ 4~O6
Uraf (n =
22~93
12)
22~18
23~?5
21~ 69
21~86
-=. 1~80
-=. O~66
-=. 4~8?
-=. 2~88
-=. 5~99
26,87
25~ 27
Golden Pro (n =
27~ 11
25~ 79
2?~53
12)
+ 2~25
+ 1~98
+ l~?O
+ 2~O4
+ O~ 73

46
L1urée pure n 1 affecte pas la durée de prise de nourriture, 1aqua11e
semble stable aux alentours de 23 %pour les différentes doses utilisées.
Il n1y a pas non plus de différences significatives entre les différentes
formes d1urée utilisées (P = 0,05).
Le nombre de phases de prise de nourriture varie entre Il et 16. Les
phases qui suivent la distribution du foin sont plus longues: elles occu-
pent 8 à la %du nycthémère; les autres phases, qui n'excèdent pas 30 mn,
peuvent être considérées comme des phases secondaires, rares après la dis-
tribution de la. ration du soir.
Avec l'Uraf, la durée de prise de nourriture est de 316 + 23 mn, soit
environ 22 %de la durée du nycthémère. Au contraire, le Golden Pro semble
augmenter cette durée de 24 %à la dose de 1,5 g/kg, à 28 % lorsque la dose
atteint 3 g/kg. Mais la comparaison des différentes moyennes obtenues à des
doses di fférentes ne donne pas de di fférences si gni fi cati ves (P ~ 0,05) .
2.3. Le comportement mérycigue
La durée de la ruminati on chez les sujets nourris au foin a été éval uée
en période témoin à 45,9
%du nycthémère. Elle évolue différemment avec l'ad-
dition d'urée, d'Uraf ou de Golden Pro.
- Urée. Elle n'entraîne pas de changements de la durée totale de ru-
mination. Celle-ci varie entre 43,11.% pour 0,3 ~ d1urée par kg à 44,2 % avec
0,6 g d'urée par kg. Des pourcentages de 45 et 46 % ont été' observés avec les
doses intermédi ai res. L'urée affecte cependant le nombre des péri odes de ru-
mination. Le nombre de période n'excède plus 15 par nycthémère pour de fai-
bles doses et à partir de 0,5 g, le comportement mérycique diurne devient
inexistant; il est plutôt visible à partir de la deuxième moitié de la
journée et les périodes de rumination sont très allongées (tableau 3). Ce
déphasage est en rapport avec l'addition matinale (8 h 30 - 9 h) de l'urée.
Enfin, lorsque l·urée est administrée à 11 état pur, llinfluence de la
quantité de mati ère sèche et ce lle de 1a dose d'urée ajoutée sur le temps to-
tal de rumination ne sont pas significatives.

rab Zeau. J - Comportement mérycique chez le mouton nourri au foin et recevant
une solution d'urée dans le rwren
L'UX'ée ne provoque pas de troubles de la durée totale de rumination.
Dose d'u:t'ée
0
O~ :3
O~ 4
O~ 5
O~ 6
----------
Durée totale de ru-
601 + 68
619 + 10
667 + 50
658 + 11
635 + 42
nrination par rwz.
(41~? %)
(4:3~i %)
(46~ :3 .%)
(45~ 7%)
(44~ ï %)
Temps de rwrrination
a~ 53
0~54
0,54
0,56
0,62
(rm/g M.S.)
Norrbre de périodes
1
19~1:
17~ 5
16~13
14~ 5
15~,1
de rumination
Durée moyenne des
.
31~ 6 .
35~4
41,.1
45,4
42,3'
périodes (rwz.)
La durée de rumination augmente avec la quantité de matière sèche ingé-
rée et est réduite lorsque la consommation diminue par addition d'une dose
d'urée égale ou supérieure à 0,5 g/kg. La durée moyenne des périodes de rumi-
nation est alors de 45,4 mn à
0,5 g d'urée par kg alors qu'elle est de 41,7
pour 0,4 g/kg d'urée. Les phases de rumination sont par ailleurs moins nom-
breuses (14-15 par 24 h), pour des doses supérieures à 0,4 g/kg d'urée pure.
- Uraf. L'Uraf a pour effet de diminuer la durée du temps de rumination.
Avec 0,90, elle totalise 32,4 % du nycthémère. L'augmentation de la dose d'Uraf
occasionne une augmentation de cette durée: elle est de 44,3 % pour la dose
de 1,8 g d'Uraf par kg (tableau 4).
Tabtsau 4 - Evolution de la rumination à la suite de l'administration intra-
Y'UminaZe d'URAF à. différentes doses
Dose d'Uraf (g/kg PV)
0
O~ 9
1~ 2
1,5
1~ 8
-----
- - - -
Durée totale de ru-
519 + 76
466 + 26
486 + 15
515 + 63
634 + 56
nrination (mn)
(36" 1 %)
(32,,4 %)
(33,,8 %F
(35,,8%)
(44,3"%)
Temps de rwrrination
0,,45
0,,38
0" 48
O~ 38
0,,45
(mg/g M.S.)
NorriJre de phases
20,2 _
23~1
25~ô
19~3
24~ 5
de rwrrinan on
Durée moyenne des
26,,0
20, :3
24,,5
27" 1
25,,9
phases

Le nombre de périodes de rumination varie entre 19 et 25/24 h ; les-
quelles périodes apparaissent aussi bien pendant la phase diurne que pendant
la phase nocturne du nycthémère. mais sont cependant plus nombreuses après
la distribution de la deuxième ration de la journée; elles totalisent sou-
vent 328,25 ~ 27,8 mn pendant cette période, soit 22,77 %du nycthémère
- Golden Pro. L'administration de Golden Pro,
a l'instar des autres
formes d1urée, augmente le temps de rumination en rapport avec 11 augmenta-
tian de la quantité de matière sèche ingérée. Cette durée est
de 31,5 %
à la dose de 1,5 g/kg .lorsque la consommation atteint 1 325 9 de M.S. ;
elle est de 37,4 % avec 2,5 g/kg de Golden Pro. Une baisse de la quantité
de matière sèche se traduit par celle de la durée de la rumination (tableau 5).
TabZ6au 5 -
mouton nourri au
fmn
s le rwœn
Dose de Go lden pro
a
1~ 5
2
2~ 5
3
(g/kg PV)
Durée totale de la
613 + 35
453
52S + 47
538
521 + 24
rwnina-tion (mn)
-
% par nycthémère
(42~ 9 % )
(3.l~5 %)
(36~4 %)
(37~4 %)
(36~ 2 %)
Temps de rwrrina-
O~ 52
O~ 34
O~ 38
O~ 31
O~ 44
-tion (mn/g M.S.)
Norribre de périodes
19~ 5
19~ 1
19~4
20~2
19~1
de rumination
Durée moy enne des
31~ 6
23~ 8
26.1 8'
23~ 5
27" 4,
périodes
La distribution nycthémérale des actes méryciques n'offre pas de dif-
férences quantitatives significatives avec les valeurs témoins quant à la
répartition jour-nuit.

49
3. Discussion
• Les ruminants diminuent leur ingestion lorsque le coefficient d'utili-
sation digestive de la ration baisse (BLAXTER et al., 1961). Ce comportement
particulier des ruminants semble provenir du fait qu'ils ingèrent des ali-
rœnts qui avant dlêtre résorbés doivent obligatoirement subir l'attaque des
micro-organismes du rumen; c'est pour cela que la quantité d'aliments in-
gérée est étroitement liée à la teneur en matière organique indigestible
ou lIbal1ast" (LEHMANN, 1941) ou négativement liée à leur coefficient dluti-
lisation digestive (BLAXTER et al., 1961), à leur vitesse de digestion
(CLARK et QUINN, 1951) ou à leur temps moyen de séjour dans le tube diges-
tif (BALCH, 1950 ; CAMPLING, 1964).
L'addition de compléments azotés dans la ration des ruminants
ne modi-
fie pas la durée totale de la prise de nourriture, cet apport azoté ayant dans
une certaine limite d'addition pour effet d'accroître la quantité d'aliment
ingéré. Ces résultats sont du reste en accord avec ceux de FREER et al. (1962)"
et SKOURI (1966). Nous avons montré dans" ce travai 1 quel' augmentati on de 1a
quantité ingérée est en définitive proportionnel le à la quantité de matière
azotée apportée lorsque celle-ci n'excède pas 0,4 g/kg d'urée pure.
L'urée pure utilisée sans autre complément énergétique affecte la quan-
tité d'aliment ingérée lorsque la dose atteint 0,5 g d'urée par kg d'animal.
L'absence des éléments énergétiques ne permet pas une meilleure utilisation
de l'urée comme cela est le cas pour l'Uraf et le Golden Pro.
En effet,
1 1 ami don contenu dans le Golden Pro permet de mieux valoriser l'urée au
niveau d1J rumen et stimule ainsi 11 appétit de 11 animal ; mais il apparaît
cependant que cette augmentation de 11,80 %atteint un seuil maximum avec
2,5 g de Golden pro par kg de poids vif.
Il semble qu'avec la forme d'azote très soluble cornille llurée l'optimum
est rapidement atte"int (CAMPLING et aZ., 1962 ; COOMBE et TRIBE, 1963 ;
RALEIGH et WALLACE, 1963). Ce seuil d'anorexie se placerait à 2,5 9 par kg
de poids vif avec le Golden Pro, et se si tuerait à un plus haut niveau avec
1 'Uraf qui apparaît être le composé donnant le plus de satisfaction: l'ob-
jecti f étant une augmentati on de 1a proporti on de l'azote non protéi que dans
l'alimentation, sans diminution du niveau dlingestion. La droite de régres-
sion établie entre la quantité de matière sèche ingérée (y) et les doses
d'Uraf utilisées exprimées en g/kg (x), d'équation y = 143 t 45 x + 1 125 + 49

(r = 0,94) , montre que l a quanti té de mati ère sèche ingérée augmente en fonc-
tion de la dose d'Uraf ajoutée pour des doses comprises (x) entre 0,9 et 1,8
g/kg.
Ainsi, la conjugaison de l'urée aux éléments énergétique améliorerait
dans ce cas les effets anorexi gènes de l'urée (MARTZ et al., 1973). Cette
augmentation de la quantité ingérée que favorise l'apport des compléments
azotés peut être interprétée comme le résultat d'une mei lleure digestion,
d'un accroissement de l'activité cellulolytique dans le rumen, ayant pour
effet d'accélérer le passage des ingesta du rumen à l'omasum .
• Avec l'urée, à partir de 0,5 g par kg,
les phases de prise de
nourriture sont peu nombreuses pendant la journée, souvent alJ nombre de
4 à 5, et sont courtes, entrecoupées de longues phases de repos. En revan-
che, on compte beaucoup plus de phases de prise de nourriture (6 à 8) après
la distribution de la ration du soir. Llanimal réagit comme slil avait un
-
-
retard à rattraper pour arriver à la quantité journalière de matière sèche
l
consommée. En effet, en régime foin, les polygastriques règlent leur niveau
dlingestion en fonction de la quantité de matière sèche ingérée. Cet équi-
libre pourrait être rompu dans certains cas pathologiques comme celui de
l'intoxication à l'urée. La diminution de la durée de prise de nourriture
observée lors de la distribution des aliments (prise de nourriture la plus
conséquente) est en grande partie (65 %) responsable de l'anorexie consta-
tée sur des péri odes de 24 h.
La durée de prise de nourriture est encore plus brève lorsque les
animaux reçoivent des aliments concentrés: la présentati on' des granulés
Ufac a réduit ce temps de pri se de nourri ture à 14-16 % et il a été remar-
qué qu'avec cet aliment le nombre de phases de prise de nourriture n'excé-
dait pas 7 par nycthémère.
Dans le cas d'aliments condensés ou broyés, la durée de prise de
nourriture est liée à la nature de l'~liment. Inversement, pour des régimes
très faibles en énergie tels que la paille, FREER et al. (1962) ont montré
que la durée de la prise de nourriture est plus élevée qu'avec le foin et
nlest pas modifiée par l'administration d'urée dans le rumen .
• La rumination présente les critères d'un véritable comportement dont
les phénomènes d'inhibition ou de facilitation se caractérisent par une aug-
mentation ou une réduction du nombre de cycles ll1éryciques. Le fait que la du-
rée totale de rumination diminue plus. avec l'Uraf ou le Golden Pro qu'avec
l lurée pure plaide en faveur d'un accroissement de l'efficacité digestive
en présence d'un apport énergétique; la ruminatfon dépend en effet non Seu-
lement de la nature de l'aliment et de la quantité de matière sèche ingérée,
mais encore de la durée de séjour des in esta dans le rumen.

