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Ministère de l'Education Nationale
Republique
du Mali
Un Peuble - Un But
Une Foi
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Direction de l'Enseignement Supèrieur
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et de la RecheroheSclentifique
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Centre Pédagogique ·Supérieur
( Ecole· Normale Sùperieure)
Bamako
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Présentée par Famoussaba o. Dansoko en vue d'obtenir
le titre de Docteur" de Spécialité en Biologie
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Cc. oi"iie)
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Sujet.
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Contribution à l'Etude de la BiQiogie'
.des Hydrocyon dans le Delta Central dU'Niger
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~RE'P-oS(l'QUi:' tOtf" MÀ~î.j~"
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"" . So~ten~ le
03
Décembre 1975 devant la Commision d'Examen
PréSident."
Mr le Professeur J. Daget, Laboratoire de
,
1
Co Directeur de Thèse
Dynamique des populations aquatiques, ParIs (France)
Directeur de Thèse
Dr H. Breman , Expert associé Unesco,
Responsable de la section Ecologie au C. P. S. BamakO
Mr le Professeur A. Gribenski, Faculté des Sciences
Univer8ité d'e Rouen (France)
Membres
Or A. Konaré, -Directeur générlll de l'Opération Pêche
Mopti ( Mali)
.
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CON TRI BUT ION '1
L ' ET unIE
D,E LA
. BIO LOG I:ID
D ~ S H y D:R 0 C, Y.Q N . D A. N S
LE
D EL,T.A:CE N rra AL . DU
Il'Œ ~u·
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,
..'

AVANT-PROPOS
C'est un agréable devoir et en. m&te temps un honneur pour 1D0i, d' ex-
primer mes sincères et respeotueux sentiments de reconnaissanoe à
Monsieur le Professeur DAGlln', Laboratoire de :Qvnamique des .Popula-
tions Aquatiques, Paris (Franoe), oo-Direoteur de th~se; qui a aima-
blement acoepté de SIlperviser la r6daotion de ma thèBé et. d'Itre le
Pr,isident de mon jury de dipl8me.
Le Docteur BREDWf, Eltpert-assooU , responsable do la seotion Ecolo-
gie au. Centre Péda&Dglque Supérleure, Bamako" (Kali) et Direoteur de
thèse, dont la devisa a oonstanaent ~té ~ "Toujours là.. et jamais las",
a. suivi dans le8 moindres détails, mes travaux de reoberohe; je le
prie d'acoepter l'expres8ion de sinoères santiments de gratitude.
Jo ne saurais oublier Ifons1elU' le ProfosS€ur.
GRIB:DfSICI, Facult4 do.
Soionoes - Universi té de Rouen (Franoe) qui a BU me faire aoqu'rir,
à mon entréo 811 C.P.S., un esprit scientifique de plus en plus ori-
tique; ja le remeroiede tout ooeur d'avoiraooeptê d"tre membro de
mon jury de dipl8me.
Je remercie vivement le Dooteur KONARE. Direoteur gérl'ral de l'Opé.
ra.tion pftoho, Mopti (MaU), qui m'a permis d'effectuer mes roo;lorohai
dans 80n laboratoire et qui a bian voulll faire pa:l'tie do mon jllry do
dipl8me.
Mes remerciements wnt aussi l. IeSBiou~ 1 .. ., Hydrobiologistes du
Contre ORS'roM de N'Djam&ta (Tchad) et au Dooteur REIZBR. Fondation
Univorsita.i.re Lwtambourgaoise, Arlon (Belgique), dont les oonsoils
m'ont été d'une grande utilité.
QIle Monsieur COULIBALY. ohef de seoteur de.l :Op~ration Paoho, Mopti
(Mali) dont l'aide ma.térielle et morale na m'a jamais fait défaut,
trouva i'oi l'expression de me. reconnaissanoe et de' mas sentiments
d'amitié.
Monsieur BEmTEMA, Amsterdam (Pa-Ys-Bas), El. acoepté de traiter mes
données brutes à l'ordina.teur; je l'on rem'3roie de tout coeur•
. Fnfin, je prie tout 10 personnel de l 'Opération P30he et les p30heure
do Ba.risond!lk.a, dont la collaboration 11" a été prêoieuse, et tous oeux
qui, da près ou de loin, ont oontribué à. la bonne ma.rohe de mes ro-
oherches, de oroiroà l'expression dl' .L,.." ... : ":"" qymp"!.thie.
~;

- 2.-
SOM~~AIRE
pages
AVANT-PROPOS
l
INTRODUCTION
4
II
LE KILIW D'EWDE
9
II.1. F~otGurs abiotiq~os du miliQu.
9
II.1.1. Généralités
II.1.2. Dpnnées olimatiques
14
II.1.3. Régime des edUX
17
II.1.4. Tempérnture dGS eaux fluviales
18
II.1.5. Chimie des eaux
22
-II.2. Le milieu biologique
23
II.3. Le milieu anthropique
la situation do la p80he dnns
25
le delta oentral
II.3.1. Administration
25
II.~.2. La pacha
26
II.3.3. L'OpérationP8ohe
32
III
MATERH.:L ET TEDHNIQUJï:S DtE'IUDE
33
- III.1. Récolte des poissons
33
III.2. Systématique et desoription: des deux espèces
37
111.3. Biométrie
43
rII.4. Régime alimentaire
45
111.5. Reproduotioh
46
III.6. Cro iss/l!lC?e
47
.III.6.1.' Mesures de longueur et do poids
47
II:t.6.2~ Lecture ·des écailles
48
III.6.3.·Emploi de i'ordinateur
51
IV
-RESULTATS
52'
IV.1. Biométrie
52
IV.1.1. Relation entra la. lone'.lcur è'tendard et l~ lon-52
gueurtotale
IV.1.2. ,Desoription biomêtrique
54

)
-
IV.2. Le régime alimentaire
57
IV.2.1. Alimentation des alevins et des jeunes Hydrocyon 57
IV.2.2. Le régime ichtyophl1ge
59
IV.J. Roproduction
60
IV.3.1. Les stades sexuels
60
IV.3.2. Le oycle sexuel
62
IV.).). Le rflPport gonado-soma:tique
64· .
IV.4. Croissanoe
64
IV.4.1 F• Histogrammes mensuels de fréqUence des. longueurs 65
observées
IV.4.2. Croissances linéaire et pondérale
70
'IV.4.3. Relation longueur ~ poids
.73
IV.4.4~ Le ooefficiont de condition
76
IV.4.5. Rétromesure
80
IV.5. structure dt~ _Mortalité
85
V
DlOOÙSSION ET CO~WSION
92
V.1. Discussion
~2
V.1.1. Problèmes de biologie
92
V.1.2. Pop.le,tians
("\\3
V.1.3. Influence de la sécheresse
S'4
V.1.4. irortalité
S7
V.2. Conclusion
101
RESUME
102
BIBLIOGRAPHIE
103

-4-
l.
l N T R 0 DUC T ION
Depuis l'Antiquité,le'poisson a tenu une place privi'légiée dans la
vie des hOlM1es : source. de protéines animales aussi bien qu 'obj~t
rJ.e
ri tes oultuels. Au ~il des temps, oette importance n'a fait que
'. s'acoro!treen parallèle avec l'évolution et le perfeotionneme:1t des
techniques et méthodes de capture. Le poisson constitue en effet,
l'un~ des principales sources deprotéi~es animales pour une grande
partie, de l'hum'anité, principalement po~r les pays faibles consomma-
teurs de viande. Beauqoup de pays de l'Afrique tropicale font partie
de ces régions où la aous-alimentationprotéique prend parfois un
aspect dramatique.
Sur le plan,mondial, là.;>êche maritime l'emporte de laineur les
p~ches continentales, mais en Afrique noire, c'est le contraire. Bon
nombre de chiffres statistiques seraient en dessous ,de la réalité,
car la plus grande partie de la production de' poisson d'eau douce
échappe au contrale ( SCET-eOOPERATION, et S~DES, 1964). Au Mâli, la
préférence pour le poisson pêohé looalement s'explique par le coût
1.-,
élevé ,du poisson de mer manufacturé importé.
Dans .beaucoup de pays en voie de dév~loppernent, la production et
surtout la consolM1ation de viande est très ~aible, c'est pourquoi
'la p~che occupe une place prépondérante dans l'économie de ceux dont
les' réserves
1ohtyologiques s'avèren,t exp loi tables. Le Mali, grâce
aux eaux:' des fleuves Sénégal, Niger et de leurs affluents, fait pal'"-
.
,
/,
tie de' oes pays privilégiés. La p8ohe, avec une p'roduotion moyenne
annuelleeet1mée à env~ron 100.000· tonnes, y. occupe l~ troisième
rang dansl'éoonomie, après l'agriculture et l'élevage ( en 1971
par' exemple, pour le: delta oentral du Niger, une commeroialisation
d'environ 6.000 t'onnes de poisson, séohé et fumé, pour la consomma-
tion int6rieure et environ 5.000 tonneé pour le oommeroe extérieur
a représenté une valeur globale d'environ 2. 75~.200 franos mal~nb)
: ( KONAR'~, 1974 ).
b f)
l-
Il. le;'
le d y: 2. 00 T
(-{ ~

- 5 -
Bil 1964, la production globale était estimée à environ 6.000 tonnes
pour le Bassin du ffeuve Sénégal et envirOn .100.000 tonnas pour 10
~loyen ~1i8er ( DAGET, 1974). L'essentiel de la produotion pisoioole
au l.18,li est ainsi' fourni par le sysUme Bani-Niger. Une nette di~~­
nution progessive de l~ produption s'est fait sentir ,hélas, à par-
tir de 1967, l'année 1973 étant la. plus oatastrophique ( KONAR':i,
1974). Pour le seoteur de Mop~i au confluent ~u Bani et du Nieer,
par exemple, la production est tombéee de 3.900 tonnes en 1967 à
environ 375 tonnes en 1973. Les espèces lés plus im~.rt~tes eXoèp~
tés les Tilapia et Synodontis, ont été considérablement afféctées,sur-
tout les tates, Hydrocyon et Alestea (K'OlI'ARE, 1974) (Fig. 1.1).
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1.111"
Figure 1.1. Captures annuelles à Mopti.
a. captures totales
b. captures par esp~ce

- 6 -
"Pourquoi une dimin~tion si brusque ct si importante de la production?"
Beaucoup seraient tenter de penser, à priori, que la aécheresse et la
sureitpl~itation en sont les causes éviden.tes. La sécheresse ? :,:'::Ue
sévi t dans to;.ute la zone sahélienne depuis des années. La conséquen-
ce en a été que le delta,central du fleuve Niger ( plaines d'inonda-
tion) n'a pas été normalement inondé. Or ce sont ces plaines d'inon-
dation de 3.000.000 d'hectares qui sont au centre de la vie des
poissons: lieu de reproduction, abris pour les alevins, source de
nourriture. Il serait logique de penser qu'une diminution des surfa~
ces inondées a ou une influence négative sur le nombre d'alevins de
beaucoup d'esp~ces ( vBLCO~rc, 1974) et sur la quantité de nourriture
disponible pour l'ensemble de la faune aquatique.
La surexploitation? Les critères en sont non seulement une diminu-
tion des captures, mais aussi une absence d'individus ~és, do npé-
.
.
cemens de grande taille, un changement dans la struoture d '~gc au
cours des années. La surexploitation serait suggérée, dans le sec-
teur de Mopti, par la diminution dos captures de plu~iours espGeee
depuis 1967 et par le dire des p~cheurs qui affirment que depuis
plusieurs années les gros individus n'étaient plus oapturés. l>1ais
par ailleurs, DAGET (1974) estime que les stooksdisponibles dans
l'ensemble du Bassin étaient loin de la surexploitation et que c8110-
ci était localisée aux environs ·de Mopti à cause d'une très forte·
demande sur le marché local.
Alors, on peut se demander: 8st-eelaséch,eresse ou la surexploi-
tation ou: les deux à la fois qui sont à l'origine d'une telle dimi-
nution des captlfres ? La réponse doit tenir oompte des plusieurs
facteUrs. :
- la oônnaissance de la biologio des poissons afin de mieux
comprond;e les fluctuations des captures,
la possibilité d'estimation de la biomasse par la détermina-
tion des prises par unité d'effort, de la croissance linéaire
et pondérale, do la composition de la. population pisoiqole
( classes d'~).
Le but du présent travail est, d'une part, d'apporter notre modeste
oontribution à oetto oonnaiasancll du capital de la. p8cho dans 1(3

.,
- 7 -
fleuve Niger, et d'autre part d'appOI"tt:J' des données nécessaires )Ol~.r
l'estimation de la biomasse piscicole et l'intensité de p~che optima-
le; nous nous efforcerons aussi de fournir des éléments de réponse à
la question de savoir pourquoi, ces dernières années, on a enregis-
tré une diminution énorme dos captures dans le secteur de Mopti. Il
va sans dire que l'intér~t pratique d'une telle étude réside da~s
le fait qu'elle pourra aider à réglementer efficacement la. P~C;lG
afin de maintenir le capital
iohtyologique à son niveau le plus
.
.
productif. Pour parvenir à ces fins, l'étude de toutes les espèces
s'avèro nécessaire. Pour chaque espèce le plan de travail sera.i t
une descriptio~morphologique, s'il s'agit d'une espèce peu
connue;
la détermination des indices caractéristiques de l'espèce afin
de savoir s'il' s'agit d'une population homog~e qui vit dans
le sect~ur ou de plusieurs populations en déplacement;
~ une étude du régime alimentaire qui permettra d~ déterminer
la niche écologique de l'espèce en question;
l'étude de la reproduction afin de conna!tre la période et la
durée de la vie sexuelle active et ainsi, donner un ~ge ap-
proximatif aux poissons étudiés;
surtout la détermination du taux de croissance linéaire et
pondérale et l'estimation d,e la biomasse qui pourront peut-
être fournir une, explication au problème de la baisse de la
production. Lo taux de cro iJ:lsance pl3ut 8trl3 étudié par la cor-
réla.tion longueur stnndE\\rd - llge ou poid13 - 1!ge, le ooefficil)nt
de condition et la rétromesure baséee sur ;0. soalimétrie; la
connaissance de la structure d'~ge d'une année à l'autre, asso-
ciée à.celle du recrutement et da la mortalité naturelle, por-
mettra la. détermination de l' intonsi té de l'exploitation;
onfin, une étude dea caractéristiques physioo-chimiques du mi-
lieu aquatique semble nécessai~ pour uno bonna interprétation
dos résultats obtonus ailleurs.
L'Hydrocyon semble ~tre un gcnr~ qui 80 pr~to bien à notre présonto
étude. Il répond on effet à un cartain nombre do critères exigés
pour notre travail :


- 8 -
- c'est un genrG important du point o.e vue économique, fortement
apprécié, surtout· séché, par los populations;
- à l'inverse du Latca , du Tilapia, de l'Alastcs ou du Synodontis,
sa biologie ost pou connue; l'essentiel dcccttcconnaissanc,::.
concerne sa morphologio, décrite par DAGET (1954), BLAC}IE (1964)
ct R.Ti.:IZER et al (1972), ct son régime alimentair.e prédatGur
d'O~l son nOm de Tigcrfish ou Poisson""'Ûhien ( DAG!'::T, 1554i ;~AT­
TEES, 1968; R!'.!:IZER et al, 1972;LAUZANNE, 1972; 'IDBOR, 1S72;
~mmlR, 1973), enfin sa reproduction ( DAGET, 1954; BL,~HE,.
1964; ~~;rolR, 1973); solon DAGET la ponte dos oeufs se situ8~
rait, pour las espèces du flGu~~ Nigor, entre Juillet et Sep-
tembre;
il peut vivro assez longtemps 'et ses écailles, faciles à lire,
se prêtent à la· détermination do l'âge 'et à larétromesurc;
- à cert~ins moments de l'annéo, il se trouve en quantité asso?
importante, ce qui nous donnera l'av;lntage de travailler sur
des effectifs suffisamentélevés, statistiquement valables;
- enfin c'est l'un des genres où la baisse de la production a
été la plus no·table ( Fig. l. 1).
Selon DAGJTIT (1954), Hydrocyon brevis S0 reproduirait dans los plaines
inondées alors que Hydrocyon forskali serait exolusivement cantonné
dans le lit mineur du fleuve. Nous nous baserons sur cette diff6rGn-
ce pour vérifier si réellement le premier est le plus atteint par
les conséquences. de la sécheresse. Par cc biais, nous nous effo):,cG-
rons de résoudro au moins partiellement le dilemme "sécheresse ou
surexplcSHation ?". C'ost ce qui a motivé le choix de ces deux .:)s[Jè-
ces: Hydrocyonbrcvis et HYdrocyon forskali, et leur comparaison.

9 -
II.
LEM I L l E U D' E T U D E
La régi~n étudiée forme une entité géographique bien individualisée
dont tous les éléments sont étroitement liés, cette interdépendœnco
étant commandée pa.r lé'\\. présence de l'oau.C'est pourquoi le flouve
Niger constitue, dans ootte ré~ont le, oocur de toute activité bio-
logique ct humaine.
II.1. F a c t c u r a
a b i 0 t i que s
du
m i l i e u.
Ce sont les éléments p~ysiqucs et chimiques qui oonstituent la bas2,
le subntrat indispcna~ble à toute vie. Dans le cas présent, c'est
l'eau ct toutes ses caractéristiques qui Bont lea facteurs eeeen--
tiGls.
II.1.1. Généralités.
AVGC
ses 4.200 km de long, le Niger est l'un des trois fleuves 1';8
plus importants d'Afrique. De sa source à son embouchure, de ,g:r:lndcs
différences morphologiques ( profils : Fig. II.1) justifient Ga
subclivision en qUatre sections ( Fig. II.2)
- Le Niger supérieur et ses affluents proviennent du versant
Ouest du Fouta-Djallon et du versant Nord de la Dorsale Gui-
néenne au relief tourmenté. Les rapides comme ceUX de la ré-
gion de BamaJeQ. y Gont nombreux.
Le "dalta central", de Ségou au aéuil de Tossayc, est princi;;a-
lrJment constitué d'une immense plaine d'inondation, au reliaf
presque nul da Ké-Macin~ à Tombouotou. Pendant les crues, 10

- 10 -
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300
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'Figure 11.1. Profil do 3 dos 4~ections du fleuve Niger.
( II .• hauteur, e~ centaines do mètres; L = longueur do la section, en
ccjntaines de km.)

