SERIE E
N° D'ORDRE: 385
THE8E
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PRESENTEE
A L'UNIVERSITE DE CLERMONT-FERRAND II
( U , F , R. de RECHERCHE SCIENTIFIQUE et TECHNIQUE)
POUR OBTENIR LE GRADE DE
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DOCTEUR ES SCIENCES NATURELLES
PAR
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Cas i ID i r MA K AB 1LA_- M'
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Sciences Biolo.,;ques
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.dré sous n .'îfj' t~ g;, ~
ETUDE DE L'ANTHRACNOSE DU 'MA'NI0C~~~'~-"
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( MANIHOT esculenta CRANTZ ) ET SON AGENT
PATHOGENE COLLETOTRICHUM gloeosporioides PENZ
f. sp. manihotis HENN .
Soutenue publiquement le 10 Juillet 1987 devant la Commission d'Examen:
MM. J.P. LARPENT, Professeur à l'Université de Clermont II
Président
A. BRETON, Professeur à l'Université de Clermont l
B. BOTTON, Professeur à l'Université de Nancy 1
'11
Y. BRIAND, Professeur à l'Université de Clermont Il
!
].]. GUILLAUMIN, Chargé de Recherches à L'INRA de Clermont-Fd
P. PAULET, Professeur à l'Université
d'Orléans

A mon epouse,
A mes enfants,
A mes parents.

REMERCIEMENTS
Les recherches dont
les résultats sont présentés ci-dessous ont bénéficié du
soutien de la Fondation Internationale pour la Science (F.I.S.), du Centre de Recher-
ches pour le Développement International (CR.D.I.), du Centre Technique de Coopé-
ration Agricole et Rurale de WAGENINGEN (PA YS-BAS) qui a subventionné les frais
d'impression et de reproduction de
ma
thèse,
et des autorités
Congolaises.
Que Monsieur le Recteur de l'Université MARIEN NGOUABI (BRAZZA VILLE),
Monsieur le Directeur Général de la Recherche Scientifique et Technique, la Fonda-
tion Internationale pour la Science, le Centre de Recherches pour le Développement
International et le Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale, me permet-
tent de leur exprimer ici mes sincères et vifs remerciements.
Je remercie profondément Monsieur J.P. LARPENT d'avoir bien voulu présider le
Jury de cette thèse.
Ma
reconnaissance
la
plus
profonde
s'adresse
à Messieurs B.
BOTTON,
A.
BRETON et J.J. GUILLAUMIN pour leur lecture
critique
du
manuscrit
et
leurs
suggestions permettant de le rendre plus intelligible.
J'adresse mes remercients à Monsieur Y. BRIAND et Monsieur P. PAULET qui
on t bien voulu accepter de faire partie de mon Jury à l'occasion de la soutenance.
Je tiens à exprimer ma gratitude à
)
- Messieurs MOTE et BOISSARD a la Mission Française de Coopération et
d'Action Culturelle au CONGO;
- Messieurs J. BALDENSPERGER Secrétaire Scientifique a la F.LS.;
- Morl.sieur SAibou KAOLA Agent des Programmes au CR.D.I.
Je
les remercie
profondément pour
leur disponibilité
et
l'aide
qu'ils
m'ont
accordée à l'occasion de cette soutenance.

1
1
It
Je remercie profondément tvfadame LARPENT,
A1e~demois~lles,A UMAITRE
AlICHAUX
de
l'accueil
chaleureux
qu'elles
m'ont
toujours
reserve
et
de
l'a
e
technique qu'elles n'ont cessé de m'apporter durant les visites effectuées dans llr
laboratoire.
Mes remerciements vont également à
1
1
- Mademoiselle Louise BAKALA KOUMOUNO pour son dévouement et
disponibili exe mpla ire.
1
- Monsieur le Directeur Général du Centre International des Recherches
Médicales de FRANCE-VILLE GABON de l'accueil qu'il
m'a
réservé
pour llétul
ultrastructurale des organes de reproduction.
- A VENIR SECRETARIAT, 39 Place Charles de Gaulle 63400 CHAMALII
RES d'avoir assuré la frappe de mon manuscrit.
1
- Services Photos et Dessins de la Faculté de Sciences pour leur disponibi-
1
lité et pour tous les services qu'ils m'ont rendus.
Je suis particulièrement heureux de rendre hommage à mes collègues enSeignant
et techniciens du Département de Biologie et
Physiologie
végétales,
à
mes amis
Docteur- Brigitte NSOSSANI, et Adam NSOSSANI MASSOLOLA, à tous les COllè9Ul
de la Faculté des Sciences, de la Direction Générale de la Recherche Scientifique
Technique,
et à
tous ceux qui au CONGO et
en
AFRIQUE
ont
contribué
à 1
réalisation technique de ce travail.
1
1
1
1
1
1

SOMMAIRE
INTRODUCTION
MA TERIEL ET METHODES
14
l - MODE D'ISOLEL'J\\ENT ET DE CUL TURE
14
II - METHODES D'OBSERVATION
21
III - METHODES DE MESURES PHYSIOLOGIQUES
28
IV - METHODES D'ETUDES ECOLOGIQUES
31
V - METHODES STATISTIQUES
36
PREMIERE PARTIE: L'ANTHRACNOSE DU MANIOC
37
Chapitre l - CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA
MALADIE
37
l - DESCRIPTION DES SYMPTOMES
37
îi
1 - Symptômes observés au ni veau des tiges
37
2 - Symptômes sur feuilles
38
,
"
)
1'"
~
1
3 - Symptômes sur fruits
~.:..(:-'
4/ , .
>
"
38
/~c' ~-''''' ,< "
~t
- !~,<
\\
II - INFLUENCE DE LA VARIETE DE MANIOt 6UR':':IlÎ2.'S,CARACTE-
RISTIQUES DES NECROSES
:~ \\
~.
39
1
1 - Dimensions des hécroses
<.t;~:\\' ,/
39
"
,
,
"',~~ei)ISuP~Y
2 - D ImenSlOns comparees des nec roses formees·~sur·~trois
1
.
cultivars de manioc
39
III - ECOLOGIE DE L'ANTHRACNOSE DU MANIOC
40
1 - Caractéristiques de la région du Pool
40
a ,;, Aspects physiques
40

b - Population du Pool
40
c - Climat du P o o 1 4 1
- température
41
- humidité
41
- pluviométrie
42
- évaporation
42
- insolation moyenne
42
2 - Modulation de la maladie dans l'année :-
42
3 - Répartition géographique de la maladie
43
a - Taux d'infection par l'anthracnose en fonction de
la répartition géographique
44
b - Niveau d'infection des plantes en fonction de la
réparti tion géographique.
45
4 - Conclusion
45
IV - MISE EN EVIDENCE DU ROLE JOUE PAR PSEUDOTHERAPUS
DEVASTANS SUR LA REALISATION DES NECROSES
46
1 - Observations
46
2 - Arguments en faveur de l'intervention d'insectes
46
a - Observations des deux stades
46
b - Données de la li ttérature
46
c - Existe-t-il une relation entre la distribution
géographique de la maladie et la pression d'inocu-
47
lum du champignon
3 - Inventaire de l'entomofaune du manioc à ODZIBA
48
4 - Etude expérimentale de l'activité sur le manioc des
différentes espèces d'insectes capturés
48
V - CONCLUSION
49
Chapitre Il - ETUDE DU ROLE JOUE PAR LE PSEUDOTHERAPUS
DEVASTANS
50
1 - DONNEES DE LA LITTERATURE SUR L'INSECTE
50
II - INFLUENCE DES CARACTERISTIQUES DE L'INSECTE
50

l - Effet de l'âge
50
2 - Effet des différences individuelles existant chez
51
les P. devastans
3 - Effet du cycle journalier sur l'activité de P.
51
devastans
4- - Influence de la zone climatique sur le nombre
d'insectes
51
5 - Intéraction entre zone climatique, population des
P. devastans et leur activité
52
III - ACTION DE LA SALIVE SUR LA REALISATION DES
NECROSES PRIMAIRES
52
l - Données de la li ttéra ture
52
2 - Mise en évidence de l'action de la salive
53
3 - Influence de la concentration de la salive sur la
taille des nécroses primaires obtenues
54-
IV - CONCLUSIONS ET DISCUSSION
54-
Chapitre III - ETUDE DE L'INFECTION PAR COLLETO-
TRICHUM GLOEOSPORIOIDES F. SP.
MANIHOTIS
56
l - MISE AU POINT D'UNE METHODE D'INOCULATION
56
AR TIFICIELLE
II - INFLUENCE DES CARACTERISTIQUES DE LA BLESSURE
56
l - Effet de la taille de la blessure
56
2 - Effet de la nature de la blessure
57
3 - Effet de l'âge de la blessure
58
III - INFLUENCE DES CONDITIONS DU MILIEU
58
/ ' l - Rôle de l'humidité relative sur l'installation
de C. manihotis
58
//2 - Influence de la température sur l'infection des
tiges de manioc
60

1
1
3 - Action de la lumière sur l'infection des tiges de
1
manlOC
61
1
IV - CONCLUSIONS
62
Chapi tre IV - ETUDE HISTOLOGIQUE DES LESIONS
63
1
l - ETUDE DES LESIONS CAUSEES PAR LA BLESSURE
63
1
l - Blessure due à Pseudotherapus devastans
63
2 - Blessure artificiellement effectuée à l'aiguille
63
1
II - ETUDE DE L'EVOLUTION DES LESIONS DUES A
1
P. DEVASTANS
64
l - En l'absence des conidies de C. manihotis
64
2 - En présence des conidies de C. manihotis
1
64
III - ETUDE HISTOPATHOLOGIQUE DE C. MANIHOTIS
65
1
l - Localisation de C. manihotis dans les tissus
para si tés
65
2 - Différenciation des acervules sur les tissus
parasi tés
65
IV - ETUDE DE QUELQUES PHASES DU CYCLE INFECTIEUX
DE C. MANIHOTIS : LA CONSERVATIONDE L'AGENT
PATHOGENE
65
l - Les modes de conservation de l'agent pathogène
65
a - Conservation de l'agent pa thogène dans
les tissus morts
65
b - Conservation de l'agent pathogène dans
les tissus vivants
67
2 - Déroulement du cycle infectieux
68
V - CONCLUSIONS ET DISCUSSION
68
Chapitre V - ETUDE DE LA SENSIBILITE DE LA PLANTE
A L'INSECTE ET AU CHAMPIGNON
70

70
l - INTRODUCTION
70
II - SENSIBILITE A L'INSECTE
70
l - Sensibilité variétale
2 - Différence d'agressivité entre génotypes de
71
P. devastans
3 - Etude de la sensibilité à P. devastans le long
72
d'une tige de manioc
72
III - SENSIBILITE AU CHAMPIGNON
72
1 - Sensibilité variétale du manioc
2 - Différence d'aggressivité entre génotypes de
73
C. manihotis
3 - Etude de la variation de la sensibilité à C.
74
manihotis le long d'une tige de manioc
4 - Comparaison du gradient de sensibilité à l'insecte
75
et du gradient de sensibili té au champignon
75
5 - Conclusions et discussion.
IV - INCIDENCE DE L'ANTHRACNOSE SUR LA CULTURE DU
76
MANIOC
76
l - Incidence sur le développement des tiges et rameaux
2 - Incidence sur le plan agronomique
77
DEUXIEME PARTIE: COLLETOTRICHUM GLOEOSPORIOIDES,
F. SP. C. MANIHOTIS
Chapitre l - ETUDE MORPHOLOGIQUE
l - MORPHOGENESE DES HYPHES MYCELIENNES
79
l - Morphogenèse des hyphes
79
2 - Caryologie du mycélium
79

3 - Ultrastructure des parois des filaments mycéliens
80
II - (viORPHOGENESE DE L'APPAREIL DE REPRODUCTION
ASEXUEE
80
l - Les acervules et les conidies
80
2 - Caryologie des conidies
81
3 - Ultrastructure des conidies et des sporophores
81
a - Les conidiophores ou sporophores
81
b - Les conidies
81
c - Différentes étapes de la formation de l'acervule
82
III - MORPHOGENESE DE L'APPAREIL DE REPRODUCTION SEXUEE
83
l - Description des périthèces
83
2 - Les asques et les ascospores
83
3 - Morphogenèse du périthèce
83
IV - ETUDE DE LA VARIABILITE DES CARACTERES MORPHO-
LOGIQUES ET PHYSIOLOGIQUES
84
l - Variations sur la constitution des acervules
84
2 - Variations sur l' apti tude à différencier les
fructifications asexuelles ou sexuelles
85
l
3 - Variations sur la différenciation des soies par les
acervules
85
4 - Variations sur la vitesse de croissance linéaire des
1
thalles
85
5 - Variation sur la pigmentation des thalles
86
1
Chapitre II - MORPHOGENESE EXPERIMENTALE
88
1
l - INFLUENCE DE LA COMPOSITION DU MILIEU SUR LA
1
CROISSANCE ET LA SPORULA TION DES THALLES
88
l - Action des milieux complexes
88
1
a - Croissance longi tudinale
88
b - Sporula tion des thalles
88
2 - Action des milieux synthétiques
89
1
a - Croissance des thalles
89
1
1

b - Production des conidies
85
3 - Action de la concentration en mal t
85
a - Croissance linéaire des thalles
90
b - Sporula tion des thalles
90
4 - Effet des différents constituants du milieu sur la
morphogenèse des thalles
90
a - Croissance linéaire des thalles
91
b - Sporulation des thalles
91
5 - Effet de divers milieux sur la différenciation des
soies
92
a - Effet de divers milieux
92
II - ETUDE DE LA NUTRITION AZOTEE ET CARBONEE SUR
LA CROISSANCE ET LA SPORULA TION
92
- Influence de la source azotée
92
a - Azote minéral
93
b - Azote organique
94
2 - Influence de la source carbonée
95
'.
;~
a - Carbone fourni par les diholosides
95
b - Carbone fourni par les pentoses
96
c - Carbone fourni par les hexoses et les
hexi tols
96
3 - Influence des concentrations de carbone et d'azote
et du rapport ~
96
·N
a - Sur la croissance linéaire des thalles
97
b - Sur la conidiogenèse des thalles
97
c - Sur le taux de sporula tion des thalles
98
4 - Conclusions
98
lI! - ACTION DE DIVERS MILIEUX SUR LA DIFFERENCIATION
DES TUBES GERMINATIFS PAR LES CONIDIES ET LA
DIFFERENCIA TION DES APPRESSORIA PAR LES TUBES
GERMINATIFS
100
1 - Effet de différents substrats sur la différenciation
des tubes germinatifs par les conidies
100
a - Différenciation des tubes germinatifs dans l'eau
100

b - Effet des substrats complexes : milieu mal té à 1 %
et gélosé à 14 g/l, et broyat de jeunes tiges de
maniOC
100
c - Différenciation des tubes germinatifs sur milieu
de CZAPEK
101
d - Effet des consti tuants du milieu de CZAPEK sur la
production des tubes germinatifs par les conidies
101
e - Effet des différentes concentrations de glucose
et de saccharose sur la différenciation des
filaments germinatifs par les conidies
102
f - Description des filaments germinatifs obtenus
102
g - Etude de la croissance des filaments germinatifs
pendant les 5 premières heures
102
2 - Effet de différents substrats sur la formation de
l'appressorium
103
a - Effet des substrats naturels
les fragments de
tissu de manioc
103
b - Description des appressoria obtenus
103
c - Etude de la différenciation de l'hyphe infectieuse
par l'appressorium
104
3 - Conclusion
104
IV - ACTION DE LA TEMPERATURE SUR LA MORPHOGENESE
DES THALLES
106
l - Action de la tempéra ture sur la germination des
conidies
106
a - Différenciation des tubes germinatifs par les
conidies
106
b - Différenciation des appressoria
107
. 2 - Action de la température sur la croissance linéaire
des thalles
107
3 - Effet de la température sur la conidiogenèse
107
4 - Conclusions et discussion
108
V - ETUDE DE L'ACTION DU PH SUR LA MORPHOGENESE
DES THALLES
109

1 - Action du pH sur la croIssance linéaire et
pondérale
109
2 - Etude de l'action du pH sur la conidiogenèse des
thalles
109
3 - Conclusion
109
VI - ACTION DE LA LUMIERE SUR LA MORPHOGENESE DES
THALLES
110
1 - Etude de l'action de la lumière blanche sur la
croissance linéaire et la sporula tion des thalles
110
a - Etude de l'action de la lumière à 20°, 25° et
110
b - Action de l'intensité d'éclairement sur l'inhi-
bition par la lumière du thalle cultivé à 30° C.
Il 1
c - Action de la durée de la période d'éclairement à
différentes énergies d'éclairement sur des thalles
cul ti vés à 30° C.
112
,..,
d - Etude de l'intéraction de la température et de
'':..:
113
t~
la durée de la période d'éclairement
e - Etude de l'intéraction entre quantité de l'énergie
d'éclairement et la durée de la période d'éclai-
rement
114
f - Influence du rythme d'éclairement fourni a des
cul tures à 30° C.
114
g - Influence de l'âge du mycélium
115
2 - Action des lumières monochromatiques
a - Action de différentes longueurs d'onde
sur la
morphogenèse des thalles à 28 ° C.
117
b - Intéraction entre la température et la longueur
d'onde sur la croissance linéaire et la sporu-
la tion
118
* Etude du phénomène en lumière bleue
118
* Etude du phénomène en lumière verte
118
* Etude du phénomène en lumière Jaune
119
* Etude du phénomène en lumière rouge
119
3 - Conclusions et discussion
119

DISCUSSION ET CONCLUSIONS GENERALES
122
BIBLIOGRAPHIE
131
ANNEXES

- l -
INTRODUCTION
Le
manioc,
Manihot
esculenta
Crantz
est
originaire
de
la
région
tropicalE
d'Amérique du Sud où il était cul ti vé comme plante alimentaire par les indiens de la
Colombie, du Yenézuela et du Brésil.
Il fut probablement introduit en Afrique par les Portugais et les Espagnols aL
XYlème siècle, et plus tard s'est propagé vers l'Océan Indien et le Pacifique. La
culture du manioc fut répandue d'une manière spontanée par l'initiative des paysan~
vivant dans les régions o~ celui ci pouvait être cultivé.
En Afrique et plus précisément au Congo, la culture du manlOC pose actuel-
lement de nombreux problèmes. Certains sont liés à l'état des sols, et d'autres aux
génotypes de manioc actuellement répandus et utilisés par les populations paysannes.
Les ennemis des cultures et les maladies diverses sont aussi à l'originé d'une baisse dE
la production.
Les sols reserves à la culture du manioc se sont apauvris et les rendement~
obtenus sont en consequence très faibles. C'est par
-
exemple le cas pour la région dl
Pool, choisie pour notre étude.
L'apauvrissement des sols en éléments mmeraux résulte aussi bien des technique~
culturales utilisées,
notamment
les brûlis que du
raccourcissement de la
jachèrE
réduite actuellement à quelques années, et du manque de rotation. Il convient enfir
d'ajouter que la plupart des sols réservés à la culture du manioc sont argileux OL
sableux.
L'étude des difficultés liées aux génotypes montre que la grande majorité de~
cultivars utilisés
par
les
paysans
ont
été
introduits au
Congo
durant
la
périodE
coloniale, d'autres, en nombre réduit, l'ont été très récemment, en provenance dE
l'Institut Internationnal d'Agriculture Tropicale à IBADAN (Nigéria), ou d'autres pays.
le bouturage étant la seule méthode de propagation, celui-ci entraine souvent unE
dégénérescence des souches.
Les maladies contribuent beaucoup a la réduction de la production en feuilles e1
en
tubercules.

- 2 -
Parmi celles-ci on distingue d'une pan un certain nombre de maladies tres ancien-
nement établies dans la région (les pourridiés et la mosaïque) et d'autre pan celles
dont l'impact ne s'est révélé que très récemment, c'est le cas de la bactériose du
manioc due à Xanthomonas campetris manihotis et de l'anthracnose du manioc due à
Colletotrichum manihotis Henn.
.
Si l'on resume les principales maladies virales bactériennes et fongiques recen-
)
sees sur le manioc, celles-ci se répartissent en deux groupes. Certaines sont aériennes
et les autres souterraines.
Les principales maladies souterraines sont représentées par les pourridiés.
Ce sont
- la pourriture des raCines due au pourridié à Armillaria sp.(probablement A. heimii
PEGLER)
;
Basidiomycète de
la
famille
des
Tricholométacées,
est
fréquemment
recontrée dans les pays tropicaux sur le manioc, les plantes stimulantes (caféiers,
théiers, cacaoyers) am SI que sur diverses essences forestières.
Ce pourridié a été
signalé en Afrique sur de nombreuses plantes par BARAT (J 955), DADANT (1963),
SACCAS (j 975), en Tanzanie par
WALLACE
(J 935),
en Ouganda par
HANSfORD
(J 936), au Malawi (Nyassaland) par LEACH (1937), au Kenya par GOODCHILD (1958),
GIBSON (j 960) et OLEMBO (J 97 j). D'autres attaques dues au même agent pathogène
ont été
signalées
au
Cameroun
sur
des
plantes
arbustives
par
BOISSON
(1964).
Sur le manioc ce pourridié est fréquemment rencontré en zone forestière dans
les plantations installées sur des brûlis. Les plantes atteintes portent dans le sol au
voisinage du collet, de nombreux rhizomorphes "subterranea" cylindriques, ramifiés. Ils
peuvent être aplatis contre la bouture ou le tubercule, rampant alors à leur surface,
ou bien ils se propagent dans le sol, par leur apex à partir d'une bouture ou d'un
tubercule, colonisé .
Ces rhizomorphes "subterranea" ramifiés sont a l'origine de l'infection.
Le
pourridié à
Sphaerostilbe
repens
B.
et
Br.
est
répandu
au
Congo.
Les
premières observations de ce pourridié ont été faites à Ceylan sur papayers (Carica
pa paya) puis en Malaisie sur Citrus, Hibiscus, manguier (Mangifera indica)
manlOC

- 3 -
(Manihot esculenta) et avocatier (Persea gratissima). En Afrique il a été observé en
Ouganda, en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Zaîre sur Hevea (L. ROGER,
1951).
Un
certain
nombre
d'attaques
dues
à
S.
repens
sur
d'autres
plantes
à
racines
et
tubercules
amylacés,
notamment
l'igname
(Dioscorea
alata)
ont
par
ailleurs
été
observées par nous au Congo.
Les travaux réalisés par BUGNICOURT (1934) sur ce même pathogène ont
été
orientés
sur
la
mise
en
évidence
de
l'existence
des
coremies,
des
rhizomorphes, et de la description de la forme pariai te.
GOOS (1962) a mis en évidence la production des chlamydospores et décrit la
structure
des
rhizomorphes
différenciés
par
ce
champignon
à
partir
des
coupes
transver sales.
Cette étude a été complétée par GUILU\\UMIN (1970 a, b) qui a montré que le
S. repens produit deux catégories de spores asexuées ; les conidies portées par les
filaments mycéliens indifférenciés et les stilbospores émises à l'apex des corémies. La
corémie et le
rhizomorphe sont anatomiquement
liés,
l'ensemble
constituant
une
"unité agrégée". Les plus récents travaux sont ceux de BOT TON (1980) consacrés à la
morphogenèse des organes agrégés.
- la pourriture des "tubercules" due à Phaeolus manihotis est mOinS répandue sur le
manioc. Cependant, ce pathogène est actuellement reconnu responsable de quelques
foyers d'attaque sur Pinus caribaea, Eucalyptus torreliana, Eucalyptus cloeziana, et
sur le manioc dans la zone côtière de la région du Kouilou. Etant donné l'absence
d'une littérature consacrée à la description de ce pathogène, on pourrait penser qu'il
s'agit du Phaeolus schweinitzü (Fr.) non encore observé en Afrique de l'Ouest mais
déjà signalé en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle Zélande et à Chypre où il
est considéré comme le plus grave parasite des plantations de conifères(MONCHAUX,
1980).
Les maladies aériennes sont
- la mosal'que du manioc, maladie à symptômes principalement foliaires, a pour agent
pathogène un virus à ADN transmis par un aleurode, le Bemicia tabac ci. Elle se
caractérise chez les plantes atteintes par la présence des taches de chlorose et par
des déformations foliaires accompagnées ,~uelquefois d'une réduction de la surface

- 4 -
_ les taches foliaires dues à Cercospora henninqsii, ALLESHER et Cercospora caribeae
CHUPP. et CIF., constamment présentes dans les plantations situées en savanne et en
forêt, se caractérisent par la présence de taches brunâtres circulaires ou ovales,qui
sont réparties sur le limbe de la feuille et leur importance augmente en période
pluvieuse;
_ les taches foliaires dues à Leptosphaerul.ina sp. et Alternaria sp. se caractérisent
par la présence de macules foliaires qui à partir du pétiole, suivent les nervures
principales des lobes et s'étendent sur le limbe. Les feuilles ayant subi une telle
a naque s'enroulent, se déssèchent, et pendent le long de la tige
- d'autres taches foliaires dues à Mycosphaerella helenae CHEV. se caractérisent par
des zones nécrotiques translucides blanches ou
jaunâtres.
Ces
taches sont
assez
semblables à celles provoquées par Xanthomonas campestris manihotis, agent patho-
gène de la bactériose vasculaire du manioc (BOHER, DANIEL et KOHLER, 1978);
La bactériose du manioc ou "feu bactérien" se caractérise sur les feuilles par
des taches translucides angulaires, et sur les tiges ou
rameaux
par des nécroses
humides. L'agent pathogène: Xanthomonas campestris manihotis, présente une
incidence plus importante en savane qu'en forêt pendant la saison pluvieuse.
- la pourri ture due au Botryodiplodia theobromae PAT. est présente au Congo sur de
nombreuses cultures. Sur le manioc, elle est observée au ni veau des racines et rejets.
Les jeunes plantes atteintes se déssèchent entièrement.
En période pluvieuse, l'extension de la maladie peut se faire à partir des tiges
aoûtées, vers les jeunes rameaux
avec l'apparition des
lésions
chancreuses.
A cette liste il faut ajouter l'anthracnose du manioc objet de
cette étude.
A - LES ANTHRACNOSES ET LEURS AGENTS PA THOGENES
On désigne sous le terme d'anthracnose, des maladies qui se caractérisent en
général par des al téra tions nécrotiques se développant principalemen t sur les parties
aériennes de la plante, tiges, feuilles, fruits et rameaux. Au Congo et plus particu-
lièrement dans
la
région
de
Pool,
les
anthracnoses se
rencontrent
sur
l'igname
(Dioscorea), la patate douce et sur de nombreuses autres cultures vivrières.

- 5 -
En Afrique les anthracnoses ont été signalées par de nombreux auteurs dont
BOISSON
et RENARD
(1967),
CHEVAUGEON
(1956),
RESPLANDY
et
al.
(j 954).
Les anthracnoses sont en général considérées comme des maladies de faiblesse
ou des infections secondaires, malS qUI peuvent cependant affecter sensiblement le
développement des plantes. L'incidence de ces maladies peut toutefois devenir très
importante comme dans le cas de l'anthracnose des baies de caféiers ou dans le cas
de l'infection des tiges de manioc observées dans certaines locali tés de la région du
Pool.
Il
apparai t
sur ces
tiges
des
malformations
qui
les
rendent
impropres
au
bouturage.
Les anthracnoses sont provoquees par des champignons dont les formes impar-
,
Il
fai tes appartiennent à deux
genres
Colletotrichum
et
Gloeosporium
(ordre des
Mélanconiales). Ils se caractérisent par des conidies unicellulaires ellipsoïdales,
cylindriques portées par des conidiophores ou stérigmates groupés en acervules. Une
littérature très abondante met en évidence l'existence au sein de ces deux genres de
plusieurs espèces dont la dénomination se réfère surtout plus, non pas aux caractères
biologiques propres à chaque espèce, mais plutôt à la plante hôte d'origine. C'est ainsi
que l'on compte plus d'une cinquantaine d'espèces rattachées au genre Colletotrichum
(Annexe nQI).
Dès lors il se pose deux problèmes dans le cadre des travaux orientés vers
l'étude des anthracnoses. Le premier consiste à identifier
parmi
les espèces des
genres Colletotrichum ou Gloeosporium le véritable agent pathogène responsable de
telle ou telle autre anthracnose. Le deuxième est de tenter, en tenant compte du
polymorphisme présenté par les Colletotrichum et les Gloesporium, le regroupement
des nombreuses espèces.
La distinction originelle entre les deux genres a vai t été effectuée par SAC-
CARDO. Cet auteur avait différencié les deux genres par la présence à l'intérieur des
acervules des Colletotrichum d'organes raides et stériles appelés soies. Ces organes
sont par contre absents chez Gloeosporium.
A partir de 1908, une sene de travaux furent réalisés par STONEMAN (1908),
EDGERTON (1908), SHEAR et WOOD (1913) et ALEXOPOULOS (j 962), orientés vers

- 6 -
la physiologie des pathogènes ou vers des études compara ti ves des caractères 1
biologiques ou physiologiques de ces deux genres. Ces travaux devaient montrer que la 1
production des soies est un caractère variant d'une culture à une autre à l'intérieur 1
d'une même espèce. De ce fait, considérer la présence ou l'absence des soies comme
principale critère de différenciation entre les deux genres, devenait très discutable. 1
Ces mêmes travaux ont montré que la production des soies pouvait être déterminée
par l'environnement et qu'en conséquence, de nombreux champignons décrits comme
Gloeosporium pouvaient appartenir au genre Colletotrichum.
Abondant dans le
même sens,
VON
ARX
(1957
a, b) conclut que
le genre
Gloeo5porium sensu SACCARDO ne pouvait être maintenu, confirmant les travaux de
VON HOHNEL (1916) et ceux de PETRAK (1947). Ces deux auteurs affirment en effet
que les espèces appartenant au genre Gloeosporium n'y étaient regroupées que par des
ressemblances superficielles. En réalité elles doivent appartenir à des genres variés
qui ne peuvent être définis que par l'étude de la forme parfaite.
Enfin, dans son dernier ouvrage intitulé "Une révision des champignons classés
comme Gloeosporium", VON ARX (1970) place tous les champignons décri ts jusqu'alors
comme Gloeosporium (734 espèces) dans des genres variés selon leurs caractères.
Si nous considérons maintenant le genre Colletotrichum, la premlere remarque
qUI peut être faite est que ce genre est constitué par une multitude de formes
résumées en annexe (annexe n° 1). Avec la mise en évidence des formes parfaites
(Glomerella) et des
formes
imparfaites (Colletotrichum), apparait
une
importante
variabili té morphologique sur les isolats appartenant aux deux formes.
SEAR et WOOD (1913) étudiant la morphologie et le pouvoir' pathogène des
isolats de Colletotrichum provenant de
36 hôtes différents, ont observé
que
les
variations morphologiques étaient aussi importantes entre différents isolats provenant
d'un même hôte, qu'entre les isolats provenant d'hôtes différents. Ils en concluent que
les différences morphologiques et
physiologiques notées au sein de cet ensemble
etaient
une
importante
source
de
confusion
dans
la
séparation
d'espèces.
Analysant le pouvoir pathogène des isolats, ces mêmes auteurs ont constaté que
la plupart étaient très polyphytes.

- 7 -
Animé
du
souci
de
réduire
le
nombre
d'espèces
contenues
dans
le
genre
Colletotrichum
VON
ARX
(j 957
b) entrepri t
une
révision
systématIque
du
genre
Colletotrichum, avec pour résultat la réduction du nombre d'espèces à 11 (annexe n°
2). L'espèce la plus importante étant Colletotrichum gloeosporioides.
La révision taxonomique effectuée par VON ARX bien que contestée par un
certain nombre d'auteurs (HINDORF,
1973 ; SIMMONDS,
1965) présente cependant
l'avantage de réunir sous le même taxon, par exemple Colletotrichum gloeosporioides,
un ensemble d'espèces ayant des caractéristiques communes. Elle regroupe d'autre
part au plan phytopathologique un ensemble de souches responsables d'un même type
de maladies: à savoir les anthracnoses. Elle représente cependant l'inconvénient de
réunir des souches présentant au niveau d'un
ou de plusieurs de leurs caractères
biologiques ou physiologiques, une grande variabili té (LOURD, 1982).
Le terme Gloeosporium disparait donc dans ce système.
B -
L'INFECTION
DES PLANTES
HOTES
PAR
LES
COLLETOTRICHUM
l)
-
La
germination
des
conidies
et
la
différenciation
des
appressona
Chez
les
diverses
especes
de
Colletotrichum,
les
conidies
representent
les
principaux organes de propagation et d'infection (SIlvlMONDS, 194-1). Après le dépôt
des conidies sur l'organe à infecter, la première étape de l'infection consiste en une
germination. Les tubes germinatifs différencient à leur extémité, des appressoria.
Chez certaines espèces de Colletotrichum, notamment C. lagenarium, la germination
de conidies subit l'influence de plusieurs facteurs.
Lorsque les conidies sont incubées à 3r c. avant la germination, pUIS à 24-° c.,
les conidies germent 4- heures après, mais ne peuvent différencier des appressoria. La
formation de l'appressorium ne peut avoir lieu à 3r C. que SI les conidies sont
traitées
par
une
solution
de
cycloh~xemide à l ppm, ou par une solution de
blasticidin-S à 7 ppm (MACHITO- TANI et al, 1977). NORIO et al. (1969) étudiant la
germina tion des conidies chez ce même pathogène étaient parvenus sans pour autant
clarifier le mécanisme de formation de l'appressorium, au résultat suivant
- certaines conidies seulement sont capables de produire un appressorium immédia-
tement après leur germination.

- 8 -
_ lorsque l'appressorium est formé, celui ci adhère fortement a la surface de l'organE
à infecter.
- chez Colletotrichum graminicola, l'appressorium produit par les tubes germinatif:
adhère fortement à la surface du substrat.
Le contact entre l'appressorium et
le
substrat serait réalisé par une substance mucilagineuse dont la nature a été étudiée
par EMMET et PARBER Y (1975). Ces auteurs ont montré que l'appressorium adhère
fortement à la surface du substrat si bien qu'il devient difficile de le détacher par ur
lavage
ou
un
jet
d'eau
sur
la
lame
de
verre,
sur
laquelle
les
appressorla
de
Gloeosporium fructigenum BERK. et de Colletotrichum graminicola (CES.) WILS se
forment.
Ces résultats ont été également obtenus par
HASSEL-BRING (1906) et SKO-
ROPAD (1967).
Chez C. gloeosporioides, les appressoria produits sur des lames de
verre,
ne
peuvent être enlevés que par frottement
ou
rinçage avec un détergent
(BROWN,
1975). La présence d'une couche de mucilage adhésive ou d'un
manchon gélatineux
parait donc être un caractère commun aux appressoria produits par les Colletotrichum
notamment C. lindemuthianum (DEY, 1919 ; LEACH, 1923), C. gloeosporioide~
. (MARKS, BERBEE et RIKER, 1965) C. lagenarium (AKAI et al, 1967) et C. piperaturr:
ELL. et EV. (GROVER, 1971).
Ce caractère a été reconnu aussi chez d'autres genres différents des Colleto-
trichum, par exemple Sclerotinia libertiana FEKL. (BOYLE, 1921).
En
resume,
un
certain
nombre
de
facteurs
peuvent
stimuler
ou
inhiber

formation de l'appressorium de quelques champignons, notamment quelques molécule:
chimiques
parmi
lesquelles
l'acide anthranilique,
isolé des
bananes,
stimule
à dE
faibles concentrations la production des appressoria de Colletotrichum (PAR.:B'EBER 't
et BLAKEMAN,
1978). Les cires qUl
recouvrent
la cuticule ont
été
aussi
citée:
comme facteurs pouvant influencer par leur composition, la production des appressorié
(EMMET et PAR,BEBER Y, 1975 ; AKAI et al, 1967 ; STAUB, DAHNEN et SCHIVIAN
1974).
D'autres
auteurs
ont
enfin
noté
une
influence
du
gaz
carbonique
sur

pigmentation des appressoria (MLEHLE et LUKEZIC, 1972).

- 9 -
La penetration des hyphes infectieuses différenciées par les appressoria a ete
décrite chez C. lindemuthianum, agent pathogène de l'anthracnose du haricot. Les
travaux relatifs à cette phase de pénétration n'ont malheureusement pas abouti à des
résultats décrivant
les différentes étapes
de
la
pénétration
(WHETZEL,
1906
et
FRANK 1883).
Chez le genre Fusicladium (VOG ES, 1910), la penetration de l'hyphe infectieuse
s'accompagne de la sécrétion d'une substance visqueuse. La notion d'enzyme
suscep-
tible d'intervenir au cours de la pénétration de l'hyphe, dans le cadre de l'infection
des organes par Colletotrichum, n'est cependant pas mise en évidence. Cette notion
est d'ailleurs rejetée par DEY (1919) qui est beaucoup plus favorable a une
pénétration mécanique de l'hyphe infectieuse. La pénétration se ferait ici après une
rupture de la cuticule.
C -
LE
POUVOIR
PATHOGENE
DES SOUCHES
DE
COLLETOTRICHUM
Les Colletotrichum sont en général très polyphytes et peu agressifs. L'agres-
sivité de C. trifolii BAIN et ESSAR Y varie d'un isolat a un autre au sein d'une
poplulation. Les Colletotrichum peuvent être répartis en 3 groupes selon leur
spécificité vis à vis de
l'hôte.
Le
premier
groupe comprend
les
souches
de C.
gloeosporioides qui sont très polyphytes.
Le deuxième groupe comprend les souches de C. graminicola chez lesquelles une
spécialisation parasitaire étroite a été mise en évidence (LOURD,
1982). Chez C.
graminicola, les souches qui infectent la canne à sucre peuvent aussi selon ROGER
(1954) attaquer le sorgho. Les .souches provenant d'autres graminées presentent un
pouvoir pathogène plus large et il n'existe pas de spécificité entre isolat et hôte
d'origine. Cependant il est possible au sein de cette population de souches de C.
graminicola provenant des graminées d'établir des groupes selon leur pouvoir patho-
gène (LEBEAU, 1959).
Le troisième groupe est représenté par C. lindemuthianum chez lequel il existe
des pathotypes caractérisés par une haute spécificité parasi taire.

- 10 -
D - LES MOYENS DE DEFENSE DE L'HOTE
Trois systèmes de défense sont décrits. Après une infection, l'hôte répond soit
par la
production
des
substances antifongiques
:
les
phytoalexines,
soit
par
une
réaction d'hypersensibilité, soit enfin par des réactions histologiques et métaboliques.
- Les substances antifongiques ou phytoalexines ont été décrites chez le couple
C. lindemuthianum et haricot (Phaseolus vulgaris) par WARD (1905), CHESTER (1933),
I\\\\ÜLLER et BORGER (1940).
1
Les
moyens
de
defense
de
l'hôte
ont
ete
étudiés
à
partir
du
couple
C.
-
lindemuthianum et haricot (Phaseolus vulgaris). Les substances antifongiques ont été
mises en évidence par
BARLEY et
BURDEN (1973) puis de nouveau
par
BARLEY
(1974).
Trois composés
voisins de
la
phaséoline
(BARLE Y et
DEVERALL,
1971),
notamment la phaséollidine,
la phaséollinisoflavane et la kiévitone constituent
les
phytoalexines (BARLEY et BURD EN, 1973 ; BURDEN, BARLEY et DAWSON, 1972).
La phaséollidine et
la kiévitone sont aUSSI
produites par
Phaseolus
vulgaris
lorsque celui-ci est infecté par Monilia fructicola (PERRIN et al, 1972), et Rhizoc-
tonia solani (SMITH
et al,
1971).
Ces
trois
substances
inhibent
pour
de
faibles
concentrations la germination des conidies de
C.
lindemuthianum.
Des substances
semblables à effet antifongique, ont été mises en évidence chez la luzerne inoculée
avec Stemphylium loti,
Colletotrichum phomoides (HIGGINS et
MILLAR,
1970) et
He1minthosporium turcicum (HIGGINS et MILLAR,A_H69_~-
-~\\;. 8<1\\1'1/ ,
g\\C.G~l'~'
...
;;r,<......
-',
La production des phytoalexine résulte!ê~ne répsns~\\dè~cellules de l'hôte. Leur
accumula tion dans
la
plante expliquerait' 'l" i~hibi Ùr6~-- de 1 la 1 croissance de l' agen t
pa thogène dans les tissus para si tés.
\\
Dans le cas du couple C. 1agenarium/melon ses substances antifongiques sont des
glycoprotéines (ESQUERRE- TUGA YE et al, 1980).
La réaction d'hypersensibili té est aussi décri te comme moyen de défense chez le
couple Phaseolus vulgaris et C. lindemuthianum.
La production des phytoalexines et l'hypersensibilité considérées il y a quelques

- Il -
années comme deux réaction différentes sont actuellement prises comme liées et se
produisant l'une après l'autre chez Phaseolus vulgaris, à la suite d'une infection par
C. lindemuthianum. Au cours de la pénétration du filament infectieux de C.
lindemuthianum, les premières cellules qui
meurent a la suite de l'hypersensibilité,
libéreraient
un
messager
éliciteur,
qui
provoque au
niveau
des
cellules
vivantes
environnantes la production des phytoalexines. La réaction d'hypersensibilité se révèle
alors être le principal mécanisme de résistance dans le couple Phaseolus vulgaris et
C. lindemuthianum (MERCER, WOOD et GREENWOOD, 1974).
Le troisième système de défense est de nature histologique. Décrit sur le couple
melon/Colletotrichum cucumerium ou
melon/Colletotrichum lagenarium,
celui-ci se
manifeste chez la plante infectée par une lignification des parois cellulaires au niveau
1
de l'infection et une augmentation de l'activité des péroxydases (KUC et PREISIG,
1984).
De telles études n'ont
malheureusement
pas été
entreprises dans
le
cas du
couple manioc et C. gloeosporioides forme spécialisée manihotis.
E -
CONNAISSANCES
ACTUELLES SUR L'ANTHRACNOSE
DU
MANlOC
j) - L'agent pa thogène
L'anthracnose du manioc a pour la première fois été décrite par HENN1NGS
en 1903 (CHEVAUGEON, 1956) à partir des pétioles provenant de DAR ES SALAt"1
(TANZANIE).
L'agent pathogène fut appelé Gloeosporium manihotis HENN. En 1904, le même
auteur déc rivai t à partir des feuilles de manioc provenant du Brésil le Colletotrichum
manihotis HENN.
L'anthracnose fut de nouveau décrite par plusieurs auteurs et l'agent pathogène
fut désigné sous les noms de Gloeosporium manihotis par BOURRIQUET (1946) de
GIomerella manihotis par CHEVAUGEON (1956), de C. manihotis par VANDERMEYEN
(1962) et de Glomerella ~ingulata par IRVINE (1969).
Après les travaux de VON ARX (1970) qui avaient apporté des éclaircissements
bt -

- 12 -
sur la systéma tique des genres G loeosporium et
Colletotrichum,
la
major ité
des
travaux actuellement entrepris considèrent C. gloeosporioides forme spécialisée
manihotis comme étant l'agent pathogène de l'anthracnose du manioc, maladie très
répandue dans les zones productrices de manioc en Afrique (BOURRIQUET,
1946 ;
VANDERMEYEN, 1962 ; AFFRAN,
1968, DOKU,
1969, ClAT,
1972 ; LOZANO et
BOOTH, 1974).
2) - Relation entre les formes parfaites et imparfaites
La relation biologique existant entre le stade parfait et la forme asexuee a été
mIse en évidence par SIM MONOS (1965). Cet auteur a montré que la forme parfaite
de C. gloeosporioides est le Glomerella cingulata.
Glomerella cingulata appartient à la famille des Gnomoniacées. Il différencie des
périthèces dans le milieu de culture. Cette différenciation est par contre très rare sur
les plantes atteintes d'anthracnose. Les
périthèces sont
brun
sombre,
arrondis
ou
piriformes isolés ou organisés et parfois réunis à leur base par un stroma. Chaque
périthèce est muni d'un col ou d'un rostre plus ou moins développé, et en général
court.
Les périthèces différenciés sont
plus
ou
mOIns
enfoncés
dans
le
milieu
de
culture. Les asques en massue sont dépourvues de paraphyse.
Les ascospores ont une longueur de 16, l à 20,6 fl et une largeur comprise entre
4,7 et 7, l fl. Les dimensions moyennes sont de 18,3 fl en longueur et 5,4 fl en largeur.
Chez C. gloeosporioides les conidies ont une longueur de Il,9 à 17 fl et une largeur
comprise entre 3,5 et 5,8 fl. Les dimensions moyennes sont de 13,8 fl pour la longueur
et 4,8 fl pour la largeur. (L. ROGER, 1953 ; SIMMONDS, 1965).
F - OB] ECTIF DU TRAVAIL
Le présent travail a eu pour objectif
- la connaissance de la maladie par l'étude du cycle infectieux et des différentes
intéractions existant au sein du complexe agent pathogène, plante hôte et facteurs
écologiques.

