'.
IIUVERSITE DES SCIENCES ET TEOINIQUES Œ LIllE
U.E,R. DE SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES
\\, SOCIO-ECONOMIE DE LA PECHE ARTISANALE
1 J .
1 J,
l
,
MARITIME ET DE LA COMMERCIALISATION
DU POISSON DANS LA REGION
DE POINTE-NOIRE.
(Republique Populaire du CONGO)
t:
l,,
l '
THESE EN SOCIO-ECONOMIE DU DEVELOPPEMENT
Mention : Sociologie
Présentée par
Alphonse MAKAYA
Pour obtenir le titre de Docteur de 3ème Cycle.
1\\
Membres du Jury
J
j
,
\\
,
\\
M. Jacques LOMBARD, Professeur d'Universit~
,
\\
t . .
1
,.' .
Institut de Sociologie, Lille l
J
1
,.
i\\
M. Michel ADAM, Maître de Conférences délégué à l'U.E.R.
,\\
de Sciences Economiques et Sociales"
,•1
Lille l
M. Philippe COUTY,
Directeur de Recherches O.R.S.T.O.M.
Juin 1983
: .)
.', .
~=t1 '. r6 ,~h
._-.....,,_.;....
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__ ~.~J_"_~""_'
S VPJOPTIQUE
2
342.00C
l'1m
Popula':ion
1500.00C Hetitar:ts
')
Taux da ~rois~ance per
2, 7 X~
Taux d'urbanisation
40 %
FrJB9 Capita
640 ca 11 a!'s
Pa=t du poissen dans
l'alimentation pr~téique
Suûerficie Zones Economiques
exclusives (Z.E.E.)
Superficie plateau continentel
2
10.000 l'1m
Façade
r~eritime
P~:::h p. r~ar i tlm e
Production
195IJO
C:O'ines
- ?êche indust.ri211E
13.500 tannes
- P~che Artisa"a~e
G.DOO
toni"1;lS
- P~che êontinentale
,11.5iJD
tanni?S
, "
(
•
.--- (~ .~
.. -.'.-.-
---~--
"
'
i·
- t-
nPuiSQu'il opère hebi~uellp.mert seul nous SQm~es ~bl~9é5
de croire le chercheur de terrain sur parole,
mais
neus avons le urc4t de- savoir quelle "Jaleur il faut
attribuer ~ cE~te parole; l'anthropologue devrait
neus informerd~ tous les fact~u~s qui peuvent permettre
de juger san travail,
V compris ses origines, son
idéologie, ses attitudes.
8ref la qualité du travail s'a~éliorera si le chercheur
apprend à se considérer lui m~me. de même qwe scn
travail, comme un problème.-
D.G. JONGMAN'S et p.e.w. GUTKIND :
Anthrnpologl~t5 in t~e field Assen, Van
',;i,
Gorcum. 1967
Cité par COPANS(J) : Les Marabouts de
l'arachide, le sycomore 1980 •
.....
-
~ous voul~ns ici en gui~e de pr~ambu~e ~emer=!2r vivemant
tous ceux qui, paT la 015c~ssion, leurs suggestions et
leur collaboration à quelque niveau Que ce soit, ncua Qn~
aiaé à r~aliser ce travail ••••••
Nous pensons natamment à tOÙ3 les chercheurs et techniciens
du CENTRE ORSTOM DE POINTE NOIRE :
- Jean Alfred GUEREDRAT do~t la mission fut de lance~ et
Oe coordonner le prog~amme d'enqu~t.s sur la p~che
~rtisanale aritime
Arrivé à pointe Noire En acOt 1980 (au moment de notre
prmière enqu@te de terrain) il a toujours fait preuve 6
notre égard de patience, de compréhension et a mis à
notre disposition tous les documents sur la ~uEstiun et
/
tous les moyens logistiques pour _enar à bien ce travail
/
En outre noua lui sommes reconnaissants d'avoi~ ma~or~
= - - .
.
-
ses nombreurses occupations scientifiques, l~ une parti~
de notre manuscrit et de nou~ avoir fait des critiques
constructives •••••••
Nous ne dirona jamais assez combien l':nter~t oue
Mr. GUEREDRAT portait à notre rgche~cne, son ~ss~sta~c~
de tous les instants, no~s ont véritablement déterminé
à perséverer pour 13 réal:ser •••••••
- Adrien BERNARD, ingénieur halieute en stage à Fo:nte
Noire en 1980-81 ; son amitié.et las discussions communes
ont constitué pour nous un stimulant dans la scnduite
de cette recherche.
Il nous a par aillaurs pErmis
d'utiliser Bon étude sur le fumage Ou poisson •••••••
-~-
- Frank HAGENBUCHER SACRIPANTI, anthropologue par SB
connaissance de la civiliseticn Vili, son amitié, SES
pr~cieux consal1s et en Nous faiaant profiter de ses
travaux non encore largement diffus~s sur la scrcell2r~3,
il nous a ald' à comprendre le rOle important du fait
magi~o-raligi.ux chez les pêcheurs ~ili.
- Christian.Cnabcudsocio-économiste des P~Ch2S (CRSïOM-
CROOT DAKAR) avec lequel nous avons en 1982 (Fevrie:-Msrs)
mené des enquDtea sur lepDche artisanale m'a be9uc~up
appris par son expérience des problèmes de la p~cne sur
lesquels il travaille au Sénégal.
Sc~ apport sur l'analyse
oe la commercialisation (aspect prix et ccOt) est .inoini~b!?
Outre la mise à notre disposition ce quelques étuaes sur
la pêche, il nous a remis son rapport 3ur la p~che congolaise
auquel nous noue rePérons souvent.
Mouatapha KE8E Socio-économiste des pm:nes C.R.C.D.ï.
(Dakar) a eu l'amabilit~ de ~ousenvcyer CDnsta~ment
Quelques ~tudes importantes réalistes sur la p~che artisanale
au 5 énégal
- Alain EVE, Ingénieur Halieute et Jacquot linguist2
(ORSTOM) nous ont maintes fois accompagnés sur le tErrain
à MatombL
- HQOONOU(J.C.) Géographe Mattre Assistant à l'Université
de Brazzaville qui noue a prodigué d'utiles conseils et
nous a permis de consulter son étude sur la p~~he artisanale
au Bénin.
_ ïSlnA(J) Economiste Assiatant à l'Université de 8razzavll12,
et~AVI VAKIr4PASCAL étudiant chercheur en So:::'o-Économi.e
_1>_
/ - à Lille I, MAJY-GGMA J. VALE~E étudiant à Lille l aVEC
le3qwels nous avons toujours oiscutés des problèmes théoriqu:5
~
~t pratiques de la recherche sur la petjte product!o~
merc~a:lde.
reconnEissanto envers taus Ica
~
du CENTRE OR5TOM notamment 125
techniciens ayant participé aux enqu~te5 sur la p~ch~
artisanale (OOUDY-GOMA-TOTO-MAKAYA-LOC~O-MFINA-MAKOS50-
très redevables à YOSA GUSTAVE ; ISSANGA-
-------"""7
MI55IMI l'un et l'autre m'o~t introduit dans le milieu
des pt.!che:urs 6érd.nais et .Vili qu'ils connaissaieClt l~'.! fait
j'une lcngu2 fr~quentation••••••• Sans leur aidE,lE~r
compréhenSion.
leur disponibilit6 de toua 1e5 iClstan~s à
~mon égarj,~nlaUrais sarement pas éta accepté de la mtme
~ façon par les p~cheur6•••••. C21a~ fa~i1ité bien des
choses comme on dit.
~-
- Mr. ~EVEZ, dessinateur de l'ORSTOM parti à la retral~e en
1982 est souvent revenu eu Centre réaliser nos cartes,
plans
et figures; qu'il reçoive icl l'gxpression de notre
gr3titude,. .•••••
frois jeunes étudiants de Gjversité
'---c--_ _
_ _
- - ' -
de
" - ~
B!'azzavill~
~ - = - _ - = -
MAhAVA Jean Marie (mon cadet) TITUANGA Georges,
BJ3.MfH
~lexandre m'ont apporté leur concours dans 12s Enqu~>~5 au
village oe Pointe-Noire et chez lès commerçants du Grand
~3rché.
JE lsur dois beaucoup .•••••••
- Enfin nous ne savons pas comment manifester notre gratitude
i ~onsieur Jacques LOMBARD qui a ét~ à l'origine de mon
projet de reche~che•••••
Il n'a jamais manqué de nous
p70ciguer de Pructueux conBe11s, de nous critiauer
--'-
(. ••• -l'arme Cl!! la critique- •••• ) ocjective!1'.':?nt ê-; C>2
nCUG encourager dans la râali6at~on de c:ettE étud~ ...•.
Sa connaissance, 80n exp'rience des problèm25 Soci~
Economiques Africains nous ont sauvent aidé à rEc~nsidérE:
ou approfondir certaines analyses.
A lE' Fin dE C: ~2 C}C'
je tie~s vivement à remercier Mr. LûM8A~D (2t aus3i 128
e
enseignants du 3
cycle de Socio-~conomI2 du devel~DpemE"~
de ~'avoir encadré durant tout le temps de mes ét~css
aupérieures à lIU.E.R. de Sciences Econ~miques p.t SD~iolE~
Je lui doil!l notamllentdlavoir stimulé me curiosité
scientifique et de m'avoir vu et permis de grsvir oTcgrnr
31~ement les êtapes qui m'cnt fait acc§ter au m6t~~~ ~E
sociclogue.
Nous n'oublions pas toutefois tous les angeignants du
departement de Sociologie de l'Universlti cte 8:az:2';il12
et nos collègu~a étudiante qui dans les annÉes 19~;-1~7S,
dans des conditions difficiles ont guid' noa premisrs ~as
en sociologie •••• Noul!l pensons nstemment à COME ~A~~KA5SA.
Jean-Pierre peATY, Eugène GeMA, Dominique DESJEUX, J""".
ZIEGLER, Pierre-PhiliPPl!l' REY et enfin R~lano O€~AU~~S ~ui
nous a quittés en 1982 et qui aurait pu ~tre à C~t:2
soutenance.
51 l'apport de toutes les personnes ci d?59U5 cit2~S ~nt~
autres e ét~ diterminant dans ma formatl)n.: et not~~m2nt
dans la réalisation de ce travail. il va :e soi SE~8n ~ë
formule consacrée. que je suis seul respJnsable dES OC~~~C
de vue ici avancés et aurtout de mes man~ueman:s
,
-l-
En dehors de la communaut6 scientifique nous n'oub1,cn~
pes les nombreuses personnes qui nous ont apJ~rt§ l
3~:~
morale et parfois financière ·i'nestimable sans la'~uE .1'e n
nos études et,en particulier cette recherche n'aure en: r~
être menées à bien.
Nous retenons entre autres :
AU CONGO :
M. et Mme TCHIKAYA DANDY GEORGES
Ml' et Mme ABYOS MAURICE BOeO et nos amis Commun=
Famille SOUITY DOSSO PROSPER
Famille GOMA ROLL - ALPHONSINE
Tous mes nombreux amis PON·TENEGRINS en particulier "P.. :::;'"'C'
CASIMIR j BAMBI JULIEN ••••••••
A J.C. - .. - DELLO pour sas encou!'agement3 ;:t ncs ,"2',':l+:S
amicaux •••••••••
EN FRANCE
Famille BEMBA PIERRE et NOELINE et mes ni~ces
Famille BIANGOU - BOUMBA ANDRE
Famille SOUMBOU - OUSMAIELA DOMERAH PEPE
Famille SOUMBOU ALPHONSE YULL
LANDaU Valentin
WUTA-MAVI
JOVELIN Emmanuel étudiant Sociologue
GODV Eugène étudiant en Sciences Economioue~;.
Et tous les autre~ par delà la diversité de nos at 3C"=3
1 que je ne saurais citer ici et qui savent e';x m~:ne [::::.;i2~
je leur dois pour la camaa.lèr1e, l'amitié irldé'Fect 1]1,=:;
- - -
et l'atmosphère culturelle qui était la nOtre dans la
communauté congolaise et .Fricaine •••••••••
-
-~-
ASMère N'KoUANGA ANGELIQUE VAVA qd feit
tant pour~ et sans laquelle tnut ca ne
~
~
serait pas possiole.....
Mon voeu le plu5
intime est, ne fut ce Que de maniire symbol qL~,
dé i:.'aider à"vivre III vle· et de con~,inuer
à me montrer dlgne de tol ••••••
A mon Père MAKAVA NDEL, qul a toujours cru
en mes possibl1ltés et mla encouragé à
perséverer ••••••••
A mes Frères et Soeurs de la Grande Famille
à toute ma Faml11e •••••••
A ma Tante MARGUERITE GHOM8I <et son regret 2
et ex époux HERVE OHELLO) qui, à 3 ar3 me
ramena de Libreville à Pointe-Noire r't m'am ,"2
à 7 an3 sur les sentiers tortueux de l'écal
",
St. Pierre....
je leur dois mes prerüp.rs
balbutiements de la vie.
-~-
A tous les pêcheurs de la cOte ConçDlai~, qui
m'ont encouragé et aidé è mener ce trav~' 1.
Mon voeu le ~lua cher est que celui-ci Pl Isse
permettre aux pouvoirs publics de le~ air 2r à
résoudre leurs problèmes •••••
A -GRANO- MOSSI LAWSDN, ceux de l'2qlip~ papa
Victor et Richard,Plcheurs allogènes; à
GOMA Valentin I et II, p~cheurs Vili qui.
entre autres m'ont témoigné une amitJé snc~re.
Au peup~e Congolais qui dans l'adversité
a toujours consenti A faire des secr~.fic!s
pour que ses fila étudient.
Reconna~.s3a 'ce
éternelle.
- 4,-f/:.~
1 N T R 0 DUC T ION
", '? ,", ','
l NTRD DuctIDN
• La totBl1tl! ne II1gnifill aucunement 301lme ce
:Ot.:S
:'..2S
faits, elle signifie réalité comme ~n3emDle
3t=u=:ur~
et dialectique, dens 'lequel - ou à la!'ti:=- dL: Juel -
des faits quelqu'ils soient (group' ; lU er.SE lb1e c,:
. - v - . .
faits) peuvent fltre compris ration; '1 LemE~ t.
Rassembler tous les fai ts nI est pa~
2 1CO: ? : ,nr,"~ t: 2
la réslité et tous les faits r~uni~ n' CC:1S,tu~,",:
pas encore la tDtalitl!.....
Les f, ;,t3 perme ;te c;':;
une compréhension de le réalité s'1 is sont c )nç~5
comme des faits d'une totalité dia" ?ctique,
;om~~
de~ parties structurent la totalité et non CJmm2 ~2S
atomes immuables, indivisibles, ir; ~dJctiJ12 i • ._=
concret ou la totallt6 ne signi fie 10i1C pas
1 tc~s"
les faits, la somme des faits, ll'acc Jmulatiùn de tOL:S
les aspects, de toutes les choses L ~ de t·::u= les
rapports puieque un pareil ensemblE m:3nqu~r6.t ~~
l'e:3sentiel : la totalité et la cor ;r~i1;É. •..••.,
,-' ;
KAREL KOSIK, !:.!....; ~~:,o~ '_~,.
:::Dncret
MaspérQ
1')78:Jp.
25 -'::::' .
.ih
~>,
tet:t"
~~:\\,
Après avoir analysé l'histoire économique et 30C:3'
L';
'0'1:-:
. ,
,
M
dan,; un precedent travail,
nous voulons en 2t"ldi:;:r - 1-,';
pl:'oblèmes C2 la p!che traditionnelle maritim2, :é3: ;_3"" :;~e
étude d'application pratique du developpement §conc ~1c~~.
Nous chercherons à analyser notamment les ccnditio~3 C2
production, la co~mercialisation (qui contrOle la CJmme:c:z-
lisation cu poisson: les intermédiaire ou les ,,:~:H "ct,,,u;':;-
p!cheurs 7), la propri6té des moyens de production, lEllr ~DOt
st surtout les -sanctions- socio-économiq~es de la ]oss~s8icn
des moyens de production (dans la repartition du PI ldu~~ -w
travail, des revenus et des statuts sociaux ~ l'in:~rie~= =2~
diverses unités ou groupes de travail).
Quel est l ~ r~l2-si
rOle il y a - de la parenté dans l'activité de la ~ ~ch~ ?
Quelles sont les activités des femmes de p!c1eu=9 E: l~u: Dl]
dans le syst~me socioéconomique d'ensemble je la c lc~
Comment les revenus sont ils utilisés?
La Jlar.:e [ ,
l'autoconsommation et/ou de l'échange, l'impJrt2ncc sc:io-
économique de la p!che du point de vue de la ccr3!JfT 1ê"c~:',-, "e"
populations congol.ai8es
(le poisson étant 13 pr:n~. _p,":"
~Gurce protidique d'origine animale) 7 ••••••
Nous tenterons de montreT que l'activit~ ~co~omiqu2 ~U~
constitue la peche artisanale (et notamment jw fait de S0G
rapport au syst~me marchand) implique un pro:essus
Je ::2'15-
fcrmations sociales internes' dans la vie des pllch~I'5o"'"
Une place importante est accordée à l'analys2 de la ci7:~~atic
pour comprendre le rapport qa'elle entretiënt aVEC ~a :~c~s.
K
MA~AYA (A) Accumulation,
consommation 30c~ale e~ me
~
developpement dans la formation sociale dJ :~~O[ DE-
.. Lc
U,E:.R. de Science!:' Economiques et Sociale, 1'0"9
1[1.
Cette analyse se situe à un double niveau-En Aval
t
Amont pour saisir la détermination du procès c' .,r.S ,mb~:: .~
l~ circulation sur la p~che.
8n connait l'importance du secteur de la p~':he ~n
fr
généréll,
et le faible nombre d'études engagl~e5 :o:J:r ::"
•
t(
questlon •••••
Le nouveau droit maritime inter lat :Jn~_
des possiblités intéressante aux "pays en j,i'Jel :pp 'me'
(extension du contrele national de 3 i
12 m~llf' c au
Jl~
aux 200 milles actuels)
; des perspectives,cClv I l 3
~~ "ue ~conomique s'ouvrent donc i ces pays ==l
de leurs nouvelles zones économiques exclu3 \\jJ
Mais ceS perspectives nouvelles posent euss. ~~ ~_
bl
l'exploitation rationnelle des produits de :.e m,:"
CE
suppose à coup sOr, outre l' acquisi tion des 7.é!C -,n:' ,ue:c:
moaernes pour valorise: le secteur de la p~cne, u~
~
v§ritable de planification et d'aménagement j25 ~: rE
M Le
F.A.O.
(Organisation des NatiDns Unies
- 3 ·..
po~r l
et l'agriculture) a crée le CGPACE (Comit; Ces p
Ji"': :-
e --, -r
l'Atlantique Centre Est) qui devient opér·!"tio"nE
1973-1979.
San objectif eet ce "propcuvo:.ô,
=or: ::c
soutenir des prog=ammes nationaux et r2gi.r~,-'au" "
T
et de développement conduisant il l' exploi ;2 c.:'J~
a:
oes !'essources HalieLItiques de la Régio:-l
~;; ::-'3:' c.
mise en oeuvre grace a une aide interna~i-J_~.
I l
aux pays membres d'a~alyser et de surv8il ~~ :'é .3 t
s:üc~s communs et des p~cheries qu'ils alG2~:=r , ~
:eu~s expériences et points de vue sur le1 ~r~o:
d2veloppament de la p~che et d'étudier le prDç<c
cogestion ces ressources".
~otons que la création du COPACE s'inscri: G2-S
.6
: '-.J-
~2S organisations intern2tion~les comme 1.3 F.A.C
c
au sDectre de la famine dsns le Tiers-man::::e V~.'~: 'n':: .. ' ..
ce~ paya à 3ssurer leur euto-suffisai"1c al:'men :3:' '2 ....
L2 :::JP:).:S èS q1ns! rn~!.~:!.p11é les enqt!~~~9 :i~ .:. _~:-T
~.. '"
publication d'études et de rappo::'ts port<:l·-t 2.1:
'f
des espèces, la oynamique des pcpulatiors,
l' ~vc . Cl'::
d.§veloppement de la p~che dans les pays C': '-. zC'e
{cf.
carte et bibliographie).
f
1
k
fRI\\()AjL.
dt. ~E" ûNbtlAA ~
12..f\\PP"4:~- IV(h f'.i , '
\\""-+.,(0
.'SrT'f\\rlI1rcltr~ ~~A J~ '»r..c.} ;Nî.:.
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-1 H ,.
L;:~ ~-~vA.,,-r.LE). 1lI>.Q;\\-- ~él" NI~~f c'\\J~..::: jNt'ï;~U'r;or,
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C IJ"T Ar
1 <1'-14
•
Il'':11
l'!uJ.l t:
.,1
"l~ 1 r YNrf\\ '
_.·1'-'
J, WEBER 'remarque è cet 6gaid que "l'améliOration ronst3rte
-'
.
l'~
dES techniques de pDche cénduit è terme à une d:~i'ut:~
j~s
rendements par unité d'e"ort de p~che •••••• ; : ~l' 8-~:
~j~
cesser ou diminuer très 'ortement pour que le S"~Cf se
reconstitue de lui m'me s'il lI! peut encore.....
'Iau~. 'c;
donn~es entrent en jeu dans la sur ou sous-~vall3t:Jn 0
~.~
purement économiques telle la valeur commerciale dfs eso2c2s
ou socilll:ee tellealee habi-'1lùdea de consommation OL les
traditions li.6es Il 111 p~ch.;...
Les stocks sont actuellemen~
utilisés comme objet de production, car sUPDJsêé :,~puis2bles
ou infiniment reproductibles.
Il s'agit d'e, f2 r'
au ~c'tr':,
un moyen de production dont il faut prévoir ~t c 'rë J!?r l~3
possibilités de reproduction.
D'où l'utilid Cf. L?r au dan
pratique approche biologique et approche soclc-é:o, lmiQuE .... '
Lee problèmes spéci'iques d~la-p@che(artisanaI2) ~'ont
concritement pas été étudi'~:da .an!ère eyst'matiO~~f a!o:s
Que les étudea eur l'egriculture et le chang?me~: S leia1 =ans
les sociétés rurales ont été nombreuses.
Une ~ypothèse pour cette recherche peut ~tre for1ulie : ~~ut ~~
appliquer les di"érentee observetions qui ont é::.é 'aites S!lr
les sociétés agricoles aux.aclétés Qui s'adnnne-~t
i
la P~ct,2 ..
y a-t-il une spécificité S.OeiBle des p~ch!!ur" ?
En effet,
"Le paralléle est aisé avec l'acti'r1.tÉ aç 'icol'
JC;-,'
le produit d~pend du sol, du climat, des put:.ls, dE
semE~c2s,
.
",.. ,e
,
M Jacques
WEBER : Socio~Econ~m""j de la pflche a~ tl ;anal E En
mer au Sénégal ; Hypoth~"Ô. "et voie'J de recher:he reVléê
5Dcio-Economi~ de l'I.S.R.~. ND Juin 1980 (28p
p.3-·
'j, ':
~....1"
mais aussi de la façon~ces moyens de production son ~ ~is ~n
oeuvre dans le .::adre des rapports scciaux dé':ermir.é ,n
::i~'H""
ibid p.4).
Ainsi à la limite, peut on exploiter, utiliser pou:
l'~nalys2
de l'éconolDie de la p!che maritime artisanale, lES
,~c'e2
instruments théoriques que ceux servant (ou ayant.
0:;-
~) _.
l'analyse des sociétés paysannes, en tenant com~::'!, tc:.: ,,'-'
moins, de la détermination différentielle dES E=o-
18 .~~~3
~ropres aux sociétés en question. ~
Les débats relatifs
'.àVpetite production marchance ']:lS 023
formations sociales dominées nous permettent aU3si de mieux
cerner la statut théorique de notre:sujet d'étuG2.
savoi;,colDprendre la chaine ptche artisanale- comm ~c~alisat~,
transFormation, comme activités qui 9'insèrent dan
une
formation sociale globale marquée du sceau ,:es ,:;-3;:
_ , , '
capitalistes marchands.
La volonté de resituer dans ce cedre socio-~concmi ~~ 2:
historique, la processus de stE'atific3tion :Jociale ~:"2:;-i'e .-
la p~che et au commerce du poisson se compr!nd ~iE
E:
0:1a1
le statut contradictoire de la petite produ:tio~ ~
-~n:~ ~
géné~al : à la fois dominée par le capital !t ent:
~:-~r: oee
rapports sociaux internes d·exploitation ••••••.
Comme se- le demande Alaln~"!!rle à propos du secteL
::1ro:,ns:'
"~le I!'agi't il pas d'un
secteur capitaliste "interiti'ëid",
-~,
j'?= 7 :j c e ;-
;p:
:;[.3::'
.. \\,1 . ._.
..'
dominé par le capitalisme d'Etat et le capitali:'le i~~
52
caractérisant par la d6multiplication de~ ~appc"t~
d'exploitation
en quelque sorte par un 9YEt~m~ die
en cascade Qu'i justifie les espoirs de mobUit2:sc:o:
. ,
qui dilue la priae de conscience de cette e>plc
ta:ic·
mesure où, ici, elle n'est pas comme dans l'ent: epri~"
représent6e lisiblement faca ~ l'ensemble des t73vail ~= "e"
-"
'
Concernant la ptche artisanale maritime propr2m~nt G"~~. ~l
s'agira de comprendre le dynamisme différentiel d2= :'
'J :' S
al1ochtones (béninois) par rapport aux E!utochtO"ES
('J~ ~
inventoriant les différentes stratégies mises e r
oeuv~~
:
notamment celles qui déterminent le dynemis~e des pr2c'
Ainsi il s'agira de comprendre pourquoi les p~cheur5 v:~
n'imitent i~pas les allog.ne8 77
Quelles sont les caW3~S Gui
justifient, expliquent leur "retard technolcg~que' ?
'alv~
de la p~cherie béninoise nous apparaLt
com~e l~ mcye
'vi:
pour comprendre la situation actuelle de la c~cr2 a~:
~le
\\l11i.
De ce fait 121 notion·- de -dynallisme d1ffé:rentie~ ~ de'J2~1_
Jé2
dans l'ouvrage "Maintenance sociale et changement écor.c·
lue
au Sénégal/doctrine 6conomique et pratique ou trav~il c- _~ 12"
..
-
.\\
Mourides" (D.R.S.T.D.H. 197c),
nOus servira d'instru~~~·
permettant de cerner et dev~lopper la problÉm2~: ~ue .. _
Ainsi PH. Cout Y indique t-il (p.16) que la ~a~icn de ~v~:mi=~
différentiel parait de nature à facillt~r l'ana:vse C~
comportements économiques à condition d'envisager ces ,-_' 3m:3 c
non pas du point de vue strictement ~conomioue, mais =~~.~
susceptibles d'inspirer des réactions complexes ell12'·
l'invention collective (en matière culturellE e~ rel:.
c"1Jr1S'::!'tl!::ti:Jn
de nouvelle" structures socialEs e-
la 3'
. . ;":i,:
contact a~ec une économie dominante et pert~ba~: 1=3".
Si l'objet d'étude de Cout Y et autres est le Mau~idis~~, 'U
l'islam joue un rOle catalyseur dans la cons-:ituticn c~ ::rtal
rapports socio-~conomiquea, on peut toutefoi8, sans fai'c
réf~rence à l~ religion" parlsr dans le cas des béninGi:
d'invention collective dena'la construction de nouvellEs
structures socialea et de atract6gie de contact dans :" '~JdrE
des rapports capitallates périph6riques.
La migratio~
jwuar.t
un rOle fondamental dans le comportement soclo-économi~u~
béninois.
,
Le cas des pftcheura vili en gén6ral Se caracterise au ~~~:r3i:'
par l'absence d'élaboration de structure socto-éconemi=~E
permettant de tirer parti de l'~conomie marc'~nde.
Il est donc nécessaire pour comprendre le dy,amisme t:'. C ':':~"r.~.
entre certains groupes sociaux, de tenir comJte de l' 2'jGi"t:'~,
socie-économique et historique des formation3 sociales d.3ns
les quelles ceux-ci s'insèrent.
l: t.:l:t
'?',':~
;
' ..
fi
Dn doit dire que pftcheurs béninois et vi li serot gén2nl~meï,t
catholiques; mais la pratique réligleuse n'est pas ,f'~c:iv
chez eux.
Ni',
Comme on le ccnstat~, notra approche te situE dans l~ =a~~e
de l'anthropologie économique ou encore de la =Jciolc,G~e au
dev~lopp~ment
- qui doit donc Se proposer d ' an2lY8er :~S
modalités et-les conditions du changement sJcial résu~ta~t
directement ou indirectement de l'initiativ~ de l'ac:~u~
social engagé dans un projet nouveau de soclété.
Elle mettr~
l'accent plua pBrticuli~r.m8nt sur les groupes en trar3foIma:~
sur le rÔle déterminent d. certains agents sociaux, engagés
dans le proc~s de developpement, sur l'evolutio~ des c12s3!s
sociales et les conditions dans lesquellesS'aGcroissent
les inégalités sociales au sein de la soclé~é glcbale~.~
t(
LOMBARD (J)
:
-La sociologie et le develllppement : :cl<-;r:..··
disciplinarité ou spécificité- ~n revue rier:1-Mancc' 1"
50ciologie du developpement T. XXII ND. 'JO I~\\jril J'~ln
1982
pp.255-256 ••••••••
L'suteur remarque encore que ft La sociolilgie du deJ21:;pp,
devra s'efforcer de mettre en valeur nen se~lement jea
situations nouvelles, meis les processus ou les sso~ences
reguli~re~ ayant permie l'apparition de l:e5 situatl~n~" ...
ou encore: -Les eutres Iciences aoclale:l i
~a diff§rz~ce
de la sociologie et de l'hlstoire nlont pas 3 prend~; ;n
compte le dimension h1~~9rique pour mettre à jour ~a
déroulement des phénom~nes et l'encha!nement de factE~T3
producteurs de sltuBtiori~ nouvelles.
Clest là corclu~ ~l.
l'essentiel de le tllche .difficile d'une fiociclogi2 du
developpement •••••: •• ".; ~i·.NDTi.& y«.oj! r ... ,.. <l1~ .... i2 a.... Ch .~ '''-' J \\ <.
cG.J«.l.
dt" Cl.Hht~Io.\\~•. ""Cl-,iTi",?
'TL"~ ~,o;l'.: ~T \\.""
" -
-..
, _ J
("::j1'""'f.
~~ ~VA.. ~a.i:h'" o\\OHA ....N 'r~"'Te : ,\\ L' ~rli·'\\l.;\\•• ,~~; .;L, e-l ë
.. ~ ..l~~ ~.(.Ut"'A
4: tl~~",l!." i p.:~I':"lo~J -1"'-11.
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~iCA-\\é~ L- \\4QU", "j c. ili; ('r; 0 ,,'\\ A., ,~ ; '"
l\\€ \\1..""-1\\'1-1 li
,Il i ~
I...) AN11\\ ~o~.I.t if ~
r':
UN i"",
L' airegéographique sur laquelle se déploie ~'activit~ ~E~
p~cMeur9 artisanaux s'étend du sud au Nord de la f~çeo2
maritime cong~laise et peut Dtre divi~ée en quatre ZO~~5 JOU:
des raisons d'ordre Méthodologique.
ZONE 1
(Sud)
Elle SB situe entre Pointe Noire et la frontière dB l'JngGl~
(Cabinda) et comprend les villages suivants
- Djeno
- Kotchi-F'outa
100 ;::!lChEU:-S
- F'outa
en 19'7 7
- Nzas8i-F'oko Plage
ZO~E II
dans laquelle sont inclus les villagES de p~C~2~~2
de Pointe-Noire.
On a : la village dela pla_ge, Mondaine composée essent: 211 Efr.PC' T.
de p~cheurs Congolais (150 ~ 180) et le v111sge du C8~~Jp
Naval -colonisée- par les allogènes béninois.
Cette distinction tend depuis deux ans à s'ettén~er : ~3r les
p~cheurs Congolais et Béninois cohabitent de plus en p:~s
ensemble au village de le pl~ge,Monda1ne (en:ore aPpei~ ?13ge
Orstom) depuis l'installation de l'usine Bos3-Congo Qw~ a
entra!né, le démenagement d;',habltants de cette Zone.
Il est en outre prévu la dém'nagement total de tJUS les p~chEur
de Pointe Noire vers la bai'; de Loango, ce Qui n'eat pas sans
poser de problèmes sérieux comme nous lB verrons.
ZONE III
Elle est composé. des villages du centre de la
+~
façade mari time';:' C•• "ll1lipel1;comprennent C;lUX de la cel'" d",
Loango (Pointe Indienne, Tch11assi, Matombi, 60is des =~ng2s
et Bas -8oullou).
Matombi (180 p@cheurs en "S61) et E
houilou (36 p~cheurs en 1977) dominent le 10' pD
l'i-J~t3n~2
de l'activité.'
ZONE IV
est celle s1tuée au,Nord du Kouilou. partant G2 la
-
,
rive droite du fleuve Kouilou è la fronti~re du Gabnn ; 3VEC
les villaqes de pêcheurs su1~ants :
- Kouagni
18 p~cheurs
- Tchil<oundou
4
- Longo-Bondi
:3
( 1977)
- Vounguy
:3
(
)
,--~
..
Kond1 Plage
:3
(
)
- Koumbou-Liambou
3
- )
Ces villages sont d'inégale importance ainsi que le mon~rE lE
nombre de p~cheurs dans certains d~entre eux.
Notre choix d' enquêter dans les villsges les plus import~nt3
s'explique par leur dynam1.me différentiel vis à vis dss ?Ut"=3.
-r·, :;.'.
Les difficultés d'accis dans certains villages (en ~ar~iculier
ceux du Nord) est une ra1son supplémenteire qui légitic.e not:=e
~hotx
Ainsi feut 11 emprunter la ;Ose qu1 n'est pas toujours
disponible à Bas-Kouilou et l'Etat de la route et des 2is"2S
laissent à désirer •••••••
Les villages du Sud sont tout aussi difficilr?ment aCC=33i!:LO!::o
compte tenu de l'état accident' de la route I!t ~u fai~ aussi
que po~r atteindre les villages de p~cheur!l de Foute ~: cC~'
il faut traverser respectivement la Malonda et le LCO",",è ~
Pirogue.
On comprend donc pcurquc1, ~8S villages ne pcuvBient f3ira
l'objet d'enquftte systématique.
Nous nous V r"ndionô de tE'"p'
à autre (Foko. Fouta. ojena).
Pa ur les villages du Nord du KouilotL(Zone IV) l'imoc5i~ili~2
d'aller sur le terrain-outre les difficultès d'accès - 52
justifie par le fait que le centre Ors tom de Poin-œ-Noire OU
mettait à notre dispoeition ses moyens loglstiçues r,1!
organisait aucune enqu~te.
No tre terrain d' enqu~te :e~pant celui du Centre Ors:cm ; n'. co:.-
nous rendions deux ou trois fois par semaine
fois dans un village du Sud Bvec une équipE' de chercheurs
7 composée de biologiste} physiciens. lingui~;te, économis'C2.. ,•.
!l nous.a fallu revenir i Metcmbi pour des séjcurs ~~ 4 ~ 5
..
.~ ~
jours.
A Pointe-Noire, en principe les problèmes d'accès ne se posant
pas; nous allions vivre avec les p~cheurs tous les Jcurs,
c'est à dire les jours où nous n'étions peE dans Un3L!t:'2
village. Il
Notre enqu~te s'est étendue sur près d'un ~n ; allant d'cctc~:
1980 à Mars 1981 et de Fevrier 1982 à Juillet-AoQt ':82
; 12
première enqu~te de terrain constituant pOlr mus Uil': "crt?
Il
Sauf les ~eek-end où 1.~ptcheurs béninois notamm2nt ~e
voulaient pae recl1va1~J',4~.enqu~teurs parceque c'Ét:=it leu:"
jours de repos.
,~~
.
pré-enquête dont le but ful~de t~ster quelques HVpothés2S;
répérer le point d'ancrage des rapports sociaux spécif~Qu~s.
afin de const~tuer des questionnaires è base à la fais de
questions non directives et de questions fer~ée5 ..•••. , ous
nous avons fait paos6S1ors de notre second SijOL~ sur la
~
/
terrain.
-
Ces questionnaires 6taient dlff6rents, pulsq~lils étei~~:
destinés aux divers acteurs en présence sur la cha!ne Goisscn
commerce.
l'observation directe des pratiques sociales, la pratique de
l'entretien non directif, la discussion de g~cupes, 13
fréquentation r6pet'e de plCheurs et de commsrçants nD~3 on~
permis de, contourner sutanïtque faire se peut l'aspect
bureaucratique et ·policierrque dé~otait l'utilisation c~s
questionnaires ••••
D'ailleurs, ceux-ci du point de vue formel 55 so,t rev21~s ~?C~
lourds, ce qui ne permettait pas toujours d'en ~juise= le
contenu.
Il a donc fallu le plus souvent procéder par pl~3ieurs ~~ap8s
pour épuiser un questionnaire entier avec un p~cïe~r.
Par ailleurs il nous a été donné de conetater O~~ la ~J=~~
trop rigide de certaines questions génait certains enqu~:25
le nombre de femmes, d'enfente, le revenu, ls niveau scolairE,
les rapports avec les autrea, la sorcellerie ••••..•..
:~,~ ..'
A l~ longue nllus a,vans pr{~'Fi'g'i' de prime abore les c'..!es:.j,o,'s
concernant les caractères objactlfs j puis a~~È~ avo:: acquls
la confiance de l'enClu@t',"naulI avons pasé prûQr~ssiV2ment les
•
questions subjectives, c'est à dire touchant au u~cu et ~
l'idéologie du sujet comme la sorcellerie.
Notons toutefois qu'avec les p~cheurs viIi, 12 fait d'~ppa.teni:
à l:ette communauté ethno-linguistique a perrris ,e 121:'2:' C2!'ta'.. '·C
préjugés et de retablirla confiance.
Avec les ptcheurs béninois, le problème était t,ut a~:.2 :
avec eux nous utilisions souvent la français ; ~3rfoi3 le
Munukutuba" ou Vili quand ils mattrisaient ces :anguE5.
~3i3
quands les ptcheurs suxquels nous avions affaire' ne les
parlaien~ pas, l'approche ~i~ne unit~ de production i~2it
.
" 'iI
• .
l'entretien collectif axé 'aur un ou deux ou trois p~ch2ur5,
qui outre qu'ils parlent une des lsngues sus-mentia~nË23 ;
avaient de bons rapports individuels Bvec nous.
Nous
aVCi:S
\\,:U
bénéficier-momentBném~nt' mslheureusement-de l'aide a'un jeurl~
étudiant Béninois-Tutuanga Georges-, connu Ces ~ ~nir.aj 3 PI!iSO"é
son père était le Vice présid~nt des Béninois de Pointe-Neira.
Malgré tout et en dépit de notre appartenance à ~a com~~n~uté
ethna-linguistique Vili, lss problèmes de eo~tact, d'ao~!'uchE
des deux communautés de p~cheurs furent pratLauE~ment 12s m~mEs.
En effet, les difficultés ont résulté surtout dL fait ~~~ le
mécanisme du questionnaire dévoilait l'organLsat.on i~~e~n2,
12s angoisea, la préc.arité de la situation 5:Jr:i2~e. 122 r~'le'l':
le rapport au sBeré ; en un mot ce qu'il est con'Jenu ='apu~12~
la vécu intime des acteura'Dclaux.
::>'~~,
..:i-'-"Ai
.. ;.. ;...
~~'"
~
.,...
f .
- - - - - - - - - - - - - -
.. ~l'
le
Le "Munukutuba" Ou ,wKikongo W est llune des dé'JX laCl']ues
nationales du Congo.L'sutre est l~Lingala· cui e3~ aU5si
;Jar1ée BU Za!re.
-l't-
Cette remarque est valable pour les commerçants de POiSSOl1 r1~
march~. o~ d'ailleurs nou.n'avens pss pu recueillir des
données suffisantee pour inclure les détaillant:s daG3 notTe
étude,' celle!, ci se refusant de participer ;3 l' "nclJ~";Q I!
Le manque de données viables concernant des rev~nus, 125 biens
possédés, les projets etc •••••
s'explique de l~ m~mE façon.
{I
Matombi un enquAtllur dlf~,l'~i'.tom habitant le village nous il
•
<
~
aidé dans la rÉalisation d~ l·enqu~te.
A la plage Mondaine et ou cercle Naval, Issange CM) et Yoo~(~)
tous deux agents techniques de l'Qrstom nous on~ introduit e:
aidi à enqu~ter aupr~s des pAcheurs qu'ilS conn3issaient bier,.
Les conversations informeîl~s avec les pAch<!urs ont été
pratique courante; le moment privilegié de dis:ussion 2,ai:
l'après-pAche.
La patience dans ce genre d'enqu~te doit ~trE 1] règl~, car
l'important n'est pas le recueil immédiat d~s c~nnée3
~ais
. .,~
la compréhension pr~gressl~~ des pratiques an v~gueur dans le
milieu social....
Ainei .P.Duvions nous revenir "ur une
:.·:t
":
informstion incomplite ou d'ji scquise auparavant, et ce, apr~3
~·-. r~"
w .•
avoir entre-temps discut6 d'autres question3 sc~ d'a~:r~s
terrains.
Le déroulement de l'enqûAta fat donc marqué par la dis-
continuité: les thiMee ne furent pae Bbord~s cnronolagioue~~~~.
Le principe de l'enqutte, _~lDpoeé par les condit:'ons corC:E:t25
était de passar de·tàlle~~iag. a telle eutr~ au cours ce la
même semaine abordant, chell au chant pour a1:18i
jire ,,' r-:i-!',"'.'
•
La prise des notes se falsslt au fur st à meSUî~ dec
entretiens (donc au vu et au su de l'enquftté), ;1ai8 p3:fois
elle s'effectualt après la conversatlon, du moins qUBn~
l'information recuel11ie n l 'talt pas dlfflc11e ~ rete~ir.
Malgré tout nous sommes arrlvés à sauve-gar(~er 'In cer:311' Fon'
de continuité visàv,is de llobjet à attelndr!~J U! e cer~,o!~n= '
·continuité discontinue" comme le dit R. SS!:tid
Il
Concernant le cholx des ,dlff'érents échantillons, il conv~=nt
de noter que notre travail se démarque à la fois d'une ce:tE~I~~
i
'r
sociologie qu,'1 mobl1iSe les méthodes intens1\\1es c,= l' o:~ss::'vatic;'
directe participante sur des petltes unités, le~ communaut~s
Villageoises; et de cellè"'qui met en chantier ces enc'"~tF.5
exhaustlves par questlonnàlre en prenant la vil:. El (sou'JE'n;; d"s
.,
dizaines et de centalnas de-milliers comme base d'èchantillon.
ch r UlJ OIol.E .)')
Nous avons eo une vlsée plus modeste i c'est pOLfquoi epr05
avoir recuel111 les données démographiques pour conn8~!tre le
profil des.
populatlons aux quelles nous avions 3ffaire (on pe~:
avoir des données exhaustives comme chez les SérLnois cui fo~t
leur propre recensement ; à Matambi on a eu des jcnnée5
concernant 40 p~cheura soit 22 % de la populaticl ta~~le)
~ous choisissions un sous-échantll1on variable s:lon :ss cas
M
Bastide (R) Preface au raman de Jorge Amado : "Les ceux mort3
de Qulnquln la Flotte- Stock 1980 pp. 7-50
;~~")~
MM
Gibbsl (J.M.), Labris (1..) ; Marie (A); Salem (G) "rosi tiui"'
de llenQutte anthropologique en milie~ urbair afric21n" in
villes africaines au mlcroacope, cahlers d'études afric~ir~s
N~ 81-83
XXI (1-3) pp. 8-11.
four étudier la configuration socio-économique ~endarctlle
de l'échantillon choisi ••••••••••
Cette méthode d'échantillonnage, outre qu'elle ae justi~i2
par le manque de moyens matérisls nécessaires ,GU" ~2~2r ~~
type d'enqu~te j découle aussi du ststut de notre obcet
d'étude. M
Ainsi, faute d~~ne analyse exhaustive de l3 peti:e
production marchande par ailleurs tr~s difficile ~ m~~2!, n2
vaut i l pas mieux procéder à des enqates oL l' ··:han:: lle CI
retenu: 'quoique modeste, permet un éclairaçe c 3 or2~ioU2S
sccia-~conomiQueg dans ce secteur de le prcduc· Lon 2c=ials
Pour notre part, tout en ayent conscience ces 13cun25 de ce
i travail; nous croyons eva~r atteint l'objectif Que nous
nous SOmmes fixés dans notre problématique.
_-"·---:;;>7
H Cf.
Gibbal (J.M.) et Alii ibid; Amselle (J.L.) 12~
négociants de la ssvane : histoire et org3nië3tic~ C25
Kooroko
(Mali) Anthropos
1977 p.15
; l'cuvr2~e pu:ii§
p3r un collectif dirigé par F. de Ravignan'C~mpr2ns7e
une économie rurale n
L'harmattan
1981.
PROBLEMATIQUE
.,
PRO el EHA TIgUE
• Dans toutes lea formes de aoci~té5. c'est une
production d'te~Minée et les rapports engendrés
,-:;iF'
-t":"lt..: ~- ':...:.
par elle qui essignent à toutes les autres
productions et eux rapports engendrés par
celles-ci leur rang et leur impo::tanc2.
:; 1 es::
comme un éclairage gl!nérsl où sont plangé=s
toutes les couleurs, et qui en mCldifie leE
tonalitéa particulières. •
MARX
(K).
,--.. '
'1"
.
'
-
Le developpemertt de la plche en général, de 18 p~che ertisa~~:
c~ntinentale et maritime en particulier conmme~ce à inte=essEr
les pouvDire publics congolais.
C'eet alnsi qU3 dans le
cadre d~ pla~ quinquennal '1981-1986 des études ont été fina~cé
pour recenser les problèmes de la pOche en général (p~che
ertisanale et p!cha industr1'elle) en vue de son éventUEL
developpement ; cels dan~ l~ but d'atteindre ~ la fois l'~ut~·
suffisance alimentaire et 1. réduction d'importations con-
sidÉrables occasionnées par l'état actuel ce 10 p~chErie ....
Cette étude limité' Il la p"lch8artisanale nia pas pour 2mbi tic-
d'analyser de manière d'taillée tous les probl~~es oui lui
sont inhérents.
Saisir l'influence des conditlons materielles, sociales st
idéologiques du developpement et 1 ou du blocaQ~ du secteur
de la pOche maritime artisanale, tel
apparait en reccoIJ=c1
la probl~matique de ce tra~ail.
Cette problémati~ue nous:~!'fsituons, suivant une préoccu:Jaticr
qui est natre dans le cadre de l'historicité; car la
,
configuration socio-économique que présenta la p~che ~aritime
artisanale autochtone est grandement tributairE Des trans-
formations historiques qui ont ~ffecté la formation socisle
Congolaise en général, et ie formation sociale rÉgionale ~
en particulier........
' ~~);~
JI
Nous utilisons le concept de formation sccia:s à la olac2
de la notion courante de société.
Ainsi Godelier r-otE-:-
"définir une formation économique et sociale, c'est prç~u _~
une définition 8ynthétlq~a de la nature ~xacte de la
diversité et de l'uniti'ipécifiQue des r2pports écor.ümiCU2
qui caractiériunt une~~16té à une tipoque déterminée
~..
(Voir page 5~ivan:2)
,.
Concrètement notrs travail:8'ar~icule autc~r de quelques
points forts: détermination historique de la pLche a~tlsanal?
maritime (statut da la.f2cha dans la formetion ?ociale loançc
o~ vlyalent ~es encttreB des actuels Viii; raison histori~L!S
Ou non developpement de ls p!che dens le loangc etc ••••. )~~ ;
passage de la p!che d'au~subsistence à une p~che commercia12
,
, "w ....
sous l'effet da la transition au capitalisma : importancé
.
' .
"';:....
socio-économique de la ptche (production, consommation,
importations) ; inventaire - analyse des moyens ae pr~duc~i~~
et de leur coOt : formes et structures de 13 pr~prièt2 ;
syst~me de partage et reuenu~repports Bociaux de production
rOle ambivalent de la sorcellerie chez lee o~ch2urs Vili ;
. ·;;i".
~
(qu'est ce qu'une formâtion économique et sociale:
l'exemple Incs- in la pensée Na 159, Oct 1971 Rep~is in
Horizon, Trajets Marxistes an anthropologie Maspéro 1975
pp. 83-92).
Pour d'autres, la formation économique e~ sociale est unE
structure complexe ft dominance d'une inB~ance (Poulantzas N
Palloix (CH) ; Amin 5 ;;,8ette1Jt·g1m etc ••••• ).
La formation sociale Congolaise actuelle Neo-colonisls
est un complexe de mode. de production, rlotammant de!
modes de production lignager. dominêB pal' le ~ode de
production capitaliste.
'Clest cette articulltion oui la
caractêrise.
MM
C'est dans un cadre di"'rent~l'DPtique oue développe
Chauveau (J.P.) -1 le developpement historique de la p~::he
en mer à 51 Loui. : pram~.res hypoth~ses, rapport de la
mission effectu6e du .22,81.1 25-12-81 Orstom Dakar.
,'.
t li},'
. l
;);~>.'
.~; ~.Z··
1
?
types d'organisation sociale mis en oeuvr~ trans fornation
et commercialisation, rapports sociaux dans la comme~~iali8a
tian ; rapports entre les diff'rents acteur3 en je~ dans l~
p~che et la èommerc1alisation.
L'orientation de notre prDb1~matique nous p,rmet de 30u6cri=e
au point de vue de J. Weber : -Nous partons de la prQduc~ion
et faisons porter l'effort principal de recnerch2 au nivsau
des producteurs, les recherches entreprises sur les autr~s
niveaux du système l'éta~~Lsvsnt tout pour éclairer le premier
pour échapper si faire se~peut, • la r'duction de tout ~ l'une
des parti es M..
'
Toutefois notre étude portant à la fois sur la p~che et la
commercialisation, doit être eaisie au point de vue an21,':i[[:2
de matière complémentaire de telle sorte que l'on voit 12
deux secteurs de la petite pro~uction marchande aux int2r~t5
.
'.~~
contradictoires, mais produleent les mêmes processus de
stretification sociale M" •••••••••
Le travail antétieur que nous avons i~alisé ouoique orient§
vers la compréhension d'autres objets appar~it en filigr2n~
de cette recherche.
Osne ce travail nous s'Ions défin:" L,
form9tion sociale Congolaie8 comme néo-coloniale c'es~-~-Gir2
" '
,:Jil\\-~"
rÉgie fondamentalement pa1"'dea rapports de type marci,and-
capitaliste : Le pa:è'~~ge'~.l~~~ormat1on sadaie loango eu
* Weber (J) Opclt p.27.
En effet l~s.c~,~merç.l!Î,n~.
';' '.~e.fisent d'intéressantes marqes
bén8!fi cil!1~i!'.' lIu?le ~"lpeche\\;lrs. Cl eS'!" po urcwo i
leurs interftts sont coait_dlctci=es • .
capit~lisme néo-colonial a tranfDrmé la nature socic-
2conomiqu2 de la p~che.
La p~che, d'~ctivit~ d'autcsubsistance consacriE à satisfairE
les valeurs d'usage est a1nsi dévenue comme~ciale, val eUe
1 'Ci'"
:
d'échang~ permettant aux propriétaires privés et aux
.,
commerçants d'acqu6rir d~e revenus aubstantiels au détri~ent
des producteurs directs.
Mais si la p@che a~tisanele est devenue commerciale
le
système capitaliste ne l'a pas pour autant ~Énétrée
au ~oin~
qu'elle devienne capitaliste.
Catte non-intervention s'exp).ique
par le fait qu'il es,"
onéreux au capital de pénétrer~de transform!!r tous les S~::,;E il'
de production d'une formation aociale ••••••
Le p~che artisanale avec aes 6000
tonnes par an concurrerss
le secteur industriel de la peche, ce qui permet relative~ent
de maintenir le prix du poisson à un niveau qui serai"
autrement plus élevé.
Elle participe donc de ce fait à ëS3UéE:
à bas coOt l'alimentation des villes •••••••
On note l'existence de deux·typea de p~che artisanale aux
stratégies socio-économiques fort différentes:
- La p~che autochtone prati~uée par les Vili, c6rectérisé~
par ~es techniques de prOduction traditionnelles avec
utilisation intensive de la force de traveil.
Cette pt~ne
n'~n est pas moins commerciale.
- Le p~che allochtone pratiquée par les béninois ; e112 e3:
1& plU3 productiv. car sll~ utilIse des moyens ce proou~tic~
modernes,
tels les grande filets maillants, les Filets
dormants, les moteurs hors-bords (25cv), les grandes pirGo~e~
dites pirogues DpOpO· importées du Ghana ~ia le Bénin.
La force de travail mobilis'e par ce type de p~cne est plus
importante que celle utilisée par la p~cheriss ~utochtorle
(plus de la .moitié des p~cheurs Vili travaillent dans 12s uni<'
de p~che béninoises).
La p~cherie béninoise 2 CoUS2 ce S~5
moyens de production plus appropriés rapporte pl~s et le
surplus y est plus importanta.
L'investissement joue un rele
considérable dans la reproduction des unités de ~rDduction.
Outre ses moyens techniques de production importants, cet"':e
p~cherie s'est dotée d'~ne structure socio-o:~gani3atiQnne:le
qui, excluant les conflits majeurs (disons Antagoniques); lui
permet de continuer son activi té s"ans se remllttre en caus E • •••
Les p~cheurs sont organisés en compagnies; sorte de çro~p2~2~t
de producteurs ••••••••
On note l'existents de QuelqUES
compagnies individuelles, dans lesquelles les travailleurs
sont principalement des Vili ••••••••
La communauté allogène se revèle donc moins efficace oue c211~
des p~cheurs locaux.
La p~cherle Vili, en plua de'les moyens de production t
traditionnels fait montre d'une carence 6ocicllogique au ~cint
de vue organisationnel: 1& p~che est indivi(juelle (1 ,:,u :::
p~cheur5)
et la forme associative est une exception.
En outre, la sorcellerie, conception globele du monde à
laquelle on attribue toute reuseite ou ~chec, bloque en f"'~
les initiatives individuellês~ constituant au~si un facteur
.IJA.:--
,
de staonation de la p@che artisanale locale (scission dans
-
"';;'.li"
'.
:: ~'.
1,,:0 'l:1i 'cé3 de p~che / abanCon GU \\Je~te des
.':
) ..
;~iJ3 verrons toutefois que dans l'imaginaire
~.
;~~§ral et des p~cheurs ViIi en particulier, l3 ~~~s
~
,,5t ~lu~fonctionnelle dans son r~le d'eff~c3c=.
~n 2ffet, en tant que syst~me de reprSs2~ta:~ ~
ci' Explication
du réel,
en tant surtout que p::: .... i" éJ·
manipulaticn du réel elle n'est ~as Que ;l~Ç2:~
~rDcuction,
DU
une longue utilisation des mC!;l
:oeront :Jttribuées à la conciliation des fore",. : ·'1:.3'
Ains:.,
la faiblesse technologique de la ;J~cr'
j'
?!2':~8~2agn2ra d'une justification cohé=~~t
..
'~;::""-;ai:,.::.
:~~~,
la préeminence socio-économique deE .~
':.'0:
2x;::liquéepar les p~cheurs ViIi-outre le'. ~
'i'
c~G~uction mo~~rnes_par une puissance magiq~= ,
Cf. sur ce point,
les analyses de R.
DeV3LQ·.
~rcVances et vérification: les pratiquEs T
2n milieu urbain aafrieain Cahiers a'étc: _
XJII
(2-3),
pp.229-305.
L'oncle, le Ndcki et l'entrepreneur
Orstom 1'375
Va i:,
aussi Ngoi e Noalla Dominique 1923
Î9S 3
Voir aussi 80nnafe (P)
Î978.
, . ,. I.n t , . "
(,
:.
\\
N L a \\, . }
"1,
~L r~6 (IGUS d pas ~t~ ~a5E~~la ~~av~:: ~
èur l~s pratioues de sorcell~r~e =hez l,
:
(
. t
.
1
II0""t ~
•
S LJ l
E
C 9
a 6a9_ '1 J : :
~ 3 ~
- 3r--
Le~ relations scciales entre les, deux comrUnE ~~5
m3~quie5 du sceau de la m~fiance : il y a en ~
.~cc
la:ent qui résulte (pour les ViIi) de la sèpsr
èconomique it magico-relieuse des 6~ninois.
Les rapports sociaux dans ces deux comrnunaL·:25
;'..J
pc
les rappor1;llmarchands sont à la fois simplEs i:
:""Cé Je'.:
(su~rématie technique et socio-~conomique ,25
complexes (rapports inter-Béninois j
.apPoI:s
~2~-
rapports d'ensemble p~cheurs Vili-propriétEire
Il'.1'-é:~
8éninois).
Tou:efois, les ceux communaut§s de p~cheur! n'
3~:
3::':;';3
:lirect au mS:i'c:hé sont en butt2 aux ir :C~
50mmerçants qui viennent acheter le poissor
-
élOu:'
le revendre sur les diffé:i'ents ma:;,ché", ":-
'""5.
02
=e fait d'intéressantes marges bénéficic.:,e
::." ce qui concerne les rapports sociaux, neus .; êV'èr:~
é'Cl.
Gue les allogènes font preuve d'une solida:,'.ts""2:.,
(communauté de résidence,
de consommation,
: 2 5 . : . . J C
c'accumulation).
La solidarité est manifes:e
~e
fo:-:s de la vie sociale : acciden~s en mer sen
ceC25 d'un membre de la communauté et
Éga:~:~
~~2
aux Tapoorts sociaux.
M~ 1ucique les p~cheurs ViIi y fassent
~U2 le rÉglement int~rieur B~ninois intt: :-,.~:~
:2
genre de prat:ques montre qu'ils s'ac~~
··1
:::u:
(peut) exister.
Tcutefois les actifs alloginae n'en prat.:u
la sorcellerie dans la p~che au Bénin,
=:~~
]
1 existence
dans les unl t~s de p~;:;he du ,_w,'
~C"',<; ·1(, devin - Féticheur
~
cf.. Hodonou (1971).
L'explcitation de la farce de travail est exclUE ~r 1_ • ~
allog~ne (du moins à l'int~rieur de la structure sc=ic-
économique 8~ninoise).
Mais si la migration est un factau:
nivellant les rapports sociaux internes à l'unité de P~C~E
8éninoise, il n'en dBmeu~B~pas .moins Qu'à l'intérieu~ dES
'. >
compagnies , les premier~ migrants ont accumulé plus qUE
d'autres .•••••••.
En effet,
apr~s qu'une ou plusieurs personnes ai2n~ 2C~2tC
moyens de production et constitué l'équipaçe: les m2~C=E" -
propriétaires vont gr!ce à leur travail, Ségaggr un surp~~~
qui servira à rembourser lès propiétsires de C89 moy8~s ~G
production et deviendront de ce fait co-propriétaires.
Quand les instruments de travail appartiennent à
' l E
membres de la compagnie, la rémunération se fait ~
sauf dans les cas où la pêche requiert l'usage de fi ~2tS
individuels.
Outre l'importance de la p~che artisanale dans l'apr:rovisi:J'
namant de la ville (Pointe-Noire) et de l'intérieur ~n psis c
l'utilité socio~éconDmique de ce secteur est ind~ni:Jli2 "D-
en dénote ls multiplicité de ceux qui en tirent pr~fit.
~n effet, la p~che artisanale fournit des emplois eë ~25
revenus importants en amont comme en aval
- En amont: aux firmes commerciales pour l'3cnat C~~ fi ~~-
moteurs, hors-bord etc ••••••
Aux artisans qui fabriquent les pirogue~ au GhEn3
Jmf"
Congo.
-
~r. aval: aux ~nterm2dialres-commarçant(e)a,
aux transformatrices de poisson,
,..:; :-.
Et bien entendu aux p~cheure eux-m~mes
et aux propri~teire9 non-p~cheurs.
Toutes ces observations neue conduisent à expliciter ~3
problématique théorique Qul a orienté ce travail.
le Congo connatt une articulation de deux modes de :raCL=~_
l'un hégémonique (le capitalisme) qui imprime sa lc;iquE ~
l'autre dominé (le mode de production lignager).
Dans ce cadre, comment définir ou situer la P~Ch2 E :~SEnE
Telle a ité l'une des préoccupations majeures de ne
__ 1=~
la p~che artisanale comme son nom l'indique n'est p28 CEJ:
et est encore moins lignagère ; quoique quelques p~che~rs
aide-p~cheurs puissent app~rtenir à la m~me famil12 et ~u'
partie du produit de la pêche consacrée à l'auto-co~sQmrnat~,
M
alimente la cellule domeetique.
Comme le note Venntier, la pêche fait partie"des ac"ivi:6s
primaires i
but commercial U(p.126).MM
Elle est m2~~uér -
l'articulation du mode de p~oduction capitalist2 et =u r.a~~
de production lignager dans la formation sociale =cn~ol<:s~
~
Si la p~che arti3anale ne fonctionne plL~s s21:n
' __
du mode de production lignager : il n'e~ aemeurE Jas ~L.
que celui-ci n'en est pas éloigné ne fut ce que sa? la
référence à la sorcellerie; par les relations 2~:,S ~~
p~cheurs et leure parents.
," f'~;';
.. ~ Vpnn'?tier (P)
Lps villes d'Afrique Noir~ MasBo-.
~_.
A proprement parler la p~che artisanale comine l' ::l';:: .. 1:,,1 _~j
l'élevage etc •••• n'est pas un mode de productiun ~~ :e =2
point de vue, la critique de P.PH. Rey à Emmanuel ','rra- '"
fondée;
à Savoir la confusion entre mode de produ::,iJ-' ~
procés de travail, ce qui revient à découvrir dans u~~
formation sociale étudiée, autant de modes de productior c:
comptait de procès de travail distincts."
Pour notre part, le p~che artisanale comme la ~omrlC J:a "-
doivent ~tre analysées comme secteur de la "petit~
::oj:
marchande-.
Cette caractérisation est plus pe;:tifl, t,ô . ~_
celles de secteur informel/secteur non structuré pr~JG3E ~~
quelque organisation internationale, qui outre le fait cu"
cachent mal le retour à le problématique dualiste c~e:r é
Rostow (société traditionnelle /
société moderne) n'arriver
pas à analyser les rapporta entre la petite produc: J~
rr.archande et l'économie né!J-coloniale."t)t
A vrai dire notre objet d'étude est un lieu privil~:iè ~Jl
analyser les rapports entre les deux secteurs de la ~eti:~
production marchande.
A l'instar des conclusions Qui r6sultent des ~::a~'~
~u;
l'3griculture dominée, nous faisons resort:r 12 ~:~
ci=~ula:iDn, son rele dans l~ "pompage", l'~xtc::s:
travail des p~cheurs.
M
R~y P. PH : Colonialisme néocolonialisme et tT'ans' :~'è'" .,
capitalisme
Maspéro 1971
La p~che est située dans la sph~r~ de la prcduGtiJi
_~:
(d2S valeurs d'usage et d'échange)
j
et le commer'::"
=~
sur la circulation captant par le canal du marché ~ '5 1.'
produites dans le premier secteur.
La débat relatif à la petite production ma~cnande.
la pénétration-domination du capital sur l'agri::u'
a permis de mieux situ~r le statut th60riQuE de ~
::
..'
c'étude ..•••..
L'extorsion de sur-travail s'opère donc en fav2U~
D~::;priétail'es de moyens de production et c;:?s c'Jmm -
J,,;;
='~st pou~quoi nous avons suivi la
"ch6!nE'
~U ~c
p~cheur au marché et analysé les rapports scci3ux ~
1.
entre les difFérents acteurs engagée dans la procu:; ~:'n
M
circulation ••••••••••
Ai~si, dans le cas de la p~che artisanale avons n~'
~c
pro=essu9 de stratification sociala (classes soci _
prDpriétdires ou propriétaire - p~=heurs, p~chEwr~.
~~w'
p~c~eurs.
K
C'est aussi dans cette optique Que sont fait2s
~2
;, ;; L
0 ~
socio-éccnomiques sur la p~che artisana12 au Cr-
, ~, c
Ainsi 2e propose t-on de saisir la "Filière GU
- '- ü r
dans son ensemble; donc d'aborder la p~che 3~t c ç: l
~3nt que totalité dGnt il s'agit da saisi~ 1~5
,"
'-:ë'odwction, trans formatio:1,
CC01mercialiëa:;i :",
.:J --
c'appréhender les facteurs non biologiqu=:s oui
-.. -"
:'effort de p~che •••• et d'arriver à une sompr
-, , i --
la p~che artisanale en tant que système social C~ :J ~ 0 c
en évolution rapide tant du point de vue des tE=~ - ". u ,
des structures 50ci3le5 (v p.2) in Weber (Ji
:
L=~ ~ r s
socio-économiques BU C.R.D.D.T. Archive N°
'10 ~a~ 1Si E
,-
On retrouve le m@me ph~nom~ne dans le sect8ur de la ~ir=~lE
ou se d~veloppe une ·petite-bourgeoisie commer~çant
aiE 'c"
qui ayant ré.ussi à aCr;umuler redéploie son capita:.
:or:S-2
multiples activit~s lucratives urbaines,
e~ une CDt: '2 [
petits détaillants dont 1a mobilité sociale srav~re ce ~_us
en pIus difficile ••••••••
Concernant les perspectives de développement de la p~che
artisanale, nous avons pu cOnstater qU2 le volcntar~sme
actuel des pouvoirs publip3 (projet coopératif) c=r:~soc'~
bien à l'attente des p~cheurs.
C'est l'occasion pour noua de recenser
les problèm25 pI l~l
que pourront rencontrer les futurs g!oupements de p~cheu=3.
et d'insister que outre les problêmes techniques,
l'acti~n
de l'etat, son intervention n'en est pas moins ambijfi
fait de la nature de classe de l'etat qui Est è l~
-35e
la modernisation de la p~che artisanale •••.•.
Le~
~ChE
en sont d'ailleurs conscients •••••••••
~ ~.,~.
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:
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OJ
MILIEU PHYSI~~_
;
TRADITID~~~LL~ ~,
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L
tETE
BOREAL
JUillet. !\\OlJt-S~pl~,nbreJ
t t1lVER
BORE I\\L;
.Janvier - f;vn~r - Mor,,)
Fig_ 1. SCHEMA GENERAL
DES
EAUX
SUPEf/FiCiELLES DU
GOL.FE
OE
GUINEE
Id·opr....U1LE;
Il.,, ••••• 1••• l1li. ,
".VI)
La r~gion de p~che o~ se .d~pl~:
~:.JtiErs
et des p~cheurs artisanaux s'rc.
~ fè de
c
Guinée. celui-ci corresponc 2 l' ~.
:.. e 17
1
•
ouest et le 10
sud, soit du Cap
...J
....:
_
De nombreux travaux menéa par
;tre
Orstom de Poin~Noire ont fait
.:"agie,
et la biologie marine de la r~.
inai les
différences masses d'eau, les ~_
_~ -,"_':"nitÉs
et les alternances saisonnièrE~.
Quelques rappels aur l'hydrologi
nécessaires car la variation d'c
'~itionne
les différences de productivit:
,It Les
dan ~es météo-climatiques et D.
:.. tionnent
des variations s.aiSlJ1nières par·c.·.
.lieutiques
(le cas des migrations deS sa:.::L.;,
_.c:.E. du
Congo, Gsbon, Angola),
l' 4N"tI~or.\\o_
1) t'..=: ~ "-1-/1
. ,r Loi rI\\.o U;\\:.~ S
'-
6~ jq ~""'Jt..E
T
qtf/{l)frt':É
' 1 , " 1
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l
'cl'
iF "'"\\è
1 ~'é ..... ~ ....
( \\ i '~T<:.-
\\
1
. "
IQt
,J
rI~ ~ <1 'fh .Al ~,\\
,".< -ùJ- dù},J C
,
!_,
1)
L' hydrologie de la région du Gcl~ de Guin~e est marquée par
les positions relatives de trois masses d'eau de caractère
définis :
- Les "eaux guinéennes·, superficielles chaudes et désalées
"
(tem~é~~ture elevée : 24 0 è 30 a c, sallnit~ inferieure à
34 ~i)!l
, ,
- Les "eaux intermédiaires· ou "eaux de la thermocline" de
température variable (18 0
à 24°C) et de sall~ité élevée
36 %0-').
Les "eaux ~engueliennes· plus froides et plus saléas de
tempé~~ture' inférieure à 18° et de aalir.jd comprise entre
,
35 et 36 %0-'
Au cours de l'année, deux phénom~nes définissent la position
de masses d'eaux horizon\\alement et vertic31s~ent.
a)
La pulsation des "eaux guinéennes" cui :ES fait déplacer
vers le sud, avec ~n d~veloppement occidental
, Hi1t
- En saison froide
f' . .
De juin à AoOt, le front est stabilisé üerpendiculairement
à i~ cOte à partir de la latitude de port-Gentil.
'.
~ ...;
En ,septembre, il amorce la descente vera le sud.
;;t~"r
En octobre - novembre. il continue sa cescente et une
langue d'aaux descend le long de la cOte.
-En saison chaude
- De novembre à Avril, les eaux chaudes s'étalent vers le
le sud jusqu'à une latituee maximum correspondant à celle de
Mo;amèdeSj le front devient perpendiuclaire à la cOte.
- En avril-mai, le front revient rapidement à ~a position de
saison froide.
b) "L'upwelling ft (ou remontées d'eaux profondes) amène près de
la Burface et sur le plateau continental des saux froides
riches en sels nutritifs que permettent gr~ce à la photo-
synthèse, une prolifération phytoplanctanique
1.1.1.
SAISQNS MARINES ET SAISQNS DE PECHE
Lea saisons de p~che et leur importance du point de vue
économique varient avec les saison marines: ainsi donc c'est
en saison froide que la p~che est productive.
Ces saisons sont déterminées par la dynamique des eaux
guinéênnes ••••••••
C'est donc la présence pérLodique dans la région d'eaux super-
ficiellil'de caractère différent qui s'6changent et se
revouvrent les unes les autres jusqu" à 50 M de profondeur qu:
détermine les saisons marines très msrQuées du point de vue
physique et biologique.
Il existe quatre saisons marines : deux saisons chaudes qui
1 -
,~ If ,~
:
correspondent à l'arrivée en surface des "eauxgunéennes" et
deux saisons froides, pendant lesquelles la couche chsude de
couverture aysnt disparu, les "eaux intermédiaires" atteignent
la surface.
Ces saisons sont de durée et d'intensité inégalea.
-H-.
1 1 a) La arande satsen chaude (G.5.C.) ou grande saison d9
pluies (si Mvule en Vili)
,
De janviar à avril (début mai), les eaux guin6~nnes atteignent
leur plus' grande extension vers la sud et s'étalent jusqu'au
nord du Cap Fria (Angola 16° à 17° de latitudei sud).
La température des eaux est supérieure à 24° C (27 à 28 D C
en surface) et la salinité est de 30° à 34 %0
L'eau est d'une gra~de transparence, elle est pauvre en 5~15
nutritifs et en phytopJancton donc pauvre en p~issons.M
l"
b) La grande saison froide (G.E.F.)
(dit Tchissifu en Vili)
Elle s'étend de juin à septembre la température à 15M de
profondeur tombe en dessous de 20°c et la 89linité atteint
plus de 35 %~,
Les "eaux Guinéennes· se retirent vers le nord et sont remplacée:
par les eaux profondes (eaux intermédiaires ou !benguéliennes).
M Le plancton
joue un rOle fondamental dans la productivité
des ocaans.
En effet Qu'il soit animal ou végétal, miC~D
scopique ou macrosco~ique, le plancton se définit comme
l'ensemble des organ~smes vi'vant, susceptibles d'~tre
entrainés par les déplacements des eaux.
Le phytoplancton
est à Itarigine de la production en matière organique des
mers et fait l~ lien entre le domaine minéral et 1. domaine
viv~nt.
Il constitue dans la chaine alimentaire marine,
le niueau de production primaire.
(A Dessier in Fontana 1981 ; Bougis (P) et al 1976
Issanga 1975).
Ce9 eaux froides atteignent leur extension maximale ver~ le
Nord et baignent la cOte ~usqu' au Cap Lopez.Ces eaux sont
riches en sels nutritifs et le phytoplancton abonde.
i
1
c) La. petite saison chaude (p.S.C.) ou petite saison de
1
pluies s'étend d'octobre à la mi-novembre (durée moyenne
36 jours)
; se caractérise par une nouvelle avancée des "eaux
guinéennes" vers le sud elle â les m~mes caracteristiques que
les eaux chaudes, celles-ci éont toutefois att6nuées.
La témpérature est de 26 D C en surface; 24,5° C en fond et
la salinité est inférieure à 35 %.~ La productivité est faible.
1
1
d) La petite salson froide ou' petite saison sèche
1
débute en novembre ou décembre et S8 termine e~ janvier
(durés moyenne de deux semaines à deux mois)
1
La fin,' de la petite saison chaude est marquée !par l'appari~~an
,
!
sur le fond d'eaux plus fraichea(temperature : 21-23 D C) et
1
plus salées (salinité 35 %~.
Apparaissant entre les deux saiso'ns chaudes (p.s.e. et G.S. C.).
relativement pauvres en sels nutritifs et en plancton, la
petite saison froide ~st une période de forte productivité,
car les conditions sont réunies pour 'entra!ner une grande
abondance de poisson.~
Fig.1
- Croquis corn porotif des saisons climatiques et de pêche
1
Annit eivi" dlvi,it·1ft 12 mol, dt Jon.itr à OtetmOrt o~ d" Ô12
_
.:::::::::::::::::::
..:.....•............
........
AnnÎ. Cll"'(lliQU.' .'0.10"1 CI.UI IOitcr., .~c,,"
i
:.:.:.:.:.:.
Grondt '.ilond::;ftl::I~;'s~~ P~u~:' IOi,an ,ieft. 1 r- S.S.1
Grondt lo,"on d' plul" ( G. S.p.1
Pe.i.e ,oi,on d~ ploi" ( p. S. P.l
1
iPAli.s"l; 011/ ~Ga~ a
i
1
Saisons de pêche et productjvlté
,1·.,
!
"
',i
•
i
,. 7" ,... "\\
1
!
Plan
1
dOeou
J
F
M
À
M
J
J
A
S
ON! 0 1
Fig. '\\
- pêche aUll poissons
.- ~
,
Période de rendement moyen
période de bons rendements
1.'
_ .... ir, <
CHA P- II
,
L'ORGANISATION SOCIO-ECONOMlqUE TRADITIONNELLE i: LA PECHE
DAWS LE.LOA~GO.
DETERMINISMES HISTORIQUES, SOCIO-POLITIDUEr
ET ECONOMIqUES
!
Nous a'avons pas pour but ici de faire l'histoiicue de la
formation sottale Loango, mais d'en présenter J'une manière
.
,
synoptique les aspects socio-poli~ue6 et éconqmiQues ; puis
d'en montrer l'influence sur la pêche.
Ce bref survcl
permettra de comprendre que la pêche, à llinst~r des autres
activités de production reste marquée par Ip.s ~apports socio-
politiques dominants dans le Loango.
L'histoire du Loango, l'importance du commerce'da traite (des
hommes et des produits), le mode de déveloPPEment colonial
en favorisant dans un processus contradictoire,l'émergence du
prolétariat, requièrent une importante mobilis.tion de la
main d'oeuvre et expliquent la place relativement modeste de
la pêche ••••••••
Celle-ci se caractérise pourtant par un dévelo~pement notable
des forces productives, ainsi Que l'sttestent les témoignages
des auteurs anciens et des vieux pêcheurs que ~ous avons
.
ft
i nterroges.
t",lt- Le pouvoir poli tique au Loango
L'originalité et l'équilibre du Loango traditionnel pro-
cédent de la coexistence de deux courants de farces opposées.