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11 -
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- 12 -
fleuvG déborde ct répand SGS eaux sur cettG grande étendue do
plaine, taisant penser à un véritable delta "intérieur" .:::ntI'e
r,1opti ct Niafunké:, ùo nombreux: lacs ( fu 'bo, Oro, Do, Nangnye,
Faguibinc, .,.) s'échelonnGnt de part et d'autre du fleuve
( Fi g. II. 3) •
- Le Niger moyen coulG ensui te vors 10 Sud-Sud-Est entre TOGsayo
'.
et Malanville à la frontière du Dahomey.
- Le Niger inférieur pénètre à nouveau dans un autre p8\\Ysage dll
au changement de climat. I l débouche dans le Golfe de Guinée,
au Nigéria.
Du point de vue hydrologique, la première particularité dJJ. f!Guve
réside dans le fait qu'il traverse des zones climatiques très dif-
férents : de sa source, en zone humide, il se dirige vers le Nord au
climat sahélien puis désGrtique, pour ensuite :r:eprendre la clirodion
du Sud. Il en résulte que los afflue~s ~ont nombreux: sur son cours
supériour
mais rares sur le reste de son cours ( F~g. II.2). La
deuxième caractëristique CS~ l' oxistence d 'un "delta intérieur" et
d ' UnG région la.custre ( Fig. II.3). Ce paysage plat d'environ trois
millions d'hectares est inondé pondant les crues du fleuve. C(~tt8
vaste plaine, de par sa grande surface, est ;Le siège d'une perte d' c~al'
d' <m:viron 50/~ à cause de l'évaporation très intense. Cependant f 18
fait le plus caractéristique dans cette région, c'est que l'inonda:-
tian n'est pas Gn rapport avec la pluviosité lodale ( 100 mm d'cau
par an), elle est commandée par les précipitations du haut· bassin.
Le Niger, en prenant la dire.ction Sud-OUost ~ Nord~Est"travcrsc
succqssivement les formations géologiques suivantes :, granites et
schistes précambriens, schistes otgrès cambro-<>rdOvicians, dépôts
continenta.ux post~oc.èncs puis dép8ts continentaux quaternaires ctl
à nOUVeau, des dép8ts .continantaux post~ocènes.
De par ces ca.rao~él·.i.stiq\\leS, le fleuve Niger rev!t une impo:ptC'.nco
.,
sans conteste :pour léS populations rivorâinea et pour l' économi,~ dos
pays qu'il tra.verse·: exploitrtiion des ressources pisèicoles, afl10na-
goments agricoles, voio de communication, ote., ••••

- 13 -
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Figure II. 3. La zone d' inonda.tion ct des lacs.
( '- ..
. -
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"
limite de la zone d'inondation; échelle
1/3.000.000
~-'

- 14 -
rI.1.2. llinnéos olimatiques.
Comme nous. l'avons indiq'lé pl'écédement, le Niger traverse suoces-
sivement des zones à olimat de plus en plus aride : climat tropical
de transition, climat tropical pur dans la région de Bamako, climat
sahélien dans le delta central, climat subdésortique sur le reste
du cours moyen.
~out le Bassin do fleuve Niger, et d'ailleurs toute l'Afrique tropi-
calo, cst soumis à l'influence succossive de deux vents dominants:
- l'Harmattan, chaud et seo, venant du continent ( Sah~a) souffle
vers le Sud-Ouest ou le Sud; Ba vitesse assez élevée est, lQ
plupart du tcmps,régulière.
- la Mousson, fra!che et humide, vient de la mer ( Golfe de Gui-
née) et souffle sur le continent à vitesse irrp.gulière ct par-
fois violente ( .180 km/Il: AoQ:t '1971 à Mopti); c'est olle qui
provoquo les pluios.
>
A masure que l'on s'éloigne de la. mor, l'influonc.e de la Mousson
diminu.) au profit de Oe110 de l'Harmattan. C'est là l'origine dG
l'aridité progressive ,du clima.t lorsqu'on s'éloigne de la c8to v(~rs
l'intérie,ur du oontinant. La figure 11.2, est significative à ce su-
jet. Le delta central sc trouve dans ,la zone de climat sahélien dont
les principales caractéristiquos sont les Suivantes:
-La pluviométrie est inférieure à 750 mm de moyonne; cette fro-
ble pluviosité se caractérise par une saison do pluie assz
court0 ( do Juin à'Soptombre) où la mois d'Aoiltl est le plus
~
pluvieux, par la faiblesse des préoipi tationa en début et on
fin. de saison. La va.leur moyonne dos précipitations, enannôe
normale, est de l'ordre de 700 mm par an au Sud à 200 mm au
,.
Nord. Depuis 1967, une sécheresse de plus en plus marquée ( à
l'exception de 1970) a a.bai ssé la valeur moyonne do lé!, :pluvio-
métrie d'environ 500 mm/an à 100 IMI, 1972 et 1973 ayant ét0
les années les plus cél.tastrophiques ( Fig. '11.4" otFig. II.5),
L'absence de cotlv'Jrturo végétale important'3 favorise la vj,o-
lence des vents surtout'en saison des pluies ( on Ao~t 1~71

- 15 -
dos lignûs de grains ont atteint une vitesse record de 180 tIn!"
à la stationmét8orologiquc de Sévaré près de Nopti). Ces vont3
sont accompagnés en saison sèche do pousnières et de sables •
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1
.1.
Figure II.4. Précipitations totales à Mopti.
( II ""hauteur de pluies en mm; A ::::r annéa )
Les températures extrames, sans atteindre celles du climat dé-
sertique, sont assez excessives. Les plus basses températures
se si tuent entre Décembre et ,Tanvier ( minima de 9 à 11°C,
moyenne d'environ 20°C), les plus ~autos en Mai-J~in ( mo-
yenne d'environ 33°C, maxima de 43 à 45°C).
L'évapotranspiration potentielle, en raison dû ce qui vient
d'~tre dit est très élcvÂc ~ 1600 à 1800 mm/an, partant,

- 16--
l'humidité rolative CGt tmljours basse en saison sèche ( 20 à
4~~ en Avril-Mai), mais élevée en saison de pluie ( 70 à Bof cn
Ao~t~Soptcmbre) (DAVEY, 1957).
Figure 11.5. Précipitations annuelles à Tilembeya ( de, 1942 à, 1S'55)
et à Mopti ( de 1964 à 1974).
( hi = moycnnc;O,p = pluviométrie cn mm; A " années. Lés chiffres
précédés d'un signe indiquent les écarts par rqpport à la moyenne)
Il faur enfin signaler que les années de sécheresse ont causé une
diminution des orues ct de l' inondati,oll des plainest,ca qui s'est
traduit, pour les poissons, pm' une baisse continuelle de la pro-
duction.

- 17 -
II.1.3~,Régime des eaux.
Le régime du fleuve Niger est suriout influencé, par. le régime d.3S
.
.
pluies dans le haut bassin. Les différentes phases surviennont aV~èC
un décalage dé temps au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la
source. C'est ainsi que dans le delta central, los hautes ealL"'C sC)
situent en Octobre à Tilembeya, en Novembre à Mopti, en Décembrc-
Janvier à Niafunké; de plus la décrue est plus lente quo la crue
et la différence entre les hautGs eaux et les basses eaux est plus
accentuée en amont qu'en avnl comme l'indique la figure II.6.
Figure II.6. Hauteur moyenne annuelle du fleuve Niger
à Cl
Tilembeya (1939-1955)
à m
Mopti
( 1943-1955 )
et à [[iJ
Niafunké
(1947-1955)
( %= pourcentage do hauteur; M= mois)
D'aprèa J. DAVSY

- 18 -
La date des cotes maximales à Mopti se situe en général en Octobr2
ou on Novembre, la moyenne des maxima, de 1923 à 1962 est de Î,GO
mètres avec la. plus grande hauteur survenue en 1925 et 1928 (7 32
1
La. date des cotes minimales se situe en fin Mai ouen Juin, la mo-
yenne des minima de 1923 à 1962 est de 6,82 m avec l'étiage 10 plu8
bas en 1945 (0,40 m). En année nonnale, dans le courant du moi s dG
Juillet, les eaux du fleuvc.commenccnt à sc déverser sur une im-
2
menso plaine d'inOndation d'une superficie voisine de 30.000 km •
C'est alors qu'apparatt en ces lieux, uno flore et une. faune aussi
abondantes que variées. La plupart des poissons Y' migrent, en môme
temps qu'ils y trouvent une nourriture abondante, la flore aqu~ti­
que constituant, pour les alevins, un abri, un refuge pour échap··
p~r aux préda.teurs.
Malheurousemont, ces dernièros annécs,èxepté 1969, on a as~isté
non seulement à une diminution de la cote maximale { Fig. II.7)
mais aussi à un raccourcissement du temps d'inondation des plainas.
Or justement ce sont ces deux facteu.rs qui conditionnent et détJr-
minont l'importance des surfaces inondées. Les conséquences n6fnG-
tes d'une telle situation sont connue~, le plus intéressant sor,:üt
d'essa,yer de 'r.nosurer l'ampleur du phénomène par l 'observa.tion etc[:
photos Erts.
11.1.4. Température dos eaux fluviales.
L'influence de la température sur les organismes aquatiques est
bien connue. C'est pourquoi, à l'étude de la croi ssance des Hydro- _
cyon, nous avons associé celle, assez sommaire, de quelques carac-
. tères physico-cl1imiques des eaux fluviales, principalement la
températuro
susceptibles d'influer sur la vie des poissons.
j
Le cycle thennique joùrnalior ( Fig. II.S) fait apparaître, en
H
H
général tout au long d~ l';:umée, un miniinum entre 05 Gt 06 ct
un maXimum antre 14H ct 1SH parfois 16Ho Quant aux fluctua.tions,
elles sont plus élovéoaaux ba.sses eaux (parfois de 1 à 9,5°0)
qu'aux hautes eaux (1 à 1,5°0) ( Fig. II.8).

- 19 -
Figure II. 7. Halltellr mensuelle dos üaux dll Niger à Nantaka.
( H = halltollr" A. année) (r~J......."."
rv; No........~.~
,
M~~~)
(L.~ ..~I)......> ...I........!> '...L:~ .. e .....\\- ~ ""• .:\\ ok LI ",' YIl r"'~ d.. ci.. " .....:e.\\ )
Les fJllctllations mensuelles ( Fig. II.9) accllsont deux maxima en
Mai..Juin et en Octobre, un minimum primaire en Décembre..Janvior
ct un minimum Gccondnirc en Aont.

-20-
t
~ .
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~ 1:,."7, ~.
2 ~y â
li.'~ r:;~;;~!,J.,..d.:~-'~:,_ ....'*'~,...-...".J:::'C-r, :.;.l':~ù'~;a,;J..-...m~~.~·~- ..!'.....:~,:,~~~_\\...: ~:un~"I:!'::~:I.T:.•~.,'~--f'.f1."'.'! &::=',::'A'~'-;'.. ·.L-~_:::.T:'~ _-t"''': ._-;"\\M~.,.:4.
8
Comparée.à colle de l'eau, la température de l'air ( Fig. II.9) varilJ
dans le m~mc sens. Les deux températures sont même à peu près éga-
les pendant les hautes eaux; c'est aux basses eaux qu'apparaisent
des écarts importants mais toujours dans le môme sens. Les fluc-·
tuations de température .de l'air sont minimales pendant la saiGon
des pluies nt maximalos on snison sèche.
D' lIn bout à l'autre de l' annéo, les variations th'3rmiques a.qttati-
quos sont importantos avec des minima assez bas (15°C) et des
maxima 01evés (34°C). L'effet de ces fluctuations se fait sentir
sur la reproduction, la migration et surtout la croissanoe dao
poissons : DURAND et lDUBENS .( 1969) trouvent qu'au Tchad, l'arrêt
de croissance des Alestes baremozeintervient lorsque la tempé-
rature de l'eau doscend on-desooua do 2~oC.

·....·--·1
'1
il
. ~
~ .;
Il
'1
r
20
Figure II. 9. Températures moyennes mensuelles de degrés C,
(TA" température de l'air enoe;
TE = température de l'eau onoe;
M
= moisi
.y-_. moyenna dcs·maxima7
_ _ . ? -
moyenne de~ minima;
.~ - -·tempér~ture moyenne)

..,..,
'-'-
II.1.5. Chimie des caux.
Les eaux du Bani sont plus alcalines que celles du Niger. La v21eur
moyenne de l' alcalini té totale est d'environ 13 mg de caCO),1l pour
,10 Bani avec tUl maximum de 20 mrJl an Juillet et un minimum' do
4 mg/l on fin Octobre, alors que la moyenne est d'environ 11 m"",/l
pour le Nïger avec des extrêmes de 18 mdl en fin Mai et de 6 mB/l
on Octobre.
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- - - ~--- - -.---- ---'-"--- .._-" -_. ~_.. -'--'-.- ....__ .~ - . "--,-_. -_..-.- --'--~---".-_._- ----------- --- --- ---------
Figure II.10. Turb.idi té et pH des eaux du Niger et du Bani.
(p = profondeur en -cm;
_-.-Turbidité des eaux du Banii .... - .
Turbidité des eaux du Nigeri )f --. - ) pH dès eaux du Bani i· -- -- . pH dr)s
eaux du Niger)

- 23 -
La valeur moyenne du pH oscille autour de 7,5 bien que celle du Ba.;-ü
soit un peu plus élevée que celle du Niger. Il en est de m~me pour
la turbidité où cette fois-ci, la différence est très nette ( Fi~~re
II.10). On pourrait expliquer ces écarte non seulement par l'exis-
tence d'un fond plus sableux dans le Niger et plus vaseux dans le
Bani, mais aussi et surtout par le fait que les eaux du Bani sont
plus riches en phytoplancton ( eaUX vertes) et en matières organi-
ques en suspension. C'est pourquoi d'ailleurs, d'une manière gén8-
raIe, les eaUX du Bani sont un peu plus riches cn éléments minéraux
( Ca, I>lg, caC03 •• "•••••• ) que celles du Niger.
Quant aux eaux du Niger à Barigondaka, en aval de la confluenc(~,
elles se caractérisent par une dureté totale osoillant générûe-·
ment entre 10 et 15 mg/l, les duretés en Ca et en Mg étant Gn ~ro­
portions égales. Pour les quelques observations 8ffectuées en coure
Cl' annôe au mBme endroit,
la valeur des phosphates totaux a tonjoilrr.;
été ir.f6rieure à 0,2 mgh; la concentration en sulfates, inféri0.un'
à 1 mg/l; c811e des chlorures varie aussi autour de 1 mg/l alors
que la teneur en Silice oGcille autour de 15 mg/la
II.2. L 0
m i l i e u
b i 0 l o g i que.
Il oomprend tOUG lOf] ~tl'(J13 vivants, animaux aussi bien quo végétau:.(.
DanA 10 oao prnsont, il n'agit nssontiellement de la faune et· do la
flore aquatiques. Dans cettE) étnde il no sera question quo de la
faune et plus précisément des Poissons, qui, à l'inverse de la f2))U?
des Invertébrés, mal connue dans son ensemble, ont été l'objet de
nombreuses études, notamment dans le domaine de la systématique.
DAŒ~T (1954) a fait une inventaire détaillé et complet des I3spè-
ces anstant dans le l'figer fJupérieur. Au total, i l a dénombré 138 . ...
,-,spèces et sous-espèces parmi lesquelles les plus importantes, dans
le dnlta centraIs appartie~~ent aux genres Alestes, Synodontic, =tr -
drocyon, Tilapia, Labco, Lates, Bagrus, ~furmyrusl Citharinus, otc •• ,

- 24 -
En outre, il existe d'autres genres dont l'importance numériqus
est moindre.
Totltes los espèces sont réparties selon la nature du lit du f18uve
sur les fonds vaseux, Tilapianilotica, Synodontis batensoda, les
genres Clarias, BagruD et H.eterobranchus prédominent; par contro
cc sont les Hydrocyon, les Alestes, et -Labeo SenegalGnsis et Tila-
pia galilea qui se plaisent sur fonds sableux alors que les Laies,
Citharinus, Bagrus ct Distichodus abondent sur fonds vaneux-sablaux
( K~~ffA, 1975, communication personnelle).
Concernant la reproduction, peu de données précises sont disponi-
bles.Néamoins la période sexuelle active de la plupart des espè-
ces se situe à peu pres cl. la même période : Mai~uin~uillet pour
la mat1lration des gonades, Juillet-Aoftt-Septembre pour la pontc
dos oeufs et l'éclosion des alevins. Pendant cette période, les
jeunes poissons effectuent une migration latérale vers les plainc)s
inondées où ils trouvent abri et nourriture en abondance ( les
adul tes aussi). Le mOUV0lnent inverse intervient '":' lors dG la cl~crl:u.
Les migrations anadromes sont surtout bien connues dans le c~s de8
Alestes leuciscus. En Déccmbrc-Janvier-Févricr CeS poissons remon-
tent le cours du fleuve, suivis la plupart du temps des Hydrocyons
at d' aU.tres prédateurs.
~nfin, il est intéressant do noter au passage, l'influence dos
phasos lunaires sur les déplacements de certaines espèces. Cette
influence, bien connue des pt'icheurs, a été démontréo pour Alestes
louci sous. Elle affoctc au f.l si , au moins' indirectement, les Hydro-
cyons.

- 25 -
II.3. Lem i 1 i e u
a n t h r 0 p i que : 1 a
s i t u a -
t i o n
d a
1 a
p a che
dan s I e
d e I t a
c e n t r a l .
Les dot'...x Bas3ins du Sénégal et du Niger t.ont du Mali un pa,ys pri vi-
légié dans le domaine des ressources halieutiques. Plu3 que dans
tout autre p~ys de la zone sahélienne, l'exploitation piscicole y
oocupeune place de choix dans l'économie. L'essentiel de cette
activité, comme nous l'avions dit antérieurement, est concentré
ünns le Bassin du Nige~principalern8ntdans le système Bani - dolta
central - zono des laos.
II.3.1. Administration.
Al' instar de toutes les autres activités économiques, et surtcnt
parce qu'elle s'exerce sur une ressource naturelle pouvant etr·") p:',J.-
fondémont clfcctée par l'action de l'homme, la pêche est régi9é).g,r
un8 législation dont le but est de promouvoir une exploitation pis-
cicole rationnol18 afin de maintenir le stock ichthyologique à son
niveau le plus productif.
Autrefois, l'exercice de la peche était réglementé par des cout'lI.":Js
très sévères. Avec l'accession du Mali à l'indépendance, le f10uve
est dovenupropriété nationale.
Rolevant du f·1inistèro du Développoment rural, Depa.rtement des Dall..1(
ct Forêts, la pêche, au Mali, est régi~ par la loi nO 63-7/A.N.R.~.
qui interdit, sauf dans un but de recherche strictement scientifi-
que, l'utilisation d'explosifs, de poison, de drogues, du courant
électrique, des filets à mailles égales ou inférieures à huit mil-
limètros. En outre, dans la région de Mopti, il est fnit interdic-
tion totale de l' éporvior et de tout engin dont la dimension de' s
mailles est inférieure à vingt-cinq mi~limètres.

- 26 -
II.3.2. La pêche.
Elle sa pratique dans le Bascin Nigérien sur une superficie d'8nvi-
ron 30.000 krn 2 • Les pôclleurs, professionnels, semi-professionn(-:ls ou
occasionnels, sorit issus de deux souches:
Les'étrangers, principalem'3ut les Haoussas et Bossis, remont,)nt
10 Niger jusque dans le delta central~ Au début de la crL'-ol ils
retournant dans 18urs p~s.
- Les autochtones dont le groupe le plus important ost conf:~titu"~
par les Bozas, 0thnie très fermée, possesseurs de connn,.i.82'_'Jle'H:i
séculaires dàns l'art de la pêche. Viennent ensuite les Somonos
d'origine diverse: Bambara, Marka, ••• ,. qui, à l'opposé rres
Bozas nomades 10 long du fleuve, sont
sédentarisés dans des
villages riverains des cours d'cau. Le groupe le moins impor-
tant est constitué de 30rkos, d'origine Sonrhaï, ils sont cu
quo l'on pout appeler des pêcheurs saisonniers : agricul t;urs
de profession, ils abandonnent leurs filets dès l' annohce dos
premières pluies •.
Dane 18 delta central, on estime à environ
30.000, le nombre de
travailleurs se livrant à la p8che ~rofesBionncllo•
.~ co qui conCerne les embarcations, i l existerai t~ en 1974 (KC>THL~,
1974) 1849 pirogues dans la réGion de Mopti et HL 718 p~ur tOLlt le
delta central contre 117b pour la région de Mopti et 6..000 pour
l'ensemble du pays en 1960 (AREF t
1964) ..
Quant auX engins de p~che, les individuels ( épuisettes, filets dor-
mants et dérivants, éperviers, palangres, harpons) prédominent sur
los collectifs ( sennes, barrages).
L ' intensité' ,de b. p~chc varie suivant le régime du fleuve. La fi-
gure II .. 11 donno en grOs, un aperçu du cOlendrier de pGche au
cours de l'année.

- 27 -
Figure II .11. f-!Oyonl1es mens"o11es des captures à ~1opti en relation
avec le régime du fleuve et le calendrier de pache.
( H = hauteur
limnimétrique du fleuve (1974); T = tonnes; A = annéej
1 - périodos des Alcstes i Laboo, Hydrocyonj 2 - mises en réserves.
barrag::)s; 3 - pêches collecti vesi 4 - p~che dans le fleuve an fil:Jt
dérivantj 5 - p~che dans les plaines inondées; 'l--" X capturosî
"-·.niveau du fleuve).
"
,

- 28 -
Le8 principales espèces de poisson qui font l'objet de cé1.pturc iI:\\'"
portante et commorciale ont été citées antérieurement. Pour mémoire,
rr,ppelons que dans ln. région de Mopti, los Tilo.pia, Synodontis, L~.'.:!)o;
Lates ct Bagrus prédominent (Figure 11.12); sai. sonnièrement, on l'on·:
contre en grande quQ.l1tité 108 J!.lcstes, Hydrocyon, ClarL"..s, Mormyruc
et Sohilbo.
Figure II.12. Importanoe s:péoifique des captures controlées à !,'Io:;Jti
( 1970 - 1974),.
.
(T .. mOY.::lnnes de' tonnage annuelle, E = ospèces)
].

