Université de Bordeaux III
Institut de Géographie et d'Etudes Régionales
LA COTE A RIAS DU GABON SEPTENTRIONAL
DU KOMO AU RIO MOUNI
Présentée
par
Jean-Bernard MOMBO
sous la direction
de
Monsieur le Professeur Emérite- Pierre BARRERE
soutenue le 28-02-1991

AVANT - PROPOS

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Après l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies "Analyse
et Aménagement de l'Espace", sous la direction de
Monsieur le Professeur Pierre BARRERE, nous nous sommes inscrit en thèse
de doctorat. Nous avons opté pour une recherche sur la morphologie lit-
torale et l'érosion côtière du Gabon.
Plusieurs raisons ont guidé notre choix. Notre travail de
D.E.A. a porté sur "la dune littorale de Soulac au garde-feu du Crohot
des Poulains" (Université de Bordeaux III). Nous avons eu l'occasion de
faire du terrain et d'être initié aux techniques d'études littorales
(sédimentologie, lever de profil, cartographie
thématique ... ). Ayant
fait la majeure partie de notre scolarité à Libreville au Gabon, nous
avons une certaine connaissance du littoral, bien qu'en ces temps nous
étions encore profane. Cependant, des souvenirs sont restés dans notre
mémoire: par exemple en 1968 les estrans de l'Okoumé Palace et de
Batterie IV sont sableux ; les sections à estrans rocheux sont rares.
Aujourd'hui, les estrans rocheux ont pris de l'ampleur et présentent un
paysage très chaotique. Le sable a disparu en beaucoup d'endroits. Nous nous
rappelons,
pour avoir connu ces lieux entre 1968 et 1975 lors de notre
séjour au lycée Léon Mba et à l'ancien site du Lycée Technique de Libre-
ville près de l'aéroport.
La côte est proche des principaux centres urbains
- Libreville, capitale politique, administrative et siège de
l'unique (il y a trois ans) université du pays et du Centre National de
la Recherche Scientifique et Technologique (CE.NA.RE.S.T., "l'éqUivalent"
gabonais du C.N.R.S. français).

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- Port-Gentil, capitale économique et ville du pétrole, fief
d'importantes sociétés comme ELF-Gabon, SHELL, ."
disposant d'une excel-
lente connaissance du bassin sédimentaire côtier gabonais.
La côte est aussi accessible à Cocobeach, Omboué, Setté-Cama,
19uéla et Mayumba. Cependant, malgré sa proximité des agglomérations
urbaines, nous découvrirons plus tard que c'est un milieu de pénétration
difficile: plaines marécageuses, marais maritimes à mangrove, multitudes
et larges cours d'eau côtiers (estuaires et rias du Nord, et "rembos"
ou fleuves et lagunes du Sud).
Aussi, pour des raisons d'ordre pratique, nous avons limité
cette étude à la partie côtière gabonaise des estuaires et des rias
(Komo, Mondah, Mouni) et de petites falaises. Elle a été retenue pour
sa proximité de Libreville. S'éloigner de ce centre urbain et politico-
administratif aurait encore rendu plus difficile
les investigations.
Le réseau routier très mauvais et mal entretenu favorise l'utilisation
de véhicules tout-terrain et le déplacement en avion. Seul le littoral
marin au Nord de la Pointe Ngombé est pris en compte, dans le cadre de
la carte I.G.N. Paris au 1:200 000 feuille Libreville (carte h.t. I).
Les littoraux bas estuariens du Rio Mouni, de la Mondah, du Komo et des
rias associés n'ont pas été l'objet d'une étude particulière. Dans ces
milieux de marais maritimes à mangrove, la difficulté d'accès est encore
plus grande et les rivages fluvio-marins
présentent certaines ambiguïtés
(origine tectonique des multiples chenaux d'où berges rocheuses à pente
raide, vase molle ou fluide de slikke ... ).
Dans le cadre de la recherche régionale, beaucoup d'éléments
sont favorables à la connaissance des côtes du Gabon. D'une part, nous

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voulons avoir tme ouverture dans le concept de "mers régionales" du
Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (P.N.U.E.) où le Gabon,
avec le Nigéria, le Camerotm, la Guinée Equatoriale, Sao Thomé, consti-
tue la "zone IV" de l'Afrique de l'OUest. Le but est de coordonner les
recherches et efforts de gestion des zones littorales.
D'autre part, l'UNESCO a lancé tm "Projet majeur interrégional
pour la recherche et la formation en vue de l'aménagement intégré des
systèmes côtiers" (C.O.M.A.R.). Ce projet comprend tm programme de lutte
contre l'érosion côtière en Afrique de l'OUest et du Centre WACAF-3,
conduit par le P.N.U.E. et la Division des Sciences de la Mer de
l'UNESCO-ONU (DIESA). Les buts sont à court terme l'inventaire et la dé-
finition des divers cas d'érosion constatés. Certains pays du Golfe de
Guinée, à l'exemple du Togo, du sénégal, nous semblent déjà avoir dépassé
ce stade et avoir enclanché le long terme. A long terme, l'accent est mis
sur l'intensification de la recherche et de la formation permettant de
maîtriser l'érosion côtière en Afrique de l'Ouest, et de procéder à la
" ... mise au point des techniques appropriées et la mise en place de
personnels compétents, ainsi que par la formulation d'un cadre juridique
et institutionnel adapté aux niveaux national et régional pour faire
appliquer les mesures de lutte et de prévention contre l'érosion côtière"
(KLINGEBIEL A., 1987). Le programme UNESCO vise à la mise en place d' "une
politique concertée de défense du littoral" (MIGNIOT C. 1983) ; concer-
tation d'abord nationale, puis régionale et·enfin mondiale. Cela ouvre
des perspectives non négligeables aux scientifiques et techniciens des
sciences du littoral et de la mer, surtout dans des pays comme le Gabon.
En effet, dans ce pays le manque de structures adéquates et de programmes
cohérents expliquent l'inexistence d'tme recherche fondamentale suivie

-
5 -
devant aboutir à une recherche appliquée, particulièrement dans le cadre
de l'aménagement du littoral et du territoire.
Au Gabon, quelques actions ont été menees dans le sens de la
gestion du littoral. Elles aussi ont suscité notre intérêt pour l'étude
des milieux côtiers ; nous pouvons citer :
- La création en 1976 du Centre National Anti-Pollution
(C.N.A.P.), sous la tutelle du Ministère de la Recherche Scientifique
chargé de l'Environnement et de la Protection de la Nature. Par exemple
des lois ont été établies afin d'éviter la pollution des zones urbaines
le traitement des déchets industriels a été préconisé.
- Dans le cadre des Domaines, du Cadastre et de l'Aménagement
du Territoire, une législation réglementant le Domaine Public Maritime
existe mais non mise en pratique. C'est ainsi que la côte est l'objet
d' ini tiatives privées individuelles "sauvages" ; par exemple le long des
agglomérations urbaines et des banlieues avoisinantes, l'accès à la
plage est du domaine de l'exploit, voire impossible. Il faut le dire
les pouvoirs publics réagissent avec lenteur aux problèmes d'aménagement
et de protection du littoral. Le Conseil des Ministres publie dans le
quotidien national L'UNION du jeudi 16 novembre 1989, à la page 7 : "La
deuxième communication a porté sur l'érosion constatée et sans cesse
croissante du littoral de la ville de Libreville ... En vue de remédier
à cette situation préoccupante, le Président-de la République a donné
des instructions fermes aux Ministères des Travaux Publics, de la Plani-
fication, de l'Energie et des Ressources Hydrauliques, pour rechercher,
dans le cadre de la coopération bilatérale, les voies et moyens à même
de nous permettre d'endiguer ces phénomènes ainsi que leurs effets pervers."

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Lorsque nous lisons cela, nous voyons que le Gabon n'a pas su s'intégrer
dans les programmes UNESCO de lutte contre l'érosion côtière et autres.
Et pourtant
le Gabon,
membre de l'ONOet
de l'UNESCO,
a envoye
des représentants aux différents séminaires-ateliers dans le cadre de
la Division des Sciences de la Mer: Dakar 1979 ("les écosystèmes côtiers
de l'Afrique de l'OUest: lagunes, estuaires et mangroves"), Dakar 1983,
Abidjan 1986 ("Méthodologie d'études des lagunes côtières"), etc.
A
l'issue de ces rencontres internationales, des propositions de program-
mes régionaux de recherche et de fonnation ont été faites et entérinées.
Le processus s'est mis en marche dans bon nombre des pays de la région,
mais rien de concret n'a vu le jour au Gabon. Du
à des causes naturelles
à l'échelle du globe terrestre ou a l'impact des aménagements, le pro-
blème que pose ici l'érosion côtière est vieux. Il a déjà pris des pro-
portions inquiétantes sur les côtes du Gabon aux points névralgiques que
sont l'agglomération urbaine de Libreville, la Pointe Pongara, surtout
le Cap Lopez siège du terminal pétrolier et le littoral Ouest de la
presqu'île Mandji. Les sociétés pétrolières (ELF, SHELL ... ) y réflé-
chissent depuis plus d'une décennie, dans le cadre particulier de leur
préoccupation.
- En nomvembre 1977, un programme national de recherche en
OCéanologie ("Programme OCéanologie" de la Faculté des Sciences de
l'Université Nationale du Gabon) est approuvé par une commission inter-
ministérielle, dans le cadre du CE.MA.RE.S.~.. Malgré les assurances de
financement et autres données par les décideurs à son responsable scien-
tifique Monsieur Pierre WEYDERT géologue, enseignant-coopérant à ladite
Faculté de Sciences, ce projet sera longtemps embryonnaire. Une lueur
d'espoir se profile dans les années 80. En 1983 et 1984, les premières

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missions de reconnaissance de terrain, sur l'Estuaire du Komo et surtout
la Baie de la Mondah, se font dans le cadre du Groupe de Recherche pour
l'Exploitation du Littoral du Gabon (G.R.E.LI.GA.). En réalité, le Pro-
gramme Océanologie était bel et bien classé. Et le GRELIGA regroupe
autour de Pierre WEYDERT (sédimentologie marine) : un biologiste, deux
géographes, ... pour une étude pluridisciplinaire de la Baie de la Mondah,
véritable éco-musée, et de la côte du Gabon au Nord de l'Equateur. L'in-
tervention des géographes devait porter sur la topographie de l'estran,
la morphosédimentologie du littoral et l'hydrologie marine. Ainsi
nous
nous sommes intégré à ce groupe,dans l'espoir d'avoir un cadre scienti-
fique et matériel de travail pour nos recherches de thèse. En dehors des
publications sur la question faite bien auparavant par Pierre WEYDERT,
seules quelques notes sortiront en 1984 dans les rapports techniques
préliminaires. L'expérience de la recherche au travers des Actions Thé-
matiques Programmées (A.T.P.) se révèlera infructueuse pour les sciences
de la mer. La lourdeur administrative, le côté pernicieux du finance-
ment adopté et l'inadéquation politique de recherche-structures de re-
cherche ont eu raison des espoirs et des motivations des chercheurs.
Les moyens d'impulsion d'une recherche dynamique ont fait défaut. Et
aussi parmi les personnes motivées, nous étions le seul autochtone. Et
tout ayant avorté, les coopérants partis, nous nous sommes retrouvés
seul sur le littoral!
Cependant loin de nous décourager,~nous nous sommes accroché
à cette contribution à la connaissance des littoraux du Gabon septen-
trional. L'importance de la façade maritime, ses potentialités et ses
perspectives futures ont toujours soutenu notre initiative. Nous n'avons
pas lésiné sur les moyens pour parfaire notre connaissance des milieux

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littoraux : pratique du terrain, séminaire-atelier sur la méthodologie
d'études des lagunes côtières (UNESCO, Abidjan 1986), stage de géomor-
phologie littorale (E.P.H.E., Laboratoire de Géomorphologie, Dinard 1986) ...
Au contact de l'océan et du continent, "l'environnement litto-
ral es t une en tité composi te" (KLINGEBIEL A., 1972), en perpétuelle
mutation. Il Y a donc nécessité d'un programme national de surveillance
de l'évolution du littoral, et de coordination de tout aménagement tou-
chant à ce domaine instable. Il incombe aux pouvoirs publics la mise en
place d'une équipe de travail, pour une "action pilote", dans le cadre
du Programme régional de la "lutte contre l'érosion côtière en Afrique
de l'Ouest et du Centre (P.N.U.E. et Division des Sciences de la Mer de
l'UNESCO, "projet majeur interrégional pour la recherche et la formation
en vue de l'aménagement intégré des systèmes côtiers" - C.O.M.A.R.).
Au niveau régional, le Gabon doit s'intégrer dans les programmes actuels
et les recherches en cours sur: l'exploitation et la mise en valeur
des écosystèmes côtiers avec un accent particulier sur l'écosystème des
mangroves, l'érosion côtière et la remontée générale du niveau marin et
enfin l'impact des aménagements sur les littoraux.
Au travers de ce travail, nous voulons contribuer à la connais-
sance morphologique de la côte du Gabon dans sa partie septentrionale,
milieu par excellence d'estuaires ou de rias. Cette approche physique a
pour but d'apporter des matériaux pour une géographie appliquée à l'amé-
~.
nagement de cette côte. Notre contribution se veut être déjà un préala-
ble indispensable à l'aménagement de cette côte. En tenant compte de
tout ce qui a été dit auparavant, avec le souci de s'intégrer au Pro-
gramme UNESCO de Lutte contre l'érosion côtière en Afrique de l'Ouest

- 9 -
et du Centre, notre approche comprend d'abord un examen d'ensemble de
l' "archi tecture générale ou régionale" (NONN H., 1974). "La morphologie
littorale ne doit pas seulement prendre en considération les processus
linéaires d'accumulation ou d'érosion ... toute explication générale ou
régionale du relief des côtes suppose d'abord une base structurale et
tectonique (BIRar P., 1959). Puis suit une
analyse
des modelés
littoraux, eu égard à la dynamique actuelle
et aux chronoséquences
marines quaternaires.
Dans l'ensemble,
nous saisis-
sons l'importance de l'érosion contemporaine, phénomène généralisé à
l'échelle du globe terrestre, le Géillon y compris. En milieu marin
côtier, sont vus le schéma de la dynamique sédimentaire, les actions
hydrodynamiques intervenant dans l'évolution du littoral et l'instabilité
du trait de côte, et leurs relations avec la couverture végétale. Nous
pensons apporter des éléments d'une bonne appréhension du domaine
littoral,maritime,en vue de la lutte contre le recul du trait de côte
et des aménagements futurs. Enfin, nous espérons mettre aux mains des
décideurs un outil pour d'éventuelles études relatives au schéma direc-
teur de la protection de cette côte contre
la
mer, pour l'implantation
des aires touristiques, l'urbanisation et l'aménagement littoral,
dans le cadre général de l'aménagement du territoire.
Nous ne terminerons pas ces prolégomènes sans remercier
- Monsieur le Professeur Pierre BA~RERE, de l'Université de
Bordeaux III, qui a toujours bien voulu diriger nos travaux avec une
patience sans limites ;
- Monsieur le Professeur Georges ROSSI, de l'Université de

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Bordeaux III, et Chef du Projet d'étude de l'érosion côtière en Afrique
de l'Ouest du Ministère Français de la Coopération, pour son soutien et
son encadrement scientifiques inestimables ;
- Monsieur Jean-Michel LEBIGRE, pour sa contribution à la
connaissance biogéographique et morphopédologique des mangroves du
Gabon ;
~
- Monsieur Bernard PEYROT de l'Ecole Normale Supérieure de
Libreville, Monsieur le Professeur Mamadou SALL de l'Université de Dakar
et Madame Nicole PLATEL, Ingénieur C.N.R.S. de Talence, pour leur sou-
tien moral et scientifique ;
- Messieurs Pierre WEYDERT, géologue, Thierry SIMON,géographe,
Michel MULOT,biologiste et Guy GILBERT,hydrobiologiste, du GRELIGA et
compagnons àe la Baie de la Mondah ;
- Monsieur Claude LATOUCHE, du Laboratoire de l'Institut de
Géologie de Bordeaux-Aquitaine, pour les diffractométries
aux rayons X
des vases de la Mondah ;
- Mademoiselle Geneviève PAPY, du Laboratoire de Géomorpholo-
gie du C.E.G.E.T.-e.N.R.S., pour les dosages chimiques des vases de la
Mondah.
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l'édification de ce document.

- Il -
II - LES METHODES D'APPROCHE
=======================
Nous avons procédé à une approche documentaire, à un travail
de terrain et à une reconnaissance du matériel sédimentaire de l'estran.
Enfin, à partir de photographies aériennes et de divers documents carto-
graphiques, nous avons élaboré des croquis de différents secteurs côtiers.
A - L'APPROCHE DOCUMENTAIRE ET LE TRAVAIL DE TERRAIN
Le Gabon pose des problèmes d'investigation, autant sur le
plan documentaire que sur celui du cadre de travail.
Lorsqu'elles existent, les sources documentaires sont mal et
insuffisamment approvisionnées. Il n'existe pas de climat universitaire
favorable à une recherche qui sous-tend l'enseignement. Nous pouvons
nous faire comprendre en quelques lignes. Créé au début des années SO et
faisant partie du CE.NA.RE.S.T., l'Institut de Recherche en Sciences
Humaines (I.R.S.H.) n'a pas de Département de Géographie. A l'Université
Omar Bongo de Libreville, la recherche en géographie se porte mal, faute
de structures adéquates.
Sur place, les sources documentaires sont
- L'Institut de Recherches Agronomiques et Forestières
(I.R.A.F.), ayant remplacé l'O.R.S.T.O.M. fermé en 1975-1979,et l'annexe
du Centre Technique Forestier Tropical
(C.T.F.T.)
étudiant la flore en
relation avec l'Ecole Nationale des Etudes Forestières (E.N.E.F.) du Cap

- 12 -
Estérias. Nous y trouvons une documentation non négligeable sur la pédo-
logie surtout et l'hydrologie.
- L'antenne du Bureau de Recherches Géologiques et Minières
(B.R.G.M.), travaillant en collaboration avec les services gabonais de
la Direction des Mines et de la Géologie, et les principales sociétés
pétrolières de Port-Gentil (ELF et SHELL) fournissent l'essentiel de la
connaissance géologique
stratinaphie
l itholog;i.e et tectonique
hydrogéologie) .
- Les bibliothèques (nationale à Libreville, universitaires
françaises) offrent de nombreux documents publiés.
Les données glanées concernant directement les littoraux du
Gabon sont soit rares, soit difficile
a trouver car certaines sont des
rapports polycopiés inédits. Les travaux universitaires de grande enver-
gure (thèses d'Etat) se comptent du bout des doigts et sont introuvables
dans le pays
LAFüND L.-R., 1967, GIRESSE P., 1969 et LEBIGRE J.-M., 1990.
Les besoins de reconnaissance des terrains du bassin sédimentaire
côtier
pour la recherche pétrolière ont permis~d'avoir, dès les années 50, des
missions aériennes de photographies et donc des cartes (topographiques,
oro-hydrographiques ... ). Celles-ci favorisent une appréhension de la
côte et des phénomènes de son évolution.
De prime abord, le travail de terrain se révèle difficile sur
cette côte à marais maritimes à mangrove et a grands organismes hydrogra-
phiques débouchant dans l'OCéan Atlantique. Ceci complique d'autant plus
les descriptions et les analyses d'un milieu épisodiquement observable
à cause des marées. Suivant les secteurs côtiers, alternativement ou en

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combinaison, nous avons utilisé comme moyens de déplacement
- La marche a pied, en prolongement de l'automobile
- L'automobile sur les routes Libreville-eap Estérias, Libre-
ville - Ntoum - Cocobeach, et aussi sur les pistes forestières d'accès
à la côte dans un modelé convexe collinaire à altérites argileuses. Nous
nous souviendrons toujours de la randonnée à la Pointe Bolokoboué.
- La pirogue a moteur ou le zodiac à moteur, dans les chenaux
a mangrove dans la Mondah, à la Pointe Pongara ...
Le travail de terrain a consisté particulièrement à décrire et
analyser la morphologie du littoral (type d'estran, matériel,
... formes,
profils); saisir l'action des mouvements des eaux marines (houle, vagues,
dérive littorale) et l'évolution de la côte (érosion côtière et ses ma-
nifestations). Cela a été fait en tenant aussi compte de l'environnement
végétal.
B - LA GRANULOMETRIE DES SABLES
L'étude des sédiments de plage a été axee sur quelques opéra-
tions bien précises, afin de connaître le type de matériel de l'estran.
Le dosage des carbonates et le tamisage humide à 40 miGrons de
la fraction fine (F.F.) ont révélé-des pourcentages inférieurs à 15 % de
l'ensemble des sédiménts<
La fraction sableuse grossière (F.G.), entre 40~m et 2 mm, a été
l'cbjet d'un
tamisage sec. Les résultats pondéraux obtenus ont permis de

- 14 -
dresser des courbes granulométriques, cumulatives et rétrogrades, per-
mettant de caractériser les types de faciès sédimentaires.
Le calcul de certains fractiles et indices granulométriques a
donné en unités phi(~) une expression numérique des courbes granulomé-
triques.
l - LES FRACTILES
Ce sont les dimensions de particules correspondant a des
pourcentages cumulatifs donnés. Les fractiles retenus sont:
la médiane de TRASK 1932, pourcentage cumulé de 50 %
Md, ou
~ 50, ou
~2 ;
- les quartiles, de 25 % (et> 1) et 75 % (~3) ;
les écarts-types, de 16 % (~16) et 84 % (~84)
- les pentiles, de 5 % (~5) et 95 % (~95).
Calculés à partir des fractiles, les indices granulométriques
sont des valeurs permettant de caractériser chaque courbe. Nous nous en
tenons aux indices ponctuels: centraux, de dispersion, de symétrie-
asymétrie, d'angulosité-acuité.

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al Les paramètres centraux
Ils définissent le grain moyen et positionnent globalement la
courbe granulométrique sur l'échelle des dimensions des particules.
- La MEDIANE (TRASK, 1932) est un paramètre de position.
L'échelle de WENTWORTH est prise comme référence :
Sable très fin
S.T.F.
63pm <Md < 125 pm
Sable fin
S.F.
125pm <"
<
250 pm
Sable moyen
S.M.
250 pm <"
< 500 pm
Sable grossier
S.G.
500 pm
<"
<1 mm
Sable très grossier
S.T.G.
"
>1 mm
- Le MODE, paramètre de fréquence, est appréhendé à partir de
la courbe de fréquence granulométrique. Les sédiments à faciès logarith-
mique sont homométriques (unimodaux), tandis que les autres à faciès
divers sont plutôt hétérométriques (plurimodaux).
- La MOYENNE de FOLK et WARD (1957) ou taille moyenne (Tm) ou
GRAIN MOYEN (Mz) est un paramètre de grandeur
cP16 + cP50 + cP84
3

- 16 -
b/ Les paramètres de dispersion
Leur but est de quantifier la dispersion de la taille des grains
autour du grain moyen (Mz). Le principe général est la mesure des écarts
granulométriques entre les points symétriques (en<p) par rapport à la
médiane (Md).
- L'indice de (mauvais) classement, coefficient de dispersion,
ou SORTING INDEX de TRASK (1930)
(So), définie le degré de classement
du sédiment.
~
50=\\V~
<p 75 > <p 25
So
< 0,5
Extrêmement bien classé
0,5 <
"
< l
Très bien classé
Classement parfait
l
< "
< 2,5
Bien classé
2,5 <
"
< 3
Moyennement ou normalement
50 croît avec l'hétéro-
classé
métrie du stock sédi-
3
< "
< 4
Mal classé
mentaire
"
> 4
Très mal classé
(classement mauvais)
- Le classement de <p ou le triage ou Q de phi de Krumbein
ou Il <p de Krumbein : Paramètre proche de So
<p 75
-
<p 25
2
- L'écart-type granulométrique (FOLK et WARD) ou Sigma'
ou Si ou Déviation Standard : paramètre caractérisant le triage :
<p 84 - <p 16
<p 95 - <p 5
Si (<P)
+
4
6,6

- 17 -
si
< 0,35
Très bien trié
0,35 <
Il
< 0,50
Bien trié
0,50 <
Il
< l
Moyennement trié
l
<
Il
< 2
Peu trié
2
< Il
< 4
Très peu trié
"
> 4
Pas trié
cl Les paramètres de forme de la courbe réelle (par rapport a
une courbe théorique de GAUSS) :
- L'asymétrie caractérise relativement la part des sédiments
fins ou des sédiments grossiers dans un échantillon. Il s'agit du
Skewness de Trask (1957) ou SK ou de Folk et Ward:
(eP16 +<p84) - 2 Md
(eP5 +<p 95) - 2 Md
SKI (~)
+ - - - - - - - - - -
2 (<P 84 - <p 16)
2 (<p95 - <p 5)
SK exprime la symétrie du mode de l'histogramme par rapport à
la médiane. Pour une symétrie parfaite, le mode de l'histogramme coïncide
avec le diamètre moyen des particules.
+ 0,30 <
SKI
< + l
Asymétrie très négative
+ 0,10 <
Il
< + 0,30
Asymétrie négative
0,10 <
Il
< + 0,10
Symétrie
D,3D <
Il
< - 0,10
Asymétrie positive
l
<
Il
< - D,3D
Asymétrie très positive

- 18 -
- La normalité des distributions (Kg, K) : paramètre Kurtosis
de Folk et Ward (1957) ou indice d'acuité / angulosité. Kurtosis permet
de caractériser la dispersion dans la partie centrale par rapport à la
dispersion dans les extrémités de la courbe:
cP 95 - cP 5
Kg(r/;)
2,44( cP 75 - cP 25)
Kg < 0,67
Très platykurtique (mélange en pro-
portion égale de deux populations)
Peu accusée
0,67 < " < 0,90
Platykurtique
Moyennement accusee
0,90 < " < 1,11
Mésokurtique
Accusée
1,11 < " < l,50
Leptokurtique (mélange où prédo-
mine l'une des deux populations)
Extrêmement accusée
"
>l,50
Très leptokurtique
3 - LA MORPHOSCOPIE
L'observation a porté sur l'examen à la binoculaire de quelques
grains de quartz compris entre 315 flm el:1,'5GO flm •
C - La photo-interprétation et la schématisation cartographique
Pour concrétiser cette étude, nous~avons élaboré des croquis
de la morphologie littorale des différents secteurs côtiers. Nous avons
interprété des photographies aériennes de ce littoral donnant des situa-
tions comprises entre 1955 et 1986. Celles-ci combinées à différents
documents cartographiques de l'I.G.N., du S.H.M. ou de diverses origines

- 19 -
concernant grosso-modo le même intervalle de temps, ont permis la mise
en forme de schémas géomorphographiques. Ces croquis donnent une repre-
sentation du littoral stricto sensu, c'est-à-dire de la zone intertidale,
nonobstant l'aspect génétique (VERGER F., 1973).
La représentation de l'évolution littorale se fait aux grandes
échelles allant de 1:50 000 à 1:10 000. L'évolution est bien entendue
discontinue due aux imbrications marais maritimes à mangroves à colmatage
intense relativement,et plage ou platier à recul de trait de côte rapide
à très rapide. Afin de figurer des états successifs à partir de la com-
pilation de documents photographiques et cartographiques disponibles de
dates différentes, les intervalles chronologiques choisis sont discontinus.
L'objet des croquis polystatiques anisochrones (VERGER F., 1973)
élaborés est de saisir les principaux facteurs de la morphogenèse (fac-
teurs inertes - matériel sédimentaire de l'estran: sable, vase, roche -
et facteurs-agents marins: directions de houles, de dérive littorale,
de flot et de jusant ... ), l'impact ~de l'érosion et l'évolution de la
côte. Enfin, disons que ces croquis partiels ne mettent en valeur que
quelques facteurs-agents localement efficaces, dans le façonnement de
cette côte.
Vu l'aspect coûteux de la méthode, nous n'avons pas utilisé
les images satellites dont existent des missions sur le Gabon,et en
particulier sur le bassin sédimentaire côtier. Nous pensons aux images
Landsat et maintenant ... SPOT (région de Libreville).
Enfin, pour clore cette longue introduction, retenons que
toute la démarche méthodologique exposée ici n'a pas été systématique-

- 20 -
ment appliquée. Elle a plutôt souvent été adaptée aux différentes sec-
tions côtières étudiées dans leurs aspects originaux.
III - LA NOTION DE LITTORAL
=====================
Un rappel des quelques principales définitions liées à la
notion de llttoral s'impose ici. Le vocabulaire utilisé ici entre dans
la terminologie de GUILCHER A., 1954 (Morphologie littorale et sous-
marine), NONN H., 1974 (Géographie des littoraux), GEORGE P., 1974
(Dictionnaire de la Géographie) et PASKOFF R., 1985 (Les littoraux -
Impact des aménagements sur leur évolution). Les définitions entre
guillemets nous viennent exactement de GEORGE P., 1974.
Le LITI'ORAL (angl. Shoreline) est le "domaine géomorphologique
compris, au sens strict, entre les plus hautes et les plus basses mers, mais
en fait étendu à l'espace influencé par les forces marines agissant au
contact du continent. Dans ce sens, il comprend .,.:~f~~.
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- La COTE : bande de terre. confinant ~, ia--mer~~q1.Ji 7J
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bande ne subit qu'indirectement l'influence des actlons marlnes
(H. BAULIG).
- Le RIVAGE soumis directement aux~actions marines.
En fait, on utilise souvent ces termes comme synonymes de
littoral ... "

- 21 -
Puisque nous parlons ici de côte à rias, nous avons une défi-
nition vraiment en concordance avec le contexte local ; "
les côtes
à RIAS où sont associées les formes d'estuaire affecté en amont ou laté-
ralement par des atterrissements ou des envasements, les saillants cou-
pés de falaises, les plages et les flèches dans certains rentrants ... "
L'ESTUAIRE est la "partie terminale d'un organisme fluvial,
où la marée et ses courants se font sentir ... C'est donc, souvent, une
embouchure évasée ... "
Il
une RIA est une baie plus longue que large, parfois rami-
fiée, dont l'amont est constitué par une vallée ou un système de vallées,
la baie étant le prolongement au moins partiel du système hydrographique.
La ria est inscrite dans un relief massif, entaillé lors des régressions
précédant l'invasion marine actuelle ... ".L'allusion à la baie nous amène
à parler de Golfe.
Un Golfe est un "... rentrant de grande dimension dans le
tracé du littoral ... ". C'est le cas du Golfe de Guinée. "... le mot BAIE
s'applique à des formes moins vastes ... ". Des formes mineures dérivées
peuvent être répertoriées, par exemple:
- "l'ANSE, petite baie à contours arrondis ... ", largement
ouverte,
- "la CRIQUE, très petite anfractuosité dans une côte rocheuse ... "
L'ESTRAN ou zone ou espace intertidal ou littoral se situe
entre le niveau de haute mer (ou ligne ou trait de côte), et le niveau
ou laisse de basse mer. On distingue

-
22 -
- La PLAGE ou estran sableux,
- Le PLATIER ou estran rocheux; c'est souvent une plateforme,
en général d'abrasion marine avec ou non grès de plage, formes et micro-
formes, lapiaz ... En milieu littoral gabonais, le platier supporte en
partie (haut de plage surtout, ou ailleurs) une plage ;
- Le MARAIS ou estran vaseux ; le marais maritime ou littoral,
"terres basses, en partie inondées par les eaux de mer, au moins à
marée haute, et souvent en voie de colmatage. Les MARAIS D'ESTUAIRES
reçoivent des eaux douces ou saumâtres. Les marais sont le siège d'at-
terrissements ou de colmatage avec dépôt de matériaux fins divers : tan-
gue, terre de bri, sable, tourbe d'eau salée ou tourbe d'eau douce. Les
différentes parties d'un marais littoral sont:
La partie la plus basse, non colonisée par la végétation,
qui forme la SLIKKE ... ou VASIERE molle ... elle est inondée à chaque
marée haute. Au-dessus du niveau des hautes mers de mortes eaux, s'étend
la HAUTE SLIKKE, en cours de colonisation par les végétaux halophiles
ou par la mangrove.
Slikke et Schorre ou herbu sont separes par une microfalaise.
Ils sont parcourus par des chenaux de marée ... encaissés et ramifiés."
. Le SCHORRE ou HERBU est "occupé par un tapis végétal fourni".
Nous n'en avons pas la certitude de son éxistence ici.
Enfin, terminons par quelques irrégularités de la ligne de côte.
Le CAP, partie (rocheuse) du continent saillant dans l'océan.
est aussi
synonyme de POINTE. Il Y a PROMONTOIRE si l'ensemble est élevé, avec ou
non avancee vers l'océan. D'autres définitions apparaîtront dans le texte,
au fur et à mesure.

....
PREMIERE PARTIE
LE CADRE PHYSIQUE
ÉTUDE GÉNÉRAlE DES FAcrEURS
DU FAÇONNEMENf DES UITORAUX NORD GABONAIS

- 24 -
Secteur de contact et de synthèse entre deux milieux bioclima-
tiques, le littoral est une interface. Il s'y combinent des dynamiques
et des processus géomorphogénétiques différents. Ceux-ci caractérisent
des modelés bien particuliers, et des paysages bien originaux.
Ici, le contexte géographique général est constitué par le
rebord océanique oriental atlantique, et par l'unité globale qu'est la
marge continentale Ouest-africaine. A cheval sur l'Equateur, la marge
continentale gabonaise est située dans le vaste ensemble qu'est le
Golfe de Guinée (Fig. la, p. 25).
Pays donc côtier de l'Afrique Centrale, le Gabon est situé
entre 2°20' de latitude Nord et 3°55' de latitude
Sud, et 9°00' et
14'~' de longitude Est. Sa superficie continentale de 267 667 kilomètres
carrés présente 800 à 900 kilomètres de littoral. Découpée par diverses
échancrures, rias ou estuaires au Nord et lagunes au Sud, il est assez
délicat de donner une longueur exacte de la ligne de côte. Ainsi, dans
sa totalité, le Gabon présente deux grands ensembles littoraux. Ceux-ci
s'articulent de part et d'autre de l'Ogooué et de la presqu'île Mandji
(Port-Gentil) ;
à 8°43' de longitude Est, le Cap Lopez est le point
le plus à l'Ouest du pays.
Le Nord de l'Ogooué est le domaine des rias ou des estuaires
Rio Mouni, Mondah, Kamo. Le long de la côte, les affleurements du
substrat ror.heux sont très fréquents. Milieu··par excellence de mangrove,
pointes ou caps et falaises y alternent.
Le Sud de l'Ogooué est un milieu de lagunes, de flèches sa-
bleuses et de cordons successifs. LEGOUX P.,(1950 et 1952) le définit

SITUATI~!
- 25 -
Fig. 1
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la Le Gabon:en Afrique et dans le
Golfe de Guinée
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- 26 -
comme étant une "côte du type gabonais ou côte alluviale basse a forma-
tions parallèles".
Notre étude du littoral Nord du Gabon va de la Pointe Ngombé
au Rio Mouni, soit environ 250 à 300 kilomètres de longueur; grosso
modo entre 1 0 des latitudes Nord et Sud. Comprise entre l'Estuaire du
Komo ou Estuaire du Gabon et l'Estuaire du Mouni, cette région côtière
est la "province" administrative de l'Estuaire'
(fig. lb, p. 25 ;
carte h.t. n° 1). Le pays est divisé en neuf provinces administratives
dont trois sont littorales (l'Estuaire, l'Ogooué Maritime et la Nyanga).
La topographie est celle d'une vaste plaine côtière ayant comme limites
(Fig. le, p. 25):
- à l'Ouest, l'Océan Atlantique;
- au Sud, l'Estuaire du Komo, dans l'environnement structural
de la retombée Nord du horst de Lambaréné-ehinchoua.;
- a l'Est, un massif montagneux constitué par les Monts de
Cristal (plus de 800 mètres aux Monts Koulaké et Mikongo), et se pro-
longeant en direction du Sud-Est ;
- et enfin, au Nord, la frontière entre la Guinée Equatoriale
et le Gabon qu'est l'embouchure du Rio Mouni.

- 27 -
CHAPITRE l - LES FACTEURS CLIMATIQUES
==========
========================
Le climat et l'océan ont une influence directe sur la sédimen-
tation, la morphogenèse et la végétation côtière. Le climat équatorial
chaud et humide conditionne la sédimentation par une altération des
roches très poussée dans ce milieu. L'importante érosion des versants
alimente les cours d'eau, aux eaux abondantes, en charges alluviales
considérables.(?),
Le climat favorise
l'alluvionnement à la côte.
Notre approche du climat s'appuie sur les données de CAROFF Y. et
RYDAVLESKY G.
(1970), surtout sur l'unique synthèse connue jusqu'alors
de SAINT-VIL J. (1977), et sur LERIQUE J. (1983).
l - LES MECANISMES GENERAUX
Le Gabon, à cheval sur l'Equateur, se situe du point de vue
climatique, aux abords immédiats de la convergence intertropicale ou
FIT. Le pays, dans son ensemble, est sur une zone de confluence (zone
de basses pressions équatoriales) ou de rencontre entre les masses
d'air venues des deux hémisphères, de zones de hautes pressions, et les
masses d'air venues de l'Ouest de l'Atlantique. Le climat gabonais est
une synthèse entre deux centres d'action:
- Celui de l'hémisphère Nord: avec l'influence de l'anticy-
clone égypto-lybien (anticyclone subtropical saharien, intermittent,
apportant un flux d'air tropical sec et chaud venant du Nord-Est,
l'harmattan) et le courant chaud du Golfe de Guinée

- 28 -
- Celui de l'hémisphère Sud: avec l'anticyclone de Sainte-
Hélène centré sur l'Atlantique Sud. Situé dans le Sud-OUest de l'Afrique,
l'anticyclone de Sainte-Hélène se révèle être le plus important centre
d'action influençant le Gabon et de surcroît, son
littoral.
Celui-ci émet en permanence un vent qui, frais et sec (alizé)
et à l'origine de direction S.E. - N.O., se charge d'humidité au-dessus
de l'Atlantique. Près de l'Equateur, cet alizé est dévié
sous l'impul-
sion de la Force de Coriolis, et prend une nouvelle direction
s.o.-
N.E. ou OUest-Est. Cela en fait un flux détourné instable, devenant
mousson. Ce flux d'air chaud humide donne de fortes précipitations de
la saison pluvieuse (pluies moussoniques). Situé au Sud du F.I.T., le
Gabon est soumis toute l'année à l'influence de cette mousson.
En saison sèche, l'alizé du S.E. est dévié vers le Nord d'où
presence de vents Sud à Sud-Ouest humides ; le parcours au-dessus de
l'Atlantique est moins long, mais suffisant pour donner une forte
nébulosité et des pluies fines.
2 - LES PRINCIPAUX ELEMENTS CLIMATIQUES
A - LES PRECIPITATIONS
Typiques du milieu équatorial, les précipitations très abon-
dantes entretiennent une forêt secondaire côtière et une forêt maréca-
geuse fréquente en arrière-côte. Le Gabon côtier Nord est le milieu le
plus arrosé du pays. Sous influence maritime prépondérante, la "province

- 29 -
de l'Es tuaire" est comprise entre les iso hyètes annuelles de 2 400 mm et
de 4 000 mm (Fig. 2, p. 30). Les moyennes pluviométriques donnent pour
Cocobeach 3 453 mm/an (SAINT-VIL J., 1977), Cap Estérias 3 485 mm/an
(CAROFF Y. et RYDAVLESKY G., 1970) et Libreville 3 013 mm/an (SAINT-VIL J.,
1977).
Le climat est équatorial de transition de la zone centrale du
pays
sous-climat estuarien (SAINT-VIL J., 1977). Divers types de pluie
sont connus dans cette région Nord-OUest :
- "les averses liées aux lignes de grains"
pendant les sai-
sons pluvieuses et surtout en mars-avril
- "les averses dues à la convergence"
pluies littorales la nuit,
au contact des brises de terre et de la mousson
orages ou pluies lit-
torales souvent orageuses (160 à 180 jours d'orages par an ; SAINT-VIL J.,
1977) .
Remarquablement élevé, le nombre de jours de pluies est de
plus de 175
par an (SAINT-VIL J., 1977)
201 jours par an à Coco-
beach et 181 jours par an à Libreville (LEBIGRE J.-M., 1990). Le record
absolu du pays est connu dans les Monts de Cristal. En effet, les pluies
orographiques y sont marquées a la Station d'Abanga avec " ... 226 jours
de pluie par an, soit six jours sur dix" (SAINT-VIL J., 1977).
Le climat du Gabon est nuancé par la longueur de la saison
sèche. Une "sécheresse" due au flux subocéanlque austral non néfaste a
la végétation car, l'humidité reste toujours forte et constante et le
ciel nuageux atténue l'évaporation.

- 30 -
Fig. 2
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- 31 -
Le régime saisonnier des précipitations est le suivant
. mi-septembre à mi-décembre : courte saison de pluies, avec
le plus grand maximum pluviométrique de l'année en octobre-novembre
mi-décembre à mi-février
brève saison sèche
. mi-février à mi-mai
longue saison de pluies, avec le se-
cond maximum des pluies ;
juin a mi-septembre
longue saison sèche.
Les précipitations jouent un rôle important dans la morpho-
genese littorale par l'accumulation sédimentaire qu'elle favorise. En
effet, la sédimentation ou accumulation détritique côtière est le fait
d'apports continentaux surtout et de l'action de l'érosion littorale.
Il existe QDe relation entre la pluviosité, le drainage et la sédimen-
tation côtière.
En climat équatorial, l'érosion mécanique ou l'ablation de sur-
face est bloquée par la densité du couvert végétal. Cependant, ce type
d'érosion est possible, par désagrégation physique et par météorisation,
par exemple aux rares affleurements rocheux existants. Puis suivent une
individualisation et une mobilisation des particules vers les talwegs,
sous l'action de la nappe pluviale ruisselante (ruissellement de surface).
Les eaux de ruissellement contribuent à l'érosion mécanique et au trans-
port des charges solides de cours d'eau. L'~ondante pluviosité et l'in-
tensité des pluies favorisent une montée rapide des crues et donc, une
action érosive importante et un alluvionnement intense des cours d'eau.
Cependant, en milieu équatorial, l'érosion chimique l'emporte sur l'éro-
sion mécanique.

- 32 -
Ainsi, au travers de sa percolation dans les sols et les pro-
fils d'altération, l'eau des précipitations favorise l'érosion chimique
des roches. Cette érosion alimente une sédimentation d'origine chimique.
Et cette érosion chimique est essentiellement influencée par la pluvio-
sité, c'est-à-dire la "
quantité d'eau qui tombe sur le sol sous
forme de précipitations"
"Le drainage représente une fraction impor-
tante de la pluviosité en climat humide (60 pour 100 pour une pluviosité
de 2 500 mm par an ... Sous climat humide ... le drainage et les débits
sont forts, si bien que les quantités de matière exportées en solution
dans les fleuves sont également fortes et les taux d'érosion chimique
élevés" (TARDY Y., 1989). Et c'est le cas ici au Gabon et dans cette
partie du pays où le climat équatorial apporte plus de 2 500 mm par an
d'eau. Aussi l'altération chimique qui s'en suit transforme les " ... ro-
ches dures en matériaux meubles, par la dissolution des ciments, l'hydro-
lyse et la transformation des silicates en argiles, oxydes et hydroxydes,
la libération et l'individualisation des grains résistants" (TARDY Y.,
1989).
Ainsi, les cours d'eau vont jouer un rôle très important en
apportant vers l'océan les produits de l'érosion de leur bassin-versant.
Ce sont :
- les particules fines transportées par suspension dans l'écou-
lement de surface: argiles (kaolinite "produit typique de l'altération
intertropicale" - TRICART J. et CAILLEUX A.,~1974 - montmorillonite,
illite ... )
- les particules moyennes et grossières transportées par salta-
tion, reptation ou roulage dans le fond du lit des cours d'eau: sables,
graviers.

