( Lt:ïTRES ET CIVlllSATIDrJS )
U. E. !\\. lY;\\NGU-\\IS
TI-iESE POUR LE DOCTORAT, DE TROISIÈME CYCLE
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(. .rvursation
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vu.) L
UJ..J.\\...c\\"';llVl"
DE J\\1r. LE PROFESSEUR
C. PEROTU\\I
PAR VERONIQUE TADJO
Mars 1981

UNIVERSITE :DE PARIS-SOROON~.6
(LETTRES ET CIVILISATIONS)
U. E.R.
1)' ANGLAIS
':CHESB
POUR
LB
".DOCTORAT
DB
TftOISIEME
CYCLE
(CIVILISATIO.N J\\NBRICAINE) PREPAREE SOUS tA
DIRECTION DE f'10NSI.EiUR LB PftOfESSEUR
C. PEROTIN
Il
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PROCESSUS
D'
ACCULTVR1~TI0N
DES
AFRO -
ANCtZICAII:IS
DB
1619
A
1808"
PAR
VffiOl.HQUB TADJO

- 1. -
"LE
PROCESSUS
DI
11.C CU:L'I'URA'T ION
DES
AFRa - AMERICAINS
1619
A
1808"

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L'UlHViè;iUrrB DJ'j
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SOKBOj'jI'LL:; •

- 4 -
1I0n e ever f881s his two-ness -- &'1. ~illleTicM,
a
Ilel:')'~o; t"TO souls, tHO t.hougn t s , t wo unreconciled ::tri-
v iri.,s ,
two warr i n., ideals in one dark body, who s e
d02,,:.;ed et r ength a.l on e keeps i t
from b ei ng torn asun-
der.
The h i s t o r v of the 1illleric8U l·i eii,ro is the histo-
l'y o ,
this strige -- this longing to a t t a i.n self-
conscious manho o d ,
to mcrc;e his double self into a
b e t t e r
0l1c1
t.ru e.r self. In this mcrging he wi sh e s nei-
ther of the aIder selves to be lost. tie Houlc1 not
ùÎric2.1lize 1.meric2.,
for ~..rnerica has tao much to te2cch
the wor Ld 8l1cL ...f r i c a , He wou Ld not bl.each his Negro
soul in Cl flood of whi, te ":J.neriCD.nism for he knows
that 1\\; 80;1'0 blOOQ l'las 8. medsage for the wor'Ld , il
":1. ~.8.
.DU bOl S
fhe souls of black FolkS

5
" On ressent toujours sa propre dua.l.r té -- un
ilnéric2in et lli1 Noir; deux ~les, deux pensées 9 deux
aspirations inconciliables,
deux Ld éaux en conflit,
dans un corps noir dont seule la. force obstinée
l'8npêche d'être déchiré.
L'histoire du i\\loir-am6rico.in est l'llistoire
de cette lutte -- de ce désir de prendre conscience
de son identité, de fondre sa double personnalit8 en
un moi meilleur et plus vrai • ..:iu cours de ce change-
ment,
il ne souhaite perdre aucune d e ses deux pe::c-
sono al i t és , Il ne voudrait pas africaniser l'..:Jriéri-
que,
car l' ..:Jilériciue a trop de choses à apporter au
monde et à l' ".irique. Il ne voudrait p a.s non plus
b l an c h i r- l'8.r(le no i r e dans le flot de "l'américarlisme
b l.an c ",
Car il salt que le Noir a W1 me se ag e pour le
monde. II

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VI -
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- '7 -
.G PHOC~33ÜS Db D'[:;CULTUü.i':l'IOl~
II -
HI3TO.tUQU.8
III -
L11. CAP'YUa.c;
10) Les méthodes dG capture
2°) La déslTUffi8J.l.is2tioll
IV - LA }tUP'l'Ul-Lb PSXC.tlÜ.iJOG-IQUE
v - LA VLN'l'B
1°) L'initiation douloureuse
VIII -
LA VIE Dll.i.~8 11:;:3 P1Al,j'I'A'i'IüNS
10)
2 6 ) L ~'Q"
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36 )
4° ) .Ga d.é~ün"(:;é,c~I'?'-Tion QC:; la fé.lmil1e
56 ) hulip,ion et décul turatio~l
1°) ~3. relation 111CLîtrC:-'2sclavG
2 6) Le racimne et Ja nC~&tiDn de la culture
3à) ~')..;:122, :'] clli j\\J0 i r
x - CŒ~C1LJ'3IOH

- 8
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P.tWCL;Si:.:JUS
:0 1 J.CCU1 ii 'UIL ..'l' ION
VI - HlJSlqUj::; .:..:i'l' ,;.(jCJL'I'U1:Li.'J..'IüN
VIII - VI3IOi-:
DU ilûL'.:.u.G .J'l' ~·:..CCUL'i;UHl...T'IOl~
- ==- Cri!'
la) Le8 contes d'esclaves
26 ) jJ 1 hLUliOI_U' i-hir-C'Déricain
1°) Iilsurrcctions 0t r6~->i8t:~'1C~~S
2°) Joclétés noircs ou sociét~s marron _
36 ) i,;s i'ioirs ct 1.:,; ;nouv:.o'n~0nt aboli tionn~st(;

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-
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-
XIII - L 'll\\lIAGF; DU BLAL'jC
XI V -- LBS HO IH.S Diu~ '3 LBS VI1LES

- ro -

- I I -
Le problème analysé dans cette thèse est celui
de l'acculturation des IJro-américains au cours de
'l'esclavage.
De quelle manière le processus se mit-il en
place ? Quels furent les mécanismes psychologiques
qui provoquèrent cette acculturation? Et quels en
furent les effets sur les individus?
rOUI' répondre à ces questions,
cette étude se
basera sur plusieurs hypothèses qui seront démontrées
au fur et à mesure de l'avancement du travail.
L'hypothèse centrale tourne autour d'un fait:
le p roc eaeus d' ac cuLturation des l~ 0 irs-2illéricains ne
put se mettre en place qu'après une déculturation
profonde. Cela veut dire que les Africains perdirent,
tout d'abord, W1C grél-Ylde partie de leur culture ori-
ginale aVilllt d'être ensuite à même d'absorber les
61 émeuts de la culture cu ro-cam ér-Lc aa.ne ,
La seconde hypothèse à an a.Ly s er' con c e rn e le
caractère forcé de l ' ac cu.; turo.tion des .tloirs améri-
cains. Ce fut un phénomène si particulier que l'on
doit le différencier nettement du genre d'accultura-

- 12 -
tion qui~urait pu émerger dü la rencontre de deux
cultures "égales". Son caractère violent et la dé-
porto.tion maas i VB que subirent les escla.ves en fi-
rent un cas à part. Il y eut l i 't t é rc.Lemcn t
domina-
tion d'une culture par une autre.
~our bien suivre le développement de ce tra-
vail, nous allons préciser brièv8fficnt le sens du
mot 1.CCû.L'{UHJ{l'IOli!. Celui-ci peut avoir plusieurs
définitions: la première et la plus couréVlte veut
qUQ toute acculturation soit r-cs aon t i e comme une
perte de la culture oritinclle au profit d.'une au-
tre culture. Il y Cl là une notion néGative.
far contre, le. seconde d é f i.n i tion,
celle du
d i c t i onnrn r e Larousse, parle du "processus d' adap-
tation so c i aj c d'W1 individu ou d'W1 groupe". Il y
':'"l.
donc là une- notion posi ti v e ,
No u s op t oron s ponr c e t t e d eux i emc définition
qui se:mble mieux correspondre au C2.S dos .i.wirs am é -
r i c aan s , -,-'lous ch cr-ch er-on s ensuite à aavo i r
comment
la cul turc af r i.cr.i.n e rGussi t
à s' adript e.r en .Amérique
m2.lgré le 10H20 processus ,:Le d é cuLtUT'e.tion que les
individus durent cl 1 abo r d euo i n, .
~our llilu ~tude plus concrète, les recherches
seront limitées à let p ér-i od e :=ül2-tlt de 1619 à 1808.
Pourquoi ces dates? 'l'out d'abord.
c'est en AoÛ-t
1619 que les p r cm i cr-s j,!oirs touchèrent le sol runé-

- 13 -
ricain à -Jamcatown en Virginie. Cette da t e h i s to r i quc
marqua le début de l'importation des Africains dWIS
les colonies runéricaines. ~lla est intéressante ~n
ra sens qu'elle permet de suivre,à son origine, la
mise en place du processus d'acculturation.
msuite, cette étude s'arrêtera en 1808 parco
que c' est à cette date que la loi de 1787, r-endnn t
illégale l'importation d' osc Lnve s noirs sur le conti--
nent am éru c aan , entra en vi;';ueur.
L'étud-:; du processus d'accu.lturation des Hoirs
américains pendwlt cette période a peu été faite. Il
y El beaucoup d' écr i ts sur les mani f'es t at Lon s ac tu e.Ll.c s
d c cc. phénomène cul turGl mais pns as sez sur ses rJé-
c an i smen de mise en pLac e , C8I, la lonGue mutation de
l'Africain au ~oir_illlléricall1 s'0ffectua à travers des
épreuves douloureuses CO~~0 celles de la capture, de
la t.ravcr s é c , de la vente ct de 12 vic d211S 18s plan-
tations.
Cett8 transformation, nous allons ton ter de la
suivre pas à pas et de l'2nalyser à la ITh~ièrc des
différents stades d' ac cu I tur2.tion qU(.9 connu r on t les
csc Lavca •
.Jil.:Jl ent ondu ,
on peut sc dCE18.nüe:c l'iütérêt
d' file
t el10 l'echGTche au j ourd 'hui. Le phénomène dl é',C-
cul 'tur-at i.on 8st-il un proiJlt-'1l1C actuel ? Que nous L~P-'
port8 son étude ?

- 14 -
~ous répondrons que les implications politi-
ques, sociales et économiques d'un tel phénomène sont
d'une importéncc capitale pour l':~érique. En effet,
cette accu.L turation permot-811e une assimilation com-
plète de: la popuLat i on noire ou D.U con t r aa r e , cst-elle
un ob s tucj c à toute intégration
->
P2.r 2.ilL::urs, l'expérience des Hoirs amér-i.cai.n s
d an s le .:\\iouveê~u dondc peut avec prudence 8tro rappro-
chée de celle des ~îricnins qui subir~nt la colonisa-
tion, la différence c as on t i e.l.Le é t.an t l "ab s on.ce de
,
d ép.Lac emcn t humc.in ,
Ils ont en commun d' avo ir supporté
sur plusieurs gén8rations le poids d'wle oppression
cul turelle Ln t c.ns e , On r;;jtrouV2ra donc certaines cons-
tPllt8S chez les deux peuples d'où 12. pertinence de
cotte étude pour une
P o '

ar r i ca in u.
l'Jé31lffioins, un;;:; autre question rCf3te à poser:
pourquoi '~;:::nt d'intérêt pour le processus d'accultu-
r a't i on d8S L.fro-o.'TIéTicF':.ins quan d on sait que nous
sommes tous plus ou moin,] Clcculturés ?
j';OS
pé:;,yS
ct nos cul turcs n'ont-ils pas un jour
ou l ' autre connu (ks influc;nc os extérieures à travers
leG con qu t ea , 12s miGTc~tioüs ou les cohab i 't a t Lon s
ê
pacifiques ? 1,;8 p.Lu s :;r2Jlde::"4 civilisations ne sont-
c.l Le s p as justement c(;11c:8 qui fu rcn t
ElU
c8.rrefour
dl au t r e.s c i v.iLi.aa t i on s ?

- 15 -
Quollc est 12. culture qui peut SG vanter
d'être pure: ? Qu'y a-t-il dG si particulier aux Noirs
wnéricains pour qu'ils fass~nt l'objet d'une étude
approfondie ?
La répon s c est dan s 18 carn.ctère forcé de Leur'
acculturation. Conwc nous l'avons dit plus haut, il
ne: s' 2.;~~it p as de 18. r oncon tTC: da d eux cul 'tu r-cs équ i>-
valentos ct de 12 fusion de celles-ci ffi8.is au con-
traire,
de la do~ination, voire du la nécation de la
cul turc ~:dric3.ino par la cul turc 8llt~10-saxonn8. C2.r
s'il ost vrai que toute culture est composée d'élé-
ment e hétérot.:;èae:s p r-ovennnt de diff(;nAltc:s cul turcs,
' 1 '
.
t
t ·
-'-t
l ' t '
"
. , ,
l
cS'C c up en d an
cor a.i.n que cc L e
10 croL:;enel te
n'est })2.S p crçuc en t.an t
qu 'hétéro~~(;néité mais en
t an t' qu' hornobénéi té. 1es valeurs étr2Jlgèrus sont con-
sidéré~s ap r-è s plusiours [;énérations comme siennes
Grâce; au 101ll) processus dc: naturalisation.
Or, dC;.ES 10 cas des Lfro-runéric2.ins il y eut
li tt ér,:::.lcmen t drSro..c Ln ern en t , c ' cst-à-dire Ch2JlsCffi8n t
o ru squ o et vi oLen t
puis, imposi tian des éléments cul-
tur,~ls (;uro-américsins. :t'ar conséquent, il app ar'a î t
que lieus cvon s a ff a i r e ~\\ un pTOC'~S~U8 d'étccultur2.tion
LJ:1x t i c u l L ;r
qui ckmOJ1(~C: que l'on s' c.tt3.rd\\."; as s ez lon-
2,U8Lh.:nt SUY' 128 cfto t s p sy cho Lcg I quc s qL'..8 12. violence
ot L;; Cb.='llôCiilcnt dl cnv i r'onn en on t
cu ron t
sur les incli-
v i du s , C' ~'3t Ci'; que 1l0US 2,110ns faire ct2:-'1S 12. d eux i.èm c
p ar t i e d o cc t rr.va i L, 1:;110 ser;:>. entit:n.."TIc:xt consacrée
au processus Je d~cul~urntion das 2sclavus. Pour

- 16 -
qu 1 ils puissent tr.s'v2.ill~r d an s los pl.an t at i on s et
s'adapter i::t leur n ouvc.Ll e v i o , ils durent oublier
leur passé et devenir des "hommcs nOUV82.UX". Le
chang em cn t
de pcr aonn nâ i té fut la -con d i tion sine
qua non de Leur survie on i",lllc;riquc, pu i aqu e leur C2.-
r-ac t è r o ë:.ntéric;ur 2.'T2.i t
été façonné par los exigen-
i
ces de 12. vic 811 ":~ÏriC1ue.
Dans la troisieme p2.rtic, nous trnitorons du
processus d '2.cculturation lui-môme. four cela, il
faudra chercher à savo i r cc: qui r(;Gtà
Il cl '::::.fricain"
aux .i.'loir::LL1J11t:Ticnins ap re o Lcu r d écu.Lt.u rn t i on .
NGUS ;:Ü1011c ;)i·"h.:édc:r a i n a i
pour démon tror
que les esclaves ét a i cn t
d écu L tUT8S DéH' rapport à
...
- -
leur con t i ncn t
cl' o rig Ln c mais ac cuLtu.r éavp ar- rapport
à l'lj,n1(~riquc. u
cc suj et, l ' ét ud e du l ' o rgan i sa.t ion
socÜ110 des cac Lavo s d an s les p Lan t at.Lon s est édi-
f i on te. rilo..1 0 r é la désaôré'2,.s,tion du la famille n o i.r-c
p en d an t
la 'j'ro.i t o ,
on pouvni t
rctrouv\\:::r 011 l:.m6rique
le schéma d lune c ol LuLo f ami Li a.l c aux c arac t é r i s t i.»
qucs africaiuus.
surtout 8:1 cc qui ccn c crn e lCè synt:'.2~c ct l'utilisa-
tion du vo cubuj m r-o ,
il y ~;. éC;2.1cmcnt 12 musique
avec les rlégro Jpirituals qui plongent leurs raci-
nes dans 11 t'Ille af r i cn i n o , de même que 12. religion et
oi en dl au.t r-o s (;x",wplcs il1t8TC33::'J:ltS qui s.ir-on t
anal.y -
S88.

- 17 -
A 10. Lum i è r o de tout ccci. i l appara i t ra que
l'~scl~vc n'était ni un i~û8ric2in. ni un Africain.
Les épreuves qu'il 2,vélit sub i cs e t l ' cxp ér-Lenc e excep-
tionnelle qu'il v i.va.it le d i f f ér-enc Laie.nt ne t t emon t
de
3SS
an c ê t r'e s , l'ourt3Jl t,
il n' avai t p as non p Lus ab-
sorbé la cul tur2::'J1g1o-s2..Xonne d an s sa t o t aj i té.
C' é t a i t
donc url homme un tn; deux cul turcs.
Pour b i on souligner c ot t e évolution d8.l1S la
p c r-sonn aj i té d8s 8sclo..vos, nous prendrons soin, dans
un o pr(;,-üer..::. pnrt i o ,
de présenter b r i evcmen t
la cul-
ture; 2fric~in2, c'çst-à-dirc l'hérit20c que les cs-
c Lavcs emportèrent C.V(:C 0UX sur 18S br.t caux négriers.
Cot t o é tud o sornma.i r o 2Ur2. pou r bu t
de permet-
tre un c nl0illi.;uriJ compréhension de: tout cc- que les
{Joirs :p2rdiront o::;t do tout C8 qu' ils con s cr-vè r on t
de
Lcu r
cul turc à tn:1.V8rS l'esclavage.
i:in conc Lu s i on , nOlU3 nous po s c ron s , tout d' a-
oo rd , l<.~ qu cst i.on d e ,savoir pourquoi certains élé-
men ts de: l? cul turc; uf'r i ca.i n e r{sistèrent 2.UX épr-cu-
V(;S
de l'l;scl::.'.v8.go e t
pour-quo i , petr contre,
d'autres
dl sp 2.rur en t .
Ln su i t:.:: l
u.ou a fc:cons le o i l an de- toutes 188
qu-cstiolJs:'.bordé\\)s pour con c Lu r e qu e 12. période dG
I6IS à. 1808 n c c::~r8.ct6ris8 qus la 8cnes8 du processus
d 1 cc cuI t.ura.t aon des u o i r-s am é.ri cm.n a . .sn of f'e t , cc
ph énomèn e ne prit p a s fin cn 1008 ~
au con trc:.irc,
au-

-
18 -
jourd'hui encorG on en ress~nt los implications. Co
qui ~urG ét6 donc anGlysô dans C8tt~ thèsG ne repré-
sentera que l'oriGine d'un lonG p ro c e s su s d' accu.l tu-
ration qui sc poursuit de nos jours.
QUéllld ce processus s' ~'.Trêt81'a-t-il ? 1a quali-
té de l ' accu.I t.ur-a t i on d cs Noirs_runéric3.ins lour per-
rncttrn-t-el18 un jour, du point du vue culturel,
d'être t-ot a.Lcm cn t
ab so r'bé a •.Nous nous o..rrôt<Jrons à
C0tt~ r~f18xion qui suscite des recherches complémen-
t...::iros .

- 19 -
l - QU'EST-CE QUL LA CULTURE?
--- ::-ro--.-.----.....-.--..--...,-.-,-,---,.-,.
Le terne "cul t.u r-c " est un COl1CGpt an thropolo-
giquc Qui ti,-.:.nt un rôle- clel: d2J1S ll:8 sciences socio.-
18s. Il ost app a.ru v cx:e 1(; d i x -n cuv Lemc s i ec Lo et sa
complexité fait Que ,:nt"llc ~l l'heure ac tu e.LLe , il est
tres difficile cl' a r r iv e r à °ot en i r Une d é fLn Ltion gé-
nérc:ùe Qui s8r~.it
s at i s f a.i aan t c pour tous. C<:::pendant,
pour simplifi2r,on psut dire qu~ 18. culturl: (;:Jt le
mo d e d~ vie d'lm G·Y'CJlJ.P;:; so c i al. donné,
c'est-à-dire
18. somme: de ses v:..leurs,
d\\.; SL:S t r ad i t i on s ,
de: ses
institutions e t
dL: ses croyan c es.
Une d cs c ar-ac t ér-as t i qu es os aen t i e Ll.ee de la
cul turc: ost qu' el I e n'est pain t
t.r an sml as i.b Lo gérré t i «
qu emcn t ;
811(; doit donc ~tro app r i s c d c généro.tion en
génér2.tion. l'our quo C'-.:12 soi t po s s i b l c , chaque cu.L«
turc d";:vcloppu son propre: système; d e symb oLc s capc.-
ble de t r-an smot t r c l\\.; .9::'.trimoin<:' culturel. Le 12Jlga-
ge, à CG ti tr\\.è,
est un bon (;xciTtplé: illustre..tif puisqu'
il n'cGt fait QUcl d~ symbol2$ (concepts) particuliers
à Ul18 cul turc.
~2 culture poss~ciG W~2 idcntit6 spécifiQue
a
L", t t.aché.
L..
\\.....
-"li'e
......, . . 4
C"T<c"tèl"-'C'
..... _~
(,..,. \\......
~
v . 0
T)-l'OnI'L'C~
..L.
.L
"- Io...'
,0:
\\..... 'un
T)
J,;
...
' - ·llpl
'
~ _ ~_ o ,
a'
_
1.-,
Cl..
n.<1-
.......
turc d~ sn pcnsé0, Qe son histoire 8t do sa vision du
mondG. ~lle est introv~rti8 puisque la soci6t6 est

- 20 -
son domaine de définition. C'est elle qui différencie
les peuples ies uns dûs autres.
Par ai.Ll.eurs , la culture est une force si puis-
sante qu 'ellGopère constamment sur l t individu. .811~
agit depuis sn naissance jusqu'à son d erni er- souffle.
Bn gr211dissant,.l'hornmc subit un processus "d'encUltu-
ration Il qui est irrémédiE,ble et qui lui donne tout. un
système de valeurs et de priorités. C'est donc la cul-
ture qui déter~ino la langue parlée, les tenues vesti-
. men t a ir-e s , 188 c roy anc cs , les relations s exue.l Lca , la
cuisine, la ffi8decine et toùt le rituel de la illort.
La culture GDparait ainsi comme la première di-
mension humain e 8ss~mtiel18 et dCtorminante dans l'é-
Laboz-at i.on de la p ar sonn aj a té. Cer t aan s en thropolo-
gues vont même; jusqu'à, dire que nous n8 contrôlons pas
notre culture, mais que ,c'est elle, au con t r a.i r e , qui
nous contrôle.
Du ÎGit de son c~racteTe trrulsmissible, la cul-
ture tend à mcin t en i r- la stabilité. Des éléments tels
qUE:; le lèIDgé'.go,
L~ r c.l i g i on ou l GS coutumes sont très
s t.ab Les e t r-és i s t en t
rU11Grqu2bloment au temps.·Cepen-
drult, cela ne v2ut pas dire qu'cllc est statique. Bien
au con t r ai re , elle e s t mOUV2Jl te et subit des modifica-
tions,
d~s d6viations ct d~s v~riations do toutes sor-
t o s au fur ct à me sur-e que: les homm as évo Luon t .
Lcs an thropolo;,;u2s
existe d3UX cRtégori8s d8

-
21 -
chont;\\.;ffii::nt "iüt-.;rna" ct le ch ang em cn t "ox t ern e " •. Dans
le prcmier c as , il s' ngi t générclement d' Lnno vrrt i.on s
2ngcndrécs par l~ cultur8 elle-mûme. Cela peut être
par exemple, l'introduction de nouvellcs tcclmiquGs
aGricoles, la d6couverte de ressources natur811es ou
bien d "aut r-e.s choses encore. Bais, cc qui est impor-
tant, c'est que cc changement n'8ntraîn8 pas IDl bou-
leversement profond de c2tte cultur0 dru13 12 mesure
Où il y 2
cu modifications Graduelles ~boutissrult à
cc réGultnt. Il n'y ~ donc pas de rupture ou de choc
mais, changement àrulS la continuité.
Dan s le d oux i.em c cac pcr contre, 18 ch.ang oment
vient de Ilextéri2ur, c'est-à-dire qu'il nlest pas
issu Cl(; 10. culture cl18-lî18ffie. Cet t e si tua.tion s' ap-:
plique tout particulièrement à l'histoire des Hoirs-
2Jn0ricains. Projetés sur le sol 8méricQin, ID. culture
des rio i.r-s V011US d' Lfrique subi t un changement r ad.i c a.I
dû aux contacts pcrmnncnts avec la culture uuro-améri-
c a i n e dotn i n an t e , Co fut le processus d e décul tur2..tion,
dont la nr.t ur-e ct 11 é t eudu« d ép en d i r-on t des basas cu1-
tur,,;l108 de CI12.quc individu. Si ccl10S·-ci étaient so-
lides, 12 culture 2gr0ssécpouv~it slcdGptcr à la cul-
ture dom i.n an t e 8::')18 être toti:.:.l2JJE:nt assimilée, ot le
pro c ce sus dl a.c cu L t.u.rn t i on pouvni t a.Lo r s sc niet t r e en
p Lac o ,

22
II - A LA HtiCh.t;;RCRB D'UIjfj I.0BL~(.rrrrL CU1r.i.'lJRi:iliL B
Il Y Cl. encore tout juste un c cinquantaine
d' ann éc s , l'histo ire de l ' l..f r i qu e é-cc.i t passée sous
si10ncc. Aux yeux du public ct d0 certains historiens
o cc i don t aux , l' !.friqu8 rcstO,i t
lm continent mye t é r i oux
et hostile. C "ét a.i t 18. théorie: de 10.. "tablc rase" sc-
Ion Laou e.l Lc l'histoire de l ' 1..friqu8 si tuée au sud du
3ahe-.ra n' ava.i t débu t é qu'avec l'2.Y'riviJê; d-:s IJuropéuns
sur le contin~Dt.
Il cs t évidcn t
que c et t G Elt ti 'tud e
é t a i, t
dictée
par un fort cthn o c on trisme qui vou.l a i t que l ' on ju-
geât los uu t r-cs peuples à tro.vcrs' S83 propres val.cur-s
cul t ur-cl.Lc e.
L.ujourcl'hui, 1(;8 sc i cnc cs SOCÜÙëS ont fait un
bond en avnn t 2,ib2Jltcsquc cv cc 1\\:; r-el a t Lv i srne cultu-
rel. C0 tCI'ï'1C décrit un o nouvelle ;nuthoüc: d' [1.p~)roch(;
ot d'évo.lu:.ltion d e s cultures 8tr2Jlt;èr2s. Pu i squ e tout
fait socinl proviont d2 10. culture dont il est issu,
il 8(;r~it bon alors, de: ne pas le juter salon des ré-
fé1'0nCOS
cx.t é r.i cur-c s à c e t t c cul turc.
Cot t o thé:orie 2. p c rm i s éLU=': o.nthropoloi},ut:s buy'o-
p e cn s d' ado p t c r un c (ltti tudc plus s a i.n e Ù1CC aux SOcié>
tes qu'ils rencontr2-icnt. C'c.:st 2.insi qU0 l'étude sil1cè-

- 23 -
re ct authwltique de la culturo o..fricaino a pu être
entreprise. ~ cola est venu s'ajouter C2S dernières
décades, l'bUtrée sur la scene
d'historions, de so-
ciologues ct d'&lthropologucs africains.
Lorsqu'on entreprend l t étude du la cul turc
nfric~ine, Cç qui frappe tout do suite
c'est ln mul-
titude; des so c i é't é s , On en a r-cc cn aé près d e huit
cent cinquMto et, plus 108 rochorchGs s"]J.r cc conti-
nent 3.vc!Xlccnt, plus le: nombr-e des p ar t i cuLc.r i ame s
::luGllhmte. Cc qui c, 2.D8no c c r t n i.n s n.i s t or i cn s 8. dire
que l ' ~~friqu8 éto..i tune tcrre d o cont ras t cs e:t d;.; di-
vi:;rsitcs.
~:..u dix-scptièiTI8 siècle, il cx i s tr.t t d c nom···
b r cu s o s co c i é té s 2.ynnt dCD niveaux de dév::loppcEhmt
diff~r8nts. Cela all~it des soci~t~s tribalc~ o~ 1'2-
o;ricul turc e t
l'él,]vaC;2 con s t i tU:::.iont 1.J3 sources
c3si.:::nticllc8 dL: production, 2.UX sociétCs
t at i.quc s
é
constituées par des l'0YélUl1leS plus ou moins pui asant s ,
poss0d~lt des armées ct dos systèmes politico-affiJi-
nistr2tifs complexes.
Si on tient compte 6.(; c(;it(; diversité,
toute
gén2rr'.lisation sur l'histoire: o t 12. cul turl: des p<.:u-
[Üi':~3 noirs ost d i rf i c i.Lc e t
qu c l qu e peu h:::.s,':crclcUSG.
C0pend::,nt, L18.1gré C8S ob s t ac.l cs on peut quand f::ê:me
d é.:
r c
+
'
.
+
..
'ct
ÜL,2.l~C
er vQlnS po i n t s communs p crmcc t.an t
c cons-
ti tuer un o bD.3G de l'8.f'YicC'J1i té. Ces r;;;ss(;Elbl:::~nce;8

- 24 -
Gioux ou comm cr-c i r.ux entre 18s p cup.l oa,
Car la cu.l.'tu.r e af'r-i c aan e nt~-:. j2JlléÜ.s ote un syn-
Cî.<~ i.;'SL,
folklorique COillJl18 c e r t a.tn s ~thnol06u8s ont
voulu 18 démontrer. Son rôla é1 toujours 6t6 celui d'en-
s(]i,~nOl~ un c c cr t.a m c idée de l'hoIT1IDC ct du son environ-
n em en t , pour oeuvr-er à l'hartnonie do Lcu r a relations.
Une introduction Cl la cul t.ur'o af'r'Lc s.i.n c impli-
qu er a, po.T con sé quent , un o synthèse ct un c définition
b rè vo d e s tro.i ts cornmuns 3UX cul t.ur-e s noires • .t'JOUS
insL3tcr'oüs aurtou t
sur 18<-:; soci ô t é s tribalGs,puisque
ce: sont sllos qui, du f~it do leur vulnerabilite ct de
Lcu r p:7.uvrcté,
fournirent la mnj ori té des cac Lav cs de
La 'l'r:ü tG a t Lnn t i.qu c ,

- 25 -
1
AFHIC1'..lNI

- 26 -
.Les tribus qu i
vi vai cn t ,::.u coeur d e 12. zone do
t rn i te,
6t2.icnt ct sont encore 18s lJc::.n-astl2.nti de ln
CôtE:: de l'Or, les Dahom é cn s du fjénin,
les Yorubas ct
.
,
.
IG8 il 2.0 USSél du ,! 19crl2..
~outGS ces tribus 6t~isnt reGroupées ~u sein
dl: gr2ùds r oyaum cs guerriers. Dans lC8 pages suivantes j
nous mon t r-c.ron s Qu'clIcs 2.v~ücnt d o nombr-eux points
cul t ur cr e conmun s .
La description cl,", l ' or{;2.nisation so c ial.c de c~t­
te ZOllG
11';:~
j
pas pour bu t ( con t r o i r cmcn t à l ' Ld éoLog i o
du mouvcm ent du 12. l', u::,ri t.ud c ) de f::Ül~C l'apologie du
p as s é
cu:Lt'.u'cl af r i cc.i n . CŒi11llC tous les aut r os p oup Lcs
du mon d c <::llticJl~, lC;s ~'~fricêüns avni cn t Leur- Loc de
joies ct d o peines. Le s chefs des rOy;.'.W{KS Gtcti(;nt sou-
v ent c ruuLs ct nv i d c s de r Lch s s c s , Le s p e t i t.s pay scn s
é
~t2icnt 1~8 victi~es de leur cupidité.
il cxi.st:ü t~outc un c or~~Cj1is2.tion politique ct
n~~iDistr~tivc comp10xc. Les rois lcv~iE::nt dos impôts,
1(;8
tI'ibLlll;::.L~_~·~ :C,_.ilc·>i,::nt lé::. justic·:: ct cn C2.S de güc:yrc,
tous 1...:8 110;::1,:L:', -r ;:,1i ci,..;,3 (hl T'O yruuu ~ 0t.:ü en t mob il i S8 s •
iL:>~h cu reus cmon t, l (;s diri~~(;(",.nts ,~t,:::'.l 811 t
SOUV8n t
co r-roo -
pus et c,ou8;J,icn't c. lcuT;)ouvoir. Ils avai en t
d'C;normcs

- 27 -
har-em s c t uer.t cn t
d e la con t r-arn t c pour obtenir les
f ennuus qu'ils d éa i r'a i.en t , Ccci
é t a i t
pr.r t i.cuj i è r-cmcn t
vr a i
dus r'oyaumc s du. DcJ10\\:l;:':y connus pour le d cepo t i smc
de lcu.rs rois.
~0S bucrxes inc~ssili~tes 8t l~ p~rte de nombreu-
S28
vies huma.i.n e s cn t r-a.înè r-cnt 18. chu t o de ces royau-
mes. L. c c.La , vint s' e.joutcr 1;:; déclin du commer-cc
.iï2.1L~1~8 tous ces ()oulev0rs21T1.:.:nts, 18 p cupLe con-
tÜlU':Ü t
à v i vr'c 8210n s'.:;;::; t::c.:::.di tions. Il 0S32.Yéli t t2nt
'oi cn qu o iüêl de ):12.ir~t;:';llir l' un i cn et le. s t ab i I i t
qui
é
carac t c r-Ls a.i ont les sociétés tl'nc1i tionncllcs o.fricni-
~\\.::s.

-
28 -
LG f[@il10 étcit l~ collule soci21c ~utour d~
Luqu el.Le r-ayonnru t ID. co.nuun r-ut é ,
J;;lle
é t a i t
l'unité
é conom i qu e
l;s30nti811c,
tous les b i.en s ma t ér-i.cl s
é t an t
consid6rés corrn C commun s ,
.l:ill(-) était aussi
l' uu i te ap i.r-Lt uc'Ll e p r-cmi
r-e puisqu' 0112 élvrü t pour
è
r51~ de maintenir l'6tincallo da vic.
Copund2J1 t, par r-appo r t
2.U
c Lan ,
If"
f am i.L'Le
ni é t a i t
qu'un Groupe mineur au sein de 12. société
tout~ entière. ~2 cl[~ enclobait b22.UCOUP plus d'in-
dividus. 11 r2..ssC:lïlbL:.it tous 1(;8 cl(;sccnùo..nts d'un
"-'1~""'1'"
.~ \\J!J. \\....
an
ü _
c ê\\....,; t r-o
lI.L

C',:
v
D .r-sonn
............. .1
a.:e
c, ~b \\C
my
L;
J .th
. j .
i.qu
t
e\\J dont l'l"n'l""""
.l
Uo '-'
c t n i, t vénérée:, 2..'12. i t une très tT211dG Impo rt.an c o pour
les iaembre:s du c l.an . Il
é t a i t
1(: fondateur du villa-
g2 ",t 10 pr-om i c r a avo i r mis le. terro en val.cur .
Il
ét2it l.~g21L.'1llc:nt suppo e.. r.vo i r négoci2 avec Lo s génies
12 t cz-r o sur 12.qu~.;l1(; r cpo s a i t 10 villaGo.
Dos Ln t c rd i t~; ct c1(;,s 'cabous comnun s CO.rê~Ct8­
risat.en t 12 vie <1 l ' Ln t ér i cur
du c Lan . Il
é t a i t
d6-
fondu paT CXC:ElplOl
d e tI1mg<.::r tel ou t21 0l1Ü12.l ou de
fnirc c0rt2inGs chos~s sous poine: d'atre pœli et da
mc t t r c un cL::ùLcr l ' c qu i t ib r o du c Lcn tout on t i c r .
.L88 "!l0rnbr...::s
du CIDll 6t~::-i",nt so La dn i.r-us 1\\;)s
uns d e s [',LJ.tr28 ,-,t :'3'.; pi:'.rt,::.':;'-'C~L)llt le tr,::~v8.il o.grico-
le 8\\.;10n Le s cl(~,s:':;(;8 d 1 ~;;c. Ch2cun 1):c:.rticip2.i t 2.insi

- 29 -
à la survie.: du e;:roupc; en fonction d o sa maturité;
l'importrnt était lQ coopér3tion entro les membres.
Ci:: mod o d e v i e cngc:mdro.i t, tout natur-o.ï.Lemcn t ,
un sens profond do La f ami.Ll.o ct d c la communnu t.é ,
Les hommes SI:.:.' acn t a i cn t
un i s pOT d e mul tiplos Li.en s
Qui Qll~i8nt des lions de; par8nté à ceux Qui illlissçnt
les membr-es d t un o 21êm <:;. clQSS~ d'âge. De plus, le rite:
d' ini ti2.tion VCLléÜ t
1~0ilÎorc8r cet état d' e sp r i t.
L01'SqU'un grand norab r-e d"c.dolë'sccnts c.tt<JiL:;na.it la
maturité biologique,
ils 3ubiSS2.ient une initiation
en commun , Ils con at i t.uni cn t
,:o:,lors Wl0 cLass o d'âge
qui rcùllJlissc.i t
un c Jonction ao c i.a.I,o donn o CO;'1:.11e, pnr
é
oxemp.Le,
ccll',,:; cl' C.ssurcr le.. cléf<:.:nsê de la communau t é
ou. d e tr2.v~:.illc:r d an s los criamp s ,
Le sy st.èm o des c Las se s d' 2t;8S con s i.a t a i t
en
un c so r t e do :COU12;;1",:nt ,,,-U cours duquel la génér2tion
12. plus j eun o vcn a i t
r'cmp Lac o.r 18. p r cc éd cn t e dans sa
tê.che. .uv cet te: l'leD .i r c , chriquc individu avai t la pos-'
è
s io i La té ct.:: f:cc:.ùcilir t o ut es Lc s ét~pcs meu an t à. 12.
maturi té so c i aj.e et à l' 2.U t o r i t é •
La rit", ct r .i n tt i rrt i on le p Lu s Lmpo r t an t dC'J1S La
v i e d'un 1l01i1,[l\\:) ,5t::-.it c c Lu i
qu i
'-!12rqu:.'..it son entrée
d.-n s 1"" DOlide dc:~; r'_c1nl tus. Cette périodu d' ini 't i.at i.on
pouvri t
du r cr: »Lve i cu r s ann c s
é
2"U.
cours d e s qu e.l.Le s
103 ,~_dol;:;sccDts ~"";'~Jp:!.'l;~l".i(;nt 10 l,::'_n~é>::éb:_; s oc r e t
des ini-
tiés,
les tcChlliqu.:;::; tr,,'.cli t i onn o.l Lc s , 18s chants ct
los d~lsas ritul;ls ninsi que les lois qQi rCgissaiont

- 30 -
la corumunuut é , 12. circoncision mnr-qua i t 10 chnngomen t
d8:fi!li-~if d c s trrtut , Outre L' nsp cc t s exu e.L , il ne
fnut pas oublier lu côté spiritu81 de cut ncte ini-
tie.tique. :t'2.Y l ' 2.o1o.tion du pr épuc c , on cn l.eva.i t
"La
p ar t i e f emmc " de l'hom.::1C, lui p erm c t t an t ainsi, d'2.s-
sumur en t Ler emcn t
S2 [M1SCulinit6. 1't'"siJect socio.l de
C8t ac t e étéli t donc p r imo ro i al. puisqu' il facilitait
l'in téCT2.tion d0S individus ct l ou r permettait d' af-
fïrmcr leur .i d en t i t é ,
18S "vi oux " ropr0s\\.::ntnicnt le dcrn t cr- mui Ll.on
dl.:: 18. chrdn o n;li.:-11t los v i.vnn t s 8.UX morts'.
Ils
é
t a.i en t les Ln t e rm cd i a i r c s directs cn t r c 18 surnr.t u-
1'01 ct 1\\.J8 hO:1EIUS. C' étni t donc eux qui p r cn a.i en t les
dé:cisions gro.vès ct fo..isniont app Li qu cr' Les sanctions.
Détuutcurs de: 1.;;. tn'..cli tion o rrû.e ,
ils
é tru on t
écoutés
ct vénérés, Leu r
devoir ote-ont de t.ran smo t t r-e le sa-
voir aux j oun cc gén6r:-:.tions. Du f.::::.i t de l'o.bscnc8
dl écri turc,
ils r\\)prés~nt c i on t 1.'). véri t aoLe mémoire dG
18. CO~.1·'Ul12.Uté.
Les cn f'on ts é t a.i on t pris on charge p a.r 10. so-
c i
t.é ct on 10ur 2.ppr\\::n~Üt v i t e à se r cudz e utilos on
é
t rnvni Ll cn t pour l L:S r.u t r-cs ,
Ils a i
a.i cn t les pcrSOll11GS
ô
f\\~)Ccs ~l cu.l t i vo r leurs ch amps , à couper du bois ou à
pUlser de 11\\.Jau. ~l retour,
ils étaient 2ssurés de
trouver soutien ~t ~ffection auprès de tous 18S adul-
tes. p::;.::c a i Ll.eur-a , 12. f::'füllc ét~'Jlt ft cridue , .Les cn-
f'r.nt s pouvn.i cn t
avo i r- pLu s i cu r-s !lp::'cpC'.SII ou plusieurs
nmcnz:ns".
ils 80 refuGir:ient ch ez l'un ou chez l ' c:.u-
tre sclon leur psnchrult du jour.

- 31 -
.L83
adc p t Lon s 0:t;::.ic:nt ch o ae cour ao t.c , Lorsqu'
un pere d e f2!J1ill,;; ou une mè r c mou.rni, t,
ses en f'an t s
n c r cs t.ai.cn t
j2El2.is S211S abr a , on leur trouvait ra-
p i o em en t
Ui.1(; nouvelle
fomille.
Il f'au t
d i.r-e qua chez
les "'~fric2.ins, tous les on f'an t s étaient les 'bienve-
nus. Ils ét2.i8nt IDl signe do rich0SSG puisque plus
il y 2..v~it d8 brns, plus la f2)J.illG ~vélit des Ch8.l1Ce3
d'être 2.uto-subsistQ~ta.
D~lS i1118 tcl18 société, la réussite personnel-
le ct 11 Lnd i v i du al I sn c n' c.vzÜcnt pris d e S811S dons la
mesure Dl1 c'6t2.it l'intürôt du groupl: qui primait.
Vne dos décisions les plus gr2.vcs quo pouvnit prendre
le cori s e i L d e s an c i cn s Cté'.i t po..r cxemp l e CGl18 d' 0:;':-
c Lur c un individu du vill8.gc. L'isolenünt pour lui,
s i.gn i.f i.a; t ln mort.
illl conclusion à ce ch2.pitre sur llorganisation
socic..l,;; 2.fricninc, nous dirons quo cohésion du groupe
e t
sol ido..I'i té ":;D t r c 18s menibr e s ét a i en t los traits
domi n an t s d8S sociétés no i r e s avon t l'arrivée d2S .6U-
rOp0811s.

- 32 -
II - L'ART EN AFRIQUi:
Du fGit de le.. diversité culturelle dont nous
2.vons parl: plus haut, il ll'exist2.it pc..s 8n Afrique
U118
forme d'art unique pOUV2Jlt è t r e considérée coram c
exc.Lus i vcmcn t
afr i crtn c , J:>! uunmoins, il Y avci t un
en aenb.Lc de s ty Lcs ct de f'o rmo s très var-i és que les
MthropologuGs ont défini comme l'C1.rt nègre.
traditionnellement, l'nrt nfricnin ne sc con-
c eva i t que dnn s un c::dre r~!ligic.:ux: ou aoc i uL, Chaque
oeuvre avait Wle fonction p2rticulière et c'était
d an s cet esprit que l t ar-t i s t c scu'l p t n i t un masque ou
illIe
stQtuctte. Il s8,ve..it qu'Gu cours dos céréBonies
rituelles l'objet o c cup cr-a i t Lr. p l ac o qui lui r even ai t
et acquerrait .,:iùsi S~, si~;;nific:J.tion.
P2.r o.illcurs, l' é'..I'tiste nf r i cru.n ne rcvemdi-
qUélit p2.S son 08uvr"" cl titre: personnel. Il sc consi-
dérs.i t co.mn e W1 simple; r.r-t i snn au se rv.i c e de; 1::: COlil-
mun au t.é , il ét::ü t
de toute faç on très l'rTe qu'un in-
di v i du Ile îût qu' :-:-crtistc:. Il r ce tn i t 2.V,<:')1 t tout, un
cultivntcur COUlliG tous los ~utres. Cc18 s'explique
petr le f a i, t qu' en j~friqu2 l' 2,rt n' t a i t
é
pCI.S
le pri-
vilège do quclqucs individus isolés, il Gzisto..it
bien qucLque s c as
<..<..
t c s cl t nr-t
(~....
i S"D'"
'-.-
V,
..,J
;"''"''1"
'~""
'"
Ù
l ' "0'~+
.... t..J..
"'1"'1
v
"'/n/-'-
b v
'-'
rel,
é t a i t
1(;; L~it d o t.ou t
le mond c ,
L'~rtistc ~fric~in n~ tr2v~i1lnit p~s pour

- 33 -
le futur mnis pour le présent. C'est pourquoi ses oeu-
vres s'inscrivo.ient direct81i1~nt dans ln vic du village
et y t
en t
i a't em en t
leur fonction. Lorsqu 1
r o u v a f
L r n m
é d
une pièce é t ni t "dépassée" et ne rempliss2.i t plus son
rôle, elle ét~it détruite ou désacr~lis0e.
Pour finir,nous dirons qU8 12. grnnd c différence
qui ex i s t a i t entre l'art gréco-latin et l' ~rt nègre de
l'époque, c' étr'.i t que le pr-em i cr-
rGp:r~scn tc..i t des for-
mus physiques id6rlisées tnndis que lu dCUAième expri-
mc..it ln forco vitcle inhérente à toute chose. C'était
le mcas ag o et non ln forme qui Lmpo r tna t ,
Il ~PP2.r2it donc que l'2rt nègre ét~it profon-
déoont imprégné de mystique ct de symbolique. le
rythme propre à toutes les formes de l'nrt nèerc, 6t~it
symbole de la force vit21e dont nous po.rlerons plus
loin. Le mOUVCL1cnt régiss G.l1t tout être é t ru t s i gn i f i é
à travers les formes et les couleurs.

- 34 -
III - LA itH31Q.U.:; .DT Ll~ DL.'St;
Le sp cc trc Lc .:::n t ôJ1t que d rvcr-t i s semcn t pur
é ta i t
presque inconnu on :.frique. L2, p Luprrr t du temps,
10.. musique ct 1". d::"llSC Si .insc r i vai en t dans un cadr-e
rituel bien d éf m t
:
telle ci,711SC mar-quni t le début des
rGcolt~s, tell~ 2utro l~ fia des pluies ••• etc. Les
iTIOUV2n8nts r'y thm i qu ea symb{Vlis,~iel1t des nc t es magi-
ques, <l0S cornbr.t s ou des gestes religieux •
.l~u cours do 10. d8rJSC:, 18s corps s t expr unai en t
2.V0C b e auc oup d c spon t&oéi té (c (; qui n' excjuai t pas
ccr-t.ai.n s pas cl' ~i'-s8f.lble.). Le rythme de 12. mu s i quo at-
tci':;lL:Ü t p ar f'o i s une jJ1tonsi té f orœ i
ab Le qui corr8S-
ô
pondni t
en rrl8218 t emps 6:.U p ar'o xy smc de 12 d an s o , L.. ce
mou en t là il 2.l':"civn i t·3. cor t aan s dnn s cur-e d'entrer
d2J1S un étôt dL tr'::D5e dont ils ne so r t a i.cn t Qu'à la
fin des c é r'émon i e s , lis 8t:'.icüt al.o r s supposés être
en comuun i crrt Lon 6t~'oi te 2V(;C lus dieux ct les esprits.
L8. dnn so ':'-Véil-G UD :'~~Sp8Ct libÉr[~tcllr C2,r 12110
p crm o t t o i t
C'cUX
-consions de S2 décllc:.Té,;ur. Les rcfr2.ins
rép6tes S.'èJ.1S fin des hOUTes dur-an t, 2v:'.ien t ml effet
uni Vr2.l1 t
sur 1':':;8 110Lm es .
Il Y c:.vr;.i;: toujours U.21 :~l(;n8Ur ou une meneuse
qui on t onn m t l'i2.G p r-cm i er-c s po..rolos ou dirigeQi t 12-
d2,nS8.
L~~ part d' inproviso..tion y éto.i t très crond8 car
18s coup l.e t s 8tr~i(:nt toujours o.d2.ptés 2.UX c Lr-con s t.on c os

- 35 -
du moment. Une pl~co import211te ét~it laisséo à l'ini-
tio..tivc ct <::.ux dons pcrsonn:;ls.
Cap8nd~lt, c'étGit surtout l'2spect ritucl qui
donnai t un sens a lé'. d.arrae et d t eruu.nc.i t son succès.
é
Les dC'J1SeUrS porton t d e s masques p end an t IGS fêtes in-
cnrnniont llilU divinitu, un esprit ou un ancêtre mort.
L'on ti té s:piri t uc.l l.o ét2.i t
repréS211 t é e petr le: po r-t eur
de nasque qui dCV2i t
symbo l i quemen t
1<,,_ fr.i r-o 2.ppc.r2..îtrc
parmi les homucs , C'6t2..it un dzaaic collectif auque.L
tout Le .nond e p art i c i.pn.i t
Ln t imcmen t , Los gens s'y don-
n a i en t
en t i è r'emen t
ct acc ep t ...ii cn t de:; croire on la 1'60,-
lité des p cr sonn ag e s , Ils 2d.mott2.ient que 10 dnn s eur-
(;t;::.it possédé pnr un uspri t
et qu'il Q.v;:üt des pouvoirs
n12.0 i q u c s .
Cet 2.spect du dr~nc rituel éto..it fond~nent~
dcns 18. vision du monde des Lfric8.ins. Selon leurs
c roy anc e s ils 2v.';.ümt la possibilité d'entrer en con t ac t
:.,,-V(;C
les d i cux grâce au chnn t
et à 18. drin ae ,

- 36 -
1°) Los lc.Jl{suCS
Il est très difficile d'cJvcluor l~ nombre eX2.ct
des lC'llGu8s qui cx i at a.i on t
en z.fri qu c noire à cette
époque, 1(:03 es t imat ions cÜ12.Il t
ch;
quelques cen t a.in os
à p.Lue i eurs milliers. 18 problème r é s i d c d an s 12 défi-
ni tion cios cri t e r e s c::',r dl Wl li:1.(',uistc il l'etutre les
notions d i f f èr-on t ; pour le p r'ou.i cr' il y 2. d i.a.Lcc t e
al.o r s qUI:: pour 12 second,
il y :". Innguc.
Cepcndé\\.ll t ,
que ~lOUS pe.rlions de Langues 011. de
d i.al.cc t cs ,
il y ava.i t un trD.it commun ~ l'oralité. ~n
c:ffet, ln majorité des peuples d'Afrique noire ne con-
n2.iss2.it
pss l'écriture.
Seules les régions isleBi-
sé2s l'utilis2.icut.
1n conséqu0nco, tout reposait sur
la mémoire des hommes.
12 p2.rolu occupait,à c~ titre WIG place impor-
t an t e dons La përcl::ption du r.iorid e , r- our les Africrüns
qui c roy a i on t
Gl1
13. fo r-c o univ;.;rs811c,
le v e rb e é t a i t
l ' .impuI s i on qui n c t t o i t
en UOUVCï,l(;nt toutes les forces
v i tru.cs ch: l'mlivcrs.
11 ét('.it ill.'J.giquc ct pu i s s an t
c a.r
lui SHÜ pcr:'Jctt2.i t
cL p r-onon c c.r 108 p a.ro Le a rituelles
qui pouvni cn t
r-en d r c toute é:.ction --:ffic2.cC (;t possible.
Il ét2.it le souffl~ de vic.