- 29 -
Suivant les espèces, ces poissons sont traités do différentes ;-;12,-
nièros :
- 10 sp.chagc ost ln métLode ln plus utilisée; cllo s'appliqtl-J
princip:üemcnt au..'C genrOFJ Labao, Tilapiai, Hydrocyon, Lates,
~.1ormyruE: et Synodontiso
- 10 fumage intércss.:mt surtout los Silur'ides, les Lates, Synodon-
1
tis, Gymnarchus, est assuré v~e à des fours simples.
- occacionne11cment, on pratique le brnlis, sur paille sèche, ÙC3
jeunes Ti1api:t
Synodontis, Clarias ct Schilbe. Ce produit, dG
f
moi lIeur marché, est surtout écoulé v~rs le pays Dogon.
Généralement stocké en plein air sur des nattes ou de peti ter. 8t~r­
élévations, 10 poisson c:Î.md traité ne t3.rde pas à subir l'é',dion
. d'insectes mangueurs de poissons: les Dermestes dont l'infestation
commence parfois au moment même du sêchage. Le degré d'attaque pCDt
atteindre jusqu'à 401,;, du produit stocké ( DAGET, 1974).
Le principal centre de commercialisation,: débarquement, transe.chon8 s
expédi tions, est la ville ne Mopti. Elle doit ce privilège d 'U!~G ?art
à sa situation géographique pc.rtiou1ièremont aooensi b10 : voies d' (j',u;
routes bitumées; d'~ltre part à son infrastructure portuaire dévc19P-
pée : quais d'accost~gc, magasins de stockago, installations da Jés-
insectisation du poisson séché 3t furn'é, marché et usine de tr~~G­
formation du poisson frais
etc.
f
La "route du poissonll (FiGUre Ir.n) part de Mopti en direction d'3
l'intérieur du paya et V8rs les trois états principaux oonsommat'3llrS
du poisson malien: ln Côte d'Ivoire aVeC ûn chiffre. record 5600
tonnes on 1963, le Ghana avec une demande maximale de 4930 ton~os
on 1960: la Haute Volta qui a importé on 1963 la tonnagB maximale
de 1700 tonnes. La consomme.tion intérieure, d'abord faible, ~'ost
progressivement accrue pour :l.tteindre 6000 tonnes en 1970. c'o::;t
Qire quo l'ox,loitation piscicole occupe uno place importante dans
l'économio malienno ".vec
on 1~/12, ses 2,6)~ du Produit intérieur
l
brut.
I v -

- 30 -
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. _.._ _ ....N'_ '11..- .......- ••_
. . . . . ,,;
Figure II.,13. "La Route du Poisson"
( ~
"t"
• .
.,.._.::-::- ~ ~ner:ure;
_
partie goudronnée)

- 31 -
~,lalhüurousem(~nt, comme le montrent los figures I.1, 1.2 et 1I.1/+;:c::-.
pro~uction a comJidérablnrnent baissé C0S dornières annéos. CattrJ di-
minution dos ca:rtur08 ost intervenue parilllèlemcntà la sécllOrl)s;:;,.:J
qlÜ a prévalu déUls touta la zona sahélienne et à l'augmentation ct
au perfectionnement des engins ct techniques de p~che. La présenta
rOC:1erche a été Gntreprise d;)J1s le but dedégaeer, dans la me~')1.èrü
du pocoible, les causes de cotte baisse de la produotion afin de
prendre, par la suite, des dispositions Q;déquatcs pour une r()~Jt,:',,\\l­
ration ct une exploitation rationn01le du stock ichthylogiquo •
.. ,
1.
'"
\\.
:'
Figure 1I.14. Tonnago de
poisson séché 0tfumé oxpé-
dié à partir de J.foptio
'f'
,
( P = poids en milliers de
tonnes; A = années;
"
.exportation -1- con-
sommation intérieure ;
11' ------?, conoQmmation inté-
rieu~ ;
l\\
' \\
t - - -x Gxportation)
r'
~,'
.-,
.,C'(.:I'
.- ...
.... ~~,
l,
J
: "~:. -
. r:'.'1-.'.,-.: '-."~ q.' t:·.~.·.~ . ."'.l
.'} ",.1 .. ;
~:.,
/

- 32 -
II.3 • .3. L'Opérdion P8clle.
Une brn.n.c>lC de l' économie nation~le ausoi importante que la ptC.Cie: ;10
saurait être laissée aux mains dps seuls exploi tnnts tradi tioDlLJls
dont les techniques, -rarfois ;).rchi1ÏquG.s,:rJ..e: r,épondcnt plus pa,rL,it'.J-
ment aux exigences do la situation actu,:,llo.,C '. est pout promouvoir la.
. '
"
'"
..
,·c·....
production piscicole que l 'Opération P~cbp fu~ crééo en Septombre
1972 à Mopti. Los objectifs qu'cllo S'CGt ~ssi~és sont les suivants
...
. ... :", i~,
augmentation de 1;). productio~,
amélioration du traitement du poisson,
diminution des portes occasionnées par les Dermestes,
transformation du poisson frais sous diverses formes ct Sil CO,,)--
merciû.li BCltion,
- orgnnisation ot gestion des marchés de poisson,
- promotion et animation des collectivités de pêcheurs, en 0011:::..-
b0ration avoc 10 service de la coopé:r':J,tio.n.

- 33 -
III.
MAT E RIE LET
TEe il N 1 QUE S
D' E ~ U D ~
Dans le temps, la présente étude se situe du mois de Décembre 1;73 aU
mois de .Juillot 1975. Au Nali, c'est le premier travail, dans J.:; d·-
maine de l 'hydrobiologie , entrepris par un Malienj aussi, est-il bon
dG parlor brièvement des conditions de sa réalisation.
L'équipement sommaire du Laboratoire d 'F..,ydrobiologie de Diafarû.b6
(1950
1960), transféré 2l. Mopti, où se sont effectuées nos rcch,;r-
ches, a été un grand handicap pour nous. Notro tr:.l.vail a. souffert d'
l'insuffisance des moyens financiers ct de porsonnel' technique ruis L';,
notre disposition ct du manque d'une batterie complète do filets:
filets de différentos mailles, sennes de rivage, etc.; c'est pOllr-
quoi nous avons été obligé de r8courir aux pêcheurs pour ,obtenir 1.08
poissons a étudier. En outre, a.ucun dimorphisme sexuel n'étant '~I'P::'.·­
rent chez les H,ydrocyon, d'une part, ct ne pouvant disséquer un ,'p:'DnJ
nombre de poissons d'&ltre part, nous avons été ç~cné à rassomb10r
les m~los et les femelles dans un marne groupe, sans tenir compte ùn
soxe. Il est très vraisemblable qu'il existe do légères différenccc
ontre lca deux Gexcs, néamoins nous les avons considérées comme né-
gligeables pour l'étude de la c:-oissance et les structures d 1 1l.?\\; ct
de population.
111.1. Rée 0 l t e
d e s
p 0 i
s s o n s.
Dans l 'espaco, les échantillonnages ont été effectuées dans 10 villa-
ge-campement de Barigondaka à environ trois kilomètres en aval ùo
Nopti ( Fig. II!.1., Photos II!. 1 , nI.2). Occasionnellemont, IlDUS
Û.vons prélové d'autres échantillons lors des p8chos collectives ~
Djibitaga, N'Garni, :]andiaka, Bouna ••••• (Fig. III.1).

- ~ -
Photos 111.1 ct 111.2. Doux ,~os dQ villagc-campcment de Barigondakao

- 35 -
_
..
... _-~-:;
Figure III .1. Licm.x d' échantillonnaso.
( MA == mn.récû.gc; PI == plaines inondablesi li-, A = fleuve et affluent;
M == marcq RH = rivière, nnrigoti R = route. Echelle
1/400.000.
B
Bnrigundakn.; rI!! :: Mopti; N == N'Ganii D = Djibitagaj Na :: Né1I1t~..lka;
S :: Sévaréi ~'1 == ~bndiaka; Ba == Baune;· NA :: Niger; BA :: B::lni)
Les pêcheurs utilisent surtout les filets m~ll~ts en dérivants ou
dormants et los sonnes de rivage lors des paches collectives. Los
m::illcs do CCf:: filets~ mosurées o.u cours de qu.:.tre échnntillonn2..gcs
à Bo.rigond,ika, étaiont réparties comme le montre le tableau 111.1.

- 36 -
Dimension des maillon (mm)
32
34
35
36
37
38
39
40
45
46
Fréquence
1
1
.3
2
9 8 8
1
T::\\blenu 111.1. Dimensions d8s mirilles des filets d'echnntillonn::1.::;o "
Bn.rigondnka.
Ces échantillono ne sont trouvés atre, a.près exûlrien et vérifîc,'ètiort l
:J.ssoz roprésentatifs do 1:1. si tu:"tion qui existait dnns le C.:unpo:Îlonto
LeG filets GOnt soumis à 1,']. r6g1omontntion de ln pache qui fixe ln.
dimen::;ion minimnle des mnilles li 25 mm. Celn ù. cortainoment influ-
encé ln composition des captures, de sorte que les poissons captu-
rés ont dos tcilles comprises dnns un intervalle' limité. Néé1l1loin3
quelques petits et grands individus ont été obtenus lors des pSchoG
collectives à la sonne, moinG sélective, et à la suite de pôches
frauduleuses à l'épervier ou aux filets à petites maillcs.
Les pOl.ssons destinés à l'étude descriptive etbiométriqùc ont 9t6
achetés, dans un premier temps, au marché de poisson frnis de r.bpti,
puis, à partir de Novembre 1974, directement chez los pêcheurs d~lS
le campement de Bn.rigondnkn. Pour ln. détermination des stades sexuels
ct la période de reproduction, les poissons ont été pris chez les
pachèurs, juste après la paohe. Ge sont les poissons recensés au h0..-
s~rd à Barigondaka ~ti ont servi li l'établissement des structures
d'~ge do la?opulation, à l'étude de la croissancovdu coefficient d~
condi.tion et de la rétromcsuro.
A11- cours dG l' :mnée, los ~)eChOUrB de ce 'céllllpemont se déplacent "woc
l'eau", c'est-à-dircqu'au fur et à mosure que le niveau du floUVG
doscond, ils vont pêcher p1uo en aV3.1 dCl Barigondnka.. Ils pouvent
ainsi arriver jusqu'à WnndicicD. en Avril-Mai.
Pour 10 calcul dC8 rolations longueur standard - poids, longueur
standard -. rayon de l' écci Ile, longueur standard - longueur tot,ü,:;,
aux données recueillies à Barigondaka, nous avons ajouté les v::llollrs

- 37 -
obtcnu'J8 sur los pcti to et gr:".ncls S"J:'écimons absents 8. B3.rigond"::::.
m~,ir:J c.:I.pturés lorEJ d08 p~chos colleotivos ct fr'.l.l,dul 'lF.lOF..:. LN: dO:.l·~
néGs sur le r8gimc alimentaire ont été rGcuoillies sur dos pc.icsons
achetés [\\u marché ou pris loro de:) pêches collectives ou simploment
au campement de Barigpnd.~a nu moment du débarquement des cn.pturos.
111.2. S y s t é mat i que
e t
d e s 0 r.i p t i o n
d e 8
d euX
C s p è c e s .
Systématiquement, les deux cspèces que nous nous proposons d'étudi;)r
font partie de la grande famille des Characidae comprenant onviron
500 espèc0s. Les représentants do ceitefnrnille sont caractérisés
par leur dents, coniques, bicuspides ou pluricuspides, donte16cs ~u
bord ouen lancette, caniniformes, insiciformes, ou molariformos. L~s
espèces carnassières comme los Hydrocyon possèdent en général ~~."nt8
pointu\\3s. Le genre Hydrocyon ( CUVIER, 1819) comprend quatre ,JGp~C,;S
I-Iydrocyon brevis GUnthGr 1864, Hydrocyon forskali Cuvior 1819, nyrîro
lineatus Bleeker 1862 ( = Hydrocyon vittatus Castelneau 1861), ~yd~o­
cyon somonorum Dagct 1954, vivant non seulement dans les eaux du Ni-
ger, mais ,?;.ussi dans tous les gr.:l.l1ds Bassins de l'Afrique Stls--équ2.-
toriale : Nil, Téhad, Volta, Gnmbie, Sénégal.
Notre étude a. porté sur .!Iydr~l~br_s.':.~ et .!!l..9-rocy-?.E._ for~~lj. qLd
sont les plus abondants dé1lls le delta. contral nigérien.
La description a porté sur les poissons à l'état frais: allure {:'én3-
ra.lG, coloration, naguoires, écailles et autres caractéristiqueso
Nos références pour l'étude morphologique ont été DAGm!' (1954),
BLACHE (1964) et R.~IZ'.'":R ct al (1972) 0 Allongés ct comprimœ latéra-
lemont, los F~drocyon sont des poissons rcmarqu~bles surtout par
laurs m~hoires puiss3ntes, armées de dents immobiles, coniques,
l)i1.rf,ütemont imbriquéos ct visibles extérieurement même quand la
gueule est formée ( Photo III.3), cola leur a valu les appollo,-
tions de "Poi sson-ehienll
"Tigcrfi sh" ou
l
Il Wtlluj egc*".
* Nom Bambnra de Hydrocyon on général.

- 38 -
Photo III.~lo Dc:ntition d'un Hydrocyon.
Doués cI'uno puissa.nco
d'une vitCl.lit6 ct d'une T::"'..pidité pC!.l co;n:'!l!~:c,
j
li' ,ln scul COUl-' de mê.choiru. Les qualités précités on font des pois-
sons de sport do pré,mier choix dam; les cours d' cau ::1fricnins.
',"';n cc qui conCerne los ')fJpOCeS étidiéos ( Photo III.4 et Fig. III. 2);
,~ll(;s pr8scntcnt toutUfJ deux; une livrée d'un bli1l1c ::trgcnté GIll' l,,):::;
flancs et 10 ventro
12.. COul(~llr du dos tirQJlt sur la gris ou 10 'l,ri
w
olivG. Au-dessus do ln ligne: latr5ra.lc Gituéc un peu an-dessous ~:l., la
,ligne médiane horizont:üc du corps, trois à quntre ri1l1gées de Dci:1.t::
noirs sur les écailles forment trois à quatre bandes longitudin:ü';s
plus ou moins bien marquées; parfoif3 une à deux bandes sont visibles
immédiatement en-dessouB dG la ligne latérnle. Le gris cst la cou-
leur des nageoires dorsale ct adipeuse, toujours petite, le roQ,~
CGt celle de l'oeil, tandis qlle les deux lobos de la nngooire ccm-
d<:'.le, profondément échancrée, sont, gris pour le lobe supérieur, r01.1-
cC') ou orMgé pour 10 lobe inférieur. Une tache jaune ou jaune or2.nO:::ë

,.
- 39 -
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1'!l· ..._·L....
............----:-."..--_....
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'--.' ...--...., ....--..-.;--~-..-,-_.",..,', .._---"'-...... ~
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Figure 111.2. l~drocy0n forskali Cuvier, 1819;

- 40 -
Photo 111.4. VllC ,0;:;n6ral(; dc:s dNlX espèces.
!!y dro cyn n br;_'vi [~ ( en h::l.Ut)
1!.ydroc'yurt /'()nj)(:üi
(
(;11
l);J~;)
plus ou moins m2.rquéo c:;;t repérablc; sur les nng80ires pectoraL:::: vc;;--
tr::ùcs et 1.:1 pointe o..nt6ricL1.rc di; 13. nLl.gooirc Ll.nalc. Le nombre ,_t l:',
12.. ventrale ::wec un nppcndico 6c,-üllcux lCl.Ilc6o lé à sa base l compte.:
Généralement 1 rilYon simple ct 8 rl1l1ifiés; la pectoralo a 1 rilYon
~-ürn1l1o l,t (J11 compte de 1 il. 13 r~1fllifi6s; la dorsale porte 1 à 2 1':1--
yons simples et 8 à <) rrunifiéo; l'<'1.11').le présente 3 rayons simplos l;t
11 à 14 r~ifiés.
~~utefois, sur 10 ter~ain, pour distinguer les deux espèces, nous
nous sommes basé s~r dos caractères eXtédeurs facilomcntob~wr­
vû.blco. Du point de vuc do l'allurQ générale, IIydrocyon brevis d(',t
plus trapu que Hydrocyon for~ali plua longiligne ct plus fr810, sn
tête est égû.lcmont plus rob~stc et plus courte. A longueurs stnn-

- 41 ...
dards égales, la caudale et le pédicule caudal de ijydrooyon bravis
sont plus courts, 13 hauteur du corps plus grande quo celle de t~­
drocyon forska1i. Par contre ln coloration de ce dernier est plus
vive. Enfin, Hydrocyon brevis possède 8l ou plus rarement ~:- rnngéos
d'écailles au.-d.ossus de la l:i:gne latérale en aV3.l1t de la dorst.le
contre 1~ chez son homologue, y~. à ~- rangées d'écailles sous 1G
ligne latérale en ~vant des ventrales contre ~~ chez HYdrocyon
forsko.li •.
Quant aux éco..i11es, cycloïdes, nous sa.vons ( TTI:SCH, 1967) qu'clles
enregistrent, do même que les organes calcifiés du corps, toutes les
étapes de la croissance du poisson. Los écailles de Hydrocyon fors-
kali sont plus cordifonnes, plus fragiles et plus claires que colles
de Hydrocyon brevis. La base do ce "coeur" correspondrait au chnmp
cr5.nia1, l'oreillette gaucbc au champ, dorsa.1, l'oreillette droite
au champ ventral, la pointe au champ caudal ( Fig.III.). Cc chrunp
caudal est la partie colorée, visible quand l'écaille est en,p1ace
sur l'animal; il présente de grosses granulations de forme irré,;.~­
lière, disposéas sans ordre précis. Plusieurs lignes divergcnt()fl,
les radii, venant du centre do l'écaille ou nucléus ou encore foyer
ou focus, le traversent pour on é'~tteindre le bord. ili nuc1éua par-
tent égê.1ement un à p1usiours r~ii ( surtout chez HYdrocyon brevis)
en direction de l'échancrure du bord craniaLDcs èr~tos forment dOf3
lignes conéentriquea s!Jrréofl, occup~t à la fois 1GS ohamps dorsn.l,
cr5.nia.l ct ventraL Ces lignes, les circuli, rejoignent los deux
radii extrêmes ( pnrfois virtuels) à la limitedL~ champ oaudal et
des champs dorsal ct ventral. A la mauvaise saison, les écailles,
à. l'instar des p2.rties c::l.1cifiées du corps enregistrent 1 'a.~t do
croissance que subissent los poissons. Ceci so traduit, sur.1'écni1-
le, par une discordanco dans: la disposition des circu1i : o'est
l'annulus qui marque la limite entre deux zoncs;do croissance ou
anneaux ( Fig. III.) ct Photo 111.5).

- 42 -
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~f<~':< ."
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c
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c: \\}
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p
c ('
Figure III.3. Schéma d'une Genille do Hydroèyon forskali 1+.
( eCR = champ crâninl; CV = champ ventral; CD = champ dorsal; CC
C;t.amp caudal 1 C = circuli ~ B == bord~ R = ra..diuc p A = 3l1nulLls~ :fT =
foyorj R1 • distnnce foyer-ru1nulus; R2 = distance foyer-bord;
CH = chromatopl1ores)
Photo IlL 5. Elcomp 10 d' 8ci1i ll(!
i1.vec annuluo.
(Hydrocyon brcvis. Long 28 CïJ1:
Poids 410 g; Date de capture
Décumbre 19711)

- 43 -
III.3. Bio m é t r i e.
Pour l'enregistrement des données biométriques, nous avons utilisé
la fiche hydrobiologique de l'IFAN ( Fig. III.4). Une pl::'lJlchott:) :1.VUC
i'
butéo et une règle de 60 cm grnduée en mm ont servi aux mesures du
longueur ( Fig. III.5). Les poids ont été donnés par une balance do
précision Testut, type 340, à 5 grammes près,et par un peson marquo
Pasola, gradué à 20 grammes près mais dontle.s valeurs peuvent ~tro
appréciées à 10 grammes près.
Figure III.4. Fac-similé de la fiche hydrobiologique IFAN pour 128
données biométriques.

- 44 -
Figure III .5.
Technique des monsu-
ra.tions.
( AB :::: longuour du mu-
seau;
Be :::: diamètre do
l'oeil;
?
. ,
AD =: longueur de lr..
\\
tate;
AE ::: longueur (lt élil-
, J.
\\
dard;
"
.f;
. ~
AF ::: longueur totalo·
GH :; hauteur du C2<r'p s i
IJ :; longueur du pé-
dicule cauclê.l;
KL = largeur dll p8di-
; -:
i]
cule caLl.do,1 ;
j

i .
MN=: largour d' lé'.
.. 1
t8te;
ii
OP
\\l
espace iniür-
il
orbitr.tirc: :
p
lieu
i.j
de prélèw-
l
,
ment des écai 110s)
; J
,1
!
--_..:..---.~--~--,.,.~ .-.--'

- 45 -
Les brMchiospines ont ,jté comptôCls Sllr 18 do:ni-a.rc irûérieul't-~:.. ;
s:'.r 10 demi-Grc supériuur do l'~::,c hrc..ncl1.in.lo L'êt[.t det:! ;'jOn:;,c~.,-,~3 l.
loa oontenue fJtomaCall.Y.: ont été '1ppréciés f'. 1 'ouil nu o Outrü 10. lL:ll-
ti tion; 10 nombre c1:..; ro,-:Tc;nr> clos naec~oir013i cclui dos écaillas de 1..."
ligno latéro.le, celui de rangées d'écailles au-O__ ssus ct on-dcsc0uc
dG la ligne latéra.le on ~vant do la dors..üc et do la vontrn.lo f %:.Li
. do bra..YlChiospinos ot c01ui do vertèbrcs, des r2.pporti.! cornrne : la"-
guonr stancl::1.rd /
Inut,:;ur dt'. cor-,)s O/h), longuour standllrd /
bël,'".T·-
<Hlr do b. têto (l!t), lon[';Ucur do la tête /
di::unètro do l'o~~il
(1 t/o) 1 longucmr du l)odiculo caudal sur sa hautc3\\).r (péd.GGu,~, li'~c"
.0000.
ont été retonus ~our l'étude biométriquoo
1
JQSq:l.l' 8n Novembre 1974, 1(;8 di Gsection8 ét(dor.t pou nomtrouSOfJo A
partir de D2CGmbrc 1 11 -JX[!;îlOn dos résul tnts obtonus dn.ns d' autr(;s
domainos ont suggéré l' ;jxistc;nce de popuL::tions différentos. C'est
rourquoi t i\\ pa.rtir de catte déltG nous aVOniJ entrOlJris la dis8oC~~j.\\'!.'~
mensuelle d' GU moins 25 individu.s de cl:..:oquc o'5I'ècG étudiéo? ccci
nfin d'avnir dos mOYZJnné;S rcprasontn.tives 8t ainsi do f8.ir8 dGS dé-
ductions plu~; concluatTI;Gr-;. Gus pois8ons étaiont pl:'01evés, r2,::::>::)()l..0.'1G
li), 'inne: le stock déb,:"rquo au cs.mpomont de Darigondnk:::.
111.40 il ~ g i li 0
8.
l i
mon t a i r Go
Los Hydrocyon ~:cnt parmi, sinon los pItts carn':èElsiers des poi ,c::::,:r' <,;
d'(;é1:.'. douc00 Dtl.ŒiT (15'54) à.[1.."lG 30n livre Il Los Poissons d:.l i~i.:.·'"
sup 6riour" d~crit d'une mxü ère po.théti~uo7 lüur méthoQ,;,: de: c>·~ ': ..;00
Leur régime .:>-limente.iro a û-llrJsi été étudié par HATrHES (1968),
WEOR (1912), LAUZANlE (1 sn) et K2,'NHUIR (1 S'7 3) 0
Hous n' c:.vonc envi Gé'HS8 que l' 6-i;Lldc qUGli t,":'-ti ve avüc doux m6tLoci.o s.
D' C'.bord 1:). m6tl'odo 0.'rJccur:-;ncc qlli ClFlsiste à comptor 10 nombrù
rl' ,~r:;·tor.lQ.C:1 cl::uw lur;qu.;13 ll:le i1r.:)io est pr:5scnt'J ( réGal t;'lt~1 e;;':;,ri-
m60 en ~:':1[\\r rapport .:lU J1'.'il1bro totCl.l d'or;tomnco). Elle clonno lWO

