UNIVI:RSl'rr DI: DROIT rY/;CONOMII1 I~T D[ SCŒNCES SOClr\\Ll:S
DB PARIS (P~ris 1Il
Une
problématique dl~
développement économique
en
Afriqlue
centrale
surplus financier et vecteur
g
6
g
socuo-econoMlque
THi3sn
pour Je
DOCTORAT D'ÉTAT DR SCIENCES ÉCONOMIQ11ES
présentée et soutenue publiquement
Je 11 Décembre 1979
par
M. Louis BA~-(ABADIO
Directeur de recherche: Monsieur le profeSSelll\\LllC BOURCIER DE CARBON
JURY
Président 1 Monsieur le professeur Christlûn LABROUSSE
SUffrilOétnh> 1 Monsieur 10 profossour Jncqllos AUSTRUY
Monlliour Albort BESSE, Muitro·AsGllItunt
Décembre 1979

i\\
ma mère,
céline
a
mon oncle,
Timot.h6e
a
tous les hommes de
bonne volonté.
/
L'UNIVEJ<.SITE
DE
DROIT,
D ' ECONOf\\lIE ET DE SCIENCES .SOCIALES
DE
PARIS
n'entend donner aucune approbation ni
improbation
aux opinions émises dans les thèses
ces opinions devront
~tre considérées comme propres à leurs auteurs.

INTRODUCTION
/

/
dans
toute sa splendeur.
(La
F. 1:: . )
Car nous n' avons ici ·'aucune
cit6 durable,
mais nous
cherchons celle de l'avenir.
( BRAHMS
Un requiem allemand
op.
45)

-
4 -
Le regard d'humilité que notre espece jette
/
sur sa pauvreté tant spirituelle que mat6riRlle cr6e un
malaise intellectuel et moral lorsqu'il s'agit de pro-
poser encore à
la litt6rature déjà surabondante,
une
contribution dont on sait par avance qu'elle risque de
se perdre dans la multitude.
Mais la sagesse guidant l'intelligence humaine est une
raison d'espérer;
et puis l'humanité est ainsi
faite que
la tentation soit toujours grande de vouloir ~pporter
sa contribution à la résol ution des gra-ndes (~nigmes de
son temps.
C'est certainement la mesure de -Lé) complexi-
té des problèmes,
donc la nécessit6 de l'effor.t collec-
t i f ;
du reste,
i l parait qu' "i l
YI'est
pos
don:;
l 'opclpe
de
la
notupe qu'une
science
sopte
tout achcl,ée
cle
la
têl:e cl'un
ceul penseup"
;
alors puisse cette thèse
apporter un autre éclairage à
l'intelligence de l'6vo-
lution de ceux que l'on pourrait appeler "lec oubliés
du
deuxième millénaipe".
Certes au d6but des temps était le verbe
;
ma i s I e ver b e s'e s t
fa i t
cha i r e t
Die u dit
" f a-L son s
l'homme
à notpe image,
comme
notpe pessemblallr:e et qu'il
do III 7: n e
su p
les
roi S son s
de
la me p ,
les 0 -i :; C Il Il .1: il Il C 7: cl,

/
-
5 -
1.e.':
}i,::;:{:7:111I:r:
ct
{;Oll{:e:;
le:;
hêtec
uCluva(jes .•.
(jll",:/.
':llIpl'iu-
ce
la
LCl'l'e
et qu'il
la
SOlllllette"
(I)i
et l'lHlllklJ1ilé
se f i t ;
mais à
la sueur de son front.
C'est la doctrine
tradi ti onne Ile,
dont une interprétation peut être ILl
formulation par "l.'(lIltùpte
DCl(jeDse" de
ce que le Sfl(~cia­
liste désigne sous le vocable de fonction
cie
P!'Oil1lci.l:cm,
avec d'une port l'allocation naturelle en ressources
(dotations initiales)
et de l'outre des procédures et
des séquences,
des aménagements délibérés do l'holl\\l11e
pour toni r
cOlllpte do
10
ra 1-0 té des
ressources
c; 1:
dalle
de
la nécessité du non gaspillage et de l ' é t a t des
techni-
crues.
Ce t te
!(m ct ,:Cm de p porluch:on,
Cl ve c
ses p pi Il e 7: po U;l: (1 P-
(julllent:;
esl:
aIl
CCI1I;)'8
de:;
tl'ClI1!JforlllatioIlU
de:;
cn:.:cIII1Jlcn
soc ,: 0 - é co 11 0 "d q 11 e SeO mr z. ex es.
L'un de ces argumen ts est l'accumula tian de cêlpi tal,
c'est-à-dire le renoncement por la collectivité a
certaines
ressources,
au moins pour une période donnée,
en vue d'accroître la capacité nationale de production.
Cette accumulation participe ainsi au développement na-
tional.
o
o
0
La problématique du développement économique des entités
considérées aujourd'hui comme sous-développées est
la
dé ter min a t ion d' 101 ]) e ete 11 r
soc i 0 - é co YI 0 mi q 11 e
'7 11 L
(1;' D1.1 P e
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
Génèse l
26-28.
/

-
b
-
â
l' Jc:ùI1011l/C J
de
par'
liOI1
j'il1dlli'CIl1<?1l t
/l([ t-l~Olld rJ
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D,,?IlL1:el'
cl ' (~ 11 <Î III t -i 0 Il Ct Il t Il e n t i t7 !/ e J
' III 111;
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c' Il Il i l'0 1111 e /1) c! 1: t ,:; 0 e -i (, !- J é c 0 -
ri 0 1l11~ Il Il Id
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011
,le
110I1-0U,,'1'r"~J <i,'] ;':(JlIlIlI,]!',:e ,,;11 .r'(Jnotion
J
La configuration ~conomi~ue actuelle est sch~matiquement celle
du
" ..ha7-o(1lIe Nord-Sur/".
Le NOl~él, soit par déterminisme primal
(la pensée positiviste considère le développement comme
"lin e
pi' 0 pl' -i é
s Pé c i j'Ù/112
ilè
! Cl ,: -i 1'1: [1: s at i () n 0 e e -i de Il /: Cl l. e " ( I) } ,
1
soit par évolution cycli~ue des civilisations domine les
1
1
i
techniques et possède un capital
financier et commercial im-
1
i
portant.
Le Sud,
par dotat.ion naturelle et par l'introduction
(le la
"oiuilisation 1I12i:Clni'/lIc" occidentale possède
les ma-
tières premières mais est dominé
par les techniques,
et ne
possède pas de capital
financier
important et autonome pour
financer son d~veloppemcnt.
La réflexion que cette dualité inspire en tant que regard de
l'Homme sur un moment de l'évolution de son espèce oscille
dans une plage allant de l'humilité humaniste à
l'orgueil
matérialiste,
les deux p61es n'offrant toutefois
pas de
solutions satisfaisantes
ainsi,
la part d,:
l'aide au dé-
veloppement consentie par les PêJys
nantis sur leurs
revenus
nationaux va en se dépréciant,
alors que le financement du
d~veloppement rencontre dans les pays pauvres des écueils dus
à la pression démographique et aux besoins mêmes du dévelop-
pement
; malgl'é
le (l-i:;(:(i/Il'I;
{)o!it-iqlle
hlllllawit(âi'e du
Nopel J
l a
pol -i t -i (]lI crie
1.' a-i ri ,;
Il e
,: (n 1 ~ loi /. Il ,j (' tl :;
1/11
il ~ (! l: e LI l'
:J cJ c i () - é co -
nomiqlle
de
f1:nancemellt
dll
d,~pé:!7,o{J[Je/llent naf;1:0nClZ.
Le Sud,
malgré ses potentialités certaines et aussi
des possi-
bilités
financières
en partie dues à
la surenchère sur les ma-
tières premières
n'a pas pu financer son développement.
i
.- !
Plus pacticulièrernent,
les pi'IYS de
l'Afrique Centrale
rendent
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .
. .

. .
. .
6
. .
. .
. .
. .
. .
. .
6
. .
. .
. .
. .
. .
e
(1)
Augus t~._COr"'TE
52
leçon du Cours de philosophie positive,

-
7 -
. ,
bien cette incapacité de financement autonome malgré sa
capacité démographique et économique
(1).
C'est que la question du développement économique n'est pas
le résultat d'une mécanique quantitative;
elle s'inscrit
dans une dialectique mettant en mouvement des arguments tant
qualitatifs que quantitatifs,
totalité de la norme' éthique
et de la philosophie de l'évolution de la société considérée.
Dés lors,
le dépassement de la mécanique fonctionnelle suppose
que le support du financement du développement soit un outil
d'analyse et un instrument de politique économique englobant
ou synthétisant les diverses sciences humaines
ta dynamique
dll dé v e l 0 r p e 171 e 11 t
Slip r 0 s e J
d li P0 Ù1 t
de
v Il e d li
fi Il a Il c e me 11 t
cl e
l ' é COll 0 mi e J
1<.7
7171- sc
e Il (? Il 7- de Il C p d ' 1111
l! e c tell!'
S 0 (? 1: 0 - é e 0 Il 0 mi que
de
financement;
le cOllcept de
sI/l'plus
filtallcier> est ce
vectelO'
Gocio-économique dalts
la IIles/n'.? il
til'e
SOlI essence de
la
capacité biologique et r;Qcioloal:<{!lC d'ul1e société à ppoduil'e
U/1
S ur' pl'O d 11 i t
soc i al.
1 La
réponse des sciences humaines à la problématique générale
du développement a consisté jusque-là,
pour la grande part
du moins à proposer des schémas inspirés par la considération
du caractère universaliste du modèle occidental
;
plus pré-
cisément en économie politique,
la question du financement
du développement a été toujours
résolue théoriquement par
la transposition de la dynamique keynésienne pour l'essentiel,
ou par l'élaboration des modèles d'inspiration keynésienne.
La science-économique moderne aborde le problème de finance-
ment du développement économique sous l'aspect mécaniste de
constitution de stock d'épargne en vue de l'investissement
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(rl voir la présentation socio-économique en annexe de
l'Afrique Centrale.

-
8
-
selon le diptyque keynésien "[pal'gne-Investissement",
Sur le plan de l'~conomie appliqu~e, des bureaux d'~tudes
priv~s et des Universitaires occidentaux et ceux des pays
de l'Est ont propos~ des modèles et des programmes de fi-
nancement selon cette approche
sur le plan th~orique, on
peut noter l'élaboration entre autres de la "théol'ie de
la
cro1::~sallce à long tel'lIIe" par l'économiste am~ricain A.H.
HANSEN et de "l'équation de lIIlRROD"
(1)
pour leur part,
les ~conomistes des pays de l'Est r~sument leur contribution
th~orique dans l'ouvrage "Les problèmes de la cl'oissance
du Tiers-Monde
Vus
pal' les économistes des
pays
socialistes"
(2),
entre autres.
L'adh~sion des milieux politico-économiques africains au dip-
tyque keyn~sien repose sur l'idée "qu'il suffit d'avoil, de
l'al'gent pOUl' que
tout mal'che"
;
le financement du d~veloppe­
ment est alors un vecteur exogène par rapport à l'ensemble
de l'appareil ~conomique,
Une telle d~marche situe les ~conomies sous-d~velopp~es dans
une texture de conjoncture et que la pr~occupation des auto-
rit~s serait la r~gulation
les unit~s fondamentales de l'ac-
tivité ~conomique sont alors suppos~es avoir les automatismes
nécessaires pour répondre aux incitations de politique écono-
mique
;
tel n'est pas le cas des économies en question.
L'économie m~caniste tire sa substance "de
la
uision lInitail'e
du déve loppement de
l' hwnclIl1: té"
(.3),
le développ~ment ~tant
considér~ comme résultat d'101 impact d'ulle culture plus haute
et plus active SUl' IUle cultul'e plus
simple et plus passive"
. .. . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. . . .
(1)
HARROD
(R. F. )
: Towards a dynamic economy
(Londres 1948)
(2)
FALKOWSKI
(H.)
Les problèmes de la croissance du Tiers-
Monde vus par les ~conomistes socialistes
(Payot,
Paris
1968).
(3)
LEVI-STRAUSS
(Claude)
: Anthropoloqie structurale,
tome 2

-
9
-
~'I
,
.'
)&':~\\
"
;.--;
comme l'affirme l'-lAL1NO\\'1SJ<1
(1).
>:.
"
Pu niveau économique.
cette vision prend la forme de
la mé-
thode des types idéaux ou
"l'index appl'oac7l" particulièrement
développé par D.
HOZEL1TZ
:
le sous-développement constitue
"u n J t a t
0 l' i gin a l
sus cep ti b l e
d' ê t r e car a c tél' i s é
par de s
indi ceS de
tl'adi ti oml ali sme et par con sé quel! t J
le
dé Ve loppe-
ment consiste d abandonner ces caractéristiques
et d adopter
celles des
pays développés"
(2).
Cette approche consid~re l'évolution comme un~out unique nar
lequel doit nécessairement passer toute société.
Gr.
les faits
économiques et sociaux.
que ce soit dans la transmission de
la
croissance et du progrès social ou dans celles des valeurs
éthiques montrent qu'il n'y a pas de moule de l'évolution
ainsi
"Ze processus de développement en
Europe
off1'e des
variétés d7:ffici lement expl7:quables dmls
le cad)'e
d 'tine doc-
trine ulliqzle"
(Jacques AUSTRUY) .
S'oppose à cette conception de l'évolution celle des
"valeurs
productives nationales"
l'on est bien obligé d'admettre que
ce sont les mécanismes endogènes tant objectifs que subjectifs
à une société qui peuvent lui garantir les conditions de son
évolution
:
ces mécanismes sont la conjonction des trois uni-
tés fondamentales de l'activité morale et institutionnelle
(la société.
l'Etat et l'individu)
et des unités
fondamenta-
les de l'activité p.conomique dans
la quête du développement
(la variable démographique.
l'agriculture et l'industrie et
le comme rce) .
(:n MAL 1 NO l-:S IG (P.)
The DY!1amic of Culture Change.
In
C.
Lpvi-Strauss.
déj~ cité.
~.
369.
(2)
HOZEL1TZ
(D.)
"Sociùlogical
Factors
in
Economie De-
lle lormen t".
1. n 1\\. C.
Frank
:
le dévelop-
pement de sous-développement
(Maspéro
1970) .

-
10
-
Dans cette vision,
le vecteur de financement du développement
élargit la science-économique en lui redonnant son cadre
axiologique dans lequel
la société organise les forces
produc-
tives au sens listien
(1),
l'Etat le pouvoir en tant que
capacité de
"transférep des
logiques" et l'individu le con-
tre-pouvoir ;
ainsi,
on ne forge pas de conscience historique
unique pour promouvoir le développement.
On saisit alors la difficulté qu'éprouvent les économistes
en ma ti ère de déve loppemen t,
d'avancer dans le" "co l' tège de s
sciences humaines aveC!
['hwn1:lité orgue1:lleuse de
ceux qui
ont choisi
la
tâche
la moins avancée~ pressentant qu'elle
était
ta
plus Pll(le~ ct
1. rI
plll:1
llPgente"
(2).
Car,
comment empêcher le spécialiste du développement,
fasci-
né par l'essor prodigieux des
techniques économiques et
statistiques d'oublier "la
vocation normative" de sa science?
Cette certituc1e du caractère normatif de notre démarche per-
met d'éviter dans .la
t.héorie du développement deux écueils:
d'abord,
la formulation des solutions éprouvées ailleurs et
ensuite son corollaire,
l'économie mécaniste:
si les rec-
courcis mathématiques apportent leur rigueur et leur opposa-
bilité à
tous,
on ne peut oublier qu'au bout de ses chaines
logiques,
le spécialiste retrouve l'Homme et les fins assignées
à l'activité économique; car "le 110mbre e!Jt PPl..IlCl..PO,
à
la
fois
comme matièpe des
êtpes
et comme disposition"
(discours
pythagoricien) .
~>,~
h..~~'
~ \\'f' ~
Dès lors,
on saisit mieux l'im~g~r/t-ancê'-àü"":Gonceptde surplus
(ou excedent chez le
f e.; /
\\
>.\\
" e
..
l
professemr. Ice~so FURŒAIDO)
dans le f1-
Il ~ ,
,V! e:-
1
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natlona,
du develop~ement econOJnl,' ue
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• • • • • • • • •
0

0
0
(1)
Nous repréciserons ce point dans l'examen de la
typologie
de développement en Afrique Centrale.
(2)
J.Co
BOUTOU : Contribution Théorique à l'étude des Décisions
·.
_ _
~.-I
_"
. . . . ~
.,
1
........ _
1. _
...... _ _ J
_
.- ,..

-
I l -
concevoir comme
"pl'Orll'1:été
int1'1:nsèqlle
de
ta
cllltul'e
-
ail
sens que
les
etJznoZo(7/1er:
donnent
(1
ce
tCl'lIIC
_ I r
(1)
le sur-
plus est la conséquence
"lo(JÙ711P.
et
Jziutol'iqlle
du
f;l'(lvail".
Claude LSVI-.'3TRl\\USS d i t "
t(J?lt
tl'alJail
pl'oc!wit
Ilécessai-
r e me 11 t
cl e
l a p l1l s - val 11 e
(2).
C' est
di r e que
c' est
d a ~l s
l a
fonction
cle
pl'oductiol1 <7'1 '-u-
faut
l'eclzepchel'
les
conditions
de
l'éalisation des
sll1'plllSJ
clone des
possibilités Ilationales
de
jïnoneemellt
clll dél1eLoppemellt" .
.J
C'est donc au sein d'une société que s'élabore les conditions
de son évolution:
les apports spéculatifs,
fondements
théoriques qui servent de support à cette évolution,
bien
qu'appartenant à
la
"clIltlll'e
lIn1:vel'selle" sont un moment
de la connaissance et le scéau d'une société.
Leur univer-
salisme réside dans
le fait qu'ils offrent un cadre de
réflexion,
un élément de comparaison et aussi
lù connaissance
de par l'épistémologie,
pour éclairer un schéma
théorique
déterminé dans
l'élaboration d'une politique économique.
Ainsi,
le surplus financier,
en
tant que ve6t~ur socio-écono-
mique de financement doit donner naissance à
une typologie de
développement,
voire à une économie politique du -surplus,
par intégration des valeurs productives de la société consi-
dérée aux schémas logiques de la science économique.
Nous l'aborderons donc à partir de la pensée économique sur
l'accumulation:
le produit net des mercantilistes et des
physiocrates,
le surplus industriel et agricole des classi-
ques,
la plus-value mùrxienne,
les innovations schumpetérien-
nes,
les forces
productives listiennes sont autant de schémas
qui,
au regard de la réalité socio-économique africaine,
doi-
vent nous permettre par juxtaposition,
dépassement et synth~-
.. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ....
(1)
LEVI-STRAUSS
(Claude)
l\\nthropologie structurale,
tome
2,
P.
367
(Plon 1973).

12
-
se,
de proposer une typologie de développement,
à partir
de surplus financier comme instrument endog~ne de financement.
IL
s '(lg1~t ell somme de
rpoposel' ZUle
économie pol.itique de
La
Cr' é a t ion des e xc é den t s
ta 11 t P 11 11 s i que s q II e fin a n cie l' s,
a f f e c -
tés à
L'acquisition des biens de rr'oclllctions pOllP aCc1'ottpe
la r po d lW t i vit é des p é )" i () cl e s â 11 e ni. P •
. Ce surplus global,
somme de la composante purement finan-
ci~re (surplus monétaire,
surplus budgétaire)
et de la com-
posante réalisée du surplus physique,
ainsi compris,
n'est
pas une différence comptable entre les ressources et les
emplois,
ni un excédent résiduel dû au niveau biologique
de consommation.
Il
doit êtpe
le },ésllltat d'une dynamiqlle
str'llctllr'etle,
d'llne
e mr l' if; e de
La
Log i q II e S 0 e i a 1. e der l' 0 ci II C t i 0 Il cla Il scIe s {! 0 11 di -
tions économiques précises.
Dans le cas des pays de l'Afrique Centrale,
nous montrerons
la difficulté de cerner ces conditions dans le cadre d'une
typologie structurale de la croissance unique,
et~âonc la
nécessité d'un effort intellectuel et d'imagination pour une
typologie nouvelle de financement du développement.
Les éléments d'une telle typologie sont de deux ordres
éléments subjectifs avec les motivations socio-culturelles
de l'activité économique
(acte de production,
acte de con-
sommation,
acte volontariste d'épargne,
acte d'affectatlon
productive),
avec les conditions culturelles et morales
du développement :
élément objectif avec les séquences opé-
rationnelles de combinaison des ressources et facteurs de
production.

-
l J -
Mais le
financement du d6veloppement ~conomique n'est pas
une
fin en s o i ;
i l vise la mise à la disposition de l'é-
conomie des
ressources permettant d'accroitre la capacité
productive de celle-ci;
dès lors,
la question de l'affec-
tation optimale productive de ces ressources
faitvartie de
la probl~matique du développement.
En effet,
dans les conditions de relativité de l'évolution
des sociétés,
comment parler d'un ordre social optimum,
com-
ment sacrer un extremum ?
L'on saisit alors,
dans la probl~matique du développement en
tant que
fait social,
l'importance soit du
"Ct7lJr'iL~e d"
[Jl'illcc",
soit de l'expression collective du bien-être social.
La science-économique est un domaine ou les
règles
ration-
nelles de
l'efficacité ne suffisent pas pour indiquer l'in-
térêt g~n~ral : et l'exp~riehce montre que
"l.a
F!ISioI1
des
consciences
indiu-ic!llClles
a
jllstemel/t pOlir'
e f r e t d' a b 0 li r' l 0. h mUe e Il t 1'e r' è g les ri' e If1:-
(!a~it(~ acceptée.'; PlU' ta eoltect/pit;é et
l.e:;
règles
de
cOllduite
des
illditlidlls
;
ce
qui
l'e-
v 1: e Il t
à d /: l'e q 11 e
les
l' 01: e s e t
111 0 Y e 1/ S
l 00 i q li e s
de
solutions
des
pl'obtèmeR
cOl/crets
tellâellt
ô
se confondre avec les principes de morale so-
ciale,
une [où;
que
t 'or;sentimellt
général.
C1
r1té
obtenu
au moye l? d'/(Ilc
'/ll/::;P
1311
COI1,i1:tiOIl'
ap[.Jl'o-
priée"
(1).
La notion d'affectation optimale découle des
techniques ma-
thématiques de recherche d'extrema;
on peut définir l'op-
timum comme ~tant "la si tuation
ta
plus
apantagellse
possibte J
orgG'lisée
compte
te/lU
de
ta
l'Ol'eté
den
l'en,'lOIO'Ces
et
cZen mo-
yens
disponibles"
(2).
La situation la plus avantageuse est
i.e
celle telle qu'aucune autre lui soit préf~rable. Pour les
sciences sociales et particulièrement pour l'écoh6mie une
telle situation est
"l. 'ut()[Jï:e
de
l'écolwm1"ste";
mais
lorsque
.. . . . . . . .. .. .. .. . .. .. . . . .. .. . . .. .. .. . .. .. .. .. . .. .. .. . . .. . . . .
(1)
I30UTOU
(Jean-Claude)
: déjil
cité,
page
3.
( 2 )
CA T IŒ
( G . )
La r1é1ni ficé1t:ion
(Cujas
197~n

-
14
-
l'on a pris
le parti d'indiquer les am~liorations suscepti-
bles d'accroitre le nive<lu de vie des
populations,
l' adh~­
sion de ces dernières à ces
recormnandations,
recueillie
par les moyens appropri~s, rapproche le nouvel ordre social
de l'optimum.
o
o
o
Le cadre général d<lns lequel évolue notre
pens~e ~tant défini,
nous devons pr~ciser l'articulation
générale de cette thèse.
c'est donc l'observation cles
fnits
éconorniques et sociaux
qui nous
fournira
les principaux arguments pour une ~cono­
mie politique du surplus économique,
support endogène du
surplus financier,
source de
financement du développement
économique.
Cette économie politique organise
les conditions
d'obtention des moyens
financiers,
à travers la sociologie
économique des sociétés sous-développées d'Afrique Centrale,
le rôle de la puissance publique dans ces sociétés et celui
de l ' i ndi vi du.
Le rapprochemen t
en tre les observa tions ethnologiques -et la
pensée économique fera
ressortir qu'à
travers la démographie,
l'agriculture,
l'industrie et le commerce,
les ~conomies
de l'Afrique Centrale ont les possibilités de dégager des
ressources financières
pour leur développement.
Ces possibilités résultent de la capacité de chaque société
de disposer des exc~dents de rroduction par rapport à la
demande globale.
La recherche des conditions de 0énération de ces excédents
constitue l'économie politique du surplus économique.

-
15 -
Elle se développe dans deux cadres institutionnels distincts
qui orientent l'activité économique:
-
le cadre étatique avec les décisions collec-
tives
;
Elles mettent l'accent sur les deux sé'quences que
nous considérons comme fondamentales pour la génération du
surplus
;
a)
la structuration de l'appareil productif
par la mise en oeuvre d'une véritable "économie politique
de
la sous-population"
(1),
d'une économie politique du
surplus agricole et d'une économie politique du surplus in-
dustriel et du commerce.
b)
la modification de la demande globale en
vue de l'adapter à la nature et à la quantité des biens
produits par l'économie nationale.
-
le cadre individuel avec les possibilités pour
l'entrepreneur individuel de suppléer l'Etat dans certains
secteurs mais aussi indicateur de nouvelles possibilités
d'activités productives et commerciales.
Mais cette organisation de la production n'a sa raison d'être
que si l'économie organise les conditions d'utilisation des
output comme source de surplus financier par la commerciali-
sation ou par utilisation de cette production COmme input.
Outre la résolution de la problématique théorique posée par
le commerce dans la stratégie du développement,
i l y a
la
problématique fonctionnelle de mise en place des mécanismes
devant aSsurer la transformation du surplus réel en surplus
financier,
dans les conditions sociologiques des entités so-
cio-économiques considérées.
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
Cet intitulé nous a été inspiré par l'ouvrage de M.
J.D.
LECAILLON :
l'économie de la sous-population
(P.U.F.
1977).

-
16 -
I\\in:-;i
nuu:=.;
fcron:j
dppat:";)l.tn.: 1.'illlf.lOrtance de
1<.1 d,::I.CI-lllill;\\l.iCJll
au niveau théorique de la stratégie du commerce,
à
trûvcrs
l'approche listienne du protectionnisme et autres
compl(~ment::;
théoriq ues
en 1 a matière.
Ens U.l te,
nous défi ni rons
l. e::;
111(:'-
cani sllles i ns ti t u ti onne Is et techniques pouva nt
é1S S un:: l~ une
telle
transformation:
entre autres,
l'accent sera mis sur
la né.cessi té de stabiliser les
transactions du premier ordre
1
se développant sur l.es marchés
primaires
(marchés
villaÇJeois)
. au profiL des marchés
indicateurs
(ceux qui
jouenl~ le
jeu c1es
mécanismes économiques)
par le développement des
regroupements
de
type
coopératif.
Ens u i te,
cet t e é con 0 mie pol i t i (J11l:~ do i t i n d i Cl uer J csv 0 j. (~ ::;
de
transformation c1u surplus
réel
ainsi
créé en s\\lrplus
fi-
nancier.
Pour ce
faire,
elle doit permettre l'analyse Jo
la biologie du système monétaire de
référence,
puisque

monnaie est l'instrument de l'accumulation.
En effet,
le surplus accumulé n'a de signification que c1dns
1
la mesure où sa réalisation à travers les rapports n1ûrchands
de
l'échanQe,
Illet;)
la disposil~ion de l'économie un sy~;L(~llle
de prix à
partir duqllel
le
centre de décisions
éconornicllies
lui
con fère
un(~ va le ur d' échange s uréva l uée ou so lls-é val uée,
en fonction des objectifs de la stratégie du dé..veloPPl::1I1cnt.
Ce n'est que dé1ns
ces concJ:i.ti.ons que la transfOl-lllélU.on dll
sur[Jlw3
n~cl en sucplus financier par le COflllnercc int(':l'j (~uc
et extérieur prend
toute son importance dans
le
pr-occ:,;::;w;
(]u financement du développement.
Enfin,
cette économie politique du surplus éconoll\\i.qllc doit
mettre en lumière la composante purement financière (lu sllr-
plus,
ré.sul tat des
trans ferts,
des complémen ts
blldCJé~tai ces
et fiscaux dus à
l'activité économique.
Ainsi prendront corps
l'accumulation monétaire des
entrepri-
ses
les
rentrées monétaires du commerce,
l'aide
financière,

-
17 -
lc~.:; r<S,~\\llti\\t~; èk la fi:c;c;:\\li.b!~ ct <Jutres cOJnpll~mclll-.:·; f'illélt1--
ci e rs .
Dans cette optique,
"le
Jeu
,lé!
l'é[J(11'(711C
el;
de
/",:l/l'e:;I.iu::e-
menL"(1)
ne se réduit qu'au réinvestissement du surplus dans
l'économie et on dépasse ainsi l'inadéquation de l'épargne
et de l'investissement souvent dénoncée dans les pays en voie
de déve loppemen t .
Mais cet investissement doit répondre aux besoins r~els de
l'économie,
en s'effectuant dans les secteurs ou branches
qui sont susceptibles d'accroitre le surplus de la p6riode
suivante
i l doit donc s'effectuer suivant certaines condi-
tions de rentabilité économique et sociale;
le spécialiste
doit alors définir le cadre .de cet investissement productif
en précisant les critères de choix de projets ou de
techni-
ques de production.
Dans cett; optique,
nous démontrerons que dans le cadre d'un
développement diachronique,
les critères habituels d'affec-
tation des ressources ne correspondent pas toujours à la
nature du changement visé,
changement structurel
; et surtout,
les instruments utilisés à ce propos ne correspondent pas
toujours à la capacité de traitement des éco~omies en ques-
tion.
Dès lors,
la nouvelle configuration qui croyons-nous peut
fournir un point de départ dans la recherche des conditions
d'affectation productive optimale du surplus
réside dans la
co~)inaison des effets de liaisons avec le concept de capa-
cité d'absorption et la planification budgétaire
peuvent
s'ajouter à cette articulation les critères empjri~ues co["-
. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
DAUPHIN-MEUNIER
(Achille)
le jeu de l'épargne ct de
l'investissement à l'âqe
industriel
(rayot
1969)

respondant parfois à la manière dont l'homme reçoit la natu-
re,
la sent ou tente de la dominer pour la transformer.
~insi conçue,
notre démarche obéit à des pre-
misses morales et économiques dont le concentré en est les
prolégomènes su:::- la théorie du développement économique.
Ces prolégomènes définissent l'éthique du développement éco-
nomique,
ses finalités,
ses servitudes, .l'originalité de son
avènement,
ses nouvelles tension~, etc. à travers l'étude
de la liaison "stY'IIC"tllr'C et àc'ue7.'oppement"
;
cette origina-
lité se concrétise au niveau de la pensée,
par l'appr~hen-
sion de la typologie du développement,
à travers l'apport
théorique de la science-économique en matière de croissance
l'examen de 12 typologie ricardienne de la croissance,
de celle
de Ricardo,
de la typologie listienne,
marxienne et keyné-
sienne nous conduira à rechercher
les rapprochements possi-
bles qui permettent d'élaborer une typologie du développement
économique,
dont l'un des aspects est son financement par
la récupération du surplus.
Cette perspective d'ensemble nous ramène a l'esprit l'idée
fondamentale qui sous-tend notre réflexion:
au fond,
s'en-
gager dans l'analyse du développement économique,
formuler
des recommandations en ce sens et énoncer des principes
directeurs pour une action délibérée ne situent pas l'éco-
nomiste au-dessus des prémisses morales,
philosophiques et
politiques;
c'est une oeuvre engagée.
C'est dire que nous sommes conscients de la part des Juge-
ments de valeur dans cette réflexion
;
nous espérons ne pas
avoir trop altéré par ce fait le caractère scientifique de
la démarche,
et que nos insuffisances ne rendent pas complè-
tement inutile ce travail.

-
19 -
. ,
1
i
PARTIE PREMIERE.
PROLEGOMENES A UNE STRATEGIE
DU FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT
BASEE SUR LE CONCEPT DE SURPLUS
FINANCIER.
Remarque
La subdivision adoptée dans cette thèse
est la suivante :
Le premier chiffre correspond aux parties,
le second aux chapitres et le troisième
aux sections
; ex.
: l
II 3 correspond à
3e section du chapitre 2e de la 1re partie.

