Université de Paris 1_ Panthéon. Sorbonne
Sciences Economiques . Sciences Humaines . Sciences Juridiques
LA PLACE ET LE ROLE DE L' AGRI CULTURE
COMMERC lALE DANS LE DEVELOPPEME~!T rRAN l EN
Pou r le 0uetarat d'Etat
ès Sciences Economiques
PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT
PAR M, AHMAD HOBKHOO
UIRECTEUR DE RECHERCHE
MONSIEUR LE PROFESSEUR P,ENÉ PASSET
~~A l J 1981
.;
j;,"
L1UNIVERSITE DE PARIS 1 PANTHEON SORBONNE nientend
donner aucune approbation ou improbation aux opinions
émises dans les thèses; ces opinions doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
---------------------
Au terme de
ce travail, je voudrais dire ce
que
je doi s
à
i·lonsieur le Professeur René Passet. La référence à ses analyses
théoriques, la qualité de ses avis, l'exigence de ses Cr~~J~5 ont,
en effet, tout au long de son élaboration stimulé et enrichi cette
recherche.
Je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements à
110nsieur le Professeur André Piatier dont les conseils m'ont été
pré c i eux .
Mes remerciements s'adressent aussi à mon collègue et ami
Monsieur le Professeur Mahmoud Eslami, de l'Université de Téhéran, qui
a accepté d'examiner, avec une grande attention la première version de
ce texte et m'a apporté une aide précieuse par la rigueur de ses
observations et l'intérêt de ses suggestions.
Le lecteur reconnaitra aisément au fil des pages ma dette
intellectuelle envers l'oeuvre théorique du Professeur Louis Malassis.
Je tiens également à remercier les membres du Jury pour avoir
l'obligeance de participer au Jury.
Il me faut encore remercier Melle F.
Luxor et
~~lle S. Bejanian pour le travail de dactylographie.
Paris lqRl
LA PLACE ET LE ROLE DE L'AGRICULTURE COMMERCIALE
DANS LE DEVELOPPEMENT IP~IEN·
SOM MAI R E
INTRODUCTION GENERALE .
CHAPITRE -
1
Un rappel des problèmes generaux relatifs à la place
et au rôle de l'agriculture dans le développement.
CHAPITRE -
2
La performance de l'agriculture iranienne: éveil à
une vision nouvelle.
CHAPITRE -
3
La problèmatique et la méthodologie de l'Enquête.
PREMIERE PARTIE
LA PLACE DE L' AGRICULTORE COMMERCIALE DANS LES STRUCTURES
SOCIO-ECONOMIQUES
INTRODUCTION
CHAPITRE -
1
Aspects démographiques et socio-économiques.
CHAPITRE -
2
Aspects structurels et cadres institutionnels.
CONCLUSION
i.?
ROLE DE L' AG!\\.!CULTURE COM!1ERCIALE DANS LE DEVELOPPEMENT
IRANIEN
INTRODUCTION
CHAPITRE -
1
L'importance du complexe agricole dans le développement
de l'économie nationale: une étude à partir du
.
Tableau inter-industriel.
CHAPITP-E -
2
Les plans de développement et le rôle envisagé pour le
complexe agricole.
CHAPITRE -
3
L'agriculture commerciale et les actions directes sur ie
développement agricole.
CHAPITRE -
4
L'agriculture commerciale et les ac~~ons indirectes
sur les composantes humaines du développement agricole.
CONCLUSION
REFLEXIONS FINALES
'1
!\\
-
9 -
INTRODUCTION GENERALE.
CHAPITRE
1.
i
UN RAPPEL DES PROBLEMES GENERAUxiRELATIFS
1
A
LA
PLACE ET AU ROLE DE L'AGR~CULTURE
DANS LE DEVELOPPEMENT.
1
1.1.- DEVELOPPEMENT
De nos jours, le développement est le pôle d'attraction de
la réflexion économique.
1
Des auteurs pensent qu'il constitue un problème majeur de
la philosophie sociopolitique de notre temps (1).
D'autres le présentent comme l'idéal commun à tous les groupes
humains
au XXe
siècle (2).
Pour F.Perroux, le développement débouche
sur la prise en compte des structures sociales, des institutions, des
habitudes d'esprit qui ne sont pas justiciables des formes courantes des
équilibres micro-économiques et macro-économiques (3).
Le développement, selon Perroux, "
est la combinaison
àes
changements
mentaux et sociaux d'une population qui la
rendent
apte à
faire croitre,
cumulativement et durablement,
son produit réel
global."
Ainsi,
cons tetcnac nous ~e la notion
de développement est présentée ici suivant une optique à la fois
synthétique, quantitative et qualitative. cette approche met l'accent
sur la différenciation entre la notion sous étude
et la croissance
économique.
1) - L.Malassis
"Agriculture et Processus de Développement " UNESCO
Paris, 1973. P. 14.
2)
- R.PASSET
"Politiques du Développement " ,Dalloz,Paris.1969.P.6.
3)
- F.Perroux
"L'Economie du XXe Sciècle "
PUF, 1961. PP. 558-559.
10
François Perroux définit en effet la croiss~'ce comme
"
"
l'?ugmentation,
soutenue pendant une ou plusieurs
longues
périodes
",
d'un "indicateur de dimension ".
pour
la
nation, cet indicateur est, "
le produit global
brut ou net en
termes r é e l s "
. (1).
Nous
remarquons tout de suite que la notion de croissance
est plutôt partielle et quantitative.
Il s'en suit donc, que la notion
de développement est plus vaste
que celle de croissance, ou en termes
plus précis,
"
le développement englobe
et soutient
la
croissance
" . (2).
En partant de cette optique, René Passet indique que
"
le développement d'un ensemble territorial
est fait de
la
croissance d'un certain nombre de variables
caractéristiques" ••
et de la
décroissance d'un certain nombre d'autres,
accompagnées
des
changements
structurels et mentaux favorables à sa poursuite.()
Il ressort clairement de ces observations et définitions
que le développement n'est pas un problème de nature purement économique,
mais également
et surtout de nature
socio-culturelle.
Il est aussi un problème politique non pas seulement parce-
que sa solution requiert une action des
instances politiques,
"mais
parce qu'il
concerne
le pays envisagé dans
sa personnalité
historique"
et dans son existence propre, (4)
" D~velopper u,
selon Alain Barrère, est" l'oeuvre d'une
communauté;
elle est
politique au plein sens du
terme
"
1)
-F.Perroux
"L'Economie du XXe siècle", PUF, 1961 P. 557.
2) -Ibid.
P. 157.
3) -René Passet:
Op.cit.
P.4
4)
-Alain Barrère,
( Préface de ); J.Ph.Plateau ", Les économistes
classiques et le sous-développement" Tom;1 & 2, PUF
Paris,
1978. P.VII.
-
11 -
Ainsi, il n'est pas question de l'atteindre par la philan-
~~ro9ie;
aucune réponse individuelle
n'est valable, écrit Albertini,
.. aucune campagne contre la faim qui se contente d'émouvoir
le
coeur
des
riches,
n'est efficace."
(1)
Somme toute, le développement est un mouvement d'un peuple
orchestré
vers les plans supérieurs d'une meilleure humanité.
Ce mou-
vement est caractérisé par les changements mentaux
et sociaux qui favo-
risent et réalisent
les changements
culturels et politiques continus.
Ces changements
s'accompagnent
de mutations profondes,
et, entraînent
des bouleversements
irréversibles, situés dans la logique
d'un mouvement
d'évolution de longue période.
"
C'est ici
la norme
mëme",
d'un ordre
"
qui
se
transforme", puis s'efface, tandis
qu..un autre se dessine
(2).
Etudiant les conséquences d'un mouvement de développement
à l'échelle de l'économie mondiale,
A.Barrêre (il
arrive à préciser
que"
le seuil de mutation structurelle est révélé par
la
croissance n.
Il ajoute que,
"
la mutation
résulte
d'une
interdépendance entre des changements affectant plusieurs
ordres de
phénomènes,
parmi
lesquels
figurent
les
accroisse-
ments du produit et du rythme de
croissance,
mais
aussi
les
changements
structurels
liés au
développement ",
qui
sont
1) - J.M.Albertini
" Les mécanismes du sous-développement",
éd.ouvriêres, Paris, 1967.P.18.
2)
- René Passet,
" L'Economique et le vivant, " Payot, Paris,1979
P.7.
3) - Alain Barrère
.. Le Développement Divergent " Economica,
Paris, 1978, P. 109.
-
12 -
les uns d'ordre économique, les autres d'ordre extra-économique.
Il suggère
"
si
la croissance se poursuit et
s'accentue,
ce n'est pas uniquement pour des
raisons rele-
vant
du fonctionnement
augmentation du volume
de
l'inves-
tissement
et de l'emploi,
par exemple), mais aussi parce que
les
transformations des structures économiques,
psychologiques,
mentales,
favorisent' et permettent l'accroiisement."
(1)
Si le partage fondamental entre les"
développés"
et les"
sous-développés"
,apparaît être de l'ordre des accroisse-
ments,
pour lui" le
partage est d'ordre structurel,
bien que
caché
Ainsi "les
phénomènes de croissance, constituent la
face
"
apparente et les
phénomènes de structure la face cachée du développement".
Pour Barrère
le développement
"
s'effectue
avant tout par
la
conquête
d'une homogénéité
structurelle
qui,
constitue un
facteur
d'intégration économique,
favorisant
le déroulement
de la croissance.
"(2)
Au-délà
du mouvement divergeant de la croissance
mondiale, qui est la première réalité
saisissable,
A.3arrère
arrive
à préciser" le
rôle déterminant
joué par les
structures,
dont la prise en considération a permis d'effectuer le
passage
des phénomènes de croissance
aux phénomènes
de
développement. "()
Son oeuvre permet de mettre en lumière le fait que
le
véritable
partage
du mouvement, celui qui crée
les différences
et
la divergence,
" réside dans
les ruptures
structurelles situées
au niveau de la démographie,
des ressources
naturelles et
des subsistances,
des moyens
techniques et des processus de
production."
(4).
1)-
Ibid.
P.109.
2) -
Ibid.
- P.110.
3) -
Ibid.
- P.195.
4)- Ibid.
- P.195.
-
13 -
En
conséquence, l'analyse
des structures,
en relation
avec le niveau de développement
d'une société,
nous apporte
une
première
série d'enseignements précieux.
C'est l'inertie
des fac-
teurs
structurels
privilégiés
qui freine
ou bloque
le développement.
En outre, la connaissance de leur diversité et
de
leur
rigidité
offre à l'action des pouvoirs publics
un
champ très
vaste, allant de l'éducation des hommes
à l'investissement, en passant
par la réforme des institutions.
" I l
n'est pas de
marche
en
avant possible
dans des
cadres
figés."
(1)
D'autre part,
la croissance
désirée,
lorsqu'elle se
produit, implique une
redistribution
complète
des <4ctivités
au sein
de la nation.
Des
éPargnes
réalisées
dans l'agriculture,
devront
se porter vers l'industrie.
Des
hommes se
déplaceront
des villages
vers
les villes.
Ces
évolutions structurelles
et beaucoup
d'autres
s'accompagnent
de mutations
profondes dans le
fonctionne-
ment
des
mécanismes' économiques,
et parfois
préparent
le fondemen~
d'un
bouleversement radical
du système
même.
Le point
prépondérant qui ressort
de cette discussion
est ~le le développeffient d'une société
cu d'un secteur de l'économie
signifie
la prise en considération de sa croissance et
des mutations
structurelles et fonctionnelles
qui l'accompagnent.
Ainsi,
en insistant sur
l'importance des structures
dans le développement, nous allons passer à la discussion du
rôle
que
le secteur agricole -
( qui constitue le secteur économique le
plus important
au début du développement ) - doit jouer dans le
processus de
développement
socio-économique
global.
1)- René Passet
"Politiques .... Il
op. cit. p. 119.
-
14 -
1 • 2 • -
LE ROLE DU SECTEUR AGRICOLE DANS LE PROCESSUS
DE DEVELOPPEMENT.
La conception des éConomistes en ce qui concerne le
rôle de
l'agriculture dans le processus de développement
socio-
économique global a subi une évolution considérable.
Tandis que, jadis un rôle passif était attribué
à
l'agriculture dans le schéma du développement
économique, aujourd'
hui, elle
est envisagée, non plus comme une n
catégorie
à
part",
mais comme une branche intégrée au processus de développement" dans
sa totalité,
contribuant A atteindre les objectifs que la
société
tou t
entière s'est donnée."
(1)
Nous remarquons que pendant la période 1940-60, i l Y
avait une résurgence d'intérêt pour clarifier et analyser les déter-
minants de la croissance économique.
Les économistes de cette\\période
croyaient généralement que l'industrialisation étaitla.seule;réponse
positive au développement.
En
d'autres termes"
dans la
quasi -
totalité
( peut être la totalité
des cas ..
le
développement se confondait avec l'industrialisation. (2)
Le secteur de l'industrie était considéré comme
le
secteur
moderne,
qui pouvant
et même
devant remorquer le secteur
rétrograde - c.à d., le secteur
aqricole.
L'industrie
était
1)
Louis
Malassis, Op. cit. P.IS.
2)
René
Pas set ,
Op. cit. P.270.
-
15 -
envisagée en plus comme le secteur -clé : elle pouvait être
créatrice de l'emploi
pour les ruraux, constituer
une demande
pour les produits agricoles et
alimentaires
destinés aux indus-
tries de transfo~ation et aux exportations, et
fournir les
inputs
industriels
( e.g. pesticides,
engrais chimiques etc ... )
à l'agriculture.
Il
fut
de mode, comme le précise Erik Thorbecke,
d'utiliser"
les modèles
à
un secteur de
type
Harrod-Domar
en tant qu'outil d'analyse
et de planification. (1)
Ces modèles, qui sont
caractérisés par les fonctions de production
simples et agrégées
dont l'investissement
est le seul élément,
mettaient l'accent, au moins implicitement, sur celui-ci dans l'infra-
structure et l'industrie.
La nature de ces modèles à un secteur, un
x
input,
et l'hypothèse
implicite que les facteurs ne pourraient pas
être
combinés dans une proportion
fixe
avec l'investissement, a
préludé,
selon
Thorbecke, Il
à
l'évolution des
effets de
production sectoriels,
de
l'allocation de
l'investissement
alternatif,
et .d e a
combinaisons. différentes des
facteurs" (2)
1)- T~orbecke, Er~< : Il The role of Agriculture in Economie
Development ", Columbia University Press, New York,
1969 PP. 3 - 7.
~ )- Nous pouvons définir les inputs et les outputs ccmme suit:
" Les inputs sont constitués par tout ce qui entre dans l'appareil
productif (. matière première, energies, services •.. ) afin d'obtenir
un certain volume de production;
les outputs sont constitués par
tout ce qui en sort ( productions, déchets)· 70ute
production est
un output, mais tout output
n'est pas une production ( cas des
pollutions
par exemple )."
Cité
d'après R.Passet, Il L'économique ... ", Op.Cit.P.25
2)-
Thorhecke, Op. Cit., P. 4.
-
16 -
Avec la tendance dominante qui considérait comme
identiques le secteur moderne et le haut niveau de productivité de
l'investissement,
Thorbecke
remarque que Il
la quasi-totalité
de
l'investissement était dirigée vers
l'industrie et
l'infrastructure industrielle. Il
(1)
Avec le recours â des modèles à deux - secteurs,
les
économistes continuaient à donner toujours un rôle passif à l'agricul-
ture
et la regardaient
comme une source potentielle
de"
main
d'oeuvre
illimitée,"
et de
"surplus
agricole Il
pour le
reste de l'économie.
Ils
supposaient
que les
agriculteurs
pourraient
être
en grand nombre libérés
de.l' agriculture
de
subsistance,
(2)
sans avoir comme conséquence la diminution de
la
production
agricole.
Autrement dit, pendant assez longtemps,
la
productivité
marginale de la main d'oeuvre
àgricoie
était considérée
comme
nulle,
ou
du
moins
quasiment
nulle.
Il
était considéré
que le transfert
de force
de
travail
était
lié
à un transfert d'épargne de l'agriculture
vers
le secteur moderne.
Une
politique"
populaire
..
encourageait
ce transfert
de .main
d'oeuvre et de surplus agricole
en changeant
les "
termes
de
l'échanges"
au détriment de l'agriculture. (3)
1).- Ibid ..- P.4
Un cas intéressant à signaler est celui des plans
dits dedévèloppemen~élaborésen Iran à partir de
1949. Cf. Chapitre 2 de la deuxième partie.
2).- Nous allons
approfondir
cette notion ultérieurement
3).- Erik, Thorbecke. Op.Cit. P.S.
-
~ 7 -
Suivant cette approche
comme le p~écise
Eric Thorbecxç
clairement, le problème
"é tai t
que
l'oie
de
l'agriculturç
rétrograde
pourrait
être morte de
faim avant qu'elle ne pùisse
..
p on d r e l ' 0 eu f
d ' or"
(1).
Avec l'élaboration des modèles d'économie duaLi.s.t e
et
les
études
à partir
des
tableaux
inter-industriels, il
était
admis
que les fonctions que les secteurs agricoles
et industriels
devaient
remplir dans le processus de développement,
étaient
com-
plètement
interdépendantes.
D'autre part
l'expérience
a montré
que, si l'agricu1.~\\\\'rè
est
négligée,
et si elle n'est pas en mesure de remplir
ses foncti~~~
économiques, "il peut
en résulter
un freinage
ou un blocage de la
croissance
globale ".(2)
,Il était
encore admis que l'industrialisation ne pour~~~~
..
se greffer
directement sur un désert
économique, n (3)
~~.
de
plus,
"
le développement
de
l'industrie
Il
supposait.
"
la création préalable
ou au moins
simultanée)
d'une
agriculture
digne
de ce
nom. Il
(4)
Les
historiens
économistes,
de leur
côté, ont
fourni
les
informations
concernant
le
choix
entre
le secteur
agricole
et le secteur
industriel
dans
le
processus
de dévelop-
pement.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - _..
1)-
Ibid. P.4
2)-
L.Malassis, Op.cit.
P.177.
3)-
R. Passet, Op.Cit.
P.270.
4)-
R. Badouin, " Le Rôle
du Secteur Agricole
dans la phase
initiale du
développement
économique ". RSLFi1960 'P'\\=.\\ï.
- 18 -
Selon
Simon Kuznets (1) " les économistes
historiens
généralement
se partagent l'opinion
qu'il
n'y a
eu aucun cas de développement
réussi
d'un pays majeur
( dans
lequel une hausse de
la productivité
agricole ne soit
précédée
ou
accompagnée
du développement
industriel."
D'autre part, A.E.Kahn,
Jacob Viner et CoaJ.e& Hoover (2)
proposent
que"
les efforts pour augmenter l'offre alimentaire
'et agricole
doivent
être
prioritaires.
Il existe
une
;
.,
demande
importante et un large besoin pour
les produits
agricoles
additionnels.
Et la productivité
marginale
la
plus
importante du facteur capital se situe
dans
le
secteur agricole "
Dans la méme optique
Coale .. & Hoover , proposent , pour
l'Inde, qu' "
un <, progrès tr~s substantiel dans la par~ie
la
plus retardée
de
l'économ~e ( agriculture)
est un préalable
pour la réussite du développement économique
global"
et
" si un secteur
limite la croissance
des autres,'
i l est
plus probable que ce soit le cas de la croissartceagricole
limitant
le
non-agricole
et non le contraire".
(3)
En outre, plusieurs
économistes sont d'accord
sur le
fait
que
"
l'agriculture est le secteur où
les résultats
1) - Voir Simon Kuznets" Six Lectures on Economie Growth " The Free
press of Glencol, New York, 1960,PP.59-60.
2)
- A.J. Coale & E.M.Hoover, " Population Growth and Economie
Development in Low-Income Countries : a
case of India's prospects". Princeton University
Press, New Jersey, 1958, pp. 120,139.
3)
- Ibid. P.GO
r.:
~ .
-
19 -
les plus importants
peuvent être obtenus aux moindres
frais
Il
(1)
parce que
ce secteur existe déjà
alors que les
autres
activités
doivent être créées
"
ex nihilo"
Néanmoins,
la controverse
de Il
l'indus tr iali sa tion-
d'abord"
avec
toute sa vulnérabilité
n'est pas close.
Ester
Boserup (2)
étudiant
de près
les sociétés
primitives
asiatiques conclut
qu' Il
i l semble irréaliste
de
supposer
qu'une
révolution
des
techniques
agricoles par
les moyens de l'industrie moderne et les méthodes scienti-
fiques
se produira dans un avenir proche dans
les
pays
qui
n'ont
pas encore atteint le
stade de
l'industriali-
s a t.Lo n
urbaine ".
Elle
précise
qu'
I l
i l n'est pas probable
que
nous puissions voir
une
inversion
de la séquence
traditionnelle,
dans
laquelle le secteur
urbain avait
tendance
à
adopter
les méthodes
modernes
bien longtemps
avant
que
le secteur agricole
subisse une transformation
correspondante"
(3)
On trouve encore un grand nombre d'économistes
ent=e autres,
Albert Hirschman,
Leibenstein, et
Higgins)
qui,
en même temps,
qu'ils reconnaissent le
besoin d'augmentation
de la
productivité
agricole,
concluent
que
cela
pourrait
être atteint
en
attribuant
la
priorité
à un
"Big - Push"
au programme
de
l'industrialisation.
1)- René Passet, Op.Cit. P. 270.
2)- Boserup, Ester,
Il
The conditions of Agricultural Growth,"
George
Allen & Urwin Ltd. London 1965. P.120.
3)- Ibid. -
P.121.
-
20
-
La théorie
du" Big - Push" est une
théorie
du
démarrage
du développement
qui subordonne le développement à
la
création
d'infrastructures économiques et sociales et dénie toute
efficacité à des investissements successifs.
L'idée
clé est ici
celle de l'indivisibilité de l'investissement. (1)
Partant de la même optique, Higgins
écrit que la seule
façon d'arriver à une"
amélioration
cumulative dans
la
productivité agricole,"
"
est une
politique publique
destinée à
raréfier
la main d'oeuvre
en agriculture,
pour
la remplacer
simultanément par une
agriculture plus
mécanisée
et de plus grande dimension,
et en encourageant
un taux d'industrialisation
accéléré,
". (2)
~ ·-;::;i":::E":;.
Il mentionne
ailleurs6~"'<-\\'-~~~'"/é~ litique If re-
#,0
'J:.
quiert
un investissement
louf~d ta~d~rx secteurs,
nr
industriel
et agricole
"
(3)
\\~;l~iste
danger qu'il y
aurait
à néqliger
le secteur aqrieol~O~~~gerde l'indus-
," ~rlo~_er-,?/
."
"
trialisation
sans que celle-ci
9'accompa~ révolution agricole.
Malgré ce penchant vis-à-vis de l'agriculture,
W.n.Nicholls (4) écrit que"
la logique de
la position
de
Higgins
nécessite
une accentuation de l'industrialisation,
car,
sans celle-ci,
la consolidation de
la terre
et la
mécanisation des
exploitations pourraient difficilement
n
accroltre
la rareté de
la main d'oeuvre.
1)
-
Voir Marc Penouil, Il Economie du développement," Dalloz,
Paris, 1972, P. 61
2 & 3) - Benjamin Higgins, If Economie Development", W.W.Norton & Co.
New York, 1959, PP. 459 ; 343.
4) - William H.Nicholls, " The Place of Agriculture in Economie Development"
in Eicher, Carle & L.W.t'litt,
"Agriculture
in
Economie Development ",Mc Grow-Rill, New York,
PP. 16-17.
-
21
-
La position de Leibenstein
sur
ce point,
bien
que plus prudente, est tout à fait
similaire.
(1)
Nicholls
pense
que cette position à l'égard de l'industrialisation
est" vulnérable"
surtout
si elle est utilisée
comme
la
"base"
de la planification
économique
à court terme
dans les pays surpeuplés (2).
Selon lui,
ces
économistes
ont
sous-estimé
les
potentialités
à court terme
qui existent
pour l'augmentation de
la
production
agricole.
L'exploitation
de nombreuses
petites
unités
est
réalisable,
étant
donné
le champ
et les possibilités
qu'offrent
la
terre et
la. main d'oeuvre
existant
dans les
pays
sous-
développés.
Le commentaire d'Erik Thorbecke sur cette position est comme
suit ~"
la nécessité
de mettre
l'accent
directement
sur
l'augmentation
de la productivité et de
la production
agricole
avai t
tendance
à
être
négligée,"
pendant eette
période
qu'il nomme
"
période de
l'engouement pour
l'indus-
.n. ,.
~. '..
trialisation
H
(3)
Cette controverse, à partir ·demodèles à deux secteurs,
révèle l'oubli au moins de trois points tout à fait fondamentaux auxquels
ces moàèles ne s'adressent pas explicitement. Ce sont le commerce
extérieur,
la nature de l'industrialisation réalisée, et
les
déterminants de la production agricole.
1)-
Harvey Leibenstein, "Economie Baekwardness
and Economie Growth".
John Wiley, New York, 1957. P. 264.
2)-
W.H. Nicholls.
Op.Cit. P.
17.
3)-
Erik Thorbecke. -
Op. Ci t . P .
6 .
-
22 -
Pourquoi
alors,dans ce cadre de référence, avoir
choisi
une économie fermée
plutôt
qu'une économie ouverte?
Il
ne
faut pas considérer
le
commerce
extérieur
uniquement
en tant
que
gains
en devises
et comme
un accès
à l'industrialisation
( technologie
moderne),
mais
aussi en tant qu'outil
de domination
étrangère.
(1)
Nous constatons, encore,
que ces
hypothèses supposent
une
industrialisation
urbaine
qui viendra
d'abord
et servi~a
ensuite
les intérèts
du développement
agricole.
Or,
ce n'est pas
toujours le cas. Dans les P.M.D., les industires, surtout. de
montage,
font
en général
partie
d'un plan. qui répond à l'optimun
d'une
unité
extérieure
et supranationale
et
sont orientées plutôt
vers
la consommation
immédiate
de l'intérieur
ou vers les commandes
de l'extérieur
plutôt
que vers la fourniture
dt inputs industriels
aux
agriculteurs.
Ainsi
elles réservent à l'étranger
l'essentiel
de
leurs
effets
d' entrainement.
Autrement dit,
un des caractères
incontestables
des PMD ~
pays moins dâveloppés -
est
qu'ils
ont,
en général,
des
économies
désarticulées
et peu intégrées.
D'autre part, une meilleure compréhension des détermi-
nants de la production agricole, :.ant du point de vue micro
que macro-
économique,
est
indispensable
avant qu'on puisse envisager
son
propre
rôle.
Selon P.Moussa (2), Il
on parvient
en quelques
années
à
augmenter
la production de
25 à
40\\
",
en élevant
la productivité par une amélioration des variétés cultivées,
par
un perfectionnement
des méthodes - et surtout
des
méthodes
1)- Voir, entre autre,
Albertini, Chapitre sur"
la domination
à travers les échanges commerciaux", Op.Cit.PP.99-118
2)- P.Moussa, " Les nations prolétaires ", PP. 135-144,
cité d'après
R.Passet, Op. Cit., P.270 •
..•
"~
:;~ .
- 23 -
d'irrigation dans les pays tropicaux - ou par une meilleure
protection
des récoltes
contre les parasites, etc.
Pour nous, comme l'industrialisation suppose une
agriculture productive, l'agriculture a
un rôle
actif, et
c'est
la
problématique et la modalité de sa
participation
au dévelop-
pement
qui nous préoccupent.
Selon
Rostow (1) l' agricul ture doit
jouer un triple
rôle
dans le passage" de la société tradi tionne lle à
la
société
qui réussit
son démarrage
";
a.-
fournisseur de biens
b.- consommateur de
biens
c.-
fournisseur de capitaux.
(2)
Nous constatons
que ce triple rôle
envisagé
pour
l'agriculture
démontre l'importance incontestable de ce secteur, au
moins aux stades
ioitiaux du déVèloppement .
Il
est donc vrai,
"
qu'il
n'y a
pas d'industrialisation possible
sans une
impulsion
donnée
à
l'agriculture."
Autrement
d i t ,
l'i~dustrie
ne peut se
créér
que
su~ un minimum
de
vie
économique" • (3)
Un
ajustement
de la croissance
agricole
et
industrielle est donc nécessaire et le développement
ne
se conçoit
pas
sans une vision
à long terme
de
la croissance
de ces
deux
sect.eurs ,
(4)
1)
-
W.W.Rostow
" Les étapes de la croissance économique Il
Paris, Seuil, 1962.
2) - Voir, entre autres, la
présentation de R.Passet, Op.Cit.
PP. 271 - 272; et celle de L.Malassis, Op.Cit.
PP. 155 -
160.
3) - René Passet, Op. Cit. P. 272.
4)
- J.M. Albertini, Op. Cit., P. 226.
-
24
-
La
présentation de Robert Badouin (1) en ce qui
concerne les différentes
formes
de participation de l'agricul-
ture
à la croissance
globale présente
un intérêt
certain.
Selon cette
analyse,
l'agriculture peut constituer
.
le secteur de lancement de la croissance dans la mesure où
des ren-
dements
élévés
émettraient des "impulsion
créatrices"
dans
le reste de l'économie et
permettraient
au pays de rompre
avec
l'isolement
grâce
à la
commercialisation des surplus,
et
d'en
finir
avec
la stagnation
grâce à l'apparition
d'une épargne
rurale.
Dans une autre optique, le développement de l'agricul-
ture
permettrait, de fi~Àncer la croissance 'dans la mesure où
l'augmentation
des
flux
qui résulterait
d'une
production
accrue
pourrait, soit
être réinvestie
sur place,
soit
augmenter
la
demande
de
bienS
de
consommation
des agriculteurs
et
donc
stimUler
l'industrie,
solt 'enii~' ~t:reL'tifiliséé pai:i'ttat
pour
êtré
affectée
au financement
de . certains
proj ets de
dé-
veloppement.
Enfin,
l'agriC'.1lture
pourrait constituer
un secteur
d'ajustement
de la croissance,
si l'augmentation
de sa
production
permettait
de
réduire
les divers
déséquilibres
alimentaires,
financiers,
externes,
strùcturels,
ainsi
que celui de l'emploi,
déséquilibrés
qui caractérisent
les pays
sous-déVeloppés. (2)
Il
apparaît
clairement
que
le premier
modèle
attribue
à l'agriculture
un
rôle
très
important.
Suivant le
1)
-
Robert
Badouin, " L'Agriculture et accession au développement"
Ed.
Pédone, Paris, 1967.
2)
- Pour un autre exposé de la question
voir L.Malassis,
Op. Cit., PP. 169 - 201.
-
25 -
second
modèle
l'agriculture se voit confier un rôle
ingrat.
Enfin dans le troisième modèle
l'agriculture se
contente de répondre aux sollicitations qui
lui sont adressées à
la suite
d'un processus de
développement
acquis
en dehors
de
sa
propre
action.
Pour terminer
cette controverse et afin d'en tirer
àe
bonnes
leçons,
nous
devons
dire
qu'une opposition dicho-
tomique
n'est plus valable;
les deux secteurs
sont interdépendants,
et
doivent
être développés
simultanément.
Néanmoins,
pour les pays
surpeuplés
munis
de
bonnes
ressources
agricoles,
mais
manquant
de
devises étran~
gères,
surtout
aux
stades
initiaux
de leur développement,
;....-
;-
l'importance doit
être
attribuée
à l ' agricul ture
dans
la mesure
oü la
contrainte
humaine
de
nourrir les
hommes
présente
une
priorité
légitime.
x x x
-
~6 -
1.3. -
LES
ETAPES
DU
DEVELOPPEMENT
AGRICOLE
ET
ALIMENTAIRE .
L'analyse
des
étapes
du développement et de la
transformation
structurelle
lancée
par
W.W. Rostow
fut
accueillie
diversement.
Il faut
rappeler
que
selon
Rostow, la " société
traditionnelle
"
devait
successivement
réunir les"
condi tions
préalables au démarrage
"
afin de
"
démarrer "
et
marcher " ver s
la maturité
"pour
aborder "l'ère
de
la
consommation
de
masse"
avant de se heurter
aux problèmes
qui se
posent" au-delà
de la consonunation fi
Deux
catégories
fondamentales de critiques semblent, cependant, avoir été formulées
au
schéma
d'évolution
proposé
par Rostow :
1.- Rostow ne traite pas des systèmes socio -
économiques
au sein desquels
peuvent
se développer
les phases
successives
de la croissance.
(capi tal isme,
socialisme, etc.
2.- La chronologie
des phases
successives
relève
d'Une
vision
linéaire de
l'histoire,
vision
; .
optimiste
quant aux
chances,
pour l'humanité
entière
d'atteindre
le stade
final.
L'analyse du
processus
historique
de développement
occidental,
nous
fournit
en réalité
un
outil
précieux
pour
comprendre
le
phénomène
du développement
en mouvement.
Cependant,
comme
cette conception est
suffisamment
exposée
par ailleurs, nous
pouvons
nous dispenser
d'y
revenir.
(1)
1)
-
Voir,
entre
autre,
R.PASSET, Op. Cit. PP. 95 -
111.
- 27 -
Il est
nécessaire, en
revanche, d'insister
plus
longuement
sur l'analyse
de L. Malassis, qui essaie de présenter
un
modèle
descriptif
simplifié
afin de lier le développement
agricole
au
développement
général.
(1)
Selon
ce dernier,"
les
étapes
du développement
agricole
n'ont
de
signification
qu'envisagées
dans
le
contexte
socio
-
économique
global. " (2)
Ainsi le
modèle
occidental
fait
apparaître
trois étapes historiques
dénombrées
comme
suit:
(3)
1.- Le stade de l'agriculture de subsistance semi-
féodale
et artisanale
( familiale ) dans
une
économie
préindustrielle;
", ·,"2.~
2. - Le stade de l ' agr i culture
artisanale,
en cours
de
commercialisation,
dans une économie capita-
liste
en
cours
d'industrialisation.
3.- Le stade de l'agriculture
artisanale commercia-
lisée,
en cours d'industrialisation,
dans
une
économie capitaliste
industrialisée.
(voir
le Tableau 1
Considérant les transformations en cours en Occident,
L. Malassis
prévoit, au stade de la société post-industrielle, une
agriculture
industrialisée.
Avec
l'industrialisation de l'agricul-
ture
s'achève
la dernière
phase
qui conduit à la maturité,
1) - Louis Malassis, Op.Cit PP. 273 - 287.
2) - Ibid.
275.
3) - Tout en se réfèrant aux idées de Paul Houée : Les étapes du
développement
rural"
éd. ouvrière, Paris 1972, nous arrivons
au
même
résultat.
-
28 -
TABLEAU -
I.
Modèle descriptif
simplifié
du développement occidental.
---------------------------------------------------------
~iaA dos ~tifl
Nombr.
:.c
:"Iombr.
Pnioda
en ~~
non-a I;ricolcs
dîtalfÎtanlS
Allric:ole
Alirnetl~
par a;ricok
historique
-AIlTÏ"O'C'- :"Ion- - -
par 311=0ic:
Stada
SySCCma
Structure
Sr'ICme
Suueture
3sricDlos
"
t:
li
4
6
'7
8
9
10
Il
t:!
Il
14
- - - - - - - - - - - - - - - - l'
- -
xvur' s.
80
20
1,25
formation du
Économie
Semi-féodal
Agriculture
j
75 22 100 Éconor
caoualisme . agricole ou
ct art isanal
de
alimenta
commercial
pré-
subsistance
agrico
sur la base
inau~lrielle
d'une écono-
mie semi-
fêodale ~
artisanale
- - - - -----_._..
._---------
2
XIX' S.
so
2
Capitalisme
Ëconcmie en
Artisanal
Agriculture
10
50
40
100
industriel
cours d'indu- pré-industriel en cours de
serialisaticn
commercia-
~COl\\(
lisation
en
c
-----------------:-------·---------'---~i d'inc1lJ
3
xx~s. 3a
20
SO
4
S
teonomie
", Anisanal
Agriculture
15
35
50
100
lisati,
Jb
10
90
9
10
im1ustrialisée
de
e
, commerciali- 18,: 27,;;.,55-,:)00
QI
sée =t cours
"satiOI
li""lDdustria-
.'.
lisation
.
'
.__
-,.=--=-=-=_-,
~:
-.:: _7.":
. ' : : - - . - _ : ~ ~-:-_=.:~:..~:"~__==_:_-_~_=_=__::.:-
:..~:_.-=-=-.:.__=.:=:.==.:.==:.::.':_:~_=:._==__=__
xx" s.
9S
19
20
?
Éalnomie
Néo-
Indusrria-
20 60100
~con
post-
artisanal?
lisëe
indu:
industrielle
Cacuatiste '!
lis
a ,.., Achats de l'aericuhure aux industries d'amont
Coopératif?
• ~ Valeur ajouléé f'arra:;ricullurc
Semi-puolic ?
c -:< Coùrde la distribution et de la transforrnauon
d = Dépenses du coosomrnateur
SOURCE
L. Malassis
"Agriculture et processus
de
développement"
ti'NESCQ ,
Pari s
1973,
P. 274.
-
29 -
selon la définition de Rostow
tous les secteurs atteignent -\\ \\,.""
une haute productivité.
Les étapes du développement ainsi
mentLorméea ~""'W\\1ll\\l~
constituer une base convenable pour l'analyse du processus à~ ~\\>~\\\\\\~"
pement agricole;
à partir d'elles, nous pourrons expliquer ~ 'e W~ ft rU'\\lù
d'une situation à l'autre.
En conséquence, l'analyse du
~~~~~~\\\\a
de développement agricole
Occidental
aménerait
à envisagér~
"<\\\\h"~\\)a\\1~"~
i~
vement :
a.- le passage de l'agriculture de subsistanc~ ~~\\~
féodale
à l' agricul ture
artisanale
en
~"~\\H'~
de
commercialisation;
b.- la survivance de l'agriculture artisanal~ V\\i.\\:l'll lq
milieu
du XXe siêcle':en"Europe;
c.- le passage de l'agriCulture artisanale à ~\\"'H!.~Q.
formes d'organisation socio - économique,
~\\\\
stade de l'agriculture industrialisée.
L' étude de ces transformations mettrait en
1.\\.\\\\\\1., ~~."'lA .\\~l~
condi tions de l'agriculture dans les pays sous-développés.
n~ \\\\\\ \\\\a,
elle
pourrait nous aider
à voir les différences qui exister\\\\. A\\\\ht4
le processus
historique
et les cas spécifiques de notre t~~~.
La première phase, surtout, mérite un examen
a~AQ~
approfondi.
Selon Marc Penouil (1), une économie
de subat ~\\:"i\\t'(lj
présente trois
caracteristiques
essentielles :
1) - Marc Penouil,
Op. Cit., P.3.
-
30 -
1.- Faible productivité par tête;
2.- Equilibre nutritionnel précaire;
3.- Faible importance du commerce;
L.Malassis, expl~que le niveau de vie de subsistance en
tant que niveau assurant"
le minimum nécessaire à' l'entretien
de
la vie,
et aux acti~ités n
impliquant fi cet entretien" (1).
Donc, l'agriculture de subsistance pourrait signifier que
l'activité
agricole permet tout juste au paysan et à sa famille d'assurer
un minimum
vital de société
trad1t~onnelle.
.~Par· soci~té
tra-
ditiormelle,
nous
entendons,
-une'
société
dont
le,,:' com.portement
se,
fait
par
référence
au
passé, .. ~ à la
coutume,
et
à
la
tradition.
Robert· B~~,"définit" ':..;, l~<CllJriC'Ulrtt1:l:e':,deù sw:;<sïstanee.,,:" ,:<d'-'
- ,
-." ...
.
~ ',.
" .,-
.
.j.:
.
comme
"un système économiqu~, 4-~~'~'i' lequel chaqi.re ensemble
• '-~'
. , '
~~.<.'
.
élémentaire,
qu'il
so,tt fOIl,dé sur_,l~ lien
d'~ parenté ou
la
proximité
territoriale,
consomme:la. quasi-totalité de
ce
qu' i l produit et calque
le volum~)~e. sa p r c du c.t.Lo n,
sur. celui
.
.
"
. , ~ '",
. : . '
des
besoins
pourvant être satisfaits~ar voie d'auto -
approvisionnement n
(2).
En agricultUre
de subsistance
chaque cellule
produit
la plupart des
biens
dont elle a besoin et en consomme
la presque
totalité ..
A l'état pur, Badcuin indique que " la fonction de
l'agriculture
de subsistance est de
répondre
de façon
presque exclusive aux besoins d'auto-consommation ressentis
par
chaque unité
élémentaire n. (3)
1)
-
L.Malassis, Op.Cit. P.83
2)
-
Robert Badouin, n Les Agricultures de Subsistance et
le
Développement Economique ". Pédone,Paris 1975.
P. 11.
3) - Ibid - P.?
-
31
-
Ce qui. est caractéristique
de l' aqr i.cut tllH~ 'Je
subs Ls t.ance selon
Badouin, " C' est moins
le
niveau
,11:1
'fie
auquel
elle
conduit
que
la manière
par
laquelle
'!~
niveau
de vie
est atteint." (1)
Deux
communautés peuvent avoir
un niv~~\\.1
de
i
L
consommation similaire,
mais elles présentent des
caractàw~~ três
1 .
différents
si l'une le réalise par le seul auto-approvis1aOnClmQnt tandis-
1
que
l'autre
recourt
largement à l'échange.
"L'acce6s·~qtl
au
développement économique"
précise
Badouin, "peut
~tte plus
facile
dans
le
second c a s " (2)
....
D'autre part, c'est un type particulier q' ':H;'ganisation
.; -
sociale qui donne sa signification à l'agriculture de subS~BtaHde •
Malassis
divise les principales formes d'9rgani s at!on soC~g~4aOrtomique
de l' agricul ture en quatre
:. (3)
1.- Les formesd'organisat!on coutumière
2. - L '.agriculture féodale ou semi-féodaJ,(J
3.- L'agriculture paysanne
4.- L'agriculture capitaliste ou semi-ca~1,~"'HBte.
Il est clair à première vue' que l'organlsé\\lll.on
socio-économique
de l'agriculture de beaucoup de pays moine ,1~v91oppés
présente des caractéristiques de l'agriculture semi-féodale,
~1~YBanne,
et semi-capitaliste.
Pour avoir plus de détails nous reverrons
t~e
~'.
.. - - _._--_.-
. ;..•.
.,.
1)- Ibid .
P.S.
2)- Ibid. - P.S.
3)-cf. L.Malassis.
Op. Cit P.71 et S. pour les détails.
-
32 -
définitions
suivantes
(1)
a.- L'agriculture sem! - féodale est caractérisée
par les rapports de domination que le seigneur,
détenteur
des moyens àe production, exerce sur
_des semi-serfs, de manière que les activités de
ceux-ci et leur. subsistance d~pendent principa-
lement du seignelU'.
b.- L'agriculture
paysanne: Ce type d'organisation
est caz'actiêzLaé
par le fait que "
l ' ini tia ti ve
de production revi ente au paysan. ~
Dans
ces
conditions r "les rapports de domination,
lorsqu'ils
existent,
ne s'exercent pas par
subordination directe du travailleur,
mais
par le marché d~la tei~e, les fact~urs,·
de: production et/rês:.'produits'a'gricoles
"
..
..~
eux....mêmes.
c, - L' agricul tu.re cap!taliste. ou semi-capi taliste est
caractérisée par des rapports de production spé-
cifiques entre les propriétaires des moyens de
production et les salariés, qui offrent leur force
de travail sur un marché.
La structure et les mé-
canismes du marché du travail déterminent diffé-
rentes
situations.
C'est justement le deuxième type d'organisation (b) qui
correspond à une agriculture de subsistance. Badouin indique qu'elle
est le seul type d'agriculture qui soit"
compatible " avec la so-
ciété traditonnelle.
(2).
Lorsque
sous
l'effet
des
politiques
1) - L.Malassis,
Op. Cit., P.
71.
2)
R. Badouin - .. Les Agricultures
"
Op.
Cit., P.17.
-
33
-
d'accession
au développement, la société
trad.i:i.:·"'~~elle sc::.
trouve
mise
en cause, la rigidité
de cette li~::!'>"'~r,
fait =-'.... :;......;.~
à Q~e
étonnante
faculté
d'adaptation.
L'absence de surplus dans l'agri~~:;"t.ure de.
subsistance, Il
ne correspond pas à
un vide,.
'Précise
~~~~<)u1n,
elle résul te d'une a t t i t ude
consc iente dl;;:;
sys tème
~~.......~.~~ tal,
qui par, son organi sa tion,
s' ef force
dt en ~,tltli ter l~ 'W:-on tant
et d'en maitriser
l'affectation ".(1)
Le modèle
médiéval
des structUoJ::'~ agrico.l~'t; 'l'':lUt'
la France, tel qu'il est 'présenté par' B.Rosier (2),; ~rrespo~, ~\\'~$BO
~'.
modo,
à une
agriculture
de subsistance.
Le sch~
des l:l<}-.i(~~"'à
entre les principales catégories d'unités ( voir l~ ~héma
S~~'~~t
montre que les unités paysannes consomment la
quasq....:mtalit& ~
<:ê
,:. -
qu'elles produisent: il montre
aussi
les
flux rê:)~H.ers
e~:.
irréguliers
des prodUits
agricoles.
Ces uni tés
calquent le volume ~ leur pro~~l'è"
sur celui des bèsoins pouvant être satisfaits par \\~i~ d'auto~
approvisionnanent.
Nous constatons que l' agricult\\\\Î"ê
de s~,~ !'l'l:l\\l\\ce
constitue
le système essentiel
de production.
Eli.ê est auta~\\~" \\h'
mode de vie
qu'un mode de production.
Une telle a,!·\\:'iculture ~'l'
repliée
sur
elle-même.
,Parfois, ne connaissant
pas la
~"naie,
e:Q,8
est
coupée
du
reste de l'économie.
On n'a rien ~ ~endre POl\\~
acheter,
faute d'une production Suffisante, on vit
alors
en
auto-subsistance.
1) -
Ibid. P.9.
2)
- Bernard Rosier,
" Structures Agricoles et DéVl:'lL\\J:}pement
Economique"
Mouton & Cie. Pa t'\\. 9
1968. t', l '1-\\ •
-
34 -
D'APRES
B.ROSIER.
Pour la France.
EVOLtJrION DES STRUCTURES 'AGRICOLES
Schéma des
Liaisons ,entre
les
principales
catégories d'unités.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Légende
Unités
Flux
Simples
•
11 Uni tés AgriCOJ.,es
Travail
@
Complexes ~ de production
Services organisés
o
Simples
l Uni tés de' cee-
. Flux réguliers l
o
Complexes t mercialisation
--~
,
, )Croduits
o
Unités industrielles de
--------\\ Flu~ irréguliers) Agricoles
production
j '.PrOduits ·indUstriels
,
,
0
6,
Unités de propagation de
- .;,' ~"'.-\\" .~:
,.' ~
-~ .
' ..
techniques nouvelles' :\\"
SCHEMA -
I.
-
Modèle
Médiéval de l'économie
rurale
-
-- -----~--
-
- .,.-
» >
<
--
>
ine
--Travai~/" / 1
/ '
/
. /
/
/
/
1
/
/
..... .-A'
_ 4
/
--
/
..........
\\
/
/.-K
l\\-
I ,//
\\
, /
\\
paysannes
Travail
Flux irrég.
- 35 -
Selon
le
sch~ma
de B.Rosier,
cependant,
il
ne
s'agit
pas là
d'une régle générale, i l y a
quelques unités
paysannes
qui envoient
les flux
irréguliers de
produits agri-
coles
aux
unités
simples de commercialisation.
Ces unités
constituent
un
sous - système
dans lequel le cultivateur est en
communication avec le marché
pour la vente de ses pro4uits, mais
il s' efforce ~e recourir
au
seul
auto-approvisionnement
pour
se
procurer
les
facteurs
de
production
dont il a
besoin.
R.Badouin
réserve
le termè d'agriculture paysanne
pour ce type d 'agriculture.
( 1)
Dans ce système, on constate une correspondance três
forte
entre l'unité de production (l'exploitation ), l'unité
de
consommation
la famille), l'unité
d'habitation ( la maison et
les
batiments
de la
ferme), et
le
patrimoine ( la propriété ).
Selon
Badouin, n
la
société
paysanne
représente
un
type de
civilisation ",
mais celui-ci "n'a
rien
de
commun,
sinon
des analogies
formelles,
avec
la
société
t~aditionnelle "
(2)
La
première
transformation
mentionnée
par
Malassis
est le passage de
l'agriculture
de subsistance
semi-
féodale
à l'agriculture
artisanale
en cours
de commercialisation.
A propos
de l'agriculture
artisanale
en
Europe,
Malassis
précise,
qu'elle
"
s'est
formée
par
1)
-
R. Badouin -
" Les Agricultures ..... "
Op. Ci t. P. 11 •
2)
-
Ibid. - P.
11.
-
36 -
transformation
de
l'agriculture
semi-féodale,
au
cours
de
la
période
1750
-
1850,
par une double
révolution
technique
et sociale
Ce type d'agricul-
ture s'est révélé
arte à
absorber certaines
formes
de
progrès
technique -
biologique -
chimique et mème
mécanique. D ( 1~.
Le Schéma II -
( modèle issu de la révolution
agricole ) et le schéma III -
Développement du réseau d'écha~ge
intervention
croissante des facteurs d'origine industrielle )-
proposé
par Rosier
donnent une
vue de ces lentestransfonnations
vitales,
destinées
à assurer le passage de. l'exploitation tradi-
dionnelleà l'entreprise agricole
commerciale
j~~taposant
l'agriculture
paysanne.
Ainsi
l'agriculture .sort de son isolement.
La pOpulation
migre,
les échanges se multiplient.
Le monde
paysan
se- trouve
entrainé, peu
à
peu,' dans le mouvement.
Dans la deuxième
étape du développement agricole,
(survivance
de
l'agriculture
a-~isanale
vers
le
milieu du XXe
siècle
en Europe ),
le paysan
ne
produit plus
pour lui,
mais
pour un marché.
Ce
passage
de l'autarcie
au mécanisme
des
échanges,
qui
manifeste
une
évolution des structures
agricoles,
soumet
l'agriculteur
à trois
servitudes.
Il doit
produire
plus,
plus
économiquement,
et tout cela pour répondre à une
demande .
1) - L.Malassis, Op. Cit. P. ~2B.
-
37
-
SCHEMA -
II.
-
MODELE
ISSU
DE LA REVOLt1I'ION
AGRICOLE.
_ - - - - - - . - - - Flu-;9Ré;.~;OdUi ts
_ - - -
I l
agricoles
f1\\---
~
/
1
\\
- -
1
~
À
-'........
/
fi
\\
'\\
.................
1
1
\\ . "
<,
/
Flux
l
, ' "\\
',/
"
ct
Irrég. /
\\ "
-,
/ l
" "
-
"
~
1
-"
(-b;
~
~...
---'
~)
Flux Irrég.
Travail
SCHEMA -
III -
DEVELOPPEMENT DU RESEAU D' ECHANGES.
Intervention
croissante des
facteurs d'origine industrielle.
-------
-
Flux
-Irrég.
I l
/
1
Flux
/'"
I~
Irrég.
/
\\
/
\\
1
\\
\\
/
\\
/
(-rf\\
l.
(
)
..............
1
"1-./
'--V
-
38 -
Ces
trois
obligations selon Pierre Viau
(1),
.. boulevers e ron t
progres si vemen t
la
structure
de
l'exploitation
traditionnelle."
Nous
allons
décrire
brièvement
pourquoi.
a)- Produire plus •
Quand l'agriculteur ne produit plus seulement
pour
subsister,
mais pour vendre,
il prend conscience
que
son
revenu, et en fin de compte son niveau de vie,
dépend
du volume
des
denrées
qu'il
peut
mettre sur le marché.
Il cherche
donc,
instinctivement à
augmenter
sa production et i l y parvient
norma-
lement
par
accroissement
de
ses
rendements.
Il
De plus
le progrès
technique
est
un grand
consommateur Il
de facteurs
de production,
c'est
à - dire qu'il
exige
des ma~hines,. des engrais, des
semences
sélectionnées,
du -
gasoil,
et
des
kilowatts.
(2)
Cette
situation
correspond à notreschêma
III-
où
les
unités
industrielles de
production
commencent
à Jouer
un
; -,
rôle
prépondérant.
Si le paysan
peut vendre
davantage
en produisant
-1
davantage,
le progrès
l'oblige
à acheter
davantage,
et
il
contribue
à
précipiter
l'exploitation
dans le
courant
des échanges.
L'agriculteur,
maintenant,
a
rompu
avec
la
stagnation
et a brisé
l'isolement;
i l
est
intégré
dans le
courant
des;activités
au sein de l'économie
nationale.
. .~
1)- Pierre Viau
- " L'agriculture dans l'économie ",
Ed.
Ouvrières,
Paris
1967. PP. 80-82.
2)- Ibid. P. 82.
-
39
-
bl
- Produire
plus économiquement
L'exploitant,
pris dans l'engrenage
du
progrès
technique,
apprend
vite
qu'il
ne
lui
suffit
pas
d'augmenter sa production
par
l'emploi
massif
de
machines,
d'engrais
ou
d'aliments
concentrés.
Encore
faut - il
en faire
un
usage
rentable.
Il cherche
des méthodes
modernes
de culture.
Il
oeuvre
pour le progrès
et essaie
de choisir une meilleure
gestion.
En ce qui concerne
la main d'oeuvre
et les
autres
res-
sources
disponibles,
i l
modifie
le système
de
culture,
et
l'échelle
de production.
c) - Produire pour répondre à une demande:
Jadis
le
paysan
ne se
préoccupait
pas
de
savoir
que
produire,
l'agriculteur
d'aujourd'hui
doit
cultiver
en
fonction
d'une
demande
à la
fois
exigeante,
saturée
et
i:lcertaine.
Il
comprend, en conséquence, qu'il est nécessaire
de prévoir. Ensuite, i l lui
faut
s'adapter
constamment
aux
situa-
tions
de
marché.
Nous nous trouverons alors
en présence d'une agricultu-
re
beaucoup
plus
évoluée, et
en cours
d'industrialisation.
Le
Schéma
IV
de Rosier correspond
largement
au stade
de l' agricul-
ture
artisanale
commercialisée, en
cours d'industrialisation,
comme
Malassis le
mentionnait
dans
le troisième
stade.
(Voir
le
schéma
IV).
-
40 -
SCHEMA -
IV.-
StRUCTURE
D' UNE
BRANCHE
AUTOUR
D' UN
POLE •
Macro-unité
/
/
1 /
,.
Macro-Unité
Complexe
_
..
'~t
Unité de coordina-
tion et de négocia-
tion ( éventuelle )
UNITES
SIMPLES
DE
PRODUcrION.
- 41 -
Maintenant
qu'en termes
généraux, et sur la
base
des expériences occidentales,
nous
avons
suivi
les étapes
àu
développement
agricole,
nous
allons
voir
s'il
en
découle
quelques
conclusions
pour
les
pays moins
développés.
Tout
d'abord, il
faut admettre
qu'avec
cet
exposé
schématique,
nous n'avons
fait
qu'aborder
une réalité
beaucoup
plus
complexe.
Les
diverses
phases
du développement
agricole
ne se
succèdent
pas
d'une
façon
aussi
tranchée.
Elles
s'imbriquent
souvent
les
unes
aux autres. "Cependant, le
processus
décrit, correspond, en
gros,
à ce
qui s'est
passé
et
se
passe
encore
dans
de
nombreux
pays.
Le
point
de départ et la
situation
avancée
nous
intéressent
principalement;
mais
la durée
des étapes
et
des
périodes
ne - nous
importent
guère.
Car,
la
situation
·'extérieûre ,d'une: 'ëi.qrieulture::'sous:';;;;:'dévelèppée;' (e.g.
la
situation', internationale," "et l'avance 'technoloqique ),
est
complètement
différente
de ce qu'elle
était
naquêre.
La
lente
transformation
occidentale
était
:,.:'-
en
effet
en
relation
avec
une
lente
évolution
technologique.
Mais,
si
les
contraintes
structurelles
et institutionnelles
qui
bloquent
l'adaptation
des techniques
nouvelles
à l'agri-
culture
sont
éliminées
et
si
un
cadre
favorable
au
développement
est
fouznd ,
la
vitesse
de
croissance
pourrait
être
plus
considérable.
Et
c'est
justement
ici
que
le
rôle
d'Un gouvernement, adapté
à
l'exigence
du
progrès
et
bien
orienté
vers
celui-ci, devrait se manifester par son oeuvre
:::
en ce qui concerne
l'infrastructure
de
commercialisation
des
produits
(e.g. les
routes)
et les
facilités
institutionnelles
(e.g.
système
de
crédits, assurance).
"
-
42
-
Autrement dit,
si le rôle
du gouvernement
dans
le développement
agricole
des
pays
déjà
développés
était
plutôt
un
rôle
passif
historiquement -
ce
qui
n'est
point
aussi
évident -
le
rôle
de gouvernement
d'un
pays
sous - développé
doit
être
certainement
un
rôle
très
actif.
Il
a
affaire
en
réalité
au
problème
de
l'impulsion
créatrice
nécessaire
à donner, afin
d'orienter
une
nutation
d'une
telle
ampleur
dans le cadre d'un
schèma général
d'évolution.
En outre, c'est
une tâche
qui nécessite
une
volonté
collective
exprimant
clairement
une
préférence
pour
une
structure
socio-économique.
Ainsi
voit - on
apparaître
la
question
agricole .~es
économies
sous - développées,
quant
à
leurs
pro-
blèmes
spécifiques.
x x x
-
43
-
1.4.- LES
ECONOMIES
SOUS - DEVELOPPEES
ET
LA
SPECIFICITE
DE
LEUR
AGRICULTURE .
Sans
devoir
s'attarder
sur
les
définitions
des
pays
sous-développés,
nous
essaierons
de
fournir
quelques
descriptions
afin
de
mieux
situer
une
agriculture
qui manque
d'homogénéité,
au
sein
d'une
économie
globale
hétérogène.
R. Barre (1)
écrit:"
l'économie
sous -
développée
se
présente
avec
une
structure
primaire
et
dualiste;
son
fonctionnement
est
caractérisé
par
.'~-.
l'instabilité
et la
dépendance;
elle
peut
difficilement
rompre
le
cercle
vicieux
de
la
pauvreté"
Simon Ku znets (2)
désigne
par
pa.ys
sous-
développés,
Il
les pays
dont le produit
par tête
est si
bas
que
la
misère' matérielle
est
immense
et
que les
réserves
indispensables
tant pour assurer
la croissance
que
pour
supporter
une
crise
sont
faibles
11
L'identification
et le recensement
de tels
pays
dépendent,
bien
sûr,
du niveau
auquel on
fixe
le revenu
marginal
par
tête.
Tandis que la deuxième
définition
semble plus
pratique
comme
outil
d'analyse,
la première
nous
aide
plus pour
approfondissement de la conception du sous-développement.
1)- Raymond
Barre: - Cité
après R. Passet, " Politiques ... ",
Op.Cit.
P.64.
2)- Simon
Kuznets, - " Croissance et structure économique"
Ed. Calmann-Levy, Paris, 1972. P. 227.
- 44 -
Pour reprendre
la
première
description
nous
pouvons,
décrire
"
le cercle
vicieux de la pauvreté".
Angelos
Angelopoulos,.ll),' inslStant- sur -le fait que
n
l'insuffisance
du
revenu
national est à
la fois
la
cause
et la
conséquence"
des
caractéristiques communes
à presque
tous
les pays
moins développés,
énumère
les caracté-
ristiques
importantes
qui
font
partie du
cercle
vicieux
de
la
pauvreté,
comme
suit
- Malnutrition et sous-alimentation chronique
d'une
grande partie de la population;
- agriculture primitive et emploi pr±maire de
la population, active r
- chômage et' sous ~ emploi
chroniques;
.
'.~'
. ..
:~~.,
.~,
~
•
•
••. :;;1.
:. -
•
'<:
. ;...... > .'.~~, .~.,~..;:~j"~~~J»':;i.
- déficiences
dans l' infrastruct,ure"et
insuffisance dans l'industrialisation~
- insuffisance des connaissances scientifiques
et technologiques;
- épargne et investissement limités et faible
accumulation du capital ~
- ressources
naturelles inexploitées;
- instabilité du secteur primaire'et économie
dualiste;
1)
-
il.ngelos Angelopoulos ~ -" Le Tiers - Monde
face aux pays riches :
Perspectives pour l'an 2000." PUF,Paris,1973,
PP. 13 - 14.
-
45 -
- forte dépendance à l'égard de l'étranger;
- faible revenu et très bas niveau de vie.
Toutes ces caractéristiques constituent, en
même
temps, des
blocages
structurels et des freins pour la crois-.
sance
et le développement au niveau des facteurs productifs •. lesquels
concernent la mise en valeur des réssources
naturelles,
le rôle
des hommes, à la fois
comme sujets et
agents de l'activité économique,
la
formation
et l'utilisation du capital,
la technique et le niveau
de
l'éducation.
Angelopoulos
écrit
que ces facteurs
négatifs
de production engendrent
des distorsions
et
des déséquilibres,
lesquels,
aggravés
par la dépendance
économique
vis-à-vis
de
·'·1' étranger,
a.bbutissent "~u· a ""'cercle
v1'cièux
de la pauvreté n ,
~ '·caractéristiqu~':.'
, "
.'.L....•
frappante
<hi isoUS-déVeloppement. (1)
~"
.
Albertini,
pour sa part, .indique que l'économie
sous-développée
est
formée
d'économies
juxtaposées (2) Il
les
classe
en:
- économie
du secteur
traditionnel,
- économie
urbaine
- économie
des grandes firmes exportatrices.
A côté
des
déséquilibres
structurels
qui
se traduisent
généralement
par l'hypertrophie
des secteurs pri-
maire
et
tertiaire,
par
rapport au secondaire,
on
constate
1)
-
Ibid.
- P. 14
2) - J.M. Albertini, Op.Cit., P.43 et 5.
-
46 -
un dualisme de
structure
économique
qui tient à la
juxtaposi-
tion
des
snructures
hétér~ nes.
Nous avons déjà
mentionné, à partir
des
idées
d'Alain Barrère,
l'existance
de"
ruptures
structurelles
partageant
l,éçonomie
mondiale
entre le monde
développé
L
dans
lequel
les structures
économiques,
politiques
et
."..:i
socio -
culturelles
. sont homogènes
e t
le monde
sous -
t
développé
où
elles
sont
frappées
d'hétérogénéité." (1)
,.~.
t
Nous voulons
insister sur le fait que
cette
hétérogénéité
globale
existe aussi
au
sein
du .. secteur
dit tra-
di tionnel
où
l'introduction
et
l ' accentuation . de cultures
R
de
. rapport "
destinées
au marché international
et national
a eu
pour conséquence la; ru~re' des. ~iJ:~~~..:: :tr~~~~~:~7%~'}~on~s
sur l' autosubsistance
et
sur les échanges
l uni tés
entre les milieux
.. :: ::.'~ -,.r: }/~ ': :~··~~.,~{;)~::;~tf -,~ ;.~
rural
et urbain.
'. ~ '.
." .'.~\\< --~,
On
constate
qu'à. côté
des produç~9nsvivriêres
:'ë' : ··~:·:-"~·~2: r:'::.-.·,<ii.;
dans
les
PMD,
est
apparu,
dans la plupart . deswûtés .de production,
un
secteur
marchand
principalement
tourné
vers l'extérieur
par
la
médiation
du commerce
de traite,
créant ainsi
un véritable
dualisme
de
l'économie
paysanne.
Il
apparaît
au
niveau
des
régions touchées
Par
le développement
des cultures
marchandes,
et aussi
au
niveau
des
unités
de production
juxtaposées
dans les mêmes régions.
Badouin (2) constate
que
quatre
processus
importants
déclanchent
l'ébranlement
des
sociétés de
subsistance:
1)- le
contact
colonial,
2)- l'urbanisation,
1) - A.Barrère-
"!)éveloppement .... "
Op.Cit.P .. 173
2)
R. Badouin- "Les
Agricultures ... " Op. Cit. P. 112.
-'-.1
- 47 -
3)- la modernisation, et
4)- la migration.
Le premier
processus
fait
naitre
une demande
et un sous - secteur
marchand
tourné
vers
l'extérieur, et
apparaître une expansion monétaire.
Le deUXième processus a comme conséquence la distri-
bi tion des produits manufecturés importés, ; il est caractérisé par l'aire
de ramassage des produits vivriers locaux pour la consommation urbaine, et
l'apparition du commerce de traite (café,
cacao,
palmiste,
en
~. '..
Afrique ),
et l' appari tion d'une demande pour des produits
de
l'agriculture
industrielle
(coton,
betterave,
tabac.).
Le troisiême processus
nécessite
une vaste
:;'7:.'
.
utilisation
des
machines
agricoles
et
entrai ne
une
augmenta-
tion
des'superficies
cultivées
par. tracteur.
"
.
"Le ,·,"qÙatrième! '''processUs r ' (;-la migration),
entraîne
un déclin
relatif
de
la
population
rurale,
et
l'augmentation
de
l'équipement··· agricole
et des
superficies
des
exploitations.
Aujourd'hui, dans
les pays
sous - développés,
frappés
par
ces facteurs
d'ébranlement,
sans tenir
compte
du
degré
de
secousse _respectif, nous avons -a:Efa'ire à un sous -secteur
de l'agriculture
qui
démontre
les
transformations
internes
favorables
au
développement
telles
que:
une
commercialisation
accrue,
une
capitalisation
croissante
des
exploitations,
et
une
augmentation
de la productivité.
- 48 -
Cela
d'autant
plus
qu'on
perçoit
une
incompatibilité
entre
l'agriculture
de
subsistance
etl'agri-
culture qui accède au développement.
On trouve
dès
lors
que
ce
sous - secteur
viable,
~insi
décrit, est
une
forme
d'agriculture
plus conforme
aux
exigences
du
développement.
Ici,
la
faculté
de
résistance
au
déVeloppement
économique
dont
témoigne
l'agriculture
de
l
subsistance
n'est
pas
complètement
absente,
mais
elle
reste
,1.
très
faible.
i
En
comparant
cette situation
avec
les
phases
de
développement
agricole en
Occident,
nous
voyons
qu'un
grand
nombre des
exploitations
agricoles
(90%.
peut -
être)
se
si tue
au premier stade et
un
petit
nombre ( 10%
peut- être)'
semble
avoir
déjà
atteint
le
deuxième· stade
correspondant
au
schéma
III, deuxième étape de Malassis).
Ce n'est· pas
un dualisme
de ,l'éconômie
1
: " . " ; '
' ; "
paysanne,
c'est plutôt
une
véritable
dualité
de' l'économie
agricole
en cours de conversion.
Dans
l'hypothèse
d'une conversion à
l'agriculture commerciale, c'est, bien entendu,
l'ensemble
du
monde
rural
qui est
progressivement intégré.
L'agriculture
commerciale - terme
que nous réservons
pour ce
sous - secteur
viable - pourrait, cependant, jouer un rôle
d'avant
garde, et
être le
pionnier
dans
cette
conversion,
si
et
seulement
si
le
jeu du marché
et la politique économique
permettent
l'articulation
et
l'adaptation
des changements structurels et
-
49 -
les
variations
fonctionnelles
liées
à
la croissance agricole.
Notre tâche
principale,
dans cette recherche,
est l'étude
de l'agriculteur
commercial,
comme
moyen,
agent
de
décision,
et
finalité,
au
sein
d'une
agricul ture
en
cours
de
développement.
Cependant,
avant dtaborder
ce
sujet,
nous
devons
expliquer,
en
termes
très
généraux,
les composant~~ et
la
philosophie
de la
modernisation
de l'agriculture.
x
x
x
- 50 -
1.5.- LES COtPOSANTES ET LA PHILOSOPHIE
DE LA MODERNISATION DE L'AGRICULTURE.
Pour que l'agriculture réponde favorablement aux sollici-
tations dont elle est l'objet, une attention privilégiée et des efforts
continus èoivent lui être consacrés. Un rapport concernant le problème
mondial de l'alimentation se termine par la conclusion suivante: .. La mo-
dernisation de l'agriculture dans les pays en voie de développement
néces-
sitera des investissements de capital, la prestation de
facteŒœ
de
production sous forme de semences, d'engrais, de produits anti-parasitaires,
d'eau et de materiel j elle devra ~ssi organiser la distribution et les
systèmes de commercialisation, la formation èes spécialistes
agricoles et'
celles de la politique de prix en opérant d'autres changements dans la
structure socio-économique" (1)
Le fait que le développement agricole global soit partout
présent
et l'importance qui est donnée aux changements structurels et ins-
titutionnels découlent d'une série de facteurs.
Premièrement, les PMD
ne sont pas 'homogènes par rapport ~ leur degré de développement et
~
leurs
systèmes physiques, économiques et d'organisation.
Pierre Drouin
(2)
, parle à ce propos de .. plusieurs Tiers- Monde n, tandis que, Pierre
Moussa (3)
divise le Tiers-Monde en nations "Opulentes:!' nations
"Emergentes'
et nations
Il
Prolétaires " .
D.C. Lambert
(4) propose cinq stades de développement
sur la base du degré
de complexité et de diversification
croissante.
Ainsi,
il classifie
les pays sous- développés
en
cinq
catégories et met l'Iran
en 3e
catégorie
Ses catégories sont
1) - '''!'he World Food Problem n, - Washington, D. C. Government Pri:1ting Office
May,
196 7 ~
P'.
20.
2)- Pierre Drouin,-
"Le Monde: Dossiers et documents, "Le sous-développment
Oct . !979 .
•3-).- Pierre Moussa-
"Les Nations Prolètaires ". Pari">,
PUF, 1959.
4) - D. C. Lambert - "Lés économies du tiers-monde " Paris 1974 P. 110 etS.
- 51 -
1.- Les économies agricoles préindustrielles.
2.- Les économies dualistes à dominante
préindustrielles.
3. - Les économies dualistes partiellement industrialisées.
4.- Les économies dualistes industrialisées ou moderni-
sées
sur une large
ëichelle .
.-
5.- Les économies comp~exes d'industrialisation confirmée.
Ces différentes tentatives de classification
des pays
sous-développés, sans parler des mérites de chacun, mettent la lumière sur
le fait
qu'on a affaire à des sous-ensembles hétérogènes. Par conséquent, .
une politique adaptée pour un pays sous-développé n'est pas nécessairement
valable pour les autres.
En outre, le développement global n'est dans une
certaine mesure qu'une indication de plus de ces différences; il reflète
l'échec des solutions à une seule variable et par conséquent le manque de
confiance que nous éprouvons à l'égard de notre manière de comprendre le
processus de développement agricole.
(1)
Il nous reste cependant à détermine
les goulots d'étranglement de la production agricole du pays et à établir la
stratègie qui s'impose
pour so~ir de cette stagnation relative • Cette
stragégie
soulève
le problème de.l'investissement.
Quand il présente
d'autres stratégies d'investissement pour les PHO, Albert Hirschman considère
deux catégories d'investissements:
- Les investissements d'infrastructure, et
- les activités directement productives (ADP).
(2)
Il remarque qu'une stratégie d'investissements d'infra-
structure à son tour stimule directement les investissements productifs du
sec~ur privé
en créant les conditions nécessaires pour assurer leur ren-
tabilité. La deuxième stratégie met tout d'abord l'accent sur les ADP ,
qui à leur tour engendrent une demande dl' investissements d'infrastructure.
Les éléments de la production agricole globale peuvent
se classer à l'intérieur du cadre fourni par Hirschman.
Les investissements
directement productifs comprennent les achats de fournitures agricoles ,
semences , engrais , et les produits chimique agricoles.
1)- C'est
ce que A. O. Hirschman
appellè la technique du programme
ps eudo q LobaL:
110ir son livre"!Jévelopment Projects Observed " .
- Washington
, 8rookings Institution, 1967.
2) -
;' The S trategy of Economic Development,"
New
Haven, Yale- University Press , 1958 ,p. 83-97 .
- 52 -
Peur l'Iran, et les autres pays secs, l'investissement
dans l'approvisl~r~~ent en eau peut aussi être rangé dans cette catégorie
dans la mesure oü il peut être effectué par un seul agriculteur ou par un
petit groupe. Les composantes des investissements d'infrast-ructure au niveau
de la production globale comportent des investissements sous forme d'infra-
;structures matértelles ainsi que la création
d'organismes et d' insti tutions
qui seraient créés pour assurer l'adoption et
la rentabilité des investis-
sements directement productifs.
L'investissement sous forme d'infrastruc-
tures matérielles pourrait comporter , par exemplè ~ la construction de
routes et de facilités de stockage, tandis que les investissements productif~
institutionnels et d'organisation
pourraient comprendre la création de
systèmes de crédit et des coopératives.
Bon nombre d'investissements d' in-
frastructure comportent des composantes matérielles et tnstitutionnelles:
par exemple un service de vulgarisation aura ~sa disposition des jeeps et
des infrastxuctures matérielles ainsi que des 'comp6sa:ntes in~titutionnelles
et d'organisation et sera en cnntact avec"des sources ,d'information .
, . .
. :":;~~""~:: '.
.
. . '
.
En considéz:ant.larelaÜoIl,. entre .les· cfumg.eme~ts. insti-
tutionnels· st lee chang~~ts~ri'~~~a\\f·~s::.'~ô~dfti.éris;.):~~meI1~es
du
milieu, à laquelle ils ont ajouté des découvertes récentes concernabt l'in-
cidence des inputs ,agricoles importés sur la .pr6d~c'ti~ns,' 5chu~jen s Coward
.
"
.
bnt su~géré une
priorité séquentielle; qui mettrait l'accèntsur l'accrois-
sement de l'inI,lut dans le cadre du système institutionnel actuel.
Ils pensent qu'on a
CI
tro,E>- mis
l'accent sur
la création des
conditions
nécessaires
au progres
agricole
et pas
assez
sur la prestation effective des
inputs produc-
tifs'. Il
(1)
1) -
SCHtJrJEN & COWARD -
Il
Planning Agricultural Development.
The matter
of priorities ".
The Journal of Developping
Aréas , vol. 6, N°l, October 1971
p. 29-38.
- 53 -
Ils
sont cependant
d'accord
sur le fait
"
que
le changement soutenu"
nécessitera" une
révision
des
structures sociales et économiques de
la nation "
mais
pour
eux"
ce
phénomène risque
d'être
différé
dans
le court terme pour le plaisir
de
le
voir
ap-
paraitre
sous une
forme descriptive
dans
le
long
terme."
Les principes
sous-jacents
indiquent que
les
investissements
d'infrastructure
sont
chers en termes
de capital
financier
et aussi
en termes de capital administratif et politique.
Aussi
est - il probable
qu'une révision institutionnelle
faite
en
prévision
d'un changement ne se conformerait
pas
au besoin
particulier de la société concernée comme
cela serait le cas
pour un
changement
institutionnel
stimulé.
En outre, Robert Badciuin
confirme que :
Il
l'augmentation considérable de
la production agricole
au
XIXesiècle
en Europe
est le
fait
d'une agriculture
paysanne " S e l o l 1 lui,
Il
la souplesse et la faculté d'adaptation
semanifestent
dans le fait que cette croissance du produit agricole
s'est
réalisée
sans que des modifications sensibles
des structures
se soient avérées
nécessaires.
Les transformations
intervenues
ont
été
davantage une conséquence
de ce succès
que sa condition"
(i)
La production
agricole
au Japon,
par
exemple, a pu être augmentée
dans
de notables proportions
sans que
les
exploitations
agricoles
soient
soumises
à
des
transformations
sensibles.
1>- R. BAOOU!N' - Développement
rural, collection
U., A.Collin.
Paris
1971, P. 99.
- 54 -
Ce qui
est
manifeste
dans
de tels cas,
c'est
la supposition
implicite de
l'existence
de la
volonté po-
litique
de faire le nécessaire pour
le bien - être général
et parti-
culièrement
pour le progrès
des milieux ruraux.
D'autre part, ici, on note que l'influence de
l'extérieur
sous
ses diverses
formes est
absente ou
bien oubliée.
Tandis· que, dans
les
PMD
et dans les circonstances internationales
présentes,
nous remarquons
que
les rapports
des forces
intérieures
de
ces
pays
constituent
souvent un frein
au développement agricole.
c'est par référence à ce point même que,
Marcel
Rudolff, écrit : Il
Dans
certains
pays,
surtout
en
Afrique
èu Nord,
en Asie
et en Amérique Latine,
les
réformes
structurelles
constituent
de
véritables préa-
lables
~u développemeritéconomiqu~ en général "(1)
i "
En p l.us ,
l'impact
des c6mpac;nies' multinationales
. . .'
.
et les
politiques
étrangères
ne sont pas
des facteurs.négligeables.
Néanmoins,
comme les pays
sous-développés
ne représentent
pas
un ensemble
homogène,
les
leçons
que
nous
pouvons
tirer
de notre
exposé
très
schématique
des étapes
du
développement
et notre propos
pour
la modernisation
agricole
pour-
raient
être
complètement
différents
selon
les
cas.
Cependant,
nous pensons
que les pays
en voie
de développement doivent
définir
leurs objectifs
et
trouver
les
démarches
nécessaires pour y ·arriver, lesquelles ne seraient d'ailleurs
1)- Marcel
Rudolff - "Economie Politique du tiers-monde", Paris
éd. Cujas,
1968.
- 55 -
valables
que pour chacun
d'entre
eux.
Il
nous
semble
que
les
trois
questions
suivantes
devront
être clairement réglées
avant
tout
- Pourquoi développer l'agriculture d'un pays?
- Pour qui
la
développer?
- Par qui
devra être effectué
ce développement ?
Et
quand
on aura
répondu à ces trois questions
fondamentales,
on
pourra
répondre à la
question:
comment
développer
l'agriculture?
La première question a déjà
eu plusieurs explica-
tions,
et nous avons
déjà
apporté
un début
de réponse.
On
peut
envisager
un rôle
de lancement du développement pour l'agriculture,
un rôle
de financement d'un développement en marche, ou bien
un rôle
d'ajustement
avec un développEment plus rapide· des
autres
secteurs
de l ' écoriomï,e •
( i)'
. ~.; ' ..
';.~
.
Ainsi, même dans· le cas où le lancement du dévelop-
pement économique est l'oeuvre d'un autre secteur, le secteur agricole
doit être en mesure de répondre aux sollicita~ions qui lui sont adres-
sées par le reste de l'économie. Elle doit assurer
a) "l'équilibre alimentaire" qui sous l'impulsion
de différents facteurs se détériore : la croissance démographique, l'é-
lévation du revenu moyen par habitant, l'urbanisation, l' LnfLuence des
effets de démonstration (alimentation de type importé) et la rupture
quali tative (plus de protéines animales)
b)· "l'équilibre des finances publiques" qui devient
des plus précairesvu les besoins de financement de l'Etat pour les
investissements d'infrastructure qui ne sont pas à court terme produc-
(1) Voir Robert Badouin, "l'Agriculture et Accession au développement"
op. cit.,qui est principalement consacré à expliquer ce thème.
-
~o -
tifs et sources de rentrées fiscales. De plus, l'industrialisation crée
àes obligations financières pour l'Etat. Beaucoup d'L~dustries dans
leur phase initiale de développement profitent d'allègements de la charge
fiscale et pèsent dans le budget de l'Etat. Dans ce cas, l'agriculture
semble être le secteur désigné pour assurer les fonds nécessaires à
rêŒédier à ce déséquilibre.
c) "t'équilibre de la balance exteme" qui se dété-
riore vu que le pays doit importer ce qui' il a de plus rare : les biens
nécessaires à la modification de ses structures. L'agriculture doit
non seulement assurer l'équilibre vivrier interne afin que les devises
rares ne soient pas utilisées pour l'importation de produits alimen-
taires, mais dégager un surplus pennettant d'acquérir les moyens
. nécessaires à 1 ' achat des équipements indispensables à l'étranger
peur les changements de structures.
Pour l'Iran la plupart des éconanistes iraniens
ont envisagé ce dernier rôle et ont attendu l'ajustement de ce
secteur au rythme de développement global entamé 'par le secteur
du pétrole. Ainsi le secteur pétrolier garantit le financement du
développement et les autres secteurs de l'écOnomie ont les taux'de
croissance plus importants que le secteur agricole.
Cependant le secteur agricole ne peut demeurer
étranger au développement. Par l'ajustement qu 1 il peut opérer aux
trois niveaux que nous venons d'énumérer, il est sensé effectuer le
déroulement du processus de croissance ; ainsi de son bon fonctior~e
~~t dépend le freinage (voire blocage) ou la bonne marche du processus.
Il est évidemment clair que pour jouer le rôle (moteur, financement
ou ajustement) qui est dévolu dans le développement, l'agriculture
a besoin d'accroitre sa production, de dégager des surplus et
augmenter qualitativement et quantitativement les flux qui la reliant
aux autres secteurs.
-
57
-
Pour qui développer l'agriculture d'un pays en
voie de développement ?
Notre réponse est la suivante : pour la paysannerie
qui représente la majorité de la nation. Un développement agricole doit
avant tout attribuer le minimum de moyens matériels nécessaires pour
une exis ten ce digne de ce nc:m.
Déjà J. et J. S. Mill avaient une conception nette
à ce propos quand ils pensaient qu'" i l
n' y aura pas de déve loppe-
ment si un secteur moderne
relativement restreint mais en
pleine expansion vient se superposer à
un immense secteur
traditionnel dont la situation n'évoluerait guère.
Le
déve-
loppemen t n insistent-ils, n doi t
vé ri tableme nt parti r
de
la base
et cet impératif implique que
le sort des masses
rurales
s' amé liore dès
le départ n. (1)
~~1;' ,...
Par qui développer une agriculture ? cette question
,:(. '""
pose la volonté politique, et lés rapports de force d'un pays.
-' .
~~. ',.
Nous examinerons ultérieurement dans cette
thèse, qu'en Iran, des ccmmunautés rurales tz'àditionnelles et les
petites et moyennes unités d'exploitation étaient considérées comme des
obstacles à la croissance économique, tandis que les unités agro-busi-
ness et les Sociétés Agricoles par Actions, bénéficiaient d'une atten-
tion privilégiée.
Notre étude laisse peu de doute au niveau de la
conclusion : les meilleurs agents du développement rural sont les
petits et moyens agriculteurs commerciaux. Nous reviendrons sur ce
sujet à plusieurs reprises.
(1)
J. Ph. Platteau . "Les économistes classiques et'lesous-développe-
ment", Tome 1. PUF~ Paris. Paris 1978, P. 445.
- 58 -
Il Y a enfin une quatrième question : comment
faut-il développer l'agriculture? C'est la totalité de la présente
ze caezche qui essaie de fournir la ou les réponses.
En bref, c'est en mobilisant les éléments humains
d'un pays et en utilisant les industries du pays au service du progrès
de l'agriculture par la production d'outils et d'autres matériels desti-
nés à ce secteur que peut démarrer le développement agricole.
Pour l'Iran, le secteUr du pétrole et des hyd:èo-
carbures en plus de son rôle dans le danaine du financement, peut aider
l'agriculture grâce aux engrais, aux pesticides et f~ngicides• et aux
matières plastiques sous forme de t"'~aux d'irrigati~, de serres, etc .
Il faut préciser ici que les véritables limites" au développement agrico-
le âe l' Iran jusqu'à présent, n'étaient pasmatérielle~'~ais··plutôt
politiques et sociales. ce sujet sera traité ultérieureih~n:t'~
.:
-
... :
'."
'
Il convient d'examiner, pour le IIlOinent, ,:J,a perfor-
,'.
, . -.";. .....~.>,. i.~.:.: ~ -',,_.-"' ~'.'..I:...:!~~ :
';
manoe de l' agriculture de l'Iran.
~ . -, :--.. ~.
." {~(
x x x
- 59 -
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 2
LA PERFORMANCE DE L'AGRICULTURE
IRANIENNE
:
UN APPEL A UNE VISION
NOUVELLE.
2.1.
-
L'AGRICULTURE IRANIENNE
UNE VUE D'ENSEMBLE.
L'~ran, avec· une superficie de 1.648.000 Kilomètres
"
:carrés réparti's' dE{ la façon suivante
..
: : :
11:".'
' . : ' :
- surface cultivée (y canpris les jachères)
10,5 \\
pâturages ••••••••...••.•.•.•. ~.~ ••• ,.'•••:
:. • • • .•
7,'1 \\
~
i"',
.
.
.'::>.. ",
- forêts
~..•• ~ •••.••..••..•.• 11,5 \\
- surface sultivable .••.•••••••••••••.•••.•••••• 18,8 \\
- surface non cultivable ...••.•.••••••...••••••• 52,1 \\
recherche un certain degré d'autonomie alimentaire, qui, sans viser
une totale autarcie, soit capable d'alimenter le pays en cas de
difficultés de nature interne aussi bien qu'externe. (1)
L'agriculture iranienne, longtemps négligée, est
à la fois sous exploitée et mal exploitée. Elle occupe encore plus
d'un tiers de la population active, malgré une forte émigration
1)
Voir la carte de l'Iran et ses Provinces page 60.
- 60 -
URSS
urbaine (sujet qui sera traité ultérieuremen~ (1) .
Son potentiel est tellement considérable que le
professeur Aresvik, de l'Université Agricole de Norvège pense que
l'Iran, du point de vue de l'agriculture est un "géant endormi". (2)
L'agriculture de ce pays, comme celle de plusieurs
autres pays du Moyen-Orient est, en grande partie, une activité villa-
geoise. Les paysans sont dispersés en quelques 50.700 villages et
cultivent les terres agricoles. ces terres cultivées ne représentent
en gros, que 10 à 11 \\ de la superficie totale du pays, tandis que
les jachères comptent toujours pour plus de la moitié de ce pourcen-
tage.
En général, les terres cultivées sont disposées
en petits ilôts entourés de' vastes pâturages, de montagnes ou de
déserts inexploités, ou bien encore deterraïris 'sùsceptiblesd'être
mis en valeur, mais qui servent le plus souvent de pâturage.
Nous pouvons dire que la superficie de terre
cultivable peut être augmentée difficilement de façon sensible ; la
superficie actuellement cultivée est en effet largement le produit
d'une conception plutôt extensive Cf..l'intensive de l'utilisation de
la terre; et la terre est inutilisée à cause, soit de conditions
physiques particulièrement défavorables (surtout la sécheresse), soit
(1) Il convient d'ajouter ici, que l'année iranienne commence le 21 Mars
de chaque année, et dure jusqu'au 20 Mars de l'année suivante du
calendrier européen; ainsi l'année 1358 correspond à 1979/80 et
l'année 1360 à 1981/82
(2) o. Aresvik - "Basic questions of iranian agricultural policy"
Etude présentée à la conférence sur la politique
agricole de l'Iran à l'Universi té de Shiraz,'
Juin 1978.
d'un problème complexe d'oràre socio-économique qui s'oppose au
développement (terres abandonnées + terres accaparées par les auto-
ri tés privées et publiques) .
En ce qui concerne la croissance de la production
du secteur agricole, on constate que tous les secteurs de l'économie
ont obtenu des tauX de- croissanc:e plus élevés que celui-ci, malgré son
importance en 'tem.es d 'emploi,s .et. de contribut~on,au,~~v~nu national
brut.
En effet, l'agriculture iranienne a subi des
changements radicaux durant ces derniêres années précédaÎÎt<;a.rév~:>1U
tian de 1979: la réforme agraire, la poussée de l'éducation, la
migration, la mécanisation des exploitations, l'appar~tion de l'Etat
dans la vie, rurale sous des formes multiples (SAA, cooPérative~, achats
de que lques produi ts importants" ,cCJm!l1e ):?1J3., .~_t~rà~,i.~~.sr(il/~;~ve·ll;~~' ...
:""i;'Y'~i~~fiE~~~iJ;i
des inputs agricoles , e t ç ' ••• )
....
- Q . '
Comme nous l ' avons>.indiqué aupara:v;arit,:~ la~pLàèe
de ce secteur dans le PIB a diminué de 19,68 \\ en 196,~,~à;f:4~,:~~~~;:,;~
1972, puis à environ 8,.4 .\\ en 1978. La Part de la,,force,dè ,trâva:il
' .
•
. .~ .• '
.. 1 .
•
•
_
.
' .
_;.
_
•
_ ••••.
. ' _
;
engagée dans. l'agriculture a dUdnuê elle aussi, allant de,;5;.s~5 \\. .en
1955 à 46,2 \\ en 1966, puis à 35,8 \\ en 1976.
Les gains de productivité furent faibles car proba-
blement ce secteur a très mal utilisé sa capacité potentielle existant.
Ainsi, l'augmentation de la consommation, causée principalement par une
croissance démographique aiguë et une augmentation' dès revenus, a
détérioré la balance du secteur agricole.
Ainsi les importations des produits alimentaires
qui étaient de 265 millions de dollaIS en 1973, se sont accrues
- 63 -
jusqu'à atteindre 1.650 millions de dollars en 1977 (1). ce chiffre
représentait 7,88 \\ du revenu provenant du pétrole et du gaz pour
cette même année.
Il n'y a pas d'informations suffisantes sur les
revenus moyens des agriculteurs. cependant, nous pouvons dire qu'en
tenne relatif, les revenus de la population urbaine étaient six fois
supérieurs
à ceux de la population rurale à la veille de la révolu-
tion. Bien entendu, il existe un écart considérable entre les diffé-
rentes régions et les différentes couches de population de mêmes
",
~~
régions. En tenneaussi général nous estimons que le revenu moyen des
... ','. ~_Q. '.1_ ..... ~
tOur aux - était de l'ordre de 1 500F.F./an (en 1978).
Pour mieux saisir l'évolution des secteurs impor-
tants dans le produit: national'bIUt'~"'nowf~'âvons'établi le g'raphique 1
dans le~elle lent:' ,~éclin de" l'àg~ietiit~~:·e.~t· manifeste.
:.' t· ~
,
Depuis 1351 (1972) la contribution de l' agriculture
à la réalisation de l'équilibre alimentaire, du pays a tellement diminué
que les importations alimentaires ont augmenté. sept fois plus - soit
600 % - au cours des années 1351 - 1356. Les exportations principales
du pays - à part le pétrole - sont les exportations traditionnelles,
comme tapis, coton, fruits et autres produits agricoles.
Néanmoins elles n'ont augmenté que de quelque 12 \\
au cours de ces mêmes années. (voir le Tableau N° 1 dans l'annexe 1).
((1)
les dollars courants.
GRAPHIQUE
--I.
Evolution
des
Produits' des différents. secteurs
Milliards de Rials courants'.
4000
PNB
3500
.>
~
!
1
3000
-:
1/
.,
;
2500
......:;.-..
2000
Pétrole
1500
f-
- -f--- __ ---=-=====
Servrces
---
.---.-
-----__'-0
1000
--'
-'--,...'
-
Industrie
V-'--
.,--.._.__a_-
soa
r-"-"----"'"
_.-
_.._.-_.-
-'-
1---_._--_.-t--
. 1----------
1-------_._.
Agri,ulture
13 52
53
54
55
56
( 1973)
(1974)
(19]5 )
(1976 )
(1977)
-
65 -
Le taux de croissance agricole réalisé au cours
des IVe et Ve Plan de développement couvrait difficilement le taux
annuel de croissance de la population du pays. Sauf pour les grands
projets d'irrigation dont les bénéfices étaient plutôt localisés et
orientés, le Gouvernement a fait très peu d'investissements directe-
ment productifs.
Il faut aussi constater que l'on n'a pas fait
grand chose pour fournir des engrais aux agriculteurs engagés dans
la production de blé, alors que les importations de ce produit aug-
mentaient dans de larges proportions.
Le Gouvernement a imposé lourdement le matériel
agricole comme il l'avait fait pour d'autres types de matériel, ce qui
a eu pour résultat de rendre les inputs de matériel aussi chers en
Iran que, par exemple, en France. Les responsables politiques, cepen-
dant, se sont empressés de maintenir les prix alimentaires de la
viande, du blé , etc· ••• , par lereco~s aux importations massives
chaque fois qu'il Y avait pénurie.
Par conséquent, là encore, comme ailleurs, avec
la politique de "eheap food" pour les urbains, le mécanisme des prix
a très peu bénéficié aux agriculteurs et a eu peu d'effets sur l'aug-
mentation de la production des produits alimentaires de base. Il s'en
suit que cett.epolitique aété réellementune politiqueanti-agricole et
anti-agriculteur.
Ce que nous essayerons de mener à bien, ici, c'est
de présenter la production globale de l'agriculture, et l'évolution des
rendements de quelques cultures importantes.
Nous allons également étudier la consomma~ion crois-
sante des produits alimentaires qui, au lieu d'inciter naturellement
la production du pays, a été satisfaite, en raison de la politique
consciemment ruineuse de l'Ancien Régime
par le recours aux importations.
x
x
x
- 66 -
2.2.- LA PRODUCTION
GLOBALE ET L'EVOLUTION DES
RENDEl~S.
Les statistiques ne sont pas concordantes quant à la
production
des
produits
agricoles et alimentaires en Iran(l) . Néan-
moins
nous
pouvons faire
le, point sur le fait qu'il y avait des
augmentations
parfois considérables dans la production de
ces
produits.
Ces accroissements
étaient dus
aux
augmentations des
superficies
cultivées
plutôt qu'aux
accroissements dans
les ren-
dements des cultures.
Pour
donner un bon exemple,
nous pré-
sentons la
situation
de la production de blé
dont la culture
s'étendait
sur quelques
35%
de la superficie totale
cultivée
dans le
pays :
_TABLEAU II.
Evolution
de la
superficie
cultivée du Blé.
~ . .....
. ..
:~
~
, ~.
-
.'.~.' ."
-
..
.
-
1339
1353
Augmentation
1960
1974
BLE
en 14 ans en
en milliers
La part
en milliers
La part
-pourcentage
..
d'hectares
en
d'hectares
- - -en
%
%
Surface
Irriguée
1414
35
1565
26
10,7
-----------~---------- 1-------1-----------1--------- ---------------
Surfac non
Irriguée -
2598
65
4408
74
69,7
---------- ~----------1--------1-------------1-------- ---------------
Surface
Totale
Cultivée
4012
100
5973
100
48,9
Il est clairement montré
sur le Tab.
II, ci-dessus,
(1)
~~nsi, les chiffres publiés par le Ministère de l'Agriculture sont
àifférents des chiffres du Centre des Statistiques de l'Iran pour
les années 1352 - 1356.
- 67 -
que
l'extension
de la surface cultivée
était plus importante
dans
le
secteur
des cultures sèches
(69,7%
au lieu
des 10,7%
de la culture irriguée).
Ainsi
la part de surface
irriguée
est
passé
de
35 à 26%
par rapport
à la surface globale
cultivée.
En ce qui concerne .les autres cultures importantes
toutes les statistiques
existantes
concordent
sur un point, à
savoir
qu'il n'y a pas
d'amélioration
sensible
des rendements. (1)
Et
lorsqu'il y a
une augmentation
de la production
c'est plutôt
par
une extension
de la superficie
cultivée
que
par une
tech-
nique
intensive
d'exploitation.
Tout
en
attribuant
peu
d'importance
au
déclin
relatif
du
secteur
agricole
au
PIB,
nous
attachons
beaucoup
d'intérêt
à une
augmentation
raisonnable
de
la
productivité
de ce secteur
si vital
pour
le
pays.
Plusieurs
rapports
indiquent
qu' à côté
des
fermes
mal organisées
et
peu . productives,
nous
trouvons
des
exploitations
qui, dans les mêmes
conditions
climatiques,
pro-
duisent
beaucoup
plus
que
les
rendements
régionaux
et
na-
tionaux.
Nous
avons
regroupé
les
productions
moyennes
par
hectare à l'échelle
nationale,
et
aussi
pour
les
fermes
dites
"<bonnes n
dans
le
tableau
suivant.
<Voir Tableau III.
1) - La seule
exception
étant la betterave à sucre
Pour voir les niveaux de rendements comparés à ceux d'autres pays
se référer à la page suivante.
- 66 -
TABLEAU III
Rendements nationaux et moyenne des rendements
dans les bonnes fermes (aux environs de 1975 - 1976)
et dans l'Europe
des six en 1970.
Péférences
Rendements nationaux
Moyenne des rendements
Rendement
(Kgfha)
dans les bormes fennes
moyen de
en Iran.
(K-g/ha)
l'Europe des
six
(Kg/ha)
Blé
804
3.000
3.110
.
Orge
781
2.000
3 •.380
Betterave
à sucre
25.771
35.000
42.800
Riz
{Paddy}
2.000
4.000
3.990
;
COton
1.709.
2.000
---
Source
pour la première colonne : Centre desstatiStiqties de l'Iran
"Résultats préliminaires de recensement rural· de 1356
(1975-1976 - "Esfand' 1356 (Mars 1977) P. 4
Pour la deuxième colonne : diverses études dont les recherches
de l'auteur
Pour la troisième colonne :
Office statistiques des Communautés
Européennes, "statistiques de base de la Communauté, 1970".
Bruxelles, 1971, p. 139.
- 69 -
Nos observations
dans les villages que
nous avons
étudiés
nous assurent
que le niveau
de moyenne de rendements
dans les bonnes
fermes
pourrait
être atteint
par
plusieurs
autres
fermes.
Pour confirmer
ce point, nous reportons ici quel-
ques
rendements
moyens
que nous avons
observés dans
les villages
ci - après
mentionnés, et
les rendements
nationaux:
Références
Villages
Villes
Blé:
S 000 Kg/ha
Khorheh
Mahalat
4 800 Kg/ha
Shotorkhosb
Torbat-Haidariyeh
4 500 Kg/ha
Rostamabad
NaIshapour
3 600 Kg/ha
.Kaboutarkhan
Rafsanjan
3 000 Kg/ha
Nasrabad
Tafte
2 400 Kg/ha
Roniz Sofla
Fassa
R.N •.=
804 Kg/ha
Bette-
:::"3.ve à
sucre : SS 000 Kg/ha
Shotorkhosb
Torbat-aaldariyeh
40 000 Kq/ha
Rostamabad
Naishabour
35 000 Kg/ha
Khoreshbar
Torbat-Haidariyeh
30 000 Kg/ha
R.N.=
25 771 Kg/ha
La
comparaison de ces niveaux avec les niveaux
moyens
nous permet d'avoir une idée
nette de la capacité potentielle
de l'agriculture
iranienne.
-
Î(j
-
Cela ~ous ~ontre, ~'aut~e part, le chemin qui
:::;:,-/:-ait
être par couru , afin de corriger
les fautes
plus
ou
~i~s
intentionnelles
commises.
La situation sera plus préoccupante si nous commençons
_ soupçonner la véracité
des statistiques officielles concernant la
p=oduction agricole
èu pays.
Cette
dernière, mal connue du fait de l'auto -
cc rscœma t Lon
paysanne,
" e s t calculée
en déduisant
les
impor-
ta~ions d'une
demande
et d'une
consommation
estimées
selon
des
méthodes
qui
ne
sont pas
rendues
publiques
"(1)
Certains
Iraniens pensent que les autorités
sures-
t.i.::.ent
l'accroissement de la demande officielle afin
de"
d';mon trer
une
amélioration des
conditions
de vie des
Iraniens
et
me~~re en évidence le progrès de l'agriculture
n . (2)
Nous remar~~ons
que même
en utilisant les statistiques
off~cielles
nous
nous
apercevons
d'une situation
aberrante.
x x x
"J
-
Behrang, Iran: le maillon
faible,
Cedetim, F'ranço i s
~-!aspero, Paris, 1979, P. 146.
z .
-
Ibid. - ?
147.
- 71 -
2.3.-
L'EVOLu~ION DE LA
CONSO!1MATION
DES
PRODUITS
AGRICOLES.
Afin
d'arriver
à une idée
plus claire à propos
des consommations de quelques
produits agricoles importants, nous
avons utilisé la formule suivante :
Consommation =
Production + Importation - Exportation.
Nous n'avons pas inclus les changements
de stocks
car nous ne disposons
pas
des chiffres nécessaires.
Une fois la
consommation
déterminée,
nous l'avons divisée
par
la population
correspondante
pour
arriver
à la consommation par tète.
En
voici
les résultats qui pourraient être considérés comme une partie
des bilans nutritionnels de l'Iran:
TABLEAU -
IV.
L'évolution
de la consommation par tête
de
quelques
produits alimentaires :
( Kilos/tête - par an )
~ 1325 1335 1345 1355
CIl.; •
(1946 )
( 1956)
( 1966)
(1976)
,( c,s.
a.
Blé
136
145
178
196
Riz
20
26
31
40
Thé
0,5
0,7
0,8
1
Pomme de terre
8
7
la
18
Oignon
9
6
6
8
b
Viande rouge
10,6
10,1
17,4
Volaille
O,gb
1 , a
4,8
Lait
76,gb
62,2
71,4
Oeufs
l,ab
1
2
4,3
1
1
a.- Pour avoir une idée plus prec~se,nous avons calculé la moyenne
des trois années 1353, 54, et 55
~.- Chiffres
correspondant
à l'année 1338.
-
72
-
Selon
ce tableau ( Tableau IV.)
la consommation
~~r tète de tous ces proëuits
a augmenté
pendant les trente
=ernières
années.
Il n'y a aucune mesure pour vérifier avec certitude
~a véracité de ces chiffres.
Cependant, nous pensons qu'il y avait,
et ceci
est vrai,
une augmentation
sensible de la consommation
ëe riz, de thé, de pommes de terre,
de viande rouge, de volaille et
::' oeufs.