- l3 -
_ la connaissance de l'agent pathogène Colletotrichum gloeosporioides forme spécia-
lisée manihotis,
ses
caractères morphologiques,
physiologiques, pathologiques, ainsi
que la variabili té de ces différents caracteres au seln d'un ensemble
de
souches
provenant d'un seul hôte, le manioc, mais prélevées dans différentes locali tés de la
région du Pool.
La premlere partie de ce travail a été consacree à l'étude de la maladie, et la
seconde à la morphologie et à la morphogenèse expérimentale de l'agent pathogène.

- 14 -
MATERIEL ET METHODES
[ _ METHODE D'ISOLEMENT ET DE CUL TL:RE
A - Souches et milieux de cultures utilisés
1 - Souches de Colletotrichum manihotis utilisées
Parmi une trentaine de souches de Colletotrichum manihotis isolées à
partir de plusieurs var iétés de manioc provenant de six localités prospectées, nous
avons finalement retenu dans le cadre de notre étude la souche CMl. Cette souche a
été
retenue du
fait
que ces
caractères
(pigmentation
et
vitesse
de
sporula tion)
demeurent constants après de nombreux bouturages effectués. La souche CMI isolée
d'une tige de manioc provenant de la locali té d'ODZIBA (Nord de BrazzaviHe) a été
constamment utilisée pour la plus grande partie de nos expériences.
Vingt neuf autres souches isolées à partir des tiges provenant de différentes
localités, ont été utilisées pour l'étude de la variabilité de l'espèce.
L'origine de chaque souche ainsi
que
la
variété de l'hôte
sont décri tes ci-
dessous.
a)
-
Souches
isolées
a
partir
des
tiges
de
manIOC
d'ODZIBA.
Souches
Origines
Période d'isolement
CM1
Variété NGampfo
CM2
Variété NGampfo
CM3
Variété Mbourou Moutsina
Janvier 1979
CM4
Variété Dzouri
CM5
Variété Dzouri
CM6
Variété Dzouri

- 15 -
b) - Souches isolées à partir des tiges de manIOC de Mbé
Souches
Origines
Période d'isolement
CM7
Janvier 1979
CM8
Février 1979
CM9
Variété Ngampfo
Mars 1979
CMIO
Janvier 1979
CM 11
Février 1979
c) - Souches provenan t de l'île Mbamou
Souches
Origines
Période d'isolement
CM12
Variété Mpembé
Février 1980
CM13
Variété Mbouaki
Février 1979
CMI i+
Variété Ndombi
Mars 1979
d) - Souches provenant de Mindouli
Souches
Origines
Période d'isolement
CM15
Variété Mpembé
Février 1980
CM16
Variété Moundélé Mpakou
Février 1979
e) - Souches provenant de Boko
Souches
Origines
Période d'isolement
CM17
Variété Ndombi
Janvier 1979
CM18
Variété Mpembé
Mars 1979
CM19
Variété Ndombi
Février 1979
CM20
Variété Mbouaki
Jan VIer 1980
CM21
Variété Mbouaki
Janvier 1980

- 16 -
f) - Souches provenant de Kindamba
Souches
Origines
Période d'isolement
CM22
Variété Mpembé
Mars 1979
CM23
Variété Nti ti
Janvier 1979
CLv124
Variété yéta
Février 1980
CM25
Variété Moundélé Mpakou
Mars 1980
g) - Souches provenant de Vinza
Souches
Origines
Période d'isolement
CM26
Variété Loumeré
Février 1981
CM27
Variété Moudouma
Mars 1981
CM28
Variété Moumbomboma
Janvier 1979
CM29
Variété Kilonda
Mars 1979
CM30
Variété Siama
Février 1979
Tableau 1
Origines des souches utilisees.
2) - Milieux de cultures
a) - Milieu d'étude de la croissance linéaire et de la conidiogenèse des·
thalle s.
- Milieux complexes: les souches de Colletotrichum manihotis ont été repiquées
sur trois
milieux
de
culture
dont
la
composition
en
g/l
est
la
suivante
:
- Milieu mal té à 1 %
Malt (Cristomalt) la g
Gélose (Agar Agar Prolabo) 14 g
Eau distillée l 000 ml

- 17 -
_ ~lieu à la papaye
Papaye mûre broyée ltO g
Gélose (Agar Agar Prolabo) 1It g
Eau distillée 1 000 ml
_ Milieu aux petits pois
Peti ts pois broyés ItO g
Gélose (Agar Agar Prolabo) lit g
Eau distillée l 000 ml
Chaque milieu est d'abord chauffé jusqu'à ébullition, pUIS autoclavé pendant
20 minutes à 120 0 C. Il
est
par la suite coulé
en
boîtes de
Pétri (90
mm de
diamètre) à raison de 20 ml à l'aide d'un distributeur de mllieu de culture.
- Milieux synthétiques
cinq milieux synthétiques ont été utilisés. Leur compo-
sition en g/l est la suivante
- Milieu de Bertrand
Saccharose
lt5
Acide tartrique 2,6lt
NH
NO)
J
lt
KH

0,6
2
lt
K
CO)
O,lt
2
MgS° ,
·0,85
lt
(NH ) 2 SOit
0,2
It
FeS° ,
0,086
lt
ZnS° lt '
O,Oltl
MnS° ,
0,0085
It
Gélose
14
Eau distillée
000 ml
- Milieu d'Agnihotry
Glucose
20

r
- 18 -
~
NaN0
3
!
3
r.
KH P04
1
,
2
i
l\\tlgS0 ,
0,5
4
:
l',
,
Gélose
14
"
;,
Eau distillée 1 000 ml
_ Milieu de Czapek
Saccharose
30
NaN0
2
3
KH
P0
l
2
4
~:.
KCl
0,5
!.
:;
tvlgS0
0,5
4
FeS0 ,
0,01
4
Gélose
14
Eau distillée
000 ml
~
t>
,tr.
Milieu d' Agnihotry modifié
,
,
;...
"
~,
Glucose
20
ç.
'f
;,
Asparagine
2
~.
~
~,
KH
P0
2,8
2
4
~
MgS0 ,
0,5
4
~
~
Gélose
14
r
Eau distillée
l 000 ml
ir
,
- I\\lilieu (MS3) de Boisson
!
i
Glucose
20
NH
N0
4
2
3
1
KH
P0
2
0,2
4
K HP0
2
0,8
4
KCl
0,5
1
"
MgS0 ,
4
0,5
[
FeS0 ,
4
0,0 l
1
Gelose
14
r;
Eau distillée
1 000 ml
..
.... :.

- 19 -
Après avoir ajusté le pH de chaque milieu a 5,2 , chaque milieu est d'abord
chauffé jusqu'à ébulli tion puis autoclavé à 110° C. pendant JO minutes et coulé a
l'aide d'un distributeur de milieu dans des boîtes de Pétri (90 mm de diamètre) a
raison de 20 ml par boîte.
b) - Milieux d'étude pour la germination des conidies
Les milieux de cultures utilisés pour l'étude de la germination des conidies de C.
manihotis sont soit des milieux complexes, soit des milieux synthétiques, ou encore de
simples substances chimiques.
Milieux complexes. Ce sont
- le milieu mal té à 1% et gélosé à 14 g/l ;
le
milieu au
jus de
papaye dont
la
composition est
déjà
détaillée
- le broyat de tiges de manioc non lignifiées.
Milieux
synthétiques.
Nous
avons
utilisé le
milieu
d'Agnihotry
modifié
Substances chimigues testees
pour la germination des conidies. Les
solutions
suivantes ont été préparées
- glucose à 20 g/l ;
- sulfate de Magnésium à 0,5 g/l plus Asparagine a 2 g/l
- phosphate dihydromonopotassique à 2,8 g/l ;
- Asparagine à 2 g/l ; ,
Sulfa te de Magnésium a 0,5 g/l.
Les milieux complexes sont autoclavés à 120°C. pendant 20 mn. Les différentes
solutions testées ainsi que les milieux sythétiques, sont autoclavés à 110°C. pendant
30 mn. Tous les milieux sont utilisés aussi bien a l'état liquide que solide. Pour
chaque milieu, une seule goutte-est prélevée à l'aide d'une pipette, et déposée sur la
lamelle (pour les cultures réalisées en cellules de Van Tieghem) ou sur la feuille de
cellophane.
c) - Milieux d'étude de l'action du pH sur la morphogenèse des thalles
de C. manihotis.
La composition de ces milieux est représentée sur les tableaux
n02
et n 0 3.

- 20 -
Phosphate
Acide ci trique
Volume
bipotaSslque
0,1 M
Malt 1 %
pH du milieu
0.2 M
PM = 210,14-
total
0,6 ml
3,4- ml
16 ml
20 ml
2,8
1,2 ml
2,8 ml
16 ml
20 ml
3,6
1,8 ml
2,2 ml
16 ml
20 ml
4-,4-
2,2 ml
1,8 ml
16 ml
20 ml
5,2
i î
2,6 ml
1,4- ml
16 ml
20 ml
6,0
l"
1
1 •
3 ml
l ml
16 ml
20 ml
6,8
1
1:
!:.
1,1
1'(
1 J
~ ij
Tableau nO 2
Com'posi tion des milieux acides et neutres
,.
Acide borique
Na OH
Malt 1 %
Volume
pH du milieu
0,2 M
0,2 M
Total
2,5 ml
1,5 ml
16 ml
20 ml
8,4-
1,8 ml
2,2 ml
16 ml
20 ml
9,2
1,5 ml
2,5 ml
16 ml
20 ml
10
Tableau nO 3
Composition des milieux alcalins
Remarque: Pour les milieux acides, afin d'éviter l'hydrolyse de la gélose, le mélange
d
entre la solution de malt
à 1% et la gélose à 14- g/l d'une part', le mélange acide
!
Citrique et phosphate
bipotassique ~'autre part, neçJoi t se faire qu'après l'auto-
j 1
" ,
:1
clavage, au moment de couler le milieu en boîte de Pétri.:
:\\
B - Méthode d'isolement des souches de C. manihotis.
Les
isolements
sont
effectués
à
partir
des
fragments
de
tiges
de
manioc
montrant des symptômes typiques d'anthracnose, c'est-à-dire des nécroses recouvertes
d' acervules. Les parties atteintes sont· placées au laboratoire dans des boîtes en
:1
"

- 21 -
plexiglass pendant 48 h sous humidité élevée proche de la saturation, afin de favoriser
la sporula tion du champignon, au ni veau de la nécrose.
Lorsque les fructifications asexuées appelées acervules sont bien développées, les
conidies sont alors pr~levé~s à l'aide d'une aiguille et transférées dans un tube à
essais contenant 5 ml d'eau stérile. Une suspension de conidies est étalée sur l milieu
de culture (Malt à l % gélosé a 14 g/l.) coulé préalablement dans une boîte de Pétri.
Chaque isolat est alors cloné a partir des spores isolées. Sont retenus parmi tous les
clones, ceux qui représentent dans leur majorité un même faciès considéré entre des
répétitions différentes comme caractéristique de l'isolat. Un seul thalle constituant en
conséquence une souche, est retenu.
c - Entretien et ensemencement des souches de C. manihotis.
Après isolement, les souches de C. manihotis sont entretenues en tubes à essaiS
(18 mm de diamètre), sur un milieu malté à l % et gélosé à 14 g/l. Les différentes
souches sont ensemencées sur ce milieu et incubées à 15 e C. à l'obscurité. Les cultures
sont renouvelées touS les 3 mois. Avant l'ensemencement, un implant de 5 mm de
càté est repiqué en précul ture sur un milieu mal té à 1% et gélosé à
14 g/l. La
préculture est maintenue à nec. et à l'obscurité pendant 4 jours. Pour nos
expériences sur l'étude de la croissance linéaire, des implants sont prélevés sur la
frange du thalle ainsi obtenu, au moyen d'un emporte-pièce de 4 mm de diamètre.
Il - METHODES D'OBSERVATION
A - Techniques anatomiques et cytologiques
/
l - Observation directe du myéélium vivant par microscopie en contraste de
phase.
Un milieu malté à 1% et gélosé à 14 g/l. est coulé entre lame et lamelle sur
une epaisseur égale à celle de la lamelle. Les implants mycéliens sont déposés à la
périphérie de la lamelle, en contact avec la tranche du milieu de culture. Après 3
jours
sa
. .
.
'
ns coloratiOn et par microscopie en contraste de phase, les hyphes qui sont
develop .
pees dans le substrat sont observables.
bs

1
- 22 -
1
2 - Coloration du mycélium
_ Colorants létaux du mycélium et des conidies
1
Les colorants suivants ont été utilisés:
- bleu coton C4-B dans l'acide lactique j
1
- rouge Congo dans l'ammoniaque et la safranine.
1
_ Colorants des noyaux: Coloration de Giemsa.
Cette coloration double (à la fois acide et basique) peut être pra tiquée aussi
bien sur frottis de spores que sur mycélium cultivé sur cellophane ou sous membrane
c
de Collodion.
-
Nous
avons
utilisé
dans
le
cadre
de
notre
étude
la
technique
de
culture
mycélienne sur ceJJophane. Sur un milieu malté à 1% et gélosé à 14- gll, coulé en
boîte de pétri et recouvert d'une rondeJJe de ceJJophane préalablement stérilisée à
120°C. pendant 30 mn, on dépose un implant de 5 mm
de côté provenant d'une
préculture âgée de 3 à 4- jours.
,';près 4- jours, des fragments de ceJJophane sont découpés, transportés dans un
fixateur (alcool, acide acétique 3/1) pendant 20 mn, puis rincés avec des alcools à 95°
et
75°.
Après
rinçage
dans
l'eau,
on
réalise
une
hydrolyse
acide
dans
l'acide
chlorydrique 5 N pendant 25 à 50 mn, suivie d'un nouveau rinçage
dans l'eau (5
bains), puis dans l'eau tamponnée à pH 6,9 (5 bains). Le colorant de Giemsa (3 gouttes
de Giemsa dans 2 ml de tampon phosphate à pH 6,9) est alors réalisé. Le tampon
phosphate comprend la ml d'une solution de phosphate monopotassique à 33,5 gll et
20 ml d'~ne solution de phosphate dissodique (Na HP04-) a 75 gll. La solution obtenue
2
est complétée à 100 ml avec de l'eau distillée et le
pH
est ajusté à 6,9.
B - Préparation des coupes observées en microscopie
1 - Observation en microscopie optique
L'étude hystopathologique est réalisée à partir des fragments de manioc artifi-
ciellement infectés. Les zones à observer sont prélevées à l'aide d'un scalpel et sont
par la suite traitées de la manière suivante:
a - fixation au F.A.A. Composition du fixateur
- alcool à 95°
50 ml

- 23 -
_ formol
10 ml
_ acide acétique glacial
5 ml
_ eau distillée
35 ml
b - déshvdra ta tion. Les fragments de tiges sur lesquels seront préparées les coupes à
observer sont trempés dans 5 bains d'alcool. La durée du trempage dans chaque bain
est de 30 mn.
alcool a 70°
alcool a 80°
alcool a 90°
alcool a 95°
- alcool absolu (3 bains de 30 mn chacun)
- toluène (3 bains de 30 mn chacun).
c - inclusion des fragments dans la paraffine. Les fragments sont placés dans des
~oupelles contenant de la paraffine. Le tout est ensuite incubé dans une étuve à
paraffine pendant 3 passages de 24 h chacun. Les blocs de paraffine du 3ème passage
sont par la suite taijjés. L'épaisseur des coupes réalisées est comprise entre 5 et 10 ~.
d - étalement des coupes sur lames. Les coupes obtenues sont étalées sur des lames
puis trempées dans les bains de toluène et d'alcool suivants:
- toluène : 3 bains de 30 mn chacun ;
- alcool absolu : 3 bains de 30 mn chacun
- alcool a 95°
bain de 30 mn
- alcool a 90°
bain de 30 mn
- alcool a 80°
bain de 30 mn
- alcool à 70° :
bain de 30 mn
e - réalisation de la triple coloration. Les coupes sont trempées dans les solutions
suivantes:
- Alun de Johansen à 3% suivi d'un lavage à l'eau pendant 5 mn
- Hématoxyline, puis rinçage à l'eau pendant 5 mn
Alun
de
fer
et
d'ammonium
a
1%,
pUIS
rinçage
a
l'eau
pendant
30
mn
;
- Safranine, puis rinçage à l'eau. Les coupes sont ensuite déshydratées aux alcools
9~ 95 Q 1000.
,
,
, PUIS trempees dans le Fasten green et dans l'alcool absolu à raison de
deux passages. Les
,.
coupes sont enfin trempées dans le salicylate de méthyle et dans
le xyJol (3 bains).

- 24 -
2 - Observa tion en microscopie électronique
Des cultures de C. manihotis sont réalisées sur un milieu malté à 1% et gélosé à
14 g/l, puis incubées à 28°C. à l'obscurité, 4 à 5 jours après l'ensemencement. Les
thalles ayant fructifié produisent de nombreux acervules. De petites pastilles gélosées
contenant des filaments mycéliens et des conidies sont prélevées et fixées dans de la
,
,
,
Glutaraldehyde a
4%
dans
du
tampon
cacodylate
pendant
2
heures
a
4°C.
---
Les différentes étapes de la préparation des coupes sont les suivantes
a - ~para tion du fixateur
1°) - Solution stock de tampon cacodylate à 0,2 M.
10,7 g de sodium cacodylate dilués dans 250 ml d'eau distillée.
2°) - Solution de glutaraldehyde
Glutaraldehyde à 25 ou 50% (spéciale pour M.E.)
3°) - Fixateur
8 ml de glutaraldehyde à 25%
25 ml de solution stock de tampon cacodylate à 0,2 M.
pH ajusté à 7,3-7,4 avec HCl IN.
diluer le tout à 50 ml avec de l'eau distillée.
Après la fixation, les fragments sont nnces dans le tampon et post-fixés dans
une solution de tétroxide d'osmium
à 1% dans un tampon Palade pendant l heure à
4°C.
b - e.répara tion du. tétroxide d'osmium
1°) - Solution stock de tampon Palade
14,7 g de sodium véronal;
9,7 g d'acétate de sodium.
2°) - Solution stock de tétroxide d'osmium
Tétroxide d'osmium à 2% dans l'eau distillée.
3°) - Fixateur
- 5 ml de solution stock tampon
~.-

- 25 -
_ 2,5 ml HCI à 0,1 N
- 2,5 ml eau distillée
1
.
'2°1-
- 12,5 m Osmium a/o.
Après la
post-fixation
les
fragments
sont déshydratés en
vue
de
l'inclusion
finale.
_ rinçage à l'alcool à 70° ;
_ alcool a 95°, 2 bains de 10 mn chacun;
- alcool a 100°, 3 bains de 20 mn chacun;
oxyde de propylène, 2 bains de 15 mn chacun
- mélange O.P. + araldite 50/50,
heure;
- 2 bains d'araldite pure, 1 heure chacun. Les fragments étant bien imprégnés,
ils peuvent enfin être inclus dans des moules remplis préalablement par de l'araldite
et polymérisés à GO°e. pendant 3 jours.
- préparation de coupes se mi-fines de 0,5 ~ d'épaisseur
- coloration au bleu de Toluidine à 1%.
Une sélection des blocs est effectuée a partir de ces coupes qui sont coupees en
ultra-fines sur un ultramicrotome.
Celles-ci sont
colorées à l'acétate d'uranyle et au citrate de
plomb
avant
observation au microscope électronique à transmission.
Technique pour la microscopie à balayage
- Elle est la même que pour la microscopie électronique à transmission jusqu'au stade
oxyde de propylène qui est remplacé par l'acétate d'isoamyle.
- La déshydratation est effectuée a température ambiante pour éviter l'altération des
spores.
- Avant l'observation au
microscope électronique a
balayage,
les spécimens sont
mét Il' .
a Ises avec une couche d'or/palladium.
~
C - Technique d'inoculation artificielle des tiges de manioc.
1 - Résumé des méthodes déjà mIses au point

- 26 -
Plusieurs méthodes déjà décr ites sont
utilisées
pour
réaliser des
inoculations
artificielles et caractériser le pouvoir pathogène des souches de Colletotrichum sp.
Ces méthodes peuvent être divisées en deux groupes.
Les unes s'effectuent sans blesser
l'hôte, les autres au contraire nécessitent
préalablement
une
blessure
de
l'hôte
au
niveau
de
l'organe
à inoculer.
Dans
la
première catégorie on cite la méthode de CORDAN J. et MA[NER CASA DO (j 973),
qui consiste à inoculer les plantes de luzerne avec Colletotrichum trifolii BAIN et
ESSARY, par une culture du pathogène réalisée sur une feuille de haricot, flottant sur
un milieu de cul ture liquide.
D'autres
méthodes,
par
exemple
celle
de
MILHOLLAND
(j 975)
consiste
a
tremper
des
graines de
Vaccinium
dans
une
suspension
de
spores
de
Glomerella
cingulata. Sur caféiers, VANDER ROSEN
et
al.
(j 976) réalisent l'inoculation avec
Colletotrichum coffeanum
par pulvérisation d'une
suspension
de
spores.
La
même
méthode est utilisée aussi pour l'inoculation avec Colletotrichum lindemuthianum du
haricot par CHARRIER et BANNEROT (j 970).
Dans la seconde catégorie des. méthodes d'inoculation, l'usage d'une piqûre est
une nécessité. On cite les inoculations par
piqûre des fruits
dans le cas de
l'anthracnose de l'aubergine (FOURNET, 1973), par blessure des tiges au moyen d'un
scalpel sur le kenaf (FOLI"IN et SCHWEN DIMAN,
1974), ou encore par piqûre au
i
moyen d'une seringue pour l'anthracnose du jute (CHOUDHUR y et AHMED,
1969).
)1
~
L'application de ces différentes méthodes d'inoculation artificielle sur les tiges
de manioc n'a pas apporté des résultats satisfaisants. Nous nous sommes par
conséquent proposés de mettre au point une
technique d'inoculation artificielle des
tiges de manioc (MAKAMBILA et BAKALA, 1982).
2) - Technique d'inoculation artificielle utilisée
Elle consiste à réaliser dans un premier temps une blessure des tissus superfi-
ciels de la tige de
manioc au moyen d'une
fine aiguille chauffée
au
rouge.
Sur
l'emplacement a inoculer, on réalise trois à cinq piqûres sur une toute petite zone
CIrCulaire d'un diamètre égal à 3 à 5 mm. Il se forme à la sui te tout autour de la
zone blessée, une surface brunâtre qui constitue une nécrose primaire au niveau de
laquelle
l
.
, ,
.
d
. ~
t d
, es tiSSUS superficiels sont plus ou moins leses, sous l'actiOn
es piqures e
e
la chaleur

- 27 -
La deuxième étape consiste à infecter cette necrose pnmaire avec Colletotri-
chum manihotis.
L'agent pathogène est apporté sous forme d'une
pastille gélosée
circulaire de 4- mm de diamètre provenant d'une précul ture âgée de 5 jours. Elle
contient à la fois du mycélium et des conidies, ou sous forme
d'une
suspension
conldienne déposée sur la nécrose primaire.
Les inoculations artificielles peuvent être réalisées sur des fragments de tiges de
manioc non encore lignifiées (Figure n° 1) ou sur de jeunes plantes âgées de 4- à 6
mois, entretenues dans des pots. Après l'inoculation, les fragments ou plantes entières
sont enfermées dans des boîtes en plexiglass (diamètre 115 mm, hauteur 220 mm) en
l,' .
présence d'un taux d'humidité relative proche de la saturation (90 %). Les boîtes
'i
contenant les fragments inoculés sont incubées a
28° C. à l'obscurité. Celles qui
!I~,., '
contiennent
les
plantes
entières
sont
placées
dans
les
conditions
ambiantes
du
.'
\\l
labora toire et exposées à la lu mière du jour.
3) -
Evaluation du
pouvoIr
pathogène des souches de
C.
manihotis
Sur les plantes et fragments des tiges inoculés, le pouvoir pathogène des souches
de C. manihotis est évalué après 6 jours. Pour chaque plante ou fragment inoculé,
sont notés:
- la presence ou non d'une necrose caractérisant un symptôme de l'anthracnose
- les di mensions (longueur, largeur, vOIre même la surface) de la necrose obtenue a
six jours;
- la vitesse de propagation du pathogène dans les tissus de l'hôte
- la présence ou non des fructifications sexuees ou asexuees différenciées par le
pathogène au niveau de la nécrose obtenue
- la présence ou non d'un chancre sur la necrose obtenue
~,
- la défoliation et le dessèchement de la région apicale chez les plantes entières
InOCulées.

Figure 1
Fragment de tige de
manioc utilisé pour les
inoculations artificielles.
i
0.
'.1
,'j
1
l'
~

- 28 -
III - METHODE DE MESURES PHYSIOLOGIQUES
A - EVALUATION DE LA CROISSANCE DES THALLES
Deux types de mesures sont réalisés
1) - Mesure de la vitesse de croissance linéaire.
Elle est réalisée en boîte de Pétri "scotchées" pour éviter l'évaporation et les
contaminations. L'accroissement du diamètre est calculé à partir de la moyenne de
deux diamètres perpendiculaires mesurés. Le nombre de répétitions est fixé à 5 ou à
6.
2) - Mesure de la croissance pondérale
Les thalles sont cultivés en milieu liquide. Après son développement, le
mycélium est prélevé, placé dans des coupelles en verre préalablement tarées, puis
séché.
Le
mycélium
est
dessèché
pendant
24
heures
à
110 0
C.
PU1S
pese.
B - EVALUATION DE LA SPORULATION DES THALLES
La sporulation des thalles et plus précisément la production des conidies, est
évaluée en mesurant d'une part le diamètre moyen (D 1) d'un thalle âgé de 6 ou 7
jours, et d'autre part le diamètre moyen (D ) de la partie du thalle sporulée, de la
2
même culture. La sporulation est alors exprimée en taux de sporulation. Ce taux est
obtenu par le simple calcul suivant:
D 2
x 100. Le nombre de répétitions est
.
,
D l
maJntenu a 6.
C
-
METHODE
D'ETUDE
DE
LA
GERMINATION
DES
CONIDIES
SUR
LE
~ILlEU DE CUL TURE
1) - Germination des conidies en cellule de Van Tieghem
....
~ Une cellule de Van Tieghem est préparée. Elle comprend un anneau en verre
(diamètre 18 mm, hauteur la mm) collé sur la lame à l'aide de
vaseline. Les bords
SlJ
• .
pene urs de l'anneau sont enrobés de vaseline et supportent une lamelle de verre
placée de
.
ssus. Une suspenSlOn conidienne provenant d'une culture âgée de 8 jours est
ensemencée sur une goutte de milieu de culture liquide ou solide déposée sur la face

- 29 -
inférieure de la lamelle. Quelques gouttelettes d'eau stérile introduites à l'intérieur
de l'anneau entretiennent un taux d'humidité relative élevé. Les dispositifs préparés
sont incubés à 12°, 16°,20°, 24°, 28°, 32° et 36° C., a l'obscurité. La germination des
conidies est observée au microscope après 2, 4, 6, la, 12 heures, 1 jour et 4 jours.
2) - Germination des conidies sur fragment de cellophane
Des lames habituellement utilisées
pour les
observations
microscopiques
sont
recouvertes de cellophane. Une suspension conidienne prélevée sur une culture de 8
jours est préparée puis ~talée sur la cellophane en présence ou non d'un milieu de
culture dont la composition est déjà détaillée.
La lame
ensemencee est introduite dans une boîte de Pétri stérile contenant
quelques gouttes d'eau stérile.
La
lame repose sur deux
baguettes de
verre.
Les
dispositifs préparés sont incubés à 28° C. La germination des conidies est observée au
microscope après 2, 4 et 12 heures.
3) - Etude de la germination des conidies sur fragment de tissus végétaux
A l'aide d'un scalpel on prélève longitudinalement à partir de jeunes fragments
de tiges de manioc non encore lignifiées, des portions de tissus superficiels ayant une
fine épaisseur et qui comportent la cuticule, l'épiderme et quelques cellules sous-
épidermiques. Les portions de tissu obtenues mesurent 20 mm de long sur 5 mm de
large. Chaque portion de tissu est étalée sur une lame de verre. Suivant le cas, le
fragrn.ent de tissu est plaqué contre le verre avec la partie épidermique exposée au
milieu
ambiant,
soit avec
la
partie
cuticulaire
exposée
au
milieu
ambiant.
Une
suspension
conidienne est ensui te
étalée
sur
la
face
exposée
au
milieu
ambiant.
Les dispositifs expérimentaux préparés sont ensuites incubés à 28° C. à l'obscu-
rité, et en présence d'un taux d'humidité très élevé. Les lames sont introduites dans
des boîtes de Pétri stériles. La germination des conidies est observée à l'aide d'un
microscope après 2, 6, 12 et 24 heures. D'autres dispositifs identiques sont réalisés à
partir des fragments de tissus prélevés cette fois-ci
sur d'autres plantes reconnues
Comme hôtes± " d U Colletotrichum manihotis.
~

- 30 -
o - OBTENTION DES TIGES DE MANIOC NON POLLUEES PAR LES ORGANES
DE PROPAGATION DE C. manihotis
Les tiges de manioc non polluées, utilisées au cours des inoculations artificielles
et de l'étude du pouvoir pathogène des souches de C. manihotis, sont obtenues à
partir des bouturages. Ceux-ci
sont réalisés dans des pots contenant de la terre. Une
fois
le
bouturage
réalisé
les
pots
sont
introduits
dans
des
boîtes
en
plexiglass
(diamètre 115 mm, hauteur 220 mm), ceci pour eVl ter toute pollution des tiges par les
conidies de C. manihotis ou d'autres champignons présents dans l'air. Les boîtes sont
exposées à la lumière du jour et à la température ambiante du laboratoire.
Les
plantes obtenues sont arrosées tous les deux
jours avec de
l'eau stérile et sont
entretenues dans ce disposi tif pendant 90 jours.
E - ANALYSE DU FACTEUR LUMIERE
Les expenences concernant l'étude de l'action de la lumière sur la morphogenèse
des thalles ont été réalisées dans deux étuves. L'étude concernant l'action de la
lumière blanche a été réalisée dans l'une des enceinte dont les caractéristiques ont
déjà été décrites par MICHAUX et al (1976). Les valeurs des énergies auxquelles les
2
thalles ont été exposés sont respectivement de 210, 155 et 76 f.lmoles m-
s-l . Ces
valeurs ont été obtenues aveC des tubes de 40
W longs de 1,20 m et de marque
SYLVANIA.
L'étude de
l'action de
la lumière
monochromatique a
été
réalisée
dans
la
seconde enceinte. Les puissances obtenues ainsi que les caractéristiques des lampes
sont représentées sur le tableau N° 3.
:....
Les spectres d'émission propres a chaque lampe sont
représentés en annexe
::
'
.......
(annexes n° 13, 14, 15 et 16) •
.~~.:~'.
t:--~:,.~.'
~f&~~-
l, Type de lumière Caractéristiques des
Puissances
lampes
->- t' ~~
~·I~~""·~.
?~~~r~·
~,~
Lumière blanche
,"'
5 lampes Sylvania
210, 155, 76
fluorescente
coolwhite 40 watts

- 31 -
Type de lumière
Caractéristiques des
Puissances
lampes
Lumière rouge
4 lampes Général électric
84
Lumière verte
4 lampes Général électric
115
F40G
Lumière bleue
4 la mpes Général électric
90
F4 OB
Lumière jaune
4 lampes Général électric
170
F40GO
Tableau N° 3 : Caractéristiques des lampes utilisées dans l'étude de l'action de la
lumière sur la morphogenèse des thalles de C. manihotis, les puissan-
-2
-1
ces sont exprimées en ~moles m
s
Les cultures exposées à la lumière ont été réalisées en tubes à essais (diamètre
18 mm) contenant 20 ml de milieu malté à l % et gélosé à 14 g/l. Pour essayer de se
rapprocher des conditions de température observées dans les plantations de manioc;
les cultures ont été incubées à 20, 25 et 32° C. en présence de lumière blanche et à
20, 24, 28 et 32° C. en lumière monochromatique. La croissance linéaire est mesurée
après 5 jours. La production des acervules a été évaluée par le taux de sporulation à
partir de 6 répétitions.
IV - METHODES D'ETUDES ECOLOGIQUES
A - ETUDE DE LA DISTRIBUTION DE L'ANTHRACNOSE
La
méthode utilisée pour l'étude de la distribution de la
maladie dans les
locali tés prospectées consiste à noter après observation des
tiges
de
manioc,
la
pré------se'nce
l
'
d
.
ou
'absence des symptômes caracteristiques de l'anthracnose
u maniOc.

- 32 -
Dans
chaque
locali té,
500
tiges
de
manioc
sont
observées
et
classées,
en
fonction de leur état phytosanitaire. Les résultats obtenus après ces observations, sont
exprimés pour chaque localité en pourcentage de plantes atteintes d'anthracnose de
manioc.
B - EVALUATION DE L'IMPORTANCE DE L'ANTHRACNOSE
L'analyse
porte chaque
fois
sur l'examen
de
500
plantes
atteintes
ou
non.
Chaque plante est observée, puis classée selon les caractéristiques des symptômes
qu'elle porte. Les caractéristiques considérées pour chaque symptôme sont:
- les dimensions des necroses, longueur et largeur;
- la présence ou non d'un chancre superficiel ou profond formé sur la necrose
- l'état des nécroses: on note ici si la nécrose n'affecte que les tissus superficiels, ou
si celle-ci affecte également les tissus profonds de la tige, notamment le parenchyme
médullaire;
- la perte des feuilles et le dessèchement de la region
apicale
de
la
tige.
Toutes ces informations permettent de classer les plantes dans l'un ou l'autre
l.j
des 5 ni veaux d' infection que nous avons définis.
~
i
1
l
- Classe l : plantes sames
i
- Classe II : plantes présentant de petites necroses ovales ou circulaires et super-
ii,
ficielles ;
J,
1;
- Classe III
plantes ayant des necroses portant des chancres superficiels ;
1
- Classe
IV
comprend
des
plantes
ayant
des
chancres
profonds,
les
tiges
se
déforment et s'hypertrophient;
1
- Classe V : les plantes portent des necroses qui affectent les tissus profonds. Le bois
est altéré et la tige atteinte présente une défoliation et un dessèchement de la région
apicale.
l'échelle décri te ne tient pas compte du nombre de symptômes présents sur une
tige. Nous verron,s dans les prochainschapi tres, que les nécroses se développent à
partir de
. ~
\\ , . ,
.
S plqures reallsees sur les tIges par des insectes.

- 33 -
De ce fait, le nombre de necroses est donc directement lié à l'activité de ces
insecteS et non à une quelconque sensibilité de la plante vis à vis de l'insecte ou de
l'agent pathogène.
";;",
L'écheJJe renseigne par contre sur la réaction de la plante. Selon que ceJJe-ci est
plus ou moins sensible à C. manihotis, les symptômes sont plus ou moins superficiels
ou profonds. EJJe apporte aussi
une information sur
le niveau
moyen atteint
par
l'infection, dans une
localité
donnée, et
renseigne
en
consequence sur
les
deux
paramètres
ni veau
d'infection
et
importance
de
la
maladie,
dans
les
locali tés
prospectées.
L'écheJJe présente quelques inconvénients ; les
résultats obtenus ne
peuvent
apporter une information homogène et précise sur le niveau d'infection des plantes
dans une localité donnée, que si les 500 plantes analysées appartiennent à une même
variété. Hors ceci n'est toujours pas le cas dans les différentes plantations pros-
pectées.
C - METHODE D'ETUDE DE L'ENTOMOFAUNE DU MANIOC
l - Méthode de capture des insectes
Des captures d'insectes susceptibles de réaliser des blessures sur les tiges de
manioc ont été effectuées à l"aide d'un filet, dans quelques plantations. Pour chaque
capture, nous avons tenu compte des paramètres suivants:
- le lieu au ni veau duquel les captures ont été réalisées ;
-
l'unité de
temps
pendant
laqueJJe
les
captures
ont
été
réalisées,
nous
avons
considéré une uni té de te mps égale à 2 heures pour chaque capture ;
- la période de l'année, et la superficie moyenne de la plantation dans laqueJJe les
captures ont été effectuées.
Pour
chaque
insecte
capturé,
nous
avons
tenté
de
déterminer la famille,
le genre
et
si
possible
l'espèce
à laqueJJe il appartient.
2 - Etude de l'action des insectes sur les tiges de manioc
Des
fragments~'de tiges de manioc longs de 200 mm appartenant aux
variétés locales (Mpembé, Mbouaki et Ndombi) sont prélevés dans la partie non encore
lignifiée.

- 34 -
Ces fragments sont ensuite introduits dans des boîtes en plexiglass déjà décrites à
raison de trois fragments par boîte. On introduit ensuite dans chaque boîte un insecte
dont les caractéristiques systématiques ont été déterminées.
Les
boîtes
sont
ensuite
recouvertes
d'une
toile
blanche
et
incubées
a
la
température ambiante du laboratoire. Après 48 heures, tous les fragments des tiges de
manioc sont examinés. Pour chaque fragment, on note la présence ou non des nécroses
primaires.
3 - Mise en évidence d'une pollution des tiges de manlOC par les conidies de
C. manihotis
Pour mettre en évidence une pollution des tiges de manioc par les conidies de C.
manihotis, des fragments de tiges de manioc sont prélevés dans des plantations de
manioc. Les fragments sont ensuite placés dans des boîtes de pétri stériles (diamètre
90 mm) en présence d'un taux d'humidité relative élevé, obtenu à l'aide d'un fragment
de coton stérile et imbibé d'eau. Après 4 jours, lorsque les extrémités des fragments
de
tiges commencent à
se
dégrader,
celles-ci
se
recouvrent
d'un
mycélium
qui
différencie des fructifications asexuées de couleur jaune saumon, et plus précisément
des acervules appartenant à C. manihotis.
D - LOCALITES PROSPECTEES ET VARIETES DE
MANIOC OBSER VEES
1 - Locali tés prospectées
Les plantations de manioc prospectées dans le cadre de l'étude sur l'anthracnose
du manioc appartiennent toutes à la région du
Pool, et situées dans
les localités
représentées sur les figures n° 2 et 3. Ce sont:
- MBE, située au nord-est de Brazzaville sur l'axe routier Brazzaville-Odziba-Ngabé
i. '
-
ODZIBA,
située
au
nord
de
Brazzaville
sur
la
route
nationale

2
1
- ILE MBAMOU, située sur le fleuve Congo au nord de Brazzaville;
1
- BOKO, située au sud-est de' Brazzaville',
- MINDOULI, située à l'ouest de Brazzaville
- KINDAI\\\\BA et VIN Z/\\, local! tés si tuées au nord-ouest de Brazzaville.

- 35 -
2 - Variétés de manioc observées dans chaque locali té
_ ODZIBA et MBE : les variétés de manioc rencontrées dans ces deux localités sontl
les suivantes: DZOURI, ODZIMA, NGAMFO, MBOUROU-MOUTSINA.
_ .\\\\lNDOULI et KINDAMBA : six variétés de manioc ont été inventoriées : ce sonJ
.\\\\PEMBE,
NTITI,
MBOUAKI,
YETA,
MOUMBOMBOMA,
MOUDELE-MPAKOU'I
_ VINZi\\
14 variétés de manioc ont été inventoriées ce sont : MPEMBE, MOU-
1
DOUMA, NTITI, MBOUAKI, YETA, LOUMERE A, LOUMERE B, SIAMA, KOUSSA- 1
K,\\NANDI, MVOUMINA? MOUMBOMBOMA, KILONDA, MOULOUTOU, MOUTSEMINA.
_ ILE
MBAMOU
: 5 variétés
ont
été
observées
:
MOUDELE-MPAKOU,
YETA,
:--;DOMBI, MPEMBE, MBOUAKI.
- BOKO : les variétés suivantes ont été observées
MPEMBE, NTOUMBOU, NDOMBI,
.\\IBOUAKI.
E - CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES DES LOCALITES PROSPECTEES
Les caractéristiques géographiques des locali tés prospectées, a saVOlr BRAZZA-
VILLE!' BOKO, MINDOULI, KINDAMBA, VINZA, MBE sont résumées sur le tableau N°
4.
Locali tés
Al ti tude
La ti tude
Longitude
- .\\\\AYA-MAYA
- BRAZZA VILLE
313 m
04° 15' S
15° 15' E
- BOKO
583 m
04° 47' S
14° 37' E
- MINDOULI
368 m
04 ° 16' S
14° 21' E
- KINDAMBA
450 m
03° 43' E
14° 32' S
- VINZA
463 m
03° 25' S
14° 33' E
- ~\\BE
608 m
03° 18' S
15° 54' E
Tableau n° 4
Caractéristiques géographiques
de
quelques
localités
prospectées.
1

- 36 -
v - METHODES STATISTIQUES
Nous avons fait appel aux deux paramètres suivants
- le coefficient de variation évalué en pourcentage: V = ':.cart type
-moyer. ne
- l'intervalle de confiance dont les limites sont données par X ! t X Sm
Sm étant l'erreur standard de la moyenne.
Sm = Je
en = effectif de la population)
'ln
t étant donné par la table de STUDENT (pour l'échantillon d'effectif inférieur a
30). Le coefficient de sécurité choisi est de 95 %.
"".: .
-

1
,.,... ... KIt'"
1975
D
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o-.WlId1~

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~itCH~~
.
(p.U)
_
l,jMI {E1.ft
_
üaAc" lit-
_
~ .. 'iJtrict

a,
5.....
,Q~1.~~ ••
F'19ure 2 .. La R'
Pool epublique
Populaire du
Congo et ses 9 régions dont la région du

Les conidies et
les conidiophores sont unicellulaires et leurs parois ne sont pas
mélanisées. Seules les cellules pseudo-parenchymateuses constituant la base de
l'acervule ont des parois mélanisées.
La présence des parois épaisses et mélanisées constitue un caractère qUI pourrait
rendre ces cellules aptes à assurer comme les chlamydospores, la survie du pathogène
au cours de la phase de conservation, au ni veau des fragments de tiges de manioc.
Les différentes étapes de la différenciation des conidies chez C. manihotis sont
semblables à celles décr ites chez C. atramentarium et chez C. coccodes (W ALLB)
Hughes; (BLAKEMAN et HORNB Y, 1966). Ces auteurs ont aussi mis en évidence une
relation entre la présence de la mélanine et la résistance du champignon à la lyse.
Cette même relation a été établie sur les sclérotes de Sclerotium rolfsii et chez
Aspergillus phoenicis (CORDAT) THOM par BLOMMFIELD et ALEXANDRE (1967).
Par ailleurs,
l'étude morphogénétique des souches
retenues
met en évidence une
variabili té au ni veau des caractères morphologiques et physiologiques.