-
20 -
Le concept de surplus économique,
tirant sa
substance de la notion de surproduit social est au centre
de l'évolution des civilisations.
Les économies marxistes l'ont tellement bien perçu qu'ils
ont fait,
à la suite de MARX,
de la confiscation de ce
surproduit par les capitalistes l'un des chevaux de bataille
contre l'économie libérale.
Il s'en est suivi naturellement
la co~sidération des problèmes du sous-développement sous cet
_~ngle, et le concept de surplus s'est enfermé dans le moule
:>
~déologique parfois sans portée réelle quant aux solutions
proposées pour le développement économique.
En fait,
le concept de surplus pose le problème
des conditions structurantes d'une société,
celui de la dé-
marche logique qui encadre son évolution, et au sein de
cette démarche des règles logiques d'efficacité,
dans un
cadre institutionnel donné.
C'est un concept qui explique les conditions endogènes a
une formation socio-économique et culturelle,
pour son
évolution:
dès lors,
il dépasse le simple cadre économique
pour saisir l'évolution de l'HOMME.
Et cette saisie est
d'importance pour les pays en voie de développement,
car
contrairement à ce que le monde développé d'aujourd'hui nous
montre,
c'est certainement vers une civilisation du "mieux
avoir",
celle qui réintroduit l'~me des choses qu'il faut
conduire le développement.
~~~êA~~~~
h~r::~/\\
Ainsi appréhendé,
le concept de ~~~pf~~o/m~que, au coeur
~l -, \\
.
d'une société est un agent pertur'~~t~/~iUIil engendre
le mouvement et casse les harmonie§~'s,:c
.\\S\\{?~<.,
~np.ïTleO , '
En effet,
l'observation des faits sociaux et économiques mon-
tre qu'à chaque fois qu'une évolution se produit,
apparais-

-
.:. J.
-
sent des nouvelles tensions
(contradictions)
qui,
lorsqu'elles
ne sont pas maitrisées,
rendent la nouvelle configuration de
l'économie inacceptable
une révolution peut engendrer sa
propre contre-révolution.
Dès lors,
lorsqu'on propose une stratégie du développement qui
bouscule les équilibres établis,
il faut dominer les jeux
des forces intérieures et extérieures souvent agacées par tou-
.te idée de changement et tenir compte de certaines valeurs
qui bravent le changement.
Si l'économiste n'a pas lui-même une opinion assez précise
à ce propos,
il risque de devenir
Hl'instrument conscient
ou inconscient~ de forces
sociales~ économiquec
et politiques d courte vue~ ci moins que~ réfugié
dans
la technique ~l~mentaire de sa discipline~
il accepte de passer d c8t~ de la totalit~ du
r~el qu'il a pourtant fonction d'analyser SOUR
tous
les aspects"
(1).
Admettons ce problème résolu,
le fait du dé-
veloppement n'est pas seulement de proposer une source de
financement et d'attendre les résultats; i l faut des cri-
tères qui permettent d'apprécier l'évolution d'un ensemble
socio-économique,
d'une part par rapport à sa situation
antérieure,
et d'autre part par rapport à d'autres formations
sociales. Le concept de surplus ne doit pas conduire à une
simple évaluation quantitative des possibilités nationales
d'investissement; il doit avoir une autre dimension qui
permette de rerrdre compte des modifications qualitatives .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
LEBRET (L.J.)
Dynamique concrète du développement
(Economie et humanisme
les Editions
Ouvrières 1961).

C'est pour cela que ce concept doit être une approche verti-
cale des problèmes de financement du développement,
en tant
que recherche des causes premières et des conditions objec-
tives et subjectives du développement; en ce sens,
l'ordre
naturel des choses
(dont le surplus économique puisque toute
société est capable de produire un excédent de production),
du fait qu'il révèle à l'intelligence des hommes les liai-
sons multiples et complexes entre eux est un point de départ
dans cette quête;
le fait de ressortir les données struc-
turantes et de~aisir la métamorphose de ces données,
d'ex-
pliquer le comment de leur évolution constitue la dynamique
du développement.
Cette dynamique est la totalité du réel eco-
nomique,
social et culturel
;
la société ne peut saisir
ce réel dans sa plénitude en dehors des approches proposées
par le spécialiste;
c'est pour cela que le concept de
surplus financier pour le financement du.développement doit
s'insérer dans les cheminements proposés par l'histoire de
la pensée économique qui offre un large éventail de systéma-
tisations de la théorie de l'évolution à travers la croissan-
ce économique.
Le développement économique a toujours été la préoccupation
des économistes à travers les siècles.
Nos prédecesseurs,
tant
en micro-économie qu'en macro-économie ont eu les mêmes in-
terrogations et les mêmes incertitudes;
les réponses diffèrent
compte tenu du décalage temporel,
mais la finalité reste la
même,
à savoir la plénitude de l'expression humaine.
Si l'on admet que dans sa dimension économique,
l'expression
de cette finalité "est
le panier de
la m~nag~re bien garni
avec une
contrainte budgétaire
lâche" l'on admettra aisément
la subordination des utilités inférieures aux utilités supé-

rieures,
eu égard à la rareté des ressources,
à l'état des
techniques et donc,
à la nature et aux quantités de biens
à produire.
Cette relation d'ordre la plus objective possible procède
du calcul économique,
assujetti au caractère normatif du
développement économique.
En résumé,
la stratégie du financement du développement éco-
nomique,
dans la mesure où elle vise llévolution de la so-
ciété considérée doit définir au préalable trois arbitragés
-
définition des données structurantes pour
montrer la spécificité de la démarche;
-
définition du corps doctrinal dont procède la
pensée économique qui guide la théorisation axée sur le concept
de surplus
;
-
dans ce corps doctrinal,
définition des moyens
efficaces pour une utilisation productive optimale du surplus.
Ces préalables réunis font du concept de surplus financier
"un
concept d'action"
(1)
dont il faut préciser le champ
pour notre analyse,
nous avons choisi l'Afrique Centrale en
tant que unité socio-économique homogène et de taille relati-
vement suffisante pour une stratégie de financement par la
récupération du surplus financier .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
EL MALK1
(Habib)
Surplus économique et Développement
(Cujas '1978).

-
L"
-
l
l
STRUCTURE;
DEVELOPPEMENT
ET SURPLUS 'FINANCIER.
L'une des caractéristiques actuelles de l'éco-
nomie du développement est l'accent mis sur les transforma-
tions structurelles,
comme indicateur de l'évolution,
à
côté des agrégats habituels tels que le produit intérieur brut,
le taux d'investissement,
etc.
Quel que soit le corps~octrinal qui précède l'analyse,
une
approche du développement économique non baignée dans
"le
lac atrllctural" subit d'emblée les feux de la critique;
mais
paradoxalement les mêmes critiques utilisent des concepts exo-
gènes aux sociétés considérées,
réduisant les problèmes du
développement à une transposition mécanique des solutions
utilisées ailleurs sur les économies sous-développées,
sans
tenir compte des conditions objectives et subjectives qui,
conditionnent le développement. Ces conditions sont les don-
nées structurantes et par extension la structure.
Les conditions objectives sont du domaine du quantifiable
et du vécu;
les conditions subjectives relèvent
I/des
attitudes de
l'esprit et des
formes
de
la culture".

La dynamique du développement consiste à trouver un agent
perturbateur pour mettre en mouvance ces connitions réputées
sta bles.
Zn matière de financement du développement,
il s'2git de trou-
ver une perturbation qui
fasse passer les
conditions objectives
et subjectives d'un équilibre à un autre,
mais qui assure
aussi un compromis entre les forces plus ou moins opposées
à ce passage; et par conséquent,
i l s'agit de trouver une
force susceptible d'assurer "leD
transferts de
logiques"
.nécessaire au développement
(I).
Il Y a donc liaison dialecti~ue entre la perturbation,
l'or-
ganisation
sociale
(considérée par sa structure)
et leur
conséquence,
le pouvoir.
C'çst que dans toute société appa-
rait à un moment donné un surplus permanent
"et que
les consé-
quences de
la création de ce surplus font
l'histoire humaine t'(2)
Précisons
ces différents aspects.
Trois problèmes autour du surplus financier cn tant que vec-
teur socio-économique de
financement ou développement
:
-
la structure dans
laquelle i l s'applique;
-
la force qui assure le transfert des logiques
-
les contours de la perturbation elle-même.
l
l
l
La notion de structure dans
le dévelopDement économique.
La réalité des
formations
socio-économiques est
. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
AUSTRUY
(Jacques)
le scandale du développement
(Marcel Rivi~re et Cie 1968).
(2)
AUSTRUY
(Jacques)
I.e prince et le patron
P.
38
(Cujas
1172).

totale et complexe ; sa maitrise en vue des actions délibé-
rees ne concerne pas souvent cette totalité ; mais une maquet-
te représentative qui se veut la forme réduite de la réa-
lité. Une structure est donc une formulation intelligible
de cette totalité; elle résume en quelque sorte les condi-
tions objectives et subjectives qui déterminent une entité
socio-économique et les différentes liaisons entre ces con-
ditions.
§
1 La controverse sémantigue.
Les spécialistes sont d'accord,
pour prendre la ~otion de
structure en compte dans les analyses
; mais le désaccord
apparait lorsqu'il s'agit d~ préciser ce que recouvre cet-
te notion.
Cette controverse sémantique est très ouverte et chacun appor-
te des éléments qui,
si l'on transcende le débat peuvent
constituer un apport considérable par rapprochement,
dépas-
sement ou convergence
(1).
En ce sens,
l'on peut considérer que depuis un quart de
siècle des
lI e fforts
de
synthèses ou de
l'éol'ientation ll ont
abouti à deux axes de recherche:
l'axe de A.
NICOLAI et
l'axe de renouveau marxiste
(2).
Plus récemment,
il faut citer les ouvrages de 1. CHRISTIN
et de J.
LESOURNE
(3)
qui apportent,
chacun dans son optique,
un éclairage nouveau sur les systèmes et structures.
Pour notre étude,
nous avons adopté la termino-
logie de conditions objectives et conditions subjectives. Cet-
(1)
Voir essais de sémantique économique de ~~CHLUP (F.)
(Calmann-Levy 1971).
(2)
CHRIST1N (1.)
T11éorie des structures et des systèmes
économiques.
(Dalloz. r97 3;: .
(3)
hFJ'tSOURNE
CT.)
Les systè'T,es du destin;
(Dalloz eco.
J976).

te terminologie n'est pas nouvelle du point de vue de sa
formulation. dans la tradition classique,
des tentatives
,
d'assimilation aux données ont été avancées. René COURTIN
propose la définition suivante de la structure:
"élémel1ts
sur lesquels l'économiste n'a pas de prise.
élémentv rigi-
des que
l'Jconomiste doit accepter comme base de ses ana-
?!jses".
Mais en sociologie, ·on distingue la conception ontologique
de la structure - qui considère certaines relations entre
grandeurs comme structurelles par nature -
(R.
Courtin)
de
la conception opérationnelle -
r'tout phénomène a une struc-
ture logique que le système explicatif met en évidence" -
La première met l'accent su~ la dimension sociale et la se-
conde fait une projection intellectuelle abstraite sur le
réel,
en vue de manipulation opératoire.
La terminologie de conditions objectives et subjectives se
veut être une synthèse avec un caractère historique permettant
l'introduction du sujet social,
et un caractère explicatif
permettant la mise en oeuvre des politiques économiques.
En conséquence,
nous considérons que les conditions objectives
résument la situation de fait d'une entité socio-économique,
quasi-permanente et constituant les données structurantes. Elles
sont susceptibles de mesure cardinale et ordinale ; elles com-
prennent les dotations initiales en ressources naturelles,
en
infrastructures économiques et sociales,
en équipement,
les
données démographiques,
les données du revenu national,
des
prélèvements fiscaux et de financement,
etc.
Les conditions subjectives résument les jugements de valeur,
le climat idéologique et autres normes politiques et juridiques~
les formes de culture qui caractérisent une satiété.

La tentation est 0rande d'affirmer qu'au fond,
tout le problème du développement réside dans l'aptitude pour
la société de saisir,
au niveau de ses conditions subjectives
la nécessité du changement.
Cette aptitude résulte des dis-
positions de l'esprit
(d'une maïeutique)
à imaginer l'avenir
pour rendre possible ce qui est souhaitable,
car scientifi-
quement,
le souhaitable n'a pas d'existence;
c'est un terme
moral.
§
2 Le relativisme structurel
dans l'analvse du développement.
Le schéma de passage d'un équilibre st~ucturel
à un autre obéit-il à un universalisme?
Le professeur Luc BOURCIER de CARBON affirme
Nqu'il n'u
a pas dans
les
sociétés humaines,
d'ontolog-ie
de
l'évolution.
Les
thèses héraclitiques,
stoi:-
c~ennes~ nietzschéennes de l'éternel retour
sont infir'mées
par le
darwinisme,
le marxisme,
le
teilhardisme qui soutiennent différ'emmcnt
que
le
fleuve
humain 11e passe pas deux fO'is
par la même 7'7: ve
(1) '1.
Le développement économique,
en tant qu'évolution s'inscrit
dans cette logique;
l'évolution des sociétés humaines est
un des domaines d'études où le relativisme structurel est la
règle.
. . .. .. .. . . . . .. . .. .. .. .. . . .. .. . .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .
(1)
BOURCIER de CARBON
(Luc)
Démographie géo-économique
tome 2,
page 15
(les éditions
Montchrestien
1976).

Mais ce relativisme ne doit pas conduire au scepticisme quant
à l'efficacité de notre science
i l traduit non l'impuissance
de notre démarche,
mais plutôt la complexité du sujet à trai-
ter.
La prise en compte des conditions subjectives dans la
théorie du développement économique,
pour lesquelles les
sciences sociales n'ont pas encore trouvé des
règles logiques
(opposables à tous),
ne nous permet pas de juger certaines
valeurs à partir des lois d'un autre système; en d'autres
termes,
on ne peut
"appZiquer ci
la
trann[ormation
des soci~t6s
lrid6e~d'un principe d'~voZution irr6-
versible qlH~ cl petite échelle~ est la
cause
de
tous
les ~quilibres et de tous
les amortissements et
(ui
se traduit par
'l'acheminement
continu et irr~m6diable
de toutes
les diversit6s
du monde vers
un état probable et plus uniforme' (1). /1
En fait,
dans chaque société se dégagent des formes d'ex-
pressions pour consacrer un équilibre,
ou pour indiquer
les
formes d'évolution conduisant à ce qu'elles considè-
rent comme l'optimum social.
L'échelle de valeur qui sert
alors de support aux choix économiques est le fait des forces
qui ont
"le pouvoir",
l
l
2 Le pouvoir,
indicateur de la fonction
sociale d'utilité dans les économies
sous-développées.
C'est l'agent régulateur.
Le mouvement est à la
.. . .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
DUMONT1ER
(J.)
"EquiliblOe physique,
éQ1J.ilibY'e bioZog-ique,
équi li7.1Y'e éconornic!ue"
in 1,tl-\\RO-ll,L "U".)
::; t ;~ ~1 C t LI r co s é e 0 :l C ,,-!:i que s
; 'n~ :: ri!] S 1
P ü F
1':; 6 '?) •

-
JU
-
fois sublime et agaçant
sublime parce qu'il apporte des
perspectives nouvelles,
et que souvent,
celles-ci nous éton-
nent
; agaçant parce qu'il bouscule les habitudes,
casse les
rythmes et suscite des efforts supplémentaires pour suivre
son train.
Cette dualité se traduit dans la société par l'existence des
classes ou couch~s sociales selon qu'elles se retrouvent dans
le changement ou non
; par exemple,
la simple affectation
du surplus financier vers les emplois productifs lèse la
consommation des
"ari.stor:'f'oi':L's
parasitaires" ;
les pré-
lèvements sur la production agricole soulèvent les paysans
et les ouvriers agricoles,
J'imposition progressive pèse
sur les hauts revenus,
l'impôt sur les bénéfices soulèvent
les entrepreneurs,
etc.
C'est que dans une société,
tous les membres n'ont pas un
meme classement des différents états possibles de l'économie
pour les uns,
c'est l'école avant l'infirmerie
;
pour les
autres,
c'est l'inverse ou les deux à la fois
et pour les
autres encore,
ce n'est ni
l'une ni
l'autre.
Il en résulte
que les différents moyens proposés pour réaliser ces états
nécessitent un arbitrage.
La question du
pouvoir devient
alors un préalable à résoudre.
En effet,
"la croissance engendre
le mécontentement dans
la mesure o~ eZle est un sous-produit des
changements de structures qui ne peuvent ar-
river que si
les anciennes structures sont
m1.-ses en question.
Ce qui signifie)
en
termes
clairs)
que
Zes
hommes qui sont intégrés cl ces
diverses
structureG
vont en €tre
arrachés et ceci
ne peut
pas n'opJrcp dans
la satisfaction)
bien
éV1:clemment
le pO!J.'ian qui quitte Ga
teJ're,
l 'ou-
v r 1: e t' e t
lie mplo !J ri
(1 li i
do ive ri t f] e r e c y c l e l' 0 U

-
.) J.
-
face à une concurrence accrlle
etc.
ne l'ac-
J
ceptent pas avec bonhommie comme on peut le
v~rifier en lisant la presse quotidienne J
depuis ...
au moins la Révolution FJ'ançaise"(1).
Le pouvoir,
c'est-à-dire "la capacité conscien-
te d' exe rce J'une influence ne t te" selon la terminologie de
M. J.
LHOMME est un centre de décisions pour la génération des
structures et pour l'agrégation des préférences individuelles
ou du moins,
pour proposer une fonction sociale,
dans les
économies sous-développées; du moins,
i l devrait l'être,
par
nécessité.
§
l Le souverain,
"qénérateur de structurc.s"(2).
C'est une des dimensions essentielles du pou-
voir dans la conduite de l'évolution de la société,
surtout
dans les économies en voie de développement
;
cette dimension
n'est pas toujours perçue à cause de la transposition des
instruments dans l'optique d'une régulation conjoncturelle
ce qui écarte l'idée
/ld'élargissement des horizons/l.
Mais cette dimension n'est pas non plus perçue dans son essence
pour la raison suivante:
la communicabilité de l'idée de chan-
gement suppose naturellement qu'elle soit perçue et admise par
le centre de décisions
;
ce centre se situe,
dans le cas du
développement économique,
au-dessus de "la commune mesure".
. . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
AUSTRUY
(Jacques)
Le Prince et le Patron,
P.
140
(Cujas 72).
(2)
AUSTRUY
(Jacques)
Le scandale du développement,
page 163
(Editions Marcel Rivière et Ci~ 1968).

Ici,
le pouvoir doit être organique,
c'est-à-dire "conçu comme
une réalité
tl'anscendant
les individl/[; qu.i compo3ent
le groupe
social
(1)."
Vu sous cet angle,
les expériences actuelles àans les groupes
sociaux de l'Afrique Centrale,
soit en termes de socialisme ou
de renouveau,
soit en termes d'authenticité ne nous rapprochent
guère des souverains,
maitres des structures.
Ce pouvoir organique ne signifie pas option pour les féodalités
polcitiques ou pour "des petits pères des
peuples" proposant
aux ~roupes sociaux "dcs transfigurQt~ons" contraires à ce que
l'humanité peut attendre de sa créativité et de sa dimension
morale.
Ainsi conçu,
le pouvoir est l'élément qui assure "la rupture
des structures antérieures
( ... ) et
(crée)
la condition d'une
intégration dans une nouvelle coh,Jrcnce
(2)."
Mais le pouvoir est aussi
"génépateuy' des
strllr.t~o'es" parce
qu'il a lui-même produit de l'accroissement des richesses:
"sans
surplus~ il!f a peut-être prestige~ mais ,:l n'y a pas
pouvoir organisé"
(3).
C'est la dynamique du pouvoir dont l'exis-
tence et le développem8nt sont liés à la capacité de produire
un processus cumulatif du surplus,
comme le démontrent différem-
ment "la
tendance au renforcement du Pouvoir pel' œ (de Hobbes
à Bertrand de Jouvenel),
la modification du Pouvoir comme
conséquence de
la transformation du surplus dans
son quantum
.... ... . . . .. . . . .. ... . . . . . . .. . . . . . . . . . .. . .
(1)
TERNY
(Guy)
Economie des services collectifs et de la
dépense publique
(Dunod 1971).
(2)
AUSTRUY
(Jacques)
Le Scandale du développement,
P.
176
(!'J.
Rivière et Cie 1968).
(3)
AUSTRUY
(Jacqu8s)
Le Prince et le Patron,
P.
38
(Cujas 1972)_

et dans sa forme
(de Marx à Baran)
et le changement du pouvoir
corr~latif au changement dans les groupes dominants (de Machiavel
à l'école de Max Weber)
(1)".
Nous verrons dans "l'explication structurale de
la croissance
comment se matérialise en ~fY'ique Centrale le Pouvoir
en sym-
J
biose avec l'activité économique
notamment dans
l'appropriation
J
du surplus".
§
2 Le souverain
maitre des paramètres.
r
Si l'économie indique les différents moyens techniques pour
la modification des structures,
pour l'obtention des diffé-
rents états de l'économie,
c'est en fait le souverain qui con-
sacre un choix en arbitrant entre les préférences pour proposer
une fonction sociale d'utilité.
En matière de financement par une source essentiellement na-
tionale,
la problématique de la fonction sociale d'utilité
devient l'arbitrage entre un certain nombre de paramètres pour
modifier la fonction de production
(donc la structure de produc-
tion pour le développement économique)
et la structure de la
consommation (structure de la demande globale)
pour faire appa-
raitre des excédents de production,
transformables en capacités
financières,
grâce aux rapports marchands.
En d'autres termes,
"il s'agit d'appliquer la théorie économique
à un problème concret et d'apprécier
le résultat du point de vue
de
l'utilité sociale",
............................... ...
.
'
(1)
AUSTRUY
(Jacques)
: Note 1,
P.
119.

-
.)lj
-
A la production,
la rareté des ressources et l'état des tech-
niques commandent la nature et "la quantité des biens à pro-
duire:
l'arbitrage paramétrique consistera à choisir dans
un système de production,
un vecteur de production tel
qu'aucun autre ne lui soit préférable;
c'est l'optimum
économique.
~e cas typique de cet arbitrage est la réalloca-
tion en ressources,
la détermination des pôles,
,~tc.
l"""ais certalnes ressources sont appropriées par les inc1ividus
qui en tirent une certaine satisfaction
(thésaurisation.
tra-
vai 1) .
C'est au pouvoir alots d'introduire des paramètres soit ins-
titutionnels,
soit techniques pour une autre affection de
ces ressources;
a moins que l'on
"obtienne
des
détenteurs
de Y'eSSOlO'CCS
travail)
monnaie
théDaUr"z"séc)
etc.
7-elll' indif-
f é re n ce q LI QI, t à ces clé pla ce men t set a u x !il 0 cli fic Ci. t 7: 0 IL S de l a
Y'épartition
(et du loisir)q2.l1: en
résultent",
A la consommation,
il s'3git de conduire
l'2conomie a un plan de consommation qui maximise le surplus
financier,
soit par la consommation des biens produits par
l'économie nationale
(action sur les importations de certains
biens),
soit par diminution de la consommation pour accroitre
les capacités productives par l'accumulation.
L'arbitrage paramétrique ici consiste a modifier la collection
des biens disponibles pour que
les nouvelles préférences qui
s'expriment sur le marché ne conduisent à un détournement de
trafic; en effet,
détournements des trafics douaniers et autres
dérogations administratives sur l'importation de certains biens
trouvent leur origine dans l'incapacité du centre de décisions
de lutter contre les habitudes de consommation souvent prises
à l'époque coloniale,
mais qui ne correspondent pas aux im-
pératifs du développement.
Or,
la récupération du surplus

financier suppose aussi une modification des plans de consom-
mation
il peut alors en résulter que la puissance publique
impose un classement social des états économiques
; un clas-
sement social R est imposé "si pour une paire d'états distincts
Z'
et Z"~
on a Z' R Z"~
quel que soit
l'ensemble des
préordres
totaux individuels concernant Z'
et 2"
(1)."
C'est au fond la
nécessité d'une planification dans la stratégie du développe-
ment.
Mais au niveau de la nation,
le consommateur individuel,
le
producteur individuel,
le détenteur de la ressource travail
devient classe ou couche sociale,
ou groupe de pression,
l'arbitrage paramétrique devient un choix entre différents corps
doctrinaux;
et lorsque le pouvoir n'est pas l'inspiration de
ceux qui veulent le changement ou tout simplement lorsqu'il
n'a pas pu ou pas su communiquer "ses
lumières~ son a1-sance
et sa conscience",
l'arbitrage devient celui de la nation
entre "le caprice du prince" et la volonté démocratique.
. . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
Cours de D.E.S.
Politique économique et financière
professeur J.C. BOUTOU ; Poitiers 1974.

1 1 3 La r~cup~ration du surplus financier,
politique de financement national du
d~veloppement ~conomigue.
Le développement est donc le fruit d'une perturbation
9ans le système existant qui se traduit par des modifications
structurelles dans le système productif,
dans les mentalités
et dans les comportements ~conomiques. Il suppose donc que
la perturbation en question ait l'énergie nécessaire pour
une telle transformation
;
la politique de financement du
d~veloppement par la récup~ration du surplus est cette per-
turbation,
parce qu'elle est un vecteur social des moyens ha-
bituels de financement
l'épargne,
la fiscalitp.,
les accumu-
lations monétaires des entreprises,
etc.
§ l
Aspect structurel.
Elle est structurelle parce que en tant que vecteur social,
elle explique comment le groupe social dans sa psychologie
et sa sociologie contribue à son 6volution par l'am~lioration
ou la modification de la totalit~ de sa r~alit~, et non uni-
quement de sa r~alit~ ~conomiquc. En effet,
la r~cup'~ration
du surplus dans les ~conomies sous-développées
(comme nous
le montrerons dans la deuxième partie)
remet en cause la
structure d~mographigue, celle de l'emploi,
celle de l!appa-
reil industriel et agricole du groupe social et la disposition
de l'esprit humain vis-à-vis du d~veloppement
elle d~clenche
une véritable mobilit~ socio-~conomique.

§
2 Aspect strat~gique.
L'accumulation des connaissances et des i~ventions, l'accumu-
lation du savoir-faire sont le fait quotidien de l'humanit~.
Les anthropologues et les ethnologues sont unanimes pour
affirmer que les v~ritables bases ~conomiques se sont formées
avec l'intégration à la production "des produits accumul~s du
tr'avai l".
La rapide expansion de l'Europe n'a été possible qu'avec une
accumulation productive.
Celle-ci,
en maintenant le capital
par les amortissements et en l'augmentant par les investis-
sements confère à l'économie son caractère "all to-cen b'é" .
. Dans les économies sous-développées,
le centre du problème
est justement la création des biens capitaux ~
pour cela,
l'économie doit dégager des ressources en dotatio~ initiale
qui est le financement des infrastructures économiques et
sociales du pays.
Cependant,
cette primauté du capit~l financier initial est
,
~
souvent contestee.
De THIROR MENDE CHENERY,
le jugement est
sévère
Irles
millions ne
nel'J'ellt
à
"ien nans
le8
pays
[]OllS-
déve loppés,
sinon à se
.fa i l'e de s
e 1lI1emis
d' W1e
façon
co t1teuse".
Cette critique trouve sa justification si l'on considère le
financement du développement du point de vue exclusivement
des apports extérieurs sous forme d'aide,
de prêts à plus
ou moins long terme.
Mais lorsque nous considérons le surplus
financier en tant que vecteur social,
c'est d'une source de
financement nationale qu'il s'agit,
puisqu'elle est endogène
au système socio-écononüque considéré; dans cette optique
la question de source extérieure de financement n'est plus
qu'une question de source complémentaire,
comme nous le dé-
montrerons ultérieurement.

-
38 -
l
II INTEGRATION DU CONCEPT DE SURPLUS
DANS UNE "EXPLICATION STRUCTURALE
DE ['A
CROISSANCE ECONOMHJ[JE".
Cette problématique au fond est fort simple :
toute pensée économique offre une typologie de la croissance
économique en fonction du corps doctrinal qui l~;~ous-tend :
il s'agit alors,
pour l'économiste du développement,
de pro-
poser celle qui colle aux réalités qu'il a charge d~analyser,
et au politique de la consacrer comme schéma de développement.
Ma i s
"u Il e El 0 c i été est é COll 0 ln Ù7 u e lT1 e Il t
i Il e f fic ace dan s
la 111 e s 1.1 r e 0 ù ses
pou (J 9 e s
f 0 Il C f; ion Il e Il t
à
V ide,

l'effort de
ses
tJ' availleups est stép{le,

les
forces
de
la natzu'c
sont mal utilisécs,

le
consommateur ent
Roumis a des privatiolls
Il 0 Il
Il é ces 8 a i l ' e a ,
(Jli
l c e 1: f; (/ Y elle n tac ca !J l é de [J
s e l' vit u des d li e 8 cl l' 1: Il e J' g 1: e,
a u cap rie e 0 li a u
machiavélisme de
politique
(1)11.
Rude t~che que celle de l'économiste qui doit proposer au po-
litique la règle économique;
rude t~che lorsqu'il s'agit
de proposer,
après des oppositions,
des
juxtapositions et
des dépassements une construction scientifique dont le seul
objet ne soit pas la connaissance selon l'épistémologie,
mùis
une connaissance pour l'action;
car l'intégration du concept
de surplus dans une explication structurale de la croissance
n'est pas une recherche intellectuelle tout court,
mais la
recherche dans la richesse ;:héorique de la pensée économique,
des conditions du développement économique.
(1)
DEHEM (Roger)
L'utopie de l'économiste
P.
12
(Dunod 1969).

. '. //
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'.
..:.' ;
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(.\\.;..: ('"''
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.
'-
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•.
- - , - 1 {t
,.'
La théorie de la croissance économique a occupé
une place importante dans l'histoire de la pensée éCQnomique.
Les auteurs tels que RICARDO,
MARX,
LIST,
KEYNES,
SCHUt1PETER,
etc. ont marqué,
chacun à sa manière,
le développement his-
torique des sociétés occidentales
; mais dans
toutes ces ap-
proches,
l'élément-clé est la recherche des conditions de
l'évolution.
Dans cette perspective,
le concept de surplus est partout
présent,
même si la terminologie de chacun des auteurs n'est
pas explicite en ce sens;
au fond,
de la balance commerciale
excédentaire des mercantilistes aux innovations de SCHUMPETER,
ce sont les moyens permettant à un groupe social de se cons-
tituer une accumulation qui constituent l'objet de la recherche
économique.
Dans les pages qui suivent,
nous allons rester dans cette
perspective en essayant de dégager une typologie du d6velop-
pement par élargissement de l'utilisation du concept du
surplus,
tentant ainsi de le faire sortir de sa prison id6olo-
gique,
qui en fait un instrument d'analyse marxiste,
même si
les conditions d'une croissance marxienne ne sont pas réalisées.
Mais avant d'entreprendre la définition des contours de cette
typologie,
nous nous devons de justifier le choix de notre
champ d'action.
La notion de sous-développement est un prisme déformant,
dans
la mesure où,
recouvrant des espaces de plus en plus importants,
elle a tendance à les uniformiser;
les économistes y sont
d'ailleurs pour quelque chose,
avec leurscritèreçêt indices
de classification.
Si l'économie politique du développement doit grandir dans un
sens
"orgal1iciste",
l'économie appliquée est Gouvellt l'éductiolll1iate"

du moins concernant son champ de manoeuvre,
car elle porte
souvent sur une zone homogène
; or,
dans les groupes sociaux
les conditions subjectives ne se retrouvent pas à l'identique
dlune zone à une autre:
dès lors,
baser une politique sur
un vecteur social nécessite la réduction de l'espace à
trai-
ter en zones plus homogbnes,
scIon les caractéristj.ques que
l'on veut mettre en valeur ou utiliser pour les besoins
de l'étude;
c'est le fondement objectif de notre choix
mais i l y a aussi un fondement affectif,
étant nous même
ressortissant de l'Afrique Centrale.

-
41
-
1 II 1 La dynamique ricardienne de l'~volution
en Afrigue centrale.
Comme l'ensemble de la dynamique classique,
la
dynamique ricardienne aoorde le problème de la croissance à
travers la marche de l'~conomie vers l'~tat stationnaire.
La soci~té est divisée en trois clêlsses
Les propriétaires terriens,
les capitalistes
et les travailleurs.
L'accumulation est fonction des profits du capital;
le revenu
national étant divisé en profits,
rentes et salaires,
la con-
dition nécessaire et suffisante de la croissance économique
est l'existence d'un taux moyen du profit suffisamment élevé,
les salaires étant fixés par les conditions nat0r~lles et les
rentes fixées à un certain niveau.
La somme des profits et des
rentes constitue le revenu net,
que lion retrouve ch,e? A. SMITH
comme ~tant l'argUlnent de la "/,/(!IICDne des natiol/[)".
Mais,
poursuit Ricardo,
à long terme,
la baisse du taux de
profit est la loi fondamentale de l'économie qui
tendra alors
vers l'~tat stationnaire. La lutte contre cette baisse est
le commerce ext~rieur. Le concentré de l'apport du commerce
extérieur se trouve ainsi exprimé par G. HABERLER :
"lîl rl1:piai(ll1 illtcl'I1îltiollîlZe
du
travîll:Z et
l'é-
change
intel'national,
qld per'mette/lt ri cl/aqlle
pays de
De spécial1::oer et â/expol>tcl'
les pl'O-
duits
qu'il
fabr'iq1.le
au me1:lleul' eompte
pour
importe?' ceux que d'alltpcs
pays
pellvent
llii
fOl/rl1ir cl plllD bUB
ppix ont été et
sont en-
core
l/ull cles
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cl 11 b i e 11 - ê {; p e
é c (> 1/ (J 11/ i (111 C
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de
l / (/ cc /' () 1: IJ :; U II/ e n {;
rI ure v e IHI n a t i 0 Il a l
d. e c li (1 (7 Il e p a y s p (1 l' tic i p a 11 t; " •
Le commerce extérieur entraine la propagation du progrès et est
donc source d'harmonie universelle.

Le schéma ricardien de l'accumulation et donc de l'accroissement
du revenu national ne peut ~tre retenu dans sa totalité pour
deux raisons majeures
-
le hiatus sociologique entre les pays riches
et les pays de l'Afrique Centrale
-
la non vérification des principales conclusions
de cette dynamique dans les économies sous-
développées.
§
1 Le hiatus sociologique entre les économies
riches et les économies pauvres.
L'analyse ricardienne a pour support spatial l'Angleterre du XIXe
siècle et le reste du monde occidental. Cet ensemble présente
une unité sociologique et technologique incontestable.
L'Angleterre est exportatrice des capitaux vers les autres ré-
gions du fait de sa balance commerciale excédentaire,
ma~s la
continuité structurelle de l'ensemble en fait une zone écono-
mique homogène.
_--",Cette continuité sociologique asslire "l'ar>t1:cula.tioll des
illst;i-
tutions économiq1les et socl:a.lcs" dans une direction identique
parce qu'il y a
identit& philosophique sur le devenir de
l'Europe:
la génération de surplus qui en découle n'est donc
qu'une matérialisation de cette reconnaissance de l'Angleterre
comme pôle d'attraction
et le réflexe des différents groupes
sociaux dans le sens du comnerce extérieur n'est qu'un réflexe
de solidarité,
comme i l en existerait au sein d'une m~me nation.

-
'1.)
-
Le hiatus sociologique entre les economies sous-developpées
en général et celles de l'Afrique Centrale en particulier est
une donnée de l'analyse des relations économiques et sociales
actuelles. Bien sur,
le commerce se fait,
mais les intérêts
des différentes forces de l'économie mondiale font que le
surplus qui en découle va s'accumuler dans les sphères les
plus riches du commerce international.
La problematique du commerce international est une problé-
matique éthique :
la propagation du progrès technique suppose,
outre les mécanismes économiques une volonté d'action en ce
sens,
au besoin,
une considération humaniste du devenir de
l'espèce,
oG qu'elle se trouve;
mais les int~r~ts économi-
ques mondiaux ne se preoccupent peut-être pas de ce genre
d'humanisme.
§
2 "L'hapmollie wlivepselle" n'est donc pas
vérifi~e par le commerce international.
Dans cette lutte contre la baisse du taux des profits,
le
commerce international agit par l'intermédiaire des
"coûts
comparatifs"
: à inégalité de technologie, des pays différents
peuvent améliorer leur état de l'économie par le commerce
international.
La théorie du développement économique,
reprenant a
son compte
ces conclusions propose l'interpretation suivante au niveau
des coûts de production
:
les coûts de production augmentant
dans les pays développés,
les capitaux iront s'investir dans
les pays sous-développés,
et seront createurs d'emplois et
de revenu qui auront tendance à s'éqaliser.
Il y
aura propa-
gation du progrès technique et é<]alisation des coûts.
Ainsi se dessine la théorie du développement par les capitaux
étrangers.
le surplus financier étant exogène au groupe social

-
44
-
considéré.
Cette dynamique se heurte du point de vue fonctionnel.
outre
à
son caract~re extra-national.
~ la non vérification de ses
hypothèses.
La continuité de l'espace économique qui sous-tend la dynamique
ricardienne,
avec l'abolition des frontières,
donc la liberté
de commerce et d'investissement se heurte.
dans les économies
sous-développées à la rigidité des frontières économiques.
traduction du nationalisme ou de sauvegarde des intérêts des
plus forts.
L'économie mondiale actuelle dément fonnellement cette hypoth~se
dans la mesure où
"le mar'clzé international des biens et capitaux
s 'es t
ré v é lé être u Il e n sein b le cl e S
Il a t i 0 Il S
P}' 0 tee t i 0 Il'11: s te s ~
dont
les
intérêts nationaux conditiolll1ent
l'activité économique".
Du
reste la mise sur pied des organismes tels que la C.N.U.C.E.D ..
le G.A.T.T.,
etc. est la mesure de la volonté des sphères les
plus fortes d'orienter le commerce international;
les proposi-
tions actuelles sur les matières premières
(conférence Nord-Sud)
en sont un témoignage éloquent.
L'hypothèse suivante de la dynamique ricardienne est la fai-
blesse des coûts de production en économies sous-développées
et la rentabilité des investissements.
Elle ne concerne en fait que la rémunération du facteur tra-
vail
; mais elle se trouve le plus souvent démentie par le fait
que certaines activités demandent une main-d'oeuvre qualifiée
qui fait défaut sur place.
et qui est donc importée avec des
conditions de rémunération qui gonflent les coGts de production.
Les tableaux de la page suivante donnent une illustration de
ces rémunérations.

Tl.BLEAU Ll.1 B: REP,·..RTITIOI1 EN' %DES S·,L.;.IRES mRSE3 I.U PERSOH/ŒL
PSRrilL\\lEliT P:,R CSP E~ P.Ut 1If.TIOHflLlTE.
i _.- ..
1
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.S.P
T.TICi:jjJA:
%
i ilUTr\\ES !l.FRIC. ~ ~ iAUTR=S r-r;.TlOn~ ~
. 1
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'IDUT1'~S ILTIOII •
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salaires bruts ct cr~ges sociales.
"

Du point de vue de la stratégie de la production,. la présence
à côté d'une activité centrale,
des liaisons multiples réduit
considérablement les coûts de production relatifs au stokage,
au transport,
aux débouchés et en approvisionnement en input.
Or,
ces mécanismes de "liaisons en amont et en aval" sont
quasi-inexistants,
les activités économiques en place se trou-
vant être intégrées aux activités économiques des centres
occidentaux: on peut citer en illustration le contrôle par
ELF-ERAP des activités énergétiques dont certains sous-produits
'sont traités en France pour être redistribués dans l'Afrique
Centrale o~ se trouvent les giscrnents
(sources off-shore dans
le golfe du Gabon et au large de Pointe-Noire),
le contrôle
des gisements d'uranium au Gabon et au Centre-Afrique "par le
Commissariat à l'Energie Atomique.
En règle générale,
les coûts de production ne sont pas aussi
faibles que le laisse penser la théorie.
Il en résulte que le surplus financier extérieur,
au lieu de
contribuer à la génération du surplus national,
pèse lourdement
sur l'accumulation nationale,
puisque affectant les revenus,
les prix,
les encaisses monétaires nationales avec les mécanis-
mes de remboursement à l'étranger et de rapatriement des
capitaux
(voir notre analyse sur l'aide).
La dernière hypothèse est celle de la propagation du progrès.
Le problème de l'accumulation par le commerce international
réside dans la capacité productive des pays participants.
Mais tous les secteurs de l'économie ne participent pas à
l'accumulation,
surtout dans le cas où deux secteurs
(tradi-
~
....
tionnel et moderne)
subsistent : le secteur moderne pousse en
cellules autonomes dans le cornplexe productif national ;
pré-
cisément ce complexe productif national n'est pas intégré:

il n'y a donc pas stratégie globale de génération de surplus
physique qui sera réalisé par le commerce international.
En définitive,
l'apport du commerce international au développe-
ment dépend de la disposition des forces nationales ou régio-
nales à profiter des mécanismes que celui-ci met en place; dans
le cadre d'une politique de financement du développement,
c'est
sa capacité à procurer à l'économie des ressources financières
mais aussi des effets induits sur l'ensemble de l'économie.
Mais le développement des relations économiques internationales
-dépasse le seul aspect commerce
; il apporte des mécanismes ins-
titutionnels sur les possibilités pour un pays d'assurer le dé-
veloppement harmonieux de ses mécanismes économiques,
à l'abri
de la concurrence internationale;
c'est un apport considéra-
ble.

-
49 -
1 II 2 La croissance marxienne
en Afrique Centrale.
C'est un terrain privilégié,
d'abord parce
que du point de vue théorique,
elle explique le cycle mar-
chandise-argent-marchandise
(passage du surplus réel au
surplus financier)
en tant que cycle structurel; et ensuite
parce que dans la pratique,
elle a servi d'orientation en
Afrique Centrale dans les conditions que nous préciserons
par la suite.
Selon MARX,
la source de l'accumulation est la pl~s-value. Le
processus de production,
c'est le moyen de produire la plus-
value en économie capitaliste.
En ce sens,
cette plus~value
correspond au profit ricardien.
La reproduction capitaliste
élargie est fonction du prix de la force de travail et de
la durée du temps de travail.
Comme d'une part l'accroisse-
ment de la productivité dans le secteur de consommation ouvrière
tend ~ faire croitre le prix de la force de travail et d'autre
part l'action syndicale et "la politique sociale de
l'Etat"
~ limiter la durée du temps de travail, l'accumulation capita-
liste dépend de la force de ces deux tendances.
Mais les contradictions du système capitaliste conduisent le
système vers l'état stationnaire ~ il en résulte une situation
explosive qui aboutit au renversement du système capitaliste;
c'est la révolution socialiste.
La reproduction socialiste repose sur l'appropriation collective :.
des moyens de production.
L'accumulation concourt ~ l'accroisse-
ment des moyens de production selon la loi de croissance prio-

-
50 -
ritaire du secteur l
:
"dans
les conditions de
la grarzde produc-
tion moderne,
la croissance du secteur l
(biens de production)
par celle du secteur II (biens
de consommation)
est une n~ce8­
sit~" (1).
La croissance rapide de l'Union Soviétique et les réalisations
de la République Populaire de Chine constituent différemment
les modèles génériques.
Mais la dynamique marxienne n'est pas uniquement une dynamique
économique;
elle est sociale et politique.
Il y a do~c des
conditions exante pour sa réalisation.
§ l
Les conditions de la croissance
marxienne en AFRIQUE CENTRALE.
La dynamique marxienne est le résultat de la conception philo-
sophique de 11 évolution chez 11ARX,
dont un élément moteur est
la lutte des classes.
Une classe sociale est "un groupe
d'hommes qui se distinguent pal" 7.a place qu'ils occupent da'ls
un syst~me historiquement ddfini de
la production sociale .. . "(2).
Comment se conjugue en Afrique Centrale le jeu des différentes
couches et classes sociales; quelles sont les lois de l'évolu-
tion qui s'y affrontent pour faire éclore la dynamique marxien-
ne ?
La désagrégation de l'Afrique tropicale en tant que région
indépendante commence vers
1880,
avec la mise en place de deux
fédérations:
IIA.O.F. et IIA.E.F. On peut dire que jusqulà cet-
te date,
le mode de production dominant est le mode de produc-
tion féodal.
L'accumulation du capital se fait selon l'organisa-
tion tribale des communautés et le surplus économique est
..........................................
(1)
LAVIGNE
(Marie)
Les économies socialistes soviétiques et
européennes.
(Collection U. Armand Collin
1970) .
(2)
Dictionnaire économique et social.
(Editions ~ociales 1975).

principalement physique. Au fur et à mesure de son évolution,
cette société connait des formes primitives de monétisation ;
mais cette forme sert surtout pour l'échange que pour l'accu-
mulation.
La pénétration coloniale entraine une nouvelle organisation
sociale qui aboutit à l'apparition de deux secteurs économiques
dualistes:
le secteur d'économie traditionnelle et le secteur
moderne. Du point de vue des classes sociales,
cette nouvelle
configuration établit la stratification sociale suivante:
la
classe des ouvriers et paysans qui constituent la majeure
partie de la population,
la classe moyenne des petits commis
et commerçants,
des petits fonctionnaires,
etc. Par rapport
à l'accumulation,
leur rôle est quasiment négligeable,
ne dis-
posant que des maigres revenus et surtout,
ne possédant pas une
vision à long terme de l'épargne.
Les indépendances de 1960 constituent un changement stratégique
dans les rapports entre les colonies et les métropoles. Alors
que le secteur traditionnel connait peu de modification,
le sec-
teur moderne subit des modifications importantes, qui sur le
plan des forces en présence,
apportent une autre stratification
l'administration coloniale a laissé le pouvoir politique aux
mains d'une classe de vieux politiciens d'administrateurs des
services publics, qui s'entourent éventuellement de quelques
intellectuels et du corps d'officiers,
souvent anciens soldats
de la force coloniale, ou anciens élèves des écoles militaires
de la métropole: c'est la bourgeoisie politico-bureaucratique.
Généralement,
elle assure les tâches de gestion selon les mé-
thodes coloniales, dans une administration restée telle quelle.
Elle n'a pas de base économique propre,
mais dis~dse des moyens
.
financiers énormes notamment par les salaires et autres revenus,
et aussi par l'usage extra-économique des fonds publi~s. On
peut affirmer que depuis les indépendances de 1960,
cette bour-

-
~2
-
geoisie s'identifie au pouvoir politique,
dans tous les états
de l'Afrique Centrale.
A côté de cette bourgeoisie politique,
on trouve la bourgeoisie
compradore
: (~lle comprend les directeurs des sociétés commer-
ciales,
lés directeurs des banques,
les gros commerçants,
etc.
Elle tire ses profits de la Qestion des intérêts financiers
et commerciaux ~trangers et n'a pas de base ciconomique propre.
Dans l'ensemble de ces pays,
on peut affirmer que la bourgeoisie
nationale est à l'état embryonnaire.
Elle commence à se forger
une assise économique indépendante des intérêts étrangers.
Ce bref exposé sur les classes sociales appelle les conclusions
suivantes:
il n'y a pas en Afrique Centrale une classe de
capitalistes nationaux qui exploitent la classe ouvrière natio-
nale.
La contradiction capital-travail oppose
le capitalisme
international à l'ensemble des travailleurs de ces pays,
sauf
ceux qui ont des liens objectifs avec ce capitalisme
(1). L'ab-
sence d'une classe des capitalistes nationaux fait qu'une
des conditions de la dynamique marxienne,
~ savoir,
!a baisse
tendancielle du taux de profit ne s'y réalise pas dans les con-
ditions d'un système capitaliste avancé et n'est pas l'origine
exclusive de l'état des contradictions qui s'y développent.
Le processus de production qui a cours en Afrique Centrale ré-
sulte de l'apport par la puissance colonisatrice -
la France -
d'un mode de production capitaliste.
i·;ais c'est un, capitalisme
exogène et dont les conditions du passage au mode socialiste ne
suivent pas une espèce de déterminisme dont l'Europe de l'~st
serait le premier champ d'action.
... . . ..... . ... . ... . . . .
.
(1)
Les événements récents en Afrique montrent qu'on ne peut
plus restreindre cette notion aux seuls pays occidentaux.
Les
intérêts économiques des autres pays industrialisés pèsent lour-
dement sur les peuples africains.

-
53 -
§
2 Illustration
(1).
Le CONGO-BRAZZAVILLE constitue l'exemple le plus
frappant de
l'adoption de la dynamique marxienne de la croissance.
Beau-
coup d'autres Etats ont adopté certains types d'organisations
de l'activité économique relevant de la conception socialiste
du développement économique et Je l'organisation sociale;
mais
'la systématisation la plus avancée,
puisque s'appuyant théori-
quement et publiquement sur le marxisme-léninisme,
est l'ex-
périence congolaise depuis
1963. A cette date,
le Congo est
comme toutes les anciennes colonies
françaises qui viennent
de sortir de cette période de l'histoire qui les a marquées à
des degrés divers.
Il n'existe pas de secteur productif national;
les principales
activités économiques sont les services,
l'agricul~ure d'expor-
tation,
les industries extractives,
la production forestière
et la petite industrie de transformation.
Mais ces activités sont insérées dans
le complexe productif
mondial,
particulièrement ouest-occidental et soviétique.
Ainsi,
les activités extractives sont directement contr0lées par ELF-ERAP,
LES POTASSES DE LORRAINS,
AGIP,
GOLO OIL,
etc.
Le secteur mixte
se crée avec les Soviétiques et les pays est-européens,
avec une
participation majoritaire de ces pays.
Dans les entreprises où
le Congo est majoritaire,
cp. capital est pour l'essentiel les
prêts consentis au Congo par la Caisse Centrale de Coopération
Economique.
Le secteur monétaire est celui de la zone franc,
avec
.. .. . .. .. ..
.
.
'"
.. .. .. '" .. '" .. '" '"
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. .. .
(1)
L'objet de cette thèse n'étant pas l'étude de l'économie
congolaise,
on comprendra aisément son caractère restreint
sur ce point. Si nous avons choisi cette économie,
c'est
pour illustrer notre argumentation,
en fonction des informa-
tions dont nous disposons au moment de la rédaction de cette
thèse.

-
~Lj
-
les restrictions que cela comporte.
Dans ce contexte,
le pouvoir politique choisit comme dynamique
de croissance la dynamique marxienne;
des structures d'enca-
drement correspondantœ vont être mises en place
; mais le m~­
canisme ne se déclenchera pas.
Une explication peut être fournie il partir des conditions de
la dynamique mùrxienne.
Au niveau des conditions subjectives,
la classe ouvrière con-
.golaise est numériquement faible et surtout n'a pas une cons-
cience de classe. Elle ne perçoit pas,
selon la 16g1que mar-
xiste,
la nature de son exploitation et surtout celui qui
l'exploite.
Cela se traduit par "ulle
lutte" contre un
"emlemi
de classe" abstrait,
une bourgeoisie dont les contours par
rapport au mode de production.sont mal ou non définis,
et donc,
dont on ne sait ni si elle possède les moyens de production,
ni si elle s'approprie la pluS-value extorqu~e à la classe ou-
vrière.
Au niveau des conditions objectives,
a notre avis,
la réa-
lité est que la bourgeoisie politique et la petite-bourgeoisie
se sont servies de la couverture socialiste pour asseoir leur
autorité et surtout t-u/'v contrôle sur les activités économiques
sous le couvert de la gestion socialiste. Elles contrôlent
donc la maigre accumulation qui se constitue pour s'~riger une
base économique propre.
C'est ainsi qu'on ~s voit prendre des
participations dans le comn~rce. le bâtiment,
l'hôtellerie,
les
transports,
etc.
En r~sum~,
on peut dire que le surplus ~conomique dégag~ par
l'économie congolaise comprend une grande partie pr~lev~e par
des intérêts économiques étrangers et une infime partie consommée
par la bourgeoisie politique et bureaucratique,
et par tous ceux
qui gravitent autour d'elle.
Le mode de production capitaliste
qui y prévaut,
comme dans les autres pays de la région,
n'est
pas le fait de la bourgeoisie nationale qui s'opposerait à la

-
')')
-
classe ouvrière nationale.
Les conditions du dépérissement de
ce capitalisme pour engendrer la révolution socialiste et donc
l'application de la dynamique marxienne de l'évolution ne se
transposent pas mécaniquement aux économies sous-développées.
Il n'y a donc pas lieu enfermer la génération du surplus fi-
nancier dans une espèce de moule idéologique marxien,
en dehors
duquel elle ne serait plus possible,
du moins dans
la période
-initiale de mise en place de la politique de
financement du
développement.
La question fondamentale n'est pas de constater
qu'il y a prélèvement de plus-value;
c'est le pouvoir de dispo-
sition sur ce surplus qui est la force motrice pour son utilisa-
tion productive ou non.
En ce sens,
l'exemple de la Chine sur
l'adaptation du schéma marxien au cas chinois doit faire réflé-
chir;
"la
r'éificatioll dll nr(ll'xl:SlTle~ son avénemcnt péel~
supposent une
fopmatiol/ des élites motl'ices du
cha n g e me Il t ~
un e l' LI P f: 11 pe s a Il s cl °11 t e b Pli ta le des
stpuctllPes socùlles
tpaditionnelles~ !lne dic-
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Cet e11sernble de
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l a t P a ve P sée d' une C 1'-
t a i Il
dés e l' t
(1)... Il
(1)
BOURCIER de CARBON (Luc)
Essai sur l'histoire de la pensée
et des doctrines économiques
;
tome l,
page
399
(Editions Montchrcsticn
1971).

l
II
3 Les forces productives
listiennes.
La théorie listienne des
forces productives est une réaction
nationaliste au courant libéral. Le fait national est aux yeux
de LIST le moteur du développement.
En effet,
LIST consid~re
que le développement de l'industrie et de l'économie libérale
'dépend de la civilisation et de la puissance nationale;
"l' 1zis-
toil'e enseigne J pal' COI1S(~qlwl1l;J qlle les individus puisel1t la
majeure partie de
leI/}' pliÏssance
pl1 0ductive dans
les
institu-
tions et dans
l'état de
la
r>Oc1:étp. . . . " De même qu'il y a en
philosophie une
"ViS1~Olî eoslI1opolite des choses" et une "vi-
sion politique",
de même en ééonornie,
i l y a
"lme
théopie
des
forces
échangeables des
biens matépiels" et "une
t1zéopie
des
forces
productives"
(1).
Ces forces productives sont les valeurs morales,
philosophiques
et culturelles. Suivant cett8 logique inspirée de l'histoire,
LIST "ébauche
son système d'écollomie complexe cl bave industriel-
l e 0 û
l a p PO duc t i 0 11 est due
cl
l' i il d 1/ S tri e J
j a ma 1: s à
l' a g ri cul -
ture.
Il
souligne à lIaI/veau
la 11écessité d'associe]'
la pl'otection
éC0l1Omique au
libéralisme pol1:tique"
(2).
§
l
Forces productives,
conditions
subjectives et développement.
La critique de la théorie listienne des forces pro9uctives doit
dépasser la simple analyse des facteurs
favorisant le dévelop-
pement économique "na.tional".
Au-delà de ces facteurs,
i l y a
.. . . . . . .. . . . . .. . .. .. . .. . . . . . . . .. . .. . . .. . . .. .. . . . .. .. . .. ..
(1)
LIST
(Frédéri c)
Sys tème na tional d r économie pol i tique.
( Par i s
Ca pe Ile 1 85 7) .
(2)
FAURE-SOULET (J.F.)
de Malthus à Marx
L'histoire aux mains des logiciens.
(Gauthier-Villars
1970).

-
57 -
croyons-nous chez List,
une véritable dynamique nationaliste
incarnée par les forces productives.
Ecoutons-le:
"pal'tout>
l 'hist07:re nous montl'e une énerg7~que
action des
fol'ces
sociales et des
fol'ces
indivi-
::uelles
les unes
SUl'
les autres.
Dans
les
villes
i ta lie 1111 es et da Il s
les
v 7: II e 0
a '7 s é a t t: q Li es>
e Il
Il 0 II and e e t e n Il '1 9 let e r r e,
e Il
F' l' a Il cee t
e n Il mé -
Y' i q 1{ e >
,: 0 Us
v 0 y 0/7 S
7e s
f 0 PC e s Il PO duc t ive s e t
par cOllséquent
les
l'ichesses des
individus
a 11 9 me '7 tel' a ve c
la
lib e l'té)
a ve c
lep el' f e c-
tio,memel1t des
institutions
politiques et so-
1
ciales>
et celles-ci
d
leur toul')
trouver dal1s
l'accrois8emel1t des
pichesses matérielles et
des
forces
productives de[J
illdividus
Zea élé-
ments de
leur pel'fectionnemel1t ultérieur".
Le parallèle établi par List entre les forces productives et une
vision politique en philosophie est révélateur l'un des aspects
fondamentaux de l'évolution des civilisations:
"1111
projet
de
l 'Homme" pour "tU? pl'ojet de
société".
Les
forces productives
listiennes correspondent à ce que nous appelons conditions
subjectives;
elles posent la question de
la nation,
de l'inté-
gration nationale pour le développement.
Les forces productives
conditionnent l'unité sociologique de
la nation,
support essen-
tiel du développement économique.
Cette unité est une réalité
subjective qui
se traduit sur le plan concret par un pouvoir
politique,
une puissance publique et des institutions stables,
incarnations des
"valeurs profondes" de
la communauté nationale.
~ès lors,
ce pouvoir rencontre l'édhésion du peuple pour les
orientations fondamentales pour l'accroissement des valeurs
dl échange.
2 La dynamique listienne,
essence du protectionnisme.
~ais la théorie des forces productives ne constitue pas une v~­
ritable théorie économique
la distinction est difficile entre
une théorie économique et une
théorie politique.

J.F.
Faure-Soulet considère que
"doct~'ine politico-écollollliqlle
et
théor1:e
SOllt
étl'oitelllent
liées
âalls
la pensée de
LIST." La
doctrine nationaliste se traduit en théorie protectionniste
/I.?-e
sûstème douaniep n'est donc pas J comme on l'a
p l' At end 11 JUil e
1: Il PC Il t i 0 Il
de
t; ê tes sr écu lat; 1: lJ cr,;
c'est
ulle COl1Gr!qucnce natul'elle de
la
telldallee
deD
peuples à cherchel' deG
ga~'allties de
leur conGcrvation
ct de
lelll' pl'osp6l'ité ou à établi~' leup p~'épondh'(ln-
ce. "
La thèse du protectionnisme a ses défenseurs dans les milieux
politico-économique africains.
Les termes tels que "pl'otec-
tion de
l"industrie llatl:ollale"J
"tapifs d01ian1:el's"J
droits
préférentiels,
etc. apparaissent con~e les symboles de la
souveraineté et de l'indépendance nationales.
Il est évident
qu'il y a des arguments qui militent en faveur du piotection-
nisme,
surtout dans les premières heures de l'industrialisation.
"L'accélération de
la
formation
du capital J la création immédiate
d'une
demande et
le
coup de
fouet
aux produits national/x J etc.1/
(J.F.
Faure-Soulet)
par le fait d'un droit de douane protecteur
constituent des arguments de la fonction de croissance. Mais
le protectionnisme ne peut pas être le fondement d'une politique
de développement économique.
Lorsqu'il devient une exclusive,
on est en droit de se demander s ' i l ne sert pas des fins poli-
tiques avec des arguments pseudo-économiques.

-
')9
-
l
II 4 L'entrepreneur schumpetérien
ou l'apologie néo-classique
de l'innovation.
Léon WALRAS apparait comme l'un des auteurs les
,
plus représentatifs de la théorie néo-classique.
Cependant,
son
système reste radicalement insuffisant sous l'angle_ de l'analyse
ae la croissance économique.
L'approche walrasienn~ de la crois-
sance repose sur le
"ool1llne de
"'é'){lJ'glle qll1-~
lui-même
es t
déterminé [Jar'
l'égalisation de
l'orrl'e
et de
la demande 'des
fonds
SUl'
le marché du capital".
L'investissement est le moteur de la croissance.
L'apport substan-
tiel à cette théorie vient de WICKSELL et de SCHUMPETER.
§
l
Le tri2.t.ygue entrepreneur,
profit,
jnnovation ou l'apolo~de la
créativité.
Considérant une économie sans croissance,
(le circuit économique)
SCHUMPETER cherche à- comprendre la cause fondamentale de la
croissance
(l'évolution).
Ce passage du circuit économique à
l'évolution se fait grâce aux
"/11I1ovntions",
c'est-à-dire,
la
fabrication d'un bien nouveau,
l'introduction d'Ulle méthode de
production nouvelle,
l'ouverture d'un débouché nouveau,
la conquê-
te d'une nouvelle source de matières premières et la réalisation
d'une nouvelle organisation,
par exemple,
la création d'une situa-
tion de monopole.
Le pouvoir créateur de l'entrepreneur est donc
l'élément moteur de la croissance.
"J.
Schumpeter' réintr'nduit
l'homme dans
le modèle da
Cr'o7:[).<;allce,
l. 'holl/me eOl!cr'et a(JiSr;(lllt
tant pal' calcul que
par' il1t/.lit7~ol1, (lmbition et unl.ol1té de riomillCl-
ti 0 n. "
(1)
(1)
LEBRET (L.J.)
: déj~ cité.

-
60 -
§
2 L'homme schumpetérien,
produit du~tème économique.
La théorie schumpetérienne ne fut pas élaborée pour ies écono-
mies sous-développées.
C'est un effort de transposition qui
a permis une interprétation du sous-développement en termes
schumpetériens et de ce fait,
elle porte ses propres limites.
L'état stationnaire que la transposition applique aux écono-
mies sous-développées ne recouvre pas la réalité du phénomène
à étudier.
Le circuit de SCHUMPETER est une économie qui a
,
fonctionné pour atteindre un certain stade de développement et
s'arrêter,
des blocages ayant apparus.
Dans ces conditions,
l'entrepreneur schumpetérien est un produit de ce développement.
Il imagine l'avenir
(l'innovation)
parce que la structure de
l'économie qui a évolué avec cette dernière offre des possibi-
lités de son dépassenent,
SUI'
le mime sentier d'~volution. Le
"social deviant"schumpetérien n'est pas aussi déviant que cela
ici,
l'état statiol11Udl'C n'r?nt P(W
le p01:nt de
dt1"ol't
;
l'orga-
nisation sociale est j
et d'elle découle ses Pl'opl'es Pl'oplilseurs,
par exemple l'entrepreneur'.
Le sous-développement est un état initial,
duquel on n'est pas
parti:
ce n'est pas une fin de cycle d'un système qui se livre-
rait alors à
"une
fonctioll
de
remplacement".
Dès lors,
l'homme
schumpetérien ici est en deça de ce que l'économie et la socié-
té dans son ensemble attendent de l'Entrepreneur.
La problématique ici n'est pas celle de trouver "l/ne élite au-
dacieuse qui veut s'enrichir"
; cette élite là existe et s'enri-
chit sur le dos du peuple.
L'entrepreneur dans les économies
sous-développées actuelles,
c'est certainement "lIn COI'pS de bâ-
tisseurs".

-
6 t
-
-----~~~~~--------:
l
II
5 "L'iI1lPlllsl:OII key"ésieltlte"
et le développement.
Comme le schéma schumpetérien,
la théorie
keynésienne a connu des essais de
transposition aux problèmes
du sous-développement.
Non seulement des économistes ont pro-
posé des interprétations théoriques,
mais des
tentatives d'ap-
~lication sur le terrain ont eu lieu, avec des fortunes diverses.
Nous avons déjà présenté dans l'introduction la principale cri-
tique à cette transposition,
du point de vue du
financement du
développement.
Nous poursuivons cette critique sous .l'al1C]le de
schéma de croissance. Le principal essai
théorique de transposi-
tion,
à notre connaissance,
est l'exposé de MANDE:LBAUCvI.
(I)
Le sous-développement est considéré comme un état de faible
demande et d'insuffisance de capital.
Donc,
un déficit budgé-
taire entrainera une demande additionnelle qui suscitera elle-même
les conditions d'installation des industries nouvelles.
En d'au-
tres termes,
une demande effective avec des effets sur les revenus,
encadrée par des contrôles et une aide extérieure entraine l'ac-
croissement de la production des biens d'équipement et de consom-
mation,
donc un accroissement des revenus et de l'épargne qui situe
alors les investissements à
un niveau supérieur à celui de
l'investissement i n i t i a l ;
le multiplicateur keynésien joue son
rôle.
§
l
L'analyse statique limite
la portée de la transposition.
L'invariance des structures constitue la critique majeure à la
transposition de la théorie keynésienne aux économies sous-déve-
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(I)
~1ANDEL8AUM: in "tlt!!OP1:e keYIl<!siel1l1e et l'âcoltomie sOluJ-déve-
IOf!r(~c". (Revue Economie ùpp.liquée 19'11 nO l
paqe 85 et suivantes.)

-
62
-
loppées.
Cette théorie est une théorie de court terme,
pour des
problèmes de régulation conjoncturelle.
De ce fait,
un vaste
champ d'investigation lui échappe.
Par exemple,
le cadre tem-
porel restreint fait éluder le problème de délais de réponse,
et tout se passe comme si
tous les mécanismes automatiques
étaient réunis pour obtenir une courbe de réponse satisfaisante
en particulier la réaction de la production à la demande en
courte période dépend des coefficients techniques,
donc d'un
appareil productif potentiel. Or,
par définition,
le sous-
développement se caractérise par un manque de système pro-
ductif ; et même si une telle potentialité existe,
une variation
de court terme n'est pas un indicateur suffisant des réactions
en chaine qui caractérisent une dynamique de développement.
§
2 L'inapnlicabilité des concepts
keynésiens.
En fait,
cette inapplicabilité se conçoit déjà par,~lexamen du
cadre temporel.
Mais si l'on admet que la théorie exprime
/lUI? équilibl'e
'timeless' qu'il impopte d'intégper da/lB
le
temps/l,
on doit alors examiner ses différents concepts pour lèur trans-
position éventuelle.
Le professeur R.
GENDARME dans
"La Pa!lvpeté de.~ Natiolls" considère
abondamment cette question,
et fait
ressortir les principales
objections aux concepts keyn~siens (1).
La variable stratégique de la théorie keynésienne,
c'est la
demande globale;
elle couvre un large champ d'éJ.éments qui vont
de produits alimentaires aux biens de production,
et la détermi-
nation de leur poids relatif dans le revenu national,
pour l'orien-
tation des investissements,
n'est pas
toujours aisée.
.. . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
GENDARME
(René)
La Pauvreté des Nations
(Cujas 2ième édition 1973)

-
63 -
Or,
la formation du capital suppose une estimation précise des
besoins en équipement et en bien de consommation pour orienter
les importations. Les pays sous-développés ne peuvent fournir de
telles statistiques,
puisque dans l'ensemble,
ces informations
ne sont pas exploitées.
Une telle prise en compte nécessite un
effort d'homogénéisation des différentes composantes de la de-
mande globale et ensuite,
la détermination des corrélations
entre cette demande et l'investissement productif;
car comme
le dit I-lIRSCHMAN,
"la
demallde
Il '/7ppelle
pas
fC'r'eément
7. '-inves-
ti s scmen t pl'orluc ti f. "
La demande appelant l'investissement,
celui-ci ne se manifestera
que si le
taux d'intér6t est suffisamment élevé.
Or~ cette
variable n'a pas la même signification dans ces é~onomies qu'ail-
leurs,
puisque la monnaie n'y joue pas pleinement son rôle classi-
que.
En outre,
il n'existe pas un taux d'intérêt mais plusieurs
et beaucoup échappent au contrôle de l'administration.
On peut ainsi examiner tous les concepts keynésiens.
Mais nous
avons choisi les deux qui se rapportent directement au problème
de financement pour clore l'analyse sur l'arbitrage conceptuel,
celui qui doit déterminer le type de croissance qui correspond
aux économies sous-développées étudiées.

-
bll
-
l
III CALCUL ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT.
Nous allons examiner le dernier point de nos
prolégomènes,
relatif à la rationalisation des choix économiques
en économie sous-développées.
Ce point n'est PQS sans cOlltroverses
et les principales questions que l'on se pose cherche{à guider
la réflexion sur le caractère obédientiel ou non du calcul éco-
nomique d'une part,
et de saisir sa véritable signification en
économies sous-développées d'autre part.
"Etl'e
rJatlH'el~ l'homme
fait
paptie
des
fOl'ces
eosmiq7le.s
et est lUI pLU'
rappol't de
forces
j
mrHS
L'homme
est auss1: eSpl'1:t et
par

exigence
de
l'at1:onalisa-
tion
des
fopces
qu.i
le
définissent"
(1);
ae même,
par là exigence
de rationalisation,
de maîtrise de tous
les mécanismes concourant
à son épanouissement.
Mais la rationalité du sous-développement
est-elle celle du calcul économique ?
La théorie veut que le calcul économique soit la comparaison
des
" sol u t ion oS qui Il 0 11 S son t
0 rJe rte seri c e qui con c e l' 11 e
z.' u t i -
lisation des
ressources
l'arcs
et à usages altel'l1atifrJ"
(2).
Mais
elle ne dit rien sur l'environnement dans lequel s'opère ce choix,
conférant alors implicitement au calcul économique un caractère
supra-axiologique.
l
III l
Rationalité et axiologie
Traitant de la "politicité" de la planification,
le professeur Guy Caire écrit
=
"cn
effet
objectifs
visés
par
J
.. .. .... . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . ..
(1)
SARTOLI
(Henri)
Economie et création collective
page 15
(Economica 1977)
(2)
LESOURNE
(Jean)
Le calcul économique
:
théorie et applica-
tions;
(Dunod 1972 page 2)

-
f_'.J
-
r"1!
;L
li
li
::
1:
les
pOllJJo-il'S
pllbliL's
lO)'SC/l1'ils
élabol'cllt
1111
:
r l a Il cle cl ê JJ e la pp e me /l t; , PPl: a )' 7: tés q 11 ' il;, pet i e /l-
ne n t
a Il sei Il
cl 1 1111
la 1'9 e
é 1) e Il ta i L de
pO S s i b i lit é s,
moyells 01/ modalités d'illteptJelltioll pa)'
lesquels
7:ZS s'effopcent d'illfléchip
le
comportement des
agellts
éCOIlOlll1'q1lCS
en
fOllctioll
de
l 'apenl:)'
tl'([('(~,
appara7:ssellt camille des actes
politiques peu' excel-
le/lce qui,
de
ce
fC1it,
pelèvellt
t01/J01l1'G
Ô
qllelqlleD
cl e g )' é s
de p l' é f é l'e Il ces
1: cl é () log i q 11 e s e t
do Il t
Zee a -
'1
pc1ctère
subjectif est [7c11' lr'i-llltime
éVl:dellt
<'?
prùn'7:"
(1)
l
Cette ~vidence n'est pas perçue (ou est volontair~ment ignorée) des
1
.,.,
puissances publiques des pays sous-d~velopp~s dans leur m&thodo-
1
logie du d~veloppement. Le calcul ~conomique et la planification
sont pr~sum~s au-dessus des prémisses morales et politiques.
§
1 Replacer le d~bat.
La science-économique rencontre un échos de plus en plus favorable
dans l'opinion publique ces dernières ann~es.
Les progrès consid~rables de l'~conomie appliqu~e, le d~veloppement
de l'~conom~trie, la crise du système productif mondial'et l'a-
vènement dans l'appareil politique des technocrates,
des ~cono-
mis tes et autres sp~cialistes des sciences sociales tendent à
r~duire la gestion des systèmes à une simple arithm~tique des
grandeurs mesurables.
Plus encore,
il n'est plus de pays dans le
monde sous-d~velopp~ qui ne fasse une place de choix aux sp~cia­
listes ~conomiques suppos~s apporter la rigueur du nombre contre
le gaspillage;
la science-~conomique devient mythique.
Press~s dans leur quête du d~veloppement, les puissances publi-
ques de ces pays et g~n~ralement tOtlS ceux qui ont des d~cisions
à prendre en la matière,
se tournent vers l'intelligence humaine
. .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
CAIRE
(Guy)
: La planification
(Editions Cujas
1972 page 16)

-
uv
-
~ qu'elle sorte le critère miracle, la formule ultime contre
Jaspillage,
pour l'efficacité,
pour des performances quantitati-
1
re les probl~mes techniques soulevés par une telle utilisation
'/
1
calcul économique,
étant donné les conditions dans lesquelles
t évalués les risques et les profits,
i l y a l e silence sur
j
orientations qui dictent ce besoin de rationalisme.
Nombreux
1
,
iennent les indices qui poussent ~ croire que dans la recherche
i
développement économique,
le calcul économique sert de support
n "uh7.itar'isrne vltlgapisé",
selon le beau mot de F.
PE:RROUX
. Disons avec le professeur BARTOLI qu'il
"est clcl1>r ({Ile
pal'
à
l c s pr'o b l ème s de mes ~n' e e t
de
c Cl l c Il l
d' a li t p e s p J' 0 b l è /1/ e {J
tl'ouvent posés et qu'il n'est pas possible d'établir les
ements de
valeur qui doivent ~tre ppononcés par la voie de
sctence 01~ la démonstl'ation logiqlle"
(2)
;
car en fin de
lpte,
ce qui est important,
ce qui doit être important pour
lomme dirigeant,
pour l'Homme,
c'est
flle
relldernellt social"
(3)
ui-ci ne s'identifie pas à
une simple différence entre les
ntages et les coûts.
§
2 Les faits.
économies africaines devaient depuis longtemps donner matière
éflexion à propos de leur transformation en économies ration-
les.
La façon la plus simple pour ce faire a été l'adoption par
PERROUX (François)
préface à l'ouvrage de H.
Antony:
Eco-
nomie et prospective.
(Aubier,
Editions
Montaigne,
Paris
1965
BARTOLI
(Henri)
déjà cité page 45.
nOUCIER DE CARBON
(Luc)
"rer?onsidér(ltioll des méthodes
d'expansion économique dans
len
pays
ct
tC1'1'itoires DOlu~-dé"eloprés."

-
67
-
les responsables des services économiques d'une certaine dose de
dirigisme,
à
travers la planification.
L'intention était louable,
étant donné l'importance de la tâche et la nécessité de profiter
au maximum des ressources en présence.
Mais il faut dire que le
résultat est a plusieurs égards décevant.
En effet,
au lendemain de l'indépendance,
les pays africains
sans doute pour se valoriser aux yeux du monde des affaires ont
adopté tous le principe de la planification pour leur développe-
ment économique.
La pression des organismes internationaux et
surtout celle des bailleurs de fonds
(publics ou privés)
ont
fortement joué en faveur d'une telle option.
Ainsi des pays tels que la GUINEE et le t1ALI d'une part et le
SENEGAL,
le NIGER et la COTE-d'IVOIRE d'autre part,
ont fait
appel à des personnalités aussi diverses
telles que le professeur
BETTELHEIM,
le p~re LEBRET,
les professeurs DE BERNIS et BYE,
pour leur syst~me de planification.
Dans un premier temps,
la rationalisation a porté essentielle-
ment sur les programmes d'investissement,
pour s'étendre ensuite
à toute l'économie.
Dans les
"pays
socialisllllts ",
on a créé un d.r.cuit parall~le
d'activités économiques que l'on veut planifié et étatique,
moteur de l'ensemble de l'économie,
l'avant-garde,
le- pôle
d'attraction et l'exemple vivant du socialisme.
Ainsi,
la création au CONGO-BRAZZAVILLE des organismes
tels que
le B.C.C.O.
(Bureau de la Création,
le Contrôle et l'Orientation
des entreprises de l'Etat),
l'OFNACOM
(Office National de Commer-
cialisation)
et l'O.N.C.P.A.
(Office National de Commercialisation
des Produits Agricoles)
et l'adoption du premier plan triennal
1975-1977 obéissant à cette logique de rationalisation. Presque
partout,
les puissances publiques ont créé trois ministères pour
l'ensemble des activités économiques
=
le ministère de l'Econo-
mie,
le ministère des Finances et le ministère du Plan,
de loin
le plus important,
souvent rattaché directement à la présidence
de la République.

-
68 -
Mais nulle part,
on définit clairement ce que l'on attendait de
la planification; on a cru que les extrapolations,
les prévi-
sions des taux de croissance de la valeur globale de la produc-
tion à
l'occidentale allait de soi dans ces économies et que par
conséquent,
le développement suivrait.
La déception est pour' l ' homme de la rue,
les masses.
Parce que pour
elles,
le calcul économique,
la planification,
etc. sont utilisés
cOI~e thèmes mobilisateurs par les pouvoirs. A leurs yeux,
ces
.thèmes sont la personnification de l'espoir;
mais le peuple ne
vit pas que du verbe.
Et certainement que pour lui,
le verbe n'a
pas d'importance.
En fait,
les puissances publiques africaines ne se sont pas pos~es
les véritables questions:
d'abord quelle est l'économie qui reçoit
le calcul économique; quel est son environnement social,
mental,
ses aléas,
etc.
L'échec des expériences de planification en Afrique Noire était
prévisible,
dès lors qu'on a établi une équivalence entre les
économies occidentales et ces économies.
Et puis il y a la Ques-
tion,
quel est l'ordre social optimum que l'on veut avoir? Elle
trouve sa réponse dans le dépassement de la science-économique
e n tan t
que simpIe
" ra r pOl' t e Il t pel ' Jz 0 TIlTIl e e t
l a
l' i c Jz e s se" .
l
III
2 Perspectives.
"L'utopie
de
7'<?eo"om'iste"~ c'est l'optimum.
Et pour ce faire,
i l s'en tient aux règles logiques de l'effica-
cité.
Mais il sait que là n'est véritablement pas le problème,
ni 1 a sol ut ion ; e t " l e t 0 lit e.'] c Jz 0 3 e s é gal e 3
r a l' ail l e li l's" est
assez significatif des limites de l'économie pure.
L'économiste
du développement,
peut-être plus que tout autre,
sent ces limites
lorsqu'il s'agit d'imaginer des critères d'efficacité qui tiennent
compte du rendement social et de la mobilité structurelle.
En ce
sens,
les perspectives sont peut-être un effort imaginatif de
l'avenir une nouvelle conception de l'optimum,
une autre vision
du devenir de l'espèce.

-
69 -
§
l
Pour une politi~e d'affectation
optimale des ressources.
Il s'agit de savoir si l'optimum social sera obtenu par une
sommation des optima partiels au sens mathématique du terme.
L'économiste doit comparer des états possibles de l'économie
et proposer la solution "la //lei Lle/(!'e".
Celle-ci ne colncide
~' \\
pas forcément avec l'optimum mathématique.
La recherche de
ia rentabilité économique,
c'est-à-dire "la comparaison des
coilts mesurables du projet a1lx profitD mesll1'ableD qu'il
rap-
portel'a ri
l'ensemble de
l'r'eollo"lI:e"
(1)
est une option mer-
cantile qui n'a pas de signification réelle en économie sous-
développée.
Bien souvent,
elle se termine par l'adoption d'une
séquence qui améliore,
ne serait-ce que pour un temps,
l'indice
de popularité du prince,
confondu pour les besoins de la cause
à l'indice de croissance économique.
La question du non gaspillage est un problème que l'économiste
doit résoudre en examinant "le choix rationnel des moyens pour'
o b t e n i r' une pr'o ci li C t i 0 Il ci{) 1112 é e
0 Il
a (! c 0 mpli l' des
t ra l! Cl Il X
do ml ~ s "
e t " l a 1" é par t i t i 0 Il des p l" 0 g 1"(l mille G e t
ci e s
r e S sou l' c e A r l' 0 ci Il C t ive 8
entre
les entreprises."
(2)
Mais le spécialiste du développement
fera ce choix dans la tradition du milieu par rappo~t à la capa-
cité de l'homme de dominer son environnement.
L'affectation op-
timale des ressources dans ces économies est liée à ce rapport
entre l'homme et la nature.
Autrement,
elle n'a pas de signi-
fication.
(I)
KANTOROVITCH
(L.V.)
Calcul économique et utilisation des
ressources
(Dunod 1963 page 3).
(2)
KING Jr
(J .A.)
Les projets de développement économique
et leur évaluation
(Dunod 1969 page 7).

-
70
-
En ce sens,
les responsa~les économiques doivent peut-être