En revanche,
la consommation de blé
par tête, nous sem-
=le
exagérée.
Ce chiffre est erroné probablement parce que
les
=esponsables de
l'agriculture du pays
souhaitaient faire appa-
raître
un taux de croissance
admissible
afin de diminuer l'im-
portance d'une
importation
systématique
et
croissante
de blé
2l!léricain.
x x x
1·
1
~
1
h
,.
•~~~;;;;:;;W~ciI@~''''i!!liUt"_"",,".....ma,""....=
-
73 -
2.4.-
L'AUGMENTATION
CROISSANTE
DES
IMPORTATrONS
ALIMENTAIRES.
La faillite de l'agriculture
iranienne
pendant
ces
dernières
années
pourrait
être
démontrée
à partir
de la détério-
ration
continue de la
balance
commerciale de
ce secteur.
Jusqu'en
1350
(1972 ), les exportations, bien qu'in-
férieures
aux importations,
en assuraient une couverture raisonna-
ble ( 93% en moyenne en 1347 -
1349 ).
La chute
est rapide
au
cours des années
qui suivent:
en 1350 et 1351
la couverture
n'est
que de 64 ~
(1)
En
1356
les exportations agricoles et
alimentaires, y compris les exportations
des tapis, ne
couvrent
seulement
que 22,2%
des importations
alimentaires
du pays. (2)
Autrement dit,
les importations
des produits
ali-
mentaires ( y compris
les huiles végétales
et
animales)
qui
étaient
de
265 millions
de dollars
en 1351
(1972)
se
sont
accrues
jusqu'à
1 650 million
de dollars
en
1356 (1977)
-
soit
une augmentation
de 623 %
en cinq ans.
(3)
Si nous comparons ce chiffre
avec la recette
du
pétrole
et du gaz
nous
constatons
que l'Iran a reversé
7,88%
du revenu
provenant
du pétrole
et du gaz
pour
se pro-
curer
les produits
alimentaires
dont
elle avait
besoin
en
1356.
Les produits
les plus importants
sont dans
le
Tableau
v.
1)
-
Ibid,
P. 147
2)
Chiffre
calculé
à partir des tableaux 47
et 50, Bank Markazi
( Centrale)
Iran, Rapport Annuel 1356.
PP.240 -241 et PP.246-47.
3)
-
Ibid. PP. 246 - 47.
-
74 -
TABLEAU -
v.
Principales importations
de produits agricoles
en milliers
de
tonnes)
-
-~~
",,-
,
e Q
1351
1353
1354
Produits
~
(1972)
(1974)
(1975 )
Blé . . . . . . . . . . . .
771
1433,9
1439,6
Orge . . . . . . . . . . .
23
178,5
203,9
Riz . • . . . . . • . . . . .
92
191,4
282,9
Mais . . . . . . . . . . .
70
222,9
146,9
Viande rouge ...
8
24,2
53,8
Sucre ..........
159
219,5
.596,5
Thé ...........
9
12,6
12,6
corps
gras
Végétaux .......
143
226,7
231,2
Source
Foreign Trade
Statistics
of Iran.
Statistique
de la Chambre de Commerce avec
l'Etranger
de l'Iran)
Pour les années 1351, 1353, 1354, Téhéran, Iran.
i
~
r
,
,
~
~
~
l,ltsa=w..L4,MIl!%W1Maz:::
-
75
La majeure partie
du blé
acheté par l'Iran est
d'origine
américaine.
On se demande s ' i l n'y a pas des liens
entre les importations alimentaires de l'Iran et les conseils gra-
tuits
de la
B.I.R.D. laquelle préconisait en 1974 : l'Iran ne
devait
pas vraiment être en position vulnérable
quant aux appro-
visionnements et prix mondiaux,
dans la mesure
où
une politique
logique d'importation
à long terme
serait
adoptée . . . . . L'Iran
peut
encore importer
beaucoup
de produits dans le pays
.
les importations peuvent donc être utilisées
pour
réduire
les
prix
à la consommation. (1)
c'est la politique
de"
Cheap
food"
qui
était i l y a dix ans
la politique de
plusieurs pays
et notam-
ment
les pays
pétroliers
du Golfe.
c'est,
comme
l'ont
bien souligné René Dumont et
Thierry
Brun
"
une
dangereuse
politique
de
f a c i l i t é
"
qui
est conseillée,
et qui renforce"
la
capacité
de
chantage
des
grands
exportateurs
de
céréales
"
si
elle
é t a i t
appliquée.
(2)
D'autre part, cette politique dfrment suivie
en
1354 -
57
(1975-1978)
n'a
pas
réussi
à fixer
les prix
à la
consommation~ ni même
à les réduire.
Cependant, elle a brisé
la
capacité
de production intérieure et elle a
dissuadé
les inves-
tissements
dans le secteur agricole.
1) - B. I. R. D.,
"Etude de l'économie agricole de l'Iran ", faitli pour
la banque de développement agricole, Téhéran 1974.
P. 50.
2)- Thierry A.Brun et René Dumont,
"Développement Agricole et Risque
de Dépendance alimentaire:
le cas de l'agriculture
Iranienne" dans "Problèmes Econorniques".N°1571,
3 mai 1978,PP.2ü-26.
-
76
Nous sommes en accord total avec René Dumont quant
"" l'indépendance économique d'un pays laque lle "e x i ge
un
ce r t a i n
iegré
d'autonomie
alimentaire"
pour le rendre"
capable
c ' alimenter
le
pays
en cas
de
difficulté . . . . "(l)
D'autre part, nous pensons que l'agriculture ira-
~ienne est apte à assurer
normalement
les approvisionnements ali-
=entaires
du
pays.
Cela d'autant plus qu'elle peut devenir un fac-
c:e'.lr
d'équilibre de la balance
commerciale,
et
qu'elle pourrait
c~nstituer
même
un atout
économique et politique.
Dans cette optique, il nous
para!t
nécessaire
èe
voir la
composition de ce secteur
et
distinguer les différents
types d'exploitations agricoles
et établir
leur importance
dans
:es structures
agricoles.
Il sera, par la ~~ite,
possible d'envisager
les
=esures
par lesquelles
une augmentation de la production
peut être
cbt.enue
plus
rapidement.
x x x
René Dumont
- !
Il
Quelques remarques sur la situation agricole de
l'Iran en 1976". Inatitut National Agronomique de Paris, 1976, p. 2.
-
77
-
2.5.
- EXAMEN DES DIFFERENTS 1YPES D'EXPLOITATIONS AGRICOLES
L'importance de types d'exploitations agricoles dans
les structures agraires est un fait confirmé. En Iran, nous distinguons
plusieurs types d'exploitations agricoles. Ces catégories juridiques
générales se rencontrent, d'ailleurs, partout dans le monde avec une
pondération différente selon les pays. Ainsi, nous avons le fermage,
le métayage, les fermes collectives et le faire-valoir direct. Comme
il sera expliqué ultérieurement, nous avons affaire à une agriculture
étatique représentant seulement quelques 2 à 3 % de la superficie
totale cultivée. Alors qu'avant la réforme agraire de 1963, le métaya-
ge était prépondérant, aujourd'hui nous constatons que la part du
faire-valoir direct dans les types d'exploitations agricoles est la
plus L~portante et le fermage tient ensuite la seconde place.
Afin de fournir une idée plus précise sur les
structures foncières, nous allons prendre les chiffres officiels de
1972 pour la propriété privée de la terre agricole et le nombre
d'exploitations selon la taille. Nous avons rassemblé les résultats
dans le tableau 6.
Nous remarquons que les exploitations sont divisées
en sept catégories allant des exploitations en faire-valoir direct
de moins d'un ha, aux exploitations de 100 ha et plus.
Dans ce tableau figurent le nombre des exploitations
de chaque "classe", le pourcentage correspondant, la moyenne de la
superficie de l'exploitation dans chaque classe et le pourcentage de
la superficie de chaque classe par rapport à la superficie totale du pays.
La dernière colonne contient une dénomination arbi-
traire et un nouveau regroupement que nous avons trouvé commode en
tant qu'outil d ' analyses ulté rieures.
'l'I\\BLI,:l\\ll
-
V.l.
~~~~~~~~~~~_~~~~__ ~~e~~~~~~!~~~ __ ~~!~~ __ ~~ __~~!~!~_~~ __ !~~~
_. ._....
__
__
_._-_._
..... --_..
..
._--_._.--_._---
-_._._._-...
__..------_._.-.-- _.__..
.....__.
.. .._-------- ---'---'.' '."._"- .. - .-_. _. -
~
~
_-~--_._.
-----._~----_._.
_----_.~.-.--_
~
Réf.
Classes
des
Superficie
% de
la
Effectif
%
exploitations
moyenne en
superficie
Notre dénomination adoptée
ha
par rapport
Dominance du type d'agriculture
au total
1
moins d", 1 ha.
800.000
31,48
0,40
2,02
L'agriculture de S'ub s Ls t.a nce
._-----
2
De 1 ha à 2 ha
350.000
13,76
1,43
3,18
L'Agriculture P~ysanne.
.__. -
De 2 ha à 5 ha
550.000
21,63
3,36
12, 16
L'Agriculture scmi-conunerciale
J
De 5 ha à
10 ha
430.000
16,92
7,40
20,98
----.-
-
- - - - - - . -.•..
De 10 ha à 50 ha
395.000
15,54
17,70
45,80
L'Agriculture Con~erciale
de
4
De 50 ha à 100ha
11.000
0,43
63,60
4,56
petite et moyenne taille
- -
5
De 100ha et plus
6.000
0,24
298,30
11,29
L'Agriculture de grandes
exploitations commerciales
--
H
Total des exploi-
2.542.000
100,000
6,03
100,00
H
tations en faire
valoir direct.
Source
Centre des Statistiques de l'Iran,
"Résultats du recensement agricole de
1351 "(1972)
Mordad 1353 Page 27
(AoOt 1974 )
-
ï9
-
Ici
cinq
groupes sont pris
en considération
-
l'agriculture de subsistance
-
l'agriculture paysanne
- l'agriculture semi-commerciale
- l'agriculture commerciale de petite et moyenne
- l'agriculture de grand$exploitations commerciales
Une micro-unité
du premier groupe, en général, n'est
pas capable
de fournir un surplus commercialisable
au sens réel du
terme
car elle est le plus souvent peu productive:
les techniques
sont
en effet rudimentaires, les engrais et les machines y sont
inconnus
et les plantes et les animaux ne
sont pas suffisamment
protégés
contre les maladies et parasites de
toutes sortes.
En général
les agriculteurs de subsistance cultivent
la terre au moyen d'outils
traditionnels et confient
à celle-ci
une semence
prélevée
sur les récoltes
précédentes.
Ainsi, les ex-
ploitants
des micro
unités
n'achètent
pratiquement
pas et
ne
vendent
qu'une fraction très
faible de leur production
celle-ci
servant
à acheter
d'autres
de~rées alimentaires.
En conséquence, dans de telles conditions, on ne
peut pas vraiment
parler d'une activité
économique mais plutôt
d'un mode de vie
accepté
dans le respect des traditions
ances-
trales
et
poursuivi
dans une fidélité
aux coutumes
et
aux ha-
bitudes (1)
1) - Georges
Bublot, -"Economie
de la Production Agricole Il
Edition Vander, Louvain,
Belgique
1974,
P.
392.
?curtant, ce prem;e~ groupe est très importan~ en ce
concerne le nombre d'exploitations agricoles.
Ce tableau mon-
~=e
clairemen~
le sort de quel~Jes
800.000 exploitations,
soit
~:,48 %
du total,
qui occupent
seulement
2,02 %
de la
superfi-
:::'e cultivée.
(1)
Les exploitations du deuxième
groupe, c'est à dire
celles comprises
entre 1 et 2 ha.,
constituent le plus souvent un
~~s - système
dans lequel
le cultivateur
est
en communication
avec
le
marché
pour
la vente d'une partie
de ses
produits,
=ais
i l s'efforce
de recourir
au seul
auto-approvisionnement pour
~e procurer
les facteurs
de production dont il a besoin.
Ce groupe
est
moins important
en ce qui concerne
le nombre d'exploitations
açricoles -
soit 13,76 % - mais
plus
important
du point de vue
de
~~ superficie
soit 3,18 %.
Les exploitations
de 2 à
10 ha
forment le troisième
~~upe et sont
les unités de production agricole qui, en fonction
des modes de culture choisis et
du niveau de
productivité atteint,
libèrent
souvent
une
certaine somme
de surplus en excédent de
le'~
subsistance.
Ici, aussi, on a affaire
à une agriculture qui en plus
~e s'alimenter, produit pour vendre sur le marché, aux
com.~erçants
\\\\
Il
Lcc aux , aux trai tants et aux acheteurs er.
vert ( sur pied ) ou
bien
e~çore
à une coopérative.
Ce groupe
reste important ~u point de vue
du nombre
avec 980.000
exploitations,
soit
38,55 % du total
et
occupe
;~,65 % de la superficie
totale.
(1)
~~ principe 5 à 6 personnes, au moins, dépendent d'exploitations.
?our arriver au nombre total de la population rurale,
appartenant
à chaque groupe,
il faut multiplier les chiffres sous "effectif"
(?78) par 5,:
la taille moyenne de la famille rurale.
~
_k.&!ii-1&~'5iiM';aMt4:;&=LZg&J!JfJJ.iSSt!f.oJ(S#jg.t'A'iffi9iljfe
...@'n~....W$M.&n"MJAA:Wi8C'ttG:&:lA~
-
81 -
Le quatrième groupe qui fait l'objet de la seconde
partie de cette étude
est caractérisé
par un volume
d'échanges
en augmentation et par un accés
à une meilleure information
d'où
surgit
lentement
une
économie
concurrentielle.
Un agriculteur
de commerce
produit souvent
PQur
le marché ; par
conséquent T il est généralement sensible
aux rap-
ports
des prix,
aux inputs
et aux produits envoyés
sur
le marché.
Il a
tendance
à se spécialiser
dans la production.
En ce qui concerne le nombre d'exploitations, on
en compte environ
400.000, soit
17 % des exploitations
totales
et elles occupent
50%
des terres agricoles
du pays.
Le cinquième
groupe ne représente pas une classe
plus
homogène
que les autres.
Là, on a généralement
affaire avec
les anciens
propriétaires
terriens
qui ont
bien échappé
à
la
réforme
agraire
(sujet qui sera
étudié
ultérieurement),
ou
les anciens propriétaires
qui ont
gardé
une partie de leurs terres
et
encore
plus rarement
ceux
qui ont acheté
les parcelles de
terres
pour
arriver à une exploitation
de telle
taille.
Ici, on observe
très
souvent
les cas
des féodaux
qui habitent
dans
les villes et
dirigent
les affaires
de
pro-
duction
à distance.
Si
nous
comparons
ces chiffres avec
les résul-
tats
du recencement agricole
de 1353
( 1974 ) - c'est à dire deux
ans
plus
tard,
nous verrons une lente diminution
du
nombre
d'exploitations
de petite
taille - Catégories
1 et 2, et
une
lente
augmentation
de nombre
d'exploitations
commerciales-
catégories
4 et 5.
( Voir le Tableau VII, pour les détails) .
Ainsi nous pouvons constater une lente montée de
l'agriculture
co~nerciale.
~rr,~:r:-TP'!;~"""'-""'-' v'
TABLEAU - VII.
Répartition
des
Exploitations
selon
la
ta ille
en 1974.
Classes
des
Superficie
% de la su-
Dénomination
adoptée
Effectif
%
Exploitations
moyenne
perficie
dominance de type d'agricul-
(en ha )
totale
ture.
_._---
Moins de 1 ha
734.000
29,63
0,35
1. 57
L'agriculture de Subsistance
De 1 ha à 2 ha
322.000
·12,98
1,37
2.70
L'agriculture
Paysanne
-
De 2 ha à 5 hd
542.000
21,85
3,20
10.55
L'agriculture
Dè 5 ha à
\\0 ha
428.000
17,26
6,90
17.98
Semi -
conuue r c Ia Le
' 0 _ -
De 10 ha à 50 ha
428.000
17,26
17,12
45.68
L' agricul ture Commer c iale
De 50 ha à 100 ha
16.000
0,64
66,00
6.58
de petite et moyenne taille
De 100 ha et plus
7.500
0,38
256,79
14.94
L'agriculture de grandes
Exploitations commerciales
Total des exploita-
tions en faire valoir
direct.
2.479.500
100,00
6,62
100.000
K
Source
- Centre des Statistiques de l'Iran " Résultats du recensement agricole de 1353
(1974 )
Phase
I I "
Esfand
1355
( Mars 1976)
P.
15.
-
83 -
Pour
mieux
saisir
la façon dont les terres sont
réparties,
nous avons représenté
les variations
de la
propriété
en pourcentage
par rapport aux propriétaires.
c'est, en effet, une courbe de Lorenz
où au lieu
des revenus
nous avons mis la terre en hectare.
Lorenz
étudie les
pourcentages
d'individus
qui
possèdent
un certain pourcentage
de
l'ens~~le
des
revenus.
Les individus
sont rangés par ordre de
revenu
croissant
et l'on calcule la
proportion
Z
du revenu
total possé-
dée par
le pourcentage
Y
d'individus
ayant
u~
revenu
inférieur
à
X.
La
représentation du point
P ( y - Z)
dans le
système
d'axes
OY - OZ
s'appelle
courbe
de concentration.
Pour tracer
cette courbe,
il faudrait
en principe
connaltre
le
rij
personnes
et
leurs
parts
respectives dans le revenu total;
mais, en
fait il suffit
de connaltre
la distribution
de la popu~
lation
en
vingtièmes
pour obtenir
19 points
qui permettent
de
tracer
une suite de segments très
proches
de la courbe (1).
Nous avons eu 8 points
pour l'année
1351
1972)~
donc
nous
avons tracé
cette courbe
et
l'avons
vérifiée
avec
les
8
points
pour
l'année
1353
( 1974 ).
C'est la courbe de
concentration du propriétaire
terrien.
Il en ressort, à première
vue,
que nous sommes
très
loin d'une répartition égalitaire.
1) - Pour les détails
théoriques voir, entre autres, Morrison, Ch.,
" La Répartition des Revenus
dans les pays
du Tiers-Monde"
Ed.
Cujas; Paris
1968.
P. 52 et S.
-
84 -
LES
EXPLOITATIONS
ET
LES SUPERFICIES
AGRICOLES
EN
1972.-
Z
100 % 1
..'
/
Superficie
Agricole
/1
/
/
/
./
/
/
)
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
/
1
/
S
/
38,341-------~~----------\\
/ /
1
/
1
/ /
1
/
1
/ /
1
/
1
5,2
/ /
1
7-----------
1
/
!
y
o
45,24
83,59
100 %
Exploitations
agricoles.
-
85
-
Pour
arriver à une situation plus
juste,
il
est
clair qu'il faut
regrouper
les
micro - unités
qui
se
trouvent
dans les groupes
de subsistance, et
de
demi-subsistance.
C'est
précisement
à cela
que nous
devrons
consacrer
beaucoup
d'attention
et d'efforts.
Les expériences des autres
pays, notam-
ment
de la France,
dans ce domaine pourraient
être
utilisées
largement.
( 1)
En ce qui concerne les grands domaines qui n'étaient
pas touchés
par la réforme agraire parce que les propriétaires
ont
eu de
bonnes
relations
avec les pouvoirs publics
ou
bien
parce au'ils
ont obtenu
leurs
faveurs,
nous
pensons
qu'une
révision
est
indispensable
et nous sommes
tentés
de croire qu'il
faut
commencer
tout de suite
avec les propriétaires
possédant
plus
de
200
ha.
Ne serait-il
pas
raisonnable
de taxer
les
domaines
de
plus de
200 ha?
(sujet
qui
sera
étudié
ulté-
rieurement ).
Pour
passer
en revue
les structures
de
la pro-
duction
agricole
en relation avec
le surplus
dégagé
et
envoyé
sur
le
marché,
nous
pouvons
continuer
à
examiner
le
fonc-
tionnement
des différents
types
d'exploitations
agricoles.
La meilleure
façon d'arriver
à cette fin,
serait
peut être,
une
étude
de rentabilité parallèlement
à une étude
socio - économique.
Cependant,
nous
n'avons
pas les
don née s indis-
pensables
et cela serait
d'ailleurs
hors
de l'objet
de
notre
thèse
1)-
En France, le Groupement Agricole d'Exploitation en Commun-GAEC
a été créé
afin d'exploiter à plusieurs; les Sociétés d'Aména-
gement Foncier et d'Etablissement Rural
(SAPER) ont été créées
dans le but d'améliorer
les structures des exploitations agri-
coles, etc.
~,.
-
- , -
-
Aussi al~Gns-nous nous contenter d'une ~~alyse à
parti= des discussions précéèentes et de l'introduction d'Q~ nouveau
tableau concernant la part de chaque classe de dL~ension dans le prodl
brut (PB) agricole et dans son surplus cammercialisable (Voir le table
VIII) .
Nous remarquons tout de suite que les exploitatior
agricoles de 100 ha et plus occupent 15 % de la superficie agricole
du pays et ne produisent que 6 % du PIB agricole. Tandis que les exple
tations inférieures à la ha qui occupent 33 % de la superficie agricoJ
produisent 39 %. ce tableau met en lumière l'importance des exploita-
tions agricoles de tailles petite et moyenne.
D'autre part, si nous supposons que la population
un. régime alimentaire égal, nous pouvons dire que les exploitations dE
la à
100 ha autoconsomment 7 % du PIB agricole et vendent les 31 %
restant, qui eux-mêmes représentent environ 64 % du surplus cornmercia
lisable. ce dernier point nous donne une idée nette de l'importance dl
explqitations de taille moyenne et nous dirige vers la conclusion sel.
laquelle l'accent doit être.particulièrement mis pour répondre aux be
immédiats et assurer l'avenir.
La catégorie d'agriculteurs que nous avons ~Jalif
"d'exploitations de taille moyenne" ou de "sous-secteur viable", comp
environ 440.000 exploitants ~ji cultivent plus de 50 % de la superfic
agricole et offrent sur le marché 64 % de tous les surplus commercial
sables.
c'est justement cette population qui fait l'objet
de notre recherche sur le terraL~. Ainsi pour étudier ses caractéris-
tiques socio-économiques et son rôle dans le développement, nous avon
utilisé une méthode de l'enquête que nous allons expliquer dans le
.chapitre suivant.
x
x
x
- -:., -
?~.EIZAU - VI II
Con~ributi~~ ~2S
exploitations selon leur
:aille ( 1972 )
1
Réf
Classe des
~ de su;e~-
Part du PB
Part du surplus
exploitations
fieie occupée
agric.en %
commercialisé
en %
1
Petites
32.8
:
-------
- de 1 ha
(1.57)
2
de 1 à 2 ha
(2.70)
39
17
de 2 à 5 ha
(10,55)
1
3
de 5 à la ha
(17,98)
~~y~~~~~-
52.26
:
la ha à 50 ha
(45,68)
4
38
64
de 50 à 100 ha
( 6,58)
Grandes
-------
5
100 ha et plus
1~,84
6
15
TOTAL
:00
,
83
96
Agriculteurs
sans terre
J(
-
l7
4
'"J. OTA L :
:00
100
100
SOURCE
Cité ~'.":.?rès Ismail AJAMI " Troisième stratégie ", étude
présent~~ A l'Université Pahlavi de Shiraz, Ordibehesht 11-14,
1357
(1~-~\\ ?9.- Ce tableau était construit à partir des
statist::'.:....es du Centre des Statistiques et selon les estima-
tions èe~ ~xperts de la BIRD -
Il s'agit de notre présentation.
J(
•
-
Il s' ag:':
~es activités agricoles qui n'ont pas recours
à la t.e r t:»
2o~~e : l'aviculture, la Pisciculture, etc.
--'
INTRODUCTION GE NE PALE
CHAPITRE 3
P ROBLE11ATI QUE ET ~.ETHODOLOGIE DE L'ENQUETE
L'agriculture traditionnelle en nature est le signe
de sous-développement, le passage au secteur monétaire et le développe-
ment de l'agriculture commerciale symbolisent et traduisent le dévelop-
pement de l'agriculture. En entrant dans le circuit de la monnaie, l'agri-
culture s'ingère dans le réseau des interdépendances grâce auquel peut
s'effectuer le développement de la nation. Elle livre produits, capitaux
et débouchés.
Nous. avons déjà expliqué et suivi le progrès considéra-
ble que la science économique a joué en ce qui concerne la place et le
rôle de l'agriculture dans le développement. Ainsi, l'enrichissement de la
pensée économique et sa contribution au modélage de la croissancû agri-
cole était mis en lumière dans le chapitre 1. Cependant un peu partout
on commence à s'inquiéter de voir traitées les questions du monde rural
des pays en développement de la même manière et même optique que celles
du monde rural des pays fortement avancés. Il y a longtemps que nous
étions insatisfaits èes faiblesses de l'analyse théorique d'une part,
des insuffisances des études et des recherches d'autre part, et que
nous souhaitions une approche plus synthétique où la structuration
réelle du sous-secteur de l'agriculture commerciale avec le rôle
important qu'il devait jouer lors de l'accession au développement -
apparaitrait mieux. Les ambiguités de l'opposition de
l'agriculture
de subsistance et de l'agriculture commerciale, et l'absence de défini-
tions précises de ce de rn i.er , ont également stimulé notre démarche.
En outre, même pour la France, il était mentionné
que" l' action
conccu.cue
é
à
conduire sur 1.1I1 espace, national, régional
ou local, souffre du fait que l'information préalable nécessaire est
Ln su Ef i.s ance ou incertaine" (1)
(1) And r
Pi,,,tier,
é
"Pad i.osc op i e s des Communes de
France",
SconQmica,Paris, lSï9, p.
3.
-
90 -
S· il existe des données statistiques va Lab l e s
peu valables au niveau départemental
(OSTAN) en Iran, nous devon s
... ~, ~ -
tater que l'information au niveau des unités territoriales plus
,·v
si elle n'est pas Lnex i s t an te , est très rare. C'est dans ce conc e.,
que se' si tuent notre étude sur le terrain, et l'enquête que nous ': j ..... ',.-.·..on s
de présenter dans ce c~apitre.
3.1 • -
LES OBJECI IFS DE L' EN2UETE
Tout d' abord, nous devons préciser que notre ~'; ,',~e
de l'agriculture commerciale est basée sur la double hypot.hè se s.:: '..'''',
laquelle l'agriculteur commercial est l'un des facteurs détermin.;t;~;~
de la performance future, en termes de production du secteur aq r; ,,,",'.', p
(64 % de surplus commercialisable)
; et la réussite des p roq r amme s
'~".
Gouvernement visant à accroître la production agricole dépend, ct~\\~
une large mesure, du degré de mobilisation des ressources product~\\..,,!';
et des
ressources en cadres de direction du sous-secteur zep ré aen se l~ar
l'agriculteur commercial
(~soit 17 % des exploitants, et 52 % de \\.....
superficie agricole cultivée).
Toutefois, on ne disposait que de très peu d'~\\\\L)r-
mations sur l'a,~riculture'ccmmerciale, à tel point que cette lac\\\\tl<>
constituait un obstacle sérieux à
la détermination de sa place et. .Î.:>
son rôle dans le processus du développement économique.
Notre objectif était, donc de combler cette
lacune en fournissant une information sur
l' agriculture comme r ci a IL' ,
et proposer aussi une base à la formulation des politiques appz op r \\'-~,'~
et à l'élaboration et à la mise en oeuvre des programmes ef f i.cace s ..'lI
matière de développement et de formation pour le secteur agricold.
Enfin, l'habitude de recourir à des notions 1'1.,,,,,,..
et à des dé fini tions arbi traires sans fondement et rarement pré c i •.. ".
(~. ;. un agricul~e~r commercial est celui qui n'est pas un paysan
~e s~bsistance, ou celui qui vend son produit ... ) et les variations
~e circonstances ~~i compliquent la recherche ont privilégié des
t~è8es qui se basent sur les typologies multicritères des exploitations.
Cette étude a donc été élaborée de manière à définir :
a - Les caractéristiques permettant de décrire l'agricul-
teur commercial en Iran et sa place comme un élément
actif dans la st~~cture socio-économique.
b - Ses réactions à l'égard des contraL~tes ou des
stimulants réels et/ou perçus comme tels. Ainsi
on a essayé de dégager un modèle de développement
agricole dans lequel le rôle joué par le sous-
secteur de l'agriculture commerciale - dite le
sous-secteur viable - était primordial.
c'est exactement ces deux points qui constituaient
l'idée de base de cette étude que nous allons essayer d'expliquer dans
cette thèse. Mais tout d'abord, nous devons présenter la méthodologie
de notre enquête qui se déroula sur le terrain.
x
x
x
3.2. -
PRESENTATION DE LA METHODE GlOISIE
La
méthode
choisie pour cette étude
a été
une enquête sur le terrain
en deux phases :
- La première phase couvrant l'information
de
base
au moyen
d'un vaste échantillon d'agri-
cul teurs
commerciaux;
- La deuxième
phase
comportant une enquête
plus
en profondeur
des attitudes
de 10 %
environ
de l'effectif
de l'échantillon
de
la
première
phase.
Deux
problèmes principaux ont été rencontrés
au cours de l'élaboration de
cette
étude: tout
d'abord on
ne
connaissait
que très
peu la
"population" à
étudier;
ensuite
on pensait
que cette population
était extr€me~ent hétérogène.
En ce qui concerne
le nombre d'exploitations~ la
plupart des études
s'accordent
sur le chiffre
de moins
de
700.000
agriculteurs
commerciaux.
H. CANEDA (1)
utilisant des sources diverses
confirme
qu'il '!
a
:
- environ
50.000 agriculteurs exploitant
des
vergers et qui travaillent sur quelques
200.000
hectares.
1) - H. CANEDA," Poli tiques de l'emploi et des revenus en Iranl~ document.
d'étude
de mission
N° 111,BIT,Genève,Fév.1973
P.34
- environ
SO.OOO agriculteurs qui font
des
plantations de
15 hectares
chacun
- environ
30.000 -
50.000
anciens
proprié-
taires
qui exploitent
une superficie
de
600.000
~
1.200.000 ha.
H. Ck~DA
affirme
que ces groupes commerciaux
( un total de
130.000 à
150.000) produisent plus de
50%
de la
valeur
ajoutée
agricole en Iran;
et i l leur donne le nom
de
"
sous
secteur
viable
de
l'agriculture
iranienne
" (1)
Il pense
que le meilleur
moyen
d'augmenter la
production
agricole
serait
d'aider
ces
gens
à faire
des
in-
vestissements considérables.
George
Mehran (2)
estime
qu'il y a
environ
11.000
entreprises
agricoles
exploitant
plus
de
100 ha
chacune.
On a
affirmé,
ailleurs, qu'il y a 320
unités
qui ~~lti-
vent
plus de
300 ha chacune.
(3)
Les données les plus récentes publiées
par le cen-
tre
de statistique de l'Iran, indiquent
qu'il existe 428.000 unités
qùi
ont entre 10 et 50 ha,
16.000 entre 50 et 100 ha
et
9.500 qui
ont
100 ha et plus.
(4)
E~
d'autres
mots
15%
seulement
de nos
unités
agricoles ont une super:icie
de plus de 10 ha.
La première conclusion qu'on peut tirer
des
différences
qui existent
entre
les statistiques
mentionnées ci-dessus
et
celle qui est, sans tenir compte de l'importance
attribuée
aux
1)- H.CANEDA, op. cit. p. 34 Nous sommes entièrement d'accord -avec lui et
l'élaboration de cette idée fait le thème de la présente thèse.
2)- G.MEHRAN, Débouchés Agrico-commerciaux en Iran
The Agribusiness
CounciLlnc. New York,June 1970, P.15.
3)- Conférence de M.SAMII
donnée à l'association des Banquiers le
22 Décembre 1974, ~~yhan (Farsi) N°9444,P.2
4)- Extrait du tableau 2 dans" :'.esults
of Agricultural Census 1353"
Centre Iranien de s~atistique, Esfand 1355, P.?
unités
agricoles commerciales, est qu'il existe différents points
de vue
pour
définir
l'agriculteur
commercial
et
pour
le
dis-
tinguer
de l'agriculteur
plus pe~it qui
est proche
de la
situa-
tion
de subsistance.
Pour
distinguèr
les "grandes" des "pe t r ce e " unités
agricoles le
Centre
Iranien de
Statistiqùes
a
appliqué
les
critères
suivants
al
- vergers, comprenant tous les produits perma-
nents, ayant une
superficie
de 10 ha et plus,
bl -
terres agricoles
( comprenant la jachère 1 et
les terres
non-cultivées
mais pouvant être
améliorées
et qui totalisent 25 ha et plus
c) - unités
d'élevage
ayant 100
têtes
et plus de
gros
bétails tels que vaches et buffles.
d)
- unités d'élevage
ayant 500 têtes
et
plus de
petit
bétail
tels que le mouton et la chèvre.
el
- unités
ayant
10.000 volailles ou plus, compre-
nant
des poules, des coqs, des poulets,
des
canards, des dindes, des oies.
Ici,
nous constatons que les
grandes exploitations
sont
différenciées
selon une vue
simpliste et peu défendable.
Car, d'une part, un hectare de terre irriguée n'est
pas équivalent
à
un hectare de terre en culture sèche.
D'autre part,
les problèmes
de production
mixte et d'activité
mixte
ne
sont
pas
-
95 -
pris
en
ligne
de compte.
Cette
classification
se. contentait
en
somme
plutôt
de ne prévoir que des activités
dominantes
et spécialisées.
Ori
ce n'est pas l~ cas.
•
La plupart des agriculteurs, petits ou
grands
exploitants,
se diversifient au fur et A mesure pour combattre les
imp6n~érables des marchés.
En
outre,
le plus souvent on a affaire
à un agriculteur
possédant
par. exemple
quelques 8 .ha
de terre et
300
à
400
têtes
de
moutons,
ou
50 têtes
de gros
bétail.
Les critères du Centre Iranien de Statistiques,
éliminent
ce cas
parmi d'autres,
parce qu'ils
se situent
aux
niveaux
inférieurs
à
10 ha
de terre,
à 500 têtes de
moutons, et
à 100
têtes
de gros
bétail.
Ainsi nous avons essayé de choisir les hypothèses
qui seront en même temps aussi opérationnelles que réalistes.
x
x
x
. ' /
"
-
96 -
3.2.1.:
Hypothêses
opérationnelles de la
premiêrephase
Afin de réduire les possibilités
de confusion
et donc d'améliorer
l'efficacité
de
l'enquête,
un certain nombre
de critères
minima
a été fixé
afin de savoir si
une
unité
éven-
tuelle
pouvait
être qualifiée
de rt commerciale
..
Ont
été
éliminés . tous
ceux
qui ne rentraient
pas dans le cadre
de cette
définition
commerciale.
Les critères
suivants
pour qu'une
exploitation
agricole
appartienne
â la définition
d'exploitations
commerciales
ont été
admis :
a)- Pour un arboriculteur, posséder 6 ha de terre ou plus;
b)- Pour un
exploitant agricole, posséder
10ha
de terre
irriguée
ou plus ;
c)- Pour un exploitant
agricole,
posséder 30 ha de terre
en culture
sèche
ou plus;
d)- 30
têtes
de gros bétail
ou plus
( vaches, buffles),
e)- 300
têtes
de petit
bétail ( moutons, chèvres);
f)- 6000
têtes
de volaille
ou plus.
(1)
Il apparalt
que dans presque
tous les cas, les
critères minima
uti1is~s
~taient inférieurs
à ceux
du Centre
Iranien
de
Statistiques
cités
précédemment.
Il a
été
décidé
que si un agriculteur faisait
de la polyculture ou avait des activités
diversifiées,
on ne devait
le
prendre
dans
l'enquête
que
si
le
niveau
de ses
activités
était comparnble
aux exigences minima, ce qui était laissé
au juge-
ment des enquêteurs
qui étaient tous des ingénieurs agroncmes.
(1)
-
Nous
n'avons
pas distingué
les types de
volailles
chair , ~ondeuse
etc ...
-
-'
3.2.2. - Cadre
géographiaue
Un questionnaire
a été
élaboré
et testé
dans
les
régions de
SHAL ( Ghazvin l,
VARAMIN
etGARMSAR.
Sur
la base
de cette expérience,
le questionnaire
principal
de la
première
phase
de
l'enquête
sur le terrain
a été
formulé avec
l'objectif
de définir et de
décrire
l'agriculteur
commercial en Iran.
On
pouvait
le considérer
ainsi
comme
un questionnaire
à
objectif
ur.ique, mais en fait il a permis
également d'obtenir
bon
nombre
d'informations
par déduction.
Voir
l'annexe
pour
ce
question-
naire ï •
On a choisi
des techniques d'échantillonnage-
à
plusieurs
strates
pour localiser les
enquêtés.
On
a sélectionné
à cet
effet
les
cinq
régions suivantes :
1.- Azerbaijan
Occidental
2.- Gargan
3.- Fars
4.-
lChorassan.
5.- Province
Centrale.
Il existe dans cha~Jne de
ces régions un certain
nombre
de
" Bakhshs
"
M
indiquant --les
divisions
admi-
nistratives et, dans1de nombreux cas; une zone géographique homogène.
Dix pour cent du nombre total des Bakhshs
de chaque -région ont
été
choisis
au hasard
en utilisant la méthode d'échantillonage
linéaire systématique. (Voir
la répartition des échantillons
sur
la carte géographique
du pays l
M
Division administrative qui représente le centre géographique ,et politiquE
Elle
est plus importante
et plus étendue
qu'une commune
en
France.
L'Iran
est constitué
de quelques
450
Bakhshs.
Mer
a su i erme
CAS P 1
Uill~u~
S
E A
1O
œ
e..
'"'V/.-. -
"_.
~
:
~
:
<~..:1
------:-.
1
1,,,1
wU"
''''OIWa
/
~
,-----"
\\
.;x'
,
:ii.eun"·"~
,
~
,,
.o
1
1
"
~......
(:__l
" ...... , ..
J>
\\
1:
1
'---1
"
9v.
~ r
"'f~
\\
U"I~\\1
\\
11
.
""
\\-
"~"}
---- __9
-~
...:_---
û
S<.I. l , 9000000
L.~~~Y1
c
a (
A
A
t:'
Il
o
o
NO'l'A
Les croix correspondent aux
Bakhshs
de
notre échantillon
'loir encore les explications correspondantes à la page
99.
Zn outre,
au niveau de chaque Il Bakhsh",
:~ ~
du nombre total
des
villages
ont été retenus
peur servir
êe sièges pri~ci?aux
aux entretiens
et
25% pour les remplacêi. (1)
En d'autres
termes, on
a utilisé
16 Bakhsns.
comportant
450 villages principaux
considérés
comme les centres
géographiques àe l'étude. (2)
(1)
ceci pour le cas où i l y aurait des problèmes; e.g. absence des
agriculteurs choisis, non existence des exploitations considérées
commerciales etc
...
( 2 )
Les
Bakhshs
étudiés sont les suivants
Dans l'Azerbaijan
Occidental:
1. - Silvaneh
(nro~ieh)
2. - Shahpour
Dans le Gorgan :
3. - Environs de Gorgan
4. - Gomishan
Dans la province de Fars
5. - Fassa
6. - Zaraghan ( Shiraz
7. - Nodan
Kazeroun
Dans le Khorassan
8. - Beshroviyeh
Ferdous )
9. - Nayshabour
10. -
Khalilabad
(Kashmar)
11. -
Joghatai
Sabzevar
12. - Rivasn
Kashmar )
Dans la Province
Centrale
13. - Avaj
Ghazvin
14. - Kashan
15. - Arak
16.
-
Damavanâ.
-
100 -
3.2.3. - Aspects Opérationnels
de la oremière
Phase
..
Avec
six agronomes de la Banque de Développement
Agricole,
qui
m'assistaient,
nous avons parcouru
les
régions
citées
précédemment
et interrogé
les agriculteurs
pendant
deux
mois
(Janvier et Février 1975)
pour remplir
les
697
questionnaires
(Voir l'annexe pour le texte du questionnaire
traduit
en Français) .
Parmi
les facteurs les plus importants qui ont
contribué
à prolonger
cette période,
il convient
de mentionner
le mauvais
état
des routes,
les
fortes
chutes
de neige
et
l'absence
d'un certain nombre
d'agriculteurs
commerciaux.
Bien
que
les questionnaires
aient
été
codés
précédemment
et que
la
formule
des résultats et les derniers
tableaux
soient
définitifs,
il a fallu
plus de trois
mois pour
dépouiller
les données
et effectuer
l'impression
de l'étude
au
Centre d'Informatique
de l'Université
de Téhéran.
Toutes
les
données
ont été
mises sur 24.000 car-
tes
perforées
et
enregistrées
sur
six
bandes
qui sont conser-
vées
au Centre d'Informatique
sous
le titre
"ADBI -
Commercial
Farmer
Project
Il
(ADBI
-
Project
sur
l'agriculture
commerciale) .
~Jous avons établi
la logique de chaque
programme
informatisé ~
Les informations
étaient
ensuite transmises aux
analystes pour la rédaction et les
passages à l'ordinateur.
A ce stade
j'ai bénéficié
des conseils de Monsieur A.Stapleton,
spécialiste de l'économie agricole associé à la Mission de la
Banque
Mondiale à Téhéran, auquel
je tiens à présenter mes
sincères
remerciements.
-
101 -
Un
problème
important
à résoudre
fut celui
des
modalités
de classement
des agriculteurs
commerciaux dans
l'analyse.
On s'était
également demandé
dans quel sens il fallait
,
déplacer
les critères
minima.
.
x x x
-
102 -
3.2.4. -
CLi\\SSIFICATION DES AGRICIJL7EURS CŒ1HE:i.CIAUX
SELON
LA TAILLE
DE LEUR
ENTREPRISE.
Evidemment la meilleure
façon de classifier
les
agriculteurs commerciaux
sera une classification basée
sur leurs
ventes.
En 1959,
aux Etats-Unis,
on définissait
les exploita-
tions
commerciales
comme étant celles
dont les ventes
de pro-
duits
agricoles
en valeur
s'élevaient
à
2.500 Dollars
ou
plus.
(1)
Les exploitations dont les ventes en valeur étaient
inférieures
à 2.500 Dollars
n'étaient considérées
comme faisant
partie
de la catégorie
des exploitations
commerciales
que si
l'exploitant
avait moins
de
65 ans,
( à cette époque - là, 16,8%
des
agriculteurs
avaient
65 ans
ou plus),
s'il déclarait moins
de
100
journées
de travail
non-agricole
et si le revenu familial
gagné
en dehors de l'agriculture était inférieur
au revenu provenant
de
l'exploitation
agricole
Ce
que nous constatons
dans cette définition
c'est
qu'elle
est
basée
tout d'abord
sur
le montant
des
ventes.
Elle
considère,
d'autre part, l'àge
de l'exploitant.
Elle donne
ensuite
de
l'importance
au
fait
de savoir
si
l'activité prin-
cipale
de l'exploitant
est
agricole
et si
au moins la moitié de
SOn
revenu
provient de ce
secteur.
1) - Snodgrass, M. M. s
Wallace L. T., " Agriculture,
Economies
and
Growth"
Appleton - Century - crofts, N. Y.,
1964. P. i.34.
-
103 -
f
1
Lorsqu'il
traite
de la commercialisation de
l'agriculture,
L.Malassis
estime
que l'agriculture
est
exclusivement
de
subsistance
si la totalité
de la production
est consommée
par les producteurs;
elle
est
partiellement de
subsistance
si une
partie
de la production
est vendue .
Encore , selon
le même
auteur n
on peut conve-
nir
que
l'agriculture
de
subsistance
est prédominante
si
plus
de
50%
de
la production est destiné
à
la popu-
lation
agricole"
(1)
Nous
constatons,
tout de suite,
que
l'idée
de base, ici, ·est le degré
d'autarcie
d'une société
rurale.
Selon
Morrison (2)
Il
les
revenus
de
subsis-
tance
correspondent
au produit de
l'agriculture et de
l ' a r t i s a n a t
paysan
excepté
dans
les pays
où
les
cultures
commerciales
se développent
au sein
des
ex-
p loi ta tions
tradi tionne lles
n .
Dans
ce
cas
le
produit
de
l'agriculture
se
répartit
entre
revenu
de
subsistance
(secteur
où
les cultures commerciales
sont
négligeables)
et
revenu
d'entreprises
traditionnelles
secteur
où
les produits
agricoles
sont
commercialisés).
Studiant
les cas
de ?lusieurs
pays
africains,
Morrison
montre
la
préponâérance
de l'auto - consommation dans
les
revenus
de l'agriculture
traditionnelle,
laquelle
varie
de
64
à
81 %
dans la plupart
de
ces
pays.
1) -
L.Malassisi
" Agriculture
etc
"
Op.Cit.
P .84
2)
-
Ch. Morrison, " La Ré?a!:'tition
"
Op.Cit.
P.109
-
104 -
Il
ressort
de son
approche
qu'une
classifica-
tion
pourrait
se
faire
sur la
base
du revenu,
ou
plus pré-
cisément
le
niveau
du revenu.
Morrison (1)
constate, d'autre part,
"
qu'il
.
existe
un
rapport
entre
la distribution
des
revenus
agricoles
et
celle
des
terres
par
exploitant."
Ainsi,
il
montre
tacitement
que l'évolution des structures
agraires
pourrait
modifier
la distribution
des revenus
agricoles,
en
cas
de développement
de
l ' agricul ture.
Ce point
ressort- clai-
rement de l'histoire économique des pays déjà avancés.
Pour donne~
un exemple:
la répartition des
exploitations françaises
selon les classes de superficie
entre
1888 -
1969
nous montre l'évolution du nombre et de la surface
des exploitations.
Là,
nous constatons que le nombre
des entre-
prises
agricoles
a diminué
alors
que
d'une façon
inverse
la superficie
moyenne
a augmenté.
Ainsi,
en 1882
quelques 38,2 %
des exploitations
francaises
avaient
des
surfaces
àe moins de 1 ha,
tandis qu'en
1967
ce
chiffre
est
tombé
à 5,0 %.
(2)
En même temps que la taille des exploitations
s'est
accrue, le niveau de vie des agriculteurs s'est amélioré.
-
L'idée
partagée par tout le monde était
qu'à peu d'exceptio~près,
des exploitants
travaillant en famille
apportaient
souvent plus
de soins
dans leur activité, hésitaient
moins à épargner pour
investir
afin de progresser.
1)- Ch.Morrison Il La Répartition
Op.Cit. P.
124
2)- Henri
de Farcy,
"Economie Agricole", Paris: Sirey,
1970.
Tableau 6, p. 243. Rappelons que ce chiffre était 29,63% pour
L'Iran en 1974.
-
leS -
Mais, ~. de Farcy
conclue 4 juste titre que
" 'l'accroissement
des
rendements
semble
c
s o r ma Ls ,
é
beaucoup
plus
qu'autrefois,
affaire
de
science et
de
moyens,
et non de
soins
et de
sueurs
où excellait
la petite
entreprise
"
( 1 )
'Oé!j"à Ricardo était convaincu" que
l ' augmen-
tation
des productivités dans
l'agriculture de
l'Irlande"
irait, "
de
pair
avec
un accroissement de
la
taille
des
exploitations
agricoles"
(2)
Ce que nous voulons montrer
clairement
c'est
que la taille
de l'exploitation
est aussi
un facteur important
dans une définition
de l'agriculteur
commercial.
Nous avons,
donc, essayé
de classifier
les exploitations
selon
le
volume
de leur
chiffre d'affaires
ou plus précis~:ment
de la valeur brute
de la production.
~~is,
comme nous ne
disposons pas d'informa-
tions
directes
pour faire cela, et
que nous savons
que la
plu-
part
des agriculteurs
ne
fournissent pas
des chiffres précis
concernant
leurs
revenus;
nous
avons, donc estimé
des coeffi-
cients
de productivité
qui
pourraient
remplacer les chiffres
d'affaires.
~ 1;-.
Bien
entendu,
ces
coefficients
sont établis
pour
les régions de notre étude
en considérant
les facteurs
technico - économiques.
Voici
les
détails
de
cette
estima-
tion :
1) - H. de Farcy, OP. Cit.
P. 247.
2)
- Cité par
J.?h. Plateau, Op. Cit. P. 447.
L
~
f'
rl~.su:;c.Li\\2OiEC\\liWiblJ!LiI&i'alJ!"",""",,,""b ""__0-
-
106 -
BASE
:
Les exploitations agricoles devaient être
classées
selon le volurnede leur chiffre
d'affaires
(valeur
brute de la production ).
Les coefficients
de productivité
appliqués
à la région de production
devaient
être
utilisés
pour remplacer le chiffre
d'affaires.
COEFFICIENTS :
L'unité
de base
était
1 ha
de terre en culture sèche
dont le rendement moyen
était
de 0,8 tonne
de blé
et la recette brute
de 8.000 rials.
On
a utilisé
les coefficients de
productivité
suivants
-
1 ha de terre-en culture
sèche
~zarbaijan Occidental, Fars, ~~orassan,
Province Centrale et C~rgan
= 1,0 unité de production
-
1 ha de terre en culture irriguée
= 2,5 u.p.
-
1 mouton ou une chèvre adulte
= 0,20 u.p.
-
1 vache
adulte
= 0,75 u.p.
/
-
1
de verger
10,0 'J.. p.
- 50 poulets
= 1 ,0
Uip.
CATEGORIES
Les catégories
suivantes
peuvent
être
utilisées
pour avoir
la dimension
de
l'exploitation ( Voir tableau ci-après I.
)
allant
d'une très
grande exploitation commerciale
( UP 1
à l'échelle
régionale
à une exploitation
assez
petite
( UP 5 ) mais
considérable
par rapport
aux micro - unités
traditionnelles de village iranien.
Ces dernières exploitations
obtiennEn~selon notre
TABLEAU
I.
CLASSIFICATION
ADAPTEE
DES
EXPLOITATIONS
PAR
TAILLE
DE
L'ACTIVITE POTENTIELLE.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ • • • _ _ _ _ _ • _ _ 4 _ _ _ _ _ _
~ UP1
uP2
UP3
UP4
UP5
_
REF.
sses.
Très grande
Grande
Moyenne
Petite
Grande exploitation
d
village
-.
Dilllension de l'exploitation
Revenu brut
(millions de rials)
)
4,0
2,0 -
4,0
0,8 -
2,0
0,4 - 0,8
0, 2 -
1l;:1
Unités de Production
( 1 )
> SOO
2S0 -
500
100 -
2S0
SO -
100
25
-
50
Activité
équivalente:
Terre en culture irriguée
(2) (ha)
> 200
100 -
200
40 -
100
20 -
40
10 -
20
'J'e r ro en culture s~che (J) (ha)
> 500
2S0 -
SOO
100 -
2S0
SO -
100
~~ ~-,
-
~;n
Vergers
(4)
(ha)
> sa
2S -
SO
10 -
2S
S -
10
2,5 -
5,0
Nombre de moutons/~hèvres (S)
> zsoo
12S0 -
2S00
SOO -
12S0
2S0 -
SOO
125 -
250
Bétail
(6 )
> 666
333 - 666
133 -
333
67 -
133
33 -
67
Volaille
(7)
> 2S000
12S00 -
2S000
SOOO -
12S00
2S00 -
SOOO
12S0 -
2500
(1)- Le total des "Unités de production" d'une exploitation comportait
généralement une combinaison de terre en culture irriguée et
d'autres catégories d'activités agricoles.
(S)
-
1 mouton ou 1 chèvre = 0,2 unité de production
(2)-
1 ha de terre en culture irriguée =
2,S unité
de production
(6 )
-
1 vache
= 0,75 unité de production
(3) -
1 ha de terre en culture sèche
""
t,a unité de production
(7)
SO poulets
1,0
unité de production
(4) -
1 ha de verger
=
tO,O unité
de production
-
108 -
classification de 25 à
50 uni tés de pr'oduc t Lcr, ::',:
se traduisent en activités agricoles selon c= ~~~
est mentionné dans la colonne
uP5.
Par contre, les très grandes exploitations doiï~n~
obtenir un total en coefficients qui dépasse 500
~~ités
de production.
Donc, pour les exploitations de cette
catégorie
nous
avons fixé
seulement le minimum.
Matrice:
Sur la base de ces catégories, nous
avons conçu
un programme informatisé de manière
à distinguer chaque catégorie et
moyennes des
exploitations
en fonction de leur
types d'actlvl~~3,
et nombre
de matrice
correspondante.
( Voir
Tableau II
Au moment où on a obtenu la matrice, excepté pour
la ligne 10 - Spéculation mixte de Bétail/Culture sèche - qui était
toute en zéro -
ainsi supprimée -
les
autres activités étaient bien
ventilées
et seulement 5,3 %
se situaient
en
tant que résiduelles
sur la ligne
"AUTRES ", indiquant,
par conséquent,
que les prin-
cipales
hypothèses
étaient
correctes
et qu'il n'était
pas
né-
cessaire
de corriger les définitions.
Voir le Tableau IV.
)
D'autre part, sur un total de 697
questionnaires
complétés
dans la première
phase 1 651, soit 93,4% , ont été re-
tenus, comme appartenant à la catégorie des agriculteurs comme rc Laux ;«
.. Voir l'annexe pour l'organigramme qui indique les principales t.Al~h,;~;
de la première phase de l'enquête sur le terrain.
Il les montre' ~l\\
ordre, et démont~e les liens logiques de chaque tâche.
x x x
TABLEAU
II.
LA
MATRICE
DE LA
'l'AILLE er LE TYPE
D' ACTIVITE
DE
L'EXPLOITATION.
, ..
• • • • ~. _ _ _
P
• . • • • • •
_ _ " _ _ _ _ . _ _ _
~ UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
7'a i l l
Très Grande
G~DE
Moyenne
Peti te
Grande exploit.
TOTAL
Le
type d'activité
e.
de village
..
Spéculati.on dominante:
(1)
1 - Culture irriguée
X 11
X 12
X 13
X 14
X t 5
X J j
2 - Culture sèche
X 21
X 22
X 23
X 24
X 25
X 2j
3 -
Verger
X 31
X 32
X 33
X 34
X 35
X 3j
Prodllction anJmale ;
,1 -
~lo\\l ton
X 41
X 42
X 43
X 44
X 4 ~j
X 4j
5 -
Bétail
X 51
X 52
X 53
X 54
X 55
X 5j
6 - Volaille
X 61
X 62
X 63
X 64
X 65
X 6j
Spéculation mixte :
(2)
7 - Culture irriguée/culture sèche
X 71
X 72
X 73
X 74
X 75
X 7j
8 - Culture irriguée/verger
X 81
X 82
X 83
X 84
X 85
X Bj
9 -
Bétail/Culture irriguée
X 91
X 92
X 93
X 94
X 95
X 9j
la - Bétail/Culture sèche
X 101
X 102
X 103
X 104
X 105
X 10j
11 - AUTRES
XIII
X 112
X 113
X 114
X 115
X I l j
-
T 0 'T' AL:
X 1. 1
X i
2
X i
3
X i
4
X i
5
X i
j
(1)- Une spéculation dominante représente 50% ou plus des unités de production,de l'exploitation.
(2)- Une spéculation mixte comporte deux spéculat.ions qui représentent 70% ou plus des unités de production de l'exploitation.
~1o
3.2.5.- Méthodologie et aspects opérationnels
de la deuxième
phase.
Dans cette phase nous avons plutôt
essayé
de trouver
les problèmes
qui
freinent
le développement
agricole
chez les
enquêtés,
et
établir
le rôle
que
ces
derniers
pourraient
jouer
dans la croissance de la production agricole.
A cette
fin, la deuxième
phase de l'enquête était
surtout
destinée
à faire des recherches
sur l'attitude
des agri-
culteurs commerciaux
à l'égard
de l'agriculture en tant qu'activité.
Le but
de l'enquête était
de recueillir des
infor-
mations
sur les plans d'investissement des agriculteurs, lorsqu'ils
en avaient, sur leurs raisons, positives
ou négatives, de prendre
des décisions en matière d'investissement, sur leur façon
de perce-
voir
les perspectives
et les politiques macro-économiques
et
sectorielles, sur leur manière
d'évaluer les contraintes
aux-
quelles
se heurte
le développement de l'agriculture et sur leurs
opinions
concernant la qualité
des facteurs de production
et des
se~lices agricoles.
Etant donné
que l'objectif
de l'enquête était de
1
recueillir des
opinions et des attitudes plutôt
que
des faits,
il
ne
convenait
pas d'utiliser un questionnaire
rigide comme
celui
de la première phase.
En fait,
la tâche
de
l'enquêteur
consistait
à
élucider, au
moyen
de conversations,
les atti-
tudes
et les opinions
de l'enquêté
à l'égard d'une série
de
sujets, mais sans lui poser une série de
questions
pondérées.
-
1 l 1 -
Il fallait que l'enquêteur
soit
suffisamment souple
pour
mener chaque
entretien de la meilleure manière possible.
Une.
liste de questions et de sujets
a été
préparée
afin
de
s'assurer que les entretiens
couvraient
tous les
points
devant
être
abordés,
tout en faisant preuve de toute la souplesse
né-
cessaire.
, .,
,, .
L'échantillon de l'enquête
comportait
10\\
du nom-
bre
des agriculteurs
commerciaux
déjà
interrogés
au
cours
de
la
première
phase.
Dans cette phase, aussi, six
agronomes
et
moi - même,
avons
parcouru
les
régions selectionnées
et
interrogé
les agriculteurs
commerciaux, pendant un
mois ( Juin 1975)
'.:
pour
remplir
60
questionnaires
complémentaires.
Dès
le départ, il a été reconnu que les enquêtés
avaient
en général
un niveau
de formation
relativement
bon,
étaient
bien informés
et avaient, dans certains cas,
une meil-
leure
connaissance
de l'agriculture
dans leur région
que
les
enquêteurs.
On eSFérait
avoir dans chaque
région
deux
entre-
tiens
au moins
pour chacun
des cinq
groupes (UPl
à UP5
)
,
mais
en fait
cela
a été
très
difficile
par
suite
de
l'ab-
sence
d'un certain
nombre
d'agriculteurs
commerciaux
et
du
manque
de temps.
(Voir l'annexe 4 pour le nombre d'entretiens
achevés dans cette phase) .
-
112 -
3.3.- ANALYSE
STATISTIQUE DES
AGRICULTEURS
DANS
L'ECHANTILLONAGE.
Comme il a été signalé
plus haut, le programme
informatisé
était
destiné
à retenir les agriculteurs ayant obtenu
25
unités de production ou plus.
En conséquence,
sur un total
de
697 questionnaires complètés, 651
ont été
considérés
comme
appartenant
A la catégorie des
agriculteurs
commerciaux.
Sur 651
agriculteurs commerciaux,
338 étaient
considérés
comme des
agriculteurs
pratiquant la
culture irr;gtié~;
en effet, plus de 50%
de leurs unités
de productions
provenaient
de la culture irriguée.
Par la suite,
101
des agriculteurs com-
merciaux
ont été
classés
comme arboriculteurs,
64 comme
éleveurs
de moutons
et de chèvres, 9
comme
aviculteurs
et 2 seulement
comme
éleveurs
de gros
bétail.
Pour ce qui est des
exploitations mixtes,
notre
échantillon
indique
que
70%
des unités
de production
de 34 agri-
culteurs
commerciaux
provenaient
de"
la culture irriguée
et
des vergers
"
Parmi
eux,
20 étaient considérés
comme
"agriculteurs
pratiquant
la culture irriguée
et pro-
ducteurs
de bétail
"
et
10 comme" agriculteurs pratiquant
la culture
irriguée
et la culturesêche --'!.----AUCUR-- de~------_.-
agriculteurs
commerciaux
n'élevait
en culture sèche
Il
Pour plus de détails, voir
le tableau
suivant
qui
~!
présente - les typologies
multi-critêres
des exploitants
com-
merciaux.
'fABLEAU
IV.
LA
MA'l'RICE DE LA 'l'AILLE ET LE TYPE D'ACTIVITE
DE
L'EXPLOITATION •
....
~-
Le
- "',
t y - '
Lq
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
TOT A L.
Pt:'
-
t
Grande exploit.
d' qc ~e
Très Grande
Grande
Moyenne
Petite
de village
t:i.V:i.të.
~
- - -
-------._._---_._-
Speculation dominante
(1)
Culture irrigée
27
23
86
100
102
un
Culture sèche
1
2
6
19
0
3(,
Verger
9
18
36
29
9
101
Production animale :
f.louton·
1
0
21
32
10
64
Bétail
0
0
2
0
0
2
Volaille
4
2
3
0
0
9
Spéculation mixte
(2 )
Culture irriguée & culture
sèche
0
2
1
6
1
10
Cul t.
irriguée & verger
0
0
10
20
4
34
Bétail gr.B/petit & Cult.
irriguée ...
1
0
6
10
3
20
AUTRES . . .
2
3
12
15
5
37
TOT A L :
45
50
183
231
142
651
1)
-
Une spéculation dominante représente 50% ou plus des unités de production de l'exploitation.
2)
-
Une spéculation mixte comporte deux spéculations qui représentent 70% ou plus des unités de production de
l'exploitation.
En prenant la somme
des"
activités
princi-
pales
Il
et en la divisant par le total de la colonne,
on ob-
tient
des résultats
pouvant représenter le degré de spécialisa-
tion
de chaque
groupe :
42
Très grandes exploitations:
UPl =
x 100 = 93,33%
45
45
Grandes exploitations
UP2 =
x 100 = 90;00\\
50
154
Exploitations moyennes
UP3 :::>--
183
x 100 = 84,15%
Petites exploitations
UP4.= 180
x 100 = 77,92\\
231
Grandes exploitations
129
de Village (très petites)
UP5=
x 100 = 90,84\\
142
Toutes les exploitations
550
commerciales
- -
x 100 = 84,48\\
651
Au fur et à mesure que la taille de l'unité commer-
ciale augmente, on observe un accroissement de la spécialisation, à
l'exception
du groupe
uP5 .
Le
tableau IV
~rccure
d'autres informations utiles;
il montre par exemple
que 27
agriculteurs commerciaux (A.C.) pos-
sèdent
plus de 200 ha
de terre irriguée et qu'un seul A.C. gère
une exploitation
de culture
sèche
de plus de 500 ha.
Il indique
également
que 9
arboriculteurs
possèdent
plus de 50 ha
et
qu'un
éleveur
de moutons'et de chèvres
possède
plus
de
2.500 têtes.
En ce qui
concerne la distinction selon la taille,
le chiffre le plus élevé
à savoir 231,
s'applique
à des exploita-
tions
fonctionnant
avec 20-40 ha
de terre irriguée
ou
leur
équivalent.
Il Y a dans l'échantillon 183
personnes, dont les
exploitations comportent de
40 à 100 ha
de terre irriguée.
Troisièmement,
142 agriculteurs possèdent l'équiva-
lent
de 10-20 ha. de terre irriguée et 45 agriculteurs seulement pos-
sèdent
plus
de
200 ha de terre irriguée
( ou l'équivalent).
Nous pouvons montrer
la répartition des aqriculteurs
commerciaux
selon la taille de leur exploitation et le type d'activité
fDur
toutes les provinces ).
Le pourcentage et l'effectif de
chaque groupe inter-
rogé
dans l'échantillon
aléatoire est le suivant : ~
,
EXPLOITATION
POURCENTAGE
EFFECTIF
1
Très
grande
6,91
45
Grande.
7,68
50
Moyenne
28,11
183
Petite
35,49
231
Grande
exploitation
de
village
21,81
142
TOT A L
100,00
651
x - Pour une étude
statistique
des données, voir
annexe 5.
11b
En, fin de compte,
nous pouvons dire que nous
disposons,
à l'aide des
informations
collectées, d'éléments
très
intéressants
provenant
des différents
agriculteurs
qui
pratiquent
différentes
activités,
et
qui
ont
leurs exploi-
tations
situées
dans
des régions
géographiques assez
diversi-
fiées.
Ainsi,
cette étude
aura deux
axes
principaux
- Le
premier
concernera
des considérations plus
globales
sur les structures et
environnement
englobant
le
sous-secteur
des agriculteurs
commerciaux;
- Le
deuxième
se rapportera aux
résultats
qui
seront
tirés directement de notre enquête.
De plus,
notre présentation
aura
désormais deux
niveaux
le premier
traitera de la place de l'agriculture
com-
merciale
dans
les structures
socio-économiques
globales
le deuxième
analysera
son rôle
dans le développement'
iranien.
x
x
x
PREMIERE
PARTIE
LA
PLACE
DE
L
1
AGRICULTURE
COMMERCIALE
DANS LES STRUCTURES
SOC la
ECONOMIQUES
x
X
X
LA PLACE
DE
L'AGRICULTURE
COMMERCIALE
DANS
LES
INTRODUCTION
J. Madec
(1)
définit
la structure
en
tant
que
état
des proportions
entre les
éléments
et
les
ensem-
bles;
et les st~~ctures
rurales
en
tant
que:
ensemble
des
éléments
stables
où
s'intègre
la
vie
rurale,
intéressant
non
seulement
les agriculteurs,
mais
encore
tous
les
ruraux,
habitant
la
campagne,
exerçant
ou
non
une
activité agricole.
En
outre,
nous
avons
déjà
évoqué
que
le
développement
s'associe
à des
modifications
structurelles
Il
qui en s o n t
la
trame
", (2)
En effet,
les différences
de
plasticité
des
structures
sont envisagées
comme
facteur
de
freinage
du
développement.
C'est
ainsi que
R. Passet
indique
que
" s truc ture s
et
systèmes
nous
apparaissent
finalement,
à
la fois
comme des
limites
et un champ
ouvert
à
l'action
des
hommes
". (3)
Ces
limites
font
les
blocC'ges
structurels
au niveau
des
ajustements de facteurs
productifs.
1}- Ci té d' après
Henry de Farcy " L' économie agricole ", 'op .c.I t
P.
95.
2)- René Passet, " Politiques de Dé',eloppement ",op.cit. P.l
3)- Ibid.
P.P.1S-l6.
-
120 -
En outre, nous avons affiLffié dans notre introduction géné-
=~le que la véritable ligne àe partage du mouvement, celle qui crée
:i.e:: è.ifférences et la divergence, entre les "développés" et les
"scus-développés", réside dans les ruptures structurelles situées
a~ niveau de la démographie, des ressources naturelles et des subsis-
t.an ce s , des moyens techniques et des processus de production. Nous
avons souligné, encore, l'hétérogéité des structures agraires au sein
è"me éconanie sous-développée.
En conséquence, l'analyse des structures démographiques et
socio-économiques en relation avec le niveau de développement de la
scciétë rurale nous apporte une première série d'enseignements sur
la place de l'agriculture commerciale dans les structures sociales.
Si l'on n'oublie pas le lien étroit qui unit structures
scciales et structures agraires, les secondes étant l'expression des
pro-mières, le schéma qui suit, présenté par Ph. Aydalot {1}, nous
parait synthétiser le jeu des actions et relations qui rendent compte
des cœnpor teme rrt.s :
STRUCTURES SOCIALES
~------~
STRUCTURES AGRAIRES
~Situation écono-
mique
du
paysan
Comportements
économiques
-------------------------------------------------------------------
(:i
Philippe Aydalot, "Ccmportement économique : structure agraire et
Céve loppement", dans Pevue Economique N° 2, Mars 1966, pp 288-306.
-
121
-
Selon ce schéma les comportements sont partiellement le reflet
des structures sociales. On doit faire évoluer ces dernières.
Si on peut espérer avoir un processus lent et croissant de
différenciation sociale qui caractérise toute une société en dévelop-
pement, on ne peut pas avoir l'illusion de s'attendre à un changement
de fond des structures agraires, et cela au moins à court terme, dans
les pays où la classe dirigeante est représentée par les féodaux
mêmes.
"La division
inégale et vicieuse
des
terres"
pensait déjà Malthus,
"conse rve
une
grande
force
dan s
de
nom-
breux pays
où elle met
de
sérieuses
entraves
à
l'accroisse-
ment
de
la
richesse et de
la population" (1)
Ainsi il défend l'idée "qu'une meilleure
division
des
terres et une
répartition plus
égale
des
revenus
pourraient
accroître
la demande
de
biens
et
la richesse nationale"(2).
Mais i l souligne heureusement que,
"un morcellement des
terres
poussé
trop
loin serait également nuisible
au dévelop-
pement économique". (3)
Même dans la théorie classique du sous-développement, i l
était préconisé qu'une amélioration du cadre institutionnel qui laisse-
rait le régime agraire inchangé serait difficile.
Chez J. et J. S. Mill, l'organisation agraire apparaît même
cormne le "véritable point stratégique
dont
la réforme
profonde
(1)
-
Cité d'après J. Ph. Plateau, op. cit. tome 2, p. 44.
(2)
- Ibid. p. 45.
(3)
- Ibid. p. 46.
-
122 -
conèitionne
l'ensemble
du développement économique des nations
p a u v r e s
Il
(1)
J. S. :1ill, considérant le régime agraire comme un"facteur
s t.z a z q i.q u e
d'une extrême
importance",le voit
é
comme un "des élé-
men-cs
du système où
le
réformateur doit agir par priorité" .(2)
Ainsi àeux grands thêmes nous occupent dans cette partie de notre thèse:
1) les aspects démographiques et socio-économiques
2)
les aspects fonciers et les cadres institutionnels.
La connaissance de ces aspects nous permettra de mieux voir
la p Lace du sous-secteur de l' "agriculture commerciale", laquelle repré-
sente à l'heure actuelle entre 12 et 15 % de la population rurale et
envi:ron 15 % du nombre d'exploitations (avec terre) tandis qu'il occupe
plus de la moitié de la superficie agricole cultivée, et envoie sur le
marché plus de 64 % de tout le surplus agricole commercialisé.
Si nous considérons le nombre de ce type d'exploitation avec
le nombre total des villages iraniens,
(440.000 exploitations/50.700 vil-
lages) , nous constatons qu'il y a, en moyenne, huit exploitations cammer-
cia~es par village.
Néanmoins, nous savons qu'elles sont dispersées dans toutes
les ~sions d'une façon irrégulière, et que les agriculteurs commerciaux
pourraient manifester des caractéristiques socio-économiques considéra-
blement différentes selon leur taille d'activité, autrement dit, selon
les ~0yens dont ils disposent.
En ce qui concerne notre enquête, un rappel des points
suivants nous permettra de mieux saisir les résultats discutés dans
cette ?artie. Tout d'abord, les agriculteurs qui furent retenus dans
notre ?rogramme d'ordinateur avaient obtenu 25 unités de production
(u . ? )
ou plus.
(2)
:::id. p. 445.
(2)
:::iO::. p. 335.
-
U3
-
Cela veut dire que tous ces exploitznts ont des revenus bruts
de plus de 200.000 Rials par an. Ils ont un minimum de 10 ha de terre
en culture irriguée, ou 25 ha de terre en culture sèche, ou 2,5 ha de
vergers en état de production, ou 125 têtes de moutons/chèvres ou 33
têtes de bétail, ou 1.250 têtes de volaille, ou bien une combinaison
de ces activités résultant en 25 u. p. ou des revenus bruts de plus de
200.000 Rials (1).
Nous les avons regroupés selon leurs types d'activité et leurs
tailles.
En ce qui concerne la taille, nous avons conçu cinq tailles
d'exploitations allant d'une exploitation assez petite (UP5) , mais
quand même considérable à l'échelle des exploitations traditionnelles
du village, à une très grande exploitation commerciale (UP1) impor-
tante à l'échelle régionale.
Voici donc ces aspects structurels que nous allons étudier dans
cette première partie dans l'ordre suivant:
Chapitre 1 : Aspects démographiques et socio-économiques
Section 1 : Les structures àémographiques, l'emploi et
l'exode rural
Section 2
Les caractéristiques socio-économiques des
agriculteurs
(1)
Nous estimons que le revenu brut moyen pour une famille rurale
pendant la même période est environ de 80.000 Rials (équivalant à
quelque 10 u.p.)
lesquels traduits en revenu par tête, équivau-
draient approximativement à 220 dollars américains en 1975.
Chapitre 2 ; Aspects strJcturels et cadres L~stitutionnels
Section 1 : Les structùres foncières et les cadres institu-
tiannels de l'agriculture.
Section 2
Les structures de la production agricole et la
place des agriculteurs commerciaux.
x
x
x
,j
i t
CSAPITHE
1
....sPECTS DE1'10GRAPHIQtJES
ET
socro -ECONOMIQUES
Nous avons àéjà souligné dans le premier chapitre de l'In-
troduction générale que les structures sociales, selon leur plasticité
ou leur rigidité, favorisent ou entravent le développement économique.
En étudiant les aspects socio-économiques et démographiques
de l'agriculture iranienne, en termes généraux, et chez les exploitants
commerciaux, au niveau sous-sectoriel, nous allons maintenant ressen-
tir des transformations irréversibles des structures donc des mécanis-
mes et des lois économiques qui les régissent ; autrement dit, nous
allons souligner les seuils de mutation qui "se
concrétisent par
la remise en cause des
lois mêmes qui président aux ajus-
t.e me n t.s économiques" (1).
Ainsi, il apparaitra que le remplacement partiel d'une écono-
mie d'échanges, le changement de la base d'existence, l'influence d'idées
occidentales et une tendance au recours à l'origine islamique ont alté-
ré la structure traditionnelle de la société, et ont détruit ainsi
l'équilibre entre ses membres, leurs ressources et leur mode de vie.
---------------------------------------------------------------------
(1) René Passet, "Politiques de développement", op. cit. p. 124.
1.1. Les st~~ctures démographiques, l'emploi et l'exode ru~al
en. Iran
:
1.1.1
Généralités sur la croissance démographiaue
-------------------------------------~--~--
Trois
recensements ont déjà été
effectués en Iran
le premier en 1956
- le deuxième en 1966
- le
troisième
en
1976.
Selon
ces
recensements, la population du pays
est passée de
18,9 millions
à 25,8 millions et ensuite à 33,5 mil-
lions
d'habitants.
On constate que le taux de croissance
de la
population
qui a été
de l'ordre
de 3,1 % pour la période
1956-
1966
a regressé pour atteindre
2,7 % pour la période
1966 -
1976.
Cependant,
un taux
de
2,7 %
signifie
environ
900.000
personnes
de plus chaque a~née ce qui est encore considéré
comme
étant
un taux
bien élevé.
Les résultats
des trois recensements indiquent
que la plus grande partie
de la population
iranienne
serait
concentrée
dans
les régions
fertiles
du nord
du pays et
par
conséquent
laisserait
désertes
les terres du centre.
Ladensité
moyenne
est de 21 personnes au km2
en
1976,
mais
cette
den-
sité
varie
d'un maximum
de 38 personnes au Guilan
à un minimum
de 2,5
personnes
au km2
à Semnan
en 1966 (1).
1) - Malheureusement, les résultats détaillés du recensement
de
1976
ne
sont
toujours
pas publiés à ce jour.
A l'heure actuelle, il est très
vraisemblable
que la région de Téhéran
représente
la densité
maximum
et le
Sud
et l'Est
du
pays
la densité
minimum.
L'eau
et
les sols sont évidemment des facteurs
déterminants
ainsi
que l'expansion
des grandes villes.
En fait,
l'exode
rural
est l'une des principales caractéristiques
de la
population
iranienne,
comme c'est le cas pour tant
d'autres pays
en voie de développement.
En conséquence,
la part de la population
urbaine
est passée
de 31,4%
en 1956
à
38 % en 1966,
et ensuite
à
46,8%
en
1976,
c'est à dire
qu'à la fin de
1976, la population
rurale)
se chiffrait
à 18
millions
et la population urbaine
à 15,6
millions.
Autrement
dit, le taux
de croissance de la popu-
lation
urbaine et rurale
était
respectivement
de 5,1%
et 2,1%
pour
la période de 1956
à 1966,
ces taux
devenant
6%
et 1,1%
pour la période
de
1966
à 1976.
Parce
que le taux
naturel d'augmentation
de la
population
dans
les zones
urbaines est généralement
beaucoup
plus faible
que dans les zones
rurales,
l'accroissement
marqué
de la
population
urbaine par rapport
à la population
totale
s'explique
par
un
exode rural massif.
Toutefois,
il ne faut pas ignorer
le
fait
que le nombre de lieux
définis
commes
villes
( 5.000 habitants,
plus municipalité
a largement augmenté.
Ainsi,
on note qu'il
y a
186
villes
en
1956,
249
en 1966
et
365
en 1976.
L'analyse
de l'évolution de la population agri-
cole
dans les
pays
développés
montre qu'il y a
~~ déclin re-
latif,
en relation
inverse
avec le développement
général,
et
qu'en
chiffre
absolu
elle
est passée
par trois stades
suc-
cessifs :
- croissance,
ampleur maximum
(relative
stabilité),
- décroissance.
Virtuellement,
toutes les
nations
occidentales
ont
passé
le stade
de la croissance
absolue
et
relative (1).
L'Iran
comme
beaucoup
de pays
en voie
de développement,
en
est
encore
au
stade
de la croissance
de la population
agri-
cole
en chiffres absolus,
tandis qu'en termes relatifs,
la popu-
lation
dans le
secteur agricole
a singulièrement
diminué.
Ainsi,
nous constatons une baisse
du niveau
de
l'emploi
en
agriculture
de
55,5%
en 1956
à
46,2%
en
1966,
et
à
35,89% de Larme Ln d'oeuvre
totale
en 1976.
Tandis
qu 1 en
1976,
le
secteur
industriel
en expansion
a fourni
22,67~
des
emplois
et
le
secteur
des services
"bien
gonflé"
et ca-
ractérisé
par un faible
rendement,
occupe 41,43%
du
total
de
l'emploi.
Environ 94,8%
de la population
employée
dans
le secteur
agricole vivent dans les milieux
ruraux,
ce chiffre
restant
à peu près
identique
durant
ces
vingt·
dernières
années.
1)
-
L.Malassis : " Développement économique
et
emploi agricole Il
in
" Economies
& Societés
"
N°l,
janv. 1968.
Comme le développement
industriel
et
l'exode
rural
ne procèdent pas
de concert et parce que la capacité
de
l'industrie
à
fournir
des emplois
est encore faible, il arrive
souvent que le chômage
et le sous - emploi
soient transférés
simplement
de la campagne
vers les
villes.
Ainsi, dans les banlieues
des grandes
villes,
dans
les localités
industrielles, et même
dans les parties
re-
liées
aux
centres
industriels par
un réseau
de communication,
s' établi t
une population
semi - nomade et semi - rurale,
mascu-
line
dans sa majorité, principalement
occupée
à des tâches
su-
balternes
non utiles.
Ainsi,
i l n'est pas étonnant
de
ren-
contrer
souvent
des
vendeurs
de tickets
de
loterie,
des
gar-
diens
de voitures dans les rues,
des gardiens privés
qui
"rem-
placent"
les policiers
pour différents
arrondissements
autour
de la ville,
voire, pour
ces
derniers, dans
la capitale même.
Une
autre particularité
de la population
ira-
nienne
est la
forte
prédominance
de l'élément
jeune.
Cette
forte proportion
de jeunes
est le résultat
du
taux
de natalité
élevé,
du
fort
taux
èe mortalité
(bien que
celui-ci
soit
en décroissance ),
et
de la courte
durée
de la vie.
Environ
56%
de la population
totale est
agée
de 20 ans
et moins,
alors
que le pourcentage
de la
population
active
est tombé
de 32%
à 29%
au cours
des dernières
années (1)
faisant
passer
à 12
ans
le commencement
de la vie
active,
selon
les statistiques officielles.
1) -
Il s' agi t d'un point faible pour les pays sous-développés, puisque
contrairement aux pays
développés, comme les Etats-Unis par
exemple, entre 1870 et 1950, l'élément
actif de la population
ne s'est pas élevé. Aux Etats - Unis, il est passé de 32,5% à
42%
(voir Meier
et Baldwin, p. 501
à 508 ).
130
Ces chiffres
donnent
une idée
des lourdes
charges
financières du
pays
en matière
d'éducation et
des dé-
penses
sociales
indispensables.
Enfin, i l faut souligner l'importance croissante
des classes moyennes
fonctionnaires,
'. membzes
des professions
libérales,
techniciens, etc.)
qui,
par leur
activité
et
leur
mode de vie,
ont
engendré
de profonds
changements.
Par ailleurs, on a
assisté
à l'apparition
d'une
élite
à
l'européenne,
une·" intelligentsia"
complètement diffé-
rente
de l'élite
aristocratique
et religieuse
traditionnelle.
Ceux
qui ont atteint
un certain niveau
d'éduction
ont tendance
à être
fortement
attirés
par les activités
qui revêtent
un
certain
prestige,
ce qui est le cas
pour les" cols blancs"
A la lumière
de ces problèmes, i l apparaît
clai-
rement
que le remplacement d'une économie de subsistance par une
économie
d'échanges,
le changement de la base d'existence,
et
l'infiltration
d'idées
occidentales ont altéré
la structure
traditionnelle
de la société
et ont détruit
ainsi
l'équilibre
entre
ses
membres,
leurs
ressources
et leur
mode
de
vie.
Cette
inadéquation
entre les facteurs
démogra-
phiques
et sociaux
d'une part
et les données économiques
de
l'autre,
tend
à devenir progressivement plus grave et la recher-
che
d'un équilibre harmonieux entre les données démographiques
et les
données
économiques
est devenue
fortement
nécessaire.
x x x
131
1· 1.2. - LA POPULATION
RURALE
ET
LES VIILAGES.
D'après
les résultats
du troisième
recensement
effectué
en 1976,
environ 53~
des habitants de l'Iran vivent
dans
les campagnes.
Ce chiffre comprend les nomades et les
semi-
nomades;
d'autre
part,
la façon
dont est définie la population
rurale
par
rapport
à
la population
urbaine
n'est
pas très
rigoureuse.
Une
délimitation
socio - économique
du Il village A
doit,
en
conséquence, être recherchée.
La grande
majorité
de la
population
rurale
vit
dans des campements
ruraux
appelés
"Deh"
qui
ne
sont
pas
seulement
des
centres
d'habitation,
mais
aussi
des unités
de
production
et de
consommation
agricole (1).
En
Iran où
l'économie
est
fondée
sur l'agriculture, ces
villages
produisent
la
part la plus importante du revenu
national
en dehors du
pétrole.
Aujourd'hui, i l Y a
environ
50.700
villages
en Iran,
chacun
avec
une population
d'au
moins
5 ménages
(hameaux
et
petites
communautés
rurales
ne sont
pas
inclus
dans
ce chiffre ).
Autrement
dit
- 44.200 villages avec une population de plus de 10 familles
(50 hab.)
- 34.500 villages avec une population de plus de 20 familles
(100 hab.)
-
27.700 villages avec une population de plus de 30 familles
- 22.500 villages avec une population de plus de 40 familles
-
18.500 villages avec une population de plus de 50 familles
8.100 villages avec une population de plus de 100 familles(env.500 hab.
2.590 villages avec une population
supérieure
à plus
de
200
ménages
ruraux.
1)- Voir A.K.
Lamb ton , "Landlord
and Peasant in Persia"op.'c±t, et
J.Behman et S.Rassekh,
"Introduction à la Sociologie en Iran" Téhéran
et Khos r av'i , K., "Prsblème de Paysannerie et Problème Agraire"
(en Persan)
Téhéran 1980, pour ce
sujet.
13 2.
- 1.090 villages ont une population supér i euzs à 300 familles,
560
villages
ont une population supérieure à 400 familles,
240
villages
ont une population supérieure à 500 familles
90
villages
seulement comptent
plus
de
600 familles
( Voir le Tableau l, pour une autre présentation de ces chiffres ) .
On constate que presque tous les
villages
ont
des populations inférieures
à
1.000 familles, ceci
se confor-
ruant
généralement
à la
définition
du Il village Il
soit
moins
de 5.000 habitants.
D'autre
part, nous remarquons qu'en
moyenne
un
village iranien
a quelques
350 habitants
et que plus
de
vingt
pour cent
des
villages
ont des populations
entre 250
et
500 personnes.
Deux
sortes de villages peuvent.
être distingués
en fonction de la répartition
de la population
ceux où l'habitat
est disséminé
et ceux
où
i l est concentré.
Les
villages bien
irrigués
de la
partie nord
du pays, sont de type Il habitat
disséminé"
tandis
qu'on rencontre le type 11 habitat concentré"
dans
les régions
où
l'eau
est rare,
et où
les
individus
sont
obligés
de se
grouper
autour
d'une source
ou d'un
" Qanat 11 X
Dans
le nord,
l'habitat
prend
la
forme d'une
maison
à un ou deux étages,
généralement
élevée
sur
des pilotis
en bois
et
recouverte
de tuiles ou de boue
séchée.
Un campement concentré a quelques fois la forme
d'un fortin ou " Qal'eh ", ce terme désigne
non seulement le fort
lui-même, mais aussi le village autour,
ceint par les hauts murs
~
QANAT
Canaux souterrains pour collecter l'eau,
également
écrit
comme
Ghanat.
!I:!i"""","",",""",,,_
TABLEAU
1.
LA DIS'l'RIBUTION DE LA
POPULA'l'ION
RURALE
DANS
LES
VILLAGES.
NOlvlBHE
.<
.
50
50-100
100~ 150
150-200
2QO-250
250-500
500-1000
1000-1500
1500-2000
2000-2500 2500-3000
.
D 'lV\\BJ'J'AN'I'S.
3'
-
Nm1BRE
DE
VILLAGES COR-
6500
9700
6800
5200
11000
10 1100
5510
1500
530
320
1)0
RESf'ONDANTS
N.B. -
350 personnes
= habitants d'un village en moyenne
5 personnes environ =
taille
de famille
rurale.
(3f
contenant les
habitations et faits
de terre
battue
avec
des
tours
rondes
disposées
dans
les
quatre
coins.
Des villages
de ce type
existent
en
un très
grand
nombre
sur tout le pla-
teau
iranien.
Sans
vouloir
nous lancer dans une ét~de
appro-
fondie
de
la
structure
sociale
et économique
des
villages
en Iran (1),
i l
est
utile
de résumer
les
caractéristiques
d'un
village
type:
1.- Le village constitue
une entité économique:
c'est à dire
une
entreprise
unique, souvent
dirigée
par un seul
"promoteur n
qui
est
le propriétaire
terrien
le
plus
important
dans le vi llage .
2.- Il
est entièrement consacré
à L'agriculture,
avec
dans une
moindre
mesure
des activités
artisanales, telle que celle du tapisi dans des
régions
bien spécifiqu~s.
3.- Il dépend,
dans une large mesure, souvent
exclusivement
de l'initiative
privée.
Ceci
ne 5 1 applique pas uniquement aux champs
et surfaces~cultivées pour lesquels les droits
de propriété
privée
sont assez
concevables
et
légitimés, mais
aussi
aux
habitations,
petites
cellules de l'organisation sociale
appelées
villages
et
qui, au regard de
1)
-
Voir A.K.S. Lambton "Lanàlord
and Peasant
in Persia ",
London
1953
et
J. 3ehnam
et S.Rassekh, " Introduction à la Sociologie de
l'Iran
"
Op. Cité,
à ce sujet.
beaucoup,
devraient
être
dépendantes
du
Gouvernement
et devenir
propriété
publique.
4.- Avant la réforme agraire, les relations entre
paysans, et propriétaires terriens étaient ré-
glées en
général
par
des contrats
de
mé-
tayage
paiement en nature),
et dans de
très
rares
cas, par des fermages en espèces.
A présent, toutes sortes de relations existent.
On peut dire que le système de métayage est
moins pratiqué
et on constate
une masse d'ou-
vriers
ruraux
qui
est apparue
dans le sec-
teur
de la production
agricole.
5.- Le village est une entité
sociale, le plus
souvent
un groupe de personnes liées par la
parenté
et
en somme
par une histoire éco-
nomico - personnelle
commune.
A
l'intérieur
de ce modèle
général, i l
est pos-
sible de faire des distinctions, au sens large, entre
trois sortes
de villages, en particulier :
a. - VILLAGES DU NORD :
Les conditions géographiques ont un effet certain
sur l'apparence de ces villages et influencent
leur
mode de
vie
aussi
bien
sur leur structure
juridique
qu'économique.
Ici,
à la différence
d'autres régions de l'Iran,
l'habitation rurale
est
dispersée
sur des surfaces
cultivées
très
vastes.
13 ?
Dans
les
montagnes,
les maisons n'ont qu'un
étage
et sont faites àe briques
cuites,
avec une terrasse
construite
avec
des troncs d'arbres,
alors
que le long
des
bords
de la mer Caspienne, et
dans
la plaine,
les maisons sont
petites
et bâties
sur
pilotis
pour les conserver
sèches.
En général, une réserve d'eau suffisante permet aux
paysans une certaine liberté de choix dans leurs cultures et leur
mode de vie et le système de fermage y est plus répandu que
le métayage. C'est la population rurale de ces province~ qui cons-
titue la grande majorité des petits tenanciers en Iran. Depuis
que les installations hydrauliques ne sont plus nécessaires, les
petits propriétaires sont capables àe maintenir leur indépendance
face aux gros établissements (détenteurs des sources d'eau) .
b • -
VILLAGES DU SUD ET DU SUD OUEST
La vie dans ces villages
est compL~tement diffé-
rente ; les gens y sont les plus pauvres
du pays et vivent dans des
conditions
déplorables.
L'eau
est rare
et chaque village
est
groupé
autour d'une source.
La plupart
des maisons sont construites
de
boue
et de
feuilles de palmier.
La
propriété
te·~ienne
est la norme,
et là,
le métayage est le seul
système
de location
des terres.
Le manque d'eau écarte le paysan
de son village
très
longtemps
et dans certains cas on assiste à
des migrations massives pour
chercher
de l'eau
qui permettra
à la population de subsister.
,
L
Quelques
auteurs,
décrivant
le mode
de
vie
de ces populations,
ont parlé
de
"villages
itinérants"
c , VILLAGES
DU PIATEAU CENTFAL
Bien que le manque d'eau soit ici
aussi le prin-
cipal
problème
pour la population rurale dans le plateau du cen-
tre,
il est
moins
aigu
pour eux
que pour les paysans
du
sud.
L'agriculture
et le mode de vie sédentaire ont
été
rendus
possibles
par
plusieurs systèmes d'irrigation, fondés
sur les " Qanats " )(
,
les sources
ou
les cours d'eau: ceux-ci
requièrent
des
organisations collectives,
une
étroite
collabo-
ration
et un certain
cumul
de capital , et là
encore, ils
conduisent à une forme d'habitat
concentré,
à de larges
établis-
sements
de population et à un
système
de métayage.
c'est surtout dans le plateau central
qu'on
constate
les fameuses
coopératives
traditionnelles
et infor-
melles
iraniennes
"Boneh" .
Un
Boneh (ou
Harasa
ou Sabra
constitue
une cellule
de coopération
volontaire.
Les paysans qui cultivent des céréa~es
vivent
dans des villages construits avec
de la brique
crue ou de la
boue.
Des
maisons
de deux pièces,
pauvrement ventilées
sont
groupées
ensemble,
souvent
pour
former
le
célèbre
"Qal'eh"
qui
rassemble
dans
ses
murs
à la
fois
hommes
et
bétail.
Le plus grand village est composé, en moyenne,
de quelques
quatre
vingt
familles,
totalisant
généralement
environ
400
personnes.
Les
villages de plus petite taille
M -
Aqueduc
sous - terrain.
scnt
les plus nombreux
et
ce'XK-ci
semblent
compter
une po-
~ulation
de
150
habitants.
Chacun
de ces trois types de village est pourvu
d'une str~cture
sociale bien déterminée.
D'abord, on trouve les
personnes chargées
d'accomplir les tâches
administratives, telles
que le maire
"kadkhuda n,
le
"mirab"
ou dis tributeur d'eau,
qui est nommé par
le propriétaire terrien; le
gendarme rural, le
collecteur
d'impôt
le
bailiff
(zabit, mubashir, sarkar ) et
autres
officiers
subalternes.
Puis,
on rencontre les propriétaires de
boeufs
qui
prêtent les semences, les boeufs et les charrues
et
reçoi-
vent
en échange
une
part de la
récolte ( gâvband )
(1).
Les personnes occupées
à des
tâches
nonagrico-
les
(pilehvar) sont
représentées
par les prêtres,
les char-
pentiers,
les forgerons,
les
barbiers et les marchands ambulants.
Il Y a
aussi
les pêcheurs
et les glaneurs
(khuchnechin )
ainsi
que ceux qui vivent dans le village
mais
qui n'y ont pas d'activité fixe.
Enfin,
les agriculteurs peuvent
être divisés
en céréaliculteurs, horticulteurs, producteurs d'agru-
~s, éleveurs, etc ....
Cependant, chez les petits
exploitants, on
observe souvent une combinaison
de ces activités; c'est à dire,
production de
céréales
pour
auto-consommation en premier lieu et
pour
vendre ensuite la part additionnelle et en même temps
l'éle-
vage
de trois ou quatre
vaches pour la consommation du lait, etc ..
1)
Selon le "principe
des cinq facteurs ", le propriétaire
terrien devrait pourvoir terre et eau ( deux facteurs ) tandis
que
le paysan fournirait le reste:
semences, boeufs, travail.
La pauvreté
des
paysans, quoiqu'il en soit, autorise
des
abus de la part des privilégiés
qui sont ainsi devenus une
classe
moyenne parasite.
-
139 -
Les agriculteurs commerciaux habitant dans ces villages sont
considérés en tant que personnes riches. Geux qui sont originaires
de ces villages et y sont donc liés par la parenté ont une influence
sur le reste de la population. Ainsi ils peuvent être des promoteurs
de progrès technique et social, autrement dit les agents du développe-
ment, ou bien, par leur rigidité et leur conservatisme, ils peuvent
constituer des facteurs de freinage et/ou de blocage vis à vis du
développement.
x
x
x
:.1.3.-
LE NOMADISME
(1)
Malgré
les efforts
de
détribalisation de la
?dIt
de l'Etat,
les nomades
comptent encore plus d'un million
èe
personnes.
Le
développement urbain, l'intensification des
çQmIDunications,
l'exploitation pétrolière
ont
contribué, sans
~ucun doute, en majeure
partie au déclin du nomadisme, qui autre-
fois
avait
une place si importante dans la vie
iranienne.
L'engagement politique des nomades, souvent op-
posé
au gouvernement central, y est probablement aussi pour
~eaucoup.
Attirés
par la nouveauté
des
perspectives
plus sé-
duisantes
des villes, grand nombre de nomades ont adopté une vie
sédentaire.
n
Pourvu qu'on puisse
leur garantir
les
services
essentiels
tels que
l'éducation,
l'aménagement
de coopératives,
les
soins médicaux
et vétérinaires,
ainsi
que
l'assurance
d'une
considération
égale
sur
le
plan
politique,
les
nomades
pourraient continuer
à
fournir
leur
contribution
substantielle
à
la vie
économique
du pays
"
(2)
OUtre
le lait et la viande, la lainelqui sert
à fabriquer les
tapis, est très demandée.
C'est cependant le
mouton qui reste la plus grande richesse des tribus
nomades: on
estimait, en 1968, qu'environ
22 millions de têtes
se trouvaient
dispersées
soit dans les zones
semi-arides ou montagneuses, soit
à proximité
des
régions agraires partiellement exploitées.
1)-
Pour un compte - rendu complet
and
the Social
Anthropology
dans
- the cambridge HostOry
2)-
W.B.Fisher,
-The Middle East: A PHYSICAL, SOCIAL and
REGIONAL
GEOGRAPHY,
Methuen et Co.,
Londres, 1971, P.289
Les chèvres
viennent ensuite, avec
9 mi Ilions de
têtes.
Le bétail
a bien moins d'importance - 5 millions
de têtes
approximativement.
De nombreux
efforts ont été
tentés ces derniers
temps
pour encourager la sédentarisation, à savoir : des
canalisa-
tions
à grande échelle
capables de fournir aux cultures l'eau
dont elles ont besoin, et la mise à disposition
d'une aide tech-
nique.
Au début
des années
60, l'organisme
gouverne-
mental
chargé
de la sédentarisation
décida de faire construire
des villages modèles
permanents dans lesquels on pourrait
trouver
des maisons à louer ainsi que du sol à travailler à raison
de
12 hectares par
exploitant.
Chaque
village modèle dispose de quelques
94 ha-
bitations destinées
aux
cultivateurs
à bail, comprenant chacune
deux
pièces, un
vestibule et une c~isine.
Sont
également prévus
pour chaque village : un service de santé, un établissement de bains
publics,
une école
primaire, la distribution d'eau, éventuellement
une mosquée.
En dépit
de ces projets ( et de bien d'autres)
visant à la résolution du "problème
nomade ", i l n'en reste pas
moins qu'aucune mesure de sédentarisation n'auraït du
s'appliquer
pour
des raisons
uniquement
socio-politiques;
ce moyen d'amé-
liorer
l'intégration
démographique a~ait ~lutôt du
être présentée
à la population nomade comme une invitation à s'établir
dans des
régions
où l'on
entreprendrait
des vastes travaux
techniques,
particulièrement en matière
d'irrigation, pour
augmenter
la
superficie
de terre cultivable .
l·~alheureusement, ce qu'on constate à première
'Tùe c'est l'attitude
bureaucratique du Gouvernement par rapport
~ un système de vie très compliqué et en tout cas équilibré
par
l'expérience
de milliers
d'années.
Aussi, l'argent qui a été dépensé pour ces pro-
~ets et ces villages modèles, n'a pas réussi à attirer
l'atten-
tion des
nomades.
Des nomades
ont cholsi, la plupart
du temps,
de venir s'installer
dans des
villes
et surtout à Téhéran. D'autre
part,
la nationalisation des forêts et pâturages qui était décidée
à Téhéran,
n'a pas tenu compte du trajet naturel et habituel
des
nomades
qui se déplaçaient
selon leurs besoins en pâturages
des
régions
au climat modéré ft Yeylagh"
vers les régions plus chaudes
~ndant l'hiver ft Ghechlâgh ft
Cette nationalisation
qui s'est faite en
dépit
des trajets de transhumance - c'est à dire que les nomades et leurs
troupeaux ne pouvaient
plus
rejoindre leurs pâturages du fait qu'il
était
désormais'impossible de traverser
certaines régions
nouvel-
lement
nationalisées-
a eu pour conséquence des pertes
énormes en
bétaiL
La politique
bureaucratique de Téhéran qui n'était
plus du tout au fait du mode de vie des nomades a été sans aucun doute,
un facteur
déterminant du déplacement des nomades vers les villes.
Téhéran étant la seule ville offrant certaines
possibilités à la fois de travail et de bien-être, est devenue de ce
fait, un véritable pôle d'attraction pour les nomades qui ne pouvaient
plus survivre dans leur cadre
habituel de vie.
C'est ce qui explique
en partie les baisses
en nombre à la fois des nomades et du bétail
leur appartenant et par cons~ent
la dépendance économique progrés-
sive
du pays
en importation de viande.
1.1.4.- L'EMPLOI
ET L'EXODE RURAL
Pendant assez longtemps, sous prétexte que la
productivité marginale de la main d'oeuvre
agricole était nulle,
et qu'il
existait
un réservoir
de main d'oeuvre
inemployée
dans ce secteur traditionnel de l'économie, on n'a pas tenu com-
pte
des problèmes associés à celui de la main d'oeuvre agricole.
L'un des thèmes de Sir Arthur Lewis
en ce qui
concerne le processus dualiste du développement
était
que le
transfert
de main d'oeuvre
illimitée
dans le secteur
Il
tra-
ditionnel
"ne pouvait se faire vers le secteur
"moderne"
que si celui - ci offrait des salaires attractifs, et supérieurs
au
secteur
fournissant la main d'oeuvre en question.
(1)
Pour l ' Iran,
ce que nous pouvons remarquer il
ce sujet c ',est que cette migration persiste tant que le niveau
des salaires offerts
en ville est beaucoup
plus élevé
que
ceux
de l'agriculture.
Le
modèle
de Chenery,
en ce qui concerne
la
division inter - sectorielle de l'emploi, montre que la force de
travail
de chaque secteur est fonction de la valeur ajoutée
du
secteur
en
question.
(2).
Ainsi, si la part de la valeur ajoutée
dans le
secteur
de l'industrie
est constamment
en croissance, la force
de travail
de ce secteur sera également
en augmentation.
En
Iran, nous pouvons constater que l'augmentation
de la valeur
1) - A.W.Lewis
: " Economic Development
with unlimited supply
of
Labour".
The Manchester School,
1951.
2)
- H.B.Chenery : " Pattern of Industrial Growth"
in American
Economic
Review, Sept.
1960.
ajoutée
en agriculture est relativement inférieure à celle
des
autres secteurs.
La part
de la valeur
ajoutée
agricole par
rapport
à la valeur
ajoutée
globale est en effet
en baisse
de
10,5
en 1351
( 1972)
et
9,4
en
1356 ( 1977
( Voir
le Tableau
II.
).
TABLEAU
II.
EVOLUTION
DES VALEURS
AJOlYI'EES
ENTRE 1351
ET
1356
(1972/1977)
EN PRIX
CONSTANTS
(1)
EN MILLIARDS DE RIALS
,
armée
de
1351
1352
1353
1354
1355
1356
. changement
secteurs
(1972 )
(1973)
(1074)
(1975
(1976 )
( 1977)
moyen
AGRICULTI)lŒ
271
286,5
303,3
324,0
341,7
339,0
+ 4,6
PETROLE
1333,3
1450,6
1441,6
1264,5
1389,6
1284,9
- 0,7
INDUSTRIES
333,4
387,7
436,8
532,5
630 ,4
684,3
+ 15,5
SERVICES
629,4
749,6
889,1
1029,1
1173,2
1281,3
+ 15,8
Source
Banque Markazi Iran - Rapport annuel 1356, Op. Cit. P.