- 37 -
Ainsi, c' 0t2.i t prrr acqui s i tian et tronsflission
or~8sque las v~lcurs culturelles ::.fricnDlês se perp6-
t.uai cn t
do g~Ll~rC'..tion on génér.::.tion.
C<;l2.. inpliqu8.i t une co.a.aun i c a t Lon cori s t an t e
entra 18s individus ct les CL1SS8S d'Ages pour que 12.
mémo a r e p crs.i s tfi't , C' ét2.i t un c cr-t a in mode d' t;trG so-
eicl qui ülpliqu::-ü t
d08
ro..pports so c i.oux po..rticuliers
p ri,vilégir'.n t une h i.é r-ar'ch i strt i.on 'bt"'.s6e sur l~ d é t en-e
tion du aavo i r , clone de La prir'o Le , Celui qui po aeédni t
le pouvoir "7'lC'..(jique du vcr'b c ét:ü t r-esp ec t.é ut c r-aan t ,
C' 6t::ü t 1.-::, rr.i son pour Laqu e.l.Lc l' ini tir:.tion QUX con-
Yl2,iSS811CC:S S0 früs~üt gr2.duiJllcii18nt et su Lvan t 1'5.[;8.
Il f21l.::u t uéri tC.T le aavo i r- et 1.'"'. pUiSSMCC: qu'il
confér2.it.
ün comprend mieux 2l0rs pourquo\\ les dictons,
les proverbes, les contes et los mythes ~v2icnt tnnt
d' impo r tnn ce d,~ns l?. pensée ::lfric~ine. Il en ex i s t a i t
W1C
quon ti té iElprcssionnan te d211S tau tes les sociétés.
Ils
é t r.i.cn t
10 r
su.L t a't cl 'unG lonb'110 expé r.i cn c e de la
é
vic et s(; d evr.a on t
d'être contés à demi-mots pour 1c:.is-
S8r à ceux qui les 6eout~iont ln possibilité do tirer
eux-em èm c s Lou r s conclusions.
'i'out l ' ::.rt du conteur résicl;:üt dens La voix, les
t~83t(.:S ct les in t on.rt i.on s , mru s au a s i
dons l' ,?.)ti t.ud e à
fo.ir8 pa s s o.r un ccss8.ge. 1':;8 con t<.:)s r-en f erm....t en t d' ai Lr-
Leur-s toujours une ::.iigl1ific.:;,tion cr-c h e ,
Suuls c eux
é
qui :l.v:ü.:::nt r.c c éd
a un c crtr.i.n s t.ad o d e ccnnai.asnnc c
é
pouva i on t
en conip r-end r-o Le sens profond. Cc n' ét<?.i t
j.::,-

- 38 -
m~is do simples divertissements. Il y ~vait Qussi,
bien. évideIilli0nt, d8G contes pour en f'an t s
dont le
ni VC2,U de compréhension étrü t bas.
COEU;lC
112.Tt nègre, le ny t h c nf'ri ctdn rele-
v2it de 12 s~lboliquc. Il donnnit un s~ns à llimnbi~
nrrt i on ct ,0.W~ réGli tés quotidiennes.
12. tr8.di tion o rr-Le véh i cuLaa t 1:::" perception
du monde o t prés(;rv,;ti t les t rnd i t t on s , i.l tr~v0rs
clle, à peu près tOL~ les ~spects de ln vic 6t~ient
id(;ntifi(~s sY'lboliquz.;,Jcnt. P8.rler une Lan gu o , Cl étlii t
<lonc posséder intirile~JCnt 12 cul t.ur-e dont elle
t r.i t
é
issue.
11 tune .'lfric.::tinc
LIGttnchement à la terre nourricière étnit le
point clef dG l~ philosophie 2.fric~inc, 12 terre
ét2it s~nbo10 de vic, do force ct dlunité. Blle étRit
llobjc:t de toute une s,;ric d c r i t ce qui -::v':'.ùmt pour
but de l~ prot[gcr contre l~s w2uVQis esprits. De
nombreux t.::.lJous lui
tru en t
é
,'.tt2.cll~s. D,C'llS ccrt:"'..ines
r;~giOlls p~---:'T 2~(CdplG, il ne f:.-~llo.it PQS cul t i ver le
sol ~v~nt dl~voir fnit des sncrific~s rituGls. L2.
terr8 8to..i t con s i.do r-é o CO!':E10 La f o r c e p r-o t cc t r t ce d83
hOD::)(;3
et à cc titre ét:::i t
hou t em en t vénérée.

- 39 -
ScIon ln conception ~fric~in0 du monde, 18 mat6-
riel at l'irrB~t2riel Gtniunt confondus. Il n'existGit
p as de d i cho tom i e f'ondamcn t a.Lc cn t r o l ' espri t
ct le
corps, p~r opposition à 10. culture occidonto.le où le
spiri tuel est n e t t om en t s épur é de la chair et où 10 b i en
s'oppose ,-:'.u mrû • i:.!1 Afrique,
il y c.v2cit W18 vision uni-
t~irc du monde. îous les êtres de l'wlivers éto.iont
li(s p ar la forco vi telle et à co titre no f~is,::üent
qu'un. 12 vie sc; comp r en r.Lt COi:.1EW un tout don t
aucun
é Lém en t
ne pouvru t'être ignoré 8211S détruire l'équilibre
du 10. n a tur c ,
Pour' les Noirs, 1.:1 force vi trllc é t.a i. t url cSl15r.12Ut
qui en tr~üt dnn s 13. définition de l' hOEù'.18. 1'être ét2.i t
force et le. forco,
êtro. Cc n'2tnit p:::.s l~ for~e physi-
que qui éta.i t perçue nru s La force vi tal.e ,
Il cx i.sLni t un e gr:ldu2.tion dt'.i.'1.s 11 intensité dos
forces qui gouvel'(1~üen t le mond e , Il Y C'.v~i t la force
divine en pr-cnu cr , puis c.:::118 du ciel ct du 12. t err e ,
c c'l Lc des hommc s v ivnn t s ou morts,
celle d.es an imaux ct
dûs plmltes et enfin,
celle dos choses.
C' est ~ourquoi c or t a in s
é c r i vru.n s
~.fricC'.ins tel
que: LBOl'01D S.b.DJ~l 81:.NG-HOH n'on t p.rs 1168i te à oi r o qu o
12 j'foir
é t.a i t
"antu i t i on " d an e 10 sons que sn pcrccm-
-
-"
tion d e l' onvi ronn cm cn t
ékù t
e as ent i c.l.Lcn cn t
é"1otion-
n(.;110. Au con t r-r- i r-e , 12. p cr-c cp t zon curop écnn c du uon d e
est emp r o tn t.e d c 10. logique c2.rtésienn8 qui V8lJ.t que
l' espri t
rs.tion:,.l iso et o.1lrüyse tout cc qui l r en taure.

- 40 -
Dm1S l~ société tro.ditionncllc ~fricnine, coque
l ' hornn e r\\:)ch8rchc.i t
c ' ét2.i t W.10 sorte de corunun t cat.t on
entre les êtres et ln nnture. Ch~que choso était symbo-
18 d'une r82.li té .invi s i b'Le, d'une force profonde et in-
térieure.
Par ~illGurs, le point fort de ln p~ns~~ afri-
cnine était l'nbs~nce de vérité absolue. ~our les hom-
meS toutes 188 forces de 1 1 w l i v e r s
6t~iunt comp16DGn-
tnir0s ut cett0 cou~ment~rité p8roettnit au monde
dl exister. l'é'.r conséquent,
il y 2,vr:ù t un comp rom i s per-
man en t, un di2.1oL:;uO con s t an t
<.;11 t r c
l cs âtres ct La 1l."',tU-
re. Le rôle principcl de l ' individu était d e renforcer
1:::'. force vi t0.l0 du monde en 2.SSUr2Il t
s a proprG reproduc-
tion. l'·i8IDO les morts g2,rdf'.L:mt La notion de f'o rc e vi t::,.--
le c8r, si leur 2Spcct physiquê ~v3it disp~ru, ils
n ' é t ci cn t
cupcn dnn t pas courp Lè t cmon t no r t s , Ils c.l-
d2.ient leS viv2~tS à conSGrver l'ordre i~~u~ble des cho-
sus. Cet cxt r a i t
du poèrie de .BDlAGO
DIOP,
2.U tour séné-
g2.l~is illustrera bien ce propos
Il DCOU t0
p Lu s souvent
1es choses que les ôtres
10. voix du f 011 8' en tund
~ltcnd l~ voix de l'cuu
1:Jcont (; d.::-:.l~ 8 18 von t
Le buisson ml scngLo t
C'est 1 (" sa u f'f'Le d.es ~_'jlC ô t r ce
C8UX qui sont no r t s ne sont j r'.L1éùs p2..rtis
Ils sont d an s l ' ombr-e qui s' éc l n i rc
Bt dr-n s l'onbr0 qui s'éprüssit

- 41 -
Les rnor t s ne sont p2..S sous lQ terre
Ils sont dans l'êrbr0 qui frérJi t ,
Ils sont dan a 1(;; bois qui gémit,
Ils sont cl8ns 11 i;;8.U qui coule
Ils sont d on s l' 8.':',.11 qui dort
Ils sont drulS l~ CeSG, ils sont d211s ln foule
1üs morts n e sont p2.S morts."
Le~ 80rts ét~lt p~rrli les viv2nts, tout sQcrifice
rituel devait être f2.it pGr los plus âgés de l~ commun~u­
té CGr c eux -c i
ét['cicnt 1::-. dernière r cpr-é sen t at t on physi-
que des ViV~~ltS. Ce bcste s~JbolisQit le resserrement
des liens qui un i s s a i.en t p':'-8sé ct présent. La mémoire
d e s C'Xlc~tn;s de va i t
è
t r c hono r'é o e t
aucun ac t c susc cp t i>
bLo d e 128 offenser ou de t rcub Ler' leur repos ne dcvai t
êtr0 fnit. Ce1Q 2urGit eu pour con8équ~ncu de dCtruire
l'équilibrû des f'o r'c os ot
de mc t t r-e on péril la Vi8 du
vi11o..ge.
1'l1on",i2 noir vi va.i t donc d nn.s un mond e peuplé de
pUiSSilllC8S occultes, d'êtres surno.turels ct d'esprits
qu'il se d(;vait du cTc.incirc; 8t de respecter.

- 42 -
3°) Ln religion africnino
l'e.nimisme
Le p0tit Lnrousse définit l'2fiioisme comme uno
religion qui attri buc une 2nC à tous les phénomènes n2.-
tur':.;ls et qui ch.:;rche à les rendre fnvoro.bles pnr des
pratiques magiques. Celo. s'2-pplique tout p2.rticulière-
Dent à l~ religion qui exist~it o.vrult l'arrivée des 1~­
r-opé en s sur le continent noir.
Les croY&1C8S animistes modelnient ln vision du
monde des lfricains. ~lles étai~nt l'8ffct et ln source
de 12 tr8.di tion o r al.e ,
B1 effet, à défnut d'écriture POUVQDt conserver
les ~cquis cultur81s, ln religion scrv2.it de substitut.
Les pr2.tiques rûligicuSGs tro.duisnient les r~pports que
It;S
homrn e s cn t r e t cnni en t o.voc l'univers et d é't ern Lnn.i cn t
prrr le j en du p crm i s et de l'interdit, les vD.leurs et
les contre-vë.lvurs de l~ société toute entière.
1~ religion possédnit une ~ytholoGie très riche
ct un grulù nonb r c de di.cux gre.vi to..i;::.:nt c.utour du Dieu
SUpr8nle. C'6tc.it à uux plutôt qu'nu cré~teur que les
homuic s s' <ldr8Si.:32.i cm t. Les s6ni()s ôto.i ()D t le plus sou-
ven t c (;U)~ des élê:;h.:D ts n~tunüs comme Le plui o , le ton-
n cr-r e , l ' e['~u ot le feu. Le soleil, le ciel et Ln terre
j cuui en t ,
êUX,
10 rôle de; dieux protecteurs [lU SOLlIil8t
ji dmls les rcli~ions juaôo-chrétiannas, tout

- 43 -
dépend en dornièrc inst~lce de Diou -ln puissancG su-
prt:me, le !J2.îtrc i11.contcsté- d.an s ln. roligion an imi.s t c
nu contr~ire, Diou d61éguQit 8GS pouvoirs aux génies de
la nature. Ainsi,
c'8t~it 12 terre qui nourrissnit
ltho~ne et c'ét~it donc elle qu'il fnl12it 8an.douer en
lui offr~lt des sacrifices. Dieu Qvnit crée le monde
mnis il n' Ln t cr-v en a i t p2.S directement sur 10. v i e ter-
restre.
Il n'y nv~it pas de diffJrenc8 entre le so.cré
ct ln vic dl: tous les jours. 'ro u t 8,VC'.i t lL'1 aep cct re-
ligieux; lGS r'é j ou i s son c cs , les s cma.i L'l ca , IGS r'éco L«
tes, le Cl1::'J.1Sd!12nt des aa i son s , 12. chns so , 10. pêche •. .et;"
Dn bref,
tous les nspccts de ln vto 8xig2~icnt des
p r'éc au t i on a p.vrt Lcu Li r e s à prendre vis-à-vis des
è
d i eux ,
1GS
Lfricrüns vi vni cn t près de Leur-s dieux. Ils
leur pr.rLr.I on t e t
en tr,e;t2r12ci 811 t des r'appo r t s intimes
avec eux.
Joule 10. divinité suprso8 ~t2.it inaccessible
ct non repr0scll tée • 'l'ou s les au t re s g0nies ct esprits
f'a.i aai cn t prir t i c in tégronte d e Leur' vic.
ileli:sion QUA: d im cn s i on s humru.n c s , l "an im t sme
avat t pour "but 8338:1 ti el
dt o.idcr 1(;8 hon:Jcs à vivre en
hnrmon i o 2.VCC leur' env.i ronn cn cu t ,

- 44 -
4°) La mag"ie
La mng i e s' insérai t
dans les croyances religieu-
ses et en Gtait la dGduction logique puisqu'elle avait
pour p ri n c i pe le j eu des forces vi tales.
Selon l'DJÜnisme,
il existait des forces vita-
les inférieures qui pouvaient être anéro1ties par des
forces vit21es supurieures. 1e sorcier ou le féticheur,
grâce à. des dons spéciaux, pouvait canaliser ces forces,
les ma~I'iser ou les u t i.Li se r à ôe s fins pr-éc i s es ,
Le s amu.Le t t e s que les hommes et les femmes por-
t at en t
con s t am.n en t
sur eux ava i en t
un pouvoir protec-
teur. ~lles les mettaient à l'abri des mauvais esprits
et de quiconque voudrait leur faire du mal. ~arÎois, ce
po uv a i t
être aussi de simples porte-bonheur.
Dans la ma j ori té d.es Cas,
il Y avait des in ter-
dits à r'e sp ec t er
si le d é t en teur de l ' arnu.l e t t e ne vou-
lait pas perdre le pouvoir de son gris-gris ou le voir
se retourner contre lui. Ce pouvoir occulte étai t,en
effet,à double tranch&lt; il pouvait être bGn6fique
pour le propriétaire ma i s d ang e r eux pour un éventuel
D.C;TeSseur. Il po uv a i. t au.s s i
devenir t.o t al em en t
inoffi-
cac e s' il t.onibai. t
sur un fétiche au pouvo il' plus fort
que le sien. bl1.COre un e fois,
faisons appel à la poésie
de 3ütAliO DrOp
:

- 45 -
"Dans un des trois canaris
des trois c&laris où reviennent certains soirs
les âmes satisfaites et sereines,
les souffles des anc~tres
des 8nc~tres qui furent des sages,
Mère a trempé trois doigts
t.zo i s doigts de~:sa; main gauche:
le pouce, llindex et le majeur.
Avec ses trois doigts rouges de sang
de S8.116 de chien
de SD112; de taureau
de sMg de bouc
Mère mla touché par trois fois
elle a touché mon front avec son pouce
avec l'index mon sein Gauche
et mon nombril avec son majeur.
Après j 1 ai en f'on c é mes trois doigts dans le s ab Le
dans 18 snnLe qui SI e t a i t
refroidi.
Alors Aère a dit "vc: par le monde va!
Dans la vie ils seront sur tes p as . Il
Ainsi, selon les croynnces africaines, l'être hu-
main o t a i, t le centre de l'univers et son action avait
d' cn o rm e a r-.':p8rcussions su r tous les évèn euen t s naturels
ou surn a tur-ej s , i:;E conséquence, les homn e s devaient fai-
re preuve d 'WH: 6r;~l1cle sngesse. Ils d evaa cn t
reconnaître
llord:ce irrFi1U201e d e s choses et tra.'.Jailler à
son maintien.
et de l ' h o ap i. t a.t i te . Le pauvre qui mo ur a i t de faim ou

- 46 -
l' 8tranger qui ne s ava i t pas 01\\ doroir pouvai t
déran-
ber l'équilibre des forces vitales et créer une pertur-
bation dans la COillffiQDautu. Il fallait donc les aider au
plus vite.
l'iOUS
terminerons en d i san t que la religion afri-
caine, dans son ensemble, était profondément liée à
l'expérience quotidienne • .Dlle était gardienne de l'uni-
té et de la tradition.

- 47 -
v - L'E;JC.GAVAGE DE C,ASÈ
Lorsque les ~uropéens arrivèrent en Afrique de
l'Ouest l ' esclavRt-;e existait d é j à ,
Le com.n e.rc e trans-
saharien en t r o les :Noirs et les Arabes comprenait la
vente d'épices, d'or, d'ivoire, mais aussi d'esclaves.
Les rois,
et en particulier celui du lJahomey,
étaient
les p r Ln c i.paux vendeurs d'hommes • Le s nobles p rn t i,»
quaient aussi l'esclavage pour eux-mêmes.
Ils exploi-
't a i en t
d' Lmmen s e s pLant a t i on a dan s lesquelles ils rai-
sa'i en t
t.r'ave i Ll.e.r du r cmen t leurs captifs.
Il exist~it égalmnerrt i111 esclavaGe de type trc-
di tionnel que l'on rencontrait dans de nombreuses so-
ciétés africaines. C ' était l ' escl~lVê:"'3'e de case. flous
allons en par'Le.r b r i.èvern en t il cause de 18. forme toute
particulière qu'il avait. Il s'agiss2it d'une forte
relation de dépendance entre W1 homme non libre et son
lllaî tre.
Les captifs étaient souvent des hommes ou dos
fe .un e s qui avaient commis des fautes gro.ves et qui
é t.a i en t
a i.n s i
punis. Les p r i sonn i er-o f a i ts cru cours
d'LUl(~ (:;uç;rre pouvaient également subir ce sort.
Plus le captif ~tait loin de sa soci6t6 d'ori-
gine, plue son o.sserviss(;,·,wnt était lourd. dais,
en
génôral, plus il s é j ou rn a i t
Longtcmp s dn..n s Sel so c Lé t é

-
48 -
d'accueil plus il avait des chônces d'obtenir une cer-
taine autonomie vis-à-vis de son maître.
Un fait était certain, les esclaves étaient rQ-
r emen t mal trai t8S. La majorité: cl' en tre eux men a.i t une
vie fort peu différente de celle des autres l'loirs.
(~uand un esclave se mariait, son maître lui c éd.aa t une
petite parcelle de terre qU'il pouvait cultiver en de-
hors des heures de tr2vail obligatoires. Cela lui per-
me t t n.i t d'aî1asscr une fortune personnelle qui 8tû..it
plus ou moin s t:;:candc sui van t le 't empe qu'il con sac ra i t
à son Ch8JUp et su i v an t l~J superficie de celui-ci.
Au f'ur- et à mesure que ID. richesse du c ap t i f
s'élevait,
ses rappo r-t s avec le vropri6tairc pouvaient
se t r an s ro rme.r en des liens de "fid61i té".
Il devenait
alors un conseiller s'occupant de tout et gravitant
constrnn~8nt autour de son ma!tre •
Lo r squ c l' in t8i~ration de l' 0:3clave était pres-
que acuevé e ,
il po uv e i t alors ch an go r de nora. pour 8f-
fac or toute t.r ac e de servitude pasbôe. 8è1 f'am i.Ll,e
f a i aa i t
8118 aussi to-L21emen t
pnr t i e du v i ll.ag e et
plus au c un e men t ion de leur s ta tut an t ér i cu r nt étai t
I l f'au t
L:::.iY8 r<.:,narquer que le c ap t i f
ava i t
toujours la possibilit0 de se faire racheter par ses
par~nts (si ceux-ci le retrouvaient ou s'ils en
ava i en t les moy en s ) , Il c~t.:.üt r ecomoian dé au maître de
l,~ Lai s s e r partir car , ItC: refus l'le redonner un fils

- 49 -
ou Ul1 père à 33. famille portait malchance.
pour los esclaves femmes J l'inté[çcntion sociale
étai t
encore plus rapide que celle des hommes surtout
si elles épousaient des menbres du villa3e. Leurs en-
i&lts avaient le statut d'hommes libres et aU bout d'Wl
c er-t a m
nombre d' at1.Hées,
elles ét a.i en t
ellt.:·3-m~mes con-
sidérées au même titre que les autres 8pOUGCS.
Comme nous 18 verrons plus loin, il existait un o
éno rm e différence entre l' e.sc.t avag e de traite et l' 88--
Cli2 V3.t::;C de case. po ur-tian t,
elle ne fut pas du tout
p crç ue par les Lu.ro p é cr.s qui ne voulurent voir dons
c e tt ..:; pratique qu' un o justification 3. leur trafic.
Il cst indéniable que l' c~>\\ist.:mce de l'esclav2gc
de case fut la br-è ch e par laquelle les isur-op é en s se
gliss0rvnt pour déstabiliser les sociétés africGines.
Ils exp Lo i ü;rult ensuite cette pratique 8. Ul1C éch e.LLe
giGcntcsque et dramatique.

- 50 -
VI - COHCLUSION
---,---
Nous ecpé ron s que 188 pa(;es précédentes auront
montré que les d.i f fc r ont c s cul turcs qui existaient dans
la zone principale de t:cai te avai ent bé8.L1COUP de points
communs ou;
cm tout C,'3,S~ en av a i en t
auf'fi aamaerrt pour
perillettre,
c:n Amérique, la constitution d'une identité
noire: am é ri c a.in o , Ces simili tUi}CS p erm et t a i cn t , par
exemple, à un individu ct' un e r<S;;ion donnée de: cette Z0110,
de s'acl2pter facilu:i1cnt à la vie (lons tille; au t r e région.
Cette af'f'a rmat Lon est c ap itaLc car elle va à
l'encontre de certaines th~orios selon lesquelles la
grande di v<.;rsi té des cul t ur-es [lÎric,:ün8s empêcha los
l'Iolrs, W10 fois sur le nOUV8?..U rlon d c , d8 reproduire
leurs coutumes.
Ce t t c th6orio s' c,p::üiqu.e tout p a r t i cu Ld r'cm cn t
è
aux léUlbUCS africaines cL C2USC do Leur disDélI'i tion sur
.

L
le sol amé r i cai.n . ii.uI,0KüVI'I3 8St à
ce su j ct tr83 clair:
si les csc ï.avce 118 pu r on t
l)2S
u t i.Li ao r 183 Langues de;
Leur-s an c ê t r cs ,
cc il '(it2,i t
IJ8.S
p arc c que 103 structures
lia(,:,ui3tiqu8':' f'on d amcn t:-l1(;S (;i;éÙ"'::(l t
di f f Creu tes, mais
p.Lu t ô t
pc-ŒCC
qu 1 c.l Lo s av.i i en t
des vocabu1:ürus diff8-
l'en t s ,
Cc:. qu'il rau t
uon c r;~tcnir de: Lo u t
ceci,
c t e s t
qU.8
l cs s nn i Lt tucL:;s un trc; l ê:=:; culcu r-co afr i ca.i.n cs l ' cm-

- 51 -
portaient nettement sur les différences. 1'étude du
processus d' Rccul tUl'c.tion des l>loirs _œne:ric:üns le prou-
V8ra •

- 52 -

- 53 -
l
-
IHTHODUCTION
Ln abordllilt ce chapitre, nous ferons preuve
d'une gr@~de prudence car l'esclavage en ~nérique du
Nord ne fut jamais un e institution au développement
lObique et rationnel. Il faut donc, dans l'analyse
de ce sy s t.è.n e gal'der con s t e.nm en t à l t esp r-i.t que de
c;rancls chang ernen t s survinrent au cours des siècles.
Si nous prenons par exenple,la période qui nous in-
téresse,
c'est i
dire celle qui va de 1519 à 1808,
il est bien évident qu'en plus de C&ît cinquante ans
cetee institution n'a pu être statique!
Fous
évi t er-on s, donc les descriptions abondan-
tes qu'on p eut
trouver dan s les livr0s traitant ce
suj et et adm e t t rou e raod e s t emen t
que nous nous borne-
rons a parler des caractéristiques générales de lles-
c Lav ag e amé.r i c a.i.n et en particulier de l'esclavaGe
d an s le Sud et dans les pLancat i on s ,
Ce qui reild cette étude ardue, c'est le fait
que l e t:raite;,1e~1 t des esclaves dépendait étroitement
d' Lm ,::,:cejid nonb r e de facteurs:
la taille de la plan-
tation sur L-tquel18 ils travaillaient, la densité de
la populution noire, la situation géographique
de
l'état et b i en en t en du , le tc:')pérac:lent dunaitre.

-
54 -
Par ailleurs, les Noirs étaient utilisés a de
nomüreux travaux différe.:lts les uns des autres. Cer-
tains esclaves p r i v i Lég i ée travaillai en t comme I!hom-
mes de maison Il, a'Lor a que la Grande masse des Noirs
cultivait las champs , D'autres, par' contre, étaient
artisans ou musiciens. 'I'cus n'avaient don c pas
le
mêm e traitement.
l'lais la p Lu s grande variable de ce système
semble sans con t e.st e, ê t re le facteur humain . .lm ef-
fet, les Blancs aYilllt un pouvoir presque absolu sur
leurs esclaves, les relations qui s'instauraient en-
tre les deux communautés pouvaient prendre des fonnes
très diverses suivant les états et les pllliltations •
Si les esclaves étaient très opprimés,
il y avait
LL'1e ,:::;r81lcle tension et cela déclenchait le cercle vi-
cieux de la violence et de la répression. Au contrai-
re, lorsque les maîtres étaient bons, un terrain
d'enteüte était trouvé et des concessions réciproques
faites.
Avan t
d' écud i er- l ' 8sclava2;e américain,
il nous
faudra,
apre s un court rmloel historique de la Traite
J .
.J.
,
revenir en Afrique où les Noirs furent capturés. Car
c'est là que l'expérience afrc-eam ér i ca in e c onmenç a ; au
moin en t
Où ils furent v Lo.Leinu eu t
arrachés à leur cul-
ture et orabar-qu éa pour le i\\JOUVCDU ?JIonde.

55
l'arrivée sur une terre étrQilgère ct hostile, le tra-
vQil dW1S les plantations, la perto du langage mater-
nel ct enfin la perte des traditions, rendirent les
Africains particulièrement vulnérables physiquement
et surtout moral2rilCnt. m un mot, un processus de dé-
culturation se mit cn place rendant impossible tout
épanouissement de la culture africaine. Les structu-
r~s social8s encadrant jadis les Noirs disparurent,
laissant, d2D8 les premi8rs temps, Wl vide cUlturel.
{lais qu'est-ce exac t.cm cn t qu I W 1 8 déculturation?
Dans son livre sur 12 Décivilisation RO~baT JKÙ1Irl,
,
i
parlan t du problèm.e des travaill our-s émif,Tés, donne
cott<;:; définition:
".•. Il s'agit de la désorganisation
de la quo t i.d i onn e t
des autres. lillt0ndons par là, aus-
é
si bien la destruction du type d'org2~isation des rela-
tiona do résidencC', que la destruction du type d'orga-
nisation des relations de consow~lation et de produc-
tion. Il (1)
l'iouS p en aon s que' c ett c citation S'a~)l)lique tout
il l'ci t
à 11 expérience afro-8inéricalIlo. bll effet, il y
eut bi~n d8sorGQ~isation totale de la quotidienneté
dos Africains. Toutcs les valeurs do la culture noire
furent r em i.s e s en quc s t i on et les cout um e s bouleversées.

- 56 -
Pour bien c otnpr endr-e les troubles psychologi-
ques que cela eng en d.ra chez les esclaves, nous allons
nous référer ù la pensée du grand philosophe que fut
i',L_/l' Z,3Ci."L1 . 8' t an t
intéressé de près au )roblèr:1e de
é
la déculturation i l écri vi t
.
" De même que les trem-
bl~Jents de terre dévastent et désolent les villes ,
de sorte que c'est avec angoisse que les hommes édi-
fient leur d en eur-e sur le sol volcanique, de même la
vie elle-m8:ne s'effondre, s' affaibli ~ et perd courage
q~wld le tremble~ent des concepts enlève Q l'homme la
base de toute sa sécurité,
de tout son calme,
sa foi

t.out
ce qui cs t
durable et
t e rn e L,
é
Il
(2.)
farler de déculturation, c'est donc surtout
p ar'Le r
de chang emen t dc mentalité, d'éclatement de la
1)e r sonn a.l i. té , e t cl' QiL;.joissc.
At
'
.

L~
d
1
l'OUS
nous r.nt er-e s s ez-on s
ans ce criap i
re, a
d é ii.n i.r: qu cl s f'u r-en t les Cll3.l1c;e:nents culturels qui
bOl)le~!ersi:;rent la per30n.nali té des Africains et Qui
p e rm i r en t
pD.T la sui te,
au processus d' ac cu L turation
de prendre le relais.
(
~ )
\\~

- 57 -
I I - HIs'raRIQUE
CI est en Août 161S que les premiers rfo a r-s tou-
ch e r ent le sol am é r i.c a i.n :1 J ame s t cwn en Virginie • Cet-
te datelüstorique mar-qu a le début de l'iml)ortation
des Hoirs.
CelJencléJllt, dans les jJrerüers temps, les Afri-
cains furent considérés, c:u !llGlJ.8 ti t.r e que les i:InLi-
grants européens,
comme d e s
sortes de serfs (inden-
tured servants).
Ils
é t a i en t
&ensés travailler sous
con trat et de Leur plein icoré. Certains historiens
on t pOUTt811t aI f inné qu 1 ils avai en t de mauvaises
corid i t i on s de vie ualgré la po~;.sibilité qui leur
était donné de posséder Wl jour illl lopin àe terre et
Bn mêm8 t e.ap s que les iJlaJlCS et les l,!oirs, les
Lnd i ens autochtones partie iUèrcE t à la mise en valeur
des nouvellec terces. .iai s ,
il:::> ne rési8t8re~lt pas au
dur lalJr.~nr et mou rur-en t
en br2~nd n or.ibr-e , décimés par
la fati~:)-ù.c et les :;1é.ùo.élies ourolJéLmnes que Lcu.r s or-
:e et i t à pet .i t., I es i! a i L, 2.)) a rur en t 2UX yeu....x
des co Lon s eO-:1,;18 les (11).3 ap t cs au tl'8.V2.ll servile.
CI est a i.n s i
que veys la fü,- du dix-S8jycic',18 siècle,
ils p erd i r cn t
lé:1p'Js:"ibili teS qü t ils ava i en t
aupara-

- 58 -
-vant d'ootenir leur liberté après la fin de leur
contrat. ~ar la suitc y les contrats disparurent to-
tal C,] en t •
A partir de ce moment li, les choses se préci-
pitèrent et l'escla-"rage devint un e institution tout à
fait différente du ;;servaL;e". Ce dernier disparut
d'ailleurs t.o t aj cmen t
vers le dix-hui t i.ème siècle.
~n 1700, l'esclava~G devint légal dans toutes les co-
lonies.
-iil1S,ui te,
au tabac, au riz et à l'indigo cul ti-
vés au début de l'esclavage,
vinrent ,s' aj outer deux
nouvelles cul turcs: la canne à sucre et le coton •
Leur introduction augm en t a con s i d é.rab.Lesnen t
les be-
soins en ma in d'oeuvre et lorsqu' en 1'{':)
la machine a.
ébrener le coton fut mven t ée , le »roc easus d' asser-
v i s s e.ncn t
s'accéléra prodigieusement • .Bn effet, cet-
te mach i.n e en rc;volutionüED-: t la culture du coton
poussa de nombr-eux p Lan t eur s à a;;rcmdir leur domaine
et :3. in t eo s i f i e r leur pr oduc t ion. D' I)l:J. un e del'léUlde
ace rue dl e s c Lav e s ,
La naissance de la culture inteüsive marqua
la fin de' la petite ferme du oud plus favorable aux
esclaves . .L;·ace aux VaSG8S p La.i t a t i on s , les p e t i ts pro--
p r i é t a i r e s Ile po uvai cn t
aou tou i r- la conc ur-re.ic e , Une
,3 (::'J.1 C 8:-:}ÙO i t.at i on p ouva i t
n.Lo r s l'e(;;rOUper des cen-·
t a.i.n e s cl' 88c1:::;'-'[08. Cela réduisai t
énorm érs en t
les pos-
s i bi.L'i tés dl' l)oï\\.ac:::-; reL'ltiOlls en t r c maître et cscla-
~ve8 •

- 59 -
Pour contenter cette d emanô.e accrue de main
d'oeuvre un véritable commer-ce cl' êtres humains s' ins-
taura. Des comp agn i.e s sp éc i.aj i aé ea dans la 'frai te d.es
1'lO rr s furent créées. Bn loG) la "Company o f Royal
Adv,3üturers" vit le jour. ilil 16'/2 la rlolls"1de lança
la "l{.oyal African Coo.p any " qui chanGea de nom en 1'750
pour d even i r la "Co.up any of derchail ts trad in;:!; to Afri-
cal'. i)lus tard, la "inrt ch uas t
India Company " ct la
"13ri t i sh .bast India r':::Oülpany" fùren t mises sur pied.
l:'resqu8 t.ou t e l'ljuroll(;~larticilJa activement à
la 'Iro,ite: l'All81iIa[;l1c, la France, l'Arlg1ete:cre, l '
.Gspagne, le l:ortugal et la Fioll8,ude pour ne ci ter
qu'eux.
ue plus, les p:rO{~r(;8 techniques dans le domai-
ne de la navit,ation p crm i r-cn t
d'embarquer beaucoup
plu;;; d' Ln d v i.du a qu'avant. Les navires devinrent plus
î
sre.nds et pur-en t
con t en i r quatre f'o Ls p l.us de captifs.
Les né~;ricrs p r i 'lés firent leur éllJ1Jari tian aUlYl1entan t
ainsi la flotte nond i a.l.e . Si nous prenons l ' cx empLo
du po r t de .Liv8rpoo1,
on ap:~:Œ(,;nd Cru.' en 1'('(1 lJrès Ct 'une
c en t a i.n c de n(é>ricrs y
j c t a i t >.
l r ancre.
Pu is , l~8 :en,:; i
1615,
cc fut 18. g ....lCl'1'8 cl "1ndé-
1)'2::1d2,èCC
qu i
secoua l'Amériqu_c::: du lord toute en tière.
AVë:j.lt cela, l'opinion imb1iq"\\J.e 0~1 0~r8JldC' partie accep-
tait la traite des ~oirs. L'église lui accordait m&me
SOD
soutien. ;luis, avec la CUC:TTC :;;iiti"e l'An{;lcterr'é;

- 60 -
et le Nouveau i:JIonde un ché:l.ll{S8dCIl t de men t a.Li té s' op è r'a .
. 1teSI)rit de liberté qui avait animé 18 c o eu r des citoy-
en s amé.r i ca in s s' accorùai t ma.l avec l ' a s s c rv i s s eraen t
d'autres 'êtres humains (d'autant plus que d e nombreux
{loirs ava i en t combattu (1.."11S Le s rarlgs de l ' ar-uéc ) .
:2eti t à pet i t, l' hypo t.he s c d t un e
écian c Lpa t i.on
des esclaves fut cn.vis2.Gée ct d C? uonbr-cux états, du n o r d
ossen t i ett emcn t, vo t e r cn t des lois en f'av eu r
do 1 t aboli-
tion du servé.l;;;c. C'est ainsi qu "en i.308 l'importation
ct' e sc Lavcs no i r s sur le terri tOLC(; am ér Lc a i.n Let
rendue
i'lcllhsur(;us8ncnt, b i en que c et te date annonçât
le déclin de l' 88clava,--~c, elle n f en resta p ac moins
inopéran te pendant p Lu s i CUTS déc ad e s . rm cf:fl:t, si les
ét2.,GS etui-iord se t.ou rna i en t
de' plus en plus vors l ' in-
dustrialisation, l ' é conom i e des états du Sud reposait
touj ours sur l ' élgricul turc.

con s équ onc e ,
l'esclava;;c
...L
-F"
' .

.1'
-
J

l'es Ga pz-or onuemcn t
cnz'ac m e dan s ces r:;2;l0i1S.
11 fallut ac t endr o IG';:Jpour Cll1.C l' émanc i pat i on
dos .;:~oi:cs tut p rc c l.oméc , ct J.8;.J·:) pour qLl8 la ci tOYCllilC-'
té o..méricalnc fut accordée:: aux an c i on s esclave::;.
iour teT~,\\in;;r cee h i s t o ri que ,~uccinct d e la 'i'rai te
des l':oirs; nous 3.110113 JlO~18DC'!.lchcr
SUT
c e T)08;~1C:
de
R&~i; ljEPBS'i'R.8 qui, avec un ce rtai.n C:'i'nLJ;18 , retrace le

- 61 -
Quand la sueur da l'Indien sc trouva brusquement
~~rie par 10 soleil
quand la frénésie de l'or draina au marché la dernière
goutte da Sillig 1ndion
de sorte qu'il ne resta plus illl seul Indien
aux alentours des min cs d'or
on sc tourna vers le fleuve illusculaire de l'Afrique
pour assurer la relève du d~scspoir
alors commenç a la ruée vers l ' an épu i aab Lc t.r-éso r-er i o
de la Chair noire
alors cOiTlLJ.cnço. la bousculélde échevelée vers le
rayonncwt sidi du corps noir
ct toute; la terre retentit 6.u vacarme des pioches
d an a l'épaisseur du iTlin\\J:cai noir
bt tout justc si les chimistes ne pensèrent aux
moyon s cl' 0 b t cn i r
quelques a.l l i.agc s pr éc a eux
avec le métal noir
tout juste si d.8S d arn es ne rêvèrent cl "un o batterie
de cuisine un nè2:;re du Sénégal ct 'un service
à thé massif négrillon des Antilles
tout juste si quelque;
aud ac i oux curé ne promit à sa
p8.roisse
illIe
cloche coulée
dans la sonorité du 8an[5 noir
au si qu oLqu c va i.Ll.an t c ap i t0.ino
ne tailla son épée
d ans l ' ébè;~c mil1éréü
ou encore si un brave :eèro ~'.oël
cle plomb noir
:;Jour GG- visita :-;1'1:ou(,)110

- 62 -
III - LA CAPTURE
La question que sc posaient les c('.p i tain.:s des
batoaux nEigr18rs~quaüd ils arrivaient en Afriqut: ,
était la su i vant c :
ôICOiT"-'1<::nt e e procurer d os Ho i r-a?"
Cope:ndal1 t,
si oc t on Lr des escl;:::.vcs était leur
princi~J8.l souci, 18s buropéens p ar-t i.c i pè r cn t peu à la
capture p rop r cmcn t dite (du moins pas d'une man i
r e
è
systématique). 3xcoption faite de: qu oLqu ee équipaGes
particulièrement avides ct barbares qui capturaient
'"
:iTC:nC
c cux qui non ÜÜ0lÙ à
bord pour commercer avec
eux,
ils sc bo rne r en t a acheter 188 Hoirs aup re s des
chefs locaux.
Il f aut n éaruao i.n s faire r-euar-que r
qu e Lo r-aque
la Dériodc était d i ffi.c i Lo ct (FIC les esclaves V8-
naient a mm1qu8r, les capit~ine3 n'hésitalent pas,
pour rcmplir lc~,rs cales r-ap.i d e.nen t, à faire eux-mêmc.s
des r az z i ao , Les éqttiI)Ci(S-CS stationnaient alors au
lé:::.Y'c,(; cJ83 côtes ct tous le;,:; jours des mat81ati3 armés
sc rCIu:'La::,,';.lt:t tor:cc.
L'_s y
c ap t ur-ai cn t
des hOm,jl88
ap re s avoir- orû l é 10[;; 'l,rili_Ct::',cs ct Lait f'u.i r
la 1)0])U-
lation. 1es afl'ront2~cnts étaient violents m2is les

-
63 -
gri8rs car cela leur évitai t
cl' avoir à com.icr-c er avec
des intcnJédiairos. Les 00irs ainsi faits prisonniers
leur ap 11art on a.i ;311 t
rmméd Lac CCl en t.
riai s , d311S la ma jo r i té des caa , COc'li,jC nous l '
avons déjà dit, les .LIUTOIJécns s' adr(;;3SéÜC;i:it aux chefs
indigènes pour obtenir des esclaves. Contre dos a~1es,
dG la verroterie, des tissus ou de l'alcool, ils rece-
vaient dos hommes,
d e s f omu o s ,
ct des en fan t s ,
En {.);énéral, les rois af r i ca m s ne: vendaient pas
leurs propres su j e t s ,jl:.:'.iS é~VE.;C le t(;]I)S, lorsque la
(l'raite battit son plein, leur cupidité atteignit un
tel s t ad e qu'ilS sc mirent .1 d ép cupj cr pro0rcssivcmçnt
les villages de leurs rOY(2U!ncG.
11 f'au t
dire que l' O,rriVé0 des .ûuropér,;-ns sur le
contincnt noir créa toute œ12 fouLe de nOUV8aUX besoins
chez l cs aristocrates af'r ; c a i.n s . .LJ1 a t t i8<:1.' 1t
2.U u ax imu.n
leur" convoitise:,
il !le fut p a s trop d i I fi c i Lc pour les
318.ilCS
t r af i qcan t s dl esclavc;s d 1 o ot on i r
C8
qu ' ils VOt'...·
12i en t
dIeux.
iour ~voir toujours
Cl' 2ŒCliJS (;t toujours
plus do )rodui ts ét:Cém:;cTs,
rois sc.: f a i sn i cn t pcr--
"~)é-l-""11""1'""'ilt
.L
"'.'-'
.....
v..
l'Cl
csclEt-vc, G.
1__
:')":'1""'"'
0LA. ........
....1..1.....,.;
af
c ........ u_ ....
l'lus ils f a i uai cu t
la ,:~Ll(:rl:;; })l1.~:3i"Ls av a i cn t
i)C;30Ül
d'aI~c8 et olus il f&llait Guerroyer. Cc corclû vici-
8Ll~C d an s Lcqu e.l. les 1~O~TCL1lln88 cô t i ...:;rs tit::'li~;Lt ':~lltI'l~3

- 64 -
peu p:c6pr.ŒOUS cl C,.;) becte';: de; si tl~i'_tlOl1. Les at'fron t o-
.nen ts (,;kü,-:!} t
très durs c-c il s' c.gissc;.i t d e v é r i t[;.blcs
';'r')'u")"'S
Cl'llv''']"l'''-'
0","'Cl''''l'o-';S
,"l''-'''--'c,
b
\\,.
.t (......
l.
!:-'.!
VI-::J
'-'r····
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1~ ._:.- .... ù
ch "("11"
l....... :iL.
V
(-lO--'~l'l'I('
.L
h ! (......
_.....,
cl"G
Lr: L:;-,-l.,~::CTC. Cc:rtc,,:in.;:-; 31:Jccu~~\\[:idlt
du t:;:-",DS1JGrt do s
~unitionG ct dus vivYGs, d'2utr~s forr12ic~t 12 c2valo-
{t:',i'.::Et PéWé:S P:::JT J."';::> bu t i n s qu 1 il:::~ r'·::i1(;It t: .i en t ,
Il
(~-tait d on c d.i f'f i c iLc o.u....x ';:J.:::.i3:i.blGS cu.L't i vat curs d'op-
., "
l)')UP·L(:S.

- 65 -
Le brl2,8.nd.éi.,--"c cx i s t a i t
aus s i ,
Il ;3 1 8.Gi s s a i t
d 1 .irid i v i du s qui sc reGroupaient t cmpo ra i.r-em cn t
pour
i
d
captures.
SI arr8l1goai t
i l pou-
f ' a
r - c
c s
C h a
c u n
c o m m
o
va i t peur' ramcn o.r un bu t i.n , Des quo le nombre de:s
prisonniers était satisfaisant,
ccux-ci étaient l'a-
p .i d cn on t
v ondus "L dGS .m t.crm éd i a.i r-cs qui sc char-
(;(;cücnt de 18s éloigner lc~ plus . vite possible de la
région.
llil effet,
cc genre de brii~andabe était cla..'1-
dcet in ct pouvai t
coûter la tête ct \\IX ma.Lf'ai 't eu r s si
l,.::,' roi l'apl)rcil<.:.it. riai s les gue:rricrs ne ViV3J..lt es-
ssnticll\\...'ïncn-c que de.
bu t i n s pris au COUl~8 des [;ucrrcs
ne IJOUV8.icllt s' CllllJêche!' en 't cmp s de: pa i x d'avoir r-e -
cours à cette pratique.
four 1"'3 villa,.:;cois,
ces captures
é t a i en t
tcr-
ri:Ciatl tes,
car on plus ch; 18. d ou Leur
dc.; sc voir brus-
qu c.n cn t
a:r:·;.:·8.chés il lCür f'an i Ll.c c t i leur villE<~C',
ils e t a icut tc:rriiiés Dar 12~ VU,,, de ces honna os armés
ct ~\\ c~~.cval qui sc f a i sai cn t parfois acco,n)ui91Cr de
lHé.U1C8.
Il faut dire: qul:i llintérieur des terres, les
pe·Y82J1S ava.i cn t
!'é-..rl;~nc;:lt l'occasion de; voir des 11om-
mc s ~'. ü:. DCO.U b.Lan chc , aussi j
la d i.ffé.r on c o de cou-
lCL~I'
t a i t )our G\\XX -::ilr8.Jé~l,-l;e.
é

- 66 -
Li.o cr-t é d im muo.Lon t
Qvec la di3t811CC qui le s épa.ra i t
de son milieu d' o r ig i.n c , 'l'l'Op loin,
i l ne pouvai t
faire appol à sa faaillc pour payor sa rcillçon ou pour
trouver un c ap t Lf de: l'Oiilplacul1cn t ,
Ses traces
t a i cn t
é
vite perdues. Eour cette raison 100 trafiqu~lts n'hé-
sltaicnt pas i
faire d~ laBelles cxuéciitiofiS ~ la rc-
chc.r-ch e de t r i.bu» sans défense.
Apr0nj la capture, la v i oLcn c c, 2:;u.:;:rcéc' sur Le s
esclaves av. cours de Lcu.r t r-an spor-t ,
sym bo La aa.i t
la
déshumarlisé'ction des individus ct leur réduction à l ' (~-
t~lt de mé(,rcL;:~ndise~:;. Il faLU-ü t
qu 1 ils p r enn on t
con-
s c i en.c o cL leur "n éant i s at.Lon v •
CG n' était plus d e s
nommee qui
é t a i on t
ma Lt ra.it é.. eL vendus, LJ<J.is des
iar la capt~rc; violuntc,
l'csclave passait
"d 'une ~)8rSOnnc d t crm m éc ,
t crm i.né ,
é
'Cl
un individu d é
particulier ma i s n ori Giùgulicr,
un. n 1 i:~ll)Orti.3 qui pou-
van t
d cv cn i r n'i;n·,~ort(: quo i ,
êtl'(:; affecté ar-b i t ra i.rc-
( 1)
""':"~ ..
Lo ;:ioi:L qui CLV8.it Gtr:.; vendu n ' ava.i t
p l.uc son
~.:;-l;::itut cll~10,r!llJ. I l ~;.'; c ompt a i t
p2_G
ct cc qui c.llrü t
[l(1 v en i r
(~l3 l ui
~·1 l ""li :.[il; L:iJ cu.i c i'!'-:)(J lot ~JD cc.
il !1' (: t:.:.ü t
(1)

- 67 -
té. rl~ae s'il était fils de roi, eDchain6 ct loin de
sa f'arn i L'l e il 't omba i t
dans l'anonymat 18 plus total •
.Dn
un mot, 10. c ap t u r-e pro jetai t
l ' individu dans 10
'lido,
On 30 paso la question do savoiT pourquoi t&lt
d "hommc s 38 lai8sen:;nt ainsi capturer o t
brutaliser
sens opposer une résistwlc8 faroucho.
AV311t
de répondre à c et t o question,
il faut
,
tout c1e:: suite
re-
vo Lt r on
è
t
b oI
8t bien contre l'cs trafiquants d' csc ï.a-
V0S.
Nais, pour des raisons que nous allons voir plus
bas,
il n'y eut pas il p rop r cmcn t
par'Le r , d'or;~~anisa"
tion de 10. rési:3tancc. Les révoltas éca i on t plutôt
3poracllqncs c:t c Lr-con a t an c i c l Lo s ,
Il f aut t cn i r
compte du f'a i t
que la p Lup ar t des
hommes vaa.t Lan ts étaient tués au cours d8S razzias et
qu'il n c r e st a i t le plus souvon t
que c oux qui étaient
peu (;'ücl in il l ' h0.ro'isiQ(;, ';:;03 plus cour aycux s' é t.a i cn t
d éfen dru, ut y
av a i en t
laissé I ou r-s v i e s .
.Je: p l u s , l)Cildc::nt Il: transport,
toute t cn ta't i vc
cl' ~;vm31on se sold;::èi t
(:;8D8ral'2men t par une fin t.rag i quc ,
aux n i cd s b",::nélii.mt tOTri-
.c
bl~mcDt les d0jlaccmcnts. Bn s'échapprult par la brouss~,
18::> u;Jclcl.vCS risquaient dc' mourir dl: ÙÜEl ou de Sê)
fair~ d0voror p2r lus "b5tos sauva~cs.