méditer cette phrase du professeur Luc BOURCIER de CARBON
"quel qu'il soit,
101
optimum 11'est pas acceptable
comme objectif s ' i l contient da/ls
ses conditions
un
facteur
de
destrllctÙ)1l illr1luctable
~
U/loptimum
éphémèpe n'est pas acceptable."
(Ii
§
2 Planification sociale.
Ce rapport homme-nature n'est totalement circonscrit que
dans la mesure où l'information circule entre l'anthropologue,
le sociologue et l'économiste.
C'est dire qu'il ne s'agit pas
d'une simple information stati~tique. Déjà dans les économies
avancees,
les lois statistiques sont peu sûres puisqu'elles
ne" don n e n t pas
les
rai s 0 /1 S
des s é q Il e Il ces " .
A fortiori,
dans les éconolnies sous-développées,
ou l'information
change de puissance selon le groupe social concerné,
l'informa-
tion pour la planification devient une information sociale.
Le responsable de la planification manipule des vecteurs sociaux
auquel il doit accorder une valeur.
Dans cette planification
sociale, on évite un écueil,
celui de l'allocation en ressources
en fonction des critères marginalistes.
.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
SOURCIER de CARBON
(Luc)
: déjà cité page 24.

-
71
-
l
IV BILANS
Que reste-t-il encore,
puisque apparemment,
nous
avons tout contest~ ? Il reste donc l'effort d'imagination parce
qu'il y a chez l~homme le r6flexe de cr~ation, c'est-à-dire rup-
ture avec une situation,
une condition ou avec une habitude.
Parce
que dans l'évolution des soci~tés, un état est à la fois point
d'~quilibre
et origine.
La question du sous-d~veloppement,
c'est la recherche de la cité d'avenir,
de félicité.
Et encore
une fois,
c'est l'utopie de l'économiste.
Hais puisque
"même
au seù1 de
la
félicité,
les
hommes
souhaitent
toujoups quelque
chose de plus"
(G.
Duhamel),
l'~conomie du d~veloppement en tant
que science sociale et peut-être la science-économique tout court,
parce qu'il faut toujours chercher l'explication d'une séquence,
est une perp~tuelle construction.
Cela appelle une série de réflexions
la première est que le développement économique
n'est pas la continuation linéaire de ce qui existe
mais
toute
nouvelle configuration socio-économique porte en elle les traces
de ses origines. C'est la continuité sociologique.
La seconde réflexion est que dans cette mouvance vers
un état nouveau,
ce sont les fondements de la soci~té qui sont
bouscul~s ; autrement il n'y a pas mouvement.
C'est le réflexe de cr~ation. "L'étlule du
'p~'ocessli3"o:t'igùlQl de
dé Ve l 0 pp e men t
des soc i été s ci 1 F: 1./1' 0 P e "
co mm e cel u i d e s
soc i été s
qui ne
sont développées
tardivement;,
(E. U.
JAPON ••• )
montre que
les changements globaux qui ont eu pOUl' l'ésllltat
l'accroissement
du pl'oduit
social
sont intervCHllf3 essentiellement pal' suite d'lm
amé/lQgement
der; stpuctl./1'CG et des 7:lIstitutio/1!3
éro/101I11:ques . . . "(1).
. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
AKERMAN
(J.)
"ValeuY' éco/lfJlllique,
valeul' politique,
valeul'
sociale".
(Economie appliquée Oct-Déc.
1952).

Il.
-
La troisi~me réflexion est que le schéma de pas-
sage d'une structure à une autre ne suit pas une pente pré-établie
(par exemple celle de l'Occident)
i l n'y a pas de
tradition en
matière de développement.
Ou plut6t,
dans l'évolution des sociétés,
"la
vél'itnble
tl'nditioll
n'est point
de
l'efnir'e CA
q 1< e
les a 11 t r e s 0 Il t
f <1 i t J
ma 7,r; ri e
}' e t l' 0 U[} e r' l' e [J p }' i t
qU7- a
fn7:t
Tes
gl'.?llâes
cllOses
et qui
fernit
de
tout
autl'R
en d'autJ'es
temps"
(Paul
VALERY).
La derni~re réflexion porte sur le sens du développement en
particulier,
et du progrès en général.
Les pays en voie de déve-
loppement ont peut-être la chance d'être des nouveaux arrivants
et donc de profiter des erreurs des autres. Si le développement
signifie accroissement des biens matériels sans domination des
nouvelles tensions qu'il entraine sans prise en charge des nouveaux
pauvres qu'il
cree,
l'Afrique rejoindra l'Europe dans sa vulnéra-
bilité.
Et K.
BOULDING résume assez bien croyons-nous cette crainte,
lorsqu'il dit
"Il peut al'l'ivel' qll'une société atteigne
GanG
s'en-
ri C' h i l' b e a 7.1 c (J II r
lin e
vie l' III s
h e Il r e 11 :; e J . e 17 ab () t i s s a Il t
la
pallvr'eté par' Ilne
l'ecl1:stl'ibution
des
1'7:chesses
ell
J
nourrissant ci
l'~gal'd de ces membres des sentiments
plus
forts
de
loyallté
et d'affect7:oI1
en mettm/t ail
J
po i n t
de me i II e u l'e s mé t h 0 de s
pou r
la
r' é s 0 III t ion de s
conflits.
Il
peut ill'J'ivel' également qu'une société
voie
son
reZ'enll
l'éel croitl'e
tpès
l'apideme/lt
en mê-
me
temps qu'elle
se désOl'(Jell7ise
SUl'
le plan
politi-
que
et que
la mauvaise répnrtition de
ses
revenus
s'a CCl' 0 i t J
les
u Il s
cl e ven a n t
de
plu sen p l,u s r i c Jz e s
et
les
autres de
pllls en plus pauvres.
Certaines
for'mes
de cl'oissance écol1omique portent ell elles-
mêmes
leuJ' écllec . . . "(I).
. .. . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . . . .. . .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(I)
BOULDING
(K.)
in L.
Sourcier de Carbon:
déjà cité
page 373.

-
73
-
Au regard de l'analyse sur une typologie du déve-
loppement,
à partir d'une explication structurelle de la crois-
sance,
au regard de la relativit~ des réponses de l'intelligence
humaine aux différentes questions posées par la société des
hommes,
on peut conclure ces prolégomènes en faisant le bilan
de ce que la science-économique apporte aux économies en voie de
développement.
On peut considérer deux grands groupes de typologie du développe-
men t
:
" l e [] CI'O i s s (1 n ces s p 0 n t (111 é e r;" e t " les CI'O i s san ces [J l a n i -
fiées" caractéristiques de l'Occident et des démocraties popu-
laires,
"la cl'oissance close" et
lita croissance ouverte" ca-
ractéristiques du Japon et d'Israël.
L'élément distinctif dans
ces deux groupes est d'une part le rôle plus ou moins important
des puissances publiques dans
la.conduite de l'activité économique,
et d'autre part,
"les mOl/velllents intel'nationaux d'hommes
et des
capi taux"
( 1) .
Dans ces deux grands groupes,
on peut insérer les principaux sché-
mas de croissance que nous avons examinés pour proposer une typo-
logie du développement qui tienne compte des critiques que nous
avons formulées.
A notre avis,
et en fonction des observations que nous avons pu
faire dans un certain nombre des pays africains,
le schéma de
croissance en vue du développement économique doit clairement in-
diquer ses prémisses politiques,
morales et philosophiques
;
il
reposera donc sur le développement des conditions subjectives,
sur
1 eu r ma tu rat ion,
à l ' i n s ta r
des
" for ces pro duc t ive s
lis t 1: e n ne s " .
Cela est une base nécessaire qui crée la Nation,
"instrument de
cohésion socùd-e et politique et qui permet de Justifier et de
trascender
les coûts humains"
(1).
Nais le développeme.l)t des con-
ditions subjectives suppose une méthodologie structurelle du
développement et une vision historique de l'évolution.
. . . . . . . .. . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . .. . ..
(1)
BARRE
(Raymond)
"Le
développement économique,
analyse et po-
lit1:qlle".
Commentaire de l'article par G.
Caire dans
"Le
scandale du développement"
de J.
Austruy,
déjà cité page 352.

-
74
-
Cette démarche permet de prendre en compte toutes
l~~ informa-
tions sociales pour canaliser les nouvelles tensions et contra-
dictions créées par les nouveaux m~canismes mis en place pour
le financement du développement.
L'analyse marxienne des sé-
quences notamment la façon dont elle aborde l'accumulation en
tant que fait social.
parait s'adapter à une telle recllerche et
offre les moyens d'organisation de l'appareil productif pour la
génération de surplus.
Mais ainsi conçu,
le système peut tomber dans l'écueil d'Un système
d'accusation et ne rester que cela.
C'est en tout cas ce que les
faits montrent dans
les grouDes socio-économiques qui ont adopté
l'analyse marxienne de la croissance.
Il y a certes des
responsabilités à établir dans
l'explication
de l'état de sous-développement que connaissent certains pays;
mais ce constat doit permettre de penser d'autres perspectives
dans les relations internationales.
Le second écueil dans ce rapprochement typologique entre l'apport
listien et l'apport marxien est la résurgence possible des accents
féodaux sous le masque du nationalisme ou de l'authenticité. Si
sur le plan socio-politique,
une telle résurgence est condamn~e,
elle peut être néfaste sur le plan économique vis-à-vis de la
génération du surplus financier;
nous verrons d'ailleurs par
la suite comment ces accents féodaux minimisent le surplus.
Ensuite,
le schéma de croissance doit organiser les moyens d'assurer
à l'économie ses sources de financement,
sans reposer fortement
sur le financement extérieur:
l'apport schumpetérien parait donc
essentiel avec le r61e de l'entrepreneur.
Ce dernier "est
le moteur
de
l'activit~ ~conomiquen, publique 0\\1 privée. Le surplus financier
:
; ..
n'est possible que si l'économie est capable de produire des biens
entrant dans a collection demandée par les consommateurs nationaux
et étrangers.
La commercialisation de ces biens procure' à
l'économie

-
75
-
les ressources financières dont elle a besoin pour accroitre
sa 'capa ci té producti ve.
bans ce corrunerce avec le reste du monde,
le groupe social considéré non seulement se procure des devises,
mais aussi des nouvelles potentialités
(progrès technique,
con-
ditions privilégiées)
qui ont une influence sur les coûts,
donc
sur les réserves monétaires de la communauté. Tous .èés mécanismes
permettent alors de doter l'économie des principaux instruments
de récupération du surplus
financier induit par l'activité éco-
nqmique
(répartition)
et d'accroître la sensibilité de la courbe
de réponse aux incitations du type keynésien.
L'organisation socio-économique ainsi conçue de la récupération
du surplus financier est une organisation transitoire. si l'éco-
nomiste peut proposer une synth~se des apports scientifiques sur
l'évolution,
il ne peut en déterminer l'influence à terme sur
la société elle-même,
ni celle de la société sur les règles lo-
giques
; son rôle est d'émettre des idées qui permettent à la
société de se trouver un mode d'évolution et de
"contilluer
l 'hiG-
taire du progrès humain"
(1).
.. . . .. . . .. .. .. .. . . .. . . . .. .. .. .. .. . .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. ..
(1)
TURIN
(L.)
Combat pour le développement
(les Editions Ou-
vrières 1965).

-
76 -
DEUXIEME PARTIE
ECONOMIE POLITIQUE DU SURPLUS FINANCIER.

-
77 -
L'~conomie m~caniste traduit au niveau de l'action
l'intéraction entre forces 9roductives et rapport de production,
pour l'évolution de la société considérée
c'est ainsi du moins
que nous la concevons,
si l'on ne considère que la âimension
~conomique de l'~volution.
Dès lors,
i l s'agit de traduire dans
le concret les mécanismes
qui
régissent cette int~raction, tant au niveau des conditions
subjectives qu'au niveau des conditions objectives;
En somme,
l'économie politique vise
"ô établ'ip
les PP1:l1c1:pes 11/.:Jtet11'r, d'un
système
économique
capable
d.e
F(71:pe
l'pogpessel'
Z.'!llllllallité"
(I).
Dans la perspective de l'analyse des conditions qui déterminent
la gén~ration d'un surplus économique dans une soci~t~ donn~e,
l'~l~ment important qui ressort des prol~gom~nes pour fonder
une ~conomie politique du surplus est donc l'ascendance des
unit~s institutionnelles fondamentales (la sociét~, l'Etat et
l'individu)
sur les unités ~conomiques fondamentales
(la va-
riable démographique,
l'agriculture et l'industrie)
Cette ascendance est à la fois
fonctionnelle et organique.
Elle est fonctionnelle parce qu'elle doit proposer les moyens
permettant à la collectivité de
faire
passer le
"fJeldl
cpit1:que"
. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
BARAN
(Paul A.)
Economie politique de la croissance,
page
52
;
(Mas pé ro
1970).

-
78
-
au surplus pour une accumulation durable
;
Ce seuil critique est
non seulement un seuil de quantité mais aussi un seuil qualitatif
l ' é COll 0 mie pol i t i que dus 1il' P III r; r)' é C l' .'J e
t a (h me Il [j i 0 Il dé m0 g ra phi que
(analyse gpo-économiCIue de la pO!,lllation),
7.e JOllctiolllll'mellt de
l'ngricultl/pe
et
de
l.'illr!II.'Jtl'l:r
Il,1t.7:oll<ltes
POli)'
j'Ol/Pllil'
cl
l'éco-
Iwmie
des moyells de
rinQlleel:lel/()
011
modifial1t
la. qualité de
l'écha/z-
ge)
de
la divisioll
du
tl'01.'<z1:Z
et
de
l''lJ'feetatioll
du
ca.rita.l.
Elle est organique parce que
l'organisation de l'économie doit
correspondre en fait avec l'organisation de la société:
le pou-
voir de disposition sur le sllrrlus CJ(~néré par l'économie détermine
le rapport des
forces entr.e les différents agents engagés dans le
processus de production
: or.ganisation étatique de la société avec
un pouvoir de disposition important reconnu à la puissance publique
(décisions collectives de gén~ration du surplus), organisation in-
dividuelle de la société avec les décisions individuelles de géné-
ration du surplus.
Une telle perspective doit nous conduire à définir
les contours du vecteur socio-économique qui est au centre de
notre analyse;
le concept de surplus doit être défini dans le
cadre de l'observation des
faits sociaux et économiques et dans le
cadre de la rigueur de la rensée économique.
L'observation ethnologique mettra en lumière les diveraes hypo-
thèses sur l'existence snontanée ou résultant d'une activité pro-
ductive du surplus,
sur son existence réelle dans les communautés
d'Afrique Centrale particulièrement.
Nous examinerons par la suite Les modalités concrètes de génération
du surplus physique dan~ les conditions économiques de développement,

-
79
-
et les possibilités de transformation de ce surplus physique en
surplus
financier,
gr§ce aux rapports marchands dans l'échange.

-
80
-
II l
ANALYSE DU CONCEPT DE SURPLUS
ECONOtUQU~ .
Lq recherche ~conomi~ue, depuis les mercantilistes
jusqu'aux classiques vise à
isoler les conditions qui
favorisent
l a " r' i che s s e des
n a t ion s " .
" Les
h o. PinO 11 i e sée 0 nom i que s " ,
l e
po -
pulisme mercantiliste et la fameuse
"loi des pallvl'es" de
1601,
etc.
n'ont de signification que parce que
"la
pichesse est
la
fin
de
la vie sociale"
(1).
Ch e z les ph Ys i 0 c r ù tes,
" 7. e
7a /: s s e 2
[a i r' g
lai s se z pas sel'" vis e a
obtenir le
"maximum Je
ppor1l1it Ilét"
; et le discours classique sur
le commerce extérieur ne cherche qu'à corriger la pauvreté du
surplus agricole par le surplus industriel.
Dans la théorie éco-
nomique contemporaine,
le financement du développement économique
passe par la recherche du surplus monétaire à travers l'épargne,
la récupération des plus-values,
la création monétaire,
la fisca-
lité,
l'aide financière,
etc . . .
Cette réalité quotidienne est souvent masquée par "le génél'ic{ue
accumulation dll capital ou ùlvt3stissement" parce que du point de
vue de la macro-économie appli~uée, ce sont des agrégats d'une
manipulation aisée.
Mais l'on sous-entend que
"l'accumulation de
capital a son origine dans
W1
[ait d'obser'vation
cou~Çlnte : toute
coZZectivit~ humainR, m&me au ntade le plus rudimentaire de la di-
vision du
tr'avail,
est eapalJ7.g de
cl'éez' lOI e:r:cédent,
c'est-à-dir'e
de pr'oâuire plus qu'it 11 'est
néee.ssair'e à
la slo'vivance -rie
ses
membre.c;"
(2).
(1)
DENis
(Henri)
Histoire de la pensée économique.
(Thémis P.U.F.
1971 page
108).
(2)
FURTADO
(Celso)
Théorie du développement économique.
(P.U.F.
coll.
SUP 1970,
page 101).

-
81
-
- -; ....
Et par cons&quent,
le pouvoir de disposition sur cet excédent condi-
tionne,
toutes choses éaales par ailleurs,
le développement éco-
-
-
nomique de cette collectivit&.
En fait,
le concept de surplus économique est une problématique au
regard de la doctrine qui
la sous-tend:
et l'une des
raisons qui
font que les économistes du développement l'utilisent peu est sans
doute cette problématique née de
la querelle entre libéraux et
marxistes d'une part,
et d'autre part au sein du courant marxiste(I)
Nous aborderons cette prob101llatiquc sans dogmatisme,
sinon celui
dicté pélr la socioloC]ie de
J' Afrique Centrale en matière de surplus
économiq ue .
Nous considérons quatre aspects qui
peuvent se poser aux pays d'Afri-
que Centrale dans l'utilisation du sllrplus
financier pour financer
le développement économique
:
problématique de définition
-
problématique de création
:
-
probléllla t 1<1 ue de
récupé ra tion
-
problématique d'appropriation.
II l
l
ProblématiDue de définition.
La principale controverse sur l'existence du surplus économique a
été introduite par le professeur PEARSON
i l consid~re qu'en
fait,
"le
supplus
éCOrlOl!1iqllc 1111
[;ens
(lùsolll
biologique du
terme
- ;-"
11 ' ex i ste
pas ;
e t
q 11 e
l e s 11 }'P 7. 1( ,<;
}' e l ([ t i f
11' est
pas - l e
l'é s li l ta t
d' tI n e
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
La querelle sur le concept de surplus économique est animée
particuli~rement par la critique de l'ouvrage de Paul BARAN
(Economie politique de la croissance)
par C.
AETTELHEIM,
NOWI-
CKI et E.
~1ANDEL. On trouvera les apports de chaque auteurs
...... /

-
82
é vol u t ion é COll 0 11/ i (111 C J
1/0 t Il 111111 C /1 t
de
l' a CCl' 0 i s s e ln e Il t
de
la productivité moye/lne du
travail.
Il
y a
tou-
joups et partout dcs
SIIppliiS
potentiels.
Les déci-
sio/1s de
créep 011 cl 't11U]mentel'
les
ressoln'ces 110n
destinées
cl
la CO/lSO!l1Tl1ot;iOIl
des
p1'oâucteu1's
SOl1t
des
déc 1: S 1: 0 Il S
soc Ùl les q 111. P e Illl e Il t
ê t r e p ris e s
pou r
des
paù~olls absolll17JCllt /lO/! ,jro/!o/wiques (l'elig1:euses,
po-
titiques
de pl'cstiacJ"
(1).
J
La seconde controverse est celle illtroduite par le professeur
R.
BADOUIN qui,
a partir des travaux des ethnologues J.
CAPRON
et LIGERS,
tend à prouver que dàns les sociétés africaines,
L'emprise de
ta
Logiqlle s(Jeio2e" tend à
faire préférer par la so-
ciété le surplus
"relevant de
l'(?eollomie
de cueillette qu'llll
s li r p l li S
p 1: Va n t
d'a ete s
de r )'0 d lu: ti 0 n" (2).
La dernière est celle que nous avons déjà signalée,
à savoir la
critique marxiste adressée à Paul 8ÀRAN sur sa définition du sur-
plus économique.
La problématique de définition ~ue nous présentons contient des
éléments d'appréciation de ces
trois
controverses et se veut une
tentative de définition opérative.
§
l
Existe-t-il
un surplus économique?
La question ainsi
formulée risque de faire rebondir le débat théori-
que et passer donc à
côté de la réalité que nous avons charge de cer-
ner.
Aussi envisagerons-nous les
réponses à cette interrogation se-
lon deux approches
:
la réponse de l'ethnologie et la répoQse de la théo-
rie économique.
. . .. .. . . . . . . .. . . . . . . .. . . .. . . . .. . .. .. .. . .. . .. .. .. .. . . . . . . . . .
(suite de la page précédente)
successivement dans:
Planification et croissance accélérée
(Mas-
pero 1971),
"cpoissallce et nous-développement d'appèn T'aul
A.
BARAN"
(Tiers-Monde nO
13-14 Janv.-Juin
1962,
pages
121-165),
ct Traité
d'économie marxiste,
tOllle
l
(Collecf-ion
10
IR).

-
83 -
A)
l'observation ethnologique.
La compilati6n des études ethnoloQi~ues sur les sociétés primitives
conduit il la constatation suivante
les
sociétés primitives ont
d' abord assuré
"te
pl'odzl1' t
IIp,-'(;{::oI7Z' l'e
:1
{..: :;lIPlJic de
ta
commllnau-
tr.", et ont ensuite fait des anticipations de production pour cou-
vrir les périodes difficiles ou en vue des événements bien précis.
La
pecherche d'un
excédel1t dr:: Pl'O(!U.)t7~()1l
e.c;t dOllc
1Ine capactéris-
tique dc
t'él'otutioll des
8()C1:(~t~(~n f:/'",iitiollllet7.en,
pal'a7-1.èleme'lt
à t' f; P (l l1l t 7: 0 Il à e s t e c 1111 1: q 11 en.
L'historien et sociologue Basil DAVIDSON décrit le Royaume du Congo
(MANI-CONGO)
au 16e siècle comme connaissant un commerce prospère
avec les Etats KOUBA à l'Est ct les Etats du plateau'central
(Rho-
désie).
Le royaume disposait
"cl' ':I.'lp::})'ta'ltes
ressources" en nature
et en espèces.
Considérant les
rapports de ce royaume a~ec le
Portugal d'alors,
DAVIDSON é c r i t :
"ce
dont
allait cZail'cmellt besoin
cette ,c;()cic~té stalJle ei l'elntine1nellt pro.spèpe,
ce
/l'était
ni de
t'autocrat;ie roptliga7:sc,
Ili
dl! pat:cl'na7~isme l'eti-
giezlx,
ni
de
t'1:lltel'Ve/lt1:oll I111:Zitail'e,
!T1ai.c; du COrnmeJ'ce
et dll
savoil' qz.n alil'a7:cnt: pu
stù'/ltlCl' des
changemellts in-
ternes,
dans
une
stl'Zlctl!i'e
nociale q2li 'le
devait presque
rLen au monde extc?P/:l?lil'"
( I ) .
D'autres exemples sont donnés par cet auteur sur les sociétés
d'Afrique Occidentale et Orientale.
-. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(suite des notes de la page précédente)
(1)
PEARSON
:
in Polanyi
:
Trade and Market in the Early Empires
pages
20-269.
cité par E.
Mandel dans
traité d'éco-
nomie marxiste.
(Coll.
10 18,
pages 47 et suivantes,
tome 1).
(2)
BADOUIN
(R.):
Les agricultures de subsistance et le développement
économique
(Edition A.
Pedone
1975,
page 64).
Note de la page 83
:
(1)
DAVIDSON
(B.)
:
l'1ère Afrique
(Editions
P.U.F.
1965.
page 133).

-
84 -
L'unanimité des historiens,
sociologues et ethnologues sur l'exis-
tence du commerce dans les sociétés primitives africaines est un
fait important du point de vue de l'existence ou non d'un surpro-
duit.
L'existence du commerce signifie qu'une partie de la produc-
tion
(biens provenant d'un acte productif ou produits naturels),
es t dél i hé rément déviée de la consonuna tion couran te,
pour 0 bteni r
d'autres biens,
soit de consommation,
soit de production.
f'-lais
DAVIDSON précise que ce commerce avait "des
formes
associées à
une "économie de
subsistance".
En
d'alltl'e
termes,
l'excédelzt de
pr'o-
duction n'est pas motivé par une
vision dynamique
de
l'évolution
mais pour la maintel1ance d'un
état d'équilibl'e
le
,'lln'plus écono-
mique est U11
sUl'plus de
subsiGtallce.
La seconde période intéressante du point de vue de la récupération
du surplus économique est celle dite de
"l'~conomie de traite".
Les compagnies concessionnaires ont le monopole de la.cOmmercia-
lisation des produits agricoles ou de la cueillette,
provenant
de l'économie de subsistance.
Ainsi,
l'ensemble de l'A.E.F.
four-
nit en bois et coton 57 % des exoortations en valeur en 1949,
70 %
en 1956,
69 % en 1958. Au Cameroun,
le café et le coton fournissent
57 % des exportations en valeur en 1949,
65, 8 ~, en 1958,
etc.
(I).
En même temps,
la part monétaire prix C.A.F.
revenant au producteur
se détériore.
Une interprétation de cette p8riode est que la colonisation a intro-
duit la monnaie pour la récupération du surplus agricole,
spontané
ou résultant d'Un acte productif.
Et ici,
la récupération est double
d'abord les compagnies concessionnaires puisent dans l'économie de
.. ..... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(I)
Pour de plus amples informations statistiques,
on pourra se ré-
férer notamment à l'ouvrage de J.S.
CANALE: Afrique Noire;
de
:la colonisation aux indépendances
(Editions Sociales 1972),
et à G. LEDUC:
L'économie du r1~ve1opr)ernent.

-
85 -
ubsistance des produits destinés à l'exportation.
Elles introdui-
~nt alors un déséquilibre dans les capacités de survie des popu-
ations,
lequel est compensé soit par un abaissement des niveaux
e consommation,
soit par des importations des biens de consomma-
ion.
Il apparait alors que
l'écollomie Ile détermine pas !ln nipea!l
iologique au delà duquel
il !J a st/l'plus de
production.
La deu-
ième récupération se fait au niveau de la rémunération des tra-
ailleurs agricoles
: ceux-ci sont sous-payés par les compagnies
oncessionnaires qui extorquent alors une part du travail des
aysans
: c'est une plus-patue qui est ainsi pl'élevée.
e professeur G.
BALANDIER s'est penché sur "les compol'temellt[]
oci o-éco.nomiq ue s" des communautés vi llageoi ses tradi ti onnelles
fricaines
(1).
Il signale chez les
"Bakongos" en Afrique Centra-
e,
les "MALAKIS" (fête de sortie de deuil)
" . . . l es biens
ccumulés au cours de
l'anllée étaient consommés de mallière collec-
ive dans une
véritable atmosphèl'e de
l'éjollissance et de
faste"
(2).
tte "capacité de capitalise}''' apparait avec plus de force lors-
'on examine le fait social qu'est le mariage:
"il entl'atile une
'rcuZation et une consommation de richesses,
un échange de
servi-
s
suscitant une coopération étendlle".
Par exemple,
au Cameroun,
eur Marie-André du Sacré-Coeur s'indigne de voir des
femmes échan-
ées contre 500.000 F C.F.A ... Plus communément,
on peut multiplier
s exemples qui montrent la mentalité de capitaliser,
mais pour le
estige social immédiat.
Les études ethnographiques de J.
CAPRON
LI GERS tendent à faire admettre l'existence du surplus économi-
e
chez les populations BWA et SORKO en Haute-volta. On peut encore
.. . . . . . . . . . . .. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
) BALANDIER
(Georges)
Sociologie actuelle de l'Afrique noire
(Editions P.U.F.
1963).
2)
BALANDIER
(Georges)
"Structures
socia les
tradi tionne lles et
challgements économiques". (Revue de l'ins-
titut de Sociologie Solvay,
U.L.O.
n o l
1959,
page 38).

-
86 -
citer les travaux de G.
BATAILLE et J.
Mi\\QUET sur "les cl:viUsations
à sur plu s
mon é t a i 1'e"
( ci vil i s a t i on de s
vi Il es)
e t " l e G C i vil i s a t ion s
à surplus
physique"
(civilisation du grenier).
Il découle de cette observation anthropologique des sociétés tra-
ditionnelles et de la sociologie actuelle telle que nous l'avons
observée en Afrique Centrale que
"le mobi le économiql~eIl de la
constitution des stocks de production existe.
Dans les civilisa-
tions non monétaires. cette capitalisation permet par le troc
1.' obtention des
biens de conso/1\\lll<l.tion courante et les signes ex-
térieurs de prestige.
Il y a donc une rationalité économique
mais les fins
poursuivies par les agerlts économiques ne corres-
pondent pas à
ce que généralement l'économie moderne consid~re
corrune dynamique de développement.
La reche1'che d'lU1 e:.ecéderzt de
production est Ulle
péalité constante;
et
l'excédent de
l1:quidi-
té qui e 11 d ~ cou l eau R s i ; mai s cel a Il e co l' l' e s p 0 n d r (l s d l ' e:ri [] -
te n ce d' une soc i 0 log i e de
l' é Pa P 9 Il e ,
c' est - à - di 1'e LI n e dé ma l' che
volon t api ste con sis tan t
à<tf f e c trjv
LI Il e
f!' a c t ion
des
p e vell LI s
à des
emplois gél1érateu]'s d'autres
]'evenus,
soit sous
forme
d ' i n t é r ê t s ,
soi t
s 0 Il S
f 0 ]' me d' ace roi s sem e 11 t
d Il P(1 te n t i e l
p l'0 d Il C -
tif·
La controverse du professeur PEARSON pose en fait le problème de
la "mesurabilité" du seuil biologique au-delà duquel
la consomma-
tion n'est plus nécessaire et que donc,
la constitution d'un excé-
dent devient naturellement possible.
Les faits que n~~s avons
exposés plus haut montrent qu'en fait,
la non détermination de la
consommation minimale vitale n'exclut pas la possibilité de cons-
titution du surplus économique.
Ma i s pu i s que
" les
log ici e Il s de
l ' é con 0 mie p 11 r e Il' a c cep te n t
pas
que
les
faits
leur tiennent
lieu de
logique",
interrogeons la
pensée économique.

-
87 -
B)
La réponse de la pensée économique.
Le çGll1cept de surplus économique est présente dans la pensée éco-
nomique des mercantilistes.
des physiocrates et des classiques.
La préoccupation essentielle des mercantilistes était la possi-
bilité d'obtenir une balance commerciale positive.
autour de
l'idée suivante:
les marchands et les manufacturiers sont les
créateurs
inunédiats
de la richesse.
pldsque ce
sont eux
qui réaZisent
Zes profits et qui
Zes accumuZent pour d'autres
pro-
fits.
Ceux-ci s'obtiennent avec un développement des exportations
qui,
elles-mêmes dépendent de l'abondance de la main-d'oeuvre.
La monnaie est la condition de l'enrichissement car elle est la ba-
se du commerce des marchands.
Il y a donc dans la théorie mercantiliste
"Z 'idée du pl'oduit net
qui ne peut s'accro{tl'e que par
le commerce extérieur".
Sur le
plan national,
cette idée se matérialise par l'image d'un pays
travaiZZant beaucoup ma~s consommant peu pour dégager un surpZus
mon~taire. Mais la notion de surplus économique souffre d'un manque
de théorie économique mercantiliste unifiée; elle y est implicite.
Chez les physiocrates,
l'élément moteur est
"Ze
royawne agricoZe".
L'agriculture produit plus qu'elle ne coGte
elle dégage donc un
roduit net.
Ce produit net est le fait de la classe des agricul-
par la mobilisation des capitaux fixes,
mais revient à la
des propriétaires fonciers qui ont un rôle d'investisseur,
e consommateur et d'indicateur. Par rapport aux mercantilistes,
a notion de surplus est bien précise chez les physiocrates.
Mais
on développement ultime sera fourni par les classiques,
avec
dam SMITH et RICARDO:
"Slll'PZUS économique de
type
industrieZ"
SMITH et "sllrpZus économ1:que par
Ze commel'ce extél'ieto'" pour
rCARDO .
. MARX apporte un raffinement dans son analyse de l'émergence du
ystème capitaliste par le raIe moteur du surplus agricole.
notam-

-
88 -
ment du fait de la considération de la valeur d'échange des pro-
duits agricoles.
Dans la pensée marxiste moderne,
les apports fondamentaux a la
notion de surplus économique sont certainement ceux de P.
BARAN
et de C.
BETTELHEIM.
P. BARAN considère trois formes de surplus économique
-
le surplus potentiel
: différence entre une produc-
tion possible et une consommation réputée incompressible
le surplus économique réel
: différence entre la
production courante et la consommation
-
le surplus économique planifié
différence entre
une production optimale sous certaines conditions et un niveau
réputé optimum de consommation.
Des apports considérables émanent aussi des auteurs libéraux ou
se si tuant dans l'axe marginaliste.
(I)
L'apport de la théorie économique est donc le r6le du produit net,
1
c'est-à-dire
.. une part de la production non consommée,
pour-le .dévelop-
pement des richesses de la collectivité. Tout cet apport conduit
à la constatation suivante : le produit net aboutit,
du point de
vue du développement socio-économique,
au "l'emplacement d'un modèle
d'organisation sociale par un autre".
Ainsi,
les mercantilistes
apportent,
avec la recherche du produit net,
le pacte colonial,
l'acte de navigation et d'une manière générale,
l'instauration
d'une politique nationaliste.
Les physiocrates apportent le libé-
ralisme économique;
et la configuration actuelle de l'Union-Sovié-
tique a son essence dans l'appropriation collective des moyens
de production et de leurs produits notamment le surplus agricole
pour satisfaire les exigences de l'industrialisation.
La pensée économique admet donc l'existence du surplus économique,
quelle que soit la doctrine qui la sous-tend.
Dans sa démarche
logique,
elle en fait l'élément moteur de la maturation des condi-
tions objectives et subjectives de l'évolution des soci~tés. La
'recherche économique pure actuelle a repris ce thème au niveau
.......... .... . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
Voir l'ouvrage du Professeur Jacques AUSTRUY
le Prince
et le Patron
(Cujas
1972).

-
89 -
micro-économique en le liant à la "pl'oâuct1:vité globale des [acteul'S
dans une entreprise.
Par agrégation,
elle aboutit à
une interpré-
tation en termes de surpl us économirp.le pour toute la collecti vi-

(1).
Si du point de vue de l'analyse économique et de l'observation
ethnographique,
la notion de surplus économique est une réalité
dont les spécialistes tiennent compte,
du point de vue de l'éco-
nomie appliquée,
son utilisation comme variable instrument sou-
l~ve des difficultés puisque le concept n'a pas une définition
précise,
acceptée co~ne base de travail.
§
2 Essai de définition opérative
en économie sous-développée
Trois idées concourent à cet essai de définition:
la critique de
A.
NOWICKI aux th~ses de BARAN,
la critique de C.
BETTELHEIM et
l'idée selon laquelle le surplus financier serait tout simplement
de l'épargne.
Dans sa critique de P.A.
BARAN,
l'économiste polonais A.
NOWICKI
é c r i t :
fIla
définition du supplus économique est vague et semble
h~site~ ent~e plusieu~s notions d~jd admises dans la Science-Eco-
nomique:
la notion d'accumulation
la notion de
fopmation
de ca-
J
pital et
la ~lOtion de plus-value ... " (2).
L'interprétation de ces di verses notions dans
la macro-économie--·
permet de sortir de l'impasse que constitue la difficulté de dé-
finition de la notion de surplus économique.
.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . .
(1)
COURBIS
(R.)
et TEt'-1PLE
(P.)
la méthode des
"comptes de
8tœ-
pl.us" et ses applications macro-
économiques.
(Coll.
INSEE 35 C/1975
(2)
NOWICKI
(A.)
article déj~ cité page 136.

-
90
-
A)
La réali té d' un excédent. de production.
La notion de surplus repose sur l'idée selon laquelle une collecti-
vité peut affecter une partie de sa production à un emploi autre
que sa consommation courante,
c'est-à-dire à la satisfaction des
besoins biologiques en tant qu'êtres vivants. Mais cette affectation
n'est possible que si les conditions de création de cet excédent
d~ production sont réalisées : ce sont les condition~ de producti-
vité,
en économie pure. L'amélioration de la produ~tivité du tra-
vail ou du capital et le
"pel'fect7:011I1ement du factezo'
humain" sont
à l'origine de la création du surproduit,
c'est-à-dire pour une
collectivité,
la production plus que "nécessaire à
la sUl'vivance
de ses membres": (1). Ainsi considéré,
le surproduit exclut les
excédents occasionnels dus à des' "facteul's discontinus et exogè-
nes"
(conditions climatiques,
les meilleures terres,
etc.)
et se
caractérise par sa "tl'ansfol'mation en capacité pl'odllctive".
Deux facteurs semblent donc caractérisés le surplus économique
le caractère endogène de ses facteurs de création et son affec-
tation ou sa "transfol·mation en capacité pl'odllctive".
L'investissement est cette transformation d'une fraction du sur-
plus accumulée en nouvelles capacités productives
; il
"implique
un prél~vement de biens et services SUl' l'ensemble des ressources
disponibles". (2) •
La confusion n'est donc pas possible entre la notion de surplus
économique et la notion d'accumulation; puisque c'est le premier
qui détermine le second.
Mais il se trouve que dans
la littérature
courante,
l'on préfère utiliser le terme d'accumulation,
masquant
ainsi la réalité de son origine .
... .... . . . . .. . . . . . . . .. . . . .. .. .. . . .. . .. . . . . . . . . . . . .. . . .
(1)
FURTADO (Celso)
Théorie du développement économique.
(Coll. SUP P.U.F.
1970 page 101).
(2)
BERNARD et COLLI
Vocabulaire économique et financier.
,
' r "
-='.: 1.': ~._ ~
..1 • _
,... ,..." •• . : ,
1 '"' -, c..
,.... -. _ ......
1 r
,

-
91
-
Une interprétation de l'accumulation primitive qui expli~ue la
croissance des économies actuellement développées serait alors
que dans les sociétés primitives du passé,
l'accumulation aurait
eu pour base un prélèvement forcé sur les ressources d'un groupe
social donné,
réduisan t
la consonuna tion au-dessous de l a produc-
tion ;
"le
lev'ie]' de l 'acclwrulation" serait "la compl'eGsion de
la consommation".
Cette interprétation cadre avec ce que nous
a~ons signalé en Afrique Centrale avec les compagnies concession-
naires
: l'augmentation des exportations des produits agricoles
suivie d'une forte augmentation des importations des biens de
consommation courante
(1).
Mais avec l'accroissement de la pro-
ductivité et le commerce extérieur,
le prélèvement forcé des
ressources va céder le pas au surplus réel,
c'est-à-dire celui
produit dans les conditions économiques de production et de consom-
mation.
Dans l'analyse marxiste,
la notion de plus-value caractérise la
valeur produite par un travailleur sous forme de marchandise
sans contre-partie en salaire,
confisquée par le capitaliste
mais c'est "une forme abstl'aite" qui ne se distingue pas des
autres éléments de la production.
De plus en plus,
la notion
de plus-value
tend à se confondre avec celle d'excé-
dent de valeur constaté d'un bien sans liaison avec "une
tran()-
formation intrinsèque" de ce b1i.en.
Du point de vue de l'explication structurelle du dépérissement
de l'économie traditionnelle en Afrique,
on peut appliquer la
notion de plus-value au prélèvement d'une fraction des ressources
sans contre-partie par les sociétés concessionnaires'et actuel-
lement,
la commercialisation des produits agricoles de l'économie
de subsistance à des cours relativement bas par rapport.à la
rémunération du travail.
Ainsi comprise,
la notion de surplus
(physique ou financier)
se distingue de celle de plus-value.
Le
rapprochement qui est proposé ici signifie simplement que dans
. . . . . . . .. . . . . . . .. . . . . .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
les tableaux suivants donnent une illu~tration concrète
de cette affirmation.

92
-
nALANCE COMMERCIALE
(en milli:mls ùe froncs C.F.A.)
HI·HI
1!l!l0
~1~!l!l2 1!l53 1!l5·j 1!l55 1!l56 1!l57 1!l58 1!l5!l •
- - '
- - - -
A.O.F. -
Togo
1mporlalions
35,9
43.7
63,6
63,5
57,3
6!l,2
70 ...
69,-1
80,4
91.7
83,8
E:qlOrl:lllons
28,2
32,-1
H,4
42,2
49,5
62,5
57,1
62,3
62,6
76,6
73. t
Déricit
7,7
11.3
22,2
21,3
7,8
6,7
13,3
7,1
17,8
15.1
10.7
COllvertures des im-
portations
p:lr
les
cxporl:llions (en
0/0 )
78,6
7·1,2
65
6G,5
86,4
90,3
81,2
89,3
77,9
83,5
87,2
- - - - - - - - - - - - -
-- - - - - -- --
..l.E.I-'. -
CnmerOll1l
Imporlations
20
32,9
36,5
37,1
44,2
50,9
51,2
Exportations
13
28
30,2
27,2
30,2
40,1
46,5
Déficil
7
4,9
6,3
9,!l
1-1
10,8
4,7
Couverture
dcs
im-
l'orlnlions
p:lr
les
l'X porl:ltions
(en
%)
65
85
82
ï3
68
78
90
(SOli n'cs : '\\/ard,éJ C"/o/l;'"/.1:; r.ulIli/t! IIwllélflirr: de la :()lIe {ruile: CompendlllTll dCJ JtntlJllqucJ rlu
Cummera e.r/érieur rlc, pnYJ rlr ln :nnll (mllr.. LN.S.E.E,
0&0 rt
IO(j:J),
• Moins ln r.u/née.
Imporlotlons de l'ensemble A.O.F., A.E.F., Cameroun,
Togo
(en
millions ùe tonnes).
1!l38
1949
1959 •
Loll
condensé
t ,5
3,1
14.75
Riz
47,4
38,7
186,7
Forlne
de
froment
15,9
'lo,8
44,5 ••
Sucre
23,1
32,5
123,2
Vins
el
spiritueux
15,2
30,9
53,7
. Guinée non comprise.
••. Chiffre dont ln slgnific:!lion doit être corrlsée en
ten:!nt comple de la production des induslries de 10
meunerie créées en Afrique enlre 19·1!! cl 1!l5!l.
,,9§t-
,-.JU

. . ,'.,
-
93 -
~, !..
1
i
l!
',,'
la spécialisation des pays sous-développés dans
"les .lp'odll'Î ts pl'i-
maires et alimentaires",
i l y a prélèvement de plus'-:value puisque
ces biens sont proposés au commerce international à une valeur
sous-évaluée.
La macro-économie appliquée retient cette [orme de
plus-value sous l'appelation de profit commercial ou profit indus-
triel.
Du point de vue du financement de l'économie dans une
poli tique de développement économique,
ce vocable ne montre pas
les mécanismes de formation des profits,
et conduit à une juxta-
pcisition des mécanismes ayant servis ailleurs,
dans des conditions
L
spécifiques de la collectivité considérée.
./
"-'i'
La critique de C.
BETTELHEIM n'est pas fondamentale puisqu'elle
i
admet pratiquement tout l'exposé de BARAN.
Il Y a un essai de
formalisation;
mais cela ne va pas jusqu'à proposer un instrument
de politique économique.
La dernière critique que nous examinons du point de vue de défini-
tion est l'assimilation du surplus à l'épargne.
Le plus souvent,
la forme de surplus financier retenu en tant que
source de financement du développement économique est l'épargne,
publique ou privée. On étend ensuite la notion aux autres
formes
de récupération des excédents monétaires et aux prélèvements obli-
gatoires.
Cette extension du point de vue opératoire est une démar-
che tout à fait acceptable.
Le surplus économique à ce dernier
stade de conceptualisation permet des opérations de simulation,
de
prévision et autre,
dans le cadre d'une politique économique.
Mais l'on doit saisir cette forme comme état pris par le surplus
économique à un niveau donné du processus de production.
Sa forme
originelle permet de comprendre mieux la sociologie de sa création,
c'est-à-dire "l'examen des aspects nociaux de
la formation
de
capi~
tal",
qui est en fin de compte le point nodal de pn:isque "tous
les pl'oblèmes
fondamentaux
ât~ p1'ocesstls de mise en valeup".
La
macro-économie définit l'épargne servant "all remp?-acemen.t et
à
l'expansion des
( ... ) actifs de capital"
(I).
filais
pour l'épargnant
.. . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
HEILBRONER (R.L.)
Comprendre la macro-économie.
(Edition

moyen,
et pour l'épargnant des pays sous-développés,
cette notion
n'a pas de signification en ce sens.
Ici l'épargne est une consom-
mation différée;
c'est une épargne de
trésorerie et non une
épargne productive.
En ce sens,
ce n'est pas un surplus économique
financier,
puisque nous avons vu que l'une des caractéristiques
du surplus est sa transformation en capacité productive.
Cette fraction de l'épargne dépend des revenus et particulièrement
de sa répartition
: or,
nous savons actuellement que la notion de
r~venu elle-même Il'a pas beaucoup de signification pour les éco-
nomies sous-développées,
dans l'ensemble de l'activité économique.
En effet,
non seulement le revenu moyen est très proche du minimum
vital,
mais les quelques revenus élevés des fonctionnaires,
cadres
des entreprises privées,
etc. se divisent en sous-revenus
(suivant
la logique sociale de la répartition)
dont on perd le contrôle
et sur lesquels aucune information ne permet de situer l'effet
sur le reste de l'économie.
B)
Synthèse.
Au niveau conceptuel,
il se pose à l'économiste du développement
le problème de la transcription en langage économique,
la réalité
observée sur le terrain.
Cette transcription doit peF~ettre de ren-
dre accessible à tous les spécialistes,
le phénomène observé et
les solutions proposées;
c'est l'intérêt du modèle explicatif.
Ainsi,
on peut comprendre les concepts économiques de la'même
façon,
bien que opérant deux systèmes économiques différents.
Dans les économies développées,
"la prodllction présente W1e
struc-
t ure tel l e q LI e l ' a CCII mLI lat ion de vie 11 t
LI 11
pro ces s lUl p r' e oS q li e a Li t 0 -
matique"
(1).
L'on ne se pose plus alors la question de son ori-
gine,
puisque les mécanismes tant automatiques que déli bérés dont
elle procède sont suffisamment connus et maitrisés
l'accumula-
tion dans ces économies est un vecteur technique.
La science-éco-
nomique se crée sur cette réalité et ses concepts véhiculent cette
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

-
95
-
même réalité.
Dans les économies sous-développées,
l'accumulation est un vecteur
social; on ne peut l'expliquer exclusivement par des automatismes,
puisque ceux-ci sont à
créer.
D8S
lors,
il se crée une économie
politique particulière au sein de la Science-économique univer-
selle;
i l se crée des nouveaux concepts ou d'autres dimensions
s'adjoignent à ceux déjà connus et acceptés comme tels.
Dans le financement du développement économique,
le spécialiste
ddit tenir compte de cette relativité de notre démarche,
s ' i l
veut s'approcher davantage dans son système explicatif,
de
" l (l
t 0 ta l i t é
ci 0 11 t
1: l
a
e 7z 0 )' (] e
d' cuza l Li sel' " .
Au regard de ce qui précède,
le concept de surplus
apparaït être beaucoup plus proche de la réalité objective dont
procède l'accumulation d'Un groupe social;
i l se distingue des au-
tres concepts utilisés par la science-économique par le fait qu'il
est au coeur de l'évolution,
en en montrant le sentier culturel
sociologique et psychologique;
en ce sens,
son apport est non
seulement économique,
mais concerne toutes les sciences sociales.
En tant que vecteur d'accumulation,
c'est sa génération qui donne
naissance aux formes habituelles d'agrégats utilisés par l'écono-
mie:
l'épargne,
l'accumulation monétaires des entreprises et or-
ganismes d'Etat,
les moyens de la Sécurité sociale,
les amortis-
sements,
les revenus du commerce extérieur et les rentrées prove-
nant de la population.
Le surplus financier est donc l'excédent monétaire endogène au sys-
tème productif,
prélevé pour la formation du capital national.
A cela s'ajoute le surplus induit,
celui que l'activité économique
appelle en complément;
c'est le cas de l'aide et autres
formes
d'acquisition des capitaux étrangers.
-

-
96
--
En sonune,
le surplus
financier,
c'est le surplus économique rea-
lisé.
Ainsi conçu,
le surplus
financi.er n'est pas une simple différence
le considérer comme tel
lui
confère un caractère de
résidu,
d'un
simple excédent comptable
c'est cette considération de résidu
qui explique entre autres,
la
faiblesse de l'épargne,
puisque
celle-ci nlest pas considérée comme une fonction économique à
part entière.
Le surplus en tant que différence est une diff~rence ~rganique,
c'est-à-dire modèle d'acculllul<Jlion voulu ct pl<1nifié
dès
.lors,
poser la problématique du financement du développement en termes
de récupération du surplus
financier oblige à un choix quant à
la conduite de l'activité économique.
§
3 La réalité africaine
du surplus économiqu~.
La dernière controverse que nous examinons concerne la logique
sociale des conununautés traditionnelles africaines,
qui
tend
à faire admettre un seul
type de surplus
(le surplus spontané)
selon l'affirmation du professeur R.
nADDUIN.
L'analyse part des observations ethnologiques des sociétés
traditionnelles,
du point de vue de
"l'emprise de
ln
logique
soc i ale f, 11 P
les a gr i C 11 l t 10' e [; des LI b oS i s t n n ce" (1).
. . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
BADDUIN
(R.)
déjà cité,
page 55.

-
97
-
Le champ d'investigation est l'ensemble formé par les popula-
tions BWA et SORKO en Haute-Volta et celles de SOUANKE et DJEM
en Afrique centrale
(Congo et Garon) .
L'argumentation du professeur Badouin tourne autour de l'idée
suivante:
La préoccupation de ces populations est de
"pl't2venir
lad i set t e e t
de
p P é ven i r
l e s u l'pl us" :
"i l
s' agi t
don c
ci e p l'é -
l'enil'
['appai'ition
d'Uil
supp7,us de
dimension
illsoZite
et de
veiller à
une
affectat1:on de
ce minimum de
suP-
p7,us compatible avee
le maint7:en
de
7.a
s(Jei(,<f;(~
f;)'arii-
tioI1nelle •.•
Vn
surplus
important
issu d'l/ne
activité
p r' 0 d LI C t ive p e LI t
III 0 à 7: fie l ' l e s
f 0 Il de me Il t s
de
l a s 0 ci été .
La société
tpaditiollllelle
pepose
Slll'
la pl'éémille lwe
de
l'ancienneté ...
La péalisatiol1 d'lin surplus pisque de
rem pla cel' cet te 110 pme r Cl p
ri 1 Cl Li t J'e s ,
i s S 11 e s de
l a
l'é ti s -
s i te
é co 11 0 mi que
e t
de
l'e Il l'i c Jz i s ,<; Po me Il t 1/
(1).
Toute la question du développement économique se trouve ainsi
posée,
à travers les conditions subjectives qui
bloquent la
création du surplus.
La question de la préservation de l'entité traditionnelle se pose
effectivement dans des nombreuses cellules familiales africaines
;
et un grand nombre des fonctions sociales sont assujetties à
cette
contrainte. Il en est ainsi du mariage notamment dans le choix du
conjoint,
de la procréation,
des successions et de l'activité
économique.
Dans la participation des membres de la collectivité à l'activité
de production,
la contrainte sociologique n'agit pas au niveau de
la production en tant que telle,
mais plutôt au niveau de la ré-
partition. La création du surplus à partir des actes de production
..... . . . .. .. .. .. . .. . . .. . .. . . . . .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. . .. . . .. ..
(1)
BAOOU1N
(R.)
:
déjà cité,
pages 55-87.

-
98 -
fait partie de la sociologie des collectivités traditionnelles afri-
caines
:
la recherche des
terres fertiles,
l'amélioration de la
productivit~ par l'introduction des nouveaux outils, de la fumure
des vaches illustrent cette logique économique:
d'ailleurs,
le
professeur Badouin lui-m~me le reconnait implicitement puisqu'il
admet lIne
logique
économique dCU1G
la [Jl'oductio~1 mais pour 101 sUY'-
plus tr~s infime.
En fait,
l'observation de ces soci~tés du point de vue de leur
élasticité familiale et du point de vue de leur conservation en
tant que cellule autonome interdit de croire que seul
le "surplus
spontané",
c'est-à-dire constitué le plus souvent d'él~ments de
la nature,
"minéraux
fatme
p!-us ou mOùls domestique
( ... }J
pl'O-
J
duits issus de
la végétatl:011 naturelle" etc.
(I)
permet d'assurer
la subsistance et la conservation de la cellule.
Du reste,
les
diverses manifestations de consommation de masse et de faste que
nous avons signalées interdisent de croire que toute cette accu-
mulation soit le fait de cueillette et de la chasse uniquement.
Ce qui est important,
c'est que le comportement économique de
volonté de création d'un surplus existe.
Cette volonté est matérialisée par la rationalité subjective du
sujet économique qui s'exprime par un rituel plus ou moins ésotéri-
que qui est en fait l'investissement primaI,
en vue d'accroitre
la production ; en effet,
comme le souligne le Professeur AUSTRUY,
le rituel d'offrande aux Dieux,
de sacrifice aux ancêtres sont la
contre-partie du rendement:
"la semence
comme
le
sacrifice
est
J
J
une alJance cl Dieu qui ne doit pas être
ingrat"
(2).
C'est au fond le comportement de l'entrepreneur moderne avec les
bureaux d'études,
les études de marché et les stratégies commercia-
. . . . . . . . .. . . . . . . ,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
BADOUIN
(R.)
:
déjà cité,
page 65.
(2)
AUSTRUY
(Jacques)
Le prince et le patron
page 40
(Cujas
1972) .

-
99 -
les,
que l'on a observé dans les sociétés primitives avec l'im-
portance des vieux,
des sorciers supposés détenir la connaissance,
donc les conditions de survie de la collectivité. C'est que dans
ces sociétés,
la rationalité est bien celle du nombre
mais elle
est subjective car ici le Principe du Nombre est dans
la matière
des êtres: mais dans le comportement éconorrdque moderne,
la
rationalité est
(voulue)
objective,
le Principe du Nombre étant
dans la disposition.
Ceci étant,
la contrainte sociologique face au développement éco-
nomique en général pèse de tout son poids sur les comportements
des membres de la collectivité.
Par rapport à
l'accumulatioll,
c'est-à-dire à la transformation du surplus en capacité productive,
il y a effectivement contrainte de la logique sociale.
La logique
sociale assure la répartition du- produit social en plusieurs minces
couches qui ne permettent pas au niveau individuel,
un prélèvement
volontaire pour des revenus ultérieurs.
Au niveau collectif,
l'ac-
croissement des excédents de production garantit la prestance de
la cellule lors des grands événements.
Au niveau de l'économie
monétaire,
cela se traduit par une obligation morale des détenteurs
des revenus
(souvent des salaires)
de les répartir entre les membres
de la famille démunis ou de verser une espèce de quoêe-part au chef
de famille ou à
toute autre personne indiquée à cet effet.
Dans
les sociétés traditionnelles africaines et à
la périphérie de l'é-
conomie monétaire,
la logique sociale ne réprime pas les actes
de production:
elle agit au niveau de la répartition pour une
structure horizontale,
ce qui diminue d'autant la capacité de cons-
titution du surplus économique tel que nous l'avons défini.

-
100
-
II l
2 La problématique de création
du surplus économique.
Nous avons déjà saisi les éléments qui circons-
crivent le concept de surplus économique,
du point de vue de
sa définition.
D~s lors, notre recherche doit nous acheminer
vers la saisie des conditions qui permettent à une collectivité
telle que l'entité formée par les pays d'Afrique Centrale,
de
se constituer une accumulation suffisante pour promouvoir
son développement économique.
A une époque où l'information touche la majeure partie du globe,
où l'effet d'imitation est de plus en plus grand où le choc
des civilisations a un spectre de résonnance de plus"en plus
élargi et où i l se crée une véritable psychose de développement,
comment la rigidité d'un certain nombre de facteurs
peut-elle
résister encore longtemps au pilonnage de la conviction humaine ?
Comment des entités telles que celles d'Afrique noire peuvent-elles
concilier une construction sociale nouvelle du fait du dévelop-
pement économique avec leur authenticité
?
Si l'on admet que le financement du développement économique
par le biais du surplus économique pose le probl~me de la recon-
sidération des structures socio-économiques existantes,
les mé-
canismes de création de ce surplus,
physique ou financier sont
une problématique qui refl~te la spécificité de la méthodologie
de développement adoptée.
Une approche de cette problématique peut ~tre l'insertion des mé-
canismes qui favorisent l'accumulation dans une théorie générale
de la "plaHt7:cité" des structures.
Une telle théorie a été conçue
par M. CLEMENS qui établit un classement de structures selon leur
plasticité et montre
"L 'e~1Chaîlle1l1ellt des cal/ses en francll1:ssant
un 1'1 0 uv e a 1/ cel' c 7. e " .
Il ressort des
"ce1'cZes
de
CZe1l1e)1S" que la plasticité des structu-
res économiques est fonction des structures juridico-politiques

-
101
-
et des structures sociales et mentales.
Partant de cette constatation,
on peut penser que,
dans
la mesure
Otl
une accumulation modifie la configuration d'une économie,
cette modification ne peut être réelle que si les conditions sub-
jectives de la collectivité le permettent.
C'est dire que les
conditions de création du surplus économique se puisent dans
l'a-
ménagement du cadre institutionnel,
administratif e~ social.
Nous avons admis que dans
les pays en voie de développement le
pouvoir doit ~tre organique
;
cela appelle une nouvelle conception
de l'Etat et une nouvelle matérialité de cet Etat à
travers ses
institutions pour être l'épicentre des ébranlements structurels.
Jepuis que la théorie du développement économique fait son petit
chemin,
elle trouve de plus en plus d'adhésion dans
le milieu
politique africain,
et l'on S'imagine que la question peut être
résolue par une certaine arithmétique.
Alors que la puissance publique renforce son appareil administratif
pour la gestion quotidienne de la collectivité,
elle manifeste
aussi sa faible aptitude ~ saisir les r~nes du d6veloppement.
Et
ceci ne concerne pas spécialement l'aspect de création du surplus
économique
;
le développement est un
tout dont la dialectique est
"l a dia le c t i que des
i 11 st i t ~it i 0 11 sile t
Il l e p api
SU!'
le r:
st!' u et Il!' es Il
(1).
A)
Dialectique des institutions.
La mise à la disposition de l'économie de l'économie d'une partie
de ses ressources suppose sinon une adhésion
totale à
l'avenir po-
........ . . . .... . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .
(1)
NGVYEN H UU CHAU
Structures.
institutions et dévelop-
pement économique dans les pays
.
..'"
-1 ! . . ~
,
_
.~.
!...
1 r
,.....
. ,
,..
'"""' -
..-.:
-
1
nr. ," ,

-
102 -
litique,
du moins une esperance de revenus supérieurs à plus ou
moins longue échéance sans que des bouleversements viennent enrayer
cette entrée des revenus.
On peut affirmer que la part' du revenu
à
laquelle on renonce aujourd'hui dans l'espoir d'un niveau
supérieur soit de conso~nation, soit d'accumulation est fonction
d'un indice subjectif de confiance aux institutions politiques
et institutions économiques du pays considéré.
Par exemple,
la
constitution d'une épargne stable suppose la conviction que les
ressources en dép6t ne seront pas nationalisées,
ou que le mo-
ment venu,
des intérêts substanciels seront versés sans autre
contrepartie,
etc.
La problématique de création du surplus économique en Afrique
est double
i l y a
la question de la création des excédents pro-
ductifs du point de vue des modalités économiques
il y a aussi
et surtout la signification pour la collectivité de se séparer
d'une partie de ses ressources.
La difficulté à
vaincre est la
méfiance des divers agents vis-à-vis de la stabilité des insti-
tutions.
Cette dialectique des institutions qui définit le nouveau
r6le de l'Etat s'articule autour de la sécurité par les institu-
tions,
leur adaptabilité et leur efficacité.
Institutions sécurisantes.
Le poids relatif des institutions sur les comportements des agents
économiques,
surtout en matière d'accumulation est certainement
une variable sociologique qui pèse actuellement dans les décisions
d'affectation d'une fraction des ressources dans
les activités
productives.
Deux aspects se recouvrent dans ce poids relatif ~es institutions
la sécurité et la participation.
La construction de la nation assure aux agents économiques leur
propre sécurité,
mais aussi celle de leurs
revenus donl ils se sépa-
rait momentanément pour les besoins de l'accumulation.
Dans les pays

-
103 -
d'Afrique noire,
i l y
a une intervention croissante de l'Etat dans
le fonctionnement économique du pays,
sans tradition de continuité,
"de
pl'océc1Lll'es,
de
nOl'mes
et
de
cornpopternent"
(1).
L'institution
Etat n'est pas sécurisant parce qu'il assure une gestion dure,
"inféodée à des gl'oupes",
ce qui détourne les agents économiques de
l'agrégation des intérêts et augmente le taux d'escompte psycholo-
giques
:
la conséquence est
l'exportation des capitaux,
les pla-
cements dans les valeurs immobili~res à l'étranger ou tout simple-
ment,
la vie au jour le jour.
Dès lors
que le système n'cst pns sp.curisant,
il y a l e prob.l~me
de participation qui se pose
la classe dirigeante apparait
comme constituant un monde à part
; on lui laisse la responsabilité
et la capacité de trouver les ressources et de les affecter pour
le développement économique;
c'est ce qui peut expliquer les
budgets d'investissement totalement alimentés par l'imp6ts et les
prêts extérieurs. puisque les agents économiques nationaux sont écar-
tés ou s'écartent de l'effort de développement,
notan~ent par la
non mise à la disposition de l'économie de la ressource travail.
Institutionsqui s'adaptent.
Au fond,
les institutions actuelles en Afrique sont la juxtapo-
sition d'un corps politique local sur un appareil institutionnel
colonial.
De plus,
le corps politique qui a le pou,:,pir a tendance
à le conserver: et l'Etat multiplie ses activités ou son ingérence
dans le destin de l'espèce
mais pour sa propre survie.
A la longue,
i l y a entropie du système
alors celui-ci tend vers 'un état de
dépérissement institutionnel:
c'est la situation actuelle dans
certains Etats. Alors,
les institutions servent à assurer la perma-
. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . .. . . . .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
LESOURNE
(Jean)
les syst~mes du destin
(Dalloz économie
1976,
page
337).

r-
I
-
104
-
1
1
nence de l'équilibre ainsi obtenu; elles deviennent hostiles
à toute idée d'innovation et contre tous les facteurs suscep-
tibles de déranger l'état de l'économie qui en découle.
On retrouve les principales conclusions des études anthropologi-
ques entreprises sur les sociétés primitives en ce qui
concerne
leur tendance à se conserver,
contre toute forme de
"destpLlCtion
de
leur équilibre
tl'o.ditionnel".
Une politique de développement qui est par nature douloureuse
appelle de la part de ln puissance publique un fort coefficient
"d'adaptàbi,lité",
à travers quelques
"pel,tes" à éviter
(I)
-
le manque d'adaptabilité
conduit inéluctablement
à la "pe1,te de
la capacité de gouverner''',
c'est-à-dire "le con-
tr8le de
son propre comportement ou de
l'aptitude~ modifier
ce comportement avec une
vitesse et line [J}'écision
suffi8Q1lteB."
-
"la per'te de
la c'1pacité d'effectuel' des
réOl'-
gan i s a t ion s i n te}' n e spa l' t i e l les
:
po. P con s é que n t J
d' a pp l'e n dl' e
den 0 UV eau x
s c h é mas
de co mr 0 }' t e m e 11 t s
l i ln i tés. "
-
"la pe1'te de
la capacité d'effectue}' des
réorga-
ni sa t ion s
f 0 n dam e n ta les de las t l' UC t 11 P e Ù1 ter 11 e . .. "
Institutions efficaces.
Efficacité subjective,
puisque les agents économiques ont un indice
de confiance favorable aux institutions pour la sécurité et l'adap-
tab àité ; et aussi par la participation qui diminue
"la dépréciation
. . . . . .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
DEUTCH
(K.)
The nerves of Government.
(The Free Press of
Glencoe,
1963),
cité par J.
Lesourne ,
les sys-
tèmes du destin
(Dalloz économie 1976,
page 81-83.

-
lOS -
du
futLI1',
puisque
ce
futU2'
sepa
2'elldl{ pr'ésertt pal'
~a médiation
du pouvoù'"
(1).
Efficacité technique parce qu'alors,
les institlltions permettent
la mise en oeuvre de politiques économiques et donnant au centre
de décisions
les moyens d'exécution de ces politiques et les moyens
de contrôle;
par exemple,
la confiance parlementaire à un gou-
vernement dans une démocratie parlementaire,
ou la manifestation
populaire de soutien à une action gouvernementale.
B)
Dialectique organisationnelle.
Le cadre politique d'une économie permet d'asseoir une action
économique sur une espèce de légitimité conférée au responsable
économique par le biais de la reconnaissance par les divers agents
des institutions politiques.
Cette légitimité reconnue se traduit alors par la mise en place
des institutions techniques qui soient la traduction dans un do-
maine bien précis de la philosophie politique du pouvoir.
Ainsi,
l'économie nationale des pays africains en général et ceux
de l'Afrique Centrale en particulier doivent se donner des ins-
titutions techniques qui reflètent l'orientation que la politique
pense donner au développement.
En matière de financement du développement,
et dans le cadre
transitoire que nous avons défini,
l'économie nationale s'articule
autour de l'aménagement institutionnel suivant:
au niveau de l'agriculture traditionnelle de subsistance,
la ca-
pacité de création du surplus agricole dépend de la capacité d'au-
1
to-suffisance de ce secteur.
Or,
l'introduction du salariat dans
ce secteur a entrai né une mobilité des
travailleurs agricoles
soit vers la grande exploitation,
soit vers
l'industrie:
la con-
séquence en est que l'agriculture vivrière devient insuffisante
pour couvrir les besoins locaux et la puissance publique a
recours
,. ,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(I)
AUSTRUY
(Jacques)
: Le scandale du déve10ppement.
page
169.

-
106
-
à l'importation,
ce qui est un gaspillage en surplus financier
puisque les devises sont affectées à un emploi que l'économie
nationale pouvait assurer. Nécessité donc d'un aménagement ins-
titutionnel du système agraire,
de la dépendance de la couverture
des besoins nationaux par rapport à l'agriculture nationale.
Au niveau de l'industrie et des services,
réexamen des 'modalités
d'implantation industrielle et commerciale en fonction de la ra-
tionalité du calcul économique et surtout en fonction du rendement
social.
Au niveau de la monnaie et du crédit.
niveau central du financement
du développement économique,
l'aménagement institutionnel doit
conduire progressivement à une économie monétaire nationale
(1).
§
2 Aménagement social,
mental
et démographique.
Une fois
franchi le cercle des institutions juridico-politiques,
l'activité économique est entourée du cercle psychologique et
sociologique,
selon le schéma de CLEHENS déjà signalé.
Il est admis dans la théorie du développement économique que le
problème des économies sous-développées ne peut se concevoir sous
le seul angle économique
; il y a des aspects sociaux qui ouvrent
un champ d'investigation beaucoup plus vaste qu'on ne le suppose.
Mais la psychose créée par la recherche du développement économi-
que conduit essentiellement à mettre l'accent sur la croissance
des biens matériels,
à partir des combinaisons de ressources mesu-
rables en monnaie et en prix.
De n~me qu'au niveau des inputs,
la
science-économique ne retient que ceux pouvant faire l'objet d'un
échange marchand,
de même au niveau des outputs,
i l n'est produit
que ceux donnant lieu à
un gain économique. Or,
de plus en plus,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. .. .. .. ..'.. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
Nous verrons cela en détail dans le chapitre suivant.

-
107 -
la science-économique admet meme timidement que "s'il y a un
effet de bien-être de
7-a cpoissance économiqlle,
1:l !I a en retour'
un effet de productivité des
facteurs
sociallx"
(I).
La théorie
du développement économique doit donc comprendre ti~ ~ménagement
social comme condition permettant l'accumulation:
en effet,
la
constitution d'un capital n'est pas une mécanique unidimension-
nelle ; i l Y entre des facteurs sociaux de répartition de re-
yenus,
de répartition du savoir,
de la santé,
de logement,
etc.
La capacité d'affecter une partie des revenus à
l'accumulation
est fonction de l'environnement social.
Ce facteur est rattaché
à ce que les divers agents économiques considère comme indice
de satisfaction des besoins biologiques au-dessus duquel on peut
constituer des excédents.
C'est précisément une des explications
de la faiblesse de l'épargne stable et d'une manière générale,
de l'accumulation dans
les économies africaines.
Les habitudes
de consommation prises souvent à l'époque coloniale et perpétuées
par l'inadaptabilité des institutions fixent ces agents dans une
espèce de condition intangible soit de privilégiés détenteurs
de revenus,
soit des perpétuels consommateurs.
En fait l'aména-
gement social doit permettre "les séq1lences [ac1:litantes",
selon
la termi nologie de A. C. HI RSCH1'lANN.
Ces séquences facilitantes,
en liaison avec l'aménagement social
et mental procèdent aussi de l'aménagement démographique.
Le
problème général du surplus économique est les moyens de procéder
à des répartitions des facteurs qui assurent une productivité
beaucoup plus grande.
On sait par exemple sur les rendements des
branches de production à forte demande de main d'oeuvre,
que llin-
dustrialisation peut conduire à
"un éla}ogissement de
î 'assise
de
la classe moyenne" donc à une rémunération assez importante pour
créer des nouvelles capacités de constitution de surplus économique
financier.
. . . . . . .. ,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
BARTOLI
(Henri)
: déjà cité page 21\\9.

-
108 -
Pour donner une illustration des possibilités de génération
du surplus économique,
à travers les conditions d'amélioration
de la productivité et de perfectionnement humain,
nous
allons
considérer la création du :,urrll1s économique au nivr.all collr.ct:.i..f
(effets de la puissance publique)
et au niveau individuel.

-
109 -
II l
3 Problématiques d'appropriatibn
et d'affectation.
La pensée économique ne se borne pas qu'à examiner
les modalités de création du surplus économique
elle spécifie
;Les conditions du "poHvoil' de
disposition" sur ce surplus,
pour
promouvoir le développement économique.
Si les mercantilistes réservent une place de choix à l'enrichis-
sement du "ln,i 11 ce ",
on trouve dans
leurs analyses
l'apologie
d'une
lIélite
dipigea1lte
sélectiollllée pal'
l'épl'eHve der; affail'es
e t p a Y' l' a f f Y' 0 11 t e me 11 t de S }' i s q 11 es" (I). CIe s t e Il e qui dé t i G n t
en fait les moyens de productions qui pour l'essentiel se résu-
ment en
"chpysohédollisme ".
Chez les physiocrates,
"la ppeSS1011 d'lIl1 ùlté1"êt de classe" est
tellement évident que l'on peut lire dans
l'analyse du Tableau
économique de QUESNAY que
"ta ctaSfJe pl'odHctive est celle qui
fait;
nattre,
par la culture d~l tel'l'itoil'e,
les
richesses annuelles
de
la natioll r .. . )",
mais que la classe des propriétaires,
pos-
sesseurs du produit net contribue à
la croissance économique par
le volume d'investissement qu'elle réalise.
MARX pour qui le surplus est le facteur essentiel d'accumulation
des richesses et de formation de capital préconise de le
rendre
à la classe ouvrière qui le produit.
. . . . .. .. .. .. . . .. .. .. . . . . . . . . . .. . .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. . .. .. . ..
(1)
BOURCIER de CARBON
(Luc)
Essai sur l'histoire de la pensée
et des doctrines économ~ques ; pages
1 1 - 74
( Ho n t ch r est i en
19 7 1) .

-
110 -
G. BATAILLE dans
"la papt maudite" écrit à propos du surplus que
"e'est pJ'éeisément
l'usage qu'elle
(une société)
en
fait qui
la
détepmine
:
le
sll1'pll/s est
la cal/se de
l'agitation,
des ellmlge-
me Il t s des t l' U e t 11 l'e ,
e t
cl ('
t. <7 11 t: e
/,' 11 i s t () 1: p Cil.
C'est dire que la problématique d'appropriation et d'utilisation
recouvre une partie de la physionomie du schéma de développement
retenu; mieux,
elle conditionne ce développement.
La résolution de cette problématique dans la stratégie globale
du développement économique permet de situer les servitudes,
la
direction de l'effort et des contraintes pour déterminer ceux qui
vont supporter le poids du développement,. en renonçant à une cer-
taine catégorie de ressources ou' à certaines uti li tés.
Ainsi,
autant l'utilisation par les classes féodales en Europe
du surplus agricole à des fins de consommation a
bloqué le dé-
veloppement,
autant dans les pays sous-développés actuels,
le
pouvoir de disposition de la bourgeoisie politique et son aile
militaire sur le produit national bloque les possibilités de finan-
cement du développement économique.
Mais cette problématique d'appropriation est dépassée par la pro-
blématique d'affectation;
à quelques exceptions près,
l'époque
de l'hédonisme pur est révolue et le contrôle du produ~t national
vise à asseoir un type de société donnée,
soit selon l'expression
démocratique de la collectivité,
soit selon le fait du prince.
Le succès ou l'échec d'une telle tentative est mesuré
(à tort
ou à raison)
par les performances économiques que la collectivité
détienne ou non les moyens de production.
L'on se rend compte que
l'indicateur de la fiabilité du système,
du point de vue stricte-
ment économique,
est le pouvoir de disposition en général et celui
d'affectation productive optimale en particulier.

I I I
-
La gestion planifi~e, objet de convergence entre les ~conomies
occidentales et les ~conomies de l'Europe de l'Est
est la ma-
térialisation de cette préoccupation des centres de décision
en matière ~conomique. A l'inverse,
les ~conomies de l'Afrique
Centrale connaissent des performances m~diocres, du fait de
l'utilisation du produit national par les bourgeoisies politi-
ques alors qu'elles ne détiennent pas les moyens de production.
C'est dire que le pouvoir de disDosition de la collecti.vité
sur le surplus économique et pùrticulièrement sur le surplus
financier est un signe de transformation structurelle dans
les économies sous-développées
le fait que la soci~té cesse
de neutraliser son surplus par les affectations traditionnelles
improductives le met en orbite d~ développement économique.
Dès lors,
la théorie économique doit
résoudre dans ce cadre
deux types de questions se rapportant à la disposition du surplus
(1)
-
questions de structure en décidant de la nature
des investissements productifs avec leurs
"stimlllm1ts et
teviel'8"
et leurs "freil1s et obstacles" ;
-
questions
"d'effectivité
et
de
~'ellt;(]hilité" en
d~cidant du terme des investissements, de la vitesse de leur renta-
bilit~, des stimulants et obstacles.
Ainsi
sont d~finies les grandes orientations de l'activité écono-
mique, et surtout,
les modalités du r~investissement des ressources
accumulées.
.. .. . .. . .. . . .. .. .. . . . .. . . . .. . . . .. . .. .. . .. .. .. . . .. . .. . . .. . . .. . . . .
(1)
NOWICKI
(Alexandre)
: d~jà cit~ pages 138 et 139.

-
112 -
II II MODALITES CONCRETES DE GENERATION
DU SURPLUS ECONOMIQUE.
Que le développement économique soit abordé par
le biais d'une théorie économique ou par le biais d'une doctrine
économique,
la convergence de tous les économistes et politiques
se situe au niveau de la détermination des
"gt'allds l't'Hcs
d'oscil-
lation"
(I)
de l'action:
l'Etat et l'individu,
les deux tirant
profit des conditions que la société met à leur disposition pour
la réalisation des objectifs qu'ils s'assignent.
Mais l'Etat,
en organisant le pouvoir,
n'a-t-il pas
justement
l'avantage d'organiser le pouvoir économique,
donc de se donner
plus facilement les moyens de promouvoir le développement? Et
l'individu,
avec "ses instincts et ses mobiles" n'est-il pas
le mieux indiqué pour repérer les opportunités d'actions possibles
pour ses intérêts et ceux de l'économie nationale?
La théorie économique pure ne permet pas de trancher un tel débat ;
mais l'observation des faits économiques et sociaux peut nous
four-
nir les éléments d'une synthèse,
surtout lorsqu'il s'agit des éco-
nomies oG les positions ne sont pas définitivement acquises,
ni par
l'un,
ni par l'autre.
(1)
SOURCIER de CARBON
(Luc)
Essai sur l'histoire de la pensée
et des doctrines économiques
;
tome
l
page 7
(Editions Montchrestien 1971).

-
113 -
II II l
Décisions collectives et surplus.
Nous partons de l'hypothèse que le pouvoir est
"m a f t r e des
s t ru c t Il r e s e t des
par a mè tl' es",
et que par con s é que nt,
~es principales décisions concernant l'accumulation lui appartien-
nent,
puisque contrôlant la majeure partie des activités écono-
miques.
D'une manière générale,
l'action de l'Etat peut se concevoir en
deux séquences
-
la première séquence est celle de la consolidation
de "l'infrastrllcttll'e sociaZe ef: économique" et institutionnelle.
Puis,
l'action de l'Etat se porte sur la réorientation de la production
nationale par la récupération de la production perdue du fait des
effectifs plétoriques et non productifs,
du gaspillage et de la
mauvaise gestion des unités de production.
-
dans la deuxième séquence,
l'action de l'Etat
consistera à élargir les débouchés pour la production nationale
notamment par la modification des plans de consommation,
par l'ac-
tion sur la demande.
Une telle schématisation pose le problème de la hiérarchie entre
"les activités directement prodllctives" et "l'ilzfrastructure rJC0110-
mique et sociale"
;
la théorie du développement ciconomique n'a pas
résolu par des
règles logiques une telle problématique;
et d'une
façon générale,
cette problématique ne se pose pas en termes de
choix binaire:
dans
les pays snus-développés d'Afrique
noire,
on
peut considérer qu'il existe ulle base matérielle et .:sociale minimale
(un état de l'économie origine)
qli'il faut
réadapter et accrottre
en
fonction des l1ouvelle8 ol'ielltatio118
politiques et économiques.

-
114 -
En fait,
derri~re chaque accroissement du capital, il y a toujours
un investissement social:
de même,
l'am~lioration des conditions
sociales doit beaucoup à l'accroissement mat~riel de la collecti-
vité.
§
l
G6nération du surplus économigu~.
L'analyse individualisée de chaque élément constitutif GU surplus
économique est faite dans
le chapitre suivant;
présentement,
nous
abordons la dynamique d'ensemble pour esquisser les grandes
lignes
de l'action de l'Etat en matière de cr~ation du surplus économique.
A)
L'économie politique de la sous-population. (1)
Le discours politique dans les pays sous-d~veloppés d'Afrique
centrale est assez révélateur sur l'importance de la variable
démographique dans l'accroissement des bienE" matériels de la
collectivité.
c'est du moins
l'impression qui découle de ce discours
puisque du point de vue de la théorie du développement ~conomique
ou de la politique économique,
il n'y a pas de systématisation de
l'introduction de la variable démographique dans l'économie na-
tionale.
Pourtant,
cette zone est à
faible population par rapport
à l'espace territorial et par consé~uent, la th~orie du développement
doit formuler une économie politique de la sous-popylation,
puisque
celle-ci au fond
"commande
tout
le
reste"
(2).
Les d~cisions collectives en mati~re de cr~ation du surplus ~co­
nomique,
lorsqu'elles doivent concerner la variable démographique
touchent en fait l'hétérogénéité de cette variable à
travers
"80n
nomb}'e,
sa densité,
sa St?'lictllre par âges,
etc." et ses relations
.. .. . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
Ce titre nous a été inspiré ~ar l'ouvrage de J.D.
Lecaillon
"L'éc0l10mie
de
la SO!!S-POP11!.lltioll"
(P.U.F.
1977).
(2)
LECAILLüN
(J.D.)
: paÇJe
lOG.

115
_
avec la production,
la consommation et le solde entre ces deux
éléments.
La premi~re question soulevée par le r~pport population-production
concerne la détermination de la population optimale par rapport
aux ressources.
Peut-on déterminer un optimum de peuplement dans
les pays sous-développés? J.D.
LECAILLON formule cette question
de la manière suivante
"Ex?:ste-il
une dimensio;1
optimale de
la
pppulation" ?
(I).
Le discours politico-économique exrJ.ique la fé]iblcssc des écono-
mies des pays d'Afrique Centrale par la faiblesse de la population,
toute chose égale d'ailleurs.
Dès
lors,
le raisonnement conduit
à se demander quelle doit ~tre la population optimale pour utiliser
toutes les ressources dont dispose ces pays. L'argument qui sous-tend
cette démarche logique est que un fort peuplement "favopise
la divi-
sion dll
tl'avail et pel'met
teG
r?ceJl/elln1:r.;3 c.:'échcl.l.c",
donc contribue
à l'accroissement de la production et donc,
~ la constitution des
moyens permettant de financer le développement éconotllique.
L'économie politique de la sous-population ne concerne pas ce fac-
teur du point de vue des effectifs.
La création du surplus écono-
mique ne trouve pas
une explication satisfaisante en considérant
la population par son nombre.
L'optimum de peuplement dans
les économies sous-développées donne