- 33 -
Ces matériaux transportés sont ensuite évacués vers les milieux
fluvio-marins, marins ou côtiers, et accumulés sous forme de sédiments
détritiques. Les mouvements des eaux marines (houles et vagues à la côte,
courants de marées) prennent le relais des cours d'eau continentaux
exoréiques, dans la répartition côtière des sédiments.
B - LES TEMPERATURES
Les températures à la côte sont comprises entre 25°C et 26°C.
Elles sont particulièrement élevées non seulement au voisinage de
l'océan mais aussi, et surtout
dans notre milieu d'étude. Les tempéra-
tures diminuent de Cocobeach vers le Sud, sous l'influence du courant
froid de Benguela. Sur l'ensemble du littoral, mars et avril surtout
sont les mois les plus chauds: 28°8 C à 27°2 C (LERIQUE J., 1983).
Juillet est le mois le moins chaud.
Cependant, l'humidité de l'air est très forte à cause de l'in-
fluence de la mousson, des nombreux cours d'eau et de la forêt ombrophile
climacique. Le fort degré d'hygrométrie, dont la moyenne est en général
supérieur à 80 %, caractérise bien une atmosphère humide. L'humidité
relative est de 86 %à Cocobeach et de 85 %à Libreville. Associé à la
forte humidité, le rôle régulateur thermique joué par l'océan
favorise
une faible amplitude thermique annuelle. En général, celle-ci est infé-
rieure à 5° C, voire même 3° C. Par contre, l'amplitude thermique diurne
est nettement importante sur la côte. Aussi les différences de tempéra~
tures entre le jour (vers 15 heures) et la nuit (vers 5 heures) varient
autour de 6° C.

- 34 -
Soulignons ici que la chaleur est importante dans les processus
morphogénétiques et accélèrent les mécanismes biochimiques dans ce milieu
bioclimatique équatorial. Associée à une humidité constante et élevée, la
chaleur aussi élevée en fait un milieu où le climat est très agressif et
l'altération des roches très poussée et soutenue. Et combinée à l'action
de la pluviosité et du drainage, cela favorise les apports détritiques
importants à la côte. La chaleur contribue aussi à la croissance et au
maintien de la végétation côtière: forêt, mangrove à palétuviers. Et
cette dernière par exemple joue un rôle notable dans la sédimentation
fine.
C - LES VENTS
"Le régime des vents sur la partie orientale du Golfe de Guinée
est commandée par 2 centres d'action principalement: l'anticyclone de
Sainte-Hélène qui couvre l'Atlantique sud tropical et tempéré et les
basses pressions régnant sur la partie Nord du continent africain ... Le
Golfe de Guinée ... connaît un régime de vents stables en direction et
faibles en vitesse"
(ü.R.S.T.ü.M. - S.G.T.E., 1983).
Largement ouverte sur l'OCéan Atlantique, la grande plaine
côtière du Gabon connaît une pénétration de flux océaniques. Du fait de
son exposition aux vents humides, le Gabon sôtier est un milieu bien
arrosé.

- 35 -
\\) Les directions
Toute l'année, domine le flux moussonique de Sud à Sud-Ouest,
avec une fréquence de plus de 50 %des vents du quadrant Sud-Ouest
(F ig. 3, p. 36).
Bien que négligeables, les variations saisonnières sont les
suivantes
- En saison sèche :
Vents dominants des secteurs Sud et Sud-Ouest, soit
" ... 90 % à Libreville en juillet sur près de 95 %pour le
quadrant Sud-OUest" (SAINT-VIL J., 1977) ;
Faible pourcentage de calmes, soit "... 2 % à Libreville ... "
(SAINT-VIL J., 1977) mais importante force moyenne du vent
surtout en grande saison sèche.
- En saison de pluie : fort pourcentage de calmes mais aussi
vents relativement assez forts accompagnant les orages. Ainsi, Libreville
a des vitesses maximum de vents du Nord-Est, 33 % (SAINT-VIL J., 1977),
ou d'Est, au moment des orages ou de grains.
o Les vitesses
Au Gabon, les vitesses des vents au sol sont faibles. Quelques
chiffres (SAINT-VIL J., 1977) donnent une idée du phénomène:
- Les records sont égaux ou inférieurs à 10 m/s (ou 36 km/h
exemple de Port-Gentil, 17 fois seulement sur près de 30 000 observa-
tions de 1961 à 1970) ;

- 36 -
Fig. 3. Station_de LIBREVILLE
ROSE
DES VITESSES
MAX. DES VENTS (m/sec)
)
i
N
S
FREQUENCE
DES
DIRECTIONS DU VENT (%)
N
5
( Dossier Port d'Owendo
.
,
•.... ..... SAISON
SECHE
Route Libreville-Owend-o
1968
).
'
- - SAISON
DES
PLUIES
,_ ..__.-_...- . ---- -

- 37 -
Le record absolu est de 50 mis, le ,;\\_, janvier 1956 à Port-
Gentil; la vitesse maximale sera de 26 mis le l~~ avril 1959, au cours
de la période 1951-1970.
Toutes ces vitesses exceptionnelles eL 2elles de plus de 7 mis
sont typiques de début de tornades surtout entre février et avril.
La côte de Libreville est soumise à le ~rise de terre et de
mer avec des forces variant entre 2 et 4 (Echell~ 3eaufort).
o Conclusion
Sur cette côte, en force ou vitesse eL ~J fréquence (Tableau l
suivant), le vent n'a pas d'impact morphogénétiq~~ notable.
Tabl. l - Types de vents et leurs caractéristiqu~3 - Station
de Libreville
) chiffres exceptionnels
Types
Brise
Brise
Calmes et intervalles
Vents
de vents
de mer
de terre
instables ~Jtre brises
dominants
Heures
12h à 22h
Ih à 10h
IDh à 12h i 22h a l h
-
(24 hl
(2h à 13h)
~
Vitesse
3m/s à 4m/s
Im/s à 4m/s
Moins de Im/s
Im/s à 4m/s
(5m/s)
Direction
Sud-OUest
Sud-Est
Aucune
Sud-Ouest
dominante

- 38 -
Aucun modelé éolien actuel n'est apparent sur cette côte. Les
formations dunaires sableuses, visibles sous fôret ou sous formation
herbeuse dans l'arrière-côte ou assez loin sur le continent, ne sont
pas actuelles. Leur morphogenèse ne relève pas du contexte bioclimati-
que actuel et nous y reviendrons plus loin.
En principe, les sables de plage sont mobilisables
vers le continent par les vents.
. Ici, bien que les vents avoisi-
nent les 18 mis en moyenne annuelle (SAINT-VIL J., 1977) à Libreville
par exemple, la mobilisation des sables de l'estran est faussée par:
- Le caractère exceptionnel des vitesses très fortes, sur une
côte déjà sans tempêtes ;
- La présence très proche de la ligne de côte d'une flore
herbacée graminéenne annonciatrice d'une végétation côtière arbustive
ou franchement ligneuse (forêt secondaire). Ainsi
les grains sableux,
qui tentent une incursion continentale, sont très tôt piégés.
La dynamique éolienne actuelle est absente dans la morphoge-
nèse littorale.
3 - LES ELEMENTS SECONDAIRES
A - L'EVAPo-TRANSPIRATION
L'évaporation est importante: 616 mm à Cocobeach et 949 à
Libreville, en moyenne annuelle. L'évapo-transpiration réelle (EVR) et

- 39 -
l'évapo-transpiration potentielle (ETP) ont aussi des valeurs importan-
tes (Tableau II ci-dessous).
Tabl. II - Moyennes annuelles en mm d'ETR et d'ETP
(Méthode Thornth;w ai te)
Moyennes
Moyennes
nationales
de Libreville
ETR
l 300
l 413
ETp
l 450
l 640
L'ErR est minimale en grande saison sèche et maximale sur le
reste de l'année, avec des pointes entre janvier et avril.
A notre niveau, il est difficile de saisir l'influence de cet
élément climatique dans la morphogenèse littorale. LEBIGRE J.-M. (1990)
note cependant un impact dans "... le bilan de l'eau des marais mariti-
mes, surtout au niveau des tannes".
B - L'INSOLATION
La côte au Nord de l'Estuaire du Komo est une des régions les
plus ensoleillées du pays. Libreville a 1658 heures en moyenne annuelle
d'insolation, soit 4 heures 33 minutes par jour.
L'insolation est maximale d'octobre à mai, avec des pointes en
février et en avril (saison pluvieuse). L'insolation minimale va de juin
à septembre (saison sèche), avec un creux en juillet-août.

- 40 -
L'influence directe de l'insolation est certainement plus
écologique dans la zonation floristique des mangroves (LEBIGRE J.-M.,
1990) que morphologique.
CONCLUSION .
Ne saisissant pas trop bien l'impact morphogénétique de la
nébulosité pourtant forte (5 à 7 octas), de la tension de la vapeur
d'eau (24,2 mb à Libreville), l'albédo moindre ... nous n'y insistons pas.
Seules et surtout les précipitations, leur rôle dans l'altération bio-
chimique des roches, et leurs effets conséquents sur les cours d'eau
jouent un rôle morphogenétique principal dans l'accumulation détritique
côtière.
CHAPITRE II - LES FACTEURS MARINS
==========-=
===================
l - LES FACTEURS HYDRODYNAMIQUES
Les caractéristiques océanographiques à la côte du Gabon sont
très mal connues. Le Gabon ne dispose pas jusqu'alors, et certainement
pas dans un proche avenir, de structures de recherches à but océanogra-
phique. Il se pose donc un problème véritable de données et d'études
ponctuelles dans le temps et dans l'espace, dans une approche de l'environ-
nement marin (oscillations de la ligne de rivage ... ) et des facteurs hydro-
dynamiques du façonnement et de l'évolution du littoral.

- 41 -
Concernant le Sud du Cap Lopez, des données existent dans le
cadre des études hydrologiques de la sous-région du Plateau continental
"congolais" (Centre de Recherches OCéanographiques de Pointe-Noire,
République Populaire du Congo).
Le Nord nous est connu par des études ponctuelles :
- de protection du rivage: l'unique document de BONNEFILLE R.,
1964
- d'implantation des ports: les travaux de BONNEFILLE R. et alii
1968, du Bureau central pour les Equipements d'OUtre-Mer dans le cadre
de l'Office des Ports et Rades du Gabon (O.P.R.A.G.-B.C.E.O.M., 1968)
- d'évaluation des ressources halieutiques dans le Golfe de
Guinée
exemple
O.R.S.T.O.M.-S.G.T.E., 1983.
Il Y a un intérêt certain à connaître les influences marines
à la côte. Les facteurs hydrodynamiques marins jouent un rôle fondamen-
tal dans la répartition à la côte des sédiments terrigènes détritiques,
au travers de l'action des houles et des vagues, des marées et de leurs
conrants. Il Y a répercussion directe sur les actions de transport,
d'accumulation et d'érosion à la côte. La morphologie littorale est sous
l'influence des agents de l'érosion marine au sens large. L'agent
essentiel est ici l'eau de mer.
A - LES HOULES
Entre le Cap des Palmes et le Cap de Bonne Espérance, la grande
houle australe (le Kaléma) domine. Cette houle oblique est d'origine S.O.
ou S.S.O. (Fig. 4,.p:\\42).

- 42 -
Fisure.
4
Le courant de hou le
sur la càte ouest de
l ~fr"que
--'> courant coNer
(de'rive liNora le)
de houle oUique.
o
500
1000km
,-,_----J'L...-........,....'
Guilcher A
1954 b
C'est une houle conforme aux vents dominants de secteur S.O.,
longue et générée a partir des tempêtes d'OUest depuis les latitudes 35°
et 60°. Il s'agit d'une houle allogène de côte occidentale de continent
générée par "des ROARING FORTIES de l'OCéan-austral" et atteignant le
Golfe de Guinée (PASKOFF R., 1981). Les trains d'ondes de houle abordent
la côte Nord du Gabon suivant deux origines dominantes (Fig. S, p. 43) :
Ouest - Nord - OUest et Sud-OUest.

43 -
5
Plans de va~uec; et inc.idenc.e.~ de.~ houlec; devant
<..'
l'Estuaire du Kama
tt ~'Ituation schè.moti9ue. ~tnirol~
PLAN DE YA'GUtJi
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----,
PLAN
DE
VAGUE S
PLAN
DE
VAGUES
Diredioo
sw
HOULE
P~()dt
".

- 44 -
Les vents de force 9 (échelle Beaufort), soit 41 à 47 noeuds
de vitesse, donnent des houles typiques des côtes gabonaises de période
de 10 à 12 secondes; soit une longueur d'onde de 163 mètres environ.
D'origine Sud-Ouest, ces houles ont leurs plus forts creux
inférieurs ou égaux à 4 mètres (OPRAG-BCEOM, 1968) :
- Juillet à septembre 1960, à la Pointe Ngombé, le creux moyen
est de 1,0 m et le creux maximum de 1,8 m. Libreville a : 0,30 m de
creux moyen et 0,6 m de creux maximum.
- Septembre à décembre 1965, à la Passe Pénélope (entrée du
Komo), le creux moyen est d'environ 1,0 m, alors qu'octobre a 2,40 m de
creux maximum avec une période d'environ 11 secondes.
Exposée à des vents faibles et en situation abritée, la "mer
épicontinentale" que fait la Baie de Corisco, enregistre des faibles
valeurs de houles à la côte :
- période: 1,4 à 2,4 secondes
longueur d'onde
2 à 6 mètres
- hauteur: 0,112 a 0,365 mètre
célérité ou vitesse de propagation
2,5 mis.
L'énergie des houles est perturbée par la présence d"écueils,
de bancs de sable et de vase. Les marees et leurs courants y jouent aussi
un rôle. Ainsi, des houles longues
bien formées
ne sont pas observables
à l'intérieur des estuaires (Komo à Owendo, Mondah, Rio Mouni) ou des
rias du Gabon septentrional. Le domaine fluvio-marin en partie et propre-
ment fluvial surtout est plutôt sous l'influence morphodynamique des
marées et de leurs courants.

-
45 -
Laùérive; :Httora;le est aussi' fonction deshoulés àla -c8te.
Conséquence de la réfraction de la houle atteignant le rivage oblique-
ment, la dérive littorale est un courant parallèle au trait de côte,
entre la zone de déferlement des vagues et la côte. Elle a une action
morphogenétigue non négligeable, dans le façonnement des littoraux du
Nord du Gabon. En effet, elle conditionne le transit et le budget sédi-
mentaires et de ce fait, les formes littorales construites telles les
flèches sableuses (poulier de Pongara, flèches Abaga, Bagna et Evouno) .
La houle oblique du Sud-Ouest
conditionne donc une dérive
littorale Sud-Nord de la Pointe Ngorrbé vers le Cap Estérias. Dans la
Baie de Corisco, la houle venant d'Ouest a une dérive littorale portant
vers l'Est du Cap Estérias ; alors que ce courant côtier alterne Nord~
Sud et Sud-Nord entre les pointes Idolo (Muni) et Nombo.
La dérive littorale conditionne le rôle de bouchon sableux
joué par le cordon littoral aux débouchés des petits cours d'eau côtiers.
Courant d'érosion, la dérive littorale favorise un important
transit de sable, par exemple au niveau de l'Estuaire du Komo : 41 000 m3
par an (Fig. 6, p. 46). Le volume de. sédiments en transit sur le littoral
des bouches du Komo semble supérieur à celui évacué dans la Baie de
Corisco. Cela est lié au type de matériel : le sable est plus facilement
mobilisable que le mélange sable et vase (cette dernière étant souvent
propice au piégeage et au colmatage côtier des marais).

- 46 -
:
lOCE
NIGERIA
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CAMEROUN
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EOUATORIALE ':
GABON
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Cop Lopez
transit littoral -
littoral driIc
~ érosion - erosion
couran[ dominant -
prevailing current
[&] sédimentation -
sedimenCdtion
1'~6-
.houle dominante - preJai!ing swe!!
< canyon
(LENOTRE N.,B.H.G.M.,Gabon?)
Fig.
S
- Du Rio del Rey au Cap Lopez
Cameroun, Guinée Equatoriale, Nord
Gabon ~ Analyse régionale
Fig.
S
- From Rio de] Rey to Cape Lopez
Cameroon,
Equatorial Gujnea,
North ·Gabon -
Regional analysis
Au niveau de l'EBtuaire du Gabon,la capacité de transport
de la houle parallèlement au rivage est estimée à environ
3
41.000 m /an (Bonnefille R.,1964
).

- 47 -
B - LES VAGUES
A la côte, l'action des houles se caractérise par des vagues
qui déplacent des masses d'eau, sous l'effet du SWASH des auteurs anglo-
saxons. Le swash consiste en des allers ou jet de rive ou UPRUSH, et
retours ou nappe de retrait ou BACKWASH.
Conrre à pente très douce inférieure à 2° et peu étendue, la
plateforme continentale favorise un faible marnage d'un ordre en-dessous
de 2,5 mètres. La topographie sous-marine (chap. III, p. 100) favorise
ici l'ablation au détriment de l'accumulation des matériaux. En effet,
les vagues défer1.ent':?àélacôte, mobilisant le matériel sableux de
l'estran~ Le jet ,de'<'xr,vèj'nourri F mal ,le rivage!
en matériel sédimentaire. Plus actives dans l'ablation, les nappes de
retrait érodent le littoral. C'est une érosion remarquable de la Pointe
Ngombé à Cocobeach, spectaculaire en certains secteurs (Pointe Pongara
par exemple) que d'autres. Ce recul se traduit par un trait de côte en
micro-falaise ou en petite falaise vive, des systèmes racinaires d'arbres
(cocotiers, badamiers, ... ) déchaussés ou pire des troncs écroulés au
haut estran.
Contre les petites falaises, le déferlement occasionne des
fortes pressions. Lors des retraits, il y a décompression avec des
effets de succion. Les conséquences sont multiples: mobilisation de
divers matériaux rocheux, éboulements de roches meubles (altérites),
active abrasion des estrans rocheux.
Le déferlement des vagues à la côte et ses courants de retour
vers le large sont des agents de l'érosion marine, dans ses actions

- 48 -
mécaniques sur les sédiments. Consécutifs au déferlement, jet de rive et
nappe de retrait déclenchent toute une série de processus morphogenéti-
ques. Les vagues et leurs courants édifient les cordons littoraux qui
abritent derrière des marais maritimes et des marécages.
C - LES MAREES
Les marees sont de type semi-diurne : des doubles pleines
mers et des doubles basses mers séparées par des étales (Fig. 7, p. 49).
Basses mers et pleines mers alternent avec une période moyenne de
12 h 08 mn ; le maximum est de 14 h 08 mn, et le minimum de Il h 20 mn
à Il h 28 mn (marées exceptionnelles).
Les plus hautes marees sont inférieures à 2,50 m et les plus
basses descendent à 25 cm. Le marnage moyen se situe à 1,90 m. Le maxi-
mum de marnage est atteint en grande saison chaude (janvier a mars, 2 m
à 2,05 m). La station de Libreville (Port-Môle) et l'Estuaire du Komo
nous donnent une approche globale du marnage dans la région. Les valeurs
connues n'ont rien d'exceptionnel et sont caractéristiques de la zone.
L'unique étude sur la questiJon ".et:,- SUl:n l'ensemble·· de- la côte
du Gabon est de LERIQUE J. (1965). Axée sur le Kamo, elle renseigne sur
l'importance de la remontée de la marée et de la nappe saline dans les
cours d'eau côtiers de la région. La nappe saline présente à Mafou et a
la confluence Kama - Agoula, passe par Kango, pour arriver assez pres
même de la confluence Komo - Abanga. La remontée de la marée, à évolu-
tian cyclique, se manifeste ainsi:

Fig.
7
Courbe des marées de Janvier 1987
2
t
Retenon~ 2 m de marnage maximum.( le plus fort de l'année ), aux maré~s
de vives -
eaUX aUX pleines et nouvelles lunes , et des marées de mortes -
eaux aux quarts,
de lune •
Lune
(
premier quartier
• pleine lune
)
dernier quartier
0
nouvelle lune
.,.
1.0

- 50 -
- En saison sèche (juillet, août, septembre) les limites se
situent
pour le Komo
au niveau de la confluence Komo-Ndoua,et
pour
la Mbéi
au niveau d'Andok-Foula
- En saison des pluies, du fait d'un apport pluvial considé-
rable, les limites de remontée de la marée migrent vers l'aval.
LERIQUE J. (1965) note qu'à Kango le marnage (Tabl. III, p. 51)
est compris entre 2 m et 2,60 m. Des marégrammes établis à Kango donnent
"
une forme sinusoïdale légèrement dissymétrique. Les temps de montée
sont un peu inférieurs aux temps de descente. Les creux sont également
plus aigus que les pointes. Les temps de propagation de la pointe de
marée (2 h 10 mn) et du creux (2 h 20 mn) sont quasiment identiques."
La marée se fait sentir très loin à l'intérieur du pays
(CHOUBERT B. 1937, LASSERRE G. 1958 et LERIQUE J. 1965) entre 70 km et
125 km de la côte, par exemple
- jusqu'aux environs du débarcadère du village Andock-Foula
sur la M'béi (affluent du Komo), à 120 km en amont de la Pointe Pongara
- jusqu'à Médègue sur la Noya (Rio Muni), a environ 100 km de
l'océan.
Ces limites de remontée de maree sont quasiment les mêmes
toute l'année. Cependant, en saison pluvieuse, on note une migration de
ces limites vers l'aval, avec l 'augmentation du débit des cours d'eau
côtiers.
Lors de la :l;r?-nsgression holocène
15000 à 5000 ans~ B.P.
(Influences des oscillations marines cp. 62)
- l'ennoiement ,ênsrias· des

- 51 -
Tabl. III - Le marnage dans l'Estuaire du Gabon
Valeurs
Exceptionnelles
Station
Normales
Moyennes
Grandes
Marées de
vives eaux
mortes eaux
%
2 m
1,95 m
Kango
a
a
2,60 m
2,35 m
Très variable
lm à l,SOm (1)
Confluent
1 m à l,50 m
et
ou
0,30m à O,60m
Komo-Awebé
0,30m à O,60m
(2)
ONerîdo
1,60 m
1,3 m
2 m
0,50 m
1,3m (3)
Libreville
a
a
a
2,1 m
0,80 m
1,87 m
Moyenne
0,90 m
2,10 m
0,65 m
1,32 m
D'après données BONNEFILLE R., 1964
LERIQUE J., 1965.
(1) En saison sèche (juillet à septembre)
(2) Dès octobre, le marnage est bas avec la montée des eaux
(3) Le niveau moyen est situé à + 1,3 m au-dessus du zéro des cartes
marines.
"L'établissement du port est de 6 h 52 mn" (BONNEFILLE R., 1964) ou même
moins. Les coefficients de marée, ou amplitude relative du marnage, vont
de 38 (marées de mortes eaux) à 116 (marées de vives eaux importantes)
en septembre et décembre 1965 et janvier 1966 (BONNEFILLE R. et alii,
1968) .

- 52 -
vallées
ogoliennes
, leur colmatage et la mise en place des marais
maritimes ont favorisé la faiblesse de la pente des lits des cours d'eau
de la plaine côtière,et facilité la pénétration de la marée à l'inté-
rieur des terres. Le phénomène perd son ampleur avec l'augmentation
brutale de la pente du profil longitudinal des cours d'eau à l'approche
des contreforts des Monts de Cristal (Fig. 8,\\~p; 53).
La remontée des marees dans le continent entraîne un mélange
eau douce - eau salée
• Ll!:BIGRE J. -M. (I~90) écrit :
"Selon l'importance des marées on distingue des estuaires macrotidaux
dans lesquels les eaux sont bien mélangées et des estuaires microtidaux
où les eaux sont mal mélangées. Dans les pays tropicaux, la stratifica-
tion entre eaux d'origine continentale chaudes et peu salées, riches en
sédiments fins et en matière organique flottante et eaux marines salées
et fraîches, est davantage marquée que dans les pays tempérés." Avec
leur marnage moyen et ce qui vient d'être dit ci-avant, les estuaires
du Rio Mouni, de la Mondah et du Komo sont plutôt microtidaux.
Au jusant, l'eau douce arrive à l'océan, mangrove et vase
sont dégagées. Au flot, il se crée un effet de barrage à l'eau douce et
aux eaux turbides saumâtres qui descendent, d'où un courant contraire.
Ceci favorise la floculation de la fraction sédimentaire fine, piégée
par la mangrove. L'effet est remarquable dans les milieux fluvio-marins
du Rio Muni, de la Mondah et du Koma. Dans leurs différents chenaux,
bras ou ramifications, CHOUBERT B. (1937) note: "Le va-et-vient des
marées provoque une véritable inversion du sens du courant ... ", dans
des systèmes hydrographiques à " ... courant reversible ... ", et un "appro-
fondissement rapide des estuaires et même des embouchures des cours d'eau".

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- 54 -
LEBIGRE J.-M. (1990) souligne que "les grands marais maritimes
correspondent à des secteurs de côte où le rerrblaiement est rapide'~. C'est
ce ,qui ~s 'estl passé à~ l-'HolocBne: et,caüiTI,bf'oll;en ',av~'c,-une "1nt'ensité
exce-pt i.iônn:el'le de lU'all uvionnement ". Act:ile1 J: emen:,t' ,~a.li( cpûrsi 'de' 1 ' anné e
le :.jiis~nt favorise' l' acctünulat--=t6n' a;lJ1uv:iaJ1e-~l(\\Vâse),dâlns uhe:moinclre
:mesure,dans -- un
miilieU
propice
d,e mangrove •
D'autres consequences morphogenétiques des marees et de leurs
courants peuvent être retenues."
Les dimensions de l'estran dépen-
dent de sa pente moyenne d'une part, de l'amplitude des marées d'autre
part" (LEBIGRE J.-M., 1990). En général, la pente de l'estran est ici
très faible, d'où un domaine fluvio-marin et littoral très étendu.
C'est ainsi que le marnage, bien que moyen, favorise la mise à nu de
vastes surfaces d'estran (Anses Abaga et Bagna, Sud de Cocobeach, ... ).
Les courants de marees commandent ici (LEBIGRE J.-M., 1990)
- l'écologie et la morphologie des marais, l'érosion de la
basse slikke ;
la zonation floristique des palétuviers des marais
- l'érosion des rives des chenaux ;
- la mise en place et la rupture du cordon littoral.
Enfin, soulignons la quasi concordance entre
- les saisons a forte pluviosité et les périodes de grandes
marees d'équinoxes;
- les saisons à précipitations quasi nulles et les périodes a
faibles marées de solstices.

- 55 -
Les actions morphogenétiques amplifiées ont lieu aux grandes
marees de vives-eaux d'équinoxes. L'abondance pluviale et les courants
de marée favorisent l'érosion des berges, l'alluvionnement, et le fa-
çonnement du littoral.
Les vagues, la dérive littorale et les courants côtiers divers,
dont ceux des marees, jouent un rôle très efficace dans la morphogenèse
l i ttorale. Sur cette côte de su.bmersion et d'éro's:i:on
agissent en même
temps l'ablation, le transport et le dépôt. Cependant 1 actuellement }.ii'forte
tendance érosive du littoral marin tranche de plus en plus avec le dépôt
des embouchures et des estuaires.
D - LA SALINITE DES EAUX MARINES ET FLUVIO-MARINES
La connaissance des caractéristiques (température, salinité,
pH, conductivité ... ) pose un problème de données. Beaucoup d'études gé-
nérales portent sur l'ensemble du Golfe de Guinée: BERRIT G. (1962,
1966), travaux du Centre d'océanographie de Pointe-Noire (1965),
GUILCHER A. (1982), O.R.S.T.O.M.-S.G.T.E. (1983), pour ne citer que
celles-là. Très rares sont les études des eaux marines à la côte:
LERIQUE J. (1965) et BONNEFILLE R. et alii (1968) portant exclusivement
sur l'Estuaire du Komo.
A salinité d'environ 35 %0 (35 g/l) en moyenne et à pH autour
de 8,2 (légèrement basique), l'eau de mer est un agent essentiel de
l'érosion marine. Son agressivité combinée à l'action d'une certaine
faune aboutit à des actions chimiques et biologiques érosives, sur les
côtes rocheuses à formations sédimentaires du Gabon.

- 56 -
Au centre de l'Atlantique tropical, le Golfe de Guinée a des
eaux de surface, chaudes (températures supérieures à 24°C) et dessalées
(salinité inférieure à 34 %0 et jusqu'à moins de 28 %0), dites guinéennes
permanentes. Cette situation cadre avec le Gabon marin au Nord du Cap
Lopez. Le milieu marin côtier et fluvio-marin (Tabl. IV ci-dessous) est
polysalin (18 %0 à 30 %0 de NaCl ; Venise - 1958 - classification des
eaux saumâtres).
Tabl. IV - Salinité (%0) de l'eau "de mer" en surface
(d'après données LERIQUE J.,1965, BONNEFILLE R. et alii, 1968,
O.R.S.T.O.M.-S.G.T.E., 1983,et LEBIGRE J.-M., 1990)
20
a
30
Kango et
Estuaire
Pointe Denis
Pointe
Donguila
amont
ONendo
du KOMO
25
20 à 25
15
< l
Baie de
< 30
CORISCO
Estuaire
de
la
Mondah
20
Cette situation de faible salinité ou de dessalure est liée,
la majeure partie de l'année, aux apports fluviaux des fleuves côtiers
et aux précipitations sur la Baie de Biafra (environ l 500 mm/an en
moyenne - GUILCHER A., 1968).
L'intérêt de la salinité réside dans la présence de: sels (NaCl)
en solution dans l'eau de mer. Cette presence favorise les actions éro-
sives chimiques sur les remarquables estrans rocheux calcaires et gréso-

- 57 -
calcaires du Nord de la presqu'île de Libreville, et sur les autres
affleurements côtiers.
o Les actions chimiques (COQUE R., 1977)
L'une des principales actions chimiques est "la dissolution
du carbonate de calcium" (C03Ca) des roches calcaires et gréso-calcaires
en presence de l'anhydride carbonique (C02). En milieu équatorial, la
dissolution optimale, en principe, élabore ici un lapiaz intertidal a
vasques et micro-vasques, une cimentation des sables (grès de plage ?)
par le carbonate de calcium (C03 Ca) précipité.
L'autre action chimique est le fait de "l'altération hydro-
lytique des minéraux silicatés". L'hydrolyse est souvent combinée à la
dissolution. "L'hydrolyse consiste en une destruction des édifices
cristallins des minéraux par les ions H+ libres de l'eau agissant comme
un acide faible. Elle s'exerce aux dépens des constituants rocheux
silicatés et alumino-silicatés. D'une façon générale, elle se traduit
par le lessivage de la silice et des bases, l'élaboration de minéraux
argileux et la concentration de résidus métalliques sous formes d'hydroxy-
des".
o Les actions biologiques
Les êtres vivants interviennent aussi dans la dissolution du
calcaire et des autres roches sédimentaires de l'estran. Leurs actions

- 58 -
sont à la fois chimiques, mais
aussi
mécaniques. Des organismes litho-
phages, cas ici des oursins (MOMBO J .-B. et SIMON T., 1984) .. y ont une
activité perforante remarquable. La corrosion biologique imprime sa
marque au modelé du platier.
La faune est abondante dans les marais maritimes à mangrove,
surtout dans la vase et sur les plages dans le sable. GIRESSE P. (1966),
LEBIGRE J.-M.
(1980), et nos propres observations en témoignent. Les
tests coquilliers font partie du cortège habituel du sable de l'estran.
L'activité des animaux fouisseurs<crabe coureur du genre Cardisoma,
peti ts crabes du genre Uca et OCypoda, "couteaux de mer",
... ) est
remarquable. Elle se traduit par des terriers dans le sable avec leur
cortège de déjections, de pelotes de mastication ou de pelotes fécales
(coproli thes)
; des "empreintes en rosette" de crevettes ... Les figures
sont plus nettes sur l'estran sableux, sablo-vaseux ou rocheux.
Les estrans rocheux sont modelés par les actions combinées
- des vagues et des houles à la côte et l'abrasion par des
sables et divers autres matériaux mobilisés (actions mécaniques)
- du pouvoir dissolvant de l'eau de mer, de l'hydrolyse et de
la corrosion biologique particulièrement (actions chimiques d'ailleurs
prépondérantes) .
Typiques des latitudes tropicales, ces actions mettent en
place un paysage original de plateforme d'abrasion marine, souvent
chaotique à formes et micro-formes. A défaut de l'accumulation sous for-
me de cordons ou de flèches, le sable va être plutôt transporté grevant
le budget sédimentaire des plages (démaigrissement).

- 59 -
2 - L'EXPOSITION DES SECTEURS COTIERS
L'exposition des secteurs côtiers à l'influence océanique est
un élément de plus entrant dans la morphologie littorale. L'exposition
est par rapport aux actions des agents hydrodynamiques marins que sont
les houles, les vagues, la dérive littorale et autres courants (jusant,
flot). A partir des incidences directes ou indirectes de ces agents
marins, nous distingons : la côte ouverte exposée à haute énergie et la
côte abritée sous-exposee à basse énergie.
Les milieux exposés directement aux influences océaniques
sont : la Pointe Pongara et alentours, du Cap Santa-Clara à la Pointe
Akanda,et enfin
de la Pointe Bouyoumba à Cocobeach. Sur ces littoraux
non abrités, nous notons une concentration d'énergie aux caps souvent
devancés par un relief immergé (pointement rocheux). Il y a là attaque
érosive vive, sélective, mettant en évidence l'inégale résistance du
matériau géologique en place. Lorsqu'il y a existence d'une petite
falaise (Cap Santa-elara à Pointe Saoué), celle-ci est toujours vive
érodée par sapement à la base et effondrement de pans. A ce titre
d'ailleurs l'influence de la morphogenèse continentale proche s'observe
par l'apport d'éléments de petites falaises; l'érosion subaérienne qui
s'y exerce fournit des matériaux à l'érosion marine.
Les milieux abrités sont typiques ici des littoraux bas,
estuariens dans le cas du Komo et du Mouni, de la Mondah et de leurs
systèmes hydrographiques de rias associées. Ces milieux confinés sont
donc des secteurs côtiers non soumis à l'influence directe des actions
hydrodynamiques marines. Ce sont des sites bien protégés des fortes

- 60 -
incidences de houles. Cependant, des mouvements des eaux fluvio-marines
y sont notables: des vagues et un fort clapot, sous l'impulsion des
vents locaux (Tabl. V suivant).
Tabl. V - L'agitation du plan d'eau à Owendo - Estuaire du Komo
(d'après données O.P.R A.G./B.C.E.O.M., 1968)
FACTEURS
EFFETS
Vents de tornade
Vagues
Vents
(grains passagers)
(l m à 1,5 m)
locaux
Clapot
ou
régnants
(C = 0,12)
(inférieurs
Brises du secteur SO
Vagues
a
(Force l Beaufort)
(0,5 m à l m,
26 mis)
exception .. 1,5 m)
T = 0,30
C
célérité (mis)
T = période (s)
Abstraction faite de quelques nuances locales, il en est de
même dans les estuaires de la Mondah et du Muni. Les forts courants de
flot et de jusant agitent aussi le plan d'eau. Les milieux abrités,
caractérisés par une dispersion d'énergie, sont le siège d'une remar-
quable sédimentation sableuse et vaseuse (bancs, plages, slikke, marais).
Ainsi, en fonction de la situation côtière, la morphogenèse
côtière présente certaines spécificités. Par exemple les courants de

- 61 -
marée s'avèrent d'approche intéressante dans le cadre de ces unités
margino-littorales confinées à basse énergie. Sujette à des phénomènes
de décantation, la phase sédimentaire suspensoïde colloïdale (vase) y
est l'objet d'une dynamique particulière
lors du flot et du jusant,et
surtout, lors des étales de pleine mer et de basse mer.
Cependant, la morphogenèse côtière stricto sensu est directe-
ment contrôlée par les houles, les vagues et les divers courants marins.
L'énergie des houles et des courants littoraux (courants de marée,
dérive littorale,
... ) est un agent important dans le façonnement de la
côte. Avec une période générale de 12 secondes, ces houles ont une ac-
tion morphogenétigue certaine. L'action de la dérive littorale est aussi
remarquable du fait qu'elle conditionne le transit et le budget sédimen-
taires sableux, les formes littorales construites (flèches sableuses)
et l'érosion.
3 - LES VARIATIONS DU NIVEAU MARIN
Le Quaternaire marin du Gabon est encore mal connu.
L'étude des oscillations marines est importante dans la
compréhension de la sédimentation et de la morphologie côtières, de la
situation des marais maritimes à mangrove.
L'esquisse chronologique des sequences marines au Quaternaire
nous est particulièrement possible grâce aux travaux de sédimentologie
marine de GIRESSE P. (1969, 1974, 1977, 1980, 1986 et à paraître), et

- 62 -
autres (DELIBRIAS G., 1973 - CORNEN G. et alii, 1977 - PEYROT B., 1983 -
DELIBRIAS G. 1986). Ceux-ci sont axés sur le précontinent du Congo et
des régions limitrophes (le Gabon au Sud du Cap Lopez). Ils constituent
l'essentiel de la documentation.
Ces travaux sont actuellement suivis des études fragmentaires
et très localisées sur le Gabon Nord côtier de : ROSSO J.-C. et WEYDERT P.
(1979) et WEYDERT P. et ROSSO J.-e. (1981) en géologie marine et paléon-
tologie ; PEYROT B. et OSLISLY R. (1985), CLIST B., OSLISLY R. et
PEYROT B. (1987) en géomorphologie, paléoenvironnement et archéologie
LEBIGRE J.-M. (1983, 1990 et à paraître) en géomorphologie et biogéo-
graphie.
A - QUELQUES REPERES ANTE-QUATERNAIRES
- - - - - - - - - - - - - - - - -
(DEVIGNE J.-P. et REYRE D., 1957 ; BOURGOIN J. et alii,
1963 ; GIRESSE P., 1969)
Du Turonien au Paléocène il y a une probable transgression
marine dans l'ensemble des bassins sédimentaires côtiers actuels du
Golfe de Guinée.
A l'Eocène inférieur (Yprésien) il y a régression et donc
exo'rudation brutale de la marge continentale des bassins précédents,
l'actuel plateau continental gabonais compris. La conséquence morphogé-
né tique littorale est le creusement de vallées larges de 3 à 10 km,
longues de 20 à 30 km, très encaissées jusqu'à 500 m et très érodées à
l'OUest. La flexure continentale très marquée favorise l'apparition d'un
fort relief côtier.

- 63 -
A l'Eocène moyen (fin Lutétien) ont lieu une transgression
marine partielle des chenaux creusés à l'Yprésien,et la submersion de
l'ensemble des zones érodées Ouest du plateau continental suivies d'un
retrait (Eocène supérieur). Jusqu'à la fin de l'Oligocène, la régres-
sion marine se poursuit d'où un recreusement des vallées éocènes, une
reprise de l'érosion morcelant fortement les dépôts lutétiens.
La transgression miocène est en relation avec la subsidence
de la marge océanique (flexuration miocène), et la surrection du conti-
nent adjacent (cas des Monts de Cristal ... ).
La régression pliocène est estimée à - 100 m du zero actuel.
La morphogenèse littorale est marquee par un creusement des grands
canyons au Sud du Cap Lopez, par érosion des dépôts fluvio-marins de la
transgression miocène associée à un surcreusement dû à la flexure
miocène. Le continent connaît une érosion intense, des dépôts de piémont
et un début de pédogenèse. Des sables (série de Cirques) se déposent sur
une ancienne pénéplaine arasée; une cuirasse scoriacée s'y démantèle.
B - LE QUATERNAIRE MARIN
- - - - - - - - - - -
Plusieurs hiatus existent encore dans l'échelle des chronosé-
quences marines et morphoclimatiques du Gabon.
Correspondant à l'interglaciaire Riss-Würm,l'EEMIEN ou Ouljien
du littoral marocain est une transgression jusqu'à + 25 m, entre
140 000 ans B.P. et 50 000 ans B.P .. L'Eémien est encore inconnu sur
cette côte. Cependant, d'après une prochaine publication de GIRESSE P.

- 64 -
et PEYROT B., une "mise en évidence d'une ligne de rivage Eémienne
(125 000 ans B.P.) sur la côte de l'Estuaire du Gabon" serait faite.
Sur le continent contemporain à ce pré-Inchirien serait la suite
d'épandages de piémont pliocène remanié (GIRESSE P., 1969) ou la
terrasse perchée à 30 mètres de Kango (DELHUMEAU M., 1969).
La phase transgressive de l'INCHIRIEN (entre 40 000 ans B.P.
et 30 000 ans B.P.) correspondrait à un niveau marin proche du zéro
actuel. Au Sud du Gabon, le niveau marin serait à - 35 m / - 47 m
en dessous du zéro actuel (GIRESSE P., 1969 et DELIBRIAS G., 1986).
Cette période climatique intra-würmienne chaude (réchauffement) et
humide (pluvial) aurait été en rapport avec le début du développement
de la mangrove, comme l'attestent les tourbes de mangrove (Rhizophora)
de l'Estuaire du Kouilou au Congo à - 30 m et datées à 35 000 ans B.P.
(GIRESSE P. et DELIBRIAS G. : op. cit.). Dans la région de Libreville,
a aussi été mis en évidence un niveau tourbeux (Fig. 9a et 9b, p. 65)
synchrone de celui du Kouilou, très riche en pollens de rhizophora
racemosa à + l m du zéro actuel (LEBIGRE J.-M., 1990). Cette paléoman-
grove donne 34 600 ans B.P. (GIF-7250), 32 000 ans B.P. (CLIST B.,
OSLISLY R. et PEYROT B., 1987). Une paléo-forêt marécageuse aurait été
voisine de cette paléo-mangrove.
L'OGOLIEN (entre 22 000 ans et 16 000 ans B.P.) a été une
régression pré-Holocène (vers 18 000 ans B.P., - 110 m à - 120 m).
PEYROT B. (1989) parle de - 100 m à 15 000 ans B.P .. Cette baisse du
niveau marin à - 120 m équivaut à la profondeur du canyon sous-marin
du Cap Lopez (GIRESSE P., 1969). La régression a favorisé "l'exondation
d'immenses surfaces actuellement submergées" (GIRESSE P., 1977). Il Y a

- 65 -
A
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B&bllbre
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1.l§J
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sw
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10m---
5 m---f1J.'~~
a
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FIG.
S a : Croquis de situation de la dune de la Sablière
1. liogrove
2. pal~o-dune et autres dépôts sableux
FIG.
Sb: Coupe de la dune de la Sablière près de Libreville au Gabon
1. cordon ho!ottne
2, paléo-dune
3, urnts et caltairf'S- trHatês
A. lourbes
LEBIGRE J:-M., 1990.

- 66 -
creusement de vallées drainées dans la plate forme continentale (exemple
de l'Estuaire du Komo). Des plages sous-marines de sables grossiers sont
situées à - 70 m et - 80 m (GIRESSE P., 1969). Une accumulation éolien-
ne favorise l'édification des cordons dunaires anciens (Older Sands) des
Sablières du Nord de Libreville (Fig. 10, p. 67), de la Mondah (?), des
"quartz pyramidés" de la lagune Fer an-Vaz (?) (GlRESSE P., 1977). La
sédimentation éolienne est en relation avec le maximum du froid würmien
le climat plus sec (GIRESSE P. et MOGUEDET G., 1980) - dfuspluvial,
tendance à l'aridité - permet un gain de la savane sur la forêt. A
lS 000 ans B.P., nous sommes ... "au coeur de la phase rhéxistasique de
Würm III" (PEYROT B., 1989). Jusqu'à + 20 m ces dunes dites de regres-
sion formées de "sables rouges" ou de "sables fins ocres" (DELIBRIAS G.
et alii, 1973) seraient contemporaines de ceux de la côte congolaise que
signalent GlRESSE P. et MOGUEDET G. (1980).
L'HOLOCENE, ou le Fandrien ou post-glaciaire, est une trans-
gression correspondant au zéro actuel ou à + l m du maximum Nouakchottien.

- 67 -
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FIG. 10,"R:~'HERCHE DE S.e..BLES ET GRJ,.V1ERS DANS LA RËGION DE LlSREYILLE-
SITUAT10N DES SITES ËTUDIËS.
".
:
-
.
THIBAuT P.M~,1984.