M L~s ~ieux p~cheurs font état de l'existence be grands filets
i
dit DMakoulou Inde-Inda" ; mais la tradition, orale e du mal
à r~pp~):'ler
l'existence d.ygranèet pirogues! pouvant contenir
30 ramaurs dont parle Degrandpré (cf la pftch~ p.50).
1
1
On remarque en effet une dualité du pouvoir, u~e division d~
pouvoir entre le roi d'une part et un canseil de notables de
l'autre. K
Cette structuration, dualiste du pouvoir politique s'explique
par une volonté du conseil de notables de limiter les pre-
Kit
rogatives royales.
i
Les rois sont choisis parmi les "princes" issus du clan royal
matrilinéaire, car l'héritage de Ifonction s,e ,fait en ligne
maternelle.
L'espace politique Lcango est en fait dominé par les aFumu"
(chef, seigneur) et les "Fumu Si" (chef de terre, notables) •••••
1I
Les "Fumu a
1
1
Ce terme eignifie "chef" ou ·seigneur", suivant la place
occupée dans la h~érarchie sociale par l'individu qu'il
désigne.
Au sens courant tout détenteur d'autorité est un
Fumu : ainai en est il du chef de clan (nFumu Kanda"), du
chef de village (aFumu 8wala~) et du dignitaire royal.
M
Randles et 8alandier observent aussi chez les Kongo cette
duali té entre le pouvoir polit1que temporel irépresenté par
le Mani-Kongo et le pouvoir sacté, intempor~l représenté
par lee anciens vivant et morts.
;
1
HM
Ainsi le conseil dea notables avait pour fonction esentielle
d'élire le roi: -oe gouverner pendant l'1n~er-régne qui
pourrait durer plusieurs années ; -de participer d'une
manière effective à l'administration du royaume quand un
roi était en fonction.
Au sens strict par contre, il désigne un "prince", ms/ncre ~,
l'une des deux branches "Konde" et "Nkhata" du c18n rcyal. x
11
Les "Fumu'Si a
2
.-
Ce terme d~signe le chef local, "seigneur d'une te=re (Si)".
Le "Fumu Si" est le gardien de l'ho~og~neité et de la fécon[~tC
de son clan, dont il assure la perennit~ est la prospérité
par son l' Ole d'intermédiaire et de conciliateur entre les
vivants et les morts, ainsi que par sa fonèt1.ont de prQtre
(NNthomi a .), invocateur de aNkis1 Sin (di:lrité de la terre,
génie du sol).MM
.1J
"l'
Le pouvoir des chefs de terre ne résulte d'aucune délégatior,
i l vient des ancfttres et de la position
'"
géii'éalogi qiJe 1 il se
justifie comme le note Balandier concernant les ~ongo, par
la traoition et la garde du domaine foncier j il est ritue1
autant que politique ••••••
l
~.
On comprend donc pourquoi après avoir conq~is le pays, les
Buvandji ont dQ tenir compte du pouvoirdes "Fumu Si" oui
j
•
Notons que le nom des aFumu est suivi
•dlla particule 'Mu~l
qui est la marque de !eur origine royal. et qui les
différencie du reste de la population a~pp.lée "befioti"
(les Noirs).
Les·Nkhata a et "Konde" coRstituent deux
branches issJs de la mftme famille "BuvajJdje" dont neuf l'r ;"
se sont succédéJde manière utérine strÜ!te, ce qui SUppL1o~
une transmission du pouvoir aux a!nés. ~(cf HagenBucher ~
les fondements spirituels du pouvoir &u,royau:ne de Loan':;,
Orstom 1973 mémoirea Orstom ND 67
p.61;
"lI(
Sur le rOle des "Bakisi Basi" (pl:) cf Hagenbucher ou .u. J
p. 1üJ
el: ~ui"e ; voir dussi le m~me au teun::
1'333
p,:.. ~;;:- ',:;.
t,
,,.. .
contralaient lea draita apirl tuaIs sur Iles
erres, pour
affermir leur puissance et fonder leur au,
rité.1(
'1:.
L'assise fragile du fait socio-politique dans le Loango a Di
déterminer une autonomie relative des pop~lations par rappD~t
... )
aux groupes dominante; de telle sorte que l'absence de.pou~oir
1(1(
,
absolu
faisait que les producteurs immédiats ne génirai?n;
pas de surplus importante.
On se trouve ici dan, une 6conomie de sub
stance où selon
la th~se de Chayanov, la quantit~ produite annuelle est fixse
par la cellule de production de mani~re à .uffire à ses
.~~
bes~1n;:
L'existence de (sept) provinces où se tro ' e la m~me dualit~
du pouvoir~politique et o~~la ~arge de ma
eÙVl'e est beaucD[,p
plus marqu6e du fait de l'6iolgnêment ave
le pouvoir centr.l
va accentuer la tendance àl'autoAomie de
producteurs.
'1-1-.1t Le système6conomlque Loango ,~,
La situation g60graphique des ViIi ou Loan 0 en faisait de~
intermédiaires entre les trafiquants europ6ens et les papul-tions
de l'intérieur.
Celles-ci, comme l'obser~j Hagenbucher, leur
fournissaient des prOduits. de Chasse (en Pja
.•..'ticulièr l'ivoir")
et de cueillette comme certalns boia, ou
o~ces l'ares, des
..
,
;
1(
Hagenbucher op cit
p.61.
1(1( Sur l'sbsolutsmedu pou~~~r Loango not
'point de vue es:
relatlf i 11v~ de sol qud'nous parlons
'absence de pDüv~~r
absolu dG type de c~rtai~is-monarchies: ùla ~iérarchi5~~ic~
sociale est très forte •••• ~
Loin de n
a'cone l'i'Jée
d' sffirmer qu_le pou\\t'Ci~~fJCll1tique \\.co
o ne prÉst:lltait
pas des aspects contralgnants dans la
sticn de la vie
quotidienne.
'
"'w:or.'1 <:lf r~q<l~' ~l(,"~""'1,
't\\I''1''''' 0\\1 j)c ,J.
T ~
\\"!.lJ..}' \\ 116la ; \\IC;t. 4\\..c~;
~"l-\\-LiNHI'I\\) Ay 'a, fi~-l!~, o.y
d~ Ul. b-p.LLi ~ Il J 1C\\ ~
palmistes, du caoutchouc, mais surtout des esclaves,
CQnt la
t:raite constitua, pendant _plu'lieurs siècles une source
d'enrichissement considérable."
Les ViIi fdurnissai2nt de l'huile, de palme,
du~sel, des ~~t~25,
des tissus,
du poisson fumé,
des couteaux, des produit~ rn~cu
facturés européens, notamment les "Bindeli".
Ainsi, la traite des esclaves puis celle des produits ~nt ?t~
les activités économiques les plus importantes des Vil: f.L~d~n:
un moment de leur histoire.
Cette vocation marchande caractérisée explique de notre :cin:
de vue l'absence d'une grande tradition de pêche,"~ ou pl~t~t
la regression de la technologie de la pêche (cf
p50)
Hagen~uchEr note d'ailleurs que les Vili sont moins Bt:ach~s
à la terr2 que les Bayamce, en raison de leur vocation
1
01
di "i
1 d'i t ' d "
)o!,(Jo;
commerçante et de
eur r
e tra
• onne
n erme lBlf'2S,., ••.•
Cette analyse peut aussi bien s'appliquer à la p~che.
L'analyse des rapports de production chéz les Vili permet :::5
comprendre les obligations des sujets vis à vis de la Llas32
politique; et des cadets vis à vis des a!nés en générel . . . . .
~
Hag~bucher op cit
p.20.
MM
Voir sur le rOle du commerce dans le Loango, Soret ("
histoire du Congo Brazzaville Bergerlevrault 1978 Jp._'_l~_
50
ou Martin (P)
The Trace of Loangc p.146
-~-
Ainsi dans le Loangû tout individu est chargÉ de verser u,,,
partie de la production (Manioc, sel, poisson, gibier) aux
"FumuUet 3U "Malwango" (le roi).
Ces prestat~ans roy~les
appel~es en Vili nTchimenemene Tchi Maloangc" sont ver3~~5
aux nMamboma Tchiloango n (premier dignitaire de Loango) qui
les remet au roi après avoir prelevé SB part (Tchianai
Tchikuku)."
Comme dans beaucoup de société pracapitalistes du Conge sr
parti=ulier et d'Afrique en général, l~ mode de product:on 2:
les rapports de production des Vili sant caractérisés Gür l~
primaut~ du système politique sur les pro~ucteurs immijiat3,
En fait le pouvoir est bien un pcuvoir de société llgn3g~=E
rep;:2sentalt le contrOle collectif de l'ensemble oes chefs [~
.
lUI
1 19nag~s.
Il s'agit denc d'un mode de production lignager qui fai~ ~ar~:~
de ce que Samir Amin nomme le "mode de prOduction trituraire";
c'est une variante du 'made de production tributaire de~s 5 a
forme non évoluée, avec une hiérarchisation sociale
1 ..
. f ibl
"MM
re aelvemene
a
e.
Les procès de production dans le Lcango sont précepit2lis:es ..•
~
Hagenbucher ibid p.76.
~~ Ce sont des Fumu Si possédant 19 terre et :ontrOlant 56
mise en valeur et notamment ceux qui contr)lent dir~ctemsn'
le système politique, c'est à dire les che~s de liçn2ç2
des 27 clans possédant la terre de la province Ampi~i
(actuelle terre de Oi0990) cf Re~ P.PH. colonialisme, ~~L
colonialisme et transition au capitalisme Maspero '972 8.2~:.
~MM Samir Amin ~ Le développement inégal, essai sur l~s ~:r':2'
suciales du capitalisme périphériqu2 minuit 1973 .. J.~-",
Avant de présenter les différents procès de travail, nctGns
que les différents dignitaires du Loango ont des rè~ct:~,~
spécifiques et des obligations vis è vis du souv2rain.~
Farmi ceux-èi et pour ce qui nous Interesse, il y a l e
"Makimba", dont nous verrons le r~l~ans l'an21yse de ls
pêche.
~
Cf. sur ce peint Hagenbucher op cit p;76.
II.II.1
LES ?ROCES DE TRAVAIL DANS LE LOANGO
L'agricultLlre'
La terre constitue le moyen de production le plus impoi:=
les hommes vivent essentiellement de l'agriculture.
LEs
proDuctions vivrières sont diverses: ou cultive le grcs
le petit.
millet, les ignames, les courges,
le tabac,
le =3Gn~
à sucre,
l'ana~as, le manioc introduit par les portuga:s ~-
on récolte plusieurs sortes de pois.
Les populations connaissent aussi le gingembre, les baran2~1
safous, haricots, maYs, arachides, citron, oranges,
vin s~
huile de palme etc ••••••
j
on remarque la présence du· ,'e ':: -.
bétail et de volaille.
Il existe une répa:'tition sexuelle du travail: les fer;"\\,~s
s' adonnent au travail agricole,
elles sont em~loyées à C::.J>:>:
la terre"
et s'occupent des taches domestiquc3.
Les 'lommes sont artisans:
forgerons,
potiers,
fabrica'lts:'è
piroues,
tisserands produisant surtout des n2: :es, des ~tc ,. ~"S
faites en fibres tirées du palmier-bambou, ay~nt la for~E .~
"Mouchoirs carr~s" et servan~ de monnaie ("Luccngo")**.
Les t;:chniques de ;Jroduct.ion utilisées dénote, t un dév ·l:~:"~,,
pEU
élevé des forces productivES ; ce sant en '?ffet dei
techniaues de production "quas! -immédiates".
Unsi,
1.'J
est travaillée à la main, à l'aide d'une Houe
triangulaire et recourbé
-----_._-_._-----
~
On doit noter que la culture est extensive s~r gran:s
terrains,
itinérante et rotative sur brOlis.
~~ Jennetier (P) Pointe Neire et la façade maritime du ~o~;~
Grstom 1968 p73.
_5-:r--
1: • 1.
b.
LA PE CHE
Les popula~ions pratiquent la p~che artisanale ma.iti~e et
continentate (lagunaire et fluviale).
Comme tous les autres
~rocès de travail, la p~che n'échappe pas à la logique
d'ensemble qu~ régit la formation Loango ••••••••
Les témoignages des auteurs anciens présentent la p~che marit':"ne
comme une activité importante.
Ainsi,
entre 1605-1614 le
capitaine Hollandais P. Van Den Broecke remarouait* :
-Ils sont des bons p~cheurs, quelquefois on peut comptey
•
pr~s de 30Q PZTogues au large, qui reviennent v~rs mic~ 3
cause de la chaleur."
Les moyens ~e production auraient donc été dévelcopés 3 cett~
époque.
Pour Oegrandpré (1801),
les pirogues son. for: grandôs
MM
et peuvent contenir jusqu'à 30 rameurs.
La p~che e conc
dO ~tre une activité collective.
.
.
'
En
1905, les auteurs de "l'industrie de pêche aux COl0rles
·constataient que les habitants des villages cOtiers se
M
Cité par P.PH. Rey 1971 (Piet~r Van Den BroecKe : Reizen
Naer West-Afrika,
réedition's- Gravenhage, Martines Nij~of,
1950) •
MM
Degrandpré, 1801 voyage à la cOte occidentale d'Afrique
fait dans les ann6es 1786 et 1787 Dentu imprimEur p3ris
2 Vol, 225 et 320pjnotona toutefois que m~me les grandes
iJirogues çhal1éennes ne aont pas manoeuvr~ par Je ram:?:...rs(!).
La tradition crale (par le bia!s des vieux p~c~2urs que
neus avons lnt~r'ragés) ne f~urnit aucune ~2S i~fo=~atio~5
rapportées p~r les auteurs anciens concernant les dimensiorls
des pirogues et le nombre des rameurs.
Mais c~ci n'exclu:
pas à priori cela •••••
se livraient volontiers à la p~che, presque toujours d'une
,
à
•
maniere accidentelle, c'est seulement
ubre-ville et Loango
que l'on trouve quelques véritables professionnels •••• "(p.195).
Le développement historique et la technologie ar~ha!que ce
la p~cheri~Vili depuis de nombreuses décennies montre bien
la regression qu'a connue ce secteur.
Celle-ci s'explique par le développement des activités de
traite (des hommes et des produits) qui a fait des Vili des
intermédiaires entre les populations de l'intérieur et les
marchands européens.
,
", Le champ d' activi té des, p~cheurs est
limité, car ils ne
pouvaient aller pêcher au large.
Les filets étaient les mêmes que ceux utilisés pour la p~che
lagunaire ou fluviale : fileta de surface en fibre végétale,
harpcns, lignes, nasses.
Les filets fabriqués à l'aide du la~tanier et de la bourre
de coco sont défectueux, leurs mailles sont prodigieusement
grandes,
excepté le sac qui est très serré •••••
Le rendement
s'en "essent par conséquent car ils ne peuvent pê~venir à
faire couler la partie inférieure du filet, faute de plomb
ou d'autres corps assz lourds pour l'emp~cher de flotter, il
.
M
surnage donc et le poisson passe en dessous.
Les p~cheur5
fabriquent de très grands filets, à tel point aqu'il faut
M
ceux ou trois pirogues pour les allonger".
~ Degrandpré ibid.
L'auteur fait peut ~tre all~sion au grand filet dit nMakoulolJ
inda-inda" (filet aux grands pieds) évoqué par les p~cheurG
de Matombl avec les ~uels nous avons discut~.
C~ filet §tait
fabriqué à l'aide d'un fil produit à partir d'une liane
(lufoti) venant du Mayombe, notamment chez les Bskouni et
Bayombé de Ka ka Mouéka.
A l'aide des petits échevea~x
("Mikalala") on montait un filet (·Ntchiti d )
qui S'appelait
nMakoulou inda-inde".
C'étBit le seul filet pratiqué alors
par les populations.
Cette grande aenne avec grande poche
appartenait toujours à deux propriétaires qui cherchaient
ensuite une équipe de p~cheurs ~"ba8asiR).
Avant ,le début de la p~che, c'est à dire avant la prerni~re
sortie, p~cheurs et villageois ~:fr~~I le"Mbenmbou Q pour
s'attirer le chance, les bonnes gr!ces des éléments surnature:s.'
La première prise est partagée entre les femmes qui apportent
la nourriture sur la plage! l'occasion d'une f~te du
nMakoulu inda~inda".
Cette pratique de don s'appelle HSaluke n (Ntchiti Yake Saluke"
le filet est all~ en mer, 11 nous rapporte la "Saluke").
Ainsi quand les p~cheurs reviennent de la pêche, les populations
demandent leur "Saluke".
M
On ne danse
plus le "Mbenbou"n pour la p~che car la nSaluke"
n'existe plus.
Le "Mbembau" ne~àe danse plus que lors de
l'intronisation des chef~ et autres personnalités. politiques.
MM
"Saluke" - part du fruit. de la p~che qu'on offre après la
oremlere sortie.
Sorte de don (prestation) pour s'attir~L
la bonne gr~ce des habitants et des esprits.
~a p~che avec le "Inda-inda" 'tait une p!che collective.
Trois
quatre ou cinq p@cheurs allaient j~ter le filet en mer et six
hommes et beaucoup d'enfants· le Halaient sur le plage.
On trouvaii aussi des filets -fabriqu~s ~ l'aide de fibres
/J>.
d'ananas ("Singa Makcnde" ou ·Bishech~").
Ces fibres ~taient
lav~es, s~ch~es, puis on leur donnait la forme d'un cordage
(filet)
:
("Ku Singa Bish~chéa).
On pouvait fabriquer des filets ~ l'aide des fibres ou cordes
du fruit du baobab ("N'KondQn).
En plus du "Bishêch'", le
"Vun~u" servait ~ la fabrication de la senne de plage
("Ntchiti" en Vili).
Le"Vungu" est une espèce de petit ar-
bustre dont on gratte l'~corce en faisant de fines et lo~gues
corses avec les quelles on fabrique un filet.
En général les filets ~taient plongés dans une eau qui
contenait l'~corce rouge d'un arbre appelé ATchibanze".
Cette eau devenue rouge de ce fait rendait le filet r~sistant .
.Ains: après cha,ue sortie les filets étaient reolongés dans
cette eau puis séch~s sur la plage.
On peut dire à juste titre, vu la matière première avec laquelle
les filets ~taient fabriqu~s, que ceux-ci d~vaient ~tre
remplacÉs ~ tout moment, ce qui pouvait rendre la p~che
Épisodique.
On utilisait aussi le Harpon pour la p@che au Oauphin et à
la raie "Manta".
II.11.2
Système Politique et:P@che
La mer, les rivièreS" et lesf1~es sont la propriété de;;;
ma!tres de la tarre ; les "Fu~u Si" ou chef ~e clan qui ont
un droit de regard sur toute 1a production .de p@che
Le roi aussi et la cour, prélèvent une part importante de ~a
production des populations.
C'est ainsi que s'explique le
"Tchimene mene Tchi Maloango" (le petit dO Matinal du roi),
c'est à dire la part jourDalière de la production qui revenaié
au roi.
Le "Tchimenemene" était composé entre autres comme on l'a
vu de poisson, sel, vinsde palme, etc ••••••
L'importance économique de la mer nécessite le contr~le
politique des activités cOtlères.
Ainsi, deux des plus
importants dignitaires du système royal s'astreignent à cette
foncticrnde contrOle.
Ce sont:
- Le "Ma-TchiyenéJi" qui est le "capitaine de la mer" des
portugais ; il traite sur les plages avec les commerçants
blancs, surveillant les tarifs, réglant les litiges et
répérant les "produits de luxe" dont la propriété justifie
l'imposition d'une taxe.
- Les "Makimba" concernent p~us directement notre pra~os sur
la p~che ; en effet ili contrOlsient les eaux et for~ts ;
inspectaient les piroguiers p~cheurs et m~me les chasseurs.
Selon ôegrandpré.le "Makimba" est le chef des piroguiers, des
p~cheurs, des chasseurs.
C'est à lui que ces derniers versent
la dime "Mpaku" de leurs buiins" (p.102).
La production de p~che servait essentiellement à assurer la
s~bsistance ; une partie da la production alimentait le
"Tchimene-Mene" du roi et de la classe politique en général,.
tandis qu'une autre participait aux échanges avec les
populations de l'intérieur.
~es échanges n'ont pas dO je généraliser aux populations des
provinces les plus éloignées, notamment cel~es n'ayant ~as
de façade maritime
elles devaient se limi~er 6 celles plus
proches de la c~te.
L'acsence de moyens de transport adéquats et les techniques
de conservation rudimentaires de llépoque expliquent c2~te
limitation des échanges.
II.
II.
3
Rapports de parenté et in.fluenae sur p~chE
Dans le,royaume loango, le processus de oroduction et les
différents procès de travail (agriculture, chasse et p~che)
sont sur-déterminés
par le système socio-politique lignage!.
L'analyse du fonctionnement de la parenté et des rapports
soci3ux qu'elle engendre est nécessaire 2 double titre: elle
permettra d'éclairer notre compréhension de l'influence des
pratiques magiques sur la p~che ; et de montrer que m~me si
la p~che actuelle n'est plus régiepar le système lignager
celui-ci n'en est pas moins présent~ ainsi que le mcntre
l'importance de la sorcellerie ••••••••
L'analyse que Balandier a faite sur la parenté chez les ~ongo
reste valable chez les viIi q~i constituent en fait un scus
groupe l'\\ongo.
Ainsi, la mère et le fils sont du m~me clan.
Le père au sens
clanique ouvre l'accès i
la parenté paternelle ou "Kitata"
(en ViIi "Mesia").
C'est donc l'oncle maternel qui est 12
M Balandier
(G) Sociologie actuelle de l'Afrique Noire FU~
1965 (pp.304-352).
p3~2nt m~le le plus proche par le sang, il t~an5met ses
privil~ges, 32S dans et ses biens i san neVEJ ••••••
Les enfants n'hiritent pas de leur père, mai~ seulement te
leur mire 'et de leurs parents maternels.
Les biens ~u pèr~
passent aux mains de ses "soeurs utérines".
La société V.ili est donc une société rnatrili 1:?aire au ni'.~'3:c
de l'haritage, mais viri-locale au niveau de l'habitat st car
conséquent de la production en commun.
Il s'agit donc on l~
voit de société dysharmonique, matrilinéaire et virilccels,~
Pour les ViIi aussi,
comme le montre 8alandier chez les !cnG~
"le sang (Menga) secteur métaphysioue esentisl se tra~smst
par la mère et détermine l'organisation du "i_ikanda",
~l~men~
principal du cercle de la parent' et de l'~D~fice 50cis:"
Pouabou (J) souligne aussi l'existence de cE~te "parE~t~
matriarcale".
Le "Likanda" qui forme le plus grand groupe à filiatiJG
unilinéaire i
partir d'une anc~tre légendaire commune
USGU'~
laquelle la généalogie ne peut ~tre précisem~nt o~terminè~,
doit ~tre désigné par le terme de clan.
Van Wing a défini le clan comme "la collectl~ité de tcus les
descendants par filiation utérine d'une a!eule commune, cwi
portent le nom de cette collectivité.
Il comprend tou3 ~=S
individus des deux sexes qu'ils vivent en dsssous ou 3U ~=S3~'
MM
de la terre."
La résidence et la filiation son~ ~ 12 fois virll~cai~ ~
matrilinéaire cf Rey CP. PH) 197'3 ; L\\'Jgé Ci) et ::o;::::r\\:= "':;;:
les domaines de la parenté.
Masoero 197:.
Van Wing (Rd. ?J) Etudes Badongo, Desclée ~e Brower,~~uv~
Plus concrètement nous pouvons nous réferer aux analyses d~
Hagenbucher pour comprendre lefonctionnement de la p6rant~
Vi l i
..
Ainsi, chaz les 3avili ou Sayombe du Loango note-t-il,
l~
parenté sur les deux lignes paternelles et maternelle
;.
s'exprime par le terme "Mbutena" (naissance, famille).
~s
mot "Tchifumba" qui est appliqué à un groupe plus re5tr=:~t
que le clan, composé par la parenté utérine proche d'éga,
correspond à la notion de lignage, mais peut aussi s'emplOVE~
pour désigner le vastes groupements de plusieurs Ethri25.~
Van Wing appelle le groupe de descendance utérine loe211~~e
an un lieu précis,
"Ngude" (la mère), les ViIi apportent,
offrent "une appellation plus détaillée" selon l'expres5~.on
de Hagenbucher.
Ils parlent de "TchivLÎmu Tehi Nguli" (\\}'..,~~r:;
de la mère).
Ce terme préfigure l'existence dans cette
société matrilinéaire des fissùres dans la parenté,
e'2S~ '-'
dire ces segmentations dues notamment à des conflits pol:~i2~
ou de sorcellerie ••••••
Le syst~Me de parenté à accEntU2ti=~
matrilinéaire dans le Loango n'exclut en rien l'existence
de celui à parenté patrilinésire que manifeste le "Tchit2~3n
("Taté- père;
"Tchitata" = pouvoir paternel, parent~
paternelle) ou "Masia Mami· (la famille paternelle d'ege
"Lisia" = le·. père ; "Masia". - mes pères au sens de mes p'3rsn ë
paternels).
CEtte double parenté est révelatrice au niveau des re2QO~:S
incividuels d'wn germe de conflit.~~
"
Hagenbucher op. cit Pp. 50-54.
~~ Hagenbucher ibid p.53.
Dans le Laango tout comme chez les Kongo er. général
nE~c~
entretient des relations capitales avec quatre classes CE
parenté défin~es en fonction de deux coardann~es fanda~2~ L:l
le sang et la s~niorit~".M
Cette analyse reste toujours valable quoiqu'il existe 2nt:~
les soursyst~mes pa.~ lin~aire et matr1liné~ire des c~nf.~~~.
C'est aina1 que mal§r~ la dominance bu système matril:~éa:~=
pour la détermination du clan d'Ego, l'influence de la
n l~gnée paternelle" est forte.
La famille paternelle en effet affirme sa préeminence 2n
me~tant
en valeur le rOle hautement irremplaçabla du "~~SL_
(sperme, littéralement urine) dont il est le détenteur ~t
sans lequel Ego ne peut ~tre engendré
contrant par C~tt2
argumentation la signification accordée par 1'1060logi'
matrilinéaire ~ la symbolique du sang (Menga'.
Toutefois, la relatlion dominante est celle de génitric2 2
"engendré" fondant la "classe des mères" HM
K
8a1andier op cit pp.30B-309 le sang est le si~ge de 1'~-:2
transmis fondamentalement par les femmes; il const:~u= u~
circuit ininterrompu, un système d'énergie Qui reste
globlement confondu avec la puissance du clar. (son C3p:t~~
d'anc~tres et de vivants), il. révèle aussi les ager;c2m,,:,t~
internes régissant les rapports intp-r-individuels (12
nKindoki" ou sorcellerie)
~~ La classe des mères comprend la m2re réelle, les taÎê2~
maternelles at par extension lE3 tantes maternelles "~~=
alliance.'t
... "-
Les rapports oncle-neveux d~terminent deux classea de par~n
celle des oncles matErnels d'Ego, des oncles maternels ds la
mère (les "M.anma""Kasi" ou "Nguli Kasi") et celle des ~e\\l'!ux
maternels et enfants de la nièce maternelle ("Mwana
'~as~I).~
On note aussi une distinction entre a!n~s (Bayaya) et ca~sts
("8ileoi" ou "Si-~ombe") pour marquer la priem~nence dUE ~
la séniorité.
Cette distinction joue entre frères et SGEUrS
utérins,
entre cousins germains maternels;
elle est é:e:"'oue
aux enfants de m~me père (et de mères différentes) et awx
cousins germains paternels.
Comme on le voit, lac~mp!exit~ du système de parenté, les
relations
qui en r~sultent entre les individus (conflits
inter familiaux;
relations a!nés-cadets) ont comme nous le
verrons en ~tudiant la sorcellerie une influence noteole
dans la p~chs ••••••
L'influence de la p3ren~é dans le système de production
s'explique d'autant plus que le mode de production ast
lignager.
La propriété des moyens de production est Gol:scè
mais u~ au plusieurs individus en sont dépositaires au r.c~
;fI(
du
group2
••••••••••
j(
Il Y a aussi la classe de ceux qui,
ayant le m~me sang S?
trouvent sur un m~me segment et se considèrent comme frÈrE
et soeur:
(frère = Mwane Bakala ; soeur = Mwane
TC~:2tG
cf Balandier op oit 0.309.
1(1(
On peut se reporter aux analyses de M.eillassoux (cl)
::1
Cahiers d'~tudes Africaines N° 4 déc.
1360 reoris in
"terrains et théories"anthropos 1~~
essai d"intEI'pr":ca::~'
au phén~mène ecanumique dans les SGCt~t2S traci:icnr.ê~:c:
d'auto-subsistance" ou encore DUQr~ CG) et Rey (P.P~i
"Reflexions sur la oertinence d'une théorie de l'h:stcire
La p~che s'inscrivait comme les autres activit~s produc:ivH3
d3~S la iogfque lignagère comme en dénote l'existence 82
~restations (Tchimenemens Tchimaloango) offertes par les
pcoulations au souverain, aux dignitaires, aux chefs C~
terre (Fumu Si) et aux atnés.
Depuis la deatruction du système Loango et l'affaiblis3e~en~
QU
pDuvoir lignager, la p~che aiguillonnée par l'économie
marchande est dévenue individuelle, et n'obéit plus
directement à la logique lignagère.
Toutefois les ccn~l~t~
inter-individuels ou familiaux qui débouchent sur des
pratiques magico-réligieuses peuvent expliquer entre au~~e
l'Etat actuel de la pêche artisanale Vili.
Nous ver"ons
tout de même que les pratiques magiques n'ont pas qu'une
fonction négative.
Suite de p.52
~~ des échanges "in cahiers internationaux de 50ciolo;12
Vol XLV! 1969 pp.133-162.
Cf aussi : Dupré (G) BLe' commerce entre les 50ciét~5 _
lignagères : les Nzabi dans la trait~ à la fin du XIX c
siècle (Gabon-Congo) Cahiers d'études Africaines Na. w-
Vo 1. 12, 1572.
2ème PARTIE
LA TRANSITION DU LOANGO AU CAPITALISME
ET LES CHANGEMENTS SUR LA PECHE
- ,~-
BREF APERCU SUR LA TRANSITION
DU LDANGO AU SYSTEME CAPITALISTE
LES CHANGEMENTS SUR LA PECHE
L'intégration du Loango dans la société col,
11e
bou2.7.-\\/?l'se
1~9 ra~port9 sociaux et les forces prûducti\\
oans la p~che maritime.
L'implantation du système capitaliste en Afr
,e en géné~51
et au Conga en particulier ne s'est pas solo
pourtant J~r
une disparition des formes sociales traditic
lles.
En effet an n'a pas assisté du fait de la cc
i5atio~
à l'implantation exclusive du système capita
te et des
rapports sociaux qui lui sont propres.
C'est dans ce sens qu'un auteur comme Hugues 8 rtrand (1975)
parle du passage d'un "Mode de production Lign ger-Ma:chanC"
au "Made de ~roduction Marchand-Lignager" pour :aract~riS2r
cette transition.
Rsepelons que la période de la "mise en valeur
:olJ'ial,=:"
avait peur objectif l'imposition du salari3t p ~ la "iibe=2~~ n
progressive de la main d'oeuvre locale encore
JUS
la 10ç~~uL
du système lignager ; le processus impliquait \\ ~ntervEnLan
du·Mode de prOduction :010ni8l" dans les struc
,res 5~:~~:25
lignagères et leur bouleversement.
(Cf notre Dé
197'3
p.', 1Gi.
, ~
M:;!).c:
ril)
fait de l'efficac1t~ ':!!.l e'lst?!~e li;;ru:!;;r -~la ;".:::::.::.:=:-::.::~
de la force de travail, le syst~me colonial ne
.e détruit ~a3
,. 1-'-
compl~tement.
Il en conserve les aspecta les plus avan·
pou~ la valorisation du capital. M
En général donc, la transi tion histori que est marquée de
sceau de la "conservation-dissolution" des fa~matiorrsoc
antérieures.
Le secteur Ce la pêche (autochtone), comme beaucoup r.'aut7=5
formes de production, ne conna!t pas un grand boulevers2T~n~
au niveau des forces productives.
Pourtant l'arrivée des pêcheurs bÉninois va se so~er par une
modernisation de la p~che maritime artisanale •••••••
Le granc c~angement concernant la pêche ViIi s'est opéré cC
niveau politique et au niveau des rapports sociaux dE
production.
Au niveau politique, la destructuration du royaume per l~
capitalisme se manifeste par la perte du ~ouvcir
et CE ~C0S
les avantages économiques (le contrOle et la directicn cc
commerce interne et externe ccmpris),
base de la cominat:~n
poli tique.
C'est ainsi par exemple que par le soi-disant traité "céc2n:"
à la France, Pointe-Noire et sa région,
l'ancienne autori~é
H Cette
efficacité tient à l'idéologie du système lig~age~
qui masque les contradictions ainés-cadets (par ls ~u4l~
..
1
t...
aA . • ' '"
1 " -1" 4 - -
e 4
~ \\1 ~ - - -
,
.
dES
ancctI'es,
e l'2SpaC
u2S
~r.~;;at
E:.a
â.
wc;~
loi
1", .... ,.=..;.,
......... -
marquent de leur sceau les proc~s de travaix).
cf Babassana (1972) et 1979.
(rai et "Fumu Si") perd tout pouvoir de prapriété. M
Cet~~
expropriation est irréversible •••••
Aussi, la terre
(englobant océan,
fleuves,
et for~ts) devenue le moyen C~
''l
production esentiel du système colenial pusse aux mains ~=s
capi talistes.
Si la terre devient la propriété des capitalistes, il s'~~
suit que le statut et la destination des produits dans l2
formation sociale vont changer.
le pouvoir autochtone ayant perdu son droit de propriété sur
la terre, les acteurs sociaux (en fait la masse des proouct2uëS
directs) vont s'affranchir de sa tutelle.
Au niveau
économique, les conditions de la circulation capitalis~2
étant réalisées, les produits seront destinés au marcné =w
ils sont échangés contre d'autres marchandises gr~ce 3
l'~Quivalent monétaire (la loi de la valeur commence jéj~
à fonctionner dans la formation sociale Congolaise).
Certes, l'auto-subsistance continue à jouer un rOle L"pcr,:::;r,':.
mais la recherche de l'équivalent monétaire commence à aévefl1:
le tendance caractéristique de cette période historique.
* Traité du 27 Juin 1883 qui stipule entre autres les
obligations suivantes :
"article IV : les chefs cèdent en toute propriété et sans
aucune redevance à la France, le terrain comprenant la
Pointe-Noire et le terrain s'étendant jusqu'à la fa:ta:2r:~
portugaise Santos et Irmao·
in Vennetier op cit p.oS
"Traité cèda:nt à la France la Pointe Noire
"Tchimb3mb3
21
Juin 1883
cf aussi Babassal'1a C!D cit p.106.
••
~n ce qui concerna la p~che, rappelons eue le changement r,
~gime de propri6té (par le fait de l'exoropriation) sig~'~'3
que la mer e~ ses diff~rants ~roduits n'appartiennent ~lu
sous le contr~le du système politique loango.
Avec la
.. ~.
(.,(1\\'('
r>·~Jç
1
pÉnétration de l'économie marchande capitaliste le droit
traditionnel va s'estomper.
Au niveau politique, le domination des c~efs lignagers 2t
du clan royel sur les acteurs sociaux ne se manifeste ~lu~
d'uns mani~re absolue.
Ainsi les obligations 6canami~Jes
sujets vis à vis de la classe politique disparaissent : t
12 "T=himenemene Tchima Lcango".
Pourtant la C!me (en Vi
1\\~lpaku") ne diaparatt d'après les vieux p~cheu:,s qu'apî'2E
19 E3. M
l'introduction du salariat et du ~arché provooue le pa~s6:
de la p~che artisanale d'auto-subsistance à une p~che
marc~ande dans le cadre d'une économi'? coloniale. Ml'(
M
"Mpaku" = d!me.
En effet certains "Fumu Si" avaien~ d;=~:
à une part relative de la production (chasse, p~che et~ ...
générée dans leur terre.
L3 période pendant la Quelle la d!me disparalt corr~sp~"_
à celle du mouvement populaire d'AoOt
,g63 ; ceci e(~l'
sCrernent cela.
~M Le commerce du poiseon~mme celui G'a~tres Genrées ~xi
entre les communautés à l'époque précoloniele.
Il s ' a : .
fondamentalp-ment d'éChanges de produits
(Trec),
Le le:
de la valeur est inexistante à ce moment historique.
can5
le caor8 colonial puis néo-colonial il ne s'agit pl'J3
d'&chanoes de produits sous la forme Troc; mais la ~O'
c~~stit~e l'équivaler.t par lequel ss réal:sEnt les ~CG
C'est la recherche de la monnaie qui prime . . . .
Un char.g~ment
intervient aussi au niveau des forces pr::::cu.::til'c'5
impliQu~es dans le procès du travail de la p~che.
On assiste
à la dispart~on de certains engins et à une progressiVE
homogénéisation technologique chez les p~cheurs qui adopt~nt
tous des filets européens modernes.
La technologie traditionnelle (Nasses,
pi~ge~es) est toujours
d'us~~e dans les cours d'eau tandis qu'elle a disparu pOLIr
la p~che maritime
..
L'~pervier et le harpan ne sont pratiquement plus utilisés:
le premier continue à ~tre pratiqué par les béninois, tan
s
que le second a
totalement disparu.
Il faudra attendre les premières migrations de p~cheu~s
oues~ - africains vers les années
1950-1955
pour qua la
p~che maritime artisanale se développe surtout avec
l'utilisation de grandes pirogues popo et de grands filets
maillants.
Au niveau technologique, la grande innovation a constitué en
l'adjonction aux grandes pirogues popo et aux pirogues
moyennes da mcteurs hors-bord.
Les ViIi n'aoopteront
d'ailleurs pas tous la piro~ue moyenne à moteur.
Au nivs2u
oes rapports sociaux de production, la concentration très
pouss~e des moyens de production dans la pêche, les modes
de partage et l'existence de p~cheurs sans moyensde prod,
.C1
vont provoquer un processus de différenciation sociale,
Dans la p~che artisanale •••••••••
Apr~s avoir, dans les chapitres pr~c~dents, fait 'ta~
des conditions physiques (le milieu marin) dans lesquell~s
{e d~ploie la p~che, et esquiss~ une analyse du contexte
swcio-historique de celle-ci; nous allons tenter dans l~s
développements suivants,
d'analyser les facteurs socio-
écol1omiques qui influent sur la production et en m~mE te~ps,
expliquer les causes du dynamisme diff~rentiel des ~EUX
p~cherie6 artisanales
la pêcherie 8~ninoise et la
Congolaise ••
Il nous faut, avant d'aborder ces questions, pr~sentEr l~
sch~ma global de l'~conomie du poisson de mer et les
diff~rents facteurs ayant une influence notable sur la
demande.
(Cf schéma oi- dessous).
-. - .
INDUSTRIALISATION, CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE
..1. ~ • .:.. • ..1.
CREATION "DE LA DEMANDE SOCIALE ET
DEVELOPPEMENT DE LA PECHE
La aéveloppement de la v~lle de Pointe Noire qui supplanta
loança en déclin, va ~tre à l'o~ine de bouleversement~
socia-économiques fort importants (migrations, exode rural
etc •••••• ).
Ainsi, Pointe Noire déviendra-t-il le point fccsl
de la formation sociale régionale.
le d2clin de Loango est à rechercher dans la nature dee
activités qui S'"y déployaient; activités basées sur l'iCDe
li~
ae traite privilig iant la circulation des marchandises
(esclaves et produits notamment).
Les moyens étant"
rudimentaires, le port3ge,
signe de l'absence d'infr""struc".: ;""
aci~uate,
fut privilégié par le colonisateur.
l'3Ctivit§
~arturaire de loango ne fut pas forte,
nIe trafic devait
sauvent ~tre déséquilibré, les entrÉes dépassant largement
les sorties". lC
En 1923 Pointe Noire dévient une commune de plein exercice
j'esc31e pour tous les paqu~bots If est assurée.
ên 1921; 'Jn
ùrr~té supprimait la suooivision de loango ~ui §tait lcrs
~attachée à Pointe Noire dévenue chef-lieu.
Le développement de Pointe Noire est grS\\dement tribut2irec:u
mode colonial de développement : implantaticn
"
'J<:nnetier CP) cp cit p 97.
-.':)-~-
,q' infrastructures motlernes,
-.
.
base"de l' indus trial issti')n
;
Pointe Noire est le dibouchi des matiires premières d2 l'~.~.".
et le lieu priviligié de passage des produits manufacture~
eu.~péensQui pénètrent dans toute la région •. Vennetie.
souligne fort bien le rOle de l'infrastructure coloniale cana
le développement d'activitéa nouvelles M :
"la fondaticn Cu
port de Pointe Noire, avait fait espérer en un déveloDPem2~t,
tant à l'intérieur du périmètre urbain que dans l'ensembie CE
la région cotière d1entreprise industrielles attirées par
j
la commodité des moyens de communication: voie ferrée pour
drainer les matières premières, installation portuair2 pc'
les expéditions vers l'extérieur ou les importations ce
pr'Jduits".
Ce développement colonial va susciter comme dans tous les
~ouveaux pOles de développement d'importantes migrations
rurales et un gonflement urbain considérable,
ce qui f~ra
dire à J.Dresch,
"la ville, création de blancs, SE! peu'Jle
de Noirs •• MM
La population de Pointe Noire passe ainsi de 5400 Hbts e~
1932 vers la fin de la construction du CFCO à 200.000 ~bê3
en 1980.
M
Vennetier (P) ibid p 397.
MM
J;Dresch : Un géographe au déclin des empires HeretGte,
Maspero 1979. Vennetier (P)
: Géo;raphie du Congo
~autier Villars 1966.
Rappelons que le taux d'urbani=
est passé de 37,33 % en 1974 à 43,25 % en 1580 et au'i_
est prévu pour 1985, un taux de 45,31 %.
Pointe Noiré,
8razzaville, Loubomo et Nkayi comptant respectivems~t ~n
1981
; 220.000 Hbts ; 430.000 Hbts ; 47.700 Hbts; 33.3JC
HaLo.
SourCE! : C.N.S.E.E. Annuaire statistique 1980 p.74.
Par contre Brazzaville compte en 1951 128.000 Hbts.
EG 197G
302.459 et en 1980 422.401 Hbts ••••••
Un importarit processus d'industrialisation a lieu ~ Po~nt2
Noire depuis la p~riode coloniale jusqu'~ nos jours.
Pendant
la phase coloniale de développement (1946-1959) toute une
infrastructure moderne (industries d\\mp.ort'"substitution, 'JoiG'o.·
de communication, port) est implantée,
et qui favorise
l'émergence de classes et COuches sociales sur lesquelles
va reposer la mise en valeur coloniale.
Celle-ci d~termine bien la structure g~o-d~mographique et
socia-économique dy. Congo.
Mais le développement de Pointe Noire tient tout aussi à 3~3
particularités; surtout celle d'~t~e le point de rupture
de charge de toute la région A.E.F. c'est aussi un centre
commercial actif; dominant très largement la façade mari:im2,
qu~lle écrase par ~es dimensions.
Aujourd'hui l'essor des activités pétrolières a apportÉ un
nouveau sou~le au développement de multiples activités
économiques à Pointe Noire.
L'une des raisons de l'attraction
vers Pointe Noire est Qu'elre est devenue du fait du
développement industriel et oes multiples autres activitÉs
du tertiaire et du primaire un vaste marché de travail
absorbant une grande partie des actifs congolais.
" Vennetier
ibid P 397.
Il en résultera par conséquent la création d'une demanoe
sociale et d'un marché interne qui sera le principal oÉbouché
de la produc~ion g~nérée par les différents secteurs
éCDnomiques.
La population Congolaise en général conna!t taux d'acc~oisem~n
élevé cui a évolué de la manière suivante" :
1,7 %
en
1950-1960
2, 1 %
en
1960-1970
2,7 %
en
1970-1980
A ces taux d'accroissement correspondent les effectifE
suivants:
960.000
Habitants en 1960
1.183.000 Hbts
en 1974 et
1.550.000 Hbts
en 1980
Par ailleurs, le Centre National de la statis~ique et c~s
études économiques prévoit pour 1985,
1764.359 Habitants
pour 1990, 2008.850 Hbitants et 2.292.237 ~abitants pour
1995.""
l(
B.I.T.
: ~!ain d'oeuvre 1950-2000,
1977.
l(~ C.N.S.E.E. : Annuaire statistique 1980, pp 75,76,77,78.
Le taux d'accroisement élevé s'explique par un fort taux
de natalité et un taux de mortalité relativement faible.
(taux de natalité 47,3 % en 1974 contre 41,1 % en 1950
;
le taux de mortalité étant de 11,7 % en 1974 contre 24,~ ~
en 1960).
In plan Quinquennal 1982-1986, identificatic~
des besoins en emplois et ressources en main d'oeuvre Œn
1992--'35,
1e p8!"tie Brazzevillp.,
Ilv!'il
198'? pp,
8-1~.
Un tei accroissement de la population donne une mesure GE
i'importance des besoins en protëlnes marines à couvrir,
:e qui néGessite qu'une politique véritable du développement
de la p~che soit mise sur pied.
IMPQRTANCE ECONOMIQUE DU POI55l0N DE MER
L'im~ortance
des besoins du Congo en poisslon montre que les
p~ches industrielle et artisanale jouent un rOle ~on
~égligEable dans l'économie nationale.
De ce point de vue,
et à cause de l'accroissement des
irnoortations déterminé par le poids de la demande,
le 5ectE!J:
de la o~che devrait se developper davantage.
Des travaux ont déjà estimé la production de la p~che
industrielle et artisanale."
Il est toutefois utile avant de suivre l'évolution de la
~rcduction, les importations de poisson,
et la cansommatic~
nationale,
de faire un bref histo~ique de la p~cherie
incust=ielle •.•••.••••••••
~ Dncnt (y) La pêche à Pointe Noire et les possibilités ce
développement Orstom Brazzaville 196J.
Legall,
Petit Jean
~tude économique de le p~che ma:itiT~
et de la commercialisation du poisson en M.P.
Congo Ors:c-
ilielle
série N° 40 1975
Pointe fJoire.
:ayre,
Fontana
P~che maritime et marché du ~oisson 2n ~,
c:;. P.
Congo
Orstom Pointe Noire Nelle série ,'JO
50
1'37':.
Malalou (J.C.) Pêche maritime et consommation,de poissen
dans la région du Kouilou,
Direction ijinérale du plan au
f'ouilotl Pointe Noire Nov.
1977.
2habaud (C), Les aspects Sacio-économiques de la p~che
artisanale maritime au Congo
ürstom
AoOt 1;~2
Nel:e s~~ie
Point2 Noire.
La p~che industrielle débute au Congo avec l~ premier chal~t:
arrivé en 1948 ; le premier débarquement ~e ~[lissOns Ce
chalut effectué par un navire ba~é à Pointei-ire a lieu 3
cette date (septembre 1948).
La SAPAC (Société Anonyme de pêche, d'armeme'
et de
congelation) s'installe en 1949, disposant ~
n chalutie:
et d'un autre acquis en 1950.
En 1957, elle:rée une
conserverie de Thon et de Sardines (Pilchards'.
En 1951,
le Lipa (l'industrie de pêche en Afrique) so:~été concurrent~
prend pied à Pointe Noire, exploitant trois
31utiers
jaugeant en tout 220 tonneaux,
et la produc-"
n débarCiuÉe
est d'environ 665 tonnes.
SAPAC et Lipa proc~dent à une fusion en 1952 st la producti~n
est de ce fait portée il 1850 tonnes
j
pourta"-
pendant six
ans durant,
c'est à dire jusqu'en 1958, la p-~duction va
rester stationnaire,
fiuctuant entre 1000 et
500
tonnes.
A partir de 1958 à cause de l'installation c
utres a:-mate~:-5
.
~
3 Peinte Noire,
il y a augmentation de la pT
uctlon.
~ En 1956 SUR l'initiative de l'Orstom et 0'
e sociét~
privée,
un sardinier commandé par deux pat
n5 de p~ChE
portugais effectuait la premiêre ~ompagne .
prospecticn
entre Libreville et l'estuaire du Congo.
~'e5t à parti:-
de cette expérience que les sardinel12s sor: exploitées
industriellement (cf Font?oa 1981 p214).
~t-
L'augmentation de la proDuction s'explique donc par ~ apD~r.
de n~uveaux e~ relativement importants moyens da prDc~ti~~
cans le secteur ~e la p~che.
Ains:' en
1958,
la société armementvaucher utilisant
'ix
nccveaux Chalutiers de faible tonnage est cr§e,e ; Cc~~nE.·
.
~
s'ins:al12 en 1959 avec d'autres chalutiers.
Le
fait ~aje~r qui
intErvient dans la p~che indtJstri~~le ~~'.
la fusicr"' de septembre 1959 en fEvrie:- 1951 de;: 0·i1Cln"2 cet
de 5AFAC.
Cette fusion
/
association consacre une civisicr
~u ~ravail entre les deux armements:
Catonnec se spé~ial; S~
dans la p~che, et SAPAC assure la commercialisation c~
80isso~.
le partage des benéficp.s est égal pour les
~EU~
armemerl ts ..
t:.i'
1961
chacun reprend son
indéoendance,
s. aDonnant
lé,
fois à la D~che et à la commercialisation.
Vaucher ~~SP2~~'
e~l ~?S1.M'"
~
C~PUi5 1951 ce sont de petites unités de p~che qui s'~ct:
au Conao
; c'est à partir de 1950-61 au 'une véri c 301E
~~che ~ndustrielle voit le jour avec l'a~rivée de :~e:~::
ce 300 chevaux et plus.
Cf.
Fontana milieu marin
ct
ressou:-ces nalieutiQue.s de la R.P.Congo ürst,Dm 1S2' D ~::L'
~~ Dans les annéeG 1950 la SAPAC croc.dait déjà ~ 12 n:'SE ~
bottes des sardinelles et de Thons;
en 1561 la p~Jduc~i:
était de 366.000 bottes mi-hautes.
Cette cDnserv~~:'e ~2
fonctionnait déjà plus depuis juillet 1952 (Dhont JJ s~~
P 137)
i
la production de cette conserverie qui pc,vaj:
me~tre en bottes Chaque année 2000 tannes et 1000 ~C}nn~3
::'e sardi'1elles avait commencé à plafonner en 1959
"C1
r,~
t~a~tan~
aU~ 315,5 tonnes d'alhacQr~5 et 121.5 t~c~e~ Cc
aa:-c:i"elles.
En
1951 la production du conserves
~, n-'~
fut nulle (Dhont pp 137-138),
=2~t2 2Apé!ience
1
r,
a jamais
été r~nouvellée ~5rgr
:lex:s~er.ce d'un ~erché potentiel.
1
Selon Vennetier,
la flottille de la p~çhe industrie:~2 Se
composait alors de 10 bateaux (8chalutiere et 2 sardiniers
d'environ 1000 tonneaux au total) et occupait selon lES pér~
de 250 à 300 personnes.
En 1966 la production atteint 10.000 tonnes.
A partir de
Poin~e Noire la p~che industrielle est pratiquée Sur ~Iense~;
du plateau continental, depuis le cap Lbpez (2 D Nord)
juscu',.
large de Saint Paul de Loanda (Angola) par des chalutiers
dont l'équipage est d'une quinzaine d'hommes.
Les bateaux font des sorties qui durent rarement plus de 7
jours afin d'éviter la dégradation du poisson dans les ca12~
frigorioues dont ils disposent (ils peuvent stocker cris a'~
ouarantaine de tonnes).
L2
composition des captures est la suivante
40 %
de fritures
30 %
de bars CotoH thus sen)
7 %
de soles Ccynoglossus spp)
7 %
de machoirons Carius neudelozi)
Le reste comprenant :
Oes capitaines, des dorades grises et rOSES et
diverses espèces anguilliformes, des raies,
des
requins etc ••••••••••
" Vennetiei":Pointe Noire et la façade maritime •••••••
cp
cH p 394.
L'activit~ des sardiniers est maximale pendant la sa~son
sècr.e au cours de la quelle les sardinelles sent les 81us
abondantes.
On Goit noter,
comme le dit Fontana,
Que le nombre dE
~halutiers bas~ à Pointe Noire n'a jamais d~pass~ 13 ~nié~
(p.
192).
Alnsi, la p~che en g~n~ral Quèiqu' ~tant un secteur ~npo~t~r
OE
i'~cDnomiE nationale, ne parvient pas à jouer plE:nemE~:
sor rOie.
La or~sence au Congo d'une pêche inGustri?11e
déouis les années 1950-55 n'a pas Évité que ce pevs ceti~~
devienne un gros importate'Ur de poissons (congei~, s21é2:
conserves).
Ce secteur se caractérisait aussi par la non-
intervention de l'Etat •••••••
C'es':. par la 5ICAFE (Soci~tÉ italo-Congolalse d'ermET,2nt (J2
p~che) créee en 1972 dans laquelle l'Etat cétenait 51 % G~
capital que l'intervention ~tatique s'y manifeste pour la
. ,
f
i
M
prerl'lere
a s.
~ LB 5IOAPE a été liouidée et remplacée par la COPEMD~ qL~
a :::ommand~ en AoCt 1982 4 bateaux de p~ctle du Bré'il. ....
la SICAPE a cess~ ses activités pcu~ déficience da~s 12
C2stion (en décembre 1980 le passif de l'entreprise 5'212
è 2.708.000.000 FCFA).
Quelques problèmes techniques O~:
aussi j~ué dans la liquidation de la SICAPE dont
- La panne de deux thonniers depuis 1979
l'immobilisation du crevettier qui n'a en fait jamais
fonctionné
C. su!' ce Doint : CUEFF J.C.
diagnostic Et 2souiE,,~ dE
c.
vEloppemE~t des p~ches ~aritimes au CcnqG.
F an quinquennal
1982-198~ Ministère oû Plan
p.71.
Au fil des ann~e5, nambre d'armements ont arr~té leurs
activit~s, du fait principallement du non renouvellement GU
capital fixe.'
Fontana observe à juste titre que cette fl~ttil:
hétérogène composée de bateaux en bois et en acier (puissance
de BD à 600 cv) a connu des ferunes diverses dent l~s dE~X
raisons principales sent
- la vetusté des navires
- la gestion des armements.
C'est ainsi que dépuis près de 20 ans,
à part deux Gù trois
armements bien structurés qui ont su s'~tablir solicemEn:
sur la place, !le sont succéd~de nombreuses société" ce "~:: ,0
à l'existence parfois ~ph~mèren (p.192).
Pratiquemment tous les chalutiers de conception très peu
mode~ne achèvent leur carrière à Pointe Noire j cela ré3ulte
du fait qu'un armement n'ayant pas une gestion saine et
équilibrée est rapidement incapable de faire face aux fr3~s
de fonctionnement et d'entretient ~levés de ses bat=eux.
M L'étude
de la SCET sur la pêche artisanale au Con;o
(p,::)
rappelle dans le même sens :
"comme dans la plupart des
pays de l'Afrique de l'ouest (Cameroun exclu)/.
C~ CCrè7.ate
Due l' ~ge des navires est relativement ~levé (près de
,/
ans).
Les investissement ne sont pas revouvelés".
Cl" -
-
Avant de donner les QU8btités produites par la D~che
industrielle, il noua Faut répertorier les moyens de p=cc~~~~~
mis en oeuvre.
CotonneC exploite 3 chalutiers et deux sardiniers ; Ouboi~
et Faucon ont rê~pectivement en exploitation 2 chaluti2r~
et 1 chalutier; tandis Que Socimpex exploita 1 cnalutiE= :.
1 sardinier.
Il attend un sardinier en commande.
Les armements Congolais ont la particularité de mereye=
leur production ; ils sont perFoie importateurs de POiS9~
(Sccimpex) et ont le~r Propre circuit de distribution
(Socimpex, Co~onnec et Dubois) •
.:::2- lj. ~
\\ c...
r:t, J ~ '. or : "H.J;"ot Il!:.
P :: l <-4.:.
; tw c) ..... '1 f!.; :; ~I ~
En
1980,
la produ~tion de la p~chs industrielle ~quiv~u~ _
13.500 tonnes;
en 19B1, cette production reate stabl~ J?:
rappurt è 1980 soit :
Poisson da chalut 7000 tonnes
Serdinelle.
~500 tonnes
Avec la r2partition approximative suivante
Cotonnac
60 % ,.
,
Socilllpex
30 ,
Ouceis - Faucon
10
M Sur
la pariode de !eptelllbra 1580 à AoQt 1981 (1 sn) ~2'
quantités COllllnercialis~es par E:otonnec ont été le. s:.;i~ c:r', >"
Chalut JOOO .t; Bardinll1les 3650 t soit 6850 t au total.
tf. "Ls pêche et lei industrias 8sBociée.-, rapport -ir"
déc. 1981 Fr.nc. consult 1 Mini.t~re de l'industrie ~~ .. C~
p~ch8l!
p.B1
~nviron 70 % de la production de la p~che industriel12 ~
·Jendue à Pointe Noire,
soit approximatisement ':J.SOO
t::J""
,m 1981.
La procuction totale est aujourd'hui infériaure à cel:"
p~çhée il V a dix ans.
Cett2 baisse est due notamment aux causes ci-ap~ès
- aléas des p~ches en eaux gabonaises et
angolaises M
- restrictions des surfaoes du fait des
implantations pétrolières
- réorientation des pra~iqu25 de p~che dans
la zone c~tère.
* Des accords de p~che existaient entre le Congo, et l'~r:12
et le Gabon permettant aux chalutiers Congolais de :~c-,
dans la Z.E.E. de ces deux pays.
L'accord avec l'An;c-
sonsacrait le Monopole excludif de la SrCAPE. Wacco~~
1571)~
permettait à SICAPE et Cotonnec notamment c~
p~cher dans les eaux gabonaises.
1$ 1t ~ LA PRODUCTION DE LA PECHE ARTISANALE
En 1977 Cayre et Fontana estimaient que les débarquem2n:~
de la p~che artisanale s'élevaient ~ 5000 tonnes / an dDn~
les 4/5 sont constitués par les sardinelles (en 1972-73 c "
enqu~tes de l'Orstom estimaient que 4000 tonnes environ cc
sardinelles étaient débarquées par an).M
On peut voir que la p~che artisanale conna!t des faib~es
rendements depuis 1958 comme l'indique le tableau de ~a
page ~ ~9
Les progrès sont le fait de la flottille béninoise qui çr~=e
ê l'adoption d'un moteur hors-bord et l'usage de granDs
filets assurent les plus importants débarquenents.
Ces chiffres le laissent appara!tre
1500 tonnes pour environ,. 300 pirogues Vili
4000 tannes pour environ 63 pirogues Popo
Total
5500 tonnes dont
4500 tonnes de sardinelles
1000 tonnes de poisson de fonds.
Actuellement, la production de la p~che artisanale se si~u_
entre 5.500 et 6000 tonnes.
L'évolution lente de la
production de p~che traditionnelle est due, il faut lQ r~c~rB
à l'utilisation par les autochtones d'~ne technologie
M Cayre,
Funtana op cit p.8.
ift
"
'il.énéralement peu productrice.
En eFfet,
comme pour 12
p~che béninoise, une_ introduction relativement massiVE ..
moteUrs hors~bord dans le syst~me de production des p~ch2ur3
autochtones bouleverserait de fond en comble les capaci:~~
de la p~che artisanale.
Encore faudrait il que la com~cs:tic
de l'unité de production ( 1 ou 2 p~cheurs)j le substrat
sociologioue de la p~che, les moyens de travail
(piro;us •
filets)
et le système de partage s'adaptent à ce type de
~~che •.••••
Ce qui ne peut ~tre réalisé à court ou mcy?r
tErmrc.
Tableau l
:
Production de la p~che artisanale en tonnES
1958 -
1977
.:\\nnée
1958
1959
1960
1961
1962
196.3
1954
1965
1966
-:c:-;
1800T 2120T 224DT 2760T .3080T .340DT .372DT 4048T 4.38DT"""cCT
(tClnnes)
11S31969
1970
1971
197~
197.3
1974
1975
197E
~:"7
p::,o duct:'on
SDODT
28DDT 2720T 288DT 295DT 35DDT 50DOT 5100T
- - -,.... ...
(tonr~es)
' : ; ' - ,
' _ . ; " " ;
1
SOUI'C2
M~lalou (J.C.) op cit p.18.
\\
..
En milliers de tonnes
Fig. (
Production nationale de poisson
II II IV
LA PRODUCTION ~ATIoNALE
Cfig.5)
La production nationale de poisson de mer était estimée _
19500 tonnes repartie comme suit:
p~che industrielle 13.500 T
p~che artisanale
6.000 T
La p~che continentale produisant 11.500 tonnes;
cela r3~~~2
la production nationale totale à 31.000 tonnes de POiS50~
C
•
1 ralS.
Cette production nationale ne parvient pas à couvri, :3
demande nationale d'o~ le recours aux importations '25.0CC
oui constituent à elles seules 40 % de cette demande
Les apports de la p~che nationale et des importatior1s son:
estimés à 56.000 T de poissons.
Le Cong~ est un pays QU:
peut encore accroïtre sa production car sa zone économio~
exclusive CZ.E.E.) de 50.000 ~m2 peut lui perme~trE :e
produire environ 23.000 tonnes d'espèces communes er ~~U~.
En effet si toua les stccks de la zone étaient explc:tès
rationnellement, la producti~n nationale Congolaise P3SS~,ëit
de 19500 tonnes à 42.500 tonnes.
II. II "V
Les importations
En 1979 les importations congolaises se répartissaier: cc,
3uit :
.1
II V 1
Poisson fumé, cu salé. séché
Ce commerce est théoriquement monopole de l'Ofnacocl
(Jf;'~,-·~
national du commerce, société d'Etat) qui importe envirûn
4 à 5000
tonnes.
En 1979, le Congo a importé 4000
:onn~s
environ soit 11.240 tonnes en équivalent frais.
II V 2
Poisson Congelé Ge mer
inexistant au début des années 1970, ce commerce e5~ r2cs':
et est lié à l'exploitation des Chinchards
du st~c~ OUES
Africain par les grandes flottes internationales et C:U3
récemment par l'exploitation par les navires-usines RUS5~O
du
stock de petits pélagiques Angolais.
Impo:,tations de "Chinchard" congelé en
1979
par
Inter Congo
4300 T
~frigo
5000 T
Socimpex
3500 T
Citraco
3500 T
Total
16.300T
soit 17.900 T
d'équivalent poids frais.
Une partie du poisson importé est reexportée sur le 2~~r~
(per Brazzaville) :
1500 TInter-Congo
2080
T Afrigo
1800 T Socimpex
soit au "total
5380 T
,t.
-
et sur le Gabon
(700 T) par inter Congo.
En général l.es importations nette. de poisson de mer congE~ ~
importé pour le ~arché national CongolaiSe s'élevent à
11.212 T d'équivalent poids frais.
Les importations de poisson.
congelé.
occupent une place Ge
pl~s en large dans le structure des importations de p8:ss~n
comme l'indique ce tableau'suivantde J.C.CUEFF (p.34)
Tableau II
Importations de poisson congelé
Année
1970
1975
1977
Imp. Nettes
Néant
1870 T
5940 T
9460 Î
11212 T
SourC2
Diagnostic et esquisse de développement dES ~~:~E5
maritimes au Congo.
On constate donc grosso modo, ~ une forte prlJgressio~' ceG
importations du poisson congelé.
Ainsi de 1970 à 1581,
o~ est passé de 1.500 T à 17.000 T 1
L'Etat prévoit ~
tl'impcrter 20.000 T de congelé en 1S82 et 22.000 tonnes
1SB3, si la _~
:-
situation actuelle oe la pache loc2~2 .$,,0
w CUEFF
(J.C.)
: Diagnostic et Esquisse de diveloppemen:
~3
o~o~es maritimes au Congo, plan Quinguennal 1S82-1g2~
Ministère du Plan
p.71.
maintient
Ces imp::lI'tatiuns permette:l t de :'aire fac" ~
partie se l'augmentation de la de~ande liée à une forte
croissance démograPhique au niveau régional et national,
II.V?3
Conserves de poisson
Le Congo importe principalement des conserves de balacw
C~~'J:
soviétioue et de sardines, quelques conserves de th=n e t e s
ce~i-conserv8s ce sprats et Hareng fumés.
La valeur monétaire que représentent ces impJ~tatiwn3
(20.000 Tl est de 605 millions de FCFA.*
Ces impor~ati=r~
sont pourtant
appelées à cro!tre.
LES chiffres de la figure 6 montrent que le Con~o i~pcr~5
d'énormes quantités de proté!nes d'origine marine aVEc en
1931 un chiffre de 25.000 tonnes environ.
Eïl 1579 selon le rapport de J.C.CLEFF, on avait un CC1:'f"~::=
exprimé en équivalent poids frais de 25.000 T envir~n.
~jotQns qu'en 1957, le marcné' National ( la demande "eticr151?~
comme le rappelle CUEFF oui se réf~re à Lagoin et ~=l~Q
n'~tait que de 31.000 tonnes; en '981, la demande ~ta~~
-
t..4. SOO
T
il en résulte que la demande a évolué C5 ~':
en 12 ans, soit une progression de 3 % environ par =n (:... "
Pour 1986 les besoins sont estimés à 54.000 T ; en 1550 5~lcr
le ~rojet Cu ?i\\IUD (Juill. 1980l il faudra nourrir 2."i:'L~.~=
d'~abitants p~ur lesquels la proteIne de base ser~
l~ ~~.
~~~rp.sentant 65 % oes uiverses ressources procÉ~q~2=.
* 1 FCFA = 0,D2FF.
1F • F. = 50 CF A•
,.
En r:'lillitrs or tonnes
Fig. J - lm portotions nettes de poisson
( Importations -
Exportations -et Ré-exportations)
II.VI.VI.
LA CONSOMMATION DU POISSON AU CONGO
I!.VI.1
Hebitudes alimentaires et valeur de la
Ration alimentaire
La connaissance des habitudes alimentaires des papuletions
Congolaises et la valeur des différents aliments Qui
constituent la ration alimentaire permettront de ~ieux
apprécier l'importance au point de vue apport protidioue Oü
poisson.
Les attitudes en matière d'alimentation sont liées en p~rtip
~ des préférences individuelles, mais surtout à dea CrOj2nCe
profondément enracinées, au prestige qui va de pai
BVEC
ce~tains aliments ainsi qu'aux facteurs
Ëcologiquc3~
Dans le Kouilou,
le problème d'acceptabilité,
pour re~r21'trE
l'expression de R.Moal ne ~e pose pas,
car les populatic~5
maritimes sont consommatrices traditionnelles de pciss2n.
En effet,
les interdits alimentairES liés
à des roi"~n=
socia-culturelles et concernant exclusivement le pci53cn,
n'existent pratiquement pas ou s'ils ont existé,
ils Dercent
de plus en plus leur signification.~~
X 8:2.
}',.\\}.2ai~2Y
~=:1U21 1::2 !'1!J-:rition 2n s~n.té put'~:':'1~j
Orgeni35tion Mondiale de la Santé,
Bureau Régional GE
l'Afrique Brazzaville 1975, pp.57-61.
En général., i l n'y a pas iu Congo de problème d'ac':2p,cbi~
.
ft
pour l e pOl"sson.
l'étude des possibilités de developpement de la ~~c-e :=rm[
donc ce saisir le lien direct entre une activ~té '~~~c~_:~
l'alimentation et la santé.
Cette problématiQue est celle de chercheurs d'horLzan c~v~r
mettent l'accent sur les conditions économiques g!oba~e' 2-
l'alimentation des populat1ons.~M
le Dr. Bailey nous oonne les principales caract~r:sticues
du poisson; en effet,
dit-il, i1 est facile à tr:uve~,
c'est la source la moins coOteuse de protéines;
la va12~r
alimentaire est grande, spécialement comme complé~ent :'un
régime à base de céréale, Qu'il soit frais,
en bo:t2,
3:-h,:
MMM
salé,
fumé,
"fermenté.
1(
Sur la notion d'acceptabilitÉ cf intervention C= ;;,<:01
chef cu département p~ches à la S.C.E.T. Inte~n2ti~~~:
in Afrique-Agriculture Ne
18 Fev 1977 Ne spéc~;:;:
", =
pêche en Afriaue ft •
MI(
Citons quelques travaux relevant de cette ori2nt3ti:'
Van chih Bonnardel (1967)
; Gombé (C:I-i)
1978.
l ( l ( l (
Une bonne alimentation riche en calories, vit2minE5 ~"
protéines permet d'éviter les principaux trou:le5
nutritionnels notamment la malnutrition proteino-
énergétique grave, Qui est sans doute le prob!§me -
se p~se avsc a=uité à tous 1R9 psys d'AFrique.
Le poisson fournit à llarganisme num3in mcins de
31Jr:2~
que la viande (pour 100 grammes d'aliments comest ~le3, ~3
viande de bàucherie apporte 206 calories et le po 35Dr.
environ 150), mais sa Haute signification nutriti
~ n'2S~
pas à rechercher dans les calories.
Le poisson est plutOt un aliment spécialisa, stri
t2~ent
comparable à la viande du point de vua apport pro ~i~U2, 2t
il fournit des protéines de haute qualité et plus
C~=i~2c2nt
assimilables,
en m~me temps que les vitamines et
~3 am~~o-
M
acides indispensables.
Composi tion moyenne des poissons de mer
Eau
55
à.
60 %
Pro :i des
15
à
24 %
!..i pi des
0, 1 à
25 %
Glucides
o , "J à
1 %
Sels minéraux
0,6 à
15 01,,,
)( Van Chih 8
L' économie mari time et rurala de Ka, if 1 = :2l
Citons oueloues travaux r~levant de cette orient êtio,-
:
Sankalé (M), Satgé (P) Toury (J) Vuylsteke alimE ::2ti=-
2~
pathologie nutritionnelle en Afrique Noire,
1974, ~2~~il~
S.A.
A. Marie Rimbault les maladies nutritionnelles i~ la
recherche N° 115 Oct
1980
N.Rao Maturu l'alime~tion et la productivité du travaiè
vo1.118 N°
1 Janv-Fev 1979 pp 1-13 Rev. Int.
du trevei L
Présence Africaine N°113 Réflexions sur les prob~sm23
alimentaires en Afrique 1er trim 1980 notamment :a~
Kalé
et al"la place du "Ceebu-Jen" dans l'alim~~:3ti=
ces populations 5uburb~ines de ùakar~
Un individu moyen (70 Kg) a besoin de 70g
de prc:§!ne3 ~a=
jour dms la ration alimentaire et 35 de ces 70g
n2Ce'3slÎ,'"
doivent ~tre d'origine animale •••••••
C'est le poisson qui est fournisseur des prot6tne
ani~a:8S
les besoins pouvant ~tre assurés par l'ingestion
2 15C= en
moyenne.
La valeur nutritive du poisson dans un régime ali 'entai~' :S
base de céréales tient surtout à l'Éiquilibre des
'Inino-a::iJ2s
qu'il renferme et dont sant dé~ourvueg la plupart
2S c2:.calEs.
Le pcZ3son est aussi riche en phosphore,
et en cal ,ium et.
comme l'explique R.Uan-Chi, par son rapport phosp o-calc~aue.
il est un aliment mieux équilibré que la viande,
t
presentant de surcro!t l'avantage de se digérer f
dlem"r t.
Comme agent de supp16mentation de c6r6ales, le po S50n ~~t
,
donc un aliment excellent, plus interessant que 1
viande
M
puisqu'il apporte les amino-acides essentiels.
Le poisson transformé (salage, séchage, ou fumage)
~st ;"c:':
stabilisateur
d'un produit ,rapidement dégradable
ë
;"ae:: 1t2
aussi l'expédition vers l'int6rieur au pays.MM
M
Van Chi op ibid pp.54 55.
MM
L'étude de S.Adrien sur "le fumage artisanal
u
oa~5Eon
de mer au Congo" Orstom Pointe Noire Nelle~ér e
N°
55 Juill. 1981
p.41.
La poisson trAnsformé apporte ainsi aux populations élci';]i',~2'"
des cOtes sous un faible poids une quantité plus é12v~e :2
protéInes animales que le poisson frais.
Selon Duren, 12
poisson transformé contient 30 à 60 % de proté!nes, selo~
les conditions de la préparation.
Toutefois la valaur
alimentaire s'en trouve modifiée (notamment le taux en aGimu-
acides) •
Il Y a donc une importante perte de lysine, en raison ce la
fragilité de celle-ci, en m~me temps oue l'apparit~~~
d'Amine-toxique,
l'Histamine.~
La baisse dü taux de lysine serait à attribuer au :raiteT,~t
thermique que l'on fait subir au poIsson, à l'oxydation :29
lipides et à l'action bactérienne.
Or, la valeur jes
pr8téines dépend de l'équilibre da leur Amino-acic~s
ess2ntlels.-"
Au Con~o
en général la ration alimentaire se cara:~2~is2
oer le déséquilibre au profit des glucides et au c~trimen:
des protides animaux
ce qui est entre autres la C'lUS2 ':,~
Kwashiorkar.~M*
~
Duren
CA) ~ssai
d'étude sur le poisson salé se:hÉ e~ ~=
poisson fumé critères de bonne conservation et :'al:É~sti:~
bull.
Agricole du Congo Belge Vol.XLV N° 6 dÉ:.1S5~.
Cf aussi Sankale et autres op cit.
~*
Van Chi op cit p.65 ; les travaux de J.Laure ~: ce
B.t\\drlt!n op cit.
~~~ ~r. CH.Gombé
Les cancers primitifs du foie à 'Ih'ï.-i
-1
_
. ' l.,
_ ' ' ' '
.;
..l..
~énÉral de Brazzaville thèse medecine Lille
1 q ...,~
...
f
. . . .
Actuellement, le bilan alimentaire en prot~ines ~nimales
(Kg /
Habitant 1 An) s'~tablit de la manière suivante:
Tableau III
8ilan alimentaire en prot~ines ani~alE3
Kg 1 Habitants /
An
Poids ~quivalent
Equivalent
F:-ais
BD eu:
Poisson de mer ••••
28,7
15,7
Poissoa d'eau douce •••
5,0
.3,0
Viande •••••••••
9,2
9,2
Total
•••••••••
28,9
DiffÉrence par rapport
au seuil de carence
+2,9
(25 :-;g /
An)
Diff~rence par rapport
à l'optimum
-23,1
(52 Kg /
An)
Source
Fontana et Cayre (1981) pp.324.
On voit donc que la consommation moyenne '!2tic~2c~
se situe au dessus du seuil de carence (2Shg 1 J,)
mais elle est encore loin de l'optimum.
Fontana, Cayre "possibilit~s d'am~nagement de 12'. pilcn2::-ie
Congolaise"
pp.3Z3-335 in Milieu Marin et Fiessour~e5
Halieutiques de la R.P.
Congo
Orstom 1961
"339 Cl •
II.VI.2
LA CONSOMMATION DU
POISSON (fia 7)
2
Le Conga a une superficie de 342.000 Km
et compt2
1.55D.000 habitants.
Cette population est tr~s in~g212~e--~
,éoartie puisque la zone sud (au sens géographique
exclusivement) qui ne représente que 3D % de la superfici~
totale regroupe 70 % de la population avec les principaux
centres urbains: Brazzaville, Poin~No:re, Loubomc, :"<a,;,-
(41 % de la population totale).