L'étude statistique réalisée à partir des moyennes calculées sur 6 répétitions pour
chaque souche permet de répartir les 30 souches en 4 groupes.
5' - Variations sur la pigmentation des thalles
Différents types de thalles ont été obtenus. Ce sont des thalles clairs, vert-
foncé, brûnatres, vert clair.' Les thalles produisant les fructification~ sexuelles sont
tOUS clairs, alors que les thalles stériles sont tous vert-foncé. Les autres thalles,
asexués, ou capables de différencier les deux types de fructifications présentent une
pigmentation vert-clair, vert-foncé, ou brûnatre.
v - CONCLUSION
,,'
; '1'
t.
..
C. manihotis produit en culture pure un mycélium intramatriciel et un mycélium
.1
superficiel rampant, sur lequel peuvent se former des ramifications dressées vertica-
.. :
l,'
lement. En considérant l'aptitude des thalles à produire les organes de reproduction, 4
l'
!
types de souches peuvent être distingué'es. Ce sont des souches sexuées, des souches
l'
1
asexuees,
des
souches stériles, et des
souches
aptes
à produire les deux types
!
d'organes de reproduction. Ce dernier type apporte la preuve de l'existence d'une
r
:)
relation biologique entre C. gloeosporioides forme spécialisée manihotis, et Glomerella
j
cingulata, la forme parfaite.
Cette relation n'avait pas
jusque là été décrite clairement par absence de
thalles capables de différencier à la fois les deux types d'organes de reproduction.
Notre travail apporte en conséquence une contribution sur l'existence d'une telle
,r
relation biologique entre C. manihotis (forme imparfaite) et le Glomerella cingulata
champignon ascomycète de l'ordre desSphaeriales et de la famille des Gnomoniacées.
Les différentes catégories définies selon les caractères considérés ci-dessus se
recoupent entre elles.
A l'origine les thalles devaient tous être capables de produire les deux types
d'organes de reproduction. L'aptitude à produire les périthèces serait la première à se
dégrader,
et la
majorité
des
thalles serait devenue
stérile.
Cette
évolution
est
observée en culture.

1
sont de simples ramifications différenciées par les filaments du plectenchyme (planche
n0 14 photos n° 2 et 3). Les 30 souches observées donnent naissance soit au type
t.,
d'acervule "normal" (type A) soit au type plectenchymateux (type B), tableau n° 30.
-,
2 - Variations sur l'aptitude a
différencier les fructifications asexuelles ou
sexuelles
En
tenant
compte
de
l'aptitude
des
thalles
à
produire - des
fructifications
sexuelles ou asexuelles, les 30 souches retenues se répartissent en 4 groupes (tableau
n° 31).
- Des souches imparfai tes qui ne différencient que des acervules.
- Des souches inaptes à différencier les acervules, ces dernières ne différencient
que des périthèces, même après plusieurs bouturages réalisés à partir des ascospores.
- Des souches produisant les deux types d'organes de
reproduction. Sur ces
souches, les acervules sont les premiers à être différenciés sur le milieu de culture.
Les périthèces sont différenciés plus tardivement (après 9 à
Il
jours).
Pour ces
souches, l'aptitude à produire les deux types de fructifications est conservée au cours
de différents bouturages réalisés à partir des conidies ou des fragments de mycélium.
~ Des souches ayant perdu toute aptitude a différencier les organes de
reproduction.
3 - Variations sur la différenciation des soies par les acervules
1\\
f
Les résultats obtenus à partir de l'observation des acervules différenciés par les
30 souches montrent que 10 souches sur 22 différencient des soies (tableau n° 31).
Nous avons par ailleurs observé que pour une même souche de C. manihotis, la
différenciation des soies se dégrade au cours
des
bouturages
successifs
réalisés.
4- - Variations sur la vitesse de crOIssance linéaire des thalles
Les résultats exprimes sur le tableau n° 32 montrent que la croissance linéaire
des thalles
âgés de 6 jours et incubés à 28° C est comprise entre 80 et 55,6 mm .
.~ .:

1
- 84 -
1
intramatriciels s'enchevêtrent et s'organisent en un plectenchyme qui produit à son 1
tour un pseudo-parenchyme, constitué de pseudo-cellules. Celles-ci vont finalement
donner naissance à un cortex constitué de cellules agrégées, dont les parois sont fines
et mélanisées. Le cortex formé apparait comme un prosenchyme constitué de petites
cellules formées à la suite d'une agrégation de filaments mycéliens (planche n° 16
photos 7 et 8).
Les périthèces une fois formés, émergent a la surface du milieu de culture et
sont isolés ou regroupés en glomérules.
IV
-
ETUDE
DE
LA
VARIABILITE
DES
CARACTERES
MORPHOLOGIQUES
ET
PHYSIOLOGIQUES
La variabilité a été étudiée sur un certain nombre de, caractères. Ce sO[:Jt
- la pigmentation des thalles;
l'aptitude a différencier les organes de reproduction sexuée et asexuee
- la différenciation des soies au niveau des acervules
- la formation des acervules
et la vitesse de croissance linéaire des thalles de C. manihotis.
1 - Variations sur la constitution des acervules
Les différentes étapes que nous venons de décrire, et qui conduisent
à la
formation des acervules présentent quelques variations chez certaines souches de C.
rnanihotis retenues dans le cadre de cette étude. Les variations observées se situent
Princl' pale ment au ni' veau de la couche pseudo-parenchymateuse. Sur ces souches 'il
apparait que les sporophores prennent directement naissance non plus à partir du
. PseUdo-parenchyme, mais à partir du plectenchyme constitué de filaments mycéliens
. ,enchevêtrés. Dans ces condi tions, la base de l' acervule, qui n'est plus pseudo-paren-
chymat
'd'
euse, garde une structure filamenteuse et les sporophores porteurs de conl les

Avant la différenciation des cellules destinées les unes à devenir des soies, et
leS autres appelées à être des conidiophores, des échanges cytoplasmiques ont lieu,
par des anastomoses.
Au cours de la phase de croissance des sporophores, le cytoplasme de l'initium
de la conidie
reste en continuité
avec
celui
du
conidiophore.
Par
la
suite,
les
organites cellulaires passent du conidiophore à l'initium de
la
conidie.
Après
la
formation des parois de la future conidie, le premier élément différencié est une
paroi transversale,
qui
s'installe
entre
l'initium
de
la
conidie
et
le
sporophore.
Le contact entre le sporophore et la conidie se rompt, la conidie libérée du
sporophore est par la suite expulsée à travers des canaux dans le mucilage.
III - MORPHOGENESE DE L'APPAREIL DE REPRODUCTION SEXUEE
1 - Description des périthèces
Les fructifications se différencient plus tardi vement et surtout d'une manlere
inconstante. Les périthèces sont nombreux, bruns et sphériques. Ils sont soit isolés ou
regroupés en glomérules. Il sont pourvus d'un rostre conique portant l'ostiole et leur
diamètre est compris entre 125 et 250 ~ (planche n° 16).
2 - Les asques et les ascospores
Les asques oblongs ou claviformes mesurent 55 à 70 ~ de longueur et 9 ~ de
largeur. Ils sont peu durables et ne semblent pas être accompagnés de paraphyses
typiques. Chaque asque contient 8 ascospores arquées en forme de croissant. Les
ascospores sont unicellulaires et incolores. EUes mesurent 12 à 22 ~ de longueur et
3,5 à 5 ~ de largeur. Observées au contraste interférentiel, les ascospores présentent
une surface
tapissée
de
granulations
et
leur
centre est
occupé
par
un
globule
sphérique, que nous avons pu observer chez des ascospores appartenant à différentes
souches (planche n° 17).
3 - Morphogenèse du périthèce
Sur les zones du thalle appelées a différencier des périthèces, les filaments

1
Leur nombre très élevé varie entre 20 et 70. Elles sont circulaires ou ovales et leur 1
taijJe est très variable. Observées a un grossissement compris entre 25 000 et 50 000,
les vacuoles se présentent reliées les unes aux autres par de petites communications.
De telles vacuoles ont été aussi décrites chez C. atramentarium par GRIFFITHS et
CAM PBELL (1972), qui ont montré l'existence de dépôts lipidiques dans les vacuoles.
D'autres inclusions de forme circulaire mais dont il ne nous a pas été possible de
révéler la nature, ont été observées dans le cytoplasme.
Des
mitochondries sont
visibles dans la partie périphérique du cytoplasme. Le noyau est facilement recon-
naissable par sa localisation, sa forme circulaire et sa membrane nucléaire. Le noyau
peut être central, rejeté vers une extrémité de la conidie, ou refoulé vers la paroi
sporale (planche n° l3 ; photos n° 15, 16 et 17).
c - Les différentes étapes de la formation de l'acervule
La formation des acervules débute par un enchevêtrement des filaments intra-
matriciels au niveau de certains endroits du thalle. Les filaments vont par la suite
constituer une sorte de plectenchyme fait d'articles intramatriciels dont les parois
sont mélanisées. Cettre structure plectenchymateuse donne à son tour naissance à une
structure pseudo-parenchy ma teuse, cons ti tuant la base de l'acervule.
La structure pseudo-parenchymateuse n'est plus constituée de filaments enche-
vêtrés, mais par des pseudo-cellules dont les parois sont épaisses et mélanisées. Les
conidiophores et les soies sont plus tard différenciés à partir de cette structure
pseudo-parenchyma teuse (planche n° 14).
Avant la différenciation des conidies par les conidiophores, la base pseudo--
parenchymateuse et les sporophores sont enveloppés dans un abondant mucilage, qui
obscurcit l'observation du processus de différenciation des conidies.
Les conidies se forment lorsque la croissance des sporophores est terminée. Ces
Conidies ne sont visibles qu'une fois détachées du sporophore. La for-ma tion des soies
et celle des conidies sont concomitantes. Les soies sont de longs filaments faits de
cellules mycéliennes contenant des dépôts de mélanine aussi bien au niveau des parois
que dans le cytoplasme.

,.
'.''
Les conidies sont hyalines, cylindriques et arrondies aux extrémités. Elles sont
1
rarement et légèrement arquées. Les mesures de longueur et de largeur effectuées à
.
1
des
d
200 conidies différenciées par la souche CM 1 montrent que la longueur
partir
e
conidies est comprise entre 7,5 et 14,5 \\.1 et que 65 % des conidies présentent une
.~~J
longueur comprise entre 10,5 et 12,5 \\.1. La largeur des conidies est comprise entre 1,2
.~i
et 5,5 \\.1. Plus de 50 % des conidies présentent une largeur comprise entre 2,5 et 4,5
1
IJ·
2 - Caryologie des conidies
La coloration des conidies révèle la presence d'un noyau central ou excentre
a une des extrémités de la conidie (planche n° 15).
3 - Ultrastructure des conidies et des sporophores
a - Les conidiophores ou sporophores
Les conidiophores sont des cellules allongées qui ne subissent pas de
divisions
cellulaires.
L'étude
cytologique
met
en
évidence
un
noyau
central
ou
légèrement excentré vers la paroi du conidiophore. Le cytoplasme porte de nom-
breuses vacuoles ovales ou circulaires, qui présentent les même caractéristiques que
celles des conidies. La paroi des conidiophores comprend comme celle des filaments
mycéliens végétatifs, deux couches : une couche interne et une couche externe,
constituées de microflbrilles entrelacées. Les sporophores mesurent 18 à 25 \\.1 de long
et 4 à 5 Il de large
(planche n° 13 ; photo n° 5).
b - Les conidies
Les conidies sont constituées d'une paroi, d'un cytoplasme contenant
des inclusions et
un
noyau.
La
paroi
comprend
trois
couches,
une
interne,
une
moyenne et une externe.
Les observations réalisées montrent que la couche interne est plus epaisse que
les deux autres (planche n° 13 ; photo n° 6). Le cytoplasme contient des vacuoles et
des inclusions. Les vacuoles sont très nombreuses et réparties dans tout le cytoplasme
jUsqu'au voisinage du noyau.


Les articles âgés, colorés et observés au contraste de phase ont un a trois
ux
ar article. L'observation directe des filaments cultivés entre lame et lamelle
noya . P
_
montre qu'en contraste de phase, le noyau se présente sous la forme d'une masse
arrondie. Le nucléole plus sombre occupe une position excentrique. Dans ces articles
âgés, le cytoplasme réduit, est plus souvent rejeté à une extrémité de l'article. De
nombreuses vacuoles occupent le reste de la cellule.
3 - Ultra structure des paroIs des filaments mycéliens
Sur les filaments
intramatriciels, les parois sont constituées d'une couche
interne (Jocula) et d'une couche externe (vagina). L'épaisseur de la couche externe ne
parait pas être constante car elle s'amincit à certains endroits.
Chaque couche
apparait constituée par de nombreuses microfibrilles densément entrelacées. L'obser-
vation des parois centrales montre qu'elles sont constituées par deux couches internes
accolées. Les cloisons sont percées par un pore central. Le bouchon synaptique n'est
pas observé au ni veau du pore central (Planche n° l3 ; photos n°
l, 2, 3 et 4).
Il - MORPHOGENESE DE L'APPAREIL DE REPRODUCTION ASEXUEE
- Les acervules et les conidies
Sur le milieu malté et gélosé, les fructifications asexuelles sont différen-
ciées dès le troisième jour. Les conidies apparaissent au ni 'veau des apex de certains
filaments appelés conidiophores ou sterIgmates. Lès conidiophores sont regroupés au
sein d'un organe fructifère appelé acervule.
Sur certaines souches de C. manihotis, les acervules différencient en plus des
, .
sporophores, des soies allongées stériles, rigides ou peu flexueuses, unicellulaires ou
"
.Hj
cloisonnées (2 à 3 cellules). Elles dépassent le niveau des conidies et mesurent 40 x 4
i
- 5 fl (planche n° l4).
1
r: ~
,.;j
. ' \\"j
~.~ :.
: :i.
Les conidiophores sont incolores, longs de l8 à 20 fl et larges de 2 à 4 fl. Ils sont
larges à la base et effilés à leur apex au ni veau duquel ils supportent les conidies.
Chaque conidiophore porte une seule conidie au niveau de son apex.

" .
...
CHAPITRE 1
",
.:
ETUDE MORPHOLOGIQUE
Colletotrichum manihotis différencie sur milieu
mal té et gélosé, des thalles
constitués d'hyphes superficielles rampants à la surface du
milieu de culture, et
d'autres hyphes immergées dites intramatricielles. Ces deux types de filaments sont
faits d'articles séparés les uns des autres par des septa percés d'un pore central qui
autorise le passage des organites cellulaires d'un article à un autre.
1 - MORPHOGENESE DES HYPHES MYCELIENNES
1 - Morphogenèse des hyphes
Les thalles sexues et asexues sont constitués d'un mycélium hyalin lorsque
ceux Cl sont encore jeunes. Au cours de leur vieillissement les thalles asexués se
colorent progressi vement en vert clair ou foncé, en gris ou brun.
Les deux types de thalles sexues et asexues sont constitués d'hyphes grêles,
cylindriques, ayant un diamètre compris entre 3 et 5 ~. Les hyphes intramatricielles
présentent au moment de la production des périthèces des dépôts de mélanine et
deviennent renflées au ni veau des cloisons.
Sur les thalles asexues, le mycélium superficiel comprend des filaments rampants
a partir desquels se
forment des
filaments
dressés.
Ces
derniers sont
rarement
différenciés sur les thalles sexués.
2 - Caryologie du mycélium
Les filaments mycéliens ont été observés selon deux méthodes. Ils sont soit
observés in vivo au contraste de phase, à partir d'une culture du thalle réalisée entre
lame et lamelle, ou colorés d'abord au Giemsa puis observés.
r.
k.:

DEUXIEME PARTIE
COLLETOTRICHUM GLOEOSPORIOIDES F. SP. MANIHOTIS
1
:'~.f '": :'.','~'~'::1::~:<:~:>::l.,j',~:'.\\'}~~~(~}~,~~;~st~~~(~~::$rt~~·:;~:;-;? ~"Ar;'~li:;{{~~;/}/tt~~}':~;.f~~J.~:Y::~:~::~:~~?J~~~ti~A ~t~lf~~~;


PLANCHE Xli'
Malformations de la tige.
Photo nO l! 2 et 3
Malformations de la tige de manioc dans la région subapic
dûe à une piqûre du Pseudotherapus devastans
ZM : Zône malformée.
..
-.

Niveau d'infection
CUL TIVAR MBOUAKI
CUL TIVAR NDOMBI
Intensité de la maladie
[ntensi té de la maladie
~ des
2
J
4
2
3
croissance
100 %
87,5 %
78 %
54 %
100 %
80 %
65 %
73 %
..
"
)yen nécessaire au déma-
Il
10
10
10
9
10
13
17
l croissance (en jours)
3u n° 29
Effet de J'infection des tiges par Colletotrichum manihotis (souche CM 1)
sur le taux de croissance des bourgeons axillaires.
Nombre de répétitions par niveau d'infection: 8 boutures.
,ij

- n -
Le tableau nO 29 représente
les
résultats obtenus à partir des boutures de
manioc infectées, appartenant au cul ti var Mbouaki et Ndombi.
Les boutures calibrées à trois noeuds et caractérisées par différents nIveaux
d'infection (niveaux l, 2, 3 et 4) sont plantées dans des pots placés sous abri à
tempéra ture ambiante. Les
résul ta ts obtenus montrent qu'une attaque sévère des
bourgeons axillaires retarde ou empêche la croissance de ceux ci.
Les résultats obtenus au cours de cet essaI montrent que les plantes atteintes
d'anthracnose deviennent dans certains cas (selon leur niveau d'infection) inaptes au
bouturage dans les nouvelles planta tians.
Le choix des fragments à bouturer doit être rigoureux et se référer à l'état
phytosani taire des tiges de manioc à partir desquelles sont prélevés les fragments à
bouturer. Dans les localités
où les plantations de
manioc
sont
très atteintes, la
présence de l'anthracnose peut avoir pour conséquence une réduction qualitative du
matériel végétal à bouturer.

-
I l
-
par C. manihotis des necroses primaires obtenues, à des malformations des tiges et
rameaux (planche n°
12'). Sur les tiges aoûtées,
les parties présentant de telles
malformations deviennent inaptes au bouturage.
b - La défojia tion
Les tiges et rameaux de manIoc perdent leurs feuilles soit à la
suite d'un dessèchement de la région apicale après envahissement des tissus conduc-
teurs par C. manihotis, soi t lorsque les nécroses sont localisées au ni veau du
point
de jonction du pétiole sl!,r la tige, soit enfin lorsque plusieurs necroses se développent
sur les feuilles.
La défoliation entraîne une réduction de la surface foliaire
qui
retarde en conséquence la tubérisation et le développement général de la plante.
2 - Incidence sur le plan agronomique
a - Développement des bourgeons axillaires pendant le bouturage
Le boutur age consti tue actuellement la seule méthode de pro-
pagation du manioc en milieu paysan. Les bouturages sont réalisés dans les nouvelles
planta tions installées en forêts sur des brûlis ou en savane par écobuage. Dans les
deux cas, les opérations suivantes sont réalisées:
- Préparation du ma tér iel végétal à bouturer : les tiges de manioc à bouturer
.~ l
sont prélevées dans d'anciennes plantations âgées de 2 à 3 ans, puis sectionnées en
,,
.
, '.
fragments longs de 20 à 30 cm. Au cours de cette opération l'état phytosanitaire des
"
tiges n'est pas pris en compte.
"
\\ r
1;,'
(
"
- Bouturages: après les travaux de préparation du sol, les fragments sont soit
enfouis complètement dans le sol, soit piqués obliquement.
Toutes ces opérations débutent a partir du mois d'octobre.
Nous avons dans le cadre de cet essaI, étudié les conséquences d'une infection
des tiges de manioc, localisée au niveau des points d'insertion des pétioles sur les
tiges, sur la croissance des bourgeons axillaires après le bouturage.

La zone cauiinaire la plus favorable aux actions de P. devastans et de C. manihotis ne
se si tue pas au sommet de la tige, ni non plus dans les parties de la tige entièrement
lignifiée. C'est au niveau de la zone subapicale non encore entièrement lignifiée que
ces deux organismes différencient des nécroses et des symptômes caractéristiques. La
sensibiii té de la plante présente le long de la tige de manioc, une distribution qui
subit l'influence du gradient de lignification.
Les cultivars de manlOC réagissent différemment vis a VIS d'une souche de C.
manihotis et de même, le pouvoir pathogène des souches de C. manihotis diffère au
sein d'un ensemble de~souches.
'{
On constate cependant parmi plusieurs cultivars inoculés avec cinq souches, une
. {
. j
importante différence de sensibilité. Pour les cinq souches, le cultivar Mpembé se
1
révèle le moins sensible par rapport aux autres. Une résistance de type "vertical"
1
i
apparait dans ces conditions. Ces résultats nécessitent une étude d'intéractions entre
: t:
l
,
génotypes de l'hôte et génotypes du parasite afin de confirmer l'existence de cette
·1
·1
composante "verticale" de la résistance.
Nos résultats ont montré que la surface d'une necrose primaire résultant d'une
piqûre de P. devastans varie avec l'âge de l'insecte et la quantité de salive injectée.
La surface de la nécrose primaire ne peut donc être considérée comme critère de
sélection dans la recherche de
la
résistance
chez
les cultivars de
manioc.
Les
cultivars intéressants seraient ceux qui présentent une faible sensibilité à C. mani-
hotis d'abord et secondairement à P. devastans. C'est le cas du cultivar Mpembé.
),.
IV - INCIDENCE DE L'ANTHRACNOSE SUR LA CULTURE DU MANIOC
i .
l - Incidence sur le développement des tiges et rameaux
t
Deux cas peuvent être décrits
f
l"
a - Les malformations
r'i,1
Les piqûres de
P. devastans réalisées naturellement dans les
j
champs au nIveau apical des tiges et rameaux, conduisent en l'absence d'une invasion
1
1

lj.
-
Comparaison
du
gradient
de
sensibjji té
a
li insecte
et
du
gradient
de
lsibijj té au champignon
La comparaison des résultats exprimés sur la figure n° 12 (gradient de sensibilité
champignon) et le tableau n° 25 (gradient de sensibilité à l'insecte) montre que les
JX gradients se
superposent. Dans les deux cas, les nécroses les plus développées
1t obtenues, pour l'insecte et pour le champignon dans la région apicale, et plus
~ciséme-nt sur les quatre premiers fragments depuis l'apex.
Les surfaces necrosees obtenues dans les deux cas se réduisent au fur et à
:sure que les piqûres ou les inoculations artificielles sont réalisées plus bas. Les
ux gradients semblent dépendre de la lignification. La région intermédiaire,
IOrable à la formation des nécroses étant celle au niveau de laquèlle, la lignifi-
tion ne s'est pas entièrement réalisée. La formation des nécroses après- piqûres ou
Iculation devient moins favorable vOire même défavorable au fur et à mesure que la
nification devient importante.
5 - Conclusions et discussion
Les différents cultivars de manioc soumis aux piqûres de P. devastans réagissent
me manière différente. La sensibilité de chaque cultivar aux piqûres réalisées par
même P. devastans varie d'un cultivar à un autre. La surface des tissus nécrosés à
suite d'une piqûre, atteint des dimensions élevées chez les cultivars sensibles à P.
vastans. C'est par exemple le cas des cultivars Kilonda et Yeta. Ces dimensions
1t au contraire réduites chez les cultivars peu sensibles. Il s'agit par exemple du
ltivar
MPembé.
Par ailleurs,
sur un
même cultivar de
manioc,
les tissus piqués par divers
notypes de P. devastans n'ont pas de dimensions d'importance égale.
Les différences observées sur les dimensions des plages nécrosées pourraient être
tribuées à la quantité de salive injectée au cours de la piqûre et peut être aussi à
ge de l'insecte, les nécroses les plus caractéristiques étant obtenues avec
les
ultes.
La sensibilité de l'hôte VIS a VIS de P. devastans et de C. manihotis varie- le long
me tige de manioc.

Variét~ B
20
10
0
30
lit
..\\II
0
Variété C
...u
41
C
\\II
41
20
"0
Â
...:::J
iii
:::J
r
01
c0
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10
.-
o;--"""---------'---'---........-~
E 3D
Variété 0
E
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CIl
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:::J
CIl
:::J
10
~
C
0
....1
0
1
2
3
L,
5
fi
2
3
L,
5
6
Nombr. des jours
Nombre des jours
Figure 12
Variation de la sensibilité le long d'une tige de manioc inoculée
artificiellement avec C. manihotis. L'évolution de l'infection est
représentée par la longueur des nécroses obtenues sur chaque frag-
ment inoculé pendant 6 jours chez 4 quatre variétés de manioc, à
28°C.

Surfaces nécrosées obtenues
Génotypes de manioc
en 10 Jours
o - 100 mm 2
Mpembé
SIAMA
Moudouma
100 - 200 mm 2
Dzouri
NGamfo
Mbonaki
Moundele Mpakou
Moutsemina
MVoumina
200 a 300 mm 2
MBouaki
NDombi
Ntiti
300 a 4-00 mm 2
Kilonda
Mouloutou
~.Jableau n° 28
-
-
Etude de la sensibilité de 15 cultivars de manlOC VIS a vis des
souches de Colletotrichum manihotis (CM l, CM 4-, CM 11, CM 21,
CM 16).

_ Pour les deux cul tivars inoculés, les plus peti tes nec roses Sont différenciées sur
Je cultivar MPembé.
En considérant les 5 souches inoculées
sur ces deux cultivars,
les résultats
montrent que la sensibili té de chaque cul ti var aux souches de C. manihotis diffère. Le
" .
cultivar MPembé est plus sensible à la souche CM
et le cultivar KiJonda à la souche
4
CM l' Il Y a donc une composante "verticale" de la résistance.
2
En tenant compte des surfaces necrosees obtenues sur les quinze cultivars de
manioc inoculés avec
les
5 souches,
le
tableau
nO
28
montre que
les
cultivars
r,
MPembé, 5iama et Moudouma sont une fois de plus moins sensibles à l'ensemble des
i-
souches de C. manihotis utilisées pour les inoculations.
3 - Etude de la variation de la sensibilité a C. manihotis le long d'une tige de
manioc
Des fragments de tiges de manioc longs de 70 mm chacun (figure nO 12) sont
utilisés. Chaque. fragment est d'abord piqué à l'aiguiJJe chauffée puis inoculé artifi-
cieUement avec la souche CM l' puis incubé dans des conditions favorables à
l'infection. Pendant 6 jours, la longueur des nécroses (ou leur surface) est mesurée sur
chaque fragme~t, depuis les fragments de l'apex jusqu'aux fragments de la région
inférieure de la tige.
Les résultats obtenus sont exprimés sur la figure n° 12. La zone caulinaire la
plus favorable au développement des symptômes est ceUe qui est comprise dans la
partie intermédiaire non encore entièrement lignifiée. Au dessus de ceUe-ci et plus
précisément dans la zone apicale, les symptômes obtenus ici présentent des dimen-
sions inférieures ou supérieures à celles des necroses obtenues dans la partie
intermédiaire. Sur les
fragments
apicaux,
il
a
été
obtenu
dans
certains
cas
un
développement rapide de l'agent pathogène. Celui-ci est toutefois consécutif a une
rapide dégradation des tissus se manifestant sur les fragments apicaux.
Dans la partie inférieure de la tige au niveau de laqueJJe la lignification s'est
déjà instaUée, les symptômes formés en 7 jours sont ponctuels et ne semblent pas
mettreen t~vidence une propagation de l'agent pathogène dans les tissus de la tige de
, ,;
manioc. Ces résultats mettent en évidence l'existence d'un gradient de sensibilité au
l '
"
champignon.
,-
l ' .
., - "<.. .,. ,)" ,.- ,,<, 'l-!-"''''<'"•• ""~"'''''!l2·''·'\\'"f;'~''';:','-.I;,\\.~'·i'T,,:,;·'·t''i\\'';''''''·I'tir'i1'&"J,-""iJi3h'i~r;,'#I'.",""!f.&,
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....
.

Souches
CMl
CM 11
CMl6
CM4
Clvl21
--L
>"
----
)imensions des
,/
écroses
,1t
ongueur en (mm) largeur
6
4
-8
4
7
3
10
5
7
5
l'
'
,
n (mm) et surface necrosee (24
\\
mm 2
32
' 21
" 50 '
ARIETE MPEMBE
" -
)
\\
)
\\ - )
~
' , - - - " ,
?~
r~(
'~
ongueur, largeur en mm
19
6
18
6
8
4
25
7
35
10
t surface nécrosée
'-"
114 mm 2
108
32
175
\\ 3'~1
ARIETE KILONDA
' )
'ableau n° 27
Variation du pouvoir pathogène chez cinq souches de C. manihotis
inoculées sur les fragments de tiges des cultivars "MPEMBE" et
"KILONDA".
Nombre de répétitions par souche: 5
Température d'incubation: 26° C. pendant 10 jours
Longueur
largeur
(mm)
(mm)
surface nécrosée

2 - Différences d'agressivité entre génotypes de C. manihotis
'.,
Les résultats décrits ci-dessus ont montré que parmi les dix cultivars inoculés
(
.
artificiellement, le cultivar E (MPembé) s'est révélé comme étant le moins sensible à
la souche CM l par rapport aux neuf autres cultivars testés. Cet essai a donc pour
objectif de savoir si la résistance observée sur ce cultivar est de type "horizontal"
c'est-à-dire que les différences de sensibilité variétale mises en évidence ci-dessus
seraient généralisables quelle que soit la souche de C. manihotis ; ou s'il existe une
résitance partiellement "verticale" donc liée à des interactions existant entre géno-
types de l' hôte et génotypes de C. manihotis.
Quinze cultivars ont été piqués à l'aiguille chauffée
puis inoculés avec des
suspensions conidiennes provenant de 5 souches de C. manihotis (CM l' CM Il' CM 16'
CM 4 et CM 12)'
Les résultats obtenus après la jours avec les cultivars MPembé et Kilonda sont
représentés sur le tableau nO 27.
Pour les 5 souches utilisées, les
résultats obtenus
permettent de
faire
les
observations suivantes:
- Parmi les 5 souches de C. manihotis utilisées, l'agressivité varie d'une souche
r
.:
,a une autre;
- Les souches CM l~ CM
et CM
sont plus agressIves et déterminent sur ces
4
21
deux cul ti vars des nécroses assez développées;
.
- Les souches CM l ~ et CM 16 sont moins agressives et entraînent après
Inoculation sur ces deux cultivars la formation de nécroses aux dimensions réduites;
- Si l'on considère les 3 souches les plus agressives (CM Ir CM
et CM
), les
4
21
deux cultivars (MPembé et Kilonda) se comportent d'une
manière différente.
Le
cultivar MPembé est cinq fois (en présence de CM 1(' quatre fois (en présence de
~~\\) et neuf fois (en présence de 'CM ) moins sensible que le cultivar Kilonda
\\
21
ln
l'
ocu e avec les mêmes souches;
\\t1
I f
1 \\
1 .. ;
i

Dimensions des
Longueur
Largeur
Surface en
necroses
mm
mm
Génotypes de
manioc
A
22
6
132
-~
\\\\~
B
28
5
244
-
.~ \\V .,J.\\t \\..."
19
C l'
8
152
D
35
10
350
E ......
6
4
24;\\ i\\iy-H \\'-.-
F
8
1+
32
G
30
9
270
H
13
1+
52
1
32
10
320
40 ~ i~ \\'!
J
'-
8
5
Tableau n° 26
Variation de la sensibilité de quelques cultivars de manioc VIS a
vis d'une souche (CM 1) de Colletotrichum manihotis.
Température d'incubation: 26° C. pendant 10 jours
Nombre de répétitions par cultivar: 5
Cultivars
A: NGampfo
B : M Bouaki
C
Louméré 1
D : Mouloutou
E : Mpembé
--
F : Moudouma
G
Ntiti
H
5iama
1 : Dzouri
J : Louméré 2 -

---
1
1
1
1
1
1
1
~d.S
necroses
Longueur
Large ur
Surface en
type
de
en mm
en
mm
en
mm
mm2
Fr cg men t p iq u es-

17,5
7
, 22,50
". _...
--" ,-.,
" ' .
~
19,5
7
, 36,5
0
21
6
126
!.
10,5
5
52,5
...
0
6,5
3
19,50

5
3
15
....
Tableau n° 25
Etude de la sensibilité à P. devastans le long d'une tige
de manioc. Les résultats sont exprimés en longueurs,
largeurs et surfaces moyennes. Cultivar KILONDA.

11
Fragments de tiges de
manioc utilisés pour les
inoculations artificielles.


- 72 -
1
1
Des tiges de manioc appartenant au cultivar Kilonda sont sectionnées chacune en
SIX fragments longs de 70 mm chacun. On obtient comme l'indique la figure na
11 let
fragments ABC D E et F. Les fragments sont ensuite piqués par différents P.
devastans et l'on mesure par la suite la surface de la plage nécrosée obtenue poul
chaque fragment de tige de
manioc. Cinq
répétitions sont réalisées
pour chaque
fragment.
Les résultats obtenus permettent de faire
les observations suivantes :1
- Les surfaces moyennes nécrosées les plus importantes sont obtenues sur les
fragments subapicaux non encore entièrement lignifiés. Les plages nécrosées dimi-l
nuent
ensuite de surface
au
fur
et
à
mesure
que la
lignification
devient
plus
.,:: ..
importante (tableau na 25).
1
Ces résultats mettent en évidence l'existence d'un gradient de sensibilité a
l'insecte sur les tiges de manioc.
III - SENSIBILITE AU CHAMPIGNON
l - Sensibilité variétale du manioc
Dix cultivars locaux ABC D E F G H l et K ont été piqués à l'aide d'une
aiguille chauffée, puis inoculés avec une suspension conidienne de la souche CM l' afin
de noter la sensibiE té de chacun d'eux vis à vis de C. manihotis.
Les symptômes obtenus après 10 jours sont mesures et les résultats exprimes en
surfaces des plages nécrosées sont représentés sur le tableau na 26.
Les nécroses formées sur les cultivars BAD G et l sont plus importantes par
; leurs surfaces, que celles obtenues sur les cultivars
E F H et K. Ces résultats
:, mOntrent
que la vitesse de propagation de l'agent pathogène varie d'un cultivar à un
"
:, autre, et dépendrait donc de la sensibili té de chacun d'eux vis à vis de la souche de
\\c. manihotls utilisée.