51
Il faut signaler aussi qu'il est difficile voire erroné d'expliquer les
variations du comportement mérycique avec les seuls prédicteurs que sont les
doses d'urée et les quantités ingérées. Des facteurs humoraux comme la glycé-
l11i e et 1a
concentrati on en aci des gras vo 1ati 1s dans le sang (LE BARS et al. ,
1953-1954) peuvent également modifier ces données. Cette inhibition peut être
du reste le fai t de facteurs nerveux di rects (PEARCE, 1965) et à ce ti tre
l'urée peut à partir de chémorécepteurs locaux modifier directement le com-
portement alimentaire et mérycique.
En définitive, pour de faibles quantités d'urée ajoutée, la durée nyc-
thémérale de ruminati on est augmentée avec celle de la quanti té de matière
sèche ingérée.
L'analyse des résultats obtenus avec l'urée, l'Uraf et le Golden Pro
souligne que la
diminution de la durée de rumination se fait moins vite que
~a baisse du niveau d'ingestion.

Chapi tre VI
A - ETUDE DES FACTEURS RESPONSABLES DE LA PARALYSIE
RUMINO-RETICULAIRE ET SITE D'ACTION
Dans un chapitre précédent, nous avons vu que lladministration d'urée
dans le rumen provoque une inhibition de la motricité rumina-réticulaire.
LI objecti f de cette parti e es t doub le et con cerne :
1) la détermination du ou des facteurs responsables dans lluréolyse
de la paralysie rumina-réticulaire
NH3 et/ou élévation du pH
2) la localisation du niveau ou site d'action local, périphérique
ou centra 1 de 11 agent
respons ab le de cette para lysi e.
1. Protocole expérimental
L1expérimentation a été conduite sur 4 brebis ~dultes de race Lacaune
(nO 6, 7,9 et 10), précédemme~t (1 mois) utilisées pour la mesure de la
taxi cité métabolique de 11 urée (chap. 1). Pl acées dans des cages à métabo.-
lisme, ces animaux disposent dleau et de foin à volonté
Des cathéters placés à demeure dans les veines portes et jugulaires
ont permis le prélèvement de sang et la perfusion de différentes solutions.
Les contrôles de la motricité ont eu lieu entre 14 et 19 h et débutent une
heure après le retrait des aliments, selon la technique décrite au chap. 1.
1ère série d1essais
Une neure après le début des enregistrements des phénomènes mo-
teurs, 250 ml des 3 solutions suivantes ont été introduits au niveau
du sac ventral à 1laide d'un long tuyau de polyvinyl dont les agita-
tions penœ.ttent un brassage grossier du contenu, affiné par barbo-
tage d' azo te :
- Solution contenant 400 rrunoles de NH3 à pH 11,1
- Solution contenant 400 mmoles de NH3 à pH
8,8
- Solution contenant
40 rTITloles de NaOH à pH 11,1
Des prelèvements de 5 ml de jus de rumen, de sang portal et
péri phéri que ont été effectués à 30 mn. d 1 in terva lle en péri ode té-
moin puis à 10, 20, 30, 60 et 90 mn après l'addition; les contrôles
ont été poursuivis par des prélèvements toutes les heures pendant 5
heures.

53
2e série d'essais
L'augmentation provoquée de la teneur du sang portal en ammoniac a été
obtenue par la perfusion au niveau de la veine ruminale droite d'une solution
contenant 300 mmoles/l de NH3 à raison de 4 ml/mn pendant une heure. Les pré-
lèvements de sang portal, programmés de la même manière que la première série
d'essais, ont été effectués par le cathéter de gros calibre situé dans la
veine porte.
Enfin, la perfusion d'ammoniac par voie sanguine périphérique a
été réalisée au niveau d'une veine jugulaire à partir d'une solution
1
contenant 30 mmoles/l de NH3 (4 ml.mn-
pendant 60 mn). Les échantil-
\\
lons de sang sont alors prélevés dans la veine jugulaire contralatérale.
2. Résultats
2.1. Additions intraruminales
- I~~~~!:_~~_~QQi~S
L'introduction dans le rumen de 400 m~oles de NH3 en solution
à pH Il,1 procure au bout de la mn une concentration maximale en NH 3
total dans le rUllEn de 113 ±" 22 mg/laD ml (fig. 17). Cette concentra-
tion est à peu près équivalente à la concentrati on maximale obtenue.
avec l'addition de 0,3 g/kg de poids vif dans le rumen. Le taux
d'ammoniac diminue très rapidement, se situant ainsi à 50 : 19 mg/
100 ml une heure après la perfusion. Des prélèvements effectués 5
heures après donnent en moyenne 25 1:: 7 mg d' ammoni ac/IDa ml .de jus
de rUllEn.
La réduction de l'alcalinité des solutions d'aml11oniaque perfu-
sées pnr ajustement à pH 8,8 a pour effet de ralentir la vitesse d'ab-
sorpti on de l'anmoni ac à parti r du contenu du rumen. En effet, la mn
après l'addition de telles solutions dans le rumen, le taux de NH3
est de 118 + 14 mg/l00 ml et décroît aussi rapidement qulavec une solution
équimolaire à pH = Il,1. La concentration en NH3 résiduel dans le rumen reste
cependant plus élevée une heure après la solution à pH 8,8 : l'ammoniac à cet
ins tant es t à 66 ! 12 mg/100 ml. Au bout de 4 h envi ron, le taux dl ammoni ac
avoisine les valeurs observées pendant la période témoin.
LI addi ti on de 1a soluti on de soude à pH 11,1 ne modi fi e pas 11 ammoni 0-
genèse dans le rumen, comme le montre la figure Il.

-
54
~
o
II20
NH4 0 H ,pH =Il,1
It)
100 r
:I:
Z
G-·_-. NH4 0H,pH IIZ8,a
c
80
0----0
Na OH, pH a Il,1
Q)
c
0
60
.-
0
~
.-
c
40
Q)
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c
0
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u
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-
-.o.~••.-- -000
.-
.l
'1':'~'
0
+
-0,5 0
2
3
4
5
Heures
Pîg. 1'1 - Modi fica:tion des .tCl1A.X d' ammon~ac dans Ze r;onen consécutive à
Z. 'administrat7.-on des soz.ut7.-ons d' ammon7.-ague et de soude
Les fIèches verticaZes indiquent 'Ze moment de Z'addition des soZutions
dans le rumen.
Dans le rumen, 10 mn après l'addition de la solution d'ammonia-
que (pH 11,1), le contenu est encore alcalin. La mesure du pH montre
que la valeur passe de 6,3 (échantillons témoins) â 8,4. Le pH est
très vite atténué, s'évaluant ainsi â 6,8 une heure après l'addition
de la solution d'ammoniaque à pH 11,1. La diminution de l'alcalinité
de la solution perfusée (pH 8,8) se traduit aussi par une diminution
du pH ~u milieu intraruminal par rapport â la même solution â pH Il,1
(fig. "18). Le pic le plus élevé -observé 10 mn après la perfusion de
la solution d'ammoniaque à pH 8,8 n'excède pas en moyenne la valeur
de 7,1 et au bout de 40 mn le contenu se trouve déjâ dans les valeurs
nonna les de pH.
A la suite de la perfusion de la solution de soude (pH Il,1),
le pH demeure encore élevé 10 mn
-
après avec une valeur moyenne de
8,1 + 0,19.

55
L'amorce du retour à la normale se fait assez vite puisqu'une heure
après le pH du contenu intraruminal n1est plus que de 6,6 ± 0,26. Le pH est
donc très rapidement contrôlé par le système tampon du rumen lorsque de fai-
bles quantités d'alcalis y sont administrées.
8,5
Jt-------,l(
NH40H
pH = 1 l , 1
Q--- NH40H
pH =
8,8
8,0
(>- ••• -0
Na OH
pH= 1 l , 1
7,5
.
I
:1:
:
.
a..
~....
7,0
y \\r
i
\\ ".
6,5
~ t-t:·~:...
6,0
..
-0,5 a
2
3
4
5
Heu ras
Fig. 18 - Evolution du en à la suite d'infusion de solutions d' ClTfUTIoniacrue
et de soude dans le rumen
- Motricité du réticula-rumen
-------~-------------------
L'i ntroducti on dans le rumen de 400 nnno les de NH3 à pH 11 ,1 entraîne
après brassage un ralentissement très prononcé du rythme des contractions
5 mn après l'addition, allongeant ainsi les cycles de 72 % (fig. 19). L'am-
plitude des contractions n1est pas épargnée puisqu'elle ne représente plus
que 70 % environ des valeurs témoins. La disparition de toute contraction
du réticula-rumen survient en 7 à 8 mn et dure 19 ± 6 mn (n = 12). La levée
de cette i nhi bi ti on 1ai sse subs i s ter des contracti ons de fai ble amp 1i tude
au-delà de 120 mn. A t = 90 mn, la fréquence et l'amplitude des contractions
représentent 53 % et 31 % des va leurs témoi ns (fi g. 20).

56
= 0
-.J""""'-I~"""""-I.M..II.o-l~w-J\\M...,j~\\o"",JI.o.....J~ULWJ1ll
• • • ••

••
••

• • • •


•• •
• • •
• • • • • • •
t = 20 mn
NH40H
pH=II.1
j .......-h- -
.........._--.lU_~.._-""W
~ P ~....._-.,IA...-__~