162 -
163.
1)
- Nous ~tilisons les prix constants de l'année 1353
dans
cette thèse
sauf
les cas
qui seront mentionnés séparément.
Ainsi, nous pouvons conclure qu'aussi longtemps
que la part de la valeur ajoutée du secteur
agricole
sera en
baisse
relative,
la force active et l'emploi dans ce secteur
seront également
en diminution relative.
Selon
Keynes, la population
employée dans
un
secteur est déterminée
par rapport à la "demande
effective"
pour les produits
que
ce secteur
fournit.
(1)
Ainsi, si la
demande
effective pour les produits industriels augmente, le
nombre d'employés
dans ce secteur
augmentera
aussi.
nous sem-
ble-t'il dans les pays moins développés.
Il
en est de même
lorsque la d~nde effective
poUr les produits agricoles diminue, l'emploi dans le secteur
régresse.
Le point
que
nous voulons préciser ici
est
que si
la
demande
effective pour les produits
agricoles
ne se traduit
pas
par des prix convenables et permettant un profit, le nombre
des agriculteurs
baissera rapidement.
(2)
Les
résultats
d'une étude
récente
que nous
avons
dirigée
pour la Banque
duéveloppement
.gricole
de
l'Iran
sont très intéressants dans ce domaine.
(3)
1)- J.M.KEYNES
" The General Theory of Employment,
Interest
and
Money" Harcourt, Brace & Co.
1936.
2j- Pour un exposé
théorique et les limites de ce modèle voir,
entre autre,
Philippe Aydalot,
" Essai sur la théorie du
développement"
éd. Cujas, Paris 1971, Chapitre 1, et
Alain Barrère,
" Déséquilibres Economiques et contre-révolution
Keynésienne" Economica, Paris, 1979, Cha. VIII.
3)- Ahmad Hobkhoo " Barresi Nirouyé "Ensani dar Keshavarzi Iran"
( Etude de la force ouvrière dans l'agriculture de riran>,
étude effectuée pour la Banque du Développement Agricole de l'Iran.
ronés, Téhéran, Juin 1978.
( en Persan).
Nous constatons que l'7xode est l'aspect
le
plus important de la population rurale iranienne.
De plus
l'émigration est plus aigüe
dans le groupe d'âge
de 15 - 24 ans.
La taille de la famille rurale est passée
de
5,5 personnes par ménage
en 1966 à
4,7. personnes en 1976 ; ce
qui signifie
un exode rural considérable.
Là, nous constatons
que le nombre
de~ femmes et/en particulier celui des jeunes filles
de moins de 20 ans) est plus élevé
que celui des hommes.
Et
cela/parce qu'il
existe
toujours un exode massif de jeunes
hommes
ruraux.
Cette même étude
révèle
qu'environ
56%
de la
population
rurale sont des jeunes de moins de 20 ans.
D'autre
part,
il existe environ
3%
de ruraux qui ont plus de 65 ans.
Par
conséquent,
la population rurale
active
hommes et femmes)
est de l'ordre
de 40\\ par rapport à
la population rurale globale.
Considérant le fait que l'activité
àes femmes est limitée ; on peut prendre en compte le chiffre de
26%
en emploi rural, chiffre publié par la Banque centrale pour
l'année 1976 (1).
Dans les pages qui suivent, nous avons inclus trois
pyramides
d'âge
dont deux pour deux villages que nous prenons
comme
modèle - type
DAMZABAD,
avec une population
de 844 per-
sonnes
dont
61,3%
sont
alphabétisées
et
KHORESHBAR
avec
442
personnes dont 10,4%
sont
alphabétisées,
et la troisième
pour
un ensemble de 40 villages incorporés dans notre étude
et
comprenant une population de 18.679 personnes ( dont 40,2% sont
alphabétisées ).
1) - Banque Markazi ( Centrale) Iran -
Rapport annuel 1356,
Téhéran, 1978. P. 213 .
,Se/.pI/AS,
te -}lf'
,,~- "
~-, ...
SS-31
- --·1
1
______ 1
1
1
--···-1
_ _ _ _ _
1
ta - L.,.
-
-
1
1- - - -
•
1
,
1
1
......--._--------- -
,- --
1
15".1' f'lYa.~
r--t~
'$-'"
oSS-N
.Sb -sv
'4-5-'1'9
~ - 'l'lt-
3S-3~
1
1
•
1
lo-Il.f
----- - .'1
1
-
.1
,5"-'1
1
1
0-'1'
.
r - - -
'"
'llI
E
f0
J:
r----
t----
-
r--- - --
.1\\
- - - - - - - - - - - - - - - - - - .. _- - -- --
.... '$.
- -
~
...
~
S
~
'Ill'>.
~
~
0-
; .
"'9
,
">
li)
~
ft')
N\\
f'«
coQ
$0-
~
\\
,
1
1
1
1
'jo.
It)
1
~ ~
- -
~
.g.
\\
\\
rot.
C)
s; V)
0
~
0
~
0
-s
~
~
('1')
co,;
~
o
~ 1 \\ 1 - -
~ - T - -,- - - - -:. - - -- - - - - -- ---- -- - - - - - - -
- .....
~!
:r: :
r' ,
-,
':'i
'::i
'.
~
~i
-
--1
"
!1U:=::;=UJ
..ClC::::
-
149 -
A partir de ces graphiques, nous constatons une fois de
plus, une plus nette tendance à la migration des classes d'âge de
20 à 39 ans. La baisse du nombre des enfants âg~s de moins de Sans
montre que la fécondité dans les régions rurales est en régression
et cela parce que la vie d'aujourd'hui est deven~e plus compliquée
et nécessite un nombre plus limité d'enfants, d'une part, et proba-
~lement parce que les classes d'âge de 20 à 39 w~s qui sont les
plus fertiles sont parmi ceux qui ont le plus quitté le village.
En ce qui concerne l'exode rural,
nous avons
encore constaté
~le
la distance entre le village et la ville ne
joue pas un râle
important pour l'émigration
ceci parce qu'il
est possible de se déplacer facilement en Iran et à peu
de frais,
dans
le
cas
on est prêt
à supporter
les conditions souvent
pénibles
des
transports.
Les
trois facteurs les plus importants
de l'exode
rural so~t avant tout le revenu
relativement
plus
élevé
dans les
villes ce qui peut être considéré comme l'élément le plus déterminant, suivant
par le sous - emploi
et le chômage
dans les villages résultant de
l'augmentation
de la population
et enfin le caractère saisonnier
du travail rural
sans oublier les conditions de vie très pénibles
dans les villages
( Manque d'eau courante,
de services médicaux,
éducatifs, etc ... )
Pour expliquer clairement le sous emploi, nous avons
étudié le cas d'un village assez
évolué
~u nom de KHORHEH
dans
la région de
~~ALAT
à
230 kilomètres au sud de Téhéran
~ "
; " . . . . . : " .. ",
-
150 -
( population: 636 personnes
dont 65,7\\ alphab~tisées ).
Les
r~sultats de cette étude
sont
montr~s dans le graphique sui-
vant.
Nous pouvons y observer que la main d'oeuvre
du
village non seulement suffit
aux taches de
décembre à
juin -
7 mois
- mais
qu'en plus, il existe un chômage
qui dépasse
les 60%
pendant . les trois mois d'hiver, c'est à dire,
de d~
cembre
à
février
inclus.
En
revanche, pendant
la
période allant de
juillet
à
novembre - soit 5 mois -
il Y a une demande
en
main
d'oeuvre
qui dépasse
les moyens
en
hommes
du village.
En conséquence,
les
travailleurs
des
autres
villages
sont
recrutés
pour
les
travaux
agricoles
de
KHORHEH
pour cette
p~riode
de 5 mois.
Comme
le Gouvernement
n'a
pas
réussi
à
c=éer
des
emplois
pour
ces
chômeurs
dans
leurs
propres
r~gions
et qu'il n'a
pas r~ussi
à decentraliser
le
d~ve
loppement
industriel
qui
se
concentre
autour
de
Téhéran,
la population
converge
de tous les
coins
du
pays
vers
le capital.
Notre
dernière
étude
concernant
la
main
d'oeuvre
rurale
nous
fournit
des. précisions
intéressantes.
Parmi
ceux
qui
ont
émigré
à
Téh~ran,
47,3\\
l'ont
fait
parce
qu'ils
n'avaient
pas
de
travail
32,4\\
parce
qu'ils
pensaient pouvoir y gagner plus.
A la lumiêre
des théories de la croissance
ëco-
~
" '
'
nomique
citées auparavant,
et
considérant
l'état
du
dévelop-
pernent
du pays,
nous
pouvons
simplement
conclure
que l'exode
tan-day
/lpOIl
ionme/ j ou r
'0,'00
~oto
ëqut va lent de hOlllne/jour
Besoin de main d'oeuvre
recruté pour les travaux
BODol
agricole de Khorleh
1
1<-0'- ._. _. - +~ . j _. _. - . - . - . - . - • - • -' - - .-. _. -1
•• - ' - ' -
• -
. -
. - ' - ~
'0é10
Milin d'oellvre existante
5000
dans le village.
~._._._._._._._._._._.-
l
. -
• _ . - l • _ .
_ . 1 -
• -
•
i.,
-+-. - . -
. t- . -
. -
-1
1·.·
~ll ••
, • .,.1
•
•
1
1
1
temps
J",il\\et
Cl
,pc.L.
31lA'
ç=w.
(Y\\e.-.r~
~Wi\\
J~\\N
A6&t
",t.
N 011.
Saf·
M~
Sch~"a de la main d'oeuvre existante et de la nlain d'oeuvre
nécessaire pendant les mo1s de l'année dans le village de
Khorheh a Mahalat.
15z..
rùral~ tel
qu'il a été
expliqué, restera
plus ou moins sous
~ette
forme
pour
encore
une vingtaine
d'années.
Le pro-
nlème
primordial
est
donc
celui
des
émigrés.
Si notre industrie
avait
la capacité
d'absor-
ber
les
émigrés
ruraux,
nous pourrions
être satisfaits
de
ce
transfert.
Le
Tableau
suivant· montre
la
réalité
de
la
situation:
TABLEAU
II l .
REPARTI':'.ION
DE
lA
MAIN
D' OEUVRE
DANS LES DIVERS SECTEURS ECONOMIQUES
: 1350/1354
(1971/1975)
% de changement
SECTEUP-S
1350
1351
1352
1353
1354
en 1354 par rap-
port
à 1350
(1971)
(1972) i
(1973)
(1974 )
(1975)
-
A.GRICULTlTRE
3.678
3.659
3.649
3.620
3.165
-
5,70%
INDUSTP.l ES & MINES
2.564
2.730
2.922
3.224
3.165
+
23,40 %
SERVICES
2.566
2.740
2.820
2.827
3.030
+
18,00 %
TOT A. L
8.808
9.129
9.391
9.681
9.644
+
9,72 %
\\
SOURCE
Division de l'Informatique,
Organisation du Plan et du Budget
" Tendances économiques de l'Iran ", 4e éd., Tab.85, P.252.
153
Comme nous le voyons
dans ce tableau,
la popula-
tion
employée
par
les secteurs de l'agriculture a diminué tan-
dis
que les populations
employées
dans les secteurs
de l'indus-
trie
et des services
ont
augmenté.
Si nous prenons pour
la
croissance
naturelle de la population rurale
le taux de 3 %, nous
pouvons
voir que, sans l'exode rural,
l'emploi
agricole devait
atteindre
quelques
4.139.000
personnes
en 1354.
La différence
observée, c'est à dire
734.000
personnes,
représente
donc l'émi-
gration
pendant
cette période.
D'autre part,
nous constatons
que la part
de
l'agriculture
dans l'emploi total
a diminué. tandis que l'emploi
dans les autres secteurs
a augmenté'.
En
utilisant le chiffre de
l'emploi
total
pour l'année
1356 ( 1977 ), qui est de 9,9 mil-
lions
(1)
et la part relative
agricole qui est
de 34% (2), nous
pensons que la répartition de la main d'oeuvre pour 1356 (1977)
se
présente ainsi (nous reprenons en partie le tableau précédent)
:
1
année
1350
1354
1356
secteur
(1971)
(1975 )
( 1977)
AGRICULTURE . . . . . ~~.
41,75
35,98
34
INDUSTRIES & MINES.
29,10
32,75
33,6
SERVICES . . . . . . . . . . .
29,13
31,35
32,3
Ce tableau montre le déclin de l'agriculture d~ns l'emploi total du
pays, ce qui était
d'ailleurs
attendu.
Mais aussi, nous
pouvons
constater la part croissante des services - un secteur, selon
plu-
sieurs économistes iraniens, déjà hypertrophié.
1) - Bank Markazi Iran, Rapport annuel 1356,0p.Çit., P.66.
2)
-
Ibid, P.32.
: .: .5. - MAIN D'OEUVRE
AGRICOLE .
Notre
enquête
révèle
que la main d'oeuvre est
peu
abondante et que l'agriculture
est
un
demandeur
résiduel
en matière
de travail.
C'est un fait qu'en Iran le travail
a
~ne productivité
marginale positive
et
est en train de devenir
un facteur
limitatif
dans les régions où
l'émigration
est forte.
Il a été
établi, sur la base de la présente étude,
~ue tous
les
agriculteurs
commerciaux
font appel
à des ouvriers
permanents.
Pratiquement
deux
sur
trois
de ces ouvriers
rési-
ient
sur l'exploitation,
un peu
moins de la moitié
du nombre to-
:.al
des ouvriers
salariés
ont été
mentionnés
comme
.. main
d'oeuvre
qualifiée n
( Voir Tableau
IV. ).
La main d'oeuvre salariée
par exploitation s'éche-
lonne d'un peu moins de deux
unités
de travail masculin-
à un peu
plus de quatorze.
Ce sont les agriculteurs du groupe OPl
qui en em-
?loient
le plus avec une moyenne de
14,8 ouvriers par exploitation.
~outefois,
les agriculteurs
du groupe
uPS
emploient
en moyenne
1,5 ouvriers.
Pour les
agriculteurs
des groupes
OP4,
OP3
et
ù~2,
on a,
par ordre
croissant, les chiffres
suivants
3,3 i
,.J , et 4,6 .
On s'aperçoit, une fois de plus, qu'il existe en
~atière
de taux
d'emploi
une grande différence
entre les
agri-
cul teurs
OP2
et OP 1 .
Il
en est de même pour la moyenne
des
ouvriers
agricoles résid~t
sur l'exploitation
avec
0,8;
2,1
:,8
3,3;
et 10,9
personnes pour le groupe
UP1.
T A BLE A U
IV.
LA t-1AIN
D'OElIVRE AGRICOLE DANS L~~S DIFFERENTS GROUpr~S.
------------------------------------------------------
"
:
R E FER E N CES
UPI
UP2
UP3
IPI,
UP5
Nombre moyen d'ouvriers
à
plein
temps
14,8
11,6
3,0
3,3
1 ,5
Nombre moyen d'ouvriers
demeurant sur l'exploitation
10,9
3,3
1 ,8
2, 1
0,0
Nombre moyen d'ouvriers
qualifiés
5,6
2, If
1 ,3
'1 ,0
0,9
T A BLE A U - v.
DTSPONIBn.T'I'I~~ EN
'l'RAVAILLEUHS SATSONNIEHS DAN:) LES E)(PLOT'J'A'PlONS
COMMEHCJALE:S
----------------------------------------------------------------------------._--
1
R E FER E NeE S
UP1
UP2
UP3
up4
UP5
•.
-~,-
_~-
'I'ruvai Ll.eur-s
sa.isonniers
91.3
9'7,9
96,6
95.3
9'),]
.o\\bsence de t.r-ave i Lleur s saisonniers
2,1
2. 1
3, /1
Il ,7
Il , 7
. - "-',...-
---
'f 0 'l'A L
100.0
100,0
100,0
100,0
100,0
Même
les agriculteurs du groupe
uPS
ont déclaré
qu'ils
employaient
un certain nombre d'ouvriers
qualifiés
( 0,9 en
moyenne ).
P~ur les agriculteurs du groupe
uP1,
la même
moyenne
est environ
6
fois
supérieure
à la précédente : elle est
égale
à 5,6.
Ceci
est
dû
au fait qu'apparemment
les
exploi-
tations
plus
grandes
sont
plus modernes
et
plus
mécanisées
et ont
besoin
d'un
plus gr~,d
nombre
d'ouvriers
qualifiés.
Plus
de 95%
des agriculteurs commerciaux emploient
des
saisonniers
(voir Tableau
V)
Ce pourcentage
est toute-
fois
légèrement
plus élevé
pour les grosses exploitations
com-
merciales.
Il est
clair en somme que les grosses unités
de pro-
duction emploient
davantage
d'ouvriers.
Cependant, la proportion de travailleurs par hec-
tare
de
terre
diminue
au fur et à mesure qu'augmente la taille
de l'exploitation.
Ceci
indique, entre
autres,
que les
inves-
tissements
en capital
sont
plus élevés
sur les grandes
exploi-
tations;
en
d'autres termes,
ces dernières
fonctionnent
avec
une
proportion
relativement
élevée
de
capital.
Si l'on
considère
le fait que les rendements
sont
également
plus élevés
sur
les grandes
unités, on
peut en
déduire
qu'une
meilleure
proportion
d'inputs
tels
que,
terre,
travail,
capital
et
esprit
d'entreprise,
aurait
dû,
dans
les
grandes
exploitations,
donner lieu
à une organisation
intérieure
plus
adéquate.
(1)
1)- Il ressort de
ces chiffres
que le manque de capital
pourrait
être
considéré
comme un
goulot
d'étranglement
au sein de
l'agriculture
iranienne.
On observe
~n rapport
significatif
entre la
superficie
totale
par
ouvrier agricole permanent
et
l'indice
de rendement
les
exploitations
ayant un
nombre
élevé
d'hectares par ouvrier
salarié
obtiennent
des rendements
plus
élevés.
Exploitation
Nb d'ha/ouvriers:
Tonne de blé/ha.:
UP1
25,60
3,17
UP2
22,04
2,10
UP3
14,07
1,97
UP4
6,89
1,87
UP5
8,58
1,90
En outre,
sur les
exploitations
où
le nombre
d'hectares
par ouvrier
agricole
est· faible,
l'écart
des ren-
dements
est grand,
ce qui indique,
une
fois de plus,
un faible
~iveau
de spécialisation.
Pour résumer,
on peut
conclure
que dans les
grandes
exploitations
agricoles,
non
seulement
le
rendement
par
hectare
de
terre
est
plus élevé
mais
également
le
rendement
par
ouvrier
agricole.
En ce qui concerne
les coûts
de la main d'oeuvre
~gricole,
presque
toutes
les
catégories
d'agriculteurs
se
plaignent
des
salaires
élevés
qu'ils
ont
dû
payer
cette
an-
~ée
à
leurs
ouvriers
agricoles.
451
Un grand
nombre
d'agriculteurs
le
mettent
sur le compte de la politique
sociale
du Gouvernement
et de
la concurrence des secteurs de la
construction
et
de
l'indus-
trie
des
tapis.
Les salaires payés
s'échelonnent
de
180 rials
par
jour
à Arak
à
400 rials/jour
à
Kashan
ou de 200 rials/
jour
à Gorgan
à
400
rials/jour
à Shahpour.
Les salaires
élevés
payés
à Kashan
ou à
Naishabur
sont dûs
surtout
à la
cor.currence
de l'artisanat,
de l'industrie
des tapis
etdae cer-
taines
industries
textiles, qui
ont besoin de
main d'oeuvre
dans les régions
de Sabzevar
et
de
Shahroud,
ils sont dûs
à
la concurrence
acharnée
que se font le complexe
agro-industriel
de
Mahdavi
et
les
agriculteurs.
Certains
agriculteurs
de l' Azerbaidjan
occiden-
tal
pensent
que
les salaires ont doublé
au cours
de
deux der-
nières
années.
Pour
quelques
uns,
ils
ont
triplé.· (1)
Un fermier de Gorgan
a déclaré
qu'il
payait
200
rials
à un
ouvr~er
90ur faire un
travail
pour lequel
il
payait
80 rials /
jour
l'année
précédente.
Pour
faire
face
à la pénurie
de main
d'oeuvre
et
à son
coût
élevé,
certains
agriculteurs
pensent
qu'ils
vont
se trouver
dans
l'obligation
de
mécaniser
leurs
exploi-
tations
le
plus
vite
possible.
1) - Actuellement
1980 ),
les
salaires
s'élevent
à plus
de
1000
rials
par
jour
à
Kashar..( équivalent, à 60 F.F.
,
au taux officiel
moyen de cette même année) .
-
160 -
Pour
terminer,
on constate
qu'auparavant,
le problème
véritable
de l'emploi
rural
était
le nombre
important
de
chômeurs
saisonniers.
A
présent,
en
plus
de ce problème
se
pose
celui
de
la
pénurie
de
main d'oeuvre
rurale
en
période
de pointe
dans les villages,
auquel s'ajou-
tent
désormais
les problèmes
sociaux
des
émigrés
ruraux dans
les
villes.
En effet,
cette
masse
de
jeunes
ruraux
dans
les
villes
constitue
la majeure
partie
d'une classe
se
dé-
clarant
"déshérités Il
Mostazafine); elle
revendique
le
pouvoir
face
à une classe riche
et
bourgeoise
de
Téhéran
et
des autres
grandes
villes du
pays.
x
x
x
-
161 -
1.2 - LES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES AGRICULTEURS COMMERCIAUX
Dans cette section, nous allons poursuivre nos études 'con-
cernant les aspects socio-économiques de l'agriculture iranienne à
partir d'informations obtenues par notre enquête. Ainsi, nous allons
étudier l'âge et l'expérience des différents groupes d'agriculteurs
commerciaux, le
nombre
d'années
qu'ils ont passées dans l'agricul-
ture, 'et leurs situations de famille. En outre, nous allons voir si
l'agriculture constitue l'activité principale ou l'activité secondaire
de ces agriculteurs et nous allons examiner, de cette façon, leurs
àegrés d'attachement à l'activité agricole.
1.2.1. - L'âge et l'expérience des différents groupes d'agriculteurs
Comme l'indique le tableau VI, les très gros agriculteurs
(Up1) sont les plus représentés dans la classe "25 ans ou moins"
(avec 7,3 \\)'et les gros agriculteurs (UP2) y sont les moins repré-
sentés avec 2,2 %. Dans la classe d'âge 26-30 ans, on peut observer
une fois de plus que le pourcentage le plus élevé: 7,3 \\ concerne
le groupe UP1 et le pourcentage le moins élevé: 2,2 \\ concerne le
groupe DP 2.
Da~s la classe d'âge 31-35 ans, c'est le groupe L~5 qui est
le plus représenté avec. 14,6 :t. Dans ce même groupe d'âge, les très
gros agriculteurs UP1 ne sont pas représentés du tout. On peut se
demander si ce n'est pas dans cet intervalle d'âge que les agricul-
teurs du groupe DP1 quittent le plus souvent l'agriculture.
On observe dans la classe d'âge 36-40 ans une progression
à tous les niveaux, ce qui indique une augmentation du nombre des
enquè~és.
Dans la classe 41 -
45 ans, le pourcentage le
?lus
élevé, 20,5 %, est celui du groupe
UP4,
et le plus faible
9,7 %,
est
~alui du groupe
UPI.
Toutefois,
c'est ce dernier
;roupe
qui est le plus représenté
dans la classe 46 -
50 ans,
avec 26,8 %.
Pour la cla~se
51 -
55 ans, ce
sont les agriculteurs
du groupe
UP2
qui viennent en tête
avec
20 %.
Toutes
les cour-
ces
fléchissent
relativement
pour
les classes
56 - 60 ans.
Il est évident que pour les agriculteurs
UPI
le principal intervalle
d'âge
se situe
entre
36
et 50 ans et
pour
UP2
entre
36 et 55 ans.
Si
on
considère
tous les
groupes ensemble,
on peut dire que la principale
période
d'ac-
tivité
se situe entre 26
et
55
ans.
Il est intéressant
d'observer le
fléchissement
des courbes
UPI
et UP2
dans l'intervalle
41 -
45 ans.
Il
signifie-
que les enquêtés
qui
ont
été
rencontrés
au hasard
se situaient pour la plupart soit
au-dessus, soit
au-dessous
de
cet intervalle.
On
pourrait
établir
un rapport
entre ce
fléchissement
et l'application
du programme
de
Réforme Agraire
~ùi
débuta
quelques 11 ans
avant
notre enquête.
Il est
tout
à fait probable
qu'à
cette
époque
les propriétaires
terriens
dont
les terres ont
été
distribuées
et
qui
avaient
entre
31
e~
35 ans
ont
quitté
l'agriculture
dans
une plus
large
~esure
que
les agriculteurs
des groupes UP1 et
UP2
se
si-
tuant
dans
d'autres
classes
d'âge.
Ceci
signifie
qu'il faudrait
faire davantage
d'efforts
pour aider et protéger les agriculteurs commerciaux entre
~1
et 35 ans.
En effet
cela permettrait
à
tous
de réduire les
2igrations et
de faciliter
le maintien dans l'agriculture
d'un
~cmbre considérable de chefs
d'entreprises.
x x x
Tableau ~!_ - REPARTITION PAR AGE DES DIFFERENTS GROUPES D'AGRICULTEURS
TRANCHES D'AGES
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
Moins de 25 ans
7,32
2,22
2,75
2,93
6,00
-
26-30
7,32
2,22
6,59
3,90
7,33
31-35
0,00
6,66
7,14
7,32
14,67
36-40
17,07
20,00
15,93
13 ,66
13,33
41-45
9,75
15,56
13,74
20,4e
14,67
46-50
26,83
17,78
21,43
20,00
14,00
51-55
12,19
20,00
8,79
11,71
10,67
56-60
12,20
8,89
11,54
8,29
12,00
61 ans et plus
7,32
6,67
12,09
11,71
7,33
TOTAL
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
-
164 -
~.2. 2. -
NOMBRE D'ANNEES
PASSEES
DANS
L'AGRICULTURE.
Il a été
demandé
aux agriculteurs depuis combien
d'années
ils
étaient
dans l'agriculture.
Le
questionnaire
a
êté
élaboré
pour
que
les
enquêteurs
puissent
écrire
un
nom-
~re
en réponse
à cette
question.
Dans bien des cas, ils ont répondu qu'ils y étaient depuis
le~r enfance. On leur a posé d'autres questions pour arriver à la
~Gnne réponse. A la suite de quoi, on s'est aperçu que pour les très
?etits agriculteurs qui avaient en général hérité d'une exploitation
6e petite taille, l'enfance se termine aux alentours de 12 à 15 ans.
;~ors que les agriculteurs UP1 et UP2 avaient une tout autre notion
de ce problème, étant donné qu'ils passaient un certain nombre d'années
i
l'école primaire et au lycée. En sorte que dans ces deux derniers
~~oupes, on entre dans la professiort beaucoup plus tard vers 20-22 ans.
~, a également recueilli les résultats suivants :
a.- Aucun agriculteur dans les groupes UP5
et
UP4
n'avait moins
de cinq
années
d'expé-
rience.
b.- Lorsqu'on passe du groupe
UP5
au groupe
UP1,
la proportion de ceux qui ont
moins
de cinq
années
d'expérience
progresse
de
o à 5,26 %.
-
165 -
c.- La proportion de ceux qui ont plus àe
36
années
d'expérience
est la suivante
UP2
21,4%
UPI
28,9 %
UPS : 33,97 %
UP4
37,0
UP3
38,1 %
On
peut
déduire
qu'en
ce qui
concerne
le
nombre
d'années
passées
dans
l'agriculture,
la
majorité
des
propriétaires - exploitants enquêtés avaient plusieurs années
d'expériences, et l'agriculture est un mode de vie ainsi qu'un
mode de production, et cela surtout pour les petits et moyens
exploitants.
D'autre part, reconsidérant les chiffres du
Tableau VI, nous verrons qu'environ 20 % des exploitants ont plus
de 55 ans. Par conséquent, on peut s'inquiéter du manque de jeunesse
dans la àirection des exploitations agricoles et, on peut également
se demander si un programme en faveur des jeunes agriculteurs ne
s'impose pas afin de rajeunir la direction des entreprises commer-
ciales agricoles.
-
166 -
2.3. - SITUATION
DE
FAMILLE.
Il n'est nul besoin d'expliquer le
TableauVII
=ui
a été
constr~it
à l'aide
des données
recueillies.
On
pourrait
conclure
qu'en
règle
générale
la majorité
des agri-
~~lteurs
commerciaux
est mariée.
Or,
on constate
dans le
groupe UP1
un pourcen-
tage
plus
élevé
de
célibataires
7,32%.
Ce pourcentage
est
de
4,35 %
dans le groupe
UP2;
2,22'
dans
le
groupe
ü73
1,47 %
dans le groupe
UP4
et
1,33'
dans le
groupe UPS.
On peut dire avec justesse
que le nombre
des
célibataires
augmente légèrement
au fur
et à mesure
que
l'on
passe
des
très
petits
aux
très
gros
agriculteurs
commerciaux,
~is
tout de
même
plus
de 94 %
de tous
ces
agriculteurs
sont
mariés.
x x x
TabléaûV1I.- SITUATION nE FAMILLE DES DIFFERENTS GROUPES D'AGRICULTEURS
SITUATION
DE
FAMILLE
UP1
UP2
UP3
UP4
UPS
Célibataire
7,32
4,35
2,22
1,47
1,33
Marié
92,68
95,65
97,78
98,53
98,67
TOTAL
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
-
168 -
1
2.4. - L'AGRICuLTURE
ACTIVITE
PRINCIPALE OU
SECONDAIRE?
Comme l'indique
clairement
le
tableau VIII,
le
pourcentage
des agriculteurs
pour qui l'agriculture
constitue
l'activité
principale
diminue
lorsqu'on
passe
des
gros
agri-
culteurs
de village
( UP5 )
aux
très
gros
agriculteurs
com-
~rciaux ( UP1 ) .
Les pourcentages
sont
97i62 %
pour
UP5
38,98 % pour
UP4 ;
93,53 % pour
uP3 ;
97,62 %
pour
uP2
et,
ï9,49 % pour
UPl.
Ces résultats
signifient
que
20,15'
des agri-
culteurs
du groupe
UP1
ont répondu
que leur
activité
princi-
pale
était
non-agricole,
ce qui signifie
d'abord que
lestrês
gros
agriculteurs
dépendent
relativement
moins
de l'agri~~l-
ture
et
ensuite
qu'il
y a plus
de
probabilités
pour
qu'ils
passent
de
l'agriculture
à une
autre
activité.
Ceci
est
plus évident
si on étudie
la part du
revenu
non - agricole
pour différents groupes d'agriculteurs.
Comme
l'indique
le
Tableau
IX.
61,5 % des
agriculteurs
du
groupe
uPl
ont
répondu
qu'ils ne disposaient
d'aucun
revenu
non - agricole.
Cette
proportion augmente
au fur
et à mesure
que diminue
la
dimension
de l'exploitation,
à tel
point
que
77,5 %
des agriculteurs
du
groupe
uP5
n'ont
pas
d'autre
source
de revenus.
Ceci
est
en
grande partie
dû
au fait
que
les petits
exploitants
ont moins
d'argent
et manquent
de
pos-
sibilité
pour se
procurer
d'autres
sources
de
revenus.
Tableau '1;111" LES AGRICULTEURS COM~1ERCIAUX SELON LEUR EMPLOI
AGRICULTURE
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
Activité principale
79,49
97,62
93,53
98,98
97,89
Activité secondaire
20,51
2,38
6,47
1,02
2,11
TOTAL
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
Tableau .IX - PART DU REVENU ANNU~L PROVENANT D'ACTIVITES NON-AGRICOLES POUR LES JIFFERENTS GIWUPES
PART
DU
REVENU
UPI
UP2
UP3
UP4
UP5
Un quart
7.7
8.9
10 ,9
12.2
9,5
Un tiers
2,6
2.2
3.4
2.5
3,4
La mo i t ié
2.6
6.7
1.7
3.6
4,8
Plus de la moitié
26.,6
13,3
9,7
3.1
~.8
61.5
68.9
74.3
78.6
77 ;5
TOTAL
100.00
100.00
100,00
100 ,00
100 ,00
-
1ï 1 -
Il est intéress~~t de remarquer que 25,6 % des
agriculteurs du groupe UPl ont déclaré que plus de la moitié de
leur revenu provenait d'activités non agricoles. Ainsi, on constate
un degré moins fort d'attachement à l'activité agricole chez ces
exploitants. D'autre part, ce phénomène indique qu'il existe un
potentiel financier qui pourrait être investi dans la production
agricole si les très gros agriculteurs commerciaux y étaient en-
couragés et s'ils étaient assurés de faire des bénéfices compara-
bles, en toute sécurité.
Environs 13 % des agriculteurs du groupe UP2 ont
également déclaré que plus de la moitié de leur revenu provenait
d'activités non-agricoles. Manifestement, cette proportion diminue
avec la dimension de l'exploitation.
Ainsi, étudiant les aspects sociaux, on se rend
compte du lien étroit qui unit structures sociales et str~ctures
agraires.
Somme toute, d'une structure sociale hiérarchisée,
caractérisée par la prédominance des liens de famille, s'L~plante
lentement en Iran, un ordre social plus dynamique, dominé par des
aspirations élevées, qui elles-mêmes encouragent la recherche
du progrès.
Les agriculteurs commerciaux peuvent être les
meilleurs promoteurs du progrès technique et social, autrement dit,
les agents du développement, si un programme en faveur des jeunes
agriculteurs peut leur fournir aides et protections nécessaires.
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1·73
-
ŒAPITRE 2
ASPECTS STRUCTURELS ET CADRES INSTITUTIONNELS
Nombreuses sont les transformations sociales
qui accompagnent le changement technologique ou qui constituent des
conditions préalables à ce changement.
Il en est ainsi des "réformes agraires", lorsque
prédominent des.. fonnes traditionnelles d'organisation socio-économique
de l' agricul ture 1 inadaptées pour de nombreuses raisons à la mise en
oeuvre d'un processus de développement agricole. Les objectifs, les
modalités, l'urgence des réformes sont alors à envisager en fonction
des objectifs et des rythmes du développement. L'un des objectifs des
réformes agraires consiste à créer de nouvelles structures de production
agricole, ou d'adapter les structures existantes à leur fonction écono-
mique, envisagées dans le contexte du développement (1).
L'optique de nos préoccupations, dans ce chapitre-ci
est d'étudier la réforme agraire des années 60 qui fit sortir l'agricul-
ture de son équilibre traditionnel; mais cette réforme n'est pas
parvenue à créer 1>=5 structures institutionnelles valébles
pour
assurer l'expansion de ce secteur.
(1)
L.
MALASSIS "Agricul ture et processus
" op. ci t. p. 220
~Î4
-
C'es~ au cours
de ce chapitre qu'on fera apparai-
t.::,=
les :nutations d ont a be so i n l'agriculture iranienne.
De
plus, nous allons étudier les caractéristiques
Ge La production de l'agriculture commerciale afin de révéler sa place
p~i les autres structures de la production agricole.
2. 1. -
LES STRUCTURES FONCIEF.ES ET LES CADRES INSTITUTIONNELS DE
L'AGRICULTURE
:
2.1.1. - La réfo~e agraire
Plusieurs études existent à propos de la situation
:ét.lrale telle qu'elle était avant la réfonne (1). En quelques mots,
r~~?elons rapidement qu'en 1960, nous comptions parmi les 50.700
villages iraniens de 9.600 à 12.000 villages (selon les sources)
~~i appartenaient à des propriétaires dont chacun possédait au moins
5 villages, ce qui provoquait des cas fréquents d'absentéisme (2).
Plusieurs de ces propriétaires étaient membres
du ~-!ajlis (Parlement), de la haute administration, de la cour, et
l~ ?uissance dont jouissait ce groupe s'était déjà depuis longtemps
. ,
( ! ;
Par exemple, A. K. S. Lamot on , "Landlord and Peasant in Persia",
Londze s 1953 ; Paul Vieille, "La Féodalité et l'Etat en Iran",
édi tion Anthropos, Paris 1975 et " Impérialisme, Absolutisme,
?éforme Agraire" par Paul Vieille dans Pétrole et Violence :
terreur blanche et résistance en Iran, sous la direction de
Paul Vieille et Aboi-Hassan Banisadr, Edition Anthropos, Paris 1974.
~elon M. Eslarni, 15 % des terres cultivables appartiennent aux
fondations religieuses "QWGHAF" qui ont été et peuvent être mises
à
la disposition des sanctuaires, mosquées voire écoles par des
::>ienfaiteurs. M. Eslami, "Analyse des Structures socio-éconorni-
-:;:ues de l'agriculture de l'Iran" in Economies et Sociétés,
T~ne VIII N° 5, Mai 1974, pp. 599 - 618.
175
-
opposée à ceux qui voulaient voir une répartition plus équitable des
récoltes et des bénéfices avec les métayers, lesquels risquaient de ne
recevoir que 20 à 30 % des fruits de leur travail alors que les ?ro-
priétaires se réservaient le reste.
Après 1945, la réforme agraire occupa une certaine
priorité dans le programme de nombreux partis politiques au Moyen
orient et devint une arme politique, sociale et économique aux mains
des gouvernements "révolutionnaires" naissants.
Des réformes agraires de modalité et d'efficacité
variables furent acceptées et mises en oeuvre: en Egypte en 1952, en
Syrie et en Irak en 1958,
la Turquie s'étant engagée dans un programme
de réforme agraire moins radical et plus prudent à partir de 1945
(1).
A la fin des années 60, "l'administration de
Kennedy fait pression suz de ncmbreux pays du Tiers-Monde, notamment
en Amérique Latine et en Asie pour qu'ils s'engagent dans des
réformes agraires' (2) .
En Iran,
la réforme agraire aboutit en 1962, à une
étape très grave, lorsqu 1 un "dé cze t;
loi" fut aàopté par le Conseil des
Ministres
(en l'absence du Parlement), selon lequel les propriétaires
devaient renoncer à leurs biens excessifs d'une des quatre manières
suivantes: vente directe aux paysans, affermage durant une période
1.- La réforme agraire égyptienne introduite
en 1952, définit des
limites
à la superficie
agraire
qu'on avait
le droit de
posséàer
permit au Gouvernement
de réquisitionner
et
de
redistribuer
la terre
et
fixa
un plafond aux
redevances
incombant
aux
métayers.
Une comparaison avec
la
législa-
tion
relative
à
la
réforme
agraire
irannienne s'impose.
Cette
dernière
traite, en 9 chapitres, de nombreux
aspects
de la
réforme,
à partir
du transfert
de
propriété
jusqu'à
la
prévision
des
indemnités
agricoles.
2.- Faroughy A.
et J.L.Reverier,
L'Iran contre le Shah, éd.
J.C. Simoen,
Paris
1979,P. 45.
-
1/ b
-
~ trente ans, partage de la terre avec les paysans, au méme prorata
~~e celui qui s'appliquait jadis à la répartition des récoltes (ex.
~s un village où le propriétaire recevait 40 % des récoltes chaque
~~ée, il pouvait garder pour lui 40 \\ de la terre tandis que les
?aysans en recevaient 60 \\). Le quatrième moyen de redistributiŒl
consistait en une exploitation commune grâce à un aménagement local
le propriétaire n'étant pas obligé de se dessaisir ni des. vergers et
èes surfaces boisées, ni des terres travaillées à l'aide de moyens
zé cani.que s ,
L'indemnisation
des propriétaires
touchés
par la réforme juqu'à
500.000 rials
( 35.000 FF.)
fut
payée
comptant;
au-delà,
l'excédent
devrait
être
payé
en
dix
annuités
égales
changées
en quinze, par la suite ),
avec
6%
d'intérêt.
Ces terres
ont
été transmises
aux paysans
qui avaient
droit
d'occupation
au même prix
et
avec le même
intérêt
mais le solde fut
divisé
en quinze
annuités
égales (1).
Les indemnités
accordées par le Gouvernement
central,
peu
élevées
dans certaines régions,
plus importantes
dans d'autres,
se basaient
parfois
sur
des valeurs préalable-
ment
déclarées
par le propriétaire
à propos
de la perception
des impôts.
Le but de la réforme agraire
n'était
donc
pas
l'expropriation
totale
de la
propriété
terrienne
mais une
redistribution
partielle,
associée
à des
stimulants
suscep-
tibles
d'encourager
les propriétaires
progressistes
à se lan-
cer
dan~ la modernisation
et la mise en valeur de terrains
de
tt
superficie
réduite.
Cette
réforme,
se proposait
de
porter
un
certain
coup
aux
féodaux
en les
orientant
vers
d'autres
activités.
1) .- Pour une étude
plus prec~se, voir Helmut
Richards
" Land
reform
and
Agribusiness
in
Iran
"
Middle
East. Research
and
Information
Project,
MERIP
Report,
n~ 43,
1976.
111-
La deuxième loi votée
en
1963 s'attaqua
à la propriété
moyenne
inférieure à "ln village.
Les paysans
qui
le désiraient,
pouvaient passer du statut
de métayer
à
celui
de fermier-propriétaire.
Dans la même
loi, il était permis, encore,
aux propriétaires d'acheter
le droit d'occupation
des paysans.
Selon
Helmut
RICHARDS,
les achats de ce droit représentaient seu-
lement· moins de 1%
de toutes
les transactions.
Plus de
la
moitié
de ces achats
se passa
à KHORASSAN où
l.a
famille ALAM
dominait la région. On se rappellera que le Ministre de la Cour
Royale était un membre de cette famille
(1).
La productivité
agricole
,:1 légèrement di-
.;
minué
au cours de l'année· qui
vit
l'entrée
en vigueur de la
loi
relative
à la
réforme agraire,
alors
que le nombre
de
têtes
du
cheptel
a
brusquement
baissé.
Bien
qu'on
ait
attribué
ce dernier
phénomène
aux
intempéries,
i l serait·
plus réaliste
de l'attribuer
aux bouleversements
provoqués
par la réforme
qui ont
affecté
les
disponibilités
de crédit
des
agri~~lteurs, ce qui les a obligés
à vendre du cheptel pour
obtenir
des fonds.
D'autre part,
le propriétaire assumait
une
fonction. protectrice
à
l'égard
de
ses
métayers.
Ce
rôle
avait
une
fonction
déterminante
dans l'équilibre
des rapports
entre
les deux
parties:
le propriétaire
par
sa
présence
même
dans le village créait la menace qui renforçait la solida-
rité villageoise
(2).
1)- H. Richards, Op. Cit., P.8.
2)- Abdolhossein
Nikgohar" Quelques observations sur la
Réforme Agraire
iranienne
"dans
Revue Française
de
Sociologie,
N° XVI,
1975,
P.687.
-
173
-
Une nouvelle
étape de la réforme
agraire
(désignée
généralement
par
n
la troisième
phase"
a été
annoncée
en
janvier
1966.
Les buts
principaux
de cette
nouvelle
étape
étaient.
annoncés
comme
suit
(1)
1.- L'amélioration
de la productivité
agricole, si nécessaire
au développement
industriel
du pays .
2.- L'augmentation du rendement individuel
des paysans .
3.- La stabilisation des prix
des articles
d'alimentation
grâce
à
une meilleure
organisation
du marché
et â des techniques
de production
plus
efficaces.
Ainsi
a eu lieu
la
nationalisation
des
ressources
en
eau
en
octobre
1967
et la création
de trois
nouveaux
ministères
pour assurer
la ~éalisaticn de la troisième
phase
le Ministère
des Ressources
NatureDes,
. le Ministère
des Produits
Agricoles
et de la Consommation,
le
Ministère
de
la Réforme Agraire et de la €oopération
Rurale.
Pour
surmonter
certains
des problèmes
associés
aux
fragmentations
démesurées
survenues à la suite
de la nouvelle
répartition
des parcelles,
le Gouvernement
s'est
lancé
dans un vaste programme
de commercialisation agri-
cole, au cours duquel
plusieurs
entreprises agricoles
soci€-
taires
ont été mises sur pied.
1)- D'après Amuzegar,
Jahangir
et A.I.Fekrat/ "Iran Economie
Developmen~ under dualistic
conditions~ University
of
Chicago Press, U.S.A., 1971, p. 121.
-
179
-
2.1.2. - Déficiences et problèmes créés par la réforme agraire
lors de sa mise en place et de son exécution :
Sans approfondir davantage l'analyse de la
réforme agraire, laquelle sera surement révisée à la suite de la
révolution de 1979
, nous devons mentionner quelques problèmes
qui demeurent importants.
Le premier est celui
du
"~NASSA(;H.,.E.Zl::RAI n
En
effet, les paysans non propriétaires, avant la réforme, ex-
ploitaient
les terres
des
propriétés
foncières
en vertu d'un
droit
personnel
et transmissible ce qui leur valait d'être inclus
dans le système de répartition, ou
"NASSAGH ", des terres du
village,
et
leur
garantissait
en
principe
l'attribution d'une
certaine
surface
à cultiver.
Ainsi
les travailleurs
agricoles,
journaliers'
ou saisonniers,
les
ber.gers,
reconnus
sous
la
dénomination
'11
KHOCHNECHIN .. (ils' n'avaient
paa,
le
droit
de
"nassagh~')
n'ont
reçu
aucune terre et ont formé
le groupe
des mécontents
dans
les
villages.
Voilà
donc une raison
importante
des
agitations
sociales qui
se
perpétuent
dans les villages iraniens.
Un
autre
problème
également
très important,
c'est
celui
des
titres
de propriété.
En effet,
la terre
était
distribuée
parmi
la population
mais
s~~s remise
des titres
de
propriété
correspondants.
Il Y a donc actuelle-
ment
une situation
ambiguë
dans les villages,
créant
ainsi
d'autres
troubles sociaux.
Une
autre
conséquence
est
que l'attribu-
tion
d'un prêt
pour un investissement ne se fait qu'à
la condi-
tion
de présenter
les titres de propriétés
adéquats
(1\\.
D'autre
part,
la
transaction
de
ces terres n'est pas possible,
ceci
rend
la situation d'autant
plus difficile.
(1).- Pour une étude
détaillée, se rapporter à BEHRANG, op. cit.
P.
113 -
134.
1to
Le
troisième
problème
important
est
la
destruction
des
"BONEH
"
Avant
la réforme,
les villages
et surtout
les villages
du plateau
central et de l'est du pays, étaient
organisés
en groupe de travail
communautaire
assurant à la fois
un rôle
économique
et de bonnes
relations
sociales.
Le nombre
d 'hommes
réunis
dans un
"
BONEn "
variait
selon
les régions)
mais
dans chaque
région
l'organisation
du
BONEH
était
c lai-.
rement
acceptée
et
connue
de tous.
Les
BONEH
veillaient
alors
à l'entretien
des
"Ghanat
"
et entreprenaient les
investissements
nécessaires
dans
l'intérêt
commun.
La réforme
agraire
a
détruit
ce
type
d'organisation
sauf
dans
quelques
régions
où
le Gouverne-
ment
n' est
pas
intervenu.
Le
quatrième
problème
est constitué
par
la façon
illogique
avec
laquelle
la réforme
fut
entamée.
D'abord,
une
grande
partie
de la population
rurale
"les
KHOCHNECHIN
"
n'a
~as
bénéficié
de cette
réforme
et
le
critère
choisi
était
très
inégalitaire.
Ce critère
était
injuste
parce qu'il
reposait
sur le
"DONG"
de village.
En Iran,
une
propriété
sans
aucune
consi-
dération
de taille,
est
considérée
comme
équivalent
à six
" dong"
(1).
Un propriétaire aurait
donc
le droit
de garder
un village
de six "dongs" ou
bien
six ''<longs'' dans
des vil-
lages
de son choix.
(1) Un dong est un sixiÈ~e d'une propriété mobilière ou immobilière.
-
181
-
D'abord,
i l faut
mentionner
qu'il y a
des
villages
de tailles
très
différentes.
Pour
donner un
exemple,
MOBARA..'<ABAD
dans la région de FIROUZABAD
de
FARS
est un village.de 2.040 ha
de terres cultivées et
irriguées et
de
4.00Cha
de
terres cultivées non
irriguées;
KANJANTCHAM
dans la région
de
MEHRAN
d'IYLAM
est
un
autre
village
de
4,5 ha
de terres cultivées et irriguées et
3,6 ha
de terres
cultivées et non irriguées.
Donc
prendre
six
dongs
en tant qu'
"unité
de village"
comme
l'a
bien
noté
Paul
Vieille,
" n'est
qu'une
fiction
commode
opérationnelle
pour
le
propriétaire
foncier"
(1)
2.1.3. -
Les conséquences de la réforme agraire après son achèvement:
Aujourd'hui, dix ans seulement après l'achèvement
de la réforme agraire, et deux ans après la révolution iranienne-, on
peut parler d'un changement structurel de la société iranienne. Que
s'est-il passé entre la réforme agraire et la révolution au début
de l'année 1979 ?
A la suite de l'application de la réforme agraire,
"la stratification sociale dans les villages concernés
(dix mille
environ dans la première phase)
a été de plus en plus hiérarchisées" (2) •
1).-
Paul
Vieille,
"
La Féodalité . . . . .
"
Qp . c i t., P. 274.
2)
- D'après
NIKGOHAR
op.
~it. P. 686.
Les grands propriétaires indemnisés
se sont
convertis
~ans leur grande majorité
à d'autres activités et notamment aux spé-
culations foncières et immobilières dans les zones urbaines et sur-
tout
à Téhéran.
En conséquence, les prix des terres urbaines
et
des
immeubles ont
tellement augmenté
que même
les individus
ga-
qr~nt
pourtant
des salaires
élevés
ne Pouvaient
se procurer
un
logement
ou bien
très
très
difficilement.
Il apparaît
que la distribution des
sols - ou
à
~ai dire
la vente de
la terre de cette
façon - n'a
pas du tout
~élioré
le sort des
paysans
et elle n'a pas réduit
non plus
les
i.négali tés
à la campagne .
(1 )
Le seul mérite
de cette réforme est d'avoir
fait sor-
~
Ie s villages
de leur
rythme
de vie
millénaire,
ceux-ci
~'étant pas
encore intégrés
dans la vie sociale
économique
et
;:clitique.
du pays.
La réforme
agraire en Iran peut
difficilement
jus-
-:i=ier
le jugement
de
R. Cumont
quand il disait
que
"même
une
~~forme
agraire
comportant
nombre
de mesures
erronées
est pré-
:érable
à l'absence
de réforme"
(2)
Et
celà
parce qu'en
dépassant un certain seuil
~'erreurs,
les
mérites
d'une
telle
réforme
sont
effacés
par
le'J-rS
défauts.
,- Voir
la courb8 de concentration terriennne
dans L'introduction
générale.
.<.,- R.Dumont
" Les problèmes
agraires des Amériques Latines Il
C N R S,
Paris
1967, P. 39.
183 -
Si on croit les chiffres concernant la distribution
des exploitations agricoles en 1339 (1960) et en 1353 (1974), deux
ans avant et deux ans après la période de réforme, on peut difficile-
ment soutenir l'opinion selon laquelle la réforme agraire consista
en une distribution partielle, de la terre agricole: le tableau 1
justifie cet argument.
La réforme en effet était freinée par des modalités
de mise en oeuvre telle que : garde la terre bien cultivée par les
propriétaires, et distribution de la terre mal cultivée; achat de
droit d'occupation (hagh-é-riché) et empêchement de distribution.
La perception de
la notion d'inséo~rité sous la forme de l'appro-
priation terrienne empêchait l'investissement par les paysans et
les anciens propriétaires.
Nous constatons à partir du tableau 1 que le
nombre total des exploitations a augmenté de 1,8 millions à
2,4 millions. cependant, il faut noter que ce chiffre a dépassé
la cote de 3 millions pendant cette période et a ensuite décru
pour atteindre 2,4 millions. Une autre observation concerne la
surface totale qui est passée de 11,3 millions d'ha à 16,4 millions.
L'exploitation moyenne a grandi de 6,05 à 6,62 hectares. H)
Dans les P.M.D., la réforme agraire est de plus
en plus associée à l'ensemble des autres réformes institutionnelles
comme la création ou l'adaptation de la formation et de l'informa-
tion, du crédit institutionnel, des circuits de distribution, des
organisations agricoles. Et c'est justement ces autres réformes
institutionnelles qui n'ont pas accompagné la réforme agraire
iranienne.
(1)
Il convient d'ajouter que ces chiffres concernent
l'année
1339
(1960) ne semblent pas concorder avec ceux mentionnés
auparavant.
'1'1\\111.1,:/\\11
1
DT STHIBUTION DES
EXPLOITATIONS AGRICOLES (AVEC 'l'ERRE)
SELON LEUHS NOMBRES, SURFACES, r~'l' POURCENTAGES POUR
LES ANNEES 1339 ET 1353.
-.--_._.-
-
-----_.- _.__
__.•-._..- - -
~._----_.
._--~-.
Classes d'exploi-
Exploitations agricoles en 1339
Exploitations agricoles en 1353
tation selon la
.
surface en ha
Nombre
Surface
Nombre
Surface
Absolu
%
Absolue
(ha)
%
Absolu
%
Absolue (ha)
%
.-
< 1
492306
26,5
198939
2
734274
30
259887
1 ,5
1 -
2
256496
13,5
371846
3
322192
13
443675
3
-.
._----.-
2 - 5
474457
25
1553906
14
541592
22
1732868
lU , ~)
5 -
10
340037
18
2413042
21
427934
17
2953447
18
10 - 50
301471
16
5263713
46,5
428074
17
7500741
45,5
50 -
100
8446
0,5
563805
5
16269
0,6
1073697
6,5
> 100
4086
0,5
991003
8,5
9553
0,4
2452906
15
Total
1877299
100
11356254
100
2479889
100
16417221
100
Source:
recensement agricole de l'année
Source : recensement agricole de l'année 1353
1339
(1960),
ci té après Khosvavik, 1,,,·
(1974)
ci té après khos 'av i.k op. ci t. P. 61
"Problèmes de paysannerie et problèmes
fonciers en Iran" éditions payvand
Téhéran 1358 (1979)
P.
47
-
185
-
Par conséquent cette réform~ n'a pas atteint une
structure plus favorable au développement socio-économique ; elle
n'a pas mobilisé les masses paysannes, afin d'intensifier la pro-
duction en facilitant la réception du progrès technique.
Le
secteur agricole est actuellement composé de
trois sous-secteurs :
- le secteur de l'état,
- le secteur privé,
- le secteur coopératif
Le premier sous-secteur comprend les complexes
lait-viande, les agro-business de l'Etat et quelques sociétés
agricoles par actions.
Le secteur privé comprend les unités paysanes 1 arti-
sanales et commerciales relativement peu touché par la réforme
agraire du régime impérial. Le secteur coopératif comprend les
coopératives de production agricole, les groupes d'exploitations
agricole en canmun, et les traditionnels "Boneh".
tbus allons maintenant étudier les structures insti-
tutionnelles créées après la réforme agraire pour assurer l'expan-
sion du secteur agricole.
2.1.4. - Les sociétés coopératives rurales
Le mouvement coopératif s'est formé et développé en
Europe au XIX o siècle, dans une certaine mesure
"comme une
réaction de
l'économie
artisanale
face
au développement
du capitalisme" (1)
(l)
L.
MALASSIS
"Agriculture et ....... " op. cit. P. 229
186
-
Les caractéristiques démocratiqùes ,
c'est-à-dire
1)
l'adhésion libre,
2)
la règ le Il un homme,
une voix Il ,
3)
le partage des excédents au prorata des opérations faites avec
la coopérative et,
4)
l'absence d'intérêt sur le capital,
étaient généralement respectées.
Or, la formation coopérative en Iran n'a pas débuté
par un mouvement spontané démoc zat.Lque ,
Là
,.?S
agriculteurs
qui ont
bénéficié
du programme
êe la réforme
agraire
devaient
s'engageL. parfois
même
verba-
lement
à
adhérer
à une
coopérative
créée
par le Gouvernement.
Les m~res
de chaque
coopérative
ainsi formée
éli-
saient
un conseil de direction
composé
de trois membres
dont
un
devenai t
le
directeur.
Mais
le Gouvernement
choisit· fréquemment
un
If
manager"
pour cette coopérative qui cm·t1en:aittout le pouvoir,
le conseil
n'ayant
qu'une autorité
fictive
(ce qui ressemblait
en fait
à un micro - gouvernement
avec tous
ses
aspects
totali-
taires).
De cette
façon,
les
coopératives
étaient
quasiment
cQntrôlées
par le pouvoir.
Dès le début,
les principes
de l ' "adhésion
libre If
et du contrôle
démocratique
(une personne, un vote )
furent
sacrifiés
pour des raisons,du reste, non justifiables.
Un autre prin-
cipe
concernant plus particulièrement
la neutralité
poli tique
des
cocpératives , sous
la condition
monolithique
qui
régnait
dans le
pays,
a aussi été
écarté.
Malgré
la
formation
des
coopératives
de cette
façon
aussi facile
et
If
simple If
on constate pourtant un lent
::cuvement
qui
'la
d'ailleurs
en s'accentuant
durant
le dernier
Plan
ëe développement
du pays vers une telle formation.
-
187
-
En 1973, quelques 29.574 villages (58,3 % du total)
étaient desservis par des coopératives àans une proportion d'une
coopérative pour trois villages, soit 8.500 au total ; cependant,
•
15.000 à 20.000 villages n'étaient pas du tout en contact avec ces
Ln s t.Ltutions (1).
En plus
de son aspect
démoralisateur,
il
faut
bien
le dire, A.H. Nikgohar
pense
que
"
l'administration
bureaucratique
des
sociétés
coopératives
n'est pas
adaptée
à
la
réalité
de la
société
rurale
iranienne" (2)
Au
lieu d'utiliser les institutions traditionnelles
et
bénéfiques
au développement rural comme
les Bonehs,
le
Gou-
vernement
a
choisi
d'introduire
les nouvelles institutions telles
que
les
coopératives
et cela d'une façon
bureaucratique
et
des-
potique.
Les coopératives
agricoles
en Iran
ont actuellement
tendance
à devenir· des coopératives
agricoles
de consommateurs
(l'activité
la plus remarquable
des coopératives
agricoles
étant
constituée
souvent
par
la vente
de
biens
de
consommation
dans
le magasin
de la
coopérative)
ou des
institutions
de
crédit
sans
plus.
:1 n'y a pas moyen
de savoir
combien
sur
ces
8.500
coopératives
sont vraiement
économiquement
viables
et
combien
s'acquittent
efficacement
des
fonctions
que
doivent
remplir
normalement
les
coopératives
agricoles
au
sens
vrai
du .terme.
Le
taux
d'intérêt
sur les emprunts
consentis
par
le Crédit
Agricole
est fixé
à 6%
par an; '3) . Les
coopératives
agricoles
manquent
de
personnel
de direction
et
de capital
même
quand
la
coopérative
est
membre
d'une
Union
Coopéra-
ive.
(1)
Helmut Richards, op , cit., P. 10
(2)
A. H. Nikghohar, po. cit. P. 690
(3)
Il fut complètement supprimé en 1980 et les prêts sont désormais
fournis avec 4 % pour la commission.
128
-
Les
coopératives
agricoles
étant
trop
petites
~~r
des tâch~s
aussi
importantes
que
l'achat
des produits
agricoles
et l'approvisionnement
des inputs productifs,
le
Gou-
vernement
en a
regroupé
quelques
unes
dans chaque
région
en
c~éant
les
Unions
des
coopératives
qu~
fonctionnent
en tant
que
centre.
En
1356 ( 1977 ), il y avait
2 925
coopératives
(cha~Jne
étant
déjà
constituée
par l'amalgame
de
niero-
coopératives)
regroupant
2 983 OCO
membres
et dont le capital
total
se montait
à 8 385 millions
de rials (1).
En ce
qui concerne les Unions,
on en
dénombrait
153,
regroupant
2 907 coopératives
et
un capital
égal
à
3 665 millions
de rials . (2)
Les
pzLnc Lpaux
produits
agricoles
scmmercialisés
pendant
les cinq
années
du dernier
Plan étaient
è'...l
blè
et
du riz
avec
un volume
total
de 3 millions
de tonnes
soit
environ
8,9\\
du total de la production
de ces produits. (])
Les coopératives
ont fourni
aux
paysans
19 mil-
liards
de rials
provenant
des
ressources
internes
et 96 mil-
liards
de rials
provenant
de la Banque
des
Coopératives
agri-
coles pendant
le
Ve Plan.
( 4
1) -
Banque ~~I, Iran, Rapport Annuel 1356,op. cit., P. 179.
2) - Ibid. p. 179.
;}
- Malheureusement
nous ne disposons
pas de chiffres
plus
précis
à ce sujet.
4i
- Banque
MARKAZI, Iran, 02.cit., P. 34.
189
-
Bien
que le plafond
pour les prêts
était
fixé
à
100.000 rials
(5 880 F )} alors
qu'il n'était
que
de 30 000
rials
avant le Plan
en mcyenne, le montant du prêt
moyen
fourni
était
de 17 000
rials
(1.060
F.)
Cela
montre
l'insuffisance
notoire
de
cette
action.
Il est évident
que
les
sociétés
coopératives
ru-
rales
n'ont pas réussi à protéger
les paysans
face
aux usuriers J
ni non plus
à
approvisionner .les inputs
agricoles nécessaires
alors
qu'elles n'arrivaient même pas à commercialiser la partie
considérable des produits agricoles.
Les leçons
à tirer
de l'expérience des
sociétés
agricoles ne concernent
pas
simplement le
facteur
capital ( fi-
nancier
et humain)
mais
encore
la structure
institutionnelle, de
la
prestation
de facteurs
de production,
de la production
e t .
du
marketing.
Etant
donné
qu'il
est virtuellement
impossible à
toutes
les coopératives
de se gérer
sans
un
personnel
de
di-
rection,
technique
et financier
extérieur
au village,
il
nous
faudra
considérer
une autre façon
d'introduire
les
éléments
de la
n
nouvelle ,.
structure
institutionnelle
dans
le
n
sous
secteur
coopératif"
de l'agriculture
iranienne.
Cette
alternative
est
en liaison
étroite
avec
notre
discussion
des
politiques
portant
sur
l'eau,
la pres-
tation
des
facteurs
de production,
le
marketing
et
les prix
agricoles.
130
-
.Il
suffit
d'ajouter
ici
que
la
viabilité
et
l'efficacité
des coopératives
dépendent
de leur
contribution
aux
principales
activités
économiques
des agriculteurs,
à savoir
la
production
et la commercialisation
des produits agricoles.
'.
Les coopératives n'atteindront pas le niveau r~ùis
d'efficacité
sauf si les agriculteurs
découvrent
d'eux-mêmes
que
c'est
avantageux,
qu' ~npeut
compter
sur
la
coopérative
et
que
c'est
rémunératif
d'en
devenir
membre
et
de
traiter
avec elle.
Une
nouvelle
mesure
a été
prise
en
1976
afin
d'encourager
les propriétaires - paysans
à se
regrouper
sur
une
base
assez
libérale.
Les
seules
conditions
nécessaires
sont
les
suivantes
- un groupe doit c-omprendre
quatre personnes
au
mi-
nimum
qui sont
les
co-propriétaires
d'au moins
20 ha
de
terre.
Les
paysans
qui forment ainsi un
Groupe
d'Exploitation Agricole
en
Commun
GEAC
recevront ainsi une aide financière et tecr~iquE
la part de l'Etat.
Les
sociétés
coopératives
rurales
doivent
jouer
un rôle
important
dans la formation
de
ces
GEAC.
Jusqu'en
Juillet
1977, quelques
200 GEAC furent
établis (1).
Il
nous
semble que cette décision-'aurai t pu avoir
de bons
,résultats si elle avait été suivie de façon démocratique et
non, bu.;rea~ratique.
1)
-
Ismail
AJAMI
et Amin YAZDANIAN,
"Agrarian
Reform
and
Institutional
Innovation in the
Development
of Agriculture
in Iran ",
étude
présentée au " Land Tenure Center " Univer-
sity
of
Wisconsin, U.S.A., Juillet
1977,P.23.
-
2.1.5
- LES
SOCIETES
AGRICOLES PAR
AerIONS
La
réforme
agraire a créé un
vide
en ce qui
concerne
la gérance
des terres et. les
crédits
nécessaires
et en
même
temps a produit des micro - unités
de production
qui
n'étaient
pas
viables
selon
les
estimations
des
autorités
iraniennes
faites
deux
ou trois
années
après
la mise
en
appli-
cation
de la
réforme ..
En
1967,
le
Shah
a mis l'accent sur la formation
des unités
économiquement
viables
et sur la mécanisation agricole.
Il a exprimé
sa préférence de voir
les villages
administrés
par
les
sociétés
agricoles par
action,
ceci
sans avis préalable.
Peu de temps
après, la législation
correspondante
a reçu
le ca-
chet
de
"MAJLIS"
Parlement
iranien).
Les justifications principales énumérées en tant que
buts
de cette loi sont les suivantes :
1.- Mécaniser
et agrandir
l'échelle de l'opération.
2.- Augmenter le revenu par tête des sociétaires.
3.- Faire connaitre aux membres les mèthodes modernes
de
l'agriculture.
4.- Diminuer la proportion homme - terre
et la compenser
par un.rdép Lacemen t; des travailleurs allant ver les
industries des villes.
5.- Résoudre le problème
du morcellement des terreset
surtout
la division après
le décès
du proprié-
taire.
6.- Augmenter le volume des terres cultivées en prenant
sur
des terres jusque là
non cultivables.
-
192
-
Selon
Helmut
Richards,
un autre objectif
n'a
pas été exprimé,
il s'agit
de"
l r élargissement du contrôle
socio -
économique du
Shah
sur
les
régions
ruralés
"(1)
Ces
SM
sont
constituées~
en principe après ac-
cord par les propriétaires dotés de terres par la réforme agraire ou bien
par les
BARZEGARAN ( cultivateurs)
qui
étaient
exemptés
de
la
réforme, ou par les petits propriétaires de village
qui avaient dis-
tribué
leurs propriétés
dans la deuxième
phase
de la réforme,
ou
finalement
par tous
ceux
qui n'étaient pas affectés par la
réforme.
La plupart du temps, ces groupes n'avaient pas la
possibili té de témoigner de leur accord, tandis que les KHOCHNEŒIN
(travailleurs sans terre)
appartenant à la région n'étaient même
pas consultés.
Malgré
le mécontentement
général exprimé
surtout
par
les petits
actionnaires,
les
milieux
officiels·· annoncaient
toujours
que
les
décisions
étaient
prises
à
l'unanimité.
Les
SM
bénéficiaient
d'un
encadrement
nommé
et
payé
par
l'Etat.
Cet
encadrement, consiste
en général,
en un
ingé-
nieur
agronome - directeur
de la société,
secondé
par d'autres
ingénieurs
ou par des techniciens,
tous
dépendants
de l'Etat
et
étrangers
aux
villages
placés
sous
leur
autorité.
De cette
manière,
les paysans ont
l'impression
d'être
dépossédés
des terres
et
de
leur
sort.
1)- Helmut
Richards, o?
cit.,
P.
10.
193
-
Les
décisions
de haut
niveau étaient prises par
le Ministre de la Réforme
Agraire et des Affaires
Rurales - Colonel
Valian
qui avait tout pouvoir pour choisir les villa-
ges
qui pouvaient
avoir
l'occasion
de s'exprimer par un
.. oui"
ou par un
.. non "
Comme on pouvait
s'y attendre,
les rendements
des
terres
gérées
par
les
sociétés
agricoles furent bien plus élevés
que
la moyenne
nationale
des
rendements
de la plupart
des
cul-
tures.
POU"-
le !Jlé,
presque
toutes les
sociétés
agricoles
ont
rapporté qu'elles ont des rendements
de
deux
tonnes à
l'hectare
ou plus,
alors
~Je
la moyenne nationale
s'échelonne
entre
750
et 1 000 kg
par
hectare
pour le blé
en culture sèche
et
s'éleve
à environ 1 200 k9
par
ha
pour le blé
en culture
. ; ' - .
r"-"·
irriguée.
Il convient ici de faire
les
observations suivantes
En dehors
du fait que de grandes quantités
de
blé
sont produites
pour la consommation
domestique
dans toutes les
zones
rurales
de
l'Iran, ce qui signifie
entre
autres,
que les
avantages
comparatifs
des
régions et les modèles de culture
op-
timaux
sont
négligés,
il
convient de
remarquer
que la moyenne
nationale
est obtenue grâce
au rendement
en blé
des terres ayant
une concentration
bien
inférieure
en facteurs
de production
et
aussi
en services relatifs
aux
différents
aspects
de
la
pro-
duction
et du marketing.
Affirmer
les
effets
bénéfiques
d'opérations
co-
crdonnées
de
grande
échelle
(englobant
les
services
techni-
ques,
la
fourniture
de
facteurs
de production et
la commercia-
lisation
de la production
sur
la performance
globale
de la
production
et sur les rendements
est
une chose.
Mais,
attri-
buer
aux
grandes
unités
de production
les
incidences
béné-
fiques
de facteurs
de production
plus
divisibles
(tels que
eau,
engrais
et
semences)
qui pourraient
être
utilisés avec
avantage
par les petites
unités
d'exploitation,
est
un
autre
problème.
Il Y a
effectivement,
en Iran des régions
de pe-
tites
exploitations
agricoles où
l'augmentation
des
facteurs
de production - eau,
nouvelles
semences
et
engrais
est uti-
lisée
pour
atteindre
des
rendements
en
blé
de
trois
tonnes
à l'hectare
ou plus.
En ce qui concerne les aspects économiques de ces
SAA,
on est souvent loin de
pouvoir parler d'une entreprise
ren-
table (1).
Par
ailleurs
la
répartition
des
bénéfices
se
fait
au
prorata
des
parts
reçues
qui
sont, selon R.Dumont,
"
parfois
inégalement
réparties
"
( 2) •
De cette façon
les
sociétaires les plus riches
peuvent
vivre
sans
travailler
ou
d'un
autre
travail,
tandis
que
les petits
actionnaires
trouvent
mème
difficilement
quel-
que
travail
dans
les
SAA
souvent
mécanisées.
Jusqu'en
Janvier
1977,
il Y avaient
89
SAA,
comprenant
quelques
813
villages,
soit 1,5%
des
villages.
1) - Pour les études précises
voir entre autres
Nik~~har. op.
Cit., et R.Dumont , .. quelques
remarques ... "
ep. cit.
2) - Ibid, P. 10.
-
195
-
Elles
cultivaient
320.000 ha
soit
2%
~E::.5 51.1-
perficie
totale cultivée.
La taille moyenne des
SM
était
àe
3.600 ha.
On dénombrait
33.663
sociétaires, i.e.
anc i ens
propriétaires
paysans
(1).
Ce chiffre représente
à peu près 1,32%
des familles
rurales.
Le nombre
des
SAA
a augmenté
pour atteinàre
93
en 1356 ( 1977
tandis que
le nombre
des
sociétaires
est
monté
à
35.444.
(2)
Selon
les
chiffres
officiels
pour
la même
année,
l'ensemble
des
SAA
a eu
1515
millions
de rials
de capital.
(3)
x
x
x
1)
-
Ismail
AJAMI
et
Amin YAZDl<llIAN, Qp. Cit., P.19.
2
Banque
MARKAZI"
&
3 ) -
Rapport
Annuel
1356
( 1971 )
cp. cit.
P.
179.
Hb
-
2.1 .6
LES COOPERATIVES
AGRICOLES
DE
PRODUCTION,
LES
COMPLEXES
LAIT - VIANDE
DE
L'ETAT,
ET
LES
PaLES
DE
DEVELOPPEMENT.
Le
Gouvernement
iranien
a
lancé
le
programme
des
coopératives
rurales,
afin
de
regrouper
les propri~taires.
Bien
que
leur
nombre
et
le
nombre
de
leurs
adhérents
aient
augmenté,
ils
n'ont
pas
réussi
à
répondre
positivement
aux
problèmes
du
pays.
~.
Un
autre
projet
du
Gouvernement
a
été
la
création
des
sociétés
agricoles
par
actions
pour
lesquelles les
cinq premières
années
furent
des
années
d'essai.
Pour
ces
dernières,
on
avait
laissé
entendre
que
la
SAA
n'aurait
une
situation
définitive
que
si
elle
était
jugée
rentable
Sans
tenter
de
faire
le
compte
de
ces
pro-
jets,
le
Gouvernement
a
introdui t
deux
autres
institutions
agricoles
de
production
les
coopératives
agricoles
de
produc-
tion
et
les
complexes
lait
viande.
Les
coopératives
agricoles
de
production sont
conceptuellement
une
variante
des
SAA
en
ce
qui
concerne
les
objectifs,
les
méthodes
de
plantation
et
le
degré
d'inter-
vention
de
l'Etat.
Elles
sont
plus
petites
du
point
de
vue
de
la
taille - 2.422 ha
en moyenne - et ne confisquent pas
le" droit
d'occupation ", ou
titre
de la terre ~t
laissent
la gérance
-
19 ï
-
de la terre
à son
propre
propriétaire.
Sa
structure
inspirée
du
"Boneh"
groupe
de travail
communautaire,
semble
mieux
répondre
aux besoins du mode de production agricole du
pays.
En 1977, 34 de ces coopératives couvraient 181 villages
soit 0,33 \\ des villages du pays et travaillaient 82.257 ha soit 0,51 %
de la superficie totale des terres cultivées. Le nombre des sociétaires
était de 9.380 personnes, soit 0,37 % des exploitants agricoles. Nous
remarquons que cette structure institutionnelle n'a pas un poids
effectif dans l'agriculture du pays.
Une autre mesure prise par le Gouvernement, ces der-
nières
années
a été
la création des complexes
lait-viande
dont
.~.'.-.
les plus importants
sont ceux
de
FARS
et de LORESTAN.
NouS ne disposons pas .des données
nécessaires afin
de mieux
préciser
leur fonctionnement et leur rentabilité.
Ce-
pendant, nous savons en termes généraux
qu'il s'agit
de complexes
d'engraissement du type "feed-lotll utilisant
beaucoup
d'aliments
de bétail qui sont d'ailleurs pour la plupart
importés.
Le Directeur Général du complexe de viande de F~~
à MARVDASHT
nous a dit, en Juin 1978 que la "tâche
principale
était
l'importation
des moutons
( de l'Australie
à
l'époque
letleur
engraissage
en'
peu de
temp s
a van t
d e .Le s e n v 0 ye Ir"
a u x
a bat toi r s
"
198
-
.. -...-
En ce qui concerne la production de lait, les éle-
vages
modernes
laitiers
utilisent des
animaux
de haute
produc-
t.Lv I t.é , ,i~rtés
du reste. à g~ands frais.,
Ces animaux
ont be:-
'!·';:.~§in - d'un: système solid~ pour a:t;.teindre leur niveau de pzoduc-s .
::'t,-:Ùon
op t.Ima Le ;
Ce qui n'.est 'pâ,s toujours ,offert par
les
ex-
<.::?:.~:?loit'atLons existantes.
".
-io
, . . . .
Selon· R.
Dumont"
Le
lai t
serai t
produi t
à
~oindre frais
en petits
élevages
paysans,
améliorés
l'insémination
a r t i f i c i e l l e ,
avec
des
taureaux
:le bonne
souche
n
(1)
Il pense encore
que,
" les
mères
de première
'0·
:J
~..~t:\\:.
.
.
;.l.o_p.,·
:'~";g én r a t.Lo n
é
(FI)
oourraien~
donner
2.000
l i t r e s
d e t i
..
...
":;:,....
.
-
'.- '~',~
lai t
par
La c t.a tian,
uniquè'men t
uvec
des
fourrages
pro-
.r,- Gui ts
localement"
(2).
','''' .
Une
autre mesure de la politique agricole exprimée
;:ar la loi de 1975
visait à
créér
des
"pôles
de
développement".
Selon
cette loi, la priorité
est donnée
à vingt
pôles couvrant
une
aire potentielle
de
1,8 millions
d'hectares.
Ce qui est
très
grav~
dans cette loi, .c'est l'exclusi9n délibérée
de tout
soutien
9'Etat
aux
fermes
dispersées
et
aux
zones
marginales.
Quand
on considère
que la superficie
ainsi
exclue
représente, quelques
90%
de la superficie ;totale
cultivable,
on
~'hésite
pas
à croire
qu'il y a une volonté
délibérée
pour bri-
ser
la capacité
nationale
de la production
agricole .
. 1)
& 2). -. R. Dumont
Quelques
"
op. cit., P.1S.
-
199
-
Ainsi,
nous
remarquons
que l'échec
du Gouverne-
ment
dans son programme
de développement
de l'agriculture du pays
ne se
limite pas
aux
faiblesses
qu'il
a montrées
dans
la.
cr~ation
des
coopératives
et
des
SAA,
mais
aussi
dans les
énozme s
investissements
peu productifs. des
complexes
l a i t -
viande,
et une politique
agricole
erronée.
Gela nous amène à une autre forme structurelle appliquée
à l'économie rurale iranienne, c'est-à-dire les "agro-business".
x
x
x
., t~:·
-
200
-
2.1. 7 . - Les sociétés "Agro-business"
Les sociétés "agro-business" sont des grandes entités
marchandes qui auraient donc pour tâche la "modernisation" de l'agri-
~ltUre dans lesvfle capitaliste i elles sont constituées d'entrepri-
1
ses multinationales engagées soit directement soit indirectement dans
1
1:
l'agriculture, de banques internationales privées et de fondations
"philanthropiques" en concours avec des organismes nationaux de déve Lop-
pement qui .ont; généralement pour tâche la fourniture des Lrrf r as t ruc>
tures ou super-structures nécessaires au bon fonctionnement de ces
firmes
(1). Ici l'agriCulture est considérée camme un énorme agrégat
de firmes mar chanôas où la fonction décisionnelle qui est la princi-
pale revient aux capitalistes j
les gens -: particulièrement les pay-
sans - seraient des "non-entités" et de simples rouages dans la machine
géante formée des agrobusiness.
Les sociétés n agro-business" ne sont importantes ni
du point de vue de la superficie cultivée, ni de:la production agricole
atteinte (v.c lume ou rendement) , ni du nombre de travailleurs qu'elles
emploient.
Elles sont seulement importantes en ce qui concerne
leur part dans le budget agricole du pays. ce point apparaît clairement
à partir des paiements du Gouvernement
(crédit aux investissements
fixes)
destinés au développement agricole, dont une part considérable
est consacrée aux agro-business (2). :
Cl)
Feder E.
: "How Agribusiness o.pe ra te s in underdeveloped Agricul-
tures : Myths and peality" in Development and change Harvard
Business School, N° 7 1976, PP.
413 - 443
..
(2)
Banque Markazi, "Rapport annuel 1356", op. c i.t . P. 174.
-
201
-
En 1352
2.422 milliards de riali soit 27,02% du total
1353
5.035
Il
"
"
27,49%
Il
Il
1354
5.244
Il
"
Il
22,59
Il
Il
1355
5.231
"
Il
"
24,80%
Il
Il
1356
7.308
Il
Il
Il
26,06%
"
Il
En ce qui concerne
les
crédits
bancaires,
les agro-
business
ont
occupé
une place privilégiée.
Environ
42%
du paie-
ment
total de la Banque
du Développement
Agricole
de l'Iran (ADBI)
était
destiné
aux
agro - business
en 1353
et
1354.
Mais
pourquoi
ce sacrifice
énorme?
La réponse
est plus d'ordre politique qu'économique.
Il
faut
d'abord
savoir que l'idée
des agro-business
fu-t, émise. lors d' une
réunion
de la Banque Mondiale
(BIRD)
à
Istanbul
en
Septembre
1955 où MI. Ebter-aj,
alors
à la tête
de
l'organisation
du
Plan
rencontra M. David
E. Lilienthal,
Ex-
Président
du
Il
Tennessee
Valley
Authority Il
et
Il
Atomic •
Energy
Commission" (1).
Trois
mois avant cette réunion, D.E.Lilienthal
et
Gordon R.Clapp
avaient
fondé
la Il Development
and Resources
Corporation Il
(
D & R)
avec
la participation du groupe
bancaire
Lazard
Frères (2).
Avec
la bénédiction
de la
Banque
Mondiale,
D & R
s'installe
en Iran
pour achever le projet
d'irrigation
de DEZ.
1) - Helmut
Richards, P.12.
2) - Ibid
P. 12.
-
202
-
Dès
1959, D s R s'était vu confié le plan unifié pour
le
développement
des ressources
naturelles
de la région
de
~~OUZESTAN.. son-pl~ èe charge consistai~ en la construction de 14
barrages, la
production
de
6.600
megawatts
d'électricité ainsi
que
des mi.lliers
de canaux
d'irrigation
pour une superficie
approchant
un
million d'ha.
Dès cette date, nous remarquons la
présence
et l'at-
~entiori particulière
apportée
par les agro-business'au KHOUZESTAN .
Le projet
. d'irrigation
de DEZ
destiné
à
améliorer le sort
des ruraux
a abouti
à " faire expulser près
de quarante
mille
familles"
(1),
et
à confier l'exploitation
des terres aux quel-
;~es
sociétés
agro-business
géantes
qui cultivaient
des
as-
perges - alors
que les iraniens
n'en consomment pas -
pour
l'ex-
portation
tandis
que
le pays
importe
quantités
de
produits
alimentaires.
Les producteurs
d'au ta - subsistance
de
ces
ré-
gions
qui feo::1somment
la
quasi - totalité
de leur product.Iorl jsont;
considérés
dans ce système
"comme un poids
mort"
(2).
Ils
ne
z ep r serrt.ent; paS d' il'l.térêt
puisqu'ils
ne
peuvent
ni
produire
ni
é
consommer.
La superficie
et le partage des actions
des agro-
business
les plus
importants
étaient,
jusqu'en 1974,les suivants(3}:
H.N.Development Co, Escalon, Calif.
51% des action
- First NationalCi~I Bank, New York
30%
"
Iranian Bank ( créée par Ebtehaj
avec la
First National Ci~I Bank
10~
"
- Trois
actionnaires
individuels
"
(~)
we Monde, 19 Janvier 1979, P. 4
(2)
?ierre Castel, "l'agro-business et l'alimentation mondiale"
dans problèmes Economiques N° 1 577, 14 Juin 1978, ?
26-31
(3)
D'après He lrnut
Richards, op. c i t . P.
14
-
203
-
2.- !~~__ Ir~~_:~~lifornia Corporation:
10.000 ha.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ' - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- A D B l
15% des actions
- Autorité de l'eau et de l'électricité
de
!ŒOUzESTAN
"
Mr. K. Taleghani ~ Ass.
10%
"
- Trans World Agricultural Development Corp.
30%
11
- Bank of America International Financial Corp.
20%
- Dow Chemical Corp.
10%
"
3.- Iran
Shellcott Co.
15.000 ha.
- Shell
International Ltd.
70,5% des actions
- A 0 B l
15,0%
"
- Bank Qmran ( appartenant au Shah )
10,0%
"
- Mitchell
Cotts
4,5% _
- C~ase Manhattan Bank
15% des actions
- Bank Melli Iran
5%
"
- Mitsui
(Japon
5%
"
Usine de betteraves à sucre d'AHWAZ
15%
"
- A D B l
15%
1\\
- Diamond A.Cattle ( Roswell, New Mexico )
15%
1\\
- Hawaiian
Agronomies
15%
1\\
- Autorité de l'eau et de l'électricité
de KROl'l. ESTlA.N
15%
1\\
Comme
il apparait
clairement,
la participation des
capitaux
étrangers
est pré9Qndérante.
D'autre part,
la direction
de ces
quatre
agro-business
était
généralement
assumée
par des
étrangers.
Les
avantages concédés
à
ces
compagnies
"
~évèle
R.Dumond,
"
apparaissent
exorbitants "(1)
Le sol
leur
était
octroyé
presque
gratuitement pour
30 ans.
L'Etat a
é~li
à ses
frais un réseau
de routes
desservant chaque unité
de
1.000 ha
et un réseau
d'irrigation
et
de
drainage
desservant
des unités-
de 100 ha.
Le taux d'intérêt
des
prêts
gouvernementaux
peur
les projets
d'irrigation
était
de 2%
et
alors que l'eau
é~it
vendue
0,2 rials le-m3,
on constatait
que son prix
de re-
.ient
était quelques
dix fois plus élevé.
Néanmoins,
ces
sociétés
se
plaignaient
de n'avoir
f45
reçu
l'assi.stance
nécessaire
de la
part
du
Gouvernement.
Toutes
ces
sociétés
d'agro - business,
comme
les
SAA,
conrolissent
à des degrés
différents
des problèmes
de
gestion,
excep-té
l'agro- business
de
RAFT TAPPEH,
qui
est selon
o. Aresvik - " très
bien géré
n
•
Les autres, non seulement
senblent
être
mal gérés, mais il est peu probable
de les
amé-
licrer (2).
Malgré
les résultats douteux de l'expérience
des
~çro - business,
le
Gouvernement
iranien
a lancé
un
projet
dans
~ne
nouvelle
région:
DACff:- E - MOGHAN,
au
dessous
du
barrage
d' ARAS,
à
la
frontière
irano - soviétique
auquel
Hawaiian
Agronomie,
Duniop Ltd
et
une
Compagnie
japonaise
voulaient
par-
ticiper.
1) - R.Dumont,
"Quelques
"
op.c;it.,
P. 14.
2)
o. Aresvik,
Qp. Çit., P.S. Il convient d'ajouter ici que l'agro-
business de Hafttappè1 est 'me fenne d'état consacrée principale-
ment à la production de canne à sucre.
-
205 -
En gros,
quelques
185.000 ha
de la superficie
cultivée
soit
seulement '1,16%
du total étaient
cultivés
par
ces
sociétés
dont 57.000 ha
étaient
labourées
avant
leur
formation
par
38.000
familles
rurales
qui
avaient
été
gra-
duellement
expulsées.
Sur
ces
38.000 familles , ~xpulsées
, R. Dum0r:tt
indique qu'on en cite 68
qui
aurait retrouver àu
travail
p.n vine. ·0)
Par
conséquent, nous
ne voyons
pas
les justifi-
cations
raisonnables
pour
avoir
mis
autant
de
fonds
dans
ces projets.
Selon
la
Banque Mondiale
"le programme
de dé-
veloppement
rural
est
déséquilibré ",
l'accent
étant
effecti-
vement
mis
sur les
programmes
bénéficiant
seulement
à
une
petite
minorité,
laissant
de côté
la masse
rurale
pauvre.
(2)
Ainsi, nous pouvons conlure que la réforme agraire
des années 60 qui fit sortir l'agriculture de son équilibre tradi-
tionnel n'est pas parvenue à créer des structures institutionnelles
valables pour assurer l'expansion de ce secteur. Par conséquent
un examen des structures de production agricole, afin d'évaluer les
autres structures agraires plus aptes au développement, sera justi-
fiable
x
x
x
1)- R. Dumont,
"Q.uelques
", cp , c Lt , , P.14.
2)- Cité
d'après
R.Dumont, " Quelques .. , .. ", op. ci t , , P.15.
2.1.8 - La recherche de la structure propice au développement agricole
Nous avons ainsi étudié les nouvelles structures
agricoles créées après la réforme agraire. Une revue des aspects
insti tutionnels de ces structures nous a convaincu que les sociétés
agricoles par actions gérées par l'Etat (3.600 ha en moyenne) malgré
toutes les aides privilégiées ne sont pas 'capables de résoudre le
problème agricole.
Par ailleurs, les agro business (> 5.000 ha) malgré
les avantages qui leur étaient accordés d'une manière explicite et
implicite à la fois - surtout pour les investissements d'infrastruc-
t~e - ne zépondent; pas à la belle espérance initiale. La plupart
de ces unités connaissent de sérieux problèmes de gestion et peut-être
que si elles étaient divisées en de plus petites unités, leur fonc-
tionnement serait amélioré. C'est là que nous préconisons une politi-
que de démeml:.rement des très grandes unités d'exploitations.
Il parait souhaitable que les sociétés par acticns
réorientent leurs activités pour devenir les bases d'industries
agricoles et alimentaires. Elles doivent se spécialiser dans la
production de volaille, de viande, de produits laitiers, d'aliments
de bétail, d'industries de conserve, etc.
En ce qui concerne le secteur privé le tableau 1 nous a
déjà fourni. des éléments intéressants •. Nous. allons introduire un
nouveau tableau (tableau 2)
sur la distribution de quelques exploi-
tations agricoles ayant une superficie en cu.Lt.uze- supérieure à- 50 ha
dans plusieurs régions d'Iran. rl est manifeste que nous avons affaire
à une "variété de circonstances" laquelle impose de distinguer des
situations assez dissemblables. Il serait donc illégitime de leur
appliquer des "règles" identiques et stéréotypées. Par exemple à
-
207
-
TABLEAU II
DISTRIBUTION DES EXPLOITATIONS AGRICOLES AYANT LES TERRES EN CULTURE
DE PLUS DE 50 ha DANS QUELQUES REGIONS DI IRAN
Exploitations agricoles
Nom de la
région
Nanbre
Surface
Absolu
%
Absolu
%
Sernn an
231
1,5
36803
41
Kurdistan
3048
3
487056
37
Fars
2286
2
333162
32
1
Ostan central
3135
0,1
511664
32
Mazandaran
1352
0,5
210291
27
.
Kerman
567
0,07
98283
26
Zanjan
1749
3
193867
25,8
Khousestan
1840
1,5
263336
25
Khorasan
4303
1 ,5
580090
24
Ispahan
840
1
100974
23,5
1
Iran
25822
1
3526603
21,5
Source
après Khosro Khosravi, op. cit. Tableau 5 p. 66.
-
208
-
3e~~an, 1,5 ~ des exploitants occupent suelque 41 % des surfaces des
exploitations agricoles et à Khorasan le même pourcentage des exploi-
~ants occupe 24 , des surfaces (1). La situation est assez particulière
~s d'autres règions comme à Gorgan, région fertile.
I.e tableau 3 nous montre la distribution de quelques
exploitations agricoles ayant une surface supérieure à 20 ha. Nous
constatons qu'il y a des exploitations ayant 890 ha en moyenne.
En ce qui concerne la politique foncière de l'Iran,
:... Khosravi pense qu 1 ~l faut "en prerài.e r lieu" augmenter la taille
des unités inférieures de 2 ha et donner la terre aux paysans sans
t:erre (la couche basse des"Khochnechin") par une réforme agraire,
et ensuite les libérer des·usuriers en créant des coopératives, en
résolvant leurs problèmes agricoles par prestation d'engrais e~
semences appropriées afin qu'ils puissent augmenter la production, et
enfin en amorçant une recherche poussée pour faire face à leurs
problème~ d'irrigation (2).
cependant pour résoudre le problème de l'emploi rural
et pour développer l'industrialisation agro-rurale, Khosravi suggère
su' il faut encourager les paysans riches et les 'tapi talistes-fonciers"
à se lancer dans ces domaines et par conséquent ne pas redistribuer
leurs terres. ce dernier groupe qui mérite une aide de la part de
l'Etat est défini camne "paysans riches d'origine rurale", travaillant
avec les membres de leurs familles, mais pouvant faire.appel à un
faible effectif de travailleurs salariés pour une exploitation ne
dépassant pas. 50 ha. (3)
( 1 ) En plus, le revenu brut d'un ha pourrait être très différent
par
exemple il était estimé à 207.750 rials pour la culture de riz et
à 10.052 rials pour la culture du blé en 1357 (1978)
; voir
!-'.hosravi K.., op. cit. P. 19.
(2)
~~osro ~~osravi, op. cit. PP. 39-40.
(3)
Ibid. P. 34 et P. 39.
TABLEAU III
DISTRIBUTION DE QlJEIi1UES EXPLOITATIONS DE TYPE "CAPITALISTE-FONCIER"
SELON LA TAILLE, ET LE NŒ1BRE DANS LE BASSIN VOSHMGIR
A GORG~l.j EN 1358 (1979)
Surface en
nombre d' ex-
% d'exploi-
en hectare
%
ha
ploitation
tation
total
20 -
50
67
70
2633
33
51 - 100
20
21
1823
23
101 -
200
3
3,5
395
5
i
201 - 500
2
2
495
6
..
501 -1000
3
3,5
2683
33
..
TOTAL
95
100
8029
100
.
Source
Khosravi, Khosro, "Le problème
. . . . . . " op. ci t .
p. 38.
- e.~ 0 -
Les familles agricoles ayant entre 10-50 ha de terre
sont. 423.000 et sont désignées par Khos xavi, comme "paysans riches".
5elon ce
chercheur dans 44,2 % de ces unités, la production est
fai~ totalement par les membres de la famille (environ 6 personnes
~ar famille)
; dans 48,5 % des cas, en grande partie par les membres
6e la famille; et seulement dans 7,3 %, en grande partie par les
travailleurs salariés et les "Barzegaran". '(1)
Pour les unités de production entre 2-10 ha, Khosravi
~nse qu'il faut recourir à la formation de coopératives viables et
~ynamiques. De manière implicite, il propose que toutes les unités
supérieures à 50 ha fassent l'objet d'un nouveau projet de réforme
agraire. D'autre part, il estime qu'il y a quelque 6 millions
d'~ectares de terres appartenant aux grands propriétaires qui
pcurraïent être l'objet d'une redistribution éventuelle (2). Donc
les quelque 1,5 millions de paysans sans terre ou bien avec un
lopin inférieur à 2 ha seront propriétaires pour recevoir ces terres.(3)
Hossein Malek, autre chercher iranien, pense que
"l'unité optimale, dans l'élevage, selon les nécessités de cette
ac t i.v i.cé , est l'unité familiale",
(sauf cas des nomades), et
cela
"?arce que dans la structure et l'organisation de l'agriculture
i~~~ienne, l'élevage était de la responsabilité de la famille ru-
rale"
(4). Il pense que l'organisation rationnelle du travail se
:D.aniieste au niveau de .1' organisation des. "bone h" qui sont adaptés
de la meilleure façon, aux candi tiens' agricoles et culturelles
iraniennes. Peur Malek, up~ taille optimale est la taille d'un village
( 1)
Ibid. P. 33
(2)
Ibid. P. 59
(3)
Ibid. P. 59
( 4)
H. Malek , "un rapport sur les problèmes agricoles, du pays
et les possibilités de les confronter, " Editions centre de
Recherche Iranien, Téhéran , 30 Tir. 1357 (20.7.1978) P . 41
Annexe 2.
- 21 A -
avec toutes les irrégularités qu'on observe dans le
pays. Les
coopératives rurales qui forment un réseau très vaste et très L~portant
peuvent se transformer en un levier pour la construction et le renou-
vellement des villages ainsi que pour l'organisation des "nassagh" (1)
Sans tenir compte de la façon dont elles furent formées, ni de la
médiocrité de leurs activités, ces coopératives seront à la base
de la création des "boneh" et ainsi seront responsables de leur
formation ainsi que de leur organisation dans les "nassagh" des
villages. La condition i~dispensable consiste à ne pas influencer les
agriculteurs dans leur organisation au sein des "boneh" et des
"nassagh" afin de ne pas transmettre les défauts des coopératives dans
cette nouvelle organisation.
D'autre part, les structures qui sont aptes à un
développement rural, selon Khosravi, sont des petites unités de
paysans regroupées dans les coopératives de villages et des unités
artisanales de moins de 50 ha qui peuvent commercialiser une partie
importante de leur surplus. Pour ces dernières, il est favorable
à un encouragement à la mécanisation de
leurs exploitations afin
d'arriver à une situation où ils pourront continuer leurs activités
sans recourir à une force de travail extérieure aux membres de
leurs familles (2). Ainsi, il nous semble que Khosravi est partisan
d'une agriculture basée sur la production par les unités familiales,
mais pas tout à fait les unités familiales existantes. Il favorise-
rait des unités moderni5ées, donc plus efficaces
mais toujours
inférieures à 50 ha.
Comme il est manifeste dans cette thèse quoique nous
soyons d'accord avec l'idée directrice proposée par Khosravi, nous
pensons que le niveau maximum doit être, d'environ 100 ha pour les
(1)
Ibid. PP. 46-47.
(2)
Khosravi K., op. cit. P. 34.
-
212
terres situées sur le Plateau central et d'environ 20 ha pour
les terres des régions de Guillan et Maza.'1daran. Ainsi, pour nous,
les groupes des agriculteurs caromerciaux, sauf le cas spécifique du
groupe UP1, sont considérés comme unités familiales (1).
Nous ne nous occuperons pas ici, des tentatives
d'une nouvelle réforme agraire après la révolution de 1979 puisque,
~ous avons connu plusieurs tendances et plusieurs projets de loi.
Leur orientation et leur application dépendent de la stabilisation
?olitique du pays.
x
x
x
(1)
Rappelons que les exploitations moyennes de nos groupes sont
UP1
379 ha, UP2 = 101,4 ha, UP3 = 42,21 ha, UP4 = 22,76 ha
UP5 = 12,88 ha.
-
213 -
2.2.
- CARACTERISTIQUES DE LA PRODUCTION DE L'AGP~CULTURE
COt~1ERCIALE
Ayant étudié les structures foncières et institutionnel-
les de l'agriculture iranienne, nous sommes en mesure de continuer notre
recherche sur des aspects plus spécifiques.
Ici, nous regardons principalement les structures de
la production agricole d'un autre angle de vue, c'est-à-dire, du
côté du "producteur", et ainsi nous allons utili5êr les informations
provenant de notre enquête.
Les questions vitales de la production agricole comme
d'une part du côté des "inputs", les problèmes de l'eau, des semences
des engrais, et d'autre part du côté des "outputs" des rendements
végétaux et comme les caractéristiques de la production animale
seront traitées dans la présente section.
Tout d'abord, nous devons préciser que la performance
des années passées r~ doit pas être prise comme une indication pour
l'avenir, car nous considérons qu'avec le récent bouleversement
socio-politique du pays, la structure et le cadre institutionnel de
l'agriculture iranienne, vont subir des changements radicaux.
cependant, une étude succinte nous permettra de mieux
comprendre les mesures nécessaires et possibles qui feront démarrer
cette agriculture. Nous allons donc analyser ici la production
végétale, la production du cheptel, et les caractéristiques struc-
turelles chez les agriculteurs commerciaux.
Pour entrer dans le vif du sujet regardons le
tableau. page
213.
-
2~4
-
T~.EE_:'_U IV
~s valeurs ajoutées de s secteurs agricoles en 1356 (1977)
(prix
courant)
(milliards èe rials, pourcentage de changement).
Part
Pourcentage de
changement
\\
V Pt. L E U R
en t:;,tal
( en prix
constant )
1
par rapport à
l'année
1.355/1976.
1
1
- Production -végétale 311,7'
6 t,3
- 4,9
- Production animale
158,7
34,8
'5,7
- Les forêts
11,2
2,7
18,5
- La pêche
3,4
Q,7
16,7
Source
Bank Markazi Iran
"Rapport
Annuel"
1356, P. 29.
Nous constatons que l'exploitation du sol constitue
51,8 % du revenu total agricole.
Dans cette section, nous allons analyser les structures
de production agricole chez les agri~~lteurs commerciaux dans
::,'ordre suivant:
(1)
2.2_.1 - La terre agricole et appropriation foncière
2.2.2 - L'irrigation et les-ressources hydrauliques
2.2.3 - la production végétale
2.2.4 - la production -animale.
(1)
Nous allons discuter la production végétale et la production
animale dans la présente section. La production des forêts et
la pêche seront examinées dans une section , qui se trouve
dans l'annexe.
2.2.1.-
LA TER.1:Œ AGRICOLE
ET L' APPROPRIATION
FONCIERE
En Iran
sur 165 millions
d'hectares
quelques
33 millions peuvent
être considérés
comme
cultivables - dont
quelques
8,4 millions
sont déjà
cultivés
chaque année.
Ainsi
cette
terre
cultivable
pourrait
nourrir
quelques
60
mil-
lions
de
persop~es dans le cas où chaque
hectare produirait
la
nourriture
nécessaire
à deux
personnes
en
moyenne . (1)
Nous
pouvons
dire
qu'avec
la même
superficie
cultivée
on pourrait
nourrir
35
millions
d'Iraniens,
si
chaque
hectare
produisait
assez
pour
4,2
personnes en moyenne.
Ce que nous
voulons préciser,
ici, c'est
que,
la terre n'est pas un facteur
de fixation
de la production
agri-
cole.
Pour
mieux
saisir
la situation nous allons
discuter
les
résultats
de notre enquête
qui couvrent
plusieurs
aspects
fonciers.
Le questionnaire
établi
pour la première
phase
de l'enquête
sur le terrain était destiné
à recueillir
des infor-
mations, d'une part,
sur la superficie
des terres
ayant
des
cultures
irriguées,
non
irriguées
et
des vergers,
et
de
l'autre,
sur la superficie
des terres
héritées,
achetées,
en
fermage
ou en métayage.
A
l'aide
nes résultats
des programmes
informa-
tisés
nous
avons
construit
le
Tableau
v.
On peut y voir
1) - Il faut tenir compte du fait que pour chaque hectare cultivable
il y a
16 personnes
en
Suisse,
19 au Japon,
12 en Egypte,
1,2
aux
E. U.
et 1.7
en URSS.