Dimension~ des
piqûres
Longueur en
Largeur en
Surface moyenne
moyenne mm
moyenne mm
nécrosée I.J ~ 1..-
~énotypes
levas tans
p. devastans
,A.,
13
7
9[(+)
p. devastans
B
11
8
88 (+)
p. devastans C
12
7
84 (+)
P. devastans D
12
8
96 (+)
.c
P. devastans E
10
7
70 (-)
.,."
';1
:.~~
:.;,
,f P. devastans F
9
6
56- (-)
~~
~~~
10"-
~;c
~.P. devastans G
[f~A:,.-
8
5
40 (-)
:~\\.'
• devastans H
13
7
91 (+)
24
Sensibilité de l'hôte VIS ? vis de huit génotypes de Pseudotherapus
devastans éTudiée sur la variété locale "Kilonda"
Nombre de piqûres mesurées par boîte
30
Température d'incubation: 26°C pendant 72 heures
(+), (-) : Différences non significatives.


1
1
Dimensions des
Longueur moyenne
Largeur moyenne
Surface t
piqûres
en mm
en mm
necrosee E
mm 2
1
Variétés de
manioc
1
Variété "Mpembe"
5
3
15
1
Variété "Kilonda"
13
7
91
Variété "Louméré"
6
24
Variété "Yeta"
9
5
45
Tableau n° 23
Sensibilité de la plante hôte VIS à vis des piqûres de Pseudotherapus
devastans étudiée chez quatre cultivars locaux de manioc.
Nombre de piqûres mesurées par cultivar: 30.
Tepérature d' incubation : 26° C. pendant 72 heures.

- 71 -
Après 72 heures, les plqures réalisées par les P. devastans sont mesurées. Les
résultats obtenus, exprimés en surface moyenne des plages nécrosées, pour chaque
cultivar de manioc sont représentés sur le tableau nO 23.
Les surfaces de plages necrosees obtenues varient d'un cultivar de manioc a un
autre. La sensibilité de chaque cultivar à P. devastans diffère. Les culitvars MPembé
et Louméré sont moins sensibles aux piqûres de P. devastans que Yeta et Kilonda
chez lesquels les surfaces moyennes des plages nécrosées obtenues après 72 heures
sont respectivement égales à /t5 et 91 mm 2 •
2 - Différences d'agressivi té entre génotypes de P. devastans
Nous avons déjà montré que l'activité de P. devastans est influencée par le
génotype et l'âge de l'insecte.
Les surfaces de nécroses obtenues après piqûres,
varient d'un insecte à un autre et dépendent aussi de l'âge des individus et de la
quantité de salive injectée. Dans le but d'obtenir des résultats plus importants sur la
sensibilité d'une variété locale à l'insecte, un nombre plus important de P. devastans
a été utilisé au cours de cet essai.
Des fragments de tiges de manioc prélevés dans la reglOn apicale de la tige
",.r
{cultivar Kilonda) sont mis en contact avec des P. devastans. Dans chaque boîte,- /t <
'.
i' -~
fragments de
tiges de
manioc y sont introduits et sont en contact avec un
P.
devastans afin d'obtenir des piqûres.
Huit dispositifs expérimentaux sont réalisés.
Après 72 heures, les surfaces de plages nécrosées résultant des piqûres de P.
devastans sont mesurées et les résultats obtenus sont représentés sur le tableau nO 2/t.
Les surfaces des plages nécrosées qui résultent des piqûres réalisées par les
génotypes de P. devastans A, B, C, D et 1 varient entre 8/t et 96 mm 2 , et ne
présentent pas de différences statistiquement significatives. Les plages des nécroses
obtenues
'
~,
par contre avec les genotypes E, F et G sont
plus faibles, elles se
-:~ si tlJen t .
.
.
.
,
.:
entre /tO et 70 mm 2 et sont statistIquement dlfferentes.

- 70 -
CHAPITRE V
ETUDE DE LA SENSIBILITE DE LA PLANTE A L'INSECTE ET AU CHAMPIGNON
1 - INTRODUCTION
pour
lutter contre
l'anthracnose du
manioc,
la
sélection
des
variétés
plus
résistantes est pratiquement la seule méthode envisageable qui puisse convenir en
milieu paysan.
Il a été démontré au cours des inoculations artificielles effectuées sur les
variétés locales, que celles-ci présentent des différences de sensibilité.
Nous venons de démontrer aUSSI que l'infection des tiges de manioc par C.
manihotis comporte dans la nature deux étapes:
- formation d'une necrose primaire provoquée par P. devastans, et invasion de
cette nécrose par le mycélium de C. manihotis.
On peut donc se
poser
la
question de
saVOIr
a
quelle
phase
s'exprime
la
résistance. Les variétés de bon comportement sont-elles plutôt résistantes à la salive
de P. devastans, ou plutôt résistantes à la colonisation par C. manihotis des lésions
provoquées par P. devastans ? Ceci revient à savoir à quelle phase de l'infection des
tiges de manioc doit-on rechercher la résistance au cours de la sélection des cultivars
résistants à l'anthracnose. Ces observations nous ont conduit à dissocier expérimenta-
lement l'étude de la sensibilité de la plante à l'anthracnose du manioc en deux parties
: sensibilité de la plante à l'insecte et sensibilité de la plante
au
champignon.
Il - ~ENSIBILITE A L'INSECTE
l - Sensibili té variétale
Des fragments de tiges de manioc non encore lignifiées appartenant aux
Cultivars MPembé,
Yeta, Kilonda et Louméré sont
mis en
contact
avec
des
P.
devastans afin d'obtenir des nécroses primaires résultant des piqûres.

IJLr\\NCHE XII
1
2
,..
~.- ,

PLANCHE XII
La conservation de l'agent pathogène sur les tissus en VOle de crOlssance.
Photos n° l et 2.
Nécroses d'anthnacnose ayant cessé de se développer puis incubées
en chambre
humide
en présence d'un taux d'humidité relative
élevé.
Noter l'apparition d'une nouvelle propagation de l'agent
pathogène.
NFP : nouveau front de progression de l'agent pathogène.

PLr\\I\\JCHE XI

PLANCHE Xl
Histopathologie des tiges de manioc inoculées artiflciellement avec Colletotrichum
manihotis : production des acervules au niveau des tissus infectés.
Photo nO 1
Cellules épidermiques (EP) et sous-épidermiques infectées par l'agent
pathogène.
F AC : premier stade de la formation de j'acervule
Cut : cuticule; ZSN : zone sous-épidermique nécrosée.
Photo n° 2
Formation de l'acervule, il n'y a pas encore rupture de la cuticule.
On
distingue
au
niveau
de
l'acervule
jeune (J.
AC)
la
structure
pseudoparenchymateuse (SP) à partir de laquelle naissent les jeunes
sporophores
(JS).
Les
cellules
de
ltépiderme
sont
complètement
nécrosées.
Les
conidies
ne
sont
pas
encore
différenciées
par
les
sporophores. EN : épiderme nécrosé.
Photos n° 3 et lJ.. Rupture de la cuticule et différenciation par les sporophores,
des conidies. On reconnaît sur la photo n° 3 la zone pseudo-
parenchymateuse (ZP) constituée de cellules à parois épaisses
et mélanisées. EP : épiderme ; ZSE : zone sous-épidermique
. infectée.
·.;;
~: .
,
)ii

PL ,'\\ Î'.J C H
_ [
v
(-
/,.':-U 1TE)

PL\\NCH[ X

PU\\I\\JCHE X
Histologie
des tiges de manioc infectées avec Colletotrichum manihotis moculé
artificiellement.
Photo n° 1 Infection de l'épiderme et des cellules sous-épidermiques
EPI : épiderme infecté par l'agent pathogène. PD : parois dégradées.
Photos n02 et 3.
Infection des cellules du cortex. Sur les coupes transversales,
les sections des
filaments
mycéliens sont visibles au niveau
de la zone infectée (zI).
ZI : zone infectée ; EP
épiderme; PL : zone de rupture
de cellules.
Photos n° 1+
Infection de l'épiderme (EPI) et du cortex avec filaments mycéliens
intrace lIulaires.
Photos

5 et
6.
Localisation
intracellulaire
des
filaments
mycéliens dans
les cellules du cortex. CI : cellules infectées.
FM : filaments mycéliens.
Photo n° 7
Localisa tion intra vasculaire de l'agent pathogène. La coupe transver-
sale de la tige met en évidence les sections de filaments mycéliens
intra vasculaires.

PL/\\NCH[ 1>-':

PL/\\NCHE lX
Nécroses d'anthracnose obtenues par inoculation artificielle.
Photos nO
1 et
2.
Nécroses obtenues par inoculation artificielle sur le cultivar
local Mbouaki.
Nec: nécrose; CH : chancre; ino : inoculum ;
P ; piqûre ou blessure réalisée à l'aide d'une aiguille préala-
blement chauffée.
Photos nO 3 et 4.
Nécroses obtenues artificiellement sur le cultivar local Mpembé:
FP : front de propagation du mycélium
A : acervules.

- 69 -
pour C. trifo1ii les tiges de luzerne assurent également la surVie du pathogène en
hiver (CARROL et al, 1977 ; LUKEZIC, 1974.).
Cette survie est églament observée chez C. graminicola, C. lindemuthianum, C.
dematium, C. atramentarium, C. coccodes et C. gloeosporioides notamment la forme
spécialisée dite alatae pathogène de Dioscorea alata (VIZVARY et WARREN, 1982 ;
ONESIROSAN et SAGAY, 1975 ; VERMA,
1964 ; SINCH et PRASAD,
1967).
Il
existe aussi
chez C.
manihotis une
capacité a
maintenir
une
existence
saprophytique sur les fragments desséchés de l'hôte.
1
1
.1
i
1

[Réalisation dune piqtîr~1
~/~~~l'k 1 Inlocllandolig••1
CYCLE COURT
oi ~s.mjnafjon
des conidifrs
~~(w Fruc~ificatfon
~ let DIssemIna-
It Ion
CYCLE LONG
OCTOBRE
NOVEMBRE
Phase- de
Conservation
10 : Cycle infectieux de Colletotrichum manihotis.

•:l
L'apparJtlOn du nouveau front de progression pourrait provenir de la germination
1
des conidies différenciées précédemment et qui engendrent un nouveau thalle.
1
2 - Déroulement du cycle infectieux
1
En tenant compte des différentes étapes conduisant à l'infection, on peut
distinguer d'après la figure n° la, un cycle infectieux court et un cycle infectieux
1
long. Le cycle court comprend
les phases de pollution des
tiges, d'infection, de
développement de l'agent pathogène, de dissémination des organes de propagation
suivie d'une nouvelle pollution.
1
Le cycle long comprend les- mêmes étapes. Il s'intercale cependant entre le
1
développement du pathogène et la phase de dissémination des organes de propagation,
une phase de conservation.
1
y - CONCLUSION ET DISCUSSION
Le cortex et l'épiderme des tiges de manioc non encore lignifiées subissent des
lésions sous l'action de la salive de P. devastans ou de la chaleur lorsque la piqûre est
réalisée avec une aiguille. Dans les deux cas, les cellules piquées se dégradent et
D
meurent.
Elles constituent
en
mourant
un support
trophique
qUI
pourrait
rendre-
possible la première phase de l'infection. Les mêmes cellules mortes sont ensuite
exploitées par les hyphes provenant des ramifications du filament de pénétration, et
l'agent pathogène se développe au niveau de la necrose primaire. Ces observations
montrent qu'au niveau de la
zone
piquée,
C.
manihotis se comporte
comme
un
saprophyte. Ce n'est qu'une fois bien développé que le mycélium se propage dans les
tissus sains. Les différents stades du processus d'infection permettent de classer C.
manihotis comme un pathogène nécrotrophe.
Pendant la période sèche la survie de C. manihotis est assuree par les conidies,
les fragments de tiges infectés et morts, et par les nécroses portées par les plantes
vivantes. En pésence d'un taux d'humidité relative élevé, les nécroses portées par
des plantes et, ayant déjà cessé de croîte, fructifient. La survie de l'agent pathogène
au niveau des fragments morts est très répandue, et constitue le principal mode de
conservation chez C. coffeanum (GASSERT, 1978).

- 67 -
De cette base émergent des filaments (sporophores) porteurs de conidies. Les sporo-
pho res et les conidies consti tuent la deuxième partie.
Du point de vue de leur localisation par rapport à l'épiderme, les conidies et les
sporophores émergent vers l'extérieur de l'épiderme, tandis que la base de l'acervule
se différencie dans les celiules épidermiques et sous-épidermiques. Une étude cyto-
logique comparée des sporophores et des conidies d'une part et des celiules consti-
tuant la base de j'acervule d'autre part, donne les résultats suivants:
Les sporophores et les conidies sont recouverts d'une paroi mince non pigmentée
tandis que les cellules constituant la base de l'acervule sont recouvertes d'une paroi
épaisse
et
mélanisée.
Ces
cellules
basales,
comparables
grâce
à
leur
caractère
cytologique, à des chlamydospores, pourraient assurer chez C. manihotis la survie. Par
ailieurs, leur localisation leurs permet de survivre et de régénérer en présence d'une
humidité élevée, des filaments mycéliens et des sporophores porteurs des conidies.
Cette hypothèse nécessite cependant d'être ultérieurement prouvée.
b) - Conservation de l'agent pathogène dans les tissus vivants
La conservation de C. manihotis dans les tissus d'une plante vivante est
probablement un mode de conservation très courant dans les plantations. Elie consiste
après un arrêt de la propagation de l'agent pathogène dû à une réduction du taux
d'humidité
relative,
consécutive
à une
augmentation
de
la
température,
en
une
nouvelle propagation de l'agent pathogène, à partir de la périphérie de la necrose.
Nous l'avons expérimentalement vérifié à partir des plantes âgées de 5 mOIS,
évoluant à l'intérieur des boîtes en plexiglass. Les plantes ont d'abord été inoculées
aVec une suspension conidienne. Six jours après l'apparition des premiers symptômes
de la maladie, les plantes ont été exposées à la sécheresse afin de provoquer un arrêt
de la croissance de la nécrose.
Après une vingtaine de jours, les mêmes plantes ont été remises en présence
d'un t aux d'humidité élevé. Dans ces nouvelles conditions, de nouvelles fructifications
asexuées Ont été différenciées, et un nouveau front de progression du mycélium s'est
. COnsti tué à l
' . h' .
.
,
'
.
;-;
a perlp erte de l'anCienne necrose (planche nO 12). Les plantes temolns
'.; maintenues à
'..
un taux d'humidité relative bas ne fructifient pas .
.'

- 66 -
au sol dans les plantations. Est-ce au nIveau de ces tiges et plus précisément au
niveau des nécroses que l'agent pathogène pourrait-il se conserver? Expérimenta-
lement, cette forme de conservation peut être vérifiée à partir des fragments de
tiges atteints.
Des fragments de tiges naturellement infectés et
desséchés ont été prélevés
dans différentes plantations,
puis introduits dans des
tubes à essais
préalablement
stérilisés.
D'autres fragments de tiges infectés artificiellement au laboratoire, ont par la
suite été introduits dans des tubes à essais stériles. Ces fragments ont ensuite été
desséchés. Tous les fragments de tiges appartenant aux deux séries ont été conservés
dans les conditions ambiantes du laboratoire pendant deux mois. Après ce délai de
conservation, toutes les tiges ont été sorties des tubes, puis placées dans des boîtes
de pétri contenant un morceau de coton stérile imbibé d'eau stérile et le tout incubé
à 28° C. Après 4 jours, tous les fragments sont recouverts d'acervules au niveau des
necroses.
Dans les plantations de manioc, les fragments des tiges nécrosés et abandonnés
fructifient
à l'arrivée
des
premières
pluies.
Les
acervules
différenciés
par
ces
fragments constituent une nouvelle source d'inoculum à partir de laquelle les organes
,.'
de propagation sont disséminés.
L'observation des tissus necroses appartenant aux tiges ou fragments infectés,
montre qu'il
n'y
a
pas
vraisemblablement
chez
C.
manihotis
une
production de
véritables organes de conservation comme les sclérotes décrits chez C. coccodes
(FARLEY, 1972).
L'organe de survie pourrait être l'acervule. L'observation des coupes longitu-
dinales réalisées au niveau des nécroses permet de distinguer les différentes parties
Cons ti tu an t l' acervule, ainsi que leur locali sa tion par
rappor t aux tissus de l' hôte
(planche n° 11 ; photos nO 2, 3 et 4). L'observation des photos représentées sur cette
planche montre que l'acervule comporte deux parties, d'une part;
base constituée par des filaments organIses en une sorte de rseudo-paren-

- 65 -
III - ETUDE HISTOPA THOLOGIQUE DE C. MANIHOTIS
1) - Localisation de C. manihotis dans les tissus parasités
A partir des necroses obtenues artificiellemen t au
moyen d'une blessure
réalisée à l'aide d'une aiguille chauffée (planche n° 9), des coupes longitudinales ou
transversales sont réalisées et observées. La planche n° 10 (photos n° l, 2,3, 4, 5 et 6)
montre que l'agent pathogène se localise d'abord dans
les cellules corticales, en
pOSI tlOn intra-cellulaire. De l~, les filaments peuvent gagner les cellules épidermiques
et plus tard les vaisseaux conducteurs (planche nO 9 ; photo n° n. La localisation intra-
vasculaire de l'agent pathogène pourrait provoquer un blocage de la circulation de la
sève. Ceci pourrait alors expliquer dans certains cas le dessèchement qui survient au
niveau de la région apicale chez les plantes infectées et classées selon notre é"chelle
au niveau 5.
2) - Différenciation des acervules sur les tissus parasités
L'analyse des différen tes étapes au cours de
la colonisation
des
tissus
épidermiques et sous-épidermiques (planche nO Il) montre que les hyphes mycéliennes
installées dans les cellules épidermiques et sous- épidermiques se ramifient abondam-
ment sans pour autant
rompre la cuticule.
Une
fois
que
ces
filaments
se sont
suffisamment ramifiés, et organisés en plectenchyme, puis en pseudoparenchyme, la
poussée des sporophores qui naissent à partir du pseudoparenchyme, provoque alors
une rupture de la cuticule qui expose les sporophores au milieu extérieur. La dernière -
etape consiste en une différenciation des conidies aux extrémités de chaque sporo-
phore (planche n° Il ; photos 3 et 4).
IV - ETUDE DE QUELQUES PHASES DU CYCLE INFECTIEUX DE C. MANIHOTI5
y. CONSERVATION DE L'AGENT PATHOGENE
l - Les modes de conservation de l'agent pathogène
a - Conservation de l'agent pathogène dans les tissus morts
De nombreux fragments de tiges atteints d'anthracnose sont abandonnés

Pl/\\NCH E VI', 1
f~:
t.'. ~:
- .,
2
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PU\\NCHE VllI
Infection
d'une
nécrose
primaire
dûe
à Pseudotherapus devastans en presenc~
des conidies de Colletotrichum manihotis.
Photo n°
1
Début de l'infection d'une nécrose primaire, les tissus superficie!~
brunissent,
il
n'y
a
pas
encore
une
différenciation
d'acervules.
NPI : nécrose primaire infectée.
Photo n° 2
Apparition d'un front de progression (FP) à la périphérie de la nécrose.
Il n 'y
a
pas encore différenciation des organes de
propagation (Ie~
acervules et les conidies)
Photo n° 3
Nécroses couvertes d'acervules, la zone périphérique brunit, et me1
en évidence un front de progression de l'agent pathogène.
FS et 5 : nécrose d'anthnacnose avec acervules.

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PL/\\NCHE VlI
EvoluLion de la cicatrisation des tissus piqués par Je P. devastans et non infectés
par C. manihotis.
Photo n° l
Vue générale de la zone necrosee (ZN)
Photos n° 2 et 4.
Début de la cicatrisation dans la reglOn sous- épiderm ique en
dessous
.des
canaux
laticifères.
La cicatrisation
débute
par
l'apparition des cellules néoformées (CN) provenant des divi-
sions
des
cellules
saines.
Les
cellules
néoformées
Vont se
diviser
et
remplacer
les
cellules dégradées.
La cicatrisation
progresse de
la
droite
vers la gauche sur la photo n° 2 et
de la gauche vers la droite sur la photo n° 4. EPD : épiderme
dégradé ; CL : canaux laticifères; CN: cellules néoformées;
ZD : zone dégradée.
Photos n° 3,
5 et 7.
Cicatrisation des cellules corticales situées au-dessus des
canaux
laticifères. Ep. : épiderme ; CL : canaux latici-
fères ; CN : cellules néoformées; CD : cellules dégradées.
La
cicatrisation
s'effectue
de
la
droite
vers
la
gauche
sur la photo n° 3 et de la gauche ~ers la droite sur les
photos n° 5 et 7.
Photo n° 6
Cellules épidermiques et sous-épidermiques dégradées sou~ l'action
de la salive du P. devastans. La cicatrisation n'a pas encore démarré
,
.
a ce n1 veau.
Photo n° 8
Fin de la cicatrisation au niveau de la zone corticale située en dessous
des canaux laticifères, la zone située au dessus reste encore dégra~~e
(ZD) ; Ep. : épiderme ; CL : canaux laticifères; CN : cellules neo-
formées.
Photosn°
9 et
10.
Une
vue des cellules néoformées (CN),
reconnaissables p.1f
les plastes (pL) qu'elles comportent dans leur cytoplasme.
1 1
SOUS"
Photo n° 11
Fin de la cicatrisation au niveau de l'épiderme et des cel u es
épidermiques. Ep : épiderme; CN : cellules néoformées.

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NPNI


PLANCHE VI
1
1
1
Evolution de la nécrose primaire en absence d'organes de propagation (conidies)
de Colletotrichum manihotis.
1
Photo n° 1
Nécrose primaire jeune (NP), âgée de 24- heures. On n'observe pas 1
encore au centre de celle-ci l'endroit pique par le Pseudotherapus
devastans.
1
Photo n° 2
Nécrose primaire formée après 72 heures, JI apparaît au centre de
celle-ci
une
petite
tache
sombre
à l'endroit où s'est effectuée
la
piqûre
du
Pseudotherapus
devastans.
Cette
tache
sombre est
mise en évidence par la flèche. NP : nécrose primaire.
Photo n° 3
Nécrose primaire âgée de 4- à 5 jours, les tissus périphériques brunissent,l
La
tache
centrale
s'observe
clairement.
II
est
possible d'observer
à ce niveau des restes de rostre du Pseudotherapus devastans.
NPNI : nécrose primaire non infectée.
Photo n° 4-
Nécrose primaire non
infectée, début de la cicatrisation de tiSSll'
necroses à la sui te de la piqûre du Pseudotherapus devastans.
Photes n° 5, 6, 7, 8 et 9.
Anciennes necroses primaires (ANP) en voie de ciCJ'
trisation.
Photo n° 6
Disparition progressive de la tache située au centre de la nécro ie
primaire.
Photo n° 8
Disparition de la tache centrale, la cicatrisation des tissus se poursUll.
e
Photo n°
9
Fin de
la cicatrisation,
les tissus néoformés présentent la rnërn
'
coloration que le reste de la tige de manioc.
.~
;

[)L-\\NCHE v (SUITE)
)
(
5
6

PLAi\\JCHE V
~11f•

PLANCHE V
1
Coupes longitudinales réalisées sur des tiges piquées à l'aide d'une aiguille chauffée.'
Description des dommages causés par l'action de la chaleur sur les cellules.
Photo n°
l
Vue générale de la zone piquée mettant en évidence des cellules'
dégradées (CD) et une zone de rupture de cellules
formée à la
suite d'un décollement des cellules sous épidermiques, sous l'action
de la chaleur.
Photo n° 2
Destruction de la région sous-épidermique sous l'action de la chaleur.;
CD : cellule dégradée.
Photos n° 3 et 4.
Formation de la poche de lyse (pL) .. Deux heures après la ~
piqûre. Les cellules dégradées (CD) présentent un cytoplasme ,~
condensé.
Les
cellules
épidermiques
(EP)
ne
présentent ..~
pas encore de symptômes.
\\Ji
-$';'
,'1-
éPidermiquesl.~'1
Photos n° 5, 6 et 7.
Dégradation des cellules épidermiques et sous
..
24
heures
après la piqûre.
Ep : épiderme ; PL : poche.
de lyse; CD : cellules dégradées.

PLANCHE lV (SUITE)
9
.~
11
" .
10

JlL\\r\\1CH[ IV ('-\\1 'ITU
'r;-;:
~; . .:~
, '
L •
PL
8

i
)
PLANCHE IV
.1
...

PLANCHE IV
Effets
de la salive du
Pseudotherapus devastans sur les tissus épidermiques et
sous-épidermiques des tiges de manioc.
Photo n°
1
Vue générale de la zone necrosee (ZN) sous l'action de la salive
du P. devastans
Photos n° 2 et 3.
Action de la salive sur les cellules sous-épidermiques
CN : cellules nécrosées ; Ep : épiderme ; PL : poche de lyse \\
formée à la suite d'un décollement des cellules sous-épidermiques '
sous l' act ion de la sali ve de P. devastans.
Photo n°
4-
Dégradation de l'épiderme (Ep.D) et des parois des cellules (PD)
situées sous les canaux laticifères (CL)
Photo nO 5 Cytoplasme des cellules épidermiques dégradées.
Les parois des cellules sont dégradées (PD)
(Ep.D) épiderme dégradé
Photos n° 6, 7 et 8.
Etat des cellules sous-épidermiques après 72 heures.
Les cellules sous-épidermiques sont les prem ières à se nécro-
ser.
Le cytoplasme est dégradé et refoulé à la périphérie .;,.
de la cellule.
Ep : épiderme ; PL : poche de lyse ; CN : cellules
ZN : zone nécrosée; CD : cellules dégradées.
Photo n° 9
Généralisation de la zone nécrosée quatre jours apres la piqûre
P. devastans. PL : poche de lyse; Ep : épiderme.
Photos n°
10 et
11.
Une vue de l'état du cytoplasme des cellules du cort~x.
Les
plastes
contenus
dans
ces
cellules
sont
d~gr~des.
Le cytoplasme
dégradé
forme
une
masse
refou~e~ ~.Ia
périphérie de
la
cellule.
Cyt.L
: cytoplamse perIpherie,.

- 64 -
Au dessus de la poche de lyse certaines cellules sous- épidermiques et épidermi-
ques sont vidées de leur contenu cytoplasmique à la suite d'une rupture de leur paroi,
sous l'action de la chaleur (planche n°
5 j
photo
7).
Pour
d'autres
le
contenu
cytoplasmique
est
condensé
ou
fragmenté
(planche

5
;
photos

5
et
6).
Il - ETUDE DE L'EVOLUTION DES LESIONS DUES A P. DEVASTANS
1 - En l'absence des conidies de C. manihotis
La nécrose primaire lorsqu'elle n'est pas parasitée par les conidies de C.
manihotis, est appelée à se cicatriser. Les tissus nécrosés brunâtres, situés au niveau
de la zone atteinte sont renouvelés, et se confondent par la suite avec le reste de la
tige de manioc. Des coupes longitudinales réalisées au cours des différents stades
conduisant
à la cicatrisation, permettent d'observer les différents processus de
réparation des cellules nécrosées (planches n° 6 et 7).
La réparation des cellules
mortes débute de
part et d'autre de
la
necrose
primaire, pour converger longitudinalement vers le centre de la nécrose primaire. Au
cours de ce processus de réparation, les cellules sous-épidermiques sont les premières
à regénèrer par rapport aux cellules épidermiques.
~f·E
La cicatrisation consiste, à partir de la périphérie de la necrose primaire en une
~~
i~
division des cellules saines sous-épidermiques. Les divisions intervenues sur les cellules
~r saines situées à la périphérie de la nécrose, progressent par la suite, depuis la
~-;;' périphérie jusqu'au centre de la nécrose. Les premières divisions cellulaires conduisant
:: à la cicatrisation se si tuent d'abord au niveau du cortex, puis secondairement au
',;; niveau de l'épiderme. Les cellules épidermiques ou sous -épidermiques nouvellement
:~ formées se reconnaissent par leur cytoplasme qui comporte des plastes verts et
~ circulaires (planche n° 6). Les di visions cellulaires se font d'une manière radiale et
"tangen tielle au ni veau du cortex.
2) - En présence des conidies de Co manihotis
Les conidies représentent chezC. manihotis une importante source d'ino-
.
(SIMMONDS,
1941). En conséquence leur présence au niveau d'une nécrose
'primaire fra'lcheme t 't bl"
d " ' l"
f
"
(planche nO 8).
n
e a
le con Ul t a
ln ectlOn

- 63 -
CHAPITRE IV
ETUDE HISTOLOGIQUE DES LESIONS
1 - ETUDE DES LESIONS CAUSEES PAR LA BLESSURE
l - Blessure due a P. devastans
Des coupes longitudinales réalisées sur les tiges de manlOC 24, 48 et 72
heures après la réalisation des piqûres par P. devastans, montrent une destruction des
cellules si tuées au niveau de la zone nécrosée.
24 heures apres une piqûre, les premieres cellules atteintes sont les cellules
sous-épidermiques.
Au niveau du cortex cette dégradation se propage longitudinalement, au niveau
de toute la
zone
necrosee.
Ce
n'est qu'après
48
à 72 heures que les cellules
épidermiques sont affectées.
Les premieres anomalies se situent au niveau des paroIs cellulaires et
des
espaces intercellulaires. Au niveau de cette zone nécrosée, les parois cellulaires sont
détruites. Secondairement' les cellules perdent leur forme, leur cytoplasme devient
pariétal et présente une grande vacuole. Ces cellules piquées finissent par mourir
(planche n° 4).
2 - Blessure artificiellement effectuée à l'aiguille
i l
"
Des coupes longi tudinales ont été réalisées au ni veau des nec roses obtenues
,l
i ~
:. sur les tiges de manioc piquées à l'aide d'une aiguille chauffée. Observées aussi tôt
,.
..
; après les piqûres, celles Cl mettent en évidence la formation d'une poche de lyse
, (planche n° 5 ; photos n° l, 3 et 4). Les cellules sous-épidermiques si tuées au dessous
~'" de la poche de lyse paraissent plus lésées par rapport aux cellules épidermiques
;/ Situées au dessus de la poche de lyse. Leurs parois sont détruites et le cytoplasme se
f' . Condense
" (
,
:,:'
ou s'etlre
planche n° 5 ; photos 2, 3 et 4). Les mêmes cellules observees
6
..
," apres 24 h e u r '
d
, , '
' d '
k
es presentent
es caracteristiques 1 entlques.
~;
~'."

PL.A.NCHE [II

PLANCHE III
l1;1
~
Effet d'un faible taux d'humidité relative sur la formation des chancres et des nécro.. t
ses d'anthracnose obtenus artificiellement par inoculation.
.~
Photos n°
1 et 2.
Symptômes obtenus par inoculation artificielle sur des tiges {~
de
manioc
appartenant
au cultivar
local
Mbouaki.
Après
appari tion
in
vitro des symptômes,
les
tiges sont exposées
à la température ambiante et à un faible taux d'humidité
relative 05 à 54 %).

Figure 9 : Infection des tiges de manioc.
A
B
NE.'cr OS E.'
~~': ~,', ~$~ ~~.,:T'"
(
..
CD
'@
7. CD·
@
.'
[)Iss('mlrla l'on
1
)
DessE.'mlnatlon
dE:'S
gE.'rmE.'5
dE.'S
gE.'rmE.'S
.
~.
~
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C
0
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~i,~g1,~
00 1
)
: ':::
([1.)
0.1
AI >5 ~ fi CE.'
FaIble taux d'hu-
dE.'s Cmil (J,ps
midité réololl'le

Figure 9
INFECTION DES TIGES DE MANIOC
A - Infection des tiges en présence d'un taux élevé d'humidité relative
1 -
Phase de
pollution des tiges par les conidies : II
Réalisation d'une
necrcse
primaire
par
P.
devastans.
III
Colonisation de
la
necrose primaire
par les conidies. IV - Infection de la tige.
B - Infection des tiges en presence d'un taux élevé d'humidité relative
1 -
et
II -
Réalisation d'une necrose primaire d'abord. III - Pollution de
la tige et colonisation de la necrose primaire par les conidies de l'agent patho-
gène. IV - Infection de la tige.
C - Infection des tiges en presence d'un faible taux d'humidité relative.
1 - et II - Réalisation d'une necrose primaire par P. devastans. III - Pollution
et colonisation par les conidies de l'agent pathogène.
IV
-
En
presence d'un faible taux d'humidité relative, il y a installation
du pathogène, mais sa propagation reste bloquée.
D - Devenir des necroses primaires en absence des conidies
- et II - Réalisation d'une necrose primaire par P. devastans. III -
d'une pollution et d'une colonisation de celle-ci par les conidies.
IV - Cicatrisation de la necrose primaire.

- 62 -
A la lumière, les necroses obtenues sont semblables à celles qui se développent
sur les plants de manioc en champs. Elles se recouvrent sur leur partie centrale
d'acervules et présentent à leur périphérie une zone brunâtre, au niveau de laquelle se
situe le front de progression du mycélium.
A l'obscurité, les necroses différenciées se recouvrent d'un abondant mycélium
pr.ovenant de la germination des conidies. Sur ces nécroses on n'observe qu'un petit
nombre voi re pas du tou t d' acervules.
De même, le brunissement sur les tiges, des tissus périphériques qui marque le
front de progression de l'agent pathogène est difficilement ob'5ervé.
IV - CONCLUSION
Les facteurs climatiques exercent une influence sur le développement de
l'anthracnose du
manioc.
Ces résultats ont
été
obtenus
aussi
par
BOCK
(1956).
ln natura, une relation a été établie entre la pluviométrie et plus precisement
- - _ . ' . _ ~
l'humidité relative d'une part et le nombre de plantes atteintes d'anthracnose d'autre
part. In vitro, l'infection des tiges de manioc ne réussit que si le taux d'humidité
relative est élevé et la température comprise entre 20 et 28° C. La réussite de
l'infection exige par ailleurs une blessure réalisée sur la tige de manioc non encore
: lignifiée, par P. devastans ou au moyen d'une aiguille chauffée.
i
,
,
;
La lumière exerce une influence sur le développement de C. manihotis au cours
,
lde l'infection. Les nécroses formées sur des fragments de tiges exposés à la lumière
~sont recouvertes d'acervules et présentent une surface supérieure à celle des nécroses
tb,enues sur les fragments obscurcis.
1: En tenant compte des variations susceptibles d'affecter le taux d'humidité, la
~présence des organes de propagation, la réalisation de la blessure, les différentes
~~alités de l'infection des tiges peuvent être résumées sur la figure n° 9 A, B, C, et
~;~:;

,1'

Fragments exposés a
Fragments exposés a
caractéristiques dés
la lumière
l'obscurité
ncéroses
64,3 mm 2
39,3 mm 2
:ace moyenne
ience d'Acervules
+
:ace moyenne couverte
35,3 mm 2
:ervules
5ence de mycélium sur
+
nécroses
leau n° 22
Caractéristiques des necroses d'anthracnose
obtenues
a
la
lumière
et à l'obscurité.
Age des nécroses: 7 jours.
-2
-1
Puissance d'éclairement: 21 0 ~moles m
s
Nombre de nécroses considérées: 15

- 61 -
Les résultats obtenus chez Gloeosporium fructigenum BERK. par CHAN D,
(OI\\JDAL et AGGARWAL (1968) et par d'autres auteurs, chez d'autres champignons
CHONDHUR Y, 1957 ; LAURITZEN et al, 1933 ; LEONARD et THOMPSON, 1976),
'onfirment ces résultats.
Tempéra tures en
a C.
)imensions
les nécroses
.ongueur en mm
4
12,5
20
30
29
2
.argeur en mm
5
7
6
8
7,5
2
,urface en mm 2
20
87,5
120
240
217,5
4
rableau na 21
: Effet
de
la
température sur
la
formation
des
neeroses
de
l'anthracnose du manioc.
Nombre de répétitions par température
5
Taux d'humidité relative: 89, 91 %
3) - Action de la lumière sur l'infection des tiges de manioc
On a prélevé la reglOn apicale de deux tiges de maniOC appartenant à la
fariété Mbouaki. Les tiges ont été sectionnées chacune en 5 fragments, mesurant 100
mm chacun. Chaque fragment est par la suite inoculé artificiellement avec une
IUspension conidienne déposée sur le fragment, au niveau d'une zone préalablement
~iquée au moyen d'une aiguille chauffée. Trois inoculations sont réalisées par
fragment.
,,:
~~-,:
t}~··
'3':1;.-
~r
Tous les fragments inoculés pour chaque tige . sont placés dans deux boîtes de
P' .
i!;~tn (diamètre 120 mm) scotchées, avec un taux d'humidité relative élevé. La
e.c::emière boîte de Pétr i est incubée à 280 C. et exposée à la lumière continue
r.... "i1Sance'
l
'
-2
-1
~
ega e a 210 ~moles m
s
), et la deuxième à la même température mais
ï'ObSCurité.
~" les résultats obtenus apres 7 jours d'incubation sont représentés sur le tableau
1)~,22.

- 60 -
Par contre, à la suite d'une blessure mais en presence d'un
taux d'humidité
relative bas, les tiges de manioc inoculées avec C. manihotis ne s'infectent pas.
i
:i
Une
telle
relation a été
observée aussI
chez d'autres champignons
tel
que
:t
1"
Gloeosporium aridum chez lequel l'infection est favorisée par la pluviométrie (OGA-
V/A et al, 1977).
DENHAM et WALLER (1981), CHAND et al" (1968) ont obtenu des résultats
semblables chez Gloeosporium fructigenum BERK. agent pathogène de la banane. Ces
deux auteurs ont montré que la réussite de l'infection et
le développement de la
maladie nécessitent un taux d'humidité relative supérieur à 80 %, et qu'en milieu
artificiel le développement de la maladie nécessite un taux d'humidité au moins égal
à 92 %.
Dans les conditions naturelles, le taux d'humidité relative reste élevé pendant
les périodes pluvieuses au cours desquelles il atteint des valeurs très élevées. Une
relation a déjà été mise en évidence par nous entre le nombre de plantes atteintes
d'anthracnose et la pluviométrie dans les conditions naturelles.
2)
-
Influence de
la
température
sur
l'infection
des
tiges
de
manioc
Des inoculations artificielles ont été
réalisées a
l'aide d'une
suspensIOn
..;..
conidiènne sur des fragments de tiges de manioc piqués préalablement par des P.
iJ'1
devastans, puis incubés en présence d'un taux d'humidité relative élevé (89, 91 %), à
. !
des températures variant de 16 à 36° C. Les résultats obtenus après 12 jours exprimés
i
en surface nécrosées sont représentés sur le tableau n° 21.
li
Ils montrent que les symptômes de l'anthracnose les plus importants sont obtenus
,1
'1
Il
aux températures comprises entre 24 et 28° C. Lorsque les fragments inoculés sont
Il
incubés à 16° C. l'infection se produit.
ri
Les températures optimales qui
favorisent le développement des necroses en
inoculation artificielle sont donc comprises entre 24 et 28° C. Cet intervalle de
1
température
permet aussi un développement des symptômes dans
le cas de
l'an-
1
i
thracnose du caféier dont l'agent pathogène est le C. coffeanum NOACK. (NUTMAN
et ROBER T5, 1960 ; WALKER, 1957).
Il
ri
i

VARIETES
Dimensions
VI
V
V
2
3
des nécroses
Longueur en mm
6,5
9,5
10
Largeur en mm
5
7
1 1
Surface en mm 2
32,5
66,5
110
Tableau 20 a
Effet de l'humidité relative (87 %) sur la réalisation
des nécroses de l'anthracnose sur les tiges de manioc
blessées à l'aiguille chauffée (SERIE A)
VI
variété Ndombi
V2
variété
Mbl)uaki
' ..
V3
variété Ngampfo
~:.: ..
VARIETES
Dimensions
des nécroses
Longueur en mm
3,5
3,5
3
Largeur en mm
3
3,5
3
Surface en mm 2
10,5
12,25
9
Tableau 20 b
Effet d'un faible taux d'humidité relative (54 %)
sur la
réalisation des nécroses de l'anthracnose sur les tiges de
manioc blessées à l'aiguille chauffée (SERIE A '), les
surfaces nécrosées obtenues correspondent aux surfaces
nécrosées obtenues après piqûre.
VI
variete Ndombi
V
variété Mbouaki
2
V
variete Ngampfo
3

- 59 -
Séries ,-\\ et A'
fragments pIques a ['aide d'une aiguille chauffée
Séries B et B'
fragments pIques par P. devastans.
Les tiges des series A et B ont été enfermées dans des boîtes en plexiglass. Pour
maIntenir à l'intérieur du dispositif un taux d'humidité relative élevé, nous y avons
Introduit un morceau de coton hydrophile stérilisé et imbibé d'eau stérile. Le taux
d'humidité relative obtenu dans ces conditions et mesuré à l'aide d'un hygromètre
(Prazis ions Hygrometer) est de 87 %.
Les tiges appartenant aux senes A' et B' ont aussi été placées dans des boîtes
en plexiglass ouvertes et incubées dans une
chambre
à air conditionné. Le taux
d'humidité relative obtenu dans ces conditions et mesuré à l'aide du même hygro-
mètre, est de 54 %.
Les résultats obtenus apr~s ~jours sont resumes sur le tableau n° 20 (a et b).
Au SlXleme Jour, les observations réalisées montrent que les surfaces necrosees
obtenues sur
les
tiges
inoculées (Séries A et
B)
placées
en
présence
d'un
taux
d'humidi té relative élevé sont respectivement égales à 32,5 (variété N dombi) 66,5
(v.J.riété Mbouaki) et 110 mm 2 (variété Ngampfo).
Au contraire toutes les tiges inoculées appartenant aux series A' et B', placées
en présence d'un taux d'humidité relative peu élevé, ne présentent aucun symptôme.
Seule une coloration brunâtre apparait à la périphérie des zones blessées au cours des
inoculations. Les résultats obtenus (surface nécrosée) avec les séries A et i\\' sont
représentés sur le tableau 20 a et b.
Si des nécroses obtenus après 10 jours sur les fragments des series A et B sont
~x
' .
"
poses a un faible taux d'humidité relative (exactement 54 %), trois à quatre jours
après
il
f

,
se
orme a la surface des necroses, des fentes longitudinales qUI affectent
les tissus s
f"" 1


uper lCle s
necroses.
Ces fentes
longitudinales
rappellent
les
chancres
observés dans 1
1
(
es p anta tions
planche n° 3).
A la
"
l'"
Suite d'une blessure et en presence d'un taux d'humidité relative élevé,
. l1)fection des tl·ges de manioc avec C. manihotis se produit. Les acervules, organes
de reproduction asexuée se différencient.

•1
1
Dimensions des
Longueur en
Largeur en
Surface en
nec roses
mm
mm
1
mm 2
Na Ture de la
1
piqûre
1
Piqûre réalisée à l'aide d'une
30
9
270
aiguille chauffée
1
Piqûre réalisée à l'aide d'une
o
o
o
1
aiguille refroidie
1
Tableau n° 18
Effet de la nature de la blessure sur la réalisation des symptômes de
l'anthracnose du manioc.
1
Nombre de répétitions: 5
Température d'incubation: 28° C.
Age de la blessure
2
3
4
5
6
7
8
9
10
en jours
Type de
blessure
Blessure réalisée par une aiguil-
+
+
+
+
le chauffée
Blessure obtenue par piqûre
de P. devastans
+
+
+
+
+
+
': Ta.bleau n° 19
Effet de l'âge de la blessure sur l'in fection des tiges de manioc par
C. manihotis
Variétés de manioc utilisées
Mbouaki et Ndoumbi
Nombre de répétitions: 6
Tempéra Ture d' incuba tion : 23° C.

- 58 -
L'infection des tiges de manioc ne réussit qu'en presence d'une blessure réalisée
par une aiguille chauffée au
rouge.
La blessure ne peut donc être efficace pour
l'Infection que lorsque les cellules des tissus subissent une dégradation conduisant à
une libération importante au niveau de la blessure de certaines substances ceJJulaires.
3) - Effet de
l'âge
de
la
blessure sur
l'infection
des
tiges de
manioc
Des tiges de manioc sont artificieJJement piquees selon les deux méthodes
suivantes
a) - par aiguille chauffée,
b) - par contact avec des P. devastans, les endroits piques sont facilement reconnus
par leur coloration sombre.
Une fois les tiges piquées, des inoculations artificielles sont réalisées après l, 2,
3 ... et
la jours.
Les
résultats obtenus sont
représentés
dans le
tableau

19.
En presence des blessures réalisées au moyen d'une aiguille, l'infection des tiges
n'est obtenue que si les blessures inoculées sont âgées de moins de 72 heures. Les
blessures inoculées au delà de cette période ne permettent plus un développement de
l'agent pathogène, et aucun symptôme n'est obtenu dans ces conditions.
Au contraire, en presence d'une blessure obtenue à partir d'une piqûre réalisée
par le P. devastans, la période favorable a l' ins talla tion et a la réalisation de
l'infection est assez longue et comprise entre l et 5 jours.
III - INFLUENCE DES CONDITIONS DU MILIEU
1) - Rôle de l'humidité relative sur l'installation de C. manihotis
Les fragments de tiges de manlOC à inoculer ont soit été blessés artificiel-
lement au. moyen d'une aiguille chauffée, ou alors piques par des P. devastans. Les
fragments ont par la suite été inoculés avec une suspension conidienne de l'agen't
,~. Pathogène. Une fois les inoculations réalisées, les tiges ont été réparties en 4 séries:

1
SERIES
1
Dimensions
A
B
C
des nécroses
1
Longueur en mm
2,5
26
32
Tableau
1
Largeur en mm
1,5
6
256
nO 17 A
2
Surface en mm
37,5
156
256
1
1
SERIES
1
Dimensions
A
B
C
des nécroses
1
Longueur en mm
3,7
20
26
Tableau
Largeur en mm
1,5
5
7
n °
1 7
B
1
Surface en mm 2
5,5
100
182
,
,.,"
:;:~::
1
i~·,
'~~ .'
"::-"
;'..
1
SERIES
1
Dimensions
A
B
C
des nécroses
1
Longueur en mm
5
20
28
Tableau
1
Largeur en mm
3
6
8
nO
1 7
C
Surface en mm 2
15
120
224-
1
1
Tableau nO 17 (A, B, C)
Action de la taille
de
la
blessure
sur
la
réalisation
des nécroses de l'anthracnose du manioc.
1
Nombre de
répétitions par série
5
Température d'incubation: 26° C.
1
1
1

- 57 -
Celles de la deuxième sene sont piquées I.j. fois (Série B) et la zone détruite a un
diamètre égal à 5 mm.
Les tiges de la troisième sene (Série C) son t pIquees 7 fois et le diamètre de la
zone lésée est évalué à 8 mm.
Les résultats obtenus 6 jours apres l'inoculation des tiges sont représentés sur le
tableau 17 A, B et C.
Toutes les tiges sont infectées mais les surfaces necrosees obtenues sont plus
grandes sur les tiges appartenant aux séries B et C.
Une relation pourrait exister entre la taille de la blessure obtenue par la piqûre,
et celle du symptôme obtenu après infection par C. manihotis.
Plus la taille de la blessure après piqûre est grande, plus le symptôme obtenu
.:lprès infection atteint des dimensions élevées.
Dans
les
plantations de
manlOc,
certaines
variétés
de
manlOC
(Mbouaki
et
NdombO très sensibles aux piqûres de P. devastans présentent une fois piquées, de
grosses nécroses primaires (blessures). Les symptômes obtenus apres infection de ces
blessures par C. manihotis sont caractérisés par des dimensions élevées, contrairement
à celles dont les piqûres de P. devastans provoquent seulement de petites blessures.
2-) - Effet de la nature de la blessure
Les fragments de
tiges ont été blessés artificiellement au
moyen d'une
aiguille selon deux méthodes. La première série de tiges (Série A) est blessée au
moyen d'une aiguille chauffée au rouge. La deuxième (Série B) est blessée au moyen
d'une même aiguille mais refroidie ou non rechauffée.
Toutes les tiges appartenant aux deux séries sont par la suite inoculées avec une
SUspenSion conidienne de C. manihotis.
.,
Les résultats obtenus à partir des tiges appartenant a la variété Mbouaki sont
:~représentés Sur le tableau n° 18.

CHAPITRE III
ETUDE DE l'INFECTION PAR COllETOTRICHUM MANIHOTIS
1 - MISE AU POINT D'UNE METHODE D'INOCULATION ARTIFICIEllE
La méthode utilisée pour l'inoculation artificielle des tiges de manioc comprend
deux étapes :
1) - Réalisation d'une blessure sur la tige au moyen d'une fine aiguille
préalablement chauffée au rouge, puis piquée 4 fois sur la tige, sur une zone ayant 3
à 4 mm de diamètre. Il se forme une nécrose primaire.
2) - Dépôt au niveau de la necrose primaire d'un inoculu[Y1 constitué soit par une
suspension conidienne, soit par une pastille gélosée contenant du mycélium et des
.J
conidies (diamètre de la pastille 4 mm), prélevée sur une précul ture 'âgée de 4 jours.
Le
matériel inoculé est ensuite incubé en présence d'un taux d'humidité
relative
proche de la saturation.
. \\
,
! ..
,.
Les necroses obtenues apres 7 jours sont représentées sur la
planche n° 3 .
:.
:'!
'';
.."
Il - INFLUENCE DES CARACTERISTIQUES DE lA BLESSURE
\\ .
La taille de la blessure, sa nature ainsi que son âge sont les facteurs dont les
effets sur la réussite de l'infection ont été étudiés.
1) - Effet de la taille de la blessure
l"
Des tiges de manioc ont donc été piquées artificiellement au moyen d'une
alguLiJe chauffée au rouge. Trois séries expérimentales ont été réalisées. Les tiges de
la première série (Série
A) sont piquées une seule
fois.
la
zone détruite a
un
diamètre égal à 2 mm.

Séries experl-
Série A
Série B
Série C
mentales
:aracte-
cl5tlques des
sécroses Ières
Nbre de glandes sali vaires
2
3
5
déposées sur la blessure
Colora tian des Nécroses
légèrement
légèrement
Très brunâtre
Ières
sombre
brunâtre
Diamètre moyen des
4
6
8 mm
nécroses lères en mm
T~bleJu n° 16
caractéristiques des necroses primaires obtenues apres action
des
glandes
salivaires
de
P.
devastans
sur
des
fragments
de tige de manioc
Nombre de répétitions par série
5
Var iété utilisée : MBouaki.
r..·

- 55 -
1
1
Cette action provoque une dégradation des cellules. La salive n'est cependant active
que lorsqu'elle est en contact direct avec les cellules épidermiques et corticales des
tiges de manioc. La salive déposée sur la cuticule reste sans effet. La cuticule joue
donc
un
rôle de barrière
protectrice des cellules épidermiques et corticales.
Le
contact entre sali ve et cellule corticale ne peut donc se faire que par piqûre réalisée
1
par P. devastans. Toutes ces observations mettent en évidence le rôle des piqûres de
Pseudotherapus devastans sur la formation d'une nécrose primaire.
1
t
il.i
II

- 54 -
sali vaires, la région superficielle de la tige devient légèrement sombre par rapport au
reste de la tige. Il se forme une nécrose primaire dont le diamètre pour la variété
Mbouaki est compris entre 4 et 6 mm.
3) - Influence de
la
concentration
de
la
salive
sur
la
taille
des
nec roses
primaires obtenues
Des fragments deJ tiges de manioc appartenant a la même
variété que
précédemment sont piqués dans les mêmes conditions. Trois séries expérimentales
constituées chacune de 5 fragments de tiges, sont réalisées, et reçoivent par la suite
au niveau de la blessure des glandes salivaires dont le nombre est représenté sur le
tableau n° 16.
Les nec roses primaires obtenues au
bout de 48 heures sont
mesurees et les
cellules épidermiques et sous épidermiques si tuées au
niveau
des
blessures,
sont
observées à partir des coupes réalisées au microtome à congéla tion.
Les résultats obtenus (Tablau 16) montrent que la dégradation et la coloration
des tissus situés au niveau de la nécrose primaire s'accentuent lorsque le nombre de
glandes sali vaires déposées au ni veau de la blessure est important.
Les necroses primaires obtenues sur les fragments de la serte C présentent une
colora tion plus foncée par rapport à celles obtenues sur les fragments de la série A.
Par ailleurs, les résultats représentés sur ce même tableau et qui concernent la
t.:lille des nécroses primaires obtenues, montrent que les plus grandes sont observées
lorsque le nombre de glandes salivaires écrasées au niveau de l'endroit blessé est
Important (Série C) .
•.~~..
' \\ '
'!:'.
IV - CONCLUSION ET DISCUSSION
L'activité
de
P.
devastans
est
influencée
par
de
nombreux
facteurs
parmi
lesquels: le génotype de l'insecte, le cycle journajier, et j'environnement. La salive
exerce u
'
,
ne action toxique ou enzymatique sur le cytoplasme et les parois cellulaires
des tiges de
'
"
manIOc piquees.


1
1
1
Canal(3)
1
1
1
f ; o - - - G l and e
tub u 1eus e
1
J
canal ( 2 ) - - f f
H---C a na l (1)
:,
!
: 1
.,,
. ,,
Gland~
globuleuse
1
,
2mm
:1
FIGURE 8
glande salivaire

- 53 -
Elles débordent jusqu'au premier segment abdominal, ces deux ensembles sont
symétriques et sont constitués d'éléments suivants.
Le premier ensemble est constitué d'une masse plurilobée et correspond à la
glande principale. Cette partie est reliée au st Ylet par un premier canal. Un deuxième
canal permet de faire communiquer cette partie avec le deuxième ensemble constitué
cette fois-ci par une masse tubuleuse très contournée. Cette deuxième partie
constitue la glande accessoire. (Figure n° ~).
2) - Mise en évidence de l'action de la salive
Trois lots de fragments de tiges comprenant le premier 10 fragments (lot
A), le second 5 fragments (lot B) et le troisième 5 fragments (lot C) sont constitués.
Les fragments appartenant aux deux premiers lots (lot A et B) ont chacun été piqués
1+ fois, à l'aide d'une aiguille fine stérilisée à la flamme puis refroidie sur une zone
mesurant 3 mm de diamètre.
Les fragments des tiges du troisième lot n'ont pas été piqués. Sur les
tiges
piquées, Oot A) deux glandes salivaires prélevées après dissection par Mr TCIBINDA
sont déposées puis écrasées au ni veau de la blessure. Sur les tiges non blessées, (lot
C) deux glandes salivaires sont en un point donné déposées,
puis écrasées sur la
cuticule.
Aucune glande salivaire n'est déposée sur les fragments du deuxième lot (lot B).
Les fragments de tige ainsi traités sont par la suite incubés à température ambiante
dans des boîtes de pétri stériles, en présence d'un taux d'humidité relative élevé.
: :
Après 48 heures les fragments sont observés.
Les fragments non blessés (lot C) mises en contact avec les glandes salivaires
ecrasées sur la cuticule ne présentent pas de nécrose primaire .
.~.
les fragments blesse's (lot B)
1
11
d
d
' ,
sur
esque es
es glan es salivaires n'ont pas ete
l' déposées au niveau des blessures, ne présentent pas non plus de nécrose primaire.
~.:~::
Au COnt
.
raIre, sur
les
fragments
blessés (lot
A),
mises
en
contact avec
les
l,"
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1
Locali tés prospectées
Nombre moyen de P. devastans
capturés
1
ODZIBA
32
BRAZZA VILLE
7
1
BOKO
6
1
VINZA
10
bleau n°
14
Effet de l'environnement sur la distribution des P. devastans
dans
les
localités
de
Brazzaville,
Odziba,
Boko
et
Vinza.
- Unité de temps considéré par capture: 2 heures
- Période de capture: Novembre 1983
- Nombre de répétitions par localité: 5
1
Localités
Nombre moyen de
Nombre de plantes
Taux de plantes
Drospectées
P. devastans capturés
observées
atteintes
::1
d'anthracnose
ODZIBA
32
300
76 %
~AZZAVILLE
7
300
29,5 %
BOKO
6
300
32 %
VINZA
10
300
33 %
lbleau
15
Interaction entre zone
climatique,
importance de
la population
de
P. devastans et
nombre
de
plantes atteintes d'anthracnose.
Nombre de plantes observées Iplantation : 300
- Nombre de répétitions: 5
- Période: Novembre 1983.

O:ins chaque plantation, des captures sont réalisées pendant une unité de temps égale
à 2 heures, au cours de la matinée. Les plantations prospectées à ODZIB.A sont
situées en savane tandis que celles des trois autres locali tés sont installées en zone
forestière.
Les résultats obtenus après les dénombrements (Tableau 14) mettent en évidence
une variation de la population de
P. devastans selon l'environnement. Le Pseudo-
therapus devastans est plus abondant à ODZIBA que dans les trois locali tés fores-
tières.
5) - Intéraction entre zone climatique, populatjon de
P. devastans et nombre de
plantes piquées
. L'étude a porté sur les mêmes localités et les mêmes plantations que dans le
précédent paragraphe. Après la capture des P. devastans, on établit par la suite à
partir d'un échantillon de 300 plantes ~ar plantation, à l'intérieur du périmètre choisi,
le taux des plantes portant de jeune,k piqûres âgées de moins de trois jours. Les
résultats obtenus (Tableau 15) mettent' en évidence une relation directe entre le taux
de plantes piquées et l'importance de la population de
P. devastans dans la superficie
prospectée.
III - ACTION
DE LA SALIVE DE
P.
DEVASTANS
SUR
LA
REALISATION
DES
NECROSES PRIMAIRES
Au cours de ce travail, nous nous sommes demandés si la plqure réalisée par P.
devastans s'accompagnait d'une injection de salive et si celle-ci avait une incidence
sur les tissus piques. Pour vérifier une telle action de la salive, il
nous a paru
necessaire de mettre en contact les. glandes salivaires de
P. devastans avec les
cellules épidermiques et sous-épidermiques des fragments de tiges de manioc, prélevés
dans la région subapicale et appartenant à une variété reconnue sensible : la variété
~\\bouaki.
1) - Données de la littérature sur les glandes salivaires
P. devastans possède deux glandes sali vaires (TCHlBINDA, 1937) logées dans
la cavi té thoracique.

Période
24 h
48 h
72 h
d'incubation
P. devastans n° 1
9 piqûres
15 piqûres
23 piqûres
p. devastans n° 2
4 piqûres
9 piqûres
12 piqûres
P. devastans n° 3
Il piqûres
13 piqûres
32 piqûres
.<
P. devastans n° 4
2 piqûres
6 piqûres
15 piqûres
Tableau n° 13
Activité du P. devastans : variations individuelles chez P. devastans
Î
et aptitude à réaliser des nécroses primaires pendant 24, 48 et'
72 heures.

~ndant 4 heures dans des boîtes en plexiglass avec des P. devastans adultes, ou avec
~s larves du stade V. Tous les insectes proviennent des captures réalisées dans la
LtUre et sont introduits dans les disposi tifs expérimentaux à raison de deux par boîte.
)ur une même variété de manioc les nécroses les plus larges sont obtenues à partir
~S piqûres réalisées par les adultes. Les nécroses primaires provenant des piqûres
:fectuées par les larves du stade V présentent des dimensions (longueur et largeur)
uS réduites.
2) - Effet des différences individuelles existant chez P. devastans
Quatre fragments de tiges de manioc non encore lignifiées sont introduits dans
1e boîte en plexiglass et mis en contact avec un P. devastans adulte. Dans chaque
)îte les piqûres réalisées sont comptées après 24, 48 et 72 heures. Les résul ta ts
)tenus pour chaque insecte (tableau n°
13) varient d'un
insecte
à
l'autre.
Par
lIeurs, l'aptitude à réaliser des piqûres varie d'un instant à un autre pour chaque
secte.
3) - Effet du cycle journalier sur l'activité de P. devastans
Expérimentalement, trois fragments de tiges de manIOC non encore lignifiées
lnt mis en contact dans une boîte en plexiglass, avec un P. devastans. Le contact. est
~alisé soit pendant la journée de 7 heures à 17 heures, soit la nuit de 19 heures à 5
~ures du matin. Les piqûres réalisées la journée ou la nuit sont dénombrées ; les
~sultats obtenus mettent en évidence une intense activité des P. devastans pendant
journée. Le nombre de piqûres réalisées chaque jour pour les 5 répétitions s'élève à
7.
Cette activité devient moins intense la nuit et le nombre de piqûres réalisées
Jrant cette période n'est plus que de 6.
ï
4) - Influence de la zone climatique sur le nombre d'insectes
Quatre localités ont été choisies pour étudier les effets de l'environnement sur
distribution de la population de P. devastans. Ce sont ODZIBA, BRAZZA VILLE,
)KO et VINZA.
Dans chaque localité, 5 plantations ont été prospectees a raison d'une superficie
,ale à 400 m 2 par plantation.

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Stades larvaires de Pseudotherapus devastans

- 50 -
CHAPITRE II
ETUDE
DU
ROLE
JOUE
PAR
LE
PSEUDOTHERAPUS
DEVASTANS
[ _ DONN EES DE LA LITTERATURE SUR L'INSECTE
BOHER et al. (1983) rapportent que le P. devastans est très répandu en Afrique.
Sa présence a déjà été signalée en Côte d'Ivoire en 1912, au ZaÏre en 1917 au Nigéria
en 1935, au Cameroun en 1936, au Bénin et au Togo en 1967.
Son rôle sur la réalisation des piqûres sur le manioc est signalé au Zaire par
DUBOIS et iv\\OSTADE (1973). Ces deux auteurs signalent aussi la présence de P.
devastans au Ghana sur l'avocatier, le bananier et le cacaoyer.
Ces auteurs mentionnent par ailleurs que P. devastans préfére en élevage des
mangues et des goyaves sur lesquelles elle n'a jamais été trouvée dans la nature.
L'étude du cycle de développement préimaginale comprend 5 stades larvaires (Figure
n° 7 c) et la longévité des imagos varie entre 20 et 60,5 jours (TCHIBINDA, 1987).
Les oeufs ont une forme allongée, et une surface lisse. De couleur blanchâtre lors de
la ponte, ils deviennent progressivement rouges. La durée de l'embryogenèse varJe
entre 6 et 11 jours.
Le Pseudotherapus devastans se caractérise par des antennes grèles ; l'article IV
en
massue, est deux
à
trois
fois
plus
epals
et
plus
long
que
l'article
III.
Les
métapleures comportent une tache noire ronde, mise en relief et les larves sont de
Couleur rougâtre.
Il - INFLUENCE DES CARACTERISTIQUES DE L'INSECTE SUR LA REALISATION
1
:
1
.Q..E5 NECROSES PRIMAIRES
1 ~
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1) - Effet de l'âge
QUatr~ fragments de} tiges de manioc non encore lignifiées sont mis en contact
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PLANCHE Il
Description de l'échelle des nIveaux d'infection des plante's de
manioc atteinte
d'anthracnose.
Photo nO l
Niveau d'infection ou classe nO l
plante saine
Photo:; n° 2 et 3
Niveau d'infection ou classe nO 2 : plantes comportant des petite
nécroses ovales ou circulaires superficielles.
Photos n° 4, 5 et 6
Niveau d'infection ou classe n° 3
necroses avec chancre
superficiels.
Photos nO 7 et 8
Niveau d'infection ou classe n° 4 : nécroses avec chancres pro
fonds et présence des déformations des tiges de manioc.
Photo n° 9
Niveau d'infection ou classe n° 5
necroses et dessèchement de 1;
région apicale de la tige.

PLANCHE 1
(SUITE)
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13
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PLANCH E 1
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PLANCHE 1
Les symptômes de l'anthnacnose du manioc.
Photos n° l, 2 et 3.
Symptômes superficiels circulaires ou ovales sans chanc
Photo n°
4
Petites necroses situées sur
le pétiole d'une feuille de manioc
P : pétiole j Nec : necrose.
Photo n° 5
Nécrose située au niveau du point d'insertion du pétiole sur la t
Il Y a une destruction du bourgeon axillaire.
Photos

6 et
7.
Nécroses en
fin
de croissance.
Les tissus
superficiels
trànsformés en lambeaux couverts d'acervule.s.
TL : tissus transformés en lambeaux.
Photo n° 8
Nécrose en croissance avec presence de chancres superficiels.
Photo n° 9
Formation des chancres longitudinaux sur la necrose.
Photos n° la et Il.
Nécroses avec présence de chancres ayant affectés les ti
profonds, notamment le bois.
CP : chancres profonds.
Photos n° 12 et 13.
Anciennes nécroses non cicatrisées au cours de la lignificati
de la tige
/\\ nec: anciennes nécroses.
Photo n° 14
Dessèchement de la reglon apicale dû à la presence de nombret
nécroses. RAD: Région apicale desséchée.
Photo n° 15
Nécrose située au point d'insertion du pétiole sur la tige, et reC
verte de plusieures acervules.

Figure 7 b
Pseudotherapus devastans face ventrale

,
1 •
\\i
1:
li
li
Figure 7 a
r:
Pseudotherapus devastans face dorsale.
1.'
t:
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1
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i
1
1
1
1
l
1
J
j
1
1
·1

- 49 -
appartenant a l'ordre des hétéroptères et a la famille des Coreidae (Figure 7 a et b).
v - CONCLUSION
Les dimensions des necroses de l'anthracnose du manioc varient selon la variété.
La pluviométrie favorise le développement de la maladie. Le nombre de plantes
atteintes est plus important pendant la période pluvieuse qu'en saison sèche. Le taux
des plantes est par ailleurs plus important dans les plantations installées en savane
qu'en
forêt.
Ce
taux
très
élevé observé
en
savane
ne
s'explique
par
par
une
importante pression de l'inoculum du champignon, c'est à dire les organes de
propagation.
Celui-ci
pourrait
s'expliquer
par
une
présence
plus
importante
des
nécroses pr imaires réalisées sur les tiges de manioc par Pseudotherapus devastans au
cours des piqûres.

Genres et especes
Présence des necroses primaires
après 48 heures
lopeltis sp.
eontiades pallidus
raeocoris sp.
bela sp.
l,
~udotherapus devastans
+
sius sp.
ilostethus sp.
llidicoris scoruba
lrbula sp.
linavia varicornis
1testia cineticollis
lrycoris pavoninus
lptosoma sp.
lÏnocoris segmentarius
>mococerus sp.
lbleau n° 12
Mise
en évidence de
l'action de
P. devastans sur
les tiges de
manioc, par rapport à d'autres insectes.

Groupes
Familles
Genres et especes
Nombre d'in-
dividus captu-
res
~téroptères
Miridae
Helopeltis sp.
5
Gréontiades pallidus
2
Deraeocoris sp.
1
~téroptères
Nabidae
Arbela sp.
1
~téroptères
Coreidae
Pseudotherapus devastans
6
~téroptères
Lygaeidae
Nysius sp.
1
Spilostethus sp.
1
~téroptères
Pentatomidae
Halydicoris scoruba
2
Carbula sp.
1
Chinavia varicornis
2
Antestia cineticollis
1
Dorycoris pavoninus
1
~téroptères
Plataspidae
Coptosoma sp.
l
~téroptères
Reduviidae
Rhinocoris segmentarius
1
~téroptères
Coridae
Homoeocerus sp.
l
bleau 11
Familles, genres et espèces d'insectes capturés dans une plantation
prospectée à ODZIBA.
Période: décembre 1983
Superficie prospectée: 660 m Z
(35,ffi x 20,00 m)
Durée de la prospection
: 5 jours à raison de 2 heures par Jour.
--

- 48 -
Les anthracnoses en général et l'anthracnose du
manioc en particulier etant
classées
parmi
les
maladies de faiblesse,
exigent
une
blessure
préalable
pour
la
pénétrati~n de l'agent pathogène dans les tissus de l'hôte. De ce fait, les différences
observées sur la distribution de la maladie en savane et en forêt
pourraient être
attribuées a d'autres facteurs intervenant au cours de la réalisation des blessures par
exemple, ies piqûres d'insectes comme l'évoque CHE VAUGEON (1956). Une prolifé-
ration de ceux-ci, dans une localité donnée pourrait favoriser l'infection des plantes.
3 - INVENTAIRE DE L'ENTOMOFAUNE DU MANIOC A ODZIBA
L'inventaire des insectes constituant l'entomofaune du manlOC rentre dans le
cadre d'un
vaste
programme d'études entrepris
par
le
Laboratoire
d'Entomologie
Agricole du Centre ORSTOM de BRAZZA VILLE.
Dans le cadre de notre étude sur l'anthracnose du manioc, nous nous sommes
intéressés tout simplement aux insectes piqueurs notamment les punaises appartenant
à l'ordre des hétéroptères, insectes susceptibles de se comporter comme des piqueurs
et succeurs de sève.
Les captures d'insectes ont été réalisées à ODZIBA dans une plantation de
manioc, dans laquelle la population des plantes atteintes était très élevée. Sur 410
plantes dénombrées, 363 soit 88,5 % portaient de jeunes symptômes d'anthracnose.
Les insectes ont été capturés au moyen d'un filet sur une superficie approximative
évaluée à 660 m 2 pendant 5 jours au cours du mois de décembre, à raison de 3 heures
! ;
par jour dans la matinée. Les insectes capturés sont représentés sur le tableau n° Il.
4. - ETUDE EXPERIMENTALE DE L'ACTIVITE SUR LE MANIOC DE DIFFERENTES
ESPECES D'INSECTES CAPTURES
Chaque espece d'insecte est mIse en contact avec des fragments de tiges de
t., manioc non encore lignifiées. Après 48 heures les fragments sont observés pour
~~ retrouver les nécroses primaires résultant d'éventuelles piqûres. Les résultats obtenus
t,lOnt exprimés sur le tableau n° 12.
~?
~T'
Les
~~
necroses primaires identiques à celles observées dans les plantations sont
JI Obtenues Sur les fragments mis en contact avec le Pseudotherapus devastans, insecte
~;.
I
~~k
. Ji
sl.'.
Mf

- 47 -
suggéré l'intervention d'insectes favorisant, à la suite d'une piqûre, l'installation du
champigno~. Ces travaux n'ont malheureusement pas démontré par des faits précis
l'intervention des insectes, ni précisé le genre et l'espèce impliqués bien que des
restes de rostres aient été observés au centre des nécroses primaires.
c) - Existe-t-il une relation entre la distribution géographique de la maladie
et la pression d'inoculum du champignon?
La précédente étude vient de mettre en évidence l'existence de différences dans
la distribution géographique de la
maladie dans les deux
écosystèmes
considérés
(savanes et forêts).
Le présent travail voudrait montrer, à partir d'une étude de la distribution des
organes de propogation de l'agent pathogène (les conidies) si la prédominance de la
maladie en savane peut être liée à une importante pression d'inoculum du champignon.
Chez C. manihotis les conidies sont considérés comme une source importante
d'inoculum qui contribue à la propagation de l'agent pathogène et de l'anthracnose
(SIMMONDS, 1941). De même le taux de conidies ou le taux d'inoculum présent sur
une tige de
manioc,
est
un
facteur
important
pour
l'infection
des
plantes.
La
distribution des conidies sur les tiges de manioc aussi bien en forêt qu'en savane a
donc été étudiée pour apporter une explication aux différences qualitatives notées.
Les résultats obtenus montrent que tous les fragments des
tiges de
manioc
,
utilisées hébergent les organes de propagation de l'agent pathogène, quelle que soit
~~. leur provenance.
~L
Chaque fragment
placé
en
presence
d'un
taux
d'humidité élevé
permet
un
~iK développement de l'agent pathogène, au niveau de ses extrémités. Le développement
~. de l'agent pathogène est caractérisé par les fructifications asexuées différenciées sur
~; le. fragements.
11 Le taux de pollution des tiges est presque identique aUSSI bien pour les
%7;J; fragments provenant des plantations situées en savane, que pour les plantations
\\litué es en zone forestière. Ces taux sont compris entre 73,5 et 75 %.
,!
1
i

- 46 -
1 _ MISE
EN EVIDENCE DU ROLE JOUE
PAR
PSEUDOTHERAPUS DEVASTANS
UR LA REALISATION DES NECROSES
1) - OBSER VA TIONS
L'étude sur la genèse
des symptômes de l'anthracnose du manioc a été
ffectuee à ODZIBA. Les raisons suivantes ont motivé le choix de cette localité:
la population
des
plantes atteintes dans
cette
localité
est
très
élevée
au seIn de cette population de plantes malades, il nous a été possible de distinguer
cs plantes ayant des symptômes jeunes ou âgés, et de trouver
toutes les étapes
onduisant à l'installation et au développement de
l'anthracnose du manioc.
Ce choix a été enfin guidé par le fait que toutes les plantations de
manioc
15tJIlées dans cette localité présentent
une
homogénéité
du
point
du
vue
des
fJriétés bouturées.
2) - ARGUMENTS.EN FAVEUR DE L'INTERVENTION D'INSECTES
a) - Observation de deux stades
L'observation
de
différentes
étapes
conduisant
a
la
formation
des
ymptômes a permis de mettre en évidence deux stades.
~l
.. :
,
"----
0'
Le premier stade est représenté par des necroses brunâtres qui permettent de
ij
, ~ 1
il
listinguer en leur centre une toute petite zone circulaire ponctuée déjà décri te. Ces
\\~croses ne sont pas recouvertes de fructifications asexuées de l'agent pathogène.
l\\
!,
. :
Le deuxième stade est représenté 'par des nécroses typiques de l'anthracnose du
'nanioc. Celles-ci sont recouvertes de fructifications asexuées.
1
b) - Données de la li ttéra ture

1:
Les
études
antérieures
entreprises
sur
l'anthracnose
du
manioc
et
'IOtarn rnent
1
celles de CHEVAUGEON (1956), réalisées en Cote d'Ivoire, avaient déjà

50
BOKO
VINZA
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N IV E AU
D'INFECTION
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oCta re,
ecem re
~jf
les localités prospectées selon l'échelle proposée. Les variétés considérées sont
't'"
..~~,.
tOUtes ci tées.

- 45 -
Odziba
500
96
Tableau n° 10 : Pourcentage de plantes atteintes d'anthracnose dans les
localités prospectées durant les mois d'octobre à janvier.
b
- Niveau d'infection des plantes en fonction de la répartition geogra-
phtque.
Dans chaque localité, nous avons évalué le niveau d'infection des plantes selon la
méthode décrite
dans
le
chapitre
matériel
et
méthodes.
Cette
méthode
utilisée,
permet de classer
les, plantes observées
en
5 niveaux
d'infection
croissante.
Les
dIfférents niveaux d'infection sont représentés sur la planche n° 2.
Après observation de 500 plantes dans chaque localité, la figure nO 6 exprime le
.r
t:lUX des plantes classées par niveau d'infection. Le niveau 5 est
peu représenté dans
les plantations installées en zone forestière (0,9 % et 2,3 %), les plantes atteintes à
cc niveau représentent au contraire entre 15 et 19% du total ·dans les plantations
d'ODZIBA et MBE, installées en savane.
L'analyse de ces résultats montre que les nIveaux d'infection les plus élevés à
So1voir les niveaux 4 et 5, sont observés un peu partout, mais ceux-ci atteignent des
fréquences très élevées dans les plantations de MBE et d'ODZIBA, localités situées en
zone de sa vanes.
4 - CONCLUSION
Une corrélation a été mIse en évidence entre le nombre de jours de pluie et
Je n
.'
ombre de plantes nouvellement infectées. Le nombre de plantes atteintes
:' d'anthrac
'
'j
nose presente son maximum pendant la période pluvieuse et son minimum,
G..
~ndar\\t la période sèche (juillet, août et septembre).
~'~-'~: .
~j:~:~~.
r
Par ailleurs les plantations de manioc installées en savanes, notamment a MBE
:1.;, et OD7IBA
!~t;;.~,
- ' sont plus infectées que celles de la forêt.
~"
~~t.
..J!;j:~;.

- 44 -
!_es prospections réalisées dans le cadre de cette étude ont été effectuées dans des
plantations âgées toutes de 9 à 11 mois comportant chacune un mélange de variétés.
a - Taux d'infection par l'anthracnose en fonction de la répartition
géographique.
Nous avons considéré un échantillon de 500 plantes choisies au hasard
dans chaque localité. les résultats obtenus après observation de ces plantes sont
exprimés sur le tableaux n° la. Ils mettent en évidence une présence de la maladie
dans toutes les locali tés prospectées.
Dans certaines locali tés, principalement a VINZA, le taux des plantes saines est
supérieur à la moi tié des plantes observées.
Mais il atteint des taux aussi bas que 48,8 à KINDAMBA, 30,2 % à BOKO, 31,5
a l'ILE MBAMOU, 3 et 4 % dans les localités de MBE et ODZIBA. Ces résultats
montrent que la maladie est plus répandue dans les locali tés situées en zone de
savanes, c'est-à-dire à MBE et à ODZIBA. les taux de plantes atteintes d'anthracnose
sont par contre mOins élevés dans les plantations installées en zones forestières. En
ZOne de savanes le taux des plantes malades est compris entre 96 et 97 % contre 42,9
à 69,S en zone forestière (BOKO, VINZA, KINDAMBA, ILE MBAMOU).
Nombre des plantes
Locajj tés prospectées
Taux des plantes
observées
atteintes
Boko
500
69,8
Vinza
500
42,9
Ile Mbamou
500
68,5
Kindamba
500
51,2
Mbé
500
97

. ~:- .
Ptuviom~trie
Nombre d~ plantes
200
en
mm
nouvell~ment atteintes
150
60
.--.~
B
. . .
1001 ./ 1
\\
-1. 0
30
501 •
.. •
11 .... r2010
J
F
M
A
M
J
Jt
Ao
5
o
N
D
Figure nO 5 : Influence de la pluviométrie sur le développement de l'anthracnose du manioc a
OOZII3A.
A : pluviométrie en mm
13 : nombre de plantes nouvellement atteintes de la maladie.
_,,_=(1'.1'ii~
, , ..

- 43 -
(en
particulier
la
pluviométrie
et
l'humidité
relative)
sur
le
développement
de
J'anthracnose du manioc.
Pour préciser l'effet de ces facteurs dans les conditions naturelles, nous avons
considéré une plantation de manioc comportant 813 plantes, et si tuée à ODZIBA.
Deux fois par mois, à sa voir le 10 et le 20 ont été réalisés des dénombrements de
plantes nouvellement atteintes d'anthracnose. Les anciens symptômes déjà observés
ont ete marqués en bleu pour éviter toute confusion au cours de nos dénombrements.
Le nombre de plantes comportant de nouvelles lésions a été exprimé en pourcentage.
Ces observations ont été effectuées pendant 12 mois. Les résultats obtenus traduisent
l'évolution de la maladie au cours de l'année.
D'octobre à avril (Figure n° 5 A et B) le taux des plantes nouvellement atteintes
d'anthracnose est élevé. 11 diminue ensuite à partir du mois de mai jusqu'en
septembre, pour devenir très faible. D'après la figure 5 B, la période comprise entre
octobre et avril qui favorise le développement des symptômes correspond à la période
pluvieuse au cours de laquelle l'humidité relative est élevée. Au contraire, la période
comprise entre mai et septembre correspond à
une période sèche défavorable au
développement de la maladie.
L'analyse de ces résultats montre que les deux composantes de la pluviométrie,
à savoir la hauteur des précipitations et le nombre de jours de pluie, n'agissent pas
:::
d'une manière identique. La distribution de la maladie au cours de l'année ± t o u t
plus influencée par le nombre de jours de pluie. Il existe une corrélation entre le
nombre de jours de pluie enregistrés pendant le mois ou l'année, et le taux de plantes
malades par contre, on n'observe pas de
relation entre le développement
de
la
maladie et l'importance de la pluviosité (mesurée en mm de pluie).
Des résul ta ts semblables ont été obtenus chez Gloeosporium aridum par OGA WA
et al (1977).
C - REPARTITION GEOGRAPHIQUE DE L'ANTHRACNOSE DU MANIOC
L'importance de l'anthracnose du manioc a été étudiée dans les 6 localités
représent'
.
'
ees Sur la figure n° 3. Les variétés de manioc sur lesquelles notre etude a
porté, Sont toutes locales et ont été déjà ci tées.

- 4-2 -
- Pluviométrie
Les relevés annuels des précipitations qUI caractérisent chaque
station montrent que les précipitations atteignent leur maximum en mars et avrll
d'une part et en octobre, novembre et décembre d'autre part. Sur les stations de
VINZA et KINDAMBA, les precipitations atteignent leur minimum au cours des mois
de juin, juillet et août. C'est au cours de la même période que le nombre de jours de
pluie est le plus faible.
A MBE, le minimum est atteint au cours des mois de juillet et août et le
nombre de jours de pluie le plu~ faible est atteint en juin, juillet et août.
A MINDOULl, BOKO et BRAZZAVILLE le minimum des précipitations ainsi que
le nombre de jours de pluie le plus faible sont observés au cours de la période qui
s'étale de juin à septembre. Les relevés des précipitations ainsi que ceux relatifs au
nombre moyen de jours de pluie sont représentés en annexe (annexes n° 5, 6, 7, 8,·9
ct 10).
- Evaporation
Les relevés annuels exprimant l'évaporation ont été seulement
etfectués à la station de
BRAZZAVILLE.
Par
rapport
à l'humidité
relative,
les
résul tats obtenus (annexe n° l j) montrent que ce facteur évolue en sens inverse. Les
.: ,;'.
valeurs les plus élevées sont obtenues au cours des mois de septembre et octobre.
- Insolation moyenne
Les valeurs les plus élevées de l'insolation ne sont atteintes que
durant les ctnq premiers mois de l'année (annexe n° 12). Le nombre de jours moyen
d'insolation ne présente pas cependant d'importantes variations. Il varie entre 25 et
30 jours.
2 - i"'ODULATION DE L'ANTHRACNOSE DANS L'ANNEE
Cette étude avait pour but d'appréhender les effets des facteurs climatiques

- 41 -
Dans la partie Nord du Pool, trois zones de peuplement
peuvent être distinguées
au milieu de vastes espaces désertiques. Ce sont KINDAMBA, VINZA à l'ouest, la
. route nationale nO 2 (P K. Rouge, ODZIBA, INONI, MBE) et le long du fleuve CONGO.
L'opposi tion physique et humaine se traduit à la fois dans les paysages et dans la
voca tian économ ique.
c) - Climat du Pool
Le CONGO qui s'étend du 3° 30 de latitude Nord à 5° de latitude sud se
situe au sud de l'équateur thermique. De ce fait, les régimes thermiques et
pluviométriques qui y règnent sont ceux de l'hémisphère sud. Les maxima des chaleur
et de pluie se situent en octobre et en décembre. Pour la région du Pool, le climat
est défini par
les données
suivantes fournies
par
les stations de
BRAZZAVILLE,
BOKO, MINDOULI, KINDAMBA, VINZA et MBE.
- Températures
Les températures moyennes sont représentées en annexe (annexe
nO 3). Pour la station de BRAZZA VILLE, les valeurs relevées de 1971 à 1980 montrent
que les températures sont relativement élevées et comprises entre 22,2 0 C. et 26,6°
C. L'absence des relevés de températures dans les stations de KIMDAMBA, VINZA,
MBE, ODZIBA et MINDOULI ne nous permet
pas de nous prononcer sur l'évolution
de ce paramètre dans ces différentes locali tés.
- Humidité
L'humidité atmosphérique est élevée (annexe n° 4).
Au
cours
d'une journée, l'humidité atteint un maxima le matin lorsque la
température est
minimale. Le minimum est atteint au début de l'après-midi lorsque la température est
',~ ..
,",
maximale. Les moyennes annuelles relevées à BRAZZAVILLE montrent que l'humidité
atmosphérique atteint un
minimum absolu
en
juillet, août et septembre
; et
un
minimum relatif en février et mars. L'amplitude de l'hygrométrie est inférieure a 10'
'&.
1

des
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0-5
6-10
11-15
16-20
,
,~ :
Largeur
des
necroses
.n mm
;~~:
y;
Figure 4 : Distribution des dimensions (Longueur et largeur) des nécroses sur trois
variétés locales de manioc (1) : variété Ndombi ; (2) Variété Ngampfo
(3) - Variété Mbouaki.

LOIlgUl'Ur
Longueur
. 0- 5
6-l0
1 1- l ')
l6-20
TOêal
0-5
6-10
11- 15
16-21
21-25
Total
L.lrgeur
Largeur
0-5
0
25
0
a
25
0-5
0
4
0
0
0
4
6-10
0
5
55
0
60
6-10
0
24
48
0
0
72
'\\
J 1- 15
0
0
5
10
1')
11- l "
0
0
7
Il
4
22
16-20
0
0
0
0
0
16-20
0
1
0
0
1
2
Totdl
o
30
60
10
100
Total
o
29
55
11
5
100
7
Tableélu n°
--
Tableau n° 9
Longueur
]"ableaux 7, 8 et 9 :
0- 5
6-10
11-15
5-20
Total
L..trgeur
Morphologie (Jon{!lI~ur et largeur en mm) des nécroses de l'anthrûcllow
étudiée sur trois cultivars (Ndombi tableau n07 ; Ngarnpfo tableau
0-5
Il''.')
0
3
0
0
3
et Mbouaki tableau n° 9) en novembre 1983 à partir de 100 necro~c~
6-10
0
32
a
0
32
par cultivar.
11-15
0
0
26
0
2t;
16-20
0
a
27
9
36
21-2')
0
0
3
a
3
., . •
1
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, ,
C,(.
\\
l l \\ d \\
' J
~
100
":."::"'i"i',iis1ÎJJ;if,'

- 40 -
Pour les trois variétés de manIOC, la majorité des nec roses (90 % pour Ndombi,
91 % pour Ngampfo et 84 % pour Mbouaki) ont toutes une longueur comprise entre 6
et 15 mm.
Au contraire la largeur des necroses diffère selon les variétés ; elles sont plus
larges sur Ngampfo que sur les deux autres variétés ; la proportion des nécroses de
plus de 10 mm de large est respect! vement de 65 %, 15 % et 24 % sur Ngampfo,
Ndombi et Mbouaki. La figure n04 représente la distribution des dimensions (longueur
et largeur) des nécroses mesurées pour chaque cultivar de manioc.
III - ECOLOGIE DE L'ANTHRACNOSE DU MANIOC
1) - CARACTERISTIQUES DE LA REGION DU POOL
a) - Les aspects physiques
La région du Pool où l'étude de l'anthracnose du manioc a été réalisée, est
,
limitée au nord par la rivière LEFINI, à l'ouest par la vallée du NIARI, au sud et à
t
j;
,·r.
l'est par le fleuve CONGO. La région du Pool juxtapose deux ensembles physiques,
o.
sédimentaires ou dominent largement des sables et des grés:
- au nord les hautes collines sableuses constituant d'une part les pays TEKE
quasi désertiques (district de MA Y AMA), et d'autre part le plus vaste des plateaux
BATEKE, celui de MBE couvert de limons sableux.
-
au
sud
l'ancien
plateau
des
cataractes,
constitué
de
sables
et
de
gres.
BRAZZAVILLE est bâtie sur la rive ouest du fleuve CONGO dans une zone de
"plaine"
et
de
"plateaux",
formée
par
des
terrasses
alluviales
du
fleuve.
b)
- Population de la région du Pool
La population se concentre surtout dans le sud-ouest du Pool le long des
: Axes formés
1
.
f
'
,
'.
par a VOle
erree, la route bitumee BOKO, KINKALA, BRAZZA VILLE, et
~': J'axe ro'
.
i;·
utler qUI longe le fleuve CONGO. Ces trois axes sont jalonnés de
petits
~; Centres d
.
~.
ont
le
plus
Important
est
KIN KALA
chef-lieu
de
la
région
de
Pool.
i~:;
~.\\
[~:
~:!!'
~~~..-
~~~~;..
~

- 39 -
L'agent pathogène se localise uniquement sur les tissus superficiels et n'affecte pas
les gr aines.
Dans différentes localités prospectées nous n'avons que rarement observé des attaques
sur frui ts.
:'-Jombre de taches
Pourcentage des ta-
Pourcentage des ta-
Pourcentage des
foliaires consi-
ches foliaires dues
ches foliaires dues
taches dues à
dérées
à Cercospora
àC. manihotis
d'autres agents
pathogènes
122
10 %
86,8 %
3,2%
Tableau n° 6 : Pourcentages des taches foliaires attribuées aux différents agents
pathogènes responsables des taches foliaires sur le manioc.
Il - INFLUENCE DE LA VARIETE DE MANIOC SUR LES CARACTERISTIQUES DES
NECROSES
1) - DIMENSIONS DES NECROSES
Les mesures de longueur et de largeur ont été effectuées pendant la période
pluvieuse d'octobre à janvier sur des nécroses dues à C. manihotis. Trois variétés
locales ont été considérées, ce sont: Ngampfo, Ndombi et N\\bouaki. Les mesures de
longueur et de largeur effectuées sur 100 nécroses, montrent que la longueur des
nécroses varie entre
7 et 25
mm, et que la largeur varie entre 4 et
18
mm.
2) - DIMENSIONS COMPAREES DES NECROSES FORMEES SUR TROIS CUL TI-
VAR DE MANIOC
La longueur et la largeur d'une centaine de nécroses ont ete respectivement
mesurées pour chacune des variétés locales suivantes: Ngampfo, Ndombi et Mbouaki.
les dirnensio
'
,
7
8
9
ns moyennes obtenues sont representees sur les tableaux n°
,
et
.

- 38 -
Chez certaines plantes très atteintes le bois est altéré. Dans ces conditions la
panie apicale de la tige ou du rameau se déssèche. Sur les tiges atteintes, la plage
nécrosée est recouverte d'acervules noircies. Cette plage différencie par la suite un
. chancre, peti te fente longitudinale ou oblique, superficielle ou profonde.
Sur les
tiges,
les necroses peuvent se développer aussI
bien au niveau des
entre-noeuds,
qu'au
point
de
jonction
des
pétioles.
Les
nec roses
se
manifestent
d'abord a la
base des
pétioles, pUIS s'étendent alors le long de cet
organe,
et
entraînent une destruction des tissus si tués à ce niveau, une chute de la feuille et une
destruction du bourgeon axillaire.
Dans le cas d'infections simultanées observées dans certaines localités dont
ODZIBA
et
MBE,
quelques
plantes sont
à la
fois
infectées
par
Colletotrichum
manihotis et Xanthomonas campestris manihotis, agent pathogène de la bactériose du
manioc. Les symptômes formés dans ces conditions diffèrent de ceux de l'anthracnose
typique par leur forme très allongée et par la taille du chancre qui parait plus ouvert
et profond.
2) - SYMPTOMES SUR FEUILLES
. Colletotrichum manihotis provoque
sur
les
feuilles,
des
taches
foliaires
.brunâtres circulaires ou ovales qui peuvent être localisées au centre ou à la périphérie
du limbe. Elles sont parfois semblables à celles qui sont couramment attribuées au
Cercospora henningsii, agent pa togène de la cercospor iose du manioc.
A partir d'une centaine de feuilles portant des necroses aux dimensions va-
'"
;,'
riables, nous avons réalisé des isolements d'agents pathogènes afin d'identifier ceux
~~- qui sont responsables de taches foliaires. Les résultats obtenus (Tableau n° 6)
~~~.;
\\~.c montrent que 86,8 % des taches sont dues à Colletotrichum manihotis, et 13,2 % à
~,:~.y,:~, Cercospora henningsii ou à d'autres pathogènes non identifiés. Celles dues à C.
:,'i;< rTlanihotis présentent des dimensions plus grandes que celles provoquées par les autres
t;'i' agents p h '
'I~'::\\
a t ogenes dont Cercospora henningsii.
6 ' .,'
'\\
.1 ".
rr~v~
3) - SYMPTOMES SUR FRUITS
~~.
~~:~.
~~::;
Les
fruits
du
manioc
atteints
d'anthracnose
se
recouvrent
d'acervules.