• •




NH.OH
' p H:z8.8
_L
~~~-l...--
L, I\\.......J.... kp I~
1
L -
F

• •



f'J.~.
,
NoOH
pH:z Il, 1
.. . • • • • • • • • •
1
minufes
Fig. 19 - Influence de la teneur en amnoniac et du pH sur la motricité du
rumen
chez la brebis
Mécanogrammes des contractions du rumen obtenus par la mesure des pres-
sions au
niveau du sac dorsaL.
Pour une même concentration d 'ions Oa~ La soude (pH = 11~ 1) ne provoque
pas 1, 'inhibition totàle de la motricité des préestomacs. Par contre~ queUes
que soient Les valeurs du pH~ les solutions d'ammoniaque (pH = 11~ 1 et 8~ 8)
induisent une hypomoti Lité.
Avec lladdition dans le rumen de la solution d'ammoniaque à pH = 8,8,
la durée de l'inhibition totale des contractions du réticulo-rumen n'est
plus alors que de 13 t 4 mn pour une teneur en arrunoniac total aussi élevée.
Les cycles demeurent cependant très allongés puisque 60 mn après la fréquen-
ce et l'amplitude des contractions primaires représentent 63 % et 42 % des
va leurs témoi ns .
Qulil s'agisse de la solution d'ammoniac à pH = Il,1 ou de la même so-
l uti on à pH = 8,8, 1es contracti ons secondai res sont touj ours les plus affec-
tées. L'occurrence de ces contractions établie à partir du rapport des nom-
bres de cycles simples et doubles est réduite significativement (P~ 0,01) de
48 et 37 % pour les perfusions de solutions ammonfacales à pH = 11,1 et 8,8.

L'introduction de la solution de NaOH à pH = 11,1 n'entraîne pas d'inhi-
bition totale des contractions du réticula-rumen
seul un allongement signi-
ficatif (P~ 0,05) des cycles est de règle 5 à 15 mn après l'administration.
L'amplitude des contractions primaires et secondaires n'est pas affectée
(fig. 20).
JI----ll
N H40H
pH· Il.1
- NH40H pH = 8.8
~
NoOH
pH. Il • 1
ê
00 - .-..g
"
1,2
120
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(J')
z
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0
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ê
u
\\-t+-+--+___l .. J,/}"-'î
~ 0,8
~ 80
1-
~
Z
~
80,6
~ 60
(J')
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° 0 4
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LU
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0
2
:3
4
0
2
:3
4
HEURES
HEURES
Fig, 20 - E
et de l'ammoniac et du
H sur la
uence et l'
Zitude des
contractions pnmcnres
u rumen
Pour les deux valeurs de pH~ la présence d'ammoniac déte.fflrine une inhibi-
tion en fréquence et en CllTTpZitude des contractions primaires du rumen~ qui
n'est pas observée dans l'alcaZinisation par addition de NaDH.
2.2. Perfusion par voie sanguine portale et périphérique (2e série)
En perfusant par la veine ruminale droite une solution contenant 300
mmoles/l de NH3 à raison de 4 ml/mn, la concentration sanguine portale en NH3
arrive très rapidement à 2,5 ~ 0,4 mg/IOO ml, avec un taux d1ammoniémie maxi-
mum de 2,9 ~ 0,2 mg/IDa ml situé une heure après le début de la perfusion.
A la fin de celle-ci, la décroissance de llammoniémie dans la veine
porte est accélérée. En effet, 80 mn après la fin de la perfusion, la concen-
tration en NH3 est de 1,22 ~ 0,27 mg/IOO ml ; au-delà, les concentrations ob-
tenues peuvent être considérées comme normales dans_ le sang portal (fig. 21).

58
En effectuant au niveau de la jugulaire la perfusion d1une solution
d'ammoniaque moins concentrée que celle introduite dans la veine porte (3D
rmnoles/l ; 4 mg/mn pendant 6D mn) t les concentrati ons dans le sang vei neux
prélevé à la veine jugulaire contralatérale peuvent atteindre D 53 mg/IDD ml.
t
A la fin de la perfusion
ces concentrations sont maximales avec D 71 mg/IDD
t
t
ml
puis diminuent assez rapidement. Au temps t = 2 h
l 'ammoniémie n'est
t
t
plus que de D 12 mg/IDa ml dans la circulation générale; ces concentrations
t
ne sont pas toxiques.
3,0
E
0,6
o
o
2,5
1
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1
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Cl
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1
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1
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1
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Cl.. -
...
1
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Cl.. 0
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c
Cf)
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C l ,
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1
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0,2
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Cl
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Cf)
E
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l
Z
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1
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i l ;
l
,
Z
--1--- -- -i
0,5
o
t
t
o
2
3
4
5
Heures
11,g. al - Modifications de l' Cl1TU1loniémie provoQuées par apport sangu1,n (por-
tal ou périphérique) d'Cl1TU1loniaque
Une perfusion prolongée (60 mn) d'une solution d'am71Oniaque dans la veine
rwmnale droite ou dans la veine jugulaire entraîne une élévation considéra-
b le de l' ammoniémie.

59
Pendant toute la durée de la perfusion dans la veine porte, la fréquence
des contractions du rumen ne diffère pas de la valeur de départ (fig. 22) et
seule l'amplitude est affectée significativement (P~ 0,05) pour 2 sujets mais
ne l'est pas si lion considère l-'ensemble des 8 essais pour 4 brebis (fig. 22).
La perfusion dans la jugulaire d'une solution de NH3 à 30 mmoles/l n1en-
traîne aucune perturbation de la fréquence d'apparition des contractions pri-
maires. Une diminution dlenviron 20 % de leur amplitude est de règle en fin
de perfusion. Enfin, la fréquence d'apparition des contractions secondaires
nlest pas significativement modifiée pour les deux types de perfusion envisa-
gée.
I,z
120
1,0
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E
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~
...-
80
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0.8l
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Cl
~/
0'6~
IJJ
60
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1-
::I
0,4
a.. 4<J
~ Rumen (NH3 AOOmmoles)
~
~
;J 0---0 V.porte(~:I,2mmol./mn)
20
_ . - . V.juQ.(NH!:O.12mmol.lmn)
\\,j
o:l
t
..
0
t
Il
1
!
!
1
1
-0,5
0
1
2
3
o
2
3
HEURES
HEURES
~g. 22 - Effets comvarés des
er
sions intraruminales ou intraveineuses
,ammon'l,aque sur la fréquence et l' a:rrro Li tude
des contractions primaires du rumen
L'inhibition de la motricité obtenue exclusivement avec la perfUsion
intraruminale témoigne d'une chémosensibilité locale.

60
3. Discussion
Le déséquilibre entre la rapidité de la production d'ammoniac au cours
de l 'uréolyse d'une part et celles de son absorption par la paroi du rumen et
de son utilîsation pour la protéosynthèse bactérienne d'autre part, est res-
ponsable de son accumulation à ce niveau.
L1absorption intraruminale de l'ammoniac est favorisée par uneéléva-
ti on du pH (LEWIS et al. , 1957) consécuti ve à 11 hydro lyse rapi de de l'urée.
L'alcalinité du contenu intraruminal n'est pas le principal facteur qui pro-
voque la paralysie du rumen, laquelle inhibition, bien qu'alcalino-dépendante,
est en rapport avec l'accroissement rapide de la concentration d'ammoniaque.
Les travaux de WEBB et al. (1972) montrent que l'acétate d'ammonium peut aug-
menter la concentration d'ammoniac dans le sang et dans le rumen, provoquant
ainsi la toxicité sans pour autant élever le pH au niveau du rumen au-delà
de 6,5. En contre-partie, l'alcalose peut être rencontrée dans certaines for-
mes d'intoxication sans inhibition de la motricité du réticula-rumen (MORRIS
et PAYNE, 1970 ; BUENO et al., 1977).
CLARK et LOMBARD (1951) pensent que la paralysie du rumen n'est pas di-
rectement due à l'alcalinisation du contenu ruminal, mais à un déséqui libre
acido-basique dans le sang qui apparaît et disparaît quelques heures après
les changements correspondant aux réactions dans le rumen. Ils suggèrent en
outre que cette paralysie (ou diminution de l'amplitude serait due à une inhi-
bition des centres vagaux et non à toute influence du muscle lui-même).
Les résultats exposés suggèrent une chémosensibi li té locale pui sque
seule la forme NH3 est absorbée et peut être véhiculée jusqu'au foie. L'ac-
tion locale est démontrée par l'absence de réponses motrices ·à des perfusions
veineuses portale ou périphérique. Quant aux symptômes d'intoxication aigu~,
ils ne sont en fait perceptibles que pour une saturation hépatique telle que
l'on retrouve une concentration veineuse périphérique en NH3 de l'ordre de
0,4 à 0,5 % (HESS et al., 1972). Les résultats exposés démontrent l'existence
d'une chémosensibilité locale. Il existe cependant une légère diminution de la
fréquence des contractions à la suite d'une perfusion de l'ammoniac dans le
sang périphérique qui peut avoir une origine centrale. En effet, l'ammoniac
peut se retrouver au niveau du cerveau dans le cas d'une hyperammoniémie
(CHALMERS et \\~HITE, 1969).
En définitive, l'excès d'ammoniaque est responsable de la paralysie
des préestomacs dans le cas d'intoxication par une surcharge en azote non
protéique dans llalimentation. Cette chémosensibilité est locale et tout
traitement préventif ou thérapeutique contre l 'alcaTose par voie sanguine
ne permet pas une régress ion immédi.ate des troub les moteurs.

61
B - FACTEURS RESPONSABLES DES EFFETS ANOREXIGENES DE L'UREE
Les résultats concernant l'influence d'apports comparables d'urée sous
forme pure, d'Uraf ou de Golden Pro sont en accord avec les expériences ré-
centes de WILSON et al. (1975) confirmant les travaux de LOOSLI et WARNER
(1958), à savoir qu'une quantité limité d'urée peut être incluse dans l'ali-
mentation à partir de laquelle la palatabilité de l'aliment diminue.
HUBER et COOK, en 1972, rapportent que la diminution de l'ingestion
par de hauts niveaux d'incorporation est due au goût indésirable de l'urée
et non à une chémosensibilité digestive. A l'opposé, MUGERWA et CONRAD (1971)
ont constaté que les teneurs plasmatiques en urée et en ammoniaque peuvent
être responsables de la diminution de l'ingestion. Enfin, selon WILSON et
al. (1975), l'addition directe de l'urée dans le rumen ou sa perfusion sous
forme de sollJti on provoque des diminutions de l'ingestion plus élevées que
celles obtenues pour des quantités égales administrées par voie orale.
Compte tenu de 1a
dispari té de ces données, nous avons ess ayé, dans
ce travail ,. de déterminer le ou les facteurs responsables de llanorexie ain-
si que leur niveau et les mécanismes d'action.
1. Protocole expérimental