- 68 -
Cette phase transgressive est marquee par des micro-variations jusqu'à
l'Actuel:
- Entre 14 000 ans et 5 000 ans B.P. le niveau est au "zéro
actuel au Congo (CORNEN G. et alii, 1977 ; PEYROT B., 1983) et sur les
autres côtes du Golfe de Guinée" (LEBIGRE J.-M., 1990). Cette remontée
marine entraîne l'ennoiement
en
rias
des basses vallées
creusées lors de la régression ogolienne (22 000 ans à 16 000 ans B.P.)
et draînées dans la plateforme continentale. Ces vallées ennoyées, donc
devenues sous-marines, sont les trois grandes rias que sont les estuai-
res du Rio Mouni, de la Mondah et du Komo. Ainsi le littoral septen-
trional du Gabon est bel et bien à rias. La transgression holocène est
aussi contemporaine du colmatage et de la mise en place de grands marais.
- Entre 8 000 ans et 5 000 ans B.P., la mangrove s'étend
jusqu'à - 30 m sur les rives des rias (exemple du Kouilou; GIRESSE P.
et BARUSSEAU J.-P., 1986). Dans l'Estuaire du Komo à Owendo, on note
la présence à - 8 m de madréporaires ahermatypiques de l'espèce Schizo-
culina fissipara Me. et H.datée de 6430 ± 130 ans B.P. (WEYDERT P. et
ROSSO J.-e., 1981). La mer envahit la Mondah et l'Estuaire du Komo ; la
sédimentation d'origine fluviale et marine colmate les marais et permet
le développement de la mangrove (LEBIGRE J.-M., 1986).
La fin de la transgression holocène est encore mal connue au
Gabon. Cependant, les études en Mauritanie, ~en Angola et à l'embouchure
du Congo, donnent un niveau marin légèrement supérieur à l'actuel
(GIRESSE P. et KOUYOUMONTZAKIS G., 1974). Au cours de cet épisode, la
chaleur et la pluviosité sont en hausse, entrecoupées de petites séche-
resses irrégulières. La forêt franchement équatoriale et les mangroves
sont en extension.

- 69 -
La légère régression TAFOLIENNE (autour de 3 000 ans B.P.),
sans traces reconnues, correspondrait a un niveau marin - l m. On pour-
rait y rattacher: les cordons parallèles du Sud du Cap Lopez, une re-
prise par l'érosion de l'Estuaire du Komo et une sédimentation côtière
plus abondante et même exclusivement vaseuse.
La régression tafolienne se fait au cours d'une phase climati-
que d'approche de l'Actuel. Puis c'est l'avènement des conditions actuel-
les, avec une régression vers 500 ans B.P. (CORNEN G. et alii, 1977).
La fin du Quaternaire est relativement stable.
L'état actuel des connaissances nous vient en général des
données chronostratigraphiques. Celles-ci sont issues des datations au
C 14 des niveaux archéologiques et du matériel microlithique incorporé
(charbons de bois, céramique, scories de fer, pierres ou éclats), des
tourbières pléistocènes et holocènes fossili eées
sous des alluvions
actuels. Le sujet nous amène directement dans la question des héritages
sur cette côte. L'approche faite ci-avant des chronoséquences marines
dégage comme héritages: les tourbes des paléomangroves (exemple des
palétuviers Rhizophora racemosa), les cordons et les dunes de sables
rubefiés ogoliens et de sables blancs holocènes. A cela nous ajoutons
les restes d'anciennes terrasses et cuirasses démantelées.
Des vestiges d'anciennes terrasses (dépôts de galets, graviers
de quartz), jusqu'à une vingtaine de mètres~n moyenne au-dessus du
zéro marin actuel (CHOUBERT B., 1937
CHATELIN Y., 1964
DELHUMEAU M.,
1966), témoignent aussi des variations du niveau de base
- de l'Ogooué à Ndjolé
- du Komo, à Donghila et à Kango
(terrasse haute a 15 - JO m)
- du Rio Muni à la Pointe Mbini

- 70 -
- du littoral au Sud de Cocobeach, à Mengon (très haute ter-
rasse a 80 m, assimilée à une stone-line), et à Iboundji (terrasse
moyenne à 10 - 15 ml.
Un rapprochement peut être esqulsse avec le contexte paléo-
climatique des principales terrasses alluviales du Congo (GIRESSE P. et
alii, 1981 et PEYROT B., 1983). Aucune datation n'ayant encore été
faite pour ces terrasses alluviales, il est hazardeux d'avancer quelque
hypothèse. Toutefois, on distingue déjà trois niveaux de terrasses: une
terrasse moyenne à 10 - 15 m, une terrasse haute à 15 - 20 m et une
terrasse très haute au-dessus de 20 m (exceptionnelle).
A ce stade embryonnaire des recherches, il apparaît déjà que
les fluctuations climatiques et marines de la façade atlantique du Gabon
sont synchrones des principaux événements quaternaires du Golfe de
Guinée. Certes des différences topographiques et altitudinales apparais-
sent à cause de l'instabilité tectonique passée et même actuelle de ces
marges.
Comme dans l'ensemble des côtes du Golfe de Guinée, les forma-
tions littorales du Gabon sont une conséquence des alternances régres-
sions - transgressions marines. Les conséquences sont nettes dans la
sédimentation holocène estuarienne, alluviale, dans le colmatage des
dépressions littorales, l'ennoiement
en
rias et la mise en
place des marais et de sa mangrove. Le Gabon; le Congo et même le
Cameroun (ROSSO J.-e. et WEYDERT P., 1979) ne présentent pas de vestiges
de plages surélevées au-dessus du zéro marin actuel,
au .Pléistocène~t
à
l'Holocène.

- 71 -
Enfin, le paléo-environnement côtier de cette façade atlanti-
que présente des "témoins" morphologiques que sont des épandages sableux
margino-littoraux et continentaux. Ce sont des formes anciennes cons-
truites que sont les ensembles suivants : les "sablières" du Nord de
Libreville, les sables du Cap Estérias et de la forêt de la Mondah et
les acculumations sableuses continentales au Sud de Cocobeach (Fig. 10
p. 67).
Les Sablières du Nord de Libreville sont aujourd'hui des dunes
mortes continentales ogoliennes (PEYROT B. et OSLISLY R. 1982-1985
CLIST B. et alii, 1987). Associés à des quartz holocènes et aux éléments
des altérites (argiles, rubéfaction, ferruginisations), ces sables pré-
sentent un aspect luisant initial dû a un façonnement fluviatile ou
marin. Leur forme émoussée est combinée à un aspect mat dû a une
reprise éolienne (paléoclimat sec ogolien). Les figures 11 (courbes et
coupe
page
72) illustrent bien la situation. Au travers de leurs
faciès sédimentaires, les courbes granulométriques -sont en
concormancetàvecde contexte:
ogolien
et holocène.
Traduisant une
dynamique éolienne lors de l'épisode ogolien, les courbes l, 2, 3 et 4
ont un faciès linéaire ou sublogarithmique. Seule la courbe S, des
sables holocènes, est franchement logarithmique et caractérise des
actions marines.

- 72 -
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LEGENDE FIG.N- 11
,: G~~ 6éno~en6;
2:Niveau d'aLio6. 3: rOU~be6 de palétuvie~6.
4: Sable6 ~ubéoié& ·Ogo~en&·. 5: Lentille6 d'alio&. 6:Sabte& blanc6
-Holocène6- 1:14C.
8:Te6&On de cé~amique 3-millén~~e.9: Cé~am~que6
de b066e6 6épulc~ale&. 10:0u~llage m~c~oLithique
et éctat6 6U~ 6~lex.
l':Sco~e. 12: Hache pol~e de ba6alte.
Le6 nUDl~o6 ce~clé6 ~envoLent aux. cou~be6 gJtanulométJt.ique6
CLI5T B.,OSLISLY R. et PEYROT B., 1987.

- 73 -
MARCHESSEAU J.-J. et alii (1966) et THIBAUT P.-M. (1984) nous
apporte des données et respectivement des coupes schématiques et des
croquis de situation des accumulations sableuses du Sud de Cocobeach
(Fig. 12 à 19, pp. 74 à 80). Localisées entre le cordon littoral actuel
à l'Ouest et la route Cocobeach-Akok à l'Est, ces formations sableuses
ont deux principaux types de disposition. D'une part, côté Ouest surtout,
elles sont disposées en cordons littoraux imbriqués sans succession nette
(dunes de régression ?) : Mangala
, Mankono, Mekak, Bissobinam.
D'autre part, côté Est, la disposition est franchement dunaire : Mikolongo,
Ongam ... Cordons littoraux ou dunes, l'orientation est grossièrement
Nord-Sud, quelque peu parallèle à la ligne de côte actuelle. Ces sables
sont phytostabilisés par une végétation herbeuse de savane ou de forêt
secondaire dégradée. Le passage vers l'Ouest est souvent marqué par des
micro-lagunes ou par des marécages.
Lorsque nous regardons la fig. 20 p. 81 et le tabl. VI p. 82
et que nous comparons quelques données granulométriques des Sablières
(Fig. Il, p. 72) et des sables de l'Ouest de la route de Cocobeach
(Bissobinam, Ndombo, Libi ... ; fig. 21 A à H, p. 83 à 86), nous consta-
tons des similitudes. Le faciès est en général logarithmique, le façon-
nement marin ou fluviatile estiâen~e avec une même fourchette d'indice
d'usure: 388 à Libi, 395 aux Sablières (CLIST B. et alii, 1987). Par
analogie, les dunes du Sud de Cocobeach seraient du même âge ogolien
que les Sablières.

-
74 -
CARTE
de
SITUATION
(Secteur cocobeach_ Bisso'Oinam]
MarchuseQu J. J. , Tar1aroJ.· A.
tl (,
et Va,t J. J /j66 .
Pte.
/Drmat/ons saiJlevses
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- 75 -
Fig.
13
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THIBAUT P.M.,1984
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- 81 -
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- 82 -
Tabl. VI - Les épandages sableux continentaux de la Plaine côtière Nord du Gabon
(d'après données THIBAUT P.M., 1984 ;
PEYROT B. et OSL/SL Y R., 1987-1988 et MaMBO J. -B. )
fRAcnONS
PROFON-
GlWllIlOMrnlIOOU
DEUR
CONTEXII
ClASSEMENT
SITES
EPAlSSEUIl
DELA
TYPE DE SABlE
PEDOlOGIQUE
GRAN 1Il0MmllOUE
NAPPE
ET VEGETAL
PHREATIQUE S.M.
S.F.
t:
Les sablières :
Sol argileux
Sable de dunes
sables dunaires
75% 25% 1à3%
S.F. à S.M. ± propre
souvent marécageux
homométrique
du Nord de Ubreville
S.F. pollué: inondée
Sable argileux en
Cap Estérias Nord
0,6 à 2 m
1 m
à marée haute; argileux
arrière mangrove
en profondeur
à sol marécageux
ou brun noir
sablonneux
Cap Estérias Sud
S.M.
Sable moyen
peu argileux
Forêt classée
de la Mondah
1 à 2 m
S. F. propre
Forêt classée
2à 4,50 m
2,20 à
S. F. blanchâtres,
BISSOBINAM
(sOOlmels
3,BO m
de cordoos
argileux en profondeur
variable
sableux)
IBOUNDJI
S. F. argileux brun
O,BOm
ou pollué noir
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1
Sable fin
u
o:l
S. F. argileux brun
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MEKAK
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0,50m
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pollué
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blanc de dunes
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L1BI
S. F. propre
Forêt secondai re
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ou pollué noir
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très dégradée
d'environ
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c
à
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1,20 à
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S. F. blanc,
2 m d'épaisseur
"Cc
NKORBAL
2m
environ 1 ha
Prairie sableuse
lJl
a>
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bien classé
(J)e
0,10
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MIKOLONGO
5m
S. F. blanc
-
à
(plusieurs dunes)
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2m
"C
homométrique
12 %
MILEMBIE
2,40 m
1,20 m
S. F. noir en suiface,
Prairie sableuse
blanc, jaune ou brun
ou sablonneuse
S. F. propre
ONGAM
O,BOm
D,BD m
ou pollué
(deux dunes)
Sables et grès de
S. F. blanchâtre, jaune,
Ndombo (route Ntoum-
Forêt
Homométrique
Cocobeach)
roux ou rose molacé

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Fi5' '- ,
COUP-BE,:>
GRANU LOME.TR\\QU E.S
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(ONTI NE NTAUX
DE LI\\. ROUTE
DE COCOBEACH _
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THIBAUT PN' /384.
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Fig. 21
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Rouie de Coc.obeac71 .
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Sable fin quartzeux de dune continentale à présence
notable de matière organique ( horizo~ pédologique humifè _
re noire ), bien classé, moyennement t r i é , à asaymétrie
positive èt legèrèment leptokurtique • La courbe est moyen
nement accusée •
Sa blepeu émoussé fluviatile pollué noir à gra·ins
luisants , à dépoli éolien ( mat ) et à traces de ferru -
ginisations • Indice d'usure moyen 288 /
800 •
Faciès logarithmique.
- -
.;.
_.4- __
.....
_..:~ .... _-

Fig. 21
H
GRRNULOMETRIE
5 ï.
lb '/.
ZSï.
1
50'/.
15'/.
g~ï.
:JSï.
1
1
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fI~7mt1"t d. folK t\\ Won! SKI
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1
1E,
1
Sable fin quartzeux de dune continentale , très bien
classé et très bien' trié
à assymètrie positive et leptokur
tique (mélange
S.T.F. et S.F. dominants sur F.G.).
Sable fluviatle ou marin ( E.L • .et R.L.
; action de
l'eau ) repris par le vent ( aspect mat ). Fort indice d'usure
4.88 / 800
Fàciès logari thmique
.1

- 87 -
CHAPITRE III - LES GRANDS TRAITS DE LA MORPHOLOGIE
============
===================~===============
L'approche morphologique du littoral passe aussi par une
connaissance préalable du cadre géologique. C'est à ce titre que BIROT P.
cité dans NONN H. (1974) écrit: "La morphologie littorale ne doit pas
seulement prendre en considération les processus linéaires d'accumula-
tion et d'érosion ... toute explication générale ou régionale du relief
des côtes suppose d'abord une base structurale et tectonique ... ". La
structure géologique (stratigraphie, lithologie et tectonique) et les
grandes~divisions morphologiqùes condi tionnent- le-,traèé général- du
>
l i ttoral, la dynamique_ màrine et les-stocks sédimentaires de l ' estran-.
l - LES PRINCIPALES DONNEES STRUCTURALES
Elles nous viennent des recherches menees dans le cadre des
sciences de la Terre en vue de la prospection minière ou pétrolière. Les
géolQ9Ues de l'Afrique Equatoriale Française et du Gabon (CHOUBERT B.,
1937 ; HOURCQ V. et DEVIGNE J.-P., 1950 ; BABET V., 1952 ; HOURCQ V. et
HAUSKNECHT J .-J., 1954 ; GAGEONNET R., 1959 ;. HOURCQ V., 1966) nous
apportent de nombreux renseignements. Enfin, la synthèse de la géologie
du Gabon est faite par HUDELEY H. et BELMONTE Y. (1970) et dans le PLAN
MINERAL du Gabon (1971).

- 88 -
La structure, fort variée, présente comme formations princi-
pales
- le socle cristallin (Précambrien inférieur) sous-jacent,
- les séries schisto-calcaire et schisto-gréseuse (Précambrien
supérieur) de la Noya,
- les séries sédimentaires continentales et marines post-
paléozoïques.
Le Gabon fait partie du Craton du Congo (Fig. 22, p. 89). Ces
socles de la marge continentale gondwanienne ont été gauchis en amples
dômes et cuvettes. Le socle est ancien, précambrien, caractéristique
de l'Afrique. Il s'agit d'un soubassement fait de formations cristal-
lines et métamorphiques; ensemble complexe de roches cristallines,
cristallophylliennes ortho et para, d'âge et de degré métamorphique
différents (granites, gneiss, micaschistes, quartzites, etc.). Le tout
constitue plusieurs séries très plissées (plissement précambrien) sepa-
rees par des discordances et des conglomérats. Le socle précambrien dis-
paraît par un contact discordant sous de très épaisses formations sédi-
mentaires post-paléozoïques. Au Sud-Est de l'Estuaire du Komo, excep-
tionnellement le socle affleure au niveau de l'axe ou de l'horst
Lambaréné-ehinchoua. Soulevé au Barrémien et orienté S.SE - N.NO, le
complexe migmatique du horst Lambaréné-ehinchoua a 120 kilomètres de
longueur et 30 kilomètres de largeur.
L'histoire paléozoïque se caractérise par trois séries conti-
nentales a lagunaires :
- le complexe de la Noya, formation: transitoire~ entre le
Précambrien supérieur et le Primaire ;

- 89 -
FIG. 22
Le Gabon : Situation Géologique' et Bassin
Sédimentaire Côtier
Le C1
est le noyau katarchéen
Craton
(plus de 2800 millions d'années
du Congo
d'âge) gabonais,à l'intérieur du
Craton du Congo
Bassin sé
dimentaire
récent
N
1
AGES
EH J1\\ll\\O~S
l)' AtlrlÙ,S
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3aire } d' At
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2 a1re
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+ de
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Taire
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Cr.j:sta,l
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1200
t:: :-:-..::: :J
Précambrien B
2000
+
c::::::::E:J
Précambrien C
3000
+
a
(SG)
+
bassin de la Noya
b
(SC)
+
C bassin intérieur } Bassin
D
.
côtier
bassin atlant1que
E horst de Larnbaréné-Chinchoua
(Pri~~mbrl." l"hlno"r)

SG
schisto-gréseux
SC
schisto-calcaire
E
r
,

- 90 -
- la série de N'Khom (Permo-carbonifère) ;
- la série de l'Agoula (Permien), le complexe de base stricto
sensu, rattachée ou non aux deux séries anté-aptiennes anté-salifères
(Néocomien-Barrémien) que sont les marnes de M'Vone et les grès de
N'Dombo.
L'histoire post-paléozoïque concerne une géologie sédimentaire,
à épisode évaporitique en discordance sur le socle. Le bassin sédimen-
taire gabonais présente des traits généraux caractéristiques des
"bassins côtiers du groupe équatorial" (HOURCQ V., 1966 - Fig. 23; p. 91)
- une diversité des formes profondes du substratum,
- des variations générales de subsidence,
- des gauchissements légers liés à l'épirogenèse,
- des effets dûs au "jeu des transgressions et regressions
d'amplitude horizontale déterminée par la forme des fonds et, dans
certains cas, les surrections et érosions provoquées par une tectonique
verticale souvent complexe" (HOURCQ V., 1966).
Aussi, on note dans l'ensemble les "mêmes phénomènes essen-
tiels, aux mêmes époques", le "remplissage sédimentaire des bassins",
des "ensembles monoclinaux à pendage OUest à peine déformés depuis le
début des temps Crétacés" (HOURCQ V., 1966). Enfin, dans la série sédi-
mentaire, trois divisions essentielles apparaissent de bas en haut:
une base continentale lacustre, un épisode ~oyen uniquement évaporitique
et un sommet à dominance marine littorale (Aptien supérieur à Récent)
visible à l'affleurement et bien étudié.
De marge continentale passive, le bassin sédimentaire du Gabon

- 91 -
HOURCQ.V.
1966.
.....,

~------;-'·'I
. ~
P"<o~b,;~
c=:::J
,~-,." •.
F ;
. 23: - Bassins côtiers du groupe Équatorial'
... g.

- 92 -
a environ 50 000 km2 de superficie, de Cocobeach au Nord à Mayuffiba au
Sud. Cet ensemble, à faciès continentaux, lacustres, lagunaires, fluvio--
marins et marins, représente environ 8 000 m d'épaisseur. Le horst
cristallin barrémien sépare le bassin sédimentaire en deux autres
petits bassins (Fig. 24, p. 93) :
- Un bassin atlantique ou occidental au S.O., sur environ
40 000 km2 (500 x 15 à 200 km) ayant des sédiments à dominance marine,
d'âge Crétacé moyen (Aptien supérieur) à Quaternaire.
- Un bassin intérieur ou oriental, ouvert au N.O., d'environ
12 250 km2 (200 x 60 km). Il renferme les séries les plus anciennes,
allant du Paléozoïque supérieur au Crétacé moyen. Les faciès sont conti-
nentaux fluviatiles, lacustres ou lagunaires. Notre région d'étude s'y
trouve.
La stratigraphie du bassin oriental (HUDELEY H. et BELMONTE Y.,
1970) présente deux grands cycles sédimentaires en relation avec l'ou-
verture de l'Atlantique Sud: une phase continentale d'avant-ouverture
océanique dite anté-salifère, une phase transitoire évaporitique dite
salifère contemporaine de l'ouverture océanique et, enfin, une phase
à dominance marine post-ouverture océanique ou post-salifère. Le ta-
bleau VII, page 94 nous donne un synopsis de la stratigraphie du bassin
oriental. Formées dans des milieux différents (continent, lacs, lagunes,
fleuves et mer), ce sont des séries sédimentaires détritiques.
La
variation verticale de faciès est nette dans l'ensemble de la strati-
graphie. Les principaux faciès (grès, argiles, calcaires marneux, cal~
caires gréseux, calcaires, marnes, marnes gréseuses et même schistes)
affleurent à la côte. Favorable à l'attaque différentielle, ces litho-

- 93 -
S""-
OCÉAN
ATLANTIQUE
('\\
\\
\\
1
'-
Fig.24: Bassin sédimentaire côtier.
Schéma géologique.
Plan Min&ral,1971.
km
100
1
..
----'-_----'>._---'S>--~
_ _ J
Le Pr&-Cocobeach : s~ries de Nkhom,Agoula,Mvone et Ndombo
Le pr&continent s'est construit par une avanc~e riguliêre des
dépôts paraliques vers le large (progradation)
, au cours des
~ges • Ainsi les séries de plus en plus jeunes sont à l'Ouest.

Tableau
V1\\
- 94 -
ECHELLE
CHRONOSTRATIGRAPHIQUE
DU BASSIN COT/ER GA80N~/S
SUBDIVISIONS
LOCALES
TI1
ECHELLE
GENERALE
_
AKOSSO
POST-MIOCENE
OUATER
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~MBR1EN71
1
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!I
_1.
1
(D'après données: HUDELEY H. et al. - 1970, Plan Minaral Gabon - 1971 -
et WEYDERT P. - 1978, 1979)

BASSIN ORIENTAL
,
Description lithologique sommaire
ALLUVIONS QUATERNAIRES ET RECENTES
INCONNU LOCALEMENT
w
~
w
k,
H
....J
<:C
U)
1
Marnes et calcaires gréseux du Cap Estérias
8
U)
0
0...
~caires massifs et marnes fossilifères (500 m)
Grès friables rubefiès
ensemble calcaréo-marneux
Sables et marnes
uTes et argues SlLlcn lees \\ )UU m; - l'larnes greseuses
et calcaires (200 m) - Série argilo-gréseuse (50 m) -
Calcaire et marne (50 m)
~ ~all
fère
Mar,., "ire, r"ba"é., Cà P'i"'"')}
Marnes micacées sableuses
,C.S. (200à300m)
Conglomérats à gros éléments de socle
Schist., épai's." calcair.s}-
Marnes vertes ou grises
C.M. (1400 à 1700 m)
Grès massifs (100 à 200 m)
1
Ma~nes.à p~is~ons
.
]- C.I. (800 à 1300 m)
Gres flns a nlveaux arglleux
E
Sables et grès
0
0
0
Argilo-marneux (ensemble marneux) - Grès
""
,<li
E
0
0
0
Marnes et grès ou complexe grésa-marneux
(Yl
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k,
H
....J
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U)
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W
8
z
<:C
L.e:; ?~iffres entre p~renthèses donnent l'épaisseur de la série
C.S~lq~Cocobeach superieur
.,
., j . . . . . i
' .
.
~:e-~~.i ~ Cocobeach moyen
....~:...,.-:-n
r._
· L ' . _
I~
!_r~ .• !_.

- 95 -
faciès détritiques déterminent aussi une côte très découpée segmentée
avec des rentrants ou des plages dans les roches meubles et des promon-
toires caps ou pointes dans les formations dures.
"L'apparition d'une sédimentation détritique grossière,
composee en particulier de gros galets de cristallin [Cocobeach supe-
rieurJ, suggère une période de tectonique active ayant amené un profond
rajeunissement du relief. Ces mouvements ont affecté le bassin lui-
même et dans la région de Kango, ce Cocobeach supérieur repose directe-
ment et en discordance sur le Cocobeach inférieur, indiquànt ainsi
l'existence de mouvements particulièrement importants" (GAGEONNET R.,
1959) .
Le Quaternaire se caractérise par la presence sporadique
d'une cuirasse ferrallitique ("carapace de latérite") scoriacée enfouie
sous un manteau argilo-sableux. Les vallées des cours d'eau côtiers
ainsi que leurs estuaires (Komo, Mondah, Rio Mouni) ont d'abondantes
alluvions. Des lambeaux de terrasses anciennes subsistent. Enfin il y a
des sables quaternaires sous savanes.
Comme originalité sur cette côte, nous avons l'intrusion vol-
canique basique d'un basanitoïde à olivine dans le Senonien à la Pointe
Ngombé. C'est une séquence volcanique oligocène.
La marge continentale du Gabon a été formée par distension
("rifting") et affaissement subséquent des continents africain et sud-
américain. Le sédimentaire côtier du Gabon constitue un "bassin de
subsidence formé loin de tout orogène" (HUDELEY H. et BELMONTE Y., 1970).
Son histoire géologique a été influencée par les mouvements profonds

- 96 -
du socle. La tectonique de socle a surtout affecté les séries anté-
salifères, c'est-à-dire le bassin oriental. La portion orientale du
bassin gabonais, d'abord monoclinale vers l'OUest (Fig. 25, p. 97),
devient synclinale lors
de la surrection barrémienne du horst cristal-
lin Lambaréné-Chinchoua (Fig. 26, p. 97). La tectonique de socle a deux
épisodes très actifs :
- La fin du Cocobeach (Aptien moyen a supérieur) : marque une
intense activité tectonique, d'où des failles a rejets importants.
C'est à cette époque que joue le horst cristallin.
- La fin du Crétacé et le début du Tertiaire : période à
laquelle sont liés des mouvements généraux de subsidence suivant des
bandes parallèles (flexures albiennes). La fin du Cocobeach (Aptien) et
la fin du Crétacé correspondent à des rejeux du socle.
Les mouvements verticaux du socle ont façonné un bassin
oriental en compartiments effondrés "en touche de piano", et délimités
par des failles longitudinales S.SE - N.NO. A celles-là, se sont ajou-
tées des failles transversales ou décrochantes E.NE - O.SO (Fig. 27,
p. 98). Ces dernières peuvent être une conséquence des
réajustements isostatiques du socle sous le poids de la charge des
sédiments. La façade maritime du Gabon septentrional a ses paysages
morphologiques fortement influencés par la tectonique. Cela concerne
aussi bien la côte que le proche arrière-pay~. Nous constatons toute
l'importance des failles longitudinales et des failles transverses qui
commandent l'agencement des reliefs et la mise en place du système
hydrographique. Ces failles leur confèrent une orientation principale
N.NO - S.SE et une direction secondaire E.NE - O.SO. C'est ainsi que

- 97 -
COUPES GEOLOGIQVES SCHEMATIQUES IV BASSIN
SEDH'.E\\'T AIRE COTIER GA{30NAIS iill !\\ORD DE
L'OGOOUE (AAI
et BB',voir rig.24p.93)
Fig.
25
Monts de
OCEAN ATL~~TIQUE
Cristal
LIBREVILLE
Komo
1
Est ( Al)
Ouest (A)
~
- 0
0-
Aubague M. et
Hausknecbt J.-J.,r9S2.
f.
li+~1 Granites
~ Crétacé côtier
~ Q:uartzodiorites
. Système de la Noya:
f\\"JTJl Ectinites du complexe
~ Série scbisto~réseusel
~ de base
~
~ Série scbisto-calcairel

. Fonnations volc6.Diques
~
.:_
L-
~ = = ~
~_.:_:.._:.._____
1
. Fig. 26
B'
B
Bassin atlantique
,Horst de Lambaréné,
Bassin intérieur
WSW
itlE
Jilil
.. ENE
Anguille
Côle
Flewre ®
Flexure ®
Flexure f1\\
!
l
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\\V
=-=~M~;OC;;è~n.~~-==7""'--------=-~--:---:::~------~T1f=:;~+r~;:;;;;;;;~~7"TT---=J-+
+
_
-------
Séries post-salifères
+ +
'.~4L·
+ + + + + +
~
(d'après Brink)
FLAN HINEHAL,1971
o
ID
20
t.o.m