- 46 -
bonne id6c de, la')r6forencc ;),lim(mtairG. A cette' méthode, nous ;),V(;l,L:
;),680ci8 celle des poido. Les proies sont classées par C~tégori88 et
De8éeR ensuite aj'in d'avoir lme idée du ')~ du poids d2- C~)aqlle e8:)008
Ol'.
C',mrc9ar ra,Tport al'.. poids total.
LeI:; poiosons ont été pr61ovos délllS les captures des JC)\\1;',S do !1~C (')
ordinaires. A partir de Ja.1lvier 1975, nous avons Pl\\ profiier rle
pêc"es à la senne pour avoir mensuellement un plus grand nombre
d'individus. Les jours ordiaaires, 1<.::0 poissons étaient apporté élU
laboratoire et étudiés aussi tôt, conjointement avec celles der3 st':---
des 3exuels et de la biométrie. Lors des pêc~';.es à la senne, les (]i~­
tomaCG étaient prélevés sur-le-c~2ffip, placés dans des bocat~~ conte-
nl1nt du for:nol à 10;. ct munis d'étiquette mentionnant l'eGpèce c3t
108 li,ni tes de longtlenrs standards des individus dont les estOï:;acs
y Gont introduits. Au laborl1toire, ces estomacs étaient sortis des
bocaux:, rincés à l' eat'-- simple, ouverts et les proies identifLSe~3
( si possible). mesurées et pesées.
111.5. R e pro du c t ion.
Les rec.JerQ!:Jes dans CG domaine ,waient deux objectifs principaux:
d'une part, déterminer les l~.ifférents stade8 sexuels. car, à notre
connaissance, aucune éC;1.o11e de maturation n'a été établie 8pécifi-
q-t'.ement pour les I~ydroc'yon; d' aQtre part, déterminer la périocl8 d(~
reproduction des cleu..::: espèces déll18 la zone étud.iée. De Iii, il fY-:)r~,j.t
T)o;.:::sible de fixer! aVec un'"
certaine marge de sécurité, le ;r,Œ'ent
0.e la ponte des oenf;] et de l'éclosion des alevins et, en comJ5q,--,--cn·-
ce f de donn8r lm âge apprOJ:imatif, en mois ,aux poissons reccns6s.
Les échelles de maturation ont été fixées, a;1rès ouverture de la
cavi t6 générale, jJ2.r approciation des e;onades à l'oeil nu. Ces ,~-­
né:.dcs n'ont été pesées qlle clans le cas où elles présentaient un
r::crtain ù<'ivelop'13mcnt. Le rapport gonado-~omatique (R.G.S.) était

alors oalculé n l'ain.e de la formule h.G.,s. = .Q...-x,.,100 Ol~ G eF;t le
,)
poids des gonades exprimé en grammes, S le poids du corps exprimé
aussi en grammes. La rGproduction propreon8nt di te n'a été étu'ü~,:,
qu'en laboratoire. Nous avons dn recourir à la dissection, car l'ab-
sence de (limorphi sme sexuel appa.rent ne nous a pas pemis d0 ré)c'.:c··
tir, à vue d'oeil, les poissons en m~les et femelles.
Notre désir était aussi de suivre l'~ctivité sexuelle des Hydrocy-
ons pendant une année complète. Halheureusement, ù.u mois de Juillet
aL~ mois de Septembre 1974 inclus ( la période la. plus intéressante
pour les observations), nous avons dn interrompre notre recherche
afin d'effectuer un stage au centre O.R.S.T.O.M. de N'Djaména l 2li
République du 'l'chad.
111.6. C r o i s s a n c e.
Les récoltes ont été faites au hasard: en mauvaise période de
pêche y tous les poissons étaient mesurés, en période favorablo ();~~
les Ilydrocyon abondant, un certain nombre était ~rélevé au hasard
d2.l18 chaque pirogue.
lIT. 6.1. r'!esures de longueur l'lt de poids.
Les longueurs sta.nda.rd.s et totales ont été mesurées à 0,5 .cm pr;,s.
Quant aux poids, ils sont exprimés en gr~~mes avec une précision
variant avec le peson utilisé : 1 gramme prôs pour le peson de 10C g,
5 grammes près pour celui de 1 kg, 100 gr~nmes près pour celui ùe
5 k(~. Ces pesons, de marque P':;::;OLA, sont d'un emploi aisé f,ur le
t~rrain. Les poiGsons, au corps eénéralement gluant, étaient ni~-
cés st:ivant les cas, par la dorsale y l'adipeuse, la caud.ale al'. '.
l'opercule. Pour les spécimens de plus de 1 kg, ils étaient accro-
chés par la fente branchiale.

- 4A --
111.6.2. Lectl1re des écailleo.
Les prélèvements d'écailleFJ ont été faits à l'aide d'une paire (le
Idnces moyennes, sur le fla..1.c gauch~, sur 108 troisième et quatric,~\\('
( Hydroc,7on forskali), quatrième et cinquiCme ( Hydrocyon breviG)
rangées cl' écai Iles au-<lessuG de la lignè latérale en aplomb ch la
partie postérieure de la'dorsale ( Fig. 111.5). A cet endroit sc
trouvent les écai llel:: otanclard.s, symétriques, ni trop'peti tes, lÜ
tro'c' grandes. Les écailles étaient ensui te gardées dans des sG'.C;-'3tS.
'';ng6néral, la technique de préparation est la F.lUivante : trempa,":':!,
des écailles, pendant 10 à 15 minutes, dans une solution de soude
ou d~ potasse n 10;:., nettoyage entre le pouce et l'index, rinçi1ge
il. l'eau simple, observaUon ROUS la loupe binooulaire munie cl' lln
micromè,tre f cm milieu acqueux ou entre deux lames de verre. Dane,
notre cas, exception faite des écailles non observées au moin~ un
nois apr8s leur prélèvement, le nettoyage direct à l'eau simule' suf-
fisait,. Pour chaque poisson, quatre écailles en moyenne étai:nt '):""0-
jeMes sur un écran de papier bl<U1c avec "un ngrandissement cle S1 ~~
fois.
Une bonne écaille B~ prêtant à la lecture doit repondre à trpis eX~.­
gences : avoir un foyer rêdui t, des circuli distincts et réguli,)rê;\\
d~s annuli complets pour celles qui en présente!J,t. C'.e.s~ pourqL'.oi
nOUA avons systBmatiquement éliminé les écai Iles macro-eentriqucs ~
dégénérées et celles quipr~scntent des defauts de formations
( Photos 111.6 et 111.7).
Les mesures ont été faites sur la projection, à l'aide d 'une ~'i'\\f?:l(j
transparente graduée en mm. Les distances, en mm, ont été mesur';"~s
du centre de l'écaille à l'échancrure du bord crânial en suivant le
radius central. La distance foyer - premier nnnulus a été notée r1,
celle du foyer au deLL'Cième annulus r2 1 ••••• etc., la distance total'.)
foyer -bord de l'écaille ost notée Rou rt (Fig. IlL3). Pour les
écnilleeprésontant un anneaU étroit, nous avons noté centre ~e
l'écaille - milieu de l'anno~u étroit = r1i centre de l'écail'9 -

Photo III. 6, -~emple d'éc.::J.lle
Photo 111.7. !':Xemp le d' écai l J.c
macro-c8ntriquc.
malformée.
(II.forskali. long 27 cmi Poids
(H.forskali. Long 16,5 cm; Poids
270 g; Date do cil.pture-J.wv.74)
49 gi Dël.te de cël.piure-Aollt 1QL')
bord de l'écaille r2 == rt=: R. ( ce soni les écailles à dew:: arJnu~i
qui ont prés8nt6 l'anneau étroit) ( Photo IIIaS). Les écailles qlli
ne présentaient 0as da discontinuité ont été notées 0+, celles qui
en présentaientw1e : 1+, dCLu : 2+, etc, ( Photos 111.9 , 111.10,
III. 11, nI. 12) •
Photo III, 8, :~cai Ile, avec 20r1':
étroite.
(n.forskali. long 31 cmi Poids
400 gi· Dël.te de capture-oct. 74)

- 50-
Photo III. (J. ~caillc 0+
Photo 111.10. Scaille 1+
(H.brcvis.·Long 21 cm; Poids
(U.forskali. Long 31 omi P02.'::J
150 g; Date de capture.....Févr.75)
400 g; Date de capturc~i'..nv.75;
Photo III.11.
jcaillo 2+
Photo III.12. ~caille 3+
(H.brevis. Long 59 cm; Poids
(H.forskali. Long 42 cm; Poids
3800 gj Date de o~pturG-Mars 75)
1050 g; Délte de capture~anv.75)
c'est en se basant sur l'époque do l'éclosion, sur le mOnient de III
formation des annuli ct sur la date de capture que l'on a pu alors
détenninor l'âge de chaque poisson. Donnons un exemple concret : :l
,-:..
supposer que l' éclo Gion dos alevins se si tue en Aont, quo les éll1nuli
apparaissent en Nlars, un poisson capturé :.~n Jauvi0r et présentant
deux annuli aura : 7 mois : fin Aont - Mars correspondant au ~remier

- 51 -
anneau, plus 12 moie: Mars - Mars 00 rresponda.ntau deuxième àru10'-.U;
plus 10 mois: Mars;" Janvier oorreBP"Pndant au troisième anneau non
encore limité par tiharlnulue; oe p~iécSonseràitidonc-clanssatroi~3i,~.... '
,
'
" "
. '
, :'. ,,~·t, .
.
(
' .
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.-
mG aimée.'
!.'
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... -. :l~' .~. :
..' ~
.
.;",'
. r,
f:-,' ."
.
..~::
", .
Pour, les oalculs des relations
lon8ueur'~ poids, longueur~~y6n
de l' êqai Ue, longue:ur ,standard '- 10n8llâ';lr- totale ,'du coieffioi;nt
de oondi tion K, les :oalouls~'de oomparai~n des mlles etid;es 'fe;n'~l­
les ( croissance Ùnéairi,~t pondéralo:, coeffioient de ~o~dition)l
portant sur un nombre élev~ de donnêe~, poue avons eU. ~oourB "
. . • {
t
.
un ordinateur et à une machine à calèul j,HP 25" programmable, coci,
pour pouvoir obtenir rapidement les moYennes, déviations standards,
'intervalles de confiance.
1.'
,
"
,- ;..~: '.' ".
,,-
.'
. ~;!:" .
.,

- 52 -
IV. RES U L T A T S
IV.1. Bio m é t r i e.
IV.1.1. Relation entre la longueur stahd,ard et la longueur total0.
L'étude biométrique Gt oelle de la oroissànoe linéaire ont été ba8~::;s
sur bs mesures de longueur standard, la meSure de là. longueur tota)J)
s'est avérée diffioileet parfois même impossible du :rai tque les lo-
bes de la nageoire c3Udale sont assez ~ouvent endommagés (lorsql~8 10r:
Hydrocyon sont emmaillés, d'autres poissons les attaquent, particaliè-
rement àla êaudale)~
Pour passor aisément do l'une des l~gueurs à l'autre (par cxc'nnlJ
pour oonnattre la lon~eùr totale d'tin poisson à caudale sectionnée),
nous avons'cherch~ à établir une relation entre eiles • Les lon7,U8urs
standard étant en a.bsOisse et les longùeurs totales en ordonnée, nOl:'S
avons porté les diff~fente couples de valeurs obtenues au cours de nos
reéherohes. L'ailuregénérale est une droite dont l'âcDiationest de L'
iorme 'Lt ~ a1L8 +ao.. ~s valeursd.e a.1 èt â.o troù.véee par i 'ordina-
teur, pour le meilleur ajusto~.ent, sont consignées dans le tableaLt
IV.1 ,la figure .IV.1donnant les droites ,relatives à Hydrocyon bre-
vié ct Hydrocyon forskali.
Si:gnalons que les poissOns ayant sèm ,à l'étâ1:>liè~ement de ces équa-
" tians avaient des longueurs atandardcoïnpriaes entre 15,Oêm et 48,)
cm pour Hydrocyon brens ct- 11",5 oro. et 42,0 om pour Hydrocyon fors-
kali.

- 53 -
~lesl
deico~fficient
"
a.a
a1
couples
de
Espèoo
'
va.leurs
1corrélation
'.-
.......
,
..
H. brevie
0,78
1,20
351
\\'
0,91
-H.. forskali ' 0,58 1,21r 455
0,98
1
\\
' 1
1.. i
Tableau IV.1. Valeurs dos paramètres pour la rela.tion entre la lon-
gueur standard et la. longueur totàle.
" '
! .
• 1
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~
.~~
Ii'igure IV.1. Corrélation entre la Pongueur totale (Lt ) et la lonr;uGl.lr
standard (La) en cm.
(
Hydrocyon brevi s
Li = 1,20 Ls + 0,78
-
- - Hydrocyon forsk.
Lt= 1,21 Le + 0,58)

- 51' -
IV.1 ~2. Description biométrique.
LGS études biométriqtles sur les Hydrocyc>il brevis et Hydrocyon fors·-
. kali entreprises parDAŒGT (1954) dans le fleuve Niger, BLACUE (1~ô{)
'dans le Lac Tchad Gt R.~IZER ct al (1972) dans le fleuve Sénégo,17 118
sGmblent révéler que do légèros différenoes entre les populations
tchadiennoB d' uno part et les popula.tions nigériennes ct, sénégal~üGc:3
d'autro part (BLACIIE (1964) a éorit notamment à propos d'Hydrocyon
,brevis : "Il est probable qUe malgréquçüqUes divergences (mus8aupl.1.s
. allong~, oeil plus petit), nos exemplaires tchadiens appartiennont à
, une mame sous-espèce o6cidcntalo que les formes du Niger, mais i1 nJ
peut être aotuollemant tranché de la quostion, tant quo la fOrnl';; tY1JÜ
du Nil ne sora. pllS mieux ponnue"); les deux dernières populations pou-
vant' être,considéréGs comme appartenant "à une m3me espèce sans dis-
tinction possible de sous-espèce ou variété" (REIZER et al, 1>72).
Nosrésulta.ts (Tableau IV.2) no diffèrent guère de oeux deo ,::tuteurs
pr~oédan'ts, la. varia.bil:Lté observée l§tant oortaincmentdne al1!:":r:vlIl
nombre de nos observations. La seule différenoe notable conç,;rJ\\f) 1.'1
i.
dentition où nous avons toujours ~encoz:tré, chez les deux OGpèc::;s,
dou~edents à la m~oire supérieure et ~ix à la mâchoire inférieurüo
Quant aux résultats consignés dans les tableaux IV.3 et IV.4, ils ne
différent pas notablement de cclix de. DAŒ~T (1954) ct REIZER et al
(1972). I l fau.drait remarquer néarnoins~e nous n'avons pa.s riJnoontr(~
.
'
Ç,;".
d'Hydrocyon forskali a,yant 5?t rangées d'écailles sous la ligne h,té-
rale en avant des ventrales.
L'évol~tion mensuelle de quelquesoaré1?t~rea,à,partir de Décembre
1974 ,figure dans le tableau IV.5. Nous n' av~:ms pas tenu compte C',C8
résultat~ antérieùr~ à cause du nombre peu élevé des observations ct
du manque dG p~écie~on dansl~applicati9n des ~éthod~s utilisées.
Chez les Hydro~yon brevis, ni la moyenrte vertébrale, ni la moyrwm
des écailles de lali~'lC latérale:n~ diffèrent significativement (t'un
moie à l'autre. ,Le rapport longueu:ç' standard /
hauteur du corIls par
contre, augmente prOgressivement de Déoembre. ~914 à Juin 1975. Ln

nombre
Vertè- 1 Ligne
:~a.ngées-d'écailles Branch. Long.stl Long.st/l'Long.tê! jPédiCUle/DentitiOn
d'obser-
brcs
1 lat.
sus.lat.lsub.lat.
infy!sup. haut.eur
long.
diamètre; caudal
mâch.sup.
v a t i o n s ,
'
tête,
(oeil
II
l/h
!mâch.inf'.
l'
:
'
i
1
H.brcvia
1
202
1
47-5 2 /
5?:~~' 17-10/4-7
3,7-4,51
47~521
8!-9à-
3,2-4,6
1
"
i
!
5,~~7t81 1,3-1,91 ~g
,
,
~--
\\
1 H.forskali 1
219
! ,.47-521 47-52 1
!
, 1
~.• .1 ~ 18-10/4-71 3,5-5,6 4,1-5,214,1-5,7 1,6-2,2i 12
1
,
i
,.
10
Tableau IV.2. Quelques c~actéristique~ Gssentielle~.
V1
V1
J,
. . ,~~.
l'
H.brevis
1 D : II,9; A :
III,11-13; P : 1,12-13; V : 1,8
H.brevï:s
'~-9!-; 47-52; ~ j
'7,1,-
H.forskali 1 D : II,9; A : III, 11d!44, P : 1,11-13; V :, I,8
H'.forskali
r,,-
;"
47--52;
~~
1
Tableau IV. 3. Fonnuie chiffrée du nombre de rayons des
Tableau IV.4. Formule scalaire~8q.
nageoires.
i··:~
!t

' .
!
,
Déc. 1974
Jan.f975
Février
l'~ars
Avril
Mai
Juin
i
Juillet
1
1
r
-
_.....
Vertèbres
. \\ 51 ,OO.!O ,06
51 ',16!O,16.
50 ,04:.tO ,25
5J ,00.1O,00
49,56.10,27
50 , 24.:!;O , 22
49,3220,25
49,40.±C,49
"
-
-_...
m
Li gne ·la~érale i
49,46-+0, 36
49,44i0,28
48, 92.!O , 34-
.~
ID
M
p
~.ng./hauteu.r J 3,53:tO'98 3,6510,24 3,88.:!:O,10 4,03:!.O ,06 4,19!O,09 4, 15,:tü,05 4, 11,:tO,09
0

......
.
......
-
n.
!
21
25
25
25
25
25
22
)
10
:
1
-
1
\\
Vertèbres
'
i 48, 2110 ,44
5'1, 16!P, 16
50 , 5Oj;,O , 50
50,23~,24
49, 92!O, 36
4? , 96.:!;O , 15
49, 1610,16
4 ),05i< ,2~
V1
,
c:r.
-
--
'r-!
Ligne l~térale,i 50 ,48:!O,31
49,7 810,37
49,83:!.O,24
'ëi1
~
i
m
i'
M
Long./iiauteur .! 4 ,OO.±O, 25
4,30!<,,10
4;41§,20,
4 , 54'+0·0°
_ ,
7
4,53.±O ,39
4,72.:!:O,12
0
4, 75,!,O, 13
CH
..
1
'-

....
1
......
n.
-1
2~
25
12
22
25
25
25
22
!
,
Tableau IV.5. Variations mensuelles de quelques indices caractéristi~~es.
(les indices présentés sont les moyennes IDi3nsuelles pondérées
avec leurs intervalles de confiance; n =nombre de poissons
disséqués)

5~ -
même variation est constatée pour Eydrocyon forskali. Le phénomèuo
,s'explique vraisembl~bloment, dans lcsdeux cas, par une diminution
de la condition durant la. mame période '!(voirpar~çaphe IV.4)0 Le. r:)··
lation'longueur / hauteur' ne semble donc pas 8tre,un indioe biün fixé;
la hauteur rolativé'des poissons dépendrait de leuI~ condition. Eydro--
;
cyon forskali présente èn outro, dos variations pour deux autres· cn.r::'.o-
.
'
,
.
tères. Pour 10 no~bro do vertèbres, on conetatodes changomonts brus·-
quos de ln. mOYûline monsuelle, notamment de Déoembre à Janvier et d"
Uai. à Juin. Ces observ8.tione sont en faveur de l'hypothàse déjà for-
mulée dans le par'agraphë' III.2, à savoir que les Hydrocyon forskdi
sont loin d'être·sédentaires; d'autres arguments seront~résontas dans
.
i
dos paragraphes ul térieur~ de co ohapi tre.
IV.20 L c
r é g i m c a l i men t a i· r Co
IV .20 1. Al1~entation dos alevins ot des jeunes Hydrocyono
Les aleVine et los jeunes Hydrocyon de longueur standard infériouro
à dix centimètrcsn'ont'pas été capturés. Do ce fait, l'étude di') leur
régime al,imcmta.i:ro i1 ln. pu âtre entr9prise 0 Néamoins, certains 8.Llt;;;urs
sc sont penchés sur le problème de la.'riutri tion des alevins 'Jt (L-:8
!
1

"T".
jounes Hydrocyon previs, (BLACIlE, 1964; ,LAUZANNE, 1972), Hydrocyon
·
1
'
forskali (BL.ACHE, 1964i WBOR,1972i LAUZANN'I,: 1>72) ct Hydrocyoil
vittatue (MATTH::~S, 1'968; KENMUIR, 1973). Les résultats obtenus sc
complètent et tous coo'auteurs st 3cco rdcnt pour dire que le régirnQ
i o.htyophage des Hydrocyon n' apparatt qu'à partir d'une certaine lon-
gueur. Les alevins so nourrissent tout dtabord de zooplanoton (Copépo.··
dest Cladocères, Rotifères), évontuellomen~'même d'un peu de phyto-
plancton (Volvox), puis d'invertébrée bcntiq~cs (Ostra.codès, Oli,;"O-
chèt'Js, nymphos d'Inscct,)S aquatiques. 0••• ). Plus tard le régime
.alimontaire oomportedoe proies do ~lus grando taille telles quo d~8
Insectes (}lioronoctG par oxemple) et ~os Crustacés (Crevottos). Lo
régimG franchement carn::.ssior est adopté plus tSt par les jounes Hytlro--
,.
cyon brevisque par los autres espèces dl1 gl)~re, ce qui n'est pas
étonnant, vue la croiss~ce' rapido de cette cspèce·(voir,paragr.IV.4).