- 37 -
Chapitre 1
CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA MALADIE
1 - DESCRIPTION DES SYMPTOMES
Les symptômes de l'anthracnose du manIOC se développent sur les tiges, les
feuilles et les fruits de la plante.
1) - SYMPTOMES OBSERVES AU NIVEAU DE LA TIGE
Les premIers symptômes se caractérisent par l'apparition
au
niveau
des
entre-noeuds, de taches vert pâle ou brunâtres, selon les variétés de manioc. Sur les
variétés Ngampfo et Mpembe, les nécroses sont de couleur brunâtre et de forme
légèrement circulaire ou ovale, longues d'un à deux centimètres environ. Elles sont en
général localisées sur les parties d'âge intermédiaire de la tige à la ou 20 cm de
l'apex de la tige, ou des rameaux en croissance. Plus bas, sur les zones lignifiées de
la tige, les nécroses de l'anthracnose ne se développent pas. Au centre de ces lésions,
surtout pour les plus récentes, apparait une très petite zone circulaire ponctuée,
sombre et ressemblant à une piqûre d'insecte.
Les necroses sont soi t isolées, soi t réparties le long de la tige sur 3 ou 4 cm, et
peuvent également se présenter en un point donné de la tige au nIveau duquel elles
réalisent une sorte de ceinture autour du rameau (Planche n° 1).
Parfois, leur coalescence en un point donné autour de la tige, provoque au cours
de la lignification, une déformation de l'organe qui renfle. Les nécroses se recouvrent
de fructifications asexuées. Les acervules se présentent sous la forme
de petites
rnasses sphériques
de
couleur
jaune orange.
Elles
noircissent
progressivement
en
~ ieilli ssan t.
Au fur et a mesure que les -nécroses deviennent plus prononcées, l'épiderme si tué
leur niveau sèche et se découpe en lambeaux lacérés couverts d'acervules.

PREMIERE PARTIE
LI ANTHRACNOSE DU MANIOC
:1
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.Ile MBAMOU
o,
la
La
Région du .Pool et les localités prospectées (MBE, ODZIBA,
VINZi\\,
KINDAMBA, Ile MBAMOU, BOKO).

Reproduction asexuee
N° des
Production
souches
de périthè-
ces
Acervule de type A
Acervule de type B
5 26
+
+
5 5
+
+
5 12
+
+
5 13
+
+
5 18
+
+
5 19
+
+
)u-
5 21
+
+
hes)
5 1
+'
5 4
+
5 10
+
5 11
+
5 14
+
5 16
+
5 17
+
5 20
+
5 22
+
5 23
+
5 24
+
'ou-
5 25
+
hes)
5 27
+
5 29
+
5 30
+
au n° 30
Variation sur la formation de U"acervule chez C. manihotis
Age des cultures : 10 jours
Température d'incubation: 28° C.
Acervule de type A : La base est constituée d'un pseudo-parenchyme a partIr
duquel se différencient les sporophores.
Acervule de type B
La base est constituée seulement d'un plectenchyme a
partir duquel se forment les sporophores.