une indication sur la quantité de travail qui maximise l'utilisa-
tion du potentiel productif
(si l'on peut établir une telle maxi-
misation).
De ce point de vue,
il ne renvoie pas nécessairement au
chiffre global de la population.
Les d~cisions collectives
concernent plut6t un transfert de population active vers d'autres
emplois,
pour éviter les rendements décroissants.
Dans les économies sous-développées d'Afrique Centrale,
la prise
en compte de la notion de densité parait mieux rendre compte de la
. . . . .. . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(Il
LECAILLON
(J. D.)
:
page 56.

116 -
relation population-production.
La densité indique "le llombl'e d'hommes pen' kilomètl'es CQ1'r'é".
c'est
la relation population-espace. Or.
la notion d'espace dans
les
économies sous-développées concerne en fait la localisation des
unités de production,
puisque nous savons que dans ces pays,
l'ac-
tivité économique est concentrée à des points sans rapport immé-
diat avec la répartition de la population .
.La logique de la réparti tion de la population est d'ordre social
et métaphysique:
du point de vue historique,
l'agriculture a
fixé
les populations seloll la fertilité des sols et selon la domination
que l'homme suppose exercer sur la nature.
Puis s'installent les
habitudes,
les coutumes et les anciens qu'on enterre et qui cons-
tituent la raison du regroupement et de la sédentarisation en ce
lieu: ainsi,
des villages se forment et se perpétuent sur le
seul critère de vénération des anciens.
Ensuite,
les besoins de l'administration coloniale entrainent la
création des
zones urbaines sans rapport avec la localisation des
unités de production,
selon l'affectation naturelle des ressources.
Du côté des unités de production.
la meilleure indication que
l'on puisse donner sur leur localisation est un rapport de l'O.N.U.
cité par le professeur L.
flourcier de Carton
(1)
:
selon ce rapport,
les industries fournissant les produits primaires doivent 6tre loca-
lisées dans les régions agricoles et minières,
les industries
fixes à côté de celles qui leur fournissent leurs inputs soit par
effet de liaison en amont,
soit en aval,
les industries mobiles
à côté de }a main d'oeuvre et les autres à proximité des consomma-
teurs.
Il apparait donc que selon ces critères,
la création du surproduit
dépend de la restructuration de la localisation de la population
active en fonction du rendement des unités de production.
L'intérêt
. . .. . .. .. .. .. . .. .. .. .. . . .. . .. . .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
SOURCIER de CAREON
(Luc)
: déjà c i t é :
tome I
page 82.

-
117 -
de la notion de densité est alors évidente,
notamment dans
la
minimisation des coGts sociaux li~s à la production (dispensai-
re,
~coles, centres d'animation,
etc.).
Ainsi,
au Congo-Brazzaville a été tentée l'expérience de regroupe-
ment des villages pour fixer une quantit~ donnée de la popula-
tion active autour des pôlessocio-économiques.
Si du point de vue de la rationalité économique un tel projet
a des avantages certains comme nous venons de le voir,
il faut
dire que pour le cas précis que nous
venons de citer,
la puissance
publique n'avait pas tenu compte de la mentalité des populations
villageoises par rapport à leur mobilité.
Il est arrivé que l'at-
traction d'un salaire et des équipements sociaux soit~nnihilée
par des motivations métaphysiques.
Le troisi~me élément param~tre pouvant servir aux d~cisicins col-
lectives dans l'utilisation du facteur humain est l'amélioration
du capital humain.
L'économie politique de la sous-population ne doit pas considérer
le facteur humain du point de vue de l'offre de travail
unique-
ment ; nous savons que celle-ci est faible par rapport aux poten-
tialités des économies considérées.
Dans ces conditions de relative inadaptation de la main-d'oeuvre
aux capacités productives,
la cr~ation du surproduit investissable
suppose l'amélioration de la productivité du capital disponible.
Cette question n'est pas clairement perçiJe par les politiques d'af-
fectation de la main-d'oeuvre et surtout au niveau de sa forma-
tion.
La qualification de la main-d'oeuvre semble être sacrifiée au pro-
fit du progr~s technique,
par suite d'effet de démonstration et
aussi pour des motivations de prestige,
les puissances publiques
voulant être le mod~le dans telle ou telle introduction d'une techni-
que de pointe.
En fait,
la création du surproduit dans le cadre démographique
assez restreint des pays que nous étudions suppose des décisions
collectives en matière de formation du personnel.
C'est l'ensei-

-
118 -
gnement de la pensee économique mais aussi celui de l'anthropo-
logie
:
la question de la qualification dans ces ciconomies à fai-
ble i nse rti on de
l a va ri able démographiq ue dans le compl exe
de production correspond à une accumulation des connaissances
dans
les sociétés primitives dont la conséquence fut
l'accrois-
sement de la productivité du travail,
et de surcroit,
du surpro-
duit social.
C'est l'éternelle coexistence de l'intelligence des
hommes et de l'intelligence des choses qui marque de son sceau
l'évolution des civilisations,
l'amélioration de leurs conditions
matérielles et spirituelles et le devenir de l'espèce.
Elle commence
par l'invention de l'arc et des flèches,
le harpon,
l'irrigation
des sols,
l'organisation du travail et franchit de nos jours les
dimensions jadis insoupçbnnables de
la force créative humaine.
Nul doute donc que dans les économies sous-développées,
la
question de l'augmentation du surproduit social est une question
de maîtrise de
"l'informatioll r)OIl1' l'actioll"
:
le concept d'infor-
mation a été développé par LANDRY et K.J.
ARROW pour distinguer
"les connaissances en elles-m§mes"
(par exemple une technique de
fabrication)
du potentiel propre à l'individu
(par exemple l'ap-
titude à faire)
(1).
Une politique d'utilisation optimale de la main-d'oeuvre dans les
économies sous-développées sous-peuplées contiendra donc dans ses
objectifs l'élargissement des connaissances
(l'inf0rmation)
mais
aussi la capaci té d'assimilation de cette informat.l:6n par .. la po-
pulation active.
En ce sens.
les décisions collectives concerneront
. . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ....
(1)
LANDRY:
Manuel d'Economique;
(Paris,
Giard et Brière 1908,
pages 148-152).
ARROI., (K.L.)
"la stati.stiqlle et
la politiq!/e économique"
(Economie appliquée Janv.-Mars 1960,
page 13).
On trouvera une étude intéressante de ce concept dans l'ouvrage
de P.
Guillaumont :
l'absorption du capital
(Cujas
1971,
page 14:9:
et suivantes).

\\ ..
"..
-
119 -
fIles
fOJ'mes mLdtiples d'édllcatioll génér'ale et
technique",
condi-
tions d'amélioration du degré de qualification de la main-d'oeu-
vre.
En définitive,
l'économie politique de la sous-population
formule les conditions dans lesquelles la puissance publique,
par ses décisions insère la population active de la collectivité
dans
la création des biens physiques et monétaires en vue de
l'accumulation.
E)
L'économie politique du surplus agricole.
C'est le second levier de la génération du surplus économique.
La problématique est simple à définir : dans quelle mesure
l'agriculture,
par le biais du surplus agricole,
concourt-elle
au financement du développement économique? Quelles sont les
conditions de création du surplus agricole dans les pays d'Afri-
que Centrale ?
Encore une fois,
le discours politique donne le ton!
"il
faut
prendr'e
l'agricultllr'e comme bafl'3 dg
l'indllstr'ial1:sat1:on"
(1).
Cette proposition politique traduite en langage économique
pose le problème de l'apport de l'agriculture dans le finance-
ment du développement;
et les puissances publiques ne s'y trom-
pent pas,
même si elles n'ont toujours
la dimension d'asseoir
alors une politique agricole conséquente;
d'abord les f a i t s :
une agriculture de subsistance complètement abandonnée au profit
de l'agriculture industrielle qui du reste connait une situation
peu brillante puisque tournée exclusivement vers le marché exté-
rieur et donc soumise aux aléas des fluctuations des cours de
matières premières
; une organisation coopérative au Congo et
en Centrafrique avec les fermes d'Etat,
les champs du parti,
etc.;
. . . . ... . . . . .. . .. .. . . . .. . .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. . .. ..
(1)
Programme triennal congolais.

-
120
-
mais aussi.
une d~sarticulation compl~te par rapport au reste
de l'~conornie ; en résumé,
l'agri.culture d'Afrique Centrale.
malgr~ les atouts dont elle dispose.
ne concourt pas au fi-
nancement du d~veloppement ~conomique. faute d'une ~conomie
politique du surplus agricole.
Cette ~conomie politique s'articule autour des conditions de
cr~ation du surproduit à travers l'emploi.
la liaison campa-
gne-ville et l'introduction des
rapports marchands dans
l'agri-
culture vivrière.
Pour partici.per pleinement au financement du
d~veloppement ~conomique. l'agriculture des pays d'Afrique
Centrale doit satisfaire deux conditions
:
augmenter le volume
de la production marchande pour les besoins de
la po~ulation
et de l'industrie
l~g~re. et constituer un débouch~ pour les
produits industriels.
L'agriculture africaine subit un effet pervers dû le plus souvent au fait
que "le déplacement de
population clctipe
VeJ'3
les
bJ'(lnclze3
à
fOI'te
productivité augmente
la
pJ'oductivité
nationale".
Au niveau de
l'agent ~conomique individuel.
ce calcul se
traduiL par la recher-
che d'un emploi dans la branche qui est suppos~e rendre beaucoup
plus et rapidement
c'est le déplacement volontaire de
la popu-
lation active vers
l'industrie et les services à cause de la
r~mun~ration par rapport aux revenus agricoles et à- la vitesse
de rémun~ration : la mensualisation. Au niveau étatique.
parado-
xalement.
la crRation des emplois nouveaux et d' une
façon
gén~rale
la politique d'emploi
concerne essentiellement les branches indus-
trielles.
les services et les grandes exploitations agricoles
fournissùnt des inputs immédiats à lù petite inc1ustrie de
trans-
formations
(industries agro-ùlirnentaires).
Une réorientation de cette agriculture.
pour l'int~grer totalement
dans le processus de financement du d~veloppement ~conomique pourrait
s'articuler de la manière suivante:

-
121 -
au niveau de la production,
accroissement de
celle-ci par une politique d'accroissement des revenus agricoles
et de la productivité;
au niveau de la consommation,
introduction des
rapports marchands dans
la petite exploitation familiale.
La problématique du surplus agricole est la capacité de l'agri-
culture nationale de pourvoir à la consommation courante,
mais
aussi de dégager un excédent de production dont la commerciali-
sation soit en tant que inputs,
soit en
tant que produits finis
permette à la collectivité de disposer d'un surplus
financier,
étant donné les caractéristiques démographiques que nous avons
mentionnées plus haut.
Cette problématique est bien vieille
et n'est pas propre aux pays sous-développés d'aujourd'hui: nous
avons déjà signalé que la préoccupation des grands classiques
(SMITH,
RICARDO)
était "la J'ichesr;e des nations",!3t cela a donné
au niveau théorique des recherches parmi les plus fondamentales
de la Science-Economique.
Au centre de la théorie classique smithienne ou ricardienne,
i l
y
a "la dimension du surpluG agricole",
soit parce qu'il est
exigu
(SMITH)
soit parce que le secteur agricole en plus retient
les facteurs
travail et capital nécessaires à l'industrie
(RICARDO)
dans
les deux cas,
la théorie aboutit à la nécessité du commerce
extérieur.
C'est dans l'esprit de ces deux approches que nous
examinerons la génération du surplus agricole dans
les pays d'Afri-
que Centrale.
Première proposition:
nugmelltat1:on du
volume
de
la
ppoductioll
ma rc h a Il de
pOU l' les
b e :1 0 i Il S
cl e
l a
pop u lat ion
e t
de
l ' 1: Il d Il S t J' i e
l ~ -
gère.
Elle suppose l'existence des rapports de marché ou "des évaluatiollG
objectivement d~teJ'min~es" entre l'offre des produits agricoles et
la demande;
mais ces relations d'échange entre villes et campagnes

-
122 -
supposent aussi une division sociale du travail,
à l'intérieur de
la communauté nationale:
"ln
call1pna'1e
fOl/l'llit
d la ville des
moyens
de
subsistance
et
dea
mnt:ièl'es pOlO'
lev
manHfactlo'e.'1.
La
ville rembourse ces avances el! l'envoyant atlX habitants de
la
campagne une partie dtl produit manufacturé
(1) ".
Une telle
sectorialisation suppose que chacun tire profit de la spécialisa-
tion et a donc intérêt à accroitre sa production;
l'expression
de cet avantage,
dans une ~conomie mon~taire ~tant le revenu,
la
génération du surplus agricole est donc fonction de l'importance
du revenu.
L'avantage comparatif joue ici entre la ville
(indus-
trie et services)
et la campagne
(agriculture au sens large).
La
question est alors de savoir à quel niveau le revenu doit se fixer
pour maintenir et accroitre le surplus agricole.
La théorie économique moderne tranche la question de la rémunéra-
tion des facteurs selon la rationalité économique
la producti-
vit~ du travail rural détermine le revenu.
Or,
l'agriculture africaine n'est pas considérée comme une spécia-
lisation
(division du travail)
mais comme une occup"ation du dernier
ordre;
la cam[/agne,
c'est pOlO' ceux qui n'ont pas 1,éussi.
La di-
vision du travail n'est plus une division sociale,
mais une sélec-
tion naturelle du travail:
c'est-à-dire que la motivation pour
un emploi agricole n'est pas économique et le revenu n'est donc
pas reçu comme une rémun~ration ; partant,
l'agriculteur n'établit
pas de liaison entre son travail et l'accroissement possible de
son revenu.
Cette logique sociale conduit la ville a considérer l'agriculture
non comme un secteur ~conomique auquel on doit une contrepartie
. . . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
SMITH
(Adam)
Recherches sur la nature et les causes de la
richesse des nations.
(in C.
Palloix,
déjà ci-
té) .

-
123 -
~elon les lois du marché ou les "dvaluations objectivement d~ter­
min~esH. Ainsi, les prix des produits agricoles dont dépendent
les revenus des agriculteurs sont déterminés soLf'~ar une fixation
autoritaire de la puissance publique
(le cas s'est déjà produit
au Congo-Brazzaville),
soit au prix de monopsone ou d'oligopsone
(1) .
.
Il ressort de cette première proposition que la génération du
surplus agricole appelle deux actions
:
revenu et productivit~.
On doit remarquer qu'en fait,
ces deux actions ont une espèce
de continuité entre elles,
dans la mesure où il y a interpéné-
tration. Elles ont comme support l'action préalable de la puis-
sance publique qui doit imprimer à la collectivité un véritable
statut de l'agriculture: il s'agit d'intigrer dans
la mentalit~
collective et individuelle et de traduire dans
les faits que l'a-
griculture est du pOÙ1t de t'lle histol'ique à l'origine des civili-
sations industrielles.
Cette réconciliation du citoyen avec la terre,
dans l'optique
de la division sociale du travail permet donc une politique d'ac-
croissement de la productivité et des revenus.
(I)
Une étude sur la détermination du prix des produits agricoles
dans les économies sous-développées permettrait de situer le
débat sur les revenus agricoles. Bien que nous n'ayons pas
abordé une telle étude dans notre thèse,
des indications
recueillies par une enquête directe dans les principaux mar-
chés de Brazzaville nous permettent une telle généralisation
certains auteurs du reste semblent aboutir au même résultat,
notamment ceux qui ont réalisé les enquêtes pour le ministère
de la Coopération de la République Française.

-
124 -
Les décisions collectives en matière d'accroissement des revenus
agricoles et de la productivit~ concernent aussi bien les institu-
tions que les techniques:
nous avons déjà étudié l'aménagement
institutionnel en général et nous ne dirons que quelques mots en
rapport avec l'agriculture.
Il est évident que le régime foncier,
la taille des exploitations,
les institutions financières,
la commercialisation assurent aux
paysans des conditions qui leur permettent de produire plus que
nécessaire à leurs besoins biologiques.
Il est évident aussi que
le mode de répartition entre les propriétaires fonciers,
"ddten-
te urs
de
ter r e s
ra r e s e t i n dis p e ~I sa b ~ e s
r'i
~ a vie soc i a ~ e
(I)" peu t
conduire à freiner le processus de développement,
selon que la
rente foncière est trop élevée ou non,
comme le montre la dynami-
que ricardienne de la croissance· : mais il faut peut-être Si atta-
cher beaucoup plus à d'autres moyens d'augmenter la productivité
de l'agriculture
ainsi,
les agricultures de l'Afrique Centrale
ont certainement besoin des
techniques de vulgarisation agricole,
de l'utilisation des engrais,
des semences de l'irrigation,
etc.
Signalons à ce propos que toutes ces techniques d'augmentation
du rendement des sols ont été utilisées pour les cultures com-
merciales au détriment des cultures dites vivrières,
qui occupent
cependant la majeure partie des sols en culture.
Mais toutes ces techniques appellent de la part de la puissance
publique d'autres décisions en matière de formation des cadres
(moniteurs agricoles,
agronomes,
etc.)
; nous retrouvons alors
un thème déjà traité dans l'économie politique de la sous-popula-
tion
(le facteur humain) .
Le second axe des décisions collectives est la recherche des éco-
nomies dt~chelle ; c'est une des sources principales de l'augmen-
...........................................
(1)
RUDLOFF (Marcel)
Economie politique du Tiers-Monde.
(Editions Cujas 1968 page 681).

-
125 -
tation de la productivité.
Les ~conomies d'échelle sont des
"gains ou rendements de
pr'oductioll supplémentai>'es résultant
d'ull simple accroissement de
tal:lle el'une wl1:té de [J>'OdllCtion
(1)"
Dans la génération du surplus agricole,
ces économies
concernent
l'utilisation de certains équipements et les possibilités finan-
cières pouvant être consenties par des organismes financiers,
pour
l'acquisition des
facteurs
de production.
En effet,
l'agriculture vivrière en Afrique central~_~;~ère sur
des étendues qui,
si elles ne limitent pas les rendements
"du
point de
vue de
la biologie agricole",
constituent du point de
vue du volume de la production un handicap majeur.
Ces étendues
limitent l'utilisation de certaines techniques de traitement des
sols,
d'irrigations,
etc.
dont la mise en oeuvre par un seul ex-
ploitant est financièrement un ~chec certain. Ainsi,
si l'on con-
sid~re les exploitations agricoles install~es dans la région sud
du Congo-Brazzaville,
le manque à gagner est très
important du
fait de l'exiguIté des superficies individuelles cultivables:
on a pu voir ainsi
un tracteur presque abandonné,
puisque son
coGt
d'entretien par rapport au rendement était élevé,
l'échel-
le minimale d'utilisation de cet outil n'ayant pas été atteinte
par les dimensions de l'exploitation.
Les décisions collectives pour la génération du surplus agricole
peuvent viser le regroupement des exploitants soit par création
"des réseaux publics" soit par des coop~ratives. Mais il est
évident que la nécessité de recourir à
une telle organisation
crée des nouvelles tensions
(organisation,
gestion,
etc.)
qui
risquent de se répercuter sur le surplus agricole
les diverses
tentatives de regroupement des petits exploitants particulièrement
........... ,. . . .... . . ..... . . .. .. . . . . . .. . . ..
1
/
f
(1)
CAIRE
(Guy)
:
déjà cité,
page 612.
1
1
1
1
1

-
126
-
au Congo-Brazzaville n'ont pas donné les résultats es-
comptés pour ne pas avoir tenu compte de certaines de ces
tensions.
Deuxième proposition:
l'agr"icliltzo'e doit
constitller' lm
débouché pOllI' la
pI'odlictionindlis tl,ie lle.
L'on doit bien considérer que l'apport d'une activité dans
une politique de financement du développement économique
ne peut se limiter aux effets directs.
Une perspective
de ce genre doit avoir un éventail large des,~Ifets et
notamment des effets induits sur le reste de l'économie.
Ainsi,
les effets induits de l'agriculture peuven~ être
l'extension du surplus industriel en ouvrant ~ ce secteur des
débouchés.
Le but poursuivi est une espèce de continuité circu-
laire dans l'ensemble de l'économie:
le développement de
l'agriculture agit sur le développement industriel et tertiai-
re,
lequel en retour donne une impulsion ~ l'agriculture. Dans
l'agriculture africaine,
il y a détournement de trafic dans
ce schéma du fait que l'agriculture,
là où elle peut consommer
des produi ts indus tri e ls, s'ouvre aux produi ts é tra nge rs pour
plusieurs raisons:
d'abord parce que ni la puissance publi-
que ni l'initiative individuelle n'ont établi l'existence
des liaisons entre ces deux secteurs et surtout n'ont
cherché à
les exploiter ; mais il faut signaler que le com-
plexe productif mondial n'a pas non plus permis une telle
exploitation, pour protéger certains centres d'intérêts.
Ensuite,
il y
a l'effet de démonstration qui organise les
plans de consommation des produits industriels selon qu'ils
sont proposés par des économies à
forte
technologie,
jouis-
sant d'un préjugé de qualité et d'efficacité favorable.
Il y
a en outre la dimension spatiale et financière des ex-
ploitations qui empêche la consommation des produits indus-

T
-
127 -
triels et freine l'expansion de ce secteur.
L'agriculture doit accroitre sa productivité pour augmenter
les possibilités d'auto-financement des exploitants,
qui
peuvent alors acquérir des produits industriels.
Dans cette
optique,
les cultures d'exploitation commerciale ont un r6le
éminement positif à jouer. Pour des motivations économiques
évidentes
(rentrées des devises),
l'agriculture africaine
recouvre en fait les grandes exploitations pour les cultures
exportables.
Tout l'arsenal
technique et humain est déployé
au maximum pour satisfaire la demande extérieure en produits
de base.
Or,
la reconversion de cette agriculture dans
le
sens de consolidation des industries de transflormation
locales
créerait des liaisons telles que l'accroissement de la produc-
tion industrielle nécessiterait une augmentation de la produc-
tion agricole,
qui devrait alors faire appel aux' produits
industriels nécessaires à l'amélioration des rendements agri-
coles.
Une telle éventualité a une forte probabilité de réa-
lisation puisque du point de vue de la demande,
les plans de
consommation ne sont pas saturés par les produits finis déri-
vant de l'agriculture ou très peu,
étant donné leur prix
à la consommation qui englobe outre la marge bénéficiaire des
détaillants,
les différents coGts de transport,
de stockage
et autre valeur ajoutée.
Ainsi intégrée dans une politique de financement du dévelop-
pement économique,
l'agriculture donnera une impulsion à
l'industrialisation et assurera un transfert de main-d'oeuvre
vers ce secteur puisque alors,
la maturation de l'économie
nationale sera conduite par le surplus industriel,
comme théo-
riquement cela découle de la dynamique ricardienne.
Mais le principal enseignement d'une économie politique du
surplus agricole est à nos yeux la distance à prendre contre
les tentatives de généralisation des modèles de croissance

r1
-
128 -
agricole notamment ceux basés sur la relation croissance dé-
mographique et développement de l'agriculture
la génération
du surplus agricole pose à l'économie politique le problème
d'intégration des dimensions souvent écartées par le purisme
économique. On doit admettre que dans ce domaine comme dans
tout autre schéma de création de surplus,
on peut obtenir
des meilleurs résultats en tenant compte des inclinations
naturelles de groupes sociaux.

-
129 -
Illustration de la contribution de
l'agriculture au d~veloppement ~conomigue.
Dans l'hypothèse d'un fonctionnement institutionnel et tech-
nique correspondant aux objectifs du d~veloppement ~conomique,
le modèle suivant permet de mettre en ~vidence l'interd~pen­
dance entre le secteur agricole et les autres secteurs de l'é-
conomie nationale.
Cette interd~pendance reflète la continuité
th~orique entre l'économie politique de la sous-population,
celle du surplus agricole et celle du surplus industriel que
nous verrons ult~rieurement (1).
On considère le produit national P se composant de la manière
suivante:
P = Pa + pb ; Pa = produit de l'agriculture
Pb produit des autres secteurs.
Cette relation donne la relation suivante
dP
cl Pa
cl pb
( 1)
- - - - -
= ------ + --------
P
Pa
Pb
cl Pb
soit na =
d Pa
et soit ab = -------
Pa
Pb
la variation du produit total national est
( 2)
d P = aaPa + nbPb
.............................................
(1)
Voir KUZNETS
(Simon)
Croissance ~conomique
et structures
pages 273-295
(traduction).

-
130
-
a)
contribution de l'agriculture par la production.
L'équation donnant "la pa~'t de
la Cl'oissance du produit
agr'icole
dans
7.0
Cl'OiS'<;'l'lCe
du r1'odllit
total" e s t :
aa Pa
na Pa
= --------------
l
=
cl P
aa Pa + ab Pb
ab Pb
l
+
ClaPa
La part de la croissance de produit agricole dans le produit
national dépend des produits de l'agriculture et de celui
des autres secteurs de l'économie d'une part,
et d'autre
part,
de leur taux de croissance réciproques.
abPb
si
< l,
on a aaPa>abPb
comme Pb<Pa,
ab<aa
aaPa
La part de l'agriculture est encore considérable dans le pro-
duit total et son taux de croissance élevé;
l'économie peut
bénéficier d'un surplus agricole important,
selon qU'il n'est
pas consummé par la logique sociale rituelle
; mais cette
situation peut conduire à la longue à un déséquilibre profond
et maintenir l'économie dans une "spécialisation agricole".
abPb
si
> l ,
on a
ob>Cla
ClaPa
à la longue,
la part de l'agriculture dans le produit total
diminue.
Plus Clb croit plus vite que aa,
plus cette part
diminuera plus vite.
Mais cette interdépendance entre l'agri-
culture et les autres secteurs suppose l'existence des méca-
nismes de développement des autres secteurs.
C'est l'importance

-
131 -
de concevoir la génération du surplus agricole comme partie
intégrante d'une politique de développement,
et surtout,
comme
un moy~n de donner à l'ciconomie une base matérielle pour les
mutations structurelles à venir.
Par exemple,
la contribution du surplus agricole sera d'autant
plus importan~que les marchés seront aptes à absorber les
produits agricoles et que les autres secteurs.Du l'extérieur
.
..
seront aptes à
fournir à l'agriculture les équipements néces-
saires et les engrais.
Mais il s'agit là des considérations
que le modèle purement mécaniste ne consid~re pas:
B)
contribution par les facteurs de production.
On suppose que la politique économique mise en place donne au
bout d'une certaine période un surplus agricole qui finance
les investissements des autres secteurs
; dans le cas de
l'exemple choisi par KUZNETS,
on suppose que ce surplus est
une épargne agricole.
Pour KUZNETS,
le transfert de cette épargne au financement des
autres secteurs peut se faire de la manière suivante :
l'Etat peut assurer ce transfert sous forme d'impôts,
en te-
nant compte dans ce prélèvement de la nécessité de fixer un
taux de prélèvement qui concilie les buts collectifs et les
utilités des agriculteurs.
Les investisseurs peuvent faire appel à l'emprunt auprès des
agriculteurs; mais l'on sait que dans les économies sous-déve-
loppées,
cette épargne est faible,
et que l'agriculture a inté-
rêt à améliorer sa productivité;
i l s'en suit qu'elle va libé-
rer de la main-d'oeuvre que les autres secteurs devront utili-

-
132 -
ser ; i l se pose alors le problème de la capacité d'absorp-
tion de cette main-d'oeuvre.
soit n% le taux de croissance de la population active agri-
cole
soit a% le pourcentage de cette population que les
autres secteurs peuvent absorber;
soit T l'intervalle de
développement nécessaire pour l'économie totale,
L étant
la population active.
en t = l, on a
a)
est ,la population agricole active.
'r = L~
o
(1
+
n)
(1 -
a)
a est la part de cette population
active qui va aux autres secteurs.
en t
= 2
2
L
= LO
( l
+
n) 2 ( l
- a) 2
a
a
O
),2 = L
(I
+
n) 2 ( l
- a) ft
a
en t
== T
T
O
L
= L
T
a
a
( l
n)T
+
( l
-
ft)
"T == LO
T
'1'-1
a
( l
+
n)
( l
- Cl)
a

-
133 -
avec
= B
A la
fin de la période,
l'importance de la population active
agricole absorbée par les autres secteurs dépend de la popu-
lation active de départ,
du taux de croissance de la popula-
tion active agricole et des possibilités d'absorption des
autres secteurs.
On saisit alors l'importance d'une politique de financement
de l'~conomie globale,
puisque le surplus de main-d'oeuvre
du secteur agricole doit bénéficier des structures de reconver-
sion.
Par ailleurs,
les taux n etètnesont pas arbitraires
ils doi-
vent correspondre aux r6alités économiques du pays.
En définitive,
les décisions collectives pour la génération
du surplus agricole,
et surtout la contribution de ce surplus
au financement du développement dépassent les orientations
mécanistes telles qu'elles peuvent ressortir de ce modèle:
on
doit plut6t penser à une formalisation comportementiste pour
mieux appréhender les bases sociologiques et psychologiques
des divers agents concourant à cette g~nération : nous pensons
particulièrement au sort que les politiques de financement
r~serve aux agriculteurs africains.

1----------------
134
-
C)
L'économie politique du surplus industriel et des services.
C'est le troisième levier d'une politique de financement du dé-
veloppement économique par la récupération du surplus écono-
mique.
La question industrielle semble être pour les écono-
mies sous-développées en général et celles d'Afrique Centrale
en particulier la question nationale.
Malgré_ ;L'existence et
le fonctionnement de l'Unio~ douanière et é~onomique de l'Afri-
que Centrale,
i l semble que les attributs de la souveraineté
nationale soient aussi l'implantation sur le sol'national d'un
certain nombre d'industries
(raffinerie de pétrole et produits
dé ri vés,
texti les,
trans forma tion de boi s,
i nd us tries agro-al i-
mentaires,
industries de transformation légère,
etc.).
Ainsi,
ces unités de production existent dans presque tout l'ensemble
centrafricain sans insertion dans une politique d'ensemble
de développement économique parce que non sous-tendues par une
économie de la production industrielle dans la chaine géné-
rale de la théorie du développement économique.
Le surplus industriel et les services sont le dernier maillon
de notre chaine de financement du développement économique
par la récupération du surplus économique financier.
La créa-
tion de ce surplus dans le secteur industriel et les services
repose le débat sur la capacité de l'industrie de sortir les
économies pauvres du sous-développement,
entre les économistes
occidentaux et ceux des pays socialistes d'une part,
et entre
les économistes d'une même obédience d'autre part:
i l faut
ajouter à cela tout le courant de pensée des économistes du
Tiers-Monde.
L'enjeu de la question est la signification profonde de l'in-
dustrialisation dans le développement économique:
c'est de cette
signification que procède une théorie de l'industrialisation
ou b i e rz
l ' 011 COll S i d è pel ' 1: rz dus t r' i a lis a t i 0 rz
co mm e sur po r t
de
l'accumulation
(M.
DOBB)
au //loyen
de
l'accroissemellt de
la pro-
ductivité,
ou biell 011
la cOllsidèpe
comme
ZOle
fil1
el1 Goi,
et
l ' 0 Il pOU S s eGO Il lJ e l 0 pp e III e lIt (1 u III a :r; i mWII i rz cl é p e Il ci a mrn e n t
de
l'accrois,'Jeme11t de
la ppodUCt1:V1:té deD autres, neeteurs de
l'éco-

-
135
-
pour la puissance publique dans ses décisions collectives
soit prolongement à ce niveau des effets de productivité
résultant de l'économie politique de la sous-population et
du surplus agricole.
soit adhésion doctrinale à la crois-
sance du secteur l
au d~triment du secteur I I selon la dy-
namique marxienne,
avec les inadéquations que cela comporte
entre les plans de consommation des agents économiques et le
complexe des biens mis à la disposition de l'économie.
Ici,
encore,
c'est un système qu'il faut fabriquer dans les
règles logiques de la science-économique,
mais dans un en-
vironnement qui n'admet pas toujours la valeur probante de
ces règles.
La première question qui vient à l'esprit est dans quelle
mesure l'industrialisation peut accélérer l'accumulation
en liaison avec le surplus agricole,
dans le cadre des rap-
ports marchands.
c'est du reste l'aspect principal que nous
examinerons dans cette 6conomie politique du surplus industriel.
La disparité de la répartition géographique de la population
active,
des activités agricoles et de l'allocation naturelle
en ressources appelle une conception de l'industrialisation
fo~dée sur la distinction entre la nature,
le rythme et la
structure de l'activité industrielle.
La nature de l'industrialisation d~terminera le choix entre
l'industrie légère et l'industrie lourde selon l'aptitude à
fournir à l'économie un surplus industriel important et un délai
de réponse assez court;
le rythme décidera de l'effet champi-
gnon ou non selon la capacité de l'économie à couvrir les be-
soins biologiques de la collectivité
(importance du surplus
agricole),
les devises disponibles et l'état des techniques
la structure servira a déterminer les branches d'activités
industrielles à fort
rendement.
Cette orientation permet à la puissance publique,
maitre
des paramètres de proc~der par ses décisions à des n~difica-

-
136 -
tians paramétriques assurant une réorientation de l'activité
économique dans le sens du développement économique.
Première proposition:
[JUil"
les cond.itions objectives et
stlbjectives actllell.es des
éCOn0ll11:es
d'Afrique
Centrale,
le
développeme l1t de
l'inâtlstl'ie
lourde
n'est pas
la condition
nécessaire et sufrisante âu. développement économique.
La littérature économique est abondante sur:- la justification
de l'industrie lourde coml11e argument du développement éco-
nomique
; le jugement
qui sous-tend les analyses
favorables à cette th~se est selon nous la comparaison de
productivité par rapport aux pays développés
; en effet,
certains économistes considèrent que
"la concept1:on d'IIIJe
Ù1 dus tl' i e
l é g ère p l' 1: 0 rit ail' e
pep l'é s e 11 t e tI n e sol u t ion q tI 1-
éterl1ise tlne pl'odtlCtiJJité sociale
faible
par l'apport aux
pays développés
(I)".
Ce faisant,
on
ramène la logique éco-
nomique à une logique mécaniste qui fait passer d'un état à
un autre selon un d~terminisme ~tabli. En fait,
l'am~liora­
tian de la productivité sociale impose à un moment donné de
l'évolution des conditions de développement,
l'industriali-
sation lourde pour continuer le processus.
Dans les économies d'Afrique Centrale,
la mise à la disposi-
tion de l'économie d'une accumulation primitf~è pour le fi-
nancement du développement économique,
dans l'optique de la
récupération du surplus économique physique et financier li-
mite la port~e de l'industrialisation lourde prioritaire. Plu-
sieurs raisons à cela
:
d'abord l'organisation meme de l'économie telle
qu'elle se présente dans sa désar:-ticulation conduit à une
perte des investissements initiaux et à une perte de produc-
tion en inputs en prévision de ces industries.
Généralement,
une telle politique aboutit au gaspillage du surplus agricole
. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
(I)
FALKOWSKI
(M.)
Les problèmes de la croissance du Tiers-Monde
vus par les économistes des pays socialis-

-
137 -
et au surplus financier accumulé soit par le biais de la
fiscalité,
soit par le biais de l'aide internationale. Ainsi,
les implantations industrielles entreprises au Congo n'ont
pratiquement pas fonctionné,
nIais ont versé des salaires et
autres prestations sans contre-partie en val~hr marchande :
c'est le cas notamment de la verrerie installée en 1968 qui
en 1973 n'a pas encore produit des bouteilles,
de la cimen-
terie de Loutété qui ayant démarré,
a arrêté sa production
et aussi le cas de nombreuses autres unités industrielles
qu'il est question de céder aux groupes privés.
La critique logique de la stratégie de l'industrie lourde
comne moyen d'accumulation prend corps autour de l'état de
l'économie origine,
du rang de ce sous-ensemble dans le
complexe productif mondial
(division internationale du
travail)
et du contrôle et de la conquête des marchés.
L'état de l'économie dans chacun des pays de l'Afrique Cen-
trale se caractérise par la non introduction de l'échange
marchand dans les transactions.
Le régime du salariat,
avec
les tensions sociales qu'il entraine,
fausse l'image des
rapports entre production et rémunération des
facteurs
: et
nous avons montré que la production agricole est sous-payée
voire extorquée par divers artifices.
Au niveau de la produc-
tion,
cet état de l'économie n'offre que les possibilités de
l'industrialisation provoquée par l'exportation des produits
primaires,
si évidemment le flux financier induit reste dans le
pays et donne lieu à une demande des biens de production.
Dans ces conditions,
la priorité à l'industrialisation est en
fait un processus de freinage à long terme du développement
économique.
En effet,
la logique de l'industrialisation lourde prioritai-
re,
c'est la mise à sa disposition de toutes les ressources
disponibles,
selon les directives de la puissance publique,
:
;'"
dans le cadre de ses décisions collectives~ ~ais une autre

-
138 -
logique de "Z'industpie accumuZatrice est de
s'auto-entretenir
et s'intravertir. 11 A la longue,
l'industrialisation devient
une fin en soi et accapare le surplus agricole et le surplus
financier sans contre-partie en valeur marchande.
Il en ré-
sulte une détérioration des conditions de la paysannerie,
l'a-
bandon à plus ou moins long terme de la production agricole
et donc la baisse de l'accumulation. Le plus souvent,
les
décisions collectives conduisent alors à l'accumulation for-
cée à laquelle on a assisté en Afrique Centrale sous forme
de prélèvement en nature,
d'impôts divers des travaux obli-
gatoires dans les unités agricoles,
etc.
Dans le cas où l'industrialisation franchit ce cap de rapport
interne avec l'agriculture et dans le cas où le régime de sa-
lariat qu'elle développe règle les tensions avec la population
active salariée,
la question du surplus industriel n'est pas
pour autant résolue à cause de son essence même. Tant que
l'industrialisation gravite autour les exportations,
le volume
du surplus industriel est très aléatoire et sa contribution à
l'économie nationale en surplus physique est moindre car géné-
ralement,
cette branche d'activités utilise un capital dont
le cycle de renouvellement est lent,
et aussi un capital fourni
par l'extérieur. Lorsque l'industrialisation est provoquée par
la demande intérieure,
celle-ci constitue la limite de cette
industrialisation par son exiguïté.
Il faut ajouter à cela la
pression des firmes internationales et les intérêts des puis-
sances économiques mondiales qui à travers le contrôle des
marchés et la domination qu'ils exercent sur les économies
nationales,
réduisent l'importance du surplus industriel des
économies de l'Afrique Centrale.
Il y a donc nécessité de concevoir l'industrialisation comme
argument de l'accumulation par l'établissement d'un rapport
dialectique entre l'agriculture,
l'industrie légère et l'indus-
trie lourde. Les décisions collectives doivent établir une

-
139
-
liaison entre l'économie politique
de la sous-population,
celle du surplus agricole et l'économie politique du surplus
industriel.
Nous avons vu que la répartition de la population active se
faisait sur le critère de l'allocation naturelle en ressources
(agriculture selon la fertilité des sols)
et sur des critères
sociologiques;
il s'est donc constitué des centres agricoles
à travers les différents territoires
:
la région du' Niari de la
Sangha et du Pool au Congo,
le Sud-Cameroun,
le Centre-Est
et Nord-Ouest centrafricains,
etc.
Un développement intégré
de l'industrie ne peut négliger cette donnée;
c'est pour cela
qu'il doit s'organiser à notre avis sur la petite industrie
locale qui consti tue la première ceinture ql\\i·' répond aux be-
soins immédiats de l'agriculture et des centres urbains.
Cette
ceinture a pour missio/1 d'assurer
le maintien du niveau du
surplus agricole
teclllliqllemellt posnible pal' la l'épal'ation mrJ-
cawl-qlle pY'1-ma1-Y'e~ la mise en place des conditions d'irY'igation~
d'utilisation des machines,
etc.
La seconde ceinture est celle que constitue dans ces centres
régionaux la petite industrie de transformation agro-alimen-
taire.
Dans les conditions de production de ce surplus agri-
cole,
et surtout dans les conditions de sa commercialisation,
les économies d'Afrique Centrale souffrent du manque des
moyens de stockage,
de transport et de conservation
; la cein-
ture agro-alimentaire permet alors d'éviter le gaspillage de
ce surplus.
Il est absurde de voir en effet dans ces régions
les productions non consommées ou non commercialisées du manioc,
cacao,
ananas,
orange,
légumes,
café,
bananes,
coton,
arachi-
des,
canne à sucre,
etc. pourrir dans les plantations alors que
les mêmes agriculteurs achèLent à des prix forts les mêmes
produits transformés à l'étranger.
L'intérêt financier d'une tel-
le industrie est évidente ; du reste,
au Congo-Brazzaville,
des
petites unités ont été créées par les puissances publiques autour

-
140 -
de ces centres telles que l'huilerie de MOKEKO et les instal-
lations de transformation de la canne à sucre.
Cette ceinture
pel'met ainsi de
valol'iscr le
cUT'Plus agricole paT' sa valeur
ajoldée mais aussi
le GlIl'plllS
total
cal' ses effet.'] sur le
J'es-
te
de
l'économie
touche aussi
la substitution des
importa-
t i 0 11 S des p PO cl Ui t s rd i m': Il t ail' e s qui COll S t i t 11 e Il t
l a ma j e 11 r e
partie des
importationG.
Mais dans cette catégorie.
la petite industrie locale doit
aussi servir de satellite aux grands p61es industriels.
Une des caractéristiques des économies d'Afrique Centrale est
le fait que les recherches
tant géologiques que agricoles,
les
études de projet et autre calcul économique montrent q~liJexis­
te des possibilités de mise en valeur de certaines ressources
(1),
mais que les coGts financiers de l'opération ne sont pas à la
mesure des possibilités des Etats
; ces projets sont donc le
plus souvent abandonnés.
car ne pouvant pas être l'objet d'une
grande industrie.
Les puissances publiques sont parfois aussi
hostiles à ce type de projet puisque n'ayant pas un caractère
spectaculaire pour améliorer leur indice de~~pularité. Mais
ces projets mettent en lumière un surplus potentiel qui peut
être développé par une industrie de dimension modeste épargnée
par l'argument de "la valorisation du capital à lm
taux dl1ter-
minl1" qui sous-tend toujours les analyses des projets indus-
triels.
Il en est ainsi des industries de retraitement des dé-
chets industriels,
industries de montage.
des industries mi-
nières.
etc. Il s'agit d'assurer donc des liaisons en amont ou
en aval selon qu'on fournit des inputs 0U des outputs à la
grande industrie.
et d'offrir des produits finis au marché que
la grande industrie ne peut offrir.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
Voir dans la Revue "f.!al'chés
tropicaux et méditerralléen"
de cette année
(1979)
les différents projets économiques
en Afrique Centrale.

___----..
.. .
-
141 -
Dans cet ordre d'idées,
l'on doit tenir compte de la possibi-
lité pour cette petite industrie locale de profiter des effets
externes de production.
La dernière ceinture est celle de l'industrie lourde; à part
les industries extractives.
elle commence à pointer timidement
dans les pays d'Afrique Celltrale.
du moins du point de vue de
sa rentabilité sociale.
Et celle-ci sera d'autant plus importante que ce secteur sera
une séquence endogène au complexe productif national.
En ef-
fet,
l'économie politique du surplus économique telle qu'elle
décrit un organigran~e technico-institutionnel de sa généra-
tion ne peut que conduire l'économie vers un état ou les auto-
matismes essentiels prennent corns
: dans la pratique,
cela
conduit le système productif' à se doter des moyens de produc-
tion correspondant à la nouvelle dynamique ainsi créée.
C'est
dans cette dynamique que s'inscrira alors la nécessité objec-
tive de se doter de la grande industrie.
Deuxième proposition:
la
structLIl"atioll hiél'ar'c!zisée de
l'in-
dustr'ialisation ci-dess/ls
décr'ite opèr'e Wl équilibl"e entre
la croissance équilibr'ée de
R.
NURKSE et
la croissance prio-
ritaire des économies
socialistes.
On est tenté de penser que le surplus industriel sera d'autant
plus important que le rythme de l'industrialisation sera ra-
pide ; ce qui,
en respectant les équilibres spatiaux et autres,
conduit à "une offensive génér'alisée" avec "un
lar'ge
front
d'investissement et
le développement
simultané de nombreuses
br'anches d'industl'ie"
( I ) .
On peut aussi penser que le dévelop-
pement prioritaire d'un nombre donné de branches en fonction
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
FALKOWSK1
U-1.)
:
déjà
cité.
page 124.

-
142 -
de l'offre de capital par exemple
(1)
aura un effet de coup
de fouet sur le surplus industriel.
En fait,
ces automatismes ne sont pas aussi réguliers que les
spécialistes l'annoncent.
La croissance équilibrée selon R.
NURKSE est en fait un éparpillement des ressources rares
lorsqu'il n'existe pas un centre d'attraction autour duquel
se ramifient des activités économiques.
La problématique de
création du surplus industriel n'est donc pas résolue par la
recherche de l'effet champignon,
c'est-~-dire le quadrillage
du territoire national par des pseudo-activités économiques.
Une des raisons qui condamnent cette stratégie est l'entropie
qui guette ces activités à la longue;
ainsi au CONGO-BRAZZAVILLE
les principales unités économiques mises en place selon le prin-
cipe de croissance équilibrée,
dans le contexte d'un pays
sous-développé des années
1960,
sans rapport irrunédiat avec
les conditions réelles socio-économiques,
ont perdu de leur
puissance.
La structuration hiérarchisée décrite plus haut comprend en
fait la préoccupation des tenants de la croissance équilibrée;
mais ici,
le choix des activités et des supports spatiaux dé-
coule de la logique du fonctionnement des mécanismes écono-
miques.
Les décisions collectives primaires jettent les bases
essentielles de l'activité économique: mais celle-ci a sa
logique interne dont on doit tenir compte.
Ce choix est aussi
un choix prioritaire : non parce que la puis~~nce publique
en a décidé ainsi
(effets pervers de la planification bureau-
cratique du type soviétique)
mais parce que s'inscrivant dans
la logique socio-économique de la génération du surplus écono-
mique.
. .. . . .. . . . .. . .. . . . . . .. . . .. .. . . . . .. . .. .. .. . .. . . .. . . .. .. ..
(1)
L'exemple le plus frappant de cette logique est donné
par la stratégie de l'industrialisation de l'Union Sovié-
tique:
l'on sait les divergences que cela a entrainées
avec le modèle chinois de croissance économique.

-
ltI3 -
Ce faisant,
la question de la structure trouve sa solution
dans le fonctionnement du système, il n'y a pas par définition
des btanches à fort rendement : la question du rendement
social est subjective et va au-delh des règles loC]iques.
En marge de l'économie politique du surplus industriel,
la théorie du développement économique,
en abordant la ru-
brique de financement de celui-ci,
ne peut laisser la question
du rôle des services dans les économies centrafricaines.
Comme nous les avons décrites,
ce sont des économies dans
lesquelles ce secteur fournit la majeure partie des ressources
financières avec le commerce international.
La réorganisation de ce secteur est aussi importante que pour
le reste de l'économie.
Mais. ici,
nous avons le secteur qui
fournit directement le surplus financier et immédiatement,
c'est-à-dire,
donc l'impact sur l'ensemble de l'économie est
nettement perçu et souvent déterminant;
(combien des budgets
publics ne sont-ils basés exclusivement par les rentrées mo-
nétaires des services
!)
mais aussi le secteur qui dépend
de la force du client à faire prévaloir ses intérêts,
c'est-à-dirl
du rang que les différents partenaires occupent dans le com-
plexe productif mondlal.
C'est dire que la théorie économique
de l'échange et développement,
à partir des thèses de RICARDO
jusqu'aux développements de VINER,
HABERLER,
KRAVIS et LINDER
et même F.
PERROUX tourne autour d'une seule réalité:
"la
meilleur'e
façon
de
tipep ppofit du
su!'plus économique,
la créa-
tion
des
moye11s capable;;
d'cngendpep des
!'el;e'i'zus
et
d'accumule!'
des
r'esnou!'ces
finaI1cif~pe;; élevées ... "

-
1,1 tJ
-
§ 2)
Demande globale et réorientation
des
ressources.
La première séquence de génération du surplus
économique met l'accent sur l'accumulation et le progrès
technique;
en ce sens,
elle définit l'action de la puissance
publique sur les conditions objectives du développement.
Mais
le schéma objectif de production doit être compatible avec
" les
pla Il s
de
dép e Il s e BOIl
7. e:~ fi)' 0 J L? t scie
lJ i e"
(C •
FU H T A DO )
des autres agents économiques.
La demande globale apparait
donc comme l'indicateur des choix de consommation et par
conséquent,
un paramètre de la réorientation des ressources.
C' es t
d LI res te ce que le:diptyque keynés ien Epa rgne- Inves tissemen t
considère comme variable stratégique dans la relance de la
croissance économique,
comme nous l'avons montré plus haut,
avec toutes les réserves quant à sa transposition dans la
théorie du développement économique.
Les règles logiques de la démarche économique déterminent
l'augmentation des
revenus en même temps que la productivité
de l'économie croit par une utilisation efficace des moyens
de production.
Pour l'ensemble de la collectivité nationale,
cela se traduit par une nouvelle fonction de répartition et
donc une modification du profil de la demande.
Ce nouveau
profil de la demande
(le marché)
dont l ' élargi.ssement peut
- .
provenir du commerce extérieur appelle une reorientation des
ressources disponibles.
Du point de vue du développement économique,
c'est donc la
manipulation de cet indicateur des préférences individuelles
qui ordonne
les décisions collectives.
1
1
1
1
1

14 S -
La prise en compte des
prcifcirences individuelles en matière
de demande dans les dl~cisiollS collectives pour la réorienta-
tian des
ressources est certainement une des questions essen-
tielles que la théorie du développement doit résoudre.
L'ob-
servation des mécanismes mis en place dans les économies
de l'Afrique Centrale pour peser sur la demande dans leur
politique d'investissement,
montre que
tout se passe comme
si les principaux automatismes
fonctionnels sont en place,
comme dans
les économies industcialiscies
(1).
La tendance des gouvernants à agir sur la demande par des
moyens
fiscaux et la politique des prix néglige les déterminants
sociologiques de
la demande dans ces économies.
Une telle
analyse a pourtant le mérite.de situer les lois économiques
dans la mouvance des sociétés,
avec ses pressions et contin-
gences traditionnelles,
donc de
faire apparaitre la sociolo-
gie dans le mouvement d'un groupe afin de proposer une action
délibérée qui tienne compte de
"la
logique b1~ologique, c'est-d-
dipe qui s'attache ou.1: cO}l(htiol1s de
vie"
(L;.B.
de CARBON).
Une telle esquisse est présentée par M.
Jacques BINET à qui
nous empruntons l'essentiel de l'analyse ci-dessous
(2).
a)
Sociologie de la consommation.
Elle est différente selon qu'il s'agit des menages ou de la
puissance publique.
La macro-économie retient principalement le revenu comme va-
riable explicative de la demande;
d'une manière générale,
la
demande tend à croitre "ehaque roi:; que
le
salaire moyen aug-
mente" et à la longue,
se diversifie.
. . . . .. .. .. .. .. .. ,. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
Voir notre analyse l'explication structurale de la croissance.
(2)
!3INET
(J.)
Psychologie économique africaine.
(Payot,
Paris
1970
page 78 et suivantes)

-
146 -
Cette diversification conditionne la modificq.·tion de la
structure de la production.
Mais comme nous
l'avons montré dans la problcSmalique de défi-
nition
(II
1
1)
il
faut distinguer dans les sociétés afri-
1
caines une plage d'économie d'échange o~ jouent les principa-
les lois économiques et les mécanismes d'auto-régulation de
l'ensemble de l'espace économique traditionnel où la logique
sociale est dominante.
Cette dualité introduit des écarts
dans
la courbe de réponse du syst~me productif aux incitations
de la demande.
La sociologie de la conso~nation des menages s'articule autour
d e i ' i n s e r t ion 0 U plu tôt
" ri 11 . .s e rI t i ln C Il t
d 1 i Il sel' t 1: 0 Il da Il s
l e
mode de
vic! du mOl1de d1:t civilisé",
dont les acquisitions
alimentaires et ménagers sont les symboles.
De ce fait,
la demande ne refl~te pas les besoins économiques
en tant que correspondant à l'augmentation du revenu national,
mais plutôt des aspirations correspondant"au
fétich1:sme
des
valeUT'S modernes"
(I).
L'illustration en est donnée par l'ana-
lyse des
"Deuils monétaires" qui permettent "le
passage du
mode de
vie africail1 au mode de
vie européel1"
(J.
BINET).
Une
telle analyse a été menée par M. J.
BINET en Afrique équato-
riale de
1954 à 1956. Nous avons observé dans les populations
brazzavilloises des seuils monétaires qui déterminent la pré-
férence pour une catégorie particuli~re des biens de consom-
mation.
Les principales conclusions de ces observations sont que
les revenus importants ont tendance à se concentrer sur une
minorité,
souvent gravitant autour de la puissance publique.
(1)
BINET
(J.)
:
déjà cité,
page 97.

1'17 -
Autant dans la société traditiorlnelle,
le corps constitué que
résument le clan,
la
famille,
la tribu
(le~hef de famille),
est riche
(observation de H.
Balandier et M.
Binet),
autant
dans l'économie moderne,
l'acculllulation sc concentre sur les (li-
gnitaires de la puissance publique
(notion de puissance décou-
lant du pouvoir de disposition sur le surplus).
La demande des produits alimentaires de base connait une in-
variance dans ~resque toutes les catégories sociales dans la
mesure oG les biens ainsi consommés ne sont pas visibles
de l'extérieur pour creer un sentiment de supériorité chez le
consommateur par rapport à d'autres.
Par contre,
la ccnsommation
ostentatoire,
l'exhibitionnisme,
la préférence pour les biens
importés apparaissent avec les phénomènes de
foule
(réception,
mariage,
retrait de deuil,
etc.).
En résumé,
la demande de prcduits alimentaires et ménagers
est hétérogène quant à sa composition et est généralement
tournée vers l'extérieur.
L'augmentation de la propension
à consommer ne reflète pas l'état de l'économie mais la men-
talité des agents écono~iques à penser pouvoir s'élever dans
l'échelle sociale.
La demande des biens de production est tournée vers l'extérieur
dans la mesure où le système productif existant ne fournit
que des biens primaires ou semi-finis.
Mais la capacité poten-
tielle de l'industrie locale à
fournir une certaine catégorie
de biens de production n'est pas utilisée pour compenser les
importations des biens de production.
D'une mani~re générale,
le réflexe établi est celui d'une grande
disponibilité pour les biens de production extérieurs
i
sur le
plan financier,
les investissements s'établissent par consé-
quent dans les firmes mères qui produisent ce~ biens et qui
sont établies souvent dans les anciennes métropoles.

-
148 -
La puissance publique ob~it à une sorte de sociologie de
conservation dans sa demande;
en effet,
dans l'ensemble
des Etats d'Afrique,
elle reste sur le modè~e colonial de
corps d'application des lois et de gestion sociale courante.
Elle connait très peu de mutation interne pour se hisser au
rang d'agent ~conomique de premier ordre.
Il y a presque
contradiction entre son action ~conomique r~elle et la con-
centration entre ses mains de l'appareil administratif des
unil:~s de production et de commercialisation.
Ce conservatisme est très ~vident dans ses fonctions ~cono-
miques,
notamment dans sa demande.
En fait,
la demande de la puissance publique africaine n'est
pas une demande économique mais politique
le gonflement du
budget de fonctionnement par.les salaires,
les d~penses dites
de souveraineté,
l'entretien d'une armée plus ou moins moderne
correspondent moins à lIne impulsion donnée à l'appareil pro-·
ductif
;
les statistiques ci-après montrent l'importance des
budgets de fonctionnemenl: par rapport à ceux d'~quipell\\ent.
C'est donc ce contexte sociologique que la puissance publique
doit modifier pour aligner la demande sur la nouvelle confi-
guration de la proGuction.
Deux axes d'action se présentent
l'axe de
remodelace des
con dit ion s
s 1< b je c t i j} e {; (' ( Z ' rl X ccl' (:nia 7. !J se de
l Cl f 0/1 C t ion de
demande.
L'économiste lI'a pas de prise directe sur le premier axe,
meme s ' i l peut formuler des recommandations et mener campagne
pour elles en tant que ci toyen.
fvlais
nous avons montré conunent
les règles logiques d'efficacité se confondent parfois avec
"les
règles
de condldte des
individuo"
;
c'est dire que l'ana-
lyse de la fonction de la demande,
dans le cadre d'une politi-
que économique du développement comporte même implicitement des
indications sur les conditions subjectives .. : '

T
-
lL1 9 -
1
1
b)
Analyse socio-économique de la nouvelle
fonction de la demande.
La théorie économique consacre aisément l'importance du marché
comme indicateur des besoins des agents économiques,
et la
monnaie comme vecteur informatif des préférences.
Mais elle admet également les distorsions qui y existent à
cause de l'imperfection du marché,
la plus ou moins parfaite
information des agents,
etc.
S'ajoutent à cela l'analphabétisme structurel et la non ré-
ceptivité de l'information économique dans les sociétés à
économies sous-développées,
dus généralement à l'inadaptabi-
lité de l'institution marché-à la sociologie générale des po-
pulations. Quant aux systèmes monétaires nationaux,
ils n'ex-
priment pas les préférences puisqu'ils n'existent P1S.
Dans ce contexte,
la fonction de demande,
pour la restructu-
ration de l'affectation des ressources sans apport d'autres
facteurs de production,
est nécessairement sociale.
1)
"Demande
humaine et demande
solvable".
D'une manière générale,
la nature humaine exprime des besoins
physiologiques,
sociologiques et psychologiques qui n'ont pas
de vecteur informatif connu qui régisse les conditions de satis-
faction de ces besoins,
du moins à l'état actuel des connaissan-
ces.
De ce fait,
une partie seulement de ces besoins se mani-
feste sur le marché avec cOllune vecteur informatif la monnaie;
c'est "la demande
solvable",
D'une manière générale,
cette de-
mande est fonction du revenu et "contJ'ivue à
la détermination
du niveau de
pJ'oduction et des pri:r" sur le marché.
Mais cette
causalité est beaucoup plus complexe.

150
-
La politique de la demande doit
tendre à faire apparaitre sur
le marché la fraction de la demande solvable qui se cache dans
la demande humaine,
faute de vecteur indicatif; en effet,
les
déterminants habituels retenus par la théorie économique
(re-
venu attendu pour la période,
encaisse disponible,
avoirs
financiers, 'crédit bancaire,
etc.)
ne couvrent pas la totali-
té de la population et surtout,
n'ont pas de signification
précise pour certaines catégories socio-professionnelles.
Ainsi,
bien que disposant des capaci tés potentielles de sol-
vabilité,
les ménages ne peuvent satisfaire une partie de leurs
besoins sur le marché qui ne les concernent pas
l'échange
consiste alors à envoyer en ville une fraction des ressources
souvent en nature qu'en quantité:
il y a en quelque sorte
transfert de la population vers les détenteurs des revenus sa-
lariaux reconnus
(fonctionnaires,
ouvriers,
militaires,
etc.).
Il Y a ,donc perte d'information sur les
besoins réels et dans
la mentalité courante,
cela entre dans la sph~re des biens
relevant de la demande humaine.
Il Y a donc lieu,
pour une politique d'adaptation de la de-
mande,
d'introduire des signes qui
représentent les valeurs
d'échanges non seulement dans
l'économie dite moderne,
mais
dans l'ensemble de l'économie nationale;
un système monétaire
national en est une illustration.
Ensuite,
une déconcentra-
tion du système économique est nécessaire pour intégrer l'en-
semble des agents économiques.
En résumé,
l'analyse de la fonction de la demande,
pour ce
qui est de la demande solvable,
doit retenir,
outre les dé-
tenninants habituels,
les modal.ités de consommation les plus
souvent observées
:
la soumission de la consommation aux usages
("modes
de consommation
pitlialiGés"),
substitution des be-
soins du noyau social aux besoins individuels,
pouvoir de
disposition des revenus exercés par des intermédiaires et
non par les détenteurs juridiques des revenus,etc.

-
15 l
-
2)
Demande des biens manufacturés.
Le dével)pperrent de l'infrastructure que cannait les pays
d'Afrique noire en général et ceux de l'Afrique Centrale
en particulier est dG au développement des exportations
des produits primaires;
c'est un sous-produit primaI de
la diversification primale de la demande.
Lorsque celle-ci
se s tabi 1 i se ou lorsqu' e Ile se tourne ve rs d "a u t res marchés,
les effets sur le développement économique perùent en in-
tensité.
Contre cela,
"1:l est nécessaù'e qlle
le
flllx de
revenu engendré pal' cette augmentation des e:rpol'tatiolls
l'este dnns
le pays et dOline
lieu d lUl cel'tail1
tupe de demande
de produits mmHlfactlu'és"
(C~ Furtado).
Ceci est d'ailleurs
favorisé par le fait que.,meme à son
stade de développement primaI,
l'industrialisation due aux ac-
tivités primaires offre des possibilités de diver~ification,
même par des effets externes de production.
Une prise de conscience du caractère cyclique des
revenus
du commerce international est un atout important dans l'ac-
croissement de la demande interne dans le niveau général de la
demande globale.
Cette demande interne est faite des biens non durables et des
biens a consommation successive,
concurrents ou complémen-
tai res.
L'accroissement de la demande interne en produits manufacturés
fait
réaliser des économies financières en matière de paiement
des importations,
susceptibles de financer par conséquent
l'importation des
biens d'équipement.
D'une manière générale,
la demande interne en biens manufac-
turés sera fonction de la capacité du système productif à met-
tre à la disposition de l'économie des biens pouvant relnplacer

-
152 -
ceux importés
mais il est évident qu' "UHe industrie naissante
ne
peut ci' e mblé e
r, e
1718 t t )' c
a li n ive a U
op t i III a l
cl e
l a t e c h 110 l 0 (/1: e
de
poin te
et même de
j'iab'i ti té"
:
en outre,
quelles que soient
ses performances,
l'effet d'imitation est tellement grand qu'il
faille introduire des param~tres institutionnels dans la fonc-
tion de demande:
en d'autres termes,
la demande globale est
fonction des variables habituelles de la macro-économie :
mais elle subit l'influence de la croissance démographique,
de la concentration urbaine,
de la satisfaction des besoins
collectifs par la puissance publique,
etc.
Mais la dimension sociologique de la fonction de la demande
intervient certainement avec une recherche beaucoup plus ap-
profondie sur les besoins et' leurs significations pour les
populations africaines,
les différentes intensités des besoins
le rythme de satisfaction,
etc.
L'adéquation entre la demande globale et la production pour
une meilleure utilisation des ressources doit donc dépasser
l'étude de marchés:
c'est dans la signification phiJ,osophique
-
celle des populations concernées -
de la production,
du sala-
riat,
de la consommation et de la construction sociale que
réside la solution économique de l'adéquation entre la demande
et la production,
donc de la génération du surplus économique.
Les décisions collectives en matière de création
du surplus économique posent donc le probl~me de la prépara-
tion des peuples à l'introduction des nouvelles normes par
la puissance publique.
L'économie politique de la sous-population avec les déplace-
ments des populations actives ou leur maintien dans les pôles
économiques pose le problème de la destruction du cercle fami-

-
153 -
liaI au sens africain
(famille large),
de rupture avec tout
le pass~ ; si la puissance publique n'obtient pas une adhé-
sion populaire à cette initiative,
l'effort de développement
peut être compromis.
Sur le plan de l'efficacité ~conomique, le transfert de popu-
lation active est lié au gain de productivité nationale
la g~o-~conomie associe la mobilit~ de la population active
à la productivit~ de certaines branches d'activités; ainsi
pour les ~conomies sous-développées,
certains auteurs pensent
que le transfert de la population active de l'agriculture
vers l'industrie permet d'améliorer la productivit~ natio-
nale
; la r~flexion économique est fournie en matière de cri-
tique sur "la mesure de
la [Jl'ocillctivité et ses ambiguités"
(I).
La puissance publique qui selon notre schéma doit décider de
ces transferts en fonction de la productivité ne doit n~gli-
g e r I e fa i t q li e
" les i Il S t l'tHil C Il t s ri0 11 t
cl i s r 0 sel. ' J COll 0 mis t e
sont toujours
imparfa.its. "(r).
(1)
BOURCIER de CARBON
(Luc)
Démographie gé07~conoP.1ique
tome 2
(Montchrestien 1976,
pages
210 et 211).
Dans le meme ouvrage et à partir de la page 221,
l'auteur expose
une critique de la théorie des
trois secteurs
; on y trouve au
point C une approche de "l'évolution cliltupelle" des sociétés
économiques développées à
travers l'industrialisation de l'a-
griculture,
l'urbanisation des campagnes,
"la l'ul'aliBation"
des villes.
Ceci est évidemment beaucoup plus perceptible
dans les pays sous-développ~s ; mais ici la question du contrale
de cette évolution se pose car l'intensité de cette ~volution
a parfois des effets pervers
; on peut citer les
tensions so-
ciologiques actuelles au Nigéria,
au Gabon,
etc.

-
151\\
-
L'économie politique du surplus agricole met l'accent sur les
revenus agricoles et les rapports marchands au niveau de la
consommation.
Ici,
la nouvelle norme introduite par la puis-
sance publique est en fait la condition de salarié,
l'attitude
face aux revenus monétaires.
La fonctionnarisation des agri-
culteurs,
l'octroi aux paysans des revenus permanents sous
forme de salaires introduisent d'autres comportements toujours
pas maitrisables
; au fur et à mesure que l'agriculture se moder-
nise,
la frontière entre la campagne et la ville s'amenuit et
des nouvelles tensions naissent
(1).
L'économie politique du surplus industriel est certainement
le support théorique des politiques économiques' mises en
oeuvre dans les pays sous-déyeloppés en général et particuliè-
rement en Afrique Centrale.
"La
fièvre
des
pétpo-doZZars"
qui sévit sur la côte atlantique de l'Afrique Centrale et meme
dans le continent
(des gisements de pétrole auraient été décou-
verts au TCHAD),
témoigne de la volonté des puissances publi-
ques de poser les bases d'une industrie nationale.
Mais une telle politique ne contribue véritablement pas'à la
génération du surplus économique que si elle s'intègre dans
une dynamique d'ensemble comme nous l'avons montré;
souvent,
l'industrialisation se fait au détriment de l'agriculture,
les revenus distribués dans l'industrie étant supérieurs aux
revenus agricoles.
Il faut bien se dire qu'une politique
d'industrialisation menée sans autre considération que celle
de se doter d'une industrie ne résout pas les problèmes de
chômage,
de répartition des revenus,
de cadre de vie,
etc.
... .. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
Voir page précédente.

-
155
-
"La pat<vreté
des
nations" cesse-t-elle avec l'enrichissement
de l'Etat? C'est la grave question qui vient à l'esprit
lorsqu'on a pris le parti d'associer le développement économi-
que aux décisions collectives.
Non seulement l'Etat organise le pouvoir,
mais i l a
tendance
à le consolider et à rne\\:.tre SO\\.lS son ernprise tout ce qui peut
encore renforcer ce pouvoir.
Ceci est d'autant plus manifeste si le pouvoir est organique,
c'est-à-dire transcendant les individus du groupe social.
En
effet,
cette idée de
transcendance.
souvent mal
intériorisée
conduit au culte de la personnalité,
le souverain étant la
personnification de l'Etat.
Sur le plan économique,
cela se traduit par "l/ne
gest1:o11
dure}
inféodée rI des
gJ'oll[JP-s" et à
une dictature politique.
rI
importe donc que l ' i ndi vi du.
tou t
en reconnai s s an t
a
la
puissance publique les capacités de conduire.\\In type d'évo-
lution nécessaire pour la société,
organise 'le contre-pouvoir.
Et une façon d'organiser ce contre-pouvoir est de promouvoir
une activité économique susceptible d'améliorer tin état donné
de l'économie.

T
-
156 -
1
II
II
2 Décisions
individuelles et surplus.
Si l'on s'en tient au discours économique de
DUPONT-\\VH1TE,
"l'il1dil'idll apec SOI1 infil'm-ité et Ga mal1:g11ité
n'est qu'ull obstacZe (1
l'évolutiol1 des civilisatioll$
(1)
Lep pi 11 c ire i 11 cl i v 1: cl 11 a l1: ste con s t i t 11 e 11 Il 0 b s tac l e cl
la
gl'al1delll' collectl:ve
j
le pl'incipe collectif est Wl
p es s 0 pt
cl e gr' a 11 cle ln' e t cl e ri é ve l 0 p p e me 11 t
i 11 cl i v 1: cl 11 el" .
Ce langage socialiste d' avant l'tARX qui
fai t
l'apologie de
l'Etat au détriment de
l'individu ne peut tout de me~e pas
effacer un fait
important à
la base du développement actuel
des sociétés occidentales
le r61e de l'entrepreneur in-
dividuel.
En fait,
l'Etat ne peut réaliser à
lui
tout seul
les sequences
nécessaires au développement;
ni,si
les individus qui
compo-
sent la collectivité nationale n'ont pas eu~~memes une cons-
cience de l'effort à
fournir,
des
risques
à prendre et des
profits individuels qu'ils peuvent retirer de la privation pour
le moment de la
jouissance de certaines
ressour~es.
Les décisions
individuelles en matière de génération du surplus
économique concernen t
ces opport uni tés,
le pl us souven t
là, où
les entreprises individuelles ont appris à
"se
tellil' debout"
toutes seules.
(1)
DUPONT-WHITE:
in L.B.
de Carbon:
Essai
sur l'histoire
de la pensée et des doctrines économiques
(Ed.
1-1ontcl1restien 1971,
tome
1 page
355).

T
-
157 -
§
r Les déterminants des décisions individuelles.
rI est évident que le déterminant principal est un problème
d'éthique;
dans la situation sociale des économies sous-dé-
veloppées,
l'engagement personnel,
soit dans l'action politi-
que soit dans l'action économique,
pose le problème du "Y'appoY't
entre
l'homme et
la
Vérité"";
et tous ceux qui sentent le
désir d'être utile doivent le manifester.
Mais le spécialiste dans son système explicatif ne formalise
pas les déterminants moraux ;
la science-économique lui sert
de domaine d'analyse.
Cependant,
la biologie des sociétés
humaines est là présente;
le spécialiste doit en tenir compte.
Ainsi,
les motivations individuelles telles que la recherche
de profit n'ont pas de signification en tant que source d'ac-
cumulation
; ici,
le bénéfice est un surplus conson~able dans
la période meme
; en fait,
i l est réalisé pour une consorrunation
déjà programmée.
rI y a donc autant des facteurs sociologiques
qui modifient la portée des déterminants habituels.
Dans les économies sous-développées d'Afrique,
la notion de
temps apparaît comme un déterminant important dans l'activité
économique.
L'entrepreneur individuel doit intégrer le temps
non pas le temps vécu,
"rythmé",
"le
temps
statique" de la
cellule ethnique
(ou familiale)
dans sa stratégie générale.
Cette intégration du temps dynamique permet la mise à la
disposition de l'économie d'une partie des ressources en vue
des revenus futurs.
C'est ce qui explique l'épargne pour l'in-
vestissement,
les placements dans les actions ou obligations.
L'action individuelle dans le processus du développement éco-
nomique doit sortir du fatalisme qui la restreint aux seules

T
-
158 -
activités marginales,
puisqu'il est établi dans la conscience
des populations que seules ces activités peuvent procurer des
revenus immédiats,
souvent sans risque de
faillite et avec des
marges bénéficiaires appréciables toutes proportions gardées,
puisque non contr61ées par la puissance publique.
Cette cons-
cientisation d'un temps sociologique i~nédiat est un frein à
l'initiative créatrice du surplus économique,
puisque "le
futur~ da/ls de telles sociétés~ (économies sous-développées)
ne pal'aft pas devoiJ' npP()l'f;cl' le pl'()Ol'r?G ~COII()IIIÙl1l(? ( ••• )"
(1).
C'est une fois intégré le temps dynamique dans le modèle de
décision que les autres déterminants de l'action individuelle
ont une forte intensité d'inçitation
; parmi
ces déterminants,
nous retiendrons le profit,
l'intérêt et le contre-pouvoir.
Dans la théorie économique classique,
la notion de profit
est liée à l'entrepreneur individuel,
"homme
cOllcret agissant
tant par calcul que
illtllitio/l~ ambition et vo1.ollté de domina-
tion"
(L.J.
LEBRET).
c'est lui qui
réalise par "l'alchimie dll profit" l'essor de
l'activité économique,
et participe à l'accumdlation du capi-
tal.
Le profit est la contre-partie des
risques encourus,
de la
privation momentanée de la jouissance des ressources mises
par lui à
la disposition de l'entreprise,
etc.
L'entrepreneur ainsi défini se distingue du gérant habituel
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
AUSTRUY
(Jacques)
le scandale du développement,
page 131.

-
159 -
que l'on rencontre dans les économies sous-développées,
sans
aucune maitrise d'innovation,
sans imagination d'introduction
des combinaisons productives,
qui ne prend aucun risque.
Le premier est un bâtisseur,
le second est un
"lIlm1agep
bupeaucra ti sé".
L'on doit bien admettre que dans les économies sous-développées,
les décisions individuelles en matière de création du surplus
économique doivent être osées,
pour avoir une chance de mettre
en place un système auto-régulé.
De ce fait,
le profit ne peut
pas être tout simplement le salaire d'une ronne gestion,
mais
plutôt celui de la création,
de l'imagination et des risques.
Comme tel,
d'autres dimensions s'adjoignent à la dimension
économique du profit
(1)
:
la dimension morale,
la dimension
sociale et la dimension politique.
Si l'on s'en tient à cette logique de la bataille économique,
la recherche du profit,
sous le couvert de participation à
l'accumulation nationale,
conduit parfois à des effets pervers.
Lorsque l'on organise J.a société,
avec des r~gles de jeu non
établies ou non passées dans la commune mesure,
les décisions
individuelles conduisent à une concurrence sauvage,
dans la-
quelle
Irles
pègles du IllaPchê ne s'occupent pas de
la
justice" j
les uns s'enrichissent par la rapine,
les au~res ont des gains
sans rapport avec leurs mérites.
Ce faisant,
le désir de gagner sur l'autre finit par éliminer
les plus faibles,
restreignant ainsi la liberté'd'entreprendre.
Cette concentration de l'activité entre des groupes de plus
en plus puissants,
ou entre des mains liées à des ramifications
plus ou moins occultes peut sérieusement compromettre l'effort
de développement,
l'appêtit des uns ne coïncidant pas forcément
. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. ... .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
Voir à ce sujet "le pl'ofit po Ill' l'erzJeu de
la
lutte écono-
mique" dans
"l'analyse éco/Jom1:qlle" de L.n.
de Carbon,
tome

-
160 -
avec les intérêts des autres.
Ainsi donc,
meme dans
la perspective de la g~nération du
surplus économique par les décisions individuelles,
l'aména-
gement institutionnel et mental est un préalable.
Mais le plus souvent,
les entrepreneurs africains,
ne disposant
pas d'eux-mêmes de revenus monétaires suffisants,
s'adressent
au marché financier pour obtenir des capitaux.
La loi du marché jouant,
les capitaux financiers
leur sont pro-
posés à un coGt qui les assujet de fait aux bailleurs de fond.
La première difficulté soulevée par ce déterminant est donc
l'existence d'un marché financier,
donc d'un système monétai-
re national.
L'intérêt se définit comme étant "le l"eVel111 du capi tal pl"êté
ou comme
le
pl"ix payé pOlO' la dispm1ibilité
du capital"
(I).
La faiblesse des marchés financiers
locaux,
la déficience
dans l'organisation du crédit créent un privilège pour l'in-
fime nombre des financiers locaux qui
fixent alors un taux
d'intérêt élevé et "tiennent" par ce biais,
les entrepreneurs
individuels qui deviennent à
la longue des simples gérants
des affaires dont ils ont eu l'initiative.
L'action individuelle peut trouver pour cela un allié en la
puissance publique qui organise les conditions de disposition
des capitaux: par exemple, un marché monétaire principalement
organisé par le réseau bancaire pour les fonds de roulements,
un marché financier autour des institutions financières qui
rassemblent sous des formes appropriées
(actions,
obligations)
l'épargne des ménages,
l'épargne collective,
etc.
. .. . . .. .. . .. .. .. . . . . .. . . .. . . .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .
(I)
/3üURCIER
de Cl\\ROON
(Luc)
la répartition
{Editions Mont-
chres tien 1970,
page 9 3)
1
1

r-----
-
161 -
1
1
La deuxième difficulté est la possibilité pour l'elltreprise
ainsi créée de disposer de suffi~;amment de poids pour verser
les intérêts,