- 98 -
Fig. 27
STRUCTURATION SYNTHETIQUE ru BASSIN SEDDŒNTAIRE
00 GABON COTIER SEPTENTRIONAL
</,
oo~
"\\ Cap
' \\ Es éri.
'\\
o
.<.5
SC>
!
.1
.1
zone à pendage Est
~
+++
zones hautes,horst
flexures
1
2
et
3
failles principales
isobathesèlu Sl>cle (aéromagnétométrie)
socle
D'apris donnias :
_ Plan minéral 'Gabon'-191I-
et S 2
~~~,~!t~~~::::::::~:::U:i::du Gabon)•
.".', .

- 99 -
l'Estuaire du Komo est situé dans un fossé d'effondrement tectonique
exploité par la remontée récente de l'océan (transgression holocène),
dans la terminaison en périsynclinal du bassin oriental. Parlant
d'ailleurs de cet estuaire du Komo : LASSERRE G. (1958) parle du "leurre
de l'estuaire" et PERRUSSET A.-e. (1981) ajoute qu'il est un "estuaire-
ria". Il en est de même des Estuaires de la Mondah et du Rio Mouni, à la
seule différence que ce dernier serait plutôt logé dans l'axe d'un impor-
tant effondrement de failles transverses. La presqu'île de Libreville
et l'ensemble élevée des Grès de Ndombo sont des horsts. De part et
d'autre de ces blocs soulevés, se situent des compartiments affaissés
de la plaine côtière alluviale (exemple de la Mondah, de la Noya, de la
rive gauche de l'Estuaire du Komo). La structuration et la tectonique
très déterminantes expliquent donc plusieurs traits morphologiques de la
région comprise entre le Komo
le Rio Mouni et son littoral. Sur cette
côte, les caractères dûs à la submersion holocène (rias) se combinent à
ceux dûs à la structure géologique. A ce titre, GUILCHER A. (1958) sou-
ligne: "Dans les côtes à rias et a fjords, les influences structurales
jouent souvent un grand rôle dans le tracé du rivage". Il en résulte
d'ailleurs une difficulté dans la classification, ne sachant plus s'il
faut tenir compte des éléments de la submersion ou1isl:céux::deslâ-structure.
2 - LES COMPOSANTES MORPHOLOGIQUES
Nous considérons d'une part la topographie sous-marine du
précontinent, et d'autre part la morphologie continentale de cette
façade maritime du Gabon septentrional.

- 100 -
A - LE PRECONTINENT
PINOT J .-P. (1979-1980) écrit: "La connaissance des irrégu-
larités de relief de la plateforme continentale est évidemment neces-
saire pour comprendre les anomalies apparentes du tracé des littoraux
sableux ... tout aménagement du littoral passe donc par des levés des
fonds de l'avant-côte". Ici cependant la genèse de la plateforme conti-
nentale est assez délicate à aborder. L'une des causes est l'absence
d'études spécifiques. L'autre cause est la complexité des variations
quaternaires et des micro-variations holocènes marines, entre + 100 m
et - 100 m, sous plusieurs cycles d'érosion et sous des paléoclimats
différents de l'Actuel. Nous nous limiterons aux aspects topographiques.
Ils sont en relation avec une marge continentale passive construite par
une sédimentation progradée. Il faut surtout retenir qu'une"
tecto-
nique d'origine distensive commande la structure du plateau continental
et notamment l'orientation des dépressions où l'on observe les plus
fortes épaisseurs de couverture meuble (jusqu'à lS m), ainsi que celle
du littoral" (GIRESSE P. et al, 1981). La plateforme continentale gabo-
naise est quelque peu analogue à celle de la côte Est américaine : flexu-
rations et subsidence en fond de géosynclinal due à une surcharge sédi-
mentaire.
La topographie sous-marine du précontinent nous est connue
grâce a la "carte du fond des océans" (sous la direction de Xavier Le
PICHON), et aux cartes hydrographiques du Service Hydrographique et
océanographique de la Marine (S.H.O.M. ou S.H.M.). Nous en dégageons
quelques profils bathymétriques (Fig. 28, p. 101). La plateforme conti-
nentale est assez étroite:

lm
1 C'J
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28 -
Profib bath/métriques du Precontinent C\\U Gabo\\l s~p\\e\\\\tr\\QnQ\\.
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- 102 -
- 50 km entre la Pointe ~ et sa limite externe a - 100 m
de profondeur, pour une pente de 0,23 % ;
- 39 km entre la Pointe Mombalikito et sa limite externe a
- 100 m de profondeur aussi, pour une pente de 0,25 % ;
- 42, 78 km entre le Cap Estérias et sa limite externe a - 100j::m
pour une pente de 0,23 % '.
La largeur moyenne du plateau continental est équivalente à
celle du Congo voisin: 40 à 50 km soit près de 30 miles (GIRESSE P.
et al., 1981). La direction générale Nord-Sud des isobathes est paral-
lèle à la ligne de rivage. Leur espacement quasi régulier souligne une
pente régulière descendant vers les grands fonds, et une topographie
sous-marine peu différenciée. La pente moyenne du plateau continental
de 0,2 % (autour de 1°5') est très faible. C'est bien le type atlantique,
uniforme (Afrique, Brésil ... ). Cette plateforme continentale à pente
très faible joue deux rôles essentiels. D'une part elle favorise la
propagation et un impact plus grand des agents hydrodynamiques marins
de la morphogenèse côtière. Les houles, à grande longueur d'onde et à
longue période, ont d'importants déferlements à la côte. Ceux-ci ont
des actions mécaniques dévastatrices d'où une forte érosion côtière.
D'autre part la sédimentation terrigène (sable, vase) doit être l'objet
d'un fort transit littoral. Lors de la grande remontée marine Holocène
les vallées fluviales côtières ont été ennoyées. Les chenaux sous-marins
des vallées fluvio-marines du Komo, de la Mondah et du Rio Mouni, attes-
tent de la préexistence d'un modelé subaérien immergé. Ces chenaux vont
jusqu'à des profondeurs souvent inférieures à l'isobathe - 20 m dans la
zone infralittorale. Au-delà sur le plateau continental des réseaux d'en-
tailles prolongent ces chenaux (Fig. 29, p. 103).

- 103 -
Fig. 29
-
Reseau d'entailles du plateau continental
('rSIRE J., 1987 ) •
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Les principaux chenaux de marées des estuaires du Rio Mouni,
ùe la Mondah et du Komo correspondent aUx entailles • Celles-
ci sont des vallées sous-marines ennoyées lors de la remontée
marine holocène •

- 104 -
L'Estuaure du Gabon présente un grand chenal. Celui-ci, qui
vient de la Pointe Owendo (- 11 m), coupant à travers l'estuaire, passe
du côté de la Pointe Pongara (jusqu'à - 29 m au débouché de l'estuaire -
Passe de la pénélope). Au-delà les profondeurs varient autour de - 10 m
à - 19 m, dans la zone infralittorale. La Mondah et le Rio Muni révèlent
aussi des chenaux fluvio-marins entre - 6 m et - 21 m de profondeur
débouchant dans la "mer épicontinentale" qu'est la
Baie de Corisco, entre
l'Ile Corisco au Sud et la Pointe Corona (Guinée Equatoriale) au Nord.
Quelques îles sont localisées au large de cette côte dans la Baie de
Corisco, au-dessus de l'isobathe - 20 m. Ces îles reliques, témoins des
effondrements tardifs quaternaires dans cette enclave côtière, ont des
contours rocheux et des plages sableuses. Ce sont les îles: Corisco
(ou Mandyi), Grande Elobey, Petite Elobey, Banié, Conga, Leva, Cocotier.
Les îles Banié et Leva nous renseignent sur la dynamique marine au
travers de leur queue de comète sableuse s'étirant côté Est sur au
moins un kilomètre. Cela donne le sens de la propagation de la houle
qui alors a une incidence perpendiculaire à la côte. La Baie de Corisco
est le siège de bancs rocheux, sableux et vaseux, affleurants ou non.
Les bancs de sable et de vase sont un indice de milieu de sédimentation
fine et moyenne intense.
Enfin, au Nord de la Pointe Ngbmbé une rupture de pente à - 100 m
de profondeur marque la limite externe du plateau continental. Le talus
continental est donc bien plus vite attei~t que dans la plupart des cas
où l'accore est à - 180 m / - 200 m de profondeur. Les profondeurs de
- 100 m à - 110 m sont en effet un " ... trait morphologique ... caracté-
ristique de plusieurs bordures externes des plates-formes de l'Afrique

- 105 -
Atlantique ... " (GIRESSE P. et al., 1981). Au-delà, c'est le talus
continental ayant 3 %à 5 %de pente.
Comprise entre le Komo et le Rio Mouni, la façade atlantique
du Gabon septentrional est une vaste plaine littorale basse. Les altitu-
des sont très faibles, 100 m en moyenne, hormis quelques secteurs élevés
avoisinant les 200 à 250 mètres. Cette plaine côtière est large d'envi-
ron 50 km entre Cocobeach et les Monts de Cristal. Au niveau de Libre-
ville, cette valeur passe à environ 90 km. Cette façade atlantique
s'appuie au Nord-Est et à l'Est
sur
les contref0rts rocheux cristal-
lins et cristallophylliens (socle) des Monts de Cristal. Ceux-ci culmi-
nent à 825 m au Mont Mvélakéné (Fig. 30, p. 106).
o La plaine côtière
La plaine côtière est un relief faiblement accidenté ou
s'imbriquent collines, " ... éperons lobés ... longues et étroites croupes
aux contours digités s'abaissant vers la plage ... " (LASSERRE G., 1958),
bas-fonds et vallées bien drainées (flats marécageux). Le "bas-Gabon"
.
(SAUTrER G., 1966) ou "Gabon des marais" est "... une mosaïque de zones
hydromorphes de croupes ondulées et de collines ou éperons à versants
convexes" (PERRUSSET A.-C., 1981). Le modelé est celui de formes convexes,
dans les altérites épaisses. Les modelés rocheux sont inexistants. Les

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ECHELLE DES LOnGUEURS
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40
50 Km
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- 107 -
affleurements rocheux que l'on peut observer sont l'oeuvre de l'homme:
travaux de terrassement, routes, chemin de fer transgabonais ... Tout au
plus le long des pentes apparaît la stone-line (lambeaux d'une cuirasse
ancienne). La plaine du sédimentaire côtier a comme paysages morphopé-
dologiques (MARTIN D. et alii, 1981) : les crêtes et les plateaux sur
grès de Ndombo, les surfaces ondulées à très ondulées sur du matériau
fin argileux et sablo-argileuxà argilo-sableux, la surface aplanie sur
du matériau sableux à sablo-argileux, le piémont des Monts de Cristal
et ses vallées alluviales, la vallée alluviale du Kamo et des autres
fleuves côtiers, les marais maritimes à mangrove et enfin les cordons
littoraux actuels (Fig. 31, p. 108).
Les "crêtes et plateaux sur gres de Ndombo" font l'originalité
de cette plaine par leur altitude élevée (210 m au Nord de Koulounga).
En effet, cette ligne de crêtes, en forme de plateaux étroits ou de
collines étroites à aspect de "chaînon", tranche avec la monotonie des
paysages. Milieu très pluvieux, les Grès de Ndombo forment une "... ligne
de partage des eaux entre le bassin de la Noya et les fleuves côtiers ou
tributaires de l'Estuaire du Gabon" (DELHUMEAU M., 1969), et de la Mondah.
Les pentes sont moyennes, 10 à 15 %. Les sols sont ferrallitiques
psammitiques, localement lessivés. Le drainage y est excessif, dû à la
très forte pente et/ou à la texture sableuse facilitant l'infiltration.
Le pH des sols est inférieur à 4,5. La matière organique est supérieure
à 10 %. La transition entre les grès de Nàombo et la série de Cocobeach
(Cocobeach inférieur) se fait par une surface ondulée à très ondulée
sur du matériau fin argileux. Au contact de la série de Mvone, les gres
de Ndombo donnent un bel escarpement structural (Fig. 32, p. 109). C'est
une cuesta entaillée par des rivières cataclinales : Nkanglé et Mbé dans

- 108 -
Fig.
31
CROQUIS ~îORPHOPEDOLOGIQUE du GABON
COTIER SEPTENTRIONAL
Crêtes et pl a-
tenux étroits sur
grès de !\\dombo.
Surface aplanie
sur mntériau E'n-
bleux il &ablo-
11111
argi l eux.
Surface ondulée
sur matériau sa-
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argilo-sableux.
Surface ondulée
très ondulée E'ur
matériau fin ar-
gileux
Piedmont des
Monts de Cristal
et vallées allu-
Yialell.
Vallée alluviale
du
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et
des fI euves cô-
tiers.
1 )~lU1g:roves•
Cordons litto_
raux.
1
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780.000
D'après la Carte Pédolo7ique du Gabon à 1/2.000~000
de Martin D. et autres \\1981).

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- 110 -
le secteur de Koulounga. Côté Est se trouve une dépression orthoclinale
alluviale, sur les séries de Mvone et de l'Agoula, où coulent les
affluents OUest de la Noya et elle-même. L'ensemble est donc profondé-
ment entaillé par l'action érosive et incisive du réseau hydrographique
le tout lié à un très bon drainage interne. " ... L'altération a donné
de grandes quantités de matériel sableux propice à l'érosion" (GIRARDIN
N. et LEBIGRE J.-M., 1980).
La "surface ondulée à très ondulée sur du matériau
fin argi-
leux" a quasiment les mêmes caractéristiques que la "surface ondulée
sur du matériau sablo-argileux à argilo-sableux". Les pentes sont nulles
à moyennes, 2 a 10 %. Les sols ferrallitiques sont typiques (modaux,
hydromorphes) ou pénévolués à B2 structural ou faiblement appauvris.
Les textures sont argileuses et limoneuses, et argilo-sableuses. Le pH
est inférieur à 4,5. Le taux de matière organique est égal à 5 %. Dans
ces sols le drainage est normal (c'est-à-dire pas d'indice d'hydromor-
phie avant 2 m) et localement moyen (c'est-à-dire quelques indices
d'hydromorphie avant lm).
La Pointe Pongara et ses environs constituent une "surface
aplanie sur du matériau sableux à sablo-argileux". Les pentes sont
nulles, l à 2 %. Les sols sont ferrallitiques psammitiques et typiques
hydromorphes. Existent aussi des podzols humo-ferrugineux et des podzols
de nappe tropicaux. La texture est sablo-argileuse. Le drainage est
normal. Le pH est aussi inférieur à 4,5. Le taux de matière organique
est de 3 à 8 %.
Le "piémont des Monts de Cristal et les valées alluviales" de

- Hl -
la Noya et de ses affluents ont des pentes nulles de l %. DELHUMEAU M.
(1966) note que ces "régions déprimées au pied de l'escarpement des
Monts de Cristal ... " ont été l'objet d'un ennoyage "... par un recouvre-
ment
éluvial à texture grossière, fréquemment gravillonnaire". Les sols
sont peu évolués d'apport alluvial et colluvial, hydromorphes, inter-
grades (sols hydromorphes peu organiques à pseudo-gley). On y note un
début de pédogenèse hydromorphe. La texture est variable
argilo-
sableuse a sablo-argileuse et / ou sableuse et graveleuse. Le drainage
est moyen, avec un engorgement de profondeur. Le pH des sols est infé-
rieur à 4,5. La matière organique a un taux inférieur à 4 %.
La "vallée du Komo" et d'autres fleuves côtiers ont une pente
nulle de l %. Les sols sont peu évolués d'apport, modaux et hydromor-
phes. Les sols hydromorphes sont organiques (tourbes dystrophes), ou
moyennement et peu organiques variés. La texture est variable
argi-
leuse, très argileuse et argilo-limoneuse, ou argilo-sableuse a sablo-
argileuse. Le drainage est nul; l'inondation et l'engorgement sont
variables. On note la présence quelque peu généralisée de pseudo-gley
ou de gley. Le pH varie entre moins de 4,5 et 5,5. La matière organique
augmente, entre 3 %et plus de 10 %.
Les "marais maritimes à mangrove" (sur les rives du Komo, de
la Mondah et du Rio Mouni) ont une pente nulle de l %. On y note une
Pédogenèse hydromorphe et une halomorphie. Les alluvions fines argilo-
limoneuses ont jusqu'à 30 %de matière organique, des sels solubles et
des composés soufrés. Les sols sont variées: minéraux bruts d'apport
marin, peu évolués d'apport alluvial et organiques, ou hydromorphes
moyennement et peu organiques,hurniques à gley. La texture est argilo-

- 112 -
limoneuse. Le drainage est nul, l'inondation variable et l'engorgement
total. Le pH varie entre moins de 4,5 et S,S. La matière organique est
importante, 12 à 20 %. Les marais maritimes s'organisent en grands
ensembles physionomiques (LEBIGRE J.-M., 1990) dont la disposition
spatiale est la suivante de l'océan vers le continent: la basse-slikke
(grandes étendues de vase molle découvrant à marée basse; estran vaseux),
la mangrove ou forêt de palétuviers, les tannes (étendues de sol nu ou
herbeuses en arrière-mangrove) et enfin les marécages d'arrière-mangrove
ou d'arrière-tannes.
Enfin les "cordons littoraux" ont une pente de l %. Les sédi-
ments récents très sableux évoluent par lessivage, hydromorphie et
podzolisation. Les sols sont peu évolués regozoliques et ferrallitiques
psammitiques. Il faut noter la présence de podzols humo-ferrugineux et
de podzols ou de pseudo-podzols de nappe tropicaux. Les sols sont aussi
hydromorphes moyennement et peu organiques variés. La texture est sa-
bleuse. Le drainage est très variable: hydromorphie ou non, pseudo-gley
ou gley, drainage nul et inondation avec engorgement. Le pH est inférieur
à 4,5. Le taux de matière organique est très variable: supérieur à 5,5 %
à inférieur à 4,5 %.
Cette façade atlantique du Gabon septentrional présente les
caractères généraux suivants. Les pentes sont nulles (1 %) à moyennes
(15 %). Les sols ont un drainage très variable: excessif, normal,
localement moyen , inondation, engorgement. Leur texture est aussi
variée: sableuse, sablo-argileuse, argilo-sableuse, argileuse et limo-
neuse, argilo-limoneuse. Le pH des sols est en général acide, inférieur
à 4,5 ou 5,5. La matière organique est inférieure à 20 %.

- 113 -
La relation paysages-sols nous amene à une certaine distinction
--; le relief quelque peu élevé (l001 fn d' al ti tude moyennè1 r
de petites collines à pentes moyennes à différents types de sols ferral-
litiques : psammitiques ; pénévolués, illitiques, pas très profonds,
argilo-limoneux ... ; sablo-argileux à argilo-sableux ; hydromorphes.
- --"';::2
- le relief bas et inondé, des fonds de vallées, des cours
d'eau ou du lacis inextricable de marécages :aûx
sols
à hydromor-
phie de profondeur fréquente,
ou
à "podzols" de nappe et à alios
humo-ferrugineux.
o L'origine et la nature des sédiments côtiers
Les cours d'eau sont ici importants en ce qu'ils drainent les
eaux des précipitations de cette façade atlantique. Aussi, en tant
qu'agents de transport associés aux processus d'érosion sur leurs bassins-
versants, ces organismes fluviaux conditionnent la sédimentation côtière
au travers de leur charge solide. La répartition des eaux fluviales à
la côte a une importance sur la sédimentation, l'action des courants de
marée, la répartition des marais maritimes. Cependant, faute de données
sur l'hydropluviométrie
des bassins-versants, la compétence et la
charge des cours d'eau, les apports sédimentaires à la côte sont diffi-
ciles à évaluer.
Cette façade atlantique présente un dense chevelu hydrographi-
que. La côte ennoyée est découpée par diverses anfractuosités que sont
les débouchés des nombreux cours d'eau exoréiques (Tabl. VIII, p. 114).

114
FLEUVES ET RIVIERES
LONGUEUR
TIRANT D'EAU
HRIOOf D'UlIUSATlON
POSTE TERMINUS
I. -
ESTUAIRE DU GABON :
a) Estuaire Gabon-Como , · . ...
135 km
1 m 50
Permanente
Kango
Acmsible 'UI n.\\'ir", de h.ule mel
jusqu'à Owendo (une Ilenl.ine de km,)
b) Rive droite estuaire :
Ikoy . ............. . . · . · .
20 km
1 m
Marée haute
Rogolié .... ... . . ..... · . · .
15 km
1 m
»
Chantier Regnault
Assango ..............
10 km
1 m
~;:.
Chantier Papathéodorou.
c) Rive gauche estuaire :
Crique Mombé ......
· . . ..
15 km
1 m
Marée ha~te
Eloun.
Crique Obé!o
... .. .
15 km
1 m
)',
Chantier S.E.F.A.
Crique Gongoué
15 km
1 m
"
Nzomo.
Igombiné
· .
20 km
1 m
»
Makok.
Remboué
1
16 km
1 m 50
Permanente
Chinchoua
i
15 km
J m
l'vlarée haute
Chantier
Bessault
M'Bilagone
15 km
1 m
"
Chantier John Holt.
Bokoué
...... . .. ' .
30 km
1 m
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Chantier S.A.G
II. -- BAIE DE LA MONDAH :
Navires haute mer
Baie de la Mondah ..
10 km
jusqu'à bouée C
Permanente
Ikoy-Mondah
10 km
1 m
Marée haute
Chantier Moutarlipr.
N'Tsini-Ambochou
25 km
1 m
Nkoltang.
Abondo
.......
10 km
1 m
Sibang.
Nzém~
, .
· .
30 km
1 m
N'Toum.
Ongam
15 km
2 m
Permanente
Atem.
Massotié
..
3 km
1 m
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Bissobinam.
Liby
. . ... ..... . . ..... ., .
3 km
1 m
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N'Zoghebour.
III. -
BAIE De- LA MOUNY :
1;; km accessibles aux
Mouny
30 km
gros cargos
Permanente
Aba,
Noya
50 km
1 m
Permanente
Nkane.
Noya
........ . ... . ...
75 km
1 m
Marée haute
Médégue.
Temboni
.... ... .
30 km
1 m
»
Ngoualé.
TABLEAU VIII_Fleuves et rivières navigables de la r'égion de l'estuaire.
LASSERRE G. , 1958.

- 115 -
Sur cette "plaine hyperhumide" (COQUE R., 1977) sédimentaire, à relief
polyconvexe sur altérites épaisses, l'incision linéaire par les eaux
courantes trouve un terrain favorable et inscrit sa marque. La "... to-
pographie accidentée résulte de la dissection fluviale d'une surface
d'aplanissement littorale ... " (LASSERRE G., 1958). Le réseau hydrogra-
phique est en relation directe avec les contraintes tectoniques : cours
d'eau de ligne de faille dans la région des gres de Ndombo et des for-
mations du Cocobeach, estuaires en relation avec des fossés d'effondre-
ment ... La structure et la tectonique (failles diverses) donnent des
lignes directrices aux cours d'eau et influencent leur orientation
multiple (N.E.-S.O., S.E.-N.O. ou E.O.). La majorité des cours d'eau
prennent naissance soit dans le massif montagneux des Monts de Cristal
(Komo, Noya et leurs affluents), soit au milieu des reliefs de collines
et/ou d'éperons convexes de la plaine côtière, ou des hauteurs des grès
de Ndombo. Ce sont des cours d'eau à régime hydrologique équatorial
bimodal, à deux maxima équinoxiaux (novembre et mai) et à "étiage"
(août, septembre). Notons que les régimes hydrologiques des cours d'eau
sont quasiment calqués sur les régimes pluviométriques. Aussi l'abon-
dance des précipitations en saison de pluies signifie abondance fluviale,
donc augmentation conséquente des transports. La maximalisation des
transports se caractérise par : les bancs de sable migrant au débouché
des cours d'eau, les changements de profondeur des fonds meubles
(exemple de l'épineux problème d'envasement rapide à Owendo, gênant le
trafic du port), mini-deltas sableux des rivières côtières. Avec la
saison sèche une baisse sensible des précipitations a lieu
avec,
parallèlement, un ralentissement des actions fluviales.

- 116 -
Avec 215 000 km2 de bassin - versant et 4 730 m3/s de débit
brut à Lambaréné, l'Ogooué est le seul véritable grand fleuve gabonais.
Les autres ensembles fluviaux côtiers sont relativement de moindre
importance en bassins-versants (Fig. 33, p. 117 et tabl. IXrci-dessous).
Tabl. IX - Principales données hydrologiques des bassins-versants côtiers
du Nord-Gabon
~ Lamed'eau Déficit Lamed'eauCoefficient rvlodule Module
SuperfiCie
tombé e
d'écoule-
écoulée
d'écoule-
bru t
spécifique
km 2
Bassins-versants
mm
ment mm
mm
ment
m3/s
l/s/km2
KOMO +
5 000
2 200 *
1 070 *
1 130 *
0,51 *
160
32
(62,8) *
06,8) *
950
1 850
0,61
MONDAH
1 200
3 000
a
a
a
70 a 78
58 a 65
1 150
2 050
0,68
2 255
985
1 004
0,44
NZEME
73
a
a
a
a
3
43
2 671
1 251
1 659
0,62
0,30 juil.
ABAGA
6
0,69 octob.
1
* La MEEI (1800 km2) à la station d'Andok-Foula
+ KOMO, 5000 km2 (Komo 3200 et MDér 1800)
De la petitesse des cours d'eau, de leurs bassins-versants et
de leurs débits
résultent des médiocres apports fluviaux et,donc, une
faible dynamique sédimentaire. De part et d'autre de la Pointe Indombo

Fig.
33
LES RIAS DU LITTORAL GABONAIS ET LEURS BASSINS
- 117 -
HYDROGRAPHI QillS
Poi.t.
InJOlt'tDO
Baie da Corisco
Cap fstém,:>
Cap Santa Clara
quateur
1:1 000 000
1
Bassin du Komo
II Bassin du Rio Muni.
III Bassin de la Mondah

- 118 -
OU Ndombo, du Cap Estérias et de la Pointe Ngombé se situent de très
petites rivières côtières à étiage souvent net
en août-septembre.
Elles ont des apports solides à la côte encore plus médiocres. L'atta-
que érosive fluviale est faible.
La pedo"genès'e'c nous révèle une action prépondérante de l'al-
tération (processus d'érosion biochimique, hydrolyse) sur les processus
d'érosion mécanique, sous l'influence des conditions mésologiques
(climat chaud et très humide, forêt). L'eau surtout et certains acides
humiques favorisent l'hydrolyse des édifices cristallins des minéraux
des roches. "Les sols fortements ferrallitiques représentent le climax
correspondant à la grande énergie pédogenétique du climat chaud et très
humide de la région ... " (CHATELIN Y., 1964a). Les sols ferrallitiques
sont soit
- typiques riches en quartz résiduels, riches en argile
(kaolini te
dominante en A et B)
pauvres en argile
la kaolinite est encore essentielle
- pénévolués ou rajeunis avec érosion et remaniement : comme
tyPe d'argile c'est l'illite souvent accompagnee de la vermiculite
présence d'un horizon B2 structural.
L'évolution ferrallitique typique se caractérise par (Plan
Minéral du Gabon, 1971 - L'altération superficielle des roches au
Gabon) :
- un épais manteau d'altérites qui recouvre une variété de
roches-mères à l'exemple des marnes et des argiles;
- l'altération quasi complète de certains minéraux
feldspaths

- 119 -
et feldspathoïdes, amphiboles et pyroxenes, phylliteux (chlorites),
argileux comme la Montmorillonite (silicate d'Al, Mg, Fe, Na, Ca).
Par exemple les grès de Ndombo se décomposent en sables : le complexe
d'altération est un complexe de désagrégation. La décarbonatation ca-
ractérise les niveaux calcaires fréquents, sous l'action de la disso-
lution.
- La genese de nouveaux minéraux: silicates d'alumine ou
$ilicates argileux du tyPe kaolinite. Issue de feldspaths et de la
solubilisation des ions des minéraux ferromagnésiens, la kaolinite est
le silicate par excellence du milieu ferrallitique. S'y ajoutent aussi
les hydroxydes d'alumine (Gibbsite) et les oxydes ou hydroxydes de fer.
Les sols sont alors essentiellement faits d'alumine et d'oxydes de fer.
Enfin, apparaissent aussi des minéraux hérités tels que les micas
(muscovites ou illite de la fraction fine).
Les bases (Na, K, Ca, Mg), la silice (Siü2) et les particules
fines issues donc de l'érosion des pentes vont s'accumuler dans les
talwegs. L'hydrolyse étant totale, les eaux courantes des fleuves et des
rivières vont transporter ces bases, beaucoup de silice et la fraction
fine. Ainsi, ce sont les complexes d'altération qui fournissent des
matériaux fins et grossiers sur le littoral et le margino-littoral des
maralS a mangrove. LEBIGRE J.-M.
(1990) et nos échantillonnages concor-
dent. Le tri granulométrique est l'oeuvre surtout des courants de marée
et des houles.
Les sables à éléments grossiers (fragments de cuirasse, piso-
l i thes ferriques)'
se déposent sur :

- 120 -
- les fonds de chenaux (sables fins et grossiers, dépôts
grossiers biodétritiques), où agissent courants de flux et de reflux
- les cordons littoraux et les flèches, sous l'action des
courants de houles, de dérive littorale et même peut-être de maree ;
- les plages anciennes (pléistocènes probablement) d'arrière-
mangrove, et actuelles •
Les limons et les argiles colloïdales constituent des dépôts
pélitiques (bancs de vase, bancs de sables fins, sables fins et moyens
envasés des estrans, dépôts biodétritiques) des milieux fluvio-marins.
Les marais, les basses-slikkes, les centres des grands chenaux et les
estuaires en sont les sièges. La sédimentation fluvio-marine est essen-
tiellement vaseuse, avec aussi une présence considérable de la matière
organique des mangroves •
Finalement, comme le dit si bien LEBIGRE J.-M. (1990), le
facteur essentiel qu'est l'alluvionnement, est médiocre. CHATELIN Y.
(l964a) notait déjà: "Les cours d'eau secondaires alluvionnent peu, et
paraissent être dans une phase de creusement. Ainsi, entre les ramifica-
tions des marécages (mangroves des estuaires, alluvions inondées du lit
majeur des grands cours d'eau), le relief pourtant peu élevé apparaît
découpé en petites collines à pentes parfois fortes, et les fonds de
vallées ne présentent que de faibles bandes de sols hydromorphes."
LEBIGRE J.-M.
(1990) ajoute aussi: " ... si l'on en croit L.R. LAFOND
(1967), c'est essentiellement le même stock de sédiments anciens animé
d'un mouvement de va-et-vient sous l'influence des marées,qui circule
en permanence dans l'estuaire ... Car les eaux fluviales ne transportent

- 121 -
en fait que de petites quantités d'argiles (association kaolinite-illite
et accessoirement hydrargilite) et de limons en suspension. C'est là le
fait de la plupart des fleuves équatoriaux drainant des bassins-versants
encore peu déforestés." Dans le Nord-OUest du Gabon, le faible alluvion-
nement, associé à la prédominance de l'influence des marées, va de pair
avec un réseau dendritique (type Mondah, Komo ou Rio Mouni) de systèmes
de chenaux méandriformes dans les marais maritimes.
Enfin, aux apports continentaux solides, est associé aussi la
grande capacité de transport de la houle parallèlement à la côte
41 000 m3/an (BONNEFILLE R., 1964) devant l'Estuaire du Komo. Le transit
sédimentaire est dérisoire dans notre région d'étude, si l'on tient
compte des 300 à 400 000 m3/an devant MaYUffiba ou le Cap Lopez (BOURGOIN
J. et alii, 1963). Toujours est-il qu'aux éléments continentaux sont
mêlés des cortèges marins, donnant ainsi des faciès sédimentaires parfois
complexes.
CONCLUSION
Cette région de plates-formes anciennes à sols complexes,
qui .9- subi des 'arasements, .a connu' des. érosions successives.
Les nombreux cycles d'érosion ont favorisé des dépôts de couvertures sa-
bleuses continentales, gréseuses, etc ... Ainsi des pénéplaines se sont
succédé dans le temps. Par exemple les collines en demi-orange de la
région de Libreville " ... sont des reliefs résiduels d'une ancienne sur-
face d'aplanissement désorganisée par une reprise d'érosion récente"

- 122 -
(LASSERRE G., 1958). La plalline côtière actuelle est donc une pénéplaine
ancienne reprise par l'érosion. " ... Il semble qu'à un aplanissement
ancien et cuirassé (Libreville, Ntoum) ait succédé un épisode de forte
érosion qui a surtout rajeuni les sols de l'intérieur ... " (MARTIN D. et
alii, 1981). "La jeunesse relative du relief des terres exondées [à
l'Ogolien, 20 000 à 16 000 ans B.P.] peut expliquer que dans beaucoup
de cas l'altération des roches soit encore limitée à un niveau assez
superficiel, et qu'une part importante des sols n'ait atteint qu'un
stade peu avancé dans la ferrallitisation" (CHATELIN Y., 1964a).
3 - LA COUVERTURE VEGETALE
La forêt dense freine l'érosion des versants en fixant les
sols. Par contre, elle joue un rôle dans les processus et les mécanismes
de l'altération des roches. Son rôle dans l'alluvionnement faible de
cette région a été vu dans la section précédente. Les environnements des
estuaires à mangrove sont le siège d'une importante sédimentation vaseuse.
La végétation herbacée littorale stricto sensu fixe les sables de l'estran
dans leur migration vers le continent. La forêt et les fourrés côtiers
freinent l'érosion marine. Dans son ensemble, la végétation conditionne
aussi la dynamique sédimentaire.
A l'halomorphie des rias du Gabon septentrional, s'est adapté

- 123 -
une végétation originale de mangrove à palétuviers. L'espèce ligneuse
prédominante est le palétuvier. Les palétuviers du " ... Gabon font par-
tie du domaine occidental atlantique, moins diversifié au niveau des
genres et des espèces Il (Tabl. X ci-dessous)
Tabl. X - Les palétuviers des littoraux occidentaux de l'Afrique
Famille des RHIZOPHORACEES
Rhizophora mangle L.
racemosa G.F.W. Meyer
Famille des COMBRETACEES
harrisonii Leechman
Conocarpus erectus L.
Laguncularia racemosa L. Gertn.
Genre AVICENNIACEES
Avicennia nitida Jacq.
Le Rhizophora racemosa a 30 à 40 m de haut. L'Avicennia nitida
atteint jusqu'à 30 m de haut. Le Conocarpus erectus L. est de petite
taille (nanisme), du côté du tanne d'Oveng. Et le Laguncularia racemosa
Willd a moins de 10 m de haut, à la Pointe Akanda par exemple.
D'autres arbres, arbustes et lianes poussent dans la mangrove.
D'une part, nous avons les halophytes et halotolérantes (Papilionacées
et Malvacées). Les Papilionacées sont
- Dalbergia ecastaphyllum L. Taub, aux embouchures des fleuves
et sur la frange interne des marais
- Drepanocarpus lunatus L.G.F.W. Meyer, arbuste buissonnant rare
- Ormocarpum verrucosum Beauv., arbuste des mangroves, sur
cordons sableux, sur tanne herbeux de la Moka, dans le sous-bois de la
mangrove régressive (Remboué), sur la bordure interne du marais.

- 124 -
Les Malvacées sont: Hibiscus tiliaceus L., typique des litto-
raux tropicaux et du haut de plage en fourrés très denses ; Phoenix
reclinata Jac. ou palmier faux-dattier, présent sur la côte et en aval
des cours d'eau.
D'autre part, nous avons les hélophytes à faible tolérance
saline: les Pandanus (Pandanacées ; Pandanus candelabrum L.), les
nombreuses espèces de Raphiales (palmiers). En détail: ajoutons
- Syzygium guineense Guill. et Perr. (Myrtacée), en arrière
des tannes du marais de la Mondah ; elle est littorale et palustre ;
- Chrysobalanus spp. (Rosacée) dans les forêts littorales
(Rembaué)
- Cassipourea barteri, arbuste de 15 m de haut (Otandé, Cap
Estérias), à la limite mangrove-frange interne des marais et sur les
cordons sableux
- Heteropteris leona Cav. Exell. (Malpighiacée), arbre lianes-
cent de la forêt littorale et de la forêt inondée;
- Alchornea cordifolia Muell. (Euphorbiacée), liane des
fourrées secondaires, des rives des cours d'eau;
Anthocleista vogellii Hook (Loganiacée), en arrière-mangrove
- Mitragyna ciliata (Rubiacée) ;
- Symphonia globulifera (Clusiacée), en marge des marais.
Des algues herbacées et de petites plantes ligneuses croissent
aussi dans nos marais. Les algues sont: Chaetomorpha sp. (verte fila-
menteuse), les Rodophycées (rouges) et même celle des fonds marins. Les

- 125 -
phanérogames marines constituent les herbiers des parties inférieures
de la slikke. Les herbacées de la mangrove et des prairies marécageu-
ses sont
- Acrostichum aureum L., "fougère dorée" caractéristique des
bordures des marais et des mangroves régressives ;
- Ipomea pes-caprae Roth. (Convolvulacée), sur les plages et
les dunes littorales ;
- Les cypéracées
C. maritimus sur substrat sablonneux, C.
Laevigatus dans les marais ,
- Paspalum sp. (Graminée), sur sols en voie de dessalure et
sur tannes herbacés ;
- Les Aracées comme Cyrtosperma senegalense, sur sols dessalés.
Nous terminerons cet inventaire par les Halophytes des tannes
d'une part, et les plantes parasites des palétuviers. Les halophytes des
tannes sont
- Les succulentes : Sesuvium portulacastrum (Ficoïdacée) sur
tanne de la Mondah ; Philoxerus vermicularis et Alternanthera maritima,
plantes du haut de plage, des vases saumâtres et de la partie interne
des tannes.
- Les coriaces
graminées des marais, Sporobolus robustus
sur les tannes herbacés et les franges int~rnes, Cyperacées du genre
Fimbristylis (F. ferruginea, F. dichotoma et F. obtusifolia).
D'abontantes épiphytes vasculaires vivent sur les palétuviers
(Rhizophora) : exemples de Loranthus gabonensis, le long de la Tsini

- 126 -
(Mondah), sur l'île Coniquet (Kama) ; de Burmannia bicolor, B. Liberica
et Utricularia spp. de la forêt littorale de la Moka.
Nous ne pouvons que souligner la richesse floristique de ces
milieux de mangrove et l'énorme potentiel en matière organique qu'elle
fournit aux sédiments fluvio-marins. Les sols de mangrove en sont aussi
influencés à l'image des profils tourbeux qui caractérisent souvent un
horizon très fibreux.
B - .!:A_~G~T~Tl0!::! 12E_L~ S:~E_S~B.!:E~S~ (GIRARDIN N., 1982
LEBIGRE J.-M., 1990)
Elle est localisée au haut de plage et sur les cordons litto-
raux, sur substrat meuble sableux. Les espèces côtières psammophiles
herbacées sont :
Les Cypéracées : Remirea maritima, Kyllinga peruviana
Les Convolvulacées: Ipomoea pes-caprae, Ipomoea stolonifera
Les Amarantacées : Philoxerus vermicularis
- Les Aizoacées : Sesuvium portulacasbrum ;
Les Poacées : Paspalum vaginatum, Stenotaphrum seandatum
- Les Euphorbiacées : Euphorbia glaucophylla ;
Les Fabacées : Canavalia rosea, Desmodium triflorum
- Les Rubiacées: Dioda serrulata.
Entre le haut de plage et la forêt littorale, le cordon litto-
ral d'arrière-plage est le siège d'un fourré arbustif ou arborescent
ayant

- 127 -
- deux especes 3TIthropophiles : Cocos nucifera (Arecacée) ou
cocotier et Terminalia catappa (Combretacée) ou badamier
des Fabacées
Dalbergia ecastaphyllum (arbuste)
des Rosacées
Chrysobalanus icaco ou icaquier (arbuste)
- des Malvacées : Hisbiscus tiliaceus ;
- des Césalpiniacées : Caesalpinia bonduc, sous forme de
buisson épineux
des Sapotacées : Manilkara lacera ou poirier africain (arbre)
- des Rhizophoracées : Cassipourea barteri, présent aussi
dans la mangrove ;
- des Arecacées : Phoenix reclinata, faux-dattier (palmier),
que l'on trouve aussi en bordure de mangrove.
"Les espèces lignëuses (sauf TerminaliaCatappa) des" fourrés
installés sur les sables littoraux sont sempervirentes."
C - LA FORET DENSE ET LES FORMATIONS HERBEUSES COTIERES
La forêt dense humide est la formation végétale climacique.
Cependant, avec la présence de l'homme, celle-ci a reculé pour faire
place à une forêt secondaire et même à des savanes. La forêt dense
primitive ou primaire est encore visible sur les collines sur grès de
Ndombo et lorsqu'on aborde les Monts de Cristal. DELHUMEAU M.
(1969)
nous résume la situation au travers des données suivantes.
"Les principales espèces forestières sont
Okoumea klaineana (Okoumé)

- 128 -
Desbordesia insignis (Alep)
Copaifera religiosa
Pachylobus buttneri (Ozigo)
Vitex pachyphylla
Fagara heitzii (Olon)
Oxystigma dewevrei.
Dans les zones inondables on rencontre plutôt
Uapaca guineensis
Mitragyna ciliata
Cynometra manii
Poga oleosa (Afo)
Berlinia sp.
Après défrichement une brousse secondaire s'installe formant
un ensemble très dense comprenant
des arbres
Musanga cecropioïdes (Parasolier)
Okoumea klaineana (Okoumé)
de grandes plantes herbacées :
Zingibéracées : Aframomum giganteum
Maranthacées : Megaphrynium macrostachyum,
Thaumatococcus daniellii
des fougères
Dicranopteris linearis
Pteridium aquilinum
des graminées du genre pobeguinea, Hypparrhenia, Imperata.
Sous forêt, la végétation herbacée est très restreinte."

- 129 -
Dans la région, apparaissent des formations herbeuses côtiè-
res: savanes et même steppes (Fontes J.,
1978). C'est le cas des for-
mations côtières d'Owendo sur calcaires de Sibang, de la Pointe Denis
à la Pointe Pongara et du cordon littoral sur sables blancs. Les savanes
d'Owendo font partie des groupes de savanes a "Pobeguinea arrecta" et
à "Pobeguinea hamata". Les steppes côtières sur sables blancs sont
caractéristiques du cordon littoral ou de l'exemple précis de la Pointe
Denis où celles-ci alternent avec des formations forestières basses.
A ce groupe, on peut rattacher les formations herbeuses côtières du
Sud de Cocobeach. Le tableau XI, p. 130, nous donne une approche glo-
bale des formations herbeuses côtières du Nord Gabon, au travers de
l'exemple de la Pointe Owendo. Localisées sur des cordons sableux
dunaires anciens, ces formations herbeuses seraient d'âge Ogolien
(22 000 ans à 16 000 ans B.P.).
Enfin, retenons ici la présence remarquable sur cette façade
maritime d'une végétation hétérogène composé de forêt (dense résiduelle,
secondaire, dégradée), de savanes et de steppes côtières et de mangrove.
C'est un ensemble très riche floristiquement.
CONCLUSION GENERALE 1
La présentation du cadre physique du Gabon côtier des rias
nous a permis de comprendre les aspects fondamentaux qui régissent
l'architecture d'ensemble. Il s'en dégage une bonne intégration spatiale
des phénomènes littoraux, dans un milieu en période de biostasie. Assez

- 130 -
Tàbleau
XI
FORMATIONS HERBEUSES COTIERES
du NORD GABON
(./'
~ation
CORDON
OWEN 00
LITTORAL
1
Ecolo~
Géologie
Calcaires
marneux
Sables côtiers
sonnnet et
bas de pente
Topographie
flanc de
et fonds bien
plate
colline
drainés
argilo-sableux
sablo-argileux
sableux très
Sols
peu profonds ou
humifères
pauvres
latéritiques
Précipitations
2800 mm/an
Type de
SAVANE
STEPPE
fonnation
herbeuse basse dense
herbeuse basse
et très claire
.PonmUINEA
.POBmUINEA
CTENIU!1 newtonii
arre'cta
harriata
et
RHYNCHELYTRUM
.Bulbostylis
.Schizachyrium
laniceps
tholloni i
Pani~um congense
.Groupement à
.Panicum fluvii-
•Pani cum congen-
cola
se
.Ctenium newtonii:
(exemple de la
.Rhynchospora
Pointe Denis et,
candida -
cyp.
Sud de Cocobeach
?)
FONTES ,1. (1978) •

- 131 -
récent le relief de la plaine côtière présente des cours d'eau ogoliens
(22 000 ans à 16 000 ans B.P.) qui lui sont antécédents (DRESCH J., 1947).
Leur ennoyage marin holocène (15000 ans à 5 000 ans B.P.) en a fait des
rias et tectoniquement des estuaires. Ayant affecté le bassin sédimen-
taire, la tectonique du socle cristallin en profondeur est le facteur
principal qui apporte une explication fondamentale aux anfractuosités
de la ligne de côte et, de surcroît, à la morphogenèse du littoral de
cette façade atlantique. La morphogenèse côtière est certainement aussi
sous l'influence de la très légère subsidence actuelle du bassin sédi-
mentaire côtier. "... Phénomène géodynamique principal qui commande
l'évolution des marges stables" (BüILLOT G., 1979), la subsidence,
entre autres causes, peut être responsable du recul généralisé ici du
trait de côte et du démaigrissement considérable des plages (érosion
côtière).

DEUXIÈME PARTIE
LES TYPES DE COTES
DU GABON SEPTENTRIONAL
ÉTUDE SECTORIELLE

- 133 -
L'étude des types de côtes et de leurs modelés est axee prin-
cipalement sur les milieux directement exposes aux influences océaniques.
L'influence tectonique sur cette façade maritime, déjà soulignée, est
aussi remarquable sur son littoral. Celui-ci est donc aussi fortement
tectonisé, très fracturé, dans son ensemble et
dans le détail très
diaclasé. La géologie le révèle, LEBIGRE J.-M. (1990) en parle et nous
aussi avons eu en plusieurs occasions à le constater sur la côte, et
même à l'intérieur des marais maritimes à palétuviers. Le littoral et
les marais sont les lieux adéquats d'observation directe des cassures
tectoniques sur les dalles rocheuses gréso-calcaires et marneuses
affleurantes ou subaffleurantes. Dans la zone intertidale estrans rocheux
(platiers), sableux (plages) et estrans vaseux (slikkes) s'imbriquent.
Toutes sortes de combinaisons existent. Par exemple certaines vases
(slikkes) surmontent un substrat rocheux, ou un platier est recouvert
par une plage au haut estran. Malgré cette hétérogénéité, nous avons
procédé à un découpage sectoriel de la côte, en tenant compte de l'ori-
ginalité de chaque secteur étudié. Nous avons alors en fonction du maté-
riel sédimentaire de l'estran: le type sableux (Pointe Pongara et
alentours), le type mixte à sable, silt et/ou dalles rocheuses affleu-
rantes ou subaffleurantes (Cap Santa Clara à Cap Estérias, Cap Estérias
à Pointe Bolokoboué, Pointe Madékélé à Pointe Idolo [~J) et, enfin,
le type vaseux (Pointe Bolokoboué à Pointe Madékélé, Pointe des Palétu-
viers à Mangala). En général, ces estrans sont marqués par des discon-
tinuités en pointements rocheux s'avançant vers l'océan; ce sont la
majorité des caps et des pointes. Soulignons déjà la grande originalité
de la côte gabonaise
l'unique secteur à petites falaises rocheuses du
Cap Santa Clara au Cap Estérias. Enfin, disons que l'étude suivante

- 134 -
n'est pas systématique dans l'analyse des faits. Aussi existeront des
différences d'approche entre chapitres, avec cependant et toujours un
fond commun de morphologie littorale.
La Pointe Pongara et ses alentours nous sont connus par une
reconnaissance de terrain, par photo-interprétation et au travers des
travaux antérieurs de LAFOND L.-R. (1967), WEYDERT P. et o. (1982) et
LEBIGRE J.-M.
(1990).
Son cadre rocheux date du crétacé supérieur. La série géolo-
gique sédimentaire est de Komandji, de l'étage sénonien et du sous-
étage Santonien. Les faciès sont régressifs. A l'OUest, le Sénonien est
recouvert par du matériel sableux à sablo-argileux, donnant une surface
topographique aplanie. A l'Est, se sont déposés des alluvions quaternai-
res. L'essentiel de la connaissance du cadre rocheux côtier nous est
donné par KARLIN M.• Commençons par les affleurements de rochers à marée
basse
- à la Pointe Wingombé (OUingombé) : un gres fin gris grossier
vers le bas, présentant un pendage de 5° O:-N.O. ;
- à la Pointe sans nom (entre les Pointes Wingombé et Ngombé),
"
des couches de marne verdâtre, gréseuses, à nombreuses moules inter-
nes des Gastéropodes (cérithium) et passant vers le bas à un grès tendre
gris à lits charbonneux. Pendage 5° W "

- 135 -
La Pointe Ngombé a l'originalité d'une intrusion volcanique
(Fig. 34, ci-dessous) de tout le bassin sédimentaire côtier gabonais.
fi~. 34- Cou pe 5chémati9ue di. \\··lntru~iQn 'Io\\c.an\\9ue
de la Pointe Gombé (\\ittora\\ ~u Gabon).
'f.-F\\RLlIi M.
1"
1
1
w
c
("le E.'t\\n"
A t la"t ''lvt
)r",~'f,J.!~i-
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cl.)
-,
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1
kOMIINbJI \\)
tÇ'fVOJJlfN)'
l
~
\\
é(he!le Jon~ueur
00.000
~.500

- 136 -
Ces rochers basaltiques noirs, du littoral du phare Ngombé, témoignent
d'un volcanisme fissural contemporain des épisodes éruptifs du Cameroun
et des îles du Golfe de Guinée (Annobon, Sao Tomé et Principe). "Le
basalte, ou basanitoïde à olivine (HUDELEY H. et BELMONTE Y., 1970), de
la Pointe Ngombé est d'âge Oligocène", 36 et 25,8 millions d'années.
Tout autour de l'ancien cône volcanique, où est situé le phare à 41 m
d'altitude, existe un ensemble hétérogène de roche: brèche volcanique
de l'ancienne coulée, " ... à éléments de quartzites grossiers, de grès
quartziteux, de calcaires cuits gris à éléments de lamellibranches et
de schistes provenant des marnes transformées par la chaleur". Comme
autre originalité, nous soulignons l'existence de miniscules lagunes
dans le proche environnement de ces pointes à l'Est de la Pointe Win-
gombé, au Sud de la "Pointe sans nom" et au Sud de la Pointe Ngombé (la
plus étendue des trois).
Le continent oscille entre 20 m et 75 m d'altitude, l'Ouest
étant plus haut que l'Est. A l'Ouest, existe une forêt ombrophile. Au
Sud de la Pointe Pongara, s'étendent des savanes herbeuses. A l'Est et
au Sud de la Pointe Denis, commence la mangrove à petits Rhizophora
(R. harrisonii et R. racemosa), ayant plusieurs tannes et une forêt
marécageuse. Au milieu de la végétation herbeuse ou dégradée, apparais-
sent des épandages sableux de cordons continentaux anciens. LEBIGRE J.-M.
(1990) parle de "lambeaux de terrasses sableuses podzolisées" à savanes.
Sous végétation graminéenne de savanes, le& sols sur sables marins qua-
ternaires des cordons littoraux de la Pointe Pongara ont un profil du
type AC (DELHUMEAU M., 1969) :
o - 25 cm : sableux grossier a sableux fin, racinaire dense

- 137 -
25 -
50 cm
très sableux, matière organique et racines
50 - 180 cm
sableux grossier a sableux fin, racines rares
180 - 230 cm
très sableux, nappe phréatique a 230 cm.
A 6 mètres au-dessus de l'océan, la Pointe Pongara est une
flèche de sortie ou d'entrée d'estuaire. La Pointe Pongara est un
poulier, c'est-à-dire une flèche à crochets multiples ou à anciens cor-
dons successifs ayant évolué par addition de sédiments sableux de dérive
côtière, et rabattus vers l'Est (Fig. 35, p. 138). La Pointe Pongara est
constituée de sable moyen exclusivement quartzeux (Fig. 36, p. 139),
très bien classé (indice de classement: 0,6 à 0,8 - LAFONO L.-R., 1967)
et très bien trié. C'est un sable azoïque, à grains à forme et état de
surface variés : ronds a traces de ferruginisation, émoussés-luisants,
translucides, laiteux. Les sédiments très bien classés de plage marine,
des pointes Ngombé à Denis en passant par Pongara, font place à un lit-
toral Est bas estuarien à sédiments intertidaux à " ... fraction grosSlere
biodétritique héritée" (WEYDERT P. et O., 1982). A nature polygénétique,
ces sédiments ont des indices médiocres: " ... classement et triage mau-
vais, asymétrie négative du fait de l'envasement" (WEYDERT P. et O., op.
cit.). Dans l'ensemble (Fig. 37, p. 140), les faciès granulométriques
sont logarithmiques. La figure 37 A présente des courbes granulométriques
(1 à 3) de sables grossiers (Mdentre 800 microns et l mm), à faciès
logarithmiques. La fosse Pongara (5) a plutôt du sable moyen (Md entre
300 et 400 microns) et le faciès sédimentaire est linéaire. La figure 378
a pour les courbes l a 3 un sable grossier (Md, l mm) à faciès logarith-
mique, les courbes 5 et 6 un sable fin ayant un faciès hyperbolique, et
enfin la courbe 4 correspondant à un limon grossier à faciès aussi hyper-

- 138 -
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PONGARA ET
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SABLEUX
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Fig.
37- COURBES GRANULOMETRIQUES des ENVIRONS
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PLAN
DE SITUATION DES PRELEVEMENTS
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0,01 mm.
0,1 mm.
1mm.
10mm,
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- 141 -
bolique. Le matériel sédimentaire est caractéristique du milieu marin.
Les faciès sableux vont du grossier au fin.
Enfin abordons l'évolution de cette pointe Pongara et de ses
alentours. Au Sud de la Pointe Ngombé, la côte est sableuse, quasi rec-
tiligne et orientée Nord-Sud. Les affleurements rocheux des pointes
N;rombé, "sans nom" et Wingombé séparent des estrans sableux concaves.
Au Sud de la Pointe Ngombé, les houles du Sud-Ouest ont un angle d'in-
cidence faible avec la ligne de rivage. L'action de l'érosion marine
est atténuée. Au Nord de la Pointe Ngombé l'incidence des houles d'ori-
gine Sud-Ouest est modifiée. De Sud-Nord qu'elle était, la dérive devenue
S .0.. - N.E-:
alimente la Pointe Pongara. A l'Est de cette pointe, les
phénomènes sédimentaires vont être liés aux conditions hydrodynamiques
fluvio-marines dans l'Estuaire du Komo. La partie océanique à l'Ouest
de la Pointe Pongara est soumise aux houles dominantes du S.O., S.~S.O.,
d'origine australe, et aussi aux houles d'origine O.N~O. La dérive litto-
rale dominante porte vers le Nord
une importante quantité de matériel
sableux. Ce sable, qui alimente la Pointe Pongara, est soit piégé au
niveau de l'embouchure du Komo, soit dirigé vers le Nord ou Nord-Ouest
avec le matériel sédimentaire venant de l'estuaire. L'examen de la Fi-
gure 38, p. 142 dans le temps et l'espace révèle une progression vers
le Nord-Est de la Pointe Pongara. Cette pointe est située à la conver-
gence de puissantes actions hydrodynamiques océaniques à l'Ouest, et
fluvio-marines à l'Est. Un aperçu des conditions hydrodynamiques à
l'embouchure du Komo (Estuaire du Gabon) permet de saisir leur impact
dans le façonnement de la Pointe Pongara. Limitons-nous uniquement aux
actions puissantes des courants de marées (WEYDERT P. et O., 1982).

- 142 -
Fig. 38 -
POINTE PONGARA
EVOLUTION DE LA LIGNE~"DE COTE
DE 1960 A 1980
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1
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1960
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I.G.N.,Libreville NA 32 IV
I.G.N., Libreville 1d
NA 32 IV
1980

- 143 -
Au jusant, un courant principal puissant emprunte le chenal de naviga-
tion, longeant la rive gauche du Komo et donc la Pointe Pongara. En
conséquence, une forte dérive li "Ltorale s'effectue vers le Nord. Ceci
entrave la progression de la Pointe Pongara vers le Nord - Nord-Est,
par un piégeage des sédiments dans le proche chenal de navigation du
Komo. Le flot pénètre dans le Komo côté rive droite car, dans ses dé-
buts, il est contré par le puissant jusant du chenal de navigation.
C'est d'ailleurs à ses débuts qu'on note une barre importante à l'entrée
du Komo. Puis le flot finit aussi par gagner le chenal de navigation,
donnant un courant fort et puissant. La dérive s'inverse alors. Au Sud
de la Pointe Denis, cela favorise un colmatage par sédimentation vaseuse,
à l'abri des crochets successifs du poulier de Pongara. Forts à la
Pointe Pongara, les courants alternatifs de jusant et de flot condition-
nent son avancée vers le Nord-Est, en relation avec l'action des houles.
La réfraction de la houle est à l'origine de l'aspect recourbé vers le
Sud-Est de la Pointe Pongara (Fig. 39, p. 144). Il en est ainsi depuis,
au regard des crochets terminaux successifs des anciens cordons actuel-
lement continentaux du poulier Pongara (Fig. 35, p. 138). De 1960 à 1980,
les chiffres nous révèlent l'ampleur de la progression par rapport a un
point fixe sur la terre ferme. La Pointe Pongara s'est déplacée de 200
à 300 m vers le Sud-Est dans l'Estuaire du Komo. Cette pointe s'est
raccourcie de 300 à 350 m par érosion fluvio-marine, dans l'axe S.O.-
N.E. ; alimentant en sable sa plage estuarienne Sud-Est sous exposée
aux influences marines directes.
L'érosion côtière est très nette, de la Pointe Wingombé à la
Pointe Denis. Une très petite falaise d'érosion, de l à 2 m, apparaît

- 144 -
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- 145 -
d'ailleurs ça et là. De son observation, LEBIGRE J.-M. (1990) écrit
"Actuellement, un vif phénomène érosif fait reculer le rivage comme en
témoignent des banquettes de tourbe et de souches de palétuviers au
niveau des plages de la petite station balnéaire de la Pointe Denis".
La côte a reculé de 200 a 300 m de 1960 à 1980. Globalement, la Pointe
Pongara est donc le siège d'une érosion très active. La moyenne de recul
côtier est de 10 a 12 m/an. C'est le secteur d'érosion côtière le plus
touché du Gabon au Nord de l'Equateur. Quelques autres secteurs érodés
peuvent aussi être considérés. Exemple, la Pointe Ngombé : orientée vers
le Nord, sa pointe a été rongée de 200 à 250 m de 1960 à 1980. De 6 m/an
en moyenne, cette érosion est certainement favorisée par la grande vul-
nérabilité des roches volcaniques à la corrosion. En effet, BATTISTINI R.
(1985) souligne: "Les roches volcaniques sont, après les calcaires, les
roches les plus sensibles à la corrosion dans la zone intertidale et
dans l'étage immédiatement supérieur exposé aux embruns". La côte recti-
ligne à sables grossiers, au Sud de la Pointe Ngombé, est en voie de
régularisation. A l'érosion spectaculaire de la Pointe Pongara, succède
côté estuarien une forme d'accumulation littorale (engraissement) cons-
truite par une dérive active orientée vers le Sud-Est. Il s'agit de la
flèche sableuse de la rivière Denis. Au Sud de la Pointe Denis, large
de 125 m à 200 m et longue de l 860 m, cette flèche est faite de crochets
successifs ayant progressé vers le Sud-Est. L'avancée est de 300 m, de
1960 à 1980, soit une
moyenne de 15 m/an en principe. C'est en
majorité le produit sédimentaire de l'érosion de la plage du lobe de
Pongara qui nourrit cette flèche. Les valeurs morphométriques de l'éro-
sion au Nord correspondent quasiment à celles de la construction au Sud.
Entre autres, le terme "pointe", dans le cas du lieu-dit Denis, n'est

- 146 -
qu'un abus de langage pour une légère convexi té sableuse de la côte à
cet endroit, sans présence rocheuse apparente comme on le penserait.
D'ailleurs, il en est de même de la "Pointe" Pongara, au contraire de
pointes vraiment rocheuses comme Wingombé, "sans nom" et Ngombé.
Commandé par une sédimentation fine vaseuse, le Sud de la Pointe Ogolo
connaît en proportions variables érosion et accrétion du marais au ni-
veau de la slikke. Dans son ensemble, le littoral de la péninsule de
Pongara est un milieu en pleine évolution. Dans le façonnement de ce
littoral, l'action prédominante de l'érosion côtière l'emporte sur
celle de l'accumulation sableuse. La morphologie actuelle nous est
donnée par la figure 40, p. 147.
CHAPITRE II - LA COTE HAUTE DU CAP SANTA CLARA AU CAP ESTERIAS
==========
====================~===========================
Les petites falaises ayant à leur pied des plates-formes ro-
cheuses, font l'originalité de ce secteur côtier et du Gabon. L'ensem-
ble est dans le même alignement que la côte rectiligne du Sud de la
Pointe Ngombé.

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- 148 -
l - LE CADRE NATUREL
La région est située entre l'isohyète 3 200 mm/an pres du Cap
Santa Clara et 3 485 mm/an à la station du Cap Estérias. Le milieu est
bien arrosé. Cependant, les cours d'eau exoréiques ici ne sont que des
rivières, voire des ruisseaux et pour d'autres des "arroyos" (Pl. l
n° l et 2). Leurs caractéristiques hydrologiques sont analQ9Ues, pour
les plus importants, à celles de la rivière Abaga (Tabl. IX, p. 116) ;
exemple des rivières de la "plage concave", Ntana, Ido-Kogo, entre la
Pointe Megombié et le Cap des Pères, et de la Pointe de la Case. Les
apports sédimentaires de ces rivières à la côte sont très maigres. Les
vallées en V de ses petits cours d'eau s'inscrivent dans la ligne des
petites falaises et lui donnent un aspect découpé.
En tant qu'avancée Nord-Ouest de la presqu'île de Libreville,
ce secteur est directement exposé aux flux d'air océaniques et aux ac-
tions hydrodynamiques marines. Les premiers ont une influence dérisoire
du point de vue de la morphogenèse littorale. Les seconds font partie
de la dynamique côtière et sont des agents morphodynamiques importants.
La figure 41, _
page 149, nous donne la si tuation de la houle à
la côte. Ce secteur côtier quasi rectiligne est sous l'influence directe
de la houle d'Ouest-Sud-Ouest, et de la houle du Sud-Ouest dominante,
avec une dérive littorale Sud-Nord. Notons que l'alternance anarchique
pointements rocheux et miniscules plages ~oncaves perturbe l'action de
la dérive côtière,et donc. le transit sédimentaire sableux pour l'essen-
tiel. Avec ce rôle de brisants que joue l'estran mixte (platier avec
sable au haut de plage), les courants côtiers sont difficiles à cerner.

PLANCHE
l
- Anse Abaga - Le débouché côtier de la rlnere Abaga a à gauche la
partie distale de la flèche Abaga, au fond et à droite le fourré
végétal avec en arrière la forêt littorale.
z - Cap Estérias à Cap Santa Clara - Venaht du continent, un mince filet
d'eau s'&coule sur la plage. En arrière, la forêt littorale a au
premier plan des espèces rabougries de palétuviers.

- 149 -
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(AP 5At\\TA CLARA.
(AP
E~TER'AS
Pointe Philippe)
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Ria comb\\.it j - - - -
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MOMBAllKI"TO
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DOMINAtlH.
DU
SUD- OUEST.
CAP
SANTA C.LARA
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HOULE
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(Pointe Idolo)
DEVE..tlUE
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110ULE llE
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Ou DU r\\Ofl.1)-OUE~T
DERIVE.
LllH.\\RALE
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ES1UARIEN
DU KOMO

- 150 -
La houle du Sud-Ouest est diffractée au Cap Estérias. Alors son incidence
à la côte change en entrant dans la Baie de Corisco.
L'action marine s'exerce sur des faciès sédimentaires variés.
Le substratum est du Crétacé supérieur, de l'étage Senonien et du sous-
étage Santonien. A la côte affleure des formations sédimentaires fossi-
lifères. Les faciès sont marneux, calcaires et gréseux, régressifs. Les
formations géologiques, subhorizontales, ont un pendage de 5° vers
l'Ouest. Sur ce littoral, des affleurements rocheux découvrant à marée
basse nous renseignent sur l'hétérogénéité de l'assise sédimentaire
(Fig. 42 et 43, p. 151). Le substrat rocheux peut être observé sur
l'estran ou sur la falaise. LANAU M. en donne quelques descriptions.
Par exemple, la Pointe Saoué présente un banc calcaire gréseux, parfois
sous forme de blocs éboulés. Ce sont des calcaires fossilifères (lamelli-
branches et gastéropodes) riches en quartz hétérogènes. La stratifica-
tion n'y est pas souvent nette, à cause des phénomènes de bioturbation
(WEYDERT P., 1983) remarquables ici. Plus au Sud à la plage de la
Blondine, la petite falaise est le siège " ... des alternances de marnes
gréseuses ou silteuses sombres et de grès fins blancs, plus ou moins
calcaires à patine blanche" (LANAU M.). Deux faciès à fossiles marins
(lamellibranches et gastéroPodes) se dégagent : marnes silteuses à bio-
turbations ou/et gres fins carbonatés. "La côte entre le Cap Estérias
et le Cap Santa Clara est une côte rocheuse avec falaises et plate-
forme d'abrasion marine pouvant atteindre 200 m de large.
L'alternance de bancs durs (grès - calcaires) et de bancs
tendres (marnes - argiles) caractérise le substrat. Les niveaux résis-
tants forment ainsi des éperons rocheux découverts à marée basse et

- 151 -
_ -,\\--.-.-_. _.-z;,7f,""'T'7:'rr-...---••.• ------- ----0"_0. _._~__ •. ~
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~_..' - - - ' - - - - - - - - - - - - - _----
Les coUffiëS:-plongent de 5" vers l'O.N.O. Le pendage effectue un mouvement tournant
à mesure qu'em':rcontauri',è'le Cap du Sud au Nord. puis au Nord-Est. De O.N.O. il devient
franchement
N .0.
D'autre part. le sens d'inclinaison des couches forme un angle plus ou moins grand avec la
côte, provoquant ainSI la formation de toute une 'série de rochers plats s' avançant assez loin dans
la mer. If
CHüUBERT B., 1937.,
tI.B.
b)'éri~s
•• • •
__
•• __ loC

••••
\\\\
La Pointe Santa-Clara est constituée par la succession suivante, légèrement inclinée vers
le Sud-Ouest :
4.
Grès calcaireux à débris de Lamellibranches.
3.
Grès gris durs.
Grès
gris-blanc.
friables.
à tubes d'Annélides.
2.
Grès dolomitiques à moules de Lamellibranches, Gastéropodes et agrégats de cristaux de
calcite.
1.
Grès gris assez durs.
Au-dessus de cet ensemble viennent des sables marneux très friables. semblables aux sables 7
de la coupe de Batavéa. Ils affleurent rarement.
Il
FIG. 43·· Coupe schématique de la falaise de Santa-Clara. Echelle approximative: 1 cm. = 2 m. 50,
CHüUBERT B.,1937.
"'. _._ ..__._.~_ ...
.."...,_~_.._._.._._.,_
_ .__ . ....._--J

- 152 -
couverts par la mer à marée haute" (LANAU M.):: .SoùlignotisL'qi.l~'(d:sque
les vagues de la marée haute ont une action morphogenétique considéra-
ble sur le substrat rocheux : coups de boutoir à la paroi verticale de
la petite falaise ou à son encorbellement, affouillement et abrasion
sur le platier. Taillées dans des sédiments senoniens, les petites
falàises de l'axe Cap Estérias - Cap Santa Clara nous permettent de
mieux saisir encore le contexte structural. L'unique article de WEYDERT
P. (1983) nous révèle les principaux aspects suivants (Fig. 44, p. 153).
En général, les couches géologiques sont amplement ondulées,; Horizonta-
lement dans l'espace, les séquences sénoniennes calcaires (calcaire
compact jaune, calcaire gréseux, calcaire durlumachellique), marneuses
(marnes sableuses, marnes jaunes ou noires) et gréseuses (grès jaune,
bancs gréseux en fragments fortement plissés), ont une présentation
souvent massive. En général, l'ensemble est surmonté d'une épaisse alté-
rite de 2 m à 3 m, sinon plus. Enfin, phénomène unique de la marge conti-
nentale du Gabon, connu et observable sur les petites falaises des se-
quences senoniennes, nous avens les vestiges des glissements boueux et
des coulées de blocs. Cela se matérialise par deux coulées latérales
surmontées, dans l'axe du "chenal d'écoulement", d'une coulée supérieure
et ayant à la base une coulée principale. A côté de la coulée supérieure,
il y a parfois une coulée secondaire. WEYDERT P. (1983) souligne que
glissements et coulées " ... témoignent d'intenses déplacements de maté-
riaux d'Est en Ouest au Sénonien, sur le plateau continental, en direc-
tion du talus océanique". Selon WEYDERT P. (op. -cit), le phénomène aurait
son origine au cours de l'ouverture de l'Atlantique, période contempo-
raine d'une tectonique extensive passive de la marge continentale. "Les
glissements boueux et coulées de blocs seraient la trace tangible de

Fig. 44- COULEES DE BOUES ET COULEES DE BLOCS DANS LE SENONIEN(GABON).
(1983)
5 k m
Pie Ida Kogo
CD
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\\ \\ ;
j
2
3
4 115 5 5 7 B 9
10
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CD pointe Monbalikito
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50
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5
pointe Ido Kogo
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...
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1 1
l
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CL
de la Case
2
[

50
100m,
CP
······s

- 153-
EXPllC.~T10'
( WEYDERT F.
1983 )
t
fig.!. -
Locali~alion.
FIg~ 1. - Localiim·.ïJw[!.
,F;.ig. ~:.: - E,.<quisse g&olo.gil.ju~: d~ la partic nüfd du bassin cOlier gabonais. 1. Sénonicn:~. TurC'nien: 3. Cénomanien:
~6'''Albicn: 5. Aplien tcrminal: 7. ~éoC(1mien: 8. Jurassique: 9. Pcrmien-Dé\\'onicn: JO. Socl~: lI. hurst de
Lambaréné (~ocle).
Fig. 1
-
G"ologicul .v;,"ch of Ihe 1I0rllll'm {'url 0/11,1' cou.Hai hasin of Gu/'>lJII.
Fig. _. -
Po,ition de, all1cur~menl'.
Fig. 3. - LOUJli"" "1 Ihe OIlIUO[!J.
F:g. 4. -
L~ glis,ement bllueux de la poinle Philippe (kgcode dan, le tote).
FIR 4.
TIte mud sIide al Pointe Philippe (coprions in lhe rerr).
Fig. 5. - C{)uke de houe de la Pointe Monbalikilo (iegende dan> le lexte).
Fig. 5, -
The mud fla ... al Pointe Monbalikizo (caplions in Ihe lexI).
Fig. 6. - C{)ulée de bloc, de la Puinte 1<10' Kogo (légende dam le lexl~ ~auf.-\\ L. Alterite).
Fig. 6. -
The debris flaw al Pointe Ido-Kogo (caplions in rhe rexI: AL, Lalerilic caver).
fig. 7. - C{)ulèes de blocs de la Poinle de iJ Ca,e. A. Locali,atiun : la l1éche indique le '>Cns d'ecoulcment: H.
coupe AB: C. détail du contaci cC'ulC~'aUI()chlon~: CP, coulee principale: CL. coulee lalérale: AL ..-\\llerile~: l',
plage. cr-estran rucheux décou\\ert aux bas,es mers: ml. marnes jaunes: mn. marne, noire,;: l. lcrrier>
(bioturbatil1n»: b. hl "cs.
Fig. 7. - Th" d"hri'.flou· lJ / Poill/l' ti" 10 ('lJJe. A. Locu 1iOIl .,k l'lch: Ihe orrou' iJllIi"a ln l!Je Jir,,{'/ iOIl o!, ,1,,, "'''1' , 'Ill 01/ . B.
""s.' -"'l'lioll A ·B, C. Delail of 11,1' "oll/oel de!>!'i.' pOlr-allloc!ùOI/OIl5: CP. main flou': CL. hlleralflol,... .·1 L. /II/'Tili,
corer: p. n('uc!l. ('r-ruck p/a1)urm: m) ..\\cI/uu· marI: nJll. "Iuc~ mur1: f. ;'urruu· (hiuIlJrhUlifJI1J): h. hf/uldl·".\\'
Fig.4
Fig.5
a
dalle de calcaire
c
calcaire compact
jaune avec
jaune compact
en bas une zone de chondrites
(ch) ramifiées en nappe
b
bioturbations dans
marnes noires puissantes
g
bancs greseux en fragments
fortement plissés
c
calcaire gréseux (plis)
d
calcaire dur lumachel-
l
laminites ondulées
lique
m
marnes sableuses jaunes
mj:
marnes jaunes
n
niveaux algaires
Fig.6
Fig.?
AL
altérite
b
blocs
CL
coulée latérale
er
estran rocheux
CP
coulée principale
mj
marnes jaunes
CS
coulée supérieure
mn
marnes noires
Cs
coulée secondaire
P
plaf,e
gj
grès jaune
t
terriers (bioturbations)

- 154 -
ces affaissements passifs".
La plaine côtière de la presqu'île de Libreville présente
côté Ouest océanique un relief élevé ondulé. La côte d'altitude la plus
élevée est 32 m, entre Otendé et Dieu-Seul à l 200 m de la petite falaise
côtière. Le Cap Estérias est à 6 m au-dessus de l'océan, au Sud du Phare.
Le Cap Santa Clara est à mOlns de 4 m. Le long de la côte, le profil
topographique du continent s'abaisse donc de part et d'autre du centre.
Le continent est couvert de forêt littorale secondaire: forêt classée
de la Mondah, forêt dégradée sur du matériau sablo-argileux à argilo-
sableux. Des épandages de sables sont couverts de formations herbeuses
de savane. Côté arrière-pays, à l'Est, le continent apparaît plus aplani
et d'altitude très basse.
Enfin, signalons qu'au Sud de la Pointe Ediongué, existe une
remarquable rivière à végétation insolite de mangrove (Rhizophora race-
mosa, Conocarpus erectus). C'est le seul endroit où apparaît la mangrove
relique entre les Caps Santa Clara et Estérias. Cette présence est à
mettre en relation avec le site ancien d'une vallée ogolienne devenue
ria à l'Holocène. Ce qui en reste aujourd'hui correspondrait à la partie
amont ou source de cette paléo-vallée comblée de sable. Episodiquement,
un bouchon sableux barre l'entrée de cette ancienne ria. Les eaux de
hautes mers y remontent souvent.

- 155 -
2 - LA MORPHOLOGIE COTIERE
Trois ensembles morphologiques sont étudiés ici
les
platiers, les plages et les petites falaises.
A - LES F'LATIERS
Le secteur côtier de la Pointe Santa Clara au Cap Estérias
est le milieu privilégié des estrans rocheux à la topographie très com-
plexe. C'est le platier, c'est-à-dire un estran rocheux ayant une partie
en aval et au centre franchement rocheuse et à formes d'incision diver-
ses, et une plage en amont en général. Cela cadre bien avec la défini-
tion que nous en donne GEORGE P. (1970). Ceci est une caractéristique
générale des estrans rocheux du littoral Nord du Gabon. Toutefois, à
certains endroits tout l'estran, d'amont en aval, peut se révéler ro-
cheux à l'affleurement sans pellicule sableuse de couverture au haut
estran. Ailleurs, entre le Cap Estérias et la Mondah par exemple, ce
n'est pas toujours le sable mais de la vase qui masque la dalle rocheuse
de l'estran. Ici, la couche sableuse au-dessus du substrat rocheux
présente une stratification entrecroisée. Son épaisseur est décimétrique
à centimétrique. La figure 45 (p. 156) nous donne une coupe simplifiée
du platier.

- 156 -
FiS' 45_ COUpe. du Plotie.r
':>obleo:. tr~<;, fins (~n~'l\\O\\r, ?ropre"""')}l4n~.
d 1"l.Q, Il\\~
sable.<; Cjroso;ier':> (Joune.o;, 1 •.)
dt. c.m
Y<lrÎab\\e
En rappel, les dalles affleurantes de la zone interti-
dale
sont des formations sédimentaires en bancs calcaires gréseux ou
gréso-calcaires et marneux du Senonien, à léger pendage Ouest (3° à 5°).
Dès la mi-estran ou plus bas, les affleurements rocheux deviennent des
pointements qui se prolongent dans l'océan, dans une direction N.O. ou
N-N.O .. Il s'agit donc de platiers à pointements rocheux associés
(Fig. 46, p. 157). De par leur position par rapport a l'angle d'inci-
dence des houles, les pointements sont très exposes a leur choc et à
celui du déferlement des vagues a la côte. Il en résulte des actions de
démantèlement de la dalle et du pOlntement rocheux (Fig. 47 ci-dessous;
Pl. II n° 3 et 4, et IX n° 22).
Fi~, 47 _ (ap Santa C\\ara à (ap tsté.no5',
plutier et oe.tion d~'5 'v'Q~ues .
\\.
O m - - - - - - - - - -=-=~:-==-==_r=_:_rl-"""'~'
~ ··4'Y'j~tf.''':''''':'~O:=''''
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1
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AFfOUIlLEMEN1
sou,:>
l'Ac.1\\ON
DE.S VAGUES
n
E'OOULEMEm
DE ?f\\t\\S
DE LA DALLE
GRESO - CALCAII\\E.

- 157 -
Fi~. 46 _ Cap Santa Clora à Co p Es1ùia,; '.
o.lternance
poln1eme.nis rOc.he.ux e.' rt.nTront... sob\\'tux .
POl ~T él1H\\T ':>
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PE.T1TE
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DALLE
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IlOC.\\\\EU~E
O"Lonu..
~G
~ PLI\\l"IER ~
( p'IQt~'forme
d'abraSion)

PLANCHElI
4/ Cap Santa
Clar a
idem - Par leur impact les vagues affouillent
la base de la dalle rocheuse, favorisant son
démantèlement par pans.
3/ Cap Santa Cl~r~ -
Le platier typique présente
une dalle rocheuse ferruginisée
à cupules, et à couverture sableuse au haut
estran. Au fond, c'est la Baie Akouango
(Estuaire du Komo).

- 158 -
L'action des vagues est remarquable: déferlement, sapement
basal de la dalle rocheuse et écroulement de pans suivant des lignes
de fracturation originelle que sont les diaclases (Pl. II n° 3 et 4 ;
Pl. III n° 5 et 6). Ceci favorise un gain de l'océan sur le continent
par un recul côtier notable. Conséquence tectonique sur cette côte
très fracturée, le diaclasage entre, en tant qu'élément favorisant
l'érosion côtière, dans les facteurs de façonnement de ces littoraux.
A ce titre, LANAU M. écrit: "A la surface des bancs, nous pouvons
observer un système de diaclases, orientées selon deux directions
sensiblement perpendiculaires: E.O. et S.N .. Ces diaclases ont été
engendrées par des mouvements verticaux du socle. A l'heure actuelle,
ces dlaclases sont élargies par l'action érosive des particules détri-
tiques mises en mouvement par les vagues". Le long de ce littoral, nous
avons observés des diaclases orientées N.E.-S.O. à la Pointe Saoué,
N.-N.O. - S.-S.E. au Cap Militaire (Fig. 48 ci-dessous).
Fi9.4B - Cap Militaire
N.NO (N.O.)
S.5E (S.E.)

PLANCHE
III
._:.. ..
.-.......
-~'
_"0( --;-,,-;:~~ . . . .::~~
\\-'~~'"..--....~ .- ~.•:.::r.:::'
5/ Cap Sa nta Clara
6/ Cap Santa Clara
Le platier est fragment~ suivant une ligne de
idem. Dans le fond, une vue sur la Baie Akouango
diaclase, elle-même colmatée par des sables.
(Estuaire du Komo)
La teinte rougeâtre de l'ensemble souligne
une oxydation ferrique.

- 159 -
D'une manlere générale, il se dégage un maillage ayant deux reseaux
quasi perpendiculaires de diaclases
N.-N.O. - S.-S.E. et N.E.-S.O.,
ou plus simplifié N.O.-S.E. et O.E.
La dalle rocheuse de l'estran, souvent compacte, présente
des teintes variables : rouge ou rougeâtre, beige, noire ou verte. Ces
colorations sont dues aux ferruginisations sous l'action des oxydes
ferriques, ou à un recouvrement d'algues marines ... Les types de paysage
qu'offrent ces platiers sont très variés. C'est ainsi que certains
aspects semblent difficiles à cerner tel celui des formes. Leur physio-
nomie est très variable d'un site à l'autre; formes vives ici, formes
estompées là. Les formes les plus élaborées apparaissent dès la mi-
estran et prennent de l'ampleur au bas-estran et dans le prolongement
qu'est le pointement rocheux. Quelques exemples caractéristiques peuvent
être pris.
Le pointement rocheux du Phare du Cap Estérias présente deux
niveaux étagés. A aspect plus jeune très induré, le niveau supérieur
est lacéré et a des arêtes rocheuses coupantes. A aspect plus vieux, le
niveau inférieur est plus meuble, drapé d'éléments fins silteux, et a
en contrebas une plage concave jouxtante. Il y a là deux générations de
formes. Cela est fonction du degré de démantèlement du platier. A la
Pointe Mégombié, nous avons plutôt trois niveaux étagés de formes
(Fig. 49, p. 160).

- 160 -
Fi~. 49- Coupe. tran~ver50a\\Q d'un point~meni roc.he.u~
A
- - - - - -
- - - - - - - - - - - - - \\\\out... in... r
tN
....
'
1
~ .. -: .. '
1
Nm~<lu du po\\nte.ment roche.ux pllnc\\pol : .
ind.uratlon e.n sur~ac.e_ uvec. Iffi?OrtonTe O'><~da\\\\on
fHri9\\.l~ (c.ou\\e.ur rou'1eatre Î 1 torme.s e.n s,eux \\m.n
elCloorelès J arêJes c.oupantes bl\\).l\\ clme.nh.es.
2
l'\\iveau de. ~orme.s vilè.i\\\\e.s J de. coule.ur ~r·lse. 1
s'estompan1
3
Ninau
de. torme.s
plus vie.·\\ I\\e.s et ?\\us
,
estomp~es ..pans de dalles rot.he.use.":l ct\\s\\oC\\ue.e.s
se c.onrondQln\\ avec. c.1( n·\\ve.au ou dcnnon1 le
palier 4.
5
Plaqe.
avec.. frac1ion ~ine sllteuse \\Jers
\\Q \\alsse. de~ basses mers.
Ces plates-formes rocheuses présentent un paysage original
complexe de formes en creux aux dimensions variables. Au Cap Santa Clara,
les diamètres sont egaux ou inférieurs à 20 cm et donc de faible ampleur.
De la Pointe Saoué au Cap Militaire, apparaissent des marmites de géants
avec leur "travailleur" : ce sont des formes d'érosion tourbillonnaire
sur des platiers d'abrasion marine. De la Pointe Caléga à la ria comblée

de sable, sur les bancs rocheux, formes et microformes donnent un
paysage grandiose. Ce tronçon est une séquence-type où nous rencontrons
la totalité des phénomènes et des processus agissant dans leur plus
grande ampleur sur l'ensemble de l'estran du littoral à petites falaises
du Gabon. L'estran rocheux présente des formes typiques d'attaque bio
physico-chimique, sans nette hiérarchisation topographique ou spatiale.
A ce titre, une remarque importante résumée ici par LEBIGRE J.-M.
(1983b et 1990) mérite d'être soulignée: "La faible épaisseur et la
médiocre résistance à la corrosion des strates gréso-calcaires et mar-
neuses ne permettent pas la mise en valeur d'une zonation rigoureuse de
l'estran. Plates-formes, cavités, ressauts ou encorbellements sont
structuraux : les couches les plus réslstantes forment saillie avant
de s'effondrer et d'être à leur tour démantelées. Les platiers formés
par les dalles, affectés d'un léger pendage vers l'Ouest sont parsemés
de formes d'érosion (alvéoles, marmites, vasques - au sens donné à ce
terme par R. BATTISTINI - lapiez) variant au gré de la lithologie et
du diaclasage."
L'absence de zonation rigoureuse semble indiscutable pour
l'ensemble de l'estran rocheux du Gabon du Nord de l'Equateur. Ainsi,
par exemple à tel site côtier n'apparaîtront que les vasques et/ou les
micro-vasques, à tel autre des sillons ou couloirs, ou une zone de
défoncement des vasques avec ou sans lapiaz marin. Cependant, le sec-
teur central, de part et d'autre de la "plàge concave" de cette côte
rocheuse à petites falaises, semble échapper à la règle générale. Les
estrans rocheux ou platiers ou plates-formes d'abrasion marine révèlent
une richesse èn vasques et en micro-vasques très élaborées, dès la mi-

- 162 -
estran et plus bas. A ces formes, s'ajoutent des phénomènes de lapiez et
de cannelures : sillons et crêtes parallèles entre eux et perpendiculai-
res à la côte (Fig. 50, p. 163). Le modelé de l'estran gréso-calcaire
du Gabon présente des analogies avec les observations faites à Madagas-
car par BATTISTINI R.
(1980, 1981) dans le même contexte lithologique.
L'ensemble des figures de corrosion (Fig. 51, p. 163) Y est présent.
Une remarquable analogie apparaît entre les figures de corrosion sur
les plates-formes gréso-calcaires a Madagascar et au Gabon: vasques,
micro-vasques, cannelures et lapiaz marin (A, B, C, D, E, F, G, H, l et
J). Trois ensembles de formes se dégagent (BATTISTINI R., 1980 ; Fig. 51
p. 163) :
- Les formes courantes (A, B, C, 0) : des trous ou cuvettes
arrondis, vasques (Pl. IV n° 9 et Pl. V n° 12) et micro-vasques, à
tailles variables et a parois verticales, avec souvent du sable au fond
(A et C). Le A
évolué par une erOSlon poussee des cloisons, donne le B.
Le 0 (Pl. IV n° 7) représente des cupules jointives souvent peu profondes.
- Le E, G et F sont des "rainures méandriformes" , avec parfois
un fond de sable (Pl. IV n° 8). Le F marque la transition entre A, B, D
et E, G, HO. E, F. G et H font allusion à une acti vi té biologique perfor ante,
comme le creusement (Pl. V n° 11) dû à la corrosion biologique des pla-
tiers par les oursins lithophages (Pl. VI n013). Le creusement est sou-
vent suivi d'une coalescence des formes.
- l et J sont des sillons et des couloirs parallèles, souvent
- perpendiculaires ou obliques à la ligne de côte (Pl. V n° 10).

Fig. 50- Cap E.st~rias à Cap San\\a Clara
2onatlO\\\\ c1e \\'es1rall qr~so-cG\\cGire .
N
O+E
5
"T//
(BAlT/STINI R.
hori,) 01\\ . C.
(olre.ri\\e.sJ
AiI. ; 1380)
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1 zone
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micrO-VASQUeS
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1
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: visor C---) roche -mè.re.
1
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CJ re.S 0 - co ka i re.
1
B.N.
e,:M.N.Eo. -
-
~p~
W~r2\\ G
(inspiré de Battis fini R.,7J80)
'4:ZL17 .. ~ ~
~
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4:.Q..Dj}.ZI
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-
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~I
f-'
0>
W

PLANCHE IV - ALENTOURS DE LA POINTE EDIONGUE
B
A
7. al Recouverte d'algues, la
dalle rocheuse compacte
connaît'encore une évolu-
tion nulle.
bl En voie d'attaque, la
dalle rocheuse a dépassé
le stade de cupules de
la Planche II
n° 3 - 4.
8, La dalle gréso-calcaire
connaît une évolution
poussée. Les parties
saillantes de teinte
rougeâtre sont rapantes
et coupantes,
9. Le défoncement ou l'alvéo-
lisation est à son maximum.
Cette vasque a autour de
1,50 m de diamètre.
A affleurement meuble, son
fond contient du sable et
du matériau divers (débris
végétaux, graviers et
gravillons).

PLANCHE V
----.
10/ Alentours de la Pointe
Ediongué - De grands chenaux
apparaissent au milieu du
paysage des formes courantes
en creux du platier. La
teinte rouge§tre (oxydes
ferr iques) souligne une
indur ation.
11 a-b/ Alentours de la Pointe
Ediongué - Sur le platier
sont sculptées, par perfo-
ration biologique
probablement des figures
di ver ses.
12/ Cap Estérias -
Ce champ chaotique de
formes courantes non
incisives, est élaboré
dans des marnes ou des
marno-calcaires.

- 164 -
Les formes vives jeunes surplombent tC~Jgraphiquement les for-
mes estompées vieilles. Certaines formes courant,::s en micro-vasques
sont colonisées par des oursins, ou sont l'objet j'un encroutement
d'algues calcaires (Pl. VI n° 13). Des micro-mou~2s (Pl. VI n° 14) ou
des huîtres (Pl. VII n° 16-17) tapissent des dal~2s entières; cependant,
sur ces dernières, la corrosion semble inexistan~2, à moins qu'elle ne
soi t à son stade initial. L' encroûtement biologl"-~cle original, des alen-
tours de la Pointe Ediongué sur platier gréso-ca~~aire, est remarquable
au niveau du bas estran dans la zone de battemen~ des eaux à marée basse.
Signalons aussi sur les dalles l'existence de trè~es d'activités orga-
niques: figures construites par des micro-moule~ (Pl. VI n° 14), empreln-
tes des pelotes fécales (Pl. VI n° lS) illustran:: "l'importance des phé-
nomenes de bioturbation" (GIRESSE P., 1966). Enfl:l des blocs erratiques
métriques, a micro-cavités, sont sur l'estran rOCjeux. Leur origine est
à rattacher, sans nul doute, à une ancienne cuirèsse démantelée.
La morphologie de détail du platier sOLligne aussi l'action
de l'altération: rôle physico-chimique de l'eau ~e mer (dissolution)
en milieu carbonaté et à évaporation élevée. Les ~rocessus bio-chimiques
importants sont complétés par les processus mécanlques (abrasion par
les sables quartzeux et par des rudites). On rencontre quelques rares
galets mal élaborés dans du matériau meuble, mis 2 part les granules et
gravillons des marmites de géants. Tous ces processus et leurs agents
jouent un rôle important dans le façonnement des plates-formes rocheuses.
L'action marine est aussi notable. Au niveau des sites les plus diacla-
sés, le déferlement des vagues favorisent des phénomènes, d'une part, de
soutirage et d'affouillement entraînant l'effondrement de dalles gréso-

PLANCHE
VI
Alentour,.; de
le.
'oinL€c,.:lUN":T
13/ La dalle gr~so-calcaire pr~sente des figures,
14/ Des amas de micro-moules dessinent
15/ Ici se pr~sentent des figures
en "fleurs", de micro-formes de corrosion
des figures sur la plate-forme
d'empreintes de pelotes f~cales.
biologique par les oursins lithophages
rocheuse compacte.
(boules sombres), avec mise en place d'un
encroûtement blanchâtre (algues caltaires ?).

PLANCHE
VII
16/ ~p Estérias -
De nombreuses huîtres,
Impropres à la consom-
mation, tapissent le
pointement rocheux.
17/ ~p Estérias
idem

- 165 -
calcaires. dans l'ensemble de la zone intertidale et au pied des petites
falaises. Ainsi, à maints endroits, le platier est effondré en damier
(Pl. VIII n° 18 à 20 et Pl. IX n° 21), exemple au Cap des Pères. Ce
sont les lignes de diaclases, de direction globale Nord-Ouest, qui sont
exploitées suivant donc la maille tectonique. La fracturation du pla-
tier permet une nette appréciation de l'importance de la tectonique
dans l'évolution des formes de l'estran. Enfin, d'autre part, un colma-
tage se fait dans les milieux effondrés
propices à une sédimentation
fine sableuse et silteuse d'où, mise en place en général d'une plage
concave entre deux pointements rocheux. La figure 52 p. 166 et la
Pl. IX n° 23 nous en donnent quelques exemples.
Les rainures et les couloirs dûs à une action abrasive dans
les lignes de diaclases, l'abrasion due au va-et-vient des sédiments
sableux mobilisés par le déferlement des houles à la côte, les marmites
d'éroslon tourbillonnaire, les vasques, les micro-vasques et les lapiès
marins aigus et déchiquetés caractérisent ici des plates-formes d'éro-
sion littorale ou d'abrasion marine. Le résultat final est un champ
chaotique de platiers et de pointements démantelés ou en voie de l'être
(Pl. IX n° 22). Les faciès lithologiques semblent conditionner les types
de paysages du platier. Les faciès gréso-calcaires penchent pour un
paysage aux formes plus incisives et à évolution plus spectaculaire.
Les faciès marneux ont un modelé terne, moins grandiose. Enfin, ces
modelés d'érosion littorale soulèvent une question importante sur la
presence ou non de grès de plage ("beach rock") sur cette côte. En
effet, à s'y méprendre, certains faciès d'induration observés sur ces
platiers, surtout gréso-calcaires, nous ont fait penser a l'existence

PLANCHE
VIII
18
19
18-19-20 - Alentours
de la Pointe Ediongué
Suivant des lignes de diacla-
sage, le platier est disloqué.
Photo 18, au fond et à
droite: en position topogra-
phique haute par rapport au
reste de l'estran, aux mul-
tiples formes en creux et
induré en surface, le platier
joue un rôle de brise-lames
de houles à la côte. Entre
celui-ci et le haut estran,
il y a de grandes mares.
20

Jl~1!S.~.L!..: - ~ p_E_s_t-::é=r=i=a=s=====---............=-=-
21/ Le platier disloqué en
damiers (Pl. VIII -
n° 18 à 20) s'amenuise
en plaques, jusqu'à
disparaître compljtement.
22/ Le démantèlement d'un
pointement rocheux
commence ici par une
dislocation et un
effondrement de ses
bordures.
23/ D'une manlere classique,
pointements rocheux et
plages concaves ou autres
alternent. Au fond, se
profile le Phare du Cap
Estérias.

- 166 -
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La dalle rocheuse de l'estran est diaclasée •

- 167 -
ou à un début de formation de gres de plage. Cependant, la littérature
connue nie l'existence du phénomène dans le Golfe de Guinée (TRICART J.
et CAILLEUX A., 1974), et au Gabon (LEBIGRE J.-M., 1983a). Amenés sur
quelques sites certains, perplexes, n'osent se prononcer quand il
n'écarte pas systématiquement l'allusion au grès de plage. Pourtant,
"les grès de plage font partie du paysage des littoraux des mers tropi-
cales et subtropicales", écrit ROSSI G. (1988). Celui-ci révèle que sa
formation par exemple est récente, exhumée par l'érosion en 1975 sur la
côte basse et sableuse du Bénin. Pour le Gabon, il faudra certainement,
pour être fixé, attendre l'avis de spécialistes ayant vu et connaissant
le grès de plage. Que cela se révèle exact ou faux, toujours est-il que
les sites suspectés émergent remarquablement dans le bas-estran et au-
delà (Pl. X n° 24 à 26), et semblent jouer un rôle de brise-lames contre
les effets dévastateurs du déferlement des houles.
B - LES PLAGES
D'entrée, rappelons la médiocrité du réseau hydrographique
débouchant à la côte dans ce secteur. Celui-ci se réduit à des minuscules
rivières à vallées étroites s'écoulant sur l'estran. Concernant l'origine
des sédiments de plage, LANAU M. écrit: "L'apport des matériaux gros-
siers (sables) par les eaux continentales est réduit. D'autre part, le
transport des sédiments par la dérive littorale ne s'effectue que très
difficilement, ceux-ci étant piégés par les bancs rocheux ... Les sables
de plage ont donc une origine locale, et résultent de l'accumulation
sur place des produits de la désagrégation du substratum rocheux sous

PLANCHE
X
24
25
24-25-26 - Alentours de la
Pointe Ediongué
Le premier plan révèle un
haut estran sableux (plage).
Au second plan, la mi-estran
est le siège d'une mare,
marquant la transition entre
la plage et le platier.
Au troisième plan, en posi-
tion topographique haute par
rapport au reste de l'estran,
se trouve le platier ind~ré
(grès de plage ?), à l'exemple
du gros plan de la photo n° 26.
26

- 168 -
l'effet de l'altération chimique et de l'érosion par les vagues. Pour
les particules fines qui restent en suspension même pour une faible
agitation des eaux, on peut admettre une origine plus lointaine, par
exemple l'Estuaire du Komo", ou même le Sud de la Pointe Ngombé. La
désagrégation des colluvions, issus des altérites sablo-argileuses à
argilo-sableuses épaisses des petites falaises, apporte aussi du maté-
riel sédimentaire à l'estran. Les talwegs des petites rivières côtières
semblent exploiter, dans la ligne de petites falaises, des lignes de
cassures tectoniques. D'ailleurs, à ces endroits à aspect de ploiement
de couches en micro-plissements très localisés, la petite falaise dis-
paraît. En face, une plage classique masque totalement ou en partie la
roche sous-jacente. La mise en place de la plage semble relever d'une
action de colmatage. La plage limitée au haut estran est très réduite,
masquant la dalle rocheuse affleurante à la mi et au bas estran. Entre
deux pointements rocheux, ou aux endroits où la petite falaise est
estompée, la plage est concave et plus large en forme de mini-baie.
Le sable de l'estran contient une notable proportion de car-
bonates (C03) sous forme de fragments de tests coquilliers d'organismes
marins (lamellibranches, gastéroPOdes, échinodermes). Ce sont des sa-
bles essentiellement quartzeux à fraction fine très faible ou nulle
(moins de 8 %). En avant-côte, au niveau des plus basses mers apparaît
de plus en plus de fraction fine (vases silteuses). Nous avons procédé
à quelques granulométries des sables de plages. Les courbes semi-loga-
rithmiques (Fig.' 53'-A à~N;, W. 169-182)
nous apportent des données sur les
sédiments sableux de plages marines (Tabl. XII, p. 183). Au pied des
petites falaises, les plages discontinues ont une répartition spatiale

- 169 -
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Le sable quartzeux est fin
, bien classé et bien trié .La
courbe granulométrique est moyennement accusée. C'est un
sédiment platykurtique , à courbe de fréquence symétri~ue •
Le faciès granulométrique est logarithmique.

- 170 -
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Le sable quartzeux fin est bien classé et moyennement trié

La courbe granulométrique est moyennement accusée • C'est un
sédiment mésokurtique
, à courbe de fréquence symétrique •
Le faciès granulométrique est sublogarithmique •

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• La courbe granulométrique est très accusée. C'est Un
sédiment très leptokurtique , à asymétrie très positive.
Le faciès granulométrique est essentiellement parabolique •

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172 -
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classé et moyennement t r i é . C'est un sédiment très leptokur -
tique
, à courbe granulométrique extrêmement accusée et à
asymétrie très positive .Le faciès granulométrique est loga -
rithmique.

- 173 -
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Le sable quartzeux est très fin ,
très bien classé et très
bien t r i é . C'est un sédiment mésokurtique , à courbe granu _
lométrique moyennement accusée et à asymétrie très positive •
Le faciès granulométrique est logarithmique nettement dans
les sables très fins •

- 174 -
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Le sable quartzeux est très f i n ,
très bien classé
,bien trié
très leptokurtique • La courbe granulométrique est très
accusée. L'asymétrie est positive •
Le faciès granulométrique est nettement hyperbolique
dans
les sables très fins


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Le sédiment sableux est essentiellement quartzeux f i n . C'est
un sable mal classé , moyennement trié
, mésokurtique et à
asymétrie très positive
• Le faciès granulométrique
est
parabolique •

- 176 -
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Le sable quartzeux fin est mal classé ( hétérométrie ), peu
trié et platykurtique
La courbe granulornétrique est peu accusée.
L'asym~trie est tr~s positive
Le faci~s granulométrique est
lin~aire
irrégulier

- 177 -

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Le sable quartzeux est moyen, bien classé et moyennement trié.
C'est un sédiment mésokurtique ,à courbe granulométrique moyen-
nement accusée et à courbe de fréquence symétrique • Le faciès
granulométrique est sublogarithmique , ou à tendance linéaire.

- 178 -
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Le sable quartzeux très fin
est peu classé
, peu trié
• Sa
courbe de fréquence est symétrique .C'est un sédiment leptokur
tique
: mélange entre les sables très fins et les sables fins

Le faciès granulométrique est grossièrement hyperbolique •

- 179 -
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Le sable quartzeux est très fin
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bien classé et bien trié •
Le sédiment est platykurtique • La courbe granulométrique est
accusée. L'asymétrie est positive. Le faciès granulométri -
que est
nettement logarithmique dans les sables très fins et
fins •

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180 -
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Le sable quartzeux est fin , bien classé et moyennement trié •
Le sédiment est très leptokurt~qùe .Son asymétrie est très
positive .La courbe granulométrique est très accusée • Le
faciès granulométrique est sublogarithmique •


-
181 -
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Le sable quartzeux fin est moyennement bien classé, moyen -
nement trié
• Ce sédiment platykurtique présente une courbe
granulométrique peu accusée et une asymétrie très positive.
La courbe de fréquence asymétrique et bimodale ( à 400fl
et
à 125 fl
) souligne un mélange de deux sables dt origine diffé
rente : continentale remobilisé au haut estran lors des hautes
mers, et fluvio-marine
.Le faciès est sublogarithrnique •
Le sable quartzeux est ferruginisé
• Son usure est forte
(indice d'usure 440/800) et son état de surface luisant pour
des
formes émoussées,subanguleuses et rondes. Un aspect mat
apparaît sur certains émoussés et ronds

-
182 -
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Essentiellement quartzeux le sable grossier est bien classé et
moyennement trié
.C'est un sédiment très leptokurtique, ayant
une courbe granulométrique très accusée et une asymétrie très
négative .Le faciès est sublogarithmique •
Les grains quartzeux ferruginisés sont pollués des minéraux
noirs • La luisance domine sur le matériel subanguleux, anguleux
émoussé et rond. A n'tte irtfluencè.fluvio-marine le sable de
plage a un émoussé fort
(indice d'usure 344/800 ).

Tabl. XII - Données granulométriques du secteur côtier Cap Estérias - Cap Santa Clara (Fig. 53 A à N, PP. 169-182)
HAUT DE PLAGE
MI-PLAGE
BAS DE PLAGE
SURfACE
PROfONDEUR (20cm)
SURfACE
PR OfONDEUR
SURfACE
PROfONDEUR
ECHANTILLONS
A-G-I-M
B - H - J
C - K - N
D - L
E
f
Md
2, 30 (202,urti]
1,91 (286,urÎ1 )
2,40 (292,unll
3, 19 (111,unl)
3, 62 (81,uni)
3,56 (85,u~)
Vl
Mz
2,20
1,80
2,34
3,17
3,64
3,61
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1,3
1,66
1,41
1,07
1,06
1,05
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0,72
0,33
0,24
0,23
0,20
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Si
0,71
1,05
0,68
0,78
0,30
0,55
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Kg
0,87
1,07
1,45
3,3
0,90
2,70
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SKI
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- 0,22
- 0,55
0,45
0,76
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S. T.f •
10,60
13,33
49,83
63
94
88,5
f .G•
S.f.
55,12
34
15,16
25,5
1
2
sableuse
S.M.
27,87
26,66
7,5
4
1
1,5
%
S.G.
5, 75
20,33
22,83
4,5
1
1,5
S.T.G.
1
5,33
4,66
3
-
-
Type de sable
S~ f ;
s.M./S.f.
s.M./s.T.f.
S.T.f.
S.T.f.
S.T.f.
faciès granulométrique
L, P, S
S, I, H
P, L, S
L, S
L
H
1
b:;
W
1
L : logarithmique
-
P : parabolique
-
S : sublogarithmique
-
I: irrégulier
-
H: hyperbolique

- 18'4 -
variée de faciès sédimentaires hétérogènes, allant des sables très fins
aux sables très grossiers. Le grain moyen (Mz) et la médiane (Md) carac-
térisent un sable très fin dominant à fin, pauvre en C03 ,~ et en frac-
tion fine. Les sables de ces plages ont des caractéristiques très di-
verses: le classement est très bon à très mauvais, le triage est très
bon à moyen et les courbes cumulatives peu à extrêmement accusées
les sédiments étant soit platykurtiques, soit mésokurtiques ou lepto-
kurtiques. La synthèseàrévèle::des sables moyennement triés,~leptokurti­
ques (mélanges à deux populations de sable où prédomine l'une d'elles).
Les courbes de fréquence sont plutôt unimodales. L'asymétrie positive
caractérise un classement meilleur du côté des sables fins. Les faciès
granulométriques sont aussi variés. On retrouve ici les trois princi-
paux faciès des courbes cumulatives (CAILLEUX A. et TRICART J., 1959)
paraboliques (sédiments plus grossiers peu évolués), hyperboliques
(sédiments plus fins de décantation) et logarithmiques (sédiments fins
et grossiers mélangés et à évolution poussée). Le faciès logarithmique
dominant est typique des plages marines où des sables de diverses ori-
gines (marine, fluviatile, continentale) sont mélangé,s:. Dans le sens
du profil en travers de l'estran, la granulométrie des sables nous
révèle :
- Au haut estran : le sable est fi~ bien classé et moyennement
trié. C'est un sédiment platykurtique, à asymétrie très positive et à
courbe granulométrique peu accusée. Les actions hydrodynamiques y favo-
risent une grande agitation des eaux.
- A la mi-estran: le sable est très fin ou moyen, bien classé,
moyennement trié. C'est un sédiment leptokurtique, à asymétrie très po-

-185' -
sitive et à courbe granulométrique accusée. Les actions hydrodynamiques
y favorisent aussi une grande agitation des eaux.
- Au bas estran : le sable très fin est très bien classé,
très bien trié, mésokurtique et à asymétrie très négative. La courbe
granulométrique est moyennement accusée, l'agitation des eaux marines
y est moyenne.
Enfin, disons que l'hétérogénéité des caractéristiques du
matériel sableux est aussi certainement liée à la non-exposition fran-
che aux actions marines des houles du Sud-Ouest, de ces plages modéré-
ment abritées derrière les pointements Nord-Ouest et les dalles gréso-
calcaires ou marneuses.
Les plages ont des profils transversaux à forte tendance rec-
tiligne ou à pente légèrement concave. C'est souvent le cas des estrans
sableux entre deux pointements rocheux. Les valeurs de pente de profils
sont très faibles, autour de 1 0 sinon moins (Fig. 54, p. TI8@). Les pla-
ges du haut estran, séparées du platier affleurant au bas estran par
une grande mare, ~ . plutôt un profil légèrement convexe. Ces pla-
ges semblent engraissées (Planche X n° 24 et 25). Le sable de l'estran
présente, à l'observation, des formes principales (Fig. 54, p. 186). Il
Y a d'une part les crêtes et les sillons littoraux, avec leurs mares
avoisinantes dans la mi et le bas estran. D'autre part, comme consequen-
ce remarquable des actions hydrodynamiques marines (courants, tourbil-
lons), au haut estran apparaissent des formes mineures que sont les
rides de plage (ripple-marks) souvent dissymétriques.

Fig.
54 .. Exemples, de profils de plage
entre le Cap Estérias et le Cap
Santa Clara •
A • Plage entre deux pointements rocheux
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Plage de la Blondine : environ 20 m de large et une pente moyenne de 1°10.
Plage moyennement abritée à sédimentation de vase silteuse
sous-aquatique
au niveau des plus basses mers •
B • Plage du type concave
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DéQar.Q.~d·èr.e ~u Cap Estérias t entre le Phare et la PointeSaoué : environ
80 m de la~gi e~ 0'25 de ,ente moyenne •
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- lei! -
Enfin, cette approche de l'estran nous a révélé un secteur
côtier à alternance dalles rocheuses affleurantes et plages, au pied
de petites falaises discontinues. Le tracé du trait de côte est très
irrégulier. Des sections, soit rectilignes, soit concaves (sortes de
mini-baies et sièges de belles plages ; par exemple entre les Pointes
Calega et Ediongué d'une part, et au Nord de la Pointe Mombalikito
d'autre part), soit convexes alternent.
C - LES PETITES FALAISES : CARACTERISTIQUES ET EVOLUTION
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Nous parlons ici de "petites" falaises, ou de falaises "basses",
a cause de leur commandement égal ou souvent inférieur à 15 mètres.
Formées dans des sequences sédimentaires du Sénonien, elles sont faites
de roches (grès, marnes, calcaires) souvent altérées ou recouvertes
d'une imposante masse d'altérites. Cet aspect est une des consequences
de l'agressivité des conditions météoriques du milieu. En proie aux
attaques marines, les petites falaises apparaissent très irrégulières
dans leur tracé, leur profil et leur commandement,et discontinues dans
l'espace. Elles surplombent les platiers gréso-calcaires et marneux. Le
paysage côtier est analogue à ceux de la côte rocheuse de Kribi (KUETE M.,
1981 et 1986) du Cameroun voisin, ou de la côte à falaises à l'Ouest de
Fresco en Côte d'Ivoire (TRICART J., 1957) ; mis à part une lithologie,
~
une tectonisation conséquente et un paléoenvironnement différents.
L'approche du littoral au Sud de la Pointe Saoué appelle une
mise au point. L'origine des petites falaises semble due, en partie, à

- 188 -
l'évolution par érosion marine et érosion subaérienne d'un modelé conti-
nental aux formes convexes plongeant dans l'océan (Fig. 55, p. 189).
Ainsi, on observe à la côte:
- Des "versants-falaises" bU'.des "fàlaises:"versants"; (Œ)iLC:
_~-
entièrement revêtus de végétation. Les versants-falaises
s'observent par exemple dans les secteurs de la Plage de la Blondine,
au Nord des Pointes de la Case et Mombalikito. Ce sont donc des petites
falaises vives héritées du modelé convexe continental. Ils descendent
jusqu'au trait de côte, avec un contact basal beaucoup plus souvent
concave (colluvionnement). Parfois siège d'une ligne de cocotiers, la
base est fouettée par les vagues mobilisant des matériaux divers (billes
de bois, sables) [Planche XI, n° 27 à 29J.
- Des petites falaises marines vives, des secteurs en promon-
toires ou en rempart s'élevant au-dessus de l'estran donnant une côte
abrupte; exemple de la Pointe Mégombié (Fig. 56, p. 189). C'est le
stade ultime de l'évolution des versants-falaises. A leur base, affleu-
rent souvent calcaires, grès et marnes du Senonien.
Une approche ponctuelle de quelques profils géoPédologiques
nous permet d'appréhender la morphogenèse de ces petites falaises
côtières.
Cap Estérias et Pointe Saoué
Notre observation commence côté Anse Abaga. Nous partons d'une
micro-falaise rocheuse de 50 cm (Fig. 52, p. 166). C'est une assise
(1) TRICART J. (1957 et 1959), GUILCHER A. (1985).

- 189 -
Fig. 55 - DU VERSANT-FALAISE 'A LA PETITE FALAISE VIVE'
A
modele. col\\',naüe cOl'lve--x.e
8
arta9ue. érosive. maro,ne Q \\0
contine.n\\a\\, à ve.rsant-falaise
base. du ve-rsan\\-falao,c:.e
au conrad de
l'océan.
\\
\\
t\\'t1'\\~;'=='.J====Oc-~n
combinaison des acJions ~rCl':>ives marine.s et met~Grl~ue-s: e6ou\\emenh"
ablation basa\\e. '0' le 'Jusant - f'a\\ a', se. ec:.1 de.ve.nu
une- petite fa\\ai':>e vÎ'ie ° Cd1e.-c.°, ~VQ\\ue par
un recul ?aral\\~ le. à elle. -.m~me. 5~i'iant
un plan ~'abord oblique 1 ?UIS
'
ver1,cal .
'-'4-1..1===::;:::;;=== OCl1,Qn
En résumé le façonnement d'une fa.laiseici passe par les phases
principales suivantes :
- à l'origine t éxistence d'un versant d'un relief continental au
voisinage de l'océan,
- ;sapement à la base de celui-ci aUX marées des vives-eaUx ,encor-
b.ellement et éboulements,des pans du versant-falaise au haut estran
et t création d'une petite falaise de plus an plus nette,
- la petite falaise va reculer , parallèlement à elle~m3me "
en'reJ.'8'tion avec les act.ions subaériennes atles ac.tions .. marines
( érosion c6tière ).
La présence de la for@t second~ire surplombant le littora~_, au
sommet de la 'petite falaise, confirme aussi le passi~~cdti t~i~ant­
falaise à la petite falaise sur cette c6të du Gabon.
Fig. 56
POINTE MEGOMBIE
FETITE FALAISE ,
VUE DE L'ESTRAN

FOP.E,T
SeCONI)A''''E
/CQrbre'!> divH':> 1 bom bou 1
~;:::>S:~~D"'i~~
cocotier. o.)
E
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5
T
A
Ti

PLANCHE
XI - COTE A VERSANTS-FALAISES FORESTIERS
27/ Nord du Cap Santa Clara :
Versant-falaise ayant une
plage encombrée de billes
de bois et à engraisse-
ment sableux au haut es-
tran. Le haut estran a
souvent une micro-falaise
sableuse. Entre le bas du
versant-falaise et la
micro-falaise, il y a une
végétation de cocotiers.
28/ Plage de la Blondine:
Le versant-falaise est en
début d'attaque marine à
sa base. Aussi, son rac-
cordement avec le haut
estran est marqué par un
micro-abrupt vif, au som-
met duquel est fixé ici
un cocotier.
29/ Plage de la Blondine :
La végétation du versant-
falaise et des éboulis
s'écroulent au haut estran.
Au premier plan, les blocs
rocheux de la falaise
disloqués au haut estran.
La transition est de plus
en plus nette vers la
petite falaise vive.

- 190 -
meuble calcaire surmontée d'un horizon sableux, noire, très humifère et
racinaire (Fig. 57 ci-dessous).
F'
57
Micro ra\\aise
à \\' E~t du (ap Esté.rias
15,
-
r
La Pointe Saoué ou pointe de l'"Auberge du Cap" (sous-entendu
Estérias) est un promontoire d'environ 6 m de hauteur (Fig. 58 ci-dessous).
Fig, 58-
Promon1oire.
de. la Po·lnte. Saou~ (Auber~e)
f \\
'"
( \\
Mite.
Folais.e
" , ()
...
vive QI!
€lm
" "', (\\
... î\\ ,,,
n ... (\\ .. ' n ~-'--r
l

- ln -
La pointe vive présente une belle encoche (Planche XII n° 30) actuelle-
ment suspendue à plus d'un mètre au-dessus de la plage actuelle. MOMBO a~:-B.
et SIM8N T.-?
(1984) croient qu'il s'agit là, aux Pointes Saoué (et
Caléga ?), de témoins d'un ancien niveau marin supérieur, + 50 cm à + l m
par rapport au zéro actuel. Ceci ferait penser à une édification lors de
la Transgression Holocène. Cependant, il est possible aussi que ce ne
soit point le cas, mais que ce soit plutôt la manifestation d'un aspect
structural. Un plan de diaclasage ou de fissuration de la roche gréseuse
aurait subi un polissage marin (abrasion) subactuel, sous l'impact de
paquets de vagues chargées d'éléments sableux ou autres aux hautes mers-
des-vives-eaux. La premlère hypothèse nous semble plausible. Le bas du
promontoire de l '''Auberge du Cap" présente
un trottoir rocheux accolé
au bas de l'encoche, reste d'une plate-forme d'abrasion marine effon-
drée. En-dessous du trottoir
il y a un encorbellement, conséquence
d'un sapement basal actuel par les coups de boutoir des vagues. Ce sape-
ment favorise les effondrements des pans du trottoir en porte-à-faux
par rupture d'équilibre, suivant ou non le réseau de diaclases de la
roche. Aussi, remarque-t-on sur le haut estran des pans rocheux métri-
ques brisés, qui vont s'amenuiser en s'arénisant (Planche XII n° 30 et
31) .
Cap Militaire ou Ido-Kogo
L'observation de deux profils de falaises révèle une hétéro-
généité lithologique. D'une part, une petite falaise d'environ 3 m pré-
sente un profil pédologique de sol jeune (Fig. 59, p. 192). D'autre

PLANCHE XII
30/ Pointe Saoué
(Auberge du Cap)
L'encoche d'abrasion
marine dans le gr~s
du
Senonien
présente une belle
concavité dans le
profil vertical du
promontoire. Ce der-
nier présente un en-
corbellement, consé-
quence d'un sapement
basal par les vagues,
:~~r~~j~;;·
et un effon.drement du
trottoir. En reculant
~~~I
la Pointe Saoué aban-
donne d'énormes blocs
rocheux sur le haut de plage.
31/ Pointe Saoué
(Auberge du Cap)
Mêmes aspects que la
photo 30 vus d'un
angle opposé.