Reproduction asexuée
Production de
N° des souches
périthèces
acervules
Présence des soies
sur les acervules
~
5 2
~ ~tériles)
5 28
5 3
+
5 6
+
5 7
+
5 8
+
5 9
+
5 15
+
5 5
+
+
5 12
+
+
c
5 13
+
+
+
~(' des
5 18
+
+
+
"
C[
5 19
+
+
+
pores)
5 21
+
+
+
5 26
+
+
5 1
+
+
5 4
+
+
5 la
+
5 Il
+
ase-
5 14
+
xuée:»
5 16
+
+
5 17
+
5 20
+
5 22
+
5 23
+
5 24
+
5 25
+
5 27
+
+
5 29
+
+
5 30
+
+
::'\\J n° 31
variations sur la production des fructifications asexuelles et sexuelles et la
la différenciation des soies à 28° C. Age des cultures

Tableau n° 32
Variation de la croissance linéaire des thalles répartis en quatre
groupes. Age des cultures: 6 jours, Température d'incubation 28° C.
à l'obscurité. Nombre de répétitions: 6.
Groupes
N° des souches
Croissance linéaire en mm
S 19
80
1 (3 souches)
S 2
79
S 28
79
S 20
75
.:'
S 16
74-
,
;'
S 21
73
-,.
II ( 7 souches)
S 18
72,4-
S 9
71,4-
S 17
71,2
S 29
71
S 1
70
S 6
69,6
S 23
69,6
S 24-
69,6
[[[ ( 12 souches)
S 26
69
S 8
68,6
S 15
68,6
S 11
68
S 27
67,4-
S 10
66,8
S 22
65,4-
S 30
65,4-
S 14-
61,4-
S 4-
61
S 5
59,6
IV (8 souches)
S 12
59,2
S 13
59
S 3
58,8
S 7
57
S 25
55,6

PLANCHE XIII
Ultrastructure des filaments mycéliens et des conidies de C. manihotis
Photo n°
1
Parois (vagina et 10cula constituées de microfibriIles) d'un filament
intramatricie1 : L : locula ; V : vagina : x 20.000
Photo n° 2
Filament intramatriciel avec cloison transversale mettant en évidence
au niveau de la cloison les 2 couches de locula superposées.
CT : cloison transversale; L : locula ; V : vagina x 4.000
- Photo n° 3
Filament intramatriciel mettant en évidence une cloison transversale
(CT). Au centre de la cloison. Noter la présence du pore central
(PC).
x 25.000
Photo n° 4
Cloison transversale du filament intramatriciel. La cloison est consti-
tuée par deux couches de locula : une couche supérieure ou locula
supérieure (L.S.) et une couche inférieure ou locula inférieure (L.I.).
x 12.000; c. cytoplasme; PT. paroi transversale.
Photo n° 5
Coupe d'un sporophore au niveau d'une acervule. On peut noter la
présence de nombreuses vacuoles (V). x 8.000
Photo n° 6
Observation de la partie périphérique d'une conidie et plus preCisement
des
parois
conidiennes.
La
coupe
met
en
évidence
de
l'extérieur
(ext) vers l'intérieur (int) 3 couches. x 50.000
Photo n° 7
Noter les variations de taille des différentes vacuoles ainsi que leur
nombre très élevé
V : vacuole. x, 5.000
Photo nC! 8
Localisation des vacuoles par rapport au noyau (N). A certains endroits,
de petits fragments de cytoplasme séparent les vacuoles de la membra-
_ne nucléaire (M.N.). Une fois de plus les vacuoles mettent en évidence
des
communications
qui
les
relient
les
unes
aux
autres.
x 25.000

· ,1
.;
)
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l.:
..
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......
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EXT

',~
~
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'"
.,'
~''i11.",""fd,'l
i'
, ,

PLANCHE XIII (SUITE)
Photo n° 9
Une vue de la zone de communication située entre deux vacuoles
(V). La structure paraît plus claire, x 50.000
Cyt : cytoplasme, V : vacuole.
Planche n°
la
Coupe longitudinale d'un sporophore avec un noyau (N) dont on
reconnaît la membrane nucléaire (M.N.).
x 20.000
Photos n° 12 et 13
Insertion d'une conidie, sur le sporophore. V : vacuole;
Cyt : cytoplasme de la conidie. Photo n° 12 ; x 20.000
Photo
N° 13 ; x 15.000
E.I. : zone d'insertion.
Photo n° 14
Cytoplasme périphérique de la conidie avec inclusion cytoplasmiques
dont la nature n'a pas été identifiée
inc.:· inclusions ; v : vacuoles
x 60.000
Photos n° 15, 16 et 17
Différentes localisations du noyau (N) dans le cytoplasme
de la conidie.
Photo n°
15
Noyau situé vers une extrémité de la conidie
Cyt
cytoplasme
x 12.500
Photo n°
16
Noyau occupant une posltlOn légèrement centrale : N : noyau ;
MN : membrane nucléair~ ; V : vacuole ; C : sorte de structure
retenant
les
deux
extrémités
de
cytoplasmes
situées
enve
les
deux va'moles. x 15.000
Photo n° 17
Noyau localisé vers la paroi de la conidie
N : noyau
Mu: mucilage. x 10.000

PLANCHE X/lI (SU/TE)
12
, ,
. - ',-
El
13
":1-~
1
J

· f
v
v
16

PLANCHE XIV
Formation de l'acervule chez C. manihotis.
Photos n°
1 et 2.
Mycélium
intramatriciel avec parois mélanisées. On obsel
par ailleurs des renflements au niveau des cloisons cellulair
C'est à partir de ces filaments que naîtra la structure plectl
chymateuse.
Photo

3
Structure
plectenchymateuse avec dépôts de
mélal1 ine au niv(
des parois des filaments.
Photos n°
4-
et
5.
Formation de
l'acervule
: Transformation du plectenchy
en pseudoparenchyme à partir duquel naissent les sporopho
qui à leur tour différencient les conidies
Photos n° 6, 7 et 8.
Acervules présentant une base pseudoparenchymateuse épais
constituée de cellules à parois épaisses et mélanisées (phi
n° 6).
Z.P.
zone
pseudoparenchymateuse,
Ac
:
acervule,
Sc
soie, 5 : sporophore, Jc : jeune conidie non encore différ l
ciée, Cnd : conidie non encore différenciée.
Photo n° 9
Acervule avec SOle
5
sporophore, 50
soie.

PLANCHE XIV
~"

PLANCHE XIV (SUITE)
sa

Variation de la structure de l'acervule chez Colletotrichum manihotis.
Photo n° 1
Acervule avec structure pseudoparenchymateuse a partir de laqu~lje
naissent le's sporophores (S)
C : conidie
Photo n° 2 et 3.
Différenciation des sporophores directement à partir d'une. struc-
ture plectenchymateuse (S.P.)
5 : sporophores.
C: conidies.

PLANCHE XIV (SUITE)

LL/\\I~'---lll....
AV
Caryologie des organes de reproduction asexuee.
Photos n° l, 2, 3, et 4.
Localisation du noyau dans les conidies de C. manihotis
Cyt : Cytoplasme, N : noyau.
x 1250
Photo n° 1 noyau central
x 1250
Photo

2 et 3
Noyau légèrement refoulé vers une extrémité de la conidie
x 1250
Photo n° 4
Noyau refoulé a une extrémité de la conidie
x 1250

PLANCHE XV


3
A
.,

PLANCHE XVI
Formation des périthèces chez Glomerella cingulata forme parfaite de Collete-'"
trichum manihotis.
Photo n° 1 Mycélium intramatriciel avec paroIs mélanisées.
1
Photo n° 2
Dépôt des particules de melan ine dans les espaces existant entre
les filaments du mycélium intrama triciel enchevêtrés.
Photo n°
3
Formation de l'ébauche ascocarpique a partir _ des filaments intra-
~
matriciels enchevêtrés. Il est possible de distinguer à la périphérie .•~
du futur périthèce, la structure pseudoparenchymateuse.
Photo n° 4
Ebauche ascocarpique
Photos n° 5 et 6. Formation du périthèce a partir de la structure pseudoparenchy-
mateuse
Photos n° 7 et 8.
Formation de la paroi du périthèce: vue superficielle du cortex
du périthèce chez Glomerella clngula ta.

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2
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~-.

PLANCHE XVI (SUITE)
/ .
7

PLANCHE XVII
Les organes de reproduction sexues
Asques et Aùcospores
Photo

3
Ascospore observée au contraste interférencie1. Le contenu parait
granuleux. ASC : Ascospores.
Photo n° 4-
Asques et jeunes Ascospores.
As : Asques.

, ,
.. ........
l
., ,~ ","'., ,

CHAPITRE Il
MORPHOGENESE EXPERIMENTALE
Quatre facteurs dont les effets sont étudiés sur la morphogenèse des thalles ont
été considérés. Ce sont:
_ la composition du milieu de culture
- la température
- le pH
- la lumière.
L'action de chaque facteur
a été
respectivement
étudiée
sur
la croissance
linéaire du thalle, la sporulation ou la production des organes de reproduction asexuée,
et la différenciation des filaments germinatifs par les conidies de l'agent pathogène.
1 - INFLUENCE DE LA COMPOSITION DU MILIEU SUR LA CROISSANCE ET LA
SPORULA TION DES THALLES
1 - Action des milieux comp;exes
a - croissance longi tudinale
Trois milieux complexes ont été utilisés : milieu malté à 1 %, milieu à la
papaye, et milieu aux petits pois. Les résultats obtenus après 6 jours sont représentés
sur la figure n° 1.3.
La croissance mycélienne obtenue sur le milieu malté d'une part et sur le milieu
constitué de papaye d'autre part, ne présente
pas de différences statistiquement
signi~icatives. Ces deux milieux permettent d'obtenir une croissance longitudinale
nettement plus élevée que celle obtenue sur le milieu constitué de petits pois. Les
caractéristiques des thalles obtenus sur les trois milieux sont rapportées sur le tableau
n° .3.3. Les thalles obtenus sont plus ou moins verts ou demeurent incolores.


1
croissance linéaire
en
mm
(1)
Diomètr. du thalle sporulé en mm (2)
1
1
1
2
1
1
o
,
o
O-L._-_.......l'"""""""
Milieux
de culture
Figure 13 : Effet de différents milieux complexes sur la croissance linéaire
(1) et la conidiogenèse (2) des thalles à 28° C.
MI' milieu malté à 1 % et gélosé à 14- g/J.
M
milieu à la papaye.
2
M
milieu aux petits pois.
3
Age des cultures: 6 jours, nombre de répétitions:5.

b - sporula tion des thalles
La sporulation est exprlmee par le diamètre du thalle sporulé sur la figure nO 13.
Cette sporulation présente des valeurs différentes selon le milieu considéré. Sur le
milieu malté et le milieu constitué par du jus de papaye, la croissance est identique
mais les taux de sporula tion ne le sont pas. Le taux de sporula tion est de 65 % sur le
i
milieu mal té contre 1 1 % sur le milieu au jus de papaye.
!~
!.
,
\\
-'.
2 - Action des milieux synthétiques
:'.
a - croissance linéaire des thalles
i:
,.
1
!;
Les cultures de C. manihotis ont successivement été réalisées sur cinq milieux
de culture: milieux de Bertrand, de Czapek, d'Agnihotry, d'Agnihotry modifié, et de
Boisson. Les ré sul ta ts obtenus sur la croissance linéaire des thalles sont représentés
sur la figure n° l4.
La croissance optimale est obtenue sur les milieux de Czapek et de Bertrand.
Les trois autres milieux permettent d'obtenir une croissance en général plus faible.
Les caractéristiques des thalles obtenus sont représentées sur le tableau n° 34. Les
thalles obtenus sont incolores ou verdâtres.
b - production des conidies
La conidiogenèse optimale est obtenue sur le milieu de Czapek, sur lequel le
taux
de
sporulation
est
de
82
%.
Sur
le
milieu
d'Agnihotry
et
sur
le
milieu
d'Agnihotry modifié, les taux de sporulation obtenus sont respectivement de 72 %, et
36 %. Ces taux sont plus élevés que ceux obtenus sur le milieu de Bertrand (pourtant
très favorable à la croissance linéaire) et de Boisson. La sporulation est sans doute
favorisée sur le milieu de Czapek par la présence de saccharose et du nitrate de
sodium. Ces deux sources de carbone d'une part et d'azote d'autre part sont absentes
dans les milieux de Boisson, de Bertrand, d'Agnihotry et d'Agnihotry modifié.
3 - Action de la concentration en malt
Cinq milieux respectivement mal tés a 0,5, l, 2, 3 et 5 % et gelosés a l4- g/l ont

croissance
Lineaire
en mm (1
Diarnèt re du thaLLe
sporuLé l 2 )
-
1
r--
-
2
-
-
r--
r--
-
1
1
1
1
1
M2
MiLieux de
cuLture
Figure 14
Effet de quelqùes milieux synthétiques sur la croissance linéaire (l)
et la conidiogenèse (2) à 28° C.
iV' 1
Milieu de BERTRAND
M
Milieu de CZAPEK
2
M3
Milieu d' AGNIHOTR y
M
Milieu d'AGNIHOTRY modifié
4
M5
Milleu (MS ) de BOISSON
3
Age des cul tures; 6 jours, nombre de répêti tion s: 5.

Malt l %
Thalle verdâtre, absence de filaments superficiels
dressés.
mycelium peu abondant
M. a la papaye
Thalle verdâtre,
filaments dressés
au centre du thalle
M. aux petits pois
Thalle clair, filaments dressés au centre du thalle
Tableau n° 33
Effet de différents milieux complexes sur la structure des
thalles de C. manihotis
Milieux de cul ture
Caractéristiques des thalles obtenus
Milieu de Bertrand
Thalle jaune clair, thalle âgé verdâtre
mycelium peu abondant, pas de filaments dressés
M. de Czapek
Thalle verdâtre - mycelium superficiel très abondant
au centre - présence de filaments dressés
M. d'Agnihotry
Thalle :verdâtre au centre et clair a la périphérie
mycelium peu abondant
M. d'Agnihotry
Thalle entier verdâtre
modifié
mycelium peu abondant
M. de Boisson
Thalle entier verdâtre - mycélium peu abondant
Tableau nO 34
Effet des dlfférents milieux de cul ture synthétiques sur la
structure des thalles de C. manihotis

été ensemences avec C. manihotis. Les mesures de croIssance et de sporulation
effectuées apres 6 jours de croissance à 28°C sont représentées sur les figures n° 15
et 16.
a - la croissance linéaire
Sur les cinq milieux mal tés et gelosés testés, la croissance linéaire minimale est
obtenue sur le milieu mal té à 5 g/l. La croissance optimale est obtenue sur les
milieux maltés respectivement à 50 et 30 g/l. La croissance linéaire des thalles
obtenue à 5, 10 et 20 g/L ne présente pas de différences statistiquement significa-
tives.
b - la sporulation des thalles
L'effet de La concentration en malt sur le taux de sporulation n'est pas le même
que sur la croissance linéaire des thalles. Pour les milieux maltés à 0,5, L, 2 et 3 %
le taux de sporulation augmente Lorsque on élève la concentration du milieu en maLt.
Les taux de sporula tion les pLus élevés sont obtenus sur les milieux mal tés à 2 et 3 %.
La sporulation est compLètement inhibée pour le milieu malté à 5 %. Ceci est
conforme à
la
loi
de
KLebs,
L'augmentation
de
la concentration
des
nutriments
entraine une augmentation de la croissance linéaire et au contraire une diminution de
La sporulation.
4 - Effets de différents constituants du milieu sur la morphogenèse des thaIIes
A partir du milieu de Czapek qui s'est révéLé comme étant le pLus favorable à la
croissance linéaire des thalles, nous avons constitué un milieu de base comprenant du
saccharose à 30 g/l, et du nitrate de sodium à 2 g/I. Afin d'observer l'effet des
éléments minéraux sur la morphogenèse des ~halles, les éléments suivants ont été
additionnés individuellement au milieu de base. Ce sont:
- KCL a 0,5 g/l
- Fe 504' 7 H20 a 0,01 g/l

40
20
5
10
20
30
50
Concentrations en
malt (gin
Figure 15
Effet de la concentration du milieu de culture en
malt sur la croissance linéaire à 28° C.
Age des cultures: 6 jours
Nombre de répétitions: 5.
Taux de sporulation
80
60
40
20
5
10
20
30
50
Concentrations en malt (g/J)
Figure 16
Effet de la concentra tion du milieu de cul ture en
malt sur la conidiogenèse a 28° C.
Age des cul !Ures : 6 Jours
Nombre de répéti tions : .5.
1
_ " ' .

1
1
1
Mn 5°
à 0,041 g/l.
4
1
Les résultats suivants ont été obtenus (figure n° l7).
a - croissance linéaire
Les résultats
obtenus apres
6
jours
de croissance
permettent
de
faire
les
remarques sui vantes :
- le milleu de base constitué seulement de saccharose (JO g/D et du nitrate de
sodium (2 g/J) permet d'obtenir une croissance llnéaire du thalle;
- lorsque chacun des éléments suivants (Fe 504' KH2 P0 ,Mg 504 et Mn 504)
4
est additionné au milleu de base, la croissance llnéaire obtenue en présence de chaque
élément est semblable à celle qui es t obtenue sur le milieu de base seul ;
- la croissance linéaire la plus élevée est obtenue lorsque le KCl est additionné
au milieu de base.
Les thalles différenciés en présence de chaque élément additionné au milieu de
base diffèrent cependant par les caractéristiques des thalles,
représentées
sur le
tableau n° 35.
Les thalles sur lesquels les filaments mycéliens sont plus denses sont constitués
de filaments rampants dressés et intramatriciels. Ce type de thalles est obtenu en
présence de KH
P0 .
2
4
b - sporulation des thalles
Les résul ta ts sui vants ont été obtenus
- le
milieu de
base
seul
ne permet
pas
une
différenciation
de
conidies
r.' :\\-.., -;' "
'V

Croissance lin.aire
en
mm
60
40
20
o
..III
~ Mil ieux di
....:
0
Cl.
.J::l
culture
....:
u
....:
0
....:
E
0
0
a..
0
41
0
U'1
~
U'1
N
Vl
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U
:r.
41
Cl
:J
:J
C
u..
:x::
Z
41
41
N
.-
L
L
Figure 17
Effet de. différents constituants du milieu de culture sur la
croissance linéaire des thalles de C. manihotis à 28° C.
Age des cul tures: 6 jours, nombre de répéti tions '.6·

:lém ents additionnés
au milieu de base
Caractéristiques des thalles obtenus
Thalle vert au centre, clair à la périphérie
filaments intramatriciels et rampants
KCl
Thalle vert au centre et clair à la périphérie
mycélium ras, filaments rampants et intrama-
triciels
Thalle ras, vert au centre et très pëu abondant
Thalle vert foncé, filaments mycéliens très
abondants, filaments intramatriciels, rampants
et dressés
Mg 504
Thalle vert clair très peu abondant
Milieux de base
Thalle vert au centre et très peu abondant
; l '
II~..:i
li
f'
.!,
Ta.bleau n° 35
Effet de différents éléments minéraux sur la structure
des thalles de C. manihotis
.,
\\'
,

- 92 -
_ lorsque chacun des éléments suivants (KCl, Fe S04' KH2 P0 , Mg 504) est
4
additionné au
milieu de base, aucune différenciation de conidies n'est observée
;
_ les conidies ne sont différenciées qu'en présence d'un milieu complet com-
prenant le milieu de base et tous les éléments minéraux réunis.
5 - Effet de divers milieux sur la différencia tion des soies
a - effet de di vers milieux
Sur les milieux de cultures favorables à la production d'organes' de reproduction
asexuée, les acervules différenciés ont été observés au microscope afin de noter la
présence ou l'absence des soies. Les résultats obtenus à l'issue de nos observations
sont représentés sur les tableaux n° 36 et 37.
Pour tous les milieux testés, milieux complexes ou synthétiques les SOles ne sont
différenciées que sur le milieu mal té à 1 %.
Tous les autres milieux testés ne permettent pas la différenciation des soies
malgré le fait que sur certains d'entre eux, la croissance linéaire soit bonne et la
conidiogenèse très abondante.
Les résultats obtenus sur
les milieux
maltés a 0,5,
l, 2,
3 et 5 %, sur la
production des soies montrent que la différenciation de ces organes est inhibée sur le
milieu
pauvre (milieu
malté à
0,5
%) ou
très
riche (milieu
malté
à
5
%).
';.'''~
tif
t
II - ETUDE DE LA NUTRITION AZOTEE ET CARBON EE
l - Influence de la source azotée
Dans cette étude la source de carbone utilisée est le saccharose, et le milieu
synthétique utilisé est le milieu de Czapek. La quantité d'azote apportée par chaque
Source d'azote minéral ou organique est de 420 mg/!. Cette quantité correspond à 2 g
d'asparagine.
",
r;
\\
,

t~'il
j
Différenciation des
Milieux de culture
Production des
acervules
soies
Malt 1 %
+
+
M. à la papaye
+
M. aux petits pois
+
Tableau n° 36
Effet de quelques milieux complexes sur la différenciation
des acervules par les thalles de C. manihotis
Différenciation des
Milieux de culture
Production des
acervules
soies
· de Bertrand
· de Czapek
+
· d'Agnihotry
+
1. d' Agnihotry
+
modifié
\\.1
l"
l. cie Boisson (MS )
+
3
..
,
\\
,
1
..
,
Tableau n° 37
Effet de
différents milieux synthétiques sur la différenciation
des acervules et des soies par les thalles de C. manihotis

a - azote minéral
L'azote minéral a été apporté sous forme ammoniacale et nitrique, plusieurs sels
été testés. Le milieu de culture de référence utilisé est celui de Czapek dans
ont
fourni sous forme ni trique. Les différentes sources d'azote minéral
lequel l'azote est
utilisées sont :
- NH
N0
4
3
- NH
Cl
4
- (NH ) 2 504
4
- (NH ) H
P0
4
2
4
- Na N0 3
- KN0 3
Les résul ta ts ote nus sont les suivants
* croissance linéaire des thalles.
La croissance linéaire des thalles la plus élevée est obtenue en presence de
sources d'azote suivantes (figure 18) : Na NO y KN0 (l'azote est apporté par des
3
.-,:'" cations) et PO 4 H
NH
(l'azote est apporté par ~ 'ani~,n).
2
4
..
..
~ j-' -~. .
Parmi les sources d'azote ammoniacal, NH
Cl, (NH )2 504' P0
H
NH , la
4
4
4
2
4
croissance linéaire obtenue est la résultante de l'action de la source azotée et de
l'action de l'ion supplémentaire apporté. La crOIssance linéaire la plus élevée est
Obtenue en présence de P0
H
NH4-' par rapport aux deux autres sources. Cela
4
2
pourrait s'expliquer par le fait que certains cations (P0
H -, CC, et 5° --) associés
4
2
4
à l'azote se comportent différemment sur la croissance linéaire des thalles.
NH~ H
P0
est meilleur que les deux autres sources d'azote ammoniacal
2
4
probablement parce que le cation P0
H
est moins inhibiteur que les cations cf et
4
2
SO --
4-


croissanc~ Lin~oir. ~n mm
1
Sources
~
-..:-
l'"'l
...:t
l'"'l
d'azote minéral
u
::I:
0
0
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0
~
Z
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Z
Z
Z
J:
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C
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Z
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~
~
0
..\\.-
::I:
a.
Z
-
;\\
.oc-
:igure 18
Effet de
différentes sources d'azote minérale sur la croissance
longi tudinale des thalles de C. manihotis à 28 a C.
Age des cul tures; 6 jours, nombre de répéti tions: 6.

L'assocIation !ons nItrate
et
!ons
ammonIum
nlest
pas
très
favorable
a
la
croissance longItudInale des fllaments.
En présence' des troIs sources les plus favorables à la croissance, les thalles
~
différencIent un mycélIum superficiel très dense, comprenant des filaments rampants
à partir desquels se développent de nombreux filaments dressés de couleur blanchâtre.
* sur la différencIation des conIdies
Les conidies ne se dIfférencient pas quand l'azote est ammoniacal. ParmI les
sources d'azote nitrique testées, seuls le nitrate de Potassium et le nitrate de Sodium
permettent une différenciation des conidies.
L'azote ammoniacal bien que favorable à la croissance linéaire
lorsqu'il est
associé au cation P0
H -, apparalt défavorable à la production des conidies. De
4
2
même l'association azote nitrique et azote ammoniacal inhibe la conidiogenèse des
thalles (tableau n° 38).
La différenciation des acervules ou leur Inhibition par l'azote nitrique semblerait
dépendre de l'ion supplémentaire auquel l'azote est lié.
b - azote organique
Quatre acides aminés ont été testé sur la croissance linéaire et la sporulation
des thalles de C. manlhotls. Il s'agIt de :
- AsparagIne
- Tryptophane
- Methionine
- TyrosIne
Les résultats suivants ont été obtenus

-
/..1
-
... croissance linéaire
En présence de source d'azote organique (figure n° 19), la croissance linéaire
optimale est obtenue avec l'Asparagine ou le Tryptophane. La croissance linéaire
obtenue après 6 jours en présence de Methionine est réduite .
... sporulation des thalles
L'Asparagine est très favorable à la différenciation des conidies. Le taux de
conidiogenèse
obtenu
est
évalué
à 93 %.
Le
Tryptophane
très
favorable
à la
rI croissance linéaire ne permet pas une bonne sporulation. En présence du Tryptophane,
le taux de conidiogenèse n'est plus que de 44 %. En présence de Tyrosine, les thalles
deviennent inaptes à la différenciation des acervules, et en présence de la Methionine,
le taux de sporulation est de 62 % (tableau n° 39).
2 - Influence de la source carbonée
, Les composes carbonés suivants ont été expérimentés
- Diholosides
saccharose, lactose et mal tose
-
Hexoses
et
Hexitols
glucose,
fructose,
mannose,
galactose,
sorbose
et
mannitol.
- Pentoses
xylose, arabinose et ribose.
Tous les composes carbonés sont fournis sous la forme D. Ils apportent tous une
quantité de carbone égale à 12,62 g (quanti té apportée par 30 g de saccharose). Les
résultats obtenus sur la croissance linéaire et la conidiogenèse des thalles sont les
suivants:
a - carbone fourni par les diholosides
La croissance linéaire obtenue en presence du lactose et du maltose ne présente
pas de différences statistiquement significatives par rapport au témoin sur lequel le
carbone est apporté par du saccharose.

,
111
"
:~'
SPA R.
TRYPT.
TYR
M E1-l.
Sourc&s
d'azoh
organique-
"
19
Effet
de différentes sources d'azote organique sur
la croissance longitudinale des thalles de C. manihotis
à 28° è.
Age des cultures: 6 Jours, nombre de répétitions:6.

'·ourees d'azote
NH
Cl
N0
(NH )2
NaN0
P0
H
K N0
.,
4
3
4
3
4
2
3
NH 4 S04
NH 4
iamètre du thalle
28
42
53
80
82
82
en mm
lamètre du thalle
0
0
0
69,6
0
69,7
orulé en mm
HJX de sporulation
o %
o %
0%
87,5 %
o %
35 %
i
1
~bleau n° 38
Effet des différentes sources d'azote minéral sur la conidiogenèse
des thalles de C. manihotis
Température d'incubation 28 0 C.
Age des cul tures : 6 jours.
Nombre de répéti tions : 6
~I
. ,
Acides ammes
Asparagine
Tryptophane
Tyrosine
Méthionine
iarnètre du thalle en
82
82
76
26
mm
iarnètre du thalle
76,2
36
0
16,2
>orulé en mm
aux de sporula tion
93 %
44 %
0%
68 %
3.bleau n° 39
Effet des différentes sources d'azote organique sur la conidiogenèse
des thalles de C. manihotis
Température d'incubation 28 0 C.
Age des cultures : 6 jours.
Nombre de répétitions: 6

-
/ v
La conidiogenèse la plus élevée est obtenue en présence de lactose. Elle est
périeure à celle obtenue sur le milieu témoin. Ces résultats sont représentés sur la
'ure n° 20.
~
b - carbone fourni par les pentoses
La croissance linéaire obtenue en présence des pentoses (xylose, arabinose et
Jose) n'est pas statistiquement différente de celle observée sur les thalles témoins.
1 conidiogenèse la plus élevée est obtenue en
présence du xylose et de l'arabinose.
elle-ci demeure
toutefois
supérieure à celle
des
témoins
(figure
na
21).
t :
:)
c - carbone fourni par les Hexoses et les hexitols
.r.'{.
Parmi les hexoses expérimentés, les résultats obtenus permettent de faire les
marques sui van te s :
!:
,.
la croissance linéaire obtenue en presence du mannitol et du glucose est supérieure
1
i;
celle du milieu témoin,
"
~
le fructose permet d'obtenir une croissance linéaire statistiquement non différente
\\ !
~ celle obtenue sur le milieu témoin,
la croissance linéaire obtenue en presence du mannose, du galactose et du sorbose,
t inférieure à celle des thalles témoins.
La plus faible croissance est obtenue en presence du sorbose.
La
conidiogenèse
la
plus
élevée
est
obtenue
en
présence
du
fructose,
du
dactose et du glucose. Elle est supérieure à celle des thalles témoins. Les autres
~xoses
testés
permettent d'obtenir une conidiogenèse égale ou inférieure à
:lle des thalles témoins (figure na 22).
3 -
Influence
des
concentrations
de
carbone,
d'azote
et
du
rapport
1
Oans cet essai, le carbone est apporté sous forme de saccharose et l'azote
us forme de ni tra te de Potassium.

Figure 20
Figure 21
croissance linéaire
en mm (1)
Croissance lin~aire en mm (1)
Diornêtre du thalle
sporulé en mm (2)
Diamètre du thalle sporulé ,en mm (2)
1
2
lCl:harose
Lactose
Maltos!!'
Xylose
Arabinose
Ribose
1
ures 20 et 21
Effet de' différentes sources de carbone (diholosides : figure 20 ;
pentoses: figure 21) sur la croissance linéaire (l) et la conidiogenèse
1
(2) des thalles à 28° C.
Age des cultures:6 jours, nombre de répétitions:6.
1
1
1
1

·
.l.
11"\\
"" Crolssonc~
lInaIre
en
mm \\.lJ
Diamètre
du thalllt sporulé
en mm CD
Ba
CD
70
sa
.!
30
10
Sorbo Se HQJ1nose Golodos~
Fructose
Levulose Glucose
:~~tU
Figure 22
Effet de différentes sources de carbone (hexoses)
"
sur la croissance longitudinale (l) et la conidiogenèse
(2) des thalles à 28° C.
Age des cultures: 6 jours, nombre de répétitions:6.

-
7/
-
1
1
vs différents rapports de carbone et d'azote obtenus en fonction des concentrations
deS milieux de culture en saccharose et en nitrate de Potassium, sont représentés sur
le tableau n° 40 et la valeur des rapports est comprise entre 2,38 et 473,1. Le rapport
1
se réfère à la masse des éléments purs. Les résultOats obtenus permettent de faire les
remarques suivantes.
a - Croissance linéaire des thalles
Pour une concentration en nitrate de potassium égale à 0,5 g/l ou 1,19
g/l, la croissance linéaire obtenue (pour les différentes concentrations en saccharose)
augmente
lorsqu'on élève
la concentration
du
milieu
de
culture
en
saccharose.
Sur les milieux de culture dont les concentrations en saccharose sont respec-
tivement égales à 7, 15, 30 et 60 g/l, la croissance linéaire obtenue pour chacune de
ces concentrations présente
un
minimum
lorsque la
concentration
en
nitrate de
Potassium est égale à 1,19 g/l et un maximum lorsque la concentration du milieu en
nitrate de Potassium s'élève et plus précisément lorsque celle-ci atteint la valeur de
9,2 g/l.
Avec ces 4 valeurs de la concentration du milieu en saccharose (7, 15, 30 et 60
g/l), la croissance linéaire obtenue en présence de 9,2 g/l de nitrate de Potassium est
plus élevée que celle obtenue en présence de 0,6 g/l
de
nitrate
de
Potassium.
Au contraire en présence de 90 g/l de saccharose, la crOIssance optimale est
obtenue en présence de 0,6 g/l et la plus faible en présence de 4,76 g/l de nitrate de
Potassium (figure n° 23).
b - Conidiogenèse des thalles
La conidiogenèse des thalles obtenue aux différentes concentrations des
milieux en carbone varie d'une concentration à une autre.
Pour une concentration en saccharose égale à 7,5 g/l, la conidiogenèse optimale
est obtenue en présence de 2,38 g de nitrate de
Potassium (figure n° 24).
Les
diamètres des thalles sporulés obtenus respectivement pour les concentrations en
nitrate de Potassium égales à 2,38 ; 4,76 et 9,52 g/l ne présentent pas de différences
Sta tistiquement significatives.

~~l)
NITRATE
de
POTATIUM
( 9 Il )
., ,
'-
9/11
AZO TE
(9/t )
0,60
1.1 9
(3,38
4,76
9,52
,~\\,9.. "'J')
l
1
rO,08)
(0,15)
(0,33)
(0,55 )
(1,33)
39,5
71,60 19,75
65,6 9,58
69,6 497
,
77,2 2,38
80,60
, 32,25 45% 44
52% 45
65% 43,50
56%
43,25
54%
78,9
74,9 39,44
64,40 19,12
70,80
9,56
75,40
4,74
81,6
)
32,67
44% 23,40
36 Ofo 27
38%
0
0
44
54%
.
157,8
78,8 78,88
76,4 38,24
76,90 19,12
19,6 9,49
81,6
1
41,33
52% 44
58% 55,5
72% 63,40
80% 62,60
77%
315,5
61,6 157,75
78 76,48
79,60 38,24
82 16,96
82,40
)
40
49%
49
63°/0 64,6
81°/.
55
67%
50
6P/o
4731
83
236,56
80 114,70
76,6 57,35
77,20 28,46
80,60
,
1
41
49% 46,40
56%
45
59%
48
62% 61,2
76%
l,"';::
., ...,
c
..,
.....
J
i
N
-----138,24
76,9 t - - - - - Diamètre du thalle en mm
J li E?
nm
-----155,5
L . - -
72 %
- -
t-----Taux
I
desporulation
o 40 : Influence du rapport ~ sur la croissance linéaire, la conidiogenèse et le [aux
de sporulation des thalles de C. manihotis à 28° C.

o 7 9 d~ saccharose / l
- "-

15 9'
-',. -
tl 30 g,
1. 60g.
_" -
-" -
() 90 9,
, \\
" '1j
,.;i
.;;l
.: 1
1
1
1
, i
O,GO
2,38
t..,76
9,52

,J .-.
,',' ':1
Nitrate-
de-
Potassium
(g / t )
i 1
1
~. ~
e 23
Effet de différentes concentrations en nitrate de potassium et en saccharose
! !
sur la croissance linéaire des thalles à 28 0 C.
Age des cul tures: 6 jours, no mbre de répétitions: 6

1
1
.!
1
i~\\;;
l '~
1,-'
50
<:) 7g/l de saccharose/I.
1.0

15 9
Il 30g
 60g
30
() 90g
o...L-----,r------,-----r-----+---~--~
0,60
1,19
2,38
4,76
Nitrate de Potassium
(gd)
"e 24
Effet des différentes concentrations en nitrate de potassium et en saccharose
Sur la conidiogenèse des thalles à 28 0 C.
Age des cultures: 6 jours, nombre de répétitions: 5.

pour une concentration en saccharose égale à 15 g/I, la conidiogenèse minimale
est obtenue en présence de 1,19 g/I et 4,76 g/I de nitrate de Potassium. L'optimum
est obtenu en présence de 9,50 g/I de nitrate de Potassium.
Sur
les
milIeux
dont la concentration
en carbone est de 30
et
60
g/I,
la
conidiogenèse optimale est obtenue en présence de 4,76 g/I de nitrate de Potassium
pour les premiers et de 2,38 g/l pour les seconds.
EnfIn pour les milieux dont la concentration en saccharose est de 90 g/I, la
conidiogenèse optImale est obtenue en présence de 9,52 g/I de nitrate de potassium.
c - Taux de sporulaüon
Les taux de sporulation obtenus en presence de chaque concentration du
milieu
en
saccharose
et
en
nitrate
de
potassium
varient
(figure

25).
4) - Conclusions
L'acüon de quelques milieux de culture testés sur la croissance linéaire
et la conidiogenèse a montré que ceux ci ne sont pas tous favorables à la croissance
linéaIre et à la production des conIdIes. L'étude des milieux synthétiques utilisés,
fournie des résultats semblables a ceux obtenus en présence des milieux complexes.
Le mIlieu de BERTRAND très riche en sels mInéraux ne permet pas cependant une
dIfférenciation des organes de reproduction asexuée alors que le même milieu permet
une croissance linéaIre très rapide. Il semble d'après ce résultat que la croissance
linéaire et la conidiogenèse aient des exigences différentes.
Ces résultats montrent aussi que chaque élément mInéral pris individuellement,
1
ne permet pas la différenciation des acervules. De même, la présence d'une source
d'azote dans le milieu ne suffit pour la production des acervules.
1
Les cinq milieux synthétiques testés sont aUSSl Inaptes à la production des soies.
1
Si l'on retient la présence des soies comme caractère de distinction des genres
Colletotrichum (acervules avec soies) et Gloeosporium (acervules dépourvus de soies)
les milieux synthétiques inaptes à la différenciation des acervules ne peuvent donc
1
être utilIsés.
1

80
70
'"
"0'
: 1
60
50
40
30
0
0,60
1,19
2,38
1..,76
Nit rate
de
Potassium
Cl) 7 9 de Saccha rose
/ l

1~g
- 1 1 -
- l I -
t:..
Il
309
- l I -
A. 60g
- 1 1 -
- I l -
e> 909
- 1 1 -
- I I -
Figure 25
Effet de différentes concentrations en nitrate
de potassium et en saccharose sur le taux de
sporulation des thalles à 28° C.
Age des cultures: 6 jours, nombre de répéti tians: 6.

-
'1'1 -
Les résultats obtenL.!s ici montrent une fois de plus, l'inefficacité de ce caractère sur
la séparation de ces deux genres. Il semble que la différenciation des soies présente
des exigences trophiques particulières que l'on retrouve par exemple sur le milieu
mal té.
La vitesse de croissance des filaments mycéliens varie selon les sources d'azote
et de carbone. En présence des sources d'azote minéral, la croissance la plus élevée
.
~
L
est
obtenue en
presence de
KN0
'
Na
N0
'
flIC:
P0
3
3
4 H2,)S04
'effet
(stimulateur
ou inhibiteur) de
l'azote ammoniacal ou nltrlque sur la croissance
dépend des ions auxquels l'azote est associé. Certains ions associés à l'azote sont
favorables et d'autres défavorables à la croissance en longueur des hyphes.
En présence des sources d'azote organique, l'Asparagine, le Tryptophane et la
Tyrosine sont les plus favorables à la
croissance
linéaire.
Les
conidies
ne
sont
différenciées qu'en présence des ions nitrate associés au Sodium ou au Potassium, et
en présence d'Asparagine, du Tryptophane et de Méthionine.
Il semble d'après ces résultats que la conidiogenèse présente des exigences plus
strictes par rapport à la croissance linéaire, ceci vis à vis des sources d'azote. Toutes
les sources d'azote minéral et organique sont favorables à la croissance linéaire, mais
elles ne le sont pas toutes pour la conidiogenèse. La Tyrosine et le P0
H
NH , très
4
2
4
favorable à la croissance linéaire, sont inaptes à la conidiogenèse. La Méthionine,
moins favorable à la croissance par rapport au Tryptophane et à la Tyrosine permet
cependant une différenciation d'acervules.
L'évaluation de la conidiogenèse par le taux de sporulation au lieu du diamètre
de la partie du thalle sporulé, apporte plus de précision sur la surface du thalle
sporulé
par
rapport au
thalle
total.
La comparaison des
taux
de
sporulation en
présence de Métionine et du Tryptophane montre que le taux obtenu en présence de
Méthionine (68 96) est supérieur au taux obtenu en présence du Tryptophane (44 96),
alors que les diamètres de la partie du thalle sporulé en présence de Méthionine est
de loin inférieur à celui qui est obtenu en présence de Tryptophane.
Les résultats obtenus au cours de cet essai sont préliminaires. Ils ne peuvent
donc répondre à toutes les questions qui se posent sur l'action des sources d'azote et
de carbone, par exemple le rôle et le mode d'action des ions associés à ['azote

-
l UU -
l'li
" tl~'·:
,
, 'rai pour
les sources d'une part favorables et d'autre
part défavorables à la
rrllne
"
, sance en
longueur
et
à la conidiogenèse
des
thalles
de
C.
manihotis.
croIS
III - ACTION DE DIVERS MILIEUX SUR LA DIFFERENCIATION DES TUBES
GERMINATIFS PAR LES CONIDIES ET LA DIFFERENCIATION DES APPRESSORIA
~R LES TUBES GERMINATIFS.
l - Effet de différents substrats sur la différenciation des tubes germinatifs par
!!.s conidies
Différents substrats naturels ou artificiels sont utilisés en cellules de
VAN
TlEGHEM pour étudier là production des filaments germinatifs à partir des conidies.
Les résultats suivants sont obtenus:
a - Différenciation des tubes germinatifs dans l'eau
Une suspenslOn conidienne est déposée dans une goutte d'eau placée
sous la lamelle d'une cellule de VAN TIEGHEM, Le dispositif ensemencé est par la
suite incubé à 28° C.
en
présence d'un
taux
d'humidité
relative
élevée.
Aucune
germination des conidies n'est observée.
b - Effet des substrats complexes
milieu malté a l % et gélosé a 14- gll
et broya t de jeunes tiges de manioc
Deux milieux ont été utilisés pour l'étude de la différenciation des
tubes germinatifs: le milieu malté à l % et gélosé à 14- gll, et le jus obtenu à partir
d'un broya t de tiges de manioc non encore lignifiées. Des suspensions conidiennes sont
ensemencées sur le même dispositif expérimental que précédemment.
Sur
le
milieu
malté
à
l
%
l'optimum
de
la
différenciation
des
filaments
germinatifs est obtenue après 6 H 30. Le taux des conidies ayant alors différencié des
tubes germinatifs est de 98 %.
Aucune différenciation des tubes germinatifs n'est au contraire observée sur le
jus obtenu à partir du broyat de tiges de manioc.

-
j U1 -
c - Différenciation des tubes germinatifs sur le milieu de CZAPEK
Après ensemencement, les conidies germent après 210 minutes. L'opti-
mum de la germination est obtenu après 8 H 30, et le taux de germination est de 92
% (figure nO 26).
d - Effet des consti tuants du milieu de CZAPEK sur la production des tubes
germina tifs par les conidies.
Les constituants suivants
- Asparagine ~
- Glucose
- Sulfate de magnesium
- Potassium dihydrogenophospha te
sont testés individuellement ou sous forme de mélange comme
- Asparagine-sulfate de magnésium
- Glucose-asparagine.
Les résultats obtenus sur milieu constitués de glucose gélosé ou d'asparagine
gélosée ou encore d'un mélange glucose-asparagine, sont représentés sur la figure n°
27.
Le taux de germination le plus élevé est obtenu en présence du glucose pour
lequel le taux obtenu après 8 H 30 est de 83 % contre 13 % en présence d'asparagine.
La vitesse de germination augmente lorsque le glucose et l'asparagine sont apportés
ensemble. Dans ces conditions,
le
taux de
germination après 7 heures
n'est
pas
significativement augmenté (4,24 %) mais le taux de germination après 3 heures est
multiplié par 4 par rapport au glucose seul (80 % contre 20 %).
L'analyse des résultats représentés sur la figure n° 27 montre que
ces deux
éléments,
glucose et asparagine
présentent
un
synergism
sur
la
germination
des
Conidies. En présence du phosphate monopotassique, du sulfate de magnesium ou du
mélange asparagine-sulfate de
magnesium,
les -résultats les
plus
intéressants sont
obtenus en présence du
mélange
sulfate de
magnesium-asparagine
(figure

28).

Pourcentage
des
conidies germée s
100



---.
/"
80

60
Figure 26
Effet du milieu mal té a
40
l % (1) de CZAPEK (2)
et de l'eau (3) sur la ger-
mina tion des conidies de
20
C. manihotis à 28 0 C. en
cellule de Van Tieghem.
Nombre de répétitions:5
3
3
5
7
Temps en heures
Pourcentage de
conidies germées
100
1
. - - - - :
aD
.------- ~

60
Figure 27
Effet de quelques consti-
40

tuants:
- glucose + asparagme (1)
- glucose (2)
20
- Asparagine (3) sur la

/
3

germina tion des conidies a
10
-----.
. /
28 0 C. en cellule de Van
o
-----.
-=-~.;-------.--_----:.---,-------.------a~
Tieghem.
3
5
7
Temps en heures Nombre de répéti tions: 5

Po u r c en t age
de
conidies germées
60
40
20
la
a
2
5
7
Temps
en
h~ures
Figure 28
Effet de différents constituants:
su lfa te de magnesJU m + asparagine (l)
- sul fa te de magnésiu m (2)
phosphate dihydrogénomonopotassique (3) sur la
germination des conidies en cellule de Van Tieghem
à 28° C.
Nombre de répétl tions: 5

- 102 -
e - Effet de différentes concentrations de glucose et de saccharose sur la
mination· des conidies
ger
Les concentrations adoptées pour chaque sucre sont: 0 gll, 1 gll, 10
g/l, 20 gll et 30 gl1. Les résultats obtenus apres 8 H 30 sont représentés sur la figure
."
n0 29. Les meilleurs taux de germination sont obtenus pour une concentration de 30
•.I~:~
g/l sur les milieux gluco·sés et pour des concentrations de 10 et 20 g pour les milieux
contenant du saccharose.
f - Description des filaments germinatifs obtenus
Chaque conidie! éme;..par l'une des extrémités un filament germinatif.
Dans quelque cas certames conidies ont différencié
deux
filaments
germinatifs à
chaque pôle.
Dans d'autres cas,
les deux
filaments différenciés
sont en
position
/i ::
médiane et leur or ientation est orthogonale par rapport à l'axe de la spore. Enfin,
: ·1.
,1
certaines conidies différencient trois filaments germinatifs: un filament au niveau de
chaque pôle et le dernier en posi tion médiane (planche nO 18).
~
,.
g
-
Etude
de
la croissance des
filaments germinatifs
pendant
les
cinq
premières heures
Dix conidies germant sur milieu de CZi\\PEK ont été reperees et les
longueurs de leurs filaments germinatifs ont été mesurées toutes les heures pendant 5
heures et. demie.Les résultats obtenus représentés sur la figure 30 permettent de faire
les remarques suivantes:
-
pendant
les
5
premleres
heures,
la
vitesse
de
croissance
des
filaments
. ,
mycéliens varie d'un filament à un autre, et la croissance est soit linéaire, soit en
ï
escalier (figure n° 30 B et 30 D).
- lorsqu'une conidie différencie deux filaments germinatifs, la vitesse de
croissance des deux filaments est réduite par rapport à celle qui n'engendre qu'un seul
(figure 30 A).
- l'allongement des filaments germinatifs peut être rapide durant la premlere
heure (figure 30 D) ou les deux premières heures (figure 30 B) ou encore les quatre
,i.
premières heures (figure 30 J) et regressé par Ja sui te.
.'