-
68 -
Ceux qui il' exp r imaa cn t pas leur haine e t
leur
r es sen timen t enver-s 183 trafiquan t.s par la révolte,
sc con d arnna i on t il une Lmmob i Lt té d c p Lu.s on plus 0rac'1.-
cle
e::t irréversible:
"Plus l'hostilité s'accumulait
dans le prisonnior, plus il était angoissé à l'idée
qu' 8110 pourrait exploser malgré lui et provoquer sa
mort. rour empêcher une telle
éven t ual I té,
il se per-
suadait cn penTI~cnce du caractère redoutable de l'ad-
vcrs2.ire~ du cette façon, sa peur s8rvait du frein."(2)
Cette situation était mor-a'Lem cn t
très éprouvante
et toute l'éncre;ic que les captifs auraient pu utili-
sur à c omoa.t t r c lcu.rs oppr cs s cur-s , était ensevelie
sous la peur ct le désespoir .
.t'acc:: à. leur déshumanisation totale,
et à la
porte de leur statut antéricur, les hOInillçS perdaient
soüt à la vie ct ne: désirr:ücnt on fi,n de compte que
mcur i r . ..lJcur d é t r-o s s o ~t2.i t
tIJllc qUG IIJur aoum i s s i on
pr2n~it l'aspect d'un suicide. Leur passivité était
une i"aç on de mct t r'e fin à Lou r calvaire.
i.ls ne s ava i cn t
pas où ils alls.icllt ct cc qui
188
a tt cnû a'i t ,
Ll.s étaient p arajy s és par l'angoi388 :
Il • • • La
menace do 11 inconnu u~t beaucoup plus tcrrifi-
(-1.) ,c)j:'-0:.' Û ~j.c:i·l"l .G.LiL.:iLi, Le co our c on s c i en t
é d i t i on s
La f
J k c
f'on t , '.)
'1''''72
. "2
"v
l: ar l :::; ,
'j
, p 2.." (; j -: .

- 69 -
3.L'1te • .811e est myet.é r.i cuae et nous ob sed e . .L'lous ne
pouvons ni l'affronter, ni l'oublier et elle fait pe-
sel' sur notre vie ia en t al.e U11·:; t er-r eur- con sc i en t e ou
inconsciente. Il
(3)
Anis pour co~prendre la relative pa~sivit6 des
c ap t i f s il f'au t
;:3'-r~~tout tenir compte du manque d' or-
ganisation qui exi c t a i t., lJ::\\{SOIlS pauvr-es pour la majo ..
ri té,
ils éba i cn t
désemparés d evnn t
t.ou t e force mili-
t2.irc.
Il leux' cSt.s.it don c ~li.CficilG de s'or(~aniS8r
illns~ivcment et efficQcement. far ailleurs,
la terreur
ct la fatiGue phy s i que rend2..ient toute tent8tive peu
vrai s s cm 012.'01 e ,
t6:{'~üre et po é t Lqu e du aouvcm cn t
de
nous
nous p crm e t t.on a CL' illustl~8I~ ce ch ap ît.r e par lm poème
de l ' ';c:L~iv.ii n David DIOP ~
II es J:' onuaCD ;~;crr:Sc.T;:::·:l't leu:csü011.C!lCS rougi ;::3
3u:c l 8S l"~v:c·:.~s rn i.n c ;';3 ct du re s d,es conquc::C'~ts
i..,'C !TJ.8f3
s·~d·:::Dt.s qui tte:,-':,:üt le:..:r uudi t(; pû.isible
rou r
l'l~':L:i.f~n'·i;1,::· :,L; l'l':,," 'Jt de ,ë:~'l.Jll~
-: t. . 1
';:J 1


IV - LA RUf'l'URE PSYCHùLOG-IQU.G
1'a:r:r.'2chc:-cl(;üt v i oLen t du lieu ci' origine ct le dé-
r'ac m cm cn t qui 8' en Guivai t
rendait l'0sclavo totalement
san s d éf'cn s o ot
8C'J18
dro i t . Il sc r c t ro uva i. t
tout à coup
d211S un onvi ronn cmcn t hostile ot perdait toutes Goa ré-
fér'.;ilCCG ct D(;;3 v8.1cnr3 antérie:urcs.
uicn souvent,
cotte sép2.I'o.tion bru3quc était res-
sentie COillJIlC W1C fatalité,
COIflIYJ.C
un coup du sort.
Chaque
indi vidu (;nchnîné ct transporté loin de son villélGe nél,--
tal, avru t l'impr0ssion de vivre un destin oxc op t Lonn c'l ,
un e cxpér i cnc c cap i talc.
il sc; sentait acu.I dans sa aou f'>-
f'ran c c ct dalls son désarroi e t
au fond de lui même, il
sc rendait compte que c(; qui lui ~1Trivni t
t c.i,t
irrévur-
é
c i b.l c ,
Il 'H; reverrait plus jo.'Tl8.is son villa,;c. CO:tllJ10
.Ad2Jl1 ch.rs aé du prir-ad i s ,
il gardé1i t
dons son 8."7l0 le gollt
amcr' du bonheur- perdu.
Il sc sem tai t
amo indri ct pro j ot é
hors d e con inon d c .
Au-delà des p o m cs physiques quo 128 r,!oirs ondu-
r'è r cn t
ct dont on 0. d jà
beaucoup parlé, cc sont les
é
cOH:::::éqUCllCC:8 p sychc Log i qucs qu'il f'aut
an a'l.y s c'r ct dé-
flOUCUT.
Car, C'!J.8t l'esprit qui f'a.i t l'110:'~'\\è c t lorsqu'
de sa culture, le dr~Jc n'en est que plue profond ct
durable.

Cc ne fut pas l'escl~v~gc lui-~êmu qui rcpréscn-
. ta le plus lourd f~rdoau pour les Africains, cnr ils
é t a.i cn t
h a.oi. tués à cotte pr8.tiquc, maa s plutôt la rup-
t.ur-e totale avec leur cnv.i r-onn o.aon t
fam i Li o r , Le choc
fut s i
t..::rrible que los o sp.r i t8 dur-on t us cr d c toutes
so r t es de sub t cr-f'ug cs pour no pas sombrer d8.<'13 la dé-
ro.lGOn.
Do 10. cnpt.ur o nu m[œquc~g8 2,U fer, ce n ' étai t dé-
jà. plus les mêm~s hommes . .Au dé-but,
12, fierté
et la ré-
volte cx l s trri cn t
encore c t le nom av a.i t
ch; 11 .impor-t.anc e ,
Chacun vssay;ü t d c 8,'-' si tuer par ruppo r t
aux aut.r-es et
songcc~it à la délivrG,ncc. H::üs 2VCC le marqu ag c et 11
cmprisonnC:11lent, les hŒ1IIlCS d ev cnri i on t
des o b j e t.s -mnr-e-
chand t s e s , des hO~:@8s-bét8..il • JJDn:3 les Y8UX des mar-:
chnnd s cl 1 0GC12,VOS ils pouva Lon t voir qu 1 ils n ' ox i a-
t:::ÜdJi. t plus en t2Il t
qu 1 ttrCG ct qu 1 ils étaient d ov enu s
t 0 t a.L cmen t anonym (;s •
JJéjà ù. c o s t ad o , le dé:Jc.:spoir
Gt Ilnbé:l1don em-
plissaient leur coeur. Leur esprit fcrmnit les portes
d c leur con ac i.cn c e ct 1(;8 j o tu i t
d an s un
t
é
a t léth2.r-
g i.qu c ,
i l 3c['[010 donc,
COi!1li1C
n0118
112.vons vu p.Lus hnu t ,
qu« 1;..; pr';iiüd~ choc p sycho Log.i que profond. ct dur-ab l.e
que suo i r-en t lç,.);.!oin.:; fut celui de 18. cap tur-o , Cc fut
nu cours de cet ac t o violent que 12. rupture avec 12.
cul turc [~:fric~~ine s 1 opérc~. Pcnd::'J'lt cotte sépnrcttion
b ru t aj o
Leu r
...
n~;:;,cf, nlorlo"v, c·;,-,,,,,· 1'-' n énn t
~
,
v
~ "~-"'-'\\...;..l.
tJ"--'----'
AL ...... .l-Jo.J
'-'
c.: -


-
72 -
C'est 12 r r.i son pour Laqu c.I Le nous considérons
18. cap t ur-o comme un pu i s san t
facteur de déculturation •
.i::.illG sy.ubo Li sa 10.. d i spnr i tion de l'lmiv2rs quotidien
des Noirs. Ello ~OU3 appQr2ît donc co~n8 le.. CQuse pre-
mière de la miss 8D pInce du processus dG décultura-
tion.
~1

- 73 -
v - LA VEJ.'iiTE
La vente fu-~ le deuxième choc psychologique im-
po r-t an t
quo aub i.r-en t
Le s i;loirs avan t d'être ombar-qué e
sur 188 négriers. Après lCl capture on les ro.:J88mblo.it
pour f o rto cr- de longs convois qu i
sc diri.:;o,,'..i cmt vers
les marchés dl esc12vcs.
1e comuo rc e dos homm cs
é t a i t
florissant et les
crip t i f s
é t a i on t
vendus sclon 10. pression du mar'c hé , Le~
prix f'Lu c t uni on t
comme pour toute aut r e marchandise.
Il
fallr.i t m::.rch·~der, pdabrcr, évC\\.luer pour 0 b t cn i r le8
mc.i Ll.eur-e prix ct les 't rnf'Lquarrt s se morrt rrri en t
très
exigeill1ts et très ho.bilc8 •
.GC8
rois indigèn0s
t a i cn t
en gélléréü les plus
é
gros v end eur-s , Ils
é couj.cu en t
ou g2.rdo..ient les 0:::;Clo.V08
en fonction d83 besoins en hommes ou on o.rgon t do leur
royaume. Ceh'. étc..i t
fnc a Le ca.r ils 2.vo.ient la possibi-
l i té de los stocker d~ns los prisons du leurs p al.ai s ,
Grtlce à cclo., ils éto.ic.:n t g rnnd emen t
f2vorisés pOol' ro.p-
port aux au t re a fouraisseurs C2:.Y ils p ouv.ii en t
vendre
réGulieremcmt lellrs c'::'.ptifs SM;:; subir {~e p r e s s ionc 0::'(-
téricurcs. Leur-s su j ets D.U oon t rr.i r-e vC::ld::ü (;11 t
tout
leur
butin

- 74 -
Au cours de 12 von te, 12S médecins à bord des
négri,;rs dcaccndr.i cn t
spécialement à terre pour f at.r-c
suo i r' CoUX pri.sonlliers une visi te: méu i cat.c , Ils
t a i cn t
é
ex~ninés un à un. On vérifi2it leur ~gc on reg~rdant
leur dentition comm c c el a sc fc.i t pour les on imaux ,
Bnsui te, on leur d ctann dr.I t d; .s~'~ut8r pour vérifier
leur
é tr.t
physique c t , pour finir, l' appar ca L géni tcl
ét.:'..i t inspecté pour détecter toute mr.Lad i e vén ér-Lennc •
Cette dernière: op ér-c..tion ét~üt
f u i te SMS 2UCW'l8 pu-
deur ni différence entre los horame s ct 123 fŒnmes:
IIBt l'on nous von dni t
comm e d o s b~tes
~t l'on nous compt~it les dents
Dt l'on nous t~tait les boursos
Dt l'on 8x::'.Inill,-,.i t
le crt l ou dé cr.t i
de notre ponu
Et l'on nous pr.Lp:..~i;t ct pesait o t
soup caru t
~t l'on u~ss2it à notre cou do b&te domptée le collier
de L.~ servitude
ot
du sa or i.qu e t . "
CI)
Ainsi, :..:.prèo QVO ir été 8.rrr'.chés à lc:u:::~s f'omi L«
Le s , ba.l Lot é s et tr:::.i tés comme d c s mS,I'cll2.nclis-:.;s, los
2Gcle.ve::; fr.i sru cn t
connL~:L8;:;['ilC8 :::.vec l "hum i j irrt ron ct
l:-~ hante. :Pour c çrtc~ü1Li, CCG cxom onc ét.ai en t nbsolu-
filent incoEJ:oréhcL.:;ibleG ··!JUÜY,U t
.1.
_
'1.
il:;; n o savai cn t
p28 C13
Qui les =-~tt8ndr',it,
ct; i{jlor<:.'.1;:;ll t
leG r2isons de leur
détcl1 tian.
( i) AhlB C.0SALL-0,

- 15 ...
. Lorsque les différents problèmes conc ern an t la
vente e Ll e-snême étaient réGlés, on procédait au mar-
quage avec un Îer portant les armes de la compaf~ie
ou du navire privé. Ceci tenniné, les esclaves étaient
enÎenüés dans une prison où ils étaient nourris jusqu'
à ce que le chargement du bateau fût comp Le t ,
Cette opération provoquait llil choc psychologi-
que dans l'esprit des captifs • .8ux qui auparavant occu-
paient ~~e place bien précise déIDS leurs CO%~llilautés
se voyaient soudain nier toute identité. Ils étaient
troqués contre de la pacotille ct parfois mème , pou-
vaien t
être témoins des beuveries qui suivaient leur
ven te car la propé.l{:,ation de l'alcoolisme le long des
côtes,
eut pour conséquence de rendre les trafiquants
noirs encore plus cruels avec IGurs victiilles.
Bien qu'i~norant tout sur leur sort futur,
ils
éiaien t à même de se rendre compte qu'on ne les évalu-
ait plus selon leur rang social et leur sagesse, mais
selon leur apparence physique:
"1'esclavage e at 11 an ti-iden ti té par d éf'Ln i>-
tion.
Qui dit e sc.Lavag e de l ' h081l1c~ dit sa d épe r sonn aj.L»
sation accélérée. Ln effet, le principal dessein de ce
mode de production était de tirer de la main-d 1 oeuvre
noire asservie,
de l ' éner;:;,ie pour c r e'r des richesses
é
matérielles. l ' nornm e noir réduit en esclavage devint

- 76 -
l'homme charbon, IlhO!11Ine pétrole, l'homme combustible".
(2)
Bn conclusion, on peut considérer que le marqua-
ge au fer acheveit le trallinatisme de la vente et gra-
vait d~lS la chair comille dans les esprits le sceau de
la servitude et de l'oxil.
(2) ~résence Africaine.
RB~b Df~DJ~RB ; Les métlli1orphoses de la négritude
en lWériqlJ..e
nO'!'), .Paris,
EnO, pag e 21.

- 77 -
VI - LE MELAc"fGE DES E'l'HNIES
Bn attendant d'être embarqués sur le bateau qui
les emn èn er-aa t loin de leur pays n a t a'l , les esclaves
étaient entassés dans des prisons sombres et humides.
Donnant directement sur la mer, ces cellules sans fe-
D~tre étaient infectes; point de toilettes, point de
circulation d'air, point de lumière. Dans cette obscu-
rité fétide des dizaines pariois des centaines d'hom-
mes se serraient les ~~s contre les autres. Ils
étaient d'origi!lGs très diverses et venaient de régions
souvent éloignées les ill1es des <lutres.
Il existe très peu d'écrits concernant les mé-
faits de l'esclavage de Traite sur les sociétés a.fri--
caines, si aien que des. recherches restent encore à
faire pour dé t erm m e r quej s furent les peuples les plus
touchés par ce fléau.
J:.j éanmoLns ,
les hi storiens s' accorden t à dire que
ln zone la plus dépeuplée en Afrique de l'Ouest s'éten-
dai t du Sénégal au 1\\! igério. en passau t })8.1' le Dahorn ey ,
C'est là. que sc ravi 't a i Ll.è r en t les trafiquan ts si on
en croit le nom qui lui fut
onn e c "La côte des escla-
ô
é
ves".

... 78 -
~lE;{~rOUp(;s dC'JlS les f'o rt s qui '3 t S10v:ü,:::nt sur' 188
cô t c a (10 fort cl l.:cilElina i:-a:::' c;~sm.ple1
pcuvait coo t on i r
cL:;.;":> ;nillisn; d'individus)
1:::;8 )'oirs
f'o rmai cn t une vé-
, ,
.-
C~ Oi.'i(llt03 Il

- 79 -
Co~ment cohabitaient-ils?
Leurs r éac t ions face à 11 épreuve commun e étaient
tres différentes selon leurs ori{:;ines. C'est sans doute
la raison pour laquelle les capitaines de négriers pre-
naient soin de choisir les esclaves, dans la ~esure du
p08ôible, selon leur appartenance ethnique. bn effet,
certaines peuplados étaient réputées farouches et ré-
vol t é e s tandis que d' autres manifestai.ent plus de doci-
lité, voire même de: passivité. Voici par exemple, ce
que: d i e a i t d28 esclaves Ash3J1 tis, le docteur CO.LLÜfS
C:nü\\:;ur d 'WI manuel "Pz-ac t a ca.L Rules for the i'Ianagei!H:nt
01' l\\fq;ro 818.vOS in the S'ugar Colonies" publié en 1803)
:
IIbtant h au i tués dès l'enfance ci la guerre et aux
mouvements nécessaires qui donnent d8 la flexibilité
aux muscles dt de l'éliergiG à llesprit,
ils sont d~'loin
les plus endurcis et les plus robustes; mais comme ils
apportent avec eux on esclavaGe des sentiments élevés
ct 1 Lnd ép 2l1cla.i:lce, ils sont do danéSoreux pensionnaires
dans une p.Lan t a't Lon :",
(j)
Une Ch080 est certaine; ce mélange d'ethnies
é tn i t
en la fav ou r des 't ra.f i qu an ts car la trop grande
v ar i été des i.:::,roup8s sociaux empêchait toute possibilité
d'unificc.:.tion. uon seulement il y avai t l'oost2.cle de
la léillbuc: mais en plus la majori des captifs était
(j) Ci té par J::îli18S Pop,.; lÙjJii:i-'.:i88Y
LalTé\\lte: cL_cs "';oirs,~ditions
Fayard, i~6<j, pag0 .; "r
v / •

- 80 -
terrorisée.
:bu conséquence, l'épreuve que les i;[oirs vécurent
en s ernbLe fut commune mais non p ar t agé e . Chacun la ressen-
tait individuellèffient.
Il leur était difficile d'échan-
g(l-r des mots de réconfort et de ca'lmc:r mutuellement leur
~lGois8e. C01a no rendait leur calvaire quo plus dur.
Pour conclure, nous dirons que le méLan ge des
etlmies eut pour effet d'isoler les individus et ( en
les empêchant do SI exprimer) de los maintenir d an s un
état ré~ressif non compatible avec la révolte.

- 81 -
\\iIl - LA TRAVEftSEE
t~ .li ' initiation doulourc.;use
Le séjour cn prison devait 8tre 18 plus court
possible car les négriers évitaient les dépenses inu-
tiles dues au stockage des lwirs. Ainsi, dès que le
nombre d'esclaves était satisfaiséJnt, on les faisait
immédiatement monter à bord des navires.
Certains CQ1Ü tailles plus généreux que d' autres
leur donnaient alors des bouts de tissus pour cacher
Leur nudi té, !TIo.is, souvent, ils restai~Îlt nus pendant
toute la traversée.
Hommes ct f emm o s étaient séparés, les enfants
rcst&lt avec CGS dernières. Les esclaves étaient allon-
Gés les uns à côté des autres ct disposés de la même
façon qu'on eu t fait pour des livres ra..flgés sur une
é t agè rc .
AUCWl espace rH:) d eva i t
être perdu. Certains
ffi\\::mbres de l ' équip8.t;c avaient
spé ci li leo'\\ent pour tâche
de lüs placer le mieux possible. La description de
l'in t r i eur d'un bate:au ru-SGrier confirme c e s affirma-
é
tions
Il Y av a i i
"en dessous du pont, un espace d'un
.ne t r o c i.n quan t e de haut divisé par 1111 faux plafond,
où les (:;:jclE'.VC~j étaient enchaînés d oux par deux et
disposés Gi de~{ rw~gées l'w18 au-dessus do l'autre

- 82 -
de chaque côté du nnviru. tt j'ai v~ parfois qu'ils
étai0nt si serrés qQO cc rayonnage n'aurait pu en
con t en i r- un de plus ... Et tous les matins, plusieurs
cas sc pr-éaon t.ai.en t où un vivant et un mort étaient
liés l'an à l'autre." (1)
La promiscuité était intolérable car ces 6trcs
humr.Ln s
tni ent
réduits d l ' état de bè t ee , Lus cales
é
t a i en t pleines de rats à cause du manque d' hygièno
é
qui y rèbllait.
La inortalité à bord dus navires était très éle-
vée, aussi b i cn pour les esclaves que; pour l ' équ i pagc
dlaillcurs. QU8lquos capitaines particulièrement soi-
;;noux évitaient des pertes en hommes trop Lmpo r t.cn tcs
en aérant auf fi aam cn t les calos et en Lavan t
réguliè-
rement les p Lan ch e s sur lesquolles r-opoea.i en t les
Noirs, ma.i s cos précautions n' é t a.i on t pas suf t i san t es
pour enrayer les 8pidéroios qui sc cléclarni(;üt souvent.
Les esclaves étaient nouîris deux fois par jour
aV(;C
(lu maïs,
du mil ct dl autres céréales qui avai en t
ét~~ a ch e t é cs sur les c ô t oo , l'our avoir des homra e s résis-
t an t s , les c ap i tain0S leur faùjai en t
fo.iro de 11 exerc i-~
co;
on leu obliU::ait d. danser sur le pont.
C ' était 10
mom cn t
où 108 ~,; 0 .i r s ~;G ro t r-ouva.i ent tout> en plein jour
(1) J 8ffi':;S 1'01")8 lI-C.c:ir! bj8Y
La '1'r2it,; d\\j8 t!oirs,
éclitions j.i'2.yc:.rd,
IS69,pcc{;c 1).

- 83 -
et bien souven t , à travers It~S c han son s qu'on 183 101'-
a
ç
i t
à en t onn ,-;1', des 1!lu3sagr:;s p as sa.i en t , ile;::;s8.g8s de
révolte parfois ma i s t rop so uv on t m8s~;:ages de dés es-
po il' ct de IDJTI':';rJ. t at Lon s , Dans "un cornp t e r-cn du du com-
me r c e d e s e ac Lav os " pub Li
à Londres en l'n53, la scè-
é
ne est ainsi décrite: :
"S 1 ils SI y mettent à con t r-ccoeur- ou no se démè-
n on t
p a s 2c6ilC:Iil8nt, on 1"';3 f'ou e t t e , Il y 2. près d'eux,
con s t amm cn t, un homme mun i, dl un "chat à neuf queues",
ct qui s'y emploie. Dans c0s occasions, tout l'orches-
tre sc c ompo s c d'Uil. t a.nbou r . . . SOllV'è::nt, on le8 force
ét:;;al;:;ment à chan t e r , G![ÜS qu an d ces Ln.f'o r t un éu le: font,
leur chant consiste: généralc:n,jnt, CO!Th118 on peut s'y
a t t cn d rc ,
en Lamon trrt Lon s l:HÙmlcoliquos sur leur exil
et leur éloign'-..de:nt de leur te:rre natale. 'l'elle 8. été
la triste origine des r'y tnm c s nègres qui d cva i en t
plus
tard conquérir le monde occidc:ntal." (2)
Les suicides 0taicnt fréqllonts car les Africains
Dflchan t
qu'ils no :cuv<:r:r2ie:~1t p Lu., j ODéÜS leur pay s
préféraient mourir plutôt qu o d o sr t:;xil(]r pour la vie.
Cela Sc; p ae aai t
le pLuc SOLlv~nt, pLOnd211t IGs exercices
sur 18 pont ou lorsqu'on procédait à la toilette à gran
de cau. l'roÏi tE.nt dl un nom cn t
d'inattention de la part
de l ' é qu i.p ag o , ils ::.;' é18nçaic:;nt :::)8.::1.' dessuG bo r d entraî-

- 84 -

nant génér8l'3ment leurs compagnons de chaînes avec eux •
S'ils n'Gtûient pas dévorés par les requins, ils se
noyaient rapidement avant même qu'on eut pu leur por-
t.o.r secours.
1'équipag~ traitait les esclaves aV0C le plus
grand mépris COI:ll1l8 on p eu t l ' imagin8r. La puanteur qui
regnait dW1S les cales les confirmait dans leur racis-
me ct leur intolérance. Los m2.telots abusaient couram-
meût d8s femnlcs noires. Déjà, dès leur arrivée en les
voyant tremblantes de peur et presque nues, ils fai-
saient Lcur choix. Les cap i taines Ln t crd i s a.i en t géné-
ralc:ment tout rapport sexuel mais, l'équipage était
d i.f f i c i Lcrn en t
contrôlable.
Réduites à l'état d'objets sexuels et mépri-
sées par les matelots, les fe0.illcs se voyaient réveil-
lées en plein\\] ~uit et traînées jusqu'au pont où elles
subiss2iunt les assauts àe leurs
agresseurs. Les es-
claves mâles, témoins impuissants de la déchéance de
leur r aco , sentaient monter en eux-mêmes une haine
auto-destructrice. Il s~iIlb12 que d\\JV311t de tels spec-
t2.cles ils aient perdu le plus précieux de leur humali-
té.
}'o.C8 à
t2.l'lt de I1iDlheurs ot ch: diSGrâce, on
s' é t onn o : qu' 8St-CG qui donnai t au.: esclaves le coura-
:'-"8
d e surviVYe ':'

- 85 -
Tout d'abord, los hoirs se r-accr-ochaa.cn t
au sou-
venir de leur P2YS co~n8 à celui d'lm paradis perdu et
tout cc qui POUVéÜ t le leur rappeler était précieux.
Car le: ur-ame de l t exilé ne vient pas de la séparation
elle-l;lô;ne mais surtout de la recherche of I'r éné e de son
passé.
Ensuite,
dcvan t
la v i o Lon c o d o leur situation,
ils sc r-cn ferma i en t
SUI'
eux ....mêmes et essayaient de pré-
S8rvcr leur esprit de la folie vn tcùt~illt de: sc sous-
trnirc men t.al emen t
à la réalité Ilils ne comc r-cna i cn t ni
cc qui leur o.rri vc i t, ni la rru son pour laquelle: on les
traitai t
ainsi.
Ils se c r-amponn a.i cn t
plus que j ama.Ls à
cv qui avait ét& le f,)nd''::!TI0Ilt de leur di;nité jusquc-
lA. Il CI)
Cett-.: situation p<::ut (';trc raIlDrocL:.éc de celle
des -Jui fs qui f"l1rC11 t déportés p en d an t. 18. oeux i emo guc:y'-
rc mond i al,o , Bru..l1O BETTELHEIM dë.JIS son ouvrage Le coeur
conscient on parle lonGuement.
3elon lui, les Juifs qui
fur-on t
coricu i ts d an s les c amp s de concentration ne
purent suppo r t c r lus horreurs du transport et cc'll es
qui su i.v i r-en t
qu e parce qu t i.Ls cur en t le aen t i.mon t
que;
tout c'21a ne leur ar-r t vai t pao à "eux" en tant que su-
jot;:; ra a i s à
"8UX"
en tant qu'objets.
il leur sGmblait
vivre qneJ.quo ChO:':30 d' il-r8cl.
Ils sc t.rnn s f'o rmai en t en
(I)8rlULO .J,.:j'l''l'.01:n:l:iI.d, Le coeur conscient
éditions Luffont, 1972, pags IG9.

- 86 -
observateurs de leur' propre Balhcur.
De même ,
John .i~.,~JiG-LH et Jean .dΝ{ traitant du
problème des tro.v:.:üllcurs Lnm isrés décri ven t un phéno-
mène; an al.ogue ; "...
son voyage es t COi.:1fl18 une aventure
dan s un r-êve rôvé par qu e'Lqu t un d'autre.
Comme un per-
eonn ag e d an s; l~ r êv c rêvr] par un dormeur inconnu, il
e emb.L e aGir de man ière autonome, parfois ina t t cnûu e ,
mais tout ce qu'il fait,
sauf s ' i l so révolte,
est dé-
tCrtJiné p ar les besoins de l ' esprit du r êvcur v "
(2)
Ils n'étaient que partiellement conscients ct
sc sen té'.icn t
d t ach
é
é s
comme: si tout cc.La n ' avait pas
dl importance.
113 Si.: di~.,::Üüllt qU8 co qui se passait
étai t
.unpo s s i.bj e et que du telles choses ne pouvaient
pas réGllement sc p rodui r-e , L' .i.nt en s i té do ces
évèn o-
.n en ts était telle qu' c l.Lc menaçait l'équilibre psy-
chologique des iucliv i.du s , Le Gl8ü tal su défendo.i t
donc
ainsi cori t r-c La l'Cccli té Iu suppo r tab t e,
En conclusion on peut dire que dan s le processus
de déculturction, 18. trav8rséc représenta une: phase
. cari t2.1ü. E1Jü symbo LLna l ' é t ap e t.r-an s i to i r e entre
l ' cx i.L du i,2YS l'Le"'.. tell ct l ' a r-r i, vée SUl' le sol étrélL'1.ccr •
.ùJ."V).
un mot, le VO:/2'6(; fut la séparation cllo-ùlê.'1!lG. C\\i.;

- 87 -
fut à travors ootte oxpériGl.lCe collective quo les .Noirs
prirent conscience d0 lléloiGn8m~nt dG leur environne-
ment et du procossus de non roto ur.
La traversée symbo Lr 3D. Œ10 sorte "d 1 ini tiation Il
produite par un choc à la fois physique ct psychologi-
que :
Il
Il est difficile: de dir<:.: jusqu 1 à qu e.L point
cette initiation ac cé.Lé rc.i t 12. 't ran af'o rmat on de la
â
pcTS011l1;:üité. La p Lup a r t des prisonni ors étaient rapi-
deDlim t
épu i aés , phy s i.qu emcn t
par 108 mauvai a t.rn i tc-
1TIL:nts, la perte de sallt::;, la soif, ctc ct psychologi-
qu em cn t P'::Œ la n éc caa t té de mo.îtrid8r leur c oLe r-c et
leur désespoir pour 8vitor un acto de résist<::ncc fa-
t 1
a .
t »
fi
)
Cc fut une v r i t.ab Lc d c sc en t o aux cn f cr-s .Dn
é
tr2.um2tisl1li:] auquc.l, s8ulG los plus forts mor a'Lcm en t et
phy s i qu cm on t pur-en t
survivre.
(3) Druao .::)..ê/l't~.Lü.i:JHl.jLG C00ur con ac i.cn t
éditions Laffont,
i~(2, page: 115.

- 88 -
VIIi - LA VIE DAN S LES PL.A1'lTA1rON S
Après la longue traversée, les esclaves étaient
r<J.oscmblés sur le pont dès que 18S côtcu américaines
étaient en vue. Dans leur ignorance f
los n o i r s SG ré-
j ou i s aa i cn t
car i13 82n tai en t
que: c' é t.a i t la fin du
voyagc et qu 1 ils a.l Lai en t bientôt descendre à terre.
On
enlevait les fers ct on los eil<.;raissni t à
force:: de nourriture plus riche que d0 coutume. bnsui-
te" on leur enduisait la peau d'huile pour la f~ire
luire et d onn er 2.insi lille .imp r ce s Lon do bonne san t é ,
'.rOll::';
ces p r-ép ar-o.t i fe e t
ces soins entZ'C'{ldraümt un nou-
vel espoir de liberté.
}'o.ux espoir ma.theur-eus em on t, cur Lor-sque le
bC.tGéLU acco s tru t
et qu.e::les Hoirs se r-cn dn.i en t
compte
qu'ils étaient en pny s to téù(;men t
é t r angcr-,
les ten ta-
tiv8S de suicides rodoublaicnt. Les capitaines qui le
32V8.i0l1t trè3 Di011 prenaient soin de surve:iller leurs
carGaisons hwu8.inco do très nrès l)our éviter lGS Der-
~
. . l . :
...L
t88 en hommes. Lisons plutôt le témoign[~gc ct 'un cap i>
taiD8 d8 négri~r qui raconte les premiers jours de son
arr-L
t.- ....J.. _
v e
é c; (
ver-s 1'130)

- 89 -
"18 14 do.rs,
j 1 <li r-c.nar-qué un Grand mécontente-
ment chez los (;scl8.ves, p ar-t LcuLi.è r-emont
chez les hom-
mes, et il no fit que croître jusqu'au momGnt où le 16,
vers dix-sept h~ures une centaine de mâles, à notre
Grande surprisc:, saut<l par-dvssus bord ... " (1)
QU&ld on s~it quu le suicide était pratiquement
inconnu dans la société traditionnelle africaine, CGt
exomp Lo montre à qu e.L point la pcrsonnali té d os escla-
V2S
fut ~ùtéréc par la traversée.
Lorsqu'un négrier jct';:ü t l ' nn cr-o , cela provo-
quai t une gr3fld ..: an rmn t i on sur le sol américain où des
orsanisateurs de ventos attendaient avec impatience les
esclaves. Les propriétnir~s de plzntations étaient
égalGmcn t p r éacn t s car la bonne mar-che d'une exploi-
tation l.'.;~rico18 exibcait un grand nombre d'esclaves.
d l
eifet, c ertc.m s :BleJ1cs p cn aai en t <lu t il é t a i. t plus
rent201e d'utiliser Wl esclave JUSqU'ilu mieux de ses
forces plutôt que de- le nourrir jusqu'à un: âglJ avancé.
Il fallait donc rCllouv81eT con s t ammen t c e t t e rnain-
d'oeuvre servile.
Avon t le vente o f Li.c i eLl e , les ~wirs trClver-
s a i cn t 12_ viII (; sous surveillance. Co.La permettait ClUX
achctours évcntu~ls d~ f8ir8 un pr8mi8r choix. Il exis-
(I) J 8i118S }JOl! C ~-U.:.,_>t8;)Y, k'l_t:r-ç,i t~_il:-çs -.::i.o irs
éditions F~Yard, 19S9, page 115.

- 90 -
tait d~UY. sort~s dG ventes: ln vente aux enchèr2s ct
la vente à ln curée. Cette d2ynièr8 était très popu-
laire car olle p8rm8tt~it GUX capit2ines de vendre
d~s centaines d'esclaves à l~ fois. L8 prix était
un i qu e ct 18 systénc consistait à laiss8r les ach~­
tCUT2J
choisir (;UX--:ilt;11CS leurs e sc Lcvcs ,
Co proc6d6 était d'W10 violence inouïe pour
lc8 i,;,oirs qui étLion-c pnrqués c ommc des bêtes dans une:
cour fi.;:rr...néo.
A une heure dite,
les portes ét,üent
b ru squ emcn t
ouv c r t ce et 103 3,cll,.;teurs s\\.:: dépê:chaiün t
d' attr21J el' 10 plus gr21lël nono r c d' c.sclcl.vC:G pos:.Ji blG'.
Ils s-:; j et:::.iL:nt c~VcC férocité sllr les inJividu~;3 de
leur choix e t sc qucr\\.ùlQiC:llt lorsqu'ilS étaient plu-
Si6"LŒS à vo c.ï.oi r le In0lTIC hommc , A la \\TLW de tout c o.l a ,
los o8cl2.v,,:::,s pr<.:-'l1c.ic{lt pc:urct t cn tru cn t
d e fuir 02.i8,
on rZlttrrtpéÜ t vi te l(;s fUY2Xds dans 1;;8 rues de: la
vi110:.
Bni'in, lorsque chacun ava.. i t le nombre: d c l'-1Oi1'5
désiré,
il lus h ab i Ll.ai t
cl' un tissu srossic:r ct le
}H;ti t
con vo i, p,:J.rt~ü t pour 10. }Jli:'!LLJ.tion.
A leur arrivée,
lus nOUV~8.UX venus ét~i8nt im-
m"Sdlo_t'-1j~l(;nt rép0.rtis ("'-:.DS 18;:; itU.tt0S fic:,s aüciens 8S-
C1:::V88.
A CU:llO;è10tlt là leur v i c d an e 12.. plé1nt~tion
COG;J1211Ç Dl t.
.
"-
~j-r2"C~ à cl/etc co nr.b i t.~_tion on t ro "j0W.1CS'; et

- 91 -
"vi.cux Il C';::;Cl:::;,VC3, le Pl'OC,,'3:3I..L3 d' 2-dc~l)tation
t
é
a i t
éno rm ém cn t
f'ac il i té. lJ(;S .i.'! o i.r s fr2.îcl1cden t
d éb a'rqu é a
p ro f i t,ü(;nt de l ' 8xpé1'i811CC de leurs compagncne d' Ln «
fo r t un c , lJvS liens sc t i suc i cn t
cn t re CLJ...::>e e t
ils con-
s i déra i en t
vite Leur-s ~lÔtc3 COfÜJ,h; do;;:; "p ar cn t a aJ.op-
tifs" •
llal':lC:llL"CUS\\)ffiOllt,
ces r(;L:'..tions af;cctivc3 quoi-
que profondes, n'arriv~ient j8n~is à combler tot2.18-
men t le v i d o qui sc cr0z;.i t
G1
eux lorsqu'ils S8 rcn-
d a i en t
comp t e qu e leur vic scrrü t url e::il lh::O"'lMCn 't ,
Cet éloi,:.::,ne.ücnt,
ils le 1·(;88ent:~.i8nt corme un chf~ti­
ment, lille peine, un e malédiction.
C8.r,
0Di;?8CDCr 1(;3
~~oirs di; revoir leur p::lYs n c.t a.L,
c t é tru t réduire ll;u.r
0SI);::~c,; vi tnl, a.ao uid.r i r leur liberté et leur donn cr
un sai t un cn t
de vide à couol c.r • .L'exil ékli t
symbo ï.o
de mort et de désespoir •
.Fouy· pouvoir eu.rv i vr c r:J.é)1'2~':i;;idl t,
l\\:JG cGclo..ves
sc IMC:~:'lcnt dnn s 12. rccilGrch(; cdll.'él1é(; d e Leur 'p2.ssé,
cL: CL: qu'ils [',V::-~il,;llt qu t tt
ct d., tout Cc qui Lcu.r
é
é t a i t
d cv cnu iné"'.ccu;,;Jiblc. ~:ais c e tt c vic de souve-
nirs (t,:J.i t Url véri t2blc cn f e r ,
cr.r 11 cnf e.r c'est la
con sc i on c c d "un o pr(~s(;ncG ou d'U11 Li cu interdit. rie
jJlu8 r,.;voir les mant;:-~2;n(:;J, Lc s chnmp s , los n.1..~brcs, les
riviercs qui peuplèrent leur onf81co, il8 Dlus rC3ardur
los c:L3C,g00 f'::L:aili crs , f : ù l'C l cs 3,cst ,-:.;s de tous los
J. ;J·L.l-l.·"~ -r;::,·,)'('L' ~~ cn t ,........i t
l'H1I
'
c,
. ,
.
l '
.
-
'-"'~_v...., ...~
_
~
B(:-:-~~llJ
::;lgilll·COSqllU
d.2~'1S
2l1g.)13üC.

- 92 -
Il e s t
m
d én t cbLe que cutte prise; d e
c o n s c i c n c e
d8 l'aspect dCfiûitiÎ d8 lour exil fut Wl f~ctGur dé-
tG~ûinant dans l'émerGonce de leur nouvelle p8rsonnn-
lité; 12. I)0Tsonn8..1i té noirç-arüéricninc. Apres le dé-
acapo i r , l(;s tultativ(;s de suicides et les r cbc.Ll.Lcn s ,
los l'loirs qui survécurcnt dans les plantations n'y
p arv m r crrt qU'0~1 cltsrr:.nt leur c::lr2ctèrc;
L'instLlct
su rv i ; morc.li.O' Leu r donn è r-cn t 18. force nécoss,ürcpour
con t i nu or- à v Lvr-e ,
Ils dur;;n-c hÛMdonü.:;r leurs hnb i tu-
d~s ut ;;ffacer les souvenirs inutiles. De toute façon,
Leur nouvelle; si t.u a't Lon mor a.Lo ,
ecc i al.c o t
lin;jüisti-
qu o cr,5ai te:" (]UX d(;[J bC30Ü1S d Lff'é r cn t s auxquo t s ils
ét a i.en t
0 bli,;é3 di;) r a.i r o fc::.cc.
J:OUT 212
})2.S
v i v x-: l'exil CO:TI1TIC un e <".2;onlc liGY-
;nC'clh;r~tc, les l:oir:.> d ur-cnt f;:>.irc preuve d'un
éno rn e
pouvo a r
d;
l'CXÜS8
OH
question.
J~uqu 'o~~ c:ùl.:: c c tt e ru(!üsc:: en qucs t i on? c ' c s t
1
C",
CJU,:;
nous allons LcSGtlYcc cl' ox:.alyser d2118 123 p2C:;CS
/
/

- 93 -
La l)\\..;rte: des lc,llSUOG africaines joua un rôle
rnn j cu r
d an s le processus de décul tUY2.tion des l\\foirs-
a.n ér-i.c a i.n s , 1e mé.l ang e des c thn i ce et ensui te 12. cohn-
bi te.tian forcée CtV8C 10s .JIMCS provoquèrent leur
abandon prot;l'Gut>if. C2.r, le 18Jl(;o.ge étant un moyen de
communication pnr excellence, lorsqu r ils ne: remplirent
plus 12ur fonction,
los d i.c.l cc t ca furent 'cout naturol-
Or, nous S8.vons que ch aqu c Langue po acè d e 3CG
propr~8 conc~pt3. Ainsi, pour lli~ Afric2in les mots
"tc:cr.::" c t
"f'o r ô t " n ' etv2ient pas lœmt:mc:s consonances
que pour un l~néric8.in b t onc , c.;;}CZ cc: d c.rn i c r ,
ils
n r
t.o i cn t qU8 d e s
é
é Léu cn t s
de 12 n a t ur e alors que chez
l r Qutrc,
ils
t
é
ru C~l t auac i. le refuGC: des géniüs ot
d e s
o sp r i t e . 188 d cux visions du monô c ét(:'.iœlt donc diffé-
r-on t cs , Lu cul. t.ur c af r i c a m e donn a i. t OXLX choses une
d uucn s i on qui il r cx i s t a i tpa8 d.c::n8 12 cuI ture euro-P.lüé-
ricain<::.
Con s équ anm cn t , W1C L::'l1::'uc: ~"!.glo-s2..XonG ne POU-
v2it conv2nablcment tr2duir2 les él~ment3 de la cultu-
1'(; no.i r e ,
Le:3 contes, 1GB prO'Tl:;r08S,
éüüsique 188
c roy an c es cn irn i s t c s
t a i cr; t donc voués à 11118 certe..Ü10
é
de~r2d~tion culturolls.

- 94 -
(;[;:::,l.i-GC1'
d 1 un i ver-s e t
bou.Lcvcrs c.r tc'talcment leur mo-
L,.: :;'ÙlL3 i;:;rpo:!.'t!\\l.lt fut ;:;~l:n8 d out o le cOill~!12XL' d' iüfé-
Y'iorit,S; qüi :38 J/V'-310IilJ':;" 2~1~:U::!. d'J. t'"it d e ..Le: Dti~:;'-3 au
~ill ëffct, plt);:) 11.21 Noir p.'::'.:c.!.:Jj.t b ion ~n,~;lé.:i::..;,
IJ~':-'.~~~; il ;:':I:-.i t d.ro i t ci l ' ;,:,,':..;-CLH': LLO' Si3::' r:or'H?:7,;;llO'lC;. :1:'.)8-
E.;:~.J.::r L: l=,l1i)-~C L~,CS l.H:.c;Y1CS c ' ,:t::li L, ;1.cqu0rir un p ou de

- 95 -
qui u t.i.Li aai en t 11 éillt;lnis
ét.ai en t donc cou d ann a a
é
un o tr8.!1sfonn2.tion r-aô i c al e à plus ou moi.n s lonG terme.
Ils 3(; t rouvru cn t
en fO-C\\.;: d' un véri t ab Le phénomène dl:
clép e r sonnrxl.Laa.t i.on ,
Ils
t a i. on t
violés
é
d211S
IIJur in-
tD~ité) c'est à dire d~~3 l~ur p8uséu profond8.
Par ai.Lt our s , le d ram c d cs i::ioirs fut aceen tué
p ar 10 f ai t
que l'éducc..tiorr leur fut lOilt;tu:nps refu-
ni.n s i , les E10l1CS les 0lilprisonnaien t
d2118
l' ig1.10r~lcc: ut :Je' Bl:rv~".iont de 1:- lc.n~juG .:J.nglo.i?
SC:: comrn e LlOY\\.èl1
d r o pp r-e s c i on cul 't u r c.l Le , 1\\.ès esclaves
8t~:Ü811t o écurtur-és aan s pour au t an t ::ltJ.!tris\\..}r la cul-
ture dommrm t.o ,
1Je.; vo c abu.Ia i r-c
que Le n a j o r i té dl un t r c eux pos-
8üd2it étr.i t .t r e s réduit ct n c pOFICtt2.i t
pC.3
l ' éclo-
sion d' un (; v ér i t::-.bl (; riches::; o d -J l C'. P (;118 éc , .sn con s é -
qu cu c c ,
l'-.éur vision du LJOIld,-:
tc
é
i t~l1oindric ""t cotte:
infériorité int\\.;llcctucll'-, J12int'-Ue,i t le o t a tu quo
:
1(;;.',;
i\\!oirs dcv,id"it rcst<.Jr t·:;l.::.: qu r il;:;
t a i cn t • .Gcur
é
évolution ét,~it b Lo qué c , Leur f'a i r « parLcr un mr.uva.i c
c:.ngl2.ü; Cl
t n i t perpétuGr une situation conflictuelle
é
OÙ lC:J 31:::1.l1cG dom i.nru.cn t
l'-.~s !:loirs.
i);.,,-r l ' Lttilis,,;tion du Ln l~"jl~~UC éll1 ô l fè-l s O comme
ElOYUll
dl o pp r c as i on
:3' inGcri''li t
d au s 1...: dou Lou roux
pro o18;~1 i..: d-';3 r<..:L·\\t ions en tr2 B1C'.l1 c s ct l'! 0 .i r c , A l' ori-
,~;irlc l r ;:'ü[:;l::ÜG n ' é t a i t qu 1 un EIOYCrl d o commun i cat i on
en t rc m['cÎtr;...;:; '...'t e s c.Lave a, Pour obéir aux o r'd.r cc ,
i l
.Lü12.l t
les comp r-c.n r-c , Le d i o.Lcgu.. en t.r-o opprc:3seur~3
ô

- 96 -
opp
fut donc
à
plus simple
c c
r
i . m é
s
r c u I l G n G
s a
o x p r
c s
-
Gion 2n évitrunt de s'r.rrttçr sur l~s subtilités et
Le s comp Li c at i on s .: du l an g ,13; 8 •
A cula v i.n t
s t a j o u t crr le f a i t
que l',~.llglélis
étai t
l' GI:Ù)1~ne illGme cll';; let. sup ér-a o r-Lté b Lan.che , Il
Î2.1L':èi t
donc 10 préserver E:. tout prix. Les ffiElîtrcs
d cva i on t
nouvo i r convc r se r
en t r e 8UX SC:J1S se f a.i r e
comp r cn d r-o dG 1-...;111'8 ae rv i. t.cur s , Le l::'..agr'_b(; fut con-
finé dc.ns d.os limites qu'il n c d ev a.it pas o épasacr ,
i l Îc:.llnit qu'il YOstfLt une énig:Tk pour les Noirs.
DM::'; do tellüs con d i t i on s ,
12. pensée r.Îric'-'.i-
n o fut l i ttér2le:ncnt h,::LppéZ:J pnr
cette 12.c-E:,uc 6tr:J.11.gè-
ré. Le. cu.Lt.u.r o fut mini,-,:'.isGc, mél)Tiséc et mus e.Lé e , isn
8nlcvQ~t 2.UX Noirs l~ b2.sC de leur Qfric~lité, les
Bl.:'rlcC-i p c nn i r-cn t
à 10. culture 8UrO-2!"!16ric2.inc de s'
.i.nf iL t r-er C~'h;C son long co r tè.;c de l'en i emen t s et de
p<:::in28.