L'industrialisation de cette zone (Industries d'im~ort
substitution et autres industries manufacturi~res, ,elavé~
aujourd'hui par l'industrie pétrolière) en a fait le p~~e
économique le plus important du Conga.
Du fait donc de l'existence de circuits oe dist,ib~èion
relativement modernes,
cette région est privilegiéE du Pc·~:t
de vue de la consommation de poisson ; ce quifalt c:re ~
Cayre et Fontana (1975) ·cette zone dratne en cons~quenc2
la presque totalité des apports en poisson de mer"
(p.4).
Le poisson constitue donc la'prir:'cipale source de pr~téif~e=
animales dans l'alimentation despopulaticns de cette zon2
c'est ainsi que la consommation moyenne par habitanè y es:
située entre 25 et 2fr Kg 1 An (32 Kg avec le poisso"
d'ea~
do~ce).
Pointe Noire ville cotière est le plus gros cen::
de consommation avec une consommation annuelle par ~ersonn~
(en Kg) située entre 65 Kg (chiffre de Vennetier en 1975)
et 85 Kg (Cayre - Fontana 1977).
_lol-
Aujourd'hui on a à Pointe Noire une ccnsommat:on per capi:3
de 97 Kg /
an (45 Kg /
an en équivalent frais à Brezzavill~).
Ce chiffre situe Pointe-Noire dans le lot des villes
africaines où"la consommation de poisson est la plus é12v2~
Le tableau ci-après illustre bien cette situstion.
Tableau IV
Consommation annuelle de poisson par personne
(En Kg) dans quelques villes africaines
Consommation
Reste du
''10 yenne
Urbaine
pays
nationale
DAKAR
70
31,4
ACCRA
40
} 1,5
KUMASI
40
ABIDJAr~
51
2,2
DOUALA
48 }.
10,2
} 12,t'
VAO UN DE
27
LI BREVILLE
40
11,7
SANTA ISABEL
70
44,6
POINTE NOIRE
65 }
32,7
} 39 , c.
8RAZZAVI LLE
50
LUANDA
Sg
24,7
26, 1
BANGUI
14
2,2
3,4
Source
P.Vennetier les villes d'Afrique Central~ eG:':~~;n
Masson 1976
p. 129.
On constate qu'en ce qui concerne la consommation par an
de poisson (per capita) Dakar et Santa Isabel viennent
avant Pointe Noire (70 Kg 1 an contre 65 Kg 1 an).
P8U!
ce qui conèerne Dakar nous pouvons dire que l'impo=tanc2 ~2
la p~che artisanale au 5êneg~1 dont la production est D2
loin supérieure à celle de la p~che ind~strielle, et
l'existence de conserverieR de poissons contribuent à
alimenter la marché où d'ailleurs la demande sst plus re,te
que l'offre.
Il en résulte donc que Dakar est le olus gros
centre de consommation urbaine de poisaon en Afriq~e trc:~c812.
Paradoxalement le Congo est un grand consommateur de pci~50n
(avec à Brazzaville 50 Kg 1 an et Pointe Noire 65 ~g 1 2r"
le reste du pays consomme annuellement 32,7 Kg tandis C~C
la moyenne nationale annuelle 39,4 Kg) vient avant celle
Sénégal(31,4 Kg) et après celle de Santa Isabe~~K
Cette situation n'est pourtant paradoxale qu~en 2~=ar2rc~.
le faible productivité de la p~che nationale itant cornp2r3~~
par les importations.
En fait l'importance de la consommation de poisson au Co~;o
peut s'expliquer par la faiblesse relative de la populetiJn
(1.500.000 habitants) et par la répartition géogr2chio~2
de cette population (les 2/3 de la populaticn sont ra5s2~ol.5
autour de l rapine dorsale de communication oonc ce
distribution potentielle; la bande territoriale Ge 50 kT.
N Cette moyenne
est relativement stable depuis 1C ans.
oe part et d'autre de l'axe (FCO - route Nationale 1 rEg~ UpE
1
million d'habitants et 21 villes sur lee 47 du pays.
Les habitudes de consommation des populations ~~i 2CCC~~~ :
une place de choix au poisson expliQuent aussi la forts
consommation caractéristique du Congo et je ses vi:1Es
particulier.
Grosso-modo il Y a trois zones selon les habitudes de
consommation :
le Kouilou avec prédominance du poisser de ~~-
- les axes du CFCO et CDMILOG où la demarde ~3:
mixte
le nord du paye où s'impose le poisson d'eau
douce.
On peut rappeler Que la consommation du poisson de ~a
congelé à Pointe Noire est relativement modeste au rait
1
labondance du poisson frais.
Hervo grossiste fourniseur p·rincipal y vend 15DO tcnnes
congelé par an.
A Loubomo, la quantité annuelle (19B1) de poisson f~ais
consommée avoisine 700 tonnes ; 40 tonnes (-10 %) cui:t~~
Loubomo peur alimenter lee villages voisins.
ConCErnan:
~
poisson congelé, cette ville est approvisionnée par 50coq'l
(filiale de Herve) et la quantité fournie est de aD tDnn~"
par
mois (60 à 80 ~ da poiseon de chalut et 20 ~ ~o % C~
Chin chard SoviétiQue)
; Afrigo approvisionne Loubcmo ~x
clusivement en Chinchard (soit 60T /
Mois).
La quantité totale de congelé consommée dana cette ville P-~t
proche de 170·tonnes par moia.
Pour Nkayi , il est difficile de connaitre exactement
l'importance des quantités expédiées.
Mais l'apport de poisson frais et congelé a été le s~iv2n~
en 1980 : M
Berthoud
560 T (approvisionné par Socimpex en
poisson frais de surface et Ge
fonda)
Pigois
690 T (approvisionné par Cotonnec en
sardinelles fratches et en ooissc~s
de chalut de Dakar)
Commerçants 600 T
Total
1310 f.
Les centres environnant Nkayi sont approvisionnés de ce f~it
ainsi Mouyondzi, Madingou, louteté, SibiU, Mfousti, LùuGi"ila
,
etc •••••••
En 1981, selon le rapport France-Consult, il a été exp~Gi~
vers Nkayi près de 1200 tonnes de poisson de mer frais.
La consommation du poisson de mer frais est beaucouc ~lcs
importante à Nk~V! qu'à Loubomou, en raison de la pénétration
moindre du congelé importéMM.à Brazzaville, le consa~mati~
1
M
La p~che et les industries associées op cit
p.S~.
MM
ibid
p.91.
de frais R es~ alJssi importante (120 tonnes ou 150 tonnes ~ar
mois que recevait auparavant la Socomer ; actuelle~ent GJ t
par mois avec pr~dominance du poisson de chalut et moins
de Makoula*)
; mais l'approvisionnement devient insurf~=,_ :te
(m~me pour la poisson d'eau douce).
Le ·congelé- est donc venu compléter l'approvisionnement
insuffisant en poisson d'eau douce et poisson de mer freis.
La consommation du poisson de mer congélé B m~me pris le
pas sur celle du frais : cette consommation est è
Brazzaville supérieure de 50 % à celle du poisson ~e "-2T
frais
(4500 tonnes contre 3000 tonnes ).
Le nord du pays isolé des grands centres urbains eë 5wr~G~t
de l'axe du crea Pointe Noire - Srazzaville, est ali'nl':n:(
exclusivement en poisson d'eau douce (c'est une zone de
grands fleuves).
La production y est d'ailleurs insuffisante;
ce c~i
nÉcessite un 3pport substantiel en poisson de mer :r3is
ou congélé.
Mais les difficultés actuelles de communication blocuen:
cette perspective; c'est pourquoi on attend beauc~~p G~
la route en construction entre Brazzaville et Owenso
(523 Km)** qui, en permetta~t le désenclavemen~ de cett=
!'f
ibid p.94.
MM
Les Tronçons Brazzaville.
Etsouali (environ 200 rm)
et Obo~ya-Owando (environ 70 Km) sont achev~s ioiG
c~01.
zone facilitera l'acheminement du poisson de mar.
Nous pouvons à travers l'analyse au circuit du poj 3S0n d2
mer frais et / ou congélé faire ressortir la struc:ure De
la aemande en matière de consommation du poisson CJns les
différences villes du Congo.
Ces circuits cOrrobo~en: nos
analyses précéd~ntgs
Le Circuit du poisson de mer fra~.
Estimation des destinations 1981
Industriel
Quantités p~chés
13.500 T
E.OOO
or
Consommée à Pointe-
9.500
T
4550 T
Noire et sur la COte
(70 %)
(75 %)
ê:xpédiée vers' ,
4.000 ï
~4 50
ï
l'intérieur
(29,60%)
(~4,1G%)
5450 T
Vers Loubomo et environs
?DD T
3 , 5 %
Makabsna Mossenkjo Mbinde
50 T
0,25%
/J ka yi et Régicn
1200 T
6.1%
Brazzaville et Région
30CO
~
1
';0 ~ 2%
Gabon
500 T
2.5%
Source
France Consult 1981 op oit
Le Circuit du poisson de mer congélé importé
Evaluation des c!istinations 1981
j(
%
Quantités importée
17.000 T
,
Poisson consomme à Pointe-
2.000 T
11,7 ut
Noire
et environ
,Q
Expédié vers
15.000 T
88,2 %
Loubomo et environs
1.700 T
1[, ~.".',,"
Makabar.a Mosendjo Mbinda,
50 ';
0,9 %
Nkayi et environs
500 T
3,E %
Brazzaville et environs
4.500 T
2E: %
Exportations vers le Zat re
6.000 T
4[]
CI
,0
Gabon
1.450 T1
7, 1 %
Source
France Consult ibid p.97.
J(
Les calculs en % sont de nous M.A.
(pp.128-12:;).
~,-
-
Il ressort de ces tableaux que Pointe Noire ace ~are l~~
plus fortes Quantités de poisson de mer, salt 72
C2
la
production totale rtperties comme suit: 75 % de la
production industrielle et 75 % du pcisson p~ch~
artisanalement.
Brazzaville vient en seconde position avec 10,2 % du
poisson frais consommé ; suivie respectivement par Nkay~
et la région (6,1 %) et par Loubomo (3,5 %J et pBr l~
J
Gabon qui importe 2,5 % du poisson de mer p~che à rDint2
Noire.
Les quantités de poisson frais expédié vers l'intérieur
constituent respectivement pour le poisson industriel 2 c ,C %
du total et pour le poisson artisanal 24,20 %.
Pa" ~ont:è,
en ce Qui concerne ls consommation du poisson de mer conc~l&
imoort6, la tendance s'inverse; c'est ainsi OUE EraZZ3V
.~
et ses environs consomment le double de Pointe Noi"e, 52::
26 % contre 11 %.
Brazzaville se situe de ce point de vue après 18 ZaTre
qui importe du Congo 40 % du poisson de mer cong61é impo,,2
par Pointe Noire.
Par ordre d'importance on a après Brazzaville et Pcl~t~
Noire, Loubamo (10 % dont ls consommation est donc proc~~
de Pointe Noire, et Nkayi (3,8 %) puis Makebana, MosS2nejc
et Mbindo (0,2 %).
Les réexportations du poisson congé10
importé sur le G,abon constituent 7,1 % du total.
On constate en g~nér81 que les ~~gions de l'int~rieur
notamment celles situées le long de l'axe Cf CO eê Co~ilc
sont plus consommatrices de poisson congélé que de frais.
La figure J permet de suivre en pourcentage l'évolution ~e
la consommation n8tionale de poisson r~partie en deux po
:e5:
le poisson importé et le poisson national.
Pour le poisson importé on passe de 25 % en 1976 à 45 %
en 1981 avec Is progression,
l'évolution suivante 25 :1//0 ~n
<J
/
1976
46 % en 1977,
48 % en 1978 ; 45 % en 1979
4E )(;
;
0
,
~
1980 et 45 % en 1981.
Ainsi, m~me si le Congo fait be8ucoup appel au pOls~on
importé pour nourrir ses populations; les quanti~és
importées ont tout de mftme diminué depuis 1986.)
La consommation Nationale du poisson est de 75 % ~n 15 7C ,
ce qui est depuis le plus fort pourcentage; ce chiffre
diminue
en 1977
(54 %) et depuis 1978, les quantités
consommées tournent auteur de 54-55 %.
Au terme de cette analyse de l'économie de p~che (produc~:Jn
importations-consommation), force est de constater que
l'augmentation de la dem8nde qui résulte des taux
d'urbanisation ~levéB, nécessite le développement de la
~~cherie ccngolais2 (artisanale et industrielle),
La
politique de développement de la p~che aura pour consécG
~2
l'approvisionnement des populations e~ protéine-poi9son ~ê
aussi la diminution progressive des importations .•••.....
Mals l'analyse des structures actuelles (dkmograhiaLJ~S
t
socio-économiques) de la p~che montre les multip es caus~s
de blocage (de la p~che V111 notamment), ce qui ['DUS
permettra d'esqu1sser les axes sur lesquels devr"it
s'appuyer un pol1t1que de développement dans ce 'ecteur.
3ème
Partie
LES
STRUCTURES
ACT1.i'ELLES
DE
LA
COMML1[AUTE
DES
PECHEURS
CONGOLAIS
ET
ETRANGERS
Nous avons choisi d r enquêter dans deux villages de
~c:'le'~
la cete congolaise assez représentatifs des problè2 S Jui
posent à la p~che maritime artisanale.
Ce choix n'est pas arbitraire car ces deux villageE
mondaine à Pointe Noire et Matombi dans la baie de
Ïlldiquent en fait les tendances actuelles de cet-'ce
et laissent entrevoir les perspectives ~ù s'offren
son développement.
En effet, les villages de la plage mondaine sont, c
le 'Tf.''''.
particulièrement indiqués pour analyser la pêcherie ~rtis2-
~
céninoise et les différentes relations entre les al. cgene~
les pêcheurs autoohtones.
i'latombi offre un cadre privilégié pour l'anal;yse de
rsD":C
sociaux dans la pêche congolaise; c'est aussi le v 1:8ge
choisi par la Direction de la Pêche Artisanale pour Jrccr,o'~
. -"
une expérience de type coopératif.
Or. voit bien que notre choix,
outre les raisons d'a ::eS2:..t
_";é,
correspond bien à notre orientation problèmatique.
Ao1\\-
-
( ~ PI f~
LA STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DES PECHElTE
!1l:r .~ . EV01IJTION DE LA POPULATION DU VILLAJE DES : ~C;{E:~i".:
En 1968, le village de la Flage Mondaine comptai
a lü.=-
-;;·_L
plus de 500 habitants, tandis qu'il n'y avait
~~r
~l\\_
c._ 'vI
;. :: -..À-;~ -
environ
le long de la côte congolaise.
Des études de l' ORSTOf.1 estimaient ainsi la struC-,J.I'C ti~~: e
population du village des pêcheurs de la Plage M(~dai~~
Congo région àu Kouilou
dont district de Loandjili
59,7 %
Afrique Occidentale
~"
E. ~.
"'-
,-
,
Cabinda
:= -<:.J
Pays UDEAC
~
,.
;,
Congo-Kinshasa
'i
Total écrangers
.,
7 r
Je
1
."
La majorité était or~g~naire de la reg:lon àu j&j:;u~
~-c:.-
dire l'ett4~ie vili-cabindais-yombe) avec plus de
.......... ,....-
-.J
'.G __
dont 59,7% pour le distri.ct de LoandjEi (32. 8 ~
des étrangers à la région).
3n 1976, on dénombre 651 hommes liés directement
et dont la répartition est très inégale.
Af~ique Centrale
dont Congo
131
Cabinda
21
Autres
30
Afriq~e de l'Ouest
dont Bénin
462
.Togo
8
Autres
Selon Malalou, il y a dans cette population plue "".lTS
=:'..i :::2."
taires et des pêcheurs sans gra.z:des attac!:'9s fa~, l::,~ll·?:3. _-'-
a e~ ~oyenne 2,59 personnes à charge pour cha~uE ~S3l~E~
d~
village des pêcheurs. La population totale (1953 pers!):::,:,:;)
vit donc essentiellement des produits de la p§ch ~
Le fait majeur qui va modifier la structure et l~
vie ~c
économique du village des pêcheurs est l ' arrj,vée 'ê22SicT'C
:".,
béninois qui vont constituer alors le plus impor' <'.= ::.._n
social impliqué dans la pêche (462 contre 131).
.s.:>c
mencé à s'implanter à Pointe Noire dans les ar~1é
Ils sont originaires du Ghana, du togo et surtou'
et s'installent aussi à Mayumbe eu Gabon. De 195f
popu~ation était passée, selon 'len...'1.e-::ier, de 200
300 personnes. En 1962, à cause des émeutes xéncr
eut un important départ des popo habitant le litê
du Bénin et la région de Grand-Popc.
* TJIalalou (J.C.) Pêche maritime et coneommation è
pOiS3~ ~
la région du Kouilou, Direction
énérc"le
Plan au Kouilou, Pointe Noire, ~
?s"- .
1<*
Sur cette question, cf. J. Pliya : La pêche da: 3 ::"e ",'
C'.; >.
du Bénin, étude de géographie a~ li:: '.lS a
.'~
pêche continentale et maritime ; ·.,~·2::C2
coopération culturelle et tec~xi le. ~c2
Nous désig!1ions les pêcheurs allogèr..es par :'..e ter'
:;-":L- r
.;.~
de pêcheurs béninois parce que cette na"tionali té
.::'~é2'~ ;_,
qu~rrent dans la communauté •••
--
·11 semble que la migration actuelle (des al~~ées
70 à
maintenant) ait été déterminée par la crise que c ~œait
pêch€
artis~nale béninoise où l'intervention état: ;'.;.e d2...
1 "
cadre d'un développement coopératif n'a pas donnÉ les re
~
.... .-. -i
_,
-""- vc:. :,:;:
escomptés. Le désenchantement qui en est résul~é
,&:
c
pêcheurs} a provoqué une importante migration dei:'
-:'<:::.",1;"::'
Outre la conjoncture économique, les pêcheurs cer. .:C2.3 2..
le trop grand nombre d'actifs dans ce secteur au
~ni~.
Avant de s'installer au Congo, certains pêcheurs c~t pra-
,~é
la pêche en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Camero~ .
Les équipes actuelles sont composées essentiellem :t ies
migrants de la deuxième génération
celle des an, :,es sc:
1','0
et de la troisième génération.
On ne trouve plus dans la communauté des béninois J.Cê·."o::'~
';.82
migrants de la première génération (1950) et en g, :S:,2.2. ,~1:
de la deuxième génération, ne sont pas les des':lenc <,'"t8 ('
'C'>;;:3,
des pre~iers migrants.
Cette non-reproduction des unités des premiers mi€ ~2.n~3, ~
s'expliquer par le fait qu'ils ne faisaier-t pas VE ,ir e~
33e
comme aujourd'hui des jeunes pêcheurs restés au v~ _la~e.
D'autre part,quelques familles ont à la longue aOE 'dct~i
et se sont intégrées dans les activités de la vie
~:'8c::'~
misant à la fois sur le co:nm.erce en généra.l et SUI la sc',
des enfants comme stratégie de promotion sociale.
·er-ta2.~·.
descendants de ces familles pratiquent la pêche:ais d'O
manière fort épi~oàique.
_ ..
Certains pêcheurs de la deuxième génération sont v ~us à
Pointe Noire avec leurs parents. Ils ont fait ver.i
pro~r'
" -
vement des jeunes pêcheurs de même origine village ~se (t:
sième et quatrième génération) pour d;ynarniser le'.J.Y
lliÜ té
~e
pêche.
On verra dans un autre paragraphe le rOle joué par ~ '2,r.C2-ê ',eté
de la migration dans laS'tratification socio-écor.ox."E: :'1:
béninoise.
U1-. 't 1I-
LA POPULATION IMPLIQUEE DANS LA
PECHE ARTISANALE I~ITIME CONGOLAISE
La partie la plus importante de cette populatior. e
_c:cc
-, Cl
au village des pêcheurs de la plage mcnlia.ine, qui
lSCU' ",
était scindée en deux grandes parties: la "plage
:-;;e Cè'.
et le "cercle naval".
Le secteur Crstom était habité par les pêcheurs at:· :cr-:torF
et
le Cercle Naval était" col0:r+isé" (au sens d' ur..e mi ~.:':. t iOL
colonisation) par les pêcheurs béninois.
La configuration géographique et sociale du village
des :J'"
.'=",;1'3
a été boulj'ersée par la construction entre le sect,rr Crs-:
..
ec le Cercle Naval d'un port de fabrication de plB.',~-for=: :e
Îorage de pétrole off-shore (Boss-Congo).
Une grande partie des actifs béninois a donc été C _2.f:ee
cuitter le Cercle Naval pour aller s'installer 'Te'!'
l'e~,'c'
chu:('e de la Songolo, en attendant son transfert év
.~;'~'ô_
~
la baie de Loango.
. I . - l!
Malgré cette nouvelle situation, les deux vil~age
d'exister, avec la différence que les de~~ CCŒffi~l , - . -. -"
L"CO
....._
pêcheurs co4abitent actuellement au village de la
Un déplacement éventuel des pêcheurs de Pointe ire
'e 'TC':
r1a"':;ombi est prévu à cause de l'installation prévu
sur:'"
plage de multiples infrastructures industrielles.
Cette nouvelle situation n'arrangera pas les pêch' ~2 e~
:s
commerçants qui vont être obligés de s'éloigner Q' l'ci:,.>
Le recencement partiel de 1962 avait permis Ge dé
pêcheurs traditionnels le long de la cête conGela
~.
E~ 1980, on a dénombré près d'un millier de pê~he
exactement) dans 23 villages. Cette pO~)tüation ee
inégalement répartie : ainsi, le village de la Pl:,
compte à lui seul 631 actifs de la pêche, suivi dé
(8d ), Matombi (61), Tchilassi (46).
Il est important de souligner que dans U!le viugta,
~ ::.eC'è
côtiers et de campements, on coepte en to"t't prè3-:'C
,'Je',
contre 631 pêcheurs au village de la Plage Mondai,
J~ ~
"~
aes villages où le nombre de pêcheurs ne dépasse
,s l~
,.ins
(2,3,4,5 ou 8 pêchellrs).
Si l'on tient compte du fai't que le recencement d,
19;L!-
dé~olIlbré 1605 pêche',ll's dans la région de Kouilo'.l-,
,. le_,
. 'n-
-vu que le nombre de pêcheurs ne dépasse pas 921
- ]'~S
'.::endance est à la baisse de cette population. En
'< Il
ans, la pêcherie artisanale congolaise n'a pas ab,-I':~
de 350 nouveaux actifs.
On perçoit par ce chi:fre que la pêche T'_' est pas'
e,~C':
~ c
jugée intérressante par les congolais qui lui pré'
~~~ê
acti.vités (se<..:'tê;;a- secolJ.daire et terti.aire).
En général (exceptio~ faite de quelques villages à
D;ct~
nota!lllIlent Pointe Noire et !i[atombi), l'activité de
~cne '0',
é:!l
déclin chez les vili où elle est une activité ma~g 2a~e.
~ 1:.1]""-POPULATION ACTUELLE DU VILLAGE DES
PECHEURS DE LA PLAGE MONDAI:Œ
L'enquête nous e permis d'obtenir des ir.formations
exhaustives sur la structure démographique des pêc
Nous avons ainsi pu avoir accès au recensement des ::Jêchc~
béninois effectué par le chef de communauté. Ainsi
pêcheurs, nous avons obtenu l'âge de 135 pêcheurs
du. total.
PO').r les vili, nous avons choisi un échantillol1 df
~) r:i' .~.
."' ......
L.J.
Ü
pour deux villages et pu en connaître les carac-tér 2-:ic'. ~
Il Y a au total 631 pêcheurs à la Plage Mcnd8.iè'.8 CO ::-:: I+E'~
béninois et près de 150 congolais.
J. ur.·1. STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DES PECHEURS BENINOIS
Il n' y a aucun pêcheur dont· l'âge est infériel;.r 0', ?,,':;.l ':~
20 ans et on note une faiblesse numérique de la clss'? _.
25 ans. Celle de 26 - 30 ans représente 14 % du te al
~~.
~.s
que celle des 31 - 35 ans compte 20 % de l' échanti .len Ci.:,
tandis que les ainés constituent 69 % des pêcheur~ téni' c
La majorité de la population se concentre autour ès cl:",
d'âge suivantes: 31 - 35 ans (20 %), 36 - 40 ans
2C %
41 - 45 ans (15 %) ; 46 - 50 ans (12 %) et 51 - 5= '~L3
~ ;
.
_ ..
Tableau. VII
PYRAMIDE DES AGES DE PECHEURS BENI~OIS
Classes d'âge
Effectif'
-I~
;"
20
0
23
21-25
1
28
26-30
14
'0
33
31-35
27
?O
38
36-40
29
~ 1
43
41-45
20
'c.
/
48
46-50
16
2
53
51-55
15
56
56-60
9
-;
63
61-65
4
3
6
65 +
0
135
"c
* % = effectif de cette classe d'âge
total
Age moyen environ 45 ans.
TABLEAU VIII
PYRAMIDE DES AGES DES PECHEURS VILI
lJI'.ATOMBI
Classe d'âge
Effectif
20
4
le
23
21-25
7
15,2
28
26-30
12
33
31-35
1
38
36-40
...
43
41-45
.,.
4
l ,~
48
46-50
4
1 C
53
51-55
3
58
56-60
63
61-65
2
J
65 +
2
40
_ ..
.:" -2 ~
Fig i- ?yramide des ôges pêc:ieurs Pc..,;
F:,;;,'tf}- P'i r c"1"ice des ages
pêcI1eurs VI' (1':
tMatombi)
,.At't-
L'absence de jeunes pêcheurs migrants semble POU'
l~ s'e
par la l'lécessité de alsposer d''l;!le épargne suffie éJ.:e [7
- as
pouvoir adhérer à une compagnie de pêche (Chatou,
,-
i9êé,
\\
0.1
Le Mode * se situe dans la classe d'âge 36-40 am
e: =.'
moyen de 45 ans montre que l'on a affaire à illle . DulaT~
adulte.
La structure foroelle de la pyramide reflète bier cettE
riori té numérique des a1nés sur les cadets. Elle
'_1:E'
=
:12
étagée, en paliers avec élargissement de ceux-ci
8r's.:. c:
(ju.squ'au classes d'âge 51-55).
Ainsi, les pêcheurs arrivent à Pointe Noire aprè2 aV:Ji::-
la pêche au Bé~in ou dans le Golfe de Guinée.
Au niveau du comportement socio-économique, la m: ~a0ic~
l'âge adulte font que les pêcheurs ont conscier-cE ~'s:r'
une situation transitoire qui exige l'accu:nulati':ù (,
pour se reconvertir et "préparer leur retraite" ":
2 é n::._
Notre analyse se fonde sur le fait que la base e: le 2C~
de la pyramide ont la même forme.
Les classes d'âge représentatives des vieilles gE ;r-:t::.
8-c
des cadets ont à peu près les mêces %
Classes d'âge des a1nés
Classes d'âge
3ê
C2j
51-55
=
10 %
20
=
0
56-60
=
7 %
21- 25
=
61-65
=
3 %
26- 30
ÎO
* Cf. Distribution statistique: barreau de l'écr _~~ c
concentre le plus granà nombre
cC
22-
---
Les pêcheurs arrivent donc ici à l'âge adulte et rS:ltY2:
Bénin quand ils sont vieux. Toutefois, la supéri ri té ,_
des plus âkSés n'exclut pas une importance relati s,le::
rentes classes d'âge. Ainsi, il y a une conjonct )~ e::
des je~~es, adultes, et vieux pêche'~s dans le ; )~es ~
production des béninois.
La structure des pêcheurs congolais ne pr4sente
'l.3,
c::
verra, les mêmes caractéristiques.
1: . ur 'L STRUCTURE DES UNITES DOMESTIQUES CHEZ LES BENE~C ~
La communauté béninoise ccmporte 243 femmes pr&.-:: ~;_:ant
::e8
le fumage du poisson, soit 2,004 femmes en moye!:. '= 1JaT
dans les compa,gnies.
En réalité, cette moyenne n'a qu'une valeur indi ative,
la répartition des femmes est inégale ..•
On compte dans la population échantillonnée (132 ~Cè'::'.é;
243 femmes) 31 unités domestiques (U. D.) et la
i?~rti
des femmes est la suivante :
pêcheur né en 1955
3 femmes
pêcheur né en 1946
4 :emmes
pêcheur né en 1930
2 fen:mes
pêcheur né en 1927
2 femmes
pêcheur né en 1921
2 femmes
pêcheur né en 1945
2 :ern.o.es
pêcheur né en 1950
2 femmes
Ainsi, 7 pêcheurs ont en tout 17 femmes, tandis \\ ..J.'2 24
.:: 2 ',~:
dont l'âge varie de 31 à 58 ans, ont chacun une ~ ~m~e 1
24 pêcheurs pour 24 femmes.
Le nombre d'unités domestiques qui résultent de ('Ote ~'é~~ar,,'
matrimoniale est le suivant :
24 pêche':.U's ont 24 feœmes
,
1
; " ) -
1 fr. ....,....p
5 pêcheurs ont 10 felll!lles
c; '•• -'-' •
pêcheur
2 femmes
pêcheur
3 fel!lI:les
r
7
,-'
•
.J.- • •
1 pêcheur
4 femmes
. .
'-
--
Total des iJ.~.
7; ':
T~
.,.- .
~/,
..... ~'
Il en résulte que la majorité des pêcheurs béLc:'l.C
célibataire soit 132 - 31 = 101 pêcheurs céli'Jaté-
du total échantillonné).
L'importance du nombre de célibataires permet (p~ -;-êtro, de
montrer que contrairement à son homologue congela
béninois n'a pas beaucoup de charges familiales & :22ûIDer
place,-ce qui explique entre autres facteurs,
3~
accumule::-. ;
~
Parcon~r,e, pour les mariés, on ne peut parler
puisque le fumage du poisson auquel s'adonnent ~ô
rapportent de substantiels bénéfices. Les conj=i~
donc les charges domestiques.
_At, ...
'1 '\\1t-1- STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DES PECHElJ"RS VI: -
<
L'analyse de la structure démographique des pê~:ê 's vi~i ,a
nous permettre de mettre en relief le déséquil'_~r' jeun~s
ancier..s et d'esquisser à partir de cette bi-po=-:.c.r· 3atic:: "119
analyse des différents comportements socio-éco110~~ lues des
acteurs impliqués dans la pêche.
a) MATOMBI
Deux modes se dégagent, le premier est la classe c 1 âge 21 -25 8.:12
le second, la classe d'âge 26-30 ans. Comme le cor 3ta1;e Cl:2.~v]ê
(Op. Cit. p. 6) i l semblerait qu'il y ait un abanc)n pro,~sc~~2
de la pêche de 30 à 40 ans à cause de nombreux ~m: ~ois cr?és
par l'activité industrielle au cours de ces de:c'~~i: 'es ar:':::2è2.
La_ P9Pulation vili impll.quée dans 1'3. pêche est . ~
j 2'J.LS :;c;r.c ,':
le montre le débordement sur la pyramide de la "l, '3e des
26-30 ans qui constitue 30 % du total.
La classe des moins de 20 ans compte 10 %du tcta::', soit -'-~ 1/3
de celle des 26-30 ans, tandis que celle des 21_2' ans,
E;'
compte 15,25, soit la. 1/2 d~s 2ô-30. La classe:~"" 31-3~
n'offrant que 2,5 %'
Ainsi, les classes d'âge des jeunes totalisent ",n-, roI:. .so ,~ ê.e
la population échantillonnée.
Par contre, la pyramide laisse apparaitre un tass~
populations au niveau des 31-35 et 36-40 (2,5 ;,:' Y''è
g, chacune) e-o a,li r.iveau è.es 41-45 ans et 46-50 :::::c
On note un vide pour la classe d'âge de 56-60 E.: s.
ta:;.dis =:'.1'':
la pJTamide se retasse au niveau des 61-65 ans
-
65 ans (5 % + 5 %)
Au total, les classes d'âge des générations a!24ss ~or~en
40 % de la population des pêcheurs de Matombi.
Le déséquilil:)re aînés-cadets que reflète la bipola1'isa La::
structurelle de la pyramide est la même qu'on obseJ'vera cl:'SZ
les pêcheurs de Pointe Noire.
b) Pointe-Noire
La population a les mêmes caractéristques que cellE de l'I2.:o:1lb:_,
Il Y a deux modes qui sont représentés par la clas: e èee
26-30 ans et par la classe des 51-56. A partir de : ~-45 ars,
il y a comme à Matombi, un abandon provisoire d~ 1: pêc~s.
1a p:/ramide offre 1L.'l déséquilibre structurel er-:c-e les =- 3, ',', ::
ayant un âge compris entre 20ans et 35 ans, et ceu}: q'.ü OL;
un âge situé au delà des 35 ans. Ce déséquilibre e2t un
déséquilibre de génération (aînés-cadets).
D'où la forme de la pyramide avec une base homo~èn" et :::':::'::'g8
les classes d'âge suivantes: moins de 21 ans; 21· 25 are;
26-30 ans comprenant chac1L.'le 16 % de la populaê:on totals.
soit en tout 48 % ; la classe des 31-35 ans ne rep:'ése-:l.te,_t
que 5,6 %. L'ensemble âes classes jeunes représellt, donc 2'''<
total 53, 6 % de la population tandis que les aîné:
co,_st:'. tue, ~
48, 64 % de l'échantillon. Ce pourcentage total es- d'aillelIT2
très inégalement réparti entre les différentes cla. ses d'sge.
Ainsi note-t-on '~'le faiblesse numérique de la clas e aee
36-40 ; 41-45 ans; et des plus de 65 ans. Les 2la ses è'(~9
des 46-50 ans et 56-60 ans ont le même pourcenê'59 (5,6 ~.
tandis que la supériorité numérique de 18. clas2 s d ige ~. -·~·5
saate aux yeux.
L'âge moyen qui est de 37,66 e.ns, reflète la supré·:'3.tie des
je1.L119S dans la population totale. Comme pour M&êO:r: i d·or.o,
TABLEAU VIII
PYRAMIDE DES AGES DES PECHEUrtS
VILI
(Pointe-Noire)
Classes d'âge
Effectif
%
20
9
1 6
23
21-25
a
- ,..
-
' 0
28
26-30
9
Î 6
33
31-35
3
5,6
38
36-40
2
3,'
43
41-45
<
-~
1
,I2C
48
46-50
3
5,6
53
51-55
8
:5,05
58
56-60
3
5,6
'.b"
61-65
4
7,54
65
2
3,7
57
1 CO
Age moyen
37,66
CIO$~U d'Ô'le
6 ~ I-.,...L--,
6'-65~..............
56-60
51- 5:> I--~~L-~~..':""
..~..:...-•. .,
..
46-50 j,;..,.._--J
41 -45
J6-40 ~...;L_
31-35
26 - 30 Jo--,.;.;.;,.;...,--'-"':'""'"-t
2' - 2:> I-__;";";'';'';'..,;.o,.,~+-'-..l
<20 L--:.................;;..;~~.;..;;.....;;....l.-....,..-----r------,----_._--'",.. ç c
10
20
JO
sc
Fig. 40 - .pyramide des âge.s des pêcheurs Viii l Pointe- Noi r e)
,..l1tl-
et quoique la structure démographique de la c1c3se de3 29.'C
soit différente de celle de Pointe-Noire, les.~c..~;.S:;'()LS sec:
les mêmes : importance numérique des cadets da;;; 1;
p,Jp~~:.:;.::1
des pêcheurs et faiblesse relative des ainés. >"S:9.1.è:é L:c:;ens
respectifs des deux classes sont respectivemen~; pm.::' ,la c:'..asse
des cadets environ 56 % et pour les alnés 43 %.
L'importance des jeunes s'explique par les éch"s~·., 3Y:C -: '::l5
scolaire et par le manque de perspectives d' e:n:~.oi }C.U' 2'''S
jetL."les qui vont tous "se débrouiller" dans les 8rnp::"ois ,:::.u' of:'!,,,,
le secteur dit informel (ici la pêche).
On verra que pour la plupart des jeunes, la pêche est tL."le
activité exercée en attendant de trouver un emploi salal'i,~
stable.
Sans tomber dans l'absolu, on peut aussi d.ire
'.e., . t";8 è'lDl
des pêcheUTs peut induire un comportement q'~i " 0L:oS ~~,
'1
capitalisation des gains; les jetL."les s!attend~nt ~ 'Lle
éventuelle mobilité socio-professionnelle n' in';estisser2.i~n~
pas dans la pêche.
"J:. :\\Et.. lt -
STRUCTURE DES UNITES DOMESTI Q:,~S
CHEZ LES PECHEL~S VILI
A Matombi, on note au total 26 femmes dont 22 :e='?s1<:: p~cr.c,"
soit tL."le moyenne de 2,3 femmes par pêcheUT.
Il y a 22 pêcheurs mariés, ce qui représentent ~2
::'e
nombre de célibataires est important (17).
La répartition du nombre de femmes est la suiva~~e
. 1 pêcheur né en î937
1 pêcheur né en 1932
. 1 pêcheur né en 1952
2 fe~~es
1 pêche'.l!' né en 1926
2 Îemnes
1 pêcheur né en 1920
2 fe~f)s
Cinq pêcheurs ont en tout 10 femmes
Tandis que les d~x-seDt
autres ont chacun une femme.
Les femmes pratiquent, outre le travail domestir.·,e ::0'.<:' tO·.ètes,
le fu:nage et l'agriculture. De ces deux activit~:.3, :-;eu.l 2.e
fumage rapporte de revenu substantiel
l'a5ric~.:.=-êU:o,,?~S".
vivrière. Ainsi, sur 26 femmes :
- 19 se consacrent exclusivement au f'~~age,
7 sont aussi cultivatrices (:!lE.!'.icc
ar,c~.... :~è.s':-),l:':S '.
femme se consacre exclusivement
.'.Z
,,:ic:ces
domestiques.
Toutes les femmes de pêcheurs font le fumage.
Le nombre de personnes à charge est important Cl.' :a.nd Cl.': sei-
qu'une infime minorité participe à la productic:.
t
TABLEAU IX
SITUATION MA.TRnmNIALE
ET PERSONNES A CHARGE
CHEZ LES PECHEURS VILI
- - - -
Age des
Nombre de femmes
Nombre
PersorJ~es
pêcheurs
des pêcheurs
d'enfants
à charge
29
1
2
1 neveu pf.!ch
45
2
5
2 r..eveu..,
55
1
2 nE·'''-e~J....'''{
22
1
28
1
4
24
1
3
28
1
32
1
4
:nere
1
38
1
1
1 neve'J.
1
42
1
1
6
27
1
2
4
bca"J...c;;-:rèr'c
pêneu:ts
55
1
50
2
10
c:
~
Defao
1
Félix
1
28
•
't
6
30
1
2
2
30
2
6
t
56
2
5
~
"
62
2
4
'i
-
-
_~'A ..
1Ji.. ;I...'ji. .. LES AUTRES ACTIVIrES
PRATIQ'UEES PAR LES PECHEURS
Les pêcheurs popo sont pêcheurs à titre exclusif. ; t~~è.:'E
'lue chez les viIi, nombreux sont ceux qui pratique,_: ~;r" '3.'J.tre
m~tier.
Ainsi, à Matombi, si la pêche constitue l'activité principale,
on note que sur un échantillon de 40 pêc~eurs, prè~ â~ ~a
moitié exerce un autre métier.
Les activités sont diverses, mais i l est toutefois intéressant
de souligner que l'agriculture n'est pas pratiquée pa~':ies
pêcheurs : ainsi sur 18 pêcheurs, 3 seulement s 1 ad:J~_8Ylt 9-
cette activité.
On compte 4 menuisiers et charpentiers, 3 mécanici::s. 'W.'1. ~Ci . L,
un comptable, 2 malafoutier (pratiquant la récolte ci~J. 7:'n de
palme, dit Malafou), 1 plombier et 1 chauffeur.
Il ya près de 19 ramandeurs dans la population éc:.'Ocr::iL_cmnss,
ceux-ci sont souvent des pêcheurs actifs (vieu."'{ p~;h"1Y2) ,)U
~ "la retraite".
c\\-\\p.ç~ TYPES D'ORGA.iHSATION ET VIE SOCIALE
DES DEUX COMMUNAUTES DE PECHEURS
LA PECHERIE BENINOISE
"fi :t.1,.L' ORGANISATION SOCIALE
" ,
Les pêcheurs béninois sont organisés en compagnie. La forme
associative est donc chez eux prédominante.
La compagnie est une sorte de groupement où les pê~hs~s
détiennent collectivement les moyens de production. ~èchent
da:J.s les mêmes unités et partagent d'une mar..ière é-s.=s le2
surplus genérés.
La compagnie se caractérise par la communauté de r"s::':lencE,
la communauté de production, de consommation et d'8cc~~laticn~.
Le terme compagnie peut tout aussi désigner une "e-',t:,,,,prise"
individuelle où les moyens de production appartier...2~-' à UL
patron-pêcheur, l'équipage étant rémurJ.éré selon le c:,'..vail.
Enfin, la compagnie peut désigner l'association de dSèU
propriétaires (membres de la même famille) ayant i~~vE3-'ci
ensemble dans l'achat des moyens de production. On ~cmpte
environ 70 compagnies dans la pêche béninoise, soi~ 2~proxi
mativement 6,9 pêcheurs par compagnie en moyenne •
... t'our ,me définition de ces concepts, cf. ;j .~. Gaté"l.lu
";'lais où sont ces unités économiques que nos amiôll<é:'ch",,,t
tant en Afrique" Cah. ORSTOM sér. Sc. Hum. Vol. TrI :TO 1-2,
1980, pp. 3-11.
... l\\lL
Sur 21
compagnies constit~tives de l'échantill'l
'oit 33 %
du. total), i l Y a 10 compagnies coopératives (
1
d~s 21
compagnies é.chantillonnées) ; 5 compagnies inciric: ,-elles
(23 %), 6 appartenant à deux patrons individue~.3 associés
(25 %) l'un d'eux n'étant pas souvent pêcheurm .:ote 3
compagnies où les deux associés sont pêcheurs),
,. ... :t. LA VIE SOCIALE
Le tissu social est très cohérent chez les pêc"~: 8éninois,
ce q,ui implique qU'indépendamment de la forme
,:; _ :c~cpriét",
les cas de conflit sont rares. Les pêcheurs 'bÉ
~;'lC.S habi::erJC
le village de la plage. La règle dans les 'mit
3
ê ~ ::rcd1lctjClê
est la communauté de résidence et de consommat .Jn. 1es ~êch~urs
pratiquent tous l'entraide, en ce sens que cel,,, c.li ,,'2, oao;
pêché peut prélever une part relative de poiss:~ ê~E~ n'i~pcrt~
quelle pirogue qui débarque. Cette quantité ss
dE'~:.~ee S
l'auto-consommation ou offerte à une personne
- mre.
La solidarité est une pratique effective qui S~ IDS li=es~e En
particulier quand un équipage sorti la veille.e r "viercê pas
le lendemain avant 11 h.
; A ce moment là, qUE_lUS ô ::irog"J.Es
à moteur sont mobilisées pour la recherche de ~léç~i:c~gE sinis-
tré ; tant que les "secouristes" ne reviennent :;a2. _9. Dêcr.e
est interrompue.
Une caisse commune existe à laquelle participE
,c
..!.es
pêcheurs, en vue de faire face aux divers prcè "mF~e "-a
communauté.
Ainsi, par exemple, lors d'un décès, toutes le 0 cÉ .~é':,or-i'"s
(veillées mor..t~ires, enterrement, rites) sonT :ir"."'. ,ièreC'Jer. t
supportées par la communauté.
En cas de maladie grave, la collectivité paye
". ))"'5e 2,'.1. ps::.s
affecté ainsi qu'à sa famille (femme et enfant') :::-xc ~u'ils
rentrent au Bénin.
•
Grosso modo, la solidité du tissu social bénülois -: ,ouve son
fondement dans l'existence d'un réglement intérieur dcr~i: 11
articles con~ernent la coopération (article 1, 2, ;') e~ le3
risques d'éclatement consécutif à l'adultère, les r:'a-:i~ues
fétichistes, le vol, le recel, les diffamation2. If vCc::;.dalis2':s
et le banditisme (art. 7, 5, 6, 8, 4).
Les articles ayant trait à la cohésion du grour: o.
,'~- p2.-c.s
nombreux (5) que ceux relatifs à la coopération ~3
; s'il
s'agit là d'une volonté réelle de circonscrire les ~o::1fli+'s
dans la cor:ununauté ; cela ne signifie pas que l:l. sc c.i,:arit,~ '1
occupe une place de moindre importance.
Ce réglement intérieur datant de 1967 est la pr2~vE d"~e
ancienne et réelle organisation des pêcheurs bénincis et
confère un statut quasi institutionnel à leur aoth i té. *
LA PECHERIE VILI
]... IJ.,,-t.. L'ORGAJ.'nSATION SOCIALE
Chez les vili, les moyens de production appart: ?:cn :c: gé::;.érale-
ment à un individu, pêcheur ou non pêcheur ; l ':..c'li· é de pro-
duction est donc individuelle.
La forme associative existe toutefois, mais e12e n'23: Da2
généralisée.
Ainsi, trouve-t-on à ~atombi sur 120 pêcheurs, ~ 3 • ~'::::rié:ai:cs2
dont 2 ont des moyens de production collectif,
(as,)c ~és) :
soit un pourcentage d'association de 11 % pour les 18 proprié-
taires, et 1,6 % pour 120 pêcheurs.
* Sur la pêche et la production, cf. Ch'f P.I't~ \\ '" \\..;' ~
A Poir.te-Noire par contre, sur 26 propriétaire3, c:
,:::2
qui praoiquent l'association (soit 30,7 % s~ ~é f ':,~i8:ai:ré3,
Cette associ.ation ne concerne principalement <rIe 1,3 :'ile\\:3
(3 cas) et les pirogues (3 cas). L'association pirs-c.:.es et
filets ne concerne que deux cas.
En général, i l n'y a que d1x cas dans la pêche vil,
propriétaires pratiquent l'association sur près de
à Natombi et Pointe-Noire, soit un taux d'asso"iat
Les autres propriétaires possédant indiviàuelL~ôen
"eill'S
moyens de production représentent environ 14 % du
'::ë3.1. ~a
fai blesse de la forme associative s'explique p'xr l
èif:'ici:.'
acceptation du partage collectif et aussi par :;"es
;;:':~,Jlics.t:
'3
qui résultent des croyances en la sorcellerie. :L' L-::'i 'ri.è'lc,lj
est ainsi perçu comme le systèce de production 1.e
_'3
3a';i::
faisant et le meilleur coyen pour éviter les quere~~~3 ~ela-,
tives à la sorcellerie. En général, la fragmen-:aticIl en pet:I'
unités individuelles de production éclaire sur la =aijiesse é
pouvoir mobiliser une accumulation su:ffisante perme:-:::.n;;
l'achat de moyens de production plus performant.
u:-u .1..~ LA VIE SOCIALE DES PECHEURS VILI
Cont~airement aux béninois, il n'existe pas chr,z l è
::êc~eèIT8
viIi àe vie fortement communautaire. Sauf p01n' :es ::2 ,he~s
qui sont en même temps propriétaires, la productio::', ~~t
éclatée, en ce sens que les pêcheurs changent ,-:'éq"-:'::o P.
tout moment....
Il n'y a qu'à Matombi où 4 pro:;:r::.?O:;2.il:;:;S
viIi ont pu constituer des équipes stables de ,:êch· :':' i.
La cOillJ:lunaut é de production, de résid.ence, de cons: ~:.."t le"
et a fortiori d' accU!ll&ule.tion n'est pas la règ::.e fc".G 'c::lentalp
régissant la vie sociale. Toutefois, si la communaèlT a de
production et de consommation peut exister, la comm1~~~uté
de résidenc~ et d'accumulation est absente.
Les relations les plus marquantes concernent donc la COillY.,~~21c~
de production et de consommation, car, sur ~9 équipes, on
trouve 17 cas où la communauté de production corres~Jnc ~ la
commur..auté de consommation. La pêche est à ce niveau oollec"'cive
et les travailleurs partagent ensemble leur repas.
Par contre, sur les 17 cas considérés, la résidence ~st
individuelle ; le pêcheur vivant exclusivement avec sa famille
soit dans sa propre maison au village des pêcheu.1's (Î 1 uèchc_:;3
au total : 7 à Matombi ; 4 à Pointe-Noire), soit à la oi -cé d'"_,cs
lille maison personnelle (3 dont deux vivants chez lE"I-:_" père J O'.è
en location (3).
On compte 5 cas où la communauté d'accum~ation exi~~e dG~t
3 cas pour un moteur et des pirogues moyermes ; les ,ieu-'::5.'ltres
cas concernent le petit équipement (pirog~es à rames et filets;
Dans quinze cas où la production se déroule individu~l~ewent,
la communauté de consommation chez les pêcheurs est1t'2si.
inexistante (seuls trois frères pêcheurs de Matombi paC'tag::,n":
leur repas.). La communauté d'accumulation n'existe 0as et 15.
résidence est familiale •••
Il Y a enfin neuf cas où le procès de production se iéro~e
d'une manière collective mais où la commurlauté de c::S(2.-:-.&-
tian n'es+' pas consacrée.
ÏJans la majorité des cas (8/9) les proprié"taires 8GC~ Ges
non-pêcheurs n'habitant pas le village des pêcheurs. L'accu-
mulation commune n'existe pas non plus.
* 5 cas sur 39 soit 12 % du total!
Or. peut donc dire à la lumière de ces faits que la c'Jnfig-J.~
ration sociologique de la pêche artisanale viIi fait ~ess~rt=,'
trois types ,de relations:
- Le premier représentant 43 % du total cc!,saor~ L,
relation communauté de production - communa).l.té de cœ,so=a t:.- ';,
- dans le second type (38 %) la productior. se
déroule individuellement et la communauté de consorœ:D'"ticr~ es'
quasi inexistante (3 cas sur 15 soit 2 %),
- dans le troisième type de rela~ion (9 cas sur 3~
soit un taux de 23 %) la pêche est colleccive mais l'e, co=ur
_
de consommation n'existe pas de façon absolue. Les p:!'cpriéte:,':-es
non pêcheurs n'habitent pas la plage, il est diffici~e aèu.
producteurs de se retrouver souvent pour partager 1e'4' re'C8.
Ici la consommation commune est pcnctuelle et ne concerne C,'
la ration pour la sortie en mer. Après la pêche, les praàuc·,
teurs (1
!
t) se retrouvent tous dans la ~ésidence i~ ~ro
priét8:ire où ils en font le compte-rendu ; ils perça:,.'!8n":; 1):,
gratification (sorte de stimulant matériel) ; ils pervent
prendre un repas dans ce cadre.
La communauté résidentielle n'existe absolument pas
la
résidence étant familiale à 100 %'
Il n'est donc pas abusif de dire que la pêcherie a~tisanale
autochtone se caractérise par une quasi absence de s)lid8.~i:
sociale...
Il en résulte donc que le tissu social est :cr,
lâche. Malgré l'existence de quelques Q"'1ités famili2-'..es, le
système lignager des pêcheurs viIi n'a plus d'empris9 (direc
sur les uni tés de production. Les pêcheurs ne prod-J.iser.t p8é
dans le cadre du lignage, et il n'y a pas homologie entre
l'unité de production et l'unité de cons':~3.ti,:n'l cc.:'':'C~é:::~~3~
du mode de production lignager.
\\
L'o:-ganisation de la production n'est pas une "crgaL~sation
sociale", en ce sens que seul le propriétaire décide de
l'utilisation et de l'affectation du produit de la pgc~e
et de la vente.
L'individualisme est attesté par l'absence d'une autJrité
morale et par conséquent d'un réglement ir.térieur qt":_ ci:-:::c:!.:3-
criraib les conflits, offrant ainsi un cadre infrascruct~91
au procès de production.
Hormis Matombi, les pêcheurs n'ont aucune instance orga~isa
tionnelle et aucun réglement même cral ne régit l'activité *
La coopération n'est donc pas une règle do:!.t eCus OL~
conscience, comme le dénote l'absence de secours lors c'ure
accident en mer.
* Exception faite pour Matombi où il existe 'xn comits de
pêcheu::-s.
el
~I
COMPOSITION SOCIOLOGIQUE DES EQUIPAGES
~:!
DE PECHE
MODE DE RECRUTEMENT DES TRAVAILLEURS
(CHOIX DU METIER) ET INFL~~NCE
SUR LA PECHE
§.~....... .CHEZ LES BENINOIS
Tous les pêcheurs béninois ont appris la pêc:"e dès lë''''.:
- =,
e
âge et ont été initiés dans le cadre familial (père, 0,:012)
Aucun pêcheur n'est donc venu à la pêche par accidenô. La
pêche est leur seul métier ; ce sont pour reprendre 2.el-'Y pr ,ore
expression des "professionnels". Ainsi, après le cycle 3CO=, :,iY8
primaire, beaucoup revie~~ent à la pêche.
En général, le groupe de travail dans l'uni:2 de prod;.;. ,:i::L 83"0
de la même ethnie et du même village. On trad.ve aussi 'ces '.:i"oéa
de production où la force de travail es~ familiale.
Ainsi, parmi les 22 compagnies de l'échantillon, nous ~VOr.3
pu obtenir des informations suivantes dans 1; d'entYE: :2.103
on note 5 où les pêcheurs sont issus du mêmE: groupe f?,:ili2.:
et 8 où ils ne le sont pas.
LE MODE DE RECRUTEMENT
En général, ct est un ancien qui fait venir des pêchem''è du
Bénin, il leur paye le billet de voyage qu'ils doivent re~
tourser. Au fil des ans, la compagnies'agra:lditjusqu'~r.c.
qu'elle soit entièrement ~ompcsée de oénincis.
les pêcheurs sont donc redevables à celui ql~i les a IS._ -:; "re:li.r
du Congo. Ce dernier incarne l' autorité morale et le "" ~re ;: e
fa:nille" par excellence. C'est donc autour de lai que ,-;' org: (Ii ,;e
la vie socio-économique de la compagnie. De ce point de ~~e. les
risques de scission y sont très limités.
En effet, l'unité de production étant composée de memtres a'~,
attaches sociales très solides (parents, cOlD!'J'21auté e,,~nc
villageoise) ; ce1L~-ci qUittent difficilemen~ le gro"J.peme~~ ~ui
est le symbole de la sécurité, de la réussi t e sccic-écJnom~ ,;t,e.
Toujours est-il que les pêcheurs reconnaissent qu'on peut
qui t'ter une compagnie "quand il y a une œuvaise 'répar-:i:i,<.
des gains ou quand le climat social est mauvais (indiscipline
etc ..• )
Et ceci expliquant cela, "si l'on a accumulé assez de fend.
et qu'on se sent capable de devenir patron, on peut se
détacher de la compagnie."
:sI .'N,"L. Ch"EZ LES VILI
Dans la pêcherie congolaise, les vi li sont ethnique:ne"t
prédominant s *.
Mais assez paradoxalement,'·l'identité ethnique n'est ::,2",=,
fao~eur de stabilité des unités de prod"J.ction.
Ici, la ccncE!J'tration poussée des moyens de prcductic:~ dE',_'
les maiLS de quelques propriétaires et la réparti~ion au
détriment des pêcheurs a accentué le caracc9re fragile de __
structure sooiale vili.
* Nous avons pu recenser dans notre échantillon 1 pêc~e~
M'Bochi et Bat;:';ké à l''!atombi ; 1 pêcheur I,a~'i et M:'Ec..:::'~i 1;.
Pointe-Noire et quelques vieux p~cheurs cabindais. Ec,:s
désignons donc le terme générique pêcheur viIi pour ~JUS
les pêcheurs ••••
Il a déjà été dit que les pêcheurs congolais sont inst~è~e3,
t~~vaillant d'une unité de production à une auôre, ce ~~~
dénote une certaine recherche de ~eilleures condi~ions ~s
rémunération. Cette sorte de"turn-over" de la force àe c'av8.:;
est corrélative des activités des diffé~entes ').,."';.2. ôés de~"ê:
duction. Ainsi, quand U-.'le compagnie ne sort pE iO, les pêc:e,,:.r::
vont tr~vailler dans une autre pour ne pas chômer.
1a fragilité de la structure sociale s'aggrave l'autant ~lus
qu'existe une forte croyance en la sorcellerie ~ui est géné-
ratrice de graves tensions sociales (suspicion, scission.
abandon des zonnes de pêche etc •.• ).
CHOIX DU rŒTIER ET RECRUTEMENT DES TMVAI1LEURS CHEZ L32 VI~;
Les jeunes pêcheurs vili ne sont venus définitiveœent à ~a
pêche qu'après avoir fréquenté l'école.
C'est donc à la suite d'un échec scolaire ou ~ cause d'~,e
situation socio-économique familiale difficile a~e ces js,,~c
choisissent la pêche comme métier.
Sur 28 pêcheurs dont l'âge est compris entre' 3 Sc 35 el>. ,.'
ont arrêté leurs études au CM2 ; six en 6ème
,;;rois e,:, ~è:rt,
six en 3ème ; deux en 5ème
deux au CP1 *.
Ainsi, beaucoup sont devenus pêcheurs faute de mieux ; certalns
ont exercé auparavant unautre'métier, mais i::'- s'agit d',.cL3
minorité (tous pêchent à Pointe-Noire) : 5 pêcheœ's ol1-';~or_ê:
appris la pêche dans leur jeune âge, mais ont sxercé W1S a;X~:C2
activité avant.
* Ces observations rejoignent celles con"cenues àans "1 ''Z-:-..<ê.e
socio-urbaine de Pointe-Roire" selO:1 lesquells3 "la. ê.épe.:'d.:"--::: .~
es': Dlus forte dans l'enseignement d~ second degré Ol<. :'..2-'
Cl'E.rtiers périphéric)l.'es cor:.naissent ur:. 'taux rJ.. ,s éle'ré r' ·ot".è- 'CL:'
scolaires. Mal logé~, disposant de faibles r~vsnus, leoscic.l"o
cents de ces quar'tiers entrent plus tOt dans la vie ac'ti-;ë":;. 60
in Schéma Directeur de Pointe-Noire, Etude Socic-~rbai~e.
C.R.E.T.~., 137p.
_ A'1t-
Il s'agit de NG ••• , matelot pendant cinq ans à l'ex-si:::,P9
Mario travaillant chez O.N.I.V.E.G. y est parti parcerl"",'il
"
était mal payé. ; J.L. travaillait à C.E.A.
(Compagnie c' 'eL: .. e-
prises Africaines)
; un pêcheur de 30 ans est venu à l,c pèc:_"
depuis 1975 après avoir été manoeuvre à la S.O.A.E.M.
(Société Ouest Africaine· d'entreprise)
; c'est après '-'Le? ~':"re
r
qu'il fut licencié. Age.r..ga.a été aide-soudeur, mais Li. :;r3.ti~:J8
,.
la pêche depuis son enfance, initié par son père ; un ~~lli:e
pêcheur Bembé de 28 ans venu à la pêche grâce à. un onc=,,, pèci'et::r'
décédé en 1977
avant, il était petit vende'~ aœbulan'
à
Brazzaville.
A Matombi par contre, les jeunes pêcheurs ont été initiés :,c.
leur père et exercent depuis leur jeur.e âge en même teT~S
qu'ils allaient à l'école.
Sur 21
jeunes de Matombi, 7 exercent un autre métier. c~
trouve ainsi 3 mécaniciens, 2 menuisiers, 1 ':cr::ptable,
C-.l=·o
tivateur. Les autres sont pêcheurs exclusifs.
On doit noter qu'au è,ébut de son activité le pêcneur "Ti_i ~
croit dans une situation provisoire ; ce n'est qu'à la :"0;:",-"
et faute d'un emploi salarié qu'il accepte définitiveme-;ê "l.e
métier de pêcheur. Il faut relever aussi que les pêche'J2's de
Pointe-Noire ne sont pas tous originaires du même vi2.':'c:~e
comme à l~tombi •••
i
..~,
AMatombi, certains pêcheurs travaillent dans des unit22
appartenant à des parents. Nous avons 9 propriétaires "JI' 1-
dont quelques pêcheurs sont des apparentés. En général, ce
sont des petits propriétaires puisque sur les 9, il n':;
2
qu'un seul
grand propriétaire (né en 1940) ; 2 pirogues 2
rames ; 1 moteur) sur 6 grands propriétaires au cctal.
s'explique par la volonté de ne pas mêler la famille s.:.': s==-'"ire:,
à cause notamment de la sorcellerie.
.!JI..11 ~. LES SYSTEMES D'HERITAGE
DANi3 LA PECHE ARTISANALE
Le destin du matériel de pêche à la mort du propriétaire n' er' :"
"
pas le même chez les pêcheurs autochtones et allochtones
ï-
Chez les pêcheurs béninois, la compagnie hérite d~ capit~l
pêcheur décédé. Ainsi, il n' y a pas pratiquement j9.maic èe C8.2
où à la mort d'un propriétaire, il y ait arrêt de l'ac"c:"'Ti~(,(
Le capital du défunt continue à jouer son rele dans le procc;,ms
de production quitte à ce que le bénéfice qu'il rapporte scj
redistribué à un membre de la famille, notamment les enf~nt3<
Chez les pêcheurs vili en général, tel n'est pas le C~2.
L 'héri tage doit normalemer..t se faire $elon le modèle t!'8.di";j ..:';.,18.1-
les héritiers étant les neveux du décédé •.• Mais les orcc2.es
maternels investis par la puissance que leur confère le syst>me
matrilinéaire s'opposent à ce que neveux et a~tres parents
héritent.
Les conflits qui en résultent au niveau familial entraircent
souvent l'abandon ou mieux la vente du matériel de pêche dü
propriétaire défunt ..•
Cette pratique n'est pas favorable à la repro-iuction à lJng
terme des unités de pêche autochtone.
CHAPITRE
III
LES MOYENS DE PRODUCTION •
La pêcherie maritime est tradi tior.nelle ou al"tisanale ; m2.:-:O ','T'.
note tout de même une nette différence entre celle des ,il=-
utilisant des pirogues à rames de petites dimensions e: ce:l
des allogènes béninois avec de grandes pirog-ve<: à mot 21.L'.
Il Y a une diversité de situation socio- écor.omi'lue a8.!1.3 19-
pêche artisanle.
Les pêcheurs allogènes sont pratiquement tous co-prorri~tai" oS
des moyer.-s de production ; on trouve aussi des cas où 1°
,
pêcheur peut-être lui-même patron et utiliser :.;ne main .~~
;
1 Ci';' , ~c"e
rémunérée.
1
,.,
Chez les viIi, on note l'exister.-ce de propris'":aire<: r;ri'-é<:
i:
" 0
j'
directement liés à la pêche, qui exploitent 1:1 force ,,:'2
des pêcheurs.
ill-.l!I.r LES t.fOYENS DE PRODUCTION
L'analyse des moyens de production va permett::'e de cern'or 'Jl',
aspect du dynamisme différentiel entre pêche~rs béninoi? e:
congelais. Les autochtones
ont adopté de nO'XT",aux inst'.".Àffi8n-S
de travail: filets maillants, lignes de fond; le nyl::·!. a~lc._.t
remplacé la fibre végétale tressée. Pour les err.barcat icr,s, i:-
n'y a pas de changement notable sauf pour la pircls"Ue rr:o:'e~OJ_e
à moteur; la pirogue à rames étant la plus utilisée.
·t
t-,
~lte ~cire: en.avant-~lan pirogue viIi ~ mcteurla :
plu
é~ ·r.céf' contraste avec les formes fruslies
de la pire ,u
rnoYcl1~
nl
~o:c~r,l'arri~re est tronqué
Cr: distinQue en arrière-plan Cluelques pirogues a ram€.
i ,
(es
cc~merçants et l'usine. de construction
des barges r;trrli~T'
( i::OSS- CONGO)
( Photo
J u l i en BAMB 1
-
~
Certaines pirogues adaptées pour l'installation~moteur o~t
leur arrière tronqué. Un tableau y est aménagé, ?arfois
renforcé par de~ feuilles d'aluminium pour accueillir UY.
moteur dont la puissance peut varier de 6 à 2; C'!. (Cr_3.'.:)lJ.(l
1 982,
p. 11).
"'t- ..4-1._ Les pirogues po po
Elles sont fabriquées au Ghana et sont convoy~es ~ar mer
jusqu'à Cotonou puis transportées sur le pont de cargo
jusqu'à Pointe-Noire. Elles ont les dimensions s~ivante~
Longueur
H. ':'.
Î 1 ,_ 5
Bau
+
1 ,52
0,09 ~,
moyen
-
Hauteur
+
moyenl'le
-
0,82
0,08 ..
Ce sont de grandes pirogues monoxyles de taille beauco~:: plü:o
importante que celles des vili, avec' une capaci"':;é de près c-"
3 tonnes. Elles sont creuséess dans un tronc _~'~rQre. :~3
'oordés de faible hauteur (15 cm maximum sor.t ~"j.! 'Jutés:. =1~,":3
,
sont tOutes équipées d'un moteur hors-bord le".r c')nfér<c ~
rayon d' action beaucoup plus important que cel').-; les P::'2-0i!'.,es
vili. Le moteur est fixé sur le cOté de la piro;;ue.
Il 'Ta de soi que ces deux types de pirogues or.-;; '..U16 prc/.')'C:i-,-oi."c,o
forê différente chacune.
La -oroduct i vit é de la pirogue vili est très :'.":", l e (ri =::,'
tandis que celle de la flottille béninoise e~' ~eauccu~ olus
élevée, surtout en saison froide (de mai à septet::ore) où la
sardine{!e constitue la totalité des apports.
La productivité de la p~cherie vili est envir')n le 1/~ C de
celle des béninois.
--- ....... '_. .
- .. ~~-
..... ....~ '~.-
-".
,~,,
-.. . .- -.-. -.'-
-_._-
....
~ ......-
2 ~ i n l :-- - \\ r: ..:. :
~'n
b;: 5
c
•
- ,
2 r r i ~ :: P - Ci l ;~ n
( c: .
~. fi..c· Estimation des taux d'activité des parc: ?i.~·ogujer.:
o~ a les chiffres pour les quatre premiers mois di
1 ?61
; les
taux d'activité ont. été calculés à partir des staüs~iques
collectées par le centre ORSTOM. Sur 112 pirogues à "lcteur,
95 sont des pirogues popo et sur 134 pirogues à rames, 130
sont des pirogues vili.
Le compor.tement des deux communautés est mieux ap~ré~~é au v-U
de ces chiffres. (Tableau X)
TABLEAU
10
TAUX D'ACTIVITE DU PARC PIROGUIERS A POllTTE-NOIRE
Pirogues moteur
Pirogues rames
Total 112
Total 134
is
Nombre
Taux
Nombre
Taux
Nom'·
Sorties
Acti-
Sorties
Acti-
Sor
Jour
vité
Jour
v'; té
Je'
ier
1
13,7
0,122
14,3
0,10ê
213.
ier
11 ,5
0,102
18,6
0,138
30 ,2
0,122
1'1
0,098
18,7
0,139
28. e
0, ; 14
;
;
1
21 ,9
0,195
10,8
0,08
':I:~
/c. . 7
0,1 32
Comme le note Chaboud (p. 9) les taux d'activité ,or.~ très :~it18~
pOl:T
les deux groupes de pêcheurs. La répartition i0. r:ombr-8 :.8
sorties au cours des différents jours de la semai~.8, :::ait
a~paraltre des comportements forts différènts.
,
t
,.
1
,.
1
i·
1
1.:.
,~.
•f
-----------
~
~,
f••,
~
f.:..•...
";
> 'p
En haut: pirogue viIi ~ moteur s'aprlr€tan
2 ~atombi ;les deux pêcheurs doivent SoueL
ferme(
à la rane
à cause de llexi~t~ncE
barre.Ils reçoivent 11
aiee du propriptair
t j
la pirogue.-
En bas: la pirogue a accosté
•••
- "'tl-
La figure 11 montre pour le mois d'Aoüt 196î
.. 3. réparêit:.c·.
des sorties totales entre les d.ifférents jou.~·s de la .:3eill2.iile,
pO'J.!'
les pêche;rrs vili et popo sur les deux :<~_c: ges (pJ.age
Orstom et Cercle Naval).
Ainsi, les pêcheurs popo sortent plus le jeu~i et le vendredi,
tandis que le dimanche est pratiqueClent to""J.~ :1.::; consac:r~ aèè
repos ou ~ d'autres activit~s que la pêche.nE3 les viIi. les
sorties se r~partissent de façon beaucoup ph,s :régulièrei entre
les différents jours de la semaine.
Le calcul d'un X* procéd~ par Chaboud permet d'sclairer E:UY
la di:férence de comportement des deux group'. sie pêche:lY2
(tableau xn)
C kHi - ~-<.\\' 1
*11 s'agit du critérium de Pearsonl!utilisé pure è-étermi::-Le:r E:i
les écarts entre la distribution observé.eet lS:. :listri:::'u-;;i:::-.
calc1;.lée sant ou ne sont pas significatifs. Ce :1'itériè12l ,- 0 )
le rOle d'indice de divergence entre de'1X diEtritutions.
Si x;!. est faible, les diff~rences entre la dis"'::rio1;.tioL c-cservée
et la distribution calcul~e sont faibles e1; ~eU7e,-t être im.::ü.tées
aÜ. hasard. A l'inverse, si ?Ct
est grand, le~ écarts sent i::por-
tants. Il est intéressant de pouvoir donner ·ne note 2.:e"':t9
divergence.
L yu,-
Pearson a donné une loi de la distribution d~ ;;t vast \\.<D_ rncd.s
d'emploi pratique de V
en utilisant des tal·le3 numér:':!.uh:Ô ...
:L,e nombre des degrés de liberté v (lettre gre::q.<e nu) ",st é~al
au nombre r. des variables dimir~ué du nombre de :cr..tr::dn.tes Citée
l'on s'est imposées. On démontre que si l'éctar~illon a cité-
extrait d'une population conforme à la dist:-i:J1.Eion théori::'.<.e
utilisée, la valeur de :t1< n'est pas éloigrAs ':'-1 nombre v :les
degrés de liberté. Autrement dit, un Zi très s-,..;éri6m' à v n'a
qu'une faible probabilité d'apparaître.
Les tables de Fisher indiquent pour chaque V?le.;T de v '~,~s(',;J.' 2.
30) la probabilité d'atteir-dre lie ~~ donné.
Cf. H. Guitton, Statistique 1981, 4ème éditi:~, Dalloz
Lundi
I>rardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi Sa::led:-
Dimanche
Pêche"LU's
8
9
22
67
68
25
202
popo
(10,9)
(23,05)
"(26,46)
(52,16)
(38,9)
(27,9\\
1
Pêcheurs
21
52
48
71
35
40
l: 6
r 332
.~
~
1
vili
.. (1 8,09)
(37,88)
(43,47)
(85,69 )
(63,96)
(45,95)
(36,63)1
1
Total
29
61
70
138
103
74
59
534
Tableau 11
répartition d'.l nombre total de sJrc,ies selon
les différents jours de la semai~e
/[1
~
(ci
t.
-
t.t:)
=
( '" tlc~,s
~c.
\\i ~è""t"eO
i:-i
~~..
avec ei = effectif obserV"é
et = effectif théoriCiue
La valeur très élevée du ~tconfirme le phénom:ne mis en
évidence graphiCiuement (fig. 11).
On constate donc au vu des résultats suivan"s q~e :
-'chez les pêcheurs ,pope, ce ne sont pas les seuls
fac~eurs biologiques (présence de bancs de po:-ssons) et clima-
tiques (vent) qui conditionnent leur activité de pêche;
- le comportement des pêcheurs vi1i indépendant de
celui des pêcheurs papa (Chabaud ibid. p. 10).
IO~
t1
1
,
,
i
1
L . M M ' J V S O
L M M J V S O '
•1!
pêcheurs Papa cercle naval
Pêcheurs Papa plag-=
0 R, S TOM
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.-:; '.':: :;: :',::
...
f
L . M M J V S O
\\. PA Pol
J
v S 0'
J
,.
1.
l
pêCheurs Viii cercle naval
pêcheurs Viii plage
O.R.5.TOM
Fig. tt. Répartition du nombre total de sorties selon les àiftérenls
jours de la semoine " .•••••• "•• ~UD ,.."
1#0\\ .4. Les captures par type de pirogues *
L'examen du tableau 12 illustre d'une manière si~_~ficativ€
l'écart de productivité entre pêcheurs allogènes ,,"t pêcheurs
congolais ; la prise moyenne par pêcheur~ et par ~ortie étant
presque quatre fois supérieure pour les pêcheurs JénL~ois.
Cette différence a son origine dans les moyens de prcductioL
engagés dans la pêche et le nombre de marins mobi~isés par
sortie
Tableau 12
captures par sortie, par "type de pirJ~~e et par
membre d'équipage (plage Orstom)
r - - - - r - - - - - - - - - - - y - - - - - - - - - - - -
Pirogues à. rames
Pirogues à motelIT
Prise
Nombre
Prise
Prise
Nc~tre
Prise
Mois
par
de
par
par
de
par
Sortie
Pêcheurs
Pêcheur
Sortie
Pêcheurs
Pêche,~
Février
23
1 ,57
14,64
291
J,98
58,4
32
1 ,60
20
283
1
~,41
Avril
32
1 ,52
21
447
1
101
~
"
Moyenne
29
1 ,56
18,58
340
")
r
73,9
'('
Ghaboud Ibid p. 27
* Les résultats des enquêtes réalisées par les :~o~ogistes des
pêches du centre Orstom permettent de connaître :'50 prise ,;:.:>-
bale par sortie pOllr chaque type, ainsi que la cJmnositicn p~~
espèce.
-
En hcut,
grands filets béninois
hang2f pour être séché
Ph:) t 0
J B,li, l" '2 l )
En bas
claie (~plateau" ) pour
a pêche de~
[Jeti t
poissons notamment des sardines
juveniles
les) cet engin el\\ voie de dispal
tien n'es~,~ilj
que dans
la baie de Loange (i"'latr
'Ji
.lchiss
;::;d,
Indienne)
( Photo
A • BAr'
1)
-
-r.:rt .-ç.. ·'LLe8 :filets
3n gc§néral, les pêcheu.I's ont reco].;'s à a u.a:tr
v:ipes ci": ~'':'=- "'"
parrnj. lesqu.els·les grands filets rl"lilla.nts s=:,t les p=-'.~" '.~~i=-is~t:~
On a donc comme type de filets :
- les filets maillants d~oits,
des se~es à poches (s?nne de pl -el,
- de très petites sennes sane poc~
- des éperviers.
caractéristiques **
r t ~ Les filets maillants droits: ce sont les v~U3 utilisés_ La
taille de leu.r maille est fonction de leur d~~ -;~i:latic~ '"2[.
r
" 0
et en eau d:>uce, gros et petits pc~ssons) et
.8.
naticr3=-.i'.; ':,:,s
actifs qui les utiliseclt (béninois,' congola: 3).
Cn distingue : les filets à sardir. ::lIes dit:..:Let "I:!.akc:'~,,"
("ndebo" en viIi) avec des mailles de 30 ou
:Inn au côc:é,
50 à 300 m de long, 6 à 10 m de ch~te, et ce:c destin~s ~ ~~
pêche aux plus gros poissons dont ::"es ma.ille" ont 6C 2. - CC ::-:~
au côté, 350 fi de long, 8 à 10 m de chute.
Les 7i::"is utilisel'~t des filets drc'.ts mail::"a . .c en r.Y_è·.
150 à 300 m je long sur 10 m de cr..xte envirc:
ils cû:r.~=::;l-;snt
plusieurs pièces de maillage difIé:-ents (60 .'; 100 m.o :na:=-=- e
étirée) mis bout à bout.