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49,7
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1,1
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5,3
5,4
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0,3
5,7
0,6
0,4
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H
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nombre
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-
3
2
-
33
17
12
7
2
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3
2
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13,7
15
-
592,7
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168 - 65,0
66,5
52,5
4,5
70,5
4,5
5,0
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1,0
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-
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3,5
37,7
-
-
-
-
-
-
-
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0
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3
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15
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-
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, 29,5
1
1,7
7
-
-
-
-
-
-
-
39
totaleg
-
Tableau IV.6~ Principales données sur le régime alim0nt~irc des P~drocyon.

- 5~ .
.;,.
IV.2.2. Le régime ichtyophage.
Lé tableau IV. 6 donne UQ.e idée de la varfété des espèces proies GC:
sommées par les Hydrocyon, véritables p;édateurs, faisant ,partie du
maillon terminal de \\achatne alimentaire en milieu aquâtique dulçD.






•~
~:
• ,
>
quicole. L'étendue Ide la gamme des protée, plus variéè ài~êz H;ydrocyo~,1
brevis provient peut-êtré du nombred~iridividUs é~~diés (814 ~ontre
319 Hydrocyon forekali). Qu'ant au P9uroentage d'o~cu~ren~ qui, dans
les conditions normales, donne une idée de "la préférenoe" alimentéJ:i:'e;
._
~l
i l est ,dans le cas présent,. peu révélatElur, car les valeurs trou·"
'vées sont fortement influenoées par ~adisponibi1ité des proies ,cet-
<
'
te dernière étânt,· elle auési 1 sous la dépendance des saisons. Nons
pouvons néamoins remarquer que les Hydrbcyon forskali révèlent,une
certaine préférence pour les Micralestesj les Alestea et les, Hicro-,
,
,
,
thrissa, 'alors que les Hydrocyon brerls mangent surtout des Tilapü..
des .\\lestes et des Synodontis. Bien que très' abondant dans le sec·'
teur, oes derniers sont cependant peu oonsommés~ cause de lour sye··
tème de défense.
'L'ingestion de C~8 proies se fait de'différentes manières. La 91u6
.
:'
.
. ,
~
.
" .
fréquente consiste, pour lé prédateur, à, avaler d'un seul coup de
proie, lorsqu'elle est de 'blIl.ille relativement petite, en l'~ttaq'u:mt
par devant; l'attaquè par derrière est rare. Lorsque la proie ost
assez ou très grand.e, Eydrocyon avale 'la 'partie antérieure et s2ction-
ne celle qui, n'a pu pénétrer dans la gueule. La, troisième manière se
rencontre aussi assez souvent: le prédatcuL s'attaque à la proiG pnr
le milieu, la sectionne et avale l'une qu l'autre des portions. Nos
,
."'
i
résultats, ont 'r~vélé que HYdroQyonbreV±ê sectio~e plus fr,éque~ent
ses proies que HYdrOcyon forskali.
~n ce qui concerne la digestion, le pourcentage élevé d'estomacs vi-
des par rapport au nombre total d'estomacs examinés (i18% chez ;Ivdro-
cyon brevis, 70% chez Hydrocyon forakali) atteste un transit stocnao'11
(vi tasse de digestion) assez ra.pid'e~

;)0 •
PoUr clore ce pa.ragraphe, nous parlerons brièvement du' rapport (;xis·
tant entre la taillè d~ préda.teur et celle de la proie. Le tablc::cu
IV.7 nous donne les lirnites inférieures et supérieures dès tailL>J
des proies 'correspondant aux différentes classes de longueur des pré-
dateurs. A p~rt les très petites espèces: Micralestes, Mic~othri8sa~
le ,rapport varie cn général de 0~2 à O,3,et parfois de 0,4 à 0,5 •
. ..
1
1
Classes de
Long.mb.irn •. Long.maxim.
Long~minim. 1r.Ong.m~dm,
longueur des
proie
proie
proie
.
prOle
- _.
prédateurs
Hydrocyon brevis
Hydra cyon forskali
1
10,0-14,9
1,5
4,0
-
-
1
15,0-19,9
5,.6
9,5
2',0
8,5
1
1
20 ~0-24, 9
1
4}0
·19,5
4',0
6,5
\\ .
1
1
25,0-2S,9
5,5
13,0
6,0
9,5
i
1
1
1
30,0-34,9
4,0
1
14,0
-
-
i
1
35 0-3>',9
!
11,0 .
1
-
-
'.-
" Tableau IV. 7. Longueurs des proies par classes de) longueur des pré-
dateurs (longueurs exprimê~s en ~.
. .
IV~3.R'e pro d uç t i 0 n.
1'"._,.'
,
'
Le.s dissections rai tes en labor~toire nous ont permis,non seulement
,.
de reoueil1~r les données biométriques et une pa.rtied,es .résultats
BŒr l,e régime alimentaire, mais aussi d.'acquérir certaines données
'.
sur la reproduction des Hydrocyon.
Dans l ~ échelle de. maturation adoptée pour ,les femelles nous avons
'distingué :
,-; .

61
Le stade 0 : les gonad8s sc présentent en bandelettes 1")2.l'D'·::·5,
lisses, de largeur inférieure à 1,mm, sans vascularisation vièd.... ·
bleD Ge stade correspond aux immatures et aux femelles en r~}os
sexuel.
- Le stade l : les b<lrldolettes, de 1,5 à 3 mm de large, ,'..pparnis-
~
.
,sent finement granu~euses à la lumière; quelques minces vais-
seaux irriguent les ovaires.
Le stade II : les gonades devionnent franchement granuleuses à
l'oeil nu, néamoins les ovocytes demeurent encore assez petits •.
Une .colorationrosâtre apparatt, dne certainement à la bonne
,
vascularisation 'des ovaires qui ont 5 ou 6 mm de large.
Le st3.de III: le développement s'accentue. 16s ovocytes, pou-
vant s'enlever indi~duellcment, ont atteint la grosseur d'un
grain de sable. La couleur rougeâtre dès gonadds est la consé-
quence d'une très grande vascularisation. Les ovaires ont une
largeur de l'ordre de 7 ou 8 mm.
- Le stade IV : les ovocytes ont atteint leur grosseur normale. La
largeur des gonades volumineuses, orangées puis brunâtres, dé-
passe parfois 15 mm. La vascularisation a disparu. Ce stade. est
celui de la fin de la maturation.
- Le stade V : marque celui de la maturité totale. Les gon~d0s
sont maintenant des sacs volumineux, grisâtres, à envelopp~
mince. Les oeufs sertent de la paPille, an~e par simple prossion
du pouce Rur l'abdomen.
- Le stade VI : les gonades sont vidées de leur éléments. Ce stada
qui corresponq. aux. femelles 8lYant pondu n'a pas été'obsoÏ'Vé cn
fin Jui llet. '
.,
L'échelle de maturation des HYdrocyo~ mâles ne compor~e que cïnq
stades
Le stade 0 : les gonades sont de minces cordons filiformes
tranaparente, dû d~ûmètrc iriférieur ou parfois égal à 0,5 mm.
C'est 'le stade oorrcspondant auX mUes immatures ou en repos
sexuel.
Le stade l : marque le 'début du développement des gonades qui
"
atteignent 2 ou 3 mm de diamètre. De couleur blano~acrée, 13ur

- 6~ -
po.rtio antérioure présont(.l un pl!lB {Ç'1;.1nd d!5voloppomont pr.l.r r'~,p­
port à la partio post'riourG.
- Le stade II : les testioules s'aooroissi:3nt, atteignent :):i.ltEl Q•.;
5 mm de diamètre, pronnont l'llSPeot d'un boudin l)t la co:ü:;L1!'
blano-orèmo. Un liquido blano, plus ou moins épais, la lait '.J ncü ,
apparaft après seotion de la. gonade.!
- Le stade III : marque la maturatiop complète. Les testicu183,
tcujours blanc-crême, plus ~platis quo cylindriques, ont 1~1C
dimension transversal'J égale ou su,érioure à 10 mm
suivant :'.2.
t
taille de l'individu. Quelqu.es vai.BB~aux sanguins apparai8S()llt
sur los gon~es qui
par simplo pr~ssion, laiSSent couler le
f
la.i tcnce.
... Le sta.de IV
corrGspondant aUX tosticules vidés, n'apé18 été
observé.
IV. 3. 2. Le cycle sexuel.
Du ta.bleau IV.8, on peut conclure que les TIydrocyon forskali cnt!,::';'1t
.,
enmatur<ltion avant les Hydrocyon brevis. Pour le9 deux espèces, 1: :',0-'
ti vi té soxuelle débute plua te.rd ohez les mâles que "hez les f0.nnl1ü [1:
mnis las mâlGs arrivent à maturité' avant 186 femo1l0s~ Sur 03 ffi0me
ta.bleau IV.8, on peut ,foir qu~ la pontt<! O~:lnZ Hydrooyon forokl.1i n' in-
torvient pas avant fin Juillot (puis'!uG le sto.de VI n'a pa.s 8té ob-
I
se.rvé on Juillet), et que oelle des Hydrocy'on brevis doit avoir licù
un peu plus tard. En somme, on pourrait ~ituer la ponte ohoz les dov~
espèces éUlX environl!l de la fin du mois de Juillet ou mois de Sept)nl'Jr:
oomnlO 1'a:vaient déjà signalé DAGET (19~4), BT..ACHE (19~) et RTrrZER
(1974)~ C'est par conséquent enfi:x:ant la d.a.t~ moyenI:le des pont8s au
mois d'Aollt ql,lc l'~ge des poissons oaptur3s él. P'l âtre éva],ué. 'l'Totons
,
"
'
" .
quI) l"activité serielle de~ Hydrocyon è.ébntc dès la fin de la pr3Dîi0-


~
1-
, '
re année. Le tableau IVr8 fai tresflortir en outre une cortaine hét§·-
rogénéi té dans l' évolution dos star1EJs sl"lY.::J.els chez Hydrooyon for81~D.··
li. Ceci est un argumant de plus Gn fl",'J·.<lH _, l!h~Tothès13 de If.c:üs-
tonoo de populations diff6.rcntea.

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1
Hydrocyon brevis
Hydrocyon forskali
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Hydrocyon brevis
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11
18
21
1
1
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1
1
1
Tableau IV.8. mollltion mcnSL'.vlle (sn pourcentê,gc de nombre mensuelle) des Stad29 sexl1!"Jls
mâles et fem<:lll('!s chez !:GS H;;rdrocyon brovis et Itrdroc;ron fo:rs1:ali.
(n = nombre d'b.divicll1s §ti.l~lié0S: 11 = 'J~Üe; F = fomerie) .

" ..
.~.~ i
'i ~ ~ . '
' .
.;. 64 -
IV.3.3. Le rapport gonado-somatique.
Los valeurs du rapP9rt gonado-somatique (n.G.s.) viennent confirmor
les résultats obtenus par examen des gonades (Tableau IV.9). Chez
Hydrocyonforskali, l'augmentation pour los 'mâles est progressive,
tandis que les femelles accusent une augmentation brusque ct impor-
tante de Juin à Juillet. Chez Hydrocyon brevis, le R.G.S. présente
des valeurs maximales en Juin aussi chez les mâles que ohez les fe-
molles.
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1
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D
J
F
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\\
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M
J
Jt
j
~
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0,05
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0,07
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0,7
,
M
,
H.forskali
0,05 . 0,05
0,05
0,1
0.2
0,9
1,2
1, ~
H.brevis
0,05
0,05
0,05
0,05 ..' 0,05
0,05
0,7
0,1 -1
..
F
-
1
i H.forskali
0,05
0,05
0,1
0,05
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0,6
0,5
2,4
! -.
!
Tab.leau IV.9. Evolution mensuelle dur@port gonado-somatiqll:;.
(M = m~es; F c femelles)
,
IV.4. C r o i s san c e.
L'étude do la oroi~swloe prêsontait un in~ér8t particulier donG 10
oadre de nos rooherohes. En effot, o'est à partir dos r~sultatG ob-
.
, ,
tonue quo l'on espérait'mettre an évidence 'l'infl~enoè sur la vic des
poissons, de certains facteurs n~turels particulièrement de la péri,...
ode de sécheresse qui a sevi dans les rêgionssahéliennes en 1972 ct
1973.

'6~ -
IV .4.1 ~ Histogrammos mensuols de fréquence des longueurs observêos.
La figure IV.2donrie, pour HYdrooyon brovie, une impression, soit(~
10. dominanoe d'une fleule ola.sse d'~ , soit de l' existenoe de plll--
sieurs olasses d'8.ge n'aJ7a.nt pas de grandes différenoes de long'!:8L'.r
moyenne. Des pics suooesslfs n'apparaissant pas nettement nous
~vaient paru autrefois inexplicables. La figure IV.2 permet 'cepen-
dant de voir que l' arr~t de oroissanoe ae si tue entre Décembre et
Avril-Mai, la cro i seance intervenant de l4D.:i à Décembre. D'Aot!t à Oc-
tobre, i l apparb!t dans les captures, des individus issus d,'Wl nou-
veau recrutement, se caractérisant par uhe longueur moyenne fniblei'
cette classe domine l'ensemble des captures. On remarque aussi que la
croissance est très rapide d'Octobre à Décembre et que la long\\.teur
moyenne des poissons de la cohorte 1974 ont une longueur moyenne plus
grande (croissance meïlleure) que celle de la cohorte 1973.
-. -··--·-.--r----···
1;,
Fr-
.>
.le
20,
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Figure IV.2. Histogrnmmes cles
fréquences de longueur rilenSU-
i
eUes des captures - r-~ydrooy­
L
on brevis.
(,
(. --'.
Barigondaka.;x - . }l' G::>mi:
F = fréquence; L ~ longueur
standard en om; D = Décembre~
J = Janvier; A = Aol1t; 0 =
,j
Octobre)
i
j
. /\\'1:".'
_ ...~.~_____
1,

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- 66 -
o
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Figure IV.3. HistoGr'"i!;rC~C
J, ',-
-,
des fréquenoes de longueu~~'
j'i5
!
men,Buelles des capt~1:::-es _.
Hydrocyon forskali.
(. - , ' Barigondakai'l ----'1
N'Gami; F = fréquence; L
longueur standard en cm;
D
D( ~~mbre; J == Ja..nvie:-.
A == Aot.:.. ~; 0 = Octobre)
Contrairement à ceux des Hydrocyon brevis, les histc.;ra,lJ[,,:)s de fré-
quence de longueursohez Hydrocyon forska.li (Figure IV.3) préSGi1tent
une certaine "anarchie", .un manque de régulari té. ~s histogr::unme!'l
.
1
étalés ont des pios qui se déplacent tant8t à droite, tant8t à g0U-
ohe. Les déplaoements les plus remarquab,les vers les petites lon-
gueurs moyennes ont eu ,lieu entre Déoembre 1973 et Janvier 1974, Hai
1974 et AOtlt 1974, Décembre 1S'74 et Janvier 1975 et enfin entra Ïtl"li
1975 et Juillet 1975. D~s ces conditions, il s'avère difficile dG
tirer des conclusions ElUr l' existenoe de différentes classes d 1 a[:\\~
où de périodes de oroissance sur.base ,des longueurs moyennesi ].13
plus que l'on puisse faire eot d'émettre l'hypothèse d'un d,::)l;;f)!.~·­
ment de populat:lons chez les Hydrooyon forskali. ou, en d' aLltr'3~'.':::'''·
. mes, l' exi stence d,e populations différentes se suc9édant?." 'JC'lrc (18
l'année, dans le secteur étudié.

.,.. 67-
Afin de savoir si le3 distributions de fréquenoes observées à D~ri­
goridaké\\ sont représentativas de la di.stribution des longue'urs 8.l1.X
environs de Mopti ou, 0n d'autres terf!les, si les filets utilisés à
Barigondaka sont très sélectifs, nous avons procédé à une comparili-
son entre les célptures faites à Barigondaka et celles faites à la
sonne, dont la sélaotiyité est très faible;, lors de,daux p3ches col-
lectives à N'Gemi, en Avril' 1974 et en tt3i 1975 (Figure IV.2 ct IV.3).
Pour }~drocyon brevis la plus petite longueur des poissons oapturés
est sL~périeure à. 20 cm. Cela. ne peut ~tre du à la séleotiviU dcl'.I fi-
lets car on a capturé, en Ootobre, des ih~viduEl de longueur inféri-
eure à 20 cm. On peut donc en conclure qu 1 en Avri l:.Mai, tous le t3 in-
dividus dru1s les populations étudiées avaient une longueu~moyenne
supérieure à 20 cm. Lu deuxième remarque est que les populationD .
,.
drHydrocyon brevis à Barigondaka. et à N'Gomi n'avaient·p.as lu lTI~me
distribution de longueur, lec ta.illes modales étant plus élevées en
lIai 1:::75 qu'en Avril 1SJ74. Chez Hydrocyon forskali, les poissons clc.
longueur standard inférieure à 15 cm ne sont pas pris dans les. fi-
lets de B~rigond~ca, Mais cela. ne Yeut pas dire que les'petits inQi-
viduE soient absents (c.f. histogramme de'Mars 1975 ~ù la p~che a
été faite à la senner au moins pour une partie de la oapture mensu-
elle). En définitive, il ressort de cette comparaison entre les cap-
tures de Barigondaka et celles de N~Gomi que les échantillons de l~
première station de pSche ne sont pas rcprésentntifs.des populations
des environs de Uopti. Ceci peut ~tre du au fait que les distributions
de longueurs ne sont pas les mêmes partout ct aussi à la Bél~otivité
des filets utilisés à Bnrigondaka.
Les lon~leur3 moyennes men5uelles observées, par classes d'age,
sont consignées dans le tableau IV;lO et la figure IV.4. Comme nous
l'a~ons déJà remarqué sur les histogr~es, nous' voyons l'cvolution
progressive des longueurs moyennes chez les HYdrocyon brevis et l'ar-
rêt de croissance situé entre Décembre et Avril~~. La croissance
est très rapide au début pour les individus 0+. Pour les Uydrocyon
forskali au contraire, on observe des irrégularit~B dans l'évolution
dos longueurs moyennes mensuallee, avec des diminutions importantes
.'
de longueurs moyonnes d'un mois à l'autre, qui ne peuvent s.éxpliquer
que par le passage de populations différentes, aux lieux de p3che, au
cours de l'anncie.

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3+ 1d-c 1
-
-,,20
3,60
n
1
3
3
Tàbleau IV.10. Longueurs inoyen.ncs mensuelles pé'.r cln.ssEL d'âge.
(* individus provenant à 1:9. fois dG pêche à b. senne et CllX fileta maillants; l = longueur moyenne Gn c,n~
ide = intervalle de co~fi~~ce; n = nombre d'obs~rv~tio~s)

-
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...
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-,'", l
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; ~.,
. "
1
Figure IV.4. Longueurs moyennes mensuelloG par cilassos d·a,~.
(long'.lours on om ;:l,veo -loura intorvalles de confianoe: • 72, '73
et '74 - années de noissMce; des pointillés vertioaux ohez
Hyd~cyon forskalii indiquent· un c~éU1gement de· la. populatioq).