- 97 -
30) 12 d8sintégration d e 12. communau t é noire
i\\ou.s 2von8 s i gn al.é d:::0:lS 10 cho..pîtrc GUI' ln cul-
ture: 2Jricainc l'ir:J1JOrt:::tflc(j de l ' c~.:prit co.nmun au t a i r-c
dM:J 18. société 't rr.d i tionncll e , 1 1 <:.;i.î truick était un
prlncipc dG base pour tout0S 188 c~nération3. L'i~­
tr<TDt du tSI'OU'p8 p,,-s;32.i t
av-ri t
c oLu i, de 11 individu. LI
honrn e
é t aa t
.~:.u ;30rvicc du et: communnu t é •
Qu l auv i,n t-il de cet otrpri t
de :-:>01 id~ri té dans
les pl8.nté·"tion~'l?
La r(~pons(:; à C(;tt..:; qu..:;stlon est Lmm éd iat e : l.L'1
(;T211d Ch~'11~culel1t survint 0t si l' c sp r i t de: so I i.dar i t8
il~ (1l~)p2rut pP.8 i2n tier8iilCll t, il Ill.' ÎL":-t on tout cas
pr.s CLSi:.J:':;Z pui surui t
pour 8ùlpêcl1e;r lé> ctésiatéGI'2.tion
de.: l,' corœnun auc é n o i r c.
Cornm cn t
\\JxpliqU'Jr c..:;l,} ?
'l'ou t
J. 1 c.bord,
i l fE:.LÜ fj2.VO il' que 1(:8 pro ulèmo3
lc.s pll13 cou rnn t s qui sc po sr.i cn t
o.1L"C 08clc.v0S con c crv-
n a i.cn t
GUI'I~OUt V~. ;3c·.tisÙlction d e leurs besoins physi-
qUes. 1,2. nourri t·'clr..:;, 11 hr.o LL (;rr.,-,ù t
ct 1 c 1 o
à
i...'>'.':ü Cil t
ét,':'..iult (le;s C"..U:..o~b L1\\.) souci ~;J8n'1.:-n8nt. 'I'out
t a.i t
don-
é
110 en qu an t i té i.nsuLf:ïsi:'l1tÇ :J.u8,,~i church,-;.i.::mt-ils tous
à
011
obt cn i r 'p 1 1.l ;.j f"..rr n ' .impo r t c
quel moY'Jn.
Chr.cun
~k.it c.on c "9réocc1.J..pé d 1 ;::.borc.l 'lJ;lr 383 propTi:..:s problè-

- 98 -
De p ï.us ,
il Lcu r éto.i t
P-:C(J8quC impossible (tG
f'o rme r
Wl8
commun au t
unie;
é
Cr'X
tout étcü t mis un oeu-
vre pou.1' qu'il n'cn fût p~s ~insi. illl cîfct, dans les
p rum i cr o temps ete l ' c8cl~).v2_g0, los maîtres interdi-
aai.cn t
nux No i1'8 de sc réwlir.
il::; n' av a i.cn t
pas 10
droi t
de s ' ['.3s8miJl""r que CG soit pour f'a i r ; do la mu-
siqu~ ou pou.r discuter en ~roup~s. Par 12 suito, lors-
qu'il Leur fut pe:rJis de- ;:';llivre cies cul t ca religü:ux
coux-ci furent surveillés à C2UG~ du gr~d nombra d'
homme s qu' ils mc t t ci CD t
on con t ac t .
L,'ë'.. b,-'~.TrièI'c
du lé:'tD~;r.~;8 fut O.U dô/)ut ég:-üc:D2nt
un o c s t.ncLo à l ' ':l:'bor,:.tion <"les r.::'..pports intimes on-
tr;:; 128 .i.n d.i v i.du s , L CS CGcl~~V(;8 sc sen t:c'.i en t un p cu
coinm e d e s étril..YJ.gcr8 leS uns 8U f'r.c c des nu t.r-o s
ct
nV2icllt du ffi21 à sc s~ltir solid~ir~s.
t·bis C0 f'u t
surtou t
l ' m c e.r t i tu de d c 10. vic qui
joua dl f::::"v8ur d., 1::::.. èl8~;int·~J,rè'.tion
de le, c ommunau t é
no i r e , L' éven tua.Li té cl' ~tn; ',:'ùoignés de Leur s pLmtn-
tions ct d' êtl'(; r evondu s p,;so..i t
con s trrn.aen t
sur leurs
ép",u18s et rendc:.i t
tout Li en p rotond d i.f f i c i.Le , Pour
être forts mor i.l ~;,j ent , .i Ls n e d cva.i cn t pa.s trop s' in-
. vs-::3tir d::cns 1i<:~8 Tc:léltiolls 2.ffccti'les, le sort pOUV,Jlt
IGur 18:J
·~c;cl:1.;/'c:s9 La p l r-nt at Lon é t aa t un lieu
en quelque ;]OrC2 icL;mpor<Jl. Ce qui iD~:n:cJc::::.it,
C' était

- 99 -
do survivr~ 18 mi eux po as ioLo , lé.'. fin ju s t i f i a i t
sou-
vent les mOY8n~; cr.r , il quoi bon conserver lGS valeurs
p aas éc s puL;;qu';;11es n t avru on t
plus Lcur
r a i con d'
8t1'8 ?
Ce fut ['..Ln s i, qLl~ l'üHlividu:llifJ8c c ot t o notion
prosquc Inconnue des Af r i c.o.n e s' Lns trû La dons 12S
ment a'l L té:.:;. Deni) le monde Ln s t abLe de La p Lan t a t i on
01~1. ch aque nc qu i s l)OUV~Ü t t;tro r emi s on qu e s t i on du
j our au lC:r:tcLornr:in comu..n t
J)(;ns0:r ;~ux autres ? Cornmcn t
-'"'':Il'
Jo. ç:""
-~(., on .....'"·", ·,-r·
J."::;
..P '~-l. v Ü \\,J..1.
l
_
' l' I"-:·(~r~·t-
lu..;.)
....... \\.I
du
....l
;'"roup'-"·
__
.......
avan t
1.:.. sien quand
BQ propre s6curit0 6t~it m8n~c0c ~
C~8 obcJt,:·.c1cs:.-cu dévc.:lo]ipcillc:nt de l'esprit
comrnunrru t a i r-e f'u r cn t
r2nforcl~S pST l' oxi8t011CC d 'lE1C
couche cL 10i3cl;:,.vc::; privilé;,jié;:; 810rs qu« La 11C,SS0 tr2.-
v r . i Ll.u i t
Û U r C i l C l l . C
c t
vi va i t
(~o..'13 l ' :::'J1O:1ym2.t p r-e squc
f i c i c r
d c :C,'.vours p~rsomh;11ç3 00 La pnr t
des JlélIlCS
p rovc qun i t
(L:8 j:,101..1.:.;i ;.;; :'; ot dos c ori f'L i ts cl' int érêts.
Il .:..:rrivcüt 1;;.2 u·;:c;:::~lc, qu o d cs ~"ioirs prut i e-
cul i o r cm~~'L t bi en vu e
cL::;] i:î,d t rCG fus ;:;..:,ll t n orm é s
sur-
v",il12.nts. Cc po s t o d; :;:·;..::~r)ons[c:Jilité 1(;3 pou s:::; a i, t
2.lors à
sc d(i)-JILlc~:ci::.::\\~.T t·Jt=:~\\;Lh:..nt d.o.: Lcu r s camar'ad cs
ot à Opou;].:;r :::'.U "W..'!~l:fl'..F; IvL) vn.l c.ur c do 1.::: culture
'o12J1C;l0.
Ils uk'i,..:.n,; 'tI'88 duz-s o t
nl.hési t~ü,.;nt p2.B à
pun i r
pour que 10:.; -L.l';J:',lL flt!Ji'O.':l'l f·'it.

-
100 -
QU<Jl t
<lUX
do.nc s t r quo s ,
ils f a i aa i un t
tout pour
~trc fidèles ut p12iro à lours mattros. Ils s'c.tti-
r~iunt donc bi~l souvent le m~pris ou le. jnlousi0 des
r.u t r-c s , l'lc.is C'6t2it dans 18 C:).S d e 'T['.Le t s
( body S01'-
vr.n t s ) qu e l'écETt était gl'n.nd.
Ils au i.vru.en t
leur
maî tr0 p nrt ou t , vOYZ',:'::;8i'.i,,:nt <.l.V0C Lu i
e t p<:'xtaguclic;üt
lUl
gY01d nombre dG ses occup~'~ions. ~~tit à petit, ils
c e s s a i cn t
ch: s' Ld cnt i f i c'r à 1,'1 2;r".ncL.:: lIl2.SSC de::s tra-
vr.i.L). UUl'S d () 1::" 'p12~1 t at i on et s c désolidé~ri,-:;;ü (;11 t d o
tous.
C8tt0 ai6r'ë'.:cchisc.tion dos c3clo..v2s f2cilite..
donc br,~.ndcm(;nt 10. tt~ch,:.: d'J8 ,:jlcUlcs. Ceux qu i
:',vo..il:;nt
qU01qu~8 p e t i. ts p r ivi.Lèg c s fc.is.'Ü811 t tout pour les
con scr-vur c t
d cvon rL 011 t
vi te 1\\;;'8 r:.~~(,;{l 't s d c Lcu r pro-
p r o mcllhmr.
1;:'., l'(:clLr";'l(; ép0rduc ele L-: libvrté fut tic:;cûo--
:U,,;:ll't un
::t'2.C-c,;:).r non lH:\\~li~~c:.~blc d;~; dl;301icln.ris,:::',.tion.
on t i e r-o , 11 id(·::: cl I l Ul U ·:0m:~llcin,:'.tion 6(~r,/r'.'l18 d0~~ 0S-
clQv~B ~t~it ~ncor~ vngu2. Leu Noirs poursuiv~icllt
d onc cc :cêv., pour <;u.:c-m:)i~h;':; e t pour l euTE; p ro chce , 1[~
l i b,.;:rtC 8' oo t ..HCÜ t
Ln.i i v i duvLl.c: en t
crvr l CG quc.l.quc s
l'l'vo'l'c'
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11 ""'1'0' rt:,
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......,
(J ~n!J l:~ con t'us Lcn , .G ~s 'l:,:~':,-hi son o ét <"i on t
co UI'::,n t 0;) S ot

- rOI -
La p~ur d~s représaillcs était si 8r~ld0 que
toute: rGSisti"J1C8 p cr-sonn oj.Lc 6tr'ü t WlC af f'Lrma t i.on da
son iLldividu<üi té.
0(;pl:nd2-~tt, l'Cl,ctc " r obclle" menD.-
ç
a.i t 12. aécur i té d. la comcun au t é
011
risquant do pro-
voquvr le cour-r-oux du maî t r-o, ..un conséque:nc 8, les es-
claves mo .i.n s ccurr.g cux l:;PYOUV~;.icm t un s-ont .im en t 21nbi-
gu mêlé ct' ['~d.rÜr2.tioil et ch; hc.i.n c pour c e Lu i. qui OGiÙ. t
d é fi.e r 1,,: »Len c . G-6nér2,lcT'1c:nt,
ils t.en t a i on t par tous
1c8 moy en s d", 10 di S3u~"èclL:r à !3' ;.:mfuir ou à d6so b é i r .
ffilO
~~tTC preuve Q~ 12.. d6sintégr~tion
dG ln
commun au té ét:'.i 'c 10 no.nbre tmp r c s s i oœan t de vols pcr-
pé:tr<is dan s Les p Lan t a t i.on s , Los p e t i tt.:s pos3c:s::Jions
qu c c cr t a in s 28clé'.ves privilégiés av a i ent acquis f~i­
sci en t l' envie d c c oux qui ét:::.ient moins CllMCCUX.
De2..ucoup :J ' entre eux il' hési t:-:i-:.:?n t P,::LS à s' en emparor
d:~iJ qu'ils en ?""['.ient l'occ8.sion. Cela on t.r-a îna i t
bi C.:o11
év i d emm en t , d \\....3 qU8rc:;11 cs SMS fin ::~Ll cours dcs-
l1uell·'::G L.8 jc~lou;:;;i0s ct 108 rnncocur s s' 2xpri::1o.L;nt
v
i o Lomrron t ,
A cau s c
d., c812..,
lLY1\\j
a
t m o s p h e r e
d e
d o u ' t o
8lin8tQll~it ct poussnit l~ m~jorit~ d0S doirs à S0
C~CDcr pour jouir en p~rticuli~r d~ lours biens mat6-
.L2.L:::[l;:.;i811 pCrnCJ181ltc dan s laquelle les i.'ioirs
vi v-u cn t , div'::lopp:-'.it li:.:ur :'.,,;n;;:;sivité ct los men a i t
,.~ 11 ;,;xi:L i.:itc~ri~ur C::'.T ~

- 102 -
r8nd::::i t non s(;ullê:inen t
étron,_")cr à lui-;101:J.C, mru s hos-
't
3.
t
lui-;nôŒo, principnl enne-
i . L e
L u t - s u ê m o
,
h o n
c u x
d
c
mi de Lu r-eaême , Il (1)
Do plus, IGs o sc Lavc s
ovc i cn t
S2.11S cesse se
ô
1)':1ttro c on t r e 12 peur, l ' humi.Li a t i on o t 18S frustrc'.-
tians qui 1,:::8 D.s8Qill2.i,~'nt. Toute c e t t e vi ot cnc e qui
ne pouvait p.is s' ox t ér-ro r i scr-
sc r-o tournru t
contra
i2UX
et 1 es .i so La.i t 103 un a d2S autres. Ch8.'.}U'] indivi-
du
é t a i t
nrisoluicr do SOIl être o t
COEEJC
enfermé
l'our t0:r:;ÜIJ.Cr, no us citerons l'écriv::'.Ll noir
8.méric2.in, j81l1CS .JALD\\IHI qui plus <l "un siècle 2.pres
l ' abo Li tion de; l ' ~scl::.vr'.,j:? p,'),rlo encore de cotte dé-
sCèGréL1.'ètion !lio2'::-.lé': .i s oLan t
1-.::8 individus:
"12.. r::<.t';':':,
12 hoi.n e ,
ln v i.o Lcnc e ,
un ;
hni.n e
pO~L::C l'~lO,'F!lC blC:l~C ci f'o r t c qu l c l Le sc r-o tcu.rnrd t
contre 12 l"oir ct sos p r-ocn cs n.:l1ct.0 J l t
t.o a t
amour-,
tou-
te ccn t i cnc o ct i;()utJ jo i c L~lpOS8iblü. Il (2)
(1) ~L(;nô Jd i~;j'.i.'_;.D , L'::3 m(~'tr:mo:rphoscs d o 1::'. né3ri 'tud e
'~n ':.J:'., ér.i qu c , .t' ré::L:nc ç Alri c ;'.i~l C, li. 0'7 'j, J:l r.r Ls , 1'370,

- r03 -
4°) La désinté(·,rE'.tion de 18. f8Di lllJ
Apres avo i r
étudié les C2..U383 d e l'éclnt0tne'llt
d e 12. CO[Il'JW12.uté, nous a.l Lon s EOUS ponchel' ma i.n t8l:1211 t
SUl'
I d J
cl1êngcii1dlts qui aur v Ln z-on t
au s c in d e la fn-
,ülL:: n o i rc 2méricéÜnc.
Lorsqu'un. ':.è'sc12vc su EJ.~ric~it, ses r-c Lo.t Lon s
r cs t a i cnt tciiltél:::~J Cl' an s écu r i t. é •
Il ét::,it t.oi.r jour-s
obsédé pcr l'éven-Gu;:ùité d' :;tl'(; aép ar'é de S2, f ami Ll o :
12. mort du [1(~,Î t r c , l::è L:ùlli te de le, pl 211 t.at i on ou
i n ê n c
lr1.
ven te pouvr. i cn t
ch:'1lGcr d' un o m~üèrc drc..ma-
tique le cours ds s~ vic.
Si nous »r-cnon s CO'TI.:Il(; cxcmp l.c ln. vic de: Fre-
d e r i.ck DouSl2.ss, nous ';royons que les cn f'r.n ts
tai en t
é
très tôt séparé3 de Leur mère. 1ui-m;~mc ne connut
qu t a p c i.n o .l.r. tCilQl''.-SSC !:tc~ti.;rn<;llc c e.r sc. lilè:cc t ra-
v:üllcü t
dr.':lS U118
p L-n tvt i on
é l.o i.gn é c
de: 10. s Lenn e ,
Ils vi v a i cnt donc con st amruon t
loin l'u..l'l de; l ' au t r e ,
Salon lui cette pr~tiqu(; ét~it COUTEnte d8ns le Aa-
ry"18.l1 (1 ct on peut p cn s c r qu t c l I.e l'éküt éLSs.18irlont
.,
t é '
,....
.
(~:"".11 s l (;s ,".U r c- s
t 2. t :3;
V (; r s
l
0,C-; C: Cl 'lm ;:'11, l e;3 cm -
de ü tlù", vi<..:illc fCL:~J(; qui ne p ouva.i t plus tr(~'!3.ill,~r.
ll.inci, 1-.:;3 jOW18S m::';:lMS pouvti on t
r t:p i d cn en t "s;;,': r c-
mct t rc :~l .L 1 o Ll',fl·;"'.c;'J •

- r04 -
1e: d évc.Lopp cmen t
af'f cc t i f
de l' cn f'r-n t
on
t a i t
é
p ro f'onô émcn t c..f:fE;cté et dnn s le C<'..8 de l"r8doricl\\: ..oou-
gl2.:38,
i l no put j2t:1C'.is éprOUV8Y un véri tc;.blc amour
filicü pour 38. eiè r o qui r cs t a un o étrangero pour lui.
f'3,t'.Qo.nt toute S'èc vic,
i l n o 10.. r~.Jl1contr2. p2S plus de
quatre fois et à chaque r<:trouv::ülle:,
ils éte_L::;~t l i -
mi tés par
le tUl'!1})S c n.r ;3110 d ovn i t
r;,;joirlc1r-:; S2. plan-
tc.~ion le plus t6t possible. Parfois c'étc.it
c achc t t e qu'e:llc a.l.Lai t
lui rondre- visite.
QU.21ld
~llc mourut,
il roç ut l::t nouvelle COmT'l8
s ' i l s 1 l~"kÜ t <:'.6i de 10. nor-t d'une Ln ccnnuc ,
Bi~i'l que 1;]. v i o de l"rco.2riclt lJOUi.-~1::S8 arJl)8.r::U:3-
82 COTIG18 un CetS cxt.r êmc ,
nous T'louvons néC'l1!T'.oinu af f i r>-
me r
que La mcnr.c e de .s6pGr,~tion qui pcsrü t on p crmr--
nU1(:(;
sur les o:::iclnv('s L:l'l~)êcht.it t ou t o consolidation
dC;8 lions prT8nk'..ux e t
o.ffcCGCÜ t
tcr:cibl'--'lc,1t les r()-
Lat i on s fC'2lili~~~.l(;';:;).
A
;o;:Gt:1C
pr.s son
":';8.i8 pour les p e t i ts m.uls:crcs 12 dr;:.::lC S,-' tc;int~ü t
en plus d.'hv.rililio.tion • .sn effet, b i cn que Lcu r p2..tcr-·
ni t;~ fut 'tu c , ils sc: d out.vi cnt 0....1(; 1..:: r;:u"1:t~r(; ét.::.i t
J_cu.:c p8'~C
. . . . . .
C;·D'O'"C:i~"t·
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.i Ls-' n c d;,v:.·._i
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v

-
105 -
Il ar-r-rvni t aus s i
qu t un p.l an t cur' ~Xibv2.t qu'
Ul1(;
dt; 80S UGCh'V8S D' ac coup l
t ovcc un homme qu'olle
à
i l ' ava i t
pas choisi. DC"ns de: telles conü t t.t on s , l'ins-
t aur-at i on dL; liollS af'f ec t I f s sillcèrc,s
é t a i t
peu pro-
~lêm8 lorsque 1\\)3 m~;nbrG's d'u..."le f21uilli::; avai cn t
L~ cho..n c o d 1 ûtro réunis, d '8:utr2s p rob'Lèmc s su r j i s -
8;:Ùdlt.
1\\;s p ar cn t s ,
dl t['J:lt qu t c s c Lavcs , n'2,vniunt
pns lu pos8ibilit6 de contr61cr le d2stin de l~urG
en fan t s . Ils nu POUV[ÜUlt pus 1;:;:: p rot ég c.r con t r e 1(;8
d::'ng~rs ct los souf f r-an c c s èL:: 12 vie dais les plan t a-
't i.on a,
Ils ~3,-; s cn t r.i on t tok'.l':;!~knt .impui s s an t s ct
d,.scspù,(;s dCV~11t le sort qui a tt on drLt Lcu r p r o g cn i «
turc.
Le; 1);~r8 ::W:c;lt perdu son. rêtle de sou ti en ct
d' C~Ut.o ri té
(;t[Ü t
t cn t0 .l ' ::'..uo p t c r Wh" a t t i Lud c de:; ré-
sic:~n?,tion, CST 2,U sein dG 12, LJ..mi LLc il n e r0:):céscllts.it
p::',.s 01'1 ù';i t
le vc;'r-i-c~:".o10 pere, ap i ri. tuel mai s simple-
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L r ::.uto 1-'i té suJ}rê:'118 -:J-C 1(; père dépouillé ch::
tout pouvo i r p(;rcLi t
son rôl;,; de chef de :f:::nill0. 1:::.
d i ac i pi i.n c , Le s r(co"llj;'--'~lS(:S ou 1,:s pun i, t Lon s , prcs--
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s
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- r06 -
Le rôle d o 1::'\\ mè r e --:: tai t
plus .impo r-t en t
quand
le foyer uxistait cer c'étnit cllc qui s'occupait de
la maison, p r épar-ai t
ln nourri t.u r e et so itnc..i t les
on f an t s , Ci.;pcndDnt,
cornrac le ma.î t r c p r cn a'i t
en char-«
g(; tous S8S 8Sel8.V8S, léS on f an t s 8tc~icnt éeonomi-
qu em cn t
p ar'Lan t
très peu d6p0Dd2J1ts de: leurs parents •
.:Je; toute:s les f açon o , 10s enfants intégr2.icnt
tout d\\) 3uiteWlG équipe di:.: tro.vnillGurs en horbe.
Leurs Occu~Qtions consist~i~nt 8n l'2.rr~ch26e des
l:12.UV::',is8S pou se cs , dl 12. 0":'1'<).\\) d c s cham.is et en d e
menus t.r avaux , Ils c.Pl)r~.m~,i0nt don c t r-e s t.ô t ~:. Gtro
rcsponscblcs d~ l~urs 2ctcs ct à sa s~ntir i~d6pcn­
dEL.'1.tS vis a vis d·.:: Lcur s pCŒ<;nts.
1e peu de temps de: loisir dont disposo..icnt les
os c Lcvos üt.:ü t
ég.:::lemcn t LUl f r c i n au d(~velopp'--'rn.8nt
h~rQoni~ux d~3 r~12tions p~r0nt~18s. 1es ndultcs
cymlt très p0U d~ aOffie:uts ~ œons~crl:r eux jeunes, le
conf1i t d cs {;éuc5I'c:.t a on s é'.lL'..i t
en S 1 ~-::'~7:~.ndi s san 't ,
18S :[0;"11\\'..;8 ol l.c s 2'.-'.ssi virent leur at a tu t
eh211-
:,,6 car e11 tr'lvaillr;';:lt aux côtés des l10iEùCS,
cl188
{l.cquir~nt un s"x~s do,::-; rc'GponsabJ.-li t88 qu'il ne leur

- r07 -
Le ffie'criaGc p crd i t
son c ar'r.c t è r c d 1 ~'.llLmc(; entre grou-
pes SOCiélUX pour d cv en Lr- un ,:,.rr:::'.J"C\\.::Tncnt ou un e affai-
Si nous d ébo r don s ma in t:.:n~t du cnd r-c étroit
de ID. fam i.Ll,o nuc Lé a.i r c ,
110U8
n
o
t . o n s
que; le s t a tut
d o s
Vi8U~( ChOllGC:<:1 dan s 18. c oru.nun aut é (;11 ID.0i;i2 temps qU8 la
fr:millL: s o cksintésr8..
Dans Les pLr.n t,,-[:üms seul c,s ln rés i s t anc cs P:1Y-
s i qu o d o l ' individu ct -sa f o r c c de t rav...... il in t,' r0S-
sru cn t 10 :!lllîtrc. Les vi\\.::i11cs p c r sonnus
t a i cn t
p,--,u
é
con s i c er-éc s cur OCCUpl~C"S à dûs t2.che:,s bÙÜb1l8S • .r..ll1
cou s équ cn c e , leur ".Utori té
é t o i t
d ira inu é c ct 2112s n8-
u a i on t un c vic b i en tristt: en c omp arn i son d e l ' ~Xi8-
t cn c c qu' -.;1103 avai cn t
j~l.di:.:: dl Afrique.
o'insi comme un
f::.:cte:ur h.rut on en t
décul tu rnn t
s i
l'on t i cn t
compte du
Lü t
que L:~ Î8.!D.ill(; 2.fric;ün(; ::'.V'Ü t
toujours été gc.:.r-
d i enn c dos tr:ldi t i.on s ,
Dn
tan t qu 1 uni tr.~ première d e 18-
conunun aut é ,
82.
dés rn t (~6rr: t i on :l'roins. con a.i dé r-ab Lcmen t
let "trGSls;üü::sion de l ' I18ri té:l~2;C' culturel a f r i c a i.n ,

-
lOS -
L' acqu i a i t a on i 'U)1(; ~lüu'!c:116 r;::l:i.gion (;st ml
ic.ctc'x!: C'.ll:::,;::;t ~.i,~c"'J.l-t;J..r::LClt
qu c l ' Llposition d 1 une ·l3Jl-
,Suc 2-t;'C1..J 19èré~ car CGl,,1. af:L:;c-~:; dir(:ct,.:::r;18:.1 t La vision
(:ül~ p::'J.8 1(; miroir ,::::ul-L:urc;l ét lUCi.G '::i"fj.lir:38tion ? Voir
l'u.tÜV8r3 à tr~;.vcTS le~-: Y'-:;U::': cll,m.~·:.i·liII:i8tc
est autre
cho so qu c voir La vic à tr8:,lêr;~:.; 1~;0 Y8UX d ' lm ~9TOt,:.:;s­
t an t
ou d'un. chrét i ;'ti.
Cc fut ';:{C~ctC~ll(;~:t C'2 qui 82 jJ8.c;.:;a p01";':C les
"fj" o i Y" 2
~.u
0
d{:-h:'l t
-3.~: 121).1" c :-=-!~~) t .i v i t;.~ 1'21 r'scl ~J_ t .iL ~:) r; 1 \\.~t ai crit
'1 'Cl
....L:::..
lJ.2El.::.l~ v quc .l.c c ~0'-:'\\ \\..-_:.i"-~.(:.t (~':;:::.~ ~:l·__:_~~lt.~LL~-~t(·,J
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- 109 -
Or,
,-,;.1
Vi'12J"lt sur Le sol 2J.'";.léric2.in cette notion dis-
parut. Ils 80 détëchèrcnt progrcssivem~nt de leur en-
v.i ronn cmon t , celui-ci ayan t perdu son. crrractère sacr-é
pour dovenir un sisple moyen de production. L~ terre
ne fut plus considérée comrae un c mère protoctricc mais
plutôt COP.1.T,liJ le symbo.Lc de Lou r
oppression et de leur
cap t i vi té.
AUCllil
sacrifice rituel n'ét2it f~it pou~ pro-
téger los hoI!lôcS et honorer la terre. Le sol éto..it cx-
p l.o i té ct lcstfoirs tr::;,v2.ill:ü8l1t S811S on retirer de
s2.tisiaction •
.Lé.~ no t Ion dt! Dond8 un i.d i.o en s i onn c L que Lc s
Africo.ins 2v<;'.i-.:.:nt ê.~u:p2.r;_~v;::J.l.t
f ic }Üc.cc à un c vision d-,
11 un i v cxs s c.Lon lG'1u~ll '''': 1'-.: ;Ji on ct le (L'll ét2.ient en
con I'L i t
lh':l!:F:':::h:rl t .
Alors quo û:'.I1S 11 an i.n i smc il y
~',v,:;.it hSI'J}J.0l1i0 l'clr.'.tivc,;;.v,;c La recli:..;iOl"l pro t cs tan t o
iJ_ y eut d i.cho ton i c : ct I U L
cô t
1(; b i cn :.;t d __ 112,utrG
é
La notion do f'o rc o vi 't a.l o dis,Y::füt [',u:c.,;si pour
céder 12 p:-:[; à un c vision plus r.... t i onn oj Lo eles choses.
10.. n:Olti'.1:C fut l i tt0r~:ler;l0nt "p8.cifi0C" . .i.:illG p cr'd i t
son acp cc t
de ch aiup d e 09..tcüll c sur LoqucL Si o.ffron-
tS.i0Ilt d i f'fér-cn t os forces o c cu.l t ca et devint un illon-
d,,; mai. t.r
î
r ii s.u
s;J,Dl c ,

- 110 -
r,-:ligü>nG jucléo-chr(tic:nn,,,s f i t son 8..ppC'.::ci tion dans
188 Il.(;ntc'.li tds. 1(;:::; esclaves 30 mirent alors à consi-
àé:LLJr luu:c servitude cornue un e etar.mntio"Q du cial r6-
scrv~0 i leur r~cc. Lu noir nrit~it-il ~aS lu cou-
-
~
leur dUt'w.l ct le: blé.:i.1C c cj.Lc d o 11-': pur c t.é ? Les an-
gos n' 6t~:L:nt-ils pas oj anc s c t lu d~rJOll noir? Le.
.r ac e noire 6t2.i t
LlpUrG e t 18. sQ"l..dfrc~"'lC0 é-cL~i t le
pri x do S2 réJe~ption.
A cet ~tat d'esprit vint srajouter llil~ concep-
tion :J8ctori,;11c ,~:.\\., 12. rcli;~ion. Alors qu 1 en Atl"iqu.e
18 s<.:~cr~~ Ù'.iSflit l):).!'ti<.; Cl", l,:'.. 'J'i.e de tou.,~ Lc s J01U'S,
au con t r a.Lr'e , (~.<..èl1G lSE) p;_~:l1.tC',tiO~1S le cul te rcliL;iC::ux
ïut tot~ù2nlCl1t C.... ;:>C2,C';115 ëin ~c:stc clos 2.ctivi t0S. 1:1. un
:J.l'oit d'.".llc::c pr-ic;r èl~:JJ.S ml ôl(:l'oit é:puci;:ùu'}cnt con-
ç~J ;~l c e t effet. 1~·. vicll\\t cÜ'."'isCe cu deux : cl1LU1U
C;]~J_ t\\l~'C:
ViV::llt;~ ct le::.: no rt s coJl:c.bito.ient d an s un E10iJ8 QSpc.-
,
:";',; ct qu.; l,; p:::èS8'~: 2t :Le..; present (;t[c:L~ilt cordondus.
.
D.s 2,1;:ùcnt dO;lC !.Li0 n o t i on du ter.rps r,;l;:.-j~iv(;ln(ut
v·:::'.,~',UG ~ji O~) le"', co;:;mr~:cc 21. c c LL; qLLI8.V;,::~i.):xi:; les bl[il'lCS.
~;El ,_of Ic t }~':;LOll c;s.~,.:;:;:-::ti\\J:rs l2.lort o.vr~it LL1 aspoc t
cL:,;,{iùitif ;;;t :i.c l,O~1t Cf<.:.i 12. :c;.:;lic'.it à le:'. vi e étc.it
co Ll.l) ô 0 i-ê: t 2rl:~} 5 ~~P i:)I~.~~t :~.·~.·~2.i -1; ;-:.W~ vi \\l.:~~~_"it s ~~_:t i l s
.~ t::,. i (:;:1t ~) cu~L ;:).L~ l.:: s :p a~.l :=~ ~~.) ll"; 3 cl. c:.; 12~L1_1~ ô·.; s t i11 •

- III -
irais l ' c spec t
d;cul tur<::,l1 t
d e Lr. ri:>lic,ion ne
S'2.ITê:ta pL',S SGlÜ0mcnt au ch8IlgcElent des ;;lënt2..lités,
il affecta auas i
l ' id.enti t6 dus csc.ï.aves , Lo s ri tes
dl Ln i, ti2.tion qUG connc i sna i on t
de nombr'eu ae s pcup.La-
des aY2J1t
(té C'..bG.'ldonnés, lu passage; dG l ' adolcGcE:.m-
C8
à 10. vic adulte ceSSQ cl r ttri;) mar-qu é p2.r des cérô-
mon i co . Ce La eut pour con s equ cn c c dc provoquer un
vide c t
W1
manque dl .i d en t Lf i cnt i on chez les individus
qui no 38 s cn t a.i cn t
plus int8s':CCs à ln. communaut é ,
Si nous tenons compte de tout cela, nous en
2ITi von s à 1<1 conclusion que 10. religion p r'o t o s t an te
fut W1 pu i saant f ac t cur- d e d écu.L t.u rn t i on . .Lille ache-
vi: d' é-bT<:;lî.lcr l~ p cr-aonn a'l I té des rio i r-s <,m in trodui-
SZUl t
d['.J1s leur -..:spri t dos élémcn ts ê10 12. cul turc..; cur'o «
c:iî.Jric2üh; qui c.:ntr2.i.:.:nt C:il c o n t r-ad i.c t Lon 8.YCC lCl.ŒS

- 112 -
IX -
I:i)l:X)LOli ID .t;;T DliCU.G'l'üRA'rION
ID) La relation illaitr8-escl~vc
c' '3St ,i travers les :cel::..tions que 18s COi]u,lUrlélU-
tés b Lan ch c et noire entretenaient que nous avons noté
los uffots les J'lus destructifs pour la pcrsonnalité
dos G8cl2.v8S. .GeE; ro.pports qui existaient ên t1'8 un
rnc.i t r e ct e..: esc Lav co
t
é
a i en t
tols qu'ils dGt::,T8.d::Ücnt
P.lo1'2.1<.:m en tIcs ho irs.
Le m6p1'ls dont ils faisaient l'objet 108 dimi-
nuC'.i't.. intGll-..;ctuellcï;}(;l1t ct 188 r2b2.issai t
8.U
r2J1g de
s irap.I e s b:Jtc3 cl,::; aomn;o , La h a i.n e qu'ils éprouvs.ü::nt en
~c0tour POLiT 1(;Ur8 opprc8scurs :tc!:1Gvo.it de: d r-e s s e r un c
bo.rricrc i;Lsur:nontc.ble alt1'8 1',]8 deux T2.Ces. RO.ùB1L'l'
JLU1L! nous p r.rLc c c s COnS8'lUCncCs de CCtt0 exp Lo i t~­
tion de l'bo(T~\\i.: pCΠl' hOl;C~10 :
".Ln tOl":1CS d'existence,
il est bien évidcn. t
que si nous exploitons nous sommcs
SLJuls l'un f,,?cu à l ' auc r e , 10. solitude est rmp Li.quéc
par l ' \\:1"~ist8nc0 de 1'cl~tL)l1S néi..)2 ti v ee et d' oxp Lo i ta-
tion de:3 110lJTIlC:s entre' (;LL"X.
10 cros d t un e a t ruc tur-o
ct' cxp.Lo i t at i on , 82. sibnification f'on dnm cn t a.Lo , c' ost
d ' 2.'ool'c1 0:t1'0 une b r i su r c d c toutes les connun i c at.Lon s
quo t i d i enn c s cl' GXiSt~~lC0,
c' "st a dire r-e Lat i on s de
t1'8,vé',il, 1'elz,_tions do c on aonnnc t ion, r812.tions de' pro-
duc tion ~ r~L,_tions de ré;:ücLCl1C e, r cLat i o n s [l..'TIOUrCUS8S.

-
113 -
Ce qui signifie: ';';S:3cn tiG1Icll1cn t
que l' expLo i t a t i on de
l'hoE1Hc; P['.I' l'hor:r,llc i..::st 12. non counun i.cat i.on de l'hom-
1":18
2,Vc::C
l'hoùU!li:: c ' 022t à d i r o IDl
é t a t
dû non civilisa-
tion
i squ
o
i.v i Li
t i on est
ém cn t l ' exis-
p u
" u n
c
a a
p r - o c
L s
t8i1C(;
de di scour-s quotidiens d' e;xistoncc; Hon dos dis-
cours b a rr.t .in s , na i s d e s d iscours jouan t
2.U {liveau dus
actes d'c~istoncc.11 (1)
.Les dOlE ccrmaun aut.és
t a.i ent donc seules .L' un c
é
en
i;:-,c,,:: d o l'2.l.rcr2 Si'J1S qu 1 z.::ucune vr r.t c cotunun i cat i.on
pût s' iiJ.3 t.'::'-l.,:Tc]T • De t01s Tr~PLJOrts J:1L:: po uvai on t
en 2,U-
cun Ci:S 011 ; ë;ü ùn ::r un ;';C:12.nLC cul tur'c.L positif • .0n C2J-'l-
t
toml'.,l1t lâJ .doirs dr.n s Leur' .rô l e d c f'o r c c de t rava i.L,
1",3 .sIL'rles leur ô t.c r en t
toute po s s i bi L'i té d'expression.
Par .s.ilL:::nrs, non s cul cn on t
C0t
isoli.;'~Jdlt moral
CL1P(;dl~:it li.JS cscl.~vc:s de rcsse:ntir Wh: que.Leon que 2.f-
f'cc t i ori pour les ,:.,l;"l1C,':.) (~10US p::>.rlons ici d,;:; 12 grëIldc
.uc.j o r i t o ,~.-, c oux qui t:r2.v~~ill.:::.ii.Jnt dan s les Cl1CU:lpS)
Œ'.:.lS
en plus,
il cr;-,~,it :J.118 t en s i on con s t an tel::;n tr(; 1(;8
Lo l'ôl", du. ~:i;:;.îtrc ,:::t~~i t d ..:; bien diriger son 2X-
plüitntion, II f~llnit donc que les ~oirs fusscnt très
lil'od l.1Ct i :2's • .t'our C,.::L:l il ckvcci t
souv.m t
f2.irc fi de
~)~S SGll-ci:ildHS et 1(;8 pun i r sév rj y ;--,,:1 0 :1.t
qucn d cela
é:t:.j_ t ~è5 C: 0 S;3 ::.i r (;-j, 1:-', b (Ji;.il \\:; :~l ar'c he; de: lC'~:91 C:J.l t 2. t ion.
( . )
.L ,
:lLOb8rt J-AÜ.LL',
hl. d.5civilisc,tiOl1
éclitiollS cOi,lp18}:,~, k'.U.P ?
196ï~ p2.:..~\\.; 5).

- 114 -
I l ~XiSt2.it don c G~s r~l~tions tendues ultra Maitre
2sc12v8s
"
iÜl.::.il(;
si colui-ci 6t&it plein de bonnes
in t en tions.
1n d6p'--llClc:.nco pr;:squ0 tot.:-:lc dnn s Inquulle les
0sclavcs C:t:':'.i<::nt t·.::n\\ls pmu:' tout cc qui con c c.rna'i t ln
no urr i turc, l'hr'coill':;Lh.:nt et 10 log8:Jcnt 8V,Ü t un
bl'~:>"nd i:rl-pact sur leur compo rt c.icn t , LJc pouvan t plus
(mx-mêmes Sc: p r on d r c dl ci:::-ŒgG l
ils ne t ar-da i en t
pas
à c.-:.do-ptl:r des 8ttitu,lGs on f'nn t in c s . Le: ':lCtîtrc rcpré-
S0n té'.i t
U:IG
so r t c dlj père au t.o ri t a.i r:c dont ils avc i cn t
p cu r na i s dont
ils rc~evaL.;nt
tout. 10U::'~S s cn 't Ln en ts
8D.VCrS
lui st::üe:nt donc 1:,êlés Cl\\,; hni n c ut d c grati tu-
"~cis C(; l'. 1 \\~té:'.i·l; ))1.0 tO'..l.t. in plus d c la dépon-
dance phy a i qu., , il y cN2.i t
e.\\:2.lc;::..5nt une- f'o r t c dépen-
dnnce in t'-..'lL"ctu..:ül c , 183 .Ü:J.1CS n 1 c~pprc.;n.:".i ent c::.ux
j\\loirs qU2 C";;" qu 1 ils vOU1:ÜCI1t bien leur o.Pl)T(;ndre.
Cette 2. t'Ci tue>:.: ,~·tc,i t p art iculi 2:ru:ldlt d c s t ruc tyi ce
pour c c s d __.rn Lor-s C~ü' le 1'2i t
de: nz.:; snvo i r ni lire: ni
, .
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cc r i r c .lc;S ~ùp~C~l:C'.lG c, r'CC(;Ct(,r a
Hlct0pC:rlüE'.nce ln e -
1l:ctU<.;11i"'; c t
,~,;Joindrlss;:ü t l\\..:ur chrunp de: corip r-éh en s i on
du r.ionû o (bns L,;q').I-,l ils v i vci 811 t. Ainsi ,
tout comme
d an a 12. rG12tion aduL t'::':-"'211 f2.11 t,
1(; Blanc d t on a.i t
lu
é
ar.vo i r
2t ~'Y:.:it 1-:: supi':-l'iol~it(; .i.nt ol.Lcc t.u e.l.Lc ,
C,;tt,-:, d':;::Jdld;--.ùcc int2l1cctucllc ôt:--,.i t
POUSSé8
a
ml
tol point qu e p r.r-f o i 3, ap r è S un o t2il t.a.t i v-: cl 1 éV2-

- 115 -
CEL;
Ci:
:ë'.':t;sl;'.:i.'j 1:; n::::li': d ;
Lour
ir;.:~.îtri:; Ott c c.l.ui di'; lULU'
)L'1' t · t t on , .Lc~ lÙUP éL:C't de; G i'J 0 i rs ,,·i~:Li-:.:!-t ig.!orccll t ,j ct
110.: c()rL:1~·:Lt!~::ci0:.lt
IH'C:3qu'j :;:.'i,;';ri eu c. qui Lo s cntoura.i t .
"i ') C"
-,-'....,;.,;
p Lan tations
I l

- 116 -
r-eLat i on s étaient 2mprein tes d e n on songe s ct de IU2J.ica.
~ùl1h\\.;urCUS(;lficnt, à lorce de jouer a.i.n s i ln comédie, de
n ornbr cux .Noirs S8 Lai s sa i en t
prendre à leur propre jeu
e t ne pcuvai on t plus jeter lé; mr.squu lorsqu 1 ils le dé-
s i r-a i en t ,
L' hura i Li.r.t i on qu'ils subissaient con s tamm en t
j ouni t
ég::Ü2E1ULt un sr8Ild rôle dnn s l' [',1tération d e
Leur-s personnali tus.
Ji nous pr cncn s le cas des r2p.-
port s
s entre: r:12.îtres et
l.avcs , par
s
o x u c j
c s c
e x e r a p
L c
,
on S<J Tc::üd co.rp t o du D8U~;(tJ!. respect que 1·.:::] Blancs
J..
;.~.,~
2Vé:lUl1 t
pour 1(;8 fCEb123 no i r-e.s, Ces relations avilis-
santes dét;c:ign2.ient SUl~ 1,::3 on f'an t s J~lulô.tr(;s ct sur
12 commun au t é
toute cnt.i e r c , 'r érno i n s . im:r)uiss&'1ts de
l' exploi t.at i on s cxu ol Lc de l·:::urs f cmm os , les hommes
étail)nt p ro f'oud ém cn t
t.ouché s d an s leurfL.:rté mâte.
Pour con scrvc r un : ccrtui110 intécri té mor'a.l e
fnce à ces r212tions d'cxploit2.tion, les ~oirs avaient
rCCQur:s à p'Lus i ..:urs so r t us d e d éf cn s cs psychologiques.
Pour qu cLquo s uu s , le t r-ava i L
t a i t
é
Ul1C
source de for-
c o • .Bic-l1 qu o c c Lu.i e-c i
ne Lvu.r appo r-t à t p2.S grPJHle 30.-
ti8f2ction,
ils s'cfforç~i8nt de bien le faire pour
t on t c.r Cl 1 i,;,ll"UssiolL10r leurs ma t.r-cs ,
Ils ncn sa i on t
î
.L
~
qu t cn 80 ;.:;urp::.SSOJlt,
.i Ls p r'o vo qu cr-ai cn t
lm
p cu d'adnü-
rntion dons l'~sprit d<J leurs oppressours ct atténuc-
rRient ~insi 1~ur8 pr~jug6s r2cistcs. hélas,
cette
T:},'lnièr'J de P211S(:::T a l Lai t tout à f'a.i t dé'llS le 80113 des
intérê:ts d o l,.;urs In~oprièt'".ir8s ccr elle e:ltraîrl2.i t
la bo nn c nr.r cn.: dos pl::2l1tatiolls.

-
117 -
.tJ
con t
pour d' 2.U trcs
survie
dé-
a r
r
c
,
L a
m o
r e . L e
p0ndait de leur capacité à se rebeller contre luurs
bourr'caux , Il
f'a.l La i t
qu'ils 3C libèrent de leurs
f ru s t r.tn on s ct c oLa S;J faisait de: d eux façons : ncti-
VV.Ddl t
ct pc..ssi vcr:!cn t.. ..oMS le premier cas La résis-
t211C0 ét e.i t ouvert c ct S8 man i f e s t at t
so i t p a.r un re-
fus d t oo c i asanc c soit par un ac t e v i.o l en t , Ce premier
type de réactioll étClit très d2.uvC'..is pour eux dans ln
rn c sur e où los cho sc s t.cu rn a.ion t l\\) plus souv crrt à
Lcu r
dés2.V2nto.gc, 18s (1Ctîtrl;s 2.Y211t g611{:rclcment le
dernier mot. Dren::; l,~:. d cux i ème typ,-, de: r'~action la r6-
s i stnn o c S2 Elc:niL;st::ü t
c.büs 10'. Vil; du tous les jours .
.0110 c on s i s t a.i t
en U11<..: i:'12UV;:ÜSC volonté au travail,
en
des rctards,
dçs vols 0t dus boycottaGGs .
Po u r
t cl'::1in cr , nous d i.r-on s Clue 1:" relation illê.î-
tre-csc12ve fut trcs d6cultu~~ltC à cause de son aspect
dcgr2.û::-:nt . .LC, c o uL...:UY du »i o i r CL..:'JÜlt pour lui WlC sour-
ce cie frustration p CI,n211Gl1 t~, W1 0 bs t.ac Lo Ln su rmon t2.ble
cn t re son être ct son (pc..;.louisSUDdlt dU1S le. so c Lé t é

- 118 -
2°) Le raCiSffiG et la négation de la culture
Nous pensons qU8 le r ac i smo n'est pas un scn-
tim~nt n~tur~l qui sc développe d'une f~çon irro..tion-
ncll~ entr0 deux races, il est plutôt lu résultat
d'ur18 si t.uat i on économique,
so c i al c c t politique.
DOItS 18 cas des .t'loirs-cU118ric2.ins, Iv r-nc i sn c
qu 1 .i Ls sub i rcn t
do 18, p ar-t dos B12-ùcs fut la consé-
qucn c o d i r ec t o de l' 8sc12v::'.6L: C' e s t cl d i r o d e leur
condition ct' Ln f é r i o ri, t é ,
C..:; n c f'u t
P::-l.S l,.; r8.CiS08 qui
engendrp_ l ' esc Lavage [;l:ÜS b i en 18 con t ruï r c •
.Gn cf'f'o t , lorsqu'il apparu t
qu' éoonom Lqucmen t,
il
é t a i t
très :::vr'Jlta~scux d' Ln s t i tuer l ' o s c Lav age des
l'fo .i r e , tou tv un \\.é idéologi (-) prit nui s san c c.
Il f'a.l.La i t
ju s t i f i c'r c e t t e exploitation ch: l 'homme: par l "riomne
et son but fut donc d'étouffer la conscience du pu-
blic.
Un o fois qu\\.; L,: sentiment 0Ut o.ttoint le co ou r
des Anéricains,
il Sv d{vcloppc. ct produisit son pro-
pre dynrun i sno • .Gc,::; .0L:11(;3 qui s' ét;::i..::Yl t
conpo r t és nor-
ma.l cmont ,:lV<;;C les rioin3 qU211d c cux -c i
t.r-ava i.Ll.ui cn t
CO,:llik Il::;',jI'fs'' (illd.;xlurcd SerVJllt3), changè r-on t
COl'1-
p l.è t cn cn t d' :::tti tlL~." ct sc .n i r-cn t à. lC3 tr2.i ter 8.VcC
mepris ut hostilit6.

- 119 -
C' est ~ünsi que pour r a t i ona.Ld ac.r l' 8sclavagc,
les Américc:.ins p r t cn d i r en t
qu "un e mi,110 ri té d' indivi-
é
dus était inférieure à la race bl2llche ct qu'olle ne
pouva i t
par conséquent QSSUIll\\.Jr la Démo cr-at Lo ,
Coum ,..in t
los f!O .i rs [:ur.".iC'il t-ils pu comp r cndr'e
l'id821 d émo c r-a t i qu e s'ils é-tc.ient moins int811i-
gents, moins civilises ct noins responsables? Ils
é t a i cn t
considérés COi'lŒlO d o g ran ds en f'an t s qu'il f2.l-
lait éduquer ut ancn e r p ot i t
à. p e t i t à l' espri t d6mo-
c rn t i qu c . ..Gour 2.DsUj o t t Ls s om cnt d ev onni t
donc compr0-
hel1sible (pour llil p0uplc qui prônait l'égalité des
homncs )
d2!1S 12.. me sur c où ils 11' (~t['.h;nt pas cn c o r-e
prêts à e.as im i Lcr' C\\:Jtt8 gr~nde t d e ,
é
De plus, l "hornm c noir par La cout cu r
dL; 82.
peGu 6t~it llil~ cible facile • ..G~ différence épidermique
fut exploitée au max inum on f a i aan t o..ppol aux 8onti-
2kD ts
les plus be.. s corune C8UX d o 1[', xén opho bic. Il
n e r\\.;sto.. pJ.. us (;nsuitc qu'à cr-é or dGS d i f f or-cnc cs int-:.:1-
10ctuull0:3 êt ;;lOYi~..l cs pour CéÜ':, -:::1' ...cD. tièrdJl0rl t les scru-
pules de l'opinion publique •
.Pour ,:t,-.y,-:r Lcur s ê.'..rgunents, 18s (;scl2.vagistes
eurent r ccouz-e à. 12. l i ttér?,turc et à La religion. Une
véri~nble id(olüSi~ du r~cisQe vit le jour. L'id6e se-
lon 1::.qu011e: 12 co u.Leu r no i r o
é t a i t
synbo Lc de E12.16-
cliction t rcuvc i t
son o r-i g in e d[~11S les religions judCo-
cnr-ét i cnn cs . ..G08 fr(,;sques rcligi\\:mscG 11' étnic:nt-211cs
pas p Lc Ln e s d o di2.D188 noirs c t
d ':-:21g8S im:T!2culés ?