- 192 -
PROfIL
PEllOLOG\\QUE.
Dt
SCll "JEU\\'\\E
_I-\\O\\\\izot'l
A (liUmIFEM. \\ A
GRf\\\\t"\\S Q.u .... Il.,.ZE.U)(
GROS""ERo:.
) _ ~o cm
- - - f-IOR.t7.0~ C. (BE\\GE:. "l'leKE DE ROUGE A GRAiliS
QuA.I\\TZ.EUX
F\\\\'\\':l
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~Alt.R\\AUX
AUTf-IOCTOI'IES 1 ALTERITES) - \\,"tCl m
l
_
ROO-\\[ -MERE.
GRESO-CAlC.AIRE (GRAIN'> Q.U~\\\\U.EUX
TRES
fiNS) _ \\,\\Om
..lE;;;;;Y;=:l:::::::::=:::::::::::::::-::. 0 c. e Q Iï
part, une autre petite falaise à fort commandement, environ 15 m, donne
une coupe aux faciès divers (Fig. 60, p. 193). Aussi, nous constatons
que dans l'espace les hauteurs des petites falaises varient beaucoup,
localement et dans l'ensemble de cette côte. Cela est dû à une influence
directe de la proche topographie continentale. Et les affleurements
rocheux dans les profils en sont aussi influencés. Par exemple, en
allant vers le Sud, l'épaisse série lithologique du second site vue
ci-avant
s'amenuise. Dans ses coupes, le Cap Militaire laisse apparaî-
tre les vestiges des coulées de boues et de blocs (Fig. 44, p. 153 ).
Combinant ravinement et érosion dans le passé
ces coulées allochtones (effet de surcharge sédimentaire? instabilité
sédimentaire? séismicité ?) ont perturbé la disposition des couches
autochtones qui ont été ployées, à l'exemple des grès. Des calcaires
fossilifères (remarquables ammonites) affleurent, contenant de gros
blocs métriques en relation avec les coulées. Dans les environs, on
observe aussi des grès bitumineux (placages d'origine certainement
marine) .