* Les lignes
à main, palangres de fonds, nac'8s, claie,," è'Jr~"
des engins traditiormels utilisés -;ant dans :c , ZC::'le C'~ë' ,,::-e
que dans les lacs (nanga, cayo).
Selon R. A. Moal et J. Lenoan, ils son~ so~t
02~S ~ i~'-.s- ~.~
sous forme de pièges, soit utilisé~ seuleme~
ëê2por~~rc=c~~_
** Dhant Op. Cit. p. 38
Importance économique iu poiseon c:. Ci~. p.
- 12.
'Jermetier : Pointe-Noire et, la iaç.·"de œariti'
.
. 31
,...A5"t-
Les filets pratiqu.és par lee béninois sent des engins :!l2.illar:t'.'
et encerclants de 50 à 250 m de long sur 200 mailles de chute
envil"on (maille étiré.e cie 20 à 40 !I1Ill), de ma.illage homogène.
P2..'}.sieurs nappes d'une :iongJ.eur moyenne do:: 100 m peUV9l:.t être
mises bout à bout parfois jusqu'à 6 nappes.
I.ib_ les sennes à poches (ntchiti)
ce sont des engins dont les
types sont fonction de la nationalité des uti2..isate'lXs. Elles
peuvent être avec ou sans poches. On disti.ngue ainsi : la senr.'~
bé~inoise et celle des vili •
. la sen..'l.e béninoise est un engin de gr's.nde taille : 500 ;r;
de long et 8 à 12 m de chute et les mailles vont en se rétré-
cissant •
• la senne vili est de plus petite taille et d'aspect plus
rudimentaire.
En général, la senne de plage est souvent 80nstituée de nappes
qui se sont ajoutées au filet au fur et à mesure que 2..es revsc-:u.s
du propriétaire lui permettaient "d'investir" dans l'achat de
nouvelles nappes.
Grandperrin et Mfina (~981) en ont fait la description avec
précision
LO~'lgu.eur des ailes
10 mètres
Chute (ailes)
7 mÈtres
TiIaille (ailes)
3 rn.;:, (étirée)
Nombre de flotteurs
110 eEviron
PlombS
150 g tOU2 les 2 m
Poche
6 m de profcnde'.IT
~ '1, ,- Les lignAS
La pêche à la ligne est pratiquée S'J.rtout durant la shi30n si;,:he
pour la capture des espèces pélagiQ118s et démersalés. Or:: utiliSE:
deu..-,: types de ligne : les petites 2-ignes flottantes, nOE rlorr:b88s "
et les lignes de fond.
~~ d~ Les plateaux
Ce sont des cadres réalisés avec Quatre hampes de palmie~ e~~!'e
lesquelles est tendu un filet à petites mailles. Les ~rises
sont constituées de juvéniles de sardinelles, qui sont séc~ées
au soleil et vendues par sac à Pointe-Noire, Brazzaville et
Kinshasa.
'Ç., ~ l. - L' épervier (Ntrafo)
Il n'est plus d'usage courant, relégué au second plan par les
filets qui sont les plus rentables.
Actuellement, la pratique de ·1 'épervier est le fait des pê:hs~s
popo qui l'utilisent pour la pêche aux mulets, destinée i
la
consommation familiale.
- Captùres par type d'engins
Les chiffres suivants dOlli1ent des ~rises par engiri (filEts às
surface, filets dormants, sennes de plage du cercle ':lavaI.;
Cn a pour chaque type de filets les nombres moyens d'élé~e~ts
les composant (nappes). En divisan- la pr~se p~r engin ?~r le
nombre moyen d'éléments le con'sti t'L~3.nt, on obtierlt un indica-
teur de la productivité.
Tableau 13
Capt'xr~ par engin (filets), par sortie et par
élément (en Kg)
FEVRIER
!·!ARS
AVRIL
--
ORSTOM
!"
w.
Naval
ORSTmli
C. Naval
ORSTOM
C. :Naval
,
( 1 )
(2 )
(1 )
(2 j
(1 )
(2)
F.S.
187
3,4
618
5,5
382
5 ,1
788
6,3
333
4,2
626
6,3
F.D.
69
2,4
279
5,22
26
2,1
197
4,7
27
1 ,9
382
~
;:;
-:-,~
S.P.
98
-
114
-
56
-
-
-
55
-
-
-
Source Chaboud p. 27
(1) prise par engin
(2) nombre moyen d'éléments
Tableau 14
Capture par élément (Kg)
--
-~--
__ '·_·w·
,.
....-
-
---
.TANVIER
MARS
AVRIL
-
ORSTOJI!
C. Naval
ORSTm1
C. Naval
ORS'I'OM
C. li&-V5-1
F.S.
55
112
74
125
79
9'?
F.D.
28
53
12
41
14
80
S.P.
98
114
56
-
55
Tableau 15
Captures par élé;neJ;rt. Mc'yenne (Févri.er à. Avril
1931 e:!'l Kg)
ORS'I'OM
"
CERCLE NA'TAL
!I!O:'EN1!E
~
~HE,.AU:,
~
F.S.
69
112
90,5
!
1
LD.
18
58
~o:;
. / "
S.P.
70
114
92
i
Remarque: Les statistiques disponihles après traiteme~t
informatique ne permettent pas encore de disti~"g.ler l:::s pris83
par éléments selon le type de piroèue (popo, vili). Ceci est
important surtout peur les filets dormants qui sont 11tilisés
par les deux communautés. Pour les filets de surface, le pro-
blème est moindre, car ce sont surtout les béninois qui les
utilisent (Chaboud p. 28).
Les chiffres permettent d'observer que "hormis la sen:'].,," de plage,
l'engin le plus productif semble Être le filet de surI~ce avec
une p~ise moyenne par élément et p~r sortie de 90 kg" ... Four
les filets dormants, la prise moye~~e par élément est de 40 kg
pour les pêcheurs popo et de 14 kg pour les pêcheurs vili.
; ,
1:'. t· }-. COMPOSITION DES CAPTURES PA..1i. E...~GIK
Pour les filets maillants de surface (F.S.), les sardi~elles
(S. aurita et S. maderensis) représentent 86,3 % des pris""
totales. Les captures des filets dormants (F.D.) de fonds
sont diversifiées. Les bars (pseudotolithus Spp) représenten~
17, 5 ~0 des prises et les langoustes 6,3 %.
Les sennes de plage capturent près de 75 % d' eS:èèces '"Cl
identifiées...
Pour les lignes, ~'espèce la plus rep~ése~ta
tive est le congre (cynoponticus Ferox) (52 %)et les recui~2
(21,96 %) •.
,
\\,
~' ,
~t.: '
Tableau 16
Composition des prises par type d'engin (en %)
-
ENGINS
Espèces
-
F.S.
F.D.
S.P.
LIGN3S
Sardinelles
85,3
12,6
15,63
Ethmaloses
1 ,5
0,3
0,23
Bars (PS. Sl'P)
0,13
17,5
1 ,93
1 ,8
Raies
0,03
3,23
-
."
,
Machoirons
0,46
11 ,1 6
0,06
10, S
Congres
-
0,06
52,23
Galéoldes
-
Î ,56
0,03
Ceintures
5,96
0,13
5,7
(Trichiueu lepturus)
Soles
-
2,8
-
C', :=~3
Carangues
0,06
,
0,9
0,36
Langoustes
-
1
6,3
0,5
)
Requins
0,63
:
12
-
2 i ,.16
Autres
6,33
30,2
75,3
13 ,26
Total
100
100
100
100
-
LES folOTEURS
'l'ableau 17
Les moteurs (mar~ues, établissements de ve~te,
puissance)
r-Iar~ues et établissements
PuissaC'.ce
de vente
-
Evinrude (S.C.K.N. )
6 C-v
...
25 CV
Johnson (CFAO)
6 CV
10 CV
25 CV
Mercury Siemi
75 CV
9,8 CV
18 CV
25 CV
Yamaha (Sporafric)
1 5 CTI
Les mO""Geurs Evinrude et Johnson Gont les plus utiL.sés :ça::-
les pêcheurs. L'entretien et l' approvision."'1ement en pj.è:::S3
détachées sont peu satisfaisants.
\\
->".
Matombi
: pêcheur
vili mettant a l ' abri lm motl Li
Evinrude
2S CV) Qu'il po~t8 sur le dos
( Photo
A. 8 AMB 1)
~.Itr.1:t L'ETAT DES EQUIPEMENTS
EVOLUTION ET ETAT ACTUEL
La pêcheI'-i-e artisanale maritime congolaise a connu Ul18 é'Tc'--"J.tj.c:~
notable durant ces quinze dernières années. Dhont notait en 1963
la présence d'une dizaine de pirogues popo à Pointe-Noire
en
1973 on en dénombrait 45 et au début de 1977, 117 étaient
dénombrées (communication Nganga).
L'évolution du nombre de moteurs apparaît co~e suit
Année
1963
1973
1974
1975
1080
Nombre
10
42
31
85
Moteurs
1
100 .J
Tableau 18
Evolution du nombre de moteurs{Le comit~ des'
pêche_pour l'Atlantique est. (COP.ACE) dOLr,e des
chiffres analogues ccncernant le nombre ce
pirogues motorisées en 1965 et 1974 ainsi que
l'indique le tableau 19.
Non motorisées
Motorisées
Total
%
1965
448
12
460
1974
415
85
500
< r:
, i
SO"LlI"ce
- Lagoin et Salmon 1967 et 1970
- Estimation du projet Copace en ~~es d'ensemble ~u
développement et de la plannification E~l~e~tiques
dans la région du Copace pp. 15-16.
Tableau 19
Nombre de pirogues motorisées (1965 - 1974)
En 1981, sur un total de 246 pirogues, le parc piroguiey co~gclaj
(viIi) co~portait 60 % du total soit 147 pirog~es viIi et le
parc béninois était constitué de 99 pirogues soit 40 %.
La supériorité du parc viIi ne èoit pourtant pas faire illasion
car les pirogues viIi étant de bien moindre importa~ce qUéO celles
des popo, leur productivité est inférieure.
Gueredrat (1981) expose l'état actuel de la pêcherie artisanale
maritime congolaise (viIi et popa) ec le pou=centag2 de
motorisation.
Tableau 20
Etat actuel de'la pêcherie artisanale 1981
.
Pirogue
Pirogue
'
Totaux
'
viti'
.popo
.
Nombre tbta1
147
99
246
. . '
%du total
60 %
40 %
100 %
%de motori-
11 % ' '
96 %
44,8 %
sation
..
,.---,,-
..
, -
Comme le montrent ces 4onnéeè, le taux de motorisation des
pirogues,vi1i est 'plus faible que celui des béninois (11 %
contre 96 %).
Le pourcentage de motorisation, toutes pirogues confondues,
l$ de 44,8 %. Le nombre moyen de pirog"J.es par compagnie
béninoise est ~ = 1,41 t' ; r,'
'
70
\\
\\
1
1
q
Pour 1982, nous avons la répartition suivante du parc pirQgu.l.e:,'
et les taux de ootorisation pirogues viIi - pirogues bé~inoi3e5.
Parc piroguier
.
-
Nombre de pirogues
rO'~T ek !~~c.",."",a.i't
vili
po po
tClt'3.::'
. --
rames
mote'll's
rames
moteurs
rames
::net elll' ~~.
Au ~'lord Kouilou
50
60
Bas-Kouilou
50
50
Bois des singes
3
3
1
Matombi-Pointe
50
6
1
150
6
indienne
Pointe-Noire
130
17
4
95
134
1 ~ 2
Dj eno
10
10
Fauta
10
10
1
"'oko
8
1
Q
Total
321
1
23
.1-
96
325
1 •1 a_
Taux de
6,2 %
96 %
,2 5,8 ~,
motorisation
7.::
SOli'ce
Chaboud
1982, p. 7.
Ainsi, en 1982, le taux de motorisation des pirogues ',iL.. :~
régréssé, passant de 11 %à 6 %, par contre celui des pepo
s'ost maintenu à 96 %. NotOLS que 94 %des pirogues !llGtcrisée~
SC!'.t
basées à Poin-l;e-Noire. Le tau-.:: de motorisation -f;01.'.'t"'",
pirogues conÎèndues qui est de 26,8 % indiq:J.6 qu 1 en gÉollé ,'a=-
la pêche artisanale est peu modernisée. Ce tau.."t a di!!:.inué rar
rapport à celui de 1981
(44,8 %).
-. .. _....
.
.. ,r~
_..
.. ..-....
Pirogue viIi a moteur. Gn constate bien, vu CB f Cé
les formes frustres de l'embarcation
( Photo
Alexandre 6A~jI )
Les trois centres de Pointe-Noi~e, Matombi et Bas-Kouilou
regroupent plus de 90 % des embarcat:Lons et le village 2-e
plus important.est celui de la Fla;e Mondaine à Pointe-~oire
avec 134 pirogues à rames et 112 piro~~es à moteur, soi~
respectivement 41 % et 94 % du total des pirogues.
L'adoption d'lUl moteur hors-bord est donc généralisé~chez les
pêcheurs allogènes, tandis que les autochtor.es con.t inue:_ t
utiliser des moyens ~rtisanaux rudiment~ires.
Le déséquilibre technologique pêcherie viIi-pêcherie bé~i~oise
apparalt clairement au 'TU des résultats ci-dessous. (Le fait
que les chiffres s'arrêtent en 1980 n'ete en rien la vale~ de
ceux-ci qu'il faut d'ailleurs relier aux données précéderltss;.
Vili
1
Béninoise
1
'>',
1978
1979
1980
1978
1979
1~3C
1
1
--;
PirogtleS
105
138
146
1
63
50
1
1
1
,
r10teurs
23
23
-
60
1
i
,
Filets
215
-
-
430
1
1
1
Pêcheurs
24<1
244
(400 )
160*
231
1
*160 pour la Direction de la pêche
(400) pour l'étude Régionale du ?la~
Sur 17 villages recensés, il a été compté 307 pêcheurs,
237 pirogues,
383 filets.
Sou=~e ~rancs 8onB~t Cp. Cit. p. 3~
'l'ableau 22
Déséquilibre technologique pêche vili--pêche pC;JC
~r ombre de pirogues, mot surs, filet s et c ••.
I I I
~ ~
•
<
, 1,:'
~~,,jI_.-III=_"'~.~"'~
rircgue moyenne a moteu
viIi.
On cor
tate
r. ~, 7.
~B pour installation ou moteur.
L
tG c.. li_ a u
y~ 2
;, ,; 9 e
Cl Ci;'
r: Cc s
feu i Il E S d'a Il U'fcÎ ni u m po u 1
3 ecu, i Il i l
L'
mot (
12 nuissancp variG de 5 ~ 25CV
(Photo:
Alexancre
~-
.
o~ voit que peur la pêche vili, le nombre de moteurs n'a p~s
évolué de 1978 à 1979, soit 23 moteurs; ce chiffre dicinue
absolument en"1980 puisqu'il n'y avait plus que 4 pirogues
motorisées en activité le long de la cOte congolaise appartenan:
aux autochtones.
Pour les pirogues, ce sont celles de vili qui prédomi~ent
(105 contre 63 en 1978 ; 146 contre 50 en 1980) ; par contre,
l~ombre des filets possédés par les béninois est plus iIDpo~
tant (en 1978, 430 contre 215).
Tout ce chapitre sur les moyens de production, la productivité
différentielle des deux pêcheries a mis en évidence la faiblsss';
et l'état relativement archaïque des équipement des pêcheurs
autochtones.
Cette situation de la pêcherie vili va mieux se comprendre par
l'étude des coûts et du mode de financement des moyens de
1
production. Ainsi, verra-t-on, qu'en plus de l'org~~isation
sociale individuelle, la faiblesse de l'investissement et le
coüt élevé des engins de pêche constituent bien les ca~3es de
r
la stagnation de la pêche vili.
1
,.
CHAPITRE IV
CHIFFRE D'AFFAIRES
ET MODE DE FINANCEMI1iT DES
MOYENS DE PRODUCTION
Analyser les coüts d'investissement requis pour l'achat des
moyens de production, les revenus générés par la pêche et les
modes de financement des instruments de travail , éclaire aprs o
coup la situation socio-économique différente des vili et des
pêcheurs
béninois.
Il appara1tra que les stratégies de promotion économiqu6 sone
différentes dans les deux communautés et la plus organisée eE~;
bien celle qui réalise le meilleurl chiffre d'affaires et Jui
s'adonne à l'investissement et à l'épargne.
j.1JX .1-. COUTS D :1"VE3TISSEl\\ffim
ET CHARGE D AMORTISSEMENT
~e problème du coftt des équipements et les charges d '2.IClortissé)::12::
requis vont ~ mettre en "Taleur le r81e de la circulation ~a~s
l'état archaïque des moyens de production des pêcheurs viIi
en particulier.
,
1
La circulation est contrôlée prL~cipalement par le capital
marchand expatrié, les commerçants b~ninois et par ~es fabri-
cants locaux de pirogues qui ont le monopole historique de la
distribution des engins de pêche a~~ producteurs directs.
<
,
,
1
te
En tout cas, le coftt des engins eë les charges d'amortisse~8nt
[
sont fort élevés. Nous allons en suivre l'évol~tion.
,.
1
.....
COUT DES PIROGUES (évolution et coüt actuel)
J1C.1C-J.. -Les pirogues vili
En 1963, selon Dhont, le prix d'une pirog~e S'élevait habi-
tuellement à 15000 CFA envir?n, dont lille partie - d'œ1 auarë
à la moitié - devait être versée d'avance. Cette so~e pouvait
atteindre 18 ou 20 000 F ~our certaines embarcations Qe gr~~âe
taille. Il faut aussi y ajouter la valeur des divers cadea~~
et le coftt du transport (environ 2 000 à 4 000 F) qa:" s' e::ectC.èe
par camion ou par ~er en faisant appel aux services d~s
pagayeurs q1.ll emm~flent la pirogue à Po.:'.nte-Noire cOEtre
rémunération (Dhont Op. Cit. pp. 30-31).
En définitive le coüt total d'une pirog~e de type vil.:'. était
d'environ une ving"aL~e de milliers de francs CFA.
,.
En 1966, Vennetier (p. 132) rapporte que ce coüt était Russi
d'une vingtaine de milli~s de francs (tant en espèces qu'en
cadeau.~ divers ~aits aux fabricants pendant la durée de son
travail) •
En 1968-70, Lagoin et Salmon (p.8) estimaient aussi à 25 000 F
le prix de revient d'une pirogue viIi en tenant tout aussj_
compte des modalités de rémunération et de gratificaticn v:'s
à vis des constructeurs.
En 1982, le prix d'une pirogue de 6 mètres, selon les données
recueillies auprès des pêcheurs, varie de 70 à 90 000 F.
La structure des prix étant la suivante :
- "salaire" de menuisier
40 000 - 50 000 F
- 1 dame-jeanne de vin
5 500 F
- 1 bouteille de whisky
2 500 F
Total
48 cao - 58 000 F
A Pointe-Noire, depuis quelques années, les pêcheurs ne peuvent
plus récupérer les billes de bois (Okoumé) échouées le long des
plages pour fabriquer les pirogues. L'achat d'une bille de Jois
coûte de 30 000 F à 40 000 F.
Actuellement, le système d'avance n'existe plus, l'achat d'une
pirogue se faisant au comptant. Le coüt d'entretien est d'au
moins 15 000 Flan.
Cet entretien fort réduit consiste à colmater les fentes qu:'
apparaissent au fond de la pirogue au moyen de feuilles d'alCl.-
minium goudronnée. La faible durée d'une pirogl.l.e (5 ans)
s'explique d'autant.
Le prix d'une pirogue au cours de la décennie passée a cr~
donc au taux de 11 % jan. L'amortissement annuel est égal à
90 000 F + (1' + 0,11) 5/5, soit environ 30 000 F environ est
assez élevé (Chaboud p. 11)
1'J!-.~.t- Les pirogues popo
Selon les informations recueillies auprès des pêcheurs nIe
prix d'une pirogue popo varie de 400 à 500 000 F. Elles vienn"JT'T
du Ghana via le Bénin. Si l'on tient compte du coüt du trans-
port par bateau, des frais de douane, le prix total d'lL~e
pirogue peut - être de 600 000 F à 700 000 F au Congo".
Voici le total des col1ts rapportés pour l'achat et le transpcI'L
d'une pirogue construite en 1981. La propriétaire en est
Hélène X... , (une togolaise, la seule propriétaire d'~~
compagnie à Pointe-Noire) qui a passé commande d'une piro~~e
par l'intermédiaire de son frère, resté au Togo.
Les col1ts énumérés et recueillis par Chaboud sont les su~vants
- 35 000 F ont été remis à la perso~e chargée par
le frère de la propriétaire de suivre l'avancement de la
construction de la pirogue,
- 225 000 F, prix de la pirogue,
- 25 000 F, convoyage de la pirogue jusqu'à Cctono~
(à la voile),
- 145 000 F, transport sur le pont d'un cargo de
Cotonou à Pointe-Noire,
Le prix total serait donc de 430 000 F.
.,.\\''\\-
Les pirogues béninoise~durent environ dix ans. Avec l'hypcthèee
d'une croissance des prix égale à 10 %par an, l'amortisEement
annuel s'élè~e à 110 000 F.
L'entretien est le fait des pêcheurs : obstruction ùes fer-tes
dans le fonds de la pirogue, peinture, refection des ~orùés.
Le coût total d'entretien d'une pirogue ghanéenne semble se
situer entre 50 000 F et 80 000 ? (Chaboud Ibid p. 12)
111.-:trt.1I1=LES MOTEURS
Les prix Suivants (T.T.C.) ont été recueillis auprèE des
établissements qui revendent les ~oteurs hors-bord.
Tableau 23
Prix des moteurs hors-bord.
Marques et établissement
Prix TTC
Pt;.issance
de vente
CFA
Evinrude (SCKN)
6 CV
286 491
25 CV
427 034
1
Johnson (CFAO)
6 cv
285 000
10 CV
319 oco
25 CV
430 000
r1ercury (SIEMI)
7,5 CV
339 000
9,8 CV
439 579
18 CV
471 359
25 CV
566 496
Yamaha (SPORA-FRIC)
15 CV
405 000
a) Coûts d'entretien et réparation
Selon C'1aboud, les coûts d'entretien, pour des moteurs de 25 cv
et 6 CV peuvent être estimés à 600 et 200 F respectivement. Les
réparations. s'élèvent à environ 100 00 F et 50 000 F par an.
b) Amortissements
Le. dur(~e de vie maximale d'un moteur utilisé intensément étant
pour la pêche de 3 ans; à raison de 10 % d'inflation a~~uelle,
les ch:crges d'amortissement atteignent les valeurs qui figurent
dans le tableau suivant
Tableal 24
Charges d'amortissement des moteurs hors-oorè.
Evi'1rèlde
6 CV
127 106
25 CV
189 460
Jor,:12on
6 CIl
126 445
10 CV
141 529
25 CV
190 776
Mer::::.;.ry
7,5 CV
177 023
9,8 CV
195 624
18 CV
209 126
25 CV
251 335
Yar::aha
15 CV
179 685
Source Chaboud p. 14
La 'Ter.ta des moteurs et des pièces détachées se fait donc toute"
taxes comprises. Les pêoheurs ne bénéficient pas à l'opposé des
armements industriels, de privilège hors taxes. Les droits à
l'illDL'Y'-:;ation sur les moteurs s'élèvent à 32 % de la. ',-a::',:nrr
cAF •
\\
\\~\\,.
; "
11. j1!.1J. LES FILETS
Les pêc: elrs aGhètent des nappes de filets auprès de co=erçante:=
béninoi:es dl,l marché cer.tral de Pointe-Noire et peuve~t,ou,
monter c,-~x-I:lê!!les les filets à l'aide de ceE: nappes ou f2bri~'..,er
les nap:es de filets dormants à partir de bobines de fi~_ -.rendues
auprès ~os mêmes commerçantes.
.. . ,
Voici l~s prix des nappes de filets (100 m de Longueur) prs.)J~ques
Dar les commerçants da marché central.
Tableau ~5
Prix des nappes de filets vendues par les
commerçants béninois sur le marché central
de Pointe-Noire.
Chute
Maille
Long-c' O""Y
Nombre
EUrée
Prix
Type de -f"'; ~ .....
~~~e"
"/i
Mailles
r<I/H
P
10C
200
50
50 000
FMS (rllakuala )*
1 CC
200
60
50 000
FMS
"
~
100
170
800
FD
~ 200 90
500
FrllS (manz:L )**
1
200
30
450
Epervier
Scurce
Cha:,oud (p. 15)
*
Makuala
sardinella maderensis
**
Manzi
ethmalosa dorsali
élémen,g nécessaires au montage d'un filet.
\\
",,"7--
---~---~-
i
f j
(
I.~}i
LL
-.
'.
[n
ha'
~ch8urs b~ninnis fabriquant une nappe de f
t
on a [:','-
au fonds des caissEs a "Nakouala"vidF'
en ba~
:heurs viIi s'adonnant a la mg",e activit
J
• BAMBI)
,
.-;
Ainsi,
- la ralingue supérieure des filets de surface ou de fonds est
réalisée par les pêcheu:s eux-m~mes.
- la ralingue où seront sertis les plombs, est achetée sur le
marché (100 m de ralingue d'un diamètre de 4 mm valent 6000 P).
- Flotteurs
l'approvisionnement en flotteurs est difficile.
Souvent, les pêcheurs utilisent des flotteurs de senne tournante
(provenant d'armement industrie:s) coupés en quatre ou en huit.
Les flotteurs disponibles sur le marché (diamètre 75 mm, épais-
seur 35 mm) valaient 250 F pièce (en Fé\\~'ier 1982).
- Les plombs : achetés en gros sur le marché, le plomb vaut
7 000 F/Kg. Très souvent les pêcheurs viIi utilisent des pièces
métalliques de récu:çération.
Estimation du prix de revient des filets
prix de revient d'une
nappe de 100 m :
Filet maillant de surface
prix nappe
50 000 F
ralingue
6 000 F
plomb
50 000 F
flotteurs
25 000 F
. Total
131 000 F
Avec un rythme d'inflation de 10 % et une durée d'utilisation
de 3 ans, l'amortissement d'un tel filet est égal à 58 120 F
par an.
~.j5C.~.Filet dor~~nt
Chaboud distingue deux cas: (pp. 16-17)
1~ le pêcheur achète une nappe et procède ensuite au
montage du filet (cas général),
2° le pêcheur fabrique lui-œême la nappe avant de
I:Jonter le filet.
Premier cas
Un filet de fond a en général 15 mailles de chute. Une nappe
de 100 mailles de chute (sur 100 m de long) coftte 80 000 F et
permet la construction de 5 filets dor-t le coût unitaire est
de :
- nappe
16 000 F
- plomb
50 000 F
- ralingue
6 000 F
- flotteurs
25 000 F
Total
97 000 F
Second cas
Si le pêcheur fàbrique lui-même la r-appe de filet, i l utilisera
7 bobines de fil à 1 700 F. Le prix de revient du file" dor~ant
est :
- bobines
11 900 F
- ralingue
6 000 F
- plomb
50 000 F
- flotteurs
25 000 F
Total
92 900 F
Dans le premier cas, l'amortissement annuel s'élève à 43 000 l,
dans le second cas, à 41 200 F (durée de vie d'un filet: 3 8.""8).
L'entretien du filet peut être réalisé par le propriétaire
àurant la journée ou par u..'"l ramandeur professionnel (",ui est
so~vent par ailleurs pêcheur).
Le ramandeur est rémunéré 1 000 F par jour, en plus d'ur. litre
de 'lin, si "le travail est bien fait".
En principe, un filet doit être ramendé toutes les deux sorties.
En faisant l'hypothèse de 3 sorties par semaine en moyen~e,
l'entretien d'un filet s'élève à 117 600 F par an (Chabcud p. 17).
JI! .JJl. 2. La senne de plage
A partir des caractéristiques de la senne de plage (cf.
Grandperrin et. Mfina 1981 Op. Cit.), on peut en évaluer le
prix à 350 000 F environ. (pour une petite senne de pla[e ;
long~eur des ailes: 50 m).
La totalité des nappes devant être renouvelée tous les C ans
l'amortissement avee Q~ taux d'inflation de 10 %sera ég~l à
112 735 F.
L'entretien d'une se~~~e suppose l'emploi quotidien d'~
ramandeur (soit 1 400 l/J environ).
Les lignes
Le prix de revient d'une ligne varie selon le type d'engin
(taille des hameçons) et le diamètre du fil, c'est-à-dire
qu'il est en fait fonction du type d'espèce que recherche
le pêcheur. Le prix de revient varie entre 1 OCO et 2 500 F.
Avec l'hypothèse d'un coüt d'entretien de ~OO F par sO~cie,
on suppcsera que l'amortissement se réaJise en un an avec
10 % d'inflation, soit 1 100 à 2 750 F.
.\\
1II .i1.L,.Les plateaux
Le prix de revient d'un plateau est d'environ 2 000 F.
l'amortisse~ent est pratiquement nul vu la durée de cet
engin (deux ans).
Le coût de l'entretien peut aussi être considéré comme nul.
Comme on le constate, les investissements et les coûts
d'amortissement des principaux moyens de production sont très
élevés ;, pourtant parfois les pêcheurs estiment que les engir.s
coûtent beaucoup plus chers que les prix ci-dessus ind~qués.
On voit qu'il faudrait pour qu'une équipe puisse travaille~
toute l'année qu'elle ait toute la eamme de filets (filets
maillants grand modèle, filets dormants, sennes), au moins
deux pirogues dont une à moteur.
Cela signifie que l'investisseŒent préalable, pour une pêche
du type de celle des béninois, doit être de près de deèlX
millions de francs CFA.
Notre enquête sur ce point chez les pêcheurs, nous a permis
de retenir les prix suivants (ceux-ci sont approximati:s)
-
Tableau 26
Coüt total des engL~s de pêche
PIROGUE
FILET
r~OTEUH
Sans
Avec
Fait à
6 CV
Moteur
Moteur
domicile
Acheté
25 cv
(rame)
70 000 à
130 000 à
F.D
6 CV
90 000 F
140 000 F
non monté
286 491
(pirogue
10 000 F
25 cv
moyenne)
F.D
427 0'74-
J ,
PETIT
+ Whisky
+ Whisky
monté
2 500 F
+ Vin
350 000 F
MODELE
+ 1 dame
138 000 à
jeanne
148 000 F
de vin à.
+ moteur 6CV
5 500 F
Evinrude 286
78-98 OOOF,
491
Coüt
Coüt total
Total
* 400 000 F 2 moteurs
Filet
25 CV
Ghana
430 000' x 2
maillant
430 000
** 500 000 :E
860 000
de
x 2 pour la
GRAN])
Bénin
Pirogue
surface
pêche
650 000 F
MODELE
(Makuala)
béninoise
600 000 à
Coüt total
860 000 F
700 000 F
1 610 000 F
1 million
Prix de re';;i
de F
vier:t au
Congo
* Prix d'achat au Ghana
** Prix de revient au Bénin
En conclusion, on doit redire que les coüts des équipements
principaux de la pêche artisanale sont si élevés, qu'ils sont
de ce fait in~ccessibles à un jeune ou vieux pêcheur, voire
à un groupe de-pêcheurs vili *.
Ceci explique bien pourquoi la majorité des pêcheurs ~utoch
tones est contrainte de s'en tenir à la seule utilisation de
sa force de travail.
Ce sont donc les sociétés privées européennes d'import (le
capitalisme marchand international) dont S.C.K.N. (Société
commerciale du Kouilou Niari), CFAü (Comptoir français
d'Afrique Occidentale) , SIEMI et S1'ORAFRIC, qui assurent le
ravitaillement du marché en matériel de pêche.
Aussi vendent-elles principalement les moteurs, le fil pour
la confection des nappes de filet, les bobines de fils en
nylon, etc •••
Si la vente des moteurs, hors-bord est le monopole excluisif
des sociétés privées, celles-ci vendene par contre les bobines
de fil aux commerçantes béninoises du Marché Central, qui les
revendent ensuite au détail à un coÜt élevé.
* L'absence d'épargne forcée. chez les viIi, les revenus rela··
tivement modestes et même leur utilisation (la conso~ation)
immédiate qui résulte du partage journalier expliquent bien
cette situation.
1Jl.II!·Y CHIFFRE D'AFFAIRES P.AR ENGIN ET PAR SORTIE
Chaboud a estimé le chiffre d'affaires par engin et p~r sortie
et évalué les coüts et les revenus (par sortie).
Connaissant les prix au débarquement des différentes espèces
et la composition des prises par type d'engins, il calcule le
prix moyen au kilo au débarquement pour chaque type d'engins.
Le chiffre d'affaires (C.A.) moyen par sortie sera égal au prly.
moyen au kilo multiplié par la prise moyenne par sortie.
Soit poùr un engin j, débarquant n espèces, (n = i, ••... , p)
Qij
Prix moyen au kg
Pkj
=1:-
• Pi
i:-i,
~ Qij
h~
Pkj = prix moyen au kg au débarquement pour l'engin j,
Qij = volume des prises de l'espèce; pour l'engin j,
Pi
= Prix au débarquement de l'espèce i,
Le .chiffre d'affaires par sortie sera égal à
(pour ur~ e:r:gin j)
Caj
=
• Qj • Pkj
1:
_\\~.
On a donc pour chaque engin, les résultats suivants
Tableau 27
Ghiffre d'affaires moyen par sortie par tTpe d'eng::-:'l
ENGINS
Fkj
Qj
Caj
F/kg
kg
(Fe)
F.S.
185
90,5
16742,5
< F. D.
333
vili
po po
v::"l i
pC:JCl
1
14
40
4662 n ~?O'
S.P.
205
92
18 860
L
230
25,5
5 865
Pour les filets, on raisonne toujours par élérr.ents a:f:'-:, dG
supprimer le biais induit par l'emploi de filets de "7:2, ._l2-es
différentes (source Chaboud p. 33).
EVALUATION ET REVENUS PAR SORTIE
Chaboud pense 'l~J.' il est nécessaire de faire ur.e hypot::'cse S'lI'
le nombre de sorties annuelles par unité de pêche. Ce ~ui
permet de calculer les dépenses ann1.lelles (a!Ilcrtisserne'lt de
la pi~og~e, des moteurs et des engins) par sortie.
En général, i l ya faiblesse du taux d'activité de l'e::csemble
du parc pirogQter*.
* To~tefoi3, les statistiques disFonibles ne ;er~9~te~: ~es ie
savoir si le faible taux est le fait de l'ensern~le de~ pi~ogues
ou bien s'il est dfi à une grande 'dispersion du norr.bl'e 1lcyen de
scrties annuelles par pirogue. Certair.es pirogues peu\\ ,:nt être
totalement ir.actives alors que d'autres pe1.lvent sorti:' régtG.iè::-
reme'1t en mer. C'est pcurquoi deux hypothèses pour cr.c-'è,ue uni"';é
de pêche sont considérées. Cf. Chaboud (C) pp. 33-3~
Il considère donc deux hypothèses :
Hypothèse 1 : Nombre de sorties par an : 100
Hypothèse 2 : ~ombre de sorties par an : 200
et les résultats sont les suivants: (p. 34)
a) pêche au filet dormant de fond
- Unités de pêche popo (moteur 25 CV) (Nombre moyen d'élÉments "'..... , )',
~.•
1
Frais "commun"
- essence
50 l x 180 f
9 oeo F
ration (400 F/pêcheur)
840 F
- pétrole
300 F
Total frais commun
11 140 F
Entretien pirogue
Hypothèse 1
eoo F
~
Hypothèse 2
400 F
i
l
f1.
moteur
200 F
"
f
~
Il
1
filet (nombre d'éléments 6,2)
3 100 F
~
Amortissement moteur
Hypothèse
.:::
105 F
1
Hypotlièse 2
052 4'
~
Amortissement pirogues
Hypothèse 1
100 ];'
i'
,.
f.•
Hypothèse 2
550 F
r
filets
Hypothèse 1
:2 662 4'
~
"
r
,.
(6,2 éléments)
Hypothèse 2
333 F
Total coüts
Hypothèse 1
21 111 F
par sortie
Hypothèse 2
17 775 F'
•
,
i'J
W
.•.'.'
,"
Le chiffre d'affaires par sortie étant de 82 584 F, la valeur
ajo~tée par sortie est donc égale à :
hypothèse 1
61 473 F
Hypothèse 2
64 809 F
Le produit net par unité de pêche, une fois défalqués les frais
communs, s'élève à 71 444 F. A raison de 4,6 pêcheU?s embarqués
en moyenne par sortie, le revenu net par pêchenr est de 15 531 '"
par sortie. (pour la pêche au F.D., la totalité du produit net
va a~ pêcheurs~.
- Unité de pêche viIi
N'est pris en compte ici que le cas des unités de pêche sans
~oteur : il s'agit de la quasi totalité des \\L~ités de pêche
vili.
Le nombre moyen de filets dormant e~barqués est de 1,7 et le
nombre ~oyen de pêcheur
est de 1,56.
Les cotlts par sortie sont les suivants
Frais "commun" - pétrole
300 ?
- ration (400 F/pêcheur)
62 il F
Total "frais commun"
924 F
,
Entretien pirogue
hypothèse 1
15C' F
i
hypothèse 2
Mc:
F
1
( .)
1
;
Entretien Filets (1 ,7 éléments)
850 F
Amortissement
1
filet hypothèse 1
731 F
t
hypothèse 2
365 F
Amortissement pirogue hypothèse 1
300 F
hypothèse 2
150 F
Total des cotlts
hypothèse
2 955 F
par. sortis
hypothèse 2
2 7;(.:,1
,.,'
F
-'.
Le chiffre d'affaires par sortie s'élève à 7 925 F
la vale'~ ajoutée est Agale à
4 970 F
hypothèse 1
5 561 F
hypothèse 2
Vu le mode de partage des prises de F.D.* en vigueur parmi lea
pêcheurs viIi, le partage du produit net de l'unité de ~êche se
réalise comme suit
Produit net de l'unité de pêche
7 925 F - 924 F
= 7 001 F
1
5
Part du propriétaire de la piro~e
7 001 F x 0,2 ~ 1 400 F
Revenu net du nropriétaire de la pirogue
Hypothèse 1
400 F - 300 F - 150 F =
950 F
hypothèse 2
400 F -
75 F - 150 F =
175 F
Part du propriétaire du filet
Part de l'éauioa€e
5 601 F x 0,5 = 2 800 F
5 601 F x 0,5 = 2 800 F
soit 1 794 F par pêcheur
Revenu net du propriétaire du filet
hypothèse 1
2 800 F - 731 F - 850 F =
219 F
hypothèse 2 : 2 800 F - 365 F ~ 850 F =
585 F
* F.D.
filet dormant
1
.. \\
1
B) Pêche au filet maillant de surface
Chaboud ne prend en compte ici que les unités de pêche popo
qui sont les seules à pratiquer la pêche au filet maillant de
surface de façon régulière.
Le nombre moyen à' éléments (nappes. de filets) embarqu83 est éga,l
à 5,1. La taille moyenne de l ' équipe.ge est de 4,6 pêcheurs*.
Frais "commun
essence
80 l x 180 F
101 400 F
ration (400F/pêcheur
340 F
pétrole
300 "E'
Total frais commun
16 550 F
Entretien pirogue
hypothèse 1
300 F
hypothèse 2
400 F
Entretien moteur
200 :F
Entretien filet (nombre d'éléments
5,
,..,
1 )
<-
550 F
Amortissement filet
hypothèse 1
482 F
hypothèse'2
741 F
Amortissement pirogue
hypothèse 1
Î 00 F
hypothèse 2
550 F
Amortissement moteur
hypotnèse 1
2 105 F
hypothèse 2
052 F
T'otal coüts par sortie hypothèse
24 787 "E'
hypothèse 2
22 043 F
..,. A MatoIr1bi
,
!,
La valeur ajoutée par sortie est égale à
Chiffre d'affaires par sortie
16 742,5 x 5,1 = 85 386,7 F
Co~ts par .sortie (consommations intermédiaires)
hypothèse 1
= 24,787 F
!
hypothèse 2
= 22 043 F
,
t
valeur ajoutée par sortie
t[,
hypothèse
= 6 0 599,7 F
,
hypothèse 2
=
63 343,7F
1
1.}
r
La répartition du produit de la pêche est la suivante
Produit net de l'unité de pêche
85 386,7 F - 16 550 F = 68 836,7 F
Part de la compagnie
Part de l'équipage
(caisse commune)
68 836,7 f x 0,5 = 34, 418,3 F
68 836,7 F x 0,5 = 3~ 418,3 F
Revenu net de la compagnie
Revenu ~et ~ar pêche~
embarqué
34 418,3 F - 8 237 F = 26 183,3 F
34 418,3 : 4,6 = 7 482 F
Pêche à la senne de plage
l'équipe comprend près de 10 personnes
Les cofrts par sortie occasionnés par cette pêche sont les
suivants
f
- Frais communs : ils sont inexistants
f
Entretien pirogue :
f;
Hypothèse 1 (300 sorties/an) (1)
266 F
~
r
te" ~"'''''l_ "",!roT~Jf,f ...
4~0
0",i1 fluj
:~~:è,l::2 ~2:0 .Isortie.s/~~~ (2), J _F
~) La..A::-,.;;J: r.......r Iti--L-t ....T\\iiI~
1 ·...
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ft.<:v.od=,vl"
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'
1
~ ;4 <..~ :T"O~41
bl~J
t ' ; dA. \\0. u.,.~) JOloJr f-.<'DM-
- Entretien filet
.100 F
- Amortissement pirogue
hypothèse 1
364 F
hypothèse 2
550 F
- Amortissement filet
hypothèse 1
375 F
hypothèse 2
563 F
Total coü.ts par sortie
.hypothèse 1
2 ~07 F
hypothèse 2
2 913 F
La vale'~ ajoutée par sortie est donc égale à :
Chiffre d'affaires par sortie: 18 860 F
Consommateurs intermédiaires par sortie
hypothèse 1
2 .107 F
hypottlèse 2
2 913 F
Valeur ajoutée par sortie
hypothèse 1
16 453 F
hypothèse 2
159 t17F
Le shéma de partage est le suivant :
Produit net de l'unité de pêche
18 860 F
Part du propriétaire
Part de l'équipage
18 860 F x 0,5 = 9 430 F
18 860 F x 0,5 = 9 430 F
Revenu net du propriétaire
Part par pêcheur
Hyp. 1
9 430 F - 2 407 = 7 023 F
94 130 F : 10 = 943 F
Ryp. 2 : 9 430 F - 2 913 = 6 517 F
Le schéma de partage par sortiéest le suivant
Produit net de l'unit~ de nêche
9 384 F - 1 428 F = 7 995 F
Part propriétaire
Part équipage
7 955 F x 0,5 = 3 978 F
7 955 F x 0,5 = 3 978 F
:~
Revenu net du nronriétaire
Part par pêcheur embarqué
hn> 1
3 978 - 764 = 3 214 F
3 978 : 1,7 = 2 340 F
hyp 2
3 978
56e = 3 410 F
. ,
Ces chiffres mettent nota~ent en relief la faiblesse des
chiffres d'affaires des unités de pêche viIi même si l'on a
raisonné avec des unités sans moteur (elles sent d'ailleurs
d'autant plus représentatives qu'elles sont majoritaires).
Cette faiblesse des revenus explique en général le non-
investissement de la majorité des pêcheurs viIi.
L'origine du capital de dépar~tet la reproduction des moyens
de production, explique aussi la situation différentielle des
deux pêcheries.
1
C'est à ce niveau que seront saisies les stratégies mises en
');1.
oeuvre en vue de la promotion '~ocio-économique dans les deux
communautés.
. ,
-\\\\\\"
1J-.~.1ft. LE MODE DE FINANCErllENT ET
LA REPRODUCTION DES MOYENS DE REPRODUCTION
jIJ:$l'fu PECHERIE BENINOISE
LE FINANCEMENT
DES MOYENS DE PRODUCTION
Pour la majorité des compagnies interrogées, le principal mode
de financement des moyens de production, celui qui participe à
la constitution de l'unité de production est l'emprunt collectif
à la banque au Bénin ou encorel'empr\\h~t chez un particulier
capitaliste béninois.
l,i,
Le remboursement total du capital emprunté se fait en deux ans.
Pour chaque 1 000 F empruntés; on rembourse 1 500 F (,soit la
moitié du capital initial en plus). Si le remboursement n'est
pas honoré après deux ans, le particulier donne 3 mois de sursis
faute de quoi, l'intérêt est dOUblé: pour chaque 1 cao F emprun-
té, il faut rembourser 2 000 F~
Après avoir obtenu l'emprunt, l'équipe achète le matériel de
pêche subventionné dans le cadre des coopératives
'.",
----------------------.,.
!J.
1
Kassa, le Président des PêCht};s béninois rap~orte :
"Nous achetons nos:\\oteurs, filets par préférence
..;
au Bénin où ils sont subventionnés. On peut acheter
des moteurs ici, .ma'is il y a une pénurie, on les fait
venir du Bénin où ils coûtent la moitié d~ prix dans
;
une coopérative. Par exemple, quand j'achète tm filet
~c~ pour une somme~donnée, au Bénin, j'en achèterai
trois pour la même1:somme".
On constate donc que les moyens de production sont meilleur
marché quand ils sont achetés au Bénin; ce qui facilite -
outre l'importance au départLdu cap:i.tal engagé - le suréqui-
te
pement en matériel.
En fait, si l'erepTIL~t peut être collectif, il exisëe de nombreux
cas où un seul individu s'est engagé à emprunter le capital de
départ. Dans ce cas, celui qui s'est porté garant est ipso-
facto patron de la compagnie (cas Anani patron d'une compagnie
qui a emprunté plus d'un million de francs).
On ~rouve aussi des cas où le patron pêcheur a constitué son
entreprise sans aide quelconque.
Ainsi Kossi 37 ans, patron de pêche explique sa si+,uation :
"Quand on est associé, les problèmes d'argent se
posent finalemen~. J'avais un oncle photographe,
on s'est associé mais ça n'a pas du tout marché.
J'ai travaillé avec mon beau-frère M... , mais il
disposait du fruit du travail. Pendant deux à trois
ans, il prenait tout •••
Un jour (en 1965) je lui ai
laissé les filets et j'ai décidé de travailler seul.
A force de travail, j'ai pu accumuler pour acheter
mes premiers instruments".
L'exemple de Hélène, 48 ans, patrone d'une compagnie illustre
fort bier. cette situation de self-made-men de certains patrons.
Elle raconte son expérience :
"Depuis le Togo, papa pêchait et nous fumions le
poisson, il avait une compagnie. A la mort de papa,
ma grande soeur avait donné ses filets, hérités à
son mari qui est venu s'installer à Pointe-Noire.
Je les âi suivis ici. Après ils sont allés à Mayumba
au Gabon~ A ce moment, j'ai acheté un filet Makouala
en coton (avant il n'y avait pas de filet nylon) ;
Par la suite, j'ai acheté une senne de plage, un
grand filet Makouala et une pirogue type béninois,
grâce au concours de mon grand frère béninois que
j'ai remboursé. Jiai débuté ici avec une pirogue à
rames. Actuellement, je possède deux moteurs personnels,
18 filets, deux pirogues, une congolaise et une
béninoise."
---------~-~~
\\'\\, .....
,
LA REPRODUCTION*
DES MOYENS DE PRODUCTION
Une des particularités de la pêcherie béninoise et qui explique
en fait son dynamisme est la capacité des équipes (des compagnies)
à réinvestir une importante partie de gains dans la reconstitu-
tion du matériel.
On met de ,l'argent de côté pour financer l'achat de nouvea1U
matériels ou pour parer aux imprévus (cas d'accidents ou de
perte, et/ou destruction du matériel). Grosso modo, ~es pêcheurs
d'une compagnie (coopérative) réalisent une cotisation qui
alimente une caisse d'amortissement.
Ainsi, en fin de semaine, après avoir soustrait les sommes
occasionnées par les dépenses courantes (essence, ration,
pile, etc •.• ) duSchiffre d'aff~ires~a moitié e~t réu1vestie
dans la caisse commune. Il y a donc sur-capitalisation dans la
pêche béninoise, puisque la moitié du produit net est acc~ulée
en ~le de l'achat de nouveaux moyens de production. L'autre
moitié est affecté à la rémunération des pêcheurs.
On doit remarquer qu'un nouveau pêcheur dans l~ compagnie n'est
pas astreint pendant un an aux cotisations à la caiss~ commune.
"Le nouveau venu est "mis à l'épreuve" comme disent les anciens
de la compagnie. IL a donc un an pour assimiler le mode de
fonctionnement de la compagnie.
* On entend par reproduction la capacité d'affecter une part du
surplus à l'ac~.t de nouveaux moyens de production; il
s'agit en fait du ré-investissement.
f:I~··'·····<t.i.'.·f.j.',..,.",1:;
..
En fait, il. ne cotisera que quand ses économies lui permettrord;
de dev,:mir co-propriétaire du matériel. •••
'~Jl6
Quand un pêcheur~définitivement au Bénin (accident o~ieille2se),
la compagnie rachète le ~atériel et lui donne sa p~rt de c~pital.
En cas de décès, le matériel du défunt n'est pas vendu et le
surplus généré par sa part de capital revient à ses enfants
qu'ils soient au bénin ou au Congo.
Nous avons rencontré ce cas dans la compagnie de Kassa où l' lL."l
des co-fondateurs, né en 1928,est décédé depuis, mais en est
toujours juridiquement membre.
Chaque compagnie possède de ce fait une efficace capacité
d'affronter la perte ou la dépréciation du matériel comme
l'attestent les cas suivants:
- Hélène avait perdu, il y a 5 ans, douze filets
dormants en mer. Depuis, reconnaît-elle, elle n'achète plus
de filets dormants par superstition.
Il y a trois ans, en 1979, ses sept filets Makouala se sont
perdus à la suite d'un accident en' mer; la pirogue étant trop
chargée de poisson, elle a chaviré. Elle a ~l racheter de
nouveaux filets en plus de ceUx qu'elle garde en réserve.
- Victor a pu racheter de nouveaux filets à la
suite de la perte de ceux que quelques jeunes pêcheurs avaient
lancés dmlS une zone rocheuse. Actuellement, il a 9 filets
Makouala et 8 filets dormants. Il a récemment acheté un troi-
sième moteur pour remédier à la déficience du second qui tombe
de plus en plus en panne.
- Kossi reconnaît avoir plusieurs fois perdu ses
filets, soit que ses pêcheurs les aient accrochés à des rochers,
soit que les chalutiers les aient déteriorés complètement. Bien
vite, il confectionne de nouvea~~ filets avec d~s nappes de
réserve, et ne manque pas d'en racheter d'autres. Il a acheté
un nouveau moteur, car l'un des deux premiers s'était détraqué
et était devenu inutilisable.
i
Ces trois cas sont suffisaoent explicatifs et dans la pêcherie
i
béninoise, on peut en trouver de multiples.
1
Toutefois, la capacité de reproducticn de la pêche béninoise
peut être saisie à travers quelques projets en vue du dévelop-
1
pement de l'activité. L'analyse de ces projets montre à le fois
la capacité à accumuler et reinvestir dans la pêche.
-Compagnie Kassa : Elle devra d'ici de~ë ans agra~dir
le parc piroguier, YU le nombre de moteurs possédés (14).
Kassa fera venir quelques jeunes pêcheurs du PbYS. Beaucoup de
projets seront réalisés quand la situation du village sera
stable (allusion à un éventuel déplacement du village dans la
baie de Loango).
Hélène a fait venir deux jeunes pêcneurs togolais
en mai 1982 pour la pêche. Elle compte acheter un troisième
moteur et une pirogue de type béninoise.
- Kossi : projet à court terme : voyage en septembre
1982 au Togo où il n'est pas retourné depuis 1963 pou= acheter
une grande pirogue et une petite moyenne pour la senne de plage.
Sa grande piro~~e actuelle a une capacité maximum de 80 caisses;
Il voudrait une piro~~e de 130 - 150 caisses*.
* Si l'on tient compte du fait qu'une caisse de 20 kg coüte
2 500 F ; on voit combien peut rapporte une sortie où la. pro-
ductivité atteint environ 50 kg ; soit 125 000 F ; 80 caisses
200 000 F ; 150 caisses: 375 000 F
- Compagnie Windy-Antoine : Windy s'est rendu au Bénin
en ~ai 1982 pour à la fois, régler des problèmes de famille et
ramener un cadet pêcheur pour renforcer la compagnie. Antoine
s'est rendu en septembre au Bénin pour l'achat d'Ulle grande
pirogu.e.
a-
le-ci.
eaux
at grands
-:JJ',11!,2 'LA PECHE VILI
ORIGINE DU CAPITAL ET FINANCEMENT
REPRODUCTION DES MOYENS DE PRODUCTION
L'un des obstacles au développement de la pêche artisanalp.
autochtone est assurément l'absence ou la faiblesse de l'inves-
tissement.
Le mode de financement et la reproduction des ooyens de Frcduction
montre qu'il n'y a qu'une infime minorité ayant consacré leurs
économies à l'achat de moteurs et pirogues moyennes.
Gueredrat évoque bien la situation de la pêcherie viIi quand
il affirme "l- :
"Le problème économique majeur est donc l'incapacité
d'un investissement plus important des pêcheurs ou propriétaires
de pirogues ou d'engins tant par l'absence de moyens f~~anci€rs
que par l'incapacité de concevoir un accroissement de la renta-
bilité à partir d'un personnel suffisamment formé".
On constate que chez les propriétaires viii ayaLt acheté
moteurs et pirogues moyennes, le capital provient soit Qe la
pêche elle-même, soit des revenus générés en dehors de celle-ci.
Ainsi, trois grar.ds propriétaires de Matombi ont pu gr~ce aux
revenus de la pêche accumuler puis acheter progressivement
pirogue à rames, filets, pirogue moyenne puis moteurs et granàs
filets (filet "Manzi").
* Gueredrat, 1981, Op. Oit.
On note de plus en plus l'existence de personnes ~ui L~vesti6s8r.t
dans la pêche sans être ou sans avoir jamais été pêcheurs. Ainsi, .
à Pointe-Noire, sur 6 propriétaires de moteurs, il r.'y en a
aucun qui soit exclusivement pêcheur. On trouve respectivement
un cadre de l'ONIVEG, un agent de la Librairie Paillet, ur.
caporal chef, un chef co~tumier, un ouvrier qui est en même
temps pêcheur et un chauffeur retraité de Hydrocongo q\\U fait
la pêche •••
Chez les propriétaires de pirogue à ra~es par contre, sur 20
possédants, il n'y a que deux personnes extérieures à la pêche
(un retraité du CFCO et un couturier du quartier Mpaka) ; ils
ont respectivement : 2 pirogues à rames, 1 filet et 3 pirogues
à rames, 2 pirOgèleS moyennes et 2 filets.
Ainsi, l'apport de personnes ayant des activités extérieures
à la pêche n'est pas négligeable dans la dotation de la pêche
congolaise en moyens de production relativement plus perfor-
mants. Il représente
15 % du total des propriétaires (38).
Hormis ces quelques cas, 79 % des propriétaires~aya~t investi
dans la pêche ne dépassent pas le stade de la pirogle à rames,
qui constitue la première étape vers la pirogue à moteur.
En général, l'absence de· crédit bancaire ou de baiL.em:'s de
fonds comme dans la pêche béninoise, explique le début de
l'activité avec un capital modique.
L'investissement progressif par étapes n'est pas impossible
en dépit du coût élevé des moyens de production et des revenus
faibles.
Au terme de ce chapitre, nous devons reconna1tre que le
dynamisme de la pêch~rie béninoise s'explique par l'inves-
~_
tissement collectif organisé (emprunt collectif auprès d' un
l~'j E"~
capitaliste bénL~ois ou emprunt individuel du patron de la
compagnie et/ou épargne forcée de la moitié du produit net
réalisé par la compagnie). Chez les viIi par contre, ces
pratiques économiques n'existent pas et l'exemple de grands
propriétaires montre que l'investissement est individuel et
que la mobilité sociale se fait progressivement du stade de
petit propriétaire à celui de grand propriétaire.
L'absence généràlisée de l'investissement collectif explique
que dans la pêche vil~ on dépasse rarement le stade de petit
propriétaire ainsi qu'on le verra dans le chapitre suivant.
ot.r
i ti d, -
1
~I' Ort
;,11::.1
,rV:2 .
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((,~#
1
CHAPITRE
V
P~oUJË'ti .
STRUCTURE DE LA ~
ET RAPPORTS DE PRODUCTION
DANS LA PECHZ ~tRITIME ARTISANALE
,
-§..1II:t. \\"'PECHERIE BENIKOISE
Sur 75 compagnies au tctal, nous avons choisi d'en étudier 22,
soit 34 %du total*. Le nombre moyen de pirogues par coœpagnie
est de 1,32 (il Y a 30 pirogues pour 22 compagnies soit l~e
moye~~e de 1,36) ; 71 moteurs pour 22 compagnies soit une
moye~~e de 3,22 moteurs par compagnie. Le total des filets
étant de 304 pour 22 compagnies, la moyer~e est donc de 13,8
filets par compagnie.
Il Y a près de 141 pêcheurs sur 19 compagnies soit 7,42 de
moyenne; sur ces 141 pêcheurs, 58 sont congolais soit 2,63
en moyenne dans une compagnie béninoise. Ainsi, près de la
moitié des pêcheurs congolais de la Plage Mondaine travaille
dans la pêcherie béninoise.
Ces moyennes qui éclairent la structèrre de la ~épa~tion des
moyens de production dans la pêche allogène, ne doivent pas
masquer l'appropriation fort inégale par compagnie.
Ainsi, pour le nombre réél de pirogues possédées par compagnie,
on a la répartition suivante':
- 14 compagnies ont 15 pirogues, soit 1 pirogue par compagr-ie
(chiffre proche de la moyenne: 1,36).
- 1 compagnie possède à elle seule 3 pirogues (celle du chef
Kassa) •
Le
ûlbre réel de mocecU's par compagé1ie confL'=-a 13. Stè'
iné
.le de la propriété. Ainsi, sur 69 moteurs possédés
21
:npagnies-, 8 d'entre elles monopolisent 4:; :rroteuIS
cOL.
suit:
compagnie a 16 :note1.lrS soit 23 % àu t8t2.~
compagnies possèdent 4 moteurs a chac~~ ;5.7 %)
compagnies possèdent 3 moteurs à chacune (4.3 %)
compagnie a 6 moteurs (8,8 %)
-
Î
compagnies ont 2 moteurs à chacune (2, 3i~)
La
partition e8t aussi inégale pour les filpês. Ains_
un
tal de 304 filets,on a la répartition SuiTl::te :
cmpagnie possède
plus de 55 filets (Kas c::::.) S8':'~
7
14
"
-
1;:
~
"
28
"
20
"
22
"
6
"
1 i
~
l '
17
"
18
"
- 1
19
"
1 3
"
Tol,;
ces chiffres ITIor..trent donc que quelques :'êmpagni c .
•
' -
"00._
'ent la propristé des moyens de producti0'é cc=e ::
:':é'::: ::ü e
la
.mpagnie àu chef Kassa qui centralise le ::::"US gra:.'
de;l~-ci : 3 pirogue3, 16 moteèITS et près d~ 60 fil~'
*
st l'uLe des plus anciennes compagnies d2c.C' 18.oue:.·
pr:'
J.ue l'investisse:nent collecti:·. Cf.
cha;'.:re sys-
pa~
,se chez les Bé:r-illOis, 3 ème par7. j. e.
6' -
56
51 -
41
36
31-
26-
21 -
;.O......-..;,~;...:.;.....;,~J,_--,-_-",,-_
..
~
__ •.,... Cl/
i
- 1
1
O
10
20
~·O
40
Fiç;
,0 - Pyramide des ôges. des pêcheurs Viii (Pointe-No
Les compagnies possédant 2 pirogues ont entre 3 ec 4 ~ot
et cè:lles ayant une pirogue ont en principe 2 moteurs, t
"!;e-
fci~, certairres en ont plus...
Le no~bre de filets est
rès
var' lole et important par équipe ••.
GroE 30 modo, si il y a inégalité par équipe, celle-ci ~'
pas :rop marquée, les compagnies ayant à peu près la mêffi
si t'tion socio-économique.
I l
,rlvient de remarquer que si cette inégale répartit:'cc
~c
la
'opriété par compag:1ie résulte du capital investi pc
cro?'
11:l- compagnie et du dynamis;ne individuel ou collec:
elle oeut aussi l'expliquer par l'ancienneté de la migr'3
Jr.....
Cel~
est valable entre différentes compagnies, cela est
sei
v~a~ pour les pêcheurs d'une même compagnie*.
Sur
,otre échantillon de 22 compagnies, la situation SGC
éco~'mique différentielle de quelques unes, indépenda~E
G8
le~ statut (individuelle ou coopérative) co~~obore notr
ana~ 'se.
Ain;:
, note-t-on 10 ccmpagni~s sur 22 soit 45,4 % où l' C
,Jrc;ance
de ;:
yens de production co~respond à l'ancieY'~'1eté dans l
* A'- si, dans des compagnies comme celle de Kassa, Aug,~3
ViCl r, etc •.. les plus jeunes notalLI!lent les nouveaux ',7'ô',
:12
n'or."
pas la même situation socio-économique Cl.ue les ane
que'- ue la répartition soit égalitaire d::'.!lS le groupemeL
L'étc 'umulation "réalisé" par les anciens membres les }:l,,"
des: ..3 des nouveaux. D'ailleurs, le fe.it que le nouve21'
comr
le dit Kassa, ne soit accepté com;ne co-propriétac"
aprÈ
1.l.'1 an, c'est-à-dire après...p,ne substantielle aCCUIll'
l u i i t permis d'avüir une partCle capital dans la comr
est
'ivélateur de la différence socio-économique entre
et :::- _~iens.
migra-:ion. Cela veut dire que c'est à la suite d'une lcn5- - 1
durée de temps que la compagnie a pu réaliser une substan~ elle
accumilation. ~e temps, (la durée) est un facteur jouant '.:
rôle~portant dans la hiérarchisation socio-économique dE
compe -:lies.
CettE ~iérarchisation socio-économique doit sûrement déte~ iner
les r :.pports sociaux dans la communauté.
..
Ce pC:'1t de vue ne doit pas être absolu ; car il ne nous '
pas é~é permis d'assister av~ r~unions du comité des pêCLc YS
4-
bénin,;is pour savoir comment et l'instigation de qui sont
: 1
prise; les grandes décisions. Toutefois, il est syr:lptomat:' :.le
que l, Président Kassa et le secrétaire général de la eoCE
nautÉ appartiennent à la compagnie la plus riche et sont c
même ~amille (Kassa est l'oncle de Bosco) !
Les c :elques cas suivants parmi les plus significatifs ?e:cettent
de me .trer la liaison entre l'ancienneté et l' accumulatic:
- Ka::: ,a, 50 ans (2 femmes, 5 enfants don-t 2 vont à l'écal
Il a"v üt appris la pêche par son père comme tous les pêc~: rs
béni.::: Jis. Il a pêêhé respectivement au BénL"l., au Nigéria,::l
Cete :'Ivoire, au Ghana avant de s'installer à Pointe-Kcl
en 1~c4 avec un ami décédé en 1977, et qui est toujours c
O~D
de lE compagnie •.•
En ar::ivant ici, il a trouvé des pêcheurs qu'il cansidèree
premi~re génération (Koblavi, Medaw, Tut ••• ADJ ••• , etc •.
Pour Iassa, leur organisation n'était pas développée en c'
1
teID~:::. Il a commencé par une pirogue à rames et une sem'.",
'6
plagE qu'il est le premier à avoir introduit ici.
l'i•1.1.!,1
1
-
En 1 66, il fait un emprtUlt au Bénin pour s'équiper et P'
ache' ~r ainsi 1 filet ~Alouala (F.M.) et une pirogue typ,
bénLwise qu'il ramène au Congo. Il réussit à acheter 30l
pre~er moteur en 1966-67. Progressivement Kassa et quel: es
ancins font venir de jeunes pêcheurs du pays donc son ':'J e1;.
Bosc. L'équipage compte 7 pêcheurs.
Kass', compte 18 ans dans la compagnia, mais il ne pêche: 'J.S •••
Il Eet reparti 3 fois au pays, en 1966, 1972 et 1 j79. Ch2 ue
retcŒ était déterminé par l'achat de nouveaux mOêeurs d·
proè'èction au Bénin et par l'arrangement de problà:nes fç,:
l.:'..aux
dll.s " la migration de nouveaux pêcheurs (et aussi pour "1
r la
fami _le).
Ceti ' compagnie avec 6 pirogues, 16 moteurs et près àe )f'j,lets
8.
y(
,lisé une accumulation impressionnante.
- KC3si
38 ans, togo:iais, arrivé très jeune au Congo.
3n . :'45 avec son père, sa mère, sa soeur, son oncle mate'cel
~
qui 3' est ré-installe
à MayuI!lba. Ce cas est l'exemple -c' :e
d'l~ pêcheur allogène bien intégré dans la vie congolais
Kos~~ est marié à une congolaise (viIi), il a 3 enfants
lut
'J..."1e
:'ille de 10 ans scolaris,ée, et dont il souhaite la Y'
è33ite
sco=_ ~ire .••
Il ,-3 pêche qu'avec des congolais. Il aime à rappeler av ~r
été exploité par un oncle photographe et un beau-frère c _
pre~'üent tout le bénéfice de la pêche.
Kos,i n'est pas retourné au Togo depuis î963. Quoique j~ ,e
pêcc:ur, il fait partie de la deuxième génération des o.::. :aEts.
Sor- entreprise est dynamique: 3 pirogues, 2 moteurs, 1; :ilets
pas ~dés.
-
- Héène, 48 ans, c'est la seule femme patronne de pêche
-:m"c
l'exmple est exceptior~el. Elle a divorcé en 1982 d'avec
Ch ... pour de'sériellX problèmes d'argent {Cf-.- Cha~1 ...
Elle est de. la deu.."'l:ième génération car elle a sui'T! sa gr nde
soe1.:.:' mariée à un pêcheur qui venait s'instaJ.2.er ~ Poi~tE ~Toire.
A le x départ, elle est restée ici.
Hélè:;e a commencé par le petit commerce au Togo, Eùle flZ .1 t
le ~-isso~ et vendait le poisso~ frais que fumait son pÈè
Hélèle a passé près de 20 ans au Congo ; ayant vécu 3 a:'lE
avec ses parents, cela fait donc 17 ans qu'elle est pa.tre :",8
de
'che. Elle a commencé avec une pirogue à rar::le3 et un
ilet.
Sa
':npa,gnie était composée exclusivement au départ de v:' .i ;
elle s'est agrandi avec l'arrivée de deux jeunes pêcheuré
togc .ais. Elle possède 1 pirogue, 2 moteurs et 11 filet,
-
u
,nson, 37 ~ns, marié, 3 femmes (2 béninoises,~ congo:
lse).
Arr:'. 'ré ici en 1969, appelé par des amis pêcheurs. A la le ,gue,
il c fini par accumuler et créer une compagnie aui a cc~ :ncÉ
par "tourner" avec de la main d'oeuvre viIi. Par la suit·
il
a fcèt venir quelques pêcheurs du pays pour encadrer les
rili.
Pêc~:~ur
de 2ème génération, i l possède 1 pirogue bérünc~ 'e et
28 :~lets. Il a emprunté s0Il; capital de départ (900 000 :
dan~ deux banques au Bénin et au Congo.
Ces èas différents nous montrent que les premiers migr~_n' 3,
qu'ls soient membres d'une coopérative ou ~ropriétaire
'~~e
cem ~gnie individuelle. ont pratiquement tous ré~ssi. 1e
p§c 'lurs de dernière génération migr3.r..te n'ont ps.s t01lj C _ 0
une situation socio-économique de départ enviable ..• ic~ 3fo~s,
dan
le cadre d'une compagnie, cette situation s'amélioI'
avec
le . emps .••.
L' iné .'.'ale appropriation de quelques moyens de production (.1
s'agi' surtout de filets dor~~ts qui sont individ~els) à
l'int, rieur de. compagnie entre pêcheurs peut aussi s'exp1i uer
par l'ancienneté dans la compagnie, c'est-à-dire en fait p,r
l'ancenneté dans la migration...
Notons tout de même cr: '
la c"aclté individuelle d'investir n'est pas à exclure ...
TABLE.U 29
appropriation / répartition de F.D. dans q~el,ues
compagnies *
CC:AGNIE
PECHEUR
NOI-IBRE
AGE
de FILETS
llmIVIDIIELS.
Kassa
55
9
• .16<1
Bosco
37
9
, )70
- né en1928
6
~ ?64
Pêcheur 36 ans
5
· J72
Pêcheur 36 ans
4
1 ?72
pêcheur 41 ans
7
-: ~i69
pêcheur 44 ans
8
· ?,72
Vj.
~or
Victer
55
8
· 062
Etienne (25 )
o
, .)51
Félix
30
o
381
Pascal
20
o
· :;81
A.
A.A.
50
8
064
(F re
P.ichard 32
3
16/6 31
R::. r.arà)
Pêcheur 30 ans
3
16/6, 31
33 ans
· ?79
"
5
"
27 ans
4
· ?l8
A!1a, i
Anani
9
j62
Augustin 29
o
j"ï8
Pêchem- 40
5
?70
F~cheu!' 35
5
9'73
Pêcheur 28
o
j79
Pêcheur 26 .
-
Joh: 30n
Johnson 37 ans
8
Pêcheur 30 ans
3
Pêcheur 35 a~s
4
Pêct.eur 26 ans
0
Pèr
Père
50 ans
10
Ama" ~u
Amadou
24 ans
3
Pêcheur 46 ans
5
Pêcheur 42 ans
5
Pêcheur 30 ans
5 ou 4
* Il
'agit de c~mpagnie
coopératives
Dans
"s 7 compagnies *, on peut constater qu'en gEo'J.éral
,n--
cienr. :é et nombre de filets possédés sont des facteurs au
entrE ~ennent une.relation presque organique. On nc~e que
"
fonda "ur de la compagnie est souvent celui qui possède lE
plus
~and nombre de filets indiyiduels...
La di:i:':férencs :e
filet
n'est pas trop grande, sauf avec les migrants de
derni :'e date.
Le ne: Jre de filets individuels possédés par les premiers
migra: ~s est tout de même modeste si l'on considère le nom;:'8
d'anr. ~s à Pointe-Noire •.•
Cela
sut s'expliquer pensons-nous, par la place relative
0
la pè le au filet dormant chez les béninois.
* s-:-'" "nt, les pSche'.lrs p:'.'éfèrsr..t indiquer le l1.0mer<: de
filet
appartenant à la compagnie et rarement ceux possédt
par -:- lCun dans la compagnie, d'où la faiblesse du nombre
"
compe. :üe où l'information nous a été fournie sur ce poün
Nous
:uyons expliquer cette attitude par le nombre !Jeu é:
ré
de fi ets individuels possédés par chaque pêche~ ~par r~: )ro
aux f
Lets collectifs).
LA PECHERIE VILI
(POINTE-NOIRE et MATOMBI)
,\\
'1
1
11
A Po_ lte-Noire et à Matombi, on a en tout 40 pi!'og,.tes à r, :ies
pour :73 pêcheurs, soit en moyenne 0,23 pirogue pour cha~ ;
pêch lX. On compte 44 propriétaires soit 25 % de 1'"- POP1..Ù, don
impl tuée dans la pêche qui emploie 129 pêcheurs soit 75'
du
tota
Une
Jrte proportion de pêcheurs sans moyens de p:c'e>ductic
proF :s ~st ob12gée de ver-dre sa force de travail ~ontr3
rém'.; ~ration.
La s ~ucture de la propriété oontre que celle-ci est fort ~ent
COLe
'ltrée par quelques possédants. La formation d'une cc ~he
ou cc -isse de propriétaires s'explique d' autant.
,1
:l
J
La ~,. partition réelle est la suivar-te* ; 41 propr=-étaire" :.:'r:-c
~1
en -+; )..t 47 pirogues à rames. Parmi eux, 12 ont 13 pirog'.le
:j
:1
moy" :les et monopolisent 15 moteurs sur 16. Pour l - nom br
de
-"
,~
file , ils en ont 45 sur 80 soit un peu plus de le. moitié :1u
~
nome ~ total de filet.
*Ré-r rtion réelle à Pointe-Noire parmi les 6 grarès pro~r ~taires ''-
non
êcheurs ;
-
1 propriétaire travaille à la Librair=-e Pail~ ~,
pos:: je 3 moteurs,
'
- 2 chefs coutLITiers ont 2 moteurs chac~
-
1 caporal chef a 1 moteur
-
1 cadre (ONI\\~G) a 1 moteur
-
Î
pêcheur a 1 moteur (ce pêcheur fut :hauffeG
dans
lL"le
ociété pétrolière Hydro-Congo).
Ils
nt en outre 6 pirogues moyennes sur 7 (85 % lu. tota=
et
21 : lets sur 44 soit 47 % du total. <:,,,,,·tE ,,- 1<0 ~"'r f' "fOoJ... t".. )
A PoLte-Noire et l-1atombi, la propriété est le fait de que::"q\\Àe~'
~L~és. L'âge moyen des propriétaires de Matombi eSê de 45,1 ans
tandi:
que cel~ des petits propriétaires est de 4E,6 ans (ici
l'exc' 9tion chez les grands propriétaires est un pêcheur pro-
prié: ire de 27 ans qui est l'un des plu.s dynamiques, 2 pi:,:,ogu63
à mot 1-"T, 1 pirogue à rames, 6 filets et 2 moteurs ; chez ='es
\\' .
petit: propriétaires deu."{ jeunes de 23 et 30 ans or'.t 1 pir:gu6
i'
à raŒ"S et 1 filet). L'âge moyen des travailleurs est de 3~ ans.
A Po::' te Noire, l'âge moyen des propriétaires est r::ompris ~ntr6
48,1
1;
52 ans; celui des pêcheurs sans :I:oyen de ':roducti :'1
est à~ 33,6 ans.
Les :9 pirogues à rames se répartissent comme sui~
- 3 propriétaires possèdent 2 PR à chaC'U'l
- 3 Propriétaires possèdent 3 PR à chacm
- 10 Propriétaires ont 1 PR à chacun
- 2 Propriétaires associécont 1 PR
-
i
Propriétaire de moteurs a 1 PRo
A Ma te. :ilbi, parmi les 12 propriétaires de pirogues G. rames " i x
ont '5 9irogues poyennes ainsi réparties:
.
- 1 propriétaire détient 2 pirogues moyennes
- 1 prC'priétaire détient i pirogue moye:me
-
2 associés détiennent 1 pirogue moyeL'le (l' èlY. d 1 €~l.X
a en plus 1 pirogue moyenI.8 louée,
2 aSSOC2es détiennent 1 pirogue moyerBe.
Ces 6 9ropriétaires possèdent les moteurs de Matomèi et la
répar"':ition est identique à celle des pirogues moye~es.
i
1
i
" , )
~ .~.1fI-
Il
LE SYSTEME DE PARTAGE
i
1
DES PECHEURS VILI
~:
1
l" ~, ': qi",Jp. ~ 11-"~ d,' r-~I'\\ ....Ni"/l..a ,; 0 Iv, Oc..''' j 1c. r2c,\\·t c, r"' ;", \\ 1,,'
éJi ,i
4'1~,' è-1'lI,":: d~ uC\\.fl..t-5, L':, lt~~i',,""... d.... r"'<H_ç4~ _d. te: 'v
'\\".'0
"
'C. '.'
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.
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..