rembourser les emprunts et assurer son expan-
sion.
On peut penser à une forme de caisse de soutien qui couvrirait
les risques
financiers de l'entreprise;
ceci est d'autant
plus important que ces risques peuvent provenir de la désar-
ticulation générale du système productif nùtional
(puisque
l'économie est à construire)
et qu'il n'y a pas de raison
que ceux qui participent à la mise sur pied d'une ~conomie
nationale soit pénalisés par la liquidation de leurs affaires.
Du reste,
une telle pénalisation constitue un effet de perte
en capitaux pour l'ensemble de l'économie.
Comme pour les décisions collectives,
l'entreprise est en fait
un lieu où s'exercent des pouvoirs,
des contraintes au regard
de la collectivité et parfois contre la puissance publique.
En fait,
la société en organisant les conditions du dévelop-
pement économique,
crée une éthique nationale qui devient la
règle de référence; et par rapport a cette règle,
l'état et
l'individu s'influencent mutuellement pour obtenir l'un l'adhé-
sion de l'autre.
Dans la mise en place d'Une économie nationale,
et lorsque
l'on a privilégi~ les décisions collectives, 'Îes possibi.lités
offertes aux individus pour faire entendre leur [Joint de vue
ont une importance considérable pour orienter le,urs propres
décisions.
C'est pour cela que se cr~ent à c6té de l'Etat,
le contre-pouvoir.

162 -
Les entrepreneurs individuels ont autant plus de'disponibilité
à prendre des risques qu'ils se sentent la capacitci de suppléer
la puissance publique dans
la détection des activités,
de pou-
voir obtenir d'elle des conditions favorables à leur partici-
pation effective à l'accumulation nationale,
d'apporter des
informations,
etc.
Si
un tel contre-pouvoir fonctionne dans les économies sous-
développées,
l'essentiel de la question ne se situe pas là
;
un contre-pouvoir dans ces économies doit être une démarche
intellectuelle,
"U!le. COIl~tJWCUOIl doct!t-ttlaee. qtt.t te.nd à 6a.tlte.
adme.ttJ1e. à ltne. 6Jfact.toll CJfot-6,~allte. de. ta poptttat.ton qtU!.
, e' -i. dé. 0 .e. 0g -i. e. d 0111 Ù 1an t <?' Il' <? /~ t pa -6 160J1 C. é. 111 e. Il t) .e.a -6 e. tl .e. e. p 0-6 -
-6 -i. b.e e. e. .t III ~ me. q II ' e..e. f e. Il' e. -6 t
jJ a -6
ea p .e. u-6 1 j tl-6 te.' " ( I) •
C'est que le meilleur combattant pour l'indépendance n'est pas
forcément le meilleur qérant de la chose publique,
ni
le meil-
leur garant des intérêts privés,
surtout dans la premi~re phase
du développement économique
:
dans
la mesure oG le pouvoir
politique a
tendance à
concentrer entre ses mains
toutes les
initiatives,
même dans les cas d'incompétence notoire,
dans la
mesure oG tout détenteur d'une parcelle de pouvoir a tendance
à en abuser,
on doit permettre à ceux qui ont un apport quel-
conque à
la cause nationale de s'exprimer.
§
2 Les modalités d'actions des
entrepreneurs privés.
Ces modalités d'actions s'inscrivent dans
la complémentarité
avec les actions de la puissance publique. S'il n'est pas
. . .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(I)
RAMGOZ
(André)
"Sc.-i.e.nc.e.· -éc.oHom.tque. e.t pof.U:-i.que. é.c.ollom.tqtle
thèse de doetol-at,
Université PARIS II
page 315.

l G 3 -
possible d'organiser le développement économique actuellement
sur le modèle reposant sur les actions individuelles,
la puis-
sance publique ne peut pas pour sa part s'étendre à
tous
les maillons de l'activité économique;
parfois,
les nouvelles
possibilités qu'elle crée elle-même lui échappent
et sont
autant de brêches à combler pour éviter un gaspillage de res-
sources.
Ces modalités d'actions sont donc pour l'essentiel,
l'exploi-
tation des effets de liaison dans l'industrie,
l'.agriculture
et dans
le commerce.
Puisque les capacités productives individuelles au début de
l'industrialisation sont relativement faibles,
puisque le
marché n'est pas alors suffisamment organisé ni suffisarrunent
développé pour absorber toute la production industrielle,
les
possibilités qui s'offrent aux entrepreneurs individuels sont
d'abord celles offertes par la réhabilitation de l'artisanat.
Il est un fait que l'industrialisation de l'Europe Occiden-
tale doit beaucoup à
l'artisanat non seulement pour la mise
à la disposition de celle-ci d'une main-d'oeuvre qualifiée,
mais aussi pour compenser sur le marché la faiblesse de l'of-
fre des produits industriels.
Dans les économies sous-développées,
et particulièrement en
Afrique Centrale,
o~ déjà une partie de la population active
se tourne spontanément vers l'artisanat,
faute d'un emploi
salarié,
une telle modalité d'action individuelle a le mérite
d'économiser le capital,
les cadres et la cellule familiale.
L'axe principal du développement de l'artisanat est le fait
qu'au début de l'industrialisation,
lorsque la puissance
publique se préoccupe de la modification de la configuration

-
IGtl
-
de la demande globale,
il n'existe pas sur le marché
"une de.II1i1/1de. de. rni1,~/~('
,~t((J1d(l Hfi~ée." (1'1.1\\.
Lf.IHS)
;
il n'est
donc pas n~cessaire à ce stade.
de disposer d'un capital techni-
que et financier important.
En outre,
les produits de l'artisanat demandent très peu de
conditions de stockage et les
frais annexes occasionnés pour
leur commercialisation sont le plus souvent dans les possibi-
lités des artisans.
Ce gain en capital permet d'accroitre la productivité de l'ar-
tisanat,
·"'f.e !Ie.l1dJte. Œ0ll1pé.ti.U.6,
,~lLJt' Ulle. lJa~e. é.Œollorn-i.que
pa!{ .![ a p p 0 ,'1 t
à .e.'.t Il d U ~ tJt .( e. " •
Le second IT,érite de l'artisanat est la formation d'une main-
d'oeuvre qualifiée utilisée par la suite par l'industrie pra-
tiquement sans investissement préalable pour sa formation.
En outre.
i l n'a pas besoin d'une main-d'oeuvre qui pourrait
être utilisée ailleurs,
puisque que ce soit dans
la petite
exploitation industrielle ou agricole,
l'artisan travaille
le plus souvent avec sa famille;
et l'état des
techniques
dans
l'artisanat ne demande pas une présence assurée des cadres
de haut niveau qui
font déjà défaut à l'ensemble de l'économie.
Sur leplan social,
dans la mesure oG
les artisans s'installent
le plus souvent dans
leur localité habituelle,
ce type d'ac-
tivité concourt à
la sauvegarder de
l'unité sociologique de la
cellule de production au niveau de la famille.
si
toutefois,
les conditions du développement économique repo-
sent aussi sur cette continuité sociologique,
l'activité écono-
mique moderne ne peut pas se limiter à cette seule cellule de

165 -
base
l'artisant doit s'ouvrir aux membres d'une entité
beaucoup plus large 'lue la famille,
le village par exemple.
La question du développement de l'artisanat au regard de l'in-
dustrialisation s'est posée dans
un certain nombre de pays en
voie de développement.
En
fait,
i l s'agit de la cohabitation
à long terme de l'initiative privée qui
tend à accroitre sa
production et de l'initiative collective,
protégée par la
puissance publique contre la concurrence,
les aléas
financiers,
etc.
L'artisanat est un complément de l'industrie:
i l est appelé
à
se développer s ' i l ne veut pas disparaître:
autant sa
protection est nécessaire dans
le processus du développement
économique
(l'entrepreneur ne devant pas ~tre pénalisé,
eu
égard à son rôle de bâtisseur),
autant la capacité de l'en-
trepreneur à hisser son affaire au rang d'activité compétitive
par rapport à l'industrie est un critère du maintien de son
caractère privé.
Hais
la complélllentùrité entre initiative privée et
initiative collective doit
jouer principalement sur l'exploi-
tation par les entrepreneurs individuels des effets de liaison
crées par le secteur public.
Analysant les effets de liaison,
A.O.
HIRSCHMAt~N écrit:
e'
1/
0 6nJ[ e ft a Li. 0 Il a R. e. ri' tU! b .( e. Il HI e.t e. Il a ct.i. 0 Il ri e .0 60J[ ce..o q u.i.
/.le. C,'lée.l1t POUl[ .0011 ut.i..f'..i./.la:t.i.oll dall.o de. 1l0uve.R.R.e..o act.i.v.i..té.o éco-
n om.i.q ue..o"
(1).
En fai t,
dans
les économies sous -déve loppées ,
la mise en oeuvre d'une activité
économique crée des
nouvelles
possibilités en fourniture d'inputs,
en service
(entretien,
em-
ballage,
conservation)
ou en utilisation d'outputs.
Il s'agit
(I)
HIRSCHMANN
(1\\.0.)
in R.
Gendarme,
déjà cité,
page 513.

l~-----'-'--'----" ----
166
-
1
1
de combler les vides
laissés dans
le système productif,
faute
de quoi ce dernier devient déficient.
C'est que lorsque la puissance publique met en place ses cein-
tures industrielles et sa politique agricole,
compte tenu du
fait que les
ressources sont rares,
les investissements ne
s'étalent pas en horizontal mais portent sur des pôles précis
la nécessit~ de rentabiliset ce capital,
la perspective de pro-
fit pour les entrepreneurs
individuels ouvrent la voie à l'ini-
tiative pr.ivée.
A ce titre,
l'exp~rience japonaise sur les effets d'entraine-
ments mérite l'attention des pays sous-d~velopp~s.
Cette pratique est en fait une réalit~ quotidienne dans les
économies de l'Afrique Centrale;
nous
n'en voudrons pour
illustration que la pratique non rationelle
(011
tout <11.\\ moins
spontanée)
des
transporteurs
individuels de
Brazzaville,
de
l'activit~ de transit au port artisanal de Yoro (Urazzaville)
des petites industries de
transformation locale,
etc.
Ainsi,
le travail du cuir,
des
tissus,
le s~chage des poissons,
le travail du bois,
la commercialisation du c0·f~ et du cacao,
les petites
fonderies
profitent des
industries exlrélctives du
secteur public.
Une telle généralisation,
avec les conditions rationnelles
d'exploitation con~erciale et industrielle est un élément fa-
vorable à l'expansion des décisions individuelles en matière
de cr~ation du surplus économique.
Les décisions collectives et les décisions individuelles ont
ceci de commun que dans les deux cas.
l'entrepreneur est le
moteur de la croissance de l'entreprise.
Publiques ou privées,
une fois mises en place.
1<1 question de la gestion des unités
de production dépend de
la place de l'hon~e dans la société
et des règles du jeu édictées par la puissance publique.

-
167 -
L'enjeu du développement économique incite à beaucoup de
réserves.
quel que soit le penchant idéologique de celui qui
a la charge de décider ou d'indiquer,
quant au choix de la
typologie du développelllent.
Il
faut dépasser la dichotomie séculaire qui
voit le dévelop-
pemen t économiq ue excl us i vemen t
en
te nne soi t
de dé ci s ions
collectives.
soit de d~cisions individuelles,
sans possibili-
té d'osmose.
Il y a,
lorsque des
bouleversements structurels
sont provoqués,
un
jeu de
forces
dont il
faut
tenir compte
dans l'élaboration d'une strotégie économique.
"Le. te.mp~ e.~:t Jté.vofu où 'fa ma,(!l ,(lIv,(~nd'_e.'
(d'Adam Smith)
~u66,(~a,(:t pouJt oJtgall,(~e.Jt l'é.collomie., ma,(~ la ~,(che.~~e. de. la
lIatuJte. flUma.tl1e. e.t -60/1 ,(fldtv,(dua(.üme. Jté.pud.tent é.gale.me.Ht
l ' in o·lue.llce. e.xclu~.tve. de. la main 'vi-6ible.'"
(1)
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
NOW1CKI
(A.)
"CJto.t'~-6a/lce. et ~ou~-déve(oppe.me.nt d'apJtè.-6
r (U( fA. Ba,~ a Il ". Dé j à c i té, pa gel 6 4 .

- _.._-_.-.... -.~.....- .. _.- - --_.- _._ .._--~ ~_ .. __ .. -_._--_._- -------
168 -
II II
3 La réalisation du surplus économigu~
L~!lnaie, instrument de l'accumulation.
La gén~ration du surplus économique n'est pas une fin en soi
c'est sa transformation en réserve de valeur qui permet à
l'économie de se doter des moyens d'accroitre la production.
La monnaie est le vecteur de constitution des réserves mobi-
lisables pour le financement de
l'économie.
par la commercia-
lisation du surplus physique,
la distribution des
revenus qui
découle de l'activité économique et par le réajustement de
cette distribution par les opérations de répartition.
La transformation du surplus rhysique en capacités
financi~res
suppose donc une dynamique monétaire qui ait une signification
en te rme de déve loppemen t
économiq ue .
§
l
Biologie du syst~me monétaire
en _viill.!~~~la_l!.f3~t~~-.r:_~t~~--,-C~fLiqueCentrale.
Les Etats de l'Afrique Centrale sont une zone de continuité
monétaire puisqu'ils appartiennent tous à la ~one franc.
Les mécanismes de fonctionnement de la zone franc sont suffi-
samment connus ainsi que les avantages
théoriques qu'elle est
censée apporter aux Etats membres.
C'est donc dans les résultats concrets qu'il
faut chercher
ses servitudes et les conditions de son adéquation aux exi-
gences du développemen t
économique.
Malgré les réformes de ces derni~res années,
le système mo-
nétaire de l'Afrique Centrale est marqué par la dualité sécu-
laire de l'économie:
politique monétaire pour le secteur

-
169 -
commercial avec l'extérieur,
secteur traditionnel " al!lollét ai w"
dans la mesure Ol! sa production n'intéresse pas directement
le commerce extérieur.
Mais les principales critiques portent sur son rôle dans le
secteur de production nationale commercialisable.
C'est que les économies
traditionnelles ont connu une évolution
tendant à
rapprocher les deux secteurs sous la gestion de la
puissance publique
; et le secteur monétaire,
sous le jeu des
nationalisations,
d'africanisation et autres
réformes devient
un secteur national.
Ce
faisant,
la monnaie devait être un
indicateur de valeur,
instrument des échanges et vecteur d'ac-
cumulation.
A)
La mesure de la valeur.
" L'a LU. tu d e. 6.tJll1l1 c. .{ è,H. C. 0 lt lt e. -6 pOil d à UIl e. v.i. -6 .i. 0 Il 9 é Il é lt ale. d e.
.l ' é c. 0 Il 0mù:,
c. a lt
e. .le e. -6 UP P 0 -6 e. c. 0 Il Ve. lt t'{ b l e..6
e. n 111 0 Il Il a .i. e. t 0 ut e. -6
l e. -6 Ci lUI. nt'{ té. -6 d e. lt e. -6 -6 0 u lt c. e -6 ltt.{ l'{ -6 é. e. -6 e. t
0 l> t e. IlU e. -6
j
e. e. e. e. p 0-6 -
tu l e. d 0 Il C. lL Il e. c. 0 Il 6.i. et Il C. e. a b/~ 0e. u e. cl a n-6 e.'.{ Il -6 .Lnull e. Il t
d e. c. 0 Il Ve. lt -
-6 .{ 0 n Ci U' e. -6 t
le. -61} -6 t è 111 e. cf e. /~ p lt .i.x, e. t
p f. lL -6 P lt é. c. .{ ..~ é. In e. Il t d a Il -6
.l a val e. u lt de. c. e. -6 ~J-6 t è 111 e. e. Il t a Il t
Cl IL ' .{ Il d'{ c. a .te. IL l[
de. -6 t VI .-.'J .{ 0 1l-6
de. lt alt e. té lt e. lat.i. ve..
P-61} c.h 0 .e 0 g.{ Ci u e. HI e. nt,
c.' e. -6 t
lLl1 e. a.t t.{ tu d e.
d'épaltgl1allt,
qu.{ vo.{t dal1-6
la pltoduc.t.{ol1 lLl1e. oc.c.a-6.{oll d'e.rn-
plo.{ de. d.{-6poll.{b.{l.{té-6 l1Iollé.ta.{lte..-.'J e.t lLHe. -60Ultte. de. lte.ve.IlU-6" (I).
C'est aussi
l'attitude du producteur qui
"-6-<- e.eee. ac.c.oltde. .la
pJt.époncféJt.anc.e. aux q!Ul.lltité.-6 plll}-6.i.que.-6 de.
~ac.te.uJt.-6· c.t de. pltO-
du.{t-6,
e.xplt.{rné.-6 palt lté6é.lte.llc.e d. ILl1 -61}.-.'Jtèll1e. cl'l!n.{té.!l de. me..-.'Julte.
C. 0 Il Ve. Il et b e. e.11I e. n t
-6 P é. c. .i. 6.i. é. e. ,
( .•• )
n' e. xc. e. rd pa:'! e. a c. 0 Il Ve Jt. -6 .{ 0 Il
de.-6 qlUl.llt-<-té.-6 pltl}-6.{Ciue.-6 en qUetll:t.i.té-6 de. 1Il01lIla.i.e,
à
l' {t'{de. d'ull
-6lJ .-.'J t è. Ille. de. p lt .{ X lt é. el 0 li a l[ b .{ .Vr. ai. lt e. 1/
( 1) .
C'est en définitive
l'attitude de
l'autorité
.. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
130UTOU
(Jean-Claude)
:
déjà cité,
raqe
12.

r
-
1 70
--
1
1
1
1
~conomique pour la so~nation de l'accumulation nationale,
et
pour la détermination de sa vu.leur.
La probl~matique de la mesure de lu. valeur est la formation
desprix.
L'évaluation d'une production en monnaie ne corres-
pond pas nécessairement <'l
la mise à
la disposition de l'éco-
nomie d'un système de prix. Or,
la r~alisation du surplus
économique dans
les conditions normales des mécanismes éco-
nomiques peut conduire soit à une surestimation,
soit à une
sous-évaluation des procluits,
U.vcc une incidence nette sur
les revenus.
En plus,
l'appartenance à une zone monétaire et
le poids relatif de ces économies dans
le complexe productif
mondial
font qu'en ÇJénéral,
les prix intérieurs sont des pro-
duits commercialisables ne sont pas
toujours déterminés par
les conditions de production-:
le hiatus se situe au niveau
de la conciliation du caractère volontariste du surplus
économique
(ce qui au niveau des prix aura tendance à privi-
légier la valeur d'usage)
avec le caractère impératif de
la politique monétaire et financière
(privilège à la valeur
d' échange) .
Le système monétaire actuel ne résoud pas de façon satisfai-
sante cette problématique des prix:
en général,
les prix
dépendent de l ' évol ution du marché du pays à
"monl1et-te. c.e.nt.!let-fe.",
et faussent ainsi la contribution réelle du surplus au finan-
cement du développement.
B)
Les échaQges.
Puisque la mesure des
prix n'est pas assurée rationnellement,
il en résulte une distorsion dans
le produit de l'échange,
au niveau intérieur et au niveau extérieur.
Mais en plus,
le
système monétaire ne
fait
jouer à la monnaie son rôle d'ins-
trument de l'échange.

-
171
-
La première raison est la discontinuité monétaire dans
l'é-
conomie
; ensuite,
viennent des dispositions qui limitent les
rapports marchands entre les producteurs du surplus et les
utilisateurs
-
le réseau monétaire de référence est en fait
constitué de banques étrangères.
le plus souvent regroupées
en union bancaire,
en situation d'oligopole qui
imposent
l'émission de monnaie en
fonction de l'équilibre de la ba-
lance des paiements.
c'est-à-dire privilégient le surplus
exportable et font dépendre le financement du développement du
commerce international.
-
les restrictions en matière d'utilisation des
instruments monétaires tels que la réescompte freinent la
commercialisation du surplus,
puisque seuls les acquéreurs en
monnaie fiduciaire sont réputés solvables
(surtout pour les
produits agricoles).
-
la pratique des organismes de cOlrunercialisation
de ramasser les productions contre des
bons non ~ayables par
d'autres caisses,
non réescomptables et non indexés limitent
le financement du développement.
-
enfin,
la capacité relative de dominer les désé-
quilibres monétaires entame la fiabilité du système monétaire.
C)
Monnaie et accumulation.
Il découle naturellement des déficiences décrites plus haut
les difficultés en matière d'accumulation.
D'abord.
la valeur de l'accumulation nationale se déprécie

T
1
.-
]72
-
\\
considérablement du fait de
la perte de valeur de la monnaie
de référence
(en l'occ\\lrence le franc C.F.A.)
par rapport
à la monnaie mère
(le franc français).
Ensuite,
les détournements de trafics
financiers
favorisés
par le réseau bancaire
(placements à
l'étranger,
affectation
des dép6ts à vue aux besoins de
trésorerie publique nationale,
etc.)
sont autant de ponctions improductives qui affaiblissent
l'accumulation nationale.
En somme,
le système monétaire en vigueur dans les Etats de
l'Afrique Centrale cannait dans
les conditions de son déve-
loppement diverses assujettissements
;
le développement
économique lui-même occasionne bien des déséquilibres qui
ébranlent le système monétaire
(inflation salariale,
budgé-
taire ou institutionnelle).
L'appartenance à une zone monétaire
o~ la hiérarchie des sous-ensembles composants est plut6t
injonctive apparait ne plus s'adapter à une politique reposant
sur l'éveil des sentiments d'appartenance à
une collectivité
nationale,
avec ce que cela suppose en matière de pouvoir de
disposition.
Les besoins d'orientation subjective de la p.o),itique monétaire
dans
l'appréciation du financement du développement économi-
que par le surplus accumulé condamnent,
du point de vue des
choix nationaux,
le syst~me actuel.
§
2 Les rapports marchands,
base de la réalisation
du surplus économique.
Ils sont conditionnés par le système monétaire
;
celui-ci
permet de déterminer la valeur d'échange du surplus,
soit
pour son affectation productive directe,
soit pour l'acqui-

1 -
-
173 -
sition des moyens de production.
Cette acquisition du surplus produit par d'autres secteurs de
1
l
l'économie ou par d'ëlutres agents économiques n'est plus le
\\
fait d'un
troc ou d'un échange cérémoniel,
mais le fait d'un
1
1
i
échange géné raI i sé,
rés ul tù t
cl' une vé ri table di vi si on du
1
travail.
en fait,
l'extension des
rapports marchands est significa-
1
tive du point de vue des conditions subjectives;
elle
corres-
(
pond à l'idée de produire pour les marchandises et non pour
l
les œsoins.
C'est l'étape de la production des valeurs d'é-
l
change et donc de distributions des
revenus monétaires qui
1
!
permet sous cette forme.
l'accumulation des valeurs d'échange
~
(surplus qui
rentre dans la production sous forme de capital).
1
1
1
En dé fin i ti ve,
l'approche du fi nancemen t
du déve-
\\\\
loppement en tant que clynamisation des mécanismes économiques
1
1
conduisant à la formation du capital national
repose sur une
1
dialectique interne entre la Société,
l'Etat et l'Individu.
1
Vu sous cet angle,
et s'agissant de construire un système de
réponse adapté aUX spéci fici tés
locales,
le dépassement du
" j e.u de. -e' é pa./[ 9 Il e. e.t de. l" -( Il ve.-~tt.~~e.me.lit" étai t né cessai re,
pour une économie politique du surplus.
Ce faisant,
on
situe la place et le rôle de la science-économi9ue,
les capa-
cités d'actions collectives et individuelles et l~ cheminements
logiques qui harmonis~nt les formes d'opposition dans le milieu
même où cette dialectique est nécessaire.
Une telle approche du financement du développement,
outre
qu'elle atténue l'impersonnalité du binôme Epargne-Investissement,
permet de dégager dans
la société considérée les pondérations
et les nuances à apporter ~ l'universalité de la Science-Eco-
nomique.

---r--- - . ...... - ....
.
-
174
-
PAWL'I C TIWIS l r:;HE
CONPLEt'lENTS
IJUDGETi\\J nES 1
FISCAUX
ET
FINANCI r:;RS
DU SURPLUS
PIIYSTQUE
:
LE
SURPLUS
FINANCIER.
LES
POLI TIQUES
0 t AFFECTATION
PROOUCTI VE OP'['H1ALE
DU SURPLUS
FINANCIER.

-
1 7S
-
Dès lors que l'~conomie politique du surplus
économique a posé les bases du dépassement du binôme Epar-
gne- Inves ti ssemen t,
en indir{\\lan t
1 es dé te rmi nan ts socio-éco-
nomiques de la réalisation des excédents physiques et finan-
ciers,
elle doit pouvoir rép9ndre à la nécessité d'entrete-
nir cette dynamique,
par la maitrise des flux
financiers
occasionnés par l'activité économique.
La théorie du développement doit mettre en prat.ique des
politiques de récupération du surplus financier dont les flux
sont soit spontanés,
soit provoqués par rapport à
l'activi-
té économique.
Dans ce cadre,
le financement du développement procède des
conditions d'une dynamique séquentielle consistant en la
mise en évidence des capacités financières internes et externes
dont peut disposer l'économie.
Ainsi prennent corps,
dans des conditions socio-économiques
données,
les notions de revenus support de la fiscalité,
de
l'épargne monétaire,
les revenus du commerce extérieur,
de
l'aide,
etc.
arguments de l'investissement productif.
L'on comprend mieux dès
lors,
que le problème de financement
du développement n'est pas de "tJtOllVe.Jt de..
t'aJtge.nt e.11 ~O.{"
j
on peut pour cela faire appel aux sources externes de finance-

-~------
-
176
-
1
1
!
ment.
Il s'agit plut6t d'actions sur les m~canismes ~conomiques
et l'action de la puissance publique y est déterminante puisque
la manipulation des paramètres institutionnels ordonne les
principaux mécanismes financiers.
La seconde préoccupation de la théorie du dévelop-
pement économique est d'assurer les politiques d'allocation
productive optimale des ressources financières.
La raret~
des ressources commande le non gaspillage;
i l
faut donc
disposer d'un appareil théorique support d'une politique de
recherche de l'efficacité,
dans un environnement socio-écono-
mique donn~.

r
-
177 -
III l
LES POLITIQUES DE RECUPERATION
DU SURPLUS.
Il s'agit principalement de la mise en place par
la puissance publique des mbyens permettant de rassembler
tous les moyens financiers découlant de l'activité économique.
Ceux-ci sont soit des moyens de financement direct tels que
l'aide,
l'accumulation des entreprises ou les revenus du com-
merce international,
soit des moyens de
transfert tels que
tous
les produits de la fiscalité.
En fonction de leur origine,
on peut classer le surplus finan-
cier en trois rubriques
-
le surplus monétaire
-
le surplus budgétaire direct
-
le surplus
budC]étaire en transferts indirects.
III l
l
Politiques de récupération
du surplus monétaire.
Celles qui sont mises en oeuvre le pl us courarrunen t
dans
les pays en voie de développement concernent l'aide et les
revenus du commerce extérieur.
L'accent n'est pas mis de façon
significative sur l'auto-financement ni sur l'épargne.
Les premières sont aléatoires,
puisque fortement influencées
par l'extérieur;
les secondes constituent entre autres,
l'os-

r------------
J78 -
sature de la politique nationale globale de
financement.
C'est la politique la moins disponible,
puisqu'en
tout état
de cause,
elle dépend de la disponibilité internationale.
Elle
est aussi la plus
contraignante,
m~me moralement puisqu'elle
hypothèque
à la limite les possibilités nationales de manoeuvre
étant souvent assortie des conditions.
Enfin,
sur le plan purement économique,
la politique de l'aide
ne mène pas
toujours à
l'objectif fixé.
Au sens strict,
l'aide est la mise ù la disposition d'une na-
tion,
en vue de lt a icler,
(le
n::ssources
proven<"lI1t d'une autre
n a t ion
(2).
t-l ais
cet te (1 é fin i t ion
n e f ait p ù s
r 12 s sor t i r s a
composition et les
contraintes et servitudes qui
l'accompagnent.
En
fait,
elle peut ~tre de
"e'o![dJIe- d<?_ -e'-tl1.t<?-11t-tOIl"jil y aurait
aide quand i l y aurait d~placement d'~pargne.~n vue d'aider,
c'est-à-dire sans
recherche de la rentabilité maximale.
Il en
est ai n s i d e s
don s e t p n~ t s.
E Il e
p e li t
ê t r eau s s i. "d <?- -e' Olt d![ e. de.
.fa 1te..fa.t.{.ol1 de.
6a,U:"
j e s t
ùide
tout ce qui
,)ide.
( l )
La littérature économique est abondante et souvent polémi-
que en matière d'aide
financière
aux pays en
voie de dé-
veloppement.
Quel que soit le
choix idéologique qui préside
f
à
l'analyse,
on doit
bien admettre qu'en la matière,
l'(;lé-
f
ment subjectif est clominant et que de
toute
façon,
l'aide
!
constituant dans
l'immérJiùt une perte en
capital pour le
l1
pays donneur,
une compensation matérielle ou morale est
toujours sous-entendue.
1
(
( 2)
DY E
(['-la uri ce )
Relot-.ions économiques intcrnë\\Lionales
\\
1
1
([lall02
Ilf65
Daqe 219).


r
IBO -
1
1
\\
Soit un, pays recevant un prêt de
1.000
unités monétaires
(Uf'.1) (1)
pour 20 ans à
un taux cl' jntérêt ôe 5 % par an.
La période de gr~ce est de 5 ans et le tauxdractualisation de
Le remboursement annuel des intérêts est de 5 X 1000 = SO V.l'1.
---.~-
100
A partit- de
la sixième année,
le pays en question commence a
rembourser le principal
;
les sOlllmes annuelles qui y sont:
affectées sont croissantes,
de telle sorte que les lllontants
annuels du paiement des
irltérêts et du principal soient égaux.
Par exemple pour la troisième annee,
la charge 21
rembourser
est de
50
=
SO
= 39,69
(1
+ 0,08) 3
l, 26
pour l'année sixième
bleat! 1).
La valeur actualisée du total des charges de
l'emprunt ainsi
obtenue est de 761,02 U.r.l.
L'élément-don est de
1.000-761,02 = 238,98 U.~I., c'est-à-dire
23,9 ~~ du prêt.
Dans la
réalité,
la charge totale à payer chaque année varie
mais on retrouve cette hypothèse de charge imporlë:mte si durant
la période,
d'autres emprunts interviennent.
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
Dans
l'exemple original,
l'auteur raisonne en dollars
américains.

-
181 -
----
Remboursements
Rembour.
Rembours.
total
ntérêts
Principal
total
actualisé
- -
-
50
-
50
-.
46,30
-
50
-
50
42,87
--
50
-
50
39,69
.-
-
50
-
50
36,75
50
-
50
34, 03
--
50
46, 34
96, 34
60,72
47,69
48,67
96, 34
56,22
-
45,25
51,09
96,34
52,05
- - - - - - - -
42,70
') 3,64
96,34
48, 19
40,01
56, 33
96, 34
44,62
- -
-
37,20
59, 14
96,34
41, 32
34,24
62, 10
96, 34
38,26
._-
31, 13
65,21
96,34
35,42
-~--------- - - - - - - --_._--
27,87
68,47
96,34
32,80
-
-
24,45
71,89
96, 34
30,37
--
--
20,86
75,48
96,34
28,13
1
- -
17,08
79,26
96, 34
26,04
----
-
13, 12
83,22
96,34
24, Il
--
.-.
8,96
87, 38
96,34
22,32
-
4, 59
91,75
96, 3'1
20,67
. -

-
l B2
-
La politique de l'aide,
du point de vue du pays emprunteur
consiste à utiliser les différentes variables qui agissent
sur ".e r éiéme.nt-doJl".
1)
L~ taux d'intérêt et le taux d'actualisation
L'objet est ici d'étudier l'effet des variations combinées
du taux d'intérêt et du taux d'actualisation,
pour. des pé-
riodes de grâce et de Jnaturité constantes;
des variations
simultanées du taux d'intér~t et du taux d'actualisation
donnent à chaque fois une nouvelle valeur de l'élément-don.
Celle-ci peut ~tre la m~me pour des combinaisons différentes
des taux d'intérêt et d'actualisation.
Ainsi,
i l est possible de construire des courbes
/ld'[~o é..f.é.ment-don"
qui représentent chacune un montant constant de l'élément-don
pour des combinaisons différentes des taux.
Les différents résultats sont représentés par la figure 1 et
le tableau 2.
Ainsi,
pour un élément-don de
30 % environ correspondent les
deux combinaisons
t.a.
3 et t . i .
0 et t.a.
8 et t . i .
4
( po i nt s
Cet 0 sur l a fig ure 1).
Ces résultats et la pente des courbes montrent qu'une faible
variation du taux d'intér@t ou du taux d'actualisation augmen-
te ou diminue fortement l'élément-don
ils ont donc une gran-
de influence sur cet élément.
Ensuite,
les combinaisons pour lesquelles l'empr.unt n'est pas
mathématiquement nécessaire,
puisque l'élément-don est nul ou
négatif.
Les possibilités réelles d'utilisation d'une telle politique
sont minimes dans les pays sous-développés et particuli~rement

um
'r-
-
113 3 -
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
en Afrique Centrale.
En effet,
la décision d'emprunter dépend des choix des taux;
la situation idéale,
c'est d'avoir un taux d'intér~t inférieur
au taux d'actualisation,
la situation marginale étant celle
oG les deux taux sont égaux.
Or.
le
taux d'intérêt est fait
par le pays pr~teur et dépend des poids relatifs des marchés
monétaires et financiers
dudit pays,
et en fonction de la po-
litique monétaire en vigueur.
Il en résulte que la dépendance vis-à-vis de l'ext~rieur,
loin de s'atténuer,
va en s' amplifiant: puisque dans la réalité,
la masse de liquicli.tés proven;)nl: de l'extérieul: cst cr.oissant.e
dans les pays en voie de développement.
Au-delà de la recherche de maximisation de l'élément-don contenu
dans un pr~t. la manipulation du taux d'intérêt permet aussi
de déterminer "ee.~ di.ve.Jr./~(aux de. JtC?ntab.<.e.U:é. Jr.é.aU.~ab.e.e.
d' llll
C. a p'<' .t a .e III 0 Il é. ta'<' .'{ e.
da Il ~ d e /~ c. III p e0 .i. ~ a.et e. Jt Il aU 0~ " •
L'on peut recher.cher soit la maximisation du gain financier,
soit la maximation de la productivité économique.
2)
Le r61e de la nériode de maturité.
Dans cette optique,
on calcule l'élément-don avec un taux
d'actualisation constant de 8 % et des combinaisons diverses
du taux d'intér~t et de la période de maturité.
On obtient également des courbes d'iso-élément-don
(figure 2)
dont la forme est différente de celle des premières
: pour
passer de l'une à l'autre,
i l faut une variation relativement
faible du taux d'intér~t:, mélis une variation relativement for-
te de la période de maturité.
Ainsi.
pour passer d'Un élément-don de
30 % à 40 %.
a un
taux
d'intér~t de 4 %, il faut que la période de maturité passe de
20 à 45 ans.

Œ " · ' , -
\\
-
184
-
1
1
i
1
\\1
i
i
1
i
1
Dans la politique de
l'~ide. les pays emprunteurs ont des
1
1
possibilités de manoeuvre beaucoup plus importantes avec le
1
taux d'intérêt par rapport à
la période de maturité;
le meme
\\
calcul avec la p6riode de grâce donne des
r6su1tats sernblables,
1
avec une sensibilité beaucoup plus grande
(figure
3).
1
1
1
1
1
On trouve alors les
limites d'une
telle politique liées au
\\
système monétaire de référence.
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
\\
1
1
1
1
1
,
1
1

T
--
l 85
-
1
1
!
Tableau II
Elément-don en pourcen têlÇJe pour des
cornbi n ai sons
cli f fé ren tes
du taux d' intér-êt et clll taux d' actualisation.
-_ ..
r - - - - . - -
l "-t.a.
a
1
2
3
il
5
6
8
la
1 t.j~,
- - - - - --~ - - -
0,00
0,00
Il,63
21, 7]
30,47
1
38, °9 44 , 7 '1
50,55
60,14
67,58
- - - - -
--
1
0,75
-9,38
2, 91
13,57 22,85
30,94
38, 03
44,23
54,50
62,51
1
1
- - - -
- -
1
1,00
12,50
0,00
10,86 20,31
28,56
35,7,9:
42, 13
58,62
60,82
- - - - f-----
1
2,00
... 25,00
-11,63
0,00
10, 16
19,04 26,84
33,70
il5,10
54,06
1
1
-
- - -
.-
- - - - - -
3, 00
·37,50
-23,27 -10,86
0,00
9,52
17,89
25,28
37,59
47,30
--
- - -
- - - - - - - - - - -
4,00
-50, 00
-39,40 -21,71
] 0, 16
0,00
8, 95
16,85
30, 07
40,55
- - - - -----_. - - - _ . -
5,00
-62,50
-46,54 - 32,57 -20,31 - 9,52
0,00
8,43
22,55
33,79
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
. _ - - - -
6,00
-75,00
-58,17 -43,43 - 30 , 4 7 -19,04 -8,95
0,00
15,03
27,03
- 1 - -
7,00
-87,50
-69,81 -54,28 -40,62 -28,56 -17,89 -8,43
7,52
20,27
-
- -
8,00
-100,00 -81,44 -65,1'1 -sO,7E -38,09 -26,84 1-16,85
0,00
13,52

-
186 _.
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1
f
. .(,D
.H
1
1
\\1
1
\\
1
\\

r---
l E39
Cette approche,
l'économie de 1l\\élrché fait passel~ un pays de
nouvellement: emprunteur à pays prêteur évolué,
si
toutefois
-
le libre échange des produits spécialise chacun
dans la production la plus
rentable
;
-
le l i bre échange des
capi taux
fOlll~ni t
iJ. chacun
dans
le temps les meilleures
conditions du développement.
Son objectif est la possibilité de
transmettre la croissance
aux pays sous-développés iJ. partir des mouvements des capitaux.
On la tt'ouve exprimée chez les auteurs tels que CAIRNES,
CAIRN-
CROSS,
BOGGS,
RIST,
avec un condensé exposé par NAIZELS
(1).
Le pays qui emprunte des
capitaux
(pays nouvellement emprunteur)
cannait une balance des paiements déficitaire ainsi que sa
balance interne
(épargne faible ou inexistante).
Les invesU.ssernents nouveaux réduisent sa producti vi té marginale
et donc une diminution de ses
importations de l'outillage.
Toutefois,
le mécanisme des
intérêts composés
fait que la ren-
trée des capi ta llX ne pe u t
compense r I e reml'oursernen t
des dettes
(intérêts et dividentes)
;
i l
faut
donc que l'aide fasse res-
sentir ses effets par exclnple par ulle
balance commerciale posi-
tive
(lato sensu).
Ce IIlOUVPl11ent aboutit à l'obtention d'une ba-
lance interne positive;
et dans
la mesure o~ l'épargne interne
peut couvrir les investissements nouveaux et le remboursement
des dettes,
jusqu'~ assurer une sortie des capitaux supérieure
aux entrées,
le pays devient successivement emprunteur évolué
et pays nouvellement prêteur.
On a alors une balance commerciale positive et une balance in-
terne positive.
. . . . . .. . . . .. . . . . . .. . .. .. . . .. . . . .. . . .. .. .. .. .. . .. .. .
( l )
MA IZE LS
:
" T e ~l cf a Il c. C? ![ é. c. e. lIt e /> cf {L C. 0 111 m<UL C. <'. 111 0 Il dt a e1/ •
1 . -..
,


T-----
1
--
190
-
1
1
1
1
1
1
Cette logique néo-classique est dons
la lignée de
l'harmonie
1
l
universelle par le commerce international
au
DonC!,
qll'.tmp0Jr.te
1
!
que_le .:\\llllplU/~ "~Ott ltat{Ollal' Olt ét,"-<tJlge.'t
;
-i.e "~Il~~tt de_e<t.t~.·H_1l
\\
,
Ca Inaultl1v.t~.ud'e.
olldollllc',"-
ee·~ mé_cClII.t-6me.~ éCOIIO/1lÙ(lle,~, POIUt qlle.
1
r
l'a c,'tO-t-:'dClllce ~('. /HO!J{llJe'- tI(',"-~
le,~ p(JlJ-~ à. économ-te. ~a-<'b.fe..
1
j
1
Car en effet,
le schéma néo-classique des mouvements des
capitaux suppose au moins
trois automatismes
(1)
1
l
1
-
a utoma U_ srne de la répa rti tion op t i mal e
des
ca-
1
1
pitaux dans
le monde
;
r
i
(
1
-
automatisme de
la croissance optimale du produit
[
et de l'épargne;
f
l
1
1
-
automatisme cles adaptations des
balances commer-
1
1
ciales.
1
i
1
Trois conditions
basées sur un marché international pur et
r
,
parfait des capitaux,
ulle capacité interne de dégager une épar-
1
gne qui
rachète les capitaux étrangers et ulle capacité d'offrir
1
1
des produi ts d'exportation pour équili brer la
balance corlliner-
f
ciale
;
trois conditions démenties par les
faits
car dans pres-
1
que tous les cas,
l'apport extérieur se concentre sur des ac-
1
1
i
tivités précises qui n'ont p2S de véritable insertion dans
une dynamique de développement économique,
puisque orientés
vers
les produits complémentaires des nations prêteuses.
1
i
Pour ce qui est de
la
balance commerciale,
les pays sous-dé-
i
1
veloppés,
bien que souvent
"<'.m!J."-llllte.ltJl,~ deeotlguc da.te.",
1
gardent des balances déficitaires.
1
1
i
1
1
1
-1,
(I)
BYE
(t'-laurice)
:
déjà cité,
paqe
20tL
1

T-
I
-
191 -
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Elle ù pour objectif de démontrer que des désèquilibres peuvent
\\
affecter les produits nationaux -
par le
jeu du multiplica-
/
teur -
des pays à économl e ouverte à l'extérieur avec mouve-
1
1
ï
ments des capitaux en forme
de prêts internationaux ou en for-
i1
me de dons.
1
i
1
1
La forme la plus achevée de cette approche est. le modèle de
MEADE -
DAY dont
une synthèse est présentée par M.
DENIZET
(1).
\\
I-
I
Soient deux espaces géographiques représentant un pays dé-
i
r
veloppé
(rJ
: "!lome
COll'l VU}")
et un pays sous-développé
(F
:
fo-
reign country).
1
1
Le modèle distingue "Ce,~ va/~ia-tioll/~ du .6oCde- de- .fa oaCallc.e. de..6
1
paiement<l
1
pJrovellcl!tt d'(ut
t(lllX
de
eJro-t<lôallee.cfIL P.N.B.
p-l'.uô
1
1
Itap,(de
daH/~ Ull e.,',pace que clal1,',
e'autILe",
et "l'.e_<I
vaIL-tat-i.olL<I
l
1
du <10 Cde de .Ca Lud.'.(!J!ce. de'! paiel1leH-ej pJrove.Hallt d 'lLlI dé.pCaee-
me.1l t de..6 pJté. 6é.Jtenceô d' (lIle pa/~Ue. ou de C' e.H<lel1lo·Ce de.,~ de..man-
1
1
deuJr..6 de..,j de-ux e.6pace/j rie/j tHodui.t·j d' ILlt e.,~pac.e ve.Jt/jee-.6
1
1
pJrodrr.i..t.6 de. -l'.' (!Ltt>~e
e,~pacerl.
1
!
1
1
Dans
le premier cas,
la variable perturbatrice est D,
demande
1"
finale en h.
1
Dans
le second cas,
la
v<lriable perturbatrice est une varia-
1
tion spontanée des importations
I.
1
1
1
1
Ainsi,
la variation de
la dernùnde en H est Dh
1
r
D
= So
-\\- i 0
,
avec
sOI1
variation spontanée de ltl demande en H
11
11
h
1
1
1
et
i Dh variation induite de la demande en H.
1
),
. . .. . .. . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. . . .
...
.. . . . .. . .. . . .. .. . .. . .. .. . ..
i
1
1
( 1 )
DEN l Z ET
(~T.)
Monnaie et
financement
pilqes
181 -
201
1

r-
192 -
I
!
1
!1
1
De Ille me ,
pour le pays
F on
a
1
1
1
(
D
= sI)
-1-
iD
f
f
[
1
)
[
Soient 1]
et If respectivement les importations du pays Il
-)
-
et celles du pays
F :
t
est le solde de
la
balance avec un
1
1
signe positif pour un excédent en Il,
donc un déficit en
F,
1
1
et un
si.gne négatif pour un déficit en II.
1
Le système ct 'équation exprimant le produi t_ natlonùl en fonction
des variations de la demande est le suivant:
= sJ!
+ .i-r:)
-h
-h
(1)
eh est la propension marginale ù
epargner du pays IL
On suppose qu'il n'y a
pas
d'effet de
taux d'int~r~t ni d'effet
prix,
et par définition,
on a
If -
I
= t.
h
Le proclu.l t
national en FI en
fonction de
la véJriation spontanée
et du solde de la
balance,
~ partir du système (1)
est

--.,.--_._- - - ..
t
--
193 -
1
1
1
1
1
D
= i
f
Of
(il n'y a pas de croissance rapide
par rapport: à fi
:
donc,
pas de
rèaction spon-
tanée.
=
(L-e
)
Y
f
f
Le produit national en F devient alors
-- - t
avec e
propension marginale à épargner
f
en
F.
Si l'on considère le produit national par rapport aux importa-
tions
(préférences des demandeurs se
tournant vers des produits
étrangers),
on a le système suivant:
In
et m
respectivement,
propension marginale à
h
f
importer en H et en F.
Puisque par définition
t
-
If -
I
,
h

-'F-'~------ -"
-
19'1
-
1
1
1
1
Les deux systèmes d'équations conduisent a
la forme
réduite
suivante
e
Y
:=
sD
+ t
h h
Il
t
:=
Hl f Y f
-
In
Y h
_
S 1
ll
11
La résolution du modèle donne les
résultats suivants
l
+
mf
e f

.,..-----
1
1
-
195 -
i1
1
1
1
1
1
si l'on
fait
jouer la variable perturbatrice exog~ne sDh
Lorsque c'est la variable pcrturbiJtrice exogène sI
est
ll
utilisée,
les
résultats sont les suivants
l
1
Il1 h
- - - - - -
ch
l
t
-
-
III f
ln})
1+ - - - + - - - -
e [
eh
L'analyse de ces
r~sultiJts par rapport aux effets sur les
produits nationaux ne nous
intéressent pas directement;
c'est
l'analyse des conséquences d'une aide
(prêtou don)
sur les
produits nationaux et les balances de paiements des pays
aideurs et aidés qui nous
intéresse, partir de ce modèle.
Supposons en effet que H soit un pays pr6teur et F un pays
emprunteur;
donc respectivement P et E.
Le pays
E peut utiliser tin prêt ou tin don pour développer sa
demande
intérieure
(on retrouve la perturbation sD )
et aug-
e
menter ses impol~tations
] 'outillage par exemple.
On
retrouve
l
·
s
a pertur b atlon
I .
e
Si E utilise entièrement l'aide pour sa demande int~Lleurc, le
d~ficit de ]a balance induit est

-r--------
-
196 -
1
Hl C
-~----
p
_
K
-e
III
!Tl
1 + -
e __ + __.J?__
e
e
e
p
On a
un JIlultiplicateur de
type keynésien.
f
Si on appelle a le multiplicateur,
le solde final
de la
r
1
i
balance est
:
r
/
t
1
= K - a\\(
e
1
r
1
1
Le sens de la variation de
la balonce des
pai.ements du pays
i
1
aidé dépend du rapport
m
/
e
1
p
p
1
1
,
puisque m
et e
concernant le pays prêteur sont toujours
1
p
p
1
positifs,
leur rapport l'est aussi;
et l'expression
l
+ m
/
e
1
p
p
est positive.
Il s'en suit que le d~nominateur de Cl
1
1
est toujours supérieur au numérateur
;
par conséquent a.
1
1
est toujours inférieur
1
à
1.
(
1
/
1
En conséquence
t
= K (l-a)
reste positif.
r
e
dp·c""
f
Interprétation
:e.e. paCJ-6 ai..dé. L'tO/H'e. .f.e. mouve.me.nt de.-6 capLtaux
1
une. améf.-ioJwU_on de. -6(1. oae.al1c.e. de.-6
pai..e.me.llt-6
.;
te.f. e.-6t .te.
!
e. (1.-6 pa ,'1. e. x e. /TI pe. e. e. a Jt -6 q1«'.e ' a Il c. a Il /~ t (1. t e_ une. a C. C. umue. ct t.t a fl de...6
de.v.t-6e.-6 dall-6 le. pay-6 a.tdé.
Si le pays E utilise l'aide pour ses importations ~u pays pre-
teur,
la variation induite de sa balance des
paiements e s t :
1
-
K
.
m
lT1
e
l
-1-
--'2._ _
+
e
e
e
p

---r---
1
-
197 -
c:{
soit l'expression multiplicatrice; elle est toujours inférieure
à l
puisque son clénominateur est nécessairement supérieur à 1.
Ici encore,
la balance des paiements du pays aidé
co Il n ait une a mé 1 i 0 r a l i 0 n
e
/1
a va /1. .( a Li. 0 Il .(,1 d lL .i.t e. de. eCl bct.f a/1 c. e.
de.-6 pa.i.e.Il1e.nt.-6 éponge Ulle. pCl.'l.U.e dll dOIl
(prêt),
Il1Cl.i..-6
Hall
.fa
:t ot Cl li.. .t é "
(J.
De n i z et) .
,
Mùis par rapport au produit national,
si le pays aidp. consacre
1
1
la rentrée monétaire au détoucnernent de la demande vers
les
1
!,
produits extérieurs,
il y a
"C.Ollt,'l.ctC.:ti.OH/I
de son produit na-
1
tional
si au contraire,
i l finance les investissements inté-
1
1
rieurs,
i l obtiendra un accroissement de son produit national.
1
1
f
En fait,
les enseignements les plus intéressants viennent de
r
1
,
l'examen du produit national du pays aideur.
1
1
1
Le chiffrage effectué par M.
Denizet montre que le pays aideur
1
1
dans les deux cas a un multiplicateur de revenu plus fort que
dans le pays aidé
1
i
1
L'on comprend dès lors que la justification économique de l'aide
1
1
n'a pas toujours comme prémisses le souci de développement des
1
1
pays emprunteurs:
d'ailleurs,
la
théorie néo-classique met les
1
choses au point lorsqu'elle parle "de. gaùI ll1utue.·f." dans le
1
1
commerce international ou dans
les mouvements internationaux
1
des capitaux.
1
1
1
1
Le surplus financier exogène est donc au départ une perturba-
1
1
tion,
surtout lorsqu'il n'est pas adapté aux conditions de la
1
1
stratégie du développement mise en oeuvre.
Son caractère exogène
1
n'en fait pas une variable stratégique
(ou variable instrument)
dans le modèle de financement du développement sans servitudes.
L'on pourra i t: même di re que dans ce modèle,
l'a i de fi nanci ère
exogène doit ètre d'une nécessité induite,
non d'une n(~cessité
préalable.
"'&&4,:.. ;S&L.MzZZaz..& b2!E@4L.t, iS.la=-_ .

r
-
198
-
1
1
1
1
1
1
Néces s i té i ndui te,
c' es t-à -cH re un complémen t
i nd i spens able
pour l'extension de l'apparition du surplus national;
i l en
est ainsi lorsque les capitaux extérieurs
financent les pro-
grammes pour un complément de
formation du capital humain,
l'amélioration de l'intégration du progr~s technique,
l'ex-
tension par des
projets précis des ceintures industrielles
1
pour le surplus industriel et pour les nouveaux besoins en
1
1
matériel et technique pour la modernisation de
l'agriculture.
1
1
r,
Nécessité induite parce que ce sont les nouvelles
conditions
1
de la maturation de l'entité socio-économique
(changement
1
1
1
structurel) qui appellent. des nouveaux invesl:issernents et
1
souvent le plus rapidement et donc,
la nécessité de
faire
1
1
appel au surplus étranger.
f
1
L'on se rend bien compte,
avec la récente crise du pétrole,
f
1
que les mouvements des capitaux convergent v~fs les pays
1
1
dont la demande extérieure en biens primaires est forte
;
1
1
1
en généralisant cette constatation,
la capacité ~e l'économie
1
à fournir sur les marchés des biens
(diversification de la
1
1
demande)
est un facteur d'incitation des mouvements des capi-
taux et
donc des différents effets analysés plus haut,
dans
les conditions les plus favorables.
Cette capacité constitue
un contre-poids aux effets pervers pouvant découler de la pla-
ce occupée par le pays sous-développé dans le complexe pro-
ductif mondial et surtout du poids relatif et de l'influence
exercés par les puissances économiques.
D)
Libre-propo~.
Le professeur A. ANGELOPOULOS
(1)
soutient que "l'aide doit
êtJr.e oc.tJr.olJ~e. c.omme te..f.ee,
c.'e/~t-à-diJr.e. GRATlllTUfENr ou à. de./)
(1)
ANGELOPOULOS
(Angelo)
Le Tiers-Monde face aux pays riche
e
paqe RS
(P.U.F.
2
édition 1973).

-
199 -
c-oHd'<'.U.OH~ t:,~è..6 6avo,~abee..-L S.tHOn, .<.! ne. ~'ag.i.t pa,~ d'llne. a.'<'de.
ma'<'..;') d' LUZ ~ -i.. na H c- e. In e.n.t fi 0 /lm ae . •. " (1) .
Il Y a dans ces propos une idée de générosité,
sinon de recon-
naissance d'une quelconque responsabilité de ceux qui peuvent
aider dans
la situation actuelle des pays à aider.
Mais il s'agit certainement de générosité,
car le "g![atH-i...te.-
1
me.nt" exclut toute idée d'échange,
de dédommagement ou de ran-
1
1
çon des se rvi t udes.
En ce la,
nous y voyons une ten ta ti ve de
1
1
divinisation de l'holTune dans
la mesure où les dieux ne mar-
1
i
chandent pas
leurs dons,
ceux-ci n'affectant pas par ailleurs
1
1
leur bien-être.
1
,
t-1ais il se trouve que le don de l ' homme cons ti tue pour 1 ui une
1
1
perte en revenu,
et selon l'économie du welfare,
un glissement
1
1
i
dans son optimum de satisfactïon,
puisqu'il est obligé de
1
1
renoncer à une collection de biens entrant d'habitude dans sa
1
1
sphère de satisfaction.
Lorsque l'homme en question est un
1
1
groupe,
une nation ou une multinationale,
l'agrégation non
1
contradictoire des préférences et surtout l'obtention d'une
1
1
fonction sociale d'utilité qui fasse prévaloir la générosité
1
!
sur l'hédonisme défient les règles logiques de l'efficacité
r
1
et mettent à grand jour les faiblesses morales de notre civi-
1
1
1
lisation.
Une telle démarche constituerait pourtant une marque
1
de la marche de notre espèce vers une autre humanité.
1
1
1
1
Qu'en est-il du c6té de l'homme aidé?
1
1
La politique de la main
tendue,
argument d'un système d'accu-
i
1
sation ne suffit plus pour cacher les d~faillances de ses pro-
1
!
pres actions. Quelles que soient les vicissitudes de l'histoire
1
1
dans les contacts avec "re...;') aut![e.~",
on ne peut
fonder
1
1
1
1
i
.. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. . .. . .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . ..
1
r
1
1
(1)
ANGELOPOULOS
(Angelo)
Le TierS-Monde face aux pays
i,
riche:
page 85
(P.U.F.
2e édition
1
1
1973) .
1
,
1

-
LU LI
--
la nouvelle histoire nationale sur un sentiment de "Jr.e~polt­
~ab'[-L<'~at-<'on" des " att tl{e6",
dont la reconnaissance serait une
forme quelconque d'aide;
d'ailleurs,
le sentiment national
à la longue se sentirait frustr~ (du moins chez les patriotes)
par cette assistance quasiment paternaliste.
Bien sûr que l'on n'oublie pas l'histoire; mais la meilleure
réponse à ce passé est certainemen t
le développement des for-
ces productives nationales et au besoin,
l'ouverture aux moyens
externes,
sur la base des rapports d'échange.
Mais admettons que la responsabilLsation des "ar{tl{e~" conduise
à une aide gratuite de leur part;
comment pôurrait-on alors
admettre moralement l'affectation de ce surplus aux dépenses
de prestige,
à la gabégie et autres gaspillages qui n'ont rien
de commun avec la réparation des déséconomies subies du fait
des "autJr.e~" ? I i 6ar{t dan~ ce ca~ admettl{e que i'olt 6a~~e
écl,[p~el{ pal{ la éoJr.ce de/) clIO~e.~, "f'appé-Ut de~ Va(lJr..(ell~"
par rapport aux "-<'lttél{êt~ de~ fIoltllête~ ge.I1~" (I).
Ma.(~ i.l
6ard: d-<'Jre que ~OttVe.llt dall0 palle.-<.t. ca~,
ta 6ol{ce. de~ c.ho~e0
colnc.-<'de avec la Jr.évofution.
. . . . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. .. .. .. .. ..
(1)
La citation exacte de Samuel BUTLER e s t :
" i l ~u66iJr.aLt
de 6a-tl{e Co-tllc.-tdeJr. HIl petr davantage. l'ùlté.l{êt 1Je.Jr.~OIHle.e de.~ vau-
)(.(ell~ ave.c. c.e.tu-t de~ flollllête0 ge./l'~."
Il faut admettre que ce rapprochement est difficile,
ceS deux
types d'int~rêts ~tant fondamentalement oppos~s.

-
20 l
-
§
2 Corn!l~rc:.~_e t
fi nancel1len t
du d~veloJ2J2ernent.
c'est la politique
la plus endogène au système productif,
puisque
le surplus monétaire auquel elle conduit résulte de
la réalisation directe du surplus physique.
Mais elle aussi
la politi~ue qui connait beaucoup de servitude
dans
la pratique puisqu'elle doit prendre en compte
les parti-
cularit~s des autres sinon leur ~gorsme ou leur libre-arbitre.
1
Cela se traduit dans
la pratique par des mesures sélectives
1
\\
sous forme de
conl-.ingenl:ement ou de tarif prohibitif; et sur
1
le plan financier,
elle irn[)ose d' aur.res ~ervi tudes aux nations
r
périphériques dans
le commerce international puisque les m~ca­
1
nismes de ce dernier conduisent le plus souvent à un décalage
r
1
entre l'équivalent monétaire et le volume effectif de surplus
1
1
commercialis~.
1
1
1
f
Il est d(~s lors évident. que pour atténuer ces servitudes,
.la
1
puissance publique doit mettre en place des mécanismes COlll-
1
pensateurs.
puisque l'ordre naturel des choses n'assure pas
l'harmonie universelle.
1
1
1
1
Ces mécanismes sont de l'ordre institutionnel et de l'ordre
i
technique.
1
rr
1
1

r
-
202 -
a)
M~canismes institutionnels.
La stratégie du cOlllmerce tant intérieur qu'extérieur est un
prolongement de la stratégie globale du développement écono-
mique
; elle est en fait partie intégrante de cette stratégie,
puisque dans le cas qui nous intéresse,
elle est une possibi-
lité de financement du développement économique.
En ce sens,
elle est du domaine des décisions collectives,
si-
non pour assurer au niveau inf~rieur le fonctionnement du syst~­
me,
du moins pour en assurer les conditions de fonctionnement.
Ces conditions tiennent de moyens dont dispose l'Etat pour
préleve r
le surplus fi n<Hlci e r
nécessai re au c1éveloppemen t,
dans
des conditions socio-économiques données.
En somme,
ces mécanismes visent à asseoir la structuration lé-
gale de commercialisation et de stabilisation des prix,
argu-
ments de la fonction récupération du surplus.
-
sur le marché intérieur
La récupération du surplus financier par le biais du commerce
intérieur suppose le fonctionnement de ce marché selon des r~­
gles qui permettent effectivement à la puissance publique
de disposer des moyens de contr6le et d'intervention sur ce
marché.
Or,
généralement dans les économies observées,
les
,a.

-
203
-
march~s faisant l'objet d'une telle possibilit~ d'intervention
et de contrôle sont ceux des principaux centres économiques
ou administratifs,
mais pas des véritables centres de tran-
saction.
Ainsi,
les indications sur la nature des transactions et la
formations des prix sont feutr~es, lorsqu'elles sont prises à
partir des march~s de Brazzaville,
de Libreville ou de Djamena
des relations extra-économiques
(ou plutôt spéculatives)
dans
l'ensemble de l'économie faussent ces indications,
partiellement
et imparfaitement reflétées sur les marchés de type europ~en,
à forte p~n~tration mon~taire.
c'est donc dans l'arrière-pays que les mécanisfues institutionnels
auront beaucoup d'effets.
D'abord,
i l s'agit de rompre la liaison producteur saisonnier
demandeur de marchandise perp~tuel ; Le ~ 1 ag.tt donc. de. 6.i.x:e.Jt
ee. J.Jtatut de..0 pJtoducte.{l!t.0 POlUt f.Q.{L/~ a.0J.JuJtvr. {{Il JtQ.Ve.Il{L f.é-gaf. ;
la contre-partie est importante pour la récupération du surplus
en effet,
la petite production individuelle
(la plus nombreuse
pour le marché int~rieur) ne bénéficie pas des circuits de
commercialisation stables et sGrs
;
bien que constituant l'offre
la plus importante pour la demande intérieure,
elle rencontre
une première demande sp~culative pratiquement sur le lieu même
de son apparition;
c'est la rencontre
sur ".f.e.J.J maJtc./zéJ.J v.i..f..-
,fage.o.i.J.J" des "pJtVle.U-U" et "de..0 dOIlIlQ.UJtJ.J",
transactions dont
r~sulte une v~ritable sous-~valuation du surplus physique
et donc de l'équivalent mon~taire.
Ces march~s n'existent pas dans la comptabilité financière
de la puissance publique;
celle-ci n'a aucune mesure de la
puissance des
transactions ainsi opér~es sur le reste de l'éco-

----~~---~- - - ~ ~. -
-
204
-
nomie
;
c'est donc la seconde motivation des mécanismes
institutionnels à savoir,
6J.xe.JT.. i.e. ~tattlt de.~ maJT..c.flé..6
vJ.f.1.age.oJ..6 daH.0
e'e.II~e.'J1LJfe.
de.~!>
tJT..aIUac.U~oH~
Hati.oHaee./~.
La
répercussion des
transactions de premier ordre que
nous venons d'examiner sur les marchés indicateurs
(ceux des capitales et autres centres importants)
est le
fait des
"c.ommeur.çaHt.6-c.oCfe.c.te.uJT...6".
Ce .sont des artisans
du point de vue de leur poids économique mais qui s'ap-
proprient une grosse part du surplus
financ~er du fait
de leur quasi-monopole sur l'approvisionnement des mar-
chés-indicateurs.
Ils fournissent
le commerce de détail
aux prix les plus forts en fonction de leur position de
monopole et ainsi s'établissent les
transactions de se-
cond ordre pour lesquelles la puissance publique est
confrontée aux déviations inflationnistes et à l'incapa-
cité de prélever le surplus financier sous peine d'aggra-
ver ces déviations.
C'est donc la mise en place d'une législation commerciale
qui doit permettre à
la puissance publique de récupérer
le surplus financier par le biais des mécanismes
techni-
ques.
Elle peut se traduire par l'intermédiatation de
l'échange qui
remplace le spontanéïsme en matière de
commerce.
1
1
j
1
,
-
sur le marché extérieur.
1
1
1
1
~
C'est le domaine qui
fournit
la raison d'~tre d'une poli-
tique de financement du développement par le commerce.
1
1
1
1
1
1
1
1

-
205
-
La problématique est bien simple :
pouvoir vendre pour
acqu~rir les moyens de nroduction.
Dien sllr,
nous avons vu que
l'harmonie ul1.1verselle n'est
pas possible,
du moins
en
tant qu'optimum de premier
ordre,
par le commerce international.
Dès lo(s,
i l s'agit
de prendre le parti d'indiquer des
règles institution-
nelles qui orientent l'action pour rapprocher l'~conomie
de l'optimum.
On peut considprcr COmme bùsc de sUL-plus
financier une équi-
valence entre la valeur des produits commercialisés et la
valeur d'acquisition des biens de production,
étant donné
un système monétaire de référence.
t'lais la main invisible
n'assurant pas dans
le contexte économique vecu une telle
éC]uivalence,
la problématique se réduit à l'introduction
des mécanismes délibérés soit pour surévaluer le surplus,
soit pour protéger l'apparition du surplus national par
rapport à
la puissance de l'étranger à pr8senter sur le
marché national des biens concurrentiels.
Au-delà des considérations quantitavistes sur la valeur
du surplus ainsi dégagé.
les mécanismes institutionnels
doivent en
fait poser sur un niveau beaucoup plus élevé,
les principes généraux qui guident la puissance publique
dans
l'affirmation de l'entité nationale.
Une telle dé-
marche se trouve
fournie par l'apport listien à la dyna-
miC]ue de croissance par le commerce.
En somme,
le surplus
financier par le commerce est le résultat pragmatique
des institutions,
des
conditions subjectives et de leur
présence sur le plùn international.
En effet,
"i' é.c.ol1om.{Q.
poLi. ti. q {l e. e Il ni ct U è. ft e ri e c. 0 mm e ft c. e .t Il .t e. ft nct -
t.t 0 Il ct e ri 0 .t t pu .t -6 e. Il -6 e. -6 i e. ç. 0 Il;~ ri ct n-6 i' e. x p Q. -
ki. e. " ce..
ct ]J IH 0 p,~ i. e. Jt
f. e. -6 me. -6 il ft e-6 qu' e. ef. e.
c 0 Il~ e. .if ee. CUl x b e. ·6 oi.l1-6 ri II P ft é. .6 e. Il t, à ect
-6( t ({ (l t.l 0 Il
Plt'c Ci. c ({ CU. ft e. ri e. c 11 il ft !! 'e. p e li p e. e. ,

206
-
MU 1-6
JI é (U 1III 0 i II-~
III é COli Il a { tJr. e . ..
Ce~ e x-t -
g<.'lIc_c-~ du !lCJI-H I!utnatll tOtlt cJlti.eJr. ...
~{ai~ <.' eCe (1 ' histoire)
j u-J::, tin i e
<.' Il
mêllle
tCllIlB
c<.'cee-J::,
(les exiCJences)
de
ra p (1 fi. U ft ue e t de ea lia t i 0 Il a eité., e Il
e'1-6ci.0,uu1 t C0l11111ell t dC-6 lia UOII-'~ OJlt péJr.i
po tl-'1
Il' a l' oi. ,~
p a ,~-~ u 66i~ a III mC Il t
v e. .t t eé
a tl x
illté-'1ê.t,J::,
de
ee.ll~ cllCttlJr.e et de. .eeLLJr. pllL6-
-6allcc •..
(1)"
C'est la justification cl'une politique corrunerciale
internationale sélective:
c'est "ta
tendallce
(naturelle)
de-6
peup.ee-6 cl cfteJr.c/IC/r. de/~ qaJr.allt.{e,~
de .eell/~ co/[,~eJr.vatiotl
e. t
de. .e e. uJr. p -'1 0-~ P é. ,~i.t é 0 tl cl é ta/) e.t ,'1
t e. LL Jr. rH é. rJ 0 Il dé. ,'1 a n c. e. " (2).
Ainsi
comprise,
la politique sélective ne sert que la com-
pensation des dés économies effectives qui
résulteraient
du poids
relativement faible des économies sous-développées
dans
le complexe productif et con@ercial mondial.
Sur le plan national,
elle repose essentiellement sur le
contingentement et le tarif.
Deux id~es cernent ces mé-
canismes
:
lél valori.séltion de la production nationale et
la non affectation du surplus dle aux exportations,
aux
importations des biens du capital nation~i et les trans-
formations
structurelles n~cessaires au développement.
Il Y a donc volonté politique à la base de ces mécanismes
institutionnels
; en effet,
lorsque les
ceintures
indus-
trielles décrites dans
l'économie politique du surplus
industriel
fonctionnent,
i l s'agit bien sur d'uTe jeune
industrie naissante qui n'a pas
atteint la consolidation
. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(Tl
On trouvera
une anëllyse de
J'oeuvre de
r.
LIST dans
l'ouvrage du f>rofesscur L.
Bourc.i.er de Carbon:
essai
sur l'histoire de
la
pensée et des doctrines économiques

-
207
-
nécessaire pour assurer sa compétitivité dans
le cadre
du libre-échange
; Illais aussi,
la sociologie de la con-
sommation ne varie pas du jour au lendemain.
La puissance
publique doit donc proté<]er et favoriser cette industrie
en valorisant sa production par rapport ë111:< produi ts étran-
gers,
dans
le cadre des accords qu'elle peut envisager
avec l'extérieur.
Du reste,
cette protection limitée et provisoire
(selon
LIST)
ouvre la possibilitci pour l'extérieur de financer
certaines activités
rendues
rentables par. elle,
et ne
pouvant ~tre financées par l'cipargne nationale,
dans
le
premier temps du développement.
Il s'ensuit que le protectionnisme éducateur ne doit avoir
pour objectif que d'assurer le non gaspillage des res-
sources premières mises à la disposition de l'économie,
par la possibilité de récupérer un équivalent monétaire
du surplus physique permettë1nt le mainti~n et l'extension
de l'activité économique.
Pour ce faire,
la puissance publique dispos~ des moyens
allant de la répartition des
licences,
du report de l'ef-
fet monopolistique sur les producteurs ou consommateurs
plut6t que sur les intermédiaires au prélèvement des
taxes à son profit,
pour les mécanismes du contingente-
ment;
pour ce qui est du tarif prohibitif,
i l y a
la
mise en oeuvre de la politique fiscale qui est un apport
institutionnel important
(1).
(1)
Voir à ce sujet les développements du Professeur BY~
ouvrage déjà cité pages
286-323.
Voir aussi notre analyse sur la
fiscalité indirecte
dans
la section troisième.

-".=Z~
-
208
-
1 l
Y a lie u d e pré c i s e r
ici 1 e rÔ l e d' un" :t (( JI. -ln ê cl (1. C. a -
teuJt" dont Fe
NURI<SE
(1)
conteste l'incidence sur la
formation de capital dans
les pays en voie de d6veloppe-
ment.
Pour cela,
l'expérience suffit pour nous éclairer.
Les Etats de l'Afrique Centrale ont pratiquement tous mis
en route des programmes d'industrialisation dès
le lende-
main de leur indépendance.
Outre les dtouts
naturels de
l'époque,
est venu s'ajouter l'effet éventuel de la dé-
couverte soit du pétrole soit de l'uranium surtout dans
les pays côtiers
une industrie de
transformation agro-
r
alimentaire et des produits manufacturés.
Parall~lement, les structures de commercialisation, souvent
résultant de l'appareil colonial se sont maintenues dans
leur esprit,
si dans
les mécanismes elles se sont intégrées
dans
le cadre de
l'Union douanière et économique de l'Afri-
que Ce nt raI e
(U . D. E . 1\\ • C. ) .
La pratique quotidienne qui en résulte est une offre impor-
tante sur les marchés
indicateurs des produits étrangers,
avec une balance commerciale déficitaire pour un poids
relatif des importations des biens de consommation couran-
te important.
Il s'en suit une perte en capital par la
fermeture des entreprises nationales,
la sortie des devi-
ses et le détournement du surplus investisable.
Tel est
1e cas de 1a fermeture de l'usine textil.e,
de la cimente-
rie de Loutété,
de la verrerie,
etc.
au CONGO
tel est
le cas de la transformation agro-alimentaire au GABON
supplantée par 1es importations de la
FRANCE et
le trafic
des maraîchers en provenance de Pointe-Noire
(CONGO) ,etc.
(I)
NURKSE
(R.)
déjà cité page
105 et suivantes.

-
209
-
En
fait,
la problématique du tarif éducateut' et autre
forme de protection n'est
pas de défendre
"coû.te. que. coû.te"
l'industrie nationale;
c'est la mesure de son incidence
en gain, en capital et en capacité de
transformation struc-
turelle à
long terme qui doi.t motiver leur mise en appli-
cation.
Il ne s'aejit clonc pas de protéges. "[li[
eflnClHt
qu.t
11 ' e..~ t
p a.:'J
e. Il c O!{ e. Il é,
111 al /~
cl e.
~ al .'1 e. e. Il .:'J à.'1 t: e. q(1 e. ea C.ft 0 L~ -
.~ a n C e de../" e. Il ~ Cl Il t q Ul t! le.' t t ri <? f!Cl .l LI[ e. Il e. .-:'l 0 (( ~ ~ .U'. de. .t' ad 0 p -
t.( 0 Il
d e. .-:'l (utf: ft e. .6 C'. Il 6il Il t.~". Du r~ est e,
i l e s t
P. v i cl e n t
qu' une
industrie naissante
protégée a
outrance "Ile
~Cl.{t pa~ .t'e6-
~ O!{:t ri' 0.'1 9 Cl III .-:'l Cl Ll 0 fI r COll 0 III l q (( e. d Ci. /j .i. ,'1. Cl b ee ", etc0 n cl u i t
à des effets pervers qUélnt ~1 l'accumulation.
C'est donc cet aspect volontariste et
finaliste
des
mécanismes
institutionnels qui ouvre la voie aux modalités
pratiques de la récuoération du surplus issu de
l'activité
commerciale.
b)
Héc~Disrnes techniques.
On doit distinguer deux types de mécanismes
techniques
ceux qui concernent la commercialisation directe clu sur-
plus physique
(notamment au niveau de
la collecte)
et ceux
qui concernent la gestion du surplus
financier
(caisse de
dépôt,
caisse de stabilisation,
etc.).
La réalisation du surplus
tant sur le marché
intérieur
qu'extérieur suppose des structures commerciales,
maté-
rialisation de
l'ordre institutionnel qui
permet à
la
puissance publique d'ordonner les
utilités en matière
de collection cles b.iens mi s
à
la
dis pos i tian de
l'économie
....c.

-
210
-
(le Douvoir,
maitre des
paramètres).
II n de. ,)
pile. mt e. ![ ,6 m6, uu li ,) me. .) te. dl tlt Ci u e. ·6 e. .-6t ee. ft <'. Ç} !z a II r e. III e. Il t
dC',,) mtuldlf!-.·S
de. he.C.Ollcf o![d,te. acttOll./l
de.-6
pôCe..s
de
]J!toduc.ttOIl
;
la commercialisation doit suivre les
traces de
la produc-
tion en profitant des effets de liaison
(transport,
stocka-
ge,
etc.)
l'objectif est de moduler le prix de revient
des biens autour
de leur coGt de production,
afin de per-
mettre à
la puissance publique d'opérer des prélèvements
sous
forme de taxes diverses sans mettre en cause certains
équilibres
tels que la stabilité monétaire,
pour ce qui
est du commerce intérieur.
Pour le surplus destiné à l'ex-
portation,
dans la mesure où son prix dépend plus du jeu
des
forces économiques mondiales
(du moins dans
la texture
actue Ile du commerce in te rna tional),
l'ob j ect if du regrou-
pement est d'éviter le gaspillage et les détournements de
trafic dans l'entrée des devises.
En somme,
l'idée de regroupement tant horizontal que verti-
cal des marchés
(on pourrait dire intégration)
est de
permettre l'autorité économique de disposer effectivement
des instruments de contrôle sur le commerce,
de renforcer
le commerce d'Etat,
de moéluler l'offre et la demande selon
les objectifs économiques.
Dans
la pratique,
on peut concevoir une
forme d'organisa-
tion qui
respecte 011 s'harmonise avec la sociologie cou-
rante du milieu:
ainsi,
dans
les économies de l'Afrique
Centrale Ol! le commerce d'Etat et le petit commerce privé
s'exercent parallèlement,
on peut éviter la rupture brus-
que de cet équilibre de la manière suivante

-
211 -
_ organisation des
coopératives et offices
de commercialisation sous
le contrôle direct de l'Etat
(autorité de
tutelle)
ou mixte
avec les grandes unités
de production
;
_ coo[)ératives de type inférieur pour la
retite production privée ayant dES difficultés de distri-
bution
(taille insuffisante,
transport,
stockage,
etc.)
sous
les
trois
formes
suivantes
· apDrovisionnement en commun en gros mais
la vente est le fait du coopérateur individuellement;
·
propriété individuelle des capitaux avec
communauté d'approvisionnement et de vente,
et donc parta-
ge de responsabili.tés en matière de pertes et profits;
·
mise en conunun des
capitaux,
des ventes
et approvisionnement,
des pertes et profits.
_ Inise en place d'une centrale comptable de
gestion et des encaissements au détriment du trésor public
qu.i
joue facilement "tQ.-6
c.a.t.",."'Q.r~ HO.t.!l.e..-6" de la puissance
publique.
En somme,
le regrourement commercial vi~e à organiser des
monoroles et des monopsones rublics et privés
(sous
con-
trôle)
pour assurer la
récunération optima~e du surplus
financier.

-
212 -
Cette organisation de
la commerc.ialisaU.ol1 sur le plan
national appelle bien évidem,nent les possibi.lités de dépas-
ser ce cadre
;
la solidarit~ régionale dans Je cadre des
Unions douanières et économiques est une des
formes de ce
dépassernen t.
Mais i l est aussi évident que
l'apport d'une
telle intci-
gration aux différentes ~conornies nationales n'est signi-
ficatif que dans
la mesure où ces dernières opèrent une
v~ritable mutation structurelle.
c)
6[mréciation théorique du surplus
issu du COflllnerce extérieur.
La pens~e ~conomique est très controvers~e sur le r61e
du conunerce extérieur dans
le développement économique
si
la croissance ricardienne ne colle pas a
la
totalité
de la
réalité africaine,
elle apporte un éclairage sur
les caractéristiques de
l'activité exportatrice et la
façon dont celle-ci s'est ins6rcie dans
la structure éco-
nomique préexistante
:
nouvelle fonction de production,
nouvelle productivité et nouvelle répartition des
revenus.
La
restructuration de la production nationale entraine
par le biais d'une nouvelle productivité une augmentation
et une concentration des
revenus
: mais dans
le cas con-
cret des pays de
l'Afrique Centrale,
on peut penser que
le facteur travail étant abondant
(main d.',oeuvre poten-
tielle disponible),
le niveau des salai~es variera peu;
donc le bénéfice de
l'augmentation de
la productivité re-
viendra a
l'Etat,
dans
l'hypothèse selon laq~elle la
puissance est "CC?- IJlrlltJtC?-
rir.,~ ,~L'tllC.tll.'tC?-.~".
=:'&Z• •_I&&
~ E~
aM

·:"n··œ·K~-
-
213-·
L'Etat peut capter ce suppl~ment de revenu pour le finan-
cement des
investissements
nouveaux.
Ce l1l~canisme est in-
citateur de
la
tendance à am~liorer davantage la produc-
tivité,
créant <:Iinsi
une
chaine productivité-surplus-pro-
ductivité.
On
rett-ouve alors
le
rôle du commerce ext~rieur
conune "vélt.{c.ttee
de
L~aIUl1l1t,~,;')(Oft du PJr.09Jr.<L~ tecltlltqtte".
C'est dire que
l'analyse du commerce ext~rieur en tant
que source de
création du surplus ~conomique doit se fonder
sur les quelCiues
~léments suivants (1)
-
la capacité pour la nouvelle production et
les nouveaux noyaux de commercialisation d'aueJlTlenter la
productivité moyenne de l'économie;
(
-
"-f. e -0 111 0 d.t 6,t c. aU 0 Il .';') d el ft -0
eel
6O.~ 111 Q. de Jt é pel Jtt ,t -
t,t 0 Il du Jt e. ve. IHl e.t r e,~ !{ é. p Vt C. u,~ -0 .t a Il ·6 ri e c. <,.e eQ. - c..t -0 tt Jte e.
p,~ a 6t e de eel de 111 el ft cf e ge 0 b Cl le"
j
" ,t III P 0 Jr.t a ft c. e ,te C. a U v e ri e. eCl p a ,~t d e.
l'a ugille. Il ta t,( 0 Il ri u Jt e. v e. Il tt q u,( Jt e. v,( e. Il.t à
c.' [ ta t , e.t c. • " •
(1)
on
trouvera une <:Inalyse approfondie Sllt- cC
t:hè:?rne
dans
l'ouvragc du Professeur C.
FURTl\\DO
Théorie
du déveloPDement économique;
pages
16n-178.
(P.U.F.
1970).

.'Z
-
214
-
§
3 L'accumulation monétaire des cnt~f.ises.
L'eJl.tJlerJ/[·i.J~e, c'e~t Ce motcuJr. de fa gl2.llé!ta.t.i..on du /,>uJr.p.f.u/.>.
C'e/.>t te C.Jr.e.[L/.>e.t de.
t'Cltc.lli..m.i..e. du pJr.o6.zt,
60Jr.f1Ie. c.O[LJr.Clnte.
cf e. /.> li Jr. P elL.o m0 It é. t Cl.i.. ![ e. q ui.. .~ Cl JI C. t.i.. 0 nit e. .f. Cl ./j (C'!. 6o![ IIICl 11 C. e. de.
.f.'e.nt![e.p![.z/.>e.,
q[{e.t q{Le. .~oi.tc.e.
/.>lJ/~tè.llle.
pof..zt.i..co-é.c.oltolllique
dan/.> leque.f. e..f.le. /.>e dl2.veloppe.
Sa contribution au financement du développement est à la
meSU1-e de la place que
lui
reconnait le groupe social.
C'est dire que si dans
la stratégie du
financement du
développement,
elle doit être intégrée dans
la fonction
de détermination de la rationalité sociale,
l'on ne peut
oublier qu'elle a sa propre rationalité.
Celle-ci
doit être reconnue,
et particulièrement par lite. maZ.tlre.
de. pa/[amè.t/[e./.> et géné/[!1.te.u/[ de./.> /.>t/[uc.tu/[e..~1/
:
l'entre-
preneur,
c'est le
" 111 (I..tL'!.e. d' oe.uv/[e." pour l'efficience de
l'entreprise.
C'est cette reconnaissance de personnalité
à l'entreprise qui assure ses possibilités de participa-
tion à l'accumulation.
Nous examinerons ces possibilités à travers
la micro-éco-
nomie de l'entreprise.
sa gestion comptable et la consi-
dération subjective de ses résultats à travers la méthode
des comptes de surplus.
A)
La micro-économie de l'entrepri~~.
Donc.
l'hermétisme de l'entreprise vise à
réaliser son
g/[QHd-oeuv.tr.~ é.C'OIlO,Jlli.q{~e, : le profit. t·lais cette alchimie
"

rmszmw-=erzr=."îYèvec
Prmrzrw
-
215 -
a des règles maîtrisées par les groupes sociaux dans
leur tentative d'amélioration de leur bien-être:
ainsi
la micro-économie ÇJuide les pas des cherchants des mei.l-
leures
conditions d'obtention du profit,
déterminant
de la
fonction de production des entreprises.
Elle a de u x idées es s e 11 t i e Il es
:
lac. 0 III lJt ft a.t6 U Il 0 P.t.ùn a.f. e.
de. J.> 6a c. te. L{lt J.> e. t e a III a Xt III a t.t 0 Il d tt Jr. e. Il d e.1Il e. Il t Il e. t de. .f. 1 e. Il -
tJr.e.P}t.i./~e.." En théorie pure, "ta c.olllb.tlla.{/~oll orUmaee. de.J.>
Jr.e.J.>,~OILJr.Ce.J.>
.~e.,~a OiJtr..lltLC'. qllal/d e'e.~~tc.Ù!.lIC'.e. 1Il(l/t(j.tlla.te. de.
c. II a C LL Il e.
d' (d:.f. e. /~ ,~C'. 'r. a p ,'[ 0 po Jr. ti a Il Il C'. f ee. àf. C'. (L'~ IJ![ .t x.
( 1) "
Du côt.é du rendement,
en situation de mo.nopole
(le cas
le plus fréquent en Afrique),
"ee. pJr.o6.{t max.{mae e.J.>t
obte.llu pouJr. .fa qualltité qui égaUJ.>e. .fa Jr.e.c.e..t.~e. 17IaJr.g.ùta.f.e.
e.tee. c.oût lIlaJtg.il1ae"
(2).
Ce rappel a pour objet de situer le rôle des décisions
individuelles que nous avons examinées plus haut dans
l'accumulation monétaire des entreprises,
au regard de
certaines lois de la science-économique.
Il doit faire
prendre la mesure du caractère objectif de
la rentabilité
de l'entreprise et donc de
l'adoption de sa rationalité.
(1)
HA1'IBOZ
(A.)
thèse déjà citée,
page 114.
(2)
RMIBO Z
(A.)
thèse déjà citée,
page 118.

-
216
-
Le second rappel par rapport à l'entreprise dans son r61e
de générateur du surplus dans
le contexte des
pays
sous-développés est la question de son statut,
de ses
rapports avec la puissance publique.
Certes,
nous avons
montré dans quelle mesure les décisions individuelles
compl~tent l'action de la puissance publique:
mais nous
savons aussi
la nature du pouvoir qui a
t~~dance à accroi-
tre sa compétence.
Dès
lors,
les
rapports entre ces deux
entités doivent être bien précisés.
On peut penser que dans
la mesure ou nous avons axé la
génération du surplus sur les décisions collectives,
que
la puissance publique exerce sa tutelle sur les unités
économiques:
ceci est en partie vrai,
s ' i l s'agit d'une tutell
en amont,
c'est-à-dire dans
les principales orientations
des politiques en fonction de l'objectif qui est la géné-
ration du surplus
financier,
pour le
financement du déve-
loppement.
Or,
le constat en
la matière dans
toute l'Afrique Centrale
est que la t:utelle de l'administration,
outre
"ee,~ t:Jla-
c.a-6-6e![.ie-6
adtlli.ll.i.6t:l.attve,~", est en aval,
c'est-<1-dire ne
se préoccupant que du pouvoir de disposition sur les résul-
tats financiers des entreprises,
en liaison avec les dépen-
ses de fonctionnement de l'appareil étatique,
pour ce qui
est des entreprises publiques et mixtes.
Pour les entre-
prises privées,
la législation fiscale
réduit considéra-
blement leur capacité propre d'accumulation par des pré-
l~vements qui rejoignent ceux des entreprises publiques
quant à leur affectation,
alors que la même législation
peut imposer sa contrainte dans
le sens du maintien du
surplus monétaire dans
l'entreprise pour son développement.

'17 '''''=w=srtmWrtrœr
~ - - - - _
.. __ ._. -
_.-
-
217 -
En fait,
au-delà de
la micro-économie de
l'entreprise,
c'est un problème de choix politique qui est ainsi posé,
à 5 a v 0 i r
.e
1/
ct
Jr. e. c a Il'' nt,~ '.'> (UI C. e. de. pa lt \\1 at ,'( '.'> ri c.
~ e. /.'> Ct a /1 ca lt-
Jr. ct Il .t e. li cl e. /.'> U I1tt é. ~ é. COll 0 IlIt li t[('. ~ ci a té. e..'> ri' U /1 C. ,'( c'e ct Lt \\1 C.
au.tal1om.te",
donc la
responsabi.lisation èle l'entrepreneur
dans la génération (lu surplus;
(c'est le schéma néo-clas-
sique de
type schumpetérien)
;
ou la centralisa.tion bureau-
cratique,
avec la fonctionnarisation excessive et un
rel~chement de responsabilit~ par rapport aux performances
de
l'en t.repri se.
b)
1~olitiCJues de gestion comptable.
Le mécanisme de création de surplus monétaire dans
l'en-
treprise repose sur le fait qll'au cours d'Un cycle d'ex-
ploitation,
outre
le surplus physique cr~é en output,
l'entreprise connait des" 6e,tX
6·{l1ctHC.te.Jr.~
d'ell.tJr.é.e"
(les
recettes)
et des" 6ettx
6.tftctHC.,{e.Jr.~ de. ~oJr..Ue."
(les
dépenses).
La différence entre ces
flux constitue la
marge bénéficiaire sur le prix de revient.
qui donne nais-
sance au surplus Illonét<'lin:,.
Mais au cours d'un exercice.
des actifs
(physiques ou fi-
nanciers)
se transforment lentement en signes monétaires
;
i l en découle
une différence entre la variation d'encaisse
et la somme des surplus monétaires.
On peut définir le
"cct~ft-6eo(lJ" de l'entreprise comme
" ee. 6e lt x Il e..t de. Jr. e. c c. t t <'. /.'> dé. ga (] é. p ct Jr. lUI C. 0 P (J..Ir. att 0 Il "
( I ) .
(1)
CO N S 0
(P.)
La gestion
financièr.e de
l'entreprise
tome l,
page
22
(Ounod,
Université et
teclmifpJe
1968).

Mm.
pT.
218 -
La
fonction
finanCLère de
l'entrcprise a
pour objectif
d'assut-er deux contralnt.es à
la
vie de
l'entn:~prise : la
solvabilité et la
rcntabilité.
Te l e s t
le cas
cl e
l a I 0 CJ i Cl u e
cl e
la lTl i cr 0·- é con o !Tl i e
de l ' en-
treprise.
Dans
la perspective de
la qénération de surplus en
tant
que source de
financement,
la
fonction
finëlncière
revêt
une autre dimension puisqu'au
fond,
l'entreprise privée
ou publique doit
financer
le développemerïlr économique,
à travers ces résult.ats comptables.
Dans cette perspective,
l'affectation du résultat de
l'en-
trepri se dans
sa Cjes t i on compta ble doi t
lui
pc rme t tre de
constituer une accullltllat.ioll monétairc.
Cela suppose que
certaines règles
comptables et
juridiques,
le plus souvent
calquées sur le fonctionnement des
institutions
coloniales,
s'adaptent à la sociologie du développement,
surtout dans
l'inflectioll qu'elles doivent avoir sur les mécanismes
économiq ue s .
L'encaisse d'investissement.
La. situation
juridique des entreprises dans
les économies
sous-développées
les
plélce norrnéllelllent dans
une
logique
fiscale qui
leur permet.te de se développer et d'étendre
leurs activités en
fonction de leur résultat d'exploitation
c'est la
règle institutionnelle
telle qu'elle
ressort des
codes d'investissel1lent~ et des
règles
fiscales
auxquelles
sont soumises
les entreprises.

-
219 -
En
réalité,
les entreprises c1'EtRt ou mixtes sont. pcinci-
paIement une source de rentrée monétaire pour le fonction-
nement de l'administration et la
fiscalité
frappe
lourde-
ment les entreprises privées pour les mêmes
rëlisons.
Dès
lors,
i l est concevable de permettre aux entreprises
de pallier aux déficiences de
l'Etat en matière d'accumu-
lation et de
financement,
en
leur reconnaissant la capa-
c.i té d' affecter et de (jérer une part i.e de
leur encaisse
dans
une institution para-étatique.
Cette autonomie d'accumulation procède de
la constatation
suivante:
nous avons montré comment dans
les économies