- 193 -
C.OUH.
OE
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PEIllE
fALA\\S'ê
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VEGETAl"IOf1
SECClNOAIRE ( AVEC. DEC. l-If\\US-
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VENUS DU f-IAuT DE LA FALAISE
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oc.~an
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SABLE DU
ptLATIŒ
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HAuT
C.HAOTIQUE
P
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ESTRAli
A MICl'-O-FORt\\ES
OIt\\TEMEtI.
ROCl-\\EUX N.O.
ASSISE.
l'\\AI\\t\\O-C.PlLC.AIIl.E cot\\pl\\C.TE

- 194 -
Pointe Caléga
Fig.
61 - Fointe E:ùlüNGUE et alentour
PE.TITE
PLAGE.
C.ONCAVE
Pt~
EDIQtlGUE
ANCIENIiE
PETI1E.
l',\\..._~"~~<'.'::.y
RIA (?) A (OlMATA(;E.-",
~ABlE.UX ET A
MI\\t\\GI1.GVE. RtUQUE
extrait I.ei.l:.
98.3, 1/2(" U('l )
La petite falaise est discontinue au niveau des débouchés de
petites rivières sur l'estran. Les petites vallées de ces dernières cor-
respondent à des sites probables de ploiement des couches sédimentaires
senoniennes. Nous avons déjà signalé ce phénomène de micro-plissements,
localisés certainement le long des cassures tectoniques et donc consé-
quents. La petite falaise de la Pointe Ediongué a environ 5 m de hau-
teur. Constituée d'épaisses altérites, elle s'effondre dans sa partie
au-dessus des eaux marines (Planche XIII, n° 32). Les affouillements au
haut estran entraînent des affaissements et la dislocation de l'assise
rocheuse en gros blocs. Ainsi, la base de la petite falaise est comblée

PLANCHE
XIII
32/ Pointe Ediongu~ et alentours -
La petite falaise d'environ 5 m de haut est
faite d'~paisses alt~rites argileuses,
surmont~es d'un sol humifère sombre à sjstème
racinaire profond, et d'un mince affleurement
rocheux basal encombr~ de billes de bois.
)""\\:(,.~<:~:.''.--. --.
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~~F'·~'>~:-~~~~fi;
33/ Pointe Edionguè et alentours - La forêt littorale surplombante camoufle le sommet de la falaise.
A droite et au fond, la petite falaise s'estompe au niveau d'une petite vall~e en V drain~e et
devant laquelle il j a
une plage. A gauche
d'ènormes blocs ro-
cheux m~triques et
des pans disloqu~s
de la plate-forme de
l'estran, t~moins du
recul côtier
mêl~s
aux billes dE bois,
encombrent le pied de
la falaise; la pro-
t~gean t de l' aeti on
des vagues et donc
freinant son èrosion.

- 195 -
d'éboulis, de blocs (Planche XIII, n° 33), avec aussi une presence
insolite de galets marins mal élaborés dans du matériau meuble. Nous
avons signalé une presence simllaire entre la POlnte Saoué et le Cap
Militaire.
Pointe Momballklto __ Cap Santa Clara (Flg. 62 ci-dessous)
62
_ De. \\a PC:>Intt.
Mambo lil(,to au
(ar SO"\\Q CIl:1fC\\.'

Les alentours de la Pointe Mombalikito ont aussi une petite
falaise haute de 3 à 6 m très variable. Sa coupe a deux couches de cal-
caires compacts séparées par des marnes, le tout surmonté d'altérites.
Les calcaires s'individualisent sous forme de blocs rocheux aux formes
anguleuses. Ceux-ci constituent des colluvions au pied de la petite
falaise. De la Pointe Mombalikito à la Pointe de la Case, existe un
platier typique, c'est-à-dire une dalle rocheuse vers l'océan surmontée
d'une plage au haut estran. S'élevant de plus en plus, la petite falaise
(Planche XIV n° 34) présente une base compacte calcaire ou marneuse.
Souvent au contact altérites ou sol et assise rocheuse sous-jacente
existent des suintements ou sourcins d'eau (Pl. XIV n° 35) d'infiltra-
tion en milieu très perméable. Des terriers. sont
décelables aussi
au niveau de ce contact. De temps en temps, la petite falaise vive fait
souvent place au versant-falaise à profil convexo-concave (Fig. 63
ci -dessous) .
billes d~
clte.n\\.e.s, e.pcic;,se.s
bois
\\
f - - - - -
en lJene. rGf SQ-
b\\eu':>t's
oce.an
oc:>

PLANCHE
XIV
34/ Pointe IVlombalikito et environs-
La petite falaise à faible commandement
(environ 3,50 m) est victime d'une érosion
subaér ienne, se tr aduisant par un éc/oule-
ment de te oncs d' ar bl es au haut es tl an
A la bèse de son profil, se dessine
une concavité marquée (droite de la
photo), soulignant un for! impact
mar in lor s de'> h dutes mer s. Le haut
estran '>ableux est encombré de bille'>
de bai'>.
35/ Pointe Momball~ do et envir on,
La petite falaise présente la
coupe suivante du haut vers Je
bas :
un sol sombre à syst~me racinaire
tr~s dense,
une ligne de contact sol -épaisse
assise marneuse, si~ge de sourcins
(fragment de tuyau PVC) évacuant
sur l'estran les eaux d'infiltra-
tion,
- à la base, sorte d'encorbellement
discontinue Ou ir régulier sous
forme de niches partiellement
colmatées de sabl e de l' estr an.

- '19.:'7 -
Cocotiers et billes de bois (troncs d'arbre) occupent le haut estran.
Enfin la petite falaise atteint un maximum de hauteur à la Pointe de la
Case, 4 m environ.
Vue de la plage au Sud, la Pointe de la Case apparaît comme
un promontoire (Pl. XV n° 36). Elle recule par éboulements de blocs
subanguleux ou quasi-sphériques métriques (Pl. XV n° 37). Le site de la
Pointe de la Case marque le passage, au niveau de la rivière, entre une
petite falaise rocheuse à mince altérite sommitale et à fort commande-
ment,et une petite falaise meuble argilo-sableuse à faible dénivella-
tion. A la Pointe de la Case affleurent des marnes à blocs ou non sur-
montant des calcaires sous-jacents. Ces derniers apparaissent au bas
estran tandis que le haut de plage est sableux (Fig. 44, p. 153). De
l'autre côté de la rivière, sous la petite falaise argilo-sableuse et
sa plage (Fig. 64 çi-dessous ; Pl. XVI n° 38 et 39) sont masquées
Fi9' 64 - Sud d~ \\Q Peinte. de. \\0 CASE
arbres clive.rs
en vOIe de.
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PLANCHE
XV
36/ Pointe de la Case
Le premier plan pré-
sente une belle plage.
A droite, le tronc
d'arbre écroulé et le
tas de colluvions sur
le haut estran révè-
lent une nette action
érosive de la petite
falaise argiJo-sableuse
dont nous en apercevons
une por tion. Au fond et
toujours à droite,
dans le même aligne-
ment, le sable de
l'estran bouche la
sortie de la rivière
de la Pointe de la
Case. Plus en arrière au fond, à gauche et s'avançant vers l'océan, la Pointe de la Case.
37/ Pointe de la Case
Vue de près, la pointe est en
voie d'éboulement sous l'impact
des vagues.

PLANCHE XVI
LA FALAISE BASSE ET VIVE, ARGILO-
SABLEUSE, DU SUD DE LA POINTE DE LA CASE
38/ La coupe présente au sommet un sol peu
épais et faiblement racinaire. Ensuite,
suivent des argiles sableuses bariolées,
puis des argiles plus compactes et à
litage net. Le haut estran sableux est
aussi nourri en matériaux par les pans
d'altérites qui se détachent de la
falaise basse (photo 39 B).
39/ A. Nous distingons
trois niveaux du haut
vers le bas: le sol,
avec le système raci-
naire ; puis les
terriers.
Ces deux niveaux
argilo-sableux sont
très friables. Enfin,
un lit argileux net
sert de transition à
une roche plus
compacte.

- 1~!3 -
inéluctablement des couches gréseuses diverses à pendage N.O. affleurant
au Cap Santa Clara (Fig. 43, p. 151). Il y,:,a:=:icinevidénce .. d"ui:le'. "n,.
variation latérale de lithofaciès de part et d'autre de la rivière,et
donc discontinuité entre couches sédimentaires. Le large emplacement
de 40 m de la rivière correspondrait à une faille S.O.-N.E. conforme au
réseau tectonique du contexte géologique. La petite vallée, du moins
dans sa partie côtière, serait sur une ligne de faille. Le schéma qui
se dégage est le suivant. D'abord, le compartiment de la Pointe de la
Case, à couches massives et compactes, est relativement plus haut; le
recul côtier notable y est plus lent. Ensuite, le compartiment de la
petite falaise argilo-sableuse, relativement plus bas, est plus vulné-
rable à l'érosion côtière. Il y a un net décalage de 130 m entre la
ligne de côte au Nord du cours d'eau et celle au Sud à recul rapide.
Nous osons affirmer qu'il y a bel et bien évidence d'une cassure tecto-
nique commandant encore une fois l'architecture et la morphogenèse
côtières. Cependant, si les gres sont le terme basal des séquences du
Senonien de ce littoral, alors que sont devenues les marnes diverses et
même les calcaires qui devaient les surmonter? Peut-être qu'elles ont
été érodées intensément lors de l'Episode Ogolien ? Au fur et à mesure
que l'on va vers le Cap Santa Clara, la petite falaise s'estbmpe~ pour
laisser la place à une micro-falaise rocheuse ou sableuse d'environ
50 cm au haut estran. Au S.E. du Cap Santa Clara, subsiste un surplomb
gréseux d'environ 2,50 m au-dessus des eaux (Fig. 43, p. 151) et qui
s'estompe en allant dans la Baie Akouango (Estuaire du Kamo). Enfin, il
faut souligner la présence des pointements rocheux prolongeant les pla-
tiers dans l'océan vers le s.-s.o. depuis la Pointe Mombalikito jusqu'au
S.E. du Cap Santa Clara.

- 199 -
CONCLUSION
Comme caractères communs, les petites falaises ont une hauteur
très variable dans l'espace, entre 3 m et 15 m. Leur profil est souvent
raide ou subvertical à roches sédimentaires (marnes, calcaires ou grès
calcaires) résistantes à la base, et à roches tendres en décomposition
(altérites) au-dessus. Seul le Sud de la Pointe de la Case a une petite
falaise à formation homogène argilo-sableuse. La ligne de falaise est
très irrégulière, très découpée, vue de l'océan. La ligne de côte est
aussi très sinueuse, marquée par des rentrants (plages concaves, vallées
de petits cours d'eau côtiers), par des promontoires et entrecoupée par
des sections rectilignes. Le paysage de cette côte rocheuse à basses
falaises et à platiers est très varié. Ainsi, l'esquisse d'une typologie
de ces petites falaises en général vives présente (Fig. 65, p. 200) :
- Le type versant-falaise à couvert végétal (A) : versant
convexo-concave du modelé continental typique d'une côte de submersion.
Le versant-falaise n'est pas ici une falaise morte puisqu'il est touché
par le déferlement des vagues aux hautes mers. Sur le littoral, la dalle
rocheuse est quasi absente lorsqu'elle n'est pas simplement caché sous
une plage. A défaut, le platier typique présente un haut et un mi estrans
bien engraissé en sable, occultant la roche sous-jacente quasi-affleu-
rante au bas estran. La plage du haut estran a une micro-falaise sa-
bleuse d'environ 50 cm donnant un gradin sableux en contact avec la
base du versant-falaise.
- Le type simple ou classique (B).

- 200 -
,
Fig. 65 - PROFILS
'IlI~~""E!i$~,:
DES PETITES FALAISES COTIERES DU GABON •
A
B
platier
plage
c
D
peti te falaise
argilo-sableqse
plage
plage
E
(typique
des latitudes intertropicales,
sur roche calcaire
t
gréso-calcaire ou -
marno~calcaire ).
r
a Héri tes
"A
rocfieux
ou encorbellement
roc
le type complexe à mi-altérites mi-rocheux t
à 'trottoir et à encorbellement
ex. de la fte Sa~ué
F
G
trottoir
/roCheux
/ébOUliS
roche

- 201 -
- Le type évoluant sous la conjugaison des actions subaérien-
nes et des actions marines (C, D et E)
- Le type à trottoir rocheux ou les actions subaériennes
semblent l'emporter sur les actions marines (F) ;
- Le type à altérites épaisses dans la totalité du profil (G),
évoluant sous la prépondérance des actions subaériennes mais, stabili-
sée à la base par des blocs rocheux durs disloqués cependant submergés
lors des hautes mers.
Cette côte rocheuse connaît dans l'ensemble une érosion non
négligeable. Le phénomène du recul côtier nous est attesté par la
destruction spectaculaire des baraques de "week-end" au haut estran
(Pl. XVII n° 40),
sur
les lieux à occupation humaine. Les secteurs a
micro-falaises et a petites falaises nous donnent des preuves irréfuta-
bles du phénomène
- Actions subaériennes (sommet des falaises ou a mi-paroi)
importance de la météorisation ;
arbres divers (cocotiers, palmiers, etc.) déchaussés et
écroulés au haut estran ;
horizon A humifère et racinaire en filet pendant au sommet
des falaises ;
blocs écroulÉs sur le haut es~ran, au pied des petites
falaises, et formant éboulis ;
colluvionnement au pied des falaises à altérites épaisses
argilo-sableuses très meubles, sous l'effet de surcharge
aquifère des eaux d'infiltration et favorisant des mouve-
ments de masse localisés ;

PLANCHE XVII
40/ Entre le Cap Santa Clara et le Sud de la falaise argilo-sableuse
Au premier plan, nous avons les conséquences des effets destructeurs
de lrérosion marine: tronc de badamier déchaussé et écroulé, système
racinaire mis à nu, tronc d'arbre étalé sur la plage en arrière de
la baraque. Cette dernière est elle-même ébranlée et submergée à
chaque marée haute; son démantellement doit avoir déjà eu lieu.
La micro-falaise sableuse, d'environ 50 cm ici, est un aspect
caractéristique de la côte en recul.

- 202 -
- Actions marines a la base des petites falaises
attaque basale avec effondrement de pans, désagrégation
colluviale et maintien de la rigidité des profils
corrosion littorale du matériau gréso-calcaire ;
action mécanique des vagues d'où chocs et fissuration
plus intense au niveau des diaclases et autres points de
faible résistance des roches ; encorbellement basal et
dalle rocheuse disloquée ;
présence d'une micro-falaise d'environ 50 cm, rocheuse ou
sableuse au pied des versants-falaises.
Ainsi, les petites falaises connaissent une morphogenèse for-
tement influencée par les processus subaériens et les processus marins.
Leur façonnement, ainsi que celui de leurs platiers associés, est post-
holocène et actuel. Le recul des petites falaises est parallèle au pro-
fil initial, par à-coups sous la direction des conditions météomarines.
La saison pluvieuse (mi-février à mi-mai et mi-septembre à mi-décembre)
et les périodes de grandes houles (grande saison h~drologique froide de
mai à septembre) sont les moments les plus favorables aux actions morpho-
genétiques.
L'approche morphométrique du recul côtier s'avère difficile
sur le littoral du Cap Estérias au Cap Santa Clara. Ceci à cause de ses
lithofaciès variés, tant sur les estrans que sur les petites falaises.
Aussi, l'érosion côtière est commandée par différents paramètres tels
les incidences des houles et des vagues, les types lithologiques d'estran,
les sites abrités ou non par rapport aux pointements rocheux du plus que

- 203 -
bas estran. Nous avons procédé à quelques mesures à partir des docu-
ments cartographiques quelque peu fiables, entre 1960 et 1983. En fonc-
tion des stations d'approche, les faits suivants retiennent l'at~ention.
Les secteurs à estrans gréso-calcaires indurés en surface, très compacts
et/ou les secteurs à pointements rocheux s'ancrant bien sur le conti-
nent, et les secteurs à promontoires ou à falaises ayant une épaisse
assise rocheuse très dure, reculent assez difficilement. En exemples,
citons le Cap Estérias, la Pointe Saoué, le Cap Militaire, la Pointe
Ediongué, la Pointe de la Case et le Cap Santa Clara. Les secteurs a
versants-falaises sont soit à recul nul, soit en voie d'attaque
marine, d'où rupture de pente au bas par une micro-falaise sur altérites.
Ce dernier cas a été vu par exemple à la Plage de la Blondine (Pl. XI
n° 28). La falaise argilo-sableuse au Sud de la Pointe de la Case est
celle qui recule le plus vite sur cette côte. Entre le Cap Estérias et
la Pointe Saoué, les plages, à concavité marquée dans la ligne de riva-
ge
ont reculé de 120 m en 23 ans; soit une moyenne d'environ 5 m/an.
Au Cap des Pères, la côte a reculé de 75 m en 23 ans, soit une moyenne
de recul d'environ 3 m/an. A la concavité au Sud de la Pointe Caléga,
un recul modéré pour ce site se chiffre à 1,5 m / an (entre 1983 et
1986). La Pointe Mombalikito a 55 m de recul en 21 ans, de 1962 à 1983,
soit une moyenne annuelle de 2,5 m. Les valeurs sont très variables, en
fonction des sites et des situations. Du Cap Estérias au Cap Santa Clara,
il peut être retenu un moyenne annuelle inférieure à 2 m de recul côtier
pour les sites les plus sensibles.

- 204 -
CHAPITRE III - LA COTE DU CAP ESTERIAS A LA POINTE AKANDA
=====-==========
===================~======================
(le type mixte sableux et rocheux)
Ce littoral irrégulier est orienté o.s.o. - E.N.E .• Il est
l'unique tronçon littoral marin échappant à l'orientation générale
Nord-Sud du Gabon Nord côtier. Ce littoral bas rocheux et sableux est
tronçonné en trois anses variablement grandes séparées par des pointes
rocheuses (Fig. 66, p. 205) :
- L'Anse de la rivière ABAGA, abusivement appelée sur les
cartes I.G.N. "Baie" Abaga, entre le Cap Estérias et la Pointe rOOLO
- L'Anse de la rivière BAGNA, entre la Pointe rOOLO et la
Pointe BOLOKOUBOUE ou BOLOKOBOUE
- L'Anse des rivières MAMBOUMBE ou MAMBOUMBA
et MOKA, entre
la Pointe BOLOKOBOUE et la Pointe MOKA. De la Pointe Moka à la Pointe
Akanda se profile une section grossièrement rectiligne, beaucoup plus
intégrée à l'Estuaire de la Mondah.
La végétation en arrière-côte est la forêt littorale. A
l'Ouest de la Pointe Bolokoboué, au débouché côtier des rivières Abaga
et Bagna, apparaît un mince rideau de grands palétuviers sur leur rive
droite en général. A l'Est de la Pointe Bolokoboué la mangrove dense,
de plus en plus présente, alterne avec la forêt littorale à clairières
et à marécages.
Enfin les plus belles formes sableuses de construction litto-
raie apparaissent ici : des flèches à pointe libre ou a crochets succes-
sifs. Situées au centre de chacune des trois anses, ces formes sableuses

Fi5' 66 - Situahol"l du Littoral du Caf Esterias à la Pointe AKanda.
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- 206 -
d'accumulation ont une morphogenèse liée en partie aux exutoires côtiers
des rivières Abaga, Bagna et Evouno-Evouda.
l - LA SITUATION GEOLOGIQUE
D'Ouest (Cap Estérias) en Est (Pointe Akanda) affleurent des
formations géologiques des plus récentes au plus anciennes. C'est ainsi
que nous avons (Fig. 24, p. 93)
- La séquence régressive du Senonien (marnes ;C;' calcaires et
grés-)
du Cap Estérias à l'Anse Bagna ;
- La sequence transgressive du Turonien (calcaires, marnes
grises et bleutées, marnes gréseuses fossilifères, calcaires de Sibang),
de l'Est de l'Anse Bagna a la Pointe Moka
- La séquence régressive du Cenomanien (sables, argiles et
gres rubefiés continentaux) à l'Est de la Pointe Moka.
A l'Est de la Pointe Bo16Ko00Ué, les séquences du Turonien et
du Cenomanien sont recouvertes d'alluvions récentes. Celles-ci sont en
relation avec l'imposant système hydrographique de rias à mangrove et à
sédimentation très fine (vase) qu'est la "Baie de la Mondah". Avec les
épandages sableux continentaux sous couvert herbeux ou forestier, les
alluvions récentes révèlent un milieu côtier récemment ennoyé. Nous
faisons allusion à l'ennoyage généralisé de cette côte lors de la trans-
gression Holocène ([5000 ans à 5 000 ans B.P.), suivi d'un colmatage et
d'une sédimentation principalement vaseuse.

- 207 -
2 - UNE TOPOGRAPHIE BASSE
Le proche relief d'arrière-côte n'est guere remarquable. A
l'origine
certainement un modele collinaire convexe sous forêt, au-
jourd'hui les formes sont très abaissees. Le long de la côte, les points
cotés vont jusqu'à 8 m. En allant un peu plus dans le continent, la to-
pographie s'élève entre 12 m et 20 m, à 1,5 km de la côte. A 5 km du
littoral, quelques rares formes isolées, en croupes estompées, sont à
50 m (au lieu-dit Safala) voire même 65 m d'altitude, au Sud-Ouest de
la Pointe Akanda. C'est donc assez loin dans le continent qu'apparais-
sent des ensembles laches d'isohypses. Dans l'ensemble, la topographie
est faiblement ondulée sur du matériau sabla-argileux à argilo-sableux.
Le
milieu très arrosé (Cap Estérias : 3485 mm d'eau / an) et les terres
inondables à marigots sont favorables a une hydromorphie et à un engor-
gement des sols.
Le chevelu hydrographique lache a une dizaine de débouchés à
la côte. D'Ouest en Est, ce sont les rivières suivantes, des plus peti-
tes aux plus grandes : Abaga, Ewendja, Bagna ou Mabagna, Evouno-Evouda,
et enfin Mamboumba et Moka. Ces deux dernières sont en relation avec le
système hydrographique de la Mondah au travers de la Ntsini. Ce sont
deux cours d'eau originaux, sans source, communiquant au Nord avec
l'OCéan Atlantique dans la Baie de Corisco et au Sud avec la grande ria
Ambouchou-Tsini (Mondah). Mamboumba et Moka sont en milieu de mangrove
dejà bien développee. En relation avec le milieu de la Mondah, des sé-
quences mangrove-tannes y ont été d'ailleurs étudiées: VILLIERS J.-f.
(1973), LEBIGRE J.-M. et MARIUS C. (1981), LEBIGRE J.-M. (1983),

- 208 -
LEBIGRE J.-M. et WEYDERT P. (1984) et enfin LEBIGRE J.-M. (1990). Sur
le continent, l'ensemble de petites rivières avec leurs ramifications
rendent la circulation difficile sur des terrains à engorgement quasi
permanent, sous forêt secondaire. Aussi à la côte leurs débouchés po-
sent un véritable problème de déplacement sur l'estran: par leur lar-
geur de 2 à 5 m pour les moindres et 50 à 100 m pour les grands, et
une profondeur relative non négligeable. Ces deux paramètres sont
croissants d'Ouest en Est.
3 - L'INFLUENCE MARINE A LA COTE
Elle est remarquable sur un littoral à pente très faible
subissant directement l'influence des courants de marée semi-diurne.
Les vagues déferlent à la côte. Une dérive littorale se fait vers
l'E.-N.E .• Les flèches sableuses à pointe libre des rivières Ab aga ,
Bagna et Evouno-Evouda, témoignent favorablement de l'influence de
cette dérive. Ceci révèle donc des actions importantes de transport et
d'accumulation. Les actions hydrodynamiques sur ce littoral ne peuvent
être dissociées de sa situation dans la Baie de Corisco. La Baie de
Corisco connaît une houle de direction générale vers l'Est. Des varia-
tions de direction, vers le N.E. ou vers le S.E., alternent commandées
par des conditions hydrologiques (saisons, fetch ... ) dans le Golfe de
-
Guinée. La direction principale Est des houles est confirmée par l'orien-
tation, vers cette même direction, des queues de comète sableuses à
l'arrière des ilôts Hoco, Leva, Banié et Cocotier (carte hydrographique
S.H.M., 1960 - n° 6183).

- 209 -
4 - MORPHOLOGIE COTIERE
La reconnaissance du terrain jusqu'à la Pointe Bolokoboué et
la cartographie générale (Fig. h. t. n
III et autres figures ci-après)
nous ont permis d'étudier cette côte,et de dégager les caractéristiques
fondamentales et les formes dans les trois anses.
A - L'ANSE ABAGA : DU CAP ESTERIAS A LA POINTE IDOLO
A maree basse, un large estran sableux caractérise ce secteur
littoral. Cependant, vers l'Est, au-delà du débouché de la rivière Abaga,
affleure une dalle rocheuse orientée N.-N.O .. L'estran rocheux présente
deux aspects
soit une plate-forme large entre 40 m et 60 m et longue
jusqu'à 400 m, soit des arêtes ou aiguilles rocheuses de 100 m à 500 m
plongeant dans l'océan (à l'Ouest de la Pointe Idole). C'est un estran
rocheux très peu évolué (Pl. XVIII n° 41), à pellicule sableuse le recou-
vrant d'une façon discontinue mais remarquable. C'est encore le platier
typique des côtes gabonaises, avec toutefois une présence sableuse bien
étendue au centre de l'anse. Le sable a une origine marine (dérive lit-
torale vers l'Est), et une origine continentale (produits d'altération
apportés par les rivières côtières Abaga, Ewendja ... ). La plage se dé-
couvre largement sur 40 a 200 m, sur une pente générale très faible
autour de 2°. Le profil de plage (Fig. 67, p. 2~O) présente au haut es-
tran une micro-falaise vive de 20 cm ou plus, sableuse ou rocheuse
(Fig. 57, p. 190), et une pente plus élevée d'environ 3°. La mi-estran
est le siège de mares et de rides de plage ; et en même temps la pente
de plage s'atténue en allant vers l'océan.

PLANCHE XVIII
41/ Cap Estérias
Vue de l'Anse Abaga, au
fond appara!t le phare.
Entre deux plages, la
roche affleure avec ses
formes courantes en creux.
43
42 et 43/ Anse Abaga, près du Cap Estérias.
L'aspect spectaculaire de l'érosion marine est caractérisé par
ces troncs d'arbres abattus lors des hautes mers.
Le recul côtier est rapide ici.

Fi.'g.
67 -
PROFI,L DE L'ESTRAN DE L'ANSE ABAGA •
r~urré 4'arbustes
et d'herbes.
RareStlc>co't1ers ,
v
ba(Li;iBi:ë'Ù;:ou
ricittau 'de
bancs sableux à.
pa;l:é t ùviers
palétuviers
ripple - marks
rivière
A:'Daga
bâches
l
( eau marine )
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l
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micro-falaise
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Cc.e.a.n
~
....
1
n~c.lle Abaga
haut
estran
mi-estran
sableuse
Bienqy.e caractérisant unec8te d'accumulation, l'éxistence de la
flèche Abaga est aussi fonction de la rivière Abaga •
r:
Li9.c8te est.,&uasienrecul ici , commell'Gus.l/at-teat-entl'JIIS
-J
é.~me:nta sui va.ts : 'micro-falaise d ':.anvi-ron 30 cm .irœgJlur3.:,té qe
1a';,Ç..~1t.f),' ,arbre~ di ver~ ( cocotiers , ba.datl'\\iers , palmiers ••• )
au s·i4xèm8 racin&ire dec-haussé au haut estr.an •
F),e'luant vers PEst leacrochets sucoessifs de la flèche Abaga sont
B\\lBsi piQgressive~en.t phytostabilisés par une végétation arbustive
et herbacé
.
Aux marées trks hautes de vives-eaux , les eaux marines submergent la

1.af'lèche •
Ira pl.age est large. autour d'une centaine de mètres. Le matériel
de l'estran sableux présente une fraction très fine ( silt ) •
N
f-'
o

- 21~ -
Le tracé de la côte de l'Anse Abaga est concave, typique d'une
plage de fond de baie. Le trait de côte est instable et en recul, sous
l'action d'une remarquable érosion côtière. Celle-ci est commandée par
les agents morphodynamiques marins que sont les houles et les vagues à
la côte. La concavité de l'anse s'accentue indiscutablement. Concernant
l'approche morphométrique du recul côtier présent ici, nous constatons
l'aspect délicat d'un travail uniquement sur les documents cartographi-
ques. Ainsi, nous signalons le côté non fiable de la cartographie de
base (1/50 000, I.G.N.) de la région littorale du Gabon septentrional,
et une méconnaissance du terrain par des flagrantes erreurs de figura-
tion. En exemple, voyons la carte Libreville 3b NA-32-IV (1983), dans
le Sud-OUest de la Pointe Bolokoboué allant vers l'Anse Bagna: une
fausse figuration présente un estran sableux. En réalité, il s'agit d'un
estran rocheux, très large entre 60 m et 320 m, bien figuré sur la carte
Libreville au 1/20 000 Feuille Nord (I.G.N., 1983). D'autres erreurs
peuvent être signalées dans l'environnement de la Baie de la Mondah :
confusion entre l'estran sableux, l'estran-slikke et bancs vaseux. OUtre
l'exploitation directe des photographies aériennes et la pratique du
terrain, les cartographies de l'I.G.N. au 1/20 000 (Brazzaville 1962
surtout) et du S.H.M. au 1/100 000 (Baie de Corisco, Rivières Mondah et
Muny - 1960) restent fidèles à la réalité.
En tant que forme construite évoluant avec l'ensemble de la
côte en recul, la flèche Abaga donne une idëe de l'ampleur des modifica-
tions du milieu (Tabl. XIII, p. 212).