L'expérimentati on a été condui te sur 4 brebis précédemment uti lisées
et recevant du foin le matin à 8 h et le soir à 17 h. La détermination de
la quantité ingérée est faite par pesée des refus à 8 h.
Des cathéters chroniques dans les veines porte et jugulaire permettent
la perfusion des différentes solutions à tester avec un débit de 4 ml/mn
pendant 10 heures.
Une demi-heure après le début de l'ingestion, 2 400 ml de 3 solutions
suivantes ont été perfusés soit dans la veine porte, soit dans la veine jugu-
1ai re à 1a vi tesse de 4 ml/mn pendant 10 heures :
solution contenant 290
mmoles/l de NH3 dans la veine porte,
- solution contenant
60 mmoles/l de NH3 dans la veine jugulaire,
- solution contenant
33 mmoles/l d'urée dans les veine porte et
jugu 1ai re.
Les concentrations de ces solutions d'ammon.iac ou d'urée ont été cal-
culées à partir des concentrations sanguines procurées par l'addition intra-
ruminale de l'urée à la dose de 0,5 g/kg.

2. Ré s IJ 1tats
2.1. Niveau d'ingestion
La quantité de matière sèche ingeree établie 24 h avant le début des
perfusions a été en moyenne de 1142 + 52 g M.S .. La perfusion d'une solution
d'anmoniaque dans la veine porte (290 mmolesll à 5 ml/mn pendant 10 h) déter-
nrine une baisse de la consommation dès le premier jour de perfusion. Sur l'en-
semble des 2 nycthémères, le pourcentage moyen de réduction de la quantité de
matière sèche ingérée est de 37 %. Cette action anorexigène ne se poursuit
pas au-delà de 24 h après 11 arrêt des perfusions et 48 h plus tard, la con-
s ommati on es t de 1 082 "t 99 g M. S. (fi g. 23).
1300
r - AMMONIAQUE
•. - - - - - - UREE - - - - - - - -•
.J::
Y.porte
v. jugulaire
V. porte
V. jugulaire
~
C\\J
......
1100
Cf)
~.
900
ILl
ILl
Cl::
ILl
C'
z
700
.-
ILl
l-
l-
~
500
::::l
o
300
-48
0
48
96h
QUANTITE
LJ
Li
LJ
LJ
PERFUSEE
12.5
2,5
5
5
( 9 /
10 h)
Fig. 23 : Effets des per~sions intraveineuses protangée~ (la ~) de ~otu­
tians d'ammoniaoue ou d'urée sur ta cansomma~~an at~men~~re
Le niveau de consommation est cetui obtenu pour 2 jours consécutifs en
régime foin àistribué en excès.
. .
.
L 'hyperammoniémie serait te facteur principat tirmtan~ t '~ng~s~~on ~e.
grandes quantités de matière sèche lorsque t'animaZ reço~t un reg~me ~che
en urée.

63
La perfusion dans la veine jugulaire d'une solution d'ammoniac 5 fois
moins concentrée (60 mmoles/l) dans les mêmes conditions que précédemment
réduit d'environ 32 % la consommation qui était de 1 135 ~ 103 9 M.S. sur
l'ensemble des 2 jours avant la perfusion.
La perfusion d'une solution d'urée à 30 mmoles/l pendant 10 h à raison
de 4 ml/mn tant au niveau de la veine porte qu'au niveau de la veine jugulai-
re n1entrave nullement la consommation, laquelle ne diffère pas significati-
vement (P$0,05) de celle des 48 h précédant ou suivant la perfusion.
2.2. Prise de nourriture et rumination
La durée totale de prise de nourriture est significativement réduite
(P ~ a,05) de 38 % en moyenne par rapport à 1a durée habi tue 11 e et devi ent
essentiellement nocturne i.e. en dehors des périodes de perfusion. Le nombre
de phases de prise de nourriture diurne n'excède pas 4 et ces phases ne du-
rent que 12,2 ~ 3,1 mn. Cette diminution de la durée de consommation est la
conséquence d'une diminution de la quantité de matière sèche ingérée, mais
paradoxalement la vitesse d'ingestion reste constante, quel que soit le
trai tement.
L'hyperurémie portale ou périphérique provoquée par les perfusions de
la solution d'urée ne modifie ni la durée de prise de nourriture, ni la vi-
tesse d 'ingesti on (tableau 6).
'rab '{.eau 8 - Effet de "la perfusion des so lutions d' c:ormoniaque et d'UI'ée SUI'
l'activité alimentaire chez
"la brebis
Ces valeUI's sont le résultat de l'ensemble de 2 jOUI'S pOUI' une solution
donnée et chez 2 brebis.
Durée
Pourcentage
Vitesse
'Nombre
de
totale
paI'
24 h
d'ingestion
périodes
(111Y/,)
(%)
(qM. S. /rrm)
Témoin (n = 8)
446 + 17~0
31~02 + 2~1
16~0 + 1~2
2~33 + 0~6
Ammoniague
Veine porte (n = 8)
283 + 14~ 2~
19~6S + 4~8
10~4 ± 1~1
2~14 ± 0~8
- Veine jugu laire
272 +
8 O~
18~88+S~7
10~S + 0~7
2~71 + 0~7
(n = 8)
~
Urée
- Veine porte (n = 8)
422 + 18~1
29.,32 + 0~8
14~2 + l~ô
2~ 90 + 0~ 2
- Veine jugulaire
419 + 21.,9
29~09 + 1~3
15~5 + 0~7
(n =
2~49 + 0~3
8)
'* Différence significative (P $ 0., 05) avec les valeurs témoins.

64
Les troubles du comportement mérycique à la suite des perfusions intra-
veineuses portales ou périphériques de solution d'ammoniaque se traduisent par
une diminution significative de la durée totale de rumination de 38 %et 55 %
respectivement pour les perfusions dans la veine porte (290 mmoles) et la
veine jugulaire (60 mmoles), comparaison faite avec les périodes sans trai-
tement (tableau 7). Le nombre des phases de rumination est réduit de moitié.
Par contre, les perfusions d'urée dans le sang portal ou périphérique
sont sans effet sur le comportement mérycique.
TahZeau 7 - Influence comoarée des perfusions intraveineuses d'ammoniac. et
d'urée sur le comoortement mérycique de la brebis
Durée
Pourcentage
Temps de
Nombre de
totale
par
24 h
rumination
périodes
(mn)
('~) .
(mn/gM.S. )
- - -
Témoin (n = 8)
584 + 32,0
40,90 + 2,1
22 + 0,9
0,55
-
Ammoniaque
- Veine porte (n = 8)
366 + 24,8*
25,40 + 2,2
12 + 0,7
0,66 + 0,1
-
-
-
- Veine jugu ?Aire
267 + 23 , 3*
18.1 40 + 5,7
8 + 0,5
0,35 + 0,1
(n = 8)
-
-
-
Urée
- Veine porte (n = 8)
630 + 28,2
43,75 + 1,3
19 t. 0,8
0,50 + 0,1
-
-
- Veine jugu ?Aire
530 + 59,4
36,80 + 4,1
29 :,'2,8
0,51 + 0,1
(n = 8)
-
-
-
~ Différence significative avec les valeurs témoins (p~ 0,05).

65
1
1
3. Di s cus sion
,[
il
L'hypophagie qui
accompagne l'administration ,orale d1urée apparaît
li
liée à la toxicité
de llammoniac libéré au cours
de l'uréolyse.
Ces
r
essais de perfusions montrent que les effets anorexigènes consécutifs à une
1
alimentation hyperuréique ou à la suite de l'administration de 1 'urée dans le
rumen sont dus à une élévation de l'ammoniémie. Ils peuvent être reproduits
par des perfusions modérées tant au niveau de la veine porte que dans la cir-
culation générale. L'ammoniac devient toxique lorsque sa concentration dans
le sang excède 0,4 mg/lOO ml d'azote ammoniacal dans la veine jugulaire
(LEWIS, 1960).
Le goût de l'urée n'est donc pas la seule cause de la diminution de la
diminution de la quantité d'aliments ingérée même avec des régimes ne conte-
nant que de faibles quantités d1urée.
La concentration de l'urée dans le sang n'est pas impliquée comme ini-
ti ateur de la toxi ci té ; DAVID et ROBERTS (1959) n'observent pas, en effet,
de toxicité à la suite des perfusions intraveineuses d'urée chez la vache.
Ces résultats sont vérifiés à la fois pour la circulation portale et la cir-
culation périphérique chez le mouton.
Mais il s'agit là de facteurs limites agissant à court tenne ; il est
probable qU'à long tenne et dans des conditions nonnales d'ingestion d'ali-
ments riches en urée, plusieurs facteurs peuvent être impligués dans l'étio-
logie de la baisse de la consommation. Celle-ci pourrait être associée à la
parésie du rumen ou à une modificatÎ'on importante de la microflore du rumen,
qui peut être démontrée par la diminution de la fermentation des sucres et
du freinage de la digestion de la cellulose constaté sur des essais in vitro
(CLARK et aZ., 1951).
Ces perturbations pourraient influencer le temps de transit des in-
gesta maintenant ainsi à un niveau plus ou moins constant la quantité de
matières sèches dans les préestomacs
et pourraient en conséquence réduire
l 1 i nge st; on. _

66
T roi s i ê me
Par t 1 e
E T U DE
D'U N T RAI T E MEN T
PRE VEN TIF
-=-=-=-=-=-=-=_.=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
o[ S INTOXICATIONS
PAR
E XCES
D lU RE E
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
"Ce n'U-t pM .tM médeuYL6 qui. no1UJ
manquent, c.' u-t .ta. médeune. "
MONTES QUI EU, "Mu Peno ée,;~ l'

m:;'.~-:>--~
",".
.- .~
67
Chapi tre VIl
Les traitements visant à limiter les troubles digestifs occasionnés par
un excés d'urée dans l'alimentation peuvent avoir trois niveaux d'action
(fi g. 24) :
1) limiter ou freiner l'uréolyse permettant ainsi aux bactéries de
réaliser dans de meilleures conditions leur activité protéo-synthétique. Cette
action intéresse l'emploi d'urée enrobée, de formes dérivées (uréates,.biuret,
etc.),des inhibiteurs des uréases (acide hydroxamique, etc.) et à moindre ti-
tre 11 aci di fi cati on du contenu ;
2) ëxalter l'assimilation azotée par les bactéries (apport énergé-
tique, sélection de la microflore, etc.) ;
3) rédui re 11 absorpti on en aci di fi ant le mi li eu (aci de acétique,
etc.) diminuant ainsi 1'hyperammoniémie portale.
:::~b~:~a'e
&.
r{ Ac. acetique Protéines
O,
Q /0
/bacteriennes'
0 0
p r o t e i n e s r ?
% o
~
alimentair.es
0
N H3 .
0\\1.
Itr)0
O.R.O'J
\\JEne~gie(Glucides)
E
o
l Mineraux
o
0'
E
0..
o
::;
Acidite
~~
Fig. 24 - Devenir de 2.' ca)'oort azoté dans 2.e rwnen
Les f2.èches indiquent ws différents niveau::: d'intervention correspondant
à une inhibition de 2.'uréo2.yse (-) ou à une stimu2.ation de 2.a protéosynthèse
(+) .

Vi:': ,.
Llacide orotique
ou acide uracile 4-carbonique
présente
l'avantage
dl agi r à ces troi s ni veaux. Ce composé nature 1 trouvé dans_ ,le 1a!_~-'HALLANGER
et al., 1953) i ntervi ent dans 1a bi osynthèse des bases pyrimi di ques (WRIGHT
et MILLER, 1952). Préc1.lrseur diacide nucléique, il provient de la condensa-
tion de 1'acide aspartique et du carbamylphosphate, lequel résulte de la com-
binaison enzymatique et énergétique du gaz carbonique et de 11 ammoni ac sous
llinfluence de l'ATP (REICHARD, 1954). L'acide orotique est alors par une
chaine métabolique irréversible transformé en nucléotides pyrimidiques tel
1 lacide uridylique (UMP). L1UMP est lui-même un précurseur de 1 'uridyne tri-
phosphate (UTP) dont la transformation en cytidine triphosphate (CT?) néces-
site llincorporation
d'une molécule d1arrunoniac (fig. 25).
La eytidine tri-
phosphate slincorpore très rapidement dans les acides nucléiques et stjmule
les synthèses protéiques et enzymatiques (SCHWIETZER, 1956 ; NAONO et GROS,
1960 ; VI~~ERON et MOLLE, ~962). VESCIA et MAIMARDI (1959) ont montré que
l'acide orotique participe à 11 activation des amino-acides ; mais chez le
rat son administration induit le dépôt hépatique des graisses (STANDERFER
et HANDLER, 1955 ; CREASEY et aL., 1961 ; RAJALAKSHINI et al. , 1961).
810SYNTHESE
DES
NUCLEOTIDES
PYRIMIDIQUES
lA - Formation de l'acide orotiQue 1
;
..
:'coo-H"-:
:
HzN:
:-._~
..
1
.
.
,
: 1
:
~PI
: HO,OC
CO
NAD
NADH.
CO
.
' / '-
- H.a
/
\\
\\
j
/
"-
: o. C
.
: CHz:
....!...-. ':;-"
L....- HN