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,.cdv<T'O'"
d-:'J"v\\",~;:.j cl: rll.oà~ "~r;i:;""
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,
1
,....TIONJ'
Il-n~~11'2"'-1I <)uIK l\\él'lI\\'I"'T' l ..fl..,O JI< f1\\.ct.i;, ~-.lI:::'('''·.:- li
1
,1
On ob~erve différents cas chez les viIi : le propriétaire ds
; 1
; i
la pL::>gUe peut être le même que celui du filet ou bie!'. ilE
, 1
li
peuver t être différents. Enfin, la pirogùe peut être motor~3ée
: 1
, ,
. )
ou nOL.
Le sF tème de partage dans la pêche viIi consacre =-8. Dr:Jl2è,-é
de la propriété des moyens de production sur le trs"vail. Cf"
systèr e de partage est identique à Pointe-Noire et; ~':atoC'lb:..
Toute- ois, on note que la part des travailleurs est relati,~
ment ::clportante dans la p@che'à rames (p:n:priétaire unique Cl
assocSJ.tion) et; dans la pêche à moteur, en cas d 1 aGsoci?tL;~l
,
,
où le
écarts de rémunération sont moindres. Dans le parê:~C",
i,
requi
uar la senne de plage et la pêche à moteur ,proprié-
taire mique) , les pêcheurs sont moins ::'avorisés~.
Nous '"errons qu'en général les écarts de rémunération sc,nt
plus c:éfavorables aux travailleurs congolais dans ~a pêchêrie
béninéise*, dans la pêche à moteur (en cas de propriétaire
;'
1
,
"
1
, ,
unia'J.' ) et dans la pêche à la senne chez les autoc!,"'::ones.
/' 1
1,1
Dans
es' cas ccmme l'indiquent les écarts de rémunÉration,Jn
ri
i\\1
peut ~~rler à juste titre d'exploitation des trava~lle~s d~
t 1
la pê ne par les propriétaires.~
fi
1,\\
,,\\
/1i!
i 1
*11 e t important de noter que la rémunération l'ée~le d "L'1
pêche r congol2.is t~availlant chez les bénincis es: plus
f 1
impoT 9.nte que celle d '1]1:' pêcheur trav"lillant chez ',lCi :=:,YO-
priét ire viIi (pêc:Ieur à moteur.) à cause de la pr'Jducti7i~.~
t'Ii
supér eure de la. pêche allogène.
f
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1'1
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A.~é(Ulo-N
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"JO -
,.
']11:: :t.~.pêche au filet sans moteur
- cas i' un propriétaire unique (filets et pirogues persor..nfc j,s)
Ainsi lu'on le voit da.ns le tableau de la
page sUlvante
(tabl lU 40), on retire du chiffre d'affaire la "ration"
qui e nprend le pétrole nécessaire à la lampe de signali-
satie. la nourriture de l'équipage e"t éventuellelIlio:nt url
paqUé
de cigarettes. Le co~t de la ration est supNrté pal'
le p: priétaire et par l'équipage. Parfois, on ret:re w~e
SOlIllIlF
1e 1 DOCl F pour la réparation des filets (r:;candage),
Le s'
de ou le produit net est divisé en deux part::, égales
~J",
entr
le propriétaire et les membres de l'équipage (deu,z:
pêch
rs 'dans ce cas). La part de l'équipage se ré~artit
à ég'
ité entre les deux pêcheurs embarqués.
"
d
~'~
'f
,!
Le p-
priétaire reçoit également une part s'il a p"rticipé
à laêche.
En p
\\Tcentage, on a respectivement pour chaque pe.cheur
25 oi'. :e la part du propriétaire qui elle, représente 50 %
"
du r )duit net.
Note
que, quand le propriétaire participe à la I,êche ~
il é:
5 % du produit net, soH dans notre exemple ~ ;; 500 "
et -
pêcheur conserve 25 % de ce même produit. S:? part re~ré-
sen":
alors 33,3 % de celle du propriétaire.
Ta: eau 34
Schéma de partage pêcheur vili,
propriétaire unique.
Ch
:re d'affaire
20 000 F
ration
1 000 F
ramandage
000 F
7entuellement) -
Sa
8: produit
t de l'unité
18 000 F
pêche
Prc~riétaire unique
Equipage (2 pêch8"LL i)
9 C)O F : 50 % du
9 00') F
produit net
Le ~)ropriétaire unique
pêchem"
Pêcie
embarque
4 500 F
4 500
13 5000 F
75 "Q du prod1llt net
25 % du
25 % ,
produit net
"'Jrcd'..<i. ê
,"'~
_c; c
-')..~-
1IL.~.2. Cas d'association de propriétaire différents
- cas de piro~e louée et/ou de filet loué
Après soustraction des frais communs, c'est-à-dire de la
ratic
(1
000 F) et du coût du ramandage du filet
(1
OCO l'
20 % :u produit net reviennent au propriétaire de ~a p~ro~ e.
80 % iu produit net sont partagés à égalité entre ~e prop~ é-
taire du filet .et l'éqlupage. La part du filet qui représf te
40 % iu produit net équivaut à celle de l'équipage (40 % ë
prode.; _t net).
CettEc part représente 50 %du produit net dans leèas d'ur
patrcl unique.
Ail1S~ Que le note Chaboud (D. 19), l'associatl.on 82 fa:,"; donc
-
-
au de ~riment de la part allouée au travail.
Le t~_ ;èleau 36 illustre bien cette situation.
, ,
,
i
," i
, 1
Aim3i. sur un solde ou produit net de 18 000 F, 3 600 F sont
j ,
1
1
allo' §s à la pirogue (20 %), le nouveau solde 14 "-,)0 " est
!!
divic~ en deux parts égales: 40 %du produit net 30it 7 200 F
! i
1
1
,
vont::.u filet, et l'équipage 'composé de deux
,
pêchp'_lrs a tirait
, ,
1 i
à 401, du produit net soit 3 600 F chacun (20 % du produi-c; l1eê~.
;
1
, !
La p,rt allouée à chaque membre de l'équipage est la ~ême Que
Il
cell
de la pirogue et la moitié de celle du filet. Au totc~,
l ,1
la p:opriété est rémunérée à 60 % du fruit de la :;;êc1:e et 1.8
; 1
(
trav' i l à 40 %.
'l'a leau 36
Schéma de partage, pêcheurs viIi
2 propriétaires, pas de moteur
Ch_ rfre d'affaires
20 000 F
- ration
1 000 F
- ramandage
1 000 F
So_ie : produit
net de
18 000 F
l'unite
Pa : pirogue
) %' du P. N.
3 600 F
Sc
le
14 400 F
Fi '"t 7 200 F
Equipage (2 pêcileur3)
Je ~ du Produit net
2 x 3 600 F (40 %du "T'"' ~- \\
r .l'j • }
,/
~
Pêcheur
Pêcheu.r
20 % du
Produit net
1 ! 1
, '
,i
_1.\\1.( -
ri
l'
~.',
, i
1!!'.zrr:~. La Bele de plage (Matombi)
\\ '
La p~ ~e à la se~~e de plage mobilise 5 pêcheurs et de no~ re1L~
aides ~e faisant pas partie de l'équipe et qui sont rémuné §s
i
en na J.re (poisson).
1
, 1
Le sy cème de partage est le suivant
~ i
! ,
Chiff " d'affaires
100 000 F
~opriétaire ~ ~équipage
Il
part
1
'. 1
50 % l C.A.
50 % du C.A.
t i
ti
50 OC
F
50 000 F
,
1
1 j
,
Primes :
.
( :
- les "baka.-singa"*(ceux qui tirent la Ge=
\\ 1
ont 25 %de la part allouée à l'é~J.ipage
liê
t 1
12 500 F, soit 4 166,6 F pour chac~ des
1 i
!
Il baka-singa Il •
1
- le -:;imonier a 10 % de la part allc.lée à
.ti
l'équipage, soit 5 000 F
le vendeur a 2 % de la part alloué.:;; à l'é
.
'--
page soit 1 000 F
.
;lde
31 500 F est divisé en 5 parts égaleE
~ j
'\\
~ '~
'26 3C
F
6 300 F
6 300 F
6 300 F
6 "
F
-
12,6
de la
part
ltale
allou ; à
12,6 %
12,6 %
12,6 %
12,
%
chaqu'
trava .leur.
'* "Ba~ l-singa" : ceux qui tirent, halent la senne de plage
sur l
rivage ; timonier : pêcheur qui guide la pirogue.
On co'; 'idère dans ce cas que le propriétaire ne tir~ pas _
senne. Le vendeur fait partie de l'équipe et ne tire' paS ._
plus : , senne.
On doj
remarquer que les primes sont soustraites ~e la pa:
alloué
à l'équipage. Comme on le constate, les pri:J.E:s pre:
une pie t importante dans la part de l'équipage (37 .; du tu
allou,
à l'équipage).
Trois
êcheurs qui tirent la senne sont donc avanta~és (25
de la
~rt allouée à l'équipage leur échoit comme p~ime).
,
Le SYe ème de répartition semble irrationnel quand en cons~ te
que lE
primes sont trois foiS supérieures à la part de che ue
l
pêchel
! Cell~ci constitue~2,6 % de la part tota~e alla'
e
aux t: vailleurs. (6 300 F chac1ID). La part de chao ,e t::-9.'.'e
leur - rimes comprises - se répartit comme suit :
- "Ba~: -singa"
6300 + 4166,6 = 10 466,6 F
(31 399,8 F pour les 3 Baka-singal'
le
~onier reçoit 6 300 + 5 000 = 11 300 F
le
~deur a 6 300 + 1 000 F = 7 300 F
En po',. centage du total alloué aux travailleurs de :.3. senel:
on a ; spectivement pOUl:' les baka-singa 62,79 %; pC'r le
timor,~ r 22,6 %et pour le vendeur 14,6 %'"
* En p l~ce~té e
du ch: fre d'affaires réalisé par l'unité de pêche ~es pral ~
tian:=:
ont les suivantes :
"baka- :i..nga" 31,39 % (10,46 % pour chacun)
timonier
1 Î.
-~
et ve~ eur : 7,3 %.
* ces
ourcentages sont aussi représentatifs de la ?art al~ ~é8
à chac e trava::'lleur comparativement à celle du pro;riétai:
ch
Le ,stème de partage de la senneJplage au regard des propor-
tio,
ci-dessus mentionnéee, privilégie la rémunération de l~
prc,iété sur le travail ; même si en considérant la parc €lc;·
bal, allouée à chaque partie (propriétaire/équipage) par rap-
por- au chiffre d'affaires réalisé, on note une égalité QE
rémi
ération ... Mais la part réelle de chaque travailleur
vier
nuancer, sinon contredire l'affirmation précédente.
1
1Jf..:r ", t.,
1
La pêche à la ligne
1
J
Da.m la pêche.à la. ligne qui a lieu en saison sèche, le
syst :le de partage est identique à celui adopté pour le
~
pêct
au filet. Le partage semble donc ne pas tenir compte
de
1
i
investissement engagé dans l'achat ou le montage des
napI s de filets. Chabo'.l.d note à juste titre que "bien Gue
1
l'i vestissement représenté par le montage des lignes soit
sanf commune mesure avec l'acllat ou le monta.ge des nappes de
fih 3, le mode de rémunération des engins est le même" '*
:]1t .Jl.S".
La pêche au plateau
POill
celle-ci, le système général s'applique : le proè.èli-t
net;
e la pirogue se partage à" égalité entre le propriétcüre
de --
pirogue est du plateau. et le pêcheur.
~ Dr.' La pêche à moteur (Cf. Tableau p. Suivante)
A Pc
~te-Noire comme à Matombi, le partage a lieu à la fi~
de
semaine.
Du
iffre d'affaires réalisé, on déduit le coût de la
rat~ n, du carburant et du ramandage. Le solde ou produit
net
e l'unité de pêcr-e est à ce moment de 137 600 F, des-
que:
on déduit à nouveau 10 % comme part du moteur.
* C:boud Op. Cit. p. 22
------_-..
TaH ~u 37
Schéma de partage, pêcheur vili
propriétaire unique
(moteur, filet, pirog~e)
Chi: ~e d'affaires
150 000 F
rati 1.
11 400 F
i
, !
,
(ca:, ll'ant* cOlLpris)
,.
rame iage
000 F
Solë
produit net
t
, ,
de l'unité
137 600 F
de pêche
}- i
1" ,
Pro:;: iétaire
t 1
(
i
1'% ~
,)
,
o F (10 % du
Solde
123 840 F
proe i7
Tot:
propriétaire
75 ' o F
(55s du produit net)
50 % propriétaire
50 % équipage
61 920 F
61
920}'
(45
~
%du produit
(45 % d.u predu
net)
net)
/
4 pêcheurs
~~~
15 480
15 480
15 480
; 5 .18C
11 ,25 %
11 ,25 %
11 ,25 %
11 ,25
du PN
* 1 30rtie nécessite 50 à 60 litres d'essence.
1 l
~re d'essence co~te en septembre 1982 220 F + pour MatoQè
le~ :rais de transport en car
300 F le bidon (2 bidons de
3e
= 600 F) en taxi les 3 propriétaires paient 1 ooe F.
Il
~ de soi qu'ici nous excluons les frais anr.exes ; le
SY2
~me de partage esc ici théorique.
Il
'este 123 840 F qui sont divisées en deux parts égales
1
rt du propriétaire 61 920 F soit 45 % du produit net et
c-t pour J.' équipage (61 920 F, 45 % du produit net aussi.)
La
art tQtale du propriétaire est donc de 75 680 F ce qui
re
~sente 55 % du produit net ; tandis que celle de chaque
pê'
9ur équivaut à 15 480 F soit 11,25 % du produit net.
On
)it remar~uer que même si la part de chaque pêcheur
ro'
~sente 20,45 % de celle du propriétaire, le nouveau
sa.
9
(123 840 F) est quand même divisé équitablement entre
le~
ieux parties •
1,10 •
-
-.. )
1J!.~.1. Exemple de partage en cas d'association pêche à mo~eur
~".
Le système qe partage en cas d'association pour la~pêche à
moteur est le suivant
Chiffre d'affaires
60 000 F
ration
10 000 'F
(carburant compris)
ramendage
1 000 F
Solde ou produit net
de l'unité
49 000 F
de pêche
.'.~
'":::'
,~
.,
Propriétaire(s) du moteur
solde 44 100 F
10 % du produit net
4 900 F
,;/
Total propriétai~es ~~
50 %
/~.,u...••••••
propriétaires
50 ". équipage
26 950 F
...
22 050 F
-22 050 F
'JI
(55 %du produit net
(45 %du )roduit
(45'% du produit·
'.
net)
soit 27,5 %' à chaque
net
propriétaire)
." ;.
4 pêcheurs ~;!
~-
't~_
5 512,5 F
5 512,5 F
5 512,5 F
5 512,5 F
'11,25 %
du PU
;./...
~'i':'
..,
_ _ _ _ _ _ _~,l
, 1..\\'"
-,.,.
En cas s'associet:'cn pour le. pêche à moteur, le système de
partage est identi~ue à. celui indiqué dans le tableau 37
concernant un propriétaire unique (pêche à moteur) ."
Il est rév~lateur d'observer que même en cas d'assoéiation
les parts ne sont pas modifiées.
La part de produit net qui échoit à chaque propriétaire
représente 27,5 % (total 55 %), tandis que celle de chaque
pêcheur est
de 11,25 % (total équipage: 45 %du produit
net). Elle représente 20,45 %de delle des propriétaires
(ou 40,90 % de celle d'un propriétaire).
. ;,.
Ainsi, pour la pêcüe à moteur (cas d'association) une part
importante rémunère le travail.
En général, les écarts de rémunération sont les suivants
,
dans la pêcherie vili :
Ecart de rémunération par type de pêche.
Pêche à rames
1· à 2 (.1 à 3 quand le patron
(Propriétaire uniaue)
participe à la pêche) .
Pêche à rames
(Association)
1 à 3
Pêche à moteur
(propriétaire uniq·.1e)
1 à 4
Pêche à moteur
1 à 2 (1 à 4 si on considère la
(association)
part totale du produit net des
deux patrons)
Senne de plage
Egalitépropriétaire pêcheurs en
%du chiffre d'affaires
:1
1 à 5 : "baka-singa"
1 à 4 : ti~onier
;:!
1 à 7 : vendeur
On peut déduire de ce tableau que dans la pêcherie vili, la
;~.
rémunération de la propriété (ou du capital) est plus, que
...•..:.
raisonnable da~s la pêche à rames (en cas de propriétaire
unique 1 à 2, et quand le patron participe à la pêch~,
l'écart de rémunération est de 1 à 3) ; et dans la pêche
à moteur association (écart = 1 à 2) ; ce qui montre bien que
la propriété du capital est sous-rémunérée.
{,
.. "!
8'
En cas d'association pour la pêche à rames et contrairement
.;', l.
à la pêche à moteur, l'écart de rémunération est de 1 à 3.
""..
Celui-ci est de 1 à 4 dans la pêche à moteur (propriétaire
unique) ! On voit bien que les propriétaires de pirogues à
•
' ~'1.
moteur ne sont pas sur-rémunérés par rapport aux pet~ts pro-
- '
priétaires. C'est dans la pêche à la senne de plage que les
écarts sont importants dans la pêcherie vili.
"
".'~ .
Ainsi, on a entre le "Baka-singa" et le propriétaire de la
senne un écart atteignant presque 1 à 5 ; entre le timonier
et le propriétaire l'écart est 'de 1 à 4, tandis qu 1 il atteint
1 à 7 entre le vendeur et le patron.
'~
,~
On peut donc dire que s'il y a exploitation * dans le cas de
"
la pêche à la senne et dans celui de la pêche à moteur -
propriétaire unique (écart variant de 1 à 4 jusqu'à un niveau
de 1 à 7) ; celle-c2. n' atteint pas l'ampleur 'lU 1 elle '8. chez
les béninois notamment dans le cas de la senne de plage.
(écart de 1 à 10) et dans celui de ~a pêche à moteur:~u
~~;
* Exploitation au sens strict. Cf. Benachenhou A. : Intro-
duction à l'analyse économique, OP' Alger que nous citons
à la p. t\\)
"H
filet IMakoua1a" dans le cadre d'une coopérative, Ott l'éca.rt
entre la rémunération des membres de la compagnie (ré~ération
des membres de ~a compagnie (rémunération des membrea+
investisseme~t) et celle des travailleurs congolais atteint
1 à 30 ! On peut alors parler de sur-exp1oitation* deS
travailleurs.
Dans la pêche béninoise à moteur (propriétaire uniqu~îF
'Ut:
l'écart de rémunération d'avec les travailleurs est de'
1 à 6.
L'analyse du système de partage pratiqué dans la pêcherie
allogène que nous allons abordée maintenant corrobore bien
ces écarts de rémunération entre la propriété (le capital)
et le travail.
·.• .;;-1. -
Le système de partage chez les béninois
. \\~ '.
Il convient ~e distinguer de1L~ cas :
- le matériel de pêche appartient à une même personne
qui emploie les p~cheurs ;
- le matériel appartient à plusieurs pêcheurs organisés
en "compagnie". Ils font le plus souvent appel à une main
d'oeuvre supplémentaire.
1J1.':Jt:r:. Le matériel appartient à une même personne
(pêche au filet maillant de surface dit "filet
makouala")
schéma de partage
Chiffre d'affaires
200 000 F
Ration, moteur,
ramendage, essence
50 000 F
primes)
150 000 F
Propriétairè
Equipage 6 pêcheurs
50 % du produit net
50 % du produit net
75 000 F
75 000 F
Part de chaque pêcheur
75 000 F : 6 = 12 500 F
soit 8,33 %du Produit net et
16,6 %de la part du propr~é
taire.
-
.:t'~
Le propriétaire peut toucher une part comme pêcheur quand il
a participé au procès de production.
.~~\\
Avant le partage, on soustrait les primes auxquelles ont droit
quelques pêcheurs. Elles sont fonction du chiffre d'affaires
réalisé. Pour un chiffre d'affaires de 200 000 F, on a 6 000 F
de primes (3 %) ainsi réparties :
- le capitaine a droit à 3 000 F
le motoriste à 2 000 F
- celui ~ui signale la position de la pirogue grâce
à la lampe a 1 000 F.
Le système de partage est identique à celui des pêcheurs viIi
les charges d'entretien et de réparation de mcte~s sont par-
tagées entre le propriétaire et l'équipage ou sont uniquement
à la charge du propriétaire selon le cas. Les frais de raman-
dage sont à la charge du propriétaire *.
Le produit net est divisé en deuX parts égales entre le pro-
priétaire et l'équipage (soit 75 000 F à chaque partie).
La part de chaque pêcheur représente 8,33 %du produit net
(celle du propriétaire équivaut à 50 %du produit net !)
tandis qu'elle est de 16,6 ~
de celle du propriétaire.
Ici comme dans la pêche viIi la rémunération de la propriété
prime largement su:':' celle du travail.
f,
* Chaboud, Ibid. p. 24.
-
Le propriétaire peut toucher une part comme pêcheur quand il
a participé au procès de production.
.<
...'\\
Avant le partage, on soustrait les primes auxquelles ont droit
quelques pêcheurs. Elles sont fonction du chiffre d'affaires
réalisé. Pour un chiffre d'affaires de 200 000 F,;bn a 6 000 F
de primes (3 %) ainsi réparties :
- le capitaine a droit à 3 000 F,
- le motoriste à 2 000 F
- celui qui signale la position de la pirogue grâce
à la lampe a 1 000 F.
Le système de partage est identique à celui des pêcheurs viIi
les charges d'entretien et de réparation de moteurs sont par-
tagées entre le propriétaire et l'équipage ou sont uniquement
à la charge du propriétaire selon le cas. Les frais de raman-
da,ge sont à la charge du propriétaire *.
Le produit net est divisé en deux parts égales entre le pro-
priétaire et l'équipage (soit 75000 F à chaque partie).
La part de chaque pêcheur représente 8,33 %du produit net
(celle du propriétaire équivaut à 50 %du produit net !)
tandis qu'elle est de 16,5 ~
de celle du propriétaire.
Ici comme dans la pêche viIi la rémunération de la~propriété
prime largement SQ~ celle du travail.
•i'
* mlaboud, Ibid. p. 24 •
1~'
r
..-
.
-:J:t'~.2. Le matériel est possédé par u..'1.e compagnie de pêcheurs
Notons qu'ici) une compagnie est un ensemble de pêcheurs
co-propriétaires du matériel de pêche utilisé en commun.
On distingue deux cas selon les engins utilisés :
- pêche au filet maillant de surface (filet "Makouala")
Schéma de partage
Chiffre d'affaires
250 000 F
Frais communs
(essence, ration
50 000 F
pétrole)
Solde produit net
200 000 F
de l'unité de pêche
50 %du produit net
50 %du produit net
100 000 F
caisse commune de
équipage
la compagnie
Ainsi, une fois le poisson vendu, ·on retire les frais comm1ms
et l'on divise le produit net en deux parts égales dont l'une
est partagée entre les pêcheurs (membres de la compagnie ayant
pêché ou non et quelques travailleurs occasionnels de la
compagnie). L'autre moitié sert à alimenter une "ca;isse" com-
mune pour l'achat de nouveaux moyens de production. Il y a
donc une sur-capitalisation parce que la moitié du produit net
est accumulée.
L
•r
•
t
~
.
On doit remarquer que des primes sont accordées au motoriste
•
l.,.
et capitaine avant partage.
. :;,
"
Il va de soi que la rémunération individuelle des pêcheurs
varie en fonction du nombre de pêcheurs de la compagnie et
de la main d'oeuvre supplémentaire extérieure utilisée •••
b.
,
Prenons une compagnie de 6 pêcheurs béninois où travaillent
2 pêcheurs congolais. Ces derniers sont rétribués àj4 000 F
soit 7,1 %du produit net (3,5 % chacun) et les 6 pêcheurs
membres de la compagnie ont 100 000 F - 14 000 F = 86 000 F
soit 14 333,3 F chacun. En pourcentage du produit net, cela
représente respectivement 42,9 %et 7,16 %. Chaque membre de
la compagnie a comme rémunération (en %) le. double de celle
d'un pêcheur congolais (7,16 % contre'3,5 %) ...
Cette faible proportion de la part de chaque pêcheur béninois
s'explique par l'existence de la caisse comune. En tenB-~t
compte de celle-ci, on constate qu'au total la compagnie
récupère 92,9 %du produit net !
L'exploitation des pêcheurs congolais n'apparaît que plus
clairement.
la "caisse" commune de la compagnie est une preuve indéniable
de coopération chez les pêcheurs béninois. Celle-ci explique
bien le dynamisme de leur pêcherie.
Chaboud observe en ce sens que "le filet de surface' qui est
l'activité principale des pêcheurs béninois regroupés en
compagnies connaît lm mode de partage important une "épargr.e
forcée" aux pêcheurs. Co-propriétaires du matériel de pêche,
ils ne disposent pas individuellement de l'usage du revenu
de pêche. L'utilisation des revenus' accumulés à la fin de
chaque sortie est réalisée collectivement sous l'autorité
du chef de compagnie qui en est souvent un des membres fon-
dateurs. Ils, serviront à l'achat de moteurs, filets et pirogues,
permettant à la compagnis de se constituer un capital de pêche
souvent important". ~
On constate que mê!lle dans la pêche au filet dormant ," le pêcheur
qui garde la moitié du produit net de son engL~, partage la
moitié restante avec les autres pêcheurs.
Cette solidarité ou coopération dans l'investissement~et dans
la vie sociale (Cf. Chapitre II de la 3ème partie) cimente les
rapports sociaux chez les béninois et est à la base de leur
réussite socio-économique.
* Chaboud ibid p. 25
- Pêche au filet dormant
Les fil~ts ~ormants sont individuels, c'est-à-dire qu'ils
appartie~ent à chaque membre de l'équipage; les gains
résultant de la vente individuelle reviennent à chaque pro-
priétaire. Après avoir déduit du chiffre d'affaires les frais
de sortie préalablement avancés par la caisse de la compagnie,
le produit est partagé entre pêcheurs. Les gains sont fonction
de la production individuelle de chaque pêcheur qui gardera
la moitié du produit net de son engin et partagera la œoitié
restante avec les autres pêcheurs. Cette pêche n'alimente donc
pas la caisse commune de la compagne et les pertes (de filets
1~,
dormants dans les roches) sont supportées individuellement.
~.1t.3. La grande senne de plage
Le partage a lieu après la pêche. Le schéma de partage est le
suivant (Cf. tableau
).
Chiffre d'affaires
50 000 F
ramendage
5 COO F
primes *
18 100 F
solde ou produit net
26 900 F
de la senne
/~
part propriétaire
part équipage
50 %du produit net
10 pêcheurs 13 450 F
13 450 F
50 %du produit net
Part pêcheur 13 450 : 10 : 1 345F
soit 5 % du produit net
* Les primes se répartissent comme suit : ceux qui pagaient
ont 10 % du chiffre d'affaires soit 5 000 F, celui qui plonge
et emmène la corde au rivage
600 F (1,2 %), celui qui vend
12 500 F soit 25 % du chiffre d'affaires.
Co~e on le constate, le produit net de la pêche est divisé
en deux parts égales (50 %) entre le propriétaire et l'équi-
page. Ghaque ~êcheur a droit à 1 345 F soit 5 % du produit
net et 10 %de la part du propriétaire.
Dans la pêcherie béninoise, le partage au filet Makouala et
à la senne de plage consacre la priorité su capital sur le
travail. Ainsi, la moitié (50 %) ou plus de la moitié 57 %
du produit net de la pêche aux Makouaie quand le patron par-
ticipe à la pêche, il a en plus de la part qui lui revient en
tant que propriétaire, une part en tant que pêcheur soit en
tout 75 000 F + la 700 F = 85 700 F (sur un produit net de
150 000 F). Dans ce cas, 64 300 F reviennent à l'équipage
soit 10 716,6 F à chacun des 6 pêcheurs (7,14 %du produit
net) et 12,5 %de la part allouée au propriétaire).
Q~~d la compagnie est une coopérative, la moitié du produit
net revient aux propriétaires associés (à la caisse de la
compagnie) tandis que l'équipage (membres dè la compagnie et
occasionnels) se partagent 50 %de ce produit.
La rémunération des 2 pêcheurs occasionnels représente 7,1 %
(3,5 % chaoun) du produit net; celle des membres de la
compagnie est déjà égale à 4~,9 %~
On constate que la compagnie monopolise 92,9 %du produit net t
•
• •
Grosso-modo, le mode de partage de la pêche artisanale (béni-
noise etvili) rémunère la propriété du capital au détriment
du travail.
Pourtant, même s'il y a exploitation, la situation aurait pu
être aggra7ée dans la pêcherie vili.
.. ~.
...:l.1 ,....
Ainsi remarque Chaboud, chez les viIi,
"La rému11,ération perçue au titre de la propriété
des équipemen~s de pêche est indépendante de leur coüt éco-
nomique. Le mode de partage ne s'est pas adapté aux réalités
nouvelles que sont l'achat d'un moteur ou de nappe~ de filets
plus longues que celles utilisées autrefois. Ainsi, l'achat
.'un moteur de 25 CV (400 000 F environ) permet au proprié-
taire de percevoir 10 % du produit net de la pirogue ta~dis
que la propriété de la pirogue (coüt compris entre 50 000 F
et 90 000 F) donne droit à 20 %du produit net. Par ailleurs,
le coüt d'entretien du moteur, à la charge du propriétaire,
est beaucoup plus élevé que celui d'une pirogue"*.,
. . -........
....
.- ...........---., .. ---~
On ne peut pas parler dans la pêche artisanale ainsi que le
;f? note Van Chin Bonnardel (1967 : 167) pour le Sénég~l, de
/
"travail salarié", de "salaria.t"; ces termes étant'1.déquats
j,
car "toute rémunération n'a pas le's caractères d'un salaire.
i
/
Celui~ci suppose la liberté du travailleur, la fixité relative
"
'de la rémunération ... Dans la pêche, ce n'est pas le tra.vail
mais son résultat qui est rémunéré. La rémunération est donc
soumise aux aléas de la production p~r le système des parts
et évolue en fonction des prises". (Weber J. 1980, 12). **
Si la situation socio-économique des pêcheurs est marquée
par l'exploitation (dans le cas de la pêche viIi l'exploita-
tion aurait pu être plus poussée), ,il n'en demeure pas moins
que ceux-ci constituent les travailleurs les mieux rémunérés
du secteur in formel, ainsi que le reconnalt llétude urbaine
de Pointe-Noire (pp. 73-74).***
* Ghaboud Ibid p. 22
-llll
61\\fHl.l1J LJ·\\>I. ,: 1>\\\\ Sf\\IAi~,
O~ST'O/'/l. pn,T MD"", tEp ~AS1.1goi
. . Voir par exemple sur ce point des analyses de Chauveau J.P.
et Richard J. "Une périphérie recentrée" in c~. d'et. Afri-
caines Vol. XVII 4, 68, pp. 504-505.; 1>I-\\OI'J'T br et.. Pf (OS-AG'
*~* Schéma Directeur de Pointe-Noire, étude socio-urbai~e
Urbanor(Centre de recherches et d'études techniques, mai SO).
Mais ceux qui bénéficie~le plus de la pêche sont comme on
l'a vu les allochtones et les propriétaires congolais qui ne
sont pas le plus souvent des pêcheurs.
La situation des pêcheurs est moins favorable que celle de
la classe ouvrière qui subit la "soumission réelle" du capi-
tal *. En effet l'absence de contrat de travail,d'organisation
syndicale contribuent à rendre précaire la situation 80cio-
éconnomique du pêcheur.
Pourtant celle-ci n'est d'ailleurs pas perçue d'une manière
nette par les proàuctetITs directs du fait d'une double illusion
- d'une part l'illusion monétaire: les pêcheurs qui jouissent
tout de suite du fruit de leur travail (après chaque semaine
ou chaque sortie) s'estiment dans de meilleures conditions
économiques que les salariés en général ;
- d'autre part', l'illusion de disposer librement de leur force
de travail, qui n'exclut absolument pas le fait qu'une fois
tous les gains dépensés, le pêcheur est obligé de revenir à
la pêche.
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(. ~ i ~'2 T l 'ttt, : Ç).).
* En général, il est reconnu que les actifs de la "petite
prod'J.ction marchan.1e "3ubissent"la soumission fcr:::elle":iu
capital. (Cf. F01JllOU Tchiugoua, Op. Cit.). Il faut aussi
reconna1tre que certains pêcheurs sont mieux rémunérés que
les actifs du "secteur formel", mais la situation sociale et
politique dans la pêche, l'absence de législation, de poli-
tique sociale, rémunération au jour le jour ••• fait qu'en
général, la situation de la classe ouvrière est préférable à
la leur ••• Cela n'exclut pas le fait qu'en général pêcheurs
et _ouvriers soient e~ploité~,. "f""" c.ô r""'''' SALA "'T" ~)_ M(\\T\\-ti~j(~
l.'ëTI\\'T
.J",K. .• ~-=vH·<r-l·-=
1..0\\ 1)cc;o"'-II~RTE- f'li1\\5,t>ERc>
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Li p.1"" .~. •
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.. ~1'1"
~.~.~Le processus üe :ormation des classes sociales
dans la pêche artisanale
La structure de la propriété et le mode de répartition dans
la pêche artisanale engendre un processus de formation de
classes.
La stratification sociale inhérente à la pêche met face à face
plusieurs classes ou couches sociales dont les acteurs princi-
paux : les propriétaires (pêcheurs ou non pêcheurs), les com-
merçants, les pêcheurs, la main d'oeuvre de la pêche constituée
de jeunes qui aident au débarquement de pirogues et démaillent
puis lavent les filets (ils f~ent parfois le poisson).
De ces couches sociales, celles qui dominent sont les proprié-
taires des moyens de production et les commerçants, encore que
dans la classe des commerçants prise globalement, il faudra
distinguer ceux ayant réalisé une substantielle accumulation
et les vendeurs au détail travaillant pour le compte ües
commerçants aisés.
Les pêcheurs partagent les mêmes conditions socio-économiques,
notamment la surexploitati~n àe leur force de travail qui est
rémunérée en-dessous de sa vale'Ar*.
* Nous parlons de la majorité des pêcheurs c'est-à-dire ceux
travaillant dans la pêcherie béninoise et dans la pêche vili
à moteur (propriétaire unique). Dans la pêche piroguière à
rames, on a vu que les écarts de rému-~ération sont moindres.
"oip' JUil. LE y<l\\'''''T
\\,,"
~oJ1";4 '-Hi olt.; cr~H ~-:ô \\1oèP. Né 1.4; l....(t> ~
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<"°If\\""~N'" <lt,;:s'Ni'~A. 1'·"Jv.i.A li/~"o" (;", N\\lli~w lt"A.~L ,,\\t:lli~
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li
V~i:t:~~n.~~:~~o~~~N;.<l.':;""~b~1/ a~~''fo~ èJ T u- ~" (eNu.~
Chez les propriétaires, on trouve des différences de situation
socio-économique notables. Le processus de hiérarchisation au
point de vue de l'accumulation du capital explique l'absence
chez les po~sédants d'une conscience de classe dominante, qui
se traduirait par exemple au niveau pratique par une stratégie
commu.~e dans la valorisation du capital.
Cette remarque est tout aussi valable pour les producteurs
directs congolais au sein desquels domine une perception
affective des rapports sociaux de production, de telle sorte
que le patron est perçu comme un père, un ainé.
"
Ces relations de type personnel ne développent pas une
conscience de classe subjective (conscience en soi) et par-
ticipent à masquer disons à naturaliser ou neutraliser les
rapports d'exploit~tion.
Ce phénomène existe aussi chez les jeunes p~cheurs béninois
appelés au Congo par un parent et qui ne peuvent impunément
remettre en cause l'ordre socio-économique existant àans les
unités de pêche individuelle, c'est-à-dlreàppartenant à urL
pêcheur. Dans les compa~1ies, le fait d'appartenir à une
unité de production "soudée" et la possibi.lité d'accéder à
la propriété par le biais de la caisse commune tempère la
prise de conscience de l'exploitation temporaire *.
Grosso modo donc, comme l'observe J. Weber pour la pêche
artisanale maritime au Sénégal, "les rapports de production
semblent s'exprimer dans le langage'lignager (ainés-cadets)
ou magico-religieux (sorcellerie) et non dans celui des
employeurs et salariés" (p. 12).
* temporaire puisqu'un jour, on devient co-propriétaire.
Mais dans les compagnies cela n'exclut guère l'existence de
personnes ayant accumulé plus que d'autres à cause par
exemple de l'ancienneté.
Pourtant, objectivement, les rapports de production ne
peuvent se réduire au strict niveau lignager et magico-
religieux p~sque les pêcheurs ont conscience de leur
situation ~ociale•••
Il convient de noter ~ue le système de répartition dans la
pêche est différent de celui de la société traditionnelle où
la répartition se faisant à l'intérieur de la parenté, le
système d'auto-régulation, absence de la propriété privative
des moyens de production et appropriâtion usufruitière dans
le cadre lignager, empéchait le processus d'accumulation et
si celle-ci existait, elle était affectée (ou détruite) à la
consommation ostentatoire ou rituelle (Meillassoux, CEA 1960,
Op. CiT).
L'analogie entre l'agriculture et la pêche peut être esqUissée
qUOiqu'il existe des nuances dar.s la configuration sociologi-
que des rapports de production.
En effet dans les deux cas, on obsel~e des inégalités sociales
criantes •.• , mais malgré tout celles du premier cas ne sont
pas du même type que celles du second.
Ainsi, dans l'agriculture, le phénomène de domination des
générations "ainées" dans la production est général ; les
plus jeunes apparaissant comme assujettis aux tâches col-
lectives de cette production, contrÔlée par le chef de
famille. Ils se révèlent co~e des travailleurs exploités de
l'unité domestique, ne bénéficiant d'aucune rémunération
personnelle qui correspond à leur travail ni en particulier
• _'
,", 'O.,', J
à ce surplus qu'ils fournissent pour nourrir les non-
producteurs (enfants, vieillards, infirmes) *.
Dans la pêche ~ar contre, s'il y a inégalité de fait, les
pêcheurs n'ent touchent pas moins une rémunération comme prix
de la ferce de travail. Cette rémunération n'est tout de même
pas un salaire stricto-sensu.
On observe aussi que dans la pêche, la domination socio-éc?no-
mique n'est pas le fait de la "classe" des ainés en général,
quoique la majorité des possédants soient âgés. Il y a tout
aussi bien des ainés et des cadets exploités.
La logique lignagère n'est pas déterminante en dernière instance
dans l'accaparement du surplus; elle ne commande ni les procès
de travail ni la répartition du sU;plus généré. Elle se ma-
nifeste tout de même par la sorcellerie, mais celle-ci, comme
nous le verrons, n'a pas une fonction unique.
Les relations sociales dans la pêche sont déterminées par la
structure de la propriété et le système de partage.
* Cf Lombard J. : Jeux de miroirs, tendance individualiste et
réseau communautaire chez les Peuls" in itinérences II 1981
pp. 183-f93.
A cette domination s'ajoute la dépendance •
.aisi..
t _
matrimoniale, les ainés monopolisant la circulation des 1emmes,
bloquent l'accès à celles-ci qui constitue le premier signe
de promotion et 1'indépendance sccia~es des cadets.
Il est vrai que les ainés leur doivent l'obligation de leur
(
trouver une épouse pour laquelle ils assurent le paiement de
la préstation matrimoniale •
. ,-.,---
~
f;: '~J-
J g
,.:.ii
Les contradictions entre pêcheurs et propriétaires cong~lais
sont réelles mais latentes. Elles n'éclatent que très rarement
au grand jour sauf par l'intermédiaire du fait magico-religieux
(sorcellerie). Pa~ contre, pêcheurs et patrons congolais sont
en général contre l'hégémonie socio-économique béninoise. Mais
nous verrons tout de même que les rapports ne sont pas abso-
lument antagoniques ; certains pêcheurs réussissant même à
s'intégrer dans la vie sociale congolaise (mariages avec des
femmes autochtones).
Les rapports sociauA entre pêcheurs béninois se caractérisent
par la coopération et l'entraide. Celles-ci se manifestent
notamment dans l'investissement collectif, dans le secours et
la recherche des équipages en détresse, dans la solidarité
effective en cas de maladie grave (la communauté peut rapa-
trier le malade en lui acheta.~t un billet d'avion) et décès
(arrêt systématique de la pêche le temps que durent les
funérailles~
Cette solidarité que manifeste le groupe expatrié en dehors
de son pays et dans une terre étrangère, est à la base de la
réussite béninoise. La conscience de partager un destin
oommun cimente les relation~ sociales *.
Il est symptomatique de noter que vivant dans leur pays, les
pêcheurs viIi ne développent pas le même type de relations
sociales. La solidarité n'épouse pas ici les mêmes contours
que chez les béninois.
* Tcutes les ét~des sur les mi~ations ont mis l'accent su=
ce point. Sur l'Afrique, Cf. Amselle J.L., Les migrations
africaines Maspéro 1976 •
....,'
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'~\\
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.'~"'~
Cela s'explique par la présence toute imcédiate chez les
vili de leur société lignagére qui prend en charge certains
prcblèmes de la vie sociale (maladie, décès, mariage, etc ••• ).
La concentration des moyens de production par les propriétaires
vili et les conséquences qui en résultent notamment sur le
partage du produit de la pèche expliquent aussi chez les
vili l'absence de solidarité effective qui est renforcée
par la non-conscience d'un destin commun.
Concluons pour dire que les communautés de pêcheurs au
Congo nous donnent l'exemple da deux sociétés lignagères
dont l'une en migration (les pOPo)développent une st~tégie
socio-économique dont les effets ne sont pas sans rappeler
ce qui existe dans la société de départ*, tandis que chez
les vili, le système de la pêche - du moins ses conséquences -
s'éloigne du système lignager.
* Solidarité et égalitarisme entre les membres et commu.~auté
ethnique et villageosie notamment. Sur les structures sociales
des populations du Sud Bénin en général, voir Gosselin (G.)
"L'Afrique Désenchantée" Tome 1 Anthropos 1978, pp. 281-286.
L'auteur remarque (p. 285) : " Le caractère le plus apparent
des structures sociales de ces populations est u.~ attachement
à la liberté sur tous les plans. Dans l'Quémé et le plateau
par exemple, les habita~~. sont résolument opposés à toute
centralisation politique, à toute hierarchie sociale rigide
et à toute discrimination. Dans cette société égalitaire, la
naissance ne canfère aucun privilège, aucune fonction hérédi-
taire •.• ".
La structure socio-économique des Béninois à Pointe-Noire a
dÜ être inspiré par ces dispositions de la société d'origine,
même si la migration est détermL~ante dans sa constitution.
,g;.1J!*1fl LE DEVELOPPEr·ffiUT DU CAPITALISME _
DANS LA PECKE ARTISANALE
Le processus de développement d'un petit capitalisme marchand
dans la pêche artisanale date des années 1970, car Samba (G~
y remarquait déjà une concentration des moyens de production
et la séparation des moyens de travail qui constituent l'amorce
d'un phénomène d'économie capitaliste.
Chez les Béninois*~
Les premières générations migrantes ont pu constituer un
capital matériel (moyens de production) et économique assez
impressior.llant.
Il convient aussi de prendre en compte le statut de la
compagnie dans le processus d'accumulation.
Ainsi, (a priori), une coopagnie individuelle a moins de
contrainte, notamment du point de vue de la répartition des
surplus génér4s qu'une compagnie coopérative.
~* Nous devons rappeler qu'il est difficile d'appréhender
l'enrichissement des pêcheurs allogènes qui n'investissent
pas sur place dans d'autres secteurs. Ainsi, l'un des éléments
concrets pour analyser l'accumulation béninoise est l'impor-
tance des moyens de production possédés par une équipe. -
~ ç P. t-t\\ ~ P, (i.. ~o... pi LI-\\-~ Ovv.
-\\'E-"~tê.C~,J~4
d' av.:.-t'i ~
_1.'1' -
On peut donc avancer l'analyse suivante: à capital fixe
égal, les compagnies individuelles sont mieux loties que
les compagnies.coopératives au poL~t de vue accumulation.
Cela s'explique évidemment par l'existence dans un groupement
de producteurs au statut socio-économique relativement identiq~e.
Dans une compagnie individuelle, le propriétaire (unique ou
à deux), après avoir défalqué la rémunération des pêcheurs
congolais notamment, est le seul bénéficiaire du surplus •••
Il va de soi qu'en cas de perte du matériel ou de panne de
moteur, il assume souvent seul les dépenses.
Si plusieurs cas corroborent cette analyse (cas Hélène, Kossi,
Michel, Johnson, etc ••• ), on a toutefois de nombreux cas de
coopératives où le processus d'accumulation est édifiant
comme dans la compagnie Kassa par exemple.
Cette situation s'explique tout simplement par l'ancienneté
de la migration et l'importance du capital mis au départ
pour financer l'achat du matériel de pêche.
Nous avons toutefois vu que la situation économique des
compagnies hormis quelques unes, est identique. En effet,
pour la moyenne des compagnies, il n'y a pas une très grande
différenciation sociale en fonction des moyens techniques
de la production •••
Ainsi, entre les compagnies les plus performantes, c'est-à-
dire celles possédant un important capital technique et les
autres, la différence peut-on dire est de degré et non de
nature.
_ l\\t\\-
Pa~ contre, la différence entre les compagnies bér-inoises et
les unités de pêche vili est, on l'a vu tout le long de ce
travail, de 'nature.
Certains pêcheurs ont pu, avec leurs économies se constituer
d'importants moyens de travail notamment les filets.
Ces moyens de travail individuels servent pendant la saison
des pluies à la pêche au filet dormant (bars, soles, langoustes,
macho irons) •
-r1T -mr Q
vi':
~ • ......"
Le capitalismeidans la pêche
Celui-ci n'est pas très développé, mais toutefois nous avons
pu identifier des cas de propriétaires qui ayant réussi à
accumuler, investissent dans d'autres activités et parviennent
..
à. réaliser d' importants profits •
- Cas Tchombé : 37 ans, décédé en 1979*,membre du Parti
Congolais du Travail (P.C.T.), membre du Comité du Village
de Matombi, menuisier construisant des maisons touristiques,
s'était fait cultivateur et attendait sa première récolte en
1979 ; grand propriétaire de pirogues à moteur (3 à 4 octeurs),
possédant 2 camions, une maison à Matombi et de nombreuses
concessions à Pointe-Noire. De nombre~ pêcheurs travaillaiènt
pour son compte.
* Voir l'interprétation de !a mort par sorcellerie dans la
Vème partie.
Assurément, Tchombé fut le plus grand patron à Matombi et
c'est sous son impulsion que la pêche s'est développée
dans ce village.
Outre la p~che q~i était son activité principale, il avait
plusieurs autres métiers; Après la réussite économi~ue, il
était devenu ~~e importante personnalité du village, adhérant
au P.C.T.*et participant à l'animation du comité du village
dans lequel il était un membre influant.
- Ngoma Valentin II : 27 ans, possède 6 filets, 2 moteurs
Johnson 6 ~l et 3 pirogues (unepirogue à rames et deux
pirogues à moteur). Il est le plus jeune et le pl~s dyna-
mique propriétaire du village. Jusqu'à présent, il évite
d'investir dans d'autres secteurs craignant la jalousie
malveillante (N'sotchi) et la sorcellerie, car il reste
très marqué par la disparition tragique de Tchombé dont il
fut l'émule.
- Paka Philibert est l'un des plus grands patrons viIi.
Salarié à la Librairie Paillet de Pointe-Noire, il a com-
mencé à investir dans la pêche par l'achat d"~e pirogue à
rames et d'un filet. Il possède act~ellement une pirog~e'
moyenne à moteur, 6 filets Makouala, 1 senne, 1 filet à
grosses mailles dit Kouta et 3 moteurs de 25 CV (1johnson
et 2 mercury). Il est en outre le propriétaire d'une grande
boutique au village de la plage Orstom en face d'Oniveg.
** P.C.T.
Parci Congolais du travail
parti unique au
pouvoir au Congo.
-'l:'~4 ..
Dessayo a évolué dans le sillage de Tchocbé dont il fut ,~~
ami. Installé actuellement à Tchilassi.
Il possède 3'moteurs (2 de 25 CV et 1 de 6 CV) , 4 à 6 pirogues
(à moteurs). Il es ~ropriétaire de la seule boutique de
Tchilassi. Il a acheté un camion Madza et exploite UL~ taxi
brousse Toyota,
- Loembet J.P. et Emile ont en association 1 moteur 25 CV et
1 pirogue moyenne. Le premier est propriétaire d'un moteur
6 CV et de 5 filets Makoula, 2 filets Ma~zi. Avec le capital,
accumulé grâce à la pêche, il a ouvert une de ~ boutiques de
Matombi,
Emile, quant à lui, est propriétaire de 4 pirogues à rames,
4 filets Manzi, 4 filets Makouala. Il a acheté courant 1982
un véhicule de transport. Il est propriétiare de la deuxième
boutique de Matombi.
Notons que Loembet J.F. est un ancien pêcheur, et il est
Président du Comité des pêcheurs de Matombi ; il est le
beau-frè~e d'Emile.
- NGoma Valentin l
: propriétAire de 2 moteurs 20 CV dont
l'un est en panne; 2 pirogues (1 PR, 1 FM) et de 4 filets.
Ce patron espère avoir plusieurs filets et motelITS dans
l'avenir.
- Felix poaty et Defao Tchissambou ont en commUL~ un moteur
de 25 CV et une pirogue à moteur.
Félix est un ex-commerçant de poisson qui vendait pour le
compté de Cotcnnec. Pendant plusieurs années, il a r&ussi
à accumuler et à acheter 2 piro~es à rames et 1 filet Manzi.
Actuellement, il se consacre entièrement à la pêche artisanale.
Tchiss~ou Defao est un ancien pêcheur qui a investi dans
l'achat d'une p~rogue à rames et d't~~ filet Manzi.
Les deux se sont associés et les gains générés par ce fait
leur ont p~rmis d'ouvrir une boutique à Diosso.
_ N'Kodia "Tony", jeune cadre chezOniV"eg, a acheté son
matériel de pêche grâce à ses économies. Il est propriétaire
d'une pirogue béninoise, d'un moteur 25 CV Yamaha, de 4 filets
Malkouala et d'une pirogue béninoise
mais sa compagnie ne
poursuit plus ses activités de pêche.
Dans les 8 cas de grands propriétaires congolais énumérés
ci-dessus, on note 5 cas soit 62 % où les propriétaires ont
investi les surplus de la pêche dans le commerce (boutique,
transport) et deQ~ cas (25 % où une accumulation relativement
importante ne don..'1e pas lieu à un "redéploiement" des gains
de la pêche dans d'autres activités.
Le processus d'enrichissement est d'autant plus net que les
propriétaires outre l'exploitation de la force de travail
possèdent le plus souvent une boutique au village des pêcheurs
spécialisée dans la vente de la boisson et autres produits
alimentaires. Ils récupèrent' donc par ce biais une partie de
la rémunération des pêcheurs.
L'exploitaticn résulte donc de la constituôion d'un capitalisme
dans la pêche artisanale congolaise, dont la conséquence est
la captation du sur-travail des pêcheurs par les propriétaires
et les commerçants*.
Cette domination socio-économique des pêcheurs ainsi que
l'a montré le système de partage des êains de pêche* ,
lui-même con~ubstantiel à la très nette concentration de la
propriété des mcyens de production est "désastreuse pour
l'économie de pêche piroguière" (Van Chih Bonnardel, Cah.
d'Et. Africaines, 79, XX, 3 p. 300). En effet,il va de soi
que les pêcheurs sont incapables de s'adonner aux investis-
sements productifs, de telle sorte que leur capacité de
financement, d'investissement est inexistante; le dévelop-
pement de la pêche artisanale en pâtit d'autant.
Cette situation est d'autant plus marquée qu'on assiste d'une
manière significative à la quasi-disparition des associations
économiques (tontines) dont le principal but était de per-
mettre aux pêcheurs de disposer en un la.pE' de temps de sommes
d'argent substantielles et de pallier l'insuffisance des
gains de la pêc[~e.
En fait, dans la pêche artisanale, les tontines comme nous
allons le voir, sont surtout utiles au niveau des propriétaires
(béninois en particulier), en leur permettant de maximaliser
leur capital.
* Notamment chez les béninois e*t dans la pêche à moteur
-patron unique - et dans la senne chez les vili.
Il convient aussi d'interprêter l'attrait contradictoire*
qu'exerce le salariat sur les pêcheurs sans moyens de
production comme la conséquence de leur situation socio-
économique de plus en plus difficile.
* Cet attrait est contradictoire car les pêcheurs ne manquent
jamais de rappeler les aspects avantageux de la pêche :
liberté relativs qtlant à l'utilisation de la force de trav'ail,
paye ayant lieu au jour le jour ou en fin de semaine •••
~ .j1!-.~ LES A830CIA':'IONS ECONOMiQUES
CHEZ LES VILI ET L3S BENINOIS
L'EXEMPLE DES TONTINES
Tous les pêcheurs ~econnaissent avoir participé à '~ne
tontine.
Le système des toncines ou ristourne (en vili : likilimba)
forme d'épargne loterie, est très utile aux pêcheurs, car
il leur permet, out~e leurs revenus propres, àe disposer
périodiquemenc d'impo~tantes sommes d'argent.
On peut les assüli.ler du point de vue économique aux "Kité!!UC"
existant chez les Bakongo. Selon Sautte~, "il s'agit de
toncines où chaque adhérent verse la q~ote-part d'une somme
fixée d'avance. :Sorsqne la somme est réunie, elle est attri-
buée à l'un des ~embres, chaque fois différent. Les Kitémo
servent à constituer les dots ou à payer des amendes. Il
s'agit donc de véritables mutuelles financières, visant à
réaliser, grâce a-~ cotisations deuleurs membres Q~e capi-
talisation collective" et forcée, pe~t-on ajoutér
-le! On
peut consulter sur ce point Chimère Diaw : "Approche
monographique d'une grande senne de plage de Hann à Dakar"
C.R.O.D.T. Archive nO 90, juillet 1981.
Balandier G. " Sociologie actuel.le ... Op. rit. pp. 346-347.
Sautter G.De l'atlantique au fleuve ConçoT. 1, Mouton p.
561
sont cités par Adam r1. Manioc rente fonclère et situation des
femmes à Brazzaville.
.._. - ._.-.
Nous n'avons malheure~sement pas pu recenser le nombre
approximatif des tontines existant dans la pêcherie maritime
artisanale.
Toujours est-il que les divers renseignements nous ont permis
de constater que les tontines fonctionnent de manière effectiïe
chez les pêcheurs béninois.
Chez les congolais, il y a toujours des conflits parce que
les quelques adhére~ts après avoir touché leur part, ne
veulent plus continuer la tontine et verser aux autres.
Actuellement, chez les viIi, la tontine ne concerne ~ue quel-
que propriétairescde Matowbi. Il s'agit de grands propriétair,'s.
Certains ont pu, grâce à la tontine acc'J.lD.uler un important
capital et acheter quelques moyens de production viables.
Il n'y a plus qu'une grande ristourne à ~atombi concenl~nt
5 grands propriét~lires. Il n'est pas exclu que des pêcheurs
y participent, mais cela est rare vu l'i~portance de la so~e
requise. On doit en effet verser 40 000 FCFA par cois (20 000
le 15 du mois et 20 000 F le 30). 1e chef actuel de la tontir_è
est un propriétaire de 50 ans qui est en même temps le Prési-
dent du Comité des pêcheurs de Mato~bi.
_...
Les femmes ne participent pas à ces risôournes.
Beaucoup de jeunes pêcheurs déplorent la quasi dispariticn
de tontines modestes dÜe principalement au manque de sérieux
de certains d'entre eux.
Même si la majorité de jeunes pêcheurs
ne participaient pas
aux grandes tcncines il n'en de~eure pa2 moins que ce sys-
\\.)0'"
-
tème d'association économique était un ~oyen de p~ier à la
modicité des revenus en accumulant. Cela leur permettait de
faire face aux problè~es de la vie co~~ante (dot, achat de
filets, etc ... )
Il est symptoma~ique que nous n'ayons tTouvé chez les petis
propriétaires viIi de la plage mondaine qu'une infime mino-
rité qui s'ado~~e à la tontine.
Ainsi, sur 20 petits propriétaires, on ne trouve que quelques
uns qui participent à une tontine. Ce sont respectivement
Mawata et Nzala qui par ailleurs sont associés ; Mario et
Jean Paul, anciens pêcheurs, employés du cadre de l'Oniveg,
qui pêchent chacun de son c8té pour les béninois, à la suit~
de la dislocation de leur compagnie L~itiale ; Aganga, Poaty
pêchant aussi pour le coopte des béninois.
Cela fait deux propriétaires associés ayant leurs propres
moyens de production et 4 possédants employés par les béninc;j.s.
Chez ces derniers, la tontine se fait avec les patrons
béninois.
Force est donc de constater que la tontine n'est opérationnElle
qu'au niveau des grands propriétaires vili de Matornbi et
des béninois.
Il y a lieu de reconnaître que l'accumulation qui en résulte
ne profite qu'aux possédants aisés.
La tontine a constitué de temps à autre un moyen d'accumulation
relative pour les pêcheurs, mais le D8nque d'intérêt actuel
à ce type d'association est un si@1e certain de son déclir..
\\
"L~\\ ...
-
LES ASSOCIATIONS ECONOMIQUES
CHEZ LES PECHEURS BENINOIS
La pratique des ristournes est très C01rrante chez les pêcheurs
allogènes...
Celles-ci sont impressior~antes ~~ le nombre de
participants et le montant de àa cotisation ...
Sur 22 compagnies, nous avons interrogé iO compagnies qui
pratiquent la ristourne selon les modalités consignées dans
ce tableau.
Tableau 38
Risto\\ITne, montant et nomere de participants
- - - - - -
par compagnie.
Compagnie
~Tombre de
Montant de la
Nombre de
participants
cctisation
ristourne
hommes
F crA
pratiquées
et femmes
1
Hélène
30, 40 ou 50
4 000 - 5 000
3
1
"./ 000
Kass'3.
40 - 50
10 OOC et
·2
I~ 000
Windy-Ant
15
5 000
1
Kossi
3 - 20
8 000 - 5 000
1 + 1
Richard
20 - 30
r-
c 000
1
An'3.ni
~<:;
t::,
5 000
1
Amédé
10 - 15
5 000
1
Johnson
1 5 - 20
~
./
000
1
Messan
20
5 000
1
Messavi
10
4 000
1
* Kossi ne participe .'YL1.S qu'à la rls-cOciT::l.8 de 3 personnes
avec sa soelIT et son beau-frère (!).
Comme on le constate en appréciant les données ci-dessus
rapportées, le nombre de participants est assez élevé dans
certaines ristournes. Cela montre bien que celles-ci dépassent
souvent le cadre d'une ou deux compagr-ies. Même si dans cer-
tains cas, le nombre de participants parait exagéré, on peut
le prendre en considération, vu que les femmes des pêcheurs
n'en sont pas exclues.
On trouve des patrons qui participent à une ou deuz ristournes
Le nombre moyen de risto'xrne pratiqué par le patron est de 1,3.
Le surplus ai::lsi mobilisé est très important et constitue u...~e
source d'accumulation additionnelle qui peut expliquer la
dynamisme de la pêche béninoise.
Notons que la cotisaticr. est hebdomad2ire et que très sOllvent,
son montant est fonction des gains rapportés par la pêche.
,
j
,;
.,
1J!::JIfIl'.~L ATTRAIT CONTRADICTOIRE DU
SALARIAT SUR LES PECHEURS
Les petits propriétaires reconnaissent qu'ils peuvent quitter
la pêche pOl~ un emploi salarié si la rémunération y est
meilleure.
Toutefois, s'il arrive qu'ils choisissent finalement un emploi
salarié, ils ne délaisseront pas pour autant la pêche.
En plus des petits propriétaires, quelques propriétaires
pêcheurs employés par les béninois hésioent à accepter un
emploi salarié à cause de la différence de rémUL~ération ;
en général, ils considèrent que leur situation écono~que
est relativement bor~e.
Les grands propriétaires sont sur ce point catégoriques
ils préfèrent de loin leur pêche à un emploi salarié.
Ainsi, à Pointe-Noire (Plage Mondaine) sur 15 petits
propriétaires interrogés (il y a 20 petits propriétaires
au total), on trouve 9 petits propriétaires non-pêchel~s
et 4 pêcheurs employés chez les b~ninois parmi lesquels
il y a 3 petits propriétaires qui préfèrent la pêche à
un emploi salarié. Ce qui fait au total 12 petits
propriétaires sur 15.
-l5~ -
Contrairement aux propriétaires, les jeunes pêcheurs démunis
de moyens de production considèrent la pêche comme ~~e
si-
tuation tr~sitoire, avant de trouve~ un emploi salarié stable.
Cela résulte de leur situation socio-économique précaire.
Nous avons pourtant constaté que les pêcheurs apprécient
fort bien la rémunération journalière ou hebdomadaire pra-
tiquée dans la pêche. Mais en dépit du fait que le salaire
est mensuel dans le secondaire, les pêcheurs démunis y sont
attirés à cause de l'existence d'une législation sociale
(accidents de travail, sécurité sociale, retraite si pos-
sible) favorable aux travailleurs.
~:n'~~ Les auxiliaires de la pêche
Après les pêcheurs démunis de moyens de production, les
travailleurs auxiliaires encore appelés aide-pêcheurs
(en viIi : bisashi ou "kangueur"* à r'1atombi) constituent
l'une des couches sociales les plus importantes et la moins
rémunérée de la pêche artisanale.
* "Kangueur" : c'est ainsi qu'on désigne les aide-pêcheurs
à Matombi, vient du mot viIi "Ku Kangue" : attacher, attra-
per. "Ku Kangue boatu" : attraper la pirogue. C'est un
néologisme viIi-français. On dit aussi "bisashi" : celui
qui aide, re~d service. (N'Sashi sing).
Pointe-Noire: deux jeunes congolais transportant
une cais~E je "Makouala ( sardir,pl1a pba). On
distin<::t.;::
E:"1
Gr;'i~re plar, de nCC',!reux autres
adole~cenL5 qui
s'affairent au
~our d'une pitmgue
vili
(Photo
J
BM:CI)
Cette mai~ d'oeuvre de la pêche est ainsi rémunérée
'1
1
1
- Ceux qui démaillent les filets so~t 5 ou 6 par pirogue et
perçoivent au total goo F, soit 150 F par travailleur. Outre
cette rémunération, on leur donne une gratification en nature
essentiellement du poisson d'urle valeur de 500 à 800 F selon
la production ;
- Ceux qui vont dans les pirogu~s moui~ées à quelques mètres
du rivage afin de charger le poisson dans les caisses et les
débarquer ont droit à un seau en plastic (kopal) d'une valeur
de 1 000 à 15 000 F quan1 la pêche n'a pas été bonne.
Ce poisson est revendu en détail et souvent à meilleur marché
que les armateurs béninois.
1
'1
On peut compter 5 à 8 travailleurs de ce type par compagnie •..
Chaque samedi s'effectue la paie proprement dite de la se-
maine soit 3 000 à 4 000 F
En principe, les auxilaires d'une compagnie ne doivent pas
changer d'équipe, les patrons de la compagnie craignant de
manquer de main d'oeuvre lors du débarquement •
.. A Ma ~ombi,
la Y"2r:J:unéra tion des nKan~e~s11 se fai. t en
nature (poisson), pendant la saison des pluies, ils sont
payés en argent et boisson parce que la pêche a lieu la
nuit. Les 5 kangueurs se partagent 2 000 F (soit 400 F
par aide).
.....-.'-
_1. ;"..
Mais l'on a Vll que certains travaille~s vont prêter leurs
services de pirogue en pirogue, question de gagner un peu
plus d'argent •..
Mais cela. n'est pas toujours possible parce que les pirogues
rentrent d'une sortie les unes après les autres et aussi à
cause du temps requis par l'activité des auxiliaires·
Cette main d'oeuvre est très jeune comœe l'indique la
st~ucture de la pyramide d'âges.
Il est à noter que l'enquête sur cetie population a lieu
pendant la saison sèche, qui est à la fois la période d'abon-
dance de sardinelles et la période de vacances scolaires.
Beaucoup d'élèves vie~ent donc travailler chez les béninois
pour avoir un petit pécule.
Il n'a pas été matériellement possible d'évaluer le nombre
exact de petits auxiliaires travaillants au compte des com-
pagnies ; nous avons tout au moins choisi un échantillon
arbitraire de 50 individus pour en déterminer quelques ca-
ractéristiques essentielles.
,
•
....... :
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...
' -
",atombi
J~:.:ment
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po~sson;
(Photo
STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE
DES AUXILIAIRES
Les aides-pêche~s sont très jeunes ; ainsi ceux dont l'âge
est D1férieur ou égal à 15 ans constituent 60 %de l'échan
tillon ; la classe d'âge des 16-20 ans représente 28 % ;
tandis que les 21-25 ans constituent 12 % du total
échantillonné.
Tableau 39
?yramide des âges de la ôain d'oeuvre employé~
par les pêcheurs (N = 50)
')Gi
Classe d'âge
%
15
30
60
18
16-20
14
28
23
21
6
12
Sur 50 aide-pêcheurs, nous en avons interroèés35, soit 70 %
du total. Sur les 35, 12 sont des élèves (34,2 %) qui
vier~ent louer leurs services aux compagnies pendant les
vacances pour 8voir Q~ petit pécule ~ui servira le plus
souvent à ~c~eter qUélques effets pour la rentrée scolaire •
.~,.. -~.
'.: .
l __
-
...•
'. _.,...... ..
__.. , , _ . _ •.
F _ . ~ . , .
-~'._.
. ,.,...~"
Classes d'ÔQ~
,
-65
61-65
~-60
51- 55
46-50
40
50
Fig. -4t. - Pyramide des ôges de 10 moin d'oeuvre employée par les pêcheurs
Beninois
..
.\\
':.,'J,
~::{~~ .
··}.\\ti~t~~
_..
~ ~;.;~;~:'~,~~-
'.':,
"-
On note 23 aide-pêcheurs qui ne sont pas élèves, et aident
les compagnies d'une manière permanente (65,7 %).
Les élèv~s ont l'habitude à chaque période de vacances de
venir travailler à la plage, tandis que les perman~s de
la pêche ont opté pour cette activité faute d'avoir pu
après l'abando~des études, trouver un autre emploi (plus
valorisant). Ils n'o~t d'ailleurs aucune autre activité •••
Parmi les 23 perma~ents
:
7 ont le certificat d'études primaires soit 30,43 %,
5 ont un nive~u scolaire primaire (21,73 %),
- et 11 n'ont jamais été à l'école, ce qui représente
47,82 % des permanents.
Il est à noter que tous les élèves vivent chez leurs parents
dont la situation sociale est modeste. Chez les permanents,
on en trouve 9 qui vivent
à la plage chez les pêcheurs et
4 à la c~ chez des amis. Ils vivent indifféremment chez
les pêcheurs et les amis. Ainsi, il n'y a que 10 aide-
pêcheurs qui habitent encore chez le'lTs parencs.
Cela montre que les aides constituent un type de population
jeune qui se débrouille Et ne subit plus l'autorité familiale.
Cette couche sociale n'est pas organisée; et ia ristourne
(association écono~ique) n'est pas pratiquée.
Les permanents qui travaillent exclusivement pour une
compagnie (sur 35, Il y en a .15 qui travaille~our une
compagnie soit 42,35 %) sont aussi utilisés pour les petites
tâches domestiques qui ne sont que le prolongement de
l'activité principale (petites commissions, puiser l'eau du
puits, laver 182 assiettes, etc ••. )
·,
De leur obéissance àépend leur intégration dans la concession
béninoise surtout chez les pêcheurs célibataires.
La plupart. des permanents rêvent d'apprendre la pêche et de
travail~er avec les béninois.
La majorité vient des quartiers proches de la plage, Lo~~djili
Mvoumvou, no~amment.
On vient travailler à la plage avec un
groupe d'a~is ou frères et cousins (sur 35, on en a dénombré
5 qui viennent avec un frère, et les 20 autres en groupe
d'amis).
Grosso modo, ainsi qu'on le voit dans l'analyse que nous
venons de faire, les enfants occupent une place ~portante
dans certaines activités de l'après pêche notamment le
débarquement, le transport des caisses de poisson et le
lavage des filets, le démaillage, etc •..
Ces enfants qui se trouvent en période de vacances scolaires
ou qui sont sortis de la scolarité (cas des permanents) sont
contraints de se "débrouiller" dans les petits métiers
d'appoint qui sont de plus en plus nombreux dans les villes
africaines.
------
-+~
Pointe-Noiré'
:
jeunes congolais
( aide-pêcheurs)
lavant Ge"
:..le t. sllr',(j ;";ouala " apre s la pêche •••
cuex-ci
soc': noirci::"
par des nappes de pétrole.
en aperçoi t
en arrière-plan des pirogues
béninoises
oui
a t t e ne é "'"
l 1 ace 0 s t age
(Photo
J .
6A~Sl)
~.1Jt.~. LE SYSTEME DES P~LATIONS
DA."JS LA PECHE
~~.~elations propriétaires et pêcheurs viIi -pêcheurs béninois.
Les propriétaires et pêcheurs congolais son~ unanimes à
reconnaître la suprématie des pêcheurs allogènes dans la
pêche artisanale.
Mais leur do~inatiGn de fait sur la pêche est ~al acceptée
par les congolais impliqués dans ce secteur*.
Il est révélateur de montrer Clue n'ayant pas la même situation
eocio-économique, patrons et pêcheurs congolais développent
le même discours anti-béninois, et ils sont conscients des
* Notons Clu'en 1977 beaucoup d'étrangers notamment ~es
libanais et les ouest africains ont été rapatriés. Les
b~ninois Clui n'o~t pas été épargnés reviennent pourtant
en 1978. En ;979, suice à un i ..''lcident ba.nal S'lI' la plage,
les Béninois sone à nouveau rapatriés manu militari.
En effet, c'est après avoir admonesté un gamin qui lui a
"volé" un peu àe poissor.s, que le père de ce dernier
débarque SUl:' la plage a'Tec un "bataillon" de soldats cui
réprime sévèrement les pêcheurs. La confusior, qui en
résulte débcuche Sl)~ le rapatriement de nombreux pêcheurs.
Ceux-ci vont reve;ür en 1980 à Pointe-Noir!? ...
fondements de la réussite sociale des béninois dans la pêche
Mais aux causes objectives, à savoir l'organisation en grou-
pement des ,pêcheurs, les moyens de production plus performants,
la surcapitalisation en v~e d'un meilleur équipement ; ils
invoquent tous en dernière instance des causes magico-culturel-
les pour justifier le dynamisme de la pêcherie béninoise.
De telle sorte que cette double argumentation sur la pratique
béninoise empèche les pêcheur congolais de tirer les leçons
de cette expérience.
jlt.,:.t.Relations patrons béninois- pêcheurs vili
C'est à ce niveau §.ue la conscience de l'exploitation est
développée chez les pêcheurs autochtones. Mais tout en
reconnaissant ce fait, les pêcheurs restent tant soit peu'
attachés aux patrons béninois qui leur assurent une meilleure
rémunération que les patrons viIi.
Outre le revenu de la pêche, ils ont la possibilité de par-
tager les repas avec lel'r patron •..
L'analyse de contenu du discours tenu par quelques pêcheurs
peut nous permettre d'éclairer la nature des relations entre
pêcheurs et fatrons. Jean Paul travaille avec les pêcheurs
béninois pendant la saison sèche parce qu'il ne possède pas
de filet Makouala. En saison de pluies, quand il pratique
la pêche à la ligne, tout le matériel lui appartient.
Les relations entre les membres de l'équipage ne sont pas
de confiance ncte-t-il car" il faut toujours ouvrir l'oei!~
les pêcheurs béninois ne déclarent pas toutes les caisses,
, r
Par exemple, s-~ une production de 100 caisses, ils peuvent
nous faire croire qu'il n'y a eu que 70 caisses! Ils
vendent le resce à notre insu et font le partage entre eux.
Le contrÔle de la vente ne nOUS revenant pas, ils nous
trompent facilement".
Il observe que pour la même productivité,*l'équipage
béninois e~t mieux rémQ~éré que l'équipage congolais.
Ainsi,"dans la compagnie de G. Akonou, les pêcheurs béninois
touchaient 7 000 F chacun, tandis que nous touchions 3 000 P
à deux. En trois sorties, je n'ai nerçu que 4 500 F. Quand
j'ai navigué pour mon compte j'ai fait 18 000 F pour 3
sorties par semaine. J'ai donc gagné plus qu'une semaine
de pêche aux makouala avec les béninois". iUt
Pour J.Louis Mobengo, les relations avec les pêcheurs
béninois ne sont pas du tout~onnes et malgré la. cohabi-
tation dans le même village, les rapports sont plus d'évi-
tement, de distance que de coopéra~ion.
Il trouve cette attitude des congolais normale puisque ce
sont les pêcheurs béninois qui ont le plus de gains àans la
pêche.
Aganga a toujours pêché d'une manière permanente avec les
béninois. Actuellement, il travaille dans la compagnie
Messan.
Sans en voul.oir aux pêcheurs béninois qui sont bien organisés,
reconna1t-il, le réquisitoire Qu'il dresse contre leurs
pratiques en dit long sur l'état d'esprit de la communauté
des pêcheurs vili vis-à-vis de leurs homologues béninois.
Ainsi affirme-t-il, "ils n'investissent jamais ici et font
partir leur argent au Bénin. Ils ne construisent que des
baraques à la plage. Les congolais sont contre les béninois,
pour toutes ces choses, par exemple, la pêche q\\ti a lieu de
plus en plus ·:au large, réussit plus aux camarades béninois
qui ont un matériel plus approprié.
La domination béninoise dans la pêche artisanale provoque
la jalousie des pêcheurs congolais. Mais cette jalousie ne
sert à rien tant qu'on n'est pas organisé pour faire comme
les autres".
Le point de °rue que ce pêcheur développe ensuite sur tous
les propriétaires tant congolais que béninois} est symptoma-
tique de la situation socio-économique précaire des pêcheurs
congolais.
Ainsi, "les propriétaires ne s' occuper.t pas de la situation
de plus en plus difficile du pêcheur. Par exemple, en cas
d'accident du travail (naufrage notamment), nous ne serons
jamais pris en charge par la sécurité sociale. Notre acti-
vité est pratiquement illégale. Nous n'avons droit à aucun
empr~~t, nos gains sont fonction des marées ~u'on entre-
pren::!., le patron 3. de'Jx ou plusieurs parte quand on fait
le partage. En général, :lOUS sommes bien explOités".
\\
Cette exploitation qU'invoquent les pêcheurs vili n'entrainer.t
pourtant pas de relations d'exclusion entre pêcheurs vili et
patrons béninois*.
Il faut rappeler de ce point de vue que ce sont les patrons
congole.is qui "pratiquent" la distance socio-économique vis-
à-vis des béninois.
Malgré leur disco~s sur l'exploitation, les pêcheurs viIi
sont redevables a~~ propriétaires béninois, ce qui fait
qu'ils évitent d'aborder ce problème devant leur patron •••
Grosso modo, les relations sociales ou plut~t la perception
de celles-ci par les pêcheurs viIi s'explique au regard des
rapports de production dont elles sont le reflet.
L'exploHation des forces de travail de la pêche est bien
réelle. en certains cas/même, si l'absence de véritables
conflits sociaux donne l'impression de relativiser le
caractère inégalitaire des rapports de production.
* Certains pêc~eurs vili ont vécu depuis leur jeune âge
dans le mili eu. lles pêC!leUrS pope, ilB parlen t couramment
leur langue.
On trouve aussi des vieux et jeunes popo et togolais qui
parlent le vili.