-
120 -
il e s t
donc' év i d cn t
que béüGnan t
d3I1S 1.L'1.U cul turc do-
minée p ar de tcl18s c royanc o s.
cs 131ancs furent en-
û
clins a Qvoir d0S pr~jubé8 dCÎQvorab10s à l'égard des
1\\;0 irs
surtou. t
s ' i l é t o.i.t
\\;c:Jnor:üqu0m;.;nt 8.V2l1 t ag oux de
18S cxp Lo L tl:r.
Car c ommc li.:: dit -Iam cs J)ALD\\VL~ dons
son livr8 'rh\\.) fil'\\) Y18xt ti~nc: :
"La ecuLeur il' ost p as
un., rC2.1i té humn i n e ou l,l;rsonncllv;
0118 «s t une réc:.-
lite politique."
LGS
colons r;I!lériccins très puri t a i.n s il 'hési-
tt'..L:nt pc s à S0: r(f'::rc:;r à
Saint Augustin,
qui prêch8it
l ' éli t i.sm c e t 10. rcip:::Ttition 30CÜÜC dos t6.chcs au ni-
V22U
do 12 tcrrl; entière, pour justifier leur r2cisD8:
"pourquoi un Di,;t.lOOll,
c r-ée r a i t - i l d\\;o li::l::'cC8S e t
dGS
s cr'pcn t s
'? lJ<:U'C;0 que
(12, r{lJonSi...: est plus subtile; que
c., qui V2,. suiv r c ) S2l! seux L; mon d e scré"'i t
.i.n c omp l.e t , Il
C",tte id.(;u l"(;prisc: p2r un rLs IJ(;r30nnc~é)e:;s du livre de
Ch e s t cr- rthi..uS If he hollurs lot hÜl go,
implique l' i-
déc d 'une ;'.JCh:ction n~turelle dos r'.::.c(;~ c t
d o s Gspè-
ces qui pout auns i
bien s'.::ppliquer à 1;'.. r ac o noire.
Los fiain: éto i on t
lI;; rebul d o La société,
ils
é t a i en t
faits pour servir.
~~u10n CC:3 thCorH.:s, ils ét;c:ïc;Et r·lo.into!'lUs drin s
1::;. servi t ud c pr.rc 0
<11.1- '.:' c o.l a cOl'r..:.:sponchi t
à Lcu r n a tu-
r~ propre. Ils 6to.iGlt nGs pour ~tr~ u3c12v8s non scu-
lC:h.:nt p<--::rœqll'iL:; 10 i11é: r i t 2.i c-nt in~~i.s uu s s i
pé1.rC8 qu'
ils ava icn t
pert ici P ('; 3. 1 our ~; ra p r;';:~J3 s ;;rvi s S,[!l;lG~l t
:

- 121 -
1I~:ious(lus né~jTi\\:)rs) n' ach e t on s d cs e sc Lavee
qua chez lus ~ègrcs. On nous rJprocha ce COQuerce :
un peuplé: qui 't rnf i quo du 8<::["3 on t'nn t.s c s t
encore plus
conô cnn cb.Lc qu o l ' 2..cf18tour;
CG
négoc'.; d()~::ontre notre
sup6riorité;
celui qui sc: dOnD.0 un l'l8.îtrl; étélit né
pour on avo t r-",
(1)
.ûll
plus (~0S différentes j u s t i f'Lc n t i on s tirées
d "un o in te:rpr(tr.:-t ion pnr t i cuj Lè r c de: la Di b1 c ,
dGS
é.1TGunvnts ps\\::;uc10-scicntifiqu0s f'urcn t
avan cé a.
Selon
cort::ÜllG cncr-cn cu r-o dc l ' ,Spoquc, 10S rlo i r s
é trri cn t
des
êtres sub-shumru.n s qui
ne pouvn i en t
IJrOe;TCSscr qU8 lors-
qu'ils on t rai cn t
en c on tcc t .:lV0C d os iJIGnes. Ils
6tnicnt consid0r6s COrliJC priuitiiG et plus près du
singe que n' Lnpo rt c qu c l L; ~:'.utrc r::::cc:.lJoici un e dl:S-
cription c..tu~\\jèGr\\) tell;.:; qu' cllL.' 2.PD:::'..TUt cl:J.1s l 'Histoi-
re n af.u r-ol Lo du GcriT\\::; huria i.n en 100r :"
"La con fo rnr.t i on du llèc;rc s\\,; l'~pp::-ochc mtE1\\3 Wl
Pl;U
de: cclll; de l'or:::'.ng·-out'lllg.
'ro u t
IL: rion d e c onnni t
cette c spè c c dû rrUS02,U qu'ont lu::; l1ègrcs,
ces ch ov oux
18.in~ux, ces Grosacs lèvres si ~o~fl~os, C0 ~üz largo
c't ;::p~,-té, cc ='1cnton rc cu.Lé ,
1::;l;0 y;;,;u=~ ronds l;t à fleur
cl", têtc,
qui le di;-jtüli::;uoni; 'J-C q.i i
1", f~rC'.i(;nt recon-
n a.î t r-o ::cu pro,ücr COi).p cl'oc.:il,
qu nu d iî1(;;1C ils so-
r,~_i,-nt bl.,:,.n c o co:-~,-, dl:;'j Eu:COp(Cë1s.1JUUr f ron t e s t
?,bais-
si5 c t
arrond i , l~Llr t(>tc co,~pri;;l(~~ vers 1(;3 tc:npes;
(1)
Ci-r;é pOT LCOll-l"J'.'<:'~.uçois HOf'li'/~Ai'd
Le nt:.:::,ri.:;To:1untiqu.'..c:,
,:~ditio~iG l:'a,jot,r2.ris,I973,p72.

- 122 -
Leur-s d cn t s sont p.l.ac cs ob Li.qu emon t
en saillie. Plu-
é
s i cur s ont les j 2!;lbcs c ambr-éo s i p r-e aqu c tous ont pou
d e no Ll.c t s ,
d e.s &;;:;;noux toujours du:::li-fléchis, Une al-
Lurc ér0ül t éc , Le corps ot 10 cou tendus en avant,
tNldis que l~s f~SSC8 rcssort8ntbG~ucoup cn arrièro.
'rous c e s c r.r ac t
r e s raon t r cn t
véri to.ùlcsont un e nuan
è
«
C(;;' vc.r s
ln fO:r~;h; d c s singe::s,
ct SI il est ampo as i b Lo
d~ ln u6connaitrü c» physiqU8, olle est m~De s~nsiblo
d an s le ïJ.orcl.1."
(2)
'rou jo ur-s s ol on C8S mêucs thoori(;'s ps\\,;udo-sci-::;H-
t i fi.quc s , on e.l'fili18. que 10 sYStè':10 n c rv eux d cs Jjuro-
p cn s c>s::::i t plus compt.cxe qu e celui des Afric.?ins cnr
é
111'-'8
:fl.},l:'~8S 8.fric2.Ü1C;S 2.C co ucha i.on t
scn s douleur
le sy s t cnic n c rv cux du nègre ét2.i t
e;6nér?"11:.:~lGnt nains
GdlSiblc Clt cc qui c on c crna i t
L.: t.ouchc r
et lu goût
o i.cn (lU'''; 12. V",H':: fut iJ2..r\\.;il10. 1J(; ccrv(;:J,u,
la bile e t
10 ;"r'J'li.é. 1l8...;rc ;~t:'idlt él;c~L;!'lO(lt tenus pour être: d i un o
coul\\..:ur dili6re::ntc de c,~x des nutrcs races." (3)
C' Gst pourquoi, con.t ru i r cuen t
à cc qui sc pas-
relations
scxucl108 dltrc; l cs d oux cot.munau t é s fUr(;ii t p2.rti cu-
lier~xl;;;.~t I.nl \\11.128 • .:Jo. n'ccc b Lan ch o é t an t
con a.i.d é r'é c
( '- )
..J,

- 123 -
s.bô.t[:rdiss0L'1cnt. i'i0ctnmoins,
de s
relations s exuc.Ll.oe
eur-ont lieu entre 31.::'.l1cS ct ifoirs. L8s f emn cs no i res
etaient des objets sexuels dont les mattres dispo-
SQi~Dt â leur Guise. Col~ peut po..r2.ttro contradictoi-
re à pro::üère vue, riai s 8012 s'c:(pliClU~ 2.iS8Llcnt. Si
on tient coup t o du f'a i t
quo l' at t i r-an c c physique:
;l'est nuLl cncn t
Ln compr;t io.l c 8VCC le r-ac i snc , Au con-
tr,cüre le uc so i.n do JOiilincr ct cl' huru Li e r
e s t
souvent
'2l:r2.ciilé d[~s 12. libiào.
Con t r a i r-cnen t
aux Bl211cS les
I,ioirs
éc ouLa.i.cn t
Leu r
(;n~x'(sic p,':'.r 12 vo i o inproducti-
v: dl; 12 s cxuc.L:i t é, Aitl8i V\\.TS 1800 d os snvnn t s di-
SCcic;i'}.t 18 plus s·~ricu3Cf:h;nt du ;:'.Ol1UC :
"Si lOG .Liè;~rc:s ont '~'ntrc eux mo i.n s de re Lrrt i on s
i:lor:.:èles ti:;lloG qu c c(:ll·~;[.3 lle;· l' '.Jspri t, des p on séca, cl<.:s
conn2.iSS~~lC83,
dos opinions r'.:.:li,:;i21.1:".k'S ct politiques,
en r cvon chc il~: ont p Lu s d;,; -",-'L~pports physiques ( •.. ) •
L08 N éc;rosscs
8' 2.0n,11dor:mc:n t
à l' 2ilOUr QVC;C d c s tr2-.îS-
ports inconnus p['crtcut ::::.ill:.:::UIS ( ... ) . 1GS 1"ioirs sont
pOLU~ 1<:', p Lupr.r-t très ~-crd.onts 811 amo u r,,;t 188 Hégr8Si""JS
po r t on t 12 volupté jusqu'il dos Las c i. vi tGS ignol'~cs d2èlS
no s cl ÜEt t S • 11 ( 4 )
10~-) p Lon tour s r::'..ci:::;t08 L.v::Jlc(;rd)t l';-.,y[.:,w1cnt 8210n le--
qUOI c c t t ,
i1l3l;ituticn ét;:,.it un b i en f'r-..i t pour l\\::s L·loirs
(4)

- 124 -
,'iistl;S esscyèri.:nt !'l~be d 1 2n pcrsuo..d\\:.;r l'opinion publi-
qU(J.
JOJilUS Pope HWtŒ53Y
dit à c (; suj ct :
1l~1.~is tout en cli:Sf'ct".id::Ult 1.:..,' COlJ.i'..lCrCC d88 0sclo.-
V0S,
S0S
apo Lo.ji a t ..:::s sont r>lL:;s plus loin.
Ils SI.; sont
p cra ....l::-.d~..3 -8t on.t voulu on convru.n c r e 18S 2.utr0s- que
l'0,Scl2.vrê0'8 oL,tY'(:;-Atlf'::J1tiqûc ét..-:-.it un b i cn frLt , UIH;
b én cd i.c t i.on pour les lûric:::'.in8.
IL'; ont m2J interpré-
1.
té Iv SYStSliO de l ' c:3clc,vé:cge: à.:Y:'G8tiquc nfr rc c.m ,
SY8-
1
1
) ..
te18 b én Ln CO::'ti~lux(; '.Jt fr{iquunn2nt p~1.triD.:rcp:...l, pour
r
concLcr c qu e c' .5t.:\\i t
un
(.t-?t d e servi t.ud c r'.trocl) ct
....Gi1conr:::'.bés pc..:c 188 r~.PJ)orts d r.uuat i ao c
,
(L qu o l quc 112utpc:r:JOnno.38,
i l s cm. sont venus à croire:
qu e 1...;, t:cC';;:.üfi.::::ct CL38 f'jec;rc[; r.ux C010lli8S consti 'tu a i t
L' '-:.c.:C0~lt fut ;3::::Ctout mis 311:':' La 1;,::,uVT~t,; dl)
l ' Al'Tiqu ...;,
S1}..1.~ L~~ uud i t ; d o s
hO::E10S
0 t
SUT
12. :f2.ib1cs-
GC
ë t e
L c u r
s
t cchn i que s ,
Lu3 "':"OiTS
c
r-oyr-i cn t
e n
u n o
lJ.1...t.l-
titudc de: d i cu.c ct v(llSré~il;nt j.GC s t a tu c t t e a d c bois.
( 5) J- 2Jn C;'C l'ope riC'.ii.L: ~;-:J,jY, 10, 'i.'r'è~it c des rlo il' S
rt Lcns l'JY~èrj, f::Œii~;1 r~S9, P;"'c,:>; 95
.

- 12 15 -
6t~it rejeté ct o6pris6. La culture ~fricnin8 étnit
conpj.è t cn on t
b2,1n.y:J8 crG.' aux Y0UX dvs »Lan c s
0110
n':.:.v:::"it p as <..1e vc:.lcur.
C\\JS théo::::'iGS Y2.cistc;s ,:,ur~ücnt pu s' t o i.nd r-e
é
si W1'.; fois d:ë'.IlS les p Lr-n tat i on s , los os c Lave s 2..v8.icnt
vécu cl211S du boun cs conditions .::.:t o..vo.icnt 0U acc è s cm
savoir. Ho.is cc; ne: fut PG.s le C2.s. Ils fur...:nt délibé-
ré,] en ti;i~Üü t cnu s dcn e l' igl1orc.tlc (; ct 12. p auvr e té . .Ain-
si, .l e s pr~jug8s pouv.i i cn t continuor à fonctionner.
nous POSOM:; Ci.Jt ccllo-ci : qu c L fut l ' .imp ac t
p sy cho Lo «
biquc du rc.cislic 2UT les oscL:.vSs ?
8i lIon sc r0fè:i.~e
il le. p Lac e qu c le
:-:0 il'
o c cu.p a it,
dCÜ18
12. société,
OD
est obligé à l ",dI:\\c Lt r c qu 1 i l ne pouvc.i t
con c cvo il' 10
mon d c CO:;FlC nu t.r c cho ac qu' un G source p'.:.:n:L......n on te cl. 1 hu-
mi.Li at i.on ,
Il cCt:-.i t
"rliff(Yc)l t" à pr.r-t i r
du morn cn t
0'\\
il {',Uy,Ü t c~,58ir{ n a trc ~.utr(;L,(;nt , )~.0.. hr. i.n o qu'il
î
éprouvu i t
so uven t
pour 5,::: r,::\\c(,; p ro vo qun i t
cm lui un
fo r t
s;,.·ntiC:dl. t
de cuLpub i L'i té.
1.1 BC 8e;n t::-:.it d im i.nuo
e:t 12. co uj cu r
d c
S::'. P,:;é:'U CtCli t
r(;s8-:.;ati~ cor.n.io W1L;
l'ir',ité, une: t':,xc •
.Le p:coble'0 12 plus c r uc i.c.L pour
l ' ,::scL:-.vlJ ;,~t;:ü
ci 1 r;ccc:ptc.:r 3:.:;[: li::1i t~'::i c-t d l ,::'.:::'1'i '101' 8. s' :>..juster ClUX
SOL: "Ln t i rm i t o" 's'il vo uLni t
snI'Yivrc d8.':lS c o t
811vi-

- 126 -
I-
I
L'.:::sclccvc no ir avai t
peu d o r~sp(;ct pour sa
rc,ce cur il SI:; vOY::J.i t
dnn s 1(;;:; yeux du Dlc:.nc.
A f'o r>
1
c c etc 8 t en tl:ndrcrCpét8r qu'il
é t a i t
la lie de 1:..:. 80-
c ié t é ,
il sc rn e t t n i t
à lu croire lui-môD.c.
Il
é t c i t
1
t
·
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h é
i: ors nlOr::_lC:i:~(;n
Ve'.ll1CU.
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on co r-c , 1(;
eros
Ch,,:;;ster ilHIB3 exp r i.n e O.'Jl::C viol en cc c (; S\\.)l1 tÜllSrl t
pro-
voqué dl lui p::tr 10.. nn.i as.vic c '1'unb6b6
1
1.
Il~out cc que j (; pouvai s en tendre c ' é t a i t le
son du b~b(; têt~J!t ;J,oulu.nent (;t j2 j',le Dis à pensol'
quo s ' i l s (188 pQr(;~ts) voulc.iont vr~im(;nt l'nider,
ils fl:r~i(;nt Di~ux de lui trr~chGr 1~ gorge e:t de l'cn-
tGTT<.::r d~1S l'~Tri8rc cour nV~lt qu'il ne soit ~sscz
v i.eux pour s.rvo i r
qu'il
t n i t un nè~~rc.
é
Il
On peut l')0:::lS8T CjUC les (,0'8(:1,:-:'1(;8 éprouverdl t
quelque
chose dG 8'-;fflbL~blc PUÜ3Ctl1.' il c:;,~i:,,.t::üt
dG nombr-eux C~,'3
cl,; jjiJurtres dc;::ébés.
. , .
.'
so C l"';'C cC
12 1.,:oir
c Lc , .Le ,'lond':';:l t ,;t:ü t pr~s f:,i t :):],11' lui ct i l ne pou-
va i t
qU2 r':;.LE'..;;:jG(;T 18s mi c t t es , 2"on S<.'UlClD.'êflt i l voya.i t
2:-:. culture n i
o :'l:::.i:::.> i l n':.v,-·it n;;,nL.' pr'.~3 Lr: possibili-
é
té cl\\:,; s ' illt,igr.-::c :'.U nonû., ch::.:; .Gl:':S'lcs. Il sc rctrouv:'..i t
donc CL-I18 1(; v i.d c ,
S::li:J
p2.sGé ct s~n8 ;·y:.::ni:c
ù.ené
j).GrJ..:j0'l:~Li.'j p~crlc d , cet :'!l(:,:-'.ntL.3s,;(.L.'rlt p sy cho Lo g i quo quo
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c r ur.t r-a c C,
011

psychologiquù, ÙeS lé:::.:;vndcs, nes plus s~crè-ccs beQu-
tés Û.'hOl,l'iH':S. 1l
(6)
Le droDu de ].' u3cl~~v8 résic1c"i t
dr~s l G fo.i t
ClU' i l n' ,~'/2i t !,lG~~l(;' p as La s cn s at Lon d' ê t r e h8.1 ou
c rr.àri t. 82th: indiff01'2DCC il son rSgo..rd lui é t a i t par>
ticul ier(;j':lcn t in t.o l.ér ab Lo , l ' hOU08 noir é t a i t
invisi-
ble,
i l n'~xist~it p~8.
CéT l ' c::scL:::.vc; n' Gtc',i t
pr.s consicléré C011n,:) un
êtr'2 pouvnn t
~:.voi:r d e s s en t i.m en t s p ro ron ds . Ln cou-
l:..JlU'
du sc pc;;:"u fo::::ti1r'ci t W10 't);'..r-ri e r c infrcnchisso.blc
en t.r o scs::l2.îtr::.:,s o t
lui. 1,;3 ru18,tiollS s m cè r cs (;11 t r o
Le s cL::ax r r.c co ~t,,-i\\..;::lt r2.:r'8f3 parc'.: ClUO L' homnu olMe
avec 80S pnSjué~8S r'2.cisti:s ne po uvr.tt "voir" le Noir.
Cc r::.cis[ji.;;'ct c c t t e néG~tion d o L: culture
~',fric,~ir.l;J 2tl.r 0!"Lt (128 rl~:r)0rCllS3iOllG p sy chi quos déSElS-
tl'CU3(;SP~)\\;Πle:::> ~'oirs.
A 12. Longue l'0scl::,ve sc for-
;;l.2.i t
mie n6JiocT(' opinion de lui-J:Jê'01;;,
i l d év e.Lcpp ..:ü t
1..Hl
COLliJl(;AL: d' il!.f·iriorité ot cn t.r-c t cn a i t
des r,-:,lC',tion.s
cL,s"cructJ,Vtf>
ov cc tous CG'lX qui lui r·~ssembl~ü8nt• .Gn
fé',i t, l'opinion d""sJl"llCS f i.n i asa.i t p ar l ' cmporter-,
ccx,
~l tOUt>'0 f i.ns u't i Lc.s Cl éto.i t (;110 qui
é t a.i t
e:i:'Îi-
(6) René .ûfu' ~81.i:t.::;, Liés l,létor,:orpho s cs ùo ln nGgri tude 011
il.Ll8riClUC; Pr8s~nc8 Africaine, nO?'), .r8.ris,
19?O,
pn.g<:: 23.

-
128 -
L t ir:o.gc qUL' les bl<iJ1CS :::v2i~nt des Noirs cons-
t i turu t
8112 ,,:",.ussi Ul1 f ac t.cur do décul t.urat Lon cor
11
r t
. t
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t ,
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t · '
cl '
t '
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a i.
2aprvl:'l' C
QC
r'ac i sm c
G
ûnSC8 sur r 08 S e-
r-éo typc e , Ils cC1prisonné'.iont 183 (j8cl~,V8S dnn s des
rô Lcs qui Dl; corr':<3l'onclo..icnt p8.S à leur vr-r.i c porson-
n e.l
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(,~cl··,"'''s
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V
t an
V".;,...I.
t qu' in-
d i.v.i.dua.l i. tés ,l~is p.Iu t.ô t en t.r.n t que groupe. Ils re-
f'o rn e don t
seuls 105 tr2.i ts Lus plus co.ri c a tur-aux
étz:ci on t
ret onu s •
.Lour Les j.:>lC'l1 CD,
tous 18s~joirs sc rOSSCEl-
bLü en t
ct c 1 (":::;:.-~i t
à t rr-vcr s c o t t c vi sion très super-
:fici;Jl1c que 1"::3 :C'cl;:-,ti:::r.-:'.s s'(té~bliss::Üdlt
en t r c les
Ù0UX
CO:;lF~UJ1.8.utés. ojc:n.s 10 but de; nn.in t(;~lir cet étnt
d e cho s o ,
ils
évi t o.i cn t
2.U nr.x imim les
rol2.tiuils trop
Il ~::c80nn.:;11cs 2VCC 1 ~~u:rs e sc Lnv us , qui [~urrücnt pu dé-
C.l,;tt,".it de r;lc.:1.tris01' leur 2J1Xiété ;,,:,-c,,:; é'.U gr;---..nd nOEi-
:...J:l
c.:::: t Ül.'1l1 t
qu o t.ou s l..::s l\\io irs (~t::.i en t lJ.cn-
t cur s , voleurs, iryc;:,:n:;oCls'::',ol\\,:;G o t .i n f'é r i.cur s
ils 8f-
Lz.:- ::;'-Jnti;~,-:;nt
d c culp:'-IJili qui ils 0prOUVl'.i<Jnt

- 129 -
on oxploitm1t dos êtres hUEl~ins pouv~it être surmon-
té 811 sc pCl~su2.d.é'nt qu t i La n'?v2,ient pas à.faire à
des h orun e s à part
entière. De c e t t e façon Leur con-
science ét.::ü t Y'édui tl2 2U s i Lcn c c ct lt.:Ul~ di~~nité pré-
s8I'vé'J.
Ainoi, l':nof.Eil-': noir
t a i t
considéré
é
COCIDG un
véri té.~b18 cn f'an t, p ar cc qu'il d ép cndai t de son DOJ 't r e ,
comme: Lm igllor::'n t p ar-c c qu'il n' 6téÜ tÇl8.8 in tc:::lligen t,
p auvr o peTee qu'il 6k:.i t pcr cs s oux et sc.;rvilc parce
qu' irrcsponsc~blu :
.11 • • •
L'hom,-je noir (;;:;t n é
i:xit::-:.tcur COEinG le
singe,
i l r econna i t
La supériorité du BléillC,
supporte
assez a i s émcnt
son csclC:'.v~go, est très Ln souc i.an t et
)o..resseux. Cv;:: hro i tudes 2.nnonccnt une :-,[0110s88 nCltu-
l'elle ou iGnée de l ' .~no. 11 (1)
PEtr r.i Ll.cu r s , l<.:s .Jl':'J:ics <:~V2.i(:.'.lt une vision d c s
1\\i 0 irs [\\SSCZ 8Jübi:;'__lë puisqu' i13
cst imai en t
que Le s cs-
cLavc s pouva i cnt à' tout .nom on t
8C
retourner con tro
eux ct do 1:-'. 30UI-;ü3sion -p;~;3ser ::t L: r évo L te. L' üllage
du f! oir d cv en r r i; 2.10:rs c cl L« ct' un hO':E1t.: 2..UX rés.ctioDG
.itrp r év i s Lb I (;,S 0C LU -~ ,-Xtpi~rr''::1211t
t ouc i è r cn cn t
"ingr8.t Il •
~errièru la sourire du sürvitcur 8~ cschait peut ~trc
10 désir cl,; V;j[L;~ü·,",c(:(;.
Il L'Dt 3i:;n.~.lcr à C'': ti t r c , que 18S esc Lava-

- I30 -
g i s t cs c on a i
ér-a.i en t
souvcn t les iJoirs COtil:::l~ plus
ô
d2~n6(;r()UX qu'ils ne l' 2t~i en t (;11 rGé'-li té. C' 6tr'.i t
un c forEl\\:) clt au to- ju s t i fication qui Lcu.r p c rn et t.ai t
d.' 2.tt611u8r Leur-s con f'Li, ts Ln t
r i cu r s puisque 18 rG-
é
ci SEliJ ét~üt dirig8 con, tre d<Js individus d2Dgcrc:ux.
Il Leur ::-:ur,üt ;::té d i f ri c i.Lc e..u t r-cu en t
d'r:dmcttre
qu'ils 0PIJri:tf:ic.Dt d--.:s hO,'l!';i8ij cl6s9.TIlGS ct impuis-
t
Afin ch:~
t i ri c
leurs r.c t c
ils Sv pcr-
s . - n
a ,
j u
s
r
s
,
su:::cl:ü0nt que 103 t-icJirs {t,':.ivnt r edo c.. tr~blus
c t
qu'
il :L'~~ll::,:.it const..-.'ii"icnt les ::!::.îtris(jr. Les oiauvai s
turc: l'on c i è r cucn t vic .i cu s.. :
"Ji lorsqu' on ,C'. résidl; cl::U18 les colonies on
convi cn t
qu e bcr.uc oup cl' hc..bi t ant s tr~i t cn t
les nec,.
gr.:;s [;V<.;C trop cl' inhul:l~-:rlité, on c s t fOl'C8 d c conv(;-
nir r.u s s i
que POUy ~tre obéi d c s csclcVGs,
il f'au t
do ut c pC.T su i t(; d o l ' 0GcL)Y2.g(;,
qui 0St 18. ao ur-c c de
t.o ua 1(;3 ViC0S, f12.is S:'llS doutè au sa i
p ar' l ' c f f c t
dl 'CUle
o I\\j2J'liSLt ion p r iin i -Ci '1(; qu i ,
quoi qu 1 0 11 d i s on t
l(;s llé,syop1:lilcs,
e s t
inÎ~ri,;ur0 2. (;8112 de 10. r ac c
bL::l1ch0. 11 (2)
l'! (j clwoin;3,
c (;rt<'_in (;8 C~(C cpt ion s ex i st r en t
è
.::;urtoll t
811
C8
qui conc:,;Tn~-::.it lc,s (;sclc,vos p r i vil(S~ü:~).

- 131 -
10. nourrice par 8AGillplc, Gppnrnit dans la littératu-
re du Sud CO~~8 un0 ÎŒillJ8 bonne, pleine de dévotion
ut pour qui les cnfcnts du mnttrë-éprouvnient de It 2 f -
faction. Là encore cotte ino.gc id,11iqu8 de la nour-
rice était llil stéréotype. On ne parlnit pns de la
p e in e qu 1 ép ro uvai t ln nourrico lorsqu telle abandon-«
n a i t
son en f'an t , qu t cl.Lc aur'a i t
dû a.LLe.i t er-,
pour don-
n e.r le s e i.n à un béb é blanc.
l:'2.rfois auas i un v.u ct ou un hŒEi8 do ma.i aon
r éus.s i asc t t à s'':: fc.ir(;; rC!112.rquor et 2. 6èVSTIor l t estime
d e son rclo.ître lY~.r son intvlli[;JEc2 ct son vdévouem on t ,
Ils -;ntr0tunc.icllt al.ors des re:lations plus p cr-sonncI>-
les. Les ar t i san s !,"'r:-'c~'"
o
'-'
à leur art et à la bcnuté de
~
Ivur 00UvT<) échap p a.i en t
aus s i
aux st8T!;otypcs d e 11 GS-
cLavc noir.
Il ressort n c t t ca en t
d e
toutes ces ob aer-vct.Lon s
qU8 11 c.sc Lav c 2.P1J2..rr'.issni t <lUX y eux des p Lan t eurs soit
comme un ~trc po t cn t.i cLl.cmcn t
dnng cr cux ,
soit CO:JfJ.8 un
être pl~in d'lli~C dévotion inconditionnelle. SOlmlis ou
révolté, lû. figure de 110sclavc ét2it faussée.

132 -
x - CONCLUSION
C08J1lt]
on a pu le c on s t a t cr- on Li sen t
c e cha-
pitre sur 10. déculturation, peu de do.tos ont été don-
n808. La rru son est qu'il 0St tres difficile d'être
prée is on co qui con c cz-nc cc: ph énomen e culturel. Si
on pGut lui ùonn\\,;r uno origino,
il ost par contre
pr(;squ(; i1'lpossiblc de le; liElit~r d2JlS 1.:.: t0mps, C8..r
los fronti~r(;s Gntr0 ln d6cultur~tion ct l'accultura-
tion sont très floues.
l'iésnnoins, on peut dire: qU8 10 point cull'Ji-
nunt du processus dl.;; déculturc.tion survint vers 1808
lorsque; 10 conbres lli~éricain abolit 18 trait\\.;; des nè-
gres ct que les esclaves cessèrent petit à Detit
d'être .i.upor-t és sur 1(; NOUVC2.U rion d e , A CG raoo on t-d.à
8ff0ctivom(;nt, 10 peupLe afro-c'.l:léric2..in fut comp Lè t c-:
Dent coupé d e ses l'8.cincs puisquo tout lien culturel
<''',Vvc l'Afrique fut rompu. Il n' y nv:~i t al.o r s plus de
no uv caux cr-r i vnn t s capab l cs de r ev i t al i.s cr- l'héritage
culturol
i'lais, proccssus do d écuLtUTo.tion ct processus
d'.:'.cculturs.tion co cx i s tè r cn t
tout au long de l'histoi-
re d~s l'ioirS-é.'J:léric2.ins. Si 1808 uarqua le point cul-
iJin211 t
du processus d e d écuI. turo. tion,
l' 2.près-guerre
d' .i.n d cp e:ndancc r'JlDonç 2. le début du processus dl ac cuL«

- 133 -
turation si on tient compte du fait qu'il y eut un
chrolgement qualitatif dans les rapports cntre Blancs
et l'loirs. L1 attitude des colons à l'égard de la popu-
lation noire prit lille nouvelle tournure.
Plus de cinq mille Noirs avaient combattu dans
l'armée américaine, cela ne pouvait pas ne pas affec-
ter les relations entre les deux cOPk~unautés. AllISi
en 1777 les effets bénéfiques de cette participation
se Ïir8nt sentir avec l'adoption par une série d'états
(Pennsylvmlie, fu~ode-1s1~ld, Massachussetts et New-
Hampshire) de
lois en faveur d'une émancipation pro-
gressive des esclaves.
Pendrolt cette période bouilloilllœlte d'idées r6-
volutionaaires et d8 libéralisme, les Am8ricains se
trouvaient en face du dilemne que posait l'esclavage
d~iS une nation aux principes de liberté.
D'une manière générale, ffiéügré l'introduction
de la machine à é:;rcner le coton de vrHITNBY en 1'793
(qui r o'Lanç a l'économie des états du Sud et du mème
coup l'esclavaee), la tendW1ce était au progressisme.
ilais hélas, 18S espoirs de liberté que la guer-
re d' Lnd ép en dan c c ave.i t engendrés dan s le: coeur des
Noirs, fUTent vite déçus par la réalité. beaucoup de
promesses ne furent pas tenues. ~éanmoins à dater de
cette épo qu e ils prirent conscience du poids qu'ils
avaient dan s la société américaine.

- 134 -
DéUlS le mê;J8 t emp s des voix bLanch es Si élcvè-
r cn t pour condrmn c.r l ' esclav8.{j'::: c t
p e t i t
à petit les
Noirs cur errt un mo i Ll.cu r accès à ID. cul turc eu ro e-amé-.
r-Lc aLn c •
four que 18 processus Ù8 déculturation put cé-
der 1& pInce ~u proc0s3uS d l 2 c c u1 t u r a t i on , il fnllut
donc qu'outre les con 't ac t e con s t cn ts ct 10s omp run ts
cul t.u r c Ls entre 10s coaraun au t é s b Lcn ch c ct noire,
il
y eût Q(; p ar t
et d' au't rc Ulla vo Lou t é de r app ro chcmen t ,
La
écu.Lturrrt t on (:::',b.=:ndon d c c c r t aan e s croYM-
ô
ces ct pro.tiquus o.fric8..incs) 8.ppo.r2.it donc COillD8 112.s-
poct n'Gatif des ro1stions entre le8 doux groupes so-
c i.nux o.l.or s que 11 ac cul. turt'.tio.Q. (tr:·nsÎor;:l2,.tion et in-
to(';ration des (;lOuL;llts cul tur-.;ls o r i g inuux à la socié-
té Œléricninc) 0St Ilnspcct positif dcl C8S contacts.
L' accuLt.ur-at i on ni 8st-cllc p a s t ou rn éc vers le métis-
S2.60 culturel ct 1(; r8.pproch\\~G1G11t en t re 10s p eupLe s ?
~Iest-ellc pas 10. voie vors 12 civilisation de l'Q~i­
vcrsel ?

'lL'~''.:.:.J T"'U·,C
..t':t
....
..ù ssus
ou o
D1 ACCÜL'l.'JRJ~'T lO.N
_ ..
.
...--.J
.... _----

- 136 -
...
tu cs dl rio i,
COiJL18 11 écll,,-rdc dé111S la b Les su'r e
l?éJ.is d e no i
le, picrn.;· 0.8 tD. fronde
de DU bouche les lèvres j~ ta plaiG
de: n c s g0noux Lue colonnes b r is c e s d.. ton. o.ûo.isS2T.'le;nt •..
(1)
(1) L'i l yan K~8:l'.;::iLC\\JT, u acqu e s l-~ÜJiL.I.::; : Bc i s d'ébène;
~...i.1thol(jgi<c: ni3gyo-ai'ric2.inu, i·!2-r?.bout Un i v cr-s i t é ,

- 137 -
1 -
Ü'i1'.i.10Dùcr.üQi'\\
LorsQu'on ~î~YS8 le procossus d'acculturation
clos F o i r a-ruuér i.c a in s p cn dan t l' o sc Lavago ,
il faut g:::..r-
der a l' esprit le fc..i t Qu'il ne sc man Lf'e s t a pa s ùe ln.
BOr:lG raan i è r e sur toute l'étcùdue du territoire.
De
nonbr oux f'ac t cur s tels Que le c Li.nct , ln. vu Gét2.tion,
18. d2nsité de: 12 popul~tion noire et 10 taille des
l?121lt2.tiOlL:J, l'influcncèTent du f::~çon cl<.~cisivc.
il[Π:1.ille:urs,
128
c sc Lnve s qui ava i cu t
de 1101')-
br-eux con t.act s ,'::,'1VC 18s Slancs 6to.iont plus à. ll16);'lC
éJ. 1 ê:trG. ~)0r:~6Lolc3 à 18. cul turc des Qaitrcs quo ceux
qui travc.ill:Üunt d.'1.l1S les Ch2J;lpS.1 ' intimité qui
ex i s tai t
cn t.r e les doo c s t i.qu cs ct leurs ma t.r-c s 2..CC'~-·
î
lônü t
lu processus C2;X cll~ leur donn a i t
des OC(;,'..-
s i.on s dG sc f2Jllili2.ris8r o.V8C le notie do vic euro-
(in aut.rc f ac t eur
rmpo r-t an t
dui s le processus
d' accut t.ur-r.t ron fut le, grond8 di v,,".:rsi té d es cn.:i!:J.ci tés
dl c.clt:lpt"-:ction de;s (;scl8.v;:::s. Cert8..ins 2v::ü0nt plus de:
f'c.cilitô que cl'autr\\:.:s à "iuté2;Ti.:;r Leur-s crOY2J.1CCS rc-
li:gi~u;3(;;:; (;t leurs tT2.ditions au ~iOUV02U cad r-e de v i c .
Lus 8SC:~~é..'.V8S j'1Ulâtr8G p.s.Y cxcup Le , 6tC'cicn t
connus Dour
~
t '
l
t
J
.,'
,
~'-)
....
l]eT-::: '..::11 6,,'::lCTU p i u a ?CCUl. ures que
cs au r'~s.
s'c:xrlicru.e p::-,:r le fa.i t
qu'ils 6c;'..icnt issus d.cs E1aîtY'C;3

- 138 -
blCJ1CS et qu r ils ava i cn t
dnn s c e r t a i.n s CC-.S plus sou-
v en t l ' o ccr.s i on d e 1(;8 app r-och cr- quo 10u1's c ouipngnon s ,
1~ p roc casu s d ' ac cujtu rn t i on v8.,ric..i t
sc::lon qu e
108 c sc Lcvcs ct 'un ét2.t st:-.i'jnt plus ou Gains nonbrcux ,
J'il n'y en avr.i t P::1S b82UC0UP,
ils avni cn t peu do
Ch2flCC::
d(;purpétuor l'héri t2.L":;1:..: .'?'..iricG.ill, p2.1' cont.r e ,
.s'ils étr.a en t nomb r oux , 10. c onnuunau t é
(:t::ü t
;;!.SS8Z for-
te pOU1.'pr8SGrvc::1' c crt.a in s (iléf}0ùts cul turc::ls origi-
l~U llivv'J..1. Ù;.: llL p Lnn t n t i on , le: problêï.12 ,5t::'i t
le E1S",C. 18 f'a i t
lJ.;:; vivre: èl2l1S une p ot i. tc; f cmic c rén.i t
dcs occ~5ions d~ contacts r0guli~r8 evec las ~lmlcs
:'.101'8
qu, d:?LtlS 1<.;8 :;r2DcJ.s dotaai n c s , l ' C:'llonyn.~t fcvo-
r i nc i t l ' ob::krv:~:a(;(; Ù""S co ut un c a ct c1'o.1(":}1.c88 C.Dccstr:::.-
1(;8.
üi ,m p~ Lu s , (,10 Y'tOUVC!'.ilX
,
arr i.vant s itéüe:nt 8.ccu8il-'
lis,
on peut al d{duirc CŒlf18 cr. H.0}{8KOI}I1':j dr:.n8 son
l iv x-:
sur l ' hé r i t:;/:;c; du i'joi~ qu'il Y ,~v8.i t
8chr::.'1gc
ct' Lnf'Lu cn c c en t r c las ~;Ioirs nés on A~6riqu(; c t 188 nou-
V2[\\UX
d~;cL.1V\\);3 v Ln:21'l t d r Afriqu'-.:.
~1;ü8, C '::/(;,:-~i t en fi n d~ cc.ap t c la ;3urv·-.::ill?.IlclJ
qui clr.:)t"'::l':ün~Üt 1::. cOll:j(-;rvr~tion Q(;S .?.fr:i.c("'c:::~i8;c,-(:S 01.1.
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1~ mœlièr0 ~fricoiDc ~insi qU2 r~corrt(;r d~8 contes e:t

- 139 -
d i.r c d8S pr-ovcr-o es , {i::üs quan d ln. su r-vo i.Lj an c c était
forte ct que h;8 L12.îtrcs 0tC'..icnt sévères, Ui1 tsr<:Dd
nouib r-c cL choses leur ec;-:i t
in t,::l"di t
ct ils étc,icnt
fOl~C(5s cl' n.'t>::ndonll:;1' c"Tt:'.incs p r-a t i quc s non comp a t L»
b Lcs avec 12 cul turc d cs .Jlnncs •
.Bn étuêli2nt 12 processus d' o.c cut Lur at i on d8S
j·:oirs-21üéric;:üns, on s' 2.pvrçoi t
tout . le sui te que
c0rtQillS nspcct8 12 ln CUlt·Ul~8 nfric~in8 ~tai0nt con-
drran éa à d i spnrrrî t r c SI).r le sol :-:n2ric,:,ün, à cau s e (L~
la contr~int0 tot~lit~irc d~ l'0sclav2gc. Eour 6vitar
10, p e r t o comp.l.et o (~(;; Lcu r
Ld cn ti té 1213 f;oirs dur ....n t
OpCT(.r un o r('3i.3tr:-nc 8 cul tu:c'-..;ll ,; c on s t an t2
:
gion,
le folklore,
ln ~u6iqucs ln d~lS0, sloro qu'Qlla
[', 8choWJ en cc; qui CO~~c(}:!:n\\; lus systè-o!tOS
éconora i qucs
c,t~jolitiqu"::3• .u.::: :-:-,(>;c-, 1:', t:.:;chr:iquê..' afr i cr.i n a, l ';:,rt
do,; le. str~tu::..il~0, l~l 8cull)tL~:rc sur bois c t
sur ivoire,
le tis;:'"r"gc s etc ... n ' ont ~:)r',s pu. r s i s t cr- dcvan t 10.
é
tcchnolo.::;ic .;uro·,')C~:c'mo. n
(2)
l:::blc" Je 1,~c cuj.turc [:L:f:'ric,?üL: qu o les sur-v i vnn c cs
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.l cur s CY'i):YC.nc.s ::-:.ilC(:~:>tr::'~--:.'3 0t I cu r vision du jnonùo ,
I l S'j p:rc)ûuisi t
,::-,~'L com.r.ii r-c un G~rnc}ll.':::tislJv r.:..:lif;L;1.L~;:
qui pt..:lDit ::UL~ C,Y::'.i'...'Ltlr'.ut"'::s n o Lrc. "J'~ b Lrn ch c d:c: v i.vr.

- 140 -
en pn i.x , 10 r csp cc t
d cs .Aneê t r-cs , l' uspri t de solida-
ri t6, 10 s cn s d., 13. hi,jr::"I'ehio o t le r-cspcc t
d o l t o.U-
tari té iüh6rcll ts g;..L:;~ soc iCt 23 .'lfricr::.in<.;s con t inuèr cn t
d 'I.:::xistor l~;:,J<;ré les D.ifLicul t8S do 1.2 via d an s les
p Lun t a t i on s •
.!!.J:l
anr-Ly scn t 1(: ;,rOC2S;::ruS Ù' 2-ecil1 tUT,""., t ion des
i:,rOirS-8J~18ricc.illS, on HG pout s' cLùpêeher d' ;:'.dnircr la
gr:::n<l0 ,; 81c~8tici t2 Il Ü~ 12. cul t.ur c af r i cr.mc c t 12.
" G cü ': ".b i l i t:6 d
des i\\!OÜ'S.
S~soir co u tourno.r les ùiffi..
ClÜ tés
.:::-t; S2.VO iY G '··..d::.pt '_T f'ur cn t
~)c:X] s dou.t 1.,) les tr::'.. i ts
(.~~ La p";Tsolln;::>~ité atr i cr.m c qui ~-·.id.(~J:''';;Dt 1;2 plus 183

... 141 -
II - A.0APTA'IIUN i;;1' ACCUL'l'U1Lk-CrüN
ID) L'adaptation biologi~le
1e premier p ro oLème vital auqu e.L f'ur-en t con-
frontés les r,ioirs fut celui de leur survie physique.
Ils devaient accou tumc r leur' corps au nouveau c Lirnat 1
~ la nouvelle végétation et 2.U Ch2Jl:~8ji18Dt de nourri-
ture • .Dl l un mot , ils d cva.i.errt s' ad<-tpteroiologique-
ment à Leu.r nouvel env i r-onn em en t ,
(:1' 1
l>a.i,·18l~ d' adap t at ion d,iolo("iWl8, c' e sc ad-
mettre la th20rle selon laquelle le :ni1i8u d an s le-
quel on vi t
j ou o un rô18 d c i s i f
d un s 11
é
é I abo r'a t Lon
d.es c::::.:!.'8.cü;res b i.o Log i que e (t8S r nd i v i.du e , ,ji on ac-
cepte c e.l.a,
on peut al.o ra éJ.Lfirmer qu l a.L existe C:tes
La.aa.son s certaines en t re le yhy~iqLle hli'J8Ü1 et l'en-
v i ronri emen t. ue s ch er-chcu r s on 'c r-e.narqué pal' exemple,
que la stgture moy enn e des hab i t aot s d 'un :fJdYS ou
d 'une T8(..~io.n é'i;ai t
souvent liée aGZ ùloJu~nnes 81nu81-
les de ttT1DéT;lture E: ~ d' humi d i t
et
plus e~l(:f)Te a la
é
vari at ion 32.i,.::0:'l1i81'e d' hurn i d i té.
,-,,:,t+'"
v~.
V\\J
+'-'~Grl'e
\\.Il! ..... J_
o ou
1.J\\.'
t
"J,~,n,-.ît·l~" ,l-r'::'o-
.~ !-;.. (:\\..__
C
1...:
'0___
ccn
vi.1. t e at
V\\,;.OÛ
" aut
{:...;.."-'-
e ,
p crm et de S8 rendre compte .l e 11 .i n fLu enc e q:.t 1 2. DLl
exercer le .ni L'i eu am é r i c a i.n sur les l"oL's.
'~aTl si

- 142 -
nous acceptons cette idée nous en v i.en dr'on s au.t.omat i.>-
quem en t 3. la conLu s i on que l'adaptation b LoLo.j i que
des esclaves fut le résultat d' un e réaction au milieu.
AUCUt'l8
popuLa t i on n' t en t
fe rmé e ne.rmét i quement
é
à 11 irl'8,:~;iation ;t:'1l8tique cle ;::;8':'; voisins, on peut pen-
ser que l ' LnfLu cn c c des Blancs ViVëJ1t aux côtés de:3
doirs fut .impo r t an te. iJes relations Ln t e r-er-ac i.a.Le s par
eZ2mple,
ayant été nombr-euae s , elles aboutirent au
bout ct 1 un certain nombre de géllélnations à wlbrassélL;e
considérable. L'apport europ6en était très facile à
dA'celer d811~3 la population no i r-e -nmé r i.ca in e , Il se
traduisait,
entre autre, par 12. présence d'individus
aux cheveux peu crépus et à la peau claire. Il inter-
ven a i t
éGalt:iüeüt dOllS l ' étrol tesse du nez de certai-
nes personnes.
Les .~':oirs furent confr-ontés er!. Ai-:J.ériquc à de
nouve.l e» maladies qui p rovo què r en t
des mutations bio-
ï
lOL~iques. Leur-s orgwüsmes qui
t a i en t
Ü;cui1isés
é
contre les mé.üa,~~ies d'Afrique se retrouvaient sans d{--
fen s e d e van t
des ;:-~aux inconnus. C'est ainsi que le
P,éùudlSllF::
(pourt;:~i:lt bi en connu sur le con ti~lej,t noir),
p r i t
8U
i;OU,\\TeG,U
1lond8 lies proportions Grandioses. iJa
li2~vr'2 j aun e et 1_2, V~t:riole apparurent vers le dix-sept""
.l»il8 s i e c.Le ct t i r en r de t8~~S r<.:l.V2.ges qu'un euc Lav e
fj'i;;.:i t
tn:"s »r.is
Lo r squ
é
t i L po r t a i t
les mar que a de la

- 143 -
variole. La pn eumon i e et le cno Lé ra provoqu0rent aU5-
si des
ép i d ém i.e s dévasto,trices.
Ce ne fut qu t ap r è s
p Lue i.eur-o [;Ebérc.cions qll' ils fab r i.què r'en t les an ti·-'
COI'ilS
n é c e s s a i r es 2. leur sur-vi e .
.0él vlÜ[[(;r-,?,.ÎJlli t é
des e acLav as f'ac e ù des mala-
dies pour tr.n t
co.nmun e s dD)1;,; leur l)[~Ys est
t.onnan t e .
é
On p eu t npcn.:;wins croire que le Ch811{:;8rrlCnt d'environ-
nement b ru s qu e qu'ils subirent p r'o vo qua un tel boule-
ve rs eu en t
d ons leur mét;)Dolisrn 2 qu'il s en perdirent
Leur-s c~é:i:er.88C:' ~~aturel18s.
.1 1 adapta-bon oi ot o.j t que fut un processus n.rt.ur e L
qui i.n t e rv i.n t dé'_,13 l'ôquilibre phy s i qu e de;;: esclaves.
_,;lle fut due ,~L des pressions s é.Lcc t i ve s exe rc ées p ar:
le milieu. Dons le cas des joirs elle fut la condi-
tLon preniGr<;:J. Lou r
su rv i e SUI' le sol 2.iaéricain.