-
216
-
~ntre
autres,
l'augmentation
de la
taille
moyenne
de chacune
des
quatre
activités
mentionnées
au fur
et à mesure que
du
groupe
UP5
au
groupe
UPl
le nombre
total
d'unités
èe production
augmente.
TABLEAU
V
DIMENSION
OOYENNE DES TERRES
AFFECTEES
A DIFFERENTES
UTILISATIONS PAR DIFFERENTS
G:::DUPES
D'AGRICULTEURS
COMMERCIAUX (ha)
1
Groupes-
l- Üt.i..
UPS
UP4
UP3
UP2
oP1
l - 1.1.s - <.;
.-.
.
<3,..
.- - -tOI'} -
1
CULTURE IRRIGUEE
8,10
12;84
26,28
60,09
280,79
CULTURE
SECHE
4,43
9,07
13 ,87
35,49
82,95
VERGERS
0,14
0,71
1,89
5,62
11,71
11
1
NOUVEAUX VERGERS
0,21
0,14
0,17
0,21
3,55
Tout
d'abord, il est évident
que les agriculteurs
étudiés
irriguent
la plus
grande
partie
de leurs terres.
Deuxiè-
mement,
de la catégorie
uP5
à la catégorie
UP2, l'augmentation
i'·
-
217
-
est
moèérée, alors
que
de
UP2 à UPl
on
constate
une
très
forte
différence.
Cette dernière
peut être en grande
partie
expli-
quée
par le fait que
les hypothèses
utilisées
pour
classer
les
agriculteurs
commerciaux,
aux
termes
desquelles
le
groupe UPl
comprenait
les
exploitations
totalisant
500
unités
de
pro-
duction
équivalent
à 200 ha de terre irriguée
et
plus,
ne
canportait
pas de plafond, pour ce groupe.
Par conséquent,
l'existence
d'unités
de produ-
ction
extrè~ement grandes
a eu pour
effet
de faire
augmenter
la moyenne.
Troisièmement,
il est clair que la dimension moyenne
des nouveaux
vergers
est
tout
à fait
semblable
pour
les agri-
culteurs
des groupes
UPS'
à
UP2.
-'.
Ceci
indique
que
les agriculteurs
des
groupes
UP3
et UP2
n'augmentent
pas
vraiement
la superficie
de
leurs
vergers.
Les
données
montrent
que
les
agriculteurs
du
groupe
UPS,
c'est à dire,
les
gros
agriculteurs
de
village
font
des
efforts
à cet
égard.
Les
agriculteurs
du
groupe
DPi
font
également
des
investissements
considérables
dans
la
production
fruitière.
On a également
établi
le
tableau VI,
qui suit,
sur
la base
de
données
de
l'enquête.
-
2. ~ -:
-
.TABU;'..u VI
ILLUSTRATION
DESCARAcrERISTIQUES
IMPORTANTES'.
.'"'
1
1
, ,
Dimension
Dim.moy.
f
"""'
'"
Total
Dimens.
:n
Nb. total \\
moyenne
Propor-
superfi-
r;J
Total des
des su-
Nb.moy. moyenne
;'D
d'agri-
de la su-
tion des
cie irri
1 terres
perficies
de par- des
culteurs
1
1
perficie
guée +
détenues
irriguées
terres
celles
parcelles
étudiés
,
irriguée
non irri
agric.
i
( ha )
(ha)
par agric.
guée.
1
1
irriguées
( % )
1
1
1
UPl
45
15 ')18
'
, .
~
792
280,79
ï7 119
363,74
4,9
74,2
Ur>2
50
4 766
2 824
60,09
62,87
95,58
10,2
9,3
- .
UP3
183
7 638
4 756
26,28
65,55
40,16
9,1
4,4.
U?4
241
1
4 712
2 658
12,84
58,60
21,91
10,7
2
UP5
142
1 971
1 239
8,10
64,63
12,53
9
1,4
1
1
Ce tableau consitue une illustration des caractéris-
tiques
s.tr..lc:curelles
marquances
de l' agricul ture dans les régions
étudiées
et même du
morcellement
des exploitations
que l'on ren-
contre
presque. partout
en Iran . (.1)
1) - Les chiffres représentant les moyennes calculées à partir des
données
de
base par l'ordinateur.
Ainsi, 15 918/45 ~ 4,9 ~ 74,2,
tandis q~e
74,2
pour dimension moyenne des parcelles du UPl
est
plus
exacte.
-
219
-
En
général, les parcelles individuelles sont non
seulement petites mais disséminées.
Il est bien évident
que les
parcelles appartenant
aux
agriculteurs
du groupe
UP3
et
aux
petits
agriculteurs
ont
en
moyenne
moins de
Sha chacune.
Il
s'en suit un certain nombre de conséquences
1.- La disperion
des parcelles peut signifier
qu'un
cultivateur individuel a des parcelles
présentant
toutes sortes de types de sol et
de potentialités
de culture.
2.- La dispersion des parcelles entraine
des coûts
élevés
en temps et en efforts pour se rendre
sur
chaque parcelle, peur successivement irri-
guer
la culture et vérifier le travail.
Il peut
être
difficile
de vérifier
plusieurs parcelles
en
même
temps.
3.- Le morcellement
des parcelles retarde
le
dé-
veloppement de la mécanisation et du système
d'irrigation efficaces
et diffère l'adoption des
innovations en raison des conditions existantes.
J.Meller (1)
est~e que dans une agriculture tech-
nologiquement dynamique,
toutes les occasions d'investir
dans les·
processus
d'intensification
tels que les engrais, les semences amé-
liorées, etc.
peuvent rapporter des revenus élevés.
Dans
une
1)
-
John W.Mellor : Il The Eccnomics of Ag=icultural Development"
Cornell
University
Press, Ithaca, ~ŒW YORK,
1966, P.179.
-
4 L . ' . J -
agriculture
traditionnelle,
ou
bien
ces
occasions
n'existent
pas,
ou
bien
en
mettant
les
choses
au
mieux,
l'agriculteur
a
de
la
difficulté
à
les
saisir.
Il
arrive
fréquemme~t que
cette
difficulté
concerne
des
améliorations
foncières,
comme
par
exemple
les
puits
d'arrosage,
le
nivellement
des
terres,
etc.,
parce
que
par
manque
de
ressources
complémentaires,
ces
améliora-
tions
ont
une
productivité
relativement
faible,
d'où
une
faible
rémunération
de
l'investissement
en
capital
et
en
tra-
vail.
Pour
un certain
nombre
d'améliorations,
telles
que
les
puits,
il y a
des
économies
d'échelle
dont
un
grand
nom-
bre
dl agricul teurs
ne
peut
bénéficier
en
raison
de
la
:aible
dimension
et
du
morcellement
de
leurs
exploitations.
Ainsi,
le
remembrement
des
terres
morcelées
constitue-t-il
pour
les
agricul teurs
du
groupe
UP 3
et
pour
les
petits'
exploitants,
l'une
des
quelques
possibilités
per-
~ttant
d'augmenter
le
revenu
de
l'agriculteur
individuel
et
ensuite
d'augmenter
les
investissements
dans
l'agriculture.
Pour
ce
qui
est
du
métayage,
on
s'est
aperçu
qu'il
n'était
pas
très
significatif
en matière
de
cu l.t.ure
irriguée.
En effet,
il est
pratiqué
par
o 'li
des
agriculteurs
du
groupe
UPl j'
4,7'
. du groupe UP2 i
5,6 'li
du
groupe
UP3;
4;2'
du groupe
UP4
2 '\\
du groupe UPS.
Par
conséquent,
le métayage ne constitue pas une caractéristi-
que
importante
des
agriculteurs
commerciaux
étudiés.
Tabl eau VII.-
nOMBRE ~10YEN DE PARCELLES DE TERRE ET D' HECTARES DE JI\\CHERE
UP1
UP:?
UP3
UP4
UPS
•
Nombre moyen de parcelles de terre
4.9
10.2
9,1
10,7
9,0
Nombre moyen d'hectares en jachère
282.4
50.9
21.8
14,0
10,7
-
222
-
LES
JACHERES
Comme
l'indique le
tableau VII,
au fur
et à
mesure
qu'augmente
la taille
de
l'exploitation,
les jachères
augmentent.
Il a été
calculé
que pour les
agriculteurs du groupe
u71,
la moyenne est
de
282,4 ha,
alors
qu'elle
n'est
que
de
,10,7 ha
dans le groupe UPS.
Malheureusement, ces données
sont
trop élevées
pour
être
concordantes
avec
l'appropriation
foncière
telle
qu'elle
a été signalée.
La terre est
laissée en jachère
pour les raisons
suivantes
tout
d'abord
en raison du manque d'eau:
c'est le cas
pour 51,4%
des
agriculteurs
du groupe
uP1
et de 49,1%
dans le
groupe
UP5.
Deuxièmement
on laisse reposer les sols jusqu'à
la saison
des plantation.
Troisièmement,
les agriculteurs
des groupes UP2
et UP3
attribuent
l'existence
de jachères
au manque
de main
d'oeuvre
et un certain
nombre ,d,' agricul teurs
des groupes, .. UP4 et
UP5
Lnvoquent; - le manquev-de semences.
x
x
x
2.2.2 - L'I~~GATION
ET LE PROBLEME
DE L'EAU.
Il est tout à
fait
clair
que le problème
de
l'eau
d'irrigation
était, et
sera toujours,
le problème
préoc-
cu9ant
dans le domaine
de la production
agricole
de notre pays.
Environ
13%
de l'Iran
reçoit
moins de 100mm.,
de plui~ par an, et
61% moins
de
250mm.
Seulement
9%
du pays
reçoit
plus de
500 mm. (1)
En conséquence
l'Iran a un très grave
problème
hydraulique,
ceci
en partie
à cause de l'environnement
physique : forte
déclivité
réseaux
de
drainage
fermés, pertes
d'eau
lorsque
les
r-uisseaux
débouchent
soit
dans
d'autres
pays
ou
dans
les bassins
hydrographiques
de
dessalement.
Tous
ceux
qui s'intéressent
à la terre
et à
l'agriculture
se
plaignent
de la pénurie
d'eau
et
de l'insuf-
fisance
des conduites
de
distribution.
Plus il Y aura d'eau,
plus
il Y aura
de
nourriture
et
de possibilités
d'accroître
la
superficie
de la zone
fertile
qui pourrait alors
s'étendre
jusque
dans les déserts
de pierre
et de sable.
Autrement
dit,
dans un pays comme
l'Iran,
l'eau
d'irrigation
I:!st
le facteur
d'intensification
du niveau
d'activité
agricole.
Ainsi,
davantage
d'eau
d'irrigation
provoquerait
l'augmentation
des
achats
d' "inputs"
complémentaires
à l'eau
(nouvelles
semences,
engrais
et il Y aurait
alors augmentation
de l'utilisation
àes
ressources existantes dans la ferme
( accrois-
sement
du travail familial ).
1)-
W.B. Fisher;
<,:it., Page
286.
Il Y a quatre
moyens principaux pour obtenir
ce l'eau dans la plupart des régions de l'Iran,
à savoir le puits,
le Ghanat
aqueduc
souterrain), plus directement, les ri-
vi ères
les
ruisseaux,
et les
sources.
Selon
une des
estimations disponibles,
le vo-
l'.Ule
global de l'eau . dans le pays est d'environ
400 milliards
de mètres
cubes
dont
90
milliards
correspondent
à
l'eau
de
s~face
qui
pourrait
être
utilisée
en
agriculture.
(1)
Selon
la même
estimation,
seulement 30 mil-
liards
de cette
dernière
est
utilisée
pour
l'agriculture, et
1 milliard
pour
la
consommation
humaine
et
les
industries.
Elle
révèle
encore
que
des
40 milliards
àe
cêtres
cubes
souterraine
utilisable,
seulement
12
milliards
(soit
1
pour
les
ghana t.s
et
les
sources,
et
5
pour
les
pui ts
profonds
et
semi-prefonds) sont en fait réutilisés.
Cela
veut dire que d'un total de
130 milliards
=stres
cubes, seulement
un total
de
42 milliards
est
utilisé
- c'est
à dire
32'
de l'eau
utilisable
en
réalité
est
uti-
lisée (cela
veut
dire
que
l'efficacite
de
l'irrigation
est
environ de 32 %.
(2)
En
utilisant
les
sources
diverses,
nous
avons
édifié
le
tableau
qui
suit,
pour
l'année
1356
(1977
en
milliards
de
m3.
1)- D'après le Tableau 34," d'Annuaire statistique d'Iran 1366 ..
op. cit., P.316; la partie évaporée du total est d'environ
240 milliards mètres cubes.
2)- Certains scientifique3 Iraniens pensent que ce chiffre est in-
férieur à 30%.
Par exemple, M.Bay Bordi "Possibilité de deve-
loppement agricole en Iran "Rastakhiz (en Persan) N°852-5,
8-11/12/1356.
TABLEAU
-
VIII
L'EAU
CONTROLEE
EN
IRA N.
EAU FOURNIE
PROVENANCE
TOT A L
EN FONCTION
EN MILLIARDS
(
Nombre.
)
DE METRES C..mes
GHANATS
60,000
18 280
7,5
SOURCES
.......
8 069
5,4
PUITS PROFONDS
.......
16 940
7,5
PUITS SEMI-
PROFONDS
........
27 207
4,2
BARRAGES
22
13
26,4
Dont 8 en cours
-
de construction.
TOTAL
de
l'eau
controlée .......................................
50,6
Source
"Annuaire
statistique
de l'Iran 1336 "
cp.c.it.
Pages 314 et 294.
-
226
-
Il Y a donc
quelques 60.000
Ghanats
en Iran,
dont environ 18 000
en état
de f onctionnernent (l).
Des mesures urgentes doivent être prises pour
sauvegarder
ces
ghanats
et essayer de remettre
en marche ceux
qui sont bloqués
ou partiellement
détruits
pour des raisons de
négligeance
et de manque de crédits.
Il serait peut - être souhaitable de créer des
institutions
nouvelles et convenables
pour remplir le rale des
anciens
propriétaires
terriens
en ce qui concerne la maintenance
de ces Ghanats.
Nous constatons
d'ailleurs que le volume d'eau
fourni par les puits profonds est très important
également.
Ce-
pendant, il
convient
d~ ne pas
oublier
que pour les puits pro-
fonds,
il faut investir pour la station de pompage, pour les frais
d'énergie, pour la survetl1ance~quotidienne,-etc
•..
tandis
que
ces
dépenses
ne sont pas nécessaires pour
le
ghanat
qui de-
mande
une surveillance
annuelle
et, est de ce fait
beaucoup
moins coût eux .v.
Parmi d'autres points,
notons
le
nombre de
barrages construits
qui ne disposent pas de réseaux
de distribu-
tion
de l'eau pour l'irrigation.
1)- Pour ~~e étude détaillée
à propos des ghanats iraniens,
se
r~porter
à " Mohamad
Bay Borm, " Ghanats of Iran: Drainage
of
sloping
Aquifer"
in the
Journal of the Irrigation and
Drainage Division Vo.
100, Sept.
1974, PP.
245 -
253.
-
227
-
Selon diverses sources, seulement 8 barrages ont des
réseaux de distribution (1).
D'autre part, il semble, d'après les données
établies grâce aux barrages déjA terminés, que le souci d'~gation ait
-été ~-sacrifié·à: celui' de .la production d'électricité' et à l'a?provision -
nement en eau des villes.
LES RESOURCES HYDRAULIQUES
Avant d'attaquer leproblèmp. des ressources ~ydrauliques
à partir des résultats de notre enquête nous devons insister, encore sur
le fait que le manque d'eau de l'agriculture iranienne, comme il en est de
même pour encore d'autre pays du Proche-Orient, sera toujours ccn~idêrL C~:~
. rne·-le--9'~u16.t.:~~.étr9-Jlglement pouvant le' plus' souvent; gêner son développemem:.
Il n'est pas possible en effet de connaltre les possibi-
li tés de
production des agricul tel:<rs cormnerciaux s5. on ignore quelle est
leur situation à l'égard de ce problème.
On leur a donc posé des questions
sur la provenance de leur eau à usage agricole et sur les problèmes associès
aux
principales provenances ( voir tableau IX).
Pour les agriculteurs des groupes UPl à UP4
qui
ont
mentionné les puits . semi
profonds comme source d'approvisionnement
en
eau, le volume d'eau dont ils disposent en été représente un peu
plus
de
75%
du volume d'eau
disponible au printemps.
1)- Par exemple,
M.
Bay
Bordi Il Possibilité du développeme:1t.. '-."
op. ci t. P. 13
-
228
-
Toutefois,
la majorité
des agriculteurs
du
groupe
UP5
très petits)
ont
répondu que le volume
d'eau dis-
ponible
au cours des mois d'été
ne représentait
que de
51 à
75%
du volume
disponible
au printemps.
A l'exception
de UP4,
tous les groupes qui ont
mentionné
l'eau
de rivière
comme source
d'approvisionnement ont
rapporté
qu'ils
disposaient
en été
d'un volume
représentant un
peu
plus de 75%
du
débit
disponible
au printemps.
Les agriculteurs
de UP4
ont signalé
toutefois
qu'en été,
ils ne recevaient que de 25 à 50%
du volume reçu
au
printemps,
autrement dit,
de 50
à 75%
en moins.
Pour
les agri-
culteurs
des groupes
UP3,
UP4
et UP5,
le volume
d' eau fourni
en été
par
les
sources
représente
un peu plus de 75%
du volume
disponible
au cours du printemps.
Les agriculteurs du groupe
UP2
ont
déclaré
avoir
accès
à des sources
qui,
en été,
ont
un
débit
inférieur
à 75%
.
Un tiers
des agriculteurs
du groupe UP1
ont don~
né
la même
réponse
que ceux du groupe UP2
les autres
ont ré-
pondu
que le débit
de leurs sources
diminuait
de 25%
en été.
.:,
Si on examine plus attentivement ces
résultats,
on s'aperçoit
que les petits
agriculteurs
disposent
en été
de
moins
d'eau
qu'au
printemns.
Pour.ce qui est
des problèmes
associés
à des
différentes
provenances,
le but
des questions
était
de
montrer
l'i~portance
attribuée. à
chacu~ de
ces
pro-
blèmes,
dont
les niveaux sont dormée s dans le t.ab l.e au IX.
----------------~-----------
Niveau
1
Niveau
2
Niveau
3
Problèmes concernant
.
lr-- -
.' ,
;
UPI
llP2
Un3 '
UP4
llP5
UPl
UP2
UP3
UP4
UP5
UP1
iJp2
UP3
UP4
UPL
,) Les puits profonds et semi-
profonds :
a) manque de nappe phréatique
convenable ...................
10,0
IBiS
16,3
16,3
23,6
33,3
0,0
B,O
7,1
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
b) problèmes de
licence ......................
20,0
22,7
28,3
27,6
19,4
33,4
0,0
38,6
14,3
0,0
0,0
0,0
0,0'
0,0
c) manque de capital ............
70,0
63,7
55,4
56,1
57,0
33,3
100,0
61,4
78,6
100,0 100,0 100,0. 100,0 ~OO,O
--_
--------------~---------------------
... ----- ----- ----- ------ J------ ----- ----- ------
- ----- ----- ------1------ -----
TOTAL
100.0 100,0 100,0 100,0 100,0 ~OO,O
100,0 100,0 100,0 1
100,0 100,0 100,0 ~OO,O ~OO,O
) Les Ghanats
a) manque de poss i bil ités concer-
nant la nappe phréatique .....
20,0
0,0
16,7
9,5
7,5
0,0
0,0
33,3
10,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
b) manque de capital pour l'en-
50,0 n
tretien des ghanats ..........
80,0
60,0
73,3
73,0
77 ,5
00,0
0,0
33,4
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
c) manque de coopération des
autres agriculteurs ..........
0,0
40,0
10,0
17,5
15,0
0,0
100,0 '33,3
40,0
100,0 100,0 100,0 100,0
00,0
------------------------------------ ----- ----- -----. ------ ----- ----- ----- ----- ------
- ----- ----- ------~----- -----
TOTAL
DO,O
100,0 100,0 100,0 100,0
00,0
100,0 100,0 100,0 ]
100,0 100,0 100,0 ~OO,O
00,0
,
) Les r-ivières
:
a) faible participation .........
15,0
14,3
25,5
20,3 '21,7
0;0
0,0
11,8
13 ,6
0,0
0,0
4Q,0
30,0
0,0
i
1
b) interruption de l'eau
en été .......................
69,0
57,1
51,1
57,8
41,3
0,0
0,0
41;2
13,6
0,0
0,0
20,0
20,0
33'.a
c) n'ont pas de débit régulier
cel' ta 'j nes années .............
7.0
7.1
10.6
6,3
15,2
0.0
25,0
23.5
50,0
0,0
0,0
0,0
0,0
34,0
cl) eau canal isee
'
................
7.0
7,2
B.5
4.7
10,9
0.0
50,0
23.5
18.2
0.0
0,0
40,0
30.0
33.~
-
1
0, a. 0, O'
o. a . 20, 0' 0, a
e) Terres non nivelées
1
2,0 ' 14.3'
4.3' 10,9 . 10,9' 0,0 '25.0'
0.0'
4,6'
7,7
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
TOTAL
100.0
100.0 100.0 100,0 100.0
0,0
100,0 100.0 100,0 100.0
0,0
0.0 100,0 100.0
100.0
-
230
-
,
. /
t
i
1
1
Comme l'indique le tableau IX
le problème le plus
important
concernant les puits profonds et semi profonds
est celui
1i1
du manque
de capital - 7S%
des agriculteurs du groupe
UP1 l'ont
1
1
cité
en
premier.
Ce pourcentage
baisse
à environ S7%
pour
1
les
agriculteurs du groupe UPS.
1
i
!
Le deuxième problème par ordre d'importance
est
r
i;
celui de l'obtention d'un permis.
Environ 20%
des agriculteurs
1
du groupe
UP1
et
19,4%
du groupe
UPS
ont répondu
que c'était
un problème prioritaire.
;1
1
Il ressort de l'examen du même tableau que pour
1
les
ghanats,
le problème
le plus important est celui du manque
J
de
capital
pour les entretenir, c'est ce ~'ont déclaré
80%
des
:1
agriculteurs
dans le groupe UPl
et
77,S%
dans le groupe UPS.
Le problème qui vient en deuxième
position est
celui du manque de coopération
des autres agriculteurs,
40% dans
le groupe
UP2
et lS % dans le groupe UPS
ont mentionné
ce
problème.
Toujours
d'après le même
tableau,
les coupures
d'eau
de rivière
en été
constituent un problème
important.
Pour
69,2 %
des agriculteurs
du groupe UP1
et 41,3 % .du groupe UPS,
ce problème est
de la plus
haute importance.
Le deuxième
problème
est
l'insuffisance
du
volume
d'eau de rivière
que reçoivent
les agriculteurs: c'est un
rai t
reconnu
par
15,4 %
dans le groupe
UP1
et: 21,7 %
dans
le
. groupe
UP5.
-
231
-
Un autre
problème
est
celui de l'irrégularité
des
débits
au
cours
des différentes
années.
On a demandé
aux agriculteurs
si des problèmes
d'irrigation
s'étaient
posés
à la suite
et
à cause
de la Réforme
Agraire;
43,2 %
des
agri cu 1 teurs
du groupe
UP1
ont
répondu
par
l'affirmative,
les autres
pourcentages
sont ~oins
impor-
tants
(Voir
le
Tableau X
) •
Avant
de terminer
cette section
nous devons'
insister
sur le fait
que l'eau
d'irrigation
est,en même temps
le facteur
d'intensification
du niveau
d'a,·;tivité
aqr Lco Le , que
sa pénurie
est le facteur
de freinage
voire
de blocage
du
développement
de ce secteur.
Donc,
tous les programmes de progrès
e~ agricul~
ture
doivent
commencer
d'une manière
ou d'une autre par
ce point.
En premier
lieu
la priorité
doit être
attribuée
à n
la recherche
des
moyens
pour
l'élimination
des
gaspillages d'eau
qui
pren-
nent
de
multiples formes,
et à
l'aménagement
plus rationnel de
la "petite' hydraulique " . (1)
Connne
on peut le voir
dan s le tableau
XI
dans
les
groupes
UPl , UP2
et UP3,
les
agriculteurs sor-t
desservis
par
le réseau
d'adduction d'eau; c'est le cas pour
SE,8%
dans
le premier
groupe,
et
34,0 %
dans le
deuxièm'?'
et
:36,4 % dans
le
troisième.
1)
-
René
Dumont Il
Quelques remarques sur la si tuat:'c" agricole
de l'Iran
en 1976"
mémo, Institut
National Aç=~nomique
de Paris, 1976, P.S.
TABLEAU X -
POURCENTAGE D'AGRICUI~EURS
COMMERCIAUX AYANT EU DES PROBLEMES D'IRRIGATION
APRES LA REFORME AGRAIRE
REPONSES
UPI
UP2
UP)
UP4 .
UP5
OUI
43,2
14,6
18,1 .
20,7
28,3
NON
56,8
85,4
81,9
79,3
71,7
TOTAL
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
:Il
"~~
.'"
-
233
-
~~I
D'autres
agriculteurs
ont
toutefois
déclaré
~.~-~
que
leur
principale
source
d'approvisionnement
en
eau
po-
table
est constituée
par des
ghanats.
La deuxième
source
d'approvisonne~e~t pour le
groupe
UPl
est
constituée
par les puits
profonës et
pour
d'autres
groupes, sau~
UP3,
il s'agit.
du réseau
~'adduction
d'eau.
Pour les agriculteurs du groupe UP3, c'est
le
Ghanat
qui constitue
leur
deuxième
source
d'eau
potable.
,.
~.
En somme,
pour l'approvisionnement
en
eau po-
table,
les gros
agriculteurs
dépendent
des
puits
profonds
et des réseaux
d'adduction
d'eau,
et les
petits
~es ghanats.
Le tablea·u
XI -
constitue
un bon indicateur
du degré
de richesse
en eau
des
agriculteurs
au
fur et
à
mesure
que l'on
passe du
groupe
UPS
au groupe
::':71.
x
x
x
Tab l eau XT
-CONTRI BUTION DES DIFFERENTES SOURCES A LA FOURrUTURE D'EAU POTABLE
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
Rivières
2,3
6,4
7,6
7,1
13 ,0
Ghanats
11,4
38,3
23,9
37,4
27,9
Sources
4,5
4,3
4,4
9,5
7,2
Réseaux d'adduction d'eau
56,El
34,0
36,4
23,7
25,3
l\\.J
W
Puits peu profonds
11,4
6,4
11,4
9,5
20,8
"'"
Puits profonds
13 ,6
-
7,1
4,7
2,6
Autres
-
10,6
9,2
3,1
3,2
TOTAL
100,0·
100,0
100,0
100,0
100,0
________d__
_._.,_~._ ......._.•~_~_.....__-ft."".~
~~
_._.~ ~~""_-
'Io:t-.,.-.~
.... - • ...."....
•._ _......
..
.... ."......._"i""'" ..., .- .....- .... ,....
......_ ......)l' MC"_ ..
"iâIi~
-
235
-
2.2 .3. -
PRODUcrION
VEGETALE .
; 'Dans
la
présente' section'· nous .allc:ls d'abord
essayer
de présenter la situation
des
quelques
cul~ures
im-
portantes
(e.g., le blé, l'orge, le riz, le
coton,
le thé,
la betterave,
le
tabac)
en termes
généraux, et
les inputs
productifs
e.g. les engrais
chimiques
et
orga~i~les,
les se-
mences
améliorées
etc .)
(1).
En suite,
nous
allons uti-
liser
notre
enquête
pour mieux
voir
la situatio~
àes
agri-
culteurs
commerciaux
en ce qui concerne
la
proëuction
agri-
cole, l'utilisation
des
semences,
et
les
r e ndemen t s
par
hectare.
Comme il fut évoqué
auparavant
et
on le voit
dans le Tableau XII,
le blé
constitue
la principale
culture,
extensivement
cultivé
presque
partout
en Iran,
~articulièremen~
au Khorassan.
Il
figure
le plus
souvent
en tant
que culture
d'hiver
mais
dans les hautes
vallées
du
Zagros
et
de l'Elbourz,
on sème
au printemps,
de sorte que la récolte
se :ait aux mois
de Juillet
et d'Août.
,
L'orge,
deuxième
en importance a=rès
le blé,
,
}
est cultivée
dans les mêmes régions.
Elle mûrit
~cutefois
trois
'.
1.
ou
quatre
semaines plus têt
ct
échappe
ainsi
aux
ravages de
la
"sunna",
un insecte
qui arrive
en Iran
à la :in de l'été
et
cause de
très
graves
dégâts.
Une partie
~e l'orge
est
consommée
par la population,
le restant
serve
èe fourrage
pour
les
bestiaux.
1) - Nous discuterons du problème
àes machines
e~ des crédits
agricoles
dans la
Ile
partie
de notre
traiail.
' I I " l'sr .,
l"~;;"~;;;.
-
236
-
1!!
1
1
Le riz - troisième
en importance,
si l'on
considère
la superficie
cultivée ( voir le tableau suivant ) -
est
produit
en
abondance
dans
les provinces
de la
Mer
Caspienne - Mazandéran
et
Gilan,
le Rasht
étant la meilleure
1
région
de production
intensive,
on en cultive
de plus en plus
1
dans
d'autres
régions
jouissant d'un
système
d'irrigation,
et au fur
et à mesure que
se
réalisent
d'autres
nouveaux pro-
jets
d'irrigation.
Le coton
constitue
de très loin la plus
importante
source
de revenus
car non· content
de satisfaire la
demande
nationale,
on en exporte
de vastes
quantités,
à l'état
brut
ou filé.
L'irrigation
est
indispensable
au coton,
ce
qui
limite
sa culture au nord et à l'ouest
du pays.
On
le
cultive
également
pour
ses graines,
qui
donnent
une
huile
comestible
qui
remplace
l'huile d'olive dans plusieurs régions;
C~ s'en
sert
aussi
comme
fourrage
pour les bestiaux.
La de-.
mande
du marché
intérieur
n'étant que très
faible,
on exporte
plus
de la moitié de la récolté
sous forme de
coton
hydrophile.
Le mais -
et
le
millet
constituent
deux cé-
réales
d'importance
secondaire.
La culture du mais
est plus
répandue
dans les régions
où
il pleut
l'été
l'extrême
nord
du pays),
et où
l'on
peut
irriguer,
comme
au Kàuzistan.
Le
millet
a besoin d'un climat plus chaud
et plus sec.
Il est
cultivé
dans
les régions
du Sud du
pays.
-
237
-
Tableau XII Surface cultivée, surface irriguee, et % irrigué en Iran
( en Hectares)
des différentes cultures.
Cul t ure s
Surface
Surface
01
)
i rri gué
cultivée
Irriguée
rz
Blé
3.663.200
1.183.100
32~3
'I·~'··')··'
";-';
'\\~ .
Orge
1.058.200
280.100
26,5
f
;'
Riz
, ~t
313.000
313.000
100,00
:..
Mi 11 et
21.670
12.100
55,8
t
Mais
Il. 390
9.080
79,7
Autres céréales
Il. 620
5.200
44,7
Légumineuses
122.850
67.770
55,2
Pommes de terre
15.880
15.880
iOo,o
Coton
283.740
146.720
51,7
Fibres
7.420
7.420
100,0
Betterave à sucre
35.130
35.130
100,0
Tabac
27.940
20.560
73,6
Sésame
46.140
22.670
49,1
;
Légumes
.28.340
22.370
78,9
Melons
93.24D
37.300
40,0
Safran
1.000
1.000
100,0 '
Epices
54.010
48.010
88,9
Trèfle
85.760
83.160
97,0
Autres cul tures
62.250
39.130
62,9
Arbres
197.462
160.931
81,5
Raisins
81. 587
66.412
81,4
Thè
11.874
11.874
100,0
Canne à sucre
125
0,0
Pépinières
35.818
25.981
72 ,5
Total en culture
6.256.646
;
2.614.899
41,7
1
1
1!
Source: cité d'après M. Arai Nejad" Le Comnerce Intérieur et le
système de distribution des marchandises en Iran" Thèse, Université
de Paris 5, 1979, p.9.
-r
-
238
-
1
L 1 horticulture
est
d'une
importance
considérable,
vu que
les fruits
représentent
pour
la plu-
part
des
Iraniens
les
éléments
principaux
de leur
nourri-
ture
quotidienne.
Les vergers
se trouvent
dans le nord - ouest
du pays.
Les
agrumes
tendent
à se concentrer
sur les bords
de la Caspienne.
Le sud
de l'Iran est
consacré
aux dattes.
Le thé
et le sucre,
aliments
essentiels
des
villageois
ne sont
pas
produits
en quantité
suffisante, bien
qu'on
fasse
de gros efforts pour augmenter le rendement - ceci
est particulièrement
le cas pour ce qui concerne
le sucre.
La culture
de la betterave
~ux
régions de Téhéran,
Tabriz,
Y.er.n~îshah,
Shiraz
et Mashad.
Une production
satisfaisante
de betterave
à
sucre
dépend
en Iran
de l'existence
de
raffineries
à
pro-
ximité
des lieux
de culture
ainsi que
de bons moyens
de
trans-
port.
On ne
trouve
de la canne
à sucre
que dans les
provinces
de la
Caspienne
et du Khuzistan.
Comme
l'humidité
est indispensable
à la culture
du thé, on ne trouve cette plante
que dans la partie
ouest
de
l'Elbourz
(au
bord
de la Caspienne
où
la pluviosité
est
de
900 llElhm.
La culture du tabac
est destinée
à la consomma-
tian locale.
Il est cultivé dans la plupart des régions,
-
239
-
mais
de façon
plus
intensive
dans le
Nord-Ouest
et
le Sud,
au Zagros, et dans les
provinces de la Caspienne.
L'évOlution
de la production des cultures agrico-
les
est
montrée
dans
le
tableau
suivant (1)
TABLEAU
XIII
PRODUCTION AGRICOLE
(
1 000
tonnes
)
----------------------------------------
~u~
\\
ee
1325
1335
1345
1355
1946
1956
1966
1976
Produits
- Blé
1 925
2 633
4 381
r:
a
000
1
- Orge
765
1 080
1 080
~ 500
- Riz
( Paddy )
336
487
788
l
600
- Coton
52
235
371
510
- Betterave à Sucre
276
540
2 282
:)
200
- Canne à sucre
-
-
383
800
\\
- Thé(feuilles s~chées)
2,9
6
14,7
20
\\
- Pomme de terre
121
145
269
570
1
Source
11
L'Annuaire des Sta-.:istiques de 1356 " Op.CiL pcuz les
premières
trois colonnes, et SMI,
" Rapport Annuel 1256 "
Op. Cit.,
P.
172
?OUI la quatrième
colonne.
1)- Plusieurs économistes iraniens doutent de la véracité de ces chiffres
pour l'année
1355.
Cependant, i l n'est ?as facile d'ignorer
ces
chiffres avant
que ~ous ne ~isposions de statistiques plus correctes.
~l
-
240
-
!
1
1
!
i
En ce qui concerne
les
inputs
productifs
dans la production
végétale, nous pouvons citer
les suivants
La fumure,
les agriculteurs Iraniens utili-
sent
toutes sortes d'engrais,
d'un bout à l'autre
du pays,
dans
la mesure
où
ils disposent
d'assez
d'eau pour
assurer
le pro-
cessus de décomposition.
L'utilisation d'engrais chimiques
a été
en
augmentation constante, de quelques
la 000 tonnes métriques en 1956;
le
chiffre global a atteint
624 000 tonnes
en 1978.
(1)
L'usine
d'engrais
de Shiraz produisait
une partie et le reste
était im-
porté.
La distribution de l'engrais
chimique dans
le
pays
était
faite d'une
façon
très insuffisante.
Selon
la
dernière
et
la
seule
statistique
qui est en notre possession)
65%
de l'en9rais
utilisé
dans le pays
l'était pour la majorité
dans
quatre provinces - c'est
à dire
dans les provinces Mazandaran,
Centrale,
Esfahan, et
Guilan
le reste,
soit
35 %
dans les
autres
20
provinces
et régions.
(2)
Parmi
les engrais
organiques, c'est le fumier
qui est généralement utilisé.
Ce dernier est aussi utilisé
comme
source
d'énergie
thermique
dans plusieurs villages.
L'utilisation du fumier en tant qu'engrais est plus
importante que celle des engrais chimiques,
soit 12.057 millions de
tonnes en 1971.
Mais la distribution de fumier suit
aussi un schéma
irrégulier.
Ainsi
quelques 49,5 %
du fumier étaient utilisés
en
Province Centrale et au Khorrassan,
tandis que les 50,5 % restants
se répartissaient sur les 22 autres régions.
(3)
1)-
D'après "L'annuaire des statistiques de 1356" sp.cit.Tab.52,P.242
2)-
Les chiffres sont tirés du Tableau 54, Ibid, P. 242
3)-
Ibid., P. 242.
-
241
-
Si l'èn compare
ce que l'Iran a accompli par
rapport
à d'autres pays
du Moyen Orient
qui produisent d'avan-
tage
d'engrais
en dépit
d'une surface cultivable inférieure,
l'Iran n'a pas de quoi se vanter
à propos·de ses activités
dans ce domaine.
. Les ·chiffres n'ont
pas besoin
de
commen-
taires :
CONSOMMATION DES ENGRAIS CHIMIQUES ~1 1973:
(en
milliers
de
tonnes)
IRAN:
70RQUIE:
Engrais azotés
176,6
420,0
Engrais
Phosphatés
113,9
279,0
Engrais
Potassés
1,0
27,0
Source
Tiré
de deux tableaux
cités
par
Younessi-Bane,
E.
"La Place
de l'agriculture dans l'éconcnie Iranienne".
Thèse,
Université
de Paris,
1977, P. 138, d'après les
statistiques
annuelles
des Nations
Unies.
Les résultats
de 9 000
essais
effectués
au
cours
des années
60
ont montré
que l'emploi d'engrais
chimi-
ques
s'avérait
fort rentable pour le riz,
la betterave
à sucre,
le tabac
et le thé, mais que les revenus
des trois
plus
importantes
cultures- blé, orge et coton
étaient insuffisants
pour
en généraliser l'emploi, étant donné
les semences et
les
méthodes de culture dont on disposait
à cette époque là. (1)
1) - Hill, J., " Fertilizer Supply and Demand in CENTO Countries
-
Iran ", dans n
Report of the CENTO on Fertilizers" 1969
Page
81.
· -
242
-
Des
expériences isolées, et non publiées,
furent
tentées
avec
de nouvelles
variétés
de semences p e n - \\
dant les
années 1320
et 1330.
Mais à partir
de
1340, on a
introduit
de nouvelles
semences
améliorées.
Déjà
en 1956
on avait
réussi
à perfec-
tionner
le coton courte
soie,
et
à
apporter
des
amélio-
rations
non seulement au riz
japonais
mais
aussi
à celui
qui
avait
été mis au point
en Iran.
Toutefois,
le service
chargé
de la mise
en valeur
n'étant
pas suffisamment équipé
-',,.
pour s'occuper de toutes les régions du pays, les progrès
réa~
.'
lisés
demeurèrent
en grande partie localisés.
Le tableau XIV, qui suit, nous montre claire-
ment U~5.progrès
irréguliers déjà atft..e~S' dans ce domaine:
TABLEAU XIV
SEMENCES
DISTRIBUEES PAR L'INSTITUT
POUR L'AMELIORATION
--------------------------------------------------------~
ET
LA PRODUCrION DES SEMENCES ET DES PLANTES (en tonnes)
~
'l!]el)
Pommes
Betteraves
:
0 e
Blé
Coton
Légumes
de
terre
à sucre
Année
.s
;
1342
7.625
1.700
39
200
3.229
1350
32.980
3.121
35
178
5.039
..
1353
64.620
11. 000
67
123
4.393
1354
58.000
9.517
45
28
4.892
Source
- Tableau 66, l'Annuaire des Statistiques de 1355,Op.Cit. P.254.
. "~":.~<o;" _
--
~.
<: .:....... ~
-
243
-
; ~-~ ..;·;t: ·:~;-:;:'.f:Ty::\\
Ce que nous constatons
encore à partir
du
Tableau -x.,
ce sont
les points
suivants:
'a)- les activités de cet Institut
ont fortement
augmenté ' dans les domaines du blé et du
coton.
b)- sauf
une légère
augmentation pour la bette-
rave
à sucre
et les légumes, il y a eu une
diminution
dans la distribution
de semences
améliorées
de pommes de terre.
c)- En général, les
résultats acquis
ne repré-
sentent pas une part importante par rapport
à l'ensemble de l'activité
agricole du pays.
Par exemple,
le blé
distribué suffit juste
pour
semer quelques
386.000 ha,
soit 30% de
la
superficie
globale
des terres irriguées
destinées
à la culture de blé.
En bref,
l'expansion de l'utilisation des semences
améliorées
constitue une des
étapes extrémement
~rtante dans
le
développement
de 1 'agricul ture de l'Iran.
Nous avons remarqué,
lors d'une étude sur le
terrain,
que
8,5 %
des ,agriculteurs pensent que l'approvision-
nement
en semences
améliorées
et en engrais
chimiques
est
le
problème
à résoudre
dans l'immédiat.
En ce qui concerne les pesticides, nous constatons
que
l'utilisation
de ce dernier
n'a absolument
pas augmenté.
-
244
-
En effet,
i l Y a
une baisse
absolue
dans
"
"
cette activité
de
1342
à
1351,
passant d'un
montant global
de
10.469
tonnes
à 6.463
tonnes.
(1)
D'autres inputs
importants sont les produits
vétérinaires et les aliments du bétail
qui
ont fait
l'objet
de
vives
critiques
de la
part de
plusieurs
agriculteurs au
cours
de ces dernières années.
"
Si nous considérons que dans les " révolutions
vertes"
des pays
asiatiques
comme
le Pakisatan,
les fac-
teurs
importants se sont révelés
être
ceux des inputs
bio-
logiques et chimiques,
c'est à dire
les engrais
chimiques
adoptés,
les semences améliorées,
les
pesticides sélectionnés,
etc.;
nous
pouvons
déterminer
rapidement
les efforts
que
l'Iran
doit
faire pour que le secteur
agricole
décolle
dans
un
délai
relativement
court.
En ce qui concerne
la
situation
de la pro-
duction
chez
les agriculteurs
commerciaux, on a recueilli des
renseignements
sur la production
végétale
de
ce
groupe.
Les
résultats
figurent sur différentes
séries de
tableaux
chaque
série
comprend cinq tableaux
pour les groupes UPl
à
UP5.
Les aspects
intéressants de ces
résultats sont discutés
dans
les
pages
suivantes.
1) - D'après
le tableau
55," L'annuaire des
statistiques
de
1356"
op. ~it.,
P.242.
:r:za-fltrm'''?'tfW'''nrwtœfJ=,rxu tUtER
w'Cn#r
-
245
-
UTILISATION
DES
SEMENCES" AMELIOREES
; Les
histogrammes
(fig. N° 1
pour aifférents
agricul teurs
.commerciaux, montrent clairement qu'au fur et
à
mesure que l'on va
des petites
aux
grandes exploitations,
le
pourcentage
d'utilisation des semences
améliorées
augmente
passant
de 21\\
pour le groupe
UPS ; à 27 %
pour le
groupe
UP4 ;
27,S%
pour
le
groupe
UP3;
44% pour
le groupe
UP2
à
90,5 %
pour
les agriculteurs du groupe
UPI.
Il existe donc en matière
d'utilisation des
semences
améliorées
une sérieuse
différence
entre
les
agri-
"
cul teurs
du
groupe
UP1
et les autres.
Dans l'Azerbaïdjan
occidental,
quelques agri-
culteurs
des groupes
UP4
et
UP2
se
plaignent
que le~ semences
améliorées
ne leur
soient
pas livrées
â temps.
A Arak,
un
autre
agriculteur
du groupe
UP2
est
stir
qu'il existe
une·
discrimination
concernant
la
livraison
des semences
améliorées.
Il rapporte que pour obtenir des semences
il s'est
dérangé
dix-sept
fois
et a même
da
se rendre à Téhéran.
Un
agriculteur
de Kashan
appartenant au groupe
UPS
trouve qu'à 18,S rials, le kilogramme
de semence de
blé
améliorée
est cher.
Un
agriculteur du :jroupe
UP4
déclare qu'à
Gorgan
on ne trouve pas
de semences
améliorées .
•
-
246
-
Fig.!
- Utilisation des semences améliorées en %
----------------------------------------
90,5
.
44
·"1
' .
. ' . ~'.
21
27
27,5
.-, ,
'"
L1P5
UP4
UP3
fi'
UP2
UP1
3172
, .~\\:
. ,
2101
1955
1870
1970
,.{
-"'0..
~
-
247 -
LES· RENDEMENTS
. A· .L' HECTARE
Les
données
chiffrées
qui ont été
rapportées
pour
cette
section
sont
três
instructives.
Tout· d'abord, en ce qui concerne les rendements
à l'hectare par rapport
à la dimension
de l'exploitation,
les
différentes
cultures
ne présentent
pas les mêmes tendances.
Pour
le blé
irrigué
que
cul tive
la majb-
rité
des agriculteurs
de tous les groupes
plus de 70\\ d'entre
eux),
les rendements"( en kg)
à l'hectare
se sont élévés
à :
3.171,9
pour
le
groupe " UP1,
2.199,9
pour
le
groupe
UP2,
1. 970,0
pour
le
groupe
UP3,
1.870,3
pour
le
. groupe
UP4
et
1. 955,4
pour
le
groupe
UP5.
La très
forte
différence entre le rendement à
l'hectare .. des
.agriculteurs
des
groupes
UP1
et UP2
et
les
autres,
correspond
nettement
à la quantité
de semences
amé-
liorées
qui ont
été
utilisées.
Pour ce qui est des agriculteurs
des groupes UP4
et UP5,
on peut expliquer
le rendement plus
élevé
de
ces der-
niers
par l'utilisation
d'autres facteurs de production
que les
semences
améliorées,
étant
donné que les
groupes
UP4
et up5
ont
utilisé
pratiquement
les mêmes
quantités
de semences amé-
liorées.
..
'.
. -rr .
. _. '~~.:,=i~~~:,~~::"
-
248
-
On
peut
en déduire qu'il existe
un fort po-
tentiel
d'amélioration
des rendements
à condition
que
le
Gouvernement
soit à même
de
fournir
davantage
de semences
améliorées
aux agriculteurs
commerciaux
de
toutes
les
caté-
gories, et
surtout
des catégories
UP2
et
des
plus
petites.
Des questions
ont
été
posées
afin
de
dé-
terminer
les
superficies
occupées
par chaque
culture,
les
rendements,
les quantités
consommées
par le bétail,
les quan-
tités
réservées
pour
les semences et les quantités
vendues.
On s'est efforcé,
à l'aide
d'un programme in-
formatisé,
de déterminer
le
pourcentage
de la
totalité
des
produits
vendus.
Les résultats
indiquent
une tendance
crois-
sante
à vendre
davantage
lorsque
la production
est plus
élevée.
Toutefois,
les données
chiffrées
sont
contes~
tables,
car
beaucoup
4'agriculteurs ont. communiqué
des chif-
fres
concernant
leur production
moyenne
et les quantités
vendues
l'année
précédente,
alors qu'il n'y a pas
de rapport
entre ces deux résultats.
De plus,
ils ont indiqué
des produits bruts,
alors
que dans bien des cas,
une
partie
de ces derniers est
prélevée
sous forme
de salaires
en
nature.
On
a pu observer,
par exemple, que
dans un
grand
nombre
de régions,
les conducteurs de moissoneuses~
batteuses
prélevaient
pour eux-mêmes 15%
de la production.
-
249
-
Le
dernier point et non le moindre concerne
l'attitude
des
agriculteurs
qui
les empêche
de
dire
la
vérité
lorsqu'ils
déclarent le volume de leurs ventes. C'était
justement
ce que nous avons
prévu dès le début,
qui
fut
d' ailleurs,
la raison principale justifiant la méthode que nous
avons.· choisie
à l'occasion
de la classification
des agricul-
teurs.
x
x x
-
250
-
2 .2 • 4 -
LA PRODUCTION
ANIMALE
ET L'ELEVAGE
Malgré
le recul
relatif de ce
sous-secteur
agricole
ces
dernières
années
en Iran,
nous pouvons
dire
que
la
production animale
continue
à jouer
un rôle
très
important
dans
l'économie rurale.
Environ 34,8 %
de la valeur totale de la pro-
duction
agricole provient de ce secteur.
Parce que les informations concernant le nombre
du
cheptel
ne concorde pas,
nous
pouvons proposer
le schéma
synthétique
suivant :
Estimation du Cheptel
- 1970 ( en milliers
de·· têtes)
Moutons
24.000
29.000
Chèvres
13.000
14.000
Bovins-
5.300
5.500
Chameaux
110
175
Buffles
180
240
Porcs
50
60
Volaille
26.225
32.000
A part
quelques
améliorations dans la gestion,
des races,
de l'élevage,
et des
circuits
de
commercialisation
autour
des grandes villes,
il n'y a pas eu d'améliorations
consi-
dérables
à l'échelon national.
Des
rapports officiels indi-
quent
quelq~es
20%
de mortalité dans le
cheptel du pays.
· ....:.....
-
251
-
Il est donc clair
en premier lieu, que les
efforts
doivent se concentrer
sur un combat
contre
les ma-
ladies
du
cheptel,
pour
élever
le
niveau
des
précau-
tions
sanitaires,
et améliorer
~a qestion
chez
les
éleveur
qui
sont
dispersés
dans le pays •
Les
provinces : Khorassan,
Mazandaran,
la Centrale,
Azarbaldjan
de l'ouest
et de l'est
sont
peut-
être
les régions
où
le combat
doi t
être amorcé,
car le
cheptel
de ces provinces représente presque la moitié 'du total
du pays.
Nous
pouvons dire
que
d'une
manière
générale,
la production
animale
en Iran est
une production
traditionnel-
lement
extensive,
qui se trouve principalement
chez
les
no-
mades
et
les
villageois.
Cependant
ces dernières années,
il Y eut
des efforts
de la part
de
secteur
privé
pour éta-
blir .des
unités
de production
A grande échelle.
Malheureusement,
le gouvernement n'a fourni
une
aide
qu'aux
très
grandes
exploitations.
De sorte
que
les
petits
et
moyens
exploitants
étaient
indirectement
mais
réellement
découragés.
D'autre part, Le marché
des aliments du béta!!,
monopolisé
par
que ique s
capitalistes
urbains,
a freiné
le
. '".'
~ .
développement
de l'élevage.
Le marché
des races de bovins
sélectionnés
était aussi
monopolisé.
Au
lieu d'aider les éleveurs pour
acheter
les bovins
au moindre
coût,
le
gouvernement
a
aidé
les monopoles
Iraniens et étrangers
à étendre
leurs
réseaux
d'activités en se faisant attribuer les fonds d'Etat.
-
252,-
Ainsi
les éleveurs
de Kanzas
City (USA)
ont
bénéficié
des exportations
de 80 vaches laitières
par semaine
qu'ils
envoyaient
en Iran, en 1977.
Le
gouvernement
iranien
finançait
1.000
dollars
par tête
pour les frais de transport
.~~,
~~1.,,~:~
aérien.
(1)
,i~
Plusieurs
éleveurs
que nous avons
rencontrés
dans les villages
se
déclaraient
contre la
politique du
}~
Gouvernement et
doutaient
beaucoup
de
la bonne
volonté des
:~~
dirigeants
agricoles
du pays.
)~~
Les agriculteurs
commerciaux
interrogés
au
cours de l'enquête
ont déclaré
qu'ils possédaient 507.285 têtes
i
de bovins,
ovins,
caprins
et
volailles,
dont
60%
appar-
~,
tiennent
aux
très
gros
agriculteurs
commerciaux ( UP1).
C'est parmi les troupeaux
de bovins
du groupe
i
UP3
que la proportion
de
femelles
est la plus élevée
par
:~i
:;j
rapport
à l'effectif
total des bovins,
à savoir
4,63 têtes
par
agriculteur.
Dans le groupe UP1
les agriculteurs
possèdènt
en moyenne
203
ovins
et 943 caprins, à savoir, plus que les
autres
agriculteurs pour
ces deux catégories de petit
bétail.
~'::~g~
L'effectif
moyen
des
exploitations
agricole
du groupe UPi
est de 47.000
poules
pondeuses.
1
.;~~~
Au cours de l'année
précédente,
les agriculteurs
du
groupe
UP1
n'ont
pas
acheté
de
bétail.
Les
agriculteurs
du gr9upe UP2
ont multiplié
par
23
leurs effectifs de
bovins
de boucherie.
1)- D'après
le journal
"Marzhaye
Now"
No.
22.
1356.
-
253
-
Dans
le groupe UP3,
le nombre des béliers
a augmenté de 113%,
celui du bétail de boucherie
de 38\\
et les
troupeaux
des
moutons
~ l'engrais
ont
augmenté
de 21\\.
Chez
les agrieul teurs du groupe UP4, le nombre
d 'agneaux
~ l'engrais a 'progressé
et dans le groupe UPS
on
constate
une progression des
bovins de boucherie.
Les agri-
culteurs du groupe UP2
font état
pour les
brebis
d'un cas
de mortalité
extrême
qui
parait
contestable.
Nous ne disposons pas de renseignements
suffi-
sants
sur les aliments,
pour donner une conclusion définitive.
On constate
toutefois, qu'une grande partie
des aliments a
ét~
achetée.
Les petits agriculteurs
achètent
de la farine
de graine de coton et sont presque auto-suffisants pour
la
paille, la
luzerne
et le son de blé.
Les très
gros agriculteurs
commerciaUx
achètent
généralement moins
de
25%
de
leurs
aliments
pour bétail, ce
qui
signifie
qu'ils en produisent
plus de 75%
dans
leur exploitation.
Toutefois, les agriculteurs du gr~Jpe UP!
achè-
tent
plus
de
75%
de leur
pulpe
de betterave,
8 d'entre eux
font
des
mélanges concentrés et
aucun
agriculteur
commercial
n'a parlé
d'adjonction
de médicaments à la ration.
Le rendement
laitier
par vache
varie
énormé-
ment
en fonction du troupeau.
Les vaches
importées
ont
un
rendement plusieurs fois plus élevé
que celui des races locales.
-. ·::~~:f.:: ", _,:.:
.'....~~.i}2i~~~~};;';'~~7 .:
-
254
-
Par conséquent,
dans le groupe UP4
qui possède
le plus grand nombre
de vaches importées,
le rendement moyen
est
de 16,42 litres/jour/tète.
D'autres
moyennes s'élevaient
pour
les races
locales aux
alentours
de 3 - 4 litres.
Les agriculteurs
du
groupe UP5 obtiennent un rendement
de 4,56 litres/jour/tète ,
sans doute en raison
des soins
attentifs
donnés
à leurs
troupeaux
qui
sont
tous
constitués
de
races
locales.
Le rendement laitier par
brebis
était
toute-
fois
plus élevé
chez
les agriculteurs du groupe UP3~ ceux qui
ont
de 500
à 1.250 têtes
- et s'élevait
à 0,39 litre/jour/Tête.
Néanmoins, ces rendements sont faibles
et
beaucoup d'experts
pensent qu'il existe un grand potentiel
de
progrès.
Nous terminerons cette section en insistant
sur le fait,
que
l'élevage
ranien a besoin d'Une orientation
nouvelle,
d'une
"croisade - technique"
et d'une
attention particu~iêre
si le pays
veut arriver à une indépendance et un équilibre
alimentaires. La place des agriculteurs commerciaux parmi les
éleveurs est tellement importante qu'on ne doit pas les ignorer
dans tous les programmes de production animale.
x
x
x
-
2SS -
CONCIDSION DE LA PREMIERE PARl'IE
LA PLACE DE L' AGRICULTURE COMMERCIALE
DANS lES ·STRUCTUlŒSSOCIO';'ECONOMIQUES
Nous avons déjà évoqué que la substance du dévelop-
pement est faite en grande partie de transfonnations structurelles.
~', ;
Nous avons souligné le rôle déterminant joué par le s structures,
dont la prise en considération pennet d'effectuer le passage des
phénomènes de croissance aux phénomènes de développement.
Dans la première partie, l'analyse des structures
démographiques et socio-économiques en relation avec le niveau de
développement de la société rurale nous a apporté une première
série d'enseignements sur la place de l'agriculture commerciale
dans Le s structures sociales. De même, elle a mis en évidence, le
lien étroit qui unit structures sociales et structures agraires.
Ainsi nous avons étudié les aspects démographiques, socio-écono-
miques et les structures foncières ainsi que les cadres insti-
tutionnels de l'agriculture iranienne.
Si jadis, une abondante population disponible carac-
térisai t notre agriculture, la situation présente est tout à fait
préoccupante. A 1 1 heure actuelle, la population iranienne qui est
de l'ordre de 38 millions de personnes est caractérisée par un
.,'
.~~.
taux de czcd saance d'environ 2,7 \\
(environ 1 !!Ùllion de personnes
par an) et par une forte prédominance de l'élément jeune
(S6% de la population totale est âgée de 20 ans et moins) .
Tandis que la population urbaine s'est accrue
pendant ces
dernières
années pour
atteindre
la
" o ·
'" ,~tiF",-k..-=-"': ~H~~1:.:"-_.
.,.
256
-
population rurale,
le mouvement
des émigrés
ruraux
vers les
villes
a créé
le
problème
du manque de main - d'oeuvre rurale
pendant les périodes de pointe
(Juillet - Novembre ).
D'autre part,
les émigrés
ruraux, qui sont,
en majorité
des jeunes de
sexe
masculin,
face
aux inégalités
et
aux
"nouveautés"
qu'ils
viennent
découvrir
de près
dans les villes,
revendiquent
une amélioration
nette
et
ra~
pide
de leur sort.
Au sein des villages,
nous avons constaté
que
la population
est distribuée
en grande majorité
dans
les vil-
lages
de moins de 1.500
habitants (seulement
1.090
sur un to~
tal
de
50.700
villages
font
exception).
Cependant,
un
vil-
lage
type,
en moyenne,
a entre
250
et
500
habitants.
1
Ces
villages ainsi
peuplés
constituent
des
,i
entités
sociales
et
économiques
sur
lesquelles
repose
l'agri-
culture
iranienne.
La population
nomade,
plus d'un million
au
total,
est
caracterisée
par
la vie pastorale,
et joue toujours
un rôle
équilibrant
dans
la scène
de campagne.
Nos
observations
dans les milieux ruraux
..~
iraniens
indiquent l'existence
d'un chômage
déguisé
qui dépasse
les
60%
pendant
les trois mois d'hiver,
c'est à dire
de
Décembre
à
Février.
Dans le village de KHORHEHoù
l'activité agri-
cole
est
beaucoup
plus
intense
que dans plusieurs
autres
-
257 -
villages
plus pauvres, nous avons calculé un sous-emploi
de
l'ordre de 35\\
par an.
Selon Marcel Rudloff, dans tous.les pays produc-
teurs primaires -le sous-emploi et le chômage sont très élevés. Il l'on
a
calculé "
indique
Rudloff n
qu'en Afrique du Nord GO\\
de
la population
agricole sont
inemployés
ou gravement
sous-employés,
i l en est de même
en Amérique Latine
et
en Asie."
( 1 )
..
Il s'agit
là
d'un
sous-emploi
struc-
turel
et chronique,
différent
du chômage
conjoncturel
qui
se développe
sporadiquement
dans
les
économies
développées.
"
( 2 )
Les agriculteurs
commerci~ux
inclus
dans
notre
étude, par contre, font appel à des ouvriers
permanents.
Pratiquement
deux
de ces ouvriers
sur trois résident sur l'exploi-
tation.
En moyenne, les
très
petites unités
commerciales (UPS)
emploient
1,5
ouvriers.
Ce chiÎfre
augmente pour les autres unités
plus
grandes pour
atteindre 4,6
pour le groupe UP2 ( grand ).
Il s'élève
brusquement pour at~eindre 14,8
ouvriers
pour des très
grandes
exploitations (UP1).
Néanmoins, quand
nous considérons·
les
rapports
de
main-d'oeuvre
par terre,
nous
constatons que
les
petites exploitations sont plus intensives en main d'oeuvre
et
que les grandes sont plutôt
intensives -en capital.
1) - Marcel
Rudloff ,op. ci t. P. 226.
2) - R.Passet, " Politiques
" op.cit., P.72.
~"rr
-
258
-
J
Selon
le
comité
inter~américain de
dé-
veloppement
agricole ( CID A
une
exploitation
qui
a besoin
d'une
main - d'oeuvre
de
4 à 12
personnes
par
an
est
une
exploitation
multifamiliale
moyenne. (1)
Celles
dont
la surface
de terre permet
de
fournir
du travail
à plus
de 12 hommes - années
sont les grandes
exploitations.
Et
celles qui
emploient
entre
2 et 4
ouvriers
sont
familiales,
les
plus
petites
sont
sous - familiales.
Nous
constatons,
tout de suite que
du point
de vue
du nombre
d'ouvriers
et
des
limites
de classes, notre
classification
ne correspond pas à celle
du CIDA.
Cependant,
la logique de cette dernière
cor-
respond
à celle de nos résultats et de notre conception en matière
de classification.
Ainsi, notre classe UP1
sera considérée
en
tant que
"
grande exploitation" ;
et
UP2, UP3, UP4
(ces
deux
derniers
considérés
avec les travailleurs
saisonniers) seront
considérés
comme
les exploitations
du type
multi-familial
moyen:
et
notre
groupe
UPS
en
tant que
familiale.
Un
autre
point
important
que nous
avons
constaté,
c'est le niveau
des salaires
qui augmente
rapidement
et
qui
incitera
donc les
agriculteurs
à
changer
leurs modes
de
production
traditionnel
et
à
recourir
à
la
mécanisation. (2)
Parmi
les
aspects
sociaux
importants
nous
avons
vu chez
les agriculteurs
un grand nombre
d'années d'eX-
périence agricole
et une grand majorité
de
mariés.
1)- Cité
d'après
L.Malassis,
op. cit., P.78.
2)- Point que nous allons reprendre dans la deuxième partie.
-
259
-
Les
plus petits
exploitants
vivant en fa-
mille
par
rapport
aux
gros
exploitants
qui
restent
pour
une
part
(7,3%
célibataires.; le point est à confirmer considérant
la pyramide d'âge selon les groupes.
D'autre
part,
les
UP3, UP4, UPS
continuent
de travailler
au delà
de
61 ans
et
ils commencent;
à travailler
plus
tôt
que
les
gros . exploitants
qui peuvent
passer
quelques
années
à l'école.
i...,
:;;
Les
exploitants
qui sont plus petits
dépendent
plus
de l'activité
agricole
et n'ont
pas d'autre
source
de re-
venus.
Par contre environ
20\\
des très
gros
exploi~ts ont
.~
répondu
que leur activité
principale
était
non-agricole,
et
40%
d'entre
eux
ont
accès
aux
autres
sources
de
revenus.
26%
gagnent
plus de la moitié
de leurs
revenus
en dehors
de
l ' agricul ture. (:.revenus immobilier, industriel, etc •.. )
-:
Ce phénomène
indique
qu'il existe
un potentiel
financier
qui pourrait
être investi
dans la production
agricole,
si
la rentabilité
de
ces activités
était comparable
aux· autres
investissements.
Par contre,
si l'agriculture fait moins
de
....,
',:
bénéfices
on peut
s'attendre à une
fuite
de
capital
vers
les
autres secteurs.
En ce qui concez:ne les structures agraires, noas
avons commencé par une étude de la zé f czme agraire de s années 60.
Cette réforme qui envisageait d'opérer une mutation structurelle, s'est
terminée par une déception pour la paysannerie.
:'~
. '.' ~.
Comme le précise Tinbergen, les réformes, "c'est
.~<;.. .
à
dire
les
changements
dans
les
fondements,
sont le
type de
1~
politique
dont
les
conséquences
sont
les
plus profondes
•
La réforme agraire en Iran était une intervention aux niveaux d'une part
d'un système social, et d'autre part du régime agraire, réforme qui a
modifié la structure agraire et a entrainé des changements sociaux
largement inattendus.
,".
.~_ ...~ .___
~~A-~,
.:'ti~~.r~~$-';:;'~; .
-
260 -
Tout
d'abord,
cette réforme
a eu
comme
but
politique
de
supprimer
la possibilité
d'une
révolution
populaire
de la paysannerie
qui
montrait
une
insatisfaction à
l'égard
de
l'Etat
et
de sa politique.
Cette
réforme
était
recommandée
par
les
Etats - Unis
et
exécutée
par
"leur protégé Il
Ali Amini
qui
devenait
premier ministre.
Le Gouvernement
du
Shah
pour
sa
politique intérieure, se proposait ainsi de mieux contrôler les
,milieux ruraux.
Comme
but
économique,
à part tout ce qu'était
déclaré
officiellement,
une
intégration
de l'économie
agricole
iranienne
comme
un sous - ensemble, périphérique
à celui
du
Centre
plutôt
Américain
) était
prévue.
'. '.
Cette
réformesè
termina
par
une
déception
pour
les paysans
parce que la
philosophie
exprimée
dans
le
texte
était
mal
choisie,
et
parce que
son exécution
était
mal
partie - du fait de
l'intervention
importante
des familles
féodales
dirigeantes
et du fait
d'une grande
corruption
chez
les
agents
responsables
de la
réforme.
Les
tentatives du
Gouvernement
afin de créer
les
structures
agraires
aptes
aux progrès
techniques
avaient
vu
un échec
scandaleux;
elles
étaient
principalement
détour-
nées selon
les
désirs
des groupes d'intérêts
à l'intérieur
ou
à l'extérieur
du
pays.
Il
apparait,
ainsi,
que
cette
réforme
agraire
n'a pas
amélioré
le sort des paysans
et qu'elle
n'a
~ --------------------~--~~~
..~;.-
-
261
..
- . - ," .
pas
réduit
sensiblement
les
inégalités
à la campagne.
La
courbe
de
concentration
terrienne
que nous
avons
présentée
dans
l'introduction
générale
(Chapitre 2.)
en est
le meil-
-.leur
témoin.
- .En oue're, ~
les caractéristiques
socio-économiques
de notre
groupe
UPl
(très
grande exploitation ) généralement
absentéiste,
oisif,
détenteur
d'un pouvoir politique,
pratiquant
une
politique
de
clientèle,
mais
peu
soucieux
de
gestion
( i l s
ont
en
général
des
Il
M obacher s
Il
le
régisseur
de
la
propriété
sont
prépondérantes.
Ainsi,
nous
constatons,
dans notre
échantillon,
que
les exploitations
DPl
qui
représentent
6,9%
des
agricul-
teurs
contrôlent
45,5 %
des
terres
et
60 %
de tout le bétail.
Ils
contrôlent
encore
plus
les sources
de
l'eau
(la proportion
des terres
agricoles
irriguées
est 77,2%
et
le marché
des
inputs
productifs
comme
les
semences
amé-
liorées.
Ainsi
peuvent-ils
atteindre
des rendements
supérieurs
pour le
blé
et la betterave
à sucre.
Cependant
leurs
rendements
moyens:
de coton,
luzerne,
et de riz
sont,
en
général,
inférieurs
à ceux
des plus petits
exploitants.
Les "très
grandes
exploitations" représentent
quelque
0,17% dû'
nombre
d'exploitations ( environ 4.489
selon
notre
estimation
et
11,8 %
de la superficie
~tale
cultîvée.-
La
taille
moyenne
d'exploitation
est
de l'ordre
de
364 ha.
-
262
-
,'f,
' . !
.-1
Les
exploitations
UP2,
qui
viennent
tout
'1
de suite
après
ce
groupe,
représentent
une
taille
moyenne
égale
à 96 ha.
En Iran,
où
la taille
moyenne
d'exploitations,
à l'échelle
nationale,
se
situe
environ à 6 ha.,
il
sera donc
normal
qu'une
nouvelle
réforme
agraire
corrige
les excès
de cette
concentration des terres,
au
moins
au niveau
des ex-
ploitations
UPl.
Il sera
souhaitable
que
le but
d'une telle
réforme
soit la cr ëat.Lon
de
nouvelles
unités
commerciales
de
taille
moyenne
-
20 â 40 ha
dans
les
régions
de climat
sée.
et
de
5
à
10 ha
dans
Guilan
et
Mazandaran
où
les terres
sont
plus
fertiles
et l'eau
plus abondante.
A vrai dire, une telle réforme ne doit pas essayer
de résoudre un problème comme l'absentéisme ou les excès de la concen-
tration des terres par des mesures qui ont pour finalité le morcelle-
ment des terres.
En effet, déjà le morcellement des terres poussé
trop loin par le jeu de l 'héritage ou par le résultat de la réforme
agraire constitue un problème important des structures agraires ira-
niennes, voire un élément de blocage du développement~ ce problème nous
amène aUX opérations de remembrement, regroupant des petites micro-
uni tés paysannes pour établir des parcelles de taille suffisante.
En France,
depuis
1941,
le Gouvernement,
n
suivant
en celâ
l'exemple des pays
voisins,
cherche
â
remédier
ac t Lvam e n t
à
cet
état
de
chose"
(3)
• Des
commissions
locales, - dont
le
travail
est
contrôlé
â des
échelons
plus
élévés,
tentent
d'estimer
la valeur
des
terres
de
chacun, puis
proposent un plan général
d'échange, de façon à
regrouper
les entreprisesren 1 ou
à la
rigueur 2 ou 3 - ilots de
propriété.
1)
- Ibid. P. 445.
2)
- Ibid. P. 335.
3) - Henri
de Farcy, Op. Çit. , P.99.
-
263
-
Des dispositions
spéciales
rendent ensuite
le
partage
plus difficile
au
moment
de 11 héritage.
"
De 1941
à
1968, près
de B millions
d'hectares. ont .4té
.ainsi
.remembrés~
i l en resterait
encore autant à
faire
d'après
les
estimations
les
plus
,fr6quen te.s.
Le
rythme
s'accélère
un pe~ :
500.000 ha
environ par an,
depuis
1960.
"
( 1 )
Parfois,
notamment
en
Allemagne,
en Suisse,
aux
Pays - Bas,
on profite
des changements
faits
à l'occasion
du
remembrement
pour
opérer
un"
aménagement
foncier
n
On
invite les
exploitants
plus
âgés
à
prendre leur
retraite;
on accélère
l'exode
de
ceux . qui
ont
des
exploitations
peu
'viables,
de
façon
à ajouter
leurs terres
à
celles
des
entreprises
restant
en
activité.
(2)
Nous
sommes
conscient
que ce
dossier
est
très
complexe, cependant, l'expérience des autres sociétés est ~vélatrice.
Il faut intégrer,
dans
une appréciation
d'ensemble,
des éléments
relativement mesurables,
comme
certaines
économies
d'echelle
(encore que
celles-ci
atteignent
vite
un
certain
seuil)
et
d'autres
comme
les
circonstances
techniques,
l'état
d'esprit
des
agriculteurs·,
etc.
1)
-
Ibid. P.99
2)
- Il
faut tenir
compte des
inconvenients· à la suite
des
travaux du zemembreme.rt en France qui n'ont pas pris en
considération
le cadre
géographique,
climatique, et l'équi-
libre
écologique
des
différentes
régions remembrées.
Pour les aspects
juridiques du.'· remembrement
voir-
J. Miguel -
Schwerber, " Le Remembrement
Rural"
Lib. Techniques
Paris, 1967.
-
264
-
"
D'autre
part,
pour introduire des
change-
ments
structurels d'une telle
ampleur
(La réforme
agraire-
remembrement, etc ... )
un Il
Choc violent Il
selon
Marshal,
est
nécessaire pour les
transformer (1).
Autrement dit,
une volonté politique
est un
préalable
pour donner
ces
impulsions
créatrices
et
mener
à
bien
les
réformes
structurelles
qui,
elles
à leur tour,
cons-
tituent
de
véritables
préalables
au
développement
socio
économique
global.
(2)
Ainsi la consolidation des structures existantes
que nous appelons 'exploitations de l'agriculture· commerciale", et
l'augmentation de leur nombre pourront être considérées comme l'objectif
pour la restructuration de l'agriculture iranienne. (:. )
x
x
x
1)
-
Cité
d'après R.Passet, op. Cit., P.35.
2)
Pour un exposé
récent des tentatives
des réformes
agraires
dans
le monde
voir
Marc Penoui1,
I l
Socio - économie
de
sous - développement Il
op.cit., P. 525
et s.
3) Il convient de rappeler que les "exploitations de l'agriculture
commerciale"
(10-100 ha) constituaient 76,2% des superficies
en France en 1963, et 63,6% des superficies dans des pays de
communauté Européennes vers 1965, tandis qu'elles constituaient
seulement 52,26% des superficies en Iran en 1974.
.'l'v.
''''-
DEUXIEME llARTIE
LE ROLE DE L' AGRICUL'IURE COMMERCIALE DANS
LE D~Lœp~NT IIDrnI~
- 267 -
INTRODUCTION
Nous avons. déjà abordé les 'aspects quantitatifs du
problème démographique, i. e. la croissanse, la migration, l'urbani-
sation et que Lque s aspects qualitatifs de la population, i. e , , la
jeunesse, la structure de l'emploi ainsi que le chamage et le sous
emploi.
En outre, nous avons traité des tentatives de réfame
agrair,e et des résultats obtenus, ainsi que de la déception de la
paysannerie à cet égard.
Au cours de la première partie de
ce travail, notre
enquête nous a fourni des informations précieuses sur les caractéris-
tiques socio-économiques des. agriculteurs commerciaux et leurs' places
dans les structures de la pzoductiLon agricole ; cela nous permet
,
"
maintenant' de continuer à 'analyser le rôle de l'agriculture commerciale
dans le développement.
En effet, nou~ avons déjà esquissé !e(s) rôle(s)
que peut jouer le secteur agricole dans le processus de développement
d'un pays (Chapitre 1 Introduction générale). La contribution de
l'agriculture est unanimement reconnue dans la théorie économique
du développement bien que chaque école selon sa tendance mette en
relief tel ou tel autre aspect.
(1)
(1)
C. EIOŒR & L. WITT "Agriculture in Economic Development" op. d t .
p. 415.
N. ISLAM (editor) "Agricultural Policy in De ve Lcçi.nq Countries"
London Mc Millan Press Ltd, 1974, 565 p.
E. RACHIDZADEH, "Le secteur rural et le Développement éconcmique
le cas de l'Iran, Thèse N° 309, Université de Genève, 1978 389P.
-
268 -
L es divergences dans les points de vue se manifestent
plutôt au niveau de la stratégie qui serait le mieux "adaptée pour Le
développement agricole. Autrement dit, c'est la quatrième question que
nous avons posée dans la section 1.5. de l'introduction générale:
"Comment développer l'agriculture ?"
Il est clair que le choix d'une stratégie agricole
dépend des objectifs politiques fondamentaux d'un gouvernement et des
conditions Lnitiales prévalentes dans le pays en question. Une étude
comparative de la PAO pour les pays en développement mentionne notam-
ment deux types de stratégies qui ont prévalu dans bons nombres
de ceux-ci (1).
a)~_~~~~~~~~~_~~~~_:~:~~~~~~::
Elle est basée sur une modernisation progressive de
l'agriculture depuis le bas. Elle repose sur ~~e application étendue
et généralisée de technologies, dites intensives, en travail dans
l'agriculture .
En s'accompagnant de programmes de recherches agricoles,
de distribution des terres, d'infrastructures agricoles, de croissances
d'instructions rurales, le développement rural ainsi envisagé se
répandra d'une manière plus égale et englobera une plus grande masse
de gens. cette stratégie peut être soit" tournée vers l'extérieur"
(outward -looking approach) cemme celle suivie par le Japon, soit
"tournée vers l'intérieur"
(inward-looking) comme l'ancien Pakistan
Oriental ou Bangladesh actuel (2).
Celle-ci encourage la croissance d'un sous-secteur
(1) PAO" Agriculture Develop:nent and Ernployment Performance and Planning"
Rome PAO, 1974, p. 15
(2)
Ibid. PP. 13, 14.
- 269 -
moderne commercial à large échelle et
relativement intensif en capital,
se trouvant côte à côte avec le secteur tradtionnel de subsistance
le premier doit procurer le gros des outputs de l'agriculture afin de
satisfaire les demandes commerciales internes et externes (alimentaires
et autres)
le second n'obtient qu'une part négligeable des ressources
_publiques vu le rôle qui lui est donné. Dans beaucoup de pays, ce W'pe
dualiste d'agriculture est l'héritage d'un passé colonial (Côte d'Ivoire,
'Maroc) dans d'autres, éonsciemment choisie, elle est promue et encouragée
par l'idée d'augmentation de la production. Dans ce dernier cas, on
feint d'ignorer les effets potentiels ou effectivement néfastes qu'une
telle stratégie peut avoir sur l'emplo~' et la distribution des revenus
justifiant ce choix par une augmentation de l'output agricole. Comme
le rappelle la FAO, là aussi, la stratégie peut-être 'orientée vers
l' exté rieur" (Côte d'Ivoire, Mexique) ou orientée vers l'intérieur
(Colombie, Sri Lanka)
(1)
Il apparait qu'avec la loi concernant les terres en
aval des barrages ainsi que les dispositions et autres mesures adop-
tées dans les 4ème et Sème plans de développement, le gouvernement
iranien s'engage~it délibérément vers l'encouragement d'un secteur
privé orienté vers la production A,grande 'échelle. Donc, selon la
classification de la FAO, l'Iran s'engageait vers une stratégie "bi-
modale" agricole, pendant les années 1970.
Depuis, plusieurs chercheurs iraniens, soutenant
un développement rural axé sur le paysannat traditionnel
et en fonction
àe sa représentation majoritaire ont ,critiqué la politique de dévelop-
pement agricole de l'ancien régime (2). Ils semblent avoir une foi
(1)
Ibid. p. 15
(2) A cet effet, nous p~~ons citer
à titre d'exemples les suivantes
:
a) Aj ami I. : "Agricultural and Rural Development in Iran" in Iran
Past, Present and Future. New York, Aspen Institue of Humanistic
Studies, 1976
b) Rachidzadeh E. "I.e secteur rural ..•• n op. ci t.
c) Malek H. op. cit.
d) Khosravi K.
op. c i.t ,
-
270 -
'1
inébranlable dans la modernisation progressive de l'agriculture depuis
~!
le bas, autrement dit, dans la straté<itie précitée dite "uni-modale".
En effet, poursuivant l'étude de la place et du rôle
de l'agriculture commerciale iranienne constituée des petites et moyennes
exploitations commerciales agricoles, nous préparons ici, un autre'
modèle qui ne correspond pas aux deux modèles précités, bien qu'il
emprunte plusieurs aspects à chacun. Le développement rural basé sur
la croissance progressive de l'agriculture cammerciale pourrait être
considéré par rapport aux deux stratégies précitées, en tant que
stratégie "inter-modale".
I.e" rôle de l'agriculture commerciale dans le dévelop-
pement économique de l'Iran, fait, ainsi,l'objet de la deuxième partie
de notre thèse~ que nous essayerons d'analyser à l'aide de notre enquête.
.'
Cependant
il nous faut noter que la croissance
économique se manifeste en des points ou pôles de croissance avec
des intensités variables. De plus, elle se répand par divers canaux
et avec des effets finals variables pour l'ensemble de l'éconcmie.
Ainsi, dans le monde réel, cértains secteurs ont de plus grands
effets multiplicateurs à offrir que d'autres. Ils varient sans doute
selon les pays, remarque Kindleberger fuais les transports, les
communications, l'éducation et peut-être l'énergie électrique sont
les candidats les plus évidents"(l) .
Nous trouverons au contraire, qu'en Iran, comme
peut-être dans plusieurs autres pays en développement, l'unité
entraînante se fixera au sein du complexe agricole. Par complexe
agricole, nous convenons d'appeler la totalité du secteur agricole (A)
(1) Kindleberger, "Economie du développement" cité d'après R. PASSET
"La Politique
" op. cit. P. 245.
-
271 -
ainsi que les industries agricoles et alimentaires (lM)
CA = A + lAA
C' est en effet, selon le tenne de l . 14a1assis, le
complexe de productionagri-induStriel (distribution non canprise)
C.P.A.!.
(1).
Ainsi le reste <ie l'économie
(RE) sera la semme des
autres industries (AI) et des services (5)
:
RE=AI+5
Pour la France, les lM sont constituées essentielle-
ment d'industries alimentaires, i l n'existe que deux exceptions nota-
bles, celle du tabac et des allumettes et celle des animaux pour
animaux. Dans le cas de l'Iran, cette dernière industrie quasiment
n'existe pas. Nous avons, cependant, une industrie du textile qui est
en grande partie une affaire rurale, le tapis persan en étant le
meilleur témoignage. certains chercheurs iraniens n'aàmettent pas
que le textiie soit intégré dans le groupe des lM (2). Cependant
le textile "en tant que secteur est largement une activité rurale,
puisuqe les matières premières utilisées sont d'origine agricole, et
ce sont les paysans- surtout les femmes et les enfants - qui font
le travail dans le cadre de la vie rurale intégrée.
Dans la présente partie, nous allons commencer par
une analyse du tableau inter-industriel. Là. nous verrons que les
cultures vivriéres, doublées des cultures industrielles (sucre,
(1)
L. Malassis "La structure et l'évolution du complexe agri-indus-
triel d'après la comptabilité nationale françaisé- in économie
et société
Tomme III, N° 9 Sep. 1969 PP. 1667 - 1687.
(2) Voir par exemple Esfandiar Rachidzadeh, "le secteur rural et le
développement économique: le cas de l'Iran", Thèse N° 309, Uni-
versité de Genève, 1978.
- 272 -
coton, thé, oléagineux •.•. ) fournissent les premiers éléments d'une
industrialisation enracinée dans le pays. Plus précisément, l'indus-
trialisation se situe à la fois en aval et en amont de notre agri-
culture. En aval quand elle transforme les produits de la terre et
de l'élevage. Nombres d'usines travaillent le sucre, le coton, le
thé, les oléagineux etc .••• En amont, quand les entreprises locales.
régionales ou nationales fournissent les outils, les équipements
agricoles adaptés, les engrais et réparent le matériel en service.
Par conséquent, nous proposerons que les IAA en tant
qu'activités motrices, méritent une plus forte concentration des
-
efforts publiques et privés.
•
Nous étudierons la politique de développement de
l'Iran de ces 30 dernières années par une analyse succinte des plans
de développement afin que nous puissions voir quelle fût l'orienta-
tion des investissements publiques et privés et que nous en dédui-
sions l'ordre de priorité qui fut choisi. Ainsi, nous examinerons le
rôle qui fut envisagé pour le complexe agricole.
Dans le chapitre 3, nous traiterons des politiques
et des actions directes qui affectent le développement agricole, i.e.
la mécanisation agricole, le crédit, la commercialisation, le problè-
me et les prix agricoles.
Les thèmes suivants seront consacrés aux capacités
et problèmes de la production agricole chez les agriculteurs commer-
ciaux ainsi que leur mentalité et leurs comportements ce qui indénia-
blement favorise le développement agricole. Ces approches psycho-
et socio-économiques mettent en lumière, à proprement parler, le
rôle de l'agriculture commerciale dans la croissance économique de
l'Iran.
- 273 -
Nous présenterons cette deuxième partie en
quatre
chapitres .,
. :Chapitre 1
~'iIDportance-ducanplexe agricole dans le
développement de l'économie nationale: une
étude àpartir du tableau inter-industriel.
Chapitre 2
Les plans du développement et le rôle
envisagé pour le complexe agricole.
Chapitre 3
L'agriculture commerciale et les actions
directes sur le développement agricole
Chapitre 4
L'agriculture commerciale ét les actions
indirectes sur les composantes humaines du
développement agricole.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE.
-
275 -
:,
.
aIAPITRE 1
L'IMPORTANCE DU ··O)MPLEXE AGRICOLE DANS LE DEVELOPPEMENT
DE L'ECONOMIE NATIONALE: UNE ETUDE A PARTIR DU TABLEAU INTER-INDUSTRIEL
1.1.-
25
SECTEURS
DE.
L' ECONOMIE
.I Rl\\NIENNE •
Le tableau
input-output
de
1965
( Cf. l'annexe) a
divisé
toute l'économie en 29 secteurs.
Par secteur économique ou
activité, on entend un groupe d'industries produisant différentes sor-
H
tes
de produits.
Une industrie
peut être considérée comme un agrégat sta-
tistique d'entreprises
ou de firmes produisant des proèuits plus ou
moins homogènes.
On peut étendre cette distinction aux secteurs pro-
duisant des services.
En considérant des flux provenant des secte~s
économiques, on a surtout essayé
d'associer différents types de
pro-
dui ts et de sous-produi ts.
On peut se demander si la classification en secteurs était
celle
qui convenait,
car,
il Y a un très
grand
nombre de secteurs,
chacun produisant autant
~e possible
un produit homogène.
Mais
étant
donné
que
pour des considérations pratiques, un tel procédé
n'est pas réalisable, il faut
obligatoirement faire
face au problème
du n produi t-mix n
et considérer
le flux comme un agrégat
de diffé-
rents
types
de biens et services.
Une première version de cette question a été publiée in
Economie
Review: Revue
iranienne d'économie"
Téhéran
N° 5-6, fall
winter
1978, P. 111 - 143.
-
276 -
Il est évident que cela crée
simultanément
le pro-
blème
de l ' "input-mix ", étànt donné que
chaque
"produi t-mix "
est
en même
temps
une combinaison
d'inputs.
Olt
, ~
.;..
Les
29 activités ou secteurs de l'économie iranienne glo-
bale rentrent
dans les trois principales catégories suivan~es :
"
..,
~.:
la
production du seteur primaire,
les branches
d'activités secon-
daires
grandes et petites industries),
et
les activités ter-
tiaires -
comprenant les
activités
non
classées.
Les composi-
tions
des secteurs
sont
comme suit
COMPOSITION DU SECTEUR PRIMAIRE
1. -Agricul ture
2.- Elevage
3.- Mines
4.- Pétrole
. BRANCHES D' ACTIVITES
SECONDAIRES
5.- Industries
alimentaires
6.- Boissons
7.- Tabac
8.- Textiles
9. - Habillement
10. - Ameublement
11.- Papier
et presse
12.- Cuirs
et peaux
13.- Caoutchouc
14.- Produits chimiques
15.- Minéraux non métalliques
16.- Métaux
ordinaires
.,
-
277
-
17. - Production
des
métaux
18. - Construction
de machines
19.- COnstruet1on
de véhicules
·20.- Industries
diverses.
BRANCHES' .D'ACTIVITES
TERl'IAIRES.
21.- Batiment
22.- Eau
et électricité
23.- Transports
24.- Communications
25.- Commerce
26.- Banques, Assurances
27.- Loyers
28.- Santé publique et Education
29.- Services
privés
Avant
d'analyser
l'importance des Industries agricoles
et alimentalrés au sein de l'économie
nationale,
nous allons pré-
1
,
senter
une étude
descriptive
et
explicative
de ces industries et
;
]
leurs
évolutions
pendant ces dernières
années.
;
-,ii
t:'
,
\\
".~ .
-
278
-
1 .2. -
LES INDUSTRIES AGRICOLES ET ALIMENTAIRES (lM)
DESCRIPTION ET EVOLUTION
1 .2. 1. - LES INDUSTRIES, ALIMENTAIRES
1!
L'industrie
moderne qui s'est installée
en Iran,
tout
,
de suite après le pétrôle,
a été
l'industrie de la conserve
et des
autres produits
de l'agriculture.
Au début des années 1920, un propriétaire terrien
a
;:..-r
construit
une raffinerie de betteraves
sucrières
près de MASH-HAD,
utilisant des machines
allemandes et employant des techniciens
de
même
nationalité.
Cet effort s'est avéré ètre
un
échec.
Mais
quelques années plus tard, le gouvernement est in-
tervenu et a fait construire
près de Téhéran la première
raffinerie
importante de sucre devenue opérationnelle dans
les
années 1930.
Une fois
le éhemin de f~r, Trans-Iranien, achevé, d'autres raffine-
ries
ont été construites le long des voies marchandes, au bord de la
mer Caspienne,
autour
de
Téhéran, et à Arak.
Quand le chemin 'de fer fut étendu à l'Ouest de Téhéran~
en 1940, une autre usine importante fut construite
à Karaj. D'autres
usines
plus petites furent mises en route à l'écart
des voies ferrées,
à Shiraz, à Kirmanshah,
près du lac
Oroumieh
et à Mash-had.
Les
deux dernières
usines citées
furent reliées
par la voie ferrée après
la Seconde
Guerre Mondiale.
Ces raffineries
aussi
bien
que
l'usine
de Shiraz
ont depuis vu leur importance augmenter considéra-
blement.
La prodùction
totale de sucre en 1939
se situait au
dessous
de
20.000 tonnes, soit environ un tiers
de la consomma-
tion
du
pays.
-
279 -
En 1959 là
production
dépassait
83.000 tonnes, mais
elle
·restait . cependant insuffisante
de sorte que
260.000 tonnes
.. supplémentaires
devaient . être néanmoins
importées.
La plupart
des raffineries ne . traitent
que la betterave à sucre.
Pendant
longtemps,
il n'y a pas eu de production
commerciale
de sucre.
Au
Khuzistan,
Où l'industrie
s'était,
à
l'origine, développée
au cours des premiers siècles a~~J.C~
elle a
disparu
dans les siècles
qui
ont suivi
et n'existait plus
du tout
il Y a
1.500
ans.
Cette
situation
a
été
une
conséquence
de
l'état
de
guerre
permanent,
de la désuétude
dans
laquelle
l'irri-
gation
avait sombré,
et du taux de salinité
du sol
qui augmentait.
Avec
des projets
d'irrigation,
qui ont fait
couler
beaucoup
d'encre et qui ont couté
des sommes colossales,
la
res-
tauration
de la culture
de la canne à sucre
vient
de commencer •
. En 1970,
la raffinerie de sucre de Ahwaz
a pris en
charge. l'exploitation
de
1.000 hectares de canne
à
sucre supplé-
mentaires
pour faire fonctionner l'usine
de Hafttapeh
qui ne pro-
duisait
alors
que
10\\
de la consommation globale
de sucre
de
l'Iran.
(1)
En
1354 ( 1975 ), la production de sucre a ainsi at-
teint
le total
de
770.000 tonnes.
(2)
Malgré
une augmentation annuelle
de l'ordre de 7,4 \\
de la production de la canne à sucre
et 1,2\\
de celle
de la bet-
te rave
pendant
les sept
dernières années, l'importation du sucre
a
augmenté
de
158.900
tonnes
en 1351
( 1972 )
à 2E1.000 tonnes
en 1355 ( 1976 ).
Ce
dernier chiffre représentait
quelques
243 millions
de dollars (3)
1.- The Bank of Iran and the Middle East, IRAN : Economie Review of the
Year
1349,
Tehran,
P. 36.
2.- DI après le tableau 38, de "11 Annuaire des Statistiques de 1356 ~I
Op. Cit., P. 407.
3.- D'après
le tableau 50, Bank Markasi Iran," Rapport Annue
Op. Cit., P. 246.
-
280
-
l,ton
constate .que
même
pour cette industrie,
la poli tique
suivie
a été
bi~n
en
deçà
des
possibilités.
L'introduction de la culture du thé
dans la région
de la mer Caspienne
a rendu nécessaire la création d'installations
pour sélectionner, sécher et faire
fermenter les feuilles : Ainsi
des unités
plus ou moins
efficaces
ont été installées
dans des
localités
où
se pratiquait
la culture
du thé,
afin de prévenir
le gaspillage de la production brute après la cueillette.
Selon l'avis d'experts britaniques,
les variétés de
thé produit
sont égales en qualité à celles
des meilleures pro-
ductions de l ' HDnalaya (1).
La production a atteint 20.000 tonnes
en 1355,
( 1976 ), mais
la consommation de thé en Iran est si élevée
que
le pays
doit importer
quelques
17.000
tonnes pour satis-
faire
la demande.
Une autre vieille
industrie,
l'extraction
de
l'huile
végétale
à partir
de la graine de sésame et autres
graines
a été
réintroduite
après
la Seconde Guerre
Mondiale.
Bien qu'une
ancienne
et énorme
presse en bois
soit encore en activité
au bazar
de
Isfahan,
presque
tous les autres équipements
dans le pays sont
modernes,
et aujourd'hui
ils traitent également la graine
de coton.
Les usines
modernes sont situées dans les régions de
culture
de
ces
graines,
autour
d'Isfahan,
Tabriz,
Téhéran,
et
sur
le
littoral
de la mer
Caspienne
près
de
Babol.
La pro-
duc tian
totale
d'huile
végétale
atteignait
27.00 tonnes
en
1960,
mais
7.000
top~es
supplémentaires devaient être
importées.
\\.. e pays
prodyisait
58.000 tonnes en 1970 et en exportait une partie
.... ,
en gagnant de ce fait 541 millions de rials.
(2)
1.- Cambridge, Op.Cit., P.546.
2.- Source: Tableaux 50 et 57, Bank Markazi Iran, Annual Report,
Balance Sheet 1349,
Téhéran,
1972, pp.
151, 152.
-
281 -
Cependant, dans les dernières
années
la situation
s'est
détériorée
et le pays
a da
accr01tre
l'~rtation d'huile
végétale.
La - somme
payée
pour cette importation est passée
de
.52
millions
de dollars
en 1351 ( 1972)
à 147 millions
de dollars
en 1356 t 1977 ). il)
Les abattoirs
iraniens
ont vu leur production
de
graisses
et
d'huiles
animales
augmenter
de
24.000
tonnes; seuls
les grands abattoirs
autour
des villes
fabriquent
ces derniers
sous - produits.
L'industrie
de la
minoterie
n'a été
entreprise que
sur
une petite
échelle dans les régions
agricoles; en 1930,
les
usines
mécaniques
les plus importantes sont construites
près des
silos
gouvernementaux
à Ahwaz, Téhéran
et dans quelques
autres
grandes
villes.
COmme
les
récoltes
sont insuffisantes,
comme
par exemple
en
1961,
1971
et les
années
suivantes,
des
quan-
"
tités
suppl~entaires de blé
sont
importées
de
l'étranger
et
traitées
dans les usines
gouvernementales (Dans
certains
cas
le
gouvernement
autorise
l'importation
de la farine
).
Des usines
moâernes
pour le traitement de riz sont
implantées
dans les régions rizicoles
situées
au
sud
et
à l'ouest
de la mer
Caspienne.
L'industrie des conserves de fruits a été lancée dans
la région
de Mashad _
peu de temps avant la Seconde Guerre Mondiale
une spécialité
de cette usine
est la mise en conserve
des fameuses
pêches
de
Mashad
D'autres conserveries
de fruits
ont été
cons-
truites depuis cette époque
autour de la mer Caspienne, ainsi que près
de Shiraz et dans certains
autres localités.
1.- D'après
le
tableau
50, Bank Markazi Iran, Rapport Annuel, 1356 •
......~-
282
-
Une autre
industrie traditionnelle,
A laquelle on
cherche
A redonner
vie dans
beaucoup
de petites usines
très
largement disséminées
en
Iran,
est l'industrie
des fruits séchés
(raisins,
dattes, abricots,
etc ..•
A peu près
200.000 tonnes
sont
normalement
traitées,
dont le tiers
approximativement est
destiné
A l'exportation.
En 1353 ( 1974 ), i l Y avait
quelques
1.183 usines
des
industries
alimentaires
employant
chacune'
au moins 10 ou-
vriers.
Les
effectifs
tota'l.Ot
des travailleurs
dans ces usines
étaient de 61.261 personnes,
soit
15,46'
du total
en industrie.
Le
secteur
des industries
alimentaires
achetait
19,51 %
des
ventes
sectorielles
au
sein des industries,
et
produisait
quel-
ques
15,40'
de la valeur
ajoutée
industrielle.
(1)
Un autre point
intéressant,
concerne celui de la
propriété de ces industries, c'est-A-dire qu'il y a 1.715 proprié~aires
dans
ce domaine.
(2)
r
..,
~
1.- D'après le tableau
32" L'Annuaire
des Statistiques de 1356 "
Op. Cit. P. 402.
2.- Ibid.
Tableau
33, P. 403.
.~'.
-
283
-
1.2.2. - L'INDUSTRIE DES BOISSONS
La situation de l'industrie des boissons alcoolisées mérite
une analyse objective. cette industrie n'avait pas d'existence réelle
et véritable avant la dynastie des Pahlavis, sinon d'une manière très
artisanale, très marginale et surtout très localisée (auprès de certai-
ne s min ori té s re Hg ieuse s) .
Son apparition en tant que telle est dcnc liée à la vague
de "modernisation" artificielle qui vit le jour aux environs des
années 1305 (1926) en Iran. Dans la même direction, il y a eu une
accentuation à partir des années 1340 (1961) et surtout à partir des
années 1350 (1970) parallèlement avec le plan politique consistant
à "occidentaliser" soi-disant les comportements et les s t ructrure s
socio-économiques de l'Iran.
L'échec de cette tentative .factice se passe de canmentaire.
Depuis la mise en route du régime islamique, la production, la vente
et la consommation de toute boisson alcoolisée est interdite. Un
plan de zeccnve raf.on de ces industries a été appliqué et les résultats
paraissent ètré partiellement positifs.
Avant la révolution, la bière de style allemand était
distillée à ~héran, et plusieurs villes du nord produisaient de la
vodka et différentes sortes de liqueurs sucrées. Une importante distil-
lerie moderne de vodka était située à Ahwaz. les vignes cultivées à Shiraz,
Quazvin, et Ispahan - étaient de, créaticn récente à partir de plants
en provenance d'Europe et sans aucun lien avec le type d'industrie
qui existait en Iran au Moyen-Age. Des crûs relativement peu sucrés
comme les vins du Rhin et le Bourgogne étaient alors fabriqués (1).
(1) Nous ne sœunes pas en mesure d'avoir une idée précise au sujet de
l'avenir des boissons alcoolisées dans une république islamique.
Nous pouvons simplement dire que la production de boissons
alcoolisées est interdite à l'heure actuelle.
-
284 -
En ce qui concerne les boissons non-alcoolisées, on
constate un certain progrès : quelques 977 millions de bouteilles
étaient produites en 1354 (1975) au lieu de 800 millions en
1353 (1974).
(1)
59 usines industrielles de boissons employaient quelques
5.149 personnes en·1353 (1974)
(2). ce secteur a contribué à quelques
1.847 millions de rials en valeur ajoutée brute cette même année.
1. - D' après
"l'Annuaire
des Statistiques de 1356 Il Op. Ci t. p. 407.
2.- D'après
le
tableau
32,
Ibid. P. 402.
'!!1'
-
285
-
1.2.3.- L'INDUSTRIE
DU
TABAC.
L "Lndus txLe du tabac
a commencé
après
la Première
Guerre
Mondiale
et les premières
usines
de cigarettes ont été
construites
par des experts
grecs, près
de Téhéran
et de Tabriz .
.
On a commencé
à produire
des cigarettes du type
Il
tabac
de
....
Virginie"
après
la Seconde
Guerre
Mondiale.
Comme la production
et la vente du tabac
sont des monopoles
gouvernementaux,
l'implan-
tation
d'usines
de tabac
est très
sévèrement
réglementée.
En
1353 ( 1974)
i l
existait
trois usines
de
trai tement
'du tabac,
qui
employaient
5.067.
person;~s,
et
pro-
duisaient en gros
9.318
millions de rials en valeur
ajoutée
brute. (l)
L' effectif
dans la chaine
de production
était
de
3.765
personnes
soit
74,3\\
du
total.
Ainsi, il
nous
semble
quevl e s effectifs
administratifs
sont plus qu'ils
ne
de-
vraient
no~alement être.
La production
a
augmenté
jusq- 1 à
atteindre
15.314
millions
de cigarettes
et de cigares,
et
6.044
tonnes
de tabac
en 1354
( 1975 ).
(2)
l.-D'après
l'" Annuaire
des Statistiques
de 1356"
Tableau 32,
P. 402.
2.- Ibid.
p. 407.
-
286
-
"'.~~j.
~:~
1 .2 .4 . -
L'INDUSTRIE"" DU
TEXTILE .
Pendant
le Second Plan de Développement ( 1956-1962)
.~y~
~~~
le gouvernement
a établi
une politique de crédit à long terme pour
·:.~~l~,
les
investissements
privés;
i l a créé une Banque pour le Déve-
'J~"
loppement
industriel et i l a consenti
des prêts
d'un montant glo-
bal
de
70 millions
de dollars.
(1)
1
La plus grande partie de ces prêts,
soit
32%, est
allée
à l'industrie
textile.
En conséquence
la
capacité
annuel-
le
de production de cette industrie ( pour les secteurs public
et
privé)
est passée
de 60 millions de mètres
en 1955
à 418 mil-
lions
en 1962.
Les indices de production du coton et de la laine ont
enregistré
un accroissement constant pendant la période
des quatre
premiers Plans
et
les importations de matériel
nécessaire
aux
installations de cette
industrie
ont rapidement augmenté
en vo-
lume et en valeur.
En
1353 ( 1974 ), L'industrie textile conser-"
vait sa position dominante au sein
des industries manufacturières,
employant encore à cette époque
plus
de 29 %
de la population
active
employée
en industries.
L'industrie des tapis, pour laquelle l'Iran est
ré-
puté
depuis
très
longtemps,
reste
une industrie
artisanale,
manuelle.
Il existe
un certain nombre
de grandes usines,
mais
beaucoup
de tapis
sont encore produits
dans les "bazars"
et surtout
au sein
des
tribus
nomades
et par les femmes chez
elles.