1ft.of,.; .
Les relations entre pêcheurs béninois
Celles-c~ sont généralement bonnes vu le type d'organisation
sociale adoptée par les allogènes. La situation migrante
vient cimenter les rapports sociaux et inter-individuels et
àéveloppe la conscience nationale qui transcende les parti-
cularismes éthniques.
L'existence d'une autorité morale gara.nte de la bonne marche
de la communauté dans l'esprit du réglement intérieur, la
stratégie de recrutemer-t de la force de travail et la vie
communauta~re avec comme corollaire la communauté résiden-
tielle, la cO!C.IT.1mauté de production, de consommation et
d'accumulation, concourrent ~ annihiler les tensions qui
résu~teraient des rapports de production inégalitaires.
A propos de ceux-ci, nous avons vu qu'ils n'étaient pas du
type de ceux de la pêche viIi ...
Même dans le cas où la compagnie appartient à un individu,
c'est-à-dire où les gains sont justement sanctionnés par
la propriété privative, la cohésion sociale dans l'unité
de production est de mise.
Les liens affectifs qui existent entre les pêcheurs qui
résultent de la stratégie ethno-villageoise de mobilisation
des forces de travail et aussi la possi 1:>ilité de dei!enir
co-propriétaire légitimement cette cohésion dans l'unité
de pêche.
Notons tout de même que les propriétaires privés béninois
préfèrent utiliser les pêcneurs vili, parce qu'ils ne
tiennent pas à partager ur. jour la propriété de leur
compagnie avec d'autres pêcheurs (cas Michel, Kossi par
exemple ••• ).'"
Le fait qu'en général, les pêcheurs ne quittent pas leur
unité de production d'origine pour d'autres, confirme
bien que les conflits sociaux aigus sont quasi-inexistants
dans la pêche béninoise. D'ailleurs, le changement d'é~~
pe est perçu comme marque de non sérieux •..
Sur 22 coopagnies échantillonnées, nous n'avons rencontré
que 3 cas de coopagnie (13 %du total) qui se sont dislo-
quées à la suite de problèmes. Ces compagnies sont toutes
individuelles (privées)**.
On constate dans ces 3 cas que les causes àu conflit ne sont
pas toutes les mêmes.
Il y a ainsi :
- un cas de scission entre deux associés pour
malversation (fausses déclarations de gains),
- un cas de départ de deux pêcheurs d'une compa~lie
parce qu'ils étaiem:; exploités,
- un cas où le ?atron togolais se sépare de ses
travailleurs béninois pour malversation des moyens de travail.
* Souvent, les patrons togolais ou ghanéens ne prennent qu.e
des congolais co=e pêcheurs. Michel et Kossi sont togolaj.s.
** Il est difficile que les pêchetITs allog€nes
fassent état
des conflits internes à letIT commtmauté ou l~<ité de produc-
tion. Cela nous fait dire que le "taux de compagnies où
existe des conflits doit être s~périeur à 13 %... Parfois
l'entretien avec un collectif d~ pêcheurs n'est pas pro-
pice à la découverte de conflits : les pêcheurs préfèrent
les taire devant un inte~locuteur étranger. Dans ce cas,
il vaut mieux user d'une approche d'enquête plus qualitative.
j1t~.~.Exemple de type de relation dans lE. pêche autochtone à traVel'S
-;;n cas
La compagnie de NK ... Tony
Le cas de cette unique compagnie congola.ise utilisant la
grande pirogue popo et dont les activités ~ont actuellement
arrêtés, est exe!!lplaire du type de problèces qui peuvent
chez les autochtones bloquer une expérience intéressante.
Il nous permet aussi de comprendre qu'en général, d&~s
l'unité de pêche autochtone, les relations entre les acteurs
ne sont pRS ho~ogèn9s, de telle sorte ~u'un quelconque inci-
dent peut tou~ remettre en course.
NK ••• Tony est cadre à OUIVEG (office national d'importation
de viande et de produits congelés). Il a fait ses études en
Union Soviéti;ue ... Gr~ce à des économies, en 1981, il achète
une grande pirogue béninoise et des filets Makouala, il cons-
titue une é~uipe de pêcheurs autour de Mario et J.P.*,deux
jeunes congolais qui ont,grâce à.lui, tyavaillé momentanément
à l'ONIv~G. L'éqUipe comprenant six pêcheurs dont Mario et
J.P. apparaissent co~e les leaders.
Ainsi, le pouvoir de contrÔle, d'affectation et de gestion
des moyens de travail est confié à Mario et J.P •• Tony vient
tous les jours au village des pêcheurs vu que "son" en-<;;re-
prise (Oniveg) est à quelques pas de celui-ci.
* En fait, Mario est vili et J.P. Mbochi (ils ont 24 et 25 ans)
J.P. pour avoir Vé8U longtemps dans le milieu vili parle
corammen+. le'~ langue.
, t~'"
1'-ùnité de prod~ction semblait donc Jien fonctionner jusqu'au
jour où le vol de filets par l'un des leaders de la compa-
gnie (il s'agirait, de J.P.) entraine des conflits dOut la
conséque~ce est l'arrêt définitif du processus de production.
Rotre premier entretien (collectif) avec la compagnie eut
lieu le 9.03.82. L'optimisme des pêcheurs par rapport à
cette expérience nous avait marqué •..
Il ne se posait pas à ce moment là des problèmes de relations
sociales inter-p~cheurs ou pêcheurs-patrons. Trois mois plus
tard
une seconde enquête (le 3.06.82) où l'eneretien avec
t
Mario est cette fois individuel, révèle une nouvelle situa-
tion dans la compagnie·
Pour Mario, les ~obiles de la dislocation sont clairs : le
vol du matériel par J.P. et un autre artisan* a entrainé
tellement de fausses accusations qu'il n'était plus possible
de continuer à travailler ensemble. En effet, Mario fut à
tort, accusé d'avoir volé (vendu) les plombs qui servaient
au montage du filet. Après une confrontation entre pêcheurs
et patron, J.P. avoua son forfait.
* Le patron avait acheté 4 ballots de filets soit 400 ID
(1
ballot = 100 Œ) po~ monter un nouveau filet.Après le
montage
il fallait
t
y adjoindre les plombs nécessaire.
Notons qu'~~ plomb couee
~75 F et que pour 100 m de filet,
il faut 150 plombs. Le coût total pour 400 m de filet soit
600 plombs éq~ivaut à 165 000 F. Les plombs furent confiés
à J.P. qui connaissaie l'artisan qui devait les travailler
avant de les poser sur le filet •..
Malgré les tentatives de relance des activités, Mario refusa
de travailler avec l'équipe, qui par ailleurs se disloqua,
tous les pêcheurs rejoignant les unités de pêche bénjnoise
où ces problèmes n'existent pas (J.P. travaille aussi chez
les popo).
On voit donc que les relations entre les membres de l'équipe.
sont fragiles, elles ne sont pas intégrées en vue d'assurer
la reproduction. En effet, on aurait pu croire qu'après la
mise à l'écart de l'élément perturbateur, les dissensions
seraient tues pour relancer la compagnie. Tel n'a pas été
le cas et faute de travailleurs la compagnie de Tony était
paralysée.
1J':1. .5". Etude d'une famille mixte béninoise - congolaise
L'analyse de la vie sociale dans la famille Kossi montre
•
bien que malgré tout, les relations entre congolais et
béninois ne sont pas d'exclusion ••• Certains pêcheurs ont
réussi à tisser un réseau de relations qui prouve qu'ils
sont bien intégrés dans la société congolaise en général.
Nous ne savons pas le nombre exact de pêcheurs allogènes
mariés à des congolaises, ce qui limite la portée de notre
analyse. Tout de même, le cas que nous présentons ici,
essaie de restituer la nature des relations qui découlent
de ce type de mariage.
La famille Kossi
Kossi est marié à une femme vili, ils ont 3 erjants
(2 garçons et 1 fille), la fille ainée (11 ans) va à l'école.
Des trois enfants, un seul vit avec KosSi, la fille ainée
vit à la cité avec ses beaux parents, tandis que l'autre eet
élevé par Michel, un pêcheur béninois, beau frère de Kossi.
Kossi est arrivé à Pointe-Noire vers 13-14 ans, il n'est pas
retourné depuis au Togo. Il ne pêche qu'avec des congolais e
et près de 30 jeunes ont déjà travaillé avec lui. Son équipe
actuelle se compose de près de 20 pêcheurs congolais qu'il
a initiés à la senne et au filet Makouala
Kossi parle couramment le vili et le Munukutuba. Il entre-
tien de très bonnes relations avec s~s beaux parents et
d'ailleurs son beau père a sa pirogue et quelques filets
dans sa concession. Ce dernier qui est pêcheur chez 'Otonec
pratique aussi la pêche artisanale ; il vienrsouvent avec
•
quelques frères passer le temps ou réparer les filets chez
Kossi.
La femme de Kossi prépare des beignets qu'elle vend dans la
concession ; elle possède 6 fumoirs et vend le poisson fumé
au marché. Le fruit de la vente lui revient entièrement.
Elle ne pratique plus l'agriculture ~ui fut sont activité
initiale.
Kossi a toujours vécu avec les vili et les congolais en
général. Tout le monde à la plage le connait et il n'est
pas rare de le voir distribuer des petits seaux de poissons
à des amis qui viennent attendre l'accostage de la piI'og~e.
Son père décédé au Togo en 1969, travaillait déjà avec les
vili •••
Kossi est l'un des jeunes patrons dynaciques de la pêcherie
béninoise. Ce sont surtout les relations privilégiées qu'il
a su instaurer avec ses pêcheurs qui expliquent son succès
comme il le ~aconte lui-~ême :
"J'aide beaucoup mes pêcheurs, 6 vivent avec moi que j'ai
pris quand ils avaient 8 ans, je les ai élevés ici à la
plage. Trois d'entre eux se sont mariés sous mon autorité
et ont respectivement deux, trois et deux enfants. Ils vivent
dans ma concession avec leur épouse. J'ai trouvé du travail
à quelques uns chez Eosscongo ou Socimpex •••
Ce sont en somme mes enfants, ils donnent mon nom Lawson
à leurs enfants".
Kossi note encore que leurs rapports sont égaux même s'il
reste le patron. Il répare les filets avec eux, et travaille
comme eux. Pour la pêche aux carangues qui est difficile,
il pêche lui-même. Ses pêcheurs ont l'entière responsabilité
de la pêche à la senne et au filet dormant.
L'histoire de Kossi et son expérience mettent en lumière la
double intégration de sa compagnie dans la trame des alliances
matrimoniales et dans les ~apports sociaux avec les ~êcheurs
viIi.
Ce courant entre patron et pêcheurs explique qu'il puisse
leur confier la compagnie pendant 3 mois d'absence occasion-
nés par un dérlacement au Togo*.
* Voyage de 3 mois au Togo où il ne s'était pas rendu depuis
1963.
Cette atmosphère "scciale" n r existe pas dans les autres
compagnies entre pê~heurs allogènes et autochtones.
Dans la compa~lie Kossi, l'organisation domestique se confond
avec l'organisation productive, mais ici plus. que dans les
autres compagnies béninoises, les pêcheurs autochtones sont
bien intégrés dans l'unité domestique.
La réputation dent jouit Kossi au village de pêcheurs et au
niveau des comœerçants en général, résulte bien à la fois
de la "bonne gestion" de l'unité dom~stique et du type de
rapports institués avec ses pêcheurs.
Après l'analyse des rapporte sociaux dans la pêche artisanale
qui nous a percis de co~prendre la répartition des ~eyens de
production, le système de partage, la stratification sociale
et le type de relatiens sociales entre pêche~rrs et proprié-
taires, nous allons dans un quatrième chapitre procéder à
l'analyse de la circulation et de la distribution du poisson.
Nous espérons ai~si saisir ·la liaison entre la pêche et ~
co=ercialisatian .lt
C 1Re U LAT ION
et
DIS TRI BUT l 8 N
du
P 0 r S SON
socrO-ECONOMIE DES ,COMMERCANTS
Chapitre l
TYPE DE CIRCUITS DE
CIRCULATION
Il Y a deux types de circuit de circulation*
li.,li
- circuit "a"
: les semi-grossistes achètent le poisson sur
la plage et vont le revendre à des détaillants dans les vil-
lages de l'arrière pays notamment entre Loubomo et Pointe-
Noire, sur la ligne du CFCO,
- circuit "b"
le poisson est vendu au débarquement àes
pirog~es sur la plage et :es détaillants le transportent
en taxis ou cars jusqu'au marché. C'est le circuit le plus
important.
- il existe aussi une ccnsommation immédiate : les pêcheurs
consommant eQ~-mêmes le po~sson frais ou fliillé~.
Ces circuits correspondent bien à ce que COUIty (1964)
appelle "circuit endogène" et circuit "exogène" : l'un
ccncerne la distribution du produit dans la zone où a lieu
la production; l'autre, la distribution ~ans les régions
pl~s ou moins éloignées de la zone de prod~ction.·
-j,.1t..,J,. Pointe-Noire
La commercialisation des débarqueoents de la pêche arti-
sanale est princ~pale~ent le fait des femmes qui vont le
vendre aux différents marchés de Pointe-Noire, ou procède~i
à son fumage.
~
En effet, da:.s sc':} JUvT:J.ge classique "Le cornn;erce du poisson
dans le Nord-CaU'.eroun", Cout y identifie d.el<X sortes de circuiti'.'
les uns endoۏnes
: c'est-à-dire nés à l'intérieur du dépar-
tement et qui en fait fort justement une zone excentrique
les autres exogènes, cest-à-dire nés à l'extérieur et qui
rattachent le département au reste du Cameroun.
Il distingue aussi :-des circuits endogènes loca·~{ caraoté-
risés nar des liens étroits entre certains lieux de pgche
et ~~ marché de consommation tout proche.
et -des circuits endogènes à prolongements
loi~'tains#
pointe-Noire
co~~erçant8S acnetant des cai:,~~s Ge
" 1": a k0 u a la".
5cJ r
• 2
Pfi ü tel: e 9 a u che
0 n
a p e r ~- 0 i t
KC:; SI
un patron touolais controlant la vente. A droite unp
commerçante aioant une autre à poser une cuvette de
poisson sur la tête
(Photo
J
BAMeI
Structll.Te démographique des commerçants
Tableau 40
:iiyr8.mide des âges des cOlIlI:lerçants de poi.sson
plage ORSTOM (N=30)
H6 "'Il'IIlil
Fe: ..... "" ~J
classe
~
~
d'âge
~ frf;otal
·I·I,~
"/'/Tor o..L
23
21-25
2
10
6,6
28
26 30
2
20
6,6
4
20
12,12
33
31-35
3
30
1,,)
5
25
16,6
38
36-40
5
50
16,6
4
2C
12,12
43
41-45
5
25
16,6
l,
48
46-50
r<<
53
51-55
58
56-60
63
61-65
Les femmes des pêcheurs béninois sont spécialisées dans la
transformation et la vente du poisson fumé. Elles achètent
le poisson indifféremment aux pêcheurs congol&is. Mais quand
il y a surproduction, en part~culier pendant la période
d'abondance des sardinelles, les pêcheurs bénulois vendent
le poisson à leurs femmes. Celui-ci sera fumé et écoulé par
la suite sur le ~arché. La vente aux femmes se fait alors à
crédit et sans intérêt. Les femmes congolaises qui achètent
à la plage, ne sont pas toujours des femmes de pêcheurs.
Elles achètent aussi du poisson par grandes cuvettes chez
les pêcheurs béninois ~~Ielles fument dans les différents
quartiers de la 'lille avant de ravitailler le ma.rché.
$ii::" il (JJ@~~"'A5lfi';ee""7''r:~~''':~'
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- Pyramide des ôges des commerçants de poisson plage mondaine - 0 R S TOM
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.
~~;;t~..r
;...ù.Wii
La commercialisation du poisson SQT la plage n'est pas le
fait de véritables mareyeurs. Le plus souvent, les com-
merçantes q~ achètent le poisson atut pêcheurs le revendent
elles-mêmes au marché. Ainsi, il n'y a donc pas encore de
spécialisation de t~ches le long de la filière d'écoulement
des prodQits de la pêche artisanale (Chaboud Op. Cit.
p. 42).
PO'.ll' la pêche industrielle par contre, les armateurs assurent
eux-~êmes le mar~yage. Au grand marché, ils remettent la
production à des commerçants qQi ont sous leurs ordres de
jeunes revendeurs, chargés de l'écouler. Il y a ainsi inté-
gration du secteur moderne et du secteur traditionnel dans
la circulation-distribution du poisson. Mais celle-ci peut
se faire à différents niveau:c, comme cela apparaît d~lS le
schéma ci-après.
Le circQit le plus simple aboutit au marché de Pointe-Noire;
les armateurs transportent le poisson jusqu'au marché et le
distribuent aux revendeurs (ou semi-grossistes).
Un autre circuit existe qui met en jeu des grossistes venant
acheter ~~e dizaine de caisses chez les armateurs et les
revendent à l'intérieur. c'est-à-dire notamment le long des
axes crco et Comilog*.
1 - ·
- -
\\
* Comilog : Compagnie minière de l'Ogoué drainant le manga-
nèse du Gabon par train jusqu'au port de Pointe-Noire •
. _ ~"'\\4r N~'~"_ 'f~ kR.()~e(Wl o.. CÀdr _ J~j" ~<tH f'NJ êl" t vi d ~N L-~ et ~~ tw ~~7
~"4 ~N\\"'-l~"'/l-' !JI O.f~ll.\\"~Nr \\"cv (, "'..- {;;:" ... drt.2 Ji'l.~(Iri:I'f\\E'r ..·i' \\e~ r~N.lct+nlll.l""'-l..'
"'•• 0 ... r
b0 '~\\ .1 rc....fI. ~\\ -'\\ J~ "C l 'r.o ... Il.. j'I{. '" C () N T 1\\ë '.f C 1t4 c " ~ E H.o...
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~··".':'rp.,ofi~\\-I"~iE4 ~tlpc~T ,,\\' .:}\\', R.<J~~ F~8. IN
WeSt
AF~;,ç"'N ceu~TRi~'
D'autres ~ircuits concernent uniquement la vente dans
l'L~térieur, à partir des centres urbains secondaires et
de la capitale (Loubomo, Nkayi, Makabana, Mbinda et Brazza-
ville).
Ils reçoivent le poisson par chemin de fer et le stockent
dans des chambres froides pour réguler l'apport sur le
marché .•• Ainsi, des zones rurales sont desservies à partir
de centres urbains de l'intérieur: le poisson vendu à
Madingou et Sibiti est acheté aux grossistes de Jacob
CactuellQ.1Tkayi) .
Parfois le poisson est vendu dans la ville même où est
installé le grossiste et dans certains cas, l'intermédiaire
revendeur est inutile, par exemple à ~yi et Brazzaville •..
On doit enfin noter des circuits concernants des chaînes de
distribution moderne (poissonnerie) où le poisson est vendu
dans un màgasin de style européen, au poids.*
* Notons qu 1 il Y a quelques hommes qui achètent les lango1lstes
sur les plages pour les vendre directement auprès des parti-
culiers (principalement des expatr:i.és) et è des hôtels
restaUl'ants européens de Pointe-Noire.
STRUCTlBE
DES DIVERS CIRCü~TS
PECHE ARTISA1rALE
P
,.....-- Auto consommation
M
ou écha.nge
E
A
détaillant
C
R
(familial)
)
Ii
.
C
E
Plage
détaillant
li
U
revendeurs
détaillar.t
E
R
(taxi)
)
•
PECHE INDUSTRIELLE
(1)
Revendeurs
caisses de 20 kg
>
dé-:aillants
2 à 3 caisses~
M
A
A!'mateurs
Grossistes (1 ) _ _~)revendeurs
)-t
détaillants...._~)
R
c
ou
-c
Importateurs
Grossistes
revendeurs
:> dé.taillant.s
II
)
r
chambres
E
~(2) froide
po~ssonner~e
--------~ pesée
(1) Camion
(2) CFCO par contenairs isother~es
Déroulement de ~a vente sur la plage
Après le débarquement de la pirogue, les commerçants
entourent l'embarcation, estiment la valeur des prises
et entament la discussion avec le pêcheur (en fait, le
propriétaires des ~oyens de production).
Différentes situations se présentent suivant la. natu.re des
.J':
engins de pêche utilisés*
- Si le poisson a été capturé au moyen de filets dormants
le propriétaire du filet est responsable de la vente des
prises de son engin. Le poisson n'est pas démaillé en mer
dans la pirogue mais sur la plage,
- capturé avec Q~ filet de surface, le poisson est le plus
souvent démaillé sr.. mer. Sur la plage il est vendu dans des
caisses de 20 Kg. La vente est assurée par un propriétaire
ou un pêcheur,**
- le produit des sennes de plage est souvent vendu en "vrac"
sans être trié. Il s'agit souvent de poisson de petite
taille: sardines***, ceintures (trichiurus lepturus)
pseudotolithus spp.
La concurrence entre les acheteurs est vive. Souvent chaque
acquéreur choisit le poisson avant le véritable marchandage.
Le vendeur propose un prix et les acheteurs proposent le
leur, qui bien souvent est inférieur au premier. Les
* Chaboud p.42.
** Chez les bér-::..rlois, ce sont des propriétairés qui assureat
le. 'r'2~te.
*** Sardines
juvéniles de sardinelles.
P 0 i n t e ~" 0 i r P.
pptit commerçant parcourant
la
plage avec une cuvette de poisson sur la
tête •••
Il va d'une pirogue
qui accoste <0
l'autrP.
•
( Photo
J BAI":81
)
intermédiaires peu-rent aller marchander chez différents
pêcheurs et peuvent donc ccmparer les prix et faire pression
lors des transactions. Notons que les pêcheurs ne se con-
certent pas ,pour fixer un prix unique notamment pour les
pélagiques ou les grandes espèces (capitaines, bar noir,
barracuda, tarpon, etc .•• )
Toutefois, les pêcheurs ne sont pas en situation de dépendance
absolue vis-àvis des intermédiaires. Sauf chez les béninois
et quelques pêcheurs vili, la vente se fait au comptant*.
~"'.?i. Les coÜts de co=ercialisation
**
Chaboud analyse bien ce problème : les coÜts de commerciali-
sation sont réduits au minimum ; les intermédiaires ne possè-
dent pas de véhicules et n'utilisent pas de maL~ d'oeuvre
extérieure. Ils ignorent l'usage de la glace.
Le poisson est acheminé par le moyen des transports en
commun; à Pointe-Noire, le coüt d'une bassine aocompagnée
par un propriétaire est de 800 F entre la plage et le marché
central. Les détaillants y paient un droit quotidien de 30 F
ainsi que 12 400 F pour la concession permanente d'un
emplacement. On peut louér un emplacement à son propriétaire
pour 300 F par jour.
* Chez les béninois, pendant la saison des Makouala, il y a
possibilité de vente à crédit.
** Chaboud, Ibid. p. 44
.;,:
"
...,
!.
Les co1ts de co~ercia1isaticn pour 30 kg de poisson sont
les suivants (à part~r des plages de Pointe-Noire) :
transport
80C F
location
300 F
emplacement
- droit marché
30 }'*
Total
130 F
Si la détaillante vend 30 Kg par jour (une bassine) le coftt
de commercialisation est de 37 F/kg.
::t=..1J&..1 A Matombi
Matombi est le second point de débarquement de la pêche ~
artisanale ; mais la commercialisation en fra~s est limité
par l'absence d'une ro~te viable menant au village. En effet,
pour y aller, après avoir parcouru la voie goudronée en
mauvais état Pointe-Noire Bas Kouilou jusqu'à Diosso, il
faut parcourir 8 km de route Diosso-Matombi ...
Cette piste non goudrc~~ée n'est pas toujours praticable
en saison humide (pluies d'octobre à juin). L'importance
du fumage à Matombi s'explique donc en partie par les
difficultés d'écoulement en frais.
* Le droit quotidiôù ~~Y2 à la muni~ipalité ét&it d& 20 F
par jour en 1963, 30 p/jour en1981-82.
p,;,
La commercialisation est principalement le f~t des femmes
"
:~.;
(de pêcheurs) quivec quelques marayeurs viennent de Pointe
_l'
Noire.
't'.c.
f,_
j,:
Dans le lot de coœmerçants qui vienr.ent de Pointe-Noire,
certains dominent l'activ~té par le montant de leurs achats* •
.~~
i:
"
.•'-----------------
* Ainsi, lors de la pêche aux grandes espèces en Aoüt
(Barracuda, bar noir (Miafi), capitaine (~vuka) et tarpcn)
deu.."t marayeurs de 45 et 43 ans qui viennent à Matombi depuis
près de 15 ans monopolisent le commerce ••• Les transactions
étaie~t les suivantes :
Pri.x du premier propriétaire Ngoma v. II : 125 000 F pour
"
deux barracuda (Moendji) de 25kg, un bar noir (25kg), 3
capitaines (60 kg) et un tarpon (Moese), il diminue à
115 000 F puis à 110 000 F ; les commerçants proposent
au fur et à mesure 60 000 F, 69 000 F, 90 000 F puïs
96 000 F.
Prix du second propriétaire Loembet J.P. : 2 barracudas
14 000 F l'~~ité, 10 000 F l'unité pour deu.."t capitaines,
16 000 F ~~ tarpon et 15 000 F un bar noir. Lescoll1I:lerçants
achètent 1 barracuda, un tarpon, un bar noir ec ur. capitaine
à 35 000 F, tandis que le prix de vente àu propriétaire est
de 55 000 F.
La modicité relative àes prix de J.P. Loembet s'explique
par la concurrence entre pê~heurs et le monopole des
commerçants. Pour vendre son poisson, il est obligé d'abais_
ser ses prix (il est conscient que les commerçants ont déjà
acheté chez son collègue) !
Notons qu'il y a une différence de 29 000 F entre le prix
du premier producteur et celui des deux commerçants. Celu-
ci ont en outre acheté 15 macho irons (tchiendo) d'une va-
leur de 9 000 F chez un autre pêcheur. En un jour, ils ont
donc a~heté pour 140 000 F.
·
~.~.~tructure démographique des commerçants de poisson (Matombi)
Ainsi que le ~ontrent les données démographiques suivantes ,
le commerc~ de poisson ~st principalement le· fait des femmes
du village dont tcutes les générations so~t représentées
d'une manière relativement égale (de 21-25 ans jusqu'à 50 ans).
Les commerçants viep~ent tous de Pointe-Noire.
Tableau 41
Pyra~ide des âges des commerçants de poisson frais
(Matombi)
Femmes
Hommes
~
classe
~
%/N
%~otal
%/N
%/total
d'âge
20
23
21-25
2
13
8
12
4
28
26-30
3
20
13
2
24
8
33
31-35
-:z:
.-'
20
13
..
38
36-40
2
13
8
./
37
13
43
41-45
.:1
26
17
3
37
13
48
46-50
6
4
53
51-55
65 +
N
1 5
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40
30
20
10
10
20
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Fig. o\\l{
Pyramide desôges des commerçants de poissons frais l Matombi)-
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j '
,-"t"'iiM-Y
Le coût de transpor~; Matombi-Poi::J.te Noire est de 1 300 F
pour une bassine et de 200 ? par personne. Si chaque in-
termédiaire achète trois bassines de poissons (90 kg), le
coût de ~ransport par kg s'élève à 45 F/kg. S'il n'achète
qu'une bassine, le coût de transport par kg est égale à
50 F/kg.
Chaboud constate qu'en tenant compte des coûts de commer-
cialisation sur le marché de Pointe-Noire, le coût de
commercialisation du poisson provenant de Matombi se situe
entre 50 et 54 F/kg. Le coût de transport paraît donc élevé
au regard de la distance.*
Le poisson fumé est vendu par les transformatrices elles-
mêmes sur le marché de Pointe-Noire.
~.~.3
Les autres points de débarquement
Les apports des autres points de débarquement sont marginaux
dans l'approYiolmem~n-;; des marchés de Pointe-Noire.
Au nord de Bas-Kouilou, faute de voie de transport viable,
toute distribution de poisson vers Pointe-Noire est impossible.
Bas- Kouilou n'approvisionne Pointe-Noire que pour une
faible quantité.
Pour les points de débarquement plus au sud (Foko et Fauta)
la commercialisation locale en frais et la transformation
(fumage) sont les principaux débouchés).
* Cb~boud, Op. Cit. pp. 44-45
\\h-
-
-:t.1ft. lt. Les marchés
Pointe-Noire.reste le débouché principal des pêchel~s
artisanaux, et industriels. On y trouve quatre marché~
d'inégale importance :
- Le grand marché central âe la cité qui est aussi le plus
grand marché de la ville. Il est le plus important débouché
de Jf pêche.
Le marché a lieu tous les jours jauf ~e lundi et le vendredi
où tous les services de la municipalité procèdent au nettoyage
- Le marché de Tié-Tié, second du point de vue de l'importance
Il est ouvert tous les jours et lundi et vendredi~ suppléé
à la fermeture du Grand r~rché. Comme son nom l'indique, il
est situé géographiquement dans la commune de Tié-Tié
(3ème arrondissement).
- Le marché de Mvoumvou est situé dans le 2ème arrondissement
et est de moindre importance par rapport aux deux précédents.
- Le marché du Plateau situé dans la cité européenne est
réservé à la clientèle aisée (notaoment les expatriés) et
le poisson y est vendu au poids dans ~e poissonnerie.
Il existe d'autres.marchés de moindre importance situés dans
les nouveaux quartiers périphériques de Pointe-Noire. On
,
.
peut citer entre autres le petit marche de Loandj~i, de
Fouks, du Kilomètre 4, etc •••
La vente du poisson dans les différents marchés occupe de
plus en plus de détaillants. Ainsi, pour le seul grand marché
marché de l~ cité, le nombre de détaillants est 9assé de
158 en 1962 (Dhont) à 324 en 1975 (Legal~t Petitjean).
Actuellement, on compte entre 500 et 600 détaillants (1982).
"
.....
-::f.. j!1:.r:; Les prix au débar'luement
Ils proviennent de l'enquête Orstom de fin février à mi-
mars 1982 ~ ne peuvent donc être représentatifs des prix
moyens annuels. Les prix des sardinelles décroissent pen-
dant la saison sèche (période d'abondance)
Tableau 42
Prix au débarquement des principales espèces
àPointe-Noire (F/kg)
~ -
Ecart
Espèces
moyen
Type
au kg
Sardinelles p13.tes
154 F
6,9
Bars ( ps eudot olitlms spp)
398
141
Machoirons (arius spp)
230
145
Congres (cynoponticus ferox)
274
163
Langoustes
1 689
657
Ethmaloses
149
36
Maquereau (Scooberos morus
300
tritos
-
Carangue
230
-
Carpe rouge (Lutjanus)
500
-
Soles
112
-
Source: Chaboud Op. Cit. p. 30
On peut compléter les résultats de l'enquête Orstom avec ceux
de la F.A.O. sur la cC8mercialisation du poisson au Congo
rapportés par ~JEFF.
Tableau 43
Prix à la production en 1979 et 1981
(F/kg ; FAO)
Espèces
1979
1981
Augmentation
en %
Soles
175
185
5,7
Bars (pseud.spp;)
280
280
0,0
Petits bars
240
245
2,0
Capitaines (Galéïdes)
250
2~-
-',
2,0
Dorade grise
295
300
2,7
Dorade rose
240
245
2,1
Barbillon
150
210
40,0
Machoiron
100
130
30,0
Makouala
50
1e5
102,0
Pelon
150
170
13,3
Source
FAO,
Ministère du Plan, 1980, "Diagnostic et
esquisse de développement des pgches maritimes au
Congo" p. 41
Tableau 43
Prix à la production en 1979 et 1981
(F/kg ; FAO)
Augmentation
Espèces
1979
1981
en %
Soles
175
185
5,7
Bars (pseud.spp;)
280
280
0,0
Petits bars
240
245
2,0
Capitaines (Galéïdes)
250
2t::-
~~
2,0
Dorade grise
295
300
2,7
Dorade rose
240
245
2,1
Barbillon
150
210
40,0
rllachoiron
100
130
30,0
Makouala
50
105
102,0
Pelon
150
170
13 ,3
Source
FAO,
Ministère du Plan, 1980, "Diagnostic et
esquisse de développement des pêches maritimes au
Congo" p. 41
Avec une hypothèse d'un taux de croissance constant sur
le prix du poisson, les données FAO donnent les prix
suivants po~ l'année 1982 :
Tableau 44 : Données de l'enquête FAO extrapolées à l'~~1ée 82
(Taux de croissance des prix constant)
(F /kg)
Soles
195,5
Bar
280
Petit bar
249
Capitaine
267
Dorade grise
308
Dorade rose
296
Barbillon
294
Machoiron
169
Makouala
212
Pelon
192,2
Source
Chaboud, Op. Cit. p. 31
Comme le note si bien Chaboud, une des limites des données
provenant de l'enquête FAO tient au fait que n'y sont pas
distingués les prix au débarquement de la pêche industrielle
et artisanale, Gr il semble que le poisson de la pêche
artisanale soit plus apprécié par le consommateur pour sa
fraîcheur.
Pour évaluer les prix, la solution la moins mauvaise est
d'évaluer la moyenne entre les prix de l'enquête Orstom
et ceux de l'enquête FAO
Tableau 45 : Moyenne des prix de l'enquête FAO
~
et de l'enquête Orstom 1982
(F/kg)
sole
309
'tar
302
Capitaine
267
Dorade grise
308
Dorade rose
296
Barbillon
294
Machoiron
199
Makouala
183
Pelon
192
Cor.gre
274
Langouste
•1 680
Carpe rouge
500
Ethmalose
149
Moyenne
381
Source
Chaboud, Ibid. p. 32 •
-.
-j,:~. G. Les prix au détail au "nlarché de Pointe-Noire
Les prix au détail obtenus au marché de Pointe-Noire sont
les suivants
Tableau 46
Prix au détail (marché central)
Prix moyen
Espèces
au kg
(F /kg)
A) Vente en frais
Bars
P. Typus
703
?
Senegalensis
520
P. Brachygnatus
Pelon Brachydeuterus auritus
256
Sardinelles S. Aurita
139
S. Maderensis(Syns. Eba)
210
Barbillon
Pentanemus quiaquarius
410
Capitaine
Galéoides decada.ctylus
701
Ceinture
Trachiur~s decadactylus
254
Raie
108
Aiguillette
291
Congres
488
Plat plat
Chloroscombrus chrysurus
533
Sole
483
Carpe rouge Lutjanus
1 300
Machoirons
Arius spp
293
Prix moyen
Espèce
au kg
(F /kg)
E) Poisson congelé importé
Chincharà
312
Epinephelus aenus
666
Pomadasys spp
450
C) Poisson transfor~é
Chinchard fumé
1 000
Sardinelles fumés
622
Machoiron fumé
333
Thon salé
1 000
Bar salé
625
Sardine séchée
166
source
Chaboud Op. Cit. p. 46
Estimation des marges commerciales
Il est difficile d'estimer les marges brutes prélev~es par
les intermédiaires, écoulant le poisson de la pêche artisa-
nale, à cause de l'origine du poisson vendu sur le marché
(poisson pêche artisanale et poisson pêche industrielle).
Trouvant que la préférence des consommateurs ~a au poiss0n
provenant de la pêche artisanale~arce qu'il n'a pas été
plusieurs jeurs dans la glace) Chaboud estime que son prix
doit être légèrement supérieur au prix du marché.
Ainsi, les marges présentées dans le tableau suivant doivent
être légèrement inférieures aux marges brutes réelles.
Tableau 47
Marges commerciales.
Espèces
Prix d'achat
Prix détail
Marge èrute
pla~e
marché
totale
(F7kg
(P/kg)
P/kg
%
Bars
398
611
211
53
Sardinelle plate
154
210
56
36
Machoirons
230
293
63
27
Congres
274
488
214
78
Carpes rouges
500
1 300
800
160
Soles
112
371
259
231
!'Ioyenne
271
545
267
96
.,J
•
Ainsi, la marge brute totale noyerule perçue par les _
intermédiai~es senble donc proche de 100 %. En retranchant
de la valeur de la marge brute ~oyenne les coüts de la
commerci~lisation, on obtient une évaluation de la ~arge
nette des ihter~édiaires.
Marge nette f/kg = marge brute~kg - coüts de commerciali
sation/~
= 261 F - 31 F = 230 F/kg
ff~
La marge nette par kg est 82 % du prix moyen d'achat à la
plage.
On doit dire que les marges réalisées par les commerçants
sont relativenent importantes si l'on considère la régle-
mentation de la vente au détail dont le taux de marque,
c'est-à-dire la différence entre prix d'achat et prix de
vente (ou marge priee par les détaillants), doit être de
25 %*
La faiblesse des coûts proportionnels de commercialisation
ne justifient pas l'existence de ces fortes marges et il
semble que les intermédiaires comme le note Chaboud,
tiennent compte de l'importance des risques assumés, car
en cas de saturation du marché, ils ne disposent d'auc~
moyen de stockage frigorifique (absence de glace et de
chambres froides sur les marchés)**.
* Un texte réglemeneaire existe qui fixe les marges de
di.stribution entre le stade de la distribution et du détail.
Pour le poisson, ce texte se limite à l'examen des marges
du poisson salé et séché dont l'OfnacOill (Office national
du commerce) a en p~i~cipe le monopole de la distribution.
Cetee marge est fixÉe à 25 % (oo~~e pour la viande; dont
10 %du prix de vente peur les détaillants. Cf. J.C. Cueff,
Rapport FAO, Miliistère du Plan Op. Cit, p. 39
** Chaboud, Op. Cit. p. 48
Pourtant les marges bénéficiaires sont excessives*comme
l'indique, pour 1979, le rapport prix détail et prix à la
production et l'écart des marges par rapport aux 25 %
prévus pa+ la réglementation.
,
f~c>ù~\\.~i ...
Tableau 48
Rapport prix de détail/prix a la .aoReemeniion
et écart des marges par rapport aux 25 %
prévus par la réglementation.
Prix de détail/
Ecart par
Prix de production
rapport aux 25 %
solee
+ 157 %
+ 105 %
Bar
+
71 %
+
37 %
Dorade rose
+
75 %
+
40 %
Barbillon
+ 133 %
+
87 %
rlachoiron
+ 290 %
+ 212 %
Massounda
+ 48G %
+
36 %
Makouala
T
540 ~;
+ 412 %
1
Source
J.C. Cueff On. Cit.
rE:A,. l'""E A""-C.
1\\ 0 Il «>(0
~ ~
...
"fi~"" e;:-
rCOTONEC
1. ~P:'ENTANT
1
sur le marché
1
il; crédit
Vente
par jour
J,
Aux patrons dit
semjgraSSi.te,
~
Distribution
~
ou '\\Tente
.J..
Recettes
détaillants
consommateurs
sur le marche
Ainsi, l'armateur liyre à un représentant sur le marché des
caisses de 20 kg de poisson. Ce dernier les vend à crédit
à des semi-grossistes qui se chàrgent de distribuer ou
vendre le poisson aux détaillants (ceux-ci peuvent ou ne pas
être indépendants).
On note deux cas illustrant la situation du semi-grossiste
- Il est avec le représentant un simple revendeur des
armateurs (cotonnec, socimpex) qtti lui livrent un nombre
donné de caisses qu'il vend. En fait, il fait écouler la
production par le canal de nombreux détaillants.
Le semi-grossiste remet la recette au représentant de
l'armateur sur le marché qui la lui apporte.
Semi-grqssistes et représentants de l'armateur réalisent
de substantiels profits en imposant sur le marché des prix
supérieurs à ceux de l'armateur.
- Il peut être indépendant de l'armateur, c'est-à-dire
qu'il achète au représent~nt des caisses de poissons
qu'il vend par le soin des détaillants.
Le plus souvent, le semi-grossiste
n'a plus besoin de
se faire vendeur de poisson*, il délègue c~tte fonction à
des détaillants qui lui ramènent les recettes chaque soir.
En réalité,il ne quitte pas le marché et contrOle les
transactions.
Le circuit du poisson met donc aux prises ~lusieurs acteurs
sociaux notamment les producteurs directs et une multitude
d'intermédiaires, commerçants qui situés en aval de la
production contrOlent le procès de la circulation et aug-
mente les prix, s'assurant de ce fait, d'importantes marges
bénéficiaires.
* L'expression vendeur de poisson est forte~ent chargée
à Pointe-Noire où elle a une connotation péjorative.
Legall et Petitjean * ont donné une explication de la
rentabilité différentielle des espèces que nous pouvons
retenir. Il y a deux causes à ce fait
- Les prix de détail obtenus sont susceptibles de grandes
variations sans variation de prix de gros.
- La méthode de vente elle-même est en cause : il est plus
facile pour lli~e détaillante de vendre un petit tas à 100 F
qu'une grosse pièce qui cofrte 1 000 ou 1 500 F
Ceci expliquerait le taux de rentabilité élevé des poissons
vendus au tas (barbillon,madongo, pelon). Les gros poissons
sont vendus à la pièce, le vendeur ou la vendeuse soupèse
le poisson avant de déterminer son prix. Apr&s quoi
l'acheteur ma~chande et les
deux trouvent un compromis
qui situe le prix entre celui du vendeur et celui de
l'acheteur. (Le vendeur n'est pas pourtant perdant).
Les gros poissons qu'on trouve sur le marché sont
principalement le bar, le bossu, le machoiron, _le capitaine,
le barracuda, le congre, etc .•.
La vente de Makouala se fait en tas (idem pour le chinchard,
~e tarbillon, le Mado~go, 'le Massot~~dei). Le prix du tas
est fixe et la quantité variable est le nombre de poissons
l
par tas (barbillon, Madongo) ou le poids esti~é de tas
(Makouala, chinchard).
* Legall et Petitjean Op. Cit. p. 30.
En général, on peut noter l'absence de contrôle des prix
de détail du poisson de mer, le fait que le procès de
circulatio~ soit contrôlé par les intermédiaires-vendeurs
qui s'interposent entre les pêcheurs et les consommateurs,
permettent aux couches commerçantes de réaliser des marges
bénéficiaires relativement élevés.
Cette situation comme on peut le constater, n'est pas
favorable ni aux producteurs directs, notamment les pro-
ducteurs autochtones à faible productivité, ni aux;
con-
sommateurs. Elle n'est pas non plus favorable aux pêcheurs
allogènes
mais ceux-ci possédant de moyens de production
modernes, leur productiyité élevée leur permet de réaliser
malgré tout d'importants bénéfices.
Ainsi, les marges bénéficiaires sont allées en s'accroissant
de 1963 à 1982 *
En 1963, la marge bénéficiaire moyenne des détaillant a
africains était comprise entre 20 et 30 %du prix de gros
à Pointe-Noire (30-40 % à Brazzaville), on observe aussi
à cette période des ventes réservant 100 % et même 200 %
de marge (poisson de la pêche artisanale) (Dhont Op. Cit.
p. 102). De 1974 à 1977 selon Cayre et Fontana, la marge
moyenne des revendeurs est passée de l'ordre de 68 % en
1974 à 73 % en 1977 **
* Pour 1982, cf. chiffres donnés par Cueff (rapport FAO)
et chaboud.
** Cayre et Fontana, Op. Cit. pp. 12-13.
Cette évolution des marges explio:'<8 l' émerge~ce d '1.L."1.e
petite bourgeoisie commerçante GU ccisscn e: d'Q"1.e couche
de petits détaillants.
Au terme de cette a~aly3e sur l~ circulatic~ et la
distribution du pcisson de mer, fo~ce est de constate~
\\J~
que le poisson est~aliœent relati~emen: accessible du
poi~t de vu.e prix. Cel,,: consti ~è.~e ..J.r. atout c;ui milité en
faveur du dévelo~pe~en~ de la pêcie ~~ Cc~go, quitte à
En effet, l'on a V1.J. que les grar.ds centres urbains (sud
Congo) sont généralemen~ bien ap;rovisionnés e~ que
l'intérieur du pa:[8
(~'?2 :::rJnes !"'_.~r.3.1E:2) ne :I~~st ·pas.
Il faut par contre déve2.opper des i:::.:rastructilTeS routiè~es
visant à dés!înclaver lc,~ zones l'''rc:.l.cs.
de la comT1Jercj.alisatic::l qui risquerait de poser de graves
problèmes sociaux aux multiples détaillants, de susciter
la mise en place d'wle politique suivie et effective de
prix en vue de contrecarrer la te::lda~ce à la '13usse des
marges bé~éficiaires e- "1' essaye::" i' :'2.r:r:c~iz", les intérêts
at.:..jourd 'hui cont~·J<i:"2·~ - !'e.s 'eYl~J:'~-
S,~: DI2che~__:.rs PTcè.ucte"rrs
rationaliser 1'1 C:::.aîne ::irculatc::.re::,-civent s:re conco:r:i-
tants à ceux co~sista~t a dévelopyer la pêche industrielle
et artisanale ma~i~i~~.
E~ CARA~~ERISTIQ[:~ SO::ALE
(marché centra2-)
La population est en majorité constituée de jeunes. Ils
ont un âge ccmpris entre 16 e~ 35 a~s. La classe d'âge
des 21-25 ans r2Dré~ente 40 % du total, tandis que les
26-30 ans et 2-es :' -:'5 ans c:J,'st~':uent respectivement
30 % et 22 % de -:. l '~"èartillor'. ~ SC ~ .
Ainsi, sur 50 corœr:el',?ants (so~t _6 dixième du tota2- de
commerçants,
en
cc;,sidérant ,~,~" _. r_or~bre de COlIll!lerç3.nts
de poisson eSê de ~'~I~), la cL,sse ,i 1Ëge de ceux qui ont
moins de vingt ans s trente 2;~S renrésente 78 % du total*.
Tableau 49
C~13.s2e d'âge
~
%
20
.1.
3
23
-25
20
Lle
28
- . -30
1 5
30
33
-·35
1 1
22
* La forte prc;:Jrti::'. de jeœ>'-c; Cê": J.mput9.!Jle à la
déperditicn 8 >::,la:"::, " et à 1a:::.::'fio'..<lté de trouver 1l.:1
emploi salari-2 (dar,,,, le secor.è.air,,) ...
C1055ts a'~';~
,--
--'--
.......l
Fig. AS
-
Pyrc:nlce d~~ âges des corr,mer~o~ts de poisson morCié de
En général, i l s'~g~~ d'une populacion scolarisée *, la
plupart ayant qu~~t~ l'école très ~at 6~me/3~rne ; certains
ayant un diplê:lls (-cc-s-;et d' éC'_lè.es '~oJennes générales BE!'m) ,
tandis q\\l' "U.."le :.L ~::"!':; >art~e Ct ;__i21 n=-- V92U al~3.n.t de la secor:è ~
à la t <:rminale.
,-, ~ è-dve une :ni'loè'i t é qui ,:;o1",cilie étude
et commerce d1.). .t-(- ::'3.;::':::.:..
Ainsi, s'.:r 28:;e:::.::;ec-:;ar"ts, 26 soit 52 % te l'éc!::antil1on
ont été à l'éeol~ dc~: le niveau est variable allant du
CE 2 à la clas~'
eo=e suit
par r-iveau sec :'"
~,.
Tableau 50 :
Nombre
Niveau scolaire
CE 2
1
des
commerçants
6
de noissor-
"7
(:::::arc:r.é centr:::.l·
)
4
2
2
Dewc commerçar: -, ~~.
- jamais -C~ a l'éco~e (4 %). On ne
trcuve dans cet-·c :::~_'ê'J.lation:;_'..le .: ve"deurs qui continuent
leurs études (dt' ".X e~. ~~re,
1
en seconde et 1 en terrr.inale).
*Voir étude soc~ ~-i.tr';3.ine. Scnérr.2. è.i:[·ectel:I de Pointe-Noire
Cp.
Oit. p.
SC
,~ n:-c;s .". 122 ~:-::"!-2..
Il ne nous a pas ~t~ nossible d'av:ir des inforffiations
Bur les revem,s"~2~.~êés Dar l cê é,~el-,"';s de 18. circulation
en général. To',:s Ise:
~c.rnr:erça,~s C::l,,"'ccant délibérér:lent
d' abo~er cet: 2
"le,' - -:. sn par :;:rL;::e:-_~~e.
Toutefois, i l esc: C'Y:;1,;. que les grossistes ont une meilleure
situation socio-~cor.c~ique que les détaillants, èn général,
comme l'illustre divs;ses affaires qu'ils g~rent en dehors
dl~ commerce du :: 2.3:.' "cl. L'av;,2-:.'''S r::e3 diffs::oents acteurs
sociauz de la
: .. no"
.
io:--: per::', ci' 2.voir UYle idée sur le
processus de f~, .. ~
à 'une :-_;c-:>:::-0rgeoisi~ cCill..!2erciale
et éc2.aire la 2..;8
~n socia:~ :~s p2tits iétaillants* ...
* "L'étude soc::c:-'~':', ~l".e de Fcil"te-Hcire" observe d'ailleur,:"
que les non-s8.13.~'ié", ,~isposeT'.: de l'8Ver..US "èrès bas : pour
la plupart, venê.,,',z2 dans le marc!'",é cu dar.. s la rue, 60 %
d'eT'.tre eux diS"t" SE," de reVe:1l<2 in:éri,eur2 à 20 ooe F
mensuel ...
; l2~ :le> -.?alariés ~'_~_i représer:.+en.t que 27 %
des actifs SOE~-"'" '~iveme!:.t des s'ens trèe pauvrES et
très peu spéci~: 382 ..• Les non salariés ont donc des
revenus très 1~::;~~~~
,~~:- ~even"c".2 0..S 2-'-_~::sistancË
: 75 %
d'entre e'cLX g~'"
,_
il~S de::
, .. _ 9a:- :l::c,is·'. Ibid.
,
,1 ~
La situation matrimoniale des acteurs (nombre de femmes,
d'enfants, de personnes à charge), voire le coüt de la
location permet, par la mise en évidence des charges
sociales d'avoir une opinion sur la situation socio--
économi(j,ue.
;1-.i~. Les acteurs en présence
Sur un échantillon de 50 commerçants, on compte 8 grossistes
soit 16 % du total.
Ils peuvent être considérés cq~e la "néo-bourgeoisie" aisée
de la circulation ayant réus~à l'accumulation initiale
dans ce secteur à investir dans d'autres activités lucratives
(immobilier, grands bars, transports urbains -taxis et cars).
Ainsi, sur les 8 grossistes de notre échantillon, 5 ont
investi dans le transport urbain qui est jusqu'alors le
fait de propriétaires privés à Pointe-Noire*.
Az ••• et Mov ••• possèdent à ccacun plusieurs taxis et cars
de tran~port. L'un est propriétaire d'un bar au quartier Roy
~possède ~ dépôt de boisson; l'autre a un bar et investit
dans la location de voitures. Nort .•• est propriétaire d'un
bar, d'une boutique et .de plusieurs cars.
1
r
,
* L'état congolais a manifesté sa volonté de contr81er et
d'assurer le transport urbain à Pointe-Noire en achetant
de nombreux bus au mois d'août 1982 ; les privés étaient
condamnés je ce fait, à arrêt~r d'ici là leur acti7ité
dans ce secteur
,
1
,
,... -
,..L
~.
.!:.t'
Les détaillants indépendants, c'est-à-dire ceux qui achètent
chez les grossistes vendent le poisson dont le bénéfice leur
revient exclusivement. Ils sont 7 dans l'éch~ntillon soit
14 %, tandis que les détaillants, aux services des grossistes
et des~détaillants indépendants, représentent la majorité
de l'échantillon (13 détai~lants, soit 26 %) .
•
Il va de soi que, puisque bénéficiant de gains relativement
importants, les détaillants indépendants, contrairement aux
grossistes, ne recherchent pas tant l'accumulation du capi-
tal que la jouissance rapide de leurs revenus.
"D'où le plus souvent dans cette catégorie sociale le dévelop-
pement de pratiques ostentatoires qui prennent la forme
potlatch (achat de grandes quantités de boisson a~~ amis
consommation ostentatoire du vêtement, de la mode ••• )~
•
t
-li-
Ces pratiques peuvent être considérées chez les jeunes
~.
détaillants indépendants comme "investissement sociologique"
..::.~
qui confère une considération significative dans les groupes
des jeunes en ~ilieu urbain. Cf. Les analyses de Baudrillard
sur la valeur signe. Cf. La thèse de Boukoulou (H) "Jeunesse
africaine et libération dans l'imaginaire" Lille 1979 ,ET ~s;.;
lE'"
...fANoJ'1~ _<3:
G-'fZA10ÇA.)
;'o.lll...
1." JÜ"''l.liiC:' "';""É)'iC}o-t~ If
1"1
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Ul•. C/4i':€J
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1
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N
~o N J ~
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r
1
'1,,,"$,>
.1
!
. ;'~':SITUATION MATRIMONIALE
PES DETAILLANTS ET GROSSISTES
~ (Nombre de femmes, d'enfants
et personnes à charge)
I~~ '-~l::
l
'
;.
3~~:. '}r~.en~:·
~·t~~···
Les chiffres qui apparaissent dans le tableau suivant ne sont
que des moyennes et comme tels, ils n'excluent nullement que
le nombre réel de femmes, enfants et personnes à charges soit
i
supérieur à la moyenne.
i
:• . '
:.::':', ~ -, :~ ~'c. :,:~".
1:';:
~
Tableau·51, :" nombre moyen de femmes, d'enfants i ,et de per.~onnes
'. ",':"': à charge chez les commerçants (marché cent;~) •
,
.
,
1
détaillants
détaillants
•
indépendants
ncn
,
Grossistes
., " ,.,
indépendants .
• ,
.
-r
N = 7
N = 13
N.= 8
'"
.: .
. ".
Nombre moyen
de felIllÎles*
1 ,85
1
! 2
1
N ='13
- "1-
._-
-.. "
Nombre moyen
d'enfants
•
7,57
4,07
6,62
N =.53
,
1
Nombre moyen
...:. '~
: ·~:t..
de personnes
. "."
à charge
4,14
2,23
3,62
N = 29
i.,
,
* Il s'agit de femmes de détaillants, femmes de grossi~tes
N = 16
j.
".i
.
r~"""":"~
'On constate que les grossistes et détaillants indépendants
ont en moyenne presque 2 femmes tandis ~ue les détaillants
non-indépendants n'en non qu'une seule •
.
Les femmés des détaillants tiennent en majorité un pet~t
,
commerce au marché, financé par leur mari .••
.~si, sur 13 femmes de détaillants, sept tiennent 'ln petit
•
commerce au marché ; deux sont élèves au CETM (collège
d'enseignement technique) ; les quatre autres n'ont aucune
activité et ne s'occupent donc que de tâche domestique.
Pour le nombre d'enfants, la moyerh~e cor.cernant les détaillants
est de 2,65 (détaillants indépendants 7,57 et détaillants
non-indépendants: 4,07). chez les grossistes, le nombre
moyen d'enfants est 6,62, il est donc supérieur au noobre
moyen d'enfants des détaillants pris globalement.
En ce qUi concerne le nombre meyer. de personnes à cr.arge,
on obtient pour les détaillants indépendants 4,14, et 2,23
•
pour lel;l non-indépendants, ts.ndis que chez les grossistes,
on a 0,63.
Nous pouvons déduire de ces chiffres que la situation
sociale des détaillants en général, et des petits détaillants
en particulier -saisie ~ travers le nombre moyen d'enf~~ts
de femmes et de personnes à charge autres que femmes et
enfants - est difficile.
"H'A st '-?"J
Toutefois, on doit remarquer que les '~iQ["a.S sociales des
grossistes sont tout aussi importantes que celles des
détaillants.
Mais le revenu doit jouer un rôle discriminant dans la
prise en compte des charges car à charges sociales rela-
tivement ide~tiques, les revenus sont moindres chez les
d.étaillants •••
Chez ceu;-ci, les gains servent principalement à la
consommation immédiate, c'est-à-dire à la reproduction
de l'uni~ familiale (femmes, enfants + personnes à
ch?-rge) .
La résidence
Nous avons voulu savoir où habitaient les différents acteurs
sociaux considérés : chez leurs parents, dans Q~e maison
personnelle ou en location chez ;nl particulier.
La làcati~n constitue de notre point de vue, une charge
évidente. : .
Ainsi, sur 20 détaillants, on en a onze qui vivent chez
,-...
leurs parents (père, mère,
.~~~
~ncle) et neuf qui louent chez
un particulier à la cité.
Cela représente respectivement 55 et 45 % du nombre de
détaillants considérés. Le fait qu'une importante partie
des détaillants vive encore chez des parents est signifi-
catif des difficultés d'émancipacion socio-économique de
cette couche sociale.
l"i~............~
Chez les grossistes, sur un total de 7 on a
3. locataires so~t 42,85 %,
2 ont une maison personnelle, soit 28,57 %,
2 continuen"'c à vh-re chez leu.r parent (père) 28,57%.
La prop~rtion de locataire est donc plus grande chez les
détaillants que chez les grossistes, quoique la différence
ne soit pas fort importante (45 % contre 42,85 %) ; et 55 %
-i
des détaillants continuent à·vivre chez leurs parents contre
1
,J
28,57 % de grossites.
Ces pourcentages ~ettent en relief la double sitaation des
détaillants a~~ moyens relativement modestes. En effet, ils
constituent à la fois la couche sociale la plus importante
à payer un loyer et aussi la plus ioportante à continuer
d'habiter chez un parent*.
Il est ~r aillelIT8 intéressant de noter que seuls quelques
grossistes (28,57 % des co~~erçants) possèdent une maison
personnelle.
Le coüt moyen de la location est de 6 708,33 F , mais en
réalité, le coüt du loyer varie de 4 500 F à 15 000 F selon
qu 'on vit seul ou aveo l''1e grande famille.
-
.
* Noto~s que si ;Uê~;~CS 5rcssi2t83 con~iliue~t à viv-re chez
leurs parents, ce n'eSê pas faute de moyens financiers, mais
i
parce qu'ils ont construit dans la parcelle familiale et
préfèrent y vivre ...
i
1
J
C:~AP 11 ANALYSE BIOGR1I.PHIQ1JE DE QUELQUES COMMERCANTS DE POISSON
Les commerçants aisés ou grossistes
Biographie n01
: FOUëi P., 60 am:, ethnie Yombé (1 femme,
5 garçons), une fille mariée. ~rois de ses garçons sont
élèves dont de~, en classe terminale).
Les deux ainés on: tous exercé avec lui au marché et le
plus jeune des deux Lapuss@ gère Ulle buvette famild..ale,
tandis que l'ainé Norton (39 ans) a remplaoé le père au
marché et s'occupe des affaires de la famille.
Fouti F ••• a commenoé très j eUl1e au marohé : de petit vendeu.r
il est embauohé par Cotoneo. Puis après avoir accuml~é, il
devient grossistes ... Quelques jeunes travaillent pour son
comPte,~i~or qui collectait les recettes résultant de la
vente du poisson.
Fouti pe~se que Azor a dD profiter de cette occasiGn pour
lancer son commerce de devenir progressivement l'un des
plus grands patrons du marché. Fouti qui ne travaille plus
au marché, considère avoir réussi ...
Biographie n02 : AzoT : né en 19 4 5, ethnie vili. Après la
3ème au lycée Savorgnan ue Brazza, il coœœence en 1963 à
exercer le commerce du poisson au marché de Pointe-Noire.
Il précise q'.le c'est faute de soutien qu'il abandonna les
études.
Son capital de départ fut de 10 000 F ; aujotITd'hui, il ~
près de 15 vendeurs de poisson à son compte qu'il paie de
500 à 1 500 F par jour selon les responsabilités (simple
vendeur, contreLmr par e:~emrle). Il a travaillé pendant
_ 1 \\~.
vne période pour Coto~~~ec puis est devenu grossiste indépenda~t.
Il fut aussi con~rôleur chez Fouti F .. Actuellement Azor
ravitaille quelques villes de l'intérieur situées sur la
voie ferrée comme Mvouti, Loubomo. Il a de nombreuses
activités
grande buvette, taxis et bus.
Biographie nO 3 : Mavis, né vers 1951. Après des étud~s au
~
collège technique sanctionnées par le brevet (BEMT), il
s'intérresse à 26 ans au co~~erce du poisson qu'il trouve
rentable. Avec un capital estimable (dont il tait l'origine
et le montant) ,il commenCè comme grossiste, c'est-à-dire en
achetant le pCiSSO~l ~ des salariés de Cotonnec et Socimpex.
Il diversifie donc ses fournisseurs pour ne pas dépendre
d'un seul qui lui imposerait ses cours ...
Très vite, il maitrise les mécanismes de la vente du poisson
et devient un grossiste qui délèg~e vente et contrôle de la
recette à des travailleurs. Il possède actuellement une bu-
vette, un dépôt de boisson, des cars et taxis ...
•
Biographie nO 4 : Eva, 34 ans, etlL~ie viIi ... Il a arrêté
ses études en 5ème. Il commence à 16 ans (en.1964) avec
Fouti pour lequel il travaill~. Avec un petit capital de
10 000 F et fort de sen expérience, il devient détaillant
indépendant puis grossiste.·Après il trouve intéressant de
devenir salarié à Cotonnpc ; sa fonction consiste à livrer
le poisson à crédit à des grcssis"es indépendants qui ,après
la vente, lui remettent à la fin de la journée la somme due.
Un agent expatrié de Cctonnec récupère alors cette somme.
Par jour, il livre sur le marché 1" ll:9:l'e~é près de delu
camions remplis de caisses de 90issons ... Il est payé par
mois •.. Eva reconn~ît que le 9atron est souvent au marché
"
.
--
"...-'
iL,ù~~=~::::::::==~
r
En haut,
fUëloi r
p2r ,llé!épipLcJicue vi~e;
en
bas
fumoir
[(Un ,ricue,cE'c, rldppes (c'
S2C
CC>l!\\!r,,-r,t
le c
sardinelles ay:,'-,t
slni
transformatirn.
En
arrière plan on ~nerçoit cs, sardin~l;es sur.Jn
fumoir parall,';
pi[.1ique
(
P h r t 0
J. [: ~,c :: l
_;.n.
il sait se "débrcuiller" pour ti:~:er quand même bénéfice de
son activité, notamment en jouant de la concurrence entre
commerçant~ et en vendant à des clients préférentiels ••.
Il possède une maison personnelle, un débit de boisson,
plus des taxis •..
.
•
Ces quelques biographies n'épuisent en rien l'histoire
individuelle de tous les commerçants, mais elles permettent
toutefois d'indiquer les tendances qui ont caractérisé le
processus de stratification sociale dans le secteur de la
circulation.
En effet, on remarque que les comm~rçants aisés ont pratique-
ment "gravité" ·autcllI' de Fouti et de Cotonnec avant de
s'installer à leur compte.
Le capi~al de dépa.rt était faible (de 10 000 F à 25 000 F).
Tous les grossistes ont commencé très jeunes dans le commerce
du poisson (de 15 à 18 ans) et sont passés par les mêmes
stades: petit vendeur. détaillant indépendant. On note un
seul cas où, après avoir été grossiste, un commerçant accepte
de devenir salarié de Cotonnec (biographie na 4). Sur quatre
commerçants aisés, un' seul (biographie nO 3) n'a pas suivi
les mêmes étapes que les autres. Il à 26-27 ans et devient
tout de suite semi-grossistes puis grOSsiste. Son capital
de départ (non déclaré) a dû être important ainsi que le
montre la rapidité de sa progression.
_ 1l'1 -
On observe aussi que les comme!'çants ayant réussi au marché
investissent presque dans les mêmes secteurs de l'économie
urbaine (ba~s, taxis, CUS pour le transport urbain) et l'on
peut dire sans tOl..'tefois être absG.Lu, que l-a stratification
interne,aux commerçants aisés est fonction de l'ancienneté
dans l'activité ... Le cas Movis montre bien qu'il y a des
exceptiQns à la règle.
Chez les petits commerçants, on note toute~ois quelques
caractéristiques comn:unes, puis entre eux et les commerçants
aisés (ils viennent très jeunes au marché, ils ont transité
par les mêmes étapes, tout au moins pour les petits commerçants
jusqu'au stade de détaillant indépendant ; .Le capital de
départ est relativerJent faible 5 00:) F ou 1(J cao F).
En ce qui concerne le capital de départ, on doit dire
qu'aujourd'hui, il ne permet pas d'accumule!' très vite et
d'atteindre le stade de grossiste.
Le nombre plus important de vendeurs qui s'explique par la
concurrence, le monopole de l'approvisionne~ent du marché
détenu par quelque dix o. douze gro2sis"'ces, montre bien la
difficulté actuelle de monter dans l'éche~le sociale. Pour
cela, il faut assurément disposer d'un important capital de
départ.
Si toutefois les gains sont substar:~iels, ccmme le reconnaissent
les petits commerçants e~~-!Ilêmes, i~s sont èonscients qu'il
faudra beaucoup accl~.uler avant de se lancer dans des activités
importantes. Au ni-reau des aspi:cations, ils souhaitent
atteindre le stade de commerçants aisés.
LA TRANSFORMATION
ARTISANALE
DU POISSON DE MER
La transformation du poisson frais est une activité importante
occupant de nombreusee fe~~es béninoises e~ congolaises. Elle
est une nécessité car le poisson est une natière périesable
à court terme. Le rele de la transformaticn est trlple
comme le rapporte Kets *
<
!
C'est un régulateur de l'économie de la pêche artisanale,
1
•
,1!
absorbant les invendus en frais en période de grosse pro-
duction,
- C'est un alime~t azoté important et re:ativement bon
marché qui, dlune part répond au goût des populations, et
d'autre part permet une pénétration du poisson dane les
régions les plus éloignées de la mer,
- C'est une source de revenus et un instrument d'échange ave
avec les populations de l'intérieur et dans une moindre
proportion avec quelques pays lir:J.itrophes, notamme~t le
Zaïre.
•
Dans la transformation artisanale du poisso~ de mer au
Congo, trois types de produits doivent être distingués
- le poisson fumé: c'est l'activité de transformation la
plus importante. Les pr'ncipales espèces fumées sont des
poissons pélagiques: sardinelles, plates et rondes.
* Kebe Moustapha : "L 1 approvisionnement e~l poisson de la
région du Cap-Vert (Sénégal), COlll!Ilurücation à la consulta-
tion des experts PAO sur la technologie du poisson en
Afrique, Casablanca (Maroc), 07 - juin 1982, 39p.
- Le poisson salé-séché: il s'agit d'espèces de plus grando
taille, qui sont éviscérées, laissées quelques jours dans
un récipie~t rempli de 361, puis mises à séchéer a~ soleil,
- le poisson séché: il s'agit de jtivénilles de sardinelles
("sard'ines") prises à la selme de plage Et au plateau.
1JI..$.-;t:. Les agents de la transformation
1$::t..-:J,. Les béninoises
La commQ~uté comporte en tout 243 femmes soit la moitié
du nombre de pêcheurs béninois.
Elles sont toutES tr~nsformatrices du poisson pêché par
les équipes béninoises. Elles achèôent le poisson débarqué
par l'équipe dans laquelle pêche leur époQX ou à défaut
dans une autre.
Aucune n'achète donc du poisson pour le revendre en frais
aux marchés de ?ointe-Noire.
Quand les débarquements béninois de Mako'~la et Hassoundzi
sont faibles, elles peuvent fumer des espèces de fond
achetées au débarqtieme-t de la plage, ou peu fréquement,
des sardinelles pêc~ées par les armements industriels
(qui viennent vendre leurs caisses de poisson au village
des pêcheurs du cercle naval) il est rare de les voir
f~er du poisson congelé.
Il s'agit d'une population es~entiellement je~~e, la classe
des 21 à. 35 ans totalisent en tout ïO % de l'effectif
échantillOlmé.
•
Bois ~ l'interieur d'une concession béninoise
( Photo: Adrien Bernard )
fl.'J:..t1Les congolaises
Elles n'ont la plupart du temps aucun lien familial avec
les pêcheu:rs.
Ce n'est. quà Matombi en particulier que les transformatrices
ont un~lien souvent marital avec les pêcheurs.
Ainsi, à Matombi, sur un échantillon de 39 pêcheurs, i l y
a 26 f!mmes mariées dont 19 se consacrent exclusivement au
fumage.
En général, le fumage n'est pas tributaire d'un seul type
de poisson, certaines femmes fument des sardinelles achetées
aux armements qui viennent vendre leurs caisses aux marchés
de Pointe-Noire et de temps en temps, aux pêcheurs béninois.
D'autres, ne fument que du poisson congelé, acheté par:barton
sur les marchés (de Peinte-Noire). Certaines enfin achètent
surtout du poisson de fond, provennant de la pêche artisana
le, afin de le· transformer. Plus souvent, les congolaises
ne sont-que revendeuses de frais ; dans ce cas, elles ne
,
fument que les invendus *
* Adrien (B)Op. Cit. p. 1°-11.
_1\\1·
4
1ft~~.1f. Les moyens techniques
de fumage
•
Dhont en fait une bo~~e description en 1963(pp. 70-71).
Actuellement, il y a deux types de fumoirs utilisés pour
transformer le poisson :
- les fours métalliques fabriqués au moyen de füts au rebut
ou achetés,
- les cases-fumoirs qu'on ne trouve en majorité qu'à Matombi.
B. Adrien a fait une analyse détaillée de ces engins de.
fumage* •
•
* Les fours métalliques qui sont différents par letœ forme,
les dimensions et leur utilisation sont àe deux types :
- le four parallélépipèdique : qu'on ~éalise en
assemblant 3 füts, il a une ouverture sur chaque face
(1,70 m de long et 0,90 m, surface 1,5 m2) ;
- les fours cylindriques : formés à l'aide de deux
ou 3 fÜts. Ils ont de"cU c"wertures opposées l'une et l'autre
(diamètre respectifs 1,10 m et 1,50 m, surface 1,10 m2 et
1 ,80 m2).
Seuls ces deux types sont souvent utilisés.
Les cases-fumoirs : on y trouve des fours métalliques et des
"lits" de fumage ( un lit a 4 ou 5 m de long, superficie 4 m2)
Il est composé de deux branches transversales surIes quelles
repose un grillage. La capacité de fumage est environ 600
et~~aloses soit 150 kg de poisson frais.
"Le petit four cylindrique a une c9.p'l,cité de fumage de 200
manzis, soit 50 kg de poisson.
Cf. Adrienl(B) Op. Cit. pp
~ •.. ~:..'.;lll':"".:"'-~':--"-'
1to -
-
4 Un fumoir peut être utilisé pendant un à trois ans maximum
selon la fréquence du f\\unage.
Lorsque le four deviertL~utilisable, on en change uniquement
les tOl~s en récupérant les boulons, fers à béton et grillage.
Berna~d Adrien observe que les fumoirs sont fabriqués ,par des
artisans spécialisés et la matière première qu'est lefftt ~
coftte ~e 300 à 800 F voire ~ 000 F selon les dimensions.
Tableau 52
Prix de revient des fumoirs
.
Four
parallélépipédique ou
Petit four
grand fOUT cylindrique
cylindrique
.'
Prix d'achat des
3 fûts = 2 100
2 fftts = 1 400
fftts
boulons
600
300
main d'oeuvre
2 500
2 000
fer à béton
3 300
2 300
grilla~
,,
•
,
i
soit environ
8 500
6 000
-
sourc~.Adrien B. 8p. Cit •. p. 19
.1
f'j\\~i tJ
•
Une Si ~!8 d'oeuvre congolaise chez les béninoises assure
le processus technique de transformation du poisson, dont
la rémunération varie de 3 000 à 5 000 F par semaine en
fonction du travail fourni. C'est après avoir fumé près
de 10 à 15 tonnea~ de poisson qu'elle peut percevoir
environ 5 000 F maximum •••
~ih~~
i~~·.·
En haut,
furoirSrc,.'calliques
a
l'interieur d'u,e
parcelle
b~clinoi~1
En bas
,
jeLJr~(·~s c ·-,;olai~.~ cJisl=:~sant (_~,_:s s2:,c,ir-:·llss
dans
un
fU~oir 0
5
cou c li E:-' S
~ U;J e r:-I 0 ~, r! f; 5- son t
.r e cou ver
d'une
toile
C ' i
oient
c~l~:leLJr et fu~(~
Photo
, \\
l
,
_1t~-
~.1.\\ .')~ transformation congolaise
- A Pornte-Noire, celle-ci a lieu au domicile de chaque
femme à la cité. Il n'y a ~ d'organisation, de rassemble-
ment en des endroits précis, d'où l'impossibilité d'é,~luer
le nombre de "transformatrices" congolaises et leur capacité
,.'.
de fumage •••
•
Toutefois celles-ci ont en général de 1 à 3 fumoirs *.
- A Matombi, l'instrument principal du fumage est la eaje
fumoir, on note aussi l'existence de simples fours identiques
à ceux de Pointe-Noire.
Les fumoirs sont situés à proximité de chaque cafe d'habitation.
La capacité de traitement de chaque type est ainsi évaluée
par Adrien (p. 14)
- un lit de fumage situé à l'intérieur d'une case-fumoir,
peut recevoir l'équivalent de 15 000 F CFA d'ethmaloses
fraiches. Le prix de celles-ci est fixe: 100 F CFA les 1- . _
quatre, en prenant 250 g comme poids moyen d'un poisson,;
la capacité de traitement d'un lit est d'environ 150 kg de,
poisson frais.
- un four cylindrique peut absorber l'équivalent de 5 000 F
CFA, soit 50. kg de Manzi
- un four cy~indrique pe~et de traiter l'équivalent de i
7 500 F CFA, soit 75 kg d'ethmaloses fraiches.
* Adrien Ibid p. 12
' "
~T.-
,;1
.~';
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-:>_'
-'~r---
....:;....-;~'".:..~~-;;- .-- .
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haut,
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f';Cltont:i
'en bas un lit
de fumage
è l'inL:riRur ce la Cê58
Photo:
Adrien aernard
)
_1tl,
4
Tableau 53 : Nombre de fumoirs et capacité de traitement
(1II'.atombi)
<-
Nombre
Capacité (kg de
poisson frais)
lit •de fumage
36
~
:J
400
fumoir
37
1 850
cylindrique
. ,
fumoir
-
525
parallélépipédique
7
Total
80
7 775
Source
Adrien B. Ibid p. 15
Le fumage a ur. rôle économique important puisque 60 %
•
environ de la production débarquée d'ethmaloses sont
•
transformée au village de Matombi.
Ainsi, en mars 1981, sur 28 360 kg.d'ethmaloses débarquées,
17 180 ont été destinées au fumage soit 61 %de la production
débarquée.
•
La capacité maximale de traitement quotidien (environ
l
~;
4 000 kg) dépasse de beaucoup le fumage moyen (réalisé
l
en deux jours) au mois de mars et avril 81 respectivement
~l
1 108 et 918 kg *.
1
,J
}~--------
* Adrien pp. 15-16.
i
Avril et mars 1981 ont été des mois d'abondance de Manzis.
..: .. A Fouta et N' Zassi, la pêche est de moindre importance qu'à
Pointe-Noire et Matombi.
La majeure, partie du poisson pêché est fumé sur place par
les femmes des pêcheurs. Cela leur permet de se constituer
un stock en deux jours ou trois avant d'aller vendre au
e
marché de Pointe-Noire.
A Fout~, il y a 27 fumoirs cylindriques app&rtena-~t à 15
femmes; à N'Zassi, onze femmes travaillaient avec 29
fumoirs de ce type. En moyenne, chaque femme dispose donc
.,
de près de 3 fumoirs à Nzassi, et de 2 à Fouta (Adrien p. 17)
A Pointe Indienne les pêcheurs pratiquent le séchage de
juvénilles de sardinelles ("sardine" ou sendji") pêchées
à l'aide de plateau.