sous-développées en général,
en Afrique Centrale en parti-
cul ie r,
le process us
(le
déve loppemen t
es tRilla rcé pa r I a
puissance publique
(du lTloins clans quellem,esure
théorique-
ment elle en prend la responsabilit.é)
nous
avons
aussi
montré dans quelle mesure cette action peut entraîner
une génération du surplus économique et parti~ulièrement
le surplus
financier.
Une
telle action a
ses servitudes
sur le fonctionnement des entreprises.
La puissance publ i.que a
tendùnce à
légj tilllcr ses prélève-
ments souvent
"l2.x.t,~ao,~d.(lIa.{.~c,~" et obliCJdto:i.res,
en dehors
des
transferts prévus
légalement,
par le
fait qu'elle met
à la disposition de
l'économie
les dotations
initiales en
infrastructures et autres apoorts nécessaires au dévelop-
pement économique.
Dans
la pratique,
ces
prélèvements sont
une amputation monétaire pour faire
face à (]es dépenses
extra-budgétëlires ou ëlssurer le paiement des salaires des
fon cti annal res
les clépenses de pres li ge y
t rouven t
a us s i
leur source de financement;
récemment une
telle ëlmputation

.
rzr.,WN
-
220 -
a été étendue aux revenus des
particuliers au CONGO-BRl\\Z-
ZAVILLE,
avec un prélèvement de
20
% sur les
revenus men-
suel des derniers
mois de chaque
trimesl~n;.
Si
l'on peut admettre les servitudes sur les
aqents éco-
nom i Cl u e s
Cl e l ' a c t ion pli mo rd i al e
de l' E t a t ,
l 'on clo i t
adopter toutefois des affectations
de ces
prélèvements
qui
permettent de
poursuivre .l'effort de développement
autrement,
ils perdent leur légitimité
c'c)( POll/!. c.e.ta
Ci II e.
cl 0 -( t
/)' 0 JI. 9 al!{) e. -~
r. c_ c. 0 I! t -H_ - po II V0 -( JI., Ci lli. cl a Il --6 ee. c. a)
d'e.--6pè.c.e. --6e. maté.'!.{aCi)Q.
cOI!c.,~ète.l1Icl!t pa,'!. lllte. ac.elll1lltea-
t{. a I!
ma Il é ta {.JI. e. -i. Il cl é. p e. Il cl al! t c. ri e.t a p ll-i. --6 --6 a I! Ce. p II [1 Li. q II e. -:
L'encaisse d'investissement est clonc cette accumulation
en dehors du circuit étatique.
c'est un
fond autonome
que l'ensemble des entreprises
peuvent constituer,
en
contre-partie des
investissements de premi~re génération
consentis par la puissance publique.
Le fait que ce
fond
autonome d'investissement
(qui
sert
aussi
de caisse de solidarité pour renflouer les entrepri-
ses qui ont des difficultés à
tenir le
rythme)
soit:
doter d'Une gestion autonome
(par exemple par une chambre
des métiers ou de
commerce)
a
pour souci
majeur d'éviter
de l'intégrer dans
le budget général
de l'Etat,
00 il peut
subir des affectations autres que celles de
financement
productif du développement
c'est un
fond.'de
rupture avec
la main-mise de
l'Etat sur l'accumulation monétaire des
entreprises.
On peut illustrer cette préoccupation par l'expérience du
" BLI REA LI pou ft taC RE Jo. Tl tHl,
( e.
CÙ NT RÙ L[
e. t e ' ù R1[/4 TJo. T 7ù N cl e. /)
UiSt..
@

r'
:U l
-
i
(7. 11 LU? P Jr. -<'.0 e. .0
d c.
C' [ t a t"
; i l a va i t été conçu pour être
le moteur du développement et de
finance11len,!: de
l'écono-
miè nationale.
Il avait un contr61e direct sur l'accumu-
la tion moné tai re des en t reprises é ta tiques,
é ta nt lui-même
un organisme de
l'EtatlcONGO).
Si ~ l'époque du regne de ce bureau,
les entreprises pri-
vees ont connu une relative accalmie au niveau de leur
trésorerie,
les entreprises dites étatiques,
c'est-~-dire
celles dans
lesquelles
l'Etat pouvait puiser sans avoir
de contre-parties à
fournir
(ne serait-ce qu'une note
administrative)
ont fini
par ne plus disposer d'un
fond
de roulement indispensable pour les opérations courantes
cl e
9 est ion.
Une autre
forme de gestion de l'accumulation monétaire
des entreprises en Afrique Centrale est
la création des
sociétés nationales d'investissement;
la forme
la plus
achevée,
à notre connaissance est actuellement "ea
Soc-<.été Nat-<'onaee. d' 1 IIVV, {:t.o.oe.I1ICllt d[t Call1e./tolw'' dont
l'objet est "e a 111 (1 lJ lCt.~ a tt a 'l,
.f. a ~ -<. xa Li.. a 11 e t e ' a,~te Il ta t.ta Il
cf e.
f'é p 11 Jr. 9 ne." 11 t t a lUt Cee fi \\1 tl e. de. na va Jr. -<'6 e.,~ (e..o op é Jr. aU. a Il /~
cf'ùzve.ot-<'.o/Hmellt d'.i'lté.,~êt éCOHOllltque et .ooctaC dall.~
f e.o cf 0 III a ùz e..o -<. 11 cf U.o .t'~ i.e..t.o e.t C0111111 Vt c .l a tl x"
(I).
Si la réalisation de tels projets semble être la preoccu-
pation des autorités économiques et financi~res des Etats
d'Afrique Centrale
(2).
on doit
toutefois souligner sa
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
1
(1)
Banque des
Etats de
l'Afrique CentraIQ-;
études et
1
1
statistiques,
bulletin mensuel du 27 décembre 1975,
page 697.
1
(2)
M.
Marcel Yondo,
Ministre des
Finances de
la République
1
1
i
... /
1

--..._- ------ ---- -
-
222
-
fraCJilit.é
-
les sociétés d'investissement dont i l
est question ne constituent pas
un contre-pouvoir des
entrepreneurs
face
à
la
tutelle de
l'Etat,
puisqu'il
en est l'instigateur 0t
le gérant: nous avons déjà
montré
la tendance de
la puissance publique à
clisposer
de
l'accumulation pour des affectations extra-économiques.
-
elles
ne constituent pas
un
rond au service
des entreprises
puisque si celles-ci sont les principales
contributaires.
elles en sont:
les moins bénéficië'lires
puisque dans
la prùtique,
ce
font sert à
couvrir les char-
ges sociales,
les déficits cles
établissements
financiers,
la caisse d'éparçJl1e et
les
chèques postaux,
etc.
L'autofinancement.
L'encaisse d'investissement est de caractère volontariste
c'est la volonté d'échapner à
la
tutelle
financière de
la puissance publique qui
en est la motivation
c'est en
quelque sorte
la matérialisation du "POltVoi.1l
det'en.tlleplli.-
-0e" en tant que moteur de la croissance.
~ais il est possible a l'entreprise de dégager un surplus
monétaire dans
le cadre de la législation géNérale en vi-
gueur sur les entrepd ses
c'est la mise en oeuvre de
l'autofinancement.
/.
(1)
suite
Unie du Cameroun a
donné le
2 juin
1975 une con-
férence
à l'~cole internationale de Bordeaux sur le fi-
nancement des
_investissements
dans
les
pays africains
francophones
êltl
cour.s (le
laquelle
i.l avait mis
un accent

.-
223 -
Le cash-flohl cl r une entreprise
cot-respond au surplus
mo n é ta ire dé <;:1 a Cl é a van t
t 0 u te
a f f e c t a t ion soi t
end 0 ta t ion
pour les amortissements,
sO.it en dotations pour les
pro-
visions.
Anrès déduction des
charges
fiscales
et les
versements
des
dividendes,
le résultat de
l'entreprise se réduit
à l'autofinancement qui compl~end les amor-.tissements,
les
réserves et
les
nrovisiollS.
Les
nossibilités
d'autofinancement à
partir du cash-flow
reposent sur le constat suivant,
concernant les apporteurs
des
C<1 pi taux
des en t repri ses
pri vées ou s enü - publ iques en
Afrique Centrale
le capital d'une entreprise est souvent
le fait
d'un apfJot-teur inclividuel ou familial,
sauf pour
les groupes
concessionnaires,
liés à des sociétés-mères
dont les
actionnaires sont rémunérés dans
le cadre de
la comptabi,lité consolidée de
la maison-mère.
Dans
l'ensemble,
les
contraintes
en matière de dividendes
sont très
réduites,
l'entrepreneur individuel. ou familial
prélevant du surplus lTlOnéti:lil~e son revenu.
Ainsi par exemple <111 CONGO-BRAZZAVILLE,
le recensement
réa lis é par
".e aD;. /1. e. c.U. 0 Il ri e. ea .o:ta :t.<..~ .U. Cf LI. e. e..t ri e.e a
Comrtab.<..t.i..té éc.onomi.que 11)" montre que pour les 382
en Lrepri ses qui on t
répond u h .1' enquê te,
103
son t
des en tre-
prises
individuelles,
soit
27 %.
D~ns le contexte socio-
économique de
ce pays,
i l
faut entendr.e nar entreprises
celles dont le capital est essentiellement fourni
soit par
(1)
Direcl:ion de
1<1
Statistique et de
la
Comptabi lité éco-
nomique
activités des entreprises dll secteur moderne
en
1973,
page
3U.

~r.fT'
.. _._
_._----_._--_._-----------
un emprunt aupr~s des banques.
soit par ~es apports
fa-
miliaux
(Il.
Il en d'~coule qu'une adaptation de la r~gle
comptable en mati~re d'ùffectation du résultat est géné-
ratrice de capacités de
financement.
"L'ct!7l0lti.t.l,,'Je.11J(2nt
e..lt
Ca c.oH':ttatati..oll c.olllptaLJf<'. de.
Ca
p e. lt :t e. .6 Il IJ i.. e. -6 [/1(
f ct
II a f e. Il ,t
d 1 ct c. td ri e -6 III 0 Gi. ei. /J a Ci. 0 Il.6 qu .t
--':te dé.p-,é.c.i.ell:t: fléc.e/~~a.t-Hmellt aVec.
f.e.temp-6
(2)."
~·lais
si elle corres!,ond il une charqe d'exploitation et doit
donc paraitre dans
le compte d'exploitation,
elle ne
correspond cependant pùs <i une sortie monétaire;
c'est
donc une source potentielle de
financement interne.
Dans l'hypothèse d'une activité industrielle et commer-
ci ale de ges tion pri vée.
et dùns
l' hypot hèse de sOlls-en--
sembles
industriels et commerciaux de second ordre dans
la hiérarchie des ceintures
industrielles et commerciales
telles que nous
les avons définies
(3),
les amortissements
ne représentent pas
une lourde charge,
dans
la mesure où
ces entreprises sont de type artisanal.
ou un équipement
(1)
C'est l'un des
traits
fondamentaux des économies sous-
développées.
où le marché financier est quasi-inexis-
t a n t ;
dèslors.
la notion d'ùctionnariùt n'a pas de
contenu précis.
(2)
PEROCHON
(Claude)
Comptabilité générale
page 224
(Fourcher 1974).
(3)
voir l'économie politique du surplu~ industriel.

wrre
-
225 -
dont la dépréciation physique n'affecte pas dans des
plus
qrandes proportions
la production.
Sn out.re,
comme les biens d'équipelllent_ nouveaux sont
censés être fournis
pal~ les qr.anc1es uni té~,. de production
des
ceintures de pt-elllier ordre
(gérées dans
notre hypothè-
se par la puissance publique sur la base de
rentabi'lité
sociale),
les
fonds
pour la reconstitution du capital
laisseront par cons(~quent apnaraitre un solde généralement
positif,
après déduction des amortissements effectifs.
Ainsi
se constitue dU sein de
l'entreprise
un surplus
monétaire mobilisi:lll1e pOUl: le
financement de l'économie.
La question de
fond
à ce niveau est donc celle du régime
des amortissements par rapport ~ la nécessité du surplus
monétaire.
Outre son aspect
juridique
(qu' i l
faudt-ai t
du
res te défi-
nir,
tant on sait que ces diverses
notions ont des
contenus
imprécis pour ces sociétés),
i l y a
les modalités de sa
constitution qui peuvent ~tre adaptées,
étant donné la
nature des biens
à produire.
le degré cap.i.talistique de
la production et la nature de la dépréciation subie par
le capital.
Ce sont les
ceintures supérieures de proëluction qui géné-
ralement utilisent une carac.i.té capitalistique importante
pour que la pratique effective de l'amortissement soit
une règle;
de ce point de vue,
l'entreprise doit
tenir
compte des manifestations de
l'usure pour le
calcul
de
l'amortissement:
mais
la
règle peut êtl-e plus souple
1.
pour la détérioration physique du capital dans
les
ceintu-
res
inférieures:
mais
l'on doit avoir à
l'esprit que dans

-
22b -
la mesure ou le déveloopement est une question de
trans-
formation (les structures,
i l y ëlura nécessairement un
point de
rupture,
l'adéquation du cLlpital ct le nouvel
environnement économique;
c'est donc la constitution
des amortissements pour "dé. té.~to,~attol1 6o n c.t.tol1l1e.tte."
(le progrès
technique,
les vari ations de· la demande et
la complémentarité des biens) (I),
qui est la charge de
gestion la plus
urgente pour les entreprises de cette
catéqorie.
Il en
résulte sur le plan
financier,
une mise a
la dispo-
si tion de
l'écononüe des
fonds
permanents d' amortisse-
ment ou une
"-6é.,üe d',tl1ve,~tL~-6(~me.'lt-~ é.c.Ite.eoltlté.-6 clan-6
te. temp.6",
pour une adaptation au nouvel environnement
on réalise ainsi
un double gain:
gain en capital puisque
l'entreprise COIl~;et-ve Sê.! capacité de production,
gain
en capital national nuisque
les
investissements ainsi
rea-
lisés,
augmentent le
revenu national par le jeu du multi-
plicateur.
Mais ce double gain
renferme
toute la controverse de
la
gestion des entreprises en matière d'amortissement:
et
au niveau national,
cornille
le souligne le Professeur P.
CONSO,
cette controverse comporte porfois des
accents politiques
"on t 1 ac.CL{,H
( ... ) de. /1Iodt6i.e.ft te.-6 c.ond'{t-toH.6 de. paidage.
d Ct ft e. v e. JllL (ut cl é t JI. .< III e. '1 t
d e.,~ c. 0 11-6 0 1/1 ilia te. U ft /~,
d e. -6 .t,'[ a vat t e. e. ttft /~
OIL
de..~ ac.t,{OHna-t,'[ e.,~ 1/
(2).
Pour les économies
sous-dévelop-
pées,
cette controverse n'a pas
lieu d'être,
du moins dans
.. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . ..
(1.)
CONSO
(P.)
ouvrage déjà cité,
page
216.
(2)
CONSO
(P.)
ouvraqe déjà cité,
page
230.

7':C~M·.r
:22 7
-
notre optique,
ouisque ce genre de d6savantaqes
fait partie
du COll t
soci a l
du déve loppemen t
éconorniq ue .
Dans
cette perspective,
l'on sëlisj.t mieux l'importance
des
réserves qui
constituent l'accumulati.on
proprement
dite des entrepr.ises,
effectuées sur leur' ·bénéfice.
Leur
importance dans
l ' épa uJne ne t te de
l'en treprise dépend
des statuts
de
l'entreprise et de
la
prudenc~ des socié-
taires.
Une action d'incitation de
la
puissance publique
et surtout d'information sur le
r61e que peuvent
jouer
ces surplus monétaires
peut renforcer cette importance.

-
22B
-
La p ris e
en
co nm te
"d e.t ct p ,'1. 0 du c. t{ tI ~ té. 9 rob ct t e. de. /~ 6ct c. -
te.u,lt6" s'est développée dans
la
micro-économie sous
le
vocable de
la
"1IIé. tflode.
de,~ C.Oll1pte..-6 de ,,!>lt/l/.1C.U,~", et par-
ticuli~rement analysée en France par MM. L.-A. VINCENT,
n . CO UR BIS e t P. nl\\ S SE.
De
l'exposé de
la mét.hode dans
"te..-6 c.o t,Ce.C.t.i.OH~
de.
t' I.N.S.r.E.
(comptes et
planification)"
( I ) ,
on peut
retenir le
résumé suivant
:
" L ' cl tri é, Ci. °lUlU 0 Il ri e. .f.' e. 66~ Cl e. Il c. e. Liu
/~ lf .-6 t è.1II e. p''[ 0 duc Cl n e. n 9 e. Il d/'[ e. lt ;z tI é. -
,It ,lt ct h eC?,
1 /~ ltll P t lt6'
q lt ,l e..6 t
é. <la e a.
ea cid 6é. Jr e. 'le e. e. Ile'[ e. e' a CC!l. Ol /~ .-6 e. -
me.llt du VOe~(f)1e. totae
(c'est-à-dire
de
la valeur
'à prix constants')
de.
ra p Jr 0 cf U c.U 0 Il e.t ce. eu.{ de. e.' e. Il /~ e. ltI b r <?.
d e. ~
~ a ct e.u Jr ,!>. Le. Mt Jr pe u.-6 e..6 .t U é. il
e' amé. elo,'[aUoll de. ta p!l.OrlltCtlVlté
ge.obaee rfe..-6
6(lC.te. u/,[·-:'J, conc.e.pt qut
p!l. e n cf elle 0 ltI pte. r' e. n.-6 e. ltI {, te. cl e..-6 n(l C-
tl.?llJr.-6
'11,i./~ ell oe.uVJre. dall.-6f.e. tJ!l.oc.e..-6.-6U~
rH 0 cl u c.ti. n.
. . . .
,.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
COURGIS
(R.)
et TEr-IPLE
(P.)
la méthode
des
"c.ompte..-6
ri e .-6 u Jr pe. U6 e t
.-6 e.1 (l p p f'.l c. (l fl 0 Il.-6 ltI a c. Il 0 - é. c. 0 n 0 111.( q lt e..-6 . "
(les
collections de
]' INSEE
35
C,
ra'Je
3).
ME
U
2
s..

-
229
-
Ce. ~ [l l[ 1) e. u /~ e. ~ t
e. I! ~ (t .t te. ![ é. pa![U. pa![ e. 1 .<. 11-
t e.'~ 111 é cf.i. ((i.,~ e. cf e.'~ val[.t at.( a Il.6 cf e. p!['<' x. e.1I.t![ e.
e.e./~ ddnél[e.llt,.~
(UJe.l1t~
é.C:OtlOJll,i.q((e.~
aprO![-
.. '
te. (l ![ ~ ri e. .~ ~ a c:t e. (l![ ~ III .i ~ e. Il a'e. (1 v![ e. da H~ e. e.
P![ ace. ~s ((6 p,~ 0 cf (t cCd .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... . .. '. . . . . . . . . . . . .
Cc. Il' e. ,st c.1! 0 [l.t,~ e. Cl (le. ~ O(l~
C e.![ taù! e.~
COll di. ti. a '1 ,~
fi [l'a Il
p e. Il te.' .<. Il te.![ P'~ Œt e. ![
( le
S LI r p l LI S )
e Il t c ,~ me. /~ cf e. /~ u![ pe. [l ~ é c. a Il a mi. q (1 e. Il •
L.a présentation rnathématiC}ue est la suivante
soit les quantités Q des produits i
;
le volume Qi
"e.~t
vaeO!['(~é." sur la base des prix p~ de l'année de référence
l
t
= O.
Le terme volume indiCIue en macro-économie la d~flation
procédée pour éliminer les effets des mouvements des prix.
La variation de la production peut donc s'écrire 6 Qi'
Soient les
facteurs
X utilisés dans
le processus de pro-
duction,
f,
le prix de chaque
facteur j
;
la variation
J
globale du volume des
facteurs est pour l'année de réfé-
rence
[. fe: /j X .
J
J
J
le surplus est alors égal
L
f<;>
f'I X.
j
l
J

in,.
-
230 -
On démontre par la suite que
le surplus
"est
Lié
à
L'améLio-
l~atioll de
La pl'Odlletivité des
j'actelo's".
Mais les
facteurs
utilisés par l'cntreprisp. ont en contre-
partie des coûts qui apparaissent dans
le compte d'exploi-
tation de ladite entreprise en emploi,
comme la valeur de
la production apparait en
recettes.
La comparaison des
différents comptes d'exploitation pour des exercices dif-
férents permet de comparer les productivités et
faire appa-
raitre
"le
surplus de [lJ'oolwtiv1:té
globaLe".
Dès
lors.
le problème à résoudre est ]a distribution de ce
surplus entre les différents apporteurs des facteurs de
production.
Si dans
le compte d'exploitation,
les emplois correspondent
à la rémunération des
facteurs,
on a
la relation
t
t
t
1:.
p.Q.
- l:.f7 X7 avec Q~ = quantités de produit i au prix p.
1 1 1
1
1
J J
J
t
t
Xt
t"
d
f
.
e
j
quan Ites
e
acteurs conso~nes au prix f.J
t
représente la période.
Par rapport a
la période de référence
t
= O. cette relation
devient
:
0
1:.
(p.
+ lip. )
(Q~ + liQ. ) - 1: . (f<;' + li f . )
(X<;' + li X . )
1
'1
l
1
l
J
J
J
J
J
[ .
ou,
°6Q
0
+ r../lp.
(Q~ -1- 60, )
[
-
f<;'liX.,'+ r.. (X<;' + li Xj ) l. f .
1
Pi
i
1
1
1
'1
j
J
J
J
J
J
qui donne
r.
p~ liQ. -1- r. Qt lip
_ [. f<;' 6X. + r.. X~ 6f.
1
l
I I i
i
J
J
J
J
J
J
Il en résulte la relation
fondamentale
[
po liQ.
_
r.. f~ liX.
[.,
Q ~
1'. p.
+ r..
': t 1\\ f .
i
i
l
J
J
J
1
1
1
J
" j
J

-
231
-
Le premier membre représente
le surplus de productivit~
des facteurs.
gain dG à l'efficience de l'entreprise.
Au second membre
figure
la fraction
du surplus
"distJ'1:buée
à la clientèle sous [opme de baisse de pPL"C Otl de moinâre
augmentation" ;
c'est le terme -
L.
Q~ tlp.
1.
.1
1.
ou
L.
Q~ (- tlp.)
1.
1.
1.
et la fraction
revenant
aux apporteurs des
facteurs
c'est le terme
([.x~ I\\f.)
J
J
J
En d'autres
termes.
le second membre de cette relation
indique le gain que le groupe social tire de l'efficience
des entreprises.
selon la catégorie socio-~conomique
le vecteur de transmission de ce gain est le système des
prix.
En tant que tel.
le concept de gain de pro-
ductivité globale.
li~ à la productivité des facteurs de
production
"favorise
(au niveau de l'entreprise) l'entre-
tien
de
l'idéologie de
l.a CPo1:ssallce".
Dans la. prùtique.
et dans
la logique de J.'économie libérale.
i l correspond
à la tentative de rapprochement des intér~ts des partenai-
res sociaux.
sur la base de l'ù'rgumentation suivante:
tout
le monde peut tirer profit de la croissance contrairement
à une économie statique.
Au niveau de la contribution de l'entreprise à l'effort
de financement du développement.
la m~thode de surplus a
une incidence à deux points de vue
:
sur les conditions
subjectives et sur les conditions objectives.
ILe
lA

Zë1'5i"!"i!"C
ngn
-
232 -
La problématique des économies sous-développées est
d'assurer une croissance entretenue avec des
contre-parties
souvent proportionnellement faibles,
surtout dans les pre-
mières phases du développement;
pour cela,
i l s'agira
de convaincre les apporteurs des
facteurs de production
de la possibilité pour eux de disposer des
fruits
de la
croissance,
en même temps que toute l'économie nationale.
Mieux,
la croissance entretenue n'étant pas
"Ult
je.u a
/)OI1lI1lt'.
/luCee",
la renonciation par eux de disposer dans
l'immédiat de leur parL de surplus de productivité permet
à l'entreprise et l'économie de disposer des moyens de
f ina ncemen t .
Dans l'économie libérale moderne,
c'est le développement
de la concertation entre partenaires sociaux,
la mise en
oeuvre des politiques de revenus qui
caractérisent cet
aspect subjectif de la méthode de compte des surplus;
dans
l'économie transitoire africaine,
c'est une méthode
de gestion dont
l'impact psychologique est considérable,
puisque la notion de gain rar la croissance n'est pas
communément admise ou comprise,
d'oG la non
identifi-
cation de l ' u t i l i t é individuelle à
la croissance de l'en-
treprise.
La généralisation de la méthode au niveau de l'économie
nationale met en
lumière la
liaison prix-productivité
globale et capacité de
financement.
En effet,
un secteur de production qui bénéficie d'un gain
de product.ivité important peut
faire
face aux dépenses de
financement sans augmentation de ses prix relatifs,
et
donc au niveau macro-économique,
sans peser lourdement sur
les revenus de la collectivité.
Ceci est particulièrement

-
23] -
important pour les entreprises qui
fournissent les march~s
nationaux,
~tant donné les risques d'inflation qui accom-
pa<]nent une politique de
financement du développement.
La méthode de compte de surplus 'est par d~fi­
nition un instrlllllcnt de <]estion de l'entreprise; elle
est donc par essence micro-économique
;
la problématique
de financement du développcment est de
type macro-économi-
que
;
l'int~gration de cet instrument dans une perspective
globale de croissance pose le problème de convergence des
intérêts.
La rationalité de l'entreprise est fonctionnelle
son objet est la recherche des moyens permettant de maxi-
miser le surplus de productivit~ globale ; la rationalit~
de la collectivité va au-delà de l'économisme;
elle peut
se heurter aux illtérêts de croissance des grandes unit~s
de production,
lorsque celles-ci
ne sont pas conçues dans
l'esprit d'un projet de soci~t~.
Dans le cadre d'une stratégie transitoire de financement
du développement oG la puissance publique contr61e l'es-
sentiel de l'activit~ productive,
et où celle-ci vise
à améliorer le bien être social,
i l est possible que
".te. c.ac.1te.t :t1té.oJr..i.quC'.. e.t .i..déo.eog.i..que. /lé.o-c..ta-6-6.i..que."
(I)
de la méthode des surplus cède le pas dans ".t'e.-6:tIté.:t.i..que.
du
'v.i..-6age. -6oc..i..af.'"
de l'accumulation nationale produc-
'Cive.
(1)
HABIB EL-MALKI
surplus économiquc ct développement.
Page
169
(Cujas
1978).
Il nous semble qu'id~ologiquement, l'auteur de cet ouvrage
ne croit pas en la possibilité d'ins~re~.certaines consid~­
rations néo-classiques,
dans
une approche non capitaliste
du développement
;
i l
reste à
savoir si
les conditions de
la croissance Inarxienne sont réalisées dans' le groupe social
marocain qu'il a
choisi cornille exemple.

-
234
-
§
4 L'éparqne des ménage!i'
Ayant cerné la socioloqie de l'éparqne dans
la section
relative à la problématique de définition,
nous allons
examiner les modalités concrètes de génération de l'épar-
gne,
dans les conditions socio-culturelles des groupes
sociaux de
l'Afrique Centrale.
Une fois que l'économie a mis en place les moyens objec-
tifs permettant au groupe social d'accumuler les moyens
de
financement du développement,
la problématique,
nous
l'avons vu,
n'est pas
J'our autant résolue
la société
doit organiser les moyens subjectifs;
et dans notre cas
r
d'espèce.
i l s'agit de créer une sociologie de l'épargne,
-1
c'est-à-dire creer une démarche volontariste.
li
L'accumulation subjective.
"c.'e<'lt l1e.utJtaeJ.,seJt
to[(te-~
ec. <'l .{ /1 C. J. de l'I c. e. ,S (UIU - i' C a Il 0 m.{ fi [( e.~ de. tJ J( 0 Pe. Il ,S .{ 011 S -s 11 0 /1 ta Il é. e..~
de<'l
gJ(oupe<'l' <'lOC-taux
<'lu,~ fe. PJtoc.e.<'l,SU,S de. nO'l.mat.tO/l e.t d'u·U.-
.f.{ -6 aU_ 0 Il du -6 ll'~ Pi H ~
(1)" .
Elle le
fa i t
de l a c a n j onction
sur le plan économique de la psychologie individuelle et
de la psychologie collective,
secrétéES selon l'agent éco-
nomique
(l'individu ou l'Etat)
par la société.
Concrètement.
jl s'agit de
favoriser l'affectation des
revenus a (les emplois producti fs
par la formation et l'in-
formation des agents économiques.
.. ~ .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. , .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(Il
H1\\IJIIJ EL-rvV\\LKI
ouvra~e déjà cité.
paqe
204.

ftRL1'1'3li
m'
-
235 -
Cette formation et cette information dépassent le cadre
de la Science-économique pour une ouverture aux autres
sciences sociales;
il s'agit de donner à l'ensemble
du groupe social les éléments qui conditionnent les
trans forma ti ons s truct urell es souhai tées,
et notanunen t,
l'élévation ou la maturation de ses motivations par rap-
port à l'effort d'accumulation;
ce sont des nouveaux
réflexes,
une nouvelle considération de la fonction de
production qui sont nécessaires,
pour saisir la nécessité
de donner à l'économi.e les moyens d'assurer cette produc-
tion.
Parmi ces éléments,
i l y a la reconsidération de l'acte
économique,
de la fonction de production en tant que acte
social; c'est la "dé.l11u~U6i.c.at.{ort" et la " d~mytltifica­
t.{Oij" des rapports sociaux par rapport au raIe joué dans
la production.
Ensuite,
il Y a la reconsidération de la valeur des biens
produits et des
revenus qui en découlent.
L'~ducation et l'information doivent mettre l'accent sur
la valeur d'échange des
biens et des revenus,
en ce sens
que pour ces derniers,
la renonciation à leur consumation
contre des garanties ouvre des nouvelles possibilités de
revenus supplémentaires.
L'objectif à réaliser,
c'est "de.
6a.{Jte. paJtt.{c..{pC?Jt
(l'agent
économique),
paJt (wC? dé.c..{~.{ol1 Jta.{~olll1é.e.,
au dé.vC?f.oppern<?..Ht é.c.ollom.{quC?,
de. i' .i.llté.gJte.Jt
P~Uc.llO.eOg'<'q((e.I11Vl.t daH~ .e' é.c.ol1om'<'e. mode.Jt/le.
au .e.{e.u d'e.H 6a'<'JtC? UH age.nt pa,~~.{6 à qu.<.
f' 0/1 c.oH6.{~que.
une. pa/tt.i.e.' de.~
6Jttl.{t~ de.
~Oll tJtava.{i pouJt de.~ ~.{H~ QU' .Li ne. c.Ol1l1a.tt
pa).,"
(I).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(I)
GENDARME
(IL)
:
déjà cité,
page 110.

-
236 -
b)
Les modalité~.
L'affectation d'une partie des
revenus à
l'épargne,
non
en tant que résidu
(épargne comptable)
mais en tant que
fonction pose le problèn~ de la répartition des revenus
entre les différents membres du groupe social,
celui de
"ta l1atlllte et de
fa
c.oll.~t-6tallce de.ta cfto-6e épaltgl1ée/l
et celui de son mouvement.
\\.
Outre la difficulté nrésentée par la répartition elle-même,
il y a,
lorsque l'on aborde la
formation de l'épargne
par les revenus,
la difficulté de définition,
comme nous
l'avons montré dans la problématique de définition.
L'on
sait depuis longtemps que les pays dits modernes ont,
pour
des raisons économiques,
politiques et morales,
adopté
des politiques de répartition
(1),
la notion elle-même
1
faisant l'objet d'approfondissement~ Dans cette perspecti-
f
ve,
les pays sous-développés ont adopté d~s législations
f,
relatives au salait-e minimum inter-professionnel garanti
(S.M.I.G.),
aux caisses de stabilisation des prix des
produits agricoles,
pour atteindre les revenus des agricul-
teurs,
etc.
Mais en fait,
cette tentative de répartition
vise
a assurer une base à l'épargne des ménages et d'emblée
on se heurte à la structure des revenus
la répartition
doit-elle assurer des· revenus homogè~es ou des revenus dé-
séquilibrés
? Au-delà de la réponse économique,
i l y a
un choix politique,
puisqu'il s'agit en fait de
favoriser
l'épargne de telle ou telle strate sociale.
(1)
Voir a
ce propos
le
titre III de "['allatY-6e
écollom-tque"
tome 1 du Professeur Luc 130URCIER de CARBON
(Montchres-
tien 1970) .
.,h~,œJ."4i&A..",_J.=Z,,_.,j.&Jal 'SEL"

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
-
23"7
-
Deux conceptions s'affrontent sur la
formation de l'épargne
volontaire dans
les pays en voie de développement
la
première considère que la
répartition doit assurer des
revenUS homogènes;
c'est la conception étatiste,
pour
laquelle l'Etat se cl1ëlrqe d'assurer les prélèvements né-
cessaires pour le finé.lIlcement du développement.' Dans ces
conditions,
si
les
revenus sont croissants et si la popu-
lation reste stable,
i l se cree llne épargne privée ou un
accroissement de la consolTimation.
La seconde conception considère qu'il
faut
une
"c.ap.U'.ia-
Jr..i.té. /~oc..ta-f.e"
avec un éventail des
revenus
"dè/~ .f.ok-6,
f'-f.l1é!]nfd:é.
rf(>~ -~e\\le.f1((/~ dtV.{~llt ulle
C:. 0 Il rU t <. 0 Il
ri e. r. 1 é. p n Jt 9 11 e -f. Il V e -6 t.t /~ -6 a id e
et ri 0Il C. ci u d é v e e0 p p e III <'_ nt 9 t 0 b a -f.,
'Si_
tLl!
C. e,~ t nt Il
(],~ 0u p e, Il 0 te B. de] 0 u vell e i ,
e. -6t:
c. aJt ct c. .té ![t /~ é p n JI. illl e 60Jt te p JI. ope 11-6t 0Il
à .f.' épnJt!J"e,
p-f(I.-6 g!l.ancfe -6a pak t dal!-6
te
Jr.evetlU Il(lLtOllat,
peu/~ 60Jr.te lJ -6eJr.a .ta
pa Jr. t
de
C'é pa Jt 9 Il e ' "
(1).
En fa i t,
l'on doi t
cH s ti ngue r
en tre l 1 i l:Jéga1 i té s truct u-
relIe et l'inégalité
fonctionnelle.
La première consacre l'iriarticulation générale de l'éco-
nomie et le statu -quo entre "ee-6 )[eVeIW-6 dOIll-tl1al1:t-6",
généralement lié élU groupe politique dominant,
et ".f.e-6
!l.eveHu-6 dOI11-f.né-6".
Les premiers sont
rarement déterminés
par les' conditions économiques et notarrullent par le niveau
de la production;
c'est ce que R.
Gendarme appelle
".f.e.-6
'<'tot-6 v-f.vant eH UlaJr.ge de fa Ula,~/~e". L'observation des faits
1
économiques et sociaux montre que ce geriie de revenus,
qui
1
1
existent d~puis les indépendances de 1960 n'ont contribué
1
• ..
.. ..
.. ..
.. ~:.o
..
.. •
,/
(1)
RUDLOPF
(rv1.)
1,
Economie politique du tiers-monde
p,age 686
(Cujas
19(8).
1
Ri;.
Las:.
.EL
iU_

-n
T-·----
-
238 -
que faiblement à l'épargne nationale,
allant le plus
souvent se placer à l'étranger.
L'inégalité fonctionnelle consacre une hiérarchie de
revenus et surtout l'écart entre les revenus les plus
bas et ceux les plus élevés.
c'est la matérialisation
de la polarisation de l'économie,
avec effets d'attrac-
tion.
L'objectif recherché,
dans l'hypothèse d'un écart
raisonnable entre les revenus est de créer des tensions
entre les différents détenteurs pour faire jouer l'effet
a'imitation. Ce.qui est important dans ce cas,
c'est la
non compression des revenus les plus faibles.et l'orien-
tation effective de l'épargne des titulaires de revenus
élevés aux activités productives.
Dès lors que l'économie
'---~~é~ un sous-groupe social à qui est assigné la tâche
de pôle dans le développement,
celui-ci doit assumer ce
rôle dans ses avantages,
mais aussi dans ses servitudes
c'est à ce prix que l'on peut concevoir une épargne vo-
lontaire nationale par répartition inégale du revenu natio-
nal.
Mais la fonction de L-épartition,
si elle éclaire la problé-
matique de ~'épargne en Afrique noire,
elle ne la résoud
que partiel18ment,
dù fait de "la Hatulle. e.t de. .fa C.OIt-
. ~.{~.taf1.c.e. de. la c.fIo~e. é.pallgnê.e.".
La forme dualiste de l'économie fait que totis les revenus
ne se présentent pas sous la même forme.
Dans le secteur
traditionnel ou dans
l'agriculture vivrière,
il existe en-
core des revenus en nature et ils le resteront un certain
temps,
après
les premières lueurs du développement écono-
mique et social
; et même dans les catégories monétisées,
les formes
traditionnelles de constitution d'excédent en
biens physiques subsisteront ; dans ces conditions,
les

r
-
239
-
!
modalités à mettre en oeuvre ne sont pas forcément
c~lles qui passent par la moné~is~tion automatique de
tous les secteurs de l'économie:
en fonction de la
nature et de
la consistance de la chose épargnée,
ren-
contrée dans certains sous-groupes sociaux,
la
fonction
d'épargne visera à y introduire la notion d'épargne
active,
c'est-à-dire à
transformer son aspect ritualisé
en comportement économique de foule.
On doit toutefois signaler la dispersion sociologique des
revenus,
quel que soi t
le mode de réparti tion
retenu :
.
en effet,
la considération de la famille élargie contribue
à la dispersion des revenus,
dans la mesure ot! les déten-
_teurs desdits
revenus sont contraints par la coutume,
l'élan communautaire ou les vestiges d'un mode de vie
selon la loi
traditionnelle de distribue~ des sous-revenus.
Cette pratique dont la
fonction de rép~itition doit tenir
compte constitue un frein à
l'épargne étant donné le vo-
1
lume de sous-revenus et ce qui reste du rev~nu initial.
1
Il
Cependant,
on peut imaginer une action de la puissance
publique pour réduire cette dispersion
; nous traiterons
de cette élimination dans la section suivante.
(
1
1
1
1
i'
1
1
1
f
1
1
1

..
"\\1I'YUz=meœ
-r-'
-
240 -
1
1
1
Ce passage de la conservation passive d'un bien à sa
réactivation doit se faire
par
e'étabei.~~ellleHt d'ure. équ.(-
va .e e Il cee 11U! e f.' Ct Ci. U Ili. tu e eee ete' ut{ et t é é c. 0 Il 0 111.( que ,
et vo.i.Jr.e pail une Ilié./ta/tcIL.üaU.ol'I de. ce~ uU.e.i.t6.,~,
au 6uJ!
e.t a l11e~lL,'e qlleEe,~ COl1d.<'ti.OH~ ~Hbject.i.ve~ lllûJ!L~~e.tlt i
Dans la mesure où couches villageoises et mêmes citadines
restent sur la non-équivalence entre les biens physiques
et les signes monétaires.
toute mesure tendant à unifor-
miser l'épargne sous
forme monétaire peut se heurter à
l'immobilisme sociolo0ique
(réflexe de conservation).
Nous prendrons à
titre d'illustration une étude sur les
_s_~yenus et la consommation dans quelques villages de
la région du NIARI au CONGO-~RAZZAVILLE (1),
effectu~e
par MM. J.L.
LIERDE~~N et Y.
DHONT du centre ORSTOM
de BRAZZAVILLE
(2).
Les principales conclusions de cette étude sont les sui-
vantes
:
- rHan~t 1 eH~emb te ta ~tJ!uc·tu/te. de~ budget~
l>é.né. 6.(c.{aHt d' UH ~a ea.(/te Ile d.t 66 è.J!e. pa~ ~ Otldalllentatemel1t
de. ce..ele. de.~ budget~ de~ ag/t.(clt.ete.U/t~".
-
"011 a cOtl~taté. d' a.t.eteu/t~ clal1~ .ee~ v.(.elage~
é.tudié.~ que le.~ ~eml11e~ de ~a.ea/t.(~~ e.t pa/t6oi~ .ee~ ~a.ea!['{é~
eux - mê nt e. ~ 9 a/t d(l .i. e lit une a c .ti. Vt t ~ a 9 J! .( c a ee. . . . "
-
"EH ~a.tt,
ee~ ~ata![.(é.~,
comme. le.~ ag![.(culteu![~.
vivent enco/te e~~entieelente.nt, cla"~ ce~ vieeage~, cle.~ pJ!o-
du.(t~ Cttf.t.(vé~ pa)tee.~ 6emme~ .•. "




<Il
<Il































(1)
La région du Niari est typique dans la cohabitation en-
tre les activités industrielles et les comportements
sociologiques qui en découlent.
et le secteur tradi-
tionnel
avec son organisation sociale.

rmr',...~
T---
-
241 -
1
1
,
1
1
1
1
1
-
les ruraux et les salari~s constituent
l'essentiel de leur patrimoine par l'acquisition d'un
certain nombre de hiens d 1 ~quipement,
ce'ux destin~s aux
"eade.aux" et au troc,
au détriment des actifs
financiers
malgr~ la pr~sence d'un secteur moderne et )a pr~sence
des
revenus monétaires.
Bien que cette étude n'ait pas eu pour objet l'~tude des
comportemen ts d' é parçjlle des vi llageoi sconce rnés,
elle
donne des
renseignements sociologiques importants sur la
vision que les sous-groupes sociaux ont de l'utilisation
des revenus,
et surtout de la constitution du patrimoine
en biens r~els.
Mais la mutation structurelle du d~veloppement, l'aménage-
ment institutionnel et le rôle de l'Etat peuvent amener
une inflexion dans ce comportement.
pour introduire la
préf~rence pour les signes mon~taires ; le milieu tradi-
tionnel lui-même peut offrir les conditions de cette IIlU-
tation.
si l'on favorise une telle transformation.
Dans les sous-groupes sociaux mon~tisés, la
probl~matique est celle de la consistance de la chose
~pargnée ; ici essentiellement des signes monétaires. Outre
la faiblesse des revenus qui atténue le volume de l'épar-
gne
(mais c'est une donnée structurelle',
c'e.~t ~Uktout
.f.''<'Il.tégJr.a.Uol1 de. .('épaJrÇlllallt da.l1~ ee.~ mé.c.all'<'~"'e.~ éc.onom'<'-
qtLe.~, Ile. .1eJr.a'<'t-ee. que. pou,~ Ull t{.{.ve.au d'épakgne. pJr.OpOk-
ti.onne.R. aux Jr.e.ve.IlU~, dall~ iC?.-!J c.olld-i..U0 U.-!J·. é.eoHom-i.qHe.~
HOk-
maR.e.~.

r-
-
242 -
I
1
1
1
1
1
Pour ce faire,
i l y a lieu de d~mocratiser le r~seau
1
bancaire et les caisses d'~pargne ; c'est en facilitant
les dépôts et en d~veloppant la pratique de la monnaie
scripturale que l'on se rapproche de cette int~gration
ainsi,
la pratique des automobiles-guichets,
des livrets-
b~b~, d'~pargne-logement, d'~pargne-projet économique
sont autant de possibilit~s de démocratisation de la
pratique de l'épargne.
Dans cette perspective,
la politique d'encouragement doit
aller plus loin,
en prévoyant des structures techniques
de drai.nage des surplus des m~nages et notanunent le per-
fectionnement de l'appareil mon~taire.
C'e~t d-<-Jr.e que f.a qtle~t-<-ol1 de- l'é.paJr.gl1e .(:Jr.ouve ~a vé.lt-<-table
Jr.é.pon~e dan~ la volonté. pol-<-t-<-que de clté.elt le~ m~ca"-<-~me~
et le~ Jr.é.6lexe~ appJr.opJr.-<-~~ POUIt un 6-<-nancement -<-ntelt/le. du
développement.
Cette volont~ se manifeste par la dynamique de la puissance
publique à compL~ter ou soutenir l'effort des particuliers
par sa propre cipargne.
c)
le comportement étatique;
Dans le cadre de cette section,
nous ne ferons ~tat que de
l'~pargne monétaire de la puissance publique, les autres
formes étant abordées lorsque nous traiterons de la fisca-
li t~.
Il s'agit en fait de l'approfondissement des m~canismes
du système mon~taire de référence. Notons cette remarque

-
2t13 -
du l'1i n i s t r e d e r i n a n ces d u CA !"I EROU N :
" ,i.f. p a /t a<-t c. U /t ,i eUx.
qlLe
f.e-6
ll(lHq((e,~
eellt!(af.e-6 dOlltf.e-6
nOneUOI1-6
cf. a,~ -6 .{ que /~ -6 0 Il t
f. e
~ .{ Il a Il e e ln e. Il.t due!( é. d.{ t
à COli /tt ,t e.~ III e .{ Il te /t \\I.{ e Il ne.n t da 1t1i e dé ve -
foppeme.llt.
[Il An/tique.,
ee..·~ .{1l-6.ti.tut-6 d'é,IllÜ-
.~i. 0 Il,
Il 0 ta mme Il t
f. a Ba Il fi U e.
de. -6 Eta t-6 d e.f. 1 A 6/'t .{ -
que de
f'Oue/~t e.t f.a Bal1que. de.-6 Eta,t-6 de.
f.'An/tiqlle
CCIl(!(af.e. ont eom]J!(.{-6 qu'ulle banque.
ee.l1t/tafe d' (lit pal(-6 /~ou.~-dé.ve.f.oppé. de.vai. t
-6 t.{ Hl U f e. ,'1 e('. cl é. v ef. 0 pp I!. III e.n t
pa /t 1. e.
~ .{ Il a n e e. -
Hl e. I1t
d e -6 .i n v e. -6 t.{ -6 -6 e. me. n .t -6 -6 a Il -6 C0 mp /t 0 III e. .t .t.lr. e. ,
é v.{ de. 111111 e nt ,
e1 éqli .{ fi. ,i.[J ft e de fi. a /Il 0ri tl ai e (I)."
Ainsi,
les mécanismes monétaires en Afri.que Centrale se
sont raffinés
jusqu'à adopter aux accords monétaires de
Brazzaville portant création de la Banque des
Etats de
l'Afrique Centrale que
"l'e.tl-6l!.lIlble. de.-6
COIlCOUIl-6 au TIlé.-
-60/1. PubLie",
le montant total des avances en compte cou-
rant,
ajouté au montant total des opérations sur effets
publics r~escompt~s et port~s par le 3yst~me bancaire et
aux opérations Qa0écs sur le budget,
s'~lève à 20 % des
recettes budgétaires d'oriQine nationale
(2).
Une
telle évolution est souhaitable;
mais on peut se
demander dans quelle mesure elle peut aller loin,
du fait
des limites constituées
par le contr61e exercé par la
Banque de France.
(1)
Banque des
Etats de l'Afrique Centrale
bulletin d~jà
ci té page 691.
(2)
Voir la note l
voir aussi
le
rapport d'activité de la .
Banque des
Etats de l'Afrique Centrale; exercice
1973-1974
pages
31-33.

r
L'épargne est une nécessité;
mais c'est une nécessité
lâche,
puisque de
toute façon
"qlte.i que. -1o.i.t te. IllOl1tatlt
ri u II e. vell [l,
ee /~ .i. Il di. v-<.cill /~ Il e pe. u ve. lIt c. 011-1 0 IIIIII e. II IJ eII /~ ri e.
b.<. e II·~ ci e. c. 0 116 0 111111 nt i. 0 Il Ci Il ' .<..e Il' elle. x.i. -1 te. ". l l en déc 0 u l e
qu'on doit organiser la production pour disposer des mo-
yens d'accroissement de cette production,
pour les pério-
des
futures.
En d'autres
termes,
la dynamique de l'épargne est un dy-
namique comportementiste
; c'est-à-dire une structure
"de-1 lléac.i'<'olI-1 obje.c.t.<.vellle.lIt ob-1vtvabie.~'H i
et pour cela,
elle a besoin d'une excitation provenant des quelques
centres actifs non entropiques,
pour les
réactions en
chaine.
C'est en quelque sorte la dynamique de l'évolu-
tion des sociétés,
qui à
travers
la production,
vise à
générer le maximum de surplus.
C'est dire que le financement du développement par l'épar-
gne place d'emblée l'économie politique du développement
dans
la dialectique antique de l'homme face à son milieu.
(

-
245 -
19ô5
1966
1967
1958
1969
1970
1
1
" Cameroun ......... 36.0
36.0
37.0
-
-
-
!
• n. C. A. ...........
22.8
22.8
22.8
22.8
22.8
30.0
1
»
Congo · ...........
] l ,9
39.9
39,9
-
-
-
1
C6Ie·cJ'ivoire
.... ' .
1\\2.4
~ 2.4
42.4
46.6
46.6
58.3
\\
Dahomey
• • • • •
o . '

38,8
38.8
38,8
38.8
39.6
39.6
i
Gabon
40,0
1\\0.0

• • •
o
• • • • • • •
42.5
46,0
48.0
-
Houle-Voila
.......
1
29.0
29.0
29.0
29.0
31.0
31.0
1
Madagascar .. ....
,
29.0
29,0
29,0
29.0
-
-
1
1
Mali ••••• o' • '"
• • •
32.0
32.0
32.0
-
-
-
i
Maurilanie
........
35,2
35,5
35,2
35,2
40,5
40.5
Niger .......... '"
27,0
27,0
27,0
27.0
-
-
1
Sénégal ...... , ....
44,0
44,0
1\\1\\,0
50.6
50.6
50.6
1
Tchad
· ...........
22,0
22,0
22,0
-
-
30,0
Togo
• , "
• "
o ' • • "
29,7
29.7
29.7
29,7
-
-
Sou!'ce : JullGtin r'c!1;,'llûl dû l?_
b~nquc des Etats dû l'Afrj,~ue c~ntr2
le nO 27 D6cembre
1975.
(
gU;;

..- - - . - - - . - . - - - - - - - - - - - - - 1
-
246 -
[.~VOLUTION DES DËrOTS t\\UX CAISSES D'f:PARGNE
(Tableau nO 4.)
(En millions de francs CFA.)
-.
-. --.-
-
.-
...
..
1
F. \\ercice 1972·1973
EXERCICE 197J/19H
1
luin 197~ . . . . . . . . . . . ...... .
4~~9
i
:
1
1 1uillel
-\\.389
-1.900
1 Août
. : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
4.371
4.'109
. Seplembre . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.33~
4.896
Oclobrc
o.················ .
4.3-19
4.91-1
1
1 Novembre o.·· .. ·.·· _.......
01.3-17
4.947
[
Décembre
..................
059
4.%2
1
Janvier
....................
4.770
.5.091
1
1
, Février
....................
4.799
.5.18:!
Mars
......................
4.845
5.311
, Avril
......................
4.864
5.30-1 (1)
1
.......................
491:!
5.368 (1)
1 lirai
1
Juin .......................
4.902
5.375 (1)
1
1
Mo)'mne mensuelle .......
4.603
.5.097 (1)
1
(1 ) Chiffres provisoires.
1
-
Gource
napnort I.l ':'.ctivit;:~
(le ln.
Banque des Etats de l'Afrique centrale
1
excrcice 1973-1074.
j
1
1
1
1
1
1
1

-
247 -
EVOLUTION DE LA CIRCULATION FIDUCIAIRE
DANS L'ENSEMOLE DE LA ZONE O'Et\\'f1SSION
fTab!c.u nO 1.)
(En millions de francs Ch'.l
-_._-
._-
,
.
" - .
. - - .
,
.- , - ..
. .,
1
1
EXERCICE
FXFRCICE
EXEHcrCE
l
1?71·1?7~
197~·1973
1'17.\\· \\'17-1
!
1
1
Jlli Ilel
42.5(,7
-16.91 ~
51."(,'1
i
..............
1
i
1\\ oill
...............
4 ~.I ()~
-16. ~S')
51.X:;"
xrl~mhre
..........
-l1.1l ~fi
.lU? 1
51.7117
J
Octobre
............
-1 ~.05 J
-15.587
51..170
1
,
Novembre
..........
-I·U~O
-17.71 ~
5-1.J57
,
Décembre
-111335
5 ~.fi ~8
59.?~9
o
• • • • • • • • • •
Janvier ....... - .....
50 302
52,%.1
fi2K'I9
Fénier
.............
~~515
5~ .0·' 5
(,t;,] 50
~Iars
52,-112
5-1.8,1-1
6lJ.J61
• • • • • • • • • • • • •
1
1
1
1
AHil
51.07-1
55.116
69.176
• • • •
.o
• • • • • • • • • •
.\\1 ai
48.929
.53.106
fi 7.259
1
o
• • • • • • •

• • • • • • •
;
r
Jilin ................
47,7~~
E200
66.055
1
L
-
- '
--
..
-- - -. --i
1
1
1
1
1
EVOLUTION SAISONNIERE
1
DE LA CIRCULATION fIDUCIAIRE GLOB~LE
1
1
1
1
1
(Tableau nO 2.)
(En millions d.: Crancs CFA.'
'-
...
.-
. .
..
..
_ . _
• •
o.
_ _ _
1
Vt\\RI ..\\TIONS
VA R'ATION 1
..
,
Rf SlCJlIr 1 LE
,
EH Il'USSE
E~ BAISSl
,
M inimllll1 1971·197~: 41.R~6 ... {
1
+ 10.689
M a~inllJm 1971-1972 : 5~.515 ... \\
-
1i.9~R
1
+ .1.7" 1
,
Minimum 197~·1973 : 45,587 ., .1
1
+ 9.458
l\\Inirnum 197~'I97] : 55.0-15 '.0,
3.1i75
-
+ 5.78.1
M inimulIl 1'173·1974 : 51.J70
1
"'1 -1- 17.991
Ma,inlllm 1973·1974 : 69.361 ...
1
1
-
1
source:
Raflflort cl'nctivitél.-(1.e ln
Bhnn,uc des Eto.ts de l'Afril'Jue cel1.'tralc
exercice 197J-I Q71.

-
248 -
III l
2 Politiques de récupération
du surplus budgétaire direct.
La dialectique antique l'homme face à son
milieu est une ~ialectique de transformation perpétuelle,
donc d'actions délibérées pour corriger,' orienter et
niême dicter des comportements aux différents groupes so-
ciaux et aux différentes catégories socio-économiques.
Un des instruments de cette intervention est la politique
fiscale directe de la puissance publique. Que faut-il en-
tendre par là ?
§ l
Position du probl~me.
M. H.C.
MURPHY.
Conseiller principal au Département des
finances publiques du Fonds Monétaire International
(F.M.I.)
écrit dans un de ses articles:
"ie. te.ltme. 'poi-<.t.i.que. 6-<'.6-
cale' e.6t utiii.6~ ~k~que.mme.nt a i'he.ulte actue.iie. iolt.6qu'-<'i
.6'ag-<'t dE. r,~é.co~:i.6vl.
de.6 me.6I.ULe..6 e66-<.cace..6 de.
poiit-<'que. POUIt ie..6 pay.6 e.n vo-<.e. de. d~ve.ioppe.~e.nt,
ma-<..6 -<.i i'e..6t alolt.6 dan.6 ie. .6e.n.6 piu.6 ialtge. de.
'poiiUque..6 6·tllanc.ièlte..6 de. i'Etat de..6t.i.n~e..6 a
e.xe.ltce.1t Ulle. action Oé.H~ 6-<.que. .6UIt i' éconorn.i.e.'

-
2 <19 -
(dans une large mesure)
e.n llIocU6.iant i' ut.ie..L~at.{.on
de~ ke~~oukee~ POUk le~ a66eetek a de~ emplo.i~ a
pJt.i.Ok.i.tê- pllL~ ê-eevée~,
Ilotammetl.t ceux qui ~t.i.rnu.tel1.t
la eko.i~~allee éeollom.tqne"
(1).
Il s'agit là d'une adaptation de la terminologie aux spé-
cifités du développement économique,
et d'emblée,
la vieil-
le querelle entre fiscalistes
(l'école de P.
SAMUELSON)
et monétaristes
(l'école de FRIEDMAN)
s'estompe,
puisque
dans ce cas,
i l s'agit de bâtir une politique financière
nationale en tant que complément de la politique globale
de génération du surplus économique.
De
ce point de vue,
l'on voit la dynamique qu'il y a entre
le support théorique des surplus agricole et industriel,
en liaison avec l'économie politique de la sous-popula-
tion,
et l'économie publique
: e'e~t que .ta ge~t.i.on de~
6inal1ce~ publ.i.que~ dan~ .t'ê-col1om.i.e ~ou~-dê-­
veloppê-e ne peut pa~ ~e Jtê-~umeJt a une ~.i.mple
exteut~oll de la lo~ budg~ta~ke ; elle e~t
u Il e ê. COll 0 m.( e poli. t.<. Cl tL e. dé. cou .e a /1 t
d e ~ COll cU -
t'<'on~ eoneJt~te~ de eJtê.at.ion de~ va.eeuJt~ mak-
ehande~ et de. la JtépaJtt~t.i.on qu.i. ~'en ~u.i.t.
. . . .. . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
( l ) MURPH y
(H. c. )
" De
q tLO.i ~' Cl g.i.t - .i. e. ? La po.e.i. t~ que
budgê.ta~ke", (PUBLICATION DU F.M.I.
et du groupe de la Banque mondiale :
Fi nances et développemen t

2,
1970
pages 15 -
21).
KtL...PJ'J.IiZllEUiJa.&z&œw..
~&

- - -..-..- --- .
----.r~---·-···--··
--
250 -
1
§
2 Fiscalité directe.
1
f
l
Le surolus
budgétaire direct est la masse fiscale directe
que la puissance publique prél~ve et affecte au finance-
ment des activités productives.
Elle est donc partie in-
tégrante du volume total d'impôt direct,
du poin~ de vue
de sa récupération.
Ce volume est fonction du niveau de développement général
de l'économie,
mais aussi des politiques mises en place
pour sa récupération
; or,
les
finances publiques des
pays sous-développés rencontrent des difficultés dans
leur rôle économique précisément à cause du manque de
véritable politique,
les puissances publiques s'en tenant
à l'hérltage colonial.
r
Une reconsidération de la politique fiscale dans les éco-
1
1
nomies en voie de développement peut s'organiser autour
r
des points suivants
:
1
-
reconsidération de la structure fiscale
;
-
meilleure exploitation des bases imposables
-
adéquation dans l'inflexion·des autres sour-
:ces de financement du développement.
a)
La reconsldération de la structure fiscale.
La question fondamentale soulevée par la structure Biscale
est la composition des impôts directs que la puissance pu-

r- --
.,
....
%Hb'Wi#M"*1ŒS2
"lINÇfstlIiAi$MMitfIXU
-
251 -
1
1
1
1.
l
blique peut prélever,
sans influencer négativement l'acti-
1
vité économique.
rl
ll
Deux études apportent un éclairage nouveau sur l'importance
f
de la structure fiscale dans les économies sous-développées
l
1
l'étude de H.H. HINrnCHS et particulièrement celle de
1
[
R.A.
MUS GRAVE
(I).
ll
1
l
Dans son ouvrage "FJ..-!>c.a.f. .-!>lJ.-!>te.m.-!>",
MUSGRAVE "~ou.t.tell.t
que. pe.ndant la pha.-!>e. .ttl.tt'<'aie. de. dé.ve.ioppe.-
1
l
me. Il t , .f.' é..f. é. me. Il t
qu.i. c. 0 Il tJt'<' bue. de. 6aç. 0 Il ma -
je.u.Jte. a dé.te.Jtm.tne.Jt la .-!>tJtuc.tuJte 6.t~c.ale. e.~t
la d.[.-!>poll.i.LJ.i..r'<'.té. de. ba~e~ e66ec.t.i.ve.me..n.t -<..m-
ro~abie..~
(2)".
En d'autres termes,
selon le secteur d'activités écono-
miques envisagés pour la génération du surplus,
la poli-
tique fiscale doit déterminer le support de l'imp6t,
ré-
sultat de l'activité économique dans ce secteur.
Il y a donc à la base un travail d'inventaire des bases
fiscales et de mesure de leur rendement par rapport au re-
venu créé dans le secteur.
(I)
HINRICHS
(II.IL)
A general Theory of Tax Structure
Change During Development :
MUSGRAVE
(R.A.)
Fiscal systems
:
in Finances et
déve loppement nO 1,
1971.
(2)
MANSFIELD (Charles)
ilIa ~tJt((c.tUI[e. 6·üc.a.le. datl.-!> le..-!>
Pa.!f.-!> en vo'<'e de.. dé.veloppe.me.nt" i
revue finances et
développement nO
1,
1~71 pages 41-47.
MW1&'-_;XELLCS;=i,.&Z.1.=,

1--------------_._---
-
252 -
1
1
1
l
1.
Ainsi,
lorsque l'on considere l'apport: de l'agriculture
1
dans
le financement du développement,
et celui de l'in-
1
~
dustrie et du corlUnerce,
l'on doit distinquer la base
de production,
la base de revenu,
la base commerciale
t
et la base d'avoirs.
f
1
La
œse de production concerne les prélèvements physiques
effectués par la puissance publique dans le cadre de
t
sapolitique de financement
il s'agit de déterminer le
1
plus souvent l'apport physique d'un secteur dans le finan-
cement des autres
:
le cas typique est celui des prélève-
1
ments opérés dans
la production agricole pour le finan-
cement de l'industrie.
La reconsid~ration de cette base peut aller dans le sens
de prélèvement sur la valeur marchande de la production
(production agricole vendue sur le marché)
au lieu d'un
prélèvement à la récolte.
D'abord,
cela contribue à la
monétisation de ce secteur et ensuite,
on a un élément
d'uniformisation de la charge fiscale pour tous
les agri-
culteurs.
Par exemple au CONGO,
cinq régions fournissent
la production de café à des productivit~s différentes
(la Cuvette,
les Plateaux,
la Likouala,
la
Bouenza et la
Lékoumou).
8n choisissant la production à la récolte comme
base d'imposition,
on minimise la masse fiscale,
alors
que la valeur marchande du café aux cours mondiaux est
assez élevée:
par ailleurs,
les agriculteurs des régions
à faible productivité sont plus pénalisés en proportion.
Mais cette reconsidération n'embrasse pas la totalité
de la base de production,
en
tout cas dans
l'exemple
de la production agricole,
si l'on n'appréhende pas la
base foncière rurale.
?MA$ldEWJ.
&i&&.œka=.&2U',~._=l.>_~_

7RI
-
253 -
En effet,
l'on sait que la production agricole est la
base de la rente
fonci~re prélevée par les propriétaires,
~ui dans les conditions administratives de l'Afrique
Centrale,
échappent à la
fiscalité.
Au CONGO,
la puissan-
ce publique avait voulu tourner la difficulté en déclarant
les
terres propriétés de l'Etat,
et "ia
tekke Ct c.e.Ux
qu.z .fa c.uit.i.ve."
: mais cela n'a pas empêché la logique
sociale,
les coutumes et les croyances à
légitimer les
rentes
incontr6lées par l'Etat et qui constituent de ce
1
,
fait une fuite
fiscale.
1
1
1
r
La base de
revenu est celle qui est la plus
1
utilisée.
1
,
Mais elle se limite aux revenus distribués par l'adminis-
1
tration et les entreprises d'une certaine importance.
1
1
,
La critique fondamentale contre cett.e base est que le
1
!
niveau des
revenus ébant faible dans les économies sous-
1
développées,
le rendement de l'imp6t d~iect est insigni-
1
1
fiant.
Autant ~ette critique est justifiée par rapport
1
(
aux autres sources fiscales.
autant elle ne l'est pas
1
si l'on consid~re son volume total par rapport au volume
1
1
total des
revenus distribués
en effet,
la not.ion même
r
de revenu dans la
terminologie et la pratique fiscale
telles que nous les avons vécues dans la fiscalité
congo-
laise,
semble se limiter aux revenus salariaux,
c'est-à-
1
dire ceux que l'administration peut suivre.
Mais dans
1
ce cas,
une importante masse de reV2nus échappe à la fis-
1
1
calité
: c'est le cas notamment des
rentes
fonci~res
1
i
rurales et urbaines,
les
revenus de
la commercialisation
1
1
individuelle des produits agricoles,
les
revenus de la
1
,
spéculation
(tontines.
prêts à
usures,
etc.).
Le tableau
1
1
ci-contre donne une certaine idée du décallage qu'il y a
1
entre les émissions fiscales et les recouvrements observé
1
1
a u CON GO en t re
1
1
<) 6 6
et
1971.
1i

tt.
""""0
:
-
254 -
La base commerciale comme la base de
revenu souffre du manque d'élargissement.
Bien qu'elle
soit la base la mieux exploitée,
du faitç1e son rendement
important,
la restriction administrative à son égard cons-
titue une perte en capital pour le surplus budgétaire.
La question
fondamentale de la reconsidérati'on de cette
base r~side dans le contr61e de la gestion des entreprises
pour une véritable information fiscale et donc la possi:
bilité de choisir les inclinaisons nécessaires à l'activi:
té économique et à son financement.
La base des avoirs est à constituer ~
la
puissance publique doit organiser la récupération du
surplus budg~taire en instituant une fiscalité sur les
plus-values mobilières et immobilières et autres avoirs
détournés du circuit économique.
1
r
1
,
Ainsi,
la notion de signe extérieur de richesse doit être
pris en compte parce que c'est le révélateur des revenus
1
qui échappe à la fiscalité dans les pays en voie de dé-
1
1
yeloppement.
1
,
1
1
En somme,
la reconsidération des bases fis-
1
cales est une problématique technique mais aussi une vo-
lonté politique.
La probl~matique technique concerne l'existence et l'ex-
ploitation maximale des bases imposables
; elle est fonc-
tion du support théorique qui oriente la politique fiscale

iE
-
255 -
et de la capacité administrative
(notamment-en termes
de co~ts) à couvrir l'ensemble des contribuables,
per-
sonnes physiques ou morales.
La volonté politique concerne la détermination de la puls-
sance publique à élargir les bases imposables aux avanta-
ges numéraires et physiques de certaines forces le plus
souvent objectivement liées au pouvoir.
Il est évident
que l'exploitation des nouvelles bases,
dans la situation
économique des entités africaines,
doit respecter la
justice fiscale,
c'est-~-dire s'orienter vers les revenus
dominants;
mais l'on ne peut pas oublier ie r6le de ces
revenus dans le financemerlt du développement économique
et dans la poursuite de l'activité économique elle-m~me.
Il reste aussi que la modification de la structure fiscale
doit correspondre à la modification de la structure écono-
mique d'ensemble;
une inadéquation entre ces deux struc-
tures peut compromettre l'incidence du surplus budgétaire
direct dans le financement du développement.
r
!
1
j
1
1
1
1
J

zem
srmm
- - - - - - - ----- -
-
256 -
Evolution de l'écal-t entre les émissions.'-fiscales et les
recouvrements entre 1966 et
1971 au CONGO-BRAZZAVILLE
(1).
1966
1967
1968
1969
1970
1971
- - - - - - --
recettes douanières
. émissions
7007
7693
8430
10076
9543
11459
recouvrements
6848
7446
7792
9264
9150
9941
56 %
59 %
57 %
58 %
55 %
63 %
1 recettes fiscales
émissions
5485
4971
7220
8038
6017
8000
1
1
1
1 recouvrements
4576
4427
4997
5624
5536
4757
1
37 %
35 %
36 %
35 %
32 ....
30 %
'.
autres recettes
1
émissions
1379
1100
2284
2060
1198
1619
recouvrements
809
822
937
1075
1994
941
7 %
6 %
7 %
7 %
13 %
7 %
-
TOTAL
émissions
13872
13766
17936
20175
16759
21078
recouvremen ts
12235
12697
13727
15264
16681
15639
1
reste
1637
1069
4207
4211
078
5439
r
i
-
1
(1)
source:
H. f3ERTRAND : le CONGO formgtiàn sociale
1
1
et mode de développement économique:
page 261
1
(Maspéro 1975).
1
1
1
(2)
l'auteur n'a pas précisé l'unité monétaire:
i l s'agit
1
1
vrnisemblablement des milliards de franc C.F.A.
1
1
1
\\

'."W-n
-
257 -
b)
L'exQloitation des bases
imposables.
Une
fois que les bases imposables sont précisées au niveau
théorique,
la problématique de la fiscalité directe est
la capacité administrative d'assurer les prélèvements et
l'efficacité des méthodes utilisées à cette fln.
Ainsi posée,
cette problématique n'est pas seulement tech-
nique,
la capacité de prélèvement des imp6ts dans les
économies sous-développées est la mesure
(entre autres)
de la volonté politique du pouvoir d'être "ee géllé.kate.uk
de!.> !.>,tkUC.tUkV, e.t ma:ttkelJ delJ pakamètke.lJ"
;
cette volonté
politique,
c'est "fa p.i..ekke. plz.U.olJopllale."
(I)
de toute
la problématique du financement du développement,
comme
nous avons essayé de le faire
ressortir tout le long de
cette thèse.
En
fait,
l'incapacité des administrati6ns à renflouer le
surplus budgétaire direct n'est pas due exclusivement à
la faiblesse de l'économie:
dans les condi~ions d'une
économie sous-développée,
le prélèvement quasi-optimal
du surplus budgétaire est entravé plus par la résignation
politique
(voire l'irresponsabilité)
que par l'économie
elle-même stricto-sensu.
1
. . . . . . . . . . . .. .. .. . .. .. .. .. .. .. . .. .. . .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
1
,
(1)
NGAOSYVATHN
(Pheui phanh)
:
le rô le de l ' imp6t da ns les
1
1
pays en voie de développement.
(Librairie générale de
1
droit et de jurisprudence
197B,
page 187.)
1
1
!

'surtre
._----- ..._...._ - -
-
258
-
De ce point de vue,
le rem~de est d'abord d'ordre ~thique
c'est ce que nous avons appelé dans la problématique de
création du surplus" fil. cliafe.c.tique. cle.~ -<-1I~:ti.t((t.ioll~". Il
peut s'ordonner autour des quelques idées suivantes mises
en lumi~re par M.
NGAOSYVATHN
(1)::
-
prise de conscience politique du fait
que "-e a Jt a .i ~ 0 /1 d' êJ'tC'. e(1 p eH/~ PJt 0 60 Il d e. e. t e a p e(( -6 -<- Jt Jt ~. cl u c. -
t.i b .f. e. cl e. .l'. 1 -<- mpô.t e.0 te' e. 66i ci e. Il c. e. <? c 011 0 mi f{ u e. e..t poe. -<- .U. que.
cl e. .e a c. 0 tl tJt a -<-Il te. 0 Jt g et Il.i ~ é e. e. t. f é. 9 -<- t -<- mé. e."
(2 )
- affranchissement de l'imp6t par rapport
aux obstacles sociologiques,
puisqu'un prélèvement est
toujours ressenti
comme une frustration des fruits de
l'effort
-
organisation du syst~me fiscal à l'image
de l'organisation de la société dans son équité,
son adap-
tabilité,
son efficacité et sa plasticité.
Dès lors,
l'exploitation technique des bases
imposables devient un mécanisme automatique,
car débarassée
des pesanteurs et blocages structurels.
(1)
NGAOSYVATflN
(P.)
:
déjà cité,
page 203.
(2)
PERROUX (François)
:
l'économie du XXe siècle
(P.U.F.
1968,
page 128)
in Ngaosyphan,
déjà cité page 203.

'Tsn'
--- -------------------
-
259 -
La technique qui s'impose,
du fait de la non spontan~it~
de la population fiscale à se libérer de cette obligation
est la retenue à
la source,
pour la"base des revenus;
mais
il convient de préciser qu'en dehors des coûts engendrés
par cette technique,
il y a les difficultés
tant techni-
ques que d'~quité liées à son utilisation intensive et
extensive.
L'utilisation intensive de la retenue à" la source pose le
problème de la non prise en compte de la création des
sous-revenus que nous avons signalés et qui dégrèvent
le revenu réel
cette technique ne permet pas de définir
socialement le revenu imposable dans ce contexte socio~
~conomique.
Par ailleurs,
meme dans le cas o~ l'adaptation institution-
nelle suit les modifications structurelles de la soci~té,
l'administration concentre son effort de prélèvement sur
une catégorie de la population fiscale
;
les détenteurs
des salaires et traitements.
~nfin, la justice sociale dans ce cas n'est pas aussi lar-
ge qu'elle pourrait être,
puisqu'une catégorie de la po-
pulation peut user de la
fraude
fiscale,
ses revenus nl~­
tant pas directement suivis par l'administration.
L'utilisation extensive a l'avantage de toucher les revenus
des travailleurs saisonniers ou occasionnels
: de ce point
i\\iWW,-,"&JazzaUZlZiJ&Zi2ZEi.aea lU "

-
260 -
de vue,
elle sied hien à
la situation générale de répar-
tition des revenus en Afrique Centrale,
du fait de l'or-
~anisation actuelle de la production des biens et des
services.
Dans ces deux cas,
on suppose que l'appareil administra-
tif et l'information fiscale fonctionnent au mieux des
intérêts étatiques.
Cette hypothèse n'est pas
toujours vérifiée,
surtout
pour la base commerciale ou pour la base des a-,roirs
; on
peut alors tourner la difficulté en "appf..t'1{Lal1.,t ta ![ègte.
de-6 ué.né.6.f.c.e-6 P![é./~ol7lrJt,i.6-6"
(I),
pour la base commerciale
ou de production
; ainsi
"Ull
pou![c.e.n.tage. dOIlIlé. de.-6 ve.nte.-6
U![lLte-6" peut servir de support à l'imposition.
Cette technique trouvera son application concrète sur
les marchés de second ordre décrits plus haut
ou un
appareil statistique relativement réduit peut fournir
des indications sur les volumes des
transactions et donc
le pourcentage permettant de fixer la charge fiscale.
En outre,
elle peut compenser la faiblesse administrative
dans
le contrôle des organisations coopératives.
En définitive,
l'exploitation des bases fiscales appelle
un effort d'imagination de la part des responsables
de l'administration fiscale pour tenir compte des condi-
tions objectives et subjectives qui
régissent l'ensemble
. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. ..
(1)
f'1ANSFIELD
(Charles)
article déjà cité,
page 45.
-

ES>:-".
261 -
de rapports entre l'Etat et le peuple,
entre la nation
et l'impératif économique.
C'est dans cette harmonie que se décident les inflexions
nécessaires à la maturation des autres sources de finance-
ment.

-
262
-
c)
Le rôle de la
fiscalité directe su~
les ùutres sources de
financement.
c'est la recherche de congruence entre l'alimentati.on
budgétaire des
comptes de
l'Etat et son action incitative
pour l'accroissement des autres sources de financement.
De cette congruence résulte d'ailleurs la position de
la fiscalité directe comme vecteur stratégique
: elle
est autant source de financement que variable instrument
pour la génération du surplus financier.
On saisira cette conoruence à
travers les rapports suivants
-
la fiscalité directe et la création de
l'épargne:
-
le
rôle de la fiscalité directe dans l'en-
couraqement de l'initiative prJvée
(le pro-
fit)
-
l'orientation du commerce extérieur.
Fiscalité directe et mobi,lÜ;at:.ton de l'épar.9..!l~.
La proposition la plus courante en la mati~re est que la
fiscalité directe décourage la
formation de l'épargne pri-
vée,
en fait,
i l n'est pas de la nature de cette imposition
de décourager l'épargne:
mais certains phénomènes socio-
iZfU!JUm.=
ES Ct A:

-
263 -
économiques agissant à
l'intérieur de l"économie peuvent
masquer le rôle de
l'impôt direct;
tel est le cas de la
création des sous-revenus que nous avons s\\gnalée plus
haut.
L'on doit considérer le rôle de l'imposition directe dans
la
formation de l'épargne de deux points de vue:
du point
de vue de l'individu et du point de vue de la société,
"dalv) -<'1011 e.-<'I-<'Ie.lIc.e. pc-/(du,'labte.".
Dans les conditions sociologiques des ~conomies de l'Afri-
que Centrale,
l'imposition directe agit sur la formation
de l'épargne individuelle en permettant à
l'individu de
disposer de son revenu en valeur nominale;
c'est la lutte
contre la dispersion nominale des revenus.
L'argument
correcteur en est l'action sociale de l'Etat qui prendrait
en charge certaines catégories de la population.
C'est
donc dans l'appréciation éthique
(valeur sociale)
et tech-
nique
(congruence avec la formation de l'épargne cr~atri­
ce)
que l'on mesure
"e'e.~~e.t /(é.e.l de.-<'I p/(éeè.\\.Ie.me.llt-<'l ~i.-<'I-
c. Cl Il X
e. t
d c- -<'1 JI e. di. -<'1 t ,'li /) (( U 0 Il -<'1
b u d 9 é. .t ai /[ e. -<'1 " •
Mais il Y a aussi le r6le de contre-partie normale à la
rénartition inégale fonctionnelle des revenus;
l'impôt
y est une
force d'incitation:
ou
bien le détenteur des
revenus relativement élevés constitue une épargne volon-
taire dans les circuits que l'élan imaginatif de la puis-
sance publique met en place,
ou b en celle-ci se substitue
à l'individu pour une
telle accumulation.
C'est dans
cette perspective que
la terminologie .p,arle bien que sou-
vent avec controverse sémantique,
de l'épargne forcée fis-
cale,
c' est-à-di re "a!J-<'I.t'<'11e.llc.e. .{Il\\.lOlOllta.{/[e. de. la. pa/r.t

-=
-
264 -
de.6 c.OIl.60mma te.lLlI-!J,
eOk-!JqUe.ee..!l PO(LVO-ilt~ pub elc.~ ~e.
PJlOc.lulent aupltè~ d'eux de.~ ~o.l(L!J qlL'-if.~ de~U.Ite.Ht à
l'a c. c. unllL f. a t -i 0 Il du c. a pt ta e" .
L'on saisit d'emblée la complémentarité de la fiscalité
avec la politique monétaire:
i l est évident que la fis-
calité,
en réduisant le
taux d'escompte psychologique
oriente une masse considérable vers les circuits moné-
taires et les formes
d'actions monétaires mis en place
pour encourager l'accumulation nationale.
Enfin,
la contrainte psychologique de l'imp6t peut jouer
dans
le prolongement de la mentalité selon
laquelle l'in-
dividu préfère gérer ses actifs
lui-même,
au détriment
de l'Etat,
puisqu'il a le sentiment que son action indi-
viduelle est plus
visible que celle de l'Etat.
Du point de vue de la société dans son "e.6~etlc.e pekdulta-
bte",
l'action étatique par les
transferts sociaux con-
cerne la place que ce dernier accorde pour le long terme
au renouvellement de la population active
(politique
nataliste),
de
la capacité productive
(l'investissement)
et d'une manière générale la poursuite de l'amélioration
du bien-être général et la maturation des vùleurs na-
t ion ale s.
le e ~t p0~ ~ .l b f. e q u ee e ~ e 11 .t-i 111 e Il t cf e 9k a 11 de li. k
na.t-iollaf.e,
c.OIl~tku-it à pakt-iJ{ de~ e66oJ!t~ ~ta.t-ique~ 6-il1an-
c.é~ paJ! efe.~ pJ!é.f.èvC?.me.llt~
6üc.all.x ~lI.k ta popuf.at.ton a-it
e n ![ e. t 0 li k u Il e 66e t
d' é ln II (a tl 0 YI d a Il ~ f.' a c. c. J! 0 LH e. me. n t
d e f.l
b-iell~ l11atéJ!-iel~,
donc. ~Uk le.~ c.ondition~ de. c.et ac.c.J!o-i~­
~eme.nt, donc. e.lltJ!C?. autJ!e/!J,e 'épaJtgHe. (1).
.. .. .. .. .. . . .. . .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
voir à ce propos l'analyse du Professeur Luc Sourcier
de Carton sur "ia lJaleuJ! ~oc.-iaee. de.~ tJ!an~6e.Jt.t~ ~Oc.-iaux"
in Démographie géo-économique
(Editions Montchrestien
1976,
tome
2,
pages
330-352).

- . . . . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - --~- ---------~----- ~- ------ -------
-
-
265 -
Fiscalité directe et l'initiative privée.
Si l
économie po U tiq Ile dus urnl us crée 1 es condi tions
1
d'émergence d'un système productif national privé ou pu-
blic en luttant contre" [e- .tJt(1.(L{t-tOlll1e.f. dé~a_voeu du Jt.{~­
qlle-",
la vieille horreur de l'aléa selon
la tenninologie
de J~cques nERQUE
(1),
i l demeure que sur le plan secto-
riel,
la puissance publique peut accroitre davantage
l'accumulation par une
fiscalité sélective,
en modulant
les effets et l'exnloitation des
bases
fiscales.
nien que apparemment les entrepreneurs africains se
pl a i 9 ne n t
de l a " ,~a i. 9Il é e 6ü C (1. f e ".
( ce qui est j us t i fi é
lorsqu'il s'agit pour la puissance publique de
financer
uniquement ses dépenses de
fonctionnement)
leur effort
trouve sa contre-partie dans les aménagements
fiscaux
consentis
par l ' Eta.L,
dans
une optique- d'incitation à
l'accumulation.
Nous avons examiné la perspective comptable
(du point
de vue de l'entreprise)
de créer un surplus monétaire
à par.tir de son cash-flow ; nous examinons à présent
cette même perspective,
du point de vue de l'autorité
fiscale.
L'initiative privée peut ~tre encouragée par l'instauration
de l'amortissement accéléré:
le principe en est le sui-
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
( 1 )
8ERQUE
(Jacques)
Les arabes d'hier a demain;
(Seuil
1969)
cité par Ngaosyvathn,
voir
plus haut.

r
-
266 -
i
vant
:
lit e. COli t J[ .L b ua b .e e. e..~ t allt 0 J[ L!:. é il ri .<. 66é. J[ VI II II e. p a J[ .U e. ri e.
f.'.tmpôt qu'.<.t do.<.t acqu.Ltte.J[ e.t bél1é6'<'c.'<'e. aÙ!,!:.'<' de.~ -<'11-
téJ[ê..t,!:. C.Ol11po~é.-1
cOJ[J[e.~polIria/lt à la -1Ol11me. e./l cau.1e."
(1).
L'effet immédiat pour le bénéficiaire,
dans
l'hypothèse
d'une personne morale est l'accroissement du cash-flow
de l'exercice,
et donc une possibilité de financement de
ses investissements.
Pour les
finances publiques,
ce
manque à gagner pour. la période peut être enregistré comme
une créance;
pour l'économie,
il y a gain en cap.ital
immédiat,
par suite d'investissement,
et à
terme par
affectation étatique productive des créances antérieures.
On peut raffiner la méthode en permettant aux entrepre-
neurs,
moyennant un contr61e rigoureux,
de procéder aux
amortissements selon une structure qui leur convient ;
tout dépend en fait des
rapports que la puissance pu-
blique veut instaurer par le biais du fisc avec l'ensemble
des entrepreneurs effectifs et potentiels,
dans le pro-
cessus d'accumulation de capital.
La réalité du prélèvement fiscal
dans la génération du
surplus est donc double
: ou bien la puissance publique
considère qu'elle est le seul pouvoir créateur du surplus
alors elle manifeste sa volonté politique d'extraction de
l'impôt par l'aggr.avement des prélèvements et son extension
à toutes les formes de revenus et à tous les contribuables,
dans
la meSUre de l'efficacité technique de son administra-
tion ;
ou bien,
sans monnayer son pouvoir en la mati~re,
elle consid~re que l'essentiel est de favoriser pour le long
terme l'apport en
terme de capital national,
en adoptant
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(I)
O.C.D.E.
finances
publiques et développement économi-
que;
(l\\thènes
1963,
page
129).

-
267 -
des choix précis en la mati~re, selon la catégorie de
contribuables,
étant donné les dispositions économiques,
civiques et le rendement réel de ces diverses catégories.
Fiscalité directe de capitaux étrangers.
Nous avons montré dans quelle mesure ces capitaux consti-
tuent un surplus financier d'appoint;
mais nous avons
montré aussi que le plus souvent,
ils se constituent en
dehors du schéma national d'accumulation et renforcent
plut6t celle des détenteurs étrangers.
Dans ces condi-
tions,
une imposition de ces capitaux est un moyen d'in-
tégrer à l'effort d'accumulation nationale des activités
financi~res (rendement des capitaux) qui se réalisent
avec des effets multiplicateurs sur l'étranger.
On oppose à cette taxation le risque de décourager l'entrée
de ces capitaux ;
les faits économiques et sociaux montrent
qu'un tel risque est moindre par rapport à ceux représentés
par l'instabilité des institutions,
la cupidité de cer-
tains notables des pouvoirs ét~blis, etc.

*titan' {
-
268 -
d)
Q~elgues cas d'esoèces.
L'inexistence de la classe moyenn~.
Dans l'économie moderne.
le r61e joué par la classe moyenne
est déterminante pour la croissance
;
i l en découle que
les finances
publiques sont pour l'essentiel alimentées
par la taxation des divers
revenus des
contribuables de
cette classe.
Mais on sait que cette classe.
dans son acception occidentale
fait défaut en Afrique noire;
on peut remarquer cependant
que des activit~s économiques plus ou moins marginales
se développe avec une contre-partie monétaire qui prend
de plus en plus d'importance. S'ajoute à cela le manque
à gagner pour l'Etat d~ au fait que la puissance publique
taxe rarement les ruraux et citadins analphabètes qui ont
pourtant des affaires suffisamment importantes pour des
pays sous-développés.
Tel est le cas qui ressort de l'en-
quête publiée en ao~t 1977 par le Ministère du plan au
CONGO-BRAZZAVILLE
( I ) .
(1)
Ministère du plan.
collection des ~ntreprises, aofit
1977,
volume l
:
Dénombrement des unités de production.
Il s'agit d'une enquête qui porte sur l'activité économique
(petite industrie.
commerce et artisanat)
par arrondissement
pour la ville de
Orazzaville.
L'arrondissement est une
structure administrative de division territoriale de la
ville,
sous la responsabilité d'un adjoint au maire de la
ville.
Dans le contexte africain,
i l s'agit essentiellement
de quartiers des nationaux.
donc avec une activité écono-
mique relativement
faible.

-
269 -
C'est ainsi que tout le cOlTunerce intérieur de détail est
occupe par des commerçants ambulants,
des
revendeuses
n'ayant ni magasins ni entrepôts,
des marchands des ser-
vices ambulants,
etc.
la couverture en biens primaires de
consommation étant assurée par des
unités de production
quasi-familiales mais dont le chiffre d'affaires pour
l'ensemble dépasse les millions de francs
C.F.A.
(I).
Du point de vue du rendement
fiscal,
l'activité de cette
catégorie de producteurs remplace aisément les· rentrées
budgétaires devant être assurées par la classe moyenne;
en fait cette catéqorie doit être considérée conune tel,
les conditions objectives et subjectives sur le terrain
créant la sémantique.
La pratique d'un imp6t forfaitaire tel que la patente,
l'instauration d'un droit d'exercer matérialisée par
un document fiscal,
un imp6t conditionné!
(imposition s ' i l
y a activité commerciale par exemple)
au jour le jour sont
autant de procédés que l'administration fis~ale peut mettre
en oeuvre.
La taxation de la consommation.
La thèse de l'impôt sur la consommation est développée déjà
chez J. Stuart MILL;
elle privilégie l'impôt sur la
consommation suivi d'un abaissement de l'impôt sur le reve-
nu pour favoriser l'épargne,
en évitant une double taxa-
t i on
:
" .f. a t a xati. 0 Il ri e. ~ 1[ e. v e. Illl ~ d.i ~ C. Jr. .i m.i t1 e. Jr. a .i t
c. 0t1 tJr. e. .f.' é. -
. .. . . . . .. . . . . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . .. . .. .. .. . .. ...
(1)
ce nouveau courant commercial et artisanal se développe
avec une certaine rapidité en Afrique noire en général;
on
cannait en la matière les
fameuses
"Jr.e.Ve.t1de.ll~e.~ du TOGO" dont
les liens avec le pouvoir établi peuvent expliquer les ré-
sultats financiers.

-
270
-
paJc.g ne.,
ie..6
1110 Ida ft t.6 é. pal{ 9 né.6 é ta. Il t
.{IIIP 0.6 é..6
c.omlIIe. Jc.e.ve.nu pe.ndant fa péJc.'<'ode. où .<..t lJ a
e.66e.c.t.<.ve.me.llt épal{9ne.,
e.t .te..6 Ùlté.Jr.ê.t.6 t'<'-
Jr. é.6
de. c. e. /~ III 0 Il ta. n t.6 é ta Il t é 9 a f. e. me. Il t .<. III po .6 é.6
paJc.Ca .6u'<'te. .
If. lJ auJr.a.<.t aÙl.6.{ UI1e.
' douuf.e.
.<. mpO.6 .<. t.<. 0J1 de. .t 1 é pa Il 9 Il e.'
q u.<.
ne. .6 e. Pl{O du.f. t
pa.6
.t 0Il.6 q u e.t e..6 .i. mp ô t..6
6Il a p p e. J1 t .ta c. 0Il /~ 0/lI-
ma t.<. 0 Il
(1)."
Ce raisonnement est discutable puisque les donn~es empi-
riques ne v~rifient pas toujours les co~clusions th~ori­
'lues: ensuite,
i l suppose qu'il y ait effectivement ~par­
gne
:
tel n'est pas le cas pour les ~conomies sous-d~velopp~
Mais l'on sait que si la
fonction d'~pargne ne se manifeste
pas dans les circuits financiers existants à un niveau
optimal par rapport aux capacités productives,
les mécanis-
mes parallèles de circulation mon~taire révèlent la thésau-
risation,
les niveaux de consommation et des plans de con-
sommation improductifs,
alors qu'administrativement,
cer-
tains revenus sont sens~s ne pas exister.
Le march~ apparaIt alors être le meilleur indicateur de
l'existence de certains revenus qui échappent à la fisca-
lité :
tel est le cas des revenus que nous avons exposés
plus haut,
avec la question de l'inexistence de la classe
moyenne.
Dans la mesure 0\\1 le vecteur de satisfactions des préfé-
rences individuelles sur le march~ est la circulation mo-
n~taire, elle révèle par la même occasion les v~ritables
courbes de budget.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
O.C.D.E.
Finances publiques et développement écono-
mique
(Athènes
1963,
page
164).

-
271
-
L'impôt sur la consommation dans de telles conditions
op~re une double manoeuvre : orientation de la consommation
par discrimination des biens èle consommation improductives
et recouvrement des recettes nouvelles.
Si
l'effet sur l'é-
parqne est pratiquement nul.
du moins daris l'immédiat,
se-
lon l'approche J. Stuart MILL
(puisqu'au départ l'épargne
privée est quasi-inexistante dans les ci~cuits économiques
normaux),
il est positif pour le long terme,
par rapport
à la possibilit~ d'accroitre le taux d'~pargne. en rele-
vant le taux d'intér~t ; en effet,
le taux d'escompte
psychologique étant très élevé dans les économies sous-
d~velopp~es, le taux d'int~r~t n'offre pas le m~me attrait
qu'une ~conomie développée
l'agent économique a en fait
deux possibilités relevant de
la logique sociale
:
thésau-
ri ser ou consorruner.
L' i mpô t
sur 1 a consomma tion apparai t
alors être une d~viation de trafic dans cette logique
sociale et donc la
rationnalisation de l'utilisation du
surplus,
par introduction d'une autre logique.
L'impôt sur la fortune.
Le paradoxe du sous-développement est aussi l'émergence
des nouveaux riches;
il s'agit bien sGr des
fortunes
qu'il faut replacer tant par leur taille que par leur em-
prise sur l'économie.
dans le contexte g~n~ral des économies
faibles.
La manifestation la plus concrète de ces nouveaux riches en
Afrique Centrale,
si
l'on suppose que les activités commer-
ciales et industrielles rentrent dans les conditions objec-
tives de g~n~ration du surplus,
est l'acquisition des
biens
fonciers et immobiliers.

,··t"'Ç"
-
272 -
L'un des
traits actuels de constitution
de
fortune en Afrique Centrale est représenté par les reve-
nus des valeurs
foncières et immobilières,
notarrunent avec
les loyers des véritables chaines de villas que certains
particuliers mettent à
la disposition des diplomates et
des
fonctionnaires
internationaux et
ceux des organismes
inter-étatiques africains
; dans une moindre mesure,
on
trouve les logements de fonctionnaires
nationaux par des
particuliers.
Ensuite viennent les prêteurs à gage et les usuriers qui
vont jusqu'à un
taux d'intérêt de
30 % par mois au CONGO-
BRAZZAVILLE et les propriétaires
fonciers qui de plus en
plus mettent en valeur eux-mêmes les
terres ou les font
travailler par leur famille,
les produits étant commercia-
lisés dans les structures de marché décrites plus haut.
D'une manière générale,
les incertitudes sur l'emploi et
les revenus,
et les incertitudes sur l'avenir politique
des pays poussent à des activités productives et de spécu-
lation dont les flux financiers
échappent au contrôle
administratif.
Indépendarrunent du problème moral posé par
l'existence de
telles
fortunes
dans
un contexte fait de vie
au jour le jour pour la grande majorité de la population,
i l y a l e fait que le pouvoir politique ne puisse pas pren-