CH1
~HN
CH
·------t··-..
: \\
~-....~
Hl!iN
CHE
1
1
1
Il
j
+
: CH - COO H l _
L. 1
1
_
0
CH
-=--
0 C
C
PO, Hz
'1
·_·······ATC
OC
CH
C
i N ~
a H " / èOOH
'\\ / COOH
"
/
COOH
...... -'
EC. 2.1.3.3
NH
NH
.
NH
(E,c· forotiqu*:l
18 - Transformation en nucleotides 1
_2Pi
_ co.
2ATP
2ADP
Ac.orotiQue
./
)
Orotidine
....
L'---+. Ac. uridyliQue \\. ) ~ Uridine triphosphate
+
5 -Phosphoribosy 1
5' phosphate
(U MP)
(UTP)
1 - pyrophate
~ (r*:I
~ / '
ATP
....------lARN
ADP. Pi
Cytidine
triphosphate
(CTP)
synthèse
nucléique
desoxy uTP
t
.
Synthèse
proteique
1
.
Synthèse
en zy mat IQue
1
Thymydine
trtphOsphate
( d TTP)
1
...j ADN 1
Fig. 25 - Biosynthèse des nucléotides orotidiques
L' aciàe orotique est un précurseur des aciàes nucîéiques dans un système
aUostérique.

69
Enfin, l'acide orotique possède un effet hépato-protecteur chez le rat
soumis à des régimes cirrhogènes ou à l'action de certains agents hépato-
toxiques (GORDONOFF et SCHNEEBERGER, 1959). Injecté par voie intraveineuse
sous forme dlorotate de DL-lysine, il possède chez des sujets cirrhotiques
ammoniémiques un pouvoir anti-ammoniacal vis-à-vis de l'hyperammoniémie expé-
rimentale (CAROLI et aZ., 1964), effet qui n'est cependant pas retrouvé chez
le rat (FOUSSARD et aZ., 1965).
Dans une première partie, ont été comparés les effets d'un apport exo-
gène d'acide orotique verSU8 acide acétique sur la toxicité déterminée par
une addition intraruminale d'urée en prenant comme critères
- la motricité du rumen,
- le niveau d'ingestion,
- la synthèse protéique bactérienne,
Dans une deuxième partie, llefficacité hépato-protectrice de l'acide
orotique admi ni stré par voi e intravei neuse dans les i ntoxi cati ons ammoni aca-
les a été testée en comparant cette action ou plutôt celle d'un de ses sels
plus solubles (l'orotate de DL-lysine) à celle du chlorhydrate d'arginine
connu pour ses propriétés anti-hyperammoniémique chez 1 1 homme (FOUSSARD et
aZ. , 1965).
Le contrôle histologique des cellules hépatiques des sujets ayant
reçu une surcharge en urée et de 11 aci de orotique a fai t 11 objet dl une troi-
s i ème partie.

A - ADDITIONS INTRARUMINALES D'ACIDE OROTIQUE
1. Protocole expérimental
Quatre brebis (n° 7,9,13 et 14) adultes de race Lacaune et Chamoise,
munies de canule permanente du rumen, ont été placées en cage à métabolisme.
Pendant la durée des expériences, ces animaux disposent de foin ad Zibitum
distribué à 8 h 30 tous les matins après pesée des refus.
Après une période d'accoutumance de 15 jours à llurée et à l'~cide oro-
tique, les brebis reçoivent, lors des périodes dlessai (8 pour chaque brebis),
directement dans le rumen, soit une suspension diacide orotique à la dose de
0,2 g/kg (4 essais) -cette addition est suivie aussitôt de celle d1une solu-
tion d1urée (0,5 g/kg eau distillée q.s.p. 250 ml)- soit une solution conte-
nant de l'acide acétique (0,2 g/kg) et de l'urée (0,5 g/kg) (4 essais). Les
cinétiques des concentrations sanguines périphériques et ruminales en urée et
ammoniac ont été déterminées à- partir des prélèvements effectués respective-
ment à la veine jugulaire (à l'aide d'un cathéter permanent) et par l'inter-
médiaire de la canule du rumen avant l'addition d'urée et acide dans le rumen
puis 20, 40,60,90 et 120 mn après cette addition,
les prélèvements étant
poursuivis toutes les heures pendant 7 heures.
Les contracti ons péri odiques du rumen sont enregistrées pendant toute
la période des contrôles métaboliques à partir d'un ballonnet introduit dans
le rumen. La fréquence des contractions primaires et leur amplitude sont me-
surées pendant des périodes de 10 minutes.
Afin d'apprécier la protéosynthèse, le milieu intraruminal est enrichi
par une addition de 300 9 d'amidon soluble (3 essais sur 4 pour chaque brebis,
soit 12 essais sur 16 au total), les animaux étant à jeun et en diète hydri-
que 2 h environ avant le temps t = O. La solution d'urée (0,5 g/kg) avec ou
sans acide (orotique 0,2 g/kg, acétique 0,2 g/kg) est affiné par barbotage
d1azote. Cette solution contient 10 9 de PEG dont le dosage a permis la cor-
rection des résultats ramenés à un même volume.
menés à un même volume.
Dans ce cas, les échanti llons du jus de rumen sont prélevés avant 11 ad-
dition d'urée (t = 0) et poursuivis toutes les heures pendant 7 heures et
sont ensuite traités (20 ml) après filtration sur de la gaze avec de llacide
trichloracétique à 20 % (6 ml) avantdlêtre déshydratés puis minéralisés. Le
dosage de l'azote protéique est effectué selon la"méthode de KJELDAHL.

71
2. Résultats
2.1. Observations générales
L'administration directe de l'acide acétique (0,2 g/kg) associée à
l'urée (0,5 g/kg) dans le rumen n'empéche pas l'apparition des premiers si-
gnes caractéristiques de l'intoxication à l'urée. Cette administration provo-
que un ralentissement très prononcé de l'acte consommatoire pendant les 4
heures qui suivent l'addition de la solution.
L'association de l'acide orotique (0,2 g/kg) à l'administration intra-
ruminale de l'urée pennet une amélioration de l'état clinique de l'animal
qui ne présente plus aucun tremblement des groupes musculaires.
Chez les animaux non accoutumés à 1 'urée, la conjugaison avec l'ac1de
orotique permet d'éviter la manifestation des troubles aigus.·
Dans les deux cas (acide acétique-ou acide orotique + urée), la res-
piration est du reste nonnale ; quelques efforts de miction semblent être de
règle après l'addition d'urée.
2.2. Effets sur le pH et l'alTUTloniogenèse
En dehors des périodes d'alimentation, le taux d'ammoniac dans le ru-
men est, pendant la période témoin pour les 4 sujets, de 11,4"!: 2,1 mg/100 ml
(n = 12) et la moyenne des valeurs de pH est égale à 6,49 ± 0,21.
o L'administration directe intraruminale d'urée seule à la dose de 0~5
g/kg s'accompagne d'une hausse importante du pH qui devient alors alcalin
avec des valeurs extrêmes voisines de 8 dès la fin de la première heure.
Le pouvoir tampon du contenu digestif assure le retour à des pH nor-
maux au bout de 6 heures. Les augmentations de pH constatées avec l'urée
utilisée seule ne se retrouvent plus lorsque cette addition est accompagnée
de ce lle de JI aci de acétique (0,2 g/kg) ou de 11 aci de oroti que (0,2 g/kg)
qui entraîne au contraire une acidification du milieu abaissant jusqu'à 6
(et en deçà pour certai ns essai s) l a va leur du pH du jus du rumen.
Cette baisse du pH dans le rumen à la suite de l'addition des acides
est vite corrigée par les systèmes tampons et/ou par leur absorption, rame-
nant ainsi très rapidement le pH à des valeurs nonnales.
Alors que les courbes obtenues avec l'acide acétique ont un profil
biphasique avec des valeurs comprises entre 6 et 7, la stabilité relative
trouvée pour l'acide orotique correspond à des fl~ctuations de pH qui n'ex-
cèdent pas 0 ~4 uni té (fi g. 26).

"M'di
72
8
0----.0
urée (Q,Sg.kç(')
~---A
Urée 1" ocide acétique

Uree ·oclde arotlque
7
l
0.
6
, ,
o
2
3
4
5
6
7
Heures
• Une heure après l'addition d'urée à 0,5 g/kg, la concentration de l'am-
moniac est maxi ma le dans le jus de rumen, avec des val eurs qui attei gnent en
moyenne 300 mg/100 ml. Cette ammoniogenèse est significativement réduite de
24 et 29 % lorsque l'urée est associée aux acides acétique ou orotique : avec
une régression plus rapide pour ce dernier puisque 2 heures après son addition,
la teneur en NH3 n'est plus que de 169 ± 9 mg/100 ml, alors quelle est de
208 t 28 et 235 t 23 mg/100 ml respectivement pour les solutions d'urée avec
ou sans aci de oroti que.
Le retour rapide du pH à la normale ralentissant ainsi l'absorption de
l' ammoni ac à travers 1a paroi 1ai sse persi s ter au sei n du rurœn ce compose a
des concentrations voisines de 100 mg/lOO ml au bout de 7 heures (fig. 27).
2.3. Protéosynthèse bactérienne
La concentration de l'azote protéique, estimée à partir des échantillons
du jus de rumen prélevés 2 heures après la prise de nourriture s'évalue entre
66 et 72 mg pour 100 ml de jus de rumen.
L'apport de l'urée à la dose de 0,5 g/kg après enrichissement intra-
ruminal par l'amidon (300 g) procure une augmentation àe la quantité d'azote
protéique faisant suite à une diminution de la concentration de l'azote pro-
téique (41 ! 2,1 mg/100 ml) une heure après l'addition de l'urée. Le niveau

-~0
Urée (0,5 9 . Kg_1 )
300
Cl
E
-
!~+-··f···.
Urée .. ac. acétique
:
"+
! f"""1'-. ....·1
Urée • ac. 0 rot i que
'"
J:
Z
200
Yi / ·l···f·········7
ri
"
.] .
z
0
1
t··
.
1-
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l
"'<:--"1
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1
..'Tt·:·:::··::::
LU
~:.>::....1,
100
u
~
.-']f;:::::::::::
z
"
:!
0
u
.i
o
o
2
3
4
5
6
7
Heures
Fig. 27 - Teneu:t' en amnoniague du contenu du rumen après administration intra-
ruminaZ8 d'urée seule ouenprJsence d'acide acétique ou oro~ique
Les concentrations maximales en NH3 après addition de 0 5 g/kg d'urée sont
3
plus faibles en présence d'un acide (acétique 0 2 g/kg ; orotique 0 2 g/kg) ;
3
3
la diminution de la teneu:t' du jus de rumen en NH3 est accentuée en présence
d'acide orotique versus acide acétique.
maximal de l'azote protéiql.Je (64,9:t' 3,2 mg/100 ml semble se situer, dans les
conditions expérimentales, 5 h après l'administration de l'urée dans le rumen.
Au temps t = 7 h, 1a con centrati on dl azote protéi que es t de 62,2 :: 2,9 mg/100 ml.
Les essais réalisés avec l'urée (0,5 g/kg) associée à racide acétique
(0,2 g/kg) montrent un niveau protéosynthétique plus bas par rapport à celui
obtenu avec l'urée seule, malgré la baisse de la concentration de l'azote non
protéique (49~ t 2,5 mg/IDD ml au temps t = 1 h) moins prononcée. La concen-
tration maximale observée 6 h après addition de l'urée + acide acétique n1est
que de 67,8 ± 2,2 mg/100 ml.
A volume égal, l'association de l'acide orotique (0,1 g/kg) à l'urée (0,5
g/kg) active intensément la synthèse protéique dans le rumen. Une baisse de la
concentration de l'azote protéique semble être de règle une heure après l'addi-
tion de l'urée. A ce moment, cette concentration est de 47,6 =2,4 mg/lOO ml
pour les essais urée + acide orotique. Au temps t = 3 h, 11azote protéique est
de 67,2 :t' 2,9 ml/10D ml, la concentration maximal~ étant obtenue au temps t =
6 h avec 74,48 t 3,2 mg/10D ml.

74
c:

()o--o
Uree
0.5g / Kg + Amidon
300g
aJ
E
~


(0,2 g / Kg) + Amidon
300g
'-
"---4
Uree + Ac. acetique
4)
,
"tJ
+ Ac. orotique ( 0,1 g / Kg) + Amidon
300g
............
Uree
11'1
80
~
E
0
0
"-
70
bl
01
E
(II
Z
c:
50
o
-o'-
-c:4)uc:
<3 40
o
2
3
4
5
6
7
Heures
Fig. 28 - Protéosynthèse bactérienne à la suite d'un apport intraruminal