- 144 -
Apr0s 1.1.118 p cr io cie (le (l(;(;ul hn-atiotc .i.nt on s e , l ' ;:~­
d[:).11t .9..t ion IJsycno; of;::!· çr~:~ c fi2 S Ï~ ():L rs à _l;..~ v i ~~ ,:l~ ~'JIléri que
(i t un ;:. :U ()l' sonn f3- (~"T/ J"~ cl::; t:~ LJ...:L el) ~;-L~ ·:~'~.18 (;~: t ;i. J...C co l'd.
8~;t ·l.tIl
t
un l)e":.~ -Cl".J:Q fo t
Cl"L
ce
i
l' 8J:-
. u o
r
o u
c
o r . c
e r n
e
J) t~~ ri 811 C 2
ilof"ra -2IJ {~C.L C 2.iJ:l :.::, i~l ;:~~L ;~~ r.101l::~ l t'~ S ~ll"'rJ. «!·:)i.l S
l ' i(léc~
6t::'.i t
l "uni qu»
. ' .
..
-
,
,
!; .,:..-. :-~. C:L ;'~: C 8."'..1. :..J:: Oi.i. U.C: c)-:.T u-

- 145 -
n~ient flous ct irréels malgré les références encore
i'r8qucntos au passé. :..insi, la p.Lupurt des cac Lav es
n'arriVait plus à envisaGer un éV0ntuel retour en
~~i'rique. Ils r edcu t a i en t cc p a s s é ,
Après tout cc:
qu'ils ava i on t vécu ~h;rait:nt-ils encore capables de
trouver 1<:: bonhcu r d an s leur pay s ? ...itéÜcnt-ils tou-
jours les m0~es hommes ?
Lo s souv en i r s po r t a.i en t
un e Ch['.ri;~(: trop lour-
do:: ct trop ,:JTIbi(~u(j POUY Leu r p e rm c t t r c de t rouv er' lm
Gql.~ili br", raor a L CU'JlS les p Lan t:;. t ions. Aussi, p Lus le
't omps G'
couj ni t , plus .i L's se fo rç::ü,,;n t à oub Li c.r leur
é
v.i e c"Jlté.l'icUl'(:.
ü2fiC:i
cela, les CLlOSC:S aura.i en t
été trop
dures d Supp0rter .
./iü::.ü c;ncn t, l' '::cd:,,,-ptë,tion psychologique des .do ira
à Lour 'lie; en nnérlquo 2.pparaît comme 10. d c rn i e r e solu-
tion possible 10rsq~16puisés ct las, ils cassaient de
rsfuser leur sort et d'n;filmcr leur ufricrulitci. Pour
v i vr e dun s U.!J.\\J pc'.ix l'·:Jlo.tivc,
ils acc cp t a i en t
de co o pé-:
rel' 2.V'fc;C 1':'::03 .;jlc'cnc;3 ;;1:; donc dobicl1 tre..v a.i Ll.o.r ,
Loo oscL.wG:j 18S mi2UX ad ap t és à la vie dans 103
p l.an t a.t i on s étai<:;[lt donc ceux qui 1)2.rticiprücnt le p Lus
E~U :uéci',tidl d,; l,;, sU~H'(~;n.:'J.ti8 b Lr.n cho . Ils f'a i s a i en t
p ar-t i c ct •..; cCU;-:, qu i
avn i cn t
in t é r i c r i sé Leu r
ini'ériori-

- 146 -
III -
Ctl.lu'.j(~·ItLr;rili' BT .PBR3ISTANCt D.83 IfECHNIQUBS
AGRICOLES
-~-----~. --~---~----~--~---
:Sn arr i van t
en .ùmérique, les ;,:oirs ne connais-
saient qu e Leu rt, 't e chn Lqu ee ancestrales ad ap t ée e aux
ditiCrcats climnt~ et vésétations afric~ins.
Cette élcriculturc étc'li t
d ét e rm i.n e en ,'.:;rande
é
p art i e :p'.~:i:' les f'o r c ec productrices existantes car la
force de t ravc.i ï. 8tCÜt huruai n e . Les Ln s t rum ent s n '
étaient en fin de co~pte que le plolon~cment de la
main • La t.cchn i qu c étal t
donc faible et con ccnt r ée
sur le tl-avail do l'ho@ne.
Û::D1:::i
lOG p Lan t a t Lon s ,
Dien que l'accent fût
(:\\__,CÙOi [\\ '2n t
Hiis
:m.i.~ lé:'. force do tr::tvé:.il humaine, les
techniques ch['.n2/~r(;nt
t.o t al.em en t
et leG esclaves clu-
r en t
s 1 n ao i tuer ù d o nouvelles m é tno d ea, rt i s i
part
1::.; travaa.L p rop r emen t
dit de 1.:-:. terre
(qui ne ChOJ1-
geait pas b~~ucoup de ce qu'ils aV2ient d{jà eu l'ha-
bi tulle de f;:Ü1'8)
ils du r en t 2.p)r811dre à fumer le sol f
il
enlever :Jystr';,né"Ltiqu8i'lent les mauvaises herbes, à
synchroniser 18 t.r ava.i L de: ,!,l~oupe et à trav&ille1' en
toute G,Üson.
Ils du r en t ~}pp:i.-e~lClre ,.1. répart ir leur
8t
élJ.eruio 8810n les
i
l ' :c'.
f ' o
r c
c
l e u r
n o
s
d e
. n n
e
e
,

- 147 -
Dons ungr2.nd domam c ,
il.
pOUVQit y avoir plu-
sieurs centaines d'esclaves. La moitié au moins tra-
vaillai t
aux c hamp s régulièrefficn t
CG qui d cman da.i t
une org~:,xli8ation ct un s on s d e la discipline exem-
plaires.
ils tr'.'lv[ùllr:.icll t
00US
su r-vc i LLnnc e et selon
un e
Cnd811C(;
qui l·.;:ur 6tni t
imposée. S'adapter à. cc
l'yth;nc fut tres p èn i b I.e pour eux .
La cu'L'tu r e Ù~; (Src:Jlcles surfaces obligo2.i t les
eac Lnve s 2L utiliser d e s c hnr-r u o s . ç 1 ~t8.i t
un e br2.Ddo
.iuu ova t i on , ~llL r-évo Lu t i onn a i t
t.o t al encn t Ieu.r con-
c ept i on du ti.'<l.;ro.il o.;:;:cicole . ...j11 Célrolino ot
en :"réor-
gie, la cul turc (lu riz ôkü t
t z-es r6p8.-.'ldu8 chez les
r-Lch c s p Lant eur-s , 1:: 1 irriGa-~ion à8S ri z i e r c s à Laqu e l e-
10 l)C;U
Ù2 .io i r-s
ét a i cn t h~'.bi tU8S o c cupai t la plus
gr?"udc p art i e dü luux' t--:mps.
Il f'al La i. t
surveiller la
POU:33(: deS p l.an t c s o t .le;::; rc;l:\\iqué::L' p6.r La su i t e , C81a
6to.i t
t81Lcmcnt
épu i san t
que lé1 ;11Ortslit6 des esclaves
étnit tr0s 61cv0c.
La période l~ plus dure 6tai·t CGll~ do la pose
d1t;11t.::,I'.ÙS.
bU
e f rc t ,
on pLc i.n .no i s de j::;jlvioy, alors
que le l'roid s év.i a..a i 't ,
iLs dr.v a.i cn t
P8.-;;é:u0 o r dans la
boue pour y déposer 1::-, furau r e o rv.an i que ,
LesrÙC'jl t at i o.i s (L'.: SLlCl'8 GO s itu a i ent (;11 ma j o r L»
t-< 'vCI':3 12. LO'Gi3L'lït.: (j. C::'.l.lfJ'-' du c Lin at cbux qui y 1'é-
,;U8.l t.
Cette cul t.ure de::;l'::'llcJ.ë~it
082UCOUP
de travail
c t
lcpr'üc83sUG '::;.,;; t:CTI!LSfortll,"..tio:'l Ck:.i t
PéTticulièr2-
m en t
n(~f2):;tc pour l~; 8[lnté (1(;3 oGclavc:;s. La ch;;ù81Jr

- 148 -
qui S~ déGageait des chaudrons au cours de la cuisson
du sucre é t a i t si malsaine qu'elle provoquait des en-
flures C,U vië2g''::: et E:.U:X: ma i.n s , AVê.D t
c e t t e opération,
IG CéillDC ét~it broyée à l'aide de lourds rouleaux
qui tournai8nt S~~0 cesse. 11 y avait souvant des ac-
cidents car les esclaves se d0concentraient vito et
n ' ava i en t pas les r
t
é
Lexe s adéquats en C2.S de clant;er.
Ils p ay a i ent souvent cher cc man qu e d 'h2,bi 'tu d e des
.i n s t rum en t s et des mach m cs ,
1'imat;è qU8 les
éc r ï.vain s du Sud ont donnée de
11 t::sclnvéè:.,e 0St c e LLe dl: l);:'[~ld(:s p Lao t.a t i on s de: coton
ct de vas t cs domaines O)~J. la vie
t a i t &gréable. Dn
é
réali tG, les -,-~oirG 't ravai.Lt a.i ent dur . 113 S8 Levai en t
tres tôt le ,natin et ne r-ev enn.i en 't qu 1 à la t.o.abé c de
1::::. nuit.
C~UC\\)lG ils le pouvaient, les :'-!oirs se me t t a i en t
à cu.ltive!' leurs propre.::; pot2.gers Gutour des habita-
tions.
Ils lc' Lüs2ù;nt pend2J1t 18s moments libres et
Si y
donn a.i cn t
(;11 t.i er-ecien t.
f!i2..is ce qui est r-em ar'qu.ab l e
c ' (;8~ que lorsqu 1 ils cul ti vai en t leurs propres lopins
de torre (SCJ12 surveil12Jlce),
ils r-e t rouva i en t les gcs-'
te3 (Le; 12UI'3 an.c ê t r'e s , Les t.cc hn i quc s él;ricoles qu'ils
ompLoyn i on t
(12.11S
Ci;
cas là,
é t a i en t
U11
m(ÙMGc de cc
qu 1 iL:, .éci<:Ü0'nt éê:.Dl)ris ct llc c c dont .i Ls sc souvenru cn t
(;1)C01'8.
;~8tt<.:: .in f'Lu en c c de: l'Afrique S8 r csiar-qua.i t
d an s la d i spo s i t i on p ar t i.cu.l i è r e dGS p Lan t e s et d es 8.1'-
bu s t e s , a In e i
que' c'i(~s le choix des fruits, des légumes
et épices cultiv{s.

149
Avec ces petits chanps, les esclav~s pouvaient
~néliorer leur ordinaire ct obt~nir dç quoi sêtisfaire
leur ~)oût culinaire. C'~st ainsi qu'on pouvait voir
pousser des OlG"~8 ou Gombos que l'on trouve dans de
n ombrcu s e s sauces africaines au j ourd ' hui encore, du
plillcnt,
du 6ino~mbre ut du poivre pour assaisonner les
plats e t d e s pl nn tes ci tubercules comme l ' ibn8llle et 1'3
man i o c •
Les mets que les Noirs prépnraient 6taiunt très
différents de. c eux des l1merico.ins b Lan c s ,
Ils y ajou-
t a i en t souvent cl8 la p â t c d' ar-ac n i de , de la farine de
maïs ou d e s pois séchés ct nsSaL::iom18s.
ils avn.i en t
é;;a18ment une men i e r e très sp éc i aï.e cl'accomoder la
Vi~ldG et 183 pi0às de porc. N1 bref, i13 ajoutaient
toujours quelque chose pour relever les plats ct leur
donner LU1 ~;oût "exotique". Car,
se nourrir pour les
,;scl~::.ves n e si;:;nifio.i t pas seulclli<Jnt c al.me'r Leur faim
mais au e s i
sc Y'evlongcr dans Lc s racines de leur P2.SS8.
L2 nourr-abu ro icvc:nai t
alors une sorte do message et
un e r'o rme d' aff i rmrrt i on de leur Ld en t i té.
1,83 s ouvcn i r s d c Leu r p as aé
é t.a i on t
aussi très
vi v ac 08 quan d il s' é'.Gi GG::ü t d o fabriquer des ustensiles
d.(; cu t s m e ,
des c u t i Ls aL;rico18s ou même des rncub Les •
r.a m émo ire 6t:ü t p rcc i eu se ct les nom.n e s n~faisaic;n t
les ~estes d'QutrGfois. ~rfic2 à la survivNlcC de ces
tGchniques ils pouv2icnt fQbriqucr oux-msmcs les objets
qu i
leur f'a i sa i on t déÎo,ut.

- I50 -
Le petit gibier pouvait ~tre capturé à l'aide
de pièges d'origine aÎricnine.
Ils étaient appris de
génération en génération ct servaient surtout à cap-
turer les rongeurs. 18S adolescents étaient en géné-
ral,
chargés d c cette tâche.
C' étai t
par 18 t.ravaa t
que beaucoup de Noirs
cr r i va.i en t à surmon t e r Leur-s f ru s t rn.t i.on s quotidiennes .
.l~us.si, lorsqu'ils se souvona i en t
cnco r e des techniques
t r'ad i tionnellcs pouvai en t-u Ls se réconcilier quelque
peu ev ec eux-mêmes . Lo s ~c:stes anciens scrvm en t de rC-
paires dans le t emps e t lçs a i dn i en t à arno i.n d r i r' la
d i e t an c 8 qui sép2rni t le passé du p r-és en t.

151
Iv - LnNG-AG B
1l.(;CUL1.'UHAT ION
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tUél. p en oz-nt l:)n,::.tcr~:;~-; tel h;=:J.~dicc~:p s ér i oux pou::' 128 <"'S~
,
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.~n)"j~' .~:.." T' G:.:·~.l ;_-~.:~ Cl":.C

-
152 -
cul turelle.
D8;.'1.s cos con d i tians, la commun i c a t Lon , quoi-
qu e difficile ['.U d éout ,
ét["~it qu an d r:l8lYle po s e i.b l e ,
Cc fut grace à cos structures comrnun e s que naquit
le {lc\\!>ro-anglo.is (terme cmpLoy é car li.,:j.i.~Ji.\\.Ü J 1'1'3 pour d~­
sit.~1or les di2~'-'C-~cs n.fl~icélins d or i vés de 11 ::lnglo.is).
H~lvillç _ib.1:Î.;J.i.mVü:'s qu i o. ·gudié la syn t ax e e t l r idiome
du. pnx18.i-· noir-a.rJ,5:;:.'icain po s e 18 p ro b.Lem c en ces t2nnc3:
"Bi2D qU8 108 lall,j.!,uc:s ao ud nn i que s ch; 1IOuc;s-'c af:ci···
cain soient diverses par la fo~nG, ct bien qU8 cuux qui
la lJC:~r18nt
s o i cn t
.JW12 l ' i,J(:'c s':~:Lbil i t é
(le;
s':.. corap r cnd r c
mutueLl en en t , ces Im1~:sucs pr-e s cn t on t
des s'i:!!ilitudes
fOllU2.DGiitalCS
en cc qui concerne les trai ts dont les
lii1,~·,uistes S8 S(:;l'\\TUlt pOUT classer IGS d i a.Lcct ec .
Il
suf Li t, )Ol~r s' (;1.1 rl:.:nd:-cc c oup t c , d o co.nparc r l cs nambr~u­
ses t;T2Jn,iLÜros d c léU1~;.lcs ülô.i.~,èni:;s qui ont {té pub Li ée s ,
Ceci posé,
ct comrc 18._X.:?.::1!:1é'.i:cG ct l'idiome sont los
CLt::l'nlCCS
~èSPjCts ,,'- f:-tr2 2.s8i:-1l1l~s lorsqu' ou app r'en d W12
L:,ll;,:',UC:
nOLlv<;;ll o , l c:sL\\lo irs qu i
ar-ri VèL;l1 t
CD
~1mL.riqu.e
8';1t=)rlli~t~~n.:nt au vo c abuLai re de Leur-s Ul2..îtrcs tous les
uo t s dont ils av a i out b cso Ln :J, l'ori::::,iLlé:, ou ceux qu'on
l(;-;Lll' L:~ls2:i.6E~~ ~:::tl' la suite : ils lespronoùcèrcnt du
.:.ùil:l~X qL" ils purc-it ,:nai:J 10;':' irit,~;:,rèrent
à L;;lrs struc··
tUTGf) é'-I'ùcri~,e;l2s. C' o s t
éürlsi que n aqu i rcn t
les d i.v c r-
::;0G
12Jl:'SU8S
hybr i dcs pctTl{8s s'-:~~· 18 con t i n o.i t
[~J2:Licail1.
C<] qui s.3.~:act~:ri 8020S l;:ul,:l';S, c' e s t
qu' e l l cs COi1--

- 153 -
ti enr. en t
dos mot s européens j ,.:t6s dans l;.:: mou Le de la
t:;,:L'e-_Ylsirc o.iricainc;."
(1)
Les t(~'ÙOlt,ü,V:'o.s La.i s s.;s par les cuan son s et les
rc c i ts d' c3clE'.V88 nous mon t r en t
W12
,:;ro.ndé r-Lch cs se
e
ô
c1Üü8ctes p rov ennn t
d e l ' é'J:lé.)12<is.
Ils avaient Le ::,rand
av::mtac;c '~Le mieux t r adui r-e la lJ2nS8C afro-eam cr i c a.in e
que l'rulglnis. ~'était WI purler issu ds l'o~péricnce
des Noirs,
i l poss~dait 30S propres concepts et son
s ty L« particulier était f'a.i t ch; C8.d8nCO~ do ry thm e et
cl' intonations. On y retrouvait la chal2ur ct la musi-
c a.l i te des Lanju e s africain os.
i:iJl
ut i i i aan t
L; n,-\\:)r()'-é!D~)lais, 1(;0 esclaves sa
r endn.i en t ~uaî tr'cs d e le. laùGu8 étran.;e:c-'c nu po in t de:
la plier à leurs exigellCl)S e t
d' Cil déf'o nnc r
parfois le
(;;-1'&1(;(;
i
la coriab i t at t on avcc les ilL_1ÜCS, les
esclnvc:::~ s "hab i tuerentpcti t à p e t i t a la phon t i quc
é
2.l 1g 1 2. ü , c .
.Gos d eux conmun aut é s
en vinrent d' a i Ll.eur-s à
S' i,',ilucEccr réc i p r-c qu emcn t
jusqu'à donn or un ac c ent
t,ypiqtl':: du Juel.
rou r p ar'Lo r cl Leura ;!2.îtr8S
los e scLaves 8S-
j
sC'.Yai(;~'t c; "ut i Lr s or un a:"fl(;J.ais l~ plus co r-r e c t possi-
tjlc. {;:ais Ciè<; qu'ils \\~téÜ0j~t c:_.i.soi:lble ils utilisaient
1;.:;u1'3
"d r a.l oc t c a'",
Ils p2.rl::::.isllt so uven t
-3l parabo Le s
(1) rio.Lv i L'l e J. I{b}\\"3"~ù\\ïI'i'S9 L't!2ritat'Se du l,loir
~rCscnc~ Africaine, Paris, 1966, ~aB(; )03.

- 154 -
comme jadis un Afrique ou cn métaphoyos CO~~8 cela so
f<:liSéÜ t dans le parler traditionnel. Ce qui nous fait
dire que les esclaves avaient deux niveaux de commu-
nication et qu'ils utilisaient l'Q~ ou l'autre sui-
v~nt les situations.
Quand les Noirs eur8nt enfin accès à l'éduca-
tion, certains po s aédè r en t
si bien 13. Lan gu e anglaise
qu'ils purent mê',":iG l'utiliser dans d c s domaines intel-
lectuels. Dans ce cas là le "dialecte" était relégué
au second plan.
Ainsi, avec l'anglais, les esclaves les plus
proches de leurs maîtres ac qué r i r cn t
de3 connaissan-
ces d an s de nombr-eux domaines de la cul t.u r c earo-amé-
ricaine. Ce12 Leu; iJermi t
de mieux s'adapter et d'être
très réceptifs aux emprunts culturels.
l'ioUS retiendrons d e tout ceci qu'il Y avait
deux stades d'acculturation chez les esclaves: le pre-
Glier stade comprenait tous les h omm e s qui parlaient
des "dialectes" et qui par conséquent ne pouvaient uti':':
liser qu'un nombr-e limité dl éléments cul t ur-e.l s améri-
cains et le deuxième stade englobait les esclaves qui
parlai ont courwnment anglais et dont la vision du monde
et la logique de pensée étaient fortement influencées
par la culture euro-camé r ï.c a in e , 'i'ou s ces l'loirs vivaient
en s ombLe et f'o rm a i en t un e communauté non homogène.

- 155 -
v - 3URVIVA.L'lCb DZ 1'üH.CAi.'iI8A'l'IÜl'f l!'lu\\IILIAL.B
JUî'.R.I CAl.i:'fB
C'est un lait r-econnu que 12. structure de la
f'am i Ll.e no Lr o aux Btats-unis est différente de celle
des 31ancs U.:l. l 'heure actuelle). On peut donc en dé-
duire que durrult l'esclavage,
cotte différence était
encore plus nette puisque le processus d'accultura-
tion n'était pao aussi avancé.
Les points de divergence se situaient surtout
au ni veau de l ' étendue (~es familles et de leur com-
position. Il y avait par exemple un tau~ d'enfants
léGi 't i.m os et illé,:::,i times beaucoup plus élevé dans le
croupe fc:vülial noir que dans celui des .J::L2"-"lcs. On
considère ce phén omène comme un af r i c an i cme car il
étai t dû 2L uu e notion très floue de la "1égi timi t é ".
On sait en e f f e t , qu'en Afrique, on faisait très peu
de différence entre les enfants nés dans et hors ma-
riélc,G'.
Ils étaient tous accueillis à bras ouverts car
ils représentaient lm appo r t de main-d'oeuvre et en-
r-i.ch r as a i ent le c ap i tal humain de la famille. Etre
nombr-eux sié',nifiai t
être plus forts et plus aptes à
faire face aux d i.f f t.cuLtés d c la vie que les autres.
Les gr~1de0 Îwnillcs étaient source de fierté et les
f'e.nm e s qui avaient WH.: riche progéni turc étaient admi-
rées. C'Gst donc lQ qu'il faut rechercher l'origine de

- 156 -
la frunill e étendue no ire-anéricain e.
Il ne faut pas o ub Li e r non plus que les Afri-
cains étaient polygames. Cette pratique n'a pas pu ne
p~s laisser de traces dans l'esprit des esclaves.
CI est pourquoi la conception que les Noirs se fai-
saient du mariage et donc de la paternité était très
élastique.
40 rôle prépondérill1t de la fem8e dans les foyers
d'esclaves rappelle énonnément le système matriarcal
qui existait en Afrique. C'était elle qui assurait la
survie de la faJille.
blle devait gérer les biens ma-
tériels,
s'occuper des en f'rn t s et ma i.n tenir la cohé-
sion du groupe.
Par a i Ll.eur-s , le,s Li ens qu i
unissaient la mère
à ses en f an t s étaient très étroits car, beaucoup p.Lus
que le p r e , elle reprGsentai t l'élém.ent con st an t
de
è
la f aru i.LL e. Le père était lui souvent men ac
de vente
é
et sa position dan s la p Lan t a t i.on étui t précaire. De
toute façon, lorsqu "un e f emm e était vendue elle l' était
géaércùement avec ses enfants . .F'ranklin E. FHAZIBH. dans
son ouvra~e su r la f'au i Ll e n o i r e-eamé r i c a i.n e parle de
l'iiJportance du rôle de la f ernme en ces t-e ru e s :
"~J OUS avon s parlé de la .nè r e c omm e é t an t la maî-
tresse de la c ae e et le chef de f ami Ll e , .ron seulement
elle ava r t LU1 rôle plus essentiel que le p e r e d an s l ' é-
du c at i.on d e s enfants, mais sa qualité de travailleuse

- I5'{ -
laiss88 à ses propres initiatives, sauf lorsque la vo-
lonté du Daitre était e~ Cause, lui peDJit d'acquérir
11.:1 esprit
li 1 indépend.ance et un sens aiGu d e ses droits
personnels. Il (1)
Toujours au niveau de la 1&lil18 étendue le
respect que les e:',claves accordai en t 2,UX personnes
âGées était un af r i c an i sm e surtout dans la fac on dont
il était exp r rn é ,
Le p a tr i ar'ch e avait en effet un rôle
vital dmls l'existence même de la fanille. Lui seul
pouvait rallier autour de lui tous les meool'es du
groupe car son au t or i té était incontestée.
bU général,
le patriarche se retrouv:?:.i t dans
cette position privilégiée parce qu'il avait beaucoup
fait pour la frunille. Sa position 6tait donc justifiée
par son âge av~~cé mais aussi par son esprit de sacri-
fice et sa bontée Il apparaissait corune quelqu'uE de
très rmpo r-t an t
s on s lequel la famille ne pouvait sur-
viv ce ,
Il dirigeait les gra"des r éun i ons familiales,
les rep&s, les fêtes relibieJses et,d'une façon géné-
l'ale, tous les (;T&'1ds évènements qui touchaient la pe-
ti te conreiun au t
Il
avait aussi un e influence
é
,
l'lOt2,-
ble sur l'éducation des eilf81ts (lorsque le maitre ne
(1) Frenklin F.8.A~I.DR, 'l'he ne;;ro f am i Ly in the Uni ter.:
States
'l'he university of Ch i c a.,o 1?ress,i969, p.57e
9

- 158 -
s'imposait pas) et on faisait toujours appel à lui en
cas de conflits entre les meillores.
Mais son pouvoir lui venait surtout du fait
qu'il détenait la plus Graude partie du patrimoine
historique de 12. famille.
:ü savai t par exemple, dl où
venaient ceux qui étaient déjà morts, les conditions
dans lesquelles ils avaient été capturés et les posi-
tions qu'ils avaient occupées en Afrique av an t leur
arrivée. Il connaissait de vieilles ch an scn s africai ..
nes et los app r en a i, t
aux plus jeunes.
Il était aussi Lill peu guerlsscur et savait
trouver des plantes aux multiples fonctions curati-
ves. Il pouvait aider la frunille à survivre en cas
de nécessité.
Son rôle essentiel était sans conteste celui
c~e ma.i.n t.en i r' l'union de la famille et de ve i Ll.e'r à
son bon f'on c t i.onnem en t. Il oeuvrai t à ce que chaque
membre se sentît lié aux autres par des devoirs et
des obligations. ~1.fin, il leur donnait l'impression
ct' avo j.r un passé ccnmun ,
1'e:üstence dl un e femme âgée était 2.'-lS8i très
importante pour le mai n t i en de l'esprit de famille.
La Grand-mère, par sa disponibili té constante et sa
g:cande gen tillesse,
ras s emb.Lai t
au tour d' elle jeunes
et adultes.

- 159 -
~lle savait un nombre impressionnant de choses
et pouvait sortir la fa~ille d'lli~e crise grave. C'é-
tai t
elle qui di c t a i t par exemple ce qu'il fallait
faire pendant un rude hiver pour ne pas souffrir du
froid. Chauffer des pierres~ les envelopper dans du
tissu et les me t t r e sous les lits ou encore prendre
des chiffons e-l; les glisser dans les vêtements
étaient autant de choses qu'elle savait troüver pour
atténuer l'effet du froid. ~ un mot~ elle savait
toujours utiliser ce oui était à la portée de sa main
pour sortir les aut~es de l'impasse.
La grand-mère était donc un
é l.émen t
essentiel
à la survie du ~roupe f~ùilial et à la préservation
de la tradition. li' .1''RAZ1BR parle ainsi cl' elle :
"L'importance de la grarld-mere noire non seule-
ment tient au fait qu'elle El été Ille chef le plus llil-
cien" dO.HS l' or;GcJlisation 1j2.terrLelle, mais s'explique
éGal om en t par sa po s i tion comm e il Grand' -mama.n " ou sa-
ge···femme au sein du L~roupe.... .8n t.an t
que dépositaire
de la aag e se o populaire r'e l.a t Lv e ,lUX desseins impéné-
trables de la n a tu r o , c'est sur elle que les mères ont
compté pour qu'elle atténue les douleurs de l'accou-
c hem en t
et
éc ar-t.e la mal.ch auc e. Les en f'an ts sc reCO!.l-
naissent Wle dette envers elle, car elle leur a pel~is~
au inom en t
difficile de la naissance,
de venir au monde
88.-1'1.S
en cornb r e , l"lême les adultes des d eu., sexes parlent
ct' 0118 c omra 8 d' un e seconde uè r e et lui ;1.1 on t r en t p arf'o i s

- 160 -
la même déférence et le mêm e r-e sp ec t
qu 1 à leurs pro-
p r cs mar e s , Il (2)
A la lois t;ardienne cl.:.s tl~; ..d i t i.on e et !'suérisseu-
se, la Grélll<l-rùère no .irc-amC:ricain e SI appar ent a i t
donc
éno rm ément à son ancêtre restée en Africrue.
CeDcmdant,
il est juste de f'a i r e l'Gl~'L~i·qu.er que
cette vision du patriarche et de 18. 0Tond·-).J.(~re était
quelque peu f ausue e 138.1' J.e fait qu e 12s J,airs nI t a i en t
é
pa:3 ma î t r e s cl,; leur destin et qu Ion d c rn i.e r
ressort,
l'or,~;anisation de leur vie d8penrlait du p Lant eur b'l an c ,
Si les relations entre ~aitr2s et esclaves ét~ien·t bon-
nes,
ces d e rn i.cr-s ava i en t la po s s i b i Li t6 c-;'c; reconsti-
tuer Œ10 f ami Ll.e , mais si les relations éc a i en t mauva i-:
88S,
des séparations con s t an t e s venaient faire riclater
les structures fl'a~)iles mises en p Lac o 2:.VC:C arnour' et
p o i.n c , Le rê13 du patriarche ainsi que co.l.u i
>'.ii:: la
:;rand-mère étnien t
alors ex t r êmemen t concur-r-cn c é s par
l'autorité du propriétaire.
1;J sy scem e d ' en t r-a i d e venait Si ajouter à la liste
LL;;.<.:i afr i c an i sme s ayant t r-a i t à
la f arn i.Ll o noire en AElé-
r i qu e , 18 solidari t .' entre les meub r es
é ca i t
tT'!;S :~or­
te car c 1 était Grâce et s euLcment par la coopération
mut u eLj.a que IGS esclaves ava i ent une ch an c c (12 3urvi·..
v re •
Ils d e vai en t
cultiver' Leur s j ar-d i.n s personnels,
(2) Idem, Pé162 153.

- 161 -
...
c8rtains de leurs vêt2~ents, do rm i r sous le me-
rn e toi t , man,:;er en s eub l e ct s'occuper des on f'an t s , Ils
devaient {;galelllent oTc;anisGY les bap t ênies ,
enterrer
12s mOTts ou. soi:.;ner les malades. Tout 88Ja ils ne
pouvai en t
le f a i r e indiv i oue.l Leo on t. Il f a.l La i t don c
que l es tâches f'u s s en t part2;]/~ C8 e t qu 1 ID1 bon e sp ri t
d'équipo existât.
Ce systeIl1u o.' en t.r-a.i d e donnait aux indi v i.du s
l ' 2.~:;surallce qu'ils ne :::i;~raiellt pas abandonnés en Cê.S
do malheur et qu'ils aur ai.en t
toujours 10 minimum vi-
tal. Cela leur p erm ct t a.i t
de 3::J sentir JOllS une rela-
tive sécurité même s'ils v i va i en t
d an s l'irLc8rtituc:e:.
Cette solidari té si essentielle à la f'am i Ll.e
no ire am é r i ca i.n e pouvait aller jusqu' 2. "l' aà.option II
p ar' certains membr ee , d'un en f an t
ou d'Ul18 personne
totalement d.émuni e , On lui donnai t
à manger et on lui
't rouva.i. t
un f'oy er , Ce g81E'C' "d' adop t ion " était chose
con.nun e ec on voyait souvent Ul18 vieille p e r aon n e
s'attacher :3.. un aliolescent désemparé pOT l ' êloiGneL:'Jnt
ou la mo r t
de ses p ar-enc s ,
Cependant,
"L'' adop t i.on " ll'était pas f o r c émen t
ctéfini ti '18 et pouva i t
tres b i en
être un e co Lu t ion t 81:1-
i:~orairG à un é t a t de crise
quand une mere é t a.i t
trop
j eun e pour élever son en f an t par exemple, ou Lor squ '
811e était malade ou ,nêl"!le lorsque le pere du b éb é
était Ln connu ,

- 162 -
Le fait "d 1 adopt er " un enfant était un gef;tc
noble aux y eux 0.8 toute 18. cormnu..n au t é car c ' était Ls.
preuve d "un Granei dévouem en t
pour Les au t r cs ,
un autre point commun à 12 culture africaine
con c e rn a i t la mor-a.l e sexuelle. Pour les esclaves, les
relations entre les deu~':· sexes n' t a.i en t pas jugées
é
"bonn cs" ou "mauva i ses Il;
Gl18S èt2.iœl t
tout s i.mpLemen t
con s i ô.ér-ées comme naturelles, l ' i;W)Ort8Jlt était que
l ' ini tiation ne fût p as trop précoce.
CG ni était donc pas l'aspect moral qui était
considéré, sais p.l.ut.ô t La santé phy s i que et men t al e
des jeunes. L'attitude des Noirs,
con t rru r enen t aux
Blancs, ni ava.i t
donc r-i.en d e puri tain. Leu r o p i n i on
sur la question rejoi(,l1ai t
c cl.Lo de leurs ancêtres qui
pensaient qUE:: le corps ne
eva i t
jamais ~tre séparé d e
ô
l ' e sp r i t.
fIais le;, encore, il faut tenir c ompt e de l' ocDi-
présence des maîtres, qui 2xi(;eaien t parfo is que ce:!.~­
tains e scLave s s' ac coupLas sen t
contre leur Gré. DOl".:. S
quelques états du Su.d comme la Virtinie les pro~riétai­
l'es allaient jusqu'à procéder à un véritable élevaf,8
humain et les couples ne pouva i en t
pas se f'o ru e r lLJr8-
ment.
Cette brève analyse de l'organisation f ami.Li a'I e
noire-américaine no u s montre un e nette p er s i s t anc e d e s
,
1
i .
1-
~
t1

- 163 -
structu~cs et d83 valeurs africaines. ~alGré tous les
bouleversements dûs aux con di t i.cn s dé vie d i t f i c i Le a
et CLUX. n ombr eus e s sépe.I'atiol1s, les i';OiJ.'8 rcussire!l t à
c réc:r Ul18 Îmnille
la. f2.."1lille lloirc-c;néricaine qui
n' .:ft ai t p l.us tout a I'a i t afri c a i.n e mais qui 118 j)OU-
voi t
p as non plus s ' ide)"::. t ifïer à la famil1-:: blanche
amér i.cc tn o , C'était un e nouvelle famille dont les
structures avaient
té réin tCII)rétées et façonnées
é
selon 188 besoins des esclaves.

- 164 -
VI - N0S1QUE ET ACCU.UrmU~TIOrr
Il est généralem<:;nt adrn i s que la plus {!;rande
contribution des Noirs .~':c la culture américaine a trait
à l'art et en particulier à. 18- r:lusiquc. Celle-ci est
l e fruit cl "un e ac cuLt.ur at i on réussie o-il GC mêlent har--
mon i cus emcn t les t~énies musicaux des Africains et des
burop8cns. Les d eux s ty Le s S8 fondent en W1C musique
oriGinale.
Très tôt d'ailleurs, la iilusiqu8 noire-ô!1léricai-
ne se fit remarquer par son style c ar-ac t
r i o t i que ,
é
comme: le témoigne cette citation d 1 Bile(;l1 30Uil'11~:t<N
tI • • •
Les téillO ins b l.a.n c s avai en t COp.Œel1C8, dès
H~ 37, à rC::I1CLrqU(~1' de{:; d.i f'fe r en c es 211 -Cre 1(;;.3 styl es de
la musique africaine ct celui de la musique européenne.
Cette prise do con sc i en c e était scn s i.b l.e autant dnn s
18s observations qu'ils f'a i s a i cnt que dX1S cc qu'ils
ne remarquaient pas. Les p r erni o.r a t.émo t gn ag e s écrits
évoquaient surtout la man i èr e de; jouer, la façon de
p r-odu i re les sons, les instruments et l'attituds du
Noir vis-à-vis de la rnus i que , Il
(1)
'l'out COLlLll: en Afriq~le, la .uue i qu« et; le chant
(1)
BilG8fl S(jLJ1'c~.;ili.N, histoiTO de la musique l\\!oirc 211é-
ricaino. Juchot/Chast01.~aris, 1976, page 134.

- 165 -
on par-t i cul i er , t en ai en t
une Grande place d:G'ls toutes
183 activités de lQ plwltation. La musique noire-amé-
ric2in0,uur~lt l'~sc12va~2, suivit aussi c~tte rè01e •
.;cille servait d;) sup po r t à prcüque tous les Grands
{'ïÈm e[;, Cm ts ,je la commun au t é ,
RL':il ne pouva; t
SG ùü:ce
;Jaus chan ts ou dallGos. Qu'il [3 i a~;iss c: d'Elle :f':Jte,
d'Ut"18 n a i s s an c e ,
d'un ffiC:Ll'ince ou cl' lille mort ,
i l fallait
cnant er' po ur (,~I'rLler 188 joies ct les p e i.n as , Eilc~;n
SOU'1\\l~.8.~(i'1 souliGne cc: pnéuomen e CIl p arLan t (LUS diffé-
l."'e{lt~;:: Cll811S0ilS qu i
ex i s t a i en t
)lusiour;:; c:até.::,.ori-?s J.~ chansons .selon l 'us:gs' auque.t
ils 18t:.: rr;scl'v~üen t
et u t tLi sn i on t
dc s tC:;:TI!CS distincte
t:;:'Ct(iitian dc.' leurs W"lCêtY08 a f';...·icairls. Il cc:-\\:; évidGm-
lTIGn-G i:rpo,s:Jil.>lc ·Je COJI.p8.r0r 1::.'. société afr i ca in e ct
SOli
OY2;8Jlisé-d:;:LOll
s.oc i c.Le e t
politique comp Lcx o .J. la
eo c i é t
t ou t o Si!il}Üe d86 88Clé1'188 QV3.l1t la gu·~'!:'re d e
é
Séc8Gsi~),!. Cercnd8nt, IG~ t.ruo i tion airicni:ac qu i con-
;:ü:c;tc ~~ u t i Li s e r 12 mus i.quc en t ou t c occasion et à ln
c:Lasü':::I' GcLm f'El. f on ct i on se r-ot rouvc Q[l;lSL.:::S cuan t s
cies (; scLY'.re s de s pLar. ts.t Lon s. Ceux-sc i
ai2.i on t
t.ou j our s
'Jilv' nu s i quc jJOUJ
Jc.: cru.clC'tlC:;3 acc i v i tés c: 103 quelques
ri ~1':;S qu 1 0 ,1 l\\c:,-u' )CJ"T110 l.téci t ':Le célCorer -;~6~lér218m(;nt
(2)
Idc~, page 140.

- 166 -
La musique était donc llil élément iuportant pour
les esclaves car non seu.Lemcnt
elle leur p e rme t t a.i t
d'exprimer leur originalité, mais elle avait aussi llil
aspect libérateur; elle leur procurait l'occ~sion de
s'évader momen t an ém en t de leur tri ste candi tion. blle
leur donnait également du cour-age pondant les t:Jravaux
des champs.
Chaque plantation avait un riche répertoire de
chants de t.z-ava.iL, Ceux-ci Jépendai8üt d e s activités
\\::t des cultures. Les plus célèbres Staient les II cor n
SOl1t:, S"
que 18S NoiI'S en t onn a'ien t
p enu an t 18s f ô t c s de
Itépluch8.be dlt maïs. Ce;.:; chants aidaient les esc Laves
à coonlonner leurs mouveuen t e , 1iin voici un exemple :
"All thcm pretty gals will be there,
Shuclc th2.t corn be fo r c you oat ;
They will fix it for us rare,
Sb.u.cJ.r.tllat corn ocf'o r c you eat .
I know that suppcr v i Ll. be big,
8huck -Chat corn befor8 you Gat;
I
tllink I sme'LL a fi.n o roast lli(;,
Shucl-:: that corn b ofo r e you ea.t •..
Toutes l~s jolies fillcs seront là,
.sp Luch c cc ma î s avon t
de El811':;er;
.::il1 es nous dorin e r-ont
du bon à mé:;.üc;Cl~,
~pluche:; C '-'
J'.'
Je sais
·
,'"
.
QUS 1
-l-'
e Ulnar scra cnouG~~e,

- 167 -
Bpluche ce mua s avan t
de mang er ;
Je crois sentir un bon cochon rôti,
'.8pluche ce rna î s avant de manger ••• l1
(3)
Au mom en t
des réjouissances, tous 1,;8 esclaves
St' T,jm1is.8cü cn t
en un iQ.0r:1G ondro.i t. Ils pDrtaient Leur s
,
. ., '
l
p Lua b caux hrib.i ts,
él\\'-al.C~11~
ci·:;a cnap ec..UX sur"
t:..
tt:tc.
v i 'lGS ou n at t a.i lC:;iÜ J.CU1'8 2~18Vt;UX. 1c:s mcill eur s musi-
et les instruments do musique
Au d'iOut de l t ';SC1[';!élt;o,
Lor-squ c lC'f:~ ,Noirs 88
cri
le8
DIanes n.; pouvni en t
:~n cOIïll}r;:;!H].~(; la si~..:;rLLfic 2.tion.
C'étci.'"mt leG Vi8U:~ C:Gclevof:; sc SOUVGD?nt c::l.c;ore de
:fro..ücs po ur 1(,;:;; corin a.î t.cc par co '2ur. Celui qui diri2;8[~i-(;
la d:::X~S2 ou. LJL, cj:U:.'.llts L:l1çp..i-t un l'8frc~iIl q.l.~i ~n.snit::;
. .
,..
~
.l.:..lf'..s i ,
g!'~~
(1 '~'1- ,,-1 «: ..... ,-) -:» ','
psr-ù:lod.ic,
.... 1......
--L\\..J1J.,~
....·v
ct
à la

-
168 -
.il forc>: "lç;
les
"
~-!l':':j:'l':~S
au r lu
Gourait J1::; CO:Tl',JG;::Ü t. 118 Gcmbi:cü''-''it

- 169 -
Il faut dire que le nombre des mélodies utili-
sées en ces circonstances, étai t
tres limité car les
esclaves choisissaient une fois pour to~tes celles qui
convenaient le mieux à la situation et ~ l'atmosph~re
général e. Par con s é qu en t, un air pouvait r-even i r pl,~­
sieurs fois dans la soirée, ce qui donnait une certai-
ne impression de mcnot on i eaux: 0 bS8I'Vat eur s .
Dans le domaine du sacré,
c'étaient surtout les
Ilné Gr o slJiritUals li ou chants r-el i g i eux qui rappelaient
r
les rythmes et les chnn son s aj:ricaines.
Les esclaves se réunissaient ~ Deu ~r8s tous
les d iman ch e s d an s les éGlises méthodistes et p end an t
I)lL1f3i eu r e h eur on ,
ils priaient et en an taien t , I l éma-
nai t de ces (~:.:,lises u.; e ~rande joie et une a trno sph èr-e
survoltée.
Le comportement des Ho irs 'j)end2.1lt le déroule-
ment de l'office avait une grande siuilituc1e avec l'at-
titude des chanteurs 2.fricains. Voici cc qu'en dit
11 auteur de l ' rli§..~oir:e._de la musique. noire-américaine:
;'jJellX
aspects de cette par t i e de 11 o r ri c e mérl~
t.en t d' être::(~uli~~nt;E.i ~ la r-épo.rs e er: cho eu r d e s fidè-
les à. la lecture Je charrue pS2Ll.De,
et le chan t al 't e rn é
des p aaum os par les lYl:J!'les et les f enme s , C:E'LlX C8.rac-
teres qui rappellent le goût traditionnel des Africains.
La pu i s s an c e du chant et le "gémissement ~l f'en dr e le

- 170 -
coeur"
sont ét.;alement typiques de la trad.i tian afr i c a i >
ne, où les cuan t eu r-s se donn en t
toujours à. f'ori d avec
JGO U S
Leu r s moyens."
(4)
Selon la co utura e africaine, le public partici-
pai t toujours au discours de l' o r-at eur , De la même fa-
çon, 011 r eraarque que les esclaves LEl.rquaient leur ap-
probation ou leur désapprobation par des r épon ae a en
choeur OL1. par des remarques Ln d i v i.du aLl.ea telles que:
llJllnen" ,
I1GIJry
H a . l L e l.u j a ",
" Y e s
L o r - d " ,
Les "n egr o sn i r I t ual.s " conuur-en t un tel succès
qu'à. la fi.n du diz-huitième siècle des r-ecu e i.Ls d t hymn e s
furent publiés. »la i s d'une manière générale , ces ch an t s
étaiffilt surtout basés sur l'oralit6 et c'était ~ la mé-
ma ire du i::',Y'oupe que 18s pasteurs f a i s a i en t
appel pour
r-et ro nv e r les cli:Cférents hynn e s , La méthode
é t a i t
simple:
pour Que tous pussent chan ter, les nouveaux chants
étaient entrecoupés de phrases répétées sur des airs d6-
j:J. connue ct non difficiles à retenir. Ainsi, on arr-i.»
v a i t a W1e improvi s at i on collective cora.nen cé e p a r le pré-
dicateur et enrichie par l'assistance.
Ce fut de ces ilnj!rovisations collectives que na··
qu i t
le 't e rm e "n e.jro spiri t.uaj s ".
Il était employé pour
différencier ce", chan t s religie:lx noirs cleo) hymnes et
des p s aum e s o f f i c i eLs ,
Dans les "sp i r i tua.ï s " 1J...'1e grande
(4)
i'Jileen SOUT-'l~llij, n i s t.o i r e de la mus i qu e noire-élTJ.éri~
caine. ~uchet/Chastel, Paris, 1976, page 79.

-
171 -
libsrté ct' exo
., r e s a i on était accordée. Cela r~ errnet t a.i t
aux esclaves de mi eux adapter la reli,.;iol1 protestante
à leur conception ~u sacré.
Un autre af r i can i sme f r app an t ,
en ce qui con-
cerne la mu s i.qu e noire araé rt ca in c ,
se r'appo r t.ai t à la
commun i.cn Ln t i.m e du ch an t
et c e la d a-i s c clans l t expres-
sion mu s i c a.l.e , En c:i"fot, lorsqu'il Y ava i t musique,
il
y avait t ou j our s de;:; ',;lOUVE:::1en t s ac c ompagn a t eu r s , Cela
pouvait ~tre de simples battements de mains, ou des
hochements de tête ou :lêmc de véritables pas de danse,
mais les co rp s s' exp r un a i en t
toujours en accord avec
la musique. Cet élément constant se retrouvait aussi
bien dans le chant p ro f an e que dans le chant r".;ligieux.
Ce"9 en (l an t., la recherche des af r i can i sm es d an s
la danse,
t e.l l e qu telle E"itait pratiquée par les {loirs
en A.mérique,
est très hasardeuse car peu dt dtudes CO;:1-
parées 011 t é t é f a i t e s à ce SLJ.j et. Dt après quelques té-
130ignages de l'époque,
il semblerait que certaines L' '
.1.2.-
gures et certains pas resscl:lblaient beaucoup à des dan-
sos p ro p r es aux ré?.cio 1 J. s africaines durement touchées
par la ':rrai te.
Le lljeu de pied" ou i'shèlfflc step" est à ce ti-
tre un très bon exemple. C'était un pas glissé caracté-
ristique des danses de l'Afrique ùe l'Ouest. Les dan-
seurs r-emu a i en t
peu et avanç a i en t à très petits pas, 2.
peine visib18S. Les » i.cd s t::caînaient et au fur et 6. !ne-

- 172 -
sure de l'échauffement des particlpants, les mouve-
ments <levenaient de plus en plus saccadés jusqu'à at-
teindre un s t au e frénétique.
Au i:J.O'UE.:ut Où l'esclavage battai t
son plein et

les apports dG Noirs venant d'Afriqu.e étaient r8-
guliers, on peut penser qu'il existait encore de nom-
breuses danses d ' origine africaine (surtout quand les
in s t ru.« en ts de musique comme les tam-tams n'étai en t
pas interdits). Mais,
avec le temps, les fi~~r8s des
dan aes curopé enn es furc:mt graduellement introduites
jusqu'à la disparition presque totale des él;j:!len ts pu-
roment africains.
Au niveau des instrllinents de musique, les es-
claves ava i en t l' h ab i t.u d e de l es fabriquer cux-mêmos
parce qu'ils n t ava i en t
pas les moy en s de s'e;:-~ ach e t er ,
mais aussi parce que les instr~~ents européens ne leur
donnaient pas en t i è r e satisfaction. Ceux-ci n'étaient
pas aôap t é s au genre de musique qu'ils <lésiraient en-
tendre.
Il leur t'allai t des t.ambo ur-s , éj~es 'ban j os et
des xylo1'h,Y1es. Selon Lucien dALSON les Hoirs amcnè r-en t
avec eUK de uo.nb r eux instruli18n ts t.yp i qu enen t
afri c a i n s :
"Les forçats empo r t a.i en t
aV·3C eux les multiples
t ambou r s mLl l en a i r-e s et ces Ln a t rum en ts p r opr-em en t
afr i cain s : le n oa.L afon" ou "marrmb ::'." -
an c être du xylo-
phon e et du viorc:,phone
le "b an i a" ou "b an j a r " -811cêtr2
1
du b '.',n j 0 il •
( 5 )
( ')) Luci en l'iAl:S01J, Hi st o ire du j 8.ZZ et de La musique
Afro-aaciricaine. 10/18, Paris, 1976, page 33.

- 173 -
L 8fj_l:~téJ:·.i.::lUX s cr-van -t ::J. f.::JJri CJL:U;;T C08 objets
Jé:':~l.::w_-èai(:nt des li\\;~L': -:;t de'.) llabiI;uc1;;s • .l,;,-; CO~l)S d'un
f au t
,'r:..;

- 174 -
c éuen t
en rel.3.tion av ec 118tat d' ecpri t
dans lequel
ils sc trouvaient,
si bien qu'un chan t
exp r irian t
de
12 tris~esst; pouvait avoir W1e cadence rapid2 et mê-
me fr én é t i que , Cl;tce :J,(:connaissEücC de la personnalité
Doire a poussé de nombreux t6illOi~s à croire (de bonne
ou de mauvaise foi)
que les ch an t s cl 'esclaves étaient
pas compte qu'ils av a i en t
à f a.i i.e
à une con c cp t i on
t.o trû en cn t
u i f'f'é r en t e du rythme.
Pour conclure, nous ci t~:l'O'18 encore W18 fois
Lucien ;IA.GJ01,i qui parle de 1.:.:>- j::ll_~;Jique noire-américaine
avec un e f.~rancle poésie :
Il.&l ce Illon ~l o d<::..'1.se:reüx pour tous,
i l était nor-
raa.I quo la condition no i r-e 3,UX :atats-Unis~ co supcrléltif
de l'&li6nation~ conduisit
v i e t i.m e s à donn o.r une
express ion max .im,-,,-1 (; d.e la co.rd i t i on lll.XL1::.lÜ10 ~
qui est
de v i vr-e lLifficilo:oent r.u .ai La ..u 0.88 aut r c s , ct I l vivre
cu W18 il1tel~rogacion
aan s f'Ln , ct' ac.tendre qu o (:'emain li-
vre SOil secret de joie: ou d e souffr'~.Jèc(J c-~ jusqu'à
l'inélucta~18 mcrt. Acha~lc époque, dit 8ncor.::: Sartre,
l(JS c i r-couut an cc s d: l'histoiTi.: ~ÙisGnt une n a t i onv vun c
au j ou.r d ' nui La C;-~21lCe qu i, pen18t aux ~1oirs C1.8 pOUSS8l'
d '1.UC toll..:: :;:'airt--:uT 12 {Sr2.,nd cri ne':sre qu e les assises
(ü)
(G) Lucien J.üLGJO.::: ~ Ii i s t o i r-o uu j az z et do 12. mus i qu e
A'J:rû - Œ:E~ l' i C ~ÜD (; • I Ü / lb, .i ar .i o , 1') '16, p 8,':: C :5 1.