1.- Iran in the 1970'5 = opportunities in "a "dynamic developing economy,
Iran Chamber of Commerce, Industries and Mines, Téhéran 1971.P.99
-
287
La laine est le principal
matériau utilisé, mais le'
coton
est souvent employé
comme trame parce qu'il Permet un tra-
vail plus fin.
La soie
aussi
est parfois employée.
De jeunes
enfants, parce qu'ils
ont des doigts
fins, sont
fréquemment
employés
à de telles tAches,
et les produits
obtenus
sont ven-
dus
à travers' le lDOnde entier spécialement
en Amérique du
Nord,
aux riches
habitants
du Moyen-Orient,
en Allemagne
et en France.
La demande s'est
beaucoup
accrue
récemment
car un
beau tapis persan est un A rempart n contre l'inflation, et aussi les
tapis sont passés du troisième au deuxième rang sur la liste
des
produits
exportés après le pétrole et parfois le coton brut
(voir
le tableau page 360 pour une appréciation géné;ale sur l'exportation
du pays).
L'exportation de tapis s'élevait
à 114,5 millions de
dollars en 1356 (1977 ), représentant ainsi 21,88%
des exportations
non pétrolières
qui sont de loin les plus importantes par leur con-
tribution 'en ce domaine.
La production totale de tapis est éva-
luée
à 175 millions
de m2
par
an.(l)
Il existait
1570
usines industrielles àu textile
em-
ployant
115.491
personnes
en 1353: (2)
La valeur
ajoutée brute
de ce secteur
était de l'ordre de
25.167 millions de rials.
x
x
x
D'une manière
générale, -on peut affirmer que les lM
emploient
47,1'
de la population active employée en Industrie
et
produisent
environ
21\\
de la ~
du
secteur
industriel.
Aùtre-
mant
dit ce sont des Industries
ft
Laber - intensives A.
Après avoir étudié l'évolution et l'importance des IM,
il est nécessaire de continuer leur analyse à partir du Tableau
d'Input-Output de l'économie iranienne.
1.- E.I.U.- Econ. Review Iran,
p.72, Op., Cit., P.14.
6
;,Î
2 : - ~~ ~:~è; .1: ~leau 32 "L'Annuaire des Statis tiques de 135
• Op. ~ ....
0
;.
.
,
-
288
_.
1.3. - LECTURE DU TABLEAU
INTER-INDUSTRIEL
Les lignes du tableau inter-industriel représentent
les secteurs produisant différents types de produits.
En lisant
selon les lignes
du
tableau on est renseigné par conséquent, sur
les emplois des différents
produits.
Les colonnes
qui corres-
pondent
à la même
classification
sectorielle, représentent
les
inputs
nécessaires
à la production.
Cependant, les transactions inter-industrielles
concernent
Uniquement les cofits
actuels des matières premières
et des services
qui sont nécessaires pour maintenir le niveau
de
production actuel
des différents
secteurs.
Par conséquent, la
lecture du tableau
le long des colonnnes,
nous
indique
la
ven-
tilation des matières premières
et des services
qui sont utilisés
comme
inputs pour le secteur inscrit
dans la colonne.
l32)-'salaires et gages
(3~)- Loyers, profits, intérêts
04\\- Amortissements
(36)- Impôts
directs
(37)- Produit intérieur brut aux prix du marché
On constate que
l~s importations sont données
sé-
parement
pour chaque
ligne et que
(35)- Revenu intérieur
= (32) + (33) + (34)
Intitulés
des
colonnes supplémentaires:
(32)- Consommation privée
(33)- Consommation
publique.
-
289 -
(34) - Formation
du capital en Agriculture
(35) - Formation
du capital dans l'Industrie
(36) - Formation
du capital dans les Services
(37) - Formation
du capital dans le Bâtiment
(38)- Fonnation totale du capital
(39)- Exportations .
On voit que (38)
= (34) + (35) + (36) + (37)
et que (40) , emploi
final
= (39) + (38) + (33) + (32)
Ces colonnes supplémentaires
rendent parfaitement
compte du volume
et de la répartition de la demande finale
pour
l'année
considérée.
On
observe
ces flux quand
la dsmande ex-
primée
par les ménages
et le secteur public
èst satisfaisante
il en est
de même pour
la
demande d'investissement
exprimée
par
l'agriculture,
l'industrie,
les services et le bâtiment.
Le vecteur
colonne
des importations figure
à l'extrême gauche.
Pour
représenter le tableau
input-output
de
l'Iran, -il nous faut l'abréger
en un nouveau
tableau
compor-
tant
seulement. cinq
nouvelles
branches 'd'activité,
chacune
d'elle
comprenant
un certain nombre
des
branches ip~tiales
cor-
respondant
à ce que nous avons
déjà
étudié.
1.- Agriculture: A = 1 + 2
2.- Industries- agricoles et alimentaires:
LAA
= 6 + 7 + 8 + 9
3.- Autres industries: AI = 10 + 11
+ 23
4.- Pétrole
et mines;P et M = 3 + 4
5.- Services: S = 24 + 25 ... + 30
Nous trouvons aussi la valeur ajoutée VA = 32 + 33 + 34.
Ensuite,
après
avoir effectué ces opérations nécessaires, nous cons-
truisons le
tableau 1.
En examinant ce
tableau, il apparait clai-
rement
que
tous les
R
dans toutes
les colonnes
sont égaux
aux
T
des lignes correspondantes, c'est à dire que :
Ressources
= Emplois.
Nous observons aussi que la relation suivante se vé-
rifie
pour chaque colonne :
PB = VA + AS.
Pour l'agriculture, par exemple, cette relation est
131 123 = 17 824 + 113 299
La formule suivante nous permet aussi de trouver la
ressource
R
pour chaque colonnne:
R
= AS + VA + M,
c'est à dire
132 711 = 17 824 + 113 299 + 1 588
pour l'agriculture.
Il est intéressant
d'observer
aussi que le total des
biens
et services
vendus par les secteurs entre eux est égal à ce
qu'ils
achètent:
~ AS =fvs = 201 080.
En partant
de la relation
Ressources = Emplois
et
en supposant
que
Cl
Pu
+
C2pr
= C
(Consommation totale
et
que
FCA
+
FeIn
+
FCS
+
FCB
= l
(l'investissement) ,
nous pouvons
en déduire
que
R
=
AS
+
VA
+
M,
R
=
VS
+
C
+
l
+
X
=
ET.
Et comme :
~AS =~VS
on peut écrire
VA
=
C
+
l
+
( X - M )
\\
.,
TARLEAU
1.
A
Al
P + M
c. Pub 1
l
x
Dr
T
A
Il 677
4 649
o
8001
JJ
247
645971J32711
- -
-
1
lM
1 929
13 220
2 456
2 /1261
a
5 539
69 737
lOS
77J
AI
9681
3 17712265]
1 031
3 63~ 59 187
1 175i 80 4801132 30f,
P + HI
25H11 340j /,961
17 945t
3133
i813:/
2549
600
0
7971..081277
111028
S
2 992
1) 607 III
206
712
16 626
fil
IZ~125 865 JO 775 22if;)
4 22(,139 499
1% 278
1
,.
1
1
---+-
~
f - - - - - .
AS
1782417[, 8aO 1')6 6H9
122 I!,/, 129 543 LWI 08(1292163
18 2 3 ~ 1 () 1 /,56 1 93 15:~
~6b~~
1\\.)
VA
113 299125 417 1'j8 503
1.0
872721151
009 1
. ,
t
i-
PB
13 1 12 J Il no 297 Ils 19 2 109 4161180 642 .j--
~t
1 58HI
.5 476117114 -
1 6121
3 636
1
1
"+
1
R
132 7111105 7731132 :W(,1I11 0281184 27S.b66 ~
129 09(
LECENDE ....
A = "gr i c u l ture
R "" Ressources
IAA = Iridu s t r i e s Agricoles et Al i mcu t a i r e s
VS
Ventes sectorielles
AI '" Au t r e s Industries
Ci
Consommation privée
?+M '" r~troles et les Mines
C2
Consonmation publique
S = Sc r vi c e s
l
Formation. de capital
AS = Acl1.:1ts sectoriels
X == Exportations
VA = Va10ur Ajout~e
DF = Oemande finale
FB ~ Produit Brut
T = Erup l o i.s finals ~ (VS + DF+M)
M = Irnpo r r a r i on s
DF = C! + C2 + l + (X - M)
Pour l'Iran,
on a :
435 590 = 310 402 + 61 456 + (93 158 - 29 426)
Nous n'avons pas les données nécessaires pour trouver
N
les
coefficients
d'utilisation
ou
N
peur
le travail
VA
PB
(N
représentant
le travail) .(1)
Nous ne pouvons pas trouver non
plus
les coefficients
des résultats ou de
productivité
qu'il serait
possible
de calculer
à l'aide
des formulès suivantes:
VA
PB
Productivité du travail
ou
N
N
VA
PB
Productivité
du capital
ou
K
K
VA
PB
Productivité
totale
ou
N+K
N+K
Nous pouvons
toutefois continuer
dans
cette
voie
et
trouver
bien
d'autres
informations
importantes. (2)
1.- Nous ne disposons pas
des
informations
précises pour
une année
déterminée
2. - Si la." marge commexc i.a Le "
se trouve dans notre tableau, il
nous-faut l'ajouter
à la V.A. pour- qu'elle soit égale au
second membre
de
notre formule.
Il convient de mentionner
ici
que nous suivons,
pour cette partie de notre travail, la
méthode
présentée au cours d'une conférence donnée à l'I.A.M.,
en 1970, cF.
"Analyse
du développement"
par L.MALASSIS,
cours
de Planification
Economique et de Développement Rural,
Section l, P. 34-69,
I.A.M. Montpellier,
décembre
1970.
-
293
-
14 -- ANALYSE
DU TABLEAU
INPUT-OUTPUT· ABREGE.
Afin
d'avoir une idée
plus complète des relations
du tableau
inter-industriel,
nous allons
réécrire
le premier
"quadrant"
de ce tableau
et le diviser cette fois par mille, ce
qui nous donne le tableau
suivant:
TABLEÀU II.
QUADRAl'rr
1 ,
du
tableau Input-Output
(milliards
de
rials).
A
lM
AI
P + M
S
A
11 ,6
48,9
4,6
0,0
1,2
lM
1,9
11,3
13,2
2,4
1,6
AI
0{9
3,1
22,6
1,0
6,9
P
+
M
0,2
1,8
4,9
17,9
3,1
S
3
9,6
11,1
0,7
16,6
Si
nous
réécrivons
cette
matrice
sous
une nou-
velle
forme,
dans laquelle
les valeurs
les plus élevées
se trou-
vent
dans
le triangle
du
bas,
c'est à dire,
par
triangulation
è.e ladi t.e
matrice,
nous pourrons
voir
quels
sont les
c. ("
les
plus
stimulantes et
quels
sont ce'l,les qui sont
les
plus
stimulées.
TABLEAU
II 1.
Forme triangulée du
système "naturel".
----------------------------------------
AI
lM
S
P + M
A
~1
22,6
3,1
6,9
1
0,9
lM
13 ,2
11,3
1,6
2,4
1,9
S
11,1
9,6
16,6
0,7
3
P + M
4,9
1,8
3,1
17,9
0,2
A
4,6
48,9
1,2
0
11 ,6
De telles
relations
deviennent plus claires dans
~î
modèle
dans lequel
toutes
les
valeurs
élevées
des aij
se trou-
vent
au-dessous
de la diagonale
principale de la matrice.
En fait,
le système "triangulaire " a été obtenu par
réarrangement des lignes et des
colonnes
du
système
"naturel"
décrit
dans
le paragraphe
précéôent,
comme'indiqué
par lasé-
~Jence
dans laquelle apparaissent maintenant
les numéros d'ordre des
secteurs.
La relation
hiérarchique structurelle
établie
entre
les différents
secteurs n'apparalt
pas
clairement dans le premier
arrangement au hasard.
Peut-être
cela
tient
de la séquence selon laquelle
le
bureau
de statistiques
de notre économie a assi~né
des numéros
d'ordres
à ces secteurs.
Dans le tableau
~éarrangé,
on voit fa-
cilement
que le secteur
AI
qui se trouve maint~nant
dans la col-
,lonne
à l'extrême
gauche,
absorbe
des inputs
provenant
de tous
les autres secteurs
mais livre
son output
total
directement
à la
demande
finale.
Geci veut dire qu'il est le secteur le plus stimulant
(secteur entraînant ou moteur ::).
Le
secteur
A
situé
maintenant dans la colonne
à l'extrême
droite,
ne
nécessite
pour son fonctionnement,
en plus
d'Une
portion de son propre
output,
que de la main-d'oeuvre,
du
capital
et d'autres
matières
premières
du secteur
Il
services
ménagers "
D'autre part, ce secteur livre
des inputs
à tous
les
autres secteurs,
ainsi
qu'à
la demande finale.
Ceci
est l'infra-
structure
de
toute
une
économie
(secteur
entraîné).
Selon
l'ordre hiérarchique
d'une économie
étudiée
à
partir
d'une
matrice strictement
triangulaire,
les secteurs
ay-
dessus
et
au-dessous
entretiennent
des relations
complètement
différentes
avec
ce
secteur.
Ceux
qui sont situés au-dessous
constituent
les secteurs
des fournisseurs
un accroissement
quel-
conque
de la demande finale
pour ce produit engendre des demandes
indirectes
qui se
répercutent
en cascade
selon
la
diagonale
de
la
matrice et n'ont aucune
influence
sur les secteurs
au-dessus.
~.-
Pour un exposé
détaillé, voir François
PERROUX,
Les ~echniques
quantitatives
de la Planification, P U F,
1965, P. 35-40.
Les secteurs
au-dessus,
quoiqu'il
en soit, sont
les
secteurs
clients; un accroissement
de la demande finale pour
l'output
d'un
quelconque
d'entre eux engendre
une
demande in-
directe pour l'output
du secteur en question.
Par conséquent,
un
économiste chargé de programmer les effets
indirects
d'un ac-
croissement
de la demande finale pour un output
de ce secteur n'aura
besoin
de conna!tre
que les coefficients
d'input
pour les secteurs
au-dessous
de celui-ci.
S'il
voulait programmer les effets indirects sur
ce
secteur
d'une demande
engendrée
ailleurs,
i l lui suffirait
de
travailler
avec
les coefficients
d'input
pour
ce secteur
et
pour
les secteur situés
au-dessus
de celui-ci.
Dans le cas
du
modèle,
i l verrait que les relations
entre les secteurs
à l'in-
térieur
de chaque
bloc
sont semblabies
aux relations
mutuelles
qui
lient
tous les secteurs
entre-eux
dans le premier
dé ces
modèles
de systèmes,
tandis
que les relations
entre les
blocs
( "interdépendance
multirégionale" ) sont
analogues
à celles qui
existent
entre les secteurs
dans le modèle
triangulaire.
En
d'autres termes, i l verrait
que les valeurs
les plus fortes sont
dispersées
autour
de la diagonale.
La commodité
pour l'économiste
et la machine
à
programmer ne constitue
pas, bien sûr, les
seuls
buts
les plus
significatifs
qui
conduisent à un
tel
arrang~ment du tableau
input-output.
La" triangulation"
du tableau
sert
aussi
à
représenter
la structure
interne
des transactions
inter-indus-
trielles.
Celles-ci
définissent
des
groupes
et
blocs
d'in-
dustries
reliées
entre eux de façon
plus
étroite.
-
297
-
Un
observateur
avisé
est certain
de trouver
qu'il
peut
totaliser
les gains
de toutes les industries
à
l'intérieur
d'un
groupe
afin
de déterminer
l'avenir
de chacune
d'entre elles.
Le planificateur
peut découvrir
que l'effort pour
promouvoir
la croissance d'une industrie dans un des blocs
néces-
site
le développement
préliminaire
des industries
d'un
autre
bloc
et peut
ainsi
activer
le développement
d'industries
dans
un autre
bloc
encore.
/
La triangulation
d'un tableau
réel· d'input-output,
c'est à dire,
la détermination
de ses propriétés
structurelles
K
propres
- est
une
tache difficile.
Elle
est compliquée par
le fait
que l'on doit
prendre en compte
non seulement
la distin-
ction
entre
les éléments
nuls
et non négatifs
mais aussi
les
différences
souvent
plus
importantes
entre
leurs
grandeurs
nu-
mériques
effectives.
Le
degré
à
partir
duquel
une
triangulation
révèle
des détails
structurels
significatifs
dépend
aussi
de
la
finesse
de la répartition
sectorielle.
Un simple élément
dans
un tableau
hautement
agrégé
peut
cacher
le
bloc
d'une
matrice
triangulaire
ou la bande
étroite
de
relations
inter-
-sectorielles
plus
fines.
Le manque
d'informations
détaillées
suffisantes
au sujet
de la structure interne
de groupes
et blocs
d'industries
peut
imposer
de sévères
limitations
dans
les
efforts
pour expliquer
le comportement
d'un
système
économique
dans
son
ensemble.
*.- Voir MASSON Denis, MMéthodede triangulation du Tableau
Européen
des échanges inter-industriels", Revue Economique,
N°2, mars
1960,P.239
et suivantes.
Dépendance,
indépendance,
·hiérarchie
et circularité
sont les quatre principaux
concepts,
tous
reliés
entre
eux, de
l'analyse
structurelle. (1)
Dépendance
veut
dire
ici
que chacune
des cinq
variables
représentant
l'output
de chacun
des secteurs
figure
directement dans chacune
des
équations
input-output.
Dans
le
fonctionnement
d'une telle
économie, une
augmentation
quelconque
de l'output
commandée
par un secteur quel-
conque
nécessiterait
pour être livrée
à la demande
finale
un
accroissement
des inputs
de son secteur
à partir
de tous
les
autres
secteurs,
sans
exception.
D'autre part,
une simple
augmentation
de la demande
directe
peut constituer toute une chaine
de demandes
indirectes,
accroissant
ultérieurement
l'output
total
de chaque secteur
du
système.
Un système
plus
adéquat
et naturel est représenté
par
le
modèle
dans lequel quelques-uns
des
aij
sont p.uls
(ou
bien
très
petits).
L'industrie
dont une
des
cases
est
égale
à zéro
ne retire aucun input ( ou peut-être
un input in-
suffisant) de
l'industrie dont elle coupe les lignes
(voir
par
exemple notre colonne
P + M et la ligne
A
).
Si le
aij
correspondant, formé par la combinaison
inverse
de colonnes et de lignes est insignifiant ( cette fois
le
secteur
A achète
au
secteur P + M ),
alors
ces deux secteurs
peuvent être
décrits
comme
étant
indépendants
l'un de l'autre.
1.- Voir François DAGENAIS, " l'Economie du Complexe Agro-industriel",
thèse
non
publiée,
Faculté de Droit et des Sciences Economiques,
Montpellier
1972, P. 36-63,
pour un exposé détaillé
et différent
du nôtre.
-
299
-
Plus
une économie est avancée, plus sa structure
est complexe
et
articulée.
Les Etats-Unis
et l'Europe
de
l'Ouest
produisent
respectivement
à peu près
un tiers
et
un
quart
de l'output
mondial
total de biens
et services.
Il n'est
pas surprenant,
en
conséquence,
de découvrir
que
leurs tableaux
d'input-output
utilisent
la même
triangulation.
En mettant à part
l'économie
des Etats-Unis
qui est
sans
commune
mesure, la similarité
entre les deux
ensembles
de
relations
intersectorielles
devient
beaucoup
plus
visible
lors-
que
les tableaux
triangulés
d'input-output
des deux systèmes
sont
superposés.
A
eux
deux,
ils contiennent - avec des excep-
tions
bien connues, mais mineures - une
gamme
complète
des ac-
tivités
économiques
de toutes
sortes.
(1)
Chacune
des industries
de ce
tableau
combiné
a
ses
besoins particul~ers
en input,
caractéristiques
de
cette
entreprise,
non
seulement
aux
Etats-Unis
et
en Europe
mais
aussi dans n'importe quel lieu où pourrait agir cette opération.
Les besoins
pour satisfaire
l'appétit
d'un haut
fourneau,
d'une cimenterie
ou d'une
centrale
thermo-électrique,
sont
les mêmes
en
Inde ou au Pérou
que,
disons,
en Italie
ou
en
Californie.
Dans
un sens, la matrice
des coefficients
input
dérivée
de celle du tableau
d'input-output
des Etats-Unis
ou
de l'Europe
occidentale,
constitue
un livre complet
de
cuisine
de la technologie
moderne.
Il représente,
sans aucun
doute, la structure d'une
économie complètement
développée
dans
les limites
rendues possibles
aujourd'hui
par le développement.
1.- Voir Wassily
LEONTIEF,
Il
The Structure
of Development ",
Technology and Economic Development, Pelican Books, 1965, P.
138.
Une économie
sous-dévelor~ée peut alors
être
définie
en tant
que telle
dans la mesure où
il lui manque des
parties
essentielles
de ce système.
Ce manque peut être expliqué,
en termes
strictement
économiques,
comme
étant
dft
à la dis-
tribution
du capital productif
investi;
en termes sociaux, comme
un reflet
de la composition, et de 1 'efficacité de La main d'oeuvre
et du travail et de la répartition du résultat de l'effort productif
entre les groupes; ou en termes géographiques, comme le résùltat de la
façon dont l'économie d'Un pays est pourvue en ressources naturelles.
Ce dernier
élément nécessite une
remarque spéciale.
Car,
beaucoup
a été
dit
et écrit
en effet au cours des récentes
années,
au sujet
de la possibilité
de construire
des technologies
à base
de coutumes, pour satisfaire à des conditions spéciales qui_
prévalent dans un certain nombre de pays
sous-développés.
Celso
FURTAOO,
dans le chapitre
sur" The Oeve-
lopment
of Brazil n,
mentionne la rareté
du charbon dans ce pays
et parle de la
nécessité
d~adopter une nouvelle
technologie per-
mettant de réduire les besoins locaux
en fer dans de nombreuses
usines locales. (1)
En
laissant de côté
le
mérite intrinsèque
de
telles
propositions,
le fait est
qu'en raison de la monopoli-
sation
du pouvoir
scientifique
et technologique
par certaines
économies
et certains
groupes
connus, le choix
correct
entre
les différentes
solutions technologiques
n'existe quasiment
pas.
Le processus
d'industrialisation
"préconisé
et
opératoire n
consiste
essentiellement
dans l'acclimatation
et la
~se
en oeuvre
d'un système
approximativement équivalent
à celui
qui existe déjà
dans les économies
avancées
des Etats-Unis
et
de l'Europe
Occidentale et, plus récemment, de l'U.R.S.S
avec les
~odifications nécessairés
que l'on doit apporter pour tenir compte
. - Voir
w. Léontief op. cit. Page 180
-
301
-
des limitations
imposées
par les ressources locales et
par les
disponibilités
technologiques
nécessaires
pour les exploiter. (1)
Si nous reprenons notre étude, nous verrons
qu'à
partir du
Tableau III,
49,2.
est le coefficient de dépendance
( le
triangle
du bas); 40,0 est le coefficient
d'intradépendance,c'est-
à-dire,
la dépendance
interne ( sur la diagonale)
et
10,8
le
coefficient
d'interdépendance.
Nous pouvons désormais
trouver une nouvelle matrice
carrée
dont les éléments,
aij,
seront les coefficients techniques.
Cette
matrice,
A,
connue sous le nom de matrice technologique,
est
la suivante
pour l'économie iranienne.
TABLEAU'
IV.
~-~~~~--~~~~~~!Q~~
A
lM
AI
P + M
S
A
0,089
0,487
0,040
0,0
0,007
lM
O,OlS
·0,113
0,114
0,022
0,009
AI
0,007
0,031
0,196
0,009
0,038
P + M
0,002
0,018
0,043
0,164
0,017
s
0,023
0,096
0,097
0,006
0,092
1.- Voir W. Léontief op. cit. Page 139.
.,
A partir
du
Tableau
précédent
les obser-
vations
suivantes
se
dégagent:
1.- Chaque élément est positif
pas d'inputs
négatifs.
2.- Aucun élément n'est supérieur à un
Si un élément quelconque
était
supérieur
à un, cela voudrait dire par
exemple que la valeur du coke utilisé pour faire
une
tonne d'acier est supérieure à la valeur de
l'acier.
On
suppose
en conséquence, qu'une telle
activité
ne pourrait pas être entreprise dans de
telles conditions.
3.- La somme des éléments dans chaque colonne est
ip~érieure à l'unité.
S'il en était autrement,
cela
voudrait dire que la valeur totale des
produits intermédiaires utilisés . par une indus-
trie
dépasse la valeur de son output.
Ceci, en
retour, voudrait dire que la valeur ajoutée par
cette
industrie serait négative.
Or, ceci n'est
pas possible,
mais si nous supposons que
le mon-
! :
tant
des salaires ne peut être négatif, cela veut
dire
que l'industrie ne peut que faire des pertes
( bien sûr,
des pertes plus grandes en valeur
absolue
que les salaires ).
Une industrie
dans laquelle la valeur
ajoutée
est
négative
ne pourrait couvrir les coûts
va-
riables
(inputs
intermédiaires plus le montant
des
salaires),
et d'après
la théorie micro-
économique
élémentaire,
nous savons que dans un
tel
cas,
les
pertes seront
réduites par
la
fermeture
de l'entreprise.
En consé-
quence, une telle industrie ne peut être com-
prise
dans la matrice
technologique.
4.- Notre matrice technologique
est une matrice à
coefficients
constants qui a été construite
en supposant des rendements constants à l'échelle.
5.- Il est nécessaire de remarquer que nous avons
aussi
construit
cette matrice en supposant
qu'il n'existait pas de phénomènes d.
1 économies
externes.~
Il y aurait
phénomène externe à
la production si, par exemple,
une usine déchar-
geait
des déchets dans une rivière de telle
sorte
qu'une
usine située
plus en aval
du
fleuve
devrait utiliser
des ressources
pour
nettoyer
l'eau
avant de pouvoir l'utiliser
à
nouveau.
Dans ce cas, les besoins en ressources
de cette
deuxième
usine
ne dépendraient
pas seulement
de
ses
outputs,
mais
dépendraient
aussi
de
l'activité
de la première usine.
Si nous
ap-
pelons
les
deux
outputs
ql
et
q2'
nous
aurons
alors
à réécrire la
fonction
de pro-
duction
pour
q2
sous
la forme
q2
= f ( q 1 '
x l '
x2' . . . . . .
x n)
(les x sont les inputs) ~ La présence
de
ql
en
tant
qu,nargumentfl de cette fonction serait
l t . -
C'est ce que l'on appelle
fi
externalities fi
en anglais.
suffisante
peur nous empêcher
de décrire
les
besoins en ressources par le
q1
.
Une
triangulation du tableau de la matrice techno-
logique
révèle
les mêmes
rapports que ceux qui se trouvent dans
le tableau
III, - avec une légère différence : si
on change
la
place
de la ligne
P + M
avec
la ligne
de
AI ,
on changera
0,002
avec
0,000.
Cette différence,
cependant,
est négligeable
Comme
nous l'avons expliqué
plus
haut,
la
matrice ( l
-
A
est
souvent
appelée
Matrice
de Leontief,
d'après
le nom
de l'inventeur
de l'analyse
Input-output, Wassily
LEONTIEF.
En
partant
de la matrice
technologique
A
nous
ll!
aurons
alors
l
- A ),
comme
suit:
TABLEAU- V.
Q
lA . MATRICE DE LEONTIEF :
( l
- A )
A
0,911
- 0,487
- 0,040
°
- 0,007
IM
--0,015
0,887
- 0,114
- 0,022
- 0,009
AI
- 0,007
- 0,031
0,804
- 0,009
- 0,038
~
P + M
- 0,002
- 0,018
-
0,043
0,836
- 0,017
s
- 0,023
- 0,096
- 0,097
- 0,006
0,908
ll!.-
Il faut prendre soin de ne pas confondre A représentant
Agriculture
dvec
A
représentant notre matrice technologique.
Il s'agit, ainsi qu'on le voit, d'une matrice
comportant
des nombres
positifs
le long
de la diagonale princi-
pale
et des fractions négatives ailleurs.
Nous procédons
à
des
calculs
par inversion
de cette matrice
5 x 5.
Pour
faire l'in-
version
d'une matrice
plus grande
que
4 x 4,
il faut utiliser
un
ordinateur.
A cette
fin,
nous avons utilisé
un programme
dont le résultat
est montré
ci-dessous.
TABLEAU
VI.
.
DETERlUNANT
= 0,481
TOTAL 1
A
1, ~ 10
0,617
0,146
0,018
0,021
1,912
lAA
0,021
1,147
0,168
0,032
0,019
1,387
AI
0,012
0,057
1,260
0,015
0,054
1,398
P + M
0,004
0,032
OJ on
1,198
0,026
1,332
S
0,032
0, 143
0, 156
0,013
1,110
1,454
Total J
1,179
1,996
1,802
1,276
1,230
7,483
Si l'on pense
que
(I-A
est égal
à une
ma-
trice
C
les
éléments de cette
matrice
sont une façon
de mesu
les effets
directs
et indirects
de l'accroissement de la productio
d'un
secteur.
Par
effets directs,
on veut dire que" pour que la
demande finale
puisse être
(Y - M ), les branches
doivent
d'abord
-
306
-
produire
cette demande
finale ".
Cette production,
dirigée vers
la demande
finale,
est le premier effet direct,
le second effet
direct
se calcule
à partir
des coefficients
techniques:" Pour
produire
cette demande
finale,
les branches
doivent
également
produire
les consommations
intermédiaires
directement
nécessaires
à cette
production.
(1)
Suivant
l'étude
que nous avons faite
p~écédem
ment,
les effets
directs
se lisent
sur une matrice
Input-Output
à partir
des colonnes.
Cela signifie qu'à
une
augmentation de
10%
de
la demande
finale
agricole,
résulterait
d'une part
un
accroissement
de la production
agricole,
d'autre part un accroisse-
ment
de chaque
consommateur
intermédiaire,
sur la colonne
agri-
cole,
dans la production
des biens
agricoles.
Par
effets
indirects,
on veut dire
qu'en plus
des effets
directs
Il
la production
de ces
consommations
inter-
médiaires
entraîne
indirectement
une production
supplémentairelA.
A (Y - M)]
ou
A2
( Y - M)
et ainsi de suite
jusqu'à
l'infini.
Le résultat
de cette suite infinie
est
la matrice inverse
qui
permet
donc
de calculer, à partir
d'une.demande finale
donnée,
la production
qui devra être fournie par les branche~ "~(2)
Dans notre matrice inverse,
l'élément
situé
à
l'intersection
de la ligne
i
et de la colonne
j
indique combien
d'unités
de produits
i
la branche
i
doit
fournir directement
et indirectement
à la branche
j
pour
que cette dernière puisse
satisfaire une demande finale
(Y - M)
de
1
unité
de produit j.
1.- Office des Statistiques
des Communautés
Européennes
1
Il
Coefficients
directs
et matrices
Lnve s e s des tableaux entrées-
1
sorites pour les pays de la CEE Il
documents internes,Bruxelles
1967.
f
2.- Ibid.
;!
1
-
307
-
La somme de la colonne
j dans
cette matrice
l,
inverse
représente encore le total
de ce que
chaque" branche
1
(y compris
elle-même)
doit produire et livrer
directement
et
ri
indirectement
à la
branche
j
pour
que cette dernière
puisse
satisfaire
une demande
finale
de
1
unité
On peut
donc
la considérer
comme
le multiplicateur
d'activités
de la demande
finale
de produits.
Celui-ci
est indiqué par
le total j
du
tableau
sur la dernière
ligne
du tableau précédent.
La somme de
la ligne i
de la matrice
invèrse
indique
par contre,
ce que la branche
i doit fournir
à chacune
(y compris
elle-même
si chacune
des
branches doit satisfaire
une demande
finale
de
1
Unité
Plus
ce coefficient sera
grand,
plus la production
de la branche
dépendra de
la demande
finale
de produits
d'autres
branches.
Nous avons
calculé cette
. dernière
dans la colonne
du total
1.
(Voir le tableau VI)
Afin
d'apprécier
l'évolution
de l'économie"
iranienne,
de 1965 à 1972 nous avons construit les tableaux 7 à lQ qui cor-
respondent
aux
tableaux
discutés
auparavant.
Ce que nous cons-
tatons
sont les points
suivants :
1.- Il Y a une augmentation de toutes les acti-
vités
économiques
du
pays~qui signifie une
marche vers l'articulation de l'économie nationale.
2.- L'importance du secteur agricole a relative-
ment
diminué;
les achats sectoriels sur la
valeur
ajoutée
ont baissé
de
15% en 1965
à
14,3%
en
1972,
tandis
qu'en termes ab-
solus
ils
ont augmenté.
3.- Le secteur agricole
est plus intégré au sein
de l'écono~ie grâce à une augmentation des ventes
sectorielles. Ce dernier a augmenté de 50,1 %
en
1965
à
57,8%
en
1972.
-
308
-
4.- Les secteurs
lAA
et AI
sont les secteurs
les
plus stimulants de l'économie tandis que
le
secteur
agricole joue le rôle d'infra-
structure.
Les relations structurelles n'ont
pas
beau-
coup
évolué.
Nous avons maintenant 45,8
au
lieu
de
49,1
pour le coefficient
de
dépen-
dance,
43,6
au lieu de
40,1 pour le coefficient
d'intra-dépendance
( dépendance interne)
et
11,6
au lieu de
la, 8
pour le coefficient
d'interdépendance.
Si nous prenons ces chiffres
au sérieux, nous
devons
dire que la
croissance
économique
entre
1965
et
1972
n'est
pas
arrivée
à
-accroître
l'iDtégration
sectorielle
et à uti-
liser
les effets
de
complémentarité.
Le
pays
a donc connu
une croissance
anarchique
et
une accentuation
de
sa dépendance
sous forme
d'une" détério-
risation
plus
progressive.
Nous
reviendrons
sur
ce sujet
après
avoir
étudié
le complexe
agricole
au sein de l'économie nationale.
~_ ...
. - _.._--
A
IAA
AI
P + M
S
VS
e priv.
e pub.
1
X
DF
T
'--
A
12,9
86,7
8,2
-
2,4
110,2
72,5
1,7
-
3,9
78,1
190;6
lAA
4,1
30,3
35,3
2,7
4,7
77
173,4
10,4
-
30,3
153,5
280,9
63
214,9
373,8
AI
2,1
8,5
60,4
0,8
19,8
91,6
86,6
15,7
175,6
P-r;V1
0,3
8,8
10,2
62,8
6,8
88,9
9,2
1,3
-
222,9
233,5
322,5
8,5
302,2
405,6
S
4,2
25,8
30,2
2,2
37,9
100,3
264,4
23,2
6,1
- - - - -
-
AS
23,6
160,1
144,3
68,5
71 ,5
w
VA
164,7
70,4
162,2
253,9
331,3
o
\\0
PI3
188,3
230,5
306,5
322,37
402,5
1
M
2,3
50,4
67,3
0,13
3,1
H
190,6
280,9
373,8
322,5
405,6
TABLEAU VII Tableau
interindustriel agrégé à cinq secteurs
1351 (1972)
en milliards de rials.
x "' 'lxl'"rl<lljull:.; Ilùll:(!~;
DF = C priv. + C. pub. + l
+ X
T =
vs + DF + M
-, '~~ • ."., -."~.....-.:;.r•.,
.. :U,U
VIII
For;;;.: ... ':-'31J1ée du système "naturel" (1351)
(er i'
. ':-:5
de rials).
·_-----------------------------------------------------
AI
:)..)
s
P + M
A
,Cd
60,4
-
~
!
4 '
19,8
0,8
2,1
lAA
35,3
:-
~ ... ~
4,6
2,7
4,1
S
30,2
~ : ~ :
37,9
2,2
4,2
P+M
10,2
~
-
6,8
62,8
0,3
A
i 8,2
2,4
12,9
TABLEAU IX
-
La fil':":'-::: technologique (A-matrix)':
A
-.,
.........-.
AI
P+M
S
A
0,068
,.
..-:,-
_ ,.; l ':)
0,027
0,0
0,006
lM
0,021
~
»,
- .
,
~ ,j'; l
0,115
0,008
0,011
AI
0,011
: ):37
0,197
0,002
0,049
P+M
0,002
: ,:J:;2
0,033
0,195
0,017
,
5
0,022
, 11
... , .......
0,098
0,007
0,094
1
TABLEAU
X - Matri(~ inverse (1 - A)-l
...
A
~r.r,
Al
P + Iv1
S
\\!
A
1,086
O,478
0,107
0,005
0,019
1,695
IAA
0,030
l ,175
0,173
0,013
0,025
1,416
Al
0,018
0,071
1,265
0,005
0,070
1,429
P+M
0,005
0,063
0,064
1,243
0,027
1,402
S
0,032
0,165
0,162
0,012
1,115
1,486
otal ,
l 173
r t;
1 , 771
1,27 8
1L , 256
7, 428 i1
-
i
1.5
- LE
COMPLEXE
l>.GRICOLE.
Le tableau
input-output
met
en lumière
l'existence
économique du complexe agricole et permet de comprendre
son
influ-
ence sur le reste de l'économie.
Nous allons montrer
les secteurs
rattachés
à l'agriculture dans le
tableau
XI.
On constate
que plus de
40%
de la demande terminale
(97 086/238 484 x 100)
des produits du complexe
ont été affectés
aux
échanges interindustriels
et
60%
à la consommation
finale.
Sur une demande intermédiaire
totale du complexe
de
97 086 M. rials,
73 363 M.,
soit
75,5%
correspondent
à des
échanges
intrasectoriels,
c'est-à-dire
que le complexe
est
autarcique au ni-
veau
de la production dans une proportion de 75%.
Il est donc bien
susceptible
de constituer
une entité
distincte.
Sa
structure
in-
terne
est visible
sur la matrice
sensiblement
triangulaire
des
coefficients
techniques
dans le
tableau
XII.
, .
Les relations y sont très
visiblement
dissymétriques
,
et
sur la base de l'élevage
et de l'agriculture
de plantation s'élè-
ve
une pyrfu~ide
hiérarchisée
des industries
de transformation
des
produits
agricoles.
Il reste
à déterminer son rôle
dans l'ensemble
de l'économie.
A cette
fin, nous allons
voir
que
toute
commande
terminale
supplémentaire
faite
au
complexe
agricole
intégré
a
beaucoup
plus
d'impact sur l'activité
intermédiaire que la même
!
commande
faite
aux
autres industries.
?our cela,
nous
avons
1
1
,.
,
fait
de
nouveau
une
açr:§gaticr:
r
c.
partir
du
tableau 1,
de la
t
section
précédente
do~t le résultat
est
montré
dans
t
tableau
XIII.
1:
~.
f-
f~.
,.
TABLEAU
XI
ENTREES ET SORTIES OU COMPLEXE AGRICOLE EN 1965 (Millions de Rials)
1---------
-
Cl
C
C
C.
DI
DF
2
C
3
C
C
% de DFj
DT
4
5
6
1
- - - ------
'.
Cl
7 927
750
34 541
113
511
7 311
51 153
55 748
29 603
20,9
85 351
C
3 000
-
1 200
-
-
4 734
8 934
10 778
36 582
25,8
47 360
2
C
200
848
6 185
447
-
647
8 327
12 238
51 152
36,1
63 390
3
C
-
-
60
3
-
-
63
92
1 928
1,4
2 020
4
Cs
-
-
-
-
-
-
-
4
2 876
2,1
2 880
w
...
I\\J
C
490
391
769
-
-
3 235
4 885
18 226
19 357
13,7
37 483
6
~
C.
11 617
1 989
42 755
563
511
15 927
73 362
97 086
141 398.
100
238 484
J
--
PB
85 351
47 360
63 390
2 020
2 880
37 483
LEGENDE
: Cl = agriculture
C = élevage
2
DI
demande intermédiaire
C = industrie alimentaire
DF = demande finale
3
PB = production totale
C = boissons alcoolisées et non alcoolisées
4
DT = demande termi nal e
(DT = DF + DI de tous
les
ae c t.e i
C = tabac manufacturé
5
C6 = industrie textile (laine, coton, etc ... )
'1'l\\LlL!::}\\fj
xr J:
MATRICE TECHNIQUE INTERNE DU COMPLEXE AGRICOLE 1965 (% )
C
C
C
C
6
5
4
3
Cl
C2
C
9
-
-
1,2
0,5
0,9
6
C
-
-
-
-
-
-
5
..
-- --
C
-
-
-
-
-
-
4
- -
\\.J
..-
C
1,7
-
22
9,6
0,2
2
3
t...'
Cl
19
18
5
54
9
1,5
C2
13
-
-
2
3
-
'l'/\\lII.I·.!1I1
I I I
COMI'LLXL I\\l;/UCULL : l~Jl;~) (èll lIIi Il iOII~; dt.' 1< Id 1:.. )
~\\
demande
dl:III,\\lIIII:
intermédiaire
c
Fe
x
te l'Ill i lIil 1t'
CA
RE
totale
-
----
CA
r73362
23 224
97 086
1
133 381
0
8 017
238 484
qE
~2
85 152
103 994
1
\\ 177 021
61 456
85 141
427 612
.__.
._----
----- -- .- -_.-
..~
"._..- - ..- ._-- -.'-
~.JL
~~i-~:M~~
H
é le éi,
]
-
315
-
,.
1
Ensuite,
nous
avons
trouvé
la valeur
des
coefficients
techniques
et la matrice
des inverses
(voir
le
tableau
XIV).
La matrice
inverse
de
Leontief
B ( l
- A )-1
montre
qu'à
fabrication
égale,
le complexe
achète
beaucoup
plus
au
reste
de l'économie
0,151)
que
.celle-ci
.ne lui
achète
( 0,106 ).
En outre,
tout
accroissement
de la
pro-
duction
du complexe
a donc un impact
total plus
grand
sur
la
conjoncture
que le même
accroissement
dans le reste
de
l'économie - 1,632
au lieu
de
1,382.
Ce sont
les deux multiplicateurs
d'activités de
la
demande
finale
de
produits.
Autrement
dit,
si la
de-
mande
terminale
de produits
du complexe
agricole
s'accroit
de
1 milliard
(rials),
l'activité
du reste de l'économie
ira-
nienne
résultant
des échanges
inter-industriels
s'accroit
de
151 millions.
Au contraire,
si la demande terminale du reste de
l'économie
s'accroit
de
1 milliard,
la production
du
com-
plexe
agricole
résultant
des échanges
inter-industriels
ne
s'accroit
que de
106 millions.
Cependant,
il faut tenir
compte
du fait
que la
production
du
complexe
est
de
231 milliards
de rials
et
de
405 milliards
pour le reste
de l'économie.
La
proportion
est
donc
environ
de
1
à
2,
ce
qui
vient pondérer
l'effet
pré-
cédent.
De façon
plus
précise,:;.n constate un e c c r c i.s semerrt de
3,49 :uilliards (23,1 x 0,151)
soit 0,cl)'o -~ë..11S le reste c:e ::",§co-
~omie ; un accroissemenL
de
10%
de la production extér~eure
au
complexe
agricole
représente 40,~ Dill~arcs
et
enge~êre
Directe
1nver se
CA
RE
CA
RE
C/\\
[
0,319
1
0,057
1
1
1,418
1
0,106
RE
0,081
0,210
1
1
1 0,151
1
1,276
0,400
0,267
1,632
1,382
B (1 - A)-
w
l
Production 231 420 505 250
....
0\\
-
317
-
un accroissement de
4,29 ~illiards (40,5 x 0,106) - soit 1,85 % _
dans le complexe agricole. Comme l'a bien précisé Jacques BOUDEVILLE
à partir du tableau inter-industriel français,
cette réserve Lïlportante
~
est cependant mineure car il importe essentiellement de savoir du point
f ·
de vue du rendement économique si c'est un milliard d'exportation de
produits du complexe agricole ou bien un milliard d'exportation
d~s
autres industries qui engendre le plus d'activité da~s la nation (1).
Une seccnde
réserve
plus importante
vient du rait
que nous n'avons tenu compte que des échanges
intermédiaires
et
non des revenus
districués
et de la demande
terminale qu'ils
en-
gendrent.
Pour comparer
l'évolution
du complexe
agricole
pendant la période
de 1345 -
1351, (1966
1972), nous avons cons-
truit le tableau
~l,
~ui permet de voir
le rôle
du complexe
agricole
dans l'ense~le
de
l'économie
nationale.
Nous re~arquons tout de suite
que le rapport
de
CA
est
71,6 %
au lieu
de 75,5 %
pour
l'année
1345
( 1966 ).
DI
Cela
signifie
que le
complexe
est
autarcique
au
niveau
de
la production
dans
~,e proportion
inférieure
à celle d'auparavant.
Pour avoir une idée
encore
plus
précise
du
rôle
de l'agriculture
et
des
industries
reliées
à celle -ci
dans
l'économie
iranienne,
~ous allons
poursuivre
l'analysE.
à partir de la matrice inverse de Léontief à cinq branches.
1.-Jacques
Boudeville,
Les Programmes Economiques, Collection
" Que sai-je ?", Paris 1969,P.:7. Il nous faut préciser que pour
la France de 1956,=es deux chif=res représentaient 0,7% et 2,2%
r e spec t.Lv ement;
-
318 -
TABLEAU
XV.
COMPLEXE
AGRICOLE
EN
1351
( 1972 )
Demande
Lr.-
CA
RE
teno.totale
C
?C
X
DF
D'I'
CA
134,0
53,2
187,2
258
--
34,2
231,6
471,..:;
RE
49,7
231, 1
280,8
400,3
181, 7
294,5
750,6
l11ü ~'3
1
1
VA
235,1
747,4
r
1
M
52,7
70,5
PB
418,8
1 031,4
1 450,2
l
R
471,5
1 101,9
CA = Canplexe agricole
PE = le reste
.'
ce l'éconcrnie
VA = Valeur ajoutée
M
Importations
PB
produit brut
R
= Ressources
DI
Demande Ln te =né di aire
C
= Consommation
FC
FO:r!!laticn ae capi~al
X
2x:9orta~ions
D'I'
ë.ema.'1C:e t.e:!:TI ..
~,,.,,
..
~
:.;r
DI
- -.
-
319
-
1-6
- EFFETS
D' EH?R,.;INElID.TT
François
PEP~UX
a divisé les
effets d'entraînement
en trois
catégories
(1)
les
exportations,
les investisse-
ments
et les revenus.
L'augmentation
de la
Demande
Finale
est causée
à l'intérieur,
par une augmentation
des revenus
et
à
l'extérieur
par Q~
accroissement
des exportatior.s. (2)
La matrice
inverse
de l'économie
iranienne
comme
nous
l'avons
démontré
dans le tableau
VI
a une importance considé-
rable
en ce qui concerne
les effets
d'entraînement.
Nous voyons
immédiatement
que les multiplicateurs
d'activités
de la demande
finale
des
lAA
et des
AI
sont les plus importants
des
cinq.
Cependant,
de ces deux derniers,
c'est le multiplicateur
des :ndustries
Agricoles
et Alimentaires ~Ji
est s~périeur
au
multiplicateur
des activités
de la demande finale
des
Autres
Industries.
D'autre
part,
étant
donné
que
la sc~e
de
la
ligne
de l'agriculture
est la plus forte,
cela sis~i=ie
que
la
production
de cette branche
dépend
de la demande
finale des
produits
des autres
secteurs.
Pour
comparer
les différences
de diffusion
de l'effet
d'entraînement
pour
les
lAA
et
les
AI,
nous
avens
choisi
ici
de
calculer
le
coefficient
de variation
C. V.)
des
augmentations
de la
valeur
ajoutée
(V. A.)
au niveau
des
cinq
secteurs.
1.- Pour
un exposé
détaillé,
voir ='ra.;"lçois
PER..'Q.OGZ. Op.
Ci t. ,
Chapitre
III, surtout
P.
50-35.
2.- Pour une interpré~ation de ces
pci;"l~s
et
de
~'exposé
de
PERROUX, voir
DAGtilAIS,
Op. Ci~., ?
92-99.
-
320 -
Le
coefficient de variation
(C.V.) peut être calculé
soit à partir de l'augmentation de la valeur ajoutée en valeur, soit
à partir du pourcentage d'augmentation de la valeur ajoutée dans
chaque secteur (1).
c.v. =
l'écart type, des augmentations
x
de la V.A.
au niveau des cinq
branches
xi
n - l
-X = la moyenne arithmétique des
augmentations de la valeur ajoutée
au niveau des cinq branches.
Un coefficient peu
élevé
signifie que l'aug-
mentation
de la demande
finale
( + 6
DF . )
dans .: le secteur
a,
étudié
provoque
un accroissement
de la valeur ajoutée
(+ ~ VA.)
~
d'égale
importance
à celui
des
autres secteurs de· l'économie.
~ütrement dit, il Y a un effet d'entraînement
considérable.
Tandis
qu'un coefficient
de variation
très élevé
indique
qu'il y a de
grandes différences au niveau de
l'augmen-
tation
de la valeur
ajoutée
enregistrée
au niveau de chacun
des secteurs.
1.- DAGENAIS F.,
Op. Cit., a utilisé
la même analyse pour
comparer
les tableaux
input-output
de quatre pays : USA,
France,
Canada, Maroc, chacun agrégé
à quatre branches.
-
321
En d'autres termes, dans ce dernier cas,
le sec-
teur
concerné
retenant en grande partie la valeur
ajoutée qui
résulte
de l'augmentation
de la demande finale,
i l y a peu d'ef-
fets
d'entraïneoent.
Ainsi, pour trouver
quel est le secteur le
plus
susceptible
de provoquer les effets
d'entraïnement
les
plus
élevés
sur le reste de l'économie
et pour mesurer
le multi-
plicateur
d'activités
intermédiaires
effets directs et
in-
directs),
nous avons fait les calculs suivants
:
1er cas
Nous avons'
augmenté de 10% ( soit
6.974 millions de rials)
la demande
finale
des
IAA
2e cas
Nous avons
augmenté
de io%
( soit
8.048 millions de rials)
la demande
finale
des
AI.
3e cas
Nous avons
augmenté
de 12%
( soit
8.048
~illicns de rials)
la demande
finale
des
IAA.
Oar.s chaque cas,
nous avons trouvé
un nouveau
vecteur
de Demande
Finale
(OF).
Ensuite, nous l'avons multiplié
par la matrice inverse
( Tableau VI ).
Cette
opération nous
a
donné
comme
résultat
un vecteur
représentant
la nouvelle pro-
duction
intérieure
( PEi ).
L'augne~tation de cette
production
au prix in-
térieur
à la o roduc t i cn
(s: L:::. PB.
e s t
-
répartie
entre
les pro-
~
duits
et la valeur
ajcut~e
du secteur
selon la valeur des coef-
ficients
techni~ùes
(Ta~leau
IV).
Notons
que
ceux-ci
de-
meurent
constan-::s.
-
322
-
(
Nous
avons
calculé
le coefficient de variation
\\
pour chacun des cas
respectifs
dont les
résultats sont
données au Tableau récapitulatif,
annexe VIII.
\\
Nos calculs présentés au tableau récapitulatif
de
l'annexe VIII,
soulignent les poin~particulièrement
importants.
D'abord,
on peut voir que dans
le
cas d'une
augmentation de
10% de
la Demande Finale des
Industries
!
Agricoles et Alirnentataires et de
10~ de
la demande
finale
des autres
Industries
(cas
l
et II),
les effets
\\
d'entraînement des
IAA sont plus
importants que
ceuxdes AI.
1
1
Cela est exact aussi pour une a tqm e n t a t Lo n en valeur de
la
Demande Finale des
IAA et des AI
(cas
II
et III).
1
Peut-être
suffit-il de dire
que
les
IAA
sont le
secteur moteur de
l'économie iranienne? On peut aussi
se demander si
les plans da développement
iranie~ ont
été
élaborés en tenant compte de cette optique
?
-
323 -
CHA P I T R E
2
------------------
LES PLANS DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
ET
LE ROLE ENVISAGE POUR LE COMPLEXE AGRICOLE
L'ensemble des techniques de calcul éconanique que nous
avons étudiées dans
chapitre précédent pourra être utilisé en tant
qu'instrument théorique afin d'apprécier la politique de développement
éconcxnique de l ' ran ainsi que le rôle dévolu au comp Le xe agricole.
ï
cependant, nous devons souligner que dans la réalité
le problème n'est pas seulement mécanique et que le nombre des
f1
variations suppose que l'appareil productif (c'est-à-dire les
1
.
i
hommes, les moyens productifs et l'ensemble des structures)
fonctionne
normalement.
Pour
étudier la politique de développement écono-
mique
et l'expérience de la planification, nous devons préciser
le
cadre dans lequel cette politique est
formulée.
Ainsi
nous consta-
tons
tout
de
suite
~Je
la structure institutionnelle
de
l'éco-
nomie
iranienne
est caractérisée
par la propriété
et l'exploita-
tion
privée
d'une
partie des ressources
productives,
le
reste
appartenant
au secteur
public.
Par
conséquent
les
plans
de
développement
iraniens
ont
été
formulés
de façon
à s'inscrire
dans
le cadre
d'une
économie
"mixte "./ et présentent
deux
as-
pects
principaux
qui
---~
:':;'..J t 1. t..
.
•
-
324 -
1.- L'utilisation délibérée
par le gouvernement de
l'épargne
intérieure
et du financement
étran-
ger
pour mettre en oeuvre
des projets
d'in~
vestissements
publics
et pour
mobiliser
et
diriger
les ressources
rares' vers
les régions
susceptibles
de contribuer
le
plus
au progrès
économique
à long terme,par
~emple
par
la
. construction
de chemins
de fer,
de projets
hydroélectriques,
d'écoles
et
d'autres
com-
posantes
de
l'infrastructure
économique ainsi
que par la création d'industries
visant
à
se
substituer
aux
importations
et par la
promotion
des industries
travaillant pour
l'exportation.
2.- La politique du gouvernement ~ùi facilite, sti-
mule,
dirige,
dans certains cas contrôle l'ac-
tivité
économique
privée
afin
d'assurer des
rapports
harmonieux
entre les désirs
des in-
dustriels
du secteur
privé
et les plans éco-
r.omiques
du gouvernement
central.
Logiquement, il ressort des caractéristiques
de la.
planification mentionnée
ci-dessus
que dans le cadre
d'une écono-
mie
mixte
la situation
de l'Iran
doit être
un compromis
entre
l'incitation
capitaliste
et le contrôle
étatique.
La planification
indicative
du pays,
se
situant
ainsi
dans la perspective
d'un
réformisme
évolutionniste
n'a pas
réussi
à sauvegarder
la
crédibilité
du
régime
monarchique
lequel
se
termina
par
un
bouleversement
des structures
politiques,
et
ceci
parce
que les plans
de développement
n'ont pas atteint
les
buts
sociaux
assignés
pour
arriver
à une répartition
plus
juste
àu revenu
àans la société
en
général,
et pour combler
les
différences
de revenu
et de bien - être
dans les milieux
ruraux
et
urbains, en particulier.
-
325 -
Ainsi,
nous avons
eu dans les villes, une
écono-
mie
capitaliste
à caractère
monopolistique
et
un secteur
pu-
blic
largement
corrompu
et
peu
efficace
et
dans les
vil-
-
d '
ti
s
de plus
en plus grandes
lages
des
chomeurs
avec
es
asp~ra
on
,
J
~-
et une agriculture malade et régressive.
.\\,
Etant
donné
que la source de financement de nos
plans
de
développement
était
essentiellement
basée
sur l' ap-
port
de
devises
provenant
du secteur
pétrolier -
secteur do-
miné
par
les intérêts
extérieurs
- à la suite de chaque
modifi-
cation
dans ce secteur
le cadre du plan
envisagé,
les buts suivis,
et les résultats
obtenus
subissaient
ce changement.
Ce qui
fait
que pour chaque plan nous
avon~
un texte initial, suivi Par d'autres textes, des nouve aux mon t.en t s .
prévus
pour
chaque
secteur,
et
enfin
un écart
entre les taux
de
développement
atteint et les taux
envisagés
toujours
par
secteur .
En conséquence, l'économie iranienne, à la fin de ces
cinq
plans,
était
dominée
par quelques
secteurs
en développe-
ment
rapide
alors
que
d'autres
secteurs
apparaissaient
anor-
malement
décroissants.
Cependant, la planification en Iran s'est améliorée
au niveau
de
l'élaboration
du plan lui - même,
des états numé-
riques
et de la présentation
des rapports
ostentatoires.
Ici, nous allons essayer de faire une étude succinte
:oncernant le secteur agricole àans les plans de développement pour
mieux déterminer l'importance attribuée au secteur agricole dans chacun
de ces plans (1) et le rôle envisagé pour les industries agricoles et
alimentaires.
1.- Pour les premiers trois Plans,
j'ai consulté à titre
de référence
de base : Ahmad aOBKHOO, " Le Développement Economique
en Iran
et la
Recherche
Opérationnelle"
Th '2se , Faculté
de droit et
des
Sciences Economiques de Montpellie~, 1974, PP. 191- 205.
-°32.6 -
.~ :.':
.. , ."
2.1. - L' AGRICUL'lURE, SECTEUR PRIVILEGIE
LE CAS DES DEUX
PREMIERS
PLANS
2.1.1. Le premier plan (1949 - 55)
La dépense ~otale du Premier Plan prévue pour un montant
total de 21 milliards devait être financée et répartie entre diffé-
rents programmes, comme l'indique le tableau I. Le rôle vital du
pétrole dans le financement du Premier Plan ressort très clairement
des données de ce tableau. Aussi quand la nationalisation de l'industrie
du pétrole en Mars 1951 suivie par des interventions britanniques donna lieu
à une diminution drastique des transactions pétrolières et des revenus
du pétrole, les opérations de développement ont été terriblement rognées
et le Premier Plan a été, malgré des efforts considérables, paralysé.
D'autre part, on constate à partir de ce plan, l'importance
croissante de la recette pétrolière qui atteint déjà 37,1 , du total.
Or le montant affecté aux investissements en pétrole, soit 4,8 , du total
ne semble pas suffisant pour ce secteur qui depuis fort longtemps
(début du siècle) a été "une enclave" dans l'éconanie iranienne.
Aussi est il mal articulé avec les autres secteurs tant en amont qu'en
aval de sa production, il en est de même dans le domaine de l'emploi
(à son apogée il n'employait pas plus de 50.000 personnes c'est-à-dire
moins de 1 , de la population active) et de la distribution de Id
valeur ajoutée (si ce n'est pas à travers le flux financier revenant
à l'Etat).
- 327 -
TABLEAU
I.
ESTIMATIONS
DE
L'ORIGINE ET DE L'UTILISATION
DES FONDS DU PREMIER PLAN DE SEPT ANS, 1949 - 55
( en
milliards de
Rials).
Réf é r e n c e s
Montant
Origine :
Recettes du pétrole
7,80
37,1
Liquidation d'éléments d'actif du
gouvernement
1,00
4,8
Participation d'organismes privés
i,oo
4,8-
Prêt
de la Banque Melli
4,50
21,4
Prêt de la B.I.R.D.
6,70
31,9
Total ...
21,00
100,00
Utilisation :
Agriculture
5,25
25,00
Routes, chemins de fer,ports,aéroports
5,00
23,8
Industries
et mines
3,00
14,3
Industrie du pétrole
1,00
4,8
Communications
0,75
3,6
Projets sociaux
6,00
28,5
Total ...
21,00
100,00
~ource: Organisation du Plan,Rapport du Deuxième Plan de Développement
à Sept Ans ~é~éran,
1343 (1964) en Persan.
NOTE:
A la fin de 1952,le montant total des fonds affectués au Plan
a été porté à 26 milliards de Rials.
-
328 ..,.
1
!1
1
1
1
i
1
,1
2 .1.2 -
LE DEUXIEME
PLAN ( 1956 - 62
)
Le Deuxième
Plan
septennal
tel qu'il a été
ratifié
par le Parlement
Iranien au début
de 1956,
prévoyai t
une dé-
pense
totale de 70
milliards
de
Rials
( $ 933 millions ) sur
une
période
de sept ans allant
de
Septembre
1955
à Septembre
1962.
Un quart
environ de cette somme a été utilisé
pour
terminer les projets
qui avaient été commencés
lors du Premier Plan
et les trois quarts
restant devaient
être effectués
à de nouveaux
projets.
Au bout d'un an environ, le total des dépenses
autorisées
a été
augmenté
de 20%
et
a atteint un montant de 84 milliards de
Rials
( $ 1 120 millions).
Sous
sa
version définitive,
cette
"
somme
devait
être répartie
de la façon suivante entre différents
:1
secteurs:
agriculture
et
irrigation,
29,88%;
transports et communications, 40,48%;
industrie et services
, 11,19%;
.':1
"~
et secteur
social ............ , 18,45% .
'1
!
Le
Deuxième Plan devait être financé par les revenus
du pétrole (environ 64,55 % du total)
dont jouissait le gouver-
nement irainien aux termes des accords sur le pétrole' de 1954 et
par des emprunts à l'étranger remboursables sur les revenus
futurs du pétrole.
I l avait
été
prévu initialement qu'environ 80% des
revenus
du pétrole devaient
être mis de côté chaque
année pour as-
surer
le
développement.
Cependant,
l'augmentation
des dépenses
courantes publiques
et
la réduction
de l'aide financière
exté-
rieure contraignirent le
gouve~nement à réduire la part
de l'Or-
ganisation
du Plan to~t d'abord
à
60%
et ensuite
à 55% et
rnoi:1s.
"".
- 329 -
Environ
26%
des fonds devaient
être consacrés au
secteur
agricole.
Mais
il y eut des changements
à la suite
de la
réduction des fonds globaux
fournis par l'Organisation du Plan.
Ainsi,
la somme
prévue
pour l'agriculture
se trouva diminuée,
et
de
plus une certaine
partie
de la somme restante
devait être
consacrée
aux programmes
de développement du Khouzestan
en parti-
culier.
Une
autre
partie de ce
budget
devait
être
répartie
pour les barrages
destinés
totalement ou partiellement à assurer
l'eau
potable
pour les villes
( ex. les barrages
de Karadj
et de
Sefid
Roud).
En premier lieu, nous notons
la part considérable
accordée
aux
grands
travaux
d'irrigation
qui se taillent
une
place
de
choix
avec
89%
des dépenses prévues.
En cela, c'est
bien
la continuité
du
1er Plan
qui se manifeste.
Ainsi,
12 pro-
jets
de
barrages
sont mis au point ( contre 6
au cours du 1er
plan
dont
les plus importants sont
ceux
de Karadj
( 1957-1961,
5 524
millions
de Rials)
destinés
à assurer
en eau potable la
ville
de
Téhéran,
de
Sefid
Roud
1956 -
1962, 4 000 millions
de Rials )1 de
Dez
(4 570 millions
de
Rials)
pouvant
irriguer
125.000
ha
de
terres
fertiles
au
Khouzestan, les barrages de Golpayegan, Bampour, Karkhe, etc.
(1)
Plusieurs
économistes iraniens pensent avec
rai-
son
que la grosse erreur ( par delà
l'obstination
à dépenser des
sommes
à de~ projets
peu rentables
à court
terme
consistait à
ne pas
étudier les projets de mise en
valeur
des terres
stériles
et les dépenses
nécessaires.
Il
arrive
que pour certains barrages
des études
insuffisantes
n'ont
pas
prévu
les conséquences de l'érosion et
le"
barrage
de Reza
Chah
Pahlavi, par exemple, se trouve" embourbé"
en raison de l'absence
de reboisement de ses rives.
1.- Derakh-Chandeh, R.
" La planification économique en Iran"
Thèse, Université de Paris 1,
Paris 1976, P. 52.
-
330 -
Des efforts sont également déployés
en direction
de la mécanisation
et de la culture scientifique.
Malheureusement,
en ce
domaine, tous les efforts ne peuvent être rééompensés que s'ils
tombent
en milieu favorable.
(1)
D'autre part,
l'agro-industrie
est encore inconnue
à l'époque
dans le pays.
Il y avait
bien
quelques industries
de
traitement
de produits alimentaires
(fabrique de lait pasteurisé
à Téhéran,
fabrique
de compote de fruits
et conserves
de légumes
à Machad, Esfahan,etc . . . . ),
mais
la production
était surtout
orientée
vers la satisfaction
des besoins des couches
occidenta-
lisées
et ne
constituait
qu'un support
à l'importation de
ces
biens
par laquelle
était
véritablement approvisionnée
l'économie.
Enfin,
un ensemble
d'actions
dispersées
(amé-
lioration
-des terres
et
des
forêts,
protection
de la nature,
amélioration
des races
animales,
lutte contre les
maladies, etc ... )
sont
menées
sur une assez
petite
échelle.
Il
faut dire
ici
1
que la réussite
de ce
genre
d'action
ne peut
provenir
d'une
i
-1
réforme
ponctuelle,
même
profonde,
mais
suppose
une
attention
-- 1
continue
des
agriculteurs
et des cadres qualifiés.
(2)
1
Malgré
tous
ces
efforts et
d'autres encore, i l
1
i
était
bien difficile
de qualifier
les deux Plans
à sept ans
de
1
i1
" plans"
au sens technique
du terme.
Au sens strict du terme, il
i
s'agissait
plutôt
d'une
affectation
de trésorerie.
Ils
ne
comportaient
pas d'objectifs
physi~~es
ou de bilan explicites
en
matière
de
philosophie et de
stratégie des dépenses
sous-
jacentes.
(1)
Nous allons traiter ce point plus en détail dans le chapitre
suivant
(2)
Derak~cha~èeh op.
cit., P.
54
-
331 -
Dependant, ces deux plans préconisaient un àéveloppement
"harmonisé" des différents secteurs de l'économie de manière à
éviter les déséquilibres sectoriels susceptibles de freiner ou de
bloquer la croissance slobale. Le secteur agricole a joui d'une
attention privilégiée dans la phase de p~ani"ficationmai5 i~
fut plutôt ignoré dans la phase exécutive des plans.
.,
!
-
332 -
1
1
2.2.
L'AGRICULTt3RE~ LE SECTEUR SECONDAIRE
LE CAS DU 3ème PLAN 0962-1967) 1
1
i
Le Troisième
Plan
Quinquennal
proposait
initiale-
1
ment une dépense totale de
190
milliards
qui, par la suite,
a été
1
réduite
à
145
et
ensuite
augmentée
une première
fois
à
200
;1
i
pour
passer ensuite
à 230
milliards
de rials.
Le Plan proposait
i
aussi une croissance annuelle moyenne du revenu agrégé
de l'ordre
1
de 6% , qui reposait sur
l'hypothèse
d'Une
formation brute de ca-
\\
1
pital
intérieur
représentant
18%
du PNB
obtenu
!
à partir
d'un
ii
coefficient
de capital
présumé
de
3/1.
(1)
1
Ce
que
l'on
const~te encore c'est le
rôle
fon -
\\
1
damental
du secteur
du
pétrole.
Les
revenus
du
pétrole
cons-
1
tituent
de
loin
la source
la plus
importante
des fonds
de dé-
1
1
veloppement ( 66,1% )
, suivis
par
le
financement intérieur
total
·;1
( 18,8% )
et les en:.prunts
extérieurs
( 9% ).
;1
La répartition
prévue
et la répartition effective
:1:1
des
dépenses
de développement
entre
les différents secteurs
sont présentées
au Tableau
II
Dans les deux
groupes de
don-
nées,
les
transports
et
communications
se taillent
la part du
lion,
suivis
par l'agriculture
et
l'énergip.
et
les combustibles.
L'industrie
et les mines constituent
aussi un poste important
du
total des dépenses
prévues
et
des dépenses
effectives.
1.- Il convient de remarquer que les données sous-jacentes ne consti-
tuaient rien de plus que de simple "hypothèses réalistes". Par
exemple, le coefficient de capital a été obtenu" à partir de com-
paraisons a~ec d'autres pays" el". supposant qu'il était de 3/1. Le
taux de formation du capital qui en découle a été déterminé égale-
ment après examen des données de vingt quatre pays sous-développés
dans lesquels" le taux des investissements fixes n'a pas dépassé
33% du Produit National Brut
sauf dans un de ces pays"; et " les
taux élevés des investissements fixes n'ont pas entraîné, dans tous
les cas étudiés, des taux de croissance élevés ". L'Organisation du
Plan, Outline of the Third Plan,
1341-1346, Téhéran, 1342 (1963) ,
pp
....
_
a
40-41. Les données de base de la olanification
...
dans les autres
pays ont été également appliquées
d'autres phases de la planifica-
tion iranienne. Voir Baldwin, Plann ng and Development in Iran,
John Hopkins Press, BaltLmore,
196
, ?
130
- 333 -
Le Troisième
Plan
a été
inégal
dans ses perfor-
mances.
Par exemple,
en agriculture, un certain
nombre
de va-
riables
exogènes,
~ savoir
une grande
sécheresse,
un hiver ex-
trëmement
rigoureux
qui a été
f~tal
au bétail,
et l'absence
d'investissements
privés
nécessaires
(par suite des incertitudes
initialement
causées
par le programme de la réforme agraire),
(1)
ont
provoqué
une réduction du taux de croissance
de
ce secteur
qui a été
effectivement
de 2,8\\
par an~au lieu des 4\\
qui avaient
été
prévus
initialement.
Un autre but
assigné
à
ce plan
pour le secteur
agricole
était l'amélioration du niveau de vie des paysans
et la
répartition du revenu
agricole
de façon
équitable, suivi
d'une
réduction
de l'importation
en produits agricoles.
Nous remarquons
que
le plan a totalement
échoué
dans tous ces
domaines.
Cependant le troisième plan guiquennal fut pour
l'agriculture une période de restructuration. La réforme agraire
mobilisa pendant cette période la grande majorité des ressources
humaines et financières des instances
-
concernees de ce secteur pour
le bon déroulement.de la passation de la propriété de la terre, des
propriétaires aux paysans. Ge fut aussi la phase d'expansion rapide
du mouvement coopératif (2) ..
Depuis la réforme agraire et par la pression qui
était exercée sur les propriétaires féodaux, une nouvelle situation
plus propice pour les petites et moyennes exploitations commerciales
apparUt.
(1) Pour les détails sur la réforme agraire se reporter à la
section correspondante
(2)
Sujets que nous avons déjà traités dans la première partie
l
- 334 -
Tableau Ir Versements projetés et versements effectifs des fonds par secteur
1
pour le Troisième Plan (en milliards de Rials).
1
..
Fonds effectivement
versés
c
~ersements
A~fectation
Débours é
projetés
SECTEURS
Montant
%
t10ntant
°L
,0
Montant
%
Agriculture
45,0
22,5
47,9
21,5
47,3
23,1
Industrie et mines
21,9
10,9
27,3
12,3
17,1
8,4
Energie et combustibles
27,0
13 ,5
35,1
15,8
32,0
15,6
Transports et
50,0
25,0
57,0
25,6
53,8
26,3
conmunications
Enseignement
17,9
9,0
17,6
7,9
17,3
8,5
Santé
13,9
7,0
13 ,3
6,0
13 ,2
6,5
Travail
8,0
4,0
2,9
1,3
2,8
1,4
Aménagement municipal
8,0
4,0
7,3
3,3
7,2
3,5
Statistiques
0,8
0,4
1,6
0,7
1,5
0,7
.
Logement et construction
7,5
3,7
12,4
5,6
12,2
6,0
Tota1........
200,0
100,0
222,4
100,0
204,6 ~
100,0
Source
Organisation du Plan, Outline of the Th;rd Plan 1341-1346, p.72
et Report on the Performance of the Third Oevelopment Plan, p.23
l
Le total comprend 200 millions de Rials payés au Ministère des
Finances afin de poursuivre les projets de développement.
- 335 -
2.3. l'AGRICULTURE, SECI'EUR NEGLIGE
LE CAS DES QUATRIEME
ET CINQUIEME ?LAN
:
2.3.1. Le quatrième plan 1967 - 73
Pendant cette période de cinq ans et six mois,
le développement du pays a reposé sur ce plan que l'on croyait être
-e-
.,
le plus ambitieux àe tous les plans précédents. Il a réussi à induire
un investissement total de 810 milliards de rials ($ 108 milliards)
i
A peu près 55 % de ce total, soit 443 milliards de rials devaient
faire l'objet d'un investissement public et les 45 % restant,
soit 367 milliards de rials, devaient être investis par le secteur
privé. Le revenu du pétrole (80 % du total) servait pour 63,1 %
au financement des fonds de développement.
Ce plan a permis d' obtenir un taux de croissance
du PNB de 9,4 % par an. Autrement di t, on s' attendait à ce que le
PIB qui se montait à $ 6,9 milliards en 1967, (en prix de 1965)
atteigne $ 10,9 milliards à la fin du plan.
La répartition prévue et la répartition effec-
tive des dépenses du Plan de développement entre les différents
secteurs sont présentés au tableau
III.
Une simple comparaison de ce Tableau avec
celui du Troisième Plan fait ressortir un changement dans l'ordre
des priorités de la politique économique du pays en ce qui
concerne le secteur de l'agriculture : alors que la part des
industries et des mines était passée de 21,9 milliards dans
le 3ème Plan à 99 milliards de rials dans le 4ème pl~"
soit
une augmentation de 350 %, les fonds destinés à l'agriculture
n'avaient augmenté que de 44 %, c'est-à-dire de 45 à 65 milliards
de rials. On constate en
outre que les secteurs (a) transports
-
336 -
TABLEAU -
III
AFFEcrATION DES FONDS DE DEVELOPPEMENT PAR SECTEURS
---------------------------------------------------
POUR LE 4ème
PLAN
(en milliards de Rials )
--------------------------------------------
-
337 -
et communications,
(b)
industrie et mines,
(c) eau et électricité
sont prioritaires par rapport à l'agriculture.
Le taux de croissance annuelle moyenne pour ce
4ème plan était de l'ordre de 11 \\ qu'il faut comparer avec les
9,4 \\ projetés lors de son établissement.
Comme nous l'avons dé j à indiqué auparavant,
la dépendance à l'égard des marchés étrangers pour les produits
alimentaires et les matières premières a augmenté au COUrs et à
la suite de ce plan.
Pour la première
fois,
d'autre part,
le Plan
donne
des
indicateurs
physiques
de
prévision.
Ainsi,
on
peut
considérer,
pour
avoir
plus
de
précision,
le
TableauIV
qui
suit,
qui
nous
donne
les
objectifs
'de production
pour les
principaux
produits
agricoles.
La valeur
ajoutée
du
secteur
doit
passer,
quant
à elle,
de
102
milliards
de Rials
en
1965
à
139 mil-
liards
en
1972,
soit
un
accroissement
moyen
annuel de. 4,4\\.
La production
totale
doit
croître
sur
la
même
période
de
5\\
par an
et passer
je
112,6
milliards
à
158,5 milliards
de
rials.
Ce taux
peut être considéré
comme
juste
suf-
fisant,
compte
tenu
du fort
accroissement
du
revenu
par
tête
sur la période
et du fait
qu'aux
premiers
stades
du
dé-
veloppement
les
individus
se
tournent
plus
vers
les
produits
alimentaires
et
de consommation
classique
habillement, meubles
pour
satisfaire
leurs
besoins.
Les dépenses de développement prévues pour le
secteur agricole sont de 65 milliards soit 13,54 % du total pour la
première estL~ation. Le pl~~ revisé donne cependant ~~ chiffre
inférieur
46,7 milliards soit 8,4 % èu total des dépenpes de même
-
",_., "----h-ature ,
-
338 -
l
1
!i1l;
1
1
TABLEAU
IV .
1
OBJECTIFS
DE
PRODUCTION
DU IVème PLAN, (1967-73)
(Le secteur agricole)
Accroissement à la
PRO D U l T S :
fin
du 4ème
Plan
par
rapport à l'an-
~ée 1965 (en % )
Céréales
31,66
Produits
intermédiaires
pour
l' industr ie
.
64,3
"
Fruits
frais
et
fruits
secs . . . . .
33,71
Légumes,
pommes
de
terre
.
:;1
45,2
Graines
59,7
~'I
.-_..
-: 1
Plantes
fourragères
187,8
Produits
forestiers
30
Viande
.
50,4
Lai t
.
25
Sous-produits
des animaux
.
17
Autres
produits
végêtaux
.
78
Autres
produits
animaux
.
38
Croissance moyenne de
tous
les
produits
41 %
Source
1\\
4ème Plan
du
développement 1\\
P.42.
-
339 -
On voit clairement,
par
conséquent,
que
le
4ême Plan
quinquenal
du pays
ne privilégie
pas
ce
secteur,
ni
dans
la phase de
planification
ni dans
la phase
d
'exé-
cution
du Plan.
Cela devrait d'ailleurs
être
prévisible
à par-
tir
de
la
discussion
des principes conduisant
au choix des
priorités.
'Pourtant,
il nous semble
que ce chiffre
est
par
trop
réduit
si l'on
veut
arriver au taux de
croissance prévu.
Nous savons, en effet, que la production agri-
cole
est fortement inélastique
(conditions
climatiques, men-
tali té
d'auto-consommation) et il étai t
prévisible
que
le
taux
ne sera
pas
réalisé
avec
si peu d'investissements.
Le tableauV, qui suit, nous éclaire tout de suite
sur le degré de réalisation des projets et des prévisions. (1) Sauf
pour le coton, le plan a échoué dans la réalisation des objectifs fixés.
L'échec qu'a essuyé
l'Iran
dans sa
tentative
de
modernisation
de l'agriculture
et d'augmentation de
la pro-
duction
dans ce secteur
n'a pas besoin d'être
prouvé. Le 4ème
Plan
de développement
avait
pour but
d'augmenter la production
agricole
de 5%,
mais
il ne
put atteindre ce taux
qui en fait
que
de
2,5%, c'est à dire
bien
inférieur
à celui
de la
croissance
démographique.
Alors
que l'agriculture participe
pour 23,2%
au
PNB
au début
du
4ème
Plan,
le chiffre
n'est que
de
16 %
en 1972, ce qui constitue
un chiffre particulièrement éle-
vé
de décalage.
1.-
Cité
d'après
Derakhchandeh,
Op. cit. p. 311
-
340 -
TABLEAU -
V
PRODUCTION
DES PRINCIPAUX
PRODUITS
AGRICOLES.
-----------------------_._---------------------
( en milliers
de
tonnes
Objectif
Production
Ratio de
R é
f é r e n c e s
du
réalisation
4ème Plan
effective
en % des
objectifs.
Blé
4.700
4.500
95.7
1
Orge
1.135
1.000
88.1
Riz
( paddy )
1.400
1.200
85.7
Coton
( brut )
600
618
103.8
Canne à sucre
800
700
87.5
Sucre de betterave
4.500
3.949
87.8
Oléagineux
130
54
41.5
Thé
vert
120
88
73.3
Les L~portations furent importantes, aussi
bien pour satisfaire la demande incompressible, que pour réduire
les prix. On dut Imporce r pour 79,6 milliars de Rials de produits
agricoles pendant la période du Plan. Ces importations furent
cependant compensées par des exportations
(de coton, et de fruits
secs notamment)
de 61,2 milliards de
Rials, ce qui rend le solde
peu significatif.
1
1
i
·1.,1
:1
-
341 -
2 .3 .2 -
LE CINQUIEME PLAN DE DEVELOPPEMENT
DE L'IRAN.
1352 -
1356
(1973 -
1978 )
Le 21 mars
1973, l'Iran s'est lancé dans
son
cinquième
Plan
de développement
quinquennal
qui devait cons-
tituer
l'une des phases les
plus
décisives
de l'histoire
de
son
développement.
Ce plan
a pourtant
été
victime
de
plusieurs
changements
qui
ne :lurent
pas
perçus
comme
nocifs
d'autant
plus
qu'à cause
de la crise
pétrolière
de
1973
il Y a
eu
des
augmentations
successives
des
recettes
pétrolières, sur-
tout
pendant les deux premières
années
du
plan. A la
suite
de chaque
changement, les planificateurs
essayaient
de modifier
les
stratégies
prévues,
mais
ils
n'ont
fait
qu 1 accentuer
les erreurs.
Nous
voyons,
donc,
un taux
de croissance
moyen
de
11,4 % par
an
dans
la première
version
et quel-
ques
25,9 %
dans
la
dernière. (1)
Le
TableauVI
nous
donne
les
chiffres
d'allocation
des
5ème
Plans
original et
revisé
et nous
montre
clairement
quelques
unes
de
ses
nou-
velles
orientations.
Il est évident ~ue les secteurs
(a)
communications,
(b)
Ind~strie, (c) pétrole, (d) bâtiments
publics,
(e) électricité, sont prioritaires par rapport au
secteur agricole.
Pourtant ce plan a débuté à un moment où l'Iran
bénéficiait de ressources vastes, et étudiait la capacité
d'absorption de l'économie pour éviter qu'une injection trop
massive ne détruise les potentialités d'une croissance régulière
dans le futur (2)
(1)
Prix constants de
1353 (1974)
(2)
Sans pour cela aborder une étuàe politique, il nry~s faut, toutefois
noter que le pays consacrai t que Lque s 28 %du budget ( 1352) pour des
achats d' armes sophistiquées en vue de devenir la puissance importante
-------.------- de- la région <su.rnommé e "le gendarme du Golf pers ic;:ue .
-
342 -
Tableau VI : Part de 11 investissement du secteur public dans le
5ème Plan, 1973-1978 (1)
(En milliards de Rials)
Secteurs
. pe Pl an'
5e Plan- .
Auqmenta ti on .
Plan
briginel révisé
Montant
%
révisé
en
%
1. Agricul ture
121
239.6
118.6
98
8.4
2. Eau
106
160
54
51
5.6
3. Industrie
180
352.1
172 .1
95.6
12.3
4. Mines
46
62
16
34.8
2.2
5. Pétrole
130
333
203
156.1
Il. 7
6. Gaz
24
51
27
112.5
1.8
7. Electricité
53
240
187
352.8
8.4
8. Conmunications
177
404
227
123.2
14.2
9. Télécommunications
36
91.4
55.4
153.9
3.2
10. Développement rural
36
60
24
66.7
2.1
Il. Développement urbain
32
45
13
42.2
1.6
12. Bâtiments publ i cs
91
320
229
251.6
11.2
13. Logements
90
1
230
140
155.3
8.1
[
14. Education
127
130
3
2.4
4.6
j
15. Culture
5
i
10
5
100
0.3
.1
16. Touri sme
7
11
4
57.1
0.4
~·r
17. Santé
24
43
19
79.2
1.5
.1
18. Bien-être pu bli c
1
5
9
4
80
0.3
19. Sports
9
15
6
66.7
0.5
20. Développement des provinces
-
1
10
10
-
0.3
2l. Affaires publiques
-
32
32
-
1.1
1
Total général
i
1299
2848.1
1549.6
119
100
j
(2 )
(3 )
.·11
1
1
(1) Y compris les crédits publics affectés au secteur privé.
j
1
!
1
(2) Y compris 65,8 milliards de Rials de crédits publics affectés au
secteur privé.
1
,
(3) y compris 219 milliards de Rials de crédits publics affectés au
,
secteur privé.
1
11i
- 343 -
En 1976, quand les recettes pétrolières
cessèrent d'augmenter camme prévu, cas de la dernière version
du Plan, le pays souffrait déjà d'une bureaucratie corrompue
sans précédent. L'urbanisation rapide a créé la crise du
logement en 1976, et par le défaut des prévisions en électri-
cité (crise de l'été 1977) avec pour corollaire des interrup-
tions fréquentes d'électricité, l'industrie déjà faible devenait
presque inactive.
L'agriculture du pays était tellement négligée
que dans la dernière année de ce plan, au lieu des 7 % de
croissance annuelle prévue, celle-ci a même décru de 0,8 \\ par
rapport à l'année pré cé den te (1)
D'autre part, les industries-et les mines
n'ont pas atteint 18 % et les services, 16,4 % (taux de croissance
prévus)
(2)
L'investissement fixe total qui devait auqmence r
de 29,7 % chaque année était inférieur à ce niveau, et s'appro-
chaitenviron de 22,9 % (3).
La situation s'est surtout dégradée au cours de
la dernière année lorsque le PIB n'a augmenté que de 1,7 \\, les
autres taux de croissance ou de régression étant les suivants
Agriculture 0,8 %, Pétrole
7,2 %, Industries et mines + 8,6 %
service + 9,2 %, largement inférieurs aux objectifs fixés par
le Plan (4)
(1)
Bank Markazi Iran "Rapport annuel 1356", op. c i t . p.
17 ; nous
avons d'ailleurs traité ce point de façon plus détaillée dans
la section sur l'agriculture.
(2)
Ibid.
p. 24
(3)
celui-ci n'était que de 3,4 % en 1356, Ibid. p. 169
(4)
:bid. P. 163
}
1
v
v
"
- 344 -
"'"'11!if
1
1
!
!
1
Malgré ces échecs, le cinquième Plan, dans sa
i
totalité avait tout de même obtenu des progrès. Pour mieux campren~
dre les buts et les réalisations pendant cette période nous avons
préparé le Tableau v[Isuivant qui est extrêmement explicite. C'est
1
1
en effet en grande parte le ralentissement du secteur pétrolier
1
qui a marqué le sort des autres secteurs.
1
!
,
i,
1
l
TABLEAU - VI l
1
!~~~-~~-~~~~~~~~-~~---~~---~~~-~!_~!!~~~
1
AU COURS DU 5e PLAN
DE
DE"v~~PPE)1EN':'
IRANIEN
--------------------------------------------
1973 -
1978
)
1
R é f é r e n c e s
Objecti~s en %
t'1iveau atteint en %
t
f
Agriculture
7,0
4,6
Industries e~ mines
18,0
15,5
Services
16,4
15,3
-----------------------------------------------------~--
-- - --- -- ---- --
PIB
( sans pétrole )
15,0
13,3
~-----------------~-----------------------
Pétrole
51,5
26,3
------------------------------------------
Rev. National Brut
25,9
17
Source
Bank Markazi Iran
Rapport Annuel 1356, P.26
- 345 -
2.4. - LE RaLE DEVOLU A L'AGRICULTURE EN IRAN
Tout d'abord, il va de soi que plus la part des
revenus pétroliers est élevée dans le revenu national, plus l'indé-
pendance de l'Etat (lequel accapare ce revenu) par rapport aux forces
économiques et politiques internes est grande, plus libre est son
choix et plus grand est son pouvoir. "Ce fait constitue", précise
Rachidzadeh, "l'une èes
bases
fondamentales
de
l'analyse
de
l'Iran
sous quelqu'aspect qu'il soit et c'est
le
principal facteur qui
le
différencie
de
la majorité
des
pays du tiers-monde" (1) .
De cette façon, nous avons remarqué que la part
du pétrole dans le financement du développement est accrue de
37,1 \\ dans le premier plan à 64,55 % dans le deuxième, à 66,1 %
dans le troisième, à 63,1 % dans le quatrième et à 65 % (2) dans
le cinquième. Ainsi le pétrole a joué le rôle de financement
du développement dans tous les plans.
En effet, le rôle envisagé pour le secteur
agricole dans la planification économique iranienne a subi une
écolution considérable. Tandis qu'un rôle actif était attribué
à l'agriculture dans les trois premiers pl~~s, elle fut, nous
semble-t-il, considérée comme une
"catégorie à
part"
dans
les quatrième et cinsuième plans de développement. Hors de ces
deux derniers plans, le secteur de l'industrie (et surtout de
l'industrie de montage) était considéré camme le secteur moderne,
qui pouvait et même devait remorquer le secteur rétrograde, c'est-
à-dire le secteur agricole. L'agriculture était considérée comme
la fournisseuse potentielle de "main d'oeuvre illimitée" pour
(1)
Rachidzadeh L., op. cit. P. 18.
(2)
Notre estimation.
:1,
- 346 -
1
1
1
1
l'industrie et, ccmme "surplus agricole" de moindre degré pour le
1
!
reste de l'économie. Ainsi, la politique globale du pays encourageait
le transfert de main d'oeuvre et de surplus agricole en changeant
les "termes de l'échange" au détriment de l'agriculture.
1
En outre, il ressort que l'Etat suivit depuis_
le 4ème Plan une stratégie é.conamique de développement basée sur la
croissance déséquilibrée où le rôle dévolu à l'agriculture était un
rôle très secondaire. A cette fin, il était demandé à ce secteur
d'ajuster avant tout sa production aux besoins alL~entaires et
agricoles du pays.
L'affectation des fonds de développement par
secteur pour les 4ème et 5ème Plans par rapport aux trois premiers
Plans confirme le changement dans l'ordre des priorités de la
politique économique du pays.
".::'.-
les plans de
Affectations totales et
Agriculture et irrigations .-,"
développement
finales en agriculture
dans l'ordre des priorités
et irrigation
,
1er Plan
25 %
1er
1
2ème Plan
24,8 %
1er
3ème Plan
23,1 %
2ème
4ème Plan
8,4 %
4ème
5 ème Plan
10 % (le)
5ème
(x)
La part de l'investisse~ent du secteur public dans l'agriculture
fut prévue à 8,4 % et dans le secteur "eau" à 5,6 %. Cependant
les projets d'irrigation furent envisagés plutôt en faveur des
eaux potables pour les citadins et en faveur de production d'élec-
tricité ; ainsi le chiffre 10 % rapporté par ElU nous semble
plus près de la réalité. Economic lntellegence Unit: "Quarterly
1
Economic Review of Iran", annual report 1979, PP. 7-8.
1
1
i
1
i
i"i.i~'1
-
347 -
2. 5. -
LE ROl;.E ENVISAGE
POUR LES INDUSTRIES AGRICOLES
ET
ALIMENTAIRES.
En
étudiant
plus soigneusement
les trois
derniers
plans
de développement, nous
réalisons à quel point
on
connaissait
peu
de choses
sur les industries
à base
agricole.
Il
ressort
du
Ille Plan que " les indus-
tries
alimentaires,
cuirs
et textiles ont eu le taux
de crois-
sance
le plus faible
au cours de ce dernier"
(1)
D'ailleurs,
le secteur
de l'agriculture
a eu aussi pendant cette
période
un taux
de croissance
de
2,5%
au lieu
des
4%
par
an prévu
par
le Plan.
Dans
le IVe
Plan, alors
qu'un taux
de crois-
sance
de
15%
par an
était fixé
comme objectif
pour les sec-
teurs
industriels,
le taux
de croissance prévu
pour les indus-
tries
alimentaires
et les industries
textiles
étaient
de l'or-
dre
de
10,7%
et de 11,1%
par an respectivement. (2)
De la même
façon, seulement 8,32%
( 7 720/
92 700
millions
de
rials)
des investissements
publics
et
7,31%
(8 800/120 300 millions
de rials) des investissements
privés
ont
été
affectés
aux secteurs
des industries
alimen-
taires
et du tabac.
Autrement dit, seulement 7,75 % ( 16 520 /
213 000 millions de rials
de
l'investissement
total
ont
été
assignés
au secteur
des
lM.
(3)
C'est
pendant
le IvfPlan
que le secteur de l'agriculture a eu un taux de croissence de
2,5 %
au lieu
des 5% prévus.
1.- Organisation du ?lan, "I~Je Plan de Développement, 1347 -51"
Op. Cit., P.25.
2 . - Ibid. P.
113.
3.- Nous avons généralisé ce chiffre pour les lAA étant donné que
-les ··secteurs des bo i,s sons et textiles n' étaient pas mentionnés
séparément.
-
348 -
sept
premières
branches
1.- Secteurs alimentaires, boissons; tabac.
2.- Secteur
Textiles.
3.- Bâtiment,
4.- Services
Privés et Publics,
5.- Pétrole
( sans les mines),
6.- Secteurs du Commerce et des Banques.
7.- Agriculture.
Par conséquent, nous pouvons dire qu'une stra-
tégie
reposant sur des taux de croissance élevés pour
les autres
industries et
des taux de croissance
faibles
pour les lAA
ne
semble
pas raisonnable
parce que le secteur· des lAA
a des effets
d'entraînement
plus importants
au niveau
des cinq et
dix neuf
secteurs
et
i l peut être considéré
comme le secteur le plus
stimulant.
Ensuite,
si l'on veut
encourager le secteur de
l'agriculture
à produire
plus, afin
de
réduire"la disparité des
revenus
entre les
villes
et
les campagnes
et de créer
des
em-
plois
pour une population
rurale
toujours
croissante
( en chif-
fres
absolus),
i l ne nous reste plus
qu'à
développer
rapide-
ment
les industries
agricoles
et alimentaires.
En outre,
si l'on considère
une augmentation
de la demande alimentaire de l'ordre
de 7%
par an, on voit
en-
core
plus clairement
que la situation actuelle de l'Iran
appelle
des
mesures
urgentes.
Aussi, nous croyons qu'il
est indispen-
sable
que le nouveau
régime
adopte une stratégie
mettant sur-
tout
l'accent sur les industries agricoles
et alimentaires.
- 349 -
Alors
que la version initiale du
Ve
Plan
a prévu
un taux de croissance de
14%
par an pour les secteurs
industriels,
le taux fixé pour les industries
alimentaires, les
-boissons, - les
tabacs, est de
4,8 % - et d'environ 8,9% par an
pour
les industries
textiles.
(1)
En ce qui concerne
la
politique
d'investis-
sement
de
cette
première
version
du Plan, nous
voyons
que
seulement
8,57%
15/175 milliards
de rials) des
investisse-
ments
sont publics
et
17,36%
(35/326 milliards
de rials)
sont
privés;
autrement
dit,
9,96 % seulement
de
l'inves-
tissement
total
(50/502
milliards
de rials)
sont
affectés
au secteur
des
IAA.
(2)
On constate
cependant une
augmentation consi-
dérable
dans le volume
de l'investissement
de la
première ver-
sion
du Ve
Plan
par rapport
au IVe
Plan
dans le secteur
des
IAA.
Cette
augmentation
a
été
d'environ
202 %.
Mais
est-il
cohérant
de considérer
pour le Ve Plan
une affec-
tation
des investissements
de l'ordre
de
9,96%
pour
les IAA
et
de
90,04 % pour
les
AI?
Est-ce
une
bonne
stratégie
d'avoir
une croissance
annuelle
de 5,5 % dans le
secteur
agricole?
Est-ce que
les taux
de
croissance
suivants
se
justifient
pour
A = 5,5 %
IAA = 4,8 % !l( !l(
A:I. =14 %
1.- Ibid. P.122.
2.- Organisation èu ?~~" Il Ve Plan
de Développement': en Persan,
Op. Cit. P.102.
Jo!
!l(. Avec
l
t
- .
es
extl.l.es,
environ
6,4 %
- 350 -
Pour répondre
à cette dernière
question,
nous avons calculé . les
taux
de croissance pour les trois
cas
introduits dans le chapitre précédent.
+AA
+A.lAA
+A AI
CAS r
3
7,7
0,1
CAS II
0,7
1,1
8,5
CAS III
3,5
9
0,15
Nous
voyons tout de suite qu'avec
une aug-
mentation
de la demande finale des lAA
ou des AI, on continue
à avoir
: +.c.. lAA >+AA .
Il est bien évident
qu'une augmentation de la
demande finale
des
lAA
a une
incidence
beaucoup
plus
impor-
tante
sur
le
secteur
de
l'agriculture
que
la
même
augmen-
tation
de la demande
finale
des
AI.
1
ï
En ce qui concerne
les modifications
ulté- ..
rieures
survenues
dans
le
Ve Plan,
on constate
une augmen-
tation
encore
plus considérable
du
volume
des investissements.
Mais,
en cette matière,
les secteurs
des lAA
sont encore
ignorés puisque le pourcentage des taux
de crois-
sance
prévus
pour la période
du Ve
Plan sont : 27 pour les
in-
dus tries
chimiques
et
pétrochimiques
32
pour les industries
métalliques ;
38 pour
les industries
électroniques ; 20
pour
les
industries
de transport
et, seulement
11
pour les industries
".)
agricoles
et alimentaires.
351 -
Par ailleurs, on constate
que, seulement
8,2 %
des investissements
totaux
sont
affectés
aux
lAA
dont
la part
est inférieure
à celle
qui
a été
prévue
dans
la première
version.
Afin
de traiter
les tableaux
d'input-output
d'une manière
plus pratique et plus réaliste, nous avons établi
un programme
sur ordinateur
à partir
des même
calculs
expli-
qués
auparavant.
Ici, nous
avons changé
le taux de croissance
envisagé
dans
la catégorie
"de 0 à 20 %"
pour chaque secteur
et nous avons observé
les C.V.
, produits.
Par exemple "
pour une croissance
de 20 %,
nous avons
trouvé
les C~V!S., suivants
qui. expliquent
grosso
modo
l'ordre
de priorité
si Q~e croissance harmonisée
est sou-
haitée.
1 - lAA
=
0,79,
2 -AI
=
1,18,
3 - S
=
1,79,
4 - A
1,87
5 - P+M
=
1,95.
Pour vérifier
notre
modèle
et les résultats
obtenus,
nous avons répété
le traitement
avec
un
Tableau de
19 x 19
dont
une partie fut construite
à l'Institut de
Développement
et de
Recherches
Economiques
de l'Université
de
Téhéran .
( 1)
Les résultats
obtenus ici sont beaucoup plus
appréciables
et l'ordre
des priorités est le suivant pour
les
1.- Pour construire les parties non existantes, nous avons utilisé
le tableau technologique de l'année
1345
en tenant compte
de
l'évolution de chaque secteur pendant
la période 1345-51.
- 352 -
sept
premières
branches
1.- Secteurs alimentaires, boissons; tabac.
2 .• Secteur
Textiles.
3.- Bâtiment,
4.- Services
Privés et Publics,
5.- Pétrole ( sans les mines) ,
6.- Secteurs du Commerce et des Banques.
7.- Agriculture • .
Par conséquent. nous pouvons dire ~'une stra-
tégie
reposant sur des taux de croissance élevés pour
les autres
industries et ~es taux de croissance
faibles
pour les IAA
ne
semble
pas raisonnable
parce que le secteur des IAA
a des effets
d'entraînement
plus importants
au niveau
des cinq et
dix neuf
secteurs
et
il peut être considéré
comme le secteur le plus
stimulant.
Ensuite,
si l'on veut
encourager le secteur de
:~
l'agriculture
à produire
plus, afin
de
réduire la disparité des
revenus
entre les
villes
et
les campagnes
et de créer
des
em-
plois
pour une population
rurale
toujours' croissante ( en chif-
fres
absolus),
il ne nous reste plus
qu'à
développer
rapide-
ment
les industries
agricoles
et alimentaires.
En outre,
si l'on considère
une augmentation
de la demande alimentaire de l'ordre
de 7%
par an, on voit
en-
core
plus clairement
que la situation actuelle de l'Iran
appelle
mesures
urgentes.
Aussi, nous croyons qu'il
est L~dispen-
sable
que le nouveau
régime
adopte une stratégie
mettant sur-
tout
l'accent sur les industries agricoles
et alimentaires.
-
353 -
CHAPITRE
3
L'AGRII""TlLTURE rQMMERCIALE ET LES ACTIONS
DIRECI'ESSUR LE DEVELOPPE.M.ENT AGRICOLE
Un rapport concernant le problème mondial de
l'aliment,ation
se termine par la conclusion suivante : "La moderni s at i on de
l'agriculture
dans
les
pays
en voie
de
développement
nécessi-
tera
des
investissements
en
capital,
la
prestation
de
facteurs
de
production sous
forme
de
semence~ d'engrais,
de
produits
anti-parasitaires,
d'eau et
de
matériel;
elle
devra
aussi
organiser
la distribution
et
les
sytèmes
de
commercialisation,
la
formation
de
spécialistes
agricoles
et
celle
de
la politi~ue de
prix en
opérant d'autres
change-
ments
dans
la structure
socia-économique." (1)
Cette longue liste met en relief le fait que le développe-
ment agricole nécessite avant tout une approche globale
(a package
program). Elle indique, d'autre part qu'un ensemble des actions
directes et indirectes est indispensable pour inciter la modernisa-
tion de ce secteur.
Le manque ou la faiblesse de chacun de ces facteurs pourrait
constituer un maillon faible ou bien un goulot d'étranglement de la
production agricole du pays. D'autre part, déterminer les goulots
d'é~ranglement de la production facilite le c~oix de la stratégie
(1)
: The World food pr ob Iems '", op , cit. p. 2CJ
~i1
-1
-
354 -
!
i
1
1
1
1
\\
!
i
'j
u i, s'impose pour sortir de la stagnation relative.
\\
Prenons l'exemple de la mécanisation agricole qui est une
!
des composantes majeures d'inputs destinés à moàerniser l'appareil de
1
!
la production agricole. Imaginons que sous la pression de l'augmentation
ii
des salaires, un agriculteur soit encouragé à acheter un tracteur. cet
!
achat, ou bien, plus précisément cet investissement demande un pouvoir
1
1
d'achat correspondant: le fond propre de l'exploitant, ou bien le
i
1
crédit disponible.
i,
!
L'existence du premier pour un agriculteur moyen dépend
à
long et à court terme des prix qu'il
reçoit pour les produits
qu'il envoie sur le marché, ainsi que de l'organisation et del'infra-
structure du système de commercialisation. Donc, il est évident que
les problèmes de la mécanisation et du crédit agricole, de la commer-
cialisation et de la politique des prix agricoles pourront être
1
2tudiés ensemble afin de mettre en lumière les actions directes sur
1
1
[
la modernisation de l'appareil productif, voire détecter les différents
-,1
goulots d'étranglement corrélés dans une telle agriculture, mal
-1
performante. Notre propos est d'étudier ces questions dans ce présent
chapitre.