d' conidon et d'urée avec ou sans acide
2.4. Motricité du rumen
L'addition ~'urée a la dose de 0,5 g/kg provoque une inhibition en fré-
quence et en amplitude des contractions du rumen avec un délai d'apparition
et une évolution comparables aux courbes d'ammoniogenèse intrarumina1e.
L'inhibition de la motricité lorsque l'urée est utilisée seule inter-
vient dans les 15 mn qui suivent son addition avec une durée de paralysie
pouvant atteindre 60 minutes. En outre, le rythme des contractions primaires
est plus lent après 11 apparition des premières contractions faisant suite à
1l hypotonie, avec une fréquence d'apparition de 0,4 à 0,5 cyc1e/mn, et ce
pendant 90 à 120 mn selon les sujets.
L'administration de l'urée (0,3 g/kg) additionnée d'acide acétique
(0,5 g/kg) engendre une diminution de la fréquence des contractions primai-
res qui devient de 0,6 cyc1e/mn à la 10e minute. ['évolution vers un rythme
de contraction normal se fait à partir de la 50e mn qui suit l'addition.

I~
t = 0
Témoin
~lu
t







t = 90 mn

Uree







Uree -+ oc. oceti que
.
o


'




Uree
~ oc. orotique
LA.-~







MINUTES
Fig. 29 - Influence de l'apport de l'acide acétique (0,2 g/kg) ou oro tique
(OJ2 g/kg) sUr la motricité du rumen chez la brebis
recevant de l'urée (0,5 g/kg)
La présence des acides acétique et oro tique favorise la persistance des
contractions secondaires mais l'amplitude des contractions est supérieure
dans le cas de l'acide oro tique .
Le mécanogral11ll1e obtenu après l'addition de l'urée (0,5 g/kg) suivie de
l'acide orotique (0,2 g/kg) indique une inhibition des contractions secondai-
res et une légère diminution de l'amplitude des-contractions primaires20mn
après le traitement. Cette phase s'accompagne d'une parésie du rumen qui dure
en moyenne 24 mi nutes.

76
Une amélioration motrice importante de l 'occurrence des contractions pri-
maires est de règle avec lladdition de chaque acide, en particulier avec l'aci-
de acétique (fig. 29) ; par contre, l'addition diacide orotique est seule capa-
ble de contrecarrer totalement la diminution de l'amplitude des contractions
observée avec l 'urée, dont les valeurs représentent respectivement à t = 90 mn
92 et 19 % des va leurs témoi ns (tableau 8).
Iles t à. remarquer cependant que 11 acti on propre de l' i on acétate avec
.
.
le mélange urée + acide acétique est démontrée par la persistance de contrac-
tions secondaires de forte amplitude et l'augmentation relative du nombre de
cycles.
La fréquence et l'eurrplitude sont des moyennes obtenues pour les contrac-
tions primaires sur des périodes de 10 rrD"t au cours de 12 essais réalisés sur
4 brebis.
Fréquence
Amplitude
De/cs (1)
(c /mn)
(% témoin)
(%)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - -
t =0 : témoin
100
59
t =90 rrD"t
Urée
0~41 =0~16~
19
32
Urée + ac. acétique (O~2 g/kg)
0~82 t 0~21
68
71
Urée + ac. orotique (0~4 g/kg)
0~79 t 0~19
92
47
(1)
DS/CS correspond au rapport du nombre de cycles douh les/ cycles simples
x 100 au cours de ces périodes.
~
Différences significatives (P.$:O~Ol) avec les valeurs témoins.

77
2.5. Le comportement alimentaire
• bg_niYêê!L[1Qyg!L9~iQgg~~iQQ de mati ère sèche détermi né pour les
4 jours précédant l'administration de 1'urée donne selon les individus des
valeurs comprises entre 900 et 1 180 9 M.S. pour un foin de palatabilité
moyenne mais stable.
A la dose de 0,5 g/kg, l'urée lorsqu'elle est administrée seule dans
le rumen, a pour effet de réduire de près de 50 % la consommation alimen-
taire le jour de Son administration et quelquefois de près de 25 %le len-
demai n (fi g. 30).
1300
.c
v
(\\j
1 100
......
(Il
~
co
900
~
~
a::
~
<.:>
jlliilili
700
z
~
t-
-
t-
500
.:
z
<l
~F
::)
+:
0
CIl:
:- CIl :
... :
~ ::) :
300
:~::::::
mmm
SUJETS
N° 1
Fig. 30 - In[?uence de l'administration inraruminale des acides acétiQue ou
orotique sur l'anorexie consécutive à une surcharge
en urée du contenu du rumen
~~'appo..rt c;e ~'ac.ide or~tique lirrrite les effets anorexigènes dus au méta-
bOL--z-sme d.e l uree -z-ntrodu-z-te directement dans le rumen.

78
Cette action anorexigène nlest pas suivie d'une période compensatrice
(tableau 9).
Tab Leau 9 - Modi ications
ortement aZimentaire consécutives à L'addi-
e L uree avec ou sans acide
Quantité
ingeree
Vitesse d'ingestion
(g M.S./24 h)
(g M.S./mn)
0-24 h
24-48 h
0-24 h
24-48 h
-------------------------,---
Témoin
1 051 + 118
3" 2 -: 0,,3
-
Urée
512 +
83*
814 +
74 f
1,,9 -: 0,,5
2,,6 + 0,,2
-
-
-
Urée + ac. acétique
628 + 102*
1 072 + 129
3" 3 + 0" 4
2,,9 + 0,3
-
-
-
-
Urée + ac. orotique
1 030 + 141
975 +
87
3" 1 + 0,,2
3,,0 + 0,,4
-
-
-
:l Différences significatives (P!: 0,,05) avec Les valeurs témoins (n = 12)
CD
La vitesse d 'ingesti on n lest plus que de 1,9 ~ 0,5 g M..S./mn
alors qu'elle était de 3,2 t 0,3 g M.S./mn le jour précédent. Des observa-
ti ons fai tes sur 2 brebi s dont 1a quanti té de mati ère sèche ingérée es t peu
éle~ée au départ (900 g M.S.), montrent que ces sujets sont plus sensibles
à l'urée diminuant la consommation jusqu'à 300 g M.S .. L'action anorexigène
de celle-ci semble donc d'autant plus forte que le niveau d1ingestion de
base est faible.
L'association de l'acide acétique (0,2 g/kg) à l'urée limite la réduc-
tion de la quantité de matière sèche ingérée par rapport à l'urée sewle ;
cette réduction est néanmoins de 40,5 % alors qu1elle était de 53 % pour
1'urée seule. Quant à 1'acide orotique, il neutralise totalement 1'hypo-
phagie provoquée par l'urée
le pourcentage de réduction, non significatif,
nlest plus que de 2 %. Dans tous les cas, quel que soit llacide ajouté, la
vitesse d1ingestion nlest guère affectée (tableau
9) et les effets anorexi-
gènes de leur mélange avec l'urée sont limités à 24 heures.

L'acide orotique aux doses utilisées possède un même pouvoir anti-
alcalose que l'acide acétique et le pH après son addition ne s'écarte pas
d'une unité par rapport aux essais témoins à l'instar de l'acide acétique.
Mais il ne s'agit là que d'une qualité secondaire de l'acide orotique dont
les effets vis-à-vis du comportement alimentaire et de la synthèse protéique
sont tout à fait exceptionnels. Il agit non seulement sur les facteurs d'uréo-
lyse entraînant l'anorexie mais aussi sur la vitesse d'assimilation de l'ammo-
niac par les bactéries de par son rôle dans la synthèse des bases pyrimidiques.
Cette exaltati on de 1a protéosynthèse pourrai t être accordée au bénéfi ce
de la quantité d'azote supplémentaire dont disposent les bactéries en présence
d'acide orotique contenant 17,9 % d'azote. Toute.correction hasardeuse de ce
reliquat d'azote serait erronée dans la mesure oû la quantité totale d'azote
uti li sée par les bactéries à un temps donné nies t pas préci sément connue. Dans
tous les cas, l'azote apporté par l'acide orotique ne dép·asse pas 1 g in toto
chez une brebis de 50 kg, ce qui est très faible en comparaison de la quantité
d'azote apportée par l'urée. Un dosage de llacide orotique dans les échantillons
tes tés pourrai t apporter une mei 11 eure approxi mati on.
Des essais réalisés avec 2 doses différentes diacide orotique (0,1 et
0,2 g/kg) ont montré un même niveau protéosynthétique pour les 2 doses (sinon
supérieur pour certains essais avec la dose de 0,1 g/kg)
: il est possible
qulune très forte dose diacide orotique ait un effet dépressif sur les proces-
sus enzymatiques,- cette hypothèse étant argumentée par le fai t que 11 aci de oro-
tique est imbriqué dans un système allostérique.
Ces résultats concernant la synthèse protéique doi vent être consi dérés
avec certaines réserves. En effet, un dosage simultané des acides gras volatils
serait un bon critère d'appréci ation de la synthèse protéique; en outre, la
différence de volume du contenu du rumen peut avoir une influence intrinsèque
importante sur le niveau de l'activité microbienne et il faut signaler ici que
le mode d'appréciation du volume peut être une source d'erreur dans la mesure
oG une petite quantité de PEG (15 % environ) reste fixée sur les particules
alimentaires d'une part et que le volume du contenu du rumen ne reste pas cons-
tant durant les essais d'autre part: de ce fait, les volumes obtenus n'ont
qu'une valeur indicative.
A noter l'importance de l'ami don comme source d 'énergi e (BELASCO, 1956),
en l'absence de laquelle les vari ati ons de concentrati on en azote protéique
ne sont pas s'ignificatives, qulil s'agisse de l'urée avec ou sans acide.
D'autre part, il a été observé au cours de ces travaux que l'adminis-
tration intraruminale de l'acide orotique à la dose de 0,2 g/kg permet l'aug-
mentation de la dose d'urée jusqu'à 1 g/kg sans ~roubles métaboliques et ano-
rexigènes aigus malgré une légère hypotonie du rumen.

Quant à la limi tati on à quelques heures des effets anoreX1 genes pronon-
cés de l'urée, en présence d'acide orotique, elle est due à une réduction con-
sidérable de l'ammoniéll1ie générale, principal agent responsable de l'anorexie.
En frei nant l' abs orpti on de l' ammoni ac à travers 1a paroi par un abai s-
sement du pH dans le rumen, l'acide orotique limite la concentration en ammo-
niac du sang portal.
En ce qui concerne la motricité, l'addition de l'acide orotique dans le
rumen est seule capable de limiter la paralysie des préestomacs à une durée
inférieure à 30 minutes; mais il s'agit là avant tout dlun effet local dû à
sa fonction acide (réduction de l'alcalinisation) et à son action sur l'assi-
milation directe de NH3 par les bactéries.
-
-
Le problème de la toxicité de l'urée semble lié à l'équilibre entre les
formes NH3 ~ NH 4+ dans le rumen. L'urée, lorsqu'elle est employée seule, pro-
duit très rapidement de l'ammoniac provoquant l'élévation du pH, déplaçant a-in-
si l'équilibre vers la forme NH 3 , seule forme diffusible et responsable de la
toxicité. L'absorption de NH 3 à travers la paroi et le processus de fermenta-
tion produisant des acides gras volatils procurent une baisse de pH constatée
dans le temps. Ainsi, la réduction de l'alcalinité du contenu intraruminal par
addition diacide (acide acétique, acide orotique) favorise le déplacement de
l'équilibre à la faveur de la forme NH 4+, limitant par conséquent l'élévation
du pH et 11 abs orpti on de l a forme NH3'
En fait, nos expériences montrent qu'il y a lieu de dissocier la part
des effets anorexigènes dus en partie à l 1 hypomotri cité engendrée par l'accu-
mulation d'ammoniac dans le rumen et les troubles métarroliques ou nerveux
qui sont la conséquence de l 'hyperammoniémie.
Compte.tenu des propriétés hépatotrophiques et protectrices de l'acide