dre des initiatives pour intégrer ce potentiel
fiscal
dans
le circuit économique normal.
Bien sûr,
la théorie écono-
mique n'a pas
formellement établi l'effet d'une
telle impo-
sition sur l'épargne nationale;
bien sil~'que des exemples
récents dans le monde ont montré les difficultés politiques
et techniques d'une telle imposition;
mais est-ce suffisant
pour créer une classe "d'ùldé.6e.ndu-6"
(1)
par nature en fer-
................................
(1)
Sens premier,
c'est l'appellation sous
l'ancien ré-
gime en France des contribuables qui supportent la char-
ge
fiscale
refusée par les privilégiés.
~1?i.'h_lk.UJ.tJ'tJl'a'=-4i&.t"::.L',,ag&Z.&.a

-
273 -
mant les yeux sur ces
fortunes qui s'accumulent au détri-
ment de l'accumulation nationale?
C'est vrai que sous
l'ancien
régime en France,
les pauvres
supportaient la charge fiscale refusée par les privilégiés
faute de moyens légaux de lutte
; mais la situation ne re-
vient-elle pas au même lorsque le pouvoir politique lève
les impôts SUr ceux qui ne rentrent pas dans sa sphère
de puissance.
L'imposition directe est le transfert issus du surplus
économique
(impôts directs,
dividendes,
taxes d'exporta-
tion)
en ce sens,
elle est le résultat de la dynamique
interne qui meut la base matérielle d'une société.
En
tant que tel,
elle est aussi
le reflet de l'énergie origi-
nelle de ladite société puisque nous admettons que la base
matérielle tire sa mouvance de celle des conditions sub-
jectives,
par exemple,
la disponibilité de l'esprit aux chan-
gements.
C'est certainement pour cela que parlant de la
fiscalité en général,
SCHUMPETER écrit :"')lie.n ne. mOlttJte.
plu~ claiJte.me.nt le. caJtactlJte. d'une. ~ociltl e.t d'une. civi-
li~ation, que. la politique. ~i~cale. ~uivie. pa~ ~e.~ politi-
.
C.(e.I1~... "
(
)
1 .
Une des causes des problèmes du sous-développement,
du point
de vue des difficultés de financement est la non-saisie par
le pouvoir politique d'une part de
la relation entre la
structure fiscale et la structure économique et d'autre part
entre le potentiel fiscal et sa propre capacité à assumer
la maximation de sa récupération.
. . .. . . . . . . .. . . . . . .. .. . . .. . .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(I)
SCHUMPETER
(J.)
:
History of economic analysis
; Allen
and Unwin,
1967,
page 769,
ci té par Ngaosyva thn ci té
plus haut,
page 234.
_ i l l _ i E Z i I
,ZZ

-
274
-
1
III 1 3 Politiques de récupération dy
1
1
surplus budgétaire indirect.
1
1
1
1
1
L'imposition indirecte pose le probl~me de
1
la définition de cet impôt selon qu'il est considéré suivant
1
"-6ct
tJtan-6.eat-i.oll
O(l
-601l
-i.llc.ùie.nc.e." i
c'est par exemple
1
1
le cas de la taxe sur la valeur ajoutée.
Mais l'on peut
aussi
le considérer. du point de vue de la comptabilité
1
1
nationale:
.e'.i.rnpôt .{.lld-i.Jte.c.t 6Jtappe. lot pJto,du-i.t 60uJttl.i.
paJt .e' e.lltJte.pJt.t-6e. e.t de.rnalldé paJt lut paJtt.tc.u.e.te.Jt,
.e' .trnpôt
1
1
d.t Jt e. c.. t c. 0 Il c.. e. Jt 11 a Il t e lt .i. (( Il 6a c. te. (I!(
60uJt Il.t pa Jt .e e. )J aJt t.t c.u.t.t e. Jt
1
1
1
et demandé pM .e'elltJte.pJtL~e. Cette distinctiàn entre pro-
duit et facteur est l'élément essentiel d'appréciation de
l'impôt indirect comme transfert endog~ne du surplus éco-
nomique
: ou bien le produit est fourni
par l'activité éco-
nomique nationale,
alors l'impôt indirect est un transfert
endog~ne, ou bien le produit est importé, alors,
l'impôt
indirect rejoint les considérations que nous avons déjà ex-
posées sur les sources exog~nes de financement.
La fiscalité africaine est caractérisée par l'importance
de l'imposition indirecte dans
la masse globale de la re-
cette budgétaire,
si l'on assimile les droits à l'exporta-
tion et à l'importation à cette imposition.
La raison la
plus avancée pour justifier cette situation est la facili-
té administrative ùe taxer le secteur du commerce interna-
tional,
notamment les droits sur les exportations et les
importations.
atM;:
L
.. l i

-
275 -
En fait,
cette "pof.(l!I.i.~~a,U_o'l de f.'.<.mpôt --1t[;'l.ee.1 Jr.e,~.10UIlc.e--1
Qc.onom.<.que.-6 e.xtQ~'l.ie.uJr.e_-6"
ou sur les
biens primaires destinés
à l'exportation,
en d'autres
termes,
la spécialisation
fiscale selon que le pays est "dé.ve.Jr..1o-tJr.
de. pJr.odtl'<'t.1 manu-
6ac.tuJr.éA" ou "Jr.é/~e.Jr.vo'<'Jr. de ma-t.<.è.Jr.e--1 pJr.e.m.<.è.Ile..1"
(1)
montre
bien la désarticulation structurelle entre- les activités
productives
(l'économie politique du suiplus)
et la récu-
pération des moyens financiers
issus de cette activité,
pour financer les investissements de la nouvèlle génération
c'est ".te. 1te.6u-6 du dQve..toppe.l1Ie.nt é.c.otlom-ique".
§
l
La logique simpliste de l'imposition
indirecte dans les économies
faibles.
Les faits économiques et sociaux en Afrique Centrale mon-
trent qu'il s'institue un corps de pensée tendant à con-
centrer l'effort public en matière fiscal sur l'imposi-
tion indirecte.
Il faut dire aussi que certains courants
de pensée sur le plan international légitime cettemuvelle
économie politique de la facilité en tentant de montrer
l'effet bénéfique que les pays
tireraient,
pour lefinan-
cement de leur développement du commerce international,
non seulement en devises,
mais aussi et surtout par le biais
des
finances publiques,
alimentées pour la circonstance
par les produits de la fiscalité.
.. . . . . . .... . . . . . . . . . . . . . . .. .. . ...... .
(I)
GENDARME
(René)
: ouvrage déjà cité.
1
1
1
1
1
1
,
1
1
1
\\
#d51iJiiA.4,lM,
W. . . . .'.is!A j@U

"REm
-
276
-
Si l'exportation des matières premières et l'importation
des biens manufactur~s sont des caract~ristiques des ~co­
1
nomies sous-développées.
leur syst~matisation en tant que
1
comportement ~conomique volontariste date des années 1960
1
1
avec les relations de état à état et les r~centes modifi-
1
1
cations de la stratégie politique mondiale avec la " gU e.IlIle.
dl!
pé..tJtoie./I.
En Afrique Centrale,
les produits qui font
1
l'objet de cette systématisation sont le pétrole pour le
1
1
CONGO-BRAZZAVILLE et le GABON,
l'uranium pour le GABON
1
1
et le CENTRAFRIQUE,
le bois pour l'ensemble de ces pays,
1
1
etc.
Dans les faits quotidiens,
cela donne l'affectation
1
de 21 milliards de franc C.F.A.
au titre de redevances
et impôts au budget congolais par la soci~t~ ELF-ERAP en
1
1
1974, etc.
1
1
1
Du c6té de l'importation,
l'importance des bureaux de doua-
nes par rapport à ceux des imp6ts internes n'est pas sim-
plement une question de hasard d'affectation des bâtiments
publics:
c'est la mesure de l'attachement du pouvoir à
une source particulière de recettes budg~taires.
1
1
Cette pratique est sous-tendue par la logique suivante :
1
1
l'imposition indirecte,
notanunent les droits sur les ex-
1
portations et les importations permettent d'avoir des recet-
1
1
tes immédiates et souvent importantes que les conditions
1
1
présentes de l'économie ne peuvent fournir,
en tant que con-
1
1
tre-partie de l'activité productive.
Ici,
l'illusion fis-
1
cale est évidente,
puisque la politique économique se ré-
1
duit à la recherche de moyens d'obtenir de l'argent.
A cet-
1
1
te facilité psychologique apparente s'ajoutent les facilités
1
1
administratives de prélèvement et,
en ce qui concerne les
1
1
diverses taxes internes;
l'apparente anesthésie sur les
1
1
con tri buables de l' impos i tion i ndi recte .
1
1
1
1
/
1
1

rrr'
-
277 -
1
1
1
Cette logique est simpliste tout simplement à cause du
1
1
poids relatifs de ces économies dans le jeu des intérêts
-
1
1
internationaux.
En effet,
baser le financement de l'éco-
\\
nomie
(dans
l'hypothèse o~ les fruits des prélèvements
1
1
1
sont affectés effectivement aux activités productives)
1
1
sur l'imposition indirecte suppose que l'on a la mai-
1
1
trise sur le surplus réel exportable et que l'on peut
1
peser effectivement sur les décisions de l'étranger en
1
1
matière d'importation,
filais sur.tout sur les
fixations
1
1
des prix,
vecteur de l'échange et donc des
rentrées fis-
!
1
cales;
l'expérience montre que dans leurs exportations,
1
1
les économies sous-développées commercialise le surplus
1
1
naturel dû à l'allocation naturelle en ressources;
la
1
1
seule maitrise sur ce surplus est la possibilité de ra-
1
1
1
tionnement,
mesure qui du reste ne va
pas dans le sens
1
1
des intérêts des pouvoi rs pu 1>1 i cs qui ont toujours be-
1
soin de recet tes. Quant à la fixation des prix des ma-
1
tières premières exportées,
les accords internationaux
1
1
est le plus souvent bi-latéraux minimisent ces prix par
1
rapport à ceux pouvant se fixer sur le marché.
C'est en
1
tout cas
l'expérience douloureuse ~cue à la C.N.U.C.E.n.
1
1
En définitive,
la politique <'le financement dans ce cas
1
repose sur une base fiscale aléatoire et n~faste pour
!
l'économie,
puisqu'elle fait éclipser l'économie na-
1
1
tionale productive.
Les exemples sur le dépérissement
des entrées fiscales indirectes sur le commerce du guano
au Pérou,
et le nitrate du Chili au 1ge siècle,
le fiasco
du plan triennal congolais 197'1-1977 dû entre autres à
la défaillance de la production pétrolière et de celle
des potasses,
les difficultés actuelles de l'économie ga-
bonaise qui pourtant bénéficie des entrées importantes d~f ~
pétrole ont une seule explication
:
le~ pouvoi~~ politique~
Ile ~ai~.t~""el1.t pa~ le c.a,'ac.tè.~e c.el1t~i6uge de la 6i~c.alité
indi~ec.te pa~ ~appo~t aux po~~ibilité~ ~~elle~ de l'éc.ono-
mie d a~""u~e~ le~ c.ondition~ du développement ~c.onomique et
:
-
(1

.,......'S'J·.w
-
278 -
r1
1
l'
1
(
1
!(
(
(
§
1
2 Reconsidération de la fiscalité indirecte
1
en tant~~~ transfert endogène.
l
Comme on vient de le voir,
la problématique de la récupé-
ration du surplus budgétaire en transfert indirect trouve
sa résolution dans l'organisation d'une économie politi-
que du développement,
en lntégrant les moyens de
finance-
ment dans
le prolongement normal de l'activité productive
c'est la restitution aux droits et taxes sur les produits,
leur r6le économique et protecteur.
a)
Droits et taxes sur les iIJlr:Jortations.
Le guide dans
la détermination des droits et taxes sur les
importations doit être l'incidence de la chose importée
sur l'activité productive,
et non la couverture immédiate
des dépenses
budgétaires.
Cette incidence concerne les
liiens d'équipement et les matières premières nécessaires
à l'industrie et à l'agriculture nationales, et les b~ens
de consommation courante,
selon qu'ils sont indispensables
ou pouvant être considérés comme
biens de luxe.
La liaison est donc évidente avec la génération des surplus
industriels et agricoles
; en effet,
puisque dans notre
hypothèse de travail,
la puissance publique est le princi-
pal agent générateur du surplus,
la manipulation des droits
et taxes sur les importations
facilite cette gén~ration.

'wm
--1
-
279 -
1
1
1
1
1
1
[
1
L'action principale est l'allègement des coGts de produc-
tion pour l'industrie et l'agriculture à
travers les
taxes plus ou moins
faibles sur l'équipement industriel
et agricole,
sur les engrais et sur les semences.
Du res-
te,
cette taxation incitative au départ deviendra peu à
peu prohibitif,
au fur et à mesure oG le potentiel produc-
tif national sera capable de produire aux moindres coGts
ces bi:ens importés.
Donc au fond,
i l s''19it d'opérer un
choix entre une taxation lourde au départ mais qui pénalise
par la m~me occasion les chances de développement des ca-
pacités productives nationales
(même si l'Etat dispose
pendant ce temps des moyens
financiers importants),
et
la possi bi 1 i té d'importe r
à moi ndre coG t
des. bi:ens de
production,
donc une forte probabilité d'accroitre les
capacités productives.
Dans
les conditions actuelles des économies de l'Afrique
Centrale,
la récupération du surplus budgétaire indirect
est un problème d'analyse des avantages que procurent
à l'économie pour le long terme les biens importés à moin-
dre coGt et du rendement d'une imposition indirecte lour-
de ;
ceci est d'importance dans
la mesure o~ l'on sait
que la puissance publique n'affecte pas ces entrées moné-
taires aux activités productives
;
une récupération posi-
tive de ce surplus dans ces conditions est d'éviter l ' a t -
trait monétaire en favorisant
l'entrée des biens physiques.
En ce qui concer.ne les biens de consommation courante,
la
fiscalité indirecte est un moyen de protection pour la
production nationale
; mais outre les réserves que nous
avons
formulées dans
l'analyse des décisions collectives,
l'on doit tenir compte de l'expression des préférences des
consommateurs pour une bonne répercussion de cette imposi-
tion
;
la tendance consistant ~ imposer l'importateur,

--
280 -
1
\\
1
1
1
\\
1
quitte à lui de répercuter ce coût sur les consommateurs
1
n'a pas pour fina].it~ de prot~ger la production nationale.
1
1
mais plutôt se procurer des recettes.
De ce point de vue.
\\
1
nous retombons sur l'utilisation anti-économique de l'impo-
1
sition indirecte.
1
1
1
1
1
b)
Droits et taxes sur les ~xportations.
1
r
\\
1
c'est la récupération brute du surplus.
puisque dans
le cas
1
r
des économies de
l'Afrique Centrale.
les exportations sont
1
essentiellement les matières premières.
Là aussi.
la ques-
tion de la comparaison des avantages se pose entre la
1
transformation sur place pour des revenus
futurs et l'accu-
1
mulation financière i~nédiate grâce aux droits et taxes.
1
r
On peut penser que l'exportation des
biens que l'économie
!
peut utiliser et transformer et biens beaucoup plus per-
formant en matière de rendement financier est un gaspil-
lage de surplus.
Par exemple.
les
raffineries installées
1
en Afrique Centrale sont incapables de fournir sur les
ma rchés des produi ts déri vés cl u pé traIe •. a 10 rs que ces
pays exportent abondanunent le pétrole brut.
et importent
des produits dérivés qui par leur prix seraient beaucoup
plus rentables pour l'économie.
s ' i l s étaient fabriqués sur
place.

-
201 -
1
1
1
1
1
1
1
1
Aux principaux droits et taxes analysés plus haut,
s'ajou-
1
1
tent les taxes diverses
; au Congo,
on comptabilise en
!
la matière la
taxe intérieure sur les transactions
(1'.1.1'.),
1
taxes sur les crédits à
la consommation
(T.C.C.).
droits
1
d'enregistrement et de timbre,
taxes sur les véhicules,
1
taxes forfaitaires et taxes d'apprentissage.
1
Ces taxes peuvent ~tre utilisées pour orienter sur le plan
ri
interne l'allocation en ressources en assurant une repar-
,
1
tition du revenu national entre les différents producteurs.
1
En définitive,
les compléments budgétaires
du surplus économique élargissent au niveau· financier
la nécessité d'une vision globale de la transformation de
la société au moyen de la maturation de ses capacités de
,
production et sous
la conduite de l'autorité centrale. En
1
ce sens,
la politique fiscale
fait partie intégrante de
la politique d'accumulation.
1
1
Le type de fiscalité adoptée est un choix politique fonda-
mental puisqu'il consacre une typologie de développement,
1
j
centripète ou centrifuge.
Le plus souvent,
ce choix est
1
1
;
lié aux intér~ts économiques internationaux qui maintennent
à coup de subventions et de taxes
les positions acquises
1
et sur le plan interne,
i l consacre soit ".eil cOlljuJ(at,<'olt
1
,
de~ pJ(.{\\J.<.té.g.{é.~" en adoptant les facilités apparentes de
1
1
l'imposition indirecte,
soit une politique dynamique de
1
dépassement des dotations initiales en capital par une
1
imposition liée aux conditions objectives de production.

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-
282
-
1
1
r
1
1
1
1
1
1
1
Dans l'ensemble.
une politique fiscale de d~veloppement
doi t
permett:re à l'économie de dégageL- un surplus inves-
tissable à
un taux élevé,
clans
la mesure où le plus sou-
vent,
celle-ci
intervient sans que
toutes
les possibi:lités
d'exploitation des
bases fiscales soient utilisées.
Dans cette perspective.
autant la généra,tion du surplus
physique nécessite un support théoriqué et éthique.
au-
tant la transformation de la fiscalité doit s'insérer
dans
l'économie publique dans une pratique des
finances
publiques résol umen t
dynamiques.
La persistance des
diverses déviations que nous avons exposées sont la mesure
de l'antropie de la puissance publique à imaginer une
typologie hardie de développement économique.
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1
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284
-
III l
~ Lé.LJ2roblématique de l'inflation.
La problématique du financement du dévelop-
pement économique en
terme de surplus économique est donc'
une recherche d'éq\\livalence entre les
flux réels produits
par l'économie et leur expression monétaire.
Que cette
équivalence soit abordée en
termes
budgétaires ou en termes
monétaires.
le vecteur d'équivalence est. le niveau des
prix;
par ce vecteur s'établit ".ta d'<'a.ee.C..U.q(lQ. d'ac..U.olI
e.t dr. .u~.ac.t-to'l .(llrfUC.t.~{C.e.~
e.llt.H. dUltam.i.qlte. dtt pltodu-tt Ité.e..t
et dIjHam.<.que. de~ plt.Lx"
(I).
Cette dynamique est celle de l'inflation,
lorsque la va-
riable monétaire déborde les limites de
l'équili bre produit
réel-prix;
le déséquilibre ainsi
créé donne lieu à des
impulsions correctrices auto-centrées,
en m~me temps qu'il
suscite des mutations structurelles:
c'est l'inflation
du développement.
§
1 Position du problème.
(
i
L'arme de l'inflation dans le
financement du développement
{
économique pose le problème suivant:
faut-il sacrifier la
1
stabilité monétair.e au profit du renforcement de la capa-
f
f
(
cité des entreprises à produire un surplus ?
1
(
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
\\
(I)
RUDLOFF
(Marcel)
Economie monétaire nationale et
1
f
développement
(Cujas
1969,
page
!
5 1 9) .
1
1

__7'iili'M't
~)---------- ..-- ----
-
285
-
Mais ainsi
formulée,
la problématique est partielle,
car elle laisse entendre que par définition,
l'inflation
est un moyen de financement de l'économie stricto-sensu.
En fait,
l'on doit bip-n spécifier que tel n'est pas le cas
1
autant l'inflation a historiquement contribué à réaliser
1
r
une croissance rapide de l'économie,
autant elle a laissé
1
i
un souvenir amer chez certaines populations
: en la matière,
1
deux exemples viennent souvent à l'esprit:
l'inflation
1
de développement d'Israêl et l'inflation de sous-développe-
ment du CONGO-KINSHASA.
1
f
Dans une certaine mesure,
on peut considérer que les éco-
r
nomies de l'Afrique Centrale
connaissent actuellement l'in-
~
~
flation de sous-développement.
1
1
i
!
L'inflation peut être définie comme " (lit dé./dtjuJ.Jte.me.nt de.
fltux pa/t.U.e.iJ.J J.J-tglli6-icat-t6J.J"
(1).
Dans la ter~inologie \\Val-
rasienne,
l'équilibre général est "fa /te.clte./tclte. J.J.imultané.e.
!
de. l'~qu-tl-tb/te. J.Ju/t le.J.J ma/tclté.J.J pa/tt-te.lJ.J pa/t l'-tnte./f.mé.d~a~­
/te. du ma/tc./lé. efe.J.J e.llca~J.JJ.Je.J.J
i
le.J.J eféJ.Jé.qu~l-tb/te.J.J
J.Jlt/t le. maJl-
t
cfté. de.J.J
output
(inflation pour la demande)
e.-t ,~U_/t le.
ma/tclté. de.J.J J.Jalai/te.J.J
(inflation par les coGts)
ont une cauJ.Je.
1
un~que. qu~ e.J.J-t l'e.xcè.J.J de 6lux monéta-t/te c-t/tculan.t ••• " (2).
1
Mais cette terminologie renvoie aux déséquilibres conjonc-
turels et ne fait pas ressortir le caractère structurel de
!
. . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . . . .. . . . .
r
1
(1)
PERROUX (François)
in Marcel RUDLOFF,
déjà cité,
page
456.
( 2)
DEN l ZET (J.)
déjà cité,
page
3.

r-
-
286 -
I
i
1
1
l'inflation de sous-développement.
Le professeur Luc Bourcier de Carbon donne un aperçu
de ce type d'inflation dans
la terminologie suivante,
en substance
:
l'inl1ation structurelle des
économies sous-développées
est le
reflet de
l'immat.urité des
conditions subjectives
de
la société dont l'expression économique et politique
es t
:
" ri e.)) .i. Il "~t<. .t II ·t za Il ,j ~ a<.iJ ee.)) ,
de.)) )).t Jr. U e.t Il Jt e.)) v td " é. Jr. a -
b.f.e)),
))Ouve/lt rié))é.qll.U.(bJr.é.e.~, UI1 c.apztaU.))me
ri e. ri 0 m.(11 a.u. 0 Il au)) e. Jt vi. c. e. ri 1 ((Il e mÙl 0 Jr. -i.:té. cf e. tH -i. v-i.-
.f.é.g-ié.)) ,
un C.omme![c.e ex.té.l[-i.e((![ ùHtab.f.e.,
a/~duje..t.t.i..
à de!..l bIr. u.t ae e. "~ 6e (l c. .t (l a .t-i a Il)) de Ir. e. c. e. .t.t e.!..I c. amp e. n -
!..Ié.e!..l pair. ne.!..I c.J[é.a..t-<.OI1!..1 mo,d.ta-ilr.e!..l"
(1).
1
Dans
la pratique,
cela donne
1
1
-
une inflation d'origine budgétaire,
à
1
1
cause d'une politique de
finances
publiques déficitaire,
1
soit pour des
raisons de carence administrative,
soit à
1
1
cause de la prédominance (le l'imposition indirecte,
comme
1
1
!
nous l'avons montré plus haut.
Dans
ces conditions,
le
1
trésor public se tourne vers
la banque centrale
;
on verra
1
!
sur le
tableau ci-joint,
le volume des
avances et autres
facilités monétaires accordées
par la Banque des
Etats de
1
l'Afrique Centrale aux
trésors
publics et à l'économie.
(I)
SOURCIER de CARBON
(Luc)
:
Analyse économique:
la
mo n na i e
e t
l e
cr éd i t
;
( Edit ion s
r-10 n t c h r. est i en 19 70 ,
paqe
206) ..
~HiL'
,aue'. .L.x.....aœwJJ&&t. .su.• ,

,werfWOelll'
-
287 -
-
Une inflation d'origine salariale,
prin-
cipalement causée par la pratique sur les salaires et trai-
tements des
fonctionnaires.
les
relèvements pour des rai-
sons politiques du niveau général des salaires et la per-
te en productivité qui s'en suit,
puisque l'économie
ne se réadapte pas à cette hausse des salaires.
-
une inflation d'origine institutionnelle
due pour l'essentiel au mauvais
fonctionnement du système
moné ta ire.
-
une inflation liée au commerce extérieur,
avec essentiellement les
fluctuations des cours.
M~me si la Banque des Etats de l'Afrique Centrale joue un
r6le pondérateur,
du fait des
contraintes que
fait peser
sur elle la Banque de France.
véritable inspiratrice du
système monétaire en vigueur,
les différentes pressions
inflationnistes décrites
plus haut se manifestent à des
degrés divers,
dont: la hausse des
prix.
Dans ces condi-
tions,
la politique inflationniste en tant que polit1que
de récupération du surplus à une autre direction à prendre
son but,
en créant l'illusion monétaire est de permettre
à la production nationale de s'accroitre par un excès
relatif des investissements et par la mutation des structurel
§
2 L'inflation de développement.
Cette inflation est inscrite dans
la dynamique du dévelop-
pement dès lors que son
financement passe par des inves-
tissements.

-
288 -
L'investissement.
comme le fait
remarquer François PERROUX
donne lieu à
une distribution du pouvoir d'achat,
alors
que le flux r~el suit avec un certain d~calage. Il apparalt
alors des tensions
inflationnistes
par la demande dans
les branches qui n'ont lias bénéficié des investissements
ou qui n'ont pas pu se réadapter par le biais de la produc-
tivité
;
la conséquence de ce déséquilibre est la modifi-
cation de la fonction de production pour satisfaire la
nouvelle demande.
Ceci se manifeste particulièrement en cas de génération
diachronique du surnlus
;
c'est le cas de la croissance
déséquilibrée.
L'on peut alors imaginer dans le cadre de l'~conomie po-
litique du surplus industriel et agricole,
une analyse de
séquences qui fasse
ressortir les causalités entre branches,
avec la liaison offre-demande-offre.
Par exemple,
par sa masse globale,
l'investissement finira
par se heurter aux capacités d'absorption de l'économie
(1).
Si l'autorité centrale tient au rendement technique et
social de cet investissement,
sa
tâche~~t alors de faire
sauter les goulots d'étranglement au plus vite pour absorber
ce supplément de revenus Dar un surplus de .production.
Mieux.
l'injection sectorielle d'investissements nouveaux,
par exemple dans
les ceintures de l'industrie lourde et
dans celle de transformation agro-alimentaire,
utilisant
beaucoup de travail.
donc distribuant une masse considéra-
ble de revenu a une incitation
beaucoup plus importante
sur les tensions
inflationnistes,
puisque le délai de ré-
.. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(Il
Nous reviendrons sur la notion d'absorption du capital
dans le chapitre suivant.
;MlQLX.&&U.===:_._ ila

---..51:4.____
- ---
-
289 -
ponse dans ces secteurs est plus long que dans les autres
secteurs.
En fait,
le secteur de biens de consommation peut profiter
des
tensions inflationnistes et par la même occasion,
gé-
nérer un surplus investisable important grâce à ce délai
plus ou moins lonq de réaction.
Les investissements initiaux pour le développement concer-
nent l'infrastructure économicl'-Je et social;
dans l'ensem-
ble,
le seul renclement '1u'on puisse en at:tendre est le ren-
dement social.
Mais ces dépenses monétaires ne trouvent pas de contre-parti
immédiat au niveau des
flux réels;
c'est donc une oppor-
tunité pour l'entrepreneur,
public ou individuel de faire
jouer la productivité,
de profiter de~dconomies
d'échelle
créées par ces investissements.
Dans cette perspective,
le danger de dégénérescence est
quotidien;
l'économie doit s'articuler sur des mutations
structurelles de l'ensemble de la société pour absorber
ces tensions inflationnistes.
On
retrouve alors
l'impor-
tance de la maturation des
conditions subjectives,
avec
l'adaptation des institutions,
la question de la réforme
agraire pour soutenir l'offre sur les marchés,
la réforme
des circuits de distribution et de collecte,
les modifi-
cations des comportements psycho-économiques,
etc.
En somme,
l'utilisation de l'inflation comme politique de
financement du développement vise essentiellement. la créa-
tion d'un surplus réel
induit,
par des anticipations mo-
nétaires
; dans
ce sens,
elle a
besoin d'un plan d'accom-
1
pagnement pour atteindre cet objectif.
1
r
1
1
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--r----_._._.-
-
290
-
1
C'est que la théorie économique n'a pas déterminé une
causalité entre l'inflation et le développement
et
les expériences montrent que cette politique ne donne pas
toujours les résultats escomptés
dans les économies
de l'Afrique Centrale,
elle
trouve sa limite dans la ga-
rantie que constitue le contrôle de la Banque de France
sur leur banque centrale; mais ne vaut-il pas mieux
qu'un Etat puisse avoir lui-m~me le contrôle de sa poli-
tique monétaire,
autant pour corriger ou atténuer les dis-
torsions,
que pour orienter les instrull1énts de politique
monétaires dans le sens du financement du développement ?
," ,
_iJ!!\\:"Ai&iZUCSaiiilM2&iiSnZ,œ&

- r - - - - - - - - - - - - - -
291
EVOLUTION DES CRf::DITS :\\ L'CCONO~!lE
rrableall n' 9.)
(En million~ tic francs C.f.A.)
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..=-.-=.-.~=:---c=~.. =_...
1
TRESOR
SYSTEM E ilf\\NCA IRE
1
l'UI'l:it
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I
~
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t.IOIS
cr.NÉIIAL
CouIn
MOYEN
1
Lœuj
TOTAL
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TE R~IE
1ER'"'
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1
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I_~_ _ - - - - 1
1
1
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2.~[l.1
111.12.1
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109.396 (1)
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1'1l'(l~{1) 2.-lIiR
1 IJ2.77~ (1)
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13.1.9·19 (1) 1
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1.1.11'.1 ( 1)
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1
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1.103·1111
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, Juillet 1973 ., ..
110.llIO(1}
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8.3
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. 1~6101{1i
15.()J9{1)
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151.026 (1)
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21\\ (,'\\1;0 1~74,. .In C"n~l' cl .111 'ld,:,d.
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. -
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1
Source
Ran11f)::,L
1
r
'::-.etivl'te' c10'
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-
.1.2.
banrl'vl?
des r~tats
de
l'!l.frin,llC
cpni'l"
,
• -
,
:."'.•1. ci
exercice 1973-1974 .
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.sEIME
d 2

---'--'- ._.-----
292
-
SITUATION DES OP(~Rt\\TIONS i\\10NtTAIRES
DES TRtSORS PU BLies ET DES POSTES
(Tabk~t1 n" Il)
(Fn millions de rr~ncs CFA.)
CRE.'\\NCES ET DETTES
30-6·1973
; - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
A. -
Crro"ce.' JeI
TrI.",r., T'"IJ/iu
rr dr.'
1
1
1
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:
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, 1. Billers el monna'es n.E.A.C
.
~OJ 1
3.R-lO (Il
+
1.809(111
1
Comple cOllrant Il.LA.C.
.
.U ~ ~
+
1
'1.7-12
6.560
3. Cample pl:icemenls nlérieurs B.E.:\\.C
.
fi Il
!
611
;
1
-1. Dép,"ts en h:,nqlles commCfciales
.
5.114
+ ~.808
5. DEr,"l' dans les aulres établissements de
1
;
crédit
.
6..'51(11
+
1
IUI7 (Il
1.91>6(1);
TO/(Il do cr(""cc.r .lIIr IrJ i"J/illlliPIIJ 171011('
laires
.
17.489 (1)
30.0!1(1)
+ n.53! (J )1
,
6. Crédits de dolJ~ne
.
~.fl·17
1.417(J)
-
1.430(111
- - - - -
1
Tolal dcs créances
.
~()..nli (1)
31.438 (1)
+ Il':'!{)!(I)'
1
Il. -
nrffrJ d/,J Trrsnr.l T'"/>Iics rI deI FM'
Ir J
:
J. Dépôts en c.c.P. des instillllions rnoné·
1aires
.
359
fiflO (Il
+
3~ 1 (1),
i
1
2. Avances n.E.A.c.
.
6.530
7.fi86
,
+ 1.156
1
1 3. Crédits de douane escomplés 11 la n.E.A.c.
~.11i0
1.09J
-
1.156
1
1 4. Effe!s
moyen
lerme
e~complé5 11
la
J9(,
B.E.t'.C.
.
.
+
396
5. Opérai ions avec Je F.M.I.
.
972
972
-
6. Eff~ls ptlblics souscrits par les banques ..
6.95R
1
9.8!7
+
2.R1i9
1 - - - - -
Tolal dn delles à l'éprd des Inslilutions
1
rnonélaires
.
11i.979
~065-1(1l
+ 3675 (IIi
7. Dépôls en c.c.P. des parliculiers el enlre·
1
prises
.
, 2.400(1)
+
84 (Ill
- - - - - i
,
Tot;d des delles
.
1
23.05·j ciî
3.759 (I)
+
i c. - Si,,,,,lintl "t'Ilp (:'·fi)
1
-
Vis-:,-vis
des
in;,dilulions
rnonét:lirrs
51 n (1 l
,
9. 1 (,7(11
8.857 (II
+
d0l11 ban'llles
.
1.1.3.1 Xl (II
1
(5'1.12' (II
.(+ 1.5!l-l1 (l)'
-
Vis';I-vis tirs particuliers el entrcprise5.
5' 1
-9x.'I11
1.514(1,1
- - - - -
TOHL
.
1.0-11 (1 J :
R.3R-I (Il
+ 7.343 (II/
1 1 - - - - - - - - - - - - - - - - - - ---~·--------------~------I
(1) Chiffres provisoires.
~Ô'Urce
de l'Afrique cen'tr;:>.lej
ex(;rcice I973-Iq74.

T
TT"wm
•• 1
--I-'~---'-' -... --------
293 -
eVOLUTION DES CONCOU RS
DE LA nANQUI~ CENTRALfo:
(T.d,loII Il'' III 1
(En millions Je fr3no CF."'.)
CO:--;COlRS
CONCOURS
a coun Il.'' nlt:'
Tolo"
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~ln\\T" TIH\\lE
Î ClT.-\\1.
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Jilin 19;.'
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1
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- - - - 1 - - -
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7.651
·15.083
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9.3·11
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9.507
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2.000
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Décembre
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53.556
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ - - - - 1 - - - - _ _ _ - - - 1 - - - - 1 - - - - 1
Source
lb~)r\\()rt (l l 'cctivité de 18. TI7.,nnue (les Etats
<1e 1'Afrj.(l1J~
c(:r:tro.J.r::'j
exercice If17J ...I974.

-
29'1
-
III
II
LES--l~OLITI_QUES D'À FFE:CTATI O!,! OPTIMALE
P~QDUCTIVE
DU_S UHPLUS
FINANCI EH.
Le propre de l'économie transitoire est
qu'au cours de son évolution,
elle atteint un seuil
Otl
l'on doit passer de
l'effort exigé à
l'effort néces-
saire et suffisant;
c'est que le non-gaspillage des
ressources est aussi
un des arouments de la maturité
économique.
La dynamique de la r~cup~ration du
surplus en vue du
financement du développement s'inscrit ~ans ce mouvement
qui va de l'économie spontanée à
une économie rationnelle,
parce que ce surplus ne l'est que dans la mesure oG
de par son affectation,
i l permet à l'économie d'assurer
à moindre coût social et financier les investissements
de la seconde génération
la dynamique de la mutation
structurelle de l'économie est celle qui permet d'éviter
l'entronie des investissements de premi~re génération
issus des dotations initiales,
quasi-naturelles en res-
sources apr~s une certaine période d'activités économiques.
L'affectation optimale des ressources vise à éliminer
cet effet d'entropie,
qui affecterait négativement l'effort
de développement si on laissait les
ressources s'orienter
dans n'importe quelle direction
pour ce faire,
les poli-
tiques d'affectation optimale doivent s'inscrire dans une
démarche de l'autorité politique ou mandatée pour assurer
la rationalité
;
Le plan en général et la programmation des

________. ~
.__.
l
-
295 -
déci~ions apparaissent comme éléments fondamentaux de
cette démarche.
Mais
la planification a
ses servitudes et c'est à
la di-
mension politique et économique à assumer ces servitudes
que se mesurent les capacités d'une économie à
la mettre
en place.
Nous avons montré
la philosophie de la
rationalité sociale
dans
les économies sous-développées dans
la première
partie
;
dans
ce chapitre,
nous
développerons principale-
ment les mécanismes d'affectation du suqJlus.
Du point de vue
technique,
i l y
a
dans
le contexte que
nous avons développé de Cjénération du surplus
financier deux
approches d'affectation de ce surplus
selon qu'il sl ag i t
du surplus qui s'est concentré aux mains de
l'Etat sous
forme budgétaire,
ou qu'il s'agit du surplus monétaire des
autres organismes et des entreprises.
Dans
le premier cas,
c'est
la planification budgétaire qui
se met en place,
avec d~passement de son r61e comptable
pour une planification macroéconomique.
Dans
le second cas,
c'est la recherche des critères d'investissements qui est
le support de la recherche de
l'optimum.
Ma-<-~ee.,~ poLiU_qll(?_~ d'ar\\~ec.tctUol1 opt-<-maf.e. pe.UVe.llt dé.pa~~e.1t
e. t cl 0 -<. v (J. Il t dé)J a~ ~ (Ut t ('_.6 c. Jtitè Jt e/~ " a b -<. tue. V, e. Il cl é gag e. a 11 t
JI. e. ~ 9 Jt ct Il ri e ~ -<. ri é e.-!> ri li )J Jt é ~ -<.cl e. lit à e1 u U ct t -<. 0 Il de. c. e. ~ c. Jt -<. -
t~Jte.~ ; nous dégagerons pour notre part quelques idées
que nous considérons
fondamentales,
en partant de la criti-
que des
crit~res connus d'affectation des ressources.

Précisons que C}énéralclnent,
l'économie appliquée
fait
une
différence entre
les
techniques d'affectation sectorielle
c
des
investissements et
les choix des
techni.f]l.les de predl.l -
tion
: mais
l'objet de ces différentes
techniques est mê-
me du point de vue de la conduite de
l'économie vers sa
maturité:
aussi,
ne
ferons
nous pas de distinction
théo-
rique particuli~re à ce nropos.
5I&fbi.ZUZUJEblL="& .SZAlQ,a; . .&,,2:30.

--'.-.~-- .-_. - -
_.
-
297
-
Nous avons vu plus haut que le mouvement
est ~
la fois sublime et agaçant;
c'est là
toute la dif-
ficult~ à saisir la mutation des soci~tés. surtout à la
promouvoir;
car comme l'affirme le Professeur J.
l\\USTRUY,
souvent
"e'e66o!{t~ de ![é~ee.x,iol1 Ult appC-i,qllé ~{l![tOllt a{lX
m°~1eIl ,~ d'a li 9 J)I (' nt (' ![ ea \\1 ,( t e. ~ ~ e de ma ![ dl e 1 d e. nO![ C. e. ![ f e m°-
telL![
e.t tJt~~ peu t1. ta po~.!>ib/Li.té d' /116f.é.dl.(![ ta cU![(!,C.t{,OI1
d IL 17 ({ ![ C. °U!l6 q II °
1
Il
6ü e cl p a![t / ![ cf IL t![ a j et p Cc ~6 é." (1).
Il en est ainsi
des
instruments propos~s par l'~conomie
appliqu~e en vue de l'affectation optimale du surplus
financier;
ceux-ci s'appliquent le plus souvent à
per-
mettre des performances de certaines grandeurs ~conomiques
dans
Je cadre des structures en place.
ce qui ne contribue
pas
forc~ment à promouvoir le d~veloppement ~conomiqùe ;
il convient alors de
faire
ressortir les limites de ces
instruments pour une
r~orientation de T'effort de réflexion.
Les instruments d'affectation optimale du surplus financier
se divisent en critères de substitution et en critères de
priorit~. Les critères de substitution opèrent un arbitrage
éliminatoire entre les investissements
les critères de
priorité ~tablissent une relation d'ordre entre les inves-
tissements,
sans s~lection exclusive.
(1)
AUSTRUY
(J.)
déjà cité,
page 206.
6&
2&t1i&

r
-
298 -
1
1
1
1
Cette distinction ouvre à elle seule un débat de politique
économique,
puisque l'on sait,
depuis les travaux de Resenstein
Rodan,
Nuskse,
Lewis,
etc. que selon que l'on adopte l'un
ou l'autre groupe de critères.
l'on admet en fait soit la
croissance équilibrée.
soit pour la croissance déséquili-
brée.
En plus,
comme i l s'agit en fait de procéder il un choix des
J~-l.
techniques en fonction
tacteurs techniques
(capital,
travail)
mais aussi en fonction des objectifs sociaux et du carac-
tère social de la génération du surplus qu~il s'agit mainte-
nant d'affecter,
le spectre de la fonction sociale d'utilité
impose sa présence et l'on ne peut l'ignorer.
C'est sous cet angle que nous allons exa~iner d'un point
de vue critique
troip principaux critères:
le critère du
taux de rendement,
le critère du surplus réinvestissable
et le critère de l'emploi maximum (1).
§
l
Le c~~tère du taux de rendement.
C'est un critère soutenu par POLAK
(2)
et qui
touche à l'af-
fectation sectorielle et aux choix des
techniques. Son
point de départ est une économie dévastée par la guerre et
qui veut retrouver une croissance rapide
: selon Polak,
une
telle économie doit financer les investissements qui maximi-
sent le rapport output /
capital.
(1)
A notre connaissance.
ces critères ont connu avec des
fortunes diverses,
une application concrète ou une sys-
tématisation théorique dans le cadre d'une économie donnée.
( 2)
POL1\\!<
(.J. )
"RaCal1c.e. oh r- (l LJ me. tl :t/~ Oh c. 0 ll/lUI .te!.. ~ /{ e. c. 0 11 ~ :tl( (( c. -
,U.ilg lIJ Lt11 -t Il e. Il e ep () ~ ~{,~ ('..f Il q fi. ()a'l,~"
(Quaterly .Journal

~T·
--
299 -
1
1
1
Si
l'on considère les économies sous-développées,
une
des
conditions pour poursuivre les effets de production
dus aux dotations initiales en capital est le développement
de l'infrastructure économique et sociale:
l'absence
de
cette infrastructure constitue pour certains auteurs
l'explication partielle des difficultés
de ces économies
à réaliser leur développen~nt. et ce be~bin de l'infras-
tructure sociale
est un besoin économique.
Or,
ce genre d'investissements ont un coeff~cient de capital
élevé
:
et affecter le surplus récupéré dans
la période
antérieure au fini)ncell1ent de ces investissements ne peut
conduire à
la maximation du rapport output /
capital.
En outre,
le financement du développement selon ce cri-
tère conduit à élimi.ner de
façon brutale des
investissements
à faible rendement pendant les premières années,
mais pou-
vant par la suite nrendre de l'importance.
Dans cette perspective,
l'affinement du critère peut se
faire en considérant un
taux d'actualisation qui
rende compte
du rendement de l'investissement dans
l'intégralité de la
durée de sa vie
mais
les apports
théoriques n'ont pas,
de notre point de vue apnorU~ suffisamment de clarté
(1)
En
fait,
dans
la mesure où l'on a
défini
l'origine des
ressources qui
financent
les investissements dans
le cadre
de l'économie politique du surplus agricole et du surplus
indus triel,
le cri tère du ta ux de rendemen t
prend une con-
sonnance si
l'on considère 1 'affectation sectorielle des
ressources.
Dans
les premières années de
la génération du surplus éco-
nomique,
nous avons
vu la hiérarchie qui s'~tablit entre
les différentes
ceintures de
production industrielle
nous avons vu aussi
la contribution en retour de ces
ceintures en direction de
l ' aqriculture ..
dans ce processus
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

Z""
300
-
de g~nération, l'effort de production s'oriente en fonction
des
ressources en nlace
(ressources naturelles et possi-
bilités d'utilisation de
la population active),
de manière
à assurer une auto-suffisance des différents secteurs
dans
ce cadre d'économie quasi-naturelle,
i l 'l a néces-
sai remen t
(les branches 'lui demanden t
un dé lai de
réponse
long
;
mais
i l y
a aussi
dans
les
ceintures principales
des branches pouvant b~néficier des investissements selon
le critère du taux de
rendement
le non-gaspillage est
une
raison de hiérarchiser les
investissements dans
une
affectation sectorielle.
De ce point de vue,
le problème posé est alors
celui de
l'affectation optimale
techni'lue,
qui
ne correspond pas
toujours à
l'optimalité sociale.
§
2 1_e ~ritère
d_lI surplus
réinvestissable.
C'est la contribution de GALENSON et LEIDENSTEIN,
DOBO
et SEN.
Ces auteurs mettent
l'accent sur l' incompatibili té entre
la maximation de l'output et de son
taux de croissance;
or,
lorsque l'output net est maximum dans
une année quel-
conque,
l'investissement net
J'est aussi
;
en somme,
si
l'économie cannait une situation de pleiÎ1-emploi,
le mon-
tant de
l'investissement réalisable est,
à
prix constants,
fonction de la production nationale effective.
Toutes
choses
égales par ailleurs,
la maximation du montant des
investis-
sements doit entrainer la maximation du
taux de croissance
du produit national.
'_.,.&2& J2:&&iiBSliUSZ.•ZKJa.,:cE2S&

:3 il 1
En
fait,
ces
auteurs
considèrent que
les
travailleur-s
consomment
tout
leur sêllaire et ("{tle
l'épargne pl~ocède
du profit
le montéHlt :::~e l'ôparÇJl1e et donc de l'inves-
ti ssemen t
dëll1S
un pays
sous-c1éveloppé
n'es t
fonction que
de
lêl
répartition du
t-evenu national entre salait-es et pro-
fits
et ~ue la politique fiscale est incanable de remplir-
l'of Lice de
l'éparqne spontanée à
un
moil1c1l-e
coût pour
1 a
co 11 e ct i v i té .
Dans
cette
hypothèse,
on ne
l'eut plus
din~ que c'est .L'en-
semble des
techniques qui
maximise
l'output,
qui entraine
un
taux de
cn::>iss,"'Ince
maximum;
l'en.semble des
techniques
qui
peut entr-ainer un
I:el
taux est celui qui
f1lëlximise
le
taux de profit.
Dans
certaines dotations
inil.i.ales en
r.e;;sources,
i l peut
se
fai. re qu' un output nl us qrand
résul te des
techniques
ayant
une
forte
intensité du travail que du c a p i t a l ;
mais
comme dans
ce
cas
lëi
nart des
salaires sel:-a' très
importante
dëlns
le produit national,
le
surplus
invesUssable sera
faible qu'avec des
I~echnic"les comportant une qrande part
c1es
profits.
r'lais
même si
les
profits
n'existaient pas,
i l
r est e rai t
l a
né ces s i té de c1 é c i cl e r
cl u mo n tan t
d u dé fic i t
à
financer ou des
illlnôts
à prélever pour l'investissement;
nous
retrouvons
alocs
.1 e
cycle de généra tion
(lu surpl us
fi.nancier à
nart.1.1- effecti.vemcr,t des
activités
productives
mC'lis
j.ci,
c'est
l~s choi x d~s
techniques qui
conduit il
cette
nécessil:é.
L'importance de
ce
crit~re c1ans la strat6qie du développe-
ment est qu'il onère
un choix dans
1<1
fonction
sociale
d'utilité.

._._-.._--------.--- . ' _ - - . _ - - . -_._'. ---,-_... _- - .. - ... --"---"--_.
-
302 -
En effet,
choisir des
techniques qui maximisent la part
des profits,
c'est rendre
la
r~partition du revenu na-
tional moins équit~ble, à moins que l'on consid~re
(jugement de valeur qui sous·-tend ce critère)
que
la répar-
tition du revenu national entre les ménages ne soit pas
un
élément concernant la
fonction sociale d'utilité.
Ce choix fondamental dans
la considération de
la fonction
sociale d'utilité pèsera
lour.dement sur les cléveloppements
théoriques de ce cri tère
;
voi ci son énoncé
".<-f. ~ 1 ag <"t
de. c.fla'<-~.{Jr. .ee.~ .{Jlve.<~U~~e.nJe.Jlt~
de. :te..f..f.e. maniè.,te. que. f.e.
ta l( x 1
a [Lf. e. qua t.i. e. Il t 1
de. Jr. é. -i Il V e. ~ Li ~ ~ e. III e. nt ~ ai t .f. e. p.f. u~
gJr.aJld pa~~.i.bR.e.'1
(Il
ce quotient est donné par la formule
suivante:
p
-
e H
r
==
c
avec r
= taux ou quotient de réinvestissêment
p = production (nette)
par machine
e == nombre d'ouvr.iers par machine
w == taux de salaire réel
c = co~t par machine.
Dans
les choix des
techniques,
ce critère privilégie
"R.e.~ .·6e.cte.uJr.,~ a 6aJr.te. '<-nte.n~.i.té. de. cap-itaf." qui ont une for-
te propension à
réinvestir.
Ces apports immédiats sont
:
(1)
DUVAUX
(Jacques)
Recherches nouvelles sur les critè-
res d'investissement dans
les pays sous-développés;
Travaux de la
faculté de droit et des sciences-économique
de Poitiers -
février
1960.
&&z
'S
œ

1
- -- _. - --.----------.-- -.. --- . 1
-
303 -
une prise en
compte de
la perspective dynamique du
développement,
un
arbitrage entre "un ~ac.Jtt6.tc.e pJté_-,_HJ.llt
e_t llll allal1tage nut({-," et un choix pour les formes modernes
de production.
Ainsi
conçu,
le critère ne résoud pas dans
la
pratique
le problème du pouvoir de disposition sur le surplus
réinvestissable
;
sa garantie réside à notre avis dans
la capacité de
la firme à
réinjecter le surplus dans
l'économie;
la présence des
techniques capitalistiques
ne constitue pas une incitation en soi à ce réinvestis-
sement
; en effet,
les entreprises sont soit le fait des
entrepreneurs individuels étrangers,
soit le
fait de la
puissance publique,
dans
les économies sous-développées,
comme nous l'avons vu précédenunent
; dans
le premier cas,
le réinvestissement n'obéit pas à la logique de l'accu-
mulation de l'éconolnie nationale,
les pLofits Léalisés
rentrant généralement dans la consolida.tïon des maisons-mères
dans le second cas,
le cLitère ne contient aucun élément
normatif qui garantisse que les pouvoirs publics
(afri-
cains dans
le cas d'espèce)
affectent ces profits à l'accu-
mulation
;
l'expérience quotidienne montre qu'au contraire,
les unités de production acquises avec d'énormes sacrifices
populaires et fortement
capitalistiques s'essoufflent dès
les investissements de
là première périOde,
faute d'être
réoxigénées par une affectation productive des profits.
1
Enfin,
la maximation du taux du surplus qui
Lésulte de
l'écart maximum entre la production et la consommation se
heurte à
la détermination de cette consommation
;
là est
sa

l
-
304 -
1
1
1
. \\
1
aussi
la limite de
l'anrlicabilité de ce crit~re (1).
!
1
1
§
3 Le
cri tère de maxima l i on de r' emploi.
1
1
C'est l'autre extr~me dans l'utilisation des
facteurs;
1
mieux c'est le critère le plus souvent ut.i lisé.
Sa
fonnu-
1
i
lation
traditionnelle
telle que
la
rapporte 1'1.
DOBO est
1
1
la suivante
:
1
1
1
1
" é. :t. et n .t d 0 Il Il é. q(l e. eUJ plllJ ~ ~ 0 u~ - d ê. ve.e 0 p pL~ ~ e.
1
1
c.altac.té.Jr.LH.llt gé.I1é..'r.a-fe.me.n:t. paJr. llil manque. de.
1
1
c. ap ,U: ae lt e.e a Li. v e. me. Il t ae a III a,{ n - d ' (1 e. 1,1 vJr. e.,
-f e. ~
1
1
..tl1ve.~t..t-6-6e.llIe.nt/~
do,tve.l1.t ~e. Jr.é.a.e,L~e.lt ~Oll~ 6oJr.me.
1
1
de. pJl.oje.t~ CllJant une. ',{nte.n~,i.:t.é. ~a,i.l)-fe. de. c.a-
1
p -i.. :t. ae 1
iC.' e. ~ ,t - Ct - d,{ JI. e. de. ~ :t. e. c. h H,i. que. ~ Il t,{ JI. -i.. ~ a nt
1
1
Jr.e.-fat..tve.IIle.llt be.auc.oup de. ma..tl1-d'oe.llVlte. e.t pe.u
1
1
de. c.ap,{,tae."
(2).
1
1
1
1
1
Ainsi présenté,
le critère apparait comme
le moyen de
résoudre les deux problèmes éplneux du sous-développement
le chômage sous
toutes ses
formes et le manque des capi-
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(1)
Ce critère a
connu de nombreuses critiques et des
tenta-
tives d'approfondissement;
nous avons
fait
ressortir
ce qui à
nos yeux constitue l'essentiel;
on
trouvera
une analyse beaucoup plus
complète de ce critère dans
l'ouvrage du professeur l\\USTRUY
(le sCélndale du déve-
loppement,
pages
245 -
253)
et dans
celui de G.
l\\BRAHAM-
FRaIS
(Essai sur les probl~mes d'investissement en pays
SOUS-développés,
coll.
Développement économique S.E.D.-
E.S.
1962).
(2)
DOBB
(Maurice)
"De.glté. d'.tllte.n-6Lté. c.ap.i..ta-fi.-6.ti.que. de.-6
... /

,--
-
305 -
1
1
1
1
1
1
1
1
taux pour financer le développement;
i l opère un choix
1
1
pour l'agriculture et
l'industrie légère,
l'artisanat
1
1
et la petite production individuelle avec un seuil capi-
1
1
talistique.
\\
1
\\
La manifestation
la plus concrète et au niveau politique
1
1
[
de l'application de ce critère en Afrique Centrale comme
1
1
presque partout d'ailleurs est donnée par les
faveurs
1
1
accordées par les
"cod(J_~ d' .ülve~.t..{~.-:'>eme'1.t.-:'l" aux entre-
1
1
prises utilisant beaucoup de main-d'oeuvre.
1
1
1
1
Ce critère se situe dans
la lignée de la
formulation de
1
1
la productivité marginale sociale,
c'est-à-dire,
la ma-
1
1
ximation de la procluction sociale nette.
1
1
1
1
1
1
Dans un pays
industrialisé,
pour un état des
techniques
1
1
donné,
la maximation de l'emploi est normalement une
1
condition de la capacité de maximation de l'output total.
1
1
Dans les économies sous-développées,
une
telle condition
1
1
n'est pas
toujours
vérifiée.
r
1
1
1
Opter pour la maximation de l'emploi signifie en
fait un
1
1
choix pour les
techniques inférieures qui de
toute
fa bn
1
1
entraineraient un output moindre.
1
[
1
1
En fait,
dans
les économies sous-développées,
le choix de
1
1
la maximation de l'emploi
ne l'est pas pour des
raisons
1
d'économie pure de maximation de
l'outpu~ ; c'est son ca-
1
ract0re social du point de
vue de
la répartition du revenu
1
1
f
national;
mais plus encore,
c'est le fait que ce critère
1
. . . .. .. .. .. . .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
1
/ . . . Suite.
1
{
II1ve~tL!>/H.me.11U ell palJ·-:'> ~O(L~-dé.veeoppé.~"·
(Revue Economie
1
i
AfJpliquée -
195(1).
1

- - - - - - - - - - - - - - - - - - -
-
306 --
r
1
1
1
1
1
1
1
1
1
donne l'illusionà la population active d'avoir un emploi
et de garantir à
la puissance publique,
du moins pour un
moment,
l'absence de l'agi tation sociale.
Ce
faisant,
on
divise le surplus
financier en couches minces qui se répar-
tissent en salaires et investissements
les premiers sont
tr~s faibles pour participer à la génération du nouveau
s'urplus par l'épargne,
la demande,
etc.
les seconds sont
dérisoires par rapport aux besoins
réels de l'économie:
on se retrouve a101-s dans l'incapacité primale de finan-
cement du développement caractéristique des économies
(
fai bles .
\\
1
Il Y a donc nécessité d'expliciter par avance dans la fonc-
1
(
tion sociale d' uti li té,
la hiérarchie entre le maximum de
1
l'emploi et le maximum de ~output et tirer les conséquen-
1
ces d'un tel choix;
la conciliation entre un choix
1
social et un choix économique est l'aff~ctation sectoriel-
1
le du surplus
:
i l est possible que l~ société choisisse
1
(surtout en période de
tensions sociales
:
mais
le déve-
1
loppemen t
en trai ne
touj ours d'a ut res
tens i·ons socia les)
1
i
1
ce rtai ns secteurs qui soi en t
un comprond s
en tre l ' outpu t
1
1
maximum et l'emploi maximum.
i
Dans ce sens,
on peut effectuer une liaison entre ce cri-
1
t~re et l'économie Dolitique de la sous-population, avec
i
!
les param~tres qui permettent à la puissance publique
i
(
d'organiser administrativement l'affectation de la popu-
1
lation active et donc,
d'assurer l'adéquation entre l'emplo
1
maximum et les secteurs pouvant l'al::::6orCèr,
sans perdre
1
en
capital pour l'économie
(1).
.. . .. . .. . .. . . . . .. .. . . .. .. ..
..
~
.. '"' .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . ..
1
1
(1)
Outre les remarques que nous venons de formuler,
on
trouvera une analyse critique plus approfondie dans
1'article de lvl.
0088,
dans
les ouvrages de .J.
DUVAUX
et J.
AUSTRUY déjà cités.

T------
- 1
-
307 -
1
1
1
1
\\
1
1
1
1
1
L'analyse Avantages-coûts est la forme
la plus élal:x:>rée
1
du calcul du rendement social paximum dans
la mesure ou
elle s'applique à des projets spécifiques:
elle est le
critère le plus
utilis~, car recommandé et utilisé par
les organismes internationaux de financement.
On peut définir son objet comme étant la' recherche d'évalua-
tion de ".fa c.ollt/i..{bllU.OIl d'IOle déc..{-6.{on d' ao ne.c.:ta:t.toll
-6 p é c. ,i. 6.{ Ci IL e. cf e. /~ Jt e. /~ /~ 0 IL Jt C. e -6 pub .f .{ que.:6 à .f a
Jtéal.{-6at.{on cfe.-6 objec.:t.{6-6
6ondame/!:taux de-6
autoJt.{:tL~ poei.t.{c.o-adm.i.I1-t-6:tJta:t..i.ve.-6 ... Lr ob-
je.c.:t·i.6 e-6t de rnaxùll.i..·HUI.f.a va.feuJt ac..tua.f.{-6ée
de .f' e. 11 -6 e. 171 be e. ri e -6 LI V a Il :ta 9 e. -6, d.t mù! ué e. de c. e. Le. e.
de. .f'e.Il-6e.mbte. de./~ c.oût-6,
de. :te.f.f.e. -60/1:te. qu'ap-
paJI. a.<.-6 -6 e. (l/1 -6 uJt p.e IL -6 C. a .e .e e. c. t.<. 0" (1).
Dans son application en économie sous-développée,
la notion
de projet prend une signification plus large au sens de
ROSENF'IELD :
"Ull IHoje.t -6péc.d'<que. d' .tnve.-6tt-6-6e.me.ll:t d' .{n-
téJr.ê-:t éc.ol1om.{que. pe.u.t êtJte. dé~,tll.{ c.omme. :tout pJtoje.t de. Itéa-
.e..i.-6at..i.ol1 d'Ill! Ilouve.a.u mOlJv! de. pJtoduc.t.{o/l oa d'ull ouvltage.
de.-6:t.{né à aec.Jto2tJte. .en c.apac..i.té ou .fa pJtoduc.t.{v.i.té de.-6 1710-
lje.l1-6 e.:d-6:tallU"
(2).
(I)
JALLADEAU
(J.)
:
Naltre de conférences à la faculté des
sciences-économiques de Poitiers,
cité par ILBOUDO KOUKA
Ernest:
sous-développement et controverses en matière
de développement;
mémoire de D.E.S.
1974
Poitiers.
(2)
ROSENFIELD
(F.)
:
"f.'éva.euat.{ol1 éc.O/lOm.{qILe. cfe.-6 pJtoje.:t-6
-6péc..{o.zque.-6 d'.zllve_/~:t..t-6-6eme.l1t"
(Coll.
Tiers-Monde 1963).

-
308 -
D'une manière géncirale,
la mcithode considère que le degré
de satisfaction des objectifs s'exprime en unités monétai-
res.
Dans le secteur producti E,
les prix du marché servent
de
référence:
dans
le secteur collectif,
se sont les in-
dicateurs sociaux qui déterminent les coûts et les avanta-
ges non-marchands occasionnés par les choix.collectifs.
Le critère d'efficacité est l'analyse macro-économique
de
l'utilité,
soit l'écart entre coûts et avantages.
Cette formulation générale a donné
lieu à des
formulations
particulières,
notamment celles de Rosenfield,
de Chenery
et Ahumadas.
1
Rosen fie 1 d propose de
tes te r
1 a con tri bu t i on de chaq ue
1
1
projet d'investissement soit par le rendement annueL
soit
(
!
par la méthode d'actualisation;
le rendement annuel est le
1
1
rapport ent.re la somme des
revenus collectifs directs,
in-
1
(
1
directs et induits et le capital investi
1
1
[
Revenu ann~el moyen produit
1
1
r
=
\\
[
capital investi
1
(
1
le œnéfice total actualisé est donné par la
formule
1
1
[
recettes nettes actualisées - [
dépenses actualisées
1
- - - - - - - . . - - - - - -
1
b =
1
investissements
actualisés
1
La formulation de Chenery consiste à apprécier les éléments
de la fonction sociale de
bien-6tre en
fonction des effets
1
(
d'un investissement particulier;
1

-1
-
309 -
ii11
1
1
1
1
1
1
soit une
fonction sociale (le blen-être
U (Y
13)
1
1
(
avec Y effet de l'investissement sur le
revenu national
et
B effet de
l'investissement sur la balance des paiements
1
1
1
le
produit social marginal
de
l'investissement par" rapport
1
1
à ces deux variables est
1
dU = dY + rdB avec r
=
u
= montant de va-
1
riation du revenu national qui seraitbéquivalent à une
1
variation d'une
unité de la
balance des paiements dans
1
des
conditions données.
1
l!
1
Ahumadas
va apporter un correctif a
c~tte formulation en
1
introduisant l'élément qui
motive
la critique de
la propo-
1
1
sition de Chenery,
à savoir les effets ext~rnes de produc-
1
1
tion en aval du projet.
Il
va introduire la valeur ajoutée
1
1
en aval et en amont du projet au modèle de Chenery et
1
1
tenter de
faire
ressortir les
modifications de structures.
1
1
[
11
La formulation devient alors
la suivante
1
1
1
Va
1
._ ~12 + (Var - JJ
+ (Vap + 1)
i
cp +
(Cp -1-
1)
1
1
avec Vap = valeur ajout~e dans
le projet
:
Vap
1 = valeur ajoutée vers l'amont
Vap + 1 = valeur ajoutée vers l'aval
cp = coGt social des dépenses du projet
cp + l
= coGt social d'obtention de la valeur
ajoutée en aval.

T
-
310
-
1
r
1
1
1
1
L'analyse avanta0es-co~ts se situe dans la lignée néo-
1
1
classique de la considération,
de
l'Etat comme agent de
réallocation des
ressources
; son optimum est un optimum
1
de marché qui s'inscrit dans
la poursuite de la croissance
1
1
économique;
de ce point de vue,
elle se situe en deçà
de l'analyse du développement qui
fait appel à des modi-
fications structurelles.
L'affectation optimale du surplus n'est pas le résultat
de l'analyse individualisée des projets mais plutBt la
considération de
tout l'ensemble du potentiel productif
national,
tant dans ses conditions objectives que dans ses
conditions subjectives.
concrètement,
ces insuffisances de
l'analyse, lorsqu'elle est appliquée aux éconor<ües sous-
développées se manifestent. de la façon suivante:
1
-
la distinction entre secteur productif et
1
\\
secteur collectif n'a pas de grande signification dans les
1
1
économies sous-développées,
tant on sait dans quelle me-
\\
1
l
sure il y a interactions entre ces deux secteurs
;
le sec-
\\
teur collectif constitue dans
ces économies
un argument
1
\\
du développement [nfrastruct0re économique et sociale)
\\
les indicateurs sociaux,
dans
la mesure oG ils existent
i
ne constituent pas
une mesure adéquate de l'influence
(
de ce secteur dans le développement,
du fait de leur ca-
ractère subjectif.
1
Dans le secteur productif,
les
prix fournis
par le marché
ne sont pas la mesure effective de la valeur des
facteurs
ni des biens;
nous avons déjà montré la superposition des
marchés qui
fausse
l'information en matière des
prix; en-

r
311 -
1
1
\\
1
1
suite,
la concurrence pure et parfaite dont découlent
ces
prix est
loin d'être r6alisée dans
ces·~conomies.
1
l
\\
\\
\\
1
\\
\\
\\
1
\\
1
1
(
\\
\\
111
\\
1
(
\\
!
1

.-
312
--
r((
l'
1.
it1.tf
Î
§
5 Le cri cère d'induction de lU RSCHMAN .
f.rtt
Le critère d'induction de f1IRSCH1·tAN est le prolongement
t
de
l'analyse séquentielle des procédures pour le finan-
\\f
cement du développement économique.
Il admet cOITnue hypo-
[.
1
thèse de départ la croissance non équilibrée ou tout au
~(
moins,
tL/le. Il.-i.é.lIaJtc.fli,~aU.oll
d",.[ 1 ae.ti.v-U:é
]JJtodue.Uve
l.
}
~e.tOI1 .ea e.apae..-i.té de.~ Ulle.~ il e.ntJta.(I1e.Jt .tC/!l (w.tJte.~
; e.' e.~t
t:
.f.'e.one..t d'.-i.lld(!e..t.iOJ1.
t1,
[
1.
La problématique de HIRSCHMAN est d'amener les économies
t
"
).
sous-développées "au POi.ll.t oilee.~ mée.alli~I/Ie.~
, HoJtrnatL'('
de. la thé.oJt.[e. de.
[C{.
C/lo.L!l~alle.e.
pouJtJtont jOtu?-'l,
oil .e.e.~
f1t.
e. n t Jt e. pJt e. Il e. ttJt ~ e. 0 Il ~ e. Il .U Jt 0 Il t il .i. Il V e. ~ t.i. li ~ (l 66L~ a rH me. nt"
(I).
J.
t
Cette problématique se fonde sur l'argumentation suivante
t
t
en substance:
.e'a('.:ti.vité ée.ol1ol/l.-i.Que. lla·Ci.ollaee. 6a.-i.t ~e.
t
Jte.Ile. 0 Il:tll e.Jt d.-i. ve.!{ ~ /~ e.e. te.UJt6 Q tU 0 Il t d e.,!l l'[ e. n~ e.n tJt e. e. ux
\\~.
au J1 .( V e. au d e. ~ b .( e. 111:> ot Il a e~ ~ Il Jt .e e. lT1 a1( e. ft é 111Cl.i. ~ ct U ~ ~ .i. Cl u
f
Il.-i.ve.au ÙI-te.Jt.(lldu~tJt.-i.e.e,
pe.Jtc.e.pt.ib.ee.~
tlotamnre.l1:t au n.i.ve.au
l
de. la matJt.( e. e. .( Il teA {II d U,!l il(.-i. e. ffe •
t1<''.1
Dès lors,
le
financement des projets économiques dans
ces
t
f
différents secteurs doit se
baser sur les influences ré-
(
ciproques
; ainsi,
"pouJt !{é.~otldJte. la q{le.~t,i.on de.~ pJt-<'oJt-<'té.~,
1
(1)
AYDALOT
(Philippe)
Essai sur la théorie du dévelop-
(
(
pement
(Cujas
1971
page
Ill).
(
1
[
~(

1----
-
3 l 3 --
1
i.e ~l1ut -6e. nOl1de.!{ ·6 (()r. ((Ile. e.-6ti.P1I1U.OIl c.ompI1Jtativ('. de. .ta
fi 0 Jt C. e. Cl. v e. c. ea qlt e.ee e. ee. p Jt 0 9Jt è.-~ dc? -6 -6 e. c. .tC? lUI -6 -6t.{ III u.e Vz ct
c.
f
e. eut d e..~ 11 II .Vr. e. -6 11 •
"
!
Cette force,
ce sont les effets de
liaison qui sont de
trois sortes
1
1
i
[
-
les
liaisons en amont
;
le secteur qui
1
r
enqendre les effets de liaison est acheteur des output
(
1
du secteur bénéficiaire,
soit en matières premières,
soit
1
1
en nroduits intermédiaires
(
1
r
i

-
les
liaisons en aval
;
le secteur qui les
l
i
engendre est vendeur de ses output au secteur bénéficiai-
l.
~
re.
t
l,
-
les effets mixtes ou effets
boomerang ;
1
l
liaisons agissant dans les deux sens décrits ci-dessus.
ll
1.
l
1.
1.
L'utilisation de ces effets pour une politique d'affecta-
1·l
tion des ressources se fait à
travers leur mesure;
la
i
f
procédure de cette mesure selon Hirschman passe par le
calcul du produit net et de la probabilité conditionnelle.
f
1.
1
Soit une industrie I-l ;
"/~.{ g!lâc.e aux e.66e.t~ de .U.(l.t-6011,
f
1
(
e'ztabLt-66<!.111e.llt d'olle ùldu-6-t!l.(e. (J pe.ut
l
e.l1tJt(l{Il<?Jt
c.e..f.u-i
de Il ùldu-6tJt.(e.-6 .-611pp.f.éme.H-
t
ta .(
\\
Jt v,
d 0 Il te (' -6 PJt 0 d Il.( t.-6 Il e. t.-6 -6 0 Il t
é 9a u x
1
!

r
31'1
-
il x.
[.i.
= 1,
2,
. . . .
Il )
e t
~ .i.f a pft a ba L, J. Li. té que
t
c.flac.lLlle. de C.C-.6 .<Hdll.~tftÜ.-6
.6o.i.t e66ec.ti.vemel1t fall-
c.ée paJt ~LL.i.te. rie. fa c.Jtê.at.i.oll de (JJ e.~t P.
(J.
= 1,
2 , - .
-<.
.... ttl" (I), l'effet total suscité par H est
n
Li
x·fJ·
l
J.
La probabilité de création des n industries suivantes peut
.
~tre consid~rée comme la mesure de la fOrce du stimulant
créé par "1.
Cette formulation de
l'induction par Hirschman se concré-
tise davantage sur le plan théorique avec l'apport de
M. H.
AUJAC sur "ta lii.élta,~c.hte. de.~ J.nriu~tlt.te.~ dan~ un
ta IJe e. alL ri 1 é c. ft a Il 9 e t Ilt e Jt -6 e c. ·t 0 ltt e. e"
(2).
L'intégration d'une industrie dans un ensemble économique
s'apprécie au "deg,~é. de. Li.a.i.~ol1
qu'e.Cee. e.l1tlte..t.{.e.I1.t a.ve.c.
.ee.~ a(Ltlte~"
;
cela veut dire que le rapport entre la
production destinée à
la conson~ation intermédiaire et
celle destinée à
la demande
finale donne la mesure de
cette intégration.
Pour affiner son analyse,
AU,JAC introduit ".f.a
6ollc.e. de~
.f.J.a'(~Ott~ quJ. .f.J.ent c.haqlle.i.l1du~tlt.(e. aux autlte~" ; elle
indique le pourcentage des achats ou ventes d'une industrie
à chacune des autres.
Cela aboutit aux conclusions suivan-
(I)
HIRSCHMAN
(A.O.)
stratégie du développement
(Editions
ouvrières
1964).
(2)
AU.JAC
(H.)
"tCfJ Il.zé.'~a/r.c.Ii.i.e.
de~ .(l1du~tlt-<.e,~
dan~ lLn :ta-
lJf.eau ,{II te.lt-6e~tolt.i.e.f";··(Pevuc Economique
1960) .

·. - - . - -- - - - - - - .[
-
315
-
tes
-
"f e .~i.1l cf II ~t![ .{o e 0 cf e c. 0 H ~ 0 mlJ1 a t..i. 0 n .~ 0 nt
6a..i. be e. me Il t Ùl té. (] !t é. e..6 e:t l e ~ 0 lIt pa![ le. U![ 0 a cft a {./.l" •
- "te..~ ..i.ncf[L~.U[..i.e.6 de. ba~e. ~ont 6o![te.me.nt
..i.11.tég![é.e~ e.t e.lle.~ le. ~Ol1t pa![ee.U![~ ve.flte.~".
On rejoint dans une certaine mesure les conclusions
de Hirschman sur le jeu des n~canismes d'induction
dans le secteur des
"ac.t..i.v..i.té.~ cf..i.![e.cte.rnozt r![oduct..i.ve.~".
La critique fondamentale faite à l'induction hirschmannienne
dépasse le cadre strict de celle-ci pour ctteindre d'une
façon générale la croissance déséquilibrée en tant que
stratégie pour le développement économique.
Elle s'articule autour de l'inexistence ou de "l'..i.nJ.>u66..i.-
~anc.e. de la ~1'é.x..i.IJ.U:'..i.té ~t![Uctu.ll.e.l.ee. de.)'.a de.mande. d(ln~
le.~ économ..i.e.~ de.' J.>ub~..i.,~tallc.e."
(1).
Cette critique se heurte à l'état de l'économie! qui est
le point de départ de notre analyse;
i l n'est pas tout-à-
fait exact dans les conditions actuelles de réduire toute
l'éconorüe sous-développée à une économie de subsistance
stricto-sensu,
et de bâtir à partir de cette donnée une
analyse critique;
l'affrontement entre la logique sociale
. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . '"
(1)
DUVAUX
(J.)
:
travaux déjà cités,
rage 64.
Iliii.fM'.aza.&afJgg~Di''''&4iil!JiMJat~>._At&&12

·
'fiî3Ji;:wa::ss
-
316 -
traditionnelle et l'apport rationnaliste ext~rieur a cr~~
certaines conditions tant objectives que subjectives de
dépassement d'une économie unidimensionnelle de subsistance
dans cette per-spective,
nous avons montré' dans "1e.J.I dé.c..t-
,~ .<.. a Il J.I c. a i i e. c. t.<.. v e. -6 e. t q é Il é. Jr. a t.<.. a tl du -6 uJr. PllL -6 "
( sur plu s i n -
dustriel et des services)
le jeu d'action et de r~actio~
dans une croissance diachr-onique.
C'est justement dans cet effort de d~passement de la logique
traditionnelle que se trouvent les conditions d'affecta-
tion du surplus selon le critère d'industrie de Hirschman
ce dépassement est inscrit dans la cr~ation des mécanismes
de transmission des effets ~conomiques, dans la monétisa-
tion de l'ensemble de l'économie,
la mobilisation effecti-
ve de la population active
;
vu sous cet angle,
le critère
de Hirschman pose d'emblée le problème de la str-ucture
et de la conception du d~veloppement.
Cependant,
certaines remarques doivent ~tre faites corre-
lativement à certaines inad~quations que nous avons signa-
lées par ailleurs.
Les effets d'entrainement ne jouent pas pour antant qu'il
existe un bien;
les demandeurs potentiels d'un bien,
sur-
tout en consommation intermédiaire acquièrent ce bien s'il
y
a
"i'<"bJr.e. (UJ.lpoll.<..bi..l.<..té. Il Ull pJr..<..x '<"ntéJr.e.J.lJ.lant" dans les
conditions d'une information parfaite.
De ce point de vue,
nous retrouvons les obser-vations faites
plus haut sur la n~cessité d'un système mon~taire de r~fé­
rence avec un système des prix;
dans les conditions d'une

Uil'X'------ .. --. - --- .
-
317 -
information parfaite,
les prix doivent être tels que le
coGt d'acquisition des biens soit moindre;
on pense alors
à la complémentarité dans le cas de l'existence des cein-
tures industrielles et artisanale pouvant fournir à l'é_
conomie certains biens.
Dans le cas contraire,
lorsque par
exemple le surplus sert à s'approvisionner en biens in-
termédiaires à l'extérieur,
le coGt est généralement élevé
1
1 .
et en définitive,
l'effet de liaison procure un avantage
moindre à l'économie.
1
Il Y a donc des limites structurelles à l'application in-
tégrale de l'induction de Hirschman ; mais elle apporte une
explication enrichissante sur les possibilités de transmis-
sion des incitations motrices créées par un centre d'action
économique sur le reste de l'environnement.
§
6 Autres méthodologies.
Ce sont particuli~rement des méthodes d'évaluation des pro-
jets qui tenten t
de Il ~ ld)~ ·U. tue.Jr. à. .fa Il e.11 tao.<..f'<' té. pll.i. v é. e. u Ile.
pllo6~tao.i..e.i.t~
~oc.i.a.fe.",
pour des projets industriels.
On peut retenir parmi ces méthodes celles dite de "mé.thode.
de.~ e.~ ~e..t-6" proposés par Messieurs PROU et CHERVEL, la
méthode de l'ONUDI et la méthode de l'O.C.D~E.
La méthode "de.~ e.66e..t~" est une variante de
l'analyse avantages-coGts
(1)
;
l'élément fondamental de
cette méthode réside dans la considération des prix
inter-
. . . . . . . .. . . . .. . . . . .. .. .. . .. .. . . .. .. .. . . .. . .. . . . . .. . .
(1)
PROU (C.)
et CHERVEL
(M.)
:
Etablissement des program-
mes en économie sous-développée
(Dunod 1970).

,,",*l'·M'·
H$Q""WM'~~:W,~••~gFf~~~i
-
318 --
1
nationaux et nationaux dans l'évaluation économiques des
projets et donc,
dans l'affectation de l'accumulation moné-
taire nationale ou internationale pour leur financement.
Les deux principales phases de la méthode sont l'étude de
".e'.<.mpact de~ d'<'ve.;t~e.~ con~ommat'<'on~ '<'ntvtlnéd'<'a'<'Jte.~ ~uJt le.~
pJtoduct'<'on~ de.~ bJtanclte~, ou ~uJt l' '<'mpoJt.tat'<'on", et la
comparaison "à de.mande. '<'11.téJt.i.e.uJte. dO/1née,
! de.) la ~LtuaUol1
avec pJtoje..t à la ~.itLlat.<'ol1 ~al1~ pJtoje.;f."
(I)
lit' .i.ll1pac.t e~.t caJtactéJt'<'~é.
paJt ee~ Jte.Ve.IW~
~upplé.me.nta'<'Jte.~
e./1tJtalné.~ loJt~ de~ pha-
~e~ d'é.qu'<'pe.ll1e.nt pu.<.~ d'explo'<'tat'<'on du
pJtoje.t,
paJt caté.goJt'<'e. d'age.nt~
('<'l1té-
J[ .<. e uJ[ • • ••
e.t e. xt é Jt .<. eu Jt J • "
"La mé.thode. de~ e16e.·t~ a été conçue. dan~ LUt
contexte de pean'<'6.<.cat'<'o/1
: au~~{~ie~ a/1a-
ilJ~e~ e.t me.~uJte.~ de~ e.Het~ pJté.è.é.dellte~
dé.boucflel1.t-e.eel2-~ piu~ ~uJt .ee.~ pJtoc.é.duJte.~
mê.me.~ de. pfa/1·i.6'<'cat'<'o/1 que ~uJ[ un ca'ecui
économ'<'que. de. type. coat~-ava/1tage.~... Ce.
c.alc.ut écol1om-<que.,
daH~ ta métllode. de.~ .
e66e.:t~, /1e. joue. qu'un Jtôte. ~eco/1d, pouJt
6ac'<'l'<'te.Jt e.t écla'<'JteJt le~ aJtb'<'tJtage.~ a
ceJtta'<'ne~ rha~e~ du pkoce~~u~ de pla/1i6'<'-
cat'<'o/1"
(1).
( l )
CH P. R VE L
( M• )
".ee.~ ~y~tè.me~ de pk'<'X dal1~ le~ d'<'veJt~e~
ll1éthode~ d' é.valuat'<'oI1 é.conom'<'qllr..~ de.~
r Jt 0 j e. t ~ e 11 pa lJ ~ ~ 0 u~ - cl é ve l 0 p pé.~ " i n Hé th 0 d(
lOQie de la planification,
publication d~
ministère de la Coopération 1977 page 55.
Asttab.E2ifa+aEii!C=tjQ'i$~iJ#eœZ-_5Q .

-
319 -
La méthode des effets
retient les prix internationaux non
en tant que vecteur de
référ.ence de la "Jr.at'<'onaLU:é. de.
tupe.-néo c.f.a-6-6-<-que." mais comme expression des "Oppo'l.tun-<-té-6
Jr. é. e. .e1'. e. -6 de. c. 0 ni me. Jr. Cl:,
tan tau n( v e. au de. -6 b.i. e. Il -6 ~ Ùl (l U x, qu' (tU
n.<. v e. (l urie. -6 COll -6 0 1!11!1 at.<. 0 n -6 .( nt VI. ni é. ri .i. (l .<. Jr. e. -6 " .
Les prix nationaux ne sont pas retenus parce qu'ils ne cor-
respondent pas "aux vlla.(-6 cotÎ.t-6" tant au niveau des salai-
res qu'au niveau de la rémunération du capital.
suite ..6ux nom-
breuses interventions extérieures aux mécanismes économi-
ques.
Les prix de référence sont donc des prix fictifs éta-
blis
(ou qui s'établiraient s ' i l n'y avait pas toutes les
distorsions aux mécanismes économiques.
Les auteurs établissent ensuite une identité entre le cal-
cul économique par les prix de référence et le calcul éco-
nomique par les effets;
"-tfléoJr.-<-quel11e.nt c.e.tte. .i.dent-<-té peut
lt~e montJr.ée g~ac.e au
théo~~me -6u~ la dualité, qui 6ait
c.OJr.Jr.e..-6po nd!l e.
(1. Il
P~ 0bU. 111 e. pJr. .<. mal du c. Ir 0-<- x. de -6 pJt 0 je t.6
l11(lx.{I!1-<-.-6ant .ea -60mme. de-6 Jteve.nU-6 c.Jr.é.é..6 dan.6
l'économ'<'e., .-6ou-6 .ea contJr.a~nte de. d~.6po­
Il.<.b.(Uté-6 de.-6 nac.te.uJt-6,
.ee. pJr.obl~me. dual du c.alc.ul de.-6 pJr.~x de Jté.-
6~!le.nce. qul !lellde.nt !le.ntable..-6 le.-6 pJr.oje.t-6
!le..te.nu.-6 riaH-6 le. pJr.~ma.e., e.t e.ux -6eul-6"
(1).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .
(1)
CHERVEL
(M.)
: article cité plus haut.
page 63 .
...=Ln

mm-
m Œ!!l!in
"~I-~-­
-
320 -
1
1
D'une façon génénde,
cette méthode rentre dans une analyse
globale de planification soit en "quaHt'<'téJ.> p/lllJ.>'<'que.J.> déta.i.l-
fée.-6 de. t'éc.ollo/1l,i.e",
soit dans le cadre d'une planification
indicative.
La méthode de l'O.N.U.O.I.
a pour principe
de base "fa max.{",-<'-6a.t.{.oll de.-6 avantaQe.-6 e.xp!{.{lIlé-6 e.H .tVtme-6
de c.0I1-60mlllat-<'0I1.
TO/(-6
ee-6 éi'.é.lllel1t-6 du pJ{ojet .{l1duJ.>tJ{.i.el
>~ont évalué.-6 e.11 6ol1c.'{-<'oll de la c.on-6ommati.oH globa.f.e ac.tua-
l-<'-6ée."
(1).
ilL' {dée.
~ol1damel1taee qLl{ e-6t à la. ba ..~e du c.al-
c. u e d e. /~ -6 e !{ v.( c. e. >~ 60 U J{ H( J.> PaJ{ II Il PJ{ 0 jet e -6 t
.e. a me. >~ Il II e. d e.e a ' vol 0 t1 t é. de. p a y eIl. 1 pou Il.e a
, p![ 0 d u c.U. 0 Il Il e. t te'
du P![ 0 jet.
E.e. tee -6t d é. -
6.( n.i. e. c. 0/11/11 e c. (l ft !{ e >~ pOil dan tau x b.i. e. 11-6 e:t -6 V'l -
v.i.c.e-6 o~nell:t-6
à e'éc.onom.i.e que c.elee.-c..( Il'au-
lla.i.t pu avo{J{ -6all-6
le p''I.ojet.
Le.-6 c.oiit-6 dLt
pl{oje.t -60I1t,
de
~açol1 -6ymé:tl{.i.que., dé~.i.n.i.-6 c.omme
l{epl{é-6el1tant .f.e.-6 autl{e-6 ga.i.H-6 max{/1Iaux auxquel-6
011 I{e.HOI1C.e. pal{ .f.'a66e.c.tat.i.on deJ.> 1{e.-6-6OUI{c.e-6 à
.e. 1 e. x é c.ut .i. 0Il du. P![ 0 j e .t : .i. .e. J.> 1 a 9.{ t ,
VI d' au t Il. e. J.>
te.l{ me -6.
d' é val'. u e. Jt l e. c. 0Û.t d 1 0 pp 0Jt :tu Il'<' .té d li PJt 0 -
je.t ... avec. le.-6 ga'<'n-6 d.i.l{ec.t-6 ac.tual'<'-6é-6,
le-6
c.oû.:t-6 ù,rlÙtec.t-6
~utl1l{~" (1).
. . . .. . . .. .. . . .. . . .. . . .. . .. . .. . . . . .. . . .. . . .. .. .. . . . .. .. ..
(1)
BERTHOLON
(Jean-Claude)
"Mé:tflode de. .f.'ONUVr et thé.oJ{.i.e.
éc.onom.i.que"
i
Jlublication du ministère de la coopération.
déja citée,
Jlage 7.

-
321 -
En somme,
il s'agit de maximiser un indicateur social qui
est à la fois
".z'Hf.{v.i.due.f"
et "coif.ec.tJ.6",
avec tous les
problèmesd'agrégation non contradictoire
des préférences
que cela suppose.
La conversion des avantages en termes de consommation dans
les conditions d'une économie sous-développée doit néces~
sairement soulever des problèmes quant à
l'expression de
la réalité et sa quantification avec un environnement dont
la rationalité ne correspond pas forcément avec celle de
l'ONUDI
; si,
comme le souligne le Professeur Bertholon
".fe..6 po.6.6.<.b.<.t.<.té..6 Jté.eeee.6 d'appf.'<'cat.zon" de cette méthode
ne limitent pas sa validité théorique,
son intégration dans
la stratégie globale du financement du développement se
heurte aux limites que )'1ose la condition même d'économie
sous-développée
; nous verrons cela en détail dans le pa-
ragraphe suivant.
La méthode de l'O.C.D.E.
se situe dans la li-
gnée de la pensée libre-échangiste,
avec la possibilité de
tirer profit des avantages relatifs; elle consiste "à. va.-
toJt'<'.6e.Jt tOU.6 .fe.6 b'<'e.n,~
'comme.Jtc.za..f.t.6é..6'
(échangés avec l'ex-
térieur)
aux pJt.zx mond.zaux
(plus exactement aux prix à la
frontière)
et a vaioJti.6eJt ee~ b.zen.6 non 'commekc.ta.f.t.6l.6'
1
en te..6 d~compo.6ant en h'<'en~ commekc.zal.z.6é..6 et tkava'<'l,
1
(coût marginal social)".
1
f
1
1
Comme pour la méthode de l'O.N.U.D.I. et celle des effets
1
,
d'ailleurs,
les prix sont assujettis à un système de ré-
f
férence qui dans le cas d'espèce est ".fe makché. .i..nte.kna-
t'<'ona.f".
1
1
1
1
1

E_r~A'ft'J·renz· FE&~!1&&.5-V.R~.!mtt}1Jim..ua1
1
-'1:;;-
-
322 -
1
La fonction objective est la maximisation de la consomma-
tion:
"ta
~OYlC.U.Oll e.,~t ta /~omme. de..6 ]JJtodu.tL~ mat/téll1a.U.que..6
. de. .f. a c. 0 Il J.l 0 ln mati. 0 Il de. dl a q tl e. an YI é. e. pa Jte. e. -~ c. 0 e. ~ ~ -<- c. -<- e. 11 tJ.l de.
pondéJta,U.on attJt-<-bué.6 li c.e.tte. c.on/~ommat{orl" (1). La sélec-
tion des projets "do.<.t donc.
pe.Jtme.t:t.Jte. d'atte.<'I1dJte. automa-
t'<'qlle.me.l1t c.e. max'<'/11um ou tOLlt au mOÙ1.6 lUI point VO.{..6Ùl de.
f.' opt.i.mllm" .
Par l'analyse avantages-coûts,
la méthode de l'O.C.D.E. pro-
posée par LITTLE et MIRRLESS
(2)
vise la réalisation de
l'optimum au sens parétien ou tout au·m6ins l'optimum de
second-best
: mais m§me dans cette hypoth~se, certaines
conditions sont loin d'§tre remplies dans les économies sous
développées
(pour le second-best,
si
"UYl
c.e.Jtta'<'l1 nomoJte. de.
c. 0nd-<- t -<- 0nJ.l 0 P.U.1Ila Il e. .6 0 Il.t ]J aJ.l v é. Jt.i. 6-<- é. e. J.l 1 -<-e. e. J.l t né. c. e. J.l J.l a -<- Jt e.
de. mod'<'6.<.e.Jt .f.e.J.l alttJte..6")
t-1ais
la grande question est de savoir ".6.<.e.e. c.omme.Jtc.e. -<.n-
te.Jtl1at-<-ollaf. c.ol1dui..t li tlll modè..f.e. e. ~ 6'<'c.-<-e.l1t de. ]Jltoduc.t.<.on e.t
.6.i. c.e. modèle. pe.ut êtJte. tJtadu'<'t dal1.6 un modè..e.e. dé.J.l'<'Jté. de.
c.ol1.6ommat'<'ol1 li .tJrave.Jt.~ e.e. c.omme.ltc.e. .i.nte.JtI1at'<'onaf.". Nous
avons répondu à cette question,
dans une certaine mesure
dans l'appréciation de la typologie ricardienne de la
croissance pour le développement.
(1)
LITTLE et MffiRLESS
:
r-1anuel d'analyse des projets indus-
triels dans les pays en voie de développement
(OCDE Pa-
ris
1969,
page 55).
(2)
Voir aussi l'article de M. Jacky BATHANY,
publication du
ministère de la Coopération déjà citée,
page
31
:
"E.tude.
c.,'l'<'t'<'qlle. du
'Gll'<'de. ]JOltJt f'é.vae.uat'<'ol1 de..~ ]JJtoje.t.6 dan.6
f.e..6
paIJ.6 e.n vo<'e. de. déve.e.oppe.me.nt'
"

323 -
§ 7 â.Y:nthèse.
La difficulté soulevée par la mise en oeuvre des investis-
sements de seconde génération.
ceux qui attestent
si en fait.
dans sa phase transitoire l'~conomie a pris
des dispositions pour éviter le gaspillage par une affec-
tation optimale productive.
est la possibil~té de rendre
au surplus financier son caractère social au niveau des
investissements.
conme i l l'est au nlveau de sa génération.
C'est qu'il y a cassure dans la méthodologie proposée entre
l'orientation éthique du développement économique et le cal-
cul rationaliste qui est censé assurer le bien-être,
expres-
sion visible ou ressenti de cette orientation.
Ainsi.
les critères d'affectation des
ressources pour les
économies sous-développées.
tentent-ils de réduire tous les
éléments à prendre en compte en éléments négociés. Or.
pour
dépasser le caractère mécaniste du développement et le mettr,
réellement au service de l'homme.
l'on doit prendre en
compte des coûts et avantages non négociables.
Evidemment.
une telle nécessité ne s'impose pas en pure
logique:
c'est pour cela que l'homme spécialiste pense;à dé·
terminer la fonction sociale d'utilité dans un pays parti-
culier ou un groupe de pays particulier.
dans une situation
particulière donnée.

-
324
-
C'est à l'évidence.
la mise en avant de la structure,
c'est-à-dire des conditions objectives et subjectives des
pays ou groupe de pays dans lesquels on d~clenche ces
procédures:
c'est la seconde insuffisance des crit~res que
nouS avons expo~és.
En effet,
les crit~res que nous avons expos~s plus haut se
situent dalls
la perspective de la maximation de la produc-
tion nette:
en ce sens.
ils se situent dans un cadre stati-
que de l'évolution:
c'est g~néralement la caractéristique
des critères de l'intensité de capital et de la productivi-
té marginale sociale.
C'est avec les critères de priorit~, ceux qui privil~gient
la maximation du taux d'investissement que l'on se situe
1
1
dans une perspective dynamique.
1
1
1
Mais meme dans ce cas,
la question de l'optimum social n'est
1
!
pas résolue.
puisque dons l'ensemble,
outre la non prise en
1
1
compte des coûts non négociabl>es,
i l s'agit des critères
1
1
qui concernent des projets industriels précis,
donc une
1
infime partie
(quoique importante)
de l'activit~ ~conomique
1
1
dans la pratique,
comme nous l'avons signal~ par ailleurs,
1
1
il s'agit des projets qui ne sont pas int~grés dans un ti-
1
minq et dans une démarche globale de la conduite