Nous allons le faire en analysant le rôle de l'agriculture
commerciale dans le processus de modernisation et les problèmes qui
demeurent.
- 355 -
~ • 1 • -
LA MECANISATION DES ExPLOITATIONS
SITUATION
ACTUELLE
ET
PROBLEMES :
La mécanisation
passe pour être l'une des compo-
santes
d'un ensemble d'inputs
destinés
à accroitre
la production
agricole.
Son importance varie
en fonction
des
circonstances.
La fo~e prise par la mécanisation agricole dé-
pend
également
des circonstances et peut donner
lieu
à l'achat de
tracteurs
ou à l'utilisation de la traction animale,
à l'achat de
matériel
de
pompage
pour l'irrigation, de pulvérisateurs
et
de
poudreuses
pour le traitement des cultures, de matériel
de séchage
des récoltes, de manutention et de stockage, d'équipements pour la
transformation ou une combinaison de deux ou plus de ces élé~ents.
Dans
le cadre
de la réforme de l'agriculture
mise
en route
en 1963, le gouvernement iranien a favorisé
la méca-
nisation
agricole
dans les ré'gions les mieux adaptées.
Quelques
18.300
tracteurs
étaient en service
en 1970;
à l'heure
actuelle, nous estimons qu'il existe
quelques
90 .000 tracteurs sur
environ
8,4 millions
hectares
de terres
cultivées
ëe
façon an-
nuelle (l).
Malgré cette croissance il reste plusieurs problèmes que
nous allons analyser dans cette section. Mais, tout d'abord, nous
devons continuer à décrire la situation telle qu'elle est.
1. -
Comparera'C"e':: l'Italie
en 1962 : 300.000
tracteurs pour 26,6 mil-
lions
d'hectares
S.A.D.
Ra
l
ppe ons çue la surface agricole utile
en Iran pour la même .::-é r i. ode
t.a i t ,.:;- "
é
r
'11'
. "
...
~~ '~e
.0
m.l.
.l.ons c nec~ares.
- 356 -
Une chaine de montage d'une capacité
de
10.000 tracteurs par an a été mise en service en 1975.
Cette
chaIne produit les tracteurs de type" Universal " de Roumanie.
L'agence de développement des machines agri-
coles du Ministère de l'Agriculture est responsable en partie de
la vente des tracteurs aux agriculteurs. Le tableau suivant présente
son bilan (1)
Année
1346
1347
1348
1349
1350
1351
1352
1353
1354
1355
Tracteurs
2382
2967
3369
1895
2458
5787
4781
7561
9038
6626
Cette Agence a importé et vendu d'autres machines
et outils agricoles comme les charrues, les moissonneuses-batteuses,
les épandeurs d'engrais,
les pulvérisateurs, etc •...
Le gouvernement a
lancé
plusieurs programmes
pour encourager la mécanisation agricole; mai~en fin de compte, il
n'a pas réussi à développerd'une façon sensible ce procerosus si im-
portant.
En même temps que le nombre de tracteurs
a augmenté,
leur
prix
a ,cru .
Pour
apprécier
cette situation, les indices sui-
vants
peuvent être envisagés. (2)
'""'"-
Il
-
Année
1351
1353
1355
Il
Indices
Il
- Prix des machines agricoles
ii
utilisées pour les céréales . . . . . .
" 100
102
132,5
Il
- Prix des céréales . . . . . . . . . . . . . . . .
"
Il
100
105
115
-
il
1.- Annuaire Statistique
1356, Op.Cit. Tableau 87,P.265.
2.- Après notre étude sur la force de travail en Iran, "Barresye
Niroye
Ensani", Op. Cit., P.ll8.
- 357 -
Donc, la hausse des prix du matériel agricole constitue un
des problèmes majeurs pouX tous les agriculteurs.
~ .
Un autre problème très important, est celui des pièces de
rechange. ces dernières ne sont pas seulement chères, mais aussi, il
arrive souvent que les agriculteurs ne trouvent pas les pièces
nécessaires et sont, de de fait, obligés de faire plusieurs déplace-
ments et même venir jusqu'à Téhéran pour les acheter.
En outre, on constate que la pression et la pénurie demeurent
plus au niveau àes petits et moyens exploitants. En 1355 (1977) le
gouvernement a envisagé une prime égale à 2.000 rials (environ 130 Francs
français) par ha. pour les agriculteurs qui mécanisaient leurs
cultures de blé. De plus, il a promis de fournir gratuitement les
pesticides nécessaires à ces exploitants (1). En conséquence, les
gros exploitants qui n'avaient pas un accès direct et/ou une
introduction suffisante, ont düpayer un prix plus élevé pour les
premiers tracteurs qu'ils se procuraient tant bien que mal.
Dans notre enquête, pour recueillir des renseignements sur le
matériel et l'équipement des exploitations, nous avons utilisé un seul
tableau et des questions séparées ont été posées sur les problèmes
associés à la mécanisation des exploitations agricoles (Voir l'annexe
pour le questionnaire).
En règle générale, il est prouvé que les gros exploitants
possèdent le matériel qu'ils utilisent alors que les petits exploi-
tants le louent (Voir le tableau suivant). Un certain nombre de
questions, les plus importantes, sont présentées à la page suivante.
(1)
Kayhan (en persan) 22 Mehr 1355.
Tab1eau l - f1ATERIEL EXISTArH SUR LES EXPLOITATIONS
~~
UP1
UP2
UP3
U~~__,._..___.t.:
UPS
~.~
45
% ~\\atér.
50
% ~·1atériel
183
% '1atérie
231
% f1atériel
142 1% Matériel
~~i
pers.
ut i l i sé
pers. util isé
pers.
uti1isé
pers. ut i I i sé
pers.
utilisé
1. Tracteurs possédés
31
68,8
'30
60
68
37,1
51
22,0
24
. 16,9
1
2. Tracteurs loués
6
13,3
16
32
:'94
51,3
137
59,3
120
84,s
~
3. Charrue
'.
à disque possédée
28
62,2
23
56
57
31,1 .
it:
44
19,0
22
15,4
i';;.
'.li
4. Charrue à disque louée
6
13,3
14
~
28
89
48,6
121
52,3
109
76,7
.~
5. Batteuse possédée
16
35,5
6
12
7
3,8
3
1,2
3
2,1
~
'-·i~
.
6. Batteuse louée
1
2,2
2
4
26
14,2
32
13 ,13
15
10 ,5
,;;~
7. Moissonneuse-batteuse possédée
4
8,8
9
18
11
6,0
4
1,7
4
2,8
::~~
8. Moissonneuse-batteuse louée
5
11,1
6
12
39
21,3
49
21,2
35
24,5
·t
;;~
.:
9. Cultivateur possédé
~~
7
15,5
1
2
6
3,2
6
2,5
2
1,4
'::'.~
.' ~~
:~i
la. Cultivateur loué
.~
0
0
0
0
5
2,7
10
4,3
7
4,9
Z
11. riiveleuse possédée
7
15,5
1
~
i
2
1
0,54
1
0,4
0
0
'jl
~~
12. niveleuse louée
3
6,6
1
2
1
0,54
"
0
0
0
0
.. ~~
c
13. Pulvérisateur possédé
32
71,1
24
48
57
31,1
59
25,5
32
22,5
14. Pulvérisateur loué
1
2,2
4
8
14
7,6
30
12,9
31
21,2
15. Plantoir poss~dé
11
24,4
6
12
14
7,6
11
4,7
5
3,5
16. Plantoir loué
5
11,1
4
8
8
4,3
17
7,3
15
10,5
17. Sillonneuse possédée
9
20,0
L
2.
4
2,1
3
1,2
1
0,7
18. Sillonneuse louée
0
0
0
0
0
0
1
0,4
5
3,5
19.Epandeur d'en9rais possédé
5
11,1
2
4
3
1,6
')
L.
0,8
2
.. 1,4
20. Epandeur d'engrais loué
0
0
1
2
1
0,54
2
0,8
0
0
21. Faucheuse possédée
2
4,4
0
0
3
1,6
1
0,4
1
0.7
22. Faucheuse lo~ée
0
0
0
0
0
0
2
0,3
a
. O·
'.
23. Autre matériel possédé
0
0
0
0
0
36,6
46
19,9
27
19,0
VI ..··
24. Autre matériel loué
0
tI).
0
0
0
0
a
4
1,7
o :
0
~
l--_
1
-
359 -
TRACTEURS
69
15
des agriculteurs du groupe UPl
! .
j.
60
%
"
"
du groupe UP2,
i .
\\
37
%
"
"
du groupe UP3,
22
%
"
n
du groupe UP4,
17
%
"
"
du groupe UP5,
possèdent
leurs
propres
tracteurs.
La tendance est inverse pour la location des trac-
teurs
qui sont loués par 13%
dans le groupe UPl,
32%
dans le groupe
UP2,
51%
dans
le
groupe
UP3,
59%
dans le groupe UP4
et
dans
le groupe
UP5
84%
des
agriculteurs
en ont loué
un.
Il
en est
de même
pour les charrues
à disques.
Presque tous les groupes signalent qu'ils utilisent des
cultivateurs, des niveleuses et des charrues pour tracer les sil-
lons. L'écart entre les agriculteurs du groupe UPl, et ceux des
autres groupes est significatif, alors que pour.les tracteurs
appartenant aux agriculteurs, l'écart existait entre, d'une part
les groupes UPl et L~2 et le restant des agriculteurs, d'autre part.
Un grand
nombre
d'agriculteurs
utilisent
des
pulvérisateurs,
des
machines
à planter
et
des
charrues
pour
tra-
cer· les sillons,
mais
là
encore,
c'est le groupe
UP1
qui a fait
le plus
de
progrès
à cet égard.
Les résultats
concernant
les
moissonneuses-
batteuses
ne sont pas
:iables
et
ne doivent pas
être
pris
en
considération,
car
les
~elques enquêteurs
qui
ont rempli
les
-
360 -
questionnaires
ont fait la confusion
entre
les
moissonneuses-
batteuses
tractées
et
les
grosses
moissonneuses-batteuses
au-
tomotrices.
Afin de mettre l'accent sur un certain nombre
de
problèmes
auxquels
se heurte
la mécanisation
des exploitations,
les enquêteurs
ont; reçu
une
longue
liste de
problèmes potentiels et ont
essayé
de déterminer quels
étaient les princi?aux.
Les
résultats
sont
présentés
sommairement
ci-dessous :
1.- Pour
18%
des très
gros
agriculteurs
com-
merciaux,
le problème
est celui du manque
de
main
d'oeuvre
qualifiée.
2.- Presque
tous
les groupes déclarent
que le
matériel
agricole
est trop
cher. 30% dans
le
groupe
UP2
et 14%
dans le groupe UPS font
partie
de cette catégorie.
3.- Presque tous les groupes trouvent que les pièces
de
rechange et les réparations sont chères.
Toutefois,
les agriculteurs
des groupes UP1 et
UPS
se ?laignent
moins.
Les premiers,
proba-
blement
parce
qu'ils
ont moins
de
problèmes
de
réparations
étant
donné
qu'ils
ont
en
moyenne
cinq
ouvriers
spécialisés
capables
de
faire
cer~aines
réparations;
les
deuxiè~s
probablement
parce
que
leurs
exploitations
ne
sont
pas
mécanisées
au point
de leur
poser
ce
problème.
Ils
louent
en
outre
leur
matériel et en possèdent
très
peu.
-
361 -
4.- Presque
tous les agriculteurs
confirment
que
le manque de capital les empêche
de
pour-
suivre
la
mécanisation
de leurs exploitations.
Toutefois,
comme l'indique
le
tableau suivant,
les peU ts exploitants
ont davantage
souligné
ce point
que
les gros.
A tel. point
que 13%
des
très
gros
agriculteurs
commerciaux, con-
tre
68%
des
très
petits
exploitants
(UP5)
considèrent
le manque de capital
comme leur
principal
problème.
5.- De 4
à
8%
des
agriculteurs pensent que
la
mécanisation
ou la poursuite de la mécanisation
de leurs
exploitations n'est pas rentable.
6.- 8%
dans le groupe UP2
et 7% dans le groupe UP3,
considèrent
comme important le fait que
les
pièces
détachées
soient difficiles
à trouver
et ne soient pas disponibles
en quanti tés
. suf-
fisantes.
7.- Il est important
de noter que deux seulement·
sur
183 agriculteurs dans le groupe UP3,
deux
sur
231
dans le groupe UP4
et
12 sur 142 dans
le groupe
UPS
ont observé
que le manque de
savoir-faire était
un obstacle
à la mécanisation.
Ceci
signifie
que les agriculteurs
pensent que
leur
savoir-faire
technique
est
suffisant
pour
accélérer
la
mécanisation.
Tableau II
-
PROBLEMES ASSOCIES A LA MECANISATION
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
PROBLEMES
45 personnes
50 personnes
183 personnes
231 personnes
142 personnes
Nbre
%
Nbre
%
Nbre
%
Nbre
%
Nbre
%
Manque de main-d'oeuvre qualifiée
8
17,77
3
6
15
8,19
12
5,19
8
5,63
Matériel cher
10
22,22
15
30
25
13,66
31
13,42
20
14,08
Pièces de rechange chères
6
13,33
9
18
29
15,84
23
9,95
6
4,22
Eloignement de l'atelier de réparation
0
0
0
0
1
0,54
1
0,43
0
0
Manque de
capitaux nécessaires
6
13,33
13
26
76
41,53
98
42,42
96
67,60
Manque de rentabilité
4
8,89
2
4
12
6,55
19
8,22
12
8,45
Manque de savoir-faire
0
0
0
0
2
1,09
2
'0,86
0
0
ManQuel~~ cooperatlOn aes aut:res
agncu
eurs
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Problèmes de fuel et d'huile
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Salaires élevés
3
6,66
2
4
7
3,82
5
2,16
3
2,11
Terres de montagne
0
0
0
0
1
0,54
4
1,73
0
0
..
Pièces de rec~ange non disponibles
2
4,44
4
8
14
7,65
5
2,16
1
0,70
Autres
0
0
1
2
0
0
1
0,43
0
0
.
Faux codes
·9
20
5
10
21
11 ,47
21
9,09
·11
7,75
..
~.,::. ~~ .-,·j~'~~i ....,; c•.i~i'~"~·~;:~'·;\\· ...ii:-'·.~~~......:r··": t~.i>tl::;.,.u';~.~·~ •,..'.",,~~ .~"..
f' ....·.'
.1, :
- 363 -
La liste
ci-dessous
résume
les
principaux
problèmes
rencontrés
par
chaque
groupe
d'agriculteurs:
..
Dimension
de
p rob 1 è mes
'iI5
l'exploitation.
..
UP1
1 - matériel cher
22
2 - manque de main d'oeuvre
spécialisée
18
3 - pièces
de rechanges chères
13
4 - manque de capital
13
UP2
1 - matériel cher
30
2 - manque de capital
26
3 - pièces de rechange chères
18
UP3
1 - manque de capital
42
2 - pièces de rechange chères
16
3 - matériel cher
14
UP4
1 - manque de capital
42
2 - matériel cher
13
, - pièces de rechange chères
10
UPS
1 - manque de capital
68
2 - matériel cher
14
- - manque de rentabilité
8
-
364 -
D'une manière
générale on constate
que le man-
que
de
capital
constitue
le facteur
le plus limitatif
à la mé-
canisation
agricole
pour les
agriculteurs
possédant
moins
de
100 ha.,
(de terres irriguées ou
équivalent).
L'enquête
de la deuxième
phase' révèlè
qu'un
grand nombre d'agriculteurs
a utilisé
les
'prêts
de
ra coo-
)( -.:
pérative ou les prêts
de l ' A C B I , pour louer
des
tracteurs
afin de cultiver leUr
terre.
Ils
ont répondu
que s'ils
avaient
un revenu
suffisant,
ils l'affecteraient
à l'achat de tracteurs
et
à la
construction
de puits profonds
avec
la coopération
d'autres
agriculteurs.
La plupart
des agriculteurs du groupe
UP3 ayant
investi
dans la
mécanisation
de leurs exploitations
ont dit
qu'ils
avaient
acheté
des
tracteurs
et des pulvérisateurs.
En général,
les agriculteurs
du groupe
DPl
ont
indiqué
qu'ils
avaient
commencé
à mécaniser
leurs. exploi~
tations
i l y a cinq ou six
ans.
Ce
qui les inquiète. le' plus,
c'est
le prix des
outils
et des pièces
détachées.
L'un d'entre
eux
~
ajouté
que les prix
de ce petit
matériel
avàient
été
multipliés
par
deux
ou
par
trois
au
cours
de l'année passée.
Alors que les petits exploitants
envisagent
d'acheter
leur
premier tracteur,
les gros
projettent d'acheter
du matériel
et
des outils
plus
élaborés.
On constate qu'à tous les niveaux, i l est possible
d'encourager et de continuer à mécaniser les exploitations, ce
qui à son tour, fournirait de nouveaux emplois en dehors de
1 1
•
l
- agrlCU ture sous forme de prestation de services d'entretien
et d'encadr~ment, d'exécution, après la récolte, de certaines
x 1'.CEI
Agricult~r?-l Coopérative Bank of Iran
- 365 -
opérations telles que le stockage, la commercialisation, la trans-
formation et également sous forme de création d'industries rurales
reposant sur ces opérations.
La politique de mécanisation agricole devait toutefois
concerner de façon sélective les opérations qui ne peuvent pas être
entreprises, de manière aussi efficace, au moyen des formes tradi-
tionnelles de travail, celles qui peuvent entrainer une progression
rapide des rendements, et celles qui sont le plus apte à permettre
une utilisation intensive de la terre.
Il semble que la meilleure façon d'encourager le processus
de la mécanisation consiste à abaisser le prix des tracteurs et de
tous les outils annexes et à octroyer également des facilités de
crédit pour l'achat de ce type de matériel - et cela surtout pour
les agriculteurs commerciaux des groupes u~3, UP4 et UPS, c'est-à-
dire pour les petits et moyens exploitants.
cette conclusion nous conduit logiquement vers l'analyse
du système de crédit, des prix agricoles et du système de commer-
cialisation qui tous ensemble déterminent le pouvoir d'achat
des agriculteurs et forment le cadre qui incite ou empêche la
mécanisation et la motorisation des activités agricoles.
-
366 -
3.2.
-
LE CREDIT AGRICOLE
Le
crédit agricole s'avère nécessaire pour faire face
à des difficultés familiales passagères, pour faciliter les opérations
de production et de commercialisation à court-terme, pour assurer la
modernisation de l'exploitation agricole à longterrne.
En vue d'assurer l'expansion nécessaire du crédit,
et d'inciter les paysans à emprunter, sans toutefois les engager dans
un processus d'enèettement qui les asservit, et 'sui ?eut même conduire
à leur éviction, L. Malassis suggère que 11 l'organisation
d'un
crédit insitutionnel est indispensable"
(1)
Le
système de crédit agricole a beaucoup évolué en
Iran et plusieurs organisations ont eu comme tâche la provision des
crédits institutionnels. cependant de nombreux problèmes demeurent
encore qui méritent une étude précise.
Avant la mise en place du programme de réforme agraire
les agriculteurs iraniens ayant besoin de crédit se tournaient soit
vers les prêteurs d'argent et marchands ou verS le propriétaire de la
terre qu'ils travaillaient.
Soumis aux conàitions de métayage alors en vigueur
ainsi qu'à des taux d'intérêt très élevés, beaucoup ëe fermiers se
trouvaient quasi perpétuellement endettés, les prêts étant q azan t i.s
par la prochaine récolte à des conditions généralement défavorables.
En 1978, le système bancaire qui desservait l'agricul-
ture était constitué par deux principales Banques d'Etat, la Banque
Coopérative ~~ricole de l'~ran (ACEI) et la Banque du Développement
Agricole de l'Iran UillEI).
(Ces deux banques furent regroupées à la
suite du programme ce nationalisation àes banques en Janvier 1980) .
(1)
L. l"1alassis "L'.i;griculture et ..... " op. cit. p. 238
- 367 -
La Banque
Nationale
de l'Iran ( Banque Melli
aidài t "é"galement ces deux
Banques
pour fournir
des prêts
aux
agriculteurs
Iraniens.
Pendant
les
années
1351 -
1356
c'est-
à - dire
pendant la durée
du
cinquième
plan,
trois
banques
régionales
ont
été
créées,
principalemement
avec
les
capi-
taux
de
ces
trois
banques
(toutes trois
gouvernementales
~t nationales) pour mieux répondre aux besoins de financement des
entreprises agro-alimentaires et du milieu-rural.
Pendant
cette période
les banques spécialisées
dans
la
domaine
de
l'agriculture
ont fourni au total
quelques
260
milliards
de
Rials
aux
Agriculteurs
dont
38%
étaient des
prêts
à court
terme. (1)
Les banques commerciales privées
ont consacré
la plupart
de ces investissements
aux
secteurs
non-àgricoles,
et
cela entre autre à cause des rt~ques Lùportants de la durée
initiale
précédant
la production
agricole
effective et de la forte
rentabilité
nette
des investissements de l'industrie et de la
construction.
Ainsi,
la
part
des
banques
privées
dans les
prêts
fournis aux
agriculteurs
est
de
18%,
celle
de la Banque
de Développement
Agricole
32%,
et celle
de la
Banque
des
Coo-
pératives
Agricoles
50%, pour l'année 1356 (1977).
En ce qui concerne les crédits fournis par
les
coopératives
rurales,
dans le cadre
du premier stade
de la ré-
forme,
les coopératives
étaient
chargées
de
pourvoir
aux cré-
dits.
1.- Bank Markazi iran,
~ap?Or~
Annuel
~2S6
Op.,Cit., P.33.
-
J6i1 -
Ces
sociétés
empruntaient
les fonds
à
la
Banque Agricole et prêtaient
ensuite
aux
agriculteurs
à un taux
supérieur,
ce qui leur permettait
d'amasser,
une réserve
premier
pas vers
W1€
indépendance financière
vis-à-vis
de la
Banque.
En plus
de dé Laf.s, pour - la mise
sur pied
des
sociétés, qui occasionnèrent
quelques
difficultés
de courte durée
aux
agriculteurs,
le
système
de crédit
semble
avoir
fonctionné
de façon
inefficace
et cela surtout pour
les petits exploitants
qui
ne disposalent
pas
d'appuis indispensables dans co type
de
système
Le crédit
fourni
par les coopératives
rurales
se limite
généralement
au crédit
à court t.e.rrne
qui exige
des
cautions, beaucoup de démarches
administratives
et de documents à
fournir
et dont le montant ne dépasse pas 100.000 rials
( environ
6.660 FF. par
famille).
Le prêt
moyen
distribué pendant
le
Sème Plan du développement
était
de 17.000 Rials (environ 1.l30FF.) (1)
ce la
es t bien trop peu, même pour' W1e petite
exploitation
de 2 hectares irrigués.
Comme ce prêt
n'est
pas
en général
utilisé
pour l'intensification de la production, afin
de le rembourser
à l'échéance,
nombreux
sont
les paysans
qui
sont
obligés
de s'adresser
à l'usurier.
C'est pourquoi René DUMONT
suggérait,
à
juste titre, que" le
crédit
des
coopératives
a
contribué
à
augmenter
l'endettement
de
la paysannerie." a}
1.- Bank Markazi Iran, Rapport Annuel 1356, Op. ,Cit., P.34.
2.- René Dumont /1 Quelques
remarques
sur la situation agricole
de
l'Iran
en 1976"
Op., Cit., P.
11.
- 369 -
La partie principale
des prêts distribués par
la Banque
du Développement
Agricole de l' Iran ~ADBI)
était
attribuée
aux
très
gros
agriculteurs - ou bien aux agro-
business
ou
aux
pseudo-agriculteurs -
qui
dépensaient
des
sommes
énormes
en dehors
de l'agriculture.
Naturellement,
ces prêts
étaient
très
consi-
dérables
et couvraient la plupart du temps
des projets clé
en
main
fournis
de l'extérieur,
ou bien des proj ets
dits
"Com-
préhensifs"
assez
importants.
Les taux·
d'intérêts
étaient variables
selon
le
projet,
mais ils se situaient
quand même - en moyen~e à 7 %,
ce
qui nous semble
assez
élevé
surtout
pour des petits exploitants. ~
Avant d'essayer
de fournir
des cornnentaires
et
des
recommandations
à ce propos, nous corr®encerons paranalyser
la
situation
des
'AC.
par rapport
aux
crédits
agricoles
disponi-
bles
pour
el;X.
Nous aàmettons pleinement, dès le départ, qu'il
n'est pas possible
de généraliser la présente enquête
par sondage
qui
fait
état
de l'information recueillie
auprès
de
651 agriculteurs
commerciaux; mais
les données
sont
suffisamment
impor~antes
pour
indiquer
les tend~ces.
* Le taux d'intérét, ze bap t.isé "Frais de service", fut abaissé et fixé
à 4 % pour toutes les activi~és agricoles après la créa~ion de
la
Banque Agricole unifiée en
1950.
-
370 -
3~2.1.- LES SOURCES
DE CREDIT
Le
tableau
suivant
contient
des informations
sur le pourcentage
de chaque
source pour chacun
des groupes
d'agri-
culteurs.
Le second
tableau
indique
la part des réseaux
ban-
caires
et
non-bancaires
dans l'octroi
de crédit~ aux agriculteurs.
On peut observer
que la part du système
bancaire
dans l'octroi
du crédit
au~ente avec
la taille des exploitations.
En effet,
de
33,9 %
pour les
agriculteurs
du
groupe
UPS,
il
passe
à 67,4 %
peur le groupe
~~1.
Alors
qu'on observe
un
rap-
port
inverse
pour les sources
non bancaires .
. De même,
il est évident que la plus grande partie
des prêts
bancaires proviennent
des banques spécialisées - A C B l
et
A D B l
-
( Agricultural
Caop.
Bank of Iran,
et
Agricultural
Development
Bank of Iran).
Par
contre,
pour
les prêts
non
bancaires,
ce sont les coopératives
agricoles
qui sont plus
impor-
tantes
pour
les
petits
agriculteurs
des
groupes
UP4
et UPS.
Alors
que
l'A C B l
s'adresse
à toutes
les
catégories
d'exploitations
agricoles,
i l semble
que l' A D BIse
concentre
sur
les
groupes
UP2
et
UP1
dans ces
deux groupes,
les exploitations
dépassent
les
100 ha
de
terre
irriguée
ou
de
ressources
équivalentes).
Il
semble
que
la
Ban~ue
Saderate
satisfasse
de
2 à 4 %
des
besoins
àe crédit
des
agriculteurs.
-
3i 1 -
Tableau~II - POURCENTAGE DES PRETS EN FONCTION DE LEUR PROVENANCE
Provenance
du
crédit
UP 1.
UP2
UP3
UP4
urs
Coopérative agricole
9t3
22 t8
30t7
35 t3
33,8
A D B l
9t3
3t5
1tO
Ot 4
0,5
A C B l
34 t9
40 t4
31 t7
29 tO
28,4
Banque MeTIi
9t3
DtD
Ot5
DtD
0,0
Banque Saderatè
2t3
1t7
2t5
4,1
3, l
AlJtres banql:Jes
11 te
3tS
1tO
Ot 7
Ot9
Agents commerciaux
DtD
1t8
2tS
1t5
o l~t'
Acheteurs lien vert"
2t3
7tO
St9
7t1
lOtS
Commerçants
DtD
St3
13t4
11 t2
8 t6
Amis et parents
DtD
3tS
3tO
2t2
6,3
Autres provenances
11 t6
St3
3tO
1,5
2,2
Usines
9t3
St 3
=,,0
7,1
5A
TOTAL
100,0
100 tO
100 tO
100 tO
100,0
Tableau JV - POURCENTAGE DES PRETS SELON QU'ILS SONT ACCORDES PAR LE RESEAU
BANCAIRE OU NON BANCAIRE
Réseau
UP 1
UP2
UP3
UP4
UP5
1) Bancaire
67 t4
49,1
36 tS
34 t1
3',9
1
a) Banques spécialisées
44 t2
43 t9
32 t7
29 t4
28,9
1
b) Autres banques
23 t2
St2
3t8
4,7
4tO
1
2) Non banca ire
32,6
50,9
63 t5
65 t9
67,1
1
1
a) Coopérative agricole
9t3
22,8
30,7
35 t3
33,8
b) Autres
23 t3
28,1
32 t8
30 t6
33,3
TOTAL
100,0
100 tO
100,0
100,0
100,0
1
1
-
J72 -
Tous les groupes obtiennent un certain nombre
de prêts
auprês
des
.. acheteurs
en vert ", surtout
pour satis-
faire
leurs
besoins
de
trésorerie
à la période des plantations
et
des récoltes..
Toutefois,
les acheteurs
en vert
s' adressent
davantage
aux petits
agriculteurs
qui ne peuvent
satisfaire
les
exigences
de la banque
(garantie, etc...
pour
se procurer
les
crédits
dont ils ont besoin.
En règle
générale,
les sources privées
qui
perçoivent
des taux d'intérêt
plus
élevés
prêtent
surtout
aux
petits
agriculteurs,
ce qui se traduit
par
conséquent,
par
une
élévation
de leurs
coÜts
de production,
par
des marges
infé-
rieures
et,
en fin
de compte, par
une
diminution
des
investis-
sements
dans
l'agriculture,
et un appauvrissement continu des petits
agriculteurs. En d'autres termes, le systême de crédit agricole par
lui-même est un moyen de déséquilibre dans le milieu rural.
Nous allons confirmer ces constatations dans les
sections qui suivent.
-
373 -
3.2.2.-
DUREE
DES PRETS
En ce qui concerne le nombre
des prêts,
le
tableau
V ,
indique
que le pourcentage
des prêts
à court terme
est
plus élevé
pour les petits
agriculteurs
que pour les
gros:
en effet;
86-,-9 %
de
la totalité
des prêts
sont des prêts
à
court
terme
pour les gros agriculteurs
de village,
alors
que
pour
les
groupes
de très
gros
agriculteurs
commerciaux
le
pourcentage
des prêts
à court terme
n'est que
de
69,8%.
Le montant
des
prêts
à court
terme
sert
généralement
à payer
les engrais,
la main d'oeuvre
et parfois
à couvrir
les dépenses
de la
famille
jusqu'aux moments de
la ré-
colte
et de la vente.
Contrairement
à ce qui se passe pour le court
terme,
les prêts
à moyen
et
à long termes augmentent aves la
taille
des exploitations.
Le montant
des crédits
à moyen terme
sert
généralement
à payer
le matériel
de
pompage
pour
l'irrigation,
les installations,
le bétail
de trait et
le bétail
de
reproduc-
tion.
Tandis
que le montant
des crédits
à long terme sert à ache-
ter
de la terre,
2 financer la construction de bâtiments, de ter-
rasses
et les principaux travaux d'irrigation.
Autrement dit, les
prêts
à moyen
et long termes qui servent à financer
les investis-
sements son~ rares pour les petits agriculteurs.
Ceci est également vrai si l'on tient compte de
la valeur totale des prêts.
Le tableau suivant (6)
rnorrt r e qu'une
Tableau v - POURCENTAGE DES PRETS EN fONCTION DE LEUR DUREE
Durée
en mois
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
Moins de 24, court t~rme
69,8
M,Z
83,6
85,5
86,9
Entre 24 et 60, moyen terme
18,6
15,8
14,4
13,8
12,2
.. "
Plus de 60, long terme
11 ,6
0,0
2,0
0,7
0,9
TOTAL
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
v V
---V
~
Tableau VI - POURCENTAGE DES PRETS SELON LEUR TYPE ET LEUR VALEUR
Type
de
prêts
UPI
UP2
UP3
UP4
UPS
Moins de 24 mois, court terme
59,2
74,0
86,5
93,5
83,4
Entre 24 et 60 mois, moyen terme
11,2
26,0
11,8
5,9
15,5
Pl us de 60 ma; s , 10n9 terme
29,6
0,0
1,7
0,6
1,1
TOTAL
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
___
. .' . "
. . . . . . . . _
. . . . - , . . . .
_ ,
- : : : _. . . . _ _ • •
, • •
,~._••."........MH _ _·_"·'_1.."'~.·,:,-. .. ·t·l' ...~""'·.... ~?·· ..·'" ' . ,
-
)7(,
-
part plus importante des emprunts et crédits octroyés aux petits et
aux moyens agriculteurs
est prêtée
à court terme,
ce qui
leur
laisse
donc très peu de crédit disponible pour les investissements.
Alors
que les gros et les três gros agriculteurs ont cette
possi-
bUité.
3.2.3.-TAILLE
DESPRETS.
Sur le tableau VII, les prêts
sont classés
par
taille.
En conséquence,
68 % environ des prêts
accordés aux
très
petits
agriculteurs
s'échelonnent
entre 10.000 et 50.000 rials.
Les prêts
de 50.000
à 30.000 rials augmentent
pour les groupes UP4
et UP3
et atteignent le maximum
de 49,1%
pour le groupe UP2.
c'est dans le groupe oP1
que l'on trouve le pour-
centage
le plus élevé
d'agriculteurs, à savoir 32,6%, ayant obtenu
des prêts
entre 300.000 et
1.00.000
de rials
et c'est
encore dans
ce
groupe
que 16,3%
d'entre
eux
ont obtenu des prêts dépassant
cette
fourchette.
En somme,
les plus gros agricult~urs commerciaux
i
disposent plus facilement de capital provenant
de sources
institu-
tionnelles,
en ce qui
concerne
le nombre, le montant et le rembourse-
ment
sur une plus longue
période.
Voilà
donc un autre cas qui in-
dique
que
l'eau va à la rivière.
Les
exploitants
ayant obtenu
des prêts
de
l' A C B l,
ont
rapporté qu'ils payaient
des taux d'intérêt
de
6 à 8 %.
Ceux
qui ont emprunté
aux
usines
de
transformation
TableauVII - NOMBRE DE PRETS SELON LEUR VALEUR EN %
Type de prêts en Rials
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
Moi ns de 10.000
0,0
7,0
7,4
7,1
7,2
de 10.000 à 50000
23,3
31,6
64,3
60,1
68,4
de 50000 à 300000
27,9
49,1
23,3
30,5
'21,2
de 300000 à 100QOOO
32,6
5,3
4,0
1,9
2,7
Pl us de 100QOOO
1B,3
7,0
1,0
0,4
0,5
TOTAL
100,0
. 100,0
100,0
100,0
100,0
.", ..._ ~.,.__ ~,..m~_ .."~ ,. -..,..-.".,.,........:"..':-~..."'...._...~..,!:'r.~:-~ : .
: .1'~~."JI?:4-'.:..i~, t?-=ii{"~t?''' :.,.~-:t!:'~
i'v"'1~Jli~~-"?-~~~.t!:'~~'"'t-..['~·~~~:\\?m~"?".t~~'!'''!·::':1;~''';~~f~~~fr~~~~:'';('t.1:'i:S::~f.~1.:j-I;~, l"-;"'~'-~"·,~~:~,'''''f\\~'''.''-''~~;':''-'.';:'''';~ ,,,,,.,... ,,,,),.~,,<,_.,,,"'_""""""."
.'.
-
378 -
de betteraves
à sucre
paient 10%
et
ceux
qui ont emprunté
auprès
de
l'A 0 B l, paient des taux d'intérêt de l'ordre
de
7 à 7,5 %.
La majorité des agriculteurs préfère
l'A C B Ir
aux
coopératives
agricoles parce que cette banque accorde des prêts
plus ~mportants
remboursables
sur une plus longue période. Toutefois,
bon nombre d'entre eux pensent que les formalités administratives ne
facilitent
pas l'obtention
d'un prêt
de l'A C B 1.
Seuls
quelques
agriculteurs du groupe UPl
et
encore moins
dans le
groupe UP2
connaissaient
l'A 0 S l,
mais
presque
tous
ceux
qui la connaissaient
la considéraient
comme la
source
la plus intéressante
de crédit
destiné
aux investissements
agricoles,
surtout
en raison de l'importance des prêts
et
de l'éta-
lement
des remboursements sur de
longues
périodes.
A ce moment là ,
-l'ADBI n'avait que cinq succursales dans les
provinces.
Quelques
uns parmi
les. agriculteurs
avaient
déposé
une demande
de prêt
auprès
de l ' A 0 B l,
et certains
avaient
obtenu
déjà
les crédits.
3.2 .4. ... LES PReSLEMES' ET LES SOLUTIONS POSSIBLES
Il est un fait
certain que l'un
des principaux
problèmes auxquels
se
heurtent
les agriculteurs
voulant emprunter
des
fonds
à une
banque
est le manque de titres de propriété adéquats.
c'est
au cours de la Réforme
Agraire que s'est
posé
le problème
des titres
de propriété
â
la suite des
opéra-
tions
de
redistribut~on de la terre.
- ~79 -
Ce problème
se pose avec plus d'acuité
pour
1es petits agriculteurs
qui ont de plus grands besoins de crédits.
Notre étude sur le terrain
nous indique claire-
ment
que la part du système
bancaire dans le total du crédit agri-
cole
disponible
est
assez
importante.
Néanmoins,
les agri-
culteurs
UP3, UP4
et
u~5,
c'est·à dire
les exploitations
commer-
ciales
ayant,
moins
de
100ha
de la terre
irriguée,
(ou
des res-
sources
équivalentes
sont
desservis
par
les réseaux
non-
bancaires,
en grande partie.
D'autre part, beaucoup
des
micro-unités
pay-
sannes
sont
quasi
perpétuellement endettées
vis-à-vis
des pré-
teurs
d'argent
que sont les marchands (1)
en
navette
entre
les
villes
et les villages,
qui eux-mêmes
travaillent, généralement
d'une
façon informelle
pour
les
grands
Maydandars -
qui sont
ceux
qui
monopolisent
la
distribution
des produits agricoles
et
alimentaires en villes.
Ainsi, le système
de crédit, en absence d'un
système
bancaire,
est un facteur de freinage et même de blocage
du développement.
En outre,
le système
bancaire de crédit agri-
cole manifeste plusieurs
défauts
a la fois au niveau
de la philoso-
phie
de
son action et au niveau de
son organisation et de son fonc-
tionnement.
1.- Ces marchands
sont:
Acheteurs
allant
aux
villages
qui
achètent
soit
long temps
avant la récolte
(
acheteurs
" er~
vert 11
Salfkhar
en
Persan )
- soit
pendar:t
et
après
la récolte
et
les
vendeurs
de
biens
de consoI!l!I!ation.
- 380 -
Tout
d'abord,
le système. bancaire spécialisé
dans
le domaine
agricole
doit
avoir pour
attitude
de servir
les
masses
rurales
plutôt
d'augmenter.
la production
agricol~
pour les urbains.
Là, il Y a
une nuance.
Il
semble
peut-être,
qu'en
augmentant
la
production
agricole
le sort
des pay-
sannes
s'améliore
conjointement.
Or,
ce n'est pas le cas quand
on accordr2 une attention privilégiée
aux
unités
agro-business
( latifondia persane)
et
aux
sociétés
agricoles par act i ons et quand on
considère
les
communautés
rurales
traditionnelles
et
les petites
1
!.,
et moyennes
unités d'exploitation comme inefficaces et donc comme des
l
1
f
obstacles
à la croissance
économique.
C'est
en réalité
en mobi-
i
lisant
les
ressources
productives
et
les
ressources
en cadres
i
de ce
deuxième
groupe
qu'on
peut
viser
à
accroître
la
pro-
1
duction
agricole
d'une façon
sensible,
continue
et soutenue.
f
1
Un système
bancaire
qui rend
les riches plus
-ij
riches
et
ignore
les pauvres, qui deviennent
plus pauvres
ne ré-
j
pond
pas
aux
exigences
d'Une agriculture
en développement.
1
En ce qui concerne l' or qan i sat i.on
de ce système
1
i
et son oeuvre
sur le terrain
nous pouvons
suggérer
quelques orien-
tations
nouvelles.
Au lieu
de
distribuer
un nombre énorme de très
petits
prêts
à court terme, et un nombre
limité
de prêts
très
considérables
à long terme,
nous pensons que les
banques
spécia-
lisées
dans
le domaine
de l'agriculture
devraient plutôt
favo-
riser
l'équipement
du monde rural
en fournissant
des prêts
boni-
fiés
aux
jeunes
agriculteurs
qui dirigent
des entreprises
fami-
liales
de taille
~oyenr.e.
-
381 -
Le gouvernement devrait fournir des prêts fon-
ciers
aux jeunes
agriculteurs
qui s'installent
pour la première
fois. (1)
Si
ces jeunes
agriculteurs
justifient
auprès
de la
banque
agricole
( une des
deux
l'importance
de
leurs be-
soins
et
les moyens
envisagés
pour
le remboursement
des fonds
qu'ils souhaitent
emprunter,
les autorités ne devraient pas. exiger
de titres de propriété
adéquats.
(2)
La gamme
de prêts
doit
être assez
étendue
pour
permettre l'achat
de la terre,
la construction d'une maison
en
milieu
rural,
pour
équiper
une
exploitation, pour
couvrir
les besoins
de trésorerie,
pour moderniser et enfin
pour faire
face
aux
calamités
( gel, orage, sécheresse, etc ... ).
Nous
pensons également que les exploitations
situées
dans les zones géographiques
pauvres, comme le Sistan, le
Baluchestan au Sud-Est, et l'Iylam
à l'ouest
du pays,
doivent bé-
néficier
de
prêts
bonifiés
à des taux
inférieurs.
Afin d'encourager
les entreprises
agro-alimen-
taires
et les entreprises
non-agricoles
du milieu rural - quelle-
que
soit
la nature de leurs activités - les banques
agricoles doi-
vent
mettre
à leur disposition tous
les financements
et les ser-
vices
nécessaires.
1.- Par
jeune agriculteur,
nous voulons dire les agriculteurs
qui
sont
âgés
de
moins de
35 ans.
D'autre part,
nous
devons
prec~ser
que
les prêts
fonciers n'existent
pas en
Iran
pour
les agriculteurs d'une façon réelle.
2.- S'il Y a actuelleme~t ~,e
situation ambigüe
en Iran en
ce
~ùi
concerne
le capi~51 foncier, ceci est
dû
en grande par-
tie
à la politique ~e la =érorme agraire
qui distribua la terre
pa~
la population sans leur remettre les titres de propriété.
- 382 -
Pour accroitre le processus de mécanisation de
l'agriculture, ces banques doivent fournir les prêts à court et à
moyen terme pour les outillages, le matériel et les machines agricoles
(neuf ou d'occasion). La garantie doit porter principalement sur le
matériel acquis.
Enfin, la procédure d'instruction des dossiers
doit être simplifiée et accélérée.
Nous pensons qu 1 il Y a une grande marge de manoeuvre
en ce qui concerne l'amélioration du système de crédit institutionna-
lisé. Ce système sera sensiblement amélioré si, par exemple; le nombre
des succursales augmente. Il y a actuellement quelques 220 succursales
et elles sont situées en grand nombre dans les villes. Si ce nombre
atteint le nombre de "Dehestan"
(un grand village entouré par les
petits villages), c'est-à-dire environ 1.500, le système du crédit
agricole se rapprochera d'une façon sensible des paysans et pourra
les servir beaucoup mieux.
D'autre part, la somme globale consac~e au secteur
agro-alimentaire doit atteindre un niveau plus élevé. En:effet,
plusieurs économistes iraniens ont déjà calculé le besoin en capital
du secteur agricole qui est supérieur à 200 milliards dei, rials pour
1359 (1980), tandis que la somme prévue dans le budget pour la même
\\
année était de quelques 80 milliards. Le résultat en consé~uence
affectera les prêts moyens qui seront insuffisants.
', ,
, \\
\\
En plus de l'aspect financier du crédit,
le besoln
en cadre qualifié est énorme aussi. Ici, on doit faire face à 'un
problème spécifique, parce que la maj ori té des spécialistes Ca<Jronomes
et éconornistes) qui doivent être sur le terrain sont à Téhéran et donnent
-
323 -
une impression de sur-enploi SU système bancaire. En méme temps,
dans les petites branches dans les villes lcintaines,
les agricul-
teurs doivent attendre pl~sieurs mois avant que leurs dossiers
soient même éxaminés. En effet, dans ces localités éloignées, i l
y a une pénurie de personnel de toute sorte. Donc, l'efxectix et
surtout celui concernant l~ personnel quali=ié, dans les petites
branches, doit augmenter e,- même temps que ~e n~illre des branches
dans les "dehestan".
Un autre aspect important ê~ système bancaire e~
milieu rural est l'équipement nÉcessaire. Par exemple, les voitures
camme les jeeps ou land-rovers sont indispensables pour les personnels
supervisant les activités agricoles dans les villages lointains.
Peut-être des banques mobiles pourront-elles être envisagées dans
quelques régions avec succès ?
Somme toute, les banques a~ricoles (ou la banque
agricole unifiée)
doivent aèapter leurs activités et leurs foncticnne-
ments à la structure rurale iraniep~e, e. g., a'~ besoins spécifi~ues
des agriculteurs, et à leurs comportements, etc ..
Pour conclure et afin d' atteir.:ère les di vers points
mentionnés, i l nous semble absol~ent nécessaire èe former des
responsables et d'avoir un encadrement humain caractérisé par la
souplesse, l'efficacité, la fermeté et la cocpétence.
,.
{-
-
384 -
~.3. h; C~LRCIALISATION DES PRODUITS AGF~COLES
Comme l'explique L. Malassis, le marché des produits
.:.;r ico Le s et alimentaires est fondamentalement "caractérisé par une
:.:::::'2
fluct.uante"
(conditions de la production proches des conditions
::3.":''::::'2 Ll.e s )
face à des besoins alimentaires Lmpé r i.e ux , ce qui entraîne
~~~ ;r~~de fluctuation des prix (1). En Iran, cette situation est
<-;: .::·:'re
aggravée par le manque d'infrastructure te chnique dans les
~~:aines du transport, du strockage, de la transformation, de
~'~~ipa~ent des marchés, des moyens de communication, etc. Dans
_~=taines régions, de grosses quantités de produits agricoles doivent
~~çore être transportées, sur de longues distances,
à dos d'âne
3.\\"2t-'1t d'atteindre des routes accessibles aux camions et aux camionettes.
~aturellement, on aura des effets défavorables sur les qualités de
~s produits, et il n'est pas étonnant que certains économistes aient
estL~é des pertes élevées à quelques 20 % pour les produits agricoles
-'lu pays.
Nous avons déjà évoqué la fonction des marchands
,fournisseurs de crédit, acheteurs de récoltesen navette entre les
villes et villages, qui eux-mêmes travaillent, généralement d'une
façon informelle pour les grandes Maydandar qui monopolisent quasiment
la distribution des produits agricoles et alimentaires dans les villes.
Dans la présente section, en plus de ce problème plutôt d'organisation
nouS allons voir les problèmes d'infrastructure technique dans le domai-
ne
du transport qui limite l'efficacité de la commercialisation des
p rodu i.t s agricoles.
les infonations de notre enquête pourraient
~tre très utiles à ce sujet.
Les tableaux ont été construits de manière à indiquer
Id
façon dont les produits de chaque agriculteur sont CaTh~ercialisés.
( 1)
Ibid. ~
-
385 -
Ces tableaux
figurent
dans l'annexe: toutefois,
le problème
de la commercialisation du blé
irrigué
et du
coton
est discuté
ci-dessous.
( Voir les tableaux V~II et IX)
3.3.1.- LA COMMERCIALISATION DU BLE IRRIGUE, PRODUIT VITAL
90 %
des très gros agriculteurs commerciaux (UPll
vendent
eux-mêmes
leur
blé sur les marchés des villes.
6,67 % le
vendent
à des acheteurs
qui se rendent dans les villages ou dans
les zones
de production.
I l n'y a que 3,33%
d'entre eux qui
le
vendent
à terme
à des acheteurs
en vert.
Dans
le groupe UP2, 78,8\\
des agriculteurs ven-
dent
eux-mêmes
leur
blé
sur les marchés
des villes, 10,2\\ d'en-
tre
eux
le vendent
aux acheteurs
allant dans les villages
ou
dans
les
zones
de production.
Seuls, 3,3 %
d'entre eux le ven-
Il
If
dent
à terme
( avant la récolte
aux
acheteurs
en vert
et
3,5 %
le vendent
aux
coopératives agricoles.
Dans le groupe
UP4, 90,8%
des agriculteurs
vendent
leur blé
eux-mêmes
et
4,5 %
à des acheteurs
qui vien-
~ent
les
trouver,
2,2%
à des acheteurs
en vert
et 1,1%
à des
coopératives.
Il est
intéressant
de remarquer que 1,14% des agri-
culteurs
de ce groupe
ont stocké
leur
blé.
.:':~r.-: ~ ..
: .~.'l
__
.-.~.
------------~.-_.
.._.-_._--.--_.. - .
- _..
.,
;
lui-même
Coopérative
Acheteurs al-
Acheteurs "en
Usin8s
StcK~i;.&
"! 'j t~~ ~
vendu par
agricole
lant au v i.Lr-
vert" Salaf-
lage
khar
~lasses
Nbe
%
Nbe
%
Nbe
%
Nbe
\\
Nbe
%
Nbe
%
Nbe
'l;
Up]
27
90
-
-
2
6,67
1
3,33
-
-
-
-
30
100
. _ - - - - - - - - _..-
' .
,
.
UI'2
22
70,75
1
3,57
3
10,21
2
7, 14
-
-
-
-
28
100
~ - -
UP3
-
-
-
-
88
100
70
79,54
3
3,40
9
10,22
6
6,81
Ur4
79
90,80
1
1, 16
4
4,59
2
2,29
-
-
1
1 i 15
87
100
- .
- - - - - - - - . f - - - .
UPS
'17
79,66
2
3,39
7
Il ,86
2
3,39
-
-
1
1,69
59
100
..
..
L-~------
.
TùrAI,
245
7
25
13
-
-
2
292
100
,
._.
....:--.........
o. . .::.
•
._ _. _ . o _ ,
~
~_.
,_
..........__-_-........_._1'__.. _".. _""'. __...,....._ ........,.
_~.,
..,
. , . " ' - - . " ' - ' . -.-,._-~,._-_._._.-._._----
~
f,
-
387 -
tr-
i!;.
~
; ,
)'
l-I
1i
,
\\
f
79,6 % des gros
agriculteurs
de villages
(uP5)
vendent
leur blé
sur les marchés
des villes, 11,8 % le vendent
aux
acheteurs
qui viennent
dans
les villages.
3,3%
le vendent
à des acheteurs
en vert
et
1,7 .%le stockent.
Il est donc élair
que
la
plupart des agricul-
teurs .. étudiés' préfère
vendre
-eux-mêmes
leur blé sur
les mar-
chés
des villes.
Deuxièmement,
une proportion beaucoup
plus fai-
ble
de leur blé
est vendue
aux acheteurs se rendant dans les vil-
lages.
Troisièmement,
ils en vendent une petite partie
aux ache-
teurs
en
vert afin de se procurer
des liquidités
nécessaires
à
l'achat
des inputs, etc ....
Quatrièmement,
seuls les petits
agriculteurs
vendent
aux
coopératives agricoles
une faible
por-
tior.
de leurs produits.
Il convient
en dernier lieu de remarquer
que ce
sont
les petits
et très petits agriculteurs
qui stockent leur blé
et non
les
gros
agriculteurs
qui disposent de capacités
de stoc-
kage
beaucoup
plus importantes.
Il est probable
qu'ils le stockent pour leur
autoconsommation
et
l'utiliser
en tant que semence
et commercia-
liser
le reste
au
prix
qui
leur
conviendra le plus.
Nous avonS
établi
la capacité
de stockage moyen
des différents
agriculteurs
qui
est
la
suivante :
uPl
434,5 m3
uP2 =
255,5 m3
uP3
142,0 m3
uP4 =
87,5 m3
uPS
ï3,5 :n3
-
388 -
3.3.2.- LA COMMERCIALISATION
DU COTON,: GENERATEUR DE HAUTS REVENUS:
47,6 %
des très gros agriculteurs commerciaux
t~l,
vendent leur coton
à des usines
de décorticage.
42,8'
d'entre eux le vendent
eux-mêmes
sur les marchés
des villes,
9,5 %
le vendent
A des acheteurs ~ en
"
vert.
63,6%
des agriculteurs
du groupe
UP2 le ven-
dent
sur les marchés
des villes,
13,6 % à des acheteurs "en vert;
et le même pourcentage le vend
à des usines.
9,1 % vendent leur
coton
aux acheteurs allant dans les villages.
53,7 %
des agriculteurs
du groupe
UP3, ven-
dent
leur coton directement au marché.
27,9 %
le vendent
aux
usines.
9,6.%
le vendent
à des
acheteurs
en vert
et
4,3 % le
vendent
aux
acheteurs
se
rendant
dans
les
villages
et
aux
coopératives
agricoles.
52,5 %
des agriculteurs
du groupe
UP4 vendent
leur coton
directement sur le marché,
19,2%
le vendent
aux usines
et
15,3 %
le vendent
aux acheteurs
en vert.
10,2:%
des agri-
c~lteurs
de
ce
groupe
vendent
leur coton
aux
acheteurs
qui
se rendent
dans
les villages et
1,28%
aux
coopératives
agri-
coles.
55,8 %
des
agriculteurs
du
groupe
UP5
ven-
dent
leur coton directement
sur le marché.
14,7 %
le
vendent
à des acheteurs
en vert,
13,2 %
aux
usines,
11,7 %
aux
coo-
pératives
agricoles
et
4,4 %
aux
acheteurs
allant
dans
les
villages.
EFFECTIF ET POURCENTAGE DES AGRICULTEURS COMMERCIALISANT LEUR COTON
PAR L' INTEHMEDIAIRE DES DIFI?ERENTS CIRCUITS POSSIBLES·
lui-même
Coopérat.lve
Acheteurs al-
Acheteurs "en
Usines
Stocké
Total
vendu par
agricole
lant au vil-
vert" Salaf-
lage
khar
,
lasses
,
Nbe
%
Nbe
Nbe
%
Nbe
%
Nbe
%
Nbe
%
Nbe
UP!
9
42,06
-
-
-
-
2
9,52
la
47,62
-
-
21
100
. _ - - - - - - - - - - - -
.
UP2
14
63,63
-
-
2
9,09
3
13,63
3
13,63
-
-
22
100
-
.. _-- -..
.-_._---
-
_--.~-----_._----
UPJ
SU
53,76
4
4,30
4
'1,30
9
9,67
26
29,9,5
-
-
93
100
UP4
41
52,56
1
1,28
8
10,25
12
15,38
15
19,23
1
1,28
78
100
---
--_._-----------, - - - _ .
- - - _ .
Ul'~)
JU
5~),flO
B
11,76
3
4,41
10
14,70
')
13 ,23
-
-
68
100
.
TCfrAL
152
13
17
36
63
1
282
100
. _ - - _ .
•
•
• >.
:
ri~ _ _ .,_.__::__.>__;- ...... ' .. ,,"ri
... - : .
.~::O"1..'...ri·:··,~'~~':_:ry~~.,.·~'~,"" ....
.............
- ..
...-. . ....- ...
-o,;:"'-'.."..· .. s·'.-.··....··
•...•'-',""l",~""",""~"""-.~' "-" _. ,,--. '~.-.-
'~""'~'.
~
... ,":'''.~
-
390 -
Il est
donc
évident
que la majorité
des pro-
,
,
ducteurs
de coton préfèrent
vendre eux-même
leur coton.
Tandis
•1
que
les
très
grands
exploitants
( UPl)
vendent directement,
\\,
!
plus
aux
usines.
![;
!
L'acheteur
numéro
deux
est
représenté
par
. 1
i
les usines
pour les petits
et
moyens
agriculteurs
commerciaux
1
et
les
acheteurs
en
vert
pour
les
très
petits
agriculteurs.
\\i~
Ce sont les
coopératives
agricoles
qui cons-
tituent
l'acheteur
le
moins
important.
t
tj
Les
tableaux
de
l'annexe
indiquent
le pour-
1
centage
d'agriculteurs
dans
chaque
groupe
qui vend
leur
production
par l'intérmédiaire
des différents circuits de com-
mercialisation
possibles.
1
1
1
.r
3.3.3.-
LES MOYENS
DE TRANSPORT UTILISES
POUR LES PRODUITS
- t
1
AGRICOLES :
i
-\\
1
Les conditions de transport des produits agricoles
1
ont des effets sur leur qualité;
leurs pertes déterminent d'une
façon considérable les prix pour les acheter et les gains pour les
agriculteurs. Ainsi,
les moyens de transport utilisés constituent
1
un facteur important dans la commercialisation des produits agricoles.
i
Le tableau
10
indique
la part de chaque
type
de
véhicule
pour amener
les excédents
sur le marché.
Il appa-
\\
raît
que les agriculteurs
du groupe UPl
utilisent surtout
des
1
camions, c'est en effet le cas
pour 57,7 % d'entre eux.
Le
1
!
principal
véhicule
de transport utilisé
par
les
agriculteurs
des groupes
u~2
à
u~5
est
constitué
?ar
la camionnette.
Elle
est
utilisée
~espectivement par
37,9 %,
37,5 %,
42,9 %,
et
51,2 ~
des
a~riculteu~s.
Tablea~~_ - PART DES DIFFERnHS r10YEflS [lE TRANSPORT POUR AtlEtlER LES r·1ARCHAND!SES SUR LE riARCI!E (~{,)
url
UPi
UP3
UP4
UP5
Semi-remorque
19,2
29,3
30,6
23,9
20,0
Cam i onne
23,1
37,9
17,5
42,9
51,8
t t" !,'
Camion
57,7
n .«
29,3
::'5,9
21,H
Chemin de fer
-
-
0, ,1
-
-
Traction animale
-
1 ,7
2,2
4,2
4,1
Autres
-
3,5
-
3,1
2,3
,.
_.
TOTAL
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
"':',' ~~'~'!"":""~,:""":,,,",~-r~~.1,.7.~-.,.
...-"""."-'·~·:·-:~_·~":T'~"'-'::::·""-\\:"-:'.'':';·,~'.~'."'~.~~' C':"" M -_"_" -"r"" .-._'.•_,.;:-..... ,-.,,,.- ·~""""~~'''''''7.:c,",''-- ..~. __• ,~_.~·.....-:~.....~..~...l~~~~.~:<~"-t~"'..."",":",~'>t:'7i..~'~~:t,:'~.~.~.....~g~:"'.·.:':;~~~ ..••.~..;~/r.~,., ~~~:~~: ..... ,'•.';..!:'J ,...;·_;~"t~~~ ;,~~~·.::.:·~·~,·f%t!t.·':-'",:_,· ..t~~' :~;\\...:~"":~~~~~
-
392 -
Le moyen
de transport numéro
deux
est cons-
ri~~é
par la camionnette
pour le groupe UPl,
le semi-remorque
\\~ur le groupe UP2
et par le camion pour les groupes UP4 et UPS.
La traction animale
vient en
quatrième
posi-
r .i cn
pour
les agriculteurs
UP3
et li'P5.
Il est
donc
év~dent
que
les gros camions et
les
camionnettes
constituent
les
véhicules
les plus
importants
.iu système
de transport
des produits
agricoles.
Il est impor-
t3nt
d'améliorer
les routes
pour
amener
plus vite
les denrées
l'érissables
jusqu'aux
consommateurs.
On s'est aperçu
au cours de l'enquête
sur
le
terrain
de la deuxième
phase
qu'un certain nombre de
petits agri-
~ulteurs
éprouvaient
des difficultés
pour transporter
vite et au
bon moment
leurs produits sur les marchés.
1
--1
1
Il Y avait même
ur. très gros
agriculteur
qui
1
J
~vait
des difficultés
pour transporter ses
betteraves sucrières
jusqu'à l'usine.
Quelques
uns
ont fait valoir que les intermé-
diaires
faisaient
de meilleures
affaires
et gagnaient
plus d'ar-
0ent
que
les véritables
producteurs.
Un agriculteur du
groupe
UPS
pense que le gouvernement devrait ouvrir
des marchés
dans
chaque
région
et
non pas seulement
dans un petit
nombre d'en-
droits
éloignés
de ces derniers.
Samme toute, le ~oyen de transport utilisé pour les
'.1(05
agriculteurs est surtout con s t i t.ué par les cam i.ons et pour les
j,etits par les cam i one t.t.e s et les âne s . Il est évident que l'amélio-
I-a Lion du
réseau routier rural est un facteur dé-cerminant dans la
,'DIl1.rnercialisation cies p r ocu i t.s ac r i c o Le s .
-
393 -
3.4 -
LA POLITIQUE
DES
PRIX
AGRICOLES
La meilleure
politique
de prix consiste
souvent
à ne pas en avoir
et
à laisser
au marché
le soin
de
refléter
les
conditions
de
l'offre
et
de la
demande
sur une
année,
par
rapport
à des
zones
particulières
du pays
de
manière
à
déterminer,
ainsi, les coûts
de stockage
et de transport vers les
marchés
concurrentiels.
Natu=ellement,
d'autres
solutions
sont
néces-
saires
lorsque
les marchés
ne sont
pas
ou
ne peuvent
pas
être concurrentiels
pour
différentes
raisons.
(1).
L'établisse-
ment
en
Iran d'un système
de prix cohérent
permettant
de
com-
piéter
les
mar ché s
dont
le fonctionnement
est
ünparfai t
et
d'éviter
d'autres
distorsions
est
vraiment
une entreprise
formidable.
En effet,
les marchés
des principaux
produits
agricoles
sont
fragmentés,
hétérogènes;
ils
ont une portée
et
une
profondeur
limitées
n'ayant
pas la cohésion
qui
émane
des systèmes
intégrés
de communication
et
de transports ).
L'intervention
du
Gouvernement
iranien
sur les
marchés
de produits
agricoles
s'est faite
à trois
niveaux.
Les
prix
des
oléè.gineux,
du
tabac,
du thé, du sucre
sont fixés
par
des comités
inter-ministériels
dont l'objectif
est
d'en
faire
augmenter
la production.
1.-
Pou~ une évaluatic~ théc~ique, voir R. BADOUIN, Economie Rurale
Op., Ci t., P.
246-251
EL:
Raj 1<'_lUSH A
"Agricul tural
Priee
Policy
and
Eco~o:;:ic .D'='lelopmeflt '",
Dans
H.!"!.· SOL'I'~yiORTH
et
B. E. JOflNSTONEDS, "Agricul tural
De'lelopment
and
Eoonomi.c
"
G~owth,
Cornell
U~ive~sity Press,
Ithaca,
1967.
- 394 -
Deuxièmement,
par
une politique
de
fixation
du prix
du blé,
généralement difficile
à
appliquer,
le Gouver-
nement
est disposé
à acheter
et 0.. vendre
aux prix
préalablement
annoncés.
Troisièmement,
afin
d'empëcher
les
prix
à la
consommation
de monter,
le Gouvernement
intervient
sur les prix
du lait et de la viande.
Il existe 1 dans une certaine; mesure un
marché
libre
pour la plupart
des productions
végétales,
y com-
pris
le blé, l'orge,
le riz, le coton,
les fruits,
les légumes
et les
légumineuses,
ce qui permet
aux
prix
d'ëtre
établis
par
la confrontation
entre l'acheteur
ou le
commissionnaire
et
l'agriculteur.
Les prix
varient considérablement
suivant
le
lieu
et la période
où
ils
sont établis.
Ces systèmes particuliers d'intervention sur
les
prix
présentent
certaines
faiblesses.
Par exemple,
il ressort
d'un rapport que
l'Office
des céréales
est
v{rtuellement
in-
capable
d'avoir
un effet
quelconque
au niveau
de l'encourage-
ment
de la commercialisation
du blé. (1)
Les
prix d'achat
de l'Office
jusqu'en 1355
(1977)
avaient
tendance
soit
à être
inférieurs
à ceux
du mar-
ché
libre
par exemple
comme
en
1971,
ou bien quand
ils
étaient
réalistes,
l'Office
disposait
de
ressources
insuffi-
santes
pour intervenir
valablement.
En septembre
1357,
le Gouvernement
sous
la
pression
des
agriculteurs
et le
mécontentement
des
intellec-
tuels
a
augmenté
le prix
nominal
minimum
qui
a at~eint
(1)
Rappelons la dernière section du chapi tre précéden t ,
-
295 -
14.000
rials/T.,
et
a
annoncé
que
ce prix
serait
de
15.000
rials/T",
l'année
suivante.
(1)
Certes,
cette
déci-
sion
est une
motivation
importante
pour augmenter
la produc-
tion.
-'Cepenôant;il-nefaut . -pas sous-estimer les pro-
blèmes
qui se précipitent
encore.
D'abord, le
Gouvernement
achète
moins
de
15%
du blé
produit dans le pays.
Le
blé
acheté
ainsi
est
vendu
aux ~inoteries et
aux
boulangeries à
un
prix
subventionné
environ
7.800
rials/tonne).
Comme
ces
transactions
sont faites
par les
mêmes
autorités,
la ru-
meur
circule
qu'il y aurait
parmi
les autorités
des
éléments
qui
arrangent
les
cas
hypOL~étiques
(vendeurs
du
blé
et
acheteurs)
et une
partie
de la somme
destinée
aux
agricul-
teurs
irait aux corrompus.
De
cette
façon
les chiffres
annoncés
concer-
nant
les
achats
de
blé
sont loins
de la
vérité.
Il Y a
cependant
des
possibilités pour rss0udre
ce problème.
D'abord,
le Gouvernement
doit
définir
son
ob-
jectif
concernant
le blé.
Il
nous
semble
raisonnable
de dire
que
quelques
60 %
à
70 %
des
exploitants
cultivent
du
blé
et
que
donc
l'achat
d'une
certaine
quantité
devrait
sauve-
garder le prix.
Mais
pour encourager
les
agriculteurs
et
em-
pêcher
la corruption,
le
Gouvernement doit
définir
le vendeur
de
blé
qu'il
veut
aider.
En tous
cas,
il doit fixer
un plafond
sur
l'achat
par exem~le
de
250
~onnes
par proë~cteur .
aiderait
un plus grand no~~r~ ëe paysans et en même temps rer.drait
1. -
KAYHAN,
12/6/1357. ~la 5~it~ de
la révolution
de 1979
ce
nrix fut
â
18.0C0 ~ials/ pour
une tonne. et â
20.000 Ria~s peur l'~,~fe l?éG.
-
396 -
.t i f f Lc Ll.e
des
arrangements
mal intentionnés.
D'autre part,
l'achat
du blé
peut se répartir
sur une période
assez
longue
5i
le Gouvernement
paie
les frais
de stockage
et
garantit
contre
une
baisse
de qualité
du blé
entre l'entrée
en stock
et la sortie.
La procédure
de
stockage
est
particulièrement
n?propriée
dans
le cas de produits
qui se conservent
facilement
1
'\\
üC qui
arrivent
sur le marché
une
fois
par
an
en
quelques
semaines.
Le
blé
en est
un bon
exemple.
~'autre
part, notre étude
sur les agriculteurs
commerciaux
révèle
que
ces
groupes
disposent
de
dépôt
d'un
volume
de
80 à
·134 m3
en moyenne.
Donc
la possibilité
existe.
Selon
LE LONG
et
DE
WILDE,
le "Fonds d'Orien-
tation
et
de
Régulation
des
Marchés
Agricoles
"
( FORMA )
.---".
a
utilisé
en France,
la procédure
de stockage
avec
succès pour
quelques
produits.
(1)
" Alors
que
les
interdictions
de
commer-
cialiser
visent un
ajustement
a priori
des
quantités
uffertes
ou
demandées,
les
opérations
de
stockage
réalisées
sous
l'égide
d'un
organisme
d'intervention
t; e n dé'. nt
à
réaliser
a
postériori
l'ajustement
néces-
saire
en
retirant du marché
les
quantités
jugées ex-
cédentaires.
De
cette
différence
découle
une
consé-
Cjuence
en
cas
de
stockage,
l'organisme
d'interven-
i. Lo n
devient
détenteur
-
directement
ou
par
personne
Interposée
-
de
quantités
de
marchandises
dont
i l
1. -
LE LONG, ?ierre et ?Dbert
DE WILDE
"Les Marchés
Agricoles"
P.U.F.,
Paris,
1979, ?55.
- 397 -
faudra
bien
se
défaire
un
jour
ou
l'autre
et
d'une
"façon
ou
d'une
autre.
Cela
dépendra
tout
d'abord
des
caractéristiques
physiques
du produit
qui
peut
être
plus
ou
moins
stockable,
plus
ou
moins
trans-
formable,
mais
aussi
des condi tions
du
marché
". ( l )
Dans
la situation
actuelle,
l'Etat
achète
le
blè
et l'envoie
aux
~uelques
silos,
pour
le
distribuer
gra-
duellernent.
Avec
la pra tique
du
stockage
dans
les
villages, le
premier
débouché
à considérer
est justement
le
même
marché local
avec
un report
dans le
temps.
Cepe~dant
les
pouvoirs
publics
peuvent
envi-
sager
le report
des quantités
excédentaires
d'un marché
excéden-
taire
comme
KERMANCHAE
pour l'envoyer
à un marché
déficitaire
comme
ZAHEDAN .
En ce qui concerne
les activités
de l'Office
de
la
viande,
nous pouvons dire
qu'il
n'a
pratiquement
pas d'influ-
ence
sur le marché
de la consommation.
Cependant,
l'intervention
a
servi
à empêcher
les
prix
à la
production
de
monter.
Les
ëécisions
concernant
les
niveaux de
prix
des produits agricoles
offi=iellement
régularisés
sont prises
sur
une base
ad hoc,
souvent
sans
l'aide
de données
économiques co-
hérentes
et
spécifiques
qui auraient
pu
servir
de
base
à son
action.
En
outre,
une
tentative
récente
de
maintien
du
prix
des oeufs
à un niveau
faible
par
décision
administrative,
s'est
accompagnée
d'i~?C~tations simultanées
d'oeufs,
comme
cela
ar r i, ve
souvent
pour la '.'ia:1de
et les p rodui, ts
lai t i.e r s ,
1 . -
Ibid., P. 57.
-
398 -
Cette
action
ainsi que d'autres,
dont
les
exemples
pourraient
être
multipliés, risque
d'anéantir
les
encouragements
locaux
à produire,
au lieu
de
stimuler l'aug-
mentation
de
l'ofrre
locale.
L'incertitude
générale
au
sujet
de
l'attitude
du
Gouvernement
A l'égard
des importationsl
sous
l'Ancien
Régime,
de
certains
produits
décourage
encore
plus
les
agriculteurs
d'augmenter
leur
production
agricole.
Il est clair qu'il y a un conflit
fondamental
entre
l'objectif
de
la politique
des
prix
qui
s'efforce
de
de
restreindre
l'augmentation
des prix
alimentaires
dans
l'in-
térêt
des
consommateurs
des
villes
et d'autre
part
celui
de
la
fixation
de prix
suffisamment
intéressants
pour
que
les
agriculteurs
voient
leurs
revenus
augmenter
et
soient
encou-
ragés
à produire
davantage.
La première
solution
pour
en sortir
a été ce/~
d'attirer
l'attention
sur
les marges ( qualifiées
d'exorbitantes)
des
"intermédiaires"
S'il
est possible
de réduire
les marges
des commerçants,
les
prix
à la production
peuvent' être
amélio-
rés
par rapport
aux
prix
de détail.
Jusqu'à
présent
les actions
prises,
directement
par
le
Gouvernement
pour
sUFplanter
les
"intérmédiaires"
privés
se
sont
soldées
par
un
échéc.
\\
;
\\ '
Etant
donné
les conditions
de
l'Iran"
il est
\\
banal
de dire
que
peut-être
les grosses
marges
demandées
-par
les
commerçants
reflètent
simplement
les
coüt.s
élevés', d' as-
semblage,
de
transport,
de
stockage
et
surtout
les
risques
courus
dans la commercialisation
elle-même.
-
339 ~"
La seule
solution
réside
dans le ..:L-velop-
'T)
.
pement
des
structures
de
commercialisation
pour
réc$:üre
les
'""\\
coûts
de
~istribution
et
dans
l'amélioration
du
pouvo~~ de
""\\
négociation
des
agriculteurs
en tant que
groupe) par
la
création
d'autres
circuits
de
commercialisation
(les circuits
existants
ne
doivent
pas
obligatoirement
disparaître), c'est-
à-dire
par
l'organisation
~e
la
coopération. (1)
Il
Y a un
deuxième
aspect
de
la politique
des
prix
qui ne
devrait
pas ê~re considéré
commé
remplaçant
le pre-
mier,
mais
devant
permettre
une
augment3tion
progressive
des
prix
de
détail
des
produits
agricoles.
Si
l'on
considère
les
estimations de
l'organi-
sation
du Plan
d'après
lesquelles
la différence
de revenu
par
tête
entre
la campagne
et la ville
est
actuellement
de 1 à 6
( il Y a
environ
dix
ans
ce
rapport
était
de
1 à 5 ),
la
politique
des
prix
doit
veiller
à ce
que la
population
ru-
ra le
soit
le véritable
bénéficiaire
de cette
politique
de prix.
Etant
do~~é
que
la composante
agricole
repré-
sente
environ
35,5%
de
l'indice
urbain
èu coût
de la
vie, il
convient
de laisser
cette composante
augmenter
relativement
plus
vite
que
les autres
tout
en maintenant
la croissance
de
l'in-
dice
global
à un taux
acceptable.
Par
exem~le,
si
la croissance
de la composante
non
agricole
doit
être mai~tenue
à 2%
;ar an ( en profitant par
exemple
des
"économies
::' éche Ll,e mode rne s
"
de l'industrie ), il
est
possible
de laisser la composante
agricole
augmenter
jus-
qu'à
9%
par a~,
afi~
de li=i~er
l'a~~e~~ation
annuelle
de
(1)
Voir encore ~o~re se2~is~ 4.3 sur la ç~,ercialisation des
proàuits a~ricGles.
-
400 -
!ii,
l
1
i
l'indice
global
â
4,5%
par an.
Cette
politique,
naturel-
1 emerrt,
améliorerait
aussi
les
encouragements
du
côté
des
1
r1IJt:"icul teurs.
!i
1
Malheureusement,
ce qui
s'est
passé
est loin
1
,1
d'être
~ncourageant pour
les agriculteurs.
11
Les chiffres
qui figurent dans le tableau
sui-
v a n t;
(1)
sont
l'exemple
de quelques
indices
de prix.
Ils signi-
fient,
entre
autres,
que
les agriculteurs
achetaient
plus
chers
les produits
non 'agricoles
et
recevaient
moins
pour leurs
pro-
duits
alimentaires
vendus
sur les marchés
urbains.
Indice général des Prix pour
Indice
Année
les biens
et
les
Services
Alimentaire;
------------
----------------------------
-------------
1351
1972 )
77,9
77,5
1:152
1973 )
76,6
83,9
\\.15 ::;
1974 )
100
100
IJ54
1975 )
109,9
105,6
1355
(
1976 )
128, 1
119,2
135é
(
1977 )
160,2
143,7
Le troisième
aspect
est
représenté
par
l'im-
!'ürtance
de
toutes
les
poli tiques
de
prix
pour
minimiser le
.iegré
d' Lnc er-ti.t.ude
qui
y est
associé.
S'ils
doivent
être
fixés,
les prix
doivent
\\ 'être
au
bon rnODent
avant
~es
semailles) pour
~Je
les
.i.1~:!..cult.e ur s
cu.i s s en t se
décider,
et il faut
les
appliquer avec
1.-' 3a:1que f.1ARY.Jl.ZI
Iran
"Rapport Annuel 1356 " Op. ,Cit.P.288.
-
401 -
suffisamment
de moyens
pour
permettre
aux
agriculteurs
de
compter
sur
le prix
final
qu'ils
reçoivent.
A
moins
que
l'incertitude
qui
prévaut
actuellement
à cet
égard
ne
puisse
être
dissipé,
quelles
que
soient
les
décisions prises
concernant
les aspects
ci-dessus,
leur
effet
sur
les
revenus
des
agriculteurs
et sur les encouragements
à la
production
ne
pourront
être
haute~ent
significatifs.
Il convient
de mentionner
içi
une
autre
ques-
tion
assez
éloignée
de
l'intervention
officielle
sur
les
prix
en
général.
Cet aspect
touche
directement
aux
prix
des inputs
tels
que
semence,
engrais
et
eau.
L'objectif
global
est
de
réduire
directement
le prix
des
inputs
pour les agriculteurs
au moyen
de
subven-
tions
aux
input3
eux-mêmes
ou
bien par
l'octroi
de
crédits
et la
réduction
indirecte
du coût
des inputs.
Là
encore,
la plupart
des problèmes
présentés
ci-dessus, en qJatre points/ demeurent.
Au
fond,
une
politique
de
prix
sophistiqu~e ou
un programme
d'encouragement
ne
peuvent
s'avérer
efficaces
que
si
les
systèmes
de
communi-
cation,
de
transport,
de
stockage
et
de
commercialisation sont
bien
développés.
Sur une période relativement courte
des cinq pro-
chaines
années,
il semble
plus
facile
et plus souhaitable
de
concentrer
les
subventions
aux inputs
afin
d'améliorer l'avenir
des
agriculteurs.
Cepenàant, sur ~îe période plus longue, on
pourra compter
s~
une incidence plus significative portant sur
l'amélioration (pour les in?uts et les ou~puts) par la création
- 402 -
d'unions
de
coopératives
agricoles
ou par
des
sociétés
de
prestation
de
services
agricoles.
Nous
reprendrons
ce sujet
et
le
discuterons
à
partir
des
attitudes
des
agriculteurs
commerciaux
envers
les, prix
agricoles,
dans
le
chapitre
4.
-
403 -
CHAPITRE 4
L' AGRICULTURE C:Ol-~1ERCU..l.E ET LES ACTIONS INDIRECTES
SUR LES
COMPOSANTES HTJMAINES DE DEVELOPPEMENT
Le
développement agricole ne dépend pas de
la seule
utilisation des facteurs de production.
"Les recherches sur la fonction
de production" explique Marc Penouil "ont
conduit
à
mettre
l'accent
sur
le
"facteur
résiduel",
et par
là,
à
souligner
l'influence
du
niveau
~echnique, de
la
santé
et
de
l'éducation". (1)
Ceci permet de dire que le développement dépend
également d'investissements sociaux divers, comme par exemple,
scolarisation, alphabétisation, formation professionnelle.
Nous?artageons l'opinion avec Pierre Vellas quand
il dit que "1 e
dé ve 10 P P e men t
é con 0 rni Ci u e
est
lui - mê me
pré a -
lablement
conditionné
par une
promotion
indispensable
du
milieu
social
intéressé"
(2).
Ceci inàique que dans les pays
moins développés,
l'action de développement économique ne peut être
réalisée qu'après une prospection fonàameptale du milieu social.
Nous pouvons ajouter que l'éàucation elle-même déterminera le
(i)
,-larc Fenouil Il....
.
..
;:;,0 Cl. c -e c oncrru e
du sous-s.é'Jeloppement", op. c i t .
?
215
(2)
Pierre Vellas ":~ç:/ens s cc i a i;x du développement économique" PUF
?ARlS 1968,
?
"7.
- 404 -
niveau culturel de la population et ses comportements et facilitera
l'~tilisation du progrès technique et ainsi améliorera la
structure
de l t emploi du pays.
Dans ce chapitre, nous allons essayer de faire une
étude succinte concernant les aspects d'éducation et de comportement
des agriculteurs commerciaux. Nous pensons que, de cette façon
nous pouvons déterminer la réceptivité ou le manque de réceptivité
du corps social pour lequel un rôle prépondérant est envisagé.
-
405 -
4.1. - EDUCATION ET DEVELOPPE.'1E!'oI"T
LA PART DE L'AGRICULTURE
CCMMERCIALE :
" L'enseignement
au
sens
le
plus
large
du
terme
est au
coeur
du
développement"
(1)
Dans les pays
moins développés, une expansion des possibilités de l'enseignement
peut réduire les obstacles au développement en dominant le retard
de
la population, en augmentant sa mobilité géographique et
professionnelle, en élevant la productivité et en facilitant les
innovations.
L'introduction de l'école et le développement de
l'éducation peuvent avoir pour objectif de déclencher un processus
de changement et d'intégrer les jeunes dans une société nouvelle.
"Il en est
ainsi" comme le précise L; !·lalassis
"lorsque
le
système
d'éducation
est
adapté
aux
objectifs
du
dévelop-
pement par 'son
contenu,
ses méthodes
pédagogiques
et
ses
structures".
(2).
"Dans
les
nouveaux Etats
d'aujourd'hui"
note Galbraith"
et
dans
les
Etats
plus
anciens
qui
ni ont
pas
encore
de
système
d'éducation populaire,
on
peut
se
demander
si
les manuels
s c o La a r e s me
devraient
pas
venir
avant
les machines-outils"(3).
L'éducation populaire dégage
l'énergie du grand nombre. Elle ouvre la voie au savoir technique.
Les gens instruits comprerment l'utilité des machines. Il n'est
pas prouvé que les machines comprennent l'utilité des gens instrùits.
Ai:lsi dans certaines circcnstances, au moins
(1)
L.
11alassis "Eooncm i c De'lelopment ar.c tZ1e Prograrnming of rural
Education" Paris, ü::Z:SCO,1'~66, P. 7.
(2)
L. 11alassis "Agricult'..:rs e t
. . . . . "
cp , c i t , P. 231
(3)
J .f:..
Gâlcrai~"", ":k.s ccr.ci t i ons ac t.ue Lle s ëu développement économique
Densel 1962 p.LO, cité ë'a~r~s R. Passer. "Les politiques
op. ci t. P. 315
-
406 -
"l'éducation du
peuple
doit
avoir
la priorité
sur
les
barrages,
les
usines
et
les
autres
biens
servant
au
développement
du
capital"
(1).
Parlant des pays sous-développés, Lewis note, à
propos de
la formation des gens" qu'ils
ont
besoin
d'un
grand
nombre d'~dividus moyennement
formés
plutôt que
d'une
élite
hautement
savante."
(2)
L'enseignement supérieur lui
apparai t
, dans ce cas, ccmme un luxe "injustifiable" et onéreux,
alors qu'il est une nécessité pour les sociétés industrielles. La
priorité dans les pays pauvres doit, selon lui, être" donnée
notamment
à
la vulgarisation
des
techniques
agricoles"(3)
Etant donné l'impérieuse nécessité de la croissance
agricole dans les PMD,
la formation et l'information agricoles
doivent y tenir une place de choix. Or l'expérience montre qu'il
en est rarement ainsi. Dans de nombreux pays, note Malassis,
"L'enseignement agricole
constitue
une
"catégorie
à
part"
qui
ne
bénéficie
pas
du
système
général
d'orientation
et
de
réorientation,
ne
délivre
pas
de
diplômes
équiva-
lents,
ne
permet pas
l'accès
à
l'enseignement
supérieur
autre
qu'agricole
etc
(~). Dans bien des cas, l'enseignement
agricole est un instrument de ségrégation, dévalorisé par rapport
à l'enseignement général.
Pour étudier la contribution actuelle ou future
de l'enseignement au développement du secteur agricole et surtout
l'agriculture commerciale, nous allons, pour notre part, décrire
les efforts accomplis, expliquer le progrès dans l'enseignement
( 1)
l bi e , ?
315
( ? '
-J
A.
Le wi s "La t.hé cz i.e de la c ro i s s ance
conomi que " Payot Paris
é
9163,
cité d'après R. Passet "les politiques . . . . . " op.
cit. P. 329
( .3)
Ibi::::. ?
329.
(4)
L. :·lalassis ";:'.griculture et . _.
" 0:':',
cit. o. 232.
- 407 -
agricole et analyser les niveaux d'instruction des agriculteurs
commerciaux et des membres de leurs familles.
Nous allons voir si le savoir pratique des exploi-
tants 'est resté" ce qu 1 il était il Y a quelques huit ou dix siècles"
comme l'indique M. Eslami (1) ou bien si la poussée d'alphabétisa-
tian, accompagnée par une mutation psychologique, a élargi l'horizon
économique des exploitants et a amélioré les strJctures sociales.
(1)
H. Eslami "Analyse des s t ruc tuze s s oc i o-eéc on omi.que s de l'agri-
culture de l'Iran", dans Economies ,=t 'scci.fté, ISBA Torne VIII
Paris, 5 Mai 1974, P?
~99-~18.
-
408 -
. J . -
LES EFFORTS ACCOMPLIS
En
dépit des réformes scolaires réalisées par
,~ SHAH, en 1948, l'Iran comptait encore
95% d'illétrés. (1)
."jant les deux dernières décennies;, quoi qu ' il en soit,
l'éduca-
.' .r :
se présente comme l'un des
secteurs
où
l'expansion a
été
,j.oremment,
la plus remarquable
chacun des
trois
niveaux
du
"I.ème
d'éducation
semble
avoir
progressé
au
r y t.hme
de
plus
JO% par an.
Le tableau
l
indique
les effectifs
totaux
en
",;tion
des différents
degrés
de
scolarisation
et ils
mon-
. .c l l t
au
sein
de
l'accroissement
de ce secteur
l'importance
.. cptionnelle
donnée
à la
formation
secondaire.
Bien
que
l'éducation
primaire
soit
mainte-
.... L
obligatoire,
un nombre
considérable
d'enfants
scolarisables
...u t r e
6 et 11 ans)
n'est
pas touché
par
l'école.
Selon
la
plus
récente estimation,
76 % envi-
des groupes d'âge
correspondant à l'école
primaire
vont nor~
.r ernent;
à l'école. (2)
Il faut
toutefois
noter
que
la
pro-
i
Lion
pour les régions
rurales
est
de
61,9 %
et
pour
les
'lions
urbaine
de
94,8 %. Il Y a là une situation qui constitue
.,.e
des causes importantesàes inégalités perpétuelles entre les régions
. i
ua i ne et rurale. D'autres
rapports
indiquent
que seulement
une
"Lie
de la
population
totale
termine
l'école
primaire
et
',0:;
constatons
que
cette partie a
une
forte
tendance
à
,1 i.t.e r
la
terre
et ne
contribue
pas,
par
conséquent,
à
.Ice
progresser
l'agriculture.
oALDWIN
(G. 3. )
"Planning
and development
in Iran"
John Hopkins
press - Baltimore
1967, P.
142-144. On peut
avancer que ce pour cer.t.açe
d");~
être de l'ordre
de 60, à 70%
à l'heure
act~elle.(19EC)
BanK !1arkazi Ir3.n " ';:'.nr;ual Re~ort"
1977
( 1356 ), Téhéran, ?218
'1'1\\BLEAU l
-
EFFECTIFS SCOLAIRES POUR LES ANNEES 1945-1946,
1959-1969,
1971-1972
-------------------------------------------------------------------------------
NIVEAU
1 1945-46 1
%
1 1959-60
1
%
1
% d'accrois-
1971-72
%
% d'accrois-
1977-78
%
% d'accroisse-
seme nt en 14
sement en 12
ment en 6
années
années
années
PRIM1\\I RE
288.000 1
89
Il.327.0001
82
1
360
3.507.000
75,8
260
4.769.000
56,5
36
SECON-
Dl\\I RE
29.000
41,7
1
9
1
253.000 1
16
1
234
1
770
1 1.044.000 1 22,6
1
400
13.519.000
1
UNIVEI~Sl-
['1\\ 1.1<1::
" .""0
2
I~ 30.000 10:J 400
74.700
1,6
250
154.000
1,8
1
lOG
l'OTA 1.
I__~\\_'):~()~~~___~:__
400
4.625.700
100
290
8.442.000
100
82
1. 610. 000
:;Olll-ce
:
c. /lALl)l,o,JY N , op. c i t . P. 144
Source :
Annu a I
report of
Source : Bank Markazi Iran,
Ministry of Education
Annu a I
Report 1356 Téhéran
1348-1350. Les chiffres sont
PP. 66-67
arrondis et indiquent le
tot~l général pour chaque
ni veau
.
.
.________
L -
~ - - - - - - -
. _._~ ..."~•._ ....;..., .,·',.~..I.....'".·_ •._ .•..,........ :'c~~........ ,
-
410 -
Afin
de mieux
comprendre
le
progrès
fait
dans
le domaine
de
l'enseignement
primaire, nous avons
préparé
le
Tableau II.
Bien
que
le nombre
d'élèves
du niveau
d'ét~-
de
secondaire
entre
14
et 18 ans)
ait
augmenté
plus
que
les
deux autres
r.iveaux
réunis
au cours des deux
dernières
dé-
cennies,
38%
seulement
des
groupes d'âge
scolarisable
à
ce
niveau
vont
effectivement
en
classe.
(1)
Jusqu'à
une
date
très
récente,
et
encore
maintenant,
l'éducation
scolaire
a
été
dans
une grande
mesure
centrée
presque
exclusivment
sur la préparation
a l'enseignement
supérieur.
La
moyenne
annuelle
des
diplômés
d'écoles
secon-
daire
dans
des domaines théoriques
non
professionnels
au
cours
de ces dernières
années
a été
largempnt
plus for-ce que la ca-
...
pacité
de
toutes
les universités
et institutions
d'enseignements
supérieur
(privées
et
publiques ). (2)
Ainsi,
les écoles
supérieures
et les universi-
tés
ne sont pas en mesure
d'absorber
la majorité
de ces
étu-
diants
potentiels
et
le
gros
d'entre
eux
est jeté
sur
le
marché
du travail,
où
en raison
de leur formation
antérieure ils
n'auront
pas
de
réelle
capacité
opérationnelle. C'est une situa-
t i on qui demande une rév i s.i on profonde et sérieuse.
1.- Déduit
du Tableau
V,
de l'annuaire statistique
pour 1536 (1977)
du
Cent~e des
Statistiques
de l'Iran, P.ï4.
2.- Il reste à savoir si les universités fermées en 1980 rouvriron
ou non leurs pcr~es en 1981-82 pour acc~eillir les élèves.
-
411 -
TABLEAU - II
LE
PROGRES
DE
L'·ENSEIGNEMENT PRIMAIRE.
-----------------------------------------
Notre
1964
1966
1969
1977
A n n é e
estimation
(
1345
(
1347 )
(
1350 )
(
1356 )
1979/1358)
)
'1
I
ALPHABETISA-
TION
EN
%
\\
DU
TOTAL
29,4
33,4
36,9
49,3
5 3
1
,
URBAINE
50,4
55,6
58,6
67
7 0
1
RURALE
15, 1
1
18,3
20,4
32
3 6
1
1
1
1
Source :
Annuaire statistique
de
Source:
Bank Markazi
l'Iran
l,<:;r-:
...J...J
_
•
P. 71
Iran,rapport annuel
1356, P. 66-67
1
1
1
1
1
-
412 -
4.1.2 .. -
ENSEIGNEME~~
AGRICOLE.
L'accroissement énorme du revenu
a permis
au
Gouvernement
de mettre
au
moins
en apparence,
à la disposition
de l'Education Nationale
des sommes importantes
(12,3%
du reven-
pétrolier
et
gazier
en
1977).
Cela
a permis
entre
autres,
l'augmentation
du nombre
de facultés
et d'écoles
d'agronomie
d'une part,
et l'augmentation
des
effectifs
scolaires
en
agro-
nomie
d'autre
part.
En
1977, i l Y avait" une vingtai.ne
d'établisse-
ments
d'enseignement
supérieur
d'agronomie
qui
offraient
une
trentaine
de spécialités
dans
ce domaine
(1)
réparties
en
programmes
de
deux
ans
s~'ctionnés
par
un
diplôme,
de quatre
l
ans
menant
à une licence,
et ensuite d'un
programme
vers
la
maîtrise
et
même
vers
le doctorat.
.-~ 1.
Pour
l'année
scolaire 1976-77,
3,78 %
de ceux
!
1
qui
étaient
nouvellement
admis
en
université.,
et en
écoles
,
d'enseignement
supérieur,
c'est à dire
1.519
étudiants
(230 fem-
!
mes
et
1.289
hommes)1 entraient
en enseignement
agricole. (2)
1
ii
A la fin de l'année
scolaire
1975-76,
i l Y
avait
1.015
étudiants,
c'est à dire
2,7 %
du total
qui
ont
1
terminé
leurs
études
avec
un diplôme
ou une licence
en
agri-
cul ture. (3)
1
1
!1
Malgré
le progrès
apparent
et
quantitatif
1
1
dans
le domaine de l'enseignement
agricole,
nous constatons
plu-
1
,
sieurs
obstacles
qualitatifs.
1.- ~AYHpll ( édition en persan),
article sur l'Université, le
1356.
2.- ?~~uai~e statis~ique de l'I~an -
1~S6,O~.Ci~. ,P.39.
J.- Ibid. ?
!Ol.
-
413 -
D'abord, nous
nous apercevons que le nombre
de
spécialités
offertes
par les différents
établissements
est très
vaste
et
n'apporte pas une base solide et commune
aux élèves sor-
tant
des différentes
écoles.
Ce point
a
été
mentionné
lors
de la Confé-
rence
de
Rezaiyeh,
en
décembre
1976, sur
l'enseignement
supé-
rieur
en agronomie:
à la suite de quoi,
i l fut proposé
que six
spécialités
regroupant
l'ensemble
de l'enseignement
en agronomie
au niveau
de la licence,
soient retenues. (1)
D'autre part, et cela
est même admis
par les
autorités,
moins
ëe
15%
de ces
diplômés
sont
réellement
ac-
tifs
dans le domaine de l'agriculture,
la majorité
se
trouvant
dans
des postes
admi~istratifs des grandes
villes et
surtout à
Téhéran.
Donc,
l'accent
doit être
mis
à la qua-
lité
des élèves
qui sortent de ces écoles
et leur utilisation
réelle
au niveau
de la production
agricole
y compris
les
do-
maines
de la recherc~e,
de la vulgarisation et
de l'enseignement
agricoles).
C'est
avec
beaucoup
de regret
que nous
devons ad-
mettre
que l'impact
de ces diplômés
au
niveau
du développement
de l'agriculture
du pays
était
presque nul.
D'ailleurs,
le nombre
des articles
scientifiques
publiés
sur
l'agriculture
iranienne
est
inférieur
à
100 arti-
cles
par
an. (2)
1.- Bulletin de la Conférence, 2-5 Azar 1354,
!1inistère de lê.
Science
et de l'~nseignenen~ supérieur, Téhéran.
2.- Cité
d'après Motazced
3AYEORDI
qui a farouchement criti~é
le
système de l'enseignenent
agricole èu pays
à la Conférence
de
Rezaiyeh,
1;~4.
- 414 -
Nous constatons
que le nombre
des écoles supé-
rieures
a augmenté
et
que
les effectifs se sont largement ac-
crus; par
exemple, il y a environ
5.000
étudiants
dans
les
branches
d'agronomie
des universités.
Et nous
savons
que
le
budget
d'enseignement
pour
un élève
en
agronomie
est presque
égal
à celui
d'un
élève
en Îmédecine,
donc
c'est
un
budget
relativement
important.
D'autre
part,
afin
d'arriver
aux
résultats
souhaités,
il doit
y
avoir
des liens
logiques
entre
l'ensei-
gnement,
la
recherch~ et la
vulgarisation
ou plus
exactement
la
réalisation.
L'enseignement
et la recherche
sont principale-
ment
des
taches
des
écoles
d'agronomie
qui ne sont pas
en
~ontact
direct
avec
l'organisation
pour
la vulgarisation
qui,
elle,
dépend
du
Ministère
de
l'Agriculture.
Leproblème
est
bien
entendu
de former
des
cadres
intermédiaires,
c'est à dire
les techniciens
agricoles
qui
sont directement
concernés
par
l'agriculture
et
qui
sont
prêts
à vivre
en
milieu rural.
Hélas,
le
progrès
dans
ce
domaine
crucial
est. très
maigre
ces
dernières
années.
En revanche,
nous
constatons
que
plusieurs
Ministères
commencent
à former
des techniciens
agricoles.
Le Ministère
de
l'Education
Nationale
a créé
'i
des cours spéciaux
en agriculture
au niveau
de l'école
secon-
daire.
Mais
les
élèves
qui sortent
de ces
écoles
ne trouvent
pas facilement de débouchés correspondant à leurs spécialités.
-
415 -
~.
D'autre part, nous
nous
apercevons
avec un
certain
étonnement
que la plupart des écoles supérieures d'agro-
nomie
n'admettent
pas
les élèves
qui
ont fini leurs
études
dans
les écoles
secondaires
d'agronomie.
Par exe~ple,
des 80
élèves
du
Centre
de
Tabriz, pas un seul n'a
réussi
à trouver
une place dans
une
école
supérieure
d'agrc~omie
en 1976. (1)
Au cours de ces dernières années,
le Ministère
de l'Agriculture
a organisé
des stages d'enseignement
pour
les
agriculteurs
et les agents de vulgarisation
et a même
créé
des
écoles,
ou bien
a pris
en main la direction
des écoles
secon-
daires
et supérieures.
Le Ministère du Travail et des Affaires Sociales
participait aussi à cette rivalité de la formation rurale -qui reste
d'ailleurs inefficace, parce que le contenu et les méthodes pédagogi-
ques n'étaient pas adaptés aux objectifs du développement.
,
,
Par exemple, en Septembre 1~76, il a pris en
t,
charge une centaine d'élèves pour les former à l'utilisation des ma-
chines agricoles
(2). Mais les élèves passaient la majorité de leurs
temps dans les classes t:,éoriques au lieu d'être dans les champs.
La plupart
de ces cours et de ces stages étaient
établis
selon le goût
et le bon
vouloir
des directeurs
en poste.
Sans
pour cela
les condamner,
nous devons dire quand même,
que
les résultats
de
ces
efforts
plutôt
sporadiques
sont restés
incohérents
et donc loin
d'être
satisfaisants.
Et
ceci
est
très
clair pour
tous
~es observateurs.
1.- Cité
dans la lettre ~e " Asadollah Reza Zadeh"
dans
Rastakhiz,
30 Bahma~ :355.
2.- Kayhan
(en persan),
2 5hahrivar
1355.
-
416 -
Nous
avons
rencontré
des agriculteurs
dans
le
village
"Kaboutar Khan"
à Rafsanjan
( 1.000 kilomètres
au
sud - est
de
Téhfran
avec
une population de 903 personnes
dont
36,9%
sont alphabétisées)
qui
avaient
eux-mêmes
testé
les
deux
variétés
de blé
existant sur
le marché : " Rouchan"
et
" Ornid"
et
qui avaient choisi le
premier
pour le meilleur
ré-
sultat
obtenu.
Les
mêmes
agriculteurs
nous or.t dit
qu'ils
ne
connaissaient
pas
le système
de plantation
en ligne
et avaient
besoin
pour ce
faire
d'une
aide technique;
,
Les habitants
du village
de
"Jamilabad"
à
1
Baft
( 1.200
kilomètres
au
sud-est
de
Téhéran,
avec
une
po-
j,,
pulation
de
251
personnes
dont
44,1%
sont
alphabétisées)
ii
nous
ont
dit
qu'ils ont un problème
d'insectes et
de maladies
1
pathologiques
pour les pommes
de terre,
mais malgré
plusieurs
!
i
demandes
auprès
des
autorités, ils
n'ont pas
reçu
d'aide tech-
1
nique
pour combattre
Ces
fléaux.
f1-J
Une chose est déjà évidente
l'agriculteur
Iranien
i1
est prêt
à s'ouvrir
vers
le
progrès
et le
savoir-faire
1
r
t.'2c:hnologique.
En
effet, il les
cherche.
c'est
pourquoi,
i
f-
nous pensons que le devoir
et le rôle
du triangle
"vulgarisation
i
- :recherche - enseignement
agricole"
est
extrêmement
important. (1)
f
t1,
Pour mieux comprendre la poussée d'alphabétisation
chez les agriculteurs commerciaux qui a
amélioré leurs structures
sociales, nous allons continuer not~e étude concernant le niveau
1
Î
d'instruction chez ces agriculteurs et chez les membres de leurs
t1
:a.'ë\\illes.
---------------------11i,
- ?~ur
ur.e étude très intéressan~e concernant
l'éducation
au
:Ü 'leau primaire dans
les 2ilieux ruraux,
nous proposons
au
1
:'ecteur
;:.ersan de se référer
à SaillaC: 3E:E?JI.NGUI,
" Kandokavi
1
j
dar ;''1assael Tarbiyati Lz ar;" ~~irka..bir CG., Téhérart
1350.
!
t
~
4.1.3.-
NIVEAU
D'INSTRUCTION DES AGRICULTEURS COMMERCIAUX.
Il est possible
d'étudier
le niveau
d'instruc-
tion
des
différents
agriculteurs
commerciaux
en se servant
de
l'information recueillie
au cours des entretiens.
a.- L'analphabétisme
diminue
du groupe UP5 au
groupe
L~l
:
. il
est de
69,5 %
dans le
groupe
UP5,
61,03 %
dans le groupe UP4 ;
50,88 %
dans le groupe
UP3
37,88 % dans
le groupe
UP2
et
de
7,32 %
dans le grou-
pe
UPl;
ce
sont
les pourcentages
d'agri-
culteurs
analphabètes
par
rapport
à
la
population
totale
de chaque
groupe.
Ceci
signifie
qu'il
existe
un rapport
in-
verse
entre
l'analphabétisme
et la taille
des
activités
agricoles,
ou la richesse
proprement
parlant
(Voir Tableau
Ir:)
b.- On observe
en ce qui concerne la scolarisation
dans
le primaire
que
ceux
qui ont
atteint
ce
niveau
et ne sont pas allés
au-delà)
représentent
34,15 %
dans le groupe UP1, 40 %
dans le groupe UP2,
36,84 %
dans le groupe UP3,
34,36 %
dans le groupe uP4
et
25,53 % dans
le
groupe
UP5.