orotique considéré en thérapeutique humaine comme un anabolisant hépatique
actif dans les intoxications ammoniacales (OROTURIC, N.D. ; ORO-SORBITOL,
N.D.) (a), il est intéressant de vérifier si chez les ruminants en plus des
propriétés exercées vis-à-vis de la microflore ce rôle hépato-protecteur
pourrait expliquer les propriétés particulières intéressantes de cette molé-
cu le.
(a)
L'acide orotique est une médication de la diathèse urique, hypo-urécémiant,
par inhibition de la biosynthèse de l'acide urique.
Il ne s'agit pas d'un
urico-éliminateur. L'Oroturic est inoffensif pour le rein, n'augmente pas
l'uraturie, ne provoque aucun trouble digestif.
Administré par voie buccale,
l'Oroturic se caractérise par la réduction de l'~ricémie, réduction de la
synthèse endogène des urates ; c'est en outre un anabolisant hépatocytaire
et hépato-protecteur
(VIDAL,
1976).

82
B - ADMINISTRATION INTRAVEINEUSE D'OROTATE DE DL-LYSINE
1. Protocole expérimental
Dans cette parti e, ont été exami nés comparati vement les effets préventi fs
de l'administration intraveineuse de chlorhydrate d'arginine (0,5 g/kg) et de
l'orotate de DL-lysine utilisé préférentiellement à l'acide orotique en raison
de sa mei lleure solubili té dans l'eau, sur l'arranoniémie périphérique, l'urémie,
la consommation alimentaire et la motricité du réticulo-rumen lors d'un apport
direct d'urée (0,5 g/kg) dans le rumen.
L'étude a été réali sée sur les mêmes brebis que précédemment (§ A) avec
un temps de repos de 15 jours entre les 2 expérimentations. Les cathéters
chroniques placés dans la veine jugulaire ont pennis les perfusions intra-
veineuses et les prélèvements de sang.
Pendant la durée des essais, les animaux ont été séparés en 2 lots. Deux
essais hebdomadaires ont été effectués pour chaque lot respectivement: les
lundi et jeudi - mardi et vendredi. Dans- ce cas, le renouvellement de la ra-
tion (1 8 h 30) est précédé par l'administration
intraveineuse de la solu-
tion (à 12 %) de chlorhydrate d'arginine (pa = 823 mOsm/l) à la dose de 0,5
g/kg ou de celle d'orotate de DL-lysine (O.L.), solution à 8 % (pa = 421
mOsm/l), perfusée à 2 doses différentes: 0.L.1 = 0,1 g/kg; O.L.2. = 0,2 g/kg.
L'addition d'urée dans le rumen (0,5 g/kg + eau distillée q.s.p. 250 ml)
a lieu 15 mn plus tard (t = 0) et est suivie d'une homogénéisation par barbo-
tage d'azote.
Les cinétiques des concentrations sanguines périphériques en ammoniac
total et en urée ont été déterminées au cours des essais (8 pour le chlor-
hydrate d'arginoine, 8 pour 0.L.1, 4 pour 0:.L.2 et 8 pour l'urée seule) à
parti r des prélèverrents effectués avant pui s la, 20, 40, 60, 90 et 120 mn
après addition d'urée dans le rumen et poursuivis toutes les heures pendant
5 heures.
Comme dans les essais précédents, des contractions périodiques du ru-
men sont enregistrées pendant toute la période des contrôles sanguins au
moyen d'un ballonnet intraruminal comme décrit au § 5 du chapitre II. Le
rythme et l'amplitude des contractions du rumen sont mesurés sur des pério-
des consécutives de 10 minutes.

83
2. Rés ultats
2. 1. Ammon i émi e
Llammoniémie périphérique est normalement stable à des valeurs comprises,
en périodes témoins, entre 50 et 100 ~g/100 ml. Elle augmente considérablement
lorsque la concentration dans la veine porte est élevée, se situant aux alen-
tours de 0,5 mg/100 ml 90 à 120 mn après l'addition intrarumina1e d'urée,soit
environ 30 mn après la concentration maximale observée au niveau du rumen.
L'hyperammoniémie périphérique est réduite lorsque 1lapport intrarumina1
de 11urée est précédé d'une administration intraveineuse de la solution de chlor-
hydrate d'arginine (0,5 g/kg) ou d'orotate de DL-lysine aux 2 doses utilisées
(0,1 et 0,2 g/kg), réduction du reste plus prononcée avec ces 2 dernières so-
lutions avec des pourcentages de réduction atteignant 74,6 % pour 11 0rotate
de' DL-lysine (0,1 g/kg), 92,2 % pour la même solution à la dose de 0,2 g/kg
et 56,2 % pour le chlorhydrate d'arginine.
Si au cours des 60 premières minutes après addition d'urée le traite-
ment avec 11 0rotate de DL-lysine (0,1 g/kg) présente le meilleur profil, il
nlen est plus de même au-delà; à partir de ce moment, la dose de 0,2 g/kg
d'orotate de DL-lysine permet le maintien à un niveau plus bas de 1l ammonié-
mie avec une concentration maximale de 0,24 ±. 0,02 mg/IOO ml (temps t = 3 h)
(fi g. 33).
L'efficacité du chlorhydrate d'arginine nlest plus appàrente au-delà
d'une heure. En effet, le taux d'ammoniac dans la circulation générale de-
meure encore élevée jusqu'au temps t = 5 h avec 0,26 ± 0,04 mg/IOO ml.

84.
,
Ure e
0 ,5 9 / Kg
,
6---4
Uree • Orotate
de 1ysine
0,1 9 / Kg
o---()
"
"
" 0 ,2 9 / Kg
1
Uree + Chlorhyd. d' arg inine 0,5 9 / Kg
0,5
-
0,4
-
If)
J:
Z
0,3
c
o
l 1 --t~---t---------l
-
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0,2
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,
"
-~
o
, --- '
'1'
l
c
o
U
1.
o
2
3
4
5
Heures
Fig. 33 - Influence du traitement préventif à l 'orotate de DL-lysine et au
chlorhyd:!'ate d'arginine
sur L'hyperammoniémie consécutive
à L'introduction d'urée (0 , 5 g/kg) dans le rwnen
L 'orotate de DL-Lysine introduit par voie veineuse permet. une diminution
importante de l'arrunoniémie maintenue à un niveau peu élevé à long terme avec
une soLution d'orotate de DL-lysine à 0,2 g/kg.
2.2. Urémie
Le taux sanguin d'urée en majeure partie hépatique augmente progressi-
vement après l'addition de l 'urée dans le rumen pendant la durée de la pé-
riode expérimentale.
L'administration intraveineuse d'orotate de DL-lysine (0,1 g/kg et
0,2 g/kg) procure une augmentati on de 11 urémi e péri phéri que avec des pour-
centages d'augmentation de 201 %pour 11 urée + D.L.! et de 225 % pour l'urée
+ 0.L·2·

~-
~i);'
85
L'injection préalable de chlorhydrate d'arginine augmente aussi l'uréo-
genèse. mais son effet uréoprotéique est moins évident dans le cas d'une sur-
charge hépatique en ammoniac puisque la cinétique obtenue avec son utilisa-
tion ne s'éca~te pas de celle constatée avec l'urée administrée sans autre
complément. Au temps t = 5 h, la concentration en urée dans le sang périphé-
rique est de 39 ~ 4 mg/IDD ml avec l'emploi de chlorhydrate d'arginine contre
47,9 ~ 2 mg/IDD ml pour l·urée en l'absence d1autre additif.
L'augmentation maximale est observée pour l'addition d'orotate de DL-
lysine à la dose de 0,2 mg/kg pour laquelle la teneur en urée passe de 18 à
58,5 mg/IDD ml en 5 heures (fig. 34).

........
Uree
0.5 9 / Kg
Br--A
Urée • Orotate
de lysine
0,2 9 / Kg
Qo~


"
0,1 9 / Kg
Jt---i(
Urée • Chlorhyd. d'arginine 0,5g/KO
-~ 40
C'
E
-
~
.~
~
20
::>
o
2
3
4
5
Heures
Fig. 34 - Modi ication de L'ur'émie pér'iDhér'iQue 'Par' l' administr'ation intra-
ruminaled ur'ée
0,5 g kg}.
La per'fusion intraveineuse d'or'otate de DL-lysine à la dose de 0~2 g/kg
augmente de pr'ès de 100 % en 5 heUr'es le taux sanguin d'ur'ée synthétisée par'
le foie. Ces effets ne sont pas accent-iAés lor'squ'on double la dose adminis-
trée.

86
2.3. Motricité des préestomacs
L'addition d'urée dans le rumen a la dose de 0,5 g/kg supprime presque
immédiatement (15-18 mn) tout cycle rumina-réticulaire pendant 53,1 t 1,4 mi-
nutes. Cette phase primaire de paralysie totale est suivie d'une phase se-
condaire dont la durée excède 90 mn pendant laquelle les cycles sont allon-
gés et l'amplitude des contractions réduite. La fréquence des contractions
primaires demeure assez réduite (32 % par rapport aux valeurs témoins) 90 mn
après l'addition de l·urée dans le rumen.
Les traitements préventifs O.L.l et 0.L'2 réduisent respectivement de
28,1 et 36,8 % la durée de la paralysie gastrique; avec le chlorhydrate
d 'arginine (0,5 g/kg) t le pourcentage de réducti on est seulement de 19,9 %.
L'administration préalable du chlorhydrate d'argioine ou de l'orotate
.
"
de DL-lysi ne permet a 1a motri ci té gas trique de recouvrer assez rapi dement
un rythme tendant vers les conditions physiologiques. En effet, la fréquence
des contractions primaires une heure après l'addition d'urée, par rapport
aux pourcentages des valeurs témoins, est de 64 % pour le chlorhydrate d'ar-
ginine et de 73 % pour l'orotate de DL-lysine à la dose de 0,2 g/kg, alors
qu'elle est de 41 % pour cette dernière solution mais administrée a la dose
de 0,1 g/kg (tableau 11).
Tab'lsau 11 - Influence de différents traitements préventifs sur l 'hypo-
motricité du PW71en consécutive
à
l'administration
intra:ruminaZe d'urée chez 4 brebis
.
Fréquence des
Durée
de
contractions primaires
Nombre
la paralysie
90 mn
après addition
d'essais
des préestomacs
d'urée
(mn)
(% valeurs témoins)
Urée (0,5 g/kg)
8
53,1 + 1,4
32
-
Urée + O.L·l (0,1 g/kg)
8
46,6 + 2,8
41
-
Urée + O.L·2 (0,2 g/kg)
4
44,6 + 1,9
73
-
Urée + Chl. Arg.
(0,5 g/kg)
8
48,5 + 2,1
64
-

~f~
. " ~'r ",'l.-, -,
,- -•• ~.~ :~:_ , .••-'.
"':'::": ;.' >~'.{.~ ,:~;.~
,<
87
J~'
2.4. Niveau d'ingestion
Les valeurs témoins notées pour les 48 h précédant l 1 administration de
l'urée et tout autre traitement montrent une consommation quasiment stable se
situant entre 950 et 1 100 9 M.S ..
La diminution de la quantité de matière sèche ingérée observée avec
l'urée par rapport aux périodes témoins persiste même en la présence des per-
fusions intraveineuse des solutions de chlorhydrate d'arginine (0,5 g/kg) ou
de l'orotate de DL-lysine (0,1 et 0,2 g/kg), précédant l'introduction intra-
ruminale de l'urée.
Les pourcentages qe diminution de la quantité de foin ingérée sont de
l'ordre de 35,3 %pour l'urée seule, 25,4 %pour l'urée + O.L'l' 22,8 %pour
l 'urée + 0.L'2 et de 22,3 %pour l'urée précédée du chlorhydrate d'arginine,
par rapport aux niveaux de consommation enregistrés 24 h avant chaque traite-
ment (tableau 12).
Toutefois, les variations comportementales restent limitées à une di-
minution du niveau d'ingestion et de la durée nycthémérale de la rumination
pour les essais sans traitement préventif.
Tabtcczu lZ - Essai de réduction de l'effet anoreX1-gene de l'urée (0 .. 5 g/kg)
par des traitements préventifs par voie intraveineuse des
solutions de chlorh drate d'arinine (0 5
/k)
d'orotate de DL-lysine
0.. 1 et 0, 2 g kg)
Quantité
ingérée
Diminution
(g M.S./24 h)
(% des valeurs témoins)
Témoin (a)
Essais
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
----------
Urée seule
1 087 +
96
703 +
81*
35.. 3
-
-
Urée + ChZ. Arg.
954 +
92
741 +
6i*
22 .. 3
-
-
Urée + O.L·l
1 044 + 107
778 +
76*
25 .. 4
-
-
Urée + O.L·2
1 102 +
81
850 + 101*
22 .. 8
-
-
(a)
Les valeurs témoins sont celles obtenues pour les 14 h précédant l'ad-
ministration d'urée.
~