-
21.2 -
TI:bl. XIII - Flèche Abaga à Pointe Libre : progression vers l'Est par
rapport au Point d'ancrage sur le continent
Largeur
Années
Longueur
maximum
Progression vers l'Est
1962
140 m
-
300 m
-
620 m
Moyenne
. en 21 ans
en
entre
soit
320 m
24 ans
10 m
1983
440 m
50 m
14 m/an
en 3 ans
soit
et 20 m
soit
25 m
par an
100 m
par an
1986
760 m
40 m
-
+
par an (?)
+
Ceci est une moyenne prudente
La Fig. h. t. IlIa (1962) ne présente pas de flèche Abaga
dans l'anse. C'est sur la fig. h. t. IIIb (1983-1985) que celle-ci se
profile nettement dans le paysage côtier. Sa mise en place semble avoir
eu lieu autour des années 70, décennie présumée d'une importante accumu-
lation au niveau de l'estran. Et malgré l'action présente de l'érosion,
un engraissement se poursuit au centre de l'anse et aux débouchés des
rivières.
B - L'ANSE BAGNA
DE LA POINTE IDOLO A LA POINTE BOLOKOBOUE
Le littoral de l'Anse Bagna présente deux aspects. Côté Est
un estran rocheux large de 300 maximum apparaît nu à marée basse, sans
aucune évolution spectaculaire (Fig. 68, P .2ùl(3) .

- 213 -
Fi~. 68- Estran rocheux du 'Sud-Ouest d~ \\a Pointe. Bo\\oKobou~
de. 150 c.m
platter s1ric.Îo se.f\\':>\\..l (SC1{\\S ?,\\o.<je. ou hC1\\.lÎ
(
estron) Q diac.lase.s N.O. e~ aux formes
- - - - 7
de. corros\\on pe.u é.\\Qboré.~s.
On y note la présence "insolLi te" d' une cuirasseferraHitiqu~:
démantelée..,
sous forme dè blocs erratiques d'une grandeur métrique
(Pl. XIX n° 44). Ces blocs se désagrègent et donnent des amas de pisoli-
thes
··ferr:tquess
L'estriliJ rocheux est aussi le siège d'un diaclasage
de direction N.~. se perdant vers l'océan. C'est devant le village 8010-
koboué, à l'Est de la pointe du même nom, que l'estran rocheux commence
à être recouvert de sable e~ de limons sableux, au pied d'un versant-
falaise à profil convexo-concave estompé mouillé par les eaux des hautes
mers (Fig. 69, p. 214 ; Pl. XX n° 45 et 46).

PLANCHE XIX
-.-.:.-~
~. ~
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.' .
44/ Anse Bagna côté Est, près de la Pointe Bolokoboué.
En arrière-plan la forêt côtière envahie par les hautes mers est attaquée,
ainsi que le continent, par l'océan. Le recul côtier est confirmé par ces
troncs d'arbres écroulés au haut estran. Une dalle rocheuse compacte révèle
un estran très vaste, à marée basse. La roche est nue non évoluée. Deux
aspects remarquables y apparaissent : des lignes de diaclases visibles au
centre et se perdant vers le N.-N.~. dans l'océan à droite; des blocs erra-
tiques centimétriques à métriques, vestiges certainsme~' d'une cuirasse (stone-line)
démantelée. Ces blocs se désagrègent et individualisent des pisolithes ferriques.

PLANCHE XX
45/ Pointe Bolokoboué (Villag0
Au fond la dalle rocheuse
affleure en pointe. Entre
cette pointe au fond et
celle au premier plan,
apparaît une petite plage.
46/ Pointe Bolokoboué (Village)
A gauche de la photo 45 et
donc plus à l'Est, la
dalle est recouverte
quelque peu de sable.
En arrière, l'estran est
limité par une micro-falai-
se à minuscule encorbelle-
ment. Au premier plan, se
dresse un palétuvier a
racines-échasses.
47/ Vue vers l'Est
Anse
Mamboumba-Moka
A quelques mètres à gauche
de la photo 46, la man-
grove prend brutalement
de l'ampleur.

- 214 -
Fig- 69- Plot'Ier du Yi\\\\o'je. BoloKo6oué (Pointe. ~aloKobdu~ côté. t'=>t)
ve rsan~ - foln\\ se.
d'e.nviron 3 m
{
Côté OUest, le sable de plage masque une large partie de la
dalle rocheuse. D'origine analogue à ceux de l'Anse Bagna, ce sont des
sédiments sableux à fraction fine de plus en plus notable. De par leur
importante sédimentation, le centre et l'OUest de l'anse sont l'objet
de constantes modifications morphologiques. C'est ainsi gae nous avons
des paysages différents en 1962 (Fig. h. t. III),c-eneili9798{Fig. 70,-p. 2Ù!5) ,
en 1983 à 1985 (Fig. h. t. III) et en 1986 (Fig. 71, p. 2lli6).
L'Anse Bagna présente un profil concave, comme nous l'avons
décrit pour l'Anse Abaga. La pente de plag~ est égale ou inférieure à 2°.
L'estran est limité côté continent par une micro-falaise meuble (Fig. 68,
p. 2ill8) d'environ 50 cm : niveau pédologique sableux,racinaire dense
(Pl. XXI n° 50). Cet aspect est une caractéristique du recul côtier, et

Fi~. 70_ Anse. BAGNA
siTe. littoral en 1513 (pho1c5r. a~r \\.G.li. l'?l GI\\B 06/~oo 1R )
!labl.. "f à v~'1e.tation herbac.é....t orbu"iiv.. 0
Sabl.. vif nu (plo~~)
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D",iv .. littoral ..
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"Ploti.,etpo'",l..m.."h
Jhumi~t
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C O N
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La flè'che Bagna n'est pas nette .Elle est confondue avec cette
lang,ue de terre parallèle au cours d' eau temporaire (remontée de
la ma~e') q~ui vient de la Pointe Idolo •
L'eng~aissement de cette eSte est remarquable au debouché de
la rivière Bagna •
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Fi~. 71 _ Anse. BAGNA
e littoral en 1<j8 b (photo~r. oer. l. G.N. ~b GAB 152/1 SO n" '1-1 Ci 1,-8 , "'\\I\\" ..t B~)
E.rosion
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importante sêdim~ptation sableuse l
aveç
~êprésence
,n
d'e plus
plus notable d'éléments fin-s. C'est un_
sectèur à migration très impor.tante de bancs sableux et de débouchés
de cours d'eau cetiers .Cepe-ndant une ac tion phytosta,bilisatriee'
s'y deroule ( carte h.t. nolll, 1983-1985 ).
LI aspect original est mar.qué ici par la flèehe
sa:bleusEl B~gna •
La cartograp}1i-e de 1986 la r,evèle mie,wc .. CI est unef1:èche .. sable1.,lse.
dl environ 945 m , à crochets multiples' successifs progressant vers
l'Est •