- 175 -
VII - R.E;LIGIŒ~ ST ACCULTURATION
La religion fut un é Lém en t
majeur du processus
d'acculturation dos esclaves. Les cultes noirs se ca-
ractérisaient par un syncrétisme religieux très pous-
sé qui ne ce3sa de se dévolopper avec la nQissance
des églises noires.
Mais, bien avant d'être autorisés à avoir
Leur-s p rop r cs églises, les esclaves étaient obligés
. .
l
.~
QO
p r i e r
av ec
eur s in a i t.r'e s , bh Nouvelle-Angleterre
PQr exemple, ~u dix-scptièmo siècle, les services re-
ligieux avaient lieu toute la j ourn é e du d tman ch e ,
Los Noirs chantaient avec les fidèles b Lan c s mais ils
étaient tenns à l'écart dans 10 fond d e l'église. Par-
fois même, leurs bancs é t a i en t marqués des lettres B. Vi
(.jlélck Vion en ) pour les f omm e s et B. N (Black i'1cm) pour
lus homm os. Le pas t cu r blanc doun a i t le ton et en ton-
nait les p aaum e s ,
Le no~bre des es~l~ves sur le continent améri-
cain augm on tant S3.l'1S cesse et l'esclavage se renfor-
çant,
quelques t:,Toupes religieux se p en chè r-cn t
sur le
so r t
des .xoi r-s , Ce furent cl' abord les quakers, puis
les catholiques et enfin les méthodistes. Chaque égli-
se essQya de les convertir en les catéchisw1t.

- 176 -
L'instruction religieuse fut ainsi acco~dée
p ot i t à petit aux esclaves. blle comprenait l'ensei-
gnement sommaire de la lecture, de l'écriture et du
chant. Bileen SOUTH~ill~ parle de cet effort de con-
version :
"Pour 1 e l~oir des coloni es, . l'instruction re-
ligieuse était le principal moyen de se cultiver et
de participer à la vie de la communauté. Parfois, les
esclaves devaient s'asseoir par terre pendant le ser-
vice dominical, ou écouter le sermon de l'extérieur
par les fen~tres ouvertes de l'église; du moins
étaient-ils mêlés à un e activité qui leur faisait ou-
blier un .i.n s t an t l' infériori t.é de leur condition. Il (1)
Graduellement, les propriétaires d'esclaves or-
ganiserent des services religieux à part pour les
l'loirs. Un pasteur était spé c Laj e.a en t appelé pour leur
pr@cher la bonn~ parole. Mais cela ne suffit pas, car
le besoin qu'avaient les esclaves do pratiquer leur
propre culte r0ligieux était si fort, que vers la fin
du dix-hui tième s i.e cI e un mouvem en t pour l' insti tu-
tion d'é 6lises noires vit le jour.
Certaines paroisses b12~'1Cl1es encouragèrent ce
mouvement alors que d'autres s'y opposèrent totale-
mon t , raa.i s l' idée était déjà Lan c e et ne pouv a i t
é
(1) nileen 30U'I'ri.DlliJ, Ilt sto Lr-e de la musique noire-amé-
ricaine. Buchet/Chastel, Paris, 1976, page 52.

- ITi -
plus s'arr-êter. Des Hoirs 88 virent accorder l'1.utori-
sation de prêcher et de nomb r-eu s e s églises noires
s'élevèrent dans différents états. En 1787 la "Free
African Soc i oty " naquit. -Slle était compo Sé8 de l' Bgli-
88
épiscopale africaine et de l'Eglise méthodiste épis-
copale africaine, toutes deux décidées à rester indé-
pendantes et à r'o.up r c les liens avec les églisos mères.
Pour les esclaves, appartenir à une de ces égli-
sas représentait beaucoup' car la paroisse était à la
fois un 't emp Le religieux, WJ8 école, un lieu de réunion
et un endroit p:civiléèié .. Là, ils se sentaient chez eux
et en t r o eux. Dans ces lieux sacrés les conditions
étaient favorables à la réminiscence du passé culturel
africain.
dais d ev ant l'intérêt 8randissant des Noirs pour
les cultes relit,ieuJ.: et l'école du d:Lmanche, certains
propriétaires d'esclaves y virent du d~~ger. Bu I800,à
Charlestown par ex emp Lc , un e loi fut votée permettant
à la police de disperser tout rassemblement de Noirs.
Dans certains états il leur était souvent interd'ït de
se réw1ir S&18 la p~é3ence d'un Blru1c.
~n r6action les esclaves priren~ l'habitude de
tenir des réunions secrètes p en dcnt la nuit, lorsque
les maîtres dormaient. Ils ch an t a i on t de vieux hymnes
et cL:!l1saient jusqu 1 à une heure avan cé e , La dan s e n' é t a.i t
pas ccn s i d ér-é e comne une ac t i vi t é malsaine mais comme
une forme d'expression faisant partie du culte religieuxo

- 176 -
1?ar la suite les choses évoluèrent, il :J eut
des "camp mce t mg s " auxquels
.3lancs et Noi r s par-
ticipaient. 1es services religieux duraient pendant
plusieurs jours d'affilée et se tenaient dans les bois.
Cc phénomène purement américain fut le seul du genre
à
réunir aiDsi tant de ~oirs ct de Blancs en même temps.
Mais, lorsque l'assemblée dos esclaves était la plus
nombreuse, les chants étaient surtout constitués des
Il Spirituals Il •
.l1algré toutes l8s restrictions qu'on leur impo-
sait, la religion j ou a i t quand même un rôle primordial
dans la vie des esclaves. Certains chercheurs vont
môme jusqu 1 à dire que les Noirs s'y j ctèren t à corps
perdu pour oublier leurs frustrations et leur miséra-
ble condition.
deIville J. ~;:DRSKOVITS s'élève contre cette
théorie dan.s son
livre
l'héri t aae du N-oir et
_.._---= - _....:;.....;:..:..;;..=
arf i rme au contraire que la tendance qu'avaient lus
cac Lav e s 2. donner au r-el Lgi eux b eaucoup d'importance
trouvait ses oligincs cn Afrique où le rituel était
présent d~13 tous les actes sociaux. Ce phénomene était
donc llil africanisme ct non 'ill18 simple compensation au
vide àe leur existcnc8
nL' explication cour-amm cn t
donnée du rô Le impor-
tant de la n:.:lic;ion cl3113 la vic du Noir aux :t;tats-Unis,
et des
fOlmes particuli8res que revêtent les dogmes et
le rituel chrétien, est simple : c~ serait lli1C compen-
sation ~t 18. frustration é con om i qu c ct sociale subie par

- 179 -
18s Noir2 pendant lour esclavage et après leur 5manci-
pation. Cette définition à la vérité partielle Qui ca-
ract6rise ce genre d'explications Que nous avons déjà
eu l'occasion de rencontrer d~îs diverses phases 1e la
vie proflli18 ÙU Noir, Mais, nous nous devons de la sou-
ligne~ unü fois de plUS, elle ne saurait âtre considé-
rée comme aya~t résumé toute l'histoire. Car, il y a à
la base de la vie du Noir américain une profonde aspi-
ration religieu.s8 qui n'est autre Qu'une man i f as t a't i on
de cette tendance, partout présente chez les Noirs, de
f a i r-o du surnatur-o.L 18u1' con t re d' intérêt essentiel." (2)
Tout comme sur le continent africain, la reli-
gion se mêlait à toutes les activités de la vie Quoti-
dienne. Pour les esclaves, il n' y avait pas de: fron-
tière distincte entr~ le sacré et le profane. C'était
la raison pour laq~elle les hymnes ou les 3pirituals
é t aa cn t
chantés aussi bien p end an t les cérémonies re-
ligieuses qu'au cours des réunions ou des travaux des
champs.
Les «sc.Lavo s c royru ont que Dieu et ses Saints
étaient très proches dGS hommes. Par ccn s équ on t , clans
leurs chants, ils s'adressaient à. Jésus et à iVlarie en
cles t erme s très f'ara.i Li e.r s , Ils di a.Logua i en t avec Dim.;.
en lui contant Leu r s ual~curs clans le lM(~age de t ous
les jours. De)18 10 r0frain de cette Ch211S0n d'esclaves,
(c:) i~'iGlvill~ J. HJ.:;ùSKOVITS, L'héritage du l'loir
Prés~nc~ Africaine, Paris, 1962, pa~8 234.

- 180 -
Dieu est directement interpellé :
"Ibeen around, I 'o cen all around ,
Been all around de Henven, my Lord.
lIve 88arched cvery room -
in de
Heaven, my Lord.
De engols singin' -all round de tronc.
dy Fadl3r call -end l must go.
Sto-back , r.l~uber; sto-back, memb er ,
JOc ne peux pc~s rest81' 01'1 arrièr<..:, Seigneur,
I l y Cl. assez do p Lac e au Ciel,
Sei~;)ne'J.r.
J'ai fait tout le teur du Ciel, Jei~leuT.
J'ni fouillé toutes lus cnamb r cs -au Ciel,Jcigncur .
.Les C:.l1~CS ch an t at cn t -tout autour du trône.
rion père m' app c l.l e -il Ù1Ut que j'y a i Ll.e ,
Rc s t e en üTrièrc, paz-o i as i o.i ; r cs t e en arrière.
(3)
Comme leurs an c è t r ca , 10s esc l.avcs mè l.a i en t le
p aas é ,
le present ct le futur.
Gel[;', sc tr[~,,:luisait dans
Leur-s hymnes où ils parlaient aussi bien ct' év(~nements
passés,
comm e la b a t a i Ll.c d o Jéricho ou la crucifixion
do Jésus,
que; de Leur-s sou.ffrances ou d r) Lcu r vic futur::.
~c la même mW1ière, le paradis leur sCillblait pro-
che et la r éd empt i on des péchés dW1S l ' avcn i r
.im.n éd La t ,
Ils avaient foi dl JOésus Christ le Sauveur,
COIIL.'Tle ils
ava.i cn t
foi (:':1':\\ la fin de l ' oscl::.va[;c,
ct pour e1L.X la
Bible offrait d0 multiples exemples d'~spoirs. Ils
s'identifiaient aux personnages des Saintos ~critures
et en particulier 8U peuple
ll éb r-ou du. vieux testament.
(3) Eiloi;n SOUTh.l:.iillf, Histoire de la .nu s i qu e noire-2IDéri-
caine .8ucÎ12tjChast81 , Paris, 1976, pag8 152.

-
181 -
Ils se con s i dé r aa en t
eux aussi comm e Ille p8,~lPl~ élu de
D'i eu " et attendaient la délivrance d i v in e ,
18, T81igion tol10 que los csct avcc la concevaient
n 1 ava i t
d8 sens qu'au sein de La commun au té tonte en-
tière. Ils De priaient pas seuls ffiRis 82 groupe,
ct l~
s t ru c tur e même des "ap i r i t.ua.l s '; basée sur l'appGl et La :
réponse,
ex.iccéd t la pré8d1c 0 de plusieurs in<li v i du s ,
Cox, l'importD.n-s pou r los esclaves était de commun i el" et
d'être oDseLèlblc. Ils a imai en t
les cul tGS démocratiques
et S2J.1S trop di.; cérémonies au co uzs desquels le3 contacts
ent r c le:J membre;::; é t a.I cn t Îé),ciles.
Ce l a explique pourquoi b e au co up de Hoirs se tour-
neront vers les égllSCS baptistes et méthodistes. Cellcs-
ci o f f r a i en t une p ar-b i.c i.pa't i on de groupe b caucoup plus
G})ont8néc ct ac t i.v e que d.nn s les autres é::sliscs. De plus,
ils p ouval en t y pr0ch8r selon leurs t enô anc c s ,
et cer-
tains asp cc ce ap ec t acuLo.i.r-c s du culte, C011L13 18 iJaotêmc
qui 88 fni32i t par LiunersiontotCl18 I1MS l ' (;,'2U, les sa-
};10U:[
L:;s Noirs,
ce qui comptait c' étui t la n an i è r c
dont los ra crnb r c s p ri a i en t
ct la façon dont leur foi GO
Tllé1Jlifc:3tai t . 1.'1 p ar-t i cuI ar i t(~ de ces cul t cs r2siclai t
ëlD/L"; 1,:', po s s o as i on
de certains fidèles p2X un cs o r i t
ct
d~l;::; l J effet ù 'hypnose co Ll ec t Lvo c r ée P'-<c 12S I"aSS82bl..;-
mon t s , 10s membI'·.;S pouva i cn t
a tt e i.ndz-o un état d e scmi-
cys t ér-i e 2.D- cours duquel ils chant a i en t , dnn aai on t , bon-
d i s s a i ent ct s e d éch a în a.i cn t . Les .aan i I'e s trrt i on s émotion-

.... 182
nelles étêient très fortes et signifiaient que le ou les
"possédés" cn t r a.i en t
en communication avec un esprit
s a i.n t. La d eac r i.pt i on ct 'un s crv.i c e religi eux dans une
église baptiste en t émo i.gn e :
"Il Y a déjà longtemps qU0 la congré{;ation se ba-
Lan ce d'avant on arrière au ry tnmc des p aa.lao d i ca du
prédicateur,
ct de 't enrp s cm t.emp s un cri d'assentiment
[:iL
t'ai t
en t c.iur-c , chaque fois que le discours presque
incohérent du prsdicélteur se précise dW18 un cri. "J'ai
foulé le p r easo i r ", des cxcLam a't i.on s s'élèvent du coin
dos Amon où siè~j8nt les "frères p r i eu r s " et du coin cles
.1Ùleluia Où. sièGent les :'G00UrS martyrcG".
"Ou i l "
"Dieu
soit loué" I;Gloirc l ' .
Au. début des man i f'cst a t i on s ,
C8
sont plutôt les hornm o s qui mènent, mais brusquement 'l'an-
te l'~,:Jind8. c r i.e "Je me moqué des .Jlancs" ;'1I1on âme est
h eur eu s e!
lUL:::lui:-'! ",
et bondit sur place; alors les
f'cmm e e s o déchéoÎne:"1.t e
.LI1es entrent en t.r'an sc , roulent
sous les bancs ct p ar cou.r on t 1.:;;. nef latérale les yeux
fermés en tournoYé'lJ.'1.t les b r a s tendus. Ch.iqu o cri du prê-
ch eu r
8S-G 18 3igl1al cl 'une n ouv e Ll e raan i.f cat a t i onc "
(4)
tous les ;:Jricanismes présents d2113 13. religion
noire-élJTIericainc: d émon t r-en t
que les esclav'.:;s Burent Î2.il'0
preuve c:. 1 UùC: t'jT:--0ldc cap ac i té ct' adé"-l) t at .i on en dégagcémt
las cultes afric~ins de leur contexte et un les intégrWlt
à leur nouvelle vic. Po~r y parvenir, cela u2cessita de
nombr-eux 2_rr2J'1~>c,ilents aLJ. cours dce qu eLs seuls les (~léments
cSB~ntiels survécurent.
(4) .io.t.vi Lt o J. c--1.Dtl8Kü'lITS, L'hérita~;e du uo i r
l?résc:nce: Africaii1c, Pnr i s , 1962., 1)2~e 259.

-
18) -
Le s c a l cn d r i e r s religieux f'ur-cn t , 3. co ti~re, un
des résultats de cc syncrétisme:. Comme i l était impossi-
ble pour les ~oirs de consorvcr la chronolosiJ orisinalo
et (le respecter les jours des différentes fêtes et célé-
b r-a t i on s af'r-i c a in o s ,
les dnt os du cal8ndricr religieux
iJ.'"1éricain f u r errt retenues. C,--,pcnd2l1t,
cl18S Yi "avni en t
plus la même signification. 1e culte des morts quo les
.Li.Îric ai.n o c 61(::)ro.i en t
r:~l).trefo i 8. Lut aV2"i. taGcus,-::i'1en t
remplacé 9
chez 1,::8 catholiques 'Jar excmplo, par 1(;3 f
t c.,
ê
de 2âques comrémo r an t ln p2.r:3sion du Christ.
Le8 f'o at i vnls s orva i cnt é,s:üe!:1ell t
de sub s t i tuts
aux cér éuon Lcs C:~(: so r t i es de masc]ües cm Afrique. :0:1 effet.
pour contenter lours maitres qui leur interdisaient d'a-
dOri.::T d88 st8.tU()tt C;;:'; IJaÏ<:..,:rmcs,
1;.. :::; \\.;2clavc3 dPJl32.i en t
d ovan t
dos r'l.:;lJrés(;E tat ions de s a i n ts 2.pI.J ar t en an taux 1''-..'-
li{;:.ions c atho l i que ou p ro t es t an t e , Ce La ne les dér2--'1g8éüt
pas car ils leur attribuait des fonctions Jiffér8ntes de
c 0118s qU8 les 131&1cB 10u:::- aVQL:n t
donn 03. 188 corr(:;]-
é
pon dnn c e s entre les d i oux afr i cn.i.n s ;.;1: 183 sain cs
é t a i cn t
f1'2,P:i J :ll1 tc,'>. Dane l ' c sp r i t
dG,:i
osc Lavce , Les personnages
ri..; la Bible con t rô La.i on t
eux auae i
le:::: élô~1cnts naturels
CO;;UTl8
le: f'cu ,
l;::~ :!:O'ULl'ë' et l' C;lU.
Il existait un mouvern en t
pvnn2J1Un~ al.Lant des :;:'8-
ligions p r-ot '_:0tan t L: ct c at ho L.i qu o au cul t c~1fricain, si
bien qu 1 il 8tai t p ar fo i a clif[icilc rle rGcccL1J.itre les
't r a i ts p rop r o s
ne
iJt éV"Glué •

-
184 -
Il faut a j out c r né,anmoins,
que- si la n:ligion
c~tholiqU2 occupa un~ Grand8 place dans la vie des es-
claves, le fétichisme sur-vécut p cn d an t Lon g t emp s encore.
i l suzvécu t
eu f i n d e c ompt e tant quo 11 importation des
l'la irs con tinua,
car bien aouv on t, à bord. des n égr i cr-a,
il sc trouvait un ou d2UX so rc i ers dans la cargaison
numa m e ,
Cc,') hO':r1!118S connaissaient l e::~ secrets de la magie
et le;j p rop r i
t
é
é s
d e.s p Lan t e s ,
Ils s' adapt2-icnt p e t i t
à
p o t i t
â. leur nouv oL enva ronn om cn t
et .ir-ri vn i r.n t à exer-
cer leurs dons en cachette. Cett~ pratique des pouvoirs
occultes diff/:rai t
très peu de la magio africaine si co
ni {'cni t
p eut-être d2J1 s son étendue et
ane ses moy cn c ,
ô
L'esprit 011 tout caé,
~tait le ~5me.
Les esclaves allaic;nt con sul ter les sorciers pour
j c t e r
un "rso rt " à qu ol.qu t un , pour s·:; proi~é,~;(;r ou pour
,:Jo,tisféürc leurs désirs. Cela 12S r'écon Lo r t ro. t
de penser
qu 1 ils p ouvai en t
Lm
tan'i:; soit peu ChélJl~er Lcu r sort,
ct
les so r c i ar-s leur enlevaient mcmon t anvm cn t
tout s"mti,·
m-::nt d'impuissancç. James Pü1?~-iih,L~E83Y p2.l"lo d o CdS
charm cs qui at,issaicn t
d c mille ;ol2Dières :
"On POUVéU t les employer pour at,tCtC')uel',
C2US8r
r a r cxempl (; 18. mort ci' un enn emi , ou au con t r a.i r-e pour 38
d~ilndr8 et nGutraliscr toute agression inattendue. On
SlJ~3pald8.it un fétiche dan s un e h u t t c , (~~lü8 un o po r'ch e r-i e ,
è.CJ1S
un j a rd i n pot~"''''r
c ... ;:.::> ç
,
l'our
...J
éca
IV
r
_
t cr
ç;
.l ",,,.
I..J u
vo
\\
l~ sur-s
\\.:; ~_
... :
"');;
un a"-
VI..
-rTe provoquai t
10 déclin f2.tal de la pcr~rJar:..(; qUe vou s

- 185 -
n ' ùimi ez pas,
ct dont la soule défense était a.Lor s
Cl' icheter un fét i ch e plus pu i asan t
et plus c oû t cux , Il (5)
Il existai t
éga18TneTI t
des :::;uérisseurs qui,
co::a-
me: en lSriqüC:,
:JoiGnaient par 18S plantes. Leur savoir
sc 't ran srne t t at.t .~8118ralen~ci1t de génér2.tion en Généra-
tion et ils s'entourai2nt de moins de my s te r c que les
.io r'c i e r a , .Iomme s 8-[; f emm e s v cn a i en t
c118rc1181' des re-
rJdh;s
à 10u1'8 !ilQU:X:.
l i te'. grélndc:rrlcnt La 3J.yvio de c e t t c pratique G11ez les
c:scla~ves. iJ..'1 eff e t , les {vèneEle:nt.s de; 30.1em 12 dé:non-
treront,
la So}:,ccùlerie occupait un o p.Lac o .irapo r-t an t e
d2DS
];e,:;
c roy an c c s dG l'époquo. Ce La rCprU;j;è;ntc'. dons.
un
t8I'T,'lin
ù,vorélolc:: Èl la pré;J(]rvation do cc:.:; éléments
cul turels africains. On peut r1.8me aff i rrne r
que certains
~n8JICS u t i Li ue ron t
eux au s s i
10S s e rv.i c ca :Los sorciers
noirs.
, .
-, , "
. l
1
· 1
'
..
1.Jél n o t i on
Ci
cqu i __ lorc C'JS!:llqJ.<:; PI'Op:r-C;:l
a ~Jcn-'
tnlit0 africnU1C so retrouvait chez les esclaves. Ils
étaient t:';'ès sup c r s t i ti,jUX et 10. mo r t
d "un homme,
au
début rlcs :Jcfrl.aill;J:3 par ex empl.c , prés:".gccèi t
de mauvai-
sc;s récoLt.c s . .Gn A.l::lbona, Le s funérailles 2talont rnar-
des cd~:;:',:JJlclGG aux
Cette
i
q U é 8 S
p
a r
v n o
r - t
s
,
p
r - r . t
q u
o
{kLi t
ct 1 ori~:.ino o~ricéÜi18 'car Cl (;t.':'.ic La coutume sur
le con t m on t noir.::le:.: clor1l'Gl des présents aux d é f'nn t s
Fay~rj, ~2ri~, I~S9, page 151.

- 186 -
pour qu'il s puissent .l e s emm en e.r avec aux déU1S l' autre
.aonde , On rcc rouvat t
co :ri t(; dans presque. tout le S'.ld.
{l0S
.êitûis-Unis où les 88clc.vcs d cpo aa i en t
CLOS
petits
00 j :Jts..:t de l'alcool d:::;(13 les tombes.
Un autre afr i c an i smc ~lY8.nt t.cai t au suc r'é se :1.'8-
trouvait daHü la. conception que.: ~es esclaves avaient do
So.ton • Pour
CLlX?
le ,:.liable n' ôtci t pas un p e r sonn ag e
totRl\\:;ùisnt néL;éltif.
Con t.r-a i r cn cn t
a;..lz:ôlcl.llCS qui le
CQllsieJ,':'rs.i0U t
COrF!te un an., , rcbolle ct niauvo.i s , ils
voyni\\:]nt en lui 13 co~tr2-poids de Dieu.
Il f a.l Lai t
toU:jO'JT,S èt r e Cl bons tCTnlJ8 avec lui
car il 6to,i t
"r;l2clil1" dans le vra i
sons du mot.
Sa ven-
LUélI1CC pcuva.i t
ê t rc
tcrrihl(; et il 82.v:::,it tenir tête à
Dieu.
Son ç~.:..:i3GenC8 !~tc,it
,justifi(iu par :L '~:.:ist(;nce
';l81i:C
du Cr;;é'.t~ur puisqu'il {tait 30n contraire. 82.tan
III app ar a i s ao.i t
p2.8
du t.ou t
CûG1ii1/)
Lm
8Jl;:::;L
d.(jclI1l ma i s
comn c un d i eu ru:::;(~ rc s s ernbl nn t
on de nomb r oux po Ln t s
aux di eux (Ü':{iCélins.
On peut 80;13 Sc: t:CGDL:\\:;r fair.; 1.1ù pC'.Yallèlc 0~1-
t r ; lC)0r':::Jn.i:2'0"~ du d13.010 ct l'irlél(!;8 que Lr.s Noirs
3.VéÜCl1t cl' (:ux-:10.:nt';s. ~" '':::·teti t-il pas cm fin cc:: conro t c
10 sY~llbc):L8 ck l ' ,..<;clcèv(; qui d cvai t
sans Cr;~;:3C rUS8r
fac c à l'O;~lEipot2,:'C() du ;ll';.:îtro r~ .

- 187 -
VIII - VISION DU Î'1Ol~DB ET ACClfLTUl{A'l:ION
~ous allons parl<::r ici des différents africa-
nismes qu'on pouvait rencontrer i l y a eucore que~ques
années aux .l:itQts-unis dans de nombr-eux doma in cs de le.
vie co ur-an t c ,
Si ces SUrViV811CeS du passé africain
existaient à l'époque où Melville J. HLdSKOVITS écri-
VéÜ t
aon ouvrage c Lè br-c sur 11 rié r i tage cul turc:l des
é
Ï'loirs-alnéricr:.ins, on pout p on e o r
qu'un siècle plus tôt
ces africanismes étaient beaucoup plus marqués et
qu'ils se rapportaient directemont à la vision du mon-
de des individus; par exemple :
explication des phéno-
mènes naturels,
intordits socia~{, rites funéraires
etc .•.
D8J.1.s c er-t a.i.n ca f'arn i Ll.e s d'esclave;::;,
i l y avait
des tabous a.l imcn t a.i.r-es . Il
é t a i t
in tercÎ.i t
à un ou
p Lu s ieu.r s menbr-c s de mm.:ger la chair de tel ou tel
ill1imal. Bion so~vent, le patriarch8 était le soul à
connaître la raison de ce tabou qui ne pouvait pas
slezpliqucr rationnellement. A ce sujet HBRSKOVITS
écrit
"On no peut dire quels vos t i.gcs de croyances
totémiqu8s ont subsisté mue .c;tats-Unis. Il est cer-
tain qUE: L":8 textes n e men t Lonn en t
aucun g.roup emen t
noir roposW1t sur la parenté qui prétendrait descen-
dre d 'D.Il animal,
dlune plante ou d'un phénomène naturel,
dans la fOI1l1C cLae s i.quc d e cette institution. Hais ce

- 188 -
Que l'on peut app e.Le r 10 "sentiment instinctif" Que
suscitent certaines attitudes à l'égard de la nourri-
ture s~mblerait révéler IDl c8rtain degré de pGrsis-
tancG de cc concept africain. Une enquête menée sur
place a mis en lWJière un nombre surprenant de cas où
certaine virulue - veau, porc et agnoau entre autres
n'ost pas rn an g é c par une: personne donn écc "
(1)
Il existait aussi des croyances relatives aux
anoma.i i e s aur-ven an t lors des n a i as anc es . Les esclaves
considéraient, tout comme en ..ifr-i.qu e , que les jUEwaux
par exemple,
t a.i en t
des êtres à part et qu'il fallait
é
par conséquent leur donner llile éducation spGciale. Ils
p cns a i cnt au s s.i que les béb8S nés avec b uau c oup de
cheveux Gur 12 tête ou avec dos dents devaient avoir
un traitement particulier. En un taot , tout enfant qui
ne; v enai t pas au monde dans des concli 't i.on s normales
devait I&ire l'objet de grands soins pour éloigner les
esprits mauvais.
Donri e r 1..W nom à un cn f'an tétai t 1L.'18 tâche déli-
cate. Les esclaves croyaient, comme leurs &'1cêtrus,
qi.llJ le nom av a il; un c ar'ac t.èr-e magique et qu'il ava i t
~U1C influence sur le cours do la vie. À cause de cela,
pl.u s i Gurs noms é t a i en t donné s au ID8me individu. Le
"vr a i Il nom, c ' CiJt-6.-clirc le nom d'origine afr i ca in c ,
était tenu s<c:c:ret ;J-C peu de personnes le connaissaient.
Il rcprés<::ntait la "forc o" de l'enfant. Ccux qui étaient
utilis6s le plus souvent étaient des s~briquGts ou de3
(1) {;",lville J.rJ...b.i:LSKOVTl.\\S, l'héritag,J du .doL?'
Erésanc8 Africaine, laris,IS6a, pagG 211.

- 189 -
noms liés aux circonstances de la naissance. Voici ce
qui se passait aux Iles Gulla
vers 10 dix-huitième
siècle
"t,H~~me si 188 (jullo...~ n o connaissent pas toujours
l~ sens de nombreux mots africains dont ils se servent
comme patronymes? lorsQu'ils utilisent des mots anglais,
ils suivent lIDO cout um o ouost-eafr i ca.in e qui consiste à
donnc r à leurs en f an t s des noms liés à Leu r date de
naissance, au c ar ac t è r-c ou 2. l'aspect de l'enfant. Cha-
cun pout prendre los douze mois d~ l'année et les sept
jours lio 1::: s oma.iue , Dacie c crt a i n a cas le nom Lnd i qu e
l'heure à laQ1lclle l'enfant est né. En plUS des noms de
Dois ct dG jours, 0D voici d'autres Qui sont typiques
ïerrestre (né pendant un trembl.::-:]ent de terre), Fleur
(nj à l'~poQuc dos fleurs), Vont, Gr~le,OraGe, Gel,
Matin, Coton (né ~ l'époqu8 d~ 12 ~écolte du coton),
Arachide, Demri '(n~ à :'0poQue do l'arrac~age des pommes
Cie J~erre),
'r emp s DifÏiciles, Néchant IJarçon, Pâques,
1\\1oi830n,
etc. Ccrt2.ins noms r app el Len t les totems OU
l·)s noms de c Lcn s ouest-a:i:'ricains : Rat (s8xe féminin),
Garçon Hat (sexe ma s cu.l.f.n}, Cr::êpaud, etc."
(2)
Fi n a1 0 1cn t , avec tous cus noms diff~rGnt8, celui
que donnait 10 na.î t r-c ava.i t très peu d'importance. Il
0tzü t utilise au cour-s d e s relations entre Blancs et
Hoirs, ma.i s ôtai t ab an donn é dès qU8 1(;8 e sc Lav es se ru-
trouvaient 8ntrc 2~X.
(2)
Idem,
page 219.

- 190 -
Quelques jour3 après la ~Gissance d'un enfant,
la couturn c voulait qu'il fut "présenté" à son ~mtoura­
go immédiat. On le portait à bout de bras pour lui
faire "vo i r " toute 12. ma i sonn c , Cette pratique avait
é
uu c ori.:.;,ine f'o r t em en t
africaine car on la :retrouve
encore presque intégralement d an c p Lu s i eur-s pays de
l'Afrique o c c.i rlen t a.l o ,
Los ritos do la mort suivaient des règles stric-
tes inspirées dc;s r i t es :t'L1J18raires africains . .L8. façon
dont Lo s en t cr-r-eraen t s étaient uicn é s avait LUlC tres
bra!ld-..: Lmpo r t anc c pour les esclaves. Ils c r-oy a i en t
en
effet", que l'âme ùes d éf'un t s pouvait influcnc8r la vie
des d cac cn dnn t s su i van t
qu'ils avaient étG bien ou mal
mi s en terre. 'route ôn8 dcvai t
êtl~(; apaisée et contcn-
t~e par d2 bblles fWl~raillGs si on ne voulait pas
qu t c.l l e revînt s o v2ngcr •
...
momc ,
observer corr-cc t em en t un deuil aasur at t
10 r epo s dl: l ' [tille du regretté.
C' 6tai t aussi la preuve
d'un t'.:raxlCl a t t ach cmen t pour lui.
AÙlsi 9 b i cn que convertis au christianisme, les
e scLave s cl8i"Jcuraien t
p ro f'on dém en t
attachés 2.UX croY2J1C08
et aux cultes d~ leurs a~côtr8s lointains.

- 19~
cxi~;tC'"ii.;nt Cl.::;pUi~3 1cmgtodps sur Loucc l' 0·k:H.:UC: du ti.:;r-
ri to il'8 ~:I.HSric(ün C'S qu' ils ;;to.i on t t:Cè8 abond an t s , P ar-
tout,
CIl1
ret rcuvru t 1G3 ':'lêll,\\3S idC:cs ct 1CS'lGU8S t.h èn cs
élV2C
par f'o I s d_(:c~ :::-lots 3(;r'-lbl,~:tl~:s; C....,' qu i
uon t r o b i en que
10. t::f"~~Lcl'i-tioll o rr.Lc ::·t.~i t
tres v ivacc,
ln pea3éc ~fric2inG.
qu i
2t.~ l'C:GcDt;:'.i..:~nt j ad i a sur l~ con t i.ncnt n o i r
ot , lors--
qL'l ':':
"
.C-
"':"1 t····· "
···t~,·l.· '>1+ (l' l' Y)","'~i y>",~.; ~'l) ''-'ll.·.L··n''~':; "11')'"
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v
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·-:.c·l-·.- --,.....(...... l· -"' ... c.... )
:;'"'1
1
. / ( . ,
::~'r·!
1'- r' ~_ ......
.:.JLLL.!.\\.
J.'~UJ·
,) l·
:2 '-';.:
._"
\\ .C., "c.
J. '-;0

.1.:1;
<:"~,--,d.. ;.1. :.~..'..,
' ' ' ; ü
d l 0 -
t.o ir-c s
,~t2,i':';~lt tl'e,'":> '1r)rr::lc~; ~Jt 1-'::8 iCciblc~s :;i'ÜSSCÜ"'i'lt
/
au sacr-., ,

tu1Ci. t~i": UÙ'] \\rl.~O lrlil~·;t,~,l, \\:'lc.·ur ch iLdi-on 'dill b o hcwcr-s
()1'
\\,;()od 8.!.l\\.' Ù:fr.\\J~l':; ot \\j!::è0,.'r for ~.l!<, o t.h c r tv!O ch i Ld rm ,
tnü i::s0h-;'iCiquos li si 1)(;U
,L
v
~
··'(;VT Yo:di:,

- 19 J -
l·lo..is CO:l!·~"...' il cx i s t a i t une cau El2..é:.~iquc: cr.pcbLc do blém-
chir les p caux ,
L~s horunc.s y p.Lonsère::nt un à un j u squ t à
cc qu 1 i l n ' Ut rC3tili; plus su f'f i sar.u.icn t
pour le8 autres.
(;;:;,3
d.:;r.nicn:: ne pu rcn t
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là un cth~lbc(;nt:rl8:~jC r-r.c i.aL qui p rouv e qu; les 2sclavcs
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t,:ur. il 6.(;·'j-c:i t
S",cVO :1.1'
s t L:ul~;r o t
('l(;TV(;illGr SOD :"J.tdi-

t.c i r c, 1,,-Lll.Giqu.:.:,
ch.urt s ot n In i quc.s on t r ccoup ai on t Les
r;~cits. I l y ,}.'T.~:.it ÙCS onœ:;2topécs ct rt cn n'éto..it
Les in tml8.tions, 1,;8 ;::a12.l1C (;S ct l C:3 GACllliJ:-~ t i.on s iai-
s n i cn t
p art io in t~\\;rant,:; du COL te .
.ûi:l fi.n
d. ccupt o ,
Cl
t a i t un vé~'it~lüc:; sp cc t ac Le
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;~,t l' :-:'.udi"::lI.C(: I<POl1cl["'cit 1)':T d':::3 r i r cs , c.L:s 8.p}:l'7!.udi~3i3(;-
u\\.::nt[>~
dos c'JLiontcür88 \\::t tout,,:s ;:;;o::c't:jS c~c; ,~l8.l:ii:·c;Jt(l­
t i~>1.s 0 T::,l fJ3. C' ..::t"'.i t ,;!1 ~ ;.:):p (Y' i O·,:'.C"; C(llJ;l1ÀllC'J.l.'LcÜrG 2.
CC;):'8
(;1.1.
...r'r i quc ,
i l , ' ; :'.vc.it G;)UjUUT:::; Wh: ,JO:;:'2--
lite à l~ fi~ des contes. P~Tfoi~
....:118 6t~it cachee,
Les c(mtcs 2.v::>.iu(è-:., PC)ill' but d',;:,n.,ùi,Y!'d· los re-
L,.t ions dltl'C L ct: indi vi(1113. La ;tOLÜ":; 8\\..; ro.DPort2i t
f'avo r i a qu.; l ' on r'..;ncant::'~;:".it
d~ul,SljC'i':~lCOU1) d(~ con t os
tel colni--ci cLan!.; l'()riijirlc ;';8t incoYlt~;Jtc..;)lc:jcnt

- 19 S _.
;~frici:ürl(;,
p u i aqu t a
l'hc;ul~C' accuc.Lj e il C:LLstG pr-esque
in tC~;r~~cm en t
cri ...fr i.qu e dt'; l' Ouc:st :
sp éc i a.l ,
cour-t i son t lé:':i(:'l,; jeune fille qui un jour
dif::;:,'U'?:L t
soud 2. in (;;:lcnt •
fI'J:rc"~c·i~vlCll fi r o t.rouvc 10. t.r ac c
Ci..: Si.);':; ]J8.8
Qui !".,È:;n3:1,t à 1,,,,- rivièrG;
flDivcusll ll plonge
0t 12. TC:'iJ811;~' Ci l[l ;:::urf2.co;
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con t cur ,
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»ur
cc; qu'il Ile ù:l12i t ~).:,8 .l'::.ür2. L'}listoi::-:c ci-dessOLeS

196
1er cherch2r san 881tr~ pour lui fnir2 COfistatGr le
j·ür'"lclc. Cêlni-ci L·l'':;:~'-'.ç['. ch) l,:.; pun i r 8'il C.isC'.it f r.ux •
.iYlcÜs Lo r squ 1 ils S0 tI\\)uvère:l1 i; 8/1 f~~C8 <1:.:; la tortue,
D2.ttU.
r.;u.,é:2ld ;;';CfC. :.lc'.îtr\\.; fut
.m f i.n pn:cti, 10. tCl'tU.L: dit
au ~wir :
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G'êltil'iq\\L;~;, Tl:z,lù:::~,,;s ou dr~~1:'.~iqu0S. 113 tr,J.du~L;j2Ücnt
l' L1C,r-;~ittltl",' cl2]is 12qu;:;11<..: J.G~:; ':~'3Cl:~\\/",',::; v i vo.t cnt ainsi
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- 198 -
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çle corrt r ô I ,--T qu e Lqu e p8U 10
1e cou i qu o lj~~:r' .J_ t .:?:.~)SL.L·~_~(·~l;. :_·.t~· ..L\\~ :~'~:J.~.J;.~j_ c oun u (~.:....:8
.c-; 0 i rs • un ~:. pL::'.i:;Ci [èc.-'t ,.Ti ,::; t ré ,<:; ~J :.'lJl_ü::~L::,\\..: l i.: (~-.·::lOi1 t Y';; :
q'_1 i
,5 t :~1,i 0Ti.-c Il .:)'1)..S 2 (\\..; G j U ~J qu '~1, l t .r.~_.b 3l~r(~~' 0 ;.;i11 .l) l' \\."::'1 :--V- ~ t t ou t
c o qu'on l~',-:Œ ~~is.·.it:\\ 1::\\ :i_;:·tti'~'l 1·.;3'::01.:<:8 (,5:1)nt::::Ü.:..r:.-t

-
201 -
n<·,TU. 'i\\!US J.,;-I.~Z ét;:ü en t i scue d ' LU10 phi le! scphi o d e 1:1
v i e t ourn c c ve:1'S 1·.; positif • LI';; r i r o é t a i t à L";. fois un c
'"l.r,J1C ,,';-C ur, bouclier con t r c 1:.:;. souffraHcc,:;t l'expression
qui DtJUt
sC'
~lcrI"i(.:;r8 tout r i.r-c 3~ c acn c
.t,
tI(~l.:~ul;\\.;S ai'~'1icp_illSt .G(.lit/io~·!.;3 r)::(~~3.::~'~J~siq~..~·~s ..~friqtl.:­
C .)1"1 t ~~c t ,
Ï·~:.c un d ,:, i)r:~{)· c 2:3 J .

-
202 -
sou-
v en t L: lot d c s c scLav os , Pace au r-ac i smc ct à la n8-
0~tioD d(; l~ur identit~ profonde, ils S~ rendaient
compt e que Lcu r horizon était boucné , LeUl' )eau noire
d",v~:1CLit un hnn d i c ap , lill obGt:-:cle infr2Jlchi8S:J:Jlc. Ils
sn ava i en t hon t o e t
s'en désl;sp6raient
"Qu t importent les âmes '?
Je suis fou.
Que f'u i r e sinon Dtr<:; désL;spér8 ?
o ciel quelle affreuse chose
d'être noir."
(1)
Co poè t c t.r i at e qui s t c:(!Jr:i."::1.é~i t ainsi symboli-
82it le: Noir qui avait perdu touto fierté et qui 8'a-
1fon:':C.i t
vn iri cu ,
C-.1pendailt
au fon d cL: lui-;i1êP.le, l'cC:iclDVC sava i t
j
qu 1 il é t a i t
CŒ..'.c!iC
1\\:.'8
aut r cs , .Iai s comrren t
sc: faire
CO;;1.r-!l~(;nàr(] ? '.Lol
t
é
a i t
le y)roolèmc
-:
"Pour t an t , de tout mon 0trc,
j.:.: refuse l ' ampu tr.-
(1) Cité p ar F:r8ntz i1J~O'::j d an s : Pr.au noiro,u8.squ2s b.Lan c s
{jclition du JCL-~il, Paris,
19'15, I)a;~(: 174.

-
203 -
t abLemen t une âme proîonùe COU;:h; la plus profonde dos
rivières, mn poitrine a une pu i s s an c e ct t expan s i on in-
f i.n i e , Je suis don et l'on m'a c on ao i LLé l'hUJ1Jilité
de l ' infinne ••• Hier,
en ouvrant los yeux sur le mon-
de, jc vis le ciel de pLrt cn pêrt se révulser. Je vou-
lus me lever, mais le sllencc éviscéré reflue vers moi
ses uiles paralys8cs.
Irresponsable, à cheVéÙ entre le
Néant et l'Inîini,
je me mis à pleurer."
(2)
Il faut d ir-o que peu d'incH vidus p ouva i cn t
ré-
sistor au c1écour['.;;cmcnt en vivant dan s un o telle atmos-
phe r e car même en t r e eux,
les .c'j o i r s fo.isaion t
des dis-
tinctions b ae cc s sur la couleur de 13- peau. Ils esti-
ma.i en t
que plus un e p cr-aorin e QVQit
Le tGin t
clair, plus
elle sc r app rochni t des Blé\\Jlcs.
,,~voir une p eau cuivrée
apportai t
de nombr-eux élVOJ.1 tagcs. 1es belles. mu.Lâ t r-cas ce
devenaient les concub tn es cLc;~ ;aaîtres ct les homm e s
mét i s étaient SOUV(;:lt tr::ü t c s /î1OlE8 c1urC;12ut que les
autres.
~ais tous les esclaves ne réagissaient pas de la
même f aç on ,
Certain s rcfu.::>2icn t
ab so Lun v;D t
c1<.:: croire .::'11
l;'-è suprématie rlc 18. race b.l an ch e,
;::it:.üOl1 eux,
tous les
hommes étaient égo.ux d ev an t D'ieu ct il n ' 0t8.i t pas pos-
sible que des êtres qui martyrisaient leurs semblables
n c fussent p2.S lU1
jour punis.
(2) Idem, pa&e 114.

- 204 -
Les Noirs devQient être unis ct devaient croire
en leur propre force Car ils ne pouvaient compter que
sur eux-mêmes. Ils ùGvaient apprendre à vivre avec lu
i
mais
prenant bion 80 in \\12 gardc:r
inté-
r
a c
s m
e
e n
L c u
r
grité morale.
Dro1S leur recherche cfÎrénée J'~~o id0ntité,
les esclavcs [l'raient tendance à attacher de l ' impor-
tance aux biens matériels et à l ' app ar-en c e , _;ji011 s 'ha--
biller 12 dioDnch2 EStait un notif de fierté.
Ils 1'8-
t rouva.i en t alors un o c cr-t arn e dignité ct sc:::taient
graùdir on eux un nouvel amouz'<p rop r e , POss~cLcr c ' ES·-·
tai-~ exister, c'était affirmer son identité ct sortir
de la nlQsse anonym c ,
j;':'loir un don p a.r t i cuL'i cr' EStait aussi un moyen
de ;3' affirmer. Une f'eramc qui aavai t
tres b i en faire la
cu i s i.n c , par exempLe ,
é t a i t
tout d e sui -G2 rCù1c1rqu82
car son talent cuLi.n a i r-e était r-econnu par toutc la
comnun au t é no i r e , ct p o.r ro t s par lC~:j ma î t.rc s bl811CS.
Un c sc Lav e qui snvui t
bien j oue.r d'lm Ln s t r-urc en t de mu-
s i.qu e pouvait éS2.1e:.Jcnt gag'1(;T le .r e sp cc t de tout le
mond c , C' é t.ai t aussi le C2S pour u.: bon artisan ou un
bon palefrenier.
pour leur gn:Hd.:..: foi n::ligicuse ou pour Leu r
"d ébr-ou i.L>
Lu.rd i s e v •
"-'rof 1
tout valait mieux qu c l ' 2:.nonYC12t, à tel,
point que ccrtains t;;:sclav8s faisaient tout pour S;J faire
I:rGIU2rquc;rli mêm e né~~atiTeî;lcnt.
Ainsi,
c cux qui avaient

- 205 -
un o grande n ab i Le t é à men t i r. ou 2. voler é t a i on t
con-
nus dans tout2 la plantation. L'essentiel c'8tait de
c cvon i r une identité distincte des au t r us , Cet extrait
cl' W18 ch an son, data"! t
d.e la périod2 qui suivit la guer-
re àu s6cessioD, est plein d8 menaces,
de vlliltardisc 8t
d0 violencê v~rba18
••• "1 'rn d c bad n i.gg cr ,
If you wan t s to kn ow ;
100k nt dem rounelers
In d e ccra ot e ry rou'.
Shoot, llif,gcr,
Shoot to kill,
l'm so bad ,
I
don't ev ex: H8Jlt to be gond, uh , huh ,
I 'rn tSOill[~ to de dcvil and I woulcln 1 t go to 1128.v:,:m 1
uh ,
huh,
n o l
wou.l dn ' t
go ta h caven if I
couLd s "
(J)
l','lai::.: qui dit r ech ar-che Li' Ld cn t i té dit con5cien-
cc cL: race car C8S deux dèi.larcücs de l'esprit vont de
l'Jaire btrC' no i i, c'était donc 50 savoir "d i f r ér-en t "
f-)OCÜ:ÜV.1(;nt,
économiquement et po Lit Lqu emon t , C'était,
pour les e s c Lrrvo s , l)rc:ndr8 conscience de leur si 'tu a t i on
historique ct oeuvrer i
la dÜ3truction des mythes et
dos stéréotypes du Noir en j~ériquc.
(3) Lawr-en cc 14. LbVEJ.8, Black cu L'tu r e and black c on ac i o u s-
nclSS.
New York, Oxford University Fress, 1917 ,
P2.f~\\.; 403.

- 206 -
four cela ils devaient rovûlorisçr 10 passé
culturel noir ct CCSS8r d'avoir honto do leur destin.
Ce fut la révolution haïtienne qui les aida dans cet-
te tâche car, CŒ11lC 10 dit .tt.:;n2 DEPE3'l'H.E
"1' 2ffort uc reconnaissance ct de valorisation
d •.:: l'h8ri t[,.;e africain date des années qui ont suivi
l~ triomphe de 12 révolution haïtienne de 1804. Cet-
te révolution victoricus3 d'esclaves (lc seule
qu'élit connue toute l'histoire de l'humanité) fut cm
so i un acte de ci v i Li srrt t on qui mon tra au nond e en-
tier que la liberté et la digni t~ huma.i.n e ont aussi
LLYl
visage noir. Blle déga{;ea dans l'histoire mliver-
selle la personnalité de l'hommo noir et permit 2..
cclui-ci, à travers lh1C exr0ri8nce sociale libératoi-
re,
d e prendre un e nouve Ll e perception de Lu i e-raêm c ,
Dans le contexte r évo Lu t i onn ar r-o h a'î t i en purent jouer
eff i c ac cm en t les m éc an i smes et les ri3ssortn psycholo-
ciques de l ' intégration et de la reconquê t o de so i , 11
(4)
Or, l'histoire 1'0. inon t r
à maintes rc:prises,
é
t ou t p cup l e opprimé qui r e t rouv e sa f i e r t é ,
p a ss e par
la révolte contre ses oppresseurs. Une dus illilllifesta-
tions de la conscience C.o race chez les esclaves fut
donc la violenoe.
(4) René DiSPbSi.rl:~b, Les raét.emo rpho ses de la n ég r i tud\\:?
en ":ill1érique.
P'r é aen c c Africaine, nO?5, Paris,
19 'ïO, page 26.