Données significativement différentes (P ~ 0 .. 05) des valeurs témoins

3. Di s cussi on
L1ensemble des contrôles métaboliques et fonctionnels fait apparaître
le rôle hépato-protecteur et anti-al11moniacal de l'orotate de DL-lysine admi-
nistré par voie intra~eineuse chez le mouton.
Toutefoi s,la simi li tude des réponses primai res observées avec les 2
doses d1orotate de DL-lysine (0,1 et 0,2 g/kg) n'est plus réelle au-delà de
60 mn après lladdition d'urée, la dose de 0,2 g/kg maintenant alors une ammo-
niémie plus faible pendant plusieurs heures.
Quant au chlorhydrate d1arginine, son effet détoxicant semb1e se limi-
ter à la phase primaire d'hyperammoniémie et le traitement nlest absolument
plus efficace au-delà de 2 h, stade à partir duquel il retarde la récupéra-
tion d'une ammoniémie normale.
L'augment~tion de la teneur en urée du sang périphérique est un bon
critère d'évaluation de lluréogenèse hépatique. Dans tous les cas, celle-ci
est augmentée à la suite d'un apport portal d1ammoniac consécutif à lladdi-
tion d'urée dans le rumen. En effet, le taux sanguin d'urée augmente progres-
sivement pendant la durée des contrôles faisant suite à son addition intra-
ruminale. Cette élévation est très nettement plus importante en présence
d1orotate de DL-lysine. Cette observation témoigne bien de l'effet hépato-
protecteur de l'orotate de lysine dans le cas d'une surcharge ammoniacale
chez la brebis.
Les différents traitements préventifs admi.nistrés par voie intraveineuse
nlont pratiquement pas d'action sur l'inhibition motrice des préestomacs con-
sécutive à 11administration d'urée.
Il s'agit là d'un argument supplémentaire en faveur d'une action inhi-
bitrice locale d'un excès d'ammoniac limité dans le cas 00 l'acide orotique
est placé dans le rum~n.
Ainsi, llaction locale de l'acide. orotique sur la protéosynthèse bac-
térienne est doublée d'une action hépatotrophique liée à son passage dans
la circulation, favorisant la détoxication ammoniacale et l'hépatosynthèse
uréique. Cependant, il reste difficile d'apprécier la part diacide orotique
absorbée par l'épithélium du rumen qui, dans tous les cas, n'excède pas 15
à 20 % de la totali té. Nous avons, néanmoins, tenu à vérifier si cette quan-
tité diacide orotique absorbée n'était pas à long ~erme susceptible d'avoir
des effets néfas tes sur 1a structure hépatocytai re avec exacerbati on de 1a
lipogenèse hépatique, comme cela a été montré chez le rat (SrDRANSKY et aL,
1963) .

Annexi
CONTROLE HISTOLOGIQUE DU FOIE
Le contrôle de la struc"tu:1'e hépatocytaire a été effec'tué chez une brebis
(nO 9) ayant reçu des administrations réitérées d'acide orotique (jusqu'a 1 g/
kg) dans le rumen à la dose quotidienne de O~2 g/kg pendant 25 jours consécu-
tifs.
Le 26e jour~ l'animal a été ahat'tu et des fragments hépatiques apparte-
nant aux différents lobes ont été prélevés et conservés dans du sérum physio-
logique à OOC avant toutes les préparation histologiques (fixation~ inclusion~
co loration) .
L'exconen microscopique de ces coupes de foie aobe gauche) co lorées à
l 'hémalun.-éosine fait appaz'o:ître des .hépatOC'dtes en groupes~ sépaI'és paI'fois
par des 'espaces de Kiermann. La co loration ùzisse percevoir un. cytop lasme rose
clair alors que les noy<IU:J: sont b leu-vi 0 let et les globules rouges sont colo-
rés en rose foncé.
L'ahsence de vacuo le dans le cytop lasme des hépatocytes chez le sujet
traité témoigne en conséquence de l'ahsence d'inclusions graisseuses (fig. 35).
De plus~ la dissolution des lipides paz' traitement des tissus au toluène
ne fait pas appaz'a-ître d'espaces intracytoplasmiques non colorés~ confirmant
ainsi l' ahsenœ de dépôts lipidiques.
L'examen microscopique des coupes à congélation colorées paz' le Soudan
III montre plutôt quelques sphérules de na"tu:1'e phospholipidique colorées en
jaune grisâtre ma7;s sans gou1;1;elettes lipidiques homophasiques.
Zig. 35 - Ce lZules de foie de brebis x 1500. Co Zcr~tion héme.Zun-4csine.
Le. stY".A.ctu.re des ce lZuz'es du foie â.e la brebis 4ayant reçu une surchcœge en
ur4e et e.cide orotique ne montre pas des espœes intY'c.C'dtoplasmiques non coZc-
:,.,gs témoigrtant le ca:.ractère se.in du foie de Za brebis trai tée.


90'
C - CONCLUS ION
Aux doses utilisées, l'acide orotique introduit directement dans le rumen
prévient l'intoxication ammoniacale par un excès dlurée en intervenant à 3 ni-
veaux essentiels:
- réducti on de 11 abs orpti on de 11 ammoni ac à trave rs 1a paroi du rumen
favorisée par une diminution de l'alcalinité du contenu intraruminal ;
- augmentation de la protéosynthèse bactérienne par une assimilation
accrue d1arnrnoniac ;
- accélération de la détoxication sanguine de l'ammoniac par une uréo-
synthèse hépatique accrue.
L'assimilation plus rapide de NH3 par les bactéries en présence d'acide
orotique est en concordance avec les résultats obtenus, à savoir une concentra-
ti on maxi ma le dans le rumen i nféri eure à 18 % à ce lle observée en présence
d'urée seule.
Absorbé, cet acide stimule la détoxication hépatique; tel est le cas
dans l'hyperammoniémie expérimentale chez le cirrhotique tout en stimulant les
synthèses protéiques et enzymatiques (BARRE et al., 1964). Sa transformat{on
réversible en acide aspartique et en carbamylphosphate stimule directement
l'uréogenèse hépatique (ZHEREBTSON et SOLNTSEN, 1968).
L'effet anorexigène de l'addition directe d'urée dans le rumen en reg1me
foin exclusif montre bien que llinappétibilité de l'urée est due à sa haute
flaveur ammoniacale et n'est pas le seul facteur de l'anorexie (80LDUAU et al.,
1971). L'apport de l'acide orotique dans le rumen lève cette inhibition malgré
la persistance des troubles moteurs des préestomacs.
L'action lipotrope de llacide orotique est à l'orig"ine des stéatoses hé-
pati ques observées pour des admi ni s trati ons in travei neuses répétées (NOVI KOFF
et al., 1966). Néanmoins, l'administration par voie ruminale qui conditionne
son efficacité n'entraîne aucune perturbation morphogénétique (pour les doses
utilisées) des cellules hépatiques.
...;
;.~.~:~~

91 ..•.
CON C LUS ION
GENERALE
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=~=-=-=-=-=-
Un facteur majeur limitant l'incorporation d'urée dans l'alimentation
des herbivores ruminants est le déséquilibre au niveau du rumen entre une
uréolyse rapide et une protéosynthèse bactérienne lente, d'où l'accumulation
locale puis sanguine d'ammoniaque avec apparition de troubles physio-
pathologiques.
Ce déséquilibre peut être en partie réduit par des traitements physi-
gues de l'urée freinant l'uréolyse et partant la libérati on d'ammoniaque.
Une voie d'approche nouvelle est de faciliter l'assimilation de l'azote
non protéique (ANP) par les bactéries.
La première partie de ce travail a été consacrée à la détermination
des composantes digestives (motricité du rumen), métaboliques (ammoniémie,
uréosynthèse hépatique) et comportementales (anorexie) en rapport avec
l'apparition des troubles somatiques.
La motri cité du rurren nous est apparue comme la composante la plus
sensible à 1 lintoxication par un excès d'urée dans l'alimentation; lors-
que l'inhibition des phénomènes moteurs est durable, elle intervient direc-
tement dans les modi fi cati ons du comportement a li men tai re des animaux en
dehors des troubles résultant d'une hyperammoniémie. Quant aux répercussions
métaboliques, elles procèdent d'une intoxication aiguë par l'ammoniaque et
se développent en trois temps
élévation du pH dans le rumen,
- augmentation considérable de l'absorption d'ammoniaque,
- saturation des mécanismes d'uréogenèse hépatique, d'où l'appa-:-
ri ti on dl ammoni aque dans le sang péri phéri que.
L'occurrence de troubles moteurs et/ou comportementaux peut être
atténuée par l'utilisation de diverses formes d'urée-retard. A ce titre,
nous avons cons taté dans ce travai 1 que l'enrobage de l'urée avec de
l'amidon (Golden Pro) ou sa fixation à chaud sur des supports végétaux
indigestibles tels que les rafles de maïs (Uraf) constituent un pallia-
tif efficace des troubles moteurs, des incidences pathologiques mais sur-
tout de l'anorexie. Le seuil de toxicité est augmenté de 30 à 40 % et à
doses modérées, en particulier l 'Uraf, est orexigène, leur action sur
l'acculllulation d'ammoniaque dans le rumen et la protéosynthèse bactérienne
reste cependant très limi tée.

-.' ....
Nous avons précisé dans· une deuxième partie que les troubles de la
motricité du rumen liés à l'emploi dlANP résultent d1une chémosensibilité
locale à 11 ammoniaque et ceci sans relation directe avec les variations
de pH. En, revanche, le degré d'anorexie est étroitement liéâ la teneur
en arrunoniaque,du sang périphérique suggérant ainsi une action centrale.
Enfin,. nous avons envisagé· dans une troisième partie l'autre possi-
bili té pour réduire le. déséqui libre producti on-assi mil ati on de l' ammoni aque
dans 1e rumen en faci li tant '1 i ncorporati on de l' ANP, Cl es t-à-di re en agi s-
sant sur la protéosynthèse bactérienne pui s l'uréosynthèse hépatique par
l'emploi d'une substance connue comme un intermédiaire dans la synthèse
bactérienne· des bases pyrimidiques: l'acide orotique.
Son emp 1oi comme agent correcteur des troub les d li ntoxi cati on par
excès d'urée dans l'alimentation ou mieux cOllil1eadditif alimentaire pour
des régimes concentrés contenant de 11 urée (Brevet n° 77-32842) témoi gne
dluneefficacité surprenante dans la protection des risques d'intoxication.
Il es·tdéinontrédans ce travail que ces qualités relèvent.d1une ac-
tion' à trot~ niveaux:
-·sonacidité· réduit V'alcalinité du contenu intraruminal et par-
tant T'absorption dl ammoni aqlJe ;
- précurseur des bases. pyrimi di ques, il favori se l' assi mi 1ati on
bactérienne de 11 arrunoniaque et· la protéosynthèse
- stimul ant· l'Uréosynthèse hépati que et activateur du métaboli sme
de llhépatocyte, ;rassure'une détoxication armnoniacale plus rapide et donc
constitue'un, excellent hépato-protecteur.
En définitive, ce travail permet de conclure qu'un remplacement par
de l'urée, égal ou supérieur à 50 %, des protéines brutes totales d'un
aliment peut être d lores et déjà envisagé par llemploi simultané de formes
d'urée-retard et diacide orotique ; il est vraisemblable qlJe l'utilisation
concomitante dlautres procédés tels que les additions de substances énergé-
tiques (lactose) doit déboucher sur la possibilité d'un remplacement total
des protéines alimentaires par l'ANP dans l'alimentation des ruminants.

818 LI OGRAPH l E
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