du combat
1
économique
:
le manque de planification ~conomique et socia-
1
!
le d'ensemble pour coordonner les différents projets possi-
1
1
bles dans l'optique du non-gaspillage des
ressources affai-
1
1
blit consid~rablement la port~e de ces crit~res.
1
1
1
1
1
1
r
1
1
1
1

-
325 -
En outre,
le relativisme que nous avons signalé dans les
prolégomènes nous fait voir dans cette analyse des critères
d'affectation du surplus financier qu'aucun critère ne
suffit à lui seul à assurer une telle affectation,
dans la
discontinuité des conditions objectives et subjectives des
économies sous-développées.
En somme,
les critères d'affectation du surplus financier
dans la perspective de conduite l'économie de son état
transitoire à une typologie authentique de croissance,
dans
1
le cadre d'une politi~ue de développement s~ trouvent ins-
1
i
crits dans le mouvement même de l'économie nationale
1
en même temps que l'autorité politique
(le centre de déci-
1
1
sions)
organise l'Etat et que l'économiste pose les schémas
1
séquentiels des possibilités,
doivent se dégager les gran-
1
1
des orientations de l'activité économique,
éclairées par
1
1
les apports théoriques en matière d'affectation optimale
1
1
productive;
c'est cette ~otalité qui indique les conditions
1
1
1
de l'optimalit.é,
c'est-à-dire celles qui
créent "une dyna.-
1
mique qui d~bouehe ~Uk une inteka.ction continue enthe le
1
1
~lLkpl{L~ et le dé.ve.loppement", sans contenir des facteurs
(
r
"de de~tklLc.tion ùlé,tllc..tab te".
1
1
r(
1
r
1
i
1
1
1
r
1
1
1
1
,
1
1
1
1
1
[
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1
1
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?VGfirlGB
_
~ ~ ~
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_ _ -.-
_. -
-
326 -
III II
2 Quelques idées sur l'organisation
de l'affectation optimale produc-
tive du surplus financier.
Bertrand de JOUVENEL dit dans "i'a.ll.t de. ia
COll je. Ct lL![ e." que "e e. p.t a Il e. /~ t lUI
'p 0 -6 -6 .<. b ee.' CUL que. .t .t' e. -6 p-'l. .<. t
dOHne. .ta p![é.6é.-'l.e.llce. -6lL![ tOlLt cwt![e. e.t dont .<.i -6 'attache.
ri V, i 0![ -6 a. In a x.l ml -6 Vte a tJ ![ 0 () a b ,{ .t.l té."
(1).
Cette pensée exprime bien qu'au fond,
la QlLe.-6:t.i.on 6onda-
1
me.nta.te. dan-6 e'a~~e.ctat.<.on
opt'<'maie. p![oduct'<'ve. de.-6 -'l.e.-6-60U![-
1
1
ce. -6 e -6 t
.ea COll -6 é. c![ at.{ 011 co e ee. c t.<. ve. 0U Pa-'l. i e 6a.i. t du P-'l. .<. nce.
1
1
d'un état de. .t'économ'<'e. à ve.Il'<'-'l., a dé.6alLt d'une. ce..Il.t'<'tlLde.
1
pu![eme.nt mathé.mat.<.qlLe. C'est que la rationalité du nombre
i1
ne considère ce dernier qu'en tant que disposition et non
1
1
en tant que matière des êtres,
selon le discours pythagori-
1
1
,
cien
: dès lors.
si l'on veut dépasser le langage des mar-
1
chands,
l'effort d'imagination d'une fonction sociale d'uti-
1
1
1
lité
(préférence de l'esprit sur tout autre ordre)
doit dé-
1
passer la simple somme des "béné.6'<'ce.-6 numé..Il.'<'que.-6 mtl.f.t'<'pi'<'éA
·1
1
pa.ll. de.-6 p.'r.obabLt'<'té.-6 nurné..Il.'<'que.-6"
(2)
;
nous avons exposé la
1
1
philosophie qui est la n6tre en la mati~re.
1
1
,
1
1
(I)
JOUVENEL
(Bertrand de)
: L'art de la conjecture,
page 26'
1
1
1
1
(2)
J<EYI-1ES
(J. M.)
Théorie générale,
~i~é par Guy CAIRE,
1
1
déjà cité,
page 600.
1
1
1
1

r
-
327
-
1
1
\\
1
1
1
1
Le second apport de DE JOUVENEL à travers la citation
1
ci-dessus est qu'une fois
consacr~e une fonction sociale
d'utilité,
l'~conomie doit se donner les moyens de la réa-
liser ou du moins d'approcher cet ~quilibl-e. Ainsi la no-
tion d'affectation productive optimale prend beaucoup plus
de force car i l s'agit alors des politiques et non des
critères.
Concràtement,
la question de l'optimalit~ dans les économies
sous-d~velopp~es en g~néral et celles de l'Afrique Centrale
en particulier est donc au niveau théorique la mise en place
d'un corps d'idées qui maximise la probabilité des acquis de
l'économie politique du surplus,
agricole et industriel et
finalement financier pour le long terme ~ c'est donc l'orga-
nisation des politiques d'affectation dans une planifica-
1
tion sociale,
plutôt que la recherche des critères qui est
1
la véritable clé du non gaspillage.
1
1
1
1
1
i
Dans cette planification g~nérale se développera alors celle
1
1
!
de l'affectation productive optimale du surplus financier.
1
Les quelques idées maitresses de cette planification se
1
1
focalisent autour d'abord de la capacité de l'économie à
1
1
absorber le nouveau capital
"l~a capac~té d'ab~o~pt~onl
1
1
e~t la l~m~te ~upékieuke de l'opt~mum (d'~nve~t~~~ementl,
1
f
et une COI1(Ut~OI1 l1éce~/~a,tke d'opt~I11(l~,Cté de .f.r~nve.~t~~~ell1entff
1
1
(1)
GUILLAUMONT
(Patrick)
L'absorption du capital
1
1
,
(Cujas
1971,
page 43).
1
1
r
1
1
1
1
1
1
i
.U.bk

T
-
328
-
1
1
!
1
1
Ensuite vient l'organisation de l'affectation du surplus
bud<]étaire au niveau de la puissance publique avec ".e.e. pltO-
ce.~~u~ de. ptan.t6..icat.tOIl d'lUI [)(lJr.e.alL du budge.t" : le budget
doit être un instrument de planification macroéconomique.
Enfin viennent les critères d'affectation au niveau général
qui sont pl utôt de l'ordre pragma tique
:
Il ta
qlLe.~t..ion n' e..~t
pa~ aujouJr.cl'hu..t (et dans le contexte du sous-développement)
de. Jr.a66111e.1t />ult f.'opt.tll1um,
mat/> d'e.l1tlte.plte.ndlte. qlle..e.qUe./> ac.-
t.tOI1/> COJr.Jte.C.tll.tCe..·~
(et d'orientation)
que.
t'appe.t de. .e.'ave.n..tlt,
.e. ' Ùl tu..t.tl and e. /> é. v.t d e. /1 c. e. /> e. tee. /> e. /1/> de./> a Jt dJt e. /> de. 9Il and e. uIl
cl e. vJt a.t e. nt p e. Jt ln e. t tJt e. de. d.(.-5 c. e.1t 11 e. Jt Il
(I).
§
1
L'optimum d'investL~§ement et
la capacité d'absorption.
a)
DAfinition
Le concept d'absoption du capital,
bien que présent dans la
li ttérature économique de l'1ARX ou HICKSELL,
comme le signale
1
1
M.
GUILLAUMONT,
ne trouve son application concr~te dans l'a-
1
nalyse du développement qu'avec les travaux de la Banque Mon-
1
(
(
diale,
dans
le cadre des prêts consentis à certains pays
[
[
sous-développés.
1
1
fi
(1)
nASSE
(P.)
Le plan ou l'anti-hasard,
page 112,
cité
1
1
par Guy CAIRE:
la planification
(Cujas
1
1
1972,
page 591)
1
1
(
1
(
i
(
r
i
;
~.M.,.,"',,,,U..l..

l '
- - - - - - - - - - - - - - - -
-
329
-
1
1
1
1
1
1
i
De
cett.e confrontation avec la
réalit.é ressort.it l'idée
selon laquelle la difficulté majeure rencontrée dans le
. cadre de ces pr~ts était le manque des projets à financer ..
"pe.lLt-ê.t/(e. ia .ee.çollia p.f.u~ ~/(appatlte. que. .f.a batlque. a'{t
arp/(i~ au ~OUI(~ de. ~e~ activ.{t~~
e~t-e.f..f.e. combietl e~t
.f..{m'{té.e..f.a capac.<.té de.~ ]Jay~ ~ou~-déve.f.op]Jé~ d'ab~o/(be/( du
cap .{ .t a .f. /( a]J .( d e. n1 e. tl t
d a H~ d e. ~ blL L!> /( é. e.e..e e. n1 e ft t rH 0 duc .t.{ 6~
(1)
c'est cette constatation pragmatique qui
fournit. la défini-
tion du concept de la caraci té d'a bsorption du capi tal :
"e a c. a p a c..{ -t é. cf' a b~ O![ pt'( 0 n .'e. ~ -t c. 0 tl ~ -t.{ tué. e.
d'un e.1I-!>e.mbee. de .f..{m.{te.~ a f.'ÙIVe.~t.(~~I!..­
me.nt llt'{R.e"
(2).
Ces limi tes sont (le l'ordre
technique avec ".f.e. ma.nque. de.
de.vL~Q.-6 é..tJtl1l1gè.I(Q.-6 Olt te. ma.nqltQ. d'ùlgé.H.te.UJt~II,
et de l'or-
dre politique ou axiologique
;
mais i l faut ajouter à cela
les limites d'ordre structurel qui en fait englobe celles
précédemment cit:ées.
i
i
1
1
Dans le cas des économies sous-développées,
et dans la pers-
1
1
pective de l'affectation productive optimale du surplus
1
{
financier accumulé par les différents agents économiques,
la
1
phase qui nous
intéresse dans l'absorption du capital est
1
1
1
celle dite "de. C.OI1,~t-(tut.<'OI1 dlL c.apLta.f." ou "de /(é.a.f..{~a-t.{on dl
1
1
.f.'il1ve.~t.{~~e.n1e.l1tll
:
1
1
1
1
/lie ~'Cl 9it e.H q ue..f.q llQ. -6 oJt te. d' lL Ile. ab~oJtpt.i. 0 n
1
!
d
1
lL
C. api.-ta-i ~ -Ùl an c.( e.1( pal( .e e.,!> 6a c te. uJt-6 de.
i
.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1
...
(1)
B.I.R.D.
:
fourth Annual Report,
in Guillaumont,
déjà
cité page 19.
( 2 )
GUILLAUMONT
(Patrick)
déjà cité,
page
32.

r--------
-
330 -
1
p,'toriUCU.OII
da cap.i.taf. Jiée.f.,
ee.~ Umi.te.~
à t' a b.0 a 1[ pU. a Il,
i -<. m.i. t e. .0 à t' Ùl v C'. ~ ti. ~ ~ e. -
mC'.llt,
Jié~lte.t:allt riu ma.1lque. d'u/l de.~ ~ac­
te{(l[~ Olt du manque. de. lJ-<'e.n~ e.-t. ~e.l[v.{c.e.~
q H e. .e a 1[ é III 1t Il é 1[ a.U. a Il cf' lUt 6a c. te. tl/'t -t Q. Il cf à
6aùr.e. rie.llIal1rie.![/1
( I ) .
1
Nous avons montré dans quelle mesure l'optimum d'investisse-
ment dans les économies sous-développées est finalement le
r
résultat d'un compromis entre le fait du prince,
le fait
1
1
des modèles et les orientations du marché.
Dès lors,
il s'a-
1
q i t
de
"~ Cl V a .i. ![ ri ail -6 Cf li ete. e me. -1 u ![ e. c. ct p a c. -<. té. d'ab -1 0Jt Pt -<. a n
e.t opt-<'I1Hlm cf';'1\\)e.~t-<'~~H.rnQ.llt
pe.uve.n.t ~'é.c.a![.te.![ !.'un de. !.'au-
1
.t,~ e. a li a li c. a Il tl[ a ùr e. c. 0 .z. rI c. -ici e.![" •
1
1
\\
1
1
1
1
Les tentatives de rapprochement entre la capacité d'absorp-
1
tion et l'optimum d'investissement sont tr~s précises au ni-
1
veau des travaux de
Branko HORVAT et Sir Roy HARROO ; elles
reposent en subsUmce sur le volume d'investissement au-deI!,
duquel l'unité additionnelle d'investissement devient non
rentable,
dans une structure économique donnée
(2).
Le pro fesseur Guillaumon t
a borde ce rapprochement à t ra ve rs
la considération de la notion de progrès,
pour élargir le
(I)
GUILLAUMONT
(Patrick)
d , j'
. '
:
e.a CIte,
page
36.
( 2 )
Il 0 RVAT
(B.)
" T fz e 0 p t.i. mu m Ra -t e.
0 6 l /l V e. ~ -t me. rI t " ;
( 'rh e
economic Journal,
Déc.
1958,
pages 748-754).
Voir aussi Guillaumont déjà cité.
HAnnoo
(R.F.)
:
"Se.colld E~!lMUj Ùl Dynarn.i.c. TILe.o![lJ"
(The
Economic Journal juin 1960,
pages 227-293)
_ . " ••
u .

\\
-
331
-
1
\\
1
1
1
1
1
1
1
domaine couvert par l'optimum
\\
"
(1 Il
Pe. II. t
alt ~ ~,( ri é. ~ ,( Il i.. Ir.. lac. a p a c..[ té.
1
\\
d'a b/~ 0 J{ pU 0 Il e. 11 60 Il C. t,( 0 Il cl tl C. 0 Il C. e. pt cl e.
1
1
dé.ve.f.oppe.n1e.llt,
comme.f.e. rna.x.{nlum d'.{I1-
1
1
v e. -6 t.i /~,~ e.111 e Il t
-6 lt-6 C. e. p t'{ b .e. e.
cf e. cf é. v e. l 0 pp e. Ir..
!
UHe'.
éc.ollonl.{e. .••
Le. déve.loppe.me.l1t,
c.lr..o,(~­
1
1
1
~ ail c. e.. ri ({ .'1. a ble. - di. ~ 011-6 mê. me. au t 0 - e.11 tir.. e. -
i
.t e.
i
Il LI e.
-
(J_t c. 0 11 V e. Il a. be. e. me. 11 t
Jr. é. pa Jr. t'{ e. ,
ou
1
e.nc.oJr.e.,
c.flallge.me.l1t~
de. ~tJr.uc.tU/f.e..6
qr.l.{
1
p e. ,'lm e.tt e.11 t
à. .e a c..'( o,(~ ~ al1 c. e. d'a v o,(1r.. c. e.~
1
!
c.ctJr.ctc.:téJr..{~.t.{que.~,
6ouJr.l1.{t e.11 e.66e..t [{Il
1
\\
c.Jr..{t~Jr.e.
c.ompaJr.able. à. c.e.lu.{ de. pJr.oglr..l~.
1
~a.{~ l'.{dée. de. pJr.ogJr.l~
,{nlpl.{que. c.e.lle. de.
1
1
cfé.ve.loppe.me.Ht e.t llt,( ajolIte. d,(ve.Ir..~e.~ 6-t-
1
l
Ilae.-tté~ pJr.oplr..e.~ à. c.flaque. ~oc..i.é.té e.t dOIl-
\\
né.e.~ d l'éc.ollom.{~te..
\\
1
;
•..
A-tI1~-t dé.6-tH-te. e.11 6onc.tiol1 du plr..oglr..l~,
\\
la c.apac.,(té. d'ab~olr..pt-toll e.xplr..,(me. l'opt-t-
\\
1
111 LI 111
cf 1 .i Il ve.~ tLo.o e.me.llt"
(1).
\\
l
\\
1
1
Dans cette acception,
le concept de capacité d'absorption
\\
(
permet d'appréhender l'optimum d'investissement,
"UI1
opt'(lnum
1\\
1
p Jr. ct Li c. ab .e. e., Ji. é. aU..~ te. e.t 11 0 Il tl top,( que., po Li..t,( q II e. e. t
il 0 11
~ e. u -
i
\\
le.me.l1t te.c.ftl1-tque.".
l1i
... .. ...... .. .. . . . . . . .. . .. . .. . . .. ... .
(
(
(1)
GUILLAUMONT (P.)
:
déjà cité page 60.
1
(
fi

..
~---
(
-
332
1
1
b)
La c~Q9C~~~_9'absorrtion en tant gue
,
,
!
2.-0Utique d'affectation du S1..!.œl_us.
1
~
\\
1
1
~
Dans la perspective de se r~f~rer à la capacit~ d'absorption
1
comme critère d'affectation du surplus,
la question de l'op-
1
timum ne se pose pLus
;
ce qui,
dans le contexte statistique
)
1
et autre information économique et de leur traitement dans
1
\\
les pays sous-d~velopp~s est un avantage pour l'autorit~
~conomiCJue.
En effet,
dès lors,
la
règle d'efficacit~ dans l'affectation
du surplus ne n~cessite pas des critères mathématiques plus
ou moins ~laborés, mais J.a recherche des condit.ions qui li-
bèrent l'investissement,
par exemple,
faire sauter les gou-
lots d'~tranglement, à chaque fois que ceux-ci le limitent.
On peut aussi élargir l ' horizon en recherchant ".te./.) é.lément/.)
~Utl!/[-6 qu.i. el1tlta.tI1e.l1t .el!. peU-6 cl' ùlc.e.ltt'<'tudê. dan/.) le./.) lté./.)u.e-
:ta.U de. l'.tHVe-6t.t-6-6,'.I1Ie.nt ac.tue.l'.,
c.'e./.)t-ri-d.<.Jte. dat1/.) .ta. po/.)/.).t-
b.<.f.<.:té plté.-6e.nte. d'alHO/[Oe.1r. du c.ap'<'ta.t"
(1).
Les éléments d'une
telle politique se retrouvent en premier
lieu dans la Politique de l'Etat,
"~tud.tée c.omme. dé.teltminant
de. la. c.apac.J.:té. d'ao/.)oJr.ption"
j
c'est le biais qui permet
d'analyser ".r' opt.tnlum d'.tllve.6t.L~/.)ellle.l1t c.omme. un optJ.mum
c. oe.le c.t.<. 6" .
(1)
GUILLAUr-10NT
(Patrick)
: d~jà cité,
page 239.
iik\\iiiA.&2ZZLit=."aa:&J&JimaC&ZUZ_.

-zz=sr·"5Y'f$:-W!'
'.,..-" .
j
{
-
333 -
(
j
(
\\l
1.\\~
Nous avons montré dans quelle mesure le pouvoir dans
\\\\
l'économie sous-développée est au centre du développement.
l
1
~
f,
Il s'agit dans la pratique a analyser les différents effets
1
r\\
possibles d'un investissement;
i l peut s'auto-limiter par
~
des d~s~quilibres sociaux,
commerciaux ou dus à l'inflation
)
1
i l peut s'auto-limiter par manque de complémentarit~, par
manque d'effet de liaison.
etc. On peut ainsi éliminer les
J
~
différents obstacles à l'absorption du capital.
1
i\\1
i
~
,
Cet accroIssement de la capacité d'absorption du capital
l
peut se concevoir dans une structure d'affectation du sur-
t
plus financier telle que "ta c.onJ.:.t'<'tlLt'<'OIt et'.t' ttt.<..f.'<'J.:.(lt'<'on
r1
duc. a p'<' ta.t J.:.' e ~ ~ Q C.tli e 11 t
eIt li ·U f.'<' J.:. an t
alL ma x. .<. mu m .f. e. J.:. Il e. J.:. -
l.,
J.:.OUllc..eJ.:. ac..,tlLe..tle.me.ltt d'<"J.:.pon.i..bee.J.:.".
Olt pe.ut pe.itJ.:.e.ll lle.tllouVVl
Îr~
.te C.!l'<'tè.lle. de. .ta "productivit~ marginale sociale". Tel se-
\\
t
rait le cas si "f.'ac..tuef..f.eme.nt d'<'J.:.por!'<'bte"
limitait le champ
}
d'action à tel point que l'on ne sGt rien sur l'investisse-
i\\
ment ultérieur. Tel n'est pas le cas dans l'absorption
;-
du capital,
puisque nous avons vu qu'il s'agit à chaque fois
f
l
de faire sauter les obstacles au fur et à mesure que l'in-
vestissement se limite dans son intégration dans l'économie
t\\
nationale.
(
1
(
t
On peut aussi penser que la limite impos~e par la satura-
,
l
tion des effets de liaison offre une indication sur la sa-
l~
turation de la capacité d'absorption du surplus,
et donc
que l'investissement dans ces conditions ne serait plus
économiquement nécessaire dans ce secteur.
1
1
1

- t - - - - - - ·
1
!
,
-
334
-
1
(
(
1
,
~1(
l
i
(
l
\\
\\
Enfin,
l'évolution sectorielle de la demande,
surtout après
une phase d'accroissement peut aussi
fournir des indica-
tions sur les possibilités d'investissement dans les bran-
ches qui fournissent
les biens demandés.
En définitive,
au lieu des critères
rigides qui
fixent for-
mellement les conditions d'affectation du surplus,
on a avec
l,
l'absorption du capital une recherche d'indices,
qui dans
1
1
une structure socio-économique donnée,
nous montrent les
r
i,
limites virtuelles ou effectives à l'investissement;
au
fond.
c'est l'avantage du pragmatisme politique dans les
"1
~
économies sous-développées sur la certitude de la prospec-
tive,
étant donné les moyens d'investigations dont elles
disposent.
En outre,
l'application normative de ce concept s'intègre
aisément dans la stratégie d'une planification sociale avec
les nuances,
les inclinaisons que la puissance publique
peut être amenée à introduire sans se heurter aux dogmes
des choix des techniques et de l'affectation du capital.

-
.J.J,J
-
\\
1
(
r
§
2 La planification budgétaire.
1
1
1
!{
(
Le jeu des déséquilibres fondamentaux résultant de l'acti-
1
1
vité économique.
les désajustements qui manifestent à un
f
moment donné la saturation de l'économie à absorber du
j
capital et les autres effets extra-économiques de la capa-
r
\\ ~
cité d'absorption se révèlent à
l'autorité économique
1
sous
forme numérique en d~séquilibrffi comptables.
i
1
i
1
ORS' lors.
le spécialiste éclaire les choix politiques en
1
1
j
indiquant les quantités ajustables et notamment.
l'adéqua-
[
!
tion des flux financiers à ces ajustements et leurs trans-
ferts de façon satisfaisante.
Pour ce faire.
i l faut au spécialiste "une. Jr.e.pJr.é..oe.Ilt.at..{on
.oc.iléma.t-<'que. de. f.' éq(!.{Li.bJr.e. éc.onom.{qlle. (et social), de. ,!Jan
l1..lve.au e..t de. .oe.,~ IJ.!l.OPOJr.t.i.oll--5."
(1).
Dans les conditions ac-
tuelles de l'économie et de la société des entités de
l'Afrique Centrale.
où le budqet de l'Etat est le seul appa-
reil plus ou moins
représentatif de l'équilibre économique
(2).
de source d'information plus ou moins crédibles,
et
peut.
moyennant reconsidération de sa
fonction servir de
cadre de gestion économique et de planification
;
cette
reconsidération peut être axer sur une dynamisation du bureau
du budget pour la détermination d'une structure optimale
du buàget.
et le passaqe à
l'élaboration des budgets écono-
miques.
(1)
HERZOG Philipre
: Prévisions économiques .et comptabilité
nationale
(P.U.F.
1968).
(2)
L'analyse du concept d'absorption du capital ne débouche
pas explicitement sur la nécessité d'un appareil de p~a­
nification pour opérer les
réajustements nécessaires
en tant que politique d'affectation.
il nous semble
,&&lU
J&UDallM.L/&U&i&4iM_

r
!
-
336 -
a)
i'Fo/rillè. e.t .te.I1e.l.tJr." de. la planification budqétaire.
Dans la perspective d'une économie transitoire nationale,
nous avons vu la convergence du capital accumulé.
pour sa
majeure partie vers
les organismes étatiques;
dès
lors,
la responsabilité budgétaire dans l'affectation du surplus
est pour le bureau du budget d'assurer la gestion économi-
que de ce surplus.
La gestion économique du budget à notre sens,
c'est la re-
cherche de cohérence et d'optimum entre les objectifs na-
tionaux et l'objectif particulier des divers ministères.
Cette recherche d'adéquation doit pouvoir éliminer au ni-
veau du financement les goulots d'étranglement et les l i -
mites à l'absorption du capital tels que les risques d'in-
flation,
les limites dues au manque de main-d'oeuvre qua-
lifiée ou de devises.
Pa~ exemple,
généralement le budget établi à partir des
programmes des ministères est supérieur quant à son finan-
cement au budget planifié du bureau du budget
son éxécu-
tian dans ces conditions introduit des
risques pour l'éco-
nomie
(inflation. ÇJélspillage,
etc.).
Le cheminement d'une telle gestion peut s'articuler de la
manière suivante
:
Les obj ecU Es macro-économiques de l'économie
nationale servent d'él~ments de référence pour la fixation
du plafond du buclqet anlluel
on a alors
un ordre de
finan-

----------------_._----:~:--._-----------
- 3~n -
cement qui correspond à une prévision d'affectation optimale
du surplus.
En fonction de cette prévision globale d'affectation du
surplus,
le bureau du budget élabore sa prévision sur la
",!>:{AUC.tLt1l.e- gé.néJr.af.e. dIt budiJe-t" de chaque ministère,
lequel
établit "un pean 9éné.Jtae de. _-)011 y:>,'l0 c.lla.Ùl budfJet 6011dé. J.>(!ll.
~ e. _-) ln .c. C. Jt 0 poU. -t .tr, u es e. tee. ~ (l U III e. tau ~ e. Jt vi. c. e du h u dg e. -t
pou Jt d .c. ~ c, u ~ ~c. 0 Il'' •
La troisième phase est celle d'harmonisation entre ces dif-
férents projets pour une pr~vision de budget annuel.
La représentation <)raphique suivante donne l'illustration
de ce cheminement
(I),
qui s'appelle à ce stade ",f.e-J.> pha~e.J.>
du.. c,ljc.f.e."
(graphique 1).
Les phases du cycle comportent,
outre l'aspect administratif,
l'as pect quan ti ta ti f,
pui squ' i l fa u t
appréci er l es di f fé-
rentes propositions du point de vue de leur impact sur le
surplus budgétaire qUëlnt au financement
;
le bureau du budget
peut utiliser un modèle,
avec des
"c.oe.66'<:c.ù'Jlt~ -i.tltJtan-tJ.>-
e. xil[ a n. t~" .
Cette cossibilité est très
reLative,
dans le cadre des
économies sous-développées,
du fait de la maitrise opéra-
tionnelle qu'elle suppose;
du point de v~e analytique,
le recours au modèle prend en compte trois éléments:
l'ob-
(1)
voir KLEIN David:
"Le. lJ![OC.e.~~u,)
de. peCllld'<:c.a-t'<:on d'un
bU,'le.au du
budge.t"
;
(Finances et
Dévelonpement nO
2 juin
1971).
lï1iSi\\'iLii&MSSiWBiYi'f:&bQiiilAl;<.'5Ji&&M..kza_.z ,,.as4 .z ._'.~

-
Jj~
jectif global et les
facteurs
limitatifs,
les coefficients
intrants-extrants et les comportements et identit~s compta-
bles.
La matrice intrants-extrants peut exprimer des coefficients
tels que l'on les bbserve ou tels que l'on les a anticipés;
elle "p-H.nd pou/[ ba,~e. f.e-6 d.tve/[-6 -6e.c.te.u/[-6 d'ac.t'<'v.<.té. éc.ono-
/I1.iC!ue. e..t -6péc..i6ü.te. montant de. 6ac.te.ll/[-6 de. r-)![Odllc.t.<'on que.
c.haque. .tl1dU-6t/[.<.e. ou ,~ec.tell/[ achè.te. il c.1Jac.lule. de.-6 aut!le.-6
'<'ndU-6t/['<'e.-6 POll/[ P/[odllt/[e une. UI1.<.té. de. rHoduc.t'<'OI1"
(1).
'Schématiquement,
on a l'illustration de l'analyse des termes
quantitatifs dans les phases du cycle par le graphique II.
Si les mod~les globaux sont difficilement maItrisables
comme nous l'avons signalé,
la possibilité d'utiliser la
matrice intrants-extrants n'en est pas pour autant nulle,
puisque l'on peut s'en servir indépendan@ent d'un mod~le
économique
l'affectation des ressources selon cette matrice
consiste à examiner les objectifs de chaque budget ministé-
riel en termes de production
(extrants)
pour fixer les res-
sources de financement
(intrants),
en termes de facteurs
réels,
main-d'oeuvre ou capital physique
(investissement matériel).
Ainsi,
cette matrice renseigne sur la fonc;tion de production
du secteur public :
les éléments de cett~ matrice donnent
la mesure des unités nécessaires de tel ou tel intrant pour
la production de tel ou tel extrant
; du point de vue de
l'affectation des ressour.ces,
le centre de décisions à une
indication précise du point de vue de l'absorption du capital
et donc de l'optimum d'investissement.
. . . . . . . .. . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . . . .. .. . . . . .. .. .. . .. . ..
(1)
KLEIN David:
article déjà cité,
page 25.
~ii_.

'---C·-"f:5fZ'fY='
r--··----··-- -_
-----
.
-
] 3 9 -
La phase de l'analyse intrants-extrants peut ~tre illustrer
par le graphique]
(1).
1
La dernière étape de cette planification budgétaire est une
1
i
étape de comptabilité avec la traduction des différents élé-
/ .. '
ments en termes monétaires,
l'harmonisation avec le plafond
i
1
du plan macro-économique global.
Ce type de planification peut alors entrer dans une plani-
fication nationale avec l'aide de la comptabilité nationale,
en fonction des principaux agrégats susceptibles de quan-
U.fication plus ou moins réaliste.
Dans cette optique.
une voie de cette extension de la pla-
nification budgétaire au niveau de la production globale
est la mise en oeuvre des budget~ économiques.
b)
Les buda~ts économiques.
/1 Le.
bl! d 9 e. .t é. c. 0 fI 0 m'<' ft Il e. Ilat.<. 0 t1 a e u) t l' é. t l! de. ft l! an t.i.t at.<. ve.
de. l'é.tat de. l'é.c.onom'<'e. d'ulle. nat'<'on pou~ une. pé.~'<'ode.
6utu-
~e donn~ êtablie. dafI~ fa 6o~me. d'une. c.omptabil'<'té. nationale.
il f'a.tde. rfe.1! modè..e.e./~ é.c.ol1omé.t~iqlle.;.;
Ott
de.1! mé.thode.;.; ité.lt.a-
t'<'ve..6 nolt.mal'<'.6é.e..6"
(2).
C'est une synthèse cohérente des
informations de tous ordres pour étudier à échéance d'un
l an ,
l'évolution économique et financière probable ou souhai-
table.
. . .. . .. .. .. . .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. . . . . . .. . .. . . .. .. .. .. . .. .
(1)
Les graphiques
1,
2 et. 3 sont sur la page
342.
(2)
BENARD (J.)
Compta bi lité na tional e et modèles de po-
litique économique
(Thémis 1972).

1----------.--- --
-
].'10
-
1
1
1
i
1
1
,
Mais cette synthèse.
si elle vise a
faire
ressortir les
écarts conjoncturels.
voit de plus en plus du moins dans
l'acception française de la comptabilité;nationale son
rôle s'étendre pour la p~évision à moyen terme
(1).
la
démarche fondarnentêl1e étant le rapprcchement de l'offre
et de la demande.
en évaluant les intentions des agents
économiques si
l'on suppose la constance de la situation
actuelle.
L'application de la planification budgétaire au problème
d'affectation productive optimale du surplus.
trouve sa
justification suivante trois considérations principales.
En premier lieu.
i l y a
la considération de l'horizon
temporel dans des économies olt au-delà d'un an budgétaire,
les incertitudes sont déjà
tr~s grandes quant aux perspec-
tives de la production.
donc des investissements productifs
à promouvoir.
Le fait de suivre donc des différentes déci-
sions à horizon temporel rapproché dir:ninue les risques de
gaspillage dans un environnement structurel donné.
La mé-
thode des budgets économiques permet alors de préciser dans
un lans de temps "te. maxtnlttnl cf'.tIlVe.~.tL~.1e.me.l1.t qU'llY! pa/}.1
peut J{éaeL~eJ( utU'.e.mellt".
En second lieu,
i l y
a les modalités de contrale de la ca-
pacité de l'économie a absorber le capital dans lin laps de
temps donné généralement.
les programmes établis dans le ca-
dre d'une planification à
plus ou moins long terme ne permet-
.. ..'.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
voir sur les budqets économiques notre mémoire de
D.E.S.

-
34 l
-
tent pas de suivre l'~volution des investissements quant à
leur inci.dence sur l'économie;
les budgets économiques,
avec leur utilisation prévisionnelle permettent de suivre
les investissements et d'adonter des plans d'accompagnement
pour corriger les limites à l'absorption qui
peuvent appa-
raître au cours du temps.
Enfin,
les informations
l-ecueiJ.lies peuvent servir,
à la
dimension des économies concernées de base pour des modèles
comptables qui s'ouvriront par la suite sur des modèles
économétriques pour la prospective à long terme.
En définitive,
la question de l'affectation
produc:tive optimale du surplus
financier dégagé par l'éco-
nomie ou provenant des apports extérieurs entre dans la
perspective de la réalisation de l'économie future,
sou-
haitée
; en ce sens,
elle appelle un effort d'imagination
pour l'extension de ce surplus dans des conditions endogè-
nes au système productif national
dans les conditions
actuelles des économies de l'Afrique Centrale,
cette exten-
sion du surplus et son affectation productive optimale
ni obéi s sen t
pas touj ours aux schémas ".te. clr n.i.q ueme. nt v.{ab le.f.."
;
l'empirisme "p!lat.i.qrLe.me.llt adm.{-6-6.{bf.e." peut conduire à des
résultats satisfaisants.
iklàiBL.U_A.S.iLEJmW&2ilk4M..MLhS là .Je

·. - ._~._. -- - _:....
342
.
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" )
L' '(.~., , . .;.... QU"""""! .- :" .,' ~: ...•. ~ .: ~~..;
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HC .... ll.OlJ\\' ''''ov'' 1.1 ,.....().
~.J'fIlI.'"
"
l'l\\.l\\:Tu" , OU a IJD\\; , ,
[t-.~I"OIJOGll ........ ull.
,(. .. 0' W,. OriOliUlCT •• 1
OU ........ "
....
IltACAt)l coHO'oA 0l.1"
~..... ..:..,.-:, ......~
David KJ·Enr
Source
i. '5 F i n.'l.n c C~~ et Dr';ve l0-P
1971.
~~".2.2;=.s=,œm:miINii'ilil-'IlliW
..tg.A$.§j.•.....b

--
31\\3 -
§
3 Les
critpres empiriques.
Le plus è lémen ta ire de ces critères est celui dicté par
l'ordre naturel des choses
l'affectation naturelle en
ressources ou l'allocation initiale de base sont des in-
dications pour orienter les investissements vers les pro-
ductions qui découlent de cette dotation i n i t i a l e ;
c'est
par exemple le cas des
industries extractives,
de transfor-
mation agro-alimentaire de production d'énergie,
etc.
Dans
ce cas,
la li.mite objective à la génératic;m du surplus
reste les coGts sociaux qui peuvent l'a~enuiser ; tel est
le cas dans
les ~conomies sous-développées avec les coGts
de fonctionnement de l'appareil étatique.
Ensuite viennent les
investissements de base,
indispensa-
bles au développement économjque
;
l'utilité productive
et l'optimalité d'une
telle affectation ne sont pas évi-
dentes à priori et surtout difficilement quantifiables
;
mais comme le souligne A.O.
HIRSCHMAN en substance,
l'in-
suffisance "de 1.'.' .{11~![a-6t![[Lc.t.U![e.
é.c.Ollom.{qLLe
et. ,~oc..{a.ee."
est source de goulots d'étranglement et nécessite des efforts
plus importants que si l'économie en était dotée.
Puis viennent l'appréciation des effets attendus soit par
induction avec les liaisons
(en amont et en aval),
soit par
des effets externes de production.
1
&"""IS

-
344
-
Mais cet empirisme qui en fait est guid~ par des principes
de rationalit~ plus ou moins acceptés dans les économistes,
doit être aussi le résultat du
ton sens;
en effet,
le bon
sens dicte aussi que l'on s'attache à
financer les projets
déjà mis en chantier et délaissés par la suite
le fait
est que ces projets ne sont pas délaissés par choix priori-
taire,
pour être repris après,
mais par suite de négligence
administrative et limj.tent ainsi
l'absorption du capital.
Tel est le cas des llnitl~s de production fermées au CONGO,
des unités agricoles qui n'ont jamais
fonctionnées
par insuf-
fisance de capital,
etc.
L'affectation productive optimale du surplus
financier accumulé par l'économie doit conduire à une nouvelle
réflexion s ur le f inan cemen t
du déve loppement
; ou pl utât
c'est l'idée que le spécialiste se fait de la fonction éco-
nomique pour le progrès,
avec un regard rétroactif et l'ins-
tint du visionnaire qui doit permettre à chaque société
de définir ce qu'est pour elle une affectation optimale
productive.
Il nous semble important d'associer à cette recherche l'ex-
plication de l'importance du taux d'escompte psychologique
dans les pays sous-développés,
pour faire admettre des techni-
aues de production,
des critères d'investissement à optima
diachroniques.
C'est dire qu'une telle recherche dépasse le
cadre stricto sensu du calcul économique,
pour un espace
pluridimensionnel.
Au fond,
tout est question de rythme et
d'arranqement pour une certaine harmonie,
par exemple "c.e.J[-

_.. - ----_._. _. '-,.'- -~-- --- ---_._~.- ~- ---_.. - -
-
3<1')
-
ta.zJI.1 pJt(J'C.e.1~{(.·~ (éconoIl1i'lues 'lui) ,~OHt de.1 c.hemùte.me..Ht~ plti.-
v{ t é qd..~, C. (tJl .z t.6 c. 0 Il ~~U. t Il C. n trie. /~ e.. H.-:'J e.. TIl b ee -:'l p 0 Je. .t Co lllt.1 d e..
,ji..ql1.d.zc.at.zon pOll!!. .e. '/IOlllll1e .....
(J.
AUSTRUY).
O!l,
.e. e. It yt h me. e.. ter (l.~!l ct 11 ge. Il! e. Il t , bite.. 6 e' Il ait m0 Il .( e, c.' e..1t .e e.
cf .{ -6 C. 0 lUl /~
cf U
11 0 III {q r_
e. I l t ct Il t Ci lL e. ri .Z -6 r 0 ·6 .z t.Z 0 JI e.t 01 t a Il t
que.
/1/ ct t.U ,'i. e.
cf e /~ ê .t Jt e. ,j i PaJt C. 0 Il .-:'J é. Cf LL e. Il .;: ,
e' ft (Ut /110 H.z e. 0 p t .z mae e. pouIt
.e. e. ri é ve. f. Op Pe me JI t
e. f.Jt c. C? eee. Ci ll.( a U JI e ~~i. 9 ILd.z c. a t.z 0 Il po lllt .e e..1
ê. t /~ U, ri e. .e a c. a.e. c. e cU v .z t r_ 1 elle e IL It It é v é .e a Il te e LL J( Cf II ct .f. .z té
e.t f e ait é ta .t ri' fI 0 ln /11 e )J a Jt Ci.. ci. p ct H t , a 9 .L~ .1 ct Il.t PaJe. .e e. u. Je. .z Il t e. .f. -
.f..z 9 V1 C. e.,
.f. e. II /~ 0 P.z 11i.. Olt et f. e LL J( .-:'J e Il.1 ct t.z a Il •

-
conCLUSION
sa

r
-
347 -
1
Les pages 0ui viennent de s'écouler ont
certainement créé une mysti0ue de la production,
puisque
l'argument principal de la gén~ration du surplus a été
la création des valeurs d'échange.
Hais cette mystique de la production
(si nous en avons
créée une)
n'est pas un simple fétichisme des valeurs mar-
chandes,
mais une recherche des conditions de l'avénement
d' une "doc:(:k~l1e_ p.1[orfuc:(:i.vi..~te." pour financer le développe-
ment économique.
Ce faisant,
11 écueil de la production "de.~ cho,~e.~ me~uJr.a­
1
l'
b.ee.~ qual1titat.i..veme.nt" conune finalité de l'activité écono-
mique est un spectre de taille à dominer.
C'est la voie actuellement choisie ou que l'on n'a pas
pu éviter dans les pays sous-développés
;
sa conséquence
est un pouvoir dur,
dont la volonté de puissance,
notamment
par le contr61e du surplus diverge par ra~port à la matu-
ration des
forces productives et des rapports de produc-
tion.
Le développement est oeuvre de civilisation
et la naissance d'une civilisation est scandale parce que
rupture.
Dès lors,
"fa tltéok.i.e du déve.foppeme.llt pll.i..~e. dal'1~
.e'/!.i..~to.i..!(e" de ee.·C.fe !(Urtu!(e, !(Up.tlUte plz.ieo~opfl.i..que., Jr.up-
tulle ~o(>iaf.e, Jruptuke poU.ti.que, lluptulle. P~lJc.lIO.eOg.tque.. e.tc..
rOUk !(etllouve.!l f.'1I1!.J.:a
~olldame.l1ta.ee. de.~ é.vo.eut.i..OI1~ de.;.,
e.i v.i.. Lü ai.i.. 0 11~.
d (UHl a v oz e. dur Il 0 9Il L~ ~ 0 c..i.. a.e .
Tout le long de cette thèse,
notre ambition a été de montrer
que sur un point de cette quête du progrès social,
i l exis-
te clans une en t i té socio-économique un vecteur. socio-éco-
nomique à
l'origine de ces ruptur.es.

r-- _.....
-
.348 -
1
Le concept de surplus
financier
tel ~ue nous avons tenté
de le synthétiser dans ses ~uelques dimensions sociologi-
ques,
morales,
politiques et économiques,
c'est-à-dire
dans une SOt-te d' anthropoloqie économi~ue. est source de
rU[îtures structurelles susceptibles de
conduire l'économie
ve rs s a ma t u ra l: ion.
1 0 )
Da ns un premi e t- temps,
nous a vons vu commen t
la pro-
blémati~ue du dévelonperllent économi~ue s'inscrit dans une
problématique d'ensemble ~ui concerne l'évolution des
sociétés humaines.
Cette. .llltég.~(ltZOIl rie
e'éc.ollomle. d(lll,~ e'é-tJOCut.i.oH pe'llt.i.-d.i.-
me. Il .ol 0 Il Il eU: e ri e f. 1 A6!( .l li Il e Ce Il Ut (l ee (l er (l1Jl b .i. t.i. 0 Il cf e rn 0 Il .tJt v!.
c.e. Ci li e.f ' é. c. 0 Il 0m{e. poU Li. Ii II e cl II cl é ve.f 0 p p e. HIC? 11.t Pe. Il ,t ct PP0!( ,t eJt
il .e r Il a IJI III e. a 6,~ .i. c. il .<. Il e llt Cl Il t q (l e. /1.0 CJ ,~ t è. me é- c. a Il 0 In.Z li II e.
(plon -
geant ses
racines)
ri(lll.oee,~ '~IJ.otèlJle.o 1J1t.i.eo,~orh.<'ql{e/~1I ([]our-
cier de Ca rbon) .
Ainsi.
nous avons
fait
ressortir le
r61e de la société,
de l'Etat et de
l'individu dans
la définition d'une doctrine
productiviste en
vue de la génération du surplus
financier.
En effet,
ruptures structurelles et développement économique
sont incompatibles avec une participation à
~o!(c.e d'.i.ne!(,t.ze
po.o.<.t.<.ve. du corps social.
!
Or,
cette non-résistance du corps social iùl mouvement se
matérialise par l'incidence de ses
6o!lc.e.o p!loduc.,t.zve.o
f
1
(au sens listien)
sur la création d'Un système national de
i
reponses aux questions posées par l'évolution de ce corps
i
1
social
c'est pour cela ~ue lorsque nous avons choisi pour
(
axe de réflexion le développement économique,
comme un ar-
gument de l'évolution de l'Afrique Centrale,
i l
nous a
paru
1
important pour ce
faire,
de poser les
fondements
socio-po-
litiques de l'analyse du dp.velonpement.
pour cerner les
f
!
servitudes nationales.
le contour national.
la sociologie
(
1
nationale et l'autocit6 morale nationale à
la base des con-
r
_
..k.t

-
34 g -
ditions endogènes de l'évolution.
2°)
Si les conditions endogènes de l'évolution de l'Afrique
Centrale créent une ~conomie politique particulière dont
découle une pratique particulière,
elle ne reste pas moins
tributaire de la Science-Economique
; et dans
la recherche du progr~s social et spirituel,
l'~~onomi~te
a 6/t i c a .i. Il é- ea boit e. [( Il e. p e. Il ~ é e. a u t Il e Il U ct u e. et Il 0 Il ~ fI a u vÙ1e. ,
dont "ee.~ 6oltme.~ éee.vé.e.~ ( ... l déra"tde.nt rait irab~.tltac.tion
et la 9él1éltae-t,,~atioll la -6-tmpl'.e ~ol1~~-ten~e
(du développement)
e.n ,,~' a6 nltallcll.i.-6~al1t de~
dO~tJ1ée.~ .toujouli.~ iimitée.~" de la comparaison
internationale et d'un savoir ~conomique g~n~ralement acquis
sous l'impulsion des doctrines,
avec ce que cela comporte
conune adh~sion à certains jugements de valeur
(1).
En ce sens,
les différentes idées souleVées dans les pro-
légomènes confèrent à cette thèse le caractère d'un "P/[opo~
d'é..tape.",
puisqu'elle doit s'ins~rer dans un 'ensemble dont
nous pr~cisons le contour plus loin,
dans l'examen des
perspectives qui découlent de cette thèse.
Mais d'ores et déjà,
sous l'~clairage de la Science-Economi-
que,
nous avons
tenté d'~mettre un certain nombre d'id~es
pour une typologie du développement des ~conomies de l'Afri-
que Centrale en partant de l'anthropologie économique de
ces entit~s
: pouvoir de disposition sur la diff~rence or-
ganique entre production et consonunation courante en vue
de l'accumulation et de l'investissement
~'e~t la typologie.
du dé~équiliblte
oltganique.
" . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
(1)
D'après un texte de Louis de BROGLIE.

-
350 -
Dans cette typologie du déséquilibre,
la notion de pouvoir
de disposition nous a paru être l'argumentation centrale
dans l'articulation de l'économie politique du surplus.
En effet,
elle recouvre toute la problématique de la dyna-
mique du surplus,
de la création à l'affectation: dans
cette dynamique,
le canp~ ~acial ou la ~tnate ~aciale
( une é l i t e par e xe nm le)
q{l .{ ~ a .t ~ '<'.t cl a Il ~ ea pe. rL~ é. e. e. t cl a n ~
.e ' a c.U. 0 n l'. a Il é. c. e. ~ ~ .U: é. cl e. po {l v 0 .<.It cl .{ ~ p0 ~ elt cl u ~ (lit p.f. U~ a~ ~ ume
d'embl'.ée. la ne.~poll~ab.i.l.{.té de. "gélléltate.ult de.~ ~tltuc.tuJte~" j
or,
c'est dans cette capacité à générer des structures que
se situe le moteur de l'évolution:
il éta'it donc nécessaire
d'établir dans les prolégomènes la relation entre le surplus
et l'évolution des civilisations.
On s'aperçoit alors qu'au-delà de l'économique,
il y a les
prémisses morales et politiques à
toute évolution.
Et nous avons senti les limites de l'économiste à s'avancer
dans la morale et la politique,
même si à
titre de citoyen,
il peut formuler des recommandations.
Formuler ce qui devJta.<.t
~tlte. en politique et en morale pour le développement écono-
mique a été pour nous l'occasion de jeter ce regard de citoyen
sur l'organisation actuelle afin de distinguer la part de
l'erreur de celle du caprice du prince dans le retard actuel
de l'Afrique Centrale.
L'in~u~6i~ance nataine de la pJtatique ~conomique dan~ le
~'<'nanc.e.me.nt du dé.ve.loppe.me.nt a é.té. de. v'<'deJt le.~ pltinc.'<'paux
c.onc.e.p.t~ ut'<'l'<'~é.~ de.
fe.ult c.onte.nu ax'<'olog'<'que.,
paul{ une
pltat'<'que. mé.c.anic..{~te..
3°)
La dynamique du surplus financier pose la question essen-
tielle du financement du développement : dans quelle mesure
~m:olJiiiIiiL_œ&&&iiI&a4i.=.e:i&t

-
351 -
l'homme de l'Afrique Centrale est capable de stabiliser
POtOt
te tOll9 te/tme te-6 dd~é./te./Ite-6 o/tgan.üat.ton-6 -6oc..ta.le.-6
et de h.té./ta/tc.h.t~e/t le~ log.tque~ qu.t t~-6 -6o~-6-te.nd~nt, c.omm~
.<...e.
e' a na.(,t POU!I. te cou/tt- te./tme..
En effet,
l'anthropologie
économique nous a montré la rationalité économique
(la
solution économique selon le Professeur AUSTRUY)
de la so-
ciété africaine selon sa 10CJique sociale
; mùis la géné-
ration du surplus
financier pour le développement détruit
cette logique sociale en déstabilisant ces différentes or-
ganisations
(1)
;
i l importe alors,
pour la conservation
de la communauté avec toutefois une autre configuration,
de maitriser les conditions de génération de ce vecteur
social.
4°)
Puisqu'il n'est pas possible de déterminer scientifi-
quement le niveau de consommation courante correspondant
au minimum vital.
afin de déterminer le niveau du surplus
absolu ; puisque nous avons admis que ce surplus est dans
cet te Afrique Cen tral e
"u ne. POU-6-6 ée. Ùli. .U.a.f.e." pour le
développement,
nous admettons aisément qu'.tl e.-6t le.
6/tu,i.t
de -6 dé. -6 é. q u.t l.t b /t e -6 v 0 LI i IL,~,
cl e -6 ct /t b.tt/t age. -6 -6 u b je. c. t.<. 6-6 C. 0 H ç u-6
c.omme. é.léme.nt-6
~olldctme.l1taux d'un dé.ve.,eoppe.me.'lt d.ta.c.I1JtonJ.-
que..
Mais plus fondamentalement,
la saisie de ce déséquilibre
diachronique doit
faire éclipser l'adhésion plus ou moins
spontanée aux équilibres immédiats résultant le plus sou-
vent des surplus spontanés,
avec les effets multiplicateurs
de type keynésien.
C'est la critique des proCJrarnmes de développement fondés
sur des rentrées exceptionnelles des redevances pétrolières
. . . . . .. . . . . . .. . .. . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(I)
Voir à ce propos l'argumentation du Professeur AUSTRUY
clans ",le. p/tùtc.e et .le. pa.tJton" page 32 et'suivùntes.

..
-
]')2
-
et autres créances diverses,
tels que nous les avons obser-
vés ces dernières années en Afrique Centrale.
50)
Les considérations qui précèdent conduisent alors à
la détermination d'une capacité d'orientation et d'arbitrage.
La lOCTique du surfllus économique en général appelle un
rapport de forces:
l'individu isolément ne peut canaliser
les forces et les contre-forces qui gravitent autour de la
création du surplus et surtout autour de son contrôle
la
,1(~ce.J.lJ.l·ité d'ulle COI1/~c·{el1ce Il.ütoJr..i.que et tJr.anJ.lcendant le
g/[Oltpe. J.loc.{a.e pou/[ COIIMtC/[e.Jr. ce./[ta.{nJ.l clto'<'x dé.coule. de
c e. t t e. r-'~ é. ~ e Il c e. de c 0 H ft U ..ü
d a Il ~ -i e. J.l r- 0 .{ d ~ /[ e..e a.t.{ 6J.l d e. cha que
~t/[ate ~oc-i.af.e. ~u/[ f.a géllé./[at'<'on du J.lu/[p-iUJ.l.
Mais dans
la mesure où la dégénérescence est le fléau poli-
tique des consciences historiques,
notamment dans la
phase de la reconstruction nationale,
i l ne doit y avoir
de conscience historique unique
;
autant "le. pouvo.i./[ eJ.lt un
p/[oduit du J.llL/[peld"
, autant ce dernier peut connaitre
un
"~/[e.Ù1age. -iogi~t'<'qlte" si le pouvoir n'a pas en face le
contre-pouvoir pour infléchir ses choix.
Dans un deuxième temps,
nous avons analysé
le concept de surplus llli-m~me et les possibi~ités d'appli-
cation concrète en tant qu'instrument de politique économique.

l
-
353 -
6°)
Cette analyse a ~té l'occasion au niveau méthodologique
de d~passer l'analyse descriptive du développement pour une
politique économique de l ' E t a t :
la principale observation
à ce niveau est que "f'allafy~e éc.ollom.<'que n'ac.qu'<'e!r.t.-6a ju/!>-
t'<'6.<.c.at.<'on que daH~ ta me.-61{/r.e oli e.efe C.OH.-6t'<'tue une théoJr.'<'e
de .f' a c. t<. a Il,
e Il pa Jr.t.( c. u .ei. e Jr. de
f' a c. t'<' a Il
état.i.q(Le
;
ell olLtJr.e,
ta pol.<'t-iqlLe écono-
/ll'<'que peut tJr.ouveJr. une paJr.t de .-6afég'<'-
mité,
et fe moyen de Jr.e.-6pec.teJr. de.-6 pJr.o-
p!{.<.é-té.-6
'mùl.{nlale.-6'
(par exemple,
les
conditions relatives à des comportements
cohérents et effic.ients)
dan.-6 la c.ollec.-
t-ion de c.ol1c.ept.-6 et de. c.aU.-6al'<'té. m.t.-6 {'.Il
.~
avant pair. te.-6 é.c.onomt.-6te.-6"
(Christian de BOISSIEU).
C'est pour cela que nous avons puisé dans "e'appltoc.he. -6tltuc.-
tUJc.ale de la c.Jr.o'<'.-6.-6allc.e" telle qu'elle est rendue compte
dans la pensée économique,
la logique de notre typologie
de financement du développement. Mais il faut···: tester
cette logique
; non pas par rapport à sa cohérence interne
propre,
mais par rapport aux effets concrets sur un champ
d'application.
La littérature économique sur le concept de surplus fait
une place minime quant à son utilisation en tant que variable
stratégique dans l'action étatique : de BARAN à
FURTADO,
si
l'aspect politique et social est bien restitué par l'analyse,
celle-ci n'aboutit pas ~ une "c.onc.epl'<'on globale de polLtL-
que é.c.onom'<'que.". Cela constitue une insuffisance par rapport
à l'objet même de l'économie du développement.
si avec le s mercantilistes,
les physiocrates et les classiques,
l'analyse du pJr.odu<'l net,
du Jr.0lJaume agJr.'<'c.ole et du .-6u/[plu.-6
il1du.-6lJr..<.el ou aOJr.Lc.ofe,
l'analyse ne donne pas une th~orie
de la politique économique.
dans la pratique.
l'organisation
socio-politique de la collectivité se trouve fortement influen-

T--········_··
-
354
-
1
1
1
1
cée par la pensée économique
et la pratique économique
est le reflet de cette pensée,
telle que nous la voyons
avec le pacte colonial,
l'acte de navigation et le natio-
nalisme mercantilistes,
le libéralisme économique physiocra-
tique et le collectivisme soviétique.
Mais il faut reconnaitre que dans cette tentative de lier
la pratique à la théorie.
le caractère globaliste de la
stratégie empêche de gagner en raffinement sur certaines
politiques sectorielles.
7°)
L'instrument que nous avons choisi d'&nalyser pose des
difficultés d'insertion dans la pratique de la politique
économique,
comme les sont ceux utilisés habituellement.
Il nous a semblé ceDendant que la principale difficulté
n'est pas technique,
puisqu'il est admis par les théori-
ciens de la politique économique qu'aucun instrument n'ap-
partient par nature à
tel ou tel groupe catégoriel des
instruments de politique économique.
La principale difficulté nous semble être l'impo~~ibilitl
d'int~orlui~e rlan~ fa th~o~ie ~co"omique, un concept qui
e~t d~~ini comme vecteu~ ~ocio-~conomique,
donc condui~ant
l1é.ce~~ai~ement à "de~ no~me~ pou~ le 6onctionnement optimal"
de ta c.ol.f.e.c.tivité., e.t p~Vlant e.n compte. ".f.e~ Jt.e.la.tion~
e.l1t~e. te~ ~yJhè.~e.~ ma~dlande et non ma~chande" de la ~ocié.té.,
à moins que l'on admette -
et c'est notre option -
que la
pratique économique ne se situe pas au-dessus des prémisses
morales,
politiques ou philosophiques.
Dans ce contexte.
".te. jeu de. e.'é.pa~gne et de l'inve~ti~~e­
ment", diptyque traditionnel pour le financement du dévelop-

... __ ._-
~
-
355 -
pement est restitué à sa véritable place
: à savoir,
un mail-
lon d'une stratégie structurelle de
financement.
8°)
t-1ais la légitimité de cet instrument ~B politique éco-
nomique lui vient certainement des résultats concrets aux-
quels il conduit dans cette stratégie,
en rendement éco-
nomique,
comme en rendement social.
Ces résultats sont performants dans la mesure ou on assure
l'affectation optimale productive du surplus financier
selon une méthodologie appropriée,
d'00 la nécessité des
modalités d'affectation.
Nous avons passé en revue les différentes modalités habituel-
lement utilisées,
avec l'appréciation critique que nous
en fiaisons
; au kegakd de cette ckitique,
deux ckitlAe~
~ e ri é. qage. 11 t
: .e. e /) .( 1\\ cf U c .ti 0 11 /) d e 111 RSCli MAN e t lac a pac .<. té
d'ab.ooJt.pt'<'ol1.
Les effets de liaison trouvent leur limite dans la capacité
de l'économie à fournir d'autres séquences de l'activité
économique; si par ce critère,
on détermine pour l'économie
des activités productives,
en ce sens qu'aucune activité po_
tentielle ne reste inexploitée,
i l ne dit pas si le rende-
ment économique du surplus affecté à ces activités est op-
timal. Mais si l'on s'en tient au rendement social,
i l est
évident que le fait d'étendre l'activité productive a des
répercussions sur l'utilité de la collectivité.
En fait,
la limite objective aux effets de liaison est cer-
.2

1"
..-
-_ _- .--.i
-
356 -
1
1
1
i
1
1
1
1
1
tainement la capacité d'absorption de l'économie;
si l'é-
conomie ne peut absorber le capital existant,
c'est que
l'organisation économique en place a atteint sa propre
\\
limite de réaction,
soit par goulots d'étranglement,
soit
1
par insuffisance structurelle. On détermine ainsi le maximum
1
1
f
d'investissement que l'économie peut digérer.
i
{
i
Ainsi,
dans les conditions de l'information économique et
1
statistique de l'Afrique Centrale,
dans le niveau actuel de
1
1
développement des forces productives et des canacités de
1
production,
la combinaison des effets de liaison et de la
r
!
capacité d'absorption assure les conditions de l'efficience
{
ou du moins du non gaspillage;
c'est déjà un apport appré-
1
1
(
ciable dans la politique d'affectation du surplus.
1
1
1
1
On peut toutefois admettre que dans l'ensemble,
les critères
1
1
retenus par la politique économique sont des indications
1
1
sur ce qui est possible,
avec les adaptations qu'imposent
rr
les spécifités locales
; mais si déjà dans la mentalité
l'on admet que pour l'essentiel,
il suffit de ne pas
f
"pe.Jr.me..t:tJr.e à. .f.'aJr.ge.l1t d'avo.{Jr. de/.) .f.o.{/.).{Jr./.)"
(1),
on aura
f
r
résolu en partie le problème de l'affectation optimale
1
1
productive.
!
1
La dernière étape de cette thèse concerne les perspectives.
1
Dans la mesure olt nous l'avons con çue cormne un propos dl é-
1
tape,
il convient de préciser les axes de'recherche qu'elle
a suscités.
go)
La typologie du développement analysée plus haut s'inscrit
. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .. .. . . . . .. .. .. . .. .. .. .. . . ..
(1)
CHIN-JAN:
Professeur du marchand chinois FAN-LIN
(Ve siècle ë'lvant ,J. -C.)
d' après Chen Huan Chang : The
S.b.

-
357
-
par hypothèse dans un environnement transitoire,
tant sur
le plan économique que sociologique.
Deux attitudes s'offrent au spécialiste pour l'avenir:
soit
observer la nouvelle configuration sans emprise sur elle,
soit dans la prospective,
en fonction des éléments de départ,
prévoir les pentes pouvant être suivies par cette nouvelle
configuration.
Dans la mesure où le développement économique crée des
nouvelles tensions,
olt le progrès social introduit des
nouvelles dimensions dans l'appréciation du système qui
l'engendre,
dans la mesure où
le système lui-même peut
conduire à une gestion dure,
à une sacralisation des valeurs
marchandes et/ou à une dégénérescence morale,
ne convient-il
pas que certaines forces nationales appréhendent ne serait-ce
qu'au niveau éthique,
l'évolution future de la société 7
C'est,
nous dirait-on,
l'oeuvre du philosophe et non de
l ' é con 0 mis t e ;
" III 0...<..6 .f 1 é. v .i. d e 11 tell é. c e. -6 .~ .t t é. d' lll1 e. 11 0 Uv e .t.t e.
ph.i..to-6oph.i.e (africaine)
de .t'é.conomie." e.-6t -60..11-6 doute .ta
t âc Il e. .e. a p.fU-6 lU!. q e. Il te. àl.' Il e. u/t e. a c t II e. .e..e e. ; c' e. -6 t
da 11-6
cette opt.ique que. nOLL-6 pel1-6OI1-6 abo/tde/t .re.6 g/tal1.d-6 p/tob.tè.me-6
qu.i. -6e. P0-6Utt à ta '!; oc.ié.té. a~Jr. .ica.il1e (1).
10°)
Dans cette évolution,
il faut bien définir à chaque
fois
le rôle et la place de l'Etat dans le processus: or,
si nous avons privilégié le rôle de l'Etat dans la géné-
ration du surplus dans notre étape transitoire,
nous n'avons
pas fourni
une théorie de l'Etat.
Dans la mesure o~ il est
le principal agent décideur,
dans la mesure où nbus le con-
cevons organique,
la pratique économique impose certains
aspects de l'Etat soient précisés; c'est du moins l'exigen-
ce de la politique économique. Ainsi,
on peut envisager
comment dans l'Etat organique.
celui-ci "acqu.te./tt une. o..uto-
110m.te. c<'.Jr.taù1e. vt-6-à-v.i-6 rle.-6 ùtrl.i.V.irlll-6 ou de c.e.Jr.taÙte.-6

r--------
3'18 -
1
1
1
1
1
c.ea~/.'le~ ~oc..{aie.~", comment la préférence étatique intègre
ou non les préférences individuelles,
l'évolution de sa na-
ture en fonction de l'évolution de la société,
ou la ques-
tion de l'alternance dans les pays africains et ses réper-
cussions sur la politique économique,
etc.
11°) Au niveau de la
fiabilité de certaines séquences de
génération du surplus,
et dans les séquences d'affectation,
il y a
le travail de la vérification statistique de cer-
taines relations qui est à
faire
; au fur et à mesure que
le sys tème producti f
na tional prend corps,,' certaines séquen-
ces perdent de leur intensité et peuvent être source de
gaspillage du surplus financier
; de même dans les circuits
de prélèvements du surplus budgétaire ou dans le circuit
monétaire,
certaines procédures peuvent devenir moins ren-
tables par rapport aux rendements des autres procédures
l'étude des corrélations et l'estimation des param~tres
dans des modèles fiscaux ou monétaires peuvent apporter
un affinement dans le financement du développement,
en amé-
liorant la qualité et la quantité de la récupération du
surplus.
12°)
Reste la question de l'identité nationale pour la
marche vers l'intéqration.
Il est évident que les dimensions
des marchés nationaux,
le poids relatif des économies natio-
nales par rapport aux efforts que suscitent le développement
appellent plutôt un effort en commun,
une volonté commune
de dépassement des
frontières
nationales
;
la théorie éco-
nomique propose une littérature abondante dans la matière.
Mais au regard de la r.éalité ëlctuellc,
0\\'\\
les institutions
telles que l'Union Douanière et Economique de l'Afrique Cen-

-
359 -
quant aux problèmes fon~amentaux, n'est-il pas souhaitable
de construire d'abord une conscience nationale? Deux id~es
concourent en faveur de cette th~se : d'abord,
con~e l'af-
firme Teilhard de Chardin,
"ta \\lé./lttabte. tltl.tOIl Ile. c.01160nd
pa~ : elle. (U!66.-1{e.1lc..te." ; et puis,
"c.'e.~t atL c.oetL!l de. la
c. 0 '1 ~ c..t e. 11 c. e. 11 a t.[ 0 11 a t e. q1L.e ~'é.l il. ve e. t ~ e vi v.[ ~ .t e. lac. 0 11 ~ c. i e. nc. e.
.t11te.l{nationa.f.e"
(Franz Fanon).
Au terme de cette quête,
nous
teviennent
à l'esprit ces quelques mots de M.
Laurent. TURIN:
"l'e.n-
1{ i c. fI i ~ ~ e.m e. 11 t
e. ~ t l' e /~ p Otl{ de .e a mut t.t .t u de. cf e. ~ mi ~ é. JL e. U x ,
ta volol1té. de.~ é..Ute.~ et déjà tLIle. JLé.ae.i.té pOUJL c.eJLtaùl~"
mais la recherche de la cit~ d'avenir est une oeuvre de
civilisation; encore faut-il
savoir de quelle civilisation
il s'agit.
Dans la civilisation actuelle,
la volont~ des ~lites en la
matière se matérialise par "la mé.diation te.c.llIIÙpLe. e.ntJLe.
.t'homme. e.t .ta llattLJLe."
; le projet social devient le projet
industriel.
Puisque la masse crie sa misère,
offrons-lui
l'enrichissement des individus,
la richesse des nations,
la puissance de l'Etat,
l'enrichissement du prince et des
vastes march~s ; alors nous aurons manqu~ notre oeuvre de
civilisation.
I l ~e. pou!ll{ait que. l'é.c.onomie. maJLc.hande.
~ati~6a~~e. l'e~po.tJL de.~ mi~é.l{eux ; il ~e.
pOUJLl{ait qu'une. c.e.JLtaine. é.lite. tJLouve. e.n
ce.la l'objet de. ~on ol{gue..tl ; mai~ il
e.~t c.e.lltaÙt que .6e.ule. e.' é.c.onom.[e IllLmaine.
peut JLé..6oudJLe. l'é.nigme. du .6ou~-déve.top­
pe.ment dal1.6 toute.6 .6e..6 d.tme.ll.6ion.6.
Ce.l{tain.6
a.6pec_t-6 de. c.e.tte. é.c.onom.te. IllLmtl.tne deme.ulle.nt

r\\1
\\
encOke dan~ fa ~oc~ol09~e actuelle de
l'A6~ique Cent~ale, a t~ave~~ la ~eli­
1
9-<-011, "ta mag-te", ie~ c.ou·tume-1, .e'akt
\\
(!- te a f. a ~L Ci lt e. ~ a c -t a f e
i
~t. Il a U -1 a pp ak -
1
\\
:Uult de. f.e~ mettke davantage el1 vaieuk
pouk ((Ile c.Lté d'aven.LI(
"du mielLx. ê.tke
1
e. t
d lt III .L eux. a v ai 1( " •
\\
1
1
i
1
,2,$\\@

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. _ - - - - - - - - - - - --
- - - - - - - -
i\\ N N E X E

Les [taIs Jt: l'U.1J.E.I\\.C. Cil 1968
,....
ll~\\ 1
1
:Ù'"' ".·f J
., _-!.~r.·~ll~__
HII" PI
....1
1
'.
l"
\\
\\ 1 \\
\\.
,
"'
rH
,
SO\\ '/\\"
1
\\ ...
1
.- ...
/llJ Pl'
"1\\ .....................\\.......
'-----------------------_._-- ------
Source S.
AtvlIN
;iistoire économique du CONGO
(Anthropos
1969)

-:Hi2-
QUELQUES DONNEES SOCIO-ECONmlrQlJES
SlJf{ LES ETATS DE I.',\\FI{IQUE CENTI{AI.E.
L'Afrique centrale politiquc ct économiquc est
le prolongemcnt de l'Afrique équatoriale
française,
elle-même
issuc des principallx
royaumes du CONGO et de
leurs vassaux:
CONCO,
LOANCO,
NGOLJ\\ et ~IATMIBA (Bassin occidental du Congo
et régions
littoralcs voisines).
Le peuplement de cette reglon s'est
fait
par des grands
mouvements de peuplement scIon
les directions principalement
Nord-Sud.
Les migr<Jtlons bantoues, parties de
l'actuel Cameroun,
se
sont
répandues dans toute l'Afrique Centrale et méridionale.
C'est avec ces populations hantoues que se sont
formées
"les civilisations cie clairières",
avec une occupation du sol
donnant
lieu i'l ce que les ethnologues appellent "civilisations
des greniers",
avec le surplus accumulé qui
permet à l'orga-
nisation sociale de
faire
travailler des artisans,
de nommer lin
intendant,
etc ...
Les ethnologues considèrent ces
I~tats anciens comme "faisant
partie intégrante de
l'é'lge du
[el' centre-nfricain":
"constel-
lations
llbrcment articulées dc puissances d'I;tats et d'orga-
nisations socialcs s'étendant àtravers
le continent central et
méridional pendant
les siècles du milieu du présent millé-
nai re (I).
. . .
.
'" .. . .. .. . . . . '" . . . . . . . . . . . . .. . . . '"
.
'"
. . .. . . . . .
( 1)
DAVIn sa N ( Bas i l )
:
dé j;) c i té,
pa g c
12 S .
_.,

-3(13-
13 i e n que l' 0 n n e pu i s sep:I s don n e r des i n die a t ion 5 pré c i ses sur
le cOlIImerce ct généralement sur l'activité économique dans
ces royaumes,
l'on sait que "la pénétration du capital
mal' cha nd"
a e u 1 i e u a ve cIe s con tac t s il v e c.· ü·e s POl' t u gai s, e t
que le commerce existait(dans ulle économie de suhsistance)
3vec
les [tilts voisins.
Avec le démantèlement de ccs royaumes se désarticule cette
[orme d'économie politique collective pour la formation des
cellules domestiques de production, dont les principales
caractéristiqlles sont:
une division sexuelle du travail,
un r il pp 0 r t e n t rel ' Il 0 mm e et l' 0 ut i 1 et une pro clu c t ion
privilégiant les valellrs d 'usage(!).
],a
conquête coloniale fr:lnçaise commence en IR80, et la
m1se en valeur du "CONCO rRANCAIS" commence en 1890;
les
beso-ns de la colonisation imposent une unification écono-
mique et administrative des colonies et en 1908, est nommé le
premier Gouverneur ùe JI;\\.E.F.
Sur le plan économique,
la principale caractéristique de la
domination coloniale est
l'introduction du capi.tal commer-
cial
(2).
Le processus est le suiv:lnt
: dans une premlerc phase, mise
en place des comptoirs côtiers ou "factories", et ensuite,
mise en place des firmes concessionnaires.
Cette pénétration des firmes concessionnaires se développe
parall~lement ~ l'économie traditionnelle, sans pouvoir
l'intégrer complétement, ni détruire ses fondements sociolo-
giques.
.. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. ..
(I)
Voir SAlILINS (~1.)
Stone-Age Economics
(Aldjne-Atherton, Chicago 1972).
(2)
voir T3AI\\ASSANA Ifilaire
travail
forcé,
expropriation et
formation du salariat en Afrique
Noire. (Presses Universitaires de
[; r e no b 1e,
1978) .

if('hT'cZ'Wa'fit5fj,'
____. _._ ..
__~
_.+
.
~~_
Les indépendances de 1960 trouvent donc une situation de re-
lative constitution d'une économie régionale axée essentiel-
lement sur l'exploitation de l'axe commercial chemin de fer
CONGO-OCEAN.
E 11 e 5 e pré sen t c d c
1 a IlW n i ère s li i va Il t C
(T)
- lIlle économie de suhsistance médiocre avec
en 195R 1 350 000 tonnes de céréales,
3 600 000
tonnes de racines et tubercules,
5 CJOO 000 têtes de bovins et 6 000 000
de têtes d'ovins et caprins, pOlir une popu-
lation de 9,3 millions d'habitants.
- une implat(ltion industrielle d,lns deux
micro-régions Sud Cameroun et ~ud Congo
et UTle main-d'oeuvre répartie selon le
t<lbleau suivant
Main.Il'œuvre S:lbriée en 1954
(Uni lés)
Cameroun
A.E.F,
~clcur public
35.400
16.800
Economie privk :
18.000
Plantations agricole,
20.700
Fortl.s
10.00:>
20.700
Mines
4.800
20.]00
Industries
6.300
12.200
B~liment, traVlUX public.s
18.600
22.100
Transports
7.600
14..'\\00
Commerce, banque,
13.700
13.400
EJiucation. ~rvices domestiques
13.500
14.500
,
r--
130.600
In.300
Tolaf
..
- _...-. ------,--
'
Les données récentes sur les économies de l'Afrique
Centra-
le sont les suivantcs
(2)
(I)
VOl r
A~1T N Samir : IIi,stoire économique du CONGO 1880-1968.
(2)
sources
Atlas économique et politique mondial
(Nouvel Observatcur n° hors série, Sept.
1978)
L'industrie africaine Cil 197CJ (11° spécial ùu
bulletin de l'afrique noire, Ge édition
tomme s I e t
2).

- --~----------~---_. ---------
----------------------
----.---_._--- _._--_._---
ECONOMIE DU CONGO
ECONOMIE DU CAMEROUN
(en milliers de tonnes et de tètes
(en milliers de tonnes et de tétes pour les
CARACTéRISTIQUES
pour les productions. en milliards de trilncs
productions, en milliards de francs pour les
CARACTERiSTIQUES
pour lesvaicursJ
ECONOMIQUES
valeurs, base 100 en 1970 pour les indices)
ECONOMIQUES
%
% et Rang
1
.. 1975
11976
G;- et Rang !
1975
1976
1977
mondial en 1976 J
mondial en 1976 1
1
CACAO
112
90
90
S" '.
6,4 %
MAN~OC
1
1
609 1
761
1
-
1~1 0.7 % J
!
POTASSE
1
PALMISTES
462
2S4
-
10"1
1.0 %
60
40
eq
8"
. 2.7.%
!
1
CAFE
90
93
96
10"
2,5% 1
France 1977
j
MILLET
386
3SO
0390
13"
0,7% 1
1
j
1
1
CAOUTCHOUC
12
'6
16
13--
0,4% 1
PNB
2,83
3.3
e 3,51
1 B50
1
ARACHIDES
165
179
e 193
'4"
0.9% 1
: Aide reçue % PNBb)
5,6 %
21 %
-
-
MANIOC
853
800
-
,a-
0.7% 1
, Balance agricole
-0,11
-0,12 1
-
1
"+ 1.42
France 1977
1
i Bal<Jnce March. FOS
-0.12
-0.06'
-
1
-13.24
· Bal. sery. + transfo
1 -0.84
- 0.99
-
1
-2.65
/PNB
8,34
9
e 11
1 eso
1
· Bal. des paiements
-0,96
-1,05
-
-15,91
iAide reçue % PNB Il)
6,7%
10,5%
-
-
1
: Taux d'Inflation
1 17,3 %
7,2 %
-
j
9,5 %
i Balance agricole
+ 1.14
+ '.49
-
-+1,42
1
1
· Nbre U.M. par dollar
1
214
239
246
4,91
1
1 Balance March. FOS
-0.12
-0,13
-
-13,24
1
1
'JJ
. Bal. sery. + transf.
-0.53
-0,38
-
-2,66
;ollrCt.'
QNU. rAO, FMI, OCDE. B.lll;JUC' h"clf1~il;,j{'
(1) 1:.11(11,.' f!';;UC ne l'OCO[ scule'HI~or!
:;-.
1
• ~ 1976
lel' (,SI ,n'ku/rIO -
u.tv\\ ....; ll1Hlt~ nlont!l.jffe, '.:' ;rllllc CFA
:.n
1 Bal. des paiements
-0,65
-0.51
-
- 15.91
1
j Indice vol. Export.
112
114
-
166
1
i Taux d'Inflation
15,2%
9.5%
-
9,5%
1
: Nbre U.M. par dollar
214
239
246
4,91
1
SO\\l!l~r: O/\\'U. {AO. FA1/, OCDE. Sar.ouc MondIale
{J) lBidt reçue de l'OCDE Sd'Jlement} .
1977
CONGO
• ~ -,'975 - leI ~ !:'Sflm,.1/IO."'I -
U M
:; Unrré moneraile. ici Franc CFA.,
Population
1
(.) 1 39J 000 hb
.~!
Superficie
342000 km'
1
1977
~MEROUN!
Densité
4,6 hb/km'
1
Capitale
(a x)
Population
(o) 6170000 hb
136 200
i
hb
Superficie
474 SOO km'
Terre cultivées
1.9%
. Densité
13 hb/km'
Ind. <'llim. pM hab.
1
110
.~
~
~"
: Capitale
(e al 165 81Q hb
Rendement céréziles
!
("1 705 kg/ha
~I\\
J~
1 Terro cultivées
15,4 %
Densité agricole
1
3.6 ha/hb
Ind. alim. pur hab.
109
Nbre cal. par jour
1
2179
/ ROOldemGnt céréales
($) 9S3 kg/ha
PNB par hab.
- L -
2500 F
l Densité agricola
2,8 ha/hb
$/):;r(t'.;,
ONU 1I;1.':I.~!lI!:. F/,(1 i"c l(h1f:rd~f1, [J"nflue f,'(ln(ÙiH~, ciflJi~ale : t1R/lZ2A. VILLE.
197(1
••
]!;}:.;
h.)
;-I\\,,;"ll i.r"i75
Ici - ~.';;'Îm.
-
Ivl - vi/lt, -
(,d ~ 3p;Jfom
1Nbre cel. par jour
2373
~ PNB par hab.
(e) 1 900 F
:>ourc<,s. ONU mensuel. FAO prOOuc,iol1. Banque Mondiale. cal',rale : YAOUNDE .
• = 1976 - •• = 7975 - Ixl = a,·am J975 - lei = esrim. - Ivl = ville - laI = agç;!.>tr.

w.i
"'"é'
~~
.. -. -.
*,î,~
ECONOMIE DE L'EMPIRE
ECONO~1IE
Variation du PNB/hab.
CENTRAFRICAIN
(en milliers de tonnes et de têtes .
Moyenne annuelle en volume 1970/1975 : 7,8 ~o
pour lesproductions, en milliards de francs
IACTERISTIOUES
pour les valeurs)
CGNOMIOUES
% et Rang'
1
i
1
ECONOMIE OU GABON
-
1975
1976
1977
1
1
l'-~n milliers de tonnes et de têtes
mondial en 1975 i
i
pour !es productions, en milliards de franc;
IIOC'
... 850'
1
CARACTERISTIO'JES
, '00
!
"
pour les valeurs)
" -
U"
0,8% 1
\\ME
16
13
e 14
19o
0,9% i
ECONOMIQUES
,
• __
1
% et Rang
,
i
~ C) '-.
UTCHOUC
,
! 1976
1 1977
1
1
19"
0,1% 1
l
,1 .·v 1
mondial en i976
l
,
MNT{x)
. 339
340
-
12°
0,8%
France
iCACAO
i
5 1
5

17'
0.3 %
lm i
MANGANESE
--;-'115-:51-1 0213,8
-
4-
10.0 %
1
1,7S
i 8SO
1
URANIUM
IJ.=:O
',8
1
l 0,96
-
S"
4,\\ %
1 e:O
,
reçue % PNB 111
13%
10,5 %
-
~
France 19T1
,
lee agricole
0,02
0,06
1
-
• + 1.42
.
PNB
5.16 i
G.7
67.2
1 850
1
lea Mareh. FOB
- 0,12
-0.03
-
-13,24
VJ
Aide ieçue % F~~:::'(j)
~0 o.~ i 7.3%
)ce des services
-0,04
+0,05
Co
-
-2.66
Co
Balance agricole
-0:.13 1 -0.181
jes paiements
• + 1A2
-0.16
+0,02
1
-
-15.91
Balance March, .cOS
.L
1:.':3 ! +2,73
"'2,99
-13,24
d'Inflation
16%
10,5%
-
9,5%
!
j
1 Bal. serv.... rr!ll',:;f.
-' ::.-:.: ! -2.CiO 1 -2,67
-2,66
U.M. par dollar
214
Z39
245,7
4,91
! Bal. des paiement!'>
,- J/.<; l'
0,13
0,32
-15,91
ONU. FAO. nAI OCDE. 8;"oouc MOllcfilllc
111 ("ide r~çue Ce l'OCDE sev/"'"<nll.
1Taux d'lnflntion
:S,3
j -
il.!" eslir:1i1:,QIl -
V.M. '" Uniré montilaite, iô Franc CFA.
',.~
9,5%
JI 1\\81wtd ~n U111•• d'ds j.:! rrü .. dùlf'Tlsf)!$ t!n ,,-.jlieTS CL' carats .. srgent, or ~t "Ja~lfY en
1 Nbre U.M. par doilar
214 1
239
245,67
4,91
:ioUlce.- ONU. FAO. FMI, OCDE. Banaue Mondiale
ni laide recue de l'OCDE seulement!.
• " 1976 - leI = esrlfTlallon - U.M. = Uniré monétaire, ici Franc CFA.
~';.1
19n
EMPIRE
CENTRAFRIC.
!----~m--~
GABON
lIation
(e el 1 800 000 hb
Population
(e) 530 COQ hb
Irficle
622 S84kmJ
1 Superficie
267 667 km:
lité
2.8hb/kmJ
1 Densité
2 hb/km2
tale _
(e 8 xt 187 OCO hb
1Capitale
(e a xl S7 OOOhb
'i'~
3 cuftfvées
9,4%
, Terra cultivées
0,5%
alim. par hab.
94
Ind. allm. par hab.
',6
jement céréales
(0) 525 kg/ha
Rendement céréales
(-, 1 333 kg/ha
.llé egricole _
6.1ha/hb :
~
Densité agricole
O.7ha/hb
1 cal. par lour
~1
2:Dl i
Nbr. cal. par jour
2301
~ parheb. '-'--,
(e11 000 F 1·
PNB par hab.
13500 F
.. n •.",. _ _ ~ _~ ~ .. ,..
1
1
' __ ~,.,_:. _ _ ,
..
. ._.... _M •• r'

-~6()
his-
ECONOMIE DU TCHAD
CARACTERISTIOUES
(~llll1jlliels de lO'"ICS el de lèws
ECONOMIOUES
puu r les productions, en ,"dliards de f, "ne!:
pour les \\I<llcursl
RanI] Cl q."
1975
1976
1917
mondial (11 1976
--I~----
MILLET
450
533
574
10'
1,0 %
,CHAMEAUX
3D3
310
11'
2.1 %
- -
------
F~anœ 1917
PNB
2,10
2,1
e 2,5
1 8g)
, Rolance agricole
+ 0,16
t o:n
J
·;'1,42
: Taux d'Inflation
15,7 %
3,4 %
B,4 %
9,5 %
Nbre U.M. par dollar
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238,2
2457J
4,91
---
•.- ._-'-- -_ .. _--------
---~-- --- ---.-
5')II'l"t' "l),\\lII1H.'t)Stll!1. F/\\O'J)l~t1jU"'. Ff\\1/ OCDE O./Th;t:I,,\\JcIII'''''!I'
1!:'176
IcI _ l.'~I""..l"O!1
U ""
0'",(" "1'1~lt·l.Iffl'. r.:. 1-:./11,: CF.'
1977
TCHAD
; Population
{el 4120 000 lIb
. Superficie
1 2B4 000 km J
Densité
3 hb/kl1l J
1 Capitale
(e a xl 179000 hb
i Terres cultivées
5,4 %
!Ind. alirn. par hab.
n
1 Rendement céréales
('1 609l<g/ha
, Densité agricole
5,2 ha/hb
Nbre cal. par jour
1 781
PNB par hab.
101600 F
S'·l/rL!·...
UNU"'I·"~IIl,of. f ..1Ù,"(},h't.IUHI. l1ul'(/ot!hfVII'.Ir.JIt-. C.ï/)lliJle _ f\\'OJ"fl.·'E,·'A

19/6
191f;
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Il"1
esr;'''.
'vl
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I·tl.: ,,(J%ro
Ulim

.-----------_._-- _.---- ----- -=-=-----
ILLUSTRATION DE LI IMPORTANCE DU BUDGET
DE FONC'rI OHH E:·fEN 'r EN AFRI QUE CENTRALE.
Le budQ-l'1 197611977 ,el,:y,! a 1;'8 rnolllMd~ Cf A (1onl 91
BUDGET.
n0ur la lonc"onnemenl "' .17 pour ",ny<!sl.ss.!mc nl 1'1 1 CQU"
Milliards F CFA
Pl'menl en ace,o,ssem('nl de 2a 0'0 pa' rJp;oOrI .Ill tl'eCl'(l,~nl
11174
Rocellll'
\\973
Ccpcnct':I n 1. 1\\ a 131111 '('COll'" a (lCS 'l'celleS e.cetJllonneliCS
04.65
Im~1S dlteclS ...•......................... 4.10
f"
mdIlJ'd~J. '10lanHnent a 1.1c:S p.rnp1unls (".II·'lf·\\I'~. pout
8.16
'mp61S indirect' III 'lI.es
' ......•..•. 6.92
équ'libre' ce P' o)!!\\ ct<! tJllr1g"1
14 ,76)
do,,1 recelle, dOuBnières ..........•.... (~.0491
0.301\\
Autres rllcelles fiscales
,
··••· 0.33
2.05
AlJtres recelles ordinaires .....•....•... ·•·• 1.43
0.50
FondS de $Olidarilé UOEAC ...•...•...•••. ~
13.28
"";DO
Dèpen.(t'
OellB publique
0.87
\\.37
BUDGET,
Moyens des selvices
· .. 10.94
Il.39
l " hddgcl 1976 r Il" I\\vt,l . JI mars) ;'elève il 52440,8 mi'-
In.e,ventions
1.53
1.4'
I,on~ CFA C'est un hudgel
dl." cr.se. d'Busterile et de radicA-
repenSOS en cRpilal •...... , .........•.••.~
~
15.31
17,(10
IIsal,on
Li' CIISC rtOv,enl de la chulu des recetle5 L'lIlJl\\~'
Arrêté en recelle,
,,1(:
à 15.7 milliards CfA el en dépensos à
sc !r.1dull pM la IImllal'on des dépen,es de rnlllé,iel, des
172 milllBrds.le tludgel 1974
(,:clI>lemenls de personnel, "1 des invu,'iuomonts: 3 mil·
a ôté. commo 10 précèdent. pré·
1.. Hus iHJ IH~tI J1f'oS 23 mlltl."ds pf~"'lIS 8u PlofJ'l1mrnc (t1enn(\\1
SC~HI en dèsOQuilibre. mais avec un dé'ic;l rédu": 1.5 nllllo..td
L,1 1.1(j'C,ll1Soll'(ln s'c 'O"nlP (lilns Il'S mesu'e' ',scal"s
alleÇ>6-
/lU lieu de 2,03. Complo le nu do son onclavemont.
menr ou (O'l;Ccp"on pOtl' '(1'5 n'o<1uIIS de consollHnall0n COU·
,.1"1~.•lCCIOrssr:-men1 pOl"
111 p,ùpr.ele tl.'tlt~. h?5 creCllS , I ..~
Consomm, :'on u les p'uduors (1e lu ...
Rl'crlll": 5(1 m,Ilions env"o"
é':)nl .mp01S (JIICCIS lJ.5.
":U:l1'-,S pet'olle'es 124. (J'n'fS r1~ dOl/olne 19 P'Odll'ls (JI,e's
: ~
(pCelles ("CPol'Onnl'IIes f,"
BUDGET (1976).
Dép.. nJes: S(I,44U!j mdl ... ,ds. donl delle p"hf'au~ 4.S64.
dl'::ocflses d ... f>fJtSonnel 2.1 J. acp... n5~S de mill('tle' 6. cna'~I~'
Le
budqel
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O~penJes
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1

--------...,.....
_.. =.c::u=u=u
-
383 -
"GafanC',e. 06 paumell.t~ o~ C.OUHtJt.(e.~
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384.
-
INTRODUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2
PREMIERE PARTIE :
l
PROLEGOMENES A UNE STRATEGIE DE FINANCEME:NT
DU DEVELOPPEMENT OASEE SUR LE CONCEPT DE
SURPLUS FINANCIER
19
l
l
STRUCTURES,
DEVELOPPEMENT ET SURPLUS FINANCIER . . . . .
24
I I I
La notion de structure dans le développement
économique
25
§
l
La controverse sémantique
,;': . .. .. . .. . .
26
§
2
Le relativisme structurel dans l'analyse
du développement
'. . . . . . . . . . .
28
l
l
2 Le pouvoir,
indicateur de la fonction sociale
d'utilité dans les économies sous-développées . . . . .
29
§
l
Le souverain,
"gé.né.ltate.ult de. -6 tltuc.t[(lte.-6 " ..••••••••
31
§
2
Le souverain,
maitre des paramètres
33
l
l
3 La récupération du surplus financier,
politique
de financement national du développement
36

""
-
385 -
1
§
l
Aspect s trllct u re 1
.
36
1
1
1
§
2 Aspect strat.égique
.
37
\\
1
l
II
INTEGRATION DU CONCEPT DE SURPLUS DANS UNE
1
1
"EXPLICATION STRUCTURALE
DE
LA CROISSAN'CE
ECONO~'Il)_UE" .•••.••••••••••••••••••••••••••••••••
38
1
1
1
l
II l
La dynamique ricnrdienne de l'évolut.ion
1
en Afrique Centrale
.
41
1
1
1
§
l
Le hiatus sociologique entre les économies
1
riches et les économies pauvres ...• ,'
.
42
1
1
§
2
"L'ltaltmol1.{e. [[Il.{velt/~e.lee" n'est donc pas
1
1
vérifiée par le co~nerce international
.
43
1
1
l
II 2 La croissance marxienne en Afrique Centrale . . . . .
49
1
1
r
§
l
Les conditions de la croissance
1
marxicnne en Afrique C e n t r a l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
50
§
2
Illustration
53
l
II 3 Les forces productives listiennes
56
§
l
Forces productives,
conditions subjectives
et développcment
56
§
2
La dynamique listienne,
essence du
protectionnisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
57
l
II 4 L'entrepreneur schumpetérien ou
l'apologie néo-classique de l'innovation
59

-
38'1) -
§
l
Le triptyque entrepreneur,
profit
innovation ou l'apologie de la créativit~
59
§
2
L'homme schumpetérien,
produit
du système économique
60
. -; ....
l
II 5 "L'.{l11pttt-6.tOtl fH.vnL~.t<'.tll1e." et le développement ...
61
§
1
L'analyse statique limite la portée
de la transposition
61
§
2
L'inapplicabilité des concepts keynésiens
62
1
III
CALCUL ECONOt-lIQUE ET DEVELOPPEMENT..............
64
1111 l
Rationalité et axiologie
64
§
1
Replacer le débat
65
§
2
Le s
f ait s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6 6
1 III 2 Perspecti ves. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
68
§
1
Pour une politique d'affectation
optimale des ressources
69
§
2
Planification sociale
70
l
IV
BILANS
.
71

1
-
387
-
\\
1
r
\\
\\
1
DEUXIEME PARTIE
ECONOMIE POLITIQUE DU SURPLUS FINANCIER
76
II l
ANALYSE DU CONCEPT DE SURPLUS ECONOMIQUE
.
80
1111 La probl6matique de d~finition
81
§
I
Existe-t-i1
lin surplus ~conomique
82
(
r
al
l'observation ethnologique
.
83
1
1
bl
la réponse de la nensée économique
.
87
1
1
1
i
1
§
2 Essai de définition op~rative
1
en économies sous-développées
.
89
al
la réalité d'un exc~dent de production
90
bl
s y n t h è s e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
94
§
3 La réalit~ ë1fricaine du surplus économique
96
II l
2 La problématique de cr6ation du surplus
économique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
100
§
l
L'aménagement institutionnel
101
a)
dialectique des institutions
101
bl
dialectique organisationnelle
105
§
2 Aménagement social.
mental et démographique
106

---~.-"-'
::J. . . . . . .
-
388
II 1 3 Problématiques d'aDrropriation
et d'affectation du surplus
109
II II
MODALITES CONCRETES DE GENERATION
DU SURPLUS ECONOMIQUE
"
112
II II l
Décisions collectives et surplus
113
..
§
l
Généra tion du surrlus économique . . . . . . . . . . . . . . .
114
A)
l'économie pol i tl.que de la sous-population . . . . .
114
B)
l'économie politique du surplus agricole . . . . . . .
119
C)
l'économie politique du surplus
industriel et des services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
134
§
7. Demande globale et
réorientation
des
res sources
.
144
a)
sociologie de la consommation
.
145
b)
analyse socio-économique de la nou~~lle
fonction de la demande ..
149
II II 2 Décisions individuelles et surplus..
156
§
1
Les déterminants des décisions
i n d i v i d u e l l e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
157
§
2
Les modalités d'actions des
entrepreneurs privés nationaux...............
162

-
389 -
II II
3
La r~alisation du surplus ~conomique
la monnaie,
instrument de l'accumulation ..
168
§
l
Biologie du système monétaire en
vigueur en Afrique Centrale
. . . . . ... ... ... . ... ...
168
a)
la mesure de la valeur
.
169
b)
les échanges
.
170
c)
monnaie et accumulation
.
171
§
2
Les rapports marchands,
base de la
réalisation du surplus ~conomique. . . .
172

-_._.-._---~------~----
'...-"
\\"
TROISIEME PARTIE
"
.......
III
COMPLEMENTS BUDGETAIRES,
FISCAUX ET
FINANCIERS DU SURPLUS PHYSIQUE :
LE
SURPLUS FINANCIER ;
LES POLITIQUES D'AFFECTATION PRODUCTIVE
OPTIMALE DU SURPLUS FINANCIER
~:
174
III 1
LES POLITIQUES DE RECUPERATION
DU SURPLUS
FINANCIER
.
177
III 1 1 Politiques de récupération du
l
. t
.
surp us !none al re
.
177
§
1
Aide et financement du développement
178
a)
le modèle de HAWKINS............................
179
b)
approche néo.-classique de l'aide
189
c)
approche post-keynésienne de 11 aide. . . . . . . . .. . . .
191
d)
libre propos
198
§
2 Commerce et financemen~ du développement
201
a)
mécanismes institutionnels
'"
202
b)
mécanismes t.echniques...........................
7.09
c)
appréciation t.héorique du surplus
issu du commerce e x t é r i e u r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
212

--
-
391 -
§
3 L'accumulation monétaire des en~r€prises......
214
a)
la micro-économie de l'entreprise
.
214
b)
les politiques de gestion comptable
.
217
c)
"te.-6 c.ompte.-6 de. -61(![PtU-6" .......•.......•..••.•
228
§
4 L'épargne des ménages.....
234
a)
"ac.c.ul1Iu~a.t.{o/l -61Loje.c..t.{ve".....................
234
b )
1 es mo d a 1 i tés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 36
c)
le comportement étatique
,
242
III 1 2
Politiques de récupération du
surplus budgétaire direct..
248
i.
§
l
Pos i t i on du prohi.ème
.
248
§
2 Fiscalité d i r e c t e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
250
a)
la reconsidération de la structure
f i s c a l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
250
b)
l'exploitation des bases imposables
.
257
c)
le rôle de la fiscalité directe sur
les autres sources de financement.... . . . . . . . . .
262
d)
quelques cas d'espèces...
268
III 1 3 Politiques de
récupération du
surplus budgétaire indirect.........
274

--
392 -
§
l
La logique simpliste de
l'imposition
indirecte dëlns
les
économies
faibles
275
§
2
reconsidération de
la
fiscalité
indirecte en
tant que
transfert endogène . . . . . . . • .
278
a)
droits et taxes
sur les
importations
278
b)
droi ts et,
tëlxes sur les e x p o r t a t i o n s . . . . . . . . . . . . .
280
c)
autres
taxes diverses
281
III l
4
La problématique de l ' i n f l a t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . .
284
§
l
Position du p r o b l è m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
284
§
2
L'inflation de développement
,
287
III II
LES POLITI0UES D'AFFECTATION
PRODUCTIVE OPTI~~LE DU SURPLUS FINANCIER
294
III
II
l
Critiques des critères h a b i t u e l s . . . . . . . . . . . . . . . .
297
§
l
Le cri tère ou
taux de
rendement. .. '
.
298
§
2
Le critère du surplus
investissable .. ~
.
300
§
3
Le critère de maximation de l'emploi
.
304
§
4
L'analyse Avantages-CoGts
.
307
§
5
Le critère d'induction de
HIRSCHMAN
.
312
§
6
Autres méthodologies
.
317
l? l

- - - , . , . __ .",. ".,-'
._." ,----",
---,.' -----..........,< "
-
393 -
III
II
2
Quelques
id~es sur l'organisation
de l'affectation optimale productive
du surplus financier
.
326
§
1
L'optimum d'investissement et
la capacité d'absorption
.
328
a)
Définition
.
328
b)
La capacité d'absorption en tant
que politique d"affectation du surplus.....
332
§
2
La pIani fication budgétaire
.
335
a)
forme et teneur de la planification
budgé ta ire
',' .,'
.
336
b)
les budgets économiques
.
339
§
3
Les crit~res empiriques ..
3 t1 3
CONCLUSION • . • • • . • • . . . • . . • • . . . . . • •
346
..,#('.-i~'-::f" ',- il "/''i>.
tf'!' '--\\,
,-- "-~I'\\
AN NEXE. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 'A;~?;"'('~' . . .-.,,~ .'~'. . . .
361
~.
~
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BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . • . • • . . ';~."'- • • . . • . • •_" j.~ •••
367
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PLAN . • • . . • • • • . • . . . . . . • " . . • • . . • . . . • • . . . • '. l:::f2~""-: . .••..
384

vu
les suf,f';ragants
vu
le président du jury
MM.
Jacques AUSTRUY
M.
Christian LABROUSS8
Albert BESSE
VU et permis d'imprimer
Le Président de l'Université de Droit
d'économie et de Sciences Sociales de
PARIS