- 70
IV.4.2. Croissanoes linéaire et pondérale.
Los courbes de croissMce linéaire .ont éM établies sur la base lb le.
moyonne des longueurs. standard des poissons pendant la période d' ci:..'-
r~t de croi ssance (Tableau IV.11). Cette valeur pour chaque· année GS+'
représentée par une droite horizontale tandis que les périodes do
croissance sont représentées par des droits obliques reliant los 8X-
trémit~s des différentes droites horizontales sur la figure IV.5- L~
oroissance linéa.ire ost très importante pendant la. promière :::.LUléG
surtout ohez l~drooyon brevis. Ln différence entTe les OroiSS~10~S
des deux espèces résulte de la,oroissance de la première année. Il
faut enfin noter, comme le montre le tableau IV .11, ~e les varin--
tions individuelles sont très importantes.
.
Hydrocyonbrevis
Hydrocyon forskali
l
idc
n
é
ï
! idc
n
é
-_._-.-r----t---- -_.--..-..:,...._.__..
0+
26,82
0,27
514
19-35
20 ,820,39
325
14-28
1+
29, 46 0,50
.256
20-38
25,62
0,34-
432
17-34
1
2+
33,441 6,60
9
22-44
28,25
1,11
56
22-36
'.
,
3+
43,3,3i 9;87
3 !40-49
34,75
3,55 1
4 ·.32-38
.
:
:
1
!
!
!
...
-
._-
..
Ta.bleau IV.11 • Longueur moyenne standard pendant la période d'arrêt
do oroissanoe.
(i 3. longueur m~yenne en cm; ide = intervalle de confiance; n = nom-
bre total d'individua observés; ê ~ éoart)
Les courbes de croissance pondérale ont· été établies en se basant

1

sur toutes les observations do la période d'étude (Tableau IV.12).
Il rOSDort du tableau IV.12 et de la figure IV.6 que lll. OroiSflal10(~
pondérale est beauooup plus forte ohez HYdrooyon brevi3. En outre,
1

l'intervalle des variations individuolles'dcvient de,plus en plus
.
.
grand d'année, en année. Il -:ln résulte que les courbes obtenues ne

- 71
.~~. \\ .
-!'
L
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.:;"~)~t.:~(.Û);i'·: '
10
- { .
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.'~' ..
~~:. .
.
'"
Il
'"
Figure IV.5. Courbes de croiBllanoe linéaire.
(_.- Hydrooyon brovis;--- -·interval).ede confianoe pour H,ydrooyon
brevi B.,
F.ydrooYon forskl\\li; .•• , •
in'tervalle de confianoe pour
- - 0
0
Hyd1'Ooyon forskali i L . longueur standard en cm; T • temps, en moi S i
A ::: Aoat iD;: Décembre i H • Mai)
---~ -
---------.--~-~-
-,
. , .
'~
1
,'~p~............~~...,~-...q
;;",;,
l , -
.
Figure IV.6. Courbes de o1'Ois-
. "
S&nOQ .pond~rale.
.
( _ . Hydrooyon bravi S i -
_. -
Hydrooyon forskali; P,- poids
en 'gr.; A • années; J . JanVier)
·~i.
o .
3

A

- 72 -
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1.~--::-H..;;,~...d_~......;CY:-o~n-:-b_r_e_V1._· _S_é--;,_~_,,="H.:.Y_d,..ro_Cy:..o_n~. ~f_o_r_ak-:--a._h_·__
P
ldc
!
n
p
idc
n

j ,
+
320,0
9,5
700
110-680
116,0
6,3
396
40-280
1
+
424,3
19,5
404
120-970
182,0
8 6
892
50-520
+
838,6
1:
217,3
22
1~-1400
336,9 133:3
91
100-950
1
1
+
3
1267,5 645,7
4: 1020-1950
654,3 1209,7
7 4W-1040
1
t
Tableau IV.12. Poids moyen des poissons capturés à Ba.rigondaka.
(p ... poids moyen en g;~ ido = intervalle de oonfiance; n ., nornbre to-
tal d'individus observés; é = écart)
. ,
MALES'
FEMELLES
-~
ï
idc
n
ï
idodn
H;ydrocyon bravi s
0+
26,35 ~70 -5~~;6,92 1,19 26
HydrocYO,n forskali
0+
23,58 0,92
6 1 23,87 ,0, 84 1 13
1 Hydrocyon
forskali 1 1+
24,88 0,64
28
25,39 1,19
~
- - ,
--.,-
_
1 27
.
Ta.bleau IV.13. Comparai sOn de la longueur moyenne CDédembre-Avril)
.
. des deux sexes pour ohaque espèce •
. ( ï . longueur moyenne Décembre-Avril en cm; ide ... intervalle de
conf$.ance; n ., nombre total)
peuvent servir pour d~tcrminerpar extrapolation le poids d'indivi-
dus plus ~gés.
I l faut signaler que COB courbes de croiss<';\\llce ont été établies à
. partir d'individus des deux Bexes~ Pour nous assurer de la validi té
de nos résu:ltats, nous a.vons étudi' séparément III oroisElanoe des
~~ux saxos pour ohaquo espèoo, sur labatS0 d'un nombre assez limité'
.
'
d'animaux diBséqué~. Le tablea:u.IV.13nous,montre que la croissanoe
ne diffère pas significativement entre les individus m~es et les
1ndividue femelles chez les deux espèces (c.f. paragraphes IV.4.3 et
IV .4~4).

.'.
..
'
- 73-
IV.1.3. Relation lon~eur - poids.
La rolation lon~eur standard - poids permet d'estimer, le poids dos
poisson"s à. partir des mes~-res de longuèurfoumiea par lee enqnStc:o
dE) p~che. Les différentes' observations sont oonSignees dà.ns, le to.-
,
'
bleau IV.14 et repré'aentéea par 1. figure
IV. 7.
~.il
J ~
;
...~.: .,:! !;,
,.::'
"
,', ,,:~'Ô:3~
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1
, 1
j
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1
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!
1
~.
I~> :.'.'
~.,
. ~.
r- .( .
} "
Hydrocyon brevis
Hyd,rocyon forakali
Figure IV.7. Représentation graphique sur papier double logarithmique
do la relation longueur - poids.
(Log p= logarithme du poids ,en g; Log L ., logarithme de
la longueur en cm)

- 74 ~
Ii:b-ro-,-V1.-'-s---r--1-I.-r-o-rek-al-i-r----r!-H-.b-r-E)-V1.-·s--:i-'-u-.:-r-or-ak-a,-ll-·--:;
----1--- - ,----~---'-- ----- -J--_.-+-....
,
I L
P
s
P
s
L
P
s
P
s
108,5
07,0
\\-»'--T-
33--:-,'-5-6;-7-,O-l-4-3-,7-+-5-2-3-'-3-+1-1'-,5'-
10,0
10,0
»
34,0
708,9
177
538,3
27,1
10 ,5
10 ,° ))
34 ,5 -614 ,° 65 ,8
11,0
20,0
J)
35,0
705,0
12,9
523,3
20,8
11,5
20,0»
35,5656,792,9
&:>0,0
»
12,0
20,0)Î
36,0
950,0»
786,0
237
'12,5
22,5
447
36,5
810,0
66,8
682,5
53,0
D,O
26,4
5,05
37,0
1075
35,4
645,0
7,07
13,5
27,0
4,83
37,5
920,0
99,0
630,0
»
14,0
32,2
4,41
38,0
850,0
).>
700,0
»
14,5
36,4
6,33
38,5' 950,0»
995,0
63,6
15,0
&:>,0»
40,0
6,79
39,0
995,0
35,4
740,0
»
1
15,5
65,0
7,07
40,0,7,39
39,5
962,5
177
16,0
€O,O
»
45,5
6,88
40,0
1085
91,9
16,5
70,0
»
50,0
7,07
40,5
1150'

17 ,0
5J ,5! 4 ~ 89 41,5
1150
141
17,5
61,8
8,83
42,0
1180
202
1050
»
18,0
95,0
7,07
62,11 8,19
43,0
1150
180
18,5
100,0»
70,6) 5,74
43,5
13:50

19,0
102,0
4,47
77,7
7,52
44,0
1488
131
j
19,5
110,0
10,Q
87,8
6,71
45,0
3000
»)
20,6
129,0
12,9
97,5
13,6
45,5
1450
3»32
20,5
133,8
16,0
102,5
10,4
46,0
1832
21,0' 133,5
19,7
113,2
9,46
46,5
1625
177
21 ,5
145 , 6
17 , 9
119, 3 7, 99
48 ,° 2000
»
22,0
171,9
24,0
1,29,5: 9,73
48,5
1950
»
22,5
179,1
31,6
140,8: 9,97
50,0
2225
389
23,0
19),4
22,9150,0
10,6
51,0
2100
»
23,5
206,0
28,5
160,5
13,9 53,0
3000
»
24,0
226,5
31,6
175,2
19,8
59,0
38)0
~<
24,5
239,5
40,1
,153,3
12,0
63,0
50"0
>
25~0 239,5
27,2' 189,3. 14,4
64,0_._ 5000 ~>_-'--
-'
25,5
2€O,7
19,8215,021,2
-----
.26,0
2€O,B
36,5
224,8
10,3
26,5
281,1
41,7
250,0-21,7
27,0
304,2
37,5
250,0
22,8
27,5
337,5
26,3
263,3
36,3
28,0
332,5
32,4
277,1
16,8
28,5
342,5
38,6
290,0
26,5
29,0
373,8
50,1
323,2' 42,4
'l'a,b1eB.ll IV.14. --:ùours donnûJlt
29,5
386,7
64,3 350,933,0
, 1<:1. relation entre 'la longueur
30,0 ~54 , 2 54 , 1 384,2
97 ,4
'3tandard et le poids.
30,5477,644,4388,732,9
(L = longueur en cm; P = poids
31,0
496,4
42,7
394,6
56,5
moyen en g; s = déviation
31,5
508,8
55,5
421,8
4~,0
skndard.; ~\\ = déviation stan-
32,0
554,3
52,4
428,8
40,9
dard très granlic)
32,5
594,4 ,73,5
485,0
27,2
33,0593,6 136,4
560,0
174

- 15 -
La. fonnule' g6nér.:l.1e donnant la. relation entre ls, longueur standard dn
poiB90n et son poids ost: P = S,1LS,2 où P est le poids, exprimé en
grammes, L la longueur standard exprimée en oentimètres, a1 et a2
sont deux paramètres. Dans le cas présent, le tableau IV.15 donne
les valeurs de a1 et ~ avec leur é?art-type pondéré, suivant l'~
daptation faite par l'ordinateur.
H.brevis
-q-..
H.forskali
0,0080 .:t 0,0001
Tableau IV.15. Valeurs des paramètres de la. relation longueur - poidG.
Ces résultats sorit obtenus, comme déjà signalé, sans avoir tenu compte
du sexe des individus observés. Les paramètres, obtenus séparément
pour les m!1es et les femelles, après disseotion d'un nombre limité
d ' individus, sont. donnés dans 10 tableau IV.' 6.'
i
H.brevis
H.forskal1
M
F
M
F
a1
0,0146
0,0194
0,0065
0,0032
~
3,05
2,96
. 3,2.304
3,44
r2
0,94
0,93
0,85
0,96
n
i
96
70
75
99
Tableau IV.16. Valeurs des paramètres de la' rela.tion longueur _ poids
par sexe. (M • m~es; F • femelles)

- 76-
IV.4.4. Le ooeffioient de condition.
Une autre expression de la relation qui existe entre la longueur et
le poids d'un poisson est le coefficient de condition (K), qui nOUE
informe, comme le mot l'indiqua, sur l'ét~t des poissons.
L.:1. valeur de K, qui est donnée par III fO,mule K
1~~P
II:
(où P est le
poids en grammes, L la longueur standard en centimètres) est une va-
leur caractéristique de chaque individu: elle peut dépendre de l'âge
(longueur), du sexe et des conditions du milieu.
Les moyennes mensuollos de la valeur du K, durant lap~riode d'étude,
sont consignées dans le tableau IV.17, les écarts-type pondérés ainsi
que l'effectif mensuel des captures y sOnt ajoutés. Les K moyens, cal-
culé par l'ordinateur, entre Décembre 1973 et Juillet 1975 (respecti-
vement de 1,65.:t 0,06 pour Hydrocyon brevis et 1,23.:t 0,04 pour Hydro-
cyon forakali) indiquent qu'il existe une différenoe signific~tive
ent7Q les deux valeurs, c'est-à-dire que la valeur moyenne de K est
une caractéristique spécifique.
Le premier facteur su~oeptiblo d'influenoer le ooefficient do oondi-
tion est la longueur du poisson (liée d'ailleurs, jusqu'à une certaine
limite, à l'age). 10 tableau IV.18 donne l'évolution du coefficient
cie condition on fonc'tion de la longueux: du poisson.
Chez Hydrocyon brevis, jusqu'à 25· cm environ, i l existe une relation
directe entre le poids ct la longueur, mais au-dessus de 25 cm, los
valeurs semblent. seatabiliser, o'est-à-diro que 10 coefficient de con-
dition semble indépendant do la taille. Chez Hydrocyon forskali, bien
Cll1 'il apparaisse un~ certaine stabilisation au-desàus de 30 cm, on re-
marque que les valeurs du tableau présentent des irrégulari tés assez
nettes.
On peut également se demander si K est différent, po~rune m~mc espèce,
selon qu'il s'agisse des m~nes ou des femelles. Le tableau IV.1S, éta-
blie à partir d'unnombr.e limité d'individus disséqués, donne K en

-77-
H.brElvis
H. forskali
.- ---.---_. o' ___------,•
Mois
i
K
1
E
\\ n
K
.~ E
n
1
_. -_.__._.,.
. _ ' . - --' '-1' ~--- ._....-
f-----.--
- -
-------. •___.L__ ._.- .." ~
r
Décembre '73
1,44 0,052
40
1,32
0,018
62
Janvier
'74
1,39 0,078
2
1 20
,
0,018
70
Février
1,55
0,074
17
1,25 ',0,007
195
~~ars
1 56 0,026
2
, .'
1,33
0,233
5
Avril
1,47
0,056
35
1,06
0,026
46
Mai
1,49 0,096
14
1,19
0,054
27
Juin
1,62 0,051
38
1,12 .. 0,054
49
Juilcet
1,54
0,054
24
1,06 0,015
.86
Aoftt
1,44
0,045
22
1,03
0,016
76
Ootohro
1,67
0,010
130
1,27
0,,0)8
65
Novembre
1,67
0,020
86
1,20
0,029
104
Déoembre
1,84
0,029
86
1,41
0,021
117
Janvier
'75
1,78
0,029
1 88
1,34
0,013
108
Février
1,77
0,028
126
1,35
0,034-
75
1
Mars
1,67
0,017
125
1,27
0,024
,71
Avril
1,64-
0,025
149
1,31
0,022
54
Mai
1, é()
0,009
158
1,25
0,038
41
Juin
1,73
0,066
22
1,38
0,14
25
Juillet
1,58
0,09
1
10
. 1,16 0,04
22
-------
l
'
-_._-
Moyenne
1,65
0,°57
1,23
0,037
1
Tableau IV.17. Variations mensuelles du coefficient de condition.
(t = K moyen; E = écart-typa pondéréj n = nombre)

- 78 -
-
Longueur (cm)
10
15
20
25
30
3:;
'40
,-
45
\\ K
1,58
1, éO
1,68
1,67
1,66
1,67 1
H. brevis
! idc
0,13
0,03
0,02
0,02
0,005
0,13[
,
1 n
27
330 ! 531'
192
44
11
lie
!
1 ,15 1,09
1,23
1,32
1,39
1,31
1
,
.
li. forakalil
ide
0,.02 0,01
0,01
0,02' 0,03
O,oS
1
1
i
1
n
33
303
470
314
116
13
1
1
,
Tableau IV.113. K moyen en fonction da la longueur (de Décembre 1~~73
à ,Mai 1975).
(i =K moyen; idc = interValle de confianoe; n = nom-
bre).
fonction du saxe et de la. longueur •. On voit qu'à' taille ~gale, nucune
différence significative n'apparaît cntre les soxes.
~f~n l'influenoe de la saison sur les poissons pourrait sc traduire
par .un ohangement de la. candi tion; 0' eat la rnison qui nous a oon-
duit à oalculer K p~ mois. Son évolution dans le temps ostrepré-
sentée par le tableau IV.17 ct la. figure IV.S. Il convient, pour
, interpréter oes résultats, de rappeler que l'année 1973-1974 a été
une année déficitaire en pluviométrie ct en débit fluvial (les,plai-
nes: du delta oentraJ. ont· donc été moins inondées), alors que l' nnn,So
1974-1975 a été une aqnée presque ~rmale (o.f. paragraphe II.1).
On oonstate donc que, en année normale, la valeur do K est m~xim~le
aux hautes eaux: et déorott durant la saison sèoho. En outre, dur'Ult
l'.année1973-1974, la valeur de K est restée inférieure à la moyen.'10
de, l'armée normale, et ecttebaisse de condition due à laséc:lcrossa
est àUrtout notable choz Hydroeyon brevis.
On po~t se demander enoore si,lesfl~ctu~tiofiS constatées pour les
v;~lours do K, calculées sur l'ensemble des individus, ne sont pas
influenoées par ~o prédominanoe des petits poissons, pendant cor-
taines péri~deB, oar, on a constaté une relation cntro la longu8ur
1
.
ct le cocffioiant de condition. C'est pour cela l'on aoalculé ~ussi

: . '.
- 79 -
r LongUGur
3p
3:;
---
cm
10
15
20
25
40
li
1
1
1,70
1,77
1 -
maJ.oc
idc
0,08
0,06
!
n
20
65
H.brans
-.-
-
... _._. ~
K
1,59
1,70
fomalles
ido·
0,22
'.
0,04
n
8
éO
,
Ir--
Ïé
1,17 . 1,35
1,39
1,43
m1lles -
ide
0,08 0,05 0,06
n
10
42
17
2
H.forsko.1i
-- ._..
ïë
1,13
1,32
1,42
1,41
1,71
femelles
ide
0,06 0,04 0,06 0,15
,
n
12
43
31
,
7
1 !
1
1
-'.
1
Tableau IV.19. K~oyon, en fonction du Boxe et del~ longueur.
(X ~ X moyen; ide a intervalle. de confianoe;
n = nombre d'individus).
.
..
t- .
Figure IV.8. Coofficiont do K
./
en'fonotion du tomps (Déoom-·
bra 1973 - Juillet 1975).
(K • coeffioient de condition;
M ... mois;
• - . Hydrocyon brevis;
,~- li( HydrocYon forskali;
coeffioient do condi.
tion moyen pour Il.brevis;
ooeffioient do condi-
tion moyen pour H.forekali)

-80-
,
.".'
les fluctuations de K par olasses de longueur et en fonction du temps
( Tableaux 'IV,; 20 et IV;j:21;). On voit' que leS', fluctuations ressemblant
beauooup à cene do h~ population entière et par ~nséqucnt que les
.
' .
.
ind~vidus des différentes taillos sont influancés de '10. marne· manièro.
rV.4.5~ I:iétromosure.
Chez los poissons, 'oomme ohez d'autres organismes vivants, on Gst en
.me~ro d~ oonnattro le passé gr!oc aUX marques laisséos sur ocrtDins
organos. Cela noua pormetnotnmmont de oonnattro los différentQs Gta-
pas do1a oroissance at d'aborder le problème de l'influenoe possiblo
de la séoheresse (o~f. Introduction). C'est sur la base de la rela-
tion axistant entre 'la croissanoe linéaire et la crOissance dos éo3.il-
.
,
'
,i.
los (oeÙes-ci pr~s$ntal'1t une ou plusieurs discontinuités dllJlI3 l' ar-
ra.ng~me.nt des ci,roul,i, correspondant aux périodead'arr8t de crois-
sanoe ) quo nous déterminerons la longueur d'un poisson à la fin de sa
.,
première, dcuxième,troisième ••• etc ••• périodes de oroissanoe.
Lareéhcrcho 'du ~oi~!éUr modèle pour représenter la relation entre
111 longUeur sta.nd~0t le r~on de P écài, 11e des Hydro'oyon bravi s
et:Hydrocyon forska.l~:~ été faite en utilisant les moyeflnes pondérées
, trouvées' pour H (r~'n), pn.r olasses de longueur, comme présentéos
dans le tableau IV.2Z.
, Les modèles suivants ont été essayés
::: R- ar+~~ i R, -; ea1 +~L et R = a1 i.0.2.
.
.
(
Laoomme dE36 oo~ts quadratiques réd.9-i té entre valeurs observées et
vaieu;s oa.loulées p:é.r le modèle ajusté aux données étant le plus fni-
ble 7~v~:ol~:~elationdutype R .. a1+a2L," aussi bien' pour Hydrocyon
breVie' que po'u~ Hydro9yon fo::skali ,c'cls't ce modèle que nous avons
reto~u (R .ét~t en mm ct L enom)
0.
• ~,90 .± 0,26
ct
fl2" 1 ,44 .f 0,008- pour Hydrocyon brevi
1
B
a1 == -6,22.± 0,26
et
~ .. 1,33.± 0,10
pour Hydrocyon forskali.
La, fi gdre ,I~v. 9 en est la représentation'·graphique.