- 207 -
Bien que la littér2tur~ sudiste du dix-huitiè-
me et du d.i x-n cuvi c.re siècles n o u s ait Lu.i as é d o l ' 8[:]-
clavacu UlL:: image plus p a.l s i.b Lc que t.ourmon t é c , la
réali té
é t a i t
toute autre. Tous Lc s états, à quelques
rares exceptions,
connurunt la terreur des insurrec-
tions noires. Les H1MCS vivaient d'ailleurs constam-
ment dW1S la peur et cutte peur atteignait parfois
l'hyst~ri8 collective. Le moindre incident prenait
alors un e tournure tragiquo.
Le r-ac i smo empr i aonn a i t les Noirs, les Li.m i, tai t ,
les aliénait et r-cndn i t
leur vie tout à fait Ln t.o Lé r'ab Le ,
La seule issue pour eux 0tait dans la révolte car:
"L2 préjllgê de COU18U:"~ n'est rien d t au t r e qU'WH)
h a i n o .i r ra i aonn é c d'm'iL; r ac e pour un e autre, le m.jpris
des p eup.Lc s f'o r t s oc ric!lt::.:J pour C8UX qu'ils c on s i dè r cn t
COE1i:'l0 inférieurs à cux-raêmo s , puis l'amer r-e s s cn t imen t
de c 8UX contraint s a la S'-.ij é t i on et auxquels il
est
souvent ÙÜ t
.i.n j ur-e , Comm e 18. couleur 8St le s i gn o exté-
rieur le miuux visijle de.: la race,
elle est devenue le
cri 't è r e sous l ' 211[;12 duqu c L on jU:;2 les hŒJr:12S sans tc-
n i r
c ompc o cie l;..:ur::.; ac qu i s '~ducati:fs et sociaux. Los
races à P(;QU claire en sont venues à m~pris(;r les races
à pe~u somb~G ct c31~3s-ci rcfus~nt i
consentir plus
longtemps à la condition cf'f ac o qu'on en 't on d Leur .itnpo-:
é
s c r
(5)
i
"
(5) Cit8 par: Pran t z F.::J:WN, Pe2.u noire, !'.1élSqUCS blancs
Bdition du Seuil, Paris,
1975, page 95.

- 208 -
Cette cite.tion se rnpportait à 12. situation des
p eup.Le s c o.Loni s cs d 'll.:t'rique. N éanmo i ns elle nous a p8.ru
p8rtincnte car tout C0II1-:18 le p e up Le africain, les 1\\foirs-
é:2aéricéüns subirent le joug d'une doraLn a t i.on é conom.i qu e
ct culturelle et la révolte fut pour eux aussi une des
t
é
ap cs mcnrn t à la liberté. Certains 8crivains noirs cie
la li ttC::ratlU'c 8ng8,gée l' OEt même con oi dér é e COl,'1r:lC la
s eu.Lc solution val.ab Le pour runverser Los oppress8urs
"ioo'i é'.i s la r évo L t o est la s euLe issue à la si tu:J.-
tion co Lon i al e , qu-i n o soit pas un trom.pe-l'ocil et le
co Lon a s é le décollvr..:: tôt ou tard.
Sa con d i ticn:.:st abso-
lue et r.:Jclc:uo une condition absolue, lIDO rupture et non
un comp r omi s ,
Il 2.. ét6 arraché de son passé et stoppé
dans son 2.vuür,
s cs traditions agonisent ct il perd
l'espoir cl' acqué.r i r
W18 nouvelle
cul turc. Il n'a ni lall-
Gue, ni drapeau, Li technique, ni ex i s t enc e n a t Lon a.Le ni
internationale, ni d r o i ts, ni .l ovo i r s
: il no poss0 t_o .:';
Ti en, n' e st ri en c t n' c spe r o plus r i en ,
De IÙl.-1..S, 12. so-'
lution ost tous 183 jours plus urgente, tous les jours
l1ôcessairc~n8nt plus r ad i cal.e , Le n éc an Lom e de néatltiso.-
tion du colonisé Dis en marche p ar le colonisateur, Ile
p~ut qU2 s'Qggraver tous lOG jours. Plus l'oppression
8.'c1.â~lOnte, p Iu s le coloni sateur a OCSO in de j u st Lf i c at i on ,
plus il doit 8vilir le colonisé, plus il se sent coupo.-
ol o ,
plus i l doit s o jus t i f i e r-,
etc .•. Conm on t
en sortir
sinon P::'Π12. rupture,
l' éc La t c.nen t
tous les jours plus
ex?losif,de cc cycle infcnlal ? La situation coloniale,
par sa propre fatalité int6rieure,
appelle à la révoltc:o
Car la condition coloniale ne peut '" t
"
o r e am en age e ; teLLe

- 209 -
un carcan,
e l l.o ne peut qu'être b r i s é e , il (6)
;Savoir s i
188 honm es qui p on sni on t
a i.n s i
avaient
tort ou raison n'ost pas le prob10mc. Tout cc qui nous
.
in tér2sse 9 c'est que la plus grande insurrection d' es-
claves Sc produisit en ri3~ en .Caro Li.n c du Sud. il. c e tt o
époque, le sy s t èmc CSCL1V8.::,ist;.:: b a tt a i t son plein o t
l'état était prospère. lllusiQurs dizaines de millicr~'
de Noirs v i vai cn t
parmi les Blancs • .iil1 s op t embr e de cet-
te 8nn~8 là, illlC vingtaine d'esclaves s'échappèrent et
réussirent à s'cmpar2r d'annes et de Mlli1itions. Le Gro~-
,
pc d'hommes e..tt",qua e;t tUE: ensuite près d2 dix Blancs.
Les Q(;Incurcsfur::mt b:cûlées e t de nombreux 'oiens maté-
riels sélccagés. 128 e scLav ea p on s a i en t pouvoir s'échap-
per v cr s 12. Fl.o r i de
(à cc momen t-e.Là sous le dr2:pCQU (;S-
p8.61101).
Sur leur cucm i,n ils cn t r a'înè r-cn t cl'autr\\.:s Noirs
qu i v i.n r on
r
'..J
... t
li
'""1"~Or'<"'l'l'
{,j
01..J
l._ .... C'
r,,>Y'lr,'c:
v Q
..... c...:v- LES '-J e
Pou
\\.A. r
Les
v':::;
~Y'l·~'":".>r
c::. _
v v IV
,
.i.L f aL>
......
lut l"int(;l'vcntion de la mi Li c o d e l'état. l'ibis 18s 8S-
claves sc battirent jusqu'au "bout t uan t une d i z a Ln e de
2V211 t
cl' être t.o
.J
t a'l
c .....l.. em en
'-'.............
t vn.i
.
C.,
:"lC11S
_
_ ,
les d eux -ti crs
des hOE1E1CS aY2Dt (tC tués p en dnn t
l';s cornba t s ,
l ' h i s t.o i rc de l ' -isc.Lavagc 811 A:J8riql<.c aborid e en
cx~mpl83 d'insurrections ct do r(voltes. Mais, si elles
n' avo i.en t
pas la mê::1c el1ve:c~c)urc,
elles
t
é
a i cn t
toutes
très v i o Lon t os
les t::;llsion;:; nccrnnulécs par les os-
c Lav e s tout au long des ann e s cxp Lo aa i cn t
en une o rg i c
é
de ha.in e .
(6) .l.J..bCl.,t 1'1.i.:J1\\·L:1I, Portrait d.e colonisé
1i t.t.ér at ur e iJ'::'icaillG, Les nouvo'Ll.cs éditions afri-
caines, Tome 2,
1978, page 185.

-
2iO -
L';> yUU1' était aussi .r e spon aab.Lc de cette violen-
ce souvent incontrôlée. L8S Noirs aavai en t
quo s'ils
é t a i en t
n::'..ttrs-l)és, c;'cn ét2..it fait d'eux. Ct~t2.it donc
tout ou Tien. NL,ux v a.l a i t mourir en com oat t an t
que
nou.r i r- par le fouet.
C'Laud c H1iCKi..~{ dans son poème 8,U-
jOUTc~ 'hui très célèbre "Lf 1'18 must die" (si nous devons
i r )
.
l
d"
ct
' t '
. , ' l
mour a r
cxp r uuc
(~
c s i r
e 88 Da l;l'':; pou r un a c ea
:
.-'>i ~lOUS cl2von.s roour-a r pour nous pc i n t de: vile no r t
qu..l !lOUS t i cn t.
Si nous Jevons mourir mourons de noble Dort!
Qu.o ne c oul o p as en vain notre aan; p r-éc i.oux
./..lors j1..'...3qU'; d2,1LJ notre .no r t nO':",8 lorcerons
~~ r2spsct IGS monstres qu'aujourd'hui nous défions.
c.;ouril;';8!
Il v i cn t
on f'o u Le .im.non s o •
•~ 3es co up e i~}'lOllÜH',?,bldS r-cr:..àon;J url coup mor t o.L.
(u'i~port(; si la ~a~bG s'ouvr2 sous nos pas!
~~Wn:j18~3 d.. COUTe,.":;'::;
.-.+
5
8-j:fron tons 12. c 0-\\12.il1 0 Làch.; '-- v
m.eurtrière
fit p28 s(;ul:;r:~cnt p a.r L~ violence. :811'; prit p Lua i cur s
formes '::-.ctivos ct p a a s i.v o a , La moins connue ct pourtant
('()
Ci t,:; par J.
J.AI.!J.'i.
CL-.:uc10 l·LCKLY?
;Ji nous (levons ;'Jourir.

~. 211 -
la p Lue c our-on t e de cos fO:L.i:l;:~s fut La r2siskD.1CC paas i vc ,
B11E: 32 G.ê.n.iù,:sté.::.i t
tous 183 jours lorsque leG esc avc s
ï
n enta.i cn t , f'c i.gn aa en t
ou dissiD.tLlaiUl1t. Jès leur j oun o
âge, les :Noir~ appr-cn aa cn t 3. cncn e r l,::urs scn t Inen t s c t
à ruac.r , La r':)si.st2.;.!.'::c paas i vo sc man Lf'e st a.i t
aus s i
dc.l~~c3
10s chants, .Lcs f'ab l c s ct, les an ccdo t es sa't i r i quca à
l ' cncon t r o d":G :'-318.l1C8.
Pour des millier:; dt o sc Lav oe , toute p.ro t.ce t.at.Lcn
ouverte: été.:.i t
i':lpossiblL: parce que trop dCiJ-'1,:-;eTcuso. Ils
n c pouvni orrt p22 ma~!i:êcst(;r lc:uT ':Jscontc.i:lt:;'Gcnt 8D)13 ris-
donc d ' un e El2..n i èr-: c Land o s t Ln.», L08 :92..1'01c8 cleo chnn son s
Ct.S,:i>J-'lt à double SCi.J.S. ~118s con t cn a.i on t clos "p 8.r a c1o x c [)Il
ct de:J "corrt i-ad i.c t i ons " ciifficil~;mcüt cxplic.'J.b18s pour un
p r-of'nn u , Lee ;!lot:è; [·.v:.:.ic:nt en l")s.lit2LUl S':::üs sY:-:looliqu,.:
ct
1;:;8 COi:lpl"'\\.::'ldrc,
il. f:=Ùlc:.it ~t:cc f~~1itiéll. De c e t»
1 i ) O U r
L8 3c"ootaC\\3 L:',iso.i t
[l"'...l;:;si pé-;Tt:i.::: (ie L:L r5:::;ist311C'';
des il/a ir::;. 1C8 c:scl:::ç't0 :-::; C~1.f:):32iul t,
Ll6pleç é.L;il t
e t
J!c:'--
cL:Ü·.;nt VI'. fl)[jlDr2 inprcssionll.':.:'l1t G' obj.;.-ts. Par:Zois,
ils
s.Lt a i on t
in~~JC j u sqli 1 à CC.U8 cr d:.: s cloillm2.,~~8.'.3 OUj~ pl::u~ t a tiOGS
o li ~o:l::Ü co igtl.;r c e rt a in i...-i an ii.lé',ll.X de l <..~bcur •
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...L..::" v \\..;
vl.:.L :_;lJ.;_lJ

-
212 -
cn mains, ~ais CGt ultimo ~ctc dG fi0rt~ porteit la mar-
quo profonde du désespoir.
10. f'u i te 6tc.:t tune f'o rrae éL; résistOJ1CC: très cou-
rente. L(:3 plus COUr2{';-::uX des escl:J.vGs SI écll2.11paic:nt d2,llf::l
l ' c spo i r- de CSg!lt.)r les états du Hord on le Cnn ada Où los
Noi::.~s po uvai on t vivre libres. 1+:'..i8 qu i ttcr la région
n'6t~it ?o.s chose f~cilc ct, le plus souvent, ils dc-
V?idlt [jC cach or d,'.'ns lc~) bois pour 2.ttcnclrc UIh~ o c c a s i.on ,
Leur r~tr~itc pouv2it ~urcr des jours, deB 80is o~ des
m é c
.
l
...J
~~
t
., J::',.......:I'I-·t "1 ..'\\ r ran î t r c
u~
::;Id.LCS
SUlV['J1G
·:;s 2IIor S que: r a i aa.i
..J..,-,U
rani.
C
po r
les r~trouvcr. Il czi2tait d'~il18urs dos chasseurs d'08-
, .
tr,::'.7 c.LL"Laicnt 2VCC des cnlcns. LU11r c ruaut é
",}1Vcrs
l<..:s uo i r u ~t--:~it ;,;~~trsr;lC ct 10 chttti:'lc:nt pour UJl
l'uyê.Ycl a.l l.ai t
de le. ~jru.ti1e.tion co rpo r c.Lï.e à 12. n i s« à
no r t .
OUtI'..: Ivs .i n sur-r-ec t.Loc a,
12. ré s i s t.nn c o ouv er-t c sC:
1:1 2: l i i'·';;S c:.::.i t
p o.r un o o pp o s i t i.on d i r c c t c ou [J2r un refus
-.,
.
~3;J 12i3so1' f ouo t t c'r ou d0 1::,...i r; un trccv.':'.i:J.. tr'Jp dur , i'l~l8 ,
dan s 1c-, ma j o r ; tr] cl.8S C::'.S9
de t,::ls ac t c s dl 01:;:)0 si tion
n ' (tc.ient pan tol~T(~s prrr :J_c :J[dtY<J ~t pouva icn t
cntrnî-
1l~Y' 12. ::lOrt du r,,:3IJOlîSi'lbJo, COŒ]'.) p~.T (;x0rn.plo c~ens c o t t o
h i c t.o i r c r~~conté(~ p2.I' url p ro p r i é t a i r o d 1 oscl~.vcs v i van t
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- 213 -
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th0 driver ord,.;l'0Q h.i.n , he; U13':!c r c d a t OilCU, Y88 by God,
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- 214 -
C,C:,
C 1ét a.i t
toute 'me phi Losoph i c 2fricnin0 qui sout.cnru t
Leu.r
équ i Ltbre :9sycll':-que et leuir rlonnai t
Lr. f'o r c e du 1'6-
sistGr.
;'!OUf"J l' avon s vu,
L1 ré3i3t(.1~CG ch;:" i.~ûirs fut tou-
1;:;;:: plus CGlèb:clJG f'u r on t
ccux qui 80 t0r in2rc.;nt peer 1::-
laite ci.e no.nb reux escl:'..v(;;J.
Il.8 ;:3';":~lf'onç.::,..l.;l1t dCCJlS 1::8
bois ct viV::-lent (;~ 30ci6t~s arg81isCcs.
iJ8. nouvc'l I.o cL: 1>U' f'u i t o sc l-(j;G.:H!::2. t
r--:'.~id.c:1cnt
""t 1,)s L:scl8.v-.;s des pl:'::.D.t.::.tiJl1s 2,1':;ütoèll'S 8'-'.: s auvai cn t
,
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(:C.
Cl <: ;]
l (;:-~-~~~i \\.)S 0

- 2i5 ~
j) ;-"~~_"C i e
(1 \\~ S hornn '.;; s ,
l C;3 ,[ c.~l \\.:U.1':3 C u.L t u.r ~Jll.J G r~.tl~ i c .~. Ln cs ...; G
~~6r\\ic[~.il18S (~OS:(iGt2i0Dt •
.Fox (~il1;_:u:c), 1.". pl<c;.,~rvatlon ou lion d c l'héri t::>
~(: cul tnr~l [.liric2c~Lil dép ,-::nd~~it
(tro i t ~r:l;2n t
élu nO:,11:'1'(;
;3' ils
trof petit nonb r c ,
i l y 2.IF"Üt de ,:::;r;J'lCJt::f3 Ch'J1C<.;S }JOUT
qu t i Ls ]'l,; PUi;j:'::"-.Tt po.:3 slorg~1:lü3,.:;r cl'fic2.CCI'ldlt e t
que L::'.
f~~i:l 1;':;8 ft t
r c "c 0 u rn.,.r ch ..:;~ l(;u1's ::i2.îtrL's. .Au con t1'~-:i1''-',
J~ l ,Jù:ri:co ~:J!. (;!J ,':;~l t, 1 c.: con <li t Hl!}:J pc.r t i C '-11 i 81'(:8 d ,:-;.'l~­
1-';3(rü(;11(;s iL" "Iii V::Ü211t c t les s icurrt Lon e
ju s quc là in-
. l
'
a i ; \\:;1' 8. r0sGud1'Ü les nrobl~D8s ct à S' 0 r~:J2.J1 Ls cr. .Le 1'é-
suL t~:.t l'ut LI, n':'ÜSE-:::U1CC: de ao c i
t
s no i r-os c ort cs , ::J2.is
é
é
r.on rfr i cru.n us ,
t:citJUE.;
indi\\:.)lü:;..;t:; d' ~.1':lériqu0. (>3rk::irls "':8c1;-·,V03 for.;ler'-~G t
iil~;;1;; des CO;"]J'lUtl2..UtCS n i r.t c s , Ils Sc; ::l::::.riaicnt ~V(;C des
Lnd i onn c a ct ob s cr'vrvi.cn t
qu cLqu e s Ul'lOS ch:: lours ccutuncs .

216
C;;ttc CC'C:XiGi.;,JilC;; ,;lltrr_~îll,ê'\\i;:
néc(;Gsc~ir~I:Knt
U..,11 processus
cl 1 c,cc'.Jl tu:r:;,~tion'-',ü cours Qliq,Lkl 1-::.3 él(~i~:c)llts
de 1:::. cul t:J.-
sy s t.èri., dl ,..:ntJ:o.ùL,;,
l'J~:; l;,,,bO!L
ct lL:;:; ri tJ8 fUrlL:'r2ir.s
ot;ü en t
üHli 3Cl1 t,,,.bl G'i1'.,,:l t
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t.
à S'2.cc~lturoro
de tracts,
d~ petitions ut ~0
d i scour s , p ar-t Lc i pe r-cnt ~".ctiv'-';·'h;nt à 10.. lutte élaU1Cipo.tri-
cc.
Lev.r t2,che (t:::.i t
pr.r t i.c uti e r-c-ion t
r.r du c C8.Y leur
.scul-:: pr[::sl.:.-l1Cc: 8. un l]c:.;..:ting 2.i'1ti-c8Cl,~vc\\~Jistc p r ovoqua i t
l "ho s t i Lr té d25 pro-08clC'.v2.,;istcso Bn e f fc t
los .i.'~oirs

-
217 -
frouvèr.,nt qu.: .3' il l,_'ur~k~it
dOll;:~~ 1['. p o-ss i biLi tG, 10~:;
~wirs pOUVCÜU1t ~tr'.) 2.ussi o:cillo.nt8 qu o 1~8 .o:;12j1co • .Le.:
r·:""f1.l~:J cl' ~62.litG so c l n.l o ct po l i tique ;1' ~1.vc~it don c plus d.
en 1791. Jé~:H:S D';':;H..I.'-{.J\\r·1 f'u t lui un sc iorrt i i i qu« QuC/c;ritiJ
l:::ü'g,;::,::\\...ùt reconnu.
D' au t r'vs .i'~oirs COni:L Hicflé':rd •..LLti'j sc
fir-.;nt l'C'!.l2TC)uor o an e L:.: d:)j:l2.iru.; l'cligie:ux a.Lo r e qu 'Wlë
f OLll-;J (3 ,
Phillis illi,';;,;.I'LY,
(·:,-..,r·;l~t c:~l:':>'lr"'" ".,.,::O;c"
~
s o .... 1)02:.·-.·· -:..
- - -
'..t'-'~-l.._.L
..... v
ç
...L\\..,;
t.")J.
vi::)._
.........
r , "
......
' - -
.l..l\\.."Io..;.

-
213 -
ll:;r:Ücnt. Lorsque: l::~ gU8:-rc 0'ült,-;n~::iii:~'1 il y':v?:it d c.s
Noirs d,r'.li8 presque tous l~s r0('?,'iiil,~,nt8.
que 1::'. r~i;..i(Jn h,::j C",,-:-C qui rou~:;S2. J. C;3
d nn s un C2i.lp ou (>'D3 11 QutI'0 fut i..
pror:1CS~J(; de J.ibcrtC. 1,:; dCsir d' (~u~ncip2.tion pour Lcqu c L
ilE3
n Lu s
n eI
qui Lu t t a i on t
A C[:'"....18'-:: dû. rôl:::: llOUV8é'..U qu.. 1 :,'S ~~\\)ir3 j ouai en t
d an s 12.. 'li~ 2..:10ric2in~,
le dou t e ';Ll})li t p e t i t
à petit
l' C8pl~it
d.:::s Bl~ù"'cs o t né; CC:SEj8, d c s "Ln t :.,.(:sLCicr jusqu'à
l' é~,1011Cip2.ti'.)n e;énércQc dus 2.scL~v...:s en H36j. Ces doutes
con c c rn a.i \\;[1 t le: b i on :L"ondé dl: l' çGclcLv;:::ge c t
80. validité

-
219 -
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-
220 -
x - L1S ARTIS'.rJ!jS NOIRS pb;_'mk~''l' L' B3CLA'iLlGE
L~ but d~s prslicrs ~rtistc8 noirs :tnit dû d(-
uon t r-cr GU rnond e que: lu Noir ét~i t , lui r.us s i , 2l1Ü:h~
;J' W1C prc)fondc
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dont 1~s o cuvze s tl;;c'.:ce:;:'u,t 1,]3 .:r;::Ul(~(:~~. d0èl\\j;.lrC3 colo-
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gr::::J:l..ïk bo:.uté o rn cn t
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- 221 -
18s 2.rtisc~D,S tr{'"~v2.ill3.icn t
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app rà s e.s
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3t l'habilat0 Jont
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t.cchn t quc , U2.is bi EXl à 11 (.-xistence: d' un sens originCll
d',", 1::1 créG'"tLm •
UE p::è,JC de Phillis \\I:ll;~..'l\\L.i:JY,
c.:(:;rit ~1. c,:;tt;; ;jpoquc.:, f)ü t
l' ;~lüt:~c de ses Jons. i'!C>.lluoil1s,':lUCWJ.i..: '.>:: ;-::;;';3 t.o i Lca n l,~
piJ. (;tre conservée. Cc {l'est ('bEC que )C',r des tÔ'lo:Lbnaccs
.i n d i r-cc t a qu e lll~:, s~'.it D,ujourrJ'hui qu'il a cx i s t é •
0110
ChOGi;
c s t
c ep cn d.i.i t
c or t.n.in e , il )8igno.it 3C-
lon las ~aQts J8 son t0~pS ct ~v~c très ]2U d'ariGinali-
t2. 11 sc: con t on t a.i t
cllü~itcr 1Gs ~crti;3'C8S bl0J1CS. Il
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C ~l,.-,,,r'l~;:-;t' 1" l'
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,-_1...1.":'
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C~iC;l'S a uo:nt:;:··cr~,:u public 18~':; p o s s i b i.Li t(s e~'~ s;::~ r ac o , à
un c l5poquc Où cc 2~'2nI"O :-:L t:::.L:;nt .::t2..it ji..lGé CO;J,~:0 incxis-
tc:nt chez l;;;s ,'loirs.
s it:: cl ()-,.v:ci en t
:~ç:é [,1 o.: (;~ t 1).;.1 'out ;\\ [,.t i; iiè d r o : co n va in c r.;
los i.nr'JJc~) qu 1iL:.; p::):J.v0ic.r..t~ <::.us:3i b i on qu' eux, ,-~criYc CE
.~, '',;-,',1,"; S
(·t,
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2.J.)""['l"t1J..CL':;S
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- 222 -
Les auteurs des premiers
_
»oème
L
s nc i r-a-nmér i ca.ins
5trü en t pour 12. p Lup ar t des escL:::.ves p r i vilegiés qui
0.vaient eu 12. chan c e d'apprendre à lire e-~ il écr i r e
(2.lors que l'instruction des e sc Lavee n' -itai t
encore
qu'à. ses d ébu t s ) ..Leurs maîtres étaient en ~s~n~rcl des
hornm e s à
l'esDTit ouv e r t , Ils ~...l.1.,üent jusqu'à les en-
COlll'D{;Cr
Cié:.-'1.S
leur <,.rt.
Il faut dire qu t avoir lU1 ou 1l.YJ.e
e ac I ave .i.n s t r-u i t
ét2.i t
une source de f i.ert é pour le pro-
p ri é t.c.i r-e qui pouv-i i t
a i n s i. se v.m t e r
de pos38der quel-
qu 1 un d' cxc ep t i onn el.
Le~ÙL~:::; an c i en poème dr. t c du .a.i Li.eu du dix·-huitiè-
,71e s i ecl e.
0011 ;':;:.U t eu r
Lucy 'l'iliL.tY étai t J(l,::lheureUSei!l en t
inconnu du g~c:n(l public et un e seule de ses o euvr eo Üo
~3UJ.··v2cue. Il s' <L(,i t
(i 'l111(:
épo pi e en Vill,·;t-hui t vers
IlBo.rs fi,;ht
Ui
ji
l'2.SSé::ut d e s bar-r t e r eo ) qui r e La't e une
atti:~que d'indiel1s contre 12, vilLe où il h ab l t a i t. • .t'eut-
~tnC' 2,-t-il 2c:ri t ci l ,~utres o euvr e s d::-..ns lesq·ù.eLles il
parLe de l ' 88Cl;:',.v2.ge
;'1:cüs, celles-ci 11. '2t;::~.nt pas connues,
il est difficile d'0@ettre Wl jugement sur ce poète qui
ne 3': diff6rC'flcicci t
en rieu d'Tl poèT.e;)l;.?J1c.
l'al' contre,
en 1760, Jupiter H~·~·ù·~üd fit p r euve de
nLu s Cl 1 Ci ri t;ü:. 2.1 i t(; 3,VCC son po eme Il • ..1:1 b'JClling 'l'hought;
j~2.1vi':tion by Christ 1-1ith Pen0tej'ltü:l Cries ll (Une pensée
du soi r ; 1'-:; Ué.:lut lî':-.r le ChrLs t
cv ec des cris de p éni ten-
ce).
Le ~::;t'yle t-:st ·Gl~>:.i popuLai rc et s e l'.:.:.pp:coche des
~06ro-spiritu21~ et des sernons de pr0dic2tcurs. Le
rythme et 12c3 :ë~lYJnd8.nt8S rè)Gti tians de .ao t s c12:3 donneut
i3. son p o ème b(:.::~LICOüp cl' émo t i ori et c!.e c.:::'cèsnce.

chose à la C(::,U88 d es Noirs car l' r.u t eu.r ne pur-Le que
d'obéi;;;s[!..Y}C8
d'é,bn2,~.s.tiol1 et de toi rclit~L:mse. Chez
1
lui,
, 1
'
l~ n
y 3. aucun e cri t i qu e de l'esclavage et '
la
d(~POI't:üion d e s LII'icQii:ls en j.m8riq~e es t p Lut ô t V1).C
~~ dCcouverte 1u vrai Dieu.
~I.'r<:~s d i f'f é.r
t
lut l
r
de PLillis HHj;j~'.'I'L.GY
e n
e
" o
e u v
e
li le:
f'r.ac i.n en t e petite poit e s s e no i r e" qui vecut de 1'153
à 1784. ,jr_~ :'.;;:rc-ndc inst:L'Uction et SOE tal en t 12. r end i r-eu t
La lXEtîtreGse de l'lüllis, mad am e 1il.tij~~'nJBY
t on t
é
un e :fe![l~üe bonn e , 10). j eun e 8scl::.we ne C01Llut j;::naiz les
lui lu t
é~C co l'Ch>; • CO~ t j',.-:i 1'8;11 en t Z'~Ll.:;~ p réc é cï]~'l t S IJOt-t es,
ori viot a enez (;1'-'::: un e conscience rac Lal e cl(,j2_ fOY-J}(~e et
qu'il cx i s t a.i t
(ie:.:;~wirs mOlES f avo r i sé s qu'elle et e Ll.e'
d éf end a i t
leur cr-us e , Cet c:;ccY'c~it (~'lm de ses poèmes
montre cle.ircmcüt s:-:~ j.o s i t i on :
Cluell e torture,
quel ch,:.\\';:cin doit oppresser mes
pc.ren ts •.•
CCll~i qui enlève à W1 pè re son entent bie~1-;;ümé8
0:8t
Ln s c.i s i bLe à La
sottffra~Cèo tJ 0
'1·',....
........ 1_
7 11
...\\"A. t
mon
... ...,-
s:
;-~".~~_~-.~.
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f.~}:ï(~
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nu
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~~.:I_OI'·.S,
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·.....·-;\\··0··
:::i-L..:.l
l..i.
D""";
..i:. .1- . ...:_ .''\\-,...,
.::.1-,

-
224 -
.!~fin que ct 1 autres ne soient j amai s p Lu e les
v i c t Lme s du ce :ooi..;.voir 'tyr ann i que ••
(1)
Cet au t r e :rJO'2~:18 "On b:::ing brought f r-o:n Lfrica ta
J:"lH;ricc~1I (d'.:J'riqut; <3n •.i..ffi81'iqu.e) l~ di):':fér8~lcie tot::ùc;-
mcnt cl2 ces prid6c :::::i.i::38UYS ot ::tf'fir'i12 son t al cn t
"e' est 12 miséricorde qui :.TI' ,,1 tir'~·::; de mon may s 9(lï,:;~~;
qcl'il y ;"- un Dieu -qu'il y 2. url Sauveur' au as i ;
L..u t r'e f'o i s ,
JO ne conn a.ias a.i a nillü ch2rc.h~~it .l.e s'.'.lui
1
I l (:;;:'. est QU.i n'ont qu e rn.ô'p::cis po u r no t r e Tëce no i r e .
"Leur cou.l cur e s t
c c.lI.c c1:1 d i ab.Le ",
f8D.\\Tl.:n.t l: 1 (hrc: pas aan s uobLe s se ,
ct sc· jo Ln dz e au
choeur des Mges."
(2 )
ihillis W~i~~~ibY ne cess[~ jruŒais da parlar de son
J
- ,
~
+
.
" 1
• ,
,
a l '
,:1 :;-;::·~c;:;! nOJ.l'2.
_:.iJ.. J.2
:i:'u v
am s i
.i a
}.'rcnlel~2 a
x ev: OYlSCT
l~. cul tu.:~~e n o i.r-e e t 2. dé:.,oncer l'inju:3tic() d e 11 e sc Lavage .
(2) Joan vl.j.il~.LR, Les po~:t(..;s twirs des bté1.t3~Unis
NOUV""lU-{
-,.Jo
./
....... 1.....
..
Ho r- i z on s
l)r.lris
~ .
, i.Q 7 3'. D·"····,'"
t ( .....b v
20

- 225 -
On considere C(:8 -Cy'ois POètiC.:8 CO,'~lC'1C les pionniers
(i.e leI. litt8I·2..t~T'" nOiY8-·2J'l6ri·::cil1o. fiais,
é t en t
onn
ô
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p;:.~s t r a-
(>'>1' COU")
,-'JI'.
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• .1.
...... I . . . L
~ ,-. - J.1.'~
L,
Citll-ceD~ ~~'~·O!.l s0u12inerlt C(: :rlt!::~~l.~:#ii~ 1)2.8 lc~ IJoclc: 8i1 c c t.omp s ..-
1":1. d' c:zprimcr' sei;; scn t i.m cn t o pCYSO:li121S, rn.i.i s CD plu;~"
.i Ls Qv:.:Üent t8nâ.2Jlce? 2crirc C:2 qu t cn attcnd2it d'e\\lX.
i.,'8.U"C,O-COllGUrC
étc.:i.t cor.c '~r2S f;yct,::;.

- 226 -
XI - LbS NOIRS-AMBRICAINS ET LIAl'Kr~u~
un t·'---fir:")'O"'+
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COl1.·~"'L'
Ul.·..
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homn e s
;'il2.rCllclHL::t '3t 'liGcL.'..t;:';ntl.JuéLu.COU~). 1 1 :.üc(Jol cou.l e
~~ )~·lot. l-li..:.i::j 18J:sq u e JI 2,f:i:'cü 1''3 c'c;-i; con c Lu e . 0 •

- 227 -
des en fan t s ,
des vi e i Ll.ar'd s ,
des f .:.:millC3 iiJ.:flrmes. Le
n av i r e é-f~:::.it pl(';in. D3.0i.1d:J. qu i
n o save.i t
qU0
faire il\\:;
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de lui
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bOLltcille cl 1 (j8.U-rlG-".-ic l~~ 'D:iJ;cc. LI o trr o ,Hait ::.;jduis2l1-
t(); iJllédôe prit L:;r.; Virlt;t p l.u s 8v81tus (~.:~~3 trGHt2 escla--
783.
.:~ors, Daoudn (~C d8Llé';.i.1da ~9lusqu1,1:.., ';'e:r:T\\; ct' (-;!J.11-QG-
vic pDUr:' ch acun c~::<) dix i~:::;8-t;G.nts. J.m~;ci0,:, J:'ûi"léchi t
que
Lc s en fan t s f1'(\\cc:":.pG,~t qu; Lle'Ti.-pIe..c e , .i.L p r i t
clone trois
en rant s ; ma i s i l cl2'~1;;_c;-;. ql.1'il {H'; vouï.a i t plus - 2;C C:l<J.Yis8r
::~ 'lm C;;lÜ l'Joire Daou da voy r.n t
qu' .i L lui
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222, -
humilio.~ci~)tl;) qu ' OrLe' l:::u:.: :::~-I::Ü':~ :J:'=ü t
sub i r , Cr.r , les
8cnt_i-f,:..el~t2 Œ.ilbi:~).ls ql).lil~) ~ipr()')_',r,).i8nt r-t.ou r il tour' J?OUl'
lduY;3 él.ncê:tr2::J~ J>:our TC:.üd:ù;:;nt ~.::'" vic di:L-licil'::;. 'l':_::xltôt
o ouvrai en t
( ) +
~ '"'
ch crch a.i on t Lm :Jo'xti on , l ' 1.iriq1.:c é'.liP::'.:c8.i3c<.-:.i t
COL!iIi10
ur.:.~
mer o dou c e CG j\\Llt E;,
tm'ct 1 (;; c on t.r-ai r-o de l:::~. f r o i'2c j,,1l0-
.L!it les (:iJf2.rd;s noirs qui jouent et r Lent dons 103
Ch0!lPiJ
l~':)v:J!lt lcsYf::u.:c'J0'T8 1(..; ciel »ou r i an t ,

-
229 -
UL p arf'um d' indolcnc,) flotte: :J8-YlS l'ëùl'
Ct.li j e tt c SUI' le..:> CD0SGS 11:1 charme ;-j,':cr.:;t;
Pal'tout
l'~~urc o~ le8 couples 38 font,
Et l'on 'ln s' :·mt..:rveill['.nt cL.;:::; p e t i te;) che aas dG la vic.
Dt I;J.c:n:; :",l.i.::: l,; (;:-'.':\\..;3:.o"·::'.1:t :~';.t:-lml:è.~~(;
Llt'..;n"",Ll,:~';'J1cm811-c,;
La mer,
cl.C 1.1C.:0:"lUlt, v:i.cc~ b:::tt1'8 lC3 riv2.
d '15m81'2.uà8
i s c s
:..11, c~u' il ':.:::::-:~ d0'()': c),Jl:ô: le:::; tl'Op:i..ql..lC~:::; Cl.c l~0'12r en j!:;,ix! Il
(2)
L:J. \\TH) idylJic::]e d8 11 ~'.friqu':: s' ()~)po;:3é~it à le, '-Tic
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- 230 -
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ces anné es ?t'.S:;.~é8S? C~ttlJ qu os t i.on , COlL1tGO SUL.s.ci\\f se
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Sol e i L de cu L ';1'(: ')U rn ~~T VCTIn oiL'Le J
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D(;s l i eux q ut 2.ir'l.::i on t J71 <;.C:; .u;c 8 t:C83,
For~t (tépicos s nrbrcG à CWL1ClIG,
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Il
( :5) Ci t é: lJal' Ann O. BCi;" rL~_'Q? 8 ':: 2.il S 1 D. J::";~l 2. j_;:::'> iC'n c.. cl..; ~~ ar l:n~:
NO'..l-l(ir:.l.lx Horizons,
:Pal'i;-3, 1975, p~.:.(:s\\.; 1'7[j..
bi~ s~a, P2ris, 1973, P~G~ 288.

- 251 -
XII -LB NOIR. 3'1' SON IH.A&E
1[', vision que les i·:oir:'"j ~.::.,;r·'icn1t cl' 'S:.iX-:'12DiCS. 10 person-
n agc principal 2.ti).?:;:-2.isss.it tour à tour comm e un fourba,
un hé~os ou un
aUi:3si
com-
d'outrepasser 18
Voi c ; un e his-
....
~~lQ..L -;.: î'(j
+ -~~.; 1..,
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,1 (") ,
;1: 1;"','"
lU') l ,".
vl. l,":".J- L
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corn ;,;ills· ClU 1 Ll
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c:C;[;.1i.'t,.~,I1Ct;i...... C' G;:,t ,~l-Lo~3 qu e l' 1~::scl..:l-;i3 :fit :..·.:liJ:i(; cl;,.:: purt i r ,
f:~0 l' ·:::~O·Jl~11:J., I)().in tC': ;3011 i\\LS il 0IJ. di r-cc t Lon {~.îl ;ue:.!. tl~U et

- 252 -
Lui
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fl'Oi:l
you r mau th ;1 •
0t 1[\\ d.i[~)lit( (1)..; c~::T·te...ins çscl:::'VC:L~ qui ,jf.~.~~i'::!·l·t :·~i·:~~:~to.n.tcr
l(~ Ijl.E'l"iC. L' :::~jl~li:c~:,-;:io:.J. 3r:J.·~~J bo rn o o u c CCI":; :·:.\\~;l·OS ~;_;C6'-
. ,
rri..COX_~ ~GC :,03
r,-r"ll' ·"1·""
l·'·'··-PT.······+···'-l·.·· cn t
- n··'·~ h-';'r
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nier sa couleur,
so~ passé arric~ins les siDsulsrit~s de
G~l. culture e t lC:;J J:.'(~2.ct;io:'.s Gj)écifiques do t'G :JEmsiiüli t ;
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L'iLlage. élcsl318.11C;] l~tr'it '...;H li2.ison i;troi tG o.VCC
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rO.L:-:orts ji.: f'o r-c.. qu i
·.;;~i.st8.ic!:;,t on t rr. :ii8.îtY';; ct :;s-
Ip. con:~c:.issé.Ul(;c qr:.'iL3 :J.ccu·2Yc.iont l'démystifiait'' al.o r-s
G8.Y
i l ét~it jp2iG'~' triste 8t inqui~t,
j:.;t
i l D'[\\vC':.it!li f.~:r'El!';, ::~i [J.~)rc pO'J.I' s'O;~culJ(;r '.le. J.1):i.

- 237
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Pnur lui 'préparons lu 1,:üt ou. 1·= ~~~.J.ïs
PO:.l:C Lui
prépare):' l;éj La i t
OLt 10 nEl.ïs.
(2)
c a.i.nu ,

-
236 -
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l cs
c .:i:?l}? :).,sr~ C;S
L~·:.. I)l-~~r)G.rt (1 (:~~ c::)c~l;:.tV2S ci t 8..(~. Ln s é tai on t
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(~>~:;3 dO:'ll~: ~::; t 2- Clli ~ ~~, cl. (.~:; t 1'[:;,-v2.i.1J_ 2·i.lrS non qun.l. i i"" i i~ S 0 tl cl e s
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f:m 1815, un
richol.ŒO[')l.'i::::tnire:: c~c b."',to.?ux, P8.1'.1 CUFFoB, fit partir
r,.l
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ci tOYC:DS
,-::';]\\:>.~iCé·_'.i~·lS àp.~~rt ''=:1::. -c i 2rs, p'.:: urq uo i il (; [)[',;3 ':J ~1.:L~t ir? 'I'e.L
~)tr:i t 1!~ rrl:Ls,:Jill,C.':ri dl t que ~~,_üv;c;.i',::fi t c '::::3èlCii,':lGS qui corr-
,
sid.i.~rait;Ù-c cn corc l ' L:i:riqu(; CD:l.m;':: 10UJ:.')c:.-cric.
c;":';l'ivit un s i.è c.Lc p l.u s erG'J.
Il ti<',;1ui t
111,;~;poir sn un
»v cn i l Il t..; ilL':':·~l~:· qu: c ss :lCCl:,:~';], qu i li;XU::.kc5.::;'} t cl:,::: p2.rt i r ,
.:~ !;'V,cti \\)~l'(; ,S'J.r-:-:i'i ·.:l'l t l.·,v,_~ i:e
fu -:~ -,-' 1 .'_11'[ r i (1.'
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~
cc--V
J., ...... L.l.
:: •.

- 243 -
A .La lu;;üé:;:>;; do tout ccci, nous po uvon s dire que
1;_'.. vic .les Noirs (lè"lfls Les vi11e3 Ge ci"lrs.ct:Srisai t par
un e t:ct::s f'o r t e con sc i enc e de rao e , Cé.'11~~ci sc B9Jüfss-
ü:i t pc~.r m'le Lut t o f:;;rouc};,8 pour la r'econnai s aan c e de
Leur-s c11"o::. t.s ,
ct
D:)Ur
J. 1 L.,,-'.i:':(ï!·~i8.tion d o l.::;ur Ld ent Lté.
(2) J Gan YJAG-l;IElt
ï .. ~,~
~O' (-'t',H'" :\\rO~ "i'C' rl'O."" B..'l'-rc.'i-<::-U.,....l· ','
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. (..-. u ),.J
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- 244 -
-',
..

- 245 -
Si de nomb r eu s e s coutumes et valeurs africaines
purent surv tvr-e à l'esclavage, cc t'ut as sur-émen t parce
qu 1 eLLas r enp.ï i suaa ent dGS fonctions pa'rt i.cuLi.è r e s et
qu t el Lea co r-r e.spondaa en t à un besoin chez les Noirs.
m un rio t, 811·:'s é t a i en t aussi Ln d i sp enaabLes à ~eur
surv i e qu e la nour-r-i ture qu ' ils mangeaier!.t chaque jour.
Il est vr a i
qu e c e rt a in s L'acteurs CO:]f'1G Le mod c
do Vi02 des csc Lav as ,
la tolé:cance dU3 :11aîtres ou II in-
t en s i té de l'iëié·)logie esclavagiste' influençaient de
façon décisive la survie ou la disparition des éléme:'1ts
cult.ur e.i s afr Lc a i.n s , i·ia18 d' mie 1118flÜ:J:'e géné:i..~a18,
pour
Clue llhéritage culturel des 'Noil-s restât vivace, il
fal.Lc.i
.-l'.
t
qu'il
~
f)i):tc:;e
.i: \\
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;rre+',Lf'er
C>-
~
su
t....l' ~~ r•
La'-", cu
-
l.t.ur-e
v._....,
b Lancne
ç . i , , 1 , L ' ' > - .
j:iG pu rent dcr.c
eur-v t vrc ,
que les
é.l étn en t s
cultt~.·~
:ccls af r i c aan s qu i, pe:r-,Jlsttaient aux eac ï.avos de surmon»
ter Leur s no uvs aux p r-o b.Lèm e e et qu i
ne 'l as cmp êcna.i en t
p a.s de Pl~oii::ccsGcr v(''1'S un o nouvelle Ld ent i t é , Les au-
t.r-e s dLo}:'3.:,:rù.r::'·nt p ot i t à petit [jOUS II effet du processus
.Ga qu c s t Lou qU2 110U8 no us :;:Jo sons ma m t::;~1an test
c':;l~c-·ci ~ ql),elle f'ut la qualité d o l'acculturation des
Afro -.~'TI é :..~i ::::·~.i,;,~; ?
Si ':JOUS i'lOC:.3 c au tonnon s
la période allant
à
\\..1.8
16:U à 180b, G.GtJ_;j SO:i1J,i8S obliiJ;ESs d3 concLur-c que, pou r

- 246 -
la erande ma jo r.i té '::eo esclaves, le p roc e seu s d' ac cu.L tu-
ration ne fut pas harmonieux. in effet,
'::P}..I'
o eaucoup de
)oints, le sY3t~:me e ac Lavagi st e empêcha l ' emprun t cul tu-
rr,::l • .Les Noirs opp r iré s n t avai en t
pas la possibilité de
bien aac im.i Ler la cu.I t.ur e eUJ:'o-w.iléricaine,
et d'intégrer
;:l~:C'j-ta2;e africain e-'c r cc eva.i en t t r ès peu en échang o , Il
ne l.-::nr é t a i t p a s pOCGibls, p ar: exemple, de vivre selon
Leur s an c Lenn e s inr.;t.i t.ut i on s po l i tiques et Bociales et,
pas de08D~ticier des droits et des lois '3D vigu.eur clans
Cep81ldCtnt,
i-:
:r ou t ac c nj Lur-at i on , au s s i la q'1.83-
tion :::'Gste-t-slle p e r ti.n enc e : q'.J1 appo r t.a ce puénomèn e
culturel aux Noira ?
Il :i:'a'li:. tout dl abo rd faire re[!;,élrquer que tous les
e ac i av e s d'u.ue lù8xi'ta'tion n'étaier:t '92S é'.U~Ti8r'le s t ad e
d' 2..CC'..Ü t.ur-a t i on , CO!!~Lî e nous l ' avon s vu ';;ll:~s h au t , i L Y
non s euj em en t S'aêl2-)LCr à leurs no uvcf.Les cor.d i t Lon s de
vie, ma.i s
iL.> dCVéÙ3::1t aus s i
2.b81ldOij,118r U...7l2 (',rands par-
l' cil en t i S s a i t
co r: c-
"'Jo.~ i
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_
tion.
At,. con t r at r-e , (~':'~L~~: qui ét~--;ieùt né8~:;1.ll· le sol 2.;ilé~
ricain· et qu i, avai er. t
t01.~jou:'s (;0'1([1.1. l' u;3cJ3.Vage avai en t
:."OÜ1S de d i ff i.cuLt és ~J. èL3sünil(::1.· La cul tU.i'e do;ünante.
J. l'r;;~.1i:.?T cc:; q'.l:i. avai t
.j ad i s
L e u r

Si nOIJ.G vo u.Lon s f'a i re un bilan qualitatif de
l' ac cu.Ltu::cation Ù88 ALco~anl,~ric~:..inG de 1619 à 1808, ce
s era dune vers 1-::3 e sc.Lavcs n s en
é
./l•.P1ériqu I2 que nous
llcn-:.s t.ourn cr-on s •
.M3.1hmll'8use,ilent, i:1Ê;;;18 pour eux, :~ous ne pouvons
pas
i r o que: le :~H·oceS;3ü.s d' accuLtura.t i on fut de bonne
ô
qua.l r té.
Il auze.i t
fa.l Lu, pour Cl:.:,' il Ïi'lt entièrement po-
sitif, que les i.;jOil'3 eu sscn t
ac ce s à la culture E:uro-
amé r t c aan e cl 'une lo..:;on 32.tisfaisé.mtc. C(:;l[~ aurait PCl'-
mis un transJ:"8Ti:; cu.1tnnü 8c)uitéLble Cl 1 un groupe so c Lai,
à l'autre. i'lais, à c aus e des con t ac t s souvcn t négatifs
qui cx i e t a i en t
en t r c Jla...'1c;:: e t l,foi:cs, un processus d'ac-
cuL'tur-at i on .unp arfai t se cii t en p l ac e ,
De pLu s ,
il est c La.i r
que,
dès le début, les l~G­
Lat i on o entl'ele:.:: dO"LUC races p r i r ent un .uauvai s d.épart.
Les Africains étai:3Et coru·;idérés cOIJ1.me det:> ~tr8s infé-
rieurs et le raCL3n1f0 c~npêch2,iJc tout con t ac t huma in
f.ran c et s.i.ncè r e , -Sll()ref, ce furent lElS Blancs eux-rnê
mes qui refusèrent de donner 2.;J:.( (~SClaV8s la pose i b i Li t é
de 1)ar18Il .i r à "LU1'2 8,cc:..11 t.ur a ",:ion DO si 't Lvc ,
18 pro:Jl8E1C du 1811Ga.ge illustre tr~s bien cette
poli tique d' 31:'ti -è::.':: c-;~_1_ tl1.I'atioa. j üll~3 savons qu o par n (.;-
cessi té .l.e s No i r s fu.r ont obli~;{s ci' a-;jE~C.onner leurs la:n~'
&,1188 maternelles foür
udo pt er l ' ;J..n.,slai3
18. Langue d ec
9
.-

- 24-8 ~
Vl'éli
(~ô~~iS .138 :~tG:t3 (111 S1..1fi. Vo i c r ce qu i iL 8(: :p:::lssait
L~f\\jl'd; O.~..l_(::: il t :J~-~;tci\\::~:rlit :?~ aue un !.!18~.ilC}lt U(lC~ J)~"opC)l~tiorL
é'1,-Ü'léi.l:::Œl'C :~t ·>,;tl:,:: .1...:; la!!opLtL-,,'l~~0n
no i ro , i!;~l l'éaLi té,
( 1)
. :, ....

- 249
-
aussi au ni veau psychologic{'J.c, par la dualité qu' éprc;u-
vai t 18 ;<j()ir~81lléric2iïi cooun« le, di t
si ,jL1.3tc;rr!8nt la ci-
'cation de ~,,-.~j.l). DU BOIS
i1~tr(; noir et être am ér-tc a.in
c e s deux 8t.r'SS met tai cn t
souvon t 11 rune de II esclave 2':'1
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