Il n'est pas rare de voir des fe~es de Pointe-Noire venir
s'installer ici pour &cheter et attendre le séchage à même
la plage de la sardine qu'elles vont vendre par s&c à Pointe
Noire ~squ'à Brazzaville, voire Kinshasa au Zaïre.
Signalonst que les femnes congolaises font aussi le poisson
salé-séché et la sardinelle séchée.
Arrivé~ au .terme de ce chapitre sur la transformation, nous
pensons prendre à notr~compte l'analyse suivante de Chaboud
(p. 49)
"La capacité totale quotidienne de fumage est donc approxi-
-,
mativement égale à 97 tonnes (à l'exception des fumoirs de
la cité, à Pointe-Noire). Sachant que les débarquements
totaux annuels de la pêche artisanale sont de 6 000 Tonnes
dont 60 %de sardinelles (espèces principalement fumées),
.,
.j.,:.:.,,
:;
. - 4 . . • • _\\"'7_......
~,
t',
f:" '
il apparait que la capacité totale du fumage est surdimen-
sionnée au regard des possibilités de débarquement actuelles
de la pêche e.rtisanale".
Cela~explique la diversité des sources d'approvisionnement
des "transformatrices" •
•
. ,
•
l,
jt.,c-.3f Estimation et utilisation des revenus de la transformation
Pour l'utilisation des revenus, on prendra le cas de la
transfprmation de la sardinelle rapporté par Adrien (p~ 31)
et repris par Chaboud (p. 50), puis celui des Ethmaloses
de Matembi (Adrien Ibid).
jI:..'a .'!1.
ES't"i~ ..'t ; 01; A:d /t'i:i;""u.l
Ces exemples chiffrés correspondent' principalement au fumage
pratiqué par les béninois et les fumeuses de Matombi.
- Sardinelles
Pour remplir un fumoir, il faut 5 caisses de sardinelles
(100 kg) qui donneront 45 kg de poisson fumé.
Le prix moyen sur la plage est de 154 F/kg ; le prix de vente
du poisson fumé sur le marché est égal à 600 F/kg. La marge
brut e paE__~!s _de sardinelles fraiches est donc égale à 116 F,
soit 11 600 F par fumoir.
Adrien indique les coûts suivants
, '- Main d'oeuvre
300 F
- Transport
900 F
- Emplacement au marché
30 F
(droit )
230 F
Il faut inclure dans ces coûts, l'amortissement du four
(approximativement 100 F) et la location d'un emplacement
1
sur le marché (soit 300 F~.
,
,
• Le coQt total pour 100 kg de sardinelles fraiches s'élève
ainsi comme le note Chaboud à 1 630 F. Le bénéfice net'
réalisé ps,r la "transformatrice" s'élève donc à 9 970 F
soit 99 F/kg de poisson frais ••• La marge nette perçue
~.
par l~s revendetrrs de poisson frais pour la sardinelle
~
'.
étant de 19 F/kg, on voit que l'activité L~trinsèque de
trans~rmation est rémunéré à ao F/kg.
- Ethmaloses
On considère les coQts pour un colis de 35 kg
acheminé
par taxi-brousse de Matombi à Pointe-Noire.
4 poissons de 2ao g en moyenne sont vendus 100 F CFA au
débarquement (soit 90F/kg). En considérant qu'un poisson
perd environ 60 % de son poids au cours du fumage, 35 kg
de poisson fumé, représentent 80 kg de poisson frais.
Avec les coQts suivants :
•
- matière première
a 000 F
aOkg x 100 F
- transport
500 F
- bois (ramassé en brousse)
a F
- Emplacement marché
30 F
Coüt total
9 530 F
•
4 ethmaloses de !15 g étant vendues 200 F CFA (soit
450'7]' CFA/kg), 35 kg représentent 300 ethmaloses, leur
prix de vente est donc de 15 000 F CFA, le bénéfice est
d'environ 6 000 F CFA.*
.1,•• '
* Adrien ibid p. 32.
_1tt-
.,
... ~~.1. Utilisation àes revenus procurés
par la transformation
•
Nous ne considérons ici que la situation des femmes béninoises
et des "fumeuses" de Matombi.
.:.:
Cette analyse de l'affectation des revenus ne peut malheureu-
sement pas prétendre à l'exhaustivité. En effet, faute
d'avoir pu faire une enquête budget-consommation, il serait
prétentieux de généraliser nos observations à toutes les
fumeuses.
:-.
'
Toutefois, la saisie des différents postes aUxquels ~ont
affectés les revenus de q~elques femmes peut nous donner
une tendance de l'utilisation de ceux-ci.
Nous apprécierons d!abord l'idée que les pêcheurs se font de
l'usage des gains de leurs épouses, puis analyserons les
·OÔ
capacités d'accumulation que lelIT confèrent ces ressources
et finalement la destination de celles-ci.
"
of
Perception par les p~cheurs
du ~evenu de leurs femmes
~
Tous les pêcheurs congolais et béninois recon.~aissent :
qu'après avoir remboursé le crédit obtenu
de leu~ mari
•
ou de leur compagnie, les femmes sont libres d'utiliser leur
bénéfice comme bon leur semble*.
Ainsi, les femmes seraient économiquement indépendantes.
Mais en m~me temps, les p~cheurs recon.~aissent tous que
même si les gains ne sont pas leur propriété, ils ont droit
de regard sur la gestion des bénéfices en tant que chef de
l ',mité domestique.
Les femmes n'ont donc de ce fait qu'une "autonomie relative"
concernant l'usage de leur gain. Le droit de regard des
épotL~ sur les revenus des épouses n'est pas absolu •
•
~J'~I Utilis~tion des revenus et possibilité d'accumulation.
Les femmes n'ont aucune charges financière particulière.
Elle ne participe pas à la "dépense" journalière. Ce sont
les hommes qtÙ prennent en général tous les frais liés à
l'alimentation de la famille et de l'équipage.
'"
* Nous ne pouvons ~tre catégorique sur ce point, car Kossi
qui,est marié à une femme vili, affirme: "Chez les béni-
nois, quand la femme vient du pays, elle doit rembourser
le billet et chaque mois, elle doit rendre des comptes à
son mari".
-
Cela laisserait supposer que les temmes béninoises viennent
travailler pour leur3 maris.
La santé, les études des enfants sont pris en charge par
la mari*.
En tout cas, les fumeuses disposent entièrement de leurs
ressource's • Elles en font un usage personnel et les achats
•
qu'elles font au profit de la famille, (nourriture, vêtement
pour les enfants) sont faits en toute llldépendance •
•
Toutefois, moralement et matériellement, les femmes
s'occupent de la gestion du ménage •••
Chez les femmes béninoises, l'épargne réalisée est surement
investie dans un co~erce au pays. En effet, à la question
de savoir "ce qu'elles feront de leurs ressources",de nom-
breuses femmes répondent : "ouvrir un commerce au pays."**
Il est difficile de savoir si les femmes ont une part dans
le capital de la compagnie. Sur cette question, le point de
vue de Hélène, seule patronne (togolaise) de la pêche arti-
sanale est révélateur.
*Chimère Diaw~ fait aussi les mêmes constatations chez les
femmes de pêcheurs évoluant autolœ de la grande senne de
plage de Hann. Cf. "Appl';che monographique d' une grande
senne de plage de Har.n à Dakar" Juil. 1981, C.R.O.D.T.
Archives nO 90, p. 23.
** Sur le dynamisme des femmes béninoises, cf. Agbessi dos
Santos (R) "Changement des rÔles productifs des femmes dans
le Golfe du Bénin" pp. 110-116. Dans son article changements
des rÔles productifs des femmes paysannes de l'Afrique
Centrale et de l'Afrique de l'Ouest, pp. 93-116 in A. ?-1ichel,
A. Fatoumata-Diarra, H. Agbessi dos Santos : Femmes et
I!!'ù.tina tionales, '3.ge:r- ce i].e coopér'3. t ~on cu..1. t1.lre 1.J.e et
technique, Karthala 1981.
\\loill,
O-.Mn'
<-c.r::.It~·h (AI ~t l>ouc-:T' (~.:jo)
1"1 Tl!t:WJ"T'o,
f"l
\\~J ~é.""t-"-:: fJ c.." P.~\\:::.4
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1> 0 ~ :;: IV T
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~ 0"1 ~ ~ E'
\\ r.....,.; "'-l L
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,L
Til c\\.,... YI' j'''"1~
}~"" -1..~ ~ ,
1,.
·1
Selon elle, "les possibilités d'accumulation peuvent
•
permettre aux femmes bén~noises d'jnvestir dans la pêche
artisanale. et donc d'acquérir une réelle indépendance.
Mais les, maris n'acceptent pas cette situation".
.,
Ce potnt de vue peut être valable car nous avons rencontré
...~
quelques cas où les femmes avaient investi ou dans la
pêche ~u dans Q~ débit de boisson.
L'information venait généralement d'une autre personne.
Ainsi, Messavi ne nous révèlera pas que sa soeur mariée
à un français avait financé l'achat de ses principaux moyens'
.;
de production. Chez Michel, le débit de boisson appartient
à sa femme. Quant à Amédée, après sa brouille avec un
commerçant associé (Koblavi), l'accumulation de ses quatre
femmes (dont une viIi) lui aurait permis de racheter un
nouveau matériel.*
Si l'on a conscience que les femmes participent sans dis-
crimination aux tontines (épargne forcée) dans la pêcherie
béninoite;~~~leurs possibilités en matière ~'~~c~ulation
sont réèlles.
La structure sociale domestique ou la logique dans les
unités de pêche ne permettent pas aux femmes d'être COi
propriétaires ; cu bien s~ cela existe, on prend soin de
ne pas le laisser apparaltre.
~
* C'est Kossi qui nous l'a révélé : il avait emprunté
200 000 F à Messavi ~ui lui a remboursé 75 000 F ! Kossi
est aus~i,le beau-frère de Michel. A propos de sa soeur
ainée,il rapporte :"'1."..l2.ndeùle prête 100 F à son ma!'~,
elle veut 200 F en retour"!
Hélène apparaît par conséquent comme l'exc~ption qui ~
confirme la règle, car elle montre qu'une femme peut 'être
propriétaiTe et ne pas s'en cacher*.
On peut donc dire pour les béninoises que si elles ont une
"autonomie relative" dans l'utilisation des gains, et se
trouv~t dans une positicn de choix qui devrait leur per-
mettre de jouer un rOle central dans l'économie de la pêche
leurs perspectives sont bloquées en apparence au niveau
local**.
* Notons que Hélène a divorcé en 1981 ; son mari CH. s'étant
bL
accaparévl'a~gent que la compagnie Boss Congo leur avait
~
donné pour dédommager la destruction de leur maison située
dans la zone où a été construit le nouveau port •••
** Le point de vue de Gosselin CG) sur la liberté économique
des femmes béninoises dans la société traditionnelle corro-
bore n~tre analyse sur le rôle virtuellement important de
ces femmes dans la communauté allogène .•. En effet, l'auteur
rapporte que les structures sociales traditionnelles des
béninois se caractérisent par une extraordinaire autonomie
économique des individus, en particulier par l'étonnante
liberté économique de la femme ••• Toutes les femmes sont
peu ou prou commerçantes et c'est à leur mari, le plus
souvent qu'elles ont acheté les produits qu'elles reven-
dent après 'transformation. Mari et femme ont des caisses
séparées, se p~tant mU~lellement de l'argent et des produits.
in l'Afrique desenchantée, Tome 2, Antrœopos 1979, p. 285.
cf. aussi Agbessi dos Santos Op. Cit.
"
'
, .
. ,
,f
Les perspectives d'accumulation des femmes viIi de ~~tombi
sont plus modestes comparées à celles des béninoises.
Les 8 femmes qui pratique~le fumage reconnaissent qu'elles
'.,,
gardent toujours de leur revenu un fond de roulement pour
"
relancer l'activité (notamment l'argent du transport et le
le fo~ nécessaire pour l'achat des ethmaloses (Manzi)
Le solde de leur ressources est consacré à régler quelques
problèmes dans la famille (aide à quel~ue parent), achat de
médicament dans le.cadre du foyer, habillement avec l'aide
du mari lors du retrait de deuil)*.
Chez les fumeuses vili, l'argent accumulé le plus souvent
n'est pas épargné, mais affecté à diverses destinations. Il
n'y a pas accumulation élargie ••• Le fumage est une activité
qui augmente quelque peu le revenu du foyer du pêcheur •
•
.<
.,
,
';
•
-1>~,~
:t':
,
1
* Nous sommes conscients que cette analyse pêche par
l'absence de chiffres poste par poste. Il s'agit ici de
révéler une tendance et non de faire une analyse détaillée.
I!
..
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1
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1
•
LA LOGIQUE
DE LA SORCELLERIE
DANS LA PECHE
•
1
1
.
'.
Les freins au développement de la ~êche ne sont pas 0
seulement techniques, mais aussi édéologiques •••
Les pêche~s congolais expliquen~ leur manque d'ambition
~~ -1
économique par la peur de la sorcellerie.
~.' .<
'!;
•
.
;:.
Faut-il accepter qu'elle agit comme un stérilisateur
empêcgant l'utilisation productive des revenus?
~. !
,
Nous verrons que ce n'est pas si simple. Mais auparavan~,
. ,
Z:=-:.
nous tenterons brièvement d'expliquer la conception de la
f.-- '~I
:1.··.t
sorcellerie chez les vili, son discours, sa logique sociale,
f:-i
,
c'est-à-dire les enjev~ sociaux qu'elle sous-tend et ses
modalités de fonctionnement.
:","f
Bref apez:';u de la sorcellerie chez les vili
'.,,:
.
Le mo~e de la sorcellerie est fort complexe aL~si que le
montre-le discours des vili*.
La sorcellerie consacre l'anti-société, c'est un monde à
l'envers en ce sens qu'elle est une ruse grâce à laquelle
le sorcier manipule ou déjoue tout ce qui a rapport avec
le réel.
.,
Avec la sorcellerie, les hommes ont conscience de la
.;
séparation du monde en deux : le monde des vivants ("muni"
". "i
. ,
;'-\\
le soleil, le monde visible, diurne) et celui des sorciers
'.'i
("builu" , la nuit ou "gnimbi").
~ :
lA'
~~~·----------*-C-f-.-H-a-g-enbUCher(F) 1970 Op. Cit. et notamment : "note
1
sur la signification du Tshinkoko dans la représentation
~
~~~~elle de la maladie (sud-congo) copyright Orstom 1983
~".1t__.
~
t'invisible est le domaine par excellence des sorciers,
dans lequel ils ne se confL~ent pas puisqu'ils ont cet '
"avantage" 'l'évoluer dans les deux univers.
C'est par la possession du "likundu" que l'irruption dans
1
l'invisible est possible.
1
ç
1
Le "likundu" comme l'explique Hagenbucher 1983) c'est la
force v.tale ainsi que son siège physiologique et ses mani-
festations extérieures sous diverses formes animales (hibou,
1
chauve-souris). Sa posséssion est attribuée aux manip'ilateurs
du Sacré, à ceux qui par leurs maléfices et leur anthropo-
1
phagie agressent le corps social, ainsi qu'aux défenseurs
de celui-ci. La force vitale permet donc à ceux qui la
possèdent sous la forme la plus virulente de se dédoubler
afin d'accéder au monde invisible pour y acquérir les
pouvoirs, notamment les "Binkoko" par lesquels ils maitrisent
la nature
et dépassent leur condition originelle ••• p.14.
C'est donc grâce aux forces pU1sees dans l'invisible que
les sorc~ers réussissent à infléchir la vie réelle.
On distingue trois catégories de sorciers
le sorcier de naissance qui a des dons de voyance et
des sen~ations spécifiques 'au niveau du toucher, du goüter
du sentir, 'etc ••• , c'est~à-dire des sens développés (sens
anglais du mot "witbhcraft"),
,
le sorcier par initiation, par prestation de serment
et utilisant des procédés matériels dont les services sont
lucratifs. (sens anglais du mot "sorcery").
-."'.'
.;,r;
Ji..
La sorcellerie est o~ni-présente à tous les niveaux de la
v~e sociale, elle imprègne tous les instants du réel, du
vécu.
Le sorcier investit donc les "moments" où la société
0 -
. . '
•.
•
manifeste des failles, des contradictions. Ayant partie
ç
liée avec la conception de la vie et de la mort,de la
réussite
ou de l'échec (le provisoire, l'éphémère, le
•
durable sont du bon vouloir de la sorcellerie), la sorcelle-
rie entre en scène aQ~ moments où l'individu entre en con-
flit avec le système socio-familial, et où la nature
s'avère plus puissante que la société (catastrophes
naturelles, maladie et mort d'individu, etc •.• ) *
La sorcellerie constitue bien è~~e idéologie, c'est-à-dire
un système cohérent de représentation auquel l'individu
se réfère pour expliquer les différents problèmes réels
qu'il rencontre dans la société •
•
* C'est dans ce sens que'~genbucher parle à propos de la
sorcellerie, de "la plasticité" d'un système cosmologique
admettant "occasionnellement" certains passages et inter-
férences entre le visible et l'invisible qui résoud ce
genre de contradiction et de disparité apparentes
entre un
..
évènement"réel"et son référent imaginaire •.. Cette "plasticité"
participe soit d'une instabilité soit d'une dualité ontolo-
gique des êtres et des choses pouvant exister simultanément
ou succéssivement dans l'obscurité noctUl'ne et dans le monde
dicu-ne. Elle permet l'explication du réel dans sa diversité
a.insi -:;.ue le fonctionnement des conv8nti:m3 culturelles dans
une nécessaire interadapte.tion" Cf. Hagenbucher 1983 ibid. p. 9
L'influence de la sorcellerie dans la pêche
La sorcellerie viIi recouvre toutes les instances de la
ç
structure sociale. Les angoisses, les craintes, en un mot
les pra~ques qu'elle suscite chez les acteurs sont réelles.
A travers l'exploitation de quelques interviews et discus-
sions avec les pêcheurs autochtones, nous essaierons de
faire ressortir l'impact de certaines croyances, en parti-
culier de la sorcellerie sur la pêche*.
L'activité de pêche comme tout autre est fortement imprégnée
par 18." iog1que de la sorcellerie. La pêche n'est donc pas
une sphère autonome vis-à-vis de la sorcellerie, c'est-à-dire
que son état actuel dépend aussi de causes idéologiques •
•
* Notons aussi que l'dAs''tecbniques de pêche sont utilisabies
pour la capture et le mel~tre invisible des humains. Certains
sorciers sont des spécialistes du lancer de l'épervier
.
"ntrrafu", d'autres possèdent un ·"ivola", barrage laissant
passer le poisson dans une nasse située en son milieu. Ils
orientent insidieusement leurs victimes hlwaines vers le
lieu du traquenard avec le conco1.~S invisible de certains
serpent ("libomuna", "mbumba") identifiés à l'arc-en-ciel
:1
,
("ntchiama"). Voir sur ce poi2].t Hé?genbucher ibid p. 15.
::
1
. '
• . . •
- , ~ .... 'w'
'_,"
'~.'"
•
Nqus'divisérons le discouxs des pêcheurs sur le rÔle de la
sorcellerie dans leur activité en trois rubriques :
- la sorcellerie et les pratiques qui en découlent en tant
que stimula,nt,
- la soroellerie comme frein à la pêche
- l'efficacit~ relative de la sorcellerie dans la pêche •
•
Ces fonctions de la sorcellerie ne peuvent pas être saisies
d'une manière schématique, exclusive. En effet, les pêcheurs
ont tout de même conscience de la place importante que
tiennent les moyens de production dans leur activité.
11-.~-;t. La sorcellerie comme stimulant
Les pêcheurs recon.~aissent que la pêche peut être stimulée
par la possession de pouvoirs magiques.
Ainsi, Tc~., 40 ans qui pratique ce métier depuis l'âge de
10 ans, a'travaillé pendant quelques années avec les pêcheurs
béninois. Il invoque leurs pratiques rituelles en matière
de travail :
"Ils achètent des oeufs qu'ils prépare!lt, prennent une poudre
qu'ils mélangent avec les oeufs et les feuilles. Ils versent
le tout à la proue de la'iro~~e qui se nourrit de ce fétiche.
Une fois nourrie, la pirogue est utilisée pour la pêche le
lendemain".
,
Il est donc indéniable pour ce pêcheur que l'efficacité des
béninois tient aussi à leur fétiche ... Il explique ensuite
le rÔle de la sorcellerie dans la pêche chez les vili.
"Chez nous à M8.-combi, le fé-tiche exis';e bel et bien Et peut
faire fructifier le pêche. Per exemr-le, lo~squ'~n ~o~sède
l'arc-en-ciel ("Ntcr:iama"), on a la "cha'lce du poisse:l",
celui qui en possède ne pêche <;.1.;.' ème fois par jour et peut
travailler dans une zone non poisso:u,euse. Tous les rêcheurs
vili appellent l'arc-en-ciel "mame li-congc" c'est-à-dire
même productrice de poisson. Ainsi, q~~nà il apperaît.
le poisson est abondant. Celui-ci est attiré par l'oceur
et la glu de l'arc-en-ciel"*. Le "ntchiarr.a" est u..'1"tchinkoko"
laissé par les parents**. C'est l'idéal pal;.!' avoir UT:2 pêche
rrospère.
* Certains serpents (libo:üna,mburnbe) .identifiés à l'':.rc-en-
ciel à l'instar de plusielŒs autres reptiles ont la r~puta
tion dans l'invisible d'attirer les poissons •..
cf. Hagenbucher 19630p. Cit. p. 15.
** Dans scn étuè.e de 19E3 ("Note S'"lT ~.2. significatior. du
tshinkoko"). H2.i::enbü:her approfondit l'al'.alyse de cet-;e
notion et ce d' celte:,-. pL;.s que sa :;;ro -81èL'2a;:iq~e conoe.'ne
la sigr~ification du "tsi:ili:oko" dans 12. représentation cul-
turelle de la ~aladie. Celui-ci est défini comme instrument
de la stratégie sociale utilisé dans le contestation iu
pouvoir ainsi que ds.!',s 5c-r. rE::nforcement, il est indisp·;nsable
à toute activité nocurne. Si tué au centre du complex',; sor-
cier, il assite invisiblement le"ndotshi" autant que :'..e
nga,lga qui s'oppose 8_ ce dernier. C'est Doux-quoi il c::1serve
de par sonexistence sême e~ indépend~~~errc de ses nom;reuses
fonctions béné:l~ues, un caractère 3ss2~ê~ellement ~~éfique
et destructeur" ... 0'[ bl'èore "monstre ~·(criJ.e cr~é 'Jal' un
homme-démilITge 2.,iJ, mO:.we:l -i' éléments h~ains et anima~Lx. le
"tshinkoko" po~r"oit son utllisateur de capacités hors du
commun. Ce dernier pco 1_1t, selon les caractéristiques a:'.imales
de ses auxilia:"res irr'lisibles, s'enrichir, domL"ler ps:rcho-
logiquement son entovIage, courir et S9 battre avec agilité
et puissance, sfonvol~r comme un oiseau, n~ire à son prochain
de mille manièr~s et~ ... )
Ainsi, toutes l~s nrojuc~ions e: les ~a~~:~stations d~ la
natlITe(cours d'eau: forêts, lacs, végstsLa, ~ontagnes, venta),
les étSL;reS, les '.;,0 j e ô, s f8'-oriqu-é3 j
co,,:p- J.S
tous les inB tr'.l-
ments de la vie ~oder~e3vion, télép~~Le. radio,traiL) sont
intégrés à l'imagina:re et p~r là même tra~sformable
en
"binkoko"(pu). Le "tshinkoko" n'existe à titre de réalité
concrète que sous la ::orr;J? de SOll 8\\1-;:>:;;,01'-'; matériel (tsnika
lit, place).
~'exp~rience de Teh. ancien patron qui poss~1ait 3 filets et
qui travaille maintenar.t pOlIT le compee d'èID patron esc
int~ressante.
En effet, note-t-il, j'avais un fétiche q1li faisait "m2.rcher"
mon travail; quand je me suis marié, des influences nuisi-
bles ont affaibli mon fétiche et je suis tomb~ en faillite.
En tout cas,il faut tcujours protéger ~agiquement les ins-
"
truments de travail ("Kukake mitambu")* pa~ exemple avec un
f~tiche nomm~ "r.kumu"*
Ainsi donc, il est n~cessaire de "toujOlITS protéger seE
instruments de productior.. Un accident ou une panne de motelIT
peut avoir d'autres causes
qui ne sont pas objectives.
Cette fonction protectrice de la magie est importante à
souligner, car elle contribue à mettre le pêcheur en con-
fiance avec lui-m&me et envers les éléments (la mer).
:En général, si la magie, le "lik'l...."1du·' SOEt nécessaires pour
promouvoir une bonne rêcLe, la possession d'un bon fét~che
suite page précéèente
Comme on le consêate ~ travers toutes oe~déiinitions, ~e
"Tshinkoko" est 'l...."e réalité fort ()omellexe et dont le c1lamn
d'utilisation s'étend à tous les domâir.es de la vie. 01".
-
peut donc parler à S0l1 propos de "p'..üssance totalisante".
Notons aussi sa double fonction ?ositive et r.égative
(utilisation par le "ndotchi" et le "nga:-:.ga":
* "kukake" : barrer, ::rotéger ; "mitambu" : pl. de nta2bu :
piège, ici instY'~e~t3 da traveil (=ilE~2,pirogues, mO-~8urs)
~·Tk~-~ : ~'es-l: ls ~O~l"'''='2.Y' r).C!lt l'2.1)....."'{2-lir·i~8 2-?gique ~st J.a
fumée.
peur la pêche exige aassi qu'on soit till ~eu sorcier, c'est-
à-dire qu'6n soit capable de se protég6r contre l'action
destructrice des autres sorciers.
Une bonne pêche est liée aux différen1s sacrifices qu'on
fait pour se consilier les forces du sacré, 811. particulier
j.ci les génies de la terre qui ont une fonction à la fois
religi:use et régulaôrice de la product~on économique et
de la production des hommes.
~~~La sorcellerie comme blocage de la proiuction
Les différents arguments des pêcheurs ~cntrent aussi ~ae
la sorcellerie est très néfaste et qu'elle ccnstitue eou-
vent u.~ frein au développement de la 96ohe .
•
La possession d'un pcavoir de sorcellerie relatif à IG
pêche entraine souvent des représailles coœme la destrac-
tion magique des instrumerlts de trav&il et la oise à rr:ort
(ensorcellement) de l'individu. E~ cutre, la pcssession
d'un tel pouvoir exiÉ~e a:lssi celle d',.;.;'"] pOü7oir plus :'ûrt
er: un mot, être fortè?~ent initié à la scrcellerj,e ou être
sorcier tout sic~lement.
Des jeunes pêcheurs de Pointe Indienne o~t bie11. révélé
l'impact que la croy~nce à la sorcellerie pouvait avoir
sur la pêche en r:ous citan t l'exemple à e la seule pirogue
à moteur devenue inactive depuis qae le motetœ neuf est
en panne à cause d' un envoût ement ("K'.l loka").
'\\~ '1 - .
-
~.jt~ La fonction relativs de la sorcellerie da~s :a pêche
L'efficacité te la sorcellerie dans la pêc~e (stimulant JU
blocage) n t.est pas exclusive.
En effet, les pêcheurs ne manquent ja~ais de souligner ~ue
ce qui c~mpte, c'est l'investissement et le travail. Mais
en dernière analyse, les arguments mettant en relief le rÔle
important de la sorcellerie dans le procès de productioL
:'emportent. les craintes, les angoisses suscitées par elle
sont bien réelles ...
•
Les pêcheurs relativisent donc leur a.ppréciation de la
fonction de la sorcellErie.
La sorcellerie risQue même d'apparaître comme un prétexée
qui vient après ccups~:plic..uer, justifier ·.me mauvaise
utilisation des ressources .
•.
Mais il faut tout de même remarquer que :es objections sur
le rôle de la sorcellerie s'inscrivent dans l'argumentation
d'ensemble des nêcheurs : en effet,en même temps qu'ils
reconnaissent la sorcellerie comme stimulant ou frein de la
pêche, ils relativisent
son rÔle.
Le cas Tchombé* illustre parfaitement la fonction ambivalente
de la sorcellerie dans le domaine de la pêche~
* Tchombe : 37 ans, me~bre du Parti congolais du travail
(peT), membre du comité du village de Matornai, proprié~aire
~e plusieurs pi~~gues 2 ~0t~l~1 ~êc~e~rr, ~en~~sier, il
constuit les cases t01ITisciques de Matombi, Tchilassi,
Pointe-Indienne, de~~ ans avant sa mort, il était deve~u
cultivateur, il possédait '~l camion de transport. De nom-
bre~):, pêcheurs travailla.ient à son cOlr,pt e.
Cet exemple montre cocrment des éléments du système socio-
familial, de la commQ~auté villageoise, et seux ayant parêie
liée avec le système moder~e (l'économie monétaire) entre
en conflit.
Il est symptomatique des contradictions qui bloquent l~
pêche a!tisanale autochtone ...
La mort de Tchoobé s'expllque selo~ nos informations p~r les
conflits qui déchirent l'univers socio-familial.
En effet, c'est la lutte pour le contrôle et le monopole
des objets magiques donnant accès au pouvoir de sorcellerie
qui met aux prises les différents acteurs sociaux*.
Tchombé possedait donc un "éléphant" (lJzaa) et un "arc-en-ciel
(Ntchiama ***) ~u'il tenait de sa mère. 2a soeur voulait cet
arc-en-ciel à cause d2 sen efficacité .
•
* Il est à noter que tout a lieu ici dans les pratiques
magiques de sorcellerie a'J. niveau du double, invisiThlle aux
non-initiés; air-si, les pratiques, les objets ou anim2.ux
dont il est fait état n'existent et ne y2Uvent être peè-
ceptibles qu'au degré::L double invisible.
** Eléphant ("Nzau") : butti qui donne à son possesseur la
force de l'éléphant.
*** Le "Ntchiama" (arc-en-ciel est u."1 "buti" représent~ par
le python, symbole de la pu.issance et de uérennité ..• ~a
nuit (kubwilu") le ntchiaoa protège so~ possesseur en ~ntou
rant sa case d'un cercle ûlagique que n": peuvent franch."Lr les
sorciers. De jour, il l'accompagne en permaüence". Hag'-.'hbucher
Op. Cit. p. 111.
Comme son frère refuse de le lui remettre, elle décide, avec
la complicité des sorciers les plus réputés de l'éliminer.
Un jour, Tchombé va abattre des arbres en forêt, activité
à laquelle il se livrait avec adresse. Avec quelques amis,
ils tentent d'abattre lUl arbre et le drame survient ••.
En effet, l'arbre abattu tombe du côté de Tchombé qui a le
bassin" écrasé.
Pour les villageois, ce sont les diables * ~tÛ le suivaient
qui ont poussé l'arbre a-C)attu du côté çù se trouvait .'..a
victime ••• Tchoobé n'est pas mort su:." 18 coup à cause de la
puissance que lui conférait le "buti" de l'éléphant" •..
On va donc cons 'ü ter un "Nganga Kutes::" ** qui désigne la
soeur de la victime et ses alliés comme étant responsables
du drame survenu à Matomhi.
Tchombé fut victime de sa situation 3~cio-économique 8t
politique prospère. Il s'était fait l'~llié des je~~es qu'il
encourageait et défendait contre la sorcellerie des a~nés
jaloux de leur émancipation. Mais en :lê:ne te:::ps il ne pouvait
..
* Diables en Vl.Ll
"nkulu", "litengc", :nauvais espri-"s, il
s'agit de persor3es mises à mort par le sorcier •.. Ces diables
sont à son service, ~l doit les nourrir par le sang de ses
victimes pour préserver et accroître sa puissance magique,
faute de quoi, ceux-ci se retournent contre lui ...
Cf. Hagenbucher 1ge3 OP;8it. pp. 4-5.
** "Nganga kutesi" : fét~cheur dont 12. l'onction principale
est de déceler la logiq:û.e s~.ll--naturelle c;.ui influe sU]" chaqu.e
d.estin indi'\\ri.i"'J.e:.
!~ dSi:::r:29 dO:1C 122 S-:'YCi2rS et l2'_:::'8
•
pratiques machiavéliques .
J
,
pas s'aliéner le pouvoir des vie~ qui écaient.conscients
de sa puissance dans le village. Un co~plot contre ce com-
pagnon si puissant et si gênant était jien accepté.
Sa mort provoqua le départ de nombre~y. jeunes pêcheurs qui
s'inst?-llèrent sur les plages avoisinar..tes, notamment à
Tchilassi * .
•
Un autre cas mérite d'être rapporté et nous permettra de
mieux saisir l'impact de la sorcellerie sur les pêcheurs
et le procès de production.
Les faits ont lieu le 16 mai 1982**.
Une famille fait venir un féticheur Batéké habitant
Mouyondzi dans l~Bouenza pour régler une affaire de
sorcellerie •
•
* On peut voir la grande case de 'Ichor 'oé abandonné au
centre du village; personne n'y habiee par peur de
représailles de lé. part du double de ce dernier.
**Notons que c'est la période oü les ro:;r,dements de pê~he
sont moyens du. fait des facteurs bio-climatiques.
",
Je dernier décc'.J.v~e une IIlBTmi te dite l'!;::unga lIladWlgu" •
entérrée dans la case d"L~e felIllIle qui avait ensorcellé
sa nièce.
Selon les pêche1rrs, l'existence de cette marmite montre
que la plage est envoutée. ce qui exp~:.q'Je la mauvaise
pêche.
En effet, cette marmite sert à "retenir l.a chance" des gens.
On y a trouv~ toutes sortes d'objets s=~bolisant la volonté
destructrice de son propriétaire.
* NZWlgu : marmite, Madungu : hernie.
Ce terffie qui désigne l'ensemble des crg2nes génitalu e3t
intégré à la dénor;lination des I:laladies è.ont la. ca.use o'Tstiçue
est, de par les maux qu' e2.2.e engendre ()u la manière dOc1t elle
frappe, en rapport avec ces zones.
Hagenbucher montre bien dans son étude de 1983 que le
"NzWlgu madWlgu" est un dss "l'li tambu"
(sing. Ntambu) fièges
nocturnes au moyen desquels les sorciers agressent tan~ leuxs
cong4nèt'es dans le "gnimbi" eue les :-ùl:;Iains évo2.uant dans 2.e
monde sensible ...
Ainsi, hernies, hémorroïdes, épilepsies, maladie du so~eil,
sont parfois attribuées aux émanations de cette marmite
magique particulièrement redoutée (nzungu madWlgu). Ce
piège, q~ peut être fabriQué ave~ lUIe ~0quille d'escargot
géant ou avec le frui~ évidé e~ sé~h~ è.e strychnos ac~eata,
est le plus souvent constitué par Wle marmite en terre cuite
remplie d'ingrédients d~~ers, bouchée avec Wle peau animale
substitut symbolique de celle que le sorcier est sensé avoir
nrélevé Sèrr le double invisible d'un nouveau-né tué à '~et
êffet. Ce réci'lient mai;ique qui est entérré est invisi'::Jlement
gardé par Wl arc-en-ciel ou un ratel nocturne (sisi) ainsi
que par Wle taupe (mpnuku mpofoO) qui le pousse dans le sol,
vers la victime déSignée par le sorcier.
Hagenbucher Ibid pp. 13-1 i.. et 1970 P'P' 1 65-1 66
Le féticheur a retiré de la mar~ite
- une arête de poisson et un ha~eçon qui sJ~bolisent la
volcnté Çl.e "bloquer" la pêche,
- une bougie à moteur indiquent la v'Jlonté de détruire tous
les moteurs,
- une eorte de peau recouvrant la ma.rr::ite symbolisant la
victime potentielle du sorcier,
- une tête de martin-pêcheur, symbole de la puissance du
sorcier. La nuit, le martin-pêcheur se transforme en
"gwanuhi" *,
oiseau gigantesque qui transporte les victimes
désignées du sorcier : "il vous attrape la nuit et le matin
vous mourez".
Pour beaucoup de j e'JY.es pêcheur2, l' e:cst ence de cetôe
marmite est la preuve que les plus ~gés sont opposés à
leur pro~s et font pression pour qu'ils ne soient imités
ou tout simplement "dépassés" •
•
Ayant apprécié l'efficacité du fétichelœ Ba-Téké, le comité
des pêcheurs de Matombi le rappelera le 28.05.82 pOUT
désenvoftter toute la plage et lutter contre la sorcellerie
qui freine l'esscr de la pêche.
Les sommes dépensées à '~ette occasicn pa.~ les pêcheurs
dénotent de l'intérêt qu'ils accordent alti problèmes Ge
sorcellerie et à lelœ réglement.
Ils avaient pu réunir 80 000 F dom; 20 (,00 F pour pa.ye"!' son.
voyage aller-retour ~ar t~ain et 60 oce ? comme rér::Q~ération.
.!1
Signalons que pendant le passage de ce dernier, l'at~osphère
au village était angoissante, la vie socio-écono~ique ralen.tie
parce que ,les pêcheu=s n'allaient plus en ner tant q~e cette
affaire n'était pas réglée.
Une première "1iboka" * n'a pas lieu parce qU.e certai~s
vieux.pêcheurs ~e voyaient pas d'un bon oeil le désenvoü-
. 1
tement de la plage.
·1
La seconde se déroula finalemer.t du sarr.edi 29 mai 1982 au
dimanche 30 matin, à la suite de laquelle le féticheur
découvre les "binkoko" (la marmite "r::zlUlgu-madungu") (;hez
Q~ vieux pêcheur de 55 ans propriétaire de deux piro~~es à
rames et de deux filets dont on nG révèle pas l'identité
prévenant ainsi d'éventuelles représailles.
Après le passage du féticheur, l'atmosphère était plus
détendue à Matombi et les pêcheurs avaient repris lel~
activité •
•
Mais la non dénonciation du coupable entretint méfiance et
crainte chez les jelmeo pêcheurs partisans de la dénonciation.
..,
* C'est une danse de divination pour ùécQuvrir l'auteur
"-.
d'·wl ensorcellement particalièremGüt gra,ê q~i a rsuezi
à échapper aux p01U's';ites de singanga kutesi et surIe quel
ne pèse encore aucun soupçon. Hagenbucber décrit "la liboka"
dans son déroulement Ibid. pp. 179-1ô7. 1970.
f
CIofAP mEssai d'interprétation des di:ocoèU's
et p:ra~ique de la sorcellerie
dans la pêche
•
Après avoir fait état de la conceptio~ vi li de la sorcellerie
et montré à travers que~ques interviews comeent elle inter-
fère dans l'activité de la pêche, nous allons tenter d'appor-
ter une interprétation à ce phénomène.
Les différents peints de VU.e qui se d~gOigEnt des interrievÎS
mettent au premier plan ";rois faits essentiels:
- l'ex~tence de croyance à la sorcellerie (pouvoir que
confère.la possession des"likundu", des "mati" et"binkako")
est indéniable, conforme en cela à la conception du monde
de la société vili.
- la sorcellerie agit (peut agir) cemme blocage potentlel du
développement de la rrC'1.uction. la c:ra::'Y'te de la sorcellerie
favorise ainsi la co~so~ation improd~ctive des surplus, en
"lëS"'~
ce sens que les pêcheurs refusent d'int~Fvefi~ dans l'achat
d'un matériel plus approprié.
Cette attitude se fOY'de SlIT le fait ous :a richesse,
l'acquisition de oie~s ou ~dtériels re:2~ivement imporoants
sont vues d'un mauvais oeil par la société et attribuées
à un pouvoir de sorcellerie (possession des "mati" ou des
l' binkoko" ) •.
Il fau~ par conséquent s'attendre à une contre-sorcellerie
qui vient en quel~ue sorte contre-carrer l'ascension sociale
du pêc~ur.
L'influence de la sorcellerie sur les foyces de travail de
la pêche est aussi notable, par :es craintes, les angoisses
le climat de suspicion, la crise sociale a.u'elle susciôe et
qui confortent les pêcheurs dans leur inliividualisJ;le
(s'associer avec les autres débouchent eur des conflits).
Tout cela entraine la démobilisation des producteurs qui se
manifeste soit par la fuite vers d'autres zones de pêche,
soit par l'arrêt pure~ent et simplement ëe l'activité. Ainsi,
en 1980, une pirog'..le à rames est surprj_se par la tempgt au
large de Pointe-Noire, des deux pêcheèITs qui naviguaienê
l'un trdUve la mort (noyé), l'autre est sauvé de justesse
par un chalutier.
Le propriétaire des moyens de prcduction, un employé dela
Librairie Paillet * est accusé d'avoir enscrcellé la victime
afin de faire fr'..lctifier ses affaires par le sacrifice du
sang. (en sorcellerie, i~ sang de tout~ victime est un
capital pour le sorcier **).
* Il s'agit de M. Mpaka, grand propriét~ire vi1i de Pointe-
Ncire q~ jusq~'à pré3e~t ~'a pas r€la~cs ses activités de
pêche.
** Quand une personne est :norte par ensorce:lement, le sorcier
se nourrit de son sang.
••>
.
,
,~
"
"
Le rescapé et ~e pa:rJ~ =c~t donc acç~2és par la famille
du défu.'1t d' aV'Jir 81imü,é son emplc·yé. Pendant une longue
période, la pêche en fut arrétée.
,
- la sorcellerie apparaît aussi à travers le discours des
1
. '1,
pêcheurs comme un stimulan~ permettant d'obtenir de bon
rendetfl.ent, co=e en dénote l'existence d".1 "gni:ngi li-:ocgo"
(littéralement l'invisible dans la pêche, la sorcellerie
de la pêche) ec des sanctuaires ("oi bile bi be kissi si")
où ils vont prier et faire des offrandes pour s'attirer
les bonnes graces des esprits.
Ces pratiques se comprer~ent mieux à lq lumière de la
conception que les viIi ont de la pêche. Cette conception
est toute contenue dans la phrase s'.li'Ja"te :
"!-lbisi u kalange ku 6asi, ka na u flllins KU tandu"
"quoique vivant dans l'eau, l'origine dt.. poisson n' en demet:re
pas moins la terre ferme".
Cette~hrase sybilline indique tout simplemenc que pour
avoir àes rendements importants, il faut recourir a~~
sacrifices divers desti~és à s'accomoder la puissance des
esprits, et cela S",lT la terre. Elle indi~Jue aussi qu'il
existe des auxiliaires efficaces POLIT ~ccroître la pro-
ductivitédu pêcheur: ce sont les ":Lati" et "binkokc",
l'ur.. des "mati" les pl.'t1s appropriés pO",lT la pêche étant
1 'arc-en-ciel, prod"J.cteur de poisson.
L'ambivalence de la sorcellerie est tcuteiois recc~~"J.e
par les pêcheurs vili co=e pa::- les viIi en général.
-1Pt -
Ainsi, 8ielle sst perçue comme Iléril potentLel, la sc<:'ceDFTie
SQPsell&pie ne devrait pas empêcher l'effort personnel,
l'initiati~e à l'investissement.
Souvent, les pêcheurs apportent dans leUl" discours, -wr.s
argumentation qui cor::::'eà.Lt la thèse ès la sorcelleriE-
facteur de blocage.
Ainsi, la sorcellerie si elle existe et si les acteurs
sociaux en ont une f~::,te 8onscie~ce, n'e~pêche en rien
l t aocunralation d'À capital et le réinves-:issement de ce:ui
ci dans la pêche ou tout'3.u-:re procès de travail. Lian?logir..~
avec la mort est on ne pe:lt plus clair'co : la fatalité ie
la mort ne nous empêche pas de vivre. ,.
On perçoit par cette phrase l'aœbiguité do la sorcelle~ie
fortement ancrée dans l'iœginaire des r"cmmes. Elle pe.lt
être à la fois négative, positive et en même temps apparaitre
comme prétexte *
* Hagenbucher entrevoit ~ien la fonction p::,é~exte de la
sorcellerie en rappcr'tant que le ': "nè(jtc~i"
est attentif
à l '"ù.tilisation que peUvEnt faire de l-'::'::.:3es proches d?ns
l'utilisation de leur devenir, il doit a':~ant surveiller
ceux de ces derniers,:ü 2.e cr2.ignent .:;:), l'envient que
connaître et si possi ole moduler au mi,,',;;.x à.e sa sécurité et
de ses intérêts, la ficti~n de ses pouvoir2 mystiques
entretenue p2.r l'ento'J.rage" (p. 17) 0'.;;' encc::'e : "ac'teu:.'
et victime de cette 7ictime de cette dialec:ique de
l'accusation, 19 sorcier adhère d'une part aux st~atég~es
mystificatrices néces'3aires à l'élimination de ses ennemis
par divins interposés, et d'autre part, 8.UX explications
cosmologiques fo-:..xnies pal"' ces jernie-ys".
(p. ;7) ir... ";:~cte
sur la signification du Tshi~Loko" 1983, Op, Cit.
A vrai dire, nous avons renoontré des pêoheurs ayant
oonGcience'~e le. sorcellerie est un prétexte, car ils
reconnaissent que certaines "entreprises" ont tourné court
à cause de la mauvaise gestion de leur propriétaire qui
sradonn~it à l'alcool plut~t que d'assurer la maintenar-ce
de son matérieL
Pour Aganga, tL."'l pêche'-z dynamique :
"La sorcellerie est U-"l prétexte. 0" pe~t co:nparer le pêcheur
qui pense qu' il ne progresse pas à. cause de la sorcellerie
à un chÔmeur qui est obligé de voler po 'n' vivre. S'il trouve
du travail, il ne volera surement pas ... Quand on connaît
bien le travail et quand on est bien organisé comme les
béninois, le travail sera productif".
Ce point de vue est partagé par beaucoup de pêohel~ qui
pensent que le problème principal qui se pose à la pêcherie
congolaise est le manque d'organisation. ~a sorcellerie
plonge les acteurs sociau..~ (pêcheurs cornrne les autres)
dans l'1ilusion *
Cette illusion se marüfeste, se lit dans le fait que PC'.lr
peu qu'une entreprise ~rospère la comrn~nauté attribue cette
réussite à des oouvoirs ayant p8!'tie liée avec la sorcellerie.
Un échec lui est tout aussi imputable.
* La sorcellerie co~e l'idéologie en général fonctionne aussi
à l'allusion et le raisor.r:ement, la logique de la sorcell'erie
est fortement analogique.
Cf. Copans (J) : Les marabouts de l'arachi:ie, le sycomore p.157
Godelier (M) in Dlalecciques n G 21
Augé (M) Théories des pouvoirs et idéologie Hermar~"'l 1919
Si les vieux pêcheurs (les ainés entre 35 ans et plus) se
œéfient quand on aborde les questions relatives à la sor-
celleries, en revanche les jeunes pêcheurs s'expri~ent sur
ce point ~'une manière beaucoup plus directe, en prenant
des exemples vécus dans le village.
L'attitude de réserve adoptée par les ai~és tient au fait
qu'étant considérés par l~ société comme les sorciers po-
tentiels, il n'est pas aiséi p01.-:I e'J.X de discu·ter d'1L'12
question qui les menace de façon permanente.
\\
Par contre, les jeunes sont "-vigilants"
parce que la
sorcellerie représente véritablement pOè~ eux un pouvoir
maléfique et que l'instruction (plus av.o;:-:cée) qu'ils ·Jr.t
reçue les rend plus sc-:;ptiqlÂes à l'égard de ces croyances.
Que peut-on conclure de ce système d'attitudes?
Doit-on dire d'une manière absolue que la sorcellerie sert
aux s.inés en gér..éral comme t::1oyen de d'),,:illation des cadets?
Les ainés n'ayant aucun moyen de coerci~ion phys~que, on
ne serait donc pas loin de l'analyse de Meillassoux qui
affirme que "pour perpétuer leur au·corité, les aines VO'lt
exploiter l'extension du savoir au delà Jes con.'1aissances
vitales dans de nouveaux' domaines (savoir social, connais-
sances des coutumes, des généalogies, de l'histoire, des
règles du mariage) eë le prolonger dans des domaines
arti::iciels (magie, divination, rites CèÜ -::1.1e1e, etc .•• ) ...
* Neillassoux (Cl) Eseai d'interprétation du phé!l.omène
économique dans 1",s sociétés tra,ii tioElielle5 a' OJ.u.tc-s-ù.è·-
sistance chaier à'étlÂâes Africai~e8 ~o "
38-77, 1960,
repris in terrains et théories, Op· C~t. p. 21-62.
-10---
Pour les jeunes p~cheurs, cela va de soi, comme en dénotent
leurs propos.
Ainsi, Poat'y, 30 ans, pêchant dans une compagnie béninoise
"Les vieux sont -;;ous jalou.."'r des jeunes et ne yeulent pas
nous vôir progresser. Avec les pêche'lIs béninois, il
n'existe pas de tels problèmes. Ils détiennenc la sorcellerie
•
et nous font du mal quand ils constate~t que nous travaillons
bien et sont jaloux de nous voir travailler avec les béninois
qui ont plus de moyens".
Mario et J.P. (24 et 20 ans, p~cheurs vili et Mbochi
exploiteant la seule grande pirogue
à moteur de la plage
mondaine dont le patron est Nk. Tony (Oniveg), pensent
qu'il n'y a pas de doute concernant la sorcellerie des
anciens qui est un danger pour l'activité de la p~che.
Il
Les vieux nous encorcellent à cause des gains que nous
réalisons et de :'indépendance que nous procurent ces
revenus vis-à~is d'eux. Souvent ils vier~ent ramasser le sa
•
sable sur la trace laissée par la pirogue q~e nous mettons
.
à l'eau ("bikoko bi b'--lB.tu") pour jeter un mauvais sort à
notre équipe et la production est nulle. Ils peuvent aller
jusqu'à vous paralyser et vous tuer, on se ffiéfie d' eu..-.;:" •
Ces propos qu'on peut rapnorte à loisir, traduisent lm
antagoniste réel et latent entre jeunes et vie~.
Cet antagoniste ~ pour toile de fond, la question fondamentale
de l'acquisition de certains moyens de production par les
jeunes, donc la question de leur émancipation. Ils sont
aussi les plus apt es à mettre en OeUiiTé:, à valoriser ces
..
... ln-
suscitent chez les vieux la malveillance ("nsotchi") qui
débouche droit sur la sorcellerie.
La sorcellerie serait do~c ème idéologie de la génération
dominante (les ainés) s'imposant à toute la société,
jouant le rÔle de masque des rapports sociaux afin de
pérennîser la domination *.
Cette conclusion est séduis~~te et en partie réelle car
beaucoup de jeunes vendent leur force de travail. Ainsi,
à Matombi, il n'y a que quatre jeunes sur treize qui
possèdent les moyens de production (dont l'âge est cOffiDris
entre 27 et 30 3.r'.s).
>Z_
Pourtant, la thèse de la sorcellerie-idéologi~de domi-
nation des vieux ne peut prétendre à être globale ou exclusive
car la sorcellerie n'est pas l'apanage d'une classe d'~ge
déterminée. Des jelli1es peuvent dont posséder ce pouvoir.
e .
.
Que conclure ?
Si ce n'est que la sorcellerie est ~~ fait ambivalent, e'~~a
s'adaptant à tous les contextes de la vie sociale (sou'rent
d'une manière contradictoire) •
..
Nous pouvons constater qu'en tant que système de représenta-
tion, la sorcellerie chez les pêcheurs viIi agit à plusieurs
niveaux et joue plusieurs fonctions.
* Pour les définitions de l'idéologie, Cf. Althusler (L).
Pour Marx,Maspéro, pp. 238-243. 1965.
- idéologies des ainés en gÉnéral (sans âistinction d~
conditions matérielles otjectives, de :lasses sociales)
dont la fonction sociale précise est de perer~iser les
rapports.sociaux traditionnels et de décourager l'accès
des cadets en général at~( moyens de production.
- idéo~ogie des ainés propriétaires potIT mie'~ exploiter
la force de travail des jeunes, freiner la concurrence des
jeunes qui accumulent, pour s'assurer des revenus de la
pêche,
- idéologie des cadets sorciers et propriétaires, empêchant
le progrès social des autres je~~es vendeurs~ de leur force
de travail.
- idéologie des ainés et cadets prc:;;riét2ires contre la
•
"classe des producteurs directs sans dis'~i,1ction de cl:'l.sse
d'âge,
idéologie et pouvoir des ainés et cadets nen propriét~ires
pour se défendre contre ceux qui ont les moyens de produc-
tion et qui sont sorciers.
la sorcellerie éclaire ~ien son caractère ambivalent.*
* Bonnafé l'explique bien dans son travail sur la sorcellerie
idéologie de la lutte sociale chez les Ku.k'.lya Op. Cit.
:
"Il n' y a pas d'idéologie uniq:J.6 de la sorcellerie va~c2,ble
pour toutes les coucnes, catégories, fractions du mo.è2 de
production lignager. Différentes idéclogies existent ~0ur
chacune d'elles, puisque leurs rapports de production sont
différents ou opposés ainsi que leurs ~lliances politiques.
A priori, aucune rai30n d~ postuler ~ue les enfants, les
femmes, les cadets, les adultes imples, les ainés, les
descendants d'esclaves, les chefs et sei~eurs, se réferaient
à l~~ ensemble idéologique comm~~. Oette i~lusion peut être
créée par le poids d"lDe idéologie de 8cacne ou de caêégor.ie
dominante. Mais celle-ci r:'a jamais pu nulle pari; au :Londe
abolir totalement les autres idéologies". p. 69-70 ; 325-330.
•
QUEL DEVELOPPEMENT
POUR 1A PECHE ARTISANALE ..,
•
Nous avons .éssayé le long de ce travail de montrer le2
ca~ses s~cio-économiques qui empêchent le décollage de
la pêc~e artisanale maritime viii.
Dans l~ chapitre précédent, nous avons insisté sur
l'influence de la sorcellerie sur le comportement des
pêcheurs congolais (i.e., le blocage de la pêche tienô
aussi à des causes idéologiques).
Ainsi, après l'analyse de la situation socio-économiqu2
de la pêche congolaise, nous présentons ici, à la fois
les problèmes internes (par exemple l'individualisme et
la sorcellerie chez les pêcheurs) et externes (par exe~ple
la main mise, l'intervention bureaucra t::'O!le et autori tiire) ,
et la politique volontariste de l'état a=in de promouv)ir
le développement Je ce secteur ...
La pêche mariti~e artisa~ale co~golaise est demeurée
·1,
pendant longt emps ur,. se ct eur marginaJ., c' est-à-direig!lOré e
.J;
par les pouvoirs publics cor.golai.s en gé:~-.éral qui dans le _
cadre du ,développement national ne lui accordait auc'z" rÔle ...
Quoique la première étude systématique sur la pêche artisa-
nale date de ~963 (cf Dhont Op. Cit) ce n'est qu'au ceurs
de l'année 1979-80 que de nouvelles enq~êtes sont relancées
pour évaluer, pour examiner les capacités de ce sectel.Œ et
en apprécier les perspectives de développement.
Le plan quinquennal 1981-86 accorde à ce secteux une ~lace
relativement importante* .
•
* L'état compte encourager la pêche artisanale maritime et
continentale en investissant 4 milliards de F CFA dans la
motorisation des embarcations, l'équipement, la formation,
la distribution et en particulier la psiciculture (1,7 ~).
Notons que la pêche ccntinentale compte près de 8 500
pêcheurs et est dominée .>lar les exploHs.tic>ns individuelles
prod~isant 15 000 to~~es de poisson par an. L'état compte
y attirer 1 500 nouveaux pêcheurs ... Pour la pêche mar:.time
en général, les dépenses s'élèveront à 6 milliards dont
4 milliards à la charge de l'état.
Notons pour réserve que du fait cie la ba:"sse du prix dl;.
pétrole sur le marché mondial, les autorités congolaises
ont décidé de geler beauccup de projets qui entraient èans
le cadre du Plan Quinquénnal~ Nous craigr-cns que des secteurs
vitallX comme l'agriculcul'e et lCi pêchè- èD.ê1""è alltrE::S so::-ent
mis au second plan ...
Le développement de la pêche
s'inscrit d.ar.s 'J.1l projet dont
l'objectif est la substitutions progressive des importations
du poisson -(ou autres conserves) gr~ce & une élévation de la
producti'lité •..
Dans ce sens, l'objectif à atteindre est l'autosuffisance
alimen~ire en l'an 2 000.
L'instrument nécessaire au développement de la pêche
artisanale reste pour les pouvoirs publics la pré-coopé-
rative qui permettra à la fois l'éléva:ion de la productivité
et l'augmentation sutstantielle
des revenus des pêcheèITs •
•
.,.
CH API
La création des coopératives
,
:.,
'.
,
La mise s~ pied des coopératives es+- bien acceptée par la
.;
majeure partie des pêcheurs artisanaux qui ont co~science
que par 'ce moyen, ils peuvent avoir accès à l'équipement
qui leur fait grandement défaut à l'heure actuelle •
•
Mais si l'adhésion ne pose pas de problème, quelques
difficultés réelles existent qui sont d'ailleurs à la
fois intérieures et extérieures à la p~che.
:r.~.'I Les facteurs i~ternes de blocage.
(Individualisme et mauvaise compréhension du fait coouératii)
Chez tous les pêcheurs non favorables à la créatio~ des
coopératives, la mauvaise compréhension de celles-ci est
notoire'
•
Ainsi, une telle opération justifie une action nécessaire
d'information, d'éd~cation des futurs coopérateurs
a:in
qu'ils comprennent et l'avantage de la. ffioÏ')ilisation coopé-
rative et leurs nouvelles responsabilités dans ce cadTe.
L'individualisme des p~~heurs vili et leur mode de partage
au jour le jour des gains expliquent bien l'attitude hési-
tante envers la coopérative .••
Certains ainés sont aussi partisans de la structure coopé-
rative puisqu'ils sont démunis de moyens de productio~ et
donc vendent comme la majorité des cadets levr force de
,
.'1l
i
:;
travail aux "petits cani"'ca2.istes" de 1:, nl\\che (toute
.,,
. '
classe d'âge confondue),
. !
C'est le,lieu ici de souligner le danger des croyances
qui risquent de provoquer la mise à l'écart d'une partie
de la force de travail la plus expérimentée .
..
J::.!t.1t Les facteurs externes de bloce.ge
- le rÔle de certains ~oupes de pression contre une
éventuelle organisation coopérati-"e des pêcheurs autocl:tones.
La coopérative constitue(ra) ur~ieu de force et de décision
dans les communautés de pêcheurs. A ce ti~re, elle implique
des intérêts autres que ceu.."l: des responsables coutum.i9rs
ou de "personnalj..'::és" ~ui profitent de la situation actuelle
de la pêche •
•
Ces personnalités (en fait quelques note.bles vili) sont très
hostiles au déplacement des p~cheurs béninois dans la 3aie
de Loango et à la c:-éaticn des coopé:catives.
En effet, des pêcheurs nous ont révélé que les béninois
leur donnent d'importanies sommes d'argent et du poisson
gratuitement carô.ls leur ont fait croire qu 1 ils sont :es
chers de la terre.(Fumusi) et qu'ils possèdent le pouvoir
ancestral de faire fructifier la pêche.
Ils boycottent donc le projet coopératif parce qu'ils sont
conscients de la concurrence qui en rés:ùterait entre pêcheurs
vili et allogènes. La pêche viIi progressant, les béninois
ne leur feront plus de cadeaux (en argent, boisson et poisGon) •
.
L'intervention étatique dans la pêche artisanale
o.}
l'échec des interventions antérieures dans le secteur*.
En 1975, les pêcheurs avaient sur la demande de cert&i~ns
agents de la marine ~archande collecté d'importantes sommes
qui devaient servir de participation à un éventuel achat
d'engins de pêche par l'état.
Les pêcheurs de Matembi ont dû attendre près de cinq années
d'harrassantes négociat:ions p01li' récupérer cet~ argent.
Cbest pourquoi tout en attendant beaucoup des initiatives
actuelles des pouvoirs publics, ils demeurent tout de même
sceptiques quant à leur réalisation.
Ces pratiques des agents de l'état ont émoussé la bonne
volonté des pêcheurs ~ui naguère déjà avaient m&nifesté
un intérêt pour s'organiser.
* La première tentative de création d'une coopérative de
pêcheurs date de Février 1958. Elle s'est soldé!très
rapidement par un échec complet : inéfficacité, dilapidation
des fonds, etc •••• Dhont Op. Cit. p 142.
Pour tout ce qui concerne cette coopérative (coopérative
des pêcheurs de Kouilou) voir Vennetier (P) "rapport sur le
village des pêcheurs de la côte mondaine à Pointe-Noire~
raPr.Ronéoté,Orik, 1~·58.
bJ Intervention étatique et autonomie réelle des pêcheurs
coopératelll's.
Les pêcheurs sont tous conscients qu'une place importante
devra être accordée aux problèmes de discipline, d'organ1~
sation et de gestion afin que les coopératives puissent
jouer pleinement le r81e~~tend d'elles.
C'est pourquoi, ils acceptent que l'état puisse organiser
les nouvelles structuree afin d'éviter un éventuel échec.
L'intervention étatique, outre son rOle technique s'avère
donc pour les pêcheurs comme un mal nécessaire dont la
fonction est de faire contrepoids à la mentalité des
pêcheurs vili (individualisme notamment).
Toutefois, les pêcheurs sont conscients des dangers d'une
main mise absolue de l'état sur -les coopératives. Ainsi,
si les pêcheurs attendent beaucoup de l'état, cette attente
-ne doit pas avoir pour contre partie un "autoritarisme
bureaucratique" ..• qui serait bier. vite perçu par les
pêcheurs et constituerait une entrave réelle à la bonne
marche des coopératives.
CtolRP 1t Les axes du développement coopératif
L'état doit oeuvrer pOlIT que l'organisation des pêcheurs ne
débouche pas sur un échec. Or il existe un capital psycho-
logique qui réside dans l'acceptation pa::- les pêcheurs de
l'idée d'une organisation coopérative.
j•1
tj,
C'est donc grâce à une intervention rationnelle ~ue l'état
pourra promouvoir le secteur de la pêche artisanale.
Au-delà de l'acceptation et de la bonne volonté des pêcheurs
l'état doit susciter leur adhésion véritable en appcrtant
une résolution aux problèmes les plus urgents des pêcheurs.
Ces problèmes concer~ent notamment :
- L'ac~uisition de l'é~uipement nécessaire à une
meilleure intervention,
- l'écoulement de la productio~.
Comme on le voit, ces deux problèmes ~o~stituent les points
stratégi~ues ~u'il faut contrôler pour promouvoir le
développement de la pêche locale.
_ Acquisition de l' é~uipement
Elle nécessite la création d'une coopéracive d'approvision-
nement teohni~ue*. Ai~si, l'état pourra se substituer aux
sooiétés privées ou plutôt leur acheter le matériel avec
des délais de remboursement préferentiels.
* Franoe oonsult Ibid. p. 188.
Notons que les pêche1lrs béninois sont tout aussi intéressés
par la mise sur pied d'une ooopérative d'approvisionnement
technique. Toutefois, il ne saurait être question d',me
remise en cause du type d'organisation sociale ~u'ils ont
créé et qui s'avère àéjà très efficace.
.
i
La création de cette coopérative d'approvisionnement
~
. 1
,
technique boulversera~t ainsi les conditions des pêcheurs
,
De ce point de vue, le regroupement des pêcheurs est un
préalable car il ne saurait être question de faire crédit
à des pêcheurs individuels et disséminés le long de la
côte congolaise.
Grosso modo, ainsi que le note le rapport PAO (Op. Oit.
p. 67), une politique d'état généreuse devrait:
- prendre en charge une partie des frais des
gestion de pêcheurs (I.E. 50 %pendant 3 ans),
- inciter les investissements productifs modernes
grâce à des aides à la construction des pirogues plus gr~des
et motorisées (i.e. 30 %à fonds perdus ou bien 70 %
récupérables
sur le produit de la pêche, ou bien tout
autre formUle mixte).
Il faut donc aider les pêcheurs à s'équiper par un crédit
de paiement pour l'achat de fournittœea diverses nécessaires
à leur activité (moteurs~ carburant, lubrifiant, filets ••• )
Ce crédit est affecté d'un taux d'intérêt préférentiel et
les délais de remboursement peuvent suivant la valeur du
matériel ou des 2qUlp'~~ents fournis, s'étendre sur une
durée de 1 à 4 ans, modulés avec des périodes de franchise
en saison creuse, compens~s par des versements plus
importants en fin de campagne de pêche*.
* Voir sur ce point
France Consult Op. Cit. p. 189.
La réussite du mouve~ent coopératif nécessite, outre
l'acquisition de l'équipement par les coopérateurs et la
résolution. de certains problèmes techniques qui en résultent
(coopérative d'approvisionnement technique) le contrôle du
procès de la circulation pour valoriser la pêche •••
Mais nous allo~s voir qu'il s'agit là d'm1 proolème complexe
à résoudre et que faute d'avoir atteint sa maturité, il est
hasardeux pour le mouvement coopératif de vouloir à tout
prix contrôler toute la commercialisation.
~.1ZI·ltL'écoulementde la production
Le contrBle du 9rocè2 de circlùation par les pêcheurs
s'avère capital puisque les commerçants comme on l'a vu
réalisent des bénéfices importants au détriment des pêcheurs.
L'idéal sera donc d'incrire la résolution de cette question
dans le cadre de l'a:;ticn coopérative pO'lr permettre aux
pêcheurs de bénéficisr de la valeur extorquée par les
commerçants. Une part de celle-ci servira aux pêcheurs
entre autre à honorer le rembourse~ent de leurs dettes.
Si le contrôle de la circulation est nécessaire pour
valoriser la pêche, il n'en demeure pas moins que les
coopératives de production devront d'abord faire la preuve
de leur efficaci~é avant d'investir dans ce secteur.
Par ailleurs, on peut nGter que la main mise étatique sur
le petit commer~e privé s'est soldé dans bien des cas par
des échecs à cause des coüts exorbitants qu'implique un
tel contrOle (cas des Bayam-sellam" au Cameroun*"). En outre,
la "mise au chomage" des couches sociales de ce secteur en
particulier des petits commerçants, est un problème qu'on
ne peut rtégliger.
C'est pourquoi, tout en reconnaissant que la commerciali-
sation actuelle est entièrement entre les mains des inter-
médiaires privés, elle présente des lacunes certaines •••
et contrairement à la situation prévalant dans d'autres
pays africains, les "marLtyeu.rs" ne possèdent pas de ma-tériel
de pêche et 11e prêtent pas d'argent aux pêcheurs. Chaboud
prop~6e qu'à court terme, la commercialisation an frais
soit laissée à ces intermédiaires privés*".
*" Cf. H. Dupriez, Paysans d'afrique noire, l'Harmattan 1980
pp. 178-179 .
.'
~, .~
"'-...;
*"* Chaboud Op. Oit. p. 56.
_1)-\\. ...
La politique volontariste de l'état
Celle-ci devra selon l'état se concrétiser par les mesures
suivantes :
- Fourniture de moteurs hors-bord payables à crédit. Le
crédit sera fourni par le crédit maritime. On ne connait
pas encore la durée de remboursement et le taux d'intérêt.
- FO\\ITniture del~avitaillement,
Création de six groupements coopératifs.
- Boamongo Foko
28 pêcheurs
- Fouta
28 pêcheurs
- Tchilassi (Pointe Indie~Jle)
25 pêcheurs
- Matombi
51 pêcheurs
- Tchissanga
33 p~cheurs
- Bas Kouilou
30 pêcheurs
- adoption de nouvelles pirogues, de plus grandes tailles,
capables d'embarquer des équipages plus nombreux et de
permettre l'utilisation d'engins plus performants (se~~es
tournantes).
- La Copémar (Coopérative de pêche maritime) sera chargée
de passer dans les villages avec un camion frigorifique
pour assurer l'écoulement en frais. Elle fournira de la
glace sur les lieux de débarquement.
Ces mesures soulèyent toutefois quelques problèmes mis
en lumière par le rap~ort Chaboud.
La motorisation des pirogues: c'est le problème le plus
important auquel les pSoheurs sont le plus sensibles.
Les expériences de ITotorisation dans d'autres pays africains
nota=ent au Bénin et aa Sénégal, ont mis en éYidemce les
problèmes devant êtye résolas* :
. Choix de la pé~iode de rembourse~ent : il faut
éviter que la durée du remboursement des cr8dits soit
supérieur à la "durée de vle" du œote'..U', sinon il y a
risque d'endettement c~rrulaéif,
• La déta;:e ct', carburant do:::t b~"'~\\';ti~ ~~~
la pêche industrielle èevra être la principale mesure
d'accompagnement. La vente de caràurant détaxé représentera
un transfert au profit des pêcheurs, mais n'entrainera pas
de coût en deYises, parce qt;.e dans quelq'..1es an..,:ées, le
Congo, pays producteur de pétrcle, sera au"':osuffisa.nt pOl.IT
l'énergie.
* Cf. Pour le Bénin J. Pliya Op. Cit. et pour le Sénégal,
cf. J. DOMINGO. De'.lX e;-:nériences de développement de la
pêche maritime au Sén2,-sâl, Cah. d' O~ltre-mer~ 35 (137),
Janv - Mars 1982, pp. 35-62.
Il va de soi que 13 nGrmalisa~ion, c'est-à-dire l'adoption
d'un seul type de mote'..rr est évidente dans un tel programme
Cela favorisera le fonctionnement du service des pièces
détachées sans avcir ~ constituey un stock disparate. Notons
que les pêcheU!"s uti:'.. isent plus de Dateurs Evinrude êt
,Johnson ..• Jl.ctuel~"lœ":ë la rénar2.tion est assurée Dar des
œécaniciens trava~llant dans des sociétés d'import" (CFAO,
S~~, SPORAFRC, e7c ... ).
-v~'" -
L'adoption de nouve:les pirogues
L'adoption de piro;ues de plus grande taille dans la pA
pêcherie vili pose qu~lques ques~ions notaffiment d'ordre
sociologiques.
En effet, d'un point de vue sociologique, l'organisation
du travail, le manque d'équipages stables, l'absence géné-
ralisée de la forme associative ne paraissent pas favorable
au remplace rrent de.3 p:"rogues viIi actuelles par les grandes
béninoises par exe::mle+.
* Du point de vue tectnique, deux types de pirogues peuvent
être adoptés : la ~r~nde pirogue ghanéenne, déjà utilisée
à Pointe Noire par le~ 8o~pa~lies de pêche allochtones et
la grande pirogue sénégalaise utilisée POUY la pêche à la
senne tournante... La 5"rande pÜ'ogue sénégalaise dont le
fond peut-être cre'J.sé dans un tronc d'arbre (froms.ger ou
caïlcédrat) et donê les bordés sont en planches, plus.
facile à fabriquer que la ghanéelule entièrement monoxyle,
serait préférable.
Toutefois, la grande variété d'essences disponibles au
Congo, devrait facilement résoudre le problème du bois.
La formation de ch~rpentiers de marime locaux capables
de fabriquer les pirogues appropriés est nécessaire.
On pourra faire venir des charpentiers sénégalais qui
formeront des congelais (Cf. Chabeud p. 54)
En attendant et f2.·üel
de telles ecbe.:r.cations, on peut
adopter un type de pirogue à mi-chemin entre la pirogue
béninoise et viIi, mais plus grande que la pirogue moye!llie
ectuelle, 9vec lUl€
prC':o!:c'.eur de près de 1 ,40 (lU : ,50 :r..
On peut ainsi, sans ~outeiois caricaturer, dire que l'état
actuel du dé~eloppErnent des forces productives chez les
pêcheurs viIi correspond bien au type de rapports de pro-
" 1
duction qui~existent...
L'exemple de la piro5~e moyenne (à moteur) chez les propri-
étaires individue~s et associés montre bien qu'une telle
embarcation n'es: opéra~ionnelle que parce qu'une équipe
stable s'est constituée autour d'eux en vue de la production.
Ainsi, du point de vue strictement économique, l'adoption
de telles piro~Jes est. bien rentable comme le montre
l'exemple des ~~~tés de p&che béninoises et congolaises
(avec des pirogues moyennes). Mais comme on l'a dit, la
condition nécessaire pour l'adoption de grandes pirogues
reste la formation d'équipages stables sortant en mer
régulièrement.
La coopérative peut jouer un rôle dan3 ce sens en intro-
duisant un type nouveau de rapports de production dans
la pêcherie vili.
- Concurrence en~re la pêche artisanale et les autres
objectifs du déveloPgeme~t économique.
Le développement des activités pétrolièyes du plateau
continental congelais peut entre~à plus ou moins long terme
en concurrence avec les objectifs de développement de la
pêche.
Les conséquences biologiqu.es de la pollution causée par les
hydrû-carbures sUl' l'éco-syst6llie doivent de plus en plus
",
attirer l'attention des autorités compétentes.
L'installation de chantiers montant
les plate-formes de
forage tout le lcng de la z8ne littorale àe la, baie de
Pointe-Noire, ccnst~t~e actuellement le p~oblème le plus
délicat qui se pose au développement de la pêche artisanale.
En effet, le transfert des pêcheurs congolais et béninois
dans la baie de Loango qui en résultera, risque d'avoir les
implications sui7antes~ :
- Augmentation du prix du poisson provenant de la pêche
artisanale SlIT le ~arché de Pointe-Noire. La concurrence
entre les débarq1,;.ements des armements industriels et ceux
de la pêche artisanale risque de s'accentuer au détriment
de ces derniers.
- Risque de départ èes ~êcheurs béninois~,C'est le problème
le plus grave à :'heure actuelle, la pêcherie vili ne pouvant
actuellement et Qême à plus ou moins long terme se subsituer
aux allogènes.
Or les pêcheurs béninois ne sont pas intéressés par ~~
éventuel transfe~t dans la baie de Loango.
- Un danger réel de conflits ouverts entre
pêcheurs
autochtones et a:lcgsnes n'est pas à négliger. Nous avons
vu que les autochtcnes ne voient pas d'~~ bon oeil la supré-
matie béninoise dans la pêche.
La concentraticn, loin de'Pointe Noire de pêcheurs béninois,
risque d'être le détonnateur de contradictions jusque là
enfouies.
- L'absence d'in:rastructure pour l'avitaillement des ~
pêcheurs (carburant) remarque Chaèoud aura pour conséquence
une augmentation de leurs coûts de production, phénomène
dont les effets s'additionnent à la croissance des coûts de
commercialisation vers les marcûés de Peinte-Noire.
'.i
* Cf. Chaboud E~d. pp. 57-58.
Toutefois, comme ~.a '::~cision de transfert ne peut plus être
remise en question et cel~ compte tenu de l'option ;~dustri
elle actuel~e au Congo, certaines dispositions doivent être
prises avant le transfert effectif des pêcheurs pour que les
effets négatifs e~ soient minimisés
- FOUTr.it,)re de carburant au même prix qu'à
Pointe-Hoire,
Constr11ct ion d' une ·,roie d'accès permanente,
- Mise en place d'infrastructures facilaitant
l'implantation des pêcheurs (puits, centre de santé primaire,
approvisionnement en produits alimentaires).
- Créations de véritables organisations de pêcheurs
pri7ilégiant la concertation afin de rÉsoudre les différents
conflits qui réscCteraient de la cohabitation de pêcheurs
de Pointe-Noire et ~ëtcmbi.
L'exploitaticn dans les m~mes zones de stocks communs par
la pêche industrielle et artisanale, pose aussi de problèmes
sérieux qui fa".J.te d ".:!:e réglementation effective, riScJ.l,lent
d'empiéter SUT le 'ié''-coloppement de la pêc:1e artisar.ale.
En effet, la pêche industrielle ch~lutière se pratiquant
SUT des fonds allant ::e 10 à 80 m, se trouve en concurrence
directe avec la pêche artisanale q~i s'étend de la plage
aux sondes de 30 ::l e:,-'-iron*.