Cette couroe indique
une légère
progression
avec la di~e~sion de l'exploitation.
Ce pour-
centage
~'est
pas
plus
élevé
pour
le groupe
-
418 -
uP1
en raison du fait
que la plupart des
agriculteurs
de ce dernier
ont déjà
été
scolarisés
dans le secondaire
et par consé-
quent
ne
sont pas
compris
dans
Ces
ré-
sultats.
c.- La scolarisation
dans le secondaire présente
une caractéristique
três
nette
et signifi-
.cative;
en effet
lorsqu'on
passe
des gros
agriculteurs
de
village
aux
très
gros
agriculteurs commerciaux, le pourcentage
de
ceux
qui ont atteint
ce niveau progresse
de
la
façon
suivante
uP5
4;96%
: UP4 : 3,59S
uP3:
10,53%; UP2.:17,78%
UPl 48,78 %.
Il existe pour
la scolarisation dans le secon-
daire
un écart
considérable
entre le
groupe
UP!
et les autres groupes d'agriculteurs.
d.- Les études au niveau
universitaire présentent ~
même
tendance
que la
scolarisation
dans le
secondaire,
mais
à un moindre
degré~
On a
9,76 %
pour le .grouPE!
UP1,
4,44~
pour le qr oupo
uP2,
1,75 %
pour le groupe
UP3,
1,03 % pour 112
groupe
uP4
et 0,00 %
pour le groupe
UP5.
Notre enquête
indique
que si i'on
ne tient pas
compte
de la grande poussée
d'intérêt
qui s'est manifestée
au cours
de ces deux dernières
décennies à l'égard de l'enseignement, il reste
encore beaucoup à faire avant que ce dernier devienne une force pour le
développement
agricole de l'Iran.
:<
x
x
TableaUI±~ - REPARTITION DES AGRICULTEURS cm1MERCIAUX SELON LEUR NIVEAU D'INSTRUCTION
NIVEAU DI INSTRUCTION
UPl
UP2
ur3
UP4
UP5
,
Analphabètes
7.32
37,78
50.88
61.02
69.50
Enseignement
primaire
34,14
40.00
36.84
34.36
25,53
.1'>
-
Enseignement
,
48.78
17.78
10.53
3,59
4.97
\\0
secondaire
Université
9,76
4,44
1, 75
1,03
0,00
TOTAL
100.00
100.00
100.00
100,00
100.00
-
420 -
4.1.4 -
NIVEAU D'INSTRUCTION
DES
FILS
D'AGRICULTEURSI DES FUTURS
EXPLOITANTS :
Comme
on peut le voir
dans
le
Tableau IV,
les
fils
de très
gros
agriculteurs
commerciaux,
à l'exception
de
ceux
qui n'ont pas
encore
atteint
l'âge
de la scolarité,
ont-
reçu
une
instruction
et
la
proportion
d'analphabètes
est nulle
chez
eux.
Pour ce qui est de la scolarisation
dans
le
pri-
maire
et
dans le secondaire,
ces données
indiquent
une
très
forte
progression
avec
36,3 %
des
fils
moins
forte,
30,6 %
pour les fils d'agriculteurs
du
groupe UPl
qui
ont
atteint
le
niveau
universitaire.
Il
est évident
que chez
les
très
gros
agriculteurs
commerciaux,
on constate
une
proportion, plus éle-
vée
que
dans les autres
groupes,
de fils ayant
fait
des études
secondaires
et supérieures.
Pour
les fils
des
gros agriculteurs (UP2
la
tendance est la même, avec la différence
que 13,3 % ë'entre
~ux
sont
analphabètes,
30,2%
ont
atteint
le niveau
secondaire" et
14,7 %
seulement
sont allé~
jusqu'au
niveau
universitaire
Il apparaît
dans l'ensemble
que c'est
au niveau
du
secondaire que
se situent
les points
maxima
pour les groupes
DP1
et
UP2,
ce qui
indique
que
la majorité
des fils
des
gros
agriculteurs
font
des études
secondaires.
Parmi
les fils
des agriculteurs ~oyens ( UP3 ),
14,6 %
sont analphabètes,
34,S %
font des étuàes primaires, 23,4%
des études
secondaires
et 6,4% des études
universitaires.
Tableau ~v._ REPARTITION DES FILS D'AGRICULTEURS COMMERCIAUX SELON LEUR NIVEAU D'INSTRUCTION
FILS
D'AGRICULTEURS
. UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
D'âge non scolaire
~7,05
16,20
21,04
21,77
20,47
t\\nalphabètes
0,00
13,38
14,65
19,03
28,88
Enseignement primaire
15.91
25,35
34,51
34,09
32.76
Enseignement secondaire
36,36
30.28
23,40
•
22,22
16,38
"'"I\\J....
Uni vers Hé
30,68
14,79
6,40
2.89
1,51
TOTAL
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
•..
• '_"~''''''''.'' . _......,...•.~. _ . _.....- .. , _ .........._:-f.-.,.,.~v.y":' .....<"'"".•.."'.""'''''"<.- .....,..-, -v'r ",' ~
~...--,-"
- 422 -
Pour
les fils
des agriculteurs
du groupe UP4,
on a
19%
d'analphabètes,
34,1%
dans le
primaire,
22,2%
dans
le secondaire
et
2,9% ont atteint
le niveau
universi-
taire.
c'est parmi les fils des gros agriculteurs
de
village
que
le pourcentage
d'analphabétisme
est
le plus élevé,
avec
20,4 %
32,7 %
sont
scolarisés
dans
le
primaire,
16,4 %
seulement
dans
le secondaire
et au niveau
universitaire,
1,5 %
seulement
ont eu la
possibilité
d'atteindre
ce
niveau
qui
est le moins
representé.
x
x
x
-
423 -
4.1.5. NIVEAU D'INSTRUCTION DES FILLES D'AGPJCULTEUP~ CO~1ERCIAUX
La formation et l'information féminines sont souvent
négligées dans les systèmes d'éducation rurale. La fe~e est pourtant
appelée à jouer un rôle souvent décisif dans l'amélioration du bien-
être et important dans la réceptivité au progrès technique et dans la
mise en oeuvre du processus de développement. ~nsi le niveau élevé
d'instruction des filles d'agriculteurs favorisera e~ permettra
désormais de vaincre la sourde réticence des milieux paysans envers
les innovations et encouragera l'accueil du progrès technique.
Le
Tableau
V
permet
de dégager
facilement
les caractéristiques
importantes.
Toutefois, on peut ajouter les
points
suivants:
a.- 9,30 %
des filles d'agriculteurs du groupe
UP1
sont analphabètes,
alors
que le taux
d'~~alphabétisme était
nul pour
leurs fils.
Les autres taux sont:
19,7 ·pour l'enseigr.emen~
primaire,
44,19 %
pour le secondaire
et
12,8 % pour l'université.
Les très gros agri-
culteurs
sont les seuls
à autcriser
leurs
filles
à poursuivre
leurs études
jusqu'à
la fin
du
secondaire.
Près
de trois fois
moins
de filles que de garçons
vont
à
l'université.
b.- 38,9 % des filles d'agriculteurs
UP2
sont
~~alphabètes.
Ce taux
est
q~a~re fois plus
~levé
que
celui
des filles
ë'agriculteurs·
~~ groupe
UP1.
20,3 %
font ëes études pri-
=a~res,
22,8 %
des
études sec~ndaires
et
=,5 'a~teignent
le niveau uni~ersitaire.
Tableau v
- REPARTITION DES FILLES D'AGRICULTEURS COMt1ERCIAUX SELON LEUR NIVEAU D'INSTRUCTION
FILLES
D'AGRICULTEURS
UP1
UP2
UP3
UP4
UPS
D'âge non scolaire
13,95
15,25
17,47
18,93
25,00
1
Analphabètes
9,30
38,98
1\\7,58
47,91
53,35
Enseignement primaire
19,77
20,34
23,79
25,29
18,30
.
""
rv
Enseignement secondaire
44,19
22,88
9,11
6,03
3,35
""
Un i vers ité
12,79
2,54
2,04
1,84
0,00
TOTAL
100,00
100,00
100,od
100,00
100,00
- 425 -
C.- Dans le groupe
UP3,
47,5 %
des filles
sont
analphabètes,
23,7 %
vont à l'école
primaire
9,1 % à
l'école
secondaire
et
2,04 % seu-
lement
font
des
études
universitaires.
d.- Pour
les filles d'agriculteurs
du
groupe
l~4, on a
47,9 % à 'analphabètes,
25,2 %
pour
les
études primaires, 6,03 %
pour le secondaire
et
1,8 %
ont le niveau
universitaire.
Si on les compare au groupe UP3,
on
consta-
te
une
progression
de la scolarisation
dans
le primaire
et
un
fléchissement au
niveau
de
secondaire.
e.- L'analphabétisme
augmente dans
le
groupe
UPS
où
il s'éleve
a 53,3 %.
18,3 %
des
filles de ce groupe
font
des
étuàes
primaires,
3,3%
des études
secon-
daires
et au niveau
universitaire
le
taux
est nul.
X
Y.
X
- 426 -
4.1.6._ COMPARAISON DU
NIVEAU
'D'INSTRQCTION
DES
AGRICULTEURS
COMMERCIAUX
ET
DE CELUI DE
LEURS
FILS.
Le Tableau
suivant (VI
)- indique
que
7,3 %
des agriculteurs
du groupe
UP1
sont ànalphabètes,
alors
que tous
leurs
fils sont
alphabétisés.
Environ 34,1 % d'entre eux ne sont pas allés plus
loin que le primaire, alors que seuls 19,2 % de
leurs fils ont fait
de même et les autres ont contin~é leurs études. 48,8 % c'est-à-dire
une très forte proportion de très gros agriculteurs ne sont pas allés
au-delà du secondaire. leurs fils ont poursuivi leurs études au-delà du
.~
secondaire et par conséquent 43,8 % seulement des fils se sont arrêtés
à la fin du secondaire. C'est au niveau universitaire que l'on observe
une forte différence: alors que 9,8 % seulement des agriculteurs UP1
ont atteint ce niveau, 37 % de leur fils ont reçu une formation univer-
sitaire.
, .
; "
Si on le compare à celui du groupe UP1,
le taux
d'analphabétisme
progresse très
fortement dans le groupe
UP2 où
37,8 %
des agriculteurs
et
16%
de leurs
fils sont analphabètes.
40 %
d'entre
eux
et 30,3 %
de leurs fils ont été
scolarisés dans
le primaire.
Seul
17,8 %
des pères,
contre 36,1 %
de leurs fils
ont
atteint
le niveau
secondaire.
En ce qui concerne
les études
"~
universitaires,
4,4 %
des agriculteurs
du groupe
UP2
et 17,6 %
de leurs fils ont atteint
ce niveau.
A peu près
50,9 %
des agriculteurs moyens
et
~8,6 %
de leurs fils
sone analphabètes.
36,9 %
des pères
COMPARAISON DES NIVEAUX D'INSTRUCTION DES AGRICULTEURS COMMERCIAUX ET DE LEURS FILS
Tableau VI.
NIVEAU O' INSTRUCTION
UP1
.UP2
UP3
UP4
UP5
père
fils
père
fils
père
fi 1s
père
fils
père
fil s
Ana l pha bètes
7,32
0,00
37,78
15,96
50,88
18,55
61,02
24,32
69,50
36,31
Enseignement primaire
34,14
19,18
40,00
30,26
36,84
43,17
34,36
43,58
25,53
41,19
'1
"'"
f\\.)
Enseignement secondaire
--.1
48,78
43,84
17,78
36,14
10,53
29,64
3,59
28,40
4,97
20,60
Université
9,76
36,98
4,44
17,64
1,75
8,10
1,03
3,70
0,00
1,90
TOTAL
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
,~""'''''*''"'-''\\\\
" .....W&.<!l"........t:IlW6Wl!A!01»_............2\\IJ.............._<t>&."'..""""""'*'JM..._ . "....m:<:'"..
...,'''(....!NJllll''Ol<ii'>l'Mym~~5'!l:'t?\\'~~Ki'''''''%'*!'!y,,;.1f#\\'fr%Wi'V?:,N;?,,·d'';S'R1')'l'I.l'i%t;\\g;Vl'i:''~'':I' \\\\t~"If;"':+1\\'1,.....\\,·("'f·,,'·?· 'c··:.3"~ri';!f:!J\\!:\\~\\*,~r~t!-p,;~~'M?\\f~iYJ!
- 428 -
et
43,7 %
de leurs fils sont
allés
à l'école
primaire.
10,5 %
des agriculteurs
du groupe
UP3
et 29,6 %
de leurs fils
ont
fait
des études secondaires
et 1,8 %
des pères,
contre 8,1 % des
fils
ont fait des études universitaires.
61,%
des petits
agriculteurs
commerciaux
sont
analphabètes,
alors
que
24,3 %
seulement· de leurs
fils
le
sont.
La majorité
des pères
et· des
fils
de ce
groupe ne
sont pas allés
au delà
de l'école
primaire.
En effet,
34,4 %
environ
des agriculteurs du groupe UP4
et 43,6 %
de leurs
fils
se
sont
arrêtés
à la fin du primaire.
3,6 %
d'entre eux, contre
28,4 % de
leurs
fils
ont atteint
le
niveau secondaire.
Chez
les gros agricul-
teurs
de village, le taux
d'analphabétisme
est de 69,S %
pour
les pères
et de 36,3 %
pour
leurs fils.
Alors
que 25,5 % des
pères
sont allés
à l'école primaire
et
S,O % cnt
fait
des
études
secondaires,
les taux
de scolarisation
des fils sont de
41,2 %
pour le primaire
et 20,6 % pour le secondaire.
Aucun agri-
culteur
du groupe UP5
n'a fait des études
universitaires,
par
contre
2,0 %
de leurs fils en ont fait.
On peut dire qu'en général
l'analphabétisme
augmente
lorsqu'on passe des
très
gros
agriculteurs
du groupe
UP1
à ceux du groupe uPS.
Comme
cela a été
déjà
dit,
de 7,3 %
dans
le groupe UP1,
l'analphabètisme
s'élève
dans le groupe UPS à
69,5 %
pour les pères et pour les fils il passe
de 0 % dans le
groupe UP1
à
36,3 %
dans le groupe
UPS.
Apparemment,
les agri-
culteurs des groupes UP1
et UP2
et
leurs
fils font
plus faci-
lement
des
études
secondaires
et universitaires.
x
x
x
- 429 -
4.1.7 -
COMPARAISON
DU NIVEAU
D'INSTRUCTION
DES FEMMES
DES
AGRICULTEURS
COMMERCIAUX
ET
DE LEURS FILLES.
Comme l'indique
le Tableau VII
29,4 % des
femmes des agriculteurs
du groupe UP1, contre 10,8 % de leurs
filles sont analphabètes.
Pour
les études primaires, les taux sont de
20,6 % pour
les mères
et de
23.0 % pour leurs
filles
; pour
les études secondaires,
47,1 % pour
les mères
et 51,4 % pour
leurs
filles.
2,9 %
seulement des femm~s des agriculteurs
de ce
groupe ont fait des études
u~iversitaires, alcrs que 14,9%
de leurs filles ont atteint
ce niveau
Si on compare les groupes UP1
et
UP2,
on
s'aperçoit
que
dans ce
dernier le taux d'analphabétisme
des
femmes
d'agriculteurs
progresse
très
fortement;
en effet
75,7%
d'entre
elles sont
analphabètes.
Il
en est
de même pour
leurs
filles
chez
qùi le taux
d'analphabétisme passe
de 10,8%
dans le groupe UPl
à 46,0 %
dans le groupe UP2.
Dans le groupe
UP2,
16,2%
des
mères
et
24,0%
de leurs
filles
sont
allées
à l'école
primaire.
Au
niveau
du secondaire
l'écart
entre
les mères
et
les filles
est
plus
marqué
avec
5,4 % contre
27,0 % ,seuleQent
2,7 %
des
mères
et
3%
des
filles
ont
fait
des études
universi-
taires.
Dans
le groupe
UP3,
87,0%
des mères et
57,7%
de leurs filles
sont
analphabètes.
La scola~isation
dans le secondaire est rare, la plupart
des mères et de leurs
Tableau vrl-
COMPARAISON DES NIVEAUX D'INSTRUCTtON DES FEMMES ET DES FILLES D'AGRICULTEURS COMMERCIAUX
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
NIVEAU D'INSTRUCTION
mère
fille
mère
' fille
mère
fill e
mère
fi 11 e
mère
fill e
Anal phabètes
29,41
10,81
75,68
46,00
86,99
57,66
91,33
59,09
95,42
71,13
Enseignement primaire
20,59
22,98
16,22
24,00
7,53
28,83
7,51
31,20
3,29
24,40
.1::>
le>
t--~
Cl
Enseignement secondaire
47,06
51,35
5,41
27,00
4,79
Il,04
1,16
7,44
2,29
4,47
Université
2,94
14,86
2,70
3,00
0,68
2,47
0,00
2,27
0,00
0,00
TOTAL
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
•... ~ ....,;: t·. ·~.._.~ .....~.l..l~.,
".;_,
•
"",_ _
.....-.....__
_ _:.-.;...a
J ~ k . r ; . ~ l N -
~ .
- 431 -
filles
n'étant
pas allées au-delà
de l'école primaire.
L'analphabétisme
est encore plus marqué dans
1.
les groupes uP4
et uP5
où
les taux passent respectivement
de
91,3%
à
95,4 % pour les mères et de
59,1% à 71,1 % pour
leurs
filles
Seules 7,5 % des mères
du groupe
uP4
et 2,3%
des
mères
du groupe
uP5
ont atteint
le niveau
de l'école
primaire.
Toutefois
la situation
des filles ne s'annon-
ce
pas aussi mal, car 31,2%
dans le groupe UP4
et 24,4%
dans le
groupe
uP5
ont fait
des études
primaires.
Pour ce qui est
de
l'enseignement
secondaire, 7,4%
des filles dans le groupe
uP4 et
4,5%
dans
le
groupe
uP5
ont
atteint
ce niveau
d'instruction,
comparés
à 1,2%
et 2,3 % respectivement,
pour
leurs
mères.
Dans le
groupe
uP4, 2,3%
seulement
des
filles
ont fait
des
études
universitaires.
Leurs mères
et
celles
du groupe
u~5
n'ont
pas
fait
d'études
universitaires.
Le pourcentage
d'analphabétisme chez les
femmes
et les filles d'agriculteurs
augmente
en général
lorsqu'on
passe
des grosses
aux
petites
exploitations.
Cependar.t
les
filles
sont
proportionnellement
moins
analphabètes.
Alors
que
dans
les groupes
uP1
et uP2
les filles
peuvent
faire
des
études
supérieures,
elles
ont
tout
de même
beaucoup
moins
de
possibilités
que
les fils
de ces deux
mêmes
groupes.
Dans les groupes
uP1
et uP2
la majorité
des filles
atteint
le niveau
secondaire,
alors
que du groupe
uP3
au groupe
uP5
elles
quittent
l'école
à la fin du primaire.
-
432 -
Il convient
également
de noter
que dans
le groupe uP1
i l existe
un écart entre ies femmes d'agriculteurs
qui
ont fait des études
universaires
et
leurs
f i l l e s ,
en
effet
de 2,94 %
pour les mères,
on passe
à
14,86 %
pour
les
filles.
Dans
le groupe
ù~2
cet
écart
se situe,
par contre,
au niveau
des études
secondaires.
E~ effet, 5,41 %
des
mères,
contre
27,0%
des filles ont fait
des études
se-
condaires.
Pour
les petits
exploitants
de
et
uP5
le progrès
se fait
au niveau
du primaire.
Somme toute,
l'aspect le plus important
chez les agriculteurs commerciaux
(et chez tous les paysans en géné-
ral)
est la poussée de l'éducation.
Ainsi, pour les exploitants UPS
qui sont à 69,5 % analphabètes nous aurons à l'avenir des exploitants
(leurs fils)
qui ne seront plus qu'à 28,8 % analphabètes.
~~me leurs filles qui ne disposent pas des possi-
bilités identiques que celles de leurs frères,
sont moins analphabètes
(53,3 %)
que leurs pères; et cela est vrai pour les autres groupes.
Si nous examinons attentivement ces chiffres, nous
voyons que le taux de progrès est plus important pour les groupes UP3,
UP4 et UPS. Toutefois, les petits exploitants n'ont pas accès aUx
facilités éèucatives autant que les grands, étant donné que 70 % des
exploitants n'ont pas accès aux facilités éducatives autant que les
grands, étant èonné que 70
% des exploita~ts UP1 demeurent en villes
e~ sont assez scuvent propriétaires absentéistes.
-
433 -
Cependant, è'une façon générale, la poussée
d'alphabétisation chez les agriculteurs commerciaux est un facteur
positif qui a déjà amélioré les structures sociales et qui a encou-
ragé une partie importante des masses rurales à abandonner leur
traditionnelle passivité.
Elle sera accompagnée par une mutation psycholo-
gique qui élargira considérablement l'horizon économique des exploi-
tants. Par conséquent, l'accueil du progrès technique sera désormais
favorisé.
~,;
!
1,.
i
1.
!
.~
• "'f,
- 434 -
4.2. !1ENTALITE ET. COMPORTEMENTS DES AGRICULTEURS COMMERCIAUX QUI
FAVORISENT LE .DEVELOPPEMENT ;
Au terme d'une évolution lente, l'agriculture
dans les pays déjà avancés s'est industrialisée, c'est-à-dire, elle
a adopté les méthodes, les formes d'organisation. et surtout les
comportements qui s'étaient peu à peu formés dans les branches
d'activité industrielle. Les nouvelles réactions des individus
dans les milieux ruraux démontraient leurs hautes aspirations et
leurs efforts pour améliorer leurs niveaux de vie. Ainsi la croissance
des rythmes d'invention et d'innovation, la diffusion du calcul
rationnel signifiaient un état d'esprit plus élargi et une mentalité
plus évoluée.
Dans les pays moins développés, l'accueil du
progrès technique se confronte souvent à la rigidité des structures
sociales et à une traditionnelle passivi té qui caracté:dse les
agricultures rétrogrades. Cette dernière est souvent considérée en
tant que facteur de freinage dans le processus de développement.
Le sous-secteur de l'agriculture, dit agriculture
commerciale est oaractérisée par un niveau d'instruction plus élevé
et par un accès à une meilleure information. C'est un sous-secteur
viable et dynamique principalement tourné vers l' ex té rieur. du s y s t èuu-
f l r a n i e n
agricoie
par médiation du commerce.
Dans cette section, nous allons essayer d'étudier
la mentalité et les comportements des agriculteurs commerciaux qui,
par rapport aux structures rigides de l' agricul ture tradi tionne Ile,
sont propices au développement.
-
435 -
4.2.1. L'utilisation des revenus supplémentaires
Une enquête sociologique, note Pierre Vellas, "doit
permettre
de
dégager des
informations
de
nature
prospective
qui
orienteront
l'élaboration du programme
de
développement
dans
le
but
de
le
rendre
le
plus
adéquant possible
au
milieu et
le
plus
bénéfique
pour
la population."
(1).
Au sein des informations utiles dans ce domaine figure
l'évolution de la composition des budgets familiaux en fonction èe
l'augmentation de revenus consécutive à l'application è'un programme.
de vulgarisation et d'augmentation des prix agricoles. De cette façon,
l'analyse des utilisations préférentielles de l'augmentation du revenu
nous permettra de déterminer la part qui sera réser;ée à la conscwmation
et sous quelle forme, et la part réservée à l'éparsne et aux investisse-
ments.
Comme l'indique le TableauVIII p~essue tous les agri-
culteurs ont
accordé
la priorité à de
nouveaux investissements
afin
d'améliorer
leur
exploitation.
On constate
toutefois
que le pourcentage
diminue
avec
la taille
de l'exploitation.
Il passe de 78% pour le groupe
UPl
à
58,4%
pour le groupe UP5.
Les
agriculteurs pensent
que
leur
deuxième
achat
par ordre d'importance
s'ils
disposaient de
revenus
supplémentaires
serait" l'achat de matériel agricole"
Les pourcentages suivent
la ~ême tendance que pour les
investissements ; en effet
ils passent de
75%
pour le groupe UPl
à 33 % pour
le groupe
UP5.
"L'achat
d'équipement amélioré
pour
la maison" vient en troisième
position.
(1)
Pierre Vellas "1-!oyens s cc i.aux du déve Loppernen t. économique" , op.
c i t . P. 16.
'1'.d.I,':", YII"
1.M.!·(II(!~~'!t.:'i..~'~·.!.'~~'2IIl·;t,_ PII/l_I.l,;:; IInJHCIJI.'I'EIJI{:) Il nH'I"E1I1;NTI,:::; Hk.J~;TilIr.r'I'I':'; Il'IIt'IT~Tnnlli~ !.EUH REVENU
.,
1
1
N[VEAU
4
JHVEAU
l
NTVl!J\\lI
2
Nl VEAU
3
Il!'1
UI"2
lIP)
UP4
UP5
UPl
UP2
UP3
lIP4
UP5
U!'t
UP:~
UP3
ur4
UP5 .
UPI
UP'.!
lIP3
UP4
OP5
A.'l.n l. li 1 t'qllljll'llIl!lll.:; :11111; 11In't:~i
0
0
/1,11
6. 11
~
' )
5.0
0
Il,3
12.9
1'( • 2
0
2~;.O
45.2
31.9
2e.O
0
0
0
25.0
0
l " 'li 1.
1/1
1.~ III tl I l "
' .~
_ ...._------._---_.._ - - - -
h~: ':l'IIL'lf,'';;
()
0
1.1
~.5
1.9
0
4,)
9.7
19, 'J
:000,0
0
~(J.O
25.t.l 1
.4...,
0
100 01
I;}. 'j 1
()
2'(. t 1 )') 0 f
0
1
1
•
----
V\\lYllf.c:;
t: (
v I:i 1 LI;:;
(J
0
0
0
0
0
0
1.6
1.5
0
IOO.lJ
u
6.5
0
0
0
0
0
-~------_.
Ut
f\\ l 'll il t. dt· III: 1 l.l~ 1.1t: 1. ;.1".r, l' Il~ \\1 l c.:
;~2, o
)H.l
y).lj
:~9.1
)5. 4
'(5.0
43.5
~3.5
4).13
3),0
0
0
'J."
111.9
16.0
0
0
0
;}5,U
100.0
--_.
..
-
EP:II'f:')i t .:
1
0
1 0
1
1.2 1
0.51
1,:~ 1
5.0 1
0
1
O;\\U
2 .11
il,5
0
25,0
6,3 1
'•• 31
s.o]
0
J
0
1
0
1 37. ~)
0
l'IV":ill:;;;':III':ILI:;
dilll:i
,1;ll:::',J'lclIllllI"':
I(tl.o
61.9
53.9
51.5
51.1. /1
15.0
52.2
3).1
19;7
21,)
L~~
o
21.,1 16.01100.01 0 1 0 1 -u -u
__.
- - - - - - - - - - ~ .
'1\\1\\'111,
100.0
100,0
100.0
100.0
100.0
IllO.O
100.0
1.00.0
100.0
100,0
JOI,I,O
100.0
1OU.0
lOO.O /100.01100.01100.01 J00,O 1 H'o(),O J ioo.o
-
437 -
Alors qu ' un ncmbre très ,faible a attribué la première
préférence au pélerinage, nous constatons qu'en deuxième et troisième
préférence il devient très important pour les UPS, UP4, UP3 et même
UP2.
En résumé, nous devons dire que le Pélerinage est plus
important pour ceux qui ont une plus petite exploitation; autrement dit
ceux qui sont moins riches sont plus religieux.
En ce qui concerne la consamnation sous forme de l' "achat
d'équipements améliorés pour la famille", ce sont surtout UP3, UP4 et
UP5 qui en ont apparemment le plus besoin et le considèrent pour affecter
leur revenu. cela montre une demande importante pour la plupart des biens
d'équipement destinés pour la famille au deuxième rang.
cependant, si le revenu de ces agriculteurs augmente,
ils achètent davantage de matériel agricole, donc il y aura un effet d'en-
trainement considérable pour les industries agricoles en amont, afin de
réaliser les investissements dans l'agriculture.
Il est important de noter que toutes les catégories
d'agriculteurs commerciaux éprouvent peu de préférence pour l'épargne
(au moins l'épargne formelle déposée en banque) . Néanmoins, l'échelle
des utilisations préférentielles àe l'augmentation du revenu, nous
permet de confirmer que la part réservée à la consommation est beaucoup
moins importante que celle destinée aux investissement dans l'agricul-
ture.
4.2.2. L'importance attribuée à différents facteurs de production
Il ressort clairement du tableau IX que le poste le
plus important est celui du "crédit et des prêts". Toutefois les
besoins de crédit ex~rimés par les gros exploit~~ts sont plus élevés que
pour
les petits; de 61 % pour le groupe U?l, on passe à 39,1 % pour UPS.
lbleau IX - IMPORTANCE ATTRiBUEE A DIFFERENTS FACTEURS PAR LES AGRICULtEURS COMMERCIAUX
Niveau
1
Niveau
2
Niveau
3
TYPES
DE
FACTEURS
-
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
OP1
UP2'
. UP3
UP4
UP5
UP1
UP2.-
UP3
UP4"
UP5
OQvantage de terre
9,8
4,3
7,0
4,6
9,0
0,0
0,0
2,2
5,7
4,5
0,0
9,1
2,8
1,4
4,7
------------------------------------- ----- ------ ----- ----- -----
----- ----- ----- ------ ----- ----- ------ ----- ----- -----
Davantage de crédit
61,0
50,0
48,9
44,9
39,1
21,4
36,4
39,6
40,5
48,2
5,1
0,0
5,6
4,2
9,3
------------------------------------- ----_. ------ ----- ----- ------ ------ ----- ----- ------ ----- ------ ------ ~----- ----- -----
Fourniture d'eau
9,8
37,0
39,2
44,0
45,5
57,1
42,4
39,6
34,5
36,6
10,0
9,1
6,9
7,0'
2,3
------------------------------------- ----- ------f------ ----- ----- ------ ----- ------ ------ ----- ------ ------ ----- ----- -----
Ouvrier agricole
9,8
4,3
1,6
1,4
0,0
3,6
0,0
3,7
0,0
1,8
0,0
0,0
4,2
2,8
9,3
------------------------------------- ----- ------ ------ ----- ----- ------ ----- ----- ------ ----- ----- ------ ----- ----- -----
Matériel
aq r i co le
2,4
2,2
1,6
4,2
5,1
14,3
21,2
11 ,2
17,7
5,4
80,0
81,8
77,7
80,3
72 ,1
._------------------------------------ ----- ------------ ----- ----- ------ ----- ----- ------ ----- ----- ------f------ ----- -----
Information agricole
7,3
2,2
1,6
0,9
1,3
3,6
0,0
3,7
1,9
3,6
5,0
0,0
2,8
4,2
2,3
._------------------------------------ ----- ------ ------ ----- ----- ------ ----- ----- ------ ----- ----- ------ ,..----- ----- -----
TOTAL
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
. ~--- ~-----
-
439 -
Ce dernier accorde en fait plus d'importance
à la
fourniture
d'eau, avec
45%.
Cela montre peut-être
que les gros
agriculteurs
ont
associé
notre enquête
avec
la
Banque
(ADBI)
et
exagèraient
leurs
besoins
en crédit.
La fourniture d'eau vient en deuxième position
pour
tous
les agriculteurs. Ils n'accordent
pas
'
d importance
directe
au matériel
agricole.
Cecl'
i
d
en ra son
u fait que les groupes
de
petits
agriculteurs
loue t
l
n
es tracteurs et que les gros
ou
bien
possèdent
déjà
suffisamment
d'e-
,
qulpement,
ou bien
préfèrent se
procurer
des capitaux
et
l'acheter
eux-mêmes.
-------------
4.2 .3 -
LES ATI'ITUDES ENVERS L' INVESTISSEHEIIT :
LES PERSPECTIVES D' INVESTISSEr-ŒNT
AU
COURS
DES DEUX
PROCHAINES
ANNEES.
On
a
demandé
aux
exploitants
s'ils avaient des
plans d'investissement et si oui,
SO'lS
quelle forme .
31% dans le groupe UP1
18% èans le
groupe
UP2 ,
17% dans le groupe
OP3,
11% dans
le
groupe
UP4 et 10% seulement
dans le groupe UP5 ont répondu qu'ils en avaient.
Le petit nombre
d'agriculteurs
ayant expliqué de quelle manière
ils investiraient
ont répondu que ce serait dans la
construction de bâtiments
et
dans
des réparations .
C'est un point qui reste à exposer.
Ceux qui n'ont
pas
de plans d'investissement do~~ent les raisons
suivantes
le manque de capitaux,
les problèmes de paperasserie et l'insécurité
en matière d'appropriation foncière.
Pour
ce qui est du manque
de capitaux , ce sont les
petits
agriculteurs
. en souffrent
le plus, 88,1 %
dans
le
groupe
UPS,
contre 65,5%
dans le groupe
UP1.
Les
gros agri-
cul teurs
ont
donné comme
èeuxièrne raison les problèmes
de papera-
-- --sserie
toutefois
ce prob~ème se pose moins lorsqu'on
passe
-
440 -
aux exploitations moins grandes.
Tous les agriculteurs ont cité
l'insécurité future en matière
d'appropriation foncière, mais
comme l'indique le tableau
X
ce problème
est plus sérieux
pour
les gros
et très
gros
agriculteurs
commerciaux.
LES INVESTISSEMENTS AU COURS DES TROIS DEffi~IEPES
~~ES
ET
DES
TROIS
PROCHAINES
ANNEES.
D'autres questions ont été posÉes au cours de l'enquête
sur le terrain de la deuxième phase afin d'apporter des éclaircissement
sur la situation des
investissements.
Les principales modifications
en matière de production qui ont été effectuées par les agriculteurs at
cours des trois dernières années ont été les suivantes:
a)- Bon
nombre d'agriculteurs
UP5
se
sont mis
à
utiliser des
engrais
qui
leur
sont géné-
ralement fournis
par
les
coopérativesagri
coles.
Ils
ont
utilisé
le montant d~s
prêts
octroyés par
les
coopératives pour
introduire
sur
leurs
exploitations
le
labourage au moyen de
tracteurs.
b)- Les
agriculteurs moyens
ont souvent eu re-
cours
à
l'achat de
tracteurs
et ont utili~
deux ou trois
fois
plus d'engrais.
c)- Bien que cette enquête
ne
soit pas une anë
lyse
input-output,
elle montre
clairement
que
les
rendements
ont
été
plus
éle-
vés
là
où
l'agriculteur
utilisait davantaç
d'engrais.
A rasa
dans
la
province
àe
=ars,
par
exemple,
on
s'est
aperçu
qt
deux
agriculteurs
du
groupe UPl
qui
Cl
Tableau x. - LES RAISONS DE NE PAS INVESTIR AU COURS DES DEUX PROCHAINES ANNEES
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
Manque de capital
65,5
63,1
78,6
88,2
88,1
Manque de terre
3,5
6,5
1,2
1,5
4,4
Insécurité en matière
6,9
6,5
5,2
2,9
3,8
d'appropriation foncière
Problèmes de paperasserie
17,2
8,7
9,2
4,9
1,2
Manque de temps
6,9
8,7
2,9
1,0
1,9
Autres raisons
-
6,5
2,9
1,5
0,6
TOTAL
100,00
100,00
100,00
100,00
100,00
-- ,. ,.;,',....
. ..~ .' .
-
442 -
1
1
tivaient
tous
les
deux
du blé
irrigué
et
!
1
1
utilisaient- des
semences
locales
obtenaient
1
l
1
des
rendements
différents
; ·1 'un qui
avait
recours
aux
engrais
obtenait 2500 Kg/
ha et.
l'autre
qui
n ' e n
u t i l i s a i t pas
avait un
rendement de
1500
Kg/ha
1
l
;
d)-
Un certain
nombre
d'agriculteurs
du groupe
1
UP2
a
déclaré que
leur
consommation d'
en-
!!,
grais
avait quadruplé
au cours
des
trois
1
1
années
et
q u ' i l s
étaient
très
satisfaits
du
résultat.
L'un d ' e n t r e
eux a
ajouté
que
les
engrais
valaient
30%
de
plus
sur
le
marché
libre,
par rapport
au
prix du gouvernement
qu'on
en
trou~ait
toujours
4.2.4-
LES ATTITUDES E~\\JERS LES PRIX
D'après
l'enquête
de
la deuxième
phase
il ne
fait aucun doute que la majorité des agricu~teurs commerciaux
sont mécontents du système de fixation des prix agricoles
du
pays
Les
agriculteurs du
groupe UP5 n'ont pas confiance dans les prix
agricoles
cette attitude exerce une action déprimante sur la crois-
sance .
Ils
pensent qu'ils payent plus cher
les inputs
agricoles et qu'ils
payent des salaires plus élevés mais que les prix
des produits
agricoles qu'ils
proëuisent n'ont
pas augmenté suffisament
~our compenser les
hausses de coût
de production.
Les
agriculteurs
des groupes UPi
/
UP2
et u~3 se
- 443 -
plaignent plus particulièrement des prix
des pesticides,
du ma-
tériel, des
pièces
de
rechange
et des
salaires
élevés,
alors
que dans les
groupes
UP4
et UPS
ils
se plaignent
également
des prix
du matériel
agricole. Quelques
uns ont cité
le
prix
des
semences
améliorées.
Il est
certain que les gros
agriculteurs
de villa-
ge
vivent dans des conditions physiques
et
sociales
très
dif-
férentes
de celles
des gros
et
très
gros
agriculteurs
com-
merciaux.
Mais,
les
agriculteurs
UPS
réagissent
probablement
de la
même
façon
que
les
agriculteurs
UPl
aux
stimulants
économiques.
En
outre,
il est
également
éertain
qu'un
bon
nombre
de
facteurs
exerce
une
influence
sur
les
stimulants
économiques
parmi
lesquels
figurent
le
marché, le
mode
de
faire-valoir,
le crédit
et l'offre
de biens
de
consommation.
Mais
peut-être
le plus important
est
le fait
que
le
prix
des produits
agricoles
est
faible
par
rapport
à celui
des
inputs
achetés
qui sont
nécessaires
pour
l'application
de nou-
velles
méthodes
de
productions.
Beaucoup
d'exploitants
pensent
qu'il
n'est pas
rentable
pour
eux
d'utiliser
ces
inputs
là.
Une
très
forte
hausse
de
courte durée
en ma-
tière
de
prix
est
efficace
pour
comprimer
la
demande,
bien
que
cela
ne
soit
pas
la meilleure
façon
de stimuler
l'offre
à long
terme,
car
une telle hausse ris~ue
tout
simplement d'ame-
ner
des
gains
"inespérés
qui
n'ont
aucun
effet
sur l'offre.
Ce qui es~ 5usce?~ible
ëe stimuler
plus
efficace-
~ent
l'offre
à long-tE~e,
CCS3e le pe~se le Professeur MYINT, ce
-
444 -
l
1
,,,'llt
des
"hausses
de prix légèrement
plus
faibles
mais
sta-
l, \\ \\ isées
pendant
une
certaine
période'"
(1) .
Par ailleurs, une hausse
relative des prix
des pro-
,III i ts
agricoles
fournit
la base
d'un transfert
de
revenus
et
,1" capitaux
du secteur
urbain
vers
le secteur
rural.
Un tel
Ildosfert
est
bien
nécessaire.
Si cette hausse
de
prix
ne
,1 imule
pas
suffisamment
la production agricole,
elle
provoquera
l c :
mécontentement
de la population
urbaine,
une
tendance
à la
1.,;llISSe
pour
les salaires
et une tendance
à la baisse
des profits
,'ll~
l' Ln dus t.r Le
dans
les secteurs
public
et
privé.
On voit,
par
conséquent,
l'importance
qui
est atta-
.'.1.
,;112€
à
la
formation
de capital et
à une progression
rapide
de
la
production
agricole.
Ce qui ost
plus
important
encore
c'est
'l'le
de telles
augmentations
de la production
doivent
résulter
du
,12placement
des fonctions
d'offre
par l'intermédiaire
du changement
1 c,-:hnologique.
Ce sont
les agriculteurs
commerciaux
de s vcat éqoz Le s
\\II'~, UP3
et
UP4
(ceux
qui exploitent
l'équivalent
de
40 à 200ha
,le
terre
irriguée)
qui
semblent
les plus
à m~~e
d'accomplir
,ccte tâche
et
d'obtenir
des
rendements
égaux
ou supérieurs
à
,;eUX
des
agriculteurs
du
groupe
uPl
(2).
Cette
conclusion repose
sur le fait qu'ils réunissent
l "luteS
les
conditions
préalables
nécessaires
pour accroître l' uti-
115ation
de
la
capacité
actuelle
et
pour
développer
leur
ca-
.,j
l'cl,~ité
productive
afin
d'édifier
la
structure
d'une
agriculture
""' ;,ièrne,
à condition
que
les mesures
qui s'imposent soient prises
1" .u r
les amener
à agir
dans ce
sens.
:1
1. -
MYINY,~.
(1967) The Economies of Develcping Countries, Hutchinson
'f.
University
Library, 3rd Ed., p.171.
. ,
Dans le groupe ù71 les rendeme~~s sant èe 3,17 tonnes/~a, alors
:,1"
~ue dans le groupe UP2 ils ne sont que de 2;10 tonnes en moyenne.
;~
(Pou r
le ::;lé)
'~
-l'
;~
- 445 -
Il est normal lorsque
les prix agricoles sont en
hausse,
de
s'attendre
à une baisse
des
migrations,
à cause
du facteur
d' "attraction"
que constitue
un supplément
de re-
venu.
En
outre,
une élévation
du
coût
de la vie
en zone
ur-
baine
retient
davantage
d'agriculteurs
dans
les zones rurales.
Ceci
peut entraîner
une
redistribution
des
ressources
produc-
tives,
ce
qui
signifie
pour le secteur
rural
un supplément
de main-d'oeuvre,
de
technologie
et de stimulants.
Il est évident
que pour
améliorer
la
productivité
;
l
agricole,
il
faut
fournir
aux
agriculteurs
des
inputs
à
des
1
1r
prix
inférieurs ( tolérables ).
Il
est
également
indispensable
i·
r·
V
;
de réduire
les
incertitudes
en
matière
de
prix
au
moyen
de
,
prix
garantis.
r
i!ti,
Un grand
nombre
de
gros
et très
gros
agricul-
1
{.
~
teurs
commerciaux
est
parfaitement
conscient
des prix
du mar-
r~.
ché
international.
Toutefois
dans les groupes
UP4
et UP5
les
agriculteurs
y pensent
rarement.
Dans
les deux
cas,
ils sont
tous
informés
des prix
en ce qui concerne
le marché
local.
En
1975,
bon
nombre
d'entre
eux ont
réduit
leurs
superficies
en
coton
à cause de
la faiblesse
des prix.
Quelques
uns
ont
remplacé
leur coton par des vergers
ou
sont
passés
à
la
production
animale en raison
des prix
relativement
plus
élevés
dans le secteur
des fruits
et dans celui de la pro-
duction animale.
"i'1
-
446 -
1
t
~
1
·;.':.5.
LES
ATTITUDES ENVERS LES
IMPORTATIONS AGRICOLES
La majorité
des
agriculteurs
enquêtés
considèrent
1
,;'.~";
les importations
de produits alimentaires
par
le gouvernement
1
1
,·... -ns t i, tuent
un obstacle
à l'expansion
de leurs
acti vi tés.
Cette
1
,'_':wiction
est
toutefois
plus forte
parmi
les gros
agriculteurs
!
'l'~i.
vendent
de plus grandes
quantités
de produits
sur
le mar-
.':'.é.
Quelques-uns
dans
les
groupes
uP4
et UP5
approuvent
les
'~90rtations
de
produits
alimentaires,
car
elles
satisfont les
:'èsoins
alimentaires
àe la société
et
ils
sont eux-mêmes ache-
t e ur s
de beaucoup de biens
qu'ils
ne produisent
pas
leurs
rermes.
Les gros agriculteurs font remarquer
que
le gouverne-
ment
achète
du
blé
sur
les marchés
internationaux
à des prix
~upérieurs
à
ceux
qui sont pratiqués
sur
les marchés
locaux
at
l'expédie
à
grands
frais
en
Iran,
alors
que
le
prix
ga-
ran t i,
pour
le
blé
permet
à peine
aux
agriculteurs
de
faire
race
aux
coûts
de production
qui
leur
incombent.
Quelques-uns
parmi
eux
pensent
que
le gouvernement
.tevra.i t
calculer
des
coûts
de
production
pour / chaque
région
llermettant
aux
agriculteurs
d'avoir
un
bénéfice
d'au
moins
~O%
et
ensuite
fixer
sur
cette
base
le
niveau
des
prix ga-
rantis.
Quelques-uns
dans
le groupe UP5
ont déclaré
qu'ils
I l ' avaien t
même
pas
pensé
aux
importa tions.
Quel~ues
agriculteurs
du
groupe
uP2 qui
dans
1 'enseIT~le
étaient
d'accord
sur les importations
de produits
ali-
Il''é:ntaires
ont
suggéré
que
le
gouvernement
paie
au
moins
le
-
447 -
~,i,[
.,.1·i:
:ç
r.'r
même
prix
pour
les
produits
agricoles
locaux
que
pour les
produits
achetés
sur le marché
international.
4.2.6. -
LES AGRICULTEURS
CO~..MERCIAUX
ET
LES
MASS-MEDIA.
Presque
tous
les
agriculteurs
écoutent
la raëio
et
dans
les groupes UPS
et UP4
un
grand nombre
d' entre eux
écoute
"l'émission
des
agriculteurs"
les gros
agricul~eurs
et
le
groupe
UP3
écoutent
également
les
"actualités"
Un petit
nombre
dans le
groupe
UP2
et
un grand
nombre
dans le groupe
UPl
regardent
la
télévision
et lisent
des journaux.
Les principaux
parmi
les
journaux
cités
sont
" Kayhan "
" Ayandegan"
e t " Etelaat "
Pour
avoir
une idée
du pourcentage
d'agriculteurs
possédant
un moyen
ëe communication
quelconque,
tel
que
la
radio,
télévision,
voiture
et
électricité,
consulter
le
tableau
XI.
4.2. 7·
LES ATTITUDES
DES
AGRICULTEURS
ALI EG1'.RD
DU
GOUVERNE?-!ENT •
Les pe~~ts agric~lteurs
en général font davan~age
confiance aux
politi~~es
agricoles
àu
gouv~rnement
et,
r~ur
Tableau Xl - POURCENTAGE DES AGRICULTEURS COMMERCIAUX POSSEDANT LES EQUIPEMENTS SUIVANTS
AGRICULTEURS COMMERCIAUX
Télévision
Auto
Electricité
Radio
....-
-
-
UPI
64,4
68,9
75,6
88,9
UP2
36,0
50,0
58,0
82,0
19.!J,
27,9
43,2
91,8
UP3
UP4
6,9
10 ,4
23,4
77,5
4,9
10,6
29,6
ï9,6
UP5
.
-'
.II
- 449 -
un grand
nombre dl entre eux,
chaque
fois
que
le
gouvernement
fait
quelque
chose
c'est
pour
améliorer
leur
vie.
Les
gros
agriculteurs,
sauf
ceux
qui
.demandent
des
crédits,
souhaitent
moins
d'intervention
de
la
part
de
l'Etat
et
certains
pensent
même
que
chaque
fois
que
le
gouvernement
a
été
engagé
dans
une action
quelconque,
cela
a
été
un échec.
Un
agriculteur
(UP2)
pense
que le gouvernement
a
des
programmes qui sont à l'origine du progrès mais que les fonction-
naires
sont
les
parasites
de
la
société
et ne servent
a rien.
x
x
x
-
450 -
4.2.3.
LES ATTlTUDE5DES AGRICULTEURS AL' EGARD DU P~CGP..A!l11E DE
VULGARISATION :
L'appréciation des facilités ou des difficultés d'adap-
tation et d'assimilation des techniques nouvelles de culture, d'élevage
et de production artisanale figurant parmi les informations très utiles
de nature prospective/pourra orienter l'élaboration ëu programme de
développement agricole. Ainsi, quand on constate l'absence de crédulité/
de
fanatisme et la prédominance de l'esprit d'entreprise ainsi qu'une
bonne disposition à l'égard de
l'expérimentation,
on pe~t être assuré
d'une plasticité des structures sociales, favorable au progrès technique.
Il a été
demandé
aux
agriculteurs
si
les
vul-
garisateurs
leur avaient
déjà
proposé
des
changements en matière
de
rations.
Les
réponses
positives
et
négatives
ont
été pres-
que
aussi
nombreuses.
40%
ont répondu par l'affirmative dans le groupe UP1
et 43,9%
dans
le groupe UPS.
Seuls
3,3 %
environ
des agriculteurs
du groupe
UP2
et
1,7%
du groupe
UPS
ont répondu qu'ils n'avaient
pas
accepté
leurs propositions.
Ce résultat
indique que
les
agriculteurs diposent de très
peu d'assistance technique et la 'majo-
rité
d'entre eux est en effet préparée
et motivée
en matière
de
changement
( Voir le Tableau XII ligne
2 et 3 ).
Dans
certaines
régions, toutefois, les agriculteurs
ont
davantage
besoin
d'assistance
technique sous forme de
conseils
et
d'inputs
agricoles.
Il
a
été
établi
au cours
de l'enquête
sur
le
terrain de la deuxième
phase que les pe-
tits
agriculteurs de Gargan
et de
Gomishan
qui en général n'u-
tilisaier.t ni engrais ni semences a~éliorées
avaient
besoin
je
relativement
plus d'assistance.
Nous constatons d'une manière générale, ~~e les
agriçJlteurs sont tout à fait disposés à suivre les propositions
des 'r~lgarisateurs. Autrement dit, ils sont prêts et motivés pour
i.nt r odu i r e de nouveaux inputs productifs
dar.s Leu r s procès de
?roduction.
Tab1eau XII- POURCENTAGE DES REPONSES POSITIVES ET NEGATIVES DONNEES PAR LES AGRICULTEURS COMMERCIAUX AUX QUESTIONS SUIVANTES
OUI
QUESTIONS
NON
lJP]
llP2
UP3
UP4··
UP5
url
UP2
UP3
UP4
UPS
[tes-volis disposé à aller à la ville
si V0 li S .Y t.ro li vez UIl emplo i ?
14,7
4.8
5 ')
....
IL.3
f,,7
Wï ,3
95.2
94.8
87,7
91 ,3
Les vulgarisateurs vous ont-ils
29
54.8
29.6
34
38.9
71
45,2
70.4
66
suggéré de quelle façon modifier
61,1
les rations apportées aux animaux?
- - - - - - - - - - - -
Avez-vous accepté l eurs
0.0
Pl'opositions?
100
87
90
91
93
8.7
10
9
7
-
. --
-
452 -
En conséquence, nous pouvons confirmer que la mentalité
et les corn'portements des agriculteurs commerciaux sont propices au dévelop-
pement. Il y a donc, un champ ouvert à l'action directe sur la modernisa-
tion de l'appareil productif agricole.
l
1
1
" \\'j
"j
"
,.:
'111
".,
- 453 -
4,2. <.1 .LE DE§.RE. D' ATTAŒlEMESi DES AGRICULTEURS A LEUR TERRE ET A LEUR
METIE'R ;
Afin de mesurer le degré d'attachement des agriculteurs
à
leur terre, on leur a demandé s'ils seraient disposés à vivre à la
ville s'ils y trouvaient un travail. 85,3 % des agriculteurs du groupe
UPl et 95,2 % dans le groupe UP2 ont répondu par la négative, de
même que 94,8 % dans le groupe UP3,
87,7 % dans le groupe UP4 et 91,3 %
dans le groupe UP5.
Plus la dL~ension de l'exploitation est faible, plus
cette proportion augmente. cela signifie qu'un plus grand nombre de
petis et moyens agriculteurs considèrent l'agriculture comme un mode
de vie, alors que les très gros l'envisagent plutôt comme l'activité
professionnelle et sont un peu près à l'abandonner s'ils peuvent retirer
un avantage comparable quelconque dans un autre secteur de l'économie.
Il a été
établi
au cours de l'enquête
sur
le
terrain
de la
deuxième
phase
qu'un certain nombre de
petits
exploitants
font
de
l'agriculture,
car ils
n'ont pas d'autre
alternative.
Pas
mal d'autres agriculteurs
considèrent
que
c'est
un métier
honnête
et
que le
revenu
tiré
de
l'agricul-
ture
est
"Halàl"
honnêtement
gagné).
Ils
encouragent
leurs
fils
à choisir
l'agriculture comme métier.
Un
grand
nombre
d'entre
eux
dans
les groupesUP4
et
UPS
se
considè-
rent
comme
faisant
partie
de la haute
société
de leur
région.
Tous
les exploitants
des groupes
uP5
et UP4,
90 %
dans le groupe
UP2
40 %
dans le
groupe
UP2
et
environ
30 %
dans le groupe
UPl , résiden-:.
sur
leur domaine.
Un certain
nombre
d'agriculteurs
::'es
groupes
UP1
et
uP2
pouvant
être
considérés
comme des
propriétaires
abser.téistes
se
préoccupent
peu
de la production
de leurs
domaines.
-
·154 -
Somme toute, les infoproations analysées dans ce chapitre
confirment qu'au sein de l'agriculture iranienne, frappée par des
facteurs d'ébranlement (le contact avec l'extérieur, l'urbanisation,
la migration,
la modernisation), nous avons affaire à un sous-secteur
de l'agriculture (petits et moyens agriculteurs commerciaux) qui reflête
les transformations internes favorables au développement.
La priorité absolue accordée a~x nouveaux investissements
afin d'améliorer les exploitations, la prédominance de l'esprit d'entre-
prise ainsi qu'une bonne disposition à l'égard de l'expérimentation, nous
assurent d'une plasticité des structures sociales favorable au développe-
ment agricole. De plus, ces phénomènes confirment que l'agriculture com-
merciale est le maillon le plus ferme du développement iranien.:Avant de
terminer ce chapitre,·il convient d'ajouter que la tâche de l'Etat dans
le processus de développement agricole doit être celle de stimulation.
A cette fin, il doit favoriser l'alphabétisation et fournir une aide
pour la vulgarisation ainsi que pour la formation des cadres inter-
médiaires en agriculture.
- 455 -
CONCLUSION DE LA DEUXIËME PARTIE
LE RÔLE DE L'AGRICULTURE
CO~MEP.CIALE
LE DÉVELOPPEMENT I~MiIEi1
Dans la première partie de ce travail, nous avons ana-
lysé les évolutions st~~cturelles de l'agriculture iranienne où l'agri-
culture commerciale occupe une place déterminante. D'autre part, nous
avons montré que les évolutions structurelles s'accompagnent de wuta-
tions profondes dans le fonctionnement des mécanismes économiques.
Dans la deuxième partie, nous avons traité du rôle de
l'agriculture et surtout du rôle du sous-secteur èe l'agriculture CŒfu~er
ciale dans le développement. Pour commencer, nous avons suivi l'évolution
du complexe agricole et mis l'accent sur son importance. En comparant
les tableaux interindustriels à 5 secteurs pour les années 1965 et 1972,
nous avons dégagé les tendances fondamentales suivantes pouvant être
considérées comme le signe d'un èéveloppement
a)
le complexe agricole décline au sein de l'éco~omie
globale passant de 30,76 % à 28,42 % des emplois totaux,
b)
L' aç r i cu Lt.u re dé c Li.ne au sein du complexe agricole
et ce déclin est considérable. Elle passe respectivement de 55,6 " à
40,4 % du total des emplcis.
- 456 -
c)
l'activité en aval de la production agricole s'accentue
les produits des IAA dans la consommation finale des produits du C.A. pas-
sent respectivement de 44,35 % à 59,58 %, la part relative des produits
agricoles intermédiaires par rapport à l'emploi totai de 50,13 % à 57,94 %
et les achats des IAA de produits intermédiaires de A représentent un
pourcentage très élevé qui passe de 73,52 % à 78,67 %,
d)
l'importance du secteur agricole a relative~ent dimi-
nué;
les achats sectoriels de l'agriculture en valeur ajoutée ont
baissé de 15,73 % à 14,33 % tandis qu'en terme absolu ils ont augmenté
passant de 17,8 ~tilliards de rials à 23,6 milliards (+ 32 %)
e)
le secteur agricole est plus intégré au sein de
l'économie grâce à une augmentation des ventes sectorielles (50,74 %
à 58,"52 %).
D'autre part, nos tableaux d'input-output à partir du
tableau interindustriel de l'économie iranienne soulignent certains
points particulièrement importants. D'abord, nous remarquons qu'une
augmentation de 10 % de la demande finale
(DF) des Industries Agricoles
et Al~ùentaires a des effets d'entraînement plus considérables
qu'une augmentation de 10 % de la DF des autres industries.
Il est bien évident qu'une augmentation de la DF des
IAA a une incidence beaucoup plus ~ùportante sur le secteur de l'agri-
culture que la même augmentation de la DF sur les AI.
Nous préconiserions pour notre part que les Industries
Agricoles et AlL~entaires jouent le rôle d'industries d'entraînement,
tandis que le secteur agricole joue le rôle d'infrastructure de l'éco-
nemie iranienne.
~û ce qui concer~e la planification indicative du pays
qui se situait dans la perspective d'une réforme évolutionniste,
:orse est de ccns~ater qu'elle n'a pas réussi. Peur leur part, les
- 457 -
plans de développement n'ont ?as atteint les buts sociaux assignés
pour arriver à une répartiti~n plus juste du revenu dans la société
en général et pour combler les différences de revenu et de bien-être
dans les milieux ruraux et urbains en particulier.
L'agriculture du pays a été de plus en plus négligée
d'un plan à l'autre.
De tous ces plans, il ressort que l'Etat a suivi depuis
1962-63, au début du 3ème plan, année de la proclamation d'une série de
mesures structurelles connues sous le nom officiel de "Révolution Blanche"
(réforme agraire y compris) une stratégie économique de développement
basée sur une croissance déséquilibrée dans laquelle le rôle dévolu
à l'agriculture est un rôle très secondaire. Dans ce cadre "il est
dema~dé à ce secteur d'ajuster avant tout sa production aux besoins
.,'
agricoles et alimentaires du pays"
(1).
Une politi~ûe rurale fut bâtie sur cet L~pératif majeur
et fut orientée vers les unités à grande échelle dont nous vîmes les
résultats désastreux.
La politi~~e agricole du pays était tellement erronée
que dans la dernière année de cinquième Plan au lieu des 7 % de crois-
sance annuelle prévue, nous constatâmes un taux de - 0,8 %
Citons
quelques exemples pour comprendre ce résultat.: il fut projeté de
construire 40.000 km de route rurale pendant le cinquième Pla~
seule
quelques 6.117 km le furent, soit 15,20 % des prévisions (2). Il fut
aussi projeté 15.500 plans de recherche et distribution d'eau potable
dan s
les villages. Seuls 1.807 projets aboutirent (3'.
(1)
Rachidzadeh E.
op. Cl~. _. 5
(2)
Kayan, 7 tir 1.357 (= ~~/S/1978)
(3)
Ibid.
-
458 -
car conséquent ,notre analyse permet de dire qu 'aux
4è et 5è Pla'1s, un. ajustement de la croissance agricole et industrielle
faisait défaut.
L'inexistence d'une augmentation suffisante de la pro-
duction agricole a accru les divers déséquilibres alimentaires, finan-
ciers, structurels extérieurs ainsi que celui du marché àu travail. Ces
résultats sont choquants car, l'Iran suffisamment peuplé, muni de bonnes
ressources agricoles, ayanc accès aux devises étrangères, surtout au
présent stade de son développement, doit attribuer la priorité à l'a-
griculture et aux inàustries agricoles et alimentaires. De plus, il
s'avère que c'est seulement dans l'agriculture que les résultats les
plus importants peuvent être obtenus aux moindres frais i et il est
certain qu'une immense potentialité existe en ce qui concerne la
capacité de développement du secteur agricole. De plus, c'est une
evidence de dire qu'il est plus facile de développer un secteur existant
que d'en créer "ex nihilo".
Bien plus, l'augmentation de la production agricole
jusqu'au niveau de sécurité des approvisionnements alimentaires du pays
n'est pas seulement une nécessité socio-économique mais aussi une
priorité politique. Il faut donc à l'Iran une volonté politique pour
permettre l'expansion de la production et même des encour9gements
pour favoriser les exportations agricoles.
En outre, l'industrialisation, elle-mêne, suppose une
agriculture fortement productive i donc, l'agriculture doit jouer un
rôle actif. Par conséquent, ce qui doit nous préoccuper, ce sont la
problématique et les modalités de la participation de l'agriculture
au développement.
(1)
?appelons que c~~.e dans plusieurs autres Pt1D, la corruption res~e
encore 3ub~ile~ent un système de gouver~ement.
-
459 -
Nous avons é~udié l'état récent et les problèmes des
agriculteurs commerciaux vis-à-vis èe la mécanisation, le crédit et la
commercialisation agricole. Nous avons précisé que la mécanisation est
une des composantes d'un ensemble è'inputs destinés à accroître la
production agricole. La forme prise par la mécanisation agricole,
selon les circons~ances, camprenè ~'achat de tracteurs,
(ou leur
location par heure ou par surface labourée ou par jour), l'achat de
matériel de pompage pour l'irrigat~~n, etc
De 18.300 tracteurs en service e~ 1970, le chiffre s'est
accru pour atteindre quelques 90.000 en 1980 sur environ 8,4 millions
d'hectares de terres cultivées de façon annuelle. Le progrès semble
important. De l'importation simple, le pays es~ arrivé à la fabrication
d'une partie demandée sur le marché, soit quelques 10.000 tracteurs par
an sur la même période.
Cependant, plusieurs problèmes demeurent qui freine~t
ce processus si vital. Les prix du ~atériel ont augmenté, les pièces
de rechange sont rares et très chères,
le secteur manque de main
d'oeuvre qualifiée, de savoir-faire, et les programmes d'aide de l'Etat
bénéficient plutôt aux'gros exploit~~ts.
En général les gros exploitant.s possèdent le macé r i e L
qu'ils utilisent, alors que les petits exploitants le louent. Les
données de notre enquête sont très intéressantes :
Voir tableau page suivante.
-
460 -
,
1
Exploitations
possédant leurs
louant des tracteurs
tracteurs
- Très grandes (UP1)
69 %
13 %
- grandes (UP2)
60 %
32 %
- moyennes (UP3)
37 %
51 %
- petites (UP4)
22 %
S9 %
- grandes exploi-
tations de
village (très
peti tes)
(UP5)
17 %
84 %
Nous constatons que la mécanisation a eu lieu dans
tous les groupes d'agriculteurs commerciaux. En effet, au fur et à
mesure que les salaires augmentent, la mécanisation s'avère indispen-
sable. 68 % des agriculteurs commerciaux de très petite taille (UP5)
ont fait savoir que le manque de capital est le problème principal qui
,",
':-,.
empêche la mécanisation de leurs exploitations. En conséquence, l'~tat
:'il':
--":.
devrait'leur fournir des prêts bonifiés et faciliter l'établissement des
'~
1
centres de réparation de machines agricoles en milieu rural.
,P.
:;':'.1
"(:
,
Les enseignements que nous pouvons tirer de l'expérience
des autres pays sont nombreux. Paul Houée, étudiant l'agriculture fran-
çaise pendant la période 1815-1880 indique que" la pénétration de
,
la révolution
industrielle
en agriculture
reste
avant
tout
,-,
freinée
par
la
lente
évolution des
structures
agricoles"
(1)
Il remarque d'autre part, pour les périodes plus récentes, qu'" en
1929,
on
a
recensé
150.586 moteurs
à
explosion et
159.491
)1
mo t e u r s
Le c t z i q u e s ,
26.794
t r a c t e u r s
agricoles,
65.704
."
é
(1)
Paul !-louée "I-es étapes du àéveloppement rural", op. cit. tome 1
1
.....
46.
l
1
1
i,,1~I
- 461 -
camionnettes
et
8.551
camions.
Leur emploi
est
contrarié
par
l'inadaptation
des matériels,
leur
lourdeur et
leur manque
de
maniabilité,
l'absence
de
réseaux
d'entretien.
Pour
indénia-
bles
qu'ils
soient,
les
progrès
de
la mécanisation et
de
la
motorisation
révèlent
leurs
limites,
si
l'on
sait qu'il
existait,
en 1929,
trois millions
d'exploitations
supérieures
à
1
ha".
(1)
En ce qui concerne l'électricité, Paul Houée explique
qu'en 1919 "sur 38.000
communes,
7.500
seulement,
surtout des
villes,
étaient pourvues
d'une
distribution
au moins partielle
de
courant électrique"
(2). En 1927, l'électricité parvenait dans
18.120 communes pour 31 millions d'habitants, soit 76,3 % de la
population française et en 1938, on comptait 36.126 communes plus ou
moins complètement desservies. cet équipement représente l'un des
apports les plus efficaces de l'Etat au développement rural: il aura
fallu la persévérance du Service du Génie Rural, les subventions gou-
vernementales, les prêts du Crédit Agricole, pour amener les collecti-
vités à se regrouper en syndicats intercommunaux et former les premières
SICA.
"Il
aura
fallu
vaincre
la sourde
réticence
des
milieux
paysans
à
cette
innovation qui
bouscule
~oraires et
condi-
tions
d'existence
en
1929,
les
masses
rurales
sont encore
partagées
entre
la crainte
superstitieuse
àe
cette
force
invisible
qui
tue
et
la célébration
de
la
"fée
lumière"
qui
va
transformer nos
campagnes."
( 3 ) .
Ainsi nous pensons que la modernisation de l'agriculture
cQ~prend essentiellement la mécanisation et l'électrification des villa-
ges. cependant nous àevons préciser que la mécanisation doit concerneL
(1)
Ibid. p. 75
(2)
Ibid. P. 76
(3)
Ibid. p. 76
- 462 -
de xa~on sélective des opérations
- qui ne peuvent pas être entreprises de manière aussi
exficace au moyen des formes traditiop~elles de travail,
qui peuvent entrainer une progression rapide des
rendements et celles,
SUi sont le plus aptes à permettre 'Jne utilisation
intensive de la terre.
La meilleure façon d'encourager le processus de la
mécanisation consiste à abaisser le prix des tracteurs et de tous les
outils annexes et à octroyer également des facilités de
crédit pour
l'achat de
ce type de matériel aux agriculteurs commerciaux de petite
et de moyenne tailles, c'est-à-dire les groupes UP3, UP4 et UPS.
En ce qui concerne le système de crédit agricole, le
réseau bancaire est plus important pour les gros exploitants que pour
les petits. Les acheteurs sur pied (salafkhar)
fournissent des crédits
pour satisfaire les besoins de trésorerie lors des périodes de planta-
~---- .-.
tion et de récolte à tous les groupes. cependant, ils s'adressent
davantage aux petits agriculteurs qui ne peuvent satisfaire les exigences
de la banque
(gara~tie, etc ... ) Bien que le taux d'intérêt du crédit
usuraire puisse s'élever jusqu'à 40 % ou même jusqu'à 100 % par an,
l'expérience a montré que ce type de crédit pouvait contrecarrer dans
une certaine mesure le développement du crédit institutionnel
"en
raison
de
sa
très
grande
f a c i l i t é
(pas
de
bureaucratie),
de
sa grande
souplesse
(pas
de
distinction
entre
crédit
à
la
production et
à
la
consommation)
et
de
son
caractère
personnel
(rus~rier connait
le
paysan
et
s a i t estimer
sa
capacité
d'ecnprunt)."
(1)
11algré ces charges exorbitantes les
"salafkhar" sent ,::lus adap t.é s aux besoins spécifiques et aux comporte-
~ents des agricül~eu=s. Ils se situent mieux d~~s le contexte historiqüe
( 1)
L.
.
"
et . . . . .
CD.
cit. D.
232
-
463 -
et le niVeau de développement, Ils sont en même temps les agents de
paupérisation rurale qui perpétuent le niveau de subsistance de la paysan-
nerie. Nous avons précisé que les agriculteurs commerciaux sont tout à
fait prêts et motivés à l'égard du chanqemen t . Toutefois, le changement
technique en agriculture nécessite généralement un supplément de facteur
capital qui, bien souvent, ne peut être directement constitué dans le
secteur agricole. Lorsque de tels investissements sont faits et gérés
avec discernement, il est fréquent que leur rentabilité soit très élevée.
La présente étude montre que les petits agriculteurs commerciaux ont
besoin proportionnellement de plus de crédit, mais en fait ce sont eux
qui en ont le moins reçu. ceci est en grande partie dû au manque de titres
de propriété adéquats ainsi qu'aux problèmes de même nature qui se sont
posés à la suite des importantes :redistributions de terre effectuées
au titre de la Réforme Agraire. Le problème du nantissement est toujours
un sérieux goulot d'étranglement pour l'agriculture iranienne.
L'intervention de l'Etat est justifiée par la nécessité
d~utiliser au mieux l'épargne rurale, qui doit financer le développament
de l'agriculture. La Banque Agricole doit éviter une bureaucratie tracas-
sière, donner chaque fois qu'il est possible la préférence à un crédit
personnel et éducatif, fixer des règles en vue de prémunir le paysan
contre les risques excessifs. Le crédit coopératif se révèlera mieux
adapté s'il s'accompagne de la prestation des facteurs d'inputs agricoles,
et l'achat des produits agricoles et leurs commercialisations. D'autre
part, afin d'encourager Le s entreprises agro-alimentaires et les
entreprises non agricoles en milieu rural, les banques agricoles
devraient mettre à leur disposition tous les financements et les services
nécessaires.
Notre étude sur le terrai~ DCUS indique clairement que
la part du système bancaire eans le total èu crédit agricole disponible
est assez importante. ~éa~oins, les exploitations commerciales de
- 464 -
petite et moyenne ta,,i,lles s on t; de s se rv Le s p Lu t ôt; par Le s résetlux non
banca~~s, D'~u~~e pa.rt ~es~~cro~unités pa~spnnes sont quasi~pe~étuel
lement endettées'vi~":"à,..yis des prêteurs d' argent, des " s al a:fkhar", de
l'ancienne Banque de Coopérative -Agricole, .et de la coopérative agricole
de leurs villages.
En ce qui c~cerne l'amélioration du système de crédit
institutionnel nous pouvons ajouter qu'il y a des possibilités au niveau
de la philosophie de son action, et au niveau de son organisation et
de son fonctionnement.
En ce qui concerne la c~uercialisation des produits
agricoles, nous avons étudié le problème de la commerciallsation du blé
irrigué et du coton. En règle générale, la part des coopératives est
minuscule,et la plupart des agriculteurs vendent leurs produits sur
les marchés locaux. Tandis que 6,6 % des très gros exploitants vendent
leur blé aux acheteurs venant au village, ce chiffre passe à 11,8 % pour
les très petits agriculteurs commerciaux (UP5). Pour le coton, nous avons
observé que 47,6 % des très gros exploitants (UP1) ventient leur produit
aux usines qui payent des prix plus intéressants i ce chiffre est seule-
ment de 13 % pour les agriculteurs du groupe UPS.
Dans l'agriculture iranienne, d'autre part, les rela-
tions entre les prix et les coûts de production sont faibies ou nulles.
Les prix sont typiquement des "pri.x de marché" c' est-à-dire'dépendant
essentiellement de l'offre et de la demande, ainsi que de la' structure
des marchés. Nous avons constaté que les prix des inputs agrLcoles ont
augmenté très vite, surtout ceux des pesticides. Or, il est inpispensa-
ble que les prix soient plus raisonnables pour permettre aux agriculteurs
de se procurer des semences améliorées et des engrais, de bénéficier
des services après-vente et de l'encadrement pour l'achat et l'en'tretien
du matériel agricole.
-
465 -
Pa:ç a Ll Ie uzs , U!1e hausse .re La t.i ye des prix des produits
agricoles fournit la base d'~~ transfert de revenus et de capital du
secteur urbain vers le seC~Jr rural.
Considérant l'écart entre le niveau
de vie des deux secteurs et l'urgence politique qui appelle le dévelop-
pement agricole, nous pensons qu'un tel transfert est tout à fai~
nécessaire. Nous sommes conscients qu'une augmentation des prix serait
dangereuse si elle n'était pas génératrice de gains de productivité
suffisants.
cependant, nous sommes convaincus que cette hausse de prix
stimulerait la production açricole,
ce qui finalement empêcherait le
mécontentement de la population urbaine.
Il est également indispensable de réduire les incerti-
tudes en matière de prix au moyen de prix garantis.
Par ailleurs,
on sait que les stimulants constituent
un facteur important dans la détermination des inputs travail et capital
et agissent donc sur les rendements.
I l semble que les prix garantis
à des niveaux raisonnables -
c'est-à-dire supérieurs d'au moins
20 % au total des coûts moyens -
seraient un stL~ulant L~portaht.
L'Etat peut fixer les prix pour les produits stratégiques,
c~~e le
blé,
le riz, etc . . . D'après les gros agri~~lteurs l'assurance d'achat
de la récolte constituerait un autre stimulant intéressant.
De plus,
"l'amélioration du fonctionnement des marchés,
la normalisation des produits,
le développement de l'infrastructure
technique,
la création d'un crédit institutionnel etc . . . peuvent
réduire les fluctuations de prix dans le temps et dans l'espace."
(1)
Pour que les paysans soient encouragés à produire,
i l est encore
nécessaire que la hausse ëes prix provoquée par la croiss~~ce de
la da~ande monétaire de produits agricoles se répercute au niveau de
la production et eue le c r r cu i t
de da s t r i r»; ':i·:;n :1'absorbE pas la hausse
à son profit. D'aut:::-e par':,
cemme nou s l' avon S
auparavan t
-
466 -
des politiques de subvention aux producteurs peuvent être mises en oeuvre
encourageant ainsi la production sans avoir des effets sur les prix à
la consommation, Le financement d'une telle politique normalement serait
possible avec les gains du secteur pétrolier.
En ce qui concerne les L~portations des produits
alimentaires, nous pensons que la sitùation s'est dangereusement dété-
riorée. D'abord ,nous remarquons que les produits importés constituent
une part importante du régime alimentaire des iraniens ; on ne peut
vraiment ni la remplacer par la production intérieure ni empêcher
les importations à court terme. cependant, avec un prograrnme très
strict, nous pouvons espérer arriver à un stade d'autonomie alimentaire
qui est, entre autres, politiquement désirable. ce point de vue est
soutenu par les événements récents d'Iran à propos de la vente du
riz amé ri.ca i.n , En effet, l'Iran a passé un contrat d'achat de 200.000
tonnes de riz (dont 120.000 tonnes étaient déjà livrées en Janvier 1979,
soit un mois avant la révolution)
; 30.000 tonnes étaient sur des
bateaux faisant route vers l'Iran
Au momen t; oùl'Iran connaissaitune pénurie
alimentaire, les vendeurs américains ont fait savoir qu'ils ne pouvaient pas dé-
livrer les 50000 tonnes ze s t ant.e s pour le moment, repoussant leur arrivée
dans le futur (1). En apparence, la raison était "la
probabilité d'une
hausse de prix du riz sur les marchés mondiaux"
(2).
Mais, personne
n'ignore que la réalité était toute autre.
Il existe plusieurs autres exemples de cette nature.
Ainsi, on peut dire que le développement agricole d'un pays en voie
de développement n'est plus tout à fait une affaire interne. En effet,
il faut prendre en considération des facteurs exogènes tels sue les
prix des inputs et des produits alimentaires à l'échelle mondiale et
surtout la présence de fi~es agro-alimentaires multi~ationales.
l et 2)
:'aynan 8/10/1357 (= 29/12/1978)
-
46ï -
Au plan intérieur, notre enquête nous permit de
constater
les différences socio-économiques et techniques L~portantes entre les
groupes, UPI
(très gros exploitants) , UP2
(gros exploitants), UP3
(exploitants moyens), UP4
(petits exploitanbs) et UP5
(très petitE
exploitants = larges exploitations au niveau des villages). Le groupe
UP1 représente une latifundia asiatique
(379 ha de terres en moyenne)
issue è'une réforme rurale mal orientée et mal exécutée.
Ici,
le proprié~
taire est parfois absentéiste,
oisif, détenteur d'un pouvoir politique,
pratiquant une politique de clientèle mais peu soucieux de gestion.
Cette très grande exploitation soulève de multiples problèmes poli-
tiques, économiques et sociaux en raison des inégalités qu'elle crée.
Selon notre enquête 60 % de tout le bétail, 50,5
% des
arbres fruitiers
(pommiers par exemple)
et 45,S % èe toutes les terres appartier~ent à
ce groupe qui représente 6,8 % de notre échantillon. Nous avons, donc
constaté que les agriculteurs de ce groupe avaient des ventes plus
importantes, par conséquentèes revenus monétaires plus élevés;
ils
ont recours à une mécanisation plus poussée
(69 % des agriculteurs
possèdent leurs tracteurs) , et emploient moins de travailleurs par
hectare. D'autre part, 98 % des semences qu'ils utilisaient, étaient
des semences sélectionnées. ~~nsi, ils ont eu un rendement supérieur
en blé, soit 3,2 tonnes /ha (contre 2,1 pour UP2). Cependant les
rendements de coton et de riz étaient moindres que ceux des moyens et
petits agriculteurs. Ainsi nous aVons 1,7 et 2,1
tonnesJha de coton,
et 4 à 7 tonnes/ha de riz respectivement pour G~l et up5.
D'autre part, nous avons constaté que l'Etat a eu
plus d'attention pour ce groupe
(ainsi que les S~~, les agro-business)
que pour les autres qui la méritaient tout autant. Par exemple, le sys-
tème bancaire accordait 67 % des sources
de crédit à ce groupe et
Q,
seulement 33,9%~au groupe U?S. Ce plus, plusieurs agriculteurs de ce
groupe UP1 avaient d'autres scurces de revenus non-agricoles et 20 %
d'entre eux considé~aient l'asric~lture en ~a~~ ~~e de~xième activité.
-
468 -
Il est donc normal qu'un autre projet de réforme agraire
corrige les excès de cette concentration des terres chez les agriculteurs
commerciaux du groupe UP.1. Ce projet va certainement aggraver la situation
s'il touche les agriculteurs commerciaux de pet~te et moyenne tailles
(UP3, UP4, UPS) . ~our nous, nous considérons ces derniers comme étant
les contreforts de l'agriculture iranienne.
Tout d'abord, il convient d'ajouter que la tâche de
l'Etat dans le développement agricole doit plutêt être celle de
stimulation (2). Ainsi, il doit favoriser l'alphabétisation et fou~Dir
une aide pour la vulgarisation ainsi que pour la formation des cadres
intermédiaires en agriculture. En ce qui concerne la recherche agronomique
l'Etat doit encourager, entre autres, les r.echerches sur les semences
améliorées adaptées aux cultures non irriguées (blé, orge, etc •.• )
Comme le déve loppernen t exige en tout premier lieu une
action sur la modification du comportement humain, nous avons suivi
attentivement la politique de l'éducation, et son évolution avant et
après la révolution de 1979. L'aspect L~portant pour tous les paysans
en général, et pour les agriculteurs commerciaux, en particulier,
est la poursuite de l'effort d'éducation. Ainsi, pour les exploitants
UP5, qui sont à 69,5 % analphabètes, nous aurons à l'avenir des
exploitants (leurs fils) qui ne seront qu'à 28,8 % analphabètes. Désormais
donc, nous aurons affaire à une tension moins forte au sujet de l'incam-
patibilité entre les aspects techniques et sociologiques du développement
en effet, l'inertie de la population rurale, toujours peu encline à
adapter des techniques nouvel~es, sera en baisse, et les agriculteurs
commerciaux de taille moyenne et petite pourront être les précurseurs
d'~~e révolution agricole. Il va sans dire que le système d'éducation
ëoit s'adapter de plus en plus aux objectifs du développement par son
con tanu , ses méthodes pédagogiques et ses structures. Et pour ne pas
se faire è'illusion,
il faut insister
..
... ... .c
........
-
.
. '
que, a ce~au~ ce ~ocer~lsa~lon
-
469 -
s cc i o-ié conœni que de l'agriculture, l'instruction demeurera un motif
d'exode rural.
Les informations acquises sur la mentalité et le compor-
tement des agriculteurs commerciaux sont fort intéressantes. Tout d'abord
elles confirment qu'au sein de l'agriculture iranienne frappée par des
facteurs d'ébranlement (le contact avec l'extériéur, l'urbanisation,
la migration, la modernisation) ~ous avons affaire à un sous-secteur
de l'agriculture qui reflète les transformations internes favorables
au développement telles que: une commercialisation accrue, une capita-
lisation croissante des exploitations, et une augmentation de la
producti vi té •
Une priorité absolue accordée a~ nouveaux investisse-
ments, afin d'améliorer les exploitations, est un -phénomène qui favo-
risera le développement, et la modification de l'état d'esprit des
exploitants. D'autre part, l'importance que les agriculteurs attribuent
aux achats de matériel agricole signifie qu'une demande potentielle
et importante pourra garantir l'avenir des industries agricoles en
aman t.
Il ressort de notre analyse qu'un agriculteur commer-
cial produit souvent pour le marché, et par conséquent, il est généra-
lement sensible aux rapports de prix, aux inputs et aux produits envoyés
sur les marchés par les autres agriculteurs. Les agriculteurs commerciaux
de taus les groupes réagissent favorablement aux stimulants économiques.
Ainsi, ce qui est susceptible de stimuler plus effica-
cement l'offre à long terme, ·ce s on t; des hausses de prix faibles mais con-
tinues pendant une certaine période.
-
470 -
!
1
En outre, les agriculteurs comrr,erciaux de petite
1
et moyenne tailles qui sont présents
sur le terrain de production,
t
qui sont suffisamment informés et sensibles aux prix de marché (au
moins ceux du marché local), qui sont attachés à l'agriculture en
1
tant que première occupation et comme style de vie, qui sont motivés
pour réaliser les nouveaQX investissements et qui ont déjà le minimum
en facteurs de production agricole
(terre, eau, outils, ex?érien~e,
etc .. . . ) constituent l'embryon vital du développement iranien.
1
!
Ils sont en général aptes à moderniser l'appareil
i
de production agricole. Et surtout, -il y a parmi eux des jeunes,
mieux éduqués et enracinés. Ils peuvent réaliser des investissemnts
industriels à long terme dans les milieux ruraux et notamment investir
dans les industries agricoles et alimentaires en aval
de l'agriculture.
En effet, selon notre analyse, ce type d'industries a la chance d'être
.~ .
le secteur entrainant.
Donc, l'agriculture commerciale joue un rôle mUltiPle,ellej
est acheteuse d'inputs agricoles cormne les engrais, les semences éméliorées ,.- -~~l
.1
.Les outils et les machines agricoles, etc '"
pour augmenter le
j
niveau de productivité déjà largement supérieur à la moyenne nationale
elle fournit 64 % de tous les surplus commercialisables asricoles
elle regroupe les éléments nécessaires (gestion, connaissance du
~étier, appréciation de sa valeur pour les autres, ainsi que capital
terre, travail) pour l'investissemnt industriel dans les milieux ruraux
et surtout dans le cadre d'industries agricoles et alimentaires. Par
conséquent, e l l.e constitue le maillon le plus ferme du développement
iranien.
!,"j
1
1
1
i
1
j
1
1
1
,-t...r·j
!
R E F L E X I O N
F I N A L E
-
473 -
~SSAI DE SYNTHESE
Le développa~ent n'est pas un processus autonati-
que et sans problème; i l est "un
combat"selon
Kuznets
et
"une
;,ataille" selon A..lbertini (1). Par conséquent, l'intensité è",", èéve-
loppe~ent manifeste la fe~eté et la volon~é politi~~e d'ur. peuple.
~vi~ent, la mobilisation de toutes les resso~ces productives ains~
que la participacion èe tous les hommes et de toutes les fe==es est
vi tale pour ce processus. Le monde rural ave c son poids 9répcndéra."1t
dans les struccures socio-économiques joue et jouera effectivement
un rôle èécisif èë..'1s ce mouvemen t ,
Le vrai processus du èévelcppement, èonc, c~prend
la création préalable
(ou a~ ~oL"1s simulta.~ée) d'~e agricult~=e
digne de ce nom. cette rem~~e est confi==ée, d'ailleurs par teus
:es éconcmis~es his~criens
~artagent
( 1)
__
e~ 5'":=,~c-:'Ure
é-:=·nc=i.·~e"
cp ,
=i,:. :?
268.
c:....
n -
_
.:...€:=
=.É:~a.:-...i srne s du scus-~é~","'elooce:r;,entn op .
2:23 .
-
4701 -
n' y a aucun exemple da développamen t rëus s I d'un pays majeur dans
lequel une hausse de la productivité agricole ne soit précédée ou
accompagnée du déve Loppemen t; industriel (et inversement . . . . )
D'autre part, nous sommes tout à fait d'accord
avec ALBERTINI quand i l suggère que "la mise
en mouvement
des
masses
ruralés
garantit politiquement
l'orientation
du
développement"
(1).
En plus, nous trouvons logique que
"le
développement
doit véritablement partir de
la
base",
cemme le disent J. et J. S. Mill, et que "ce t
impé rat i f
imp l ique
que
le
sort
des
masses
rurales
s'améliore
dès
le
départ"(2)
Cependant, nous avons montré, peut-être
_~aciternent
dans cette thèse qu'il faut distinguer "action idéale" et "action
possible" dans le danaine agricole.
Tout d'abord, par nos traitements analytiques
et explicatifs, nous avons abordé les unités agro-buslness, les
Sociétés Agricoles par Actions et les très grandes exploitations
ccmmerciales qui bénéficiaient d'une attention privilégiée des
dirigean ts de
l'ancien régime iranien, lesquelles n' on,t pas contribué
i
au développement agricole d'une façon proportionnelle.' C'est la
politique qui représente l'action erronée. L'inverse, c'est-à-dire
la mise en mouvement des maase s rurales et l ' a;nélioratibn de leur
sort, constitue naturellement une action idéale qui ne sè fait pas
en un jour ou en un an, et même pas avec un programme à court terme.
Nous 'avons donc suggéré que les unités d'exploitation de "taille
moyenne
(ou les petits et les moyens agriculteurs conune:rciawc)
"
répondent mieux aux exigences du développement à long terme:, C'e~t
justement l'action possible qui nous amènera au fil de la route
(1)
Ibid. P. 227
\\
(2)
cité d'après J. Ph. Platteau "Les économistes classiques et le
sous-développement",
tome 1, op. cit. p. 445
- 4ï5 -
vers la situaticn idéale désirée.
L'expression "Agriculture commerciale" employée
dans cette thèse désigne un sous-secteur agricole au sein d'une
agriculture de transition. Bien entendu, l'agriculture de transition
est essentiellement une agriculture hétérogène qui emprunte à deux
ou plusieurs systèmes, des traits qui paraissent contradictoires.
Sous la pression des facteurs d' aran Lemerrt , elle travaille tout
é
autant pour l'auto-consommation ~~ ~our le ~c~é. Elle demeure
attac~ée à des ~léments traditicnnels sans développer toutes les
innovations. Elle consti t'.le TJ.."'1 e::::;emble complexe par rapport aux
systèmes connus que les économistes r~aux prenn~"'l.t c~e te~e de
re::êrence (1).
L'agric~l~~e c~mmercia:e est donc, le sous-
secteur viable et dynamique d'une telle agriC'..J.lt".J.re. Elle est un
sous-secteur principalement tourné vers l'extérieur des systèmes
agricoles (des pays en voie de développement) par médiation du
commerce. Ainsi, nous constatons un véritable pluralisme de l'éccinomie
paysanne. ce phénomène apparaît au niveau des régions touchées
par le développement des c..lltures maz chande s , et aussi au niveau
des uni tés de production juxtaposées dans ces mêmes régions. I.e
renforcement de ce phénomène ~e~e~ au sous-secteur d'être apte au
développement. Nous convencns donc de l'appeler agricul~re ccmmer-
ciale.
Dans l' hypothèse d' une conversion à l'agriculture
commerciale, c'est bien entendu l'ensemble du monde ~~ral qui est
progressivement i.''ltégré et n cn pas évidem!nent "dès le départ" ccmme
estimaient J. et J. S :1ill. L'agr~~..J.lt~re c~~erciale pcurrait,
,,
( . )
ci~. ?
196
- 476 -
cependant, jouer un rôle d'avant-garde et être le piormier dans cette
conversion, si et seulement si le jeu du marché et la politique
économique permettent, l'articulation et l'adaptation des changements
structurels et les variations fonctionnelles liées à la croissance
agricole.
Afin d'analyser la place et le rôle de l'agriculture
conunerciale dans le développement iranien, nous avons donc ,étudié
l'agriculteur commercial en tant que moyen, agent de décision et
finali~ au sein d'une agriculture en transition.
Notre méthodologie se base sur une classification
fonctionnelle des exploitations commerciales agricoles. En premier
lieu, nous distinguons plusieurs types d'exploitations agricoles.
ces ca'tégories juridiques générales se rencontrent d'ailleurs partout
dans le monde avec, bien entendu, une pondération différente selon
les pays. Ainsi, nous avons le fermage, le métayage, les fermes
. collectives et le faire-valoir direct. C'est en réalité cette dernière
forme qui constitue le cadre juridique de notre classification.
Ainsi, les agriculteurs que nous avons étudiés sont propriétaires
du sol qu'ils exploitent eux-mêmes en général.
Nous avons su, dès le début, les difficultés et
les inconvénients de l'une et l'autre méthodes de regroupement et
de c~assification
lourdeur de la documentation, lenteur de
l'analyse et danger de généralisations hâtives pour la première
méthode; schématisation arbitraire, danger d'irréalisme, imparfaite
adéquation aux besoins d'une société complexe pour la seconde.
Cependant nous devions choisir et fixer les critères les plus
importants et ne pas dépasser dans l'examen minutieux un seuil
qui
déborde le but principal. Ainsi, à la suite de l'examen des hypothèses
opérationnelles de la pre~ière phase de notre enquête, examen qui nous
a fourni des définitions opérationnelles bien qu'arbitraires, nous
-
477 -
avons ëécidé de retenir une classification fonctionnelle des exploita-
tions agricoles. Nos classes regroupaient les exploitations aussi
homogènes (ou aussi peu hétérogènes) que possible à l'égard de deux
aspects : structure (surtout la dimension)
d'une part et niveau
è.e développement des revenus
(é'iUipement et bétails ... ) d'autre
pazt; avec 11 aide d'un système de coefficients choi.s Ls ,
!.es ag~iculteu~s retenus dans not=e analyse avaient
des revenus brut.s de plus de 200.800 rials par an. Ils ont un mi.:li=lum
de
10 aa de ter~es en cultu=e i==iguée, ou 25 ha de ter~E5 en C"..llt-..::.re
sèche, ou 2,5 ha de vergers en état de production ou 125 tètes de
moutons/chèvres, ou 33 têtes de bétail, ou 1.250 têtes de volaille,
ou bien une ccmbinaison de ces aC':ivités dont le ::"ésultat se raâ t
supérieur à 25 ~~ités de p~oduction. ~~ce qui concerne la taille
nous avons conçu cL~q tailles d'exploitations allant d'une exploi-
tation assez petite OJP 5) mais quand même considérable à l'éctelle
des exploitations traditionnelles du village, à une très grande
exploitation commerciale très importance à l'échelle régionale
(u~ 1).
:bus ne voulcns pas présenter une nouvelle fois
ce qui fut présenté dans les ::?a~ies précédentes ; cependant un
~s~é des poL~ts impor~~ts sera utile, nous sernble-t-il, pour
une réflexion finale. ;:.. cette fL~, nous avons préparé le tableau
~capit:'.Jlatif 1.
Caume nous l'avens clai=e:nen t
L~cii'iUé aupazavant; ,
nous pensons qu'une modification des structures corrigeant les
excès de cette concentration des te~=es chez les agriC'.Jlteurs
du groupe w~1 (très granèes exploitations) fait partie d'une poli-
~~~e foncière justifiab~; et ~éçess~~e. En ~evar.che, il semble que
::?our ac=r~itre la prod~c~ion agricole i l sci~ urgent d'élaborer
un ?~cgr2mme de re~e~~e~t ~~i f~voriserait également un acçroisse-
~e:lt de la dL-ne::sic n::'es ::licrç-'.:..-:i ':..és ,::'es ex::loita~icns aqzi.c c.Les
(non i:lcluses dans notre en~~ête)
TABLEAU RECAPITULATIF 1
=====~===========;;;===
UP5
UP4
UP3
UP2
UP1
Dimension moyenne en (ha)
:
- culture irriguée
8,10
12,84
26,28
60,09
280,79
- culture sèche
4,43
9,07
13,87
35,49
82,95
- vergers
0,14
0,71
1,89
5,62
11,71
- nouveaux vergers
0,21
0,14
0,17
0,21
3,55
total (ha)
12,8B
22,76
42,21
·101,41
3'Z9
Dimension moyenne des parcelles (ha)
1,4
2
4,4
9,3
74,2
Ncmbre d'ha/ouvrier
8,58
6,89
14,07
22,04
25,60
Arbres fruitiers moyens par
exp loi tation (pœunes)
4
23
184
205
1132
Population moyenne du bétail
disponible dans l'exploitation
33
45
392
251
6679
Rendement moyen du blé
(t.cnneyha)
1,9
1,9
2,0
2,1
3,2
Rendement moyen du coton
2,1
1,8
1,B
1,B
1,7
Rendement moyen de la luzerne
8,5
5,2
8,3
5,7
7,9 ,.
Rendement moyen de la betterave
23,5
19,2
25,5
14,1
26,9
Rendement moyen du riz
7,0
3,5
4,2
4,3
4,0
Pourcentage des semences sélection-
nées dans la totalité des semences
de blé
39
42
49
65
98
~
~
~
UP5
UP4
lIP3
UP2
UPI
------------ ."- -.---,---
'Sy~ tème bancaire cœrune source de c ré d i t
cu p ou r ccu t a-j e
l 0 t a I
33,9
3·1, 1
36,5
49,1
67
,
.._----_._--_._----
ValcllL- du p rê L moyen
( rials)
73.157
171,431
13 1.762
224.246
647.092
.._--_.----_._-------
l'LiU r ce IlLilCJÛ dû~ a'.lriculteurs
PUt;i:.iCdi:1I1 t
Le u r s
tracteurs
17
22
37
60
69
._--
- - ----------
._._._-_._---~.
't
d.:.:::;
cH) ri cu Lt.e u ra
louant leurs t ract.eu r s
84
59
51
32
13
.._- ------_._.---_._--- ---~.
't
de:j
i1'Jricu_1 t eu rs utilisant des
l' 1.. ni l~ li rs
14
12
12
20
35
.
--- - .. "-_..........- .-_..- _.. _._--
" " -
- --
- - - - - - - - - - "-----_..
-
'i,
t 1t.~ :.;
"'.II i Cil 1 1.. :111 :.i
dlla 11'1liIhêtül:i
69,5
Û 1,0
50,U
37,7
7,3
--_ .. -.
_. --
~
~
... _- .. _-_...._------_._-_._--_._------~---
----------
't
dl:::;
t ils .1' d'.ll".i (;U Lt.uu r s
restant
dna 1pl'dlJè t e a
28,0
19,0
14,6
13,4
00
----._----_._----
-_..........
Ij,
dc s
AC dont l'activité principale
C:.jt
l' alJ ri CIlI ture
97,9
9U,9
93,5
97,6
79,5
.--------.- - ------_._---
't
,il:::;
AC d"liI.
LI Pdl-L de s
revenus
clllllll~ l;j pnlV~Ililli t d'a ct J v L tés non
4,0
3, 1
9,7
13,3
2S,6
i;I'JI"iculc;:; e;;L ::;III) • à la moitié
----." ~ ---'---'--"'-'---'---'--'--"'---
--
-----.-
Ij,
dl::';
AC lIyanL
l'intention d'investir
d<lIl~ l' a(J r I cu Lt u re diHIS .les 2 pro-
lO
1 1
17
18
31
clla ines auué e s
- - - - - - - - - - -
t
dè~ ACne pouva nt p as Lnve s t Lr
cause
à
88
88
79
63
66
du iuurrq ue de capital
.. _----._-_._----~ -.. _._---
- - - - - - - - - - - - - -
-~ - -
PLL~:..iel'(:e d~:.; .uj r l ou Ltc u r s ol: des
'III [\\9 i
lJllil~ 1
1 l"l;:;
assez
IIlUIIl!II-es de lc u ru falld Ll u u dan:;j
le ti
faible
t.ot.a Jo
t or a Ju
f o rt e
forte
-
c11i:lllll'S
(u ot ro e s ti ma t i ou]
1
-----
.- ......."'".. ..,.:.•.;~-,..... ·,·~~_..'~~...::.~·pù,;.
-
480 -
Selon le tableau 1, les groupes UP2, UP3, UP4
et
upS possèdent en moyenne 101, 42, 22, 12 hectares de terres respecti-
vement, dont 60, 26, 12 et 8 hectares respectivement en cultures
irriguées. ce sont donc, des petites et moyennes exploitations commer-
ciales. On peut considérer toutefois que ces unités d'exploitation
sont équivalentes à une exploitation familiale, c'est-à-dire en
règle générale à une unité de production exploitée et dirigée grâce
au travail d'une famille, mais pouvant faire appel à une faible quantité
de travail salarié. C'est ce même type d'exploitation familiale qui
a le plus contribué au développement agricole de l'Amérique et d'autres
pays.
L'agriculture commerciale de petite et moyenne
tailles (veir ê~core l~ tableau VII, P~67) comprend quelques 440.000
unités, soit 17 ~ des exploitations totales et occupe 52 % des terres
agricoles du pays et envoie sur le marché 64 % de tous les surplus
commercialisables. Elle est caractérisée par un volume d'échanges en
augmentation et par un accès à une meilleure information. De cela,
une économie concurrentielle surgit lentement.
AU lieu de donner
la priorité aux gra.."'ldes unités
(agro-business, SAA et OPl) erreur de l'ancien régime iranien, ou de
dépendre principalement de miçrc-u~ités paysannes et dqnc négliger
sinon pénaliser les unités commerciales de petite , moyenne
et
grande
tailles
(ce qui semble être
le programme du nouveau rég ime .
islamique) il faut, nous le répétons, aider les agriculteur~ commer-
ciaux OP), UP4, W5, c'est-à-dire les petites et moyenne s', tailles.
Ains i nous ne fûmes pas d' accozcl et nous ne sommes
tOUjGl~S pas d'accord avec Schutjen ~ Ccward quand ils proposèrent de
donner une priorité séquentielle aŒ< ac~ivitês
diracta~ent praductives
(ADPr et aux Lnve s ta.s semen t.s d'infrastructures
(II) dans le doma'ine
.C'
-
<:'81 -
agricole dans les pays en déve Lcppemerrt; (1). .xous pensons qu'il
ne faut pas généraliser une si~ation hétérogène et ne pas prendre
~~acune de ses faces actuelles dans un interlalle de temps différent.
Il serait plus raisonnable ~Ja nous prenions chaque sous-ensemble de
l'agriculture (groupement plus homogène) et proposions les remèdes
correspondants. Ainsi pour l'agriculture iranienne, nous pouvons
suggérer que des ;;op const~t"J.ei1t des mesures convenables pour l'a..gri-
culture commerciale
tandis~e pour les très grandes exploitations
(SAA, agro-busL~ess, UP1) une politique f~ncière adaptant leurs
structures aux formes des '~~tés commerciales moyennes soit propre
autremen t
dit, nous p rcpcs cns .ine nouvelle ~ =cr=!e agraire. ë:e même
pour les micro-unité~ paysanr~s, nous preposons des investissem~~ts
en infrastr'l.lctures physiques (routes, moyens de transport, etc .... )
sociales (groupement dans ~s coopératives, alphabétisation, anima-
tion ruz a.Le , etc ... ) L"ls~i~:lticnnelles bise sur ?ieè d "JIl ci.==uit
de commercialisation plus efficace •.. ) et surtout fonciers
(.=~~em-
brement et aide pour l'élargissement de l' é che Ll.e afL~ de t.r ans former
les micro-unités paysannes aux petites exploitations commerciales) .
Suivant ~e ::lodèle, on évitera l'appariticn d'un
dualisme entre une agricul-=.lI'e déjà commerciale en voie d' inè"J.stria-
lisation et une agric~l~~ paysanne semi-t.=aditionnelle ; d'autre
part, on c€néficiera
des effets de démonstration, de technicité et
de capacité d'innovation 1es exploitaticns commerciales (G72,ITPS)
et le modèle global d'org~isation prendra appui sur ces ~~ités. ces
uni tés SJaront foncticnnel:e::I:ent s inon organiquement liées au modèle
global.
ki.~si, l'agric~lture ~~erciale pourrait être
un sous-ense~le en c.=ciss~~ce (du poL~t ~e ~~e du nombre d'exploi-
. ,
.
( 1)
Secti.on 1.:', dar.s
=--:
:;e::e z a
:.. 1
-:.=~è.ucti::n
i e
PP.
48-55.
- 482 -
tations, de la taille moyenne des unités, de la productivité du
travail, et de la productivité par hectare, et par suite de la
production globale et du surplus commercialisable) au sein d'une
agriculture en déclin par rapport aux autres secteurs.