,
! 1 1973
1974
1975
-
L cm

D
JFM

M'
J
JA

N
D
J
F
M
A
M
J
J
l
~ ;ië
1,41
1,55
1,48
1,48
1;59_ 1,36
1 ,67 1~-68
1,69
1 ,71
1,79
1,60
1,58
1,43
1,67
L
25cm lidc
0,02
0,07
0,14
0,30
0°,61
0,14
0,040,07
0,10
0,11
0,20
0,04 0,16
0,07
0,22
n
38
13
-14
4
19
(1
./
83
29
13
12
9
28
21
27
6
1
0 .
K . 1 1',32 1,52 1,44 1,48 1,59 1,48 1,67 1,66 1,86 1,79 1,76 t,69. 1,61 J~,64 1,75 1,58
jL 25= idc 0,17 0,06 0,21 q,06 0,04 0,06 0,03 0,05 0,04 0,03 0.,03 0,03 0,03 0,03 0,04 0,09
n
1
6
21
9
36
lO
45
57
73
75· . 117
97
128
130
°16
10
_... _--"
1
Tableau IV.20. K moyen .3n fonction de la longueur et du temps pour Hydrocyon brevis.
0:>
Cic = K moyen; idc = intervalle de confiance; n = nombre d'individus)

'1975
r" -r TS73T197~~:--- '.
1L cm .
]
J i Ji
A
J--J~TA-Or~N
1
M 1
.D
.i-j;.. III 1.\\
M
15-t
K
1,551-1,1611,21.
1,04 1,14 1,12 1,03 0'9~11'11Illi~,121,20
.1,10 1
1,.14
1,1'3!f1,13
1
idc
0,03f,02
..
0,030,070,030,020,04'0,18 C,03
f'Ol!! 0,05 0,07 ,08
n
t
1, ,37116
j;
36
13
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1,18' 1,231,11 1,010,941,26:1,151,321,311,361,38 !1,24'1,22 1,38 1,17
1

; idc 0,0510,05 0'021
0,.13
0,08 0,10 0,06/0,110,110,04 0,06 0,03 O,O~. 0,12 p,65 0,07 0,090,05
25 ln
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1 1 '
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1,271,26.1,421,34 1,311,41,1,361,30 1,411
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,0,10 0,05 10,030,04 0,05 °'°71 0 ,o8 0,07 0,08!
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0,08
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2
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21
' . '
11
I I 1.
Tableau IV.21. K moyen en fonction de la longuellr et du temps pour Hydrocyon forskalii.
Ci = K moyen; idc = intervalle de confiance; n= nombre d'individus)

, '- 83 -
-'-,--~-
1 H.brevis ..
, H.torskali '
'H.brevis
H.forsk~~·1
1
,
1
,
L
R
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R
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L
R,
s
R
s
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' 11,0
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'i
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2,61
39,3
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11 ,0
35,5
41,7
5,51
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1
11,5
10,f 6 1,67
3q,0· 44,0
»
45,0
,1,00
12,0
12,0
1,22
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1
5,51
39,7
4,62
12,5
11,8
1,18
37,0' 47,3. 5,03
38,6
»
13;0
11 ,4
1,65
37,5
ti.5,0
»
43,0
»
13,5
11 ,4
2,01
38,0
45,7
2,52
46,0
6,56
14Ô
,
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.38,5
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45,0
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',51,0 ' 4,24
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14,0
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1,73
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1,41
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",
15,5
14,0
2,83
13,7
,1,79
'la ,0
52',3
2,07
42,0
»
16,0
14,0
1,41
13,S> 2',28
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»
16,5
14,5. 0,71
13,8
2,21
41 ;0,
17,0
16,0 .'
»
15,0
2,45
41,5
52,5
1,00
17 ,5
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.,15,2
2,8J
42,0
53,0
4,69
51,0
4,211-
18,0
17 ,5. .1,64- '\\,15,8. '2,24
11-3,0
51,3
4,92
18,5
19,0
»
.'15,4
3,O7 1 43,5
51,5
2,12
1
19,0
19,4
1,62
'16,9
2,63
44,0
56,5
4,65
,
19,5
20,0, 0,89
17,1l- ,2,90
45','0 ' 56,0
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,
20,0
21·;2
1,80·
17,4 . 2:89.-
;;.. .., 45,5
65,~ 7,78
20,5
20,9
?,31
18,8
2,91'
46,0 ' 54,5
4,65 .
,
21, ° 22,4 2,03
22,1
2,96.
46,5
52,5
14,8
21,5
22,7
2,~.
22,0
2,99
48,0
58,0
\\' \\
1/
22,0 ,22,8, , 2,39
23,13
2;58
11-8,5
59,0
»
22,5
23,5 .2,1,1
23~9
2,33
50,0. ' 00,5 . 2,12
23,0
23,3. 2,ft;!; ::. 2tJ.,~
3,22
51,0
67-,0 . » .
,
23,5
25,0
2,51 < '2~;5
3,85
53,0
65,3
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24,0
25,4
2,11
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3,:03 ' 59,0
76,5
6,36
24,5
24,6
2,/!.1
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'2 '36
64,0, 81,0
>}
'''' .
25,0
26,2
1,75
27;4 . 3i39
25,5
26,5
2,15
27,5 '. 3,36
26,0
26:,8. .2;68
28,6' 3,111-
26,5
27,9
3,77
.30, t
1,97
27,0
29,5 .12,87'
30,,6
2,02
27,5
:28,9
2,81
29~0
3,84
"
28,0
31,6
4,53'
.30·,9" 3,~
28,5 .31,3
1,11
31,3
3,15
29,0
31,7
2,1].6
30,4
3,28
29,5
34,5
1,73
33,2
2,66
Tableau IV.22. Valeurs donn::t.rlt
30,,0
33,6
4,73
" 33,,2
4,06
la rela.tion entre la longuGur
.30,5
}1,6
2,64:
33,0
2,OQ
standard et la. distanoe co ntro-
31,0
33;1
4,68
Jt1. , 1
2,80
, bord de J' éoa.ille (Rayon).
31,5
33,q
2,65
33,3
1,93
(L ~ longueur an omj Rer.:\\Yon
32,0
38,2 4,52
33,4
3,94
mOYEm an mm; S CI dévio.tio n
32,5
3IJ. ,4
3,05
}1,9
2,70
standard;)) CI déviation ".ltM-
.
33,0
35,8 , 2,24
36,6
3,06
dard très grande)
33,5
37,8 ' 2,70
36,6
2,70
'34,0
40,.3
6,24
39,0
2,52
34,5
31-,11- . 4,28
36,5
2,12

- 84 -
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L
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,...__ .
'
3 0 . .
40
L
- - - ------~------
Hydrocyon brcvis
Hydrocyon forskali
.FigUre IV.9. Relaiionlongucur standard - rqyon de l'écaille.
(R;" rayon de l'écaille onmmjL '" longueur stan-
da.rd en cm)
Pour chnquo indivi du ob~()rvé, nous avons mesuré la valeur mOJ'onnc,
sur 3 à. 4 ~c~llos, de ;, (distcinoo duce~tre de l'écaille nu pro-
mie.r annulus formé), r2 (distanoe. duoentte a.u deuxième annu~us for-
mé), r3 •••.•• rt -n(;dist3Jloa duoentl'9 ,au.bord de l'éoaille). Nous
e.vçns enSui tG' oalcu14 ·.pour ohnque espèoè, 1~1iiI valGurll moyenne s do r1'
r2 ••••• en 6I'Oupant: los observations de.. ~outo l~ p~h'iodQ d' etude-,
.
,
.
.
."
,sauf pour(r~ dont les .,valQure prises el1:'consid~ration corrospond:mt
à ,l'il pério"dé d,.' arr3t deoroissanoe ,. entre Décembre e~ /l.vril.
J'i.;
ën~st 'la. relation entra r ct la. longueur 1 oorroeporidanto qui ['..
. ~nné une longueur ~ycnnc théorique pour chaque r moyen. Ces lon-
gueurs ont ensuite été corrigées si la. longueur standard observéü

- 85 -
étai t différente de colle trouvée théoriquemp,nt à partir de rte Lél
correction utiliaée est issue de la formule l'n = ~ x Ino~ lIn =
longuour à la fin de chaque période de croissance,
1
:=
longueur
0
totale observée, It := longueur totale théorique, ln ~ longuour mo-
.
,
yenne théorique à la.fin de chaque période de oroissanoe.
Ces rétromesures ont pormis do comparer la oroissance do oinq olasson
de re~,rutQmont, à partir do 1970. Les résultats sont présentés dan~
J
le ta.bloau IV.23 ct .illustrés par la figure IV.10. Le tabloau. IV.23
ne fait ressortir l'influence do la séchuresse quo pour la premièrû
période de croissêl.llce. Pour connattrc réellement l'irûluence sur los
autres périodes do oro i ssance , nous avons oalculé une croissance
hypothétique, par a,nn60, tenant compte .de l'influenoe de chaçuo ::t.<u:J.:5o
BUr la croissance des poissons des différentes olasses de recrutû--
ment (Tableau IV.24).
Il apparatt quel 'influence da la sécheresse s'ost surtout fci t Sé.:n-
tir sur les individus de première année. Les années 1971 et 1~72 ont
été les plus mauvaises pour la croissance des jeunes. poissons. LGS
années 1970 et 1973 ont été moyennes-et l'année 1974 a été l'nnnéc
ln plus fa.vorable (du moins pour la période considérée de 1970 à
1S74) à causo do l'amélioration des conditions du milieu. La m8me
influence semble s'~tre exeroée à la fois sur les doux espècGs •
.:m défini tive," on pout di:'e que la sécheressG a eu une influence im-
portanto sur les deux espèces et que la croissance en 1~74 a été trè3
bonne dans la zone d'étude à'cause de l'inondation des plaines qui
n Gté à peu près normale cette Mnéc-là.
IV.5. s t r u c t u r 0
d ' 1! go _ Mor t a l i t é.
La connaissance de la structura d'~ des captures Gst import2.nt(, pour
,
connaftrc l'intensitG d'exploitation dans une région, dans un sec-
teur de p~chc donné (c.f. Jntroduction). C'est théoriquement à 9~tir

- 86 -
----_.
, Reorutement
1971
1973
_~2J?_ 1971
.. ._- ..
"
~-.
__ '_~J.Q..,
---- --.~._.-
~
"-~
-"
1 1
27,0
21,9
17 ,6
12,8
19,9
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0,023,
O,IJ.5
1,13
n
717 '
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)Il
Il
3
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-_.,
..
-.,~,--
-~
. -'--"'--'" ---_.... - ._ .... -
---- .."
12
32,6
28,0
17,1
30,9
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1 ,7t1-
2,Oa
.,
n
30
34
4
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H. brevis
... ~ ..
13 '
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n
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4
Il
----- _.
~-
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q
ide
.,
n
3
.... ,
" , "
. 1 1
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15,6
12,4
10,9
17,3
ide
0,59
0,27
0,42
0,96
n
67
811
159
23
1
12
26,2'
23,6
16,7
23,7
ide
.0,35
0,60
, ,20
n
321
159
23
1
H.'forskali
13
29,7
26,0
29,8
ide
1,31
1,76
n
28
23
1
--.--- --_.- -- .
-
~.
34,7
38,0
ide,
,
n
6
Tab1Gau IV.23. Croi'ssance linéaire par classas de recrutement.
(11' 12, 13 ct 14, = longueur moyenne suivant les rétromesurcs à
la fin de la 1èro, 2èmo, 3ème ot·4ème année; ide a iritorvn.lle
de confianoe; n- nombra à'individus)

- 87 -
1970
, 1971
:
1972
r, 1973
1974 r
0+
19.9
12,8
17,1
21,9
27,0
1+
22,8
21,11-
32,3
38,1
Hobrevis
,
12+ \\
!
31,8
1).0,2
;
50,8
!
i1,
13+
1
1
1
42,2
i
!
i
!
!O+
17
1
,3
1 10,9
12,4
1
, 15,6
! 21,1
1
1
1
t
11+
1 17,3
18,2
1
25,8
1
34,7
H.forskalil
1
2
!
35,1
j
40,8
1 +
1
i
.
1 3+
!
45,3
1 49,5
;
1
Ta.bleau IV.24. Croissanoe linéDire hypothétique, basée sur l't'.u(f!lon-
tation en longuour des différentes olasses d'~gQ pen-
dant una oertaine année, a.ooumulée pour une seule
classe d'5.gc.
de cette structure d'~ge que l'on peut calculer la fraction do pois-
sons enlevée chaque année nux différentos olasses d'!ge de la popu-
lation.
L"évolution de la structure d'~ au cours de la période d'étude cst·
donnée par le tableau. IV.25. On y no.te le. diminution, voire 12. dis-
parition des " 0+ " d'Avril à Juillet ct l'apparition do jaunes indi-
vidus d'Aottt à Novembre. On reml'U"que aussi quo 10 recrutement choz
los Hyclrooyon brevis a été très important en 1S'7IJ. par rapport à 1973
alors que l'on observe le cas contraire c~cz los Hydrocyon forskali,
mais là, l'écart est ber:tUcoup moins prononcé. On serait tenté do pen-
ser quo Hydrocyon bravis est plus sensible que HYdrocyon forsk~li ~
une meilleure inondation ct à une meilleure crue (c.f. paragl'aphe
rIo1.3). Le fcit que les" 2+ " soient peu importants et los ;J 3+ "
raremont présents dans les captures, indique soit une mortalité très
élevée, soit une forte sélectivité des filets utilisés qui c2>pturont
surtout dos individus dû petite taille (oepandant,unc pache effec-
tuée à la senne, moins séloctive, en Mars 1975, à Barigondaké'. (c.f.
Figura IV.)) indiquerait plut8t quo cc sont loa petits spéoimens
qui ne sont pas ouffisam0nt représontés dans los oaptures aux filots

- 88 -
-------_._-_.._---,..._---_.__._-------,
L
i
59
//~.. _._---_._
_.
40
~. ,//'/,/.
-of
~"30,
. /
".":
'20
10
Hydrocyon brevis
Li--~--·--------------_·---~-·---·--~
40
30 .
20
10'
.~-~_._-_
..
_--------_.. --'-.-----
. .
.. -- -._- _..----- - - - ' - - -
Hydrocyon forskali .
Figure IV .10 .La croi 3sar.'Je par recru tem ~r:+' suivant la rétrome sure.
(L = longueur standard en cmi A = annéei J = Janvier)
.maillants et qu'il n'existerait P~B d'individuB plus grands que ce
que l'on y a oaptl1rés).
F..nfin, le' pourcentage respectif des Hyc1.roc;ron brevis et des IIy,1ro-
cyon forskali dans les captl1res des périodes: Décembre 1973 - Juil-
let 1974 et Décembre 1974 - Juillet 1975, à savoir 17/0 et 8Jf~ d'uno
part, et 00;:; et 11-0% d'autre part .demontrG une prédominance des !-.:ydro-

- 89 -
oyon forskalii en 1973-1974 alors qua 1974-1nS voit une plus grande
abondance des Hydrocyon brevis.
Pour préciser cette évolution au cours du temps, noua avons essé:,.yé
de montror, dans le tableau IV.as l'importance relative mensuelle
pour une soule classe d'~c : les" 0+ ". Comme déjà signalé oi-
de ssus (Tableau IV. 25), mai s cette foi s-ei avec une plus grande :pré-
cision, nous rema.rquons que, d'une part, les Il 0+ " disparaissent pro-
gressivement à partir d'Avril et que par conséquent la croissance ro-
prend à partir de oamomcnt (apparition du premier annulus c.f. p2xa-
graphe III.I].• 2); d'·autre part, à partir du mois d'Ootobre les" 0+ "
des Hydrocyon brevis sont déjà dominants alors quo les Hydrocyon
forskali demeurent 'peu importants dans las ~a.pturce; ecla pourr[',i t
s'expliquer par le fait que les Hydrooyon brevia atteignent, un mois
onviron aVilllt los Hydrooyon forekoli, 10. tailla minimale do 15 cm
pour pouvoir atre oo.pturés. Cc tableau montro on outra une êvolntiol1
normale des " 0+ Il chez Hydrocyon brevis : augmentation progressivo
de Décembre 1973 à Uars 1974 puis diminution progressive jUSqLl'él li',
disparition complète on Mai-Juin-Juillet, reprise et augmentation ~
partird'Aont jusqu'on Mars 1975 puis à nouveau diminution et dispa-
rition aux mêmeâ époques de l'année précedcnte.Pour les Hydrocyon
fo.skali par contre on note dos variations anarchiques spéeidemont
de Décembre 1973 à JanVl0r 1S74, Janvier 1974 à Février 1574, Mars à
Avril, de Ifuv?mbre à Décembre de la. m~me année, de Décembre 1~74 à
Janvior 1~75, de Février à Mars de la même année.
Le fait de conna!tre l'importance relative des différentes classeo
d '~ge représentées dans lea captures pendant deux années suocessi vos
permet théoriquement de déterminor la mortalité totale en supposant
'" q~e la sélectivité des engins de capture est négligeable, co qui
n' e st probablomont pa.s le cas (Tableau Ir. 27). On trouverait une
mortalité très élevée, à peu près égale pour les deux. ospèces, 0-(;
variant entre 90 et 95% (Figu.re IV.11).
En adoptant le modèle Nt 0: Noc -~t, on a Z '" Log ~
on trouve pour
Nt +1

..'
Hydrocyon brcvis
Eydrocyon forskali
Déc73-
Avril-
.AoQt-
Déc74-
Avril-
Déc.73-
Avril- Ao-l'ft-
Déc74-
Avril':
~lars7i]. Juill.
Nov.
Mà.rs75
Juill.
f·~ars74
Juill.
Nov.
Mars75
Juill.
0+
66,7
3,2
7>,S
97
17,5
54
23
2S
31
3
1+ 1.26'7
82,3
16,9
2,6
81 , S'
41
76
65
63
83
2+
6,7
9,7
3,3
0,5
0,6
6
2
6
5
14
3+ \\
4,8
0,3
1
1
n
1
1
éIJ
62
243
427
'337
30S
287
244
371
112
1
-
Tableau IV. 25.Pourcenta.ge relatif des captures par périodes Gt par classes dt âge.
(n = nombre total).
'8
D.73
J
F
M
A
~i1
J
J
A
S
° N D.7"" J
F
?:I
A
ra
J
J
i.r,
0,55 0,50 0,88 1,00 0,06 0,00 0,00 0,00 o,OS
- 0,83 (1,97 0,91 0,97 0,99 0,99 0,22 0,17 0,0) o,~o
I-I.bre-
vis
n
40
2
17
2
32
10
34
1S
26
- 131
86
86
50
126
125
1.1-8
157
22
1(
----.-
' f
i.r.
\\0,38 0,90 D,50 0,20 0,89 0,07 0,20 D,Dl 0,01
- 0,28 0,48 0,10 0,33 0i25 0,70 o,OS 0,03 O,~) 0,10
d. orlr
kali
n
.
61
49
193
5
37
. 14
61
158
77
l .
.
-
65
102
117
109
75
70
40
39
25
38 -.'
Tcbleau IV.26. Importance relative mensuelles des" 0+ " pris à Barigondaka.
(i.r. = importance rclGtivci n = nombre tot~l)

- 91 -
Hydrocyon brevis, Z1~ • 2,74 et 3,42 (moyenne Z\\2 ~ 3,08) et Z2J = 0~98\\
pour Hydrocyon forskali Z1j. ... 2,87 et 2,21 (moyenne Z1~ .. 2,49) cf
z~ = 3,26 et 2,08 (moyenne ~ = 2,67) •
.. _-~~
,
;
1

1973
Aot1t 11'74
C
- U1. e
1
1
c.
-
;i
1
• ./
,)
,
1
i
i
Nombre
~b rela-iMoyenne f N b
1
t ' f
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'% rola- lOOyenno
1.
pon erec i
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!
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1
,
__
1
.
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1
i
i
~
-.-._--
_.
1
1+ i 126
1
!
\\
306
,
1
1
1
i
ff);
1
yj,
j
Jt,
,
i
H.brevis
12+
8
i
1
8,43%
10
1
1
1
1
1
38%
1
;
1
1
i 3+
3
i
!
1
l
1
.- -', .-. - --- -..----_.-
1
i Mortalité
_._--~:
i
.
._.,----------
,
1
l
11+
414
439
1
1
6%
11%
1
H.forskali' 2+
26
5,8~
48
!
i
11.~ ~
4;~
! 3+
1
6
!
i Mortalité
94%
8~, 1
.
' - -
- - - - - - ' - -
.. -----1.
Tableau IV.27. Pourcentages des diverses olasses d'~ dans les c~pt'-lI'os
1 à Barigondaka..
- _
_ __
... _... ------_..
..-_.
._--_._. '--"-
.. ----,,-- ._---_..•.__.•._.- -- --------------
.. "'
....__..._._... _,_....-.-.
Figure IV.11. Histogramme des classes (1+, 2+, 3+) d'age dans 108
capturea à Barigondaka~

-92-
v. DIS C U S SION ETC 0 N C LUS ION
Il s'agira dans ce chapitre, de reprendre les prinoipaux points d:;
notre étude sur los Hydrocyon, de les commenter et de faire une com-
paraison do nos résul ta.ts avec ceux obtenus au 'cours d'autres ro-
cherohes par d'autres auteurs en tenant compte de l'environnement
dans lequel nous avons travaillé.
V.1. D i s c u s s i o n .
V.1.1. Problèmes de biologie.
Sur le plan de la systématique (~oir paragraphe IV.1.1), il sembla
qu'il n'existe pas de différences significatives entre les I{ydrocyon
brevis et les Hydrocyon ~orskali .des Bassins du Sénégal, .du l'Jig,::;r l)t
du Tohad. Les divergences no sont dues, à notre avis, qu'au hase-rd
de l'échantillonnage. On peut donc admettre, restriotion faite de J.n
remarque de BLAC}Œ (paragraphe IV.1.1), que les populations,sénéga-
lai~es, nigérionnes et tchadiennes d'Hydrocyon brevis et d'Hydrocyon
forskali appartiennent allX mêmes espèces occidentales.
Concernant la reproduction, nos résultats n'ont pas révélé qu'il
existe, comme au Lao Tchad, deux saisons de reproduction pour Hydro-
cyonforskali (QUENSI3RE, 1974)., Dans les fleuves Sénégal et Nigor
il n'existe qu'une seule périod~ pour les deux espèoes, comme d'~il­
leurs dans le fleuvoau.Tchad, qui se situe approximativement ontre
Juillet ct Septembre'. L'activité sexuelle, chez leB Hydrocyonfors-
kali, débute élvant ,?elle de l'espèoe brevis, mais nous avons const8.-
té en Octobre-Novembre que les jaunes HYdrocyon brevis sont plus

- 93 -
grands que leurs homologues. forskali, ce qui est en concordanco avoc
Ids résultats de DAGET (1954) et BLACHE (1964) et qui indiquent que
les jeunes Hydro'cybn brevis ont uno croissance très rapide, surtout
les premiers mois, et que colle des Hydrocyon forskali est plus len-
te. Par ailleurs (voir paragraphes IV.4.2 et IV.4.3) aucune différen-
ce significative n'a été décelée entre les'm~leset Ica femellec en
cc qui concprne la oroissanoe en général (oroissances.linéaire at
pondérale, relation longueur - poids, coefficient de condi tian).
V.1.2. Population~.
Ce ~\\i est important pour nous, c'est de savoir si les observations
fai tes en un seul endroit (Barigondaka) Bont représentatives de l' :m-
semble de la population occupant une grande ,région ou non.
En ce qui concerne Hydrocyon forskali, nous avons oonstaté un cer-
tain nombre de changements au cours de la périvde d'étude. Ces c},n.n.-
gemonte ont trait tout d'abord à certains indices caractéristiques
(Tableau IV.5) qui varient brusqt-('mont entre Déoembre 1974 et JwviJr
1975. Ensuite dans 10 paragraphe IV.3, l'étude éVol~tive les st~dcs
sexuels a mis à jour des changements entre Décembre 1974 et Janvi:"lr
1975, Février ot Mars, ~~rs et Juin de la mame année 1975 (Tabloau
IV.8). Les structures d'~ mensuelles ont f~t ressortir à lour tOL~r
des variations brusques entre Déoembre 1973 et Janvier 1974, ontra
Janvier ot Février 1974, à nouveau entre Décembre 1914 et Janvior
1975, entre Février et Mars 1975, entre r,!ars et Jui llet de la m~me
.~éo (Figure IV.3). Quant à l'évolution de la longueur moyenne men-
suelle, elle aoause,: 0110 aussi, des changements brusques entre 108
mois suivants: Déoembre 1973 - Janvier 1974, Janvier - Février 1~74,
Février - Aont 1974, Décembre 1974 - Janvier 1975, Avril - Juillot
1;75 (Tableau IV~ 10, figura IV.4). Le fai. t que tous ces changümeats
aient eu lieu à des époques le plus souvent identiques d'une année
à l'autre, nous
~
conduit à émettre l'l~othèse de l'existence de
populations différentes d 'Hydrocyon forskali, se succédant an COL~rs
de l'année dans les lieux de pache des habitants de Bàrigondaka.