1
1
Taux de germination des
conidies
des a près 8 H 30
1
.------.
A
'lt
'c,....~
,
"
;
20
~.
.----.
.........
.
.
~
o
1
10
20
30
Concentrations
en glucose • .)
ou
saccharose.z,.. ~l
Figure 29
Effet de différentes concentrations de glucose et de saccharose
sur la germination des conidies à 28 0 C. en cellule de Van Tieghem
A : saccharose
B : glucose.

V'
Cl
V'
Cl
V'
0
Cl
Cl
Cl
Cl
Cl
..
!
1
1
A -
r-
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r
r-
N
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w
~
;-
V1
en

- 1UJ -
1
1
- les ramifications commencent a se former apres 5 heures 1/2.
1
2 -
Effet
de
différents
substrats
sur
la
formation
de
l'appressorium
a
-
Effet
des
substrats
naturels
les
fragments
de
tissus
de
manioc
1
Des portions de tissus végétaux sont prélevés sur les régions non encore
1
lignifiées des tiges de manioc. Ces fragments sont plaqués contre une lame de verre
au moyen de vaseline, soit par la face cuticulaire, soit par la face opposée. La face
libre est alors recouverte d'une suspension de conidies (140 conidies par ml). Les
conidies déposées sont donc en contact soit avec la cuticule, soit avec les cellules
sous-épidermiques. Le dispositif est ensuite incubé à 28° C.
Les conidies mises en contact avec la cuticule germent et émettent un filament
germinatif. Ces filaments différencient à leur tour des appressoria (planche n° 19). Le
taux de conidies germées et ayant différencié des appressoria par rapport au nombre
total des conidies est évalué à partir de la répétitions. Il est de 37,3 % lorsque les
conidies sont déposées sur la cuticule et de a % lorsque celles-ci sont déposées sur la
face sous-épidermique (tableau nO 41), bien que le taux de conidies germées soit de
2,6 %.
b - Description des appressoria obtenus
Les appressoria sont en général de forme circulaire ou ovale. Ils sont
constitués a leur périphérie par une épaisse couche mélanisée. [1 ne nous a pas été
possible
de
distinguer
un
certain
nombre
d'éléments
décrits
sur
les
appressoria
différenciés par certaines autres espèces de Colletotrichum, à savoir:
- le pore à partir duquel se différencie le filament infectieux, décrit par MARKS
et al (1965) chez C. gloeosporioides ;
- l'étui mucilagineux décri t chez C. acutatum forme spécialisée pinea par Nt\\1R
et
CORBIN
(1981),
et
C.
graminicola
par
POLITIS
et
VHEELER
(1973).
Toutefois dans certains cas il est possible d'observer une
reglOn
pointue au
niveau
de
laquelle
se
situerait
le
pore
décrit
par
MARKS
et
al
(1965).

Taux de différenciation des appressoria en %
Numéro des
répétitions
Sur la face cuticulaire
Sur la face épidermique
1
30
0
2
25
0
3
37
0
4
55
0
5
26
0
6
35
0
7
22
0
8
18
0
9
60
0
10
65
0
Tableau n° 41
Taux de différenciation des appressoria produits par les conidies
de C. manihotis déposées sur les faces cuticulaires ou épidermiques
des fragments des tissus végétaux.
Nombre de conidies germées observées sur la face cuticulaire
par répétition:
50.
Température d'incubation; 28° C.
Nombre de répétitions: 10

-
1 U'f -

1
D'autre part, la couche mélanisée observée sur les appressoria de C. manihotis
aussi décri te sur les appressoria, différenciés par les conidies de C. lindemuthia-
est
1
oum (t\\\\ERCER, WOOD et GREENWOOD, 1971).
1
c - Etude de la différenciation de l'hyphe infectieuse par l'appressorium
Les observations réalisées sur les fragments de tiges de manioc
1
recouverts d'appressoria ou sur des coupes transversales ou longitudinales des mêmes
fragments ne nouS ont pas permis de mettre en évidence une quelconque présence du
1
filament infectieux différencié par l'appressorium. Le processus de l'infection des
ce!Jules épidermiques et sous-épidermiques ne pourrait évoluer qu'en presence d'une
1
blessure naturellement réalisée.
:> - Conclusions et discussion
En presence d'un
milieu
de
culture
ou
de
portions
de
tissus
végétaux
prélevées à partir des tiges de manioc non encore lignifiées, les conidies de C.
manihotis émettent des filaments germinatifs.
Sur milieu de culture, Le filament germinatif différencié par les conidies croît et
se ramifie. En présence des fragments de tissus végétaux, les filaments germinatifs
obtenus ne se ramifient pas et différencient au contraire à La surface de la cuticule
des appressoria. Les hyphes infectieuses que différencient les appressoria n'ont pas
été Observées.
Les sucres notamment le glucose et le saccharose stimulent la différenciation
des tubes germinatifs en milieu de culture. Ces résultats ont été aussi obtenus chez
d'autres champignons notamment chez Botrytis cinera, C. trifolii (KOSUGE et
HEWlTT, 1964 ; MIEHLE et LUKEZIC, 1972).
Le glucose et l'asparagine testés individuellement stimulent la germination des
Conidies. L'association des deux composés augmente la vitesse de germination après
Une heure et après trois heures. Le taux de germination obtenu en faisant la somme
des taux notés pour chaque élément, reste inférieur à celui qui est obtenu lorsque ces
dt~ux éléments sont associés. Un synergism existe donc entre la source de carbone et
la SOurce d'azote vis à vis de la germination des conidies de C. manihotis.

-
lV.)
-
L'eau distillée n'est pas un milieu favorable à la germination des conidies. Pour
les conidies déposées sur les tiges de manioc non encore lignifiées, la germination de
celles-ci pourrait être stimulée par la nature ou la composition des cires recouvrant
l'épiderme. De telles hypothèses ont été aussi émises pour certains Colletotrichum
responsables de l'anthracnose, par exemple C. trifoHi.
~
En milieu de culture, le filament germinatif ne différencie pas d'appressorium
1'/ alors que celui-ci est régulièrement produi t lorsque la différenciation des filaments se
y;déroule sur la cuticule d~s fragments de tissus végétaux. La différenciation de
l'appressorium est donc sous la dépendance de quelques facteurs spécifiques, notam-
ment les cires recouvrant l'épiderme des tiges de manioc.
En présence des fragments des tissus vegetaux, les conidies déposées sur la face
/
cuticulaire différencient des filaments germinatifs qui à leur tour produisent des
appressona. Par contre, lorsque les mêmes conidies sont déposées sur la face opposée,
le taux des conidies ayant différencié ces mêmes organes (filaments germinatifs et
appressoria) devient insignifiant. Le taux des conidies ayant germé est évalué à 2,6 %
et ces conidies germees ne produisent pas d'appressoria.
L'analyse de ces résultats met en évidence l'existence au
sem des cellules
épidermiques et sous-épidermiques, de substances antifongiques responsables de l' in-
hibition
de
la.- différenciation des
filaments
germinatifs
et
des
appressoria.
Ces
substances pourraient être des phénol ou des tannins.
Des substances semblables aux tannins, inhibant le développement de l'infection
a partir des conidies ensemencées sur des fruits de bananes vertes ont été en effet
mises en évidence par de nombreux auteurs notamment BARNEL et BARN EL, 1945 ;
SIMMOND5, 194-1 ; WARDLA W et MC GUIRE, 1931.
Ces résultats ont été également obtenus chez Gloeosporium musarum agent
pathogène des bananes chez lequel le taux de germination des conidies, obtenu sur un
substrat consti tué par du jus de peaux de bananes vertes est très faible par rapport à
celui qui est obtenu à partir des peaux de bananes mûres (TILOTTI\\MA et CHAKRA-
VARTY,1957).

LL..t\\I'l~nC
/\\ V III
.~
.~)
2<:
1
'-
"
,-,
1
1
La germination des Conidies de C. manihotis en cellule de Van Tieghem.
Photo n° l
Germination des Conidies après trois heures.
Photo n° 2
Germination des Conidies après quatre heures.
Certaines conidies différencient un seul filament germinatif à partIr
de l'extrémité (exemple C 1), ou à partir de la région médiane (0),
d'autres différencient deux filaments germinatifs par leurs extrémités
(exemple C3 et C4).
Photo n° 3
Filaments germinatifs obtenus après cinq heures et demies
C. conidie. Fg. filament germinatif.
Photos n°
4,
5,
6.
Différenciation de trois filaments germinatifs au cours d~
la germination de certaines conidies.
Photo n° 4
Différenciation de trois filaments germinatifs dont 2 a l'extrémIté
du pôle inférieur et 1 au pôle supérieur.
Photos n°
5 et
6.
Différenciation de
trois
filaments germinatifs, un filament
par pôle et un dernier en position médiane.

PLANCHE XVIII
- ....:: .
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.
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PLANCHE XVIII (SUITE)
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PLANCHE XIX

1
PLANCHE XIX
1
1
1
1
:1
La différenciation des Appressoria par les filaments germinatifs sur des fragments
1
de tissus végétaux.
c
conidie
ap.
appressorium
fg
filament germinatif.
','
"
.,
.~

-
l VU
-
:et te inhibition observée sur le substrat constitué de peaux de bananes vertes a
,:
il
,
tribuée à l'acide anthranilique qui à des faibles concentrations, provoque une
:ion de la germination
des conidies (PARBERY
et
BU\\KEMAN,
1978).
"
"
"'t'
' j
es résultats obtenus à partir des ensemencements réalisés sur des fragments de
de manioc, n'ont pas mis en évidence la présence d'une hyphe infectieuse.
:i ne semble pas être différenciée par les appressoria produits sur les fragments
u, et l'infection demeurerait alors
latente,
en attendant la différenciation de
~ infectieuse. et sa pénétration dans les tissus végétaux.
,CTION
DE LA
TEMPERATURE SUR
LA
MORPHOGENESE
DES
THALLES
,'action de ce facteur sur les thalles de C. manihotis a ete successivement
ee sur :
la germination des conidies
la conidiogenèse
la croissance des thalles.
- Action de la température sur la germination des conidies
a - Différenciation des tubes germinatifs par les conidies
La différenciation des tubes germinatifs est réalisée en cellules de VAN
EM, sur milieu mal té à 1 % et gélosé à 14 g/l, à partir d'une suspension
'nne.
Les
observations
microscopiques
réalisées
après
8
H
30
permettent
1Îr les résultats représentés sur la figure n° 31.
i
'optimum des taux de germination est observé pour les valeurs de la tempé-
t
comprises entre 20 et 32° C. Les pourcentages des conidies germées obtenus
et intervalle de température sont compris entre 85 et 96 %. Les taux les plus
sont obtenus à 16° (3 %), ]20 et 38 ° C. (1 %).

1
1
Pourcentage des
1
conidies germées
1
100
1
eo
1
li 0
40
20
o~---'''l----'''L-_-­ 1
15"C
20°C
38°C Tem pératures
Figure 31
Effet de la température sur le taux de germination des conidies
de C. manihotis sur milieu malté à l % en cellule de Van Tieghem.

-
lUI
-
b - Différencia tion des appressoria
Sur des fragments de tissus vegetaux prélevés sur les parties non encore
lignifiées de la tige de manioc, une suspension conidienne a été déposée. Les résultats
obtenus après incubation aux différentes températures sont représentés sur le tableau
n° 42.
La différenciation des appressoria est soumise à l'influence de la température,
et celle ci ne peut avoir lieu que dans l'intervalle de température compris
entre 20
et 28° C. En dessous et au delà de ces valeurs, les conidies germent, emettent des
filaments germinatifs mais ne différencient pas d'appressoria. Les appressorià obtenus
aux différentes valeurs de la température (20, 24 et 28° c.) sont tous morphologi-
quement identiques.
2
-
Action
de
la
température
sur
la
croissance
linéaire
des
thalles
Les cultures de C. manihotis ont été incubées à 16°, 20°, 24°, 28°, 32° et
36° C. Les croissances diamètrales mesurées après 6 jours sont représentées sur la
figure n° 32. Les valeurs optimales sont obtenues à 24, 28 et 32° C. La morphologie
des thalles obtenus diffère selon les
températures auxquelles ils ont été incubés.
A 16 et 20° C. les thalles obtenus sont verdâtres, alors que ceux obtenus à 24,
28 et 32° C. demeurent clairs. Les températures basses, par exemple 16 et 20° C.
favorisent
la
synthèse du
pigment au
niveau des
filaments
âgés.
Cette synthèse
semble être inhibée par les tempéra tures supérieures à 20° C.
3 - Effet de la tempéra ture sur la conidiogenèse
La sporulation optimale des thalles est obtenue à 24° C. (figure nO 32). A
cette valeur de la température, le taux de sporuletion des thalles âgés de 6 jours est
de 79,6 %.
A 20° C.
le
taux
de
sporulation est de 77
%
contre
18
%
a
28°
C.
La
cOnidiogenèse est totalement inhibée à 16, 32 et 36° C.

1
1
1
1
1
Températures en
1
12
16
20
24-
28
32
36
38
o C.
1
% de germination
2
3
4-3,2
65
70
74-
2
des conidies
1
% de production
des appressoria
1
a
0
39
54
51
a
a
a
par les conidies
germees
Tableau 4-2
Effet de la température sur la différenciation des appressoria par les
filaments germinatifs sur les fragments des tissus végétaux. Le taux
de germination des conidies est ramene à 100 %.
Nombre de répétitions: 6
Nombre de conidies observées par répétitions
100

croissance
linÉaire
en mm
(1)
Diamètre
du thalle
sporulé'
(2)
10
,.
f~
~.
.0
l
[
l
1,0
20
16
2 O'
24
28
32
35
Températures
Figure 32
Effet de la temperature sur la croissance linéaire (0 et la conidiogenèse
(2) jes thalles de C. manihotis
Age des cultures: 6 jcurs, nombre de répétitions: 6.
.
~.

-
1 UO
-

1
I.J.
-
Conclusions et discussion
1
La croissance optimale est obtenue entre 21.J. et 32° c., tandis que l'optimum
la conidiogenèse se si tue à 20 et 24° C. La germination des conidies est optimale
1
Jr
des
températures
comprises
entre
20
et
32°
C.
Les
valeurs
du
taux
de
mination obtenues à ces différentes températures (20,
24,
28
et
32°
C.)
ne
'sentent pas de différences statistiquement significatives. De même la différen-
1
tlon des appressoria par les conidies germées est observée à 20, 24 et 28° C.
Jtes les températures étudiées permettent une différenciation des filaments ger-
1
,::'jfs par les conidies. Cependant la deuxième étape conduisant à la production des
)ressoria par les filaments germinatifs, ne peut se réaliser que sur l'intervalle de
1
opéra ture
si tué entre 20 et 28 ° C.
'-
1
Dans ce même ordre d'idée, les travaux réalisés par MACHITO- TANI et al (1977)
i'Z C. lagenarium montrent que la différenciation des filaments germinatifs par les
liclies de cet agent n'est possible que sur l'intervalle de température
compris,
rr:":
20 et
32°
c., alors que la différenciation des appressoria nécessi te des
npéiatures comprises seulement entre 20 et 28° C.
Des résul ta ts semblables ont été aussi obtenus chez le même agent pathogène
;')ORlO, SHIGE, et AKAI (1969). Chez C. graminicola (SKOROPAD,
1967), la
npùature favorable à la formation des appressoria est comprise entre 15 et 36° C.
leur pénétration dans les tissus foliaires de l'orge ne peut avoir lieu qu'entre 25 et
o Co
Les appressoria formés à 15 et 20° C. demeurent dormants.
Les résultats obtenus à partir de l'étude des effets de la température sur le
\\:~hppement de l'anthracnose du manioc en inoculation artif icielle (tableau n021 ),
;',; part, sur la différenciation des filaments germinatifs et des appressoria d'autre
ri: J
montrent
qu'il
existe
un
intervalle
de
température
favorable
à ces
trois
iCtions. En inoculation artificielle, les symptômes de la maladie sont obtenus entre
et 28° C. La différenciation des filaments germinatifs présente un optimum entre
et 28° c., et ce même intervalle de température permet également une
'f •
"erenciation des appressoria. En dessous de 20° C. oU au dessus de 28° C. toutes
S fonctions ne se réalisent plus. La figure n° 33 résume les différents effets de la
"Tipéra ture chez C. manihotis.
~
.........'
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12°
16°
20°
24°
28"
32"
36°
38°
Températures
pe
testées
en Oc
-..
el
1"
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1
t ' "
, . ,
' .
~

d
Germinations des -..
conidies
-
-- -
-
-
-
-
-
-
-
0
P T 1 MUM
For mat jan des
-..
Appressorio
Developpement
de la
-..
- - - - -
maladie
OPTIMUM
:
J ~
'II'..'
ï-iw.1fe 33 : Résumé des e[[ets de la température sur la morphogenèse de C. maniholis el ..lIr le v <.'1 nppc fi Il'fI 1 d,'
"i\\nthracno,,{' du 11\\;\\l'\\iOC:.
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1
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F
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7

f
1
..,
.

v - ETUDE DE L'ACTION DU PH SUR LA MORPHOGENESE DES THALLES
i
f
l
-
Action
du
pH
sur
la crOIssance
linéaire
et
pondérale
des
thalles
t!
Les valeurs des pH utilisés dans le cadre de cette étude sont représentées
sur le tableau n° 43.
\\ï,
Les résul tats obtenus et exprimés sur la figure n° 34, et le tableau 43 montrent
que la croissance linéaire optimale est obtenue avec des pH dont la
valeur est
comprise entre 4,4 et 5,2. Pour la croissance pondérale, le pH optimal est égal à 5,2.
2 - Etude de l'action du pH sur la conidiogenèse des thalles
En milieux solides, la conidiogenèse des thalles est observée sur les milieux
dont le
pH
est compris entre
4,4
et
6.
Les
taux
de
sporulation
calculés
sont
respectivement de 55 % pour un pH de 4,4 ; 67 % pour un pH égal à 5,2 et 45 % pour
une valeur de pH égale à 6.
l
En
milieux
liquides,
les
valeurs
du
pH
permettant
une
différenciation
des
conidies par les thalles sont les pH : 3,6 et 8,4.
3 - Conclusion
Les résultats obtenus mettent en évidence une action du pH sur la
croissance
et
la
conidiogenèse des
thalles.
La
croissance linéaire
maximale 'es~
obtenue pour des valeurs du pH comprises entre 4,4 et 5,2 et pour la croissance
pondérale le pH optimal est de 5,2.

pH des milieux
2,9
3,7
4,4
5,2
6
6,8
7,3
7,5
8,2
8,9
pH final des
7
7,4
7, l
7,2
7, l
7, l
6,9
7,3
7,7
8
milieux
Poids secs des
0,55
0,70
0,70
0,75
0,70
0,55
0,30
0,39
0,2 1
Thalles en g.
Tableau na 43
Evaluation des pH des milieux de cultures et effet de
différents
pH sur la croissance pondérale des thalles de C. manihotis.
Age des cul tures : 11 jours
Température d'incubation: 28 0 C.
Nombre de répétitions: 5

Croissance linéaire du
thalle en mm
sa
60
40
20
2,9
3,7
4,5
5,2
6
6,8
7,3
7,5
8,2
8,9
pH
Figure 34 : Effet de différentes valeurs du pH sur la croissance linéaire des
thalles à 28 a C.
Age des cultures 7 jours
nombre de répéti tions 6.

Croissance linéaire
80
en mm
60
2
40
20
Temp~rature-s
Figure 35
Action de la lumière sur la croissance longitudinale des
thalles à 20° c., 25° C. et 30° C.
1
tha.'les écIairés
2
thalles obscurcis
- 2
-1
Puissnnce de l'éclairement: 21 0 ~moles m
s
Age des cul tures; 5 jours.

1
VI -
ACTION
DE
LA
LUMIERE
SUR
LA
MORPHOGENESE
DES
THALLES
1
pour mieux saisir les différences observées sur le comportement de C. manihotis
au
niveau
des
nécroses
différenciées
sur
les
.fragments
de
tiges
de' manioc
à 1
l'obscurité ou à la lumière, il nous a semblé nécessaire d'entreprendre
l'étude de
l'action de
ce
facteur
sur
la
morphogenèse
de
C.
manihotis et
sur
le
pouvoir 1
lnfectieux des tiges de manioc en inoculation artificielle.
Chez de nombreux champignons,
la lu mière
I
exerce une influence sur la dif-
férenciation des fructifications asexuées et sexuées (BOMPEIX, 1974 ; CARLILE, 19651
. TRIONE et LEACH,
1969): Sur la croissance, un certain nombre d'actions de la
,
lumière ont déjà été observées sur quelques champignons Ascomycètes appartenant 1
aux genres Rhizoctonia (DURBIN,
1959) et
Rosellinia (MAKAMBILA,
1976).
Nous
avons dans le cadre de ce travail étudié:
-
l'action
de
l'intensité en
éclairement
incandescent
et
fluorescent
- les interactions entre lumière et température
- l'influence des rythmes d'éclairement
- l'action de différentes périodes d'éclairement
- l'influence de l'âge du mycélium
- le rôle joué par les différentes longueurs d'onde.
l - Etude de l'action de la lumière blanche sur la croissance linéaire et la
~orulation des thalles
a - Etude de l'action de la lumière a 20, 25 et 30° C
Les cultures de C. manihotis sont exposees a un éclairement dont la puissance
- ~;.
2
·Z~
e5t égale à 210 ~moles m-
s-l, en lumière blanche fluorescente et incandescente
. ...•
}':.
/;
cOr)tinue. Les résultats obtenus sont résumés sur la figure n° 35.
.
.....
'1;'


- III -
Ils mettent en évidence une inhibition de la croissance linéaire des thalles à 25
et 30°e. Les valeurs du taux d' inhibi tion de la croissance linéaire, mesurees sur les
J
·ncubés à ces deux températures sont respectivement de 18 % à 25°e et de
thalles
$4,8 % à 30°e.
A 20 0 e
la vitesse de croissance des hyphes exposées à la même puissance, subit
au contraire une stimulation de it3,3 %. Dans les mêmes conditions d'éclairement, les
résultats obtenus à 20, 25 et 30 0 e sur la sporulation, sont exprimés dans le tableau n°
44.
-2
-1
A 20
et
25°e
les
thalles
exposes
a
21 a ~moles m
s
différencient
des
acervules.
Les
taux de sporulation obtenus à ces deux températures sont respec-
tivement de 77 ,it % et 80,7 %.
Pour les thalles obscurcis,
aucune différenciation
d'acervules n'est observée à 20 et 25°e. A 300 e le taux de sporulation obtenu sur les
thalles exposés à la lumière est nul (20 % pour les thalles obscurcis).
Les
résultats
obtenus
mettent
en
évidence
un
effet
soit
stimulateur,
soit
Inhibiteur, de la lumière sur la croissance linéaire, et un effet stimulateur sur la
production des conidies sauf à 30°e.
b - Action de l'intensité d'éclairement sur l'inhibition par la
lumière du
thalle cultivé à 30 0 e
Au cours de cet essai, les thalles de e. manihotis cultivés à 30 0 e ont été soumIS
a diverses intensités d'éclairement. Les puissances adoptées sont : 210, 155, et 76 ~
moles m -2 s-1. Les thalles ont été continuellement éclairés et les résultats obtenus
Sur la croissance llnéaires sont exprimés sur la figure n° 36.
La vitesse de croIssance des hyphes décroît lorsque la puissance d'éclairement
aug
-2
-1
mente. Pour un éclairement dont la puissance est de 76 ~moles m s , le taux
d'inhibition de la croissance linéaire des thalles est de 37,8 %. Le taux d'inhibition le
plus élevé soit 8it,7 %, est obtenu pour une puissance de 210 I-lmoles m -2 s-1 (figure
n037).
La Sporulation des thalles décroît lorsque la puissance augmente. Aucune
d1ffére
.
.
-2
çl
nClatlOn d'acervules n'est obtenue lorsque la puissance est de 210 I-lmoles m

1
1
1
Î
Taux de sporulation des
Taux de sporula fion des
1
Températures
thalles éclairés
thalles obscurcis
1
77,1+
o
1
80,7
o
o
20
1
Tableau n° 1+1+
Effet de l'éclairement contInu sur la conidiogenèse des thalles à
1
20, 25 et 30° C.
Nombre de répétitions: 6
1
Age des cultures: 5 jours
PuIssance de l'éclairement
210 flmoles m- 2 s-1
..:,:.

gO
2
60
40
20
75
15 5
210
E~s en
~ \\MA')t>- ...
Figure 36 ': Action de différentes
puissances sur la croissance linéaire
des thalles à 30° C.
1 : thalle éclaire; 2 : thalle obscurci
Age des cultures 5 jours.
0/0
d'inhibition de la
croissance
linéaire

ao
60
40
20
76
15 5
210
~es ei1
'D~·
Figure 37
Effet de différentes puissances d'éclairement sur Je taux
d'inhibition de la croissance linéaire des thalles de C. manihotis

1
c - Actic,- .:Je la durée de la période d'éclairement a différentes énergies sur
1
halles cultivés i
30"C
1
Les cultures C~ .:.. manlhotls sont exposées pendant des durées variables à 30°C.
des cycles de
-'':'' heures, les rythmes d'éclairement suivants sont adoptés : 24
1
18 h/24, 15 n. :'.:..~ 12 h/24, 9 h/24, 6 h/24, 3 h/24, l h/24 et 0 h/24. Les thalles
vent donc
un~
énergie
dont la valeur varie selon la durée de la période
1
aire ment. On e,-c-egistre finalement la somme des effets des variations d'énergie
p5 total d'éclè....::-ement) et des phénomènes photopériodiques sur la croissance
ire et la conidi~enèse des thalles. La puissance lumineuse est fixée à 210 Ilmoles
1
5- . Cette puis~:Ice étant inhibitrice de la conidiogenèse à 30°C, nous avons en
~quence adopté -~ur l'étude de la conidlogenèse une puissance i~férieure et égale
-2
.
5 IJmoles m
s
Les résultats
.:ù:enus sur
la croissance linéaire
des
thalles
(figure
nO
38)
lettent d'établir _es remarques suivantes:
- pour des péri.:-..:::es d'éclairement dont la durée est compnse entre 12 heures et
eures, la croiss.3.:-·.::e linéaire obtenue après 5 jours présente un minimum pour un
rement de 18 h : Il
et un maximum de 'la croissance linéaire pour l'éclairement
2 h/24.
- pour les éclê..i:-ements dont la durée de la période d'éclairement est comprise
~ l heure et 12 h. 24, la croissance linéaire atteint un minimum pour l'éclairement
h/24 et un maxl:-:Jum pour l'éclairement de l h/24. La croissance linéaire obtenue
les différentes durées des périodes d'éclairement reste inférieure à celle du
lin placé à 1'obscuri té.
Sur la différenciation des acervules, les mesures des diamètres de la partie du
e sporulée~, obtenues après 5 jours de culture pour chaque période d'éclairement,
représentées sur la figure n° 39 et les taux de sporulation sur le tableau n° 45. Si
compare les taux de sporulation obtenus sur les thalles éclairés, aux taux de
Jlation obtenus sur les thalles obscurcis, les résultats confirment l'effet stimu:-
Jr de la lumière sur la production des conidies par les thalles de C. manihotis.
les différentes périodes d'éclairement adoptées les taux de sporulation varient
= 65,1 % et 77 '?S. Ce taux diminue à l'obscurité et se situe à 20 % seulement.
1
\\
f
.
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II ~.-
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- - - - -
..---.
a
Dur.. dll la périodll
18
15
12
6
d'éclcirllmllnt lin hllUrll5
r1tIJre 38
Action des périodes d'éclairement variables sur la croissance linéaire des
thalles à 30° C.
Age des cultures: 5 jours
nombre de répétitions: 6.

-- - - --- - -
Croissance- linéaire- ~n mm
(1)
Diomitl"e du thalle- sporulé (2)
70
60
40
20
o l
,
21..
18
15
12
9
Durù
de-
la
periode d éclairement
Figure 39 : Action de di fférentes pé'riodes d'éclairement sur la croissance longitudinale (1) et la
conidiogenèse (2) des thalles de C. manihotis à 30 D e.
Age des cultures: 6 jours, nombre de répétitions: 6.
_:ÎJiïiiiilftÜIPltMlÎII1'''.,iittrtt •.I..."'~"l_ljï lil;'
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t
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Diamètre du
Diamètre du
Taux de sporulation
Conidiogenèse
thalle en mm
thalle sporulé
en %
en mm
Durée de la période
d'éclairement
24 h
27,1
18,3
67,5
18 h
17,2
11,2
65,1
15 h
21,4
14,4
67,2
12 h
42,6
32,4
76
9 h
36,3
25,8
71
6 h
34
24
70,5
3 h
44,6
34,4
77
1 h
53,6
38
70,8
o h
64,8
13
20
Tableau n° 45
Effet de différentes périodes d'éclairement sur la conidiogenèse des
tahlles .
,
-2
-1
Puissance de l'eclairement 155 \\-lmoles m
5
température d'incubation: 30° C.
Nombre de répétitions: 6
Age des cul tures : 5 J -

d - Etude de l'interaction de la température et de la durée de la période
d'éclairement
L'analyse a porté sur des thalles âgés de 5 jours, incubés à 20, 25 et 30°C, et
éclairés soi t en contlnu1' soit selon des photopériodes de 18 h, 15 h, 12 h, 9 h, 6 h, 3
h et·l h/24, sous une puissance de 21 a ~moles m-2 s-l. Les croissances linéaires
obtenues dans ces conditions ont été comparées avec celles des témoins obscurcis et
incubés aux mêmes températures. Les résultats obtenus (figure n° 40 et tableau n° 46)
permettent de faire les remarques sui vantes:
- A 20°C la croissance linéaire des thalles est toujours stimulée pour toutes les
photopériodes adoptées.
- A 25°C tous les éclairements dont la durée est comprise entre 24 et 15 h/24
induisent une inhibition de la croissance linéaire des thalles. Les taux d'inhibition
obtenus pour
ces éclairements sont
de
23,
38,
et
8
%.
Au
contraire,
pour
des
éclairements dont la durée est comprise entre
12 heures et
1 heure,
les
hyphes
subissent une stimulation plus significative de leur croissance linéaire. Les taux de
stimulation calculés pour ces différents éclairements de 12 h, 9 h, 6 h, 3 h, et 1 h/24
sont respectivement de 15, la, 0, 13 et 12 %.
- A 30°C, comme il
a
été
vu
plus haut,
toutes
les
périodes
d'éclairement
adoptées induisent
une inhibition
de la uoissance
linéaire
des
thalles.
Les
taux
d'inhibition obtenus sont compris entre 87 et 77 % pour des éclairements dont la
dU.-ée de 13. période d'éclairement est comprise entre 24 et 15 heures.
Les résultats obtenus sur la sporulation montrent que la plupart des photopé-
riodes adoptées induisent une conidiogenèse plus importante qu'à l'obscurité (tab~eau
n° 47).
A 30°C, seuls les éclairements dont la durée est compnse entre 1 heure et 12
h/2 i+ induisent une conidiogenèse dont le taux varie entre 60 et 77 %. Les éclaire-
ments dont la durée est comprise entre
15 heures et
24 heures empêchent
toute
différencia tion des conidies par les thalles.

linéaire
J croissance
en mm
1
1
1
1
1
18
15
12
9
6
3
1
o
Durée de la période d'éclairement en
heures
Figure 40 : rnteraciionentre la temperature et l'intensité de l'éclairement sur la
croissance linéaire des thalles (à énergie variable) à 20° (l), 25° (2) et
30° C. 0).
Age des cultures: 6 Jours.

.:',
:r.F.
~ ,.
;.. '::~.:
.. .
~
"
Température
20
25
30
.,;
"
,
'"
Durée de la période
t
d'éclairement
24- h
+ 44 %
- 23 %
- 87 %
18 h
+ 45 %
- 38 %
- 88 %
15 h
+ 41 %
- 8 %
- 77 %
12 h
+ 20 %
+ 15 %
- 53 %
9 h
+ 34 %
+ 5%
- 67 %
6 h
+ 32 %
0 %
- 72 %
3 h
+ 31 %
+ 13 %
- 51 %
1 h
+ 14 %
+ 12 %
- 5 %
Tableau n° 4-6
Effets de la durée de la période d'éclairement et de la température
sur l'expression de la croissance linéaire des thalles.
,
-2
-1
Puissance de l'eclairement 21 0 ~moles m
s
Age des cultur.es : 5 jours
+ : stimulation de la croissance linéaire
- : 'inhibition de la croissance linéaire

e - Etude de l'interaction entre la quantité d'énergie d'éclairement et la
durée de la période d'éclairement
Les cultures de C. manihotis ont été cette fois ci incubées à 30°C et exposees a
2
76, 155 et 210 ~moles m- s-l pendant des photopériodes variables (24, 18, 15, 12,9,
6, 3 et l h/24). Les résul tats suivants ont été obtenus.
La croissance
linéaire
évolue d'une
mantere semblable
pour
les différentes
périodes d'éclairement caractérisées par des photopériodes identiques.
Pour les périodes d'éclairement dont la durée d'éclairement est comprise entre
12 et 24 heures (figure n°
41) et pour les trois
valeurs d'énergie
adoptées,
la
croissance linéaire présente un minimum pour l'éclairement de 18 h/24 et un optimum
de la croissance pour l'éclairement dont la durée est de 12 h/24.
Pour les périodes d'éclairement dont la durée est comprise entre l heure et 12
h/24 et pour les 3 valeurs d'énergie, la croissance linéaire présente un maximum pour
les éclairements de 3 heures et de l h/24.
Sur la différenciation des acervules, les taux de sporulation obtenus (tableau n°
48)
montrent
que
les
3
valeurs
de
l'énergie
induisent
une
diffférenciation
des
acervules pour la plupart des périodes d'éclairement adoptés.
f - Influence du rythme d'éclairement fourni a des cultures a
30°C
Les thalles de C. manihotis exposés à la lumière ont été soumis à des rythmes
d'éclairement variés. Le temps total d'éclairement (donc l'énergie lumineuse totale
reçue) étant toutefois constant. Les différents cycles adoptés sont les suivants :
- cycle de 2 heures
l h d'obscurité
l h de lumière ...
- cycle de 6 heures
3 h d'obscurité
3 h de lumière ...
- cycle de 12 heures
6 h d'obscuri té
6 h de lumière ...

:t
croissonc e lineaire
en mm
/.~
---. o~.-.--.--.~
/ 0 /
c--v---~
A_,/
1
1
1
1
1
,a
\\)
~------:II----
1
3
1
15
l2
1
a
"
Durée de le période d'eclcirement en heures
!~',Jrc 41 : [ntéraet'Jon entre l"
e
'
Jntens' ,
la durée de la période d'écl .
alrement sur la
rOJssanee li
' .
Jte et
A
.
nealre à 30° C
ge des
1

eu tures' 5 .
1 . 76
.
Jours, no
b
.
IJmoles
m- 2 -1
m re de ré
' .
2 : 155
5
petn'O" 5' 6.
IJmoles
m -2 -1
3 : 210 IJmoles
m -2 s-1
s

- cycle de 24- heures
12 h d'obscurité
12 h de lumière ...
La puissance d'éclairement est fixée à 210 I-Imoles m -2 s-1 et la température
d'incubation à 30°C. Les résultats suivants sont obtenus (figure n° 42)
Les thalles soumis aux cycles de 2 heures, 6 heures,
12 heures et 24- heures
subissent une inhibi tion de la croissance linéaire par rapport aux thalles obscurcis. Les
valeurs du taux d'inhibition sont respectivement de 25,8 % pour le cycle de 2 heures,
de 71,5 % pour le cycle de 6 heures, de 77,2 % pour le cycle de 12 heures et de 42,9
% pour le cycle de 24 heures. Le taux d'inhibition le plus faible est obtenu pour le
cycle de
2 heures et
le
plus élevé
pour
les
cycles de
6
heures
et
12
heures.
Dans les mêmes conditions expérimentales, seuls les cycles de 24 heures et de 2
heures induisent une différenciation d'acervules. Les taux de sporulation enregistrés
sont de 40 % pour le cycle de 2 heures et de 37 % pour le cycle de 24- heures.
g - Influence de l'âge du mycélium
Huit senes expérimentales ABC D et A' B' C' D'ont été réalisées avec des
thalles témoins placés à l'obscurité (TO) ou sous éclairement continu (TI). Toutes les
cultures sont incubées à 28°C et
reçoivent un éclairement dont
la
puissance est
évaluée à 210 I-Imoles m-2
-1
L
It
t · t
s
.
es cu
ures son
SOI
:
- d'abord exposées à la lumière pendant 2 jours (série A), 3 jours (série B), 4-
jours (série C) et 5 jours (série D) puis transférées à l'obscurité.
d'abord obscurcies pendant 2 jours (série A'), 3 jours (série B'), 4 jours (série
C'), et 5 jours (série D'), puis transférées en lumière continue.
Pour
tous
les
thalles,
les
acroissements
ont
été
mesures
apres
7
jours
de
croissance et des pourcentages d'inhibition ou de stimulation par rapport aux
acroissements des thalles témoins placés à l'obscurité ont été mesurés. Les résultats
suivants ont été obtenus (figures n° 43 et 4-4).
La croissance linéaire des thalles d'abord éclairés (séries A, B, C et D) puis
transférés à l 'obscuri té est inhibée par rapport au témoin obscurci.


1
Puissance de l'éclairement
-2
-1
76
155
210
en I-Imoles m
s
1
1
Durée de la période
d'éclairement
1
24 h
76
67
0
18 h
1
73
65
0
15 h
77
67
0
12 h
76
76
68
1
9 h
77
7t
62
6 h
78
71
69
1
3 h
76
77
60
1 h
76
7t
70
1
o h
20
20
20
1
Tableau n° 48 : lntéractions entre quantité d'énergie et durée de la période d'éclai-
rement sur la conidiogenèse exprimée en taux de sporulation (en
pourcentages)
Age des cultures: 5 jours
Nombre de répétitions: 6
Température d' incubation : 30° c.

Croissance
l'Inéaire
en mm
BO
60
1.0
20
o
1
1
Temoin
Cycle
CycLe
CycLe
Cycle
Tén10ln
Lumière
24h
lZh
6h
2h
obs-:uri té
continue
Rythmes
d eclQlrcment
Figure 42
Action des rythmes d'éclairement sur la croissance linéaire
des thalles à 30° C.
Age des cultures 5 Jours; nombre de répétirions:6.
Pl'issance de j'prlairement:
21 0 ~moles

Croissance linéaire en
mm (1)
Diamètre du thalle
sporulé (2)
,
80
2
/,0
20
O-J-------'--
Tc.
A
B
c
D
TL
Séries des cultures
Croissance
linéaire en mm (, i
80
Diamètre du thaLle sporu l~ (2)
60
/'0-
20
0----..1..-1
TL
A'
B'
s~ries des cultures
Figures 43 et 44
Effet de l'âge du mycélium sur l'expression de l'action de
la lumière sur la croissance linéaire (1) et l~ conidiogenèse (2)
des thalles. Figure 43 : les cultures sont d'abord éclairées puis
obscurcies. Figure 44
les cultures sont d'abord obscurcies pUIS

Le taux d'inhibition subi par la croissance linéaire des thalles augmente au fur
et a mesure que le nombre de jours durant lesquels les thalles sont illuminés augmente
(tableau n° 49). Les thalles éclairés pendant 2 jours seulement puis transférés pendant
5 jours à l'obscurité subissent une inhibition de la croissance dont le taux est de 13,6
%' Ce taux s'élève et devient égal à 36,4 % sur les thalles éclairés pendant 5 jours
'puis obscurcis durant 2 jours seulement.
Les résultats obtenus sur les thalles d'abord obscurcis (séries A' B' C' et D')
permettent de faire les mêmes observations.
L'inhibition de la croissance linéaire
augmente avec la durée de l'éclairement (tableau n° 50). Les thalles obscurcis pendant
2 jours seulement puis transférés à la lumière pendant 5 jours subissent une inhibi tion
de la croissance linéaire dont le taux est égal à 25,8 %. Ce taux baisse et devient
égal à 4,8 % sur les' thalles obscurcis pendant 5 jours puis transférés à la lumière
pendant 2 j'Jurs seulement.
Les résultats suivants ont été obtenus sur la conidiogenèse. Lo~sque les thalles
sont d'abord
illuminés,
puis obscurcis,
la conidiogenèse stimulée
pendant la phase
d'éclairement subit secondairement un effet inhibiteur de l'obscurité.
Les taux de
spo:-ulation obtenus sont compris entre 27,4 et 73,8 %. Les taux de sporulation des
thalles d'abord obscurcis puis transférés à la lumière (séries A'
B' C' et D') sont
compris entre 80 et 88,7 %. Ces taux sont superieurs à ceux obtenus sur les thalles
témoins obscurcis. Ce:~ résultats confirment une fois de plus la stimulation de la
lumière sur
la conidiogenèse, stimulation qui ne dépend pas
à l'échelle de notre
eX~lerlence, de la longueur ou de la durée de la période d'éclairement.
Une
exposition
des
thalles
d'abord
obscurcis,
à la
lumière
pendant
2
jours
seulement (série D'), suffit pour induire un taux de sporulation voisin de ceux obtenus
sur des thalles transférés à la lumière pendant 5 jours (série A '), ou 4 jours (série B').
S; l=s thalles sont d'abord obscurcis pUlS illuminés secondairement, on obtient
toujours une conidiogenèse plus importante par rapport à celle des témoins obscurcis,
quelle
que
soit
la
longueur
de
la
période
d'obscurité.
Un
transfert
des
thalles
obscurcis à la lumière suffit pour stimuler rapidement, moyennant une simple phase
d'illumination, la conidiogenèse des thalles. Les résultats obtenus sont résumés sur les
tableaux n° 49 et 50.


1
Séries expérimentales
Taux d'inhibition de la
Taux de sporulation
croissance linéaire
1
Témoin obscurité
0%
56,9 %
1
A (2 j. lum. + 5 j. obsc.)
13,61 %
27,4 %
1
B (3 j. lum. + 4 j. obsc.)
23,9 %
37,7 %
C (4 j. lum. + 3 j. obsc.)
27,6 %
34,1 %
o
1
(5 j. lum. + 2 j. obsc.)
36,4 %
73,8 %
témoin lumière continue
45,6 %
78,4 %
(7 j. lum.)
Tableau n° 49
Les cultures sont d'abord éclairées puis obscurcies.
Séries expérimentales
Taux d'inhibition de la
Taux de sporulation
croissance linéaire
Témoin lumière continue
45,6 %
78,4 %
A' (2 j. obsc. + 5 j. lum.)
25,8 %
83,3 %
8' (J j. obsc. + 4 j. lum.)
15 %
84,4 %
C' (4 j. obsc. + 3 j. lum.)
13 %
80,4 %
D' (5 j. obsc. + 2 j. lum.)
4,8 %
88,7 %
témoin obscur ité
0%
56,9 %
Tableau n° 50
Les cultures sont d'abord obscurcies puis éclairées.
Tableaux n° 49 et 50 : Effet de l'âge du mycélium sur l'expression de l'action
de la lumière sur la croissance linéaire et la conidiogenèse
des thalles.
-2
-1
Puissance 21 a ~moles m
s
Température d'incubation: 30° C.