Par l'accroissement des quantités de facteurs
de production et donc de la production agricole par le remodelage
des exp~oitations de type latifundia asiatique
et de type micro-
uni tés traditionnelles,. par la diffusion du progrès technique, et
par l'industrialisation rurale et surtout par les investissements
aux industries agricoles et alimentaires,- l'agriculture commerciale
pourrait jouer un rôle, non équivoque, lors de l'accession au
déve loppemen t de l'Iran.
A N N EX!:' S
- 485 -
ANNEXE r
- Tableau 1 - 2xportations
(en millions de dollars)
ANNEXE II
- Organigramme de la première phase du projet
ANNEXE III - Questionnaire,
ANNEXE IV
- Nombre d'entretiens achevés
ANNEXE V
- Analyses statistiques concernant les agriculteurs
commerciaux.
ANNEXE VI
- Les forêts et la pêche
ANNEXE VII - Tableau d'input-~~tput de l'année 1965
k~NEXE .VIII- Tableau récapitulatif
ANNEXE IX
- Les données ëe l'ordinateur concernant la commerciali-
sation des p~oàuits agricoles.
·zrx."o. .-
..~..
Exportations
(en million
de
Dollars)
-
1347
!3t)0
1349
1350
1351
1352
1353
13')4
1355
1356
HunlUQUES
1968
1969
1970
,1971
1972
1973
1974
1975
1976
1978
[.Produits lion pétroliers.
216,9
244,7
272,6
]3/1,6
439,8
634,7
581,5
592,2
539,9
523,2
Il.-Exportations
traditionnelles
192,3
211,7
226,8
272,9
337,2
529,0
410;4
446,5
383,3
379;5
a)
Tilpl g •••••••
59,6
!>9,3
53,9
75,5
90,6
100,0
119, 1
105,6
94,5
114,5
li)
Co t.on ••.••••
42,9
49,5
56,6
67,4
78,9
15U,1
85,3
136,2
122,3
92,6
c l
Fruits . . . . . .
22,9
30,0
34,6
35,5
57,4
94,6
71,8
74,7
70, )-
90,4
d) lIul: )"l'.S ••••••
66,9
74,9
81,7
94,5
110,3
176,3
276,2
130,0
100;2
82,0
Il ..-1' I",.H lu 11.~I
t III.III9I.[ \\(119
24,6
31,0
45,8
61,7
102,C.
10S,7
1(l], 1
145,7
152,6
143,7
IIO\\IV,~:t\\I)(. . . . . . . . . . . . . .
e) -l'l'no. Ch tmt que s ..
6
8,6
13,5
12,0
30,4
21 , Il
34,1
40,6
50,9
2B,2
fi -ChalJss\\II"CS ......
2,9
),7
6,7
0,4
13,-
11,0
7,4
9,6
5,7
8,1
.l>-
CP
......
y) - Vë l:ellll~1I t.s f.
III 1 11/\\.
4,4
7,5
14,3
23,6
36,0
20,S
44,2
20,7
26,7
23,9
h)·-V.~hic.de Trallsp.
1,0
1,8
1,8
4,5
2,0
Il ,7
21,2
28,3
24,2
9,9
I)-Divers . . . . . . . . . • . .
10,3
9,5
9,5
13,2
21,2
32.7
56,2
38,S
45,1
73,6
LI. Pétrole et Gaz . . . . . . .
958,5
1099,8
12(,0,4
1987,6
2460
4945
10654
19074
20671
20926
Expo r t.a t.Lon Totale (X)
1175,4
134(1,5
1546,3
2332,1
2899,0
5579,7
19235,5
19666,2
21210,9
21449,2
. ---
--
l L COIIVJ en t de remarquer que:
l + Il = X,
11 + B = l,
a+b+c+d = A, e+f"'g+h+i = D
Source
_ calculé à pa r tLr de : Banque Markazi (Centrale) Iran,Rapport Annuel 1350 p.124 & Rapport Annuel 1356,P.241 et 236.
-
488 -
ANNEXE II
ORGANIGRAMME DE.LA PREMIERE PHASE DU PROJET
,
"
Définition opérationnelle
de l'agriculteur commercial
, .;:,
Accords concernant
~ Analyse critique de la l itéra-
l'ordinateur
rure et Analyse du projet
Formation du Personnel
Choix de la méthodologie
:l"..>
.'
j
Elùboration du questionnaire
l
Test Pl" 1'j III i Il dl r e
é
I
L . . - - r - -
Codage
Deuxième Version du
questionnaire codé
Enquête de la
Prograrruna t i on
première phase
....
Perforation et passage des
programmes à l'ordinateur
"",
",
Résultats
Définition de l'agriculteur
commercial
ANNEX=:
QUE S:' IONN1-.1 RE
Pour
l'Etude
de
l'Agriculture
Commerciale
CD
Code
N° du questionnaire
Code
de
l'enquêteur
t~m de l'enquêteur----------''------
Nom du village
Ostane {Province
Azerbaijan Occidental
Khorassan
Ci]
W
Fars
Gorgan
~
Province Centrale
Bakhsh
(Canton )
Temps total pour comp16ter le questionnaire :
Reures:
0
Minutes: 0"
==:===============================================;==========================
- 491 -
Nombre d'enfants
"
d'age
non-scolaire
Nombre
d'analphabètes
.
Nombre en primaire
Nombre en secondaire
Nombre en Universit.é
Analphabète
Primaire
Secondaire
Universitaire
Nombre total des membres àe la famille
Unité locale pour la supËrficie
Equivalence en
mètres carrées
Unité
locale pour le poids
Equivalence
en
kilogrammes
x
x
x
.
NIVEAU ET TYPE
D'ACTIVITE
FONCIERE
' .
-
Code
:
D·
[
....
N°
'ëlu questionnaire:
UI1=t
--
.:.
1
A.-
S.-
C.-
D.-
1
Il
Superficie de la ter~e
Verger
,
.~.';;
Superficie de
la
terre
Verger
en cultures
i r ri 9 ~ e s ( ha )
en cultures sèches
Nouveau
~~
>
0
~:;;
r:'
( ha )
( ha )
( ha )
1
L
'.L:fi
Les mêmes
Les mêmes
.
'F,
1 Hhitée,
Achetée
Fermage
iMétayage
Autres
Totale
h
a
f
m
a
t
que "A"
C!JUe liA"
1
h"
~.;:~
i
t
r'~
1
f~
~:
1
lt
:f.
.....
,
-'.
"
'
1
, 1
i,if,
;:~:
::
1
\\Î;
,i
(;;
"
ft)
~
.. ,0.',\\->.
;ll1,
"
" 1
'~
,
~~
1
1
~
1
ï
~
~ ~l
~
1
~
.:?
'~
t1,.
~:
PRODUITS
FRUITIERS.
Code,
I l î e' ~
N°du
ques tionnair
.
Nombre d'arbres, quantité de groduction
en
1353.
no.d'arbres
en
no.d'arbres
Superficie
Production
Vente
Espèce c1'Arbre:
état de maturité
nouveaux
en Ha.
en Kilos
en Kilos
- - - - - -
,"
-
POMME
1
- POIRE
!
- VICNE
.-----'- -.-------.--L
-
CHENAIW:
-
M'l\\NIJI~
-_._-...,----
-
PECIIE
1
.
- J - _
- PISTACIIE
--
- CERISES
- NOIX
~
-
("IGUE
COING
o '
1
- ABRICOT
- PRUNE
- AGRUMES
- SORBIER
~ . n. ".'" .... _ .. .,."_:..~~ ••.•"'.• ;;;..
pnODUCTION
VI':GE'I'I\\Li'~
EN
1. 35J.
Code: 1
1
1
1
1
No.du questionnaire:
1
[--[l-'
T--
---------------
--
. '
- - -
SuperficJe
Total
Ç?U3llti té Quantité
No. deL.~
o. (le
1 ENGRAIS
COMMERCIALISI\\TION.
mmnTQm;
GcmCllce
VEN'rE
r~servée
#
- . _ - - - - - - - - - -
en culture
de pro-
reser~~
fois
fois
TOTALE d'emp-
chJ-
lui-
Coop. Ache- I\\chel: USINE ' ·
1
Locale
p(;"ur la
S~I.CCtJOII
(ha)
duc t t oi
pour b~-
rd-
F'umi
STOCKMI
en KCJ.
loi de
ation ml.qte
même
Agr.
teurs sur
'ïï(~e 1211
(Kilos)
ta! 1.
plantation
er.
pieds
pestici-
villa
KCJ.
suivante.
---_.._---
-
des
' o eo I .
' - - ' - -
nll~ i.rr I<Jé
i
Blé Sl.'C
OrlJl! l r r l q IIi;
;
UI:9(:
sec
1
1'01.5
IrrJ.g6
1
l'olt; sec
CotOIl
Luzerlle
lJeU:erave à
[i\\lcre
OléayJ.neux
Mals
----~
._------------
MECANISATION
MATERIl\\UX,
EXISTANTS SUR LES EXPLOITATIONS.
code:l~
IID
No.du questionnaire:
1
,
'U\\CTEUR
ClIl\\RRlJE à DISQUE
BA'l'l'EUSE
MOISSAN. BAT.
CUL'rIVATElIR
NIVELEUSE 1PULVERISATEUR P [,AN'l'OIR
SILLONNEllSE EPAN.D'ENG
FAUCHEUSE
AUTRES,
-...._-
-_.~-_.-
:
)5
Loué
Pas.
Loué e
Po
• Loué e
Pas.
Loué e
Pas • Loué
POE .Louëe
Pas.
Loué
Pas .Loué
Pas.
Loué e
Pas
Loué
Pas Louét! ['os . Loué:
.--
-
-- -----
{t~~:!~S ~Q!,!~~'_YO~_!,ROD!"~MES EN CE QUI CONCERNE L/\\ MECANISATION DE VOTHE EXPLOITATION 7
- MlIllql"~ de ma i n d'oeuvre,
L.:l
-
dl~filllt de coopè r a tLon des autres agriculteurs
o
-
Milt~L'iel
r'her
o
- Problêmes de fuel
et d'huile
o
-
Pièces de rechange chères
o
- Salaires
élevés
o
- Eloignement de l'atelier de réparation
o
- Terres de montagne
o
-
Mt1I\\1JIIf~ de.
cap I t au x nécessai. res
o
- P iêces dc.rroche nqe
non di.sponibles
o
- Mangue ùe rentabilité
o
- Autres.
o
- Mallqlle de fJavoir - faire
o
LES ATELIERS
MECANISES
ET
LES
INDUSTRIES RURALES
Code:
J 1 !
No.d'u questionnaire:
1 l ,l l
Rizière
Extraction
"
d'huile
Moulin à
moteur
Tapis
Petits
Tapis
1 Divers
,
.:il .. K:apaci- Nom.
!autres Nom. Capaci- Nom· autres Nom. capaci- Nom. l1utres
Nom.
apaci-
Nom.
Autres
Nom. Capacl- Nom.
Autres
.:9-
té de
main
l'uti- Ate- té de
mail
l'uti- Ate- té de
main
'uti-
Ate-
é de
main
l'uti-
Ate- té de
main
Ituti-
:.{2~[pr odu-
d'oeu- lisent Uer produ-
d'
lisent Uer produ-
dt
isent.
lier
produ-
dt
lisent
Ld ez produ-
d'
lisent
1
ctlon
vre.
ction
cew •
ction
oeuv.
pt.Lon
OeUV
ction
oeuv
1
•
."
~
'"
' , "
"'
-Ç
.,•••$,
CREDITS ET
DEBITS
DE
L'ANNEE
1352 -
53.
Code
CD
No. du qUestionnaire:CC-C1
-
GENRE
DE
PRET
ET
SON
MONTANT
-
CODE
RUBRIQUE
DUREE
(
Subvention en espèces
mois
)
Suhvention en na t u r e
(Ris)
.co-
\\D
-....J
CODE
-
01
-
COOPERATIVE
RURALE
11 -
Agents Commerciaux
-
02
-
LA BANQUE DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE
DE L'IRAN
-
12 - Acheteurs " sur pieds "
-
03 -
LA BANQUE DE COOPERATION AGRICOLE
DE L'IRAN
-
13 -
Commerçants
-
04
-
LA BANQUE MELLI
IRAN
-
14 -
Amis et Parents
-
05
-
LA BANQUE
SADE RATE
-
15 -
Autres Provenances
-
06 -
AUTRES BANQUES
-
16 -
USINES.
~~~·~~~~~;.."1',~t~~;'·:,'F~~",-:,,"_!'_!'"'r.!r,~,~"~-:'.~~~n'r'_~~."":':'~~.~.,,~,..,..~~.~.,....,.,_...._~__...__,__.__.
"
._
LB.
BETAIL
EXISTANT
ET. SA nIVERSITE
Code
N°
dl! qLtLnL·'DIJ
- ;
J
ACRA,.
Type de beta!l
No.
Natalité annuelle
Mortalité annuelle
-
No.
Montants Ris.
.
P
\\0
OCI
. 1
..
-.
~.
CODE
DE
VARIETE
DES
BETAILS
01
- VACHE
LAITIERE
I l
-
BREBIS
02
- TAUREAU
12
-
BELIER
03
- TAURE
13
-
AGNEA U U'lALE )
04
-
VEAU
14
-
AGNELLE
05
-
BOEUF
15
-
ANELET.
16
-
AGNEAU
DE CHAIR
J".
21
-
CHEVRE
LAITIERE
\\0
\\0
22
-
CHEVRE
DE CHAIR
31
-
POULE
PONDEUSE
32
-
POULET
DE CHAIR
LE
MONTANT DE
LA RATION
DU
BETAIL
Code
: 1---- D.TI
N° du questionnaire
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -
-
._-
COllES
TYPE
DE
DENREE
%
PRODUIT
% ACIIETE
TOTAL DE LA CONSOMMATION.
_.
l/l
o
o
-----_..----'-----------
.
CODES - 0 1 - OHGE
-
09 -
'l'OUR'l'EAU
DE; CO'I'\\)N
DI:~COH'nQlJE
- 02 -
I,lIZERNE
-
10 -
SON
-
03 - MAIS
-
I l - CONCEN'l'RE
-
0t1 -
MELASSE DE BE'I'TEMVE
-
12
-
l''EVE ROLF.
-
05 -
SEL
-
13 - SAINFOIN
-
Of> -1\\1,I~
-
14 -
'l'IŒFLE
-
15 -
FEUILLES DE I3E'L"rI::RAVE.
- 07 - MEDICAMENTS
-
]6 - DIVERS .
- 08 - PAILLE
",
1'lWDUCTJON ANTHAU~ (1 J53)
Code : 1
1
r
No. du
questionnaire: 1
1
0
CHAIR
PEAUX/TRIPES
ENGRAIS
LAIT
OEUFS.
CODE
Genre de
bétail:
Kilos
Rials
Kilos
Rials
Kilos
Rials
Kilos
Rials
Kilos
Rials
1.
V1\\CHE
-
-
2.
MOUTON
.
-
-
3.
CHEVRE
-
-
-i .
VO1.1\\ 11.1.Jo:
--
-
-
VI
-
o
....
-
14
-
LES
RESSOURCES
EN
EAU.
Code:
L1
N° du
questionnaire:
L'EAU
DISPONIBLE
(lit /
sec)
CODE
No.
Nom.de sources d'eau.
Printemps
Eté
Automne
Hiver
- - - - - _ .
-
L'l
o
t'V
CODE -
01
-
Rivière
02 -
GIIANATS
03 - Sources
04 - Puits profonds
05 - Puits peu profonds
06 - Puits
~rtési~ns
07 - /\\utres
"
\\
\\
, .
~.
PROELE,1SS
AGPJCOLES.
~.
!
f·1·
r~:
EST-CE QUE VOUS AVEZ DES PROBLEHES CONCERNANT
~.
t·
L'eau d'irrigation?
ouiD
Non
o
\\.
i
i~t
SI
our
QUEL
EST
LE
PROBLEHE
PRINCIPAL.?
- manque de nappe phréatique convenable 0
Pour les Puits
Niveau d'importance
\\
Profonds et
/
- Problème de licence
r==J
Semi - profonds
Niveau d'importance \\
/
- Manque de capital
D
Niveau d'importance \\
/
- Manque de possibilités concernant
Pour les Ghanats
la nappe phréatique c=J
Niveau d'importance \\
/
- Manque de capital pour l'entretien
D Niveau d'importance\\
des Ghanat
/
défaut de coopération des autres
agricul teurs
D Niveau d'importance\\
/
- Tanti~me Participa-
c==I
tion .
Niveau d'importance \\
/
- Interruption de l'eau en été
0
Niveau d'importance\\
/
,--
N'ont pas de débit régulier certaines années L..
Pour les Rivières
Niveau d'importance \\
/
-
Eau
ri a L
c=J Niveau d'importance \\
/
·:=-.:"':alisée
- Terres non nivelées c=J
Niveau
d'impor~ance\\
/
- 504 -
- POUR UNE AUGMENTATION DE REVENU
PREVUE r
a. - Est-ce que vous êtes prét
à
consacrer votre terre
à une culture qui vous apporte plus de profit? 0
b.- Ou préférez vous continuer la même culture
qu'auparavant?
~
- QUELS SONT,D'APRES VOUS, LES FACTEURS ENNUMERES CI-DESSOUS, QUI SE
TROUVANT A VOTRE DISPOSITION POURRAIENT SUBVENIR A VOS BESOINS AGRICOLES.
,
a.- Davantage de terre
0
Niveau d'importance
_ 1
b. -
Davantage de crédit
0
Il
tl
\\_ 1
c.- Fourniture d'eau
0
tl
tl
\\--1
d.- OUvriers agricole
~
Il
li
\\--1
e.- Materiel mécanisé
0
tl
"
\\--1
f.- Information agricole
0
Il
Il
\\ _ 1
- ETES - VOUS DISPOSE. A
ALLER
EN
VILLE SI
VOUS Y TROUVEZ UN EMPLOI?
OUI 0
NON
o
- LES VULGARISATEURS
VOUS ONT-ILS SUGGERE
DE QUELLE FACON MODIFIER
LES
RATIONS APPORTES AUX ANIMAUX?
OUI 0
NON
o
- AVEZ - VOUS ACCEPTE
LEURS
PROPOSITIONS?
OUI
0
NON
[J
x x x
-
505 -
-
SI VOUS AVEZ DES REVENUS SUPPLEMENTAIRES VOUS ALLEZ LES DEPENSER
DANS QUEL
BUT
CITE
CI-DESSOUS?
a.- Achat d'équipements améliorés
- Niveau d'importance
\\ _ /
pour la famille ... o ••••••••••
o
b.- Pélerinages
.
o
\\_/
\\_/
c.- Voyages et visites
.
D
"
Il
\\
d.- Achat de matériel agricol ...
o
/
"
"
\\ _ /
e . - Epargne
.
o
"
"
f.- Investissement dans
\\ _ /
l'agriculture
.
o
"
-
COMMENT
ETAIENT
VOS
CULTURES
DANS
L'ANNEE
1353?
0
0
BON
MJYEN
MAUVAIS
o
-
COMBIEN
AVIEZ-VOUS
DE TERRE EN JACHERE ?
•..
/
.:.,./_--.:_ _ /
...:....-_-:/
Ha.
.
-
QUELS ETAIENT LES RAISONS POUR LAISSER CETTE TERRE EN JACHERE ?
a.- Manque de semances ............. 0
b.- Manque de main d'œuvre ....
D
c.- Repos du sol jusqu'à la saison des plantations
0
d. - Manque d' eau. . ..
D
e.- Autres .... D
Expliquer : --------------------------------------
- 506 -
~IIELS
SONT
LES
HOYENS
DE TRANSPORT
QCTE
VOUS
UTILISEZ
"OUR
TRANSPORTER
VOS
PRODUITS
AGRICOLES
?U
MARCHE ?
Semi-remorque
D Camionette 0 Camion D
Chemin de fer
0 Traction animale 0
Autres
MAIN D'OEUVRE
AGRICOLE
QUEL
EST LE NOMBRE
MOYEN D'OUVRIERS
A PLEIN TEMPS
DANS VOTRE
l':XPLOIT...~TION
/
/
COMBIEN D'ENTRE EUX DEMEURENT SUR L'EXPLOITATION ?
/
/
NOMBRE MOYEN D'OUVRIERS
QUALIFIES?
EST-CE QUE VOUS EMPLOYEZ
LES
TRAVAILLEURS
SAISONNIERS ?
OUI
0
NON
0
- Si oui expliquez pour quel genre de travail:
APPROPRIATION DE L'UNITE
DE
LOGEMENT
- Vous
êtes
propriétaire ...
D
- Vous êtes locataire
.
o
- Vous y habitez gratuitement . . . .
o
- Autres
moyens d'habitat
.
o
x
x
x
- 507 -
-
EST-CE QUE VOUS
DISPOSEZ
D' EQUIPEHENT
SUIVA;-lT?
0
Un poste de Radio ••••.
Eléctricité ••
o
0
Auto •. - . • . • • • • . • • • ••
Télé •••••••••
o
-
SI VOUS AVEZ LA POSSIBILITE DE STOCKAGE
QUELLES SONT SES POSSIBILITES ?
En mètre
cube /
/
~----_-:
-
DE
QUELLE
MANIEFŒ
ETES-VOUS
APPROVISIONt~ en eau potable
Ri vière •••
0 Réseau d'adduction d'eau 0
Ghanats •••
0 Puits peu profonds
0
Sources •• _
0 Puits
-0
profonds ••
Autres ••
0
-
EST-CE QUE VOUS AVEZ EU DES POOBLEMES D'IRRIGATION AERES LA REFORME
AGRAIRE ?
OUI
o
NON
o
-
QUELLE EST LA PART DE VOTRE REVENU
ANNUEL PROVENANT
D' ACTIVITES
NON -
AGRICOLES ?
0
0
UN QUARl'
(1/4)
UN TIERS
0/3) 0
LA MOITIEO/2)
0
0
PLUS DE LA MOITIE
JE N' EN AI PAS...
-
SI VOTRE
TERRE EST CONSTITUEE
'E.
PARCELLES
SEPA!1EES
QUEL
EST
LE
NOHBRE
DE
CES
PARCELLES
x
x
x
"
- 508 -
1
1
!1
ANNEXE IV
TABLEAU
l
NOMBRE
D'ENTRETIENS
ACHEVES
------------------------------
( au cours de la deuxième
ph a s e
REGION
PROVINCE
l-ZARBAIJAN
GORGAN
KHORASSAN
FARS
TOTAL
CATEGORIE
CENTRALE
OCCIDENTAL
TRES GRANDE
J
.J
5
4
-3
1
16
~. 1
GRANDE
.4
2
2
0
5
13
MOYENNE
4
1
3
2
1
11
.......
PETITE
2
1
2
2
5
12·
GRANDE EXPLOI
TATION DE
1
2
2
2
1
8
1
VILLAGE
TOT A L
14
11
13
9
13
60
- 509 -
A!'.TNEXE V
V.l
-REPARTITION
DES
AGRICULTEURS
COMMERCIAUX
AL' INTERIEUR
DE
CHAQUE
PROVINCE :
Comme
on peut le voir sur le Tableau
l,
11,3 %
des
agriculteurs
enquêtés
de la Province
Centrale
étaient de très gros
agriculteurs
commerciaux.
Sur
les cinq
provinces,
c'est dans
la
Province
Centrale
que le
pourcentage
des
agriculteurs
uP1
est le
plus
élevé.
Il
en est
de même
pour
les
agriculteurs
UP2
qui,
avec
10,8 % dans
la Province
Centrale,
représentent le groupé le
plus
important
de cette catégorie.
C'est
toutefois
dans la province
de Fars
que
l'on ren-
contre
la proportion
la plus forte
d'agriculteurs
du
groupe
UP3
(taille
moyenne)
(35,94 %)
tandis
que
pour
les
petits
agricul-
teurs
uP4,
c'est
l'Azerbaijan
Occidental
qui
vient en
tête
(36,46 % );
les
pourcentages
pour les autres
provinces
ne
sont
pas
très
différents.
Apparemment
les
enquêtés
du
Gorgan
appartiennent sur-
tout
aux
groupes
uP3, uP4
et uP5.
C'est
le
groupe
UPS
qui est relativement
le
plus
important
26,8 %
dans
le
Gorgan.
- 510 -
V.2.- REPARTITION
DES AGRICULTEURS
COMMERCIAu~
SELON
LEUR
ACTIVITE
PRINCIPALE
ET LEUR
TYPE
D'ACTIVITE.
CJLTURE
IRRIGUEE
Dans le Gorgan,
les très
gros
agriculteurs
commerciaux
rencontrés
au cours
des
entretiens
ont
tous
été
placés
dans la
cqtégorie
des
agriculteurs
pratiquant
la culture
irriguée.
Ont
été
également
placés
dans
cette
catégorie 94,1%
des
agriculteurs
du Khorassan,
66,7 %
de la Province
de Fars, 22,2%
àe la Province
Centrale
et 0 %
de l'Azerbaijan
Occidental.
Voir
les
Tableaux
II
à VI
Dans le Gargan,
70%
des gros
agriculteurs
UP2
prati-
quaient
aussi
l'irrigation
et
dans les autres provinces
les chif-
fres
sont
de
56,2 %
pour
le
Khorassan,
50%
pour la province de
Fars,
33,3%
pour l'Azerbaija~ Occidental
et
30%
pour
la Province
Centrale.
Il
ressort
à
l'évidence
que dans le
Gargan et le
Khorassan
les
agriculteurs
des
groupes
UP1
et
UP2
pratiquent
surtout
la
culture
irriguée.
C'est
encore
le Khorassan qui détient le pourcentage le
plus élevé d'agriculteurs moyens
et de petits agriculteurs
avec 82,5%
et 82,8%.
Pour les granàes exploitations
de village, c'est la province
de Fars qui
vient en tëte
avec 100% et comprend le pourcentage
le
plus élevé d'agriculteurs pratiquant la culture irriguée
(Pour plus de
détails, voir les Tableaux
l
à VI
).
Tableau I. -
POURCENTAGE DES ENQUETES EN FONCTION DE LA TAILLE ET DE LA SITUATION DE LEUR EXPLOITATION
UP1
UP2
UP3
UP4
UP5
TOTAL
I\\ZEHI3I\\IDJAN
2,00
8,33
32,29
36,46
20,84
100.0
Occidental
1~IIOHI\\SAN
0,67
0,16
23,98
35,21
23,93
100,0
U'
t-'
FI\\RS
4,69
4,69
35,94
31,25
23,43
100,0
t-'
- -
GORGI\\N
3,04
7,32
28,05
34,76
26,83
100,0
- - - - - - -
--
OSTAN CENTRAL
11,33
10,75
23,66
33133
20,43
100,0
Tableau H. -
REPARTITION DES AGRICULTEURS Cmtr1ERCIAUX ET DE LEUR ACTIVITE EN füHCnON DE LA TAILLE ET DU TYPE DE LEUR
EXPLOITATION DAMS LE GORGAN
~'
--
<,,~-
Cul ture
Culture
Gros
Vergers
Houtons
Volaille
TOTAL
irriguée
. sèche
bè te i 1
Chèvres
100,0
-
-
-
-
100,0
Très grande
-
Grande
70.00
10.00
-
-
20.aO
-
100.0
1ft
......
t10yenne
71.88
15.62
-
-
12.50
-
100.0
IV
1
Petite
60.79
9.80
3.92
-
25.49
-
100.0
Grande exploita-
63.42
14.63
2.44
-
19.51
100.0
tion de village
Tableau 111- REPARTITION DES AGRICULTEURS COMMERCIAUX ET DE LEUR ACTIVITE PRINCIPALE EN FONCTION DE LA TAILLE
ET DU TYPE DE LEUR EXPLOITATION DANS LE KI!ORASMI
.
Culture
Culture
Gros
Vergers
~1outons ,
Volaille
TOTAL
irriguée
sèche
bé ta il
Chèvres
,
Très grande
94,12
-
5,88
-
-
-
100,0
.
Grande
56,20
-
43,80
-
-
-
100,0
l}l
r~oyenne
82,50
5,00
10,00
-
2,50
-
100,0
~
w
Petite
82,75
6,90
6,90 .
-
3,45
-
100,0
. _ - -
Gr ande exp1oita-
tian de village
93,18
2,27
-
-
4,55
-
100,0
Tableau IV- REPARTITION DES AGRICULTEURS CO~~1ERCIAUX ET DE LEUR ACTIVITE PRINCIPALE EN -FONCTION
.
DE LA TAILLE ET DU TYPE DE LEUR EXPLOITATION DANS LA REGION DE FARS
Culture
Culture
Gros
Vergers
t·1outons,
irriguée
sèche
bétail
Volaille
TOTAL
Chèvres
Très grande
66,67
-
33,33
-
-
-
100,0
Grande
50,00
-
50,00
-
-
-
100,0
V1
t-'
Moyenne
80,95
-
19,05
-
-
-
100,0
~
1
Petite
33,33
-
50,00
-
-
16,67
100,0
Grande explaita-
100,00
-
-
-
-
-
100,00
tian de village
Tableau v. - REPARTITION DES AGRICULTEURS COt~ERCIAUX ET DE LEUR ACTIVITE EN FOrlCTION DE LA TAILLE ET DU TYPE DE LEUR
EXPLOITATION DANS L'OSTAN CENTRAL
Culture
Culture
Gros
t1outons,
Vergel's
Volaille
TOTAL
irriguée
sèche
béta il
Chèvres
Ii-ès grande
22,22
11,11
44,45
-
-
22,22
100,0
Grande
30,00
-
70,00
-
-
-
100,0
--_._---
VI
Moyenne
29,41
-
58,02
-
5,CS
5,89
100,0
>-'
Ul
-
PeU te
25,00
15,00
30,00
-
30,00
-
100,0
..
- - - - ~
Grande exploita-
55,55
-
4Il ,45
-
-
-
100,0
tian de village
Tableau VI - REPARTITION DES AGRICULTEURS CO~1~,IERCIAlJX ET DE LEUR ACTIVITE PRINCIPALE EN FONCTION DE LA TAIL.LE
- - - - - - -
--
ET DU TYPE DE LEUR EXPLOITATION DA~S L'AZERBAIDJAN OCCIDENTAL
Culture
Culture
Gros
Vergers
~'Ioutons ,
Volaille
TOTAL
irriguée
sèche
béta il
Chèvres
Trè s grande
-
-
100,00
-
-
-
100,0
Gr-ande
33,33
16,67
50,00
-
-
-
100,00
.
lloyenne
34,88
-
lJ1
65,22
-
-
-
100,0
>-'
o-
1
Petite
52,00
n,oo
36,00
-
4,00
-
100,00
Grande exploita-
93,75
-
6,25
tion de village
-
-
-
100,00
- 517 -
v_~ CULTURE SECHE
La culture
sèche ne constitue en général l'activité
principale
que d'une faible
proportion d'agriculteurs commerciaux.
Dans la Province
Centrale c'est
le cas pour
11,1%
des agriculteurs
du groupe
DP1
et
15 %
des agriculteurs
du grou-
pe
DP4.
Dans l'Azerbaijan
Occidental,
16,7 % des agriculteurs
du groupe
UP2
et 15,6 % du groupe
UP4 ; dans le Gargan,
10 %
des
agriculteurs
du groupe
UP2
et
15,6 % du
groupe
UP3,
9,8 %
des
agriculteurs
UP4
et
14,6 %. des agriculteurs
du groupe ù~5.
Dans le Khorassan
les
agricu}teurs
dont
la culture
sèche
est
l'activité
principale
se
répartissent
ainsi
5 %
dans le
groupe
UP3
et 2,3 %
dans
le groupe UP5.
Dans
la province
de Fars,
on n'en a
observé
aucun.
- 518 -
v!,.
- VERGEES
En ce qui concerne les vergers,
les centres
lesplus
importants
sont
l'Azerbaijan
Occidental
et la Province Centrale.
Dans l'Azerbaijan
Occidental,
100% des agricu l teurs dl1
groupe
UP1,
50%
du groupe UF2,65,2 %
du groupe UP3, 36 % du groupe
uP4
et 6,3 %
du groupe
UP5
sont des arboriculteurs.
Il est évident
~Je c'est dans cette province que l'on observe
les plus grands vergers.
Dans la Province
Centrale, les arboriculteurs se
répar-
tissent
ainsi :
44,5 %
dans le sraupe
UPl,
- 70,0 % dans le groupe
UP2,
- 58,8 % dans le groupe UP3,
- 30,0 ~,
dans le groupe
UP4,
et
- 44,S % dans le groupe
i.;"P5.
Ces
pourcentages
indiquent qu'il Y a dans cette provin-
c€
des arboriculteurs
de toutes
tailles.
Dans la province de
Fars,33,3 % des a.griculteurs
ëu grou-
pe
u~l,
50 %
du groupe
UP2,
19,1 %
du
groupe
UP3
et 50 %
du
groupe
U?4
ont
été
classés
comme
arboriculteurs.
Dans
le Khorassan
et le Gargan, on a rencontré
moins
d'arboriculteurs,
d'où
des
pourcentages
moins
élevés
(pour
plus
de détails,
voir les
Tableaux
de II à VI ).
-
522 -
VI. 1 . LES
FORETS.
Depuis la nationalisation des forêts
en 1963,
un contrôle
rigoureux
assure
la
protection
de
toutes
les régions
boisées.
Une superficie
correspondant
à 11,5 %
du pays
entier est
recouvertè
de forêts
ou de
bois, y compris
les versants des monta-
gnes
du Zagros
ainsi
que la
riche
région
Caspienne - source
prin-
cipale
de bois
industriel.
La production
totale de bois en rond en 1968
a été
évaluée
à
1.565.000 m3 .
La récolte
de sèves et de résines provenant d'arbrisseaux
et
arbustes
sauvages
constitue
l'une des
activités
traditionnelles ëu
pays.
et le commerce
de la
réglisse
ainsi
que de
la gomme
adra-
gante
et
arabique,
bien qu'il ne soit plus aussi
substantiel
que
jadis,
reste
encore
très
important.
Un programme
vigoureux
de reboisement,
particulièrement dans
la région
qui
entoure
Téhéran,
s'est achevé
avec des
résultats mé-
diocrement
satisfaisants.
La plupart des forêts, en dehors de la région
autour
de la
mer
Caspienne,
se
compose
d'étroites
surfaces
boisées
qui
ne
peuvent
être
utilisées
industriellement,
sauf
pour la production
du charbon.
Les
forêts
autour de la mer
Caspienne
possèdent des
plantations
tempérées
et
subtropicales
qui
poussent
de
façon
- 523 -
dense,
mais e.ll.e ssont pour la plupart inaccessibles
en raison du
re l i e f
abrupt.
Malgré
ce
sérieux
ha~icap 1 les industries du
bois,
scierie,
laminage, et
traitement
des plants
se
sont
de-
veloppées
dans
cette
partie du pays
afin
de ~ournir un matériel
de travail
aux
entreprises
de
construction,
aux
charpentiers,
de même
que du bois
pour la menuiserie
et la
tonnellerie.
Les
joints en bois et en métal pour la construction
des
voies
ferrées
y sont aussi traités.
La majeure partie
de la
population
est
employée
dans la fabrication
du charbon plutôt que
dans
d'autres
industries
traitant
le bois.
Les
hauts
fourneaux
sont largement
disséminés dans
les
régions
forestières, oien q~e,plus récemment,
ils aient été im-
plantés
surtout
près
des grands axes
de
communication.
La
contri-
bution
de secteur
forestier
au revenu
agricole
était
2,7 %
en
1356" ( 1 9 7 8)
Des
quelques
34,205 km2
des
forêts
de la région
caspienne seulement
38,9 %]soit 13.309 km2
sont considérés
comme
" commerciales"
(1)
En ce qui concerne
le commerce forestier,
nous remar-
quons que
les exportations
pour les neuf mois
de l'année 1355
(1977
s'élevaient
à
14.463.000 rials, ~andis que les importations pour
la
même
période
étaient de quelques 6.031.080.000 rials
soit 417 fois
plus élevé.
(2)
Quant
au tonnage des importations
par
rapport
aux
exportations,
nous
constatons
que
cette proportion
se
révèle
être
263
fois plus grande.
1.- D'après
le
tableau 1, n l'Annuaire
des Statistiques
de 1356.
Op. Cit., P. 320.
2.- Ibid.
Tableaux
17
et
18, ?P. 325 - 326.
- 524 -
VI.2
-
LA
PECHE
L'Iran
a un accès
direct à la mer
Caspienne
et au
golfe
Persique,
mais la pêche
y est assez' peu développée.
Avant
1952
la conservation
des produits
de la pêche
sur
le plan
industriel
était
très
peu connue en Iran.
c'est en
1952
qu'a
été
annulé
à l'amiable
l'accord
irano - russe
d'après
lequel
le traitement
de tout
caviar
provenant
des eaux Caspiennes
était
uniquement
réservé
à l'Union Soviétique;
depuis
l'annula-
tion
de cet
accord
la
Compagnie
Iranienne de Pêche, entreprise
Gouvernementale,
traite le caviar
à
ANZELI
( Bandar Pahlevi) et à
Babolsar. (1)
Laproduction
de caviar
iranien
a atteint
en 1976-77,
214
tonnes
dont
77 %, soit
165
tonnes
a été
exporté ( 2 ).
D'autres
exploitations
industrielles
de produits
de
la pêche
ont
été
créées
dans les ports
de la Caspienne,
et depuis
1961
la
Compagnie
de
pêche
iranienne
a poussé
ses
activités
jusqu'au
golfe Persique.
-:Ces
ac t tv L tés
ont
toutefois
l~té
conduites
;\\
une
échelle
très
réduite
et de façon
irrégulière.
Par
conséquent
l'industrie
de la pêche
en
Iran
s'est
trouvée
plus ou
moins dans
le marasme.
"L'abse'nce de mise en valeur et le faible degré
d'adaptabilité
rencontrés
i l Y a dix ans pourraient être
attribués
à
des facteurs
non économiques.
Les
produits d e
la
mer
Caspienne
destinés
au marché
intérieur
s'épuisai
1) - Le meilleur caviar provient d'une variété d'esturgeon habitant uni-
quement
la mer Caspienne.
Les oeufs d'esturgeon pondus dans d'autI
eaux, bien qu'exploités extensiblement, sont de qualité inférieure.
2) - D'après
les TablelllŒ
III
et V, Ibid.
pp. J53 - 54
- 525 -
en grande
partie du fait
que
la
structure du pouvoir
en
Iran
ne permettait
pas
d'aider
les pêcheurs
dans
la
misère
et dont
l'existence
dépendait
de
ce qu'ils
pre-
naient
de
la mer
et vendaient
-
l'argent
que
touchent
aujourd'hui
les
très
pauvres
parait
à
leurs
yeux
beaucoup
plus
important
que
le
revenu
du
lendemain.
11
( 1 )
W. H. Keddie
pense
que
les n décisions
politiques
"
ont été
plus
importantes
que • Il
le
marché
ou
les
besoins humains .."
De même
les ressources
du golfu Persique
n'étaie~t
pas
suffisamment
exploitées
pour permettre de
relever
le taux
de
protéines
dans l'alimentation
iranienne,
puisque
toutes
les
démar-
ches
de
mise en valeur
se concentraient
sur la production de cre-
vettes
pour l'exportation.
Dans
ce domaine,.
la situation
des trois dernières
années
diffère
légèrement
du passé,
et cela parce qu'il y avait une
pénurie
de
vië~de
rouge
et de volaille
périodiquement dans
le pays,
ce qui a créé
une
demande
considérable pour les produits
de
la
pêche.
Ainsi
les ventes de la Compagnie
Iranienne
de Pêche
- section du
golfe
Persique - ont
triplé
de
2.619
tonnes en 1352
à 8.279
tonnes
en 1355.
(2)
Quelques
investissements irréguliers
de la
part
de
l ' E t a t
ont
été
consacrés
aux
industries
annexes
(usines
de
conserve
de
sardine
et
de
thon).
1) - W.H. Keddie,
n
Fish
and Futilitie
in lranian
Development "
dans
le
Journal of
Develoüina
Areas,
Vo. 6 N° 1, 1972.
e
co'
2)
- D'après
le
Tableau
19 de .. l'annuaire des statistiques 1356 "
Op. Cit.,
?
359.
- 526 -
Quand
neus considérons
que l'Iran est un pays
très
vaste et relativement chaud nous so~~es convaincus
que les industries
de conserves
des produits de la pêche . sont lé clé du développement
de ce secteur.
Les produits de la mer
pourraient
être
de
cette
façon
pratique, conservés,
stérilisés
dans un
récipient
herméti-
quement
clos
et envoyés
ensuite sur le marché.
c'est
donc avec
regret que nous constatons qu'il n'y a
eu
aucun
progrès
considérable
dans ce domaine.
Les chiffres
sui-
vants
font témoignêge
(1)
1
Produits
1346
1
1354
- Conserve de thon
(
en milliers
de
boites )
1 387
2 839
- Conserve
de sardines
(
en milliers
de
boîtes )
610
259
- Farine de poisson
( destinée
aux aliments
de
bétail ) .
(
en tonnes )
134
147
1)
- D'après
le
tableau
18, Ibid. P.
358.
ASNEXE VII
527
MI"ISTR' 0' ECC~OR'
I~~ "',"", '.'U· "', ,., nl.'u I~ nu
•
"1
.. ' Il 1 JO 1"
l i
H
1 lA
"
1'"
r1
.. ..
u
\\
11
n
1 n
..,..... . -e- ::........lol......t",J"-"1 ~-- """~! ~- ';~:;L.-"" __
I~
-.~~ .:.~ 1·l.o_1 .;-;- r.JJU .,;J,.
.
__ ,
....--
-:",:",
---.r
UIII
I l ' ' ' '
H'-I
l M " ' "
' I I
I l Ut
!tu.)
nlu·
l~"
lUll
),Mot
tU
TOr.\\l.
nu"
-.\\
tUS
... "
nu 1 kIl
. . ."
ntU
l U '
!tt.l
/Il
""!
.!
....
n'If
'"
'ui
..
tI' Iltl
.1
Il'''
UiU'
lU
LI .......
1In,
. l '"
1''''
.1
..,
.1
.\\
.1
.1
tJiU
n,n
'"
'H
..
_.
-
-
"N
III
IIUIt
•
lOU" 1.nIaT.
...,
n
71
u,,"
".
"h, ....,
....
1..-.'.
.".
,Jo
ni
lun
".
,... 1
1
lliU
./1
n ....
UlM
., ....
"...
u.
11,1
"
.-·1
"
zu,
....
.1 n.
lUI
''''
Il
l'"
.-
.1
:1
,,1
1
1
1
l "li
Hl
d
1
••1
Ir.......
1J
nrma:e
.1 1"
..._-
.1·
·1
I l
-
·i
.1
'"
,.
'"'
.1
.1
Jo
..,
1
lU
,..'
. "A Of'
..
.. 1
..
!~ 1 la
",.
,•• ! nu
ul
111
t
·1
- . i :..
l i '
..
1
.. 1
.1
.j
'" 1
·n
..
,,1
,,1
.j
..1
.1 .. 1 ,tl
'"
l -1'",.6
..
·1
.1
1· li 1
·1
.:
.1
\\
"'
t.~ .
.1
.
H"
,
i .....
'U'
f-n.. -
·1 ....
'U'
/II
/Ii
l" IQC":'I
,....
.1
-
.. 1
..
nI
n .
"
. 1 11'
n
.. ,...
1J~.lCX1~
..
.1
.1 ..
,..
·1
un
,n,
1
1
ln"
nU
_."
·1
1 7)1
.1
".
·1
.1
.1
. i lU J
'"
"
1""
- i
1
l '
..
n ..
'''t
..
.1
,,1
nt:
lU'
L.
·1
U"
""
.,,'
..
"
:n ,
·1
..
:.JI
C'T1l1. "1IIIl"
un
.1
,..
,,.
.1
.1
.!
ni
'1
11
"C'Ytlt:fl
.
1
,
1:•
' l ,
· !'
u. 1 .1
,1
.1
II:
·1
.1
.j
i ,...J
.1
.\\
. i
.1
1
. i
1
, 1
l n
Il
,,1.
Il
, i
.i
.1
.1
.1
.,
ttUt
fil
eN
1
lU
1 LU ..
· l
"'~I'
".1
Il.1 :n 1
II."
Inl
.. l'Iul
·1
....
.1
. \\
.1
·1
1
.• !
·1
, .... -e
.1
. i
11ft
I l
~1r.1f-o- h.';-:''..:.''-'
...
.. 1
.:
1
.1
+~:"';--~I-"":'+--'+--'-t-"':""+-"":'+=-+-'=r-":':':+--,-+-''-'-,r-''''':+-'''''':''+---'-i-'''''':'+--~-~_'''':'''+-~...i..-..:..J
1
.1
.1
.1
.1
1
i
,,1
· l '" 1 ..,
·1
. \\
·.,..~I
·1
·1
.1
.......
I~
.1
.\\
.t
. 1 .u
.1
'M
·1
..-.
.1
.1
1
·1
·1
. i
"
.\\
.1
.1
·i
·1
"'"
·1
·1
·1
.1
·1
"",le ;..........,...
.1
.1
.1
.1
.1
.!
•• :;:,.~~.UIC".
.(
·1
f:'._="-.~=+--i-..:.t-.....:+--'-t-..;...\\-....:.+---.-t':';';:--i,-+--"+-"-i-....;.+--;-_.-+--t--+--;.--t---;---l
.1
.!
.1
,
.1
nu
1
·1
uni
.. ,
III
.;
·1
.1
· !
·1
!
"".. u,u\\ 'NU
,
..,.. !:",,1 n" 1
...
lutlj ...
1
-i
,
1
1
1
t.,
n ••
Il>>11
j
i..... \\
•.... I,lll1
Il.LI!
1·.... 1
..·11
1
1
1
i
ilJ'DT. ..-n.
t
!""IU.n
: l " 1
i.....j "... 1 '" i ..~.! .... i U'.'1
1 l .. j
1"..,
1
1 J
1
1
!'11~"'all11~ 1
u, t ... i
- [,... j
. i
1
1
i
1
! ''"
1
lIul1-un · ",...1'''''1'
i
!
1
u, ... j
"..·1
•• a
1
\\
.... ' 1
!Hllt 1
.,
... 1
1
" ;
i
",,,1 1 ..·1 ,,!
...:
1
·1
Il.
!
"\\
i
1
nI
!
1....
Il,I
;.:11::' :-0",,: '( i
", ._
,
"
:h··1:: r ll
' \\ "'fin "1:'1
:
" .. 1
1
'.--
_
~~." i :.::; '1 --
1.,,-, 1 ••••
1:::" 1
1
!
1 1:
? .~ =
ANNEXE VII (suite)
1."J~-
: ""~_ _ ''''_~ ..I.. •• \\.. ~"" ... I.,:, ..
I,;\\.---. -..Ali ... ,a/ 1
1411
un
all"
o·t
1
...
';''''1·
Il
..
,...
.:1·
uul
...~,. .\\',
1
---:.L- .
t~J
Il
Ilf
l''S
\\111
"u
:1
.1
·1
·1
·1
.1
.1
.)
u
,.
,.,.
lUI
·1 '" i
1
,
'1
.\\
.j
'"
;..-,. ~~
,
'"
li
1
·1
..,
.:1
'"
·~,-61"
1
• 1
lUI
.]
"
1
"
.\\
• 1
n
l i t '
1
"
·1
·1
1
u
-,...,... ill
.1
.. 1
·1
.1
1 l U '
1
,,1
III
111
,JI
,..
1%.1 ;11
,-t-".I
.1
.111
·1
••11
.u
. i
,.'"
1
."
'"
:.1
. . " !
.1 ,\\ .
lU ~
nt 1
11 1
Il
1
.. ·1 '''1.
,.,.1
"
.
;
. ;
'"
'u
..
•.~ l"
·1
~.r".., 1"
u.
.!
....
".1
.."
1
..,.:1.~ilt
.]
un
IIU
~ ]
.! ·1
·1
., ·1
."- 1"
• 1
,,1 "
..
..
,\\." 1..
• j
.• 1
·1
1
.1
u,
. i
li
",
:0
IHU
!
.1 lUI
......; \\"l
°.11 !
.;
.,
!l'U
.\\
·1
'1
·1
\\
!
.\\
- .(
·1
·1
·1
1
1 "
1
·1
.,
.\\
1
1
"
1
•
1
1
1
I:I!
1"
1- u' ! uS 1 1 lU '". 1 HI
u'"
rOI
un,l
ni
,,,. (,,,,, 1..""
un
n~'I'
"""
-·1
IIH
Uil
~UJ
11 1
. . . \\
III
U
U6
1 lu
J
U! \\
Il.1
l~' .
:'11:1
""1 .... \\
I~n 1 J:u,! aftU 1
' " 1
ut
..·1
1,:,1 ! i ."
~
l : t
1
:11
:111
1 III 1 III
1;<11
, " 1
I l : U
111' l
'II! .. p
::;--a
... ,.\\ HU
"."!.rTU t
It/JI
l
,1· i ','
H"
,1 '" i "" \\ '" \\ u
, .. \\
111 l ' H
1 .".
, 1
!" l '"1
.....'I-.:..iP-
''''\\ '" 1....
~Jr
i "" 1 ... \\ ,ul Hl ,
\\"'N! '''' ! .,. !'" 1,,,.. 1..... 1"" \\...-..-+-\\-.....-,+1--.;-------+----.;-\\
"~•• ~ ~;~ \\~\\~. \\.~ \\_.u \\~:;: \\:\\} .._·1
.C?
H' 1 ., ::m l·~ !
~: !,~,- l=-\\ ,. 1,- .,,,
" 0
.;.j
~I:' l " \\
r ~
~~~~!~".:.~~:l'-;~-:_-_-_-_-_-_-_-:_:.._-..:L_-:_-_-_-_-_-_-;~
I l
l LJ 1 II 1 Il \\ :1 i
' i
l '
1
1 1 )
1
DF
PB
1
+&°1
+bVA
1
1
A ,
645971
1
4(51
3500
1351741
t
IAN
76711 1
t 108113
7816
1993
= 1266
r=î
;!
CAS
r
J-/ 112 ------"0.... 57 -.-.~~_>
--'-y C.V. = 1,16
-.--- /'
co
Al
80100
115304
7
hi
P+/.
01277
109504
88
70
cr.:.: 1476,4
;Jo-
c:
~
S
13q199
1814<)2
850
711
:u
Z
tTJ
rn
~:
9
"1
-u
..~
A 1 h4')97 1
1 132047 1
J
924 1
r
H
H
01
790
H
01
CA'-
,)
II
~,
._~
80~)25
125043
9851
5024
----r.
._-_._-)t
c:
H
::1 69737
101467
1170
298
=
s:
1480
=.~~tC. V. c 1,35
tri
--r
P;I'l
l
0-=
81277
109860
444
1999,6
355
VI
S
139499
181750
1100
927
,-..>
\\0
1
...
A 1 64597
135838
4715
4Œl3
1\\/,
77785
1C9347
9C60
2300
. ~ X = 1481
AI
=
80480
115365
173
>
.....
CAS
TI!
~
-> 88·
/,C 0 V 0
1, 15
- 7
l'
p ,1.'.
I.IITn
10)'116
122
97
<r." 17('00
S
13(j'I'J9
181646
1(X)4
840
_ • •
,
• ~
~",_~"""_..l_ ...."..:-,.-'''':'i...o.'-:&:.L-'''''''''''''''';''';''''''''-iC.1C'.''i,:l't~r:·Y',J.Ji!lt~~~~
- 530 -
ANNEXE
IX
e--
DONNEF.:S' DE L' ORDINATEUR CONCERNANT LA COHMERCIALISATION
::J
0..
~
DES PRODUITSAGRICOtES (5 pages)
r.j
\\-
~
1
1
1
,
;
1
0
o
o
o
c
o
1
o
o
o
o
:'el'
•
o
o
o
. 1
~ ;~O
·o
o
o
c
c
1
c
o
o
o
o
e
o
1
c
1
1
l
'
1
"
1
o
o
o
o
o
c
, c
o
o
.
Co
c
,
o
o
o
o
j :1 .0
o
1
o
o
o
o
o
"
0
1
-'<;:
1
;
,
,
1
1
1
1
1
"1.
; 1
0
1
1 - - _
c
o
c
o
o
o
1
o
o
o
o
c
--'-
1
o
,
0
1
f
. ;
1
o
~
o
o
o
o
,,1
o
o
o
o
1
o
1
o.~
r~~
~
l,
o "
, 1
-'...~"!;
---1
o
c
o
o
C
o
c
c
c
c
o
c
c
.
o
o
o
:0
o
o
o
~
o
.
o
o
o
'0
2
;
-
o
o
o
o
c
c
o
c
o
o
o
o
o
.
1
;.,
1
·o
Il".
o
o
.
o
o
o
o
o
N
Il'\\
~
·o
o
o
,
"?I 1
,
":::1
1
1
'r --l
1
o
1
o
o
o
o
o
o
o
o
o
. 1
.
1
o
o
o
o
':)
.
'1
Î S:'j
:JI
'"" 1
l
1
o
o
o
o
o
o
o
o
2
1
o
,1
-
'"
•1
! :.: :
;
1
1
"
1
1
1
1
1
,
,
1
1
1
o
1
0
~ :,~ ;
~
o
1
o
..::
o
o
1
o
o
o
1
1
o
1
0
.
1
o
1
o
<Xl
o
o
.
~.:_
i':~ ~
1
1
1
·o
o
o
1
...... :.sl:",,\\
l'
1
1
'"
1
;: =',-:-....
1
1
1
1
.,
1
1
1
_
.~
_ J~
B~:·~
t
1
1
1
o
c
o
~ :> 1,",\\
:J
t
<Q
1 l"
1
0
c
o
1
o
o
o
o
1
o
Cl:::: l ..r
o
o
o.{
1
1
1
L •
~
o
1
C
o
1
o
N
o
.
c
1/
o
o
o
:>- Cl
\\.
1
1":1
":i
1
1
.:~
=.-l 1 ~ 1 ï' 2:
1
,
1,;#
1
,
:f: :
::J
1
1
':;.
1 -
1
1
,
1
1<,
1
;
1
0
c
o
,
0
c
c
1
o
o
o
o
o
o
1
1
o
o
1
0
c
o
,
.o
o
o
o
h": J:"\\:~ è
, 1
o
o
1
1
g-:J:
C i l
:
,
1
:.,jl
1
1 - - -
1
....... 1
1
j
1
1
1
0
o
o
,
0
o
c
o
o
o
1 ·
o
o
o
1
•
? 1 '~1 1
1 a
0
o
o
l
'
0
o
o
o
o
o
o
o
o
=1
1"
1-2
1
.:;: l
,
1
1
~ :
: ;:
')
1
1
1
-
l
,
1
,
1
1
1 ; 1
0
1
1
1
l"-
,..
'.'"
o
o
c
1
1
I
•
1
:'; i r ..: 1 · 1
N
c
'" , 1
o
·o
,
,
~ :·~1~ : . :~ ~ 1
1
=,
1
t
1
1
1
1
l:
:
1
:
7
0
1
o
, o
o
o
c
o
c
o
-
1
1
1
o
1
1
-:J : i
1
1
N
j: ~ ~
c-
1
,
o
o
o
"
1
: :~:
1
,
1
1
1
1
1
1
1
1
,
1
1
1
J
1 -1-:
1
..,
1
.:--"
1
,
1
>1
-..
1
.....
\\
,
,
1
1
l
~
' ;
-,
l
1
..,
c: '"1., :
1
T
1
,;
r-
,
;
·r
1
'.j'
~:
.~
:
1
1
1
C i l
i :
1
r-r
1
l
1
1.': 1
1
L
'l:J
~ 1
,
1
1
1
1
,
J
,J
1
~
1
1
1
1
,
1
l
1
1
,
1
1
..,;- -
1
QJ
Jo
{.
BUYl'rB comin'!)
..L- - - - - '
,:> U
So l rl Uy
tlim~elr
Rural Coop
to v i Ll arje
c;reen-8uyers
Fnc t o r i e a
Stocked
=';;V
-j- -~ --:-~-I-- j- -- C ~:=~- ï-~--=Jl:-- -.-:3;': j';;;;":;':;;'47I~ïVï-!---·-'ï--u---':ï--i- -..:Y---:~~- ï- -----.-;---·-;Ç'ï-
PU2·
1
~rJ/Jj~ -------------------------------------------------------------------------------------------------
"
1 JI...l.-,A;1
~,JJI J'~I ..l...-.-,JJI J'~ ..L.......o>,J.J1 .JI~I ,J,.....J,J.JI .JI~I ~JJI .J1..l-Aj1 ...I......P,J.JI
ï- --,------ -- ï- --N-o-.--·~ ----%" --ï--Në~ --ï- --~- -- ï--"Nà:--ï ---~--ï---N-O-.-- ï~ --l{--ï--Në:---i---~- --ï-No:---ï---~ --i-
l
~Tr..cll
22.01
26.'11
1.01
100.01
·3.01
33.31
Z.ol
33.31
0.01
0.01
0.01
0.01
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
----~------------------------------------------------- - - - - - - - - - - - - - - - ~ - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
:
J..cl 1
1
1
1
1
1
1
·1
1
1
1
1
1
r- r
1
3.01
1.'11
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
o.c t
0.01
c..c t
0.01
0.01
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
ï--~--------ï-------ï-------~-------ï-------ï-------ï-------ï-------ï-------i-------i-------ï-------ï---I----ï-
1
..,---<T~ 1
q.ol
11.81
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01·
0.01
0.01
0.01
0.01
1
1
1
1
' .
1
1
1
1
1 .
1
1
1 .
1
----- ._-------------------------------------------------~--
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
r~J'~1
].01
3. q 1
0.01
0.01
2.01
H.Z'
0.01
0.01
0.01
0.01
1.01
100.01
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
----_.~----------------------------------------------- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1 ..,-----.1 Jy"': 1
1.01
3.ql
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
O.cl
0.01
0.01
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
t
,
1
1
1
1
1
• 1
1
1
1
1
1
1
1
VI
1 r------.J Jy.-J 1
w
1. (l J
v, q 1
1).01
0.0/
0.01
(l.o/
0.01
0.01
0.01
0.01.
0.01
0.01
~
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
-------------"-------------------------------------------------------------------------------------------------
1
1
1
1
1 .
1
1
1
1
1
1
1
. .
~
1
1" • 0 1
\\ n • '01
0.01
0.01
2.01
22.11
3.01
50.01
1.01
30. a 1
0.01
0.01
,
,
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
------- ------------------------------------------------------
- - - - - - - - - - - ~ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
r
"'---~~J4
1
Jo 0 1
~. 'II
0.01
0.01
7.01
22021
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
t
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
~.J-L:..."e- 1
a.ol
.) . ,) 1
o.nl
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
7.01
70.01
0.01
0.01
'Ill
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
------------------_ ... _----_ ..• _---------------------- - - - - - - - - - - - - ~ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
1
1
1
1
1
1
1
/
1
1
1
1
1
1
1 ~.Jul...~IJI
\\ •o 1
I . l l
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
J 1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
1
1
1
1
1
1
1.
1
1
1
1
1
1
.:
1·
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
/
0.01
0.01
>;'Jj
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
C-:~'1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Il. u 1
\\7.11
0.01
0.01
0.01
0.01
1.01
1t.. 71
o.cl
0.01
. o. Cli
O.ClI
1
1
1
1
t
1
1
1
1
1
1
1
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
'~I
2.01
2.6\\
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
o.cl
0.01
0.01
0.01
0.01
,
,
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
J
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
l ,
1
1
1
1
r.:-.-----~ 1
"11,.01
100.01
Loi
'00 ..01
'LOI
tOf'l,ol
(,.01
loo.OI
\\0.01
too.OI
\\
1. a t'
100. a t
(."i!'I-:-y:::.~':"7"}.·:-...~";q~-'7':·•.,-.-.......!~):;:';"~~~,~':'.-_I; ~•••• ~~"_....,, ... ,' ._ .~...~.t" _". ~..'t."'.1 •.•.•. -. .....•.•\\ ~'._~ ~'.V. ~.' .
1
•
.
.'
•• _, ......._
" , .
,
~." J~.
..•~.-.'~, ~ ....:- ........ ,..~ .•.J, ...-;.... :,...,:' ~'"'
""". '-••,,-...":'.•:••.•~:,..-... ,' ....,,";"_O4:..... ,:_'_"~., ....,.... "":..~ ....... - ••'.1'..,..... ~·,~-!-:'-·~·'':'''::·: ..····l'".,·-:~~·:"·~~~ ... -··T.::.·-:.'''''I'':~~~'';'~'-;- .....---::--:..-"
]
532
t1
1
î
1
1
)
1
l-
!
"
1
1
1
1
"
1
l
,
r
1
1
o
1
o
1
,..,
1
o
o
u
:j. ::,:
~
1
,
o
o
1
'"
9
o
o
1
o
1
o
1
:
...
:
~:~ 0
,
1
·
'1"'\\
o
o
0
o
o
o
1
o
l"'\\
o
1
o
1
1
,
1
,
1
"
1
~ lJ; !
1
-'
1
1
o
c
1
o
o
c
c
o
o
c
o
"
c
o
o
o
~ :.• : j:
1
1
0
o
1
o
o
o
0
:
\\
: 0
o
c
o
1
o
1
1
1
:
: - ; : 2:
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
- - -
1
,
1
l " l 1
C
1
o
1
o
o
o
c
C
''::> 1"'11
•
,
o
c
1
o
o
1
1
1
o
1
o
o
1
' ... 1J
t
·o
o
N
...
o
o
o
1
o
o
':I~ 0
l"'\\
1
,
t
o
~
~
1
1
1"1 1
1
1
1
1
1
1
o
1
o
c
c
o
o
o
0
o
o
o
1
~ 1~)'
~ , 1 .
c
o
1
.
!
u,
1
1
j; 0
o
1
.
o
o
c
o
.
,
o
o
o
o
1
_
1 Z
, 1
, 1
""
N
·
,
' " l 1
,1
"
1
1
1
1
l
,
1
"
1
1
',-;
l
' " l 1
o
o
o
o
o
o
o
J
0
o
o
o
o
1
'"
....
·....
·o
o
0 1 0
o
o
o
o
1
·oo
~ 1 r~~
1
,
1
1
~
, .
1
o
o
o
o
o
o
c ::-:i
0 1 0
o
o
~
:.l
.
o
o
1
1
...
o
·.....
o
0 1 0
o
o
c
o
""
1
1
!..:lI
N
2:
,
-
1
"l
1
1
l,
1
1
I,~
....
,..
o
o
o
Cf'
1
0
o
o
o
1 ~
:"\\
•
•
1
•
l '1'
~ 1 ~ ',/"
1_
1
N
·oN
\\
·o
o
...
N
1
0
.
o
o
...
1
·....
·o
:J
l
'"'\\
1
o
1
1
,
1
~G
:
1
1
1
1
::
1 ~
1
o
......:> '..l-, l'
o
o
1
o
o
o
o
0
c
o
o
o
o
1
1
1 .
,
0
0'
~
1
o
o
o
.
o
o
..(J,
N
o ' ,
t
z
1
'"
l"I
...
r
: ~ -;:
1
1
:1-
:
1
"
o
c
o
o
o
o
0
o
o
N
o
o
1
:.~ "J~: ;
c
·o
·o 1 c
.
o
...
o
0
o
o
1
f1
:* ~
...
·f"J
o
o
N
o
1
...
1
l,
1
1
1
o
!il
1
o
o
1
o
o
o
c
0
o
j 1 0
o
o
o
o
1
1
o
,1
o
o
1
o
o
o
0
c
o
N
o
Cf'
1
1
~ '6 -;) ~ ~
1
,
1
1
1
1
,
"\\,
...
,..
1
o
o
o
o
,...,
t
•
1
...
~
o
1
N·
1
.....
·...
-,
0
o
·....
N
,
1 • ~
"'I l ~_
1
N
,
1
...
·oo
1
,
...
~ 1
1
:1 1 1
,
o
a
1
Ë :
1
j
1
1
1
c
o
o
c
1
1
-=
0
o
o
o
o
o
1
1
o
c
1
u
1
·
N
C-
""
: - : 2 ,-
'"
(7',
1
,
" l ,
'"
N
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
>-
::J
1
1
...
1
:J
'~, '"l
1
1
-i'
1
1
1
'.J'"'
....
1
1
\\
1
1
•
1
...
-r
1
..
1
1
L
1
1 1
1
1
---I-~-
::J
.D
Cl-i"J
c
- ::
C :...
c: -
c
--
-:::
- .~
c,
::: C:J
-
a
-
r
'-
533 -
1
,
"
1
1
t
1
t
-
1
1
t
1
1
1
~
1
,...
, o
•
0
...
1
0 0 1
,...
0
1
o
0
....
.....
0
1
1
,1
r
1
o
~
1
0 1 0
~: ..;
.... ,
1
0 0 1
.0
0
1
o
o
0
,1
~
0
,"
1
....
1
1
11~ -
1
1
-
1
1
1
,1
'"
o
,
,
,
1
-
1
..,-- ~
1
~ lJ
1
1
o
1
C I O
o
o
0
..:l
: .
c
0
o
o
0
o
1
•
t
o
111
1
,
.
0
o
o
o
o
0 1 0
1
N
C
o
0
o
.
1
j
o
0
1
1
-
0
2:
1
:
1
1
-
t
1
l
,
-
'"
1
,
1
1
1
1
1
1
1
0 1 0
t
o
o
0
1"---
co
0
co
1
0
r:a
1
1
o
1
0
."'\\
0 1 0
1
o
o
0
N
0
N
1
0
1
1
~
'"
or
1
1
0
,
1
l
,
1
~ il
t
1
:
1
1
1
i
1
1
1
1
1
o
0 0 1
o
o
0
C
1
c-
o
o
o
,
o
0
C·
o
,
0
o
1
0
o
o
1
1-]
o
~
0,
0
1
o
o
0
lj
1/'\\
1
,
o
O'
,
L...
t
- , ~
t
....
1 -
1
2:
1
,
1
1
1
"1
1
1
0 '
1
1
1
C O I
....
0
o
c
o
t
o
,
o
0
o
0 1 0
o
1
o
0
.
o
,
1
·.0
0
1/'\\
0
o
o
0
o
0 1 0
,...
1
0
1
1
1
t
1
l
,
1
1
o
0
o
o
0
o
0
o
::-i
o
0
c
o
o
1
o ,
1 ;),
I
o
0
1
1
-
-·
N
0
o
0
o
0
o
o
1
~
,
1
-
1
'1
1
1
1
1
,..\\
o
0
o
o
0
co
1
e-
o
1
CI
:.r
o
0
c
o
0
oQ
1
0
cs-
1 -
~
:J
1
C
E Cl
:-'"\\
1
c 0
1
~, ~
1
....
,
1
n_
o
'"'::>
~
0
o
o
c
c
0 1 0
o
"'\\
=
0
c
0 1 0
N
.
1
•
1
"
·o
0
o
o
,
e-
o
N
1
C7
> 0
""
=....
-
l
,
N
1
c::l
~
1
1
1
,
l.
1
,
1
o
0
c
o
c
o
0
o
0 1 0
o
•
o
C
c-
o
1/'\\
0
.
1
o
o
o
,
0
Ir'
!1~
0
o
o
,
0
II'
N
o
a
•
1
N
1
N
1
c
t
1
,
1
,
"
,
lU
1
o
0
o
0 1 0
o
C'
o
o
,
0
o
o
C·
1
o
o
o
0
o
o
,0
1
0
o
-:"
1
il
:J
1
c::
1
1
1
1 -
l
'
<=
....
,..
....
o
0
...
N
C
....
-
o
o
0
o
'"
....
-
~ \\1
~..... 1
1
o
0
o
o
0
o
0
o
a
0
o
c-
a
c
o
o
:J
-
....
" '
r-;
,-
""
'"
.J
...
~"'\\
"'\\
-r, . ,
.~
...~
.j'
~
.-s
L
...
L
J f
1
~
....~ "
'"
c
..
Cl
'"
!:I
-
'"'3
- :-:
:J
U
s:
'"'
....
o
c:::
:3
::::
C
534 -
1
1
jl'
,
,
1
,
1
1
1
0
o
,
o
o
o
o
1
o
(.J
o
' 0
•
1
...
o
o
o
o
,
o
o
.
1
o
o
o
1
.
. --
o
,.... ..
;r.
1
·o
o
c
o
·o
o
}.,!~ ,~
,-
1
1
0
1
1
,
1
1
1
1
1
1
,.
1
o
o
1
o
c
o
o
o
1
c
o
o
c
o
1
1
o
1
1 •
o
o
.
o
o
o
1
,L)
o
o
1
·
o
o
o
hj
,2
·o , l'\\l r
1
(-
1
,
:
",
;
1
,
1
1
, 1
0
1
o
o
c
o
, c
-;-j
o
o
o
1
i': 0 ': o
o
c
o
1
o
o
o
1
·oo
1
Ir<
!
1
1
1
o
o
o
o
o
o.
1
o
o
o
o
o
(J
'j' l, 0
:,
0,.'
. ,
o
o
o
o
o
1
.
,
o
o
-
N
o
o
1
~:
.,.
1
.... 1 :
Î
1
1
1
(,)
o
.... 1
\\1'1
:
o
o
o
o
' 0
o
-;-1
o
o
o
o
o
o
o
o
o
fr
O·
i
N
...
,
1
'<Î:
1 - - - 1
1
o
o
o
o
o
o
o
o
o
'1'1. • 1
0
1
.
o
o
o
1
o.
la
N
1
...
o.
....
1
N
o
o
o
lZ
1
...
·o
o
o
o
o
1
1
.. 1
1
·oC....
-
'\\ 1
1
. 1
:
.' ,.'
1.·/'
"'j
1
~
1
,..
o
o
o
o
o
o
o
\\,
:
' \\
'"
:
o
,...
o
o
,..,
~.
o
o
o
·e
[fi N
:
o·
!,
}
"1
1
1
1
1
o
o
o
o
o
o
o
o
o
o
o
o
N
o
1[ci
o
~ 1
o
o
-ri'
,r
'.'" ,
1
,
.,
1
N
o
o
•.
c
c
o
o
o
o
o
',1
-.
o
-~-'o1
o
0'
o
o
o
o
o
o
o
o
·o
g 1
lr~ ~
..
1
i
•
1
1
o
o
o
o
o
c
c
o
o
--1
o
a
o
.
~ ,
'1 :l' N
o
o
o
o
o
o
o
o
=
o
.. ,
., ~
1 1
"1
1
1
1
.w
,-,
o
.
o
c
--.;1
or
po.
.
o
o
N
o
·N
rf~
il...1
1
,
1
.
,
o
o
o
o
o
o
c
o
c
o
o
o
o
c
.
o
o
l'1i) ,.....
t~~
..,.
...
..,
o
=
-rfpo;
"
1
.\\
1
..
1
1
1
4,
---:
1
,
....
..,
'.)''''
;'
r
1a.J
...
1 - - -
III
---
>-
't:
>-
QI
-
l
-
À)
SOURCES
- Bank Markazi Iran,
(La banque centrale de l'Iran)
Rapport annuel: 1349,1350, 1354 & 1356, 1357 en
(Persan)
- Téhéran.
- The Bank of Iran and the M.E.,
Iran: Economie Review of the year, Téhéran, 1350.
-
Centre des Statistiques de l'Ir~~,
"Annuaire Statistique de l'Iran 1355 "Téhéran 1356.
"Annuaire Statistique de l'Iran 1356" Téhéran 1357.
"Résultats des recensements Agricoles de 1351", Téhéran Mordad 1353.
- Centre des Statistiques de l'Ir~~,
"Résultats des recensements agricoles de 1353
(1974), Pt.ase II''
Téhéran, Esfand 1355
(~~rs 1976).
"Résultats des recensements agricoles de 1356", Téhéran, Esfand 1356.
-
centre des Statistiques de l'Iran,
"Résultats préliminaires de recensement rural de 1356 (1975-1976)"
Téhéran, Esfand 1356
(~~rs 1977).
- E.I.U. Economie Review,
"1 ran",
London annual reports 1972, 1979.
-FAO
"Agricul tural cevelopment and Employ-ment Performance and Planning"
Rome, FAO,
1974.
- Foreign Trade Statisti~s of :ran
Annuaires des ~'1nées 1351,
1354
Téhéran 1352, 1354,
1355.
-
I I -
- Ministère de l'Economie,
"Industrial GUide to Iran", Téhéran 1968.
~inistère de l'Education,
"Rapport Annuel 1348-1350" Téhéran, 1350.
- Minist!re de la Science et de l'Enseignement supé r i.eu r ,
Bulletin de la Conférence de Rezaiyeh sur l'Enseignement Supérieur
en Agronomie,
2-5 Azar Téhéran 1354.
-
Organi~ion des Nations-Unies,
"Measures for the Economie Development of Under Developed Countries",
New-York,
1951.
- Organisation du Plan,
Sème Plan de Développement (en persan) , Téhéran 1352.
-
Organisation du Plan,
"Fourth National Developrnent plan 1968-ï2, Téhéran 1968.
"Report of the Performance of the Third Development Plan, Téhéran 1347.
"Oùtline of the Third Plan 1341-46",
1342 Téhéran.
"P.apport du Deuxième Flan de Déve loppement à Sept ans", Téhéran 1343.
"Tendances économiques de
l'Iran", Division de l'Informatique,
4ème éài tion, Téhéran,
1977.
if'
1:
-
III -
f:l.!
1
i'
1
i·!
,
f
t
B}
THESES
- A.l\\AINEJAD (M.), "Le commerce intérieur et le système de distribution
des ma rchand i se s en Iran", thèse, Université de Paris V,
1979
DAGENAIS (F.),
"L' économie du Canple.xe Agro-industriel", '!'hèse,
Faculté de Droit des Sciences Economiques, Montpellier, 1972.
- DERAKHœAJ.~DEH (H.), "La Planification éconanique en Ira."l", '!'hèse,
Université de Paris 1, Paris 1976.
- HOBlŒOO (A.), "Le Déve Loppeme.nt; Economique en Iran et la ?ec:'erche
Opérationnelle", Thèse, Faculté de Droit et des Scienc~s
Economiques de Montpellier, 1974.
-
RACHIDZADEH
(E.), "Le Secteur Rural et le Céveloppement E:conornique
:
le Cas de l'Iran", Thèse n Cl 309, Université de Genève,
1978.
- YOUNESSI
(B. E.),
"La place de l'agriculture dans l'économie iranienne",
Thèse, Université de Paris,
1977.
C) OUVRAGES
ALBERTINI
(J .M.), "Les mécanismes du sous-développement", Ed. ouvr i
re s
è
1
Paris, 1967.
- AMUZEGAR, JAHANGIP. .& FEKRAT (A. !.),
"Iran Economie De ve l opment;
unàer dualistic conditic:-.s", University od Ch i cac o ?rE:ss,
U.S.JI.. , 1971.
- IV -
- ANGELOPOULOS (A.),
"Le Tiers-Monde f ace aux pays riches
perspectives
pour l'an 2.000", PUF, Paris,
1973.
- AYDALOT (Ph.),
"Essai sur le théorie du développement", Paris
Cujas, 1971.
- BADOUIN (R.), "Développement rural", Collection U,
A.
Collin,
Paris, 1971.
BADOUIN (R.),
"L'agriculture et accession au développement" Ed.
Pédone, Paris, 1967.
- BADOUIN
(R.),
"Le rêle du secteur agricole dans la phase initiale
du déve loppement éconorniqu.e", RSLF, Paris,
1960.
- BADOUIN (R.), "Les agriculteurs de subsistance et le développement
économique", Pédone, Paris 1975.
BALDHIN (G.B.),
"Planning and De ve Lopme nt; in Ira!1", John Hopkins
Press Baltimore,
1967.
-
BJl.RRERE
(A.),
"Déséquilibres économiques et centre -révolution Keyné-
sienne ", Economica, Paris 1979.
- BAR.'ŒP.s
(A.),
"Le développement divergent",
Economica, Paris,
1978.
- BEHNh\\1 (J.)
& P.ASSEKI-l,
"Introduction à la Sociologie en Iran", Téhéran
1350.
3EER!>'NG,
"Ir3.n
:
1'2: ma i Ll on faible",
Ce de t ira , édition ?rançois MASPERO
Paris, .1979.
- v -
- BEHRANGUI
(S,),
"Kandokavi, dar Massael Tarbiyati Iran", Arnirkabir,
Co. Téhéran, 1350.
BHARIER (J,), "Econanic Developmentin Iran 1900-1970, Oxford University
Press,
London, 1971,
- BOSERUP
(E.), "The conditions of agricultural growth", George Allen
& Urwin Ltd, Lonàon, 1965.
BOUDEVILLE (J.), "Les programmes économiques", Collecti.on "Que sais-je ?"
Paris, 1969.
- BUBLOT (G.),
"Econanie de la Production Agricole", Eài t.i on Vander,
Louvain, Belgique, 1974.
-
D.l1BRIDGE HISTORY OF IRAN (The), Vol. .1
"T'ne land of Lr arr'",
cambridge University Press, 1968.
-
COALE
(A.J.)
& HOOVER
(E.M.), "Population growth and economic
devel opmentin low-incorae countries : a case of India's pros-
pects". Princeton University Press,
New-Jersey,
1958.
-:'ARCY
(H.
de), "L'Econanie agricole", Paris
Sirey,
1970.
- FAROUGHY (A.)
&
REVERIER (J. L.),
"L' Iran contre le Chah", Edition
Jean-Claude SiInoén, Paris 1979.
- FISHER (W. B.), "The Middle East", Oxford Universit.y Press,
1970.
- :rISP2R (I~.B.), "The Middle East, a :;::-.ysical, social and reç i on a.l
geography, ~1ethuen el: Co.,
Lond re s ,
1971.
- VI -
-
HARBISON (P.)
& MEYER (Ch.),
"Education, Monpower and Economie
growth ll ,
New York Mc Graw-Hill Co, 1964.
- HIGGINS
(B.), "Economie Development", W.W. Norton & Co, New-York, 1959.
- HIRSCrU1AN (A. O.),
"Development projects observeë", v:ashington D.C.·
Brookings Institution, .1967.
" The strategy of Economie Development",
Yale University Press,
Newhaven, .1967.
- HOVEE
(P.),
"Les étapes du développement rural", Ed. Ouvrières, Paris,
1972 •
-
IRAN
ŒiAMBER OF C01llfl..ERCE,
INDUSTRIES ET MINES,
"Iran in the 1970's", Téhéran, 1971.
-ISLAM (N.), "Agricultu:ral Policy in Developing Countries", London
Mc Hi llan Pre s s Ltd, 1974.
- KEYNES
(J. 1-1.), "The general Theory of Employment,
Interest and
Boney", Harcourt, Brace & Co, London 1936.
KI10SHAVI
(K.),
"Problème de paysannerie et problème foncier" Téhéran
1979.
- KRISHNA (R.), h.gricul tural Priee policy an d Economie Deve lopmen t"
dans H.
l·i.
South worth s B.E., Johnstons éditions,
"Agricul-
tural Development and Economie Growth", Cornell University
?~ESS, Ithaca, 1967.
-
VII -
KUZNETS
(S.) ( "Six lectures on economic growth", the Free Press of
Gleneol, New-York, 1960.
"Croissance et structure économique", Ed , calmann-Levy, Paris,
1972 .
- LAMBERT (D.C,), "Les Economies du tiers-monde", Paris 1974.
LAMBTON (A.
K. S.), "Landlord and Peasant in Persia", OXford Univer-
si ty Press, 1951.
LEIBENSTEIN (H.),
"Economie Backwardness and Economie Growth" ,
John Wiley, New-York, 1957.
- LELONG (P.)
&
WILDE (R. de), "Les marchés agricoles", P.U.F., Paris,
1979.
LEONTIEF (~'1.), "The Structures of Development" in Technology and
Econanic Development Pelican Book, ·1965
- LEWIS (A.
W.), "The principles of Economie Planning", Ur....inbook,
Londres 1
1968.
- MALASSIS (L.), "Agriculture et Processus du développement", Unesco,
Paris 1973.
- MALASSIS (L.) l
"Econcmic Development and the Programming of Rural
Eciucati on " 1 Unesco, Paris 1966.
- MALEK (H.), "Un rapport sur les problèmes agricoles du pays et les
pos s i.b.i Li t
s de les ccnf r cnt.e r " Editions:
centre de ze che r>
é
ches iraniennes, Téhéran, 30 Tir.,
135ï.
- VIn -
- MEIER & BALDWIN,
"Economie Develoment", Ne',.". York, 6ème édition, 1964.
- MELLOR (J. IL), "The Economies of Agricultural Development", Cornell
Universi ty Press,
Ithaca, New York, .1966.
- HIGUEL-SŒlWERBER (J.), "Le remembrement rural", Lib. Techniques,
Paris, 1967.
HORRISON (Ch.),
Il La
répartition des revenus dans les pays du
tiers-monde", Ed. Cu j as , Paris 1968.
- MOUSSA (P.), "Les Nations propriétaires", PUF, Paris .1959.
- MYINT (H.), "The Economies of Developin 9 Countries", Hutchinson Univer-
sity Press,
3rd Edition,
1967.
NIOIOLLS (W.), "The Place of agriculture In economic development",
in Eicher, Carle & L.W. l'litt,
"Agriculture in Economie Develop-
ment", Hc GreM - Hill,
New-York,
1964.
- PASSET (R.),
"L'Economique et-le Vivant", Payot, Paris,
1979.
- PASSET
(R.),
"Politiques c e développement", Dalloz, Paris 1969.
- PZNOUIL (11.),
"Economie du développement", - Dalloz, Paris,
1972.
- PENOUIL U1.),
"Socio-économie de sous-développement", Dalloz, Paris,
1979.
- PERROUX
(F.),
"L'économie du XXèrne Siècle", FUF,
1961.
-
IX -
_ PERROUX (F.), "Les techniques quantitatives de la Plani:ication",
PUF, Paris, 1965.
- PIATIER (A.),
"Radioscopie des communes de France, r ur a Lâ té et rela-
tions villes-campagnes" Economica, Paris, 1979.
- PLATEAU (J. Ph.), "Les Lconomistes classiques et le sous-développe-
ment", Tanes 1 et 2, PUF, Paris, 1978.
- ROSIER (3.),
"Structures agricoles du développement é c cr.œn i que !",
Mouton & Cie, Paris, 1968.
- ROSTCW (W. W.),
"Les étapes de la croissance économique:", Paris,
Seuil, 1962.
- Ri.JDOLFF (M.), "Economie poli tique du tiers-monde", Paris,
Ed. CUjas, 1968.
- SNODGRASS
(N. H.)
& WALLACE
(L. T.), "Agriculture, Ecor.a:ïics and
Growth", Appleton"century,
Crofts,
New York,
1954.
- SUrillERLAJ."lD (E.),
"Pastoralism, Nomadism and the Social F-:.thropolOSY
of Iran" in the Cambridge History of Iran. Cambridge Universi-
ty Press, Vol.
1, 1968.
- THORBECKE
(E.), "The role of Agriculture in Economie De"lelopment"
Columbia University Press, New York,
1969.
- VELLAS (P.),
"Moyens sociaux du développement
con csni.cue :", PUF, PAPJS
é
1968.
- VIAU (P.), "L'agriculture dans l'fconanie:", Ed. Ouv r i
r s s , Paris
è
1967.
i
- x -
1
1
1
1
1
i
1
- VIEILLE
(P.),
"La féodalité et l'Etat en Iran", Edition Anthropos,
Paris, 1975,
"Impérialisme, absolutisme,
réfonne agraire", dans Pétrole et
Violence: terreur blanche et résistance en Iran, sous la
direction de Paul VIEILLE et ABOL-HASSAN BANIS~nR,
édition
Anthropos, Paris 1974.
D) ARTICLES
ET
RAPPORTS
-
llJAllI,
ISHAIL,
"Agricultural and rural èévelopment in Iran",
in
Iran Past Present and Future, New York, Aspen instit~te
of humanistic of humanistic studies, 1976.
-
AJAlU
(1.)
&
AMIN (Y.),
"Agrarian z e f czm and Ln s t i.t.u t i.rsna L innovation
in the development of agriculture in Iran", Etude présentée
à "LAND RENURE CENTER", University of ~oHsconsin, U.S.A., July
14-22,
1977.
. ~_.-.
-
AJNlI
(I.) ,.;.•~IT~oisième stratégie", Etude présentée à l'Université
de Pahlavi de Shiraz,
11~14/2/1357.
- AJ.'1IN (S.),
"Développement et transformation s t ru ct.uxe Lle s
; l'expé-
rience de l'Afrisue 1950 -
1970", in Economie ;;J..lrale N° 88,
1971.
AHUZEGAR
(J.),
"Administrative Barriers to Economie Development in
Iran" in Hiddle East Economie Papers, 1958
"Iran' s Economie Once Again",
in Middle East Economie Papers
1957.
-
;'_~ZSVI:':' CO.), "Basic ~uestions of .i r an i an ac r i cu Lt u ra l Po Li.cy " Etude
présentée à
la conférence sur la politique asricole de l'Iran
à
l'Université de ~hiraz, ~;ordadr 135 ï .
- X! -
- AYDALOT (Ph.), "Comportement économique : structure agraire et dévelop-
pement" in Revue Economique N° 2, Mars 1966, PP. 288 - 306.
- BALTA (P.), "La paysannerie à l'encan", dans le Monde,
19 Janvier 1979.
- BAYBORDI
(M.), "Ghanats'of: Drainage of sloping Aguifer" in the
Journal of the irrigation and dranage division, Vol. 100,
Septembre 1974, PP. 245 - 253.
"Possibili té de développement agricole en Iran" dans Pastakhiz,
N° 852-5,
8-11 décembre 1356.
- B.I.R.D., "Etude de l'économie agricole de l'Iran", fait pouz la
Banque du Développement Agricole, mémo.,
1974.
- BRUN (T. A.)
& DtJMONT
(R.), "Déve Loppemen t, agricole et r i sque de
dépendance alimentaire : le cas de l ' agricul ture ir~,ierU1e",
dans Problèmes Economiques nO 1571, Mai 1978.
-
CANEDA (H.), "Emp Loyme nt; and .En come Policies for Iran", document
d'étude de mission, N° 111 -
B.I.T., Gençve, Fev.
1~73.
, -
CASTEL (P.), "L'agro-business et l'alimentation mondiale" dans
Problème Economique, N° 1.577, 14 Juin 1978, PP. 2é -
31.
OiENERY (H. B.), "The pattern of Industrial Growth" in Arnerican Econo-
mie Review,
Septembre 1960.
-
DORE
(R.), Deschool : try using school for developing worlè : the
Education impasse in the àeveloping world, I.D.S.,
~iseussion
paper, N° 6, Université de Sussex, 3rightoD,
1972.
- DROUIN (P.),
"I.€:
,!'onàe : dossiers st documents, sur "le s cu s-edé ve Lop-:
perne n t :",
oc t , 1979.
- XI: -
- DUMONT (R.),
"Quelques remarques sur La si7:"..:a::io:: a<;::ic:le :'<2 :;.' :;:=-~.
en 1976", mémo, Institut National Asronarnic:::.:e, l::Ïé.
"Les problèmes agricoles des knéri~ùes latines", c;:~, ='5or:-5,
1967,
- ESLAIlI
<11.),
"Analyse des structures s oc i c
c oncm i que s ce :" a;ric"J.:t--:':"e
- é
de
l'Iran",
in Economies et sociétés, terne VI:: N° -
~ai 1974, PP. 599 - 618.
- FEDER (E.), "How agribusiness ope r at.e s in -..:::ëer::evelc:;e·::: aç:::i::'..:: ';:'..:res
myths and reali ty" in Develop..rnent a.."1d chanqe , ::arvard 3usiness
Sc~ool N° 7, 1976, PP. 413 - 443.
- HARBISON (F.), "Human r e s ou r ce s developnent planning :":1 ;ncderni::ing
economies" in International Labor Review, Vol. LXXXV,N° S,
Mai 1962.
- HILL (J.), ~'Fertilizer supply and demand in <:ENTO countries - Iran",
in ~port of t~e CSNTO on Fertilizers, Ankara, 1969.
- :-iOBK.'-100 (A.), ,.Barresi Nirouye Ensani dar Keshavarz i
Iran':. (Evolution
de la Force ouvrière dans l'Agriculture de l'Iran), Banque
du Développement Agricole, Téhéran, J"J.in 1978.
"Etude d' Input-OUput et le canplexe agricole en Iran", dans
Iranian Economie Review i
Revue iranienne d'économie, Université
de Téhéran N° Set 6,1978, PP.
111 -
143.
- INTEP.NA':'IONAL LABOUR OFFICE
C:3IT), "Employment and Incarne policies for
Iran" 1 Gt=:neva 19ï3.
- XIII -
_ KEDDI::: U•. H.), "Fish and FUtility in Iranian development", .L"1 Journal of
Developinc Ar€~s, Vol. 5 N° 1, 1972.
_ LEWIS (.;. W.), "~=onomic Developrnent wi th un l im i. ted supply of labour"
The :-lanchester School, 1951.
"::ducatien a.'1d Economie Development" in International Social
scie~ce Jeurnal, Vol. XIV, N° 4, 1952.
"?riori t i.e s for Educational Expans i on" Po Li cy conference on
Economie Crcwth and Inves~ent in Education, OCDE Washington
1961.
_ MALASSIS (L.), "Analyse du développement", Mémo.
InstittitAgroncmique
Méditerranéen de Montpellier, 1970.
" Développement Economique et Emploi Agricole" in Economies
& Sociétés, N°l Janvier 1968.
" La structure et l'évolution du complexe agri-industriel
d' après la canptabilité nationale française" in Econanie et
société, Tane III N° 9 Septembre. 1969, PP.
1667 - 1587.
_ r-Lz:>.SSON (D.) l
"Héthode de triangulation du Tableau européen des
échanges inter industriels" , dans Revue Econanique, N° 2 Mars 1960.
MEHERAN (G.),
"Agribusiness Oppor t un i.t i.e s in Iran",
The aq r i.ous Lne s s
Council Inc. New York, June 1970.
_ NAGHAVI
(S.}, "Iranian Gas Trunk line", Bulletin de l'Institut Iranien
du Pétrole, Décembre 1968.
_ NIKGOHAR (A.
H.),
"Quelques observations sur la Réfonne Agraire
Iraniellne", dans ?,eV'.le Frazlçaise
èe Sociologie, N° X'./I,
suppl. 1975.
-
XIV -
- Office des Statistiques des Canmunautés Européennes,
"Coefficients
directs et matrices inverses des Tableaux entrées - sorties
pour les pays de la CEE", Documents internes, Bruxelles,
1967.
- PSAŒiARAPOULOS
(G.), WILLIAHS
(G.), "Education and vocational training"
~~ployment and Incarne Policies for Ir~n, BIT, N° VIII,
Février 1973.
- PEZA ZADEH (A.),
"Lettre aux éditeurs", d an s Ra s t.akh i.z
(en Persan)
30 Novembre 1355.
RIOfARDS
(H.),
"Land Reform and Agribusiness in Iran",
in Middle East
Research and Information ?roject, Report N° 43, ·1976.
- SAEDLOO (H.), "A critique of "a policy for agricultural development
at the poles of soils and wat.e r" dans Tahgi9,ate Egtesadi
QuaterlyJournal of Economie Research Vol. IV, N° 25 et 26,
-1972.
- SHUTJEN (A. W.)
&
COV1ARD (E. vI.),
"Planning agricultural development
the :natter of priorities", The Journal of Developing Areas,
Vol. 6, N° 1, Octobre 1971.
- WASHINGTON D. C. GOVERNMENT PRINTING OFFICE,
"The world foof pr ob Iem? ,
May 1967.
- ZE!10H (O.)," Iran:
la révolution culturelle contre l'université"
dan s
le :1oncie de l'Zciucation, Juillet-;'.oût 1980
-
AV
-
El
JOURNEAUX
ET
~ERIODIQUES
:
- AYANDEGAN
24/4/1358.
-
Bfu'1DAD
5/08/1358
29/08/1358
- ENGHELAB ESLAMI
4/06/1359
6/04/1359
- ETELAAT
12/03/1359
- FINANCIAL TIMES
12/09/1978
- KEYHAN : N° datés
17/01/1356
2/06/.1355
22/12/1974
22/07/1355
18/06/1357
4/08/1359
19/01/1959
7/04/1357
8/10/1357
- LE MONDE
20/01/1981, P. 26
- "LES Ernos
LE QUOTIDIEN DE L'ECG!~OMIE",
?aris, 5 !1ars
~:;21, P. 5
"LE NOUVEL ECONo!-1ISE"
(?aris),
""" ;a!1vi~r 1981, F. 4l.
- XVI -
- MARZHAVE (Journal en Persan)
tif'
22, Téhéran, 1356.
- RADIO IRAN, Journal
31/12/1980.
.~
TABLE DES ~~TIERES.
===~======;=======
LA PLACE ET LE ROLES DE L'AGRICULTURE
COMMERCIALE
DANS
LE
DEVELOPPEI1ENT
IRANIEN.
INTRODUCTION
GENERALE
Pages:
CHAPITRE 1. - Un rappel des problèmes généraux
relatifs à la place et au rôle de
l'agriculture dans le développement.
1.1.-
Le Développement.
9
1.2.-
Le Rôle du Secteur Agricole dans le
processus
du Développement
14
1.3.-
Les Etapes du Développement Agrico~e et
Alimentaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
26
1.4.-
Les Economies - Sous-Développées et la
Spécificité de leur Agriculture .. ,
43
1.5.-
Les composantes et la philosophie de la
modernisation de l'Asriculture............
50
CHAPITRE 2. - La Performance de l'Agriculture
Iranienne : un Appel à une vision
nouvelle
2.1.-
L'Agriculture iranie~~e:une vue d'ense~hle. 59
2.2.-
La production globale et l'Evolution
des rendements............................
66
2.3.-
L'évolution de la consommation des
produits
agricoles................. . . . . .
71
2.4.-
L'augmentation croissante des
I~portations
alime~~aires.........
73
?
~
-.::'.-
Examen des différe~ts ty?es d'exploitations
Agricoles
,
77
ŒAPITP.E 3 - Problématique et méthodologie de l'Enquête
3.1.- Les objectifs de l'enquête
90
3.2.- Présentation de la méthodologie choisie
92
3.2.1. Hypothèses opérationnelles de la
première phase
"
96
3.2.2. Cadre géographique
97
3.2.3. Aspects opérationnels de
la
première phase
100
3.2.4. Classification des agriculteurs
commerciaux selon la taille àe leur
entreprise
102
3.2.5. Méthodologie et aspects opérationnels
de la deuxième phase
110
3.3.- Analyse statistique des agriculteurs dans
l' échanti llonage . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . . . . . . . . . . . . . . 112
PFEMIERE PARTIE
LA PLACE DE L' AGRICULTURE C0l111ERCIALE
Dl>.NS LES
STRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES
INTRODUCTION
119
CHAPITRE 1
Aspects dé~ographiques et socio-économiques
1.1.- Les structures démographiques,
l'emploi et l'exode
rural en Iran
125
1.1.1. Généralités sur la croissance démographique
126
1.1.2.
La population rurale et les villages
131
1.1.3. Le nanadisme
140
1. 1. 4. L'emploi et l'exode rural
143
1.1.5. ~lain d'oeuvre agricole
154
1.2.- Les caractéristiques socio-économiques des
agriculteurs commerciaux
1.2.1.
L'âge et l'expérience des différents
groupes d'agriculteurs
161
1.2.2. ;':ornDre d'années passées dans l'agriculture. 164
1.2.3. Situaticn èe f ami Ll.e
166
1.2.4. L'hgriculture : activité principale ou
se cond a i re
168
CHAPITRE 2.- Aspects structurels et cadres institutionnels
2.1. Les structures foncières et les cadres institutionnels
de l'agriculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . 174
2 .1 . 1. La ré forme ag r ai re ........•.•.•......•........ 1 7 4
2.1.2. Déficiences et problè~es créés par la
réforme agraire lors de sa mise en place
et de son exécution
179
2.1.3. Les conséquences de la réforme agraire
après son achèvement
;.... 181
2.1.4. Les sociétés coopératives rurales
'"
185
2.1.5.
Les sociétés agricoles par actions
191
2.1.6. Les coopératives agricoles de production,
les complexes lait-vi~~de de l'Etat, et les
pôles de développement
196
2.1.7. Les sociétés agro-business
200
2.1.8. La recherche de la structure propice au
développe...rnent agricole
206
2.2. Caractéristiques de la production de l'agriculture
commerciale
213
2.2.1. La terre agricole et l'appropriation foncière. 215
'2.2.2. L'irrigation et le pz oo Lème de
l'eau
223
:2.2.3. La production végétale
234
2.2.4.
la production animale et l'élevage '"
.. ,
250
CONCLUSION DE LA P~1IERE PARTIE
255
DEUXIEME PA..'qTIE
LE ROIE DE L'AGRICULTURE COMHERCIALE
DJl.NS LE DEVELOPP::l".ENT IRANIEN
INTRODUCTION
267
OiAPITRE 1 : L'importance du ccroplexe agricole d~~s le
développement de l'Economie Nati~~ale: Q~e
étude à partir du ta~leau inter-industriel
275
1.1. Les secteurs de l'économie r r an i.enne
275
1.2. Les industries agricoles
description et évclution
278
1.2.1. Les industries alimentaires
, •............ 278
1.2.2, L'industrie des boissons
283
1,2.3. L'industrie du tabac
285
1.2.4. L'industrie du textile
,
286
1.3. Lecture du tableau inter-industriel
288
1.4. Analyse du tableau input-output agrégé ., ..•.... ,
293
1.5. Le canplexe agricole
311
1.6. Les effets d'entraînement . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
CHAPITRE 2 : Les plans de développement et le rôle envisagé
par le complexe agricole
2.1. L'agriculture, secteur privilégié: le cas des deux
p rem i ar s plans
326
2.1.1. Le Premier Plan 1949-1955)
326
2.1.2. Le Deuxième Plan (1956-1962)
328
2.2. L'agriculture, le secteur secondaire, le cas du
3ème plan 0962-1967)
332
2.3. L'agriculture, secteur négligé: le cas des ~latrième
et cinquième plans
' .. ,
335
2.3.1. Le quatrième plan (1967-1973)
335
2.3.2. Le cinquième plan (1973-1978)
341
2.4: Le rôle dévolu à l'agriculture en Iran
, .~. 345
2.5. Le rôle envisagé pour les industries agricoles et
alirnentaires
347
CH.z..PIT?E
3
L'aqriculture commerciale et les actions
directes sur le développement agricole .,
353
3.1. La mé can Ls at i on des exploitations: sitation actuelle
et ~roblèmes ...........•................................ 355
3.2.
Le crédit agricole
366
3.2.':. Les sources de crédit . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370
3.2.2.
Durée des prêts
373
~.4.~. Taille ces prêts
376
2~:.~. Les problèmes et les solutions possibles
378
3.3. Lé :~ercial~3aticn des produits agricoles
384
3.3.1. La consommation du blé~produit vital .•........... 385
3.3.2. La commercialisation du coton, générateur de
hauts revenus •.....•......•........•...•..•...... 388
3.3.3. Les moyens de transport utilisés pour les
produits agricole s
. . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 390
3.4. La politique des prix agricoles . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 393
CHAPITRE 4
L'agriculture commerciale et les actions
directes sur les composantes humaines de
développement
403
4.1. Education et développement: la part de l'agriculture
comme z c ia le
405
4.1.1. Les efforts accomplis
408
4.1.2. Enseignement agricole
412
4.1.3. Niveau d'in'struction des agriculteurs comme r c i aux
417
4.1.4. Niveau d'instruction des fils d'agri~ulteurs
42Q
4.1.5 .Niveau d J instruction des filles d' agricul teurs
423
4.1.6. Comparaison du niveau d'instruction des agricul-
,teurs commerciaux et de celui de leurs fils
426
4.1.7. Comparaison du niveau d'instruction des femmes
~'agriculteurs commerciaux et de leurs filles .... 429
4.2. Mentali~f' et comportements des agriculteurs commerciaux.
qui fav~risent le développement agricole
,
434
4.2.1. L'utilisation des revenus supplémentaires
435
4.2.2. L'importance attribuée à différents facteurs
de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • 437
4.2.3. Les attitudes envers l'investissement
439
4.2.4. Les attitudes envers les prix
442
4.2.5. Les attitudes envers les importations agricoles .. 446
4.2.6. Les agriculteurs commerciaux et les mass-média .. , 447
4.2.7. Les attitudes envers le gouver~ement
447
4.2.8. Les attitudes des agriculteurs à l'égard du
progr.amme de vulgarisation
450
4.2.9. Le degré d'attach~~e~t des agri~lteurs à ieur
terre et à leur mÉtier
452
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE :
- Le rôle de l'agriculture commerciale dans le
développement iranien
. . . . . . • . . . . . . . • . • . . • . • . • . . . . . . . . . • • . . 455
REFL2XION FINALE
•••••••••••••••••••.••••••••••••••••••••••.
471
Essai de synthèse
: agriculture commerciale et développement
473
ANNEXES
483
BIBLIOGRAPHIE . . . . . • . . . . . . . . . . . • • • . • • . . • . • . • • • . • . . . • . • • . . • . •
l
à XVI
TABLE DES MATIEFES
vu
Le rré~ident
vu
Les suf f r aqe an t.s
H.
MI·L
vu':' I.e Président de l'UnIversité
de PARIS l
PAN'rHEON -
SORBONNE
Pour le Président, le Professeur Dél~gué,
J. LECAILLON
T.A.Z.
- 60,
~ue Raymond du Temple ?4 300 VINCENNES - 37 J 69 21