-94-
Les Hydrocyon brovis, qui, norm~lement, dépendent de l'inond~tion ds
plaines (DAœ~'T, 1954), n'ont pas montré, comme on devrnit s'y a.ttcn~
drc, de grands changements entre Décembre 1973 ot Juillet 1~75i l~
conclusion que nous tirons de cette constatation est que les popula.-
tions d'Hydrocyon brevis sont plus homogènes quo celles d'!Vdrocyon
forskali •
D'autre part, l'étude comparative des captures de Barigondalca et c'31-
les de N'Gemi (Figures IV.2 et IV.3) ont montré que les échantillons
prélevés à Barigondaka ne sont pas représentatifs de la situation du
secteur de Mopti. L'existence d'autres populations ailleurs (N'Gami),
oblige, pour une bonne connê.i ssance de la si tu... tion dans la. r2g:\\.Ol1,
à entreprendre l'étude des structures d'âge des popula.tions piscicoles
secteur par sectourj pour cela, il est fortement rocommN'ldé d' utili-
ser des techniques de capture moins sélectives que les engins do. ptcte
utilisés à Barigondaka.
V.1.3. Influenco de la sécheresse.
Les populations d 'Hydrooyon brevi s et Hydrocyon forskaliont subi
l'influence de la sécheresso (paragraphe IV.4). Les effets ont 5té
plus importants chez F.ydrocyon brevis. Pour cette raison et parC0
que les Hydrocyon brevis présentent une plus grande homogénéité de
populations, nous avons choisi cotte espèce pour quantifier ces in-
fluenoes qui se sont traduites qualitativoment par un mauvais recru-
t0m8nt (Tableaux IV.25 et IV.26), une croissance peu importante pour
les individus de première cnnée (Figure IV.10) et une baisse de can-
di tion se traduisant par une valeur dG K en dessous de la vaLw.r mo-
yonne normale (Figure IV.8). Ceci a joué d'une façon importanta sur
les captures, comme illustré dans 10 tableau V.1 où nous avons com-
paré deux périodes identiques (Décombre - ~1ars, correspondant à la
période d'arrêt de croissance où les phénomènes sont moins complox::.;s)
pendant une mauvaise année (1973-1974) et une année à peu prèG nor-
male (1974-1975) 0 Sur la basG d'un môme nombre de pei soons, on cor'·
ta.te que l'on a p80héun poids total 1,7 fois plus élevé, à Il'J.ri-
gondaka, cn 1974-1S'75 qu'cn 1973-1974. Or 106 populations n'GtéU<mt

-
_ ...
Hauteur max.
Importance
Age des
>rela- Longueur 1 K
Poids inde
Poids (kg)
du niveau du
relative
poissons
tifs
moyenne
(.~)
rapporté à
fleuve (m)
du débit
( rétrome-
KL3 -
100 inde
P= - -
sure) cm
100
,~
:
Décembre
0+
67
22
1,~A
'153
10,3
1973
environ
5,300
200
1+
27
28
1,52
334-
9,0
-
Mars
2+
7
25
1,52
237
1,7
1
1974
-
l
1
,
1
- - -
~
21,0
1
Décembre
,
0+
97
27,
1,76
346
)3,6
1974
environ
....
-,
,-
6,.300
310
1+
2,5
33
1,76
632
1,6
Mars
2+
0,5
40
1,7(
1126
0,6
1975
1
1
, .
.
.',
35,8
Tableau V.1. Comparaison d'une mauvaise et d'une assez bonne année pluviométrique sur le plan
des capture;;d'Hydrocyon brevis.

- 96 -
pas représentées par le m@me nombre de poissons, Çè~ le tableau IV.25
fait penser, en comparant la proportion des 0+ par rapport aœ( 1+ en
Décembre - Mars 1973 - 1974 à celle de la même période de l'?xm63
1974 - 1975, que le reorutement a peut-être été 15 fois plus élevé 8n
1974 qu'en 197 3. Ce qui veut donc dire qu' avec un même effort de
pêche, on aura capturé beaucoup plus de poissons en 1974 - 1975 qu'en
1973
1974. Une bonne indication en est donnée par le tableau V.2 où
nous avons comparé l'ensemble des captures du premier trimestre 1974
à celui de 'la m~me période de l'année suivante pour le secteur de
, Mopti.
Tableau V.2. Comparaison des oaptures totales (en tonnes) à I:fupti,
pour le premier trimestre de 1974 et oelui de 1(-'75.
Cette influence de la sécherdsse a été d'autant plus nette que les
individus nouvellement recrutés dominent dans les captures et que
c'est sur cette olasse d'age (0+) que les effets de la séoheresse
ont été les plus importants.
Par ailleurs, les tableaux IV.25 et IV.26 indiquent que le recrute-
ment chez HYdrocyon brevis a été meilleur en 1974 qu'en 1973 considé-
rée comme une mauvaise année (ParagrapheII.1). C'est donc cette même
espèoe qui a ressenti le plus les, ~ffets de la sécheresse. Par con-
séquent, dans la région étUdiée, HYdrocyon brevis est fortement tri-
butaire de l'inondation des plaines. Rappelons en effet qu'en Octobre
1974,109 jeunes HYdrocyon brevis contre 18 jeunes Hydrooyon forGkali,
soit 6 fois plus, étaient capturés à Barigpndaka, où la p~che se pra-

- 97 -
tiquai t à cette période de crue maximale dans les plaines d'inonder
tion. Nous rejoi~ns ainsi l'hypothèse émise par DAGET (1954) solon
laquelle Hydrocyon brevis dépend principalement des plainesd'inonda~
tion alors que Hydrocyon forskali serait caitonné dans le lit mineur
du fleuve.
V.1.4. Mortalité.
Le tableau IV.27 et la figure IV.11 illustrent nettement l'un dos as-
pects les plus caractéristiques de la situation qui a prévalu d~R la
p~cherie de Barigondaka, à savoir,une mortali té totale (naturolle +
p~che) très élevée tant ohez les Hydrooyon brevis que chez les }~dro­
cyon forskali. Certaines observations faites ailleurs indiquent quo
la situation à Barigondaka est réellement une situation d'exploitation
intense: DAGET (1954) a trouvé au delta central des spécimens de plus
de 8 kg; en Avril 1975, lors d'une pêche collective à Diora (près d8
Ségou), deux individus d'Hydrocyon brevis de 7+ (respeotivement de
4,2 et 7 kg) ont été p3chés; à Barigondaka, on n'a capturé que des
individus de 0+, 1+, les 2+ étaient peu abondants, les 3+ rares ct
les 4+,5+
etc. absents; le poids maximal ne dépassait pas 3
0 . 0 0
à 4
kg. Il ne semble pas possible de bien expliquer cette situation Rur
la base de la sélectivité des engins de pêche ~néralement utilisas
à Barigondaka (les p~ches effectuées à la senne n'ont pas fourni d'in-
dividus de plus grande taille que ceux capturés aux filets mai.llantsj
la taille des individus 0+ d'Hydrooyon brevis en 1974 - 1975 étnit
plu~ grande que celle des 3+ d'HYdrooyon forskali de la même année;
à Barigondaka, les filets de 45 mm de maille ne sont pas rares : ils
pouvent oapturer des poissons de 30 cm au moins de longueur standard).
Il y a donc des arguments pour conclure que les oaptures à B~rigon­
daka sont assez représentatives pour les populations d'Hydrocyon bre-
vis et d'Hydrocyon forskali de oet endroit, ce qui implique qu'il
existe réellement à Bari gondaka , une situation de pêche très inten-
sive.
Pour conclure s'il s'agit d'une sure;ploitation, il faudrait con-
nartre cependant la mortalité naturelle des poissons on qucstion o

-98-
Ess~ons, pour oonnaître l'importanoe de oe dernier facteur, qucl:8s
seraient les situations respectives avec différents taux de mort~lit~
naturelle et en l'absence de pêohe. Pour oela, nous avons arbi traire·-
ment pris une population stable d'Hydrocyon brevis sur laquelle nOlls
avons appliqué lOB différents taux de mortalité naturelle de 20%, 40~
et 60%. Le tableau V.3 donne les principaux résultats. Les calculs
ont été basés sur une situation d'équilibre acquise depuis un certain
nombre d'années caractérisée par un taux de recrutement constant, et
les valeurs caloulées correspondent à un recrutement de 1000 individus
de première année. Les valeurs ont été arrondies à l'entier le plus
proche. Les poids moyens sont ceux qui ont été calculés préoédemment
et qui figurent dans le tableau IV.12. Le tab' eau V.3 permet de formu-
ler les remarques suivantes. Lorsque la mortalité naturelle est très
faible, dé l'ordre de 20;:; (M :::r 0,22) l'effectif diminue ,lentement
d'année en année et la biomasse augmente au mo~ns jusqu'à la quatriè-
me année. Dans une telle situation, il y aurait intérêt à laisser
grossir les poissons avant de les pêcher et à prendre des mesures ré-
glementaires pour interdire la pêche. avant la troisième ou la quatriè-
me année. Au contraire, si la mortalité est forte! de l'ordre de 60~
(M= 0,91) l'effectif diminue rapidoment d'année en année et 1~ bio-
masse, malgré l'augmentation du poids moyen individuel, diminue elle
aussi rapidement. Dans une telle situation, il y aurait intérGt à
p~cher au maximum dès la première année avec des filets mai11ants à
petite maille, à la condition toutefois qu'il échappe suffisamm:mt
d'individus pour assurer l'année suivante un recrutement suffisant.
Avec une mortalité nàture11e intermédiaire de l'ordre de 40% (M = 0,51)
la biomasse ne varie pas beaucoup au moins durant 1esquatro premi8res
années et changer la taille des mailles des filets, c'est-à-dire
1'~ à la première capture, n'aurait pas grande influence sur los
résultats de la pêche. On' voit combien il est néceSSAire de conn2!tro
au moins l'ordre de grandeur des coefficients ou des taux de mort8.li-
té avant de tirer des conclusions sur les mesures à' prendre pour ob-
tenir le meilleur rendement possible d'un ,stock de poisson~.
Malheureusement dans le cas des Hydrocyon brevis de la région de
Mopti, nous ne connaissons pas la mortalité naturelle. Tout ce que
nous pouvons dire c'est que cette mortalité se situe vraisemblable-
ment entre 40% et 601~.

- 99 -
Age
Poids m.
Morta.l~ té na.turelle
20% (M
0,22) 1 40%(1'11=0,51) i
f t
&J% (M "" 0,91)
n
p
n
p
n
p
0+
320 g
1000
320
1000
320
1000
320
1+
424 g
Boo
339,2
600
254,4
400
169,6
2+
839 g
640
537,0
360
302,0
160
134,2
3+3+
1267 g
512
648,7
216
273,6
64
81,0
4+
-
410
-
130
-
26
-
5+
-
328
-
18
-
10
-
6+
-
262
-
47
-
4
"-
1+
-
210
-
28
-
2
-
-
-
-
4162
2459
1666
,
Tableau V. 3. Evo lution des effectifs et de la bioma.sse d'une cohort3
d'I~drocyon brevis on l'absence de" pêche et suivant 10
taux de mOrtalité naturelle.
(M = mortalité naturelle; n "" nombre d'individus; p =
poids en kg).
Si maintenant on envisage les cfl'ets de la pêche, ceux~i se trn-
duisent pa.r une augmentation de la mortalité totale puiaqu'à 10. mor-
talité naturelle qui reste constante, au moins en première approxim~­
tion, s'ajoute la mortalité due à la pêche. Si par exemple la morta-
lité totale atteint 95% (z "" 3) la mortalité due à la p3che sora
F = Z - M c'est-à-dire F "" 3 - 0,51 (ou 0,91), soit F ... 2,49 (9~~)
ou F
2,09 (88)~) : 92%
!:li
si la mortalité naturelle est de 4()'-/~ et 88~0
si la mortalité naturell~ ost de 60% (1).
Des taux de 927v et 88% oorrespondent à des valeurs de F de 2,49 et
2,09 c'est-è.-dire à des efforts de pache qui sont dans le rapport do
2,49 à 2,09 soit de 1 à 1,2 environ.
Quant à l'influence de la taille des mailles du filets sur la tnillc
des captures ct par oonséquent sur leur age, nous pouvons faire los

- 100 -
remarques sui vantes : La dimension minimt"le autori sée est de 25 '~li!l
noeud à noeud, de sorte que tous les individus dont la hauteur clu
corps est supérieure à 4 om sont capturés. Cette hauteur du corps
oorrespond approximativement à une longueur standard de 15 cm. Le
tableau
V.4 montre comm.3nt cette longueur varierait si on rempla··
çait les m~lles de 25 mm par des mailles de 35 ou 55 mm. Une mesure
telle que l'interdiction d'utiliser des mailles inférieures à 35 ou
55 mm ne se justifierait, dans le cas d'Hydrocyon brevis, que si l~
taux de mortalité naturelle était très faible. Vue l'influence dlune
mauvaise crue sur les jeunes animaux il est souhaitable d'étudier
profondément si une telle interdiotionpeut créer une pGcherie avec
des rendements plus constants, sans dos chutes é~ormes qui ont carGC-
térisé los années de sécheresse, dans le cas d'une mortalité n2.tarcl-
le intermédiaire. Nos rechorc~1es ont porté sur un laps de tomps trop
court et sur une période où les télllX de mortalité ont été prob~bl:Jm8n;;
affeotés par la sécheresse, de sorte que nous ne sommes pas en :i1osuro
de donner une estimation mGme approchée des taux oxacts de mort:oJit6
naturelle et due à la pt3che auxquels sont soumises les popula.tiol1s
d 'Hydrocyon dnns la région de Mopti. Une étudo de dynrunique poursui·-
vie pondant plusieurs années pourrait seule permettre de formul·:}r d.:J5
conclusions plus précises.
Aga des
Dimension minim~le
Hautour dos
Longueur m~n~m.
poissons
dos mailles nooud
poissons
dos poissons
à noeud
oapturés
oapturôs
0+ capturés
25 mm
4 cm
15 cm
0+ éohappent
35 mm
5 cm
21 cm
1+ échappent
55 mm
j
7,5 cm
30 cm
!
Tabloau V.4. Ra.pport ontro los d1monsiono des mriillos dos filets et.
celles dos c~pturoB.
(1) Il résulte de la.relation Nt + = Nte-Z que les coefficients insto.':)--
1
tanés de mortalité s' addi tionnent Z = Ii' + Il et que les taux de morte.-
lité se oombinont suivant la rol~tion Q = q1 + q2 - q1q2 (0,95
0,60 + 0,88 - O,6xO,88).

-
101 -
V.2. Con c l u s i 0 no
A~ début de notre étude, nous nous étions proposé deux objectifs
d'abord déterminer si la sécheresse ou la surexploitation ou les
doux ~ la fois, étaient.à la base de la diminution brusque ct im-
portante de's captures d 'F.ydrocyon surtout à .Mopti t ensuite ct si
possible faire dos recommnndations en vue d'une ûIlé1ioration de ln.
si tuation ct en vUe d 'une exploitation rationnelle du stook ichtyo-
logique disponible.
Ces problèmes ont été abordés par l'étude de la biologie des Hydro-
cyon brevi s et Hydrocyon forskali en portant l'attention plus spé-
cialement sur la croissance et la structure d'~ge des populations.
Les résultats obtenus montrent que la sécheresse a eu une influence
défavorable sur 10 rondement de la paohe du fait quo les jeunes in-
di vidus qui dominaient dans les oaptures ont leur oroissanoo forte-
ment influencée par l'importance de la orue.
On n. montré qu'il serait nécessaire de connaître le taux de morta-
l ité naturelle pour savoir si un changement dans la tai He minir' :110
des filets autoriséo aurait un effet sur le rendement de la p~clm
dans le sens d'une augmentation du poids total capturé et en stabi-
lisant ce rendement. A cc point de vue, il sera important dans lCG
années à venir de suivre l'évolution des prises par unité d'effort.

- 102 -
RESUME
Lé'. diminution brusque des captures ùe la plupart des espèces dos
poissons à Mopti, depuis 1~67, nous a conduit à entreprendre des
recherches pour déterminer les causes do cette baisse de la pro-
duction et si possible, de proposer des mesures pour améliorer lé1
si tuation. Les Hydrocyon brevis et Hydrocyon forslcali furent los
deux espèces choisiüs.
L.étude du milieu (climat, régime des caux) a montre que la période
sue laquelle s'est étendue les recherches portait à la fois mlrun~
mauvaise année (1973 - 1~74) et une année presque normale (1974
1975 ).
L'analyse des résultats obtenus a ,fai t apparattre les fro ts suiv.::1J1ts:
- La période sexuelle active s'étale de Juillet à Septembre, ot
l'arrêt de croissance intervient entre Décembre et Mars-Avril.
,... La croissance dos Hydrocyon brevis est plus rapide que ool'.e
. des Hydrocyon forskali surtout lapm'mière année (environ 26!5
cm contre 21.om); il ne semble pas y avoir de différenoe signi-
ficative entre la croissance des m~les et oolle des femelles.
- 1974 - 1975 a été meilleure qu~ l'année précédente pour 10 re-
crutement ct la croissance des deux espèces.
Des populations différentes d'Hydrocyon forskali se sont suc-
cédées sur les lieux de pache alors quo les Hydrocyon brevis
semblent formar des populations plus homogènes.
- La séoheresse a été à l 'originè de la baisse de la production
et c'est surtout Hydrocyon brevis qui a ressenti le plus los
mOfai ts dG la sécheresso. Il ost à voir si une exploitation
avec des filets à grandes mailles ne pourra pas éviter, au
moins partiellement, pareilles effets des fl~otuations clima-
. tiques.
Il n'.'a pas été possibla de prouver qu'il y avait eu surexp~oitation,
on l'absenoe de donnéos valables et dos priscs par unité d'effort.

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- 105 -
Les références des cartes contenues dans l'ouvrage sont les suivo..'lt'ê)s:
La figure II. 2 est do Pierre GOUROU, au 1/24.000.000
_ 1\\1 ,;F.-:'~""",
Q' '-
-
r ..'""':>.,
La figure 11.3 est tiré do l 'ouvrage "XET-<:OOPBRATip~'
s~~,r·.>~\\
(1964) : Traitement et et commercialise.tion du po1fts.~~~.
é'':1J1 ..~t1
Delta Central du Niger, 'fuma l,à environ 1/1.300.~~
ji
La figure II.13 est du m~me ouvrage que la figure l~I~;'3, o,u_
• ~"ô'tooo
' : " .
l\\.\\c,v;f/
..
' .
.
.• '>.~:;.L ne {1"Ie .4?
La figure III.1 provient dG l 'lnstJ. tut Geographique Nat:1.O'n~(F'rance),
à environ 1/37.000