- l 17 -
Si l'on compare des couples qui ont été éclairés pendant des durées égales
c'est-à-dire qui ont reçu des énergies lumineuses égales par exemple les couples AID'
(:2 jours de lumière), Bic' (3 jours de lumière), CID' (4 jours de lumière) et DI A' (5
jours de lumière), ces comparaisons montrent que la croissance linéaire est un peu
inhibée lorsque le thalle est jeune. et plus inhibée chez les thalles moins jeunes (séries
C et D), et que la conidiogenèse est beaucoup plus inhibée lorsque le thalle est jeune.
Chez les thalles moins jeunes (série D), la lumière a plus d'effet stimulateur sur
la
conidiogenèse des jeunes thalles.
2 - Action des lu mières monochroma tiques
a - Action de différentes longueurs d'onde
sur la morphogenèse des thalles
Le:; thalles de C. manihotis ont été exposes en continue à différentes radiations
bleues (450 nm), vertes (530 nm), jaunes (530 nm) et rouges (6 ~5 nm). Les résultats
obtenus sur la croissance linéaire des thalles sont exprimés sur
la
figure
n° 45.
P,,-r rapport aux thalles obscurcis, les thaJJes exposés aux différentes radiations
manifestent à 28°C une légère stimulation de la croissance linéaire. Cependant cette
stimulation obtenue en présence des radiations jaunes, bleues et
vertes n'est
pas
statistiquement significative par rapport au témoin obscurci.
Les taux de stimulation obtenus en présence de ces radiations sont compriS entre
2,5 et 8,4% (tableau n° 51).
En présence des radiations rouges, la stimulation de la croissance linéaire égale
all,9 % devient significative.
En presence des radiations bleues, vertes, jaunes et rouges la production des
conidies subit une stimulation par rapport à celle des thalles placés à l'obscurité. Les
taux de conidiogenèse obtenus varient entre 73, l et 85 %. A l 'obscuri té, les taux de
sporulation obtenus varient entre 40 et 46 %. En présence des radiations monochro-
matiques, le taux de sporulation le plus élevé est obtenu en présence des radiations
vertes (tableau n° 52).

Croissance linéoirt
(1)
1
en mm
Oiomèt re du t hoU. s paru L' ( 2 )
1
90
1
60
40
20
0......----"'--
Bleues
Vertes
Jaunes
Rouges
Temoin absc
Longueur d'onde
'1
Figure 45
i\\ction des différentes radiations sur la croissance linéaire des thalles à
Age de cultures 5 jours; nombre de répétitions 5.
-2
Radiations bleues
longueur d'onde
450 nm Puissance: 90 flmoles m
~
Radiations vertes
longueur d'onde
530 nm Puissance: 115 flmoles m -21
.
-2 1
Radiations jaunes
longueur d'onde
580 nm PUissance: 170 flmoles m
-2
Radiations rouges: longueur d'onde: 635 nm PUlssanc~84 flmoles m

Longueur d'onde en
Bleues
Vertes
Jaunes
Rouges
nanomètres
(4-50 nm)
(530 nm)
(580 nm)
(635 nm).
Taux de stimulation de la
4-,5
2,5
8,4-
ll,9
croissance linéaire
Taux \\ ·t
d'inhj~i ~on d~
croissa~ lIn aln:~
~
Tableau n° 51
Effet de différentes radiations sur la croissance linéaire des
thalles de C. manihotis à 28° C.
Nombre de répétitions: 6
-2
-1
Puissance de l'éclairement : radiations bleues: 90 ~moles m
s
-2
-1
radiations vertes: 115 ~moles m
s
-2
-1
radiations jaunes:170 ~moles m
s
-2
-1
radia tions rouges: 84 ~moles m
s
..•.~~
'_~.J'.

Taux de sporuJation des
Radia t ions
Taux de sporulation des
thalles éclairés
thalles témoins (obscurcis)
Bleues (450 nm)
73,1
42,1*
Vertes (530 nm)
85,5
40*
Jaunes (580 nm)
74
46 -/1-
Rouges (635 nrn)
76,5
45*
Tableau n° 52
Effet de différentes radiations sur la conidiogenèse des thalles
de C. manihotis.
Température d'incubation
28° C.
Nombre de répétitions: 6
Age des Cultures: 5 jours.
* Différences non significatives.
~
--.---~'
~l':
i .
' -
~... 'j

-
1 11'> -
b - Interaction entre
température et
longueur d'onde
sur
la croissance
linéaire et la sporula tion
* Etude du phénomène en lumière bleue: les thalles sont exposés en présence
des radiations bleues et incubés à 20, 24, 28 et 32°C. Les résultats suivants sont
obtenuS:
- les mesures de diamètres effectuées après 5 jours sont représentées sur la
figure n° 46. A 20, 24 et noc la croissance des thalles illuminés est identique à celle
des témoins obscurcis. Pa- contre à 32°C un effet inhibiteur de la croissance linéaire
dû aux radiations bleues se manifeste. A cette température, le taux d'inhibition de la
croissance linéaire est de 43 %. La conidiogenèse des thalles évolue d'une manière
différente selon les températures (tableau n° 53). En présence d'une
température
ba.';se notamment 20°C, la production des acervules subit une inhibition par rapport à
celle des témoins obscurcis. Le taux de sporulation obtenu à 20°C est de 52,8 %
contre 73,1 % pour les thalles obscurcis.
A 24°C on note au contraire
une augmentation du
taux de
sporulation, et
ce:ui-ci devient comparable à celui du témoin obscurci. C'est à 28 et 32°C que les
effets stimulateurs de la conidiogenèse, dûs aux radiations bleues se manifestent d'une
manière beaucoup plus précise. A ces deux températures, la conidiogenèse présente
des valeurs égales à 73 % (nOC) et 87,6 % (32°C), contre 42 % et ° % pour les
thalles obscurcis.
*" Etude du phénomène en lumière verte: les résultats obtenus en présence des
radiations vertes sur la croissance linéaire, sont comparables à ceux obtenus précé-
demment en lumière bleue. A 20,
24 et noc, la croissance linéaire obtenue est
identique à celle des témoins obscurcis. Les effets inhibi teurs de la croissance linéaire
dûs aux radiations vertes se manifestent d'une façon précise a
32°C o'u
le
taux
d'inhibition est de 24 % (figure n° 4.7).
Lps taux de sporula tion obtenus sont respectivement de 86,9 % à 20°C, 84,6 à
24°C, 85,5 à noc et 83,6 à 32°C. Ces taux sont supérieurs à ceux obtenus pour les
thalles obscurcis (tableau n° 54).
.. "a·. t ".
..., j'... _.'
..
,. \\.

croissance Lineaire
1
en mm
1
~.
1
,0
1
2
,0
1
1
:0
Températur e s
Figure 46 : t\\ction de la température et des radia tians bleues sur la croissance
linéaire des thalles de C. manihotis (1) Thalles éclairés)2) Thalles obscurcis
,
-2
-l
Puissance de l'eclalremenr:90 ~moles m
s
,-\\ge des cul tures 5 jours; nombre de répéti tians; 6.

croissan,. Linéoir •
• n mm
"
32° C
TelÏlp.K-otures
Figure 47
Action de la tempera ture et des radiations vertes sur la croissance
linéaire des th~lles. (1)
Thal1es éclairé~_~) Thalles obscurcis
PUissance de l'eclalrement:LL5 ~moles m
s-I
,-\\ge des cultures; 5 jours, nombre de répéti tions: 6.
. -.' - .~. .,' .,',

1
Températures en
c.
1
0
20
24
28
32
Diamètre du thalle en mm
35,4
64,3
74,4
43,8
1
Diamètre du thalle sporulé en mm
18,7
42
54,4
36,4
1
Taux de sporulation
52,8
65,3
73,1
87,6
1
Taux de sporulation à l'obscurité
73,1
67,9
42,1
0
1
Tableau n° 53
Effet des radiations bleues sur le taux de sporulation des thalles
(en pourcentages)
1
Puissance de l'éclairement
90 ~moles m-2 s-1
Age des cultures: 5 jours
Nombre de répétitions: 6
Températures en
c.
0
20
24
28
32
Diamètre du thalle en mm
36,8
58,8
69
53,2
Diamètre du thalle sporulé en mm
32
49,8
59
44,5
Taux de sporulation
86,9
84,6
85,5
83,6
Taux de sporulation a l'obscurité
78,9
65,7
40
0
Tableau n° 54
Effet des radiations vertes sur le taux de sporulation des thalles
(en pourcentages)
-2
-1
Puissance de l'éclairement
115 !Jmo!es m
s
Age des cultures: 5 jours
Nombre de répétitions : 6

-
1 1./
-
* Etude du phénomène en lumière jaune : la croissance linéaire des thalles
incubés à 32°C S'Jbit une inhibi tion par rapport au témoin obscurci, de 20 % (figure n°
48). A 20, 24 et 28°C 13. croissance des thalles illuminés reste comparable à celle des
tém()ins obscurcis.
Les résultats obtenus sur la conidiogenèse (tableau n° 55) mettent en évidence
une stimulation de la conidiogenèse à 28 et 32°C. En dessous de 28°C, les taux de
sporulation obtenus sont soit identiques soit inférieurs aux taux de sporulation des
témoins obscurcis.
* étude du phénomène en lumière rouge: les radiations rouges induisent une
stimulation de la croissance linéaire des thalles à toutes les températures adoptées.
La croissance linéaire des thalles illuminés et celle des
thalles témoins obscurcis
présentent des différences statistiquement significatives à 20, 24 et 28°C. Le:; taux de
sti.mulation varient entre 11,2 et 11,9 %. La stimulation due aux radiations rouges ne
se manifeste plus à 32°C (figure n° 49). La conidiogenèse subit une stimulation sur les
thalles illuminés à 28 et 32°C. Les taux de sporulation obtenus à ces deux
températures en présence des radiations rouges sont respectivement de 76,5 a 28°C et
81,8
à 32°C, contre
29,8
% et
0 % pour
les
thalles obscurcis (tableau

)6).
3 .. Conclusions et discussion
L'analyse
des
résultats obtenus
permet
de
tirer
les
conclusions
suivantes
a
action
de
la
lumière
bl.anche
sur
la
morphogenès
du
thalle
* Energie d'éclairement
La croissance en longueur est d'autant plus inhibée que l'intensité d'éclairement
est forte. La .:onidiogenèse stimulée par de faibles énergies d'éclairement est inhibée
pour les éclaire men ts forts.
* Rôle de la température
Aux
tempera tures
faibles
(20°C)
la
lumière
e:l
continue
ou
photopériodique
s(,mule la croissance.
·.1'
, ;

Crolssonce
Llne-ol~
en mm
BD
60
1.0
20
Températures
Figure 48 : Action de la température et des radiations' jaunes sur la croissance
linéaire des thalles (l) Thalles éclairés l (2) Thalles obscurcis
,
-2
-1
PUissance de i'eclairement : 170 flmoles m
s
Age des cultures: 5 jours, nombre de répétitions: 6.

croissance linéoir&
en mm
IJ
.f
t'
l'
T.mpératur~s
Figure 49 : Action de la température et des radiations rouges sur la croissance
linéaire des thalles (l) Thalles éclairés,,(2) Thalles obscurcis
,
-2
-[
Puissance de ['eclairement : 84 I:1moles m
s
Age des cul tures: 5 jours j nombre de répéti tians: 6.
( )

F
1
f
Températures en o C.
20
24
28
32
Diamètre du thalle en mm
44,5
60,9
70,5
59~8
Diamètre du thalle sporulé en mm
21 ,1
38,7
52,3
51,2
Taux de sporula tion
47,4
63,5
74
85,6
Taux de sporulation à l'obscurité
62,5
67,7
46,1
°
Tableau n° 55
Effet des radiations Jaunes sur le taux de sporulation des thalles
(en pourcentages)
Puissance de l'éclairement 170 ~moles m -2 s-1
Age des cultures: 5 jours
Nombre de répétitions: 6
Tempéra tures en ° C.
20
24
28
32
Diamètre du thalle en mm
52,2
67,2
75
70,9
Diamètre du thalle sporulé en mm
25,5
49
57,4
58
Taux de sporulation
48,8
72,9
76,5
81,8
Taux de sporulation a l'obscurité
66,6
75
45
°
Tableau n° 56
Effet des radiations rouges sur le taux de sporula tion des thalles
(en· pourcentages)
,
-2
-1
Puissance de l'eclairement: 84 ~moles m
s
Age des cultures: 5 jours
Nombre de répétitions: 6

Elle devient inhibitrice à 25°C (sauf pour des photopériodes faibles 1 h/2't, 12 h/24)
et plus encore à 30°C. La réaction du champignon n'est donc pas uniquement un
phénomène photochimique mais il est d'ordre biochimique et enzymatique. La lumière
déclenche
un
processus de
synthèse et
!'a(Tumulation
d'un
"produit"
qui
devient
rapidement inhibiteur. La lumière blanche stimule fortement la conidiogenèse aux
températures basses. Par contre une température élevée de 30°C inhibe la sporulation
même en présence de la lumière.
* Rythme d'éclairement
- pour des conditions de température inhibitrice (30°C) la croissance est
meilleure pour des éclairements périodiques de 1 h/24, 3 h/24 et 12 h/24, que pour
des rythmes d'éclairement de 6 h/24, 9 h/24, 15 h/24, 18 h/24 et en éclairement
continu.
S'il est logique que des éclairements de 1 h/24 ou 3 h/2 ir soient moins inhibiteurs
que 6, 9, 15 et 18 h/24 d'après les résultats obtenus en lumière continue (J'apport
total d'énergie lumineuse étant plus faible), le fait que 12 h/24 soit une condition
photopériodique peu inhibitrice, est intéressant à noter. Cela signifie que le champi-
gnon est sensible au rythme d'éclairement 12 h/12 h. L'alternance lumière obscurité
évoque des réactions de type rythme circadien dont l'existence reste à prouver. Quel
que soi t le rythme d'éclairement, la sporul tion est stimulée.
- pour des conditions de température
inhibitrice, l'emploi des cycles d'éclai-
re;-nent basés non plus sur un rythme de 24 heures, mais sur une alternanc~ 1 h/l h, 3
h/3 h, 6 h/6 h, 12 h/12 h, montre que dans tous les cas, la croissance est inhibée
surtout pour les rythmes 3 h/3 h et 6 h/6 n. Pour une même quantité d'énergie reçu~
sur une période de 24 heures, la réaction du thalle est donc différente et sensible au
rythme d'éclairement.
L", conidiogenèse n'est possible que pour des reglmes d'éclairement 12 h/12 h, 1
h/l h.
b - Efiets de di verses radiations
-
Les
radiations
bleues,
vertes
et
jaunes
ne
modifient
pas
la
vitesse
de

cr..>issance des thalles par rapport à l'obscurité pour des gammes de température d
[
20 à noc. A 32°C la lumière devient toujours inhibitrice. En ce qui concerne 1
:
1
conidiogenèse, le bleu et le jaune sont inhibiteurs à 20°C et stimulateurs à partir d
! '
2/t°C. Le vert est toujours stimulateur quelle que soit la température.
1
- Les radiations rouges stimulent la croissance en longueur à des température
comprises entre 20 et n°c. Pour la sporulation, la lumière devient stimulatrice
1
partir de 24°C jusqu'à n°c. Elle est inhibitrice au dessous de 2/t°C.
Chez C. manihotis la lumière pourrait agir sur deux groupes de photorécepteur:
les uns seraient responsables de la croissance linéaire des thalles et les autres de 1
différenciation des conidies.
(

DISCUSSION ET CONCLUSIONS GENERALES
L'étude réalisée sur
l'anthracnose du
manioc amene a considérer les point~
suivants:
-
La
distribution
de
la
maladie
dans
les
différentes
localités
prospectées.
-
L'installation
de
la
maladie
et
l'action
des
facteurs
favorisant
celle-ci.
- La morphogenèse des thalles.
- La variabilité des caractères chez l'agent pathogène.
- La plante hôte.
I - LA DISTRIBUTION DE L'ANTRHACNOSE DU MANIOC
L'anthracnose du manioc est présente dans toutes les localités prospectées dan:
la région du Pool. Tous les facteurs nécessaires à son installation sont par conséquen
présents dans toutes ces localités, à savoir: les organes de propagation de l'agen
pathogène, le Pseudotherapus devastans responsable des piqûres réalisées sur les tige:
de manioc, l'humidité relative et la température favorable au développement de l,
maladie.
Les résultats obtenus montrent cependant que le nombre de plantes atteinte
dans les plantations situées en savane est de loin supérieur au nombre de plante
infectées, dénombrées dans les plantations de manioc installées en forêt. L'étudt
montre
que
la
distribution
des
organes
de
propagation
au
sein
des
plantation
installées dans ces deux écosystèmes ne présente pas de différences statistiquemen
sifnificatives, mais qu'au contraire le nombre de Pseudotherapus devastans dénombn
en savane est plus important.
La distribution des Pseudotherapus devastans explique finalement les différence
notées sur les taux des plantes infectées dans ces deux écosystèmes. L'abondance de
Pseudotherapus devastans en
savane
permet
la
réalisation
de
plusieurs
nécrose
primaires qui sont secondairement exploitées par les organes de propagation de C
manihotis.
Cette colonisation des nécroses primaires conduit à la
formation
de
symptômes, donc à l'installation de la maladie.

En forêt, la présence d'un taux de plantes infectées moins élevée s'explique pa
l'existence d'une faible population de P. devastans, qui en conséquence réalisent trè
peu de nécroses primaires sur les tiges de manioc.
Il - L'INSTALLATION
DE L'ANTHRACNOSE SUR
LES TIGES
DE
MANIO<
L'installation de l'anthracnose sur les tiges de manioc se déroule en deux étapes
L'étude entreprise dans ce cadre montre que
la
premlere étape consiste en
un
réalisation d'une nécrose primaire. La deuxième consiste en une infection des tissu
piqués par les conidies de C. manihotis.
A - La formation des necroses primaires.
La réalisation des necroses primaires par P. devastans constitue la premièr
étape conduisant à la formation des symptômes. Cette étape consiste en une injectio
de la salive dans les tissus épidermiques et sous-épidermiques des tiges de manioCi
Les résultats obtenus à partir des blessures réalisées expérimentalement montrent qu
la taille de celles-ci dépend du cultivar auquel appartient la tige, et secondairemen
de l'endroit au niveau duquel la blessure est réalisée. La taille de la blessure obtenu'
après une piqûre, notamment son diamètre, ou encore sa longueur et sa largeur
permettent de répartir les cul ti vars de manioc considérés au cours de cette étude el
deux groupes. Les uns sont sensibles aux piqûres de P. devastans, et les autres son
moins sensibles au piqûres de P. devastans et les necroses primaires obtenues sur le
tiges piquées sont de peti te taille.
Les necroses pr Imalres les plus favorables à l'infection par C. manihotis, son
celles si tuées dans la partie de la tige au niveau de laquelle les tissus ne sont pa
1
encore entièrement lignifiés.
1
J_'action toxique due à la salive de P. devastans, injectée sur les organes de
végétaux est aussi signalée chez plusieurs autres Hémiptères. Cette salive est doué'
de propriétés toxiques et enzymatiques. Elle présente par ailleurs des variations dl
point de vue de ses qualités chimiques et sa composition chimique est adaptée a
régime de chaque espèce. Il est enfin signalé que l'action enzymatique de la salive s
manifeste par la digestion des protéines cellulaires, yoire même de la cellulose, E
qu'elle peut aussi exercer une action plasmolytique sur les cellules affectée~

B - L'infection des necroses primaires et le développement de l'agent pathogène
Les conidiospores germent et différencient un filament germinatif, qUI a son
tour produit un appressorium. Le dernier élément qui serait par la suite différencié
par l'appressorium est le filament infectieux qui pénètre dans les cellules épidermi-
ques. La nécrose primaire est-elle finalement indispensable à la différenciation de ces
trois organes ?
Expérimentalement, nous avons montré que les deux premiers éléments peuvent
être différenciés sur des fragments de tissus végétaux prélevés sur des tiges de
manioc en l'absence d'une blessure.
Sur un substrat synthétique par exemple, les conidies germent mais ne différen-
cient pas d'appressorium. Les appressoria ne sont différenciés qu'en présence d'un
substra,t végétal (tige de manioc) dont la composition de la cuticule en contact avec
les conidies,
stimulerait la différenciation des
appressoria.
Les
expérimentations
réalisées dans le but de découvrir une différenciation de l'hyphe infectieuse par
l'appressorium en l'absence d'une blessure et à partir des conidies déposées sur des
fragments de tissus végétaux ont été négatives.
En définitif, cette hyphe pénétrante ne serait probablement différenciée qu'en
presence d'une blessure. En l'absence de celle-ci, les seuls éléments différenciés et
observés sont le filament germinatif et l'appressorium qui demeureraient sur la tige
de manioc en état de survie ou d'infection latente.
C - Rôle de la blessure sur la pénétration de C. manihotis
L'analyse des résultats obtenus de l'étude hystologique permet d'attribuer à la
blessure les rôles suivants. Les premiers stades de développement de l'agent patho-
gene se déroulent au niveau des cellules détruites par la piqûre de P. devastans ou
artificiellement par la chaleur. L'analyse des différentes étapes qui concourent à
l'installation de C. manihotis sur les tiges de manioc permet d'émettre les deux
hypothèses suivantes sur le rôle de la
blessure:
l) - la blessure stimule la différenciation de 1'hyphe infectieuse par les
substances libérées des cellules dégradées. Elle permet, secondairement la pénétration
de l'hyphe

,, '
infectieuse dans les cellules épidermiques et sous-épidermiques dégradées. Elle Sl
ensuite de support trophique pour les ramifications formées
à partir de l'hy~
infectieuse.
2) - Les appressoria formés sur la cuticule des tiges de manioc différencient
l'absence de blessure des hyphes infectieuses (non observées au cours de r
expériences). L'absence chez l 'hyphe infectieuse d'enzymes cellulolytiques et pec
nolytiques
condamne cette
dernière
à demeurer en
l 'éta t
de
survie
la tente
attendant une voie de pénétration (la blessure) pour atteindre les cellules épiderr
ques et sous-épidermiques.
La premlere hypothèse qUI paraît plus vraisemblable permet d'attribuer les
suivants à la blessure:
-
elle
constitue une voie de pénétration pour
le
filament
pénétran1
- elle pourrait stimuler la différenciation du filament pénétrant
- elle sert de support trophique pendant les premiers stades de développement
l'agent pathogène.
C. manihotis présente un comportement nécrotrophique.
Les conidiospores peuvent être les premières à être déposées sur des tiges. Dl
ces conditions, celles-ci germent et leur germination est uniquement suivie parJ
formation, en absence d'une blessure, d'un filament germinatif et d'un appressori
Ces deux
éléments
une
fois
différenciés
vont
en
attendant
la
réalisation d'l
blessure, connaitre une phase de survie latente dont la durée n'a pas été évaluéel
cours de ce travail.
J
Dans d'autres cas, la blessure est préalablement établie par rapport au dépôt 1
conidies sur les tiges de manioc. Dans ces con di tions, l' infectio~ de, la tige par llhyl
infectieuse ne peut avoir lieu que lorsque les conidies sont deposees et germent
voisinage des blessures.

D - Les facteurs du milieu et l'installation de la maladie
La pluviométrie, l'humidité relative, la température et la lumière interviennent
sur l'installation et le développement de la maladie. Les différents effets relatifs à
chacun de ces facteurs on! été expérimentalement mis en évidence.
E -
Les exigences de l'infection des
tiges de manioc
par C. manihotis
L'infection des tiges de manioc eXige donc dans les conditions naturelles les .
éléments suiv2.nts :
- une source d'inoculum représentée par d'anciennes nec roses fructifiées formées
sur
les
fragments de tiges abandonnées ou
sur d'autres
plantes hôtes (avocatier,
papayer)
- un agent chargé d'assurer le transport des organes de propagation afin de
permettre une pollution des tiges de manioc; cet agent est le vent
- une température convenable comprise entre 24 et 28 0 C.
- une blessure réalisée par P. devastans et enfin un taux d'humidité relative
proche de la sa tura tion.
III - LA MORPHOGENESE ET LA VARIABILITE DES CARACTERES DU THALLE
Le thalle de C. manihotis est consistué de deux systèmes de filaments myce-
liens.
-
un
mycélium superficiel rampant capable de différencier en
presence d'un
milieu riche des ramifications dressées verticalement.
-
un
mycélium
intramatriciel a
partir
duquel
se
différencient
les
appareils
reproducteurs.
Les différentes étapes conduisant a
la
formation de l'acervule sont
les
SUI-
vantes

formation d'un plectenchyme constitué de filaments
intramatriciels en-
chevêtrés.
- formation à partir du
plectenchyme d'un pseudo-parenchyme
a
partir
duquel se différencient des sporophores porteurs de conidies. L'étude ultrastructurale
de celles ci révèle de nombreuses vacuoles dont le contenu n'a pas été identifié.
La morphogenèse des périthèces comprend les mêmes étapes au départ. En plus
du plectenchyme et du
pseudo-parenchyme, la différenciation
se
poursuit
par
la
formation d'un cortex qui constitue la paroi du périthèce. Celui ci porte des asques
comprenant hui t ascospores.
En
considerant
l'apti tude
des
thalles
a
différencier
les
fructifications,
les
souches
considerées
dans
le
cadre
de
cette
étude
peuvent
être
réparties
en
4
groupes: des souches sexuées, des souches asexuées, des souches stériles et des
souches ayant conservé l' apti tu de à produire les conidies et les ascospores. Parmi
l'ensemble des souches étud iées,
les souches asexuées
sont
prépondérantes.
L'étude des caractères morphologiques et physiologiques realisee sur une tren-
taine de souches de C. manihotis toutes isolées du manioc a permis de mettre en
évidence l'existence au sein de cet ensemble de souches d'une grande variabilité. Les
différentes sOl)ches etudiées diffèrent par leur vitesse de croissance linéaire, leur
aptitude à différencier les sOies au niveau des acervules dont on
peu d'ailleurs
distinguer deux
types, et enfin
par
leur
pigmentation.
En
tenant
compte
de
la
croissance mycélienne, les trente souches ont pu être réparties en 4 groupes.
En
considérant aussi le mode de reproduction quatre classes ont été définies. Aucune
relation n'a cependant éte mise en évidence entre la vitesse de croissance lineaire et
le mode de reproduction des souches.
On a cru voir dans la presence des soies sur les acervules un critère valable
permettant de distinguer C. manihotis à fructifications asexuelles pourvues de soies,
du genre Gloeosporium à acervules sans soies. Nos travaux ont montré que pour une
même espèce de Colletotrichum gloeosporioides forme spécialisée manihotis, l'apti-
tude à produire des soies est liée aux conditions du milieu.

De plus, nos observations ont montré que cette aptitude à produire les soies par
quelques
souches
de
C.
manihotis
dis parait
au
cours
du
temps,
à la suite des
repiquages réalisés pendant leur conservation. Finalement, ce caractère varie aussi
bien chez une même espèce, qu'au sein d'un ensemble de souches de C. manihotis. Il
ne
peut donc
en
conséquence servir
de
critère
essentiel
pour
séparer
le
genre
Colletotrichum du genre Gloeosporium.
L'étude entreprise
sur
la
variabili té des caracteres a
permis de
mettre en
évidence quelques variations liées aux caractères morphologiques et physiologiques.
Elle apporte partiellement une explication en ce qui concerne certaines variations
observées sur les tiges de manioc, notamment la présence d'acervules sur certaines
nécroses d'anthracnose et leur absence sur les autres. La même variabili té se retrouve
au niveau du pouvoir pathogène pour lequel les inoculations artificielles ont permis de
déceler d'importantes variations du pouvoir pathogène pour les différentes souches
inoculées.
L'étude
de
l'action
de
la
lumière
sur
la
morphogenèse
nous
a
conduit
a
considérer l'existence au sein des thalles, de deux types de photorécepteurs.
Les
premiers agissent sur la croissance linéaire et les seconds sur la conidiogenèse des
thalles.
Les
résultats
obtenus
peuvent
se
résumer
de
la
manière
suivante.
L'énergie lumineuse, les rythmes d'éclairement, la température et les photopé-
riodes agissent sur le premier groupe de photorécepteurs et leurs actions se traduisent
par une stimulation ou une inhibition de la croissance linéaire.
En
presence
d'une
température
compnse
entre
20
et
32°
C.
l'action
des
radiations
rouges
sur
ces
photorécepteurs
se
traduit
par
une
stimulation
de
la
croIssance linéaire.
En présence des températures comprises entre 20 et 28°, l'action des radiations
bleues, jaunes et vertes sur ces premiers photorécepteurs est nulle.
Enfin, à 32° c., l'action des radiations bleues, jaunes et vertes sur ces mêmes
photorécepteurs, entraine cette fois-ci une inhibition de la croissance linéaire.

L'énergie lumineuse et la température agissent sur les second photorécepteurs et
leurs actions conduisent à une stimulation ou une inhibition de la conidiogenèse des
thalles. Entre 20 et 24° C. la conidiogenèse est inhibée par l'action des radiations
bleues, jaunes, vertes et rouges.
Entre 28 et 32° C. la conidiogenèse subit une stimulation en présence des mêmes
radiations.
Les résultats obtenus dans le cadre de cette étude devraient être complétés par
une
étude du
mode d'action
de
la
lumière.
Cette
étude
pourrait
par
exemple
s'orienter vers l'étude de l'action de la lumière sur la synthèse des protéines au sein
des thalles.
IV - LA PLANTE HOTE
L'étude de la sensibili té des cul tivars de manioc testés vis a VIS de P. devastans,
et de C. manihotis,
montre que la sensibilité des différents cultivars varie.
Les
nécroses primaires formées à la sui te des piqûres de P. devastans présentent des
dimensions réduites chez certains cultivars et
des
dimensions
très
grandes
chez
d'autres. Secondairement, l'infection des nécroses primaires par C. manihotis permet
I
de regrouper en deux catégories, les cultivars testés. Certains sont sensibles à C.
manihotis et les dimensions des symptômes obtenus sont élevées, d'autres au contraire!
sont peu sensibles.
1
Les cultivars de
bon comportement sur le plan agronomique
sont
ceux
qUil
présentent une faible sensibilité à P. devastans et à C. manihotis. C'est le cas du
cultivar Mpembé. Sur les cultivars peu sensibles, la localisation de l'agent pathogènel
1
est superficielle, seules les cellules épidermiques et sous-épidermiques sont infectées.
Sur les cultivars sensibles, les tissus profonds sont atteints notamment les vaisseauxJ
conducteurs au
niveau
desquels
Colletotrichum
manihotis
devient
intravasculaire.
La sélection des cultivars de bon comportement doit se faire à partir· d'une!
étude de la sensibilité de chaque cultivar à P. devastans et à C. manihotis en milieu
naturel et en inoculation artificielle.
1

-
j ) U
-
v - LA LUTTE CONTRE L'ANTHRACNOSE DU MANIOC
Envisager
une lutte contre l'anthracnose du
manioc
revient
a
proposer
des
méthodes
de
lutte
réalisables
en
milieu
paysan
et
par
les
paysans
eux-mêmes.
L'infection
des
tiges
de
manioc
étant
favorisées
par
la
présence
des
nec roses
primaires réalisées par P. devastans, on pourrait alors envisager d'orienter la lutte
vers une destruction de Pseudotherapus devastans. Malgré son efficacité, une telle
méthode ne peut actuellement être appliquée en milieu paysan du fait que celle-ci est
très onéreuse.
La
distribution en
milieu paysan
d'un
matériel
végétal
peu
sensible
à
C.
manihotis et à P. devastans, sélectionné à partir des cultivars locaux ou à partir des
nouveaux génotypes améliorés déjà créés, ou à créer parait être la méthode de lutte
convenable dans le cadre d'une lutte contre l'anthracnose du manioc.

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239.

Annexe n° 1
Les différentes formes rattachées au genre Colletotrichum
FORMES
Car actér ist iques
Plantes hôtes
Forme sexuee
des conidies
supposee
C. accutatum
Pinus radiata
e. agaves CA V.
cylindriques
Agaves sp.
28-35 x 6-7
microns
e. anonicola SPEG.
Anono nuricata
C. anotropogonis
30 x 4 microns
Sorghum sp.
ZIMM.
C. atramentarium
Solanum tuberosum
(B. et Br.) TAUB.
e. bakeri (Syd.)
Ricinus sp.
MUNO.
e. bioIogicum
Solanum tuberosum
CHAUDH.
e. brachysporum
Coffea sp.
SPEG.
C. brachytricum
10-13,5 x 3-3,75
Theobroma cacao
DELAC.
e. cajani RANG
Cajanus indicus
G lomerella
:ingulata
e. caricae STEV.
8,7-23 x 3,5-6
Ficus sp.
et HALL.
e. carveri ELL et EV. 12-15 x 3,5-5
Camelia sinonsis
ou
e. camelline
12-15 x 3,5-5
Camelia sinonsis
C. catenutatum
Agave
STEV.
C. cinchonae
9-18 x 3-5
Cinchona sp.
KOORD.
C. cinnamomi
Cinnamum
THARP.
zeylanicum

FORMES
Caractéristiques
Plantes hôtes
Forme sexuee
des conidies
supposée
c. coccodes
Solanum Iycopersicum
WARLLR.
Solanum tuberosum
e. coffaephiJum
Coffea sp.
SPEG.
e. coffeanum NOACK.
Coffea sp.
e. corchorum
16-22 x 4 microns
Corchorus sp.
IKi\\TA et TANA
e. cradwichii
17 x 5 microns
Theobroma cacao
BANCR.
e. crasipes
Hevea brasiliensis
C. cross"lndrae
Peri trophe bicalycula ta
C. crotalariae
crotalaires
PETCH.
C. curcumae SYD.
19-27 x 3-5
Zingiber officinalis
et BIS
ou
C. capsici
19-27 x 3-5
Zingiber officinalis
C. curiatum
BRIANT et ivlA TYN
e. dasturi ROY.
19,4-21,1 x 2,3-3,4
Piper betle
C. dematium
(soja)
variété truncatum
e. dematium
Allium copa
variété circinans
C. dematium (PERS.)
Solanum lycopersicum
CROVE
C. derridis HOOF.
Derris elliptica
C. destructivum
Nicotiana tabacum
JOHN et VAL.
e. falcatum WENT.
Saccharum officinarum
C. ficus KOORD.
Heveabrasiliensis
C. fragariae
Strawbery

FORMES
Caractéristiques
Plantes hôtes
Forme sexuée
des conidies
supposee
C. frutescens
Pimenta sp.
C. fuscum
Digitalis sp.
e. elsaticae KOORD
e. gomphrenae
Dioscorea esculenta
KAO. et SOlAM.
e. gossypii SOUTH.
e. graminicolum
Sorghum sp.
e. hevea PETCH.
18-24 x 7,5-8
Hevea brasiliensis
e. hibisci POlL.
Hibiscus sp.
e. incarnatum ZIMM.
Coffea sp.
Glomerella
cingulata
e. indicum DAST.
20-22,5 x 2,5
Gossypium sp.
e. ipommeae CAM.
Ipomea sp.
e. janiphae
Manihot
(THUN)GROVE
carthagenonsis
e. jatrophae
Jatropha curcas
e. kaki MAF.
Diospyros kaki
e. lagenarium PASS.
Cucumus melo
e. licopersici CH ES T.
Solanum sp.
C. lini
linum sp.
e. lucificum
Theobroma cacao
V. HALL. et DROST.
C. lussoniense
Manihot
SACe.
esculenta
e. maculans (L.K.)
Ipomea
DICK.
C. malvarum
Sidaspinosa
e. manihotis
Manihot
Glomerella
CHEV.
esculenta
cingulata
ou G. manihotis
C. mermecyloris
Dioscorea esculenta
C. mollerianum
Dioscorea esculenta
THUM.

FORMES
Caractér istiques
PLantes hôtes
Forme sexuée
des conidies
supposée
e. musae (BERCK,
Musa sp.
CART.) ARX.
C. nicotianae
Nicotiana tabacum
AV. SACCA.
C. nigrum
L8,6-25 x 3,5-5,3
Solanum annum
Glomerella
ELL. et HALS.
cingulata
e. nyphaeae
Nymphaea alba
C. orbicuJare
céleri
(BERK et MONT) ARX
C. paJaquii ZIMtvl.
Palaquium gutta
e. minus ZIMM.
PaLaquium gutta
e. panicicola
Panax
NAKA et TA KIN.
quinquefoLia
C. papaye (HENN.)
Carica papaya
SYD.
C. piperatum ROT.
Piper nigrum
C. piperis STEV.
Piper betle
e. pisi PAT.
Pisum sp.
e. phomoides (S,-\\Ce.) 18-28 x 3,4-4,7
Solanum
CHEST.
lycopersicum
C. polLaccii
Aneubaja ponica
:\\\\AGNA
et
Eriobotrya japonica
e. psidii CURZI
Psidium guayava
e. ricini PETCH.
Ricinus sp.
e. septorioides
Bambusa
SACe.
vuLgaris
e. soJanicolum
Solanum tuberosum
J
e. spinaciae
Spinacia oleracea
e. stevensii
Piper betle
1
C. tabacum BON.
Nicotiana tabacum
e. tabificum
Solanum tuberosum
1
(V. Hi\\LL.) PETHYOR
1
1
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FORMES
Car actér istiques
Plantes hôtes
Forme sexuée
des conidies
supposee
C. theobromicolum
15-18 x 4-5
Theobroma cacao
C. theobromae APP.
9-12 x 3-5
Theobroma cacao
et STZ.
e. trifolii
Medicago sp.
C. truncatum
18-30 x 3-4
Phaseolus lunatus
(SCHU) ANOR. et
MOORE
e. vanillae SCA L.
Vanilla fragrans
e. zingiberis
17-5-24 x 3,1-4,2
Zingiber officinalis
(SUNOAR) BUTT.
et BIS.
e. yerbae SPEG.
l1ex paraguensis

Annexe n° 2
Les grandes especes du genre Colletotrichum
Espèces
Hôtes
Forme sexuée
e. lindemuthianum
di vers Phaseolus
Glomerella Iindemuthianu
(SACe. et MAGN.) BRI
SHEAR
CAV
e. graminicola ou
Graminées
C. graminiculum (CES.)
WILS
1
e. coffeanum NOACK.
Cafeier
Glomerella cingulata
e. glotosporioides HENN.
très polyphytes
Glomerella cingulata
1
(regroupe près de 600
formes).
1
1
1
1
1
1
1

MOIS
Températures moyennes
Ivl0lS
Humidité relative
en ° C.
moyenne
Janv.
24,9
Janv.
82,3
Fev.
25,5
Fev.
79,9
Mars
25,6
Mars
79,6
Avr.
25,5
Avr.
81,2
Mai
25,2
Mai
81,2
Juin
22,7
Juin
81,9
Juill.
22,2
Juill.
77,9
Août
23,1
Août
72,5
Sept.
25
Sept.
69,7
Oct.
25,4
Oct.
75,5
Nov.
24,7
Nov.
81,5
Déc.
24,7
Déc.
83,1
Annexe n° 3 : Températures moyennes
i\\nnexe n° 4 : Humidi té relative
pour la période de 1971 à 1980 Station
moyenne (moyennes pour la période
de MA Y A-MA Y A BRAZZ.AVILLE.
de 1971 à 1980) Station de MAY/\\-
\\IA Y/\\ BR/\\ZZ.A VILLE.

MOIS
Précipita tions
Nombre de jours
MOIS
Précipi ta tions
Nombre de jo
en mm
de pluie
en mm
de pluie
Janv.
166,1
13
Janv.
136,1
8
Fév.
123,1
1 1
Fév.
195,6
8
Mars
133,2
13
Mars
191,6
10
Avr.
151,8
15
Avr.
202
10
Mai
95
9
Ivlai
103,4-
6
Juin
11,2
3
Juin
7,3
1
Juill.
1,9
1
Juill.
0,6
0
Août
4-,7
1
Août
0,3
Sept.
33,4
5
Sept.
22,7
2
Oct.
140,9
10
Oct.
53,6
5
Nov.
285,7
17
Nov.
217,7
12
Déc.
177,1
16
Déc.
188,6
10
Annexe nO 5:
Précipi ta tions moyennes
i\\nnexe nO 6 : Précipitations moyenne
et nombre de jours de pluie pour la
et nombre moyen de jours de pluie p~
période de 1971-1980 à MA YA-MA Y /\\
la période de 1961 à 1970 à BOKO.
BRAZZA VILLE.

\\IOIS
Précipitations
Nombre de jours
MOIS
Préci pi ta tions
Nombre de jOL
en mm
de pluie
en mm
de pluie
Janv.
190,6
11
Janv.
180,3
S
Fév.
169,3
8
Fév.
161,2
S
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195,4
la
Mars
21 1,7
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253,9
12
Avr.
181,7
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7
Mai
141,8
S
Juin
12,7
Juin
89,4
3
Juill.
1
Juill.
3,9
1
Août
0,9
a
Août
16,4
1
Sept.
10,8
2
Sept.
131,2
6
Oct.
126,9
7
Oct.
195,3
9
Nov.
243,8
14
Nov.
261,7
13
Déc.
230,3
13
Déc.
174,8
S
Annexe n° 7 : Précipitations moyennes et
l\\nnexe n° 8 : Précipitations moyennE
nombre moyen de jours de pluie pour la
nombre moyen de jours de pluie pour
période de 1971 à 1980 à MINDOliLI.
période de 1976 à 1983 à \\IBE.
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MOIS
Précipitations
Nombre de jours
MOIS
Précipitations
Nom bre de jour
en mm
de pluie
en mm
de pluie
Janv.
168,8
11
Janv.
215,8
9
Fév.
137,3
12
Fév.
146,6
8
Iv1ars
194,7
14
Mars
210,1
11
Avr.
208,4
16
Avr.
258,9
11
Mai
143,2
11
Mai
184,9
8
Juin
4
1
Juin
4,1
Juill.
0,4
°
Août
0,5
°
Juill.
6,2
°
Sept.
50,6
°
Août
0,4
4
Sept.
55,7
°3
Oct.
123,1
9
Oct.
187,2
8
Nov.
237,7
16
Nov.
317,5
12
Déc.
195,1
14
Déc.
181,1
9
,'\\nnexe n° 9 : Précipitations moyennes et
Annexe n° 10 : Précipi ta tions mOYl;nne
nombre de jours moyen de pluie pour la
nombre moyen de jours de pluie pour
période de 1961 à 1970 à KIN DAM BA.
période de 1961 à 1970 à VINZ:\\.

MOIS
Evaporation moyenne
Insolation moyenne
Nombre de jours
en mm
en mm
d' inso la t ion
Janv.
52,2
201,3
29
Fév.
55,9
168,2
27
(v\\ars
61,6
194,2
30
Avr.
54,3
177 ,5
29
Mai
54,9
179
30
Juin
47,9
135,2
28
Juill.
64,3
134,6
26
Août
79,6
152
25
Sept.
93,8
164
28
Oct.
79,9
158,5
29
Nov.
54,2
160
29
Déc.
48,1
152,3
29
;\\nnexe n° Il : évaporation
Annexe n° 12 : Insolation moyenne et nombre de
moyenne pour la période de
jours moyen d'insolation pour la période de 1971
1971 à 1980 à MAYA-tv\\AY,,\\
à 1980 à MA Y A-I'v\\A Y A BRAZZA VILLE.
BR;\\ZZAVILLE

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