* Gueredrat (J.A.' O~. Cit. pp. 5-~. Les accidents, collusions
entre piroguiers et o'iteaux de tO'.lte serte (chalutiers, cargo
pétroliers) se révèlent souvent mortels peur les pêcheurs
artisanaux et justifient d'autant plus une application strict",
de la réglementation de p~che artisanale notamment. Ainsi,
au cours de nos e~quê:es en 1980-81 et en 82, des accidents
(en tout trois) cnt cs.usé la mcrt de cinq ou six pêcheurs.
Ces accidents toucher\\; au't c1l1t les pêch"'Ul"::; congolais que
béninois. Il convieLt. on le veit, de ,LÙgariser les méthodes
de sécurité (balisage. bouées de sauvetage, etc ... ) afin de
prévenir le risq~0 d'~ccidents.
Au terme de ce chapitre, on voit par les nombreux problèmes
évoqués que la mise sur pied des coopératives est un processus
de longue baleine.
.
.
En effet, celles-ci pourront favoriser la capHalisatioll .efte
chez certains pêcheurs (propriétaires notamment) par le fait
d'une acqtûsition exclusive de nouvea1XY. moyens de production.
L'éta.t favorisant le développement d'une couche de proprié-
taires de plus en plus aisés. Ces pro~"~taires pouvant être
des agents noœmés par l'état dans ce secteur, comme on le
constate dans d'autres branches de l'économie ~tionale*.
L'interventicn étatique peut aussi déboucher sur un échec
ni création d'une néo-bourgeoisie de la p~che artisanale, ni
amélioration des condition socio-économiques des producteurs
par la mise(à bon ~arché) à leur dispositionde nouveaux
moyens de production. De ce point de 'me, le désenchantement
qui s'en suivra dans le monde des pêcheurs artisanaux sera
identique à celui de la paysar~erie 2fricaine et congolaise
en particulier depuis
les indépendances **.
* Cf. Notre D.E.A. notamment la 5ème partie intitulée:
"La structure sociale de la période post-coloniale" pp. 237-
273 ; voir aussi Amselle (J.L.) et Labris (E) in Deble(I)
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** Lombard (J) Une autre "fin des paysa.ns" ceu.'"{ d'Afrique
Noire. Rev. Tiers Monde nO 85, pp. 33-59.
Ela (J.M.) L'Afrique des villages Khartala, 1981.
C 1 est là q1.t' on cOJrp:rend que pa.r son enj eu, le "développe:nent"
dépasse la 'simple introduction des innovations technologiques
d~ns les .secteurs dits marginaux (paysa~~eries, secteurs
urbains L~formels etc ••• ), mais qu'il est surdéterminé par
l~s contradictions sociales.
CON c.Lu S" iON
.,
Nous nous donnions comme objectif de ce travail, l'analyse ~
de la chaîne production-_circulation du poisson de mer, des
rapports entre ces deux secteurs et des rapports seciaux ~
générés dans la pêche notamment et dans la circulation.
En ce qui concerne la pêche proprement dite, nous avons
expliqué les fondements socio-économiques de la réussite
béninoise et les causes de ce qu'il est convenu d'appeler
d'un terme accomodant (mais qui en fait n'explique rien)
le sous-développement de la pêche artisanale autochtone .
..~
Dans les deux cas, les différentes stratégies mises en
oeuvre (si tout au moins l'on peut parler de stratégie
chez les pêcheurs congolais) viennent éclairer les pratiques
des acteurs social~{ :
1° C~ez les pêcheurs béninois: communauté ethno-villageoise
du collectif des producteurs, communauté de résidence, de
consommation, d'accumulation et de production qui confèrent
à l'unité de production qui est souvent une association de
7-8 pêcheurs ( en fait "la compagnie"), un caractère
d'organisation sociale, sorte de substitut ou plutôt de
prolongement de l'unité (de production) familiale •.•
La communauté d'accumulation permet de saisir le rôle
stratégique dévolu à l'investissement, à l'auto-finanoement
.i
j
J
"1
;:,,
dans la reproduction des unités de production allogènes.
,
Il en résulte un dynamisme qui est renforcé par le fait·que
;
lpSQ la promotion interne des cadets, disons plutôt des
nouveaux miSrants, par leur épargne vient avec Ile temps~
niveller les inégalités écono~iques dues à l'ancienneté.
La migration joue dans tous les cas un rÔle catalyseur •
indéniable dans la constitution et la formation des rapports
socio-économiques chez les béninois.
L'existence d'un réglement intérieur datant en fait de 1967*
qui régit la vie sociale et dont un comité garantit l' appli-
cation explique en partie l'absence de conflits vivaces,
le non recours - du moins explicitement - aux Bratiques
fétichistes, l'entre aide qui se manifeste d'~e manière
impréss~onnante lors de secours en mer ou de d~cès. La
formation, la création de l'unité de pêche montre chez les
béninois l'importance de l'investissement initial qui résulte
d'un emprunt ou d'un crédit contracté par un ou plusieurs
pêcheurs qui achètent les premiers moyens de production
(pirogue au Ghana, moteurs et filets dans une coopérative
1
au Bénin*). Les premiers migrants constituent la compagnie
en faisant appel progressivement à des pêcheurs de même
famille ou de même co~munauté ethno-villageoise.
* Kassa est président depuis 1967!
** On a des cas o~ les pio~iers on~ commencé au Co~go
avec la pirogue à rames, ont donc accumulé avant d'aller
acheter les moyens de production au Ghana ou au Bénin et
y recruter la force de travail •••
20 Chez les vi1i par contre, l'organisation sociale de la
pêche consacre des procès de production individuels (un ou
deux pêcheurs) avec ~sage d'une technologie rudimentaire
.
(petite embarcation dite "bouatou"), petits filets Bouvent
mal entretenus et l'utilisation intensive de la furce de
travail (usage des rames et non prolifération de moteurs
hors-bord ••• ), la productivité résultant de ce système de
production est Qonc bien entendu très faible •••
On a vu aussi chez lès pêcheurs vi1i, la communauté ethnique
et même ethno-vi1lageoise n'a pu permettre la création
spontanée ou même s'inspirant du modèle béninois, d'une
organisation sociale adaptée à la pêche artisanale, ree?e'
d
marchande de telle sorte que jusqu'alors le type dominant t
d'organisation socio-économique est la production individuelle
(les moyens de production appartiennent à un propriétaire
non pêcheur ou à un pêcheur, les unités de production sont
instables), la forme associative apparaissant comme une
exception •••
i
Du même coup, - et cela paralt paradoxal vu la communauté
•
;1
~-.
ethnique, villageoise ou nationale - la communauté de
résidence, de consommation, de production et notamment .'
d'accumulation est quasi inexistante : les surplus dégagés
~ .'
sont accaparés par un petit capitalisme de la pêche qui
exploite une force de tra~ai1 rému.~érée à la part !, et dont
les investissements dans le se,cteur n'assurent pas comme
,"0.
chez les béninois une "reproduction é1argie"de la pêche.
Le cursus des unités de production appartenant aux petits
r
capitalistes vili montre qu'ils ont commenc~par investir
dans l'achat d'une petite pirogue et de quelques filets
au contraire des béninois. Le financement initial est donc
en général faible chez les viIi.
On doit noter que même chez les viIi, les propriétaires
qui ont d'Cl. être stin:ulés par la pêcherie béninoise,
l'expérien~e s'arrête à l'adoption d'ur1e pirogue moyenne à
moteur •.
"1
,',1
",i
Le mode d'organisation sociale des allogènes n'est pas
;
"'.
adaptér à tel point que les surplus sont investis dans
"'11
-.,
d'autres activité (bars transport).
.~.~
1
',:'
Les bénéfices étant accaparés par la minorité posséd~~te
(cf. le système de partage), il va de soi7 que les rapports
dans la pêche viIi ne sont pas loin des rapports de type
capital/travail, même si l'on ne peut affirmer que les
pêcheurs perçoivent ~ salaire qui serait le prix de leur
f
d
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e traval •.•
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~.=.v.;- r°---ll 2.~
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la. ~li>:'v..N~'\\~{.'" ""'.-,r':ï
1'1.
""'~""~ ,F""C1it>,. ai: (I.,~fl\\.J .. c.,..,.
Cf< 0(. .. - .. Il. 1cu ~::; r Iv J u ' ,-rJ "L r. '-4 tl, 10 d
"e. CH 0< ....1( j) .
0 ~
Le système de production viIi de la pêche, le mode ~appI
d'appropriation àans la pêche viIi ne générEnt pas
des
rapports socia~~ quelque peu égalitaires comme dans l'unité
de pêche béninoise stricto-sensu *
En général, ce sont les ainés qui sont détenteurs des moyens
de production •.. Le conflit réel de classe propriétaire/non
propriétaire de noyer- de production a tendance à être
dissimulé sous le couvert des rapports sociaux lignagers •••
Ce transfert de la contradiction de classe vers la contra-
diction lignagère ainés-cadets est manifeste dans la sorcel-
lerie où les sujets notamment les cadets non propriétaires
"',
* Les pêcheurs béninois exploitent la main d'oeuvre congolaise
q~i pêche dans leur compagnie.
_1tr -
trouvent une ex~lication imaginaire mais pourtant cohérente
à leur situation socio-économique (échec, maladie, peur
d' investir, réussite éventuell;:) et à la réussite des ainés ...
Cette concepticl du wonde - dans le cas précis de la pêche
son recours pour eXI.'liquer la situation de tel ou tel autre
pêcheur - est d'ailleurs explicit~ chez les ainés proprié-
taires et non propriétaires.
Pourtant comme ~n l' cl VJ. d'a.près le discOlll'S des pêcheurs
(en fait "l'id~ologie des sujets"), la sorcellerie paradoxa-
lement n'a pas ème fenction ur.ivoque et n'est l'apanage, le
monopole d'auc~~e classe sociale ou génération (des cadets
peuvent être ou non sorciers et des ainés propriétaires ou
pêcheurs simples peuvent l'être ou non et craignent tout
autant les foudres je la sorcellerie).
Les différents actcours mettent eux-mêmes en relief l'efficace
relatif de la sc~cellerie et recov~aissent que l'organisation
du travail et l' in'7estisse;::),ent sont des :acteurs indéniables
dans la réussite ...
Mais, malgré cet~e :"9ccnTlaissance, la sorcellerie revient
11er:. dernière insta;:>,," CO:I1J'le facteur sur-déterminant les
pr8:tiques soCLc.'-;;:;;è" écor.omi8 1.leS des pêcheurs ...
L'indiviàualis~e darcs les procès de proQuction ( un ou de~~
pêcheurs) peut aussi être expliqué par le non développement
des forces productiv9S (historiquement on n'a jamais dépassé
de façon génér81e l~ petite pirogue*!)
* :-Jonobstant la gr3.rède pirogue dont parle Degrandpré, mais
qui n'est plus partiquée depuis fort longtemps puisque la
vieille génération de pêcheurs ne se souvient pas de son
existence passée.
et par l'existence de la sorcellerie qtU génére des conflits
interindividuels ou inter-familiaux, provoque des scissions
entre producteurs et agit ~e plus souvent comme facteux
dissolv~t des ~~ités de production.
On peut donc dire que le sous-développement de la pêche
viii correspcnd à la fois au type d'organisation sociale
(aux rapports socia~c où la sorcellerie tiené un r81e
important) et à l'état actuel du développement des forces
productives •.•
Notons toutefois que si par i8 sorcellerie, la logique
lignagère se profile en toile de fond dans la pêche, celle-ci
n'est pourtant pas organisée et régie par les impératifs
lig:lagers .*
Les propriét~ires tant béninois que congolais exploitent
à la fois les pêche~s viIi ec la couche des aide-pêcheurs ••
A ces causes typiquement sociologiques, il faut souligner
le r81e de la circulation (en amont et en aval) dans l'état
actuel de la'pêcherie notamment viIi.
En effet, on a vu q~ren amont les sociétés commerciales
capitalistes monopolisant l'i::nportation des biens manufacturés
imposent un coat élevé des moyens de production, qui devien-
nent de ce fait inaccessibles aux pêcheurs et même à la
majorité des propriécaires individuels (petits propriétaire3)
ta~dis qu'en aval, l'acti~li des intermédiaires consiste à
profiter des bas prix de productio~ POlfl' se procurer par
le canal du n;arcil~ :;"obtention de marges bénéficiaires
substantielles.
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(ti \\4<A U-4 ~ J ~E/l. ln."ril> or c...,.).
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Toutefois, il faut noter que grâce à leur organisation, les
pêcheurs béninois s'accomodent mieux du transfert de valeur
en direction.des :::orœnerçants que les pêcheurs vili. Le mode
"
d'organisation sociale (procès de production quasi-individuel,
sorcellerie), le niveau archaïque des moyens de production
actuels, la faiblesse de l'investissement, le coüt élevé des
moyens de production modernes, l'action des intermédiaires
expliquent le non développement de la pêcherie vili •••
Il a été aussi intéressant de noter l'émergence chez les
commerçants d'ULDe couche petite-bourgeoisie qui a commencé
par être ,détaillante'" pour deyenir grossiste ••• , puis
grâce aux bénéfices accumulés dans le secteur, elle s'est
mise à investir dans différentes activité de l'économie
urbaine.
Ici aussi, co~e dans la pêche, on constate ur-e stratification
sociale manifeste •.. 1a majorité des commerçants restent
simples détaillants, car pour la couche intermédiaire. des
détaillants indépendants, il devient de plus en plus difficile
dl accéder à la couche supérieU!"e.
~~
Si, comme dans la pêche, le capital de départ a été faible,
les commerçants ont pu aCCUilluler plus vite, jouant sur les
mécanismes du mârché pour réaliser des marges bénéficiaires
substantielles.
On a donc dans les deux seoteurs les mêmes effets de
stratification sociale: d'une par" , constitution d'un
petit capitalisme dans la pêche et dans le secteur de la
circulation, d'autre part, constituèion de couches intermé~
diaires aspirant à atte~ndre le stade des petits capitalistes,
ce qui est de plus en plus difficile en l'état actuel, ~t
d'autre part une main d'oeuvre exploitée (pêcheurs sans me
moyen de production, aide-pêcheurs et petits détaillants).
Comme on le voit, l'existence de coucr-es sociales exploitées
dans ces deux secteurs. notamment dans la pêche, permet
entre autres le paiement des bas salaires. La reproduction
de la force de travail du secteur salarié est assurée à
moindre coüt par l'existence des secteurs de la petite pro-
duction marchande dont la pêche et le commerce du poisson
font partie·
La domination capitaliste pèse sur les secteurs informels
de la production sociale(sol~ssion formelle du travail au
Al."\\~\\\\ lU
capital), les ~ÜI·e.s ~ui en font partie s' y adaptent toute-
fois par différentes stratégies. Ainsi, dans le cas de la
pêche, on trouve une cO~~lnaaté de pê~heurs (les béninois)
qui tirent quand ~ême profit de l'économie marchande et une
communauté autochtone (les pêchelITs vili) dont l'activité
ne rapporte pas (sauf pour les propriétaires vili, mais
leurs gains quoique substantiels sont relatifs vu leurs
moyens de produc~on ffiodestes comparativement aux béninois).
Nous avons VOul'.l en terminant ce tr2.1!t.il esquisser les
perspectives de développement de la p@che artisanale
r
notamment autochtone, sutout en l'état actuel où l'état
prévoit d'y inte~lenir par une politique de type volontariste
et par la créatior: de coopéra.tives. Les écueils d'une
politique interventionniste de l'état se situent à un
double niveau
1) Les agents de l'état peuvent profiter des inve[è~ments
alloués àans la péche artlsanale
pour s'assurer en fait
leur propre acc~ulation (~ue ce soit avallt l'intervention
effective de l'étac O~ d~ns le fonctionnement des coopératives).
2) Les contradictions sociales internes aux p~cheurs
(sorcellerie nota~ent. procès de travail individuel. non
remboursement des prêts de l'état, voire non réinvestissement
des surplus générés par la pêche) peuvent être une entrave
au développement de la pêche artisanale.
Dans tous les cas, une action d'information est nécessaire
pour mobiliser les pêcheurs, les agents de l'état et leur
faire prendre conscience de l'enjeu que constitue le
développement de la pêche artisanale par le système coopératif.
Faute de quoi. à l'instar de ce q~i se passe dans la
paysannerie où l'intervêntionisme des sociétés privées ouI
et de l'état a fai~ lOD€
~eu, on pOliIrait assister aux
mêmes désenchaDtements provoqués par la même politique de
développement. On sait depuis plus d'une déce~~ie le prix
qu'en ont payé les paysa~~~eries d~ tiers monde en général
et d'Afrique en particulier •.•
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T •• Çu~_; 'të~
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( 11
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Pr~Quc:i:n de la ~~C~~ artisanale en
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(2)
"
2
Impcrta~ions de poissons congelé
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(3)
"
3
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(rç /
Hbt /
an)
(4~
Co~so~mati~n annu211e de poissa~ par
t." ,
"
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(en hg)
cans quelques villes
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(5)
"
5
Situation de
la p~c~e maritime
artisarale (nomere de p~ch8urs, nombre
oe pircgIJ2s eë de
Filets)
"
6
~v.olu::ün de9 la copulation des villages
:~":er5 21: ncmbr~ ec:uel des p~ch2urs
"
al Pyramide dus ~ges des p~cheurs
Bén::.r.o is
bl Pyra~ide des ~ges des c~cheurs Vili
(Matombi)
(8)
"
e
=~rami02 ces ~ges des p~cheurs Vili
(;::0 in te -,\\J 0 i:= e)
('3 )
"
Situ3~icn ~a:=irnoniale et perSajln~3 â
cnarg2
(p~cheljrS Vili)
i
( 10)
"
10
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(Pointe i\\Joii.'e)
t
Il
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~épartiticn GU nombra total de so:ties
3~lDn '25 aifF~rents ~curs de la
t
se1T1a:'ne.
1
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( 12)
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pi:ogue
(o12~e Orstom) 2t ç3r m2mbre
Gi ;Sc;uj,.:oçe
( 13)
Il
13
Caoture ~ar eng:n
(filets)
~ar sortie E~
par Élé~ent (en Kg)
"
11..
Capturei p~r ~lement (eG ~g)
(15)
"
15
CacturEE par é12~8nt, moyenne (Fevrier ~
Avril
1'332).
( '16)
"
16
Composition dES prises par ty~e d'engin
(2r"1
%)
(17)
, "
17
Les ~O"8ur= (maraues,
étadi5~em2nt de
v2Cita,
Guissarce)
(e )
"
15
Cvoluticn ou nomure de mote~r3
"
19
110m~r2 ce pirogues mot~=isée5 (1965-1974)
(20 )
Il
20
~ta: actuel de la p~cherie maritime
artisa~a12 (pirogues Vili -pirogues
Pepo W !
nombre total / % du total 1
% de motoriEation)
1931
~ 2 1)
"
2
(22)
Il
22
D23equiiibre tech001ogique p~che Vili-
J~Sr'2 ~opoH (rom~re C~ p~rogue5 ; moteurs
fi lat.s
etc····)
(23)
'1
23
PIl.:'x ':2 :ncteurs flors-bord
(24)
Il
Cn2"ge ~Ia~ortissament des mot?~rs
h2 :'s-t,c~' IJ
(25)
il
25
~r:x des naOOE9 des
Filets veno~es car
les CG:~n2r;ant~s ~êninDises sur 18
ma!'~!ïé os PointE ~Joir2
(26)
Tabl eall ,"0
CCÛ t
ta tal
engins de p~c;he
(27)
"
2';
Chiffre ~ affair~ moyen par sortie
et ~a= tYP3 d'e'gin
~ 28)
"
StrJctura C2 la prG~riéti chez les
p~~i~eu~3 G~~ina~s
(29 )
"
29
~ppropr~atiGr./=épartitian des filet,
dormants dans queloues co~pagnies
00 )
"
3lJ
St=uc~~rB ne la propriété (Matombi)
(31)
"
31
Structure de la propriété (p~che
CanQolaise à moteur Pointe Ncire-
:~a tom b i )
02 )
Il
32
~tructure ce la prccriété (plage
.'1c,to!oai:le) non cornpr:-s propriétaires
G2
;7:U tP.U!'3
03 )
"
Str~cture je la propriété selon l'~ge
chez 125 grand3 prc0riéteires ViIi
(34 )
Il
~:rus~ure ce la propriété selon l'age
chez les petits propriétaires ViIi
(35 )
"
3chéma de partagE,
~~chBurs viii,
0ro~riétaire ~ninue (pirogue et filet),
:Jas de ma te'Jr
OG)
Il
36
Schéme de ~8rtag=, c~cheurs Vili,
2 prDPr:éta:re~. pas de moteur
(37)
"
37
S ch#'ma
de partage,
;:J~ch2ur \\iili,
oropri2tai:e uni~u2 (moteur,
pirogue
:=t f'.le:)
(Je)
n
;::lstou:-n25.
(l"lGnt~nt ~t nom==r~ de
:'8rti ':i;J?n:s pa!' com:J2gnie)
~.
09 )
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;J','remi é:!e d8!3 ~QeG de la nlain c' oeuvre
e'~plo Vé,:: pa!' l ES p~cneur5 Béninois
(4D)
"
4G
Pyramide des ~ges d~~ commerçants d2
~8iss00 frais plage Crstom
(41)
"
41
Cyra~id2
de= ~ge des commerçants de
~ai5san frais (Matombi)
( 42)
"
~'~ix 3U dÉ!barauernen"G dES principales
e;~2ce3,
F2~riËr - Ma:s
1962
(43)
"
43
O:,ix à la ;J:'oductLJn en 1979 et en
1'?81
(e!1
F 1 l'\\g)
CF,A,G,)
(44)
"
DonnÉes de l'enqu~te F,A.O,
extra-
~olées 3 l'annÉe 1962 j
taux de
c:'ois5a~ce des prix sonstants (en F/l'\\g)
Il
Meyennes Gea orix ae l'enquête F.A,O
'Ot
CE
l'encu~1:e CI:'st81n Î,:?B2 (En F 1 Kg)
(4::; )
Il
Prix au dÉtail (m6rchÉ central Fointe-
;~ G i :,.. 2
(47)
Il
"
Sappo:t ~!ix de dÉ~3il 1 PLix à la
prcd~ctior. et 3Car1: des marges par
r3~pG=~ aux 25 % ~révus ~ar le
:' ? g l 2!r.'E r. ta t i 0 il
(1.9 )
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°yramide des ~ges Des commerçants de
cO:Gson (Marché Central)
( 50)
~ive3U scolaire des ==mmerçants oe
oois58n
(March~ Central)
( 51 )
"
S '1
SitU3Licn ~atri",oniele des commerçants
ce poissor. (nomore moyen de femmes,
nombre d'enfancs et pe~sonnes à cha~ge)
(52)
ïa:Jle2u
~rix da r~vie'l~ das fumoirs
(53)
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~Gmbre de fU~Dirs et capaciti de
tratement ~Mgtümbi)
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F:g
1
Schéma général d~5 eaux 5~~erricielles du Golfe
de Guinée
Il
2
5ch2mô ~e circulation des seux supErficielles
du Golfs ~e Gui~2e
Il
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Croqu:s cOc,paratif des SaiZ8në: climatiques et
CE
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4
Saisons C2 p~cne et proDuctivité
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FrDOU~:lD~ Nation~le de p8isson
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ConSOi,;r:--13tiGn
l\\:a~:'::3nal2 r:~ pai3son
Il
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PyramiJe cas ~g2S des p~cneurs 62ninois
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Pyra~i~e Gas ~ges ces p~cheurs Vili (Matombi)
Il
10
Pyrami~e CES ~ges ces D~cneurs Vili(Painta-Noire)
.
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1
RÉ~artitia~ du GCmCîB to:al de 3crti2~ salon
les tiFfè=e~t5 jC~t5 de la sem3i~~
Il
12
Pyramide jes ~ges de 13 ~ain d'oeuvre utilisie
par les
p~cheurs S~~~~Qis
Il
13
Pyra~id2 ces ~çes des comm2rça~tË de poissen
frais,
p12G= mondaine (urstom)
Il
-14
Fy=2~i~E Ges ~ges des cammerçants de poisson
frais
C:~i3t::r.1bi)
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15
Pyr3~i:Je (1E:S 8~es OE:i COt1lm~L'çaï' ta de ~û:SSC,-i
Ma~cne CEnt~al (Point~ -Noir:),
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de r.lalac.ie sr;;.'iC 1" coll~tivité e::::c=:c: ::.e i:rire rapa-
trier le :nci;;.clo d
œlui..çi le CC:7:.:Jl:.;..C. :'cs irais ser~t Z''':l:?crt~s par le
greupement.
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pêcheurs Cc.::SCL.',IJ. Les injl.U'es, les "'C;;~S <.le i:la.nà.iti$l~.<: S,:';1; ctri.etement dé-
fendus et ser::ut ?UÙs ci l-lUle ~.:e::.~c: (.èr.œ L,") •
A~':ICLE 5.-
... ell tac:;::-
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~~~':'!CLE 7.- : 0 ;'C':?.3ct de. la E~;:,;.~ .:'~=:.1i ~e"l::"a t!t;:e ~~ :;:'~-.:i~e REGLE Di::
L.A iiIE E~'i ~C~_.U~:':.:U:..:. ~\\:::u. t~ ?c;:"$::::":':'c :.:i .lU:"a -les relJ.:i.:..:.:~ ~::/::lC la id.\\;-J1e
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Makalala
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AGE
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1
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2
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DIPLœES ~T:S:ros
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LAl<'Gm:S p All1~
,
l
,.
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i,1
t - ETES VOUS LURIE - CELDAT.A!:aE - ""37..7 - DIVOEC:1: ?
SI VOUS Â'!'li:) M.!B.IE , COMllI:ii:N JI FCUS:a::: AvEZ VO:rS ? ( L~üa NATIONALITE)
. l-
VONT-ILS A Lt~LE 1
~ ME'!'IER .A!ll~IEZ VOUS QUI; VO'!?":!: Z~.Al~ E!!:3.CE rn JOœ ?
( citer un ou pl:1Siel.l:'B mé"oieo:'s ,1':( .:.l-:oix)
cnn.rENT AV3;Z 70US .APPRIS À P:C::::-ü2 '?
~ _ QmZ.LE ~T (ETAIT ) L 1 ACTrvI~E DE VO'!'R3 ?:§;- ?
c_
t../t,j
,.1. 'r... NœŒRE DE PERSOmTliS A r:"'A"P.G~ ( A P,A.B.T VOTRE nw.!E zr vos lm'ANTS ) '?
~'
"..
qm:.S RAPPORTS A.VEZ VO'OS A'V'"FJ; CES P:4:ESCNN'llS J.. ClUEG~ ( ami Ué - parenté - liu-:re
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( ll.ombrl' )
SI OUI z... PRECISER 1!S EZL.A.TIùNS FA'!!L:;:.AL:a:3 Ce~an ta - neYeu - t'rère - or.el e -
au"'ras ~
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!Ilt - cnn.rmT .!VEZ-VOUS J.CD1'~ VOS !NS'::Rt"..i.3:-r:::s :IlE TUVAIL (p1l'Ogue - fil eot - 1110'hm')
AVEC tE L'!BG5NT PERSOIn<"EL Î
D'OU FliOV!J:NT C~ .ABGEN'l' '1
AVEC DE l ' .ABGIUT P!li!."!'E 'i'
QUI VOUS L'A PREl'E ?
AVEZ VOUS "fAIT PLU'.!'OT :D!5 CO'!'!S.1TIC1iS D.U1S L:S: C1JlB3: !lE LA "COMPAG'NIE " ?
A co:.œltN S'EST J!.t.~U LA COTISATI01; P.A3 ?~ '?
POUiQUV! VOUS ORGANIS2:Z VOUS ~ COM?A~n: ? (nOlllbre de compagnies)
'\\!'.
:t \\QUI IST ?AT:ElIJN ? POtŒ QlJUl~ EUSCNS
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.. lb _ -AvtZ,·'10US:DEJA TltAY'.An.I.E Dft.NS LE C.A:JE:E D' 'UNE CO'AP.AGNI:B: q'J :EmIN '1
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llPUBCU1lSE -'r-Ol1 LE PECREIJR QG .. A PAYE S~ :!!Ti,i,ll:T ?
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- Dm VOT:aE COt.'PAGN!i:, com3IEN DE nclIEO'BS ONT-r..S zn: 3.ECmJTE SUE P!.ACE '1
( à PoiJ:lte Noire)
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COMBIEN ?A.ITiS VOL'::: DE SOR':'IE l'AB JOUE 1
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APP~In~T-ILS ? A VOts M~E
A 'VOTRE EPOUSE
A VOS EPOUSES
C!XSIDI !lE F:n.IOIES P0SSZDE CE.àC1J1TE DE VOS EPOUSES?
,tTOT!lE"CUSE'Ons J.C=E-T-EL:, ro ?OISSON EN VU> !JO """'GE ,
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SI our, A QUI RE'iIENT LA :EŒC~~S A?ms LA v~rT~ Dû POISSON FœE ?
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POURQOOI AVEZ VOCS CHOISI CE J.:E!'IZE '/
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VII) GAINS ET BEP.A3TITIDN IlBS GAINS
SE t'AIT LA ~AETITION D~
.a:ZVWJS D11: T.A PEcaE ?
- EN roNCTICN tES RELATIONS DE p..umrTE
} - :EN FONCTION DU 'l'RA'V AIL :DE eRAct"N
) -
EN ITONCTION DEoS INS'!'?Ut!ENTS DE ~BAVAn. PCSSE:D]5 .
(fi::'et, pirogue, ou rno';eu:-)
CE CAS / P.l!BT DU FIl?!' :
PA3T DE LA PHIDOm:
PJ.1lT DU llOTEIJB t
CA!N.3 ? - !'r~ JOU1i
- P.i1l Sb.!.A-.'l"NS
- PAB MOIS
Il1J1WlLg) Q!JE VOUS PCSl;EDEZ ? - UN VELOMO'l'BlIli
- ON nr.O
- UN POSTE BA~lO
- UNE iaUISON
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J.UT:a~ /
II) QUFSTIONS REt.~IV~ ATJI. 'Blëf,ATIOHS SOCIALES
Dl VOUS MARIANT , A7EZ VOUS y';:;tlSE TINE DOTE 1
A cm: L'AVEZ VOUS VERSE ?
SI CU! , COMPCSITIONS i1I' MOnTA.\\'T DE LA DO'rE
AVEZ VO"JS VZi!SE TCT.AL~T 1..1. !XlTE ?
Iti. VOS ~-"TIONS AVEC LES PECElm1S V~I SO~ ELLES - :9OlHID:i -
- lLUJV AISES
~'" \\ ... "":; &,,,,\\.•
-
A PEU PEES :BŒi1œ
- TEES 1U.UV AISES
~ ~ • QUELLBZ S01'TT L~ IiELATIONS n~RE L~ ?ECr::::rns :aENDlOIS ? : ~~!CN
~
(ci ~u des e::x:empl es)
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N'OMBRE DE PEE2cmID':S ~mAGEES ?
t;l1! EST tE BESPOnS.AE..E DE LA :2IS'1'C7J?l'E ? 3ST-IL PEc?'llowi! ?
POuRQUOI l'A -'T,- ON NOWE RSS?ONS_A31~
l"El.œ!S ?ARTICIP1!NT-ELL1!:3 ! C:::S RISTOURNES 1
( SI NON , POURQUOI 1)
ONT-EU.BS L:aml PEOPE.i:: H!sTOUmiE ':' ( Y-CN':'.A.."'''l' DE LA P-.AH1'ICTI'ATION )
Q1J1 IN EST :ii!'SPONSABL::l: :B.'l' POUIlQ17O! ?
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-'.UUVA:S
-'!'EES :BO~'S
- '!'3ES M.A.UV AIS
(cit e:." des uempl es )
D:s:5 CJ.1):!Uü! A VOS PAIm~TS 1 - EtI A3.G:a:n (montant)
-
E:l NATmi.E (exempl e)
ACCIDENT,QUI EERIT3RA DE VOS EInrn 1
1 -LIEO :
frPE D'HABITATION
- DANS VOTP~ CASE
- CREZ t~ ?A3~ (est-il P9C~~U=)
- ~ES VOUS LCCA':'A::a:E
'tl - KO!ENS DE TR.OOiPOE':' 1 COL!U:3NT VCTIS BD.'1lEZ Vot'S A lA PLAGE 1 .
AVr:.:, D~ AMIS
. ~_ AVEC QrrI ll..umEZ VOUS SOO Vi••\\"'!/
__
-
AVEC DES PA..lt::NTS
AVi;C DE:3 MIIS Z'!' Di:.3 P) ~~l"TS
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(~oD~118 pêcheu:."s 1)
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AVEC VOTRE mD!E !.T VOS :t'rF.urrs
A. COMBIEN PRENEZ VOJl:> VOS HEP.Ar. '?
xj VIE CULTURELLE
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QtTELLE3 SONT VOS DISTllCTIONS ?
-CIlmlA - JEt' DE CABTES -
CC}.v3RSA':"7.0l-T -
D..L"lSE - At'TRES •••
'QuELL!S RADIOS SUIVEZ VOUS '1
~."
- LA von DE LA REVOLU2ION
- LA VOIX DU WB
- LA von DE LA m:roVATION
- 1W)IO FRANCE
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- lADIO !ENIN
'SUIVEZ vous Pl.U5IllmlS STATIONS A LA l"QIS ?
-ClOELL:B: !ST 'VOTEE STATION PEEl''EREE ?
QUELLE mISSION PREFEHEZ VOUS ? (Th--roEMATION - VUSlQUE)
QO;STIONS RELATIVl:3 AUX ASSOCIATIONS
mSTE -'l'-IL D!S ASSOCIAT!ONS DE PECHEURS :smntOIS ?
QUU lST LE ROLE DE CJi:5 ASSOCIATIONS ? -
snrnrCAL
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- SPORTIVE
- COLTUIm:.I.3
- m.IG!ms.E
- AU'l':aE
III) ~TIONS EELAT~ A L'ATTACYml:J!!TT AU PAYS
•
COKP'l'EZ VOUS BETOüBNEIi AU' PAYS DANS tIN A.VENU ~ -DmEDIAT
-LOINTAIN
POtmQOOI ,
i
' . ' SI vous DEVEZ lmI'OUE:ŒB AU PAYS
, mT-CE POUR QU1i:..QOE TlMPS ? 1
!sT-CE POUli TOtJJOUBS '?
PO'OBQ1JOI ?
- OUI
- BON
"""
•. QUEL verIN EINO!EZVOtlS Cft .3GErrl' '1 - PU POSTE
- AUTRE Monm
:QUI JNVOTEZ VOtz CE'l' AEGFr '1 - A. tiN P.AliEN'T (préciser le lien de paren'U)
>\\
~
- J. tIR' .AUl
J .
..
SITUATION SOCI~
.....
SI LION VOUS PROPOSjjl tIN mPLOI SALABIE (dan8 le priTé ou pour 11 état) ,
CJ:3SEBIEZ VOtlS LA PECHE '1
~;~
g,'.'CONSIDERIEZ VOUS QUE VOtlS AVEZ UNE llONNE SITUA.TION ECONOMIQUE-? '.- Om:
i,": "
. -BON
1~Ff';'"
:
:~~: (douez TOS raiao_. ) .
.
•
.~~:-
I
;..."'l.;:t·~.'~.·
:"
.'
!.. ' , . ~
DATE
LIEU
t l
'!.:.
f- \\ .
(D
---_._-----_._----------_.-.~-
1) QUliSTION D1I!J!NTIFICATION (!"l'AT-Crvn.)
,,_ AGE
i'l'lmIi
NIVEAU D'INS'1'1roCTION
II} SITUATION FAMILIALE
-------
~. m'ES VOUS : - KARIE
-
CELDATA!:aE
- vroF
- DIVORCE
SI VOUS E'I']S MABIE, CC\\ül~EN il' EPo'Jsm AVEZ VOVS ?
o
!f
~. QUELLE:a:3T L' ET!lNIE ET LE CLA..."1 DE VOT3E OU VOS ~~ '?
DE Qm:. cz...AN rI'!!S VOUS '7
'1- CCUBIEN D':lim'A."n'S AVEZ VOUS? l p.~", ,,; ~~•.i\\ '\\\\1
tt..; '-
li 0
1
\\1)
;
VO~-I!.S AL' ECOLE ?
QüEI. llETI:s:J3. A!l!E1lllEZ VOUS QUE VOTBE ENFANT EXERCE ?
(citer tUI. ou plusieurs
métiers)
.AIMERIEZ VOUS QUE VOTEE Em'}Ji'!' DE'l!~1E p~ COMME 70ûS If
-')- QUELLE EST (était) L' ACTIVIT::;:: DE VOTEE PEEE ?
QtT]:.LE EST L'ACTIVITE DU P3:R3 DE ','OT3.E ~E ? .~
,
ri- 0- NOMBliE DE PERSONNES A ClLI.llGE 1.. PJ..B.'!' VOT!iE F:~E ~ VOS il1U'flllTS
•,-'of, , .'
:.B.APPORTS AVl::Z vous An::. l.IS i'EBSœNES A CHARGE'?
- AMI'!'IE
-
P.umT!: (préciser)
-
AUTlmS
II!) MC!:EN5 DE PEeDOCT!ON
:f •AVEC QUI PECREZ VOtlS ? (nombre)
ETi:SVOUS !lE LA MEH!: P'j)!!LL];?
-
Oûl
- NON
SI OUI, PBECrZEB US liEL.ATIONS l".AMn..:.U-ES (mFAlF.S/NE'TE'CAjnnE AINE 00 CAlJWfj •••
9.. QUI E5T LE PROPRIETAIllE DE(S) LA PIROGDE(S) '?
h -Q01 iST LE PBOPRIET.!In DU (DES) :!'IL~S ?
ii-QUI !:lT LE PJ:iOPR!ETAIIm DU lfOTEIJE ?
\\'t }:IDCEZ VOUS UNE AUT:RE ACTIVITE '? -AGRIeoLTmiE
•
-CJMMERCE
-:ruMAGE !I1J F'OISSCN
-Ar:TliE
TYPA: DE ?I?OGUE
r
..
?il!:I D'UNE P!liOGUE \\ p.""tJ~t
~' F\\Q'4\\1')
TYPE El' LONGm:tJ11 :nu 1I'!L1i:T >
?RU DU l"!L3T
, "',:" N ~~
0' r./ l' ~ il
limœU DE 140T1!mlS
PU!35.Al1CE DU MOTI:U3
nu DU MCTEO'B
~ D'ACRAT
\\'S. comrmT AVEZ vous ACE:ETE VOS INST~'S DE TUVAIL ?
AVEC DE L t ABOnlT PERSOb"N'EL ?
D'OU PBOV!ENT CET ABOmT ?
AVEC DE L t AP.GENT PRETE ?
1 QUI vous L 1 A Pm:TE ? ( rela tion8 a"ec cette persoJUle )
LUI AVEZ VOUS DE] A BmBOmlSE ?
.l POUllQOOI 1'l'AVEZ VOUS PAS Di!: 1I0TEIT3 '?
IV) QUESTIONS mATIVES AUX DE?:s:rsll';,; POUll l. ... PECHE
\\).. ESsmCE
1 NOI.Œ:Œ DE LITRES nIG~ P0U3 UNE SORTIE EN lŒS "/
PEI:! DU UTRE :O'ESSE!rCE
cmœIBN 1'A.!TES VOUS DE SO?TU 1>.Al1 JOU!/. "/
\\~..BEPA?..ATION
1
QUI 1lEP.ABE LlC UOTma i:l p..umE ?
PEU DE LA EEP.Al1A.TION
i
1
PRIX DE LA :sEP.AUTION
/
TI:) QOSSTIONS m:LATIVES Am: .ACT!V!T~ ECONOMIQml:)
n.....!CTIVITlS DE l.' EPOUSE
AGllICULTOlŒ /
LIEU
;L.. T!PE DE CUL'l'm!E P5.ATIQOEE
CETTE AGRIClJLTUEE EST-ELLE COKM:EmC:'&.E ou NON ?
!'lJJUGE/
COJlBInl DE FUMOIRS SE T!lOnvJlNT DAToS veTro: CLO'l'Om: ?
A QUI APP.ABTI~EN'T-n.S ?
- A VOUS Jrn4E
- A VOTU EPOUSE
- A VOS ll:PO'OS~
- COM3IEN DE FUMOIRS POSSEDE caACUNE ~E'VOS EPOUSJS 7
\\l- VOTIlE IPC'OSE VOUS ACRX'l'E -'1'-!1l.E DU POISSOU iN VUE DU l"{]M.!CE ?
\\q _sr om: , A QUI IŒVIEN'l' LA 1lECE'!'TE !P!mi LA VENTE DU PO!SSON' 11"!JJ(E ?
- A l.'EPO'OSE
-
Aü KAU
-
Am DEUX
DA..~ CE DAS, Cl:lmI.lLNT SE :rAIT H
BEP.il1lT'I1'IO~r DES :aECETT!:i ?
•
VI' tA ~'EBCIJ.'!'~ISJ.'!'ION
)j)_ CCK!::Bm' VEnDEZ vous vo~_ POISSON?
- AU COM?TANT /
- EN CAISSE
POIllS :rI' FU! DE LA CAISSE
- F&i C'C!V"ETTE MO'!El'l1rn: ;
POIDS ET ?:aU DE LA ~1'l'TE
- PAB GRANDE e:t1Vm'T"S
, POIDS lL'l' PB~ DE LA CUVETTE
VENDEZ VOUS PAR CAISS~ m FAji CUVETTE?
11 VmEZ vous PAll'1ltlIS A CllEDI'!'? - OU!
~-
.
- N'ON
-
sO'JVnl':'
( Si 2lO!1 t dOMez Toe rahoJ:.8 )
(1 q _ A QUI vm!lEZ VOUS ? -
A UN ou FLUS!Etr.s ACl!E'!',,:!,uE.Z RA:arrtrELS
L <..
_ A UN OU P'~USlEUBS Acm:':'EUBS OCCAS!OmmS
-' A DES ACE:E!'3mlS R.A1l!TUn.S 'E:r OCCASIOID!3:L3
RESElNEZ Vous LE POISSON A DES CLlmTS HAJ3IT'JELS 7
SI OU! , QU]:.u::J SONT VOS lŒLA'T!ONS '/ - A:.iITIE
-PARmTE
- A~BES
.1..\\. :POURQUOI AVEZ 'Vous CHOISI ~ ~!Ka ?
ù, _!lEPUIS Q.UAm> EX3:BCEZ VOUS LA PEalE. ?
t r_EXERCIEZ V~S UN AUTHE UE'l'Ill'Jl AU?.œ.AV )'NT 'j'
b _:PliATI\\.i,uJ!oZ VOUS LA PEc:iE TOUS LES JOuES ? ( JOUES OU VOUS !'.~ PECHEZ PAS )
t
V!U) Gill"S lt"!' REPARTITION DES GAINS
", _ COMMP:."T SE FAI'!' LA m:P.AliT!TION D1!S RZHliU"S DE 1.1 PECHE ?
- m roNe'l'ION D15 Ul..:..TICllS !ri!: PAR:!NTE
- ml :roNe'l'!ON Dt! Tll.AVAIL DE CllC'JN
- EN FONCTIO}! DES :mSTBUl!~'"TS IiE TRAVA!L ?OSSEJ:lFS (filet, pil'Ogue, moteur)
DANS CE CAS , PAliT Dû 1'.ILE!' 1
P.AB'1' DE LA PIROGUE 1
PAliT Di] !LOTZJll 1
1o.Ql1i;L EST LE smTDfE DE PAli'l' '1 (dollur de. exemples prée1. )
j A... QUELS SONT A PEtr Pll3S VOS GAINS '1 - PAR J'OUH
- PA1l SEMAI1TE
- P.AB MOIS
11 . QUELS SONT 1~ llIENE DURAllLl!:s QI]]: vous POSSEDEZ ? - 'tlN VELOMOTEOli
- 'ON VELO
- UN POSTE RADIO
- 1JNE MA!SON
-
AUTP.35 •••
II ) QUESTIONS E.ATIVE:3 AU"l E~AT:C,-rr; SOCIALE3
1\\- EN vous lWiI.~'iT , AVEZ VQTTS VERSE !:!NE DOTl '1
SI OU! , COMPOSITION ~ MONTA.."'n' DE LA DO!! ?
•
AVEZ VOUS V-:RSE TO'I'.AL!lJmlT U
!lOT~ ?
SI NON , ~ M01>i'TR:TT VOUS BESTl -T-n. Â VEBSEIl ?
\\~_VOS RELATIONS AVEC LES PECliEmlS BENINOIS SONT -zu. ES -13œrnES
-MAt", AIS!S
-A PEU PlmS ll~
-TF.ES !LAUV AISES
'\\f_EX!STE -T-n. 'CNE EliTBAIDE (COOPERAT!On ) l!NT3.E ~ES :?ECHE'Jn3 .,
!!}l'TEE LES ?30PUE'!'.AIEES .,
SI NON
,
POUB~ CETTE ENT:RAIDE N' '3!!5TE -~-~~:z PAS"
~1- OIlGJJl'ISEZ VOUS DiS RISTOOllN'35 ?
NOM:!lEE DE PERSON'NES lWO.A.OQS s
MONTAN'l' DE LA P AliTICIPAT!ON INDIVIDO~LE :
QrrI EST LE BESPONS.AJ3LE DE LA li!STO'J1lNE ., Jl:5T-n. PECREtTB ?
POU1iQUOI L'! T-oN NOMME Irn:3PONSAB:..E '1
US lI'Œ!ES PABTICIPnrr-ELLJlS .A. CES E!S'!'O~""E5 .,
(Ii non, pourquoi ) .
O~'T-ELLES ~mE: l'ROPU tiISTOUm"E ?
? -210NS
-MAt"f.CS
-TliES 'BONS
-T:!mi YAUVAIS
( ei -: li!' des e.:::empl ea)
O?FEEZ VOUS DES DONS, DES CADEAUX A 'iCS P AIŒljTS ? -~ An:l'SJ1"l'
(mol'rtalJ -;)
-
-E:f NATD'U
(axempl e)
QO'E RECEVEZ VOUS EN REl'0Ull DE LA. FAMILLE .,
. ~~ - S'IL VOUS 1JŒIVE UN ACCIDErrr Qû: :a:ERI'l'ERA j)E VOS ;lIENS?
1) QtTIST!ONS !t~ATIV!s A VORGk.'ITSATION
SOCIALE
"t 1_ POUllQt7JI !TE VOUS ORGANISEZ VOUS PAS ::r "COMPAGll'!E" COW.Œ LES PECS:ED1lS E3'.o.'l'nrOIS 'l
RAISONS ECONO~IQITES
SOBC:::LLERIE ,
RAISONS C!JLT'J1l~LES t (oppos::' tÎlOl1 clanique)
IAISONS AUTiŒS t
,,1. A!l4E1iIEZ vous rom..'ER 'UNE COOPEEATrlE 'i' - OUI
- NON
( donner TOS rsi90ns )
""
_ SI OUI , D'APRES V01JS Qlj: DEVP.}, CONT:5.Œ.EE CE'!''I':S C00PEP..A':':'V::: ?
-
LES PE:HEI'JE5
- L'ETAT
-L ES PECH:roBS ET L t ET}..T
(do~ner ToS raisons )
't1_AT':'ENDEZ VOUS UNE A:i:DE !lE L' ETAT , QUEL 'l'Y'PE D'A::r;E ?
II) Qm:STIONS 1ŒLATIVES A L':W::::~.4.T!ON
:...{) _ OU RAEITEZ VOUS ? (lieu)
- DANS 'TOTRE: PBOPEE CASE
- C:B:EZ UN P A1iENT
(EST-Il PECHE",,'1i ?)
- !sT-CE QUE VOUS ET:SS LOCATAIRE '1
com:mT VOUS llENDEZ VOUS A LA PLAGE ?
\\1~'" AVEC QU! M.ANGEZ V01llS SOUVEFl' ? -AVEC DES AMIS
-AVEC ~"!S ? .A3!NTS
-A'VEC DES .AMIS ];'l' DB:3 PARn,"TS
(eont-ils p~che~rG 1)
-AVEC VOTRE nw.!:i: "iJ!! 'VOS ]lIT1011'1'5
( tl~. A cornIEN' PEENEZ VOUS VOS EE?AS ?
~t. Qm:LLPS SONT VOS DISTRACTIONS ?
-Cnm.1A
-JZJ D~ CiJl'Z'!s
-CONVERSATION
-D.ANSE
-AUTf.zs •••
'-4~ ECOUTEZ "TOUS LA RADIO ? -OUI
-NON
,
QUELLE RADIO SUIVEZ VOUS?
-LA VOU DE LA BEl0LOTION
-LA VOU DU z.A!RE
-LA VO!~ DE LA RENOVATION
-1W)IO FP,;':i:E
SUIVEZ VOUS PL"JSIIDRS STATION'5 .A LA FOIS ?
QUELLE ES':' VOTRE STATION:'PHEF'EIlEE ?
QUELLE mISSION PBEFEHEZ VOUS ? -INFOB:!.J..'ION
-~IQ"JE
IIII) ~TImTS REL.ATIVES Am ASSOCIATIONS
çCl • EXISTE -T-!L DES ASSOCIATIONS :DE P~UŒ,,3S ?
.,
1) ,.1.QUEL EST LE ROLE DE C]:; ASSOCIAT!01\\"S ? -S7m~IC.u.
-POL l':'I QUE
-5PORT!7E
-C1J!.TcrP.ELLE
-aE:.IG!EOSE
.f
s~ _QUELS SONT VOS PROJETS ?
SI L'.ON VOUS P40POSE UN LI'tlLOI S)1.A,.'qJ:E (DANS LE ?iL.TVE OU L' ETAT) ,
5l - LAISSERIEZ VOUS LA P~E ?
COnSIDEliEZ VOUS QUE V01JS Av"!l:Z mrE 301"1;;; S!~.ATION ECmWt!!QUE ? POURQUOI ?
S'.-
.
...
mQtll'1'E SU! LES S~!-GiOSSIS'!'E3
LIEU
VIllE
SCOLAIRE
SImr DES P.A1ŒNTS
, VOUS JoUBn ~ CELIBATAIRE - DIVOIiC:m - VEUF -
O~ Em:i lUmE , c:cn.œmr DE ~ Avn VOUS ,?~,,:,,\\'::)j..'~ A.t ~tl) bt~ .....~
DE LA FnOŒ OU DIS Fm~
l~';"'i.)
•
A.CTIV!TE DU M.A.1U ? Cp"'I)~))': ~tJ
IJ
\\J,.
\\-~ , Y'~-
VOUS DES »f1l'AN'l'S ..
Il. ~
' \\ )
. ' OUI, eoDI:m 1.
(--J pr irE. )
Oft-JLS AL' ECOLi: '?
'l'A: OtT PROFESSION ·DE VOTRE Pll~I::B ll:fFANT
lm DE PEBSONNllS A CRDGi (à pa:lrt Totre :f'emmo et V'oe en:f'ente)
:Ell:UnONS AVEC CJ:S PXRS~ u:ar~l1U - Bmie'
•
.WI'l'U."VOûS '1
~ VOS PABm'l'S
CHEZ VOS !EA.m pJJmrl'S
DAm VOTRE PBOPllE 1LUSON
LOu:mz VOUS '?
.•
"f' ,~
r
..
mAT!V~ AtlI ACTIVITES ECONOMIgt!il:S
~CEZ VOOS CX'1'l':s: ACTIVIT:I ., POt'!!QUO! .,
f.,
, cmœ!E y AT-IL :DZ Sl!UI-CROSSIST3S ~C.AN'1' .,
CXJŒID SON'l'-ILS PAns P.A! JCüR, P _"3 Sm..um: OU P A1t )[OIS .,
':Jit:;, VOUS COIm~CE ( QüI VOUS .1 .A!t:s: A VOS DEBU'l'S' E'l' AVEC ~IJI: Sœ.m)
!ÀCHmz lOtiS !i.A2l11'OELLlIICmT Li FOISSON QUE VOS DET.A.!LLJ..'lJTS VmDENT SUE
.,
iboI~ VOUS .,
- Aü POR'!
-
J]J llAliCD
ACn'I'EZ VOUS .,
- ~ CA!SSi
- AU'l'BE
PUI Dl L.! CAISSE 1
DI CAISSES ACHETEZ VOUS PAB JOUE .,
DEPPSll:S P'AITll:S VOUS DANS LE CADRE DE VOTEE A.CT!V!TE .,
préciser le me de dépensee )
QU'A POntTE N'O!n ?
s SON"l' VOS FRO:iTS ?
li:IE4C1Z VOUS ? D.AN5 ~S SECTECBS ?
)
(~,,--,-,:, .•.
CE'l"!'E TACHE '1
m'1' AIDEZ VOUS VOS PAm.m'S '1
- _.. QOUQUi:S EImPLlI:5 lES fI.1JS srcmIncATI:F'S -
nz VOUS D! liONS ltAP~R'l'S AV!C vos P~TS '?
A '1'-n. DES KllUBB:iS DE VOTRE FAY!!.l!: AV'iJ:, I.::3Qm:LS VOUS ETES ASSOCIES '1
AVEZ VOUS DiS :BI:3NS DORA'BLES ? L:!:5Q'JELS '1
~ CONSI:D!REZ VOUS QUE VOUS AnZ !ll.'t.JSS! '1 PCml QT.:'ELI.liS lUISONS '1
....
'~"
'
. AmIEZ VOUS PREnRE t:lN m:P!.OI S.A1.ARU DANS :'A l"ONCTION PUBI.I~ OU DA.~S
, 1:. li: P:iI.-7E '1
,..~. -~<'
:i~ 'J'tr
~~è~ PCUIi~l '1
goe;TIœrn BELATlnS Am OID.6.NIS.4.T!O!lS SOCI.Al~
DANS UN!: ASSOCIATION ?
- POLITI QUE
- snrnIC.AI.E
- SPORTIVE
- RELIGIEUSE
-
COLTU:aELL!
SI OUI , Qrr.iL ]ST lE llOl E DE CE'l'TE ASSOCI.ATION '1
\\'1- PARTICIPEZ VOUS A t:NZ TONTINE? ( pa:' jo\\U', pl!::" u:laÏlu, pa:!" Mois )
co'" 0"'"
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- """ ,.r·.".,.~ ,,..-,.,... ~----.,,, .... '1
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Mo. \\"AJ l-.!O.I\\.J.VJ.l
A&:UJ.J. vJ•.J",I'UA4..IJ."b
POUEQUOI FAlTES VOUS DES '1'C'HT!m::s ..,
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'"\\1.'" ~ ~ 'l
- l"OOTBALL
- J>ANSE
- CI2m{A
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- LEC'l'tmE
- AUTRE
7
Enqu~teIJr
FICHE D'ENQUETE SOCla-ECONOMIQUE
7
5~LES AID~PEÇHEURS
Date
Lieu
?
1.
Questionnaire d'i_dentificetion (Etat-Civil)
1- Age
Ethnie
Niv2au Scollüre
DiplOmes obtenus
Langues parl ées
II.
Situation familiale
2- Etes vous mar12-ce~ibatBire-veuf-divorcé
Nombre d'épouses 7 Nationalit~-!ge
3- Nombre d'enfanta (~ge-vivent 110 avec vous 7)
vont-ils B l'école
4_
Profession des parents
père
mère
5- Avez vous des frè=es et soeIJcs (nombre respectif)
Que font ils ?
6- Vos frères ou autres perents (cousins, Devaux)
font ils la m~me activitÉ que vous)
7- Où viv2z vous ?
Chez V:JS pi!lrents
vous louez
chez des amis
III.
Activités EconomiqlJes
8- depuis quand exercez vous cette activité 7
(en quoi ccnsiaca-t-Ëlle)
1
j
r
.
~I \\
9- Pourquoi avoir choisi cette activité 7
1
Est ce votre activité principale?
Exercez vous une Butre activ:té ?
Connaissez vous un sutre métier
Comment avez vous commencé ?
10- Travaillez vous peur une o~ ~lu5i2urs compagnies?
Nom de la compagnie au des compagnies?
Pour le compte de quels patrons preferez
vous travailler: béninois ou congolais, Pourquoi?
11- Prix de la force de travail
Etes vous payé au jour le jour
ou en fin de semaine
en argent combien
en nature (poisson)
Quantité de poisson
(en ~g ou F/CFA)
Que faites du_poisson qu'on vous donne: vente ou
auto-consommation si vente prix par tas (nombre de
poissùn par tas)
Eetimez vous ~tre bien payé?
Oui
Non
•
' .
..../
~:
S1 non pourouoi ?
12- Relations avec le compagnie
bonnes
mauvaises
très bonnes
très mauvaises
donnez des exemples et dites pourquoi
13- Que faites vous avec vos revenus 7
o'-
• l
~4- Avez vous des projets?
15- Organisez. vous ~es ristournes?
ouoi - non
Si oui montant de la participation
Nombre d~ participants
po~rquoi faites vous dea ristournes?
respcnsabl€
de la Tontine ? pourqu~i ?
Prési :jent ?
Trésorier?
16- Subsidiaire :
A combien exercez vous cette activité
dans une compagnie 7
Quelles sent vos relations ?
camarades
parent3 (préciSEZ)
habitez vous le m~me quartier?
Quelles sont vos distractions ?
cinéma
L1anse
foot ball
Etes vous dans un club ?
. Buta du club?
•
CE11MlE O.R.S.T.O.M.
EN~UE1'S
CCMFCGITIO!t
B.P. 1286
POINTE-l1CIP..E
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DATE 1
rra ti n.a.H té Pl'0!l1'i étaira Pirogue
Pirogue
. !'~:l.lni 9 , ------
..
SP t-
I -
none I>ratiquée Ligne 1 f
_
r
1'D 1 1- -
Mixte ns /L
1
r_ _
Mixte FIl /L
KElmbre d'Equillage
Age
NationaliU
Ethnie
Per::la~ent
Ocoasionll'!!l
_..-
1
1
.--J
1
1
1
!
]
S 11--
~ationalité P1'opri~~~i~e Pirogue
Pirog'.JEl 1 ~
~thn1e
P30be pratiquée Ligne 1
S? 1
FIl 1 1_.1
Mixte 00 /L
1
r_ _
Xix")"! F1) /L
1
1
_
.
J!embre d 1 Equipage
1
Age
Nationali U
Etb.nig
1
1
t
,
P8:"r:~an~n"t
i
1
Occaeionn('l
1
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--
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-
i!1
1
1
1
1
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1
1
1
1
1
i
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,.-..,
.... '1>';-
eENTRE onsTO:~ DE POINTE NOUE
cie
Dl'V"ENTAIRE UNITES DE PECHE
Etbn1el
_
Na.tionalite ps.tron 4. ll~ehel._ _
.
_
AglJl
Ilolllb-re-~d~l-an-l1":'é-es- dans la p3ch91
_
Autre e.ctiVitée é%ercé'.)l_ _~
_
Activi té usroée précf\\ldeD',ment.I
_
Lieu d'h~bitationl
__
Originairp. del
_
Sinon qui est propriétaire.'
oui
nb:!'e
non
3t-t~11 ~ro~r1étaire de la pirogue
-.
1-0
-- .
des fllets
1.D
c=
L.-.
c::
l'.~.S ..--'
-
L..J
......:
,...,
des lignes
0
W
-
du moteur
CJ
,-,
t-J
Caractéristi,Qea
piroBU8S
Popo
Vi11
Age
Prix d' acb.':l.t
Do1a
Longt:eur
Largeul
:~otoriaable
:~ar~uet lluissance
Age
Dernière r&par~tion
(nbre de mois)
C8ut
•
---------------,-1
1
\\
~O!~S DE FECHE
FILETS ro RrI.ANTS DE FOND
prix
Longueur(!Il )
Chute (nbre mailles)
_
"!ailles (rc/m)
FILE'I'S ~1AILLANTS LE SUTh'ACE
Age (ana)
Pri:x
Longueur (m)
,
Chute (nbre lll3.illes)
_
i'aille (m/III)
SEmlE DE PLAGE
Long'.leur:
(rn)
Chute(!:l):
_
!<1::dl1ea poche (lII/mh
..._
')·'1111e ~iles (Ill/m):
Pl'iJ::
,
Autre~ engins:plateaux,4~~~ers,li~e8:
1
,,"
~'CJE D~ :F'I'N.\\NCZ!::RT D~5 ACE !'s n: :UT::.:;':.L DE PECHE
PIROGUES:
FILETS:
E~UT?AGE
fAI'ICNJtLITE ;r:'l.'E;!S
A.GE
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Vente du poisso~
Qui venll. le poisson ? :
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Qui achète le poisson?:
- femme(s) des ~Jlcheu:-9
t"ujCt1:::-rJ 1
_
occaei.nnellamen~:
_
-ain.n est~oe un aahe_eur(ae) habituel(le):
_
oe.asirnmel (le ):
_
Partage: quand pal"tage-t~n le prod\\ .• ~ c '" pêche :
_
description du mode de partage' (donner ur. e. e:lple chiffré)
TA3Œ DES ;·IATER:SS
J:JTTRODUCTION
METHODOLOGIE
PROBLE:1.ctT l QUE
.,~c.,;:.
~
. ' ,
1ère Partie
Mili~u physique, organisation socio-économique
'C;;'/'~;
traditio~_elle et influence sur la pêche
Caract~re hydrologiques du Golfe ~e ~uinée
Saisons 2~rinés et saisons de pêche
La grande saisor:s c!'.aude cu gTbT.de saiaon de pluie"
La grande s2.18en fr'Jide
La petite saison chaude a~ peti~e saison de pluies
La petite sai20~ froide 01J petia saison s~che
CEAPITRE II
l ' organisat ion soci')-é:>:n:rJiqu.e trs.,ii tiorL1.elle : la pêche (1:.:Iv, ~
.....................
le Loango, déterminisôes historiqu?s, socio-politiques et
économiques
1e sys~';':eéccnomiquG Loar.go
~2a procès de tra,rail dans le Loango
:S' ~~gricci ture
-
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.!...a necne
~3.p:Jorts de p2.rent8 et influence sm:'
A
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la
~ecne
2è!D.e Partie
~a tr~r12i~ion du 1a&!~g0 au capitalisme et les .
changements sur la pêche
CH..':"'PITRE l
Bref aperçu S'.T ~s. tr:ci::si"cicr. d-_~ lC:igo au système capitaliste
ses changements sur ls. pêche
Industrialisation, croissance d~mographique, création
de la demande socis.le ~t i~velopDeœe~t de la pêche
CHAPITRE II
ImpcrtaLce éconcrni~ue ~;l poisson 5e mer
La' pe""n~~c. ;f"";(~"'-::+r; QÎ" Ao
•
~..: ... ..,...,)-,....·i -11-e
...... .:.._
..1-_ ................... '"
..I.. ........... ..J..._
. . . . . _-;:)1.1 .... --1. ......
La prod~_~c~i:l~ de la
~
-
pec1l8 indusë:,ielle
La prod~_lcticr: de la pêche art i 8 8.r.8.1 e
I?. >=,roc: 'Je: t i=: ~a ~io~a.l,?
~'):'330n fillLÉ, salé. sécl~é
pC~S30n ccng2:~ de iller
~)iS20n conserves
....
.~
\\
~s~~~Ud2S 2~i~s~~3.~.r8S et ValelIT ~e 12
r~tion aliment&i~e
\\
la consoomation nationale d~ poisson
1
1
,
3ème Par~ie
Les structures actuelles de la commu.'1KJ.té des
\\1
pêch=UTS congolais et béninois
\\
CHAPITRE l
\\
1
1
:~>Toluti2:l de ~a ?cpule.-;':oE du "Tillage des pêchetè.rs
La popu~aôio~ impliquée i~n2 ~~ pêche ar~isanale
~ariti~ê cc~golaise
Populat:..or. actuelle du crillage des plkheu:,s de la
Plage :1cnd,,-:'..ne
St:"uct'.ll'e des l.illi tes domestiques des
bér!.inois
des pêcheurs erili
~lat 0:::hi
S:r·.'.c:cre de.:: '~1.i tés riomestiq'J.es vili
Les aut~s3 a·:-;-:::'vi-":és ;'!'~:':~'~1.16eS
D:~r les yêche1J.Ts
CHAPITRE II
Types d'organisation et vie. sociale des de1.lX commun8.'__ '.;·~es de
pêcheurs
La pêcherie béninoise
L'organisation sociale
La vie sociale
La pêcherie vili
L' organisation socü~le
La vie sociale des pêcheurs vili
Composition sociologique des équipages de :;:2che,
mode de recrutement des pêcheurs et infl'.lence s
sur la pêche
Chez les béninois
Chez les vili
Le système d'héritage dans la nêche artisa~~le
CHAPITRE III
Les moyens de production
Les moyens de production
Les pirogues
Les pirogues vili
Les pirogues popo
Estimation du taux d'activité des ~arcs
?iroguier2
- Les filets
les filets maillants droits
les sennes à poche
les lignes
les plateaux
l'épervier
capture par type d'engin
composition des cap'.;ures par eng~~s
- Les moteurs
L'état des équipements, évolutior-. et état ac"':;uel
CHAPITRE IV
Ccüts d'investissements, chiffre d'affaires et mode de
financement des moyens de production
Coüts d'investissement et charge d'amortizsement
Coüts des pirogues (évaluation et coüts actuels)
les pirogues vili
les pirogues popo
Les moteurs
Les j;'ilets
le filet dormant
la senne de plage
la ligne
les plateaux
Chiffre d'affaires par engin et par sortie
Le mode de financement et la reproduction les moyens
de produc"ticr_
la pêcherie béninoise
la pêcherie viIi
CF...APITRE V
Struct'.lre de la propriété et .rapports de production ca:-lS la
pêche maritime artisanale
La pêcherie béninoise
La pêcherie vili
Le système de partage des pêcheurs viIi
La pêche au filet sans moteur
cas propriétaire ID~ique (filets e~
pirogues peYsor~els
cas d'association de propriétaires
différents
cas de pirogues et/ou filets loués
cas de partage pour la se~~e àe o~age
cas de partage pour la pêche à la ligne
cas de partage pour la pêche au plateau
cas de partage pour la pêche à moteur
cas de partage pour l'association
(pêche à moteur)
Le système de partage des pêcheurs béninois
cas où le matériel de pêche appartient
à un propriétaire unique
pêche au filet mailla~t de slŒface
.cas de partage dans une" compagnie':
filet maillant de surface
filet dormant
cas de partage pour la gr~nde senne de
plage
Le pTocessus de formation des classes sociales daDs
la pêcherie artisanale
Le développement du capitalisme dans la pêche
artisanale
chez les bén~ois
chez les congolais
Les associations économi~ues chez les vili et les
béninois
l'attrait contradictoire du salariat
sur les pêcheurs
Les auxiliaires de la pêche
Le système des relations dans la pêche
les relations propriétaires et pêcheurs
congolais - pêcheurs béninois
/
les relations uatrcns béninois - uêcheurs
.
~
viü
les relations entre pêcheurs béninois
exemple de types de relations dans la
:pêche autochtone à travers LL"1 cas
Etl.l.dd ct' unE:; fSlIlil.J..€
mU:l;e uen~noil:3e
congolaise : la famille Kossi
4ème Partie
Circulation et distribution du poisson de la
pêche industrielle - artisanale maritime et
socio-économie des commerçants
CHAPITRE l
Type de circuit de distribution
Pointe-Noire
Pyramiae des âges des commerçants de poissa
Plage Orstom
déroulement de la vente sur la plage
les coüts de commercialisation
Matombi
Structure démogra9hique des commerçants
de poisson frais
Les autres points de débarquement
Les ·marchés
Les prix au débarquement
Les prix au détail
Estimation des marges commerciales
Structure démographiqQe et caractéristiques sociales
des commerçants de poisson (marché centra.l)
Stituation socio-économique des agents
de la circulatio~
1
....
'
es aCveurs en presence
les charges sociales, eituation matrimo-
niale des détaillants et gros~istes
(nombre de femmes, enfants et person-
nes à charge) et risence
CHAPITRE II
kDalyse biographique de quelques commerçants dQ poisson
les commerçants aisés OQ grossistes
CHAPITRE III
La transformation artisanale du poisson de mer
Les agents de la transformation
les béninoises
les congolaises
Les moyens techniques du fumage
prix de revient des fumoirs
,·les cases fumoirs de Mqtombi
La capacité de transformation
la transformation béninoise
la transformation congolaise
Estimation et utilisation des reve~us de
la transforœation
Estimations des revenus
sardinelles
ethmaloses
Utilisation des revenus procurés par
la transformation
la perception par les pêcheurs de revenu
de leurs femmes
Utilisation des revenus et possibilité
d'accumulation
5ème PARTIE
La logique de la sorcellerie dans la pêche viIi
CHAPITRE l
Bref aperçu de la sorcellerie chez les viIi
CHAPITRE II
L'influence de la sorcellerie dans la pêche
La sorcellerie comme stimular.t
La sorcellerie comme blocage
~a fonction relative de la sorcellerie
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!Joie x lire p__:'I.Gr~E~lJCEER
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pé'.ge
liGne 1" ,
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sui.e iLns le texie cie la pere 35
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page 59 ligne 13, lire "dansent ••• "
pi'ge 60 ligne 17,
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poge 60 ligne 26,
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"Rivières et les li'leuves ••• "
page 62 ligne
l,
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pGge 62 ligne 17,
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page 65 ligne
l,
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6,
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"Pat ri • •• "
ligne 16,
page 66 ligne
3,
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pé~ge 69 liene 14,
-"-
"Coloniale"
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"L'intervention•.. u
liene 20,
-"- :1I"Dans la ;.:obilis2,tion"
p,ge 70 ligne
4,
-"-
"Formations"
ligne
9,
-"-
"Se solder"
p: ge 71 li G'7le
4,
-"-
"1!;::;sentiel"
p.ge 72 ligne 3-4
-"-
"Et ne sont plus •.• "
p: ge 76 ligne
9,
-"-
"D'entreprises ••• "
page 77 ligne 18,
-"-
"Scuffle"
p2.(;"e 79 ligne
2,
-"-
"Proteines"
p::,ge 80 ligne 10,
-"-
"Kouilou"
(no'e:c)
page 88 lig'1:e
8,
-"- :"p<:·se 89"
p.:,ge 126 ligne
6, -"-
"C?ré ct'~ristiques••• "
pa.ge f33 ligne 26, -"-
"veillées ~;ortu.,,-ires.•• "
* -"-
p. Ge 134 note
"cf ch III p.".çe 143 et sui te"
page 135 derniè!'e lie;:J.e, l i r e : "d' :'.ccum,.ü".tion"
p:i,::e 145 ligne 14,
'~re
";l.T. + e;v
p.'ge 162 ligne
6, -"-
"Gén.jra,lisee"
p:1.ge 165 ligne
8; -"-
"l·;eilleur"
page 177 ligne 16, -"-
"Exclusif"
p;.cge 222 note ::c "OPU Alger que nous citons à le
p ·ge 233"
PLl.ge 288 li/jne
2 lire : "et" au lie'.l de "zt"
page 148 ligne 12 lire
tableau XI
-"-
ID note+
lire "de Khi -
deux qui est ••• "
page 149 -"-
(l'ormul e du Khi-deux :
(ei -
et) 2 )
et
p.o.ge 275 liVle ..'2 "OPU Alger ••• ", "procèdent"
'page 233 li&1e
1
-"-
"le fait"
page 286
_n_
ligne
6
"la" au lieu de "a.l"
li.:;ne
7
-"-
"sauf"c:.u lieu de "q 1.lau.f"
ligne
_ 1 1 -
10
"et" <l.U lieu de "est"
li&J1e
_11-
26
"Loandjili"
page 296 ligne
5 Tableau 48 "Rapport prix de dl;tail / prix à la production ••• "
. i
page 30l liB1le
_ I f _
6
"V un"
ligne l5
"prématurée ••• TI
page 302 ligne
7
-"-
"cofilfficrçantn"
page 304 liV1e
4
_"-
"aborder . . . 11
p~ge 305 ligne 10
"réussi gr2:ce -
(J. • • • "
_If_
ligne
8
"et possède 1)
)"
page 3II ligne
5
"La !'USGO"
li&J1eII
-"-
" Vdont"
paee 312 li.:;ne 19,
lire "1964"
-"-
20,
lire "trav:èiJ le"
_fl_
27,
_"_
"1e marché"
pace 320
-"-
3,
-"-
".. . devient ••• "
page 321
-"-
17,
-"-
!'2.1entie
-"-
II,
-"-
Eoss-ConGo
ln.ge 3 ~2
-"-
2 ,
_"- "il n'y a pas •.• "
paee 324
-"-
20,
_"-
7,
_"_ "case"
_ ft_
ro,
_n_
Hcase'l
-"-
l8,
-"-
"signalons"
page 33l
-"-
2,
-"-
"investir"
-"-
18,
-"-
"on voit que"
pa.ge 332
-"-
1 et 2, lire "qui confirme"
-"-
II
lire "acc2.par? de"
3
-"-
"pratiquent"
-"-
14
-"-
"foyer"
page 339 ligne
4 (note~), lire
"pos:ô,èdent"
pac;e 341 -"-
IC
-"-
"nGanga.11
_u_
7 (noteT +) -"-
"son renforcement"
_If_
page 347
12, lire
"d.ans la Boucnza"
page 348 -"-
8, lire
"on y a trouvé"
page 349 -"-
15, -"-
"progrès"
page 351 -"-
14, -"-
"investir"
_n_
page 354
1, -"-
"la sorcellerie"
_If_
page 356
3, -"-
"aisé"
_It_
8, _It_
page 357
11 30nt"
page 358 note +
"Althusser"
ligne 12
-"-
"idéologie"
paGe 362 ligne
3, -"-
"cadre"
page 366 _11_
9, -"-
"cet argent"
_ I f -
6, _,,_
page 367
"qu'on"
page 368 -"-
ID, -"-
"constituent"
page 371 -"-
9, -"-
"les mareyeurs"
page 372 -"-
6, -"-
"l'avitaillement"
page 373 -"-
10, -"-
"dont bénéficie déjà"
derniere ligne (note), lire "SPORAFR1C"
pace 375 -"-
22, -"-
"entrer"
page 375 -"-
7, _n_
"l'Etat lf
-"-
28, -"-
"propriétaires"
pa.ge 381 -"-
2, -"-
"production-circulation"
_fl_
3, -"-
page 382 -"-
.:., -"-
"le fait Que la promotion"
-"- 4-5 , -"-
"niveller"
-"- 6-7 , -"-
"indézliable"
page 383 _n_ 12-13 -"-
"marchande"
-"- 13-14 -"-
"d'organisation"
-"- 21-2~
-"-
"d 1 accumulation"
_11_
23
-"-
"ont commencé"
p<:1ge 384 ligne
co
u, lire
"il va de soi"
_"_
13-14, lire
"d'appropriati.on"
page 385 _1'_
6, -"-
"explicite"
page 386 _11-
21, _"_
"coüt"
page 387 _It_
la, _11- "petite-bou.rgeoisie"
_11-
II, _11- "dé:téüllantc"
_ l I _
n, _Jl_ "intermédi<üre"
page 388 _"-
1-2
_" _ "d'autre part"
_n_
2-) , _11- "moyen"
_"-
13, _"- "a.cteurs"
_ 11-
19, _11 _
"quoique substantiels"
~ .,..,.~,~~,..._~- ] 1·, ••
•
,/
"
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page 407
DE'J"AUGES (R) L'oncle, le Ndoki et l'entrepreneur. CR3Tœ; 1977
T A B L El A Il X
page 410 Tableau II
Lire
"Le::! différents ,jours"
j)2.ge 4II Tableau 13
Lire
"captur," IJ20r engin (filets), ':J2.r sortie et pé'.r
élément (en kg)
Tableau 23
Lire
"Prix des moteurs b..ors-bord" •