N
l-'
0\\

PLANCHE
XXI
48
48
50 - Anse Bagna
(même cadre que Pl. XIX
.,}iit~~··
.'.
n° 44
estran et du trait de
--.~.
Ces trois vues ont plu-
sieurs aspects communs :
la presence de palmlers
dans la végétation
côtière
~9
- la présence d'unE micro-
falaise meuble d' envi-
ron 50 cm de hauteur
formée par un sol humi-
fère sableux très raci-
naire ;
- la plate-forme rocheuse
est l'objet d'un sau-
poudrage sableux au
haut estran ;
le recul côtier inois-
cutable est attesté par
les troncs d'arbres
écroulés, le déchausse-
ment racinaire des
palmiers, au haut estran.
50
.-
.
~~~ê~~~4i~.:
. -- ~-
- ' . -
::'~:_~:.''''-#'~~.
_....

- 21:1 -
donc d'un trait de côte non stabilisé évoluant par érosion marine nota-
ble. L'érosion touche la Pointe Idolo et l'Est de l'anse (Pl. XXI n° 48
à 50). Au centre, s'effectue plus un colmatage sableux déjà conquis par
endroits par une végétation herbacée et arbustive (Fig. h. t. III et
Fig. 71 p. ~16), isolant même une miniscule lagune. Ainsi, la sédimen-
tation sableuse ~csdominante a favorisé la construction de la flèche
Bagna à crochets successifs ayant évolué vers l'Est. Cette forme côtière
d'accumulation nous renseigne sur les migrations de sédiments et l'en-
graissement remarquable dans cette anse.
Une approche historique de la flèche Bagna à crochets succes-
sifs nous donne une idée de l'ampleur du transit sédimentaire. En 1962
(Fig. h. t. III), une langue de terre de 1280 m de longueur et d'une
largeur maximum de 130 m se trouve entre la rivière Bagna et la plage
marine. En 1973 (Fig. 70, p. 2]5), cette "flèche" à pointe libre est en
voie de morcellement, sous l'action de l'érosion côtière. En 1983-1985
(Fig. h. t. III), la langue de terre n'existe plus car elle est entière-
ment érodée jusqu'à son point d'ancrage sur le continent; le recul
côtier est d'environ 120 m de 1962 à 1985, soit une moyenne annuelle de
5 à 6 m. Cependant, parallèlement, s'accélère une sédimentation sableuse.
Ainsi, en 1986, apparaît nettement une flèche sableuse à crochets succes-
sifs vers l'Est (Fig. 71, p. 2ill6). Ceci est dû à un engraissement en
sable de plus en plus important. Longue de 1485 m et large jusqu'à
135 m au point le plus fort, la flèche sableuse à crochets successifs
s'est substituée à la langue de terre. Son processus de mise en place
semble avoir eu lieu autour des annees 70 surtout et 80.

-
2];8 -
Les différences cartographiques de ce secteur côtier nous
éclaire sur un milieu sédimentaire à dynamique côtière active. Celle-ci
est commandée par les agents morphodynamiques que sont les houles de l'Ouest Ot
Nord-OUest et une intense dérive littorale vers l'Est. Ces dernières
favorisent des actions d'accumulation d'un budget sédimentaire sableux,
surtout au centre l'anse, de part et d'autre de l'exutoire côtier de la
rivière Bagna. Des actions érosives sont aussi présentes surtout côté
Est de l'anse. Mais il nous semble que l'accumulation l'emporte sur
l'ablation, eu égard à la mise en place de bancs sableux phytostabilisés.
Du Cap Estérias à la Pointe Bolokoboué, la physionomie de
l'estran a été quelque peu analQ9Ue, en dehors des nuances locales.
C - L'ANSE MAMBOUMBA-MOKA
DE LA POINTE BOLOKOBOUE
A LA POINTE AKANDA
Cè secteur côtier repose sur les sequences géologiques du
Turonien quelque peu, et du Cenomanien (sables et marnes) surtout. Des
alluvions récentes et une importante sédimentation fine (sables et vase)
recouvrent ces formations.
En arrière-côte, la topographie est haute mamelonnée. En
général héritées de la topographie contineAtale, les formes sont en
contact avec le haut estran par des petits versants-falaises à profil
convexo-concave ou quasi rectiligne (Fig. 69, p. 214 ; Pl: XX n° 45 et 46).

- 2Œ.9 -
Le paysage côtier est fait de mangrove et de marais qui appa-
raissent à l'Est de la Pointe Bolokoboué (Pl. XX n° 46 et 47), et de-
viennent de plus en plus denses e,n alla:ht a là Mohdah~ La, mg.ngTOve:-est
présente aussi dans l'arrière-côte, le long des cours d'eau Evouno,
Mamboumbé et Moka. Tout en alternant en bandes grossièrement parallèles
avec la forêt secondaire côtière, la forêt de palétuviers devient la
formation végétale principale de ce secteur côtier, et des rives du pro-
che Estuaire de la Mondah.
Jusqu'alors à dominance sableuse (Anses AÇaga et Bagna), le
budget sédimentaire voit sa fraction fine limoneuse et colloïdale pren-
dre de l'importance face aux sables,en allant vers l'Est de la Pointe
Bolokoboué. Déjà dès la rivière Mamboumbé, c'est un estran franchement
vaseux, une slikke, qui nous conduit à la Mondah. La sédimentation de
l'estran est encore plus abondante ici. Une très large slikke, jusqu'à
1000 m a l'OUest de l'embouchure de la Moka, apparaît à marée basse.
"
Les vases [de l'estran] reposent directement sur un substrat ro-
cheux", dans le milieu de la Mondah (LEBIGRE J .-M., 1990). Remarquable
aussi le fort engraissement sableux ou vaseux se traduit par des suréle-
vations de l'estran: côte + l m à l'Est de la Pointe Bolokoboué, cote +
2 m de part et d'autre de l'embouchure de la Moka (Fig. h. t. IIIb).
Cette surélevation du littoral peut être aussi mise en relation avec
l'héritage d'un modelé continental ennoye lors de la dernière grande
remontée Holocène du niveau marin.
L'impact des actions hydrodynamiques marines est visible sur
cette côte. Les houles du Nord-OUest ou de l'OUest et le courant côtier

- 220 -
de dérive littorale vers le Nord-Est, en conjugaison avec les courants
de maree, ont favorisé une accumulation remarquable dans l'ensemble de
l'anse, et une forme construite actuelle en B entre les sorties à la
côte d'Evouno et de Mamboumbé. La genèse de cette forme d'accumulation
révèle en 1960 (Fig. 72, p. 22Ï) une flèche Evouno constituée d'une
forme en B côté Est, et d'un appendice côté Ouest le rattachant au
continent. Cette flèche est longue de 2200 m et large au plus fort ren-
flement du B de 350 m. Jusqu'en 1968, cette forme subsiste ainsi (Fig. 73
p. 221). De 1969 à 1972, survient une érosion des 700 m de l'appendice
uniquement. La forme en B est coupée de sa racine continentale. Aussi
autrefois voisine de la sortie à la côte de Mamboumbé, celle d'Evouno
est alors transférée vers l'Ouest d'environ 2800 m au lieu de l'érosion.
Sur la fig. h. t. IIIb et la fig. 74 p. 222, l'appendice n'existe plus,
et la forme construite en B isolée sur l'estran devient un ilôt d'envi-
ron 1900 m de long et 350 m de large au point le plus fort. L'ilôt pré-
sente aujourd'hui trois renflements; le B n'est plus parfait, il a
évolué vers l'Est. Ainsi, si l'on ajoute a sa longueur actuelle de
1900 m les 700 m de l'appendice érodé, nous obtenons 2600 m de longueur
totale, soit une progression de 400 m entre 1960 et 1986,et donc une
moyenne de 15 m par an. L'ilôt apparaît nettement comme une succession
de cordons littoraux ayant migré vers l'Est (Fig. 74, p. 222). Ces cor-
dons littoraux sous forme de crochets successifs ont été édifiés avec
des alluvions sableuses. Aujourd'hui, l'ilôt est colonisé et fixé par
une végétation de forêt claire (Fig. 75, p. 223). L'étendue d'eau, entre
l'ilôt et le continent, fonctionne alternativement soit comme un cours
d'eau ayant deux débouchés à l'océan, soit comme une lagune lors de
bouchon sableux à l'une de ses sorties si ce n'est aux deux.

- 221 -
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- 224 -
CONCLUSION
Le secteur côtier du Cap Estérias à la Pointe Akanda évolue
sous les actions morphodynamiques de la dérive vers l'Est et des houles
venant de l'OUest et surtout du Nord-OUest. La dérive, principal courant
côtier, et les houles sont les constructeurs des formes sableuses d'ac-
cumulation de l'estran: flèche Abaga à pointe libre, flèche Bagna à
crochets successifs et flèche Evouno devenue ilôt à crochets successifs
toutes migrant vers l'Est. Construites avec des sédiments marins et
fluvio-marins et sur des alluvions récentes, ces formes progressent vers
l'Est en moyenne de 10 à 15 m par an. Les forces hydrodynamiques marines
nourrissent les pointes terminales des flèches et sont à l'origine de
la déviation vers l'Est aussi des mini-deltas sableux ou vaseux des
rivières Abaga, Bagna, Evouno et Mamboumbé. Au-delà de Mamboumbé, les
effets de la houle et de la dérive littorale sont atténués. Ceci est dû
à une situation de confinement dans la Baie de Corisco, à l'approche de
l'Estuaire de la Mondah et aux courants de marées conséquents. Tout cela
va favoriser une décantation plus grande des particules fines (vase)
aux abords côtiers. Ainsi, le binôme estran rocheux - estran sableux
(Anses Abaga et Bagna) va céder la place à un estran de plus en plus
vaseux (slikke de l'Anse Mamboumbé-Moka et au-delà vers l'Est). Du Cap
Estérias à la Pointe Akanda et au-delà, MOMBO J.-B. et SIMON T. (1984)
notent une " ... succession de faciès sédimentaires de plus en plus fins".
A l'Est de Mamboumbé, le littoral connaît donc un colma~age important.
Celui-ci l'emporte largement sur l'érosion', mis à part le recul de la
Pointe Akanda lié au contexte écologique de la mangrove. La mangrove
joue bel et bien ici son rôle de végétation-piège des particules fines,

- 225 -
et donc de milieu favorable à une sédimentation fine (GUILCHER A., 1975a).
Sur cette côte, l'accumulation et l'accrétion, accrues aux années 70
surtout et SO, l'emportent à l'Ouest et au centre des anses; tandis
que l'érosion et le recul du trait de côte agissent à l'Est et aux
pointes (Fig. 76, p. 226). L'érosion côtière touche beaucoup plus les
Anses Abaga et Bagna. En face des plages ou des plates-formes rocheuses
le recul côtier souvent rapide se caractérise au haut estran par une
micro-falaise rocheuse (rare, exceptionnellement à l'Est de l'Anse
Abaga) ou meuble. La micro-falaise est faite de l'horizon supérieur du
sol, racinaire dense à matière organique présente, et riche en sable.
Les rares baraques détruites au haut estran (Anse Abaga côté Est), les
arbres (cocotiers, palmiers, divers) déracinés et écroulés au haut
estran témoignent de l'action spectaculaire de l'érosion côtière. La
conséquence est une ligne de côte échancrée et irrégulière. Enfin, (ilSQ
disons que du Cap Estérias à la Pointe Akanda, la côte est en voie de
régularisation ; en même temps que le centre des anses a une forte
tendance au colmatage sédimentaire, les pointent reculent.

Fig.
76 - CAP ESTERIAS A POINTE AKANDA : EROSION E'r DEI-'OT •
( fond de ca~te I.G.N. Brazzaville 1960 , flle Libreville-N~~d ).
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• en général meuble • dl environ 50 cm • l'érosion. diminued"ampleur
d' 0uest en Est • Dans le m~me sens , l ' aC c.umu'la,tion sédimentaire
cStière est d'abord sableuse , puis sable-vaseuse et enfin fran~;~­
chemen~'vaseuBe •
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- 2271 -
CHAPITRE IV
LA COTE DE LA MONDAH AU RIO MOUNI
===========
======================================
Grossièrement orienté Nord-Sud et retranché dans la Baie de
Corisco, ce littoral présente l'originalité d'une côte basse meuble, à
grandes accumulations de vase (bancs, basse slikke) dans un milieu pro-
pice à marais maritime à mangrove (Mondah). Soulignons ici qu'impropre-
ment appelée "baie" dans la Baie de Corisco, l'anfractuosité de la Mondah
est l'aboutissement d'un ensemble de rias. Mieux c'est un ha~re lato-
sensu ou, en tant qu'embouchure d'un vaste ensemble de cours d'eau affec-
tés par la maree, un estuaire. L'Estuaire de la Mondah est une ria holo-
cene comme nous le soulignons dans la section consacree au Quaternaire
marin de cette côte.
l - LE CADRE ROCHEUX
La rive gauche de la Mondah présente des faciès détritiques
sableux et marneux du Cenomanien. La rive droite jusqu'à la rivière
Mvone (Sud de la Pointe Ndombo) est le siège essentiellement de la série
carbonatée de Madiéla (Albien) : grès et argiles. Au-delà de la Pointe
Ndombo jusqu'à la Pointe Mbini (Rio Mouni), la côte repose sur les sa-
bles et les grès de Ndombo surmontés du Cocobeach Inférieur (Kango)
carbonaté et hétérogène: marnes à poissons, grès fins à niveaux argi-
leux. Au travers d'une coupe établie par HAAS o. (1932) la Pointe Ndombo
résume la stratigraphie de ce littoral :

- 228 -
calcaires
marnes grises ou bleues
marnes rubannées a strates calcaires
plus ou moins
schistes et marnes rubannées
bitumineux
schistes à strates gréseuses
gres
conglomérat
marnes rouges de Mvone
2 - LA PLAINE COTIERE BASSE
La plaine côtière basse stricto sensu, en dessous de 10 m
d'altitude, est recouverte par une forêt inondable de mangrove (le
marais), par une forêt dégradée souvent marécageuse et aussi par des
formations herbeuses (savanes). Le marais de la Mondah a une superficie
de 35 000 ha (Fig. 77, p. ~229), et celui du Rio Mouni 9000 ha (Fig. 78
A et B, p. 230). Immergée deux fois par jour par une marée semi-diurne,
cette mangrove, en recul ou en accrétion, fausse toute l'exactitude de
la cartographie du trait de côte; exemple de la figure 79 p. 231. En
arrière de la topographie de la marge continentale effondrée apparaît
déjà à 116 m d'altitude, à 1500 m de la côte, la retombée Nord-Ouest des
crêtes étroites et des plateaux encaissés des Grès de Ndombo. C'est de
part et d'autre de cet ensemble que se situe une topographie ondulée
sur du matériau sabla-argileux à argilo-sableux. Ainsi, au Sud de la
Pointe Ndombo, entre le relief continental élevé de Ndombo et la côte,
la transition est marquée par des versants convexo-concaves à pente

- 229
Baie de
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LEBIGRE J.-M.,1990.
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2, vasières de la basse-sliKke

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LEBIGRE J.-M.,1990.
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7 8
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Le marais maritime du Rio Muni
(estuaire du Mount>
A.
Le cadre:
géologje;
emplacement de la figure détaillée B.
1, I:angrove
2. for~t ~2iéCège:;se
3, série de Nz~~é Asso
4, série de Ndotbo
5, série de la N'VOM
lJurassiqiie sup,)
6, sèrie de NkoCl Et de l'~goula
7, 5ystè~e de la Noya (faciès rouge sup,)
8, sys1éBe de la lioya (/ilCiès rO'Jge inf,)
9, syst~ne de la Noya (faciès gris noir)
B.
Les mllngroves du secteur de la Miboula
1
gra:-"js R!;l:é'I"\\'f'J
2. r'/'II:i,ch;1ra ra:t?f'()B de tei Ile ",oyenne
3, petits Rhi:(,.~Jk~ra n(~!,,1~J
i,
~evp:e\\~:,: Aixt~ l' h'Yl(~.~;;n Et de Rni:L'phL1rd
5, tanne
6, KI~and'e recoupe

- 231 -
FIGURE 79: La ligne de rivage de la baie de la Mandah (Gabon)
l, estran
2, lerre ferle
Pour
des
raisons
de
convention
(la
mangrove
figure
en
vert
COlIlJ!Je
n'importe quelle for~t ~lors qu'elle devrait plutôt apparaître en bleu)
les cartes topographiques nous ont habitué à confondre la limite externe
des 1!JlJngroves avec la
ligne de ri vage.
Le
trait gras figure
ici
la
laisse de haute-mer autour de cette grande baie.
LEBIGRE J.-M.,1990.
--.BAIE
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- 232 -
forte et au sommet avoisinant l'isohypse 10 m. Située entre 100 m et
1500 m du trait de côte, respectivement de Cocobeach et de la Pointe Ma-
dekelé, la courbe de niveau de 10 m est entre 1500 m et 4500 m des abords
de la Mondah. Ainsi, la plaine côtière basse s'élargit et s'abaisse de
plus en plus, en allant vers la Mondah dont elle englobe le bassin-
versant. Les versants convexo-concaves sont en contact basal avec sou-
vent une imbrication forêt dégradée, forêt marecageuse, savane ou steppe
sur des niveaux de cordons sableux anciens (1re partie : le Quaternaire ;
fig. 10, p. 67 et fig. 12 à 20, pp. 74 à 81). La mangrove, haute ou basse,
apparaît toujours derrière un estran vaseux ;( la basse slikke).
3 - L'INFLUENCE FLUVIO-MARINE
Arrivent à la côte de nombreux cours d'eau côtiers: de moin-
dre importance entre le Rio Mouni et la Pointe Madékélé (Vombié, Evebé,
Mvone, Mengon, Iboundji-Imené, Emon, Egnèng, ... ), de plus en plus grands
au Sud de la Pointe Madékélé et débouchant directement dans la Baie de
Corisco (Libi, Massotié-Nkanglé). Les plus imposants débouchés à la côte
sont, par ordre d'importance, croissante, les systèmes hydrographiques
du Rio Mouni et de la Mondah. La Mondah a une grande densité du réseau
hydrographique avec ses diverses rias d'OUest en Est: Ntsini, Kam,
Bombié, Abondo, Ikoy-Mondah, Nzemé, Ngouandzé, Ongam ... pour ne citer
que les plus importants.
La houle pénètre dans la Baie de Corisco en venant du Sud-
OUest, de l'OUest ou du Nord-OUest. De par sa situation abritée dans

-
23B -
cette sorte de mer épicontinentale, le littoral le plus exposé aux
actions hydrodynamiques marines est situé entre le Rio Mouni et la
rlVlere Massotié. Tandis qu'orientée Nord-Sud l'anfractuosité de la
Mondah est très abritée, et l'action des houles est quasiment nulle.
Cela n'est certainement pas le cas pour le Rio Mouni dont l'entrée fait
,f:=we
à la direction des houles ; et peut-être peut-on parler ici
lors du flot d'un "effet de mascaret" que' note LEBIGRE:J ~..,.M'. (1990)
dans ·l'Estuair:e"du~;Komo. Toujours est.".il;
que dans la Mondah ou dans le Rio Mouni, favorisé par des vents locaux
le clapot se substitue aux vagues. L'incidence des vagues à la côte
exposée ,et'ladérive littorale sont variables (Nord-Sud ou Sud-Nord) et
fonction des marées et de ses courants.
Les courants de maree semi-diurne sont intéressants ici, car
liés à une abondante sédimentation alluviale fluvio-marine. La dynami-
que du flot et du jusant permet de distinguer les différents tyPes de
secteurs côtiers : la Mondah et ses vasières à faciès sédimentaire homo-
gène, de la Pointe Madékélé au Rio Mouni à faciès hétérogène (alternance
sables et vases). Le flot mobilise une fraction sableuse moyenne et fine.
Le jusant met en mouvement une charge fine pélitique (silts, colloïdes
et argiles) ; sédimentation typique de la Mondah. Les chenaux de maree
de la Mondah sont entretenus aux passages privilégiés du flot et du
jusant.

- 234 -
4 - LA MORPHOLOGIE COTIERE
D'entrée nous soulignons l'inexactitude des figures de faciès
sédimentaires de l'estran, dans la cartographie I.G.N. au 1/50 000.
Dans l'espace deux grands secteurs côtiers sont observables: d'une
part <la Mondah et ,ses__ abords, d' Akandanà Madékéléc~:; et'~d"autre:"part
de' tvladékélé au'_ Rio<MounL"L'estran a des faciès 1 sédd.menitaireshétérogè9t -
nes: vases et sables
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(Le type à vasières)
Ce secteur est caractérisé par une grande accumulation vaseuse,
sous l'aspect de basses-slikkes et de grands bancs de vase, et une fai-
ble sédimentation sableuse. L'estran est une basse-slikke, à l'exemple
de la Pointe Akanda, des pointes Nord des îles Assimba et Nendé et de
la presqu'île Boussimba, l'Est de l'Ile Soukou-Doukou (Fig. 77, p. 229),
la rive Est de la Mondah (Fig. 77, p. 229) jusqu'à la Pointe Madékélé
(Fig. 16 et 17 pp. 78-79). Concernant leur substrat, LEBIGRE J.-M. (1990)
nous en donne les éléments suivants : "Les basses-slikkes des marais
maritimes du Gabon sont formées de vases riches en eau et en matière
organiques, extrêmement fluides". LA FOND L.-R. (1967) classe"
les
vases fluides de l'Estuaire du Gabon parmi les plus riches en eau de la
zone tropicale ... ".La pédologie de la basse-slikke de la séquence de la
Moka (Estuaire de la Mondah) dans le chenal présente , une vase très
fluide de couleur gris noir (Munsell 5Y-2/1) sur tout le profil, à argi-
les à Kaolinite dominante et à limons fins (92 %).

- 235 -
Derrière les basses-slikkes se trouvent des sols de mangroves.
LEBIGRE J.-M.
(1990), qui en a fait l'étude, nous en donne les caracté-
ristiques. Les Rhizophoracées ont des sols de vieilles mangroves carac-
térisés par des nombreuses racines et radicelles vivantes donnant une
véritable tourbe racinaire de couleur brunâtre à.rougeâtre. Ce sont des
sols sulfatés-acides, à teneur très forte en sels solubles. Deux exem-
ples de profils pédologiques nous sont donnés, dans le cadre de l'Estu-
aire de la Mondah :
- Mangrove à Rhizophora racemosa de taille hétérogène d'envi-
ron 5 m, secteur de la Ntsini
o
5 cm
vase fluide brun gris très foncé (Munsell 10YR-3/2)
5
100 cm
horizon très fibreux (tourbe), brun foncé
(Munsell 10YR - 3/3).
- Mangrove à Rhizophora harrisonii de 8 à 10 m environ, en
face de l'Ile Nendé
o
5 cm
vase fluide (Munsell 2YR - 2/2)
5
10 cm
horizon très fibreux (tourbe) riche en grosses
racines (Munsell 2,5 YR - 2/2) •
Les mangroves à Avicennia présentent : des mangroves pionniè-
res a sols non évolués semblables à ceux des basses-slikkes, des man-
groves a Avicennia succédant à des mangroves à Rhizophoracées (Fig. 80,
p. 236), et des vieilles mangroves "primaires".

- 236 -
F!G. 80- Coupe des mangroves de :\\1assOlié. A ; eSlran l'aseIlX; B ; frol1l de R. harrisonii ; C ; fÛlaie de grands R. : D :
fÛlOie de' grands A'icennia: D' ; fÛlaie d'A"icennia régénérée; DU ; formolion d'Al'icennia clairsemée; E : fOrlnarion de fallx-
dalliers arec A"icennia épars; F ; lerre ferme.
Rz
: Rhizophora racemosa.
Rh
: Rhizophora harrisonii.
Av
. A ricennia nilida.
Cc
Conocarpus ereerus.
Ph : Phoenix rec/inara.
Fo
Forél ombrophile.
LE1HGRE J.-M.
(1983 b )
1
: j\\.farée basse
Il
; ,Harée haille de l'ives eaux.
Une zonation végétale typique des marais tropicaux en climat très
humide ( cf. GUILCHER A.
t
1979b
).
Ces dernières nous donnent un exemple, avec une mangrove à Avicennia
nitida de 30 à 35 m à Massotié
0- 65 cm
racinaire, oxydation (10 YR-5/1)
65-120 cm
brun gris très foncé (2,5 Y - 3/2)
120-130 cm
coquiller
130-190 cm
gris très foncé (2,5 Y - 3/0) •
En milieu franchement fluvio-marin émergent des bancs vaseux.
Le plus grand est celui orienté Nord-Sud, situé entre les deux princi-
paux chenaux de marée de la Mondah. Ayantùhe topographie d'interfluve,
ce banc principal est lacéré de multiples petits chenaux dits de slikke,
comme l'est aussi la basse-slikke de rivage. Au débouché de la Mondah
dans la Baie de Corisco, existent d'autres bancs: Banc Marabout, Banc

-
2241-
Akanda et Banc de l'Ouest. L'Estuaire de la Mondah et son milieu litto-
ral connaissent donc d'abondants dépôts fins. Les mécanismes de l'enva-
sement sont fonction du transport par suspension et des courants de
maree. Les particules fines en suspension dans leurs eaux se chargent
électrostatiquement (formation de flocons ou d'agrégats), au cours de
leur transport, au contact des eaux salées du milieu fluvio-marin de la
Mondah. Des phénomènes physico-chimiques s'effectuent favorisant leur
floculation, et donc leur dépôt sur les rivages et les sites privilégiés
de bancs vaseux. "Tandis que les sables constituent l'assise et les
pourtours des marais (cordons littoraux anciens ou récents), les limons
et les argiles se déposent par excès de charge ou par décantation dans
les sites les mieux abrités" (LEBIGRE J.-M., 1990). Les mécanismes de
la sédimentation vaseuse sont étroitement liés au jeu des courants de
marée que sont le flot et le jusant. Entrant par la Pointe Akanda et
par le chenal moyen à l'Ouest du banc de vase central de la Mondah, le
flot y est contré par l'avancée des eaux fluviales chargées en particu-
les fines. Ainsi, leur floculation est vite faite sur le( rivage~ gauches
de la Pointe Akanda jusqu'à Bombié. Le dépôt y est beaucoup concentré.
Le jusant sort par la rive droite en empruntant le chenal principal à
l'Est du banc de vase central de la Mondah. Dans leur mouvement vers
l'océan, les eaux fluviales renforcent le courant du jusant. Ainsi,
celui-ci porte loin vers le Nord, déposant le long de son parcours des
sédiments fins vaseux de moins en moins concentrés, étalés dans l'espace
et mêlés de plus en plus aux sables fins. Ces courants de marée voient
leurs actions renforcées ou non, selon que nous sommes en saison sèche
ou en saison pluvieuse. La sédimentation vaseuse est favorable ou maxi-
male en période calme de saison sèche (juin à août). L'action du flot

- 238 -
est renforcée refoulant les vases sur l'estran. Cependant, pendant la
saison pluvieuse (octobre-novembre et février à mai), les vasières, la
slikke et les bancs connaissent alors une érosion qui entraîne les par-
ticules fines vers le large, lors du jusant. En résumé, LAFOND L.-R.
(1967) note, concernant l'Estuaire du Komo voisin et applicable ici:
"Le jeu de la marée réalise finalement un équilibre dynamique des dé-
pôts et des reprises, mais toutes les zones où l'agitation diminue peu-
vent devenir des zones d'aterrissement préférentiel (chenaux de mangrove,
bancs et hauts fonds, souilles naturelles ou draguées, bassins portuai-
res), les agrégats de particules élémentaires qui constituent les mi-
celles floculées ayant ainsi l'occasion de se reconstituer". Quelle est
l'origine des éléments pélitiques ? Nous nous reférons à la thèse d'Etat
de LAFOND L.-R. (1967) sur l'Estuaire du Komo, afin de corroborer nos
observations et nos échantillonnages faits dans l'Estuaire de la Mondah
et ses tributaires. Les sédiments prélevés n'ont pas été analysés faute
de moyens techniques attendus. Seule une dizaine d'entre eux ont été
l'objet d'une diffractométrie aux rayons X. Nous vous offrons d'abord
un aperçu des dépôts sédimentaires hétérogènes de deux chenaux fluvio-
marins de l'Estuaire de la Mondah : Abondo (Fig. 81, p. 239) et Ntsini
(Fig. 82, p. 2~O). Le milieu fluvio-marin de la Mondah connaît une sédi-
mentation vaseuse dominante franche. Nous y avons échantillonné (Fig. 83
p. 2~ffi), et la minéralogie des vases révèle (Tabl. XIV et fig. 84, p. 2~2)
- Bien qu'èn très faible proportion, en traces sporadiques,
les chlorites,
- La gibbsite [Al (OH)3] ou hydrargillite, en permanence,
issue comme la kaolinite de la désagrégation des argiles latéritiques.

- 239 -
Fig.
Bi
-
Echantillonnage de reconnaissance dans l'axe du chenal
de l ' Abondo ( Estuaire dé-"'la Mondah )

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N
1
Le chenal est accidenté par des bancs rocheux calcaires affleurant
parfois à marée basse • La sédimentation est éssentiellement sableuse
( côté continent )
, et devient de plus en plus vaseuse ( vase noire )
caté océanique • Des fragmen~s de cuirass. ferrallitiqu~ apparaissent
dans divers
sédiments.

- 240 -
Fig.
82_
}o;chantill()nna~e de reconnair-;.sance
danr-;
j'axe
du chenal
de
la N'TSINI
(Estuaire de la Mondah ) •
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- 241 -
Fig.
a 3 -
Echantillonnage de reconnaissance <~n6 l'axe du chenal t"ondah-
Kendjé et dans l'axe Kendjé-Abondo ( Estuaire de la Mondah ).
r--·--------··---·------·---·--
1
échantillons essen-
. 1
tiellement vaseux
noirs
t
soit:
de la vase compacte
• 2.
de chenal t coquillière,
- de la vase fluide àe
. 3
mangrove
- un peu de sable
devant Kendjé
·4
- 5
1 numéro d'échantillon
......... "
......
banc àe vase
ÎN
-10
o
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1
O,
" , '
~
o
0(>-
~'O

- 242 -
Tabl.
XIV
Analyse aux Rayons X ( Diffractométrie ) des vases
fluvio - marines de l'Estt~ire de la Mondah •
echantillons
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
%
moyen
chlorites
. .
..




o,8
gibbsite
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
i l l i tes
15
12
13
16
12
13
11
13
12
14
13,1
smectites
17
32
26
26
26
26
31
26
25
23
25,8
99,2
kaolinites
68
56
61
58
62
61
58
61
63
63
61,1

traces
+
présente
Fig.
84 - al Courbes des principaux
types de minéraux argileux des
vases fluvio - marines de l'Estuaire de la Mondah •
%
Koolinite
1'0
KAOllNITES
-------
,-..-.------
bO
....... ,..-
50
&to
30
SMECTITE!>
20 ...
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IlUTES
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~cnl lu 1idÎmenis de I"Uluoire du Gobon
LAFOND L.-R.,1967 •

- 24'3 -
Gibbsite et chlorites représentent 0,8 %du total du sédiment.
- Les illites K A12 [Si4 Al 010J(OH)2, 13 %environ, provenant
certainement de l'érosion des sols anciens des régions avoisinantes, de
la désagrégation des particules micacées. La présence des illites est
insolite ici, du point de vue zonale, sauf lorsque son origine est dé-
tritique (apports épisodiques des rivières ou dépôts de~muscovit~s de
laCifracti0n sableusesdes' alluvions <tGLRESSE , Pl ~51969J) .
- Les smectites ayant une part déjà élevée, 25,8 %. A l'exemple
de l'Estuaire du Komo nous penchons pour la montmorillonite
[(Si4 010) A12 (HO)2 + AqJ, gonflante dans l'eau; elle est en abondance
dans les vases fluides du centre de l'estuaire et surtout dans la zone
aval. Et LAFOND L.-R. (1967) d'écrire que cette montmorillonite proba-
blement sodique provient soit du lessivage des couches crétacées (plus
probable), soit des néogenèses en milieu estuarien ou périlittoral.
- Les kaolinites A14 [Si4 0lOJ (HO)8 , 61 %du total, l'essen-
tiel des argiles. Son origine résiduelle ou détritique la font lier aux
roches sédimentaires argileuses de la région, à l'altération des sols
sablo-argileux à argilo-sableux,et, à la décomposition des silicates
alcalins (feldspaths) des roches cristallines de l'arrière-pays monta-
gneux (Monts de Cristal). Les kaolinites sont caractéristiques de la
zone intertropicale. LAFOND L.-R. (1967) souligne, "comme au Cameroun,
ces kaolinites appartiennent au groupe des fire-clays".
Comme pour les basses-slikkes, les vases fluvio-marines con-
tiennent des matières organiques, des sulfures, etc. Les matières orga-
niques proviennent des débris ligneux charriés par les rivières et les

- 2421 -
chenaux de marée de mangrove. Les teintes diverses des vases (noires,
grises) sont liées aux matières organiques et aux sulfures de fer.
Comme pour l'Estuaire du Komo, la minéralogie des vases récentes de
l'Estuaire de la Mondah révèle que "la kaolinite est le minéral cardi-
nal des associations vaseuses quaternaires et actuelles, et qu'elle s'y
trouve toujours associée à un peu d'illite et de montmorillonite ... Au
Gabon, l'illite quaternaire est sans doute héritée des formations conti-
nentales antérieures et le Crétacé supérieur représente une source pos-
sible. La très nette subordination de l'illite à la kaolinite dans les
formations argileuses récentes montre cependant que c'est essentiellement
la couverture latéritique [les altéritesJ qui fournit des matériaux à
la sédimentation actuelle" (LAFOND L.-R., 1967). Ainsi, le bassin de la
Mondah fournit minéraux argileux et divers éléments à son milieu fluvio-
marin. De même que les vases de mangrove, les marais maritimes à man-
groves qui se sont développés dans les sites abrités du littoral (estu-
aires) représentent "le terme ultime du remblayage de la côte" par dépôt
de décantation. Suite à une importante érosion continentale des bassins-
versants ayant commence dès l'Ogolien (22 000 ans à 16 000 ans B.P.) et
ayant favorisé une sédimentation intense de l' Holocène au 'TIaffcfliJer;pr,
(8 000 ans à 3 000 ans B.P.), seul un colmatage côtier précoce d'origine
lointaine dans le temps explique la présence des énormes bancs de vase
émergeants.

- 245 -
(Le type mixte, sableux et vaseux)
Ce secteur se caractérise par une accumulation mixte sableuse
dominante et vaseuse faible. Sables, sables vaseux et vases se côtoient
souvent et respectivement du haut au bas estran. OU encore le long de
la côte alternent ou sont imbriquées basse-slikke et plage. Au fur et à
mesure que nous allons vers le Nord (Cocobeach) la basse-slikke fait
place à un estran vaso-sableux ou li mono-sableux ; haut estran sableux
et étroit, mi et bas estrans vaseux (Fig. 13 à 15, pp. 75 à 77 ; Fig. 85
et 86, p. 246) larges. En général, l'estran à sédimentation fine corres-
pond toujours à une végétation de marais maritime à mangroves en arriè-
re-côte. Cependant, celle-ci cède de plus en plus la place à une forêt
dégradée ou aux formations herbeuses (savanes) à marécages, sur sables
anciens. Ces estrans mixtes à matériel sédimentaire différencié ont des
largeurs très variables. La moyenne est autour de 100 m sinon plus,
exemple de la Pointe Mbini a Mangala (Fig. 86, p. 246' et Fig. 87 ci-dessous) .
Fi~. 87 - P\\a~e. du MQrché de Coco6e.ach.
Cordol\\
Rout~ dl1.
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COC08EAtH
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haut ~!otral\\
e!o1rOl\\
50\\,\\0- "OSl!.UX
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(vo!oll. fluide. 1\\0"'11. ~'l. <iQ.<"<>."'Q"on),
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Q
pl1.n'te
dl1. 1".. t ...

- 246 -
F~g. 85 -
Plage entre la Pointe Bouyoumbaetla. Pointe Madékélé
au d.ebouché de. la piste de Mékak Menzok •
A
B
"B .. uÎn dit dicQn~Cl1Îon"
(" .. 'Ot
nO'lft)
iN
1
C'est une plage avec de la vase au bas estran.
L'éros~on, ca~ière 'est soulignée par ledeehaus-
sement:nù:finaire et ,la c-h,ute d'arbres divers
( palmiers ••• ), au haut estran.
Pte
MADEKELE
Fig. 86 _ Section Pointe IDOW
( Rio Mouni)
N.O
S.E.
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A~: Coco!iéa'èh.
MARCHESSEAU J .-J . e t alii ,,1966 •
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-
-

- 247. -
Les estrans les plus larges apparaissent au Sud de Mangala,
autour de la Pointe Elobey ou Corisco (Fig. 88 ci-dessous) sur plus de
500 m, jusqu'à 1500 m au Sud de la Pointe Bouyoumba.
Fig.
88
Très large estran vaseux au Nord de la Pointe ELOBEY
~-----
forêt
bosquets
8e~ondaire
de
côtière
palétuviers
rabougris
sable
sable
vase épaisse relativement ferme
vaseux
surmontée d'une vase fluide de
décantation
Le haut estran sableux a une pente forte
• L'érosion côtière y est
remarquable: arbres au système racinaire dechauss~•••
Dès la mi-estran , la pente est quasiment nulle
• La pente générale
de l'estran s·atténue de Cocobeach ~ la Fointe Elobey • Et corréla-
tivement l'estran s'élargit jusqu'à plus de 500 m , à marée basse.
C'est ici que nous observons le plus large estran découvert!
sur l'ensemble du littoral du Gabon.
La vase très épaisse
du bas estran , souvent associé aU sable ,
contient 5,69 % de Carbone et 9,84 % de matière organique • L'azote
y est absent

Localement, des promontoires rocheux vifs à lithologie variée
surplombent l'estran. En liaison avec la retombée vers l'océan du haut
relief des grès pré-aptiens de Ndombo, retenons une section côtière
d'environ 10 m de commandement du Nord de la Pointe de Grès à la Pointe

- 248 -
Elobey. Promontoire de 2 à 8 m de haut (Pl. XXII n° 51-52), la Pointe
Cocobeach est une épaisse assise schisteuse stratifiée surmontée de
grès divers et enfin d'argile sableuse (Fig. 89 ci-dessous, et 90 p. 249).
Fig. 89 _ Cou~e. du promontoüe. QU Sud d.e. tG Pointe. (Oc.ohe.GCh.
___::::::.:=::::::::~- - - - - - - - -
Oc.~Qn
_
--
Dans le profil longitudinal du littoral, c'est l'exemple courant
de cap ou de promontoire atteingnant 2,50 m ou plus ( Fointe
Cocobeach , Fointe Idolo
).
De part et d'autr~ de ce relief de petite falaise vive, apparaît
une micro-falaise
,en général sableuse , de 80 cm ou moins •
Ici nous notons la présence de sourcins entre les grès et les
schistes •
Ce fragment de petite falaise évolue par érosion subaérienne
(éboulements). D'environ 15 m, nous avons aussi la Pointe Idolo. Au
pied de ces promontoires affleurent des schistes surtout et des grès.
Bien localisés, ces affleurements rocheux présentent des diaclases
majeures orientées vers le Nord ou le Nord-OUest, souvent de même direc-
tion que les rares pointements rocheux vers l'océan. Ces cassures sont

PLANCHE
XXII
51/ f' ai n te
Cocobeach, vue de la plage du Marché.
Au premier plan apparaissent le haut de plage à pente forte et
le reste de l'estran sombre recouvert d'eau. En arrlere, une
jetée de pierre favorise la sédimentation sur la plage du Marché.
Et enfin au pied de la Pointe Cocobeach, une pointe rocheuse
affleure en direction de l'océan.
52/ Plage du Marché de Cocobeach
Du premier plan vers le fond apparaissent la plage, le Rio Mouni
et enfin la Guinée Equatoriale.

- 249 -
Fig. 90
Coupes de la petite falaiéé de COCOBEACH
( H.'\\.AS J.O., 1933 )
A
E
Jyde'",e de cl..a.c/a.les
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D
HW
.5é _

- 250 -
colmatées par de la vase fluide. Les schistes se brisent en plaques
métriques. Au milieu de la vase fluide ou du sable vaseux de la mi et
du bas estrans ,des bancs rocheux émergent parfois (Pl. XXIII n° 53-54).
Comme exemples, nous avons les schistes noirs ou autres, les marnes
rubannées et les grès entre Massotié et Elobey et au-delà vercs Coco-
beach ; les calcaires à lignite dans le secteur de la Pointe Ndombo,
les roches marno-greseuses crétacées de la Pointe Idolo (Rio Mouni), ou
les récifs Bouyoumba.
Nous avons aussi procédé à une approche plus détaillée de
l'estran des environs de Cocobeach, de la Pointe Idolo jusqu'au droit
du lieu-dit Massamoué ou Ndombo-Massambouet (Fig. 91, p. 25E). A la
limite septentrionale du Gabon et au débouché du Rio Mouni, la région
de Cocobeach présente une morphologie du littoral quelque peu banale,
en comparaison de ce que nous connaissons au Nord-Ouest de la presqu'île
de Libreville (Cap Santa Clara à Cap Estérias). De la terre ferme a
l'océan, nous observons (Fig. 92a et 93a, pp. 25~-253) d'abord un ver-
sant forestier ondulé~du:modëlé.continental ; .lescotes
d'altitudes varient entre la et 25 m. En contrebas, un cordon herbeux
marque la transition entre le continent et l'estran sableux. Le cordon,
en général sableux, isole de minuscules rivières ou des marécages. Les
petites rivières débouchent sur l'estran (Fig. 92b et 93b, pp. Z52'-253).
Au haut estran, sableux, nous avons observé pour la première fois sur la
côte du Gabon septentrional: des croissants de plage. Le haut estran
présente en général une pente très forte, à l'exemple de la plage du
Marché de cocobeach (Fig. 87, p. 245). La transition avec le mi-estran
est une nette rupture de pente.
A
mi et au bas'estrans3aolo~~aseux

PLANCHE XXIII
53
53 a 54 - Sud de Cocobeach, site côtier en face de Nifang
A gauche, le haut estran sableux (photo 53) a une pente forte.
A droite, dans la mi et le bas estrans très larges à pente très
faible quasi nulle (photo 54), affleurent des bancs de schistes
orientés vers le N.-N.~.
54

- 252 -
Fi':}. 92
Le.
liHaral
ou Sua de. CGcOb~ach
OUE~I
EST
---océon - -
Î
cordon
model~
T
sableux
T
c..ontinental
':.lubIe.
herbeux
route d~
(cro·\\~ .. ont..
Coc.obeac.h
clot pICl'j'1. qU
hau\\ ot..\\ r"n)
B.
Debouc.hé.
a \\0 côte.
d' lin
cours d'eau (se.e.te.UI" de Mac::,samaue.)
mini - de.ltq mi~ rant.
vers le Nord, CONsé-
~uence de la dérive
littorale.

- 253 -
Fig.
93 -
Autre type de littoral au Sud de COCOBEACH
A
. Vue. de. pro ~i \\
EST
OUe.ST
B
;----.,.......------ trQit de êoÎe.
hauÎ e.s1ran
( SQ\\,\\~)
bas e.s1rall
('J(),!>~ f\\"i~'!.. 0... Mn)

Avec leurs mini-deltas
, l e s petits cours d'eau c8tiers assurent
le remplissage sidimentaire s~bleux d~ l'estran.
Ce sont des estrans présentant systèmatiquement une nette rupture
de pente entre le haut de plage itroit i
pente forte et
, la
moyenne plage et le bas de plage à très faible pente et très
largement découvert à marée basse •

- 254 -
et vaseux fluide, il y a de nombreux débris coquilliers et végétaux
(algues). Le tableau XV ci-dessous nous fait saisir la relation pente
et type de sédiment de l'estran.
Tabl. XV
-
Pente et sédiment d'estran du Rio Muni à la Mondah •
type
d'
estran
pente
secteurs
c5tiers
H.P.
M.P.
B.P.
H.P.
t-l.P. et B.P.
alternances slikke et
7° a 8°
1° a 2°
Pointe Mbini
plages
à
ou
Pointe Madékélé
sablo-

vaseux
sableux
vaseux
ou
en moyenne
va~î-
sa
eux
slikke a chenaux
slikke de la
parallèles entre eux et
inférieure

Mondah
perpendiculaires aU
ou égale 'à
rivage
H.P.
haut de plage
H.P.
mi -
plage
B.P.
bas de plage •
Le cortège sédimentaire hétérogène (sableux, sablo-vaseux et
vaso-sableux) a été l'objet d'une approche granulométrique, au travers
de quelques échantillons sableux (Fig. 94 0 à w, pp. 255-263). Le Tabl.XVI
p. 264 nous donne la synthèse des résultats. Les sables d'estran sont si-
liceux moyens dominants à fins. Certaines plages ont des sables micacés,
à l'exemple de Ni1f,ang àu~mill1etE'au,3basaest15ansr:>
A cet effet, LAFOND L. -R.
(1967) note pour le Komo des " ... paillettes de biotite qui ont tendance

- 255 -
1-----·-
r
Fig. 4, O. .P-,-\\",-0"t'~e,--,d.....\\u.1_MLL\\-ou.[J..:(bLLl\\""-.'-l..clu:e,-C""-'Jo,,-c,",O-Lbu:e..uo,,-cbl..l-.--:.-:Hl.!.l.lCQU'llt-=--s'e",,,,l~rg"'''-Lrl-"-5,,,ur'ff9",c.."t_
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Les sables moyens sont typiques de plage marine , bien classés
et bien triés • Le sédiment mésokurtique donne une courbe gra -
granulométrique moyennement accusée • Le faciès granulométri -
que est logarithmique.
Ce sédiment sableux est rougeâtre et contient des débris de
pisolithes ferriques
( fragments de cuirasse ). Quartzeux
essentiellement les grains présentent des traces dèferrugi
nisations. A émoussé fort et quelque
peu mats leur indice
d'usure est fort
( 304/800 ).

- 256 -
-
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Le sable quartzeux présente des débris coquilliers .Le sable
moyen bien classé est moyennement trié
.Le séèiment est
leptokurtique : les sables moyens et les sables grossiers
dominent les sables très fins et les sables fins. Son
asymétrie est négative .La courbe de fréquence. plurimodale •
souligne un mélange de matériel marin et fluviatile ou conti -
nental .• Le faciès granulométrique est sublogarithmique •
A nombreuses traces de ferruginisations les grains quartzeux
sont subanguleux et émoussés luisants et mats .L'indice
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d'usure ( 320/800 ) traduit un émoussé fort

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Le sable fin est peu classé et moyennement trié
• Le sédiment
platykurtique présente une courbe granulométrique peu accusée •
Son asymétrie est très positive • Le faciès granulométrique
est parabolique •
Ce sable contient des grains anguleux supérieurs à 2mm • Les
grains quartzeux sont : subanguleux , émoussés ou rond mat
dominants , anguleux et subanguleux brillants , et enfin
subanguleux et ronds( luisants. L'usure est forte
( 352/800 ).

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Le sable fin est bien classé et bien trié
.Le sédiment est fin,
bien alassé et bien trié
• Sable leptokurtique ,
les fins
dominent les grossiers et les moyens .La courbe granulométrique
est accusée .L'asymétrie est positive .C'est un sable de plage
marine typique; le faciès granulométrique est logarithmique.
Les grains de quartz sont ferruginisés .Ils sont aussi luisants
en général , subanguleux et anguleux et quelque peu emoussés et
ronds .L'indice d'usure est fort
(.360/800 ).

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Le sable brut contient de nombreux débris coquilliers et des
paillettes de muscovite et de biotite. Sur l'estran le sédi -
ment est'pol.lué (coloration sombre): influence de la matière
organique ou de la désagrègation des schistes noirs affleu -
rants.
Le sable fin est mal classé dans l'ensemble, peu trié et à
asymétrie positive .A courbe peu accusée le sédi~~nt est
platykurtique, mélange de S.T.F.,S.F.,S.M. et S.G./ S~T.~G.••
La plage de Nifang est un secteur de décantation o~ se font
des mélanges locaux, dès la mi-estran .Le faciès est irrégulier.
Le sable quartzeux est luisant, avec un aspect mat (dépoli
éolien),à' émoussé fort variable et à
fort indice d'usure
(384/800').

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Le sable de l'estran est pollué lcoloration noire) et micacé
(paillettes de muscovite)JI
contient aussi quelques fragments
de pisolithes ferriques et des débris coquilliers. Ce sable
très fin et fin quartzeux est bien classé et moyennement trié.
Le sédiment mésokurtique présente une courbe granulométrique
moyennement accusée. Ce sable de plage marine a une asymétrie
très positive. Le faciès granulométrique est sublogarithmique.
N.B. Une péllicule de vase apparatt au bas estran traduisant
un milieu de décantation.
Les grains de quartz sont ferruginisés,luisants et ~résentent une
influence éolienne.On observe des grains émoussé-Iulsants,ronds
luisants et subanguleux-Iuisants;des aspects mats apparaissent.
L'indice d'usure est assez fort (336/800).

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Le sable vaseux supporte des bosquets de palétuviers.Le sable
fin quartzeux est ferruginisés et contient quelques pisolithes.
Ce dernier aspect traduit une origine continentale du matériel
de l'estran (couverture d'altération ).Le sable est bien classé
et moyennement trié. Le sédiment est três\\leptokurtique: les
sables fins dominent.La courbe granulométrique est très
accusée
L.',i'l.symétrie est très posi ti ve. Le fac iès granulométrique est
q uasilogari th!Jl:i::q ue •
Le sable a des grains luisants, émoussés ou ronds et surtout mats
( traces d'éolisation permanents dans l'ensemble) subanguleux.
L'usure du matériel est très forte (564/800).

- 262 -
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Le sable quartzeux contient de nombreux pisolithes ferriques,
sur un site de plus en plus vaseux. Bien que notable la fraction
fine reste inférieure à 15% .Le sable moyen est bien classé et
moyennement trié. Le sédiment leptokurtique présente une courbe
grânulométrique accusée .C'est un sédiment à asymétrie négative.
Le faciès granulométrique est franchement logarithmique.
Les grains quartzeux sont à dominance mata et quelque peu
luisants. Le quartz est mat ,ayant été luisant: reprise
éolienne de sable de courtes rivières ou de plage marine. C~~l
Beaucoup de grains sont subanguleux .Aussi l'indice d'usure
(240/800) traduit un émoussé faible.

- 263 -
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Le sable est moyen ,bien classé et bien trié. C'est un sédiment
mésokurtique à courbe granulométrique moyennement accusée et à
asymétrie négative. Le faciès granulométrique est hyperbolique.
Ce sable blanc et propre est entièrement différent des autres
sédiments pre levés sur cette côte depuis Cocobeach .Le sable
quartzeux est très lavé
,à peu ou pas de traces de ferrugini -
sations. Le mélange sédimentaire de l'estran connu jusqu'ici,
dn aux différentes origines (rivières côtières,transit côtier,
colluvionnement) du matériel, n'apparait que très faiblement.
La luisance des grains domine sur l' habituel léger dépoli éoli~
de cette côte .Les grains
ont un faible indice d'usure
(208j800)/,traduisant un matériel comme pèu évolué.

- 2.64 -
Tabl. XVI - Données granulométriques du secteur côtier Cocobeach-
==-:== =-= ==::: ==
Pointe fMadékélé (Fig. 94 0 à w, pp. 255-263)
HAUT DE PLAGE
MI-PLAGE
BAS DE PLAGE
Echantillons
0: __ Ql:- R .:;.. V - W
- P-S:-U~
T
Md
1,84) (282 pm)
1,.82
(30-0pm)
3
(125 pmi)
UJ
(])
;:j
Mz
1,80
2
..
2,83
0'
-ri
~
+J
,(])
So
1,24'.
]} ,,4:5~
1,13
E
0
.-i
§
!:lei>
0,39
(il" 58:·
0,36
l1i
~
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UJ
Si
0,57
(il!, 86~
0,52
(])
u
·ri
Kg
11))9
1,23'
0,97
"0
c
H
SKI
- 0 ~ 38
- 0!,52\\
-0,43
STF
1,4
Il,,3'3
50
F.G.
SF
38,A
29,33
42
SABLEUSE
SM
551,,6
34,.3.3
7
%
SG
7,.6, .
22
-
1
STG
1,,00
:±, L1
0
Type de sable
S.M.
S.M.
S.T.F.
Indice d'usure/BOO
292~,i
422, '
336
Faciès
.,. .' Jlè c ~ ~ 71 ~,1
. : ~ ,.
Logari thmique +++
Sub).ogari thmique ++
granulométriques
Hyperbolique +
Irrégulier +
Sublogarithmique +
1
Parabolique
.,
+

1 ~ ~
1

- 265 -
à se déposer dans les zones les plus calmes, constituant des accumula-
tions de sable micacé (psammites)". La muscovite est moins fréquente.
Les zones les plus calmes du littoral fonctionnent donc comme des bas-
sins de décantation d'éléments pélitiques mais aussi de minéraux mica-
cés. Ces derniers proviennent certainement des sols ferrallitiques
psammitiques du relief des Grès de Ndombo principalement. La fraction
fine inférieure à 40 microns, les carbonates (C03)C
et la matière or-
ganique y sont dérisoires dans l'ensemble. Ce sont des sables de plage
avec une présence notable d'éléments quartzeux fluviatiles ou ayant subi
une influence éolienne. Bien classés et moyennement triés, leur indice
d'usure donne un émoussé fort, variable. Ce sont des sédiments leptokur-
tiques, à courbe granulométrique accusée, et à courbe de fréquence à asy-
métrie très positive. Les faciès granulométriques hétérogènes sont par
ordre dominant, décroissant: logarithmique, sublogarithmique et enfin
rarement parabolique, linéaire et hyperbolique. Vue dans le sens du
profil transversal de l'estran, la granulométrie des quartz révèle cer-
tains autres aspects. Le haut de plage a un sable moyen bien classé,
moyennement trié, mÉsokurtique à courbe granulométrique moyennement accu-
sée et à courbe de fréquence symétrique. C'est un matériel peu émoussé
(indice d'usure 292/800). La moyenne plage a un sable moyen àJ~usureforte
(422/800) moyennement classé ; mélange de matériel marin avec des apports
fluviatiles des rivières côtières ; Le sédiment est leptokurtique, a
courbe accusee et à asymétrie positive. Le bas de plage a un sable très
fin, bien classé, mésokurtique et à courbe moyennement accusée et à
asymétrie très positive. L'usure du matériel est assez forte (336/800).
Dans l'ensemble, le classement est bon, ou très bon, dans les sables
fins et très fins.

- 266 -
Enfin associé au déferlement en volute sur un très large estran
(Pl. XXIV n° 55) à pente très faible d'environ 2 0 ou moins, la dérive
littorale favorise une érosion côtière modeste dans l'ensemble, comparée
aux exemples de la Pointe Pongara et de la presqu'île de Libreville. Le
recul côtier est attesté par le déchaussement du système racinaire des
arbres (badamiers, palmiers 'a- huile, cocotiers, di vers), et leurs
troncs écroulés au haut estran (Pl. XXIV n° 56-57). C'est le cas dans
les secteurs côtiers sans mangrove, exemple entre les Pointes Bouyoumba
et Madékélé ; et dans les secteurs à mangrove, exemple de la Pointe
Elobey (Pl. XXIV n° 56), ou plus au Sud vers la Mondah. La présence
insolite sur la basse slikke de palétuviers rabougris isolés atteste
du phénomène d'érosion côtière. Ce littoral ,en recul est aussi en voie
de régularisation d'une ligne de côte encore amplement sinueuse.

PLANCHE XXIV
55/ Plage de Lemé avec au fond
ï'11e Elobey Grande: les
rides de plage mal élabo-
rées apparaissent au haut
~i e$teams
sablo-vaseux.
Au-delà, nous apercevons
des mares. L'estran se
découvre très largement.
On peut y marcher et aller
loin comme le font avec art
les paysans à la recherche
des "couteaux de mer", aux
marées basses.
56/ Plage plus au Sud de Lemé,
en-affant vers la Pointe
Elobey : le recul côtier
est remarquable au travers
des troncs d'arbres effon-
drés et pourrissant, et au
travers des bosquets de
létuviers nains (sur la
photo,A et B). De là ou a
été prise cette vue, il
n'est plus possible d'aller
plus au Sud: la thixotro~
pie des vases épaisses fa-
vorise un enlisEment, rapi-
de typique des sables mou-
vants.
!~',i.
1"00. ,
~(
57/ ~ge de la piste de Mekak-
Menzok, type~·
fond de
baie ou d'anse: le haut
estran à pente forte est
sableux. La ligne de côte
connaît un recul lent mais
présent comme nous l'attes-
te ce tronc d'arbre écroulé
sur le haut de plage. Les
hautes mers submergent
l'arrière-côte sableux et
marécageux.

CONCLUSION GÉNÉRALE

- 268 -
La ligne de côte du Nord du Gabon est faite de longues sec-
tions rectilignes ou sinueuses, et de larges courbes concaves. En géné-
ral, elle est entrecoupée de caps ou de promontoires et de pointes ro-
cheux saillants ou non. Des falaises basses font une exception sur cette
côte. Les estrans rocheux ou platiers ou plates-formes d'abrasion marine
ou non alternent en général avec des plages. A la fois, ce sont des
côtes d'accumulation et d'érosion, en rapport avec la dynamique côtière
marine et fluvio-marine. Selon le site et la situation côtières,aujour-
d'hui l'érosion l'emporte sur l'accumulation. Le recul côtier est géné-
ralisé. Son ampleur varie de la Pointe ~mbé au Rio Mouni. Par exemple
le tableau XVII suivant nous résume la situation très variable dans le
temps et dans l'espace.
Tableau XVII - Moyennes de recul côtier du Gabon des rias
=============
Sites
Moyenne rn/an
Pointe Gombé (Phare)
10 à 12
Pointe Pongara
Cap Santa Clara
Plage entre Estérias et Saoué
5
Cap des Pères
3
a
Plage Sud Pte Calega
1,5
Cap Estérias
Pte Mombalikito
2,5
Cap Estérias a Pte Akanda : Anse Bagna
5 a 6
Pte Akanda à Pte Idolo-Mouni
l à 2

- 269. -
La moyenne du recul côtier du Gabon septentrional est de l à 2 rn/an, en
dehors des sites très sensibles à l'érosion marine. Ainsi même lorsque
l'accumulation l'emporte (engraissement), l'érosion côtière est toujours
présente même à un degré moindre. Phénomène généralisé à l'échelle du
globe terrestre, l'érosion contemporaine est aussi importante sur les
côtes du Gabon des rias. Ici les causes principales sont: la faiblesse
actuelle de l'alluvionnement d'où une médiocrité des apports sédimen-
taires des cours d'eau à débits non imposants, une lente remontée géné-
rale du niveau marin sur une marge continentale subissant encore une
légère subsidence, l'extraction de gran,ulat s marins etfluvio-marins
(sables), les dragages du Komo ... L'accélération progressive de l'éro-
sion côtière durant les trois dernières décennies est attestée par~le
recul du trait de côte, le déficit du budget sédimentaire des plages
d'où exhumation du substrat rocheux sous-jacent. Les modelés côtiers
sont fonction des facteurs morphodynamiques marins et fluvio-marins.
Sur l'ensemble de ces côtes, la synthèse des formes côtières fonction-
nelles nous amene à distinguer les formes d'accumulation ou construites
d'une part, et les formes profilées d'autre part. Les formes d'accumula-
tion sont les plages, les cordons littoraux actuels, les flèches litto-
rales et les bancs de sables ; les basses-slikkes et les bancs de vases.
L'étude des sables de l'estran révèle une nette dominance de faciès
sédimentaires logarithmiques (sédiments évolués par transport.
et dépo-
sés dans les rivières et les plages, très bien triés) et hyperboliques
(phénomènes de décantation naturelle
sédiments fins à très fins abon-
dants souvent voisins de ceux à faciès logarithmique). Quelques faciès
paraboliques, à sédiments grossiers abondants, et linéaires sont pré-
sents. Les formes profilées sont les rides de plage, les croissants de

- 270 -
plage (exceptionnelles), les formes et microformes associées aux plates-
formes d'abrasion marine, les microfalaises et les falaises basses. Un
résumé classificatoire de ces côtes peut être proposé. C'est une combi-
naison de côtes à rias et de côtes structurales (GUILCHER A., 1954).
Avec SHEPARD F.-P. (1963)
, l a combinaison détaillée est celle à la
fois de côtes primaires à morphologie terrestre: côtes d'érosion
ennoyées (rias) et diastrophiques (fractures, plis) ; et de côtes se-
condaires : d'érosion par les vagues (falaises basses et micro-falaises
irrégulières, plates-formes d'abrasion marine), de dépôt marin ou fluvio-
marin (vase, basses-slikkes) et à marais maritime à mangrove, et de
construction (cordons littoraux, flèches d'Abaga à Moka, poulier Pongara).
Enfin la classification tectonique et morphologique de INMAN D.-L. et
NORDSTROM C.-E. (1971)
s'adapte encore mieux aux sites et à la si-
tuation. L'aspect tectonique en fait des côtes dites afr~t~ainantes
(ll a fro-trailing-edge coasts"), à plateaux et/ou plaines côtières, et à
plateau continental étroit (largeur inférieure à 50 km). L'aspect mor-
phologique corrobore l'aspect précédent avec
une plaine côtière et
des plateaux bas (reliefs côtiers inférieurs a 300 m d'altitude) ; une
côte accidentée (caps, promontoires, plages surplombées de falaises
basses très localisées). Enfin, l'avenir des côtes à rias du Gabon peut
être vue dans une perspective d'aménagement. Dans ce cas, nous considé-
rons d'une part les inconvénients, et d'autre part les atouts. Ces côtes
ont un climat pluvieux et sont difficiles d'accès: basses-slikkes,

- 27l-
marais maritimes à mangrove et plaines marecageuses ; le milieu est
instable avec l'érosion côtière. Cependant, un tourisme de mangrove a
travers les chenaux peut être envisageable ; la faune et la flore y
sont riches et variées. De belles plages de sable sont ensoleillées une
bonne partie de l'année. Les sites abrités des estuaires du Komo, de la
Mondah et du Rio Mouni peuvent recevoir des ports de pêche ou de plai-
sance. Nous pensons que déjà il Y a nécessité nationale de prévention
et de lutte contre l'érosion, d'un schéma global d'aménagement du litto-
ral dans le cadre de l'aménagement du territoire. Un Inventaire Perma-
nent du Littoral peut déjà se faire en vue de contrôler et de canaliser
favorablement dans le futur: les effets du tourisme, l'urbanisation
et les implantations humaines, l'aménagement maritime, la lutte contre
l'érosion côtière.

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LIBREVILLE avec fonds marins (ELF-SPAFE Gabon, 1985)
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LIBREVILLE-SUD
NA - 32 - IV - l - 2
LIBREVILLE-NORD
NA - 32 - IV - 3 - 4
3 - Echelle 1/50 000
LIBREVILLE
4C - NA - 32 - IV
(1961 )
"
2C
"
"
(1980 )
"
ld
"
"
"
(1983)
"
3d
"
"
"
"
"
4c
"
"
"
"
"
4a
"
"
"
"
4 - Echelle 1/20 000
LIBREVILLE - Flle NORD (Brazzaville, 1962)
"
"
SUD
"
- "
"
"
NORD (1983)
LIBREVILLE ET SES ENVIRONS - Flles NORD et SUD (1983)

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(AUBAGUE M. et HAUSKNECHT J.-J., 1959)
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DADET P.)

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Echelle moyenne 1/927 600, Paris.
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OCéan Atlantique Nord, Côte Ouest d'Afrique, Gabon.
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OCéan Atlantique, Côte Ouest d'Afrique, Gabon.
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S.H.M., 1970 - Baie de Corisco (Rivières Mondah et Muny).
OCéan Atlantique Nord, Côte Ouest d'Afrique, Gabon.
6183 CA - Echelle de 1/103 065 (lat. 0°53'), Paris.
S.H.O.M., 1977 - De l'Estuaire du Gabon à l'Estuaire du Congo.
OCéan Atlantique, Côte Ouest d'Afrique, 6666 CA.
Echelle 1/713 000 (2°00'S), Paris.
ELF SPAFE Gabon, 1985 - Libreville avec fonds marins - 1/200 000
LE PICHON X. (sous la dir. de) - Carte du fond des océans.
Echelle 1/48 000 000 à l'Equateur - Ed. Pierre Charron,
Paris (en coul.).
* S.H.M.
Service Hydrographique de la Marine, devenu S.H.O.M.
le o. ayant été ajouté pour OCéanographique.

- 296 -
LISTE DES FIGURES
Fig.
l - Le Gabon septentrional côtier
situation
p. 25
Fig.
2
Diagrammes ombrothermiques et isohyètes -
Gabon septentrional côtier
p. 30
Fig.
3 - Station de Libreville (Rose des vitesses max. des
vents3 - mis - ; fréquence des directions du vent
- %)
p. 36
Fig.
4 - Le courant de houle sur la côte ouest de l'Afrique
p. 42
Fig.
5 - Plans de vagues et incidences des houles devant
l'Estuaire du Komo et situation schématique
générale.
p. 43
Fig.
6 - Du Rio del Rey au Cap Lopez : Cameroun, Guinée
Equatoriale, Nord Gabon - Analyse régionale.
p. 46
Fig.
7 - Courbe des marées de janvier 1987.
p. 49
Fig.
8 - Profil comparatif des principales rivières des
monts de Cristal.
p. 53
Fig.
9 - A. Croquis de situation de la dune de la Sablière
B. Coupe de la dune de la Sablière près de
Libreville au Gabon.
p. 65
Fig. 10 - Recherche de sables et graviers dans la région
de Libreville - Situation des sites étudiés.
p. 67
Fig. 11 - A. Courbes granulométriques d'échantillons de
sables de la "Sablière" de Libreville.
B. Coupe schématique de la "Sablière".
p. 72

- 297 -
Fig. 12 - Carte de situation (secteur Cocobeach - Bissobinam)
p. 74
Fig. 13 - Coupe B - Mangala
p. 75
Fig. 14 - A. Coupe F - Mankono
B. Secteur d'Iboundji
p. 76
Fig. 15 - A. Coupe l - Mékamemzork
B. Secteur de Mekak
p. 77
Fig. 16 - A. Coupe J - Mikolongo
B. Secteur de Mikolongo
p. 78
Fig. 17 - A. Coupe K - Bissobinam
B. Secteur de Milembié
p. 79
Fig. 18 - Secteur de Nkorbal - Recherche de sable
p. 80
Fig. 19 - Secteur d'Ongam - Recherche de sable
p. 80
Fig. 20 - Localisation des épandages sableux continentaux
de la plaine côtière Nord du Gabon
p. 81
Fig. 21 - Courbes granulométriques des sables continentaux
de la route de Cocobeach : A.B.C.D.E.F.G. et H.
p. 83 a 86
Fig. 22 - Le Gabon: situation géologique et bassin
sédimentaire côtier
p. 89
Fig. 23 - Bassins côtiers du groupe Equatorial
p. 91
Fig. 24 - Bassin sédimentaire côtier. Schéma géologique
p. 93
Fig. 25 et 26 - Coupes géologiques schématiques du bassin
sédimentaire côtier gabonais au Nord de l'Ogooué
p. 97
Fig. 27 - Structuration synthétique du bassin sédimentaire
du Gabon côtier septentrional
p. 98
Fig. 28 - Profils bathymétriques du précontinent du Gabon
septentrional
p. 101
Fig. 29 - Réseau d'entailles du plateau continental
p. 103

- 298 -
Fig. 30 - Profils topographiques du Gabon septentrional côtier
p. 106
Fig. 31 - Croquis morphopédologique du Gabon côtier septen-
trional
p. 108
Fig. 32 - Les gres de Ndombo
p. 109
Fig. 33 - Les rias du littoral gabonais et leurs bassins
hydrographiques
p. 117
Fig. 34 - Coupe schématique de l'intrusion volcanique de la
Pointe Gombé (littoral du Gabon)
p. 135
Fig. 35
Pointe Pongara et cordons sableux anciens
p. 138
Fig. 36 - Variation de la teneur en éléments sableux
(de diamètre > 80 microns) dans les sédiments de
l'Estuaire.
p. 139
Fig. 37 - Courbes granulométriques des environs de la
Pointe Pongara.
p. 140
Fig. 38 - Pointe Pongara
évolution de la ligne de côte
de 1960 à 1980
p. 142
Fig. 39 - Pointe Pongara et action de la houle
p. 144
Fig. 40 - La Pointe Pongara et alentours
p. 147
Fig. 41 - La houle à la côte entre le Cap Estérias et
le Cap Santa Clara.
p. 149
Fig. 42 - Coupe schématique de la falaise de la Pointe Saoué
p. 151
Fig. 43 - Coupe schématique de la falaise de Santa Clara
p. 151
Fig. 44 - Coulées de boues et coulées de blocs dans le
Senonien (Gabon)
p. 153
Fig. 45 - Coupe du platier
p. 156
Fig. 46 - Cap Santa Clara à Cap Estérias : alternance
pointements rocheux et rentrants sableux.
p. 157

- 299 -
Fig. 47 - Cap Santa Clara à Cap Estérias
platier et
action des vagues.
p. 156
Fig. 48 - Cap Militaire: réseau de diaclases de l'estran
p. 158
Fig. 49 - Coupe transversale d'un pointement rocheux
p. 160
Fig. 50 - Cap Estérias à Cap Santa Clara: zonation de
l'estran gréso-calcaire
p. 163
Fig. 51 - Quelques exemples de figures de corrosion des
plates-formes à vasques du Sud de Madagascar.
p. 163
Fig. 52 - Cap Estérias : côte basse rocheuse
p. 166
Fig. 53 A à N - Granulométrie des sables du Cap Santa
Clara au Cap Estérias
p. 169 à 182
Fig. 54 a et b - Exemples de profils de plage entre le
Cap Estérias et le Cap Santa Clara.
p. 186
Fig. 55 - Du versant-falaise à la petite falaise vive
p. 189
Fig. 56 - Pointe Megombié : petite falaise, vue de l'estran
p. 189
Fig. 57 - Microfalaise à l'Est du Cap Estérias
p. 190
Fig. 58 - Promontoire de la Pointe Saoué (Auberge)
p. 190
Fig. 59
Cap Militaire
profil pédologique de sol jeune
p. 192
Fig. 60
Cap Mi li taire
coupe de la petite falaise
p. 193
Fig. 61 - Pointe Ediongué et alentours
p. 194
Fig. 62 - De la Pointe Mombalikito au Cap Santa Clara
p. 195
Fig. 63 - Sud de la Pointe Mombalikito : plage à versant-
falaise
p. 196
Fig. 64 - Sud de la Pointe de la Case
petite falaise
argilo-sableuse
p. 197
Fig. 65 - Profils divers des petites falaises côtières
du Gabon
p. 200

- 300 -
Fig. 66 - Situation du littoral du Cap Estérias a la
Pointe Akanda
p. 205
Fig. 67 - Profil de l'estran de l'anse Abaga
p. 210
Fig. 68 - Estran rocheux du Sud-OUest de la Pointe Bolokoboué
p. 213
Fig. 69 - Platier du village Bolokoboué (Pointe Bolokoboué
côté Est)
p. 214
Fig. 70
Anse Bagna
site littoral en 1979
p. 215
Fig. 71
Anse Bagna
site littoral en 1986
p. 216
Fig. 72 - La flèche Evouno en 1960
p. 221
Fig. 73 - La flèche Evouno en 1968
p. 221
Fig. 74
Anse Mamboumbé
site littoral en 1973
p. 222
Fig. 75
Anse Mamboumbé
site littoral en 1986
p. 223
Fig. 76 - Cap Estérias à Pointe Akanda : érosion et dépôt
p. 226
Fig. 77 - Le marais maritime de la Mondah
p. 229
Fig. 78 - Le marais maritime du Rio Muni (Estuaire du Mouhi)
p. 230
Fig. 79 - La ligne de rivage de la baie de la Mondah (Gabon)
p. 231
Fig. 80 - Coupe des mangroves de Massotié
p. 236
Fig. 81
Echantillonnage de reconnaissance dans l'axe du
chenal de l'Abondo (Estuaire de la Mondah)
p. 239
Fig. 82 - Echantillonnage de reconnaissance dans l'axe du
chenal de la N'Tsini (Estuaire de la Mondah)
p. 240
Fig. 83 - Echantillonnage de reconnaissance dans l'axe du
chenal Mondah-Kendjé et dans l'axe Kendjé-Abondo
(Estuaire de la Mondah)
p. 241
Fig. 84 - A. Courbes des principaux types de minéraux argileux
des vases fluvio-marines de l'Estuaire de la
p. 242
Mondah.

- 301 -
Fig. 84 - B. Répartition quantitative des trois minéraux
argileux cardinaux dans les sédiments de
l'Estuaire du Gabon.
p. 242
Fig. 85 - Plage entre la Pointe Bouyoumba et la Pointe
Madékélé au débouché de la piste de Mékak Menzok
p. 246
Fig. 86 - Section Pointe Idolo (Rio Mouni)
p. 246
Fig. 87 - Plage du Marché de Cocobeach
p. 245
Fig. 88 - Très large estran vaseux au Nord de la Pointe
Elobey
p. 247
Fig. 89 - Coupe du promontoire au Sud de la Pointe Cocobeach
p. 248
Fig. 90 - Coupes de la petite falaise de Cocobeach
p. 249
Fig. 91 - Le littoral de Cocobeach
p. 251
Fig. 92 a et b - Le littoral au Sud de Cocobeach
p. 252
Fig. 93 a et b - Autre type de littoral au Sud de Cocobeach
p. 253
Fig. 94 0 à w - Granulométrie des sables du secteur côtier
de Cocobeach à la Pointe Madékélé
p. 255 à 263

- 302 -
LISTE DES FIGURES HORS-TEXTE
============================
Fig. h.t. l - Carte ELF-SPAFE Gabon, Flle "LIBREVILLE avec fonds marins",
1.: 200 000
Fig. h.t.II - Le littoral a petites falaises, du Cap Estérias au Cap Santa
Clara
Fig.h.t. III - Le littoral du Cap Estérias a la Pointe Akanda
Fig. h.t.IV - Le littoral de la Pointe Akanda a la Pointe Madékélé
Fig. h.t. V - Le littoral de la Pointe Madékélé au Rio Mouni

- 303 -
LISTE DES TABLEAUX
Tabl. l
- Types de vents et leurs caractéristiques
Station de Libreville
p.
37
Tabl. II
- Moyennes annuelles en mm d'EVR et d'EVP
(Méthode Thornthwaite)
p.
39
Tabl. III
- Le marnage dans l'Estuaire du Gabon
p.
51
Tabl. IV
- Salinité (%0) de l'eau "de mer" en surface
p.
56
Tabl. V
- L'agitation du plan d'eau à Owendo
Estuaire du Komo
p.
60
Tabl. VI
- Les épandages sableux continentaux de la Plaine
côtière Nord du Gabon
p. 92
Tabl. VII
- Echelle chronostratigraphique du bassin côtier
gabonais. Bassin oriental, description litholo-
gique sommaire
p.
94
Tabl. VIII - Fleuves et rivières navigables de la reglon
de l'estuaire
p. 114
Tabl. IX
- Principales données hydrologiques des bassins-
versants côtiers du Nord-Gabon
p. 116
Tabl. X
- Les palétuviers des littoraux occidentaux de
l'Afrique
p. 123
Tabl. XI
- Formations herbeuses côtières du Nord-Gabon
p. 130
Tabl. XII
- Données granulométriques du secteur côtier
Cap Estérias - Cap Santa Clara
p. 183

- 304 -
Tabl. XIII - Flèche Abaga à Pointe Libre: progression vers
l'Est par rapport au point d'ancrage sur le
continent.
p. 212
Tabl. XIV
- Analyse aux rayons X (diffractométrie) des
vases fluvio-marines de l'Estuaire de la Mondah
p. 242
Tabl. XV
- Pente et sédiment d'estran du Rio Muni à la
Mondah
p. 254
Tabl. XVI
Données granulométriques du secteur côtier
Cocobeach - Pointe Madékélé
p. 264
Tabl. XVII - Moyennes de recul côtier du Gabon des rias
p. 268

- 305 -
LISTE DES PlANCHES PHOTOGRAPHIQUES
Planche l
- 1. Anse Abaga
2. Cap Estérias a Cap Santa Clara
Planche II
- 3 et 4. Cap Santa Clara
Planche III
- 5 et 6. ~Cap Santa Clara
Planche IV
-
7a-b, 8 et 9. Alentours de la Pointe Ediongué
Planche V
- 10 et lla-b. Alentours de la Pointe Ediongué
12. Cap Estérias
Planche VI
-
13, 14 et 15. Alentours de la Pointe Ediongué
Planche VII
- 16 et 17. Cap Estérias
Planche VIII - 18, 19 et 20. Alentours de la Pointe Ediongué
Planche IX
-
21, 22 et 23. Cap Estérias à Pointe Saoué
Planche X
- 24, 25 et 26. Alentours de la Pointe Ediongué
Planche XI
- 27. Nord du Cap Santa Clara
28 et 29. Plage de la Blondine
Planche XII
- 30 et 3l. Pointe Saoué
Planche XIII - 32 et 33. Pointe Ediongué et alentours
Planche XIV
34 et 35. Pointe Mombalikito et environs
Planche XV
-
36 et 37. Pointe de la Case
Planche XVI
38 et 39. La falaise basse et vive, argilo-sableuse,
du Sud de la Pointe de la Cqse
Planche XVII - 40. Entre le Cap Santa Clara et le Sud de la falaise
argilo-sableuse

- 306 -
Planche XVIII - 41. Cap Estérias
42 et 43. Anse Abaga
Planche XIX
- 44. Anse Bagna côté Est
Planche XX
- 45 et 46. Pointe Bolokoboué
47. Vue vers l'Est: Anse Mamboumba-Moka
Planche XXI
- 48, 49 et 50. Anse Bagna
Planche XXII-51. Pointe Cocobeach
52. Plage du Marché de Cocobeach
Planche XXIII - 53 et 54. Sud de Cocobeach, site côtier en face
de Nifang
Planche XXIV
- 55. Plage de Lemé
56. Plage plus au Sud de Lemé
57. Plage de la piste de Mékak Menzok

- 307 -
TABLE DES MATIÈRES
Pages
AVANT-PROPOS
l
I. La problématique
2
II. Les méthodes d'approche
11
A. L'approche documentaire et le travail de terrain
11
B. La granulométrie des sables
13
1. Les fractiles
14
2. Les indices granulométriques
15
3. La morphoscopie
18
C. La photo-interprétation et la figuration morphologique
18
III. La notion de Littoral
20
PREMIERE PARTIE : LE CADRE PHYSIQUE
Etude générale des facteurs du façonnement des littoraux
Nord gabonais
23
Introduction
24
Chap. I. Les facteurs climatiques
27
l . Les mecanlsmes generaux
27
2. Les principaux éléments climatiques
28
A. Les précipitations
28
B. Les températures
33
C. Les vents
34
Les directions
35
Les vitesses
35

- 308 -
Pages
3. Les éléments secondaires
38
A. L'évapo-transpiration
38
B. L'insolation
39
Chap. II. Les facteurs marins
40
1. Les facteurs hydrodynamiques
40
A. Les houles
41
B. Les vagues
47
C. Les marees
48
D. La salinité des eaux marines
55
Les actions chimiques
57
Les actions biologiques
57
2. L'exposition des secteurs côtiers (S.E. a l'influence
océanique)
59
3. Les variations du niveau marin
61
A. Quelques repères anté-quaternaires
62
B. Le Quaternaire marin
63
Chap. III. Les grands traits de la morphologie
87
1. Les principales données structurales
87
2. Les composantes morphologiques
99
A. Le précontinent
100
B. La façade atlantique
105
La plaine côtière
105
L'origine et la nature des sédiments côtiers
113

- 309 -
Pages
3. La couverture végétale
122
A. La mangrove
122
B. La végétation de la côte sableuse
126
C. La forêt dense et les formations herbeuses côtières
127
Conclusion générale
129
DEUXIEME PARTIE
LES TYPES DE CorES DU GABON SEPTENTRIONAL
132
Introduction
133
Chap. 1. La Pointe Pongara et alentours (le type sableux)
134
Chap. II. La tôte haute du Cap Santa Clara au Cap Estérias
(le type rocheux à falaises basses)
146
1. Le cadre naturel
148
2. La morphologie côtière
155
A. Les platiers
155
B. Les plages
167
C. Les petites falaises: caractéristiques et évolution
187
Cap Estérias et Pointe Saoué
188
Cap Militaire ou Ido-Kogo
191
Pointe Caléga à l'ex-ria à mangrove
194
Pointe Mombalikito au Cap Santa Clara
195
Conclusion
199
Chap. III. La côte du Cap Estérias à la Pointe Akanda
204
(Le type mixte sableux et rocheux)
1. La situation géologique
206
2. Une topographie basse
207

- 310 -
Pages
3. L'influence marine à la côte
208
4. La morphologie côtière
209
A. L'Anse Abaga
du Cap Estérias à la Pointe Idolo
209
B. L'Anse Bagna
de la Pointe Idolo à la Pointe
Bolokoboué
212
C. L'Anse Mamboumbé-Moka
de la Pointe Bolokoboué
à la Pointe Akanda
218
Conclusion
224
Chap. IV. La côte de la Mondah au Rio Mouni
227
1. Le cadre rocheux
227
2. La plaine côtière basse
228
3. L'influence fluvio-marine
232
4. La morphologie côtière
234
A. La Mondah et ses abords, d'Akanda a Madekelé
Clé type à:va:sïères )
234
B. De la Pointe Madekelé au Rio Mouni
(le type mixte, sableux et vaseux)
245
CONCLUSION GENERALE
267
Références bibliographiques
272
Références cartographiques
292
Cartes topographiques
293
. Cartes géologiques
294
. Cartes hydrographiques et de fonds fluvio-marins et marins
295

- 311 -
Pages
Liste des figures
296
Liste des figures hors texte
302
Liste des tableaux
303
Liste des planches photographiques
305
Table des matières
307